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Full text of "Les Synodes du Désert : actes et règlements des synodes nationaux et provinciaux tenus au désert de France de l'an 1715 a l'an 1793"

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in  2010  witii  funding  from 

University  of  Ottawa 


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LES 

SYNODES  DU  DÉSERT, 


dl^l' Linct  Pimrit 


Helioô,&Jm?j  J  ÔcA  Lemei-cier, 


yii.Sxamnift:  va 


LES 

SYNODES  DU  DÉSERT 


ACTES   ET   RÈGLEMENTS 

DES 

SYNODES    NATIONAUX    ET    PROVINCIAUX 

TENUS  AU  DÉSERT  DE  FRANCE  DE  L'AN   171  5  A  L'AN   1793 

PUBLIÉS 

AVEC     UNE    INTRODUCTION 

PAR 

EDMOND   HUGUES 


TOME    DEUXIEME 


PARIS 
LIBRAIRIE      P^'lSCHBACHER 

33,   rue    de    Seine,   33 


M  DCCC  LXXXVI 


Actes  et  règlements 
des  synodes  nationaux  et  provinciaux 


de  I  75  I  à  1770. 


LES 


SYNODES  DU  DÉSERT, 


ûlôuIWIWitjrtÇKSIwfûdtûtSyofodlw^^ 


Synodes  provinciaux  de   1751. 

Synode  du   Bas- Languedoc. 


Au  nom  de  Dieu.  Amen. 


i:  fynode  provincial  du  Bas-Languedoc,  affemblé  le  dou- 
zième mai  mil  fept  cent  cinquante  &  un,  au  nombre  de  neuf 
pafteurs  de  la  province  &  deux  des  Hautes-Cévennes,  onze 
propofants  &  trente-trois  anciens,  après  avoir  implore  le 

St-Nom  de  Dieu  &  avoir  élu  les  modérateurs  &  les  fecrétaires,  il  a 

été  délibéré  ce  qui  fuit  : 

I. 

Qu'à  caufe  des  nouvelles  afflictions  qu'éprouvent  nos  églifcs,  il 
fera  célébré  un  jeûne  folennel  le  dixième  juin  prochain  ;  &  les  fidèles 
feront  exhortés  à  jeûner  &  prier  en  particulier  tout  le  temps  de  la 
perfécution  ' . 

1.  Au  mois  de  janvier  et  au  mois  de  novembre  i/So,  avaient  paru  deux 
ordonnances,  l'une  complétant  l'autre,  qui  attribuaient  nau  commandant,  ou,  en 
son  absence,  à  l'intendant  la  connaissance  des  baptêmes  et  mariages  qui  seraient 
contractés  devant  les  ministres  de  la  religion  prétendue  réformée.  »  «  Ce  qu'il  nous 

I 


2  LES  SYNODES  DU  DESERT. 

II. 

Les  députés  des  églifes  de  St-Quintin,  Vauvert,  Gallargues  & 

Lunel  feront  appelés  à  leurs  colloques   refpedifs  pour  expofer   les 

raifons  qui  les  ont  obligés  de  ne  point  fe  rendre  au  fynode;  &,  fuppofé 

qu'elles  ne  foient  point  trouvées  valables,  ils  feront  cenfurés  au  nom 

du  fynode. 

m. 

L'affemblée,  renouvelant  l'art.  1 1  du  fynode  dernier,  ordonne  que 

ceux  qui  y  contreviendront  feront  fufpendus  de  la  Ste-Cène,  pendant 

fix  mois;  &  fils  retombent,  ils  ne  pourront  être  reçus  à  la  Ste-Cène 

qu'au  préalable  ils  n'aient  rempli  leur  devoir  à  cet  égard. 

IV. 

La  compagnie,  informée  que  pour  porter  les  proteftants  à  faire 
baptifer  leurs  enfants  dans  l'Eglife  romaine  on  prétexte  que  nous 
croyons  le  baptême  adminiftré  dans  cette  Eglife  très-valide,  elle  déclare 
que,  quand  le  baptême  ferait  tel,  cependant  les  proteftants  ne  peuvent 
le  faire  recevoir  à  leurs  enfants  fans  fe  fouiller  :  i"  parce  que  le  bap- 
tême de  l'Eglife  romaine  étant  accompagné  de  cérémonies  fuperfti- 
tieufes  &  étrangères  à  l'inftitution  de  Jéfus-Chrift,  ceux  qui  font 
adminiftrer  ce  baptême  à  leurs  enfants  font  cenfés  adopter  ces  céré- 
monies; 2"  parce  que  le  baptême  cft  une  adhérence  à  l'Eglife  où  on 
le  reçoit,  &  qu'ainfi  ceux  qui  regardent  cette  Eglife  comme  fuper- 
ftitieufe  &  idolâtre  ne  peuvent  recourir  à  fon  baptême,  fans  participer 
à  fes  fuperftitions  &  à  fon  idolâtrie;  3°  enfin  parce  que  les  réformés 
ne  peuvent  faire  préfenter  leurs  enfants  dans  l'Eglife  romaine,  fans 
expofer  les  parrains  &  les  marraines  à  faire  des  ades  d'hypocrifie  &  à 
fe  rendre  parjures. 

L'affemblée,  renouvelant  l'art.  7  du  fynode  de  notre  province, 
tenu  le  trentième  mars  mil  fept  cent  quarante-fix,  &  l'étendant,  ordonne 

faut,  écrivait  l'évêque  d'Alais  à  l'intendant,  c'est  une  Déclaration  qui,  en  même 
temps  qu'elle  confirmera  les  premières,  défendra  aux  protestants,  pour  l'avenir, 
de  ne  plus  se  marier  hors  de  l'Eglise,  ni  faire  baptiser  leurs  enfants  au  Désert,  et 
leur  ordonnera,  pour  le  passé,  de  venir,  dans  un  terme  très-court,  réhabiliter  et 
recommencer  leurs  mariages  et  leurs  baptêmes,  —  le  tout,  sous  la  condition  d'être 
jugés  sans  forme  ni  figure  de  procès.»  Le  nouvel  intendant,  Saint-Priest,  fit  donc 
enjoindre  aux  religionnaires  de  se  rendre  aux  églises  paroissiales  et  d'y  conduire 
leurs  enfants  déjà  baptisés,  n  afin  qu'on  pût  leur  suppléer  les  cérémonies  de 
l'Eglise  romaine.  »  Un  délai  de  1 5  jours  leur  était  accordé  pour  obéir.  Ils  n'obéirent 
pas.  Alors  se  déchaîna,  pendant  deux  années,  la  persécution. 


SYNODES  PROVINCIAUX.  3 

que  ceux  qui  auront  cpoufe  au  Défert  &  feront  baptifer  leurs  enfants 
à  l'Eglife  romaine  feront  fufpendus  pour  deux  ans. 

VI. 
Les  pafteurs,  qui  auront  des  cglifes  qui  reftent  devoir  à  M.  Fayet, 
font  exhortés  à  faire  leur  polîibie  pour  le  faire  payer. 

vu. 

Il  eft  enjoint  aux  églifes  d'obferver  exa£lement  le  6°  article  du 
fynode  national  de  1748,  conçu  en  ces  termes  :  «Les  fidèles  font 
exhortés  à  ne  [donner]  créance  aux  mendiants  que  fur  des  lettres 
fignées  des  pafteurs  ou  d'autres  perfonnes  bien  connues,  &  à  ne  faire 
aucune  collede  générale  ou  particulière,  fans  au  préalable  en  avoir 
obtenu  la  permiflTion  du  confiftoire.  » 

VIII. 
Sur  la  demande  du  député  de  l'églife  de  Sauffines  que  la  Lecques 
foit  à  l'avenir  annexée  à  cette  églife,  il  a  été  décidé  que  le  colloque 
en  ordonnera  comme  il  le  trouvera  à  propos. 

IX. 

Les  pafteurs  donneront  dans  le  cours  de  l'année  deux  textes  à 
leurs  propofants,  &  ceux-ci,  après  les  avoir  traités,  les  expoferont 
devant  le  pafteur  qui  les  leur  aura  donnés  &  tel  autre  qui  fera  choifi 
pour  en  juger'. 

Paul  Rabaut,  pafteur  &  modérateur;  Pierre  Redonnel,  part. 
&  mode'rat'-ad joint;  Pierre  Encontre,  pafteur  &  fecrétaire; 
Pierre  Puget,  propofant  &  fecrétaire-adjoint. 

1.  Au  sujet  de  ce  synode,  Rabaut  écrivait  à  Antoine  Court:  «Il  n'a  pas 
été  possible  de  faire  consentir  notre  dernier  synode  à  l'envoi  d'aucun  de  nos 
proposants.  Les  églises  veulent  des  assemblées  et  ne  s'embarrassent  pas  du 
reste.  A  défaut  de  cela,  les  proposants  demandent  s'il  ne  serait  pas  possible 
qu'on  leur  accordât,  pour  acheter  des  livres,  ce  qui  leur  serait  donné  pendant 
le  séjour  qu'ils  feraient  au  séminaire.  Ils  m'ont  prié  de  faire  cette  proposition  de 
leur  part.  A  la  première  occasion,  je  ferai  copier  les  articles  du  dernier  synode  pour 
vous  les  faire  parvenir. 

0  On  ne  dit  rien  encore  à  ceux  qui  ont  refusé  de  faire  porter  leurs  enfants 
à  l'Eglise  romaine  et  dont  le   nombre   est   beaucoup   plus  grand  que  celui  de 

ceux  qui  l'ont  fait  dans  mon   église Nous    parlerons  du   s[ynode]  n[ational] 

dans  notre  prochaine  assemblée.»  —  Mss.  Court,  n"  1,  t.  XXIV,  p.  534. 

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LES  SYNODES  DU  DESERT. 


Synode  des   Hautes-Cévennes. 

Notre  aide  soit  au  nom  de  Dieu  qui  a  fait 
le  ciel  et  la  terre.  Amen. 

Le  fynode  des  Hautes-Cévennes,  affemblé  le  huitième  juillet  mil 
fept  cent  cinquante  &  un  ',  auquel  ont  affifté  MM.  Jean  Roux,  Jean- 
Pierre  Gabriac,  Michel  Teiffier,  Jacques  Gabriac,  Henri  Cavalier, 
Jean-Louis  Gibert,  Jean-Antoine  Reuillet  &  Jean  Martin,  pafteurs 
de  la  fufdite  province  ;  MM.  Jean  Pradel  &  Pierre  Redonnel,  pafteurs 
&  députés  de  la  province  du  Bas-Languedoc;  cinq  propofants  & 


I .  Le  pasteur  Gabriac  donne  quelques  de'tails  comple'mentaires  sur  ce  synode. 

(c  Le  8  de  ce  mois,  écrit-il  à  Antoine  Court,  nous  tînmes  notre  synode.  Tout 
s'y  passa  fort  tranquillement,  nos  ennemis  n'en  furent  point  informe's;  du  moins, 
ils  ne  firent  aucune  démarche  pour  nous  faire  de  peine;  il  y  fut  délibéré  : 

0  i»  de  célébrer  un  jeûne,  le  17  d'octobre  prochain; 

«2"  que  les  anciens  ne  décideraient  point  des  affaires  de  l'église  en  l'absence 
du  pasteur  ; 

«3"  que  ceux  d'entre  les  protestants  qui  feront  baptiser  des  enfants  dans 
l'Eglise  romaine  seront  privés  de  la  participation  [au]  sacrement  de  la  Ste-Cène 
pendant  une  année  ;  que  s'ils  en  font  baptiser  d'autres,  ils  seront  exposés  à  la 
même  peine  pendant  dix-huit  mois;  que  ceux  enfin  qui  feront  baptiser  leurs 
enfants  par  des  prêtres,  sans  y  être  contraints,  après  les  avoir  fait  baptiser  par  les 
ministres  de  notre  religion,  le  seront  pendant  deux  ans;  jusqu'après  ce  temps,  le 
consistoire  jugera  de  leur  repentance  ; 

04»  que  Messieurs  Viala  et  du  Cambon  seront  examinés  par  cinq  d'entre  nous 
et  reçus  ministres,  s'ils  en  sont  jugés  capables  ; 

«  5"  que  Messieurs  Vallat  et  Pic  seraient  aussi  examinés  pour  être  reçus  pro- 
posants; 

((6°  que  M.  Gibert  serait  libre  d'aller  là  où  il  voudrait,  pendant  une  année, 
conformément  à  sa  demande. 

«  Le  sujet  sur  lequel  on  raisonna  beaucoup  fut  l'argent  que  nous  vous  en- 
voyâmes, il  y  a  environ  trois  ans.  Comme  vous  nous  disiez  qu'il  fallait  incessamment 
vous  envoyer  cette  somme,  nous-mêmes  l'empruntâmes  de  trois  particuliers,  avec 
promesse  de  la  leur  rendre  au  bout  d'une  année,  dans  l'espérance  que  les  églises 
nous  la  rembourseraient.  Depuis,  nous  avons  fait  tous  nos  efforts  pour  les  y 
engager,  sans  qu'il  nous  ait  été  possible  d'en  retirer  la  moitié;  or,  comme  ces 
particuliers  veulent  absolument  être  payés  sans  délai,  nous  crûmes  qu'il  était 
nécessaire  de  le  proposer  à  l'assemblée  pour  engager  les  églises,  qui  n'avaient 
point  rempli  leurs  promesses,  à  le  foire  au  plus  tôt  ;  mais  cette  proposition  ne  fut 
pas  de  leur  goût.  Celle  d'Alais  répondit  ouvertement  qu'elle  ne  voulait  point 
payer  sa  portion,  que  c'était  en  vain  qu'on  la  l[ui]  demandait;  les  autres  ajoutèrent 


SYNODES  PROVINCIAUX.  5 

vingt  &  un  anciens,  députés  de  la  part  des  fufdites  églifes,  —  après 
avoir  imploré  le  fecours  de  Dieu,  raffemblée  a  nommé  à  la  pluralité 
des  fuffrages  MM.  Jacques  Gabriac  pour  modérateur,  Jean  Roux  pour 
modérateur-adjoint,  Jean-Pierre  Gabriac  pour  fecrétaire,  &  Jean  de 
Méjanelle  du  Cambon,  propofant,  pour  fecrétaire-adjoint;  après  quoi, 
elle  a  délibéré  les  articles  fuivants  : 

1. 
Que  pour  engager  Dieu  à  détourner  fes  jugements  de  deffus  nous 
&  le  porter  à  nous  honorer  de  fa  protedion,  on  célébrera  un  jeûne 
folennel  dans  toutes  les  églifes   de   cette  province,  le  dix-feptième 
odobre  prochain. 

qu'il  y  avait  trop  de  misères  dans  le  pays,  qu'il  leur  e'tait  impossible  de  remplir 
leur  taxe,  et  tous  s'accordèrent  à  dire  que,  puisque  cet  argent  n'avait  pas  été 
employé  à  sa  destination,  qu'il  ne  servait  à  rien  et  qu'ils  en  avaient  un  pressant 
besoin:  ils  nous  chargeaient  de  le  retirer.  Nous  aurions  fort  souhaité  qu'on  l'eût 
laissé  entre  vos  mains,  parce  que,  connaissant  votre  zèle  pour  l'intérêt  des  églises 
sous  la  croix,  nous  sommes  persuadés  que  vous  l'auriez  fait  servir  en  des  choses 
qui  leur  auraient  été  fort  utiles.  Si  nous  étions  à  même  de  payer  les  six  ou  sept 
cents  francs  qu'elles  doivent,  nous  le  ferions  avec  un  vrai  plaisir;  mais  ne  pouvant 
retirer  qu'avec  peine  ce  qu'il  faut  pour  notre  entretien,  nous  ne  pouvons  que 
nous  joindre  à  elles  pour  vous  prier  de  nous  renvoyer  la  susdite  somme.  Si,  dans 
la  suite,  il  se  présente  des  occasions  pour  nous  favoriser,  nous  serons  toujours 
prompts  à  aider  pour  vous  en  saisir,  et  nous  espérons  que  Dieu  nous  fera  la  grâce 
d'être  mieux  en  état  de  le  faire  que  nous  ne  le  sommes  présentement. 

«Gabriac  le  jeune,  modér.  » 
—  Mss.  Court,  n°  I,  t.  XXIV,  p.  608. 

On  trouve  dans  une  lettre  de  Lacoste  des  détails  sur  un  autre  synode  qui  se 
réunit  dans  les  Cévennes,  le  14  et  le  1 5  octobre  175  i. 

Synode  des  Cévennes  du  14  octobre  lySi. 

«  L'on  a  tenu  le  synode  de  la  province,  le  14  et  i5  du  courant,  dans  lequel 
fut  portée  la  proposition  de  me  laisser  fonctionner  dans  les  églises  de  la  province, 
proposition  qui  fut  agréée  de  tous  les  députés  en  général,  ce  qui  donna  lieu  à  tous 
les  pasteurs  de  sortir  de  l'assemblée  pour  se  consulter  là-dessus.  Etant  rentrés,  ils 
proposèrent  de  me  donner  une  lettre  de  recommandation  auprès  de  vous.  Mon- 
sieur, et  de  Messieurs  les  respectables  amis  de  ce  pays-là,  pour  me  faire  placer 
ailleurs,  avec  les  frais  de  mon  voyage,  à  mon  refus  de  me  faire  subir  les  conditions 
qui  furent  imposées  à  Monsieur  La  Valette  [David  Vesson]  par  le  synode  qui  le 
réhabilita,  ajoutant  qu'il  ne  reviendrait  de  ces  dispositions  à  mon  égard,  ce  qui  me 
détermina  à  embrasser  le  premier  parti  avec  beaucoup  de  plaisir 

Voici  l'article  du  synode  à  ce  sujet  : 

«Art.  12. —  Il  a  été  délibéré  sur  les  représentations  de  M.  Lacoste  que  la 
«province  lui  ferait  un  don  de  200  livres,  et  que  Messieurs  les  pasteurs  lui  fourni- 
0  raient  une  lettre  de  recommandation  auprès  de  nos  amis  du  pays  étranger » 

<c  Lacoste.  » 
—  Mss.  Court,  n"  i,  t.  XXIV,  p.  944. 


6  LES  SYNODES  DU  DESERT. 

II. 
Ayant  remarqué  que  certaines  perfonnes  ont  violé  l'art.  3  du 
fynode  de  cette  province,  tenu  l'an  mil  fept  cent  cinquante,  dans  lequel 
il  eft  défendu  de  révéler  le  fecret  des  affemblées  eccléfiaftiques,  on  en 
recommande  de  plus  fort  l'obfervation,  fous  peine  de  cenfures  &  même 
de  fufpenfion  fi  le  cas  le  requiert. 

in. 

Ayant  encore  remarqué  que  certains  confiftoires  entreprennent 
de  décider  des  affaires  d'importance,  comme  de  nommer,  fufpendre, 
réhabiliter  des  anciens,  faire  des  diftributions  générales  des  deniers 
des  pauvres,  etc.,  en  l'abfence  de  leurs  pafteurs,  l'affemblée  leur 
enjoint  de  ne  plus  en  agir  de  même  &  de  fe  conformer  aux  articles 
premier  &  fécond  du  chapitre  v  de  la  difcipline. 

IV. 
Conformément  à  la  délibération  prife  dans  les  fynodes  du  Bas- 
Languedoc  &  des  Hautes-Cévennes,  tenus  l'an  mil  fept  cent  quarante- 
fix,  favoir:  que  ceux  d'entre  les  proteftants  qui  feront  baptifer  leurs 
enfants  dans  l'Eglife  romaine  feront  fufpendus,  pendant  une  année, 
de  la  participation  au  facrement  de  la  Ste-Cène  '  ;  que  ceux  qui,  après 

I.  L'ordre  intimé  aux  religionnaires  de  faire  porter  leurs  enfants,  baptisés  au 
Désert,  au  prêtre  de  leur  paroisse  respective  pour  «  leur  administrer  les  céré- 
monies de  l'Eglise,  »  les  avait  tout  à  la  fois  consternés  et  épouvantés.  Quelques- 
uns  avaient  obéi,  mais  la  plupart  avaient  nettement  refusé;  et  il  y  avait  eu  aussitôt 
de  terribles  châtiments.  L'intendant,  ayant  reçu  des  curés  et  des  consuls  la  liste 
exacte  des  récalcitrants,  avait  donné  ordre  à  ses  agents  de  s'emparer  de  leur 
personne,  et  de  traîner,  de  vive  force,  leurs  enfants  à  l'église.  Amendes,  empri- 
sonnements, rien  n'avait  été  épargné  pour  arriver  à  un  résultat.  Saint-Priest 
écrivait  à  son  subdélégué  de  Nîmes:  «Je  n'ai  encore  reçu  (i3  août  i/Si)  de  vous 
aucuns  états  des  religionnaires  de  votre  département,  qui  ont  refusé  d'envoyer  à 
l'église  leurs  enfants.  ...  Je  vous  prie  de  m'envoyer  tous  les  états  que  vous  avez 
reçus,  et  ceux  qui  vous  manquent  au  furet  mesure  que  vous  les  recevrez;  obser- 
vez en  même  temps  de  noter,  autant  qu'il  sera  possible,  sur  tous  ces  états  les  N.  C. 
qu'il  vous  paraîtra  convenable  de  faire  arrêter  par  préférence  et  dont  l'exemple 
pourra  être  capable  de  faire  le  plus  d'impression.  »  Pendant  ce  temps,  d'autres 
religionnaires,  ne  voulant  ni  obéir,  ni  se  voir  arracher  leurs  enfants,  avaient  quitté 
leurs  maisons  et  s'étaient  «mis  aux  champs.»  Ils  avaient  tout  abandonné,  la 
culture  de  la  terre  et  leurs  récoltes  :  ils  se  cachaient  au  Désert.  —  C'est  dans  ces 
circonstances  que  le  synode  arrêtait  ces  art.  4  et  5,  d'une  si  indomptable  fermeté. 
—  «11  est  d'une  extrême  conséquence,  écrivait  Paul  Rabaut,  (Mss.  Court,  n"  i, 
t.  XXIV,  p.  352I  qu'on  tienne  ferme  dans  une  semblable  conjoncture.  Je  vais  dans 
le  moment  écrire  à  tous  mes  collègues  pour  leur  donner  avis  de  cette  nouvelle, 
et  les  prier  d'aller  d'un  lieu  à  l'autre  pour  affermir  les  gens.  » 


SYNODES  PROVINCIAUX.  7 

avoir  fait  baptifer  un  ou  plufieurs  enfants  dans  l'Eglife  proteftante, 
&  qui  en  feront  baptifer  d'autres  dans  l'Eglife  romaine  feront  expofés 
à  la  même  peine  pendant  dix-huit  mois  ;  que  ceux  enfin  qui  feront 
baptifer  leurs  enfants  par  les  prêtres,  après  les  avoir  fait  baptifer  par 
les  miniftres  de  notre  fainte  religion,  le  feront  pendant  le  cours  de 
deux  années,  &  après  le  temps  marqué,  le  confiftoire  de  leur  églife 
jugera  de  leur  repentance. 

V. 

Plufieurs  proteflants  ayant  fait  rebaptifer  leurs  enfants  dans 
l'Eglife  romaine,  alléguant  pour  excufer  leur  honteufe  lâcheté  qu'ils 
ont  été  menacés,  amendés,  emprifonnés,  ne  faifant  point  difficulté 
d'appeler  cela  force,  l'affemblée,  reconnaiffant  combien  il  y  a  d'illu- 
fion  dans  leurs  excufes,  elle  déclare  qu'on  ne  peut  y  avoir  aucun  égard, 
puifqu'à  proprement  parler  on  ne  peut  appeler  force  que  l'aélion  qui 
confifte  à  enlever  avec  une  violence  à  laquelle  il  n'eft  pas  polTible  de 
réfifter  les  enfants  que  Dieu  leur  avait  donnés. 

VI. 

MM.  François  Viala'&Jean  de  Méjanelle  du  Cambon  ayant 
demandé  à  être  admis  à  l'examen,  l'affemblée  a  jugé  à  propos  de  leur 

I .  François  Viala,  dit  Dumont,  ne  doit  pas  être  confondu  avec  le  prédicant 
intrépide,  Michel  Viala,  dit  Germain,  qui  avait  réorganisé  le  Haut-Languedoc, 
parcouru  le  Poitou  et  la  Normandie,  et  qui,  toujours  prêt  à  courir  où  l'appelait 
un  devoir,  se  trouvait  en  cette  année  lySi  dans  le  Poitou,  pour  y  travailler  à  la 
réorganisation  des  églises  de  cette  province.  Est-ce  dans  un  synode  ou  dans  un 
colloque  que  les  pasteurs  et  les  anciens  du  Poitou  lui  donnaient,  le  19  juin  tj5i, 
le  certificat  suivant  ? 

Certificat  donné  à  M.  Michel  Viala. 

((  Nous  pasteurs  et  anciens,  soussignés,  certifions  à  tous  ceux  qu'il  appartiendra 
«que  le  sieur  Michel  Viala,  dit  Germain,  ministre  de  J.-C,  s'est  très-bien  conduit 
«dans  les  deux  tournées  qu'il  a  faites  en  Poitou,  où  il  a  fait  un  bien  très-considé- 
orable  en  y  prêchant  l'Evangile  du  Fils  de  Dieu,  en  y  administrant  les  Saints- 
«  Sacrements,  en  y  exhortant  le  peuple  à  remplir  leurs  devoirs  à  tous  égards,  et  en 
«y  établissant  l'ordre  dans  quelques  endroits.  Il  aurait  souhaité  avec  ardeur  de 
«l'établir  partout.  Mais  le  grand  pays  qu'il  avait  à  parcourir  l'en  empêcha;  c'est  ce 
«qui  lui  fit  prendre  le  parti,  pour  ne  pas  laisser  l'ouvrage  imparfait,  d'envoyer 
«d'autres  ouvriers  à  sa  place,  afin  de  continuer  une  œuvre  si  excellente  et  si  bien 
«  commencée.  Enfin,  il  a  fait  tout  ce  qu'un  fidèle  pasteur  doit  faire  pour  de  pauvres 
«brebis  éparscs.  Sa  grande  piété,  son  grand  zèle  et  son  grand  empressement  pour 
«l'avancement  de  la  gloire  de  Dieu  fait  que  nous  prenons  la  liberté  de  le  recom- 
«  mander  à  la  protection  et  bienveillance  des  personnes  à  qui  il  pourra  s'adresser. 

«  En  Poitou,  le  i9<=  juin  lySi.  » 

—  Mss.  de  Vitré  et  de  Melle. 


8 


LES  SYNODES  DU  DESERT. 


accorder  leur  demande  &  leur  ordination  au  St-Miniftère,  fils  en  font 
jugés  capables  par  MM.  Jean  Roux,  Michel  Teiffier,  Jacques  Gabriac, 
Henri  Cavalier  &  Jean-Antoine  Reuillet,  pafteurs,  qu'elle  a  nommés 
pour  y  procéder  le  plus  tôt  poflible. 

VII. 

M.  Jean-Louis  Gibert,  pafteur,  ayant  demandé  fon  congé  pour 
une  année,  l'affemblée  lui  a  accordé  fa  demande,  fous  la  condition 
qu'il  reviendra  à  la  fin  de  la  fufdite  année,  &  qu'il  apportera  de  bons 
témoignages  de  fa  vie  &  mœurs  de  tous  les  endroits  où  il  fera  quelque 
féjour. 

VIII. 

L'affemblée  a  accordé  à  M.  Louis  Figuières,  propofant,  la  fomme 
de  cent  cinquante  livres  par  année. 

Gabriac  l'aîné,  pafteur  &  fecrétaire. 


Synodes  provinciaux  de   1752. 

Synode  du  Vivarais  et  Velay. 

Notre  aide  soit  au  nom  de  Dieu  qui  a  fait 
le  ciel  et  la  terre.  Amen. 


Aâes  du  fynode  provincial  des  églifes  réformées  du  Vivarais 
&  Velay  ',  tenu  fous  la  protedion  divine  au  Dêfert,  dans  le  Haut- 
Vivarais,  le  dix-neuvième  avril  mil  fept  cent  cinquante-deux,  auquel 
ont  ajfiflé  trois  pafleurs,  le  fecrétaire  fouffigné  &  quatorze  anciens, 
députés  dcfdites  églifes. 


PRÈS  la  ledure  de  la  parole  de  Dieu,  l'invocation  de  fon 
St-Nom  &  ledure  faite  des  articles  du  fjmode  précédent, 
il  a  été  arrêté  ce  qui  fuit  : 


On  renouvelle  l'art.  8  du  fynode  provincial  du  premier  mai  1741, 
qui  porte  que  les  députés  du  fynode  ont  été  «priés  de  repréfenter  à 
leurs  confiftoires  de  porter,  autant  qu'il  fera  poffîble,  les  [fidèles  à 
donner  une   partie  des  charités  qu'ils  diflribuent  après  la  mort  de 

I.  On  n'a  pas  les  actes  du  synode  du  Bas-Languedoc  de  1/52.  Faut-il  croire 
qu'ils  ont  été  égarés,  ou  que  le  synode  ne  pût  être  convoqué  cette  année  ? 
Rabaut  parle  d'une  réunion  de  «ses  associés»  qui  se  tint  le  21  juin;  mais 
s'agit-il  d'un  synode  ?  La  persécution  était  terrible.  «  Elle  se  renforce  de  jour 
en  jour,  écrivait-il,...  on  attaque  tout  à  la  fois  les  pasteurs,  les  assemblées, 
les  baptêmes  et  les  mariages...»  François  Bénézet,  qui  se  préparait  au  minis- 
tère, fut  pris  au  mois  de  janvier  et  subit  le  dernier  supplice,  le  27  mars.  Le 
pasteur  Molines,  dit  Fléchier.  fut  également  pris,  mais  il  abjura. 


ro  LES  SYNODES  DU  DESERT. 

leurs  parents  aux  pauvres  qui  n'ofent  mendier;  &  afin  que  ces  cha- 
rités foient  employe'es  à  propos,  elles  feront  remifes  aux  anciens,  qui, 
de  concert  avec  les  pafteurs,  les  donneront  aux  perlbnnes  qu'ils  juge- 
ront en  avoir  le  plus  de  befoin»,  &  furtout  à  ceux  qui  fouffrent  pour 
caufe  de  religion. 

II. 
Ayant  été  repréfenté  qu'en  certains  endroits,  &  principalement 
dans  le  Velay  &  aux  environs  de  St-Agrève,  il  fe  trouve  quelques  per- 
fonnes  qui  avaient  fait  bénir  leurs  mariages  par  feu  Jacques  Guilhot 
&  Jean  Bernard,  qui  n'ont  point  été  enregiftrés,  &  que  les  regiftres 
de  feu  Jacques  Boyer,  miniftre,  &  quelques-uns  de  feu  Mathieu 
Morel  ont  été  perdus,  la  compagnie  exhorte  les  confiftoires  de  f'in- 
former  qui  font  ceux  qui  ont  reçu  la  bénédiftion  nuptiale  par  les  fuf- 
nommés  ;  &  lorfqu'il  conflatera  qu'ils  l'en  ont  reçue,  on  dreffera  un 
regiftre,  afin  qu'il  ferve  dans  le  befoin. 

m. 

On  exercera  la  difcipline  dans  toute  fa  rigueur  contre  ceux  qui, 
après  avoir  paffé  un  contrat  par  main  publique,  demeurent  enfemble 
fans  avoir  fait  célébrer  leur  mariage  félon  les  ufages  de  nos  églifes. 

IV. 

Confidérant,  d'un  côté,  le  befoin  que  les  églifes  de  cette  province 
ont  de  pafteurs,  &  de  l'autre,  les  talents  de  M.  Alexandre  Vernet,  les 
progrès  qu'il  a  faits  dans  les  fciences  néceffaires  pour  exercer  le 
St-Miniftère,  &  la  conduite  chrétienne  qu'il  a  toujours  tenue  pendant 
qu'il  a  été  parmi  nous,  la  compagnie  le  prie  de  fe  difpofer  à  entrer 
au  plus  tôt  aux  épreuves  pour  être  confacré  au  miniftère  de  l'Evan- 
gile &  mis  au  nombre  des  pafteurs  de  ces  églifes;  laquelle  vocation 
ayant  été  acceptée  par  ledit  M.  Alexandre  Vernet,  il  a  été  convenu 
que  les  pafteurs  procéderont  à  fes  examens,  d'abord  qu'ils  en  auront 
la  commodité. 

Peirot,  pafteur  &  modérateur;  Blachon,  pafteur; 
CosTE,  pafteur;  Vernet,  fecrétaire. 


Ofj      */g>j      */f^ 


SYNODES  PROVINCIAUX.  II 

Synode  du  Haut- Languedoc. 

Au  nom  de  Dieu  soit  fait.  Amen. 

Nous,  pafteurs  &  anciens  des  églifes  réformées  du  Haut-Lan- 
guedoc, Haute-Guyenne  &  Comté  de  Foix,  affemblés  en  fynodc  pro- 
vincial ',  le  di.x-huitième  jour  du  mois  d'août  mil  fept  cent  cinquante- 
deux,  après  avoir  imploré  la  protedion  de  Dieu  &  les  lumières  du 
St-Efprit,  il  fut  nommé,  à  la  pluralité  des  fuffrages,  M.  Corteiz, 
pafleur  defdites  églifes,  pour  modérateur;  M.  Sicard,  pour  modéra- 
teur-adjoint; &  M.  de  Barmont,  aulîi  pafteur  defdites  églifes,  pour 
fecrétaire;  après  quoi,  il  a  été  délibéré  ce  qui  fuit  : 

I. 

L'affemblée  accorde  avec  plaifir  à  M.  Pierre  Corteiz,  pafteur  des 
églifes  de  cette  province,  la  confirmation  de  Tatteftation  qui  lui  fut 
accordée  dans  le  fynode  provincial  tenu  le  14"  janvier  1760;  cepen- 
dant, ce  n'eft  qu'avec  un  vif  regret,  par  la  crainte  où  elle  eft  d'être 
bientôt  privée  du  miniftère  de  ce  digne  pafteur. 

I.  Lettre  des  églises  réformées  de  Clairac,  etc..  à  M.  de  Banuojit,  en 
date  du  20  juin  1^52. 

((  Les  anciens  des  e'glises  re'forme'es  sous  la  croix  de  Clairac,  Longueville, 
Lafitte,  Marsac,  Duras  et  Fernand,  à  M.  de  Barmont,  m[inistre]  du  St-Ev[angile.] 

«  Monsieur  et  très-honoré  pasteur, 

((Nous  craignons  avec  raison  que  vous  ne  nous  accusiez  de  négligence,  pour 
avoir  tant  différé  à  vous  accuser  la  réception  des  lettres  que  vous  nous  avez  fait 
l'honneur  de  nous  écrire,  à  quelques-uns  en  particulier,  et  de  celle  que  vous 
adressez  aux  fidèles  de  nos  églises,  en  général;  nous  pensons  pourtant  que  vous 
connaissez  suffisamment  les  sentiments  de  nos  cœurs,  pour  imputer  ce  retarde- 
ment à  une  juste  cause,  c'est-à-dire  aux  occupations  inévitables  de  la  saison. 

«Recevez  donc,  s'il  vous  plaît,  Mfonsieur],  nos  très-humbles  remercîments  pour 
toutes  les  marques  de  bonté  et  d'aff'ection  dont  vous  nous  honorez,  et  les  protesta- 
tions que  nous  vous  faisons  d'une  éternelle  reconnaissance.  Non,  nous  ne  per- 
drons jamais  le  souvenir  de  l'obligation  singulière  que  nous  vous  avons  tous. 
Nous  n'entreprendrons  pas  de  vous  décrire  l'effet  que  produit  dans  tous  les  cœurs 
la  touchante  et  pathétique  lettre  pastorale  que  vous  avez  eu  la  charité  de  nous 
adresser,  et  à  toutes  nos  églises  en  général  :  l'expression  ne  saurait  y  atteindre. 
Nous  vous  dirons  seulement  que  bien  peu  ont  eu  assez  de  fermeté  pour  en 
écouter  la  lecture  sans  en  répandre  des  larmes  en  abondance;  on  a  sangloté,  on  a 
poussé  mille  soupirs,  et  fait  autant  de  vœux  pour  vous  et  répétant  sans  cesse:  «  Le 
bon  Dieu  le  conserve,  et  le  bon  Dieu  nous  le  ramène  !  Puissions-nous  pratiquer  ce 


12  I-ES  SYNODES  DU  DÉSERT. 

Confirmation  de  l'atteftation  accordée  à  M.  Pierre  Corteiz  neveu, 
pafteur,  le  14^  janvier  1750,  jour  du  fynode  provincial. 

«Nous,  pafteurs  &  anciens  des  églifes  réformées  du  Haut- 
«  Languedoc,  Haute-Guyenne  &  pays  de  Foix,  etc. ,  affemblés  en  fynode 
«  provincial,  le  18"  jour  du  mois  d'août  mil  fept  cent  cinquante-deux, 
«requis  par  M.  Pierre  Corteiz  neveu,  pafteur  des  églifes  de  cette  pro- 
«  vince,  de  lui  confirmer  l'atteftation  ci-deffus,  à  lui  accordée  par  notre 
«fynode  provincial  du  14^  janvier i  760,  rafl"emblée,  édifiée  de  plus  en 
«  plus  de  la  pureté  de  fa  doftrine,  de  fon  zèle  infatigable,  &  de  la  fain- 
«  teté  de  fes  moeurs,  après  lui  avoir  exprimé  le  vif  regret  qu'elle  a  de  fe 
«voir  à  la  veille  d'être  privée  d'un  fi  digne  pafteur,  lui  accorde  fa  jufte 
«  demande  avec  d'autant  plus  de  raifon,  que  ledit  pafteur  a  été  expofé, 
«  &  l'eft  encore,  à  la  plus  violente  perfécution  &  aux  périls  les  plus 
«éminents  de  la  part  des  ennemis  de  la  Vérité;  car,  outre  les  dangers 

qu'il  nous  prescrit!»  Et  finalement,  ces  mêmes  paroles  sont  parties  d'un  chacun: 
«Assurez-le  bien  de  mon  respect  et  priez-le,  au  nom  de  Dieu,  d'avoir  la  charité  de 
revenir.  » 

«C'est  une  chose  merveilleuse  que  l'amendement  qu'a  opère'  dans  ces  contrées 
le  peu  de  séjour  que  vous  y  avez  fait;  et  nous  ne  saurions  assez  déplorer  le  dé- 
sordre et  l'aveuglement  dans  lesquels  nous  avons  vécu  depuis  l'affligeante  et  déplo- 
rable époque  de  la  révocation  de  l'Edit  de  Nantes,  non-seulement  par  rapport 
aux  connaissances  de  l'esprit,  mais  aussi  par  rapport  aux  dispositions  du  cœur. 
En  général,  nous  pouvons  dire  que  nous  avions  oublié  l'Etre  suprême  ;  les  plus 
sages  d'entre  nous  n'étaient  occupés  que  de  leurs  champs,  de  leurs  vignes,  ou  de 
leur  commerce,  lisant  à  peine,  ou  du  moins  à  la  hâte,  quelque  chapitre  de  l'Ecri- 
ture sainte,  le  dimanche  matin.  Contents  de  s'abstenir  du  culte  de  l'Eglise 
romaine,  ils  se  croyaient  glorieusement  distingués  et  suffisamment  autorisés  à 
prendre  la  qualité  de  chrétiens  réformés,  vivant  néanmoins  dans  l'irréligion,  et 
n'ayant,  hélas  !  la  plupart  de  nous,  que  trop  souvent  fléchi  les  genoux  devant 
l'idole,  dans  certaines  circonstances  de  notre  vie.  De  plus,  y  a-t-il  quelqu'un  des 
péchés  et  des  vices,  qui  excluent  du  royaume  des  Cieux,  qui  ne  régnât  parmi  ceux 
qui  se  paraient  de  ce  beau  nom  de  Réformé.  Tirons  le  rideau  sur  cet  affreux  et 
trop  mortifiant  tableau,  et  fixons  nos  regards  vers  la  miséricorde  et  la  bonté  de 
notre  Créateur,  qui  peut-être,  en  considération  de  ce  que  son  nom  était  encore 
réclamé  dans  ces  contrées  par  quelques  personnes  vénérables,  qui  se  rappelaient 
les  salutaires  instructions  qu'elles  avaient  reçues  de  la  bouche  de  ses  ministres, 
nous  a  pardonnes,  comme  il  aurait  fait  autrefois  à  Sodome,  s'il  s'y  était  trouvé  dix 
justes.  Grand  Dieu  !  si  tu  avais  différé  d'avoir  compassion,  vivant  dans  l'impiété 
et  incapables  que  nous  étions  d'entrer  de  nous-mêmes  dans  la  carrière  du  Salut, 
l'accès  au  trône  de  la  Grâce  nous  eût  été  interdit  pour  jamais. 

«Grâces,  Seigneur,  te  soient  donc  éternellement  rendues,  de  ce  qu'au  moment 
que  le  souvenir  d'avoir  ouï  prêcher  ta  sainte  Parole  dans  ces  contrées,  allait  se 
perdre,  tu  nous  as  envoyé  l'un  de  tes  serviteurs  pour  faire  reluire  ce  sacré  flambeau 
au  milieu  de  nous!  Fais,  ô  Dieu!  que  nous  puissions  dorénavant  nous  égayer  à  sa 
lumière,  et  achève,  s'il  te  plaît,  ton  œuvre;  et,  après  nous  avoir  par  ta  grâce  donné 


SYNODES  PROVINCIAUX.  l3 

«  ordinaires  annexés  au  miniftère  fous  la  croix,  il  a  été  pendu  deux  fois 
«en  effigie,  comme  appert  par  les  jugements  rendus  par  les  intendants 
(cde  Montpellier  &  d'Auch,  pourfuivi  plufieurs  fois  par  des  détache- 
«  ments  de  dragons,  &  recherché  par  des  particuliers  malintentionnés, 
«  ce  qui  le  met  dans  la  néceffité  indifpenfable  de  fe  réfugier  dans  un 
«  pays  de  Liberté.  Sur  ces  fondements,  nous  prions  Dieu  de  le  combler 
«  de  fes  grâces  les  plus  précieufes  &  de  le  couvrir  de  fa  protedion 
«  partout  où  la  divine  Providence  le  conduira. 

«De  notre  affemblée  fynodale,  de  laquelle  ledit  palleur  eft  modé- 
«rateur,  ce  18^  août  1753.  Tous  les  pafteurs  &  députés  dudit  fynode 

«  fignés.  » 

II. 

M.  Viala,  pafteur  de  ces  églifes,  ne  nous  ayant  été  prêté  que  pour 

une  année  feulement  par  la  province  des    Hautes-Cévennes,   ladite 

le  moyen  d'éclairer  nos  esprits,  veuille  aussi,  par  l'efficace  de  ton  St-Esprit,  sancti- 
fier nos  cœurs  ;  donne-nous  la  force  et  la  volonté  de  dépouiller,  de  crucifier  notre 
vieil  homme,  afin  que  nous  puissions  être  revêtus  du  nouveau,  créés,  selon  Dieu, 
en  justice  et  vraie  sainteté  ! 

«Telles  sont,  M[onsieur]  et  très-honoré  pasteur,  les  dispositions  qui  nous 
animent  aujourd'hui  ;  comparez,  s'il  vous  plaît,  notre  état  avec  celui  où  nous  étions 
précédemment,  et  félicitez-vous  d'avoir  concouru,  avec  la  grâce  du  Seigneur,  à 
opérer  un  si  précieux  et  si  glorieux  changement.  Nous  vous  prions  d'être  bien 
persuadé  que  nous  avons  pour  vous  toute  la  reconnaissance  qu'exige  un  tel 
bienfait,  et  que  nous  sommes  pénétrés  en  votre  faveur  du  plus  vif  sentiment 
d'amour,  de  respect  et  de  vénération  ;  puissiez-vous  un  jour,  après  avoir  glorieu- 
sement rempli  le  but  pour  lequel  Dieu  vous  a  mis  en  main  le  ministère  de  sa 
parole,  être  du  nombre  de  ceux  qui,  pour  avoir  amené  plusieurs  enfants  à  la 
justice,  reluiront  comme  le  soleil  au  Royaume  de  leur  Père!  Ces  sentiments  nous 
sont  communs  avec  tous  les  membres  qui  composent  le  corps  de  nos  églises,  et 
nous  leur  devons  ce  témoignage,  que  la  parole  divine  que  vous  leur  avez  prèchée 
n'a  pas  été  une  semence  jetée  auprès  du  chemin,  puisqu'elle  a  produit  un  fruit 
considérable,  qui  se  manifeste  aux  yeux  de  tous;  aussi,  tous  vous  désirent  avec  une 
ardeur  inexprimable,  et  font  sans  cesse  des  vœux  pour  votre  conservation  et  votre 
retour;  vous  êtes  continuellement  l'objet  de  notre  plus  cher  souvenir  et  le  sujet 
de  nos  conversations  les  plus  délicieuses;  on  s'y  rappelle  avec  plaisir  jusqu'à  la 
moindre  parole  que  vous  avez  proférée  parmi  nous. 

«Cependant,  M[onsieur],  quelque  considérable  que  soit  le  bien  que  votre 
présence  a  produit  dans  ces  contrées,  c'est  peu  de  chose,  en  comparaison  de  ce 
qu'il  reste  à  faire;  la  vigne,  que  vous  avez  si  heureusement  plantée  dans  un  fonds 
qui  ne  donnait  aucun  fruit,  promet  bien  un  revenu  extraordinaire,  moyennant 
qu'elle  soit  cultivée,  car  autrement  elle  retomberait  infailliblement  dans  son  pre- 
mier état  ;  mais  encore  elle  peut  s'étendre  de  tous  les  côtés,  et  il  reste  une  grande 
contenance  à  défricher,  si  bien  que  nous  pouvons  dire  en  quelque  façon  que 
l'ouvrage  n'est  qu'ébauché,  car  il  se  présente  un  travail  immense;  certainement  la 
moisson  est  grande,  mais  nous  n'avons  point  d'ouvriers.  O  Dieu  !  sois  ému  de 
compassion  envers  nous,  et  envoie,  s'il  te  plaît,  des  ouvriers  en  ta  moisson. 


14  LES  SYNODES  DU  DESERT. 

province  vient  de  lui  écrire  pour  le  prier  de  fe  rendre  auprès  d'elle, 
fitôt  que  le  temps  de  fon  congé  fera  expiré;  l'affemblée,  très-édifiée  du 
zèle  de  M.  Viala  &  voyant  avec  regret  qu'on  le  rappelle,  charge  M.  de 
Barmont,  pafteur  defdites  églifes,  de  folliciter  cette  province  de  nous 
l'accorder  encore  une  année,  fil  ne  fe  peut  au  delà;  ce  à  quoi  M.  Viala 
a  eu  la  bonté  de  confentir. 

m. 
Les  arrêtés  de  nos  fynodes  concernant  les  baptêmes  &  les  tapifferies 
du  jour  du  Corpus  '  a3?ant  été  jufqu'à  préfent  très-mal  obfervés,  l'affem- 
blée exhorte  MM.  les  pafteurs  à  y  tenir  exaflement  la  main,  afin  qu'ils 
foient  mieux  obfervés  dans  la  fuite. 

«Personne  ne  connaît  mieux  que  vous,  M[onsieur],  la  nécessité  pressante  où 
nous  sommes  d'avoir  un  pasteur;  nos  églises,  qui  ne  font  que  de  naître,  ne  sauraient 
subsister  si  elles  en  étaient  destituées,  et  tel  est  notre  état  et  notre  façon  de  penser, 
que  non-seulement  nous  ne  pouvons  nous  en  procurer  que  par  votre  moyen,  mais 
que  nous  croirions  nous  faire  un  tort  infini,  et  nous  rendre  coupables  de  la  plus 
noire  ingratitude,  de  nous  adresser  ailleurs  ou  même  d'en  recevoir  que  de  votre 
main,  quand  bien  [même]  le  cas  se  présenterait;  aussi,  nous  flattons-nous,  fondés 
sur  la  tendre  affection  que  vous  nous  avez  marquée,  que  vous  mettrez  en  usage 
tous  les  moyens  convenables  pour  nous  procurer  ce  bonheur. 

«Mais,  Monsieur,  la  divine  Providence  vous  ayant  suscité  pour  rétablir  l'ordre 
ecclésiastique  dans  ces  contrées,  dont  il  ne  restait  aucun  vestige  depuis  près  de 
67  années,  vous  y  avez  formé  des  églises,  qui  vous  chérissent  comme  le  restaura- 
teur de  la  vertu  et  de  la  piété:  c'est  votre  ouvrage,  c'est  un  bien  qui  vous  appar- 
tient plus  directement  que  tout  autre  de  même  nature.  Ces  chères  églises  vous 
réclament,  vous  prient,  et  vous  sollicitent  par  les  compassions  de  Dieu  de  vous  unir 
vous-même  à  elles  pour  jamais.  Nous  nous  joignons  à  elles  pour  vous  faire  la 
même  prière.  Pourriez-vous  vous  refuser  à  nos  instances? 

«  Nous  sommes  trop  convaincus  aussi  de  la  charité  de  Messieurs  vos  respec- 
tables collègues,  et  du  zèle  qui  les  anime  pour  la  gloire  et  pour  l'avancement  du 
règne  de  notre  commun  Seigneur  et  Sauveur,  pour  craindre  qu'ils  s'y  opposent; 
et,  s'il  en  est  besoin,  nous  vous  prions  de  leur  exposer  la  nécessité  où  nous 
sommes  d'avoir  un  pasteur;  mais  principalement  faites  leur  savoir  que  nous  les 
supplions,  au  nom  de  Dieu  et  de  la  part  de  nos  églises,  de  vous  accorder  à  nos 
vœux.  Qu'ils  daignent  considérer  que,  ce  serait  donner  la  mort  à  ces  églises  nais- 
santes, de  les  laisser  sans  pasteur,  et  les  mortifier  vivement  que  de  leur  en  pré- 
senter un  autre  que  celui  qu'elles  considèrent  comme  leur  restaurateur. 

«Enfin,  nous  vous  demandons  à  Dieu  et  nous  espérons  qu'il  disposera  les 
esprits  pour  que  vous  nous  soyez  accordé,  et  qu'aussi  il  nous  donnera  la  prudence 
et  la  sagesse  nécessaires  pour  vous  conserver  sûrement,  connaissant  la  disposition 
où  nous  sommes  tous  en  général  et  chacun  en  particulier  de  perdre  mille  fois  nos 
vies  pour  conserver  la  vôtre. 

«  Nous  avons  l'honneur  d'être  avec  un  profond  respect,  Monsieur  et  très- 
honoré  pasteur,  Vos,  etc »  —  Mss.  de  Puylaurens  et  de  Castres. 

I .  Quelques  religionnaires,  lorsque  les  processions  parcouraient  les  rues, 
ornaient  leurs  maisons  et  tapissaient  leurs  portes,  pour  ne  pas  se  faire  remarquer 
et  ne  point  s'exposer  aux  tracasseries  ou  aux  rigueurs  de  leurs  ennemis  habituels. 


SYNODES  PROVINCIAUX.  i5 

IV. 

Sur  la  propofition  de  M.  Elios  que  la  ceflion  qui  lui  fut  faite,  en 
commun  avec  M.  Forets',  du  Pcrigord  avec  fes  dépendances  &  le  Bor- 
delais, il  y  a  plus  de  deux  ans,  lui  fût  confirmée,  l'aiTemblée,  ayant 
mûrement  examiné  ladite  propofition,  a  trouvé  que  la  ceiïion  en  quef- 
tion  était  tombée  en  décrépitude  par  leur  long  retardement  à  venir 
fen  mettre  en  poffeffion,  par  leur  filence  vis-à-vis  de  nous  durant  tout 
ce  temps-là,  &  furtout  omettant  de  nous  écrire,  comme  ils  devaient 
le  faire,  pendant  que  M.  de  Barmont  défrichait  l'Agenais,  ce  qu'ils 
n'ignoraient  point,  au  moins  l'un  d'eux.  Cependant,  l'affemblée,  en 
confidération  de  l'eltime  qu'elle  a  conçue  pour  ledit  M.  Elios  &  des 
bonnes  atteftations  qu'il  nous  a  exhibées,  lui  accorde  tout  ce  qu'il 
avait  demandé  ci-devant,  toutefois  l'Agenais  excepté,  parce,  d'un  côté, 
qu'il  a  été  défriché,  comme  il  efi:  dit  ci-deffus,  par  un  pafteur  des 
églifes  du  Haut-Languedoc,  &  de  l'autre,  que  les  anciens  &  fidèles  du 
diftriél  dudit  Agenais  ont  demandé,  par  un  a£te  authentique  à  nous 
notifié,  d'être  deffervis  par  un  pafteur  dudit  Languedoc. 

Concernant  M.  Forets,  l'affemblée  l'exclut  entièrement  de  la  pro- 
vince, par  plufieurs  bonnes  raifons  qu'elle  n'a  pas  jugé  à  propos 
d'alléguer  ici. 

V. 

Quoique  l'affemblée  foit  très-convaincue  du  défir  fincère  qui 
anime  M.  Elios  pour  la  paix  &  l'union  qui  doivent  régner  dans  les 
églifes  d'une  même  province,  difpofitions  qu'il  nous  amanifeftées,  elle 
lui  cède  le  diftricl  ci-deffus,  fous  condition  qu'il  ne  pourra  f'y  tenir  des 
fynodes  provinciaux,  fans  l'aveu  d'une  affemblée  d'égale  autorité,  du 
confentement  de  laquelle  feulement  il  lui  fera  libre  de  fe  procurer  des 
pafteurs  dans  le  befoin. 

VI. 

Le  diftricl  du  Haut-Languedoc  fera  divifé  en  cinq  quartiers  : 
1°  Caftres,  Puylaurens  &  Roquecourbe  pour  un  quartier; 
2°  Lacaune,  les  deux  Viane,  Lacaze,  Berlats  &  Efpérauffe  pour 
M.  de  Barmont; 

C'est  contre  cette  faiblesse,  qu'ils  traitaient  comme  une  connivence,  que  les 
synodes  s'élevaient.  Par  Corpus  il  faut  entendre  la  Fête-Dieu.  Encore  en  Italie 
et  dans  certaines  parties  du  midi  de  la  France,  on  désigne  la  Fête-Dieu  sous  le 
nom  de  fête  du  Corpus. 

I.  Son  nom  était  Paul  Bosc. 


l6  LES  SYNODES  DU  DESERT. 

3"  Mazamet,  St- Amans  &  Revel  pour  M.  Viala; 

4"  enfin,  Vabre,  Caftelnau,  Montredon  &  Réalmont  pour  M.  Pa- 
jon  qui  doit  inceffamment  venir  parmi  nous,  félon  ce  qu'il  nous  a 
écrit  depuis  peu  :  de  quoi  il  ne  peut  fe  difpenfer,  vu  les  promefTes 
qu'il  nous  a  faites  ci-devant,  les  conditions  fous  lefquelles  notre  col- 
loque général  du  14"  mars  1760  lui  a  permis  de  fe  faire  confacrer  dans 
le  pays  étranger,  &  enfin  la  néceffité  que  les  églifes  de  fon  quartier 
ont  de  fa  préfence,  lefquelles  feront  delfervies  en  commun  jufqu'à  fon 
arrivée  par  MM.  Corteiz,  de  Barmont  &  Viala;  &  au  cas  que  led[it] 
M.  Pajon  tardât  trop  à  venir  fe  mettre  en  poflenion  de  fon  quartier, 
M.  Sicard  eft  prié  de  lui  écrire  pour  le  fommer,  en  l'autorité  du 
fynode,  de  remplir  fes  engagements  ;  &  les  arrêtés,  qui  le  concernent 
à  ce  fujet,  lui  feront  communiqués  dans  ladite  lettre. 

vn. 

M.  Sicard,  pafleur  de  ces  églifes,  eft  prié  d'aller  deffervir  le 
Montalbanais  &  l'Agenais,  durant  l'efpace  de  fix  mois,  &  M.  de  Bar- 
mont,  pafteur  auffi  de  ces  églifes,  eft  aufiTi  prié  de  deffervir  les  églifes 
de  la  montagne. 

vui. 

Les  confiftoires  députeront  aux  colloques,  &  ceux-ci  aux  fynodes 
provinciaux. 

Chaque  diftrid  députera  feulement  auxdits  fynodes  un  pafteur  & 
deux  anciens. 

IX. 

On  expédiera  inceffamment  à  M.  Elios,  pafteur,  les  lettres  & 
atteftations  néceffaires  pour  f'introduire  dans  fon  diftricl  à  fa  fatif- 
fadion. 

X. 

L'affemblée  charge  M.  de  Barmont  d'écrire  à  M.  Court  pour  lui 
envoyer  copie  de  l'article  ftatué  à  l'égard  de  M.  Elios,  afin  qu'il  ait  la 
bonté  de  le  communiquer  aux  illuftres  amis  de  ce  pays-là,  &  qu'il 
prenne  la  peine  d'inftruire  M.  Forets  de  ce  qui  le  concerne,  comme 
auflî  d'exhorter  M.  Dubeffet  à  fe  contenir  dans  fes  limites,  fuppofé 
qu'il  formât  des  prétentions  fur  le  diftrid  affeclé  à  M.  Elios. 

XI. 

L'affemblée  entend  pardiftrid: 
1°  le  Haut-Languedoc,  un  ; 


SYNODES  PROVINCIAUX.  17 

2"  Pays  de  Foix,  deux  ; 

3°  Montalbanais  &  Agenais,  trois; 

4°  Périgord,  fes  dépendances  &  Bordelais,  quatre  ; 

5°  le  Bcarn. 

Notre  province  comprend  donc  cinq  diftricts. 

xu. 

Le  fynode  prochain  fe  tiendra  dans  le  quartier  de  la  montagne, 
parce  que  c'efl  le  lieu  le  plus  propre  à  cet  effet. 

Ainfi  a  été  conclu  &  arrêté  les  an  &  jour  que  deffus. 

CoRTEiz,  pafteur  &  modérateur;  Sicard,  pafteur  &  modérateur- 
adjoint;  Grenier  de  Barmont,  pafteur  &  fecrétaire. 

Lettres  d'autorité  accordées   à  M.  Elios,  pasteur. 

Nous,  pafteurs  &  anciens  des  dglifes  réformées  du  Haut-Lan- 
guedoc, Haute-Guyenne,  pays  de  Foix,  etc.,  affemblés  en  fynode  pro- 
vincial, le  18°  jour  du  mois  d'août  1762,  requis  par  M.  Elios,  que 
nous  avons  reçu  au  nombre  des  pafteurs  de  cette  province,  de  lui 
expédier  des  lettres  d'autorité  &  de  créance,  en  vertu  defquelles  il 
puilfe  aifément  &  fans  oppofition  porter  fon  miniftère  dans  toute 
l'étendue  du  diftriit  que  nous  lui  avons  cédé,  qui  comprend  le  Péri- 
gord, le  Bordelais  &  leurs  dépendances,  toutefois  l'Agenais  excepté  ; 
l'alTembiée,  édifiée  de  fon  zèle  &  pleine  d'eftime  &  d'atfecfion  pour 
lui,  ayant  vu  les  atteftations  honorables  dont  il  eft  muni,  lui  accorde 
avec  plaifir  fa  demande.  [Nous]  exhortons  tous  les  fidèles  de  ces 
lieux-là  de  le  recevoir  en  qualité  de  vrai  miniftre  de  l'Evangile  &  de 
l'aider  de  tout  leur  pouvoir  dans  les  fonctions  périlleufes  du  faint 
emploi  que  le  Seigneur  lui  a  confié,  &  comme  l'intérêt  de  leur  falut 
le  requiert;  nous  le  recommandons  de  tout  notre  cœur  à  la  protedion 
divine,  priant  Dieu  de  répandre  fur  lui  &  fur  fes  pénibles  travaux  fes 
plus  précieufes  faveurs. 

De  notre  affemblée  fynodale,  le  18°  août  1752. 


l8  LES  SYNODES  DU  DÉSERT. 

Lettre  écrite  par  M.  de  Barmont  au  corps  ecclésias- 
tique des  Hautes-Cévennes,  pour  le  prier  de  nous 
accorder  encore  pour  une  année  M.  Viala. 

Août  1752. 
Meffieurs  &  très-honorés  frères  en  Jéfus-Chrift  Notre-Seigneur. 

Notre  très-cher  [&]  honoré  frère,  Monfieur  Viala  communiqua  à 
notre  fynode  provincial,  tenu  le  18*^  du  courant,  la  lettre  de  rappel 
que  vous  lui  avez  écrite  depuis  peu  de  jours,  pour  l'engager  à  fe 
rendre  auprès  de  vous,  dans  tout  le  mois  d'odobre  prochain. 
L'affemblée,  remplie  d'eftime  &  de  vénération  pour  ce  digne  collègue, 
édifiée  de  fa  vigilance,  de  la  pureté  de  fa  dodrine  &  de  fon  zèle, 
n'apprit  qu'avec  beaucoup  de  mortification  les  arrêtes  de  votre 
dernier  fynode,  qui  tendent  à  nous  priver  du  fecours  de  ce  cher  frère. 
Après  avoir  donné  cours  à  fes  juftes  regrets,  fondés  fur  la  crainte  de 
voir  partir  bientôt  M.  Viala,  la  compagnie  en  général,  &  chaque 
membre  en  particulier,  le  preffa,  le  follicita  d'une  manière  touchante 
de  fe  joindre  à  nous  pour  vous  fupplier  de  nous  l'accorder  encore 
pour  quelque  temps,  ce  qu'elle  obtint;  en  conféquence  fut  conclu  & 
arrêté  à  ce  fujet  l'article  fuivant  :  «M.  Viala,  pafteur  de  ces  églifes,  ne 
«nous  ayant  été  prêté  par  la  province  des  Hautes-Cévennes  que  pour 
«  une  année  feulement,  ladite  province  vient  de  lui  écrire  pour  le 
«prier  de  fe  rendre  au  milieu  d'elle,  fitôt  que  le  temps  de  fon  congé 
«fera  expiré;  l'affemblée,  très-édifiée  du  zèle  dudit  M.  Viala  &  voyant 
«avec  regret  qu'on  le  rappelle,  charge  M.  de  Barmont,  pafteur,  de 
«folliciter  ladite  province  de  nous  l'accorder  encore  au  moins  une 
«année,  ce  à  quoi  M.  Viala  a  eu  la  bonté  de  confentir,  fi  les  églifes 
«qui  le  réclament  n'y  oppofent  rien.»  C'efl  donc,  Meffieurs  &  très- 
honorés  frères,  au  nom  de  notre  affemblée  fynodale,  m'en  ayant 
chargé,  que  je  viens  vous  prier,  vous  fupplier  inftamment  de  vous 
rendre  à  nos  prières,  d'approuver  que  M.  Viala,  que  nous  chérif- 
fons  de  toute  notre  affedion,  refte  encore  quelque  année  dans  ce  climat, 
dans  une  églife  qui  ne  verra  jamais  le  départ  de  fon  pafteur  qu'avec 
la  plus  vive  douleur.  Vous  le  favez,  Meffieurs  &  très-honorés  frères,  la 
chofe  eft  trop  importante  pour  ne  pas  en  conferver  un  fouvenir  éter- 
nel, de  tout  temps  votre  province  f'eft  occupée  avec  plaifir  à  tendre 
aux  églifes  de  la  nôtre  une  main  fecourable;  c'eft  à  vous  qu'elles  font 


SYNODES  PROVINCIAUX.  ig 

redevables  du  long  &  heureux  miniftère  de  notre  ancien  collègue, 
M.  Viala;  c'eft  par  une  fuite  de  votre  charité  &  de  vos  compaffions 
envers  nos  troupeaux  qu'ils  jouiiient  déjà  depuis  nombre  d'années  de 
l'heureux  fruit  des  travaux  glorieux  &  infatigables  de  notre  cher  frère 
M.  Corteiz;  &  c'eft  aulïï  à  la  même  caufe  qu'on  doit  attribuer  les  pro- 
grès confidérables  qui  ont  accompagné  &  accompagnent  encore  tous 
les  jours  le  miniflère  de  notre  digne  frère,  M.  Viala.  Prenez  part  à 
notre  douleur,  je  vous  en  conjure,  Meiïieurs  &  très-honorés  frères. 
Notre  corps  eccléfiaftique,  qui  gémit  encore  au  fouvenir  du  départ  de 
MM.  Viala,  Olivier  &  Dunière,  eft  à  la  veille  de  foupirer  à  la  vue  du 
refuge  de  M.  Corteiz.  Il  va  partir,  c'en  eft  fait  ;  fa  réfolution  eft  prife, 
les  adcs  font  expédiés  :  il  n'attend  qu'une  commodité  pour  exécuter 
fon  delfein  ;  privés  de  fon  fecours,  M.  Pajon  n'étant  pas  encore  arrivé, 
fi  vous  nous  refulîez  la  grâce  que  nous  prenons  la  liberté  de  vous 
demander,  nous  refterions  chargés,  M.  Dejean  &  moi,  de  tout  le 
Haut-Languedoc,  du  pays  de  Foix,  du  Montalbanais  &  de  l'Agenais; 
fuffions-nous  fix  pafteurs,  nous  ne  ferions  pas  fuffifants  pour  deffervir 
un  11  vafte  pays,  dont  le  travail  eft  immenfe  &  l'éloignement  d'un 
cercle  à  l'autre  très-confidérable '.  L'Agenais,  que  j'ai  défriché,  au 
moins  en  partie,  en  mars  &  avril  dernier,  nous  preffe  &  nous  follicite 
de  lui  accorder  un  pafteur,  dont  la  préfence  y  ferait  très-néceffaire. 
Le  troupeau  de  M.  Viala  le  conjure,  au  nom  de  Dieu,  d'avoir  com- 
paflion  de  lui  &de  ne  pas  lui  déchirer  les  entrailles  en  l'abandonnant, 
fil  eft  poffible  de  l'éviter. 

Voilà  notre  état,  Meflieurs  &  très-honorés  frères,  digne  de  vos 
foins  charitables  &  de  vos  compaffions.  Les  chères  églifes,  en  faveur 
&  au  nom  defquelles  j'implore  votre  affiftance,  me  chargent  de  vous 
dire  qu'étant  en  grande  partie  votre  ouvrage,  elles  fe  croyent  autorifées, 
par  les  bienfaits  dont  vous  les  avez  fouvent  comblées,  à  dépofer  dans 
votre  fein  leurs  chagrins  &  leurs  peines.  Pourriez-vous,  Meffieurs  & 
très-honorés  frères,  refufer  de  vous  rendre  aux  inftances  d'une  églife 
qui,  en  vous  intéreflant  de  fi  près,  fe  trouve  dans  une  néceffité  qui  eft 
à  fon  comble,  &  à  celles  d'un  corps  qui,  ayant  l'honneur  de  vous  être 
uni  par  les  liens  d'une  même  foi  &  d'une  même  efpérance,  a  auffi 

1.  n  Je  suis  seul,  écrivait  de  Barmont,  parlant  de  l'Agenais,  dans  des  climats 
où  il  y  aurait  de  quoi  occuper  un  grand  nombre  de  chefs.  Le  Montalbanais 
est  aussi  sur  mes  bras.  Quelle  étendue  de  pays  n'aurais-je  pas  défriché,  si  j'avais 
eu  de  quoi  nourrir  le  pays  conquis!» 


20  LES  SYNODES  DU  DESERT. 

celui  d'être  pénétré  de  la  plus  vive  reconnaiffance  au  fouvenir  de 
toutes  vos  bontés  ?  Tout  me  perfuade  que  vous  écouterez  favorablement 
notre  requête,  &  qu'en  nous  accordant,  au  moins  pour  une  année, 
notre  cher  frère,  M.  Viala,  vous  allez  nous  fournir  un  nouveau  &  jufte 
fujet  d'une  éternelle  gratitude. 

Nous  nous  étions  propofés  de  vous  faire  cette  demande  avant  la 
tenue  de  votre  fynode  ;  flattés  qu'il  ne  falTemblerait  pas  encore  de 
quelques  mois,  nous  efpérions  d'y  être  à  temps;  jugez  de  notre  fur- 
prife,  en  apprenant  que  vous  rappeliez  ce  cher  frère,  en  l'autorité  de 
cette  affemblée.  Quelque  refpedables  qu'en  foient  les  arrêtés ,  nous 
ofons  nous  promettre  que  vous  aurez  la  bonté  d'agir  en  forte  qu'ils 
ne  foient  pas  un  obflacle  au  fuccès  de  nos  prières.  Je  prie  Dieu  qu'il 
répande  fes  plus  précieufes  bénédictions  fur  vos  perfonnes,  &  fur  vos 
pénibles,  mais  glorieux  travaux. 

J'ai  l'honneur  d'être,  avec  les  fentiments  d'une  eftime  parfaite 
&  d'un  dévouement  fincère,  Mcffieurs  &  très-honorés  frères  en  Jéfus- 
Chrift  Notre-Seigneur,  etc. 


Synodes  provinciaux  de   1753. 

Synode  du  Bas- Languedoc. 


Au  nom  de  Dieu.  Amen. 


Aâes  du  Jfnode  du  Bas-Languedoc,  tenu  le  vingt-feptihne  fep- 
tembre  miljept  cent  cinquante-trois. 

E  fynode,  affemblé  au  nombre  de  huitpafteurs,  dix  propo- 
fants  &  trente-fept  anciens,  députés  des  églifes,  après  avoir 
invoqué  le  fecours  de  Dieu  &  élu  les  modérateurs  &  les 
fecrétaires  fignés  à  la  fin,  a  délibéré  ce  qui  fuit: 


On  célébrera  un  jeûne  folennel  le  huitième  novembre  prochain  ; 
&,  Cl  ce  jour  était  un  jour  de  réjouiflance  publique  ordonné  par  Sa 
Majefté,  on  tranfportera  le  jeûne  à  la  huitaine  fuivante'. 


II. 


Il  a  été  décidé,  à  la  pluralité  des  fuffrages,  de  recevoir  MefTieurs 
Mathieu,  Teiffier,  Pierre  Sauffine,  François  Sauffine,  Allègre,  Lafon, 
Vincent,  Guizot  &  Puget,  propofants,  au  St-Miniftère,  fils  en  font 
jugés  capables  par  les  examinateurs  qu'on  leur  nommera. 

III. 
A  la  pluralité  des  fuffrages,  MM.  Rabaut,  Pradel,  DefTerre,  Gibert 
&  Rcdonnel  ont  été  nommés  pour  examiner  les  candidats  fufnommés. 

I.  La  persécution  s'était  momentanément  arrêtée.  «Il  y  a  quelques  mois, 
écrivait  Rabaut,  que  nous  jouissons  d'un  très-grand  calme  dans  toute  la  pro- 
vince du  Languedoc.  Nous  prêchons,  nous  baptisons,  nous  marions  sans  aucun 
empêchement;  aussi  nos  assemblées  sont-elles  fort  nombreuses.»  — Collection 
E.  Lloyd. 


22  LES  SYNODES  DU  DESERT. 

IV. 

Il  a  été  arrêté,  à  la  pluralité  des  fuffrages,  qu'à  l'avenir  le  plus 
ancien  des  pafteurs  de  la  province,  qui  n'aura  jamais  ordonné,  impo- 
fera  les  mains  aux  candidats  qu'on  recevra  au  St-Miniftère. 

V. 
Le  fieur  Jean  Bétrine,  ci-devant  miniftre  de  cette  province,  ayant 
fupplié  l'aflemblée  qu'il  lui  plût  [de]  le  réhabiliter  dans  le  St-Miniftère  ', 
le  fynode,  confidérant  la  grandeur,  la  vivacité  &  la  longueur  de  fa 
pénitence,  lui  a  accordé  fa  demande,  non  pour  cette  province,  par 
refped  pour  la  difcipline  qui  le  défend,  mais  pour  celle  qui  le  deman- 
dera. Et  pour  accélérer  cette  affaire,  elle  a  chargé  les  cinq  exami- 
nateurs qui  viennent  d'être  nommés  de  le  réordonner,  dès  qu'on  lui 
adreffera  fa  vocation. 

VI. 

Sur  le  vieux  différend  qu'il  y  a  entre  les  églifes  de  Luffan  &  du 
Bouquet  au  fujet  de  Vendras,  la  compagnie,  juftement  choquée  de  ce 
qu'il  dure  encore,  donne  pouvoir  au  colloque  d'où  elles  dépendent 
d'en  juger  définitivement  &  de  procéder  jufques  à  la  fufpenfion  de 
la  Ste-Cène  contre  ceux  qui  refuferontde  fe  foumettre  à fon  jugement. 

VII. 

Sur  la  propofition  qui  a  été  faite  d'adoucir  l'article  d'un  de  nos 
fynodes  qui  fufpend  de  la  Ste-Cène  pour  deux  années  ceux  qui  font 
rebaptifer  leurs  enfants  dans  l'Eglife  romaine,  l'afTemblée,  en  rete- 
nant ledit  article  &  en  recommandant  l'obfervation,  laiffe  à  la  pru- 
dence des  confiftoires  d'avoir  égard  à  ceux  qui  donnent  des  marques 
non  équivoques  de  repentance,  comme  à  ceux  qui  auront  été  violentés, 
&  d'abréger  le  temps  de  leur  pénitence,  fils  le  jugent  expédient;  mais 
elle  entend  qu'aucun  ne  foit  difpenfé  de  faire  réparation  publique. 

VIII. 
La  compagnie,  confidérant  la  grande  profanation  qui  fe  fait  du 
jour  du  dimanche,  a  ordonné  de  faire  lire  dans  les  alfemblées  reli-- 
gieufes  le  règlement  fait  au  fynode  national  tenu  à  Loudun  en  1659^. 

1.  Bétrine  avait  été  déposé  au  mois  d'août  1747,  ayant  été  accusé  et  convaincu 
d'avoir  eu  des  relations  avec  une  veuve.  Il  avait  demandé  lui-même  sa  déposition. 
«  Une  étoile  est  tombée  du  ciel  de  l'Eglise,»  disait  de  lui  Paul  Rabaut. 

2.  «Cette  même  province  (Bourgogne!  remontra  à  l'assemblée  qu'on  était 
«  très-peu  soigneux,  en  plusieurs  endroits  de  leur  province,  de  sanctifier  le  saint 


SYNODES  PROVINCIAUX.  23 

K. 

L'aflemblée,  ayant  pris  en  confidération  les  bruits  qui  ont  couru 
fur  le  compte  du  fieur  Cofte  '  &  la  condamnation  qu'a  prononcée  contre 
lui  le  préfidial  de  Nîmes,  a  demandé  au  député  de  l'églife  de  Ners 
pourquoi  cette  églife  n'avait  pas  fait  des  informations  à  ce  fujet;  &  le 
député  ayant  répondu  qu'elle  en  avait  été  empêchée  par  les  troubles 

«jour  du  dimanche,  et  que  beaucoup  do  personnes  s'occupaient,  ce  jour-là, 
0  d'affaires  temporelles,  de  jeux  et  de  passe-temps,  négligeant  les  exercices  de  la 
«  piété,  et  ne  tenant  compte  des  ordonnances,  et  se  laissant  aller  aux  mauvais 
((  exemples  et  à  la  dissolution.  Sur  quoi,  cette  assemblée  étant  touchée  d'une  douleur 
«  très-vive  de  ce  qu'on  profanait  un  si  saint  jour,  par  où  l'on  provoquait  la  terrible 
«  vengeance  de  Dieu  sur  les  fils  des  hommes,  elle  exhorte  tous  les  fidèles  d'em- 
«  ployer  le  jour  de  repos  à  l'accomplissement  des  saints  devoirs  de  la  piété  et  aux 
«  sacrées  fins  pour  lesquelles  il  avait  été  institué,  en  s'appliquant  à  tous  les  exercices 
n  publics  et  particuliers  de  la  Religion,  surtout  en  lisant,  entendant  et  méditant  la 
n  sacrée  Parole  de  Dieu,  et  en  priant;  et  à  s'abstenir  non-seulement  de  leurs  travaux 
«ordinaires,  mais  aussi  à  ne  point  fréquenter  de  compagnie, à  n'assister  à  aucune 
«  assemblée,  et  à  ne  prendre  pas  de  divertissements  qui  pussent  distraire  leurs 
«cœurs  et  leurs  affections  du  culte  de  Dieu  et  de  la  dévotion  que  nous  devons 
«surtout  avoir  pour  le  jour  du  Sabbat  que  Jésus-Christ  lui-même  a  institué.  Et  il 
n  fut  enjoint  à  tous  nos  synodes  provinciaux  de  faire  tels  canons  sur  ce  sujet  qu'ils 
ic  jugeraient  les  plus  nécessaires  et  les  plus  convenables  ;  et  on  commanda  à  tous 
«  les  membres  particuliers  de  nos  églises  de  les  observer  consciencieusement  et 
n  religieusement.  » 

—  Synode  de  Loudtin,  chap.  X,  art.  4. 

I.  Au  moment  où  les  esprits  étaient  le  plus  excités  par  la  rebaptisation  des 
enfants  et  par  la  persécution  qui  durait  depuis  lySi,  le  samedi  11  août  1752,  le 
pasteur  Barthélémy  Coste,  accompagné  de  Deflerre,  rencontra  sur  sa  route  le  prieur 
de  Ners  (Gard).  Le  prieur  le  menaça-t-il?  Y  eut-il  provocation  ou  non?  Un  coup 
de  fusil  retentit  et  le  prieur  tomba  de  cheval,  mortellement  blessé.  (]oste  se  cacha, 
et  fut  condamné,  par  contumace,  à  mort,  le  mois  suivant,  par  le  présidial  de 
Nîmes.  Un  an  après,  il  devint  fou.  Ses  collègues,  dès  le  début  de  cette  triste 
affaire,  l'avaient  vivement  engagé  à  s'expatrier.  Il  avait  refusé.  De  là,  de  vives 
discussions.  C'est  à  ce  sujet  que  Paul  Rabaut  écrivait  le  f''  octobre  ijSi.  «Nous 
avons  enfin  tenu  notre  syn[ode]  provincial  le  27"  du  mois  que  nous  finîmes  hier. 
Tout  s'y  est  passé  fort  tranquillement  et  avec  assez  de  modération,  grâce  au 
Seigneur.  Il  parait  que  les  esprits  s'adoucissent  un  peu  et  que  le  cas  fâcheux  où 
se  trouve  M.  C[oste]  a  fait  quelque  impression.  Nous  passâmes  un  article  au  sujet 
de  ce  dernier,  dont  je  vous  rapportai  la  substance  dans  ma  dernière  lettre.  Il  n'y 
eut  pas  moyen  de  tirer  meilleur  parti  de  cette  effaire,  et  il  a  fallu  se  contenter  de 
ce  peu  pour  conserver  l'unité  de  l'esprit  par  le  bien  de  la  paix.  »  Finalement,  Coste 
s'embarqua  à  Cette,  le  24  décembre  1753,  et  fit  voile  pour  la  Hollande,  et  de  là 
pour  Londres.  «Vous  aurez  sans  doute  reçu  ma  dernière  lettre,  écrivait  encore 
Rabaut,  dans  laquelle  je  vous  apprenais  que  M.  Coste  avait  enfin  mis  à  la  voile,  et 
je  vous  priais  en  même  temps  d'en  donner  avis  à  nos  amis  de  Londres,  afin  qu'ils 
eussent  la  bonté  de  prendre  soin  de  lui.  u  —  Mss.  Court,  n"  i,  t.  XXVI,  p.  578 
et  XXVII,  p.  3.=i. 


24 


LES  SYNODES  DU  DESERT. 


qui  étaient  alors  dans  le  pays  &  par  l'arrivée  des  troupes  qui  fur- 
vinrent  tout  de  fuite,  la  compagnie  lui  a  enjoint  de  faire  les  diligences 
à  cet  égard  le  plus  tôt  poflible. 

X. 

La  compagnie  enjoint  aux  pafteurs  &  anciens  de  faire  tous  leurs 
efforts  pour  empêcher  les  fidèles  de  leurs  troupeaux  d'aller  commu- 
nier hors  de  leurs  églifes,  &  de  ne  recevoir  à  la  Ste-Cène  aucune  per- 
fonne  [qui  ne  foit]  des  lieux  où  le  St-Miniftère  eft  exercé,  à  moins 
qu'ils  ne  foient  pourvus  d'un  certificat  de  leurs  pafteurs,  ou,  en  leur 
abfence,  de  leurs  anciens. 

XI. 

Le  fynode,  déplorant  l'illufion  de  ceux  qui  ne  fe  rendent  aux 
affemblées  que  les  jours  de  communion,  ordonne  aux  confiftoires  de 
les  cenfurer  &  de  les  exclure  de  la  Ste-Cène,  fils  ne  défèrent  à  leurs 
exhortations. 

XII. 

Les  fidèles  ne  pourront  faire  bénir  leurs  mariages  par  d'autres 
pafteurs  que  ceux  de  leurs  églifes,  à  moins  qu'ils  n'ayent  une  permif- 
fion  d'eux,  ou,  en  leur  abfence,  des  anciens  '. 

XIII. 

La  compagnie  enjoint  aux  confiftoires  de  faire  obferver  exafte- 
ment  Tart.  9  du  fynode  de  1760  &  le  3"  de  celui  de  1761,  touchant 
ceux  qui  tendent  les  rues  où  paffe  la  proceflîon,  le  jour  appelé  Fête- 
Dieu,  fous  peine  des  plus  vives  cenfures. 

XIV. 

Sur  ce  que  le  fieur  Fayet,  miniftre,  a  dit  lui  être  dû  en  arrérages 
par  certaines  églifes,  la  compagnie  enjoint  au  colloque  d'où  elles 
reffortent  d'en  prendre  connaiffance,  tant  pour  les  leur  faire  avouer 

I.  Le  synode  de  Paris  de  i565  avait  arrêté  que  «ceux  qui  viendront  d'une 
<(  église  en  une  autre,  pour  y  être  mariés,  ne  seront  pas  reçus,  sans  attestation 
<c  suffisante  de  l'église  d'où  ils  partent,  et  les  annonces  se  feront  aux  lieux  où  ils 
«  seront  résidents  et  connus,  u  Cette  grave  question  de  l'Etat-civil  prime  tout  au 
18"  siècle.  Les  synodes  ne  cessent  d'y  revenir.  Il  leur  fallait  défendre  les  reli- 
gionnaires  contre  leur  désir  bien  naturel  d'avoir  un  état  civil  régulier,  —  état  civil 
qu'ils  achetaient  au  prix  d'une  abjuration  feinte,  —  et  défendre  en  même  temps 
les  pasteurs,  qui  tenaient  malgré  les  Edits  un  registre  des  mariages  bénis  par  eux, 
contre  les  supercheries  et  les  surprises  de  religionnaires  peu  scrupuleux. 


SYNODES  PROVINCIAUX.  25 

que  pour  en  favoir  les  raifons,  les  leur  faire  acquitter  fil  eft  poflible, 
ou  bien  en  prendre  des  mémoires  exacts  pour  en  informer  le  prochain 
fynode. 

XV. 

La  compagnie  exhorte  &  preffe  fortement  le  fieur  Rivière,  pro- 
pofant ,  de  fe  rendre  auprès  des  malades  qui  l'appellent,  pour  les 
exhorter  &  les  vifiter. 

XVI. 
La  compagnie,  juftement  indignée,  en  apprenant  qu'il  y  a  des 
fidèles  qui  infultent  les  anciens,  lorfqu'ils  vont  colleder  pour  la  taxe 
du  miniftère,  enjoint  aux  confiftoires  de  réprimer  ceux  qui  font  tom- 
bés ou  tombent  dans  ce  cas. 

XVII. 

Les  députés  des  églifes  de  Sommières  &  de  Sauffines  ayant  fait 
part  à  l'affemblée  du  différend  qui  eft  furvenu  entre  elles,  &  la  com- 
pagnie, pour  le  terminer,  ayant  propofé  que  celle  de  Sommières  eût 
de  cinq  affemblées  trois,  les  deux  députés,  par  refpeCt  pour  le  fynode 
&  par  déférence  pour  fes  confeils,  ont  acquiefcé  au  nom  de  leurs 
églifes. 

XVIII. 

Le  fynode  a  confirmé  la  réfolution  qui  fut  prife  par  les  églifes  de 
Montpellier  &  de  Mauguio,  favoir,  que  quand  elles  formeraient  une 
feule  aifemblée  du  côté  de  cette  dernière,  la  coUede  qui  fe  ferait  pour 
les  pauvres  fe  partagerait  en  portions  égales  jufqu'à  huit  livres,  mais 
lorfqu'elle  excéderait  cette  fomme,  l'églife  de  Mauguio  n'aurait  que 
quatre  livres  &  celle  de  Montpellier  le  furplus;  elle  exhorte  ces  deux 
églifes  à  n'avoir  plus  de  contcftation  à  ce  fujet. 

XIX. 

La  vénérable  affemblée,  fêtant  aperçue  de  l'abfence  du  député 
de  l'églife  de  Ribaute,  enjoint  au  colloque  dont  elle  dépend  de  fin- 
former  des  raifons  de  cette  abfence,  &,  fil  ne  les  juge  pas  fuffifantes, 
de  lui  adrefl'er  une  cenfure. 

Redonnel,  pafleur  &  fecrétaire. 
^s  ^^  ^b  €& 


26  LES  SYNODES  DU  DÉSERT. 


Synode  des   Hautes-Cévennes. 

Notre  aide  soit  au  nom  de  Dieu  qui  a  fait 
le  ciel  et  la  terre.  Amen. 

Le  fynode  des  Hautes-Cévennes,  étant  affemblé  le  dix-feptième 
août  mil  fept  cent  cinquante-trois  au  nombre  de  huit  pafteurs,  quatre 
propoftints  &  vingt-huit  anciens,  députés,  après  avoir  imploré  le 
fecours  du  Ciel,  &  nommé  MM.  Henry  Cavalier,  modérateur,  & 
Jacques  Gabriac,  modérateur-adjoint,  Jean  Antoine  Rieuffet,  fecré- 
taire,  &  Louis  Figuière,  propofant,  fecrétaire-adjoint,  il  a  été  conclu 
&  délibéré  les  articles  fuivants  : 

I. 
Qu'on  célébrera  un  jeûne  folennel  dans  toutes  les  églifes  de  cette 
province,  le  21"  odobre  prochain. 

n. 

M.  Lafon,  pafteur  des  églifes  de  Provence,  ayant  été  chargé  par 
une  lettre  de  nos  chers  confelfeurs,  qui  font  a£luellement  dans  les 
galères  de  Toulon,  de  demander  quelques  fervices  aux  églifes  de  cette 
province  pour  fubvenir  à  leurs  befoins,  le  fynode  a  chargé  MM.  les 
pafteurs,  avec  les  confiftoires,  chacun  dans  fon  diftrid,  d'exhorter  les 
fidèles  à  les  affifter  félon  leurs  moyens,  &  de  faire  parvenir  l'argent 
qui  fe  lèvera  entre  les  mains  du  pafteur  de  l'églife  de  Nîmes,  duquel 
on  exigera  un  reçu. 

m. 

On  enjoint  à  tous  les  pafteurs  &  à  tous  les  confiftoires  de  cette 
province  que  les  fidèles  fe  tiennent  dans  les  affemblées  religieufes 
d'une  manière  décente,  conformément  aux  art.  i  &  2  du  chap.  x 
de  notre  difcipline",  articles  qui  portent,  l'un  de  fléchir  les  genoux 

I.  «On  corrigera  l'irrévérence  qui  s'aperçoit  en  plusieurs,  lorsqu'ils  sont  pré- 
«  sents  aux  prières  publiques  ou  domestiques,  de  ne  se  découvrir  point  la  tête  et 
«  de  ne  fléchir  pas  les  genoux  :  chose  qui  répugne  à  la  piété,  qui  donne  soupçon 
«  d'orgueil,  et  qui  peut  scandaliser  les  bons.  C'est  pourquoi  les  pasteurs  seront 
«  avertis,  comme  aussi  les  anciens  et  les  chefs  de  famille,  de  veiller  soigneusement 
«à  ce   que,   durant  lesdites  prières,  chacun,   sans  exception   ou  acception  de 


SYNODES  PROVINCIAUX. 


27 


lorfqu'on  f'adreiTe  à  Dieu  par  la  prière,  &  l'autre  qu'on  aura  la  tête 
découverte  lorfqu'on  chantera  les  louanges  du  Seigneur;  à  quoi  l'on 
ajoute  qu'on  fe  tiendra  debout. 

IV. 

Les  fidèles  qui  mangeront,  qui  boiront,  ou  qui  auront  des  com- 
merces familiers,  fous  quelque  prétexte  que  ce  foit,  avec  les  perfonnes 
excommuniées  feront  cenfurées  vivement;  &  fils  perfiftent,  ils  feront 
fufpendus  jufqu'à  ce  qu'ils  auront  difcontinué. 

V, 

On  avertira  les  fidèles  de  ne  rendre  à  ceux  qui  dorénavant 
viendront  à  faire  bénir  leurs  mariages  ou  baptifer  leurs  enfants  par 
les  prêtres  de  l'Eglife  romaine  aucune  des  vifites  ufitées  en  pareil 
cas;  &  fi,  après  en  avoir  été  avertis,  ils  tombent  dans  cette  faute,  ils 
feront  fufpendus  de  la  communion. 

VL 

Lorfque  ceux  qui  auront  été  fufpendus  de  la  communion  voudront 
y  être  admis,  ils  feront  obligés  d'en  avertir  leur  pafteur  &  leur  con- 
fiftoire,  &  f'en  tenir  à  leur  décifion. 

VII. 
Le  temps  de  la  fufpenfion  de  ceux  qu'on  aura  retranchés  de  la 
Ste-Cène  ne  fera  compté  que  du  moment  même  que  leur  fufpenfion 
aura  été  prononcée. 

VIII. 

A  l'égard  des  plaintes  portées  contre  M.  du  Cambon,  pafl:eur, 
par  Jean  Couvet,  héritier  de  feu  M.  Couvet,  ancien  prédicateur  ',  l'on 

«  personnes,  donne  par  ces  marques  exte'rieures  te'moignage  de  l'humilité  de  son 
0  cœur  et  de  l'hommage  qu'il  fait  à  Dieu  :  si  ce  n'est  que  quelqu'un  soit  empêché 
«  de  le  faire  par  maladie  ou  autrement,  dont  le  jugement  sera  laissé  au  témoignage 
«de  sa  propre  conscience.  » 

—  «  Les  assemblées  des  fidèles  étant  aussi  ordonnées  pour  chanter  les 
«louanges  de  Dieu,  et  pour  se  consoler  et  se  fortifier  par  l'usage  des  psaumes, 
0  tous  seront  avertis  d'en  porter  dans  les  assemblées  ;  et  ceux  qui,  par  mépris, 
«négligeront  d'en  avoir,  seront  censurés,  comme  aussi  ceux  qui  ne  se  découvrent 
0  tandis  qu'on  chante,  tant  au  commencement  qu'à  la  fin  de  l'action,  et  même 
«durant  la  célébration  des  sacrements.)) 

—  Discipline  ecclésiastique  des  églises  i-é/ormées  de  France. Chap.X,  art.  i  et  2. 
I .  Jean  Couvet  était  l'un  des  sept  prédicants  qui  assistèrent  au  premier  synode 

qu'avait  convoqué  Antoine  Court,  le  21  août  171 5. 


28  LES  SYNODES  DU  DESERT. 

a  trouvé  à  propos  de  nommer  deux  miniftres  pour  examiner  ces 
plaintes;  &  ces  deux  miniftres  feront  ceux  qui  delTerviront  les  diftrids 
de  Saumane  '  &  de  Moiffuc.  Ils  appelleront  les  fufdits  MM.  du  Cambon 
&  Couvet  devant  le  confiftoire  qu'ils  jugeront  à  propos. 

IX. 

On  permet  à  M.  Dugas  de  fe  faire  recevoir  dans  le  pays  étran- 
ger, pourvu  que  ce  foit  dans  le  courant  de  cette  année  ;  mais  au  cas 
qu'il  ne  peut  pas,  on  lui  enjoint  de  revenir  le  plus  tôt  poffible. 

X. 

On  écrira  à  M.  Viala,  pafteur  dans  la  Guyenne,  afin  qu'il  ait  à  fe 
rendre  parmi  nous  pour  y  exercer  fon  miniftère. 

XI. 

On  laiffcra  libre  M.  Gibert,  pafteur,  ou  pour  revenir  dans  notre 
province,  ou  pour  refter  encore  cette  année  dans  les  églifes  du  Poitou'^  ; 
&  on  lui  écrira  en  conféquence. 

xn. 

Sur  la  propofition  qui  a  été  portée  fi  on  devait  laiffer  communier 
les  perfonnes  qui  fréquentent  les  catholiques  romains  dans  les  vues  de 
contrader  mariage  avec  eux,  on  a  répondu  que  non. 

xm. 

On  accorde  à  M.  Teiffier,  pafteur,  un  congé  pour  une  année,  fous 
la  condition  qu'il  deffervira  le  diftrid:  défigné  à  M.  Viala,  pafteur, 
jufqu'à  ce  qu'il  fera  de  retour. 

1.  Canton  de  Lasalle  (Gard). 

2.  Jean-Louis  Gibert,  pasteur  dans  les  Hautes-Ce'vennes,  avait  obtenu  en 
lySi  un  congé'  d'un  an  de  ce  synode,  pour  se  rendre  en  Saintonge  (Art.  7).  Il 
passa  par  Paris,  y  rencontra  Jean  Philippe  Loys  de  Cheseaux  et  Paul  Bosc,  dit 
Forets,  et  de  là,  partit  pour  la  Saintonge,  où  il  convoqua  immédiatement  des 
assemblées  et  travailla  à  la  réorganisation  des  églises  de  cette  province.  Son  congé 
expiré,  les  Basses-Cévennes  le  rappelaient.  Il  obtint  une  prolongation.  Un  an  plus 
tard,  en  1754,  il  courut  un  grand  danger  dans  une  assemblée  qu'il  présidait. 
«La  nuit  du  18  au  19  juin,  du  côté  de  Ste-Foy,  écrit  Rabaut,  un  gros  détachement 
de  dragons  et  une  brigade  de  cavaliers  de  la  maréchaussée  s'y  mirent  autour  en 
embuscade,  tirèrent  quelques  coups  de  fusil,  dont  plusieurs  personnes  furent 
blessées,  cassèrent  les  bras  à  un  homme  et  l'achevèrent  à  coups  de  bayonnette, 
et  enfin  firent  44  prisonniers  qui  fiarent  conduits  à  Ste-Foy.»  (Mss.  Court,  n"  i, 
t.  XXVII,  p.  34g.)  On  trouve  spn  nom  au  bas  du  premier  colloque  (i755),  et  du 
premier  synode  (1759)  de  Saintonge  qu'on  lira  plus  loin;  mais  il  parait  certain 
que,  dès  son  arrivée,  il  dut  travailler  à  l'organisation  synodale,  et  que  les  actes 
des  premiers  synodes  de  Saintonge  ont  disparu.  —  Voy.  Bidlet.  t.  III,  p.  190. 


SYNODES  PROVINCIAUX.  29 

XIV. 

On  accorde  les  permiffions  à  MM.  Jean  Pic  &  Pierre  Vallat, 
propofants,  d'aller  aux  paj's  étrangers  pour  y  perfectionner  leurs 
lumières,  fous  la  condition  qu'ils  reviendront  dès  que  les  cglifes  [le] 
jugeront  à  propos. 

XV. 

Outre  la  taxe  de  5o  livres  que  le  fynode  avant-dernier  avait 
accordée  à  M.  Figuièrcs,  propofant,  on  a  jugé  à  propos  de  l'augmenter 
encore  de  5o  livres. 


Synode  des   Basses-Cévennes. 

Au  nom  de  Dieu  soit  fait.  Amen. 

Le  fynode  des  Baffes-Cévennes,  affemblé  fous  les  yeux  de  Dieu, 
les  quatrième,  cinquième  &  fixième  feptembre  mil  fcpt  cent  cinquante- 
trois,  après  avoir  imploré  le  fecours  du  St-Efprit,  &  nommé  pour 
modérateur  M.  Boyer  &  pour  adjoint  M.  Gai,  pour  fecrétaire 
M.  Dalgue  &  pour  adjoint  M.  Ducros,  a  délibéré  ce  qui  fuit  : 

I. 

Sur  la  propofition  de  célébrer  un  jeûne,  pour  tâcher  de  nous 
rendre  Dieu  favorable  &de  procurer  la  paix  &  la  liberté  de  nos  chères 
églifcs,  l'affemblée  l'a  fixé  au  22''odobre  de  la  courante  année,  avec 
ordre  à  MM.  les  pafleurs  &  prédicateurs  de  le  célébrer  dignement. 

II. 

En  conféquence  de  l'art.  i3  du  fynode  de  la  province  tenu  en 
lySi,  MM.  Dalgue,  Ducros,  TeilBcr  &  Journet  ayant  été  examinés  & 
ordinés  félon  la  forme  des  églifes  réformées  de  France,  le  fynode  les 
infcrit  dans  le  catalogue  des  pafteurs  de  la  province. 

ui. 

Chaque  cglife  fe  procurera  un  regiftre  de  tous  les  baptêmes  & 
mariages  qui  auront  été  faits  dans  fon  fein,  &  fera  chargée  de  le  porter 
au  prochain  fynode  de  la  province. 


3o  LES  SYNODES  DU  DESERT. 

IV. 

Dans  chaque  églife,  le  confiftoire  fera  des  diftritls,  &  un  ancien 
avec  un  diacre  fe  ciiargeront  d'un  des  fufdits  diftricts  pour  veiller  fur 
les  fcandales  quif'y  commettront  &  auffi  pour  prendre  garde  à  ceux 
qui,  ayant  l'âge  compétent,  n'ont  pas  participé  au  facrement  de 
la  Cène. 

V. 

MM.  les  pafleurs  ne  pourront  bénir  aucun  mariage,  fous  quelque 
prétexte  que  ce  foit,  fans  le  confentement  du  confifloire  de  F  églife  d'où 
les  pafteurs  dépendent. 

VI. 

MM.  La  Blaquière  &  La  Chapelle  ayant  demandé  à  la  vénérable 
affemblée  qu'il  leur  fût  permis  de  refter  quelque  temps  de  plus  dans 
le  pays  étranger,  confidérant  qu'ils  ont  fini  le  temps  marqué  par  les 
règlements  du  féminaire  &  accordé  par  le  fynode  de  la  province,  & 
d'ailleurs,  vu  le  befoin  que  les  églifes  ont  de  fujets  pour  les  fervir, 
leur  enjoint  de  fe  rendre  inceffamment  dans  la  province,  ainfi  qu'il 
en  fera  écrit  à  MM.  les  vénérables  directeurs  du  féminaire  ;  &,  au  cas 
de  refus,  on  prendra  des  voies  pour  les  y  contraindre. 

vn. 

M.  Ant[oine]  Gai  a3'ant  fubi  un  examen  fur  fes  talents  &  fur  fes 
lumières,  l'affemblée  fatiffaite  l'a  reçu  dans  le  nombre  des  propofants 
de  la  province.  Elle  lui  a  auffi  permis  de  partir  pour  le  pays  étranger, 
afin  d'y  perfedionner  fes  talents,  en  jouiflant  de  la  penfion  qui  lui  eft 
offerte,  fous  la  promeffe  qu'il  a  faite  de  revenir  dans  la  province  pour 
deffervir  les  églifes,  quand  il  en  fera  temps. 

VIII. 

Sur  la  demande  de  Monfieur  le  pafteur  Paul  Marazel  de  lui 
permettre  de  refter  dix-huit  mois  au  pays  étranger,  l'alTemblée  lui  a 
accordé  fa  demande. 

DC. 

Après  avoir  lu  les  témoignages  que  les  vénérables  direfleurs  ont 
accordés  à  M.  Pierre  Soulier,  &  vu  la  manière  dont  il  f 'eft  conduit, 
l'affemblée  lui  adreffe  la  vocation  pour  le  St-Miniftère,  afin  d'être 
examiné  au  prochain  fynode  de  la  province,  &  lui  accorde  1 20  //•  pour 
l'année  fuivante. 


SYNODES  PROVINCIAUX.  3i 


X. 


Ayant  été  queftion  d'examiner  M.  Veffon,  MM.  Boyer  &  Gai  ont 
été  nommés  pour  cela.  En  conféquence  le  fufdit  a  été  examiné  &  fon 
ordination  différée  jufqu'au  prochain  fynode  où  elle  aura  lieu,  en 
portant  deux  dilcours  qu'il  aura  traités  fui*  deux  textes  qui  lui  feront 
donnés  par  M.  le  modérateur  de  l'affemblée. 

XI. 

Sieur  Marc  Portai  ayant  demandé  à  la  vénérable  affemblée  de  lui 
permettre  d'aller  dans  le  pays  étranger  jouir  de  la  penfion,  comme  fon 
tour  le  lui  donne,  fa  demande  lui  a  été  accordée. 

XII. 

M.  Laflerre  ayant  demandé  de  pouvoir  aller  jouir  de  la  penfion 
que  l'on  accorde  à  nos  prédicateurs,  l'aifemblée  le  lui  permet,  pourvu 
que  la  place  qu'il  occupera  ne  nuife  point  à  celles  qu'on  a  accordées 
à  ceux  qui  font  nommés. 

xm. 

MM.  les  pafteurs  ont  donné  compte  de  la  levée  de  la  taxe  des 
églifes  pour  l'année  1752,  &  a3rant  été  exad,  comme  il  paraît  par  la 
rédadion  qui  a  été  fignée,  la  clôture  [en]  a  été  faite  &  remife  entre  les 
mains  du  fecrétaire. 

Arrêté  de  comptes  de  l'année  1725  fait  en  fynode 
le  6"  feptembre  1753. 

Ahduze 3o6  #  5  f   6  d. 

St-Jean 226  »  6  » 

Thoiras 61   » 

Mialet 77  »  19  » 

Générargues 38  »  9  « 

Lafalle 112» 

Sauve 126  »  5  )> 

Durfort 59  »  3  » 

Tornac 38  »  19  » 

St-Hippolyte 3o6  »  5  » 

Gros 55  »  14  » 

Monoblet 77  »  lO  » 

Ganges 228  »  8  »     6  d. 


32                                   LES  SYNODES  DU  DÉSERT. 

St-Laurent 77  ^ 

Roquedur 38  » 

Valleraugue 256  » 

Mandagout 55  » 

Le  Vigan 143» 

Aulas 77  » 

Avèze 72  )) 

Sumène 66  » 

Bréau 5o  » 

Aumeffas 66  » 

Colognac 38  » 

1752 

MM.  B[oyer] 5oo  # 

Grail 3oo  » 

Marazel 3oo  » 

Gai 3oo  )) 

Quatre  nouveaux.      .     .     .  400  » 

Rampon 120  « 

Julien 100  » 

Trois  dans  l'étranger     .     .  3oo  « 

Régnier 100  » 

Joli 100  » 

Noguier 40  » 

G 200  » 

1753 

Boyer 5oo  h 

Grail 3oo  » 

Gai 3oo  » 

Paul  [Marazel]      .     .     .     .  3oo  » 

Dalgue 3oo  » 

Ducros 3oo  » 

Teiffier 3oo  » 

Journet 3oo  « 

Veffon 120  » 

Lapierre 120  » 

Julien 120  » 

Joli 100  » 


19  f. 

19    M 

6d, 

3  )> 

14  » 

5)) 

6d. 

19  » 

7» 

6d 

16  )) 

12  » 

6d 

16  » 

SYNODES  PROVINCIAUX.  33 

Noguier loo  # 

Lafferrc 5o  » 

Gai 5o  » 

XIV. 

M.  Paul,  pafteur,  ayant  écrit  à  la  vénérable  affemblée  pour  qu'on 
lui  confervàt  fon  honoraire,  après  avoir  examiné  cette  demande,  il  lui 
en  a  été  accordé  la  moitié. 

XV. 

L'afTemblée  a  délibéré  que    MM.  les  pafteurs  defferviront  les 

églifes  de  la  manière  exprimée  ci-deffous  jufqu'au  prochain  fynode  : 

M.  Lavernède  avec  M.  La  Valette  le  colloque  de  St-Hippo- 

lyte  &  de  Lafalle  ; 
M.  Pomaret  avec  M.  La  Courbière  le  colloque  de  Gangcs; 
M.  Laflagne  avec  M.  le  cadet  Julien  &  La  Code  le  colloque 

d'Anduze  ; 
M.  Lafalle  avec  M.  Vermeil  le  colloque  du  Vigan  ; 
M.  Lafage  avec  M.  Lapierre  celui  de  Valleraugue; 
M.  Puech  celui  de  Sauve. 

XVI. 

Enfin  l'églife  du  Vigan  a  été  nommée  pour  la  convocation  du  pro- 
chain fynode  de  la  province,  &  on  lui  a  remis  les  ades  des  fynodcs 
pour  en  avoir  foin  &  pour  les  porter  au  fufdit  fynode  '. 

J.  Gal,  modérateur-adjoint;  Paul  Dalgue,  fecrétaire; 
DucRos,  fecrétaire-adjoint. 


I.  Dans  l'ancienne  discipline,  les  actes  des  synodes  nationaux  étaient  laissés 
en  garde  entre  les  mains  des  députés  de  la  province  qui  était  désignée  pour  la 
convocation  du  synode  national  suivant,  et  cette  province  en  demeurait  chargée 
pour  les  rapporter  au  synode. 


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34  LES  SYNODES  DU  DÉSERT. 


Synode  du  Vivarais. 

Notre  aide  soit  au  nom  de  Dieu  qui  a  fait 
le  ciel  et  la  terre.  Amen. 

Ades  du  fynode  provincial  des  églifes  réfonnées  du  Haut  & 
Bas-Vivarais  &  Velay,  tenu  fous  la  proteélioti  divine  au  Défert,  dans  le 
Haut-Vivarais,  le  huitième  mai  miljept  cent  cinquante-trois,  auquel 
ont  ajftjîé  quatre  pajîeurs  &  dou^e  anciens^  députés  de/dites  églifes. 

Après  la  ledure  de  l'Ecriture  fainte  &  l'invocation  du  St-Nom 
de  Dieu,  il  a  été  arrêté  ce  qui  fuit: 

I. 

Pour  rendre  grâces  à  Dieu  de  la  tranquillité  dont  nous  avons  le 
bonheur  de  jouir',  le  fupplier  de  vouloir  nous  continuer  fes  faveurs, 
&  les  augmenter  de  plus  en  plus,  on  célébrera  un  jour  de  jeûne  le 
dernier  dimanche  d'aôut  prochain  ^. 

1.  Le  Vivarais  avait  eu  beaucoup  moins  à  souffrir  de  la  persécution  que  les 
autres  diocèses  du  Languedoc. 

2.  Gautier,  continuant  son  ministère,  cherchait,  sans  se  lasser,  à  réorganiser 
les  anciennes  églises  aussi  bien  dans  la  Basse  que  dans  la  Haute-Normandie.  Il 
s'était  fait  adjoindre,  pour  l'aider,  un  proposant,  originaire  de  Bolbec,  Jean 
Godefroy,  dit  Lebas,  et  un  autre  proposant  du  nom  de  Lévrier.  Au  mois  de  mai 
1752,  Godefroy  écrivait  à  Court,  après  un  séjour  de  deux  mois  en  Basse-Norman- 
die :  «  M.  Gautier  a  été  content  des  habitants  de  ce  bocage,  je  ne  le  suis  pas  moins, 
ils  ont  du  zèle  pour  nos  exercices;  les  gens  de  la  première  distinction  viennent 
nous  écouter.»  A  la  fin  de  cette  année,  en  décembre  1752,  un  nouveau  colloque 
fut  assemblé  en  Basse-Normandie.  «J'ai  prêché,  écrivait  Gautier,  dans  toutes  les 
églises  du  Bocage;  nous  y  avons  aussi  célébré  la  Ste-Cène  et  tenu  un  colloque, 
dont  je  vous  enverrai  les  actes  lorsque  j'aurai  un  peu  de  loisir.  Notre  frère  Lévrier 
partit  pour  le  pays  de  Caux  avant  les  fêtes  de  Noël,  je  l'ai  fait  remplacer  par 
M.  Lebas.  J'ai  encore  fait  deux  petites  courses  à  Caen,  l'une  de  six  jours,  l'autre 
de  neuf.»  (Mss.  Court,  25  janvier  1753.)  Les  actes  de  ce  colloque  ont  disparu  et 
il  n'en  reste  qu'un  court  extrait.  Mais  le  fait  même  de  sa  convocation  prouve  que 
l'organisation  synodale  était  déjà  en  vigueur  et  poursuivait  son  cours  régulier. 

Copie  du  congé  accordé  en  Poitou  au  sieur  Pierre  Lévrier. 

«Nous,  pasteurs  et  anciens,  certifions  à  tous  ceux  qu'il  appartiendra  que  le 
n  sieur  Pierre  Lévrier,  notre  étudiant,  est  d'une  famille  très-recommandable  par  sa 
!(  piété.  Il  s'est  très-bien  conduit  pendant  l'espace  de  5  ans  qu'il  a  resté  parmi  nous, 


SYNODES  PROVINCIAUX.  35 

n. 

M.  Alexandre  Vernet,  qui  fut  reçu  au  St-Miniftère  le  1 2"  novembre 
1 752,  &  qui  depuis  lors  en  a  exercé  les  fondions,  a  été  d'une  commune 
voix  agrégé  au  nombre  des  pafteurs  de  cette  province. 

ra. 

Chaque  confiftoirefe  choifira  une  perfonnequi  foiten  état  d'écrire 
cxadement  le  nom  des  enfants  qui  feront  baptifcs  dans  les  affcmblées 
publiques. 

u  il  nous  a  donné  de  grandes  preuves  de  sa  pie'te',  de  son  zèle  et  de  son  emprcsse- 
«ment  pour  l'avancement  de  la  gloire  de  Dieu,  tant  par  ses  prédications  que  par 
«ses  exhortations.  Mais  ayant  pris  la  résolution  de  se  retirer  dans  les  pays  étran- 
0  gers,  pour  être  à  l'abri  de  la  violente  persécution  qui  s'exerce  dans  ce  pays,  a 
«  requis  de  nous  la  présente  attestation  de  sa  vie  et  mœurs.  —  C'est  ce  que  nous 
«lui  accordons  en  le  recommandant  à  la  Grâce  divine  et  à  la  protection  et  bien- 
«  veillance  des  personnes  à  qui  il  pourra  s'adresser. 
«En  Poitou,  ce  2G  juillet  175 1. 

«  GouNON  dit  Pradon,  ministre;  G.\m.\in,  ministre; 
Pierre  Huet,  ancien;  J.  Roy,  ancien;  Rivière, 
étudiant ;L.\piERRE,  étudiant;  Vincent,  chantre.» 

Copie  de  l'attestation  que  ledit  Pierre  Lévrier  a  apportée  de  Londres. 

«Nous,  soussignés,  certifions  et  attestons  à  tous  ceux  qu'il  appartiendra,  qu'à 
«la  réquisition  du  sieur  Pierre  Lévrier,  ci-devant  étudiant  en  théologie  dans  la 
«  province  du  Poitou,  de  certifier  de  la  conduite  qu'il  a  tenue  en  Angleterre,  depuis 
«l'année  lySi  (où  la  violence  de  la  persécution  le  contraignit  de  passer  dans  ce 
«  royaume),  jusqu'à  présent,  nous  nous  faisons  d'autant  plus  de  plaisir  de  lui  rendre 
«un  témoignage  avantageux  que  d'un  côté  sa  conduite  nous  a  toujours  paru  régu- 
«lière  depuis  que  nous  le  connaissons  dans  cette  ville  et  qu'il  ne  nous  est  rien 
«  revenu  à  sa  charge,  et  que  de  l'autre  ce  zélé  serviteur  de  Dieu  est  dans  la  résolu- 
«  tion  de  retourner  dans  sa  patrie  pour  y  visiter  ses  frères,  comme  auparavant, 
«  jusqu'à  ce  que  la  Providence  lui  ait  procuré  le  moyen  de  se  rendre  au  séminaire 
«  français  des  églises  réformées,  pour  y  perfectionner  ses  lumières  et  pour  être 
«  ensuite  agrégé  au  corps  des  pasteurs  de  sa  province  ou  de  celle  de  Normandie, 
«  au  cas  qu'il  en  soit  requis  par  les  pasteurs  et  les  fidèles  de  cette  dernière,  où  il  se 
«propose  d'aborder,  et  qu'il  y  soit  autorisé  par  ses  anciens  directeurs.  Un  tel  des- 
«  sein,  formé  par  un  candidat  tel  que  M.  Lévrier,  recommandable  par  sa  piété,  par 
«son  zèle  aussi  bien  que  par  les  services  qu'il  a  déjà  rendus  aux  églises  sous  la 
«  croix,  comme  il  conste  par  le  certificat  des  pasteurs  de  sa  province,  dont  il  est 
«  nanti,  —  un  projet  conçu  par  le  susnommé,  lors  même  qu'on  lui  offrait  une  église 
«à  desservir  en  pays  de  liberté,  un  projet  enfin,  dont  le  but  tend  si  visiblement  à 
«  l'avancement  de  la  gloire  de  Dieu  et  à  l'édification  de  son  Eglise,  étant  digne  des 
«louanges  et  de  l'approbation  de  tous  ceux  qui  s'intéressent  aux  malheurs  de 
«  [l'Eglise].  Nous  ne  saurions  trop  recommander  le  susdit  serviteur  de  Dieu  à  la 
«  Grâce  et  à  la  Protection  divine  et  à  la  bienveillance  de  tous  nos  chers  frères  en 
«  Christ,  auxquels  il  pourra  s'adresser  dans  les  différents  lieux  où  la  Providence 
«  l'appellera. 


36  LES  SYNODES  DU  DESERT. 

IV. 

En  conféquence  de  l'art.  3  du  fynode  tenu  le  19"  avril  1762,  qui 
porte  en  fubftance  qu'on  exercera  la  difcipline  contre  ceux  qui  habi- 
tent enfemble  fans  avoir  fait  bénir  leur  mariage,  &  fâchant  bien  que 
P.  Af...,  de  la  paroiffe  de  Gluiras,  F.  R.  de  la  paroiffe  de  Défaignes, 
M.  V.  de  la  paroiffe  de  St-Agrève,  J.  P.  G.  de  la  paroiffe  d'Araules 

«Expédié  à  Londres,  ce  2  5  septembre  1752,  et  ont  signé:  Duplan,  Dunière 
«  et  Viala,  ci-devant  pasteurs  des  églises  réformées  sous  la  croix.  » 

Je  soussigné,  déclare  lesdites  attestations  exactement  coUationées  sur  les 
originaux  ;  et,  conformément  à  l'art.  1 3  du  colloque  des  églises  réformées  de 
Basse-Normandie,  tenu  en  décembre  1752,  j'ai  délivré  la  présente  copie. 

Fait  au  désert,  ce  27  janvier  1753. 

P.  Gautier. 

Godefroy  continua,  en  1753,  ses  courses  en  Basse-Normandie.  «J'ai  fait  six 
tournées  dans  notre  district  de  Basse-Normandie  depuis  les  Rois,  j'en  avais  fait 
deux  dans  la  Haute-Normandie  depuis  la  Saint-Michel;  j'ai  fait  deux  voyages  à 
Montabard,  mais  ce  dernier  endroit  n'est  guère  praticable.»  (Mss.  Court,  16  août 
1753.)  Gautier  revint  en  Basse-Normandie  pour  les  fêtes  de  Noël,  et  c'est  le 
8  décembre  qu'il  réunit  un  nouveau  colloque. 

Colloque  de  Basse-Normandie  du  8  décembre  ij53. 

Au  nom  de  Dieu  soit  fait.  Amen. 

Actes  du  colloque  des  églises  réformées  de  Basse-Normandie,  assemblé  sous  la 
favorable  assistance  de  Dieu  ce  jourd'hui  huitième  décembre  mil  sept  cent 
cinquante-trois,  auquel  colloque  a  présidé  M.  Pierre  Gautier,  pasteur,  le 
sieur  Legeay,  ancien  de  l'église  de  Condé,  faisant  les  fonctions  de  secré- 
taire. 

Après  l'invocation  du  St-Nom  de  Dieu,  M.  le  modérateur,  étant  encore  seul 
pasteur  à  desservir  les  églises  de  Normandie,  a  dû  représenter  à  la  véné- 
rable assemblée  le  préjudice  et  le  mécontentement  que  causent  aux  églises  de 
Haute-Normandie  les  différents  voyages  qu'il  a  faits  ici  pendant  les  saisons  d'hiver, 
et  que,  désormais,  ne  pouvant  se  promettre  de  venir  en  Basse-Normandie  autre- 
ment que  par  intervalle,  sans  être  astreint  à  aucune  visite  préfixe  et  régulière, 
soit  à  cause  du  besoin  que  la  Haute-Normandie  a  de  son  ministère,  soit  à  cause 
du  mauvais  état  de  sa  santé,  il  serait  dans  l'intention  de  faire  desservir  annuelle- 
ment le  quartier  du  Bocage  par  quelqu'un  de  ses  associés,  et  que,  comme  il  n'en 
saurait  actuellement  proposer  d'autre  que  M.  Jean  Godefroy,  dit  Lebas,  le  seul 
sujet  qu'il  ait  à  sa  disposition,  par  la  prompte  retraite  de  M.  Lévrier  et  par  les 
difficultés  qu'il  rencontre  à  le  faire  remplacer,  il  aurait  invité  les  consistoires  du 
Bocage  d'examiner  en  corps  si  les  services  dudit  sieur  Lebas  ont  été  agréables 
à  leurs  églises  respectives,  quels  témoignages  ils  ont  à  rendre  de  la  conduite  et 
des  talents  dudit  sieur,  et  si  on  voudrait  l'agréer  pour  pasteur  perpétuel. 

Messieurs  les  députés  desdites  églises,  ayant  d'abord  témoigné  à  M.  Gautier 
combien  on  avait  été  sensible  à  toutes  les  peines  qu'il  avait  prises  en  faveur  de 
ces  troupeaux,  combien  on  avait  été  touché  de  ses  instructions,  édifié  par  sa  con- 


SYNODES  PROVINCIAUX.  Sy 

fe  trouvent  dans  le  cas,  le  fynode  leur  fait  les  plus  vives  exhortations 
pour  qu'ils  faffent  bénir  leur  mariage  au  plus  tôt,  dans  les  endroits 
où  cela  fe  peut,  faute  de  quoi,  ils  font  fommésde  fe  féparer  jufqu'à  ce 
qu'ils  aient  fait  paraître  un  certificat  de  la  béncdidion  de  leur 
mariage. 

Peirot,   pafteur   &   modérateur;    Vernet,   pafteur;    Coste, 
paftcur;  Bi.achon,  pafteur  &  fecrétaire  du  préfent  fynode. 

^^B     ^^B    ^^S     ^^9 


duite  et  encouragé  par  sa  prudence  et  sa  sagesse  à  maintenir  l'œuvre  excellente 
du  ministère  sous  la  croix,  à  entretenir  la  communion  des  Saints  avec  toutes  les 
églises  du  royaume,  et  particulièrement  avec  celles  de  la  province,  ils  auraient 
encore  désiré  qu'ayant  établi  entre  elles  une  heureuse  harmonie  et  ayant  depuis 
cimenté,  avec  tout  le  fruit  et  les  succès  qu'on  pouvait  se  promettre,  l'intelligence 
et  la  bonne  union  qui  subsistent  entre  les  différents  quartiers  de  ce  vaste  dépar- 
tement, il  eût  plu  audit  sieur  pasteur  de  ne  pas  priver  ces  églises  d'un  ministère 
que  toutes  sortes  de  raisons  leur  rendaient  cher  et  recommandable,  et  l'ayant 
instamment  supplié  pour  qu'il  ne  les  abandonniît  point  et  qu'il  daignât  leur 
accorder  le  tiers  ou  le  quart  de  ses  services  annuels,  selon  ce  qui  avait  été  convenu 
la  précédente  année. 

M.  Gautier,  sensible  à  la  reconnaissance  de  ces  églises,  à  l'empressement  et 
au  zèle  qu'on  lui  témoignait,  n'a  pas  cru  pouvoir  rien  changer  aux  résolutions 
qu'il  venait  de  témoigner  à  la  compagnie,  ayant  plutôt  motivé  ces  résolutions  par 
de  nouvelles  considérations  prises  des  soins  qu'exige  l'église  naissante  de  Rouen 
et  celles  du  pays  de  Caux,  où  la  division  qui  semblait  éteinte  par  la  mort  du  sectaire 
Rudemare  reprend  une  nouvelle  vie  qui  rend  désormais  sa  présence  absolument 
nécessaire,  et  s'est  excusé  s'il  ne  prenait  aucun  engagement  avec  ce  district  sans 
pourtant  renoncer  à  visiter  ces  troupeaux,  lorsque  sa  santé  et  les  circonstances 
pourront  le  lui  permettre.  En  conséquence  de  quoi,  la  v[énérable]  assemblée  ayant 
délibéré  sur  les  arrêtés  qu'il  conviendrait  faire,  il  a  été  déterminé,  résolu  et 
conclu  : 

I.  —  Que  le  présent  colloque  accorderait  de  nouveau  une  vocation  à  M.  Jean 
Godefroy,  dit  Lebas,  sans  plus  astreindre  son  ordination  lors  et  au  temps  du 
synode  provincial,  dont  la  tenue  paraissait  très-incertaine  à  cause  des  divers 
contre-temps  qui  ont  empêché  et  qui  en  retardent  encore  la  convocation. 

■2.  —  Que  ledit  candidat,  une  fois  consacré,  appartiendrait  aux  églises  du 
Bocage,  exclusivement  à  toute  autre  et  à  tous  autres  sujets,  en  sorte  que,  s'il  ne 
peut  de  son  chef,  c'est-à-dire  sans  l'approbation  du  colloque  dont  il  sera  censé 
relever,  se  dévouer  à  aucun  autre  quartier,  ni  église,  ni  négliger  le  service  de 
celles-ci  en  faveur  d'aucune  autre  sans  leur  exprès  consentement,  lesdites  églises 
du  Bocage  ne  pourront  non  plus  lui  associer  ni  substituer  aucun  sujet,  à  moins 
qu'il  l'agrée,  et  ce,  en  conséquence  de  la  promesse  qu'il  a  faite  ce  jourd'hui,  en 
présence  de  toute  la  compagnie,  de  ne  jamais  se  départir  du  service  des  susdites 
églises,  sans  des  raisons  valables  et  sans  un  congé  expédié  en  colloque. 


38  LES  SYNODES  DU  DESERT. 


Synode  du   Vivarais. 

Notre  aide  soit  au  nom  de  Dieu  qui  a  fait 
le  ciel  et  la  terre.  Amen. 

Aâes  diifynode  provincial  des  êglifes  réformées  du  Vivarais  & 
Velay,  tenu  fous  laproteâion  divine  au  Déjert,  dans  le  Haut-  Vivarais, 
le dix-feptième  odobre  miljept  cent  cinquante-trois^,  auquel  ont  ajfijlé 
quatre  pajleurs,  un  propofant  &  neuf  anciens,  députés  defdites  églifes. 

Après  la  ledure  de  la  parole  de  Dieu  &  l'invocation  de  fon 
St-Nom,  il  a  été  réfolu  ce  qui  fuit  : 

I. 

L'aflemblée,  réfléchiflant,  non  fans  une  amère  douleur,  fur  les 
irrévérences  qui  ne  fe  commettent  malheureufementque  trop  pendant 

3.  —  Ayant  été  dressé  par  commission  un  projet  de  vocation,  tel  qu'il  pouvait 
convenir  de  l'accorder  audit  sieur  Lebas,  lecture  dudit  projet  ayant  été  faite  à 
l'assemblée,  elle  l'a  approuvé  et  en  a  fait  dresser  l'acte,  dont  voici  la  teneur, 
lequel  acte  aura  été  signé  par  MM.  C.  Chesnel,  J.  Fouray,  P.  Vardon,  P.  de  La 
Ferté,  anciens,  députés  au  colloque  et  par  Messieurs  les  directeurs  de  l'assemblée 
ainsi  qui  s'ensuit  : 

[Acte  de  nomination  du  pasteur  Godefrqy.] 

«  Les  églises  réformées  de  Basse-Normandie,  assemblées  en  colloque  ce  jourd'hui 
«  huitième  décembre  mil  sept  cent  cinquante  trois,  ayant  délibéré  qu'il  serait  accordé 
«  une  vocation  à  leur  proposant  le  sieur  Jean  Godefroy,  dit  Lebas,  pour  se  faire 
n  consacrer  par  l'imposition  des  mains,  selon  l'usage  et  la  pratique  des  églises 
«  réformées  de  France,  déclarent  par  nous,  soussignés,  que  lesdites  églises,  dès 
(d'année  précédente,  ayant  accordé  une  vocation  authentique  au  susdit  candidat 
(I  qui  l'aurait  autorisé  de  se  présenter  au  synode  provincial  pour  être  promu  au 
<(  St-Ministère,  en  suite  des  épreuves  que  la  vénérable  assemblée  aurait  trouvé  à 
«  propos  de  décerner,  mais  que  ledit  synode  n'ayant  pu  se  convoquer  au  temps 
«  déterminé,  et  ne  le  pouvant  encore  à  cause  de  plusieurs  circonstances  qui  re- 
(1  quièrent  de  cette  province  toute  la  prudence  et  la  circonspection  dont  on  est 
«  capable,  les  églises  du  Bocage,  désirant  se  maintenir  dans  la  possession  du  culte 
0  public  dirigé  par  des  pasteurs  approuvés,  et  voulant  se  conformer  autant  que 
<i  possible  aux  rit[es]  encore  reçus  ou  autorisés  par  les  églises  sous  la  croix,  — 
«  souhaitent  que  le  sieur  Jean  Godefroy,  dit  Lebas,  muni  du  présent  acte,  aille  en 
«  temps  se  présenter  au  lieu  qui  lui  sera  indiqué  par  notre  très-cher  et  très-honoré 
«frère  M.  P.  Gautier,  pasteur  et  modérateur  du  présent  colloque,  pour  y  subir  tels 


SYNODES  PROVINCIAUX.  3q 

la  célébration  du  baptême  &  de  la  Ste-Cène,  exhorte  vivement  les 
anciens  de  prendre  toutes  les  précautions  pour  que,  dans  la  fuite,  on  fe 
conduife  avec  un  ordre  &  un  refped  qui  marque  qu'on  eft  en  la  préfence 
de  Dieu  &  que  l'on  f'acquitte  des  cérémonies  les  plus  faintcs  &  les  plus 
auguftes  de  la  religion. 

n. 
Les  pafteurs  &  anciens  qui  ont  été  chargés,  ou  qui  le  feront,  de 
diftribuer  aux  pauvres  les  feptante-cinq  exemplaires  des  Réflexions  de 
M.  OJlenvald  fur  le  N[oiiueaii]  T[ejlament]  &  les  deux  cent  vingt 
Devoirs  des  comtniiniants,  rendront  compte  chacun  de  la  manière  dont 
ils  fe  feront  acquittés  de  cette  commiflion. 

m. 

La  compagnie,  pénétrée  de  douleur  de  l'état  trifte  où  font  nos 
très-chers  &  très-honorés  frères  détenus  fur  les  galères,  à  caufe  de 


«  examens  qu'on  croira  ne'cessaire  avant  que  de  l'installer  au  St-Ministèrc  e'vangé- 
«lique,  et  y  recevoir  en  conséquence  les  pouvoirs  nécessaires  pour  exercer  toutes 
«les  fonctions  pastorales,  au  moyen  que  l'ordination  soit  faite  par  trois  ministres 
((  et  qu'il  en  soit  fait  apparoir  à  ces  églises  par  bon  et  valable  témoignage,  sauf  à 
«nos  églises  de  déroger  à  la  présente  clause,  si  elle  ne  peut  être  remplie  dans  le 
«terme  prescrit,  —  déclarant,  en  outre,  que  nous  avons  tout  lieu  de  présumer  que 
«le  ministère  de  M.  Lebas  nous  sera  salutaire,  et  que,  depuis  deux  ans  qu'il  a 
«desservi  les  églises  de  ce  district,  il  n'a  donné  lieu  à  aucune  plainte  qui  nous 
«empêche  de  lui  rendre  la  louange  qu'il  mérite.  Désirant  le  fixera  nos  troupeaux, 
«il  a  aussi  promis  d'y  demeurer  attaché  autant  de  temps  que  la  divine  Providence 
0  lui  en  ferait  la  grâce.  Et  c'est  pourquoi  encore  la  présente  vocation  lui  est  accordée 
«et  que  l'acte  que  nous  dressons  est  signé  de  nous,  selon  ce  qui  est  ordonné  par 
«  notre  colloque  séant,  le  recommandant  à  la  Grâce  divine  et  à  la  bienveillance  de 
«  nos  chers  frères  en  Christ  auxquels  il  pourra  être  adressé. 

«  Nous  expédions  le  présent  acte  le  jour  et  an  ci-dessus,  fait  en  colloque;  en 
foi  de  quoi  nous  avons  signé  : 

(I  P.  Gautier,  pasteur  et  modérateur;  C.  Chesnel,  ancien; 
J.  FouRAY,  a.;  P.  Vardon,  a.;  P.  de  la  Ferté,  a.; 
Legeay,  ancien,  secrétaire  du  colloque,  u 

4.  —  Comme  les  églises  sont  persuadées  que  M.  Lebas  doit  toujours  plus  les 
édifier  tant  par  sa  bonne  conduite  que  par  ses  instructions  et  prédications, 
M.  Gautier  a  été  sollicité  de  procurer  le  plus  tôt  possible  au  sieur  Lebas  les  pou- 
voirs nécessaires  pour  exercer  toutes  les  fonctions  d'un  ministère  toujours  plus 
utile  à  ces  troupeaux.  En  attendant,  l'acte  original,  dont  est  copie  ci-dessus,  a  été 
confié  à  la  garde  du  secrétaire  de  l'assemblée  pour  par  lui  être  remis  en  temps  à 
Monsieur  le  modérateur,  lequel  est  pleinement  et  absolument  autorisé  par  le 
colloque  d'adresser  le  susdit  candidat  et  de  le  faire  consacrer  en  telle  province, 
ville  ou  pays  qu'il  jugera  expédient  et  loisible,  au  moyen  que  l'ordination  soit 
faite  selon  qu'il  est  expressément  porté  dans  l'acte  de  vocation. 


40  LES  SYNODES  DU  DÉSERT. 

notre  fainte  religion,  a  réfolu  de  faire  en  leur  faveur  une  collede  félon 
la  petite  capacité  des  églifes  pour  leur  témoigner  la  part  qu'elle  prend 
à  leurs  fouffrances,  pour  les  encourager  &  pour  leur  aider  à  fubvenir 
à  leurs  befoins. 

IV. 

Les  confiftoires  font  exhortés  de  veiller  à  l'exécution  de  l'art.  3 
du  précédent  fynode,  qui  porte  que  l'on  fe  choifira  une  perfonne  qui 
foit  en  état  d'écrire  exadement  les  noms  des  enfants  qui  feront  baptifés 
dans  les  affemblées,  c'eft-à-dire  qu'outre  les  noms  de  l'enfant  elle 
marque  le  jour  de  la  naiffance,  le  nom  &  furnom  de  fon  père  &  de  fa 
mère,  fpécifiant  fil  eft  légitime  ou  non,  de  même  que  les  noms  du 
parrain  &  de  la  marraine  &  celui  de  l'habitation  &  de  la  paroiffe  des 
uns  &  des  autres, 

Peirot,   pafteur  &  modérateur;    Blachon,   pafteur;   Coste. 
pafteur;  Vernet,  pafteur  &  fecrétaire. 

5.  —  On  est  unanimement  convenu  que  les  e'glises  du  Bocage  et  leur  pasteur 
seront  soumis  en  tout  point  de  discipline  au  jugement  du  synode  du  département, 
et  ce  nonobstant  toutes  conventions  et  prétentions  à  ce  contraires,  pour  laquelle 
fin  les  églises  de  Haute  et  de  Basse-Normandie  seront  invitées  de  se  commu- 
niquer mutuellement,  avant  le  prochain  synode  provincial,  les  actes  de  leurs  col- 
loques respectifs  et  de  demander  au  synode  que  cet  article  continue  de  s'observer. 

6.  —  L'art.  5  du  précédent  colloque  sera  exécuté  sans  plus  de  délai. 

/.  —  M.  Gautier,  ayant  fait  connaître  la  part  qu'il  avait  faite  à  Messieurs  ses 
collègues  des  émoluments  que  ce  district  lui  avait  pu  fournir,  il  a  déclaré  remettre 
et  abandonner  en  entier  lesdits  émoluments  audit  sieur  Lebas. 

Ainsi  conclu  et  arrêté  au  Désert,  ce  huitième  décembre  mil  sept  cent  cinquante 
trois;  en  foi  de  quoi  nous  avons  signé  : 

P.  Gautier,  pasteur  et  modérateur;  Legeav,  ancien,  secrétaire. 
—  Collection  O.  Prunier. 


Synodes  provinciaux  de    1754. 


Conseil   extraordinaire    du   Bas-Languedoc. 


ous,  les  pafteurs  du  Bas-Languedoc,  vu  l'impoiïibilité  où 
nous  fommes  de  tenir  des  affemblées  fynodales  pour  re'gler 
les  affaires  eccléfiafliques  de  la  province',  pour  fupplc'er 
autant  qu'en  nous  eft  à  ce  défaut,  aj'ant  trouvé  le  moyen 

de  nous  affembler-,  nous  dits  pafteurs,  après  l'invocation  du  St-Nom 

de  Dieu,  avons  arrêté  les  articles  fuivants  : 


Leélure  faite  d'une  lettre  de  M.  Puget,  propofant,  adreffée  au 
corps  des  pafteurs  de  cette  province,  dans  laquelle,  après  avoir  allé- 
gué les  raifons  qui  l'ont  déterminé  à  vider  le  royaume,  il  demande  la 
permiffion  ou  d'entrer  dans  notre  féminaire  pour  y  perfedionner  fes 


1.  Ce  conseil  extraordinaire  se  réunit  le  20  décembre  1754. 

2.  Après  les  persécutions  de  ij5i  et  de  1752,  les  religionnaires  avaient  eu 
quelques  mois  de  calme.  «  Une  espèce  de  tranquillité,  écrivait-on,  a  succédé  à  la 
violente  bourrasque.»  Mais  bientôt  de  nouvelles  mesures  furent  mises  en  exé- 
cution. «  Il  paraît,  par  les  dernières  [nouvelles]  qu'on  a  reçues  de  Montpellier, 
écrivait  Paul  Pabaut,  (18  février  1754)  que  nos  affaires  iront  fort  mal,  si  le  Sei- 
gneur n'y  remédie  :  on  assure  qu'on  a  résolu  de  contraindre  nos  gens  soit  mariés, 
soit  à  marier,  à  faire  solenniser  leurs  mariages  dans  l'Eglise  romaine  après  quatre 
mois  d'épreuves,  et  que  toute  la  grâce  qu'on  veut  leur  faire,  c'est  de  les  dispenser 
de  l'abjuration;  qu'on  entend  de  même  que  les  baptêmes  se  fassent  dans  l'Eglise 
romaine,  et  qu'à  l'égard  des  assemblées  on  est  si  peu  disposé  à  les  tolérer,  qu'on 
fera  feu  sur  celles  qu'on  pourra  surprendre.  Du  reste,  il  y  a  tout  lieu  de  craindre 
qu'on  ne  ftisse  une  recherche  générale  pour  capturer  les  ministres.  Il  y  a  quelques 
jours  que  nous  en  fûmes  menacés;  mais  il  est  apparent  que  cela  n'aura  lieu 
qu'après  la  tenue  des  Etats,  c'est-à-dire  dans  le  courant  du  mois  prochain.  Ce 
sera  alors  aussi,  à  ce  qu'on  croit,  que  la  persécution  commencera.»  |Mss.  Court, 


42 


LES  SYNODES  DU  DESERT. 


lumières  en  qualité  de  propofant  de  notre  province,  ou  un  congé  qui 
le  libère  entièrement  de  la  dépendance  où  il  était  de  notre  corps  ecclé- 
fiaftique,  il  a  été  convenu  qu'un  d'entre  nous  ferait  chargé  de  lui 
marquer  en  réponfe  que  les  raifons  de  fa  défertion  n'ont  pas  été  trou- 
vées fuffifantes  pour  le  difculper  ;  que  cependant  nous  confentons, 
autant  que  notre  pouvoir  peut  f'étendre,  qu'il  foit  admis  dans  notre 
féminaire  en  qualité  de  propofant  de  notre  province,  à  laquelle  il  fera 
tenu  d'affeder  fon  miniftère.  Sera  auffi  écrite  une  lettre  à  notre  repré- 
fentant  pour  l'informer  de  notre  dite  délibération  au  fujet  de  M.  Puget, 
le  lui  recommander  &  le  prier  d'employer  fes  foins  auprès  de  nos 
amis  pour  que  le  fufdit  jouilfe  des  mêmes  avantages  que  les  autres 
féminariftes. 

II. 
M.  Bétrine,  pafteur  de  Provence  ',  nous  ayant  requis  de  lui  faire 
part  de  nos  confeils  au  fujet  des  altercations  fufcitées  par  quelques 
membres  du  confiftoire  de  Lourmarin,  on  lui  écrira  pour  favoir  û 
cette  fàcheufe  affaire  eft  finie,  &,  fuppofé  qu'elle  ne  le  foit  pas,  on 
l'exhortera  à  mettre  en  ufagetous  les  moyens  pacifiques  dont  il  pourra 

n"  I,  t.  XXVII,  p.  59.)  Rabaut  ne  se  trompait  pas.  Le  Duc  de  Richelieu,  qui  com- 
mandait en  Languedoc,  fit  publier,  le  16  février,  un  ban  terrible  contre  les  reli- 
gionnaires.  Ensuite,  on  lança  les  espions  et  les  soldats  à  la  «chasse»  des  pasteurs. 
Le  clergé  avait  eu  raison  des  objections  du  Pouvoir.  «On  remplit,  écrivait  Rabaut, 
de  troupes  absolument  tous  les  villages  où  il  y  a  des  protestants.»  Ailleurs  il  ajou- 
tait :  «Il  y  a  autant  d'espions  que  de  mouches...  Nous  errons  dans  les  Déserts, 
sans  savoir  où  reposer  notre  tête.»  Un  pasteur  des  Basses-Cévennes,  Teissier, 
dit  La  Page,  fut  surpris  et  arrêté  dans  la  nuit  du  14  au  i5  août  1754,  conduit  à 
Montpellier,  jugé,  condamné  à  mort  et  exécuté  sur  la  place  de  l'Esplanade,  trois 
jours  après  son  arrestation.  Il  mourut  comme  ceux  qui  l'avaient  précédé  dans  le 
martyre,  en  héros.  —  Dans  ces  circonstances,  il  parut  impossible  de  convoquer 
le  synode.  Mais  les  pasteurs  avaient  besoin  de  se  voir  et  de  se  concerter:  le  con- 
seil extraordinaire  fut  réuni.  «Nous  nous  sommes  vus,  écrivait  Paul  Rabaut,  mes 
associés  et  moi,  le  20"'  du  mois  dernier.  En  attendant  qu'on  vous  écrive  expres- 
sément au  sujet  de  Monsieur  Puget,  je  vous  dirai  ici  que  nous  sommes  tous 
d'avis  qu'il  entre  dans  le  séminaire  ;  j'ai  vu  avec  plaisir  qu'on  n'a  pas  eu  de  peine 
à  s'y  résoudre,  et  j'y  ai  concouru  de  grand  cœur.  Ces  Messieurs  ont  senti  de  nou- 
veau la  nécessité  d'établir  un  comité  pour  expédier  les  affaires  avec  plus  de  célé- 
rité et  moins  de  péril  ;  il  sera  composé  pendant  six  mois  de  MM.  Pradel,  Gibert 
et  moi;  au  bout  de  quel  temps,  deux  sortiront  et  seront  remplacés  par  deux 
autres  et  ainsi  de  suite.»  —  Mss.  Court,  n"  i,  t.  XXVIII,  p.  14. 

I.  Conformément  à  l'art.  5  du  synode  du  17  septembre  ijSS,  Bétrine  avait 
été  réhabilité  le  17  janvier  1754.  «Le  17"  du  courant,  écrit  Paul  Rabaut,  nous 
réhabilitâmes  M.  Bétrine,  conformément  à  l'arrêté  de  notre  dernier  synode.  Les 
églises  de  Provence  lui  ont  adressé  une  vocation  et  il  doit  s'y  rendre  incessam- 
ment.» —  Mss.  Court,  n»  I,  t.  XXVII,  p.  35. 


SYNODES  PROVINCIAUX.  43 

f'avifer  pour  rétablir  la  concorde  &  la  paix;  &  en  même  temps,  on 
écrira  aufli  aux  anciens  defdites  églifes  pour  les  prelTer  de  concourir  à 
un  but  fi  défirable'. 

Colloque  du  Haut-Languedoc  du  1 5  janvier  iy54. 

I.  Les  églises  du  Haut-Languedoc,  assemblées  en  colloque  le  i5  janvier  1754, 
après  avoir  imploré  la  protection  de  Dieu  et  les  lumières  de  son  St-Esprit,  ont 
délibéré  ce  qui  suit  : 

1.  —  M.  Viala  ayant  différé  de  se  rendre  dans  sa  province,  sur  le  rappel 
qui  lui  en  avait  été  notifié,  l'assemblée  a  prié  M.  Sicard,  modérateur,  d'écrire 
à  ladite  province  pour  lui  spécifier  les  motifs  de  son  retardement  et  la  prier 
d'attendre  pour  quelque  autre  année  le  prêt  qu'elle  nous  en  avait  fait.  Le  premier 
motif  est  une  chute  dangereuse  que  M.  Viala  fit  et  dont  il  a  beaucoup  souffert; 
le  2",  la  nécessité  où  nos  églises  sont  de  retenir  pour  quelque  temps  ledit  pasteur; 
et  le  ù"  enfin,  le  danger  éminent  qu'il  encourrait  sur  son  passage,  vu  les  cir- 
constances présentes. 

2.  —  Sur  la  demande  que  M.  Viala  fait  d'une  attestation  pour  le  temps 
qu'il  a  desservi  ces  églises,  l'assemblée,  édifiée  de  sa  doctrine,  de  son  zèle  et  de 
ses  bonnes  vie  et  mœurs,  lui  a  accordé  sa  demande,  le  priant  de  vouloir  faire 
ses  efforts  auprès  de  sa  province  pour  nous  le  céder  autant  qu'elle  le  pourra, 
et  qu'il  voudra  bien  continuer  d'exercer  son  ministère  dans  nos  églises. 

Copie  de  l'attestation  accordée  à  M.   Viala  dans  l'article  précédent. 

«Nous,  pasteurs  et  anciens  des  églises  réformées  du  Haut-Languedoc,  assemblés 
«en  colloque  le  i5  janvier  1734,  requis  par  M.  François  Viala,  pasteur,  de  lui 
«accorder  une  attestation,  tant  de  sa  doctrine  que  de  ses  bonnes  vie  et  mœurs, 
«  pendant  deux  années  qu'il  [est]  resté  au  milieu  de  nous,  déclarons,  conformément 
«  à  la  vérité,  qu'il  a  exercé  son  ministère  d'une  manière  conforme  à  la  pure 
(1  doctrine,  et  que  ses  mœurs  sont  irréprochables,  ce  qui  lui  a  attiré  généralement 
«l'estime  et  l'affection  de  tous  les  fidèles;  et  que  ce  n'est  qu'avec  douleur  que 
«  nous  le  voyons  partir.  Nous  osons  espérer  de  sa  bonté  et  de  sa  charité,  aussi 
0  bien  que  de  celles  des  églises  des  Hautes-Cévennes,  qu'elles  nous  feront  la  grâce 
ode  nous  l'accorder  encore  pour  quelques  années,  vu  la  triste  situation  où  nous 
«  nous  trouvons.  » 

3.  —  L'assemblée,  se  voyant  privée  de  la  présence  de  M.  Dubosc,  contre 
toute  attente  et  avec  regret,  a  résolu  de  députer  un  membre  de  ladite  assemblée 
pour  le  prier  de  se  rendre  au  milieu  de  ces  églises,  afin  de  les  secourir,  M.  Sicard 
se  trouvant  chargé  de  toutes  les  églises  du  Haut-Languedoc,  dont  les  travaux 
sont  immenses,  à  cause  du  départ  de  M.  Viala. 

4.  —  En  conséquence  de  la  délibération  ci-dessus,  l'assemblée  a  prié  M.  Sicard 
d'écrire  une  lettre  à  M.  Dubosc,  et  nommé  M.  Villeneufve  pour  en  être  le  porteur, 
auquel  on  a  assigné  la  somme  de  soixante-douze  livres  pour  les  frais  du  voyage. 

5.  —  Comme  il  est  d'une  absolue  nécessité  d'établir  un  trésorier-général, 
l'assemblée  a  trouvé  à  propos  à  cet  effet  M.  R.  L.  P.,  habitant  de  Castres, 
auquel  les  églises  seront  tenues  de  remettre  les  fonds  dont  il  doit  être  chargé, 
pour  les  faire  passer  à  leur  destination,  selon  que  le  cas  l'exigera,  et  ledit 
trésorier  sera  tenu  d'en  rapporter  l'emploi. 

Ainsi  a  été  convenu  et  arrêté  les  jour  et  an  que  dessus. 

Sicard,  pasteur  et  modérateur,  B.  d.  et  S.  aussi  signés. 
—  Mss.  de  Puylaurens  et  de  Castres. 


44  LES  SYNODES  DU  DÉSERT. 

m. 

Le  fieur  F ayant  été  contraint  de  faire  des  dépenfes  confidé- 

rables  à  l'occafion  de  fa  capture,  on  fera  des  collectes  dans  les  églifes 
pour  le  défrayer. 

IV. 

Sur  la  propofition  faite  fil  ne  ferait  pas  à  propos  de  célébrer 
inceffamment  un  jour  folennel  de  jeûne  &  d'humiliation,  il  a  été  dit 
que,  vu  la  proximité  de  celui  du  premier  dimanche  du  mois  de  mars 
indiqué  par  le  fynode  national  de  1748,  il  convenait  de  f'en  tenir  à 
celui-là,  quoique  les  circonftances  en  demandaffent  un  autre. 

V. 

Comme  il  furvient  fouvent  des  cas,  furtout  dans  les  triftes  cir- 
conftances où  nous  fommes,  qui  demanderaient  que  tous  les  pafteurs 
f'affemblaffent  afin  de  réfoudre  ce  qu'il  y  aurait  à  faire  pour  le  plus 
grand  bien  des  églifes,  ces  fortes  d'affemblées  ne  pouvant  avoir  lieu  que 
rarement  &  qu'en  expofant  aux  plus  éminents  périls  ceux  qui  les 
compofent,  il  a  été  jugé  néceffaire,  pour  expédier  les  affaires  avec  plus 
de  célérité  &  moins  de  péril,  d'établir  un  comité  compofé  de  trois 
pafteurs,  qui  pourront  faider  de  telles  perfonnes  intelligentes  qu'ils 
jugeront  à  propos.  Le  comité  fera  chargé  de  répondre  aux  lettres 
adrefl"ées  aux  corps  des  pafteurs,  &  de  dreffer  les  mémoires,  requêtes, 
placets,  etc.  qu'il  jugera  néceffaire  de  faire  parvenir  aux  Puiffances. 
Avant  de  répondre  aux  fufdites  lettres,  à  moins  qu'il  ne  foit  queftion 
d'affaires  preflantes,  il  confultera  les  autres  pafteurs  &  fe  conformera 
à  l'avis  qui  aura  le  plus  de  fuffrages.  Les  conftituants  dudit  comité 
feront  tenus  de  lui  faire  part  des  événements  les  plus  intéreffants 
arrivés  dans  leurs  diftriîts  refpedifs,  afin  qu'il  puiffe  en  faire  l'ufage 
convenable.  Au  furplus,  les  membres  du  comité  ne  pourront  rien 
décider  que  d'un  confentement  unanime.  Ils  garderont  en  liaffe  les 
lettres  auxquelles  ils  auront  fait  réponfe,  &  tiendront  regiftre  tant 
defdites  réponfes  que  des  autres  écrits  par  eux  compofés  au  nom  des 
corps  qui  les  aura  établis,  pour  les  montrer  à  leurs  conftituants  lorf- 
que  ceux-ci  le  fouhaiteront.  De  fix  en  fix  mois,  deux  des  membres  du 
comité  fortiront  &  feront  remplacés  par  un  nombre  égal  de  pafteurs 
choifis  parmi  ceux  des  poftulants  qui  feront  plus  anciens  dans  le 
miniftère.  On  tiendra  une  note  des  frais  que  fera  le  comité  relative- 


SYNODES  PROVINCIAUX. 


4^ 


ment  à  l'objet  de  fa  commiflion,  lefquels  feront  payés  par  les  églifes, 
&,  en  cas  de  refus,  chaque  pafleur  y  entrera  pour  fa  quote-part.  Et  afin 
que  ledit  comité  puilfe  inccffamment  commencer  fes  fondions  en  pro- 
cédant à  la  nomination  de  ceux  qui  doivent  le  compofer,  ont  été  élus 
à  la  pluralité  des  fuffrages,  MM.  Simon  Gibert,  Jean  Pradel  &  Paul 
Rabaut. 

Ainfi  conclu  &  arrêté  le  fufdit  jour  &  an  que  dcllus. 

Synode  du  Vivarais  et  Velay'. 

Notre  aide  soit  au  nom  de  Dieu  qui  a  fait 
le  ciel  et  la  terre.  Amen. 

Aâes  du  fynode  provincial  des  églijes  réformées  du  Vivarais  & 
Vclay,  tenu  fous  la  protection  divine  au  Déjerl  dans  les  Boutières,  le 
vingt-ueuviémc  avril  milfept  cent  cinquante-quatre,  auquel  ont  ajjijlé 
tj'ois  pajteurs,  un  propojant  &dou'{e  anciens,  députés  de/dites  églifes. 

Après  la  ledure  de  la  parole  de  Dieu  &  l'invocation  de  fon 
St-Nom,  il  a  été  réfolu  ce  qui  fuit  : 


Colloque  de  l'Agenais  du  lo  février  i';:>4. 

I.  Malgré  les  circonstances  tragiques  que  traversait  en  ce  moment  le  protes- 
tantisme, Grenier  de  Barmont  se  maintenait  dans  les  églises  de  l'Agenais  qu'il  avait 
«défrichées.»  (Voy.  p.  1 1  et  19).  Il  y  groupait  les  églises  en  colloque,  comme  on 
avait  fait  dans  le  Haut-Languedoc,  dont  l'Agenais  dépendait  ;  et  l'on  voit  que,  le 
ro  février  1754,  il  y  réunit  un  colloque  assez  important  dont  certains  articles 
avaient  pour  but  de  répondre  aux  injonctions  du  synode  du  Haut-Languedoc  du 
i5  janvier  précédent. 

Au  mois  d'avril,  de  mai  et  de  juin  1734,  il  prêcha  au  Désert,  dans  la  paroisse 
de  Dimeuilh,  terre  de  Clairac,  dans  la  paroisse  de  Lafitte,  au  bois  de  l'Abbé,  — 
aux  Gabachoux,  —  aux  Cruguts,  entre  Tonneins  et  Clairac.  Il  fut,  par  contumace, 
condamné  à  mort  par  le  sénéchal  d'Agen,  qui  instruisit  sa  procédure,  ainsi  que 
celle  d'un  certain  nombre  de  religionnaires.  Mais  il  tomba  gravement  malade,  et 
quitta  l'Agenais  en  juillet  1754.  Il  se  dirigea  vers  Bordeaux. 


46  LES  SYNODES  DU  DESERT. 

I. 

J.  P.  G.  a  fatiffait  à  l'art.  4  du  fynode  du  S"  mai  lyôS,  qui  lui 
enjoignait  de  faire  bénir  fon  mariage  au  plus  tôt,  là  où  il  pouvait  être 


Colloque  du  Bordelais  du  ly  décembre  ij54. 

La  santé  de  de  Barmont  était  sérieusement  ébranlée  ;  mais,  dès  qu'il  fut 
convalescent,  il  s'occupa,  avec  les  pauvres  moyens  dont  il  disposait,  de  grouper 
autour  de  lui  les  religionnaires  qui  se  trouvaient  à  Bordeaux  et  d'organiser 
solidement  l'église.  «  Il  chercha  d'abord  de  s'insinuer  dans  l'esprit  de  ceux  qu'on 
lui  représenta  pour  être  le  plus  en  état  de  l'aider  dans  une  entreprise  si  louable; 
il  parvint  à  leur  faire  goûter  le  plan  qu'il  avait  dressé,  dicté  par  le  zèle  et  la  pru- 
dence même,  à  l'observation  duquel  nous  devons,  après  la  bénédiction  du  Tout- 
puissant,  l'établissement  de  vingt  sociétés.»  (Mss.  de  Bordeaux.)  C'est  en  cette 
année  que  l'église  de  Bordeaux  fut  reconstituée,  et  que  le  Bordelais  entra  défi- 
nitivement dans  le  cadre  des  provinces  synodales  du  royaume. 

Colloque  du  ly  décembre  i  y  S  4,  le  premier  temi  dans  ces  églises  depuis  la 
révocation  de  l'Edit  de  Nantes. 

Au  nom  de  Dieu  soit  fait.  Amen. 

Nous  soussignés,  pasteurs  et  anciens  des  églises  réformées  de  B[ordeaux], 
assemblés  en  colloque  au  Désert,  en  Guyenne,  ce  dix-septième  décembre  mil 
sept  cent  cinquante-quatre,  ayant  depuis  environ  cinq  mois  arrêté  entre  nous 
les  articles  du  plan  ci-dessous,  dont  l'exécution  nous  a  jusqu'ici  heureusement 
réussi  par  la  grâce  de  Dieu,  reconnaissant  la  nécessité  de  nous  y  conformer 
exactement  dans  la  suite,  pour  le  soutien  des  églises  déjà  dressées  et  pour  en 
planter  de  nouvelles,  déclarons  qu'après  l'invocation  du  St-Nom  de  Dieu,  nous 
avons  procédé,  suivant  les  lois  de  la  discipline,  à  l'élection  d'un  modérateur  et 
d'un  secrétaire,  dans  le  dessein  de  passer  en  délibération  les  articles  dudit  plan 
à  l'effet  de  nous  servir  de  loi  et  de  règle,  comme  il  est  porté  par  ses  préliminaires 
duquel  la  copie  s'ensuit: 

Plan. 

Nous,  pasteurs  des  églises  réformées  de  L..  et  amis  particuliers  de  la  ville 
et  faubourgs  de  B[ordeaux],  assemblés  au  Désert  ce  17  juillet  1764,  navrés  de 
douleur  à  la  vue  de  l'ignorance  et  des  désordres  qui  régnent  parmi  nous,  hélas  1 
depuis  trop  longtemps,  affligés  de  n'avoir  au  milieu  de  tant  de  réformés  aucune 
forme  de  gouvernement  ecclésiastique,  et  d'être,  ou  peu  s'en  faut,  les  seuls  pro- 
testants de  ce  royaume  qui  vivent  sans  culte,  sans  sacrements,  sans  instruction, 
et  sans  consolation  au  lit  de  la  mort,  animés  du  noble  et  pieux  dessein  de  nous 
repentir,  de  glorifier  et  servir  Dieu  à  l'exemple  de  nos  frères,  autant  que  les  cir- 
constances où  nous  nous  trouvons  peuvent  nous  le  permettre  ;  reconnaissant 
pour  cet  effet  la  nécessité  d'introduire  au  milieu  de  nous  l'ordre  ecclésiastique,  la 
prédication  du  St-Evangile,  etc.,  espérant  que  le  même  Dieu  qui  par  sa  Grâce 
a  fait  prospérer  son  œuvre  entre  les  mains  des  premiers  héros  du  christianisme  et 
de  la  primitive  Eglise  dans  des  temps  plus  orageux  encore  que  les  nôtres,  daignera 
aussi  bénir  notre  travail  pour  sa  gloire  et  notre  salut,  déclarons,  qu'après  avoir 
imploré  le  secours  du  St-Esprit,  et  réfléchi  mûrement  sur  le  pour  et  le  contre 
du  motif  qui  nous  assemble,  nous  avons  conclu  et  arrêté  d'un  commun  accord  ce 
qui  suit,  pour  nous  servir  de  règle  dans  l'exécution  de  l'œuvre  importante  et 
sainte  que  nous  méditons,  promettant  de  l'observer  exactement,  autant  que  l'édifi- 


SYNODES  PROVINCIAUX.  4y 

béni,  &  les  autres  particuliers  nommés  dans  le  même  article  font  de 
nouveau  exhortés  d'y  fatiffaire  au  plus  tôt. 

cation  de  nos  frères,  les  devoirs  des  charges  qui  nous  seront  commises  et  les  cir- 
constances où  nous  pourrons  nous  rencontrer  le  permettront.  Ne  pourra  aucun 
d'entre  nous  modifier,  augmenter,  diminuer,  ni  alte'rer  aucun  desdits  arrêté.s, 
qu'en  vertu  du  consentement  unanime  de  tout  le  corps  ecclésiastique  des  églises 
réformées  de  cette  ville,  ou  par  les  délibérations  prises  dans  leurs  colloques. 
Nous  confessons  et  déclarons  très-sincèrement  devant  le  Scrutateur  des  cœurs 
que  nous  sommes  fidèles  sujets  de  Louis  XV,  notre  auguste  Monarque  et  souve- 
rain Seigneur,  et  que  nous  serons  toujours  soumis  à  ses  ordres  en  tout  ce  qui  ne 
sera  pas  contraire  aux  mouvements  d'une  conscience  éclairée  et  à  ce  que  le  Roi 
des  Rois  nous  ordonne.  En  protestant  hautement  contre  tous  ceux  qui  ne  rendent 
pas  à  César  ce  qui  appartient  à  César  et  à  Dieu  ce  qui  appartient  à  Dieu,  nous 
n'avons  d'autre  dessein  que  celui  d'avancer  le  règne  de  notre  Sauveur  et  de 
travailler  au  salut  éternel  de  nos  âmes,  dont  nous  lui  rendrons  compte  un  jour. 

1.  —  Les  pasteurs  qui  desserviront  ces  églises  ne  pourront  paraître  dehors 
de  jour,  mais  garderont  le  dedans  en  se  conduisant  selon  leur  prudence  ordinaire  ; 
cette  précaution  nous  paraît  très-nécessaire  pour  le  succès  de  nos  desseins,  et 
pour  obvier  à  des  suites  funestes,  tant  par  rapport  à  eux  que  par  rapport  à  nous- 
mêmes. 

2.  —  On  les  exhorte  à  ne  voir  personne  de  ceux  qui  ne  seront  pas  admis 
dans  l'église,  à  moins  que  ce  ne  fût  par  le  consentement  d'un  ou  de  deux  anciens 
de  l'église  dans  laquelle  lesdits  pasteurs  se  trouveront. 

3.  —  Les  fidèles  qui  logeront  les  pasteurs  n'introduiront  auprès  d'eux  ni 
parents,  ni  amis,  ni  voisins,  sans  la  permission  expresse  desdits  pasteurs;  ceux-ci 
s'obligent  aussi  à  leur  tour  à  n'appeler  personne,  non  pas  même  de  ceux  qui  seront 
admis  aux  sociétés,  qu'après  avoir  consulté  quelque  ancien  et  les  chefs  de  la 
maison  où  ils  seront  logés. 

4.  —  Pour  plus  grande  prudence,  Messieurs  les  anciens  ne  pourront  pas  non 
plus  faire  voir  le  pasteur  à  qui  que  ce  soit,  ni  chez  eux  ni  ailleurs,  qu'en  vertu  de 
son  agrément.  On  exhorte  les  anciens  qui  sauront  où  le  pasteur  loge  de  ne  s'y 
rendre  qu'autant  qu'on  les  demandera. 

5.  —  Comme  Messieurs  les  anciens  sont  sans  doute  plus  prudents,  plus  cir- 
conspects que  la  plupart  des  simples  fidèles,  on  les  prie  de  faire  autant  qu'il  se 
pourra  la  conduite  du  pasteur,  ou  du  moins  d'en  donner  la  commission  à  quelque 
personne  mûre,  sage  et  discrète. 

6.  —  Il  est  enjoint  à  Messieurs  les  anciens  de  garder  un  secret  inviolable 
concernant  les  retraites  du  pasteur  ;  ceux  qui  le  violeront  en  faveur  de  qui  que  ce 
soit  seront  censurés,  pour  la  première  fois,  et  remerciés  en  cas  de  récidive  ;  les 
fidèles  qui  tomberont  dans  ce  cas  seront  réprimés  en  présence  de  deux  anciens, 
pour  la  première  faute,  et  pour  la  seconde,  à  la  tête  d'une  assemblée. 

7.  —  Le  total  des  protestants  admis  dans  l'église,  et  par  conséquent  disposés  à 
donner  gloire  à  Dieu,  sera  distribué  pour  le  présent  et  pour  l'avenir  en  districts 
ou  quartiers;  chacun  de  ces  districts  ne  comprendra  que  18  personnes. 

S.  —  A  proportion  que  le  Seigneur  bénira  notre  travail,  et  que,  selon  l'expres- 
sion d'un  apôtre,  il  ajoutera  des  gens  à  l'Eglise  pour  être  sauvés,  on  formera  de 
nouveaux  districts  sur  le  plan  de  ceux  dont  il  est  parlé  dans  l'article  précédent. 

9.  —  On  élira  un  ancien  à  la  tète  de  chaque  district  pour  en  avoir  la  conduite 
et  l'inspection. 

10.  —  Les  anciens  devront  être  des  gens  sans  reproches,  remplis  de  sagesse  et 


48  LES  SYNODES  DU  DÉSERT. 

II. 

Les  livres  deftincs  aux  pauvres  n'ont  pas  encore  été  diftribués, 

ayant  bon  témoignage  ;  on  n'en  recevra  aucun  sans  le  consentement  de  ceux  qui, 
étant  déjà  en  charge,  seront  à  portée  de  les  bien  connaître. 

11.  —  Si  l'on  n'en  trouve  pas  en  nombre  suffisant  pour  en  pourvoir  chaque 
district,  dans  ce  cas,  ceux  qui  seront  le  plus  à  portée  des  quartiers  qui  en  manque- 
ront en  auront  la  conduite  jusqu'à  ce  qu'on  les  en  ait  pourvus. 

12.  —  Vu  les  difficultés  des  temps,  les  circonstances  fâcheuses  où  nous  nous 
trouvons,  prévoyant  d'ailleurs  que  nous  ne  pourrions  nous  assembler  dehors  sans 
nous  exposer  à  un  péril  éminent  et  certain,  nos  assemblées  religieuses  se  tiendront 
constamment  dedans. 

i3.  —  Chaque  assemblée  ne  sera  composée  que  de  19  personnes,  savoir  d'un 
ancien  et  de  son  district;  on  ne  pourra  augmenter  le  nombre  qu'en  vertu  d'un 
arrêté  de  notre  colloque,  dont  il  sera  parlé  ci-après  ;  les  anciens  qui  y  contrevien- 
dront seront  désapprouvés. 

14.  —  On  fera  une  assemblée  pour  chaque  district,  autant  qu'il  sera  possible, 
avant  de  commencer  la  tournée. 

I  5.  —  Il  ne  sera  pas  nécessaire  que  les  anciens  donnent  avis  à  Messieurs  leurs 
collègues  de  la  convocation  de  leur  district,  attendu  que  ni  eux  ni  leurs  fidèles 
ne  peuvent  s'y  rendre,  suivant  l'art.  i3. 

16.  —  Messieurs  les  anciens  avertiront  eux-mêmes  ou  feront  avertir  par  une 
personne  de  toute  confiance  les  fidèles  de  leur  district  de  se  rendre  au  lieu  de 
l'assemblée,  pour  le  faire  avec  toute  la  prudence  possible  ;  si  au  cas  il  y  avait  des 
fidèles  dans  l'usage  de  fréquenter  la  maison  désignée  ou  liés  d'amitié  avec  le  pro- 
priétaire, on  pourrait  leur  donner  avis  de  s'y  rendre  de  jour,  au  nombre  de  3  ou 
4  tout  au  plus.  A  l'égard  des  restants,  on  ne  les  avertira  que  de  nuit,  un  moment 
avant  leur  départ,  avec  ordre  aux  uns  d'être  rendus  à  telle  heure,  aux  autres  à 
telle  autre,  et  défense  à  tous  de  s'attrouper  au  delà  de  2  ou  3  :  ce  qu'on  leur  fera 
aussi  observer  pour  leur  retour. 

17.  —  Comme  on  ne  saurait  prendre  trop  de  précautions,  on  donnera  à 
chaque  fidèle  un  cachet  ou  quelque  marque  particulière,  qu'on  sera  obligé  de 
remettre  à  l'ancien  ou  à  son  ordre,  en  arrivant  au  lieu  de  l'assemblée  ;  ceux  qui 
n'en  seront  pas  munis,  quels  qu'ils  soient,  ne  seront  pas  admis  au  saint  exercice. 

18.  —  Reconnaissant  qu'après  le  secours  de  Dieu  le  soutien  des  églises 
oppressées  est  le  secret,  nous  exhorterons  fortement  les  fidèles  de  le  garder  invio- 
lablement,  concernant  les  assemblées,  les  personnes  qui  s'y  rendront,  le  lieu  où 
elles  se  tiendront,  etc.  ;  ceux  qui  ne  se  conformeront  à  ces  avertissements  seront 
poursuivis,  comme  il  est  porté  par  l'art.  6,  et,même  exclus  des  saintes  assemblées. 

19  et  20.  —  La  compagnie  ayant  mûrement  réfléchi  sur  le  total  des  districts, 
sur  la  nature  et  le  nombre  des  affaires  qui  peuvent  survenir  au  milieu  d'eux,  veut 
et  entend  qu'ils  soient  séparés  en  certains  corps  distincts;  que  trois  desdits  dis- 
tricts forment  une  église  et  que  chacune  ait  son  consistoire. 

21.  —  Le  consistoire  de  chaque  église  ne  sera  composé  que  du  pasteur  et  de 
trois  anciens.  On  ne  pourra  juger,  décider,  ni  délibérer  dans  ledit  tribunal  que  sur 
les  affaires  qui  auront  pour  objet  l'église  dépendant  dudit  consistoire. 

22.  —  L'autorité  de  chaque  consistoire  sera  indépendante  de  tout  autre 
tribunal  semblable;  elle  ne  sera  subordonnée  ou  soumise  qu'aux  tribunaux  supé- 
rieurs, tels  que  sont  les  colloques  et  synodes. 

23.  —  Lorqu'ils  surviendra  quelque  affaire  à  examiner  ou  à  mettre  en  délibé- 
ration qui  intéressera  tout  le  corps  des  églises  d'ici,  elle  ne  pourra  être  discutée 


SYNODES  PROVINCIAUX.  4g 

mais  ils  le  feront  au  plus  tôt,  &  cnfuite  on  en  rendra  compte,  confor- 
mément à  l'art.  2  du  précédent  fynode. 

ni  jugée  ailleurs  que  dans  le  colloque,  qui  sera  composé  du  pasteur  et  des  anciens 
de  toutes  les  églises  d'ici,  ou  d'un  député  de  chaque  consistoire. 

24.  —  Les  colloques  éliront  les  députés  des  synodes,  et  les  consistoires  ceux 
des  colloques,  lorsque  ces  derniers  tribunaux  s'assembleront  par  députation. 

25.  —  Les  anciens  garderont  un  secret  inviolable  sur  tout  ce  qui  sera  mis  en 
délibération  dans  les  tribunaux  ecclésiastiques,  sous  peine  aux  contrevenants 
d'être  déposés  de  leur  charge  pour  toujours. 

26.  —  Personne  ne  sera  admis  dans  nos  assemblées  religieuses  qu'après  mûr 
examen,  et  qu'en  vertu  du  consentement  des  trois  anciens  les  plus  voisins. 

27.  —  On  lira  les  psaumes  dans  les  assemblées  jusqu'à  ce  qu'il  plaise  à  Dieu 
de  nous  donner  un  temps  plus  favorable  pour  les  chanter. 

28.  —  Messieurs  les  anciens  ou  leurs  agents  travaillant  pour  l'augmentation 
des  églises  ne  pourront  proposer  à  personne  la  nécessité  de  s'unir  au  corps  des 
fidèles  que  comme  d'une  chose  à  venir.  On  pourrait  leur  parler  à  peu  près  comme 
s'ensuit  :  «N'avez-vous  rien  à  m'apprendre  sur  les  affaires  du  temps  concernant  les 
assemblées?  Partout  on  en  tient,  partout  on  en  parle;  tous  s'empressent  à  donner 
gloire  à  Dieu,  tandis  que  nous  sommes  les  seuls  qui  vivons  sans  culte,  sans 
instruction  et  sans  sacrements.  Quelle  différence  mettez-vous  entre  leur  état  et  le 
nôtre  ?  Elle  est  bien  grande  à  mon  avis  et  toute  à  leur  avantage.  On  s'expose, 
j'en  conviens,  mais  outre  que  Dieu  protège  l'innocence  opprimée,  et  que  le  salut 
vaut  bien  la  peine  qu'on  risque  quelque  chose,  Jésus-Christ  ne  nous  a-t-il  pas 
frayé  le  chemin  ?  Moïse  ne  préféra-t-il  pas  l'opprobre  du  Christ  aux  trésors 
d'Egypte,  et  St-Paul  n'estime-t-il  pas  toutes  choses  comme  du  fumier,  pourvu 
qu'il  gagne  Jésus-Christ  son  Sauveur?  Prenez  garde,  je  n'entends  ni  n'approuve 
que  nous  levions  l'étendard  d'une  manière  inconsidérée,  sans  faire  réflexion  et 
sans  peser  les  circonstances  qui  nous  environnent.  Je  voudrais  qu'on  se  conduisît 
(on  pourrait  ici  leur  faire  part  du  plan).  Si  jamais  un  pareil  établissement  avait 
lieu  parmi  nous,  je  vous  déclare  que  je  serais  de  la  partie,  s'il  m'était  connu  ;  et 
vous,  en  seriez-vous?»  —  Avec  ces  précautions,  ignorant  ce  qui  se  passe,  son  refus 
ne  saurait  nuire  à  celui  qui  l'invite,  ni  à  la  cause  commune. 

Fin  du  pl.-in. 

29.  —  Vu  la  difficulté  des  temps,  la  position  triste  où  nous  nous  trouvons  et 
les  dangers  de  la  persécution,  raisons  qui  nous  obligent  à  rechercher  les  moyens 
les  plus  prudents  pour  notre  conservation,  les  colloques  qui  se  tiendront  à  l'avenir 
ne  seront  composés  que  d'un  député  de  chaque  consistoire,  députés  qui  seront 
élus  à  voix  basse,  selon  la  discipline. 

30.  —  La  compagnie,  expliquant  l'art.  i5  du  plan  ci-dessus,  défend  aux 
anciens  de  se  rendre  dans  les  sociétés  de  leurs  collègues,  à  moins  qu'ils  n'y  soient 
appelés  par  le  pasteur  et  un  ancien. 

3i.  —  Messieurs  les  anciens  tiendront  un  catalogue  exact  de  tous  les  fidèles 
qui  composeront  leur  district. 

32.  —  On  ne  fera  point  de  collecte  à  la  tète  des  assemblées,  mais  on  pressera 
les  fidèles  d'élargir  leur  charité  lors  de  la  collecte  générale  que  chaque  ancien  fera 
dans  son  district  tous  les  mois  de  janvier,  dont  le  provenu  sera  dans  la  suite 
comme  ci-devant  employé  à  des  usages  pieux. 

33.  —  On  élira  à  la  première  occasion  M.  L.  C.  pour  diacre  et  trésorier- 
général,  à  l'effet  de  gérer  et  distribuer  les  deniers  ci-dessus,  selon  son  équité  ordi- 

4 


5o  LES  SYNODES  DU  DÉSERT. 

m. 

L'art.  4  du  fynode  précédent,  concernant  nos  chers  frères  qui 
font  fur  les  galères,  n'ayant  pas  été  exécuté  jufqu'à  préfent,  MM.  les 
anciens  ont  promis  que  la  collecte  qui  leur  eftdeftinée  ferait  prête  après 
la  fête  de  la  Pentecôte. 

Peirot,  pafteur  &  modérateur;  Coste,  pafteur;  Vernet, 
pafleur  &  fecrétaire. 

naire  et  suivant  l'intention  de  la  compagnie  ;  il  ne  sera  obligé  de  rendre  compte 
de  ladite  distribution  qu'une  fois  l'an,  au  pasteur  et  à  deux  amis  de  toute  confiance. 

34.  —  Monsieur  le  modérateur,  pour  lequel  l'assemblée  est  remplie  d'estime 
et  de  reconnaissance,  nous  ayant  représenté  que  nos  églises,  dont  l'établissement 
après  Dieu  est  son  ouvrage,  ne  peuvent  subsister  que  par  la  plus  grande  pru- 
dence ;  persuadés,  comme  il  vient  de  nous  le  témoigner,  que  sa  douleur  serait 
inexprimable,  s'il  arrivait  qu'elles  fussent  dans  la  suite  l'objet  de  la  fureur  des 
persécuteurs  dont  nous  sommes  environnés,  auquel  cas,  humainement  par- 
lant, nos  chères  églises  seraient  bientôt  détruites,  extrêmement  édifiés  de  son 
amour  pour  l'ordre,  de  sa  prudence,  de  son  affection  pour  les  anciens,  et  du  cas 
qu'il  fait  de  leurs  avis,  n'entreprenant  rien  concernant  la  cause  commune  qu'en 
vertu  de  leur  consentement;  prévoyant  qu'ayant  établi  nos  églises,  personne  n'est 
plus  propre  que  lui  à  les  maintenir  :  —  en  conséquence  de  tout  ce  dessus,  nous  lui 
promettons  unanimement  de  n'appeler  ni  recevoir  aucun  pasteur  pour  desservir 
nos  églises,  d'où  qu'il  vienne  et  quelque  muni  d'attestations  qu'il  soit,  qu'après  en 
avoir  obtenu  de  sa  part  l'agrément  exprès. 

35.  —  L'article  35,  pris,  roule  sur  les  honoraires  et  l'entretien  du  pasteur, 
[il]  est  inséré  dans  le  corps  du  présent  livre,  page  6'^,  sur  feuille  volante,  en  qualité 
d'article  secret. 

Ainsi  a  été  conclu  et  arrêté  les  même  jours  et  an  que  dessus  ;  en  foi  de  quoi  ; 

Grenier  de  Barmont,  pasteur  et  modérateur. 
—  Mss.  de  Bordeaux. 


Synode  provincial  de    1755. 

Synode  du  Vivarais  et  Velay'. 

Notre  aide  soit  au  nom  de  Dieu  qui  a  fait 
le  ciel  et  la  terre.  Amen. 

Aâes  du  fj7iode  provincial  des  églifes  réformées  du  Vivarais 
&  Velaj-  tenu  fous  la  protedion  divine  au  Défert,  dans  le  Haut-  Vi- 

I.  Gautier,  fatigué  et  malade,  se  préparait  à  quitter  la  Normandie.  «Mes 
veilles  et  mes  fatigues  ont  surpassé  mes  forces,  »  disait-il.  Le  comité  de  Lausanne 
envoya,  pour  lui  succéder,  Louis  Campredon,  dit  La  Blaquière,  dit  Duthil,  qui 
arriva  à  Rouen,  en  juillet  1754.  «J'ai  vu  M.  Duthil,  répondit  Gautier,  et  je  crois 
que  c'est  l'homme  qu'il  fallait  pour  cette  province.»  (Mss.  Court,  3o  août  1754.) 
Celui-ci,  à  peine  arrivé,  s'empressa  de  visiter  les  églises  du  pays  de  Caux,  et  il 
écrivait  bientôt:  (3o  nov.  1754)  «On  avait  autrefois  établi  des  anciens  dans  chaque 
église,  mais  ceux  que  j'ai  vus  ne  sentent  guère  les  devoirs  de  leur  charge:  ils  m'ont 
paru  se  borner  à  des  fonctions 'qui  n'ont  pas  directement  pour  objet  le  rétablisse- 
ment de  la  discipline;  ils  croient  s'en  acquitter  suffisamment  en  avertissant  le 
peuple  de  se  rendre  aux  assemblées.  Je  vais  donc  m'appliquer,  dans  une  seconde 
tournée,  à  nommer  des  anciens  et  à  leur  expliquer  en  détail  la  manière  dont  ils 
doivent  s'intéresser  au  rétablissement  de  la  discipline.  Après  que  j'aurai  ainsi  élu 
des  anciens  dans  chaque  église,  pris  d'entre  les  personnes  les  plus  propres  à  secon- 
der mes  vues,  et  que  j'aurai  tâché  de  leur  inspirer  le  goût  de  l'ordre,  je  ferai 
assembler  un  colloque  pour  confirmer  les  arrangements  particuliers  faits  dans 
chaque  église  et  pour  leur  donner  une  force  qui  m'autorisera  plus  particulièrement 
à  les  faire  observer.  « 

Colloque  de  Haute-Normandie  du  g  février  i  y 55. 
Actes  du  colloque  des  e'gliscs  réformées  de  Haute-Normandie,  assemblées  au 
Désert,  le  neuvième  février  mil  sept  cent  cinquante-cinq. 

Après  l'invocation  du  nom  de  Dieu,  on  a  délibéré  ce  qui  suit  : 

I.  —  Lecture  ayant  été  faite  des  témoignages  de  la  consécration  au  St-Minis- 

tère  de  M.  Louis  Campredon,  sous  le  nom  de  Duthil,  lesdits  témoignages  ont  été 

reconnus  pour  bons  et  valides.   En  conséquence  de  quoi  l'assemblée  a  autorisé 

ledit  M.  Duthil  à  exercer  les  fonctions  de  pasteur  dans  les  églises  de  ce  quartier. 


52  LES  SYNODES  DU  DÉSERT. 

varais,  le  vingt-neuvième  avril  mil  Jept  cent  cinquante-cinq,  auquel 

2.  —  Les  églises  de  ce  district  se  conformeront  aux  canons  de  la  discipline  des 
églises  réformées  de  France,  autant  que  faire  se  pourra;  pour  cet  effet,  chaque 
église  tâchera  de  s'en  pourvoir  d'un  exemplaire  que  leurs  anciens  liront  avec  soin 
pour  s'en  procurer  une  connaissance  exacte,  afin  que  l'on  ne  s'éloigne  jamais  de 
l'esprit  d'une  discipline  si  sagement  dressée. 

3.  —  Il  y  aura  en  chaque  église  un  corps  d'anciens,  aussi  nombreux  qu'il  se 
pourra,  afin  qu'ayant  plus  d'autorité,  ils  dirigent  l'église  avec  plus  de  facilité  et  de 
succès. 

4.  —  L'élection  des  anciens  se  fera  dans  le  consistoire  par  l'avis  des  anciens 
déjà  établis,  qui  de  concert  avec  le  pasteur,  leur  donneront  la  main  d'association. 

5 .  —  Les  anciens  seront  attentifs  à  s'acquitter  des  devoirs  de  leur  charge,  selon 
l'art.  i3,  du  chap.  III  de  notre  discipline,  portant  que  l'office  des  anciens  est  de 
veiller  sur  le  troupeau  avec  le  pasteur,  faire  que  le  peuple  s'assemble  et  que  chacun 
se  trouve  aux  saintes  congrégations,  faire  rapport  des  scandales  et  des  fautes,  en 
connaître  et  juger  avec  le  pasteur,  et  en  général  avoir  soin  de  toutes  choses  sem- 
blables qui  concernent  l'ordre,  l'entretien  et  le  gouvernement  de  l'église. 

6.  —  Vu  la  difficulté  des  circonstances  qui  ne  permettent  pas  d'établir  des 
anciens  et  des  diacres  en  même  temps,  la  disribution  des  deniers  des  pauvres  sera 
une  fonction  annexée  à  la  charge  d'ancien. 

7.  —  Le  consistoire  dans  chaque  église  nommera  un  ou  deux  anciens  pour 
faire  l'office  de  lecteur  dans  les  saintes  assemblées  qui  se  feront  dans  ladite  église. 

8.  —  Les  anciens  seront  chargés  les  jours  de  communion  de  pourvoir  à  tout 
ce  qui  sera  nécessaire  en  pareil  cas,  et  de  faire  approcher  les  fidèles  de  la  table 
sacrée  avec  ordre  et  sans  confusion. 

(j.  —  On  tâchera  de  se  procurer  le  plus  de  maisons  d'assemblée  qu'il  sera  pos- 
sible, afin  que,  si  l'une  vient  à  manquer,  le  culte  ne  soit  point  interrompu,  et 
que  d'ailleurs,  les  saints  exercices  se  faisant  alternativement  dans  des  maisons 
différentes,  on  puisse  éviter  l'éclat  et  diriger  l'église  avec  plus  de  prudence. 

10.  —  Le  consistoire  devant  être  composé  du  pasteur  et  des  anciens  suivant 
l'art.  1"^''  du  chap.  V  de  notre  discipline,  nulle  décision  qui  serait  portée  parles 
anciens  d'une  église  sur  les  affaires  ecclésiastiques  ne  pourrait  avoir  force  de  loi, 
si  le  pasteur  desservant  ladite  église  n'avait  assisté  à  ladite  délibération,  ou  s'il  n'y 
donne  son  suffrage. 

11.  —  Ne  pourront  les  anciens  autoriser  aucun  sujet  à  exercer  dans  les  églises 
de  ce  district  les  fonctions  de  pasteur,  que  ledit  sujet  ne  soit  envoyé  par  nos 
illustres  amis  et  bienfaiteurs  du  pays  étranger,  et  qu'il  ne  soit  de  plus  agréé  par 
le  pasteur  du  quartier. 

12.  —  Les  anciens,  qui  seraient  connus  d'une  conduite  scandaleuse,  pourront 
être  déposés  par  le  consistoire  où  présidera  le  pasteur;  et  la  cause  de  leur  dépo- 
sition ne  viendra,  autant  que  faire  se  pourra,  à  la  connaissance  du  peuple. 

i3. —  Le  pasteur  actuellement  desservant  des  églises  de  ce  district  se  trouvant 
seul  dans  un  vaste  quartier,  le  nombre  des  assemblées  a  été  fixé  à  trois  par  an 
dans  chaque  église,  lequel  règlement  tiendra  jusqu'à  ce  que  les  occupations  dudit 
pasteur  lui  permettent  d'en  faire  un  plus  grand  nombre,  ou  qu'il  ait  pu  se  pro- 
curer quelque  adjoint. 

14.  —  La  Ste-Cène  sera  célébrée  deux  fois  par  chacun,  à  Noël  et  à  Pâques, 
autant  que  faire  se  pourra. 

i5.  Comme  dans  toute  société  la  subordination  doit  être  la  base  de  l'union  et 
de  l'harmonie,  les  fidèles  sont  exhortés  à  reconnaître  l'autorité  des  anciens  qui 


SYNODES  PROVINCIAUX.  53 

07it  ajjijié  quatre  pajleiirs,  un  propojant  &  fix  anciens,  députés  déf- 
aites églifes. 

sont  établis  pour  faire  régner  l'ordre,  la  bonne  discipline  et  pour  conserver  parmi 
nous  le  pur  ministère  de  la  parole  de  Dieu. 

16.  —  Que,  s'il  arrive  à  quelqu'un  des  fidèles  de  se  soustraire  aux  règlements 
qui  auront  été  portés  et  que  les  anciens  lui  notifieront,  le  pasteur  lui  adressera 
des  semonces,  selon  la  parole  de  Dieu,  et,  s'il  persiste,  le  consistoire  pourra  pro- 
céder contre  eux  selon  l'esprit  de  notre  discipline. 

17.  —  Les  fidèles  sont  exhortés  à  se  rendre  aux  saintes  assemblées  avec  toute 
la  prudence  possible;  à  quoi  les  anciens  veilleront  exactement,  et  s'ils  découvrent 
quelqu'un  d'entre  les  fidèles  qui  s'éloigne  des  règles  de  prudence  qui  seront  pres- 
crites, le  consistoire,  de  concert  avec  le  pasteur,  pourr[a]  infliger  telle  peine  que 
la  discipline  et  le  bon  ordre  exigeront. 

18.  —  Les  fidèles  sont  exhortes  à  ne  recevoir  qui  que  ce  soit  pour  exercer  les 
fonctions  de  ministre  de  l'Evangile  ou  de  prédicateur  que  premièrement  il  ne  leur 
soit  présenté  par  le  pasteur  du  quartier  ou  par  les  anciens. 

19.  —  Pour  éviter  toute  confusion  dans  les  églises  et  pour  rendre  aux  anciens 
l'exercice  de  leur  charge  plus  facile,  il  ne  sera  permis  d'aller  d'une  église  dans 
l'autre,  à  moins  qu'il  n'en  soit  autrement  ordonné. 

20.  —  Qu'aucun  fidèle  ne  se  rendra  aux  saintes  assemblées  que  sur  l'avis  des 
anciens,  à  eux  seuls  appartenant  le  droit  de  convoquer  les  assemblées  religieuses, 
et  s'il  se  trouve  dans  les  saintes  assemblées  des  personnes  qui  n'auront  pas  été 
averties  conformément  au  présent  article,  elles  seront  censurées  comme  mécon- 
naissant l'ordre  établi  dans  l'Eglise. 

21.  —  Par  une  suite  de  l'article  précédent,  on  procédera  contre  ceux  qui 
pourraient  s'ingérer  de  leur  propre  autorité  jusqu'à  ne  les  pas  avertir  eux-mêmes 
dans  la  suite. 

22.  —  Il  ne  sera  permis  d'amener  aux  saintes  assemblées  des  enfants  au-dessous 
de  l'âge  de  12  ans,  soit  pour  éviter  le  trouble  que  les  jeunes  gens  causent  d'ordi- 
naire dans  les  saintes  assemblées,  soit  pour  ne  les  rendre  sachant  de  tout  ce  qui 
s'y  passe. 

23.  —  Les  jours  de  communion,  les  anciens,  de  concert  avec  le  pasteur, 
prendront  une  connaissance  particulière  de  la  conduite  des  fidèles,  et  s'il  en  est 
qui  se  soient  rendus  indignes  d'approcher  de  la  sainte  table,  les  anciens  les  aver- 
tiront de  ne  pas  se  présenter;  et  ne  se  fera  l'avertissement  en  présence  de  toute 
l'assemblée. 

24.  —  Pour  apaiser  le  courroux  de  Dieu  et  pour  conserver  une  sainte  har- 
monie avec  les  autres  églises  de  ce  royaume,  on  célébrera  un  jeûne  annuel,  fixé 
au  premier  dimanche  du  mois  de  mars  par  l'art.  2  du  synode  national,  tenu  en 
Languedoc  (1748),  lequel  jeûne  sera  annoncé  aux  fidèles  par  les  anciens,  chacun 
dans  son  église,  afin  qu'il  soit  régulièrement  célébré  par  tous  les  fidèles. 

25.  —  Les  anciens  auront  soin  de  veiller  sur  ceux  qui  ne  fréquentent  pas  les 
saintes  assemblées  sous  des  prétextes  frivoles,  et  tâcheront  de  les  ramener  à  leur 
devoir  par  les  voies  de  la  douceur,  aussi  bien  que  ceux  qui  ne  communient  pas 
par  un  effet  de  la  timidité  ou  autrement. 

26.  —  Comme  on  s'est  aperçu  qu'il  y  a  quantité  de  pauvres,  les  fidèles  sont 
exhortés  à  s'élargir  en  leur  faveur  par  des  aumônes,  dont  les  anciens  feront  la 
distribution,  selon  la  connaissance  qu'ils  tâcheront  d'acquérir  du  besoin  de 
chacun;  et  ladite  distribution  ne  se  fera  que  par  l'avis  du  consistoire,  autant  que 
faire  se  pourra. 


54  LES  SYNODES  DU  DÉSERT. 

Après  la  ledure  de  la  parole  de  Dieu  &  l'invocation  de  fon 
St-Nom,  [il]  a  été  réfolu  ce  qui  fuit  : 

27.  —  Pour  se  conformer  à  l'art.  23  du  chap.  XIII  de  notre  discipline,  portant 
que  les  mariages  seront  bénis  par  le  ministère  des  pasteurs  et  non  d'autres,  ceux 
qui,  sans  vocation,  s'ingèrent  dans  cette  fonction,  et  ceux  qui  auront  recours  à 
eux  pour  la  béne'diction  de  leur  mariage  seront  poursuivis  selon  les  lois  de  notre 
discipline,  —  de  tels  mariages  étant  scandaleux,  dans  un  temps  où  Dieu  nous 
suscite  des  pasteurs  légitimement  élus. 

28.  —  Dans  le  cas  où  les  fidèles  sont  obligés  de  passer  dans  une  autre  église 
pour  recevoir  la  bénédiction  de  leur  mariage,  ils  seront  tenus  d'amener  un  ancien 
de  leur  église  pour  témoigner  de  leur  conduite  ou  de  se  munir  d'une  attestation 
des  anciens,  qui  fasse  foi  de  leur  bonne  vie  et  mœurs,  faute  de  quoi  le  pasteur 
sera  autorisé  à  différer  la  bénédiction  dudit  mariage,  jusqu'à  ce  qu'il  ait  suffisant 
témoignage  des  anciens. 

29.  —  Les  églises  de  ce  district  auront  soin  de  se  conformer  à  l'art.  1 1  du 
synode  national  des  églises  réformées  de  France,  tenu  en  1744,  portant  qu'on 
se  servira  dans  toutes  les  églises  de  l'Abrégé  du  catéchisme  d'Osterwald,  comme 
étant  le  plus  clair  et  le  plus  méthodique,  et  les  pasteurs  et  les  anciens  exhorteront 
les  fidèles  à  se  pourvoir  dudit  catéchisme  et  tiendront  la  main  à  ce  que  les 
membres  des  églises  en  fassent  usage. 

30.  —  Conformément  à  l'art.  12  du  même  synode  national,  les  églises 
tacheront  de  se  pourvoir  de  Bibles  d'Osterwald,  pour  en  faire  usage  en  lisant 
les  réflexions  après  les  chapitres. 

3i.  —  Pour  conserver  l'union  et  l'intelligence  entre  les  églises  de  ce  dis- 
trict, pour  connaître  des  infractions  qu'on  pourrait  faire  aux  délibérations 
coUoquales  et  pour  juger  des  différends  qui  peuvent  survenir  dans  chaque  église 
ou  d'une  église  par  rapport  à  une  autre,  l'on  assemblera  tous  les  ans  un  col- 
loque dans  le  mois  de  mai. 

32.  —  Lesdits  colloques  seront  composés  d'un  député  de  chaque  église. 
L'on  pourra  cependant  en  députer  deux,  selon  l'importance  des  matières  qui 
devront  être  agitées  dans  lesdits  colloques. 

33.  —  Nul  ancien  ne  pourra  se  présenter  au  colloque  en  qualité  de  député,  s'il 
n'a  été  nommé  par  les  autres  anciens  de  son  église,  de  concert  avec  le  pasteur. 

34.  —  Les  colloques  connaîtront  de  l'exactitude  de  chaque  église  à  fournir 
à  l'entretien  du  St-Ministère,  et  aviseront  aux  moyens  de  remédier  à  l'ingra- 
titude du  peuple. 

35.  —  Les  anciens  dans  chaque  église  auront  soin  de  faire  des  listes  des 
personnes  aisées  qui  peuvent  fournir  à  l'entretien  du  St-Ministère;  et  chacun 
des  fidèles  mentionnés  dans  lesdites  listes  se  taxera  lui-même,  pour  ne  recevoir 
que  de  ceux  qui  sont  de  pleine  volonté. 

36.  —  La  taxe  de  la  première  année  servira  pour  la  suite,  afin  que  l'on 
puisse  faire  une  exacte  répartition  de  la  contribution  de  chaque  église. 

37.  —  Pour  décharger  les  anciens  de  tout  injurieux  soupçon,  le  pasteur 
fera  son  reçu  au  bas  des  listes,  afin  que  lesdits  anciens  puissent  présenter  à 
chaque  fidèle,  s'il  est  besoin,  le  reçu  de  sa  taxe. 

38.  —  La  fin  d'avril  sera  le  temps  du  payement. 

39.  —  Pour  se  conformer  à  l'usage  reçu  dans  les  autres  provinces  du 
royaume,  les  fidèles  sont  exhortés  à  se  pourvoir  de  psaumes  à  la  nouvelle 
version,  pour  en  faire  usage  dans  les  assemblées  religieuses,  comme  étant  plus 
intelligibles  et  à  la  portée  des  plus  simples. 


SYNODES  PROVINCIAUX.  55 

I. 

MM.  Blachon  &  Cofte,  nos  très-chers  frères,  ont  demandé  un 

40.  —  Les  jeunes  gens  qui  se  présenteront  pour  être  reçus  à  la  communion 
ne  seront  admis  que  sur  le  te'moignage  d'un  ancien,  et  dans  le  cas  où  ils  seront 
oblige's  de  passer  dans  une  autre  église,  ils  auront  soin  d'amener  un  ancien  qui 
les  présentera  au  pasteur,  faute  de  quoi  ils  ne  seront  pas  admis  à  la  participation 
de  la  Ste-Cène. 

41.  —  Que  si  l'on  vient  à  découvrir  des  personnes  qui  vont  dans  une  église 
voisine  pour  faire  leur  première  communion  par  surprise  et  sans  se  présenter  au 
pasteur  pour  être  examinées,  elles  seront  censurées  en  face  de  la  première 
assemblée  où  elles  pourront  se  rencontrer. 

42.  —  Pour  entretenir  une  sainte  confédération  avec  les  autres  provinces  du 
royaume,  les  églises  de  ce  district  env[err]ont  leurs  députés  aux  synodes  natio- 
naux et  en  recevront  les  décisions. 

43.  La  compagnie,  sensible  autant  qu'on  peut  l'être  aux  soins  que  nos  chers 
amis  et  bienfaiteurs  du  pays  étranger  ne  cessent  de  prendre  de  nos  désolés  trou- 
peaux et  désirant  leur  témoigner  la   reconnaissance   dont  elle  est  pénétrée,   a 

nommé  M.  Jean  Grain pour  écrire,  au  nom  de  toute  l'assemblée,  au  très-digne 

Représentant  des  églises  de  France  résidant  à  Lausanne,  pour  le  remercier  très- 
humblement  du  tendre  intérêt  qu'il  prend  aux  prospérités  des  églises  sous  la  croix 
et  en  particulier  de  ce  qu'il  a  bien  voulu  encourager  M.  Campredon  à  se  rendre 
au  milieu  de  nous.  Et  après  avoir  marqué  ce  qu'on  peut  augurer  des  travaux 
dudit  Monsieur  dans  le  sein  des  églises  de  ce  district,  on  finira  par  supplier  notre 
digne  Représentant  de  nous  continuer  sa  bienveillance,  en  l'assurant  de  la  respec- 
tueuse déférence  que  les  églises  marqueront  toujours  à  ses  sages  directions. 
Ladite  lettre  sera  signée  par  quatre  anciens  que  l'assemblée  a  nommés. 

44.  —  Il  y  aura  dans  chaque  église  une  copie  des  règlements  qui  auront  été 
portés  par  le  colloque,  afin  que  les  anciens  puissent  les  faire  observer  exactement. 

Ainsi  a  été  conclu  et  arrêté  ce  dit  jour  et  an  que  dessus,  neuvième  février  1755. 

DuTHiL,  pasteur  et  modérateur. 
—  Collection  O.  Prunier. 

Colloque  du  Bordelais  du  6  décembre  ijSS. 

Au  nom  de  Dieu  soit  fait.  Amen. 

I.  Nous,  pasteurs  et  anciens  des  églises  réformées  de  B[ordeaux],  assemblés  en 
colloque  sous  la  croix,  ce  sixième  décembre  mil  sept  cent  cinquante-cinq,  décla- 
rons qu'après  avoir  imploré  le  secours  du  St-Esprit  et  procédé  suivant  la  dis- 
cipline à  l'élection  d'un  modérateur  et  d'un  secrétaire,  nous  avons  arrêté  et 
conclu  d'un  commun  accord  ce  qui  suit  : 

1.  —  Le  sieur  L.  R.  cadet  a  été  élu  secrétaire  pour  enregistrer  les  baptêmes, 
mariages  et  autres  pièces  ;  en  cette  qualité,  la  compagnie  lui  donne  voix  dans 
les  assemblées  ecclésiastiques. 

2.  —  La  compagnie,  déplorant  l'extrême  corruption  qui  règne  au  milieu  de 
nous  depuis  longtemps,  craignant  qu'elle  n'attire  sur  ces  églises  naissantes  les 
efléts  de  la  colère  de  Dieu ,  sentant  la  nécessité  de  les  prévenir,  de  fléchir  sa 
justice  et  de  désarmer  son  bras  puissant  depuis  longtemps  appesanti  sur  nous 
par  le  moyen  de  l'oppression  et  de  la  faim  de  sa  Parole,  établit  un  jour  de 
jeûne  et  d'humiliation  extraordinaire  pour  une  année  seulement  :  on  le  célébrera 
le  26  du  courant. 


56  LES  SYNODES  DU  DÉSERT. 

congé  de  quelque  temps  pour  travailler  à  rétablir  leur  fanté  ;  l'affem- 

3.  —  Les  sociétés  de  la  ville  et  des  faubourgs,  à  ce  compris  les  frères  qui 
ne  sont  pas  encore  dans  les  sociétés,  ne  constituant  dans  le  fond  qu'une  seule 
et  même  église,  les  pauvres  et  les  nécessiteux,  admis  et  à  admettre,  de  l'un  et 
de  l'autre  desdits  lieux,  seront  secourus  indistinctement  des  deniers  de  la  bourse 
commune,  comme  ils  l'ont  toujours  été  ci-devant,  et  y  auront  le  même  droit 
selon  leurs  besoins  et  suivant  l'intention  de  notre  précédent  colloque,  en  sorte 
que  les  deniers  de  la  ville  seront  également  employés  au  soulagement  des 
pauvres  des  faubourgs  qu'à  celui  des  lieux  propres  ;  et  ainsi  des  deniers  des 
faubourgs  pour  les  pauvres  de  la  ville.  Quiconque  contreviendra  à  cet  arrêté, 
jusqu'à  ce  qu'il  en  soit  autrement  ordonné,  sera  poursuivi  comme  s'opposant  à 
l'union  de  l'église  et  à  la  bénéficence. 

4.  —  On  exhortera  les  fidèles  à  ne  pas  ajouter  foi  aisément  aux  attestations 
des  mendiants  coureurs,  qui  sont  pour  la  plupart  des  fourbes,  des  fainéants  et 
souvent  nos  ennemis. 

Le  synode  national  de  Ste-Foy,  tenu  l'an  157S,  ordonne  aux  ministres  et 
anciens  ce  qui  suit  concernant  ces  mendiants  :  «  Les  ministres  ou  anciens  ne 
«  donneront  attestation,  sans  exprimer  et  faire  déclaration  des  lieux,  des  per- 
«  sonnes,  et  du  chemin  que  veulent  tenir  ceux  qui  les  obtiennent:  ce  qu'étant 
«autrement,  lesdites  attestations  seront  rompues,  et  ceux  qui  les  auront  données, 
«  censurés  au  prochain  synode  ou  colloque.  « 

Le  synode  de  Paris,  assemblé  en  i565,  s'exprime  là-dessus  en  ces  termes: 
«  La  compagnie  est  d'avis  que  les  ministres  soient  avertis  de  ne  donner  à  l'avenir 
«  que  très-rarement  de  pareilles  attestations,  et  de  n'en  faire  jamais  que  pour  ceux 
«qu'ils  connaîtront  être  gens  de  probité,  craignant  Dieu,  et  réduits  dans  une 
«grande  nécessité.»  —  Cet  arrêté  sera  lu  en  présence  du  peuple. 

5.  —  Les  assemblées  ecclésiastiques  étant  les  liens  et  l'appui  de  l'union  et 
de  la  concorde  des  églises,  suivant  l'art.  5  du  chap.  VI  de  la  discipline,  en  consé- 
quence, nous  promettons  observer  exactement  les  arrêtés  pris  entre  nous. 

6.  —  Comme  les  jureurs,  les  blasphémateurs,  les  renieurs  et  ceux  qui 
prennent  le  St-Nom  de  Dieu  en  vain  et  qui  déchirent  autant  qu'en  eux  est 
la  Majesté  du  Seigneur,  sont  encore  malheureusement  en  grand  nombre  dans 
ces  églises  naissantes,  l'assemblée,  justement  affligée  à  la  vue  de  tels  excès, 
détestant  de  telles  impiétés,  exhorte,  de  la  manière  la  plus  touchante  et  la  plus 
forte,  tous  ceux  qui  sont  coupables  de  ces  désordres  à  se  convertir  sans  délai, 
sous  peine  d'être  poursuivis  comme  il  est  porté  par  l'art.  24  du  chapitre  dernier 
de  la  discipline.  2"  Les  pasteurs  travailleront  avec  tout  le  soin  possible  à  les  porter 
à  l'amendement  par  les  sollicitations  les  plus  pressantes.  3"  Enfin  chaque  ancien 
y  travaillera  aussi  de  son  côté,  afin  que  nous  puissions  prévenir  par  ces  moyens 
l'effet  des  terribles  jugements  du  Seigneur  et  devenir  les  objets  de  son  amour; 
pour  cet  effet,  on  les  exhorte  à  se  donner, eux-mêmes  en  exemple.  Lecture  en  sera 
faite  à  la  tête  des  sociétés. 

7.  —  Sur  les  justes  plaintes  faites  par  quelques  membres  du  colloque  que 
nombre  de  personnes  profanaient  le  jour  sacré  du  repos  par  des  divertisse- 
ments, des  jeux  et  occupations  mondaines,  la  compagnie,  touchée  d'une  sensible 
douleur  à  la  vue  d'une  telle  profanation,  capable  d'attirer  les  châtiments  du 
Seigneur,  sollicite  fortement  tous  les  fidèles  à  se  conformer  à  l'ordre  du  synode 
national  de  Loudun,  assemblé  en  i65g,  qui  enjoint  à  toutes  les  églises  d'em- 
ployer ce  saint  jour  à  la  fin  à  laquelle  il  est  destiné,  en  s'appliquant  aux  exer- 
cices de  piété,  à  la  prière,   à   l'ouïe   et  à  la  lecture  de  la  parole  de  Dieu,  en 


SYNODES  PROVINCIAUX.  57 

bléc,  en   leur  accordant  leur  demande,  fait  des  vœux  ardents  pour 


s'abstenant  religieusement,  non-seulement  du  travail  ordinaire,  mais  principa- 
lement des  compagnies  et  divertissements  qui  peuvent  détourner  les  esprits  du 
service  divin  et  de  la  dévotion;  ce  à  quoi  nous  sommes  obligés  principalement 
ce  jour-là.  Lecture  en  sera  faite  à  la  tête  de  l'église. 

8.  —  Le  synode  national  de  1748,  tenu  dans  le  Bas-Languedoc,  ayant 
institué  un  jeûne  annuel  pour  toutes  les  églises  protestantes  du  royaume,  on 
avertira  les  lidèles  de  ces  églises  à  le  célébrer  religieusement  le  premier  dimanche 
de  mars  ou  le  second,  en  cas  que  le  premier  doive  être  employé  à  des  réjouis- 
sances publiques  par  ordre  de  Sa  Majesté.  C'est  le  jour  qu'a  fixé  ledit  synode 
pour  cette  humiliation   extraordinaire.    Lecture  en  sera  faite  au  nom  de  Dieu. 

g.  —  On  exhortera  de  nouveau  tous  les  fidèles  qui  composent  les  sociétés 
de  ne  remettre  leur  contribution  pour  la  collecte  qu'à  leurs  anciens  seulement; 
et  à  l'égard  des  autres,  que  le  pasteur  voit  de  temps  en  temps,  n'étant  pas 
encore  initiés  dans  les  sociétés  pour  n'avoir  trouvé  où  les  placer,  les  anciens 
les  plus  voisins  recueilleront  leurs  charités  pour  les  joindre  à  ce  qu'ils  lève- 
ront dans  leur  district;  à  cet  effet,  le  pasteur  leur  indiquera  à  qui  il  faudra 
s'adresser. 

10.  —  Etant  défendu  à  toutes  les  églises  par  le  susdit  synode  national  de 
faire  aucune  collecte  sans  la  permission  du  consistoire  ou  des  anciens,  défense 
qui  prévient  mille  abus,  on  prendra  garde  à  ce  qu'il  n'en  soit  plus  tait  à  l'avenir 
dans  ces  églises  qu'en  vertu  de  l'agrément  desdits  anciens,  lequel  ils  ne  donne- 
ront qu'après  mûre  délibération  et  d'un  commun  accord,  autant  qu'il  se  pourra. 
On  en  fera  lecture  en  face  de  l'église. 

11.  —  Pour  diminuer  les  peines  et  les  soins  de  Monsieur  le  trésorier-général, 
l'assemblée  vient  d'élire  M.  J.  V.  B.  pour  trésorier-particulier,  auquel  les  anciens 
tant  de  la  ville  que  des  faubourgs  remettront  tout  l'argent  collecté  dans  leurs 
districts  respectifs,  à  ce  compris  les  charités  des  personnes  que  le  pasteur  voit 
et  qui  ne  sont  pas  encore  introduites  dans  les  sociétés.  De  plus,  l'assemblée  le 
prie  de  faire  ou  faire  faire  avec  tels  de  ses  collègues  ou  autres  qu'il  lui  plaira, 
la  collecte  auprès  seulement  des  frères  du  Ch. ..  et  La...  qui  ne  sont  pas 
encore  du  mystère. 

12.  —  Du  total  de  cette  somme,  provenant  des  sociétés  et  de  la  collecte 
faite  auprès  des  susdits  frères  de  Ch. . .  et  de  La...  non  admis,  ledit  trésorier 
particulier  en  distraira  celle  qui  est  portée  par  l'art.  35  et  secret  du  dernier 
colloque  pour  le  paiement  des  honoraires,  ce  qui  sera  nécessaire  pour  fournir 
aux  frais  de  l'entretien  du  pasteur  et  autres  nécessités  extraordinaires  de  l'église; 
à  l'égard  du  reste  il  le  remettra  sans  délai  au  trésorier-général,  pour  être  em- 
ployé, ainsi  qu'il  est  porté  par  l'art.  3,  au  soulagement  des  pauvres  avec  la  collecte 
de  la  ville  faite  chez  les  frères  non  admis.  Ladite  collecte  de  la  ville  se  fera 
par  Monsieur  le  trésorier-général  ou  à  son  ordre. 

i3.  —  Hors  des  cas  extraordinaires,  tous  les  anciens  auront  fliit  et  remis 
à  M.  le  trésorier-particulier  l'argent  collecté  dans  leurs  districts  pour  le  plus 
tard  à  la  fin  du  mois  de  février  prochain  et  suivants,  s'il  n'en  est  autrement 
statué  dans  la  suite.  Les  anciens  qui  ne  se  conformeront  à  cet  arrêté  seront 
desapprouvés  au  colloque  prochain,  et  ledit  temps  expiré  sans  qu'ils  aient  fait 
leur  collecte,  le  trésorier-particulier  pourra  procéder  à  la  levée  dans  les  sociétés 
des  anciens  qui  l'auront  négligée,  mais  seulement  après  leur  en  avoir  donné 
avis  et  connu  les  motifs  de  leur  négligence. 

14.  —  Monsieur  le  trésorier-particulier  offrant  de  rendre  compte  au  prochain 


58  LES  SYNODES  DU  DÉSERT. 

leur  rétabliffement,  &  les  prie  de  reprendre  leurs  fondions  le  plus  tôt 
qu'il  leur  fera  poffible. 

colloque,  on  agrée  sa  demande  et  on  approuve  qu'il  en  rende:  i<>à  l'égard  du 
paiement  des  honoraires;  2"  touchant  les  frais  de  l'entretien  du  pasteur;  3"  de 
ce  qu'il  aura  reçu  de  la  collecte  des  sociétés  ;  4»  de  ce  qu'il  aura  levé  chez  les 
frères  du  Ch...  et  de  La...,  et  enfin  de  ce  qu'il  remettra  à  Monsieur  le  trésorier- 
général,  et  des  frais  faits  pour  les  nécessités  extraordinaires  de  l'église. 

i5.  —  Etant  informés  que  certains  lâches  d'entre  les  réformés  de  ce  pays  ont  la 
honteuse  et  répréhensible  condescendance  de  faciliter  aux  protestants  du  dehors 
et  de  ce  lieu,  qui  recherchent  la  bénédiction  nuptiale  d'un  curé,  les  moyens  de 
l'obtenir,  ce  qui  est  d'abord  un  scandale  criant  ;  2"  tendre  un  piège  à  ces  prêtres 
commodes  et  profanes  lelon  leurs  principes;  3°  favoriser  l'idolâtrie  et  l'hypo- 
crisie, et  enfin  donner  lieu  à  ces  prêtres  et  autres  papistes  de  soupçonner  que 
notre  religion  ne  produit  que  des  fourbes,  des  gens  sans  foi  et  sans  sincérité; 
en  réparation  des  démarches  si  criminelles  qui  nous  affligent  véritablement, 
ceux  qui  à  l'avenir  s'en  rendront  coupables,  après  avoir  été  avertis,  seront  cen- 
surés en  présence  de  leur  ancien,  et  en  cas  de  récidive  poursuivis  avec  plus  de 
rigueur.  A  l'égard  de  ceux  qui  en  sont  déjà  coupables,  les  anciens  les  avertiront 
en  particulier,  ou  bien  le  pasteur,  autant  qu'ils  seront  connus,  de  ne  pas  réci- 
diver, sous  peine  d'être  aussi  poursuivis,  comme  il  est  porté  ci-dessus,  de  ce 
présent  article.  Lecture  en  sera  faite  au  peuple. 

16.  —  Monsieur  le  modérateur  s'étant  justement  récrié  de  ce  qu'une  per- 
sonne de  l'Agenais  l'accusait  faussement  d'avoir  dit  à  M.  Fr.  R...al,  un  de  nos 
anciens,  que  si  Dieu  lui  donnait  des  enfants,  il  pouvait  les  faire  baptiser  dans 
l'Eglise  romaine,  de  même  que  ceux  de  son  district,  et  requérant  ledit  modé- 
rateur que  ledit  sieur  Fr.  R...al  et  toute  l'assemblée  lui  rendissent  là-dessus  la 
justice  qui  lui  est  due,  a  été  répondu  par  tous  les  membres  du  colloque  :  i»  que 
l'imputation  de  l'habitant  de  l'Agenais  est  une  calomnie  atroce;  2"  que  loin  que 
le  modérateur  ait  jamais  donné  de  pareils  avis  à  qui  que  ce  soit  parmi  nous, 
qu'au  contraire  il  nous  a  toujours  exhortés,  les  uns  et  les  autres,  à  faire  là- 
dessus  notre  devoir;  3°  que  sa  doctrine,  sur  ce  point  comme  sur  tous  les  autres, 
est  très-pure  et  conforme  à  la  parole  de  Dieu;  4»  que  la  compagnie,  en  pro- 
testant contre  une  calomnie  si  noire,  est  justement  affligée  de  ce  qu'on  cherche 
à  noircir  un  pasteur  qui  a  rendu  et  rend  encore  tous  les  jours  de  grands  ser- 
vices à  l'Eglise  oppressée;  enfin  le  sieur  Fr.  R...al  a  déclaré  hautement,  en  pré- 
sence de  toute  l'assemblée,  que  le  modérateur  ne  lui  avait  jamais  donné  un 
semblable  avis,  comme  ledit  sieur  le  démontre  dans  sa  lettre  du  19  juin  der- 
nier, écrite  à  son  frère  de  Clairac,  de  laquelle  copie  s'ensuit:  «Le  19  juin  1755. 
«Je  ne  puis  m'empêcher  de  vous  faire  part  de  ma  surprise  au  sujet  d'une  lettre 
«  que  j'ai  reçue  cette  semaine,  et  d'une  autre  qui  m'a  été  communiquée,  par 
«laquelle  on  marque  que  M.  Sa...  de..  La  Grang...  a  débité  dans  toutes  vos 
«contrées  que  je  lui  avais  dit  que  M.  de  Brouzenac,  que  nous  avons  vu  autre- 
«fois,  m'avait  dit  et  conseillé  que,  si  Dieu  me  donnait  des  enfants,  ou  d'autres 
«que  j'en  puisse  disposer,  que  je  pouvais  les  faire  baptiser  dans  l'Eglise  romaine, 
«ce  qui  est  très-faux,  et  je  déclare  que  cela  n'est  point  vrai;  et  s'il  est  vrai  au 
«contraire  qu'il  l'ait  débité,  c'est  une  calomnie  bien  déplacée  de  sa  part  et  je 
«rendrai  plus  de  justice  au  Monsieur  en  question  parce  que  je  suis  sûr  qu'il 
«ne  s'oubliera  jamais  jusqu'à  ce  point;  et  les  discours  qu'il  nous  a  tenus, 
«  exhortant  à  faire  son  devoir  là-dessus  en  sont  une  forte  preuve,  et  toute 
«réflexion  faite,  il  l'a  connu  mieux  que  moi  pour  qu'il  lui  rendît  aussi  justice; 


SYNODES  PROVINCIAUX.  5g 

n. 

Un  député  des  Routières  ayant  demandé  à  l'affemblée  fon  avis 

«mais  je  déclare  encore  que  je  ne  lui  ai  jamais  dit  pareille  chose.  Ne  manquez 
(c  point,  je  vous  prie,  de  lui  communiquer  ceci,  ainsi  de  même  qu'à  tous  autres 
«qui  pourraient  croire  cette  fausseté.  J'envoie  même  déclaration  à  celui  qui 
»  m'a  écrit,  et  à  un  autre  aussi  pour  qu'elle  ne  soit  point  ignorée.  Signé  îi 
«l'original:  Fr.  R...al.)) 

17.  —  La  compagnie,  modifiant  l'art.  35  du  précédent  colloque,  veut  et 
entend  que  l'entier  paiement  des  honoraires  se  fasse  dans  le  courant  de  chaque 
mois  de  mars,  non  en  deux  fois,  mais  en  une  seulement. 

Ainsi  a  été  conclu  et  arrêté  les  mêmes  jour  et  an  que  dessus;  en  foi 
de  quoi: 

Grenier  de  Barmont,  pasteur  et  modérateur. 
—  Mss.  de  Bordeaux. 

A  peine  échappé  au  péril  qui  l'avait  menacé  (1754)  près  de  Ste-Foy,  J.  L. 
Gibert  courut  de  nouveaux  dangers.  Il  desservait  les  petites  églises  d'Aunis,  de 
Saintonge  et  d'Angoumois,  poussait  même  dans  l'Agenais  et  le  Périgord,  tenant 
jour  et  nuit,  au  Désert,  des  assemblées  nombreuses  dans  lesquelles  il  prêchait, 
administrait  les  sacrements  et  rétablissait  l'ordre.  Le  clergé,  très-irrité  des  progrès 
qu'il  faisait,  essaya  de  le  faire  prendre  dans  une  embuscade  (Voy.  Bullel.  t.  III, 
p.  190).  Gibert  en  réchappa  encore  (février  i755).  iMais  tous  ses  papiers  tombèrent 
entre  les  mains  des  archers,  et  il  fut  condamné  par  contumace,  l'année  suivante, 
(14  juillet  1756)  à  être  pendu.  J.  L.  Gibert  fut  le  premier  pasteur  qui  fit  ériger 
dans  le  royaume  des  maisons  d'oraison,  destinées  uniquement  au  culte.  Le  Sain- 
tonge devança  dans  cette  voie  toutes  les  provinces. 

Colloque  de  Saintonge  du  24  au  27  décembre  ij55. 

Les  églises  de  la  côte  de  Royan  et  Marennes  en  Saintonge,  assemblées  en 
colloque  les  24,  25,  26  et  27  décembre  1755,  au  nombre  de  89  anciens,  assistés 
de  M.  Jean-Louis  Gibert  l'aîné,  pasteur  desdites  églises,  après  avoir  imploré  le 
secours  de  Dieu,  ont  délibéré  ce  qui  suit  : 

1.  —  On  a  élu  unanimement,  pour  secrétaire-adjoint  au  sieur  Marlet,  le  sieur 
Vallet. 

2.  —  Vu  les  circonstances  critiques  où  nous  nous  trouvons  et  les  efforts  que 
nos  ennemis  font  auprès  des  Puissances  pour  détruire  nos  sociétés  et  nos  mai- 
sons d'oraison  que  nous  avons  édifiées,  l'assemblée  a  ordonné  qu'il  serait  célébré 
un  jeûne  dans  les  églises  qui  composent  le  colloque,  le  premier  dimanche  de 
janvier  prochain;  que  les  anciens  exhorteront  les  fidèles  à  s'y  préparer,  afin  qu'il 
puisse  être  célébré  d'une  manière  agréable  ù  Dieu,  et  nous  attirer  sa  protection  et 
son  secours  dans  nos  pressants  besoins. 

3.  —  Sur  les  plaintes  portées  contre  le  sieur  Vigoureux,  dit  Langlois,  de  la 
ville  de  Pons,  qui  a  fait  baptiser  trois  enfants  à  rE[glise]  r[omaine],  depuis  quelque 
temps,  malgré  les  exhortations  et  les  avis  charitables,  ainsi  que  les  censures  que  le 
pasteur  lui  a  adressées,  [et  qui]  cherche  encore  aujourd'hui  à  justifier  sa  conduite, 
disant  hautement  qu'il  se  trouve  quelque  part  que  le  baptême  est  bon  et  valide 
dans  cette  communion,  —  le  colloque  aurait  cru  attirer  la  colère  de  Dieu  sur  ces 
églises  s'il  eût  permis  que  les  fidèles  l'eussent  regardé  comme  membre  de  notre 
communion  ou  reçu  aux  sociétés,  selon  l'usage  établi  dans  ces  églises,  où  il  est 


6o  LES  SYNODES  DU  DÉSERT. 

au  fujet  du  mariage  de  ,  déferteur  du  régiment  de  Maugiron 

permis  à  chaque  fidèle  de  dire  son  avis  sur  le  morceau  de  l'Evangile  qui  fait  le 
sujet  de  leur  méditation  pendant  l'exercice  :  c'est  pourquoi  le  colloque  l'a  exclu, 
chargeant  M.  Gros  de  mettre  par  écrit  les  raisons  qui  justifient  la  délibération 
du  colloque,  et  [le]  secrétaire  d'écrire  aux  fidèles  de  Pons  de  ne  plus  le  recevoir 
dans  leurs  sociétés. 

4.  —  Sur  les  plaintes  portées  contre  Merlet,  ancien  de  l'église  de  Jonzac,  le 
colloque  l'a  remercié  et  revêtu  de  sa  charge  le  sieur  Bossion. 

5.  —  Sur  les  plaintes  portées  contre  quelques  particuliers  de  l'église  de 
Royan,  qui  ont,  pour  se  décharger  des  archers  qui  ont  logé  chez  eux  le  sept  dudit 
mois,  déclaré  au  prieur  et  à  M.  deThephaville,  grand  prévôt,  que  ce  n'était  nulle- 
ment eux  qui  attiraient  les  cavaliers  au  pays,  et  qu'ils  n'allaient  du  tout  point  aux 
sociétés;  que  c'était  le  sieur  Bellamy,  ancien,  qu'il  était  seul  cause  de  ces  vexa- 
tions, —  le  colloque  a  déclaré  qu'ils  ne  pourraient  être  admis  aux  sociétés  qu'après 
que  le  consistoire  aurait  été  suffisamment  instruit  de  leur  repentir  et  auraient  fait 
réparation  publique  ;  et  que,  pour  prévenir  s'il  était  possible  semblable  faute  à 
l'avenir,  le  présent  article  sera  lu  dans  les  sociétés  dudit  bourg. 

6.  —  Le  colloque  n'a  pu  qu'être  vivement  touché  et  affligé  de  ce  qu'il  a  été 
rapporté  qu'il  y  a  encore  des  personnes  qui  se  disent  être  de  notre  communion, 
vont  contre  leur  conscience,  par  des  considérations  purement  mondaines,  recher- 
cher le  baptême  de  leurs  enfants  dans  rE[glise]  r[omaine]  ;  [il]  a  déclaré  que  ceux  qui 
tomberont  dans  de  semblables  fautes  seront  censés  comme  le  dit  notre  confession 
de  Foi,  séparés  et  retranchés  de  la  communion  de  J[ésus]-C[hrist],  et  ne  sera  permis 
aux  fidèles  de  n'avoir  aucun  commerce  avec  eux,  ni  aux  consistoires  de  les  ad- 
mettre aux  sociétés  sans  en  avoir  donné  avis  au  colloque;  regardant  comme  tel 
Goyeaux  des  Gorces,  qui  a  fait  baptiser  son  enfant,  le  22  du  courant,  après  avoir 
fait  réparation  le  4  dudit,  en  ce  qu'il  s'y  était  marié  et  y  avait  fait  baptiser  son 
premier  enfant,  défendons  expressément  à  tous  les  anciens  d'avoir  aucun  com- 
merce avec  lui. 

7.  —  Sur  la  proposition  faite  par  le  consistoire  de  Breuillet,  savoir  si  l'on 
recouvrirait  la  masure  de  leur  temple,  brûlé  par  M.  de  Thephaville,  grand  prévôt, 
le  colloque  a  trouvé  bon,  par  des  raisons  qu'il  passe  sous  silence,  que  ledit  con- 
sistoire fasse  des  efforts  pour  le  rétablir  au  plus  tôt,  exhortant  les  autres  consis- 
toires à  procurer,  le  plus  tôt  qu'il  leur  sera  possible,  des  maisons  d'oraison  où  les 
fidèles  puissent  se  rendre,  le  jour  solennel  du  dimanche,  et  qu'ils  y  tiennent  la 
main  à  ce  que  le  jour  sacré  soit  sanctifié  d'une  manière  agréable  à  Dieu,  —  censu- 
rant et  privant  même  des  sociétés  ceux  qui  continueront  à  le  passer  en  voyage  et 
au  cabaret,  —  le  colloque  défendant  à  tous  les  fidèles  de  cette  province  d'employer, 
comme  ils  avaient  coutume,  la  majeure  partie  de  ce  jour  à  préparer  leurs  repas 
ou  à  arranger  leur  maison,  —  les  exhortant  à  vivre  ce  jour-là  avec  frugalité,  de  ne 
pas  permettre  qu'il  s'apprête  ou  se  prépare  aucun  mets,  si  ce  n'est  en  cas  de 
nécessité,  comme  de  maladie,  et  qu'à  cet  effet  on  leur  lira  le  présent  article  et  on 
tâchera  de  leur  faire  comprendre  qu'il  est  impossible  d'arrêter  la  colère  de  Dieu, 
de  faire  cesser  les  châtiments  dont  il  nous  visite,  si  nous  ne  faisons  premièrement 
cesser  les  crimes  qui  les  ont  attirés  sur  nous  et  privés  de  son  amour,  en  ce  que 
particulièrement  nous  profanons  le  saint  jour  du  dimanche  par  nos  dérèglements 
et  notre  peu  de  pieté. 

8.  —  Comme  il  convient  que  les  fidèles  sachent  quel  est  leur  temple  auquel  ils 
doivent  se  rendre  et  contribuer  aux  frais  faits  ou  à  faire,  le  colloque  l'a  réglé  ainsi, 
jusqu'à  une  nouvelle  délibération,  s'il  est  nécessaire  pour  le  bien  desdites  églises. 


SYNODES  PROVINCIAUX.  6l 

cavalerie,  il  a  été  décidé  que,  conformément  aux  ordonnances,  on 


Les  fidèles  des  paroisses  de  Chaillevette,  de  l'Isle  et  des  villages  des  grandes 
et  des  petites  Roches,  se  rendront  au  temple  de  Paterre; 

Ceux  des  paroisses  d'Arvert,  des  Mathes  et  d'Etaules,  à  celui  d'Avallon  ; 

Ceux  des  paroisses  de  Breuillet  et  Mornac,  à  celui  de  Mornac; 

Ceux  des  paroisses  de  Saint-Sulpice,  l'Eguillc,  Le  Breuil,  du  Pas,  Saujon, 

Saint-Romain  et  Le  Chay,  à  celui du  Pouyeau  ; 

Ceux  des  paroisses  de  Saint-Augustin,  de  Vaux,  Saint-Palais,  Royan  et  ses 

villages,  ChampagnoUes  et  La  Lande,  à  celui de  Courlais; 

Ceux  des  paroisses  de  Saint-Georges,  de  Meschers,  Le  bourg  de  Royan,  à 
celui  de  Didonne. 

Ceux  des  paroisses  des  Epaux,  Ars,  Saint-Surin-de-Mortagne,  Saint-Fort-de- 
Cosnac  et  Cozes,  au  temple  des  Gorces; 

Ceux  de  la  ville  de  Pons,  Villars,  Saint-Léger,  Berneuil,  Saint-Germain-du- 
Seudre,  Givresac  et  Cravans,  à  celui  de  Gemozac; 

Ceux  des  paroisses  de  Saint-Genis,  Soubran,  Montendre,  Ozillac,  les  Fon- 
taines, Nieul  et  Mirambeau,  à  celui  de  Jonzac; 

Ceux  de  Saint-Jean-d'Angdly,  Authon,  Le  Douhet,  Saintes,  Port-d'Envaux, 
Taillebourg,  Charente  et  Rochefort,  à  celui  de  Saint-Savinien  ; 
Ceux  du  Gua  et  de  NieuUe,  à  celui  de  Souhe. 

9.  —  Après  avoir   examine',   le  consistoire  de   La  Tremblade  et  celui   de 
Breuillet,  qui  ont,  de  concert  avec  le  pasteur,  le  premier,  fait  des  remontrances 
chrétiennes  et  charitables  au  sieur  Eschausier  pour  l'empêcher  de  consacrer  son 
enfant  à  l'Efglise]  r[omaine],  comme  il  l'avait  fait  ci-devant,  et  de'claré  qu'il  ne  pour- 
rait s'attendre,  après  un  tel  acte,  qu'à  être  regardé  comme  une  occasion  de  chute 
aux  fidèles  de  La  Tremblade,  et,  par  là  même,  séparé  de  la  communion  dej[ésus]- 
C[hrist],  puisqu'en  rendant  son  enfant  membre  de  cette  église,  il  renie  J[ésus]- 
C[hrist]  lui-même  ;  le  second,  qui   exhorta  le  , sieur  Corbeau   à   ne  plus  remplir 
aucune   commission    pour    ledit    Eschausier,   attendu   que   les   fidèles    seraient 
entraînés  par  son  exemple,  —  le  colloque,  après  un  mûr  examen  tant  de  la  faute 
dudit  Eschausier  que  de  la  conduite  qu'il  a  tenue  depuis  et  des  circonstances 
dans  lesquelles  nos  églises  se  trouvent,  entr'autres  choses,  la  nécessité  où  nous 
sommes   d'exercer  la  discipline  pour  prévenir  le  scandale,  a  déclaré  cette  con- 
duite orthodoxe  et  conforme  à  nos  anciens  règlements,  qui  nous  disent  que  nous 
devons  regarder  les  pécheurs  scandaleux  et  impénitents  comme  payens  et  péa- 
gers  ;  déclare  de  plus  que  ledit  Eschausier  a  porté  la  rébellion  au  dernier  degré, 
en  menaçant  MM.  du  consistoire  de  les  citer  devant  M.  l'intendant,  selon  le  rap- 
port de  quelques  anciens  membres  du  colloque,  dont  les  uns  déclarent  que  ledit 
Eschausier  leur  avait  dit  de  bouche,  et  les  autres  ont  dit  avoir  vu  par  écrit  dans 
une  lettre   dudit  Eschausier.    Cependant  le  colloque  a  trouvé  bon  de  rester  là 
pour  le  présent,  vu  que  cette  affaire  a  été  portée  au  synode  de  la  province  des 
Hautes-Cévennes,  ainsi  que  le  pasteur  l'a  déclaré  et  que  nous  l'avons  vu  par  une 
lettre  de  M.  Cavalier,  un  des  pasteurs  de  cette  province,  —  approuvant  la  pru- 
dence du  pasteur  d'avoir  demandé  à  être  justifié  par  cette  vénérable  assemblée, 
surtout  aujourd'hui  qu'on  voit  fourmiller  de  toutes  parts  une  foule  de  contredi- 
sants, sans  cependant  vouloir  n'y  prétendre,  par  notre  soumission  à  cet  auguste 
corps   sur   cet  article,   soumettre  nos  règlements  aux  décisions  des  personnes 
illustres,  quelles  qu'elles  puissent  être,  du  pays  étranger,  n'ayant  pour  juge  légi- 
time  de   notre   discipline,  auquel  nous  devons  nous  soumettre,  que  la  nation 
assemblée. 


62  LES  SYNODES  DU  DESERT. 

n'accordera  la  bénédidtion  de  ce  mariage  qu'après  que  le  fiancé  aura 
obtenu  fon  congé. 

Blachon,  pafteur  &  modérateur;  Coste,  pafteur;  Peirot, 
pafteur;  Vernet,  pafteur  &  fecrétaire. 

10.  —  Quoique  par  l'art.  8  du  présent  colloque  il  soit  réglé  quels  sont  les 
temples  où  les  fidèles  doivent  se  rendre  et  contribuer  aux  frais  faits  ou  à  faire, 
cela  n'empêche  pas  que  les  fidèles  des  bourgs  et  villages  éloignés  des  temples 
n'aient  de  petites  maisons  consacrées  au  même  usage,  faites  aux  frais  communs, 
afin  que  les  fidèles  qui  ne  sont  point  en  état  d'aller  au  loin  puissent  s'y  rendre 
les  dimanches  et  fêtes  solennelles  que  l'Eglise  a  coutume  de  s'assembler. 

il.  —  Le  consistoire  de  Chaillevette  ayant  présenté  un  livre  général  où  sont 
écrites  toutes  les  choses  des  familles  protestantes  de  leur  église,  et  ce  que  chacun 
a  fourni  volontairement,  tant  pour  bâtir  le  temple  que  pour  subvenir  à  d'autres 
frais  pour  les  besoins  de  l'église,  le  colloque  a  approuvé  et  loué  leurs  précautions 
et  prudence,  et  exhorte  tous  les  consistoires  d'en  faire  un  semblable,  afin  que 
l'on  puisse  savoir  le  nombre  des  protestants  de  chaque  église,  et  connaître  ceux 
qui  ont  travaillé  à  l'édification  publique,  donner  des  louanges  à  ceux  qui  le  mé- 
ritent, blâmer  et  censurer  ceux  qui  se  sont  rendus  dignes  de  blâme  par  leur  tié- 
deur, leur  négligence  et  leur  ingratitude. 

12.  —  M.  Court,  Représentant  des  églises,  ayant  fait  entendre  au  sieur 
Gibert,  proposant  agrégé  au  séminaire  des  étudiants  français  à  Lausanne,  qu'il 
convenait  que  le  colloque  lui  envoyât  une  vocation  pour  venir  exercer  son  minis- 
tère dans  cette  province,  s'il  en  est  un  jour  jugé  digne,  le  colloque  a  chargé  le 
secrétaire,  dit  Merle,  de  lui  en  envoyer  une  aussi  ample  qu'il  sera  jugé  nécessaire, 
et  de  prier  Messieurs  les  respectables  protecteurs  de  se  prêter  à  ce  qu'il  soit  reçu 
au  St-Ministère  dès  qu'il  en  sera  jugé  digne. 

Les  susdits  [articles]  ayant  été  relus  à  l'assemblée,  elle  les  a  unaniment  ap- 
prouvés, et,  après  en  avoir  fait  deux  originaux  et  passé  par  les  censures  charitables, 
chacun  s'est  retiré,  et  le  pasteur  et  le  secrétaire  l'ont  signé  pour  l'assemblée. 

—  Collection  A.  Pelet. 

Jean  Louis  Gibert,  pasteur  et  modérateur. 


Synodes  provinciaux  de   1756. 

Synode  du  Bas- Languedoc. 


Notre  aide  soit  au  nom  de  Dieu.  Amen. 

E  fynode  provincial  du  Bas-Languedoc,  aflemblé  au  Défert 
ce   vingt-huitième   avril   mil   lept  cent  cinquante-fix,   au 
®'iV^  nombre  de  quatorze  pafteurs,  trois  propofants,  &  trente- 
)huit  anciens,  députés  des  églifes,  après  avoir  imploré  le 
fecours  de  Dieu,  a  délibéré  ce  qui  fuit  : 


A  la  pluralité  des  fulïrages,ont  été  élus  pour  modérateur  M.  Paul 
Rabaut,  palteur;  pour  modérateur-adjoint  M.  Simon  Gibert,  paftcur  ; 
pour  fecrétaire  M.  Jean  Pradel,  pafteur,  &  pour  fecrétaire-adjoint 
M.  Pierre  Redonnel,  aulïi  pafteur. 

II. 

M.  le  modérateur  ayant  lu  à  l'aflemblée  une  lettre  du  fynode 
de  la  province  des  Baffes-Cévennes,  écrite  par  M.  Paul  Marazcl, 
pafteur,  qui  en  était  le  fecrétaire,  portant  que  les  pafteurs  &  anciens 
de  ladite  province  fouhaitent  avec  paflion  de  cimenter  avec  la  nôtre 
une  paix  inaltérable,  &  que  convaincus  que  nous  y  ferions  autant 
portés  qu'eux  peuvent  l'être,  ils  l'ont  chargé  de  nous  communiquer 
leurs  difpofitions,  &  de  nous  prier  pour  cet  effet  d'envoyer  à  l'avenir 
un  ou  deux  députés  d'entre  nos  pafteurs  pour  afliftcr  dans  leurs 
fynodcs,  nous  offrant  d'en  faire  de  même  dans  les  nôtres,  —  fur  quoi 
ayant  requis  la  compagnie  de  délibérer,  elle  y  a  confenti  unanime- 
ment. Et  tout  de  fuite,  MM.  Jean  Gai,  &  Jean  Journet,  pafteurs  de 


64  LES  SYNODES  DU  DÉSERT. 

ladite  province,  qui  en  avaient  été  députés,  &  qui,  en  conféquence, 
fêtaient  rendus  à  portée,  ont  été  admis  dans  le  fynode,  pour  y  avoir 
voix  propofitive  &  délibérative. 

III. 

Ayant  été  propofé  à  l'affemblée  qu'il  était  nécelfaire  de  célébrer 
un  jeûne  folennel,  elle  a  indiqué  le  onzième  du  mois  d'août  prochain, 
conformément  à  nos  frères  des  Hautes  &  Baffes-Cévennes. 

IV. 

En  conféquence  de  l'avis  donné  à  la  compagnie  de  la  prochaine 
tenue  du  fynode  national  ',  elle  a  nommé,  à  la  pluralité  des  fuffrages, 
MM.  Paul  Rabaut  &  Jean  Pradel  pour  députés,  &  MM.  Pierre  Re- 
donnel  &  André  Baftide  pour  leurs  fubftituts,  d'entre  les  pafteurs, 
&  a  laiffé  par  prudence,  à  leur  choix,  la  nomination  des  deux  autres 
députés  de  l'ordre  des  anciens  qu'elle  doit  y  envoyer. 

V. 

L'affemblée  a  chargé  fes  députés  au  fynode  national  d'y  propofer 
les  articles  fuivants  :  i"l'établiflement  d'une  imprimerie  à  l'ufage  des 
églifes  du  royaume;  i°  l'imprefflon  de  ladifcipline  eccléfiaftique,  avec 
les  conformités  par  M.  deLarroque-;  3"  d'enjoindre  aux  provinces  de  fe 
procurer  des  élèves,  autant  qu'il  leur  fera  pofùble,  &  d'établir  des  fémi- 
naires  pour  les  y  former  au  St-Miniftère,  afin  de  prévenir  par  ce  moyen 
les  fâcheux  inconvénients  qui  fe  rencontrent  à  les  envoyer  dans  le 
pa3's  étranger  ;  4°  de  recommander  aux  provinces  de  ramaffer  autant 
de  cantiques  qu'il  fera  pofQble  fur  les  myftères  de  l'Evangile  &  de  les 
porter  au  fynode  national  fuivant,  afin  qu'il  faffe  choix  de  ceux  qu'il 
trouvera  les  plus  édifiants  pour  être  joints  à  ceux  dont  les  églifes  font 
déjà  ufage  dans  leurs  affemblées  religieufes;  5°  que  le  jeûne  annuel, 
établi  en  mémoire  de  la  révocation  de  l'Edit  de  Nantes  &  fixé  le  pre- 
mier dimanche  du  mois  de  mars  par  le  fynode  national  de  1748,  foit 
tranfporté  au  [dix-huitième]  du  mois  d'odobre,  jour  de  la  date  de 
l'Edit  révocatif;  6"  de  preffer  fortement  l'obfervation  des  arrêtés  précé- 
dents au  fujet  des  tentures  ordonnées  par  les  magifirats  le  jour  appelé 
du  Père,  ou  de  la  Fête-Dieu  ;  7°  de  prefcrire  l'obfervation  de  l'article 

1 .  Le  synode  national  se  réunit,  le  4  mai  suivant,  dans  les  Hautes-Cévennes. 

2.  L'ouvrage  ne  fut  imprimé  et  ne  parut  qu'en  1760. 


SYNODES  PROVINCIAUX.  65 

vingt  &  unième  du  fynode  national  de  1748,  touchant  les  féminariftes, 
&  de  faire  des  répréhenfions  à  M.  le  Repréfentant  fur  ce  qu'il  ne  fy 
cft  pas  conformé  au  fujet  de  deux  élèves  de  notre  province,  comme 
aufli  pourquoi  MM.  les  économes  n'ont  pas  voulu  accorder  à  la  pro- 
vince des  fecours  qu'on  leur  a  demandés  pour  favorifer  les  études 
des  propofants  que  nous  y  avions,  pendant  que  nous  n'en  avions  point 
dans  le  féminaire  ;  8°  que,  vu  l'utilité  &  la  néceiïîté  des  quatre  quêtes, 
il  foit  enjoint  aux  pafteurs  d'en  rendre  l'ufage  plus  fréquent  ;  9"  qu'on 
priera  ledit  fynode  d'examiner  fil  eft  plus  expédient  de  lailTer  les 
églifes  dans  l'ufage  où  elles  font  de  lire  les  pfaumes  avant  de  les 
chanter,  ou  de  les  obliger  à  l'obfervation  de  l'article  du  fynode  de 
Vitré,  qui  le  défend;  lo"  de  voir  fil  ne  conviendrait  pas  d'ériger  en 
province  les  églifes  du  Rouergue  &  celles  de  Bédarieux,  GraiffefTac 
&  Fougères,  en  chargeant  les  provinces  dont  elles  relTortent  de  fournir 
chacune  un  pafteur  pour  les  deffervir,  &  qu'au  cas  il  y  ait  des  diffi- 
cultés à  cette  éredion,  on  daigne  au  moins  en  faire  l'effai  jufqu'au 
fynode  national  fuivant. 

VI. 

Après  avoir  ouï  le  rapport  du  député  de  l'égliie  de  St-Geniès  au 
fujet  d'une  plainte  portée  à  fon  confiftoire  par  un  membre  de  cette 
églife,  la  compagnie  enjoint  audit  confiftoire  d'en  prendre  connaif- 
fance  &  d'y  procéder  félon  les  règles  de  la  difcipline  ecclélîaftiquc. 

VII. 

Sur  la  propofition  qui  a  été  faite  d'admettre  M.Thérond,  propo- 
fant,  aux  examens,  pour  en  conféquence  être  reçu  au  St-Miniftère, 
fil  en  eft  jugé  capable,  la  compagnie,  après  un  mûr  examen,  y  a  con- 
fenti  unanimement  &  lui  a  donné  pour  examinateurs  MM.  Paul 
Rabaut,  Simon  Gibert,  Jean  Pradel,  Pierre  Redonnel  &  Pierre 
Encontre,  pafteurs. 

vui. 

Vu  le  befoin  de  nos  églifes,  l'aflemblée  a  délibéré  demander  à 
M.  Puget,  propofant,  de  fe  rendre  incedamment  dans  la  province 
pour  être  admis  aux  examens  avec  MM.  TeilTier  &  Thérond. 

IX. 

Il  a  été  arrêté  que  M.  Puget  jouirait  de  fes  honoraires,  bien  qu'il 
foit  au  pays  étranger. 

5 


66  LES  SYNODES  DU  DESERT. 

X. 

En  confîdération  de  ce  que  les  malheurs  du  temps  ont  fait  retar- 
der la  confécration  des  fept  nouveaux  miniftres,  il  a  été  convenu  de 
leur  accorder  l'entière  taxe  des  pafteurs,  cette  année,  qui  échoit  le  pre- 
mier mai  prochain. 

XI. 

Le  partage  des  églifes  de  Cannes,  Milhaud,  Vauvert  &  Aigues-Vives 
eft  approuvé  &  autorifé  par  le  préfent  fynode  en  la  manière  qui  fuit  : 

Cannes,  Sérignac,  Bragaffargues,  Puechredon,  St-Théodorit  & 
Savignargues  formeront  déformais  l'églife  du  nom  du  premier  de  ces 
lieux  ; 

Vie,  Combas,  Crefpian,  Montmirat  &  Moulefan  formeront  une 
autre  églife  ; 

Milhaud  avec  St-Céfaire  feront  une  églife; 

Bernis,  Uchaud,  Veftric  &  Aubord  compoferont  une  autre  églife; 

Vauvert  en  feul  fera  une  églife  ; 

Beauvoifin,  Générac  &  St-Gilles  formeront  une  autre  églife  ; 

Aigues-Vives  en  feul  fera  une  églife  ; 

Codognan,  Mus  &  Vergèze  feront  une  autre  églife. 

XII. 

La  compagnie  a  arrêté  qu'à  l'avenir,  dans  chaque  fynode,  on  nom- 
mera deux  anciens  pour,  de  concert  avec  les  pafteurs  qui  compoferont 
la  table,  vérifier  les  comptes  de  l'emploi  des  deniers  des  églifes,  lef- 
quels  comptes  leur  feront  préfentés  par  les  pafteurs  qui  auront  formé 
la  table  l'année  précédente,  &  que  les  deux  anciens  nommés  pour 
cette  vérification  ne  pourront  fe  retirer  fans  l'avoir  faite,  &  en  avoir 
témoigné  par  écrit  leur  fentiment. 

XIII. 

Le  fynode,  défirant  rétablir,  autant  qu'en  lui  eft,  la  vraie  nature 
des  colloques  &  leur  légitime  ufage,  ordonne  que  dorénavant  : 

Uzès,  St-Quintin,  Montaren,  Luffan,  Bouquet,  St-Hippolyte, 
Garrigues,  Gatigues,  Vézenobres,  Ners  &  Ribaute  formeront  un 
colloque; 

Nîmes,  La  Calmette,  St-Geniès,  St-Mamert,  Clarenfac,  Nages, 
Calvilfon,  Codognan  &  Milhaud  en  formeront  un  fécond  ; 

Montpellier,  Mauguio,  Pignan,  St-Pargoire,  Faugères,  Bédarieux 
&  Graiffeffac  en  formeront  un  troifième  ; 


SYNODES  PROVINCIAUX.  67 

Sommicres,  Junas,  Sauffines,  Vie,  Cannes,  Quiffac,  Lézan,  Lédi- 
gnan  &  Boucoiran  en  formeront  un  quatrième  ; 

Luncl,  Maiïillargues,  Le  Caylar,  Gallargues,  Aigues-Vives, 
Bernis,  Bcauvoifin  &  Vauvert  en  formeront  un  cinquième. 

XIV. 

L'alTemblée  confent  pour  le  prélent,  &  fans  conféquence  pour 
l'avenir,  que  M.  Fayet,  pafteur,  n'ait  aucun  quartier  aiTedé  &  qu'il 
prêche  tour  à  tour  dans  les  églifes  de  cette  province,  en  obfervant, 
avant  de  le  faire,  de  fe  concerter  avec  le  pafteur  du  quartier  où  il 
voudra  prêcher,  pour  régler  cnfcmblc  les  fonctions  qu'ils  devront 
faire. 

XV. 

Les  églifes  font  exhortées  d'introduire  l'ufage  du  cathcchèfe. 

XVI. 

Sur  la  qucftion  propofée  par  quelques  membres  de  l'églife  de 
Quilfac,  fil  n'y  a  point  de  péché  à  jouer  publiquement  les  jours 
ouvriers,  la  compagnie,  choquée  de  l'indécence  de  cette  queftion,  les 
renvoie  à  l'art.  29  du  chap.  xiv  de  la  difciplinc  &  leur  enjoint  très- 
exprcflement  de  f'y  conformer. 

XVII. 

Sur  les  plaintes  portées  par  M.  Fayet,  pafteur,  que  les  églifes  de 
St-Quintin,  Montaren,  Gatigues,  Bouquet  &  autres  lui  doivent  cer- 
tains arrérages,  la  compagnie  donne  commiffion  au  colloque  d'Uzès 
d'en  prendre  connaillance  en  l'y  appelant,  &  de  lui  procurer  le  paie- 
ment defdites  dettes,  fil  eft  poftible. 

Ainfi  conclu  &  arrête  le  fufdit  jour.  <^  les  cenfures  ayant  été  faites, 
le  fynodc  f  eft  diffous. 

Paul    Rabaut,    pafleur-modérateur;    Redonnel,    pafteur 
&  fecrétaire-adjoint. 


0|*^\*^^v*?S^\*^ 


68  LES  SYNODES  DU  DESERT. 


Conseil  extraordinaire  du  Bas- Languedoc. 

Les  pafteurs  du  Bas-Languedoc,  affemblés  en  confeil  extraordi- 
naire au  nombre  de  feize,  le  trentième  feptembre  mil  fept  cent  cin- 
quante-fix,  dans  la  vue  de  remédier,  autant  qu'il  eft  en  leur  pouvoir 
&  que  leur  autorité  peut  f 'étendre,  aux  befoins  les  plus  preffants  des 
églifes  de  la  province,  après  l'invocation  du  St-Nom  de  Dieu,  &  avoir 
élu  M.  Baftide  pour  modérer  l'aflion,  &M.  Paul  Rabaut  pour  rédiger 
les  ades,  on  eft  convenu  des  articles  fuivants  : 

I. 

Que  les  délibérations  qui  feront  prifes  dans  cette  affemblée 
tiendront,  nonobftant  les  oppolitions  de  quelques  pafteurs  parti- 
culiers, autant  qu'elles  ne  feront  point  contraires  aux  décifions  de  nos 
tribunaux  eccléfiaftiques. 

II. 

MM.  Fayet,  Sauftine  &  Allègre  defferviront  jufqu'au  prochain 
fynode  les  églifes  de  Garrigues,  Gatigues,  Luifan,  Bouquet  &  tout  le 
quartier  qui  a  été  annexé  à  notre  province  par  le  dernier  fynode 
national'.  Et  afin  que  lefdites  églifes  foient  defl"ervies,  MM.  Puget& 
Lafon  feront  chacun  une  tournée  dans  le  quartier  annexé,  &  fil  fur- 
vient  des  affaires  preffantes  dans  le  quartier  de  M.  Lafon,  comme 
baptêmes,  mariages,  etc.,  pendant  qu'il  fera  fa  tournée,  M.  Teiflier 
fe  charge  d'y  pourvoir. 

III. 

Conformément  à  ce  qui  avait  été  convenu  touchant  l'établiffement 
d'un  confeil  %  on  fe  conformera  aux  articles  déjà  dreffés  à  ce  fujet, 
lefquels  feront  couchés  ci-après,  en  y  ajoutant  que  les  membres  du 
comité  font  au  nombre  de  quatre;  que  fils  falTemblent  dans  le  quar- 
tier d'un  pafteur  qui  ne  foit  pas  membre  du  comité,  ils  lui  donneront 
avis  de  leur  affemblée,  afin  qu'il  puiffe,  fil  le  juge  à  propos,  être  pré- 

1.  Comme  on  le  voit,  ce  conseil  extraordinaire  est  postérieur  de  quelques 
mois  au  synode  national  du  4  mai. 

2.  Voy.  p.  41  le  pre'ce'dent  conseil  de  1754.  L'existence  de  ce  conseil,  due  aux 
difficultés  d'une  situation  critique,  ne  survécut  pas  aux  circonstances  qui  lui 
avaient  donné  naissance. 


SYNODES  PROVINCIAUX. 


69 


fent  aux  délibérations,  &  que  ledit  ne  fera  autorifé  que  jufqu'au  fynode 
prochain,  fuppofé  qu'il  falTemble  dans  le  temps  ordinaire,  auquel 
fynode  un  autre  comité  fera  établi  fuivant  les  conditions  exprimées 
dans  les  articles  qui  le  concernent. 

IV. 

En  conféquence  de  l'article  précédent,  on  a  nommé  à  la  pluralité 
des  fuffrages,  pour  compofer  le  comité,  MM.  Pradel,  Encontre,  Baftide 
&  Rabaut. 

V. 
Chaque  pafteur  fe  charge  de  collecler  7  livres,  chacun  dans  fon 
quartier,  pour  défrayer  deux  particuliers  qui  font  en  fouffrance. 

VI. 

Les'membres  du  comité  font  autorifés  à  retirer  les  672  livres  qui 
font  entre  les  mains  de  M.  C.  T.,  &  à  lui  en  fournir  la  quittance, 
comme  auffi  à  employer  cette  fomme  pour  les  befoins  les  plus  preffants 
des  églifes. 

VII. 
MM.  Pradel  &  Rabaut  afllfteront  au  fynode  des  Hautes-Cévennes 
en  qualité  de  députés  de  notre  province  ;  &  MM.  Encontre  &  Baftide  à 
celui  des  BalTes-Cévennes  en  la  même  qualité.  Les  premiers  font 
chargés  de  demander  au  fynode  des  Hautes-Cévennes  de  vouloir  bien 
fc  charger  des  églifes  de  Pierremale  &  Les  Vans. 

Ainfi  conclu  &  arrêté  le  3o*  feptembre  1756. 

Bastide;  Paul  Rabaut. 


LES  SYNODES  DU  DÉSERT. 


Synode  du  Vivarais  et  Velay'. 

Notre  aide  soit  au  nom  de  Dieu  qui  a  fait 
le  ciel  et  la  terre.  Amen. 

Aâes  du  fynode  provincial  des  églifes  réformées  du  Vivarais  & 
J'ela/,  tenu  fous  la  proteâion  divine  au  Défert,  dans  le  Haut-  Vivarais, 
le  vingt-troifieme  mars  mil  fept  cent  cinquante-ftx,  auquel  ont  affiflé 
quatre  pajleurs  &  dix  anciens,  députés  def dites  églifes. 

Après  la  ledure  de  la  parole  de  Dieu  &  l'invocation  de  fon 
St-Nom,  a  été  réfolu  ce  qui  fuit  : 


La  compagnie,  ayant  reçu  avis  qu'un  fynode  national  doit  f'affem- 
bler  dans  peu  de  temps,  fi  le  Seigneur  le  permet,  a  député  MM.  Pierre 
Peirot  &  Alexandre  Vernet,  pafteurs,  &  MM.  M...  &  C...  anciens, 
pour  y  aflîfler  avec  pleins  pouvoirs  au  nom  &  en  l'autorité  des  églifes 
de  cette  province,  &  pour  y  délibérer  d'un  commun  accord  avec 
MM.  les  autres  députés  fur  toutes  les  matières  qui  y  feront  traitées, 
conformément  à  la  Parole  de  Dieu  &  à  la  difcipline  des  églifes  réfor- 
mées de  ce  royaume,  promettant  d'y  obéir  &  de  f'y  conformer,  autant 
qu'il  fera  en  fon  pouvoir. 

Colloque  de  Basse-Normandie  du  25  février  ij56. 

1.  Actes  du  colloque  des  églises  réformées  de  Basse-Normandie,  assemblées 
au  Désert,  sous  la  favorable  assistance  de  Dieu,  ce  jourd'hui  vingt-cinquième 
février  mil  sept  cent  cinquante-six,  auquel  colloque  a  présidé  M.  Lebas,  pasteur 
de  ce  district,  le  sieur  L.  G.,  ancien  de  l'église  de  Condé,  faisant  les  fonctions 
de  secrétaire. 

Après  l'invocation  du  nom  de  Dieu,  il  a  été  résolu  ce  qui  suit: 

1.  —  Sur  l'avis  que  nous  avons  reçu  de  la  convocation  du  synode  national,  et 
pour  nous  conformer  à  la  discipline  des  églises  réformées  de  France,  il  a  été 
résolu  d'envoyer  des  députés  de  ce  district  audit  synode  national. 

2.  —  Les  circonstances  où  nous  nous  trouvons,  jointes  à  l'éloignement  où 
nous  sommes  du  lieu  où  se  tiendra  le  synode  national,  ne  permettant  pas  qu'au- 
cun des  anciens  de  nos  églises  puisse  y  assister,  le  pasteur  de  ce  district  sera  prié 
d'accepter  une  députation  pour  y  aller  seul  en  notre  nom. 

3.  —  Les  églises  de  ce  district  ont  promis  par  leurs  députés  au  colloque  de 
fournir  aux  frais  du  voyage  de  notre  député  au  synode  national,  ce  qu'il  aura 


SYNODES  PROVINCIAUX.  ^I 

II. 
Les  anciens  font  exhortés  à  être  foigncux  d'avertir  les  confiftoires 
de  tout  ce  qui  peut  f'oppofer  à  la  bénédidion  des  mariages,  afin  de 
prévenir  les  inconvénients  qui  peuvent  en  arriver;  l'affemblée  leur 
enjoint  encore  de  ne  foliiciter  point  les  pafteurs  à  bénir  les  mariages, 
lorfque  les  lois  de  la  difcipline  fy  oppoferont. 

III. 

A  la  demande  du  député  des  églifes  de  la  baffe  montagne,  MM.  les 
pafteurs  ont  promis  d'y  faire  chacun  à  leur  tour  deux  affemblées  de 
fuite,  autant  qu'il  fera  en  leur  pouvoir. 

IV. 

M.  Blachon,  notre  très-cher  frère,  ne  fêtant  point  fervi  du  congé 
qu'il  avait  demandé  au  fynode  du  29°  avril  1755,  pour  rétablir  fa  fanté, 
en  a  demandé  aujourd'hui  la  prolongation,  ce  que  l'affemblée  lui 
accorde  en  continuant  fes  vœux  en  fa  faveur. 

V. 

M.  Cofte,  qui  avait  aulfi  obtenu  un  congé  dans  le  même  fynode, 
a  repris  fes  fondions  après  un  mois  d'abfence. 

Peirot,   pafteur   &   modérateur;    Blachon,   pafteur; 
CosTE,  palleur;  Vernet,  pafteur  &  lecrétaire. 

droit  d'exiger  de  nous,  ou  avant  ou  après  son  retour,  selon  qu'il  se  trouvera  plus 
ou  moins  en  état  d'en  faire  les  avances. 

4.  —  Pour  entretenir  l'union,  qui  subsiste  depuis  plusieurs  années  entre 
ces  églises  et  celles  du  pays  de  Caux,  l'assemblée  a  député  pour  le  synode 
provincial,  le  modérateur  et  le  secrétaire  du  colloque,  lesquels  députés  partiront 
pour  s'y  rendre,  au  premier  avis  qu'ils  auront  reçu,  du  temps  et  du  lieu  de  sa 
convocation. 

5.  —  Au  cas  que  quelque  obstacle  s'opposât  à  ce  que  ledit  secrétaire  puisse 
aller  au  synode  provincial,  l'assemblée  a  nommé  le  sieur  S.  B.,  ancien  de 
l'église  de  Ste-Honorine,  pour  y  assister  en  sa  place,  auquel  cas  le  premier 
sera  tenu  de  donner  avis  au  second  du  jour  de  son  départ. 

6.  —  Le  synode  provincial  devant  avoir  lieu,  le  colloque  lui  a  laissé,  comme 
de  droit,  le  pouvoir  d'expédier  les  lettres  de  députation  pour  le  synode  national. 

Ainsi  a  été  conclu  et  arrêté,  cedit  jour  et  an  que  dessus. 

Lkbas,  pasteur  et  modérateur;  J.  Legeay,  ancien,  secrétaire 
—  Collection  O.  Prunier. 


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72  LES  SYNODES  DU  DESERT. 


Synode   du  Vivarais  et  Velay. 

Notre  aide  soit  au  nom  de  Dieu  qui  a  fait 
le  ciel  et  la  terre.  Amen. 

Aâtes  du  fynode  provincial  des  églijes  réformées  du  Vivarais  & 
Velajy,  ajfemblé  fous  la  proteâtiott  divine  au  Défert,  dans  le  Haut- 
Vivarais,  le  dou:{ième  oâobre  mil  fept  cent  cinquante-fix,  auquel  ont 
ajjl/îé  quatre  pajîeurs,  on^e  anciens^  députés  def dites  églifes. 

Après  la  leflure  de  la  parole  de  Dieu  &  l'invocation  de  fon 
St-Nom,  a  été  réfolu  ce  qui  fuit  : 

I. 

Sur  la  queftion  propofée  au  fujet  des  mariages,  fi  l'on  peut  bénir 
ceux  dont  les  parties  font  accufées  du  crime  d'impureté,  en  leur  épar- 
gnant les  cenfures  qu'on  leur  adreffe  ordinairement,  l'aflemblée  a 
décidé  qu'on  ne  changera  rien  à  l'ufage,  mais  que  les  coupables  feront 
cenfures  publiquement,  après  que  les  pafteurs,  de  concert  avec  les 
anciens,  auront  fait  tout  ce  qui  fera  en  leur  pouvoir  pour  f'affurer  fi 
les  accufations  font  bien  fondées. 

IL 

La  compagnie,  réfléchiflant  avec  douleur  fur  les  irrégularités  qui 
fe  comniettent  dans  les  affemblées,  au  fujet  du  vin  &  des  eaux-de-vie 
que  l'on  y  apporte,  &  voulant  les  prévenir  de  tout  fon  pouvoir,  exhorte 
les  fidèles,  qui  affiftent  à  ces  affemblées,  à  ne  favorifer  plus  ceux  qui 
les  apportent,  en  leur  en  procurant  le  débit'. 

III. 

La  femme  du  fieur  J.,  ayant  été  follicitée  depuis  longtemps  par 
fon    mari  à  fe  rendre  auprès  de  lui,  &  toujours   inutilement,   fera 

I.  Dans  un  document  de  1757  (Voy.  l'appendice),  on  lit  que  les  religion- 
naires  avaient  l'habitude  de  faire  une  collation,  à  l'issue  de  leur  culte.  «  Le  repas, 
dit  l'auteur,  fut  simple  et  frugal,  mais  honnête.  »  Des  abus  tendaient  probablement 
à  s'introduire. 


SYNODES  PROVINCIAUX.  -3 

fommée  de  la  part  de  l'afTemblée  d'aller  joindre  fondit  mari,  à  peine, 
en  cas  de  refus,  d'être  pourfuivie  félon  la  rigueur  de  la  difcipline. 

Peirot,  modérateur;  Blachon,  pafteur;  Coste,  pafteur; 
Vernet,  pafteur  &  fecrétairc. 


fWiC^ 


Synode  du  Haut- Languedoc. 

Au  nom  de  Dieu.  Amen. 

Nous,  paflcurs  &  anciens  des  églifes  réformées  du  Haut-Lan- 
guedoc, Haute-Guyenne,  Montalbanais,  Agenais,  Comté  de  Foix  [& 
Bordelais],  affemblés  en  fynode,  le  vingt-troificme  mars  mil  fcpt 
cent  cinquante-fix,  après  avoir  imploré  la  protedion  de  Dieu  &  les 
lumières  du  St-Efprit,  il  fut  nommé,  à  la  pluralité  des  fuffrages, 
Monfieur  Sicard,  pafteur  de  ces  églifes,  pour  modérateur;  Monfieur 
Viala,  pour  modérateur-adjoint;  Monfieur  Sol,  dit  Elios,  pafteur 
defdites  églifes,  pour  fecrétaire,  &  Monfieur  Lafon,  pafteur  de  ces 
églifes;  après  quoi,  il  a  été  délibéré  ce  qui  fuit: 


Il  a  été  déterminé  qu'en  conféquence  de  la  défobéiflance  de  Mon- 
fieur André  Grenier  de  Barmont,  pafteur  de  cette  province,  touchant 
la  fommation  qui  lui  fut  faite,  le  16"  janvier  1754,  de  fe  rendre  dans  les 
églifes  du  Haut-Languedoc  dont  il  dépend,  &  le  peu  de  folidité  des 
raifons  qu'il  a  alléguées  pour  ne  pas  fe  rendre  au  fynode  provincial  tenu 
le  23°  mars  1756, comme  aufli  pour  avoir  abandonné  fon  troupeau  de 
l'Agenais  &  avoir  réfifté  à  la  fommation  qui  lui  fut  faite  par  ledit 
troupeau,  le  3i''  mars  1755,  malgré  les  adurances  qu'on  lui  donnait 
tant  pour  fa  propre  fureté  que  pour  les  afiles  qu'il  avait  lui-même 
demandés,  il  lui  fera  adreffé  une  cenfure  par  Monfieur  le  modérateur, 
en  préfence  de  Meflleurs  les  députés  du  Haut-Languedoc  &  du  con- 
fiftoire  de  Caftres. 


74  LES  SYNODES  DU  DESERT. 

II. 

Il  a  été  arrêté  que,  pour  des  raifons  connues  aux  pafteurs  de  cette 
province,  Monfieur  de  Barmont  ferait  fommé  de  fe  rendre  pour  fubir 
ladite  cenfure  dans  le  courant  du  mois  d'avril  prochain  ',  &  de  venir 
deffervir  les  églifes  du  Haut-Languedoc,  de  concert  avec  les  pafteurs 
qui  f 'y  trouveront. 

m. 

La  lettre  fans  fignature,  indiquée  par  Monfieur  de  Barmont  comme 
venant  du  confiftoire  de  Bordeaux,  ne  portant  pas  le  nom  de  fes 
auteurs,  fera  regardée  comme  non  avenue. 

IV. 

Aucun  miniftre  ni  propofant,  conformément  à  la  difcipline  ecclé- 
fiaftique,  ne  pourront  entrer  pour  fondionner  dans  le  quartier  d'un 

Colloque  du  Bordelais  du  g  avril  ij56. 

Au  nom  de  Dieu  soit  fait.  Amen. 
I.  Nous,  pasteurs  et  anciens  des  églises  réformées  de  B[ordeaux],  assemblés  en 
colloque  au  Désert  en  Guyenne,  ce  9  avril  lySô,  déclarons  qu'après  l'invocation 
du  St-Nom  de  Dieu,  et  après  avoir  procédé  à  l'élection  d'un  modérateur  et  d'un 
secrétaire,  suivant  la  discipline,  nous  avons  conclu  et  arrêté  d'un  commun  accord 
les  articles  suivants  : 

1.  —  L'assemblée  coUoquale  ayant  été  informée  que  quelques  membres  du 
corps  ecclésiastique  avaient  violé  l'art.  2  5  du  colloque  du  17  décembre  1754,  qui 
leur  enjoint,  sous  peine  de  déposition  de  charge,  de  garder  un  secret  impénétrable 
sur  tout  ce  qui  intéresse  les  délibérations  de  nos  tribunaux,  ne  peut  que  les  désap- 
prouver hautement  ;  et  en  leur  faisant  grâce  pour  cette  fois,  leur  enjoint  d'être 
plus  circonspects  à  l'avenir,  à  peine  d'être  déposés,  comme  il  est  porté  par  le  susdit 
article.  La  compagnie,  en  outre,  exhorte  les  fidèles  de  ne  pas  s'enquérir  de  rien  de 
ce  qui  a  pour  objet  le  gouvernement  ecclésiastique,  attendu  que  ce  n'est  nullement 
de  leur  compétence.  Lecture  en  sera  faite  à  la  tête  de  chaque  société,  pour  que 
chacun  ait  à  s'y  conformer. 

2.  —  Sur  les  représentations  de  M.  Court,  dans  sa  lettre  du  28  mars  dernier, 
la  compagnie  fait  présent  aux  étudiants  du  séminaire  de  la  somme  de  200  liv. 
pour  l'augmentation  de  leur  bibliothèque.  Ladite  somme  sera  remise  à  M.  Court 
père,  et  par  lui  employée,  s'il  lui  plaît,  à  l'achat  des  ouvrages  qu'il  jugera  être  les 
plus  utiles  auxdits  étudiants. 

3.  —  Avant  de  souscrire  pour  l'Histoire  des  troubles  des  Cévennes,  etc.,  on 
représentera  à  M.  Court:  i»  qu'on  ignore  le  moyen  de  faire  transporter  cet 
ouvrage  du  lieu  de  son  impression  ici  ;  2°  que,  supposé  qu'il  y  ait  moyen,  les  frais 
de  transport  seront  immenses  ;  3"  qu'à  peine  cet  ouvrage  paraîtra  en  Suisse  qu'on 
l'imprimera  ici,  et  qu'on  l'y  débitera  avant  que  nous  n'ayons  reçu  ceux  pour  les- 
quels on  pourrait  souscrire;  4"  qu'il  est  apparent  que  ceux  d'ici  reviendront  à 
meilleur  marché  que  ceux  de  Lausanne,  en  y  comprenant  les  frais;  5"  qu'il  est 
cependant  vrai  que,  si  nous  pouvions  en  recevoir  avant  qu'il  ne  pariât  ici,  que 
nous  croyons  qu'il  s'en  ferait  un  grand  débit,  pourvu  qu'il  fût  bon  comme  nous  le 
présumons.  Enfin  on  priera   M.  Court  de  nous  faire  part  de  son  avis  à  ce  sujet. 


SYNODES  PROVINCIAUX.  ^5 

autre,  fans  le  confentcment  du  légitime  pafteur,  &  les  anciens  feront 
obligés  de  tenir  la  main  à  l'obfervation  du  préfent  article,  fous  peine 
d'être  dépofés  fil  le  faut. 

V. 

Nos  illuftres  amis  du  pays  étranger  ayant  demandé  de  vouloir 

tenir  pour  fuffifants  les  examens  qu'ils  feront  fubir  à  Monficur  Armand, 

notre  candidat,  la  vénérable  affemblée  fynodalc,  convaincue  de  leur 

capacité,  y  acquiefce  avec  d'autant  plus  de  plaifir  que  de  reconnaiffance. 

VI. 

Ledit  candidat,  ne  pouvant  faire  le  voyage  à  fes  frais  &  dépens, 
demandant  qu'on  fubvienne  à  fes  befoins,  l'affemblée  a  délibéré  de  lui 
fournir  la  fomme  de  cent  cinquante  livres. 

4.  —  Tout  le  corps  des  anciens  de  ces  églises  aura  l'honneur  d'e'crire  inces- 
samment aux  illustres  amis  des  pays  étrangers  pour  se  plaindre  du  mauvais  traite- 
ment que  le  synode  prov.  du  Haut-Languedoc  fait  sans  ombre  de  raison  à 
M.André  Grenier  de  Earmont,  notre  pasteur;  et  suppliera  lesdits  protecteurs 
d'inspirer  aux  pasteurs  et  anciens  du  Haut-Languedoc,  Montalbanais  et  Agenais  des 
sentiments  plus  chrétiens  et  plus  pacifiques  envers  un  pasteur  qui  a  si  glorieu- 
sement étendu  les  bornes  des  églises  sous  la  croix,  et  qui  est  le  seul  qui  ait  pu 
dresser  les  nôtres. 

5.  —  La  compagnie,  entièrement  persuadée  de  la  justification  de  M.  André 
Grenier  de  Barmont,  notre  pasteur,  dont  la  saine  doctrine,  la  pureté  de  la  morale, 
la  conduite  chrétienne  et  édifiante  et  la  grande  prudence  nous  attachent  à  lui 
par  les  liens  les  plus  tendres  et  pour  toujours,  déclare  unanimement:  1°  qu'elle 
est  très-scandalisce  du  procédé  que  la  prov.  du  H.-Lang.  a  tenu  dans  l'assemblée 
du  2  3  mars  dernier  contre  ledit  pasteur;  2"  qu'elle  n'a  pu  sans  injustice  le  con- 
damner sur  le  témoignage  de  ses  ennemis,  sans  l'entendre;  3''  que  la  censure 
prononcée  contre  lui  par  ladite  assemblée  du  Haut-Languedoc  étant  injuste,  la 
compagnie  ne  veut  pas  qu'il  y  défère;  4»  que  la  compagnie  regarde  ladite  censure 
comme  non  avenue,  nulle  et  de  nul  effet  pour  le  présent  et  pour  l'avenir  ;  —  enfin 
que  quelques  poursuites  que  l'on  fasse  à  l'avenir  contre  ledit  pasteur,  y  poussât- 
on  les  choses  à  la  dernière  rigueur,  si  elles  sont  sans  aucun  fondement,  comme 
celles  qu'on  a  faites  jusqu'ici,  la  compagnie  déclare  d'un  commun  accord  qu'elle 
n'y  aura  aucun  égard  et  qu'elle  le  regardera  toujours  comme  vrai  ministre  de 
l'Evangile,  et  en  cette  qualité  comme  son  légitime  pasteur. 

6.  —  Etant  impossible  par  des  raisons  insurmontables,  et  surtout  à  cause  de 
la  maladie  du  pasteur,  d'envoyer  des  députés  au  synode  national,  on  y  écrira 
incessamment  pour  lui  faire  part  de  ces  raisons. 

7.  —  La  compagnie,  infiniment  affligée  et  scandalisée  de  l'obstination  du  sieur 
Etienne  Ban....,  le  dépose  de  sa  charge  d'ancien  de  l'église  et  juge  néanmoins  à 
propos  de  garder  le  silence  sur  les  fortes  raisons  qui  l'y  obligent,  n'étant  malheu- 
reusement que  trop  connues  du  public;  elle  se  réserve  de  les  produire  si  le  cas 
l'exige. 

Ainsi  a  été  conclu  et  arrêté  les  mêmes  jour  et  an  que  dessus,  en  foi  de  quoi  : 

Grenier  de  Barmont,  pasteur  et  modérateur. 
—  Mss.  de  Bordeaux. 


76  LES  SYNODES  DU  DÉSERT. 

vn. 

Il  eft  arrêté  que  Monfieur  François  Rochette,  furnommé  Dumont, 
partira  pour  Laufanne  pour  y  perfeètionner  fes  études  &  jouir  des 
privilèges  annexés  aux  étudiants  de  cette  province,  à  condition  qu'il 
dépendra  d'elle  &  qu'il  ne  pourra  exercer  fon  miniftère  que  dans 
fon  fein. 

VIII. 

Il  eft  déterminé  qu'on  écrira  au  Repréfentant  des  églifes  réformées 
de  France  pour  prier  nos  illuftres  protecteurs  de  faire  jouir  ledit  can- 
didat des  privilèges  annexés  à  notre  province. 

IX. 

Sur  la  queftion  portée  par  Meffieurs  [les]  anciens  de  Tonneins- 
DelTus,  qui  confifte  à  favoir  fi,  en  conféquence  des  arrangements  des 
affaires  de  commerce  de  M.  Boucharel,  il  peut  ou  il  doit  être  continué 
dans  la  charge  d'ancien  dont  il  a  été  revêtu  par  Monfieur  Grenier  de 
Barmont,  même  après  fon  dérangement,  la  vénérable  affemblée  fyno- 
dale,  n'ayant  pu  fe  procurer  des  preuves  fuffifantes  pour  affeoir  un 
jugement  folide,  elle  a  trouvé  à  propos  de  renvoyer  la  décifion  de 
lad[ite]  propofition  au  fynode  prochain,  priant  néanmoins  M.  Viala, 
pafteur  de  ce  quartier,  de  prefcrire  à  Meffieurs  les  anciens  de  fe  donner 
tous  les  mouvements  poffibles  pour  fournir  des  pièces  fuffifantes,  foit 
pour  l'abfoudre,  foit  pour  le  condamner.  La  vénérable  affemblée 
fynodale  a  trouvé  toutefois  bon,  vu  le  zèle  &  l'adivité  que  ledit 
M.  Boucharel  a  fait  paraître  pour  l'avancement  de  la  gloire  de  Dieu 
&  l'édification  de  fon  Eglife,  qu'il  ferait  continué  dans  fa  charge  jufques 
au  temps  marqué. 

X. 

Suivant  l'avis  qui  nous  a  été  donné  par  la  province  des  Hautes- 
Cévennes  de  la  tenue  du  fynode  national,  il  a  été  délibéré  que 
Monfieur  Sicard,  pafteur,  &  Monfieur  Viala,  auffi  pafteur  de  la 
province  du  Haut-Languedoc,  fe  rendront  en  qualité  de  députés  audit 
fynode,  &  qu'ils  feront  accompagnés  d'un  nombre  compétent  d'anciens 
de  ladite  province. 

XI. 

En  conféquence,  a  été  député  pour  le  Haut-Languedoc  :  Monfieur 
de  Lefpinafle,  ancien  de  l'églife  de  Caftres,  &  en  cas  de  quelque  acci- 
dent fâcheux  M.  de  la  Guarigue,  auffi  ancien  de  ladite  églife;  pour  les 


SYNODES  PROVINCIAUX.  ^^ 

églifes  du  Montalbanais  :  M.  Coyne  cadet,  ancien  de  Montauban,  &  en 
cas  de  contre-temps  fâcheux  M.  Viguié,  ancien  de  Nègrepcliffc  ;  pour 
les  églifes  du  Comté  de  Foix  :  M.  Vignes,  ancien  de  Mazères,  &  pour 
fubilitut  M.  Laprade,  ancien  de  Gabre;  entin  Monfieur  Dubofc,  ancien 
de  l'églife  de  Caftelmoron,  &  à  fon  défaut  Monfieur  Sageran  de  la 
Grange,  ancien  de  l'églife  de  Clairac. 

XII. 

Les  députés  de  cette  province  feront  chargés  de  repréfenter  refpec- 
tucufement  au  fynode  national  qu'il  leur  parait  convenable  que  chaque 
province  foit  informée  à  l'avenir  d'une  façon  un  peu  étendue  des  rai- 
fons  principales  qui  peuvent  exiger  &  autorifcr  la  convocation  d'une 
telle  affemblée  &,  avant  d'en  fixer  le  temps,  de  favoir  li  la  majeure 
partie  des  provinces  font  d'accord  fur  cet  article. 

XIII. 

On  propofera  de  faire  réimprimer  un  certain  nombre  d'exem- 
plaires de  la  difcipline  des  églifes  réformées  de  France,  pour  être  dif- 
tribués  à  chaque  province,  en  y  joignant  un  livre  intitulé  :  Conformité 
de  la  Difcipline  des  anciens  pères  avec  celle  des  protejiants  de  France 
par  M.  de  Larroque'. 

XIV. 

Il  a  été  arrêté  que  le  prochain  fynode  fe  tiendrait  dans  le  quartier 
du  Montalbanais,  &  que  ce  ferait  audit  quartier  de  donner  avis  aux 
églifes  refpedives  des  motifs  qui  l'occafionneront. 

XV. 

En  conféquencc  de  l'invitation  qui  fut  faite  à  Monfieur  Lafon, 
miniftre  du  St-Evangile,  de  fe  rendre  à  notre  affemblée  fvnodale, 
M.  Lafon  fêtant  en  conféquence  rendu  auprès  de  nous,  il  a  été  déli- 
béré qu'il  ferait  agrégé  à  notre  corps  eccléfiafiique  &  qu'on  le  prierait 
de  vouloir  deffervir  jufques  au  prochain  fynode  le  quartier  du  Comté 
de  Foix,  propofition  qu'il  a  acceptée  à  la  grande  fatiffadion  des  députés 
du  Comté  de  Foix  &  à  la  nôtre. 

1 .  La  Discipline  ecclésiastiguc  des  Eglises  réformées  de  France  avec  les 
observations  des  synodes  nationaux  sur  tous  les  articles,  et  la  conformité  do 
ladite  Discipline  avec  celle  des  anciens  Chrétiens.  A  la  Haye,  chez  Pierre  Gosse 
et  Compagnie.  M  DCC  l,X.  —  On  fit  paraître  également  une  Table  alphabétique 
des  règlements  contenus  en  la  Discipline  des  Eglises  réformées  de  France,  pour 
être  joints  à   l'édition  de  lyOo.   .\  la  Haye,  chez  Pierre  Gosse  et  Compagnie. 


78  LES  SYNODES  DU  DÉSERT. 

XVI. 
Vu  l'ordre  prefcrit  à  M.  Pajon  defe  rendre  dans  le  fein  des  églifes 
du  Haut-Languedoc,  d'où  il  dépendait,  pour  deffervir  le  quartier  qui 
lui  avait  été  annexé  par  la  vénérable  affemblée  fynodale  tenue  le  i8° 
août  1752,  M,  Pajon  n'ayant  point  répondu  à  la  fommation  qui  lui 
fut  faite,  en  conféquence  il  eft  non-feulement  exclu  de  ladite  province, 
mais  de  plus  déclaré  déferteur  du  fein  de  nos  églifes. 

Ainfi  a  été  conclu  &  arrêté  le  même  jour  &  an  que  deffus. 

SicARD,  pafteur  &  modérateur;  F.  Viala,  pafteur  &  modé- 
rateur-adjoint; Lafon,  pafteur;  J.  Q.  Sol,  pafteur  & 
fecrétaire. 


Synode   du    Poitou. 

Le  fynode  du  Poitou,  affemblé  fous  les  yeux  de  Dieu  ce  vingt- 
quatrième  décembre  mil  fept  cent  cinquante-fix,  après  avoir  imploré 
le  fecours  de  Dieu  &  choifi  pour  modérateur  M.  Gamain,  pafteur,  & 
pour  fecrétaire  Nicolas,  ancien  de  l'églife  de  Melle,  a  délibéré  ce 
qui  fuit  : 

I. 

M.  Solier,  pafteur,  fêtant  préfenté  à  la  vénérable  affemblée  pour 
être  agrégé  au  nombre  des  pafteurs  de  la  province,  l'affemblée,  après 
avoir  vu  le  témoignage  qu'il  a  par  devers  lui,  lui  a  odroyé  fa  de- 
mande. 

II. 

De  f'afl'embler  de  jour,  autant  qu'il  fera  poffible,  conformément 
à  la  décifion  du  fynode  national. 

m. 

Que  les  pafteurs  ne  prendront  avec  eux  des  étudiants,  que  du 
confentement  de  la  province. 

IV. 

Que  les  pafteurs  de  la  province  la  defterviront  à  l'alternative. 
M.  Gamain  aura  préfentement  le  Haut-Poitou,  &  M.  Solier,  le  Bas. 


SYNODES  PROVINCIAUX. 


79 


Les  anciens  de  chaque  églife  lèveront  les  deniers  du  miniftère 
lorfqu'ils  en  feront  requis  par  leurs  pafteurs,  &  les  apporteront  au 
fynode  prochain  pour  les  diftribuer  &  partager  aux  pafteurs. 

Fait  dans  notre  affemblée  fynodale,  le  jour  &  l'an  ci-deffus. 

Gam.^in,   pallcur  &  modérateur;   Solier,   pafteur; 
Nicolas,  fecrétaire. 


SIXIEME  SYNODE  NATIONAL. 


sixième  Synode  national 

tenu  dans  les  Hautes-Cévennes,  du  4  au  10  mai  1756. 


^^^^'^'^^'^^'^^■^'^'^<^'^<^^^^>^^>^^^^'^>^^  ^^■^^^«^^^^^•^^•U'^^^^'^'^^^'^^ 


Au  nom  de  Dieu.  Amen. 


Aâes  du  fynode  national  des  églifcs  réformées  de  France,  ajfem- 
bléesfous  la  proledion  divine  an  Déjcrt,  dans  les  Hautes-Cévcnnes, 
depuis  le  mardi  quatrième  mai  mil  fept  cent  cinquante-fix  jufqu'à  ce 
jotird'hui,  dixième  du  même  mois,  auquel  ont  ajjijlé  en  qualité  de 
députés  : 

Pour  la  province  des  Hautes-Cévennes  :  Mejfieurs  Jean  Roux  & 
Jacques  Gabriac,  pajîeurs,  avec  deux  anciens. 

Pour  la  province  de  Saintonge,  pajs  d'Aunis,  Angoumois,  Bas- 
Périgord  &  Bas-Agenais  :  M.  Jean-Louis  Gibert,  pajteur,  &  M.  Louis 
Figuières,  prop[ofant],  avec  deux  anciens. 

Pour  la  province  du  Haut  &  Bas-Vivarais,  Velay  &  Fore:{: 
Mejfieurs  Pierre  Peirot  &  Alexandre  Vernet,  pajîeurs,  avec  deux 
anciens. 

Pour  la  province  du  Bas-Languedoc:  Mejfieurs  Paul  Rabaut  & 
Jean  Pradel,  pajîeurs,  avec  deux  anciens. 

Pour  la  proj'ince  du  Haut-Languedoc,  Haute-Guyenne.,  Haut- 
Agenais,  Bordelais  &  Comté  de  Foix:  MeJJîeurs  Jean  Sicard  <& 
François  Viala,  pajîeurs,  avec  deux  anciens. 


84  LES  SYNODES  DU  DÉSERT. 

Pour  la  province  de  Provence:  M.  Jean  Bétrine,  pajleur,  avec 
un  ancien. 

Pour  la  province  du  Dauphiné  &  Principauté  d'Oratige  :  MeJJteurs 
Pierre  Ro^an  &  Alexandre  Ranc,  avec  deux  anciens. 

Pour  la  province  des  Bajfes-Cévennes  :  MeJJieurs  Jean  Gai  & 
Paul  Daigne,  pajïeurs,  avec  deux  ancieyis. 

Pour  la  province  de  Normandie  :  MeJJieurs  Jean  Godefrqy  & 
Louis  Campredon,  pajïeurs. 

Le/quels  députes  aj^ant  pré/enté  leurs  lettres  d'envoi,  elles  ont  été 
lues  &  approuvées.  M.  Figuières,  pt^opofant,  a  été  admis  en  qualité 
de  député,  fans  conjéquence  pour  l'avenir. 

,pRÈs  l'invocation  du  St-Nom  de  Dieu,  on  a  élu  à  la  plu- 
ralité des  fuffrages  pour  modérateur  M.  Pierre  Peirot, 
'pafl:[eur];    pour   modérateur- adjoint    M.   Paul   Rabaut, 
ipaft[eur];  pour  fecrétaire  M.  Jean  Pradel,  paft[eur];  pour 
fecrétaire-adjoint  M.  Jean  Roux,  pafteur. 

I. 

L'affemblée,  jugeant  nécelfaire  de  régler  le  rang  que  les  provinces 
doivent  tenir  dans  les  fynodes  nationaux,  a  arrêté  qu'on  fuivra  tour  à 
tour  l'ordre  félon  lequel  elles  font  placées  ci-deffus,  &  que  celle  qui  aura 
été  la  première  fera  la  dernière  à  chaque  nouveau  fynode  national. 

II. 

La  fidélité  &  l'obéiffance  au  Souverain  ayant  toujours  été  un  point 
capital  de  la  dodlrine  des  réformés,  tous  les  membres  du  fynode  ont 
protefté,  tant  en  leur  nom  qu'en  ceux  de  leurs  provinces,  qu'ils 
perfévèrent  dans  cette  créance,  &  qu'ils  feront  toujours  prêts  à  tout 
facrifier  pour  le  fervice  de  Sa  Majefté. 

ni. 

Chaque  province  préfentera  au  Roi  une  très-humble  requête  dans 
laquelle  on  fera  un  tableau  raccourci  de  nos  mifèies,  &  l'on  fuppliera 
Sa  Majefté  d'en  avoir  compaffion  &  d'y  remédier  félon  que  fa  fageffe 
&  fa  bonté  le  jugeront  convenable. 

IV. 

L'union  des  églifes  a  été  renouvelée  &  confirmée,  fous  la  très- 
humble  obéiffance  du  Roi,  par  tous  les  députés,  tant  en  leur  nom 


SYNODE  NATIONAL.  85 

qu'en  ceux  de  leurs  provinces,  union  qui  confifte  dans  la  conformité 
de  la  foi,  du  culte,  de  la  difcipline,  &  dans  une  exade  correfpondance 
entre  les  provinces,  foit  en  temps  de  perfécution,  foit  en  temps  de 
calme,  comme  auffi  dans  la  contribution  aux  dépenfes  qu'on  eft  obligé 
de  faire  pour  le  bien  de  la  caufe  commune. 

V. 

L'alfemblée  n'a  pas  jugé  à  propos  de  continuer  le  jeûne  annuel 
prefcrit  par  l'article  fécond  du  fynode  national  de  mil  fept  cent  qua- 
rante-huit; mais,  effrayée  à  la  vue  de  l'extrême  corruption  qui  règne 
dans  le  monde,  des  terribles  fléaux  qui  fe  promènent  fur  la  face  de  la 
terre,  &  des  maux  qui  nous  affligent  depuis  ii  longtemps,  elle  ordonne 
que,  pour  apaifer  la  colère  de  Dieu  &  attirer  fa  faveur,  il  foit  célébré 
dans  toutes  nos  églifes  un  jour  de  jeûne  &  d'humiliation  extraordi- 
naire, qu'on  a  fixé  au  dixième  otlobre  prochain. 

VI. 

Les  provinces,  où  les  affemblées  fe  tiennent  de  nuit,  font  exhortées 
ù  fc  conformer  à  celles  où  elles  fc  font  le  jour,  autant  que  la  prudence 
le  permettra. 

VII. 

ReconnaifTant  que  les  cantiques  font  très-propres  à  entretenir  la 
dévotion,  furtout  dans  les  temps  des  folennités,  on  a  délibéré  de  prier 
un  ami  de  faire  un  choix  de  ceux  qui  conviendront  le  mieux  à  l'état 
des  églifes  de  ce  royaume. 

VIII. 

Sur  la  queftion,  propofée  par  les  députés  de  la  province  du  Bas- 
Languedoc,  fil  convenait  de  lire  ou  de  ne  pas  lire  les  pfaumes  avant 
de  les  chanter  dans  les  affemblées  religieufes,  l'affemblée  eft  d'avis 
que,  vu  l'édification  que  retirent  de  cette  lei5ture  les  perfonnes  illet- 
trées, l'ufagc  en  fera  continué. 

IX. 

Les  députés  de  Saintonge  ayant  repréfenté  le  peu  de  foin  qu'on 
remarque  en  diverfes  provinces  de  fandifier  le  jour  du  dimanche,  la 
compagnie,  touchée  d'une  vive  douleur  &  voulant  faire  ceffer  toute 
profanation  de  ce  jour  facré,  recommande  Fobfervation  du  règlement 
fait  à  ce  fujet  au  fynode  national  tenu  à  Loudun  en  mil  fix  cent  cin- 
quante-neuf, qui,  pour  détourner  le  jugement  de  Dieu  que  f'attirent 


86  l'ES  SYNODES  DU  DESERT. 

les  profanateurs,  «exhorte  tous  les  fidèles  à  employer  ces  faints  jours  à 
«  la  fin  à  laquelle  ils  font  deflinés,  en  f'adonnant  aux  exercices  de  piété 
«publics  &  particuliers,  à  la  prière,  à  l'ouïe  &  ledlure  de  la  parole  de 
«  Dieu,  en  f'abftenant  religieufement,  non-feulement  du  travail  ordi- 
«naire,  mais  principalement  des  compagnies  &  divertiffements  qui 
«peuvent  détourner  les  efprits  du  fervice  divin  &  de  la  dévotion  à 
«  quoi  nous  fommes  particulièrement  obligés  en  ce  jour-là.  » 


Vu  les  grandes  difficultés  qu'il  y  a  d'envoyer  au  lieu  dont  on  était 
convenu  ■  les  regiftres  des  baptêmes  &  mariages  du  Défert,  la  com- 
pagnie difpenfe  les  pafteurs  d'exécuter  l'art.  20  du  fynode  national 
de  mil  fept  cent  quarante-huit,  &  ordonne,  fous  peine  de  cenfure,  à 
tous  les  confiftoires  d'avoir  des  regiftres,  tant  que  pour  le  paffé  que 
pour  l'avenir,  auxquels  on  puiffe  recourir  en  tout  temps  dans  le  befoin; 
enjoint  en  outre  aux  pafteurs  &  anciens  d'y  tenir  la  main. 

XI. 

Les  pafteurs  qui  pafferont  d'une  province  à  l'autre  feront  obligés 
avant  leur  départ  de  laiffer  leurs  regiftres,  ou  d'en  donner  une  copie 
pour  l'ufage  des  églifesdans  lefquelles  ils  auront  exercé  leur  miniftère. 

XII. 

L'affemblée,  convaincue  que  le  féminaire  a  été  jufqu'à  préfent 
d'une  grande  utilité  aux  églifes  réformées  de  ce  royaume,  &  efpérant 
qu'il  le  fera  de  même  à  l'avenir,  a  délibéré  d'écrire  à  Meflieurs  les 
refpeélables  direfteurs  dudit  féminaire  pour  les  remercier  de  leurs 
foins  charitables  &  les  prier  de  veiller  de  plus  en  plus  fur  la  conduite 
de  nos  féminariftes  &  de  leur  donner  toujours  des  profeffeurs  ortho- 
doxes 2. 

XIII. 

Les  étudiants  envoyés  au  féminaire  par  une  province  ne  pourront 
aller  exercer  leur  miniftère  dans  une  autre,  fans  la  penniftion  de  celle 
dont  ils  dépendent,  &  feront  tenus  d'y  revenir  lorfqu'ellc  les  appellera. 

1.  A  Lausanne. 

2.  «Au  moyen  des  jeunes  gens  qui  se  présenteraient,  écrivait  en  ij53  Paul 
Rabaut  à  Antoine  Court,  on  pourrait  faire  une  pépinière  pour  ainsi  dire  de 
ministres  qu'on  répandrait  selon  le  besoin  dans  les  différentes  provinces  où  il  en 
manquerait.»  (Mss.  Court,  n»  i,  t.  XXVI,  p.  462.)  Court  et  Rabaut  partageaient 
en  cela  la  même  opinion,  mais  tous  leurs  amis  n'étaient  pas  d'accord  avec  eux. 


SYNODE  NATIONAL.  87 

XIV. 

En  répondant  h  la  queftion  de  la  province  de  Saintonge,  qui 
demande  fi  l'on  doit  interdire  tout  commerce  civil  avec  les  excom- 
muniés, la  compagnie  déclare  qu'on  doit  feulement  défendre  tout 
commerce  familier  avec  ces  pécheurs  fcandaleux. 

XV. 

Ceux  d'entre  les  proteftants,  qui  enlèveront  ou  feront  enlever  des 
enfants  de  leurs  parents  &  amis  pour  les  faire  baptifer  dans  l'Eglife 
romaine,  feront  fufpendus  de  la  communion  pour  deux  ans  &  obligés 
enfuite  de  faire  une  réparation  publique  ;  mais,  en  cas  de  maladie 
dangereufc,  il  fera  permis  à  leurs  confiftoires  d'abréger  le  temps  de 
leur  pénitence. 

XVI. 

S'il  furvenait  quelque  différend  entre  les  miniftres,  ils  f'abftien- 
dront  d'en  porter  leurs  plaintes  à  nos  amis  du  paj's  étranger;  &  ceux 
qui  contreviendront  à  cette  défenfe  feront  cenfurés. 

XVII. 
Les  miniftres  font  chargés  de  recommander  aux  fidèles  de  fe 
pourvoir  de  bons  livres,  mais  il  leur  eft  très-expreffément  défendu 
d'en  vendre  pour  leur  profit  particulier. 

xvni. 

La  difcipline  eccléfiaftique  avec  fes  obfervations  &les  conformités 
de  M.  de  Larroque  fera  imprimée  en  bon  papier  &  beaux  caradères, 
&  chaque  province  fe  charge  d'en  prendre  un  nombre  d'exemplaires, 
favoir  : 

La  province  des  Hautes-Cévennes     ....  80 

La  province  du  Bas-Languedoc 200 

La  province  des  Baffes-Cévennes 80 

La  province  du  Dauphiné ôo 

La  province  de  Provence 12 

La  province  de  Saintonge 60 

La  province  du  Haut-Languedoc 200 

La  province  du  Vivarais Co 

La  province  du  Poitou 48 

800 


88  LES  SYNODES  DU  DESERT. 

XIX. 

Pour  accélérer  l'exécution  de  l'article  ci-deffus,  la  compagnie 
donne  commiffion  au  colloque  de  l'Agenais  de  faire  choix  d'un  impri- 
meur, &,  après  avoir  convenu  avec  lui  du  prix  de  l'impreflion,  d'en 
donner  avis  aux  provinces,  qui,  par  la  pluralité  des  fuffrages,  auto- 
riferont  ou  fufpendront  la  convention. 

XX. 

Les  anciens  &  diacres  affemblés,  qui  n'auront  point  de  pafteur  à 
leur  tète,  ne  pourront  élire  de  modérateur  ni  décerner  aucune  peine 
canonique  contre  les  pécheurs,  encore  moins  contre  leurs  collègues. 

XXI. 

Vu  le  peu  de  foin  qu'ont  eu  certaines  provinces  de  ne  mettre  que 
des  chofes  importantes  dans  leurs  mémoires  pour  le  fynode  national, 
la  compagnie  recommande  l'obfervation  de  l'art.  6  du  chap.  ix  de  la 
difcipline  eccléfiaftique. 

XXII. 

Conformément  à  l'art.  3  du.  chap.  ix  de  notre  difcipline,  les 
lettres  &  mémoires  des  députés  au  fynode  national  feront  fignés  par 
le  modérateur  &  le  fcribe  des  fynodes  provinciaux  qui  les  enverront; 
à  faute  de  quoi,  on  n'y  aura  aucun  égard. 

xxm. 
Les  députés  des  provinces  ayant  tour  à  tour  fait  rapport  de  ce 
que  chacune  fournit  pour  l'entretien  de  fes  pafteurs,  la  compagnie 
exhorte  celles  de  ces  provinces,  dont  les  pafteurs  fouhaiteront  une 
augmentation,  de  leur  accorder  pour  le  moins  quatre  cents  livres 
par  an. 

xxiv. 

Le  fynode,  touché  des  fouffrances  de  nos  chers  frères  confeffeurs 
fur  les  galères  &  de  celles  des  autres  captifs  pour  caufe  de  religion,  & 
très-édifié  de  leur  conftance,  les  recommande  inftamment  aux  prières 
&  à  la  charité  des  fidèles. 

XXV. 

On  a  approuvé  &  confirmé  l'art.  8  du  dernier  fynode  des  Hautes- 
Cévennes,  conçu  en  ces  termes:  « L'affemblée,  informée  que  cer- 
«  tains  proteftants,  par  un  fcrupule  mal    fondé,  font  baptifer  leurs 


SYNODE  NATIONAL.  89 

«enfants  dans  l'Eglife  romaine,  quand  ils  font  en  danger  de  mort, 
«a  trouvé  leur  conduite  extrêmement  blâmable  à  cet  égard;  elle  les 
«exhorte  à  ne  plus  tomber  dans  de  pareilles  fautes,  fous  quelque 
«  prétexte  que  ce  foit,  fous  peine  d'être  pourfuivis  félon  la  rigueur  de 
«  la  difcipline.  » 

XXVI. 

L'aflemblée,  apprenant  que  dans  les  provinces  il  y  a  plufieurs 
perfonnesqui,  en  prêtant  de  l'argent,  exigent  un  intérêt  exceiïif,  enjoint 
aux  pafleurs  d'exhorter  leurs  troupeaux  de  f'abftenir  de  cette  odieufe 
pratique  &  recommande  à  tous  les  particuliers  l'obfervation  de  l'art.  22 
du  chap.  XIV  de  la  difcipline  concernant  l'ufure. 

XX  VII. 

Les  députés  du  Bas-Languedoc  ayant  propofé  d'ériger  en  pro- 
vince le  Rouergue  avec  les  églifes  de  Bédarieux,  Fougères  &  Graif- 
fefTac,  à  condition  que  le  corps  des  pafteurs  dudit  Bas-Languedoc 
donnera  un  pafleur  &  le  corps  des  pafteurs  des  Baffes-Cévennes  en 
fournira  un  autre  pour  le  fervice  de  cette  nouvelle  province,  la  com- 
pagnie approuve  &  confirme  ladite  propofition  dans  toutes  fes  parties. 

XXVIU. 

Les  Hautes  &  Baffes-Cévennes  continueront  à  former  deux  pro- 
vinces &  cependant  entretiendront  entre  elles  la  plus  parfaite  union. 

XXIX. 

A  la  réquifition  des  députés  des  Hautes-Cévennes,  la  compagnie 
donne  &  unit  ii  la  province  du  Bas-Languedoc  le  quartier  qui  com- 
prend Saint-Ambroix,  Pierremale,  Les  Vans,  Lagorce,  Vallon, 
Salavas,  Avejan  &  Saint-Jean-de-Maruéjols. 

XXX. 

Les  provinces  duVivarais  &  Dauphiné  font  chargées  de  procurer 
des  pafteurs  à  i'églife  de  Lyon  &  fes  annexes. 

XXXI. 

Les  députés  des  églifes  de  Provence  ayant  demandé  que  leur 
province  foit  jointe  à  une  autre,  la  compagnie  ne  trouvant  pas  à  pro- 
pos d'accorder  leur  demande,  les  renvoie  en  cas  de  différend  à  quel- 
qu'une des  provinces  voifines,  conformément  à  ce  que  la  difcipline 
ordonne. 


qo  LES  SYNODES  DU  DESERT. 

XXXII. 
Lefdits  députés  de  Provence  ayant  encore  expofé  le  bcfoin  qu'elle 
aurait  d'un  miniftre  ou  d'un  propofant,  la  compagnie  lui  donne  le 
fieur  Jofeph  Picard,  étudiant  au  féminaire. 

XXXIII. 

La  même  province  de  Provence  jouira  du  droit  dont  jouiffent  les 
autres  provinces  d'envoyer  des  étudiants  au  féminaire. 

XXXIV. 

L'ami,  à  qui  certaines  perfonnes  ont  envoyé  une  fomme,  la  ren- 
verra, quand  il  en  fera  requis. 

XXXV. 

Sur  les  plaintes  portées  par  les  députés  du  Haut-Languedoc, 
d'une  part,  &  l'appel  de  M.  Grenier  de  Barmont,  avec  la  demande  de 
Meilleurs  les  anciens  de  l'églife  de  Bordeaux,  d'autre  part",  la  com- 
pagnie a  jugé  que,  dans  trois  mois,  ledit  M.  de  Barmont  irafubir  la 

Colloque  du  Bordelais  du  28  juin  ij56. 

Au  nom  de  Dieu  soit  fait.  Amen. 
I.  Nous,  pasteurs  et  anciens  des  églises  réforme'es  de  B[ordeaux],  assemblés  en 
colloque  au  Désert  en  Guyenne,  ce  28  juin  1756,  déclarons  qu'après  l'invocation 
du  St-Nom  de  Dieu  et  après  avoir  procédé  à  l'élection  d'un  modérateur  et  d'un 
secrétaire,  suivant  la  discipline,  nous  avons  conclu  et  arrêté  d'un  commun  accord 
les  articles  suivants  : 

1 .  —  La  compagnie,  désirant  contribuer  de  tout  son  pouvoir  à  l'édification 
de  l'Eglise,  et  très-flattée  de  se  conformer  aux  justes  demandes  de  M.  Court, 
souscrit  avec  plaisir  pour  cent  exemplaires  de  l'Histoire  des  Camisards. 

2.  —  L'acte,  faisant  foi  de  la  réception  de  M.  Grenier  de  Barmont  au  St- 
Ministère  dans  l'Académie  de  Lausanne,  sera  inséré  mot  à  mot  dans  la  première 
feuille  du  présent  registre  par  la  main  de  Monsieur  le  secrétaire. 

3.  —  A  l'avenir  Messieurs  les  anciens  qui  ne  se  rendront  pas  en  colloque,  à 
moins  qu'ils  n'en  fussent  empêchés  par  des  raisons  légitimes,  seront  poursuivis 
suivant  les  lois  de  la  discipline. 

4.  —  L'assemblée,  surprise  de  ce  que  deux  de  nos  anciens  ont  manqué  de  se 
rendre  en  colloque  pendant  deux  fois,  prie  le  pasteur  de  leur  en  demander  la 
raison,  en  présence  de  deux  anciens. 

5.  —  Pour  un  cas  particulier  le  pasteur  parlera  incessamment  à  un  ami  parti- 
culier, en  présence  de  son  ancien. 

6.  —  Le  pasteur  remerciera  de  la  part  de  tout  le  corps,  par  la  voie  de  Mon- 
sieur le  Représentant,  Messieurs  les  illustres  directeurs  du  séminaire  de  la  pro- 
tection qu'ils  ont  la  bonté  d'accorder  à  ces  églises  naissantes,  et  principalement  de 
ce  qu'ils  daignent  leur  offrir  des  places  pour  leurs  étudiants.  Il  priera  Monsieur  le 
Représentant  d'être  persuadé  que  les  églises  d'ici,  quoique  très-maltraitées  par 
ceux  qui  devraient  les  protéger,  concourront  toujours  au  bien  de  la  cause  com- 
mune. 


SYNODE  NATIONAL.  gi 

cenfure  décernée  contre  lui  par  le  fynodc  provincial  du  Haut-Langue- 
doc, qu'il  continuera  à  dépendre  de  ladite  province,  &  fera  cependant 
cédé  à  l'églile  de  Bordeaux  pour  une  année  qui  prendra  fon  commen- 
cement le  jour  de  l'exécution  des  articles  premier  &  fécond  du  dernier 
fynode  de  fa  province,  &  qu'au  furplus  on  lui  écrira  une  lettre  pour 
l'exhorter  à  fe  mieux  conformer  à  l'ordre  de  la  difcipline,  à  l'avenir. 

XXXVI. 

Monfieur  Louis  Camprcdon  n'eft  pas  approuvé  d'avoir  difpofé  de 
fon  miniftcre  en  faveur  de  la  province  de  Normandie,  fltns  en  avoir 
obtenu  l'agrément  de  la  province  des  Baffes-Gévennes;  mais  parce  que 
cette  dernière  ne  l'a  pas  rappelé  comme  elle  était  en  droit  de  le  faire 
&  qu'il  paraît  d'ailleurs  que  ledit  M.  Louis  Campredon  a  exercé  fon 
miniftère  avec  beaucoup  de  fruit  dans  ladite  province  de  Normandie, 
l'affemblée  le  lui  affede  &  fait  des  vœux  très-ardents  pour  le  fuccès  de 
fa  nouvelle  miffion. 


7.  —  Vu  ce  temps  d'oppression  et  les  dangers  éminents  qui  nous  environnent, 
notre  position  étant  beaucoup  plus  critique  que  celle  de  presque  toutes  les  autres 
églises  du  Royaume,  nos  églises  ne  ressortiront  d'aucun  s[yno]de  p[rovinci]al. 
Dans  des  temps  plus  heureux  elles  se  feront  un  devoir  d'en  dépendre,  mais 
conformément  à  la  discipline  de  nos  pères,  chap.  VIII,  art.  i5. 

8.  —  Etant  informés  que  les  députés  du  H.-Lang.  avaient  pris  au  s.  n.  la 
qualité  de  députés  du  B[ordelais],  la  compagnie  ne  peut  qu'en  être  très-surprise, 
puisqu'ils  se  sont  donné  ladite  qualité  sans  aucun  fondement.  Cela  est  démontré 
par  les  observations  suivantes:  i"ni  en  temps  de  persécution,  ni  en  temps  de 
liberté,  nous  n'avons  jamais  fait  corps  avec  eux;  2"  avant  la  révocation  de  l'Edit 
de  Nantes  nos  églises  n'ont  jamais  relevé  de  leur  s.  pr.,  comme  appert  par  la 
discipline,  chap.  VIII,  art.  1 5  ;  3"  ils  ne  peuvent,  sans  excéder  les  bornes  de  leur  auto- 
rité, nous  incorporer  dans  leur  province,  à  moins  qu'ils  n'eussent  notre  consente- 
ment ;  40  nous  déclarons  ne  l'avoir  jamais  donné,  ni  de  vive  voix  ni  par  écrit,  soit 
avant  soit  après  l'établissement  de  nos  églises  ;  5"  ils  ne  sauraient  se  prévaloir  de 
notre  lettre  écrite  en  mars  dernier  puisqu'ils  ont  déclaré  par  acte  synodal  qu'ils 
n'y  ont  aucun  égard,  et  d'ailleurs  cette  lettre  ne  contient  rien  qui  puisse  nous  lier 
avec  eux;  6"  nous  n'avons  jamais  envoyé  de  députés  dans  leurs  s.  prov.  et  par 
conséquent  nous  ne  pouvons  y  avoir  pris  aucun  engagement.  Enfin,  y  fussions-nous 
liés,  ce  à  quoi  nous  aurions  pu  consentir  si  la  paix  avait  dicté  leurs  délibérations, 
leur  conduite  tant  à  notre  égard,  à  celui  de  nos  églises  qu'à  celui  de  notre  pasteur, 
pourrait  nous  fournir  des  motifs  suffisants  pour  travailler  à  nous  en  détacher.  De 
là,  nous  concluons  que  nous  n'avons  fait  ni  ne  voulons  faire  corps  avec  eux  jusqu'à 
relever  de  leur  s.  p'.,  et  que  c'est, mal  à  propos  que  les  députés  de  la  province  du 
H.-Lang.  ont  pris  la  qualité  de  députés  du  B[ordelais],  qualité  que  nous  désap- 
prouvons. Nous  passons  sous  silence  l'éloignement  des  lieux,  la  nature  de  nos 
occupations,  les  circonstances  critiques  qui  nous  environnent,  les  dangers  des 
lieux  où  il  faudrait  passer,  etc.  On  écrira  incessamment  à  ce  sujet  à  un  des  secré- 
taires du  dernier  s[ynode]  n[ational]. 


g2  I^ES  SYNODES  DU  DESERT. 

XXXVII. 
La  province  du  Béarn  fe  trouvant  fans  miniftre,  celle  des  Baffes- 
Cévennes  lui  prêtera  pour  deux  ans  M.  Jean  Journet,  pafteur. 

xxxvui. 

L'affemblée,  prenant  en  confidération  l'appel  de  M.  Dugas, 
paft[eur],  &  répondant  favorablement  à  la  demande  des  députés  de  la 
province  de  Saintonge  &  Périgord,  accorde  pour  trois  ans  ledit 
M.  Dugas  à  cette  province. 

g.  —  Messieurs  les  anciens  enverront  sans  retard  à  Monsieur  le  Représen- 
tant une  copie  de  la  lettre  qu'ils  ont  écrite  au  s.  n.,  qui  sera  accompagnée 
d'une  autre  dans  laquelle  on  témoignera  sa  surprise  du  peu  d'égard  qu'on  a  eu 
pour  leur  lettre  dans  le  dernier  s<le  ;  qu'on  aurait  cru  que  des  églises  telles  que 
les  nôtres,  qui  à  peine  se  forment,  méritaient  d'être  traitées  bien  différemment. 
On  y  suppliera  M.  Court  et  par  son  canal  Messieurs  les  illustres  amis  de  prendre 
en  considération  nos  églises,  qui  ne  semblent  sortir  des  malheurs  passés  et  se 
relever  de  leur  ruine,  que  pour  être  en  butte,  de  même  que  leur  pasteur,  aux 
coups  les  plus  inattendus  de  la  part  de  ceux  qui  par  état  devraient  les  défendre. 
On  réclamera  justement  leur  puissante  protection,  afin  qu'elles  soient  desservies 
par  notre  pasteur,  le  seul  qui  ait  pu  les  dresser,  n'étant  nullement  dans  le  dessein 
d'en  prendre  un  autre,  ni  du  royaume  ni  d'ailleurs,  à  son  préjudice.  Quelle  loi, 
quel  tribunal  pourrait  nous  y  forcer  ?  Ne  faut-il  pas  que  l'Eglise  approuve  le 
pasteur,  et  le  pasteur  l'Eglise  ?  N'est-ce  pas  là  le  langage  de  l'équité  et  de  la  dis- 
cipline ?  Fût-il  jamais  plus  nécessaire  de  l'écouter  que  sous  l'oppression  ?  Nous 
espérons  que  si  nos  vénérables  amis  daignent  écrire  au  corps  ecclésiastique  de  la 
province  du  H.-Lang.  et  au  modérateur  du  s[ynode]  n[ational]  dernier,  que  ces 
tribunaux  revêtiront  des  sentiments  plus  pacifiques. 

10.  —  Comme  l'envie  et  la  calomnie  s'efforcent  de  répandre  des  nuages 
sur  la  réputation  de  M.  Grenier  de  Barmont,  notre  pasteur,  et  que  leurs  traits 
sont  glorieusement  repoussés  par  son  zèle,  sa  conduite,  et  les  témoignages 
honorables  qu'on  lui  rend  dans  l'Académie  de  Lausanne,  où  il  a  fait  ses  études 
et  où  il  a  été  reçu,  la  compagnie,  désirant  faire  connaître  ces  témoignages  à  la 
postérité,  enjoint  au  secrétaire  de  les  coucher,  au  moins  en  partie,  au  bas  de 
cet  article,  et  d'y  joindre  une  copie  de  la  lettre  écrite  au  s[ynode]  n[ational] 
dernier  par  le  corps  des  anciens  des  églises  d'ici. 

Extraits  des  lettres  de  Monsieur  le  Représentant,  écrites  en  différents  temps 
à  M.  Grenier  de  Barmont  : 

(c  Lausanne,  ce  24  novembre  175 1. 

«Que  votre  ministère  doit  être  d'un  puissant  secours  à  tant  de  familles 
«éplorées!  Quel  ne  doit  pas  être  votre  zèle  et  votre  activité  pour  leur  con- 
n  solation  !  Quels  ne  doivent  pas  être  vos  soins  pour  les  animer  à  la  persé- 
nvérance  et  pour  leur  faire  remporter  un  triomphe  qui  les  comblera  de  gloire 
«et  qui  leur  acquerra  le  droit  de  prétendre  à  la  glorieuse  rémunération,  à 
«cette  rémunération  si  souvent  promise  dans  nos  saints  livres,  et  si  propre 
«à  nous  foire  oublier  les  croix  attachées  à  la  profession  de  l'Evangile,  et  à 
«  nous  dédommager  des  pertes  que  nous  aurons  souffertes  pour  cette  sainte 
«  profession.     Il    me    semble    vous   voir   courir   de    lieu    en    lieu ,    consolant 


SYNODE  NATIONAL.  gS 

XXXIX. 

Les  députés  de  la  province  de  Normandie  ayant  demandé  le  fieur 
Antoine  Gai,  propofant,  ont  été  renvoyés  à  la  province  des  Baflcs- 
Cévennes,  à  qui  ce  propofant  appartient,  &  qui  aura  tel  égard  qu'elle 
jugera  à  propos  à  la  demande  defdits  députés. 

(1  les  uns,  fortifiant  les  autres,  les  encourageant  tous  à  la  pratique  de  leurs 
Cl  devoirs,  leur  disant  à  tous:  «Aujourd'hui  plus  que  jamais  le  royaume  des  Cieux 

«est  forcé,  il  n'y  a  que  les  voleurs  qui  le  ravissent»  Ainsi  se  conduit 

«  un  zélé  et  fidèle  ministre  qui,  comme  vous  l'êtes,  Monsieur,  est  toujours  plus 
<i  pénétré  de  la  grandeur  et  de  l'importance  de  ses  devoirs,  à  qui  le  salut  d'un 
«troupeau  pour  lequel  il  se  sacrifie  tous  les  jours  tient  vivement  au  cœur,  qui 
«  ne  trouve  ni  repos  ni  relâche  que  lorsqu'il  voit  ses  chères  brebis  marcher 
«  d'un  pas  égal  dans  les  routes  qui  conduisent  au  bercail,  et  du  bercail  aux 
n  célestes  pâturages.  Puissent  des  soins  si  pieux,  si  remplis  de  zèle,  et  d'une 
«si  tendre  sollicitude,  être  accompagnés  de  ces  consolants  effets  qui  remplissent 
«  l'âme  d'un  fidèle  ministre  de  joie  et  de  ravissement  dans  l'exercice  de  ses 
«pénibles  mais  nobles  fonctions  de  son  ministère!....  Ceci  me  paraît  digne  de 
0  la  plus  haute  considération  et  il  ne  manquera  pas  sans  doute  de  vous  le 
n  paraître  aussi  ;  si  cela  est,  que  n'y  a-t-il  pas  à  espérer  de  votre  zèle  ?  Celui 
«de  nos  amis  ne  se  dément  point  en  faveur  de  ceux  qui,  comme  vous,  Monsieur 
0  et  très-honoré  frère,  consacrent  tous  les  jours  leurs  veilles,  leurs  travaux  et 
«leur  vie  même  au  salut  de  brebis  rachetées  par  le  souverain  pasteur.» 

—  Du  même:  «Lausanne,  août  1732.  Monsieur  et  très-honoré  frère,  je  dois 
«  vous  féliciter  des  heureux  succès  des  travaux  de  six  semaines.  Je  le  fais  aussi 
«avec  toute  l'eflusion  de  cœur  possible.  Ils  vont  être  le  sujet  d'un  grand  en- 
ncouragcment  dans  l'exercice  du  ministère  pénible,  plein  de  dangers,  mais 
«  glorieux.  Avec  quelle  satisfaction  ne  vois-je  pas  aussi  le  noble  plan  que  vous 
«vous  proposez!  Quelle  gloire  pour  vous,  si,  par  des  soins  redoublés,  vous 
«  pouviez  parvenir  à  remettre  sur  pied  tant  de  belles  églises  qu'il  y  avait  autre- 

«  fois  dans   le  canton  qui  remplit  votre  cœur  d'une  si  sensible  joie!  Vous 

«avez  commencé.  Monsieur  et  très-honoré  frère,  de  tenter  une  si  noble  cntre- 
«  prise.  Le  Seigneur,  qui  marchait  avec  vous,  qui  voyait  d'un  œil  d'approbation 
«votre  dessein,  a  commencé  d'y  répandre  ses  plus  précieuses  bénédictions 

«....  Allez  donc.  Monsieur  et  très-honoré  frère,  réveiller  la  foi,  rétablir 
«  le  culte,  ranimer  le  zèle  et  démontrer  à  vos  auditeurs  que,  sans  le  culte  public, 
«la  religion  s'éteint  et  la  piété  périt...  Je  ne  saurais  qu'applaudir  à  tout  ce  que 
«vous  avez  déjà  fait  dans  une  œuvre  aussi  excellente  .  .  .  Veuille  celui  qui  dresse 
«les  mains  au  combat  et  les  doigts  à  la  bataille,  tenir  cher  comme  la  prunelle 
«de  l'œil  le  fidèle  pasteur  qui,  au  péril  de  tout  ce  qu'il  a  de  plus  précieux,  va 
«  rallumer  au  milieu  d'eux  le  salutaire  flambeau  de  l'Evangile,  réparer  les  brèches 
«que  la  violence,  la  tiédeur,  la  longueur  du  temps  ont  faites  à  la  foi  et  à  la 
«piété!  Veuille-t-il  être  autour  de  lui  comme  un  mur  d'airain  et  répandre  à 
«pleines  mains  et  de  plus  en  plus  ses  bénédictions  sur  ses  saints  travaux.» 

—  Du  même:  «Lausanne,  17  mars  1754.  Monsieur  et  très-honoré  frère,  je 
«  reçus  en  son  temps  votre  lettre  du  3  août  dernier  :  L'arrivée  du  chevalier,  que 
«  vous  m'y  annonciez  et  que  j'attendais  à  chaque  instant,  m'empêcha  de  répondre 
«à  cette  obligeante  lettre.  Vous  me  disiez  tant  de  bien  dudit  chevalier,  que  mon 
Il  impatience  de  le  voir  et  l'embrasser ...  et  lui  prouver  le  cas  que  je  faisais  de 
«tout  ce  qui  m'était  adressé  de  votre  part,  était  extrême.. .  Je  reçus  ensuite  votre 


y4  LES  SYNODES  DU  DESERT. 

XL. 

Le  fynode  enjoint  très-expreffément  à  la  province  de  Saintonge 
de  fe  conformer  aux  règlements  de  la  difciplinc  eccléfiaftiquc  &  aux 
ades  des  fynodes  nationaux  des  églifes  réformées  de  France. 

n  lettre  du  20  décembre,  qui  me  remplit  d'admiration  et  de  la  plus  vive  joie.  Je 
0  n'eusse  pas  manqué  de  vous  le  témoigner,  si  je  n'avais  souhaité  en  même  temps 
(1  pouvoir  vous  dire  quelque  chose  d'assuré  sur  le  succès  qu'aurait  eu  mon  em- 
«  pressement  à  vous  procurer  quelque  ouvrier  habile  pour  l'excellente  œuvre  à 
«laquelle  vous  vous  occupez  avec  tant  de  dignité,  de  zèle  et  de  fruit.  ..  Mais 
0  que  ne  ferais-je  pas  pour  vous  marquer  la  sensible  joie  qu'excitent  dans  mon 
n  âme  vos  rapides  et  ravissants  progrès,  pour  vous  tirer  de  peine  ?  Mais  de  quels 
«  termes  pourrai-je  me  servir  pour  vous  exprimer  même  la  plus  petite  partie  de 
«cette  vive   joie?  Tous  sont  au-dessous,  même  les  plus  énergiques. 

« .  .  . .  Une  vaste  contrée,  autrefois  un  des  plus  beaux  fleurons  des  églises 
a  qui  se  rendirent  célèbres  dans  tout  le  monde  réformé  ....  trop  longtemps  en 
«  friche  ;  richement  cultivée,  de  valeureux  athlètes,  . . .  prêts  à  tout  faire  pour 
(I  seconder  les  généreux  efforts  d'un  zélé  serviteur  de  Dieu  ! . . .  A  ces  événements, 
((  qui  ne  serait  transporté  de  joie  et  d'admiration?  Je  le  répète,  mon  âme  en  est 
«  comme  inondée,  et  vous  pouvez  être  assuré  que  celle  de  nos  amis  ne  le  cède 
«point  à  la  mienne.  Tous  ceux  à  qui  j'ai  fait  part  de  ces  événements  en  ont  été 
«  ravis,  et  ils  ne  cessent  de  bénir  celui  qui  fait  fleurir  et  prospérer  les  plans  et 
«  les  travaux  que  les  apôtres  et  les  Apollos  plantent  et  arrosent. 

« Quelle  gloire  pour  les  montagnes  de  la  C...  d'avoir  dressé  et  élevé  deux 

«vaillants  champions  tels  que  vous,  Monsieur  et  très-honoré  frère,  et  le  digne 
«  sujet  dont  je  parle  (M.  Pajon),  qui  ne  se  proposent  pas  moins  que  de  répandre 
«la  bonne  odeur  de  l'Evangile  en  cent  lieux  divers!  Bien  loin  de  se  plaindre, 
«  ces  heureuses  m[ont.]  n'ont-elles  pas  lieu  de  se  féliciter,  et  peuvent-elles  être 
«  véritablement  attachées  aux  grands  intérêts  de  la  cause  commune,  et  ne  pas  se 
«  réjouir  avec  leur  commun  Maître,  lorsque,  aux  succès  merveilleux  de  la  pre- 
(1  mière  mission  de  ses  disciples,  il  lui  semblait  voir  Satan  tomber  du  Ciel  comme 
«un  éclair?» 

—  Du  même  ;  «  Lausanne,  25  juin  lySS.  On  a  fort  applaudi  à  la  conduite  sage 
«et  modérée  que  nous  avons  tenue  à  l'égard  de  M.  Sol:  c'est  par  là  que  l'on 
«  se  fait  chérir  et  respecter,  et  qu'on  prouve  qu'on  est  véritablement  le  disciple 
«  de  Jésus-Christ,  qui  était  la  douceur  même,  et  c'est  par  là  aussi  qu'on  marche 
«sur  les  traces  du  grand  apôtre  des  Gentils,  qui,  sans  s'embarrasser  par  qui 
«l'Evangile  était  annoncé,  se  réjouissait  toutes  les  fois  qu'il  apprenait  que  quel- 
«  qu'un  le  faisait. . . .  Veuille  le  Seigneur  répandre  sans  cesse  sa  bénédiction  sur 
«  vos  travaux  continuels  et  vous  donner  le  plaisir  de  les  voir  efficaces. 

—  Du  fils  de  M.  le  Représentant,  ministre  ainsi  que  le  père.  «iG  octobre  lySS. 
«'Je  recevrai  toujours  avec  une  très-grande  reconnaissance  toutes  les  marques 
«  d'amitié  que  vous  voudrez  bien  me  faire  la  grâce  de  me  donner.  Soyez  sûr  d'un 
«  parfait  retour  Je  m'estimerais  fort  heureux  d'avoir  quelque  occasion  à  vous 
«  manifester  toute  l'étendue  de  ma  bonne  volonté  et  de  mon  attachement.  Nous 
«  attendons  avec  impatience  de  vos  nouvelles  et  de  celles  de  l'état  des  affaires  : 
«votre  nouvel  établissement,  B[ordeaux],  nous  intéresse  fort,  et  nous  prions 
«  ardemment  le  Seigneur  de  répandre  sa  bénédiction  sur  tous  vos  pieux  travaux.  » 

Du  même:  «28  mars  1750.  Ce  que  vous  me  dites  sur  le  succès  de  votre 

«entreprise  me  fait  beaucoup  de  plaisir.  Comme  vous  l'observez  fort  bien,  on 


SYNODE  NATIONAL.  g5 

XLI. 

Sur  les  plaintes  portées  par  les  députés  de  la  province  de  Sain- 
tonge  contre  les  anciens  de  la  ville  de  Cognac  au  fujet  d'une  collede, 
la  compagnie,  manquant  des  moyens  pour  éclaircir  ces  plaintes,  charge 

((  a  besoin  dans  ces  circonstances  et  [de]  beaucoup  de  prudence  et  d'un  grand 
((ménagement.  Il  faut  disputer  le  terrain  pied  à  pied;  par  là  on  gagne  aujour- 
((  d'hui  un  pouce,  et  demain  un  autre,  et  au  bout  de  quelque  temps  on  est  tout 
«  étonné  des  progrès  que  l'on  a  faits.  Nous  ne  doutons  pas  que  vos  efforts, 
K  secondés  du  secours  du  Ciel  que  nous  implorons  sans  cesse  sur  eux,  n'aient 
((  un  succès  des  plus  heureux  et  des  plus  consolants.  Nous  en  avons  informé  tous 
(lies  illustres  amis  qui  prennent  part  aux  masures  de  Sion;  ils  ont  les  yeux 
((  attachés  sur  vous;  ils  vous  animent  à  la  lutte  et  ils  attendent  avec  impatience 
0  les  suites  de  votre  généreuse  entreprise.  » 

—  Du  même:  «Lausanne,  5  juin  1756.  Monsieur  et  très-cher  frère,  votre 
«  dernière  lettre,  mais  sans  date,  nous  est  parvenue,  et  nous  y  répondons  inces- 
((  samment.  Toutes  les  tavernes,  que  vous  nous  y  marquez  éprouver,  nous  font 
((  une  véritable  peine,  et  nous  sommes  très-afRigés  du  découragement  dans  lequel 
«il  paraît  que  vous  ont  jeté  ces  tavernes.  .  .  .  N'en  ayant  d'autre  connaissance 
((  que  celle  que  vous  nous  en  donnez,  nous  ne  saurions  comment  y  remédier  : 
((  nous  attendrons  donc  avec  impatience  les  lettres  que  vous  nous  annoncez 
(I  de  la  part  d'un  respectable  corps  sur  ces  affligeantes  matières  et  les  éclair- 
((  cissements  que  vous  nous  faites  espérer;  et  vous  devez  être  persuadé,  Monsieur, 
((  que  nous  ne  négligerons  rien  de  tout  ce  qui  sera  en  notre  pouvoir  pour 
((adoucir  votre  situation,  vous  soutenir  et  vous  encourager.  11  serait  fâcheux, 
(I  il  serait  bien  affligeant  que  des  divisions  intestines  vinssent  renverser  des  éta- 
«  blissements  si  beaux,  qui  ont  tant  coûté  à  former,  et  qui  jusqu'ici  ont  échappé 
«  aux  recherches  les  plus  exactes  d'un  ennemi  actif  et  violent  ;  mais  plus  nous 
(I  admirons  l'établissement  que  vous  conduisez  avec  tant  de  prudence,  et  qui  nous 
((  paraît  prendre  tous  les  jours  de  plus  profondes  racines,  plus  nous  applau- 
((  dissons  à  cet  amour  que  vous  avez  pour  la  paix  et  qui  vous  engagerait  à  aban- 
c  donner  pour  toujours  des  lieux  où  elle  ne  régnerait  pas,  plus  aussi  désirons-nous 
(1  ardemment  que  vous  ne  pensiez  pas  à  quitter  des  lieux  qui  ont  un  aussi  grand 
"besoin  de  votre  ministère.  Faudrait-il  que  des  églises  que  vous  avez  enftintées 
(I  au  Seigneur,  qui  vous  ont  reçues  avec  empressement,  et  qui  vous  causent  tant 
((  de  satisfaction  par  la  manière  dont  elles  répondent  aux  soins  avec  lesquels  vous 
«les  cultivez,  fussent  privées  de  votre  ministère  et  fussent  en  souffrance,  parce 
«qu'il  y  aura  des  personnes  qui  verront  avec  chagrin  ces  établissements  ou  qui 
«croiront  que  vous  avez  peut-être  manqué  à  quelque  point  de  discipline?  N'y 
0  a-t-il  point  de  milieu  entre  des  partis  aussi  extrêmes?  Nous  sommes  persuadés  que 
«votre  grande  piété  et  votre  affection  pour  les  héritages  du  Seigneur  vous  feront 
«  trouver  ce  milieu  et  vous  porteront  plutôt  à  soufiVir  patiemment  quelque  chose 
«  de  la  part  des  hommes  que  de  laisser  ces  héritages  en  souffrance.  Il  n'est  point 
«nouveau  de  voir  les  personnes  qui,  comme  vous.  Monsieur  et  très-cher  frère, 
«  sont  sur  un  théâtre  élevé,  de  les  voir,  dis-je,  exposées  aux  préventions  de  ceux 
«mêmes  qu'elles  servent;  mais  leur  grand  cœur,  au-dessus  de  l'ingratitude  ou  de 
«leur  envie,  continue  à  les  servir  malgré  eux-mêmes.  Convaincus,  ou  que  leur 
«  persévérance  au  bien  fondra  ces  cœurs  d'acier,  ou  que  le  Dieu  qu'ils  servent 
«et  dont  ils  cherchent  à  avancer  la  gloire,  leur  accordera  la  justice  et  la  récom- 
«  pense  que  leur  ont  refusée  des  hommes  faux  estimateurs  du  mérite,  ou  peu  sen- 


g6  LES  SYNODES  DU  DÉSERT. 

M.  Dugas,  pafteur,  de  procéder  à  l'information  des  faits  fur  lefquels 
elles  roulent,  de  concert  avec  trois  anciens,  qu'il  prendra  d'autant  de 
confiftoires  voifins,  &  donne  pouvoir  à  lui  &  au  colloque  de  ladite 
province  d'en  juger  définitivement. 

«  sibles  aux  services  des  autres,  —  dans  une  telle  persuasion,  rien  ne  les  détourne 
((  de  leurs  plans,  ni  les  persécutions  du  dehors,  ni  les  injustices  du  dedans.  » 

Copie  de  la  lettre  de  Messieurs  les  anciens  des  Eglises  réformées  de  B[or- 
deaux],  écrite  au  s[ynode]  n[ational]  dernier,  en  date  du  i8  avril  iy56. 

«  Messieurs  nos  très-honorés  frères, 

«Depuis  l'établissement  de  nos  églises,  nous  n'avons  cessé  de  recevoir  de 
M.  Théophile  (P.  Rabaut)  et  des  membres  du  comité  du  s[ynode]  n[ational]  des 
preuves  de  la  confiance  la  plus  parfaite;  leur  attention  à  nous  faire  part  de  tout  ce 
qui  s'est  passé  de  plus  intéressant,  nous  pénètre  de  la  plus  vive  reconnaissance,  et 
nous  fait  désirer  avec  ardeur,  non-seulement  de  resserrer  encore  plus  étroitement, 
s'il  est  possible,  les  nœuds  qui  nous  lient  avec  ces  Messieurs,  mais  aussi  de  nous 
unir  de  la  manière  la  plus  intime  avec  les  autres  é[glises]  et  comités  du  Royaume. 

«C'est  pour  cimenter  cette  union  si  nécessaire,  nos  très-h[onorés]  fr[ères],  que 
vous  avez  jugé  à  propos  de  convoquer  un  s[ynode]  n[ational]  comme  étant  le 
moyen  le  plus  propre  à  établir  des  correspondances  réciproques  pour  se  commu- 
niquer mutuellement  tout  ce  qui  pourra  intéresser  les  égl[ises]  du  Royaume  en 
général,  et  chacune  d'elles  en  particulier,  afin  que  toutes  ensemble  puissent  tra- 
vailler de  concert  au  même  but.  Nous  protestons  ici  à  votre  a[uguste]  a[ssemblée] 
s[ynodaIe]  que  nous  entrons  avec  avidité  dans  des  vues  si  sages  et  si  avantageuses 
à  la  cause  commune,  persuadés  qu'elles  s'accordent  parfaitement  au  zèle  dont 
nous  sommes  animés  pour  l'avancement  du  règne  de  notre  sauveur  J.-C.  et  à 
la  fidélité  que  nous  devons  à  la  personne  sacrée  de  Sa  Majesté. 

«  L'importance  des  affaires  qui  doivent  être  agitées  à  votre  a[uguste]  a[ssem- 
blée]  s[ynodale],  le  désir  que  nous  avons  de  connaître  personnellement  les 
membres  qui  doivent  composer  une  si  vénérable  assemblée  et  de  célébrer  avec 
eux  ce  repas  de  charité  que  notre  divin  Sauveur  a  institué  en  mémoire  de  su 
mort,  et  en  signe  de  la  communion  que  les  fidèles  ont  avec  lui,  sont  autant 
d'avantages  dont  la  privation  pénètre  nos  cœurs  de  la  plus  vive  amertume. 

«Nous  supplions  très-respectueusement  l'afuguste]  a[ssemblée]  de  recevoir 
nos  excuses  avec  cette  même  charité  qui  est  le  grand  caractère  de  notre  sainte 
religion  et  avec  les  sentiments  dont  l'Apôtre  des  Gentils  était  animé,  lorsqu'il  se 
faisait  tout  à  tous  pour  voir  si  en  quelque  sorte  il  pourrait  en  gagner  quelques-uns. 

«  Aussitôt  que  M .  André  Grenier  de  Barmont  eut  reçu  la  lettre  de  M .  Théophile 
qui  l'invite  à  se  rendre  avec  un  député  à  votre  a[uguste]  a[ssemblée]  s[ynodaleJ, 
il  appela  quelques  membres  du  corps  ec[clésiastique]  pour  la  leur  communiquer. 
Ils  furent  d'avis  comme  lui  de  s'y  rendre  malgré  ses  indispositions;  et  en  consé- 
quence il  fit  réponse  qu'il  ne  manquerait  pas  de  se  trouver  au  lieu  indiqué;  peu 
de  jours  après,  il  se  trouva  mieux,  il  assembla  tout  le  corps  ec[clésiastiquej  en 
c[olloque],  il  nous  fit  lecture  de  cette  lettre,  et  après  être  demeuré  d'accord  de 
procéder  à  l'élection  d'un  député  pour  accompagner  n[otre]  p[asteur]  et  repré- 
senter nos  é[glises]  à  votre  a[uguste]  a[ssemblée]  s[ynodale],  les  voix  se  réunirent 
pour  un  des  membres  du  comité,  qui  se  serait  déterminé  d'accepter  l'honneur 
qu'on  lui  faisait,  si  la  tenue  de  ce  sfynode]  n[ational]  n'était  pas  aussi  publique. 
En  cette  ville,  un  nombre  infini  de  personnes  qui  devraient  l'ignorer,  savent  ou 


SYNODE  NATIONAL. 


97 


XLII. 

Meflieurs  Jean  Louis  Gibert,  Jean  Sicard,  Jacques  Sol,  François 
Viala  &  Pierre  Dugas,  pafteurs,  procéderont  à  l'examen  de  M.  Fi- 
guières;  &  fils  le  trouvent  capable,  ils  l'inftalleront  au  St-Miniflèrc 
pour  la  province  de  Saintonge  &  Périgord. 

du  moins  assignent  le  jour  auquel  l'ouverture  doit  s'en  faire.  Ce  particulier  qui 
fait  beaucoup  de  sensation  ici  s'est  excusé  et  a  repre'senté  que  s'absenter  dans 
cette  circonstance,  et  afficher  qu'il  était  parti  pour  se  rendre  au  synode  était  une 
même  chose,  qu'il  s'exposerait  évidemment  ainsi  que  n[otre]  p[asteur],  et  a  prié 
l'assemblée  de  jeter  les  yeux  sur  quelque  autre;  quelques  instances  qu'on  ait 
faites  auprès  de  plusieurs,  il  n'y  a  pas  eu  moyen  de  déterminer  personne  à 
accepter  cet  emploi:  les  uns  se  sont  défendus  sur  leur  insuffisance,  d'autres  en 
alléguant  que  les  affiiires  de  leur  commerce  ne  leur  permettaient  pas  de  s'absenter, 
et  ceux  qui  auraient  été  le  plus  en  état  de  nous  représenter  à  une  si  vénér.  assemb. 
ont  allégué  les  raisons  de  celui  qui  avait  été  élu  le  premier.  Ce  contre-temps  (qui 
est  occasionné  par  l'indiscrétion  de  certains  particuliers  qui  ont  été  informés  de 
la  tenue  du  synode  par  des  lettres  qu'ils  ont  reçues  d'une  ville  voisine  du  lieu  où 
il  doit  se  tenir),  nous  vous  le  réciterons,  n[os]  très-h[onorés]  fr[ères],  nous  plonge 
dans  la  plus  grande  amertume.  M.  de  Barmont,  qui  est  dans  les  remèdes,  n'étant 
pas  encore  remis  de  sa  dernière  maladie,  n'a  cependant  cessé  de  prier  et  solliciter 
ceux  qu'il  connaît  capables  de  remplir  cet  emploi,  de  l'accompagner.  Toutes  ses 
représentations  ont  été  inutiles  et  il  partage  avec  nous  la  douleur  de  ne  pouvoir 
pas  se  rendre  à  une  a[ssemb].  où  tant  de  raisons  nous  font  désirer  d'assister.  Elle 
serait  extrême  cette  douleur,  s'il  ne  nous  restait  la  consolation  d'espérer  que 
votre  a[uguste]  a[ssemblée]  s[ynodalc]  voudra  bien  user  d'indulgence  en  faveur  de 
nos  é[glises]  naissantes,  et  en  acceptant  nos  excuses,  nous  considérer  comme  des 
membres  qui  se  feront  toujours  gloire  d'être  étroitement  unis  au  corps. 

«C'est  avec  ces  sentiments  que  nous  prenons  la  liberté  de  supplier  très-hum- 
blement votre  a[uguste]  a[ssemblée]  s[ynodale]  de  nous  faire  parvenir  la  copie 
des  actes  ou  arrêtés  qui  auront  été  passés  ou  pris,  ou  de  nous  indiquer  les 
moyens  de  nous  les  procurer,  étant  dans  la  ferme  résolution  de  nous  y  conformer 
en  tous  points,  nous  soumettant  d'avance  de  la  manière  la  plus  solennelle  à  tous 
les  actes  et  décrets  de  votre  respectable  a[ssemblée],  promettant  de  concourir  de 
tout  notre  pouvoir  à  la  réussite  de  l'importante  affiiire  pour  laquelle  vous  êtes 
assemblés. 

«Souffrez,  nos  très-h[onorés]  fr[èrcs],  que  nous  mettions  ici  succinctement 
sous  vos  yeux  la  situation  dans  laquelle  nous  nous  trouvons,  puisque  nous  ne 
pouvons  avoir  l'honneur  de  le  faire  par  le  moyen  de  nos  députés.  Il  y  a  environ 
vingt  mois  qu'une  violente  persécution  obligea  un  digne  pasteur  de  s'absenter  des 
é[glises]  d'un  district  voisin  qu'il  avait  défriché  et  de  se  réfugier  en  cette  ville,  où  il 
arriva  dangereusement  malade.  Aussitôt  qu'il  fut  convalescent,  le  zèle  qui  l'anime 
pour  la  gloire  de  Dieu  et  l'avancement  du  régne  de  J.  C.  ne  lui  permit  pas  de  rester 
oisif  dans  une  ville  qui  lui  parut  par  bien  d'endroits  être  en  état  de  concourir  à 
l'avantage  de  la  cause  commune.  Le  peu  de  succès  qu'avaient  eu  d'autres  pasteurs 
que  le  même  zèle  avait  attirés  ici,  quantité  d'obstacles  qui  semblaient  s'opposer  à 
l'établissement  d'aucun  culte,  tels  que  sont  le  défaut  de  même  peuple  dans  la  ville 
et  dans  nos  campagnes,  les  tribunaux  de  justice  dont  cette  même  ville  est  remplie, 
moins  à  craindre  par  leur  nombre  que  par  la  vigilance  des  membres  qui  les  com- 
posent à  faire  observer  les  Edits  et  Déclarations  rendus  contre  nous,  auraient  sans 

7 


gS  LES  SYNODES  DU  DÉSERT. 

XLUI. 
Les  députés  de  la  province  du  Dauphiné  demandant  quelle  eft  la 
conduite  qu'on  doit  tenir  envers  une  femme  qui  f'efl  féparée  de  fon 
mari  &  refufe  de  fe  joindre  avec  lui,  il  a  été  décidé  que,  û  cette  femme 
continue  dans  fon  refus,  elle  fera  pourfuivie  félon  la  rigueur  de  la 
difcipline. 

doute  découragé  un  pasteur  moins  zélé  et  plus  timide  que  le  nôtre.  Pour  vaincre 
ces  obstacles,  qui  ont  été  insurmontables  pour  ses  prédécesseurs,  il  a  tenu  une 
route  différente.  Il  chercha  d'abord  à  s'insinuer  dans  l'esprit  de  ceux  qu'on  lui 
représenta  pour  être  le  plus  en  état  de  l'aider  dans  une  entreprise  si  louable  ;  il 
parvint  à  leur  faire  goûter  le  plan  qu'il  avait  dressé,  dicté  par  le  zèle  et  la  prudence 
même,  à  l'observation  duquel  nous  devons,  après  la  bénédiction  du  Tout- 
Puissant,  l'établissement  de  vingt  sociétés,  dans  lesquelles  alternativement  la 
parole  de  Dieu  nous  est  annoncée  dans  toute  sa  pureté.  Les  sacrements,  tels  que 
j.  C.  les  a  institués,  y  sont  administrés,  l'ordre  ec[clésiastique]  y  est  établi,  la 
discipline  exercée.  Enfin  nous  avons  la  consolation  de  voir  les  riches  et  les 
pauvres,  les  grands  et  les  petits,  s'empresser  à  donner  gloire  à  Dieu. 

«  Le  succès  du  ministère  de  notre  past[eur]  n'est  point  borné  au  nombre  des 
sociétés  déjà  établies,  plusieurs  fidèles  désirant  d'en  former  de  nouvelles,  cherchent 
à  se  procurer  des  domestiques  non  suspects,  pour  augmenter  le  nombre  des 
retraites  et  celui  des  maisons  où  l'on  puisse  s'assembler  ;  ces  mouvements  nous 
font  espérer  de  les  voir  multiplier  de  plus  en  plus,  et  avec  l'aide  de  Dieu,  nous 
nous  flattons  qu'il  y  aura  bien  peu  de  protestants  en  cette  ville  qui  n'y  soient 
admis  dans  peu  de  temps. 

«Vous  participez  sans  doute  à  notre  joie,  nos  très-h[onorés]  f[rères],  vous 
vous  réjouissez  [avec  le]  Seigneur  de  voir  joindre  de  jour  en  jour  à  l'Eglise  des  gens 
pour  être  sauvés.  C'est  le  but  de  votre  ministère,  généreux  athlètes  qui  ne  faites 
cas  de  rien,  pas  même  de  votre  vie,  pourvu  que  vous  acheviez  avec  joie  la  course 
qui  vous  est  proposée  ;  c'est  aussi  le  but  de  vos  soins,  nos  chers  compagnons,  qui 
coopérez  avec  ces  vénérables  personnages  à  l'avancement  du  règne  de  notre 
Sauveur  et  au  salut  de  vos  frères.  Redoublons  tous  nos  efforts  pour  une  œuvre  si 
sainte  et  attendons  avec  patience  la  récompense  promise  à  ceux  qui  en  auront 
amené  plusieurs  à  la  justice. 

«  Nous  l'avons  déjà  dit,  nos  très-h[onorés]  f[rères],  après  le  secours  du  Très- 
Haut,  qui  est  grand  en  force  et  puissant  en  moyens,  nous  devons  à  la  saine 
doctrine,  à  la  pureté  de  la  morale  et  à  la  prudence  de  M.  Grenier  de  Barmont, 
l'établissement  de  nos  égl[ises].  Il  a  su  gagner  notre  confiance,  et  nous  osons  le 
dire,  elle  ne  fut  jamais  plus  réciproque  entre  un  pasteur  et  un  troupeau:  le  succès 
du  ministère  est  bien  équivoque  si  une  cordiale  affection  ne  les  unit  les  uns  aux 
autres.  C'est  de  cette  union  et  de  concert  que  nous  attendons  les  plus  heureux 
succès  de  son  ministère,  s'il  plaît  à  votre  a[uguste]  a[ssemblée]  s[ynodale]  de  le 
confirmer  pour  notre  pasteur;  nous  prenons  la  liberté  de  vous  en  prier  très- 
instamment;  sa  présence  au  milieu  de  nous  est  aussi  nécessaire  qu'elle  fût  jamais. 
Outre  le  soin  que  demandent  de  lui  les  sociétés  déjà  établies  et  celles  qu'il  se 
promet  d'établir  encore,  il  a  à  s'opposer  aux  progrès  d'un  fanatique,  arrivé  depuis 
peu  du  pays  étranger  qui  s'efforce  de  faire  des  prosélytes  parmi  nous,  en  répan- 
dant les  erreurs  pernicieuses  des  Moraves.  Dès  l'année  1753,  quantité  de  personnes 
avaient  embrassé  cette  secte;  M.  de  Barmont  en  a  ramené  plusieurs  dans  la  bonne 
voie  par  sa  douceur  et  sa  patience,  et  il  travaillait  à  désabuser  les  autres,  lorsque 


SYNODE  NATIONAL. 


99 


xuv. 

Sur  les  repréfentations  &  les  demandes  faites  par  M.  Court  au 
fujet  des  dépenfes  auxquelles  il  a  été  expofé  pour  les  biens  de  nos 
églifes,  l'affemblée  prie  Meilleurs  les  illuftres  économes  de  mander  à 
ce  digne  Repréfentant  l'indemnifation  qu'ils  jugeront  convenable. 


ce  nouveau  missionnaire  est  venu  mettre  des  entraves  au  prompt  succès  qu'il 
avait  lieu  d'espérer.  Un  obstacle,  aussi  imprévu  qu'il  peut  devenir  funeste,  exige 
de  lui  un  redoublement  d'attention  à  munir  les  esprits  qu'il  a  déjà  ramenés,  et  à 
détruire  dans  les  autres  les  impressions  que  pourraient  faire  les  séductions  de  ce 
fanatique  ;  nous  le  croyons  très-propre  à  remplir  cet  objet  et  nous  ne  doutons 
nullement  qu'avec  l'aide  de  Dieu  et  la  connaissance  qu'il  a  de  ces  esprits  faibles, 
il  ne  parvienne  à  faire  perdre  tout  espoir  au  fanatique  de  faire  le  moindre  progrès, 
et  à  l'obliger  à  se  retirer  à  peu  près  comme  il  est  venu.  Ce  sont.  Messieurs  et 
très-h[onorés]  f[rères],  les  motifs  qui  nous  portent  à  vous  supplier  derechef  de 
ne  pas  nous  refuser  la  grâce  que  nous  vous  demandons  de  le  confirmer  pour 
notre  pasteur.  Nous  l'attendons  de  votre  zèle,  cette  grâce;  elle  fait  l'objet  des  désirs 
ardents  du  corps  des  anciens  en  particulier  et  de  toute  l'église  en  général,  et 
nous  sommes  persuadés  qu'il  le  souhaite  lui-même  ardemment.  Flattés  de  l'obtenir 
de  votre  bonté,  que  nous  vous  disions  que  son  absence  pourrait  entraîner  la  perte 
de  nos  églises.  Plus  l'attachement  que  nous  avons  pour  notre  pasteur  est  grand, 
plus  nous  nous  sentons  obligés  de  le  justifier.  Nous  le  croyons  parfaitement  inno- 
cent de  ce  dont  il  a  été  accusé  au  s[ynode]  du  Haut-Languedoc,  tenu  le  23  mars 
dernier,  et  nous  supplions  votre  a[uguste]  a[ssemblée]  s[ynodale]  de  rapporter  les 
quatre  chefs  d'accusation  pour  lesquels  il  a  été  condamné  à  une  censure,  et  de 
faire  quelques  succinctes  observations  pour  mettre  votre  vénérable  assemblée  plus 
en  état  d'en  juger,  si  du  moins  elle  daigne  en  connaître,  comme  nous  l'attendons 
de  son  zèle  pour  le  bien  de  nos  églises. 

«Premier  chef:  il  n'a  pas  déféré  à  l'arrêté  du  colloque  du  Haut-Languedoc, 
tenu  le  16  janvier  1754,  par  lequel  on  l'appelle. 

«M.  de  Barmont  était  alors  occupé  à  défricher  les  églises  de  l'Agenais,  qui 
s'assemblaient  en  colloque  comme  celles  du  Haut-Languedoc,  ainsi  qu'il  paraît 
par  celui  qui  y  fut  assemblé  le  10  février  suivant,  par  lequel  il  fut  dressé  un 
acte  qui,  en  infirmant  la  demande  de  celui  du  Haut-Languedoc,  approuve  en 
tout  ledit  pasteur  de  ne  s'être  pas  rendu,  et  fait  insérer  dans  ses  registres  la  lettre 
écrite  à  ce  sujet  à  M.  Dejean  et  l'extrait  de  sa  réponse,  par  laquelle  Monsieur 
Dejean  marque  qu'il  avait  prévu  que  M.  de  Barmont  ne  pourrait  pas  quitter 
les  égl[ises]  de  l'Agenais;  qu'il  avait  été  mandé  contre  son  opinion,  étant  d'avis, 
dit-il,  <i  qu'on  vous  écrivit  qu'au  cas  que  vos  affaires  ne  vous  permissent  pas  de  venir, 
vous  donnassiez  votre  approbation  pour  qu'on  se  procurât  des  sujets  d'ailleurs.)) 
Si  le  colloque  du  Haut-Languedoc  pouvait  faire  venir  des  sujets  d'ailleurs 
pour  desservir  les  é[glises]  de  Cas[tres]  M.  Dejean  n'avait-il  pas  raison  de  ne 
mander  AL  de  Barmont  qu'au  cas  qu'il  pût  quitter  des  églises  qu'il  était  à  même 
d'établir,  et  celui-ci  n'était-il  pas  fondé  de  ne  pas  les  abandonner  ?  Il  est  surprenant, 
d'ailleurs,  qu'après  plus  de  deux  années  de  silence,  on  fasse  un  grief  au  pasteur 
de  ce  que  le  colloque  de  l'Agenais,  qui  ne  peut  être  subordonné  à  un  autre 
colloque,  n'a  pas  voulu  déférer  à  celui  du  Haut-Languedoc.  Il  en  donne  la  raison 
dans  celui  du  10  février  :  «Vu,  est-il  dit,  que  le  pouvoir  de  changer  les  pasteurs 
n'appartient  qu'aux  synodes  provinciaux  et  nationaux,  suivant  l'art.  3o  du 
chap.   l'^'^  de  la  discipline.» 


loo  LES  SYNODES  DU  DESERT. 

XLV. 
La  compagnie,  informée  que  M.  Court  a  reçu  plufieurs  étudiants 
au  féminaire  fur  des  recommandations  particulières,  elle  l'avertit  de  ' 
n'en  plus  recevoir  à  l'avenir  qui  ne  foient  envoyés  par  les  provinces. 

(1  Second  chef  :  le  peu  solidité  des  raisons  qu'il  allègue  pour  ne  pas  se  rendre 
au  synode  provincial. 

((  Peut-on,  M[essieurs]  et  très-h[onorés]  fr[ères],  en  alle'guer  de  plus  fort[e]s  que 
[celle]  de  la  maladie  ?  M.  de  Barmont  était  attaqué  d'une  violente  douleur  aux 
reins  qui  ne  l'abandonne  pas  depuis  plusieurs  mois;  elle  était  alors  si  vive  qu'il 
lui  aurait  été  impossible  de  supporter  le  cheval,  ni  pas  une  voiture.  Il  l'a  écrit, 
et  nous  l'avons  confirmé  par  notre  lettre  écrite  à  ce  s[ynode]  ;  nous  ne  voyons 
pas  une  raison  qui  ait  pu  faire  suspecter  notre  sincérité  à  cette  assemblée. 

«Troisième  chef:  pour  avoir  abandonné  son  troupeau  de  l'Agenais. 

«  Pour  taxer  son  pasteur  d'avoir  abandonné  son  troupeau,  il  faut  nécessai- 
rement qu'il  lui  en  ait  été  assigné  un;  celui  de  l'Agenais  ne  l'a  jamais  été  à 
M.  de  Barmont  :  cela  est  démontré  par  le  premier  chef  d'accusation  rapporté 
ci-dessus,  puisqu'il  est  constant  que  si  ce  troupeau  avait  été  assigné  à  ce  pasteur, 
le  colloque  du  Haut-Languedoc  du  6  (le  i5)  janvier  1754,  qui  n'avait  reçu  aucune 
plainte  de  l'un  ni  de  l'autre,  ne  pouvait  pas  exiger  que  ce  même  pasteur  quittât 
son  troupeau  pour  aller  exercer  son  ministère  auprès  d'un  autre,  si  celui,  au 
milieu  duquel  il  se  trouvait,  lui  avait  été  assigné  suivant  les  règles  de  la  disci- 
pline :  il  n'y  a  que  les  synodes  provinciaux  ou  les  n[ationaux]  qui  puissent  avoir 
ce  droit,  encore  faut-il  que  ce  soit  pour  de  fortes  raisons.  M.  de  Barmont  n'a 
jamais  été  attaché  aux  églises  de  l'Agenais  que  par  les  liens  de  son  affection. 
Il  est  vrai  qu'étant  tombé  en  rechute  d'une  fièvre  putride  qui  faillit  le  coucher 
dans  le  tombeau,  il  les  quitta  en  juillet  1754,  accompagné  d'un  ancien,  à  l'ap- 
proche des  dragons,  sollicité  par  les  provinciaux  bourgeois,  par  plusieurs  anciens, 
et  par  le  défaut  de  retraites.  Ces  motifs  sont  assez  puissants  pour  rendre  sa 
retraite  légitime;  les  persécutions  qu'on  a  exercées  dans  ce  district  la  justifient 
pleinement. 

0  Quatrième  chef;  il  a  résisté  à  la  sommation  desdites  églises  de  l'Agenais. 

«Nous  tirons  le  rideau  sur  les  motifs  de  cette  sommation;  lorsqu'elle  fut 
faite,  on  savait  très-bien  qu'il  n'était  pas  possible  que  M.  de  Barmont  pût  y 
déférer;  les  dragons  remplissaient  le  pays  et  étaient  logés  chez  les  protestants; 
ils  ne  cessaient  nuit  et  jour  de  faire  des  patrouilles;  son  signalement  était  entre 
leurs  mains;  le  sénéchal  d'Agen  instruisait  sa  procédure  et  celle  de  436  décrétés; 
il  fut  condamné  à  mort  par  une  sentence  de  ce  tribunal,  confirmée  par  arrêt 
du  parlement  qui  ordonne  de  l'afficher  à  Agen.  Etait-il  de  la  prudence  que  dans 
de  pareilles  circonstances  un  pasteur,  qu'on  cherchait  si  soigneusement,  se 
rendît  dans  un  aussi  petit  district  où  il  aurait  même  été  moralement  impos- 
sible de  trouver  les  retraites  nécessaires  ?  N'était-il  pas  plus  convenable  que 
ces  églises  acceptassent  l'offre  de  M.  Dugas,  qui,  depuis  le  mois  d'août  1754, 
leur  offrait  son  ministère  qu'[elles]  acceptèrent  enfin  ;  et  trouvant  à  remplacer  ce 
qu'elles  avaient  perdu,  ne  devaient-elles  pas  se  réjouir  des  progrès  que  ce 
pasteur  faisait  au  milieu  de  nous,  surtout  dès  lors  que  tant  d'autres  y  avaient 
échoué. 

«Ce  sont  là,  nos  très-honorés  frères,  les  raisons  que  nous  avons  cru  devoir 
mettre  sous  vos  yeux  pour  la  justification  d'un  pasteur  que  nous  croyons  très- 
innocent,  auquel  nous  sommes  extrêmement  attachés;  nous  souhait[er]ions  que 


SYNODE  NATIONAL.  loi 

XLVI. 

L'cglife  de  St-Jean-dc-Gardonnenque,  après  avoir  rendu  des 
bons  témoignages  à  fon  pafteur,  a_vant  demandé  d'être  féparée  de  la 
province  des  Balfes-Cévennes  pour  faire  corps  avec  celle  des  Hautes, 
elle  a  été  renvoyée  au  fynode  de  fa  province. 

vous  les  trouviez  aussi  solides  qu'elles  sont  sincères;  nous  ne  saurions  dissimuler  i\ 
votre  a[uguste]  a[sseniblée]  que  nous  sommes  surpris  et  affligés  d'un  pareil  traite- 
ment contre  un  pasteur  qui  a  si  glorieusement  étendu  les  bornes  du  régne  du 
Christ,  dans  un  temps  d'oppression.  Doit-on  s'arrêter  sur  de  si  légers  sujets  ? 
Daignez,  nous  vous  en  conjurons  encore,  le  confirmer  pour  desservir  nos  églises 
qu'il  a  si  heureusement  plantées.  Nous  serions  au  comble  de  nos  vœux  si  vous 
nous  accordez  cette  grâce,  qui  ne  peut  tourner  qu'à  l'avantage  commun  de  toutes 
les  églises,  au  bien  de  notre  comité  dont  il  est  le  président,  par  la  disposition  où  il 
est,  ainsi  que  nous  tous,  de  concourir  avec  vous  au  plus  parfait  concert,  et  à 
l'heureux  succès  de  l'affaire  qui  vous  assemble. 

0  Nous  faisons  les  vœux  les  plus  ardents  pour  qu'il  plaise  au  Seigneur  de  vous 
conserver  précieusement.  Puisse  son  St-Esprit  présider  h  votre  auguste  assem- 
blée et  être  le  guide  de  toutes  vos  délibérations! 

«Nous  avons  l'honneur  d'être,  avec  les  sentiments  du  plus  profond  respect  et 
de  la  plus  parfaite  soumission.  Messieurs  et  très-honorés  frères,  vos  très-humbles 
et  très-obéissants  serviteurs. 

<i Signés  à  l'original:  Les  anciens  des  é[glises]  réformées  de  Bordeaux.» 

II. —  Le  pasteur  adressera  aussi  de  son  côté  à  M.  le  Représentant  une 
copie  de  sa  lettre  envoyée  audit  s[ynodc]  n[ational].  Il  y  joindra  ses  raisons  de 
justification  dont  M.  le  digne  Représentant  aura,  s['il]  l[ui]  p[lnit],  la  bonté  de 
donner  connaissance  aux  respectables  protecteurs.  Ces  deux  pièces  seront  de  plus 
insérées  dans  nos  registres  par  la  main  du  secrétaire  à  la  fin  du  premier  colloque. 

12.  —  S'il  est  des  anciens  qui  aient  appelé  M.  Gibert,  ou  par  eux-mêmes, 
ou  par  d'autres,  ou  par  écrit,  ou  qu'ils  l'aient  fait  opérer  dans  nos  églises  ou 
fourni  les  moyens,  la  compagnie  les  désapprouve  hautement  et  leur  enjoint 
expressément  de  se  mieux  comporter  à  l'avenir  sous  peine,  s'ils  y  contreviennent, 
d'être  exclus  pour  toujours  du  corps  ecclésiastique  par  le  présent  acte,  sans  qu'il 
soit  nécessaire  d'en  prononcer  d'autre;  ils  seront  de  plus  poursuivis  comme 
troublant  l'ordre  et  l'union  de  l'église. 

i3.  —  Les  membres  de  nos  sociétés,  qui  à  l'avenir  réclameront  ou  accep- 
teront d'autre  minist[ère]  que  celui  du  pasteur  de  nos  églises  pour  quelque  fonction 
pastorale  comme  baptêmes,  mariages,  prédication  et  autres,  seront  dès  la  première 
fois  suspendus  du  St-Sacrement  de  la  Cène,  et  traités  comme  rebelles  à  l'ordre 
ecclésiastique  Néanmoins  la  compagnie  fait  grâce,  pour  cette  fois,  à  ceux  d'entre 
eux  qui  ont  imprudemment  fait  ces  démarches  contre  les  règles  de  prudence  que 
nous  observons  dans  pareil  cas. 

14.  —  En  cas  que  notre  pasteur  fût  absent  ou  malade,  on  ne  pourra  en 
appeler  un  autre,  ni  accepter  les  offres  ou  les  services  de  ceux  qui  pourraient 
passer  ici,  qu'en  vertu  du  consentement  unanime  de  tout  le  corps  des  anciens  tant 
de  la  ville  que  des  faubourgs.  La  discipline  y  est  formelle.  Quiconque  contreviendra 
à  cet  arrêté  sera  poursuivi  comme  il  est  porté  dans  les  deux  articles  précédents; 
on  infligera  les  mêmes  peines  à  ceux  des  membres  de  nos  églises  qui,  contre  l'ordre, 
la  discipline  et  les  droits  du  corps  ecclésiastique,  pourraient  traîner  pour  introduire 
ici  d'autre  pasteur  pendant  le  séjour  de  celui  que  nous  avons. 


102  LES  SYNODES  DU  DESERT. 

XLVII. 

Conformément  à  l'art.  i3  du  dernier  fynode  provincial  des  Baffes- 
Cévennes,  les  deniers  du  miniftère  qui  fe  colleûeront  dans  les  églifes 
du  Rouergue  ferviront  à  défrayer  l'églifede  St-Jean-de-Gardonnenque 

i5.  —  Messieurs  les  anciens  exhorteront  incessamment  tous  les  membres 
de  leurs  districts  à  se  conformer  aux  art.  i3  et  14,  contenus  ci-dessus,  dont  il  leur 
sera  fait  lecture,  afin  qu'ils  n'en  ignorent;  de  plus,  on  les  prémunira  contre  les 
calomnies  que  certains  ennemis  de  l'union  et  de  la  paix  répandent  ici  contre 
quelques  anciens,  et  surtout  contre  le  pasteur,  ennemis  qu'on  tâchera  de  découvrir 
pour  les  traiter  comme  ils  le  méritent,  et  pour  s'en  garder. 

Copie  de  la  lettre  écrite  par  M.  le  pasteur  de  Barmont  au  synode  national 
dernier,  en  date  du  18  avril  ij56. 

«Messieurs,  mes  très-honorés  et  très-respectables  frères  en  J.-C. 

«  Il  y  a  environ  une  année  que  je  suis  exactement  informé,  soit  par  l'attention 
de  M.  Paul  et  par  celle  de  quelques  amis  de  Nîmes,  de  tout  ce  qui  se  passe  d'inté- 
ressant sur  l'affaire  importante  et  délicate  qui  vous  assemble.  Les  pièces  que  j'ai 
en  main,  en  me  faisant  connaître  les  différents  ressorts  de  cette  fameuse  négo- 
ciation, ses  commencements  et  ses  progrès,  ne  me  laissent  pas  ignorer  le  nom,  le 
crédit,  le  zèle  de  l'illustre  protecteur.  Je  combats  depuis  trop  longtemps  par  mes 
soupirs  et  mes  prières  en  faveur  de  la  paix  de  Sion  désolée  pour  n'avoir  pas  appris 
avec  plus  de  plaisir  que  de  reconnaissance,  s'il  est  possible,  des  nouvelles  si  con- 
solantes. Heureux,  si  le  Seigneur,  touché  de  nos  maux  et  de  nos  misères,  était  déjà 
descendu  pour  nous  délivrer  !  Ma  joie  serait  beaucoup  plus  parfaite,  si  ce  grand 
objet  de  nos  désirs  communs  était  moins  éloigné. 

«C'est  pour  le  rapprocher,  Messieurs  mes  très-honorés  et  très-respectables 
frères,  que  vous  cédez  avec  tant  d'empressement  à  l'invitation  de  l'illustre  rappor- 
teur, en  convoquant,  sous  la  protection  de  Dieu,  votre  auguste  tribunal.  C'est 
son  intention,  c'est  la  vôtre.  Cette  union  de  volonté  en  démontre  autant  l'utilité 
que  l'importance  des  matières  qui  y  seront  discutées  et  mises  en  délibération.  Vous 
avez  prévu,  vous  avez  décidé  que  dans  le  cas  présent  on  ne  pouvait  travailler 
efficacement  au  plus  grand  bien  de  toutes  les  églises  protestantes  du  royaume, 
accélérer  le  succès  de  nos  espérances,  qu'en  établissant  entre  ces  églises  le  plus 
parfait  concert  et  des  correspondances  mutuelles.  Votre  respectable  tribunal,  qui 
fut  de  tout  temps  le  centre  de  l'union  et  de  la  paix,  le  défenseur  souverain  de  la 
foi,  et  l'appui  de  la  vérité,  peut  seul  les  unir  par  les  liens  les  plus  étroits,  et  poser 
les  fondements  solides  d'un  concert,  d'une  correspondance  si  utile  et  si  nécessaire. 

«  Si  je  sentais  moins  mes  obligations,  ma  dépendance  et  le  prix  de  l'honneur 
que  vous  me  faites.  Messieurs  mes  très-honorés  et  très-respectables  frères,  en 
m'invitant  à  votre  auguste  assemblée,  je  serais  moins  pénétré  de  douleur  en  me 
voyant  hors  d'état  de  m'y  rendre  et  de  déférer  à  vos  ordres. 

«  Quoique  je  sois  incapable  de  vous  être  d'aucun  secours  et  de  contribuer  au 
bien  de  la  cause  commune  autrement  que  par  mes  vœux,  ne  gémirai-je  pas  dans 
le  fond  de  mon  cœur  d'être  retenu  ici  malgré  moi  ?  Que  de  motifs  m'engagent  à 
déplorer  ma  situation  présente  !  L'ambition  de  serrer  les  nœuds  de  la  confédé- 
ration, l'honneur  de  vous  connaître  personnellement,  le  désir  de  vous  donner  par 
ma  présence  une  preuve  de  ma  soumission,  le  bonheur  de  profiter  de  vos  sages 
avis,  celui  de  vous  convaincre  de  vive  voix  de  mon  zèle  à  les  mettre  en  exécution 


SYNODE  NATIONAL.  Io3 

des  avances  qu'elle  a  faites  pour  la  province  des  Bafles-Cévennes; 
&  au  cas  que  ces  deniers  ne  puffent  être  collectés,  ce  fera  à  ladite 
province  à  faire  le  rembourfement. 


et  de  concourir  avec  vous,  sous  les  auspices  de  vos  directions,  à  la  paix  de  l'héritage 
du  Seigneur,  sont  autant  d'avantages  dont  la  privation  me  remplit  d'amertume. 

(I  Je  proteste  ici  sincèrement  devant  Dieu  et  devant  vous,  Messieurs  mes  très- 
honorés  et  très-respectables  frères,  que  mon  absence  est  absolument  involontaire, 
et  que  nombre  de  raisons  la  rendent  nécessaire  contre  mon  inclination.  Dieu, 
dont  la  sagesse  dispense  les  biens  et  les  maux,  me  visite  dans  ses  compassions 
d'une  manière  particulière,  depuis  environ  le  lo  du  mois  dernier,  par  une  vive 
douleur  dans  les  reins  et  dans  le  bas-ventre,  qui,  provenant  sans  doute  d'un  excès 
de  travail  et  de  plénitude,  me  donne  une  langueur  d'estomac,  un  mal  de  tête,  un 
dégoût  et  une  faiblesse  extrêmes.  Le  désordre  de  ma  lettre,  que  je  puis  à  peine 
dicter  à  un  ami  de  confiance,  vous  en  convaincra  assez.  J'ai  usé  et  use  encore  à 
présent  des  remèdes;  mon  chirurgien  m'assure  que  je  ne  puis  entreprendre  aucun 
voyage  qu'aux  risques  de  périr  en  chemin.  Je  n'allègue  pas  ces  raisons.  Messieurs 
mes  très-honorés  et  très-respectables  frères ,  quelque  fortes  qu'elles  soient, 
comme  une  excuse  légitime.  Résolu  de  m'exposer  à  tout,  elles  auraient  fait  peu 
d'impression  sur  moi,  et  ne  m'auraient  pas  empêché  départir  si  j'avais  eu  de 
député,  ou  seulement  un  guide.  J'atteste  ù  votre  auguste  assemblée  synodale  la 
vérité  de  tout  ce  que  la  lettre  des  anciens  d'ici  contient  à  ce  sujet. 

«C'est  beaucoup  moins  sur  le  triste  état  de  ma  santé  et  sur  le  défaut  de  député 
ou  de  guide  que  sur  votre  charité,  que  je  me  fonde  en  implorant  ce  support  et  la 
clémence  de  votre  respectable  assemblée.  Daignez  entrer  dans  mon  état,  je  vous 
en  supplie,  Messieurs  mes  très-honorés  frères,  et  me  faire  ressentir  les  tendres 
effets  de  cette  bonté  et  de  cette  douceur  vraiment  chrétienne  qui  ont  de  tout 
temps  dicté  à  nos  pères  les  décrets  de  leurs  tribunaux,  ceux  des  vôtres,  et  qui 
formeront  à  jamais  l'aimable  caractère  des  ambassadeurs  du  fils  de  Dieu,  tels  que 
vous.  Mes  maux  et  mon  affliction  seraient  à  leur  comble,  si  j'avais  le  malheur  de 
m'attirer  votre  disgrâce  et  de  perdre,  ou  en  tout  ou  en  partie,  l'honneur  de  votre 
protection  que  je  réclame  avec  les  sentiments  d'un  respect  profond. 

(c  Ces  sentiments,  l'espérance  que  j'ai  que  le  St-Esprit  présidera  à  votre  au- 
guste assemblée,  les  lumières,  la  sagesse,  la  prudence  des  vénérables  membres 
qui  la  composent  et  mon  devoir  sont.  Messieurs  mes  très-honorés  et  très-respec- 
tables frères,  des  garants  assurés  de  ma  soumission  parfaite,  et  pour  le  présent  et 
pour  l'avenir,  aux  actes  et  décrets  qui  émaneront  de  votre  respectable  tribunal.  En 
m'y  conformant,  lorsqu'ils  me  seront  connus,  ce  que  je  désire  ardemment,  je  ne 
ferai  que  réduire  en  actes  les  dispositions  soumises  qui  m'animent,  dans  lesquelles 
je  persévérerai  tout  le  temps  que  Dieu  me  fera  la  grâce  de  dépendre  de  votre 
auguste  assemblée  et  par  conséquent  de  m'employer  au  service  des  églises  persé- 
cutées ou  libres  de  ce  royaume. 

«J'apprends,  Messieurs  mes  très-honorés  et  très-respectables  frères,  que  le 
corps  des  anciens  d'ici,  qui  a  voulu  se  faire  l'honneur  de  vous  écrire,  a  celui  de 
vous  informer  de  l'état  présent  des  églises  de  ce  climat,  et  de  l'établissement  du 
comité.  Daignez  donc,  je  vous  en  supplie,  me  dispenser  d'y  rien  ajouter,  si  ce  n'est 
que  je  consens  de  bon  cœur  à  rester  dans  le  sein  de  ces  églises  naissantes,  si  vous 
daignez  leur  accorder  la  confirmation  qu'il  a  l'honneur  de  vous  demander  et  qu'il 
me  fait  la  grâce  de  désirer.  Le  comité  d'ici  entre  avec  un  vif  empressement  dans 
tout  ce  qui  a  pour  objet  le  succès  de  la  grande  affaire;  celui  que   j'ai  dressé  à 


104  LES  SYNODES  DU  DÉSERT. 

XLVIII. 
La  province  des  Baffes-Cévennes  eft  chargée  de  la  convocation 
du  prochain  fynode  national,  comme  auffi  d'indiquer  le  jeûne  général, 
û  les  circonftances  le   demandent,  &  qu'elle  en  foit  requife  par  les 
provinces. 

Ainfî  conclu  &  arrêté  ce  jourd'hui  dixième  mai  mil   fept  cent 
cinquante-fix. 

Pierre  Peirot,  pafteur  &  modérateur. 
Paul   Rabaut,   part.  &  modérateur-adjoint. 
Jean  Pradel,  pafteur  &  fecrétaire. 
Jean  Roux,  pafteur  &  fecrétaire-adjoint. 


quelque  distance  d'ici  est  aussi  animé  des  mêmes  sentiments:  ils  sont  l'un  et 
l'autre  très-disposés  et  très  en  état  de  concourir  à  une  heureuse  réussite. 

«Je  supplie  très-humblement  votre  auguste  assemblée  synodale  de  me  per- 
mettre de  terminer  ici  mes  réflexions.  Mon  état,  puisque  le  Seigneur  le  veut,  ne 
me  permet  pas  de  continuer,  quoique  j'eusse  résolu  de  déposer  dans  votre  sein 
charitable  nombre  de  plaintes  que  je  crois  très-justes,  et  de  supplier  votre 
r[espectable]  ass[emblée]  d'avoir  la  bonté  d'en  connaître,  quoique  occupée  de  plus 
grands  objets. 

«Les  églises  du  Haut-Languedoc,  celles  du  Montalb[anais]  et  Agenais,  dont  les 
pasteurs  et  quelques  anciens  me  condamnent  sans  m'entendre,  sans  égard  pour  mes 
lettres,  et  sont  tantôt  mes  accusateurs  et  tantôt  mes  juges,  ne  m'accuseront  pas, 
je  pense,  d'avoir  mangé  le  leur;  les  premiers  me  doivent  les  honoraires  de  six 
mois  depuis  lySa;  les  seconds,  ceux  d'autant  depuis  mars  1752;  et  celle  de  l' Age- 
nais une  partie  de  ceux  de  1754.  Malgré  mes  besoins  et  mes  plaintes  réitérées,  soit 
auprès  des  pasteurs,  soit  auprès  des  anciens,  soit  enfin  en  colloque,  je  n'ai  pu 
Jusqu'ici  en  être  payé.  Je  ne  vous  dissimulerai  pas.  Messieurs  mes  très-honorés 
et  très-r[espectables]  frères,  que  je  vois  arriver  à  grands  pas  ce  triste  temps,  dans 
lequel  je  serai  forcé,  à  mon  grand  regret,  de  quitter  pour  le  bien  de  la  paix  les 
églises  persécutées,  pour  l'amour  desquelles  j'ai  souvent  refusé,  à  votre  exemple, 
les  avantages  qu'on  m'offre  dans  l'étranger.  En  priant  ardemment  l'Etre  suprême 
de  vous  conserver  très-précieusement  et  de  présider  dans  toutes  vos  délibérations, 
daignez  m'accorder,  au  nom  de  Dieu,  le  secours  tout  puissant  de  vos  saintes 
prières.  Plein  de  vénération  pour  vos  dignes  personnes  et  d'un  respect  profond 
pour  votre  auguste  assemblée,  j'ai  l'honneur  d'être  avec  les  sentiments  de  la  plus 
parfaite  soumission,  Messieurs  mes  très-honorés  et  très-respectables  frères,  votre 
très-humble  et  très-obéissant  serviteur. 

«Grenier  de  Barmont.» 

—  Mss.  de  Bordeaux. 


SYNODE  NATIONAL.  ,o5 


Rôle  des  ministres,  proposants  et  étudiants  de  France 
dressé  par  ordre  du  synode  national  de  lySô. 

Hautes-Cévennes. 

Pajleurs.   —  MM.  Jean   Roux,  Jean  Pierre  Gabriac,   Henry 
Cavalier,  Jacques  Gabriac,  Jean  Méjanelie[du  Cambon],  Jean  Martin. 
Propqfants.  —  MM.  Jean  Rouvière,  Jean  Pic,  Louis  Vallat. 
Etudiants.  —  MM.  Bourbon,  Pierredon. 

Sainton^e. 

Pqjîeitrs.  —  MM.  Jean  Louis  Gibert,  Pierre  Dugas. 
Propojants.  —  MM.  Louis  Figuières,  Etienne  Gibert. 
Etudiant.  — M.  Taluchaud. 

Vivarais. 

Pajicurs.  —  MM.  Pierre  Peirot,  Jean  Blachon,  François  Cofte, 
Alexandre  Vernet. 

Propo/ant.  — M.  Jean  Maurin. 
Etudiant.  —  M.  Pierre  Fauriel. 

Bas-Languedoc. 

Pajleurs.  —  MM.  Paul  Rabaut,  Simon  Gibert,  Jean  Pradel, 
Pierre  Redonne!,  Louis  Fayet,  Pierre  Encontre,  Henry  Baftide, 
Pierre  Sauiline,  François  Sauflinc,  Jean  Guizot,  Pierre  Allègre,  Jean 
Pierre  Lafon,  Paul  Vincent,  Jacques  Mathieu. 

Propojants.  —  MM.  Teillier,  Puget,  Thérond,  Pierre  Paris. 

Haut-Languedoc. 

Pajleurs.  —  MM.  Jean  Sicard,  Grenier  de  Barmont,  Jacques 
Sol,  François  Viala,  Paul  Lafon. 

Propqfants.  —  MM.  Duval.  Rochette,  Armand. 


I06  LES  SYNODES  DU  DÉSERT. 

Provence. 

Pajïeiirs.  —  MM.  Jean  Bétrine,  Rolland. 
Propqfant.  —  M.  Jofeph  Picard. 

Dauphiné. 

Pajîeiirs.  —  MM.  Pierre  Rozan,  François  Defcourt,  Alex.  Ranc. 
Propofants.  —  MM.  Marcel,  Béranger. 

Basses-Cévennes. 

Pajîeiirs.  —  MM.  Jacques  Boyer,  Gral,  Jean  Gai,  Paul  Dalgue, 
Paul  Marazel,  Jean  Journet,  David  Veffon,  Marc  Portai,  Ducros. 
Propqfant.  —  M.  Gai. 

Poitou. 
Pajleur.  —  M.  Moynier. 

Normandie. 
Pajleurs.  —  MM.  Jean  Godefroy,  Louis  Campredon. 


Mémoire  du  nombre  des  étudiants  que  les  provinces 
ont  envoyé  au  séminaire  depuis  1748  jusqu'en  1756, 
et  du  temps  qu'ils  y  ont  resté. 

Hautes-Cévennes. 

MM.  Gibert,  i  an. 

Durantis,  2  ans,  i  mois. 
Dugas,  5  ans. 
Pic,  2  ans,  7  mois,  8  jours. 
Vallat,  2  ans,  7  mois,  8  jours. 


SYNODE  NATIONAL. 

Basses-Cévennes. 

MM.  Rampon,  i  an. 
Ducros,  I  an. 
JoLirnet,  i  an. 
Teiffier,  i  an. 
Julien,  I  an. 
Campredon,  3  ans. 
Chabran,  3  ans. 
Soulier,  2  ans. 
Gai,  2  ans,  7  mois,  8  jours. 
Noguier,  2  ans,  7  mois,  8  jours. 

Haut-Languedoc. 

MM.  de  Barmont,  2  ans. 
Pajon,  3  ans,  10  mois. 
Delille,  3  ans. 
Armand,  2  ans,  9  mois. 
Duval,  I  an,  9  mois. 

Vivarais. 

M.  Maurin,  4  ans,  5  mois,  8  jours. 

Dauphiné. 

MM.  Olivier,  3  ans,  i  mois. 
Béranger,  2  ans,  5  mois. 

Bas-Languedoc. 

MM.  Puget,  I  an. 

Paris,  3  ans,  i  mois,  8  jours. 
Picard,  3  ans,  i  mois,  8  jours. 

Saintonge. 
M.  Etienne  Gibcrt,  10  mois. 


107 


io8 


LES  SYNODES  DU  DESERT. 


Poitou. 


MM.  Moynier,  i  an. 
Defchamps 


Normandie. 


M.  Merlin,  qui  avait  été  prêté  i\  ladite  province  7  ans,  demeura 
au  féminaire,  2  ans,  6  mois. 


Synodes  provinciaux  de    1757, 


Synode   du  Bas- Languedoc. 


Au  nom  de  Dieu.  Amen. 


E  fynode  du  Bas-Languedoc,  affemblé  au  Défertfous  la  pro 
tedion  divine  depuis  le  dix-huitième  mai  mil  fept  cent 
^1^^  cinquante-fept  jufqu'aujourd'hui  vingtième  du  même  mois, 
«£_^^^Çttauquel  ont  affifté  feize  pafteurs  de  la  province,  deux  des 
Hautes-Cévennes,  deux  des  Baffes  &  quarante  &  un  députés  des  églifes, 
après  avoir  imploré  les  lumières  du  St-Efprit  &  élu,  à  la  pluralité  des 
fuflragcs:  pour  modérateur  M.  Paul  Rabaut,  pafteur;  pour  modéra- 
teur-adjoint, M.  Jean  Pradel,  pafteur;  pour  fccrctaire,  M.  Pierre 
Encontre,  pafteur,  &  pour  fecrétaire-adjoint,  M.  Pierre  Redonnel, 
pafteur,  a  délibéré  ce  qui  fuit  : 


Vu  les  circonftances  préfentes,  toute  l'affemblée,  animée  d'un 
même  efprit,  a  cru  devoir  protefter,  &  protefte  en  effet  qu'elle  veut 
perfévérer  toujours  dans  les  fentiments  de  foumilTiou,  de  zèle  &  de 
fidélité  dus  à  Sa  Majefté  ',  fuivant  la  parole  de  Dieu. 


n. 
Pour  donner  à  nos  refpec^ables  fupérieurs  des  preuves  du  défir 
que  nous  avons  de  leur  plaire  en  fécondant  les  vues  de  bonté  qu'ils 

I.  Le  5  janvier  1757,  Damiens  avait  frappé  Louis  XV  d'un  coup  de  canif  et 
l'avait  légcrement  blessé. 


I  lo  LES  SYNODES  DU  DESERT. 

ont  pour  nous,  &  nous  conformer  à  ce  qu'ils  ont  paru  exiger,  il  a  été 
arrêté  que  les  affemblées  fe  feront  avec  toute  la  circonfpedlion  &  la 
prudence  polTible'. 

m. 

Pendant  les  circonftances  préfentes,  on  n'admettra  point  de 
pafteurs  étrangers  dans  la  province,  c'eft-à-dire  qu'ils  ne  foient  fran- 
çais d'origine,  &  pour  ainfi  dire  naturalifés  par  le  long  féjour  qu'ils 
auraient  fait  en  France. 

IV. 

A  caufe  de  l'extrême  corruption  qui  règne,  des  malheurs  qui 
continuent  à  défoler  nos  églifes,  &  de  la  guerre  qui  a  affligé  l'Europe, 
&  afin  d'obtenir  du  Tout-Puiffant  qu'il  lui  plaife  veiller  de  plus  en 
plus  pour  la  confervation  de  la  facrée  perfonne  de  Sa  Majefté,  il  fera 
célébré  dans  toute  la  province  un  jeûne  folennel  le  Si"  août  prochain^. 


Lefture  ayant  été  faite  des  ades  du  fynode  national  dernier, 
l'affemblée  a  déclaré  f'y  foumettre. 

VI. 

On  fera  ledure  publique  &  on  preffera  fortement  l'obfervation 
de  l'art.  9  dudit  fynode  national  qui,  touché  d'une  vive  douleur  du 
peu  de  foin  qu'on  remarque  en  diverfes  provinces  de  fandifier  les 
jours  du  dimanche,  &  voulant  faire  cefler  toute  profanation  de  ces 
jours  facrés,  recommande  l'obfervation  du  règlement  fait  à  ce  fujet 
au  fynode  national  tenu  à  Loudun,  en  mil  fix  cent  cinquante-neuf, 
lequel  pour  détourner  les  jugements  de  Dieu  que  f'attirent  les  profa- 
nateurs, exhorte  tous  les  fidèles  à  employer  les  faints  jours  à  la  fin  à 
laquelle  ils  font  deflinés,  en  f  adonnant  aux  exercices  de  piété  publics 
&  particuliers,  à  la  prière,  à  l'ouïe  &  ledure  de  la  parole  de  Dieu,  en 
f'abftenant  religieufement,  non-feulement  du  travail  ordinaire,  mais 
principalement  defdites  compagnies  &  divertiffements  qui  peuvent 
détourner  les  efprits  du  fervice  divin  &  de  la  dévotion  à  quoi  nous 
fommes  obligés  particulièrement  en  ces  jours-là. 

1.  Il  s'agit  des  anciennes  ne'gociations  de  Rabaut  avec  le  Prince  de  Conti. 

2.  En  avril,  le  maréchal  duc  de  Richelieu  s'était  emparé  de  Port-Mahon,  et 
avait  investi  le  fort  Saint-Philippe.  C'est  la  guerre  de  sept  ans  qui  commençait. 


SYNODES  PROVINCIAUX.  m 

vn. 

Conformément  à  l'art.  lo  du  même  dernier  fynode  national, 
on  tiendra  dans  toutes  les  communautés  un  rcgiftre  exact  de  tous  les 
baptêmes  &  mariages  du  Défert,  &  pour  ceux  qui  font  déjà  faits,  les 
confiftoires  feront  tout  ce  qui  dépendra  d'eux  pour  en  procurer  l'en- 
regiftrement.  Ils  enregiflreront  auiïi  les  mortuaires  félon  leurs  dates, 
tant  pour  le  paffé  que  pour  l'avenir. 

viu. 

En  conféquence  de  l'art.  1 1  du  fynode  national  fufdit,  la  com- 
pagnie a  chargé  M.  Paul  Rabaut  d'écrire  à  M.  Defferre,  M.  Jean 
Pradel  à  M.  Lafon,  &  M.  Pierre  Encontre  à  M.  Bétrine,  pour  les 
prier  de  donner  à  la  province  une  copie  des  mariages  qu'ils  y  ont 
bénis  &  des  baptêmes  qu'ils  y  ont  adminiftrés. 

IX. 

La  compagnie,  informée  que  le  colloque  de  l'Agenais  n'a  pas 
rempli  la  commilBon  que  lui  donna  le  fufdit  fynode  national  de  faire 
imprimer  La  difcipline  ecdcfiajîiqiie  avec  les  objervations  &  les  con- 
formités de  M.  de  Larroque,  a  arrêté  d'écrire  audit  colloque  pour  le 
prier  de  f 'expliquer  fil  ne  veut  pas  faire  travailler  à  cette  impreffion; 
&  au  cas  qu'il  y  renonce,  qu'il  foit  écrit  à  toutes  les  provinces  pour 
leur  propofer  que,  fi  elles  y  acquiefcent,  la  nôtre  fe  chargera  de  cet 
important  ouvrage,  aux  mêmes  conditions  qu'il  aurait  été  commis  au 
fufdit  colloque. 

X. 

Qu'en  e.xécution  de  l'art.  23  du  fufdit  fynode  national,  il  fera 
accordé  quatre  cents  liv.  pour  l'entretien  des  miniftres  non  mariés. 

XI. 

Les  confiftoires,  qui  n'ont  pas  encore  fait  la  collede  qui  fut  recom- 
mandée en  faveur  de  nos  pauvres  frères  qui  gémiffent  fur  les  galères, 
font  exhortés  à  y  travailler  incell'amment  ;  &  tant  ceux-ci  que  les 
autres  qui  ont  déjà  rempli  ce  devoir,  feront  tenir  le  provenu  de  cette 
collede  au  confiftoire  de  Nimes,  lequel,  par  fes  pafteurs,  fournira  des 
reçus  des  fommes  qui  lui  feront  rcmifes,  &  les  fera  parvenir  à  leur 
deftination. 

XII. 

Il  a  été  arrêté  qu'on  lira  dans  les  affemblées  religieufes  &  qu'on 
recommandera  fortement  l'obfcrvation  de  l'art,  -id)  du  même  fynode 


113  LES  SYNODES  DU  DÉSERT. 

national,  conçu  en  ces  termes  :  «  L'affemblée,  apprenant  que  dans  les 
«provinces  il  y  a  plufieurs  perlbnnes  qui,  en  prêtant  de  l'argent, 
«exigent  un  intérêt  exceffif,  enjoint  aux  pafteurs  d'exhorter  leurs 
«troupeaux  à  f'abftenir  d'une  telle  pratique  &  recommande  à  tous  les 
«particuliers  l'obfervation  de  l'art.  22  du  chap.  xiv  de  la  difcipline.  » 

xm. 

Il  a  été  réfolu  de  faire  des  repréfentations  au  fynode  national 
prochain  fur  les  art.  17  &  29  du  national  dernier. 

XIV. 

Par  rapport  au  différend  furvenu  entre  la  province  des  Baffes- 
Cévennes  &  la  nôtre  au  fujet  d'Atuech  ',  les  deux  provinces  n'ayant 
pu  raccommoder,  l'affaire  a  été  renvoyée  au  prochain  fj^node  des 
Hautes-Cévennes;  &  en  attendant,  les  chofes  demeureront  dans 
l'état  où  elles  font  &  les  fidèles  qui  fe  trouvent  fur  les  limites  de  la 
province  feront  exhortés  à  vivre  en  bonne  paix  &  concorde. 

XV. 

A  l'unanimité  des  voix,  a  été  établi  un  féminaire  pour  y  former 
des  jeunes  gens  au  St-Miniftère.  M.  Puget,  pafteur,  a  été  élu  pour  le 
diriger,  &  tous  les  députés  fe  font  engagés,  au  nom  de  leurs  églifes,  à 
fournir,  pour  l'entretien  des  féminariftes,  proportionnellement  à  ce 
qu'elles  font  taxées  pour  celui  du  miniftère  -. 

XVI. 

Pour  marquer  le  cas  que  l'affemblée  fait  de  l'emploi  de  diredeur 
du  féminaire,  elle  a  arrêté  que  celui  qui  en  fera  chargé  jouira  d'une 
penfion  plus  confidérable  que  les  autres  pafteurs,  &  l'a  fixée  pour 
M.  Puget  à  cinq  cents  livres. 

XVII. 

MefTieurs  Paul  Rabaut  &  Jean  Pradel  vifiteront  le  féminaire 
deux  fois  dans  cette  année  pour  examiner,  de  concert  avec  M.  le 
directeur,  la  piété  &  les  progrès  des  féminariftes,  &  pourront  exclure 
ceux  en  qui  ils  ne  trouveront  pas  les  qualités  requifes  de  l'efprit  & 
du  cœur. 

1.  Hameau  du  canton  d'Anduze.  (Gard.) 

2.  Il  y  avait  déjà  eu  les  «écoles  ambulantes».  Ce  projet  de  séminaire  à  l'inté- 
rieur n'eut  pas  de  suite. 


SYNODES  PROVINCIAUX.  u3 

xvm. 

Lorfqu'il  fe  préfentera  des  fujets  qui  délireront  d'être  admis  dans 
le  féminaire,  les  confiftoires  des  églifes  dont  ils  feront  membres  les 
examineront;  fils  les  trouvent  de  bonne  cfpcrance,  on  finformera  fi 
M.  le  diredleur  peut  les  prendre  &  dans  ce  cas  ils  lui  feront  envoyés; 
autrement  ils  feront  priés  d'attendre. 

XIX. 

L'alTemblée,  extrêmement  affligée  des  jurements  &  des  blafphèmes 
qu'on  entend  fi  communément,  ordonne  de  faire  ledure  publique, 
&  de  preifcr  fortement  l'obfervation  de  l'art.  24  du  chap.  xiv  de 
la  difcipline,  portant  que  les  jureurs  qui,  par  colère  ou  légèreté, 
prennent  le  nom  de  Dieu  en  vain,  &  autres  qui  déchirent  la  Majeflé 
du  Seigneur,  feront  grièvement  cenlurés,  &,  après  une  ou  deux  admo- 
nitions, fils  ne  défiftent,  feront  fufpendus  de  la  Ste-Cène;  &les  blaf- 
phémateurs  outragcux,  comme  aullî  les  renieurs  &  femblables,  ne 
feront  aucunement  tolérés  en  l'Eglife,  mais  d[ès]  la  première  faute 
feront  cenfurés  jufqu'à  la  fufpenfionde  la  Ste-Cène,  &  fils  continuent, 
feront  publiquement  excommuniés. 

XX. 

La  compagnie,  juftement  indignée  du  fcandale  que  donnent  cer- 
taines perfonnes  en  commettant  le  crime  de  rapt,  ou  en  f 'enlevant, 
a  délibéré  que  ces  perfonnes  feront  cenfurées  publiquement. 

XXI. 

Le  fynode  recommande  de  faire  lefture  publique  de  l'art.  10  du 
chap.  XI  de  la  difcipline,  félon  lequel  il  faut  que  ceux  qui  préfenteront 
des  enfants  au  baptême  foient  d'âge  fuffifant,  comme  de  quatorze  ans, 
ou,  fils  font  avancés  en  âge  &  n'ayant  fait  la  Cène,  proteftent  de  la 
faire  &  foient  dûment  catéchifés. 

xxu. 

Les  églifes  qui  n'ont  point  de  diacres  font  exhortées  d'en  établir. 

xxm. 
L'affemblée    recommande    très-expreffément  l'obfervation  des 
art.  27  &  29  du  chap.  xiv  de  la  difcipline,  charge  les  confiftoires 
d'étendre  le  dernier  jufqucs  à  ceux  qui  font  métier  de  donner  à  jouer 

8 


114 


LES  SYNODES  DU  DESERT. 


&  de  fournir  des  inftruments  de  jeu;  &  afin  qu'on  y  manque  d'autant 
moins,  elle  les  a  fait  tranfcrire  ici  l'un  &  l'autre  : 

«Art.  27.  Les  danfes  feront  réprimées  ;  &  ceux  qui  font  état  de 
«  danfer  &  d'affifter  aux  danfes,  après  avoir  été  admoneftés  pluiîeurs 
«  fois,  feront  excommuniés  quand  il  y  aura  pertinacité  &  rébellion  ; 
«  fi  font  chargés  les  confiftoires  de  bien  pratiquer  cet  article,  en  faire 
«lefture  publiquement  au  nom  de  Dieu,  en  l'autorité  des  fynodes;  & 
«les  colloques  exhortés  de  bien  prendre  garde  aux  confiftoires  qui  ne 
«  fe  mettront  pas  en  devoir  de  les  cenfurer. 

«Art.  29.  Tous  jeux  défendus  par  les  Edits  du  Roi,  comme 
«cartes,  dés,  &  autres  jeux  de  hafard,  &  ceux  où  il  y  a  avarice, 
«impudicité,  perte  notoire  de  temps,  ou  fcandale,  feront  réprimés, 
«  &  les  perfonnes  reprifes  &  admonefiées  au  confiftoire,  &  cenfurées 
«félon  les  circonfl:ances.» 

XXIV. 

Il  eft  enjoint  aux  confiftoires  &  aux  particuliers  qui  n'ont  pas  la 
Sainte-Bible  de  f'en  pourvoir  au  plus  tôt,  &  ordonné  aux  premiers 
d'avoir  pour  leur  églife  un  lecteur  &  un  chantre  qui  foient  d'une 
conduite  édifiante  &  exads  à  participer  à  la  Ste-Cène. 

XXV. 

Selon  qu'il  eft  porté  par  les  art.  2  &  3  du  chap.  iv  de  la  difci- 
pline,  les  anciens  &  diacres  feront  la  reddition  de  leurs  comptes 
concernant  les  deniers  des  pauvres  en  préfence  de  leurs  pafteurs  &  de 
quelques  fidèles. 

XXVI. 

Conformément  à  ce  qui  fut  décidé  par  notre  fynode  de  1748, 
ceux  qui  ont  obligé  ou  qui  obligeront  les  mariés  au  Défert  de  tirer  au 
fort  ou  de  contribuer  aux  frais  pour  la  milice,  feront  cenfurés  dans 
les  affemblées  des  églifes  dont  ils  feront  membres,  &  fufpendus  de  la 
Ste-Cène  jufqu'à  ce  qu'ils  aient  reftitué  l'argent  reçu,  &  réparé  les 
dommages  &  les  fcandales  caufés,  autant  que  cela  fera  poflible. 

XXVII. 

MM.  Pierre  Redonnel,  André  Baftide  &  Pierre  Encontre  ont  été 
nommés  pour  faire  un  recueil  des  fynodes  nationaux  &  de  ceux  de  la 
province  qui  fe  font  tenus  depuis  la  révocation  de  l'Edit  de  Nantes, 
lequel  recueil  ils  porteront  au  fynode  prochain.  Et  pour  leur  faciliter 


SYNODES  PROVINCIAUX.  Ii5 

cette  commiiïion,  les  pafteurs  &  anciens  font  pries  de  leur  fournir 
tout  ce  qu'ils  auront  &  pourront  fe  procurer  de  relatif  à  ce  defTein. 

XXVIII. 

La  compagnie  enjoint  aux  confiftoires  d'être  déformais  plus  exacts 
à  réprimer  l'ivrognerie  &  les  débauches. 

XXIX. 

Les  deniers  qui  feront  collectés  pour  les  pauvres  nefcrviront  qu'à 
leur  deflination. 

XXX. 

La  compagnie  recommande  très-e.\pre(rément  la  ledure  &  l'ob- 
fervation  d'un  règlement  du  fynode  de  Vitré  tenu  en  1617  &  rapporté 
fur  l'art.  28  du  chap.  xiv  de  la  difcipline,  par  lequel  il  eft  enjoint 
à  toutes  les  églifcs  de  réprimer  foigneufement  toutes  infolences,  comme 
celles  qu'on  appelle  charivaris,  rançonnements  de  mariage  &  autres, 
&  veut  que  ceux  qui,  après  avoir  été  admoneftés,  fe  montreront  incor- 
rigibles foient  pourfuivis  par  toutes  cenfures  eccléfiaftiques.  Et  en 
conféquence,  elle  ordonne  au  confiftoire  de  QuilTuc  de  décerner,  contre 
ceux  de  ce  lieu  qui  font  tombés  diredcment  ou  indirectement  dans  le 
cas  de  charivari  &  de  rançonnement,  les  juftes  cenfures  qu'ils  ont 
méritées,  &  de  faire  tous  fes  efforts  pour  les  obliger  à  reftituer  tout  ce 
qu'ils  ont  fait  rançonner. 

XXXI. 

Sur  la  queftion  propofée  par  un  député  fi  on  ne  doit  excommunier 
ceux  qui  fe  marient  dans  l'Eglife  romaine  que  pendant  le  temps  de 
leurs  fiançailles,  ou  fi  on  peut  auCTi  les  retrancher  de  l'Eglife  après  la 
bénédiction  du  prêtre,  quoiqu'ils  difent  être  repentants;  comme  les 
marques  de  repentance  qui  viennent  immédiatement  après  le  crime 
font  très-fufpectes,  il  a  été  décidé  qu'ils  feront  excommuniés. 

XXXII. 

Conformément  à  l'ordre  établi  dans  la  difcipline,  lorfqu'il  y  aura 
des  plaintes  foit  contre  les  anciens,  foit  contre  les  pafteurs,  on  obfer- 
vera  de  les  porter  d'abord  au  confiftoire  pour  y  être  jugées;  de  là,  au 
colloque  en  cas  d'appel,  &  du  colloque  au  fynode,  fuppofé  qu'on  y 
appelle. 


H(5  LES  SYNODES  DU  DESERT. 


XXXIII. 


Sur  l'appel  de  M.  A.  de  l'article  du  colloque  de  Montpellier  qui 
porte  que  ledit  fieur  fera  réparation  publique  du  confentement  qu'il 
donna  au  mariage  de  fon  fils  qui  époufa  dans  l'Eglife  romaine, 
l'affemblée  a  confirmé  l'arrêté  du  fufdit  colloque,  &  en  conféquence  a 
délibéré  que  le  fufdit  fera  la  réparation  qui  lui  a  été  impofée. 

XXXIV. 

L'arrangement  des  quartiers  &  l'augmentation  des  taxes  des 
églifes  n'ayant  pu  fe  faire  aujourd'hui,  fécond  jour  de  la  tenue  du 
fynode,  &  l'alTemblée  ne  pouvant  plus  fiéger  toute  entière,  elle  a 
chargé  MM.  les  pafteurs  &  un  député  de  chaque  quartier  de  travailler 
demain  ;  &  chacun  de  fes  membres  a  promis  de  fe  foumettre  à  ce  qu'ils 
feront  comme  fi  toute  l'affemblée  l'avait  fait. 

XXXV. 

Les  quartiers  rangés  &  acceptés,  il  n'a  pas  été  jugé  à  propos  de 
les  inférer  dans  les  aftes  du  fynode,  mais  ils  ont  été  mis  à  part  dans  une 
feuille  qui  fera  fignée  par  les  Meffieurs  de  la  table. 

XXXVI. 

Il  a  été  délibéré  qu'un  ancien  de  Nîmes,  un  de  Montpellier  &  un 
de  Sommières  fe  joindront  aux  Meffieurs  de  la  table  pour  examiner 
les  comptes  de  l'emploi  des  taxes  des  églifes  de  l'année  dernière. 

Ainfi  conclu  &  arrêté  ce  jourd'hui  vingtième  mai  mil  fept  cent 
cinquante-fept. 

Paul  Rabaut,  pafteur  &  modérateur;  Pradel,  pafteur 
&  modérateur-adjoint;  Encontre,  pafteur  &  fecrétaire; 
Redonnel,  pafteur  &  fecrétaire-adjoint. 


SYNODES  PROVINCIAUX.  117 


Synode  du   Vivarais   et   Velay. 

Notre  aide  soit  au  nom  de  Dieu  qui  a  fait 
le  ciel  et  la  terre.  Amen. 

Aâes  dit  Jynode  p~ovincial  des  églifes  réformées  du  Vivarais  & 
Velay,  ajfemblé  fous  la  protedion  divine  au  Défert,  dans  le  Haut- 
Vivarais,  le  vingt-fixicmc  avril  mil  fept  cent  cinquantc-fept,  auquel 
ont  ajjijlé  quatre  pajleurs  &  dix  anciens,  députés  de/dites  églifes. 

Après  la  letture  de  la  parole  de  Dieu  &  l'invocation  de  fon 
St-Nom,  a  été  réfolu  ce  qui  fuit  : 

I. 

Des  anciens  de  la  paroifTe  de  Saint-Fortunat'  ayant  demandé  par 
un  mémoire  l'avis  de  l'afTemblée  fur  la  conduite  d'un  homme  qui 
retient  les  gages  de  fes  domeftiques,  &:  prétend  fe  juftifier  en  donnant 
une  partie  de  ces  gages  aux  pauvres,  elle  a  été  fenfiblement  affligée 
d'apprendre  qu'un  membre  de  nos  églifes  ait  des  penfées  (i  indignes 
d'un  chrétien.  En  conféquence,  elle  a  chargé  un  des  pafteurs  de  lui 
écrire  en  fon  nom,  de  le  cenfurcr  vivement  &  de  l'exhortera  rendre  à 
fes  domeftiques  tout  ce  qui  leur  eft  dû. 

II. 
Le  fieur  R....,  qui  avait  été  député  au  fynode  national  de  1744, 
fêtant  plaint  de  ce  qu'il  n'avait  pas  encore  été  dédommagé  des  frais 
auxquels  il  avait  été  expofé  à  cette  occafion,  la  compagnie  a  décidéque 
les  églifes  de  la  haute  &  baffe  montagne  lui  paieront  la  fomme  de 
quarante  liv.,  —  bien  entendu  que  fi  ledit  fieur  R....  a  déjà  touché 
quelque  chose,  il  le  tiendra  ù  compte  aux  fufdites  églifes. 

m. 

Les  larmes  que  nous  verfàmes  à  l'ouïe  de  l'horrible  affaffinat 
commis  le  5"  janvier  étaient  juftes  ;  les  prières  ardentes  que  nous  adref- 

I .  Commune  du  canton  de  La  Voulte.  (Ardèche.) 


,i8  LES  SYNODES  DU  DESERT. 

fâmesà  Dieu  en  faveur  de  fon  Oint,  les  adions  de  grâces  que  nous 
lui  rendîmes  e'taient  des  plus  convenables.  Dans  quel  gouffre  de  mal- 
heurs n'aurions-nous  pas  été  plongés,  fi  Dieu,  touché  de  compaflion 
pour  fon  peuple,  n'avait  pas  confervé  par  les  merveilles  de  la  Provi- 
dence le  plus  grand  &  le  meilleur  des  Rois  !  Pour  lui  en  rendre  nos 
juftes  aftions  de  grâces  &  implorer  avec  plus  de  fuccès  les  bénédidions 
pour  le  Roi  &  pour  le  royaume,  il  a  été  réfolu  que  toutes  les  églifes 
de  cette  province  célébreront  un  jour  de  jeûne  &  d'humiliation  extra- 
ordinaire, qu'on  a  fixé  au  ib"  mai  prochain'. 

IV. 

Plufieurs  églifes  ayant  jufqu'à  préfent  négligé  de  foufcrire  à  l'en- 
tretien du  miniftère,  il  a  été  réfolu  que,  pour  prévenir  cette  négligence 
&  pour  mettre  MM.  les  anciens  à  l'abri  detoutfoupçon,  chacun  d'eux 
fera  au  plus  tôt  la  lifte  des  fidèles  de  fon  diftrid,  &  qu'on  les  taxera 
à  raifon  de  leurs  facultés. 

Peirot,  modérateur;  Blachon,  pafteur;  Coste,  pafteur; 
Vernet,  pafteur  &  fecrétaire. 

I.  Dans  le  Vivarais,  les  religionnaires  jouissaient  depuis  quelque  temps  d'une 
tranquillité  relative.  «Nos  troupes,  écrivait  Peirot  le  21  mai  lyS/,  ne  font  aucune 
sortie;  il  paraît  qu'on  nous  tient  ce  qu'on  nous  a  promis;  de  notre  côté,  nous 
nous  conduisons,  autant  qu'il  dépend  de  nous,  selon  ce  qu'il  fut  convenu.  Notre 
requête  est  partie;  mais  elle  n'aura  pu  être  arrivée  avant  l'exécution  de  l'exécrable 
Damiens.  »  —  Mss.  Rabaut. 


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SYNODES  PROVINCIAUX.  i,g 


Synode  du  Vivarais   et  Velay. 

Notre  aide  soit  au  nom   de  Dieu  qui  a  fait 
le  ciel  et  la  terre.  Amen. 

Aâes  du  ffiiodc  provincial  des  églijes  reformées  du  l'ivarais  & 
Velay,  ajfemblé  fous  la  proteâion  divine  au  Défert,  dans  le  Haut- 
Vivarais,  les  dix-huitième  &  dix-neuvième  oâlobre  mil  fept  cent  cin- 
quante-fept,  auquel  ont  afjiflé  quatre  pajteurs  &  dix  anciens,  députés 
defdites  églifes. 

Après  la  ledure  de  la  parole  de  Dieu  &  l'invocation  de  fon 
St-Nom,  a  été  réfolu  ce  qui  fuit: 

I. 

Le  nommé  M..ac  fera  fommc  de  la  part  de  l'aflembléc  de  rendre 
l'argent  qu'il  peut  avoir  entre  les  mains  &  en  particulier  la  fommc  de 
5o  liv.  que  l'églife  d'A...  avait  donnée  pour  l'entretien  du  miniftère, 
à  faute  de  quoi  on  exercera  contre  lui  la  difcipline. 

n. 

M.  Peirot  ayant  communiqué  à  l'aflembléc  une  lettre  de  M.  Fau- 
riel,  dit  LafTagnc,  dans  laquelle  il  prie  qu'on  le  reçoive  au  nombre 
des  étudiants  de  cette  province,  elle  lui  accorde  avec  plaifir  fa  demande 
&  charge  un  des  pafteurs  d'écrire  aux  vénérables  diredeurs  du  fémi- 
naire  pour  le  recommander  à  leurs  foins  &  recevoir  leur  témoignage 
fur  fa  conduite. 

m. 

Un  des  pafteurs  écrira  à  l'églife  d'A....  pour  en  exhorter  les 
membres  à  témoigner  plus  de  fermeté  à  l'occafion  du  baptême  de 
leurs  enfants  &  à  fe  conduire  d'une  fiiçon  plus  édifiante  qu'ils  ne  l'ont 
fait  jufqu'ù  préfent,  fous  peine  de  fe  voir  traités  fuivant  la  rigueur  de 
la  difcipline. 

IV, 

Le  fieur  P...  des  Q...,  de  la  paroifle  de  Boffres,  &  la  demoifelle 
M...,  de  la  paroiffe  de  Gluiras,  ayant  fait  depuis  quelque  temps  des 


120  LES  SYNODES  DU  DESERT. 

démarches  pour  obtenir  la  bénédidlion  de  leur  mariage  dans  l'Eglife 
romaine,  l'affemblée  a  décidé  qu'on  les  exhortera  vivement  à  ceffer 
d'aller  à  la  meffe,  &  la  mère  de  ladite  demoifelle  à  f'y  oppofer  de 
tout  fon  pouvoir;  à  faute  de  quoi,  on  exercera  contre  eux  les  lois  de  la 
difcipline. 

V. 

On  adreffera  de  la  part  des  églifes  une  vocation  à  M.  Maurin,  & 
l'on  priera  MM.  les  vénérables  direfteurs  du  féminaire  de  lui  impofer 
les  mains,  fils  l'en  jugent  capable. 

VI. 

Sur  les  plaintes  portées  par  le  fieur  Jacques  Gros,  au  fujet  d'une 
convention  faite  entre  lui  &  M.  Colle,  dans  laquelle  ledit  fieur  Gros 
fe  croit  léfé  &  dont  il  demande  la  caffation,  &  l'offre  faite  par  M.  Gofte, 
par  un  défir  de  paix  &  par  refped  pour  la  vénérable  affemblée,  de 
céder  audit  fieur  Gros  la  fomme  de  mille  liv.  de  ce  qu'il  pourrait 
prétendre,  en  conféquence  de  cette  convention,  ou  de  fen  départir 
moyennant  la  fomme  de  treize  cents  liv.  pour  les  frais  qu'il  a  expofés 
dans  les  voyages  qu'il  a  faits  à  ce  fujet, —  la  compagnie,  défirant  faire 
là-defTus  de  plus  amples  informations,  a  renvoyé  fa  décifion  à  un 
fynode  qui  f'affemblera  au  mois  de  mars  de  l'année  prochaine.  En 
attendant,  elle  a  cru  devoir  fufpendre,  comme  elle  fufpend,  ledit 
M.  Gofte,  &  lui  interdire  les  fondions  de  fon  miniftère. 

Peirot,  modérateur;  Blachon,  pafteur;  Vernet,  pafteur  & 
fecrétaire. 


SYNODES  PROVINCIAUX.  ,2i 

Synode  du   Haut-Languedoc. 

Au  nom  de  Dieu.  Amen. 

Nous,  pafteurs  &  anciens  des  églifes  réformées  du  Haut-Langue- 
doc »,  Haute-Guyenne,  Montalbanais,  Agenais,  Comté  de  Foix, 
Bordelais,  affemblés  en  fynode  provincial  le  vingtième  avril  mil  fept 
cent  cinquante-fept,  après  avoir  imploré  la  protedion  de  Dieu  &  les 
lumières  du  St-Efprit,  il  fut  nommé  à  la  pluralité  des  fuffrages 
M.  Sicard,  pafteur,  pour  modérateur;  M.  Sol  modérateur-adjoint; 
M.  Viala  fecrétaire;  après  quoi,  il  a  été  délibéré  ce  qui  fuit  : 

I. 
Sur  la  propofition  agitée  en  fynode,  fi  Meffieurs   les   pafteurs 
changerai[cn]t  de  quartier  d'un  fynode  provincial  à  l'autre,  il  a  été 
convenu  que  ledit  changement  aurait  lieu  à  commencer  de  cette  année. 

II. 

Il  a  été  délibéré  par  l'affemblée  fynodale  qu'il  y  aurait  une  cor- 
refpondance  entre  tous  les  quartiers  refpedifs  de  cette  province,  dont 
le  pafteur  &  deux  anciens  de  chaque  diftrid  feront  chargés. 

III. 
M.  Sicard,  pafteur,  ayant  demandé  de  faire  pafTerM.  Jean-Jacques 
Crebeflac,  fon  élève,  dans  le  pays  étranger  pour  y  perfectionner  fes 

Colloque  du  Haut-Languedoc  du  ij  avril  l'jS'^. 

Au  nom  de  Dieu.  Amen.' 
I.  Nous,  les  pasteurs  et  anciens  des  églises  réformées  du  Haut-Languedoc, 
assembles  en  colloque  le  17  avril  1757,  après  avoir  imploré  la  protection  de  Dieu 
et  les  lumières  de  son  St-Esprit,  ont  été  nommés,  à  la  pluralité  des  suffrages, 
M.  Sicard  pour  modérateur,  et  M.  Sompairac  pour  secrétaire;  après,  a  été  délibéré 
ce  qui  suit  : 

1 .  —  En  conséquence  des  avis  que  M.  Elios  nous  a  donnes  de  la  convocation 
du  synode  provincial,  l'assemblée  a  nommé  pour  député  M.  Sicard,  pasteur,  et 
MM.  Sabrier  et  Sompairac,  le  premier,  ancien  de  l'église  de  Lacaune,  et  le  second 
de  celle  de  Roquecourbe. 

2.  —  Le  peu  de  temps,  que  nous  avons  eu  depuis  les  avis  de  la  tenue  du 
synode  jusqu'au  jour  fixé  pour  le  départ  des  députés,  ne  nous  permettant  point 
de  réfléchir  assez  mûrement  sur  plusieurs  matières  importantes;  d'ailleurs,  n'étant 
point  instruit  de  celles  qui  doivent  être  traitées  dans  ledit  synode,  le  colloque  prie 


122  LES  SYNODES  DU  DESERT. 

études  &  jouir  du  bénéfice  annexé  aux  étudiants  de  cette  province, 
fa  demande  a  été  accordée  par  le  vénérable  fynode,  à  condition  que 
ledit  étudiant  viendra  exercer  fon  miniftère  dans  le  fein  de  fes  églifes; 
&  en  conféquence,  on  a  chargé  le  correfpondant  de  cette  province 
d'en  donner  avis  à  M.  le  Repréfentant  des  églifes  de  France. 

IV. 

L'affemblée  fynodale  a  de  plus  accordé  audit  fieur  Jean-Jacques 
Crebeflac  la  fomme  de  trois  cent  foixante-dix  liv.  pour  faire  fon 
voj'age,  de  laquelle  dite  fomme  le  Haut-Languedoc  &  le  Comté  de 
Foix  donneront  cent  onze  liv.,  favoir  le  Comté  de  Foix  trente-fept 
liv.  &  le  Haut-Languedoc  foixante-quatorze;  le  Montalbanais,  le 
Bordelais  &  Agenais  feront  le  refte  de  ladite  fomme  par  égale  por- 
tion, ce  qui  fait  quatre-vingt-fix  liv.,  fix  fols,  huit  deniers  pour 
chacun  de  ces  trois  endroits  ci-deffus  nommés. 

V. 

M.  André  Grenier  de  Barmont,  furnommé  Dubofc,  n'ayant 
point  déféré  aux  art.  i  &  2  du  fynode  provincial  du  23"  mars  1766, 
confirmé  par  l'art.  35  du  vénérable  fynode  national,  tenu  le  4°  mai 
de  la  fufdite  année,  ayant  d'ailleurs  écrit  une  lettre  par  laquelle  il 
témoigne  manifellement  qu'il  fe  fouftrait  de  l'obéiffance  due  aux  tribu- 
naux eccléfiaftiques,  la  vénérable  affemblée,  pénétrée  de  la  plus  vive 
douleur  d'une  conduite  fi  irrégulière  &  fi  contraire  au  bien  de  l'Eglife, 
fe  voit  obligée  de  le  dépofer  de  fa  charge,  comme  elle  le  fait  par  le 
préfent  arrêté,  fe  conformant  en  cela  à  l'art.  47  du  premier  chapitre 
de  la  difcipline  eccléfiaft:ique  des  Eglifes  réformées  de  France,  portant 

très-instamment  la  vénérable  assemblée  de  prévenir,  à  l'avenir,  de  semblables 
inconvénients,  en  exhortant  ceux  qui  seront  chargés  de  la  convocation  de  se  con- 
former aux  art.  12  et  14  du  dernier  synode  provincial. 

3.  —  Messieurs  nos  confrères  du  Bas-Languedoc  nous  ayant  écrit  plusieurs 
lettres  pour  nous  solliciter  à  fournir  quelques  secours  pour  le  bien  de  l'Eglise, 
après  avoir  pesé  et  examiné  les  raisons,  et  les  ayant  trouvées  justes,  a  acccordé 
leur  demande  et  exhorte  M[essieurs]  les  anciens  de  procéder  incessamment  à  la 
levée  desdits  secours. 

4.  —  L'assemblée,  voyant  la  nécessité  urgente  où  se  trouvent  les  églises  du 
Haut-Languedoc  d'un  plus  grand  nombre  de  pasteurs,  charge  ses  députés  au 
synode  de  représenter  à  la  vénérable  assemblée  le  besoin  que  nous  aurions  qu'elle 
donnât  ses  soins  pour  nous  en  procurer  quelqu'un. 

Ainsi  a  été  conclu  et  arrêté  les  jour  et  an  que  dessus. 

SicARD,  pasteur  et  modérateur  ;  A.  Sompairac,  secrétaire. 
Mss.  de  Puylaurens  et  de  Castres. 


SYNODES  PROVINCIAUX.  123 

que  tout  miniftre  qui  fe  rendra  coupable  de  rébellion  contre  l'ordre 
eccléfiaftique,  fera  dépofé,  &  [à  l'art.]  5o  du  même  chapitre  qui  défère 
le  droit  au  fynode  provincial  de  juger  de  différents  crimes  dont  le 
miniftre  pourrait  fe  rendre  coupable,  de  mcme  qu'à  l'art.  32  du 
chap.  V  de  ladite  difcipline  qui  porte  que  tout  pafteur  &  ancien, 
venant  à  rompre  l'union  de  l'Eglife  ou  émouvant  contention  fur  la 
difcipline,  fera  dès  lors  fufpendu  par  le  colloque  pour  être  procédé 
plus  outre  au  fynode  provincial  ou  national.  Et  vu  fes  propres  lettres 
&  les  papiers  portant  grief  contre  lui  qui  nous  ont  été  remis  par  les 
députés  de  l'églife  de  Bordeaux,  nous,  pafteurs  &  anciens  du  Haut- 
Languedoc,  Haute-Guyenne,  Comté  de  Foi.x,  Agenais  &  Bordelais, 
députés  en  fj'node  provincial,  déclarons  le  fieur  Grenier  de  Barmont, 
furnommé  Dubofc,  indigne  d'exercer  le  St-Miniftère,  donnons  aufli 
avis  h  nos  frères  en  Chrift  de  ne  plus  le  regarder  comme  miniftre  fous 
peine  d'encourir  eux-mêmes  les  rigueurs  de  la  difcipline. 

VI. 

Après  les  lettres  écrites  par  M.  A.  Grenier  de  Barmont,  fur- 
nommé  Dubofc,  qui  nous  ont  été  produites  par  Meflleurs  les  députes 
de  l'églife  de  Bordeaux,  de  même  que  les  papiers  portant  plainte 
contre  ledit  fieur  André  Grenier  de  Barmont  pour  être  préfentés  au 
refpedable  fynode  provincial,  afin  d'y  être  examinés  &  pris  en  confi- 
dération,  le  vénérable  fynode  a  délibéré  que,  conformément  à  l'art.  1 1 
du  chap.  IX  de  la  difcipline  des  Eglifes  réformées  de  France,  Icfdites 
lettres  &  papiers  feront  remis  en  entier,  en  la  forme  qu'ils  ont  été 
préfentés  entre  les  mains  des  députés  de  la  province,  à  qui  le  droit  de 
convoquer  le  prochain  fynode  appartiendra;  lefdites  lettres  &  papiers 
font  au  nombre  de  treize  pièces  paraphées  par  notre  fecrétaire. 

VIT. 

Touchant  la  demande  que  le  quartier  du  Montalbanais  avait  faite, 
par  l'organe  de  fon  pafteur,  aux  égliles  du  Haut-Agenais  de  vouloir 
contribuer  pour  la  fomme  de  mille  liv.  à  l'élargilfement  de  quatre  de 
leurs  confelfeurs  qui  font  fur  les  galères,  pour  fait  de  religion,  l'inten- 
tion de  quelques  âmes  charitables,  qui  avai[en]t  déjà  contribué  à  cette 
œuvre  pieufe,  étant  de  parachever  en  feuls  l'ouvrage,  ledit  quartier  de 
Montalbanais,  rempli  de  la  reconnaiflance  la  plus  étendue,  remercie 
les  églifcs  de  l'Agenais  de  ce  qu'elles  avai[en]t  bien  voulu  entrer  dans 
le  plan  qui  leur  fut  préfenté  touchant  cette  affaire. 


124 


LES  SYNODES  DU  DESERT. 


Vin. 
.  L'affemblée,  voyant  la  néceffité  urgente  où  fe  trouvent  les  églifes 
de  cette  province  d'un  plus  grand  nombre  de  pafteurs,  a  chargé 
M.  Sicard,  pafteur,  d'aller,  accompagné  d'un  ancien,  dans  les  provinces 
des  Hautes-Cévennes  &  Bas-Languedoc  pour  les  prier  de  vouloir 
bien  nous  en  donner  quelques-uns  en  prêt; —  lefquels  députés  feront 
le  voyage  aux  frais  &  dépens  de  la  province. 

IX. 

Suivant  l'art.  33  du  premier  ch[apitre]  de  la  difcipline  eccléfia- 
ftique  des  Eg[lifes]  réformées  de  France,  qui  déclare  que  tous  les 
miniftres,  qui  auront  été  cédés  en  prêt  à  une  autre  province,  rentre- 
ront en  la  jouiffance  des  églifes  defquelles  ils  feront  partis,  du  moment 
de  l'expiration  du  prêt,  le  refpedable  fynode  provincial,  fatiffait  & 
reconnaiffant  des  fervices  de  M.  Viala,  pafteur,  appartenant  aux 
Cévennes,  a  délibéré  que  ladite  province  ferait  juftement  priée  de 
vouloir,  touchée  de  nos  befoins,  prolonger  fon  congé.  En  conféquence 
d'un  tel  arrêté,  on  a  chargé  M.  Sicard,  modérateur,  de  leur  écrire  à 
ce  fujet. 

X. 

Vu  le  mémoire  du  fieurTauron,  habitant  de  Fernand,  en  Agenais, 
préfenté  au  vénérable  fynode  provincial,  il  a  été  convenu  que  l'affaire 
ferait  renvoyée  comme  de  droit  devant  le  colloque. 

XI. 

M.  Viala  ne  nous  ayant  pas  donné  de  plus  grandes  lumières  fur  les 
affaires  de  M.  Boucharel,  l'affemblée  a  trouvé  à  propos  de  le  continuer 
dans  fa  charge  d'ancien. 

XII. 

La  vénérable  affemblée  affigne  les  quartiers  du  Haut-Languedoc 
&  Comté  de  Foix  à  MM.  Sicard  &  Armand,  lorfque  ce  dernier  fera 
confacré,  le  Montalbanais  à  M.  Lafon,  le  Haut-Agenais  à  M.  Viala, 
&  le  Bordelais  à  M.  Sol,  pafteurs. 

xni. 
Il  a  été  arrêté  que  M.  Armand,  notre  candidat,  n'ayant  pu  être 
confacré  au  fynode,  vu  fon  indifpofition,  recevrait  l'impofition  des 
mains  le  plus  tôt  poflible,  &  que  pour  cet  effet  MM.  Viala,  Lafon  & 
Sicard,  pafteurs,  fe  rendront  dans  le  Haut-Languedoc  pour  procéder 
à  ladite  confécration. 


SYNODES  PROVINCIAUX.  125 

XIV. 

La  vénérable  affembléc  a  nommé  M.  Lafon,  pafteur,  avec  un 
adjoint  à  fon  choix,  pour  faire  part  aux  différents  quartiers  de  cette 
province  des  nouvelles  relatives  au  gouvernement  des  églifes. 

XV. 

M.  Sol,  pafleur,  ayant  demandé  à  l'affemblée  une  atteftation  ou 
lettre  d'envoi,  fa  demande  lui  a  été  accordée,  confignée  dans  la  forme 
ci-deffous  : 

«  Nous,  pafteurs  &  anciens  des  églifes  réformées  du  Haut-Langue- 
«doc,  Haute-Guyenne,  Comté  de  Foix,  Agenais  &  Bordelais,  affem- 
«  blés  en  fynode  provincial  le  20°  avril  1767,  M.  Sol,  pafleur,  en  confé- 
«  quence  de  fon  changement  de  quartier,  nous  ayant  demandé  une 
«  atteftation  qui  fît  foi  de  fes  bonne  vie  &  mœurs,  de  même  que  de  la 
«  faine  doctrine  qu'il  a  prcchée  pendant  le  temps  qu'il  a  deffervi  le 
«quartier  du  Montalbanais,  après  nous  en  être  exactement  informés 
«  avec  Meflieurs  les  députés  dudit  quartier,  qui  ont  dit  n'avoir  qu'a  fe 
«  louer  tant  de  fa  dodrine,  de  fa  conduite  que  fes  vie  &  mœurs,  c'eft 
«  pourquoi  nous  lui  accordons  le  préfent  a6te  &  exhortons  les  fidèles 
«  des  églifes  de  Bordeaux,  où  il  doit  exercer  fon  miniftère,  conformé- 
«  ment  à  l'arrêté  du  préfent  fynode,  à  le  regarder  comme  leur  digne 
«pafteur.  Nous  prions  l'Etre  fuprême  de  le  couvrir  toujours  de  fa 
«  puiffante  protcdion.  » 

XVI. 

La  vénérable  alTemblée  a  chargé  le  quartier  du  Haut-Agenais 
de  convoquer  le  prochain  fynode  provincial  &  d'en  donner  avis  aux 
diftrids  refpedifs  de  cette  province. 

xvu. 
En  conféquence  de  l'art.  14  du  préfent  fynode,  il  a  été  arrêté 
que  Meilleurs  les  pafteurs  des  différents  quartiers  de  cette  province 
donneraient  avis  de  ce  qui  fe  pafferait  de  nouveau,  touchant  les  affaires 
'de  l'Eglife,  à  M.  Lafon. 

Ainfi  a  été  conclu  &  arrêté  le  21°  jour  du  mois  d'avril  1737. 

SiCARD,  pafteur  &  modérateur;  J.  Q.  Sol,  pafteur  & 
modérateur-adjoint;  F.  Viala,  pafteur  &  fecrétaire. 

mm 


126  LES  SYNODES  DU  DESERT. 


Synode  du  Béarn'. 
Au  nom  de  Dieu  soit  fait.  Amen. 


Les  églifes  du  Béarn,  airetnblées  fous  les  yeux  de  Dieu  ce  tren- 
tième de'cembre  mil  fept  cent  cinquante-fept,  après  avoir  imploré  le 
fecours  du  St-Efprit,  ont  délibéré  ce  qui  fuit  : 


Que  Meiïieurs  Defferre  &  Journet,  pafteurs,  defferviront  alter- 
nativement, trois  mois  chacun,  le  quartier  d'Orthez,  &  trois  mois 
chacun,  le  quartier  de  Salies. 

II. 

Que  les  églifes,  qui  fe  trouveront  fans  prédication  le  dimanche, 
Meilleurs  les  anciens  auront  foin  d'affembler  les  fidèles,  chacun  dans 
fon  diftrid,  autant  qu'il  fera  poflible,  &  d'y  lire  la  parole  de  Dieu, 
faire  réciter  le  catéchifme  aux  enfants,  comme  auffi  de  recueillir  les 
deniers  des  pauvres  à  la  fin  de  l'exercice. 


I.  Voilà  le  premier  synode  du  Béarn.  Déjà,  dans  la  première  moitié  du  siècle 
quelques  prédicants  avaient  fait  des  «ouvertures»  dans  cette  province.  Le  i5  mai 
1753,  Paul  Rabaut  écrivait  à  Court  :  0  Une  personne  de  confiance,  que  je  connais 
très-particulièrement  et  qui  vient  du  Béarn,  me  dit  que  le  zèle  des  protestants  de 
ce  pays-là  se  réveille,  qu'un  jeune  homme,  nommé  Olivier,  qui  vient  d'Angleterre, 
y  fait  les  fonctions  de  proposant,  et  que  les  fidèles  demandent  avec  le  plus  vif 
empressement  un  ministre;  qu'on  l'a  prié  très-instamment  de  ne  rien  négliger 
pour  en  amener  un.  Vous  sentez,  Monsieur  mon  tout  cher  ami,  combien  il  serait 
important  de  répondre  à  la  demande  de  ces  fidèles,  non-seulement  pour  leur 
utilité  particulière,  mais  aussi  pour  le  bien  de  la  cause  commune.  N'auriez-vous 
pas  quelque  sujet  qui  eût  assez  de  zèle,  de  prudence  et  de  capacité  pour  faire 
cette  bonne  œuvre  ?  Agissez  de  votre  côté,  et  je  travaillerai  du  mien  pour  pro- 
curer quelqu'un.  »  (Mss,  Court,  n°  i ,  t.  XXVI,  p.  271).  Cet  Olivier  n'était  pas  Jean 
Loire,  dit  Olivier,  qui,  malade,  avait  pris  le  parti  de  demander,  en  1751,  «son 
congé  aux  églises.»  —  «Je  crains  fort,  répondit  Court,  que  l'Olivier  venu  d'An- 
gleterre ne  soit  crû  dans  un  terroir  bien  moins  avantageux.  Ne  serait-ce  pas  ce 
jeune  fanfaron  qui  ne  court  qu'après  les  pistoles,  né  à  Brignon  ou  aux  environs, 
et  qui  fit  des  siennes  en  Provence,  il  y  a  déjà  quelques  années. . .  Prenez  un  peu 
langue  auprès  de  la  personne  qui  vous  en  a  parlé  ;  et,  s'il  le  faut,  pour  avoir  des 


SYNODES  PROVINCIAUX.  127 

m. 

Qu'aucun  ancien  ne  pourra,  en  feul,  diftribucr  les  deniers  des 
pauvres  que  de  l'avis  du  confiftoirc  dont  il  eft  membre. 

IV. 

Que  lorfque  le  bien  général  des  églifes  exigera  de  faire  certaines 
dépcnfcs  indifpenfables,  chacune  fera  obligée  d'y  entrer  pour  fa  portion, 
furtout  après  qu'elle  aura  été  confultée  fur  le  cas  qui  e.xige  lefdites 
dépenfes,  &  non  autrement. 


informations  plus  exactes,  qu'il  ait  la  bonté  d'écrire  sur  les  lieux  mêmes  pour 
avoir  toutes  celles  qu'il  pourra  se  procurer.  Il  ne  faut  rien  omettre  pour  démas- 
quer les  maîtres  fripons.  Ils  font  un  mal  qu'on  ne  saurait  trop  prévenir  (Mss. 
Court  n»  7,  t.  XIII,  p.  140  —  Juin  1753).  —  «J'écrirai,  répliqua  Rabaut,  à  l'ami 
du  Béarn,  car  il  était  parti  lorsque  je  reçus  votre  lettre,  qu'il  serait  à  souhaiter 
qu'on  pût  y  envoyer  quelqu'un.»  —  Au  commencement  de  1755,  la  place  n'était 
pas  encore  prise  en  Béarn.  A  cette  date  précisément,  le  pasteur  Defferre,  dit 
Montagni,  cherchait  à  porter  son  ministère  dans  une  autre  province  que  le 
Bas-Languedoc.  «Vous,  Monsieur  et  cher  ami,  écrivait  Rabaut  à  Court  à  son 
sujet,  qui  connaissez  tous  les  allants  et  aboutissants  du  royaume,  ne  pourriez- 
vous  pas  le  placer  dans  quelque  province?»  (Mss.  Court,  n"  1,  t.  XXVIII, 
p.  78.)  Antoine  Court  répondit  aussitôt  que  s'il  était  tenté  d'aller  faire  quelque 
découverte  en  Béarn,  ce  serait  peut-être  le  mieux.  «Vous  savez  vous-même  que 
là  se  prépare  une  moisson  qui  n'attend  depuis  longtemps  que  la  faucille  d'un 
ouvrier  zélé,  prudent  et  habile.»  (n"  7,  t.  XIII,  p.  2g.  —  i''''  mars  1755.) 
Defferre  partit.  Il  fut  accueilli  avec  une  rare  faveur.  «Sa  dernière  lettre  m'ap- 
prend, écrivait  Rabaut,  (oct.  175 5)  que  son  commerce  va  de  mieux  en  mieux: 
il  a  tenu  des  assemblées  de  6000  personnes.  Grand  nombre  de  papistes  ne 
vont  plus  à  la  messe.  Les  prêtres  et  les  moines  jettent  feu  et  flamme.  Cepen- 
dant tout  est  fort  tranquille.»  En  mai  1756,  le  synode  national  envoya  le  pasteur 
Jean  Journct  en  Béarn  (Art.  37),  et  celui-ci  arriva  dans  la  province  à  la  fin  de 
février  1757.  Mais  déjà,  quelques  mois  avant  son  arrivée,  le  17  oct.  1756,  Defferre 
avait  essayé  de  jeter  les  premières  bases  de  la  réorganisation  générale  du  Béarn. 
«Le  17  du  mois  d'octobre  1756,  lit-on,  de  l'ordre  de  M.  Defferre-Montagni, 
ministre  du  St-Evangile,  nous  fûmes  assemblés  dans  la  maison  Magret  de 
Bérenx,  —  les  sieurs  de  Labourdette  Segalas  de  Baure,  Lagardère,  Labourdette, 
Serignacq  tanneurs  et  Bareigts  d'Orthez,  avec  eux  certains  habitants  de  Salies 
et  d'Athos,  —  pour  y  former  une  espèce  de  consistoire  aux  tins  des  assemblées 
qui  se  feront  dans  chaque  lieu  où  l'on  est.  Les  sieurs  Lagardère,  Labourdette, 
Serignacq,  anciens  pour  Orthez  et  le  sieur  Bareigts  pour  diacre,  pour  recevoir 
les  aumônes  qui  se  feront  pour  les  pauvres  et  pour  les  distribuer,  de  l'ordre 
du  consistoire,  à  ceux  que  l'on  jugera  en  avoir  besoin.  Le  nombre  des  anciens 
s'étant  trouvé  insuffisant,  on  nomma  quelques  jours  plus  tard  les  sieurs  de 
Camu,  de  Maury  et  de  Peytin  pour  Orthez,  et  Bessouat  et  Lacourège  pour 
Castetarbe.i)  —  C'est  dans  ces  circonstances  que,  le  3o  décembre  1737,  s'ouvrit 
le  premier  synode  provincial. 


1 28  LES  SYNODES  DU  DESERT. 

V. 

Que  dans  chaque  églife,  les  anciens  feront  foigneux  d'exhorter 
les  fidèles  dans  les  affemblées  de  fe  tenir  d'une  manière  décente  & 
édifiante. 

VI. 

Que  l'églife  d'Orthez  aura,  dans  chaque  tournée  que  le  pafteur 
fera  dans  led[it]  quartier,  deux  affemblées,  &  le  quartier  de  Salles, 
qui  comprend  Baigts,  Bérenx,  Arthès,  Lagor,  Maflacq,  Arance, 
Mont,  Gouze,  Biron,  n'en  aura  qu'une. 

VII. 

Les  églifes  ayant  été  requifes  par  M.  Etienne  Defferre,  pafteur, 
de  lui  accorder  un  certificat  qui  faffe  foi  [tant]  de  la  doctrine  qu'il  a 
prêchée,  que  de  la  conduite  qu'il  a  tenue  pendant  le  féjour  qu'il  a  fait 
au  milieu  d'elles,  n'ont  pu  fe  refufer  à  lui  accorder  une  demande  fi 
jufte,  &  qu'il  a  méritée  par  fes  travaux  &  par  fon  mérite  perfonnel. 

VIII. 

Il  a  été  convenu  qu'on  donnera  à  MM.  Defferre  &  de  Journet, 
pafteurs,  mille  liv.  à  chacun  pour  leurs  honoraires,  pour  l'année  1757. 

IX. 

Les  églifes  ont  été  taxées  à  payer  chacune  ce  qui  fuit  : 

L'églife  d'Orthez 6io# 

L'églife  de  Caftetarbe 70 

L'églife  de  Salies 480 

L'églife  de  Bellocq 200 

L'églife  de  Labaftide 5o 

L'églife  d'Athos 40 

L'églife  de  Sauveterre 80 

Les  églifes  de  Caftagnède,  de  Caffaber  &  Carreffe       .     70 

Le  hameau  de  Lahontan 3o 

L'églife  de  Bérenx 36 

L'églife  de  Puyôo  &  Ramous 65 

L'églife  de  Baigts 36 

L'églife  de  Salles 70 

L'églife  d'Ozenx  &  Monteftrucq 3o 

L'églife  de  Viellenave 24 


SYNODES  PROVINCIAUX.  ,29 

Les  églifes  de  Maflacq,  Lagor,  Sarpourenx  &  Biron   .     80  # 

LendrefTe  &  Arancc 36  » 

Gouze  &  Mont 36  » 

Arthcs 36  » 

Pontacq,  Nay,  Pau  &  fes  annexes 100  » 

2129  # 
Fait  &  arrêté  ce  jourd'hui  00"  décembre  1757. 

Jean  Journet,  pafteur  &  fecrétaire. 


PAUL  MABAUT 


Synodes  provinciaux  de    1758. 

Synode  du  Bas- Languedoc. 


Au  nom  de  Dieu.  Amen. 


isër-y 


^^  E  fynode  du  Bas-Languedoc,  affcmblé  au  Défert  fous  la 
protcftion  divine  les  troifièmc  &  quatrième  mai  mil  fept 
^>a?^  cent  cinquante-huit,  au  nombre  de  dix-fept  pafteurs  &  un 
•    -  yw)  propofant  de  cette  province,  deux  pafteurs   des   Hautes- 


Cévennes,  deux  des  Baffes,  un  de  Saintonge  &  Angoumois,  & 
quarante-fept  députes  de  l'ordre  des  anciens,  après  avoir  imploré  le 
fecours  d'en  Haut,  &  élu  Meilleurs  Paul  Rabaut,  pafteur,  pour  modé- 
rateur, Jean  Pradel,  pafteur,  pour  modérateur-adjoint,  Pierre  En- 
contre, pafteur,  pour  fecrétaire,  &  Pierre  Redonnel,  pafteur,  pour 
fecrétaire-adjoint,  a  délibéré  ce  qui  fuit  : 

I. 

Que  nul  ne  pourra  entrer  dans  nos  affemblées  fynodales,  fil  n'eft 
député  par  fon  confiftoire. 

u. 

La  corruption  qui  va  en  augmentant,  la  guerre  qui  défoie  l'Eu- 
rope &  le  fléau  de  la  perfécution  qui  continue  à  affliger  nos  églifes, 
ont  déterminé  l'alfcmblée  à  indire  un  jour  de  jeûne  &  d'humiliation, 
&  a  été  réfolu  qu'on  le  célébrera  le  dimanche  20*=  d'août,  &  cela  pour 
nous  conformer  à  nos  frères  des  Hautes  &  Baffcs-Cévennes  qui  ont 
fait  choix  de  ce  jour-là  '. 

I.  Ni  Rosbach,  ni  les  désastres  de  la  guerre  de  sept  ans  n'empêchaient  la 
perse'cution  de  suivre  son  cours.  L'Agenais,  le  Perigord,  le  Condomois  et  le  pays 


l32  LES  SYNODES  DU  DÉSERT. 

m. 

M.  Cavalier,  dit  Latour,  pafteur,  ayant  demandé  au  nom  des  an- 
ciens de  l'églife  d'Alais  fi  l'appel  qu'ils  ont  interjeté  au  fynode  national 
des  art.  2,  6  &  8,  du  fynode  provincial  des  Hautes-Cévennes,  tenu 
le  19^  avril  dernier,  doit  empêcher  la  publication  ScTexécution  des 
fufdits  articles  jufques  à  ce  que  le  fynode  national  en  ait  décidé,  la 
compagnie  a  répondu  que  ces  articles  doivent  être  publiés  &  exécutés 
nonobftant  l'appel,  conformément  à  l'art.  18  du  chap.  v  deladifcipline. 

IV. 
La  compagnie,  confidérant  que  le  grand  nombre  des  députés, 
en  augmentant  les  frais  des  églifes,  augmente  auffi  les  peines  &  les 
incommodités  des  anciens  &  des  fidèles  des  environs  des  lieux  où  fe 
tiennent  les  fynodes,  &  furtout  le  danger  que  court  cette  affemblée, 
elle  a  décidé  qu'à  l'avenir  il  ne  fera  envoyé  qu'un  de  chaque  églife. 

V. 
Les  députés  des  églifes  de  Lunel,  Marfillargues  &  Gallargues 
ont,  du  confentement  du  fynode,  convenu  que  le  paft:eur  qui  les  def- 
fervira  fera  autant  d'aliemblées  à  Marfillargues  &  à  St-Laurent  qu'à 
Lunel  &  Gallargues;  &  cette  première  &  fon  annexe  paieront  pour 
l'entretien  du  minifire  autant  que  les  deux  autres,  &  pareillement 
Gallargues  autant  que  Lunel,  en  diminuant  Lunel  &  augmentant 
Gallargues,  ainû  qu'il  le  faudra  pour  former  la  fufdite  égalité. 

VI. 
Sur  l'appel  que  le  confiftoire  de  l'églife  de  Junas  a  fait  au  préfent 
fynode  de  l'accommodement  fait,  il  y  a  quelque  temps,  entre  lui  & 
celui  de  l'églife  de  Sommières,  confirmé  par  deux  colloques,  portant 
que  toutes  les  fois  que  les  deux  églifes  f 'aflembleront  dans  celle  de 
Junas,  celle  de  Sommières  retirera  un  quart  de  la  collecle  des  deniers 

d'Albret  avaient  vu  recommencer  les  dragonnades.  Le  maréchal  de  Thomond, 
qui  commandait  en  Guyenne,  avait  interdit  (12  cet.  1757)  à  toutes  personnes  «de 
se  trouver  ensemble  en  plus  grand  nombre  que  celui  de  cinq,  non-seulement  dans 
les  endroits  suspects,  mais  même  dans  les  chemins.  »  Logements  de  soldats,  auto- 
da-te  de  livres,  condamnations  aux  galères,  emprisonnements,  rebaptisation  des 
enfants,  rien  n'était  épargné.  «  Dieu  veuille  avoir  pitié  de  nous,  écrivait  le  pasteur 
François,  dit  Germain  ;  aujourd'hui  on  a  fait  venir  des  lettres  de  cachet,  et  on  a 
commencé  à  arrêter  nos  meilleurs  associés...  ;  on  menace  de  faire  enlever  les  filles 
pour  [les]  mettre  dans  les  couvents,  de  sorte  qu'en  toute  manière  notre  sort  ne 
saurait  être  guère  plus  déplorable  qu'il  l'est  depuis  bien  de  temps.  »  —  Mss. 
Rabaut.  (mai  1758.) 


SYNODES  PROVINCIAUX.  i33 

des  pauvres  &  celle  de  Junas  tout  le  rcftc,  —  la  compagnie  a  confirmé 
le  jugement  defdits  colloques,  &  elle  exhorte  l'cglife  de  Junas  à 
approcher  fcs  affemblées,  autant  qu'elle  le  pourra,  de  celles  de  Som- 
mières,  &  cette  dernière  de  ne  pas  abufer  de  ion  droit. 

VII. 

Le  fynode,  craignant  de  fexpofer  en  continuant  fes  féances,  a 
cru  devoir  fe  féparer,  &  cependant,  voulant  que  les  affaires  fe  finif- 
fent,  il  a  délibéré  que  le  plus  tôt  poffible,  les  pafteurs  f'affembleront 
avec  un  député  de  chaque  colloque,  &  que  cette  affcmbléc  terminera 
tout  ce  qui  relie  à  faire,  avec  autant  d'autorité  que  le  fynode  lui-même. 

Les  pafteurs  &  les  députés  de  l'ordre  des  anciens  fêtant  affem- 
blés  le  ly*^  du  fufdit  mois  &  an  pour  reprendre  les  délibérations, 
après  avoir  imploré  les  lumières  du  St-Efprit,  ont  arrêté  ce  qui  fuit  : 

VIII. 
La  demande  faite  en  faveur  de  M.  Pierre  Paris  que  l'aflemblée 
voulût  bien  le  relever  de  l'article  d'un  de  nos  fynodes  qui  l'exclut  du 
fervice  des  églifes  de  cette  province,  la  compagnie,  le  relevant  en  effet 
de  ladite  exclufion,  a  délibéré  qu'au  cas  [où]  il  vouliàt  fe  deftiner  pour 
le  fervice  de  nos  églifes,  il  viendra  y  exercer  les  fondions  de  propo- 
fiint  pendant  neuf  mois;  après  quoi,  il  pourra  être  examiné  &  reçu  au 
St-Miniftère,  fil  en  eft  jugé  capable. 

IX. 

Lefture  faite  d'une  lettre  que  M.  Picard,  miniftre,  a  écrite  au 
fynode  en  date  du  28°  avril  dernier,  la  compagnie  a  ordonné  que  cette 
lettre  fera  mife  en  liaffe;  &  ne  pouvant  accorder  fa  demande,  elle  a 
chargé  Meffieurs  de  la  table  de  lui  en  écrire  les  raifons. 

X. 

Meffieurs  Paul  Rabaut  &  Redonnel,  pafteurs,  ont  été  nommés 
députés  au  prochain  fynode  national,  &  Meffieurs  Jean  Pradel  & 
Pierre  Encontre,  pafteurs,  pour  fubftituts.  Ont  encore  été  élus  pour 
députés  au  prochain  fynode  provincial  des  Hautes-Cévennes,  Mef- 
fieurs Baltide  &  Allègre,  pafteurs,  &  pour  fubftituts.  Meilleurs  En- 
contre &  Pierre  Saufline,  auffi  pafteurs.  Enfin  ont  été  nommés  pour 
députés  au  fynode  provincial  des  Baffes-Cévennes,  Meffieurs  Puget 
&  Vincent,  pafteurs,  &  pour  fubftituts,  Meffieurs  Guizot  &  Pierre 
Sauffine,  auffi  pafteurs. 


l34  LES  SYNODES  DU  DÉSERT. 

XI. 

L'affemblée  a  chargé  Meffieurs  les  députés  au  fynode  national  de 
demander: 

1°  que  les  églifes  de  Pierremale  &  des  Vans  foient  féparées  de 
notre  province  &  jointes  à  celles  des  Hautes-Cévennes,  comme  elles 
l'avaient  toujours  été  jufqu'au  dernier  fynode  national  ; 

2°  Que  l'art.  17  du  même  national  foit  modifié,  en  forte  que  les 
innocents  ne  puiffent  pas  être  confondus  avec  les  coupables; 

3°  L'exécution  des  art.  7  &  18  du  même  national  concernant, 
l'un  les  cantiques  facrés,  &  l'autre  l'impreffion  de  la  difcipline  ecclé- 
fiaftique  ; 

4°  S'il  ne  ferait  pas  à  propos  d'examiner  pourquoi  en  certaines 
provinces  il  y  a  fi  peu  de  pafteurs,  &.  d'où  vient  qu'on  y  fait  fi  peu 
d'affemblées". 

XII. 

Qu'à  l'avenir  toutes  les  églifes  contribueront  aux  dépenfes  qui  fe 
feront  pour  les  profélytes  néceffiteux. 

Ainfi  conclu  &  arrêté  les  jours  &  an  que  deffus. 

Paul  Rabaut,  pafleur  &  modéraf;  Pradel,  pafl''  & 
modéraf-adjoint;  Encontre,  pafleur  &  fecrétaire; 
Redonnel,  pall''  &  fecrét''''-adjoint. 

1.  C'est  une  allusion  au  Poitou.  On  verra  plus  loin  que  le  septième  synode 
national  s'émut  de  la  situation  de  cette  province  et  qu'il  lui  fit  offrir  (Art.  14)  le 
ministère  du  pasteur  Sol,  dit  Elios. 


^.éijàijê. 


SYNODES  PROVINCIAUX.  ,35 


Synode  des  Hautes-Cévennes. 

Notre  aide  soit  au  nom  de  Dieu  qui  a  fait 
le  ciel  et  la  terre.  Amen. 


Le  fynode  des  Hautes-Cévcnnes,  [étant]  affemblé  le  douzième  & 
le  treizième  juillet  mil  fept  cent  cinquante-huit,  auquel  ont  affifté 
MM.  Jean  Roux,  Jean-Pierre  Gabriac,  Jacques  Gabriac,  Henri  Cava- 
lier, Jean  Martin,  Jean  Méjanelle  du  Cambon,  &  Pierre  Vallat,  paf- 
teurs  de  la  province;  M.  André  Baftide,  pafteur,  député  de  la  province 
du  Bas- Languedoc;  M.  Jean  Louis  Gibert,  pafteur  des  églifes  de 
Saintonge',  &  M.  Louis  Figuières,miniftre;  deux  propofants&  vingt- 
trois  anciens,  députés  par  les  églifes,  —  après  avoir  imploré  le  fecours 
de  Dieu  &  nommé  M.  Jean  Roux  modérateur,  Jean-Pierre  Gabriac 
modérateur-adjoint,  Henri  Cavalier  fecrétaire  &  Jean  Méjanelle  du 
Cambon  fecrétaire-adjoint,  on  a  conclu  &  arrêté  les  articles  fuivants  : 


L'affemblée  fynodale,  ayant  examiné  les  articles  du  colloque 
d'Alais  tenu  le  cinquième  du  courant,  vu  le  jugement,  contenu  dans 
le  premier,  portant  dépofition  de  tous  les  anciens  de  ladite  églife 
d'Alais,  l'injondion  qui  leur  y  eft  faite  de  ne  plus  fe  mêler  des  affaires 
qui  regardent  le  gouvernement  de  l'Eglifc,  lu  [le]  mémoire  dont  il  y  eft 
parlé  &  entendu  toutes  les  raifons  qui  ont  donné  lieu  à  ce  jugement, 
elle  le  confirme,  &  approuve  la  conduite  que  ledit  colloque  a  tenue  fur 
toute  cette  affaire  qui  eft  exprimée  en  fubftance  dans  les  cinq  premiers 
articles.  Elle  ordonne  de  plus  auxdits  Meflieurs  dépofés  de  remettre 
inceffamment  aux  anciens  de  ladite  ville  nouvellement  élus  dans  cette 
charge,  conformément  à  l'arrêté  dudit  colloque,  les  deniers  des 
pauvres  &  ceux  du  miniftère  qu'ils  ont  entre  leurs  mains.  Outre  cela, 
le  fynode  a  décidé  que  lefdits  Meffieurs  dépofés,  ainfi  que  tous  ceux 
de  leur  ville  ou  autres  endroits  de  la  province  qui  favorifent  ou  qui 


I .  Le  14  juillet  1756,  J.  L.  Gibert  avait  été'  condamné,  par  contumace,  à  être 
pendu  par  l'intendant  de  La  Rochelle. 


l36  LES  SYNODES  DU  DESERT. 

pourraient  favorifer  dans  la  fuite  leur  rébellion  à  l'ordre  établi  dans 
nos  églifes,  &  le  fchifme  qu'ils  femblent  travailler  à  y  introduire,  feront 
fufpendus  de  la  participation  au  facrement  de  la  Ste-Cène  &  ne  feront 
reçus  à  la  paix  de  l'Eglife  qu'après  avoir  donné  publiquement  des 
marques  d'une  fincère  repentance  fur  toute  la  conduite  qu'ils  ont 
tenue,  &  réparé,  autant  qu'il  fera  poflible,  lefcandale  qu'ils  ont  donné 
à  l'Eglife  &  les  imputations  calomnieufes  qu'ils  font  aux  pafteurs 
dans  l'écrit  dont  il  ell  parlé  ci-deffus. 

II. 

L'art.  6  dudit  colloque  d'Alais  ayant  renvoyé  au  fynode  l'exa- 
men &  le  jugement  d'un  manufcrit  intitulé  :  Conte  Cévenois,  l'alfem- 
blée,  l'ayant  lu  &  examiné,  l'a  trouvé  diffamatoire  &  calomnieux; 
mais,  comme  ce  qui  fait  l'objet  de  ce  libelle  intéreffe  non-feulement 
les  dignes  pafteurs  qu'on  y  a  en  vue,  mais  encore  tous  les  miniftres  & 
toutes  les  églifes  du  royaume,  elle  a  délibéré  qu'on  prierait  le  pro- 
chain fynode  national  d'examiner  auffi  ledit  écrit,  &  d'impofer  à 
M.  Trélis  fils,  de  la  ville  d'Alais,  qui  a  avoué  en  être  l'auteur,  la  peine 
qu'on  croira  qu'il  mérite. 

m. 

L'aflemblée,  ayant  entendu  le  rapport  qui  a  été  fait  fur  la  con- 
duite que  MM.  les  anciens  de  l'églife  de  St-André-de-Valborgne  ont 
tenue  &  lu  l'art,  i"  du  colloque  dudit  St-André  qui  les  dépofe  tous 
de  leur  charge  d'anciens  pour  caufe  de  rébellion  opiniâtre  à  l'ordre 
eccléfiaftique,  à  l'exception  d'un  feul  qui  a  déclaré  n'y  avoir  aucune  part, 
&  de  deux  autres  qui  fêtaient  d'abord  joints  aux  premiers,  mais  qui 
ayant  enfuite  reconnu  leur  faute  &  donné  des  marques  de  repentance, 
n'ont  été  que  fufpendus  de  leur  charge  pour  quinze  jours  feulement, 
—  la  compagnie  les  a  déboutés  de  leur  appel  &  confirme  le  jugement 
dudit  colloque  ;  elle  enjoint  de  plus  à  M.  le  pafteur  du  quartier  de  cen- 
furer  vivement  lefdits  MM.  rebelles  fur  les  imputations  calomnieufes 
qu'ils  ont  faites  à  MM.  les  pafteurs,  concernant  les  délibérations  qui 
fe  prennent  dans  nos  fynodes  provinciaux.  Celui-ci  ordonne,  outre 
cela,  que  lefdits  MM.  anciens  dépofés  &  autres  perfonnes  qui  pcrfé- 
véreront  dans  leur  rébellion  feront  fufpendus  de  la  participation  au 
facrement  de  la  Ste-Cène,  &  ne  feront  reçus  à  la  paix  de  l'Eglife 
qu'après  avoir  donné  publiquement  des  marques  d'une  fincère  repen- 
tance &  réparé,  autant  qu'il  fera  poffible,  le  fcandale  qu'ils  ont  donné 


SYNODES  PROVINCIAUX.  iS^ 

à  l'Eglife,  ainfi  que  le  fynode  l'a  déjà  décide  fur  un  cas  à  peu  près  fem- 
blable  exprimé  ci-deffus,  article  premier. 

IV. 
M.  Pic,  propofant  de  nos  églifcs,  les  ayant  ci-devant  indifpofées 
pendant  fon  féjour  au  fcminaire,furtout  par  fon  refus  d'obéir  aux  fom- 
mations  de  fc  rendre  parmi  elles  qui  lui  avaient  été  faites  de  la  part  de 
plufieurs  fynodes  &  par  une  lettre  qu'il  adreffa  à  celui  du  quatrième 
mai  de  l'année  dernière,  —  fêtant  enfin  rendu  dans  celui-ci,  il  lui  a  été 
permis  d'expofer  en  détail  les  raifonsde  juftification  qu'il  croyait  avoir 
par  devers  lui.  L'alTcmblée,  après  les  avoir  entendues  &  mûrement 
examinées,  a  trouvé  qu'il  yen  avait  quelques-unes  qui  diminuaient  à 
certains  égards  fa  faute,  mais  qu'elles  étaient  bien  éloignées  de  le  dif- 
culper  entièrement-,  en  conféquence,  il  a  été  décidé  ce  qui  fuit  :  i"  que 
ledit  M.  Pic  ferait  fortement  ccnfuré  fur  divers  fujets  dont  il  a  été 
trouvé  blâmable,  principalement  fur  fa  défobéiffance  à  nos  arrêtés 
fynodaux;  2°  qu'il  en  témoignerait  fa  repentance  à  l'affemblée  &  pro- 
mettrait de  fe  conformer  déformais  à  l'ordre  établi  dans  nos  églifes; 
3"  qu'il  écrira  une  lettre  à  MM.  les  vénérables  diredeurs  du  féminaire 
avec  prière  de  la  communiquer  aux  amis  de  leur  voifinage,  dans 
laquelle  il  déclarera  que  reconnaiffant  préfentement  qu'il  avait  donné 
de  juftes  fujets  de  plainte  à  nos  fynodes,  &  qu'ils  étaient  fondés  à  pro- 
céder contre  lui,  ainfi  qu'ils  ont  fait,  il  cft  très-fàché  de  n'avoir  pas 
fuivi  les  confeils  que  ces  refpeclables  MM.  amis  &  directeurs  dudit 
féminaire  lui  donnaient  de  déférer  auxdites  fommalions;  4"  que  cette 
lettre  fera  remife  à  MM.  Jean  Roux  &  Jean  Pierre  Gabriac,  pafteurs, 
pour  l'examiner  &  lui  donner  cours;  5"  que  c'cft  à  ces  conditions 
feulement  &  dans  l'efpérance  que  ledit  M.  Pic  les  remplira,  ainfi  qu'il 
f'y  engage,  qu'on  raye  par  cet  arrêté  l'art.  5  dudit  fynode  du  quatrième 
mai  mil  fept  cent  cinquante-fept,  drefle  contre  lui,  &  qu'on  lui  permet 
d'exercer  dans  nos  églifes  la  charge  de  propofant  jufques  au  prochain 
fynode  qui  jugera  du  temps  où  on  pourra  l'admettre  aux  examens; 
6°  enfin,  que,  vu  fon  humilité,  fa  foumillion  &  fes  befoins,  on  priera 
nos  refpedables  amis  de  lui  accorder  la  penfion  de  féminarifte, 
pendant  tout  le  temps  dont  ils  l'en  avaient  privé  à  la  prière  dudit  fynode 
de  l'année  dernière. 

V. 

On   rayera   l'art.  4  du  colloque  de   St-Michel-de-Dèze,   tenu  le 
douzième  du  courant,  portant  dépofition  de  la  charge  de  trois  anciens 


l38  LES  SYNODES  DU  DÉSERT. 

pour  avoir  appliqué  mal  à  propos  à  M.  Jacques  Gabriac,  leur  pafteur, 
d'avoir  fait  prévaloir  la  voix  de  fept  à  plus  de  trente,  dans  une  lettre 
où  ce  pafteur  n'eft  cependant  point  nommé  ;  &  l'on  exhorte  fortement 
tous  ceux  qui  ont  affifté  audit  colloque  de  mieux  pefer  à  l'avenir  les 
chofes  fur  lefquelles  ils  feront  appelés  à  juger. 

VI. 

L'affemblée,  pénétrée  d'une  vive  douleur  d'apprendre  que  cer- 
tains proteftants  de  la  communauté  de  St-Michel-de-Dèze  ont  figné 
une  délibération  où  l'on  déclare  qu'on  ignorait  qu'un  homme  fût  mort, 
fâchant  qu'il  l'était  en  effet,  &  faifant  droit  à  l'appel  de  quatre  anciens 
de  l'églife  du  Collet-de-Dèze  fur  le  jugement  que  leur  colloque,  tenu 
le  deuxième  du  courant,  a  rendu  fur  cette  affaire,  elle  a  décidé  :  i"  que 
tous  ceux  d'entre  lefdits  proteftants,  qui  font  dans  le  cas  d'avoir  figné 
ou  approuvé  ladite  délibération,  feront  fufpendus  de  la  Ste-Cène 
jufques  à  ce  qu'ils  auront  donné  des  marques  d'une  fincère  repentance, 
&  réparé  publiquement  le  fcandale  qu'ils  ont  donné  à  l'églife; 
qu'outre  cela,  ceux  des  anciens  qui  ont  eu  part  à  cette  affaire,  feront 
dépofés  de  leur  charge  ;  3"  qu'à  l'égard  des  frais,  qui  ont  été  faits  contre 
les  héritiers  du  défunt  à  l'occafion  de  fa  cote  de  la  capitation  qui  a 
donné  lieu  à  ladite  délibération,  l'on  reconnaît  que  fi  cette  cote  était 
légitimement  due,  ces  frais  doivent  être  fupportéspar  lefdits  héritiers, 
mais  que,  comme  la  chofe  n'eft  pas  bien  claire,  on  charge  M.  le  pafteur 
du  quartier,  ou  le  premier  qui  officiera  dans  l'églife  dudit  St-Michel, 
de  fommer  ceux  qui  ont  figné  ladite  délibération  de  bien  fonder  leur 
confcience,  &  fils  reconnailfent  que  leur  fauffe  déclaration  ait  occa- 
fionné  ces  frais,  d'en  faire  reftitution,  —  fauf  à  eux  d'avoir  recours  pour 
le  rembourfement  d'une  partie  defdits  frais  auprès  des  proteftants  qui 
ont  approuvé  la  délibération  dont  il  f'agit,  quoiqu'ils  ne  Payent  pas 
fignée. 

VII. 

On]  confirme  l'art.  2  du  colloque  du  Collet-de-Dèze,  tenu  le 
deuxième  du  courant,  concernant  le  rembourfement  de  certains  frais 
qui  font  dus  à  diverfes  perfonnes  pour  des  voyages  faits  à  des  fynodes 
précédents;  &  la  compagnie  déboute  de  leur  appel  ceux  qui  Tont  fait 
à  ce  fujet. 

VIII. 

L'affemblée  déboute  auflî  les  anciens  de  l'églife  d'Alais,  qui 
furent  dépofés  dans  le  colloque  du  cinquième  du  courant,  de  l'appel 


SYNODES  PROVINCIAUX.  ,3g 

qu'ils  avaient  fait  le  trentième  avril  dernier  fur  l'art.  2  du  dernier 
fynode  de  la  province,  concernant  les  préféances  dans  les  aflemblées 
fynodales. 

DC. 

La  compagnie,  confidcrant  que  la  Cour  a  toujours  pris  ombrage 
&  blâmé  nos  affemblées  religieufes  tenues  en  rafe  campagne,  a  rcfolu 
do  fe  procurer  des  maifons  dans  tous  les  endroits,  afin  que  les  fidèles 
puiiTent  y  rendre  à  Dieu  leur  culte  public  &  éviter  les  affemblées  nom- 
breufes  &  trop  éclatantes  qui  caufent  ledit  ombrage,  ce  que  la  difette 
de  pafteurs  n'avait  encore  pu  prévenir;  &  quoique  l'on  foit  perfuadé 
que  cet  arrangement  multipliera  beaucoup  leurs  occupations,  ils  ne 
laiffent  pas  de  f 'y  prêter  avec  plaifir,  dans  l'efpérance  que  ce  fera  un 
moyen  d'adoucir  leur  trifte  état  &  celui  de  leur  troupeau;  cependant, 
fi  contre  leur  attente  &  celle  des  églifes  qui  leur  font  confiées  l'on  con- 
tinue à  nous  vexer  &  à  criminalifer  notre  conduite  auprès  du  Gouver- 
nement, l'affemblée  fynodale  juge  convenable  &  néceflaire  de  charger 
MM.  les  pafteurs  de  ne  plus  exhorter  les  fidèles  à  demeurer  dans  le 
royaume,  mais  de  leur  faire  entrevoir  les  malheurs  qui  les  menacent, 
&  l'obligation  où  ils  font,  pour  fe  mettre  à  l'abri  des  tentations  aux- 
quelles la  perfécution  expofe,  d'obéir  à  ce  précepte  de  J[éfus]-Chrifl:. 
«Si  Ton  vous  pcrfécutc  dans  une  ville  fuyez  dans  une  autre.  » 

X. 

Le  fynode,  autant  qu'il  eft  en  fon  pouvoir,  prie  &  autorife  M.  Gi- 
bert,  pafteur,  de  faire  choix  des  maifons  qu'il  conviendra  de  prendre 
dans  les  différents  endroits  delà  province  pouryaffembler  les  fidèles; 
&  fuppofé  qu'il  Ibit  nécelfaire  de  pourvoir  au  fervice  de  ces  églifes,  les 
pafteurs  auront  foin  de  le  faire,  &  dans  ce  cas  ils  defferviront  alternati- 
vement le  quartier  de  celui  qui  fera  le  voyage,  à  moins  que  M.  Martin, 
pafteur,  ne  p[uifre]  f'en  charger  avec  le  fecours  d'un  propofant. 

XI. 

On  a  nommé  à  la  pluralité  des  fuffrages  MM.  Jean-Pierre 
Gabriac  &  Henri  Cavalier,  pafteurs,  pour  aflîfter  au  prochain  fynode 
national;  &  au  cas  que  ces  députés,  ou  par  maladie  ou  par 
quelqu'autre  accident,  ne  p[uiirent]  fe  rendre  audit  fynode,  MM.  Jean 
Roux  &  Jean  Méjanelle  du  Cambon,  pafteurs,  tiendront  leur  place. 
La  compagnie  a  aulïï  donné  pouvoir  auxdits  pafteurs  de  nommer, 
conjointement  avec  leurs  collègues,  deux  députés  d'entre  MM.  les 


140  LES  SYNODES  DU  DÉSERT. 

anciens  de  cette  province  qu'ils  croiront  les  plus  propres  pour  affilier 
auffi  audit  futur  fynode  national,  &  deux  fubftituts  pour  tenir  leurs 
places,  fuppofé  que  les  deux  qui  feront  nommés  les  premiers  ne 
puiffent  point  faire  leur  voyage. 

XII. 

L'affemblée  a  chargé  MM.  fes  députés  audit  fynode  national  : 
1°  de  déclarer  que  notre  province  ne  peut  point  reprendre,  ni  en  tout, 
ni  en  partie  le  quartier  du  Vivarais,  dont  le  dernier  fynode  national 
nous  déchargea,  en  nous  ôtant  un  de  nos  pafteurs  qui  deflervait  ledit 
quartier  ;  2"  de  demander  que  toutes  les  provinces  fe  conforment, 
autant  qu'il  fera  poffible,  à  la  délibération  que  nous  avons  prife,  con- 
cernant les  maifons  d'oraifon;  3°  de  propofer  auffi  que  toutes  les  pro- 
vinces, mais  principalement  celles  du  Bas-Languedoc,  Baffes  & 
Hautes-Cévennes,  foient  à  l'avenir  plus  uniformes  dans  l'exercice  de 
la  difcipline  qu'elles  ne  l'ont  été  jufques  ici,  furtout  à  l'égard  de  ceux 
qui  fe  marient  à  l'Eglife  romaine,  qui  y  font  baptifer  leurs  enfants, 
ou  qui  décorent  le  devant  de  leurs  maifons  le  jour  qu'on  appelle  la 
Fête-Dieu. 

xin. 

M.  Roux  deffervira  Lozère,  Caftagnols,  Chamborigaud,  Génol- 
hac,  St-Andéol  &  Penens,  le  quartier  du  Caftanet,  de  la  Côte,  de 
Lherm  de  la  paroiffe  du  Collet,  le  mas  Soubeyran  &  le  refte  de  la 
paroifie  de  St-Michel  jufques  à  La  Rivière. 

On  a  joint  au  quartier  de  M.  Méjanelle  du  Cambon,  St-Frézal 
[de  Ventelon]  &  St-Privat  [de  Vallongue]  &  Rabies  ',  Caffagnas  &  la 
haute  partie  de  St-André-de-Lancize,  bien  entendu  qu'à  chaque 
vifite  il  ne  fera  obligé  de  convoquer  qu'une  feule  affemblée  à  vingt 
bouches  pour  les  deux  dits  endroits. 

L'églife  de  Caffagnas,  ainfi  que  la  haute  partie  de  St-André-de- 
Lancize,  a  été  jointe  au  quartier  de  M.  Vallat. 

On  a  retranché  du  quartier  de  M.  Gabriac  le  jeune  St-Andéol, 
les  lieux  du  Caftanet,  de  Lherm,  de  la  Côte,  paroiffe  du  Collet,  du 
mas  Soubeyran,  paroiffe  de  St-Michel  &  le  mafage  des  environs 
jufques  à  La  Rivière ^ 

1.  On  lit:  Relvauché;  mais  ce  doit  être  Rabiès  qui  de'petid  de  St-Privat,  ou 
La  Roche  qui  dépend  de  St-Andre'-de-Lancize. 

2.  En  ge'néral,    ces   communes   et   hameaux  appartiennent   aux  cantons   de 
St-Germain-de-Calberte,  de  Pont-de-Montvert,  de  Barre  (Lozère). 


SYNODES  PROVINCIAUX.  14, 

II  n'a  point  été  fait  de  changement  dans  les  quartiers  de 
MM.  Gabriac  l'ainé  &  Cavalier. 

XIV. 

M.  Pic  dcffervira  les  églifes  de  Meyrueis,  de  Florac,  de  St-Sau- 
veur,  de  Vcbron,  des  Rouifes,  de  Baffurcls,  de  St-André-de-Valborgne, 
de  St-Marcel,  de  Saumane,  &  il  fera  pendant  le  courant  de  l'année 
trois  affemblées  pour  l'églife  d'Alais,  &  M.  Gabriac  Faîne  d'eux. 

M.  Bourbon  dcffervira  les  communautés  de  Moiffac,  de  Ste-Croix, 
de  Gabriac,  de  Molczon,  du  Pompidou,  de  Barre,  de  St-Julien,  de 
Lafaile,  de  Grizac,  de  Calfagnas,  de  St-Germain,  de  St-Mariin-de- 
Lanfucle,  de  St-André-de-Lancize,  deSt-Privat  &  de  St-Frézal'. 

M.  Pierredon  deffervira  les  quartiers  de  MM.  Roux,  Gabriac  le 
jeune  &  Cavalier. 

XV. 

On  a  nommé  MM.  Roux  &  Cavalier,  paftcurs,  pour  affiftcr  au 
prochain  fynode  du  Bas-Languedoc,  &;  député  auffi  MM.  duCambon 
&  Vallat,  pafteurs,  pour  celui  des  Baffes-Cévennes. 

XVI. 

L'affemblée  charge  M.  Cavalier,  pafteur,  de  lire  en  chaire,  à  l'en- 
droit où  f'affcmble  ordinairement  l'églife  d'Alais,  les  art.  1  &  2  du 
préfent  fynode. 

Elle  charge  aufli  M.  Roux,  pafteur,  de  lire  le  fixième  dans  la 
première  affemblée  qu'il  convoquera  à  la  place  de  Condcllc,  &  le 
fepticme  aux  anciens  du  Collet-de-Dèze,  alTemblés  en  confiftoire. 

M.  Gabriac,  pafteur,  lira  dans  le  colloque  des  églifes  de  fon 
quartier  l'article  cinquième. 

M.  Vallat,  pafteur,  eft  chargé  de  lire  en  chaire  dans  l'églife  de 
St-André-de-Valborgne  l'article  troifième. 

Ainfi  a  été  conclu  &  arrêté  lefdits  jours  12°  &  i3'  juillet  1758. 

Roux,  pafteur  &  modJratcur;  Gabriac,  l'aîné,  pafteur  & 
modcrateur-adjoint  ;  Cavalier,  pafteur  &  fecrétaire. 

I.  Communes  et  hameaux  des  cantons  de  Florac  et  Barre  (Lozère);  de 
St-André-dc-Valborgne  (Gard);  de  Barre,  de  Pont-de-Montvert  et  de  St-Germain- 
de-Calberte  (Lozère). 


142  LES  SYNODES  DU  DESERT. 


Synode  du  Vivarais  et  Velay. 

Notre  aide  soit  au  nom  de  Dieu  qui  a  fait 
le  ciel  et  la  terre.  Amen. 

Aâes  du  fynode  provincial  des  églifes  réformées  du  Vivarais  & 
Velay,  ajfemblé  fous  la  proteâion  divine  au  Défert,  dans  le  Haut- 
Vivarais,  le  vingt-neuvième  mars  7nil  fept  cent  cinquante-huit,  auquel 
ont  ajfijlé  trois  pafleurs  &  treize  anciens,  députés  defdites  églifes. 

Après  la  Ie£ture  de  la  parole  de  Dieu  &  l'invocation  de  fon 
St-Nom,  a  été  réfolu  ce  qui  fuit  : 

I, 

M.  Cofte  ayant  paru  devant  l'affemblée  &  déclaré  qu'il  renonce 
à  la  convention  paffée  entre  lui  &  le  fieur  Jacques  Gros,  la  compagnie, 
fatiffaite  de  fa  démiffion  &  édifiée  de  l'humilité  &  repentance  qu'il  a 
fait  paraître,  a  trouvé  bon  de  ne  chercher  pas  là-deffus  de  plus  grands 
éclairciffements.  Elle  lève  la  fufpenfion  prononcée  contre  lui  &  lui 
permet  de  reprendre  fes  fondions  comme  ci-devant,  lui  défendant 
d'entreprendre  dans  la  fuite  rien  de  femblable  &  l'exhortant  à  fentir 
toute  la  dignité  de  fon  miniftère  &  à  f'en  occuper  uniquement. 

Peirot,  modérateur;   Blachon,  pafteur;  Coste,  pafleur; 
Vernet,  pafteur  &  fecrétaire. 


*^^         t/gi^         L^J         t^J 


SYNODES  PROVINCIAUX.  143 


Synode  du   Vivarais  et  Velay. 

Notre  aide  soit  au  nom  de  Dieu  qui  a  fait 
le  ciel  et  la  terre.  Amen. 

Aâes  du  J/node  proi'incial  des  églifes  réformées  du  Vivaj-ais  & 
Velay,  ajfemblé  fous  la  protedion  divine  au  Défert,  dans  le  Haut- 
Vivarais,  le  quin\ième  août  mil  fept  cent  cinquante-huit ,  auquel  ont 
ajjijlé  quatre  paflcurs  &  huit  anciens,  députés  dcfdites  églifes. 

Après  la  ledure  de  la  parole  de  Dieu  &  l'invocation  de  fon 
St-Nom,  a  été  réfolu  ce  qui  fuit  : 

I. 

La  compagnie,  ayant  reçu  avis  qu'un  fynode  national  doit  faf- 
fembler  dans  peu  de  temps,  fi  le    Seigneur   le   permet,  a   député 

MM.  Jean  Blachon  &  Ale.\andre  Vernet,  pafteurs,  &  MM.  L...  & 

anciens,  pour  y  affifter  avec  plein  pouvoir  au  nom  &  en  l'autorité 
dcfdites  églifes  de  cette  province  &  pour  y  délibérer,  d'un  commun 
accord  avec  MM.  les  autres  députés,  fur  toutes  les  matières  qui  y 
feront  traitées,  conformément  à  la  parole  de  Dieu  &  à  la  difcipline  des 
églifes  réformées  de  ce  royaume,  &  aux  inftrudions  qu'elle  leur 
a  données,  promettant  de  f'y  conformer  autant  qu'il  fera  en  fon 
pouvoir. 

II. 

M.  Cofte  ayant  demandé  à  l'affemblée  un  congé  de  trois  mois 
pour  aller  vaquer  à  fes  affaires  particulières,  elle  lui  accorde  fa  de- 
mande &  fait  des  vœux  en  fa  faveur. 

J.  Blachon,  modérateur;  Peirot,  pafteur;  Coste  paftcur; 
Ver.net,  pafteur  &  fecrétaire. 


144  ^^^  SYNODES  DU  DÉSERT. 

Synode  du  Haut- Languedoc. 

Au  nom  de  Dieu.  Amen. 

Les  églifes  du  Haut-Languedoc,  Comté  de  Foix,  Montalbanais, 
Haut-Agenais  &  Bordelais,  affemblées  en  fynode  provincial,  en  la 
perfonne  de  leurs  pafteurs  &  anciens,  dans  le  Montalbanais,  le  dix- 
huitième  août  mil  fept  cent  cinquante-huit',  après  l'invocation  du 
St-Nom  de  Dieu,  ont  délibéré  les  articles  fuivants,  favoir  : 


M.  Sicard  a  été  nommé  à  la  pluralité  des  voix  pour  modérateur  ; 
M.  Lafon  pour  modérateur-adjoint;  M.  Viala  pour  fecrétaire,  & 
M.  Sol  pour  fecrétaire-adjoint. 

Colloque  du  Haut-Languedoc  du  7  août  iy58. 

Au  nom  de  Dieu  soit  fait.  Amen. 

I.  Nous  les  pasteurs  et  anciens  des  églises  du  Haut-Languedoc,  assemble's  en 
colloque  le  7  août  lySS,  après  avoir  imploré  la  favorable  assistance  de  l'Esprit 
de  Dieu,  ont  été  nommés  à  la  pluralité  des  voix  M.  Sicard  pour  modérateur, 
M.  Armand  pour  modérateur-adjoint  et  M.  Vernet  secrétaire;  après,  a  été  arrêté 
ce  qui  suit  : 

1.  —  MM.  Viala  et  Lafon,  pasteurs,  nous  ayant  donné  avis  de  la  tenue  du 
prochain  synode,  en  conséquence  ont  été  députés,  à  la  pluralité  des  suffrages, 
MM.  Julien  et  de  Maisons,  le  premier  ancien  de  l'église  de  Vabre  et  le  second  de 
l'église  de  Puylnurens. 

2.  —  Le  présent  besoin  que  nous  avons  des  pasteurs  dans  ce  pays,  le  colloque 
supplie  de  nouveau  la  vénérable  assemblée  synodale  d'avoir  égard  aux  besoins  et 
de  ne  rien  négliger  pour  nous  les  fournir. 

3.  —  Le  colloque  voyant  avec  surprise  que  les  représentations,  qui  furent 
faites  dans  le  dernier  synode  sur  ce  qu'on  avait  trop  différé  de  l'instruire  du 
temps  auquel  cette  vénérable  assemblée  devait  se  tenir,  n'ont  pas  eu  leur  effet, 
continue  de  nouveau  à  faire  les  mêmes  plaintes,  et  prie  instamment  le  synode  de 
vouloir,  à  l'avenir,  l'informer  plus  exactement  et  plus  à  l'avance  du  temps  de  sa 
teneur,  comme  aussi  des  principales  matières  qui  doivent  y  être  traitées,  afin  qu'il 
eût  le  temps  d'y  réfléchir  et  de  s'y  préparer  convenablement. 

Ainsi  conclu  et  arrêté  les  jour  et  an  que  dessus. 

Sicard,  pasteur  ;  Gardes,  [dit]  Armand,  pasteur,  modérateur- 
adjoint;  Vernet,  secrétaire. 
—  Mss.  de  Puylaurens  et  de  Castres. 


SYNODES  PROVINCIAUX. 


■  45 


II. 

Sur  la  demande  qu'a  faite  l'églife  de  Bordeaux,  en  la  perfonne 
de  fon  pafteur  &  de  fes  députés,  de  fe  démembrer  de  cette  province 
pour  fe  joindre  à  celle  du  Périgord,  la  compagnie  a  délibéré  que,  vu 
l'appel  interjeté  par  M.  Grenier  de  Barmont,  dit  Dubofc,  &  le  litige 
qui  fubfiftc  actuellement,  ladite  compagnie  a  renvoyé  examen  de  cette 
demande  jufqu'après  la  définition  de  l'aflaire  dudit  fieur  Grenier 
de  Barmont,  de  quoi  lefdits  députés  de  Bordeaux  ont  déclaré  leur 
appel  au  prochain  fynode  national. 

m. 
Pareille  demande  a)'ant  été  faite  par  les  députés  de  l'Agenais,  la 
compagnie  n'a  pas  jugé  à  propos  de  l'accorder". 

IV. 

M.  Sol,  pafteur,  ayant  demandé  au  vénérable  fynode  fon  congé, 
l'affemblée,  après  avoir  mûrement  pcfé  fa  demande,  le  lui  accorda, 
fous  condition  qu'il  continuera  fon  miniflère  dans  cette  province 
jufqu'après  la  tenue  du  prochain  fynode  national. 

«  Nous,  pafteurs  &  anciens  des  églifes  réformées  du  Haut-Lan- 
«guedoc,  Haute-Guyenne,  Comté  de  Foix,  Bordelais  &  Agenais, 
«affemblés  en  fynode  provincial,  le  18°  jour  du  mois  d'août  1758, 
«  requis  par  M.  Jacques  Sol,  furnommé  Elios,  pafteur  defdites  églifes, 
«de  lui  expédier  un  acte  de  congé,  nous  lui  accordons  à  regret  fa 
«  demande,  à  condition  qu'il  demeurera  toutefois  attaché  à  notre  corps, 
«jufqu'après  la  tenue  du  prochain  fynode  national;  déclarons  de  plus 
«  que,  pendant  qu'il  a  fait  corps  avec  nous,  fa  dodrine  nous  a  toujours 
«paru  pure&  fa  conduite  édifiante.  Nous  le  recommandons  à  la  grâce 
«de  Dieu,  &  à  la  bienveillance  des  fidèles  ù  qui  il  fadrelfera. 

«  De  notre  aflemblée  fynodale,  le  jour  &  an  que  deffus  :  Sicard, 
«  pafteur  &  modérateur;  Lafon,  pafteur  &  modérateur-adjoint;  Viala, 
«pafteur  &  fecrétaire;  J.  Gardes,  pafteur.» 

V. 

Vu  les  lettres  d'avis  que  la  province  des  Baffes-Cévennes  nous 

a  données  concernant  la  convocation  du  fynode  national,  la  compagnie 

a  député  unanimement  MAI.  Dejean  &  Lafon,  pafteurs,  &  MM.  Min- 

gard  &  Bagel,  anciens,  &  au  défaut  du  dernier,  M.  de  Laprade,  ancien. 

I.  On  verra  plus  loin  que  l'Agenais  ne  tarda  pas  à  avoir  ses  synodes  parti- 
culiers. 

10 


146  LES  SYNODES  DU  DÉSERT. 

VI. 
Vu  le  befoin  urgent  que  la  province  éprouve  de  fujets  dans  fon 
fein,  la  compagnie,  convaincue  de  la  fagefle  &  du  zèle  de  MM.  les 
pafteurs,  leur  donne  l'option  d'appeler  ceux  d'entre  les  propofants 
que  ladite  province  a  dans  l'étranger,  &  qu'il  fera  jugé  à  propos  pour 
fervir  dans  les  églifes  en  cette  qualité. 

VII. 

Sur  la  queftion  propofée  par  l'églife  de  Vabre,  en  Haut-Langue- 
doc, fi  les  pafteurs  peuvent  fufpendre  de  la  communion  lesproteftants, 
qui,  par  l'ordre  des  magiftrats  &  pour  éviter  la  perfécution,  font 
tapiffer  le  devant  de  leurs  maifons  dans  le  temps  de  la  procefQon  que 
les  C.  R.  appellent  du  Corpus,  la  compagnie  a  délibéré  que,  le  cas 
ayant  été  déjà  décidé  par  le  fynode  national,  il  n'appartient,  par  cette 
raifon,  qu'au  fynode  national  de  changer  à  cette  décifion;  c'eft  pour- 
quoi ladite  propofition  a  été  renvoyée  au  fynode  national  prochain. 

VIII. 

Sur  la  propofition  faite  fi  les  pafteurs  doivent  fe  relâcher  de  la 
févérité  de  l'art.  27  de  la  difcipline  qui  prononce  la  fufpenfion  de 
la  Ste-Cène  contre  ceux  qui,  malgré  les  avertiffements  charitables, 
f'obftinent  à  fréquenter  les  danfes  &  les  fpedacles,  fous  prétexte  qu'ils 
voyent  ces  amufements  indifférents,  la  compagnie  a  délibéré  que  les 
art.  27  &  28  du  dernier  chapitre  de  la  difcipline  feraient  obfervés 
dans  leur  entier,  jufqu'à  ce  que  le  fynode  national  en  aura  autrement 
décidé. 

IX. 

Les  pièces  concernant  M.  Grenier  de  Barmont,  dit  Dubofc,  que 
le  quartier  de  l'Agenais  avait  en  dépôt,  en  vertu  du  dernier  fynode 
provincial,  nous  ont  été  remifes  à  l'exception  d'une  feule,  qui  f'eft 
égarée  fans  favoir  comment;  lefquelles  douze  pièces  ont  été  remifes 
aux  députés  nommés  pour  le  prochain  fynode  national,  de  même  que 
l'ade  d'appel  dudit  fieur  Barmont  audit  fynode  national  '. 

X. 

L'affemblée  a  chargé  MM.  les  pafteurs  du  Haut-Languedoc  de 
deffervir  à  l'alternative  les  églifes  [du]  Comté  de  Foix. 

I .   Il  s'agit  des  démêlés  de  Grenier  de  Barmont  avec  le  pasteur  Jacques  Sol  ; 
le  synode  national  de  1758  (Art.  9,  10,  11,  12  et  i3)  allait  y  mettre  fin. 


SYNODES  PROVINCIAUX.  ,4^ 

XI. 

MM.  Sicard,  Viala  &  Lafon,  pafteurs,  ayant  été  charges  par  le 
dernier  fj'node  provincial  de  procéder  à  la  confécration  de  M.  Jean 
Gardes,  furnommé  Armand,  au  St-Mini(tère,  ils  remplirent  leur  com- 
miffion,  le  22"  mai  1767,  publiquement  &  conformément  aux  ufages 
des  cglifes  réformées  de  France,  de  quoi  lui  a  été  accordé  ade  en  la 
forme  qui  fuit  : 

«Nous,  paflcurs  des  églifes  réformées  du  Haut-Languedoc, 
«  Guyenne  &  Comté  de  Foi.x,  fouffignés,  certifions  &  atteftons  à  tous 
«ceux  qu'il  appartiendra  qu'en  conféquence  de  la  commiffion  dont 
«  nous  avait  chargés  notre  fynode  provincial,  tenu  dans  le  Montalba- 
«nais  le  20°  &  le  21°  avril  de  l'an  1757,  nous  avons  impofé  les  mains 
«&  reçu  au  St-Miniftère  M.  Jean  Gardes,  furnommé  Armand,  dans 
«une  ad'emblée  publique,  convoquée  à  cet  effet,  dans  le  Haut-Lan- 
«guedoc,  le  22"  mai  de  la  fufdite  année,  &  fuivant  l'ufage  établi  dans 
«les  églifes  réformées  de  France.  Nous  prions  Dieu  de  le  combler  de 
«  plus  en  plus  des  dons  &  des  lumières  de  fon  St-Efprit,  &  de  le  tenir 
«  toujours  fous  fa  puiffante  protedion  :  Sicard,  pafteur  &  modérateur- 
«adjoint;  Viala,  pafteur  &  fecrétaire ;  Sol,  pafteur  &fecrétaire-adjoint.» 

xu. 
L'églife  de  Bordeaux  ayant  demandé  à  la  vénérable  affemblée, 
qu'au  cas  que  la  demande  qu'elle  doit  faire  au  fynode  national  pro- 
chain d'être  féparée  de  cette  province  lui  foit  refufée,  que   ladite 
province  lui  accorde  un  pafteur,  le  fynode  provincial  y  a  acquiefcé. 

xm. 

Suppofé  que  M.  Grenier  de  Barmont,  dit  Dubofc,  foit  rétabli  par 
le  prochain  fynode  national,  la  compagnie  a  jugé  d'une  voix  unanime 
que,  vu  les  expreftions  défavantageufes  que  fcs  procédés  ont  produites 
dans  le  fein  de  nos  églifes,  il  ne  peut  pas  exercer  fon  miniftère  avec 
fruit  &  édification  dans  cette  province;  c'eft  pourquoi  elle  prie  le 
vénérable  fynode  national  de  ne  pas  nous  le  donner  pour  pafteur. 

Ainfi  conclu  &  arrêté  le  jour  &  an  que  deffus. 

Sicard,  pafteur  &  modérateur;  Lafon,  pafteur  &  modérateur- 
adjoint;  Viala,  pafteur  &  fecrétaire;  Sol,  pafteur  &  fecrétaire- 
ad joint;  Gardes,  pafteur. 


148  LES  SYNODES  DU  DÉSERT. 


Synode  du   Béarn. 

Les  églifes  de  la  province  de  Béarn,  affemblées  fous  les  yeux  de 
Dieu  en  fynode,  ce  dix-feptième  juillet  mil  fept  cent  cinquante-huit', 
au  nombre  de  vingt-fix  anciens,  après  avoir  imploré  le  fecours  du 
St-Efprit,  ont  délibéré  ce  qui  fuit  : 

Colloque  de  Saintonge  des  i  et  2  décembre  l'jSS. 

Au  nom  de  Dieu.  Amen. 

I.  Les  églises  de  la  côte  de  Saintonge,  savoir  :  Marennes,  Arthouan,  Souhe, 
la  Tremblade,  Avallon,  Paterre,  Mornac,  Breuillct,  Royan,  St-Palais,  le  Pouyeau, 
Didonne,  Cozes,  Gemozac,  Pons,  Jonzac,  Mortagne  et  St-Fort,  assemblées  en 
colloque,  le  i  et  le  2  décembre  lySS,  assistées  de  MM.  Jean-Louis  Gibert  et  Etienne 
Gibert,  pasteurs  desdites  églises,  et  d'un  ancien  député  de  chaque  église,  après 
avoir  imploré  le  secours  de  Dieu,  ont  délibéré  ce  qui  suit  : 

1.  —  Le  colloque,  ayant  trouvé  à  propos  de  régler  une  heure  pour  l'exercice 
public  des  dimanches  et  fêtes,  enjoint  à  chaque  église  de  le  commencer  à  neuf 
heures,  pour  ceux  qui  en  feront  deux,  et  à  dix  heures,  pour  ceux  qui  n'en  feront 
qu'un,  et  cela  pendant  l'hiver,  —  et  l'été,  à  huit  heures,  pour  toutes  les  églises. 

2.  —  Comme  on  a  jugé  nécessaire  pour  l'édification  des  fidèles  de  faire  choix 
des  lectures  qui  doivent  se  faire  dans  les  exercices  publics,  le  colloque  charge  les 
anciens  de  chaque  consistoire  de  convenir  entre  eux,  huit  jours  à  l'avance,  et  de 
faire  choix  des  chapitres  de  l'Ecriture  sainte,  des  sermons  et  prières  qui  doivent 
être  lus,  comme  aussi  des  psaumes  convenables  qui  doivent  se  chanter  auxdits 
exercices. 

3.  —  Vu  qu'il  peut  souvent  s'approcher  de  la  communion  des  personnes  qui  en 
sont  indignes,  si  les  anciens  n'y  tiennent  la  main,  et  que,  lorsque  l'on  va  commu- 
nier de  son  église  dans  une  autre,  les  anciens  de  cette  église  ne  s'y  trouv[e]nt  pas 
très-souvent  pour  les  en  empêcher,  c'est  pourquoi  on  juge  convenable  de  déclarer 
aux  fidèles  qu'ils  ne  seront  reçus  à  la  communion  que  dans  l'église  dont  ils  sont 
membres,  sans  une  attestation  du  pasteur  du  quartier  ou  des  anciens. 

4.  —  A  l'avenir,  on  ne  bénira  point  de  mariage  sans  que  les  bans  aient  été 
publiés,  conformément  à  l'art.  17  du  chap.  XIII  de  notre  discipline. 

5.  —  On  a  trouvé  convenable  de  notifier  aux  fidèles  l'art.  18  du  chap.  XI  de 
notre  discipline,  pour  qu'à  l'avenir  il  soit  observé.  Le  voici  mot  à  mot  :  «  Les 
«baptêmes  seront  enregistrés  et  soigneusement  gardés  en  l'église,  avec  les  noms 
odes  pères  et  mères  et  parrains  et  marraines  des  enfants  baptisés;  et  seront  les 
«pères  et  parrains  tenus  d'apporter  un  billet  dans  lequel  seront  contenus  les  noms 
«de  l'enfant,  des  père  et  mère,  parrain  et  marraine  d'icelui;  et  sera  mis  le  jour 
«  de  la  nativité.  » 

6.  —  On  continuera  le  registre  général  avec  la  même  exactitude,  afin  d'y 
pouvoir  avoir  recours,  en  cas  que  quelqu'église  perdît  son  registre  particulier;  et 
chaque  église  fournira  pour  cet  effet  un  mémoire  exact  des  baptêmes  et  mariages; 
et  ledit  registre  sera  sur  le  papier  commun,  les  particuliers  étant  en  papier  timbré 
conformément  à  l'ordonnance  du  Roi. 

7.  —  A  l'avenir  chaque  église  n'enverra  qu'un  seul  député  aux  colloques. 


SYNODES  PROVINCIAUX.  145 


Les  églifes  n'ayant  que  deux  pafteurs  '  ont  délibéré,  en  attendant 
que  Dieu  leur  en  accorde  un  plus  grand  nombre,  qu'ils  préfideront 
par  tour  dans  les  alTemblées  fynodales. 


L'afTemblée  a  nommé  pour  modérateur  le  fieur  Defferre,  pafteur, 
&  pour  fecrétaire  le  fieur  de  Montefquin,  ancien  de  l'églife  d'Ozenx. 

8.  —  Sur  la  demande  du  sieur  Laur. ...,  le  colloque,  du  consentement  du 
député  de  l'église  de  Cozes  et  des  autres  anciens  présents,  l'établit  lecteur,  de 
même  que  les  sieurs  Alery  et  La  Rente,  —  bien  entendu  qu'ils  se  conformeront  à 
l'art.  2  du  présent  colloque. 

g.  —  On  juge  convenable,  touchant  les  différends  d'Avallon,  de  représenter 
aux  deux  parties  qu'on  a  trouvé  trop  de  vivacité  de  part  et  d'autre,  et  on  exhorte 
un  chacun  à  oublier  tout  ce  qui  s'est  passé  jusqu'à  présent,  et  que  les  choses 
soient  remises  sur  l'ancien  pied,  savoir  que  M.  Busserand  soit  remis  pour  lecteur, 
conjointement  avec  Messieurs  du  consistoire,  —  bien  entendu  qu'il  se  conformera  à 
l'art.  2  dudit  colloque. 

10.  —  Après  avoir  écouté  et  pesé  mûrement  différents  griefs  portés  par  quel- 
ques églises  contre  M.  Solier,  pasteur  des  églises  de  l'Angoumois,  quoique  absent, 
on  a  jugé  convenable  et  nécessaire  de  prier  ledit  M.  Solier  de  suspendre  l'exercice 
de  ses  fonctions  dans  les  églises  qui  composent  le  colloque,  jusqu'à  ce  qu'il  en  ait 
été  ordonné  autrement  par  le  prochain  synode  provincial,  ou  par  les  susdites 
églises. 

11.  —  Quant  aux  plaintes  portées  par  les  anciens  de  l'église  de  Paterre,  con- 
cernant le  banc  de  la  dame  Busserand,  laquelle  a  son  domicile  dans  la  paroisse  de 

qui  est  de  l'arrondissement  de  l'église  de  Paterre,  il  a  été  réglé  par  le 

colloque  que  le  banc  en  question  sera  remis  dans  ladite  église,  au  même  lieu  où  il 
avait  déjà  été  placé,  trouvant  en  même  temps  convenable  que  ladite  dame  livre 
aux  anciens  de  l'église  susnommée  la  somme  de  24  liv.,  sans  y  comprendre  les 
12  liv.  qu'elle  a  données  pour  l'église  d'Avallon. 

12.  —  La  proposition  ayant  été  faite  de  régler  ce  que  chaque  église  doit 
fournir  pour  les  honoraires  de  Messieurs  les  pasteurs  au  nombre  de  trois,  on  a 
charge  Maronnes  à  400  liv.,  Arthouan  à  1 5o  liv.,  Souhe  à  i  5o  liv.,  la  Tremblade  à 
400  liv.,  Avallon  à  25o  liv.,  Paterre  à  200  liv.,  Mornac  à  i5oliv.,  Breuillet  à 
60  liv.,  Royan  et  St-Palais  à  3oo  liv.,  Le  Pouyeau  à  120  liv.,  Didonne  à  100  liv., 
Cozes  à  200  liv.,  Gemozac  à  i  5o  liv.,  Mortagne  à  80  liv.,  St-Fort  à  60  liv.,  Pons 
à  200  liv.,  Jonzac  à  33o  liv. 

i3.  —  On  charge  chaque  église  de  tenir  un  registre  exact  de  recettes  et  mise 
des  deniers,  provenant  des  charités  et  collectes,  lequel  sera  vérifié  tous  les  six 
mois  pour  le  moins. 

14.  —  Comme  les  anciens  sont  pour  diriger  l'église,  le  colloque  ordonne  aux 
fidèles  de  se  soumettre  à  leur  direction  et  de  les  respecter  s'ils  ne  veulent  être 
regardés  comme  rebelles  à  Tordre,  sauf  à  eux,  s'ils  avaient  des  plaintes  particu- 
lières à  faire  contre  eux,  de  les  communiquer  à  qui  de  droit. 

i5.  —  On  recommande  à  toutes  les  églises  un  secret  inviolable  sur  toutes  les 
affaires  nous  concernant,  et  que  chaque  particulier  se  conduise  avec  une  intelli- 


l5o  LES  SYNODES  DU  DESERT. 

m. 

L'affemblée  a  nommé,  pour  aflîfter  en  qualité  de  députés  au 
prochain  fynode  national,  le  fieur  Jean  Journet,  pafteur  de  la  province 
des  Baffes-Cévennes,  qui  nous  a  été  prêté  par  le  fynode  national 
tenu  dans  les  Hautes-Cévennes  l'an  1756,  &  le  fieur  de  Labourdette 
Ségalas,  ancien  de  l'églife  de  Salles-Mongifcard. 

IV. 

L'affemblée,  en  confirmant  l'article  du  dernier  fynode,  tenu  le 
So"  décembre  lySy,  qui  porte  que,  dans  les  églifes  qui  fe  trouveront 
fans  prédication  le  dimanche,  Meffieurs  les  anciens  auront  foin  d'af- 
fembler  les  fidèles,  chacun  dans  fon  dift;ri6t,  autant  qu'il  fera  poflible, 
&  d'y  lire  la  parole  de  Dieu,  faire  réciter  le  catéchifme  aux  enfants, 
comme  auffi  d'y  recueillir  les  deniers  des  pauvres  à  la  fin  de  l'exer- 
cice, —  en  recommande  très-expreffément  l'obfervation  &  exhorte  tous 
les  fidèles,  par  les  compaflions  de  Dieu,  de  f'y  conformer  religieufe- 
ment,  fous  peine  [que]  ceux  qui,  après  diverfes  exhortations  à  eux  faites 
au  nom  de  Jéfus-Chrift,  fe  montreront  rebelles  contre  l'ordre,  feront 
pourfuivis  félon  la  difcipline  jufqu'à  la  fufpenfion  de  la  Ste-Cène. 

V. 

L'affemblée,  déplorant  la  faibleffe,  la  lâcheté  de  plufieurs  fidèles 
qui,  pour  éviter  certaines  peines,  tapiffent  le  devant  de  leurs  maifons, 
balayent  les  rues  ou  les  jonchent  de  rameaux,  le  jour  de  la  fête  du 
Sacrement  de  l'Eglife  romaine,  ce  qui  eft  déférer  à  la  créature  les 
hommages  extérieurs  &  religieux  qui  n'appartiennent  qu'au  Créateur, 
leur  recommande  l'obfervation  des  articles  des  fynodes  tenus  à  Cha- 
renton,  l'un  l'an  i63i  &  l'autre  en  1644,  de  même  que  l'article  du 
fynode  national  tenu  dans  les  Hautes-Cévennes  l'an  1748,  dont  lec- 

gence  intime,  de  plus  qu'il  y  ait  une  parfaite  union  entre  tous  les  consistoires, 
une  correspondance  amiable,  un  support  fraternel,  et  s'aider  mutuellement  de 
leurs  avis  selon  la  charité  qui  nous  est  recommandée  dans  l'Evangile,  à  seule  fin 
que  tous  ensemble  nous  puissions  attirer  la  protection  du  Tout-Puissant.  Amen. 

Les  susdits  articles  ayant  été  relus  à  l'assemblée,  elle  les  a  unanimement 
approuvés  et  promet  de  tenir  la  main  à  ce  qu'ils  soient  observés  dans  toutes  les 
églises  qui  composent  [le  colloque],  et  après  en  avoir  fait  deux  originaux  et  passé 
par  les  censures  charitables,  chacun  s'est  retiré.  Les  pasteurs  et  le  secrétaire 
l'ont  signé  pour  l'assemblée. 

GiBERT,  pasteur;  Gibert  jeune,  pasteur;  Plantier, 
secrétaire  des  églises. 

I.  Defferre  et  Jean  Journet. 


SYNODES  PROVINCIAUX.  ,5, 

ture  fera  faite  à  la  tête  des  affemblées  religieufes;  &  ceux  qui  rcfuferont 
de  les  obferver  encourront  les  peines  dénommées  dans  lefdits  articles 
contre  les  délinquants;  &  à  l'égard  de  ceux  qui  ont  contrevenu  aux 
défenfes  exprefles  d'étendre  le  jour  de  la  fête  du  Sacrement,  nous  le 
paffons  fous  filence  pour  cette  fois,  fous  la  condition  qu'ils  ne  le  feront 
plus  à  l'avenir  &  qu'ils  le  promettront  en  célébrant  la  Ste-Cène". 

VI. 

Lorfqu'une  églife  écrira  foit  ù  un  pafleur  ou  à  une  autre  églife 
voifinc,  tant  pour  lui  donner  des  avis  fur  quelque  cas  particulier 
que  pour  lui  en  demander,  toute  lettre  adreifée  au  pafleur  ou  à  ladite 
églife  fera  fignée  de  tous  les  membres  d[u]  confifloire  ou  pour  le  moins 
de  la  plus  grande  partie,  fans  quoi  ceux  à  qui  ladite  lettre  fera  adreffée 
feront  libres  d'y  avoir  te!  égard  qu'ils  trouveront  à  propos. 

vu. 

Le  troifième  article  du  quatrième  chapitre  de  la  difcipline,  tou- 
chant la  reddition  des  comptes,  fera  obiervé  dans  tout  fon  contenu, 
autant  que  faire  fe  pourra,  par  les  raifons  indiquées  dans  ledit  article. 

VIII. 

Un  feul  ou  plufieurs  membres  d'un  confiftoirc  ne  pourront  porter 
aucune  plainte  dans  un  fynode  en  leur  propre  nom  contre  qui  que 
ce  foit,  fans  en  avoir  donné  avis  préalablement  à  tout  le  confifloire 
&  en  avoir  obtenu  le  confentement  ;  &.  ceux  qui  le  feront,  feront 
cenfurés. 

IX. 

Le  fynode  ordonne  que  l'art.  6  du  chap.  xi  de  la  difcipline,  qui 
ordonne  aux  pères  &  aux  mères  de  porter  ou  faire  porter  leurs  enfants 
aux  affemblées  religieufes  pour  y  recevoir  le  faint  baptême,  foit  reli- 
gieufement  &  exadement  obfervé,  fous  peine  de  cenfure  contre  ceux 
qui  voudront  f'y  fouflraire. 

X. 

Lorfqu'un  pafleur  de  la  province  fera  obligé  de  f'abfenter  pour  des 
raifons  particulières  &  indifpenfables,  ou  qu'il  fera  hors  d'état  de 
fonclionner,  l'autre  pafleur  fera  alternativement  deux  affemblées  dans 

I.  Sur  les  châtiments  qu'entraînait  le  refus  d'orner  les  maisons,  le  jour  de 
cette  fête,  voy.  les  Mss.  Rabaut,  III,  A.  p.  167,  173  etc. 


l52  LES  SYNODES  DU  DESERT. 

le  quartier  d'Orthez  &  deux  dans  le  quartier  de  Salies,  jufqu'à  ce 
que  l'autre  pafteur  fera  de  retour  ou  qu'il  fera  en  état  de  fondionner. 

XI. 

Vu  les  grandes  grâces  que  Dieu  a  fait[es]  à  nos  chères  églifes,  de 
leur  avoir  procuré  des  pafteurs  qui,  avec  le  fecours  du  St-Efprit,  les 
ont  retirées  de  la  trifte  fituation  où  elles  étaient  depuis  longtemps, 
n'ayant  ni  miniftère,  ni  facrement,  défirant  ardemment  d'étendre  le 
règne  de  Jéfus-Chrift  autant  qu'il  fe  pourra,  ce  qui  fait  notre  falut 
&  notre  gloire,  l'affemblée,  d'un  commun  accord,  a  trouvé  néceffaire 
&  très-bon  de  laiffer  à  la  liberté  &  à  la  prudence  de  Meffieurs  les 
pafteurs,  que  Dieu  nous  a  donnés  dans  fon  amour,  de  porter  de  temps 
en  temps  leur  miniflère  dans  les  lieux  de  la  province  où  ils  croiront 
pouvoir  contribuer  aux  progrès  de  la  religion,  fans  que  les  confiftoires 
aient  droit  de  f'en  plaindre  ni  de  les  empêcher. 

XII. 

Pour  la  plus  grande  édification  des  églifes  du  quartier  d'Orthez,  on 
a  trouvé  convenable  de  faire  une  affemblée  dans  l'églife  de  Caftetarbe, 
une  autre  dans  l'églife  de  Départ  ou  Magret,  &  l'autre  dans  l'églife 
de  Salles  ou  fes  annexes,  fans  que  cet  ordre  puiffe  porter  aucun  pré- 
judice à  la  liberté  que  l'affemblée  donne  aux  pafteurs  de  porter  leur 
miniftère  dans  les  lieux  où  ils  croiront  être  néceffaire. 

XIII. 

Les  églifes  font  très-fenfibles  &  très-reconnaiffantes  aux  bontés, 
aux  foins  &  aux  dépenfes  de  l'ami  qui  reçut  avec  tant  d'attention 
notre  très-honoré  pafteur,  M.  Defferre  ',  dans  le  temps  de  la  plus 
grande  crife,  lorfqu'il  était  en  quelque  manière  deftitué  de  tout  lieu 
de  fureté.  Nous   aurions  fouhaité  ardemment  pouvoir  répondre  à 


1.  Le  clergé,  préoccupé  et  irrité  de  la  restauration  du  protestantisme  en 
Béarn,  avait  obtenu  du  duc  de  Grammont,  qui  commandait  dans  la  province, 
qu'il  mît  en  mouvement  ses  soldats  contre  les  religionnaires.  L'épouvante  fut 
si  grande  qu'une  partie  d'Orthez  et  des  villages  entiers  prirent  la  fuite.  Defferre 
avait  été  prié  par  ses  coreligionnaires  de  se  mettre  à  l'abri.  Mais  en  pasteur 
«  intrépide  et  zélé,  il  n'en  voulut  rien  faire,  écrit  Journet,  et  repoussa  leurs 
conseils  en  leur  répondant  que,  tandis  qu'il  trouverait  [des]  asiles,  il  resterait, 
que  le  bon  pasteur  ne  quitte  jamais  ses  brebiset  qu'il  était  tout  résolu  de  subir 
tout  ce  que  la  Providence  trouverait  à  propos  de  lui  infliger.»  —  Mss.  Rabaut, 
m,  A.  p.  i53. 


SYNODES  PROVINCIAUX.  ,33 

toutes  fes  bontés,  en  le  dédommageant,  d'un  côté,  de  toutes  les  dé- 
penfes  qu'il  a  faites  à  fon  occafion,  ce  qu'il  n'a  voulu  accepter;  d'un 
autre  côté,  en  faifant  connaître  à  toutes  les  églifes  fon  nom,  ce  qu'il 
n'a  voulu  permettre  par  un  effet  de  fa  modeftie.  Nous  le  remercions 
du  meilleur  de  notre  cœur,  &  fi  Dieu  nous  fournit  des  occafions  pour 
lui  exprimer  toute  l'étendue  de  notre  gratitude,  nous  les  faifirons  avec 
une  véritable  joie.  En  attendant,  on  a  chargé  M.  Journet,  pafteur,  de 
vouloir  le  remercier  au  nom  du  fynode,  ce  qu'il  a  promis  de  faire 
aufli  parfaitement  qu'il  lui  fera  poflible. 

XIV. 

L'affemblée,  pénétrée  de  la  plus  jufte  &.  la  plus  vive  reconnaif- 
fance  de  ce  que  la  province  des  Baffes-Cévennes  a  daigné,  par  un 
effet  de  fa  charité  &  de  fon  zèle,  nous  prolonger  le  prêt  de  M.  Jean 
Journet,  le  digne  pafteur,  charge  très-expreffément  l'églife  d'Orthez 
d'en  faire  inceflamment  ce  très-fincère  &  très-refpeftueux  remercî- 
ment  à  ladite  province. 

Fait  &  arrêté  dans  notre  affembléc  fynodale,  ce  17''  juillet  1758. 


SEPTIÈME    SYNODE  NATIONAL. 


Septième   Synode    national 

tenu  dans  les  Basses-Cévennes,  du  i"au  9  sept.  1758. 

9'4W    tlt^r  Jl'iw'  HV'f'  lïiH''  ftïS''  HïS''  Ht^  lïSSr  Tl'iw'  fl'i'h  )*>♦'   tt'i^t    HÏH"   H'éW'  fl'éW'  Sï^  Bî"^  ïfï^   llï^  ÏIÏ'^  ïrï^   Hî^   Ilï^   Hî^ 

Au  nom  de  Dieu.  Amen. 

Aâes  du  J/node  national  des  églifes  réformées  de  France, 
ajfemblées  fous  la  protcâion  divine  au  Défert,  dans  les  Baffes- 
Cdrcunes,  depuis  le  premier  feptembre  mil  fept  cent  cinquante-huit 
jufqu'au  neuvième  du  même  mois,  auquel  ont  ajjifté  en  qualité  de 
députés  : 

Pour  la  province  de  Saintonge,  pays  d'Aunis,  Angoumois  & 
Périgord:  Meffieurs  Jean  Louis  Gibert  &  Pierre  Dugas,  paflcurs, 
[fans]  aucun  ancien. 

Pour  la  province  du  Haut  &  Bas-Vivarais,  relaj-  &  Fore:{: 
Meffieurs  Jean  Blachon  &  Alexandre  Vernet,  pafleurs,  avec  deux 
anciens. 

Pour  la  province  du  Bas-Languedoc  :  Meffieurs  Paul  Rabaut  £• 
Pierre  Redonnel,  paftcurs,  avec  deu.x  anciens. 

Pour  la  province  du  Haut-Languedoc,  Haute-Guyenne,  Haut- 
Agenais,  Bordelais  &  Comté  de  Foix  :  Meffieurs  Paul  Augure  Lafon 
&  Jean  Sicard,  pajleurs,  avec  un  ancien. 

Pour  la  province  de  Provence:  Monfieur  Etienne  Rolland,  pafleur, 
avec  un  ancien. 

Pour  la  province  du  Dauphiné  &  Principauté  d'Orange  :  Monfieur 
Alexandre  Ranc,  pafleur,  avec  un  ancien. 


i58  LES  SYNODES  DU  DESERT. 

Pour  la  province  des  Bajfes-Cévejines  :  Mejfieurs  Jacques  Boyer 
&  Jean  Gai,  pajîeiirs,  avec  deux  anciens. 

Pour  la  province  des  Hautes-Cévennes  :  Mejfieurs  Jean-Pierre 
Gabriac  &  Henry  Cavalier,  pajleurs,  avec  deux  anciens. 

Pour  la  province  de  Béarn:  Monfieur  Jean  Journet,  pajleur,  avec 
un  ancien. 

Le/quels  députés  ayant  pré/enté  leurs  lettres  d'envoi,  elles  ont  été 
lues  &  admifes. 

PRÈS  l'invocation  du  St-Nom  de  Dieu,  on  a  élu  à  la 
pluralité  des  fuffrages  :  pour  modérateur,  M.  Paul  Rabaut, 
pafteur;  pour  modérateur-adjoint,  M.  Jean  Gai,  pafteur; 
pour  fecrétaire,  M.  Henry  Cavalier,  pafteur;  pour  fecré- 
taire-adjoint,  M.  Pierre  Dugas,  pafteur. 

I. 

Ledure  ayant  été  faite  d'une  lettre  que  MM.  les  pafteurs  de  Nor- 
mandie ont  écrite  pour  juftifier  leur  province  de  ce  qu'elle  n'a  point 
envoyé  de  députés  au  préfent  fynode,  la  compagnie  n'a  pas  trouvé 
leur  excufe  tout  à  fait  légitime';  en  conféquence,  elle  enjoint  à  ladite 
province  d'envoyer  à  l'avenir  des  députés  aux  fynodes  nationaux,  & 
à  toutes  les  autres,  qui  ont  trois  pafteurs,  de  faire  leur  députation 
complète. 

u. 

L'affemblée,  furprife  de  ne  voir  aucun  député  de  la  province  du 
Poitou,  ni  lettre  d' excufe  à  ce  fujet,  après  f  être  informée  de  ce  qui 
pouvait  en  être  la  caufe,  on  a  vu  que  c'était  la  faute  de  la  province  des 
Baffes-Cévennes,  qui,  n'ayant  pas  cru  que  le  Poitou  fit  une  province 
féparée  de  celle  de  la  Saintonge,  ne  lui  a  pas  donné  avis  de  la  tenue 
du  préfent  fynode,  de  quoi  les  députés  des  Bafl'es-Cévennes  ont  témoi- 
gné être  fâchés. 

III. 

Quelques  pafteurs  qui  n'étaient  pas  députés  par  les  provinces 
ayant  fait  prier  l'affemblée  fynodale  de  leur  en  permettre  l'entrée, 
fans  cependant  prétendre  d'y  avoir  voix  délibérative,  on  n'a  pas 
trouvé  à  propos  de  leur  accorder  leur  demande. 

I.  La  Normandie  avait  d'abord  résolu  de  se  faire  représenter;  elle  s'était  en- 
suite fait  excuser. 


SYNODE  NATIONAL. 


i59 


IV. 

La  compagnie,  pénétrée  de  la  plus  vive  douleur  à  la  vue  de  la  cor- 
ruption qui  règne  dans  le  monde,  des  jugements  de  Dieu  qui  fe  pro- 
mènent fur  la  terre,  &  du  trifte  état  où  fe  trouvent  toujours  les  églifes 
de  ce  royaume,  a  réfolu  que,  pour  tâcher  de  fléchir  la  colère  de  Dieu 
&  attirer  fa  protedion  &  fa  bienveillance,  on  y  célébrera  dans  toutes 
un  jeûne  folennel,  qu'on  a  fixé  au  jour  qu'on  appelle  Fête-Dieu. 

V. 

Les  proteftants  de  ce  royaume  perfiftant  dans  les  fentiments  de 
fidélité  &  d'obéilfance  qu'ils  doivent  au  Roi,  leurs  députés  confirment 
l'art.  2  du  dernier  fynodc  national  tenu  en  lySb,  conçu  en  ces 
termes  :  «La  fidélité  &  l'obéiffance  ducs  au  Souverain  ayant  toujours 
«été  un  point  capital  de  la  do6lrine  des  Réformés,  tous  les  membres 
«  du  fynode  ont  protefté,  tant  en  leur  nom  qu'en  ceux  de  leurs  pro- 
«vinces,  qu'ils  perfévèrent  dans  cette  créance,  &  qu'ils  feront  toujours 
«prêts  à  tout  facrifier  pour  le  fervice  de  Sa  Majcfté.  » 

VI. 

L'afl"emblée  confirme  auffi  l'art.  4  du  fynode  de  1756,  concernant 
l'union  des  églifes  &  portant  ce  qui  fuit:  «L'union  des  églifes  a  été 
«  renouvelée  &  confirmée  fous  la  très-humble  obéiflance  due  au  Roi  par 
«tous  les  députés,  tant  en  leur  nom  qu'en  ceux  de  leurs  provinces, 
«  union  qui  confifte  dans  la  conformité  de  la  foi,  du  culte,  de  la  difci- 
«  plinc,  &  dans  une  exade  correfpondance  entre  les  provinces,  foit  en 
«temps  de  perfécution,  foit  en  temps  de  calme,  comme  auflï  dans  la 
«contribution  des  dépenfes  qu'on  eft  obligé  de  faire  pour  le  bien  de  la 
«caufe  commune.» 

VII. 

Il  a  été  unanimement  réfolu  d'adreffer  une  requête  au  Roi,  notre 
augufte  Souverain,  au  nom  de  tous  les  proteftants  du  royaume  repré- 
fentés  par  le  préfent  fynode  national,  dans  laquelle  il  fera  fait  un 
tableau  raccourci  des  maux  où  ils  font  expofés,  &  où  l'on  fuppliera  Sa 
Majcfté,  avec  tout  le  refped  &  la  foumiffion  poflTible,  d'y  apporter  les 
remèdes  que  fa  bonté  &  fa  fageli'e  pourront  lui  fuggérer.  Cette  requête 
fera  drefl"ée  par  MM.  Paul  Rabaut,  Pierre  Redonnel  &  Jean  Gai, 
pafteurs,  avec  trois  laïques  que  la  prudence  ne  permet  pas  de  nom- 
mer ici. 


i6o  LES  SYNODES  DU  DESERT. 

VIII. 

Les  députés  des  Hautes-Cévennes  ayant  propofé  que  toutes  les 
provinces,  mais  principalement  celles  qui  fe  trouvent  à  peu  près  dans 
les  mêmes  circonftances,  foient  à  l'avenir  plus  uniformes  dans  l'exer- 
cice de  la  difcipline  qu'elles  ne  l'ont  été  jufqu'à  préfent,  furtout  à 
l'égard  de  ceux  qui  fe  marient  dans  l'Eglife  romaine  ou  qui  y  font 
baptifer  leurs  enfants,  l'afTemblée,  reconnaiffant  l'importance  de  cette 
uniformité,  la  recommande  fortement  &  confirme  à  ce  fujet  les  art. 
7  &  8  du  fynode  national  de  l'année  mil  fept  cent  quarante-huit. 

IX. 

M.  Grenier  de  Barmont,  dit  Dubofc,  ayant  interjeté  appel  au 
préfent  fynode  de  la  fentence  de  dépofition  prononcée  contre  lui  dans 
le  fynode  provincial  du  Haut-Languedoc,  tenu  les  20^  &  21°  avril 
1757,  ledit  appel  pris  en  confidération,  quoiqu'on  eût  pu  f'en  difpen- 
fer,  attendu  les  fondions  paftorales  que  le  fieur  de  Barmont  avait  faites 
après  la  notification  de  fon  ade  de  dépofition,  les  pièces  pour  &  contre 
examinées,  les  députés  du  Haut-Languedoc  &  le  fieur  de  Barmont 
fommés  devant  Dieu  de  dire  la  vérité,  entendus  à  différentes  reprifes 
&  confrontés  contradidoirement,  le  fieur  de  Barmont  ayant  infinué 
que  les  députés  de  la  province  de  Saintonge  &  Périgord  lui  étaient 
fufpeds  par  certaines  confidérations  qu'il  a  alléguées,  «&  prié  qu'on 
délibérât  là-deffus,  —  la  compagnie,  répondant  à  fa  demande,  n'a 
trouvé  aucun  légitime  fujet  de  récufation  dans  lefdits  députés,  feule- 
ment quelques  préfomptions  contre  M.  J.  L.  Gibert,  pafteur,  lefquelles 
ont  porté  l'alfemblée  à  l'exclure  du  nombre  des  juges  dans  cette  affaire. 

Tout  exadement  difcuté  &  mûrement  pefé,  il  a  été  jugé  ce  qui  fuit  : 
1°  Que  ledit  fieur  Grenier  de  Barmont  a  dû  fe  regarder  jufqu'à  pré- 
fent comme  dépendant  de  la  province  du  Haut-Languedoc,  nonobflant 
tout  ce  qu'il  a  dit  pour  prouver  le  contraire;  2"  Que,  quoiqu'il  eût  été 
de  convenance  que  les  pafteurs  de  ladite  province  lui  écriviffent  de  fe 
rendre  dans  le  temps  prefcrit  au  lieu  indiqué  pour  fubir  la  cenfure 
décernée  contre  lui  par  le  fynode  de  la  province,  tenu  le  23°  mars 
1756,  &  confirmée  par  le  national  du  mois  de  mai  de  la  même  année, 
cependant,  comme  ledit  fieur  de  Barmont  avait  eu  communication  des 
arrêtés  defdits  fynodes  &  qu'il  ne  pouvait  par  conféquent  pas  igno- 
rer le  temps  &  le  lieu  où  il  devait  fe  tranfporter,  l'affemblée  a  jugé 
qu'il  était  obligé  de  f'y  rendre  &  qu'il  était  coupable  de  ne  l'avoir  pas 


SYNODE  NATIONAL.  l6i 

fait;  3°  Qu'en  conféqucncc  du  contenu  ci-deffus,  &  autres  griefs  tires 
de  certaines  exprefllons  des  deux,  lettres  du  fieur  de  Barmont,  la  pro- 
vince du  Haut-Languedoc  avait  droit  de  le  dépofer,  ainfi  qu'elle  l'a 
fait  ;  toutefois,  à  caufe  des  circonftances  où  celui-ci   f 'eft  trouvé,  de 
celles  où  les  églifes  du  royaume  fe  trouvent   en   général,  &  vu  le 
manque  de  plufieurs  formalités  prefcrites  en  pareil  cas,  comme  de 
n'avoir  cité  ni  entendu  ledit  ficur  de  Barmont  &  d'avoir  admis  deux 
de  fes  parties  au  nombre  de  fes  juges,  la  compagnie  a  jugé  unanime- 
ment que  ledit  fynode  du  Haut-Languedoc  aurait  agi  plus  fagement 
de  fe  borner  à  le  fufpcndrc  jufqu'à  ce  qu'il  eût  rendu  raifon  de  ûi  con- 
duite &  manifefté  la  foumilîion  à  l'ordre  eccléfiaflique;  fur  quoi  l'on  a 
trouvé  ladite  province  très-blâmable  &  on  lui  enjoint  de  mieux  obfer- 
ver  à  l'avenir  dans  fes  jugements  les  formalités  prefcrites  par  la  dif- 
cipline  ;  4°  Que  le  commentaire  que  les  anciens  de  l'églife  de  Bordeaux 
ont  fait  aux  deux  lettres  mentionnées  était,  à  plufieurs  égards,  violent, 
faux  &  peu  charitable  ;  5"  Nonobftant  tout  ci-deffus  &  autres  griefs  à 
la  charge  duditfieur  de  Barmont,  l'affemblée  voulant  ufer  de  clémence 
à  fon  égard,  en  confidération  des  fervices  qu'il  a  ci-devant  rendus  aux 
églifes,  lève  par  le  préfcnt  jugement   la  dcpofition  décernée  contre 
lui  dans  ledit  fynode  du  Haut-Languedoc,  &  la  convertit  en  une  fuf- 
penfion  qui  finira  au  premier  novembre  prochain,  fous  condition  que 
le  fieur  Grenier  de  Barmont  fe  rendra  alors,  de  môme  que  les  pafteurs 
du  Haut-Languedoc,  dans  une  églife  de  la  même  province,  où  M.  Re- 
donncl  fe  tranfportera,  félon  la  commiflion  que  lui  en  donne  l'alfem- 
blée,  pour  lever  ladite  fufpenfion,  rétablir  ledit  fieur  de  Barmont  dans 
le  facré  miniftère,  &  pour  adreffer  tant  à  lui  qu'aux  fufdits  pafteurs 
du    Haut-Languedoc   les   exhortations  qu'il    conviendra,  afin   qu'à 
l'avenir  les  uns  &  les  autres  foient  plus  exads  à  fe  conformer  à  l'ordre, 
le  tout  en  préfence  tant  du  confiftoire  de  la  même  églife  que  de  telles 
autres  perfonnes  que  ledit  M.  Redonnel  jugera  à  propos  ;  6°  A  la  réqui- 
fition  dudit  fieur  de  Barmont,  il  a  été  arrêté  que,  fi  dans  l'intervalle  du 
temps  marqué  quelqu'un  le  taxait  d'avoir  exercé  les  fondions  du  St- 
Miniftère,  il  fera  obligé  de  porter  fes  griefs  en  bonne  &  due  forme,  le 
jour  défigné,  par  devant  M.  Redonnel,  à  défaut  de  quoi  on  n'y  aura 
aucun  égard;  7"  Il  a  été  décidé  que,  conformément  à  l'art.  53  du  pre- 
mier chapitre  de  la  difciplinc,  ledit  fieur  de  Barmont  n'exercera  point 
fon  miniftère  dans  l'églife  de  Bordeaux,  ni  dans  aucune  autre  de  la 
province  du  Haut-Languedoc;  &  pour  prévenir  tout  fujet  d'alterca- 


l62  LES  SYNODES  DU  DESERT. 

tion  &  éteindre  la  malheureufe  divifion  qui  règne  depuis  quelque 
temps  dans  cette  églife,  on  défend  auffi  à  M.  Sol,  pafteur,  d'y  exercer 
fon  miniftère,  fil  cft  poffible  ;  8°  Enfin,  l'affemblée  dépofe  tous  les 
anciens  de  ladite  églife  de  Bordeaux,  de  même  que  les  perfonnes  à  qui 
ledit  fieur  de  Barmont  a  conféré  ce  titre  depuis  fa  dépoiition  :  les  pre- 
miers, parce  qu'ils  n'ont  pas  obfervé  les  lois  de  l'ordre  eccléfiaftique 
dans  leurs  pourfuites  contre  ledit  fieur  de  Barmont,  ni  celles  de  la  juf- 
tice  &  de  la  charité,  &  les  autres,  comme  n'ayant  pas  été  légitimement 
élus,  fauf  au  pafteur  qui  fera  donné  à  cette  églife  d'établir  dans  ladite 
charge  d'ancien  ceux  de  ces  Meffieurs  ou  autres  qu'il  croira  propres  à 
l'exercer  avec  fruit  &  édification. 

X. 

Le  lieu  &  le  temps  où  ledit  fieur  de  Barmont  doit  être  rétabli  dans 
le  St-Miniftère  lui  ayant  été  notifiés  dans  l'affemblée,  il  a  promis  & 
protefte  de  f  y  rendre  exaélement,  comme  auffi  d'exécuter  dans  toute 
fa  teneur  le  jugement  rendu  contre  lui. 

XI. 

Après  que  M.  Grenier  de  Barmont  aura  été  rétabli  dans  la  charge 
du  St-Miniftère,  il  eft  laiffé  à  fa  liberté  d'en  aller  exercer  les  fondions 
dans  la  ville  de  Lyon,  de  défricher  cette  églife  &  d'y  établir  l'ordre. 
Bien  entendu  que  dans  ce  cas  il  dépendrade  la  province  du  Dauphiné, 
avec  laquelle  il  fera  corps. 

XII. 

Le  même  fieur  de  Barmont  fêtant  plaint  que  les  églifes  du  quar- 
tier du  Haut-Languedoc  lui  étaient  redevables  de  la  fomme  de  233  liv. 
pour  refte  de  fes  honoraires,  celles  du  Montalbanais  de  3oo  liv.  & 
celles  de  l'Agenais  de  42  liv.,  on  enjoint  aux  dites  églifes  de  lui  payer 
lefdites  fommes  le  i"''  novembre  prochain  pour  le  plus  tard,  &  on 
charge  MM.  les  pafteurs  de  la  province  d'y  tenir  la  main. 

XIII. 

Le  fynode  difpenfe  MM.  les  fecrétaires  de  donner  jamais  à  M.  de 
Barmont  copie  des  mémoires  qui  reftent  entre  leurs  mains. 

XIV. 

La  province  du  Poitou  n'étant  pas  affez  pourvue  de  pafteurs,  la 
compagnie  l'exhorte  à  accepter  le  miniftère  de  M.  Sol,  au  cas  que 


SYNODE  NATIONAL.  l63 

celui-ci  veuille  le  lui  accorder;  elle  autorife  auffi  ledit  fieurSol,  fup- 
pofc  que  cette  miffion  ne  lui  convienne  pas,  à  fe  vouer  pour  telle  autre 
province  qu'il  jugera  à  propos,  bien  entendu  qu'il  fe  conformera  tou- 
jours à  ce  que  la  difcipline  prefcrit  en  pareil  cas. 

XV. 

MM.  les  modérateurs  &  fecrctaircs  de  la  préfente  affcmblce 
écriront  une  lettre  à  Bordeaux  pour  exhorter  les  fidèles  de  cette  ville 
à  dépouiller  tout  efprit  de  parti  &  d'indépendance,  &  de  revêtir  des 
fentiments  d'union,  de  paix  &  de  concorde  '. 

XVI. 

L'églife  de  Bordeaux  ayant  demandé  d'être  féparée  de  la  province 
du  Haut-Languedoc  pour  être  jointe  à  celle  de  Saintonge  &  Périgord, 
&  les  deux  provinces  y  ayant  acquiefcé,  l'alicmblée  approuve  &  con- 
firme cet  arrangement  =.  Et  comme  il  importe  que  l'églife  de  Bordeaux 
foit  inceffamment  pourvue  d'un  pafteur  non  moins  prudent  que  pieux 
&  éclairé,  pour  terminer  les  divifions  qui  y  régnent,  &  qu'on  cft  per- 
fuadé  que  M.  Pierre  Redonnel  poflcdc  toutes  ces  qualités,  la  compa- 
gnie a  unanimement  jeté  les  yeux  fur  lui  &  l'a  très-inftamment  foliicité 
de  vouloir  fe  deftiner  au  fervice  de  cette  églife,  à  quoi  il  a  bien  voulu 
confentir  pour  une  ou  deux  années,  à  condition  toutefois  que,  fi  la  pro- 
vince du  Bas-Languedoc  dont  il  dépend  le  rappelait  plus  tôt,  il  fera 
libre  d'y  retourner  &:  qu'alors  il  fera  libéré  de  cet  engagement.  On 
recommande  aux  fidèles  de  cette  églife  d'avoir  pour  ce  digne  pafteur 
tous  les  égards  qu'il  mérite  &  de  déférer  à  fes  pieufes  exhortations. 

xvu. 
Les  provinces  qui  feront  chargées  de  la  convocation  des  fynodes 
nationaux,  auront  foin  de   fe   conformer   exadcment  à  l'art.   2  du 
chap.  IX  de  la  difcipline. 

1 .  Le  27  octobre  lySS,  Paul  Rabnut  et  Dugas,  agissant  au  nom  du  synode 
national,  adressèrent  en  effet  une  lettre  <i  aux  fidèles  de  l'église  réformée  de  Bor- 
deaux» pour  leur  recommander  la  paix,  l'esprit  de  conciliation  et  pour  leur  faire 
connaître  la  nomination  de  «AL  Redonnel,  dont  les  lumières,  le  zèle,  la  piété  et 
la  modération  ne  contribueront  pas  peu  à  concilier  les  exprits.  »  —  Mss.  de 
Bordeaux. 

2.  C'est  à  dater  de  cette  année  que  le  Bordelais  fut  détaché  du  Haut- 
Languedoc,  et  qu'il  figura  désormais  dans  tous  les  actes  synodaux  de  la  province 
de  Saintonge  et  Angoumois. 


i64  LES  SYNODES  DU  DÉSERT. 

XVIII. 

Dans  la  ferme  perfuafion  où  eft  l'affemblée  que  les  fidèles  ne 
peuvent  innocemment  décorer  les  devants  de  leurs  maifons  le  jour 
qu'on  appelle  Fête-Dieu,  elle  exhorte  tous  les  pafteurs  de  la  province 
&  leur  enjoint  d'inftruire  leurs  troupeaux  à  ce  fujet  &  de  les  porter, 
autant  qu'il  leur  fera  poffible,  à  f'abftenir  d'un  tel  a£le. 

XIX. 

En  conféquence  de  l'arrête  ci-deffus,  les  circonftances  ne  permet- 
tant pas  à  la  compagnie  d'entrer  dans  le  détail  des  jugements,  appels 
&  de  tous  les  différends  furvenus  à  l'occafion  des  tentures  dans  les 
églifes  d'Alais  &  de  St-André-de-Valborgne,  elle  a  nommé  M.  Paul 
Dalgue,  pafteur  des  Baffes-Cévennes,  &  M.  Pierre  Dugas,  pafteur 
du  Périgord  &  fecrétaire-adjoint  du  préfent  fynode,  avec  deux  anciens 
dont  l'un  fera  choifi  par  le  pafteur  de  chacun  des  deux  quartiers  ref- 
pedifs  &  l'autre  par  chacune  des  deux  églifes;  auxquels  commiffaires 
elle  donne  plein  pouvoir,  après  qu'ils  auront  prisconnaiffance  defdits 
jugements,  appel  &  différends,  d'en  juger  définitivement,  &  elle 
exhorte  fortement  tous  ceux  qui  y  font  intcreffés  de  fe  foumettre  au 
jugement  qui  fera  rendu  par  lefdits  commiffaires,  tout  comme  fil 
émanait  de  notre  affemblée  fynodale. 

XX. 

Ayant  été  jugé  convenable  pour  l'édification  de  l'Eglife  d'intro- 
duire dans  le  culte  divin  des  cantiques  fpirituels  fur  les  principaux 
myftères  de  l'Evangile,  on  exhorte  les  pafteurs  de  f'en  procurer  le 
plus  qu'il  fera  poffible,  &  de  les  faire  parvenir  aux  fynodes  provin- 
ciaux pour  qu'ils  en  faffent  choix.  Ceux  de  ces  cantiques  qu'on  aura 
choifis  feront  enfuite  communiqués  aux  perfonnes  pieufes  &  éclairées, 
&  envoyés  aux  provinces  voifmes  avec  les  réflexions  qu'ils  auront 
donné  lieu  de  faire,  &  portés  enfin  au  fynode  national  prochain  pour 
qu'il  en  décide  &  les  revête  de  fon  autorité. 

XXI. 

Sur  l'appel  de  l'églife  d'Alais  de  l'art.  2  du  fynode  des  Hautes- 
Cévennes,  tenu  le  dix-neuvième  avril  dernier,  concernant  les  pré- 
féances  dans  les  fynodes  provinciaux,  attendu  que  les  matières  font 
difcutées  dans  lefdits  fynodes  avant  de  recueillir  les  fuffrages,  l'affem- 
blée a  décidé,  conformément  à  la  difcipline,  qu'une  églife  ne  peut  pré- 


SYNODE  NATIONAL.  •  i65 

tendre  primauté  fur  une  autre,  ni  fur  les  préféances,  ni  à  aucun  autre 
égard.  En  conféquence  le  fufdit  appel  eft  mis  à  néant,  &  les  provinces 
font  averties  de  ne  pas  permettre  que  pareilles  queftions  foient  agitées 
dans  les  tribunaux  eccléfiaftiques. 

XXII. 

A  la  réquifition  de  la  province  de  Béarn,  on  recommande  l'exade 
obfervation  de  l'art.  33  du  chap.  v  de  la  difcipline  qui  porte  que 
dans  chaque  églife  on  drelTera  des  mémoires  de  toutes  les  chofcs 
notables  pour  les  faits  de  la  religion,  &  que  lefdits  mémoires  feront 
portés  au  fynode  provincial,  &  de  celui-ci  au  national. 

XXIII. 

Reconnaiffant  l'importance  &  la  néceiïité  de  l'art.  3i  du  chap.  v 
de  la  difcipline,  concernant  ceux  qui  émeuvent  des  débats,  pour 
rompre  l'union  de  l'Eglife,  fur  quelque  point  de  doclrine  ou  de  difci- 
pline, on  en  recommande  l'obfervation. 

XXIV. 

On  recommande  auffi  l'obfervation  de  l'art.  5  du  chap.  xii  de  la 
difcipline  que  les  miniflres  ne  recevront  à  la  Ste-Cène  aucun  fidèle 
des  autres  églifes  qui  n'ait  fuffifant  témoignage  de  fon  pafteur  ou  d'un 
ancien,  autant  que  faire  fe  pourra. 

XXV. 

Sur  la  demande  des  députés  du  Dauphiné,  on  recommande 
l'art.  i5  du  fynode  national  de  1748,  touchant  ceux  qui  fe  prévalent 
devant  les  magiftrats  de  ce  que  les  mariages  de  leurs  frères  n'ont  pas 
été  célébrés  félon  les  lois  du  Royaume. 

XXVI. 

Sur  l'appel  des  églifes  du  Rouergue  de  l'art.  7  du  fynode  des 
Baffes-Cévennes,  tenu  le  i"  août  1758,  qui  porte  que  ladite  province 
ne  peut  pas  exécuter  l'art.  27  du  fynode  national  de  i  j56,  qui  l'a  chargé 
d'accorder  un  pafteur  fi.xe  auxdites  églifes,  l'alTemblée,  ayant  pris  en 
confidération  les  raifons  de  ladite  province,  la  difpenfe  de  ce  qui  eft 
prefcrit  dans  ledit  article  du  fynode  national  &  lui  enjoint  cependant 
de  faire  deffervir  lefdites  églifes  du  mieux  qu'il  fera  poftible  &  d'y 
faire  faire  pour  le  moins  fix  vifites  chaque  année,  jufqu'à  ce  qu'on 
pourra  leur  procurer  un  pafteur  à  titre. 


l66  LES  SYNODES  DU  DESERT. 

XXVII. 

M.  Boyer,  pafteurdes  Baffes-Cévennes,  ayant  demandé  que  ladite 
province  fût  jointe  à  celle  des  Hautes,  l'aflemblée  n'a  pas  jugé  à  pro- 
pos de  rien  ftatuer  à  cet  égard,  attendu  que  MM.  les  députés  def- 
dites  provinces  n'ont  aucune  commiffion  là-deffus. 

XXVIII. 

Autant  qu'il  eft  néceffaire  d'avoir  des  pafteurs  éclairés  &  pieux, 
autant  il  eft  néceffaire  de  veiller  fur  la  conduite  des  étudiants,  &  de 
mettre  en  ufage  les  moyens  qui  peuvent  contribuer  à  les  rendre  tels 
que  l'on  fouhaite.  Un  de  ces  moyens,  que  l'affemblée  a  trouvé  propre 
pour  parvenir  à  ce  but,  c'eft  d'enjoindre,  ainfi  qu'elle  le  fait  par  le  pré- 
fent  article,  à  ceux  qu'on  mande  au  féminaire  d'envoyer  chacun  aux 
pafteurs  de  fa  province,  de  fix  en  fix  mois,  un  témoignage  de  MM.  les 
profeffeurs  qui  les  enfeignent,  dans  lequel  il  foit  fait  mention  des  pro- 
pofitions  qu'ils  auront  rendues,  des  matières  qu'ils  auront  étudiées, 
des  examens  qu'ils  auront  fubis  &  des  progrès  qu'ils  auront  faits, 
comme  auffi  de  la  conduite  qu'ils  auront  tenue. 

XXIX. 

Avant  d'envoyer  les  étudiants  au  féminaire,  on  les  gardera  pen- 
dant quelque  temps  dans  le  fein  des  églifes,  afin  que  l'on  puiffe  mieux 
connaître  leurs  difpofitions  &  leurs  talents  '. 

XXX. 
A  la  réquifition  de  M.  Boyer,  pafteur  &  député  des  Baffes-Cé- 
vennes, on  recommande  l'obfervation  de  l'art.  48  du  premier  chapitre 
de  la  difcipline. 

XXXI. 

MM.  les  députés  du  Haut-Languedoc  ayant  requis  le  miniftère 
de  M.  Louis  Figuières  pour  leur  province,  &  ledit  fieur  f'y  étant 
accordé,  l'affemblée  l'en  déclare  pafteur  fous  la  réferve  qu'il  ne  foit 
pas  réclamé  par  celle  du  Poitou  dans  l'efpace  d'une  année,  à  compter 
depuis  la  tenue  du  préfent  fynode. 


I.  En  1753,  Paul  Rabaut  écrivait  à  Antoine  Court  :  «  Il  est  très-vrai,  comme 
on  vous  l'a  dit,  que  la  plupart  des  pasteurs  ne  se  soucient  pas  trop  que  nos 
proposants  aillent  chez  vous  [à  Lausanne],  mais  je  suis  fort  éloigné  de  penser 
comme  eux.  « 


SYNODE  NATIONAL.  167 

XXXII. 

La  province  a3'ant  fupplié  rafTemblée  de  lui  procurer  un  pafteur, 
&  M.  Jean  Martin,  miniftre  des  Hautcs-Cévcnnes,  fêtant  offert,  la 
compagnie  le  lui  affecte  pour  toujours  &  fait  les  vœux  les  plus  ardents 
pour  le  fuccès  de  fon  miniftèrc. 

xxxui. 

Vu  le  preffant  befoin  qu'a  la  province  de  Béarn  du  miniftère  de 
M.  Jean  Journet,  celle  des  Balles-Cévennes,  dont  il  dépend,  lui  pro- 
longe fon  congé  jufqu'au  prochain  fynode  national. 

XXXIV. 

Par  un  nouvel  arrangement,  MM.  Paul  Marazel,  Jean  Ducros, 
Antoine  Gai  &  François  Noguier,  paftcurs  des  Baffcs-Cévennes  dcf- 
fcrviront  alternativement  le  quartier  du  Rouergue  pendant  fix  mois 
chacun,  jufqu'à  la  tenue  d'un  autre  fynode  national'. 

XXXV. 

On  charge  la  province  des  Hautes -Ccvennes  d'examiner 
M.  Etienne  Gibert,  propofant,  &  de  le  confacrer  au  St-Miniftère  pour 
les  églifcs  de  Saintonge,  fil  en  efl:  jugé  capable,  le  tout  aux  frais  def- 
dites  églifes. 

XXXVI. 

Le  fynode,  informé  que  dans  quelques  cgiifes  de  la  province  du 
Haut-Languedoc  il  ne  fêtait  prefque  point  tenu  d'alTemblêes  reli- 
gieufes  depuis  longtemps,  &  ayant  appris  par  les  députés  de  ladite 

I.  Le  g  janvier  1759,  un  correspondant  de  Rabaut  lui  e'crivait  de  St-Affrique 
à  ce  sujet:  «Vous  savez  qu'au  dernier  national  du  mois  de  septembre  dernier 
il  fut  dclibéré,  aux  grandes  instances  des  députés  de  la  province  des  Basses- 
Cévennes  que  nos  églises  seraient  desservies  par  alternative  de  six  mois,  et  jusqu'i\ 
ce  qu'il  y  eût  des  pasteurs  fixes  pour  notre  province,  par  MM.  Paul  Marazel, 
Lasallc,  Ladevèze  et  Randavel,  tous  quatre  pasteurs  de  ladite  province  des 
Basses-Cévennes.  —  En  ayant  été  instruit  par  des  personnes  qui  avaient  été 
présentes  à  cette  délibération,  nous  avons  fait  tous  nos  ctTbrts  pour  engager  ces 
Messieurs  à  nous  prêter  leur  main  secourable,  sans  avoir  rien  pu  avancer.  11 
ne  nous  reste  maintenant  qu'à  recourir  à  vos  sages  conseils  que  nous  vous 
prions  d'avoir  la  charité  de  nous  accorder  pour  nous  procurer  quelque  soula- 
gement dans  les  maux  extrêmes  que  nous  ressentons,  ou  en  nous  indiquant 
les  moyens  que  nous  devons  prendre  pour  obliger  les  Messieurs,  qui  sont  en 
charge  de  nous  desservir,  ;\  remplir  leurs  engagements  envers  nous,  ou  en  nous 
procurant  ceux  qui  pourraient  nous  faire  réussir  à  nous  donner  d'autres  pasteurs 
qui  eussent  pitié  de  notre  triste  état.  .  .  »  —  Mss.  Rabaut,  III,  A.  p.  161. 


l68  LES  SYNODES  DU  DESERT. 

province  que  c'étaient  les  anciens  de  ces  mêmes  églifes  qui  f 'y  font 
oppofés,  on  leur  enjoint  de  ne  plus  former  de  pareilles  oppofitions,  & 
on  exhorte  les  aiTemblées  eccléfiaftiques  d'y  veiller  foigneufement. 

XXXVII. 

La  compagnie,  affligée  d'apprendre  que  la  province  du  Poitou 
foit  fi  peu  pourvue  de  pafteurs,  &  que  c'était  en  partie  la  faute,  tant 
de  celui  qui  y  eft  actuellement  que  de  la  province  en  général,  a  trouvé 
l'un  &  l'autre  très-répréhcnfibles,  &  leur  recommande  de  ne  rien 
négliger  pour  remédier  à  un  fi  grand  mal. 

xxxvni. 

Vu  l'impoffibilité  où  font  les  églifes  de  Provence,  au  fervice  def- 
quelles  M.  Jean  Bétrine  eft  mort,  de  fournir  à  l'entretien  de  fa 
famille  &  le  befoin  où  cette  famille  fe  trouve,  les  provinces  y  ayant 
égard  ont  trouvé  à  propos  de  lui  faire  une  petite  penfion  annuelle  & 
fe  font  cotifées  de  la  manière  fuivante  : 

Celle  de  Saintonge 60  # 

Celle  du  Bas-Languedoc 5o  » 

Celle  du  Baffes-Cévennes 3o  » 

Celle  des  Hautes-Cévennes 24  » 

Celle  du  Vivarais 24  » 

Celle  du  Haut-Languedoc 24  » 

Celle  du  Dauphiné 20  » 

Celle  de  Béarn 12  » 

Celle  de  Provence 72  » 

Toutes  lefquelles  fommes  feront  payées  chaque  année,  à  compter 
dès  aujourd'hui,  à  M.  Paul  Rabaut,  pafteur  du  Bas-Languedoc,  qui 
aura  la  bonté  de  les  faire  parvenir  à  la  veuve  dudit  fieur  Bétrine  & 
d'en  fournir  des  reçus  jufqu'à  ce  qu'un  autre  fynode  national  en  ait 
autrement  ordonné. 

XXXIX. 

Sur  les  repréfentations  que  le  fieur  Bornac,  dit  Lapra,  a  faites 
par  lettre  à  l'affemblée,  tendant  à  annuler  l'art.  25  du  fynode  national 
de  1744  le  concernant,  on  a  trouvé  à  propos  de  n'y  rien  changer,  & 
cependant  de  recommander  ledit  Lapra  à  nos  refpedables  amis  du 


SYNODE  NATIONAL.  169 

pays  étranger  &  d'exhorter  les  églifes  du  Poitou  de  contribuer  à  fon 
entretien  en  reconnaiffance  des  fervices  qu'il  leur  a  ci-devant  rendus. 

XL. 

L'affemblce,  ayant  appris  avec  joie  qu'il  y  avait  un  pafteur  à  La 
Rochelle',  a  délibéré  que  tant  le  pafteur  que  l'églife  dépendront  du 
fynode  de  Saintongc,  jufqu'à  ce  qu'il  en  foit  autrement  ordonné,  & 
leur  recommande  de  fe  conformer  au  prcfcnt  article,  qui  leur  fera 
communiqué  par  M.  Dugas,  pafteur. 

XLI. 

Touchant  l'appel  interjeté  par  certaines  perfonnes  de  la  commu- 
nauté de  St-Michc!-de-Dèze,  fur  l'art.  6  du  fynode  des  Hautes- 
Cévennes,  tenu  le  12^  &  13"  juillet  dernier,  l'alfemblée  ne  pouvant 
avoir  fur  cette  affaire  tous  les  éclairciffements  néceffaires,  elle  a 
nommé,  pour  la  terminer  définitivement,  MM.  Paul  Dalgue  &  Pierre 
Dugas,  pafteurs,  avec  telles  autres  perfonnes  non  fufpedesaux  parties 
intérelïées  qu'ils  jugeront  à  propos  de  f'affocier. 

XLII. 

A  la  réquifition  d'un  député  des  Baffes-Cévennes,  demandant  que 
l'entière  communauté  de  Boiffet  foit  annexée  à  l'églife  d'Anduze,  les 
députés  du  Bas-Languedoc  ayant  été  entendus  fur  cette  demande  & 
y  ayant  acquiefcé,  h  condition  que  le  hameau  d'Atuech  ne  fera  plus 
contefté  à  l'églife  de  Lézan,  cet  arrangement  a  été  autorifé  par  la 
compagnie. 

xLni. 

En  conféquence  du  prêt  fait  à  l'églife  de  Bordeaux  du  miniftère 
de  M.  le  pafteur  Redonnel,  MiAL  les  pafteurs  Guizot  &  Puget  feront 
pour  l'églife  de  Montpellier  le  fervice  qu'ils  étaient  chargés  de  faire 
en  Provence;  &  les  pafteurs  en  Bas-Languedoc  prendront,  de  concert, 
les  arrangements  néceffaires  pour  la  defferte  de  ladite  églife  de  Mont- 
pellier. "^ 

xuv. 

La  province  du  Bas-Languedoc  ayant  demandé  par  fes  députés 
d'être  déchargée  des  églifes  des  Vans  &  de   Pierremale,  &  de  les 

I.  C'était  le  pasteur  Pagon.  Les  religionnaires  s'assemblaient  par  groupe  de 
20  personnes  dans  des  maisons  particulières,  sous  la  direction  d'un  comité  dont 
on  trouvera  plus  loin,  à  l'année  1761,  les  statuts. 


lyo 


LES  SYNODES  DU  DESERT. 


joindre  à  la  province  des  Hautes-Cévennes,  les  raifons  pour  &  contre 
difcutées,  on  n'a  pas  trouvé  à  propos  de  lui  accorder  fa  demande. 

XLV. 

La  province  du  Bas- Languedoc  eft  chargée  de  la  convocation  du 
prochain  fynode  national. 

Ainfi  conclu  &  arrêté  lefdits  jours  &  l'an  que  deffus. 

Paul  Rabaut,  pafleur  &  modérateur; 
Jean  Gal,  modérateur-adjoint  ; 
Cavalier,  pafteur  &  fecrétaire; 
DuGAS,  pafteur  &  fecrétaire-adjoint. 


Synodes  provinciaux  de  17 5g. 

Synode  du  Bas- Languedoc. 

Au  nom  de  Dieu.  Amen. 

55'^  E  fynode  du  Bas-Languedoc,  affemblé  au  Défert  fous  la 

f  protection    divine,    les   vingt-cinquième  &  vingt-fixicme 
vj;'   f,,-^  avril  mil   fept  cent  cinquante-neuf',  au  nombre  de  feize 


>pafteurs  de  la  province,  deux  des  Hautes-Cévenncs,  deux 
des  Baffes,  &  un  propofant,  &  quarante-huit  députés  des  églifes, 
après  avoir  imploré  la  direction  du  St-Efprit,  a  élu  Meffieurs  Paul 
Rabaut,  pafteur,  modérateur;  Pradel ,  pafteur,  pour  modérateur- 
adjoint;  M.  Pierre  Encontre,  pafteur,  pour  fccrétaire,  &  M.  André 
Baftidc,  pafteur,  pour  fecrétaire-adjoint  ;  [&  il]  a  arrêté  ce  qui  fuit: 

I. 

Les  confiftoircs  font  exhortés  d'obfervcr,  autant  que  faire  fe 
pourra,  l'art.  4  du  dernier  fynode  de  cette  province,  portant  qu'on 
n'enverra  qu'un  député  de  chaque  égiife  à  nos  affcmblées  fynodales; 
&  dans  le  cas  [qu']il  fen  trouve  qui  jugent  à  propos  d"y  en  envoyer  deux, 
il  n'y  en  aura  que  trois  de  chaque  quartier  qui  puiffent  y  avoir  deux 

Colloque  du  Haut-Languedoc  du  28  septembre  ijSg. 

Au  nom  de  Dieu  soit  fait.  Amen. 

I.  Nous,  les  pasteurs  et  anciens  des  églises  réformées  du  Haut-Languedoc, 
assemblés  en  colloque  le  28  septembre  175g,  après  avoir  imploré  la  favorable 
assistance  et  les  lumières  du  St-Êsprit,  nous  avons  arrêté  ce  qui  suit  : 

1.  —  M.  Sicard,  pasteur,  a  été  nommé  à  l'unanimité  des  voix  pour  modéra- 
teur; M.  Gardes,  pasteur,  pour  modérateur-adjoint,  et  M.  Gâches,  ancien  de 
l'église  de  N'abre,  pour  secrétaire. 

2.  —  Pour  la  députation  au  prochain  synode  provincial,  ont  été  nommés, 
pour  les  églises  de  la  montagne,  M.  C,  ancien  de  l'église  de  Lacaune.et  M., ancien 


172  LES  SYNODES  DU  DÉSERT. 

voix,  excepté  l'églife  de  Nîmes,  qui,  parce  qu'elle  a  deux  pafteurs, 
pourra  avoir  deux  députés  qui  auront  droit  de  fuffrage. 

11. 

Conformément  à  l'art.  4  du  fynode  national  dernier,  qui  ordonne 
la  célébration  d'un  jour  de  Jeûne  le  14"  juin  prochain,  la  compagnie 
exhorte  les  fidèles  de  cette  province  à  f'y  préparer  pour  le  rendre 
agréable  au  Seigneur. 

III. 

Sur  la  queftion  propofée,  quelle  conduite  on  doit  avoir  à  l'égard 
des  pécheurs  qui,  ayant  été  fufpendusde  la  Ste-Cène,  demandent  d'être 
admis  à  y  participer  avant  le  temps  fixé  pour  leur  pénitence,  l'affem- 
blée,  fans  prétendre  altérer  les  articles  de  nos  précédents  fynodes  & 
voulant  conferver  aux  confiftoires  l'autorité  qu'ils  ont  d'en  faire  l'appli- 
cation fuivant  l'exigence  des  cas,  eft  d'avis  que  lefdits  confiftoires 
doivent  pefer  mûrement,  tant  les  circonftances  de  la  faute  qui  a  mérité 
la  fufpenfion,  que   les   marques   que  les  pécheurs  donnent  de  leur 

de  l'église  de  Montredon,  et  pour  leurs  substituts,  M.  B.,  de  l'église  de  Vabre,  et 
A.  Z.,  ancien  de  l'église  de  Gijounet;  pour  les  églises  de  la  plaine,  M.  T.,  ancien 
de  l'église  de  Puylaurens,  et  de  L'ancien  de  l'église  de  Castres,  et  pour  leurs  sub- 
stituts, M.  C,  ancien  de  l'église  de  Puylaurens,  et  Cam...,  ancien  de  l'église  de 
Castres. 

3.  —  L'assemblée  a  vu  avec  peine  et  avec  surprise  que  les  églises  de  Castres, 
Mazamet  et  Roquecourbe,  n'ayent  point  envoyé  leurs  députés  au  colloque;  et 
d'ailleurs  n'ayant  point  trouvé  les  raisons  que  la  personne  a  alléguées  dans  deux 
lettres  adressées  à  M.  Sicard  pour  s'en  excuser,  légitimes  et  valables,  l'assemblée  a 
chargé  M.  Gardes,  modérateur-adjoint,  de  leur  écrire  pour  les  exhorter  à  ne  pas 
tomber  à  l'avenir  dans  le  même  cas,  et  à  se  conformer  mieux  à  l'ordre  ecclé- 
siastique. 

Ainsi  conclu  et  arrêté  les  jour  et  an  que  dessus. 

Sicard,  pasteur  et  modérateur;   Gardes,  pasteur  et 
modérateur-adjoint;  Gâches,  ancien  et  secrétaire. 

A  cette  date,  septembre  lySg,  le  fils  d'Antoine  Court,  Court  de  Gébelin, 
écrivait  à  l'ancien  député  général  des  églises,  B.  Duplan,  qui,  réfugié  à  Londres, 
suivait  attentivement  les  progrès  du  protestantisme  dans  sa  patrie  :  «La  lumière 
[se]  répand  de  toutes  parts  :  il  y  a  peu  de  provinces  qui  n'ait  ses  ministres  et  son 
culte;  une  même  a  ses  temples.  Partout  on  compte  des  églises  florissantes,  nom- 
breuses, éclairées,  pleines  de  zèle.  Cependant  le  vent  de  la  persécution  continue  à 
les  ravager;  il  fond  ça  et  là  comme  un  tourbillon  impétueux  qui  déchire  tout.  Les 
provinces  actuellement  les  plus  exposées  à  sa  fureur  sont  le  Dauphiné,  le  Périgord, 
la  Normandie....  D'autres  provinces,  sans  être  aussi  maltraitées,  éprouvent  cepen- 
dant à  divers  égards  qu'il  ne  leur  est  pas  libre  de  servir  leur  Dieu  de  la  manière 
qui  leur  paraît  la  plus  convenable.  »  —  Collection  Lloyd. 


SYNODES  PROVINCIAUX.  ,^3 

repentancc,  &  les  admettre  à  la  paix  de  l'Eglife  plus  tôt  ou  plus  tard 
fuivant  qu'ils  paraîtront  plus  ou  moins  repentants;  &  elle  enjoint  aux 
fufdits  confiftoires  d'être  très-fcrupulcux  à  cet  égard  &  de  n'abréger  le 
temps  de  furpenfion  que  lorfqu'ils  auront  tout  lieu  d'être  convaincus 
du  fmcère  repentir  des  pécheurs. 

IV. 

Le  plus  tôt  poffible,  les  élèves  feront  examinés  par  les  Meflieurs 
de  la  table,  afliftés  de  M.  Puget,  pafteur;  &  fil  en  efl  quelqu'un  en 
qui  ils  ne  trouvent  pas  des  talents  qui  faffent  efpérer  qu'ils  pourront 
parvenir  au  St-Miniftère,  ils  font  autorifés  à  les  renvoyer. 

V. 

On  enjoint  de  nouveau,  &  très-expreflement,  tant  aux  pafteurs 
qu'aux  anciens  de  tenir  la  main  à  l'obfervation  de  l'art.  lo  du  fj'nodc 
national  tenu  en  mai  i  jbô,  qui  recommande  que,  dans  toutes  les  églifes, 
on  ait  des  regiftres  exads  des  mariages  &  baptêmes,  tant  pour  le  paffé 
que  pour  l'avenir. 

VI. 

Déformais,  les  A'nodes  de  cette  province  feront  convoqués  par  les 
pafteurs  d'un  colloque;  ils  en  feront  chargés  tour-à-tour;  &  pour 
commencer,  il  eft  arrêté  que  les  pafteurs  du  colloque  de  Nîmes  convo- 
queront le  fynode  prochain. 

vil. 

Les  pafteurs  font  exhortés  de  faire  ledure  dans  les  aflemblées 
religieufes  des  art.  27,  28  &  29  du  chap.  xiv  de  la  difcipline,  &  d'en 
prcilcr  fortement  l'obfervation,  &  les  anciens  de  fe  joindre  aux  pafteurs 
pour  empêcher  qu'ils  ne  foicnt  violés  &  pour  exercer  contre  les  délin- 
quants les  cenfures  portées  par  les  fufdits  articles. 

vm. 

A  l'avenir,  les  députés  des  églifes  n'apporteront  aux  fynodes  que 
des  propofitions  fignées  par  un  fecrétaire  ou  par  plufieurs  membres 
des  confiftoires,  fans  quoi  elles  ne  feront  pas  reçues;  &  pour  faire  voir 
que  l'afrcmbléc  fynodale  en  aura  eu  connaiifance,  ils  les  remporteront 
vifées  par  le  fecrétaire  de  la  compagnie. 

IX. 

Il  eft  réfolu  qu'aucun  muficien  ne  pourra  exercer  fii  profeflion 
dans  aucun  lieu,  fans  le  confentement  du  pafteur  &  des  anciens  de  ce 
même  lieu. 


174  LES  SYNODES  DU  DÉSERT. 

X. 

M.  B....  ayant  demandé  au  confiftoire  de  St-Geniès  copie  du 
jugement  rendu  contre  le  fieur  Defferre,  &  ce  confiftoire  ayant  renvoyé 
l'examen  de  cette  demande  au  colloque  de  Nîmes,  &  ce  colloque  au 
préfent  fynode,  la  compagnie  eft  d'avis  de  la  lui  accorder. 

XI. 

Il  eft  enjoint  aux  confiftoires,  qui  ne  font  pas  dans  l'ufage  d'élire 
à  la  pluralité  des  fuffrages  &  à  baffe  voix  leurs  députés  pour  les  collo- 
ques &  pour  les  fynodes,  de  fe  conformer  à  cet  égard  à  l'ufage  établi 
dans  les  autres  confiftoires  de  la  province. 

XII. 

L'affemblée,  confidérant  les  avantages  que  les  églifes  retireraient 
d'un  livre  où  feraient  enregiftrés  les  aftes  des  fynodes  tant  nationaux 
que  provinciaux,  exhorte  les  confiftoires  à  avoir  un  tel  livre  &  à  y 
infcrire  les  fufdits  ades  '. 

XIII. 

Sur  le  recueil  fait  par  MM.  Pierre  Redonnel,  André  Baftide  & 
Pierre  Encontre  des  fynodes  nationaux  &  provinciaux  qui  fe  font 
tenus  depuis  la  révocation  de  l'Édit  de  Nantes,  il  fera  fait  un  choix 
des  articles  qui  pourront  fervir  aux  églifes,  &  cela  par  un  nombre  de 
pafteurs  qui  feront  nommés  par  leurs  confrères. 

XIV. 

Les  dépenfes  faites  depuis  le  fynode  dernier  par  l'églife  de  Nîmes, 
pour  les  profélytes  nécefliteux,  lui  feront  rembourfées,  &  l'on  rcm- 
bourfera  aufli  celles  qui  fe  font  faites  pour  le  même  fujet  par  un 
particulier,  fe  portant  favoir  :  les  premières  à  i53  liv.  8  f.  &  les 
fécondes  à  3 1  liv.  1 5  f. 

XV. 

L'art.  12  de  notre  dernier  fynode  étant  fujet  à  divers  inconvé- 
nients, &  la  compagnie  confidérant  que  les  particuliers  en  pourront 
remplir  l'objet,  qui  eft  de  procurer  aux  profélytes  ce  qui  leur  eft  nécef- 
faire,  a  jugé  à  propos  de  l'annuler;  &  cependant  elle  exhorte  tant  les 

1.  Voy.  au  tome  III  la  notice  sur  les  manuscrits  qui  ont  servi  à  cet  ouvrage. 


SYNODES  PROVINCIAUX.  ,75 

confiftoircs  que  les  fidèles  à  accueillir  les  fufdits  profélytcs  &  à  leur 
rendre  tous  les  bons  offices  qui  dépendront  d'eux. 

XVI. 

La  compagnie  a  alloué  les  dettes  fuivantes: 

A  l'églifc  de  Nîmes  pour  le  fynodc  national    .  180  y/-    7  f. 

A  ladite  pour  le  dernier  fynode  provincial      .  40  » 

A  ladite  pour  dépenfes  à  l'occafion  d'une  affem- 

blce  ecclcfiaftiquc lo  » 

A  M.  O.  pour  le  fynode  national 26  » 

Au.x  héritiers  de  M.  Gauch 100  » 

A  MM.  Vincent  &  Puget  pour  le  fynode  des 

Balfes-Cévennes 1 1  »    1 5  f. 

A  l'églife  de  Montpellier  pour  le  fynode  na- 
tional    20  » 

A  l'Eglife  de  St-Geniès  pour  dépenfes  faites 

en  diverfes  occafions 81» 

En  tout  469  y/-    2  f . 

XVII. 

MM.  François  Sauffine  &  Teifficr,  pafteurs,  fe  font  chargés  de 
dcffervir  fix  mois  chacun  le  quartier  de  Vallon,  à  condition  que,  l'année 
prochaine,  ils  feront  déchiirgés  dudit  quartier. 

xviu. 
MM.  Pierre  Encontre  &  Thérond,  pafteurs,  deflerviront  de  con- 
cert les  diftrids  de  Montpellier  &  Bédaricux,  à  condition,  pour  le 
premier,  qu'il  fera  placé  dans  l'intérieur  de  la  province  l'année  pro- 
chaine, fuppofé  qu'il  ne  puilTc  pas  exercer  commodément  fon  miniflcre 
dans  ce  pays-là,  &  encore  que  le  ficur  Lombart,  élève,  fera  afledé  aux 
fufdits  diftrids  pour  cette  année  là. 

XIX. 

L'affemblée  a  annexé  St-Laurent  à  l'églife  du  Caylar,  ainfi  qu'il 
l'était  auparavant. 

Ainfi  conclu  &  arrêté  les  fufdits  jours  &  an. 

Paul  Rabaut,  paftcur  &  modérateur;  Pradel,  pafteur 
&  modérateur-adjoint;  Encontre,  pafteur  &  fecrétaire; 
Bastide,  pafteur  &  fecrétaire-adjoint. 


176  LES  SYNODES  DU  DÉSERT. 

En  vertu  du  pouvoir  que  le  fynode  en  a  donné  à  MM.  les  pafteurs, 
ils  ont  élu,  pour  députés  au  fynode  des  Hautes-Cévennes,  MM. 
Allègre  &  Lafon,  pafteurs,  &  pour  les  Baffes,  MM.  Guizot  &  Pierre 
Saufline,  auffi  pafteurs;  &  ils  ont  nommé,  pour  faire  le  choix  des 
articles  des  fynodes  nationaux  &  provinciaux  qui  pourront  fervir  aux 
églifes,  MM.  Paul  Rabaut,  Pradel,  Vincent  &  Puget. 

Ainfi  conclu  &  arrêté  les  fufdits  jours  &  an. 

Encontre,  pafteur  &  fecrétaire;    Bastide,  pafleur  & 
fecrétaire-adjoint. 

^ft  ^ft  ^te 


Synode  du  Vivarais  et  Velay. 

Notre  aide  soit  au  nom  de  Dieu  qui  a  fait 
le  ciel  et  la  terre.  Amen. 

Ades  du  fynode  provincial  des  églifes  réformées  du  Vivarais 
&  Velay ^  affembléfous  la  proteélion  divitie  au  Défert,  dans  le  Haut- 
Vivarais,  le  vingt-fixième  avril  mil  fept  cent  cinquante-neuf,  auquel 
ont  affifté  deux  pafteurs,  dou^e  anciens,  députés  defdites  églifes. 

Après  la  lecture  de  la  parole  de  Dieu  &  l'invocation  de  fon  St- 
Nom,  a  été  réfolu  ce  qui  fuit  : 

I. 

On  écrira  au  nom  de  cette  affemblée  à  M.  Laffaigne,  étudiant  à 
L[aufanne],  pour  lui  fignifier  l'art.  28  du  fynode  national  du  mois  de 
feptembre  1758  &  lui  enjoindre  à  f'y  conformer  exactement,  en  nous 
envoyant  de  fix  mois  en  fix  mois  des  témoignages  de  fa  conduite  &  de 
fes  études. 

II. 

Conformément  à  l'art.  4  du  fynode  national  de  1756,  qui  re- 
nouvelle &  confirme  l'union  entre  les  églifes,  l' affemblée   exhorte 


SYNODES  PROVINCIAUX.  i-y 

fortement  celles  de  cette  province  à  être  toujours  étroitement  unies,  & 
défend  aux  c'glifes  particulières  de  rien  entreprendre,  fans  l'avis  &  le 
confcntemcnt  de  toutes  les  autres. 

III. 

A)^ant  fait  ledurc  de  la  lettre  de  M.  Cofte  à  notre  affcmblce,  par 
laquelle  il  demande  encore  une  prolongation  de  congé  pour  quelques 
mois,  en  ajoutant  que,  fi  on  lui  refufe  cette  prolongation,  on  lui  en 
accorde  un  abfolu  pour  aller  delfervir  telle  églife  qu'il  jugera  à  propos, 
la  compagnie  a  trouvé  déplacée  cette  efpèce  de  menace  de  quitter  les 
églifes,  au  cas  qu'on  ne  lui  accorde  pas  fa  demande.  Elle  en  a  même 
été  d'autant  moins  fiitiffaite,  qu'elle  feft  fort  bien  rappelée  que  prefque 
toutes  les  fois  que  ledit  M.  Cofte  a  demandé  quelque  congé,  ce  qui  lui 
eft  arrivé  affez  fouvent,  il  a  accompagné  fa  demande  des  mêmes 
e.xpredions.  Cependant,  quoique  peu  fatiffaite  de  cette  façon  d'agir, 
qui  marque  trop  d'indépendance  &  trop  peu  d'attachement  pour  nos 
églifes,  elle  lui  accorde  la  prolongation  qu'il  demande,  laiffant  d'ail- 
leurs à  fa  liberté  de  revenir  quand  il  le  jugera  convenable  ou  de 
prendre  tel  parti  qu'il  trouvera  à  propos,  ne  voulant  le  gêner  en 
aucune  façon. 

Peirot,  pafteur-modérateur;  Vernet,  pafteur  &  fecrétaire. 


•^LJ         *^J         \^^         *4' 


12 


178  LES  SYNODES  DU  DÉSERT. 


Synode  du  Vivarais  et  Velay. 

Notre  aide  soit  au  nom  de  Dieu  qui  a  fait 
le  ciel  et  la  terre.  Amen. 

Aâes  du  fynode  provincial  des  églifes  réformées  du  Vivarais 
&  Velaj,  ajfemblé  fous  la  protedion  divine  au  Défert,  dans  le  Haut- 
Vivarais,  le  dixième  oâobre  fnil  fept  cent  cinquante-neuf,  auquel  ont 
afUfté  trois pajleurs  &  treize  anciens,  députés  def dites  églifes. 

Après  la  ledure  de  la  parole  de  Dieu  &  l'invocation  de  fon  St- 
Nom,  a  été  réfolu  ce  qui  fuit  : 

I. 

L'aflemblée  a  reconnu  que  M.  Laffagne  aurait  dû  envoyer  un  cer- 
tificat, comme  on  l'avait  exigé  de  lui  dans  l'article  premier  du  fynode 
du  26^  avril  dernier;  elle  charge  un  des  pafteurs  de  lui  écrire  àcefujet 
&  de  l'exhorter  en  même  temps  à  fappliquer  à  l'étude  pendant  l'hiver, 
à  fe  montrer  par  ce  moyen  en  état  de  fervir  les  églifes  &  à  fe  tenir 
prêt  à  fe  rendre  au  milieu  d'elles  au  printemps  prochain,  fi  on  trouve 
à  propos  de  l'appeler. 

n. 

L'art.  3  du  fynode  de  1757  n'ayant  pas  été  exécuté  pour  des 
raifons  connues  à  la  compagnie,  elle  charge  MM.  les  pafteurs  d'écrire 

au  plus  tôt  à  l'églife  d'A pour  le  lui  communiquer  &  pour 

exhorter  vivement  les  fidèles  de  cette  églife  à  fe  conduire  au  baptême 
de  leurs  enfants  d'une  façon  plus  régulière  &  plus  édifiante  qu'ils  ne 
l'ont  fait  jufqu'à  préfent. 

in. 

L'affemblée  ayant  appris  avec  douleur  qu'il  y  a  dans  cette  pro- 
vince des  proteftants  qui  abufent  de  l'autorité  des  lois  pour  retenir 
des  biens  qui  ne  leur  appartiennent  pas,  elle  exhorte  les  pafteurs  à 
exercer,  contre  ceux  qui  font  dans  ce  cas,  la  difcipline  dans  toute  fa 
rigueur,  conformément  à  l'article 


SYNODES  PROVINCIAUX.  i  ^,j 

IV. 

On  établira  dans  chaque  églife  un  nombre  de  Jeunes  gens  pour 
foulagcr  les  anciens  dans  leurs  fondions,  &  pour  faire  régner  l'ordre 
dans  les  affemblées  religieufes. 

Peirot,  pafteur-modcrateur  ;  J.  Blachon,  pafleur; 
Vernet,  pafteur  &  fccrétaire. 

ttttxt 


Synode  du   Béarn. 

Au  nom  de  Dieu.  Amen. 

Aâes  du  fynode  provincial  des  églifes  de  Béarn,  ajfcmblé  fous  les 
aiifpices  de  la  divine  Providence  au  Déjcrt,  le  neuvième  janvier  mil 
fept  cent  cinquante-neuf^,  auquel  ont  ajjijlé  deux  pajlcurs  &  trente 
anciens. 

Après  avoir  imploré  le  fecours  du  St-Efprit,  on  a  élu  à  la  plura- 
lité des  fuffrages  pour  modérateur  fieur  Jean  Journet,  pafteur,  &  pour 
fccrétaire  fieur  Pier[re]  L.  g.  d",  ancien  de  l'églife  d'Orthez. 

Colloque  du  Béarn  du  lo  septembre  lySg. 

Au  nom  de  Dieu.  Amen. 
I.  Les  églises  du   Béarn,  assemblées  sous  les  yeux  de  Dieu,  ce  lo  septembre 
1759,  au  nombre  de  seize  anciens  et  d'un  pasteur,  après  avoir  imploré  le  secours 
du  St-Esprit,  ont  délibéré  ce  qui  suit: 

1.  —  M.  le  pasteur  Journet  nous  ayant  produit  une  lettre  de  M.  Pic,  propo- 
sant des  Hautos-Cévennes  et  étudiant  à  Lausanne,  dans  laquelle  ledit  AL  Pic,  à 
la  prière  dudit  M.  Journet,  veut  bien  avoir  la  bonté  de  se  prêter  pour  le  service 
de  nos  églises,  l'assemblée,  très-reconnaissante  aux  offres  que  ce  Monsieur  nous 
fait,  a  délibéré  de  se  rendre  le  plus  tôt  possible  et  pour  cela  il  a  été  convenu,  pour 
accélérer  son  arrivée,  de  lui  faire  compter  120  liv.  pour  fournir  aux  frais  de  son 
voyage,  conformément  à  la  demande  qu'il  nous  en  a  faite  dans  sa  lettre. 

2.  —  Les  églises  du  Béarn,  pour  des  raisons  très-importantes  qui  ne  leur 
permettent  pas  de  faire  consacrer  M.  Pic  dans  leur  sein,  ont  délibéré  de  prier  la 
province  des  Hautes  et  Basses-Cévennes  de  nous  faire  le  plaisir  de  l'examiner  et 
de  le  recevoir  au  St-Ministère,  s'il  en  est  jugé  capable,  comme  aussi  de  vouloir 
laisser  assister  dans  l'assemblée  des  pasteurs  préposés  pour  l'examen  et  la  récep- 
tion dudit  sieur  Pic  un  député  de  la  province  du  Béarn  que  nous  avons  chargé 
de  payer  tous  les  frais  qui  se  feront  en  cette  occasion. 

3.  —  Toutes  les  dépenses  qu'il  conviendra  de  faire  à  l'occasion  de  MM.  Pic 
et  Lanne  seront  payées  par  égales  portions  par  le  quartier  d'Orthez  et  de  Salies. 


i8o  LES  SYNODES  DU  DESERT. 

I. 

Les  afles  du  fynode  national,  tenu  dans  les  Baffes-Cévennes  de- 
puis le  premier  feptembre  jufqu'au  neuvième  dudit  mois  1 758,  ayant  été 
lus  à  l'affemblée,  chacun  des  membres  a  trouvé  que  les  députés,  envoyés 
audit  fynode  par  l'affemblée  fynodale  tenue  le  17"  juillet  de  la  même 
année,  avaient  exadlement  rempli  la  commiffion  qui  leur  avait  été 
donnée  par  ledit  fynode,  &  ont  promis,  chacun  au  nom  de  leurs  églifes, 
de  f 'y  conformer  &  de  les  faire  obferver  de  tout  leur  pouvoir  aux 

fidèles  de  leurs  églifes. 

n. 

Les  fufdits  députés  au  fynode  national  ayant  produit  à  l'affemblée 

l'état  des  dépenfes  qu'ils  ont  faites  pour  aller  affifter  audit  fynode 

national,  elle  les  a  acceptées  &  acquittées. 

m. 
Le  fleur  Pierre  Lanne,  natif  de  Bayonne  &  profélyte  depuis 
quelque  temps,  ayant  été  interrogé  :  1°  fil  avait  embraffé  fincèrement 
&  de  bonne  foi  la  religion  proteftaute,  a  répondu  que  oui  ;  2°  fil  avait 
quelque  doute  fur  notre  fainte  religion,  a  répondu  que  non  ;  3"  fil  fe 
dévouait  de  bon  cœur  &  fans  réferve  au  fervice  de  la  province  de 

4.  —  L'église  de  Salies  est  chargée  de  faire  tout  son  possible  pour  faire  le  re- 
couvrement de  la  taxe  des  dépenses  réparties  sur  toutes  les  autres  églises  annexées 
à  la  sienne,  et  celle  de  Salies  est  chargée  d'en  faire  de  même  dans  celles  qui  sont 
de  son  ressort  et  remettre  l'argent,  les  dûs  et  les  autres,  à  l'église  d'Orthez,  à  qui 
ces  sommes  sont  dues. 

5.  —  Les  églises  payeront  à  M.  Defferre,  notre  très-honoré  pasteur,  pour  le 
service  qu'il  a  fait  dans  nos  églises  pendant  le  cours  de  cette  année,  la  somme 
de  600  liv.,  avec  protestation  que  nous  sommes  mortifiés  de  ne  pouvoir  pas  lui 
témoigner  une  reconnaissance  plus  étendue  et  plus  sensible. 

6.  —  L'église  d'Orthez  payera  à  IVl.  Defferre,  notre  cher  pasteur,  la  somme 
de  200  liv.,  celle  de  Bellocq  100  liv.,  et  celle  de  Salies  100  liv.  pour  remplacer  les 
100  liv.  qui  doivent  lui  revenir  du  pays  étranger  et  qu'on  a  déléguées  à  M.  Pic 
pour  fournir  aux  frais  de  son  voyage  depuis  Lausanne  jusqu'en  Béarn. 

7.  —  Les  anciens  sont  exhortés  de  faire  instruire  avec  tout  le  soin  possible  la 
jeunesse,  chacun  dans  son  église,  et  de  ne  laisser  présenter  à  la  Ste-Cène  qui  que 
ce  soit,  sans  avoir  examiné  préalablement  et  sans  avoir  confirmé  le  vœu  de  leur 
baptême,  selon  que  la  discipline  des  Eglises  réformées  de  France  l'ordonne. 

8.  —  Les  églises  du  Béarn  sont  très-mortifiées  de  ne  pouvoir  conserver 
M.  Defferre,  pasteur  dans  leur  sein,  vu  le  dessein  qu'il  a  formé  de  se  retirer 
ailleurs,  pour  des  raisons  à  lui  connues  ;  mais  elles  se  font  un  plaisir  et  un  devoir 
de  l'assurer  en  toute  vérité  de  leur  attachement  inviolable,  qu'elles  ne  perdront 
jamais  de  vue  les  importants  services  qu'il  leur  a  rendus,  en  les  retirant  du  triste 
état  où  elles  se  trouvaient  réduites. 

Fait  et  arrêté  ce  dixième  septembre  dans  notre  assemblée  colloquale. 

Jean  Journet,  ministre  du  St-Evangile;  Labourdette,  secrétaire. 


SYNODES  PROVINCIAUX.  jgi 

Béarn,  fuppofé  que  Dieu  lui  fit  la  grâce  de  parvenir  au  St-Miniftère 
auquel  il  veut  fe  deftiner,  a  répondu  que  oui;  4"  que  dans  le  cas  [qu']il 
voulût  rompre  les  engagements  qu'il  vient  de  prendre  avec  la  pro- 
vince, il  fera  obligé  de  reftituer  aux  églifes  de  Béarn  les  dépenfes 
qu'elles  font  pour  fon  entretien,  il  a  promis,  en  tel  cas,  d'en  faire 
la  reftitution. 

IV. 

Les  églifes  d'Orthez,  Salies  &  Salles  font  chargées  de  faire  les 
avances  de  3oo  liv.,  qui  feront  remifes  à  M.  Journet,  pafteur,  pour 
habiller  fieur  Pierre  Lanne,  acheter  un  cheval,  &  fournir  à  fon  voyage 
en  Suiffe,  où  il  défire  de  palier,  favoir  :  l'églife  d'Orthez,  100  liv.; 
celle  de  Salies,  i5o,  &  celle  de  Salles,  5o;  defquelles  fommes  les 
autres  églifes  de  la  province  feront  au  plus  tôt  le  rembourfcment 
de  ce  que  chacune  devra  payer  auxdites  églifes,  à  proportion  de 
fa  cote  du  miniftère,  félon  la  répartition  qui  en  fera  faite  par  ledit 
M.  J.  Journet,  pafleur,  &  deux  anciens,  l'un  de  l'églife  de  Salies  & 
l'autre  de  l'églife  d'Orthez,  ainfi  qu'ils  en  font  chargés  par  l'affemblée, 
comme  auffi  de  faire  l'emploi  de  ladite  fomme  de  3oo  liv.  en  faveur 
dudit  fieur  Lanne. 

V. 

Les  commiffaires  mentionnés  dans  le  précédent  article  font  encore 
chargés  par  le  fynode  de  répartir  fur  toutes  les  églifes  de  la  province 
la  fomme  de  huitante  livres,  qu'elle  accorde  à  un  ancien  d'une  églife 
qui  fe  trouve  dans  la  néceffité. 

VI. 

M.  Defferre,  pafteur,  ayant  demandé  fon  congé  pour  fe  retirer  où 
il  lui  plaira,  les  églifes,  convaincues  de  l'extrême  befoin  qu'elles  ont 
de  fon  miniftcre,  pénétrées  d'ailleurs  pour  fa  perfonne  de  la  plus 
fincère  amitié  &  de  la  plus  tendre  affection  qu'il  a  fu  f'attirer  par  fon 
affabilité,  fa  bienveillance  &  par  fon  exactitude  à  remplir  les  fondions 
du  St-Miniftère,  pendant  l'cfpace  de  quatre  ans,  au  milieu  d'elles,  au 
grand  contentement  &  édification  de  tout  le  troupeau,  lefdites  églifes 
lui  ont  refufé  fa  demande,  dans  laquelle  ledit  M.  Defferre  a  conftam- 
ment  perfifté,  &  a  allégué  des  raifons  qui  ont  porté  l'affemblée  à 
déférer,  avec  un  extrême  regret,  à  ce  qu'il  fouhaite,  toutefois  pour 
quelque  temps  feulement,  &  dans  l'efpérance  qu'il  fera  tous  fes  efforts 
pour  retourner  au  plus  tôt  dans  le  fein  de  la  province;  ce  qu'il  a 
promis  &  protefté.  C'eft  en  conféquence    de   ce  congé,  accordé  à 


l82  LES  SYNODES  DU  DESERT. 

M.  Defferre  fous  les  conditions  exprimées,  que  i'affemblée  fynodale  a 
prié  M.  Journet,  pafteur,  de  dreffer  en  fa  faveur  une  atteftation  des 
plus  amples,  que  chacun  des  membres  du  fynode  a  promis  de  figner 
lorfqu'il  en  fera  requis. 

vn. 
Les  pères  &  mères  font  exhortés  de  ne  faire  préfenter  leurs 
enfants  au  St-Baptême  que  par  des  perfonnes  d'un  âge  compétent, 
qui  foient  de  bonne  vie,  en  édification  à  l'Eglife  &  dont  le  confiftoire 
puiffe  rendre  un  bon  témoignage. 

VIII. 

Un  ancien  de  nos  églifes  ayant  eu  le  malheur  de  tomber  dans  une 
faute  fcandaleufe,  I'affemblée,  déplorant  fa  conduite,  voulant  fe  con- 
former à  la  difcipline  &  édifier  l'Eglife  du  Seigneur,  le  fufpend  de  la 
charge  d'ancien  pour  trois  ans  &  le  prive  de  la  participation  à  la 
Ste-Cène  pour  une  année,  fe  réfervant  toutefois  la  liberté  de  dimi- 
nuer fa  fufpenfion  à  proportion  de  la  vivacité  de  fa  repentance,  ou  de 
la  prolonger,  fil  perfifte  dans  fa  faute. 

IX. 

A  la  réquifition  de  l'églife  de  Salies,  I'affemblée  exhorte  MM.  les 
anciens  d'être  à  l'avenir  plus  exafts  à  recueillir  dans  les  affemblées 
religieufes  les  deniers  des  pauvres,  tant  ceux  qui  font  de  l'églife  où 
I'affemblée  fe  tiendra  que  ceux  des  autres  églifes  qui  fe  trouveront 
dans  ladite  affemblée  ;  &  ceux  qui  négligeront  de  le  faire  feront 
cenfurés. 

X. 

L'églife  d'Offe,  défirant  de  favoir  ce  qu'elle  doit  payer  pour  le 
miniftère,  I'affemblée  fynodale  a  fixé  fa  cote  à  la  fomme  de  loo  liv. 
par  année. 

XI. 

L'églife  de  Salles-Mongifcard,  avec  fes  annexes,  défirant  d'avoir 
à  leur  tour  la  première  communion,  I'affemblée,  ayant  égard  à  leur 
demande,  a  décidé  qu'elles  jouiraient  de  ce  privilège  lorfque  leur  tour 
fe  préfentera. 

xn. 

Il  a  été  auffi  convenu  que  pour  la  defferte  de  l'églife  de  Pontacq 
&  fes  annexes,  on  prendra  deux  affemblées  fur  l'églife  d'Orthez,&  une 
fur  l'églife  de  Salles-Mongifcard,  avec  fes  annexes. 


SYNODES  PROVINCIAUX.  l83 

XIII. 

L'églife  de  Salies  prendra  les  deux  tiers  des  deniers  des  pauvres 
qui  fe  lèveront  dans  les  affcmblées  religieufes  qui  fe  feront  dans  le 
quartier  de  Sauvcterre,  La  Baftide&  Carreffe,  etc.,  &  les  quartiers  de 
Sauveterre,  La  Baftide  &  Carreffe,  etc.  prendront  un  tiers  defdits 
deniers  qui  fe  recueilleront  dans  l'églife  de  Salies. 

Ainfi  fait  &  arrêté  le  neuvième  janvier  lySq. 

Jf.an  Journet,  pafteur-modérateur. 

t^^O      «^«4      «^u 


Synode  de  Saintonge,  Angoumois  et   Périgord'. 

Au  nom  de  Dieu  soit  fait.  Amen. 

Les  églifes  de  Saintonge,  Angoumois  &  Périgord,  affemblées  en 
fynode  fous  la  protedion  divine,  les  vingt-neuvième  &  trentième  juin 
mil  fept  cent  cinquante-neuf^,  au  nombre  de  fept  pafleurs  &  autant 
d'anciens  députes,  après  avoir  imploré  le  fecours  du  St-Efprit,  ont 
délibéré  ce  qui  fuit: 

I. 

La  compagnie  a  élu  à  la  pluralité  des  fuffrages  MM.  Redonnel, 
pafteur,  pour  modérateur;  Gibert  aîné,  pafteur,  pour  modérateur- 
adjoint;  Dugas,  palleur,  pour  fecrétaire,  &  Picard,  paffeur,  pour 
fccrétaire-adjoint. 

1.  C'est  le  premier  Synode  de  Saintonge  que  l'on  possède;  mais,  bien  avant 
cette  date,  d'autres  synodes  s'étaient  assurément  réunis. 

Colloque  de  Saintonge  du  ig  juillet  i^Sg. 

Au  nom  de  Dieu  soit  fait.  Amen. 

2.  Les  églises  de  Saintonge  assemblées  en  colloque  le  19  juillet  lySg,  après 
avoir  imploré  le  secours  de  Dieu,  [ont]  arrêté  ce  qui  suit  : 

i  •  —  L'église  de  La  Tremblade  ayant  envoyé  deux  députés  au  présent  colloque 
contre  ce  qui  est  prescrit  à  l'art.  7  du  colloque  précédent,  de  même  que  contre  la 
discipline  qui  défend  qu'aucune  église  n'ait  primauté  sur  l'autre,  l'assemblée  a  été 
d'avis  de  n'admettre  qu'un  desdits  députés. 


l84  LES  SYNODES  DU  DESERT. 

II. 

Les  églifes  de  Souhe,  Bordeaux  &  Jarnac,  Charente,  ont  fourni 
la  fomme  de  60  liv.,  à  laquelle  cette  province  avait  été  taxée  par  le 
dernier  fynode  national  pour  la  penfion  de  Madame  la  veuve  Bétrine, 
favoir  en  Souhe  24  liv.,  Bordeaux  24  liv.,  Jarnac  12  liv.,  total  60  liv. 

m. 

Sur  la  propofition  qui  a  été  faite  au  fujet  de  ceux  qui  tendent 
devant  leur  maifon,  au  jour  de  la  fête  appelée  du  Sacrement  ou  du 
Sacre,  la  compagnie,  gémiffante  de  ce  que  plufieurs,  par  une  infirmité 
déplorable,  fe  font  tant  oubliés  que  d'exécuter  les  ordonnances  des 
magiftrats  qui  engagent  leur  confcience  à  déférer  à  la  créature  l'hon- 
neur qui  eft  dû  au  Créateur,  ne  pouvant  affez  témoigner  la  jufte  dou- 
leur qu'elle  reçoit  d'une  lâcheté  fi  inexcufable,  interpelle  la  confcience 
■de  ceux  qui  font  tombés  en  des  fautes  fi  répugnantes  à  la  vraie  piété,  par 
la  frayeur  du  Dieu  vivant,  par  le  zèle  de  fa  gloire,  par  les  entrailles  mifé- 
ricordieufes  du  Fils  de  fa  dileftion,  &  par  les  foins  que  tous  les  fidèles 

2.  —  La  compagnie,  ayant  lu  et  examiné  les  art.  6  et  7  de  l'église  de  La 
Tremblade,  les  a  unanimement  improuvés,  comme  contraires  à  la  charité  chré- 
tienne. 

3.  —  Ayant  été  rapporté  à  l'assemblée  que  les  art.  i,  3,  4,  14  et  i5  du 
précédent  colloque,  tenu  le  i"^""  et  le  2  décembre  lySS,  n'ont  pas  été  exactement 
observés  jusqu'à  présent,  et  lesdits  articles  ayant  été  examinés  de  nouveau,  on  en 
a  reconnu  l'importance  et  la  nécessité;  en  conséquence,  on  en  recommande  forte- 
ment l'exécution. 

4.  —  MM.  les  pasteurs  Gibert  et  Dugas  continueront  à  desservir  les  susdites 
églises  alternativement,  jusqu'à  ce  qu'on  juge  à  propos  de  prendre  d'autres  arran- 
gements. 

5.  —  L'assemblée  exhorte  les  fidèles  qui  n'ont  pas  décoré  le  devant  de  leurs 
maisons,  la  dernière  fête  du  Sacre,  à  ne  payer  l'amende  à  laquelle  ils  sont  ou 
pourront  être  condamnés  qu'après  s'être  laissés  exécuter;  et  comme  lesdites 
amendes  ou  exécutions  occasionneront  des  frais  considérables,  les  églises  se 
chargent  de  défrayer  lesdites  dépenses. 

6.  —  Tant  pour  l'édification  que  pour  prévenir  plusieurs  inconvénients, 
l'assemblée  exhorte  les  fidèles  de  rester  chacun  dans  leurs  églises  respectives,  et  de 
n'aller  dans  les  autres  que  rarement  et  pour  des  raisons  légitimes. 

Ainsi  conclu  et  arrêté  ledit  jour  et  an  que  dessus. 

Colloque  de  Saintonge  du  1 1  novembre  ijSg. 

Au  nom  de  Dieu  soit  fait.  Amen. 
Les  églises  de  Saintonge,  assemblées  en  colloque  le  11  novembre  lySg,  ont 
arrêté  les  articles  suivants  : 

I .  —  Lecture  ayant  été  faite  d'une  lettre  de  nos  chers  et  honorés  frères,  les 
pasteurs  et  anciens  de  l'église  de   Bordeaux,  par  laquelle  on  nous  demande  le 


SYNODES  PROVINCIAUX.  l85 

doivent  avoir  de  leur  falut,  les  exhortant  de  reprendre  leur  zèle,  fe  rendre 
fidèles  imitateurs  de  la  foi  de  leurs  frères,  &  témoigner  par  leur  per- 
févcrance  au  bien  la  fincérité  de  leur  rcpentance,  &  de  raffedion  au 
fcrvice  de  Dieu,  les  exhortant  de  plus  à  prendre  garde  à  ce  que  dit 
St-Paulà  ceux  de  l'églife  de  Corinthe,  qui  afliftaient  contre  leur  devoir 
aux  feftins  religieux  des  idolâtres,  —  fuivant  qu'il  eft  dit  au  chap.  x, 
verfet  21,  de  fa  première  cpîtrc  aux  Corinthiens,  —  &  les  confiftoires 
à  prendre  garde  d'ufer  avec  autant  de  charité  &  de  modération  que 
de  fermeté  de  la  libertéquele  dernier  fynode  national  leur  laifle  d'em- 
ployer les  moyens  qu'ils  jugeront  bons  pour  empêcher  les  fidèles  de 
participer  à  une  telle  dévotion. 

IV. 
Quelques  particuliers  de  l'églife  de  Marennes,  qui  ont  refufé 
jufqu'ici  d'aflifter  aux  allcmblées  religieufcs  de  ladite  églife  au  temple 
de  La  Pimplière,  ayant  député  au  préfent  fynode  pour  demander  un 
autre  pafteur,  à  l'infu  du  confiftoire  de  ladite  églife,  la  compagnie, 
juftement  affligée  d'une  telle  conduite,  rejette  leur  demande  comme 

secours  du  ministère  d'un  de  nos  pasteurs  pendant  six  mois,  l'assemblée,  prenant 
en  singulière  considération  ladite  demande  et  les  raisons  sur  lesquelles  elle  est 
fondée,  aurait  souhaité  très-ardemment  de  pouvoir  l'accorder  dans  son  entier; 
mais  ne  pouvant  satisfaire  ses  désirs  à  cet  égard  dans  toute  leur  étendue,  à  cause 
du  grand  nombre  d'églises  confiées  à  ses  soins,  de  leur  éloignement  les  unes  des 
autres,  et  du  petit  nombre  de  pasteurs  qu'elle  a  pour  les  desservir,  elle  est  obligée 
de  borner  le  secours  qu'on  réclame  à  l'étendue  d'un  mois  ou  environ,  et  elle  a 
nommé  pour  le  remplir  M.  Etienne  Gibert,  pasteur,  lequel  elle  charge  de  se  rendre 
audit  Bordeaux,  le  plus  tôt  qu'il  lui  sera  possible;  et  fait  les  vœux  les  plus  sincères 
et  les  plus  ardents  pour  le  succès  de  son  ministère. 

2.  —  A  cause  du  préjugé  dans  lequel  sont  encore  un  grand  nombre  de  fidèles 
qui  les  porte  à  regarder  le  Symbole  que  nous  appelons  des  Apôtres  comme  une 
prière,  et  qui  le  récitent  ou  l'écoutent  dans  cet  esprit,  la  compagnie  est  d'avis,  afin 
de  détruire  ce  préjugé,  qu'on  fasse  dans  toutes  les  assemblées  religieuses  la  lecture 
dudit  Symbole,  après  celle  des  Commandements  de  Dieu,  et  elle  enjoint  à  toutes 
les  églises  de  se  conformer  au  présent  article.  Mais  comme  il  est  nécessaire  qu'on 
excite  l'attention  du  peuple,  et  que  chacun  sache  ce  que  c'est  que  ce  symbole,  et 
combien  il  est  nécessaire  d'avoir  la  foi  qu'[il]  renferme,  on  usera,  avant  de  le 
lire,  des  paroles  suivantes  : 

«  Ecoutons  encore  avec  attention  et  avec  respect  l'abrégé  des  vérités  de  la 
«Religion  chrétienne  que  nous  avons  le  bonheur  de  professer;  cet  abrégé  est 
«contenu  dans  le  Symbole  que  nous  appelons  des  Apôtres;  nous  devons  croire  les 
«vérités  qu'il  renferme,  être  toujours  disposés  à  les  confesser  sincèrement  ;  et 
«cette  foi  doit  nous  exciter  efficacement  à  la  pratique  de  la  piété  et  des  bonnes 
«oeuvres.  Dieu  veuille  que  ce  soit  dans  ces  sentiments  et  dans  ces  dispositions 
«que  nous  en  écoutions  la  lecture  !  —  Je  crois  en  Dieu,  etc.  u 

Ainsi  conclu  et  arrêté  ledit  jour  et  an  que  dessus. 


l86  LES  SYNODES  DU  DÉSERT. 

étant  contraire  au  bon  ordre,  les  exhorte  de  la  manière  la  plus  preffante 
de  fe  réunir  avec  leurs  frères  dans  la  même  affemblée  au  fufdit  temple, 
jufqu'à  ce  que  l'églife  ait  une  autre  maifon  plus  convenable  pour 
célébrer  le  culte  divin. 

V. 

M.  Sol,  pafteur,  ayant  interjeté  appel  du  jugement  rendu  contre 
lui  par  le  dernier  fynode  national,  art.  g,  demande  en  outre  que  ce 
dit  appel  foit  inféré  dans  nos  ades  fynodaux,  &  que  l'on  écrive  à  la 
province  du  Bas-Languedoc  pour  la  prier  d'accélérer  la  tenue  du 
prochain  fynode  national.  L' affemblée,  prenant  en  confidération  les 
demandes  dudit  M.  Sol,  pafteur,  a  arrêté  qu'il  ferait  fait  feulement 
mention  dudit  appel  dans  nos  ades,  &  charge  MM.  les  fecrétaires 
d'écrire  pour  demander  la  tenue  dudit  fynode  national. 

VI. 

Les  fréquentes  perfécutions,  auxquelles  les  églifes  qui  compofent 
cette  province  eccléfiaftique  font  expofées,  réduifent  fouvent  nombre 
de  nos  frères  dans  de  triftes  fituations  :  on  exhorte  les  fidèles  d'y  avoir 
égard,  &  d'exercer  la  bénéficence  chrétienne  envers  ces  chères  vidimes 
de  la  perfécution. 

VII. 

On  enjoint  aux  colloques  d'avoir  foin  de  faire  parvenir  déformais 
leurs  arrêtés  aux  fynodes  provinciaux. 

Les  articles  ci-deffus  ayant  été  lus  &  approuvés,  &  les  cenfures 
faites,  le  fynode  f'eft  féparé. 

Conclu  &  arrêté  lefdits  jours  &  an  que  deffus. 

Redonnel,  pafteur  &  modérateur;  Gibert,  pafteur  & 
modérateur-adjoint;  Dugas,  pafteur  &  fecrétaire; 
Picard,  pafteur  &  fecrétaire-adjoint. 


Synodes  provinciaux  de    17G0. 

Synode  du   Bas- Languedoc. 

Au  nom  de  Dieu.  Amen. 

E  fynode  du  Bas-Languedoc,  affemblé  au  Dcfcrt  le  trentième 
avril,  premier  &  deuxième  mai  mil  fept  cent  foixante,  au 
nombre  de  feize  pafteurs  de  la  province,  deux  des  Hautes- 
Cévennes, deux  des  BafTes,  un  propofant&  cinquante-quatre 
anciens,  députés  par  les  églifes,  après  avoir  imploré  le  fecours  de 
Dieu  &  élu  à  la  pluralité  des  fuOVages  MM.  Paul  Rabaut,  pafteur, 
pour  modérateur  ;  Jean  Pradel,  paftcur,  pour  modérateur-adjoint; 
Pierre  Encontre,  pafteur,  pour  fecrétaire,  &  Simon  Gibert,  auiïî 
pafleur,  pour  fecrétaire-adjoint,  a  délibéré  ce  qui  fuit  : 


Qu'à  caufe  de  la  corruption  qui  règne  dans  le  monde,  du  fléau 
de  la  guerre  qui  défoie  FEurope,  &  de  celui  de  la  perfécution  qui 
afflige  nos  églifes,  il  fera  célébré  un  jeûne  le  20"  août  prochain,  &  que 
les  fidèles  feront  exhortés  à  fe  difpofer  à  le  célébrer  d'une  manière 
agréable  au  Seigneur. 

II. 

A  la  réquifition  du  colloque  de  Sommièrcs,  qui  demande  que 
l'article  premier  du  fynode  précédent  foit  expliqué,  la  compagnie 
déclare  que  par  ledit  article  on  n'entend  pas  priver  aucune  églife  du 
droit  des  fuffrages  &  qu'ainfi  les  quartiers  compofés  de  plus  de  trois 
églifes  pourront  envoyer  un  ou  deux  députés  de  chacune  des  églifes 
qui  les  compofent. 


l88  LES  SYNODES  DU  DÉSERT. 

m. 

Pour  faciliter  l'enregirtrement  prefcrit  par  le  fynode  national 
dernier,  chaque  pafteur  extraira  &  fera  extraire  de  fon  regiftre  les 
mariages  &  baptêmes  qu'il  a  faits,  &  fera  tenir  aux  confiftoires  des 
églifes  ce  qu'il  trouvera  leur  appartenir. 

rv. 

Conformément  à  la  demande  du  colloque  de  Nîmes,  les  affemblées 
des  jours  de  jeûne  fe  convoqueront,  autant  qu'il  fera  poffible,  au 
centre  de  chaque  quartier,  &  les  deniers  des  pauvres  feront  partagés 
aux  églifes  qui  le  compoferont,  à  proportion  de  ce  qu'elles  paient  pour 
l'entretien  du  miniftère. 

V. 

Ledure  ayant  été  faite  d'une  lettre  du  fieur  Defferre,  portant 
demande  en  cafTation  du  jugement  rendu  contre  lui  par  le  confiftoire 
de  St-Geniès,  affifté  de  MM.  Baftide&  Allègre,  pafteurs,  la  compagnie 
n'ayant  pas  les  pièces  fur  le  bureau,  &  voulant  f'inflruire  avant  de 
prononcer,  a  commis  MM.  Pierre  Sauffine  &  Pierre  Encontre, 
pafteurs,  &  MM.  R...  &  D...  ou  M...,  anciens,  pour  procéder  à  la 
recherche  &  examen  defdites  pièces,  faire  la  confrontation  des  par- 
ties, récoler  &  ouïr  de  nouveau  les  témoins,  dreffer  procès-verbal,  & 
le  tout  pour  être  porté  au  prochain  fynode,  afin  qu'il  y  foit  ordonné 
ce  qu'il  appartiendra. 

VI. 

La  plainte,  portée  par  le  fieur  R...,  de  Boiffières,  reffortifTant 
du  colloque  de  Nîmes,  la  compagnie  l'a  renvoyée  à  ce  tribunal. 

VII. 

M.  Puget,  pafteur,  ayant  demandé  un  congé  de  trois  mois  pour 
faire  des  remèdes,  l'aflemblée  le  lui  accorde,  &  fait  bien  des  vœux 
pour  le  prompt  &  entier  rétabliffement  de  fa  fanté. 

VIII. 

Le  différend  entre  les  fleurs  Mouline  &  Coulorgue  eft  renvoyé 
au  confiftoire  de  l'églife  de  Caveirac,  à  qui  il  appartient  de  droit  d'en 
juger. 

K. 

Le  député  de  l'églife  de  St-Geniès  ayant  demandé  que  cette  églife 
fût  partagée  en  deux,  raflembiée  a  renvoyé  l'examen  de  cette  demande 


SYNODES  PROVINCIAUX.  189 

au  colloque,  &  en  attendant,  elle  accorde  à  ladite  cglife  que  le  pafteur 
qui  la  deffervira,  avec  les  autres  qui  lui  feront  annexées,  aura  foin  de 
lui  donner,  outre  fa  portion  d'alfemblées  qu'elle  doit  avoir  les  jours  de 
dimanche,  celles  qu'il  pourra  faire  les  jours  de  fête. 

X. 

Conformément  à  la  demande  des  anciens  de  Lagorce  &  autres 
lieu.x,  déformais  Vallon  fera  une  églife,  &  Lagorce,  Les  Sallelles  & 
Vilieneuve-de-Bcrg  en  feront  une  autre. 

XI. 

L'affemblée,  répondant  favorablement  à  la  demande  portée  parles 

députés  de  Féglifede  Garrigues,  a  divifé  cette  églife  en  deux  qui  feront 

compofées,  l'une  de  Mouffac,  Caftelnau ,  St-Dezery  &  Valence,  & 

l'autre  de  Garrigues,  St-Chaptes,  Ste-Eulalie,  Bourdic,  Aubulfargues 

&  Collorgues. 

XII. 

La  demande  de  l'églife  de  Ners,  portant  que  le  lieu  de  Brignon 
foit  féparé  de  la  fufdite  églife  &  annexé  à  Mouffac,  cft  renvoyée  au 
prochain  colloque,  qui  en  fera  l'examen,  afin  que  fur  le  rapport  qui 
en  fera  fait  au  fynodc  prochain,  il  y  foit  déterminé  ce  qui  fera 
trouvé  bon. 

XIII. 

Sur  le  différend  furvenu  entre  MM.Larnac  &  Foucard,  d'une  part, 
&  MM.  Méric  &  Mazel,  de  l'autre,  la  vénérable  affcmblée,  en  vue  de 
le  terminer  entièrement,  a  nommé  MAL  Pau!  Rabaut  &  Jean  Pradel, 
pafteurs,  qui  f'affocieront  chacun  un  ancien  de  leur  diftrifl,  &  fe 
joindront  au  confiftoire  de  l'églife  de  Ners  pour  prononcer  fur  ledit 
différend. 

XIV. 

Vu  la  plainte  portée  parle  confiftoirede  l'églife  de  Ri  haute  contre 
M.  Fayet,  pafteur,  le  député  entendu  aulïï  bien  que  ledit  M.  Fayet,  la 
vénérable  affemblée  a  jugé  la  plainte  mal  fondée,  &  ceux  qui  l'ont 
portée  dignes  de  répréhenfion  &  de  cenfure;  &,  en  conféquence,  elle 
a  chargé  le  pafteur,  qui  fera  donné  à  cette  églife,  d'affembler  ledit 
confiftoire  &  de  lui  adreffer,  en  préfence  dudit  fieur  Fayet,  l'admo- 
nition qu'il  mérite,  comme  aulli  de  déclarer  dans  l'affemblée  de  cette 
cglife  qu'en  ce  que  M.  Fayet  dit,  touchant  ceux  qui  avaient  fait  le 
charivari,  il  ne  fit  que  fon  devoir. 


igo  LES  SYNODES  DU  DESERT. 

XV. 

La  compagnie  a  alloué  au  fieur  M la  femme  de  lo  liv.  lo  fols 

qu'il  dépenfa  à  l'occafion  de  la  tenue  du  fynode  national  dernier. 

XVI. 

Les  20  liv.  qui,  l'année  dernière,  furent  allouées  à  l'églife  de 
Montpellier  lui  feront  rembourfées,  &  on  lui  rembourfera  auflî  les 
36  qu'elle  fournit  à  des  profélytes  en  l'année  1759. 

XVII. 

Les  pafteurs  qui  feront  députés  au  prochain  fynode  des  Baffes- 
Cévennes  lui  repréfenteront  que  notre  province,  étant  obligée  de  fournir 
à  l'entretien  de  plufieurs  veuves  de  miniftres,  elle  n'a  pas  pu  fe  charger 
de  faire  une  penfion  de  24  liv.  que  l'églife  de  Montpellier  lui  a  de- 
mandée pour  la  veuve  de  feu  M.  Bénézet,  &  qu'elle  efpère  que  ladite 
province  des  Baffes-Cévennes,  à  qui  ladite  veuve  appartient,  aura  la 
charité  de  lui  accorder  ce  petit  fecours. 

XVIII. 

La  vénérable  affemblée  recommande  l'obfervation  de  l'arrêté  du 
fynode  de  St-Maixent  tenu  en  iSog,  portant  que  les  fyndicats,  prati- 
quant monopole  &  recherchant  des  fignatures  pour  autorifer  les  divi- 
fions  qui  naiffent  en  quelques  églifes,  feront  foigneufement  réprimés 
par  les  colloques  &  fynodes,  lefquels  y  apporteront  les  cenfures  con- 
venables félon  leur  difcrétion  &  prudence.  Cet  article  fe  trouve  dans 
le  chapitre  des  confiftoires,  art.  12. 

XIX. 

L'affemblée,  répondant  favorablement  à  la  demande  des  églifes 
de  Provence,  leur  a  accordé  jufqu'au  mois  de  mai  prochain  M.  Puget, 
ce  digne  pafteur,  animé  d'une  vraie  charité,  ayant  bien  voulu  fe  con- 
facrer  à  cette  bonne  oeuvre;  &  elle  exhorte  lefdites  églifes  à  avoir 
pour  lui  tous  les  égards  convenables,  comme  aufli  à  fe  former  des 
pafteurs  qui  leur  appartiennent  en  propre. 

XX. 

Pour  que  déformais  tout  fe  faffe  avec  ordre  &  bienféance  dans 
les  affemblées  fynodales,  les  députés  des  églifes  y  auront  un  rang 
afligné  &  ne  pourront  parler  qu'à  leur  tour;  celui  des  pafteurs  fera 
réglé  fuivant  l'ordre  de  leur  réception  &  leur  âge,  &  celui  des  églifes 


SYNODES  PROVINCIAUX.  191 

de  manière  que  celles  d'un  colloque,  qui  auront  occupé  la  première 
place  Tannée  précédente,  occuperont  la  dernière  l'année  fuivante, 
ainfi  de  même  d'année  en  année.  S'il  arrive  qu'un  pafteur  ou  un 
député  parle  hors  fon  rang,  il  fera  repris;  &  fil  récidive,  il  fera  cen- 
furé  fuivant  l'exigence  des  cas.  Nul  aufli  ne  pourra  f'abfenter  du 
fynodc  fans  de  fortes  raifons. 

XXI. 

Sur  les  demandes  des  églifes  de  Montpellier  &  de  Pignan,  por- 
tant qu'elles  foicnt  féparées  l'une  de  l'autre,  l'afTemblée,  confidérant 
que  l'abfence  de  M.  Puget,  pafteur,  fait  un  vide  qui  rend  néceflaire 
l'augmentation  des  quartiers,  &  réfléchifTant  d'ailleurs  que  ces  deux 
églifes  ont  toujours  été  annexées  &  qu'elles  peuvent  fe  rendre  des 
fervices  mutuels,  n'a  pas  voulu  permettre  la  féparation.  Et  pour 
que  l'union  règne  entre  elles,  il  a  été  arrêté  que  le  pafteur  qui  leur  fera 
donné,  fera  fa  réfidcnce  à  Montpellier,  &  ne  fera  obligé  qu'à  faire 
douze  alfemblées  à  l'églife  de  Pignan,  qui,  pour  le  refte,  fera  deffervie 
par  un  propofant. 

XX1[. 

La  vénérable  aflemblée  exhorte  l'églife  de  Maftillargues  de 
f 'aflembler,  autant  qu'il  lui  fera  poffible,  tantôt  à  la  portée  de  celle  du 
Caylar,  &  tantôt  de  celle  de  Lunel. 

XXIII. 

MM.  les  pafteurs  font  exhortés  à  faire  la  répartition  des  élèves 
&  à  régler  le  fervicc  que  ceux  d'entre  eux  qui  font  déjà  placés  devront 
rendre  aux  églifes  du  quartier  de  Vallon,  &  à  celles  du  quartier  de 
Bédarieux. 

Ainfi  conclu  &  arrêté  les  mêmes  jours  &  an  que  deflus. 

Paul  Rabaut,  pafteur  &  modérateur;  Pradel,  pafteur  & 
modérateur-adjoint;  Encontre,  pafteur  &  focrétaire; 
GiBEKT,  pafteur  &  fccrétaire-adjoint. 


^jy^Cwl^^^/^S» 


192 


LES  SYNODES  DU  DESERT. 


Synode  du  Bas- Languedoc. 

Au  nom  de  Dieu.  Amen. 

Aâes  du  jfnode  du  Bas-Languedoc,  ajfemblé  au  Dêfcrt  les  quin- 
\ihne,Jci:iième  &  dix-fepticme  oéîobre  mil  fept  cent  foixante,  auquel 
ont  ajjîjïé  quatorze  pajîeurs  de  la  province,  deux  des  Bajjes-Cévennes, 
un  des  Hautes,  &  trente-huit  anciens,  députés  par  les  églifesK 


L'alfemblée,  [étant]  fur  le  point  de  procéder  à  l'éleèlion  des 
Meffieurs  qui  doivent  compofer  la  table,  fe  font  préfentés  MM.  Simon 
Gibert,  Paul  Rabaut,  Paul  Vincent,  Claude  Teiffier,  André  Baftide 
&  Jean  Pradel,  pafteurs,  lefquels  ont  repréfenté  que,  dans  ce  fynode, 
f 'agiffant  furtout  de  prononcer  fur  l'affaire  du  fieur  Defferre,  &  que, 
ne  pouvant  être  juges,  les  quatre  premiers,  parce  qu'il  font  témoins 
dans  la  procédure,  le  cinquième,  parce  qu'il  a  déjà  jugé,  &  le  dernier 
par  des  raifons  qui  lui  font  particulières;  [elle]  les  a  trouvés  fondés 
&  leur  a  permis  de  fe  retirer. 

I.  Dans  l'intervalle  des  deux  synodes  de  cette  année,  le  12  juin  1760,  à  midi 
et  quart,  celui  qui  avait,  en  171 5,  convoqué  le  premier  synode  du  Désert,  qui  avait 
été  l'agent  le  plus  actif,  le  plus  clairvoyant  et  le  plus  dévoué  de  la  réorganisation 
du  protestantisme  par  le  rétablissement  des  synodes,  Antoine  Court,  était  mort. 

Il  était  mort,  entouré  des  siens  et  de  tous  les  jeunes  étudiants  qu'il  ne  cessait 
d'attirer  à  Lausanne,  et  pour  lesquels  il  avait  fondé  le  séminaire.  «  Ils  se  sont 
distingués  dans  la  maladie  de  mon  père,  écrivait  Gébelin  (collection  Lloyd),  ne 
le  quittant  point  sur  la  fin,  le  veillant  nuit  et  jour  et  cherchant  à  soulager  mes 
ennuis  et  mes  alarmes.»  Le  vieux  proscrit  s'était  éteint  d'une  maladie  de  langueur 
sur  la  terre  d'exil;  mais  c'étaient  des  français,  des  jeunes  gens  de  Normandie,  de 
Saintonge,  d'Angoumois,  du  Périgord,  du  Béarn,  du  Haut-Languedoc,  des  Hautes- 
Cévennes,  du  'Vivarais  et  du  Dauphiné  qui  avaient  recueilli  son  dernier  soupir. 

On  remarquera  qu'aucun  synode  de  cette  année  ne  fit  allusion  à  cet  événe- 
ment qui  remplissait  cependant  de  deuil  tous  les  amis  et  tous  les  anciens  élèves 
qui  assistaient  à  ces  assemblées.  Ils  ne  parlaient  jamais  ni  de  leurs  martyrs  ni  de 
leurs  morts. 

Court  de  Gébelin  avait  immédiatement  communiqué  aux  pasteurs  du  royaume 
la  triste  nouvelle.  Presqu'en  même  temps,  le  i5  juin,  il  écrivait  la  lettre  suivante 
à  Paul  Rabaut  : 

«Monsieur  et  cher  ami.  Vous  aurez  reçu  une  lettre  qui  vous  annonçait  un 
coup  terrassant  pour  moi  et  qui  devait  vous  être  commune  avec  MM.  les  pasteurs 


SYNODES  PROVINCIAUX.  nj3 

II. 
Après  cela  ont  été  élus,  à  la  pluralité  des  fuffrages,  MM.  Pierre 
Encontre,  paftcur,   pour   modérateur  ;   Jean  Guizot,   pafteur,  pour 
modérateur-adjoint;    Pierre  Saufllne,   pafteur,   pour    fecrétaire,   & 
François  Sauffine,  aufli  pafteur,  pour  fecrétaire-adjoint. 

m. 

Ledure  faite  du  protcft  que  M.  Baftide,  pafteur,  fit  notifier  à 
MM.  Pierre  Encontre  &  Pierre  Sauffine,  pafteurs,  &  MM.  R.... 
M....  ou  D....,  anciens,  contre  la  commiflion  qui  leur  fut  donnée  par 
notre  dernier  fynode,  art.  5,  —  la  compagnie  ayant  examiné  les 
raifons  données  dans  ledit  proteft,  après  avoir  entendu  celles  de 
MM.  les  commilïaires,  a  trouvé  qu'ils  avaient  bien  fait  de  fufpendre 
leur  commiffion,  &  de  demander  la  convocation  de  la  préfente  affem- 
blée,  pour  en  remplir  elle-même  l'objet  &  terminer  cette  affaire. 

IV. 

Le  fieur  Defferrc  étant  entré  dans  l'affemblée  &  ayant  demandé 
que  MM.  les  pafteurs,  députés  des  Hautes  &  Balfes-Cévennes,  n'y 
euffent  pas  voix  délibérative  fur  le  différend  qu'il  a  avec  Marie  Briffac, 
par  la  raifon  que  ledit  différend  pourrait  être  porté  au  fynode  na- 
tional, &  qu'alors  lefdites  provinces  ne  pourraient  être  admifes  à  en 

de  votre  province.  Le  triste  état  dans  lequel  je  me  trouvais  et  la  multitude  de 
mes  embarras  me  priva  d'y  joindre  quelques  mots  pour  vous;  je  le  fais  à  présent, 
encore  est-ce  en  courant.  Vous,  ma  marraine,  la  chère  Cabrière  et  nos  autres 
bons  amis  seront  sans  doute  fort  touchés  de  ma  situation  et  de  celle  de  ma  sœur: 
nous  nous  trouvons  tout  à  coup  sans  père,  sans  biens,  obligés  de  chercher  à  vivre 
de  notre  industrie.  Depuis  17  ans  que  je  suis  secrétaire  de  mon  cher  père  pour 
les  égl[ises],  j'ai  négligé  mes  études  et  refusé  tous  les  postes  qu'on  m'a  offerts  dans 
les  pays  étrangers,  quelque  avantageux  qu'ils  me  fussent;  mais  j'étais  charmé 
d'être  de  quelque  utilité  à  des  égl[ises]  pour  lesquelles  mon  père  s'est  sacrifié,  dont 
je  désire  passionnément  le  bonheur  et  dont  les  chefs  possèdent  tout  mon  attache- 
ment et  toute  mon  affection.  Je  me  llatte  que  vous,  en  particulier,  Monsieur  et 
cher  ami,  voudrez  bien  m'honorer  de  votre  bienveillance  et  de  votre  amitié,  et 
me  servir  dans  l'offre  que  je  fais  aux  égl[ises].  Je  compte  infiniment  sur  votre 
attachement  pour  nous  et  sur  votre  crédit,  et  tâcherai  de  mériter  de  plus  en 
plus  votre  affection.  Vous  en  aviez  beaucoup  pour  mon  cher  père  ;  il  se  plai- 
gnait cependant  de  vous;  vos  longs  silences  l'accablaient  de  douleur;  il  eût 
voulu  sans  cesse  de  vos  lettres;  il  les  méritait  pour  son  dévouement  pour  vous. 
Le  mien  pour  vous  durera  aussi  autant  que  ma  vie,  et  je  ne  cesserai  jamais 
d'être,  Monsieur  et  cher  ami,  votre  très-humble  et  très-obéissant  serviteur 

d'H.KRCOUGT. 

—  Mss.  Rabaut,  III,  A.  p.  iSy. 

i3 


194 


LES  SYNODES  DU  DESERT. 


juger, la  compagnie  a  trouvé  cette  raifon  non  valable;  &  vu  les  avan- 
tages qui  réfultent  de  la  confédération  qui  règne  entre  ces  deux 
provinces  &  la  nôtre,  elle  a  prié  ces  Meffieurs  de  continuer  à  fiéger 
comme  membres  légitimes  du  préfent  fynode. 

V. 

Les  raifons  de  récufation,  que  le  fieur  Defferre  a  alléguées  à  l'af- 
femblée  pour  exclure  de  la  qualité  de  le  juger  MM.  Mathieu  Lafon 
&  François  Sauffine,  pafteurs,  examinées,  elles  n'ont  pas  été  trouvées 
de  mife  ;  &,  en  conféquence,  la  compagnie  a  confervé  à  ces  Meffieurs 
le  droit  qu'ils  ont  de  juger  '. 

VI. 

Ledure  ayant  été  faite  d'une  lettre  en  forme  de  mémoire,  adrefTée 
à  notre  dernier  fynode  par  le  fieur  Defferre,  portant  demande  en 
caffation  de  la  procédure  &  du  jugement  rendu  contre  lui  par  le  con- 
fiftoire  de  l'églife  de  St-Geniès,  affifté  de  MM.  Baftide  &  Allègre, 
pafteurs,  —  ladite  procédure,  ledit  jugement,  mémoire  juftificatifde  la 
main  du  fieur  Defferre,  —  certificat  de  MM.  Baptifte  Mitier,  dodeur 
en  médecine,  &  d'Aimé  Mitier,  maître  chirurgien  juré  &  accoucheur 
de  la  ville  de  Nîmes,  en  date  du  29'  odobre  1754,  —  lettre  écrite  à 
M.  Gibert,  pafteur,  en  date  du  1 5'^  juillet,  même  année,  —  minyte 
d'une  lettre  en  date  du  4'^  mars  lySy,  écrite  au  fieur  Defferre  par 
MM.  Baftide  &  Allègre,  fignés  dans  ladite  minute,  pour  lui  faire  part 
de  la  procédure  qu'ils  avaient  été  appelés  de  faire  contre  lui,  &  le 
fommer  de  répondre  aux  diverfes  queftions  contenues  dans  ladite 
lettre,  —  lefquelles  pièces  avaient  été  mifes  fur  le  bureau  par  MM. 
Pierre  Encontre  &  Pierre  Sauffine  qui  les  avaient  en  leur  pouvoir,  — 
tout  lu  &  examiné,  la  compagnie  a  jugé  qu'il  y  avait  dans  la  procé- 
dure plufieurs  défauts  de  formalité,  &  voulant  les  redifier,  a  arrêté 
d'appeler  Marie  Brifl'ac,  accufatrice,  &  le  plus  grand  nombre  de 
témoins  qu'il  fera  poffible  de  fe  procurer,  pour  être  recelés,  favoir 
ladite  Briffac  fur  fes  plaintes  &  expofitions,  &  lefdits  témoins  fur 
leurs  dépofitions,  contenues  les  unes  &  les  autres  dans  la  fufdite 
procédure. 

I.  Une  lettre  de  Paul  Rabaut  à  Antoine  Court  raconte  en  détail  l'origine  de 
cette  affaire  (1754)  qui,  cinq  ans  plus  tard,  on.  le  voit,  n'était  pas  encore  terminée. 
—  Mss.  Court,  n»  I,  t.  XXVIII,  p.  78. 


SYNODES  PROVINCIAUX. 


VII. 


195 


En  conféquence,  a  comparu  devant  l'aflemblée  Marie  BrilTac,  qui 
a  confirme  fcs  plaintes  &  l'expofé  qu'elle  avait  fait  devant  MM. 
Allègre  &  Baftide,  —  cnfuitc  dix  témoins,  qui  ont  perfifté  dans  leurs 
témoignages,  comme  en  fait  foi  la  procédure  qui  fera  attachée  aux 
ades  de  la  préfente  affemblée;  après  quoi,  le  fieur  Defferre  ayant  été 
cité,  il  f'eft  préfenté,  &  fur  l'interrogat  qui  lui  a  été  fait,  fil  voulait 
entendre  les  plaintes  &  expofitions  de  Marie  Brillac,  fon  accufatrice, 
a  répondu  que  non,  qu'il  fc  foumettait  au  jugement  rendu  contre  lui 
par  le  confiftoire  de  St-Geniès,  jufqu'au  prochain  fynode  national, 
excepté  l'article  qui  le  condamne  à  époufer  Marie  Briffac,  —  que  c'eit 
au  fynode  national  à  juger  de  fon  affaire,  &  qu'il  protefte  contre  tout 
ce  que  pourrait  faire  le  prcfent  fynode,  comme  nul  &  abufif. 

VIII. 

L'allemblée,  délibérant  fur  le  protefl:  du  fieur  Defferre  contenu 
dans  l'article  précédent,  &  fondée  fur  ce  que  ledit  fieur  a  reconnu  lui- 
même  la  compétence  de  cette  affemblée,  ainfi  qu'il  paraît  par  le 
mémoire  en  forme  de  lettre  qu'il  adreffa  à  notre  dernier  fynode,  & 
par  les  art.  4  &  5  du  préfent,  —  fur  ce  que  le  délit,  fil  eft  réel,  a  été 
commis  dans  une  églife  qui  eft  du  rcffort  de  cette  province,  —  &  fur 
l'art.  10  du  chap.  vni  de  la  difcipline,  —  la  compagnie  a  décidé  que 
le  fufdit  protcft  n'cft  qu'une  pure  chicane  qui  ne  doit  point  l'arrêter, 
&  qu'elle  doit  paffcr  outre  au  jugement. 

IX. 

L'affemblée,  fuivant  la  délibération  prife  dans  le  précédent  article, 
après  avoir  entendu  de  nouveau  la  ledure  des  plaintes  &  expofitions 
faites  &  confirmées  par  Marie  Briffac,  les  dépofitions  des  dix  témoins 
récolés,  le  tout  exadement  difcuté  &  mûrement  pefé,  la  compagnie  a 
jugé  que  par  ce  qui  réfultc  defdites  dépofitions  des  témoins  récolés, 
ledit  fieur  Defferre  fe  trouve  malhcurcufement  coupable  de  cohabi- 
tation avec  ladite  Marie  Brillac.  En  conféquence,  elle  a  confirmé  le 
premier  chef  de  condamnation  porté  au  jugement  rendu  par  le  confif- 
toire de  St-Geniès,  affifté  de  MM.  Baftide  &  Allègre,  contenant  fuf- 
pcnfion,  intcrdidion  contre  ledit  fieur  Defferre  de  toute  fondion  du 
miniftcre  dans  l'étendue  de  la  province.  En  outre,  elle  exhorte  forte- 
ment ledit  fieur  Defferre  à  réparer  l'honneur  de  ladite  Marie  Briffac  ; 
&  vu  ce  qui  eft  contenu  dans  fa  lettre  en  forme  de  mémoire,  portant 


ig6  LES  SYNODES  DU  DESERT. 

fur  la  réputation  &  intégrité  dudit  confiftoire  de  St-Geniès,  &  defdits 
MM.  Baftide  &  Allègre,  fes  premiers  juges,  elle  ordonne,  que  les 
inventives,  les  fauffes  imputations,  &  généralement  tout  ce  qui  peut 
les  bleffer,  foit  rayé  &  biffé  dudit  mémoire;  —  juge  enfin  que  par  là  il 
a  encouru  les  plus  vives  cenfures  qu'elle  lui  décerne,  l'exhortant  au 
nom  de  Dieu  à  reconnaître  fes  fautes  &  à  f'en  repentir. 

X. 

Parce  que  le  fynode  f 'affemble  pour  toute  la  province,  &  vu  qu'il 
importe  de  corriger  l'abus  qui  f'eft  déjà  gliffé,  en  ce  que  certaines 
églifes  n'envoient  pas  des  députés  aux  affemblées  fynodales,  il  a  été 
arrêté  qu'elles  entreront  toutes  pour  leur  quote-part  dans  les  frais  qui 
fe  feront  pour  ces  fortes  d' affemblées,  &  que  cela  fera  exécuté  par 
rapport  à  ceux  qui  fe  font  faits  pour  la  préfente. 

Ainfi  conclu  &  arrêté  le  même  jour  &  an  que  deffus. 

P.  Saussine,  pafteur  &   fecrétaire. 


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SYNODES  PROVINCIAUX.  ,97 


Synode  du  Vivarais  et  Velay. 

Notre  aide  soit  au  nom  de  Dieu  qui  a  fait 
le  ciel  et  la  terre.  Amen. 


Aâes  du  Jynode  provincial  des  églijes  réformées  du  Vivarais 
&  Velay,  ajfemblé  fous  la  proteâion  divine  au  Défert,  dans  le  Haitt- 
Vivarais,  le  vingt-deuxième  avril  tnil  fept  cent  foixante,  auquel  ont 
ajfijlé  trois  pajleurs  &  quator:{e  anciens,  députés  de/dites  églifes. 

Après  la  lecture  de  la  parole  de  Dieu  &  l'invocation  de  fon  St- 
Nom,  a  été  réfolu  ce  qui  fuit  : 

I. 

Sur  les  plaintes  portées  par  le  miniftre  Vernet,  contre  le  nommé 
J....,  ancien  de  C,  au  fujet  d'un  mariage  entre  coufins  germains,  que 
ledit  J....  lui  a  fait  bénir,  fans  l'avertir  des  raifons  de  parenté  qui  de- 
vaient l'en  empêcher,  &  des  démarches  que  les  fufdits  fiancés  avaient 
faites  pour  obtenir  la  bénédidion  de  leur  mariage  dans  l'Eglife 
romaine,  la  compagnie,  fcandalifée  de  la  conduite  de  cet  ancien,  l'a 
jugé  indigne  de  polféder  cette  charge,  &  lui  défend  d'en  faire  dans 
la  fuite  aucune  fondion. 

A  l'égard  des  parties  qui  ont  furpris  la  bénédidion  de  leur  ma- 
riage &  que  ledit  J....  afavorifées,  elles  feront  ccnfurées publiquement. 

J.  Blachon,  modérateur;   Peirot,  miniflre;  Vernet, 
pafleur  &  fecrétaire. 


mm 


igS  LES  SYNODES  DU  DÉSERT. 

Synode  du  Haut- Languedoc. 

Notre  aide  soit  au  nom  de  Dieu.  Amen. 

Le  vingt-huitième  novembre  mil  fept  cent  foixante',  le  fynode 
provincial  des  églifes  réformées  du  Haut-Languedoc,  du  Montalba- 
nais,  de  l'Agenais,  &  du  Comté  de  Foix,  affemblé  en  la  perfonne  de 
M.  François  Rochette,  pafteur  de  l'Agenais,  &  d'un  ancien,  député; 
de  M.  Jean  Sicard,  de  M.  Jean  Gardes  &  de  M.  Pierre  Sicard  le  jeune, 
tous  ces  trois,  pafteurs  du  Haut-Languedoc,  avec  deux  anciens,  députés 

Colloque  du  Haut-Languedoc  du  24  janvier  lyôo. 

Au  nom  de  Dieu  soit  fait.  Amen. 
I .  Nous  ,  les  pasteurs  et  anciens  des  églises  réformées  du  Haut-Languedoc, 
assistés  de  M.  Louis  Figuières,  pasteur  des  églises  du  Comté  de  Foix,  et  de 
M.  Jean  Pierre  Gabriac,  pasteur  des  églises  des  Hautes-Cévennes,  assemblés  en 
colloque  le  24  janvier  1760,  après  avoir  imploré  la  favorable  assistance  du 
St-Esprit,  nous  avons  arrêté  ce  qui  suit  : 

1.  —  M.  Jean  Gardes,  pasteur,  a  été  nommé  à  l'unanimité  des  voix  pour 
modérateur,  et  M.  Pomier,  ancien  de  l'église  d'Espérausse,  pour  secrétaire. 

2.  —  M.  Pierre  Sicard,  surnommé  Duval,  et  M.  François  Rochette,  surnommé 
la  Roche,  proposants  desdites  églises  du  Haut-Languedocf  qui  viennent  d'arriver 
de  Lausanne,  avec  M.  Pierre  Pougnard,  surnommé  Dézerit,  proposant  des  églises 
du  Poitou,  ayant  exhibé  une  attestation  qui  leur  fut  expédiée  le  2  5  octobre 
dernier,  signée  de  M.  Court,  ancien  pasteur  et  représentant,  A.  Polier  de  Bottens, 
grand  pasteur,  Besson,  pasteur,  et  Court  fils,  lecteur  en  morale  et  logique. 

Comme  ils  ont  fait  leurs  études,  qu'on  a  procédé  à  leur  examen,  et  qu'ils  ont 
été  jugés  en  état  d'exercer  avec  fruit  le  St-Ministère  évangélique,  restant  seule- 
ment à  leur  imposer  les  mains,  et  leur  donner  le  caractère  de  ministre  du  Seigneur, 
et  en  conséquence  demandé  que  cette  imposition  de  mains  leur  soit  accordée, 
tout  comme  à  M.  Pougnard  qui  nous  a  été  adressé  à  ces  fins,  il  a  été  fait  lecture 
de  cette  attestation,  et  toute  l'assemblée  a  été  très-édifiée  des  témoignages  avanta- 
geux qui  leur  sont  donnés,  tant  par  cette  attestation  que  par  une  lettre  que 
MM.  Court  ont  écrite  à  leur  sujet  à  Messieurs  les  pasteurs  de  cette  province. 

Et,  de  suite,  il  a  été  présenté  une  lettre  que  M.  Bagel,  ancien  de  l'église  de 
Montauban,  a  adressée  à  MM.  Jean  Sicard  et  Gardes,  pasteurs,  où  il  est  dit  que 
les  églises  de  Montauban  furent  assemblées  en  colloque  par  le  soin  de  quelques 
anciens,  que  M.  Laton,  pasteur,  fut  invité  de  s'y  rendre,  et  qu'ils  délibérèrent  que 
pour  l'ordre  il  faut  qu'on  leur  laisse  le  droit  d'examiner  les  candidats  avant  qu'ils 
puissent  être  admis,  de  laquelle  lettre  signée  Bagel  pour  tous,  il  a  été  fait  lecture 
et  un  examen  exact,  tout  comme  de  deux  lettres  que  M.  Lafon  a  adressées  à 
MM.  Jean  Sicard  et  Gardes,  à  ce  sujet  ;  et  après,  ayant  été  lue  une  lettre  écrite  par 
M.  Viala,  pasteur  des  églises  de  l'Agenais,  et  une  lettre  écrite  par  M.  Bachan,  ancien 
et  secrétaire  des  mêmes  églises,  où  ils  réclament  un  de  MM.  Pierre  Sicard  ou 


SYNODES  PROVINCIAUX.  ,gg 

chacun;  de  M.  Paul  Lafon,  pafteur  des  églifes  du  Montalbanais  avec 
deux  anciens,  députes;  de  M.  Louis  Figuièrcs,  pafteur  des  églifes  du 
Comté  de  Foix  avec  deux  anciens,  députés,  a  élu  à  la  pluralité  des 
voix,  pour  modérateurs  MM.  Jean  Sicard  &  Paul  Lafon,  pafleurs,  & 
MM.  Louis  Figuières  &  François  Rochette,  pafleurs,  pour  fecrétaires; 
&  après  avoir  imploré  le  fecours  de  Dieu,  a  délibéré  ce  qui  fuit  : 

I. 

L'affemblée  n'a  pas  trouvé  valides  les  raifons  du  colloque  de 
l'Agenais  pour  le  difpenfer  de  laifl'er  venir  tous  fes  pafteurs  à  ce  pré- 
fent  fynode  &  remplir  fa  députation.  En  conféquence,  il  fera  écrit  une 
lettre  au  nom  de  ce  fynode  audit  colloque  pour  le  porter  à  fe  tenir  à 
l'avenir  aux  règlements  de  notre  dii'cipline. 

Rochette  pour  aller  desservir  leurs  églises,  et  consentent  conséquemment  que  l'im- 
position  des  mains  leur  soit  accordée;  et  tout  examiné  et  considéré,  il  a  été  unani- 
mement délibéré  que,  vu  les  attestations  expédiées  auxdits  sieurs  Pierre  Sicard, 
François  Rochette  et  Pierre  Pougnard,  demeurant  le  consentement  résultant  des 
lettres  du  pasteur  et  secrétaire  des  églises  de  l'Agenais,  sans  s'arrêter  à  la  lettre  reje- 
table dudit  sieur  Bagel,  on  imposera  incessamment  les  mains  auxdits  sieurs  Pierre 
Sicard,  Rochette  et  Pougnard,  et  qu'on  les  revêtira  du  caractère  de  ministres  de 
l'Evangile. 

3.  —  M.  Rochette  se  transportera  dans  l'Agenais  pour  desservir  les  églises  de 
ce  pays-là  conjointement  avec  M.  Viala,  et  M.  Pierre  Sicard  desservira  les  églises 
du  Haut-Languedoc  de  concert  avec  Messieurs  les  autres  pasteurs. 

Ainsi  conclu  et  arrêté  les  jour  et  an  que  dessus. 

J.  Gardes,  pasteur  et  modérateur;  Pomier,  ancien  et  secrétaire. 

Copie  d'une  lettre  de  MM.  Court  adressée  à  MM.  les  pasteurs  de  la  province 
du  Haut-Languedoc  et  Haute-Guyenne. 

Dans  notre  lettre  du  4  septembre  adressée  à  M.  Armand  nous  vous  appre- 
nions que  MM.  Duval  et  Rochette  étaient  dans  les  épreuves.  MM.  les  directeurs 
du  séminaire  leur  avaient  associé  deux  autres  séminaristes,  M.  Dézerit  à  qui  la 
province  du  Poitou  a  adressé  une  vocation  avec  la  permission  à  MM.  les  direc- 
teurs de  le  faire  consacrer  là  où  ils  en  trouveraient  le  moyen,  et  M.  Pic  qui  était 
destiné  aux  églises  du  Béarn.  Ces  quatre  Messieurs  ont  achevé  tous  leurs  examens 
consistant  en  une  proposition  de  huit  jours,  un  examen  de  théologie  de  vive  voix, 
un  de  morale  aussi  de  vive  voix,  trois  analyses  sans  la  clef,  une  de  théologie  sur 
les  motifs  que  la  mort  de  Jésus-Christ  fournit  aux  hommes  pour  être  vertueux, 
une  de  controverse  sur  l'invocation  des  Saints,  et  la  troisième  de  morale  sur  la 
cinquième  demande  de  l'oraison  dominicale,  enfin  un  examen  de  vive  voix  sur 
l'Evangile,  consistant  en  une  explication  de  la  parabole  de  l'ivraie,  ou  un  discours 
d'une  petite  demi-heure  sur  cette  matière  fait  après  autant  de  temps  de  médi- 
tation. Après  tous  ces  examens  que  l'on  a  cru  suffisants  pour  connaître  la  capacité 
des  candidats,  joints  à  ce  que  l'on  en  connaît  déjà  par  les  examens  qu'on  a  fait 
subir  aux  mêmes  séminaristes  de  six  en  six  mois,  MM.  les  directeurs  du  sémi- 
naire ont  trouvé  MM.  Duval,  Rochette  et  Dézerit  ou  Pougnard,  capables  de 


200  LES  SYNODES  DU  DESERT. 

II. 
Sur  la  demande  faite  par  les  églifes  de  l'Agenais  de  fe  démembrer 
de  cette  province  pour  fe  joindre  à  celle  de  Saintonge,  l'afTemblée  a 
jugé  unanimement  de  leur  refufer  leur  demande,  &  confirme  l'art.  3 

recevoir  l'imposition  des  mains.  Quant  à  M.  Pic,  ils  ont  cru  devoir  lui  accorder 
quelque  temps  pour  perfectionner  ses  études. 

Avant  et  pendant  les  examens,  nous  avons,  MM.  et  t[rès]-h[onore's]  f[rères], 
mis  tout  en  usage  pour  obtenir  la  permission  de  consacrer  ici  ces  Messieurs  ; 
mais  des  raisons  de  prudence  et  de  politique  auxquelles  nous  n'avons  rien  pu 
opposer  ont  malheureusement  rendu  nos  soins  inutiles  :  ils  se  voyent  donc  obligés 
de  retourner  dans  le  sein  de  l'Eglise  sans  consécration. 

Nous  espérons.  Messieurs,  que  vous  voudrez  bien  à  leur  arrivée  donner  l'im- 
position des  mains  aux  deux  premiers  susnommés  et  sans  faire  faire  d'ultérieures 
épreuves,  car  ils  ont  été  examinés  ici  avec  toute  l'attention  et  le  soin  possibles,  en 
ayant  égard  cependant  aux  circonstances,  mais  sans  blesser  la  conscience,  et  l'on 
apportera  toujours  la  plus  grande  attention  à  ne  jamais  donner  les  mains  à  ce  que 
des  sujets  qui  n'auraient  ni  les  talents  ni  les  mœurs  nécessaires  pour  un  emploi 
aussi  respectable  fussent  introduits  dans  la  vigne  du  Seigneur. 

Par  rapport  à  M.  Dézerit,  comme  le  Poitou  a  un  besoin  indispensable  de  son 
ministère,  ainsi  que  vous  le  savez  parfaitement,  et  qu'il  est  attendu  avec  la  plus 
vive  impatience,  nous  vous  conjurons.  Messieurs  et  très-honorés  frères,  par  tout 
ce  qu'il  y  a  de  plus  sacré,  de  ne  point  refuser  votre  secours  à  cette  portion  de 
l'héritage  du  Seigneur,  et  de  vouloir  bien  nous  aider  en  cette  bonne  œuvre;  vous 
le  pourrez  efficacement  en  imposant  les  mains  à  M.  Dézerit  dans  le  même  moment 
qu'aux  deux  Messieurs  de  votre  province,  mais  comme  la  saison  est  fort  avancée, 
que  M.  Dézerit  est  pressé,  nous  vous  prions  de  prendre  incessamment  des 
mesures,  afin  que  sitôt  qu'ils  seront  arrivés,  cette  cérémonie  puisse  avoir  lieu; 
vous  en  sentez  trop  vous-mêmes  l'importance  et  l'indispensabilité  pour  que  nous 
nous  arrêtions  davantage  sur  ce  sujet.  Il  ne  nous  reste  qu'à  implorer  le  secours 
de  Dieu  sur  vos  délibérations  et  sa  bénédiction  sur  tous  vos  travaux. 

Nous  ne  pensons  pas  que  vous  vous  fassiez  de  la  peine  de  consacrer  ces  trois 
Messieurs  sans  de  nouveaux  examens;  vous  comprenez  qu'il  en  résulterait  pour 
les  directeurs  du  séminaire  une  cessation  totale  d'examens  pareils,  puisqu'ils 
deviendraient  dès  lors  inutiles,  et  que  ce  n'est  pas  par  plaisir  qu'ils  suspendent 
leurs  autres  occupations  pour  vaquer  à  celle-là. 

M.  Vernet  est  dans  ce  pays  depuis  le  i6,  il  nous  a  appris  que  vous  deviez  vous 
être  assemblés  en  corps  à  la  fin  du  mois  dernier  sur  un  sujet  relatif  à  un  de  ceux 
dont  traitait  notre  lettre  du  4  septembre.  Il  nous  tardera  d'être  instruits  du  succès 
de  cette  assemblée  et  de  la  nature  de  ses  délibérations. 

Le  Seigneur  vous  garantisse  de  tout  danger,  et  vous  conserve  comme  la 
prunelle  de  l'œil.  On  ne  saurait  être  avec  un  plus  sincère  attachement  et  un 
dévouement  plus  parfait.  Messieurs  et  très-honorés  frères,  vos  très-humbles  et 
très-obéissants  serviteurs. 

Court,  père  et  fils,  ce  9  octobre  ijSg. 

Attestation  du  25  octobre  ijSg. 
Nous  soussignés  déclarons  que  M.  Pierre  Sicard  et  Duval,  Pierre  Pougnard, 
dit  Dézerit,  et  François   Rochette,   dit  la  Roche,  ont  souhaité  d'être  examinés, 
pour  savoir  s'ils  sont  en  état  d'être  revêtus  du  sacré  caractère  de  ministre  de 
l'Evangile. 


SYNODES  PROVINCIAUX.  201 

du  fynode  provincial  du  18  août  1758.  De  plus,  elle  trouve  iefdites 
églifes  très-réprébienfibles  :  i»  dans  l'ordre  de  leur  demande;  2°  par 
l'entrcprife  de  confentir,  à  l'infu  des  autres  parties  de  cette  province, 
que  leurs  pafteurs  &  deux  anciens  fuffent  au  fynode  de  la  Saintonge, 

On  a  d'abord  procédé  ù  l'examen  de  leurs  mœurs  et  conduite,  sur  quoi  ils 
ont  rapporté  un  témoignage  très-avantageux,  nous  ayant  toujours  paru  de  forts 
honnêtes  gens,  qui  avaient  à  cœur  leur  devoir,  et  qu'ils  travaillaient  à  se  mettre 
en  état  d'édifier  les  fidèles,  autant  par  leurs  bons  exemples  que  par  leur  doctrine 
et  leurs  discours. 

Quant  aux  progrès  qu'ils  ont  faits  dans  la  théologie,  la  morale  et  l'art  de 
prêcher,  leur  ayant  fait  subir  des  examens  à  ces  divers  égards,  nous  avons  trouvé 
que  selon  les  talents  que  Dieu  leur  a  départis  et  à  proportion  du  temps  qu'ils  ont 
employé  à  l'étude,  on  ne  pouvait  qu'être  très-content  de  leurs  succès,  et  recevoir 
les  diverses  épreuves  qu'on  leur  a  fait  faire  et  qui  ont  consisté  dans  : 

I»  un  sermon  sur  un  texte  prescrit  huit  jours  à  l'avance; 

2»  deux  tâches  sur  deux  questions,  l'une  de  théologie  positive,  l'autre  de 
controverse; 

3°  une  dissertation  sur  une  question  de  morale; 

4»  des  examens  de  vive  voix  sur  la  théologie  et  la  morale; 

5"  un  paraphage  sur  un  morceau  de  l'Kvangile  sur  lequel  ils  n'ont  eu  qu'une 
heure  de  préparation. 

Ayant  satisfait  du  plus  au  moins  à  ces  diverses  épreuves,  nous  jugeons  ces 
Messieurs  avec  le  secours  du  Très-Haut,  et  persuadés  qu'ils  ne  négligeront  rien 
pour  leur  application  et  leurs  efforts,  pour  s'en  rendre  dignes,  nous  les  jugeons 
en  état  d'exercer  avec  fruit  le  St-Ministère  évangélique,  c'est  pourquoi  si  nos 
circonstances  nous  l'eussent  permis  nous  n'aurions  pas  hésité  de  leur  donner  le 
caractère  de  ministre  du  Seigneur. 

Nous  prions  Messieurs  nos  très-honorés  frères  auxquels  ils  s'adresseront  de 
vouloir  bien,  ensuite  du  témoignage  que  nous  leur  rendons  ici,  leur  procurer 
l'avantage  après  lequel  ils  soupirent,  priant  Dieu  qu'il  lui  plaise  les  combler,  les 
uns  et  les  autres,  de  ses  grâces  les  plus  précieuses. 

Lausanne,  ce  25  octobre  1759. 

Court,  ancien  pasteur  et  représentant;  A.  Polier  ne  Bottens, 
grand  pasteur;  Besson,  pasteur;  A.  Court  fils,  lecteur  en 
morale  et  logique. 

Attestation  pour  M.  Pierre  Sicard. 

«  Nous,  les  pasteurs  des  églises  réformées  du  Haut-Languedoc,  assistés  de 
«M.  Figuières,  pasteur  du  Comté  de  Foix,  et  de  M. Gabriac,  pasteur  des  Hautes- 
«Cévennes,  certifions  que  le  sieur  Pierre  Sicard,  surnommé  Duval,  originaire  de 
<iSt-Sever,  en  Roucrgue,  envoyé  de  la  part  de  notre  province  en  1754  au  sémi- 
«naire  pour  y  perfectionner  ses  lumières  et  revenu  parmi  nous  au  mois  de 
«novembre  de  l'année  dernière,  muni  des  attestations  avantageuses  de  la  part  de 
«MM.  les  vénérables  directeurs  dudit  séminaire.  Nous  ayant  demandé  d'être  reçu 
«au  St-Ministère  et  pour  cet  effet  exhibé  à  notre  colloque,  assemblé  le  vingt- 
«  quatrième  du  courant,  sesdites  attestations  par  lesquelles  il  compte  qu'il  pouvait 
«être  reçu  sans  ultérieurs  examens,  ledit  sieur  Sicard  les  ayant  subis  dans  le  pays 
«étranger  à  la  satisfaction  de  MAL  les  examinateurs,  ledit  colloque  lui  ayant 
«accordé  sa  demande  et  nous  ayant  commis,  nous,  pasteurs  sus  nommés,  pour 


202  LES  SYNODES  DU  DESERT. 

OÙ  ils  prirent  voix  propcfitive  &  délibérative  ;  3"  en  ce  qu'elles  de- 
mandent avec  affedation  ce  démembrement,  &  qu'elles  chargent  leurs 

«  faire  la  cérémonie,  il  a  été  consacré,  dans  une  assemblée  publique  de  religion, 
n  convoquée  à  cet  effet  dimanche  dernier,  par  l'imposition  des  mains,  par  des 
«  exhortations  et  par  la  prière,  et  reçu  au  nombre  des  pasteurs  de  nos  églises,  avec 
«  pouvoir  de  prêcher  la  parole  de  Dieu,  d'administrer  les  saints  sacrements  institués 
«  par  Jésus-Christ,  et  d'exercer  la  discipline  ecclésiastique  partout  où  la  Provi- 
«dence  l'appellera.  Nous  prions  Dieu,  le  Père  des  lumières,  de  bénir  ses  pieux 
«travaux,  d'augmenter  en  lui  ses  dons  et  ses  grâces,  et  de  le  couvrir  toujours  de 
<(  sa  puissante  protection. 

«Au  Désert  du  Haut-Languedoc,  le  vingt-huitième  janvier  mil  sept  cent 
«  soixante. 

«SicARD,  pasteur;  Jean  Gardes,  pasteur;  Figuières,  ministre; 
0  Gabriac,  pasteur.  » 

Attestation  pour  M.  François  Rochette. 

«  Nous,  les  pasteurs  des  églises  réformées  du  Haut-Languedoc,  assistés  de 
«M.  Figuières,  pasteur  du  Comté  de  Foix,  et  de  M.  Gabriac,  pasteur  des  Hautes- 
«Cévennes,  certifions  que  le  sieur  François  Rochette,  surnommé  Dumont,  origi- 
«naire  de  Vialas,  en  Cévennes,  envoyé  de  la  part  de  notre  province  en  17S6  au 
«séminaire  pour  y  perfectionner  ses  lumières,  est  revenu  parmi  nous  au  mois  de 
«novembre  de  l'année  dernière,  muni  des  attestations  avantageuses  de  la  part  de 
«  MM.  les  vénérables  directeurs  dudit  séminaire.  Nous  ayant  demandé  d'être  reçu 
«  au  St-Ministère  et  pour  cet  effet  exhibé  à  notre  colloque,  assemblé  le  24  du  cou- 
«rant,  lesdites  attestations  par  lesquelles  il  compte  qu'il  pouvait  être  reçu  sans 
«ultérieurs  examens,  ledit  sieur  les  ayant  subis  dans  le  pays  étranger  à  la  satisfac- 
«tion  desdits  sieurs  ses  examinateurs,  ledit  colloque  lui  ayant  accordé  sa  demande 
«et  nous  ayant  commis,  nous,  pasteurs  sus  nommés,  pour  faire  la  cérémonie,  il  a 
«été  consacré  dans  une  assemblée  publique  de  religion,  convoquée  à  cet  effet 
«  dimanche  dernier,  par  l'imposition  des  mains,  par  des  exhortations,  et  par  la 
«  prière,  et  reçu  au  nombre  des  pasteurs  de  nos  églises  avec  pouvoir  de  prêcher 
«la  parole  de  Dieu,  d'administrer  les  saints  sacrements  institués  par  Jésus-Christ 
«et  d'exercer  la  discipline  ecclésiastique  partout  où  la  Providence  l'appellera.  Nous 
«  prions  Dieu,  le  Père  des  lumières  de  bénir  ses  pieux  travaux,  d'augmenter  en  lui 
«ses  dons  et  ses  grâces  et  de  le  couvrir  toujours  de  sa  puissante  protection. 

«Au  Désert  du  Haut-Languedoc,  le  vingt-huitième  janvier  mil  sept  cent 
«  soixante. 

«SicARD,  pasteur;  J.  Gardes,  pasteur;  Gabriac,  pasteur; 
«  Figuières,  pasteur.  « 

Attestation  pour  M.  Pierre  Pougnard. 

«  Nous,  les  pasteurs  des  églises  réformées  du  Haut-Languedoc,  assistés  de 
«M.  Figuières,  pasteur  du  Comté  de  Foix,  et  de  M.  Gabriac,  pasteur  des 
«  Hautes-Cévennes,  certifions  que  le  sieur  Pierre  Pougnard,  surnommé  Dézerit, 
«originaire  et  proposant  du  Poitou,  envoyé  de  la  part  de  MM.  les  vénérables 
«directeurs  du  séminaire  dans  cette  province  pour  y  recevoir  l'imposition  des 
«  mains  avec  deux  de  leurs  proposants,  ledit  sieur  Pougnard  muni  des  attestations 
«avantageuses  qu'il  a  exhibées  à  notre  colloque,  assemblé  le  24  du  courant,  par 
«lesquelles  il  compte  qu'il  pouvait  être  reçu  au  St-Ministère  sans  ultérieurs  exa- 


SYNODES  PROVINCIAUX.  2o3 

députés  d'un  appel   injurieux  à  ce  fynode  par  devant  le  prochain 
fynode  national  '. 

m. 

Après  un  mûr  examen  l'on  a  délibéré  de  dépofer  les  anciens  qui 
ont  fait  baptifer  ou  rebaptifer  leurs  enfants  dans  l'Eglife  romaine,  & 
qu'on  les  pourfuivra  d'ailleurs  également  que  les  autres  protestants 
qui  tombent  dans  le  même  cas,  conformément  aux  délibérations  prifes 
fur  ce  fujet  dans  plufieurs  de  nos  fynode  nationaux  &  aux  anciens 
règlements  de  notre  difcipline.  —  Synode  national  de  1748,  art.  7, 
&  de  celui  de  1756,  art.  i5. 

IV. 

A  l'égard  de  la  demande  que  le  diftrid  de  l'Agenais  a  faite  à  l'af- 
femblée  de  leur  continuer  le  miniftère  de  MM.  Viala  &  Rochette, 
pafteurs,  elle  lui  accorde  fa  demande,  fous  la  condition  qu'ils  n'iront 
plus  dans  d'autres  provinces,  hors  le  temps  d'une  violente  perfécution. 

V. 

La  compagnie  dcfapprouve  la  conduite  de  M.  le  pafteur  &  des 
anciens  des  églifes  du  Montalbanais  en  ce  qu'ils  ont  écrit  à  M.  Martin 
&  qu'ils  ont  pris  le  parti  de  le  retenir  dans  leur  églife,  fans  le  commu- 

«mens,  les  ayant  subis  dans  le  pays  étranger  au  gré  et  à  la  satisfaction  de  MM. 
0  ses  examinateurs,  ledit  colloque  de'sirant  toujours  de  contribuer  de  tout  son 
«pouvoir  à  l'avancement  de  la  gloire  de  Dieu  et  à  l'édification  de  l'Eglise,  nous  a 
«commis,  nous,  pasteurs  sus  nommés,  pour  le  consacrer,  ce  qui  a  été  exécuté 
«dans  une  assemblée  publique  de  religion,  convoquée  à  cet  effet  dimanche  dernier, 
«par  l'imposition  des  mains,  par  des  exhortations  et  par  la  prière,  avec  pouvoir 
«de  prêcher  la  parole  de  Dieu,  d'administrer  les  saints  sacrements  institués  par 
«Jésus-Christ  et  exercer  la  discipline  ecclésiastique  partout  où  la  Providence 
«  l'appellera.  Nous  prions  Dieu,  le  Père  des  lumières,  de  bénir  ses  pieux  tra- 
«  vaux,  d'augmenter  en  lui  ses  dons  et  ses  grâces  et  de  le  couvrir  toujours  de  sa 
«puissante  protection. 

«Au  Désert  du  Haut-Languedoc,  le  vingt-huitième  janvier  mil  sept  cent 
«  soixante. 

oSicARD,   pasteur;  Jean  Gardes,  pasteur;  Figuières,  pasteur; 
«Gabriac,  pasteur,  u 

—  Mss.  de  Puylaurens  et  de  Castres. 

I.  Les  églises  de  l'Agenais,  comme  celles  du  Bordelais,  demandaient  à  être 
rattachées  au  synode  de  Saintonge;  d'un  autre  côté,  la  Saintonge  se  souciait  peu 
que  l'Agenais  et  le  Périgord  fissent  partie  de  leur  circonscription  ecclésiastique 
(art.  I  du  colloque  de  Saintonge  du  iS  juin  17G0).  Le  synode  national  de  17Ô3 
(art.  20  et  22)  finit  par  démembrer  en  trois  provinces  l'ancien  synode  du  Haut- 
Languedoc:  Haut-Languedoc  et  Comté  de  Foix;  —  Montalbanais;  —  Périgord 
et  Haut-Agenais. 


204  LES  SYNODES  DU  DÉSERT. 

niquer  aux  autres  parties  de  cette  province  ;  ce  faifant  déclare  n'y  avoir 
lieu  d'agre'ger  ledit  M.  Martin  dans  cette  province,  &  enjoint  au 
pafteur  &  aux  églifes  de  Montauban  de  ne  plus  contrevenir  à  l'ordre 
eccléfiaftique'. 

VI. 
Vu  la  néceffité  où  fe  trouvent  les  églifes  de  Montauban  d'un 
pafteur  pour  féconder  M.  Lafon  dans  la  defferte  du  quartier  de  Mon- 
tauban, il  a  été  délibéré  qu'on  écrira  à  une  province  voifine  pour  la 
fupplier  de  vouloir  accorder  en  prêt  un  de  fes  pafteurs  pendant  une 
année,  pour  pouvoir  l'y  envoyer;  &  en  attendant,  M.  Rochette  leur 
accordera  fon  miniftère  pendant  deux  mois,  à  compter  du  mois  de 
janvier  prochain  ;  &  fi  le  pafteur  qu'on  demandera  n'était  pas  arrivé 
dans  ce  temps,  M.  Sicard  le  jeune  leur  accordera  après  fon  miniftère 
pendant  deux  mois  fuivants,  fans  pouvoir  ni  l'un  ni  l'autre  leur  accor- 
der davantage;  &  chacun  d'eux  fera  tenu  de  retourner  dans  fon  quar- 
tier à  la  fin  de  deux  mois.  Pour  ce  qui  eft  des  frais  que  ces  Meffieurs 
feront  à  ce  fujet,  les  églifes  de  Montauban  les  fupporteront. 

VII. 
Tous  les  proteftants  qui,  non  contents  de  fe  joindre  aux  catho- 
liques romains,  pour  empêcher  les  progrès  de  l'Evangile,  détournent 
les  autres  proteftants  d'aller  aux  faintes  affemblées,  de  prêter  du 
fecours  aux  miniftres,  &  les  menacent  de  les  citer  ou  de  les  faire  citer 
devant  les  puiffances,  feront  excommuniés,  après  leur  avoir  repré- 
fenté  leur  tort  de  vive  voix  ou  par  écrit. 

Colloque  du  Haut-Languedoc  du  i6  novembre  j'jôo. 

Au  nom  de  Dieu  soit  fait.  Amen. 
1.  Nous,  les  pasteurs  et  anciens  des  e'glises  réformées  du  Haut-Languedoc, 
assemblés  en  colloque  le  16  novembre  1760,  après  avoir  imploré  l'assistance  de 
l'Esprit  divin,  avons  délibéré  ce  qui  suit: 

1.  —  Ont  été  nommés  à  la  pluralité  des  voix,  M.  Sicard,  pasteur,  pour  modé- 
rateur, M.  Jean  Gardes,  pasteur,  pour  secrétaire,  et  Marquié,  ancien  de  l'église 
de  Montredon,  pour  secrétaire-adjoint. 

2.  —  Le  nombre  des  députés  pour  le  prochain  synode  provincial  ne  s'étant 
pas  trouvé  complet,  le  colloque  a  nommé,  à  l'unanimité  des  voix,  M.  Gâches, 
ancien  de  l'église  de  Vabre,  et  M.  Pomier,  ancien  de  l'église  de  l'Espérausse,  et 
pour  leurs  substituts,  M.  Sabrier,  ancien  de  l'église  de  Lacaune,  et  le  sieur  Calas, 
ancien  de  l'église  de  Ferrières. 

Ainsi  fut  conclu  et  arrêté  les  jour  et  an  que  dessus. 

Sicard,  pasteur  et  modérateur;  J.  Gardes,  pasteur  et 
secrétaire;  Marquié,  ancien  et  secrétaire-adjoint. 
—  Mss.  de  Puylaurens  et  de  Castres. 


SYNODES  PROVINCIAUX.  2o5 

VIII. 

La  compagnie  permet  à  M.  François  Fageau,  originaire  du  Haut- 
Languedoc,  d'aller  à  Laufanne  occuper  une  place  au  féminairc  en 
qualité  d'étudiant  de  cette  province  &  jouir  des  privilèges  y  annexés, 
comme  auffi  au  fieur  Michel  Monméja  d'y  aller  de  même,  lorfqu'il  y 
aura  une  place  vacante,  en  qualité  d'étudiant  de  cette  province,  &  y 
jouir  des  mêmes  privilèges,  à  condition  que  l'un  &  l'autre  revien- 
dront dans  cette  province,  lorfqu'ils  en  feront  requis  par  le  fj'node 
provincial. 

IX. 

Les  candidats  feront  tenus  de  fcrvir  pendant  fix  mois  en  qualité 
de  propofants  dans  cette  province,  foit  pour  les  former  au  gouverne- 
ment de  l'Eglife,  foit  pour  connaître  fils  font  propres  auxditeséglifes. 

X. 

Il  ne  fera  plus  loifible  de  donner  aucun  certificat  à  des  gens  fans 
aveu  &  mendiants. 

XI. 

Les  anciens  feront  tenus  de  fe  trouver  aux  colloques  qui  feront 
convoqués  à  peine  de  dépofition. 

xu. 

L'alfemblée  a  charge  le  quartier  du  Montalbanais  de  la  convoca- 
tion du  prochain  fynode  provincial. 

Ainfi  a  été  conclu  &  arrête  au  Défert  du  Haut-Languedoc  le 
même  jour  &  an  que  delfus. 

Sic.tRn,  pafleur  &  modérateur;  Lafon,  pafteur 
&  modcraieur-adjoint  ;  Figuières,  fecrétaire; 
RocHETTE,  pafteur  &  fecrétaire-adjoint. 


^B     ^S     ^S     ^B 


2o6  LES  SYNODES  DU  DÉSERT. 


Synode  de  Saintonge,   Angoumois,   Périgord 
et   Bordelais. 

Au  nom  de  Dieu.  Amen. 

Les  églifes  de  Saintonge,  Angoumois,  Périgord  &  Bordeaux, 
affemblées  en  fynode,  fous  la  protedion  divine,  le  premier  &  deuxième 
juillet  mil  fept  cent  foixante,  en  la  personne  de  leurs  députés,  après 
avoir  imploré  le  fecours  de  Dieu,  ont  délibéré  &  arrêté  ce  qui  fuit  : 

I. 

Meffieurs  Viala  &  Rochette,  pafteurs  des  églifes  d'Agenais,  ayant 
été  invités  de  fe  trouver  au  préfent  fynode,  de  même  que  deux  députés 
d'entre  les  anciens  defdites  églifes,  ils  ont  été  priés  unanimement  de 
fiéger  dans  ladite  affemblée  fynodale,  en  qualité  de  députés  &  de  déli- 
bérants; à  quoi  ils  ont  bien  voulu  confentir. 

II. 

Ayant  procédé  à  la  nomination  des  modérateurs  &  des  fecrétaires 
du  préfent  fynode,  on  a  nommé,  à  la  pluralité  des  fuffrages,  Monfieur 
Gibert  l'aîné,  pour  modérateur;  Monfieur  Sol,  pour  modérateur- 
adjoint;  Monfieur  Dugas,  pour  fecrétaire;  Monfieur  Viala,  pour 
fecrétaire-adjoint. 

III. 

Monfieur  Sol  ayant  déclaré  avoir  fait  vœu  de  ne  fe  porter  jamais 
pour  juge  dans  aucun  différend  qui  puifîe  furvenir  entre  les  pafteurs 
&  les  églifes,  il  a  demandé  de  ne  pas  intervenir  en  cette  qualité  dans 
la  divifion  qui  exifte  en  Saintonge  à  l'occafion  de  M.  Solier;  à  quoi 
l'aflémblée  ayant  égard,  elle  lui  a  accordé  fa  demande  ;  &  àfa  réquifi- 
tion,  il  lui  fera  expédié  ade  dudit  article,  figné  du  modérateur  &  des 
fecrétaires. 

IV. 

Meffieurs  les  pafteurs  de  Saintonge  &  leurs  anciens,  députés,  de 
même  que  MM.  Prince,  Thomas  &  Roulleau,  envoyés  au  préfent 
fynode  par  M.  Solier  &  fes  partifans,  reconnaiffant  la  néceffité  de  fe 


SYNODES  PROVINCIAUX.  207 

foumettre  à  la  décifion  du  fynode,  déclarent  &  f  engagent  d'acquiefcer, 
&  do  faire  exécuter  de  tout  leur  pouvoir  la  décifion  qui  fera  faite,  con- 
cernant les  altercations  furvenucs  entre  M.  Solier  &  fcs  adhérents, 
d'un  côté,  &  MM.  Gibert  &  Dugas  &  les  églifcs  de  la  Saintonge,  de 
l'autre.  Bien  entendu  qu'ils  ne  fe  défiftentni  les  uns  ni  les  autres  de  la 
voie  d'appel  au  fynode  national,  fils  le  jugent  à  propos  ;  mais  toujours 
conformément  à  la  difcipline,  qui  porte  que  tout  jugement  doit  tenir, 
nonobflant  appel,  etc. 


Après  l'article  ci-deffus,  toutes  les  perfonnes,  qui  peuvent  être 
fuspedes  à  M.  Solier  &  à  fes  partifans,  ayant  été  exclues  de  la  qualité 
de  juges  de  fon  affaire,  les  autres  membres  du  fynode,  au  nombre  de 
deux  pafteurs  &  de  cinq  anciens,  lefquels  ont  été  choifis  par  les  trois 
envoyés  de  M.  Solier,  ayant  pris  connailfance  de  fa  conduite,  &  après 
avoir  écouté  attentivement  fes  raifons  de  juftification,  qu'il  a  alléguées 
tant  par  écrit  que  par  le  moyen  de  fes  envoyés,  —  lefdits  juges  n'ont 
pu  f 'empêcher  de  reconnaître  que  la  conduite  que  ledit  ficur  Solier  a 
tenue  en  abandonnant  les  églifesdel'Angoumois,  dont  il  était  pafteur, 
fans  aucun  fujet  légitime,  pour  f'ingérer,  fans  être  légitimement 
appelé,  à  deffervir  partie  de  celle  de  Marennes  &  de  Paterre,  com- 
prifcs  dans  le  diflrict  de  MM.  Gibert  &  Dugas,  &  occafionnerpar  là  le 
fchifmc  &  la  divifion  dans  le  fein  de  ces  deux  églifcs,  —  pour  toutes  ces 
raifons  &  autres,  on  n'a  pu,  dis-je,  f'empêcher  de  reconnaître  que  fa 
conduite  à  tous  ces  égards  eft  irrégulière,  contraire  à  l'ordre  établi 
par  notre  difcipline,  à  l'édification  publique  &  à  l'avancement  du  règne 
de  Jcfus-Chrift.  En  conféquencc,on  le  fommc  de  fentir  cette  irrégula- 
rité, &  de  la  réparer  de  la  manière  la  plus  convenable  devant  un  col- 
loque, qui  fera  à  cet  effet  convoqué  en  Saintonge,  où  il  promettra  de 
ne  plus  f'écarter  à  l'avenir  des  règlements  eccléfiaftiques.  On  lui 
enjoint  en  outre  de  fufpendre  tout  exercice  de  fon  miniftère  dans  les 
temples  des  Fontaines,  de  Laumône,  &  tous  autres,  dès  que  le  préfent 
arrêté  lui  aura  été  notifié,  jufqu'ù  ce  qu'il  ait  rempli  la  fufdite  condi- 
tion, l'affemblée  priant,  au  refte,  les  églifes  de  Saintonge  d'accélérer 
la  tenue  dudit  colloque,  autant  que  faire  fe  pourra. 

Et  au  moyen  de  cette  conduite  exadement  obfervée,  la  compa- 
gnie, pour  arrêter  le  cours  des  funeftes  divifîons  qui  fe  font  élevées 
dans  les  fufdites  églifes  &  ramener  plus  aifément  les  efprits  à  la  paix 
&  à  l'union,  a  décidé  que  M.  Solier  fera  relevé  par  le  fufdit  colloque 


2oS  LES  SYNODES  DU  DÉSERT. 

de  la  fufpenfion  fufmentionnée,  pour  enfuite  deffervir  les  églifes  de 
Saintonge  &  Angoumois,  alternativement  avec  MM.  les  pafteurs  de 
ces  mêmes  églifes. 

Et  quant  aux  anciens,  que  M.  Solier  a  créés  dans  l'égliie  de  Ma- 
rennes  &  réhabilités  dans  celle  de  Paterre,  depuis  qu'il  a  délaiffé  celles 
de  l'Angoumois,  l'affemblée  annule  ces  éledions  comme  contraires  à 
ladifcipline,  &  laiffe  à  la  prudence  de  MM.  les  pafteurs  de  Saintonge 
de  rétablir  ceux  de  ces  Meffieurs  ou  autres,  qu'ils  jugeront  à  propos. 

Décidé  enfin  que  le  préfent  jugement  fera  envoyé  à  M.  Solier  par 
MM.  fes  envoyés,  &  accompagné  d'une  lettre  aux  fidèles,  pour  les 
exhorter  à  la  paix  &  à  f e  foumettre  au  préfent  jugement,  que  l'efprit 
de  charité  nous  a  feul  didé,  laquelle  lettre  fera  écrite  par  MM.  Picard 
&  Rochette,  préfidents  dans  le  jugement  mentionné  au  préfent  article. 

VI. 

Sur  la  propofition  du  colloque  de  Saintonge,  qui  demande  d'être 
féparé  de  celui  du  Périgord  ',  le  fynoJe  ayant  examiné  les  raifons  pour 
&  contre  cette  demande,  n'a  pas  été  d'avis  de  l'accorder,  &  a  délibéré 
que  les  chofes  en  refteront  fur  le  même  pied  où  elles  ont  été  jufqu'ici. 

1.  Au  sujet  de  ces  e'glises  naissantes  du  Périgord,  Court  de  Ge'belin  e'crivait  le 
29  septembre  1760:  «Les  protestants  du  Périgord  ont  recommencé  leurs  assem- 
blées ou  sociétés,  mais  à  petit  bruit.  L'Agenais  est  fort  tranquille,  quoiqu'on  y 
ait  fait  une  douzaine  de  prisonniers  qui  ont  été  enfermés  au  château  du  Hà,  à 
Bordeaux,  pour  n'avoir  pas  tenu  ce  qu'ils  avaient  promis  à  M.  de  Richelieu 
d'engager  les  protestants  à  faire  rebaptiser  leurs  enfants.  —  On  savait  qu'il  y  avait 
des  protestants  dans  l'île  de  Ré,  mais  en  petit  nombre,  et  jamais  ministre  n'y  fut. 
Eh  bien  !  ils  viennent  d'y  bâtir  deux  églises,  et  puis  ils  ont  appelé  un  des  ministres 
de  Saintonge,  et  qui  y  fonctionne  le  plus  tranquillement  du  monde.»  —  Voy. 
Bullet.  t.  III,  p.  20. 

Colloque  de  Saintonge  du  2 j  février  ijGo. 

Au  nom  de  Dieu  soit  fait.  Amen. 

Les  églises  de  Saintonge,  assemblées  en  colloque  le  27  de  février  1760, 
après  avoir  imploré  le  secours  de  Dieu  et  nommé  pour  modérateur  M.  Dugas, 
pasteur,  et  M.  Plantier,  ancien,  pour  secrétaire,  ont  arrêté  les  articles  suivants  : 

I.  —  Le  ministère  de  M.  Dugas  étant  d'une  très-grande  utilité  à  nos  églises, 
en  sorte  qu'elles  ne  pourraient  en  être  privées  sans  qu'elles  en  souffrissent  beau- 
coup, nous  sommes  très-reconnaissants  de  ce  qu'il  veut  bien  nous  le  continuer; 
et  comme  il  est  requis  et  sommé  par  la  province  des  Hautes-Cévennes  de  se  rendre 
dans  son  sein,  on  écrira  à  ladite  province  une  lettre,  la  plus  pressante  qu'il  sera 
possible,  pour  la  supplier  de  prendre  en  considération  celle  qui  lui  a  été  déjà 
écrite  par  ledit  M.  Dugas,  en  date  du  29  d'août  dernier,  où  l'on  alléguera  les 
autres  raisons  qui  nous  font  désirer  qu'il  reste  parmi  nous.  Nous  espérons  que 
ladite  province  des  Hautes-Cévennes,  toujours  animée  d'un  principe  de  charité  et 


SYNODES  PROVINCIAUX.  209 

VII, 

Vu  le  bcfoin  prcfTant  que  l'églife  de  Bordeaux  a  du  miniftcre  d'un 
pafteur,  la  compagnie  lui  cède  pour  un  an  M.  Etienne  Gibcrt,  laquelle 
année  commencera  le  premier  feptembre  prochain.  Bien  entendu  que, 
fil  n'eft  pas  poffible  de  procurer  d'autres  pafteurs  aux  églifes  de  la 
Saintonge  avant  la  fin  du  mois  d'avril  prochain,  ledit  M.  Etienne 
Gibert  fera  tenu  d'y  retourner,  pour  y  faire  une  ronde  dans  toutes  les 
églifes,  avant  la  tenue  du  prochain  fynode. 


de  zèle  pour  la  gloire  de  Dieu,  continuera  à  nous  en  donner  des  marques,  en 
nous  accordant  la  demande  que  nous  lui  faisons  à  ce  sujet,  le  plus  instamment 
possible;  en  quoi  faisant,  elle  obligera  des  frères  qui  lui  sont  attaches  par  la 
communion  la  plus  e'troite.  Ladite  lettre  sera  e'crite  et  signée  du  secrétaire  du 
colloque. 

2.  —  Bien  que  par  le  précédent  colloque,  tenu  le  1 1  novembre  dernier, 
M.  Etienne  Gibert  n'ait  été  prêté  à  l'église  de  Bordeaux  que  pour  un  mois  ou 
environ,  l'assemblée,  prenant  en  considération  les  nouvelles  instances  que  ladite 

église  nous   fait   par  sa   lettre  du  décembre    lySg,   approuve   que   ledit 

M.  Etienne  ait  resté  dans  ladite  église  jusqu'à  aujourd'hui;  elle  consent  de  plus 
qu'il  continue  d'y  exercer  son  ministère  jusqu'à  la  fin  du  mois  d'avril  prochain, 
s'il  est  nécessaire  ;  et  en  conséquence  de  ces  dispositions,  la  compagnie  a  approuvé 
les  lettres  qui  ont  été  écrites,  soit  à  ladite  église,  soit  audit  sieur  Etienne  Gibert, 
à  ce  sujet,  par  Messieurs  les  pasteurs. 

3.  —  Il  sera  tenu  un  livre  où  on  recueillera,  autant  qu'il  sera  possible,  les 
arrêtés  de  tout  les  colloques  précédents  et  de  tous  les  synodes  tant  provinciaux 
que  nationaux,  de  même  que  tous  ceux  qui  pourront  se  tenir  dans  la  suite  et  où 
l'on  écrira  aussi  les  lettres  et  autres  écrits  qui  auront  rapport  auxdits  arrêtés.  On 
charge  l'église  de  La  Tremblade  de  tenir  ledit  livre,  et  à  Messieurs  les  pasteurs  de 
lui  fournir,  au  plus  tôt,  tous  les  papiers  relatifs  au  présent  article  qu'ils  ont  entre 
les  mains. 

4.  —  Vu  le  besoin  que  nos  églises  auraient  encore  de  deux  pasteurs  de  plus 
que  ceux  qu'elles  ont,  l'assemblée  charge  MM.  Gibert  et  Dugas  d'écrire  aux  pro- 
vinces du  Haut-Languedoc  et  Hautes-Cévennes,  pour  les  supplier  de  nous  accor- 
der ce  secours  pour  une  ou  deux  années;  elle  les  charge  encore  d'écrire  à  Messieurs 
les  directeurs  du  séminaire  de  nous  envoyer,  dans  le  courant  de  la  présente  année, 
deux  de  nos  étudiants  qu'ils  croiront  être  les  plus  avancés  dans  leurs  études. 

5.  —  Sur  les  plaintes  portées  contre  plusieurs  personnes  de  l'église  de 
Marennes,  contre  les  anciens  de  l'église  de  Paterre,  et  contre  M.  Solier,  pasteur  des 
églises  de  l'Angoumois,  le  colloque,  après  s'être  assuré  que  toutes  lesdites  per- 
sonnes ont  été  averties  de  comparaître  devant  lui  pour  alléguer  les  raisons  de 
justification  qu'elles  peuvent  avoir,  sans  qu'elles  aient  néanmoins  déféré  à  cet 
avertissement,  le  colloque,  dis-je,  ayant  pris  connaissance  desdites  plaintes  et  les 
ayant  examinées  avec  toute  l'attention  nécessaire,  a  trouvé  très-répréhensibles 
toutes  les  personnes  ci-dessus  indiquées,  savoir:  premièrement,  celles  de  Marennes 
de  ne  s'être  pas  réunies  avec  leurs  frères  dans  le  temple  de  La  Pimplière  pour 
rendre  à  Dieu  leurs  hommages,  ainsi  que  le  synode  provincial,  tenu  les  21)  et  3o  du 
mois  de  juin  dernier,  le  leur  enjoint  dans  l'art.  4  de  ses  actes;  2'  d'avoir  pris  la 
maison  de  Laumône,   sans  le  consentement  du   consistoire  et  du  plus  grand 

'4 


2IO  LES  SYNODES  DU  DESERT. 

VIII. 

La  compagnie,  animée  des  mêmes  fentiments  que  le  fynode  natio- 
nal dernier,  foit  par  rapport  à  la  nature  de  l'adion  de  la  tenture  qu'on 
exige  des  proteftants,  le  jour  que  les  Romains  appellent  la  Fête-Dieu, 
foit  par  rapport  aux  moyens  qu'il  convient  de  mettre  en  ufage  pour 
réprimer  la  conduite  des  proteftants  à  ce  fujet,  eft  d'avis  qu'on  f 'en 
tienne  à  l'exécution  de  l'art.  i8  du  fufdit  fynode  national,  &  qu'en 
conféquence  on  n'ait  pas  égard  à  l'art.  3  du  colloque  des  églifes  de 
la  Saintonge  du  18'  juin  dernier. 

nombre  des  fidèles  de  ladite  église,  contre  ce  qui  est  prescrit  par  ledit  synode 
dans  le  même  article  ci-dessus;  3»  enfin  d'avoir  donne'  vocation  audit  sieur  pour 
être  leur  pasteur,  —  vocation  qui  est  expressément  proscrite  par  l'art.  26  du 
premier  chapitre  de  la  discipline,  —  et  d'avoir  nommé  d'eux-mêmes  d'autres 
anciens.  Le  colloque  annule  en  conséquence  ladite  vocation;  il  censure  fortement 
ceux  qui  l'ont  donnée,  de  même  que  ledit  sieur  Solier  de  l'avoir  acceptée,  et 
d'avoir  par  là  contribué  à  rompre  l'union  parmi  les  fidèles;  il  leur  enjoint  d'y 
renoncer,  dès  que  le  présent  arrêté  leur  sera  communiqué,  comme  aussi  de  se 
conformer  à  l'avenir  à  cet  égard  et  à  tous  autres  à  la  discipline  ecclésiastique;  il 
annule  de  plus  la  nomination  qu'ils  ont  faite  desdits  nouveaux  anciens,  leur  décla- 
rant aux  uns  et  aux  autres  que,  s'ils  ne  défèrent  au  présent  jugement,  ils  seront 
regardés  comme  des  rebelles  et  schismatiques  et  poursuivis  comme  tels  selon  la 
rigueur  de  la  discipline;  et  quant  à  ladite  maison  de  Laumône,  (bien  qu'elle  ait 
été  contre  les  règles  ainsi  qu'il  a  été  dit  ci-dessus),  le  colloque  consent  néan- 
moins qu'on  s'en  serve  pour  l'usage  auquel  on  l'a  destinée,  il  autorise  les  fidèles 
de  Marennes  de  s'y  assembler,  pourvu  toutefois  que  ce  soit  sous  la  direction  des 
pasteurs,  MM.  Gibert  et  Dugas,  ou  tel  autre  qui  y  sera  légitimement  appelé. 

A  l'égard  des  susdits  anciens  de  l'église  de  Paterre,  le  colloque  les  trouvant  de 
même  très-répréhensibles  et  dignes  de  très-grièves  censures:  premièrement,  d'avoir 
cherché,  contre  le  bon  ordre,  à  faire  entrer  le  plus  de  monde  qu'il  leur  a  été  pos- 
sible dans  leurs  sentiments,  jusqu'à  surprendre  le  seing  de  plusieurs  fidèles; 
2"  d'avoir  ensuite  remercié  leurs  légitimes  pasteurs,  MM.  Gibert  et  Dugas,  comme 
ils  l'ont  fait  par  leur  lettre  du  14  novembre  dernier,  sans  les  en  avoir  prévenus, 
sans  aucun  légitime  sujet,  et  sans  y  être  suffisamment  autorisés;  3»  d'avoir  donné 
vocation  audit  sieur  Solier  pour  être  pasteur  de  la  susdite  église  de  Paterre;  4"  de 
s'être  refusés  aux  moyens  justes  et  raisonnables  qui  leur  ont  été  proposés  pour 
prévenir  la  division  dans  leurs  églises;  5"  enfin  d'avoir  discontinué  de  se  trouver 
avec  leurs  frères  dans  le  temple  de  Paterre  pour  célébrer  le  culte  divin,  —  la  com- 
pagnie, en  conséquence  de  toutes  ces  irrégularités,  approuve  et  confirme  la  dépo- 
sition de  leur  charge  d'anciens;  elle  annule  en  second  lieu  et  leur  lettre  du 
14  novembre  dernier  et  la  vocation  qu'ils  ont  donnée  audit  sieur  Solier,  comme 
étant  le  tout  contraire  à  la  justice,  à  l'édification  et  à  l'ordre;  elle  désapprouve  et 
blâme  très-fortement  ledit  sieur  Solier  d'avoir  encore  ici  accepté  ladite  vocation, 
de  s'être  prêté  à  une  conduite  si  irrégulière,  de  l'avoir  lui-même  fomentée  et  de 
s'y  être  obstiné,  contre  son  devoir,  et  contre  toutes  les  représentations  et  exhor- 
tations qui  lui  ont  été  faites  de  s'en  désister  par  les  églises  de  l'Angoumois,  jus- 
qu'à les  abandonner  pour  cette  seule  raison.  La  compagnie,  en  lui  renouvelant 
encore  ici  lesdites  représentations,  l'exhorte  à  retourner  dans  lesdites  églises  de 


SYNODES  PROVINCIAUX.  2  i  ; 

IX. 

t 

Mcffieurs  Gibert  aîné,  pafteur  &  modérateur,  &  Etienne  Gibcrt 
&  Rochettc,  paftcurs,  ont  protcfté  contre  l'article  ci-deffus,  pour  ce  qui 
concerne  la  cafïïition  de  l'art.  3  du  colloque  de  Saintonge,  comme 
contraire  à  leurs  fentiments,  vu  qu'il  leur  paraît  autorifer  tacitement 
la  tenture  qu'ils  regardent  comme  un  a6te  d'idolâtrie,  &  peu  conforme 
aux  devoirs  de  Chrétiens  réformes,  fe  foumettant  néanmoins,  pour  le 
bien  de  la  paix  &  l'obfervation  de  l'ordre,  au  fufdit  art.  8,  jufqu'ù  ce 
qu'il  en  ait  été  autrement  délibéré. 

l'Angoumois  et  à  continuer  de  les  desservir  en  qualité  de  pasteur,  exclusivement 
à  Marennes  et  à  Paterne;  elle  le  conjure  par  tout  ce  qu'il  y  a  de  plus  sacre  de 
déférer  à  la  présente  décision,  et  de  se  montrer  par  là  plus  ami  de  la  paix  et  du 
bon  ordre;  elle  adresse  les  mêmes  exhortations  aux  personnes  ci-dessus  indiquées, 
leur  déclarant  —  de  même  qu'on  l'a  déjà  dit  à  l'égard  de  celle  de  Marennes  —  que, 
s'ils  refusent,  ils  seront  regardés  comme  rebelles  à  l'Eglise,  et  traités  comme  tels 
selon  la  rigueur  de  la  discipline  ;  toutefois,  supposé  que,  contre  toute  attente, 
ledit  sieur  Solier  refuse  de  reprendre  la  desserte  desdites  églises  de  l'Angoumois, 
conformément  à  ce  qu'on  a  déjà  dit,  le  colloque,  ne  cherchant  que  l'union,  la  paix 
et  l'édification  des  églises,  propose  audit  sieur  Solier  de  circuler  alternativement 
avec  les  autres  pasteurs,  soit  dans  les  églises  de  l'Angoumois,  soit  dans  celles  de 
Saintonge,  sous  l'expresse  condition  qu'il  fera  dans  le  premier  synode  provincial 
qui  s'assemblera  la  déclaration  d'observer,  désormais,  l'ordre,  sans  lequel  nos 
églises  ne  pourraient  subsister.  Ordonne  ledit  colloque  que  le  présent  jugement 
sera  communiqué  aux  susnommés  de  Marennes  et  de  Paterre,  de  même  qu'à 
M.  Solier  par  ^i.  Dugas,  pasteur,  et  par  MM.  Gibert,  pasteur,  et  d'Aunis(Daunis?), 
ancien,  lesquels  députés  sont  chargés  de  faire  à  ce  sujet  toutes  les  représenta- 
tions qu'ils  croiront  à  propos  pour  faire  rentrer  dans  l'ordre  ceux  qui  s'en  sont 
écartés.  Et  sur  tout  cela  l'assemblée  implore  la  bénédiction  de  Dieu,  afin  que,  par 
son  efficace,  les  troubles  qui  s'y  sont  élevés  et  qui  ne  peuvent  qu'affliger  les  vrais 
fidèles  prennent  fin,  et  qu'une  heureuse  paix,  fondée  sur  l'équité,  prenne  leur 
place. 

6.  —  Attendu  la  déposition  qui  a  été  faite  des  anciens  de  l'église  de  Paterre, 
dont  il  est  question  dans  l'article  ci-dessus,  le  colloque  leur  enjoint  de  remettre 
incessamment  au  consistoire  de  ladite  église  les  registres,  papiers  et  autres  choses 
appartenant  à  ladite  église  qu'ils  ont  entre  leurs  mains. 

7.  —  La  compagnie,  reconnaissant  l'indispensable  nécessité  de  l'observation 
de  l'ordre  dans  l'Eglise  et  voyant  avec  une  extrême  douleur  les  maux  qui  résultent 
des  dispositions  contraires,  exhorte  et  enjoint  de  la  manière  la  plus  pressante,  tant 
aux  pasteurs  qu'aux  anciens,  et  généralement  à  tous  les  fidèles  de  s'y  conformer. 

8.  —  A  l'avenir,  les  étudiants  n'iront  dans  le  pays  étranger,  pour  y  perfec- 
tionner leurs  lumières,  que  par  la  permission  du  synode  de  la  province,  et  on 
priera  le  premier  qui  se  tiendra  de  donner  cette  permission  aux  sieurs  Jacques 
Dumas  et  Jean  Renateau,  préférablement  à  tout  autre,  comme  étant  les  premiers 
au  Désert  et  comme  ayant  déjà  obtenu  cette  permission  d'un  de  nos  précédents 
colloques. 

g.  —  Etant  nécessaire  par  plusieurs  raisons  que  le  synode  provincial  s'as- 
semble, MM.  les  pasteurs  Gibert  et  Dugas  sont  chargés  d'en  informer  les  autres 


212  LES  SYNODES  DU  DESERT. 

X. 

L'afferfiblée  a  chargé  Monfieur  Gibert  aîné,  de  faire  compter  à 
M[adame]  la  veuve  Bétrine  60  liv.,  fotnme  à  laquelle  la  province  a 
été  taxée  par  le  dernier  fynode  national,  l'églife  de  Bordeaux  ayant 
payé  pour  fa  portion  de  ladite  taxe  24  liv.,  celles  de  Périgord  24  liv. 
&  celles  de  l'Angoumois  12  liv. 

colloques,  avec  lesquels  nous  faisons  corps,  et  de  prendre  toutes  les  précautions 
nécessaires  pour  que  cette  assemblée  ait  lieu  le  plus  tôt  possible.  La  compagnie  a 

nommé  pour  assister  audit  synode  MM.  G de  Nieulle  et  L de  La 

Tremblade,  G de  Chatressac,  et  à  leur  défaut  MM.  G de  Chatressac, 

G de  Vaux  et  Th de  la  Lande,  anciens,  lesquels  députés  elle  charge 

de  s'y  rendre  avec  les  pasteurs,  promettant  de  nous  soumettre  à  tout  ce  qui  s'y 
délibérera. 

10.  —  A  l'avenir,  lorsque  Messieurs  les  pasteurs  seront  obligés  de  baptiser 
des  enfants  et  de  bénir  des  mariages  d'une  église  dans  une  autre,  lesdits  baptêmes 
et  mariages  seront  enregistrés  dans  l'église  où  se  fera  la  cérémonie,  ce  qui  ne  doit 
pas  cependant  empêcher  que  lesdits  articles  ne  soient  aussi  enregistrés  dans  l'église 
d'où  les  parties  sont,  les  témoins  seuls  exceptés,  attendu  les  difficultés  et  les  incon- 
vénients qui  se  rencontrent  de  les  faire  signer.  On  observera  d'indiquer  par 
rapport  audit  article  dans  quelle  église  ils  sont  enregistrés  dans  toutes  les  règles 
prescrites,  afin  qu'on  puisse  y  avoir  recours  dans  le  Isesoin. 

Ainsi  conclu  et  arrêté  ledit  jour  et  an  que  dessus. 

DuGAS,  pasteur  et  modérateur;  Plantier,  ancien  et 
secrétaire  desdites  églises. 

—  Collection  Boulineau. 

Colloque  de  Saintonge  du  i S  juin  iy6o. 
Les  églises   de  Saintonge,  assemblées  en  colloque  le   18  juin   1760,  après 
avoir  imploré  le  secours  de  Dieu,  ont  délibéré  ce  qui  suit: 

1.  —  Le  synode  national  prochain  sera  prié  de  se  prêter  pour  que  la  Sain- 
tonge soit  séparée  des  églises  de  l'Agenais  et  Périgord,  et  fasse  une  province  à 
part  à  cause  de  l'éloignement  qu'il  y  a  entre  ces  deux  corps  d'églises  et  de  la  diffi- 
culté qui  se  trouve  dans  la  tenue  des  synodes,  de  même  que  dans  l'exécution  des 
mêmes  arrêtés. 

2.  —  Sur  la  proposition  qui  a  été  faite  de  sortir  des  maisons  d'oraison  où  les 
fidèles  s'assemblent  les  bancs  de  ceux  qui  ont  décoré  le  devant  de  leurs  maisons 
le  jour  de  la  fête  de  l'hostie,  il  a  été  délibéré  qu'à  cause  du  scandale  que  cela 
pourrait  occasionner,  on  les  laissera  occuper  les  mêmes  places  que  ci-devant. 

3.  —  On  privera  de  la  communion,  pendant  un  an,  ceux  qui  auront  décoré 
leurs  maisons  à  l'honneur  du  sacrement  de  l'Eglise,  et  cela  afin  de  suivre  la  disci- 
pline, d'encourager  ceux  qui  ont  eu  la  fermeté  de  préférer  leur  devoir  à  la  crainte  des 
peines  qu'on  inflige  à  ceux  qui  désobéissent  en  pareil  cas.  et  afin  de  faire  rentrer 
dans  leur  devoir  ceux  qui  y  manquent;  il  est  au  reste  laissé  à  la  liberté  des  con- 
sistoires, assistés  d'un  pasteur,  d'examiner  s'il  est  de  la  charité  et  de  la  condescen- 
dance chrétienne  de  recevoir  à  la  communion  ceux  qui  seront  repentants  et  dans 
les  dispositions  de  ne  plus  tendre. 

4.  —  Tous  les  fidèles  qui  sont  de  la  dépendance  du  colloque,  qui  sont  con- 
damnés à  des  amendes  soit  pour  faire  bénir  leur  mariage  et  faire  baptiser  leurs 


SYNODES  PROVINCIAUX.  2i3 

XI. 

Le  fynodc  autorife  les  fleurs  Renateau,  J.  Dumas  (?)  &  Lagrange, 
étudiants,  d'aller  dans  le  féminaire  pour  y  perfectionner  leurs  études, 
&  parvenir  ainfi  au  St-Miniftère  :  bien  entendu  qu'ils  fe  dévouent  au 
fervice  de  nos  églifes;  &  on  écrira  aux  refpedablcs  diredeurs  dudit 
féminaire  de  leur  accorder  leur  protection  &  de  les  faire  jouir  des 
privilèges  de  nos  féminariftes. 

enfants  par  leurs  pasteurs,  soit  pour  avoir  refusé  de  décorer  leurs  maisons,  sont 
exhortés  d'éviter  autant  qu'il  sera  possible  de  payer  l'amende  qu'on  veut  exiger 
d'eus. 

3.  —  L'assemblée,  pénétrée  de  douleur  de  la  conduite  irrégulière  du  sieur 
Solier  et  ses  partisans,  aurait  voulu  prendre  des  arrangements  pour  faire  finir  le 
malheureux  schisme  qui  l'occasionne  :  mais  voyant  que  les  voies  les  plus  paci- 
fiques ont  été  inutiles,  on  les  abandonne  au  jugement  de  Dieu  et  on  laisse  au 
prochain  synode  provincial  à  déterminer  à  cet  égard  ce  qu'il  jugera  piopreà 
l'édification. 

6.  —  Les  anciens  et  les  fidèles  des  églises  de  la  province  sont  enjoints  de  ne 
donner  à  aucun  coureur  ou  aventurier  les  noms  des  anciens  des  autres  églises, 
afin  de  n'exposer  qui  que  ce  soit. 

7-        

8.  —  Sur  la  demande  faite  par  l'église  de  Didonnc  d'être  remboursée  de  la 
somme  de  loo  liv.  par  celle  de  Meschers  en  conséquence  des  avances  qu'elle  a 
faites  pour  l'achat  de  la  maison  d'oraison,  qui  fut  démolie  par  l'ordre  de  M.  le 
maréchal,  sur  la  fin  de  l'année  lySy,  l'assemblée  a  trouvé  ladite  demande  juste, 
attendu  que  ladite  église  de  Meschers  faisait  alors  partie  de  celle  de  Didonne; 
elle  lui  enjoint  de  payer  la  susdite  somme. 

9.  —  Vu  l'extrême  besoin  que  nos  églises  ont  de  leurs  pasteurs  et  même  d'un 
plus  grand  nombre,  il  sera  déclaré  à  l'église  de  Bordeaux  qu'elle  ait  à  se  pourvoir 
ailleurs  d'un  pasteur,  selon  ses  besoins. 

10.  —  Les  députés  dans  le  précédent  colloque  pour  se  rendre  au  prochain 
synode  n'ayant  pu  remplir  la  commission,  à  la  réserve  de  M.  G....  de  Chatressac, 

on  a  nommé  pour  lui  être  associés  M.  G de  St-Genis  et  à  son  défaut  M.  G 

de  Pons. 

Tous  les  députés  du  colloque  présents,  lecture  des  susdits  articles  ayant  été 
faite,  ils  ont  été  approuvés  comme  conformes  à  ce  qui  avait  été  délibéré  à  la 
pluralité  des  suffrages. 

Ainsi  fait  et  arrêté  ledit  jour  et  an  que  dessus. 

—  Collection  A.  Palet. 

Colloque  de  Saintonge  et  Angoumois  du  2 g  juillet  ij6o. 

Au  nom  de  Dieu.  Amen. 
Les  églises  de  Saintonge  et  Angoumois,  au  nombre  de  vingt  et  un  anciens, 
députés,   assistés   de   MM.    Gibert   l'aîné,   Etienne  Gibert,   Rochette  et  Picard, 
pasteurs,  assemblées  en  colloque  sous  la  protection  divine,  le  29  de  juillet  1760, 
ont  délibéré  ce  qui  suit  : 

I.  —  Messieurs  les  députés  ayant  produit  leurs  lettres  d'envoi,  il  a  été  procédé 
à  la  nomination  d'un  modérateur  et  d'un  secrétaire;  M.  Gibert  le  jeune  a  été  prié 
de  remplir  la  première  de  ces  commissions,  et  M.  Picard,  pasteur,  la  seconde. 


214  ^^^  SYNODES  DU  DESERT. 

XII. 

Les  pafteurs  n'accorderont  [pas]  l'exercice  de  leur  miniftère,  pour 
recevoir  h  la  communion  &  pour  la  bénédiction  des  mariages,  à  moins 
que  les  perfonnes  qui  le  requerront  ne  foient  munies  d'une  atteftation 
du  confiftoire  de  l'églife  dont  elles  dépendront,  ou  de  leur  pafteur. 

XIII. 

Le  fynode  fe  prête  avec  plaifir  à  faire  corps  de  province  avec  le 
colloque  de  l'Agenais,  fuppofé  qu'il  puiffe  obtenir  d'être  démembré 
de  la  province  du  Haut-Languedoc. 

2.  —  M.  le  modérateur  ayant  fait  lecture  à  l'assemblée  des  arrêtés  de  notre 
dernier  synode  provincial,  la  compagnie  en  a  paru  satisfaite,  et  promet  de  s'y 
conformer. 

3.  —  L'art.  5  dudit  synode,  contenant  le  jugement  rendu  contre  M.  Solier, 
pasteur,  lui  ayant  été  notifié  par  M.  Picard,  pasteur,  et  depuis  cette  notification 
ledit  sieur  Solier  ayant  commencé  par  suspendre  toutes  les  fonctions  de  son 
ministère,  s'étant  ensuite  rendu  au  présent  colloque,  dans  lequel  il  a  promis 
solennellement  de  se  soumettre  exactement  à  toutes  les  parties  dudit  jugement  et 
de  se  mieux  conformer  à  l'avenir  à  nos  règlements  ecclésiastiques,  —  l'assemblée, 
édifiée  de  ses  sentiments,  le  relève  de  la  suspension  prononcée  contre  lui,  et  le 
reconnaît  en  conséquence  pour  un  de  ses  légitimes  pasteurs.  Ledit  M.  Solier, 
ayant  ensuite  observé  qu'il  craignait  que  sa  santé  ne  lui  permît  pas  de  continuer 
la  circulation  qui  lui  est  ordonnée  dans  toutes  les  églises,  demande  que,  dans  ce 
cas,  il  lui  soit  permis  de  se  retirer  dans  celles  qui  le  demanderont;  la  compagnie, 
reconnaissant  la  justice  de  cette  demande,  lui  accorde,  sous  la  condition  néan- 
moins que  M.  Solier  ne  s'ingérera  point  à  desservir  aucun  quartier  de  la  province 
sans  le  consentement  d'un  colloque  ou  de  quelque  synode  ;  et  supposé  qu'il  voulût 
abandonner  la  province,  il  ne  sera  point  astreint  à  toutes  les  églises  qui  la  com- 
posent, mais  seulement  celles  qu'il  jugera  à  propos,  conjointement  avec  le  pasteur. 

4.  —  En  conséquence  du  même  art.  5  du  synode  provincial,  les  MM.  de 
Marennes,  élus  par  M.  Solier  dans  la  charge  d'anciens,  sentant  la  nullité  de  leur 
élection,  promettent  à  l'assemblée  de  se  conformer  au  jugement  les  concernant, 
dont  ils  reconnaissent  la  justice  et  l'autorité. 

5.  —  Vu  la  soumission  de  MM.  de  Marennes  ci-dessus  désignés,  le  désir  qu'ils 
ont  témoigné  de  concourir  à  l'édification  de  l'Eglise,  on  leur  a  donné  la  main 
d'association,  en  qualité  d'anciens  de  l'église  de  Marennes,  exhortant  les  fidèles 
de  les  recevoir  en  la  même  qualité  de  ceux  qui  ont  été  déjà  établis;  bien  entendu 
qu'ils  ne  formeront  qu'un  consistoire  avec  leurs  collègues  de  La  Pimplière.  De 
plus  il  est  arrêté  que  les  anciens  de  la  ville  de  Marennes  dirigeront  la  maison  de 
Laumône;  et  ceux  des  villages  et  Oléron,  celle  de  La  Pimplière.  Tous  ces  Messieurs 
sont  particulièrement  exhortés  à  entretenir  parmi  eux  une  bonne  harmonie,  à 
éviter  tout  ce  qui  serait  capable  d'altérer  le  bon  ordre,  se  considérant  comme 
membres  du  même  corps,  par  conséquent  comme  égaux  et  se  proposant  un 
même  but. 

6.  —  Sur  la  proposition  faite  par  M.  Solier,  savoir  si  on  doit  réhabiliter  les 
fidèles  de  Paterre  qui  avaient  été  créés  anciens  par  ledit  sieur  Solier,  les  voix 
ayant  été  recueillies,  la  pluralité  l'a  emporté  pour  maintenir  l'article  du  synode 


SYNODES  PROVINCIAUX.  2i5 

XIV. 

L'afTemblée  confirme  &  recommande  de  la  manière  la  plus  pref- 
fante  l 'obfervation  de  l'art.  7  du  colloque  des  églifes  de  Saintongc 
du  27°  février  1760,  conçu  en  ces  termes  : 

«  La  compagnie,  reconnaidant  l'indifpenfable  néceflité  de  l'obfcr- 
«vation  de  l'ordre  dans  l'églife,  &  voyant  avec  une  extrême  douleur 
«les  maux  qui  réfultent  des  difpofitions  contraires,  exhorte  &  enjoint 
«de  la  manière  la  plus  preffante,  tant  aux  paftcurs  qu'aux  anciens,  & 
«généralement  à  tous  les  fidèles  de  fy  conformer.  » 

XV. 

Les  envoyés  de  M.  Solier,  après  ledure  à  eux  faite  du  jugement 
le  concernant  —  qu'ils  avaient  requis,  &  auquel  ils  avaient  promis  de 

dernier;  l'assemblée  est  d'avis  qu'ils  ne  soient  pas  réhabilités  dans  la  charge  d'an- 
ciens; ils  sont  exhortés  à  sentir  leurs  fautes  et  i\  les  réparer  incessamment;  on 
leur  enjoint  en  outre  de  rendre  leurs  comptes. 

■j.  —  L'église  de  La  Tremblade  proposant  d'élire  Messieurs  les  anciens  suivant 
l'ordre  établi  par  notre  discipline,  la  compagnie,  à  cause  des  circonstances 
actuelles  où  nos  églises  se  trouvent,  laisse  îi  la  prudence  de  chaque  consistoire  de 
se  conduire  à  cet  égard  suivant  ses  lumières,  et  suivant  que  l'utilité  publique 
l'exige. 

8.  —  On  enjoint  de  nouveau  à  l'église  de  Meschers  d'exécuter  l'article  du  pré- 
cédent colloque,  qui  la  condamne  à  payer  100  liv.  à  l'église  de  Didonne,  somme 
;\  laquelle  elle  avait  été  taxée  pour  son  quart  de  la  maison  qui  avait  été  choisie 
conjointement  avec  Royan,  et  qui  a  été  démolie;  faute  de  quoi,  elle  sera  regardée 
comme  étant  rebelle  à  l'ordre. 

g.  —  Sur  la  demande  faite  par  le  consistoire  de  Gemozac,  s'il  est  permis  aux 
particuliers  qui,  sans  aucune  légitime  raison,  suspectent  la  conduite  de  leurs 
anciens,  de  tenir  une  note  exacte  des  deniers  qui  se  recueillent  dans  l'église,  il  a 
été  décidé  que  Messieurs  les  anciens  souffriraient  que  les  fidèles  tiennent  de 
semblables  notes  pour  que  la  vérification  se  fasse  à  la  satisfaction  de  tout  le 
monde;  et  ces  particuliers  soupçonneux  et  défiants  sont  blâmés  d'avoir  formé  si 
légèrement  des  soupçons  sur  le  compte  des  personnes  qui  doivent  mériter  leur 
confiance.  On  les  exhorte  à  revenir  de  cette  défiance;  et  supposé  qu'ils  aient  des 
preuves  sutTisantes  que  Messieurs  les  anciens  ne  fassent  pas  un  bon  usage  des 
collectes  qu'ils  font,  ils  sont  priés  de  mettre  au  jour  lesdites  preuves,  pour  qu'on 
procède  contre  ceux  qui  se  trouveront  en  faute. 

10.  —  La  commission  charge  MM.  Gibert  aîné  et  Dugas,  pasteurs,  de 
travailler  incessamment  à  la  composition  d'un  formulaire  de  prières  pour  les 
exercices  de  piété,  et  l'indication  des  lectures,  et  pour  les  solennités  de  l'année, 
afin  que  toutes  les  églises  qui  composent  le  présent  colloque  se  conduisent  à  cet 
égard  d'une  manière  uniforme  ;  on  enjoint  en  outre  auxdits  sieurs  Gibert  et  Dugas 
de  présenter  à  un  colloque  leur  ouvrage,  pour  y  être  examiné. 

Ainsi  fait  et  arrêté  ledit  jour  et  an  que  dessus. 

Gibert,  pasteur  et  modérateur;  Picard,  pasteur  et  secrétaire. 

—  Collection  Boulineau. 


2i6  LES  SYNODES  DU  DESERT. 

fe  conformer,  ainfi  qu'en  fait  foi  l'art.  4  du  préfent  fynode  — ,  ayant 
déclaré  ne  vouloir  fy  foumettre,  &  fêtant  retirés  fans  vouloir  fe  char- 
ger d'une  copie  dudit  jugement,  l'alfemblée  charge  M.  Picard,  pafteur, 
de  le  notifier  à  M.  Solier. 

XVI. 

Vu  le  befoin  que  nos  églifes  ont  d'un  plus  grand  nombre  de  paf- 
teurs,  on  charge  M.  Gibert  aîné  d'adrefTer,  au  nom  de  la  province, 
une  vocation  à  M.  Martin,  miniftre  du  St-Evangile,  pour  l'inviter  à 
venir  exercer  fon  miniftère  parmi  nous,  attendu  les  bons  témoignages 
que  nos  pafteurs,  qui  le  connaiffent,  ont  rendus  de  lui. 

XVII. 
Le  fynode  approuve  la  vocation    que  MM.  les  pafteurs  de  la 
Saintonge  ont  adreffée  à  M.  Gabriac  l'aîné,  pour  l'attirer  parmi  nous. 

XVIII. 

A  la  réquifition  de  M.  Sol,  on  écrira  de  nouveau  à  la  province 
du  Bas-Languedoc  d'accélérer,  autant  qu'il  lui  fera  poffible,  la  tenue 
du  prochain  fynode  national.  On  en  preffera  encore  la  convocation,  eu 
égard  aux  altercations  qui  fe  font  élevées  en  Saintonge  à  l'occafion  de 
M.  Solier,  afin  que  l'autorité  dudit  fynode  puiffe  y  mettre  fin,  fuppofé 
que  les  moyens  qu'on  a  mis  en  ufage  foient  inefficaces.  M.  Dugas, 
fecrétaire,  eft  chargé  de  l'exécution  de  cet  article. 

XIX. 

On  a  nommé,  à  la  pluralité  de[s]  voix,  pour  affifter  en  qualité  de 
députés  au  prochain  fynode  national,  d'entre  les  pafteurs  Meflieurs 
Sol  &  Dugas,  &  pour  fubftituts  MM.  Etienne  Gibert  &  Picard;  & 
d'entre  les  anciens  MM.  G...n,  de  Bordeaux,  &G...e,  de  Bergerac,  & 
pour  leurs  fubftituts  MM.  G...r,  de  Chatreilac  &  D.  M....,  d'Eyneffe. 

XX. 

L'églife  de  Bordeaux  eft  chargée  de  la  convocation  du  prochain 
fynode  provincial. 

Ainfi  conclu  &  arrêté  les  jours  &  an  que  deffus. 

Gibert,  pafteur  &  modérateur;  J.  Q.  Sol,  pafteur  & 
modérateur-adjoint;  Dugas,  pafteur  &  fecrétaire. 


SYNODES  PROVINCIAUX.  217 


Synode  du  Poitou. 

Le  fynode  du  Poitou,  étant  afTemblé  fous  la  proteftion  divine,  le 
quatrième  de  mars  mil  fept  cent  foixante,  après  avoir  imploré  le 
fecours  de  Dieu  &  choifi  pour  modérateur  M.  Gamain,  pafteur,  & 
pour  fecrétairc  Jean  Papot,  ancien  de  l'églife  de  St-Maixent,  a  arrêté 
ce  qui  fuit  '  : 

I. 

M.  Pougnard,  pafteur,  fêtant  rendu  à  notre  demande  &  ayant 
déclaré  qu'il  fouhaitait  d'être  adjoint  avec  M.  Gamain,  aufli  pafteur, 
pour  dcffervir  de  concert  les  églifes  de  cette  province,  il  a  été  accordé 
félon  fa  demande,  &  cela  après  avoir  vu  fon  ade  de  réception. 

II. 
Les  fufdits  miniftres  prendront  deux  élèves  avec  eux,  pendant  le 
cours  de  cette  année,  fil  eft  poftibie. 

III. 

Tous  les  nouveaux  communiants,  qui  feront  fuffifamment  inftruits, 
fe  préfenteront  pour  faire  leur  communion  aux  environs  des  fêtes  de 
Pâques,  &  chacun  dans  fon  églife. 

IV. 

M.  Lapra,  dit  Latour,  fêtant  recommandé  à  la  charité  des  êglifes 
de  cette  province,  il  a  été  arrêté  qu'on  lui  fournira  Go  liv.  par  année. 

I.  Bien  qu'un  grand  nombre  de  synodes  du  Poitou  ait  disparu,  il  serait  témé- 
raire d'en  conclure  que  l'organisation  ecclésiastique  de  cette  province  était  en 
retard  sur  celle  des  autres  provinces  du  royaume.  Ses  synodes  étaient  régulière- 
ment convoqués,  et  on  verra  dans  une  lettre  de  Court  de  Gébelin  (synode  national 
de  1763),  que  la  vie  synodale  y  était  aussi  active  qu'ailleurs.  Le  culte  se  célébrait 
au  Désert:  ce  ne  fut  qu'en  1762  que  les  protestants  de  Villefagnan,  imitant  ceux 
de  Saintonge,  achetèrent  une  maison  pour  se  réunir;  les  consistoires  étaient 
régulièrement  constitués;  les  méreaux,  dont  on  a  donné  plus  loin  une  planche 
et  qui  appartiennent  pour  la  plupart  aux  églises  du  Poitou,  prouvent  que  le  même 
ordre,  qui  existait  dans  le  royaume,  était  observé  dans  cette  province.  On  sait 
qu'à  cette  époque  le  Haut- Poitou  était  divisé  en  14  églises:  Saint-Maixent, 
Cherveux,  Niort,  Mougon,  Prailles,  iMelle,  la  Brousse,  Chey,  Saint-Sauvant, 
Lusignan,  Pamproux,  Sainte-Eanne,  La  Mothe,  etc.  «C'étaient,  dit  justement 
M.  Lièvre,  des  espèces  de  cadre  à  remplir.» 


2l8 


LES  SYNODES  DU  DESERT. 


Les  fidèles  font  exhortés  de  fe  rendre  aux  fociétés  autant  qu'il 
fera  poffible. 

VI. 

Ceux  qui  fcandaliferont  les  faintes  affemblées  par  des  difcours 
inutiles  ou  par  quelque  imprudence  feront  cenfurés  félon  leurs  mérites. 

Gamain,  pafteur  &  modérateur;  Pougnard,  pafleur; 
J    Papot,  ancien  &  fecrétaire. 


^^•¥H^, 


Synodes  provinciaux  de   1761. 

Synode  du  Bas- Languedoc. 

Au  nom  de  Dieu  soit  fait.  Amen. 


E  fynode  du  Bas-Languedoc,  aiFemblé  au  Défert  le  vingt- 
neuvième,  trentième  avril  &  premier  mai  mil  fept  cent 
1^^  foixantc  &  un,  au  nombre  de  quinze  pafteurs  de  la  province, 
jdeux  des  Hautes-Cévenncs  &  deux  des  Balles,  &  cinquante- 
deux  anciens,  députés  des  églifes,  après  avoir  invoqué  le  St-Nom  de 
Dieu  &  élu,  à  la  pluralité  des  fuffrages,  M.  Paul  Rabaut,  pafteur,  pour 
modérateur;  M.  Jean  Pradel,  pafteur,  pour  modérateur-adjoint; 
M.  André  Baftide,  pafteur,  pour  fecrétaire,  &  M.  Jean  Guizot,  aufti 
pafteur,  pour  fccrétaire-adjoint,  a  délibéré  ce  [qui]  fuit. 

I. 

L'affemblée,  confidérant  que  la  corruption  va  toujours  en  aug- 
mentant, que  les  églifes  réformées  de  ce  ro3aume  continuent  à  être 
perfécutées,  que  le  tléau  de  la  guerre  afHige  encore  l'Europe  en 
général,  &  notre  patrie  en  particulier,  a  arrêté  de  célébrer  un  jour 
extraordinaire  de  jeûne,  qui  a  été  fixé  au  25"  oflobre  prochain,  afin 
d'arrêter  le  courroux  célefte  &  de  nous  rendre  la  Divinité  favorable, 
&  elle  exhorte  les  fidèles  ù  f'y  préparer  &  à  le  célébrer  dignement. 


Pour  faciliter  l'exécution  de  l'art.  3  du  fynode  du  premier  mai  de 
l'année  dernière,  il  eft  permis  à  MM.  les  pafteurs  de  choifir  des  copiftes 
pour  cxtfaire  de  leurs  regiftres  les  baptêmes  &  les  mariages  qu'ils  ont 
célébrés,  lefquels  feront  payés  par  la  province;  &  les  confiftoires  font 


220  LES  SYNODES  DU  DESERT. 

aufli  exhortés  à  tenir  à  l'avenir  des  regiftres  exads,  &tant  les  pafteurs 
que  les  anciens  de  rendre  compte  à  leur  colloque  de  la  diligence 
qu'ils  auront  faite  à  ces  égards. 

III. 
Sur  l'appel  interjeté  de  la  fentencedu  colloque  de  Nîmes,  au  fujet 
des  plaintes  portées  audit  colloque  par  le  confifloire  de  l'églife  de 
Calviffon  contre  le  fieur  Porte,  qui  avait  appelé  certains  membres  de 
ce  confifloire  à  dépofer  devant  les  magiftrats,  à  raifon  des  injures 
que  ledit  Porte  prétend  lui  avoir  été  dites  par  la  partie,  en  plein 
confifloire  afl'emblé,  —  pour  les  accommoder,  la  compagnie,  en  rendant 
juftice  aux  intentions  dudit  Porte,  juge  qu'en  expofant  les  anciens  à 
dépofer  devant  le  magiftrat  ce  qui  fêtait  paffé  en  confifloire,  [il]  f'eft 
pourtant  rendu  coupable  d'une  grande  imprudence,  &  efl  digne  d'être 
cenfuré  devant  cette  affemblée;  elle  condamne  de  plus  le  fieur  Penot 
à  être  cenfuré  en  confifloire  par  M.  Teifïïer,  pafleur,  pour  avoir  prêté, 
dans  fa  lettre  adrefTée  à  ce  fynode, des  vues  fi  criminelles  audit  Porte; 
&  ledit  M.  TeifTier  efl  chargé  d'employer  fes  bons  offices  pour  terminer 
les  divifions  furvenues  dans  la  fufdite  églife. 

IV. 

L'affemblée,  prenant  en  confidération  l'appel  du  jugement  rendu 
par  le  colloque  de  Nîmes  fur  les  différends  entre  M.  Mathieu,  pafleur, 
d'une  part,  &  le  fieur  Jacques  Porte  de  l'autre,  juge  que  M.  Mathieu 
aurait  dû  affembler  le  confifloire  de  Calviffon  avant  de  procéder  aux 
cenfures  publiques  contre  ledit  Porte,  quoiqu'il  ne  le  nommât  pas,  & 
ne  point  emploj^er  dans  lefdites  cenfures  des  expreffions  peu  mefurées 
&  trop  fortes,  ainfi  qu'il  le  fit,  —  &  que  ledit  fieur  Porte,  de  fon  côté,  a 
manqué  à  l'égard  de  M.  Mathieu  de  vive  voix  &  par  écrit;  &  de  plus, 
elle  enjoint  à  l'un  &  à  l'autre  de  rendre  réciproquement  juflice  à  la 
pureté  de  leurs  vues  &  d'en  donner  ici  des  marques  dignes  de  vrais 
Chrétiens,  ce  qu'ils  ont  fait  à  la  fatiffadlion  &  à  l'édification  de  la 
compagnie. 

V, 

Sur  la  propofition  faite  à  l'affemblée  d'admettre  MM.  Lombard, 
Périer,  Valentin,  Gachon,  Martin  &  Noë  aux  examens  pour  être 
reçus  propofants,  elle  charge  les  confifloires  d'examiner  la  conduite 
qu'ont  tenue  ces  jeunes  Meffieurs,  &  d'en  faire  rapport  à'MM.  les 
examinateurs,  qui  jugeront  fils  doivent  être  admis  ou  non.  Et  à 


SYNODES  PROVINCIAUX.  22  1 

l'égard  des  autres  étudiants,  elle  enjoint  auxditsconfiftoires  d'éprouver 
leurs  mœurs  &  leurs  talents  &  d'en  informer  les  mêmes  examina- 
teurs, qui  feront  autorilés  à  renvoyer  ceux  qui  pourraient  manquer 
de  talents  ou  de  bonne  conduite. 

VI. 

Pour  procéder  à  l'examen  des  étudiants  qui  doivent  être  promus 
au  grade  de  propofants,  la  compagnie  a  élu  MM.  Paul  Rabaut,  Jean 
Pradel,  André  Baftidc,  Jean  Guizot,  Pierre  Sauffine,  François  Sauf- 
fine  &  Paul  Vincent,  paftcurs. 

vil. 

Sur  la  prière  faite  par  le  colloque  d'Uzès  de  recommander  l'obfer- 
vation  de  l'art.  i"du  chap.  x  de  la  difcipline,  la  compagnie,  affligée 
de  l'irrévérence  avec  laquelle  certaines  perfonnes  fe  tiennent  dans  les 
aflcmblécs  de  piété,  elle  enjoint  aux  paftcurs  de  faire  leflure  publique 
dudit  article  &  d'en  prelfer  fortement  l'obfervation. 

vui. 

Vu  le  refus  que  les  églifes  de  Lourmarin  &  de  la  Vallée,  en  Pro- 
vence, font  de  payer  à  M.  Puget,  pafteur,  les  honoraires  de  trois 
mois  qui  lui  furent  accordés  l'année  dernière  pour  faire  des  remèdes, 
ils  lui  feront  payés  par  la  province. 

IX. 

Ayant  été  propofé  à  l'affemblée  fil  était  permis  de  bénir  le  ma- 
riage d'entre  un  homme  &  fon  arrière-nièce,  il  a  été  répondu  que 
non,  conformément  au  chap.  xvni,  ver.  17  du  livre  du  Lévitique,  la 
décifion  de  la  difcipline,  chap.  xui,  art.  1 1,  &  du  fynode  national  de 
Vitré,  i583. 

X. 

La  matière  des  tentures  ayant  de  nouveau  été  mife  fur  le  tapis, 
la  compagnie,  après  la  difcuirion  du  fujet,  confirme  les  règlements 
faits  par  nos  précédents  fynodes,  qui  fufpendent  de  la  participation 
de  la  Ste-Cène  ceux  qui  ornent  le  devant  de  leurs  maifons  le  jour  de 
la  Fête-Dieu,  &  exhorte  les  pafteurs  de  fy  conformer,  malgré  les 
clameurs  des  proteftants  reUkhés.  M.  Jean  Roux,  notre  cher  frère, 
pafteur  des  Hautes-Cévennes,  nous  ayant  expofé  la  conduite  qu'il 
tient  dans  fon  diftrict  contre  lefdits  décorateurs,  elle  a  été  hautement 
approuvée  &  trouvée  conforme  à  celle  des  paftcurs  de  cette  province. 


222  LES  SYNODES  DU  DESERT. 

XI. 

Le  colloque  de  Montpellier  ayant  demandé  fil  était  abfolument 
néceffaire  de  tenir  des  affemblées  colloquales  dans  l'intervalle  d'un 
fynode  à  l'autre,  fans  qu'il  y  ait  des  affaires  qui  les  requièrent,  il  a  été 
répondu  que  non. 

XII. 

Sur  la  demande  faite  par  l'églife  de  St-Geniès,  concernant  les 
fêtes  folennelles,  le  pafteur  du  quartier  eft  autorifé  par  cette  affemblée 
à  prendre  les  arrangements  qu'il  trouvera  convenables,  fans  que  per- 
fonne  ait  le  droit  de  fe  plaindre  à  cet  égard. 

XIII. 

Pour  prévenir  les  troubles  &  obvier  aux  autres  grands  incon- 
vénients qui  réfulteraient  de  la  demande  de  l'églife  de  Nîmes  &  des 
prétentions  refpedlives  de  MM.  Vincent  &  Puget,  pafteurs,  la  com- 
pagnie, après  avoir  mûrement  réfléchi  fur  les  moyens  d'y  remédier, 
a  délibéré  à  la  pluralité  des  fuffrages  que  M.  Paul  Rabaut,  pafteur, 
&  un  propofant  feraient  feuls  affeftés  à  cette  églife  pour  cette  année, 
le  préfent  arrêté  ayant  été  pris  en  l'abfence  de  M.  Paul  Rabaut,  qui 
avait  prié  l'affemblée  de  lui  permettre  de  fortir  &  de  n'y  avoir  au- 
cune part. 

XIV. 
M.  Vincent,  pafteur,  ayant  requis  qu'ade  fût  pafl'é  de  la  décla- 
ration que  MM.  les  députés  de  l'églife  de  Nîmes  ont  faite,  portant 
qu'ils  n'avaient  aucune  plainte  à  faire  contre  lui,  ni  à  l'égard  de  la 
doCl:rine,  ni  à  l'égard  des  mœurs,  l'affemblée  a  répondu  avec  plaifir  à 
la  demande. 

XV. 

Sur  les  repréfentations  du  confiftoire  de  l'églife  de  Nîmes,  ten- 
dant à  la  faire  décharger  d'une  partie  de  fa  taxe  du  miniftère,  la 
compagnie,  confidérant  que  d'autres  églilcs  ont  fait  la  même  demande, 
charge  les  pafteurs  &  anciens  qui  feront  la  répartition  des  impofitions 
de  la  province  d'avoir  égard  aux  moyens  refpedtifs  des  églifes  qui  la 
compofent,  d'y  procéder  félon  leurs  lumières  &  leur  équité. 

XVI. 

L'églife  de  Junas  fera  partagée  en  deux,  dont  l'une  fera  compofée 
de  Junas  &  Aujargues,  &  l'autre  de  Congeniès  &  Aubais;  la  première 


SYNODES  PROVINCIAUX.  223 

fera  du  colloque  de  Sommières,  &  la  dernière  du  colloque  de  Maf- 
fillargues. 

xvn. 

L'cglifc  de  Boucoiran  fera  déformais  du  colloque  de  Nîmes. 
Ainfi  conclu  &  arrêté  les  jours  &  an  ci-deffus. 

Paul  Rauaut,  pafteur  &  modérateur;  Pr.\del,  pafteur  & 
modérateur- adjoint  ;  Bastide,  pafteur  &  fecrétairc  ; 
GuizoT,  pafteur  &  fecrétaire-adjoint. 


mm 

Synode  des  Hautes-Cévennes. 

Au  nom  de  Dieu  soit  fait.  Amen. 

Le  fynode  des  Hautes-Cévennes,  affemblé  fous  la  protection 
divine  les  premier  &  deuxième  juillet  mil  fept  cent  foixante-un,  auquel 
ontafTifté  MelTicurs  Jean  Roux,  Jean  Pierre  Gabriac,  Jacques  Gabriac, 
Henri  Cavalier,  Jean  Mejanelle  du  Cambon,  Pierre  Vallat  &  Jean 
Pic,  pafteurs  de  la  province;  Meflieurs  André  Baftide&  Pierre  Puget, 
pafteurs  de  la  province^du  Bas-Languedoc;  MelTieurs  Paul  Marazel 
&  Paul  Dalgue,  pafteurs  de  la  provinces  des  BafTcs-Cévennes;  vingt- 
cinq  anciens  députés  par  les  églifes, —  après  avoir  imploré  le  lecours 
de  Dieu  &  nommé  Meflieurs  Henri  Cavalier  modérateur;  Jacques 
Gabriac  modérateur-adjoint;  Jean  Pic  fecrétaire  &  Jean  Mejanelledu 
Cambon  fecrétaire-adjoint,  on  a  conclu  &  arrêté  ce  qui  fuit  : 

I. 

Que  toutes  les  églifes  de  la  province  fhumilieront  cxtraordinai- 
rement  en  la  préfence  de  Dieu,  &  que  pour  tâcher  de  fléchir  fon  cour- 
roux, qui  cft  depuis  longtemps  11  juftemcnt  allumé  contre  elles,  il  fera 
célébré  un  jeûne  folennel  le  vingt-cinquième  oflobre  prochain,  con- 
formément à  la  délibération  qui  en  a  été  prife  dans  le  fynode  du  Bas- 
Languedoc  &  des  Bafles-Cévennes. 


224  L^^  SYNODES  DU  DESERT. 

n. 

La  province  du  Haut-Languedoc  ayant  fait  prier  la  nôtre  de  lui 
accorder  un  pafteur  à  titre  de  prêt  pour  une  année,  on  aurait  fort 
fouhaité  de  pouvoir  répondre  favorablement  à  fa  demande;  mais  le 
preffant  befoin  que  nous  avons  de  tous  ceux  qui  font  afluellement 
parmi  nous,  nous  empêche  de  fatiffaire  à  cet  égard  fon  défir  &  le 
nôtre. 

m. 

Sur  la  proporition  du  colloque  de  Lozère  &  conformément  à  la 
difcipline  &  a  l'ufage  établi  depuis  plufieurs  années  dans  les  provinces 
du  Bas-Languedoc  &  des  Baffes  Cévennes,  il  a  été  délibéré  que  toutes 
les  églifes  de  la  nôtre  feront  partagées  en  trois  colloques 

Le  premier  fera  compofé  des  églifes  fuivantes  &  leurs  annexes: 
Alais,  St-Sébaftien,  St-Paul-Lacofte,  Blannaves,  St- Martin -des- 
Boubaux,  Le  Collet-de-Dèze,  St-Michel-de-Dèze,  Genolhac,  Cafta- 
gnols  &  St-Frézal. 

Le  fécond,  de  celles  de  St-Germain-de-Calberte,  Ste-Croix-de- 
Vallée-Françaife,  Moiffac,  St-Martin-de-Corconac,  St-André-de-Val- 
borgne,  St-Marcel-de-Fonfouilloufe,  St-Martin-de-Camprelade  & 
St-Flour-du-Pompidou. 

Le  troifième,  de  celles  de  Meyrueis,  Florac,  Lozère,  St-Julien, 
Caffagnas,  Barre,  Vébron  &  le  mandement  de  Rouffes. 

Et  dans  chacun  defdits  colloques,  il  fe  trouvera  trois  pafteurs  & 
douze  anciens  députés  par  les  confiftoires  de  fon  relfort,  autant  qu'il 
fera  poffible  d'y  en  envoyer  un  pareil  nombre. 

IV. 

L'affemblée  [étant]  informée  que  la  Difcipline  eccléjîajliquc  avec 
les  objervations  &  les  conformités  de  Monfieur  de  Larroque  avait  été 
imprimée,  &  que  la  province  eft  chargée  par  le  fynode  national  de  mil 
fept  cent  cinquante-fix  d'en  prendre  huitante  exemplaires,  il  a  été 
décidé  que  le  diftrict  de  chaque  pafteur  en  fera  incelfamment  retirer  à 
fes  frais  douze  à  l'exception  de  celui  de  Monfieur  Roux  qu'on  a  repré- 
fenté  ne  pouvoir  en  prendre  que  huit.  Mefîieurs  les  pafteurs  font  for- 
tement exhortés  de  faire  en  forte  que  leurs  confiftoires  refpedifs  faffent 
à  ce  fujet  toute  la  diligence  poffible,  pour  les  raifons  qui  ont  été  allé- 
gués en  préfence  de  tous  les  députés. 


SYNODES  PROVINCIAUX.  22b 

V. 

Divers  colloques  ayant  fait  repréfenter  que  la  reddition  des 
comptes  des  deniers  des  pauvres  &  de  ceux  du  miniftère  qui  fe  faifait 
chaque  année  dans  les  colloques,  en  vertu  de  l'art.  9  du  fynode  de  mil 
fcpt  cent  quarante-neuf,  emportait  fouvent  un  temps  confidérable,  qui 
manquait  enfuite  pour  traiter  des  autres  affaires  qui  font  du  reffort 
dcfdits  colloques,  —  &  fupplié  la  compagnie  de  permettre  que  cette 
reddition  fe  faffe  à  l'avenir  dans  les  confiftoires,  en  préience  des  prin- 
cipaux membres  de  chaque  cgiife  que  l'on  jugera  à  propos  d'inviter  à 
f 'y  trouver,  on  a  acquiefcé  unanimement  à  cette  propofîtion. 

VI. 

Le  fynode  a  approuvé  &  confirmé  le  jugement  rendu  dans  l'art.  9 
du  colloque  d'Alais,  tenu  le  feizicme  juin  dernier,  &  ordonne  au  con- 
fiftoire  de  ladite  églife  de  le  mettre  en  exécution  à  moins  que  les 
perfonnes,  impliquées  dans  la  malheureufe  &  affligeante  affaire  qui 
a  donné  lieu  à  ce  jugement,  ne  fe  rendent  aux  nouvelles  exhortations 
qui  leur  feront  inceffamment  adreffées. 

VII. 

La  fufdite  églife  d'Alais  ayant  fupplié  l'affemblée  dans  l'art.  4  de 
fon  colloque  dudit  jour,  feizième  juin  dernier,  d'ordonner  qu'elle  fera 
déformais  deifervie  par  Monfieur  le  pafleur  du  diftrict,  à  proportion 
de  fa  taxe  du  miniftère,  il  a  été  unanimement  délibéré  que  la  moitié 
des  affemblées  qui  fe  tiendront  dans  ledit  diftrid  fe  feront  en  faveur 
de  ladite  églife,  3'  compris  celles  des  jours  de  fêtes  folennelles,  un 
quart  pour  celle  de  St-Sébaftien,  &  l'autre  quart  pour  celle  de  St-Paul- 
Lacofte. 

VIII. 

Meftîeurs  Gabriac  l'aîné  &  ^'■allat,  pafteurs,  ayant  produit  un 
écrit  où  il  eft  fait  mention  de  certains  articles  qui  furent  réfolus  dans 
le  confiftoire  de  Meyrueis  le  même  jour  que  le  colloque  de  ladite  églife 
&  des  autres  qui  lui  font  annexées  avait  été  convoqué, —  mais  auquel 
la  pluie  empêcha  les  anciens  de  ces  deniers  de  fe  rendre,  —  ces 
articles  néanmoins  arrêtés,  portant  d'un  côté  que  ladite  églife  eft  con- 
tente &  très-édifiée  du  miniftère  de  Meftieurs  fefdits  pafteurs  & 
demandant  cependant,  d'un  autre  côté,  au  fynode  qu'un  des  deux 
circulât  avec  le  pafteur  de  St-André-de-Valborgne,  la  compagnie  a 
trouvé  qu'il  y  avait  une  contradidion  manifefte  dans  la  demande  de 

i5 


226  LES  SYNODES  DU  DESERT. 

ladite  églife,  puifqu'après  avoir  témoigné  être  latiffaite  de  fefdits  paf- 
teurs,  elle  a  demandé  l'alternative  de  l'un  ou  de  l'autre  avec  celui 
dudit  St-André,  ce  qui  a  paru  marquer  un  certain  mécontentement 
de  ces  deux  refpeflables  &  dignes  pafteurs  &  qui  a  déterminé  ces  der- 
niers à  demander  d'être  déchargés  de  la  defferte  de  ladite  églife.  Le 
fynode,  prenant  en  confidération  les  raifons  qu'ils  ont  alléguées,  leur 
a  accordé  leur  demande,  &  il  a  enjoint  aux  anciens  dudit  confiftoire 
d'obferver  à  l'avenir  plus  de  régularité  &  d'exaditude  dans  l'ordre  qui 
doit  être  fuivi. 

IX. 

Lefdits  Meiïieurs  Gabriac  &  Vallat,  ci-devant  pafteurs  de  ladite 
églife  de  Meyrueis,  fêtant  plaints  qu'elle  ne  les  avait  fatiffaits  qu'en 
partie,  touchant  leurs  honoraires  de  l'année  échue  à  la  St-Michel  der- 
nière, l'affemblée  lui  enjoint  de  f'exécuter  inceflamment,  pour  que 
lefdits  Meffieurs  touchent  au  pluftôt  ce  qui  leur  eft  dû,  &  de  faire 
compter  auffi  à  M.  Rouvière,  ancien  propofant,  22  liv.  que  M.  Mar- 
tin, pafteur,  lui  avait  déléguées  fur  elle  en  l'année  mil  fept  cent  cin- 
quante-huit. 

X. 

M.  Pic,  pafteur,  follicité  par  la  compagnie  de  fe  charger  de  la 
deflerte  de  ladite  églife  de  Meyrueis,  il  a  confenti  qu'elle  fût  jointe  à 
celles  qu'il  deffervait  l'année  dernière,  à  condition  que  MM.  Sabatier 
&  Roche,  propofants,  feraient  affedés  à  fon  diftrid  pendant  fix  mois 
chacun  ;  ce  qui  lui  a  été  accordé. 

XI. 

Toutes  les  autres  églifes  de  la  province  ayant  témoigné  être  con- 
tentes &  édifiées  du  miniftèrc  de  leurs  pafteurs  &  en  ayant  demandé 
la  continuation,  il  n'a  été  fait  de  changement  dans  aucun  quartier  que 
celui  qui  eft  énoncé  dans  l'article  précédent. 

xu. 

La  taxe  du  miniftère  &  autres  impofitions  échéant  à  la  St-Michel 
de  chaque  année,  tous  les  confiftoires  font  fortement  exhortes  de 
prendre  les  précautions  néceffaires  pour  fe  mettre  en  état  de  la  payer 
audit  terme. 

XUI. 

Un  député  du  diftrifl:  de  M.  Gabriac  l'aîné  ayant  repréfenté  que 
les  difciples  de  ce  pafteur  l'expofaient  fouvent  à  certaines  dépenfes,  & 


SYNODES  PROVINCIAUX.  227 

qu'il  conviendrait  que  toutes  les  églifes  de  la  province  y  eullent  quel- 
que égard,  la  juftice  de  cette  propofition  a3'ant  été  unanimement  re- 
connue par  tous  les  membres  de  l'alfemblée,  on  aurait  fort  fouhaité 
de  trouver  dans  les  églifes  des  moj'ens  de  donner  à  ce  digne  paftcur 
de[s]  témoignages  de  rcconnaillance  proportionnés  aux  foins  qu'il  fe 
donne  depuis  longtemps  pour  leur  procurer  de  bons  fujets  ;  &  elle  l'a 
prié  d'accepter  i5o  liv.,  qui  feront  réparties  par  égales  portions  dans 
les  fept  départements  de  Meflieurs  les  pafteurs&  payées  à  laSt-Michcl 
prochaine. 

XIV. 

M.  Roux,  pafteur,  n'ayant  pu,  à  caufe  de  fon  âge,  fe  charger  que 
de  deux  ou  trois  églifes  qui  ne  font  pas  en  état  de  payer  leur  contin- 
gent de  toutes  les  impofitions,  il  a  été  arrêté  qu'elles  ne  payeront, 
pour  l'année  qui  écherra  à  la  St-Michel  prochaine,  que  442  liv.,  favoir  : 
400  liv.  pour  les  honoraires  dudit  pafteur,  22  liv.  pour  le  feptième 
de  i5o  liv.  mentionnées  dans  l'article  précédent,  &  20  liv.  pour  le 
feptième  des  144  liv.  impofées  pour  les  dépenfes  imprévues. 

XV. 

L'églife  de  Florac  ayant  requis  l'afTemblée  de  la  difpcnfer  de  [ne] 
faire  à  l'avenir  bourfe  commune,  touchant  les  deniers  des  pauvres, 
qu'avec  les  villages  de  la  Salle,  Montvaillant  &  de  la  Valette,  cette 
demande  lui  a  été  accordée. 

XVI. 

Le  député  de  l'églife  de  Lozère  ayant  demandé  que  la  ta.xe  du 

miniftère  qu'elle  paye  ordinairement  fût  diminuée,  il  n'a  pas  été  jugé 
à  propos  de  lui  accorder  fa  demande  ;  feulement  il  a  été  réfolu  qu'au 
temps  de  l'impofuion  M.  le  pafteur  du  quartier  alTemblera  les  anciens 
&  principaux  fidèles  de  ladite  égiife  &  que  ladite  taxe  fera  exadtement 
répartie  félon  les  moyens  &  facultés  de  chacun. 

XVII. 

II  fera  impofé  dans  les  églifes  de  la  province  pour  l'année  cou- 
rante qui  écherra  à  la  St-Michel  prochaine,  3490  liv.,  favoir  : 

Pour  Meflieurs  les  pafteurs  au  nombre  de  fept 

à  raifon  de  400  liv.  pour  chacun     ....  2800  # 

Pour  trois  propofants 33o  » 

Pour  M.  Gabriac  l'aîné ,     ■     •  i5o  » 


228  LES  SYiNODES  DU  DESERT. 

Pour  les  dépenfes  imprévues 144-/^ 

Pour  partie  de  la  rente  viagère  accordée  à  la 
veuve  d'un  pafteur  par  le   dernier   fynode 

national 24  » 

Pour  port  de  lettres 42  » 

3490  # 

de  laquelle  fomme  totale  de  3490  liv.,  le  quartier  de  M.  Roux  en 
payera  442  liv.,  chacun  des  autres  5o8  liv. 

xvni. 

Meflîeurs  Gabriac  l'aîné  &  du  Cambon,  pafteurs,  afïifteront  en 
qualité  de  députés  de  nos  églifes  au  prochain  fynode  de  celles  du 
Bas-Languedoc  &  Meffieurs  Cavalier  &  Pic,  aulFi  pafteurs,  à  celui  de 
la  province  des  Baffes-Cévennes. 

Ainfi  conclu  &  arrêté  en  fynode,  lefdits  jours  i"&  2"  juillet  1761. 

Cavalier,  pafteur  &  modérateur;  Gabriac,    pafteur  & 
modérateur-adjoint;  Pic,  pafteur  &  fecrétaire. 


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Synode  du  Désert  de  1761 


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MANUSCRIT  DE  J.AVOULTE 


SYNODES  PROVINCIAUX.  229 


Synode  du  Vivarais  et  Velay. 

Au  nom  de  Dieu.  Amen. 

Aéles  du  fj'iiode  provincial  des  cglifes  réformées  dti  Vii>arais  & 
Velay,  ajfemblé  fous  la  proteâion  divine  au  Déjert,  dans  le  Haut- 
Vivarais,  le  quinzième  d'avril  mil  fept  cent  Joixante  &  un,  auquel 
ont  ajjijlé  trois  pajïeurs  &  dix  anciens,  députés  défaites  églifes. 

Après  la  ledure  de  la  parole  de  Dieu  &  Finvocation  de  fon 
St-Nom,  a  été  réfolu  ce  qui  fuit  : 

I. 

L'affemblée  a  vu  avec  plaifir  les  témoignages  qui  ont  été  donnés 
à  M.  Fauriel,  dit  LafTaigne,  par  les  vénérables  diredeurs  du  lemi- 
naire.  En  conféquence,  elle  le  reçoit  au  nombre  des  propofants  de  cette 
province;  elle  lui  permet  de  prêcher  en  cette  qualité  &  fait  bien  des 
vœu.x  en  fa  faveur. 

Peirot,  pafteur-modérateur;  Vernet,   pafteur  &  fecrét"; 
J.   Bi.ACHON,  pafteur. 


^^9      ^^9      ^^3      ^^7 


23o  LES  SYNODES  DU  DÉSERT. 

Synode  du  Haut-Languedoc'. 

Au  nom  de  Dieu.  Amen. 

Les  églifes  du  Haut-Languedoc,  Montalbanais,  Comté  de  Foix 
&  Agenais,  affemblées  en  fynode  provincial  le  troifîème  juin  mil  fept 
cent  foixante  &  un,  dans  le  quartier  de  Montauban,  auquel  ont  affifté, 
en  qualité  de  députés,  MM.  Sicard,  Gardes  &  Sicard  le  jeune, 
pafteurs  du  Haut-Languedoc,  avec  deux  anciens  chacun  ;  M.  Lafon, 
pafteur  du  Montalbanais,  avec  deux  anciens  ;  MM.  Viala  &  Rochette, 
pafteurs  de  l'Agenais,  avec  deux  anciens,  &  M.  Figuières,  pafteur  d[u] 
Comté  de  Foix,  avec  deux  anciens;  lefquels,  après  l'invocation  du 
St-Nom  de  Dieu,  ont  délibéré  &  arrêté  ce  qui  fuit  : 


L'affemblée  a  nommé  à  la  pluralité  des  voix  M.  Sicard,  pafteur, 
pour  modérateur,  &  M.  Viala,  pafteur,  pour  modérateur-adjoint; 
M.  Gardes,  pafteur,  pour  fecrétaire,  &  M.  Rochette,  pafteur,  pour 
fecrétaire-adjoint. 

I.  Sous  ce  titre:  «  Précis  du  synode  tenu  dans  le  Montalbanais  le  3''  juin  1761  », 
il  existe  une  autre  version  qui  complète  certains  articles  de  ce  synode. 

Synode  du  Montalbanais  du  3  juin   ij6i. 

M.  Dejean,  [Sicard],  mode'rateur;  M.  Viala,  adjoint;  MM.  Armand  et  La 
Rochette,  secrétaires. 

Après  la  prière  et  autres  formalités  requises,  le  sieur  Lafon  s'étant  levé,  [a] 
demandé  d'être  libéré  des  églises  du  Montalbanais,  et  en  même  temps  [il]  a  supplié 
la  vénérable  compagnie  de  lui  procurer  place  pour  exercer  son  ministère.  La 
compagnie,  vu  le  consentement  desdites  églises,  a  accordé  au  sieur  Lafon  sa 
libération. 

Sur  la  plainte  faite  par  certains  anciens  d[u]  Haut-Comté  de  Foix,  que  le 
sieur  Figuières,  sans  aucun  sujet  ni  aucune  formalité,  les  avait  déposés  et  procla- 
més pour  lancer  contre  eux  l'excommunication,  la  compagnie,  ayant  examiné  le 
tout,  a  trouvé  que  le  sieur  Figuières  avait  tort  et  a  arrêté  que  lesdits  anciens 
seront  rétablis  en  leur  charge,  et  que  ladite  proclamation  ou  excommunication 
serait  nulle  et  de  nul  effet. 

Sur  ce  que  le  sieur  Figuières,  accompagné  des  députés  d[u]  Bas-Comté, 
ayant  demandé  à  la  compagnie  un  adjoint  pour  lui  aider  à  desservir  les  églises 
d[u]  Comté,  la  compagnie  a  arrêté  que  le  sieur  Lafon  desservirait  les  églises  d[u] 
Haut-Comté  et  le  sieur  Figuières  l[e]  Bas,  et  que  lesdites  églises  n'auraient  rien 


SYNODES  PROVINCIAUX.  23  l 

II. 

La  vénérable  compagnie  a  trouve  à  propos  d'affeder  à  l'avenir 
les  cglifes  d[u]  Bas-Comte  de  Foix  à  M.  Figuières,  pafteur,  pour  les 
deffervir,  &  lefdites  cglifes  formeront  un  colloque  à  part. 

en  commun,  mais  que  l[e]  Bas-Comté  aurait  son  colloque  et  l[c]  Haut  le  sien 
à  part. 

Sur  les  représentations  faites  par  les  députés  des  églises  d'Agenais  d'être  dé- 
membrées de  la  province,  vu  l'éloignement,  et  que  cela  leur  cause  de  grands  frais 
pour  les  voyages  qu'il  faut  faire  pour  aller  aux  synodes,  et  demandent  en  outre  la 
continuation  du  ministère  des  sieurs  Viala  et  La  Rochette,  —  la  compagnie  a 
déclaré  que  la  demande  desdites  églises  d'Agenais,  touchant  leur  démembrement 
de  cette  province,  est  juste;  elle  le  leur  accorde  avec  la  continuation  du  ministère 
du  sieur  Viala  tant  seulement,  et  elle  a  arrêté  que  le  sieur  La  Rochette  resterait 
pour  desservir  les  églises  du  Montalbanais. 

Sur  la  demande  faite  par  les  députés  des  églises  de  Montauban  d'avoir  un 
ministre  en  leur  particulier  pour  desservir  tant  seulement  dans  la  ville  et  non  pour 
la  campagne,  la  compagnie  leur  a  répondu  que,  s'ils  voulaient  consentir  à  être  dé- 
membrés du  corps  de  cette  province,  alors  il  leur  serait  permis  de  se  pourvoir  des 
ministres  comme  ils  aviseraient,  non  autrement;  lesquels,  après  quelques  contes- 
tations, ont  acquiescé  à  être  démembrés,  tant  pour  eux  que  pour  le  Montalbanais. 
Arrêté  qu'on  paierait  k  la  v[euve]  de  M.  Bétrine  la  pension  de  24  liv.  que  la 
province  lui  fait  tous  les  ans,  avec  trois  années  des  arrérages  qui  lui  sont  dus. 

Sur  ce  qu'on  a  écrit  du  pays  étranger  à  M.  Armand  qu'il  y  avait  actuellement 
sous  presse  deux  cents  exemplaires  de  la  Discipline  ecclésiastique  avec  de  nou- 
velles annotations,  la  compagnie  avait  arrêté  qu'elle  s'engageait  à  en  prendre  un 
pour  chaque  consistoire  de  la  province. 

Colloque  du  Haut-Languedoc  du  6  mai  ij6i. 

Nous,  pasteurs  et  anciens  des  églises  réformées  du  Haut-Languedoc,  assemblés 
en  colloque  ce  sixième  mai  mil  sept  cent  soixante  et  un,  après  avoir  imploré  l'as- 
sistance de  Dieu  et  les  lumières  du  St-Esprit,  avons  arrêté  ce  qui  suit  : 

1.  —  L'assemblée  a  nommé  d'une  voix  unanime  M.  Sicard,  pasteur,  pour 
modérateur,  et  M.  Gardes,  pasteur,  pour  secrétaire. 

2.  —  Plusieurs  motifs  donnant  lieu  à  la  tenue  d'un  synode  provincial  inces- 
samment, suivant  l'avis  qui  en  a  été  donné,  il  a  été  unanimement  député  pour  y 
aller  et  avoir  voix  popositive  et  délibérative  M.  S..  anc[ien]  de  l'église  de  R.,  et 
M.  Manias  ou  R.,  anc[ien]  de  la  même  église,  pour  substitut;  M.  T.,  anc[ien]  de 
l'église  de  P.,  et  M.  J.,  anc[icn]  de  la  même  église,  pour  substitut;  M.  J.,  anc[ien] 
de  l'église  de  V.,  et  M.  C,  anc[ien]  de  la  même  église,  pour  substitut;  M.  G., 
anc[ien]  de  l'église  de  la  C,  et  M.  C,  pour  substitut;  M.  Mar.,  anc[ien]  de  l'église 
d'Esp.,  et  M.  R.,  et  P.,  pour  substituts. 

3.  —  Comme  il  a  été  décerné  des  amendes  contre  les  lîdèles  de  plusieurs 
églises  de  la  montagne,  il  sera  présenté  requête  par  le  ministère  d'un  procureur  à 
Mgr  le  commandant  en  décharge  de  ces  amendes. 

4.  —  L'église  de  Réalmont  prétendant  que  l'honoraire  de  90  liv.  qu'elle  est 
taxée  pour  MM.  les  pasteurs  n'est  pas  payé  en  entier  par  les  fidèles,  cette  taxe  a 
été  modérée  et  réduite  à  40  liv.  chaque  année  à  l'avenir. 

Ainsi  a  été  conclu  et  arrêté  au  Désert  les  an  et  jour  que  dessus. 

SiCARn,  pasteur  et  modérateur;  Gardes,  pasteur  et  secrétaire. 


23-2  LES  SYNODES  DU  DESERT. 

m. 

Les  anciens  d[u]  Haut-Comté  de  Foix,  qui  ont  été  dépofés  de 
leur  charge  &  proclamés  à  ce  fujet,  font  relevés  de  ces  proclamations 
&  feront  rétablis  dans  leur  charge  d'ancien;  &  fera  fait  ledure  du 
préfent  article  en  chaire  partout  où  befoin  fera. 

Colloque  du  Haut-Languedoc  du  3i  août  ij6i. 

Nous,  pasteurs  et  anciens  des  églises  réformées  du  Haut-Languedoc,  assemblés 
en  colloque  le  trente  et  unième  août  mil  sept  cent  soixante  et  un,  après  avoir 
imploré  l'assistance  de  Dieu  et  les  lumières  du  St-Esprit,  avons  délibéré  et  arrêté 
ce  qui  suit  : 

1.  —  L'assemblée  a  nommé,  à  la  pluralité  des  suffrages,  M.  Sicard,  pasteur, 
pour  modérateur,  M.  Gardes  pour  modérateur-adjoint,  M.  Sicard  le  jeune  pour 
secrétaire,  et  M.  Marc  P.,  ancien,  pour  secrétaire-adjoint. 

2.  —  Que  les  églises  de  Lacaune,  Gijounet,  Viane  et  Lacaze  composeront  à 
l'avenir  un  colloque;  celles  d'Espérausses,  Vabre,  Ferrières  et  Castelnau  un  autre; 
celles  de  Castres,  Réalmont,  Roquecourbe  et  Montredon  un  autre;  et  celles  de  Re- 
vel,  Puylaurens,  Mazamet,  Saint-Amans  et  Angles  un  autre. 

3.  —  Sur  la  proposition  faite  de  régler  l'honoraire  de  MM.  Sicard,  Gardes  et 
Sicard  le  jeune,  ministres,  qui  desservent  les  églises,  et  de  taxer  les  églises  par 
égalité,  il  a  été  unanimement  délibéré  qu'il  sera  payé  à  l'avenir  à  chacun  la  somme 
de  5oo  liv.  annuellement,  et  que  l'église  de 

Lacaune  demeure  taxée  et  paiera  pour  sa  quotité, 

chaque  année,  la  somme  de iio-//^ 

Gijounet 6o  » 

Viane 8o  « 

Lacaze 35  » 

Espérausses Sy  » 

Castelnau 5 1  » 

Ferrières 40  » 

Vabre 122  « 

Montredon 100  » 

Roquecourbe io3  » 

Réalmont 54  « 

Castres 220  » 

Puylaurens 100  » 

Revel 1 1  3  » 

Mazamet i63  » 

St- Amans 1121) 

lioo-H- 

4.  —  Comme  il  y  a  plusieurs  membres  des  églises  qui  éludent  de  participer  au 
paiement  des  honoraires  de  MM.  les  pasteurs,  il  a  été  délibéré,  qu'à  l'avenir  tous 
ceux  qui  ne  paieront  point  ce  que  MM.  les  anciens  auront  trouvé  à  propos  qu'ils 
baillent  seront  arrêtés  et  suspendus  de  la  communion  conformément  à  la  discipline. 

Ainsi  a  été  conclu  et  arrêté  les  jour  et  an  que  dessus. 

Sicard,  pasteur  et  modérateur;  J.  G.\rdes,  pasteur  et  modé- 
rateur-adjoint ;  Sicard  le  jeune,  pasteur  et  secrétaire;  Pomier, 
ancien  et  secrétaire-adjoint. 

—  Mss.  de  Vabre. 


SYNODES  PROVINCIAUX.  233 

IV. 
M.  Lafon,  pafteur,  qui  deffcrt  le  Montalbanais,  ayant  demande 
de  changer  de  quartier,  raffemblée,  ayant  égard  à  fa  demande,  lui 
affede   les  cglifes  d[u]  Haut-Comte  de  Foix  pour  les  deffervir,  qui 
formeront  un  colloque. 

V. 

Les  églifes  compofant  le  quartier  de  l'Agenais  ayant  demandé  de 
nouveau  d'être  démembrées  de  cette  province,  pour  être  annexées  à  la 
province  du  Pcrigord,  Bordeaux  &  Saintongc,  l'afTemblce  leur  a 
accorde  le  démembrement  defdites  égliles,  &  fur  la  demande  qu'elles 
ont  faite  de  MM.  Viala  &  François  Rochette,  pafleurs,  la  compagnie 
leur  a  accordé  feulement  M.  François  Viala,  pafteur,  pour  les  deffervir. 

VI. 

Le  fynode  affigne  le  quartier  du  Montalbanais  îi  M.  François 
Rochette,  pafteur,  pour  le  deffervir'. 

VIT. 
Les  députés  des  églifes  du  Haut-Languedoc  ont  repréfenté  que 
leur  quartier  étant  fort  éloigné  de  celui  du  Montalbanais  &  y  ayant 
beaucoup  de  difficultés  dans  les  trajets  que  MM.  les  pafteurs  &  anciens 
font  fouvent  obliges  de  faire  pour  fe  rendre  aux  fynodcs,  il  convien- 
drait que  lefdites  églifes  du  Haut-Languedoc  fillent  feules  corps  de 
province,  furtout  étant  fort  confidérables  &  d'une  vafte  étendue;  en 
conféquence,  ils  requièrent  que  le  quartier  dudit  Montalbanais  foit 
féparé  d'eux  &  qu'ils  faffcnt  corps  à  part.  Sur  quoi,  l'alfemblée,  tout 
confidéré,  faifant  droit  fur  leur  demande,  déclare  qu'à  l'avenir  lefdites 
églifes  du  Haut-Languedoc  demeureront  féparéesde  celles  compofant 
le  quartier  du  Montalbanais  &  que  lefdites  églifes  du  Haut-Languedoc 
feront  corps  de  province  avec  les  églifes  d[u]  Comté  de  Foix. 


I.  Dans  la  nuit  Ju  i3  septembre  1701,  Rochette  fut  pris,  près  de  Caussade. 
Condamne  par  le  parlement  de  Toulouse  à  être  pendu,  il  subit  le  martyre  avec 
une  merveilleuse  fermeté,  le  19  février  1762.  Il  avait  20  ans.  Après  lui,  furent 
décapités,  sur  l'échafaud  dressé  sur  la  place  du  Salin,  trois  gentilshommes  verriers, 
les  trois  frères  Grenier,  Grenier  de  Commel,  Grenier  de  Sarradou,  Grenier  de 
Lourmadc,  convaincus  d'avoir  voulu  enlever  Rochette  de  la  prison  de  Caussade. 
Lorsque  le  plus  jeune  des  frères,  Grenier  de  Lourmadc,  alla  se  placer  sur  le  billot 
ensanglanté,  le  bourreau  lui  dit:  «Vous  venez  de  voir  périr  vos  frères,  changez 
pour  ne  pas  périr  comme  eux.  u  Lourmade  lui  répondit  :  «Fais  ton  devoir!» 


234  LES  SYNODES  DU  DÉSERT. 

Vin. 

Les  quartiers  du  Montalbanais  '  &  d[u]  Comté  de  Foix  demeu- 
reront féparés. 

IX. 

Les  églifes  du  Haut-Languedoc  &  d[u]  Comté  de  Foix  demeurent 
chargées  de  payer  chaque  année  9  liv.  pour  la  penfion  de  la  veuve 
Bétrine,  &  les  quartiers  du  Montalbanais,  Agenais  &  Bordeaux  fup- 
porteront  le  furplus  de  la  penfion  par  égale  portion. 

X. 

Il  ne  pourra  être  envoyé  à  l'avenir  au  féminaire  aucun  afpirant 
au  St-Miniftère  qu'il  ne  foit  préalablement  examiné  par  deux  pafteurs. 

XI. 

Enfin,  M.  Fageau,  qui  a  été  envoyé  au  féminaire,  eft  affedé  aux 
églifes  du  Montalbanais. 

Ain  fi  a  été  conclu  &  arrêté  les  an  &  jour  que  defTus. 

SiCARD,  pafleur  &  modérateur;  François  Viala,  pafleur  & 
modérateur  -  adjoint  ;  Gardes,  pafteur  &  fecrétaire; 
François  Rochette,  pafteur  &  fecrétaire-adjoint. 


I.  Les  motifs  pour  lesquels  le  Montalbanais  fut  distrait  du  synode  du  Haut- 
Languedoc  sont  exposés  dans  l'article  précédent  et  plus  haut  (p.  23  i)  dans  le 
Précis  qu'on  a  donné  de  ce  même  synode.  Il  paraît  certain  que  le  Quercy  eut, 
dès  les  années  suivantes,  ses  synodes  particuliers.  Mais  les  registres  ou  les  manus- 
crits originaux  qui  contiennent  leurs  actes  sont  perdus  ;  on  ne  possède  les  synodes 
du  Montalbanais  qu'à  dater  de  l'année  1772.  C'est  une  lacune  de  onze  années, 
ajoutée  à  tant  d'autres  que  l'on  constate,  sans  que  l'on  conserve  l'espoir  de 
pouvoir  arriver  à  la  combler. 


■^^^^^■^•^ 


SYNODES  PROVINCIAUX.  235 


Synode  de  Saintonge,  Angoumois,    Périgord 
et   Bordelais. 

Au  nom  de  Dieu  soit  fait.  Amen. 

Aâes  du  fynode  provincial  de  Saintouge,  Angoiimois,  Périgord 
&  Bordeaux,  tenu  les  deuxième  &  troifième  juin  mil  Jept  cent 
Joixante  &  un  ' . 

Les  églifes  de  Saintonge,  Angoumois,  Périgord  &  Bordeaux, 
affemblées  en  fynode  fous  la  proteflion  divine  les  deuxième  &  troifième 
juin  mil  fept  cent  foixante  &  un,  auquel  ont  aflifté  en  qualité  de  paf- 
teurs  députés  MM.  Dugas,  Sol,  Martin,  Picard  &  Gibert  jeune,  & 
MM.  Jarouffeau,  Renoulcau&  Boutiton,  miniftres;  MM.  de  Longue- 
ville,  Guibert,  Guédon,  AUard,  Laffargue,  Rabaud  &  Servcdier, 
anciens,  députés  defdites  églifes,  après  avoir  imploré  le  fecours  de 
Dieu,  ont  délibéré  ce  qui  fuit: 

I. 

Conformément  à  l'ufage,  on  a  élu  à  la  pluralité  des  voix  M.  Dugas, 
pafteur,  pour  modérateur,  &  M.  Sol,  pafteur,  pour  modérateur- 
adjoint;  AL  Ahirtin,  pafteur,  pour  fecrétaire,  &  M.  Picard,  pafteur, 
pour  fecrétaire-adjoint. 

Colloque  de  Saintonge  et  Angoumois  du  iS  avril  jy6i. 

Au  nom  de  Dieu  soit  fait.  Amen. 

I.  Le  colloque  des  e'glises  de  la  Saintonge  et  Angoumois,  assemblé  en  les  per- 
sonnes de  leurs  pasteurs  et  anciens,  le  i5  d'avril  1.761,  après  avoir  imploré  le 
secours  du  St-Esprit  et  élu  à  la  pluralité  des  suffrages  M.  Dugas  pour  modérateur, 
M.  Plantier  ayant  fait  l'office  de  secrétaire,  a  délibéré  et  arrêté  ce  qui  suit  : 

1.  —  En  conséquence  de  la  vocation  que  le  synode  dernier  adressa  à  M.  Mar- 
tin, pasteur,  ledit  sieur  s'étant  rendu  dans  le  sein  de  nos  églises  au  commence- 
ment de  janvier  dernier,  le  colloque  l'agrège  au  nombre  de  ses  pasteurs,  et  fait  des 
vœux  pour  le  succès  de  son  ministère. 

2.  —  Pour  défrayer  M.  Martin  de  la  dépense  qu'il  a  faite  pour  se  rendre  dans 
nos  églises,  les  députés  de  chacune  desdites  églises  lui  ont  compté  3  liv. 

3.  —  La  compagnie  confirme  la  vocation  qui  a  été  adressée  à  MM.  Renou- 
leau  et  Jarousseau  pour  être  reçus  au  St-Ministère  au  nom  des  églises  et  pour 
leur  service. 


236  LES  SYNODES  DU  DÉSERT. 

n. 

En  vertu  de  la  lettre  qui  nous  a  été  adreffée  par  M.  Polier  de 
Bottens,  pafteur  de  Laufanne  &  membre  du  comité  qui  dirige  notre 
féminaire  en  Suiffe,  en  date  du  7"  mai  dernier,  qui  fait  foi  des  bonnes 
vie  &  mœurs,  capacité  &  réception  au  St-Miniftère  de  MM.  Jean 
Jaroufleau,  Renouleau  &  Boutiton,  le  fynode  les  reconnaît  pour 
miniflres  &  les  admet  au  nombre  des  pafteurs  de  cette  province, 
exhortant  les  fidèles  de  les  recevoir  en  cette  qualité. 

4.  —  Supposé  que  lesdits  sieurs  Renouleau  et  Jarousseau  reviennent  du 
séminaire  sans  être  reçus  ministres,  ceux  qui  seront  appelés  à  les  consacrer  leur 
feront  subir  les  examens  tels  qu'ils  jugeront  à  propos,  sans  avoir  égard  à  ceux 
qu'ils  auront  pu  subir  dans  ledit  séminaire. 

5.  —  On  a  élu  à  la  pluralité  des  suffrages,  pour  assister  avec  MM.  les  pasteurs 
en  qualité  de  députés  au  prochain  synode  provincial,  MM.  L.,  de  LaTremblade  et 
G.,  de  Nieulle,  et  à  leur  défaut  MM.  G.,  de  Vaux  et  B.,  de  Gemozac. 

G.  —  Afin  que  le  nombre  des  députés  au  susdit  synode  soit  complet,  on  charge 
les  églises  de  i'Angoumois  d'élire  incessamment  un  de  leurs  anciens  pour  y  assister. 

7.  —  Le  colloque,  prenant  un  vif  intérêt  à  l'état  des  églises  du  Périgord,  sou- 
haiterait de  pouvoir  leur  accorder  actuellement  un  pasteur,  conformément  à  la 
demande  qu'elles  en  font  dans  leur  lettre  du  25  janvier  17C1,  signée  par  MM.  Pi- 
card, pasteur,  et  Sol,  pasteur;  mais  il  ne  se  peut,  attendu  que  ceux  de  son  ressort 
ne  sont  pas  mêmes  suffisants  pour  la  desserte  des  églises  de  son  arrondissement. 
Cependant  il  consent  qu'un  des  étudiants  qui  sont  sur  le  point  de  revenir  et  être 
reçus  ministres,  soit  prêté  auxdites  églises  de  Périgord,  pour  tout  le  temps  que  le 
synode  prochain  jugera  à  propos  de  fixer. 

8.  —  L'assemblée  confirme  l'art.  10  du  colloque  du  29  juillet  dernier,  con- 
cernant un  formulaire  de  prières  pour  le  culte  public  adopté  à  l'état  de  nos  églises, 
et  charge  de  nouveau  M.  Dugas,  pasteur,  de  travailler  incessamment  à  son  exé- 
cution. 

9.  —  Les  vues  que  le  colloque  du  1 1  novembre  ijSq  a  eues  de  passer  l'art.  2 
de  ses  actes  étant  remplies,  on  est  d'avis  qu'on  n'aura  plus  d'égards  audit  article, 
et  qu'on  se  conformera  à  l'avenir  à  l'usage  de  toutes  les  églises  protestantes  au 
sujet  du  Symbole  des  Apôtres,  qui  est  de  le  répéter  à  la  suite  de  la  prière  qui  se 
fait  après  le  sermon. 

10.  —  Les  députés  au  premier  synode  provincial  demanderont  que  ledit 
synode  passe  un  article  pour  qu'il  soit  proposé  au  premier  synode  national  qui  se 
tiendra,  que  l'étendue  de  la  province  de  Saintonge  soit  telle  qu'elle  était  avant  la 
révocation  de  l'Edit  de  Nantes. 

11.  —  Le  colloque  charge  M.  Dugas  d'écrire  au  consistoire  de  La  Rochelle, 
pour  l'inviter  à  envoyer  un  député  au  prochain  synode  de  cette  province,  et  de 
l'informer  pour  cet  eff"et  du  temps  et  du  lieu  dudit  synode. 

12.  —  Tant  pour  la  commodité  des  pasteurs  que  pour  le  bien  des  églises,  on 
a  jugé  à  propos  d'affecter  provisionnellement  à  chacun  un  quartier  déterminé, 
qu'il  desservira  pendant  quatre  mois  consécutifs,  à  commencer  aujourd'hui,  au 
bout  duquel  temps  chaque  pasteur  changera  de  quartier,  savoir:  celui  de  I'Angou- 
mois passera  dans  celui  de  Marennes  et  LaTremblade,  et  ce  dernier  dans  celui  de 
Royan  ;  lesquels  quartiers  ont  été  réglés  de  la  manière  qui  suit  : 

Les  cinq  églises  de  I'Angoumois,  Pons  et  Gemozac,  en  formeront  un  ; 


SYNODES  PROVINCIAUX.  oH^ 

m. 

Le  fynode  prend  en  confidération  la  demande  des  églifes  deSain- 
tonge,  exprimée  dans  l'art,  lo  de  leur  dernier  colloque,  tenu  le  15° 
avril  dernier,  portant  qu'il  fera  propofé  au  prochain  fynode  national 
que  l'étendue  de  la  province  de  Saintonge  foit  telle  qu'elle  était  avant 
la  révocation  de  l'édit  de  Nantes,  —  pourvu  toutefois  que  les  circonf- 
tances  foicnt  plus  favorables  qu'elles  ne  le  font  aujourd'hui,  &  qu'il  y  ait 
un  nombre  fuffilantde  pafteurs  pourdefTcrvir  les  quartiers  démembrés. 

St-Savinien,  l'île  de  Ré,  le  Port-Jes-Barques,  la  Pimplière,  Laumône,  Luzac, 
Souhe,  La  Tremblade  et  Avallon  en  formeront  un  second; 

Paterre,  Mornac,  Breuillet,  St-Palais,  Royan,  le  Pouyeau,  Didonne,  Meschers, 
Cozes,  Montagne  et  St-Fort  le  troisième. 

i3.  —  Par  rapport  à  l'ordre  que  MM.  les  pasteurs  observeront  dans  cette  circu- 
lation, il  a  été'  convenu  que  M.  Martin,  après  avoir  desservi  le  quartier  d'Angou- 
mois  pendant  les  quatre  premiers  mois,  passera  dans  celui  de  Marennes  et  La 
Tremblade,  et  M.  Solier  dans  celui  de  Royan,  et  M.  Dugas  dans  celui  d'Angou- 
mois,  —  ainsi  alternativement  jusqu'à  nouvel  ordre. 

14.  —  A  l'avenir,  les  honoraires  de  MM.  les  pasteurs  commenceront  à  courir 
le  premier  de  janvier  de  chaque  année,  lequel  règlement  a  commencé  ledit  jour 
premier  janvier  dernier;  et  ils  leur  seront  payés,  moitié  à  la  St-Jean  et  moitié  à 
Noël;  seront  tenus  lesdits  pasteurs,  pour  être  payés,  de  présenter  aux  consistoires 
un  consentement  par  écrit  de  leurs  coll[oq]ues  respectifs. 

i5.  —  Les  députés  au  prochain  synode  notifieront  à  l'église  de  Bordeaux 
qu'elle  ait  à  se  pourvoir,  si  elle  le  peut,  hors  de  la  province  d'un  pasteur  pour  sa 
desserte;  les  nôtres  ne  peuvent  s'empêcher,  vu  leur  pressant  besoin,  de  rappeler, 
ainsi  qu'elles  le  rappellent  maintenant,  M.  Etienne  Gibert,  après  qu'il  aura  passé 
le  temps  fixé  par  le  dernier  fynode  desdites  églises. 

16.  —  Quoique  le  colloque  laisse  la  liberté  à  de  certains  fidèles  de  Marennes 
de  se  fixer  à  l'église  de  la  Pimplière  ou  à  celle  de  Laumône,  ainsi  qu'ils  le  jugeront 
à  propos,  à  cause  des  raisons  que  cesdits  fidèles  peuvent  avoir,  et  auxquelles  on  a 
e'gard,  cependant  on  les  exhorte  ii  se  fixera  celle  de  Laumône,  la  chose  étant  plus 
conforme  à  la  discipline. 

17.  —  Tous  les  consistoires  rendront  compte  des  deniers,  soit  des  pauvres, 
soit  du  ministère,  selon  la  discipline,  deux  fois  par  an,  savoir  au  mois  de  juin  et 
de  décembre,  en  présence  du  pasteur  du  quartier  et  des  notables  de  chaque  église, 
qui  seront  prévenus  à  ce  sujet. 

18.  —  Le  député  de  l'église  de  La  Tremblade  ayant  expliqué  les  intentions  de 
ladite  église  au  sujet  du  mémoire  qui  donna  lieu  au  colloque  du  19  juillet  1759, 
de  passer  l'art.  2  du  colloque  à  la  présente  assemblée,  on  est  convenu  que  ledit 
article  demeure  comme  non  avenu. 

Ainsi  conclu  et  arrêté  ledit  jour  et  an  que  dessus. 

Dugas,  pasteur  et  modérateur;  Plantier,  ancien  et  secrétaire. 
—  Collection  Boulineau. 

Colloque  de  Saintonge  et  Angoumois  du  16  juin  ijtii. 

Au  nom  de  Dieu  soit  fait.  Amen. 
Les  églises  de  Saintonge  et  Angoumois  assemblées  en  colloque  sous  la  pro- 
tection divine  le  16  de  juin  1761,  auquel  ont  assisté  MM.  Solier,  Martin,  Dugas, 


238  LES  SYNODES  DU  DÉSERT. 

IV. 

On  annule  l'art  1 5  du  colloque  des  églifes  de  Saintonge,  tenu  le 
ib"  avril  dernier,  comme  contraire  aux  droits  des  autres  églifes,  de 
même  que  le  terme  de  prêt  dont  il  eft  fait  mention  dans  l'art.  7  du 
même  colloque. 

V. 

L'églife  de  Bordeaux  demandant  la  continuation  du  miniftère  de 
M.  Etienne  Gibert,  pafteur,  la  compagnie  le  lui  accorde. 

Jarousseau  et  Etienne  Gibert,  pasteurs,  vingt-cinq  anciens,  députe's   desdites 
églises,  après  avoir  imploré  le  secours  divin,  ont  délibéré  ce  qui  suit  : 

1 .  —  Selon  la  coutume,  on  a  élu,  à  la  pluralité  des  suffrages,  M.  Martin,  pas- 
teur, pour  modérateur,  et  M.  Dugas,  pasteur,  pour  modérateur-adjoint,  et 
M.  Plantier,  ancien,  pour  secrétaire. 

2.  —  MM.  les  députés  au  synode  provincial  dernier  ont  communiqué  à  l'as- 
semblée les  actes  du  synode. 

3.  —  MM.  les  modérateurs  et  secrétaire  du  dernier  synode  ont  produit  un 
mémoire  par  lequel  on  voit  que  M.  Dupuy  l'aîné  témoigna  le  lendemain  de  ladite 
assemblée  qu'il  était  fâché  de  la  conduite  qu'il  avait  tenue  dans  ledit  synode,  et 
dont  il  est  fait  mention  dans  l'art.  10;  outre  cette  démarche  et  le  désir  qu'il  a 
témoigné  de  nouveau  de  reprendre  ses  études,  on  est  d'avis  qu'on  ne  doit  point  y 
avoir  égard. 

4.  —  En  vertu  de  fart.  8  du  dernier  synode,  qui  porte  que  le  présent  col- 
loque fixera  un  quartier  à  M.  Dupuy  jeune,  on  lui  assigne  celui  des  églises  de 
Saintonge  et  Angoumois  jusqu'au  prochain  synode,  lesquelles  il  desservira  alter- 
nativement sans  partialité  ;  elles  lui  fourniront  pour  ses  appointements  la  somme 
de  3oo  liv.  pour  une  année,  à  commencer  de  ce  jour,  —  laquelle  somme  lesdites 
églises  lui  paieront  par  égale  portion. 

5.  —  Ayant  fait  la  lecture  dudit  article  à  M.  Dupuy,  il  a  dit  qu'il  ne  pouvait 
s'y  soumettre  par  des  raisons  qu'il  a  alléguées,  auxquelles  l'assemblée  lui  a 
accordé  la  demande  qu'il  a  faite  qu'il  lui  fût  permis  de  retourner  en  Périgord. 

6.  —  Les  églises  de  Mornac,  le  Pouyeau,  Marennes,  Paterre,  La  Tremblade, 
Breuillet,  Royan,  Cozes  ont  payé  chacune  3  liv.  jîour  remplir  l'objet  porté  dans 
l'art.  26  du  dernier  synode  provincial,  concernant  Mad[ame]  Bétrine. 

7.  —  Que  MM.  les  députés  au  prochain  synode  national  demanderont  si  la 
province  du  Bas-Languedoc  n'est  pas  obligée  de  fournir  la  pension  qu'on  a 
assignée  à  Mad[ame]  Bétrine,  en  considération  des  bons  services  que  feu 
M.  Bétrine  lui  a  rendus  en  qualité  de  pasteur. 

8.  —  Que  M.  Gibert  l'aîné,  ancien  pasteur  des  églises  de  Saintonge  et  An- 
goumois, quoique  absent,  aura  le  quart  des  honoraires  de  la  demi-année  1761, 
que  se  percevra  à  la  St-Jean,  sans  préjudice  de  sa  quote-part  pour  l'avenir. 

g.  —  M.  Jarousseau,  pasteur,  circulera  avec  le  pasteur  du  quartier  de  Royan 
jusqu'à  nouvel  ordre,  auquel  on  joint  dès  aujourd'hui  les  églises  de  La  Tremblade, 
Avallon,  Gemozac  et  Pons. 

10.  —  M.  Etienne  Gibert  ayant  demandé  que  le  colloque  permît  à  M.  Dugas, 
pasteur,  d'aller  desservir  l'église  de  Bordeaux,  pendant  le  temps  qu'il  resterait  dans 
le  voyage  qu'il  va  entreprendre,  l'assemblée  n'a  pas  trouvé  à  propos  de  répondre 
favorablement  à  ses  désirs. 


SYNODES  PROVINCIAUX.  23q 

VI. 

Sur  la  demande  faite  par  les  églifes  du  Périgord,  comment  on 
doit  procéder  contre  ceux  qui  continuent  de  faire  bénir  leurs  mariages 
&  baptifcr  leurs  enfants  dans  l'Eglifc  romaine,  l'afTemblée,  ne  pouvant 
que  condamner  une  telle  conduite  comme  très-criminelle,  déclare  ceux 
qui  f'en  rendent  coupables  dignes  non-feulement  d'âpre  cenfure,  mais 
encore  de  toutes  autres  peines  que  MM.  les  pafteurs  &  anciens  avi- 
feront. 

11.  —  MM.  les  anciens,  députes  au  présent  colloque,  ont  souscrit  pour  28 
exemplaires  de  la  feuille  qu'on  se  propose  de  faire  imprimer,  concernant  les  pro- 
testants du  royaume. 

Ainsi  conclu  et  arrêté  les  jour  et  an  que  dessus. 

Martin,  pasteur   et  modérateur;  Dugas,  pasteur  et  modé- 
rateur-adjoint; Plantier,  ancien  et  secrétaire. 
—  Collection  Boulineau. 

Colloque  de  Saintonge  et  Angoumois  du  16  et  ij  décembre  lyOï. 

Au  nom  de  Dieu.  Amen. 
Les  églises   de   Saintonge  et  Angoumois,   assemblées  en  colloque  les  16  et 
17  décembre  1761,  après  avoir  imploré  le  secours  de  Dieu  et  procédé  à  la  nomi- 
nation d'un  président  et  d'un  secrétaire,  on  a  délibéré  ce  qui  suit: 

1.  —  Les  consistoires  observeront  à  l'avenir  dans  les  lettres  d'envoi  de  leurs 
députés  aux  colloques  et  synodes,  de  ne  faire  mention  dans  icelles,  ni  du  jour,  ni 
du  lieu  que  lesdits  colloques  et  synodes  se  tiendront. 

2.  —  Sur  les  représentations  faites  par  plusieurs  églises,  la  compagnie  exhorte 
les  fidèles  à  déférer  aux  représentations  qui  leur  seront  faites  par  Messieurs  les 
anciens  sous  peine  de  vives  censures;  sauf  auxdits  fidèles  à  se  pourvoir  devant  le 
pasteur,  pour  qu'il  décide  sur  le  cas  dont  il  sera  question. 

3.  —  L'assemblée,  affligée  d'apprendre  que  plusieurs  fidèles  ne  [se]  font  aucune 
peine  de  vendre  ou  acheter  le  jour  du  dimanche,  exhorte  ceux  qui  sont  dans  le 
cas  de  s'en  abstenir  désormais  ;  enjoint  en  outre  aux  consistoires  d'y  tenir  la  main, 
de  faire  à  ce  sujet  toutes  les  répréhensions  nécessaires,  et  de  suspendre  de  la  com- 
munion ceux  qui  refuseront  d'y  déférer. 

4.  —  Ceux  d'entre  les  fidèles  qui  refuseront  de  participer  aux  charges  et 
frais  que  les  églises  sont  obligées  de  faire  pour  se  soutenir,  seront  vivement  cen- 
surés, et  les  consistoires  sont  chargés  de  procéder  contre  eux,  conformément  à  la 
discipline. 

5.  —  A  l'avenir,  on  assemblera  régulièrement  deux  colloques  par  année,  le 
premier  au  commencement  de  mai,  et  le  second  au  commcncemen't  de  septembre; 
cependant,  s'il  survient  des  affaires  importantes  qui  demandent  d'avancer  ou  de 
retarder  ce  temps-là,  l'église  et  le  pasteur,  qui  seront  chargés  de  le  convoquer, 
pourront  y  avoir  égard,  en  informant  exactement  les  autres  églises  de  ce  change- 
ment et  des  raisons  qui  l'occasionnent. 

6.  —  La  compagnie,  ayant  égard  aux  services  que  M.  Gibert  l'aîné  a  rendus 
aux  églises  et  à  ceux  qu'il  peut  leur  rendre  encore,  juge  à  propos  que  pour  lui  en 
faciliter  les  moyens  il  circule  dans  toutes,  en  qualité  de  pasteur,  avec  le  droit 
d'y  exercer  la  discipline,  ainsi  que  le  pasteur  qui  sera  fixé  pour  en  faire  plus 
particulièrement  la  desserte  ;  bien  entendu  que  l'un  et  l'autre  agiront  de  concert. 


240  LES  SYNODES  DU  DESERT. 

VII. 
Comme  MM.  les  anciens  font  dans  une  obligation  plus  étroite 
de  f 'acquitter  de  tous  les  devoirs  que  la  religion  nous  impofe,  &  de 
contribuer  parleur  exemple  à  l'édification  publique,  la  compagnie 
efl:  d'avis  que,  fuppofé  qu'il  fen  trouvât  parmi  eux  qui  vinffent  à  tomber 
dans  l'un  ou  l'autre  cas  défignés  dans  le  fufdit  art.  6,  ils  foient  promp- 
tement  dépofés  de  leur  charge  d'ancien. 

7.  —  Pour  la  plus  grande  commodité  des  pasteurs,  et  pour  le  bien  des  églises, 
il  a  été  décidé,  conclu  et  arrêté  que  lesdits  pasteurs,  excepté  M.  Gibert  l'aîné, 
n'observeront  plus  la  circulation  réglée  par  l'art.  12  du  colloque  du  i5  avril  der- 
nier, mais  qu'ils  auront  désormais  chacun  un  quartier  fixe,  lesquels  quartiers  ont 
été  réglés  de  la  manière  qui  suit: 

St-Savinien,  le  Port-des-Barques,  Souhe,  Luzac,  Marennes  et  Mornac  forme- 
ront celui  de  iM.  Solier. 

La  Tremblade,  la  Pimplière,  Avallon,  Paterre,  Breuillet,  le  Pouyeau,  et 
St-Palais,  celui  de  M.  Dugas. 

Les  cinq  églises  de  l'Angoumois  avec  celle  de  Jonzac,  celui  de  M.  Martin. 

Royan,  Didonne,  Meschers,  Cozes,  Mortagne,  St-Fort,  Gemozac  et  Pons 
celui  de  M.  Jarousseau  ;  et  à  l'égard  de  l'ile  de  Ré,  il  a  été  convenu  que 
M.  Martin  y  ferait  une  ronde  par  année,  et  qu'elle  serait  d'ailleurs  desservie 
alternativement  par  MM.  Solier  et  Dugas. 

8.  —  M.  Martin,  s'étant  opposé  à  la  fixation  des  quartiers,  a  demandé  que  son 
opposition  fût  couchée  par  écrit,  se  soumettant  cependant  à  la  susdite  décision, 
jusqu'à  ce  qu'il  en  soit  autrement  ordonné. 

g.  —  Messieurs  les  pasteurs  percevront  la  demi-année  des  honoraires  qui 
écherra  à  la  fin  du  présent  mois,  ainsi  qu'à  l'avenir  de  la  manière  suivante,  savoir  : 

M.  Solier:  l'ile  de  Ré,  le  Port-des-Barques,  Marennes  et  Luzac,  et  il  remettra 
8  liv.  par  an  à  M.  Gibert. 

M.  Dugas  :  La  Tremblade,  Avallon,  Paterre  et  le  Pouyeau. 

M.  Martin:  Jonzac,  et  dans  les  églises  d'Angoumois  670  liv.  par  an;  et  le 
restant  de  la  taxe  desdites  églises  d'Angoumois  sera  payé  à  M.  Gibert. 

M.  Jarousseau:  Mornac,  Breuillet,  Royan,  St-Palais,  Cozes,  Mortagne  et 
Pons,  et  il  remettra  42  liv.  par  an  à  M.  Gibert. 

M.  Gibert:  Gemozac,  la  Pimplière,  St-Fort,  St-Savinien,  Meschers,  Didonne 
et  tous  les  restes  dont  il  est  fait  mention  dans  le  présent  article. 

10.  —  Pour  que  Messieurs  les  pasteurs  aient  chacun  1000  liv.  d'honoraires 
par  an,  l'assemblée  a  décidé  que  l'église  du  Pouyeau  paiera  à  l'avenir  i  5o  liv., 
celle  de  Meschers  jb  liv.,  celle  de  Didonne  j5  liv.,  celle  de  St-Palais  110  liv., 
celle  de  Marennes  208  liv.,  et  celle  de  la  Pimplière  120  liv. 

11.  —  L'assemblée,  ayant  pris  en  considération  les  arrêtés  du  colloque  des 
églises  de  l'Agenais,  par  lesquels  elles  se  déclarent  membres  de  notre  province 
ecclésiastique  en  vertu  du  consentement  que  notre  synode  du  i"""  et  2  juillet  1760 
a  donné  à  leur  jonction,  de  même  que  la  lettre  gracieuse  qu'elles  nous  ont  écrite 
en  conséquence  en  date  du  i5  septembre  dernier,  par  laquelle  elles  nous  demandent 
du  secours,  l'assemblée,  dis-je,  accorde  à  M.  Gibert,  selon  ses  désirs,  la  liberté 
d'aller  visiter  lesdites  églises,  ou  de  tenir  la  place  d'un  des  pasteurs  du  Périgord, 
supposé  que  celui-ci  veuille  bien  aller  dans  lesdites  églises,  et  que  celles  du  Péri- 
gord y  consentent. 


SYNODES  PROVINCIAUX. 


241 


VIII. 

M.  Dupuy  l'aîné  ayant  déclaré  qu'il  fe  défiftait  de  la  réfolution 
qu'il  avait  prife  d'abandonner  fcs  études  &  le  delfein  où  il  eft  de  les 
reprendre  pour  parvenir  au  St-AIiniflèrc,  l'afTemblée  voit  avec  plaifir 
fes  difpofitions  à  cet  égard;  elle  charge  en  conféquence  M.  Dugas 
d'écrire  au  plus  tôt  au.xdiredeurs  du  féminaire  pour  les  prier  de  nous 
informer  de  la  \ie,  mœurs  &  capacité  qu'ils  ont  reconnues  chez  ledit 

12.  —  Le  colloque  consent  que  M.  Riollet  s'acquitte  de  la  somme  de  600  liv. 
dont  il  est  redevable  envers  les  églises,  en  payant  la  pension  du  nommé  Sérisier, 
actuellement  à  Pons,  étudiant,  pour  parvenir  au  St-Ministère  pour  le  service  des 
églises  de  la  province;  et  supposé  que,  lorsque  ledit  Sérisier  quittera  Pons,  ladite 
somme  ne  soit  point  acquittée  en  entier,  ledit  M.  de  Riollet  remettra  le  restant, 
selon  qu'il  lui  sera  indiqué  par  les  églises  assemblées  en  colloque. 

i3.  —  La  compagnie,  prenant  toute  la  part  possible  à  la  détention  de  M.  le 
pasteur  Rochette,  et  autres  personnes  prisonnières  avec  lui,  et  n'ayant  rien  plus  à 
cœur  que  de  contribuer  à  leur  donner  la  liberté,  elle  charge  MM.  les  anciens  de 
faire  incessamment  une  collecte  qui  sera  employée,  s'il  est  nécessaire,  à  cette  fin, 
laquelle  collecte  sera  envoyée  au  plus  tôt  à  M.  Etienne  Gibert,  pasteur  à  Bor- 
deaux, afin  que  ce  dernier  la  fasse  parvenir  à  sa  destination,  si  le  cas  y  échoit. 

14.  —  A  l'égard  de  la  demande  de  la  plus  grande  partie  des  anciens  de  l'église 
de  Jonzac,  qui  porte  que  les  lecteurs  que  M.  Martin,  de  concert  avec  lesdits  anciens, 
avait  établis  pour  le  service  de  ladite  église  soient  continués,  la  compagnie  est 
d'avis  de  ne  point  rétablir  aujourd'hui  lesdits  lecteurs  dans  leur  charge,  mais  de 
laisser  à  la  prudence  du  pasteur  et  des  anciens  de  ladite  église  de  les  réhabiliter, 
lorsqu'ils  le  jugeront  à  propos. 

i5.  —  L'assemblée,  prenant  en  considération  les  sentiments  de  repentance 
que  M.  Dupuy  l'aîné  nous  a  témoignés  au  sujet  de  la  conduite  qu'il  tint  au  der- 
nier synode  de  cette  province,  à  la  prière  qu'il  nous  a  faite  d'avoir  égard  à  ses 
sentiments,  et  de  lui  accorder  en  conséquence  notre  suffrage  pour  qu'il  puisse 
continuer  ses  études  et  parvenir  au  St-Ministère,  s'il  en  est  jugé  capable,  —  a  été 
d'avis  qu'on  n'ait  pas  d'égard  à  la  délibération  du  colloque  du  16  juin  dernier, 
(art.  3,)  le  concernant,  et  qu'il  soit  admis  au  nombre  des  proposants  de  la  province, 
aux  conditions  toutefois  que  les  témoignages  qu'il  pourra  se  procurer  de  Messieurs 
les  directeurs  du  séminaire  seront  tels  qu'ils  doivent  être;  —  lesquels  témoignages 
.seront  examinés  par  MM.  Dugas,  Martin  et  .larousseau,  pasteurs,  avec  M.M.  Gui- 
bert,  de  Rommefort,  Dubois  et  Gautier,  anciens,  qu'on  a  nommés  pour  cet  efiet, 
et  qui  en  rendront  compte  au  prochain  synode.  Bien  entendu  néanmoins  que  ce 
qu'ils  décideront  aura  son  effet,  dès  l'instant  de  la  décision. 

16.  —  Sur  la  plainte  des  églises  de  Marennes  et  la  Pimplière  contre  M.  Dupuy 
jeune,  au  sujet  d'une  application  personnelle  que  ledit  Dupuy  a  faite  en  prêchant 
dans  lesdites  églises,  le  colloque,  après  l'avoir  interrogé  et  lu  attentivement  ladite 
application,  telle  qu'il  nous  a  déclaré  avec  sincérité  l'avoir  prêchée,  a  trouvé  que 
ce  n'était  point  à  lui  à  s'exprimer  de  la  sorte,  —  en  rendant  cependant  justice  à  ses 
intentions  et  à  la  .saine  morale  que  ladite  application  renferme.  Nous  le  blâmons 
de  l'avoir  laite  ;  de  la  justice  duquel  blâme  ledit  sieur  Dupuy  est  convenu,  et  a 
demandé  excuse  à  ceux  que  son  discours  pouvait  avoir  offensés,  en  les  personnes 
de  M.  Solier  et  députés  de  l'église  de  Marennes. 

17.  —  Conformément  à  la  discipline,  les  proposants  et  étudiants  ne  devant 


242  LES  SYNODES  DU  DESERT. 

fieur  Dupuy  pendant  fon  féjour  au  féminaire  ;  &  fur  les  bons  témoi- 
gnages qui  lui  feront  expédiés,  le  colloque  de  Saintonge  le  réhabilitera 
au  nombre  des  propofants  de  la  province;  le  même  colloque  lui  affi- 
gnera,  ainfi  qu'à  M.  fon  frère,  les  quartiers  de  la  province  où  ils 
devront  refter  jufqu'au  prochain  fynode  provincial,  à  la  décifion  duquel 
ils  fe  foumettront. 


exercer  les  fonctions  du  St-Ministère  que  de  l'aveu  et  consentement  des  pasteurs, 
ceux  de  cette  province  ssront  tenus  à  l'avenir  de  communiquer  à  quelqu'un  d'eux 
les  discours  qu'ils  voudront  prêcher. 

i8.  —  Les  églises  en  géne'ral,  ayant  été  édifiées  de  la  conduite  de  M.  Dupuy 
jeune  et  de  ses  prédications  pendant  la  tournée  qu'il  a  faite,  elles  lui  assignent 
son  séjour  parmi  elles,  en  sa  qualité  de  proposant  jusqu'au  prochain  synode,  sans 
avoir  égard  à  l'art.  4  du  précédent  colloque;  on  promet  à  M.  son  frère  d'y  rester 
aussi  jusqu'à  ce  temps-là. 

ig.  —  Il  a  été  délibéré  à  la  pluralité  des  suffrages  que  l'art.  4  du  dernier 
colloque  qui  assigne  3oo  liv.  à  M.  Dupuy  le  jeune  par  année  sera  exécuté,  et 
que  chaque  église  lui  payera  sa  portion  au  marc  la  livre,  qui  revient  a  6  pour 
100,  conformément  à  sa  taxe. 

20.  —  On  est  d'avis  pour  plusieurs  considérations  qu'il  n'est  pas  nécessaire 
d'indiquer  que  les  proposants  et  étudiants  qui  prêchent  dans  les  quartiers 
s'abstiendront  de  mettre  la  robe  à  l'avenir. 

3  1.  —  Le  quartier  de  l'Angoumois  est  chargé  de  convoquer  le  synode  pro- 
chain Dour  la  fin  du  mois  d'avril,  et  de  donner  exactement  avis  du  jour  et  du 
lieu  qu'il  choisira  aux  colloques  respectifs  qui  doivent  composer   ledit   synode. 

22.  —  On  a  élu  à  la  pluralité  des  suffrages,  pour  assister  avec  Messieurs 
les  pasteurs  au  susdit  synode,  en  qualité  de  députés  d'entre  les  anciens,  MM.  de 
Rommefort,  Broussard,  de  Pons,  Lambert,  Guibert  et  Dubois,  et  pour  leurs 
substituts,  MM.  Dupuy,  Thomas,  de  Royan,  Longueville,  Adrien  l'aîné  et  Guil- 
lorit,  auxquels  députés  le  colloque  donne  pleins  pouvoirs  de  proposer  et  opiner 
selon  l'usage,  promettant  de  nous  soumettre  et  de  faire  exécuter  de  notre  mieux 
tout  ce  qui  sera  délibéré. 

23.  —  A  l'unanimité  des  suffrages,  on  a  élu  M.  Dugas,  pasteur  actuaire,  pour 
les  églises  qui  composent  le  présent  colloque. 

Ainsi  conclu  et  arrêté  lesdits  jours  et  an  que  dessus. 

DuGAs,  pasteur  et  modérateur  ;  Gibert,  pasteur  et  secrétaire. 
—  Collection  Boulineau. 

Statuts  des  Comitants  de  La  Rochelle  du  11  septembre  1761. 

Commissaires:  MM.  Rasteau;  Bonfils;  Gast;  Rossal. 

1.  —  Conformément  à  la  délibération  de  l'assemblée  générale  du  1 1  septembre 
1761,  le  comité  sera  composé  à  l'avenir  de  quatorze  membres,  et  ce  nombre  ne 
pourra  être  diminué  ou  augmenté  que  par  une  délibération  rendue  dans  une 
assemblée  générale,  c'est-à-dire  dans  une  assemblée  composée  de  tous  les  comi- 
tants anciens  et  actuels. 

2.  —  Conformément  à  la  délibération  de  l'assemblée  générale  du  1 1  septembre 
1761,  il  y  aura  parmi  les  quatorze  membres  du  comité  six  comitants  perpétuels  et 
huit  comitants  alternatifs. 


SYNODES  PROVINCIAUX.  243 

IX. 

Comme  il  eft  nécelTairc  que  les  églifes  connaiffent  les  fujets  qui 
fc  dévouent  à  leur  fcrvice,  &  que  cette  connaiffance  ne  peut  même 
qu'être  utile  auxdits  fujets,  la  compagnie  renvoie  au  fynode  provin- 
cial la  dccifion  de  là  demande  qu'ont  faite  lefdits  MM.  Dupuy,  con- 
cernant leurs  épreuves  pour  être  confacrés. 

3.  —  Les  six  comitants  perpétuels  ne  cesseront  d'être  membres  du  comité 
que  par  décès,  ou  par  démission  volontaire,  ou  par  destitution.  A  l'égard  du 
décès,  le  comitant  perpétuel  que  la  mort  enlèvera  ne  sera  remplacé  qu'à  l'assem- 
blée générale  qui  se  tiendra  une  fois  l'an,  comme  il  sera  dit  ci-après.  A  l'égard  de 
la  démission  volontaire,  elle  ne  pourra  être  acceptée  que  pour  bonnes  et  suffi- 
santes raisons,  dont  l'assemblée  générale,  qui  se  tiendra  une  fois  l'an,  jugera  de 
la  validité.  A  l'égard  de  la  destitution,  elle  ne  pourra  avoir  lieu  que  pour  des  cas 
graves  et  bien  constatés,  lesquels  cas  ne  pourront  être  examinés  que  dans  l'assem- 
blée générale  qui  se  tiendra  une  fois  l'an,  ou  dans  une  assemblée  générale  extra- 
ordinaire tenue  à  cette  effet,  et  il  faudra  plus  des  deux  tiers  des  voix  pour  pro- 
noncer validement  la  destitution. 

4.  —  Les  huit  comitants  alternatifs  occuperont  la  place  de  comitant  pendant 
deux  ans  ;  après  lequel  temps  ils  seront  remerciés  de  leurs  soins  et  de  leurs  travaux, 
et  il  sera  procédé  à  leur  remplacement  dans  l'assemblée  générale  qui  se  tiendra 
une  fois  l'an. 

5.  —  Les  huit  comitants  alternatifs  ne  cesseront  d'être  membres  du  comité 
pendant  les  deux  années  de  leur  charge  que  par  décès,  ou  par  démission  volon- 
taire, ou  par  destitution  ;  et  à  ces  trois  égards,  il  sera  procédé  à  leur  remplacement 
de  la  même  manière  qu'il  a  été  prescrit  pour  les  comitants  perpétuels  dans 
l'art.  3. 

6.  —  On  [n']élira  pour  comitants  que  des  personnes  d'une  conduite  irrépro- 
chable, âgées  au  moins  de  vingt-cinq  ans,  qui  ayent  une  connaissance  approfondie 
de  la  Religion,  qui  en  pratiquent  les  devoirs  avec  soin,  qui  ayent  un  zèle  éclairé 
et  prudent,  qui  soient  discrètes,  et  qui  se  comportent  en  toute  affaire  comme 
de  vrais  disciples  de  Jésus-Christ. 

7.  —  Le  comité  tiendra  des  assemblées  ordinaires  le  premier  mercredi  de 
chaque  mois,  et  tous  les  membres  seront  invités  de  s'y  trouver,  et  ne  pourront 
en  être  exemptés  que  par  maladie,  ou  absence  de  domicile. 

8.  —  Toutes  les  séances  s'ouvriront  par  l'invocation  du  nom  de  Dieu,  et  le 
président  prononcera  cette  formule  :  Notre  aide  soit  au  nom  de  Dieu  qui  a  fait 
les  deux  et  la  terre.  Amen.  Et  toutes  les  séances  se  termineront  par  cette  courte 
prière  prononcée  par  le  président  :  Au  Roi  des  siècles,  immortel,  invisible,  à  Dieu, 
seul  sage,  soit  honneur  et  gloire  dès  maintenant  et  à  jamais.  Amen. 

9.  —  Indépendamment  des  assemblées  ordinaires,  il  pourra  se  tenir  des 
assemblées  extraordinaires  lorsque  les  affaires  l'exigeront;  ce  qui  sera  déterminé 
par  le  président  et  le  secrétaire;  et  dans  le  cas  où  le  président  et  le  secrétaire  ne 
trouveraient  pas  de  nécessité  à  une  assemblée  extraordinaire,  le  concours  de  trois 
des  membres  du  comité  demandant  l'assemblée  extraordinaire  sera  suffisant  pour 
engager  le  président  et  le  secrétaire  à  convoquer  l'assemblée  demandée. 

10.  —  Indépendamment  des  assemblées  ordinaires  et  des  assemblées  extra- 
ordinaires qui  ne  pourront  être  composées  que  des  quatorze  membres  actuels,  il 
se  tiendra  tous  les  ans  une  assemblée  générale,  composée  de  tous  les  membres 


244  ^^^  SYNODES  DU  DESERT. 

X. 

Ledure  des  art.  8  &  9  ayant  été  faite  à  MM.  Dupuy,  l'aîné  a  déclaré 
que  puisqu'on  ne  voulait  pas  l'agréger  aujourd'hui  au  nombre  des 
propofants  de  la  province,  il  renonçait  à  la  réfolution  qu'il  avait  prife 
de  fe  vouer  de  nouveau  au  fervice  de  nos  églifes. 

anciens  et  actuels  du  comité,  dans  laquelle  assemble'e  générale  les  membres  actuels 
rendront  compte  de  ce  qui  s'est  passé  depuis  la  dernière  assemblée  générale,  et 
où  il  sera  procédé  à  l'élection  des  quatre  sujets  qui  devront  remplacer  ceux  des 
comitants  alternatifs  qui  auront  fait  leurs  deux  années. 

11.  —  L'assemblée  générale  se  tiendra  tous  les  ans,  le  premier  mercredi  de 
novembre,  et  tous  les  membres,  tant  anciens  qu'actuels,  seront  avertis  de  s'y 
trouver  et  ne  pourront  en  être  exemptés  que  par  maladie  ou  par  absence. 

12.  —  Indépendamment  de  l'assemblée  générale  qui  se  tiendra  tous  les  ans 
le  premier  mercredi  de  novembre,  les  membres  actuels  du  comité  pourront  con- 
voquer une  assemblée  générale  extraordinaire  si  le  besoin  le  requiert;  mais  ce  ne 
pourra  être  que  pour  les  motifs  mentionnés  dans  l'art.  3,  ou  pour  des  affaires 
essentielles  qui  intéresseront  tous  les  protestants  du  Royaume. 

i3.  —  Pour  procéder  à  l'élection  des  quatre  sujets  qui  devront  remplacer  les 
comitants  alternatifs  qui  auront  fait  leurs  deux  années,  les  quatorze  comitants 
actuels  remettront  à  l'assemblée  générale  de  novembre  une  liste  de  douze  per- 
sonnes parmi  lesquelles  l'assemblée  générale  élira  par  la  voie  du  scrutin  les  quatre 
sujets  qui  lui  paraîtront  les  plus  propres  à  remplir  les  fonctions  de  comitant 
alternatif. 

14.  —  Pour  composer  la  liste  des  douze  personnes  qui  doit  être  remise  à 
l'assemblée  générale,  les  quatorze  comitants  actuels  procéderont,  dans  l'assemblée 
ordinaire  qui  précédera  l'assemblée  générale,  à  la  confection  de  ladite  liste,  en 
inscrivant  tous  les  noms  des  personnes  qu'ils  jugeront  propres  à  remplir  les  fonc- 
tions de  comitant  alternatif,  et  en  réduisant  le  nombre  des  personnes  inscrites 
à  celui  de  douze  par  la  voie  du  scrutin. 

i5.  —  On  ne  pourra  proposer,  pour  être  inscrite  sur  ladite  liste,  aucune  per- 
sonne exerçant  un  art  mécanique, —  les  orfèvres  étant  dans  la  classe  des  arts  libé- 
raux et  les  horlogers  dans  la  classe  des  artistes,  ne  sont  point  exclus  du  comité 
par  cet  article. 

16.  —  Les  nouveaux  membres  élus  seront  présentés  à  l'assemblée  ordinaire 
qui  suivra  l'assemblée  générale  par  deux  des  comitants  actuels  qui  auront  été 
nommés  à  cet  effet  par  le  président.  Notre  pasteur  sera  invité  de  leur  adresser  un 
discours  sur  la  nature  de  la  charge  à  laquelle  ils  sont  appelés  et  sur  les  devoirs 
qu'ils  ont  à  remplir.  Et  en  cas  d'absence  de  notre  pasteur,  le  président  leur 
adressera  la  parole  ou  chargera  quelqu'un  du  comité  de  leur  faire  connaître  en 
peu  de  mots  les  engagements  qu'ils  prennent,  et  de  les  assurer  de  l'affection  de 
tous  les  comitants. 

17.  —  Les  comitants  alternatifs  qui  auront  fait  leur  temps  ne  pourront  être 
continués  dans  leurs  fonctions,  à  moins  que  l'unanimité  des  voix  dans  l'assemblée 
générale  ne  fasse  connaître  de  cette  manière  le  vœu  de  toute  l'église;  auquel  cas, 
lesdits  comitants  seront  invités  de  vouloir  bien  continuer  leurs  fonctions,  mais 
cette  unanimité  ne  pourra  être  obtenue  que  par  la  voie  d[u]  scrutin. 

18.  —  Quoique  les  comitants  alternatifs  qui  aur[ont]  fait  leur  temps  ne 
[puissent]  être  continués  dans  leurs  fonctions  à  moins  de  l'unanimité  des  suffrages, 
cependant  les  ex-comitants  pourront  être  insérés  dans  la  liste  des  douze  personnes 


SYNODES  PROVINCIAUX.  246 

XI. 

M.  Sol,  pafteur,  pcrfiftant  dans  l'appel  qu'il  a  fait  dans  les  deux 
précédents  fynodes  de  cette  province  de  la  fentence  prononcée  contre 
lui  dans  le  dernier  fj'node  national,  art.  9,  &  demandant  de  nouveau 
qu'on  le  notifie  au  nom  de  l'alicmblcc  à  la  province  chargée  de  la  con- 
vocation du  prochain  national,  pour  en  accélérer  la  tenue,  on  lui 

qui  devra  être  pre'sente'e  à  l'assemble'e  ge'nérale,  deux  ans  après  leur  sortie  du 
comité. 

ig.  —  Dans  l'assemblée  où  les  nouveaux  membres  seront  reçus  et  viendront 
prendre  séance,  ils  ne  pourront  pas  être  nommés  commissaires  pour  l'examen  des 
questions  qui  seraient  mises  sur  le  tapis,  parce  qu'ils  doivent  avant  toutes  choses 
prendre  connaissance  des  statuts  et  des  délibérations  du  comité. 

20.  —  Dans  l'assemblée  où  les  nouveaux  membres  seront  reçus  et  viendront 
prendre  séance,  ceux  d'entre  eux  qui  auraient  été  ci-devant  membres  du  comité 
pourront  être  nommés  commissaires  pour  l'examen  des  questions  qui  seraient 
mises  sur  le  tapis,  parce  que  leur  travail  précédent  les  à  mis  en  état  de  prendre 
connaissance  des  statuts  du  comité  et  des  principes  qui  déterminent  leurs  déli- 
bérations. 

21.  —  Pour  le  bon  ordre  des  assemblées  du  comité  et  pour  l'expédition  des 
affaires,  il  y  aura  un  président,  un  secrétaire  et  un  adjoint  de  secrétaire. 

22.  —  Le  président  ouvrira  les  séances,  portera  la  parole,  mettra  sur  le 
bureau  les  questions  qui  devront  être  décidées  par  le  comité,  prendra  l'avis  de 
chacun  des  comitants,  résumera  les  opinions  différentes,  et  prononcera  la  délibé- 
ration qui  sera  le  résultat  de  chaque  examen.  Enfin,  le  président  remplira  toutes 
les  fonctions  d'un  chef  de  société. 

23.  —  Le  président  occupera  sa  place  pendant  deux  années,  au  bout  des- 
quelles il  sera  procédé  à  l'élection  d'un  président  qui  sera  choisi  parmi  les  comi- 
tants perpétuels. 

24.  —  Lorsque  les  voix  seront  partagées,  le  président  aura  la  voix  prépon- 
dérante. 

2  3.  —  Dans  l'absence  du  président,  le  comité  sera  présidé  par  le  secrétaire, 
comme  devant,  par  les  fonctions  de  sa  place,  être  mieux  instruit  de  toutes  les 
affaires  du  comité. 

26.  —  Le  secrétaire  occupera  sa  place  pendant  deux  années,  au  bout  duquel 
temps  il  sera  procédé  à  l'élection  d'un  nouveau  secrétaire,  qui  sera  choisi  parmi 
les  comitants  perpétuels. 

27.  —  Les  fonctions  de  secrétaire  seront  de  dresser  les  délibérations  du 
comité,  de  faire  lecture  à  chaque  séance  de  la  délibération  précédente,  de 
répondre  aux  lettres  qui  seront  écrites  au  comité,  de  faire  lecture  dans  l'assemblée 
générale  de  novembre  des  statuts  du  comité,  et  de  faire  avertir  tous  les  comitants 
du  jour  et  du  lieu  des  assemblées,  tant  ordinaires  qu'extraordinaires. 

28.  —  Dans  l'absence  du  secrétaire,  il  sera  remplacé  dans  la  séance  par  le 
secrétaire-adjoint. 

29.  —  Dans  l'absence  du  président  et  dans  l'absence  du  secrétaire,  le  comité 
sera  présidé  par  le  plus  ancien  des  comitants  perpétuels. 

30.  —  Dans  tous  les  cas  où  le  comité  sera  présidé  par  un  autre  comitant  que 
par  le  président  d'office,  celui  qui  sera  président  par  intérim  jouira  de  toutes  les 
prérogatives  énoncées  dans  les  art.  22  et  24. 


246  LES  SYNODES  DU  DÉSERT. 

accorde  fa  demande;  &  voici  la  lettre  que  le  fynode  écrit  à  ladite  pro- 
vince à  ce  fujet  : 

«  En  conféquence  du  fufdit  arrêté,  nous  vous  prions,  Meffieurs  & 
«  très-honorés  frères,  de  prendre  en  confidération  ledit  appel,  &  de  le 
«  faire  entrer  dans  les  autres  raifons  que  vous  pourrez  avoir  pour 

3i. — 32.  —  Le  secrétaire-adjoint  occupera  sa  place  pendant  une  ou  deux 
années,  au  bout  duquel  terme  il  sera  procédé  à  l'élection  d'un  nouveau  secrétaire- 
adjoint  qui  sera  choisi  parmi  les  comitants  alternatifs. 

33.  — ^Dans  les  questions  importantes  dont  l'examen  sera  remis  à  des  com- 
missaires nommés  par  le  comité,  toute  commission  sera  composée  de  membres 
choisis  parmi  les  comitants  perpétuels  et  parmi  les  comitants  alternatifs,  en  sorte 
qu'il  y  ait  toujours  un  comitant  au  moins  de  chacune  des  classes. 

34.  —  Dans  une  commission  composée  de  six  comitants,  on  sera  libre  de 
nommer  cinq  comitants  alternatifs  et  un  perpétuel,  parce  que  la  qualité  de  comi- 
tant perpétuel  n'est  pas  un  titre  qui  doive  engager  à  nommer  par  préférence  ceux 
de  cette  classe. 

35.  —  Dans  les  commissions  qui  seront  nommées,  on  ne  sera  pas  obligé  de 
nommer  le  président,  ni  le  secrétaire,  ou  l'un  ou  l'autre.  Chacun  nommera  par  la 
voie  du  scrutin  ceux  des  comitants  qui,  selon  lui,  seront  le  plus  en  état  de  remplir 
les  intentions  du  comité. 

36.  —  Pour  qu'une  délibération  soit  valide,  elle  doit  être  faite  dans  une 
assemblée  composée  au  moins  de  dix  comitants,  quatre  perpétuels  et  six 
alternatifs. 

37.  —  Dans  toutes  les  questions  qui  auront  fait  naître  une  commission,  il 
faudra  la  pluralité  de  neuf  voix  contre  cinq,  de  neuf  contre  quatre,  de  huit  contre 
quatre,  de  sept  contre  quatre,  de  sept  contre  trois  pour  décider  entièrement  la 
question  proposée, 

38.  —  Les  fonctions  de  comitants  perpétuels  sont  principalement  de  veiller 
aux  affaires  politiques  du  corps,  de  faire  observer  exactement  et  sans  aucun 
relâchement  les  présents  statuts  et  les  articles  qui  pourraient  être  ajoutés  dans  la 
suite,  de  voir  les  personnes  chargées  par  le  Souverain  de  commander  en  son  nom 
dans  cette  ville,  de  prendre  connaissance  de  toutes  les  affaires  du  dehors  qui 
peuvent  être  relatives  aux  protestants,  et  de  ne  laisser  échapper  aucune  des  occa- 
sions où  ils  peuvent  être  utiles  par  leur  présence,  par  leurs  discours  ou  par  leurs 
actions. 

39.  —  Comme  le  principal  motif  de  la  forme  actuelle  du  comité  a  été  la  néces- 
sité de  faire  la  cour  aux  personnes  en  place,  il  y  aura  un  arrangement  entre  les 
six  membres  perpétuels,  pour  que  chaque  semaine  deux  d'entre  eux  se  présentent 
chez  le  commandant  de  cette  place  et  chez  l'intendant,  ou  en  leur  absence  chez 
ceux  qui  les  représentent;  et  si  quelqu'un  des  membres  alternatifs  souhaitait  de 
faire  ces  démarches  conjointement  avec  les  deux  membres  perpétuels  qui  seront 
de  semaine,  les  trois  comitants  feront  ensemble  ces  visites. 

40.  —  Lorsque  les  comitants  perpétuels  auront  fait  entre  eux  l'arrangement 
dont  il  est  parlé  dans  l'article  précédent,  ils  en  informeront  le  comité  à  la  pre- 
mière séance,  et  ledit  arrangement  sera  couché  sur  le  registre  des  délibérations, 
et  lorsque  les  comitants  perpétuels  jugeront  à  propos  de  faire  quelque  change- 
ment à  l'arrangement  dont  ils  auront  informé  le  comité,  ils  en  instruiront  le 
comité  pour  que  lesdits  changements  soient  enregistrés. 

41.  —  Les  comitants  perpétuels  rendront  compte  à  chaque  séance  du  comité 


SYNODES  PROVINCIAUX.  247 

('accélérer,  autant  que  vous  le  jugerez  convenable,  la  convocation  du 
"tribunal  dont  il  f'agit  &  dont  vous  êtes  chargé;  vous  fentez, 
«xMciricurs  &  très-honorés  frères,  la  juftice  de  la  demande  que  nous 
«vous  faifons  en  faveur  de  notre  très-cher  frère  &  collègue  M.  Sol; 
«  nous  efpérons  que  vous  y  aurez  égard  &  que  vous  aurez  la  bonté  de 
»  nous  informer  au  plus  tôt  de  la  tenue  dudit  fynode,  etc.  » 

du  résultat  des  visites  qu'ils  auront  eu  soin  de  faire  au  commandant,  à  l'intendant 
ou  aux  autres  personnes  en  place;  et  il  sera  fait  registre  des  propos  ou  faits 
remarquables. 

42.  —  Les  fonctions  des  comitants  alternatifs  sont  d'accompagner  notre  pas- 
teur dans  toutes  les  maisons  où  il  ira  pour  officier,  ou  pour  séjourner,  de  veiller 
à  ce  que  l'on  ignore  le  lieu  qu'occupe  notre  pasteur,  de  porter  la  même  attention 
pour  que  personne  n'aborde  notre  pasteur  sans  lui  être  présenté  par  un  des  comi- 
tants, de  composer  les  sociétés  en  choisissant  ceux  qui  seront  agréables  aux  per- 
sonnes qui  permettront  qu'on  s'assemble  dans  leurs  maisons,  de  maintenir  le  bon 
ordre  dans  lesdites  sociétés,  d'y  faire  les  fonctions  de  lecteur  pendant  le  ser\'ice, 
et  celles  de  diacre  à  la  tin  de  l'exercice,  en  recevant  les  aumônes  des  fidèles,  et  de 
prendre  connaissance  de  tout  ce  qui  est  relatif  au  bien  de  l'Eglise  et  à  la  tran- 
quillité des  fidèles. 

43.  —  Les  fonctions  communes  aux  comitants  perpétuels  et  aux  comitants 
alternatifs  sont  de  rétablir,  autant  qu'ils  le  pourront,  la  paix  et  la  concorde  dans 
les  maisons  et  dans  les  familles  où  régnerait  l'esprit  de  discorde. 

44.  —  Les  fonctions  des  comitants  perpétuels  et  les  fonctions  des  comitants 
alternatifs  ne  sont  pas  tellement  attachées  à  la  qualité  de  perpétuel  et  à  la  qualité 
d'alternatif  que  les  uns  et  les  autres  ne  puissent  et  ne  doivent  s'aider  mutuelle- 
ment dans  leurs  fonctions,  lorsque  les  circonstances  l'exigeront.  Au  contraire,  les 
deux  classes  de  comitants  ne  sont  que  les  parties  d'un  seul  et  même  tout.  Tous  les 
membres  du  comité  sont  égaux  en  dignité,  sans  qu'aucun  puisse  prétendre 
prééminence  sur  les  autres;  les  places  de  président  et  de  secrétaire  ne  sont  que 
des  places  d'ordre  et  non  de  décoration.  Tous  les  membres  du  comité  doivent 
être  unis  par  les  liens  de  la  vérité,  de  la  charité  et  de  la  paix.  Ils  doivent  se  sup- 
porter mutuellement  les  uns  les  autres,  s'aider  de  conseils  et  de  bons  offices  dans 
les  affaires  d'assistance  et  de  consolation,  dans  les  maladies,  de  médiation  dans 
les  divisions,  vivre  ensemble  en  un  mot  en  amour  fraternel  et  en  charité. 

45.  —  Dans  l'assemblée  qui  se  tiendra  le  premier  mercredi  de  chaque  mois, 
les  comitants  alternatifs  rendront  compte  de  leurs  opérations  et  des  sommes  qu'ils 
auront  collectées. 

46.  —  Lorsqu'une  place  de  comitant  perpétuel  viendra  à  vaquer  par  décès 
ou  autrement,  elle  ne  pourra  être  occupée  que  par  un  des  membres  anciens  du 
comité,  ou  par  un  des  comitants  alternatifs  en  charge;  on  ne  pourra  nommer 
aucun  de  ceux  qui  n'ont  point  encore  eu  entrée  dans  le  comité. 

47.  —  Tout  comitant  promettra  sur  sa  parole  d'honneur  de  garder  un  secret 
inviolable  sur  toutes  les  affaires  qui  seront  traitées  dans  les  assemblées  et  de  n'en 
donner  aucune  connaissance  aux  gens  du  dehors. 

48.  —  Tous  les  membres  du  comité  diront  en  tout  temps  leur  sentiment  sur 
les  affaires  mises  sur  le  bureau  avec  cette  franchise  et  cette  liberté  qui  convient  à 
des  personnes  qui  cherchent  sincèrement  la  vérité  et  le  bien  de  leurs  frères  ;  ils 
diront  leur  sentiment  avec  le  plus  de  clarté  et  de  brièveté  qu'il  leur  sera  possible, 
et  ils  ne  se  serviront  pour  répondre  aux   objections  qui  leur  seraient  faites  que 


248  LES  SYNODES  DU  DESERT. 

XII. 

M.  Picard,  pafteur,  ayant  demandé  qu'on  lui  accorde  Ion  congé, 
l'affemblée  n'a  pas  trouvé  à  propos  de  lui  accorder  actuellement  fa 
demande,  vu  le  preffant  befoin  des  églifes  qui  lui  ont  été  affedées,  & 
qui  demandent  avec  inftance  la  continuation  de  fon  miniftère;  mais 
nous  ayant  déclaré  qu'il  avait  des  raifons  particulières  qui  ne  lui  per- 


des raisons  qui  vont  à  les  détruire  et  à  appuyer  leur  propre  sentiment,  sans 
employer  aucun  terme  dur  ou  oflensant,  ni  aucune  expression  qui  sente  la 
raillerie,  se  souvenant  qu'ils  sont  au  milieu  de  leurs  frères  et  que  St-Paul  a 
recommandé  fortement  que  toutes  nos  paroles  fussent  toujours  assaisonnées  de  sel 
avec  grâce. 

4g.  —  Tous  les  membres  seront  invités  à  mettre  par  écrit  les  propositions 
qu'ils  voudront  faire  dans  l'assemblée,  parce  que  cela  rend  les  questions  plus 
claires,  que  l'on  en  saisit  mieux  l'esprit,  et  que  les  avis  sont  plus  relatifs  à  la  chose 
proposée. 

5o.  —  Tous  les  membres  seront  également  invités  à  mettre  par  écrit  leur  avis 
sur  les  questions  dont  la  décision  sera  remise  à  une  autre  séance  que  celle  où 
elles  seront  proposées. 

5i. —  Tous  les  membres  du  comité  étant  commissaires-nés  de  toutes  les 
affaires  qui  sont  mises  sur  le  bureau,  pourront  communiquer  leurs  observations 
sur  les  matières  qui  auraient  donné  lieu  à  une  commission  de  laquelle  ils  ne 
seraient  pas,  et  l'on  aura  la  même  attention  à  leurs  observations  que  s'ils  étaient 
commissaires  en  cette  partie. 

52.  — •  Notre  pasteur  aura  la  co-présidence,  toutes  les  fois  que  les  occasions 
feront  tenir  les  assemblées  dans  la  maison  où  il  se  trouvera,  et  il  aura  voix  déli- 
bérative  dans  toutes  les  choses  qui  seront  mises  sur  le  bureau  en  sa  présence. 

53.  —  Dans  toutes  les  assemblées  où  notre  pasteur  se  trouvera,  il  ouvrira  la 
séance  et  il  la  terminera  par  les  prières  indiquées  dans  l'art.  8  ou  par  d'autres 
équivalentes. 

54.  —  Quoique  notre  pasteur  ait  la  co-présidence  toutes  les  foii  qu'il  se 
trouvera  aux  assemblées  du  comité,  ce  sera  toujours  le  président  ou  le  secrétaire, 
ou  le  plus  ancien  des  comitants  perpétuels  présents  qui  remplira  toutes  les  fonc- 
tions et  qui  jouira  de  toutes  les  prérogatives  énoncées  dans  les  art.  22  et  24. 

55.  —  La  place  de  notre  pasteur  dans  les  assemblées  du  comité  sera  toujours 
à  la  droite  du  président. 

56.  —  La  place  du  secrétaire  dans  les  assemblées  du  comité  sera  toujours  ;\ 
la  gauche  du  président. 

57.  —  La  place  du  secrétaire-adjoint  dans  les  assemblées  du  comité  sera 
toujours  à  la  gauche  du  président  devant  la  table  qui  doit  être  vis-à-vis  du  président. 

58.  —  Pour  l'ordre  de  l'assemblée,  les  comitants  auront  soin  de  se  placer  de 
manière  que  le  plus  ancien  soit  à  la  droite  du  président  ou  du  co-président,  et  le 
plus  jeune  à  la  gauche  du  secrétaire.  A  cet  effet,  le  secrétaire  veillera  à  l'exécution 
de  cet  article. 

59.  —  Les  comitants  perpétuels  et  les  comitants  alternatifs  se  placeront  indis- 
tinctement les  uns  parmi  les  autres  suivant  leur  âge,  parce  que,  comme  l'observe 
l'art.  44,  tous  les  membres  du  comité  sont  égaux  en  dignité,  sans  qu'aucun 
puisse  prétendre  prééminence  sur  les  autres. 

60.  —  Le   président  prendra   les   voix   en   commençant    par   la   gauche  du 


SYNODES  PROVINCIAUX.  249 

mettaient  point  d'attendre  la  tenue  de  notre  prochain  fynode  provin- 
cial, raifons  d'ailleurs  qu'il  ne  pouvait  pas  manifefter  à  toute  l'afTenri- 
blée  fynodale,  on  a  nomme  MM.  Dugas  &  Etienne  Gibert,  pafteurs, 
conjointement  avec  MM.  ServclFier,  Rabaud  &  Baux,  anciens  de 
l'églife  de  Bordeaux,  lefquels,  après  avoir  entendu  les  raifons  dudit 
M.  Picard  &.  celles  que  fes  églifes  ont  de  lui  refufer  fa  demande,  en 
jugeront  définitivement. 

secrétaire,  c'est-à-dire  par  le  plus  jeune  jusqu'au  plus  ancien,  après  lequel  il 
prendra  l'avis  du  secrétaire-adjoint,  celui  du  secrétaire  et  celui  du  co-président, 
s'il  se  trouve  dans  l'assemblée. 

61.  —  Dans  les  assemblées  générales  où  l'ordre  prescrit  par  l'art.  58  serait 
assez  difficile  à  faire  observer,  les  comitants  actuels  placeront  tous  les  comitants 
anciens  au  milieu  d'eux,  en  sorte  que  moitié  des  comitants  actuels  étant  à  la  droite 
du  président  et  moitié  à  sa  gauche,  les  anciens  comitants  se  trouveront  au  centre. 

62.  —  Aucun  ministre  ne  pourra  ni  prêcher,  ni  officier  dans  cette  ville,  sans 
le  consentement  du  pasteur  et  des  comitants,  à  l'effet  duquel  consentement  il  y 
aura  une  assemblée  extraordinaire,  si  le  besoin  le  requiert. 

63.  —  La  sûreté  de  la  personne  de  notre  pasteur  exigeant  les  plus  grandes 
précautions,  celui  chez  qui  notre  pasteur  lait  sa  résidence  ordinaire  sera  prié  de 
ne  point  donner  retraite  dans  sa  maison  aux  ministres  que  leurs  affaires  enga- 
geraient à  passer  par  cette  ville. 

64.  —  Il  ne  sera  admis  personne  aux  sociétés  que  celles  qui  seront  suffisamment 
connues  pour  avoir  les  conditions  requises,  et  celles  qui  n'y  auraient  pas  encore 
été  admises,  ne  pourront  y  avoir  entrée  qu'après  que  les  comitants  de  semaine 
en  auront  pris  d'exactes  informations  et  en  auront  fait  rapport,  soit  au  président 
ou  au  secrétaire;  et  il  sera  fait  registre  des  personnes  nouvellement  admises. 

65.  —  Les  catéchumènes  seront  interrogés  et  instruits  par  notre  pasteur, 
et  il  y  aura  toujours  un  comitant  présent  à  toutes  les  actions  d'instruction. 

6ô.  —  M.  Jousseaume,  trésorier,  qui  veut  bien  continuer  a  donner  ses  soins 
à  une  partie  aussi  pénible  que  celle  de  la  répartition  des  aumônes  envers  les 
pauvres,  viendra  prendre  séance  dans  le  comité  toutes  les  fois  qu'il  le  jugera 
à  propos,  et  pour  cet  effet  il  sera  averti  par  le  secrétaire  du  jour  et  du  lieu 
de  nos  séances. 

67.  —  11  sera  nommé  un  adjoint  à  M.  Jousseaume  dans  ses  fonctions  de 
trésorier  pour  coopérer  avec  lui  à  la  répartition  des  aumônes,  si  le  trésorier  a 
besoin  d'aide,  et  pour  travailler  à  la  confection  des  comptes. 

68.  —  Tous  les  ans,  au  mois  d'octobre,  M.  Jousseaume  rendra  ses  comptes 
au  président,  au  secrétaire  et  à  deux  des  membres  alternatifs,  et  les  comitants 
qui  auront  reçu  le  compte  de  M.  Jousseaume  en  feront  leur  rapport  à  l'assem- 
blée générale  de  novembre. 

69.  —  11  continuera  d'y  avoir  correspondance  entre  les  comités  de  Paris, 
de  Nîmes  et  de  cette  ville,  et  les  comitants  de  Paris  et  de  Nîmes,  que  les  cir- 
constances conduiraient  parmi  nous,  auront  séance  et  voix  délibérative  dans  nos 
assemblées. 

70.  —  Les  membres  du  comité  de  Paris  et  ceux  du  comité  de  Nîmes  qui 
se  trouveront  dans  cette  ville  lors  des  assemblées  du  comité  seront  invités  de 
s'y  rendre;  à  cet  effet,  ils  seront  conduits  par  un  des  comitants  au  lieu  de 
l'assemblée  et  présentés  à  tous  les  membres,  et  leur  place  sera  à  la  droite  du  pré- 
sident ou  du  co-président,  lorsque  notre  pasteur  se  trouvera  dans  nos  assemblées. 


25o  LES  SYNODES  DU  DESERT. 

XIII. 

Le  colloque  du  Périgord  demandant  que  le  fynode  lui  accorde 
deux  pafteurs  de  plus,  eu  égard  à  fon  état  qui  n'eft  pas  auffi  heureux 
que  celui  des  églifes  de  Saintonge,  on  lui  accorde  fa  demande. 

71.  —  Les  lettres  que  le  secrétaire  écrira  au  nom  du  comité  ne  pourront 
être  expédiées  qu'après  que  la  minute  en  aura  été  lue  et  approuvée  par  trois 
des  membres  du  comité,  et  la  minute  en  sera  déposée  et  inscrite  sur  le  registre 
des  lettres. 

72.  —  Ceux  des  comitants  qui  proposeront  des  questions  qui  seront  rela- 
tives à  eux-mêmes  seront  obligés  de  se  retirer  de  la  salle  d'assemblée,  pour 
que  les  comitants  délibèrent  avec  plus  de  liberté,  et  les  comitants  qui  auront 
été  obligés  de  sortir  rentreront  dans  la  salle,  lorsque  les  questions  qui  les  con- 
cernaient auront  été  décidées. 

73.  —  Les  dix-sept  articles  arrêtés  le  4  octobre  lySS,  restent  dans  leur 
entier  et  sont  confirmés  par  le  présent  article,  à  la  réserve  de  l'art.  1 5  concer- 
nant la  forme  du  comité  auquel  l'assemblée  générale  du  1 1  septembre  a  dérogé 
pour  donner  au  comité  la  forme  qu'il  a  maintenant. 

74.  —  Les  articles  des  présents  statuts  ne  sont  pas  tellement  arrêtés  que 
le  comité  n'y  apporte  quelque  changement,  si  les  circonstances  l'exigent;  mais 
les  articles  qui  pourraient  être  ajoutés  dans  la  suite,  n'auront  force  de  loi 
qu'autant  qu'ils  auront  été  approuvés  et  confirmés  par  l'assemblée  générale  de 
novembre,  parce  que  le  comité,  tenant  l'autorité  qu'il  peut  avoir  de  l'assemblée 
générale,  et  ne  la  tenant  qu'aux  conditions  contenues  dans  les  présents  statuts, 
il  ne  peut  y  apporter  aucun  changement,  aucune  augmentation  ni  diminution, 
sans  l'approbation  de  ceux  qui  l'ont  créé. 

Rédaction  primitive  de  l'article  quinpème  : 

«On  ne  pourra  proposer  pour  être  inscrite  sur  ladite  liste  aucune  personne 
exerçant  un  art  mécanique,  ni  aucune  de  celles  que  des  événements,  de  quelque 
nature  qu'ils  fussent,  auraient  mises  dans  l'impuissance  de  satisfaire  à  leurs  enga- 
gements, et  ceux  du  comité  qui  à  l'avenir  essuyeraient  un  semblable  malheur 
seront  censés  avoir  donné  leur  démission  par  ce  seul  fait,  et  il  sera  procédé 
à  leur  remplacement  jusqu'à  ce  que  la  Providence  leur  fournisse  les  moyens 
de  se  réhabiliter.  » 

[Séance]  du  2  novembre  ij6t. 

Ce  jour,  les  commissaires,  assemblés  au  désir  de  la  délibération  du  1 1  sep- 
tembre dernier  pour  examiner  les  nouveaux  statuts  auxquels  la  nouvelle  forme 
du  comité  devait  donner  lieu,  et  dont  Monsieur  Dangirard  a  bien  voulu  se  charger 
et  qu'il  a  eu  la  bonté  de  remettre  en  74  articles,  lesdits  commissaires,  après  un 
examen  attentif  et  réfléchi  desdits  articles,  ont  cru  devoir  proposer  à  l'assemblée  « 
générale  leurs  réflexions  sur  deux  articles  seulement. 

«Article  quinze.» 

(lArt.  i5.  — Cet  article  contient  deux  parties:  la  première  donne  l'exclusion  à 
toutes  personnes  exerçant  un  art  mécanique,  la  seconde  donne  l'exclusion  et 
prononce  destitution  aux  membres  que  des  malheurs  auraient  mis  hors  d'état 
de  satisfaire  leurs  engagements.» 


SYNODES  PROVINCIAUX.  25 1 

XIV. 

Les  églifes  du  Périgord  ayant  demandé  qu'un  des  deux  pafteurs 
que  l'alfcmblée  lui  accorde  fût  tiré  du  corps  des  anciens  pafteurs  de 
la  Saintonge,  on  n'a  pu  répondre  favorablement  à  leurs  dcûrs. 

Observations. 

Première  partie.  —  Tous  genres  mécaniques  supposent  dans  celui  ou  ceux 
qui  les  exercent  un  travail  de  main;  cependant  il  est  des  travaux  de  main  qui 
exigent  des  lumières  et  du  mérite,  non-seulement  relativement,  mais  en  général, 
ce  qui  rapproche  l'ouvrier  de  ceux  exerçant  arts  libéraux,  s'il  ne  les  confond  pas, 
du  moins  à  beaucoup  d'égards;  c'est  pourquoi  les  commissaires  vous  proposent. 
Messieurs,  de  faire  sur  cette  première  partie  telle  distinction  qui  sera  jugée 
nécessaire. 

Seconde  partie.  —  Elle  a  paru  trop  rigoureuse,  en  ce  qu'elle  ne  distingue 
point  le  malheureux  du  coupable;  cependant  la  charité  chrétienne  ne  permet  pas 
de  les  confondre.  Si  le  dernier  est  punissable  et  mérite  le  mépris,  le  premier  doit 
être  plaint  et  son  infortune  ne  peut  pas  refroidir  notre  aflection  pour  lui. 

Il  peut  se  trouver  parmi  nos  frères  de  cette  ville  des  personnes  qui,  sans  aucune 
infidélité,  même  sans  imprudence  de  leur  part,  seraient  dans  le  cas  prévu  par 
cette  seconde  partie,  qui  cependant  sont,  à  leur  infortune  près,  très-capables  d'être 
utiles  à  l'Kglise  et  très-dignes  de  la  servir.  Il  est  vrai  que  les  églises  protestantes 
de  l'étranger  observent  ce  qui  est  proposé  par  cette  partie  de  notre  art.  i5, 
mais  cette  rigueur  n'a  peut  être  trouvé  place  dans  les  statuts  de  ces  églises  que 
dans  des  temps  de  prospérité,  dont  par  malheur  nous  ne  jouissons  pas,  ni  pour 
le  temporel  ni  pour  le  spirituel;  peut-être  même  que  les  conducteurs  de  ces 
églises  n'ont  pas  fait  assez  d'attention  au  précepte  de  l'apôtre:  «Que  celui  qui 
est  debout  prenne  garde  qu'il  ne  tombe.  »  —  Précepte  qui  selon  les  lieux,  les  temps 
et  les  circonstances  peut  s'appliquer  au  temporel. 

Vu  ce  qui  vient  d'être  dit,  les  commissaires  estiment  que  cette  seconde  partie 
doit  être  supprimée  pour  le  présent. 

Il  Article  soixjnte-hiiit.  » 

68.  —  Les  commissaires  estiment  que  cet  article  doit  être  rédigé  ainsi  : 
«Tous  les  ans,  au  mois  d'octobre,  M.  Jousseaume  sera  prié  de  remettre  ou  faire 
«remettre  sur  le  bureau  son  compte  de  recette  et  dépense,  et  dans  le  cas  que  le 
«résultat  donnât  lieu  à  une  délibération  qui  ne  pourrait  pas  être  prise  dans  la 
«  même  séance,  le  président,  le  secrétaire  et  deux  des  membres  alternatifs  seront 
«  priés  de  se  charger  dudit  compte,  pour  en  faire  le  rapport  à  l'assemblée  générale 
«de  novembre.  » 

—  Mss.  de  La  Rochelle. 

On  a  indiqué  (p.  169)  que  les  religionnaires  de  La  Rochelle,  «profitant  de  la 
tranquillité  dont  on  les  laissait  jouir,»  s'étaient  empressés  de  se  grouper  et  de  se 
constituer  en  corps.  Les  statuts  des  comitants,  que  l'on  vient  de  lire,  et  qui  par 
leur  forme  et  leur  détail  rappellent  à  la  fois  les  articles  d'une  délibération  de 
consistoire  et  les  actes  d'un  synode  provincial,  témoignent  clairement  que  cette 
église  avait  déjà,  à  cette  date,  atteint  un  certain  degré  de  force  et  de  prospérité.  Ils 
expliquent  en  même  temps  cette  phrase  de  Court  de  Gébelin,  à  propos  de  la  con- 
vocation du  synode  national  de  1763  :  «Il  est  important  que  [La  Rochelle]  soit 
avertie,   par  plusieurs   raisons,  directement,  et  à  part  tout  autre  synode.  »  La 


252  LES  SYNODES  DU  DÉSERT. 

XV. 

En  conféquence  des  deux  précédents  articles,  MM.  Renouleau 
&  Boutiton,  pafteurs,  ont  été  choifis  pour  aller  exercer  leur  miniftère 
dans  les  églifes  du  Périgord,  jufqu'au  fynode  provincial  prochain. 

XVI. 
A  l'avenir,  aucun  des  quartiers  qui  compofent  notre  province 
eccléfiaftique  ne  pourra  fe  décider  fur  des  fujets  qui  en  concernent 
le  bien  général,  fans  en  donner  avis  aux  colloques  refpedifs.  Ils  fe 
communiqueront  auffi  réciproquement  les  divers  avis  qu'on  pourra 
recevoir  intéreffant  la  caufe  commune. 

XVII. 
Sur  la  proportion  des  députés  du  Périgord  &  Bas-Agenais  por- 
tant que  les  honoraires  de  MM.  les  pafteurs  feront  égaux,  le  fynode 
a  décidé  que  c'eft  aux  colloques  refpedifs  à  les  fixer. 

XVIII. 

Les  églifes  de  ce  royaume  fe  reffentant  encore  à  plufîeurs  égards 
des  triftes  fuites  de  la  révocation  de  l'Edit  de  Nantes,  celles  de  cette 
province  célébreront  un  jour  folennel  de  jeûne  &  d'humiliation  en 
mémoire  de  ce  funefte  événement,  qu'on  a  fixé  au  huitième  de 
novembre  prochain. 

XIX. 

La  propofition  des  églifes  du  Périgord  touchant  la  circulation  de 
MM.  les  pafteurs  dans  tous  les  différents  quartiers  de  la  province, 
d'année  en  année,  n'a  pas  été  acceptée  à  caufe  des  inconvénients  qu'on 
croit  qu'il  en  pourrait  réfulter. 

Rochelle  formait  en  effet  un  groupe  complet,  vivant  de  sa  propre  vie,  en  dehors 
du  synode  de  la  Saintonge,  et  qui  tenait  à  être  constitué  en  corps  particulier  et 
autonome. 

Ces  progrès  incessants  de  la  restauration  du  protestantisme  en  France, 
mettent  en  lumière  cet  extrait  d'une  lettre  que,  l'anne'e  précédente  (août  1760), 
le  vieux  proscrit,  B.  Duplan,  adressait  d'Angleterre  à  Court  de  Gébelin,  qui  lui 
avait  communiqué  la  mort  de  son  père  :  «  Grâces  à  Dieu,  les  églises  de  France 
sont  aujourd'hui,  malgré  les  persécutions  qui  se  sont  élevées  de  temps  en  temps, 
dans  un  état  beaucoup  plus  heureux  et  plus  florissant  que  lorsque  nous  avons 
commencé,  M.  votre  père  et  moi,  de  nous  intéresser  pour  elles.  Il  y  a  beaucoup 
plus  de  pasteurs,  et  les  églises  sont  beaucoup  plus  nombreuses;  et  si  Dieu  exauce 
nos  vœux  et  bénit  nos  soins  et  celui  de  nos  collègues,  la  vérité  fera  bientôt  plus 
de  progrès  en  France  qu'elle  n'en  a  fait  jusqu'ici,  depuis  la  révocation  de  l'Edit 
de  Nantes.»  —  Collection  E.  Lloyd. 


SYNODES  PROVINCIAUX.  253 

XX. 

Sur  la  queftion  que  les  députes  de  Saintonge  ont  propofée,  fi  on 
doit  adminiftrcr  la  Stc-Ccnc  à  ceux  d'entre  les  fidèles  qui,  fe  trouvant 
hors  d  état  d'affilier  aux  affemblécs  publiques  à  caufc  de  leurs  infir- 
mités, requerront  qu'on  la  leur  adminiftre  dans  leur  maifon,  la  com- 
pagnie en  renvoie  la  décifion  au  prochain  fynode  national,  attendu 
qu'elle  intéreffe  toutes  les  églifes. 

XXI. 

Pour  que  tout  se  décide  avec  la  plus  exacte  équité,  il  a  été  arrêté 
que,  lorfque  les  intérêts  des  colloques  refpectifs  le  trouveraient  en 
conflit,  on  rendrait  les  voix  égales. 

xxu. 

On  confirme  l'art.  19  du  dernier  fynode,  touchant  les  députés 
au  prochain  fynode  national  '. 

XXIII. 

Vu  qu'il  importe  de  garder  un  fecret  inviolable  fur  certaines  déli- 
bérations eccléfiaftiques,  ceux  d'entre  les  confiftoires  qui  le  violeront 
feront  cenfurés  pour  la  première  fois,  &  en  cas  de  récidive  les  con- 
fiftoires aviferont  fur  ce  qu'il  y  aura  à  faire  de  plus. 

XXIV. 
MM.  les  députés  du  Périgord  ont  dit  être  appelants  au  fynode 
national  prochain  de  la  décifion  portée  dans  l'art.  1 7  du  préfent  fynode. 

XXV. 

Le  fynode  accorde  au  colloque  du  Périgord  la  liberté  d'écrire  aux 
directeurs  du  féminaire  à  Laufanne,  en  faveur  de  M.  de  Becay,  (?) 
étudiant,  &  de  1'}'  envoyer  quand  il  jugera  à  propos. 

XXVI. 

Les  églifes  de  Saintonge  feront  parvenir  à  M.  Etienne  Gibert  la 
fommc  de  J34  liv.,  celles  de  Bordeaux  •24liv.,  &  celles  du  Périgord 
12  liv.,  pour  remplir  la  taxe  à  laquelle  le  fynode  national  dernier 
a  affujctti  notre  province  en  faveur  de  Mad[ame]  la  veuve  Bétrine, 
laquelle  fomme  ledit  Monfieur  fera  tenir  à  ladite  dame. 

I.  C'étaient  les  pasteurs  Sol  et  Dugas;  mais  Sol,  en  1703,  fut  remplacé  par 
Etienne  Gibert. 


254 


LES  SYNODES  DU  DESERT. 


XXVII. 


Les  colloques  de  Saintonge  &  Angoumois  font  chargés  de  la  con- 
vocation du  prochain  fynode  provincial. 

Ainfi  conclu  &  arrêté  lefdits  jours  &  an  que  deffus. 

DuGAs,  pafleur  &  modérateur;  J.  Q.  Sol,  part''  & 
modérateur-adjoint;  Martin,  pafl"'  &fecrétaire; 
J.  Picard,  part''  &  fecrétaire-adjoint. 


Synodes  provinciaux  de    1762. 

Synode  du   Bas- Languedoc. 

Au  nom  de  Dieu.  Amen. 


F.  fynode  du  Bas-Languedoc,  afl'emblc  au  Défert  le  tren- 
tième mars  mil  lept  cent  foixante-deux,  au  nombre  de  quinze 
pafteurs  de  la  province,  deux  des  Hautes-Cévennes  &deux 
jdes  Baffes,  fix  propofants,  quarante  &  un  anciens,  députés 
des  églifcs,  après  avoir  imploré  le  fecours  de  Dieu  &  élu,  à  la  pluralité 
des  fuflVages,  M.  Paul  Rabaut,  pafteur,  pour  modérateur,  &  M.  Pierre 
Encontre,  pafteur,  pour  modérateur-adjoint;  M.  Jean  Pradel,  paf- 
tcur,  pour  fecrétairc,  &  M.  Simon  Gibcrt,  aulli  paftcur,  pour  fecré- 
taire -adjoint,  a  délibéré  ce  qui  fuit  : 


L'affemblée,  pénétrée  de  la  plus  vive  douleur  à  la  vue  des  progrès 
que  fait  la  corruption,  des  malheurs  qui  affligent  l'Eglifc  '  &  du  fléau 
de  la  guerre  qui  continue  à  défoler  l'Europe,  ordonne  que  toutes  les 
églifcs  de  la  province  f'humilicront  devant  Dieu  par  un  jeûne  folennel 
le  24"  oflobrc  prochain,  &  qu'en  attendant  les  pafteurs  feront  leurs 

I.  Un  mois  avant  la  réunion  du  synode,  le  19  lévrier,  Rochette  et  les  frères 
Grenier  avaient  subi  le  dernier  supplice;  le  9  mars  1762,  quelques  jours  après, 
Jean  Calas  était  exécuté  à  Toulouse.  Ces  événements  avaient  eu  un  douloureux  et 
grand  retentissement  parmi  les  religionnaircs;  leur  correspondance  est  pleine  de 
détails  et  de  commentaires  sur  ce  sujet;  mais  les  synodes  n'en  parlent  pas  :  à  peine 
font-ils  allusion  naux  malheurs  qui  affligent  l'Eglise.»  Un  synode  du  Béarn  et  un 
colloque  de  Saintonge  sont  les  seuls  qui  osèrent  parler  du  martyre  de  Rochette 
et  de  la  détresse  dans  laquelle  la  mort  des  frères  Grenier  avait  laissé  leur  famille. 


256  LES  SYNODES  DU  DESERT. 

efforts  pour  porter  les  membres  de  leurs  troupeaux  à  Ty  préparer 
clignement  par  la  repentance  &  par  des  jeûnes  particuliers. 

Paul  Rab.\ut,  pafteur  &  modérateur;  Encontre,  pafteur  & 
modérateur-adjoint;  Jean  Pradel,  pafteur  &  fecrétairc. 


Les  pafteurs  ci-après  nommés,  ne  pouvant  connaître  dans  le  pré- 
fent  fynode  de  la  mâlheureufe  affaire  d'entre  les  fieurs  Mathieu  & 
Dufès,  favoir  MM.  Paul  Rabaut  &  Pierre  Saufïïne,  parce  qu'ils  en 
ont  jugé  en  première  inftance  de  concert  avec  le  confifloire  de  l'églifc 
de  Nages;  MM.  Jean  Pradel,  André  Baftide,  François  Saufîine  & 
Daniel  Thérond,  parce  qu'ils  en  ont  connu  &  qu'ils  ont  prononcé  dans 
le  colloque  de  Nîmes;  M.  Vincent,  parce  qu'il  eft  du  nombre  des 
témoins,  &  M.  Claude  TeifTier,  pour  d'autres  raifons;  tous  lefdits 
pafteurs  fe  font  retirés  de  l'affemblée,  afin  de  n'être  pas  préfents  ni 
quand  on  traitera  de  cette  affaire,  ni  lorfqu'on  en  jugera. 

m. 

M.  Simon  Gibert,  pafteur  &  fecrétaire-adjoint,  ayant  requis  d'être 
difpenfé  de  connaître  &  de  juger  de  l'affaire  entre  les  fieurs  Mathieu 
&  Dufès,  l'affemblée,  trouvant  fes  raifons  légitimes,  lui  a  accordé  fa 
demande,  &  de  fuite  elle  a  nommé  M.  Guizot,  pafteur,  pour  fecrétaire 
dans  ce  qui  regarde  ladite  affaire. 

IV. 

Le  fieur  Dufès  ayant  demandé  de  vive  voix  d'être  préfent  lorfqu'on 
ferait  lccT:ure  à  l'affemblée  de  la  procédure  concernant  le  fieur  Mathieu 
&  lui,  &  par  une  requête  qu'il  lui  foit  permis  d'avoir  un  confeil  pour 
parler  pour  lui ,  la  compagnie,  répondant  favorablement  à  fa  dernière 
demande,  juge  à  propos  fur  la  première  de  lui  faire  feulement  part 
de  tout  ce  qui  peut  lui  fervir  dans  ladite  procédure. 

V. 

Le  même  fieur  Dufès  requiert  un  récolement,  confrontation  & 
audition  de  témoins,  avant  qu'il  foit  prononcé  définitivement  fur  fon 
affaire  avec  le  fieur  Mathieu  ;  la  vénérable  affemblée  lui  a  accordé  fa 
demande,  quoique  à  la  rigueur  elle  put  lui  rcfufer  &  paffer  outre  au 
jugement. 


SYNODES  PROVINCIAUX.  267 

VI. 

La  compagnie  ne  pouvant  fiéger  tout  le  temps  qu'il  faudrait  pour 
exécuter  ce  qui  acte  accordé  dans  l'article  précédent,  &  terminer  cette 
malheureufc  affaire,  a  jugé  à  propos  de  fe  proroger  dans  les  princi- 
pales parties,  favoir  les  pafteurs&  dix-huit  anciens,  cinq  du  colloque 
d'Uzès,  quatre  de  chacun  du  colloque  de  Nîmes,  de  celui  de  Som- 
mières  &  de  Maffillargues&  un  du  colloque  de  Montpellier,  —  enten- 
dant que  cette  nouvelle  alTcmblée  ne  fera  qu'une  continuation  de  la 
prérente  &  aura  la  même  autorité. 

VII. 

Et  pour  la  convoquer,  comme  auiïi  pour  faire  le  récolement  &  la 
confrontation  accordée  au  fieur  Dufès  &  ouïr  les  nouveaux  témoins 
qu'il  a  annoncés,  ont  été  nommés,  à  la  pluralité  des  fuffrages, 
MM.  Guizot  &  Puget,  pafteurs,  &  MM.  D....  &  B....,  anciens. 

Encontre,  pafteur  &  modérateur; 
Guizot,  pafteur  &  fecrétaire. 

Conformément  aux  deux  derniers  articles,  le  fynode,  convoqué 
par  MM.  IcscommifTaircs,  f'eft  raffemblé  le  6"  mai  de  ladite  année,  au 
nombre  de  fix  pafteurs  de  la  province,  un  des  Hautes-Cévennes,  un 
des  Baffes  &  feizc  anciens,  députés  de  l'Eglife,  deux  n'ayant  pu  fe 
rendre  parce  qu'ils  étaient  indifpofés;  &  après  l'invocation  duSt-Nom 
de  Dieu,  a  continue  fes  arrêts,  comme  il  fuit  : 

VIII. 

MM.  les  commilfaires,  nommés  pour  mettre  la  dernière  main  à 
la  procédure,  ayant  rendu  compte  de  leur  commiffion,  &  la  ledure 
ayant  été  faite  de  leur  procès-verbal,  du  récolement  &  confrontation 
des  témoins  à  eux  préfentés,  de  toute  la  procédure,  pour  la  féconde 
fois,  &  des  pièces  relatives  au  procès,  tout  exactement  examiné  & 
mûrement  pefé,  l'affemblée,  après  avoir  imploré  de  nouveau  la  direc- 
tion du  St-Efprit,  a  jugé  unanimement  que  l'accufation  intentée  par  le 
fieur  Dufès  contre  le  fieur  Mathieu  n'cft  point  prouvée.  En  confé- 
quencc,  elle  le  relève  de  la  fentence  de  fufpenfion  prononcée  provi- 
foirement  contre  lui  par  le  colloque  de  Nîmes.  Et  cependant  le  trou- 
vant coupable  d'imprudence  &  le  jugeant  digne  de  cenfure  à  cet  égard, 
elle  la  fait  comparaître,  &  l'a  ccnfuré  en  clTet.  lui  enjoignant  d'être 

'7 


258  LES  SYNODES  DU  DESERT. 

plus  réfervé  à  l'avenir.  Enfin,  réfultant  de  la  même  procédure  que 
dans  cette  malheureufe  affaire  quelques  perfonnes  de  la  Vaunage  fe 
font  rendues  répréhenfibles,  elle  charge  les  pafteurs  de  ce  quartier-là 
de  leur  adreffer  les  admonitions  &  les  exhortations  convenables. 

Après  ce  jugement  rendu,  MM.  Pierre  Sauffine,  François  Sauf- 
fine  &  Claude  Teiffier,  pafteurs,  font  entrés  &  ont  pris  féance  dans 
l'affemblée. 

IX. 

Sur  la  demande  de  M.  Fayet,  pafteur,  portant  qu'il  lui  foit  donné 
ade  de  la  caufe  pour  laquelle  il  n'a  point  de  quartier  dans  la  pro- 
vince, les  députés  des  églifes,  interrogés  là-deffus,  ont  répondu  que 
c'eft  parce  qu'il  refufe  de  baptifer  en  aucun  cas  les  enfants  dans  le 
particulier. 

X. 

Les  fleurs  Martin,  Bouët&  Genolhaac,  étudiants,  ayant  demandé 
dans  une  des  précédentes  féances  d'être  examinés  pour  être  reçus  pro- 
pofants,  &  cette  demande  ayant  été  rappelée  dans  celle-ci,  la  compa- 
gnie, y  répondant  favorablement,  a  nommé  MM.  Paul  Rabaut,  Jean 
Pradel,  Pierre  Encontre,  Jean  Guizot  &  Pierre  Puget,  pafteurs,  pour 
les  examiner  &  les  recevoir,  fils  en  font  jugés  capables  &  fils  portent 
de  bonnes  atteftations  des  pafteurs  &  anciens  des  quartiers  où  ils  fe 
trouvent. 

Ainfi  conclu  &  arrêté  les  3o*  &  3i°  mars,  i"  &  2"  avril,  6"  &  7° 
mai  1762  '. 

Encontre,  part''  &  mod''  ;  Guizot,  pall''  &  fecrét. 

1 .  Au  mois  de  mai,  le  1 2,  se  réunit  le  synode  provincial  des  Hautes-Cévennes  ; 
les  actes  en  sont  perdus.  Mais  on  en  trouve  la  trace  dans  une  lettre  de  Cavalier, 
dit  Chalon,  à  Rabaut:  «...Je  vous  prie  de  faire  savoir  à  ceux  de  Messieurs  vos 
collègues  qui  doivent  assister  à  notre  prochain  synode  que  nous  avons  résolu  de 
le  tenir  le  12  mai,  et  qu'il  faudra  qu'ils  prennent  la  peine  de  se  rendre,  le  1 1  au 
soir,  au  lieu  du  Castanet,  sur  la  route  St-Jean-de-Gardonnenque  à  Florac.»  — 
Mss.  Rabaut  III,  B.  p.  66. 


SYNODES  PROVINCIAUX.  259 

Synode  du  Bas- Languedoc. 

Au  nom  de  Dieu  soit  fait.  Amen. 

Le  fynode  du  Bas-Languedoc,  affemblc  au  Défert  le  dixième 
novembre  mil  fept  cent  foixante-deux,  compofé  de  quinze  pafteurs  de 
la  province,  deux  des  Hautes-Cévennes,  huit  propofants  &  dix-neuf 
anciens,  députés  parles  églifes,  après  avoir  imploré  le  fccours  de  Dieu 
&  élu  à  la  pluralité  des  fuffrages  M.  Paul  Rabaut,  pafteur,  pour  modé- 
rateur; M.  Jean  Pradel,  pafteur, pour  modérateur-adjoint;  M.  Pierre 
Encontre,  pafteur,  pour  fecrétaire,  &  M.  Simon  Gibert,  pafteur,  pour 
fecrétaire-adjoint,  a  arrêté  ce  qui  fuit  : 

I. 

L'aflemblée,  prenant  en  confidération  l'arrêté  du  fynode  de  Sain- 
tonge  tendant  à  demander  la  tenue  du  fynode  national,  ALAL  Sol  & 
Figuières,  pafteurs,  l'ayant  également  requis,  &  autres  raifons  impor- 
tantes en  demandant  la  convocation,  —  tout  pefé,  il  a  été  réfolu  de 
l'allembler  &  de  laiffer  à  MM.  les  pafteurs  la  nomination  des  deux 
anciens  qui  y  devront  aflîfter.  Pour  ce  qui  eft  du  jour  &  du  lieu,  le 
choix  en  eft  laiffé  à  MM.  les  pafteurs  &  anciens  qui  feront  députés  à 
ladite  aflemblée. 

II. 

Ont  été  élus  pour  y  affifter  MAL  Paul  Rabaut  &  Jean  Pradel, 
pafteurs,  &  pour  fubftituts  MM.  Pierre  Encontre  &  Simon  Gibert, 
aufti  pafteurs. 

ra. 

Meflleurs  les  députés  audit  fynode  national  font  chargés  de  lui 
repréfenter  premièrement  que  la  plupart  des  catéchumènes  &  prefque 
tous  n'apprenant  que  quelques  ferions  du  Catéchijme  de  M.  Ofterwald, 
parce  qu'il  en  eft  peu  qui  aient  allez  de  temps  &  de  mémoire  pour  [les] 
apprendre  toutes,  il  paraît  qu'il  ferait  néceffaire  d'introduire  l'ufage 
d'un  catéchifme  plus  bref,  qui  renfermât  en  peu  de  ferions  ce  que 
la  Religion  enfeigne  de  plus  effentiel.  La  province  inclinerait  pour 
V Abrégé  du  catéchifme  de  M.  Drelincourt;  en  fécond  lieu,  qu'il  im- 
porte démettre  en  exécution  l'arrêté  du  dernier  national,  concernant 


26o  LES  SYNODES  DU  DESERT. 

l'introduflion  d'un  plus  grand  nombre  de  cantiques  dans  nos  exer- 
cices facrés,  &  d'y  ajouter  une  table  des  chapitres  qui  doivent  f 'y  lire 
&  des  pfaumes  qu'il  convient  d'y  chanter  pendant  le  cours  de  l'année. 
—  Troifièmement,  vu  l'extrême  difficulté  à  ce  que  l'églife  de  Peyre- 
male  foit  deffervie  par  les  pafteurs  de  cette  province,  les  grands  dangers 
auxquels  ils  f'expofent  par  là,  les  gémiffements  des  membres  de  cette 
églife  qui  en  fouffrent,  &  la  facilité  avec  laquelle  MM.  les  pafteurs  des 
Hautes-Cévennes  pourraient  la  deffervir,  lefdits  députés  requerront 
inftamment  la  vénérable  affemblée  fynodale  de  retrancher  la  fufdite 
églife  de  cette  province,  &  de  la  joindre  à  celle  des  Hautes-Cévennes. 

IV. 

MM.  les  pafteurs  députés  au  prochain  fynode  national  font  chargés 
de  faire  les  choix  des  cantiques  qui  leur  paraîtront  les  plus  propres  à 
remplir  l'objet  de  l'un  des  arrêtés  précédents,  &  de  les  préfenter  à 
ladite  affemblée  fynodale,  &  pour  faciliter  ce  choix,  MM.  les  autres 
pafteurs  de  la  province  enverront  auxdits  députés  les  cantiques  qui 
leur  tomberont  en  mains,  &  qui  leur  paraîtront  convenables. 


M.  Pic,  pafteur  des  églifes  de  Provence  ',  ayant  demandé,  tant  en 
fon  nom  qu'en  celui  defdites  églifes,  que  le  fieur  Martin,  l'un  de  nos 
étudiants,  leur  fût  cédé,  les  raifons  du  premier  examinées,  &  le 
fécond  ayant  acquiefcé  à  ladite  demande,  fauf  le  bon  plaifir  de  la  véné- 
rable affemblée,  elle  a  bien  voulu  donner  congé  audit  fieur  Martin,  qui 
déformais  appartiendra  aux  églifes  de  Provence,  &  tous  les  membres 
de  l'affemblée,  en  rendant  témoignage  à  la  conduite  édifiante  du  fieur 
Martin,  font  [l]es  vœux  les  plus  ardents  pour  le  fuccès  de  fes  travaux. 

VI. 

Le  député  du  quartier  de  M.  le  pafteur  Gibert  ayant  expofé  que  les 
confiftoires  de  Vergèze&  d'Aiguefvives  avaient  député  le  fieur  Jacques 
Allier  pour  lui  dire  qu'ils  f'oppofaient  à  un  arrêté  du  colloque  du 
Pays-Bas  qui  devait  être  porté  au  préfent  fynode,  —  comme  il  paraît 

I.  Les  progrès  du  protestantisme  en  Provence  étaient  lents,  mais  se  pour- 
suivaient. C'est  à  cette  date  qu'il  faut  également  placer  ces  quelques  mots  du 
pasteur  Cavalier,  dit  Chalon,  au  sujet  des  progrès  obtenus  à  Lyon.  «Je  suis 
charmé  d'apprendre  ce  qui  se  passe  à  Lyon,»  écrivait-il  à  Rabaut.  —  Mss.  Rabaut, 
III,  B.,  p.  40. 


SYNODES  PROVINCIAUX.  261 

par  là  que  les  anciens  de  Vergèze  &  d'Aiguefvives  fe  font  affemblcs  & 
ont  délibéré  fans  pafteurs,  contre  ce  que  prefcrit  la  difcipline, 
M.  Allègre,  pafteur,  &M.  B...,  ancien,  ont  été  nommés  pour  examiner 
fi  en  effet  lefdits  anciens  font  coupables  d'une  pareille  contravention, 
&,  en  ce  cas,  leur  adrcffer  la  ccnfure  qu'ils  auront  méritée. 

VII. 

L'affemblcc,  prenant  en  confidération  tant  le  mémoire  préfenté 
par  M.  Gibcrt  que  l'arrêté  qu'a  fait  lù-dcffus  le  colloque  des  églifes 
du  Pays-Bas,  exhorte  tous  les  confiftoires  &  toutes  les  églifes  de  la 
province  à  ne  rien  négliger  pour  que  les  pafteurs  aient  des  honoraires 
fuffifants  pour  leur  entretien  &  celui  de  leur  famille,  de  manière 
qu'ils  puiffent  foutcnir  l'honneur  de  leur  état  fans  être  à  charge  à 
leurs  amis. 

VIII. 

Les  quartiers  feront  libres  d'envoyer  aux  affemblées  fynodalesun 

ou  deux  anciens  avec  leur  pafteur.  A  l'égard  des  frais  qui  fe  feront  à 

l'occafion  de  ces  affemblées,  chacun  des  députés  y  entrera  pour  fa 

quote-part,  &  fuppofé  que  quelque  quartier  fe  difpenfe  d'en  envoyer 

fans   raifon    légitime,   il  fera  cenfuré  &  cependant  paiera  pour  un 

député. 

IX. 

Toutes  les  églifes  du  colloque  du  Pays-Bas  entreront  dans  les 

frais  que  firent  les  trois  députés  dudit  colloque   au  dernier  fynode 

provincial. 

X. 

L'affemblée,  informée  qu'on  eft  difpofé  îi  admettre  quatre  de  nos 
candidats  au  miniftère  dans  le  féminairede  L[aufanne],  &  voulant  pro- 
fiter de  cet  avantage,  elle  a  arrêté  d'y  envoyer  les  fleurs  Lombard, 
Gachon  &  Valentin,  propofants,  &  fieur  Jean  Bétrine,  étudiant,  à  la 
charge  de  revenir  dans  le  fein  des  églifes,  lorfqu'ils  en  feront  requis. 
Elle  exhorte  les  premiers  d'avoir  l'œil  fur  le  dernier  &  fait  des  vœux 
pour  qu'ils  faffent  les  plus  rapides  progrès,  afin  qu'ils  foient  plus  tôt 
utiles  aux  églifes '. 

I.  Court  de  Gébelin  écrivait  à  Rabaut  le  3i  octobre  pre'cédent:  «Demandez 
au  synode  provincinl  qu'il  envoie  des  étudiants  ici;  offrez  leur  toute  la  bonne 
volonté  de  nos  illustres  amis.  Assurez-leur  que  vous  avez  promesse  qu'on  recevra 
ici  4  proposants.  Vous  savez  que  je  vous  offris  autant  de  places  ;  on  s'est  rétracté: 
qu'ils  viennent,  ils  seront  les  bienvenus;  seulement,  qu'ils  soient  accompagnés 
de  bons  témoignages.»  —  Mss.  Rabaut  III,  B.  p.  1 10. 


202  LES  SYNODES  DU  DÉSERT. 

XL 

M.  le  pafteur  Gibert  defTervira  Congeniès  qui  fera  joint  déformais 
à  Aubais,  fous  la  réferve  que  les  affemblées  qu'il  fera  pour  ces  deux 
lieux,  feront  convoquées  à  la  place  appelée  Garrigue  plane. 

XII. 

Les  pafteurs  &  anciens  de  chaque  quartier  f'affembleront  une  ou 
deux  fois  l'année  pour  paffer  par  l'examen,  &  un  pafteur  voifm  fera 
prié  d'affifler  à  ces  affemblées  pour  y  préfider,  lorfqu'on  procédera  à 
l'examen  du  pafteur  du  quartier. 

Ainfi  conclu  &  arrêté  le  même  Jour  &  an  que  deflus. 

Paul  Raeaut,  pafteur  &  modérateur;  Pradel,  pafteur  & 
modérateur-adjoint;   Encontre,  pafteur  &  fecrétaire. 

^7^     H"^^     irS^     ffî*^" 


Synode  du  Vivarais. 

Aâes  dufynode  provincial  des  églifes  réformées  du  Vivarais  & 
Velay,  ajfemblé  fous  la  proteâion  divine  au  Défert,  dans  le  Haut- 
Vivarais,  le  vingt -huit[ième]  avril  mil  fept  cent  foixante-deux,  auquel 
ont  affijlé  trois  pajieurs  &  dix  anciens,  députes  def dites  églifes. 

Après  la  lecture  de  la  parole  de  Dieu  &  l'invocation  de  fon  St- 
Nom,  a  été  réfolu  ce  qui  fuit: 

I. 

Notre  très-cher  &  bien-aimé  frère,  M.  Jean  Blachon,  pafteur 
dans  les  églifes  de  cette  province,  ayant  demandé  fon  congé,  alléguant 
que  l'éducation  de  fes  enfants  &  d'autres  raifons  voulaient  qu'il  fût 
auprès  d'eux,  l'affemblée  lui  a  préfenté  le  befoin  que  ces  églifes  avaient 
de  fon  miniftère,  en  lui  déclarant  qu'elle  ne  confentirait  à  fon  départ 
qu'avec  regret,  jufqu'à  ce  qu'il  y  aurait  de  nouveaux  pafteurs  pour 
remplir  fon  pofte.  A  quoi  ledit  M.  Blachon  a  répondu  qu'il  était  très- 
fenfible  aux  follicitations  qu'on  lui  faifait,  &  très-attaché  à  un  trou- 
peau qui  depuis  longtemps  était  l'objet  de  fes  foins;    mais  que  les 


SYNODES  PROVINCIAUX.  203 

raifons  qu'il  avait  étaient  fi  fortes,  qu'elles  le  mettaient  dans  la  nécef- 
Oté  de  perfifter  dans  fa  demande. 

Sur  ce  l'affembiée,  rétléchiliant  de  nouveau  &  reconnaiffant  qu'il 
y  avait  de  l'injuftice  de  gêner  un  pafteur  auquel  on  a  de  très-grandes 
obligations,  elle  f'efl:  déterminée  à  lui  accorder  fa  demande,  efpcrant 
de  fon  zèle  qu'il  reviendra  auiïitôt  qu'il  lui  fera  poiïlble  &  qu'il  fera 
toujours  attaché  au  bien  des  églifes,  comme  elles  le  lui  recommandent 
&  comme  il  le  fut  ci-devant.  De  quoi  elle  le  remercie,  &  de  tout  ce 
qu'il  a  fait  en  leur  faveur;  &  pénétrée  d'une  vive  reconnaiffance,  elle 
fait  pour  lui  les  vœux  les  plus  ardents  &  elle  ordonne  qu'on  lui  expé- 
diera un  certificat  dans  lequel,  en  rendant  juflice  à  fon  mérite  diftin- 
gué,  on  déclarera  combien  on  a  été  content,  fatiffait  &  édifié  de  fa 
conduite  &  dans  lequel  on  le  recommandera  à  la  bienveillance  &  à  la 
proteclion  de  tous  ceux  d'entre  les  fidèles  de  notre  communion  à  qui 
il  f'adred'era. 

Peirot;  Vernet. 

ttttttf. 


Synode  du  Haut- Languedoc. 

Au  nom  de  Dieu.  Amen. 

Les  églifes  réformées  du  Haut-Languedoc,  Haut  &  Bas-Comté 
de  Foix,  [fe  font]  affemblées  en  fynode  provincial  fous  la  protedion  de 
Dieu,  le  dix-huitième  février  mil  fept  cent  foixante-deux,  dans  le 
Haut-Languedoc,  auquel  ont  aiïifté  en  qualité  de  députés  MM.  Si- 
card,  Gardes  &  Sicard  le  jeune,  pafteurs,  avec  deux  anciens  chacun, 
M.  Lafon,  pafteur  [du]  Haut-Comté  de  Foix,  avec  deux  anciens,  & 
M.  Figuières,  pafteur  du  Bas-Comté  de  Foix,  avec  deux  anciens, 
lefquels ,  après  l'invocation  du  St-Nom  de  Dieu,  ont  délibéré  & 
arrêté  ce  qui  fuit  : 

I. 

L'affembiée  a  nommé  à  la  pluralité  des  voix  M.  Sicard,  pafteur, 
pour  modérateur,  &  M.  Gardes,  pafteur,  pour  modérateur-adjoint; 
M.  Lafon,  pafteur,  pour  fecrétaire,  &  M.  Sicard  le  jeune,  pour  fecré- 
taire-adjoint. 


264  LES  SYNODES  DU  DÉSERT. 

II. 

Vulesdivifionsqui  régnent  dans  les  églifes  [du]  Bas-Comté  de  Foix 
entre  M.  Figuières,  miniftre,  qui  fut  affedé  auxdites  églifes,  &  la  ma- 
jeure partie  des  anciens  &  fidèles  qui  les  compofent,  fuivant  les  plaintes 
qu'ils  ont  portées  les  uns  contre  les  autres,  &  [les  ayant]  entendus 
pendant  deux  féances  fur  toutes  leurs  conteftations,  raifons,  exemp- 
tions &  déclarations  des  députés  defdites  églifes,  quelles  ne  veulent 
plus  être  deffervies  par  lui,  — pour  mettre  fin  à  cesdivifîons  &  remé- 
dier au  fcandale  qu'elles  ont  occafionné,  il  a  été  unanimement  déli- 
béré que  M.  Figuières  ne  defTervira  plus  lefdites  églifes  du  Bas- 
Comté,  qui  feront  tenues  de  lui  payer  une  penfion  de  25o  liv.  pendant 
deux  années  pour  lui  fervir  à  fon  entretien  &  de  fa  famille,  fans 
préjudice  de  ce  qui  peut  lui  être  dû  de  fon  honoraire  jufqu'à  ce  jour, 
&  qu'il  fera  en  outre  procédé,  par  le  pafteur  qui  defTervira  à  l'avenir 
lefdites  églifes,  au  changement,  nomination  &  réception  des  anciens 
qu'il  fera  trouvé  à  propos,  en  fuivant  l'ordre  prefcritpar  la  difcipline; 
&  le  fieur  Faure,  fils  du  juge  de  Saverdun,  &  Félix  Baze,  de  Mazères, 
font  &  demeureront  dépofés  de  leur  charge  d'ancien  ;  &  comme  dans 
notre  province  il  n'y  a  point  de  quartier  vacant  à  pouvoir  bailler  à 
deffervir,  [M.  Figuières]  fe  procurera  durant  le  cours  defdites  deux 
années  une  ou  plufieurs  églifes  pour  les  deffervir,  ainfi  qu'il  le  trou- 
vera à  propos'. 

m. 

Le  fieur  Teulier,  ancien  de  l'églife  de  Saverdun,  efl  exhorté  à  ne 
plus  prendre,  comme  il  a  fait,  la  qualité  d'ancien  des  anciens,  n'y 
ayant  point  de  prééminence  parmi  eux. 

IV. 

Et  comme  les  honoraires  de  M.  Figuières  n'avaient  pas  eu  jufqu'à 
préfent  de  règlement  fixe,  lorfqu'il  fervait  [le]  Haut  &  Bas-Comté, 
la  compagnie  a  trouvé  à  propos  de  les  régler  fur  le  pied  de  800  liv. 
par  an,  à  compter  depuis  le  mois  de  feptembre  1758  jufqu'à  ce  jour 
inclufivement,  &  en  conféquence,  il  fera  payé  inceffamment  de  ce  qui 
lui  refte  dû  &  des  dépenfes  qu'il  peut  avoir  faites,  dont  il  donnera 
un  état;  bien  entendu  que  l'honoraire  depuis  le  premier  juin  dernier 
regarde  en  entier  les  églifes  [du]  Bas-Comté. 

I.  Cette  affaire  fut  évoque'e  devant  le  synode  national  de  1763,  qui  confirma  la 
décision  du  synode  du  Haut-Languedoc,  mais  qui  ne  mit  pas  fin  aux  divisions  de 
ces  églises. 


SYNODES  PROVINCIAUX.  205 

V. 
Les  églifes  [du]  Haut  &  Bas-Comté  payeront  inceffamment  91  liv. 
à  M.  Sicard,  pafteur,  pour  les  avances  qu'il  a   faites  aux  fynodes 
nationaux. 

VI. 

Sur  la  demande  que  les  églifes  [du!  Haut  &  Bas-Comté  de  Foix 
ont  faite  que  M.  Figuières  ferait  tenu  de  leur  fournir  un  double  des 
regiftres  des  baptêmes  &  mariages  qu'il  a  célébrés  au  milieu  d'elles, 
la  compagnie  la  leur  a  accordée,  &  M.  Figuières,  acceptant,  a  requis 
le  préfent  article. 

VII. 

La  compagnie  ayant  un  prcliant  befoin  d'un  pafteur,  on  écrira 
au  plus  tôt  à  M.Crebelfac,  furnommé  Vernet,  un  de  fes  candidats,  de 
fe  rendre  inceffamment  au  milieu  de  nous.  La  vénérable  affemblce, 
en  lui  accordant  la  permillion  de  faire  dans  l'étranger  fes  épreuves, 
fupplie  nos  iiluftres  amis  de  vouloir  l'examiner;  &  fils  le  jugent 
capable  d'être  reçu,  il  fera  confacré  après  fon  arrivée  dans  ce  pays. 

VIII. 

Le  fieur  François  Lacombe,  originaire  [du]  Haut-Comté  de  Foix, 
&  élève  de  M.  Figuières,  ayant  demandé  à  la  vénérable  affemblée 
l'agrément  d'aller  au  féminaire  pour  y  perfectionner  fes  lumières,  elle 
lui  accorde  fa  demande,  fous  la  condition  que,  quand  il  fera  appelé, 
il  viendra  deflervir  les  églifes  de  cette  province,  conformément  à  la 
promefle  qu'il  vient  d'en  faire  ;  en  conféquence,  on  a  chargé  M.  Ar- 
mand, pafteur,  d'écrire  à  nos  iiluftres  amis  du  pays  étranger  pour  les 
prier  de  lui  accorder  une  place  dans  ledit  féminaire,  &  qu'ils  daignent 
l'honorer  de  leur  proteflion. 

Ainfi  conclu  &  arrêté  le  19°  février  1762. 

Sicard,  pafteur  &  modérateur;  Gardes,  pafteur  &  modérateur- 
adjoint;  Lafon,  pafteur  &  fecrétaire  ;  Sicard  le  jeune,  pafteur 
&  fecrétaire-adjoint. 


•^'*^~À?'~v' 


266  LES  SYNODES  DU  DESERT. 

Synode  du  Béarn. 

Au  nom  de  Dieu.  Amen. 

Les  églifes  de  Béarn,  affemblées  fous  les  yeux  de  Dieu,  le  dix-neu- 
vième mars  mil  fept  cent  foixante-deux,  au  nombre  de  trois  pafteurs, 
favoir  :  fieurs  Defferre,  Journet  &  Foffe,  dit  Richard,  pafteurs,  accom- 
pagne's  de  vingt-trois  anciens,  après  avoir  invoqué  le  nom  du  Seigneur, 
ont  délibéré  ce  qui  fuit  : 

I. 

Ledure  ayant  été  faite  des  atteftations  accordées  au  fieur  Defferre, 
pafteur,  par  les  pafteurs  de  la  province  du  Bas-Languedoc,  la  com- 
pagnie les  a  approuvées  unanimement  &  fait  des  vœux  au  Ciel  pour 
la  continuation  &  le  fuccès  dudit  fieur  Defferre  au  milieu  de  nous. 

II. 

On  a  élu  à  la  pluralité  des  fuffrages  M.  Defferre,  pafteur,  pour 
modérateur  de  l'alfemblée,  pour  modérateur-adjoint,  M.  Foffe, pafteur; 
pour  fecrétaire,  le  pafteur  Journet,  &  pour  fecrétaire-adjoint,  L  .  .  ., 
ancien  de  l'églife  de  Salies. 

m. 

A3'ant  été  fait  rapport  à  l'affemblée,  par  le  député  de  l'églife 
d'Orthez,  que  la  veuve  d'un  des  trois  frères  qu'on  a  fait  mourir  avec 
le  pafteur  Rochette  demande  d'être  fecourue,  de  même  que  la  famille 
qui  fe  trouve  fort  pauvre,  la  compagnie,  participant  fenfiblement  à 
leur  trifte  état,  a  promis  de  faire  tous  [fes]  efforts  pour  difpofer  les 
églifes  à  leur  tendre  au  plus  tôt  une  main  fecourable. 

IV. 

On  travaillera  inceffamment  à  lever  ce  qu'on  pourra  en  faveur 
d'un  fidèle  de  Lendreffe,  dont  la  maifon  a  été  incendiée. 

V. 

MM.  Defferre,  Journet  &  Fofle,  pafteurs,  circuleront  tour  à  tour 
dans  toutes  les  églifes  de  la  province. 

VI, 

Lorfqu'un  des  pafteurs  fe  trouvera  malade  ou  obligé  de  f 'abfenter 
pour  des  befoins  indifpenfables,  en  tel  cas  les  affemblées,  qui  fe  feront 


SYNODES  PROVINCIAUX.  267 

dans  le  quartier  d'Orthez  &  dans  celui  de  Salies  par  les  autres  deux 
pafteurs,  feront  générales  ;  &  alors  tous  les  deniers  des  pauvres,  qui 
fe  lèveront  dans  chaque  affemblée,  feront  partagés  entre  les  cglifes, 
fuivant  la  taxe  du  miniftèrc  que  chaque  cglifc  paye,  pour  éviter  toute 
jaloufie  &  difcuffion. 

VII. 

Le  quartier  d'Orthez  aura  une  affemblée  régulièrement  chaque 
dimanche,  lorfque  les  trois  pafteurs  ne  feront  ni  malades  ni  abfents  ; 
dans  le  quartier  de  Salies,  l'églife  de  Salies  aura  deux  dimanches, 
&  les  annexes  de  Labaftide  &  Sauveterre  le  troificme. 

VIII. 

L'églife  d'Orthez  cède  aux  annexes  qui  lui  font  attachées,  favoir  : 
Lagor,  Maflacq,  Ozenx,  Arthès,  Arance,  Lendrcffe  &  Mont,  la  hui- 
tième de  toutes  les  affemblées  qui  f'y  feront,  fous  cette  condition 
cependant  que  les  communions  de  Noël,  Pâques,  Pentecôte  &  Sep- 
tembre fe  célébreront  dans  l'églife  d'Orthez,  fans  que  les  annexes 
puilîent  prendre  aucune  part  aux  deniers  des  pauvres  qui  fe  lèveront 
les  jours  de  Cène. 

IX. 

Les  annexes  de  l'églife  de  Salies,  lorfque  leur  tour  fera  de  prendre 
l'affemblée,  ils  la  convoqueront  toujours  à  la  place  par  avis,  comme 
étant  la  plus  à  portée  de  tous  les  quartiers.  Cet  ordre  fera  exadement 
gardé,  excepté  que  des  obftacles  qu'on  ne  faurait  prévoir,  les  obli- 
geaffent  de  la  convoquer  ailleurs. 

X. 

L'églife  [de]  Baranjufon  fera  jointe  déformais  aux  églifes  de  Sauve- 
terre,  Athos,  Labaftide  &  Carreffe;  &  dans  chaque  affemblée,  ils 
partageront  les  deniers  des  pauvres,  fuivant  la  cote  que  chaque  églife 
paye  pour  l'honoraire  de  MM.  les  pafteurs. 

XI. 

La  compagnie  a  fait  affurer  à  chacun  de  fes  pafteurs  la  fomme  de 
700  liv.  pour  l'année  dix-feptcent  foixante-deux. 

Fait  &  arrêté  le  jour  &  an  que  deffus. 

Defferre,  modérateur;  Fosse,  modérateur-adjoint; 
Jean  Journet  &  Dan.  L.,  fecrétaire-adjoint. 


268  LES  SYNODES  DU  DÉSERT. 


Synode    de    Saintonge,    Angoiimois,    Périgord, 
Agenais  et  Bordelais. 

Au  nom  de  Dieu.  Amen. 

Ades  du  fynode  provincial  de  Saintonge,  Angoiimois,  Périgord, 
Agenais, ,Ba:[adais  &  Bordelais^  tenu  le  2^'  &  Sa"  aviHl  ij62. 

Les  églifes  de  Saintonge,  Angoumois,  Périgord,  Agenais  &  Bor- 
delais, affemblées  en  fynode,  le  vingt-neuvième  &  trentième  avril  mil 
fept  cent  foixante-deux,  auquel  ont  aflifté  MM.  Gibert  aîné,  Dugas, 
Martin,  Gibert  jeune,  JaroufTeau,  Renouleau  &  Boutiton,  pafteurs, 
&  dix  anciens,  députés  avec  lefdits  pafteurs  par  lefdites  églifes,  ont 
délibéré  ce  qui  fuit  : 

I. 

On  a  élu  à  la  pluralité  des  fuffrages  M.  Dugas,  pour  modérateur, 
M.  Gibert  jeune,  pour  modérateur-adjoint,  M.  Renouleau,  pour  fecré- 
taire,  M.  Martin,  pour  fecrétaire-adjoint. 

II. 

Vu  le  trille  état  où  fe  trouvent  encore  diverfes  églifes  du  royaume 
&  le  jugement  du  Ciel  qui  fe  promène  depuis  longtemps  fur  la  face  de 
la  terre,  l'affemblée  ordonne  un  jeûne  folennel  d'humiliation  que  toutes 
les  églifes  de  cette  province  célébreront  le  quatorz[ième]  novembre 
prochain. 

ra. 

L'affemblée  confirme  l'article.  .  .du  fynode  provincial  de  1760, 
&  admet  en  conféquence  les  églifes  du  Haut-Agenais  à  faire  corps 
avec  celles  de  cette  province. 

IV. 

On  blâme  M.  Solierdu  manque  d'exaditude  qu'il  a  manifefté  à  fe 
trouver  dans  les  affemblées  fynodales,  &  furtout  de  ce  qu'il  n'a  pas 
écrit  diredement  à  celle-ci  pour  f'excuferde  nef 'y  être  pas  rendu,  ainli 
que  l'ordonne  la  difcipline;  on  l'exhorte  d'être  plus  exad  à  l'avenir  à 
tous  ces  égards. 


SYNODES  PROVINCIAUX.  269 

V. 

La  compagnie  confirme  le  jugement  des  commiffaires  nommés 
par  le  dernier  fynode,  art.  12,  pour  e.xaminer  la  fuHifance  des  raifons 
qui  engageaient  M.  Picard,  pafteur,  à  demander  (on  congé;  mais  ce 
dernier  ne  fêtant  pas  rendu  au  préfent  fynode,  bien  qu'il  en  ait  été 
averti  comme  il  paraît  par  fa  lettre  du  6"  du  courant,  &  n'ayant  pas 
obfervé  ce  qui  lui  avait  été  prefcrit  à  ce  fujet  par  Icfdits  commiffaires, 
fa  conduite  a  été  jugée  très-répréhenfibie  &  contraire  à  la  difcipiine. 
En  conféquence,  on  l'exhorte  d'être  à  l'avenir  plus  religieux  obfer- 
vateur  de  l'ordre,  &  on  lui  enjoint  en  outre,  vu  le  befoin  preffant  des 
églifes  du  Périgord,  de  retourner  dans  leur  fein,  conformément  à  leur 
défir,  chargeant  Meffieurs  les  modérateurs  de  lui  faire  à  ce  fujet  les 
plus  vives  inftances. 

VI. 

Vu  l'urgente  néceffité  où  fe  trouvent  les  églifes  du  Montalbanais 
depuis  le  martyre  de  M.  Rochette,  la  compagnie  prie  &  follicitc 
M.  Sol,  pafteur,  de  continuer  à  leur  accorder  fon  miniftèrc,  afin  de 
prévenir  par  ce  moyen  leur  dépériffement. 

VII. 

On  charge  Monfieur  le  modérateur  de  répondre  à  la  lettre  que 
M.  Plantier  a  écrite  au  préfent  fynode. 

VIII. 

Le  fynode  ne  pouvant  accorder  un  pafteur  aux  églifes  du  Haut- 
Agenais,  conformément  à  leur  demande,  &  défirant  néanmoins  de 
fubvenir  à  leurs  befoins  autant  qu'il  luieft  pollible,  leur  accorde  pour 
une  année  M.  la  Lande-Dupuy,  propofant,  laiffant  au  refte  à  M.  Re- 
nouleau,  pafteur  dans  les  églifes  du  Périgord,  la  liberté  d'y  faire  une 
ou  deux  rondes  dans  le  cours  de  ladite  année,  fil  le  juge  à  propos, 
comme  aulFi  de  fe  déterminer  enfuite  pour  la  deffertc  defdites  églifes 
de  l'Agenais,  fi  telle  eft  fa  volonté  &  que  lefdites  églifes  continuent  à  le 
demander, 

IX. 

L'affcmblée,  affligée  du  peu  de  déférence  de  la  plupart  des  églifes 
pour  l'obfervation  de  l'art.  16  du  fynode  national  dernier,  concer- 
nant la  tenture,  exhorte  &  enjoint  de  la  manière  la  plus  forte  auxdites 
églifes  de  ranimer  leur  zèle  à  ce  fujet,  afin  de  f'acquitter  de  leur 
devoir,  &  d'éviter  par  là  un  ade  fi  contraire  à  la  profetTion  du  pur 


270  LES  SYNODES  DU  DÉSERT. 

Chriftianifme,  ordonne  en  outre  aux  pafteurs  &  anciens  d'y  tenir 
la  main. 

X. 

Attendu  que  le  colloque  du  Périgord,  affemblé  le  25*  février  der- 
nier, avait  décidé  de  fe  procurer  des  maifons  d'oraifon  '  &  chargé 
M.  Gibert,  pafteur,  d'y  travailler,  le  fynode,  premièrement,  ne  peut 
qu'approuver  ledit  lieur  Gibert  d'avoir  exécuté  les  volontés  dudit 
colloque  à  cet  égard,  &  ne  peutconféquemment  qu'improuver,  comme 
il  le  fait  par  le  préfent  arrêté,  la  conduite  de  ceux  qui  f'y  font  oppofés, 
—  les  cenfurer  vivement  à  cette  occafion,  —  continuer  ladémiffion  des 
anciens  de  Ste-Foy  qui  l'ont  requife,  —  dépofer  ceux  d'Eyneffe  qui  ont 
concouru  à  ladite  oppofition ,  &  priver  de  la  communion  ceux  d'entre 
les  fidèles  qui  ont  figné  une  proteflation  contre  l'éredion  defdites  maifons 
d'oraifon,  jufqu'à  ce  que  les  uns  &  les  autres  donnent  des  marques 
d'une  fîncère  repentance,  de  laquelle  les  confiftoires  refpeélifs  connaî- 
tront. Secondement,  on  cenfure  en  particulier  M.  Meftre  Duroc,  comme 
principal  moteur  defdites  oppofitions,  &  fans  approuver  la  manière 
dont  M.  Gibert  f 'efl  fervi  pour  le  fufpendre  de  fa  charge  d'ancien, 
l'aflemblée  confirme  néanmoins  ladite  fufpenlîon  &  le  dépofe  même 
de  ladite  charge  à  caufe  de  graves  fujets  qu'il  en  a  donnés,  en  voulant 
engager  dans  fon  parti  les  anciens  des  autres  églifes  contre  le  bon 
ordre;  le  tout  ayant  été  ainfi  décidé,  après  la  ledlure  &  l'examen  attentif 
des  mémoires  &  lettres  qui  ont  été  produits  de  part  &  d'autre. 

XI. 

On  a  trouvé  répréhenfiblc  l'églife  de  Bordeaux  de  n'avoir  pas 
accepté  M.  Dupuy  l'aîné  en  qualité  de  propofant,  vu  que  les  com- 
miffaires  nommés  par  le  colloque  de  Saintonge,  tenu  le  16®  décembre 
dernier,  lui  avaient  fixé  fon  féjour  dans  ladite  églife  jufqu'au  préfent 
fynode,  félon  le  droit  qu'il  en  avait. 

XII. 
M.  Dupuy  l'aîné  deffervira  en  qualité  de  propofant  les  églifes  de 
Saintonge  &  Angoumois  alternativement  jufqu'au  fynode  prochain,  & 
elles  lui  paieront  chacune  fuivant  fa  taxe  au  marc  la  livre  la  fomme 
de  3oo  liv.  pour  fes  honoraires,  laquelle  lui  fera  comptée  la  moitié  à 
la  St-Jean  prochaine  &  l'autre  moitié  à  la  Noël  fuivante. 

1.  Ces  premières  tentatives  n'étaient  pas  toujours  heureuses.  A  Pons,  en  Sain- 
tonge, les  dragons,  qui  y  e'taient  arrive's,  avaient  transformé  les  maisons  d'oraison 
en  greniers,  ne  les  ayant  pas  trouvées  «assez  commodes  pour  une  écurie». 


SYNODES  PROVINCIAUX. 


■271 


XIII. 

L'afTemblée  confirme  l'art.  17  du  colloque  de  Saintonge,  tenu 
les  i6"&  17"  décembre  dernier,  qui  porte  que  les  propofants  &  étu- 
diants ne  devant  e.xercer  les  fonctions  du  St-Miniftère,  que  de  l'aveu 
&  confentement  des  paftcurs,  ceux  de  cette  province  feront  tenus  à 
l'avenir  de  communiquer  à  quelqu'un  d'eu.x  les  difcours  qu'ils  vou- 
dront prêcher  dans  les  églifes  qui  la  compofent. 

XIV. 

Nonobftant  l'art.  20  du  colloque  de  Saintonge,  tenu  le[sj  16"  & 
1 7°  décembre  dernier,  il  fera  permis  au.x  propofants  de  la  province  de 
mettre  la  robe  lorfqu'ils  feront  appelés  à  faire  les  fondions  de  la  chaire; 
bien  entendu  que,  lorfqu'ils  fe  trouveront  dans  une  églife  où  il  y  aura 
un  pafteur  qui  fera  obligé  de  faire  quelques  fondions,  il  la  mettra  par 
préférence. 

XV. 

Il  fera  écrit  à  M.  Figuières  pour  le  faire  apercevoir  des  erreurs 
qui  fe  trouvent  dans  la  lettre  qu'il  a  adreffce  à  Meffieurs  les  pafteurs 
de  Saintonge  &  Périgord,  tant  par  rapport  au  temps  de  trois  ans  & 
huit  mois  qu'il  dit  avoir  refté  dans  lefdites  églifes  que  par  rapport  à 
la  fomme  de  deux  mille  cinq  cent  foi.xante-fix  livres,  treize  fols  & 
quatre  deniers  qu'il  demande  pour  fes  honoraires  defdites  trois  années 
&  huit  mois,  M.  Gibert  ayant  affuré  pofitivement  qu'il  ne  lui  avait  été 
promis  que  400  liv.  par  an,  &  qu'il  lui  en  avait  compté  comme  le  fieur 
Figuières  l'avoue  lui-même  400  liv.,  en  forte  qu'ayant  paru  clairement 
qu'il  n'a  reilé  en  tout  dans  lefdites  églifes  que  deux  années,  elles  [ne] 
lui  relient  redevables  que  de  la  fomme  de  400  liv.,  qu'on  charge  les 
églifes  du  Périgord  de  lui  payer  le  plus  tôt  qu'elles  pourront,  elles 
feules  étant  redevables  de  cette  fomme,  attendu  que  les  400  liv. 
comptées  étaient  pour  la  portion  de  celles  de  Saintonge,  moyen- 
nant quoi  ledit  fieur  Figuières  doit  être  content  &  ne  plus  écrire  à  ce 
fujet. 

XVI. 

La  penlion  de  Mad[ame]  Bétrine  fera  payée  pour  la  préfente  année 
ainfi  qu'il  a  été  délibéré  de  la  manière  fuivante,  favoir  :  les  églifes  de 
Saintonge  12  liv.,  celles  de  l'Angoumois  12  liv.,  celles  de  Bordeaux 
12  liv.,  celles  du  Périgord  12  liv.  &  celles  du  Haut-Agenais  12  liv. 


272 


LES  SYNODES  DU  DESERT. 


XVU. 
Le  fynode  ayant  été  informé  par  M.  Boutiton,  miniftre,  qu'un 
pafteur  n'a  pas  communié  hier,  même  en  adminiftrant  ce  faint  facre- 
ment,  on  charge  les  députés  de  faire  décider  au  prochain  fynode  national 
fi  une  telle  conduite  n'eft  pas  contraire  à  l'ordre  &  à  l'édification,  & 
en  attendant,  on  a  enjoint  aux  pafteurs  de  la  province  de  fe  conformer 
à  l'ufage  reçu. 

XVIII. 

L'affemblée  juge  que  c'eft  au  fynode  provincial  à  fixer  les 
quartiers  refpeclifs  des  pafteurs  de  la  province;  ainfi,  elle  n'approuve 
point  que  le  colloque  de  Saintonge  ait  fixé  ceux  de  fes  pafteurs, 
mais  on  confent  cependant  que  l'arrangement  que  ledit  colloque  a 
pris  à  ce  fujet  fubfifte  jufqu'à  ce  que  le  fynode  provincial  en  ordonne 
autrement,  &  la  préfente  affemblée  accorde  encore  le  miniftère  de 
M.  Boutiton  dans  les  églifes  du  Périgord  jufqu'au  prochain  fynode. 

XIX. 

Vu  que  plufieurs  députés  qui  avaient  été  nommés  pour  le  fynode 
national  prochain  dans  le  fynode  provincial  de  1760  &  confirmés  dans 
celui  de  1761  fe  trouvent  dans  le  cas  de  ne  pouvoir  remplir  cette 
miflion,  on  a  procédé  à  une  nouvelle  nomination,  &  on  a  député  pour 
ladite  affemblée  fynodale  nationale,  dans  la  fuppofition  qu'elle  aura 
lieu  dans  le  cours  de  cette  année,  d'entre  les  pafteurs  MM.  Gibert 
l'aîné  &  Dugas,  &  pour  fubftituts  MM.  Gibert  jeune  &  Jarouffeau,  & 
d'entre  les  anciens  MM.  Ifaac  Ranfon  &  Rommefort,  &  pour  fubftituts 
MM.  Gerbet  &  Delbech. 

XX. 

Les  églifes  de  la  côte  de  Saintonge  font  chargées  de  la  convocation 
du  prochain  fynode  provincial. 

Ainfi  conclu  &  arrêté  lefdits  jours  &  an  que  deffus,  ledure  ayant 

été  faite. 

Dugas,  pafteur  &  modérateur;  Gibert,  jeune,  pafteur  & 
mode'rateur-ad joint;  Renouleau,  pafteur  &  fecrétaire; 
Martin,  pafteur  &  fecrétaire-ad joint. 


Synodes  provinciaux  de   1763. 

Synode   du  Bas- Languedoc. 

Au  nom  de  Dieu  soit  fait.  Amen. 

E  fynode  du  Bas-Languedoc,  affemblé  au  Dcfert  le  trei- 
zième juillet  mil  fept  cent  foixante-trois  '  &  jours  fuivants, 
au  nombre  de  quinze  pafteurs,  trois  propofants  &  trente- 
idcux  anciens,  députés  par  les  églifes,  après  avoir  imploré 
la  direclion  du  St-Efprit,  &  élu  à  la  pluralité  des  lull'rages  M.  Paul 
Rabaut,  pafteur,  pour  modérateur;  M.  Pradel,  aulFi  pafteur,  pour 
modérateur-adjoint;  M.  Pierre  Encontre,  pafteur,  pour  fecrétaire,&  M. 
Simon  Gibert,  aulli  pafteur,  pour  fecrétaire-adjoint,  a  arrc«^é  ce  qui  fuit  : 

I. 

Sur  la  demande  de  M.  Baftide,  pafteur,  tendant  à  obtenir  fon 
congé  &  une  atteftation  touchant  la  doctrine  qu'il  a  prèchée  &  la  con- 
duite qu'il  a  tenue  parmi  nous,  l'affemblée,  extrêmement  affligée  de  fe 
voir  à  la  veille  de  perdre  ce  digne  &  zélé  ferviteur  de  J[éfusj-C[hrift], 
a  député  fix  de  fes  miniftres  pour  l'exhorter  à  fe  défifter  de  ce  delTein  ; 
ce  qu'ayant  exécuté,  ils  ont  eu  la  confolation  de  réuffir,  de  quoi  la  com- 
pagnie a  béni  le  Seigneur. 

II. 

Ledure  faite  des  arrêtés  du  dernier  fynode  national  =,  l'affemblée  a 
déclaré  vouloir  f'y  foumettre. 

1.  C'est  dans  les  premiers  jours  de  ce  mois  de  juillet  que  mourut  à  Londres 
Benjamin  Duplan,  l'ancien  député  général  des  églises,  l'ami  qui  avait  autrefois  le 
plus  encouragé  Antoine  Court  à  convoquer  le  premier  synode  national  de  1726. 

2.  Le  huitième  synode  national  venait  de  se  réunir  le  i'^''  juin. 

18 


274  LES  SYNODES  DU  DESERT. 

m. 

En  exécution  de  l'art.  4  dudit  fynode  national,  &  à  l'exemple 
des  églifes  qui  f'y  font  déjà  conformées  ou  qui  l'ont  prévenu, 
peu  après  que  la  paix  fera  publiée  dans  les  lieux  où  elle  ne  l'a 
pas  encore  été,  on  célébrera  un  jour  d'adlions  &  de  grâces  pour  cet 
heureux  événement,  &  l'on  redoublera  les  prières  qu'on  eft  dans 
l'ufage  d'adreffer  à  Dieu  pour  la  confervation  de  la  perfonne  facrée  du 
Roi  &  de  toute  la  famille  royale,  ainfi  que  pour  la  profpérité  du 
royaume. 

IV. 

Suivant  l'art.  6  du  même  fynode,  les  fidèles  font  exiiortés  à  lire 
avec  affiduité  &  avec  exactitude  la  parole  de  Dieu.  Et  pour  en  faciliter 
l'intelligence,  les  pafteurs  feront  au  peuple  des  paraphrafes  &  autres 
inftru(aions  familières,  autant  qu'il  leur  fera  poflible. 

V. 

Les  églifes  de  cette  province  fe  joindront  à  toutes  celles  du 
royaume  pour  célébrer  le  jour  de  jeûne  &  d'humiliation  indiqué  par 
le  fufdit  fynode  national  au  premier  dimanche  du  mois  d'odobre 
prochain. 

VI. 

Pour  compofer  le  formulaire  de  prières  ordonné  par  l'art.  12  du 
même  national,  ont  été  élus  MM.  Rabaut,  Pradel  &  Baftide,  pafteurs. 

VII. 

Comme  d'une  année  à  l'autre  il  furvient  des  affaires  importantes 
qui  demandent  d'être  examinées  &  expédiées  avec  célérité,  &  qu'il 
ferait  trop  long  &  trop  difpendieux  fil  fallait  que  le  fynode  f 'affemblàt 
pour  les  expédier,  qu'au  furplus  on  pourrait,  en  attendant  qu'il  fe  con- 
voquât, manquer  des  occafions  favorables,  —  pour  toutes  ces  raifons, 
l'aflemblée  a  compofé  un  comité  qui  fera  composé  pour  cette  année 
de  MM.  Rabaut,  Pradel  &  Encontre,  pafteurs.  Ce  comité  eft  chargé 
de  gérer  les  fufdites  affaires,  comme  auffi  d'entretenir  pour  la  pro- 
vince la  correfpondance  prefcrite  par  le  fufdit  national;  il  fera  part 
des  nouvelles  intéreffantes  aux  frères,  qui,  de  leur  côté ,  lui  feront 
favoir  ce  qui  arrivera  d'important  dans  leurs  quartiers,  afin  qu'il  en 
puiffe  inftruire  la  province.  Enfin,  les  frais  qu'il  pourra  faire  relative- 
ment à  fa  commiflîon  feront  fupportés  par  les  églifes  du  refl"ort  du 
préfent  fynode. 


SYNODES  PROVINCIAUX. 


■275 


vni. 
Conformément  aux  art.  Sy  &  38  du  même  fynode  national,  la 
province  paiera  à  Mad[ame]  Bétrine  une  penfion  de  60  liv.  par  année, 
à  commencer  au  mois  de  fcptembre  prochain,  &  à  M.  Court  celle 
de  90  liv.,  qui  a  commencé  au  premier  juin  de  la  préfente  année,  & 
cela  pour  les  bons  fervices  qu'il  a  rendus  &  qu'il  efl  difpofé  à  rendre 
aux  églifes. 

IX. 

L'affemblce,  informée  que  plufieurs  confiftoires  &  églifes  ont  exé- 
cuté envers  leurs  pafteurs  le  fepticme  art.  du  f3'node  dernier,  ne  peut 
que  les  louerd'avoirainfi  rempli  leur  devoir;  elle  exhorte  les  autres  con- 
fiftoires &  églifes  d'imiter  un  fl  digne  exemple,  ordonne  que  chaque 
pafteur  foit  payé  dans  &  par  fon  quartier,  de  manière  que,  comme  le 
porte  le  fufdit  article,  les  pafteurs  de  cette  province  foient,  ainfique  le 
font  ceux  de  la  plupart  des  autres,  mis  à  même  de  foutenir  leur  état 
fans  être  à  charge  à  leurs  amis;  &  quant  aux  moyens  à  prendre  pour 
parvenir  à  une  fi  louable  fin,  le  fynode  f'en  rapporte  à  la  prudence 
des  pafteurs  &  des  anciens. 

X. 

Ainfi  que  le  demande  la  juftice  &  la  charité,  les  cenfures  &  les 
réparations  ne  feront  pas  plus  publiques  que  l'auront  été  lesfcandales. 

XI. 

Meftieurs  les  députés  du  quartier  du  Vivarais  &  de  celui  de  Bé- 
darieux  ayant  demandé  chacun  un  pafteur  fi.xe  pour  les  deffervir,  & 
l'aliemblée  ne  pouvant  leur  accorder  que  M.  Mathieu,  quoique  celui-ci 
ait  témoigné  beaucoup  d'affection  pour  les  églifes  du  diftricl  de  Béda- 
rieux,  cependant  la  compagnie,  confidérant  que  celui  du  Vivarais  n'a 
été  dellervi  pendant  plufieurs  années  que  par  corvées  &  voulant  déférer 
à  l'injonclion  que  le  dernier  national  fait  à  la  province  (art.  3g),  elle 
lui  a  affecté,  pour  cette  année,  le  miniftère  dudit  M.  Mathieu. 

XII. 

Congeniès  &  Aubais  feront  annexés  au  quartier  d'Aiguefvives, 
Gallargucs  &  Vergèze,  &  le  pafteur  fera  libre  de  convoquer  les  affem- 
blées  qui  reviendront  à  ces  deux  premiers  lieux,  à  telle  place  que  bon 
lui  femblera. 


276  LES  SYNODES  DU  DESERT.  • 

xm. 

Il  eft  enjoint  à  tous  les  colloques  de  cette  province  d'arrondir, 
autant  que  faire  fe  pourra,  les  diftrids  de  chaque  pafteur. 

XIV. 

A  la  réquifition  de  M.  Baftide,  pafteur,  &  vu  que  l'exercice  de  la 
difcipline  eccléfiaftique  eft  un  moyen  très-propre  à  remédier  aux  fcan- 
dales  paffés,  &  à  prévenir  ceux  qui  pourraient  arriver,  l'affemblée 
recommande  aux  pafteurs,  anciens,  confiftoires  &  colloques  d'exercer 
cette  difcipline  de  la  manière  la  plus  fcrupuleufe,  &  fans  acception  de 
perfonnes,  fous  peine  contre  les  contrevenants  d'être  cenfurés  fuivant 
l'exigence  des  cas, 

XV. 

L'art.  12  du  dernier  fynode  provincial  étant  fujet  à  des  inconvé- 
nients, la  préfente  affemblée  l'a  annulé,  &  elle  ordonne  qu'on  fuivra, 
à  l'égard  de  l'examen  du  pafteur  &  des  anciens,  l'ordre  de  la  dif- 
cipline. 

Ainfi  conclu  &  arrêté  le  14"  juillet  1763. 

Paul  Rabaut,  pafteur  &  modérateur;  Pradel,  pafteur  & 
mode'rateur-adjoint;  P[ierre]  Encontre,  pafteur  & 
fecrétaire  ;  S[imon]  Gibert,  fecrétaire-adjoint. 


U^        %^k«        *J^        »^* 


SYNODES  PROVINCIAUX. 


=77 


Synode  des  Hautes-Cévennes. 

Au  nom  de  Dieu  soit  fait.  Amen. 

Le  fynode  des  Hautes-Cévennes,  [étant]  affemblé  fous  la  protection 
divine,  les  fixième&  feptième  avril  mil  fept  cent  foixante-trois,  auquel 
ont  aflifté  Meiïieurs  Jean  Roux,  Jean-Pierre  Gabriac,  Jacques  Gabriac, 
Henri  Cavalier,  Jean  Méjaneile  du  Cambon,  Charles  Bourbon 
&  Pierre  Pierredon,pafteurs  de  la  province,  avec  vingt  &  un  anciens, 
députés  par  les  églifes,  après  avoir  imploré  le  fecours  de  Dieu  & 
nommé  Meiïieurs  Jean  Méjaneile  du  Cambon  modérateur;  Jean- 
Pierre  Gabriac  modérateur-adjoint;  Henri  Cavalier  fecrétaire,  & 
Pierre  Pierredon  fecrétaire-adjoint,  —  on  a  arrêté  ce  qui  fuit  : 

I. 

Que,  pour  détourner  les  jugements  de  Dieu,  &  f  attirer  fa  pro- 
tection &  fes  faveurs,  toutes  les  églifes  de  la  province  célébreront  un 
jeûne  folennel  le  26°  feptembre  prochain,  fuppofé  que  le  fynode 
national  n'en  indique  point  avant  ce  jour-là. 

H. 
L'églife  de  Bordeaux  ayant  adreffé  une  vocation  à  M.  Henri 
Cavalier,  dit  Latour',  pafteur  de  la  province,  le  1"  juillet  1762,  & 
très-inftammcnt  follicité  l'affcmblée  par  des  lettres  qui  y  ont  été  lues 
de  le  lui  accorder  par  un  congé,  quelque  défir  qu'on  eût  de  le  retenir, 
on  n'a  pu  que  fe  rendre  aux  fortes  raifons  qu'il  a  alléguées,  fans 
preffants  motifs,  qui  Font  déterminé  à  accepter  cette  vocation;  en 
conféquence,  l'on  a  fatiffait,  quoique  avec  un  vif  regret,  à  fes  défirs, 
à  ceux  de  cette  églife  de  Bordeaux  qui  réclame  fon  miniftère.  Tous  les 
padeurs  &  toutes  les  églifes  de  la  province,  notamment  celles  qui  ont 
été  confiées  à  fes  foins  dans  l'efpace  d'environ  quinze  années,  fe  font 
un  plaifir  &  un  devoir  de  lui  rendre  les  témoignages  les  plus  avanta- 

I.  Il  était  également  surnommé  Chalon,  et  c'est  de  ce  surnom  qu'il  signe 
plusieurs  lettres  adressées  à  P.  Rabaut,  où  précisément  il  parle  du  désir  qu'il  a  de 
quitter  l'église  d'.'Vlais  qu'il  desservait,  et  des  objections,  et  des  difficultés  qu'on 
soulevait,  pour  l'empêcher  de  réaliser  son  dessein. 


278 


LES  SYNODES  DU  DESERT. 


geux,  tant  fur  fa  do£trine,  que  far  fa  vie,  en  adreffant  au  Ciel  les 
vœux  les  plus  ardents  pour  le  fuccès  de  fa  nouvelle  miffion. 

III. 

On  enjoint  à  MM.  les  anciens  de  ne  porter  aucune  propofition  en 
colloque,  fans  qu'au  préalable  elle  n'ait  été  examinée  &  couchée  par 
écrit  dans  les  confiftoires,  &  en  préfence  des  pafteurs  refpedifs  de 
chaque  quartier. 

IV. 

On  leur  enjoint  auffi  de  rendre  compte  au  moins  une  fois  par 
année  des  deniers  du  miniftère  &  des  pauvres,  en  confiftoire  &  fous 
les  yeux  de  quelques  fidèles. 

V. 

Tous  les  confiftoires  font  fortement  exhortés  de  tenir  des  regiftres 
exads  des  baptêmes,  des  mariages,  conformément  aux  décifions  des 
fynodes  nationaux  fur  ce  fujet,  &  de  faire  rapport  aux  colloques  & 
fynodes  provinciaux  fi  ceux  de  leurs  pafteurs  font  bien  en  règle. 

VI. 

Les  églifes  ayant  unanimement  demandé  l'exécution  de  l'art.  4 
du  fynode  dernier,  concernant  les  extraits  des  regiftres  des  baptêmes 
&  mariages  de  chaque  communauté  dans  des  cahiers  féparés,  MM.  les 
pafteurs  font  priés  de  répondre  le  plus  tôt  poffible  à  leurs  défirs  à  cet 
égard,  tant  pour  eux  que  pour  les  pafteurs  morts  &  abfents,  dont  ils 
ont  les  regiftres  en  leur  difpofition. 

VII. 

Les  églifes  de  la  province  ont  témoigné  par  la  bouche  de  leurs 
députés  à  cette  afl'emblée  que,  très-contentées  &  édifiées  de  leurs 
pafteurs  refpedifs,  elles  fouhaitaient  la  continuation  de  leur  miniftère. 

VIII. 

MM.  les  pafteurs  ayant  fait  fubir  un  examen  à  MM.  Molines  & 
Samuel  &  rapporté  à  l'affemblée  qu'ils  les  croyaient  en  bon  état 
d'exercer  avec  fruit  &  édification  la  charge  de  propofant,  elle  a  una- 
nimement confenti  qu'ils  en  fufi'ent  dès  à  préfent  revêtus,  &  qu'ils  en 
touchaffent  les  honoraires  à  la  St-Michel  prochaine. 


SYNODES  PROVINCIAUX.  279 

IX. 

Les  églifes,  fenfibles  aux  foins  que  M.  Gabriac  f'eft  donnés 
jufqu'ici  pour  former  des  fujets  en  leur  faveur,  lui  en  ont  demandé  la 
continuation,  &  fe  font  engagées  à  le  défrayer  à  chaque  fynode  des 
dépenfes  qu'il  aura  faites  à  cet  égard. 


Quoiqu'on  ait  délibéré  à  la  pluralité  des  fuffrages  de  MM.  les 
anciens  qu'il  était  permis  à  un  colloque  de  refufer  d'inférer  dans  fes 
aftes  l'appel  au  fynode  provincial  qu'un  pafteur  y  aurait  interjeté,  il 
n'cft  aucun  pafteur  qui  foit  dans  l'idée  que  ce  refus  foit  bien  fondé, 
fil  f'eft  trouvé  fix  députés  qui  ont  été  du  même  avis. 

XI. 

Tous  les  membres  du  fynode,  informés  des  pénibles  foins  que  fe 
donnent  nos  iliuftres  &  refpectables  amis  du  pays  étranger  en  faveur 
des  églifes  de  fon  reffort,  &  pénétrés  à  ce  fujet  de  la  plus  vive  recon- 
naiffance,  ont  unanimement  délibéré  de  la  leur  témoigner  par  une 
lettre  de  remercîments  qui  leur  fera  écrite  à  l'ifTue  &  au  nom  de 
l'alfemblée. 

xn. 
MM.  les  pafteurs  ayant  déclaré  qu'ils  fouhaiteraient  qu'on  leur 
fournît  à  l'avenir  de  quoi  pourvoir  eux-mêmes  à  leur  entretien  dans 
quelques  maifons  particulières  de  leurs  diftrids  refpec^ifs,  MM.  les 
anciens,  avant  entendu  leurs  raifons,  ont  trouvé  leur  demande  jufte  & 
bien  fondée,  à  la  pluralité  de  17  voix  contre  4.  Cependant  elle  a  été 
rejetée  par  le  plus  grand  nombre,  fous  prétexte  que  leurs  églifes  ne 
pourraient  pas  fupporter  avec  leur  ta.xe  ordinaire  une  telle  augmen- 
tation. Ce  qui  n'empêchera  pourtant  point  celles  qui  font  en  état  de 
fournir  à  cette  dépenfe  de  prendre  l'arrangement  dont  il  f'agit. 

xni. 

M.  Roux  deffervira  les  églifes  qui  compofent  les  communautés 
de  Genolhac,  Chamborigaud,  Concoules  &  Vialas  ; 

MM.  Gabriac  l'aîné  &  Pierredon  defferviront  tour  à  tour  dans  le 
courant  de  l'année,  pendant  trois  mois  chacun,  les  églifes  qui  com- 
pofent la  ville  d'Alais  &  les  communautés  de  St-Sébaftien,  St-Jean- 
du-Pin,  Souftelle,  Cendras  &  St-Paul-Lacofte,  aufti  bien  que  celles 


28o  LES  SYNODES  DU  DESERT. 

qui  compofent  la  ville  de  F^lorac  &  les  communautés  de  la  Salle- 
Montvaillant,  Cocurés,  Bedoués,  Grizac,  Fraiffinet-de-Lozère,  Fru- 
gères  &  le  haut  de  la  paroiffe  de  St-Maurice; 

M.  Gabriac  le  jeune  deffervira  les  églifes  qui  compofent  les  com- 
munautés de  Blannaves,  Laval,  la  Melouze,  St-Martin-des-Boubaux, 
St-Etienne  depuis  la  montagne  de  Vieille  Morte  jufqu'au  Pont  de 
Brujent,  St-Michel,  St-Hilair.e  [de  Lavit],  le  Collet,  St-Andéol, 
St-Frézal,  St-Privat  &  la  partie  baffe  de  la  paroiffe  de  St-Maurice  [de 
Ventalon]  ; 

M.  du  Cambon  deffervira  les  églifes  qui  compofent  les  commu- 
nautés de  St-Martin-de-Conconac ,  Saumane,  Moiffac,  Ste-Croix, 
Gabriac,  St-Martin-de-Lanfufcle,  St-Germain-de-Calberte,  la  partie 
baffe  de  St-André-de-Lancize  &  la  rivière  de  St-Etienne  ; 

M.  Vallat  deffervira  les  églifes  qui  compofent  les  communautés 
de  Vébron,  le  mandement  de  Rouffes,  St-Laurent  [de  Trêves],  Barre, 
les  Balmes,  le  Bouquet....,  St-Julien  [d'Arpaon],  Caffagnas,  la  partie 
haute  de  St-André-de-Lancize  ; 

M.  Bourbon  deffervira  les  églifes  qui  compofent  la  ville  de  Mey- 
rueis  &  les  communautés  de  Gatuzières,  St-Martin-de-Camprelade, 
Pompidou,  Molezon,  St-André-de-Valborgne  &  St-Marcel-de-Fonf- 
fouilloufe  '. 

XIV. 

M.  Vallat,  pafteur  de  la  province,  ayant  déclaré  dans  le  colloque 
de  Florac  que  fon  peu  de  fanté  ne  lui  permettait  pas  de  deffervir  en 
feul  le  quartier  qui  lui  ferait  affeflé,  l'affemblée  fynodale  lui  a  una- 
nimement accordé  lefervice  d'un  propofant,  à  l'exception  de  fix  affem- 
blées  pour  le  quartier  de  M.  Bourbon.  M.  Gabriac  l'aîné  pourra, 
avec  la  même  reftridion,  difpofer  du  fervice  de  l'autre. 

XV. 

Ceux  d'entre  les  pafteurs  qui  ont  été  déchargés   de   certaines 

églifes  retireront  la  moitié  de  la  taxe  qui  y  fera  impofée  à  la  St-Michel 

prochaine,  &  celles  dont  ils  ont  été  chargés  leur  payeront  auffi  la 

moitié  de  la  leur. 

XVI. 

Un  ancien  de  l'églife  des  Plantiers,  préfent  à  un  fynode  de  la 

province  tenu  le  2"  juillet  1760,  ayant  écrit  à  M.  du  Cambon,  pafteur, 

I.  On  doit  lire  (p.  140)  au  lieu  de  «vingt  bouches»  Vimbouches,  village  de  la 
commune  de  St-Frézal  de  Ventalon. 


SYNODES  PROVINCIAUX.  281 

le  9'  février  dernier,  qu'il  fe  rappelait  que  lui  &  tous  fes  collègues 
avaient  dit  à  une  perfonne  des  chofes  contraires  à  un  arrêté  qui  y  fut 
pris,  —  l'affemblée,  inftruite  que  l'auteur  de  cette  imputation  caiom- 
nieufe  fen  était  rétrafté  &  excufé  dans  un  colloque,  fe  contente  de 
charger  M.  Bourbon,  pafteur,  de  déclarer  en  chaire  dans  ladite  églife 
ce  qui  feft  paffé  à  ce  fujet  pour  la  juftification  de  MefTieurs  les 
pafteurs. 

XVII. 

Sur  la  queftion  propofée  pour  favoir  fi  un  pafteur  doit  refufer  de 
bénir  le  mariage  d'un  homme  qui  avait  été  marié  avec  une  fille  avant 
l'âge  de  puberté,  fous  prétexte  qu'il  n'a  point  cohabité  avec  elle  & 
que  rOfificial  a  rendu  les  parties  libres,  la  compagnie  a  jugé  à  propos 
de  renvo3er  la  décifion  d'un  cas  fi  délicat  au  prochain  f3'node  national, 
&  elle  charge  fes  députés  à  cette  affemblée  de  fe  munir,  en  attendant, 
de  toutes  les  pièces  nécelfaires  à  ce  fujet. 

xvm. 

Quelques  particuliers  de  l'églife  de  Meyrueis  ayant  fait  rapport 
aux  anciens  qu'on  les  accufait  de  pervertir  les  deniers  du  miniftère, 
ils  font  fommés  de  défigner  en  plein  confiftoire  ou  en  préfencc  de 
deux  ou  trois  de  fes  membres  les  auteurs  de  cette  calomnie,  afin  qu'on 
les  y  fafle  paraître  pour  faire  devant  un  certain  nombre  de  fidèles 
une  réparation  dont  le  pafteur  fera  publiquement  part  à  ladite  églife, 
afin  que  Meffieurs  les  anciens  foient  juftifiés  authentiquement. 

XIX. 

Certains  membres  du  confiftoire  de  St-Sébaftien  ayant  fait  pro- 

pofer  au  fynode  de  permettre  que  les  affemblées  religieufes  qui   fe 

tiendront  à   l'avenir  dans  leur  églife  foient  convoquées  tour  à  tour 

dans  trois  endroits  différents,  on  n'a  pas  jugé  convenable  de  rien 

innover  à  l'ufage  établi  depuis  plufieurs  années  dans  ladite  églife  fur 

le  fujet  dont  il  f'agit. 

XX. 

On  ne  changera  rien  non  plus  à  cet  égard  par  rapport  aux  églifes 
du  Collet,  de  St-.Michcl  &  de  St-Andéol,  mais  on  y  tiendra  le  môme 
nombre  d'affemblées  qu'auparavant  &  aux  places  accoutumées. 

XXI. 

Un  particulier  de  la  campagne  de  Meyrueis  ayant  demandé,  par 
un  mémoire,  quelque  alfemblée  en  faveur  des  fidèles  de  fon  endroit  & 


282  LES  SYNODES  DU  DESERT. 

des  environs,  on  a  rejeté  cette  pièce  comme  n'a3'ant  point  été  pré- 
fentée  en  colloque;  mais  on  exhorte  cependant  le  confiftoire  dudit 
Meyrueis  de  pourvoir  au  fervice  de  ces  fidèles  d'une  manière  conve- 
nable. 

XXII. 

Il  fera  impofé  fur  les  églifes  de  la  province  pour  l'année  cou- 
rante, qui  écherra  à  la  St-Michel  prochaine,  trois  mille  fix  cent  une 
livres,  favoir  : 

pour  fept  pafteurs  à  400  liv 2800  # 

pour  le  fervice  de  fix  mois  de  M.  Latour 200  » 

pour  deux  propofants  à  1 10  liv 220  » 

pour  frais  à  faire  au  fynode  national  à  25  liv.  par  quartier.  lyS  » 

pour  dépenfes  imprévues 140  » 

pour  port  de  lettres 42  » 

pour  partie  de  la  penfion  viagère  accordée  à  la  veuve  d'un 

paft:eur 24  » 

36oi  » 

De  laquelle  fomme  totale  de  36oi  livres 

le  quartier  de  M.  Roux  paiera 445  # 

Ceux  de  MM.  Gabriac  l'aîné  &  Pierredon,  ou  la 

demi-paye  des  églifes  dont  ils  ont  été  chargés  .     .  i23i   »    2  f 

Celui  de  M.  Gabriac  le  jeune 474  »    7  » 

Celui  de  M.  du  Cambon 474  »    7  » 

Celui  de  M.  Vallat 474  »    7  » 

Celui  de  M.  Bourbon 5oi   »  17  » 

36oi  »    o  » 

XXIII. 

Mefïïeurs  les  anciens  de  l'églife  de  St-André-de-Valborgne  ayant 
employé  62  liv.  de  leur  taxe  de  l'année  dernière  à  un  ufage  dif- 
férent de  celui  qui  eft  prefcrit  par  l'art.  2 1  du  fynode  des  1 2"^  &  1 3''  mai 
1762,  on  a  délibéré  qu'ils  doivent  être  cenfurés  &  rembourfer  nécef- 
fairement  ladite  fomme. 

XXIV. 

Cette  province  a  député  au  prochain  fynode  national,  d'entre  les 
pafteurs,  MM.  du  Cambon  &  Roux,  &  à  leur  défaut,  MM.  Gabriac 
l'aîné  &  Bourbon,  &  d'entre  les  anciens,  MM.  F...,  de  l'églife  d'Alais 


SYNODES  PROVINCIAUX.  283 

&  N...,  de  celle  de  St-Julien,  &  à  leur  défaut,  MM.  C...,  de  l'églife 
St-Marcel,  &  B...,  de  celle  de  Meyrueis. 

XXV. 

Lefdits  députés  font  chargés  de  prier  cette  vénérable  affemblée: 

1°  d'enjoindre  à  tous  les  pafteurs  du  royaume  de  tenir  en  leur 
particulier  des  rcgiftrcs  des  baptêmes  &  mariages,  outre  ceux  que 
chaque  églife  doit  garder  par  devers  elle; 

2°  d'ordonner  aux  églifes  d'être  uniformes  fur  les  temps  que  leurs 
anciens  choififTent  pour  recueillir  les  deniers  des  pauvres  dans  les 
aliemblées  religieufcs; 

3°  deT-ecommandcr  aux  provinces  l'exécution  des  art.  28  &  29 
du  fynode  national  de  l'année  1758,  concernant  les  étudiants  qu'elles 
envoient  au  féminaire; 

4"  de  délibérer  fi  dans  chaque  province  on  doit  tenir  les  coi- 
loques  par  députés,  conformément  à  l'art.  3  du  fynode  tenu  dans 
celle-ci,  les  i"""  &  2"  juillet  1761  ; 

5°  de  ne  pas  joindre  à  ladite  province  la  petite  églife  de  Pey- 
remale  '; 

6"  d'accorder  à  l'églife  d'Alais  le  territoire  de  la  dépendance 
[du  château]  d'Avennes  &  du  hameau  de  Valz  pour  y  tenir  fes 
affemblécs  religieufcs; 

7"  de  décider  le  cas  dont  il  eft  fait  mention  ci-deffus,  art.  17. 

Ainfi  a  été  conclu  &  arrêté  dans  notre  affemblée  fynodale,  lefdits 
jours  6"  &  7°  avril  1763. 

MÉJANELLE  DU  Cambon,  padcuf  &  modératcur;  Gabriac  aîné, 
pafteur  &  modérateur-adjoint;  Cavalier,  pafleur  &  fecrétaire; 
PiERREDON,  pafteur  &  fecrétaire-adjoint. 

I .  Petite  commune  du  canton  de  Bessèges  (Gard),  dont  il  est  souvent  question, 
parce  que  les  pasteurs  du  Bas-Languedoc  couraient  de  nombreux  périls  pour  s'y 
rendre,  et  parfois  improprement  écrite  Pierremale. 


yyiyiliy 


284  LES  SYNODES  DU  DÉSERT. 

Synode  du  Haut- Languedoc. 

Au  nom  de  Dieu.  Amen. 

Les  églifes  réformées  du  Haut  -  Languedoc ',  Haut  &  Bas- 
Comté  de  Foix,  affemblées  en  fynode  provincial  fous  la  protedion 
de  Dieu,  le  vingt-quatrième  mars  mil  fept  cent  foixante-trois,  auquel 
ont  affifté  en  qualité  de  députés  MM.  Sicard,  Gardes  &  Sicard  le 
jeune,  pafteurs,  avec  fix  anciens,  &  cela  pour  le  Haut-Languedoc  & 
[le]  Haut  &  Bas-Comté  ;  MM.  Lafon  &  Crebeffac,  pafteurs,  avec 
quatre  anciens,  lefquels,  après  l'invocation  du  St-Nom  de  Dieu,  ont 
délibéré  &  arrêté  ce  qui  fuit  : 

I. 

L'affemblée  a  nommé,  à  la  pluralité  des  voix,  M.  Lafon, pafteur, 
pour  modérateur,  &  M.  Sicard,  pafteur,  pour  modérateur-adjoint; 
M.  Sicard  le  jeune  pour  fecrétaire,  &  M.  Crebeflac,  pafteur,  pour 
fecrétaire-adjoint. 

II. 

Sur  la  propofition  que  les  églifes  [du]  Haut  &  Bas-Comté  de 
Foix  ont  faite  û  on  pouvait  fe  difpenfer  de  tapiffer  le  devant  des  mai- 
fons,  le  jour  appelé  la  Fête-Dieu,  l'affemblée  les  renvoie  à  l'art.  18  du 
fynode  national  tenu  en  lySS  &  aux  décifions  de  la  difcipline. 

m. 

Ayant  appris  que  dans  les  églifes  de  Saverdun  &  Mazères  il  y 
avait  des  perfonnes  qui  toléraient  que  leurs  enfants  aillent  à  la  meffe, 
l'affemblée,  juftement  indignée  d'une  telle  conduite,  les  exhorte  à  ne 

I.  Sur  le  Montalbanais,  on  a  une  lettre  du  mois  de  décembre  1763  qui  contient 
quelques  détails  intéressants  :  «Nous  jouissons  ici,  Dieu  merci,  y  est-il  dit,  d'une 
tranquillité  parfaite.  La  campagne  s'assemble  dans  des  lieux  fixes  et  en  plein  jour 
tous  les  dimanches,  ce  qui  est  au  su  de  tous,  magistrats  et  autres,  de  même  que 
les  faubourgs  de  Montauban.  Pour  ce  qui  est  des  villes,  on  s'y  assemble  aussi 
régulièrement  tous  les  dimanches,  à  l'entrée  de  la  nuit,  dans  des  lieux  loués  et 
affectés  ad  hoc.  Nos  baptêmes  et  mariages  ne  souffrent  plus  d'obstacles.  Point 
d'enlèvement  d'enfants.  Ainsi  nous  aurions  mauvaise  grâce  de  nous  plaindre  des 
procédés  actuels  des  Puissances  et  magistrats  établis  sur  nous.» 
—  Mss.  Rabaut,  III,  B.  p.  274. 


SYNODES  PROVINCIAUX.  285 

plus  le  faire  dans  la  fuite,  fous  quelque  prétexte  que  ce  foit,  fous  peine 
d'être  fufpendus  de  la  communion  '. 


IV. 

Les  députés  [du]  Haut  &  Bas-Comté  de  Foix  ont  repréfcnté  que 
M.  Figuièrcs,  miniftre,  fans  aucun  égard  à  ce  qui  fut  ftatué  contre 
lui  dans  notre  dernier  fynode  provincial  du  i8°  février  1762,  conti- 
nuait de  troubler  leurs  églifes,  foit  en  y  fomentant  de  nouvelles  divi- 
fions,  foit  en  y  exerçant  fon  miniftèrc,  foit  en  f'y  conduifant  d'une 
manière  fcandaleufe.  Vu  l'art.  2  dudit  fynode  &  plufieurs  pièces  qu'ils 
ont  produites,  &  entendu  lefdits  députés  tant  à  ce  fujet  que  fur  la 
citation  légale  qu'ils  lui  ont  faite  de  fe  trouver  au  préfent  fynode,  à 
laquelle  il  n'a  point  déféré,  &  lefdits  députés  retirés,  la  matière  mifc 
en  délibération  par  M.  le  modérateur-adjoint,  il  a  été  unanimement 
décidé  que  M.  Figuières  eft  blâmable  ;  ce  faifant,  il  lui  eft  fait  inhi- 
bition &  défenfes  d'exercer  fon  miniftère  dans  aucune  des  églifes  de 
cette  province,  fous  quelque  caufe  ni  prétexte  que  ce  foit,  à  peine  d'être 
dépofc,  &  au  furplus  il  eft  enjoint  aux  anciens  des  églifes  dudit 
Haut  &  Bas-Comté  de  tenir  la  main  à  l'exécution  du  préfent  arrêté, 
&  aux  fidèles  de  f'y  conformer,  fous  peine  contre  les  anciens  d'être 
dcpofés  de  leur  charge  &  les  fidèles  d'être  fufpendus  de  la  communion. 


Vu  la  lettre  de  furlis  pour  le  fynode  national,  qu'on  a  reçue  au 
point  qu'on  allait  ouvrir  les  féances,  il  a  été  délibéré  d'écrire  incef- 
famment  à  la  province  du  Bas- Languedoc  pour  la  prier  d'en  accélérer 
la  tenue. 


I.  Les  anciens  de  Mazères  avaient  établi  une  école  protestante  dans  leur 
maison  d'oraison.  Le  clergé  connut  la  chose,  et  la  dénonça  au  marquis  de  Gu- 
dannes  qui  commandait  dans  le  comté  de  Foix.  Il  manda  les  deux  instituteurs. — 
nOn  m'a  écrit  de  toutes  parts,  leur  dit-il,  que  vous  aviez  dressé  une  école  protes- 
tante. Huit  lettres  que  voilà  m'ont  fait  des  plaintes  à  ce  sujet.  J'en  ai  tous  les  jours 
les  oreilles  rebattues.  J'ai  voulu  savoir  de  vous-mêmes  si  le  fait  était  vrai.  —  Ils 
répondirent  que  oui.  —  Eh  bien,  reprit  M.  de  Gudannes,  je  vous  ordonne  de  dis- 
continuer cette  école;  instruisez  vos  enfants  chacun  dans  vos  maisons;  mais 
n'allez  pas  affronter  les  ignorantins;  on  m'a  écrit  que  votre  école  est  vis-à-vis  la 
leur;  cela  n'est  pas  bien....  Vous  êtes  attachés  à  votre  religion;  vous  voulez  la 
transmettre  à  vos  enfants;  cela  est  bien  raisonnable;  mais  instruisez-les  dans  vos 
maisons  et  non  dans  une  école  publique.»  —  Mss.  Rabaut  (janvier  1763). 


286  LES  SYNODES  DU  DESERT. 

VI. 

L'affemblée  a  nommé  à  la  pluralité  des  voix  pour  affilier  au  pro- 
chain fynode  national,  en  qualité  de  députés,  MM.  Sicard  &  Sicard 
le  jeune,  pafteurs,  &  pour  leurs  fubftituts  MM.  Lafon  &  Gardes,  auffi 
pafteurs;  MM.  Roffelotis  &  Pomier,  anciens,  &  pour  leurs  fubftituts 
MM.  Lopie  &  Cofte,  auffi  anciens. 

VII. 

MM.  Etienne  Faure,  furnommé  Gerfon,  &  Louis  Bonifas,  fur- 
nommé  Laroque,  originaires  du  Haut-Languedoc,  &  étudiants  dans 
ladite  province,  ayant  demandé  à  la  vénérable  affemblée  l'agrément 
d'aller  au  féminaire  pour  y  perfedionner  leurs  connaiffances,  elle 
leur  accorde  leur  demande,  fous  la  condition  que  quand  ils  feront 
appelés,  ils  viendront  deffervir  les  églifes  de  cette  province,  conformé- 
ment à  la  promeffe  qu'ils  viennent  d'en  faire  ;  en  conféquence,  on 
écrira  à  nos  illuftres  amis  du  pays  étranger  pour  les  prier  de  les  ad- 
mettre audit  féminaire,  &  de  les  faire  jouir  des  avantages  qui  en  font 
une  fuite,  en  daignant  leur  accorder  l'honneur  de  leur  protedion. 

VIII. 

Les  députés  au  prochain  fynode  national  prieront  la  vénérable 
alTemblée  de  vouloir  accorder  quelque  fecours  à  Madame  la  veuve  de 

S ,  de  l'églife  des  Bordes,  en  Comté  de  Foi.x,  vu  que  ce  quartier  fe 

trouve  dans  l'impoffibilité  de  pourvoir  à  fes  befoins. 

IX. 

Il  a  été  arrêté  que  le  prochain  fynode  provincial  fe  tiendra  dans 
[le]  Comté  de  Foix. 

Ainfi  conclu  &  arrêté  le  25"  mars  lyôS. 

Lafon,  pafteur  &  modérateur;  Sicard,  pafteur  &  modérateur- 
adjoint  ;  Sicard  le  jeune,  pafteur  &  lecrétaire  ;  Crebessac, 
pafteur  &  fecrétaire-adjoint. 


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SYNODES  PROVINCIAUX.  287 

Synode  du  Béarn. 

Au  nom  de  Dieu.  Amen. 

Les  églifes  du  Béarn,  affemblées  fous  le  bon  plaifir  de  Dieu  au 
Défert,  le  dixième  mars  mil  fept  cent  foixante-trois,  au  nombre  de  deux 
paftcurs  &  vingt-deux  anciens,  après  l'invocation  du  St-Nom  de  Dieu, 
on  a  élu,  à  la  pluralité  desfuffrages,  le  fieur  Etienne  Defferre,  pafteur, 
pour  modérateur,  &  pour  modérateur-adjoint  le  fieur  Jean  Journet, 
pafteur,  &  pour  fecrétaire  D.  L....,  ancien  de  l'églife  de  Salies. 


La  propofition  ayant  été  faite  ù  l'aHemblée  fynodalc,  laquelle 
rcpréfente  toutes  les  églifes  de  la  province,  par  Monfieur  DelTcrrc, 
paftcur,  de  vouloir  agréer  un  enfant  que  Dieu  lui  a  donné  pour  le 
préfenter  au  St-Baptême,  l'aiTemblée,  en  acceptant  unanimement 
ladite  propofition,  a  nommé  D.  L... .,  a[ncien]  de  l'églife  de  Salies,  pour 
le  préfenter  au  nom  de  la  province. 

n. 

A  l'égard  des  fidèles  qui  refufcnt  de  payer  aux  pafteurs  ce  qu'ils 
avaient  accoutumé  de  leur  payer  pour  leurs  honoraires,  quoiqu'ils 
foient  en  pouvoir  de  le  faire,  l'alfemblée,  déplorant  leur  ingratitude, 
les  exhorte  à  remplir  leur  devoir  à  cet  égard  ;  &  fils  refufent  de  fe 
foumcttre  à  l'autorité  de  la  difcipline,  les  fufpend  de  la  Ste-Cène. 

III. 

L'églife  de  Caftagnède  fera  jointe  déformais  avec  l'églife  de  La- 
baftide,  qui  payeront  pour  leur  portion,  favoir:  celle  de  Labaftidc 
40  liv.,  &  celle  de  Caftagnède,  6  liv.  pour  la  fienne. 

IV. 

L'églife  de  CarrefTe  avec  celle  de  Caflaber  ne  formeront  qu'une 
feule  églife,  ù  raifon  de  leur  petit  nombre,  &  payeront  entre  toutes  les 
deux  45  liv.,  favoir  :  Carrelle,  25  liv.,  &  Calfabcr,  20  liv. 


288  LES  SYNODES  DU  DÉSERT. 

V. 
On  f'efl:  aperçu  qu'il  règne  dans  nos  alTemblées  religieufes,  pen- 
dant la  ledure  de  l'Ecriture  fainte,  du  cliant  des  pfaumes  &  de  la 
récitation  du  catéchifme,  beaucoup  d'irrévérence  &  d'indévotion. 
L'aifemblée,  vivement  pénétrée  de  cet  abus,  exhorte  &  conjure  les 
fidèles  de  fen  corriger'  ;  elle  charge  les  pafteurs  de  cenfurer  vivement 
ceux  qui  fe  comporteront  indécemment  à  l'avenir,  pendant  qu'on 
célèbre  nos  faints  exercices. 

VI. 

Conformément  à  l'art.  p[remier],  qui  porte  que  la  province  fe 
charge  de  l'enfant  que  Dieu  a  donné  à  M.  Defferre,  pafteur,  [elle]  a  été 
baptifée  dans  l'aifemblée  par  led[it]  fieur  Etienne  Defferre,  miniftre  de 
Jéfus-Chrift,  &  a  été  préfentée  au  baptême  au  nom  des  églifes  de  la 
province  par  D.  L....,  ancien  de  l'églife  de  Salies,  &  a  été  nommée 
Elifabeth,  née  le  21"  novembre  dernier,  fille  légitime  dud[it]  fieur 
Etienne  Delîerre  &  de  demoifelle  Elifabeth  Imbert. 

Fait  &  arrêté  lefd[its]  jour  &  an  que  deffus. 

Defferre,  p''  &  modérateur;  Journet,  modérateur-adjoint; 
L.,  fecrétaire. 

I.  Le  synode  était  sévère.  Court  de  Gébelin,  qui  parcourut  le  Béarn  quelques 
mois  plus  tard,  au  mois  de  septembre,  écrivait:  «J'étais  toujours  de  plus  en  plus 
étonné  de  la  politesse  des  Béarnais,  de  leur  savoir-vivre,  de  la  bonté  de  leur 
caractère,  de  leur  ardeur  pour  la  religion  et  de  tout  ce  qu'ils  ont  souffert  pour 
elle  avant  les  ministres,  et  de  leur  lumière  sur  cet  article;  des  mères  élevant 
elles-mêmes  leurs  enfants  avec  un  succès  étonnant;  et  ces  enfants  répondant 
dans  ces  assemblées  avec  un  empressement  des  plus  vifs  et  à  l'envi.  On  y  est  sept 
heures  dans  ces  assemblées,  sans  impatience,  avec  plaisir;  il  est  donc  tard  quand 
on  en  revient,  et  on  finit  le  reste  du  jour  d'une  manière  qui  leur  fait  beaucoup 
d'honneur  ;  aussi  les  catholiques  respectent  dans  ce  pays  à  présent  les  réformés  et 
les  aiment;  le  parlement  lui-même  a  beaucoup  de  penchant  pour  eux.»  —  Mss. 
Rabaut  II,  B.  (i"'- septembre  1763.) 


fffe     ^b     ^b     tffc 


SYNODES  PROVINCIAUX. 


28g 


Synode  de   Saintonge,   Angoumois,    Périgord, 
Bordelais  et  Agenais. 

Au  nom  de  Dieu.  Amen. 

Aâes  dttffnodc  provincial  de  Saintonge,  Angoumois,  Bordelais, 
Périgord,  Haut  &  Bas-Agenais,  tenu  les  dix-huitième,  dix-neuvième 
&  vingt  &  unième  mars,  milfepl  cent  foixante-trois  ' . 

Les  églifes  de  Saintonge,  Angoumois,  Bordelais,  Périgord,  Haut 
&  Bas-Agenais,  affemblées  en  fynode  fous  la  protection  du  Seigneur, 
le  dix-huitième,  dix-neuvième  &  vingt  &  unième  mars  mil  fept  cent 
foixante-trois,  après  avoir  imploré  l'illumination  de  l'Efprit  faint, 
ont  délibéré  ce  qui  fuit  : 

I. 

On  a  nommé,  à  la  pluralité  des  fufTrages,  Meffieurs  Dugas  pour 
modérateur;  Viala,  dit  Germain,  pour  modérateur-adjoint;  Etienne 
Gibert  pour  fecrétaire,  &  Solicr  pour  fecrétaire-adjoint,  tous  pafteurs 
de  la  province. 

Colloque  de  Saintonge  et  Angoumois  du  24  février  i  yôS. 

Au  nom  de  Dieu.  Amen. 

I .  Le  colloque  des  e'glises  de  Saintonge  et  Angoumois,  assemblé  le  24  février 
17G3,  après  avoir  imploré  le  secours  du  St-Esprit,  a  délibéré  ce  qui  suit  : 

1.  —  A  la  pluralité  des  suffrages,  on  a  élu,  M.  Dugas,  pasteur,  pour  modéra- 
teur; M.  Martin,  pasteur,  pour  modérateur-adjoint  ;  M.  Jarousseau,  pasteur,  pour 
secrétaire,  et  M.  Richard,  ancien,  pour  secrétaire-adjoint. 

2.  —  M.  Gibert  l'aîné,  ayant  pris  le  parti  de  s'expatrier,  sans  demander  et 
obtenir  son  congé  des  églises,  contre  ce  qui  est  prescrit  par  le  chap.  i  ""•  de  la  disci- 
pline, art.  22,  la  compagnie  a  décidé  qu'il  ne  lui  sera  plus  permis  d'y  revenir  pour 
y  exercer  son  ministère,  qu'au  préalable  il  n'en  ait  obtenu  le  consentement  des- 
dites églises. 

3.  —  Sur  la  proposition  qui  a  été  faite  si  l'on  devait  chercher  à  éclaircir  plus 
particulièrement  les  bruits  qui  se  sont  répandus  en  le  public  contre  M.  Gibert 
l'aîné,  au  sujet  de  l'enfant  dont  la  fille  de  chambre  de  Madame  de  la  Porte,  de 
Gémozac,  accoucha,  le  mois  de  juillet  dernier,  l'assemblée  est  d'avis  que,  vu  l'ex- 
patriation dudit  sieur  Gibert,  il  n'est  pas  à  propos  d'entrer  dans  cette  discussion. 

4-  —  Vu  l'heureuse  tolérance  que  notre  bien-aimé  Monarque  daigne  nous 
accorder  depuis  quelques  années  au  sujet  de  la  profession  extérieure  de  notre  sainte 

'9 


290  LES  SYNODES  DU  DESERT. 

n. 

M.  Renouleau,  pafteur,  ayant  été  taxé  par  plufîeurs  perfonnes 
de  la  ville  de  Tonneins  d'avoir  qualifié  M.  Viala,  pafteur,  d'indolent 
&  M.  Dupuy  la  Lande,  propofant,  d'entêté,  lefdites  accufations  ayant 
été  affirmées  par  ferment,  ledit  M.  Renouleau  n'a  pas  voulu  contre- 
dire une  pareille  autorité;  en  conféquence,  quoi  qu'il  ait  dit  ne  fe 
rappeler  pas  de  f'être  fervi  de  ces  termes,  il  confent  de  paffer  con- 
damnation, &  a  témoigné  de  la  mortification,  foit  defdits  termes,  foit 
des  reproches  trop  vifs  qu'il  a  faits  aux  fufdites  perfonnes,  &  les  prie 
de  les  oublier. 


religion,  et  l'espérance  où  nous  sommes  qu'il  nous  continuera  les  mêmes  bontés, 
desquelles  nous  travaillons  de  plus  en  plus  à  nous  rendre  dignes  par  notre  zèle  à 
son  service  et  par  notre  attachement  inviolable  pour  notre  chère  patrie,  —  le  col- 
loque improuve  et  blâme  très-fortement  la  conduite  de  M.  Gibert  l'aîné,  ainsi  que 
celle  de  ceux  qui,  à  sa  sollicitation  ont  donné  dans  son  sens,  jusqu'à  vouloir  s'ex- 
patrier avec  lui,  persuadés  que  l'on  ne  doit  prendre  ce  parti  que  lorsque  l'on  se 
trouve  dans  le  cas  dont  parle  notre  Sauveur,  quand  il  dit:  «Lorsque  l'on  vous  per- 
sécute dans  une  ville,  fuyez  dans  une  autre  »,  ou  lorsqu'on  a  de  justes  sujets  de 
craindre  qu'on  le  sera  dans  la  suite. 

5.  —  Le  nommé  Sérisier  nous  ayant  manifesté  qu'il  n'était  plus  dans  le  des- 
sein de  continuer  ses  études,  il  a  été  décidé  que  l'on  ne  lui  payerait  plus  dès  au- 
jourd'hui la  pension  que  les  églises  lui  faisaient  dans  cette  vue,  et  qu'en  consé- 
quence l'on  en  informerait  incessamment  M.  de  RioUet  qui  payait  cette  pension, 
afin  qu'il  ne  le  fasse  plus. 

6.  —  On  donne  pouvoir  à  MM.  les  pasteurs  de  convoquer  le  synode  provin- 
cial prochain,  d'en  déterminer  le  temps  et  le  lieu,  et  d'en  informer  les  députés  qui 
doivent.y  assister. 

7.  —  On  a  nommé  à  la  pluralité  des  suffrages  pour  assister  en  qualité  de 
députés  au  prochain  synode  provincial  avec  MM.  les  pasteurs:  pour  le  quartier 
de  l'Angoumois,  M.  Laffond,  de  St-Genis,  et  pour  son  substitut  M.  Voix  Fombelle, 
de  St-Preuil;  pour  le  quartier  de  Royan,  M.  Thomas  dudit  lieu,  et  pour  son  subs- 
titut M.  Lambert,  de  St-Fort;  pour  le  quartier  de  La  Tremblade,M.  Richard, 
d'Etaule,  et  pour  son  substitut  M.  Daunis,  de  Puyraveau  ;  pour  le  quartier  de  Ma- 
rennes,  M.  Roulleau,  de  St-Fort,  et  pour  son  substitut  M.  Ficgallet,  de  St-Jean 
d'Angle. 

8.  —  A  l'avenir,  les  colloques  ne  seront  composés  que  des  pasteurs  et  de 
deux  anciens  de  chacun  de  leurs  quartiers  respectifs. 

g.  —  L'assemblée,  pénétrée  de  douleur  d'apprendre  que  dans  bien  des 
endroits  la  jeunesse  s'est  livrée,  pendant  le  carnaval  dernier,  à  des  excès  au  sujet 
de  la  danse  et  des  plaisirs  mondains,  exhorte  et  enjoint  aux  pasteurs  et  aux 
anciens,  ainsi  qu'aux  pères  et  aux  mères  de  tenir  la  main  pour  que  pareils  excès 
n'aient  plus  lieu,  et  surtout  pour  réprimer  toute  sorte  de  mascarades. 

10.  —  La  compagnie,  informée  qu'il  y  a  dans  quelques  églises  des  anciens 
qui  négligent  de  se  rendre  aux  assemblées  consistoriales,  ainsi  que  de  remplir  les 
devoirs  essentiels  de  leur  charge,  leur  enjoint  de  mieux  s'en  acquitter  à  l'avenir  ; 
faute  de  quoi,  leurs  consistoires  procéderont  contre  eux  suivant  l'exigence  du  cas. 

11.  —  Sur  le  rapport  qui  a  été  fait  que  plusieurs  personnes  faisant  profession 


SYNODES  PROVINCIAUX.  291 

III. 
Sur  la  demande  qui  a  été  faite  de  la  part  des  fidèles  du  quartier 
de  Nérac  d'être  annexés  au  colloque  du  Haut-Agenais  &  deffervis 
proportionnellement  au  nombre  de  pafteurs  de  ces  diftrids,  l'alfcm- 
blée,  approuvant  cette  demande,  l'accorde  dans  fon  entier. 

IV. 

Sur  l'avis  de  la  prochaine  tenue  du  fynode  national,  on  a  nommé 
pour  y  affifter,  en  qualité  de  députés  de  cette  province,  d'entre  les 

de  notre  sainte  religion  ne  se  rendent  aux  exercices  religieux  que  lorsqu'il  y  a 
un  prédicateur,  et  que  bien  d'autres  ne  se  comportent  pas  dans  la  maison  de 
Dieu  avec  décence  et  d'une  manière  relative  aux  sentiments  de  respect  et  de  véné- 
ration qu'on  doit  avoir  pour  tout  ce  qui  regarde  le  culte  divin,  l'assemblée,  péné- 
tré de  douleur  à  ce  sujet,  exhorte  et  enjoint  les  pasteurs  et  les  anciens  de  faire 
tout  leur  possible  pour  prévenir  ces  irrégularités  et  ces  abus. 

12.  —  L'assemblée,  informée  que  dans  plusieurs  églises  les  registres  de  bap- 
têmes et  de  mariages  ne  sont  pas  signés  régulièrement  par  les  pasteurs  qui  ont 
officié,  enjoint  aux  consistoires  des  églises  de  faire  en  sorte  de  remédier  incessam- 
ment à  cet  inconvénient,  en  faisant  signer  [par]  chacun  des  pasteurs  qui  sont  actuel- 
lement dans  le  pays  les  articles  qui  les  concernent;  et  à  l'égard  de  ceux  dont 
les  pasteurs  sont  morts  ou  absents,  on  charge  le  pasteur  de  chaque  quartier  de 
donner  à  ces  articles  la  plus  grande  authenticité  dont  ils  seront  susceptibles. 

i3.  —  La  compagnie  enjoint  tant  aux  anciens  qu'aux  fidèles  de  se  conformer 
à  l'art.  5  du  chap.  X  de  la  discipline,  qui  porte  que,  pour  prévenir  toutes  sortes 
de  superstitions,  on  doit  s'abstenir  de  faire  aucune  prière  ou  prédication  ou 
aumônes  publiques  à  l'occasion  des  enterrements. 

14.  —  Comme  il  peut  être  essentiel  en  bien  des  occasions  d'avoir  un  registre 
mortuaire,  le  colloque  est  d'avis  que,  dans  chaque  église,  on  en  tienne  un  sur 
papier  timbre;  et  on  exhorte  pour  cet  effet  tous  les  fidèles  chefs  de  famille  de 
remettre  exactement  chacun  à  l'ancien  de  son  quartier  un  état  de  ceux  de  sa 
famille  qui  viendront  à  décéder,  où  il  sera  fait  mention  du  jour  de  leur  mort,  de 
leur  nom,  âge,  qualité,  etc.,  lequel  registre  sera  signé  à  chaque  article  de  deux 
témoins,  autant  que  faire  se  pourra. 

i5.  —  Vu  les  circonstances  actuelles,  la  compagnie  ne  peut  point  avoir  égard 
à  la  demande  de  l'église  de  La  Tremblade,  exprimée  dans  les  art.  2  et  3  de  son 
mémoire,  tendant  à  se  procurer  un  pasteur  pour  elle  seule,  ou  conjointement 
avec  les  églises  d'Avallon  et  Paterre. 

16.  —  L'assemblée  autorise  M.  Daunis,  de  Puyraveau,  de  retirer  le  plus  tôt 
qu'il  pourra  le  restant  de  la  somme  de  600  liv.  que  quelques  églises  avaient  prê- 
tées à  M.  de  RioUet,  sauf  audit  sieur  Daunis,  après  avoir  reçu  ladite  somme, 
d'en  faire  compte  au  marc  la  livre  aux  églises  qui  l'ont  fournie,  suivant  l'état 
qu'elles  en  produiront. 

17.  —  Chaque  pasteur  recevra  les  honoraires  de  toutes  les  églises  de  son 
quartier  suivant  leur  taxe  ordinaire;  bien  entendu  qu'ils  remettront  le  surplus  de 
1000  liv.  qui  leur  ont  été  assignées ;\  chacun,  savoir  M.  Martin  à  M.  Guédon;  M.  Ja- 
rousseau  à  M.  Decourt;  M.  Solier  à  M.  RouUeau  et  M.  Dugas  à  M.  Delongueville, 
lesquels  dépositaires  seront  tenus  d'en  rendre  compte,  ainsi  qu'il  en  sera  délibéré 
par  qui  il  appartiendra. 


2C)2  LES  SYNODES  DU  DESERT. 

pafteurs,  MM.Dugas&Gibert  jeune;  pour  leurs  fubftituts,  MM.  Mar- 
tin &  Viala;  d'entre  les  anciens  M.  Gerbet,  de  la  ville  de  Bergerac, 
&  M.  Laffon,  de  St-Genis,  &  pour  leurs  fubftituts  M.  Delbech,  d'Iffi- 
geac,  &  M.  Richard,  d'EtauUe. 

V. 

L'églife  de  Bordeaux  ayant  expofé  le  befoin  qu'elle  a  de  deux 
pafteurs  pour  fa  defferte,  la  compagnie  lui  donne  le  pouvoir  d'adreffer 
une  vocation  à  M.  Cavalier,  dit  Latour,  pafteur  dans  les  Hautes- 
Cévennes,  &  charge  fes  députés  au  prochain  fynode  de  prier  cette 
vénérable  affemblée  de  l'accorder  aux  demandes  de  cette  églife  '. 

i8.  —  M.  Jarousseau  ayant  exposé  et  fait  voir  qu'il  se  trouve  lésé  de  5o  liv. 
pour  satisfaire  ses  honoraires,  et  que  M.  Gibert  l'aîné  s'en  trouverait  60  liv.  plus 
que  sa  taxe,  on  autorise  ledit  sieur  Jarousseau  de  s'en  faire  faire  compte  par  ledit 
sieur  Gibert. 

19.  —  Sur  les  fortes  représentations  qui  ont  été  faites  par  les  députés  de 
Jonzac  touchant  les  pertes  considérables  que  cette  église  a  supportées  jusqu'à 
aujourd'hui  au  sujet  de  la  religion,  la  compagnie  la  décharge  d'un  tiers  de  sa  taxe 
des  honoraires,  jusqu'à  ce  qu'on  puisse  se  procurer  un  cinquième  pasteur. 

20.  —  On  recommande  l'observation  de  l'art.  17  du  colloque  du  i5  avril 
1761a  toutes  les  églises,  et  notamment  à  celle  de  Souhe  et  du  Port-des-Barques  qui 
ne  l'ont  pas  observé  avec  exactitude  jusqu'à  présent;  à  défaut  de  quoi,  ils  seront 
censurés. 

21.  —  Les  églises  d'Avallon,  Pons,  Mortagne  et  St-Fort  ont  remboursé  à 
M.  Dugas  chacune  3  liv.,  pour  la  portion  des  avances  qu'il  avait  faites  à  l'acquite 
des  églises  de  Saintonge  en  général,  selon  qu'elles  ont  été  taxées  au  dernier 
synode  au  sujet  de  la  pension  de  Mad[ame]  veuve  Bétrine  pour  l'année  1762. 

22.  —  M.  le  modérateur  écrira  à  M.  Etienne  Gibert  pour  savoir  s'il  nous  a 
expédié  les  3o  exemplaires  de  la  Discipline  qui  nous  revenaient,  et  à  qui  il  les  a 
adressés. 

23.  —  Le  député  du  quartier  de  La  Tremblade  au  prochain  synode  repré- 
sentera à  cette  assemblée  le  besoin  où  se  trouve  le  sieur  Jacques  Dumas,  étudiant 
au  séminaire,  pour  qu'elle  y  ait  égard. 

24.  —  MM.  les  pasteurs,  ou  anciens  en  leur  absence,  feront  à  la  tête  de  leurs 
églises  la  lecture  des  art.  4,  q,  1 1,  i3  et  19  du  présent  colloque,  et  en  recomman- 
deront l'observation. 

25.  —  L'église  de  Mornac,  avec  son  pasteur,  est  chargée  de  la  convocation 
du  colloque  prochain. 

Ainsi  conclu  et  arrêté  ledit  jour  et  an  que  dessus. 

Dugas,  pasteur  et  modérateur;    Martin,  pasteur  et 
modérateur-adjoint;  Jarousseau,  pasteur  et  secré- 
taire; Richard,  ancien  et  secrétaire-adjoint. 
—  Mss.  de  Jarnac. 

I.  C'est  à  cette  demande  que,  sans  s'engager,  Cavalier  répondit,  (Sept.  1763), 
qu'il  était  touché  des  sollicitations  dont  il  était  l'objet  et  qu'il  ferait  tout  son  pos- 
sible pour  y  répondre.  —  Mss.  de  Bordeaux. 


SYNODES  PROVINCIAUX.  agS 

VI. 

Leséglifesdu  Haut-Agenais  ayant  reprcfenté  que,  dans  différents 
temps,  elles  avaient  contribué  pour  l'entretien  de  plufieurs  féminarillcs 
aiHuellement  pafteurs  dans  le  Haut-Languedoc,  la  prochaine  alfem- 
blée  fynodale  nationale  fera  priée  d'y  avoir  égard  &  d'ordonner  qu'il 
foit  cédé  aux  fufdites  églifes,  en  conféquence  de  la  demande  qu'elles 
en  font,  un  defdits  pafteurs,  ou  qu'on  les  indemnife  de  ce  qu'elles  ont 
avancé  pour  cet  objet. 

vn. 

Les  députés  au  fynode  national  font  chargés  de  communiquer  à 
cette  vénérable  affemblée  les  art.  8  &  9  du  fynode  de  cette  province, 
afTemblée  le  !''''&  1"  juillet  1 760  ;  les  art.  3,  17,  20  &  24  de  celui  qui 
fe  tint  le  2'  &  3"  juin  1761,  &  les  art.  10  &  17  du  fynode  de  ladite 
province,  alfemblé  le  29^  &  3o°  avril  1762;  ils  la  prieront  de  les 
prendre  en  confidération. 

VIII. 

Les  dépenfes  que  feront  les  députés  au  prochain  fynode  (f.  n.), 
pour  remplir  leur  miiïion,  feront  réparties  fur  toutes  les  églifes  de  la 
province  au  marc  la  livre,àraifon  des  honoraires  que  chaque  quartier 
paye  à  fes  pafteurs. 

IX. 

M.  Picard,  pafteur,  ayant  demandé  fon  congé  à  la  province  dans 
le  fynode  provincial  tenu  le  2"  &  le  3'-'  juillet  1761,  requérant  en 
même  temps  la  nomination  d'un  commiffariat  pour  examiner  fes 
raifons  qu'il  ne  trouvait  pas  à  propos  de  confier  i\  toute  l'afTembiée,  fa 
demande  lui  fut  accordée;  les  commiffaires,  en  conformité  de  leur 
plein  pouvoir  &du  congé  que  ledit  M.  Picard  avait  obtenu  des  églifes 
du  Périgord  qui  lui  étaient  affedces,  lui  permirent  de  remplir  les 
engagements  qu'il  avait  pris  en  fon  particulier  avec  l'églifc  de  La 
Rochelle,  &  lui  enjoignirent  de  fe  trouver  au  prochain  fynode  de  la 
province  lors  de  la  tenue  de  ladite  affemblée;  ledit  M.  Picard  f'excufa 
de  f'y  trouver,  fous  prétexte  que  fon  comité  ne  l'avait  pas  trouve  îi 
propos;  en  conféquence  de  cette  rébellion  contre  l'ordre  de  ladite 
affemblée  fynodale  du  29°  &  30°  avril  1762  cenfura  fa  conduite 
comme  contraire  à  la  difciplinc  &  lui  enjoignit  de  fe  rendre  dans 
les  églifes  du  Périgord,  dont  les  députés  requirent  le  miniftcre,  & 
MM.  les  modérateurs  furent  chargés  de  l'exhorter  de  fe  foumettre  à 


254  LES  SYNODES  DU  DESERT. 

cette  délibération  ;  mais  ledit  fieur  Picard  n'a  eu  aucun  égard,  ni  à 
l'invitation  qui  lui  a  été  faite  par  M.  Dugas,  pafteur  de  la  province, 
de  fe  trouver  à  la  préfente  affemblée.  Comme  une  telle  conduite  eft 
diamétralement  contraire  à  l'ordre,  &  que  ledit  M.  Picard  n'a  point 
eu  d'égard  aux  fommations  de  la  province,  la  compagnie,  ne  voulant 
pas  procéder  contre  lui  félon  la  rigueur  de  la  difcipline,  par  la  crainte 
de  multiplier  les  violations,  prie  le  prochain  f3mode  n[ational]  d'en 
connaître  &  d'en  juger. 


Les  églifes  du  Périgord  ayant  requis  le  miniftère  de  M.  Dugas, 
pafteur,  l'afTemblée  n'a  pas  cru  devoir  condefcendre  à  leur  demande. 

Les  députés  du  Périgord  ont  protefté  contre  le  préfent  article  & 
en  appellent  au  prochain  f[ynode]  n[ational]. 

XI. 

Les  Meffieurs  Dupuy,  propofants,  feront  admis  aux  examens  au 
commencement  de  juillet  prochain,  pour  être  enfuite  confacrés,  fils 
font  trouvés  compétents  pour  cela,  &  on  leur  permet  de  refter  jufqu'a- 
lors  dans  le  quartier  qu'ils  trouveront  à  propos,  fans  être  aftreints  à 
aucune  fonction  de  leur  charge. 

XII. 

MM.  Dugas,  Martin,  Solier,  Gibert  jeune,  JaroulTeau,  Renou- 
leau  &  Boutiton,  pafteurs,  font  chargés  des  examens  des  MM.  Dupuy 
ainfi  que  de  leur  conviction,  de  même  que  de  leur  affigner  un  quartier 
à  chacun  jufqu'au  fynode  provincial  prochain. 

xin. 

Le  f[ynode]  n[ational]  prochain  fera  prié  d'affigner  deux  pafteurs 
aux  églifes  du  Périgord,  vu  l'extrême  befoin  où  elles  fe  trouvent  &  la 
difficulté  qu'il  y  a  pour  les  pourvoir  dans  la  préfente  affemblée;  on 
autorife  pour  cet  effet  les  députés  à  faire  les  repréfentations  convenables 
à  ce  fujet. 

XIV. 

Il  eft  licite  aux  anciens  de  faire  la  collefle  pour  les  pauvres  &  de 
publier  les  bans  dans  les  fociétés  religieufes,  quoiqu'il  ne  f'y  trouve 
point  de  pafteurs. 


SYNODES  PROVINCIAUX.  2q5 

XV. 

M.  Liard,  féminarifte,  fera  admis  au  nombre  des  propofants  de 
la  province,  au  cas  que  MM.  du  comité  de  Laufanne  rendent  un 
témoignage  avantageux  de  fes  mœurs  &  de  fa  capacité. 

XVI. 

Sur  la  demande  des  députés  du  Pcrigord  qu'on  rembourfàt  à 
leur  quartier  [les]  avances  qu'il  a  faites  en  faveur  de  M.  Dupuy  la  Lande 
pendant  fon  féjour  au  féminaire,  l'affemblée  refufe  d'y  avoir  égard, 
vu  que,  fi  ledit  fieur  Dupuy  ne  doit  pas  être  affedé  aux  églifes  du 
Périgord,  il  refte  dans  la  province  qui  les  pourvoira  de  pafteurs  pro- 
portionnellement au  nombre  de  fujets  qu'elle  a  dans  fon  fein. 

XVII. 

M.  Lanne,  dit  Dubois  ',  de  la  ville  de  Baj'onne,  fêtant  rendu  dans 
la  préfente  affemblée  &  ayant  demandé  qu'on  examinât  les  pièces  dont 

Colloque  de  l'Agenais  du  3  mai  iy63. 

Au  St-Notn  de  Dieu. 
Les  églises  deTonneins-Dessous,  St-Germain,  Puch,  Monheurt,  Grateloup  en 
Agenais,  assistées  des  fidèles,  notables  et  autres,  s'y  étant  joints  par  leurs  députés 
les  fidèles  du  quartier  de  Nérac  en  Condomois,  assemblées  ce  jourd'hui,  trois 
mai  mil  sept  cent  soixante-trois,  sous  la  protection  du  Seigneur,  y  ont  délibéré 
ce  qui  suit  : 

I.  —  Savoir  que  le  sieur  Dubois,  proposant  au  St-Ministère,  actuellement 
dans  la  présente  assemblée,  sera  envoyé  dans  l'étranger,  pour  y  être  consacré  au 
St-Ministère,  et  que  le  voyage  et  toutes  les  dépenses  pour  lui  et  pour  les  per- 
sonnes qui  l'accompagneront  seront  faites  aux  frais  communs  desdites  églises. 
(Fait  et  arrêté  au  Désert  ledit  jour  et  an  que  dessus.)  Pour  revenir  desservir  les 
susdites  églises,  et  le  tout  de  son  consentement,  comme  il  constate  par  sa  signature 
et  son  approbation. 

De  plus,  il  est  convenu  que  ledit  sieur  Dubois,  à  son  arrivée,  après  sa  consé- 
cration, sera  présenté  au  plus  prochain  synode  pour  y  recevoir  la  main  d'asso- 
ciation ;  au  refus  dudit  synode,  lesdites  églises  déclarent  se  séparer  totalement 
dudit  tribunal. 

Dubois;  Metge,  ancien;  Henry  Arthaud,  ancien  et  secrétaire; 
PoM.\RÈDE,  ancien;  Bergere.\u,  ancien;  Couzin,  diacre; 
Lagr.\nge  Ranquetan,  ancien  de  l'église  de  Puch;  Estaubes, 
ancien  de  St-Germain;  Tillet,  ancien  de  Monheurt;  Du 
BouRDiEu;  Demichel,  ancien  de  Grateloup;  Lafreneste; 
Beaujon;  Gimet;  Catuffe;  Vidouze;  Labenne  de  Pelousan; 
Bergereau;  Fournie  jeune;  Toulouze;  Rigaud;  Pomarède; 
Rolland  jeûne;  Boscas de  Catuffe;  Aubié;  Jaunet;  Passet; 
Brethon  ;  Laperche  aîné;  Noguès;  Des  Barat;  Dupouy 
David  petit;  Danza;  Des  Barat  aîné;  Dupouy;  Sourbé; 
Pallix;  Montet;  Mensa  aîné;  Montet;  Bréau;  Metge; 
Taurou,  député  de  Nérac;  Arthaud  neveu. 
—  Collection  Marquis-Sébie. 


2q6  LES  SYNODES  DU  DESERT. 

il  eft  muni  pour  fe  juftifier  de  plufieurs  imputations  à  fa  charge,  fa 
demande  lui  a  été  accordée  ;  il  a  produit  en  fa  faveur  un  témoignage 
authentique  de  Laufanne  du  5"  avril  1761,  un  autre  femblable  du 
fynode  du  Béarn,  alfemblé  le  19°  mars  1762,  ainfi  que  plufieurs  attef- 
tations  de  fraîche  date  de  quelques  anciens  de  ladite  province.  On  lui 
a  oppofé  plufieurs  lettres  poftérieures  aux  deux  premiers  témoignages 

Colloque  de  l'Agenais  du  5  octobre  ijG3. 

Au  St-Nom  de  Dieu. 

Les  e'glises  de  Tonneins-Dessous,  Grateloup,  Puch,  Monheurt  en  Agenais, 
assemblées  ce  jourd'hui,  cinq  octobre  mil  sept  cent  soixante-trois,  assistées  des 
notables  d'entre  les  fidèles  et  les  chefs  des  consistoires,  pour  prendre  en  considé- 
ration le  résultat  de  la  précédente  délibération  de  l'autre  part  écrite,  ont  délibéré 
ce  qui  suit,  savoir  : 

1.  —  Qu'en  conséquence  de  ladite  délibération,  M.  Lanne,  dit  Dubois,  s'étant 
transporté  dans  l'étranger  pour  se  faire  consacrer  au  St-Ministère,  il  l'aurait  été 
en  effet,  suivant  l'acte  qu'il  en  a  rapporté  et  duquel,  tous  ceux  qui  composent 
cette  assemblée,  ont  pris  communication,  daté  de  Cothen  dans  le  pays  d'Anhalt, 
en  Haute-Saxe,  du  seize  août  mil  sept  cent  soixante-trois,  signée  :  P.  Lorient, 
V.  D.  M.  et  prédicateur  de  la  Cour  du  prince  d'Anhalt-Cothen,  et  D.  Dubuy, 
gouverneur  des  pages  de  Son  Altesse  Sérénissime,  Monseigneur  le  prince  régnant 
d'Anhalt,  et  J.  Coairehourcq,  député  des  églises  de  la  province  du  Béarn,  et 
J.  Corbun,  député  des  églises  de  Tonneins,  et  plus  bas  par  ordre  des  églises  avec 
sceau  et  armes  en  cire  rouge. 

2.  —  En  conséquence  de  quoi,  ladite  assemblée  a  délibéré  par  pluralité  des 
voix  que  mondit  sieur  Lanne,  dit  Dubois,  restera  pour  desservir  lesdites  églises, 
et  qu'il  sera  prié  de  ce  faire,  et  qu'il  sera  pourvu  incessamment  au  remboursement 
des  avances  qui  ont  été  faites,  tant  pour  son  voyage  dans  l'étranger  que  pour  son 
séjour  et  retour  ensemble  pour  de  celui  qui  l'a  accompagné  dans  son  voyage. 

Et  attendu  qu'il  n'y  a  ici  présent  aucun  député  des  églises  de  Nérac,  il  a  été 
aussi  délibéré  qu'ils  seront  sous  bref  délai  priés  de  vouloir  bien  accéder  à  la 
présente  délibération,  qui  leur  sera  à  cet  effet  communiquée;  leurs  églises  devant 
être  également  desservies  par  mondit  sieur  Dubois. 

3.  —  Il  a  été  de  plus  délibéré  que,  suivant  ce  qui  fut  résolu,  la  dernière 
assemblée,  il  sera,  le  plus  tôt  que  faire  se  pourra,  demandé  la  tenue  d'un  synode, 
afin  que  M.  Dubois  y  soit  présenté  pour  y  recevoir  la  main  d'association,  le  tout 
relativement  à  la  précédente  délibération. 

Fait  et  arrêté  les  an,  mois  et  jour  susdits. 

Laperche  aîné;  Beaujon;  Fauché  jeune;  Brethon; 

Arthaud;    Labarthe;   Fournie  jeune;  Sourbé; 

H.  Frellé;  Galup;  Bertrand;  Toulouze;  Petit; 

Jammes;  Dupouy;  Dupuy;  Bergereau;  Laporte; 

Metge;    Baire;    M.    Sarrust;    Montet;    Paul 

Couzin;  Jean  Sibadie;  Aubié;  Passet  fils  aîné; 

Mensa;  Jorry;  Dupray;  V.  Lartigue;  Demichel; 

Couzin  ;    Ladeux  ;    Metge  ;    Henry    Arthaud  ; 

Lafreneste;  Bergereau;  Dupouy;  Tillet. 
—  Collection  Marquis-Sébie. 


SYNODES  PROVINCIAUX.  297 

ci-defTus  indiqués,  qui  le  noircifTcnt  de  crimes  odieux.  Il  a  nié  tous 
les  faits  allégués  dans  Icfdites  lettres  &  donné  des  raifons  de  récufation 
contre  ceux  qui  les  ont  écrites  ;  l'affembiée,  ne  voulant  porter  aucun 
jugement  définitif  que  fur  des  preuves  delà  dernière  évidence,  charge 
M.  le  fecrétaire  de  prendre  les  informations  les  plus  exactes  auprès 
de  MM.  du  comité  de  Laufcinne,  &  prie  ces  refpedables  amis  d'avoir 
la  bonté  de  fe  prêter  à  ces  éclairciffements;  en  attendant,  la  compagnie 
enjoint  de  la  manière  la  plus  exprcffe  audit  fieur  Dubois  de  n'exercer 
aucune  fonction  de  chaire  ou  autre  qui  ait  trait  au  St-Miniftère,  fous 
quelque  prétexte  que  ce  foit,  &  au  cas  que  ledit  fieur  Dubois  puifle 
réulîir  à  fe  juftifier,  on  confent  qu'il  foit  accordé  aux  fidèles  du  quartier 
de  Nérac,  conformément  à  leur  demande.  Les  pafleurs  examinateurs 
de  MM.  Dupuy  jugeront  de  la  fuffifance  des  éclaircilfements  qu'on 
aura  à  ce  fujet'. 

XVIII. 

M.  Taurou,  député  des  fidèles  de  Nérac,  aj'ant  requis  le  rem- 
bourfement  de  i56  liv.  que  ce  quartier  avait  remifes  au  confiftoire 
de  Clairac  pour  les  honoraires  de  M.  Grenier,  dit  Dubofc,  ci-devant 
parteur  du  Haut-Agenais,  alléguant  pour  raifon  que  les  pafteurs  dudit 
quartier  du  Haut-Agenais  n'ont  fait  aucune  vifite  chez  eux  jufqu'au- 
jourd'hui,  l'affembiée  ne  trouve  point  cette  demande  jufte,  attendu  que 
lefdits  fidèles  ont  profité  dans  divers  temps,  foit  pour  baptêmes,  ma- 
riages, ou  affemblées  religieufes,  [du]  miniftère  defdits  pafteurs. 

XIX. 

L'églife  de  Tonneins-DefTous  nous  ayant  député  un  de  fes 
membres  pour  porter  des  plaintes  contre  M.  Viala,  pafteur  du  Haut- 
Agenais,  il  a  été  jugé  néceffaire  de  renvo3'er  l'examen  des  plaintes  de 
ladite  églife  &  de  la  juftification  dudit  M.  Viala  à  un  commilfariat, 
vu  que  les  parties  foutiennent  des  faits  contradicloires  qu'on  ne  peut 
vérifier  que  fur  les  lieux;  en  conféquence,  l'affembiée  a  nommé  pour 

I .  C'étaient  les  commencements  de  divisions  qui  agitèrent,  pendant  de  longues 
années,  les  églises  de  l'Agenais  et  même  celles  du  Béarn  où  Lannc  comptait 
quelques  partisans.  Bien  qu'elles  n'offrent  peu  d'intérêt,  la  correspondance  des 
pasteurs  du  Désert  est  pleine  du  bruit  de  ces  dissensions,  dont  l'histoire  n'a  à  se 
préoccuper  que  pour  montrer  quelles  passions,  même  en  face  de  l'ennemi  com- 
mun, soulevait  dans  ce  petit  monde  de  persécutés  le  sentiment  tenace  de  leurs 
droits  et  de  leur  indépendance  individuelle. 


2g8  LES  SYNODES  DU  DESERT. 

examiner  cette  affaire  Meffieurs  Dugas  &  Gibert,  Jean,  pafteurs,  avec 
MM.  Gibert  &  Laffon,  anciens,  &  leur  donne  pouvoir  d'en  connaître 
&  décider  définitivement. 

XX. 

M.  Viala,  pafleur,  efl  prié  de  fufpendre  fes  fondions  paftorales 
jufqu'à  ce  qu'il  fe  foit  pleinement  juftifié  de  tout  ce  qu'on  lui  impute, 
de  laquelle  juftifîcation  les  commiffaires  nommés  à  l'article  précédent 
jugeront. 

XXI. 

Les  anciens  de  l'églife  de  Tonneins-Deffous,  &  ceux  qui  fe  font 
joints  à  eux,  ayant  fait  prêcher  M.  Lanne,  dit  Dubois,  contre  ce  que 
prefcrit  la  difcipline  &  contre  la  défenfe  particulière  qui  leur  en 
avait  été  faite  par  M.  Viala,  ayant  auffi  fufpendu  ledit  M.  Viala  des 
fondions  de  fon  miniftère  fans  appeler  aucun  pafleur  voifin,  contre  ce 
qui  eft  prefcrit  par  la  difcipline,  l'affemblée,  à  caufe  de  tous  ces  griefs, 
les  cenfure  fortement  en  la  perfonne  de  leur  député,  les  fufpend  de 
leur  charge  &  laiffe  aux  commiffaires  nommés  pour  examiner  les 
accufations  portées  contre  M.  Viala  la  liberté  de  les  réhabiliter  ou  de 
leur  infliger  de  plus  grandes  peines,  fils  trouvent  que  le  cas  y  échoit. 

XXII. 

Le  député  des  anciens  de  Tonneins-Deffous  a  dit  interjeter  appel 
au  prochain  fynode  national  de  tout  ce  qui  a  été  délibéré  dans  la 
préfente  affemblée  le  concernant. 

xxni. 

Les  fidèles  dépendant  de  cette  province  font  exhortés  &  même 
enjoints  à  former  des  fociétés  religieufes  tous  les  dimanches,  quoi- 
qu'ils n'aient  point  de  pafleurs.  Ils  obferveront  de  f'affembler  de  jour 
par  préférence,  &  les  anciens  font  fommés  d'y  tenir  la  main  '. 


I.  Le  3o  septembre  de  cette  même  année,  le  parlement  de  Bordeaux  rendit 
un  arrêt  qui  ordonnait  de  raser  une  maison  d'oraison  où  se  rendaient  les  protes- 
tants d'Eymet,  en  Périgord,  et  qui  condamnait  à  looo  écus  d'amende  ceux  qui  à 
l'avenir  loueraient  ou  vendraient  des  maisons  aux  protestants,  pour  y  tenir  leurs 
assemble'es.  n  La  Saintonge,  écrivait  cependant  le  pasteur  Gibert,  est  toujours 
souverainement  tranquille.  »  Comme  on  demandait  au  premier  président  Le 
Berthon,  pourquoi  le  parlement  de  Bordeaux  avait  rendu  cet  arrêt  contre  le 
temple  d'Eymet,  il  répondit  qu'on  «n'avait  pas  pu  faire  autrement,  par  certaines 
raisons;  mais  qu'il  n'en  fallait  augurer  rien  de  funeste.» 


SYNODES  PROVINCIAUX. 


XXIV. 


299 


Sur  la  demande  des  églifes  du  Périgord,  on  charge  les  députés 
au  fynode  national  de  prier  cette  vénérable  affemblée  de  ftatuer  fur 
l'art.  28  de  notre  Confeiïion  de  foi  au  fujet  du  baptême  des  enfants 
proteftants  aux  églifes  romaines. 


XXV. 


Le  fynode  national  prochain  fera  prié  de  décider  quel  confeil  on 
doit  donner  à  une  femme  réformée  qui,  ('étant  mariée  avec  un  catho- 
lique romain,  l'empêche  de  pratiquer  lesdevoirs  que  la  religion  prefcrit. 

XXVI. 

Le  colloque  du  Haut-Agenais  eft  chargé  de  la  convocation  du 
prochain  fynode  provincial. 

Ainfi  conclu  &  arrêté  ledit  jour  &  an  que  deffus. 

DuGAS,  pafleur  &  modérateur;  Viai.a,  paftcur  &  modérateur- 
adjoint;  GiBERT  jeune,  pafteur  &  fecrétaire;  Solier,  pafteur 
&  fecrétaire-adjoint. 


HUITIEME  SYNODE  NATIONAL. 


Huitième  Synode  national 

tenu  dans  le  Bas- Languedoc  du   i"'  au  lo  juin  1763, 


^^  ^^  ^^  ^^  ^^  ^^  ^^  ^^  ^^  ^^  ^^  ^^  *^  ^^  *^  ^^  ^*  *^  ^A"  *^  ^^  *^*  *tf  '  *^  ^^  *^  *^  ^^^^^>^^^^^^  ^W^  *^  ^tt*  *tf '  ^^  ^Wf  ^M*  ^M*  'tf  '  '^'  ^tt'  ^W'  ^^^^^^^^^^^^ 


Au  nom  de  Dieu  soit  fait.  Amen. 

Ades  dnfjnode  national  des  églifes  réfor-mdes  de  France,  ajjcm- 
blées  fous  la  protedion  divine  an  Déjert,  dans  le  Bas-Languedoc, 
depuis  le  premier  du  mois  de  juin  mil  Jept  cent  Joixante-trois  juf qu'au 
dixième  inclufivement ,  auquel  ont  ajjijîé  en  qualité  de  députés  : 

Pour  la  province  du  Haut  &  Bas-Vivarais,  Velay  &  Fore^: 
MM.  Pierre  Peirot  &  Alexandre  Vernet,  pajîeurs,  avec  deux  anciens  ' . 

Pour  la  province  du  Bas-Languedoc:  AiyL  Paul  Rabaut  &  Jean 
Pradel,  pajîeurs,  avec  deux  anciens. 


I .  Pour  MM.  Rabaut,  Pradel,  de  Goutrespac  [Court  de  Gébelin]. 

(1  Messieurs  nos  très-chers  et  très-honorés  frères, 

<i  Comme  vous  pourriez  être  inquiets  touchant  vos  lettres  du  douze  et  treize 
avril,  nous  avons  l'honneur  de  vous  écrire,  pour  vous  apprendre  que  nous  les 
avons  reçues  et  que  nous  nous  rendrons,  s'il  plaît  au  Seigneur,  au  temps  et  au 
lieu  qu'elles  marquent.  11  nous  tarde  infiniment  d'avoir  l'avantage  de  vous  em- 
brasser et  de  vous  assurer  de  vive  voix  des  sentiments  d'estime  et  d'attachement, 
avec  lesquels  nous  sommes,  Messieurs  nos  très-chers  et  très-honorés  frères,  vos 
très-humbles  et  très-obéissants  serviteurs. 


Ce  i5  mai  1763. 

—  Mss.  Rabaut,  III,  B. 


n  Les  députés  :  «  Peirot,  pour  tous.  » 


3o4  LES  SYNODES  DU  DÉSERT. 

Pour  la  provmce  du  Haut- Languedoc  &  Comté  de  Foix : 
MM.  Paul-Augujîe  Lafon  &  Pierre  Sicard  le  jeune,  pajîeurs,  avec 
deux  anciens. 

Pour  la  ville  de  La  Rochelle  &  pays  d'Aunis  :  M.  N ,  ancien. 

Pour  la  province  du  Montalbanais:  M.  Jacques  Sol,  pajleur,  avec 
un  atîcien. 

Pour  la  province  de  Provence:  M.  Jacques  Pic,  pajleur. 

Pour  la  province  du  Dauphiné  &  principauté  d'Orange: 
MM.  Pierre  Roian  &  Jean  Béranger,  paJleurs,  avec  deux  anciens. 

Pour  la  p?~ovince  des  Bajfes-Cévejines  &  Rouergue  :  MM.  Jean 
Gai  &  Paul  Dalgue, paJleurs,  avec  deux  anciens. 

Pour  la  province  des  Hautes-Cévennes  :  MM.  Jean  Roux  &  Jean 
Pie7~re  Gabriac,  paJleurs,  avec  un  ancien. 

Pour  la  province  de  Béarn  :  M.  Jean  Journet,  pajleur,  avec  un 
ancien. 

Pour  la  province  de  Normandie 

Pour  la  province  du  Poitou  :  M.  Pierre  Pougnard,  pajleur,  avec 
un  ancien. 

Pour  la  province  de  Saintonge,  Angoumois,  Périgord,  Bordelais 
&  Haut-Agenais  '  ;  MM.  Pierre  Dugas  &  Etienne  Gibert,  pajîeurs, 
avec  deux  anciens. 

ESQUELS  députés,  après  l'invocation  du  St-Nom  de  Dieu 
&  l'exhibition  de  leurs  lettres  d'envoi  qui  ont  été  approu- 
vées, ont  élu,  à  la  pluralité  des  fuffrages,  pour  modérateur 
M.  Paul  Rabaut,  pafteur,  &  pour  modérateur-adjoint 
M.  Pierre  Peirot,  pafteur;  pour  fecrétaire  M.  Jean  Pradel,  pafteur, 
&  pour  fecrétaire-adjoint  M.  Pierre  Dugas,  pafteur  =. 

1.  Viala  écrivait  à  Rabaut  le  14  mai  1763  : 

«  Comme  M.  le  député  des  églises  du  Haut-Agenais  n'a  point  de  connais- 
sance dans  votre  province,  et  devant  passer  par  Nîmes  pour  se  rendre  au  prochain 
syn[ode]  n[ational],  je  prends  la  liberté  de  vous  l'adresser  avec  prière  de  lui  faire 
indiquer  le  lieu  où  ledit  synode  doit  se  tenir.  Vous  le  pouvez  sans  craindre.  Il  est 
de  toute  confiance,  et,  d'ailleurs,  connu  très-particulièrement  de  MM.  Dugas  et 
Gibert  jeune,  députés  de  notre  province  et  qui  vraisemblablement  passeront  par 
Nîmes,  à  peu  près  dans  le  même  temps  que  le  M[onsieur]  que  je  vous  recom- 
mande: il  pourra  vous  dire,  si  vous  le  souhaitez,  les  troubles  qui  désolent  ces 
contrées.  —  Viala.  «  —  Mss.  Rabaut,  III,  B,  p.  209. 

2.  Court  de  Gébelin  était  arrivé  de  Lausanne  pour  assister  à  ce  synode. 
C'était  un  moyen  pour  lui  d'entrer  en  relations  avec  les  pasteurs  du  Désert,  et 
d'arrêter  avec  eux  les  termes  du  mandat,  toujours  mal  défini,  qu'il  sollicitait  de 


SYNODE  NATIONAL.  3o3 

1. 

Lecture  faite  de  la  lettre  que  la  province  de  Normandie  a  adreflee 

au  prcfcnt  fynode  national  pour  fe  juftifîer  de  n'y  avoir  envoyé  aucun 

député,  fcs  raifons  ont  été  trouvées  infuÛllantes,  &  l'afTemblée  ne  peut 

le  difpenfcr  de  témoigner  fon  mécontentement  à  ladite  province  de  ce 

qu'elle  a  manqué  à  l'ordre,  en  ne  voulant  fournir  ni  les  fecours  nécef- 

faires  aux  frais  du  voyage,  ni  un  feul  ancien  pour  accompagner  fon 

pafteur'. 

u. 

Comme  rien  n'a  plus  contribué  à  l'édification,  au  bien-être  &  à  la 
profpérité  des  églifes  réformées  de  ce  royaume  que  l'union  dans 
laquelle  Dieu  leur  a  fait  la  grâce  de  vivre  jufqu'à  préfent,  tous  les 
membres  du  fynode  ont  renouvelé  avec  un  faint  empreffement,  tant  en 
leur  nom  qu'au  nom  de  leur  province,  la  promeffe  folennelle  de  con- 
courir de  tout  leur  pouvoir  à  entretenir,  cimenter  &  perpétuer  cette 
union  fi  jufte&  fi  avantageufc,  en  perfévérant  à  profeffer  la  même  foi, 
à  célébrer  le  même  culte,  à  pratiquer  la  même  morale,  à  exercer  la 
même  difcipline  &  à  fe  prêter  des  fecours  mutuels  qui  marquent  que, 
comme  les  premiers  chrétiens,  ils  ne  font  qu'un  cœur  &  qu'une  âme. 

leur  confiance  pour  aller  les  représenter  à  Paris.  Il  s'était  beaucoup  occupé  de  la 
convocation  de  cette  assemblée,  retardée  de  mois  en  mois;  et  dès  le  5  nov.  1762 
il  écrivait  à  Rabaut  :  «  Ne  négligez  pas,  s.  v.  p.,  de  me  marquer  à  quand  le  syn[ode] 
nat[ional].  Comme  une  fois  on  oublia  d'adresser  des  lettres  convocatoires  à 
quelques  cg[lises],  parce  que  l'on  ne  peut  penser  à  tout,  je  prends  la  liberté  à  tout 
hasard  de  mettre  ici  une  liste  des  lieux  auxquels  on  peut  s'adresser:  i»  En  Nor- 
m[andie],  pour  les  2  syn[odes]  haut  et  bas;  2"  Le  Poitou;  3"  La  Roch[elle]  s.  v.  p. 
Il  est  important  qu'elle  en  soit  avertie,  par  plusieurs  raisons,  directement,  et  à 
part  tout  autre  synode;  4»  Le  sy[node]  pro[vincial]  de  Saint[onge].  Comme  il  est 
fort  étendu,  je  ne  sais  de  quelle  façon  il  aura  réglé  sa  dép[utation],  mais  on  peut 
lui  adresser  les  lettres  convoc[atoircs]  pour  Saintes,  Angoum[ois],  Périg[ord], 
pays  d'Au[nis],  Bordel[ais]  et  Bazad[ois];  5"  Le  syn[ode]  d'Agen[ais]  ou  Haute- 
Guy[cnne],  Quercy  et  Montalban[ais];  6"  Le  Béarn;  7°  Le  Haut-Languedoc  et 
Comté  de  Foix;  S-iS"*  Six  autres  syno[des]  qui  vous  environnent,  compris  le 
vôtre,  et  que  vous  connaissez  au  mieux.  U  serait  bien  ù  souhaiter  qu'il  s'y  trouvât 
quelqu'un  de  Lyon  et  de  Mars[eille]  pour  émoustiller  ces  deux  villes.  « 

—  Mss.  Rabaut,  III,  B,  p.  1 1 1 . 

I.  «Nous  nous  voyons,  écrivait  dès  le  i5  mars  17Ô3,  Campredon  à  Rabaut, 
dans  la  même  impossibilité  de  faire  une  députation,  par  l'insurmontable  diffi- 
culté de  trouver  un  ancien  qui  puisse  faire  le  voyage  et  de  fournir  aux  frais.. . 
J'ajouterai  que  par  le  départ  de  MM.  Godefroy  et  Ranc,  je  vais  rester  seul  et 
j'aurai  pendant  tout  l'été  plus  d'ouvrage  que  je  n'ai  eu  encore,  étant  appelé  à 
divers  endroits  où  je  puis  aller  avec  moins  de  suspicion  que  durant  la  guerre,  qui 
ne  permet  l'entrée  de  nos  villes  maritimes  qu'à  gens  connus.  L'on  m'appelle  au 
Havre  que  je  n'ai  pu  encore  défricher,  à  Caen,  et  à  diverses  maisons  isolées....  » 

—  Mss.  Rabaut,  III,  B,  p.  21  5. 

20 


3o6  LES  SYNODES  DU  DÉSERT. 

III. 

L'affemblée,  défirant  de  faire  connaître  fa  confiante  perfévérance 
dans  les  fentiments  d'amour,  de  refped,  d'obéiffance  &  de  fidélité 
qu'elle  doit  au  Roi,  notre  fouverain  Seigneur,  a  cru  ne  pouvoir  mieux 
l'exprimer  qu'en  fe  fervant  des  mêmes  termes  qu'employa  le  fynode 
national  de  1659  par  la  bouche  du  célèbre  Daillé,  fon  modérateur: 
«  Nos  fynodes  nationaux  n'étant  en  aucune  manière  préjudiciables  au 
«fervice  de  Sa  iMajefté,  tout  au  contraire  leur  principal  but  étant  de 
«  nous  confirmer  dans  notre  religion,  dont  l'un  des  premiers  &  des  plus 
«  importants  articles  eft  de  croire  que  les  Rois  ont  une  autorité  fouve- 
«  raine  fur  toutes  fortes  de  perfonnes,  fans  en  excepter  aucun  de  leurs 
«fujets,  qui  doivent  l'honorer  en  toute  chofe,  le  fervir  &  lui  obéir  non- 
ce feulement  par  un  principe  de  crainte,  mais  auflî  par  un  motif  de 
«confcience,  &  être  tellement  foumis  à  leurs  ordres  qu'ils  portent 
«  aufli  refped  à  tous  les  officiers,  tant  fupérieurs  que  fubalternes,  dans 
«  lefquels  ils  voient  reluire  le  moindre  rayon  de  l'autorité  royale,  —  doc- 
«  trine  que  nous  tenons  des  Apôtres,  qui  nous  ordonnent  d'être  foumis 
«aux  Rois  &  à  ceux  qu'ils  auront  revêtus  de  quelques  pouvoirs,  doc- 
«  trine  que  nous  tenons  des  chrétiens  de  la  primitive  églife  dont  nous 
«avons  appris  que  les  Rois  dépendent  immédiatement  de  Dieu  &  qu'il 
«  n'y  a  pas  d'autorité  médiate  entre  la  leur  &  celle  de  la  Toute- 
«  Puiffance.  Nous  déclarons  &  réitérons  ce  que  notre  dodrine  &  nos 
«adlions  ont  prouvé  mille  fois,  c'eft  qu'après  le  fervice  que  nous 
«  devons  à  Dieu,  il  n'y  a  point  de  fervice  plus  facré  &  que  nous  devions 
«  rendre  plus  fidèlement  &  plus  inviolablement  qu'à  notre  Roi,  &  nous 
«ferons  toujours  prêts  dans  toutes  les  circonftances,  à  donner  de  nou- 
«  velles  preuves  de  cette  vérité  gravée  dans  nos  cœurs.  » 

IV. 

L'affemblée,  prenant  toute  la  part  poffîblc  à  la  paix  qui  vient  d'être 
donnée  à  notre  patrie,  ordonne  à  toutes  les  églifes  de  célébrer  un  jour 
folennel  d'adions  de  grâces,  pour  remercier  Dieu  d'un  événement  auffi 
avantageux  à  l'Etat  &  pour  le  prier  de  continuer  à  répandre  fes  plus 
précieufes  bénédidions  fur  le  royaume,  fur  le  Roi  &  fur  toute  la 
famille  royale  ;  &  chaque  province  aura  foin  de  f'acquitter  de  ce 
devoir,  le  plus  tôt  qu'il  lui  fera  poffiblc,  immédiatement  après  la 
publication  de  la  paix  '. 

1.  Les  traités  de  paix  de  Paris  et  de  Hubertsbourg,  qui  mettaient  fin  à  la 
guerre  de  Sept  Ans,  avaient  été  conclus  le  10  et  le  i5  février  1763. 


SYNODE  NATIONAL. 


3o7 


11  a  été  repréfenté  à  l'aiïemblée  qu'il  ferait  néceffaire  au  bien  de 
nos  églifes  &  conforme  aux  fcntiments  de  tous  membres  qui  la  com- 
pofcnt,  de  préfenter  une  très-humble  requête  au  Roi,  notre  fouverain 
Seigneur,  dans  laquelle  on  cxpoferait  l'état  aduel  de  fes  fidèles  fujets 
de  la  religion  réformée,  &  on  fupplierait  Sa  Majefté  de  jeter  fur  eux 
des  regards  favorables  &  de  leur  faire  éprouver  les  heureux  effets  de 
cette  vertu  bienfaifantc,  l'un  des  plus  beaux  rayons  de  la  Divinité  dont 
elle  eft  l'image  ;  en  conféquence,  l'affemblée  a  arrêté  que  ladite  requête 
ferait  adreffée  &  à  cet  eflèt  a  nommé  trois  membres  de  l'ordre  des 
pafteurs,  auxquels  elle  laiffe  la  liberté  de  fe  choifir  trois  alfociés  de 
l'ordre  des  anciens  pour  y  travailler  conjointement,  &  pour  en  faire 
l'expédition  dans  l'efpace  de  trois  mois  au  plus  tard'. 

VI. 

La  ledure  fréquente  de  la  parole  de  Dieu  étant  un  des  premiers 
&  des  principaux  devoirs  des  chrétiens,  l'aHembléc,  qui  a  vu  avec  une 
extrême  fatiffadion  le  témoignage  avantageux  rendu  à  plufieurs  fidèles 
qui  f'acquittent  avec  exaditude  d'un  devoir  auflî  indifpenfablc,  a  appris 
en  même  temps  avec  une  extrême  douleur  que  quantité  de  proteftants 
étaient  coupables  de  négligence  à  cet  égard;  en  conféquence,  &  pour 
empêcher  les  fuites  d'un  abus  aufli  condamnable,  elle  a  recommandé 
aux  pafteurs  de  continuer  à  veiller  particulièrement  fur  la  conduite  de 
leurs  troupeaux,  à  les  exhorter  de  f'acquitter  avec  affiduité  &  avec 
exactitude  de  la  pratique  de  ce  devoir;  &  pour  faciliter  au  peuple  l'in- 
telligence des  divines  Ecritures  qui  font  profitables  à  toutes  chofes,  elle 
leur  enjoint  de  faire,  autant  qu'il  leur  fera  poflible,  des  paraphrafes  & 
autres  inftrudions  familières. 


I.  Pierre  Peirot  écrivait  le  i5  octobre  1763,  quelques  mois  plus  tard,  à 
Paul  Rabaut  :  «Vous  sentez,  Monsieur,  ce  que  vous  êtes  obligés  de  foire  prompte- 
ment  comme  modérateur,  et  en  conséquence  de  la  commission  dont  vous  fûtes 
chargé.  Me  reposant,  là-dessus,  sur  votre  exactitude  et  sur  votre  prudence,  je  me 
contente  de  vous  prier  de  m'apprendre  ce  que  vous  aurez  fait.  Je  vous  prie  aussi 
de  me  faire  savoir  si  la  requête  générale,  dont  vous  êtes  également  chargé,  a  été 
envoyée...»  «...Nous  sommes  tranquilles  comme  à  l'ordinaire.  Cette  tranquillité 
nous  encourage  à  vouloir  imiter  les  frères  de  Saintonge.  Nous  avons  un  bâtiment 
comme  abandonné,  qui  est  très-propre  pour  notre  dessein.  Si  le  Seigneur  veut 
que  le  succès  soit  heureux,  le  printemps  nous  ferons  de  nouvelles  tentatives.  Il 
importe  de  faire  toujours  quelques  pas  vers  le  but  où  nous  visons.» 

—  Mss.  Rabaut,  III,  B,  p.  250. 


3o8  LES  SYNODES  DU  DESERT. 

VII. 

La  compagnie,  vivement  affligée  de  la  corruption  qui  règne  dans 
le  monde  &  de  la  privation  des  avantages  fpirituels  dont  les  églifes 
réformées  de  ce  royaume  jouiffaient  fous  la  faveur  de  l'édit  de  Nantes, 
ordonne  que,  le  premier  dimanche  du  mois  d'octobre  prochain,  il 
fera  célébré  dans  toutes  nos  églifes  un  jour  folennel  de  jeûne  & 
d'humiliation'. 

VIII. 

L'intérêt  de  nos  églifes  &  le  falut  des  âmes  demandant  que  le 
miniflère  foit  établi  dans  les  provinces  où  il  ne  Feft  point  encore,  fil  fe 
trouvait  quelque  pafteur  qui  voulût  aller  en  miffion,  la  province  de 
laquelle  il  dépendra  ne  pourra  point  l'en  empêcher,  bien  entendu  que 
celui  qui  voudra  fe  confacrer  à  cette  bonne  œuvre  en  fera  capable;  de 
quoi  trois  pafteurs  d'une  province  voifine  jugeront. 

IX. 

Les  propofants,  qui,  du  confentement  du  fynode  de  leur  province, 
auront  été  examinés  par  les  refpedabfes  diredeurs  du  féminaire  & 
déclarés  par  eux  dignes  d'être  confacrés,  ne  feront  point  affujettis  à  un 
nouvel  examen. 


Conformément  à  l'art.  2 1  du  fynode  national  de  1 748,  les  direc- 
teurs du  féminaire  pourront  en  exclure  ceux  de  nos  propofants  en 
qui  ils  ne  remarqueront  pas  les  talents  fuffifants  ou  les  mœurs 
requifes  pour  parvenir  au  St-Miniftère,  après  les  avoir  éprouvés 
pendant  le  temps  qu'ils  jugeront  à  propos. 

Colloque  du  Bas-Languedoc  du  iJ  juin   iy63. 

I.  Le  colloque  des  églises  du  Pays-Bas,  assemblé  au  Désert  le  treizième  juin 
mil  sept  cent  soixante-trois,  au  nombre  de  quatre  pasteurs,  un  proposant  et 
quatorze  anciens,  députés  des  églises,  après  l'invocation  du  St-Nom  de  Dieu,  a 
élu,  à  la  pluralité  des  suffrages,  M.  Simon  Gibert,  pasteur,  pour  modérateur,  et 
M.  Jean  Guizot,  aussi  pasteur,  pour  secrétaire. 

Messieurs  les  pasteurs  et  anciens  étant  requis  si  leurs  églises  étaient  en  ordre 
et  ayant  répondu  qu'elles  [l'Jétaient  et  qu'ils  n'avaient  rien  à  proposer,  l'assemblée, 
très-édifiée,  en  bénit  le  Seigneur  et  exhorte  les  consistoires  et  les  églises  à  conti- 
nuer dans  ce  bon  ordre. 

Gibert,  pasteur  et  modérateur  ;  Guizot,  pasteur  et  secrétaire. 

—  Collection  P.  de  Witt. 


SYNODE  NATIONAL.  3oq 

XI. 

L'art.  45  du  f3mode  national  de  1756,  qui  porte  qu'aucun  étudiant 
ne  pourra  être  reçu  au  féminaire  fans  l'approbation  du  fynode  de  la 
province  dont  il  dépend,  fera  exaiftement  obfervé;  &  on  aura  foin  d'en 
informer  les  refpedables  diredeurs  dudit  féminaire. 

XII. 

La  compagnie,  reconnaiffant  la  néceffité  d'un  formulaire  relatif  à 
l'état  où  nos  églifes  fe  trouvent  &  qui  contienne  des  prières  pour  le 
culte  public  &  particulier,  ainfi  que  pour  diverfes  circonftances  où 
plufieurs  fidèles  peuvent  fe  rencontrer,  notamment  une  prière  qui  foit 
propre  à  être  lue  avant  le  fermon,  a  arrêté  que  ce  formulaire  fera  com- 
pofé  par  la  province  du  Bas-Languedoc  &  communiqué  enfuite  au 
f3'node  national  prochain  pour  qu'il  y  donne  fon  approbation,  fil  le 
trouve  à  propos. 

XIII. 

Un  des  membres  de  l'affemblée  a  été  chargé  de  compofer  un 
nouveau  catéchifme,  adapté  à  l'état  des  églifes  de  ce  royaume,  dont  il 
fera  envoyé  copie  à  chaque  province  pour  l'e.xaminer;  &  le  réfultat  de 
chaque  e.xamen  fera  apporté  au  prochain  fynode  national,  qui  jugera 
fi  ledit  catéchifme  doit  être  imprimé. 

XIV. 

Sur  la  propofition  qui  a  été  faite  d'introduire  dans  le  culte  public 
un  plus  grand  nombre  de  cantiques,  il  a  été  arrêté  de  f'cn  tenir  à 
ceux  qui  font  déjà  en  ufiige,  à  caufe  de  plufieurs  inconvénients  qui 
réfulteraient  d'une  telle  augmentation. 

XV. 

Pour  contribuer  de  plus  en  plus  à  l'édification  des  fidèles  dans  la 
célébration  du  culte  divin,  il  a  été  jugé  convenable  de  dreffer  une 
table  des  chapitres  de  l'Ecriture  fainte  qui  devront  être  lus  &  des 
pfaumes  &  cantiques  qui  devront  être  chantés  pendant  le  cours  de 
l'année;  &  la  province  des  Baffes-Cévennes  a  été  chargée  de  dreffer 
cette  table,  qui  fera  jointe  au  formulaire  réfolu  par  l'art.  12. 

XVI. 

La  compagnie,  confirmant  l'art.  18  du  fynode  national  de  1758 
concernant  la  tenture,  ne  peut  que  louer  les  fidèles  qui  fe  font  abfte- 
nus  d'un  te!  aftc  &  bénir  Dieu  de  ce  que  plufieurs  pafteurs  ont  eu  la 


3io  LES  SYNODES  DU  DESERT. 

confolation  de  voir  à  cet  égard  des  heureux  fruits  de  leur  miniftère; 
&  elle  exhorte  lefdits  pafteurs,  ainfi  que  tous  les  autres,  à  continuer 
leurs  inftrudtions  fur  cette  importante  matière. 

XVII. 

Les  lettres,  mémoires  &  autres  écrits,  qu'on  annoncera  venir  des 
comités  qui  dirigent  le  féminaire,  ne  feront  reçus  comme  émanés  de 
leur  part  qu'autant  que  ces  pièces  feront  fignées  par  le  préfident  ou 
vice-préfident  &  par  le  fecrétaire  defdits  comités. 

XVIII. 

Une  exade  correfpondance  entre  toutes  les  églifes  du  royaume 
étant  jugée  néceflaire,  on  enjoint  à  chaque  province  de  nommer  un 
correfpondant  pour  écrire  de  trois  en  trois  mois  à  toutes  les  autres 
provinces  &  les  informer  des  chofes  importantes  qui  fe  pafleront  dans 
leurs  diftridts  refpeflifs;  &  fi,  dans  l'intervalle  des  trois  mois,  il  fur- 
venait  dans  une  province  quelque  événement  intéreflant,  elle  aura 
foin  d'en  faire  part  fans  délai  aux  autres  provinces'. 

XIX. 

Les  provinces  fe  communiqueront  les  unes  aux  autres  toutes  les 
affaires  qu'elles  voudront  faire  décider  au  fynode  national. 

XX. 

Les  députés  de  la  province  du  Haut-Languedoc  ayant  expofé  les 
raifons  qui  engagèrent  un  de  leurs  précédents  fynodes  à  partager  leur 
province  en  deux,  l'une  fous  le  nom  de  Haut-Languedoc  &  Comté  de 
Foix,  l'autre  fous  le  nom  du  Montalbanais,  lefdites  raifons  mûrement 
pefées,  le  fynode  a  approuvé  &  confirmé  cet  arrangement. 

I.  En  Béarn,  Labourdette-Ségalas  fils  et  Vidal,  avocat,  furent  chargés  d'en- 
tretenir cette  correspondance,  «  pour  ne  pas  distraire  les  pasteurs  d'ouvrages  plus 
importants.»  (Mss.  Rabaut,  III,  B,  p.  271.)  —  Pomaret,  pasteur  de  Ganges,  (Ibid., 
p.  279)  avait  été  nommé  correspondant  pour  les  Basses-Cévennes.  —  On  verra 
plus  loin,  dans  les  actes  du  synode  du  Dauphiné  de  1764,  les  noms  des  corres- 
pondants de  cette  dernière  province.  Chaque  circonscription  synodale  désigna 
ceux  qui  devaient  être  chargés  de  ce  service  des  affaires  extérieures;  et  ce  service 
prit  une  extension  croissante,  à  mesure  que  les  idées  de  tolérance  semblaient  faire 
plus  de  progrès.  Toutes  les  fois  'que  Court  de  Gébelin  fit  à  Paris  des  démarches 
et  combina  quelque  nouveau  projet,  il  les  fit  connaître  à  ces  correspondants  qui 
échangeaient  ensuite,  entre  eux  leurs  impressions. 


SYNODE  NATIONAL.  3,, 

XXI. 

M.  Jacques  Sol,  pafteur  du  Montalbanais,  f  ctant  plaint  que  ce 
qui  le  concerne  dans  l'art.  9  du  fynode  national  de  1758  imprime 
une  forte  de  flctriffure  fur  fon  miniftère,  en  l'excluant  du  fervice  de 
l'églifc  de  Bordeaux,  les  termes  dudit  article  pefés,  ledure  faite  de  la 
lettre  que  ceux  qui  compofaient  la  table  audit  fynode  national  adref- 
fèrent  audit  fieur  Sol,  quantité  de  pafteurs  ici  préfcnts  qui  afliftèrent 
au  même  fynode  confultes,  —  l'alfemblée  déclare  qu'il  eft  évident 
que  le  fieur  Sol  ne  fut  exclu  de  l'églife  de  Bordeaux  pour  aucune  faute 
qu'il  eût  commife,  mais  uniquement  pour  ne  donner  aucun  prétexte 
aux  auteurs  &  fauteurs  du  fchifme  &  parvenir  ainfi  plus  aifément  & 
plus  fûrement  à  l'éteindre,  en  forte  que  rien  n'empêche  que  ledit  fieur 
Sol  ne  puilfe  être  pafteur  de  l'églife  de  Bordeaux,  fi  cette  églife  lui  en 
adreffe  la  vocation. 

XXII. 

A  la  réquifition  des  colloques  de  Saintonge,  Angoumois&  Bor- 
deaux, l'affemblée  les  autorife  à  faire  à  l'avenir  une  province  ecclé- 
fiaftique,  &  ceux  du  Périgord  &  Haut-Agenais  une  autre,  —  bien 
entendu  que  les  colloques  de  Saintonge,  Angoumois  &  Bordeaux  ne 
pourront  prétendre  que  fur  deux  des  propofants  qui  appartiennent  à 
la  province  en  général,  telle  qu'elle  a  été  jufqu'à  préfent,  &  que  tous  les 
autres  propofants,  fur  lefquels  elle  a  droit,  appartiendront  déformais 
auxdits  colloques  du  Périgord  &  Haut-Agenais,  &  qu'en  attendant 
que  lefdits  propofants  foicnt  miniftrcs,  les  pafteurs  de  Saintonge, 
Angoumois  &  Bordeaux  delferviront  alternativement  trois  mois 
chacun  lefdits  quartiers  du  Périgord  &  Haut-Agenais,  à  titre  de  prêt 
pendant  deux  années. 

XXIII. 

Vu  l'appel  interjeté  par  le  fieur  Figuières",  ci-devant  pafteur  dans 
le  Comté  de  Foix,  des  articles  le  concernant  dans  les  ades  des  fynodes 

I.  Les  lettres  que  l'on  publie  ici,  à  l'occasion  de  ce  dernier  synode  national, 
donnent  assez  exactement  l'impression  des  mouvements  divers  qu'excitait  dans  ce 
petit  monde  de  proscrits,  où  s'agitaient  bien  des  passions,  la  convocation  de  ces 
solennelles  assemblées.  Paul  Rabaut  avait  invite  Figuières  à  venir  présenter  ses 
moyens  de  défense;  celui-ci  répondit: 

0  Monsieur  et  très-honoré  frère  en  J[ésus]-Ch[rist]. 
«  Pour  être  surpris,  il  ne  me  fallut  que  recevoir  si  tard  votre  lettre  du  18  avril, 
et  qu'être  appelé  au  synode  national  avant  que  de  voir  des  personnes  pour  con- 
naître les  faits  qui  nous  divisent.  Rien  aussi  de  plus  propre  pour  me  faire  préparer 


3  12  LES  SYNODES  DU  DESERT. 

provinciaux  du  Haut- Languedoc  du  3°  juin  1 761,  du  18"  février  1762& 
du  24"  mars  1763,  ouï  le  rapport  des  commiffaires  nommés  par  l'affem- 
blée  pour  l'examen  des  pièces  concernant  ledit  appel,  &  ledit  fieur  Fi- 
guières  ayant  été  entendu  fur  tous  les  chefs  d'accufation  portés  contre 
lui  par  plufieurs  particuliers  &  confiftoires  du  pays  de  Foix,  tant  devant 
le  fynode  provincial  du  Haut-Languedoc  que  fur  ceux  qui  réfultentdes 
nouvelles  plaintes  touchant  l'exécution  des  arrêtés  defdits  fynodes;  — 
ledit  fieur  Figuières  ayant  été  en  outre  dûment  récolé  dans  fon  inter- 
rogatoire en  préfence  de  l'aflemblée,  le  tout  mûrement  pefé  &  examiné, 
la  compagnie  a  reconnu:  1°  que  ledit  fieur  Figuières  f'efl  rendu  cou- 
pable de  dureté  envers  un  de  fes  anciens  élèves  pour  l'avoir  manuel- 
lement maltraité  ;  2"  qu'il  eft  aufli  très-répréhenfible  pour  le  manque 
d'attachement  qu'il  a  manifefté  envers  fon  époufe  &  fa  famille,  ayant 
négligé  de  pourvoir  à  leur  fubfiflance  &  vécu  féparé  de  fon  époufe 
depuis  le  mois  de  juillet  dernier,  quoiqu'il  ait  habité  dans  fon  voifi- 
nage  ;  3"  qu'il  eft  encore  coupable  d'imprudence  &  d'inconfidération 
en  ce  qu'il  a  refufé  de  déférer  aux  fages  avis  que  quelques  perfonnes 
lui  ont  donnés  en  divers  temps  fur  le  fcandale  que  caufait  aux  églifes 
une  fréquentation  trop  marquée  qu'il  affedait  avec  une  certaine  per- 
fonne,  qui,  quoiqu' exempte  de  reproche,  fervait  de  prétexte  à  des 
difcours  fcandaleux;  4°  qu'il  eft  de  plus  coupable  d'inconfidération 
envers  plufieurs  anciens  des  églifes  du  Comté  de  Foix,  foit  en  accufant 
les  uns,  foit  en  dépofant  ou  créant  les  autres,  fans  le  concours  ou  l'aveu 
des  confiftoires  déjà  établis  ou  des  colloques  du  quartier,  &  d'avoir  en 
cela  violé  l'ordre  de  la  difcipline;  5"  enfin,  la  compagnie  n'a  pu  f 'em- 
pêcher de  le  déclarer  rebelle  à  l'autorité  eccléfiaftique,  en  ce  qu'il  a 
exercé  les  fondions  du  St-Miniftère  dans  le  Comté  de  Foix,  contre  la 
défenfe  expreffe  qui  lui  en  fut  faite  par  le  fynode  provincial  du  Haut- 
Languedoc  tenu  du  18°  février  1762. 

les  moyens  de  défense,  que  votre  lettre  du  2  de  ce  mois,  que  je  reçus  samedi 
dernier,  pendant  que  j'étais  en  chaire  pour  officier  au  Mas-d'Azil.  Hé!  quels 
motifs  plus  pressants  pour  m'engager  à  me  rendre  au  synode,  que  ceux  que 
Monsieur  de  Goutrespac  me  présente  dans  ses  lettres  du  4,  que  je  reçus  hier.  J'ai 
travaillé  depuis  8  jours  à  dresser  mes  mémoires;  j'en  ai  encore  pour  autant  de 
temps,  quoique  j'aie  de  bonnes  plumes,  pour  les  mettre  au  net.  Dès  qu'ils  seront 
finis,  je  me  mettrai  en  chemin  pour  les  remettre  à  la  vénérable  assemblée,  pour 
laquelle  je  dresse  des  vœux  les  plus  ardents.  Je  suis,  etc. 

«Figuières.» 
Ce  20  mai  1763. 

—  Mss.  Rabaut,  III,  B,  p.  221. 


SYNODE  NATIONAL.  3,3 

Pour  tous  ces  cas,  raffemblée,  jugeant  d'ailleurs  qu'il  eft  de  la 
dernière  conféquence  de  remédier  à  de  fcmblables  abus  qui  font  non- 
feulement  contraires  à  l'édilication  publique,  mais  encore  capables  de 
mettre  en  mauvaife  odeur  le  corps  des  pafteurs  en  général,  a  arrêté 
que  ledit  fieur  Figuières  demeurera  fufpendu  de  toute  fondion  du  St- 
Miniftère  pendant  l'cfpace  d'une  année,  à  compter  de  ce  jour,  &  que 
ladite  année  révolue,  il  fera  rétabli  dans  les  fonctions  paftoraies  par 
MM.  les  palleurs  des  Balles-Cévennes,  qui  lui  afligneront  un  quartier 
dans  les  églifes  qu'ils  jugeront  ù  propos  &  où  il  fera  légitimement 
appelé,  autres  néanmoins  que  les  églifes  [du]  Comté  de  Foix,  —  laquelle 
réhabilitation  ne  pourra  toutefois  avoir  lieu  qu'autant  que  ledit  fieur 
Figuières  fe  fera  conftamment  conformé  au  préfent  arrêté  &  qu'il  fera 
en  forte  de  vivre  dorénavant  en  bonne  intelligence  avec  fon  époufe, 
habitera  avec  elle,  l'entretiendra  fuivant  fon  pouvoir  &  évitera  foigneu- 
fement  toute  fréquentation  qui  pourrait  donner  lieu  àdesdifcoursfcan- 
daleux,  l'exhortant  à  fentir  toute  l'irrégularité  de  fa  conduite  palfée 
&  à  la  réparer  par  une  fincère  repentance  &  par  une  vie  plus  conforme 
à  la  dignité  du  St-Miniftère.  La  compagnie  lui  déclarant  expreflement 
qu'en  cas  de  défobéiffance  de  fli  part  il  demeurera  ipfo  faélo  entière- 
ment dépofé. 

XXIV. 

L'ademblée  enjoint  aux  églifes  &  aux  perfonnes  qui  font  rede- 
vables au  fieur  Figuières  de  le  payer  au  plus  tôt  &  exactement,  vu 
l'extrême  befoin  où  il  fe  trouve  ;  &  elle  charge  les  pafteurs  des  lieux 
où  il  lui  eft  dû  d'y  tenir  la  main. 

XXV. 

La  compagnie,  fentant  la  juftice  qu'il  y  a  de  pourvoir  à  l'entretien 
du  fieur  Figuières  pendant  le  cours  de  l'année  de  fa  fufpenfion,  enjoint 
aux  églifes  [du]  Comté  de  Foix,  où  il  a  exercé  fon  miniftère  pendant 
plufieurs  années,  à  continuer  de  lui  payer  la  fomme  de  ibo  liv.,  ainfi 
qu'elles  étaient  chargées  de  le  faire  par  le  fynode  provincial  du  Haut- 
Languedoc'. 

Colloque  général  tenu  dans  le  Haut-Languedoc,  dans  le  Désert,  le  20  août  iy63. 

Au  nom  de  Dieu  soit  fait.  Amen. 
I.  Nous,  les  pasteurs  et  anciens  des  églises  réformées  du  Haut-Languedoc, 
assemblés  en  colloque  général  le  vingtième  août  mil  sept  cent  soixante-trois,  après 
avoir  imploré  l'assistance  de  Dieu  et  les  lumières  du  St-Esprit,  avons  arrêté  ce 
qui  suit  : 


3 14  LES  SYNODES  DU  DESERT. 

XXVI. 

Comme  le  grand  but  de  l'affemblée  eft  de  remédier  aux  divifions 
qui  rélèvent  fouvent  dans  les  églifes,  il  a  été  décidé  que  M.  Paul- 
Augufte    Lafon,  pafteur,   n'exercerait  plus  fon   miniftère   dans    [le] 

1.  —  L'assemblée  a  nommé,  à  la  pluralité  des  voix,  M.  Sicard,  pasteur,  pour 
modérateur;  M.  Gardes,  pasteur,  pour  modérateur-adjoint;  M.  Sicard  le  jeune, 
pasteur,  pour  secrétaire,  et  un  ancien  pour  secrétaire-adjoint. 

2.  —  Le  colloque  du  Comté  de  Foix  ayant  demandé  à  l'assemblée  son  con- 
sentement à  la  vocation  d'un  pasteur  pour  desservir  ce  Comté,  et  n'ayant  point  les 
moyens  de  le  satisfaire,  considéré  surtout  les  tristes  événements  qui  sont  arrivés 
par  l'introduction  de  deux  pasteurs  rejetés  qui  le  desservaient,  et  d'autre  côté  le 
besoin  qu'il  a  de  pasteurs,  l'impossibilité  absolue  où  nous  sommes  de  lui  en  pro- 
curer, en  manquant  nous-mêmes,  et  que  ledit  Comté  pourrait  s'en  procurer  plus 
aisément  et  plus  tôt,  s'il  était  séparé  de  cette  province,  que  d'ailleurs  il  résulterait 
encore  de  l'avantage  pour  tous  de  cette  séparation,  soit  du  côté  des  frais  considé- 
rables qu'il  faut  exposer  pour  se  joindre,  soit  du  côté  du  péril  dans  les  voyages,  y 
ayant  une  journée  à  faire  dans  des  pays  habités  par  des  catholiques  r[omains],  soit 
enfin  parce  que  le  Comté,  qui  fait  une  province  dans  le  civil,  peut  également  en 
faire  une  dans  l'ecclésiastique,  la  matière  mise  en  délibération,  il  a  été  unanime- 
ment reconnu  qu'il  est  de  l'intérêt  commun  que  nous  soyons  séparés,  et  qu'ainsi  le 
Comté  de  Foix  ne  dépende  plus  de  la  province  du  Haut-Languedoc  et  fasse  pro- 
vince en  seul;  à  quoi  ledit  Comté  est  invité  d'accéder  et  d'agir  en  conséquence. 

3.  —  Sur  la  demande  faite  par  deux  anciens  de  l'église  de  Mazamet  que 
M.  Lafon,  ministre,  aidât  à  desservir  les  églises  de  ce  pays,  dont  MM.  Sicard, 
Gardes  et  Sicard  le  jeune  sont  pasteurs,  la  matière  discutée,  et  vu  l'art.  26  du 
dernier  synode  national  qui  l'exclut  du  Comté  de  Foix  à  cause  que  son  ministère 
n'y  serait  pas  efficace,  il  a  été  unanimement  convenu  et  délibéré  que  le  ministère  de 
M .  Lafon  ne  le  serait  pas  non  plus  dans  ces  églises,  et  que  nul  consistoire  du  Haut- 
Languedoc  ne  pourra  le  recevoir  pour  faire  aucune  fonction  dans  lesdites  églises. 

4.  —  L'assemblée  a  nommé  pour  assister  au  prochain  synode  provincial,  en 
qualité  de  députés,  M.  S.,  an[cien]  de  l'église  de  Lacaune,  et  pour  son  substitut 
M.  C,  ancien  de  la  même  église;  M.  C,  ancien  de  l'église  de  la  Rivière  haute,  et 
pour  son  substitut  M.  C,  an[cien]de  l'église  de  Lacaze;  M.  B.,  an[cien]  de  l'église  de 
Vabre,  et  pour  son  substitut  M.  J.,  an[cien]  de  la  même  église;  M.  P.,  an[cien]  de 
l'église  d'E.,  et  pour  son  substitut  M.  C,  anc[ien]  de  l'église  de  Castel[nau];  M.  D., 
anc[ien]  de  l'église  de  Roquecourbe,  et  pour  son  substitut  M.  B.,  anc[ien]  de 
l'église  de  Castres;  M.  Ber.,  anc[ien]  de  l'église  de  Revel,  et  pour  son  substitut 
M.  Bar.,  anc[ien]  de  la  même  église,  —  auxquels  il  est  donné  pouvoir  de  proposer, 
consentir  et  délibérer  sur  les  matières  dont  ils  seront  chargés  et  autres  qui  y 
seront  proposées. 

5.  —  Comme  MM.  Faure,  surnommé  Gerson,  et  Bonifas,  surnommé  La- 
roque,  étudiants  de  cette  province,  sont  sur  le  point  de  leur  départ  pour  aller 
continuer  leurs  études,  il  a  été  délibéré  qu'il  leur  sera  fourni  i  5o  liv.  à  chacun, 
dont  les  églises  payeront  incessamment  leur  quotité. 

Ainsi  conclu  et  arrêté  au  Défert  le  susdit  jour  20  août  1763. 

Sicard,  pasteur  et  modérateur;  Gardes,  ministre  et 
modérateur-adjoint;  Sicard  le  jeune,  pasteur  et 
secrétaire;  Marc,  secrétaire-adjoint. 

—  Mss.  de  Vabre. 


SYNODE  NATIONAL.  3,5 

Comté  de  Foix  à  caufe  des  difpofitions  peu  favorables  où  un  grand 
nombre  de  perfonnes  de  ce  pays-là  paraiffent  être  îi  fon  égard,  difpo- 
fitions qui  font  prcfumcr  avec  beaucoup  d'apparence  que  fon  miniftère 
n'y  ferait  pas  efficace  '. 

XXVII. 

Sur  la  plainte  portée  contre  M.  Paul-Augufte  Lafon,  pafteur, 
au  fujet  de  la  féparation  qui  fubfifle  entre  lui  &  fa  femme  depuis 
plufieurs  années,  l'affemblée  ne  jugeant  pas  à  propos,  pour  de  bonnes 
raifons,  d'entrer  dans  la  difcuffion  de  cette  affaire,  elle  en  a  commis 
l'examen  &  la  décifion  à  MM.  Peirot,  pafteur  du  Vivarais,  Paul  Rabaut 
&  Jean  Pradel,  pafteurs  du  Bas-Languedoc,  en  les  autorifant  à  f'alfo- 
cier,  pour  les  aider  dans  cette  décifion,  telles  autres  perfonnes  qu'ils 
trouveront  convenable. 

XX  vin. 

A  la  rcquifition  de  la  province  du  Montalbanais,  portant  qu'on 
prît  en  confidération  la  plainte  qu'elle  fait  à  l'occafion  de  certains  bruits 
injurieux  répandus  contre  M.  Bagel,  de  Montauban,  par  M.  Paul- 
Augufte  Lafon,  pafteur,  lefdits  fieurs  ayant  été  entendus  fur  ce  fujet, 
la  compagnie  a  jugé  que  ledit  fieur  Bagel  n'eft  digne  d'aucun  blâme, 
&  que  c'ert  imprudemment  que  ledit  Lafon  a  tenu  certains  pro- 
pos, foit  de  vive  voix  foit  par  écrit,  qui  infinuent  ou  difent  même  le 
contraire;  de  quoi  ledit  fieur  Lafon  a  témoigné  être  fâché  &  a  déclaré 
qu'il  reconnaiffait  ledit  fieur  Bagel  pour  un  très-honnête  homme  dont 
la  probité  ne  doit  pas  être  foupçonnée. 

XXIX. 

Sur  la  propofition  qui  a  été  faite  par  les  députés  de  la  province 
du  Bas-Languedoc,  favoir  fi  l'on  doit  prendre  en  confidération  l'appel 

I.  Cette  mesure,  cependant,  déplut.  Quelques  anciens  écrivaient  du  Mas- 
d'Azil,  le  lo  novembre,  à  Rabaut,  en  réclamant  un  pasteur: 

0....  Permettez-nous  de  vous  dire  que,  si  la  vénérable  assemblée  du  synode 
national  avait  été  bien  informée  de  la  liberté  qui  règne  dans  le  Comté  de  Foix, 
(nous  voyons  tous  les  jours  notre  pasteur  se  familiariser  avec  des  curés,  des  reli- 
gieux et  des  gentilshommes  catholiques  romains,  apporter  les  enfants  en  plein 
midi,  avec  tout  l'ordre,  à  notre  maison  d'oraison  pour  les  faire  baptiser,  notre 
église  au  milieu  de  la  ville,  vis-à-vis  la  cathédrale,  où  il  n'y  a  que  la  halle  entre, 
de  là  avant,  on  entend  d'up  côté  chanter  les  psaumes  en  français  et  de  l'autre  en 
latin,  et  pour  tout  dire  en  un  mot,  comme  si  nous  avions  liberté  entière,)  nous 
disons  donc  que,  si  le  synode  en  avait  été  bien  instruit  en  nous  privant  du 
ministère  de  M.  Laton,  [il]  aurait  fait  attention  qu'il  ne  fallait  pas  laisser  sans 
pasteur  un  pays  où  la  liberté  règne.»  —  Mss.  Rabaut,  III,  B,  p.  262. 


3i6  LES  SYNODES  DU  DESERT. 

que  le  nommé  X. ...  a  interjeté  à  la  préfente  affemblée  de  la  fentence 
du  dernier  fynode  de  ladite  province  au  fujet  de  M.  Mathieu,  pafteur, 
la  compagnie  a  décidé  que  ledit  appel  n'était  pas  recevable. 

XXX. 

Pour  répondre  favorablement  à  la  demande  de  M.  Ranc,  pafteur, 
il  fera  enjoint  à  la  province  de  Normandie  de  rembourfer  inceffamment 
audit  fieur  Ranc  la  fomme  de  1 77  liv.,  à  quoi  montent  les  frais  qu'il  a 
faits  pour  fe  rendre  dans  les  églifes  de  ladite  province,  qui  avait  fait 
la  demande  d'un  pafteur  à  la  province  du  Dauphiné'. 

XXXI. 

Le  député  des  églifes  de  l'Agenais  ayant  fait  rapport  des  troubles 
caufés  dans  cette  province  par  le  fieur  Lanne,  dit  Dubois,  &  demandé 
qu'on  prît  des  mefures  pour  y  mettre  fin,  l'afl'emblée,  ayant  fait  lec- 
ture de  deux  fentences  rendues  contre  ledit  fieur,  l'une  par  le  fynode 
provincial  des  églifes  de  Béarn  du  5''  novembre  1762,  &  l'autre  par 
le  fynode  provincial  de  Saintonge,  Périgord  etc.,  &  tenu  au  mois  de 
mars  dernier,  a  trouvé  ledit  Lanne,  dit  Dubois,  rebelle  à  l'autorité 
eccléfiaftique;  en  conféquence,  le  déclare  tel  &  lui  interdit  toute 
fondion  dans  le  royaume  ;  &  dans  le  cas  où  ledit  Lanne,  dit  Dubois, 
qui  n'eft  aduellement  revêtu  d'aucun  caractère,  recevrait  dans  le  pays 
étranger  l'impofition  des  mains,  l'afl'emblée  lui  défend  toute  fonftion 
du  St-Miniftère,  publique  &  particulière,  jufqu'à  ce  qu'il  fe  foit  plei- 
nement juftifié  des  accufations  graves  portées  contre  lui  au  préfent 
fynode.  Quant  aux  anciens  &  fidèles  qui  l'ont  fuivi,  il  leur  fera  adrefl"é 
une  lettre  de  cenfure&  d'exhortation  au  nom  du  fynode. 

XXXII. 

Le  député  de  l'Agenais  ayant  demandé  avec  inftance  le  miniftère 
de  M.  Gabriac  l'aîné,  pafteur  dans  les  Hautes-Cévennes,  comme 
propre  à  faire  celfer  le  fchifme  qui  règne  dans  les  églifes  de  l'Agenais, 
le  fynode,  défirant  de  remplir  un  objet  fi  important,  donne  com- 
miftion  audit  fieur  Gabriac  d'y  aller  faire  une  tournée  de  trois  mois^. 

1.  Sur  ce  sujet  et  sur  la  Normandie  il  existe  plusieurs  lettres  intéressantes  de 
Ranc,  dit  Lacombe,  et  de  Campredon.  —  Mss.  Rabaut,  III,  B,  p.  265  et  passitn. 

2.  Gabriac  partit  en  effet.  Le  14  septembre  de  cette  année,  Court  de  Gébelin 
qui,  après  la  clôture  du  synode,  avait  entrepris  un  voyage  dans  le  midi  de  la 
France,  avant  de  se  rendre  à  Paris,  traversa  l'Agenais,  et  trouva  Gabriac  qui  y 


SYNODE  NATIONAL. 


XXXIU. 


3.7 


Ledure  faite  de  la  lettre  de  huit  particuliers  de  Ste-Foy  &  d'Ey- 
nefle  en  date  du  2"  avril  1763,  par  laquelle  ils  fupplicnt  la  compagnie 
de  prendre  en  conlîdération  le  jugement  rendu  contre  eux  &  contre 
d'autres  par  le  fynode  provincial  de  Saintonge  des  2'  &  3°  juin  1762, 
l'arTemblée,  après  avoir  mûrement  réfléchi  fur  cette  affaire,  a  arrêté 
quelle  ne  pouvait  prononcer  fur  le  fond  parce  que  les  parties  refpec- 
tives  n'ont  pas  apporté  les  pièces  néce(l'aires&  que  MM.  de  Ste-Foy  & 
d'Eyneffe  n'ont  envoyé  aucun  député  pour  les  défendre  ;  mais,  pour 
fatiffaire  à  la  demande  des  plaignants,  elle  a  nommé  pour  commif- 
faircs  MM.  Cavalier  &  Gabriac  l'aîné,  paftcurs,  qui  fe  choifiront  tels 
anciens  de  la  ville  de  Bordeau.K  qu'ils  jugeront  à  propos,  auxquels 
commidaires  elle  donne  pouvoir  de  fe  tranfporter  fur  les  lieux  &  de 
juger  proportionnellement  cette  affaire. 

XXXIV. 

Le  député  de  La  Rochelle  ayant  demandé  à  l'alfemblée  que  le 
pays  d'Aunis,  conjointement  avec  l'île  de  Ré,  formât  à  l'avenir  une 
province  eccléfial^ique ,  les  raifons  qui  ont  été  alléguées  pour  appuyer 
cette  demande  examinées  avec  attention,  l'alfemblée  y  a  confcnti.  & 
exhorté  cette  province  à  fe  pourvoir  d'un  nombre  de  pafteurs  conve- 
nable pour  former  un  fynode  provincial. 

XXXV. 

M.  Picard,  pafleur  de  l'églife  de  La  Rochelle  &  du  pays  d'Aunis, 
aj'ant  fait  demander  la  confirmation  du  congé  abfolu  qu'il  a  obtenu 
du  colloque  des  églifes  du  Périgord  en  date  du  3o' juin  1761,  l'af- 
femblée,  ayant  pris  lecture  dudit  congé  &  ouï  les  députés  de   la 

était  arrivé  depuis  trois  semaines.  «Sans  lui,  dit  Gébelin,  —  le  pasteur  Germain 
était  malade  —  ce  pays  serait  abandonné;  ainsi  a-t-il  beaucoup  d"ouvrage  ;  il  fait 
jusqu'à  deux  assemblées  de  communion  dans  un  dimanche,  et  quoique  dans  des 
maisons,  il  s'y  rend  jusqu'à  Goo  personnes.  Il  ne  travaillait  qu'en  dei^à  du  Lot  vers 
Tonneins;  je  l'ai  invité  à  visiter  les  églises  d'en  delà,  vers  Agen,  où  il  sera  très-bien 
reçu,  et  qui  sont  au  nombre  de  9  à  10  très-nombreuses,  et  remplies  de  personnes 
d'un  grand  mérite.»  (Mss.  Rabaut,  111,  B,  p.  245.)  Mais  il  n'y  resta  pas  {IbiJ., 
p.  2G0).  et  les  3  mois  achevés,  à  la  fin  de  sa  mission,  il  quitta  l'Agenais.  «Je  ne 
puis  vous  ajouter  rien  de  plus  desagréable  que  le  mal  que  le  siour  Dubois  continue 
à  y  faire;  et  malheureusement  pour  nous,  n'avons-nous  pu  déterminer  M.  Gabriac 
à  prolonger  sa  mission  au  milieu  de  nous.  » 


3i8  LES  SYNODES  DU  DÉSERT. 

province  de  Saintonge  etc.,  à  ce  fujet,  a  accordé  audit  fieur  Picard  la 
confirmation  dudit  congé  en  tant  que  befoin  ferait". 

XXXVI. 

Les  députés  de  la  province  des  Baffes-Cévennes  ayant  fait  les 
plus  fortes  inftances  pour  que  M.  Journet,  pafteur,  qui  leur  appar- 
tient, leur  fût  rendu,  &  le  député  de  la  province  de  Béarn  ayant  été 
entendu  à  ce  fujet,  la  compagnie,  touchée  du  preffant  befoin  de  la 
province  du  Béarn,  &  en  conféquence  de  fa  demande  &  de  celle  de 
M.  Journet,  lui  affede  pour  toujours  fon  miniflère. 

Colloque  de  Saintonge  et  Angoumois  du  24  août  i']63. 

Au  nom  de  Dieu.  Amen. 
I .  Les  églises  de  Saintonge  et  Angoumois  assemblées  en  colloque  le  24'  d'août 
1763,  après  avoir  imploré  le  secours  du  St-Esprit,  ont  délibéré  ce  qui  suit: 

1.  —  A  la  pluralité  des  suffrages,  on  a  élu  M.  Dugas,  pasteur,  pour  modé- 
rateur; M.  Jarousseau,  pasteur,  pour  modérateur-adjoint;  M.  Martin,  pasteur, 
pour  secrétaire;  M.  Dupuy-la  Lande  pour  secrétaire-adjoint. 

2.  —  Vu  le  pressant  besoin  des  églises  du  Périgord,  celles  de  Saintonge 
ne  croient  pas  devoir  adresser  actuellement  une  vocation  à  M.  Dupuy  l'aîné; 
on  l'exhorte  à  accepter  celle  que  lesdites  églises  lui  ont  adressée;  cependant  si, 
au  bout  de  deux  ans,  il  arrive  que  ledit  sieur  Dupuy  veuille  absolument  les 
quitter,  celles  du  ressort  du  présent  colloque  s'engagent  à  l'appeler  parmi  elles, 
et  plus  tôt  même,  si  des  circonstances  qu'on  ne  peut  prévenir  l'y  engagent. 

3.  —  Le  colloque  adresse  par  le  présent  article  une  vocation  au  sieur 
Jacques  Dumas,  actuellement  étudiant  au  séminaire,  sauf  le  consentement  du 
synode  prochain  à  ce  sujet,  laquelle  vocation  lui  sera  communiquée  au  plus  tôt 
par  M.  le  modérateur,  qui  écrira  en  même  temps  à  MM.  les  vénérables  direc- 
teurs du  séminaire  pour  leur  en  donner  avis,  et  pour  les  prier  (supposé  qu'il 
accepte  ladite  vocation)  de  l'examiner  et  de  le  consacrer,  sitôt  qu'ils  l'en  juge- 
ront capable,  et  au  cas  qu'on  ne  puisse  le  recevoir  ministre,  bien  qu'on  l'en 
juge  digne,  de  nous  l'envoyer  pour  être  examiné  et  reçu  dans  la  province. 

4.  —  MM.  les  pasteurs  remettront  exactement  à  M.  Guibert,  de  Nieulle,  tout 
l'excédant  de  leurs  honoraires  qu'ils  percevront  dans  leurs  quartiers  respectifs, 
lequel  boursier  paiera,  sitôt  qu'il  aura  les  fonds  suffisants,  à  M.  Dugas,  pasteur, 
la  somme  de  462  liv.  14  sols  pour  le  remboursement  des  avances  qu'il  a  faites 
au  synode  national,  laquelle  somme  fait  la  portion  des  églises  de  Saintonge  et 
Angoumois,  conformément  à  la  décision  du  synode  provincial  dernier,  art.  8  ;  et 
ledit  M.  Guibert  demeurera  dépositaire  du  restant  de  l'argent  qui  lui  sera  remis, 
jusqu'à  ce  que  les  colloques  suivants  en  disposent. 

5.  —  Les  églises  du  quartier  de  Marennes  se  trouvant  sans  pasteur  par  le 
départ  de  M.  Solier,  et  ayant  adressé  par  le  canal  de  ses  députés  une  vocation  à 
M.  Dupuy-la  Lande,  ministre  du  St-Evangile,  le  colloque  le  lui  affecte,  et  fait  les 
vœux  les  plus  sincères  pour  le  succès  de  son  ministère. 

6.  —  L'art.  8  du  précédent  colloque,  qui  porte  que  chaque  quartier  n'enverra 
au  colloque  que  deux  députés  anciens,  étant  sujet  à  divers  inconvénients  qu'on  ne 
peut  prévenir,  la  présente  assemblée  annule  ledit  article  et  ordonne  qu'à  l'avenir 
les  colloques  seront  composés  d'un  député  seulement  de  chaque  église,  conformé- 
ment à  l'ancien  usage. 


SYNODE  NATIONAL.  3, g 

XXXVII. 
En  reconnaiflance  des  fervices  que  M.  Court  fils  a  rendus  aux 
cglifes  de  ce  royaume  &  de  ceux  qu'il  efl;  difpofd  de  leur  rendre  à 
l'avenir,  l'aH'cmblee  lui  affigne  une  penlîon  annuelle  de  460  liv.,  à 
compter  du  premier  de  ce  mois,  qui  lui  fera  payée,  favoir  : 

Par  le  Bas-Languedoc go  H- 

Par  les  Baffes-Cévenncs 5o  » 

Par  les  Hautes-Cévennes 20  » 

Par  la  Rochelle 36  » 

Par  le  Béarn 18  » 

Par  le  Dauphiné 12  » 

Par  le  Haut-Languedoc 3o  » 

Par  le  Montalbanais 5o  » 

Par  le  Vivarais 19  » 

Par  le  Périgord  &  l'Agenais 21  » 

Par  le  Poitou 3o  » 

Par  la  Saintonge  &  Bordeaux 5o  » 

Par  la  Provence  ' 24  » 

45o  # 

7.  —  Quelques  jeunes  gens  de  l'église  de  Jarnac,  qui  ont  été  suspendus  de  la 
communion  par  le  consistoire  de  ladite  église,  ayant  fait  informer  l'assemblée  du 
cas  où  ils  se  trouvent  à  cet  égard,  on  n'a  pas  jugé  à  propos  de  rien  statuer  les  con- 
cernant; mais  on  les  exhorte,  ainsi  que  ledit  consistoire,  de  faire  en  sorte  que  cette 
affaire  finisse  au  plus  tôt  de  la  manière  la  plus  propre  à  procurer  l'édification  et  la 
paix  de  l'église. 

8.  —  Désormais,  l'église  de  la  Pimpeliére  fera  partie  du  quartier  de  Marennes 
et  celle  de  Mornac  partie  de  celle  d'Arvert. 

9.  —  Pour  remplir  l'obligation  que  le  synode  national  nous  impose  par  rap- 
port au  quartier  du  Périgord,  il  a  été  décidé  que  M.  Jarousseau  ira  faire  sa  tour- 
née pendant  les  mois  de  septembre,  octobre  et  novembre  prochain;  que,  pendant 
ce  temps-là,  les  églises  de  son  quartier  seront  desservies,  savoir:  celles  de  Pons  et 
de  Gemozac  par  M.  Martin,  celles  de  Cozes,  Mortagne  et  St-Fort  par  M.  Dupuy- 
la  Lande,  et  celles  de  Royan,  Didonne  et  Meschers  par  M.  Dugas  ;  et  après  que 
ledit  M.  Jarousseau  aura  fait  ses  trois  mois,  M.  I)upuy-la  Lande  s'y  rendra  tout 
de  suite  pour  y  passer  les  trois  mois  suivants,  pendant  lequel  temps  ses  églises 
seront  desservies,  savoir  :  celles  de  Marennes  et  la  Pimpeliére  par  M.  Martin,  celles 
de  St-Savinien,  le  Port-des-Barques  par  M.  Dugas,  celles  de  Souhe,  Luzac  par 
M.  Jarousseau. 

Ainsi  conclu  et  arrêté  ledit  jour  et  an  que  dessus. 

Dugas,  pasteur  et  modérateur;   Jarousseau,   pasteur  et 

modérateur-adjoint;   Martin,   pasteur  et   secrétaire; 

Dupuv  jeune,  pasteur  et  secrétaire-adjoint. 
—  Mss.  de  Jarnac. 

I.  La  Normandie  n'est  pas  comprise  dans  cette  répartition.  Mais  son  pasteur 
Campredon  avait  déjà   fait  connaître  à  Rabaut  qu'on  pouvait  compter  sur  son 


3-20  LES  SYNODES  DU  DESERT. 

XXX  vni. 

La  province  de  Provence  ayant  repréfenté  qu'il  lui  était  impof- 
fible  de  payer  en  entier  la  portion  de  la  penfion  de  3i6  liv.  qui  fut 
affignée  à  la  veuve  de  M.  Bétrine,  pafteur,  par  le  fynode  national  de 
1758,  &  la  continuation  de  cette  penfion  ayant  été  jugée  néceffaire,  on 
en  a  fait  la  répartition  de  la  manière  fuivante,  favoir  : 

Le  Montalbanais 24  # 

La  Rochelle 24  » 

La  Saintonge 36  » 

Le  Périgord  &  Agenais 24  » 

Le  Bas-Languedoc 60  » 

Les  Hautes-Gévennes 24  » 

Le  Vivarais i  (5  » 

Le  Dauphiné 12  » 

Le  Béarn 12» 

Les  Balïes-Cévennes 20  » 

Le  Haut-Languedoc 16  » 

Et  la  Provence 48  » 

3i6# 

Lefquelles  taxes  prendront  leur  commencement  au  mois  de  fep- 
tembre  prochain,  &  feront  payées  d'année  en  année  jufqu'à  nouvel 
ordre. 

XXXIX. 

Sur  la  demande  de  l'un  des  députés  de  la  province  du  Bas- 
Languedoc,  ancien  de  l'églife  des  Vans,  l'affemblée  recommande  à 
ladite  province  de  ne  rien  négliger  pour  fixer  un  pafteur  au  quartier 
de  Vallon,  des  Vans  &  leurs  annexes. 

XL. 

Sur  la  propofition  faite  par  les  députés  de  la  province  de  Sain- 
tonge etc.,  en  exécution  de  l'art  24  du  dernier  fynode  de  leur  province, 
la  compagnie  n'a  pas  jugé  à  propos  de  prendre  en  confidération  ladite 
propofition. 

concours.  «Quant  au  projet  de  député  qu'on  goûte  fort  ici,  comme  je  viens  de 
l'apprendre  encore  depuis  peu,  je  me  réfère  à  ce  que  j'ai  eu  l'honneur  de  vous 
dire  dans  ma  précédente,  et  je  n'ai  nul  doute  qu'à  l'appui  d'une  lettre  de  votre 
part,  je  ne  réussisse  à  obtenir  une  subvention  honnête  au  moyen  de  quelques 
personnes  respectables.  »  —  Mss.  Rabaut,  III,  B,  p.  21  G. 


Synode  National  de  112& 


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MANUSCRIT  DE  LAVOULTE 


SYNODE  NATIONAL. 
XLI. 


32! 


A  l'unanimitc  des  fiiflragcs,  la  province  des  Hautcs-Ccvcnncs  a 
été  nommée  pour  convoquer  le  prochain  fynode  national. 

Ainfi  conclu  &  arrête  le  dixième  jour  du  mois  de  juin  de  l'année 
mil  fept  cent  foixante-trois. 

Paul  Rabaut,  modt'rateur  ; 
Peirot,  modérateur-adjoint; 
Pradel,  fecrétaire  ; 
DuGAs,  fecrdtaire-adjoint. 


Rôle  des  ministres,  proposants  et  étudiants  des  é|^Iises 
du  Royaume  de  France  en  Tannée  1763. 

Vivarais. 

Minijtrcs.  —  MM.  Pierre  Peirot,  Alexandre  Vernet. 
Propofant.  —  M.  Jean  Maurin. 

Bas-Languedoc. 

Minijlres.  —  MM.  Paul  Rabaut,  Simon  Gibert,  Jean  Pradel, 
Louis  Fayet,  Pierre  Encontre,  André  Baftide,  Pierre  SaulBne, 
François  SaufTine,  Jean  Guizot,  Pierre  Allègre,  J.  Pierre  Lafon,  Paul 
Vincent,  Jacques  Mathieu,  Thérond,  Pierre  Puget,  Teiflîer. 

Propofants.  —  MM.  Jacques  Rivière  ',  Simon  Lombard,  Gachon, 
Louis  Valentin,  Noé  Benvignat,  Périer,  Genolhac,  Bouët. 

Eliidianls.  —  MM.  Jacques  Roffelotis,  Bruguier,  Jean-Paul 
Bétrinc,  Fromental. 

1 .  Ce  nom  se  trouve  également  dans  la  minute  originale  du  rôle  des  ministres 
de  l'année  1756;  mais,  outre  qu'il  a  été  ajoute  à  cette  liste  primitive  par  une  main 
étrangère,  il  paraît  peu  probable  que  Jacques  Rivière,  proposant  en  1756,  le  fût 
encore  en  1763;  peut-être  était-il  étudiant  en  1756. 

21 


322  LES  SYNODES  DU  DÉSERT. 

Haut-Languedoc. 

Minijlres.    —   MM.    Paul-Augufte   Lafon,   Jean   Sicard,   Jean 
Gardes,  Pierre  Sicard,  Crebeffac  [dit  Vernet]. 
Propofant.  —  M.  [François]  Lacombe. 
Etudiants.  —  MM.  Etienne  Faure,  Louis  Bonifas. 

Provence. 

Minijlres.  —  M.  Jacques  Pic. 
Propofant.  —  M.  Pierre  Martin. 

Dauphiné. 

Minijlres.  —  MM.  Pierre  Rozan,  François  Defcours,  Alexandre 
Ranc,  Jean  Béranger,  Gafpard  Marcel. 

Propojants.  —  MM.  Reboul,  dit  Blachon,  Pierre  Lombard,  dit 
Lachaud. 

Etudiants.  —  MM.  Armand,  Vouland. 

Basses-Cévennes  et  Rouergue. 

Minijlres.  —  MM.  Henry  Grail,  Paul  Marazel,  Jean  Gai,  Paul 
Dalgue,  Jean  Ducros,  David  Veffon,  Marc  Portai,  Antoine  Gai, 
François  Noguier. 

Propojants.  —  MM.  Pierre  Rampon,  Julien,  François  Valette, 
Solier,  [Jacques]  Olivier,  Malignas. 

Etudiants.  —  MM.  Barre,  Noguier,  Louis  Bernard. 

Hautes-Cévennes. 

Minijlres.  —  MM.  Jean  Roux,  Jean-Pierre  Gabriac,  Jacques 
Gabriac,  Jean  Méjanelle  [du  Cambon],  Pierre  Vallat,  Charles  Bour- 
bon", Pierre  Pierredon. 

Propojants.  —  MM.  [Antoine]  Sabatier,  [Jean-Pierre]  Roche, 
André  Molines,  Pierre  François  Samuel. 

Etudiant.  —  M.  Pierre  Combet. 


I.  Dans  une  autre  version,  Charles  Bourbon  est  porté  comme  pasteur  dans 
les  Basses-Cévennes. 


SYNODE  NATIONAL.  323 

Béarn. 

Minijîres.  —  MM.  Etienne  Defferrc,  Jean  Journet. 
Propofajit.  —  M.  Paul  Marfoo. 

Normandie. 

Miniftres.  —  MM.  Jean  Louis  Campredon,  dit  Duthil. 
Propojants.  —  MM.  Mordant,  Michel. 

Poitou. 

MiniJlres.  —  MM.  Pierre  Gamain,  Pierre  Pougnard. 
Propojants.  —  MM.  Jean  Tranchée,  Jacques  Gibaud. 
Etudiants.  —  MM.  Pierre  Métayer,  Jacques  Métayer. 

Saintonge,  Angoumois  et  Bordeaux. 

MiniJlres.  —  MM.  Henri  Cavalier,  Jean  Martin,  Pierre  Dugas, 
Pierre  Soiier,  Etienne  Gibert,  Jean  Jarouffeau. 

Propojants.  —  MM.  Dupuy-la  Lande,  Dumas. 

Montalbanais. 

MiniJlres.  —  MM.  Jacques  Sol,  J.  J.  Marc-Antoine  Foffe,  dit 
Richard. 

Propojanl.  —  i\L  Fageau. 

Périgord  et  Agenais. 

MiniJlres.  —  MM.  François  Viala,  Renouleau,  dit  de  l'Etain, 
Boutiton. 

Propojants.  —  MM.  Dupuy  l'aîné,  Renateau,  Liard,  [de]  Bécay. 
Etudiant.  —  M.  Dumont. 

La  Rochelle,  Pays  dAunis,  Ré. 
Minijlre.  —  M.  Jofeph  Picard. 


324  ^^^  SYNODES  DU  DÉSERT. 

Temples  existants  en  Saintonge  ou  Angoumois 
depuis  l'année  lyôS. 

LaTremblade,  bourg;  Arvert,  bourg;  Paterre,  village  ;  St- Palais, 
paroiffe;  Royan,  bourg;  Mornac,  bourg;  Breuillet,  paroiffe;  Médis, 
paroiffe;  Cozes,  bourg;  Mortagne,  paroiffe;  St-Fort,  bourg;  Jonzac, 
ville;  Pons,  ville;  Gémozac,  bourg;  Lignières,  village;  Jarnac-fur- 
Charente,  ville;  Cognac,  ville;  Segonzac,  bourg;  Mainxe,  bourg; 
St-Savinien,  bourg;  le  port  des  Barques,  bourg;  Marennes,  ville; 
St-Juft,  paroiffe;  la  Pimpelière,  paroilfe;  le  Gûa,  paroiffe;  l'île  de  Ré; 
St-Martin,  ville;  La  Flotte;  Didonne,  village;  Mefchers,  paroiffe. 

Périgord. 

Eymet,  ville  ;  Flaugeac. 

Maisons  d'oraison  dans  le  pays  de  Foix. 

Territoire  de  Camarade  2;  Gabre  i,  bourg;  Le  Mas-d'Azil  i, 
ville;  Sabarat  i,  bourg;  les  Bordes  i,  bourg;  le  Caria  i,  ville; 
Saverdun  i,  ville;  Mazères  i,  ville;  Calmont  i,  bourg;  La  Baftide  & 
Léran  i,  bourg;  Lepigailh  i,  hameau. 


Synodes  provinciaux  de    1764. 


Synode  du  Dauphiné. 


Au  nom  de  Dieu.  Amen. 


01  s,  paftcurs  &  anciens  des  cgiifes  réformées  de  la  pro- 
vince du  Dauphiné,  allemblés  en  fynode  provincial  le 
fixième  &  le  fepticme  avril,  année  mil  fept  cent  foi.xante- 
quatre,  après  l'invocation  du  St-Nom  de  Dieu,  avons  déli- 
béré ce  qui  fuit  : 


L'affemblée  a  prié  M.  Rozan,  pafteur  de  cette  province,  d'écrire 
à  M.  Gébclin  pour  l'autorifer  dans  le  foin  qu'il  veut  bien  fe  donner 
pour  nous  procurer  un  état  plus  tranquille  que  celui  que  nous  avons 
eu  jufqu'à  aujourd'hui'. 


I.  A  peine  arrivé  à  Paris,  Court  de  Gébelin,  qui  n'avait  reçu  du  synode 
national  de  1763  qu'un  mandat  assez  mal  défini,  se  mit  en  mesure  de  rechercher 
pour  ses  coreligionnaires  des  appuis  et  des  protections.  Reprenant  un  projet  déjà 
vieux  et  qui  n'avait  pas  abouti,  il  eut  un  moment  le  dessein  d'acheter  la  tolérance 
à  prix  d'argent  et  composa  dans  ce  but  un  mémoire  d'après  lequel,  au  moyen 
d'une  contribution  légale  sur  le  mariage  et  les  baptêmes,  et  d'une  autre  contribu- 
tion volontaire  et  gratuite,  semblable  à  celle  du  clergé,  les  protestants  achèteraient 
la  liberté  de  conscience.  A  l'entendre,  il  s'agissait  d'organiser  une  banque  protes- 
tante, une  espèce  de  compagnie  financière  uniquement  recrutée  parmi  les 
réformes  du  royaume.  Mais,  pour  mener  à  bonne  fin  une  telle  entreprise,  il  lui 
fallait  un  titre  et  un  mandat  qui  lui  permissent  de  parler,  d'engager  des  négocia- 
tions et  de  traiter  au  nom  de  ses  coreligionnaires.  De  là,  sa  double  demande  aux 
synodes  provinciaux,  la  première  pour  faire  connaître  son  dessein,  la  seconde 
pour  solliciter  un  titre  qui  lui  manquait.  (Mss.  Rabaut,  III,  C.  p.  i  et  38.)  —  Le 
synode  du  Dauphiné  répondit  favorablement  ;  celui  des  Basses-Cévennes  donna 
son  consentement,    n  Le  consentement  de  notre  province  au  séjour  de  M.  de 


32G  LES  SYNODES  DU  DESERT. 

II. 

Il  fera  adreffé  un  compliment  à  M.  le  premier  préfident,  au  nom 
de  tous  les  proteflants  de  la  province,  pour  féliciter  la  Cour  fur  fon 
heureux  retour,  &  la  prier  de  nous  être  favorable. 

lU. 

Comme  il  eft  très-néceffaire  que  les  regiftres  des  baptêmes  & 
mariages  foient  confervés,  l'affemblée  a  ordonné  qu'outre  le  regiftre 
de  chaque  pafleur  on  chargera  une  perfonne  pour  en  faire  un  général, 
pour  y  avoir  recours  au  befoin  ;  bien  entendu  que  cet  article  ne  déro- 
gera à  celui  du  fynode  de  mil  fept  cent  foixante&  un  qui  ordonne  que 
chaque  églife  en  tiendra  un  pour  elle-même. 

IV. 

Selon  l'art.  i8  du  fynode  national  de  1763,  qui  ordonne  qu'on 
entretiendra  une  exafte  correfpondance  entre  les  églifes  réformées  du 
royaume,  on  a  fait  l'arrangement  qui  fuit  :  M.  Rozan  aura  la  Suille, 
Paris  &  La  Rochelle;  M.  Defcours  :  Haute-Guyenne,  Montauban, 
Périgord  ;  M.  Béranger:  Haut-Languedoc,  BafTes-Cévennes,  Sain- 
tonge,  Comté  de  Foix  ;  M.  Marcel  :  Poitou  &  Béarn  ;  M.  Ranc  : 
Bas-Languedoc,  Provence',  Vivarais  &  Normandie. 

V. 

Les  églifes  défrayeront  les  pafteurs  des  ports  de  lettres  qu'ils 
recevront  pour  entretenir  la  correfpondance  fufmentionnée. 

Gébelin  à  Paris,  et  en  qualité  de  notre  agent,  écrit  Pomaret  (mars  1764),  partit 
vendredi  dernier,  et  j'espère  qu'il  en  sera  content. u  Les  Hautes-Cévennes,  le 
Quercy  et  le  Béarn  donnèrent  aussi  leur  consentement.  «  Plus  on  nous  témoigne 
de  la  confiance,  écrivait  Journet,  plus  nous  devons  tâcher  de  nous  en  rendre 
dignes.»  [Ibid.  p.  i5,  3o  et  44.)  Mais  le  synode  du  Bas-Languedoc  fit  momentané- 
ment tout  échouer.  On  verra  plus  loin  (art.  3,  p.  329)  qu'il  déclara  n'avoir  pas 
l'autorité  suffisante  pour  lui  donner  le  titre  et  la  commission  qu'il  sollicitait  et 
qu'au  surplus  le  projet  ne  paraissait  pas  acceptable.  A  en  croire  Gébelin,  qui  fut 
très-sensible  à  cet  échec  {^Ibid.  p.  36),  ce  furent  les  anciens,  les  députés  laïques,  qui 
se  laissèrent  effrayer  par  des  considérations  mal  fondées. 

I.  Pic,  qui  était  pasteur  en  Provence,  écrivait  de  Lourmarin,  le  i5  juillet  de 
cette  année:  «Les  affaires  de  M.  Court  vont  assez  bien,  à  ce  qu'il  me  mar- 
quait dernièrement,  ce  qui  m'a  fort  réjoui.  J'espère  tous  les  jours  de  ses  nou- 
velles. Ici  nous  sommes  de  plus  en  plus  libres,  ou  pour  mieux  dire  nous  vivons 
dans  une  parfaite  sécurité,  comme  vous,  La  nouvelle  intéressante  de  la  pauvre 
Calas  réjouit  tout  le  monde.»  —  Mss.  Rabaut,  III,  C.  p.  43. 


SYNODES  PROVINCIAUX.  327 

VI. 

Lecture  ayant  été  faite  des  lettres  du  Périgord  &  Comté  de  Foix, 
&  ayant  entendu  les  raifons  de  nos  chers  frères,  les  pafteurs  des  cgiifes 
du  Vivarais,  ralTeinblée  eft  très-pcnctrcc  de  douleur  de  n'avoir  pu 
fatiffaire  à  leur  demande,  les  ouvrages  étant  fort  multipliés  dans 
cette  province  &  fe  multipliant  chaque  jour. 

VII. 

Il  a  été  arrêté  qu'on  écrira  aux  vénérables  diredeurs  du  fémi- 
naire  une  lettre  pour  les  prier  d'accorder  une  place  à  M.  Daniel 
Arnaud,  qu'on  a  réfolu  d'envoyer  à  Laufanne  pour  faire  fes  études. 

VIII. 

Le  fynode  a  chargé  M.  Béranger  d'écrire  à  M.  Lombard,  dit  La- 
chaud,  pour  le  faire  venir  dans  le  fein  des  églifes,  dans  le  courant  du 
mois  prochain,  promettant  de  donner  100  liv.  pour  lui  aider  à  payer 
les  dettes  qu'il  a  con traitées  ;  bien  entendu  que  lefdites  100  liv.  ne 
feront  livrées  qu'après  fon  arrivée;  &  M.  Rozan  eft  aulïï  chargé 
d'écrire  à  ^L^L  les  directeurs. 

IX. 

Les  églifes  de  Trièves'  ayant  demandé  un  pafteur  pour  leur 
deflerte,  l'alTemblée  eft  pénétrée  de  ne  pouvoir  leur  accorder  leur 
demande,  vu  le  petit  nombre  de  palteurs  ;  on  fera  toutefois  ce  qu'on 
pourra  pour  les  vifiter  jufqu'à  ce  qu'on  puilTe  leur  en  accorder  un  à 
leur  propre. 

X. 

M.  Reboul,  pafteur,  fe  trouvant  malade  &  hors  d'état  de  fervir, 
l'aflemblée  lui  a  accordé  la  moitié  de  la  penfion  jufqu'à  ce  qu'il  foit 
en  état  de  fervir  les  églifes. 

I.  Ces  églises  étaient  probablement  celles  qui  composaient  le  quatrième 
quartier  d'au-dessus  de  Die,  le  Val  de  Trièves  et  le  Champsaur  jusqu'à  la  vallée 
de  Frei."îsinières. 


i^A  >èi  )èi  )èi 


328  LES  SYNODES  DU  DÉSERT. 


Synode   du  Bas- Languedoc. 

Au  nom  de  Dieu  soit  fait.  Amen. 

Le  fynode  du  Bas-Languedoc,  affemblé  au  Défert  le  neuvième 
mai  mil  fept  cent  foixante-quatre  '  &  jours  fuivants,  au  nombre  de 
quatorze  pafteurs  de  la  province,  un  des  BalTes-Cévennes,  quatre 
propofants,  &  trente-neuf  anciens,  députés  par  les  églifes,  après  avoir 
imploré  la  diredion  de  l'Efprit  de  Dieu,  &  élu,  à  la  pluralité  des  fuf- 
frages,  M.  Paul  Rabaut,  pafleur,  pour  modérateur;  M.  J.  Pradel, 
paft[eur],  pour  modérateur-adjoint;  M.  Pierre  Encontre,  pafleur, 
pour  fecrétaire,  &  M.  Guizot,  auffi  paft[eur],  pour  fecrétaire-adjoint, 
a  délibéré  ce  qui  fuit  : 

I. 

L'affemblée,  gémiffant  de  l'extrême  corruption  qui  règne  &  du 
trifte  état  où  fe  trouvent  encore  nos  églifes=,  a  indit  un  jour  de  jeûne 
folennel,  &  l'a  fixé  au  21"  odobre  prochain,  &  en  cas  de  dérangement 
ce  jour-là,  au  dimanche  fuivant. 

II. 

Ledure  faite  de  la  demande  du  confiftoire  de  Nîmes  au  fujet  du 
comité,  MM.  les  députés  entendus,  ouï  encore  M.  Encontre,  pafleur, 
qui,  à  caufe  de  fon  éloignement  &  pour  épargner  des  frais  à  la  pro- 
vince, a  requis  qu'on  voulût  bien  jeter  les  yeux  fur  quelque  autre 
pour  remplir  la  place  qu'il  occupait  dans  ledit  comité;  tout  mûrement 

1 .  Au  sujet  de  la  convocation  de  ce  synode,  le  pasteur  Lafon  écrivait  à  Rabaut  : 
«Je  ne  sais  quand  vous  avez  dessein  de  fixer  le  temps  de  notre  syn[ode];  mais,  si 
vous  vous  proposez  de  l'assembler  ou  de  le  convoquer,  faites  en  sorte  que  ce  soit, 
s'il  vous  plaît,  avant  que  les  grandes  occupations  de  la  campagne  soient  venues. 
Passé  ce  mois-ci  ou  quelques  jours  du  commencement  de  mai,  cette  partie  sera 
ensuite  impossible.  Les  gens  seront  accablés  de  soins  et  de  travaux.  »  —  Mss. 
Rabaut,  III,  C.  p.  2g.  (Avril  1764.) 

2.  «Si  vous  consultiez  tous  nos  amis  d'ici,  écrivait  de  Paris,  le  8  janvier, 
Gébelin  à  Rabaut,  vous  vous  trouveriez  encore  très-heureux  d'être  soufferts  à 
5  quarts  de  lieue  [de  Nîmes];  c'est  ici  surtout  que  l'on  éprouve  que  maux  d'autrui 
ne  sont  que  songe;  il  me  fallait  ce  voyage  pour  apprendre  à  connaître  l'air  du 
bureau.»  —  Mss.  Rabaut,  III,  C.  p.  i. 


SYNODES  PROVINCIAUX.  32q 

pefé,  la  compagnie,  reconnaiflant  l'utilité  de  cet  établiffement,  a  jugé 
à  propos  de  le  continuer;  &  d'ailleurs  fatiffaite  de  MM.  les  pafteurs 
qui,  dès  l'année  précédente,  furent  nommés  à  cet  eflct,  &  des  laïques 
qu'ils  fallocièrent,  elle  les  a  confirmés  les  uns  &  les  autres  pour 
remplir  les  mêmes  fondions  durant  celle-ci,  à  l'exception  de  M.  En- 
contre qu'elle  a  difpenfé,  conformément  à  fes  vœux,  &  auquel  elle  a 
fubftitué  M.  Guizot,  pafteur.  Enfin,  elle  a  ftatué  que  toutes  les  années 
il  fortira  du  fufdit  comité  un  membre  de  l'ordre  des  pafteurs,  qui  fera 
remplacé  par  un  autre. 

m. 

La  lettre  que  M.  Court  a  adreffée  au  préfent  fynode  ayant  été  lue 
&  pefée,  MM.  les  pafteurs  &  anciens,  qui  compofent  le  comité,  ont  été 
chargés  de  lui  répondre  que  l'affemblée  eft  très-fenfiblc  au  zèle  dont 
il  eft  animé  pour  le  bien  de  la  caufe  commune,  mais  qu'elle  n'a  pas 
une  autorité  fuffifante  pour  lui  donner  le  titre  &  la  commillion  qu'il 
demande,  &  qu'au  furplus  le  projet  contenu  dans  un  mémoire  adrefle 
;\  MM.  les  pafteurs  n'cft  du  tout  point  acceptable. 

IV. 

Pour  répondre  au  défir  de  plufieurs  confiftoires  &  aux  demandes 
refpedives  de  MM.  les  députés  du  quartier  de  Vallon,  d'un  côté,  & 
de  M.  Mathieu,  pafteur,  de  l'autre,  l'affemblée,  expliquant  l'arrêté  9°, 
du  fynode  dernier,  déclare  que  la  loi  qui  eft  ftatuée  touchant  l'en- 
tretien des  pafteurs  ne  doit  avoir  force  qu'à  compter  depuis  que  ceux- 
ci  ont  commencé  à  f 'entretenir  eux-mêmes,  &  qu'ainfi  ledit  fieur 
Mathieu  doit  fe  tenir  pour  fatiffait  au  moyen  de  450  liv.  qu'il  a  reçues 
du  quartier  dudit  Vallon,  lequel,  à  raifon  de  la  modicité  de  fa  taxe 
précédente,  ne  pourra  pas  répéter  le  furplus  de  3oo  liv.  qu'il  payait 
auparavant,  non  plus  que  les  100  liv.  qu'il  a  comptées  au  fieur 
Lombard,  propofant  ;  &  pour  l'année  échue  le  1"  du  courant  mois, 
il  fera  payé  audit  fieur  Mathieu  par  le  même  quartier  de  Vallon  ySo 
liv.  &  par  celui  de  Bédarieux  5o  liv.,  ce  qui  complétera  la  fomme  de 
800  liv.  qui  lui  fut  promife  &  qui  aurait  dû  lui  être  comptée  d'avance 
ou  par  quartier,  comme  doivent  l'être  toutes  les  penfions  alimentaires. 

Enfin,  vu  les  dépenfes  que  ledit  fieur  Mathieu  fut  obligé  de 
faire  pour  deffervir  le  fufdit  quartier  de  Bédarieux  '    l'année  qu'il 

1.  Voy.  à  ce  sujet  Mss.  Rabaut,  III,  C.  p.  18. 


33o  I^ES  SYNODES  DU  DÉSERT. 

y  fut  affecté,  l'aflemblée  exhorte  les  églifes  de  ce  diftrid  à  y  avoir 
égard  '. 

V. 

Sur  la  demande  faite  par  plufieurs  églifes  de  régler  l'honoraire 
des  pafteurs,  ces  MM.  étant  fortis  afin  de  laifTer  une  plus  grande 
liberté  aux  fuffrages,  &  M.  Paul  Dalgue,  pafteur  des  Baffes-Cévennes, 

Règlement  des  courses  qui  se  feront  au  quartier  de  Vallon, 
la  courante  année  1764. 

I.  M.  François  Saussine,  en  juin. 

M.  Vincent,  vers  la  fin  d'août  ou  .vers  le  commencement  de  septembre. 
M.  Allègre,  en  novembre. 

M.  Mathieu,  en  de'cembre  :  il  donnera  la  communion  de  Noël. 
M.  Teissier,  en  février. 

M.  Pradel  est  engagé  à  faire  une  assemblée  dans  son  quartier,  et  M.  Lafon 
une  autre. 

M.  Gibert,  en  avril. 

Paul  Rabaut,  pasteur  et  modérateur;   Pradel,  pasteur  et 

modérateur-adjoint;   Encontre,  pasteur  et  secrétaire; 

GuizoT,  pasteur  et  secrétaire-adjoint. 

Colloque  général  des  églises  réformées  du  Haut-Languedoc,  le  10  mai  i-/64. 

Au  nom  de  Dieu  soit  fait.  Amen. 

Nous,  les  pasteurs  et  anciens  des  églises  réformées  du  Haut-Languedoc, 
assemblés  en  colloque  général  le  dixième  mai  mil  sept  cent  soixante-quatre,  après 
l'invocation  du  St-Nom  de  Dieu  et  des  lumières  du  St-Esprit,  avons  arrêté  ce 
qui  suit  : 

1.  —  L'assemblée  a  nommé,  à  la  pluralité  des  voix,  M.  Sicard,  pasteur,  pour 
modérateur;  M.  Gardes,  pasteur,  pour  modérateur-adjoint;  M.  Sicard  le  jeune 
pour  secrétaire,  et  M.  Marc  pour  secrétaire-adjoint. 

2.  —  L'assemblée  a  vu  avec  peine  que  les  églises  du  Comté  de  Foix,  au  lieu 
d'accepter  la  séparation  proposée  par  l'art.  2  du  colloque  général  du  20  août  der- 
nier, demandent  la  tenue  d'un  synode  provincial  pour  se  procurer  des  pasteurs  ou 
des  vocations  relatives,  sans  alléguer  des  raisons  qui  invalident  les  motifs  de  la 
séparation  que  l'article  contient,  qui  sont  avantageux  pour  tous  ;  car  un  synode 
multipliera-t-il  les  pasteurs  de  la  province,  et  pouvons-nous  donner  nos  suffrages 
pour  avoir  des  pasteurs  pour  des  églises  qui  discutent  sans  fin  avec  leurs  pasteurs 
et  les  rejettent?  Qu'on  ait  été  bien  ou  mal  fondé,  c'est  ce  qui  n'occupe  plus;  mais 
toujours  est-il  vrai  que  MM.  Lafon  et  Figuières  ont  été  congédiés,  en  conséquence 
de  leurs  poursuites,  et  que  nous  avons  été  impliqués  dans  leurs  démêlés  sans  y 
avoir  donné  lieu,  ni  pris  aucun  parti;  ce  qui  nous  a  extrêmement  affligés  et  doit 
nous  éclairer  pour  le  temps  futur,  d'autant  mieux  que  nous  n'avons  aucune  con- 
naissance des  lumières,  talents,  vie  et  mœurs  des  pasteurs  qui  pourraient  se  prêter 
aux  vues  des  églises  du  Comté  de  Foix.  Nous  leur  avons  proposé  l'indépendance,; 
elles  font  province  dans  le  civil,  ainsi  elles  peuvent  et  doivent  le  faire  dans  l'ecclé- 
siastique; dès  lors  elles  pourront  se  procurer  des  pasteurs  selon  leur  goût,  elles 
donneront  les  vocations  en  tel  cas  requises,  elles  seront  valides  ;  et  si  elles  se  pour- 
voient de  pasteurs  selon  leurs  désirs,  nous  en  bénirons  Dieu  ;  s'ils  ne  le  font  point. 


SYNODES  PROVINCIAUX.  33 1 

étant  reftc  pour  préfider,  —  la  matière  difcutcc,  —  &  MM.  les  anciens, 
fâchés  que  tous  leurs  diftrifls  ne  foient  pas  en  état  de  procurer  à  leurs 
paftcurs  des  honoraires  plus  fortables  à  leur  état  &  à  leur  befoin,  les 
ont  fixés  à  800  liv.  pour  le  moins,  &  ils  exhortent  les  quartiers  qui 
le  pourront  à  leur  en  accorder  de  plus  confidérables  ;  bien  entendu 
qu'ils  continueront  à  pourvoir  eux-mêmes  à  leur  entretien  auflî  bien 
qu'il  celui  de  leur  famille. 

nous  n'y  serons  ni  ne  pourrons  y  être  réputés  pour  rien.  Si  nous  avions  suffisam- 
ment Jes  pasteurs,  nous  céderions  sans  peine  de  nos  droits,  mais  en  manquant 
sinon  de  plusieurs,  du  moins  d'un  qui  nous  serait  très-nécessaire,  nous  ne  pouvons 
que  gémir  sur  leur  état,  ainsi  que  nous  le  faisons  sur  le  nôtre;  et  fermement 
résolus  de  ne  plus  donner  de  vocation  à  des  pasteurs  pour  un  pays  que  nous  ne 
connaissons  que  par  les  disputes  cumulées  d'entre  les  églises  et  les  pasteurs  qu'elles 
ont  eus  et  congédiés,  il  serait  inutile  et  Irustratoire  d'assembler  un  synode  pro- 
vincial à  raison  de  ce,  ne  pouvant  remédier  aux  difficultés  que  l'indépendance  et 
séparation  proposées  peuvent  seules  lever.  Ainsi  nous  déclarons  unanime[ment] 
n'y  avoir  lieu  d'assembler  de  synode  provincial  à  ce  sujet,  sauf  aux  églises  du 
Comté  de  Foix  d'accepter  la  séparation  et  indépendance  proposées  par  notre 
colloque  du  20  août  dernier,  que  nous  confirmons  pour  sortir  à  effet  à  l'avenir  ; 
ce  faisant,  elles  pourront  procéder  et  agir  ainsi  et  de  la  manière  qu'elles  trouveront 
à  propos  à  tous  égards,  comme  libres  et  indépendantes. 

Ainsi  conclu  et  arrêté  les  jour  et  an  que  dessus. 

Sic.\Ri),  pasteur  et  modérateur;  G.\rdes,  pasteur  et 
modérateur-adjoint;  Sicard  le  jeune,  pasteur  et 
secrétaire;  Marc,  secrétaire-adjoint. 

—  Mss.  de  Vabre. 

Colloque  général  des  églises  réformées  du  Haut-Languedoc  du  18  septembre  1764. 

Au  nom  de  Dieu  soit  fait.  Amen. 
Nous,  les  pasteurs  et   anciens   des  églises  réformées  du  Haut-Languedoc, 
assemblés  en  colloque  général,  après   l'invocation  du  St-Nom  de   Dieu,  et  des 
lumières  du  St-Esprit,  avons  arrêté  ce  qui  suit  : 

1.  —  L'assemblée  a  nommé,  à  la  pluralité  des  voix,  AL  Sicard,  pasteur,  modé- 
rateur; M.  Gardes,  pasteur,  pour  modérateur-adjoint;  M.  Sicard  le  jeune,  pasteur, 
pour  secrétaire,  et  M.  Marc  pour  secrétaire-adjoint. 

2.  —  Le  Comté  de  Foix  ayant  demandé  la  tenue  d'un  synode  dans  ce  pays-là, 
il  a  été  observé  que  dans  les  deux  colloques  derniers  du  20  août  1763  et  10  mai 
1764  il  fut  statué  que  plusieurs  motifs  rendant  la  séparation  nécessaire  de  ce 
pays-là  d'avec  celui-ci  dans  le  gouvernement  ecclésiastique,  le  Comté  de  Foix, 
instruit  légalement,  a-t-il  accédé  ou  invalidé  à  ces  motifs?  —  Ni  l'un  ni  l'autre. 

Dans  les  lettres  qui  ont  été  écrites,  il  a  été  seulement  allégué  que,  si  ce  pays-là 
était  érigé  en  province,  elle  n'aurait  pas  de  consistance;  mais  cette  objection  fut 
prévenue  lors  des  colloques:  il  y  fut  mis  en  délibération  si  le  pays  de  Foix  faisant 
province  dans  le  civil  pouvait  le  faire  dans  l'ecclésiastique,  et  décidé  pour  l'atlirma- 
tive,  d'autant  mieux  qu'une  petite  partie  des  églises  du  Languedoc  y  sont  annexées 
de  droit  par  leur  confinement  avec  ce  pays-là  et  l'éloignement  de  celui-ci,  et  par 
la  desserte  qui  en  a  été  toujours  faite  par  les  pasteurs  destinés  au  pays  de  Foix, 
ce  qui  en  augmente  d'autant  la  consistance. 


332  LES  SYNODES  DU  DESERT. 

VI. 

En  conféquence  de  l'arrêté  précédent,  &  pour  en  faciliter  l'exé- 
cution, les  confiftoires  pourront  appeler,  avec  un  pafteur  voifin,  les 
notables  qu'ils  jugeront  à  propos,  foit  pour  taxer  les  particuliers,  foit 
pour  fe  faire  aider  dans  la  levée  ;  &  fuppofé  que  quelques  contri- 
buables refufent  de  payer  leur  taxe,  ils  feront  pourfuivis  félon  la 
rigueur  de  la  difcipline. 

Dans  d'autres  lettres,  l'on  a  dit  qu'on  ne  voulait  point  se  séparer;  mais  cela 
détruit-il  les  raisons  solides  et  les  motifs  pressants  qui  nécessitent  la  séparation? 
Non,  sans  doute.  Il  faut  plus  que  la  souveraineté  dans  les  prétentions,  l'équité 
requiert  d'exceptions  valides. 

Après  l'on  manda  qu'on  eût  à  se  rendre  dans  la  province  des  Hautes-Cévennes 
pour  y  être  jugés,  et  qu'à  défaut  de  s'y  trouver  il  serait  également  prononcé; 
comme  l'on  ne  notifia  point  que  cette  province  eût  plus  de  droit  qu'une  autre  de 
décider,  personne  ne  se  mit  en  marche  ;  et  dans  la  suite  il  fut  déclaré  par  le  pasteur 
du  Comté  de  Foix  qu'on  se  désistait  de  cette  voie  illégale. 

Depuis,  il  a  été  annoncé,  d'un  côté,  que  M.  Figuières  a  écrit  une  lettre  qui 
timpanize  les  églises  et  anciens  du  Comté,  qu'il  les  blâme  ainsi  que  le  synode 
national  d'avoir  confirmé  les  décisions  des  synodes  de  ce  pays,  et  qu'il  en  appelle 
à  un  autre  synode  national,  et  de  l'autre,  que  partie  des  anciens  et  des  églises  se 
plaignent  contre  lui  d'une  retenue  des  registres  des  baptêmes  et  mariages  et 
d'autres  procédés  relatifs  ;  et  sur  ce  fondement  l'on  a  fait  la  demande  susénoncée 
du  synode  provincial  pour  décider  là-dessus. 

Mais  cette  demande  est  déplacée  et  non  admissible,  car  depuis  l'invitation  à  la 
séparation,  le  Comté  de  Foix  a  été  maître  absolu  de  faire  et  agir  selon  son  goût, 
et  seul  par  conséquent  en  droit  de  décider  ou  faire  décider  les  discussions  qui  y 
régnent. 

Par  cette  invitation  les  églises  du  Haut-Languedoc  renoncèrent  à  tout  ce 
qu'elles] avaient  de  relatif  avec  le  pays  de  Foix,  eiles  se  départirent  de  toute  con- 
naissance de  leurs  affaires  et  droits;  et  [tant]  que  les  raisons  et  motifs  qu'elles 
donnèrent  de  cette  séparation  existeront,  il  est  hors  de  propos  de  venir  demander 
ici  un  synode  pour  décider  sur  les  différends  qu'on  a  avec  M.  Figuières. 

D'autant  mieux  que  les  motifs  allégués  paraissent  plutôt  exclure  la  tenue 
d'un  synode  provincial  que  l'admettre,  car  le  synode  national  ayant  statué  sur 
les  discussions  qu'ils  renouvellent,  ensuite  d'un  appel  du  synode  provincial  qui 
avait  dit  droit  sur  ces  différends,  il  ne  peut  en  être  plus  question,  ni  absolument 
rien  décidé  par  le  synode  provincial  qui  ne  peut  donc  être  assemblé  à  ce  sujet. 

Que  M.  Figuières  et  les  églises  du  pays  de  Foix  qui  discutent  prennent  des 
médiateurs  dans  ce  pays-là  pour  les  concilier  sur  l'exécution  des  décisions  données 
par  le  synode  national,  c'est  une  voie  à  admettre  et  louable. 

Voudraient-ils  la  médiation  des  pasteurs  et  anciens  des  églises  du  Haut- 
Languedoc?  Ils  se  prêteront  avec  plaisir  à  les  entendre,  ils  n'ont  qu'à  venir 
dans  ce  pays,  M.  Figuières  et  eux,  en  tel  nombre  qu'ils  trouveront  à  propos: 
ils  seront  tous  reçus  avec  affection;  et  ceux  qu'ils  choisiront  et  admettront  pour 
les  écouter  seront  toujours  prêts  à  le  faire  avec  attention:  ils  imploreront  le 
secours  divin  et  donneront  en  conséquence  leurs  avis  amicalement. 

Mais  ils  ne  peuvent  assembler  de  synode  pour  cela  dans  le  pays  de  Foix, 
ni  dans  celui-ci,  parce  que  d'un  côté  ils  n'ont  plus  d'inspection  sur  les  églises 


SYNODES  PROVINCIAUX.  333 

VII. 

MM.  les  propofants  feront  payés  fur  l'ancien  pied,  par  les  quar- 
tiers qu'ils  ont  delfervis,  pour  l'année  échue  le  i"'  de  ce  mois;  &  pour 
l'avenir,  leurs  honoraires  ont  été  fixés  à  i3o  liv.,  qui  leur  feront  tou- 


du  Comté  depuis  l'invitation  à  la  séparation,  et  que,  de  l'autre,  ayant  été  prononcé 
sur  les  discussions  qu'ils  ont,  appelé  et  décidé  en  dernier  ressort  là-dessus,  il 
ne  peut  y  être  revenu  et  fût-on  au  cas  de  pouvoir  agir,  il  ne  pourrait  l'être 
avec  sûreté  et  tranquillité  dans  le  Comté  de  Foix,  tout  le  monde  ayant  intérêt 
dans  la  cause  et  prenant  fait  pour  son  parti,  et  pas  un  de  ce  pays-là  ne  pou- 
vant être  juge  du  litige  in  re  suâ  propriâ. 

D'ailleurs,  il  est  de  droit  étroit  que  celui  qui  réclame  un  jugement  doit 
exposer  ses  raisons  dans  le  séant  de  celui  à  qui  il  le  demande. 

Que,  dans  cet  état,  il  paraît  que  les  raisons  et  motifs  qui  étayent  la  sépa- 
ration demeurent  sans  réponse  valide  de  la  part  du  Comté  de  Foix  qui  est 
regardé  depuis  l'invitation  indépendant,  libre  et  maître  absolu  de  procéder  et 
agir  selon  ses  désirs,  et  que  par  conséquent  sa  demande  aux  pasteurs  et  anciens 
de  ce  pays  d'assembler  un  synode  dans  le  Comté  de  Foix,  pour  prononcer  sur 
des  questions  jugées  et  autres  subséquentes,  est  incompétemment  faite,  déplacée 
et  hors  de  propos. 

Et  entendu  à  ce  sujet  M.  Crebessac,  pasteur  dudit  pays  de  Foix,  la  matière 
discutée  et  M.  Crebessac  retiré,  mûrement  examiné  et  réfléchi  sur  les  obser- 
vations susécrites  et  autres  qui  ont  été  faites  verbalement,  raisons  et  exceptions 
opposées,  il  a  été  unanimement  déclaré  n'y  avoir  lieu  d'assembler  un  synode 
dans  le  Comté  de  Foix,  sauf  aux  églises  de  ce  pays-là,  qui  sont  libres  et 
indépendantes,  à  procéder  et  agir  ainsi  et  de  la  manière  qu'elles  trouveront  à 
propos. 

3.  —  L'assemblée  connaissant  le  zèle  du  sieur  Antoine  Court  de  Gébelin, 
Français  de  nation,  et  ci-devant  réfugié  en  Suisse,  actuellement  à  Paris,  sa 
probité,  son  attachement  pour  la  France  et  pour  les  intérêts  du  Roi,  sa  pru- 
dence et  ses  talents,  l'a  choisi  pour  solliciter  en  sa  faveur  auprès  de  Sa  Majesté 
et  de  ses  ministres,  lui  donnant  pouvoir  de  leur  faire  connaître  le  malheur  de 
notre  situation,  les  maux  dont  nous  sommes  accablés,  notre  zèle  pour  sa  per- 
sonne sacrée  et  pour  son  service,  les  ressources  dont  nous  pouvons  être  à  l'Etat, 
et  la  justice  de  la  tolérance  que  nous  réclamons, —  le  tout  néanmoins,  en  suivant 
exactement  les  principes  qui  dictent  la  tidélité  et  la  profonde  soumission  qui 
est  due  au  Roi,  points  auxquels  nous  exhortons  ledit  sieur  Court  de  Gébelin 
d'apporter  une  extrême  attention,  lui  donnant  pouvoir  en  outre  de  consulter 
et  de  s'associer  les  personnes  qu'il  jugera  assez  instruites,  assez  zélées  et  assez 
fidèles  au  Roi  pour  pouvoir  suivre  avec  respect  et  avec  succès  les  moyens  de 
notre  délivrance,  dont  nous  le  chargeons,  et  de  l'abolition  des  lois  pénales  ; 
auquel  efl'ct.  Messieurs  les  pasteurs  de  ces  églises  sont  priés  de  lui  écrire  rela- 
tivement, et  de  lui  faire  agréer  la  somme  de  3oo  liv.,  de  celles  qui  fut  mandée 
à  M.  de  Goutrespac  pour  lui  aider  à  subvenir  aux  frais  qu'il  sera  obligé 
d'exposer. 

Ainsi  arrêté  et  conclu  au  Désert  les  jour  et  an  que  dessus. 

SicARt),  pasteur  et  modérateur;  Gardes,  pasteur  et 
modérateur-adjoint  ;  SiCARt)  le  jeune,  pasteur  et 
secrétaire;  Marc,  ancien  et  secrétaire-adjoint. 

—  Mss.  de  Vabre. 


334  LES  SYNODES  DU  DÉSERT. 

jours  procurées  par  les  églifes  auxquelles  ils  auront  été  affectés,  fauf 
à  ces  mêmes  églifes  de  prendre  pour  la  nourriture  defdits  propofants 
tels  arrangements  qu'elles  jugeront  convenables. 

VIII. 

Sur  la  lettre  que  les  fieurs  Gachon,  Valentin  &  Lombard,  propo- 
fants, ont  adreffée  à  cette  affemblée,  il  a  été  délibéré  de  les  rappeler  un 
mois  avant  le  fynode  prochain  ;  &  la  compagnie  fait  bien  des  vœux 
pour  le  fuccès  de  leurs  études  &  pour  leur  heureux  retour. 

IX. 

L'affemblée,  répondant  favorablement  à  la  demande  du  fieur 
Roffelotis,  dit  Pommier,  étudiant,  lui  a  donné  congé  fous  la  réferve 
qu'il  reftera  encore  trois  mois  dans  cette  province,  à  quoi  il  f'eft 
accordé.  Elle  a  prié  le  Seigneur  de  l'accompagner  dans  la  province  à 
laquelle  il  fe  deftine,  &  de  le  rendre  un  fujet  propre  à  Tavancement 
de  fa  gloire  &  à  l'édification  de  fon  Eglife. 

X. 

Ouï  les  bons  témoignages  que  MM.  les  pafteurs  &  anciens  des 
quartiers  où  a  été  le  fieur  Bruguier,  étudiant,  ont  rendus  à  fa  doc- 
trine &  à  fes  mœurs,  la  compagnie  a  répondu  favorablement  à  fes 
défirs,  &  elle  a  chargé  les  pafleurs  du  colloque,  dont  les  églifes  qu'il 
deffervira  feront  partie,  de  l'examiner  &  de  le  recevoir  pafteur  propo- 
fant,  fils  l'en  jugent  capable;  &  comme  il  ferait  apparemment  parvenu 
à  ce  grade  dès  l'année  dernière  fi  le  fynode  ne  fêtait  féparé  avant 
d'avoir  délibéré  fur  fa  demande,  &  que  d'ailleurs  il  en  a  rempli  con- 
fîamment  l'office,  elle  exhorte  les  églifes  qui  en  ont  profité  à  lui 
accorder  les  honoraires  d'un  propofant  ;  à  quoi  MM.  leurs  députés 
ont  donné  les  mains. 

XI. 

Afin  que  les  églifes  ne  manquent  point  de  paflieurs  &  qu'[au]  con- 
traire ils  fe  multiplient  de  plus  en  plus,  on  fe  procurera  autant 
d'élèves  qu'il  fera  pofiible;  mais  on  n'en  pourra  admettre  aucun  que 
fur  des  bons  témoignages  &  que  du  confentement  de  tous  les  pafleurs 
du  colloque  dans  lequel  fe  trouveront  les  églifes  dont  ils  feront 
membres.  En  les  admettant,  on  engagera  les  parents  à  les  entretenir 
jufqu'à  ce  que,  pouvant  être  utiles  aux  églifes,  elles  pourvoient  elles- 


SYNODES  PROVINCIAUX.  335 

mêmes  à  leurs  befoins.  Et  comme  il  fc  pourrait  préfenter  des  bons 
fujets  qui  feraient  rejetés  faute  de  moyens,  la  compagnie,  afin  de  ne 
pas  perdre  les  ferviccs  que  ces  fujets  pourraient  rendre  un  jour,  a 
arrête  d'établir  un  fonds  qui  ne  fera  que  pour  eux;  &  pour  le  former, 
il  a  été  réfolu  que  toutes  les  cglifes  de  la  province  y  confacreront  ce 
qui  fe  coUedera  un  jour  de  dimanche  dans  l'affemblée  de  chacune  de 
ces  dglifes,  &  que  les  pafteurs  exhorteront  les  fidèles  à  f  élargir  pour 
cette  bonne  œuvre.  Au  furplus,  le  confiftoire  de  Nimes  a  été  choifi 
pour  être  le  dépofitaire  des  fommes  qui  feront  colleflées  à  cette  fin, 
&  à  mefure  qu'il  les  recevra,  il  en  fournira  des  reçus  aux  confiftoires 
qui  les  lui  feront  parvenir.  Enfin,  revenant  aux  élèves  en  faveur  def- 
quels  fera  établi  ledit  fonds,  la  compagnie  a  ftatué  qu'on  n'en  recevra 
aucun  qu'il  n'ait  l'âge  de  feize  ans,  &  qu'au  cas  qu'ils  vinffentdans  la 
fuite  à  prendre  un  autre  parti,  ils  feront  tenus  à  la  reftitution. 

XII. 

Pour  faciliter  le  débit  de  70  exemplaires  de  la  Difciplinc  qui 
relient  de[s]  200  dont  notre  province  fut  chargée  par  un  fynode 
national,  il  a  été  arrêté  qu'on  les  donnera  à  3  liv.  au  lieu  de  4  liv. 
10  d.  qu'ils  ont  coûté,  &  que  la  perte  de  i3o  liv.,  qui  manqueront 
pour  compléter  ce  qu'a  avancé  M.  Paul  Rabaut,  pafteur,  pour  payer 
les  200,  fera  fupportéc  par  la  province,  de  même  que  18  liv.  à 
quoi  fe  montent  6  exemplaires  dont  elle  a  fait  préfent  à  Meflieurs  les 
propofants  &  élèves  qui  en  font  l'oifice;  bien  entendu  que  les  églifes, 
qui  en  ont  reçu  leur  quote-part  &  au  delà,  ne  feront  pas  obligées 
d'entrer  dans  ce  rcmbourfement. 

xni. 

Sur  la  demande  de  l'églifc  deiMontpcilicr,  tendant  à  obtenir  l'entier 
miniftèrc  de  M.  Encontre,  pafteur,  l'airemblée,  fâchée  de  n'avoir  pas  un 
nombre  fuffifant  de  miniftres  pour  répondre  favorablement  à  fes  défirs, 
fe  trouve  dans  la  néceflité  de  laiffer  les  chofes,  par  rapport  à  cette  églife 
&  celle  de  Pignan,  fur  le  même  pied  qu'elles  étaient  l'année  dernière; 
&.  pour  le  fervice  de  celle  de  Mauguio,  elle  ne  peut  y  pourvoir  autre- 
ment qu'en  y  aflcdant  une  bonne  partie  du  miniftèrc  du  propoAmt  qui 
fera  donné  au  quartier  de  Bédarieux,  par  lepaffageque  MM.  Guizot& 
Puget  fe  font  engagés  d'y  faire  en  allant  &  en  revenant  de  leur  corvée, 
pallage  qu'ils  emploieront  à  faire  les  fondions  paftorales  qui  fe  pré- 


336  LES  SYNODES  DU  DÉSERT. 

fenteront  alors  dans  cette  églife,  par  une  prédication  &  une  communion 
que  M.  Mathieu  f  eft  engagé  de  lui  donner,  &  par  trois  autres  commu- 
nions que  ledit  fieur  Encontre  lui  a  promifes,  mais  feulement  en  des 
jours  de  fêtes. 

XIV. 

Les  églifes,  qui  feront  deffervies  par  corvées,  les  paieront  aux 
pafteurs  qui  les  feront  5  &  fi  quelqu'un  d'eux  manquait  à  remplir  fon 
engagement  à  cet  égard,  il  va  fans  dire  qu'elles  ne  lui  devront  rien 
pour  cette  partie-là,  non  plus  que  la  province. 

XV. 

M.  Fromental,  étudiant,  ayant  demandé  d'être  examiné  &  reçu 
propofant,  fil  en  eft  jugé  capable,  la  compagnie,  charmée  des  bons 
témoignages  qu'on  a  rendus  à  fcs  lumières  &  à  fa  conduite,  a  accueilli 
fa  demande  ;  &  en  confc'quence,  elle  lui  a  donné  pour  examinateurs  les 
mêmes  pafteurs  qui  feront  appelés  à  examiner  le  fieur  Bruguier. 

XVI. 

L'affemblée  n'ayant  pas  le  temps  de  faire  la  répartition  des  dettes 
mortes  de  la  province,  en  a  chargé  les  MM.  de  la  table  &  quatre 
anciens  qu'elle  leur  a  affociés,  &  elle  leur  a  donné  pour  cet  effet  toute 
l'autorité  dont  elle  eft  revêtue. 

Ainfi  conclu  &  arrêté  le  onzième  du  même  mois  &  anquedeffus. 

P.  Rabaut,  paft''  &  modérateur. 


SYNODES  PROVINCIAUX.  SSy 


Synode  du  Vivarais  et  Velay. 

Aâtes  du  fynode  provincial  des  églif es  réformées  du  Vivai'ais  & 

Velaj',  ajfcmblé  fous  la  proteâion  divine  an  Défert,   dans  le  JBas- 

Vivarais,  les  vingt-quatrième  &  vingt-cinquième  oâobrc  milfept  cent 

Joixante-quatre,  auquel  ont   ajfijlé  deux  pajleurs  &  on\e   anciens, 

députés  de/dites  églifes. 

Après  la  lecture  de  la  parole  de  Dieu  &  l'invocation  de  fon 
St-Nom,  a  été  réfolu  ce  qui  fuit  : 

I. 

La  lettre  d'un  ancien  ayant  fait  faire  à  l'aflemblée  de  férieufes 
réflexions  fur  les  moyens  qu'on  doit  mettre  en  ufage  pour  que  les 
deniers  des  pauvres  foient  adminiftrés  à  propos,  elle  trouve  bon  d'or- 
donner qu'on  établiffe  dans  chaque  arrondiflcment  un  ou  deux  tré- 
foriers  à  qui  l'on  puiffe  confier  cet  argent,  &  autant  de  fecrétaires  qui 
feront  chargés  de  tenir  un  compte  exaél  de  ce  qui  entrera  dans  le 
Tréfor,  &  de  l'ufage  qui  en  fera  fait.  Les  anciens,  de  leur  côté,  feront 
tenus  de  faire  une  lifte  fidèle  des  pauvres  honteux  ou  des  infirmes  de 
leur  quartier,  laquelle  lifte  fera  préfcntéc  au  colloque  qui  doit  fallem- 
bler  de  temps  en  temps  pour  ce  fujet,  &  qui  prefcrira  aux  anciens  ce 
qu'ils  doivent  donner  à  chaque  pauvre  fuivant  fon  état,  fon  âge  ou  fes 
infirmités. 

11. 

Un  des  pafteurs  écrira  à  la  province  du  Dauphiné  pour  tâcher 
d'en  obtenir  du  fecours.  Il  fuppliera  cette  province  d'avoir  pitié  de 
notre  état  &  de  vouloir  bien  nous  aider  dans  nos  befoins,  en  nous 
envoyant  un  de  fes  pafteurs,  foit  en  prêt  ou  autrement. 

m. 

L'art.  10  du  chap.  xi  de  la  difcipline  ayant  été  négligé  jufqu'à 
préfent,  la  compagnie  le  renouvelle,  en  défendant  aux  fidèles  de 
prendre  pour  parrains  &  marraines  de  jeunes  gens  au-deffous  de 
quatorze  ans,  ou  qui  n'aient  pas  été  reçus  à  la  Ste-Cène,  &  déclare  que 
de  tels  parrains  ne  feront  point  enregiftrés,  autant  que  cela  parvien- 
drait à  la  connailiance  des  pafteurs. 


338  LES  SYNODES  DU  DESERT. 

IV. 
Pour  de  très-bonnes  raifons,  l'affemblée  renouvelle  auffi  la  dé- 
fenfe  de  bénir  aucun  mariage  qui  n'ait  été  publié  deux  ou  trois  fois, 
laiffant  à  la  prudence  &  au  pouvoir  du  conûftoire  de  difpenfer  d'un 
an  ceux  qu'il  jugera  dignes  de  cette  faveur. 

V. 

Un  particulier  du  Bas-Vivarais  ayant  fait  prier  l'affemblée  de 
vouloir  bien  le  recevoir  à  la  paix  de  l'Eglife,  en  levant  l'excommuni- 
cation qui  avait  été  prononcée  contre  lui  depuis  plufieurs  années,  elle 
charge  M.  Vernet  de  fe  tranfporter  dans  la  paroiffe  où  ce  particulier 
habite,  de  f'entretenir  avec  lui  pour  favoir  û  fa  repen tance  paraît 
fincère,  &  lui  donne  plein  pouvoir  d'en  agir  envers  ce  pécheur  fuivant 
qu'il  le  jugera  convenable. 

VI. 

Vu  la  plainte  du  confiftoire  de  l'églife  de  Boffres,  portant  que 
certains  particuliers,  membres  de  ladite  églife,  fe  font  plaints  d'avoir 
été  fufpendus  mal  à  propos  de  la  Ste-Cène,  qu'ils  ont  manqué  de 
foumiffion  pour  l'ordre,  tenu  des  difcours  peu  mefurés  contre  le  paf- 
teur  &  les  anciens  qui  compofèrent  le  confiftoire,  le  jour  de  la  fufpen- 
fion  prononcée  ;  —  ouï  fon  député  foutenant  fes  griefs  &  affirmant 
que  lefdits  particuliers  avaient  été  dûment  avertis  de  paraître  devant 
cette  affemblée,  à  laquelle  ils  n'ont  comparu  ;  —  fur  quoi,  après  avoir 
pris  les  éclairciffements  poffibles  dans  le  cas  &  les  circonftances  pré- 
fentes, nous  avons  délibéré  que  les  accufés  paraîtraient  devant  le 
confiftoire  pour  donner  des  marques  de  leur  foumiflion  à  l'ordre,  & 
que  M.  Peirot,  pafteur,  en  préfence  de  deux  anciens  de  ce  fynode  & 
de  M.  Vernet,  notre  très-cher  &  digne  pafteur,  fil  veut  bien  y  affifter, 
comme  il  en  eft  prié,  leur  fera  ledure  de  cette  délibération,  leur  adref- 
fera  une  cenfure,  en  leur  repréfentant  la  néceflité  &  l'obligation  de  fe 
foumettre  à  la  difcipline.  Ce  que  fait,  la  fufpenfion  de  la  Ste-Cène 
prononcée  contre  eux  fera  tout  de  fuite  levée  ;  ce  qui  fera  exécuté  le 
dimanche  4"  novembre  prochain. 

VII. 

Connaiffant  le  zèle  pour  notre  religion  du  fieur  Antoine  Court 
de  Gébelin',  Français  de  nature  &  ci-devant  réfugié  en  Suiffe,  fa  pro- 

I.  Gébelin  ne  s'était  pas  laissé  décourager  par  le  refus  du  synode  du  Bas- 
Languedoc.  «  Plus  je  vais  en  avant,  lui  écrivait-il,  et  plus  je  me  confirme  dans  le 


SYNODES  PROVINCIAUX.  33q 

bité,  fon  attachement  pour  la  France  &  pour  les  intérêts  du  Roi,  fa 
prudence  &  fes  talents,  nous  l'avons  choili  pour  être  notre  folliciteur 
auprès  de  Sa  Majcftd  &  de  fes  minières,  lui  donnant  pouvoir  de  faire 
connaître  à  Sadite  Majefté  le  malheur  de  notre  fituation,  les  maux 
dont  nous  fommes  accablés,  notre  zèle  pour  fa  perfonne  facrée  &  pour 
fon  fervice,  les  reifources  dont  nous  pouvons  être  à  fon  Etat  &  la 
juftice  de  la  tolérance  que  nous  réclamons,  le  tout,  néanmoins,  en 
fuivant  exactement  les  principes  que  diclent  la  fidélité  &  la  profonde 
foumilïion  dues  au  Roi,  points  fur  lefquels  nous  recommandons  audit 
fieur  Court  de  Gébelin  d'avoir  une  extrême  attention.  Recommandons 
en  outre  à  notredit  folliciteur  de  confulter  les  perfonnes  qu'il  jugera 
affez  inftruites,  allez  zélées  &  allez  fidèles  au  Roi,  ou  celles  que  nous 


dessein  de  prolonger  mon  séjour  ici  [à  Paris]  pour  suivre  des  vues  aussi  inté- 
ressantes et  si  généralement  approuvées,  et  pour  donner  à  mes  opérations  une 
consistance  et  une  suite  qu'elles  n'ont  pu  avoir  jusques  à  présent.»  Renonçant  à 
son  projet  de  banque  protestante,  qui  avait  soulevé  plus  d'objectious  que  de  sym- 
pathies, il  s'attacha  avant  tout  (juin  1764I  à  se  faire  conférer  par  les  pasteurs  et 
par  leurs  églises  un  mandat  très-net  qui  lui  permît  d'agir  et  de  négocier  en  leur 
nom.  Il  envoya  à  tous  les  pasteurs  un  modèle  identique  de  lettres  de  créance,  les 
priant  de  le  signer.  «Sous  cette  forme,  je  ne  craindrai  rien  et  je  pourrai  dire  que 
je  parle  au  nom  des  pasteurs.  Mais  sans  cela,  je  ne  peux  rien  et  ne  veux  rien.  »  — 
L'art.  7  du  synode  du  Vivarais  est  la  reproduction,  avec  quelques  variantes,  de  ce 
modèle  de  lettres  de  créance.  Les  pasteurs  des  Basses-Cévennes  imitèrent  le 
synode  du  Vivarais.  «  Nous  nous  assemblâmes  la  semaine  dernière  en  corps  ecclé- 
siastique, écrit  Pomaret  à  Rabaut  ;  nous  ne  trouvâmes  aucune  difficulté  à  donner 
à  notre  ami  une  lettre  de  créance,  sous  la  forme  qu'il  nous  l'a  demandée,  et  nous 
la  lui  aurions  déjà  adressée  avec  un  petit  présent  en  argent  que  nous  lui  desti- 
nons, si  quelqu'un  de  nous  eîit  eu  la  qualité  de  procureur  fondé  de  la  province, 
ou  qu'il  eût  pu  la  prendre.  Cela  nous  donna  lieu  d'avancer  notre  synode  ;  [les  actes 
en  sont  perdus]  il  est  fixé  au  i5  du  mois  prochain.  Faites  nous  la  grâce,  je  vous 
en  prie,  de  vouloir  bien  y  assister,  avec  tel  autre  de  Messieurs  vos  confrères 
qui  voudra  bien  avoir  la  bonté  de  vous  accompagner.  Vous  vous  rendriez,  le  14, 
de  coucher  à  St-Hippolyte,  à  moins  que  vous  ne  voulussiez  me  faire  l'honneur 
de  pousser  jusques  chez  moi  ;  et  le  lendemain,  nous  ferions  notre  affaire,  car 
nos  synodes  ne  tiennent  ordinairement  qu'un  jour.»  (Mss.  Rabaut,  III,  C.  p.  38 
(16  juillet  1764).  Quant  au  Dauphiné,  il  y  eut  des  hésitations.  «Vous  verrez, 
écrivait  Peirot  à  Rabaut,  par  ma  lettre  au  digne  comité,  dont  vous  êtes  membre 
et  sans  doute  président,  mes  difficultés  sur  la  demande  de  M.  de  Gébelin,  et 
vous  reconnaîtrez  que,  nonobstant  ces  difficultés,  j'incline  à  lui  faire  accorder 
sa  demande  à  notre  province  autant  qu'il  dépendra  de  moi,  —  par  amitié  pour 
lui  et  parce  que  je  crois  qu'il  en  peut  résulter  du  bien.»  (Mss.  Rabaut,  111,  C. 
p.  62  (9  sept.  1764).  Le  Haut-Languedoc  et  le  Poitou  acquiescèrent  aussi  net- 
tement à  la  demande  qui  leur  était  adressé.  «  Notre  province,  écrivait  Dézérit 
{Ibid.,  p.  60),  a  autorisé  M.  Court  à  travailler  en  qualité  de  solliciteur  auprès 
des  Puissances  pour  améliorer  l'état  de  l'Eglise;  et  nous  prions  Dieu  qu'il  le  fasse 
réussir  dans  cette  entreprise  qui  nous  paraît  véritablement  chrétienne.» 


340  LES  SYNODES  DU  DÉSERT. 

lui  indiquerons,  pour  pouvoir  fuivre  avec  refpedl  &  avec  fuccès  la 
négociation  de  notre  délivrance,  dont  nous  le  chargeons,  &  de  nous 
en  informer  exaftement,  afin  que  nous  puiffions  lui  donner  les  inftruc- 
tions  que  nous  croirons  néceffaires.  La  préfente  commiiïion  fubfiftera 
jufqu'à  la  tenue  de  notre  prochain  fynode,  où  il  fera  décidé  fi  elle 
doit  être  continuée.  Nous  recommandons  notredit  folliciteur  à  la 
protedion  divine,  &  nous  faifons  des  vœux  très-ardents  pour  le  fuccès 
de  fes  travaux. 

Peirot,  miniftre  &  modérateur;  Vernet,  pafteur  &  fecrétaire. 


Synode  de  Saintonge,  Angoumois,   et  Bordelais. 

Au  nom  de  Dieu.  Amen. 

Les  églifes  de  Saintonge,  Angoumois  &  Bordeaux,  affemblées  en 
fynode,  les  cinquième  &  fixième  juillet  mil  fept  cent  foixante-quatre, 
après  avoir  imploré  l'illumination  du  St-Efprit,  ont  délibéré  ce  qui 
fuit  : 

I. 

Leélure  faite  des  lettres  de  députation,on  a  élu,  à  la  pluralité  des 
fuffrages,  pour  modérateurs,  MM.  Dugas  &  Cavalier',  pafteurs;  pour 
fecrétaires,  MM.  Etienne  Gibert  &  Martin,  pafteurs. 

I.  Dans  une  lettre  adressée  aux  membres  du  comité  du  Bas- Languedoc,  le 
pasteur  de  Bordeaux,  Cavalier,  donne  d'assez  complets  renseignements  sur  les 
églises  qui  formaient  ce  synode.  «Je  commence  par  celles  de  Saintonge  et  de 
l'Angoumois  que  la  divine  Providence  continue  à  favoriser  d'une  façon  toute 
particulière.  J'ai  fait,  depuis  peu,  un  voyage  dans  ces  heureuses  contrées,  et  j'ai 
été  enchanté  des  avantages  spirituels  dont  nos  frères  ont  le  bonheur  d'y  jouir. 
Ils  y  ont  actuellement  27  temples  ou  maisons  d'oraison,  garnies  de  bancs  à 
dossier,  comme  en  pays  de  liberté,  et  dans  lesquelles  ceux  de  chaque  district 
s'assemblent  régulièrement,  tous  les  dimanches  et  dans  certains  jours  de  la 
semaine,  au  vu  et  au  su  de  tout  le  monde,  sans  être  aujourd'hui  troublés  ni 
inquiétés  en  aucun  endroit,  à  ce  sujet.  —  Nous  ne  sommes  pas  non  plus  inquiétés 
dans  cette  ville,  grâce  à  Dieu  ;  mais  nous  sommes  toujours  obligés  d'y  observer 


SYNODES  PROVINCIAUX. 


341 


II. 

Toutes  les  cglifes  de  la  province  célébreront  un  jour  folennel  de 
jeune  &  d'humiliation  extraordinaire,  le  18"  novembre  prochain. 

m. 

Chaque  quartier  des  pafteurs  des  églifes  de  Saintonge  &  Angou- 
mois  '  fera  cenfé  compofcr  un  colloque,  jufqu'à  ce  que,  les  circonftances 
ayant  changé,  les  églifes  defdits  colloques  auront  droit  d'y  députer 
deux  anciens,  &  feront  tenues  lefdites  églifes  d'y  appeler  un  pafteur 
&  un  ancien  du  colloque  voifin. 

beaucoup  plus  de  ménagements.  On  n'a  encore  osé  y  convoquer  que  de  petites 
assemblées  de  3o,  40,  5o  et  quelqu'une  tout  au  plus  de  80  personnes.  Une  chose 
qui  continue  à  nous  foire  une  extrême  peine,  à  mon  collègue  et  à  moi,  c'est  l'ar- 
ticle des  baptêmes.  Il  ne  nous  est  pas  possible  de  faire  entendre  raison  là-dessus 
à  la  plupart  des  membres  de  notre  troupeau.  Ils  continuent  toujours,  malgré  nos 
représentations,  surtout  les  plus  riches,  à  faire  administrer  cet  auguste  sacre- 
ment à  leurs  enfants  dans  l'Eglise  romaine.»  Il  terminait,  en  parlant  de  Court  de 
Gébelin,  par  ces  lignes:  oM.  Dugas,  en  nous  envoyant  votre  lettre,  nous  a 
marqué  qu'il  vous  avait  déjà  fait  part  de  la  façon  de  penser  de  notre  dernier 
synode  à  son  sujet.  La  délibération  verbale  qui  y  fut  prise  est  à  peu  près  con- 
forme à  celle  du  vôtre."  —  Mss.  Rabaut,  III,  C.  p.  Sg  et  61  (7  sept.  1764). 

Colloque  de  Saintonge  et  Angoumois  du  36  janvier  1764. 

Au  nom  de  Dieu.  Amen. 

1.  Les  église  de  Saintonge  et  Angoumois,  assemblées  en  colloque,  le  2  G  janvier 
1764,  après  avoir  imploré  le  secours  divin,  ont  délibéré  ce  qui  suit: 

I. — On  a  élu,  à  la  pluralité  des  suffrages,  M.  Dugas  pour  modérateur, 
M.  Martin  pour  modérateur-adjoint,  et  M.  Jarousseau  pour  secrétaire. 

2.  —  M.  Martin,  pasteur  du  quartier  de  l'Angoumois,  est  chargé  de  convo- 
quer le  synode  provincial  prochain  de  concert  avec  ses  consistoires,  d'en  fixer  le 
jour,  le  lieu  et  d'en  donner  avis  à  Messieurs  ses  collègues. 

3.  —  Ledit  synode  sera  composé  de  deux  anciens,  députés  de  chaque  quar- 
tier avec  les  pasteurs;  de  quoi  M.  le  pasteur  de  l'Angoumois  aura  soin  d'aviser 
l'église  de  Bordeaux. 

4.  —  Le  refus  que  fait  le  synode  provincial  du]  Périgord  et  Haut-Agenais, 
assemblé  les  19  et  20  décembre  dernier,  art.  5,  de  payer  sa  portion  des  dépenses 
faites  au  synode  national  dernier,  nous  donnant  lieu  de  présumer  que  peut-être 
ladite  province  n'entend  pas  non  plus  de  payer  le  pasteur  que  la  nôtre  est  chargée 
de  lui  fournir  pendant  deux  ans,  engage  la  présente  assemblée  d'enjoindre  à 
M.  Dupuy-la  Lande,  l'un  de  ses  pasteurs,  de  demander  à  ladite  province  du  Péri- 
gord quelles  sont  ses  dispositions  à  cet  égard,  comme  aussi  de  percevoir  les  hono- 
raires déjà  échus,  à  raison  du  temps  que  tant  lui  que  MM.  Jarousseau  et  Dugas  y 
ont  resté,  sur  le  pied  des  honoraires  qu'ils  ont  en  Saintonge;  et  au  cas  de  refus 
de  la  part  de  ladite  province  à  ce  sujet,  on  ordonne  audit  sieur  Dupuy  de 
retourner  tout  de  suite  dans  son  quartier  de  Saintonge  ;  et  de  lui  déclarer  que 
notre  colloque  se  croira  désormais  dispensé  de  remplir  les  vues  du  synode  national 


342  LES  SYNODES  DU  DÉSERT. 

IV. 

L'églife  de  Bordeaux  ne  fera  point  aftreinte  à  robfervation  de 
l'article  précédent,  excepté  qu'elle  fe  trouvât  dans  le  cas  de  n'avoir 
qu'un  feul  pafteur. 

sur  cet  article,  sans  préjudice  à  nos  droits  au  sujet  desdites  de'penses  faites  au 
susdit  synode  national. 

5.  —  L'assemblée,  s'apercevant  avec  regret  que  l'instruction  de  la  jeunesse 
sur  notre  sainte  religion  est  trop  négligée  par  un  grand  nombre  de  protestants, 
exhorte  les  pères  et  mères  d'être  plus  vigilants  à  l'avenir  sur  cet  article  à  l'égard 
de  leurs  enfants,  et  enjoint  aux  anciens  de  faire  réciter,  autant  qu'ils  le  pourront, 
une  fois  chaque  dimanche,  ou  un  autre  jour  de  la  semaine,  à  l'heure  qu'ils  croi- 
ront convenable,  le  Catéchisme  de  M.  Osterwald  aux  jeunes  gens  qui  se  trouvent 
dans  leurs  églises  respectives,  et  de  faire  en  sorte,  autant  qu'il  dépendra  d'eux, 
qu'ils  l'apprennent  avec  intelligence. 

6.  —  Sur  la  demande  de  l'église  de  Mornac  si  les  places  doivent  appartenir 
aux  héritiers  collatéraux,  ou  si  l'église  doit  en  hériter  elle-même,  en  sorte  que  les 
consistoires  puissent  en  disposer  à  leur  gré,  il  a  été  décidé  à  la  pluralité  des 
suffrages  que  lesdites  places  appartiennent  en  effet  aux  légitimes  héritiers,  soit  en 
ligne  directe  ou  collatérale  ;  bien  entendu  toutefois  que  lesdits  héritiers  ne  pour- 
ront disposer  desdites  places  que  de  l'avis  et  conseil  du  consistoire  de  l'église  où 
lesdites  places  se  trouvent  vacantes,  et  qu'ils  en  paieront  les  frais  annuels  qui 
auront  été  imposés  ou  qui  pourront  l'être  à  l'avenir  sur  lesdits  emplacements,  afin 
que  l'église  n'en  reçoive  point  de  dommage. 

7.  —  M.  Frouin,  député  de  l'église  de  Mornac,  a  dit  être  appelant  (ainsi  que 
quelques  autres  membres  de  l'assemblée)  au  prochain  synode  provincial  de  la 
décision  exprimée  dans  le  précédent  article,  prétendant  que  lesdites  places  appar- 
tiennent à  l'église,  dans  le  cas  ci-dessus  supposé. 

8.  —  La  conduite  de  ceux  qui  rompent  les  liens  de  l'union  conjugale,  jusqu'à 
en  venir  à  se  séparer  sans  y  être  autorisés  par  la  raison  dont  l'Evangile  fait  men- 
tion, étant  des  plus  scandaleuses  et  des  plus  criminelles,  on  enjoint  aux  consis- 
toires d'où  les  personnes  qui  sont  dans  ce  cas-là  dépendent,  de  faire  incessamment 
tout  ce  qui  dépendra  d'eux  pour  les  ramener  à  leur  devoir  ;  et  au  cas  que  les 
exhortations  et  les  censures  soient  infructueuses,  elles  seront  poursuivies  selon  la 
rigueur  de  la  discipline. 

9-  —  L'assemblée,  pénétrée  de  la  plus  vive  douleur  de  ce  que  bien  des  per- 
sonnes continuent  de  négliger  de  sanctifier  le  jour  du  dimanche  par  des  actes  de 
piété,  et  à  le  profaner  au  contraire  en  se  livrant  aux  penchants  qu'ils  ont,  les  uns 
pour  le  jeu,  les  autres  pour  la  danse,  et  les  autres  pour  le  cabaret,  exhorte  les 
pasteurs  et  les  anciens  à  ne  rien  négliger  pour  remédier  à  ce  scandale  qui  ne  peut 
qu'irriter  le  Seigneur  et  nous  attirer  sa  colère  et  ses  jugements  ;  et  au  cas  que 
les  exhortations  que  l'on  pourra  faire  à  ce  sujet  soient  sans  effet,  on  est  d'avis  que 
les  réfractaires  soient  suspendus  de  la  communion. 

•o.  —  Le  peu  d'attention  que  plusieurs  protestants  ont  eu  jusqu'à  aujour- 
d'hui de  se  conformer  à  l'art.  3  du  colloque  du  17  décembre  1761,  qui  exhorte  les 
fidèles  de  ne  vendre  ni  d'acheter  le  jour  du  dimanche,  engage  la  présente  assemblée 
de  renouveler  ladite  exhortation  et  d'enjoindre  de  nouveau  aux  consistoires  d'y 
tenir  la  main  jusqu'à  suspendre  de  la  Ste-Cène  ceux  qui  se  montreront  incorri- 
gibles sur  ce  sujet. 

II.  —  M.  Jarousseau,  pasteur,  ayant  informé  l'assemblée  que   l'église  de 


SYNODES  PROVINCIAUX.  343 

V. 

Les  f\'nodes  provinciaux  ne  prendront  point  en  confidcration  les 
propofitions  ou  mémoires  qui  ne  feront  pas  envoyés  par  les  colloques 
refpeiflifs  de  la  province. 

Mornac  lui  est  redevable  de  la  somme  de  septante-cinq  livres  depuis  deux  ans,  [elle] 
a  décidé  que  le  premier  argent  des  honoraires  qui  se  percevra  dans  ladite  église 
sera  employé  à  le  payer,  et  enjoint  en  conséquence  aux  anciens  du  Bourg  et  à 
ceux  de  Plordonnier  en  particulier  de  s'intéresser  pour  le  payement  de  ladite 
somme,  ainsi  que  des  autres  arrérages  qu'elle  peut  devoir;  faute  de  quoi,  l'on 
procédera  contre  ceux  qui  sont  en  demeure  par  leur  faute,  selon  les  lois  de  la 
discipline. 

12.  —  Même  injonction  est  faite  à  l'église  de  Breuillet,  à  la  réquisition  de 
M.  Gautier,  de  Vaux  [Vaux-sur-Mer],  de  lui  payer  au  plus  tôt  le  montant  de 
la  robe  qu'il  a  fournie  à  ladite  église,  il  y  a  environ  quatre  ans. 

i3.  —  Les  pasteurs,  ou  les  anciens  à  leur  défaut,  feront  à  la  tête  de  leurs 
quartiers  respectifs  lecture  des  art.  5,  8,  9  et  10  du  présent  colloque,  et  en 
recommand[eront]  l'observation. 

Ainsi  conclu  et  arrêté  ledit  jour  et  an  que  dessus. 

DuG.\s,  pasteur  et  modérateur;  Martin,  pasteur  et  modérateur- 
adjoint;  Jarousseau,  pasteur  et  secrétaire. 

—  Collection  Boulineau. 

Colloque  de  l'Agenais  du  28  mars  r-64. 

Au  Saint-Nom  de  Dieu.  Amen. 

Les  églises  réformées  de  Tonneins-Dessous,  Fauillet.  Grateloup,  St-Ger- 
main,  Puch  et  Monheurt  en  Agenais,  Nérac  en  Condomois,  assemblées  en  la 
personne  de  leurs  députés  au  nombre  de  vingt,  ayant  M.  Lanne,  dit  Dubois,  leur 
pasteur,  à  la  tête  pour  modérateur,  après  avoir  imploré  le  secours  du  Tout- 
Puissant,  ont  délibéré  ce  qui  suit  : 

1 .  —  On  a  élu  à  la  pluralité  des  voix  le  sieur  Henry  Arthaud,  ancien  de  l'église 
de  Tonneins  pour  secrétaire,  et  M.  Lanne,  pasteur  desdites  églises,  pour  modé- 
rateur. 

2.  —  Sur  la  proposition  de  réunion  qui  a  été  faite  par  les  MM.  de  Clairac, 
l'assemblée  a  délibéré  de  les  faire  sommer  par  un  de  ses  députés  de  donner  d'ici 
à  samedi  prochain  le  mémoire  de  pacification  qu'ils  s'étaient  engagés  de  fournir; 
faute  de  quoi  ils  ne  nous  trouveront  plus  disposés  à  les  écouter. 

3.  —  Supposé  que  Icsdits  MM.  de  Clairac  donnent  ledit  mémoire  de  pacifi- 
cation, l'assemblée  a  nommé  huit  députés,  avec  leurs  pasteurs,  pour  en  examiner 
le  contenu,  et  pour  voir  en  même  temps  s'il  est  recevable  ou  non;  et  supposé 
que  lesdits  députés  trouvent  le  mémoire  recevable,  l'assemblée  leur  donne  pouvoir 
de  nommer  le  nombre  d'arbitres  que  ces  Messieurs  demanderont,  sous  les  condi- 
tions qu'ils  n'auront  point  charge  dans  l'église.  Ladite  assemblée  donne  encore 
pouvoir,  aux  arbitres  qui  seront  nommés  par  les  députés  de  cette  assemblée, 
d'acquiescer  ou  de  non  acquiescer  au  plan  de  pacification  qui  sera  proposé  de  la 
part  des  susdits  MM.  de  Clairac. 

4.  —  La  division  qui  règne,  mettant  les  églises  que  dessert  mondit  sieur 
Lanne  dans  le  cas  de  pourvoir  par  lui-même  à  son  gouvernement  particulier, 
pour  se  soustraire  aux  cabales  et  délibérations  injustes  d'un  corps  qui  n'est  pénétré 


344 


LES  SYNODES  DU  DESERT. 


VI. 


Quoique  l'églife  de  Bordeaux  ne  forme  qu'un  confiftoire,  elle 
aura  tous  les  droits  d'un  colloque. 


que  de  haine  contre  mondit  sieur  pasteur,  sans  légitime  motif,  haine  qu'ils  ont 
étendue  sur  les  consistoires  qui  les  composent,  qui,  en  excitant  l'animosité  des 
conducteurs  particuliers  contre  lui,  l'ont  même  étendue  sur  les  fidèles,  de  so'rte 
que,  pour  pouvoir  délibérer  et  rendre  la  justice  à  qui  elle  appartiendra,  l'assemblée 
déclare  qu'à  l'avenir  les  causes  d'appel  du  consistoire  se  feront  au  prochain  col- 
loque, et  du  colloque  au  corps  du  comité  :  celui-ci  jugera  en  dernier  ressort  de  tout 
différend,  les  membres  en  seront  pris  par  égal  nombre  d'entre  les  anciens  et  les 
fidèles  les  plus  éclairés  et  dont  le  zèle  et  la  piété  répondront  à  leurs  lumières.  En  con- 
séquence, l'assemblée  a  nommé  MM.  Taurou  père,  ancien,  et  M.  J[acques]  Maillé, 
fidèle  de  Nérac,  M.  Lagrange  de  Ranquelan,  ancien,  et  Duprat,  fidèle  de  Puch 
et  Monheurt,  M.  Arnaud  Laperche,  ancien,  et  M.  Laperche  aîné,  fidèle  de  l'église 
de  St-Germain,  MM.  Couzin,  Henry  Arthaud,  Bergereau,  anciens,  et  MM.  Catuffe, 
Dubourdhieu  et  Labeine,  fidèles  de  Tonneins  et  Fauillet,  MM.  Lastique  et  Du- 
michel,  anciens,  Boscas  de  Catuffe  et  Bréau,  fidèles  de  l'église  de  Grateloup.  Ce 
corps,  dont  M.  le  pasteur  est  le  président,  ne  sera  assemblé  que  par  le  secrétaire 
général,  jugera  de  tous  les  défauts  en  contestations,  sans  qu'il  puisse  se  mêler 
d'autres  objets  que  des  causes  d'appel. 

L'assemblée  nomme  pour  commissaires  à  l'axamen  du  plan  dont  est  question 
à  l'article  précédent,  Messieurs (ceux  inscrits  en  marge). 

5.  ■ —  Touchant  le  remboursement  de  M.  Laperche,  l'assemblée  a  chargé  les 
anciens  respectifs  des  quartiers  de  cet  arrondissement,  de  faire  une  levée  sur  tout 
le  peuple;  le  provenu  de  laquelle  sera  versé  entre  les  mains  de  M.  Couzin,  diacre, 
délégué  de  Tonneins,  qui  a  été  choisi,  par  l'unanimité  des  suffrages,  pour  trésorier- 
général.  MM.  les  anciens  feront  cette  levée  le  plus  tôt  possible. 

6.  —  L'assemblée  nomme  pour  secrétaire-général  sieur  Henry  Arthaud, 
ancien  de  l'église  de  Tonneins,  qui  tiendra  tous  les  registres  de  baptêmes,  mariages 
de  l'arrondissement,  et  auquel  l'assemblée  a  assigné  pour  honoraire  la  somme  de 
6o  liv.  pour  ses  panier  et  vacations. 

7.  —  L'assemblée,  sensible  au  mouvement  et  peines  qu'a  bien  voulu  se  donner 
M.  Lanne,  dit  D[ubois],  notre  vénérable  pasteur,  pour  nous  endoctriner,  pour 
lui  marquer  sa  reconnaissance  le  prie  de  vouloir  accepter  pour  son  honoraire  la 
somme  de  700  liv.,  fâchée  de  ne  pouvoir  faire  davantage  pour  le  présent  et  le 
priant  de  l'avoir  pour  agréable. 

8.  —  L'assemblée  a  fixé  le  temps  que  commencent  lesdits  honoraires,  depuis 
le  premier  avril  lyôS,  et  que  le  premier  avril  présente  année,  il  y  aura  une  année 
échue;  ainsi,  à  l'avenir.  Laquelle  dite  somme  de  760  liv.  tant  pour  l'honoraire  du 
pasteur  que  du  secrétaire-général,  savoir  : 

Tonneins-Dessous  et  Fauillet 35o  ■//• 

St-Germain,  Puch,  Monheurt,  etc 190  » 

Grateloup 80  » 

Nérac 140  » 

760  » 

9.  —  L'assemblée,  vivement  émue  des  imputations  odieuses  intentées  contre 
le  sieur  Estoubes,  ancien  de  l'église  de  St-Germain,  le  déclare  innocent,  confor- 
mément à  la  sentence  intentée  contre  son  accusatrice.  L'assemblée  souhaiterait 


SYNODES  PROVINCIAUX.  345 

VII. 
A  l'avenir,  le  colloque  charge  de  la  convocation  du  fynode  pro- 
vincial pourra  fixer  le  nombre  d'anciens  députés,  que  chaque  pafteur 
amènera  audit  fynode,  à  un  ou  deux. 

de  tout  son  cœur  le  réinstaller  dans  sa  charge;  ne'anmoins,  comme  la  majeure 
partie  des  fidèles  s'oppose  à  son  re'tablissement,  ladite  assemblée  prie  instamment 
le  sieur  Estoubes  de  renoncer  volontairement  à  son  emploi,  jusqu'à  ce  que  lesdits 
fidèles  reviennent  des  sentiments  désavantageux  contre  lui. 

10.  —  A  l'avenir,  il  sera  nommé  dans  chaque  église,  tous  les  ans,  à  compter 
du  premier  janvier  1 763,  deux  anciens  qui  remplaceront  deux  de  ceux  qui  [y]  étaient 
déjà,  sans  néanmoins  prétendre  que  ceux  qui  devront  sortir  soient  entièrement 
exclus  de  leurs  charges,  desquelles  ils  en  conserveront  l'honneur,  à  moins  de  cas 
contraire,  et  auront  lesdits  anciens  voix  propositive  et  place  au  banc  consistorial. 

Fait  au  Désert,  le  28  mars  1764. 

P.  Lanne,  pasteur;  Henry  Arthaud,  secrétaire. 

Colloque  de  l'Agenais  du  8  juillet  1^64. 

Au  Saint-Nom  de  Dieu.  Amen. 

Les  églises  de  Tonneins-Dessous,  Fauillet,  Grateloup,  St-Germain,  Puch  et 
Monheurt,  [se  sont]  assemblées  en  colloque  ce  jourd'hui  le  huitième  juillet  mil  sept 
cent  soixante-quatre,  en  la  personne  des  anciens,  ayant  à  leur  tête  M.  Lanne,  leur 
pasteur,  pour  modérateur,  et  pour  secrétaire  élu  à  la  pluralité  des  voix  M.  Antoine 
Pomarède,  ancien,  et  après  avoir  imploré  les  secours  du  St-Esprit,  elles  ont  déli- 
béré ce  qui  suit  : 

1.  —  Plusieurs  anciens  des  susdites  églises,  requérant  leur  congé,  désirant  se 
démettre  de  leur  charge,  l'assemblée,  pénétrée  de  douleur  d'une  demande  si  peu 
attendue,  leur  a  demandé  les  raisons  qui  les  portaient  à  prendre  une  résolution 
si  contraire  à  la  tranquillité  de  ces  églises  infortunées. 

Lesdits  requérants  ont  présenté  pour  motif  de  leur  démission  les  abus  qui 
s'étaient  introduits  dans  l'Eglise.  Ils  se  sont  plaints  du  tort  infini  que  les  églises 
souflVaient  dans  l'autorité  qu'avaient  visiblement  perdue  les  consistoires,  ci-devant 
leurs  légitimes  conducteurs.  Ils  ont  appuyé  cette  plainte  sur  la  Discipline  ecclé- 
siastique, chap.  III,  art.  3;  chap.  V,  art.  1  [et]  4.  Ils  ont  fait  rejaillir  la  cause  de  ces 
abus  sur  leur  pasteur,  qui,  par  complaisance  et  par  trop  de  bonté,  laisse  introduire 
insensiblement  dans  l'église  un  tribunal  qui  prend  tous  les  jours  de  nouvelles 
racines,  et  qui  sape  par  les  fondements  le  corps  consistorial. 

L'assemblée,  convaincue  de  la  vérité  de  ces  abus,  de  même  que  des  maux 
qui  en  reviendraient  aux  églises,  si  on  n'y  apportait  tout  de  suite  un  remède  effi- 
cace, ordonne  qu'à  l'avenir  tout  ce  qui  a  trait  au  gouvernement  de  l'église  se 
décidera  par  consistoires  ou  colloques  et  comité,  chacun  dans  leurs  limites,  ainsi 
qu'il  fut  dit  et  délibéré  au  précédent  colloque,  art.  4. 

Elle  défend  à  tous  fidèles,  de  quelque  état  et  condition  qu'ils  puissent  être,  de 
se  mêler  à  l'avenir  des  affaires  de  l'église  sous  quelque  prétexte  que  ce  soit;  et 
quant  à  ces  diverses  ambassades  ou  pourparlers  qui  jusqu'à  présent  ont  eu  lieu 
entre  certains  fidèles  des  églises  de  Clairac  et  des  nôtres,  l'assemblée  les  con- 
damne et  les  prohibe,  les  envisageant  avec  raison  comme  des  objets  plus  propres 
à  perpétuer  la  division  qu'à  l'éteindre. 

2.  —  Lesdits  plaignants,  satisfaits  de  cet  article,  se  sont  départis  de  leurs  de- 


346  LES  SYNODES  DU  DÉSERT. 

VIII. 

Il  eft  laiffé  à  la  liberté  des  églifes  qui  fe  trouveront  pourvues  de 
plufieurs  pafteurs,  de  les  députer  tous  aux  fynodes  provinciaux,  ou 
l'un  d'eux  feulement. 


mandes,  et  ont  promis  de  reprendre  l'exercice  de  leur  charge  avec  une  nouvelle 
vigueur. 

3.  —  L'assemblée,  vivement  persuadée  que  si  le  susdit  article  est  mis  en  exé- 
cution et  en  vigueur,  la  paix,  l'union  et  la  tranquillité  régneront  nécessairement 
dans  le  sein  de  ces  églises,  ordonne  au  pasteur  et  aux  anciens  de  faire  tous  leurs 
efforts  pour  qu'il  ait  son  entière  exécution;  et  supposé  qu'il  se  trouve  quelqu'un, 
soit  du  côté  de  ces  derniers,  soit  de  la  part  des  fidèles,  qui  vienne  à  en  rompre 
le  moindre  article,  l'assemblée  suspend  les  premiers  de  l'exercice  de  leur  charge 
pour  trois  mois,  et  exclut  les  derniers  pour  un  pareil  temps  des  assemblées  reli- 
gieuses, déclarant  les  uns  et  les  autres  perturbateurs  et  ennemis  du  repos  public. 

4.  —  Comme  quelqu'un  pourrait  trouver  de  l'ambiguïté  dans  le  premier 
article,  et  tirer  de  cette  ambiguïté  un  prétexte  à  le  violer  dans  tout  son  tout,  ou 
dans  une  de  ses  parties,  l'assemblée,  pour  ôter  tout  sujet  de  doute,  déclare  qu'on 
regardera  pour  violateur  dudit  article  celui  même  qui,  avec  des  bonnes  intentions, 
proposerait  ou  accepterait  des  voies  tendant  à  la  paix  et  au  bonheur  de  l'église, 
sans  en  avoir  préalablement  fait  part  au  corps  des  consistoires  et  au  colloque. 

5.  —  M.  Lanne,  dit  Dubois,  ayant  représenté  à  l'assemblée  que  les  calomnies 
affreuses,  dont  on  ne  cesse  de  le  noircir,  le  mettent  hors  d'état  de  s'acquitter  des 
fonctions  de  son  ministère,  et  qu'il  se  voyait  obligé  en  conséquence  à  chercher 
dans  l'éloignement  une  tranquillité  qu'il  ne  trouvait  pas  au  milieu  de  nous,  — 
ayant  été  prié  de  sortir,  l'assemblée,  pénétrée  de  douleur  des  revers  et  disgrâces  de 
son  cher  pasteur,  après  avoir  mûrement  pesé  les  griefs  portés  contre  lui,  en  par- 
ticulier, après  avoir  soigneusement  examiné  les  deux  dernières  lettres  écrites 
contre  lui,  savoir:  une  lettre  écrite  par  Mad[ame]  la  Balive  de  Kirchberguer,  et 
une  autre  par  M.  le  grand  pasteur  Polier  de  Bottens,  a  décidé  que,  bien  loin  que 
ces  lettres  lui  fussent  contraires,  elles  servent  des  preuves  authentiques  à  sa  justi- 
fication. 

I"  La  lettre  de  Mad[ame]  de  Kirchberguer,  qui,  au  premier  coup  d'œil,  paraît 
le  noircir,  ne  prouve  ni  ne  peut  rien  prouver,  puisque  cette  dame  ne  donne  ni  ne 
peut  donner  des  preuves  de  ce  qu'elle  avance.  Après  avoir  imputé  plusieurs  faits 
au  sieur  Dubois,  elle  avoue  que,  ne  croyant  plus  entendre  parler  de  lui,  elle  a 
brûlé  toutes  les  pièces  qui  auraient  pu  rendre  son  témoignage  valable. 

M.  Dubois,  fût-il  beaucoup  plus  coupable  qu'on  ne  veut  le  faire  passer,  il 
s'ensuit  nécessairement,  par  le  propre  aveu  de  cette  dame,  que  dans  tous  les  tribu- 
naux du  monde  il  sera  toujours  regardé  comme  innocent,  puisque  l'on  ne  prouve 
ni  ne  peut  prouver  ce  que  l'on  lui  impute. 

2"  Dans  la  supposition  où  cette  dame  pourrait  fournir  des  matériaux  contre 
lui,  ils  seraient  toujours  suspects  et  sans  nulle  valeur,  en  ce  que  cette  dame  ne 
peut  justement  et  validement  témoigner  que  de  ce  qu'elle  a  vu  et  de  ce  qui  s'est 
passé  sous  ses  yeux,  et  non  de  ce  qui  s'est  passé  loin  d'elle.  A  ce  second  égard 
encore,  la  justification  de  M.  Dubois  est  bien  constatée,  puisque  cette  dame 
avoue  que,  pendant  le  temps  qu'il  a  resté  avec  elle,  elle  n'a  rien  à  lui  reprocher. 

Que  pourra-t-on  alléguer  contre  lui,  sera-ce  le  témoignage  de  M.  de  Bottens? 
Mais  hélas  !  cet  indigne  ministre,  en  déployant  un  fonds  de  noirceur  peu  commun, 
rend  notre  cher  pasteur  plus  blanc  que  la  neige. 


SYNODES  PROVINCIAUX.  î^j 

IX. 

Comme  il  cft  convenable  que  les  qucflions  importantes  qui  doi- 
vent être  de'cidées  dans  les  fynodcs  foient  mûrement  examinées,  & 
que  les  députés   puiffent  faire  part  auxdits  fynodes   de  la  façon  de 

I»  Le  sieur  Polier  a  voulu  rendre  le  sieur  Dubois  la  triste  victime  de  la  ca- 
lomnie la  plus  afTrc'use;  suivani  sa  propre  lettre,  il  a  voulu  arracher  un  aveu  par 
écrit  du  sieur  Chabaud,  orfèvre  de  Lausanne,  qui  constaterait  qu'il  lui  avait  volé 
des  effets  achetés.  Le  sieur  Chabaud  ne  peut  ni  ne  veut  souscrire  à  cette  affreuse 
proposition;  le  sieur  Polier,  ne  pouvant  point  l'accabler  sous  le  poids  de  son  cruel 
ressentiment,  a  tourné  ses  armes  d'un  autre  côté;  il  avance  que  le  neveu,  beau- 
fils  de  Madame  de  Kirchberguer,  qui  s'est  transporté  sur  les  lieux,  pour  faire  des 
informations  contre  lui,  a  donné  une  déclaration  qui  prouve  effectivement  que  le 
sieur  Dubois  est  atteint  du  crime  de  vol.  Ledit  Rottens,  sollicité  de  fournir  cette 
déclaration,  avoue  qu'elle  n'est  point  claire,  qu'elle  est  confuse,  et  qu'on  l'a  en- 
voyée à  Paris  pour  la  commenter.  Il  s'ensuit  donc,  suivant  lui,  que  M.  Dubois 
n'est  point  coupable,  puisque  il  avoue  lui-même  que  les  seules  et  uniques  pièces 
qui  pourraient  rendre  sa  cause  mauvaise  ne  valent  rien. 

Par  toutes  ces  raisons  et  par  d'autres  qu'on  ne  trace  pas  ici,  et  que  le  sieur 
Dubois  fera  valoir  dans  un  mémoire  que  la  présente  assemblée  le  prie  de  mettre 
au  jour,  pour  établir  son  innocence,  ladite  assemblée  le  regarde  dûment  et  légi- 
timement absous  de  tout  ce  qu'on  lui  impute;  prie  tous  les  fidèles  de  le  regarder 
comme  tel;  défend  a.  tous  les  membres  de  nos  églises  de  lui  parler  plus  de  ces 
tristes  affaires,  et  menace  de  censure  ou  d'autre  peine  plus  forte  ceux  qui,  doréna- 
vant, s'ingéreront  à  vouloir  exiger  d'autres  preuves  de  sa  justification;  l'exhorte  k 
lui  de  se  rendre  de  plus  en  plus  digne  du  saint  emploi  dont  il  est  revêtu. 

6.  —  Les  consistoires,  non  plus  que  le  colloque  et  comité,  ne  pourront  vala- 
blement rien  décider  sans  avoir  à  leur  tête  le  pasteur  du  lieu  {Discipline  ecclésias- 
tique, chap.  V,  art.  i),  à  moins  qu'il  y  présidât  par  lettres,  néanmoins  y  disant 
les  causes  de  son  absence  ou  de  refus,  ce  qui  sera  décidé  si  elles  sont  valables  ou 
non.  Et  en  cas  de  refus,  on  ne  statuera  rien  contre  lui  qu'après  la  troisième 
sommation. 

7.  —  Les  consistoires  ou  colloques,  etc.,  ne  pourront  être  récusés  en  entier 
ni  plus  de  la  moitié.  Toutes  récusations  seront  toutefois  valables  contre  les  parti- 
culiers desdits  consistoires,  etc.,  tant  pasteur  qu'anciens,  admises  par  le  consis- 
toire, etc.,  et  sera  passé  outre,  nonobstant  appel  sur  l'admission  ou  rejetion 
desdites  récusations  (Discipline  ecclésiastique,  chap.  V,  art.  9),  ni  se  tenir  récusés 
f Règlement  du  synode  de  Vcrtcuil  i5bj  et  de  Gergeau  lijoi). 

8.  —  Au  cas  que  le  pasteur  vînt  ù  être  récusé  valablement,  les  anciens  pourront 
juger  des  différends  qui  se  présenteront  (Discipline  ecclésiastique,  chap.  V,  observ. 
régi,  du  synode  de  Privas  1612;  de  Tonneins  1614);  et  aura  lieu  le  règlement 
pris  au  synode  de  Loudun  1659,  art.  22. 

9.  —  M.  le  pasteur  ne  pourra  à  l'avenir  s'absenter  des  églises  de  cet  arrondis- 
sement, sous  aucun  prétexte,  sans  la  permission  expresse  et  consentement  du 
colloque  (comme  il  est  ci-devant  arrivé  en  plusieurs  occasions),  ainsi  que  prescrit 
la  Discipline  ecclésiastique,  chap.  I,  art.  22. 

10.  —  M.  le  pasteur  préviendra  dorénavant,  deux  jours  à  l'avance  au  moins, 
un  des  anciens  de  l'église  où  il  voudra  prêcher,  et  ledit  en  préviendra  ses 
confrères. 

11.  —  On  n'admettra  à  l'avenir  aucun  fidèle  à  la  participation  de  la  Ste-Cène, 


348  LES  SYNODES  DU  DÉSERT. 

penfer  des  églifes  qui  les  envoient,  le  colloque  chargé  de  convoquer 
lefdites  affemblées  fynodales  eft  enjoint  de  prévenir  à  l'avance  les 
différents  quartiers  des  articles  les  plus  importants  qui  devront  y  être 
propofés;  &  pour  mettre  ledit  confiftoire  à  même  d'exécuter  le  préfent 
arrêté,  les  autres  quartiers  de  la  province  feront  exads  à  lui  faire  part 
des  queftions  générales  qu'ils  auront  à  propofer. 

d'une  église  à  l'autre,  chacun  étant  à  même  de  pouvoir  y  participer  dans  l'église 
dont  il  est  membre  (Discipline  ecclésiastique,  chap.  XII,  art.  i3),  à  moins  d'un 
consentement  exprès  du  consistoire,  ou  de  l'ancien  du  quartier  duquel  ils  se  trou- 
veront dépendants,  que  de  l'église  qui  pourra  les  admettre.  Messieurs  les  anciens 
des  églises  célébrantes  y  tiendront  la  main  à  ce  que  personne,  hors  de  leurs 
districts,  n'y  soit  admis  sans  les  susdites  conditions.  (Discipline  ecclésiastique, 
chap.  XII,  art.  5). 

12.  —  Pour  faciliter  l'exécution  de  l'article  précédent,  M.  le  pasteur  en  aver- 
tira les  fidèles  avant  la  communion,  afin  d'éviter  par  là  la  mortification  que 
pourrait  causer  un  refus,  tant  à  celui  à  qui  il  pourrait  être  fait,  qu'aux  anciens 
obligés  à  le  faire  pour  le  bien  de  l'ordre.  Il  exhortera  même  chacun  des  fidèles  à 
rester  dans  leurs  églises. 

i3.  —  Aucune  personne  qui  n'aurait  point  ci-devant  fréquenté  les  saintes 
assemblées,  ne  pourra  s'y  ingérer  ni  y  être  ingérée  par  aucun  fidèle,  sans  en  avoir 
auparavant  donné  connaissance  au  consistoire  ou  à  l'ancien  du  quartier  duquel 
il  réside,  qui  le  rapportera  aux  autres,  ses  associés,  qui  jugeront  ensemble  de  ce 
qui  sera  expédient,  pour  éviter  les  inconvénients  qui  pourraient  en  résulter,  pour 
raison  de  suspicion,  de  croyance- contraire  ou  de  mauvais  dessein.  Ceux  qui  à 
l'avenir  viendraient  à  le  faire,  seront  dans  le  cas  d'encourir  la  censure. 

14.  —  Ceux  qui  se  trouvent  dans  le  cas,  ou  pourraient  y  tomber  à  l'avenir,  de 
scandaliser  l'Eglise  par  leur  mauvais  exemple,  en  faisant  baptiser  ou  rebaptiser  leurs 
enfants  dans  l'Eglise  romaine,  seront  exclus  de  la  participation  à  la  Ste-Cène  pour 
six  mois  et  n'y  seront  admis  qu'après  avoir  été  censurés  en  consistoire;  et  s'ils 
récidivent  une  seconde  fois,  ils  en  seront  suspendus  pour  un  an,  et  n'y  seront 
admis  qu'après  la  censure  et  réparation  publique  devant  l'assemblée. 

I  5.  —  Quant  à  ceux  qui  y  font  bénir  leurs  mariages,  l'assemblée  les  exclut  pour 
six  mois  des  saintes  assemblées,  sans  pouvoir  y  être  admis  qu'après  la  censure  pu- 
blique, —  les  exclut  ensuite  pour  deux  ans  de  la  participation  de  la  Ste-Cène,  à 
laquelle  ils  ne  pourront  être  admis  qu'après  avoir  donné  des  marques  non  équi- 
voques de  repentance,  et  sans  faire  la  réparation  publique  avec  censure,  les  consis- 
toires en  jugeront,  et  ils  pourront  en  amoindrir  la  peine  selon  le  degré  de  morti- 
fication. 

16.  —  L'assemblée,  vivement  émue  du  relâchement  qu'il  y  a  dans  les  sociétés 
privées,  exhorte  tous  les  anciens  d'y  tenir  la  main,  et  de  se  trouver  ou  d'y  pourvoir 
en  cas  d'absence,  dans  lesdites  sociétés,  et  de  faire  des  prières  selon  le  formulaire, 
tous  les  jours  de  dimanche  au  moins  une  fois,  afin  d'instruire,  par  des  catéchismes, 
la  lecture  de  la  parole  de  Dieu,  celle  d'un  sermon  et  la  prière,  les  fidèles,  et  afin 
d'attirer  sur  ces  Eglises  et  cet  Etat  les  bénédictions  du  Ciel,  et  consacrer  ce  jour 
solennel  au  service  de  Dieu. 

17.  —  M.  le  pasteur  est  prié  d'en  recommander,  même  presser  l'observation, 
et  d'exhorter  les  fidèles  de  s'y  ranger  chacun  dans  leurs  quartiers,  surtout  les 
hommes,  [IJesquels  on  ne  voit  guère,  ainsi  que  le  témoignent  les  anciens  qui 
s'emploient  à  cet  exercice. 


SYNODES  PROVINCIAUX. 


349 


Les  pafteurs  qui  ont  fignc  l'ade  de  congé  de  M.  Solier,  ci-devant 
pafteur  de  la  province,  y  étant  autorifés  par  le  colloque  du  29"  juillet 
I  jôo,  on  a  trouvé  les  plaintes  que  certains  anciens  ont  portées,  à  ce 
fujet,  à  la  préfente  alfemblée,  deftituées  de  tout  fondement,  &  l'on 
enjoint  auxdits  anciens  de  fe  conformer  à  l'avenir  à  l'art.  5  ci-deifus 
touchant  les  propofitions  qu'ils  auront  à  faire  aux  fynodes. 

i8.  —  On  n'admettra  à  l'avenir  aucun  fidèle  à  la  présentation  des  enfants  au 
St-Raptêmc  en  qualité'  de  parrain  ou  de  marraine,  qui  n'ait  l'âge  requis  {Discipline 
ecclésiastique,  chap.  X,  art.  10)  et  qu'ils  ne  soient  munis  d'attestations  des  anciens 
du  quartier  d"où  ils  seront,  a  défaut  de  la  présence  de  l'un  d'eux,  ainsi  que  prescrit 
la  Discipline  ecclésiastique,  chap.  X,  art.  9. 

19.  —  Les  baptêmes  et  les  mariages  se  feront  dorénavant  à  la  tête  des  assem- 
blées, y  ayant  prédication,  à  moins  d'urgente  nécessité,  et  quant  aux  mariages, 
chacun  dans  leurs  églises,  sans  que  l'usage  puisse  être  changé,  qu'au  cas  ci-dessus,  de 
quoi  les  consistoires  connaîtront,  néanmoins  les  parties  rapportant  des  attestations 
des  anciens  de  leur  résidence  {Discipline  ecclésiastique,  chap.  XIII,  art.  i5),  dans 
le  cas  que  l'une  des  parties  fût  dépendante  d'une  église,  l'autre  d'une  autre. 

20.  —  Conformément  à  l'arrêté  pris  dans  le  précédent  colloque  de  ces  églises, 
tenu  le  28  mars  dernier,  art.  2,  3,  concernant  le  plan  de  pacification  proposé  et 
promis  par  quelques  MM.  deClairac,  il  fut  arrêté  qu'on  examinerait  ledit  plan  pour 
voir  s'il  était  recevable  ou  non,  les  consistoires  respectifs  ayant  donné  pouvoir  aux 
commissaires  nommés  par  icelui  de  traiter  des  voies  amiables,  en  éloignant  tout 
sujet  de  litige  ou  de  rigueur,  tendant  à  une  ferme  et  stable  paix.  Lesdits  commis- 
saires s'étant  assemblés  et  ayant  pris  à  cet  égard  une  délibération,  l'assemblée, 
pénétrée  de  douleur  de  voir  que  ledit  plan  de  pacification,  bien  loin  de  produire 
les  heureux  effets  qu'on  s'en  promettait,  n'a  fait  au  contraire  qu'envenimer  et 
augmenter  la  malheureuse  division  qui  déchire  ces  églises  infortunées,  a  jugé  à 
propos  d'annuler  ladite  délibération,  remerciant  néanmoins  les  Messieurs  qui  en 
sont  les  auteurs  de  la  bonne  volonté  qu'ils  ont  fait  paraître  dans  cette  occasion. 

21.  —  Il  sera  procédé  incessamment  et  tous  les  trois  mois,  dans  chaque  église, 
à  la  reddition  des  comptes,  où  chaque  ancien  ainsi  qu'autres  qui  se  trouveront  dans 
le  cas  d'en  avoir,  seront  obligés  de  les  rendre  en  consistoire;  les  autres  feront  la 
déclaration  comme  n'en  ayant  aucun,  s'ils  sont  dans  le  cas;  ou  devront  être  invités 
quelques-uns  d'entre  les  fidèles  pour  en  être  spectateurs  et  témoins  (Discipline 
ecclésiastique,  chap.  IV,  art.  3);  ce  qui  sera  exactement  couché  par  acte,  sur  le 
livre  consistorial,  de  même  que  tous  actes  de  délibération  faits  par  iceux;  lesquels 
seront  exactement  signés.  l,es  églises  qui  s'en  trouveront  dépourvues  devront 
incessamment  s'en  pourvoir,  ainsi  que  prescrit  l'ordre,  sous  peine  de  censure. 

22.  —  Les  anciens  devant  veiller  au  bon  ordre  et  à  l'entretien,  et  à  pourvoir  aux 
divers  besoins  où  peut  se  trouver  l'église,  la  levée  ou  collecte  étant  uniquement  de 
leur  ressort  et  dévolue  de  droit  aux  consistoires,  chacun  dans  leurs  justes  bornes, 
il  est  défendu,  sous  peine  de  censure,  même  de  plus  forte  peine,  a  pas  un  fidèle 
de  faire  de  levée  ou  collecte,  sous  quelque  prétexte  que  ce  soit,  sans  en  être  ex- 
pressément chargé  par  le  consistoire  du  lieu;  et  tous  les  fidèles  seront  exhortés  à 
ne  donner  ni  contribuer  en  rien,  qu'entre  les  mains  des  anciens  ou  de  ceux  qui 
seront  expressément  envoyés  de  leur  part,  qui,  à  ce  sujet,  devront  être  munis  d'un 
rôle  ou  état  signé  de  leurs  mains;  pas  même  à  un  ancien,  sauf  le  consentement  de 


35o  LES  SYNODES  DU  DESERT. 

XI. 

Vu  les  circonftances  particulières  dans  lefquelles  fe  font  trouvées 
les  églifes  de  Marennes  &  de  la  Pimpelière,  l'alfembléc  eft  d'avis  que 
les  fidèles  de  la  ville  de  Marennes  qui  ont  aftuellement  des  bancs  en 
propre  dans  l'églife  de  la  Pimpelière  peuvent  les  conferver  &  pratiquer 
dans  ladite  églife  toutes  les  parties  du  culte  divin. 

XII. 

Sur  la  queftion  propofée  au  fujet  d'un  différend  furvenu  dans  le 
confiftoire  de  Mornac,  favoir  fi  les  héritiers  collatéraux  fuccèdent  aux 
places  que  leurs  parents  défunts  avaient  en  propriété  dans  l'églife  dont 
ils  étaient  membres,  l'affemblée  a  décidé  qu'ils  doivent  hériter  dans 
les  églifes  de  Saintonge,  à  caufe  que  les  maifons  d'oraifon,  que  les  pro- 
teftants  y  ont  érigées,  font  achetées  en  commun  &  que,  conféquem- 
ment,  un  chacun  y  a  droit  fur  le  fol  même,  à  proportion  de  fa  mife. 
Cependant,  comme  les  dépenfes  des  églifes  font  continuelles  &  qu'elles 
peuvent  augmenter,  lefdits  héritiers  collatéraux  feront  tenus  de  con- 
tribuer aux  frais  néceflaires,  à  raifon  des  places  qui  leur  feront  échues; 
mais,  comme  il  pourrait  réfulter  plufieurs  difficultés  d'un  pareil  droit 
&  qu'un  feul  particulier  pourrait  être  polTeffeur  d'une  multitude  de 
places  &  les  garder  par  opiniâtreté,  il  fera,  dans  ce  cas,  au  pouvoir 

leurs  confrères.  Ceux  qui,  à  l'avenir,  viendraient  à  y  être  surpris,  seront  taxés  de 
malversation  et  poursuivis  selon  l'exigence  du  cas. 

23.  —  Les  consistoires  ou  anciens  ne  pourront  point  collecter  d'une  e'glise  dans 
une  autre,  sous  aucun  prétexte,  ni  rien  recevoir  pour  leur  profit  au  préjudice  des 
autres,  des  mains  de  ceux  qui  ne  sont  point  de  leur  quartier,  sans  injustice,  et 
seront  dans  le  cas  de  le  rembourser  incessamment,  sans  attendre  qu'on  le  réclame; 
ceux  qui  se  trouveront  dans  le  cas  et  qui  l'affecteront,  après  avoir  été  avertis, 
seront  censurés,  même  déposés,  s'ils  y  persistent. 

24.  —  Les  mariages  ne  seront  proclamés,  sans  qu'au  préalable  on  n'ait  de 
suffisants  témoignages  des  promesses  entre  les  parties,  comme  contrats  ou  actes 
accoutumés  {Discipline  ecclésiastique,  chap.  XIII,  art.  i5),  ni  bénis  que  suivant  ce 
que  prescrit  la  Discipline  ecclésiastique,  chap.  XIII,  art.  ig. 

25.  —  Les  anciens  qui  auront  été  invités  aux  colloques  ou  consistoires,  et  qui 
n'auront  daigné  s'y  trouver,  seront  censurés,  si  les  causes  ou  raisons  de  leur 
absence  ne  sont  jugées  valables,  et  seront  exhortés  à  s'y  trouver  autant  qu'il  dé- 
pendra d'eux. 

26.  —  Les  sociétés  privées  qui  se  font  dans  la  ville,  et  autres,  où  n'assisteront 
point  un  ou  deux  anciens,  seront  regardées  comme  scandaleuses  et  préjudiciables 
au  bien  et  à  l'édification  de  l'Eglise;  ceux  qui  y  assistent,  seront  exhortés  de  s'en 
séparer. 

27.  —  Ces  églises,  gémissant  sous  le  poids  accablant  de  la  discorde  qui  les  désole, 
l'assemblée  a  trouvé  à  propos  qu'il  fût  célébré  un  jeûne  dans  leur  étendue,  pour 


SYNODES  PROVINCIAUX.  36 1 

du  confiftoirc  du  lieu  de  difpofer,  au  bout  de  fix  mois,  defdites  places 
en  faveur  de  ceux  qui  n'en  feront  pas  pourvus,  en  remettant  le  mon- 
tant de  la  fomme  qu'ils  recevront  des  acquéreurs  aux  héritiers.  Le 
même  règlement  doit  être  oblcrvc  envers  les  héritiers  en  ligne  droite. 

xui. 

La  compagnie  ayant  délibéré  fur  le  parti  qu'il  convient  de 
prendre  au  fujet  des  églifes  du  Périgord,  Haut  &  Bas-Agenais,  qui 
ont  refufé  de  payer  leur  quote-part  des  dépenfes  générales  de  la  pro- 
vince, faites  l'année  dernière,  il  a  été  arrêté  qu'on  écrirait  auxdites 
églifes  pour  leur  témoigner  combien  la  préfente  alfemblée  elt  furprife 
d'une  pareille  réfolution,quicontrafle  diredement  avec  les  obligations 
defdites  églifes  qui,  faifant  pour  lors  corps  avec  celles  de  cette  pro- 
vince, ne  peuvent,  fous  aucun  prétexte,  refufer  de  rembourfer  leur 
portion  des  dépenfes  qui  ont  été  faites  pour  la  province  en  général  ; 
en  conféquence,  il  fera  écrit  auxdites  églifes  du  Périgord,  Haut  & 
Bas-Agenais  pour  leur  réitérer  la  demande  qui  leur  a  été  faite  à  ce 
fujet  ;  &  au  cas  qu'elles  perfiftent  dans  leur  refus,  il  leur  fera  déclaré 
que  plainte  en  ferait  portée  au  fynode  national,  afin  que  ce  tribunal 
interpofe  fon  autorité  pour  contraindre  lefdites  églifes  de  remplir  à  ce 
fujet  ce  que  leur  devoir  &  la  juftice  exigent. 

nous  humilier  tous  sous  la  puissante  main  de  Dieu,  afin  de  le  fléchir  et  lui  de- 
mander ardemment  la  paix  dont  nous  sommes  privés,  par  l'aveu  sincère  de  nos 
foutes,  mais  aussi  avec  promesse  de  vivre  désormais  comme  de  vrais  chrétiens; 
elles  ont  fixé  ce  jour  d'humiliation  au  premier  dimanche,  après  que  la  communion 
de  septembre  prochain  aura  été  célébrée  dans  ces  églises;  tous  les  fidèles  sont  et 
seront  exhortés  do  s'y  préparer,  afin  d'obtenir  de  la  main  du  Seigneur  un  bien  si 
précieux  et  duquel  nous  déplorons  la  perte. 

28.  —  Afin  que  tant  les  fidèles  que  les  anciens  puissent  concourir  à  l'exécution 
des  arrêtés  pris  dans  le  présent  colloque,  et  ne  puissent  sous  prétexte  d'ignorance 
tirer  des  raisons  d'excuses  de  l' infraction,  dans  l'une  de  ses  parties,  l'assemblée  a 
jugé  à  propos  que  lecture  en  fût  foite  à  la  tète  des  premières  assemblées. 

29.  —  L'assemblée  a  chargé  le  consistoire  de  St-Germain  de  la  convocation  du 
prochain  colloque,  ce  qui  sera  ainsi  observé,  chacune  par  son  tour,  ou  comme  il 
sera  trouvé  expédient,  conformément  à  la  Discipline  ecclésiastique,  chap.  IX, 
art.  I . 

Ainsi  a  été  conclu  et  arrêté  au  Désert,  les  mêmes  jour  et  an  que  dessus. 

P.  Lanne,  pasteur;  Pomarède. 
Nous  soussignés  promettons  devant  Dieu  d'observer  et  faire  observer  tous 
les  articles  ci-dessus  mentionnés,  sans  aucune  restriction. 

Lanne,  pasteur;  Pomarède;  Ladeux;  Bergereau;  Barbecane; 
Dupouy;  Henry  Arthaud;  Sourbé;  Metce. 
—  Collection  F.  Marquis-Sébie. 


352  LES  SYNODES  DU  DESERT. 

XIV. 

Sur  la  propofition  qui  a  été  faite  pour  favoir  fi  notre  province 
doit  continuer  le  prêt  d'un  de  fes  pafteurs,  pendant  deux  ans,  à  la 
province  du  Périgord  &  Agenais,  conformément  à  l'art.  22  du 
fynode  national  dernier,  l'affemblée  a  arrêté  que,  malgré  le  refus  de 
ladite  province,  les  églifes  de  Saintonge,  Angoumois  &  Bordeaux  fe 
conformeront  à  l'arrêté  dudit  fynode  national  à  ce  fujet,  autant  toute- 
fois que  ladite  province  du  Périgord  paiera  les  honoraires  despafteurs 
qui  l'ont  déjà  delfervie  ou  qui  la  defferviront  à  l'avenir,  en  conformité 
de  l'article  du  flynode]  n[ational]  ci-deffus  cité,  &  cela  à  raifon  du 
temps  que  lefdits  pafteurs  refteront  à  fon  fervice  &  des  honoraires 
qu'ils  perçoivent  dans  leurs  quartiers;  &  au  cas  de  refus  defdites  églifes 
du  Périgord  &  Agenais,  on  leur  déclare,  par  le  préfent  article,  qui 
leur  fera  notifié  (ainfi  que  le  précédent)  par  Meffieurs  les  modérateurs 
&  fecrétaires,  qu'on  fe  croira  difpenfé  de  leur  fournir  le  fecours  auquel 
on  n'efl;  cenfé  être  engagé  que  fous  les  conditions  ci-deffus. 

XV. 

Ayant  été  demandé  à  rafl"emblée  quelle  conduite  un  confiftoire 
doit  tenir  envers  des  particuliers  qui  défireraient  qu'il  leur  fût  permis 
de  remplir  leurs  devoirs  de  religion  dans  une  autre  églife  que  celle 
du  lieu  où  ils  réfident,  il  a  été  répondu  que  l'édification  exige  que 
lefdits  particuliers  pratiquent  le  culte  public  dans  l'églife  dont  ils  font 
cenfés  membres,  &  qu' ainfi  on  ne  peut  accorder  une  telle  permiffion. 

XVI. 

Sur  la  demande  qui  a  été  faite  fi  l'on  doit  bénir  un  mariage  dont 
l'une  des  parties,  qui  fe  dit  être  proteflante,  n'afiifte  point  au  culte 
public  de  notre  fainte  religion,  ni  ne  veut  promettre  d'y  aflifter,  la 
compagnie  efl:  d'avis  qu'un  tel  mariage  ne  doit  pas  être  béni. 

XVII. 

Un  fidèle  de  Marennes  fe  trouv[ant]  dans  l'impoflibilité  de  payer 
tous  les  frais  qui  lui  ont  été  faits,  au  fujet  d'une  faifie  de  fes  biens  à 
laquelle  il  avait  été  expofé  pour  fait  de  religion,  il  a  été  convenu  de 
lui  avancer  36o  liv.,  qui  feront  réparties,  par  égales  portions,  fur 
les  cinq  quartiers  qui  compofent  aduellement  la  province. 


SYNODES  PROVINCIAUX.  353 

XVIII. 

Le  fynode  du  Périgord  &  Agenais,  afTemblc  les  19"  &  20"  dé- 
cembre 1763',  ayant  refufc,  comme  il  appert  par  l'art.  5  de  fes 
délibérations,  d'entrer  pour  fa  quote-part  aux  dépenfes  de  la  province 
avant  que  le  f[ynode]  n[ational]  dernier  en  eiJt  formé  deux  fynodes 
provinciaux,  la  répartition  dcfdites  dépenfes  a  été  faite  fur  les  églifes 
de  Saintonge,  Angoumois  &  Bordeaux,  au  marc  la  livre,  à  raifon  des 
honoraires  que  chaque  quartier  paye  à  fes  pafteurs,  favoir  : 

Sur  la  Saintonge  &  Angoumois      .     .       782  #  12  f  4  d 
Sur  Bordeaux 294 

1076  »  12  f  4  d 

XIX. 

Sur  les  repréfentations  qui  ont  été  faites  à  la  préfente  aflemblée, 
elle  enjoint  aux  églifes  de  Marennes  &  de  St-Savinien  de  payer  à 
M.  Dupuy, pafteur, fes  honoraires  échus  à  la  St-Jean  dernière,  favoir: 

Marennes,  à  raifon  de 258  -ff 

St-Savinien,  à  raifon  de 200  » 

458  » 

XX. 

M.  Dugas  ayant  reçu  de  M.  JaroufTeau  ...  48  /f 
de  M.  Dupuy  ....  24  » 
de  M.  Martin    ....     23o  »  10  f 


3o2  »  I o  f 
&  devant  de  plus  percevoir  les  honoraires  que  payent  les  églifes  qu'il 
dclfcrt,  fe  charge  d'acquitter  la  fommc  de  782  liv.  12  f.  4  d.,  qui  eft  le 
montant  des  dépenfes  générales  des  quartiers  de  Saintonge  &  An- 
goumois. 

XXI. 

Les  comptes  des  églifes  de  Saintonge  &  Angoumois  arrêtés, 
M.  Martin  f'eft  trouvé  redevable  auxdites  églifes  de  la  fomme  de 
99  liv.  10  f.  qu'il  payera  à  la  première  réquifition. 

XXII. 

Meffieurs  Dupuy,  paft[eurs],  ayant  demandé  d'exercer  leur  minif- 
tère  dans  la  même  province,  l'affemblée,  pour  répondre  favorablement 
à  leurs  défirs,  aurait  adrelfé  inccUamment  vocation  à  l'aîné  de  ces 

1.  Les  actes  de  ce  premier  synode,  convoqué  à  la  suite  de  la  décision  du 
synode  national  de  1763  (art.  22)  n'ont  pas  été  retrouvés. 

23 


354  ^^^  SYNODES  DU  DESERT. 

Meffieurs,  qui  eft  aftuellement  en  Agenais;  mais  à  caufe  du  droit  que 
les  églifes  du  Périgord  &  Haut-Agenais  ont  fur  lui,  en  vertu  de 
l'art.  22  du  fynode  national  dernier,  on  n'a  pas  cru  pouvoir  fe  dif- 
penfer  de  demander  audit  M.  Dupuy  aîné  d'obtenir  préalablement 
fon  congé  du  fynode  dont  il  dépend,  moyennant  quoi  on  verra  avec 
plaifir  qu'il  vienne  exercer  fon  miniftère  dans  le  fein  des  églifes  de 
cette  province. 

xxm. 
L'affemblée  confirme  la  vocation  que  le  colloque  de  Saintonge 
du  24°  août  1763,  art.  3,  [a]  adreCfée  à  M.  Jacques  Dumas,  aduelle- 
ment  miniftre. 

XXIV. 

Les  églifes  de  Saintonge  &  Angoumonis  formeront  à  l'avenir 
trois  quartiers,  dont  chacun  fera  deffervi  par  deux  pafteurs  qui  circu- 
leront dans  ledit  quartier  ;  ce  partage  fera  dans  l'ordre  fuivant  : 

i"  Quartier  de  La  Tremblade,  Avallon,  Paterre,  Mornac, 
Breuillet,  Courlay,  Royan,  le  Pouyaud  &  Didonne. 

2"  Quartier  de  Soubize,  Luzac,  Marennes,  la  Pimpelière,  le  Port 
des  Barques,  St-Savinien,  Cozes  &  Mefchcrs. 

3°  Quartier  de  Cognac,  Jarnac,  le  Louis,  Segonzac,  Chez  Piet, 
Jonzac,  Pons,  Gémozac,  St-Fort  &  Mortagne. 

XXV. 

Immédiatement  après  l'arrivée  de  MM.  Dupuy  aîné  &  Dumas, 
MM.  Dugas,  Martin,  Jarouffeau  &  Dupuy  jeune,  avec  un  ancien 
de  chaque  églife,  f'affembleront  pour  prendre  des  arrangements  dé- 
finitifs au  fujet  de  la  fixation  des  pafteurs,  conformément  à  l'article 
précédent.  Et  en  attendant  l'arrivée  defdits  Meffieurs  Dupuy  aîné  & 
Dumas,  les  églifes  feront  deffervi  es  fur  le  pied  qu'elles  l'ont  été  jufqu'à 
préfent;  mais  au  cas  qu'il  n'y  eût  qu'un  de  ces  Meffieurs  qui  fe  rendît 
dans  la  province,  il  circulera  dans  toutes  les  églifes  jufqu'au  prochain 
fynode  provincial  :  la  même  commiffion  fera  la  répartition  du  furcroît 
d'honoraires  qu'il  faudra  payer  au  fujet  de  l'augmentation  des  pafteurs 
dans  les  églifes  de  Saintonge  &  Angoumois. 

XXVI. 

Suppofé  que  l'arrangement  pris  dans  la  préfente  affemblée, 
art.  24,  ait  lieu,  on  pourra,  dans  ce  cas,  déroger  à  l'art.  3  ci-deffus  ; 


SYNODES  PROVINCIAUX. 


:>oo 


en  conlcquence,  les  églifes  de  Saintonge  &  Angoumois  ne  formeront 
que  trois  colloques,  dont  chacun  fera  compofé  des  deux  pafteurs  qui 
defferviront  lefdits  quartiers  &  d'un  député,  ancien  de  chaque  églife. 

XXVII. 

Sur  la  plainte  portée  à  la  préfente  aflemblée  par  quelques  jeunes 
gens  de  l'églife  de  Jarnac,  qui  demeurent  fufpendus  de  la  table  facrée 
pour  fêtrc  mafqués  &  avoir  danfé  avec  excès,  le  carnaval  de  l'année 
1762,  la  compagnie  a  trouvé  le  confiftoirc  de  Jarnac  blâmable  d'avoir 
interdit  publiquement  le  facrement  de  la  Ste-Cène  auxdits  jeunes 
gens,  avant  de  les  avoir  appelés  en  confiftoire  &  effayé  de  les  contenir 
dans  leur  devoir  par  des  admonitions  particulières;  cependant,  comme 
le  fcandale  caufé  par  lefdites  pcrfonnes  méritait  de  vives  cenfures 
de  la  part  de  leur  confiftoire,  &  que  tout  ce  qu'il  y  a  de  répréhcnfiblc 
dans  fa  conduite  confifte  principalement  dans  un  défaut  de  forme,  il 
eft  ordonné  aux  perfonnes  plaignantes  d'avoir  à  l'avenir  plus  de  défé- 
rence pour  Meflieurs  le  pafteur  &  anciens  de  leur  églife,  &  de  fe 
foumcttre,  pour  rentrer  dans  la  paix  de  l'Eglife,  aux  cenfures  confifto- 
riales  qu'elles  ont  encourues;  &  pour  effacer  l'impreflion  qu'a  faite 
la  publication  de  ladite  fufpenfion,  M.  le  pafteur  déclarera  à  la  tète  de 
l'alfcmblée  que  les  perfonnes  qui  avaient  été  privées  de  participer  à 
la  Ste-Cène  pour  f'ètre  mafquées  &  avoir  donné  dans  l'excès  de  la 
danfe,  ayant  témoigné  être  repentantes,  il  lève  la  fufpenfion  décernée 
contre  elles. 

XXVIII. 

L'églife  de  Bordeaux  eft  chargée  d'entretenir  la  correfpondance 
de  la  province,  conformément  à  l'art.  18  du  f^ynode]  n[ationalj 
dernier'. 


I.  On  a  indiqué  (p.  3 10)  quels  étaient,  dans  les  premières  années,  les  membres 
correspondants  du  Béarn,  des  Basses-Ccvennes,  du  Dauphiné;  on  trouvera  (p.  36i) 
les  noms  des  membres  du  comité  du  Bas-Languedoc.  Les  uns  et  les  autres  avaient 
déjà  eu  l'occasion  de  s'écrire  et  de  se  concerter,  comme  on  l'a  vu  plus  haut,  au 
sujet  du  mandat  de  Court  de  Gébelin.  Mais,  en  dehors  de  ces  petits  comités,  il  en 
existait  un  autre  à  Paris,  de  date  antérieure,  qui  avait  la  prétention,  non  avouée, 
de  diriger  les  affaires  des  religionnaircs  dans  leurs  relations  avec  le  pouvoir  civil, 
et  qui.  entrant  dès  le  début  en  conflit  avec  Gebelin,  se  trouva  également  en  dés- 
accord avec  une  partie  des  comités  provinciaux.  Au  lieu  de  l'unanimité  des  vues, 
on  se  heurta  à  des  divergences;  de  là  de  stériles  discussions  qui  neutralisèrent  et 
souvent  découragèrent  les  meilleures  volontés.  «  Messieurs  du  comité  de  Paris, 
écrivait  de  Ganges  (Gard),  le  pasteur  Pomaret,  me  mettraient  de  très-mauvaise 


356  LES  SYNODES  DU  DÉSERT. 

Ladite  églife  eft  auffi  chargée  de  la  convocation  du  prochain 
fynode  provincial. 

Ainfi  conclu  &  arrêté  lefdits  jours  &  an  que  deffus  par  ladite 
affemblée  fynodale,  compofée  de  fept  pafteurs,  favoir  :  MM.  Cavalier, 
Dugas,  Martin,  Etienne  Gibert,  Jarouffeau  &  Dupuy  jeune,  afliftés 
de  douze  anciens,  députés. 

Après  avoir  remercié  le  Seigneur  de  fa  proteftion,  &  les  cenfures 
faites,  l'aiTemblée  f'eft  féparée. 

Dugas,  part''  &  modérateur;  Cavalier,  paft''  &  modérateur- 
adjoint;  Gibert  jeune,  paft"'  &  fecrétaire;  Martin,  pafl"' 
&  fecrétaire-adjoint. 

humeur.  Qu'avons-nous  de  commun  avec  eux  ?  Et  quelques  particuliers,  qui  n'al- 
lèguent que  des  peurs  de  ceci  ou  de  cela,  l'emporteraient-ils  sur  des  pasteurs  qui 
ont  soutenu  les  églises,  qui  les  ont  faites?  Je  ne  m'en  consolerais  de  la  vie.» 
(Mss.  Rabaut,  III,  C.  p.  28).  Court  de  Gébelin  partageait  les  mêmes  sentiments 
et  les  exprimait  avec  non  moins  de  vivacité.  Cependant,  bien  que  les  efforts  des 
uns  et  des  autres  ne  fussent  pas  toujours  parallèles,  on  faisait  chaque  jour  de 
nouveaux  progrès  vers  la  tolérance. 


Synodes  provinciaux  de   1765. 

Synode  du   Bas- Languedoc. 


Au  nom  de  Dieu  soit  fait.  Amen. 


E  fynodc  du  Bas-Languedoc,  affemblé  au  Dcfcrt,  les  pre- 

5LYWW  micr,  deuxième,  troifièmc  &  quatrième  mai  mil  fept  cent 

^ji^^Y^  foixante-cinq,  au  nombre  de  quinze  pafteurs  de  la  province, 

:^^^dcu\  des  Baffes-Cévennes,  un  des  Hautes,  quatre  miniftres, 


cinq  propofonts  &  quarante-cinq  anciens,  députes  par  les  églifes, 
après  avoir  invoqué  le  St-Nom  de  Dieu  &  élu,  à  la  pluralité  des  luf- 
frages,  M.  Paul  Rabaut,  pafteur,  pour  modérateur  ;  M.  Jean  Pradel, 
pafteur,  pour  modérateur-adjoint;  M.  Pierre  Encontre,  paftcur,  pour 
fecrétaire,  &  M.  Jean  Guizot,  aufl]  pafteur,  pour  fecrétaire-adjoint, 
a  arrêté  ce  qui  fuit  '  : 


A  caufe  de  l'extrême  corruption  qui  règne  &  qui  va  en  augmen- 
tant, &  vu  que  nos  églifes  demeurent  toujours  fous  la  croix,  il  fera 
célébré  un  jour  de  jeûne  extraordinaire,  le  20"  octobre  prochain,  &  en 
cas  de  pluie  ce  jour-là,  le  dimanche  fuivant. 

I .  C'est  à  cette  date  qu'il  convient  probablement  de  placer  cette  lettre  adressée 
par  Rabaut-St-Etienne  au  prince  de  Beauvau  qui  venait  d'arriver  en  Languedoc. 
On  croit  utile  de  la  donner,  moins  pour  l'incident  au  sujet  duquel  elle  fut  e'crite, 
qu'à  cause  des  renseignements  qu'elle  contient  sur  la  tenue  d'un  synode  provin- 
cial, en  1763.  On  était  déjà  loin  des  premiers  synodes  convoqués  par  les  prédicants 
de  171  5. 

«...Les  pasteurs  et  quelques  anciens  du  Bas-Languedoc  s'assemblèrent,  au 
mois  de  mai  dernier,  en  synode,  comme  ils  le  font  toutes  les  années  pour  y  régler 
l'emplacement  des  ministres  et  les  autres  affaires  de  discipline.  C'était  aux  envi- 
rons de  Vie,  village  du  diocèse  d'Uzès,  sur  la  route  de  Nîmes  à  St-Hippolyte. 


358  •  ES  SYNODES  DU  DÉSERT. 

II. 
Deux  députés  de  l'églife  de  St-Hippolyte  ayant  préfenté  un 
mémoire  tendant  à  obtenir  le  miniftère  de  M.  Baftide,  &  ce  digne 
pafteur,  mécontent  de  quelques  lieux  de  fon  diftrict  &  pour  répondre 
favorablement  à  la  vocation  que  lui  a  adreffée  ladite  églife,  ayant 
demandé  fon  congé,  l'affemblée,  qui  aurait  bien  voulu  fe  prêter  aux 
vœux  de  M.  Baftide  &  de  l'églife  qui  le  défire,  confidérant  néanmoins, 
d'un  côté,  l'extrême  befoin  des  nôtres,  &  d'un  autre  le  grand  vide  que 
ferait  dans  la  province  l'abfence  de  ce  pafteur,  a  été  obligée  de  refufer 
leur  demande.  Au  furplus,  indignée  qu'il  fe  foit  trouvé  des  lieux 
entiers  capables  de  ne  pas  payer  à  leurs  pafteurs  les  honoraires  qu'ils 
leur  doivent,  elle  a  arrêté  qu'un  pafteur  voifin  fe  portera  dans  ces 
lieux  pour  cenfurer  les  coupables;  &  fuppofé  qu'ils  ne  fatiffaffent  pas, 
ces  lieux  feront  privés  de  l'exercice  du  St-Miniftère,  conformément  à 
l'art.  41  du  chap.  i"  de  la  difcipline. 

III. 
L'afl'emblée  fêtant  aperçue  de  manière  à  n'en  pouvoir  pas  douter, 
par  divers  mémoires  venus  de  Montpellier,  qu'il  y  a  des  troubles  dans 

Leurs  affaires  finies,  ils  se  retirèrent  ;  et  ce  synode  ne  différerait  en  rien  de  tous 
les  autres,  si,  aujourd'hui,  Mgr.  l'intendant  n'avait  nommé  des  commissaires 
devant  qui  le  Procur''  du  Roi  de  la  comm.  a  fait  assigner  3  protest,  et  3  cathol. 
dudit  lieu  de  Vie  pour  faire  des  inform[ations.]  On  avait  bien  ouï  dire  que  le 
sieur  curé  de  Vie  avait  écrit  aux  supérieurs,  quelque  temps  après  la  tenue  de  ce 
synode,  pour  se  plaindre  de  cette  assemblée  qui  ne  devait  cependant  pas  le  cho- 
quer, puisqu'elle  se  tint  dans  un  lieu  écarté,  loin  du  village  et  du  chemin  et  que 
ceux  de  ses  membres  qui  venaient  coucher  à  Vie  ne  se  retiraient  que  de  nuit  et  en 
partaient  de  grand  matin.  11  faut  bien  cependant  qu'on  ait  peint  cette  assemblée 
sous  de  noires  couleurs,  puisqu'on  a  porté  l'autorité  à  en  prendre  connaissance. 

«  Les  protestants  qui  ont  le  malheur  d'être  accusés,  sans  savoir  de  quoi  on  les 
accuse,  ne  peuvent  pas  se  justifier  sur  les  imputations  calomnieuses  qu'on  peut 
leur  avoir  faites.  Voici  néanmoins  des  observations  générales  que  l'on  prend  la 
liberté  d'exposer.  Dans  chaque  province  ou  district,  on  a  accoutumé  de  convoquer 
toutes  les  années  une  assemblée  synodale,  composée  de  quelques  anciens  avec  les 
ministres;  l'objet  de  cette  assemblée  est  de  placer  les  ministres,  de  régler  l'admi- 
nistration des  affaires  particulières,  d'établir  l'ordre  et  la  paix.  Jamais  on  n'avait 
fait  aucune  recherche  dans  le  pays  contre  ces  convocations,  parce  qu'elles  n'ar- 
rivent qu'une  fois  l'an,  parce  qu'elles  sont  décentes,  parce  qu'elles  se  tiennent 
précisément  dans  des  Déserts,  parce  qu'on  ne  se  retire  qu'à  la  nuit  dans  les  vil- 
lages où  l'on  est  obligé  d'aller  coucher,  et  que  les  membres  ont  même  le  soin  de 
se  disperser  dans  plusieurs  villages  voisins  pour  ne  point  choquer  les  catholiques 
et  les  curés,  et  parce,  enfin,  que  les  objets  de  ces  sortes  d'assemblées  sont  par- 
faitement connus  des  magistrats.  —  En  faisant  aujourd'hui  des  recherches  contre 
le  synode  de  cette  année,  on  porte  l'alarme  dans  l'esprit  des  protestants.» 

—  Mss.  Rabaut,  III,  B.  p.  281. 


SYNODES  PROVINCIAUX.  35g 

l'églife  de  ladite  ville,  a  nommé,  pour  les  connaître  &  les  terminer, 

MAI.  Paul  Rabaut  &  Pradel,   pafteurs,  &  M.    B x,  médecin,  & 

Antoine  Moinier,  anciens,   auxquels  en   cas  d'empêchement   feront 

fubftitués,  favoir:  au  premier,  M.Alexandre  V ,  ancien,  au  fécond 

M.  B ,  aulTi  ancien,  &  à  ce  dernier  M.  P....,  de  même  ancien. 

IV. 

MM.  Gachon,  Valentin  &  Lombard,  ayant  exhibé  les  lettres 
atteftatoires  de  leur  confécration  au  St-Miniflère  &  expofé  les  raifons 
qui  les  portèrent  ù  recevoir  rimpofition  des  mains  dans  les  pays 
étrangers,  la  compagnie,  lans  trouver  ces  raifons  de  mife,  f'eft  pour- 
tant réjouie  de  leur  réception,  les  a  agrégés  avec  plaifir  dans  fon  corps 
&  a  arrêté  de  confier  un  troupeau  h  chacun  d'eux. 

V. 

Leflure  faite  d'une  lettre  que  M.  Pic,  pafteur,  a  écrite  au  nom  du 
colloque  de  Provence,  pour  demander  à  cette  affembléc  le  fecours 
d'un  propofant,  elle  lui  a  accordé  le  fieur  Benvignat,  à  la  dodrine  & 
aux  mœurs  duquel  elle  rend  un  bon  témoignage,  le  recommandant  à 
la  bienveillance  des  églifes  qu'il  va  deffervir,  &  lui  promettant,  avec 
la  protection  de  la  province,  de  favorifer,  autant  qu'il  fera  pofliblc,  fa 
confécration  au  St-Minirtère. 

VI. 

Vu  les  bons  témoignages  rendus  à  la  doftrine  &  aux  mœurs  de 
MM.  Périer  &  Bouët,  propofants,  &  confidéré  l'extrême  befoin  que 
la  province  a  d'augmenter  en  pafteurs,  l'afTemblée  a  adreffé  une  voca- 
tion à  ces  deux  Meilleurs  pour  être  examinés  &  recevoir  l'impofition 
des  mains,  fils  en  font  jugés  capables,  &  elle  leur  a  donné  pour  exa- 
minateurs MM.  Rabaut,  Pradel,  Baftidc,  Encontre  &Guizot,  pafteurs, 
&  nommé  ledit  M.  Encontre  pour  les  confacrer. 

VII. 

Sur  les  plaintes  portées  contre  le  fieur  Genolhac,  propofant,  la 
compagnie,  l'ayant  fait  fommer  de  comparaître  pour  y  répondre,  & 
ledit  fieur  ayant  écrit  à  l'afTemblée  pour  lui  demander  fon  congé,  elle 
le  lui  a  accordé. 

VIII. 

Ledure  faite  d'une  lettre  datée  d'Aiguefvives,  du  29'  avril  der- 
nier, adreffée  à  M.  Teiflier,  l'un  des  pafteurs  de  cette  province,  & 


36o  LES  SYNODES  DU  DESERT. 

fignée  de  treize  anciens  des  églifes  de  Gallargues,  Aiguefvives  & 
Vergèze,  &  ouï  Meffieurs  les  pafteurs  aduellement  deflervant  nos 
églifes,  lefquels  fe  font  plaints  de  cette  lettre  comme  contenant  des 
chofes  très-offenfantes  contre  leur  corps,  après  f 'être  retirés,  de  même 
que  le  fieur  Riquet,  député  de  Gallargues,  figné  dans  ladite  lettre ,  la 
préfente  affemblée,  préfidée  par  Meilleurs  les  miniftres  Valentin, 
Gachon  &  Lombard,  confidérant  combien  il  importe  de  donner  aux 
vénérables  pafteurs  de  cette  province  toute  la  fatiffa6lion  qui  leur  eft 
due  au  fujet  de  la  lettre  dont  il  f'agit,  &  que  pour  cela  il  eft  nécef- 
faire  de  prendre  des  informations  pour  connaître  du  fait  en  queftion, 
en  découvrir  toutes  les  circonftances&  entendre  les  accufés,  —  l'affem- 
blée   a  nommé   &   commis  les   trois    miniftres  qui  la  préfident  & 

M.  Al Beau,  &  Gou ,  anciens,  auxquels  elle  a  donné  pouvoir 

de  fe  tranfporter  inceffamment  fur  les  lieux,  à  l'effet  de  prendre  les 
fufdites  informations  &  de  prononcer  définitivement. 

IX. 

Le  député  de  l'églife  de  Sommières  ayant  requis  de  la  manière 
la  plus  prelfante  que  M.  Baftide  voulût  continuer  l'exercice  de  fon 
miniftère  dans  ladite  églife,  &  le  fynode  ayant  joint  fes  inftances  à 
celles  dudit  député,  M.  Baftide  a  déclaré  ne  le  pouvoir  pour  cette 
année;  ce  qui  a  d'autant  plus  affligé  la  compagnie  qu'elle  a  toutes 
fortes  de  raifons  d'être  édifiée  de  la  dodrine  &  des  mœurs  de  ce  digne 
miniftre. 

X. 

L'églife  de  St-Mamert  ne  pouvant  plus  refter  annexée  au  diftriél 
de  St-Geniès,  parce  que  le  pafteur  qui  la  deffert  ferait  trop  chargé,  le 
fynode,  fans  avoir  égard  aux  inftances  du  député  de  cette  églife,  a 
preffé  fortement  MM.  Pierre  Saufline  &  Allègre  de  vouloir  bien  la 
deffervir  ;  à  quoi  ces  zélés  pafteurs  ont  enfin  confenti,  à  condition  que, 
fi  cette  églife  y  fait  la  moindre  difficulté,  ils  feront  libres  de  la  quitter. 

XI. 

La  manière  dont  le  comité  a  rempli  les  objets  de  fa  commiffion 
ayant  été  approuvée,  &  les  membres  qui  le  compofent  remerciés  du 
zèle  a6tif  avec  lequel  ils  ont  faifi  les  occafions  de  procurer  le  bien 
général,  vu  la  grande  utilité  de  cet  établiflement,  il  a  été  arrêté  de  le 
continuer  de  la  manière  qu'il  a  commencé,  c'eft-à-dire  qu'il  fera 
chargé  de  la  correfpondance,  qu'il  f 'occupera  des  affaires  générales  & 


SYNODES  PROVINCIAUX.  36 1 

preffantes  qui  pourront  furvenir  jufqu'à  la  veille  du  prochain  fynode, 
autres  néanmoins  que  celles  qui  concernent  la  difcipline  eccicfiaftique; 
auquel  eflet,  l'alfemblée  exhorte  les  pafteursde  la  province  d'informer 
cxaclcment  le  comité  de  tout  ce  qui  fc  paffera  dans  leurs  diftricts  qui 
pourrait  intéreffer  la  caufe  commune,  &  tous  les  membres  des  églifes 
qui  peuvent  en  être  capables  de  ne  mettre  au  jour  ni  adreffer  aux 
Puiffances  aucun  mémoire  concernant  les  affaires  générales,  fans 
f'être  concertés  avec  le  comité  &  avoir  pris  fon  avis,  autant  que  cela 
fera  poOiblc. 

XII. 

Sur  l'appel  interjeté  à  cette  affcmblée  par  les  fieurs  Féline  & 
Richard,  de  la  dépofition  prononcée  contre  eux  par  le  confiftoire  de 
l'églife  d'Uzès,  l'aifembléc  les  a  renvoyés  à  le  pourvoir  par  devers  le 
colloque. 

xra. 

II  a  été  arrêté  d'ajouter  à  l'article  concernant  le  comité  que  les 
mêmes  perfonncs,  qui  lecompofaient  l'année  dernière,  le  compoferont 
encore  celle-ci  ;  &  que,  conformément  à  l'obligation  qui  leur  fut 
impolee  dès  l'origine  de  cet  établiffcment,  elles  feront  part  aux  paf- 
teurs  de  ce  qu'elles  apprendront  d'intéreffant,  foit  de  notre  province, 
foit  de  toutes  les  autres  où  il  y  a  des  proteftants  '. 

Ainfi  conclu  &  arrêté  le  fufdit  jour  &  an  que  defTus. 

Paul  Rabaut,  paftcur  &  modérateur;  Pradel,  pafleur  & 
modcrateur-ad  joint. 

I.  Trois  pasteurs  faisaient  partie  de  ce  comité  que  P.  Rabaut  présidait.  Ce 
comité  avait  été  constitué,  à  la  suite  de  la  tenue  du  synode  national  de  1763, 
probablement  sur  les  instances  de  Court  de  Gcbelin,  non-seulement  pour  corres- 
pondre avec  les  autres  comités  de  chaque  province  ecclésiastique,  mais  surtout 
pour  imprimer  une  unique  direction  aux  projets  divers  qu'élaboraient  2es  églises 
et  leurs  pasteurs,  et  pour  correspondre,  en  leur  nom,  avec  le  comité  de  Paris  et 
avec  Court  de  Gébelin. 


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362  LES  SYNODES  DU  DÉSERT. 

Synode  des   Hautes-Cévennes. 

Au  nom  de  Dieu  soit  fait.  Amen. 


Le  fynode  de  la  province  des  Hautes-Cévennes,  affemblé  le 
vingt-feptième  mars  mil  fept  cent  foixante-cinq,  auquel  ont  affilié 
Meffieurs  Jean  Roux,  Jean-Pierre  Gabriac,  Jacques  Gabriac,  Jean 
Méjanelle  du  Cambon,  Pierre  Vallat,  Charles  Bourbon,  Pierre 
Pierredon,  Antoine  Sabatier  &  Jean-Pierre  Roche,  pafteurs  de  ladite 
province,  avec  vingt-quatre  anciens,  députés  pour  leurs  diftrids 
refpedifs,  —  après  avoir  nommé  pour  modérateur  M.  Méjanelle 
du  Cambon,  pour  modérateur-adjoint  M.  Roux,  pour  fecrétaire 
M.  Pierredon  &  pour  fecrétaire-adjoint  M.  Bourbon,  a  arrêté  ce 
qui  fuit  : 


L'affemblée,  vivement  effrayée  des  malheureux  progrès  que  l'in- 
crédulité &  la  corruption  font  tous  les  jours  dans  les  églifes  du 
Seigneur,  ordonne  à  celles  de  cette  province  que,  pour  f  humilier 
extraordinairement  devant  lui,  elles  célèbrent  un  jeûne  folennel  le 
1 1"  du  mois  d'août  prochain,  &,  en  cas  de  pluie  ce  jour-là,  le  dimanche 
fuivant. 

II. 

MM.  Molines  &  Samuel,  propofants,  ayant  demandé  de  partir 
inceffamment  pour  aller  dans  le  pays  étranger  perfectionner  leurs 
lumières,  on  a  renvoyé  leur  départ  à  la  St-Michel  prochaine. 

m. 

Toutes  les  églifes,  fenfibles  aux  foins  que  M.  Gabriac  l'aîné  fe 
donne  pour  former  des  élèves,  lui  ont  accordé  conjointement  la 
fomme  de4ooliv.,  pour  les  frais  de  leur  entretien,  qui  lui  feront 
payées  à  la  St-Michel  prochaine  &  dont  le  quartier  d'Alais  f'eft 
engagé  de  fournir  une  moitié  plus  que  chacun  des  autres  fur  lefquels 
elle  fera  impofée. 


SYNODES  PROVINCIAUX.  363 

IV. 

Suppofé  que  ledit  M.  Gabriac  foit  obligé  de  faire,  dans  le  courant 
de  l'année,  un  voj'age  qu'il  a  projeté,  tous  les  autres  pafteurs  T'en- 
gagent à  dcdervir  tour  à  tour  fon  diftrid  pendant  fon  abfence. 

V. 

MM.  les  pafteurs  examineront  une  fois  l'année  les  élèves  de  la 
province,  afin  de  juger  fur  leurs  difpofitions  &  progrès  fils  font  en 
état  de  parvenir  au  St-Miniftère. 

VI. 

Sur  la  demande  faite  par  le  colloque  d'Alais  qu'à  l'avenir  les 
appointements  de  MM.  lespalleurs  fulfent  déterminés  pour  leur  entre- 
tien, comme  pour  leur  honoraire,  Meilleurs  les  députés,  fâchés  que 
tous  les  quartiers  ne  foient  pas  en  état  de  leur  en  fournir  de  plus  for- 
tables  à  leur  rang  &  à  leurs  befoins,  ont  cru  ne  pouvoir  les  fi.\er  qu'il 
700  liv.,  en  exhortant  ceux  qui  le  pourront  à  leur  en  accorder  de  plus 
confidérables. 

vu. 

Le  fufdit  colloque  ayant  aulïi  demandé  l'établiffement  d'un  comité 
femblable  à  celui  du  Bas-Languedoc,  pour  traiter  de  certaines  affaires 
particulières,  on  a  trouvé  à  propos  que  ^LVL  les  palleurs  continualfcnt 
à  f'alfembler  à  ce  fujet,  lorfque  le  cas  le  requerra. 

VIII. 

C'cft  avec  la  plus  vive  douleur  que  nous  avons  été  informés  de 
l'entreprife  qu'ont  ofé  faire  depuis  peu  quelques  proteftants  de  Dur- 
fort ',  en  bàtiffant  fur  les  mafures  de  leur  ancien  temple;  nous  n'entre- 
rons pas  ici  dans  le  détail  de  toutes  les  raifons  qui  les  rendent  con- 
damnables; on  nous  a  prévenus  à  cet  égard  par  divers  mémoires  qui 
nous  ont  été  préfentés  ;  nous  nous  contentons  de  dire  en  un  mot 
qu'elle  porta  à  nos  yeux  l'empreinte  d'un  zèle  très-inconfidéré,  & 
qu'elle  eft  par  là-même  diredement  contraire  au  devoir  de  tout  fujet 
fidèle  &  de  tout  bon  réformé;  dans  les  fentiments  qui  feront  toujours 
chéris  à  nos  cœurs,  nous  enjoignons  à  toutes  les  églifes  de  cette  pro- 
vince d'être  conftamment  en  garde  contre  de  telles  démarches,  fous 
peine  d'être  traitées  félon  la  rigueur  des  lois  eccléfiaftiques. 

I.  A  Durfort,  on  voulait,  comme  les  rcligionnairesdu  Dauphiné(p.  307), suivre 
l'exemple  donné  par  les  églises  de  Saintonge. 


364  I-ES  SYNODES  DU  DÉSERT. 

IX. 

Sur  la  propofition  des  églifes  de  St-Sébaftien  &  du  Pin,  il  a  été 
délibéré  :  i°  qu'elles  f'en  tiendraient  à  l'égard  de  leurs  affemblées  au 
dernier  arrangement  qui  fut  pris  entre  les  anciens  de  leur  confiftoire 
&  en  préfence  de  leur  pafteur;  2°  qu'elles  continueraient  à  payer 
l'honoraire  &  l'entretien  de  leurdit  pafteur  à  proportion  du  fervicequi 
leur  eft  accordé,  &  qu'elles  acquitteraient  inceflamment  leurs  arrérages  ; 
3°  que,  nonobftant  leur  prétention,  il  ferait  permis  à  M.  Pierredon  de 
faire  fon  féjour  dans  celle  de  ces  églifes  qu'il  trouverai  propos; 
4°  qu'elles  continueraient  de  faire  corps  avec  celle  d'Alais. 

X, 

Selon  la  demande  du  colloque  d'Alais,  on  accordera  à  MM.  les 
députés  au  fynode  un  certain  temps  avant  l'ouverture  de  rafl"emblée 
pour  réfléchir  fur  les  propofitions  envoyées  par  les  divers  colloques, 
afin  de  pouvoir  enfuite  les  difcuter  avec  plus  de  facilité  &  en  juger 
plus  fiiinement. 

XI. 

Ayant  été  propofé  fil  ne  conviendrait  point  de  collefler  en 
faveur  des  pauvres  dans  les  affemblées  religieufes  avant  la  bénédiftion, 
il  a  été  réfolu  de  fuivre  unanimement  l'ancien  ufage  à  ce  fujet  &  en- 
joint à  ceux  qui  f'en  font  écartés  de  f 'y  conformer  à  l'avenir. 

XII. 

Meffieurs  Roux,  du  Cambon,  Bourbon  &  Pierredon  defferviront 
les  églifes  qui  leur  ont  été  affedées  pendant  l'année  dernière. 

Monfieur  Gabriac  l'aîné  deffervira  celles  de  Florac,  la  Salle, 
St-Julien,  Grizac,  CafTagnas  &  le  haut  de  St-André-de-Lancize. 

M.  Gabriac  le  jeune  deffervira  celles  de  St-Paul-Lacofte,  Souftelle 
&  Cendras,  St-Martin-des-Boubaux,  Blannaves,  la  Melouze,  St- 
Michel-de-Dèze  &  la  baffe  partie  du  Collet. 

M.  Vallat  deffervira  celles  de  Barre,  Bouquet,  les  Balmes,  St- 
Laurent,  Vébron  &  le  mandement  de  Rouffes. 

M.  Sabatier  deffervira  celles  de  St-Germain-de-Calberte,  de  St- 
Martin-de-Lanfufcle,  le  bas  de  St-André-de-Lancize,  de  St-Hilaire, 
de  St-Etienne-Vallée-Françaife,  (&  les  affemblées  religieufes  fe  tien- 
dront dans  cette  dernière  églife  à  une  petite  diftance  du  grand  chemin, 
du  côté  de ) 


SYNODES  PROVINCIAUX. 


365 


M.  Roche  dedervira  celles  de  Fraiflinet  de  Lozère,  de  Frugères, 
de  St-Maurice,  de  St-Privat,  de  St-Frézal  &  la  haute  partie  du  Collet, 
qui  comprend  le  quartier  de  la  Lauze,  de  l'Herm,  de  Caftanct,  de 
St-Andcol.  On  lailfc  à  la  liberté  dudit  paftcur  de  tenir  ces  aflemblées 
dans  cette  églife,  là  où  il  trouvera  à  propos. 

XIII. 

On  impofera  fur  la  province  fcpt  mille  deux  cent  quarante-quatre 
livres,  favoir  : 

Cinq  mille  fi.K  cents  livres  pour  les  honoraires  & 

entretien  de  huit  pafteurs 5. 600  # 

Six  cents  livres  pour  l'honoraire  &  entretien  de 

M.  Vallat 600  » 

Mille  quarante-quatre  livres  pour  les  dépcnfes 

imprévues  &  taxes  mortes 1.044  " 

Total     .     . 


Répartition  de  la  totale  impofition,  à  favoir 

Sur  le  quartier  de  M.  Roux.     . 
Sur  celui  de  M.  Gabriac  l'aîné. 
Sur  celui  de  M.  Gabriac  le  jeune 
Sur  celui  de  M.  du  Cambon 
Sur  celui  de  M.  Vallat    . 
Sur  celui  de  M.  Bourbon 
Sur  celui  de  M.  Pierredon 
Sur  celui  de  M.  Sabatier 
Sur  celui  de  M.  Roche   . 


7.244  .) 


720  # 

824  »  17  f.   ()  d. 

824  »  17  »  6  » 

824  »  I 7  »  6  » 

724  »  17  »  6  » 

824  »  17  »  6  » 

853  » 

824  >)  1 7  »  6  » 

»      ))      ))     »)    ))      n 


Ainfi  a  été  conclu  &  arrêté  le  fufdit  jour  27"  mars  1765. 

Méjanelle  du  Camdon,  pafteur  &  modérateur;  Roux, 
pafteur  &  modérateur-adjoint;  Pierredon,  pafteur  & 
fecrétairc;  Cn.  Bourbon,  pafteur  &  fecrétairc-adjoint. 


^B     ^R     ^S     ^B 


366  I-ES  SYNODES  DU  DESERT. 


Synode  du  Vivarais  et  Velay. 

Ades  du  fynode  provincial  des  églijes  l'éfonnées  du  Vivarais  & 
Velay,  ajjemblé  fous  la  protedion  divine  au  Défcrt,  dans  le  Haut- 
Vivarais,  le  premier  de  mai  mil  fept  cent  Joixante-ciiiq,  auquel  ont 
ajjijlé  deux  pajleurs  &  quinze  anciens,  députés  de/dites  églijes. 

Après  la  lefture  de  la  parole  de  Dieu  &  l'invocation  de  fonSt-Nom, 
a  été  délibéré  ce  qui  fuit  : 

I. 

Les  députés  du  bas-arrondiffement  ayant  communiqué  à  l'affem- 
blée  les  arrangements  pris  dans  fon  colloque  du  27"  novembre  1764, 
contenus  en  fix  articles  &  fignés  par  M.  Alexandre  Vernet,  pafteur,  elle 
les  munit  de  fon  autorité  &  exhorte  les  autres  arrondiffements  à  fy 
conformer,  autant  que  faire  fe  pourra. 

II. 

La  compagnie  a  trouvé  bon  de  prolonger  pour  une  année  la  com- 
miffion  à  M.  Court  de  Gébelin  [donnée]  par  le  fynode  précédent. 

m. 

Quelques  députés  ayant  rendu  compte  à  l'affemblée  des  heureux 
effets  qu'ont  déjà  produits  les  fociétés  qui  fe  font  formées  dans  quel- 
ques endroits  de  cette  province,  elle  en  a  été  fi  édifiée  qu'elle  exhorte 
fortement  les  anciens  à  faire  tout  ce  qui  dépendra  d'eux  pour  en 
établir  partout,  autant  que  la  chofe  fe  pourra. 

IV. 

Pour  que  la  publication  des  mariages,  recommandée  dans  l'art.  4 
du  fynode  dernier,  n'en  retarde  pas  la  bénédidion,  la  compagnie 
trouve  à  propos  de  permettre  qu'on  les  publie  dans  les  fociétés  reli- 
gieufes  qui  fe  font  depuis  quelque  temps  parmi  nous. 

Peirot,  pafteur  &  modérateur;  Vernet,  pafleur  &  fecréf^. 


SYNODES  PROVINCIAUX.  36- 


Synode  du   Périgord  et  de   l'Agenais. 

Les  églifes  du  Haut  [&]  Bas-Agenais  &  Périgord,  affembices  en 
fynode  les  quatorzième,  quinzième  &  feizième  août  mil  fcpt  cent 
foixante-cinq,  après  avoir  implore  le  fecours  de  Dieu,  ont  délibéré  ce 
qui  fuit  : 


Selon  l'ufage  on  a  nommé,  à  la  pluralité  des  voix,  M.  Viala, 
pafteur,  pour  modérateur;  M.  Dumas,  pafteur,  pour  modérateur- 
adjoint;  M.  Renateau,  pafteur,  pour  fecrétaire,  &  M.  Renouieau, 
pafteur,  pour  fecrétaire-adjoint. 

II. 

L'affemblée,  affligée  de  l'extrême  corruption  qui  règne  dans  nos 
églifes,  a  jugé  à  propos  de  convoquer  un  jour  folennel  de  jeûne  & 
d'humiliation  extraordinaire,  afin  de  prévenir  les  juftes  châtiments  du 
Ciel,  &  nous  attirer  [f]es  bénédictions,  qui  fera  célébré  le  premier 
dimanche  de  carême  par  tous  les  proteftants  de  la  province  '. 

Colloque  de  l'Agenais  du  ■^-  janvier  iy65. 

Au  St-Nom  de  Dieu. 

I.  Les  églises  de  Tonneins-Dessous,  Fauillet,  Grateloup,  St-Germain,  Puch, 
Monheurt  et  Nérac,  en  Albret,  extraordinairement  assemblées  en  la  personne  des 
anciens  et  des  plus  notables  d'entre  les  fidèles,  y  assistant  par  deux  députés 
MM.  les  anciens  des  églises  du  quartier  de  Nérac,  pour  prendre  en  considération 
ce  qui  suit,  savoir  : 

Que  M.  Lannc,  dit  Dubois,  ci-devant  leur  pasteur  ayant  sorti  d'iccUes  sans 
leur  congé,  contre  ce  que  prescrit  la  discipline  ecclésiastique  et  notamment  l'art,  y 
du  colloque  dernier  de  ces  églises,  et  par  là  et  par  d'autres  raisons  connues  à 
l'assemblée,  donné  lieu  à  s'adresser  ù  la  province  pour  les  pourvoir  d'un  autre 
pasteur,  comme  il  paraît  par  l'art.  20  du  synode  provincial  dernier  tenu  le  14, 
i5  et  1 6  novembre  dernier,  et  par  les  arrêtés  des  commissaires  nommés  à  ce  sujet 
pour  les  entendre,  qui  au  lieu  d'avoir  égard  au  bien  de  la  paix  et  à  l'état  actuel 
des  églises,  ni  au  besoin  pressant  d'être  pourvues  d'un  pasteur,  renversèrent  leurs 
demandes,  néanmoins  elles  attendaient  et  ont  attendu  depuis  lors  M.  Dumas  qui 
n'a  daigné  venir,  au  mépris  de  l'art.  23  du  susdit  synode,  ni  même  en  donner 
l'espoir,  et  par  là  donné  lieu  aux  fidèles  desdites  églises,  qui  depuis  lors  privées 
d'entendre  la  Parole,  de  se  porter  à  rappeler  mondit  sieur  Lanne,  actuellement 
dans  le  quartier  (néanmoins  sans  le  consentement  du  consistoire).  Lequel,  à  son 
arrivée,  ayant  offert  par  lettre  à  chacune  desdites  églises  les  secours  de  son  minis- 
tère, le  consistoire  de  Tonneins  ayant  pris  en  considération  cette  offre,  aurait 


368  LES  SYNODES  DU  DESERT. 

m. 

Le  colloque  du  Haut-Agenais  ayant  manqué  de  faire  une  dépu- 
tation  en  règle  pour  le  fynode,  il  a  été  trouvé  répréhenfible;  la  com- 
pagnie lui  enjoint  en  conféquence  d'être  à  l'avenir  plus  exafl  à  l'ordre 
de  la  difcipline,  &  elle  blâme  ledit  colloque  de  n'avoir  pas  donné  une 
lettre  de  députation;  néanmoins,  la  compagnie  admet  les  députés. 

fort  désiré  dire  net  sa  façon  de  penser,  mais  par  bien  des  raisons,  notamment  par 
la  crainte  de  porter  atteinte  à  l'union  qui  règne  entre  les  susdites  églises,  décida, 
le  i8  courant,  que  la  chose  étant  générale,  la  décision  en  appartenait  à  une 
assemblée  générale  desdites  églises  et  chargea  le  secrétaire  de  la  convoquer. 

En  effet,  étant  assemblé  ce  jourd'hui  vingt-sept  janvier  mil  sept  cent  soixante- 
cinq  ,  le  but  d'icelle  étant  connu  à  tous  ceux  qui  la  composent ,  elle  a  prié 
M.  Pierre  Laffitte  de  Lagrange,  ancien  de  l'église  de  Puch,  en  qualité  de  modé- 
rateur, et  M.  Henry  Arthaud,  ancien  de  l'église  de  Tonneins-Dessous,  en  celle  de 
secrétaire,  pour  recevoir  les  suffrages  sur  ce  que  M.  Lanne,  offrant  de  nouveau 
les  services  de  son  ministère,  requérant  en  même  temps  qu'on  délibère  sur  l'ac- 
ceptation ou  sur  le  refus;  après  avoir  fait  lecture  d'une  lettre  qu'il  a  écrite  ce 
jourd'hui,  adressée  à  la  présente  assemblée,  contenant  le  but  ci-dessus,  toutes  les 
susdites  églises,  chacune  en  leur  rang,  ayant  donné  leurs  voix  aux  susdits  mo- 
dérateur et  secrétaire,  on  a  trouvé  que  la  pluralité  des  suffrages  sont  pour  que 
M.  Dubois  desserve  de  nouveau  les  susdites  églises,  ayant  48  voix  contre  6. 
Néanmoins  MM.  de  Grateloup  ne  s'étant  pas  tous  rendus,  ils  seront  priés  de 
dire  leur  façon  de  penser;  mais  les  autres  églises  de  l'arrondissement  prient 
M.  Lanne  de  vouloir  recommencer  dans  lesdites  églises  les  fonctions  de  son 
ministère,  l'exhortant  de  se  rendre  de  plus  en  plus  à  l'avenir  digne  du  saint  emploi 
dont  il  est  revêtu,  lui  en  donnant  d'ores  et  déjà  le  pouvoir;  néanmoins,  sous  les 
conditions  qu'il  renoncera  aux  engagements  qu'il  pourrait  avoir  pris  avec  les 
églises  du  Béarn  ou  autres  que  celles  de  ce  quartier,  et  que  d'ailleurs  il  sera  reli- 
gieux observateur  des  arrêtés  des  précédentes  assemblées,  de  même  que  d'agir  de 
concert  avec  le  corps  consistorial.  En  conséquence,  le  secrétaire  est  chargé  de  lui 
communiquer  la  présente  délibération  où  on  le  prie  de  souscrire  par  sa  signature 
pour  la  ratification  du  contenu  en  icelle. 

Fait  et  délibéré  dans  l'assemblée  générale  desdites  églises,  ledit  jour  27  jan- 
vier 1765,  et  avons  signé: 

Lagrange  Ranquetan;  Barbecane;  Périsse;  Dumatha; 
Bergereau;  Capet;  Sourbé;  Dupouy,  dit  Laribal; 
Laperche;  Metge;  Dallix;  M.  Sarrest;  Alliqué; 
Dupouy;  Jaunnet;  Fretté;  Brethon;  Bergereau;  La- 
porte;  AuBiÉ;  Taurou;  Labarthe;  Des  Barat;  Mensac 
jeune;  Gillard  ;  Laperche  petit;  Montet;  Henry 
Arthaud,  secrétaire  ;  Baudon  jeune;  Lanne,  pasteur. 

Colloque  de  l'Agenais  du  14  avril  iy65. 

Au  St-Nom  de  Dieu. 

Les  églises  réformées  de  Tonneins-Dessous,  St-Germain,  Puch,  Monheurt, 
Fauillet  et  Grateloup,  assemblées  ce  quatorzième  avril  mil  sept  cent  soixante-cinq, 
ayant  à  leur  tête  M.   Pierre  Lanne,  pasteur  du  St-Evangile,  pour  prendre  en 


SYNODES  PROVINCIAUX.  36q 

IV. 

Déformais  il  ne  fera  député,  pour  affifter  dans  nos  affemblées 
fynodales  ou  colloquales,  d'autres  que  ceux  qui  ont  charge  d'anciens 
dans  l'églife  &  qui  y  feront  dûment  envoyés. 

V. 

L'affemblée,  défirant  de  reconnaître  les  bontés  de  M.  Gabriac, 
pafteur  des  Hautes-Cévennes,  député  par  le  fynode  dernier  pour  venir 
dans  les  quartiers  de  Tonneins,  du  Haut-Agenais,  pour  faire  cefTer  le 

considération  l'invitation  faite  au  consistoire  de  Tonneins-Dessous  de  la  part  de 
M.  Dumas,  pour  assister  à  un  colloque  par  eux  convoqué,  ont  délibéré  ce  qui  suit: 

1.  — Nous  pasteur,  diacres  et  anciens  des  églises  ci-dessus  mentionnées,  accé- 
dons à  l'invitation  qui  nous  est  faite  par  M.  Dumas,  ministre  du  St-Evangile,  de 
nous  trouver  au  colloque  qui  doit  se  tenir  le  i6  du  courant;  en  conséquence, 
nous  députons  MM.  Réau  l'aîné,  Henry  Arthaud,  Arnaud  Laperche  et  Jacob  Ber- 
gcreau,  auxquels  nous  donnons  pouvoir  et  mission  de  faire  valoir  nos  justes 
droits,  pourvu  toutefois  que  les  délibérations  de  ladite  assemblée  tendent  à  un 
plan  de  paix  et  de  pacification;  si,  au  contraire,  nos  députés  s'aperçoivent  que  les 
délibérations  de  la  susdite  assemblée  ne  tendent  qu'à  réveiller  des  disputes  et  des 
chicanes,  qui  n'ont  mis  que  trop  malheureusement  ces  églises  infortunées  à  deux 
doigts  de  leur  perte,  nous  ôtons  auxdits  députés  les  pouvoirs  que  nous  leur 
avons  donnés  ci-dessus,  les  priant  et  leur  enjoignant  expressément  de  se  retirer, 
dès  aussitôt  qu'ils  s'apercevront  que  l'on  voudra  traiter  nos  difiérends  d'une 
manière  rigoureuse  et  litigieuse. 

2.  —  L'église  de  Tonneins-Dessous,  ayant  représenté  à  la  présente  assemblée 
le  besoin  où  elle  est  d'une  personne  de  probité  pour  occuper  les  délicates  fonctions 
de  diacre,  a  choisi  M.  Réau  l'aîné,  qu'elle  établit  dès  aujourd'hui  dans  cet  emploi. 
Ladite  assemblée  approuve  aussi  le  choix  qu'a  fait  ledit  sieur  Réau  de  M.  Pellis- 
sier,  pour  régir  en  son  absence  les  deniers  des  pauvres,  etc. 

3.  —  Les  églises,  vivement  pénétrées  de  douleur  de  la  conduite  qu'ont  tenue 
MM.  Couzin,  Pomarède  et  Constans,  le  premier  diacre  de  l'église  de  Tonneins-Des- 
sous, le  second  ancien  de  la  susdite  église,  et  le  troisième  ancien  de  l'église  de  Grate- 
loup,  lesquels  se  sont  séparés  de  nous,  et  ont  quitté  leur  charge,  sans  en  donner 
le  moindre  avis  au  corps  où  ils  étaient  attachés,  ne  peuvent  s'empêcher  de  les 
destituer  de  leur  emploi  et  de  les  prier  de  ne  pas  en  faire  la  moindre  fonction; 
la  susdite  assemblée  défend  expressément  à  tous  les  membres  qui  la  composent 
de  rendre  cet  article  public,  pour  ne  point  porter  la  moindre  brèche  à  l'honneur 
et  à  la  réputation  de  ces  Messieurs,  et  d'un  autre  côté,  pour  donner  des  preuves 
authentiques  de[s]  sentiment[s]  de  douceur  et  de  modération  dont  elle  est  animée  ; 
si  toutefois  les  susdits  Messieurs  venaient  à  s'acquitter  de  quelque  fonction  qui 
eût  trait  à  la  charge  dont  ils  étaient  revêtus,  l'assemblée  rendra  leur  démission 
publique,  priant  le  secrétaire  de  la  leur  notifier. 

Fait  et  arrêté  le  jour  et  an  susdits. 

P[ierre]  Lanne,  pasteur;  Passet,  secrétaire;  Réau,  diacre; 
Bert,  diacre  ;  Sourbé,  ancien  ;  Henry  Arthaud,  ancien  ; 
Laperche,  ancien;  Metge,  ancien;   Bercereau,  ancien; 
Barbecane,  ancien;  Dupouy,  ancien. 
—  Collection  F.  Marquis-Sébie. 

34 


3^0  LES  SYNODES  DU  DESERT. 

fchifme  excité  par  le  fieur  Lanne,  dit  Dubois,  la  province  cherche 
aujourd'hui  le  moyen  de  l'indemnifer  des  dépenfes  qu'il  a  faites  dans 
cette  tournée;  en  conféquence,  [elle]  charge  M.  le  modérateur  de  lui 
écrire  pour  lui  en  demander  l'état  :  la  province  telle  qu'elle  était  alors 
doit  y  concourir. 

Colloque  de  l'Agenais  du  i5  août  ijôS. 

Au  St-Nom  de  Dieu. 
Le  quinzième  août  mil  sept  cent  soixante-cinq,   M.  le  pasteur  et  MM.  les 
anciens,  députés  des  églises  de  Tonneins-Dessous,  Fauillet,  Grateloup,  St-Germain, 
Puch    Monheurt  et  Nérac,  au  nombre  de  quinze,  assemblés  en  colloque,  ont 
délibéré  ce  qui  suit  : 

1. Le  sieur  Taurou,   l'un   des  députés  de   Nérac,  a   été  nommé   pour 

secrétaire. 

2. Le  but  principal  de  la  présente  assemblée  étant  de  prendre  en  considé- 
ration la  malheureuse  discorde  qui  règne  parmi  les  églises  de  ces  contrées,  après 
que  les  offres  faites  au  parti  contraire  ont  été  exposées,  et  qu'il  est  notoire  qu'elles 
n'ont  pu  être  refusées  que  par  des  esprits  peu  disposés  à  la  paix,  il  a  été  délibéré 
qu'on  implorera  l'aide  et  le  secours  du  Dieu  de  paix,  et  que  pour  fléchir  sa  colère 
qui  se  manifeste  sur  ces  églises,  on  célébrera  un  jeûne  solennel  (au  lieu  et  place 
de  la  communion)  que  l'assemblée  a  indiqué  au  i5  septembre,  pour  les  églises  de 
Tonneins  et  celles  qui  l'avoisinent,  et  au  22  du  même  mois  pour  les  églises  de 
Nérac. 

3.  —  Ayant  considéré  que  la  discorde  qui  règne  dans  les  églises  de  ces 
contrées  ne  vient  ni  de  la  part  du  peuple,  ni  de  celle  des  anciens,  mais  uniquement 
de  celle  de  MM.  les  pasteurs,  il  a  été  délibéré  qu'il  sera  écrit  une  lettre  circulaire, 
adressée  nommément  à  un  nombre  des  principaux  fidèles  des  églises  qui  nous 
sont  opposées,  pour  les  prier  de  s'employer  auprès  de  MM.  leurs  pasteurs,  pour 
les  porter  à  faire  régner  la  paix,  et  leur  représenter  qu'au  cas  où  ces  Messieurs 
n'employent  pas  de  bons  et  légitimes  moyens  pour  parvenir  à  une  si  heureuse 
fin,  qu'ils  sont  dans  l'obligation  de  travailler  eux-mêmes.  Ladite  lettre  sera  rédigée 
par  le  sieur  secrétaire  de  la  présente  assemblée,  lettre  qui,  avant  d'être  envoyée, 
sera  communiquée  à  quatre  anciens  de  Tonneins,  etc.,  savoir:  MM.  Réau,  La- 
grange  de  Ranquetan,  Henry  Arthaud  et  Demichel,  et  quatre  autres  de  Nérac, 
savoir:  MM.  Lapeyre,  Dumarais,  Duprat  et  Castaing;  en  attendant,  on  n'aura 
aucun  égard  aux  propositions  vagues  qui  pourraient  être  faites  par  quelque 
membre  des  églises  opposées. 

4.  —  Les  députés  des  églises  de  Nérac,  Tonneins-Dessous  et  St-Germain  ont 
exhibé  les  pièces  qui  constatent  la  reddition  des  comptes  faits  en  consistoire. 

5.  —  Quant  aux  dettes  des  églises  entre  elles,  l'assemblée  n'ayant  pas  le  temps 
d'en  faire  l'examen,  nomme  trois  commissaires  pour  en  faire  la  balance,  savoir  : 
MM.  Réau,  Pélissier  et  Laperche  du  passage;  et  lesdits  commissaires  sont  chargés 
de  prier  M.  Laperche  aîné,  négociant,  de  fournir  un  compte  des  débours  qu'il  a 
faits  pour  le  voyage  de  M.  Dubois  dans  l'étranger  et  de  ce  qui  lui  est  rentré. 

6.  —  On  prie  MM.  les  anciens  de  pourvoir  incessamment  au  payement  des 
honoraires  des  secrétaires. 

7.  —  MM.  les  anciens  nommeront  quelques  lecteurs  dans  leurs  églises,  qui 
seuls  pourront  lire  à  la  tête  des  assemblées  et  sociétés  qui  se  font  le  dimanche. 

8.  —  Ayant  fait  lecture  d'une  lettre  adressée  à  la  présente  assemblée  de  la 
part  de  Jean  Estoube,  se  plaignant  d'avoir  été  exclu  de  la  charge  d'ancien,  sous 


SYNODES  PROVINCIAUX.  3^1 

VI. 
McfTicurs  le  modérateur  &  [le]  fecrétaire  font  charges  d'écrire  à 
nos  refpcclables  amis  de  l'étranger  pour  les  prier  d'accorder  une  place 
à  un  fujct  qui  f'eft  préfcnté  depuis  peu. 

prétexte  de  certaine  accusation  intentée  contre  lui,  et  de  laquelle  il  a  été  reconnu 
innocent  par  un  jugement  civil  et  même  par  l'assemblée  colloquale  du  28  mars 
17Ô4,  et  en  conséquence  demandant  d'être  réintégré  dans  sa  charge  d'ancien  de 
l'église  de  St-Germain,  l'assemblée,  reconnaissant  la  justice  de  sa  demande,  et  en 
considération  de  la  conduite  qu'il  a  tenue  depuis  son  exclusion,  le  remet  dans  les 
fonctions  de  la  charge  d'ancien  de  ladite  église  de  St-Germain. 

Fait  et  arrêté  au  Désert,  le  susdit  mois  et  jour  i3  août  1765. 

Taurou,  secrétaire;  Lapeyre;  Duprat;  Henry  Arthaud;  Sourbé 

—  Collection  Marquis-Sébie. 

Colloque  du  Montalbanais  du  i5  décembre  ij65. 

Nous,  pasteurs  et  anciens  des  églises  de  Nègrepelisse  et  ses  annexes,  Caus- 
sade,  Réalvillc  et  Bioule,  assemblés  au  lieu  des  Valettes,  le  i5  décembre  1765, 
avons  arrêté  ce  qui  suit  : 

1 .  —  Considérant  la  nécessité  et  le  désir  unanime  des  églises  de  ce  quartier 
de  voir  leurs  sociétés  pastorales  plus  fréquentes,  il  a  été  amiableraent  convenu 
que  désormais  il  y  aurait  prédication  tous  les  cinq  dimanches,  dans  chaque 
société,  à  moins  d'empêchement  légitime,  comme  maladie  ou  absence  du  pasteur, 
faite  avec  l'agrément  du  consistoire;  et  afin  que  cet  arrêté  puisse  être  mis  en  exé- 
cution, il  a  été  également  délibéré  que,  vu  le  nombre  des  sociétés  qu'il  y  a  dans 
ce  département,  on  donnera  prédication  le  soir  où  cela  est  d'usage,  comme  Nègre- 
pelisse  et  Caussade,  et  alternativement  le  jeudi  au[x]  jour[s]  de  fête  à  la  campagne, 
si  besoin  le  demande,  pour  que  la  ronde  puisse  être  terminée  au  cinquième 
dimanche. 

2.  —  Et  comme  la  desserte  d'une  si  grande  étendue  de  pays  ne  peut  que  faire 
perdre  beaucoup  d[e]  temps  aussi  bien  que  le  détail  de  toutes  les  affaires  qui  y  sur- 
viennent, on  a  également  arrêté,  pour  faciliter  l'exécution  du  précédent  règlement, 
et  d'ailleurs  comme  étant  plus  convenable,  plus  édifiant  et  plus  conforme  à  la 
discipline,  que  les  fidèles  seraient  obligés  d'attendre  ù  porter  leurs  enfants  à  la 
société  pour  y  recevoir  le  St-Baptêmc  à  la  face  de  l'Eglise,  à  moins  de  cas  extra- 
ordinaires, auxquels  on  aura  tel  égard  qu'on  jugera  convenable;  et  afin  que  per- 
sonne n'en  prétende  cause  d'ignorance,  ces  règlements  seront  incessamment  lus 
dans  toutes  les  sociétés  de  cet  arrondissement. 

3.  —  Plusieurs  personnes,  tant  anciens  que  particuliers,  désirant  savoir  au 
juste  ce  que  chacune  des  sociétés  de  ce  département  doit  fournir  à  la  bourse 
commune  pour  le  besoin  des  églises,  il  a  été  arrêté  qu'en  prélevant  tous  les  ans  la 
somme  de  yoo  liv.,  qui  doivent  être  employées  aux  honoraires  de  M.  le  pasteur, 
montant  à  celle  de  800  liv.,  et  les  100  liv.  restantes  aux  besoins  particuliers  des 
églises  : 

La  société  de  Nègrepelisse  fournira     .     .     .     .  199  # 

Celle  de  la  Rivaillère 120  » 

Celle  des  Prouchets  et  Bruniquel 140  » 

Celle  de  Caussade 198  a 

Celle  de  Real  ville 140  u 

Celle  de  Bioule 112  « 

900  u 


V 


3y2  LES  SYNODES  DU  DESERT. 

VII. 

Conformément  à  l'art,  ci-deffus,  l'affemblée  enjoint  aux  quartiers 
refpedifs  de  la  province  de  donner  la  fomme  de  200  liv.  à  M.  Butler, 
laquelle  fomme  a  été  répartie  comme  fuit:  le  quartier  de  Monflanquin 
33  liv.  6  f .  8  d.,  ceux  du  Haut-Agenais  66  liv.  i3  f.  4  d.,  &  ceux  du 
Périgord  100  liv. 

VIII. 

L'affemblée  ayant  pris  lefliure  de  la  lettre  circulaire  que  M.  Court 
a  [ajdreffée  à  notre  province  en  date  du  28°  février  dernier,  par  laquelle 
il  propofe  une  perfonne  infiniment  accréditée  en  Cour  pour  y  foUi- 
citer  pour  le  bien  de  nos  églifes,  quoique  fenfible  à  fon  zèle  pour 
nous,  elle  n'a  pas  cru  devoir  pour  le  préfent  répondre  à  fa  demande, 
renvoyant  la  décifion  de  cette  affaire  au  prochain  fynode  national. 

IX. 

M.  Dupuy,  pafteur,  ayant  porté  des  plaintes  concernant  la  con- 
duite que  le  dernier  colloque  du  Haut-Agenais  a  tenue  à  fon  égard, 
après  avoir  examiné  &  pefé  mûrement  les  raifons  de  part  &  d'autre, 
l'affemblée  a  trouvé  que  tant  MM.  Dumas  &  Viala,  pafteurs,  que  le 
confiftoire  qui  était  chargé  de  la  convocation  du  colloque,  ont  failli, 

4.  —  Comme  un  corps  ne  peut  subsister  sans  ordre  et  qu'il  est  ne'cessaire 
que  cet  ordre  soit  connu,  il  a  été  nommé  pour  secrétaire  du  corps  des  anciens  le 
sieur  Jean  Lacoste  pour  le  consistoire  de  Caussade,  le  sieur  Barthélémy  Rey  pour 
celui  de  Réalville,  et  le  sieur  Jean  Viguié  pour  celui  de  Nègrepelisse,  lesquels 
dits  secrétaires  seront  trésoriers  de  leurs  consistoires  respectifs;  et  en  outre,  le 
sieur  Viguié  servira  de  trésorier-général. 

5.  —  L'assemblée,  ayant  mûrement  pesé  le  préjudice  notable  que  la  négli- 
gence de  certains  anciens  à  faire  la  levée  a  porté  aux  autres  parties  de  ce  quartier 
qui  se  trouvent  chargés  d'une  portion  de  leurs  contingents,  ne  peut,  pour  le  pré- 
sent, que  désapprouver  leur  conduite,  leur  enjoignant  d'être  plus  soigneux  à 
l'avenir  sur  cette  partie  de  leur  charge,  avec  menace  que  s'ils  continuent  dans 
leur  indolence,  on  ne  pourra  s'empêcher  de  les  poursuivre  par  censures  jusqu'à 
la  suspension  de  leur  charge. 

6.  —  MM.  Gardes  et  Fournier,  anciens,  trésoriers-généraux  de  nos  églises, 
ayant  fait  demander  d'être  dûment  déchargés  de  la  bourse,  et  n'étant  pas  à  la  pré- 
sente assemblée  pour  y  rendre  leurs  comptes,  il  a  été  arrêté  que  M.  notre  pasteur 
se  rendrait  incessamment  dans  ce  quartier  et  que  conjointement  avec  le  consis- 
toire, après  avoir  arrêté  leurdits  comptes,  ils  seront  valablement  déchargés,  et 
ledit  M.  Richard  recevra  l'excédant  de  leur  recette,  à-compte  de  ce  qui  peut  lui 
être  dû,  en  fournissant  son  reçu  au  trésorier-général. 

Ainsi  conclu  et  arrêté  le  jour  et  an  que  dessus. 

Fosse,  pasteur. 
—  Collection  Armand  Gardes. 


SYNODES  PROVINCIAUX.  3^3 

ainfi  que  ledit  colloque,  d'avoir  convoqué  le  fynode  fans  en  avoir 
donné  avis  à  M.  Dupuy,  pafteur  du  quartier,  étant  alors  dans  le  Péri- 
gord  ;  la  préfente  affemblée  les  exhorte  aux  uns  &  aux  autres  d'être  à 
l'avenir  plus  exads  à  l'ordre. 


La  compagnie  a  trouvé  bon  que  les  cglifes  du  Haut-Agenais  con- 
tinueraient d'envoyer  deux  députés  à  leur  colloque  félon  leur  ufage, 
nonobftant  l'art.  24  du  dernier  fynode  provincial,  vu  l'appel  qu'ils  en 
ont  fait  au  national. 

XI. 

Le  fynode  a  trouve  M.  Dupuy,  pafteur,  blâmable  d'avoir  fait 
avertir  quelques  étrangers  pour  fe  rendre  à  l'aflemblée  colloquale  du 
Haut-Agenais  du  1 9"  avril  dernier,  fans  l'avis  des  confiftoires  refpedifs; 
l'alfemblée  l'exhorte  d'être  à  l'avenir  plus  exad  à  l'ordre. 

XII. 

Par  des  raifons  [de]  prudence,  l'afTemblée  trouve  à  propos  que  les 
paftcurs  de  la  province  ne  mettront  point  fur  les  extraits  de  baptême 
qu'ils  expédieront  le  nom  des  parrains  &  marraines.  M.  Dupuy, 
pafteur,  le  rend  appelant  dudit  article  au  prochain  fynode  national. 

XIII. 

L'affcmblée,  pre[nant]  en  confidération  la  demande  des  églifes  du 
Haut-Agenais  au  fujet  de  la  tournée  que  fit  M.  Jarouffeau,  pafteur 
de  Saintonge,  au  mois  de  novembre  1764,  dans  le  quartier  de  Ton- 
neins-Dcffous,  parmi  les  fchifmatiques,  &  en  quelle  qualité  il  a  marié 
le  fieur  Lanne,  dit  Dubois,  la  compagnie  charge  Mellieurs  les  modé- 
rateurs d'écrire  à  ladite  province  de  Saintonge  pour  qu'elle  nous 
rende  raifon  de  cette  conduite. 

XIV. 

Sur  la  demande  faite  à  raft"emblée  par  les  confiftoires  de  St-Vin- 
cent  &  de  Lafitte  pour  favoir  fi  l'on  peut  bénir  un  mariage  fur  lequel 
il  eft  des  oppofitions,  la  compagnie,  inftruite  des  raifons  qui  doivent 
empêcher  la  bénédidion  dudit  mariage,  elle  charge  le  pafteur  du 
quartier  &  lefdits  confiftoires  de  terminer  le  tout  à  l'édification  de 
l'Eglife  &  conformément  aux  lois  du  royaume. 


374  LES  SYNODES  DU  DÉSERT. 

XV. 

L'affemblée,  véritablement  affligée  de  voir  un  trop  grand  nombre 
de  perfonnes  qui,  au  grand  fcandale  de  l'Eglife,  fe  polluent  avant  que 
d'avoir  reçu  la  bénédidion  nuptiale,  elle  ordonne,  afin  d'infpirer  plus 
d'horreur  pour  [c]e  crime  énorme,  &  pour  les  engager  à  fe  conferver 
pures  &  fans  tache,  que  la  célébration  du  mariage  de  ces  perfonnes 
fera  différée  pour  fix  mois  au  moins,  &  ne  pourra  fe  faire  qu'après 
avoir  fubi  la  cenfure,  conformément  à  l'art.  25  de  la  difcipline, 
chap.  xui.  Le  préfent  article  fera  lu  dans  toutes  les  fociétés  où 
befoin  fera. 

XVI. 

Les  églifes  du  Haut-Agenais  ayant  demandé  à  la  compagnie 
d'être  autorifées  à  faire  deux  colloques,  l'un  dans  le  quartier  haut  & 
l'autre  dans  le  quartier  bas,  leur  demande  leur  a  été  accordée,  fous 
cette  condition  que  les  pafteurs  qui  les  deffervent  f'inviteront  récipro- 
quement avec  chacun  un  ancien  pour  la  tenue  defdits  colloques,  afin 
de  maintenir  l'union  &  la  concorde  qui  doit  régner  entre  eux-,  confor- 
mément à  ce  partage,  lefdits  quartiers  y  auront  chacun  leur  fecrétaire 
général,  félon  leurs  défirs  ;  bien  entendu  que  chaque  confiftoire  aura 
le  fien  pour  le  regiftre  particulier. 

XVII. 

Le  fieur  Baquet  jeune,  ayant  été  fommé  à  plufieurs  reprifes  par 
fon  confiftoire  de  remettre  tous  les  papiers  appartenant  à  l'églife  & 
n'en  ayant  tenu  compte,  le  fynode  le  fomme  de  nouveau  de  remettre 
lefdits  papiers  audit  confiftoire,  fous  peine  de  l'excommunication 
majeure;  en  outre,  lui  défend  d'exercer  aucune  fondion  qui  ait  trait  à 
la  charge  d'ancien. 

XVIII. 

Toute  perfonne,  qui  [fera]  tombée  dans  des  cas  de  faire  baptifer  ou 
rebaptifer  à  l'Eglife  romaine  fera  vivement  cenfurée  publiquement  & 
fufpendue  de  la  Ste-Cène,  conformément  à  l'art.  i5  dufj'node  national 
de  1756.  Ceux  d'entre  les  proteftants  qui  enlèveront  ou  feront  enlever 
des  enfants  de  leurs  parents  ou  amis  pour  les  faire  baptifer  ou  rebap- 
tifer dans  l'Eglife  romaine,  feront  fufpendus  de  la  communion  pour 
deux  ans  &  obligés  enfuite  de  faire  une  réparation  publique;  mais  en 
cas  de  maladie  dangereufe,  il  fera  permis  à  leur  confiftoire  d'abréger 
le  temps  de  leur  pénitence. 


SYNODES  PROVINCIAUX.  3^5 

XIX. 

Le  fynodc  aj'ant  pris  en  confidcration  la  demande  faite  par  l'églife 
de  LaRoche-Chalais,  concernant  l'adminidration  de  la  Ste-Ccne  aux 
malades  qui  n'ont  jamais  fréquenté  les  affemblées  religieufes,  la  com- 
pagnie en  renvoie  la  décifion  au  prochain  fynode  national. 

XX. 

L'églife  de  La  Roche-Chalais  ayant  demandé  d'être  indemnifée 
des  dépenfes  qu'elle  a  été  obligée  de  faire  ù  caufe  de  la  perfécution, 
l'alfemblée  efl  difpoféc  de  remplir  à  fon  égard  l'idée  de  l'art.  12  du 
dernier  fynode;  mais  comme  elle  ne  peut  rien  ftatuer,  ne  fâchant  fi 
les  frais  font  antérieurs  ou  poftérieurs  audit  fynode,  la  compagnie 
charge  ladite  églife  de  juftifier  au  colloque  prochain  du  Périgord  l'état 
de  fes  dépenfes,  afin  d'y  faire  droit. 

XXI. 

Le  fynode  ne  voulant  pas  prendre  fur  lui  de  décider  fur  la  con- 
duite qu'on  doit  tenir  à  l'égard  des  baptêmes  &  mariages  que  le  fieur 
Lanne,  dit  Dubois,  peut  avoir  faits  dans  fon  parti  fchifmatique,  elle 
charge  les  députés  au  prochain  f3'node  national  de  prier  cette  véné- 
rable compagnie  de  vouloir  ailcoir  fon  jugement  fur  cet  important 

article. 

XXII. 

Meiïieurs  les  pafteurs  continueront  h  deffervir  les  quartiers  qu'ils 
deffervaient  ci-devant,  à  l'exception  de  M.  Viala,pafteur,  qui  reviendra 
occuper  le  quartier  haut  du  Haut-Agenais  à  la  fin  de  la  préfente 
année.  Les  églifes  du  quartier  de  Ste-Foy  ayant  réclamé  avec  inftance 
le  miniftcre  de  M.  Liard,  pafteur,  l'affemblée  leur  accorde  avec  plaifir 
leur  demande. 

XXIII. 

Conformément  à  l'art.  22  du  dernier  fynode,  tenu  le  14'"  &  i.S" 
novembre  1764,  on  accorde  avec  douleur  à  M.  Dupuy,  pafteur,  fon 
congé  félon  fes  défirs;  néanmoins,  comme  il  a  fait  connaître  à  l'affem- 
blée fynodale  qu'il  n'a  point  encore  donné  fa  parole  fixe  à  aucune 
province,  la  compagnie  lui  demande  qu'après  quatre  mois  qu'il  doit 
demeurer  dans  fon  quartier,  il  veuille  bien  fe  décider  en  faveur  de 
ladite  province,  &  notamment  pour  le  quartier  de  Bergerac,  en  Péri- 
gord; mais  fi  fes  inclinations  l'appellent  ailleurs,  Meffieurs  les  modé- 
rateurs font  chargés  de  lui  donner  des  atteftations. 


376  LES  SYNODES  DU  DESERT. 

XXIV. 

L'affemblée  enjoint  au  quartier  haut  du  Haut-Agenais  de  fe 
libérer  entièrement  envers  M.  Dupuy,  pafteur,  pour  fes  honoraires 
avant  fon  départ  dudit  quartier  ;  elle  enjoint  auffi  au  quartier  de  Ber- 
gerac d'en  faire  de  même  vis-à-vis  de  M.  Viala,  pafteur,  à  la  fin  de  la 
préfente  année. 

XXV. 

M.  François  Viala  jeune,  étudiant,  ayant  demandé  des  attefta- 
tions  ù  la  province  pour  préfenter  à  MelTieurs  les  diredeurs  du  fémi- 
naire,  l'affemblée  lui  accorde  fa  demande  avec  un  vrai  plaifir,  d'autant 
plus  qu'il  f 'eft  conduit  avec  fageffe  &  régularité.  Monfieur  le  modé- 
rateur-adjoint eft  chargé  de  cette  commiffion. 

XXVI. 

M.  Dumas,  pafteur,  ayant  préfenté  le  fieur  Duverger,  &  M.  Rena- 
teau,  pafteur,  ayant  aufli  préfenté  le  fieur  P[ierre]  Marché  à  la  préfente 
affemblée  pour  qu'elle  les  admît  au  nombre  des  étudiants  de  la  pro- 
vince, le  fynode,  pour  encourager  leur  noble  ardeur,  les  reçoit  avec 
plaifir,  dans  l'attente  qu'ils  ne  négligeront  rien  pour  perfectionner 
leurs  connaiffances  &  fe  rendre  utiles  le  plus  tôt  poflible  à  la  province. 

XXVII. 

La  province  du  Périgord,  Haut  &  Bas-Agenais  feft  libérée  envers 
M.  Court  des  deux  années  échues  au  mois  de  juin  dernier,  pour  la 
taxe  que  le  dernier  fynode  national  lui  a  allouée. 

XXVUI. 

L'affemblée  confirme  la  députation  qui  fut  faite  au  fynode  der- 
nier pour  le  national,  tant  des  pafteurs  que  des  anciens. 

XXIX. 

Le  quartier  du  Périgord  eft  chargé  de  la  convocation  du  prochain 
fynode. 

Ainfi  conclu  &  arrêté,  leflure  ayant  été  faite,  mêmes  jour  &  an 
que  deffus. 

François  Viala,  pafteur  &  modérateur;  Dumas,  pafteur 
&  modérateur-adjoint;  Renateau,  pafteur  &  fecrétaire; 
Renouleau,  pafteur  &  fecrétaire-adjoint. 


SYNODES  PROVINCIAUX. 


377 


Synode  de  Saintonge,  Angoumois  et  Bordelais. 

Au  nom  de  Dieu.  Amen. 

Les  églifes  de  Saintonge,  Bord[eaux]  &  Angoumois,  affemblces  en 
fynode  les  quinzième  &  feizième  juillet  mil  fept  cent  foi.\ante-cinq  ', 
après  avoir  imploré  les  lumières  du  St-Efprit,  ont  délibéré  ce  qui  fuit: 

T. 

Lefture  faite  des  lettres  de  créance,  on  a  nommé,  à  la  pluralité 
des  fuffrages ,  pour  modérateur,  MM.  Henry  Cavalier  &  Pierre 
Dugas  ;  pour  fecrétaires,  MM.  Etienne  Gibert  &  Jean  JaroufTeau, 
pafteurs. 

n. 

Une  partie  des  députés  ayant  produit  des  lettres  d'envoi  qui 
n'étaient  pas  revêtues  de  toutes  les  formalités  prefcrites  par  la  difci- 
plinc,  chap.  viii  art.  2  &  chap.  ix  art.  3,  on  enjoint  aux  différents 
quartiers  de  fy  conformer  à  l'avenir. 

Colloque  de  l' Angoumois  du  16  mai  iy65. 

Au  nom  de  Dieu.  Atnen. 

I.  Le  colloque  du  quartier  d'Angoumois  assemblé  le  16  mai  1765  auquel  ont 
assisté  Messieurs  Jean  Martin  et  Jean  Jarousseau,  pasteurs,  avec  deux  anciens, 
députés  de  chaque  église  dudit  quartier  et  un  de  celui  dudit  Jarousseau;  après 
avoir  imploré  le  secours  divin,  ont  délibéré  ce  qui  suit  : 

1.  —  A  la  pluralité  des  suffrages  on  à  élu  pour  secrétaires  de  la  présente 
assemblée  MM.  Dupuy  et  Mounier. 

2.  —  A  l'unanimité  des  voix  on  a  choisi  pour  assister  au  synode  provincial 
prochain  en  qualité  de  députés  MM.  Dupuy  et  Mounier,  et  pour  leurs  substituts 
MM.  Ranson,  Boisblanchard  et  Hérard. 

3.  —  Lecture  ayant  été  faite  à  l'assemblée  de  la  lettre  circulaire  de  M.  Court, 
craignant  de  se  faire  illusion  en  acceptant  sans  réserve  les  offres  dont  il  y  est  fait 
mention,  ne  voulant  cependant  rien  éluder  de  tout  ce  qui  peut  concourir  au  bien 
de  la  cause  commune,  et  ce  qu'on  propose  dans  ladite  lettre  paraissant  très- 
propre  îi  le  procurer,  on  charge  les  députés  au  provincial  prochain  de  demander 
que  ce  tribunal  charge  quelqu'un  de  prendre  des  informations  touchant  l'article 
qui  en  fait  le  principal  objet. 

4-  —  Vu  combien  la  conduite  des  anciens  influe  sur  celle  des  fidèles,  l'assem- 
blée informée  que  quelques-uns  d'entre  eux  n'assistent  pas  quelquefois  aux  exer- 
cices religieux  à  cause  de  certaines  affaires  temporelles,  ou  ne  s'y  rendent  que  fort 
tard,  ou  qui  vont  souvent  à  ceux  des  autres  églises  sous  de  vains  prétextes.  Cette 


378  LES  SYNODES  DU  DESERT. 

in. 

La  corruption,  qui  règne  dans  le  monde  &  qui  fe  gliffe  dans 
l'Eglife,  devant  nous  faire  craindre  le  courroux  célefte  &  les  fléaux 
dont  Dieu  châtie  les  impénitents,  l'afTemblée  a  arrêté  que,  pour 
détourner  des  coups  fi  juftement  mérités  &  pour  nous  rendre  la 
Divinité  propice,  toutes  les  églifes  de  cette  province  célébreront  un 
jour  folennel  de  jeûne  &  d'humiliation,  qui  a  été  fixé  au  34"  novembre 
prochain. 

IV. 

L'afTemblée,  informée  du  deffein  où  eft  M.  Picard,  pafteur,  de 
quitter  l'églife  de  La  Rochelle,  charge  Monfieur  le  modérateur-adjoint 
de  l'inviter  à  venir  exercer  fon  miniftère  dans  le  fein  des  églifes  de 
cette  province. 

V. 

La  compagnie  confirme  l'art.  22  du  dernier  fynode  de  cette  pro- 
vince, dans  lequel  on  adreffe  vocation  à  M.  Dupuy  aîné,  &  étant 
informée  qu'il  fera  libre  de  difpofer  de  fon  miniftère,  le  mois  de 
novembre  prochain,  elle  charge  Monfieur  le  modérateur-adjoint  de 
lui  écrire  pour  le  prier  de  fe  rendre  dans  les  églifes  de  Saintonge  & 
Angoumois,  immédiatement  après  que  ce  temps-là  fera  expiré,  pour 
y  deffervir  le  quartier  qui  lui  fera  affedé. 

VI. 

Sur  la  demande  des  quartiers  de  la  côte  de  Saintonge,  l'afTemblée 
admet  au  nombre  des  étudiants  de  la  province  lesfieurs  Vaurigaud,  de 
la  ville  de  Pons,  &  Pierre  Langlois,  de  l'ile  d'Oléron,  &  à  caufe  des 
circonftances  particulières  dans  lefquelles  fe  trouve  le  fieur  Vaurigaud, 
elle  charge  M.  le  fecrétaire-adjoint  d'écrire  au  plus  tôt  à  nos  refpec- 

conduite  étant  peu  relative  au  devoir  que  leur  charge  leur  impose,  scandalisant 
les  fidèles  en  autorisant  leur  relâchement  dans  les  exercices  de  piété;  on  leur 
enjoint,  sous  peine  de  vives  censures,  d'être  à  l'avenir  plus  exacts  à  se  conformer 
à  l'ordre  et  à  être  plus  en  édification  aux  fidèles  à  la  tête  desquels  on  les  a  placés. 

5.  —  La  compagnie,  informée  que  dans  certains  consistoires  on  fait  des  déli- 
bérations sans  en  prévenir  tous  les  membres  qui  les  composent,  quoiqu'ils  y 
soient  tous  intéressés,  cette  façon  d'agir  étant  contraire  au  bon  ordre  et  à  l'union 
qui  doit  régner  entre  eux,  on  leur  enjoint  de  se  conduire  à  l'avenir  de  façon  à  n'y 
porter  plus  atteinte. 

Ainsi  conclu  et  arrêté  les  jours  et  an  que  dessus. 

Martin,  pasteur;  Dupuy,  secrétaire. 
—  Mss.  de  Jarnac. 


SYNODES  PROVINCIAUX.  Syg 

tables  amis  du  pays  étranger  pour  les  prier  de  l'admettre  au  nombre 
des  féminariftes,  &  au  cas  que  cette  demande  foit  accordée,  la  province 
lui  fera  200  liv.  de  penfion  par  an,  à  compter  du  jour  de  fon  départ. 

VIL 

Ledure  faite  de  la  lettre  qui  a  été  écrite  à  la  province  du  Péri- 
gord  &  Agenais,  en  exécution  des  art.  i3  &  14  du  fynode  dernier  de 
cette  province,  &  vu  le  filencc  qu'elle  a  gardé  à  ce  fujet,  la  compagnie 
a  arrêté  qu'on  continuerait  de  réclamer  les  479  liv.  10  f.  6  d.  dont 
elle  eft  redevable  pour  fa  portion  des  dépenfcs  générales  qui  furent 
faites  dans  le  temps  qu'elle  faifait  corps  de  province  avec  la  nôtre;  & 
au  cas  d'un  nouveau  refus  ou  fllence  de  fa  part,  il  lui  fera  déclaré 
qu'on  fe  pourvoira  au  prochain  fynode  national,  ainfi  qu'il  a  été  arrêté 
dans  les  fufdits  articles. 

VIII. 

A  l'avenir  les  églifes  de  Saintonge  &  Angoumois  paieront  les 
deux  tiers  des  dépcnfes  générales  de  la  province,  &  celles  de  Bordeaux 
l'autre  tiers. 

EC. 

L'affemblée  ayant  pris  ledure  des  lettres  qui  lui  ont  été  adreffées 
par  M.  Court  &  par  quelques  provinces,  au  fujet  d'une  perfonne  en 
place  qui  ofiVc  fes  fervices  aux  églifes  réformées  de  ce  royaume,  a  vu 
avec  plaifir  &  reconnaiffance  les  difpofitions  favorables  de  cet  ami  de 
l'humanité;  cependant,  comme  la  difcipline  de  nos  églifes  &  leur  pra- 
tique confiante  f'oppofent  à  ce  qu'une  province  particulière  prenne 
aucune  détermination  relative  à  la  caufe  commune  fans  un  concours 
unanime,  on  n'a  pas  cru  devoir  fe  décider  fur  cette  propofition,&  l'on 
en  renvoie  l'examen  à  une  aflcmblée  générale  de  toutes  les  églifes, 
qui,  réunies,  pourront  mieux  juger  de  ce  qui  leur  convient,  &  prendre 
une  réfolution  revêtue  de  l'autorité  nécellaire  pour  être  exécutée  par 
toutes  les  provinces  du  royaume. 


A  la  réquifition  des  églifes  de  M.  Dugas,  la  compagnie,  fans  avoir 
égard  à  l'art.  3  du  dernier  fynode  de  la  province,  autorife  les  églifes 
de  Saintonge  &  Angoumois  d'allcmbler  tous  les  ans  &  plus,  fi  le  befoin 
l'exige,  un  colloque  général  félon  leur  ancien  ufage. 


38o  LES  SYNODES  DU  DESERT. 

XI. 

Les  églifes  de  La  Tremblade,  Avallon  &  Paterre,  ayant  demandé 
que  M.  Dugas  fût  affefté  à  leur  defferte  particulière,  l'affemblée  n'a  pu 
prendre  leur  demande  en  confidération,  à  caufe  du  petit  nombre  de 
pafteurs  qu'il  y  a  aduellement  dans  la  province. 

XII. 

Les  églifes  de  M.  Dugas  ayant  demandé  que  les  bans  des  mariages 
ne  foient  publiés  à  l'avenir  que  lorfqu'ils  auront  été  couchés  fur  du 
papier  timbré,  &  expédiés  par  le  notaire  qui  aura  reçu  l'afte,  ou  fur 
l'adte  même  ou  des  articles  en  bonne  &  due  forme,  —  la  compagnie, 
ne  jugeant  pas  qu'il  foit  néceffaire  de  rien  flatuer  là-delTus,  renvoie  les 
confifloires  aux  articles  de  la  difcipline,  chap.  xni,  art.  i6&  17,  qui 
en  font  mention,  &  les  exhorte  à  f'y  conformer  du  mieux  qu'il  leur 
fera  poffible. 

XIII. 

La  demande  des  églifes  qui  compofent  le  quartier  de  M.  Dugas, 
&  le  mémoire  qui  a  été  produit  pour  l'appuyer,  au  fujet  de  l'art.  12 
du  dernier  fynode  de  la  province  qui  admet  les  collatéraux  à  fuccéder 
aux  emplacements  que  leurs  parents  défunts  poffédaient  dans  les  mai- 
fons  d'oraifon  de  la  Saintonge,  ayant  été  prife  en  confidération,  on 
n'a  pas  cru  pouvoir  apporter  aucun  changement  audit  article  fans 
blefler  la  juftice,  vu  que  ces  maifons  ont  été  achetées  &  édifiées  à  frais 
communs  &  que  leur  acquifition  ne  provient  ni  de  charité  proprement 
dite,  ni  d'aucun  don  particulier,  &  que  d'ailleurs  il  ne  paraît  pas  qu'il 
y  ait  eu  aucune  convention  qui  prive  lefdits  collatéraux  de  leurs 
droits  à  cet  égard;  cependant,  à  caufe  des  avantages  qu'il  peut  en 
réfulter  pour  l'Eglife,  fans  préjudicier  beaucoup  aux  particuliers,  on 
exhorte  les  fidèles  qui  peuvent  fe  trouver  dans  les  cas  ci-deffus  de  faire 
ceflion  de  leurs  droits  à  l'églife  dont  ils  font  membres,  en  cas  de  mort 
fans  héritiers  en  ligne  direde. 

XIV. 

Ledure  ayant  été  faite  de  la  lettre  d'un  proteftant  de  la  ville  de 
Saintes,  on  renvoie  la  caufe  dont  il  y  eft  quefl:ion  au  colloque  du 
quartier  dont  il  reffort,  comme  devant  en  connaître  avant  le  préfent 
tribunal,  &  étant  mieux  à  portée  de  voir  ce  qu'exige  l'édification  de 
l'églife  dont  il  eft  membre. 


SYNODES  PROVINCIAUX.  38 1 

XV. 

Vu  les  difficultés  qu'il  y  a  que  les  fidèles  de  Nieulle  fe  rendent  [à] 
Souhe  pour  leurs  exercices  de  dévotion,  on  les  autorife  à  former  une 
affemblée  diftinde,  où  le  pafteur  du  quartier  fera  obligé  d'exercer  les 
fondions  de  fon  miniftère;  bien  entendu  cependant  que  lefdits  fidèles 
&  ceux  de  Souhe  continueront  à  être  fous  la  conduite  d'un  feul  & 
même  confiftoire. 

XVI. 

L' affemblée  a  vu  avec  furprife  que  l'églife  de  Marcnnes  n'ait  pas 
acquitté  les  honoraires  qui  lui  avaient  été  impofés  par  l'article  ....  du 
colloque  de  Saintonge  du  ....  17G3,  confirmé  par  l'art.  19  du  dernier 
fynode  de  la  province  ;  &  en  conféquence,  elle  lui  a  ordonné  de  payer 
lefdits  honoraires,  jufqu'àceque  le  colloque  ait  jugé  à  propos  de  faire 
une  nouvelle  répartition. 

XVII. 

M.  Dubour,  de  Saujon,  ayant  porté  plainte  contre  M.  Bernelot, 
d'Arvert,  qui  refufe  de  cautionner  pour  fon  fils,  malgré  la  promeffe 
exprcffe  &  réitérée  qu'il  en  avait  faite,  lorfqu'il  fut  queftion  de  le 
marier  avec  la  demoifcllcGarnicr,  l'affemblée,  ne  pouvant  que  défap- 
prouvcr  la  conduite  dudit  ficur  Bernelot  à  cet  égard,  charge  M.  Dugas 
d'employer  toutes  les  repréfentations  &  exhortations  qu'il  croira 
propres  à  lui  faire  remplir  fes  engagements  &  autorife  le  confiftoire 
de  fon  églife  de  procéder  contre  lui,  fuivant  l'exigence  du  cas. 

xvni. 
M.  Martin,  ou  les  cgiifes  de  fon  diftrid,  fe  trouvant  redevables  de 
99  liv.  10  f.  fuivant  l'art.  21  du  dernier  fynode,  il  a  payé  à  compte 
90  liv.  i3  f.  4  d.  qui  ont  été  employés  à  l'acquit  de  la  portion  que  les 
églifcs  de  Saintonge  &  Angoumois  devaient  pour  deux  années  de  la 
pcnfion  qui  fut  accordée  par  le  fynode  national  dernier  à  M.  Court, 
échues  au  premier  juin  dernier,  &  pour  celle  d'une  année  de  M[adame] 
la  v[euve]  Bétrine  qui  écherra  le  premier  feptembre  prochain. 

XLX. 
MM.  Jarouffeau  &  Dupuy  ayant  réclamé  les  dépenfes  qu'ils 
ont  faites  pour  leurs  voyages  dans  le  Périgord  &  Agcnais,  en  exécution 
do  l'art.  22  du  fynode  national  dernier,  il  leur  a  été  accordé  216  liv. 
dont  ladite  province  de  Périgord  &  Agenais  fera  redevable  à  celles  de 
Saintonge,  Bordeaux  &  Angoumois,  &  laquelle  fomme  l'églife  de 
Bordeaux  a  payé  72  liv.  pour  fit  quote-part. 


382  LES  SYNODES  DU  DÉSERT. 

XX. 

Au  moyen  de  go  liv.  i3  f.  4  d.  dont  il  eft  fait  mention  à  l'art.  18 
ci-deffus,  l'églife  de  Bordeaux  f'eft  chargée  d'acquitter  les  deux  années 
de  penfion  de  M.  Court,  à  raifon  de  5o  liv.  par  année,  &  celle  de 
M[adame]  Bétrine  à  raifon  de  36  liv.,  dont  il  eft  queftion  dans  ledit 
article. 

XXI. 

Le  quartier  de  M.  Dugas  eft  chargé  de  la  convocation  du  prochain 
fynode  provincial. 

Ainfi  conclu  &  arrêté  lefdits  jours  &  an  que  deffus. 

Cavalier,  pafteur  &  modérateur;  Dugas,  pafteur  &  mod'-adjt; 
GiBERT  jeune,  pafteur  &  fecrétaire  ;  J.  Jarousseau,  pafteur  & 
fecrétaire-adjoim. 

Synode   du    Poitou. 

Au  nom  de  Dieu.  Amen. 

Les  confiftoires  du  Poitou,  étant  affemblés  en  fynode  le  douzième 
mars  mil  fept  cent  foixante-cinq,  après  avoir  imploré  le  fecours  de 
Dieu  &  choifi  pour  modérateur  M.  Gamain,  pafteur,  &  pour  modéra- 
teur-adjoint M.  Pougnard,  pafteur;  pour  fecrétaire  le  fieur  Guimard, 
ancien,  &.  le  fieur  Gaborit  pour  fecrétaire-adjoint,  ont  arrêté  ce 
qui  fuit  : 

I. 

Monfieur  Tranchée ,  dit  Fortunière ,  fêtant  rendu  à  notre 
demande,  lequel  ayant  déclaré  qu'il  fouhaitait  d'être  adjoint  avec 
MM.  Gamain  &  Pougnard,  palteurs,  pour  delfervir  de  concert  les 
églifes  de  cette  province,  &  après  avoir  pris  ledure  de  fon  ade  de 
réception,  il  lui  a  été  accordé  félon  fes  défirs. 

II. 

Voyant  que  les  affemblées  &  les  fociétés  religieufes  font  très- 
utiles  pour  l'édification  des  fidèles,  &  qu'il  y  a  plufieurs  perfonnes  qui 


SYNODES  PROVINCIAUX.  383 

les  négligent,  malgré  les  preffantes  exhortations  qu'on  leur  a  adrefTées 

à  ce  fujet;  c'cfl:  pourquoi  nous  l[eur]  enjoignons  de   les  fréquenter  à 

l'avenir  autant  qu'il  leur  fera  poffible  ;  fans  quoi  ils  feront  cenfurés  & 

fufpcndus  de  la  Ste-Cène.  Les  furveillants  font  exhortés  d'y  tenir  la 

main. 

m. 

Cette  négligence  des  exercices  de  piété  ayant  donné  lieu  à  la  pro- 
fanation du  faint  dimanche,  la  compagnie,  étant  vivement  pénétrée  de 
douleur  à  la  vue  d'un  tel  dérèglement,  &  défirant  d'y  remédier,  elle 
eft  convenue  que  les  marchands,  les  aubergiftes,  tous  ceux  en  un  mot 
qui  débiteront  ou  feront  débiter  leurs  marchandifes  pendant  ce  jour-là, 
excepté  aux  étrangers;  les  ouvriers,  de  quelque  métier  qu'ils  foient, 
qui  portent  leurs  ouvrages  chez  les  particuliers,  ou  qui  cherchent  à 
fcn  procurer;  les  chaffeurs,  les  danfeurs,  les  joueurs,  enfemble  ceux 
qui  vont  en  vifite,  en  régal,  ou  qui  fréquentent  les  lieux  de  libertinage, 
ce  jour  du  faint  repos,  font  tous  exhortés  de  changer  promptcment  de 
conduite;  &  fil  f'en  trouve  qui  fe  montrent  rebelles  à  quelqu'un  de 
ces  égards,  ils  feront  avertis  qu'ils  ne  pourront  être  admis  à  la  parti- 
cipation de  la  Ste-Cène,  qu'après  qu'ils  auront  changé  de  conduite. 

IV. 

Il  eft  enjoint  aux  fidèles  de  fe  conformer  à  l'art.  5  du  chap.  x  de 
la  difcipline,  qui  porte  qu'il  ne  fe  fera  aucune  prière,  ou  prédication, 
ou  aumône  publique  lors  des  enterrements,  pour  prévenir  toute 
fuperftition  ;  &  font  exhortés  ceux  qui  accompagnent  les  corps  de  fe 
comporter  avec  modcftie  durant  le  convoi,  méditant  félon  l'objet  qui 
fe  préfente,  tant  fur  les  mifères  &  brièveté  de  cette  vie,  que  fur  l'efpé- 
rance  de  la  vie  bienheureufe. 

V. 

Comme  ceux  qui  font  fufpendus  de  la  fainte  communion  par 
l'ordre  du  confiftoire,  ou  ceux  qui  négligent  d'y  participer  pendant 
l'efpace  d'un  an  ou  environ,  occupent  mal  ù  propos  des  places  les 
jours  de  dévotion  publique,  nous  leur  ordonnons  de  fe  tenir  au  bord 
des  affemblées;  les  anciens  l'ont  chargés  de  faire  obferver  cet  article. 

VI. 

Il  eft  auflî  conclu  que   perfonne  n'entrera  dans  le  centre  de 

l'allembléc,  après  que  les  commandements  feront  lus,  fans  avoir  la 
permiflion  de  quelque  membre  du  confiftoire. 


384  ^^^  SYNODES  DU  DÉSERT. 

VII. 

Sachant  qu'il  y  a  des  fiancés  &  fiancées  qui  caufent  un  très-grand 
fcandale  dans  nos  églifes,  en  vivant  enfemble  &  en  tenant  une  con- 
duite des  plus  criminelles,  nous  leur  enjoignons  de  fe  féparer  fans 
délai,  jufqu'au  temps  qu'ils  aient  reçu  la  bénédidion  de  leur  mariage; 
&  ceux  qui  fe  montrent  rebelles  à  cet  égard  feront  pourfuivis  à  toute 
rigueur,  jufqu'à  être  chaflés  de  la  compagnie  des  fidèles. 

vm. 

Chaque  confiftoire  eft  chargé  de  choifir  deux  commiffaires,  &  de 
les  faire  tenir  au  bord  de  l'alTemblée  pendant  qu'on  adminiftre  les  faints 
facrements,  pour  impofer  filence  à  ceux  qui  tiennent  des  difcours 
inutiles  &  imprudents  ;  &  ceux  d'entre  les  indifcrets  qui  ne  feront 
point  foumis  à  cette  règle  feront  nommés  au  pafteur  [pour]  être  cen- 
furés,  félon  l'exigence  des  cas. 

IX. 

Perfonne  n'entrera  dans  le  parquet  fans  une  permiffion  expreffe 
de  quelque  membre  du  confiftoire  de  l'églife  où  les  fidèles  feront 
affemblés. 

X. 

Ceux  qui  apporteront  des  enfants  aux  affemblées  pour  les  faire 
baptifer,  &  qui  ne  feront  pas  rendus  à  l'heure  qu'on  adminiftre  le 
baptême,  &  même  avant  que  le  fermon  foit  commencé  fil  efl:  poffible, 
feront  cenfurés  à  caufede  leur  négligence  &  du  mépris  qu'ils  font  de 
la  parole  de  Dieu. 

Conclu  &  arrêté  ce  jour  &  an  fufdits. 

Gamain,  pafteur  &  modérateur;  Pougnard,  pafteur  & 
mode'rateur-adjoint  ;  J.  Guimard,  ancien  &  fecrétaire; 
Gaborit,  ancien  &  fecrétaire-adjoint. 


Synodes  provinciaux  de   1766. 


Synode  du  Dauphiné. 


Fragment. 

ous,  paftcurs  &  anciens,  députés  des  églifcs  du  Dauphiné, 
affemblés  en  fynode  le  dernier  mars,  le  premier  avril  de 
\  I  l'année  mil  fept  cent  foixante-fix,  après  l'invocation  du  St- 
Nom  de  Dieu  &  avoir  pris  leflure  de  fa  fainte  parole,  avons 
arrêté  les  articles  fuivants  : 

I. 

Les  députes,  qui  feront  nommés  pour  le  fynode  national,  font 
chargés  d'infifter  que  lorfque  nos  vénérables  amis  du  pays  étranger 
trouveront  convenable  de  confacrer  au  St-Miniftère  les  jeunes  gens 
qui  leur  feront  envoyés  pour  faire  leurs  études  dans  le  fcminaire,  ils 
aient  la  bonté  d'en  donner  avis  à  la  province  de  laquelle  ils  dépendent 
pour  que  ladite  province  leur  accorde  la  vocation  nécelTaire  à  cet 
effet,  félon  que  notre  difcipline  le  requiert  exprefTcment,  &  que  ladite 
vocation  foit  mentionnée  dans  les  attcflations  qu'ils  leur  accorderont. 

II. 
L'affemblée  confent  à  la  tenue  du  fynode  national  ■  ;  &  à  caufe  des 
grandes  occupations  des  pafteurs  de  cette  province,  elle  prie  la  véné- 
rable affemblée  de  ne  pas  trouver  mauvais  que  nous  n'envoyions  pas 
notre  députation  complète. 

111. 
L'aflemblée  a  nommé  pour  aflifter  au  fynode  national  M.  Rozan, 
pafteur,  avec  un  ancien,  &  à  fon  défaut  M.  Defcours. 

I.  C'était  le  synode  provincial  des  Hautes-Cévennes  qui  l'avait  convoqué; 
mais  il  ne  se  réunit  jamais.  Le  synode  de  1763  fut  le  dernier  synode  du  18°  siècle. 


386  LES  SYNODES  DU  DESERT. 

IV. 

L'affemblée  ne  croyant  pas  avoir  des  lumières  fufïifantes  pour  fe 
décider  au  fujet  de  la  demande  que  lui  a  faite  M.  Jean- Louis  Faure,  a 
arrêté  qu'on  prendrait  de  plus  amples  informations  de  la  part  des  per- 
fonnes  qui  fe  trouveront  dans  la  députation  dudit  fieur  Faure  ;  &  au 
prochain  fynode  la  province  décidera  alors  en  connaiffance 

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Synode  du   Bas- Languedoc. 

Au  nom  de  Dieu  soit  fait.  Amen. 

Aâes  du  ffnode  du  Bas-Languedoc,  convoqué  par  le  colloque  de 
Sommières,  &  ajfemblé  au  Déjert  les  feiiième ,  dix-feptième ,  dix- 
huitième  &  dix-neuvième  avril  mil  fept  cent  foixante-Jix,  au  nombre 
de  dix-huit  pajleurs  de  la  province,  deux  propofants  &  quarante-trois 
anciens,  députés  par  les  égiifes. 

I. 

Le  St-Nom  de  Dieu  invoqué,  ont  été  élus,  à  la  pluralité  des 
fuffrages,  MM.  Paul  Rabaut,  pafteur,  pour  modérateur,  &  Jean  Pradel, 
pafteur,  pour  modérateur-adjoint;  &  MM.  Pierre  Encontre,  pafteur, 
pour  fecrétaire,  &  André  Baftide,  pour  fecrétaire-adjoint. 

II. 

A  caufe  de  l'extrême  corruption  qui  règne,  &  vu  que  nos  égiifes 
demeurent  encore  fous  la  croix,  il  a  été  indit  un  jeûne  folennel  qui  a 
été  fixé  au  19''  odobre  prochain,  &  en  cas  d'interruption  ce  jour-là  au 
dimanche  fuivant. 

m. 

Sur  l'appel  porté  en  cette  affemblée  par  le  confiftoire  de  l'églife 
de  Quiffac  du  jugement  rendu  par  le  colloque  de  Sommières  dans 
la  caufe  entre  le  fieur  Olivier  &  le  fieur  René  Cabane,  dudit  Quiffac, 
—  ledure  faite  des  procédures  en  entier  &  entendu  tout  ce  qu'ont 


SYNODES  PROVINCIAUX.  387 

voulu  alléguer,  foit  de  vive  voix,  foit  par  écrit,  tant  ledit  fieur 
Olivier  que  les  députes  &  le  pafteur  de  l'églife  de  Quiffac,  d'une 
part,  &  ceux  d'entre  les  membres  du  colloque  ici  préfents,  d'une  autre, 
tout  confidéré,  le  fynode  eft  d'avis  que  la  réputation  du  fieur  Olivier 
eft  au-deffus  de  toute  atteinte  &  qu'il  eft  incapable  du  fait  dont  on 
l'accufe;  que  la  déclaration  du  lîeur  Pierre  Piel,  dit  Richard,  eft 
fufpectc,  attendu  qu'il  confie  par  fa  dernière  dépofition  que  ladite 
déclaration  lui  fut  extorquée;  que  le  confiftoire  de  l'églife  de  Quiflac  a 
rendu  un  jugement  peu  réfléchi  qui  flétrit  le  fieur  Olivier  fans  légitime 
fondement;  que,  d'autre  part,  la  fentence  du  colloque  eft  trop  rigou- 
reufe;  en  conféqucnce,  la  compagnie  cafl'e  tant  l'une  que  l'autre 
fentence,  rétablit  le  fieur  Olivier  dans  fa  charge  d'ancien,  fauf  à  lui  à  y 
renoncer  fil  croit  que  fa  tranquillité  le  demande;  enjoint  en  outre  au 
confiftoire  de  Quifl"ac  d'apporter  plus  de  maturité  &  de  douceur  dans 
fes  décifions. 

IV. 

Meffieurs  les  commilTaires,  nommés  par  le  dernier  fynode  de  cette 
province  pour  terminer  les  altercations  furvenues  dans  l'églife  de  Mont- 
pellier, ayant  rendu  compte  de  la  manière  dont  ils  remplirent  leur 
commilTion,  les  articles  portés  par  leur  jugement  ont  été  lus  & 
approuvés;  &  les  députés  de  l'églife  de  Montpellier  ayant  demandé  à 
cette  occafion  que  l'affemblée  voulût  c.vpiiquer  quelle  eft  la  jufte  étendue 
de  l'autorité  des  confiftoires  relativement  à  la  collede  &à  l'adminiftra- 
tion  des  deniers  des  pauvres  &  de  ceux  du  miniftère,  la  compagnie 
répond  que  les  confiftoires  font  feuls  autorifés  à  faire  lefdites  collectes 
&  adminiftration,  &  que  les  particuliers  ne  peuvent  f 'y  immifcer 
qu'autant  qu'ils  en  reçoivent  l'ordre  ou  la  permiflion  du  confiftoire 
conformément  à  l'art.  4  du  chap.  ni,  &  à  l'art,  i"  du  chap.  iv  de  la 
difcipline,  fans  néanmoins  blâmer  en  aucune  manière  les  dames  de 
Montpellier  qui,  avant  les  altercations  &  le  jugement  de  la  commiflion, 
ont  fait  les  fondions  de  diaconeffe  pour  le  plus  grand  bien  des 
pauvres;  mais  l'aftemblée  les  exhorte  à  fe  conformer  en  tout  à 
l'avenir  à  l'ordre  ci-deiTus  prcfcrit. 


Un  certain  nombre  de  perfonnes  de  l'églife  de  Montpellier  ayant 
demandé  que  M.  Encontre,  pafteur,  leur  fût  accordé  pour  les  delfervir 
en  qualité  de  chapelain,  leur  demande  a  été  unanimement  rcfufée. 


388  LES  SYNODES  DU  DESERT. 

VI. 

Lefture  faite  des  mémoires  &  papiers  préfentés,  d'une  part,  par 
les  députés  du  confiftoire  de  l'églife  d'Uzès,  &,  d'une  autre,  par  les 
notables  de  la  même  églife,  Meffieurs  les  pafteurs  ouïs,  aufli  bien  que 
toutes  les  parties  contendantes,  l'affemblée,  prenant  le  tout  en  confi- 
dération  &  gémiffant  des  troubles  qui  déchirent  la  fufdite  églife,  a 
nommé  pour  les  connaître  &  les  terminer  MM.  Baftide  &  Puget,  paf- 
teurs, &  MM.  Aubanel,  Payan,  &  à  fon  défaut  Ollier  &  Valz,  anciens, 
auxquels  elle  donne  pouvoir  de  faire  en  l'autorité  du  préfent  fynode 
tout  ce  qu'ils  jugeront  le  plus  propre  à  mettre  fin  aux  diffenfions  &  à 
rétablir  la  paix. 

VII. 

Sur  l'appel  interjeté  par  le  fieur  Féline  de  la  fentence  d'interdic- 
tion prononcée  contre  lui  par  le  confiftoire  de  l'églife  d'Uzès  &  con- 
firmée par  le  colloque  du  même  nom,  affemblé  le  20°  août  1765,  le 
fynode  juge  qu'il  aurait  fuffi  d'une  cenfure  ;  en  conféquence,  il  cafTe  la 
fentence  d'interdidion  comme  trop  rigoureufe  &  rétablit  ledit  fieur 
Féline  dans  fa  charge  d'ancien.  Quant  au  fieur  Richard,  la  compagnie 
lui  enjoint  d'exécuter,  en  ce  qui  le  concerne,  l'art.  6  du  fufdit  colloque 
d'Uzès. 

VIII. 

Les  pafteurs,  qui  affiftèrent  aux  dernières  heures  de  feu  M.  Guizot, 
ayant  expofé  que  ce  pafteur  de  digne  mémoire  leur  recommanda  fa 
femme  &  fes  enfants,  &  les  pria  de  les  recommander  à  la  préfente 
alfemblée,  tous  les  membres,  après  avoir  témoigné  les  plus  vifs  regrets 
de  la  perte  de  cet  excellent  ferviteur  de  Dieu,  ont  arrêté  de  mettre  fa 
famille  fous  la  proteélion  de  la  province,  &  lui  ont  fixé  une  penfion 
annuelle  de  25o  liv.,  laquelle  commencera  à  courir  le  premier  mai 
prochain. 

IX. 

Monfieur  le  modérateur  ayant  expofé  qu'une  province  en  parti- 
culier demandait  la  convocation  du  fynode  national,  l'affemblée  n'a 
pas  jugé  fuffifants  les  motifs  qu'on  allègue  pour  le  convoquer;  &  elle 
a  nommé  M.  Jean-Paul  Rabaut  &  Louis  Valentin,  pafteurs,  pour  fe 
rendre  au  fynode  des  Hautes-Cévennes,  chargé  de  cette  convocation, 
non-feulement  afin  d'y  faire  entendre  les  raifons  que  la  compagnie  a 
pour  fy   oppofer,  mais  aufli  afin  d'entretenir  l'union  &  la  bonne 


SYNODES  PROVINCIAUX. 


389 


harmonie  ;  &  pour  la  même  raifon  ces  Meflieurs  font  priés  de  faire 
leurs  efforts  pour  aiïifter  au  fynode  des  Baffes-Cé venues. 

X. 

La  compagnie,  informée  que  quelques  églifes  n'exécutent  pas 
l'art.  1  1  du  fynode  tenu  le  9"  mai  1764,  &  que  toutes  celles  de  la  pro- 
vince ne  l'ont  pas  obfervé  l'année  qui  va  finir,  &  confidérant  qu'il  eft 
extrêmement  néceffaire  de  l'exécuter  annuellement  pour  former  des 
ouvriers  propres  à  travailler  à  la  moiffon  du  Seigneur,  exhorte  les 
églifes,  qui  reftèrent  en  arrière  à  cet  égard  l'année  que  l'article  fut 
dreffé,  à  l'obferver  deux  fois  dans  le  courant  de  celle  qui  va  com- 
mencer, &  toutes  les  autres  à  l'exécuter  une.  Et  afin  qu'elles  rem- 
pliflent  ce  devoir  avec  plus  d'exa£litude,  on  fera  ledure  publique  & 
du  préfent  arrêté  &  du  fufdit  art.  1 1  du  fynode  tenu  le  9"  mai  1 7G4. 

XI. 

M.  Encontre,  pafteur,  a  informé  l'affcmblée  qu'à  caufe  des  défa- 
gréments  qu'il  a  effuycs  à  Montpellier,  &  par  amour  pour  la  paix,  il 
a  demandé  fon  congé  au  confiftoire  de  ladite  églife  ;  a  dit  de  plus 
qu'ayant  verfé  fes  plaintes  dans  le  fein  de  fes  confrères,  &  fêtant 
déchargé  fur  eux  de  ces  plaintes  &  des  maux  qui  l'ont  fait  gémir  &  qui 
aOligent  cette  églife,  il  faifait  aux  pieds  de  fon  Sauveur  le  facrifice  des 
unes  &  fe  repofait  fur  fes  frères  du  foin  de  remédier  aux  autres.  Sur 
quoi,  les  députés  de  l'églife  de  Montpellier  interpellés  fils  ont  quelque 
chofe  à  dire  fur  la  dodrine  &  fur  les  mœurs  de  leurdit  pafteur,  ils 
ont  répondu,  tant  en  leur  nom  qu'en  celui  du  confiftoire  dont  ils 
font  membres,  que  M.  Encontre  n'a  prêché  d'autre  doctrine  que  celle 
que  profelfe  l'Eglife  réformée,  qu'il  a  été  en  édification  à  fon  troupeau, 
tant  par  fes  mœurs  pures  &  irrépréhenfibles,  que  par  fes  difcours  & 
fon  zèle  infatigable  à  remplir  les  différentes  fondions  defon  miniftère, 
témoignage  honorable  que  l'affemblée  confirme  avec  plaifir.  Au  furplus, 
les  députés  de  l'églife  de  Montpellier  fe  font  engagés,  tant  pour  eux 
perfonnellement  qu'au  nom  du  confiftoire  qui  les  a  envoyés,  de  payer 
il  M.  Encontre  fes  honoraires  de  l'année  qui  écherra  le  premier  mai 
prochain  fe  montant  en  tout  à  la  fommc  de  924  livres. 

XII. 

Sur  la  plainte  portée  par  demoifelle  V  .  .,  de  Milhaud,  contre  le 
fieur  B...,  fon  mari,  attendu  que  les  preuves  de  l'accufation  ne  font 


O  LES  SYNODES  DU  DESERT. 

point   complètes,   &   vu   les    funeftes    conféquences  qui  pourraient 
réfulter  d'une  décifion,  l'affemblée  eft  d'avis  de  n'en  point  faire. 

xm. 

MM.  Guillaume  Bruguier  &  François  Fromental,  propofants, 
ayant  demandé  d'être  admis  aux  épreuves  pour  être  promus  au 
St-Miniftère,  la  compagnie,  après  avoir  rendu  un  bon  témoignage  à 
leur  dodrine  &  à  leurs  mœurs,  a  favorablement  accueilli  leur  demande 
&  a  nommé  pour  les  examiner  MM.  Paul  Rabaut,  Pradel,  Encontre, 
Baftide  &  Puget,  pafteurs,  &  le  premier  pour  leur  impofer  les  mains, 
fils  font  jugés  capables. 

XIV. 

Les  églifes  de  Mouffac,  Garrigues  &  Gatigues  paieront  à  MM .  Pierre 
Sauffîne  &  Allègre,  pafteurs,  ce  qu'elles  leur  doivent  pour  leurs  hono- 
raires de  l'année  1762,  &  cela,  fur  le  même  pied  de  l'année  précé- 
dente, &  quant  à  ce  qu'ils  prétendent  que  leur  refle  devoir  celle  de 
Milhaud,  le  confiftoire  de  Nîmes  eft  chargé  d'entendre  leurs  raifons 
&  de  leur  faire  juftice. 

XV. 
Bien  des  églifes  n'ayant  pas  fatiffait  à  ce  qu'elles  devaient  pour 
leur  quote-part  des  dettes  mortes  de  la  province,  &  la  plupart  des 
perfonnes  qu'elle  penfionne  étant  en  fouffrance,  le  fynode,  après  en 
avoir  gémi,  n'a  point  trouvé  des  expédients  plus  propres  pour  remé- 
dier à  ce  mal  que  celui  de  faire  collefler  dans  chaque  églife,  convoquée 
un  jour  de  dimanche,  pour  contribuer  à  payer  une  dette  fi  légitime,  & 
il  charge  Meffieurs  les  pafteurs  d'exhorter  les  fidèles  à  f 'élargir  pour 
fervir  à  cette  bonne  œuvre.  Au  furplus,  le  confiftoire  de  Nîmes  a  été 
choifi  pour  recevoir  le  produit  de  cette  collede. 

XVI. 
Pour  mettre  fin  aux  conteftations  qu'occafionne  l'inégalité  des 
églifes,  les  colloques  font  chargés  de  f 'affembler  le  plus  tôt  polTible,  & 
de  les  égalifer  autant  que  faire  fe  pourra. 

XVII. 

M.  le  pafteur  Thérond  ayant  été  demandé  par  les  mêmes  églifes 
qu'il  defTervait  l'année  dernière,  fon  attachement  pour  elles  l'aurait 
porté  volontiers  à  leur  confacrer  de  nouveau  fes  fervices,  mais  les 


SYNODES  PROVINCIAUX. 


391 


inftances  qui  lui  ont  été  faites  par  les  députés  de  l'églife  d'Uzès,  l'efpé- 
rance  que  fon  miniftère  contribuera  félon  toutes  les  apparences  à 
rétablir  dans  ladite  églifc  l'ordre,  l'harmonie  &  la  paix,  l'ont  porté  à 
acquiefcer  au  défir  de  ces  députés;  ce  que  l'affemblée  a  vu  &  confirmé 
avec  plaifir. 

Ainfi  conclu  &  arrêté  le  fufdit  jour  &  an. 

Paui.  Rabaut,  pafteur  &  modérateur;  Jean  Pradel, 
pafteur  &  modérateur-adjoint. 


Synode  des   Basses-Cévennes. 

Le  fynode  des  Baffes-Cévennes,  afTemblé  le  trentième  avril  mil 
fept  cent  foixante-fix,  compofc  de  MM.  les  pafleurs  &  députés  de  la 
province  &  de  leurs  députés,  &  MM.  Jean  Gabriac,  Jean  Méjanelledu 
Cambon,  pafteursdes  Hautes-Cévennes,  de  M.  Paul  Rabaut,  —  après 
avoir  imploré  l'afliftance  du  Seigneur,  [&]  nommé  M.  Jean  Gai  pour 
modérateur  &  M.  Dalgue  pour  modérateur-adjoint,  M.  Paui  Ma- 
razel  pour  fecrétairc,  M.  Antoine  Gai  pour  adjoint,  a  délibéré  ce 
qui  fuit  : 

I. 

Que,  vu  les  dérèglements  de  l'efprit  &  du  cœur  qui  régnent  dans 
le  monde  &  qui  ne  peuvent  qu'attirer  de  plus  grands  maux  que  ceux 
par  où  nous  fommes  déjà,  &  dont  nous  ne  fommes  pas  encore  dé- 
livrés, il  fera  célébré,  le  12°  août  prochain,  un  jeûne  folennel  d'humi- 
liation, de  repentance  &  de  prière,  pour  demander  à  Dieu  qu'il 
daigne  y  remédier  par  fa  grâce  toute-puiffante,  &  nous  accorder  une 
paix  folide,  tant  fpirituclle  que  temporelle,  &  qu'il  nous  difpofe  de 
plus  en  plus  à  faire  toujours  fa  fainte  volonté. 

II. 

MM.  François  Valette  &  Jacques  Olivier  ayant  déjà  été  acceptés 
comme  pafteurs,  en  conféqucnce  des  bons  témoignages  &  des  lettres 


392  LES  SYNODES  DU  DESERT. 

d'ordination  qu'ils  avaient  portés  de  MM.  les  direéteurs  du  féminaire 
de  Laufanne,  où  ils  avaient  été  continuer  leurs  études,  l'affemblée  les 
a  infcrits  dans  le  catalogue  des  pafteurs  de  la  province,  d'autant 
mieux  qu'ils  ont  grandement  édifié  &  qu'ils  édifient  les  églifes  qui 
leur  ont  été  affeflées,  &  fait  les  vœux  les  plus  fervents  pour  la  conti- 
nuation du  fuccès  de  leur  miniftère. 

in. 

L'affemblée  a  appris  avec  plaifir  le  renvoi  du  fynode  national  que 
la  province  des  Hautes-Cévennes  avait  convoqué,  d'autant  plus  qu'a- 
près avoir  raifonné  fur  ce  fujet,  elle  aurait  follicité  ladite  province  de 
le  renvoyer. 

IV. 

Qu'il  fera  écrit  à  MM.  les  refpeftables  &  très-dignes  diredeurs 
du  féminaire,  pour  les  prier  de  ne  point  ordiner  les  étudiants  que  la 
province  envoie  audit  féminaire,  fans  que  préalablement  MM.  les 
étudiants  n'aient  obtenu  le  confentement  du  fynode  de  ladite  province. 


Sur  la  propofition  qui  y  a  été  faite  de  charger  MM.  les  pafteurs 
de  la  province  de  faire  palfer  un  extrait  des  baptêmes  &  mariages,  qui 
fe  trouveront  dans  leurs  regiftres,  à  chacune  des  églifes,  ladite  pro- 
vince a  arrêté  que  la  chofe  ferait  exécutée  le  plus  tôt  poffible,  &  que 
chaque  églife  payera  les  frais  des  extraits  qui  les  regarderont. 

VI. 

Que,  conformément  à  l'efprit  des  ordonnances  du  Roi,  chaque 
églife  tiendra  en  regiftres  les  morts  de  leur  communion. 

vu. 

MM.  Barre  &  Bernard,  propofants,  ayant  réitéré  la  demande,  qu'ils 
firent  au  dernier  fynode,  qu'il  leur  foit  permis  d'aller  continuer  leurs 
études  dans  l'étranger,  la  compagnie  leur  a  accordé  leur  demande, 
fous  la  condition  expreiîe  de  revenir  dans  le  fein  de  nos  églifes,  lorf- 
qu'ils  en  feront  requis;  mais,  vu  les  grands  befoins  des  églifes,  ils  ne 
pourront  partir  qu'au  premier  du  mois  de  feptembre  prochain,  &  ils 
continueront  leur  fervice  dans  les  quartiers  qui  leur  font  affedés  par 
ce  dernier  fynode  jufqu' audit  mois. 


SYNODES  PROVINCIAUX.  3g3 

Vin. 

L'affcmblée  ne  pouvant  juger  définitivement,  faute  d'inftrudion 
fuffifante,  les  diderends  furvenus  dans  l'églife  de  Sauve,  a  nommé 
MM.  J.  Gai  &  Paul  Dalgue,  iefquels  choifiront  deux  anciens  de  leurs 
églifes  refpedives,  pour  en  connaître  &  pour  prendre  les  arrange- 
ments qui  pourront  tendre  au  plus  grand  bien  &  à  l'édification  de 
cette  églife,  le  tribunal  leur  donnant  à  cet  égard  toute  l'autorité  rela- 
tive à  leur  commiffion. 

IX. 

Les  églifes  de  Mialet,  Corbés,  Thoiras  &  Ste-Croix  [de  Caderle] 
ont  été  aiïignées  par  le  fynode  à  M.  Grail,  pafteur,  lefquelles  églifes 
formeront  fon  quartier;  bien  entendu  que  la  cote  des  miniftres  qu'elles 
payent  fera  comptée  aux  pafteurs  ou  prédicateurs  qui  les  ont  delfer- 
vies  jufqu'ici,  favoir:  huit  mois  de  l'année  courante. 

X. 

L'églife  de  Tornac  a  été  jointe  avec  celle  d'Anduzc,  &  celle  de 
Gros  avec  celle  de  St-Hippolyte,  auxquelles  M.  le  cadet  Julien  con- 
tinuera fes  fervices. 

XI. 

M.  Marazel  ayant  repréfenté  qu'il  ne  pouvait  pas  fubvenir  aux 
grandes  fatigues  de  l'étendue  de  fon  ancien  quartier,  il  a  été  déchargé 
de  l'églife  de  Sauve,  &  ladite  églife  fera  tenue  de  lui  payer  les  huit 
mois  de  fervice  dont  elle  lui  eft  redevable. 

xn. 

L'affemblée  ayant  appris  que  M.  Journet,  pafteur  d[u]  Béarn, 
défirait  ardemment  de  revenir  dans  la  province  &  de  faire  corps  avec 
nous,  &  ne  pouvant  pourvoir  les  églifes  de  St-Aflrique,  le  Pont  de 
Camarès  &  Brufque,  il  fera  permis  à  ces  églifes  de  le  réclamer  & 
audit  fieur  Journet  de  les  deffervir;  bien  entendu  qu'il  dépendra  de 
ladite  province. 

XIII. 

MM.  Paul  Dalgue  &  Dumoulin  font  députés  au  prochain  fynode 
des  Hautes-Cévennes  &  MM.  La  Devèze  &  Olivier  à  celui  du  Bas- 
Languedoc. 


394  LES  SYNODES  DU  DÉSERT. 

Synode  des  Hautes-Cévennes. 

Au  nom  de  Dieu.  Amen. 

Le  fynode  de  la  province  des  Hautes-Cévennes,  affemblé  le 
vingt-troifième  &  vingt-quatrième  avril  mil  fept  cent  foixante-fix, 
auquel  ont  aflifté  :  MM.  Jean  Roux,  Jean-Pierre  Gabriac,  Jacques 
Gabriac,  Jean  Méjanelledu  Cambon,  Pierre  Vallat,  Charles  Bourbon, 
Pierre  Pierredon,  Antoine  Sabatier  &  Jean-Pierre  Roche,  pafteurs 
de  ladite  province,  avec  dix-fept  anciens,  députés  par  leurs  quartiers 
refpedifs;  MM.  Veffon  &  Paul  Marazel,  pafteurs,  députés  des  Baffes- 
Cévennes;  MM.  Jean-Paul  Rabaut  &  Louis  Valentin,  auflî  pafteurs, 
députés  du  Bas-Languedoc,  —  après  avoir  nommé  pour  modérateur 
M.  Roux,  pour  modérateur-adjoint  M.  Gabriac  l'aîné,  pour  fecrétaire 
M.  Pierredon  &  pour  fecrétaire-adjoint  M.  Bourbon,  a  arrêté  ce  qui  fuit  : 

I. 

L'affemblée,  pénétrée  de  douleur  à  la  vue  des  funeftes  progrès  que 
la  corruption  continue  à  faire  dans  l'Eglife,  enjoint  aux  fidèles  de  cette 
province  de  fhumilier  extraordinairement  devant  Dieu,  par  un  jeûne 
folennel  qu'ils  célébreront  le  dix-feptième  du  mois  d'août  prochain. 

II. 

Comme  il  importerait  aux  proteftants  de  ce  Royaume,  fils  étaient 
un  jour  reconnus  par  l'Etat,  de  pouvoir  conftater  la  mort  de  ceux  qui 
feraient  jufqu'alors  décédés,  il  eft  ordonné  à  toutes  les  églifes  de  la 
province  de  tenir  déformais  à  ce  fujet  des  regiftres  en  forme. 

m. 

Le  colloque  d'Alais,  ayant  demandé  l'établiflement  d'un  comité 
dans  la  province,  femblable  à  ceux  du  Bas-Languedoc  &  des  BafTes- 
Cévennes,  pour  traiter  des  affaires  particulières  concernant  les  églifes 
qui  peuvent  furvenir  d'un  fynode  à  l'autre,  on  a  nommé  pour  y 
aftifter,  favoir:  d'entre  les  pafteurs  MM.  Roux,  Bourbon,  Pierredon; 
d'entre  les  anciens  M.  Bonne,  d'Alais,  &  à  fon  défaut  celui  que  le 
confiftoire  de  fon  églife  trouvera  à  propos  de  lui  fubftituer,  —  Pagézy 
&à  fa  place  Dubaguet,  de  St- André,  —  Planchon,  deMeyrueis,&  pour 


SYNODES  PROVINCIAUX.  3g5 

fon  fubftitut  Nogaret,  de  Balazucgnes  ;  &  comme  cette  afTemblce  doit 
foutcnir  la  correfpondance  de  la  province,  elle  en  charge  M.  Pier- 
redon,  dont  les  lettres  feront  fignées  &  par  lui  &  par  un  de  fes  col- 
lègues; bien  entendu  que  les  églifes  rembourferont  à  cet  égard,  comme 
à  tout  autre,  audit  comité  les  dépenfes  qu'il  fera  pour  elles. 

IV. 

On  a  rejeté  l'appel  interjeté  à  cette  afTembléc  par  les  députés  de 
St-FrézaI  fur  la  troifième  délibération  du  colloque  d'Alais. 

V. 

Les  églifes  de  la  province  feront  à  l'avenir  deffervies  proportion- 
nellement à  leur  taxe  de  leur  miniftère. 

VI. 
Il  fera  impofé  fur  elles  la  fommc  de  600  liv.  pour  l'entretien  des 
élèves  qui  font  fous  la  direction  de  M.  Gabriac  aîné,  dont  celle  d'Alais 
payera  ù  proportion  de  ce  qu'elle  fournit  à  ce  fujct  l'année  dernière. 

vil. 
En  rejetant  la  première  propofition  de  l'cglifc  de  St-Sébaftien, 
l'affemblée  lui  accorde  la  demande  qu'elle  fait  de  réunir  fes  exercices 
religieux  avec  ceux  du  Pin  ;  elle  a  nommé  pour  déterminer  l'endroit 
où  ils  doivent  fe  tenir  MM.  Guin,  du  Couvayron,  &  Fontanes,  de 
la  Baumelle'. 

VIII. 
Elle  a  nommé  aufli,  pour  fixer  le  lieu  des  affemblés  religieufes  de 
la  comm[unauté]  de  St-Eticnne  [de  Vallée-françaife]  MM.  Martin,  du 
Vallat,  &  Pafcal,  de  St- Roman. 

IX. 

M.  Vallat,  pafteur,  ayant  demandé  d'être  déchargé  de  fes  fonc- 
tions, que  fa  mauvaife  fanté  ne  lui  permet  pas  de  remplir,  on  lui  a 
accordé  fa  demande  avec  la  penfion  de  5oo  livres. 

X. 

Les  Hautes-Cévennes,  chargées  de  la  convocation  du  fynode 
national,  en  ayant  fixé  la  tenue  le  22"  janvier  dernier  au  troifième 
juin  prochain,  &  reçu  depuis  lors  de  la  part  de  quelques  provinces 
des  difficultés  &  des  oppofitions  à  cet  égard,  il  a  été  réfolu  d'en  écrire 
l'i  toutes  celles  du  Royaume  de  fufpendre  ladite  affemblée  jufques  à  ce 
qu'elles  aient  donné  leur  avis;  &  comme  l'églife  de  La  Rochelle  a 

I.  On  lit:  I.aumcJc;  mais  ce  doit  être  la  Baumelle,  près  St-Sébastien. 


396  LES  SYNODES  DU  DÉSERT. 

fait  circuler,  fans  droit,  fa  lettre  révocative,  M.  Pierredon  eft  chargé 
de  lui  adreffer  les  plaintes  de  cette  province. 

XI. 

On  a  député,  pour  affifter  au  prochain  fynode  des  BafTes-Cé- 
vennes,  MM.  Gabriac  l'aîné  &  du  Cambon,  pafteurs,  &  à  celui  du 
Bas-Languedoc,  MM.  Bourbon  &  Pierredon. 

XII. 

M.  Combet,  difciple  de  M.  Roux,  a  été  revêtu  de  la  charge  de 
propofant,  après  en  avoir  été  jugé  digne,  fur  l'examen  que  lui  a  fait 
fubir  le  corps  des  pafteurs;  en  conféquence,  on  lui  a  affigné  la  fomme 
de  120  liv.,  répartie  fur  la  province,  dont  la  moitié  lui  fera  payée  à  la 
St-Michel  prochaine. 

XUI. 

MM.  Roux,  du  Cambon,  Pierredon  &  Roche,  pafteurs,  defTer- 
viront  les  mêmes  églifes  qui  leur  ont  été  affedées  l'année  dernière. 

M.  Gabriac  l'aîné,  deffervira  la  ville  de  Florac  &  les  comm[u- 
nautés]  de  Vébron,  mandement  de  Rouffes,  St-Laurent  [de  Trêves], 
St-Julien  [d'Arpaon[,  la  Salle  &  Grizac. 

M.  Gabriac  le  jeune,  deffervira  les  mêmes  églifes  que  l'année 
dernière,  avec  la  paroiffe  de  St-Hilaire. 

M.  Bourbon  deffervira  aufli  les  mêmes  églifes  qui  compofaient  fon 
diftrid,  avec  celle  de  Barre,  à  condition  que  MM.  Roux,  du  Cambon, 
Pierredon,  Plantier  &  Roche  feront  une  affemblée  chacun  dans  fon 
quartier,  pendant  le  courant  de  l'année,  lorfqu'il  les  en  requerra. 

M.  Plantier  deffervira  encore  les  mêmes  églifes  qu'il  a  deffervies 
jufques  ici  avec  celles  de  Caffagnas  &  le  haut  de  St-André-de-Lancize. 

XIV. 

On  impofera  fur  la  province,  pour  la  préfente  année,  qui 
écherra  à  la  St-Michel  prochaine,  la  fomme  de  fix  mille  huit 
cent  foixante-neuf  livres,  ci 686g  H- 

Savoir  fept  cents  livres  pour  chacun  de  Meffieurs  les  huit 
pafteurs  faifant  en  total  celle  de  cinq  mille  fix  cents  livres,  ci.     56oo  » 

En  faveur  de  M.  Vallat,  indépendamment  de  ce  qui  lui 
eft  dû  de  l'impofition  de  l'année  dernière  pour  fon  quartier, 
la  fomme  de  deux  cent  cinquante  livres,  qui  lui  feront  payées 
à  la  St-Michel  prochaine  pour  la  moitié  de  cinq  cents  livres 
qui  lui  ont  été  accordées,  ci 25o  » 


SYNODES  PROVINCIAUX.  3g^ 

Vingt  livres  pour  chacun  des  neuf  pafteurs  pour  leurs 
dcpcnfes  imprévues,  en  total  cent  quatre-vingt  livres,  ci .     .       i8o  /^ 
Pour  port  de  lettres  la  fomme  de  foixante  livres,  ci  .     .        60  » 
Pour  M.  Phiilippe  celle  de  cinquante  livres,  ci      ...        5o  )> 
En  faveur  de  la  veuve  Bétrine  celle  de  vingt -quatre 

livres,  ci 24  » 

En  faveur  de  M.  Court  celle  de  vingt  livres,  ci    .     .     .         20  » 
En  faveur  de  M.  Combet  celle  de  quatre-vingt-cinq 
livres,  dont  vingt-cinq  livres  à  titre  d'étudiant,  échue  ce  jour- 
d'hui,  &  celle  de  foixante,  comme  propofant,  qui  écherront 

à  la  St-Michel  prochaine,  ci 85  » 

En  faveur  de  M.  Gabriac  l'aine,  pour  l'entretien  de  trois 
élèves,  fix  cents  livres,  ci 600  » 

XV. 

Répartition  générale  des  impofitions  de  la  fomme  de  fix  mille 
huit  cent  foi.xante-neuf  livres,  ci 6869  # 

Savoir  : 

Le  quartier  de  M.  Roux  la  fomme  de  ci  730  y/  12  f  6  d 

Idem  de  M.  Gabriac  l'aîné 871  »  3  »  6  » 

Idem  de  M.  Gabriac  le  jeune 871  »  3  »  6  » 

Idem  de  M.  du  Cambon 871  »  3  »  6  » 

Idem  de  M.  Bourbon 871  »  3  »  6  » 

Idem  de  M.  Pierredon on  »  6  »  6  » 

Idem  de  M.  Roche 871  »  3  »  6  » 

Idem  de  M.  Plantier 871  »  3  »  6  » 

Somme  égale     .     .     .     6869  -H-   »  »  »  » 

XVI. 

A  l'unanimité  des  fuffrages,  on  a  chargé  les  églifes  de  Florac  & 
d'Alais  de  convoquer  les  colloques  qui  font  de  leur  reffort,  &  celle 
de  St-André-de-Valborgne  de  la  convocation  de  celui  de  St-Germain; 
on  a  chargé  de  plus  le  colloque  d'Alais  de  convoquer  le  prochain 
fynodc  provincial. 

Ainfi  a  été  conclu  &  arrêté  ces  vingt-troif[ième]  &  vingt-quatrième 
avril  mil  fept  cent  foi.\ante-fix. 

Gabriac  l'aîné,  pafteur  &  modérateur-adjoint. 


SgS  LES  SYNODES  DU  DÉSERT. 


Synode  du   Vivarais   et   Velay. 

Aâes  dufynode  provincial  des  églifes  réformées  du  Vivarais  & 
Velaj,  ajjemblé  fous  la  proteéliofi  divine  au  Défert,  dans  le  Haut- 
Vivarais,  le  pretnier  de  mai  mil  fept  cent  foixantefix,  auquel  ont 
affl/ié  deux  pajleurs  &  doii'ie  anciens,  députés  defdites]  églifes. 

Après  la  ledure  de  la  parole  de  Dieu  &  l'invocation  de  fon  St- 
Nom,  a  été  réfolu  ce  qui  fuit  : 

I. 

La  compagnie  a  vu  avec  joie  les  difpofitions  de  M.  G.  .  .,  qui 
nous  a  été  adreffé  par  nos  frères  du  Bas-Languedoc,  &  le  deffein  qu'il 
a  fait  paraître  de  vouloir  confacrer  fes  talents  au  fervice  des  églifes  de 
cette  province.  Le  féjour  qu'il  y  a  fait,  les  fonélions  qu'il  y  a  remplies 
avec  beaucoup  de  zèle  &  d'édification  l'ayant  déjà  rendu  agréable  à 
un  grand  nombre  de  fidèles,  &  faifant  efpérer  que  fon  miniftère  fera 
très-utile  à  nos  chères  églifes,  elle  accepte  avec  empreffement&  recon- 
naiffance  fes  offres  généreufes,  &  prie  le  Seigneur  de  répandre  fa 
bénédidion  fur  fa  perfonne  &  fur  fes  pieux  travaux. 

II. 

L'afTemblée  ayant  reçu  avis  qu'un  fynode  national  doit  fafTembler 
dans  peu  de  temps,  fi  le  Seigneur  le  permet,  a  député  M.  Alexandre 
Vernet,  pafleur,  &  M.  J.  F.  M.  .  .,  ancien,  pour  y  afTiflier,  avec  plein 
pouvoir,  au  nom  &  en  l'autorité  des  églifes  de  cette  province,  &  pour 
y  délibérer  d'un  commun  accord  avec  MefTieurs  les  autres  députés  fur 
toutes  les  matières  qui  y  feront  traitées  conformément  à  la  parole  de 
Dieu  &  à  la  difcipline  des  églifes  réformées  de  ce  Royaume  &  aux 
infl:rudions  qu'elle  leur  a  données,  promettant  de  f'y  conformer  au- 
tant qu'il  fera  en  fon  pouvoir. 

Peirot,  pafteur  &  modérateur;  A.  Vernet,  pafteur  &  fecrétaire. 

«.^kj         cAj         *^J         «^^ 


SYNODES  PROVINCIAUX.  Sgg 

Synode   du    Périgord   et   de   l'Agenais. 

Au  nom  de  Dieu.  Amen. 

Les  églifes  [du]  Périgord,  Haut  &  Bas-Agenais,  affemblces  en 
fj'fiode  en  la  pcrfonne  de  leurs  députes,  les  fi.\ième,  feptièmc  &  hui- 
tième mai  mil  fept  cent  foi.\ante-fix',  en  Périgord,  après  avoir  imploré 
les  lumières  de  l'Efprit  divin,  ont  délibéré  ce  qui  fuit  : 

1. 

Selon  1  ufage,  on  a  élu,  à  la  pluralité  des  voix,  pour  modérateur, 
M.  François  Viala,  pafteur;  pour  modérateur-adjoint,  M.  Renateau, 
pafteur  ;  pour  fecrétaire,  M.  Dumas,  pafteur,  &  pour  fccrctairc-ad joint, 
M.  Renouleau,  auffi  pafteur. 

Colloque  général  des  églises  réformées  du  Haut-Languedoc  du  y  mars  iy66. 

Au  nom  de  Dieu  soit  fait.  Amen. 

I.  Nous,  les  pasteurs  et  anciens  des  églises  réformées  du  Haut- Languedoc, 
assemblés  en  colloque  général,  après  avoir  imploré  la  grâce  de  Dieu  et  les  lumières 
du  St-Esprit,  avons  arrêté  ce  qui  suit  : 

1.  —  L'assemblée  a  nommé,  à  la  pluralité  des  voi.x,  M.  Sicard,  pasteur,  pour 
modérateur;  M.  Gardes,  pasteur,  pour  modérateur-adjoint;  M.  Sicard  le  jeune, 
pasteur,  pour  secrétaire,  et  M.  Marc,  ancien,  pour  secrétaire-adjoint. 

2.  —  M.  Pierredon,  pasteur  des  Hautes-Cévennes,  ayant  écrit  une  lettre  du 
12  février  dernier  à  un  pasteur  de  cette  province,  qui  l'a  reçue  aujourd'hui,  où  il 
annonce  la  tenue  d'un  synode  national  sans  en  marquer  le  jour  ni  le  mois,  il  a  été 
délibéré  qu'il  lui  sera  écrit  incessamment  afin  qu'il  en  marque  le  temps,  et  M.  Si- 
card le  jeune  et  M.  Marc,  ancien,  ont  été  députés  unanimement  pour  aller  audit 
synode  national  à  l'effet  d'y  avoir  voix  propositive  et  délibérative,  et  il  leur  sera 
expédié  une  lettre  relative;  et  au  cas  [qu']ils  ne  puissent  y  aller,  M.  Gardes,  pas- 
teur, et  M.  Ca.,  ancien,  sont  nommés  pour  leurs  substituts. 

3.  —  L'assemblée  voyant  avec  une  vive  peine  que  quelques  églises,  au  grand 
scandale  des  autres  et  au  mépris  des  articles  qui  ont  été  passés  ci-devant  dans  des 
colloques  et  des  synodes  contre  ceux  qui  feraient  baptiser  leurs  enfants  dans 
l'Eglise  romaine,  et  malgré  les  avertissements  et  les  censures  qui  leur  ont  été 
adressés  à  ce  sujet  par  les  pasteurs  qui  les  ont  desservies,  persistent  néanmoins 
dans  leur  relâchement  sur  cet  article,  par  ce  présent  arrêté,  en  confirmant  les 
articles  précédents,  suspend  de  nouveau  de  la  communion  tous  ceux  qui  à  l'avenir 
feront  baptiser  ou  rebaptiser  leurs  enfants  dans  l'Eglise  romaine,  jusqu'à  que  ceux 
qui  se  trouveront  dans  ce  cas  donnent  des  marques  publiques  de  leur  rcpentance, 
ou  du  moins  devant  les  consistoires,  si  celui-ci  le  trouve  à  propos;  et  relativement 
aux  anciens  qui  pourraient  tomber  dans  une  semblable  faute,  ils  demeureront  dès 
lors  déposés  de  leur  charge  et  soumis  à  la  même  peine  des  particuliers. 


^.oo  LES  SYNODES  DU  DESERT. 


Sur  la  propofition  qui  a  été  faite  à  l'alTemblée,  fi  M.  Dupuy, 
pafteur,  après  l'invitation  qui  lui  a  été  faite  par  les  églifes  du  quartier 
haut  du  Haut-Agenais  de  leur  continuer  fon  miniflère  jufqu'au  réta- 
bliffement  de  M.  Viala,  pafteur,  pouvait  affembler  le  colloque  defdites 
églifes  fans  la  participation  dudit  M.  Viala,  qui  était  cenfé  être  le 
pafteur  de  ce  quartier  félon  l'art.  22  de  notre  dernier  fynode,  on  a 
répondu  que  M.  Dupuy  avait  ce  droit. 

4.  —  Que  les  diacres  et  anciens  qui  en  font  les  fonctions  ne  recevront  l'argent 
des  collectes,  ni  celui  des  pauvres  qu'après  être  compté  par  les  anciens  des  églises, 
et  qu'ils  tiendront  un  état  détaillé  de  celui  qui  sera  délivré  et  distribué,  et  ils 
seront  tenus  de  le  représenter  et  rendre  compte  à  leurs  consistoires  de  six  en 
six  mois. 

5.  —  Nous,  les  pasteurs  et  les  anciens  du  Haut-Languedoc,  assemblés  en  col- 
loque général  le  7  mars  1766,  requis  par  M.  Jean  Sicard,  [dit]  Dejean,  un  de  nos 
pasteurs,  de  lui  accorder  une  attestation,  tant  de  sa  doctrine  que  de  ses  bonnes  vie 
et  mœurs  pour  s'en  servir  en  cas  que  les  circonstances  du  temps  et  l'état  de  ses 
affaires  l'obligeassent  de  se  retirer  ailleurs,  prénétrés  de  reconnaissance  pour  les 
services  qu'il  a  rendus  aux  églises,  et  du  regret  que  nous  avons  d'être  privés  de 
son  ministère,  certifions  et  attestons  d'une  commune  voix  qu'il  s'est  conduit,  pen- 
dant dix-sept  années  qu'il  a  exercé  son  ministère  parmi  nous,  d'une  manière  digne 
d'un  véritable  ministre  de  l'Evangile,  nous  ayant  toujours  édifiés  tant  par  sa  doc- 
trine que  par  ses  mœurs,  n'ayant  rien  négligé  de  tout  ce  qu'il  a  cru  propre  au 
bien  de  nos  églises,  et  à  l'avancement  du  règne  de  Jésus-Christ.  Nous  prions  Dieu 
qu'il  veuille  être  lui-même  la  récompense  de  ses  pieux  travaux,  et  nous  prenons 
la  liberté  de  le  recommander  à  la  bienveillance  et  à  la  protection  de  nos  chers 
frères  en  Jésus-Christ,  à  qui  il  pourra  s'adresser,  dans  les  lieux  où  la  divine  Pro- 
vidence le  conduira.  De  notre  assemblée  colloquale  les  an  et  jour  que  dessus. 

Ainsi  arrêté  et  conclu  au  Désert  les  an  et  jour  que  dessus. 

Sicard,  pasteur  et  modérateur;  Gardes,  pasteur  et  modé- 
rateur-adjoint; Sicard  le  jeune,  pasteur  et  secrétaire  ; 
Marc,  ancien  et  secrétaire-adjoint. 

—  Mss.  de  Vabre. 

Colloque  du  Haut-Agenais  du  12  mai  iy66. 

Au  nom  de  Dieu.  Amen. 

Les  églises  du  quartier  bas  du  Haut-Agenais,  assemblées  en  colloque  le 
douzième  mai  mil  sept  cent  soixante-six,  en  la  personne  de  leurs  députés,  après 
avoir  imploré  le  secours  de  Dieu,  ont  délibéré  ce  qui  suit  : 

1.  —  M.  Dumas,  pasteur,  a  pris  sa  place,  et  M.  Boucharel,  an[cien],  a  été 
nommé  à  la  pluralité  des  suffrages  pour  secrétaire. 

2.  —  Le  consistoire  de  St-Etienne  n'ayant  pas  envoyé  ses  députés  au  présent 
colloque,  malgré  l'avis  qui  lui  a  été  donné,  a  été  trouvé  repréhensible,  celui  de 
Dimeuilh  est  chargé  de  lui  communiquer  le  présent  article  et  de  le  prévenir  de 
porter  les  raisons,  qui  [l'en]  ont  empêché,  à  la  prochaine  assemblée. 

3.  —  Le  consistoire  de  Tonneins  ayant  demandé  à  l'assemblée  une  explication 
des  art.  1.   2,  chap.  VU  de  la  discipline,  conformément  [à  l'art.]  16  du  synode 


SYNODES  PROVINCIAUX.  40  r 

III. 
Le  confiftoire  de  Monbarbat,  Marfac  &  Lalanne  ayant  envo3'é 
c'i  l'aflemblcc  un  mémoire  portant  plainte  contre  M.  Dupuy,  pafteur, 
lefquelies  plaintes,  après  avoir  été  examinées,  ont  été  trouvées  mal 
fondées  &  même  injuftes,  —  telle  que  celle  qui  eft  contenue  dans  fon 
art.  3  de  fondit  mémoire,  —  la  compagnie  le  blâme  &  enjoint  au 
pafteur  deflervant  de  le  cenfurer  vivement,  les  ayant  affemblés,  & 
furtout  fon  député  qui  fcn  eft  chargé. 

provincial  dernier  qui  consiste  à  savoir  si  le  ministre  du  quartier  haut  et  son 
député  doivent  avoir  voix  délibérative,  la  compagnie  a  suspendu  son  jugement  et 
le  renvoie  au  synode  provincial  prochain;  elle  charge,  de  plus,  ses  députés  à  la 
susdite  assemblée  de  demander  que  M.  Dupuy  aîné,  pasteur,  soit  exclu  person- 
nellement des  assemblées  coUoquales  du  quartier  bas  du  Haut-Agenais ,  par  les 
raisons  que  nosdits  députés  déduiront,  desquelles,  par  discrétion,  elle  n'a  pas 
voulu  faire  article. 

4.  —  L'assemblée  enjoint  aux  consistoires  respectifs  de  se  conformer  au  for- 
mulaire de  députation  contenu  dans  le  colloque  du  10  février  1-54,  et  annule 
l'art.  2  des  arrêtés  du  colloque  de  cet  arrondissement  du  14  mars  dernier. 

5.  —  La  compagnie,  qui  n'a  d'autre  but  que  le  bien  des  églises,  et  de  faire 
régner  en  elles  une  amitié  vraiment  fraternelle,  est  sincèrement  mortiliée  de  ce 
que  le  colloque  dernier  ne  prit  pas  en  plus  grande  considération  les  humbles 
représentations  du  consistoire  de  Tonneins. 

6.  —  L'assemblée,  se  rappelant  les  paroles  vives  et  emportées  que  se  dirent 
réciproquement  MM.  Dupuy  aîné,  pasteur,  et  Brau  dans  le  colloque  du  14  mars 
dernier,  remet  à  la  liberté  de  M.  Dupuy  d'exiger,  s'il  veut,  la  réparation  qu'il  avait 
demandée  par  article  dudit  colloque,  déchargeant  le  consistoire  de  Tonneins  de  la 
commission  qu'il  avait  donnée  à  ce  sujet. 

7.  —  Le  colloque,  ayant  examiné  de  plus  près  les  raisons  que  le  consistoire  de 
Clairac  a  eues  de  faire  bénir  deux  mariages  dans  son  sein,  en  trouvant  qu'il  s'est 
exactement  conformé  à  l'art.  25  du  chap.  XIII  de  la  discipline,  le  relève  du  blâme 
que  le  colloque  du  14  mars  dernier  lui  impute,  et  regarde  l'art.  6  dudit  colloque 
comme  non  avenu. 

8.  —  La  compagnie  vient  de  reconnaître  qu'il  est  dû  au  consistoire  de  Ton- 
neins i5  liv.  7  s.  6d.  par  arrêté  du  colloque  du  16  février  176461  12  liv.  pour 
du  foin  qu'il  a  acheté  pour  les  chevaux  de  M.  Gabriac  pendant  son  séjour  à 
Tonneins,  lesquelles  27  liv.  7  s.  G  d.  sont  à  la  charge  de  toutes  les  églises  de 
l'arrondissement. 

9.  —  L'assemblée  vient  de  nommer  à  l'unanimité  des  suffrages  M.  Bouchard 
pour  le  secrétaire  du  colloque,  et  le  charge  du  registre  général  des  baptêmes  et 
mariages,  ce  que  ledit  M.  Boucharel  a  accepté  sans  en  exiger  d'émoluments,  bien 
entendu  que  les  avances  qu'il  fera  lui  seront  remboursées. 

10.  —  Sur  la  somme  de  800  liv.  qui  sont  allouées  au  pasteur  qui  dessert 
les  églises  de  cet  arrondissement,  l'assemblée  vient  de  la  départir  comme  suit  : 
Clairac  38o  liv.,  Dimeuil  140  liv.,  Tonneins  240  liv.,  St-Etienne  40  liv. 

11.  —  Les  églises,  extrêmement  satisfaites,  tant  du  ministère  de  M.  Dumas, 
pasteur,  que  de  la  conduite  qu'il  a  tenue  parmi  nous,  charge  ses  députés  au  synode 
prochain  de  le  supplier  de  continuer  le  ministère  de  ce  digne  pasteur  dans  les 
églises  du  quartier  bas  du  Haut-Agenais,  ù  quoi  ledit  M.  Dumas  a  eu  la  bonté  de 
souscrire. 

26 


402  LES  SYNODES  DU  DESERT. 

IV. 

L'affemblée,  qui  ne  fe  propofe  que  le  plus  grand  bien  des  églifes 
&  l'avancement  du  règne  de  Jéfus-Chrift,  après  avoir  pris  en  confi- 
dération  l'appel  fait  par  les  plaignants  du  confiftoire  de  Bergerac,  & 
après  les  avoir  ouïs,  tout  comme  après  avoir  vu  les  atteftations  à  eux 
accordées  par  plufieurs  membres  de  fidèles,  &  mûrement  réfléchi  fur 
le  jugement  par  le  commiffariat,  ordonné  par  le  colloque  tenu  les  21° 
&  22"  août  dernier,  —  confirme  la  nomination  faite  de  cinq  anciens 

12.  —  Sur  la  plainte  qui  a  été  portée  au  consistoire  de  Clairac  par  un  homme 
de  Puch  contre  M.  Cazeaux,  ancien  et  secrétaire,  détenteur  des  registres  des  bap- 
têmes et  mariages  de  tout  l'arrondissement,  qui  a  exigé  de  lui  6  liv.  pour  lui  expé- 
dier un  certificat  de  son  mariage,  l'assemblée,  sensible  au  procédé  dudit  sieur 
Cazeaux,  charge  ses  députés  au  prochain  synode  de  le  prier  d'asseoir  un  jugement 
sur  cet  importante  affaire. 

i3. —  L'assemblée  vient  de  nommer  à  la  pluralité  des  suffrages  pour  ses 
députés  au  synode  prochain  MM.  Lacoste-Laguhai  et  Rigaut,  anciens,  lesquels 
elle  a  chargés  d'une  lettre  de  créance  à  cet  effet. 

14.  —  Le  consistoire  de  Tonneins  est  chargé  de  la  convocation  du  prochain 
colloque  et  d'en  donner  avis  aux  consistoires  respectifs. 

Ainsi  conclu  et  arrêté  le  même  jour  et  an  que  dessus,  lecture  en  ayant  été  faite. 

Dumas,  pasteur  et  modérateur;  Boucharel,  secrétaire 
du  colloque. 

Colloque  de  l'Agenais  du  1 5  juin  ij66. 

Au  St-Nom  de  Dieu.  Amen. 

L'an  mil  sept  cent  soixante-six  et  le  quinzième  jour  du  mois  de  juin,  les 
églises  de  Tonneins-Dessous,  St-Germain,  Puch,  Monheurt,  Fauillet,  Grateloup 
et  Nérac ,  assemblées  en  colloque  par  leurs  députés,  ont  délibéré  ce  qui  suit, 
savoir  : 

1 .  —  Le  sieur  Taurou,  l'un  des  députés  de  Nérac,  a  été  nommé  secrétaire  à 
la  pluralité  des  suffrages. 

2.  —  L'assemblée  colloquale,  pénétrée  de  douleur  du  désordre  que  l'esprit  de 
cabale  a  introduit  dans  les  églises  de  Nérac,  et  instruite  que  les  sieurs  Duprat, 
Castaing  et  Soulens  en  sont  les  principaux  auteurs,  s'étant  de  plus  rendus  cou- 
pables de  rébellion  à  l'ordre,  refusant  de  se  rendre  à  une  assemblée  consisto- 
riale  et  au  présent  colloque  où  ils  ont  été  dûment  invités,  les  a  suspendus  de 
leur  charge  d'ancien  ;  et  à  l'égard  des  autres  qui  ont  signé  une  lettre  insultante, 
qu'ils  ont  écrite  à  M.  Dubois,  l'assemblée,  à  la  sollicitation  de  M.  Dubois,  a  bien 
voulu  user  de  commisération  à  leur  égard  et  laisse  à  un  commissariat  la  liberté 
d'en  juger.  Pour  cet  effet,  l'assemblée  a  nommé  MM.  Réau,  le  capitaine,  Arthaud 
et  Bergereau  pour  commissaires  qui  se  joindront  à  M.  le  pasteur  pour  les  entendre 
à  tous  et  les  juger  selon  les  dispositions  qu'ils  manifesteront,  et  afin  d'engager  ces 
Messieurs  à  se  rendre  à  l'assemblée,  M.  le  secrétaire  des  églises  de  Tonneins  leur 
écrira  pour  les  exhorter  d'avance  à  la  paix  et  à  l'union;  dimanche  prochain,  vingt- 
deux  du  courant,  MM.  les  commissaires  se  rendront  à  la  Cabane,  près  Bréchand. 

3.  —  M.  Arthaud  est  prié  de  demander  à  M.  Dumas  le  jour  que  le  synode  a 
indiqué  pour  le  jeûne,  afin  de  nous  joindre  à  eux  pour  cet  acte  de  dévotion,  sup- 


SYNODES  PROVINCIAUX.  403 

juftins;  &  vu  la  méiintelligence  qui  a  régné  parmi  l'ancien  corps  qui 
avait  donné  lieu  au  jugement  du  commiffariat  portant  dépofition,  la 
compagnie  a  jugé  que  cet  ancien  corps  fera  vivement  cenfuré  à  la  tête 
du  confiftoire  &  exhorté  en  même  temps,  par  tout  ce  qu'il  y  a  de  plus 
facrc,  à  faire  régner  parmi  eux  la  paix,  l'union  &  la  concorde;  & 
rétablit  ledit  corps  dans  fes  fondions.  En  conféquence  de  ce,  on  a 
nommé,  pour  notifier  le  préfent  afl:e&  remplir  les  vues  de  l'afTemblée, 
M.  Dupuy,  pafteur. 

posé  qu'ils  en  ayent  indiqué  un  ;  sinon,  nous  le  célébrerons  le  premier  dimanche 
d'octobre,  et  les  églises  de  Nérac  le  dimanche  ensuite;  le  sujet  de  ce  jeûne  est  le 
même  qui  nous  porta  à  le  célébrer  l'année  dernière. 

4.  —  Le  sieur  Aillens,  jeune  homme  de  la  ville  de  Tonneins-Dessous,  ayant 
demandé  d'être  admis  au  nombre  des  élèves  pour  le  St-Ministère,  l'assemblée  con- 
sent que  M.  le  pasteur  le  garde  auprès  de  lui  le  temps  suffisant  pour  l'éprouver,  et 
s'il  est  propre  pour  ce  saint  emploi,  moyennant  que  ses  parents  l'entretiennent 
pendant  ledit  temps. 

5.  —  M.  Arthaud  ne  pouvant  point  continuer  à  exercer  la  charge  de  secré- 
taire, l'assemblée  l'a  remercié  des  soins  et  peines  qu'il  s'est  donnés  pour  les 
églises,  et  nomme  pour  lui  succéder  M.  Dupouy,  le  capitaine,  ancien  de  l'église  de 
Tonneins-Dessous.  L'assemblée  est  d'autant  pénétrée  de  gratitude  pour  M.  Ar- 
thaud qu'il  s'est  acquitté  de  sa  charge  gratis. 

Fait  et  arrêté  le  jour  et  an  susdit. 

Approuvons  la  rature  etc.  En  foi  de  tout  quoi,  avons  signé  : 

Taurou,  secrétaire;  Bercereau,  commissaire;  Henry  Arthaud, 
commissaire  ;   Réau,  commissaire  ;  P"  Lanne,  pasteur. 
—  Collection  Marquis-Sébie. 

Au  nom  de  Dieu.  Amen. 

Nous ,  commissaires  nomme's  par  le  colloque  tenu  le  quinzième  courant, 
art.  2,  pour  tîîcher  de  remédier  aux  désordres  qui  régnent  dans  les  églises  de 
Nérac  entre  MM.  les  diacres  et  anciens  desdites  églises,  nous  sommes  transportés 
ce  jourd'hui,  vingt-deuxième  du  mois  de  juin  mil  sept  cent  soixante-six,  au  lieu 
indiqué,  pour  les  entendre. 

I.  —  lia  été  trouvé  à  propos  de  procéder  à  la  reddition  des  comptes  des 
deniers  des  pauvres  perçus  par  MM.  les  anciens  à  l'issue  des  assemblées,  et  remis 
dans  les  mains  de  MM.  les  diacres  des  différents  quartiers,  ainsi  que  des  deniers 
du  ministère,  et  avons  trouvé,  savoir  : 

Que  M.  Castaing,  diacre  et  trésorier  de  l'église  de  Nérac,  a  reçu,  depuis  l'arrêté 
consistorial  du  21  juillet  1765,  des  deniers  des  pauvres,  la  somme  de  cent 
quarante-quatre  livres  quatre  sols  six  deniers,  ci 1447/-  4  s.  6  d. 

Qu'il  a  déboursé  par  billet  vérifié  celle  de i35  "  3  »  — 

Qu'il  lui  reste  en  caisse,  dû  aux  pauvres,  la  somme  de 
neuf  livres  un  sol  six  deniers,  ci 9  »   1   «  6  « 

Qu'il  a  reçu  des  deniers  du  ministère  la  somme  de  trois  cent  deux  livres 
cinq  sols,  ci 3o2  -ff-   5  s.  — 

Qu'il  a  dépensé  pour  l'église  la  somme  de 102  u    7  «  6  d. 

Qu'il  doit  i\  la  caisse  du  ministère  la  somme  de   .     .     .     199  »  17  u  6  » 


404  LES  SYNODES  DU  DESERT. 

V. 

M.  Liard,  pafteur,  ayant  porté  plainte  à  l'affemblée  contre  le 
confiftoire  de  Ste-Foy,  au  fujet  d'une  lettre  qui  a  été  écrite  fans  fa 
participation,  le  fynode,  après  avoir  examiné  la  démarche  dudit 
confiftoire,  loue  fes  bonnes  intentions,  néanmoins  le  blâme  d'avoir 
écrit  fans  le  confentement  de  fon  pafteur;  fur  quoi,  on  l'exhorte  d'être 
à  l'avenir  plus  exaft  à  l'ordre. 

M.  Soulens,  diacre  de  Feugarolles,  etc.,  a  aussi  rendu  son  compte  des  deniers 
des  pauvres  et  avons  trouvé  qu'il  a  reçu  depuis  le  susdit  arrêté  la  somme  de  trente 
livres*  quinze  sols  dix  deniers  appartenant  aux  pauvres,  ci  .     3o  /f  1 5  s.  lo  d. 

Qu'il  a  payé  par  billets  vérifiés,  ci lo  »   lo  »    — 

Qu'il  doit  aux  pauvres  la  somme  de  vingt  livres  cinq 
sols  dix  deniers  qu'il  a  en  caisse 20»     5  »   10   » 

2.  —  Quant  aux  comptes  des  dépenses  des  sieurs  Soulens  et  Capots,  le  pre- 
mier diacre  de  l'église  de  Feugarolles,  etc.,  et  le  second  de  l'église  du  Gr , 

etc.,  l'assemblée  renvoie  la  révision  de  leurs  comptes  à  la  prochaine  assemblée 
consistoriale,  à  laquelle  on  les  exhorte  d'y  remettre  leurs  comptes  détaillés  et  cir- 
constanciés, ce  qui  nous  empêche  d'en  connaître,  faute  d'être  dirigés  comme  ils 
auraient  dû  l'être. 

3.  —  M.  Taurou,  ancien  et  secrétaire  général  desdites  églises  de  Nérac,  —  établi 
par  l'art.  4  du  colloque  du  2 1  mars  1765,  qui  lui  alloue  la  somme  de  septante-deux 
livres  pour  honoraires  par  année,  qui  ont  commencé,  suivant  un  autre  arrêté 
consistorial  qui  confirme  le  précédent  et  fixe  l'époque  au  mois  d'octobre  1763, 
ce  qui  fait  jusqu'à  ce  jour  environ  deux  ans  neuf  mois,  et  qu'il  lui  revient  la 
somme  de  nonante-huit  livres,  sur  laquelle  il  lui  reste  dû  la  somme  de  66  liv.,  et 
que  moyennant  le  remboursement  de  la  somme  de  22  liv.  qu'il  tient,  appartenant 
aux  pauvres,  —  restera,  de  même  que  les  églises,  quitte  l'un  envers  l'autre,  après 
qu'il  aura  reçu  ladite  somme  de  66  livres.  Quant  à  l'indemnité  que  le  consistoire  a 
eu  en  vue  de  lui  allouer  dans  l'article  susdit,  MM.  les  anciens  en  ont  fixé  la  somme 
à  celle  de  3g  liv.,  laquelle  somme  sera  reçue  par  M.  Castaing,  diacre,  à  qui  l'église 
sera  tenue  de  la  payer  à  la  décharge  de  mondit  sieur  Taurou.  Quant  à  l'avenir, 
l'assemblée  des  anciens  dit  ne  pouvoir  continuer  à  payer  ses  émoluments  sur  le 
même  pied,  le  prie  d'accepter  la  somme  de  24  liv.  par  année,  à  commencer  de  ce 
jour;  ledit  sieur  a  dit  qu'il  donnerait  sa  réponse  à  la  fin  de  l'assemblée. 

4.  —  Le  compte  de  M.  le  pasteur  et  de  l'église  régie  par  M.  Castaing,  diacre, 
a  été  examiné,  et  s'est  trouvé  que  l'église  de  Nérac,  etc.,  lui  est  redevable;  et  nous 
n'avons  pu  en  fixer  la  somme,  attendu  que  partie  de  sommes  payées  à  compte  par 
ledit  sieur  Castaing  et  le  sieur  Soulens  ont  été  versées  dans  d'autres  mains  que 
les  siennes,  et  que  d'ailleurs  le  compte  du  sieur  Soulens  a  été  renvoyé,  faute  d'être 
clair,  et  que  mondit  sieur  pasteur  s'en  réserve  l'éclaircissement. 

5.  —  Nous,  commissaires,  ayant,  en  vertu  et  conformément  à  notre  commis- 
sion, pris  les  informations  relatives  au  but  de  notre  mission,  après  avoir  mûrement 
réfléchi  sur  le  tout,  avons  trouvé  la  majeure  partie  du  corps  du  consistoire  cou- 
pable de  faction,  de  trouble  et  de  discorde  envers  l'église,  et  d'ingratitude  envers 
le  pasteur;  en  particulier  les  sieurs  Castaing,  Duprat,  Soulens,  Dallias,  nous  ont 
paru  les  chefs  et  les  auteurs  des  troubles  qui  déchirent  maintenant  ces  églises 
infortunées  ;  par  là,  ils  se  sont  rendus  indignes  de  leur  état,  et  ont  mérité  d'être 
dégradés  de  leur  charge  d'ancien,  comme  ils  le  sont  déjà  par  leurs  propres  arrêtés. 


SYNODES  PROVINCIAUX.  4o5 

VI. 

Des  confldcrations  importantes  ayant  engagé  la  compagnie  à 
rénéciiir  fur  les  fuites  que  peut  avoir  l'obfervation  de  l'art.  i5  de 
notre  dernier  fj'node  provincial,  tenu  les  14°,  i5°  &  16''  août  1765, 
remet  l'exécution  dudit  article  à  la  prudence  des  confiftoires,  bien 
entendu  qu'ils  fe  conformeront  à  l'art.  25  du  chap.  xiu  de  ladifcipline. 

Néanmoins,  voulant  user  de  commisération  à  leur  égard,  craignant  d'ailleurs 
que  la  voie  de  rigueur  n'augmentât  les  maux  qui  affectent  ces  églises,  les  laissons 
tous  dans  leur  charge  et  leur  emploi,  exhortant  les  uns  et  les  autres  à  revêtir  de 
nouveaux  sentiments  et  à  réparer  les  brèches  qu'ils  viennent  de  faire  à  l'église. 

Au  surplus,  le  ministère  de  M.  Dubois  étant  insuffisant  pour  desservir  à  la 
fois  les  églises  de  Tonneins,  etc.  et  celles  de  Nérac,  etc.,  nous  prions  MM.  les 
anciens  de  ces  églises,  et  nous  leur  manifestons  pour  la  dernière  fois  que  nous  ne 
pouvons  plus  consentir  qu'il  vienne  exercer  son  ministère  dans  ces  églises.  Ces 
Messieurs  auront  donc  la  complaisance  de  se  pourvoir  d'un  autre  pasteur;  et  en 
attendant  qu'ils  en  aycnt  un,  M.  Dubois  continuera  en  leur  faveur  les  sollicitudes 
pastorales;  bien  entendu  toutefois  que  ce  ne  sera  que  pour  les  baptêmes  et 
mariages. 

Fait  et  arrêté  à  l'assemblée  coramissariale,  aux  environs  de  Nérac,  près  Bré- 
chand,  le  vingt-deux  juin  mil  sept  cent  soixante-six. 

En  foi  de  quoi  avons  signé  : 

P.  Lanne,  pasteur;  Henry  Arthaud,  commissaire. 

Colloque  de  l'Agenais  du  2 g  juin  lyGG. 

Au  St-Nom  de  Dieu.  Amen. 

Les  églises  de  Tonneins-Dessous,  Fauillet,  Grateloup,  St-Germain,  Puch, 
Monheurt,  assemblées  en  colloque  ce  vingt-neuvième  juin  mil  sept  cent  soixante- 
six,  ont  délibéré  ce  qui  suit  : 

1.  —  Le  sieur  Henry  Arthaud  a  été  nommé  secrétaire  à  la  pluralité  des 
suffrages. 

2.  —  L'assemblée  colloquale,  ayant  pris  en  considération  la  lettre  écrite  à 
M.  Dubois,  notre  très-honoré  pasteur,  par  un  certain  nombre  des  fidèles  de  l'église 
de  Nérac,  vivement  pénétrée  des  tristes  impressions  qu'a  produites  dans  ces  contrées 
le  résultat  des  délibérations  prises  le  vingt-deux  courant  dans  l'assemblée  com- 
missariale  qui  se  tint  à  la  Cabane,  permet  que  M.  le  pasteur  se  transporte  de 
nouveau  dans  ces  églises  pour  les  desservir,  à  condition  toutefois  que  MM.  Duprat, 
Castaing,  Soulens,  Dallias  soient  destitués  de  leur  charge,  et  que  l'on  mette  à 
leur  place  de  nouveaux  sujets;  à  condition  encore  que  M.  Taurou,  ancien  et  secré- 
taire, jouisse  des  mêmes  émoluments  qui  lui  avaient  été  alloués  par  le  consistoire 
desdites  églises  pour  raison  de  son  emploi,  dans  lequel  la  présente  assemblée  le 
confirme. 

Au  surplus,  l'assemblée,  instruite  des  voiles  injurieux  qu'on  a  répandus  sur 
l'honneur  et  la  probité  de  M.  Taurou,  prie  M.  le  pasteur  de  lui  rendre  justice  à  la 
tête  de  l'assemblée  des  fidèles.  Plusieurs  esprits  inquiets  ayant  aussi  répandu  dans 
le  public  que  M.  Dubois  était  sans  caractère,  n'ayant  pas  reçu  l'imposition  des 
mains,  pour  obvier  aux  impressions  dangereuses  que  peut  produire  dans  l'esprit 
des  fidèles  une  si  odieuse  imputation,  on  charge  un  des  anciens  des  églises  de 
Nérac  de  lire  à  la  tête  de  l'assemblée,  à  haute  et  intelligible  voix,  l'acte  qui  fait 


4o6 


LES  SYNODES  DU  DESERT. 


VII. 

Le  fynode  ayant  pris  en  confidération  les  demandes  de  M.  Butler, 
de  l'envoyer  dans  l'étranger  &  lui  fournir  ce  qui  lui  eft  néceffaire 
pour  les  frais  de  fon  voyage,  l'affemblée  lui  accorde  fa  demande  ;  en 
conféquence,  [elle]  lui  fait  la  fomme  de  3oo  liv.,  qui  fera  répartie  fur 
toutes  les  églifes  de  la  province;  en  outre,  MM.  les  modérateurs  font 
chargés  de  lui  fournir  des  atteftations. 

foi  de  sa  réception.  Elle  charge  aussi  ledit  ancien  de  faire  connaître  dans  ladite 
assemblée  la  fausseté  de  l'imputation  qu'on  a  faite  à  M.  Dubois  de  n'avoir  pas 
voulu  assister  au  synode. 

Cependant,  quoique  l'assemblée  consente  avec  plaisir  que  M.  Dubois  aille 
desservir  de  nouveau  les  églises  de  Nérac,  et  qu'elle  ne  soit  jamais  dans  le  cas  de 
les  laisser  sans  pasteur,  on  prie  instamment  MM.  les  anciens  desdites  églises  de 
faire  leurs  efforts  pour  se  procurer  avec  le  temps  un  autre  pasteur,  vu  les  grandes 
occupations  de  M.  Dubois,  qui  ne  lui  permettent  pas  de  desservir  longtemps  les 
deux  églises  à  la  fois;  [on]  conjure  MM.  les  anciens  de  Nérac,  etc.  de  ne  point  envi- 
sager ceci  comme  un  voile  dont  on  veuille  se  servir  pour  leur  refuser  le  ministère 
de  notre  pasteur:  ce  n'est  point  là  l'intention  de  l'assemblée,  puisqu'elle  leur 
ferait  plutôt  le  sacrifice  de  son  pasteur  que  les  laisser  sans  culte  et  sans  direction. 

L'assemblée  approuve  la  manière  sage  et  prudente  avec  laquelle  se  sont  con- 
duits MM.  les  commissaires  dans  la  dernière  assemblée  tenue  à  la  Cabane;  elle 
n'a  rien  à  ajouter  à  leur  décision  que  la  cassation  des  membres  ci-dessus. 

Fait  et  arrêté  en  colloque  ledit  jour  et  an  que  dessus.  En  foi  de  quoi  avons 
signé  : 

P.  Lanne,  pasteur;  Henry  Arthaud,  an[cien]  et  secré- 
taire; RÉAU,  diacre;  Demichel  ;  Aubié;  Dupouy; 
SouRBÉ;  Laperche;  Mensa;  Bergereau;  Passet; 
Metge  ;  Pellissier. 

Colloque  de  l'Agenais  du  28  septembre  iy66. 

Au  St-Nom  de  Dieu. 

Les  églises  de  Tonneins-Dessous,  Puch,  Monheurt,  St-Germain,  Fauillet  et 
Grateloup,  assemblées  en  colloque,  ayant  leur  pasteur  à  la  tête  et  M.  Dupouy 
pour  secrétaire,  ont  délibéré  ce  qui  suit  : 

I.  —  M.  Dubois,  notre  pasteur,  ayant  représenté  à  l'assemblée  coUoquale 
le  désir  qu'il  aurait  de  faire  rentrer  dans  leur  charge  et  emploi  les  sieurs 
Duprat,  Castaing,  Soulens  et  Dallias,  l'assemblée,  pour  répondre  aux  sentiments 
de  clémence  de  son  cher  pasteur,  consent  que  les  susdits  Messieurs  soient  réha- 
bilités dans  les  charges  d'anciens  dont  ils  étaient  déchus,  sous  condition  toute- 
fois qu'ils  soient  dans  le  généreux  dessein  d'observer  les  règles  de  l'union  et  de 
la  paix  qui  doivent  caractériser  de  vrais  conducteurs  de  l'Eglise.  L'assemblée 
colloquale  oublie  volontiers  tout  ce  qui  s'est  passé,  exhorte  les  susdits  anciens 
de  se  rendre  de  plus  en  plus  dignes  de  leur  état  et  charge  en  particulier  M.  le 
pasteur  de  ne  réhabiliter  le  sieur  Soulens  dans  son  emploi  qu'après  s'être  con- 
vaincu bien  particulièrement  que  ledit  Soulens  est  revenu  de  la  défectuosité  de 
sa  conduite  passée;  et  afin  que  M.  le  pasteur  ne  se  trompe  pas  dans  cette  épreuve, 
il  ne  réhabilitera  ce  dernier  dans  son  emploi  qu'après  avoir  pris  le  suffrage  de 
tous  les  membres  du  consistoire  de  Nérac  et  ses  annexes. 


SYNODES  PROVINCIAUX.  ^07 

VIU. 

Une  perfonne  néccfliteufe  demandant  le  fecours  des  églifes  de 
cette  province,  elle  lui  accorde  la  fommc  de  i5o  liv.,  qui  fera  puifée 
dans  la  bourfe  des  pauvres. 

<  IX. 

Sur  la  propofition  que  les  députés  du  colloque  du  quartier  bas 
du  Haut-Agcnais  ont  fait[e]  à  l'affemblée,  concernant  l'invitation  que 
les  deux  colloques  doivent  fe  faire  réciproquement  à  leurs  alfemblccs 
colloquales,  c'eft-à-dire  d'un  pafteur  &  d'un  ancien,  &  fi  les  invités 
doivent  avoir  voix  propofitive  &  délibérativc,  la  compagnie  a  jugé 
qu'ils  n'auraient  que  la  délibérativc. 

2.  —  L'assemblée  exhorte  les  anciens  des  églises  de  Nérac  à  avoir  un  peu 
plus  de  respect  pour  ses  décisions,  elle  blâme  vivement  la  conduite  des  sieurs 
St-Genis,  Laporte  et  Duvernet  ayant  écrit  une  lettre  également  injurieuse  à 
l'honneur  des  consistoires  et  à  celui  de  notre  cher  pasteur;  elle  déclare  que  les 
susdits  délinquants  se  sont  rendus  coupables  des  peines  portées  par  la  discipline; 
néanmoins,  voulant  user  de  commisération,  elle  jette  un  entier  oubli  sur  leur 
conduite,  espérant  qu'ils  ne  récidiveront  plus,  et  en  cas  de  récidive,  c'est-à-dire 
dès  le  même  moment  que  quelque  ancien  desdites  églises  tombera  dans  quelque 
faute  tendant  a  attaquer  les  droits  des  consistoires  et  à  renverser  l'ordre  de 
l'Eglise,  l'assemblée  permet  au  pasteur  de  le  déposera  la  tête  de  son  consistoire. 
Ce  n'est  qu'à  ces  conditions  que  l'assemblée  permet  que  M.  Dubois  aille  des- 
servir de  nouveau  les  églises  de  Nérac,  protestant  auxdites  églises  que  dans 
toutes  les  occasions  elle  leur  donnera  des  preuves  de  leur  attachement  et  de 
son  union,  mais  leur  assurant  aussi,  d'un  autre  côté,  que  si  le  sieur  Dubois  vient 
à  éprouver  de  leur  part  quelques-uns  des  désagréments  qu'il  a  éprouvés  jusqu'ici, 
elle  ne  permettra  plus  qu'il  retourne  dans  ces  contrées.  L'assemblée  ose  attendre 
de  meilleures  choses  des  églises  de  Nérac. 

3.  —  L'assemblée  défend  aux  consistoires  de  Nérac  d'admettre  dans  leurs 
délibérations  des  fidèles,  de  quelque  qualité  qu'ils  puissent  être,  si  ce  n'est  pour 
la  reddition  des  comptes  ou  par  le  consentement  du  pasteur;  elle  décerne  la 
peine  de  suspension  contre  les  consistoires  qui  auront  enfreint  ladite    défense. 

4.  —  L'assemblée  renvoie  le  jeûne  indiqué  pour  le  premier  dimanche 
d'octobre  au  jour  où  les  églises  de  Clairac  jeûneront;  on  charge  le  sieur 
Arthaud,  ancien  de  l'église  de  Tonneins,  de  s'informer  de  nouveau  auprès  de 
M.  Dumas  du  temps  où  ce  jeûne  se  célébrera,  et  dès  qu'il  en  sera  informé 
le  pasteur  en  préviendra  les  églises,  bien  entendu  toutefois  que  les  églises  de 
Nérac  ne  jeûneront  que  huit  jours  après  celles  de  Tonneins. 

Fait  et  arrêté  en  colloque  au  Désert,  le  28  septembre  1766. 

P.  Lanne,  pasteur;  Dupouy,  secrétaire;   V.  Lartigue; 

RÉAU,   diacre;    Passet,   ancien;    Laperche,   ancien; 

SouRBÉ,  ancien;   Durouv,  ancien;  Ladeux,  ancien; 

Demichel,  ancien;  Du.matha,  ancien;  Aubié,  ancien; 

Mensa,  ancien;  Réau,  ancien;  Taurou,  ancien;  Bar- 

Becane,  ancien. 
—  Collection  F.  Marquis-Sébie. 


4o8  LES  SYNODES  DU  DESERT. 

X. 

Sur  les   plaintes   refpeftivement   &  mutuellement  portées  par 

MM.  Dupuy  &  Dumas,  pafteurs,  &  M.  Lacofte-Laguhai,  ancien,  & 

vu  le  mémoire  du  confiftoire  de  Tonneins,  le  tout  bien  confidéré  & 

mûrement  pefé,  l'affemblée  a  trouvé  les  uns  &  les  autres  très-répré- 

henfibles.  En  conféquence,  elle  charge  MM.  les  modérateurs  de  les 

cenfurer  vivement  chacun  en  particulier,  &  les  concernant,  exhorte 

lefdits  pafteurs  &  anciens  de  mieux  le  comporter  à  l'avenir,  &  de  fe 

fupporter  mutuellement,  &  de  fe  prévenir  par  honneur,  afin  de  faire 

régner  l'union,  la  paix  &  la  concorde  dans  le  fein  de  leurs  églifes;  de 

plus,  la  compagnie  trouve  le  confiftoire  de  Tonneins  très-répréhen- 

fible  d'avoir  député  au  colloque  autre  que  des  anciens  dudit  confiftoire, 

&  par  là  avoir  donné  lieu  aux  plaintes  mentionnées  ci-deffus.   En 

conféquence,  elle  charge  M.  le  modérateur  de  cenfurer  vivement  ledit 

confiftoire  en  la  perfonne  de  fon  député,  ici  préfent,  &  lui  enjoint  de 

fe  conformer  à  l'avenir  plus  exadement  à  l'ordre  &  à  nos  arrêtés 

eccléfiaftiques. 

XI. 

Sur  la  propofition  faite  à  la  compagnie,  fi  l'on  peut  départir  la 
bénédidion  nuptiale  à  un  homme  qui  a  cohabité  avec  une  fille,  & 
dont  il  y  a  un  enfant,  &  qui  dans  cet  état  en  a  fiancé  une  autre,  on  a 
répondu  qu'on  ne  pouvait  bénir  un  tel  mariage  fans  enfreindre  les 
lois  civiles  &  canoniques. 

XII. 

Le  fynode  prenant  en  confidération  la  demande  qui  a  été  faite 
par  le  confiftoire  de  Laparade  de  fecourir  une  famille  attaquée  injufte- 
ment  par  des  parents  qui  lui  ont  ravi  fon  bien,  en  fe  fervant  des  faux 
prétextes  de  l'invalidité  du  mariage  fait  au  Défert,  les  églifes  f 'obligent 
de  l'aider  à  lui  faire  rendre  juftice  &  contribuer  aux  frais  nécelfaires 
pour  ce. 

XIII. 

Les  quartiers  bas  du  Haut-Agenais  &  de  Ste-Foy  ayant  demandé 
que  M.  Dumas,  pafteur,  leur  accordât  fon  miniftère,  ledit  pafteur  f 'eft 
déterminé  pour  le  premier,  &  l'affemblée  y  a  confenti. 

XIV. 

Le  confiftoire  de  Ste-Foy  ayant  demandé  à  l'affemblée  fynodale 
qu'il  lui  fût  permis  de  fe  pourvoir  d'un  pafteur,  elle  lui  accorde  fa 
demande,  fous  cette  condition  que  ledit  pafteur  fera  connu  de  la 
province,  &  qu'il  promettra  de  fe  foumettre  aux  lois  de  la  difcipline 


SYNODES  PROVINCIAUX.  409 

&  de  tous  nos  arrêtés  cccléfiaftiques  ;  on  accorde  le  même  privilège  au 
confiftoire  de  Caftillon  qui  l'a  demandé,  &  aux  mêmes  conditions. 

XV. 
Conformément  aux  engagements  que  M.  [de]  Bécays,  étudiant  de 
cette  province,  avait  pris  avec  elle,  aujourd'hui  étant  parvenu  afu] 
St-Miniftère,  ladite  province  lui  adrefle  vocation,  [&]  charge  MM.  les 
modérateurs  de  lui  écrire  en  conféquence. 

XVI. 

M.  Dumas,  pafteur,  a3'ant  demandé  au  fynode  que  M.  Duverger, 
fon  élève,  fût  dans  l'étranger,  pour  y  perfedionncr  fes  connaiffances 
&  jouir  du  privilège  accordé  aux  étudiants  français,  l'affemblée  con- 
cède à  fa  demande,  &  qu'on  écrive  aux  refpcdables  diredeurs  du 
féminaire  en  conféquence,  &  leur  faire  part  des  raifons  qui  engagent 
la  province  d'envoyer  ce  fujet.  M.  le  fecrétaire  efl  chargé  de  cette 
commiffion,  de  même  que  de  prier  ces  illuftres  amis  de  protéger 
M.  Pierre  Marché,  élève  de  M.  Renatcau,  pafteur,  mis  au  nombre 
de  nos  étudiants  depuis  un  an,  de  lui  permettre  d'affifter  à  toutes  [les] 
leçons  données. 

XVII. 

Les  députés  au  fynode  national  prochain  font  chargés  de  lui 

préfenter  les  articles  fuivants  :  le  4^^  &  5"  du  lynode  provincial  de  1763, 

—  les  1 1%   14''  &  24"  du  fynode  de  1764,  —  les  12%  iS"  &  21"  du 

fynode  provincial  de  1765'. 

xvm. 

Conformément  à  l'art.  22  du  fynode  provincial  dernier,  M.  Viala, 
pafteur,  ira  exercer  fon  miniftèrc  dans  le  quartier  haut  du  Haut- 
Agenais,  &  M.  Dupuy  aîné,  pafteur,  ira  exercer  le  fien  dans  le  quar- 
tier de  Bergerac.  La  compagnie  charge  M.  Gaft,  ancien  &  député  au 
préfent  fynode,  d'écrire  à  la  province  de  Saintongc  pour  la  prévenir 
des  raifons  qui  nous  ont  obligés  à  folliciter  ce  pafteur  à  demeurer  dans 
notre  fein,  &  de  celles  qui  l'ont  déterminé  à  fe  rendre  à  nos  inftances. 

XLX. 

On  charge  M.  Dumas,  pafteur,  &  Lacofte-Laguhai,  ancien,  de 
voir  quelqu'un  du  parti  de  AL  Dubois  [Lanne],  pour  les  folliciter  à 

1.  On  a  donné  (p.  368)  le  synode  de  17Ô5  ;  mais  il  convient  de  remarquer  que 
les  synodes  provinciaux  du  Périgord  et  de  l'Agenais  s'étaient  régulièrement 
tenus  en  17G3  et  en  1764,  et  il  paraît  certain  qu'ils  furent  convoqués  avec  la 
même  régularité  jusqu'à  la  Révolution.  Leurs  actes  n'ont  pas  été  retrouvés. 


41  o  LES  SYNODES  DU  DÉSERT. 

vouloir  fe  réunir  &  fe  foumettre  à  la  décifion  du  prochain  [fynode] 
national  ;  &  en  cas  [de]  déférence  de  leur  part,  on  les  préviendra  du 
temps,  du  jour  &  du  lieu  dudit  fynode. 

XX. 

Quant  aux  arrérages  des  honoraires  de  MM.  les  pafleurs,  les  plus 
anciens  feront  payés  les  premiers,  fous  peine  de  cenfure. 

XXI. 

L'affemblée  enjoint  au  quartier  haut  du  Haut-Agenais  de  payer 
les  honoraires  de  M.  Viala,  pafteur,  depuis  le  premier  janvier  dernier, 
conformément  aux  art.  44  etc.  d[u]  chap.  1'''  de  la  difcipline. 

xxii. 
M.  Dupuy,  pafteur,  devant  deffervir  le  quartier  de  Bergerac, 
M.  Liard,  pafteur,  deffervira  celui  de  Ste-Foy,  &  M.  Renateau,  aufTi 
pafteur,  celui  de  Montravel  ;  en  forte  que  les  églifes  du  Périgord  feront 
aujourd'hui  trois  quartiers,  tels  qu'ils  étaient  il  y  a  fix  mois. 

XXIII. 

Les  députés  au  prochain  national  font  chargés  de  demander  à 
cette  vénérable  affemblée  que  la  province  de  Guyenne  foit  telle  qu'elle 
était  avant  la  révocation  des  édits  de  Nantes,  conformément  à  l'art.  3 
du  fynode  provincial  de  Bordeaux  de  1761. 

XXIV. 

On  a  nommé,  pour  aftifter  au  prochain  national,  MM.  F.  Viala 
&  Pierre  Dupuy  aîné,  pafteurs,  MM.  Pierre  Dumigron  &  André 
Sageran,  de  Lagrange,  anciens,  lefquels  on  a  pourvus  d'une  lettre  de 
députation. 

XXV. 

Le  quartier  du  Haut-Agenais  eft  chargé  de  la  convocation  du 
prochain  fynode  provincial. 

Ainfi  conclu  &  arrêté,  lecture  en  ayant  été  faite,  les  mêmes  jours 
&  an  que  deffus. 

F*  Viala,  pafteur  &  modérateur;  Renateau,  pafteur 
&  modérateur-adjoint;  Dumas,  pafteur  &  fecrétaire  ; 
Renouleau,  pafteur  &  fecrétaire-adjoint. 


SYNODES  PROVINCIAUX. 


4" 


Synode  de  Saintonge,   Angoumois  et   Bordelais. 

Au  nom  de  Dieu.  Amen. 

Les  églifes  de  Saintonge,  Bordeaux  &  Angoumois ',aflemblées  en 
fynode  les  vingt-quatrième  [&]  vingt-cinquième  avril  mil  fept  cent 
foixante-fix,  auquel  ont  affifté,  en  qualité  de  députés,  MM.  Henri  Cava- 
lier, Pierre  Dugas,  Jean  Martin,  Jean  Jarou{Ieau&  Jean  Dupuy  jeune, 
paftcurs,  avec  douze  anciens,  après  avoir  imploré  le  fecours  divin,  ont 
délibéré  &  arrêté  les  articles  fuivants  ; 


Après  la  leflure  des  lettres  de  députation,  qui  ont  été  trouvées 
admiflibles,  on  a  élu,  à  la  pluralité  des  fuffrages,  M.  Dugas,  pour 
modérateur;  M.  Henri  Cavalier,  pour  modérateur-adjoint;  M.  Martin, 
pour  fecrétaire,  &  M.  Dupuy,  pour  fecrétaire-adjoint. 

Colloque  de  Saintonge  et  Angoumois  du  24  janvier  iy66. 

Au  nom  de  Dieu.  Amen. 

I .  Les  églises  de  Saintonge  et  Angoumois,  assemblées  en  colloque  le  24  janvier 
1766,  après  avoir  imploré  le  secours  divin,  ont  délibéré  ce  qui  suit  : 

1.  —  A  la  pluralité  des  suffrages,  on  a  élu  M.  Dugas,  pasteur,  pour  modéra- 
teur; M.  Martin,  pasteur,  pour  secrétaire. 

2.  —  Vu  la  demande  du  consistoire  d'Avallon  et  celle  de  M.  Dubois,  de 
Saujon,  concernant  M.  Bernclot,  la  compagnie  ne  pouvant  s'empêcher  de  con- 
damner le  refus  qu'il  fait  de  cautionner  son  fils,  conformément  aux  promesses 
réitérées  qu'il  avait  faites  par  serment,  lorsqu'il  fut  question  de  le  marier  avec  la 
demoiselle  Garnier,  a  décidé,  fondée  sur  les  principes  de  la  morale  chrétienne,  et 
surtout  sur  cette  décision  du  Roi  prophète,  au  ps.  1  5  :  «  S'il  a  juré,  fusse  à  son 
dommage,  il  n'en  changera  rien»,,  que  ledit  sieur  Bcrnelot  doit  être  privé  de  la 
communion  jusqu'à  ce  qu'il  ait  rempli  à  ce  sujet  ses  engagements,  ou  du  moins 
qu'il  ait  pris  quelque  arrangement  entre  eu.t,  qui  puissent  satisfaire  ceux  qui  sont 
intéressés  à  l'exécution  de  la  promesse  dont  il  est  question;  de  quoi  le  consistoire 
de  son  église  est  chargé  de  le  prévenir. 

3.  —  Lecture  ayant  été  faite  de  la  lettre  de  iM.  G.  Dubois,  de  Saujon.  et  vu 
la  demande  qu'il  fait  que  l'assemblée  examine  ce  qu'il  y  a  d'irrégulier  dans  la  con- 
duite du  consistoire  d'Avallon,  relativement  à  l'inexécution  de  l'art.  17  du  synode 
dernier,  la  compagnie  juge  la  négligence  dudit  consistoire  dans  cette  affaire  très- 
condamnable,  blâme  fortement  l'ancien  qui  a  expédié  un  certificat  audit  sieur 
Bernelot  pour  aller  communier  en  une  autre  église,  et  improuve  aussi  M.  Dugas, 
pasteur,  d'y  avoir  eu  égard. 

4.  —  L'assemblée,  ayant  pris  en  considération  le  mémoire  du  consistoire  de 


412  LES  SYNODES  DU  DÉSERT. 

U. 

La  corruption  qui  règne  dans  le  monde  &  qui  ne  fe  gliffe  que 
trop  dans  l'Eglife,  le  relâchement  qu'on  aperçoit  dans  le  culte  divin, 
nous  donnant  jufle  fujet  de  craindre  les  jugements  du  Seigneur, 
l'affemblée  a  déterminé  que,  pour  tâcher  de  les  détourner  &  nous 
attirer  la  protedion  du  Ciel,  toutes  les  églifes  de  cette  province  célé- 
breront un  jeûne  folennel  qui  a  été  fixé  au  23"  novembre  prochain  ; 
mais  au  cas  que  le  fynode  national  vienne  à  fe  tenir  avant  le  fufdit 
temps  &  qu'il  indique  un  jour  de  jeûne  général,  celui  dont  il  f'agit 
dans  le  préfent  article  n'aura  pas  lieu. 

Marennes,  ne  juge  pas  à  propos  de  rien  statuer  à  cet  égard,  attendu  que  M.  Du- 
puy,  pasteur,  promet  de  produire  la  lettre  dont  il  s'agit  dans  ledit  mémoire,  aux 
anciens  de  ladite  église,  qui  en  feront  l'usage  qu'ils  trouveront  à  propos. 

5.  —  M.  Daunis,  de  Puyraveau,  ayant  retiré  d'entre  les  mains  de  M.  de 
Riollet  la  somme  de  lyS  liv.,  conformément  à  l'art.  i6  du  colloque  du  24  février 
1763,  il  a  été  décidé  que,  vu  les  difficultés  qu'il  y  a  de  savoir  précisément  quelles 
sont  les  églises  qui  ont  droit  à  cette  somme,  et  combien  il  pourrait  leur  en  revenir, 
elle  sera  employée  par  ledit  sieur  Daunis  à  payer  des  dépenses  générales  qui  pour- 
ront intéresser  toutes  les  églises,  lorsqu'il  en  sera  requis  et  dûment  autorisé,  au 
moyen  de  quoi,  et  en  conséquence  des  autres  payements  que  ledit  sieur  de  Riollet 
a  faits  par  ordre  du  colloque  du  16  décembre  1761,  art.  12,  il  se  trouve  acquitté 
de  la  somme  de  600  liv.  que  les  églises  lui  avaient  prêtée. 

6.  —  M.  Dupuy  l'aîné  ayant  accepté  la  vocation  que  la  province  lui  a  adres- 
sée, il  a  été  arrêté  que  son  quartier  sera  composé  des  églises  de  Jonzac,  Pons, 
Gémozac,  St-Fort,  Mortagne; 

Celui  de  M.  Jarousseau,  de  celles  de  Cozes,  Meschers,  Didonne,  le  Pouyaud, 
Royan  et  St- Palais; 

Celui  de  M.  Martin,  de  celles  de  Chez  Piet,  Segonzac,  le  Louis,  Jarnac  et 
Cognac; 

Celui  de  M.  Dugas,  de  celles  de  La  Tremblade,  Avallon,  Paterre,  Mornac  et 
Breuillet  ; 

Celui  de  M.  Dupuy  jeune,  de  celles  de  St-Savinien,  le  Port  des  Barques,  Ma- 
rennes, la  Pimpelière,  Luzac  et  Souhe  ;  et  par  rapport  à  l'église  de  St-Savinien, 
vu  son  éloignement  et  pour  soulager  M.  Dupuy,  il  a  été  convenu  que  MM.  Dugas 
et  Martin  feront  deux  rondes  chacun  par  année,  et  MM.  Dupuy  aîné  et  Jarousseau 
une  ronde  chacun. 

7.  —  Au  moyen  de  48  liv.  que  le  quartier  de  M.  Jarousseau  a  payées  de  plus 
que  ses  honoraires,  jusqu'à  Noël  dernier,  et  de  24  liv.  que  M.  Dugas  lui  a  payées 
du  surplus  des  siennes,  ledit  Jarousseau  se  trouve  payé  de  ce  qui  lui  fut  alloué 
par  le  synode  dernier,  (art.  ig);  comme  aussi  M.  Dupuy  jeune  se  trouve  également 
payé  de  celui  qui  lui  a  été  accordé  par  le  même  article,  au  moyen  de  42  liv.  dé  sur- 
plus, qu'il  a  d'honoraires  dans  son  district  jusqu'à  Noël  dernier,  et  de  3o  liv.  qui 
lui  ont  été  comptées  aussi  en  déduction  comme  ci-dessus. 

8.  —  Outre  les  payements  que  M.  Dugas  a  faits  et  qui  sont  exprimés  dans 
l'article  précédent,  il  reste  encore  redevable  aux  églises,  en  vertu  de  l'excédant  de 
ses  honoraires  jusqu'à  Noël  dernier,  de  406  liv.,  dont  il  leur  tiendra  compte  lorsque 
celles  de  ces  églises  qui  lui  doivent  l'auront  payé;  M.  Martin  se  trouve  aussi,  lui, 


SYNODES  PROVINCIAUX.  4,3 

m. 

Vu  les  irrégularités  de  la  convocation  du  fynode  national  fixé  au 
3'  juin  de  la  prcfentc  année,  &  vu  d'ailleurs  que  le  fujet  qu'on  allcg[ue] 
pour  unique  motif  de  cette  convocation  a  déjà  été  agité  &  rejeté  par 
le  fynode  national  dernier,  fans  qu'il  paraiffe  qu'il  y  ait  aucune  nou- 
velle circonftancc  qui  doive  le  faire  prendre  aujourd'hui  en  confidé- 
ration,  la  compagnie  a  arrêté  que  cette  province  n'enverra  aucun 
député  audit  fynode,  &  charge  Meflieurs  les  modérateur  &  fecrétaire 
de  la  préfente  affemblée  d'en  informer  inceffamment  la  province  con- 
vocatrice  &  de  la  folliciter  de  renvoyer,  fil  eft  poffible,  la  tenue  dudit 

être  redevable  de  celle  de  33o  liv.  dont  il  leur  tiendra  compte  aux  conditions  expri- 
mées ci-dessus. 

9.  —  L'assemblée,  informée  que  quelques  églises  n'ont  pas  payé  exactement 
jusqu'ici  leurs  honoraires,  la  compagnie,  jugeant  que  ce  défaut  n'a  sa  source  que 
dans  un  principe  d'ingratitude  ou  dans  la  négligence  de  MM.  les  anciens,  enjoint 
aux  uns  et  aux  autres  de  s'acquitter  de  leurs  devoirs  à  cet  égard,  faute  de  quoi 
elle  autorise  MM.  les  pasteurs  de  cesser  d'y  exercer  leur  ministère  relativement  à 
la  prédication. 

10.  —  L'art.  17  du  colloque  du  24  février  1763,  qui  porte  que  MM.  les 
pasteurs  remettront  l'excédant  de  leurs  honoraires  à  divers  particuliers  désignés 
dans  ledit  article,  n'ayant  pas  été  exécuté  en  vertu  d'autres  arrêtés  postérieurs, 
on  déclare  ici  que  lesdits  particuliers  ne  doivent  pas  être  tenus  à  aucune  red- 
dition de  compte  à  ce  sujet,  non  plus  que  M.  Decourt  de  ce  dont  il  était 
chargé  par  l'art.  4  du  colloque  particulier  des  églises  de  M.  Jarousseau  du  3o 
avril  1764,  attendu  qu'il  s'en  est  déjà  acquitté. 

11.  —  Les  honoraires  de  l'église  de  Jonzac  n'ayant  été  réduits  à  la  somme 
de  220  liv.  que  jusqu'à  ce  qu'il  y  aurait  un  cinquième  pasteur  dans  la  province, 
et  ayant  l'avantage  de  se  le  procurer  aujourd'hui,  l'assemblée  à  décidé  que  ladite 
église  paiera  jusqu'à  nouvel  ordre  280  livres. 

12.  —  Le  colloque,  instruit  du  dessein  où  est  M.  Marsoo,  ministre,  de  quitter 
les  églises  du  Béarn  et  de  porter  son  ministère  dans  une  autre  province,  charge 
M.  Dugas,  pasteur,  de  lui  adresser  vocation  au  nom  de  celles-ci,  et  d'en  pré- 
venir en  même  temps  celles  du  Béarn. 

i3.  —  M.  Jarousseau,  répondant  à  la  lettre  de  M.  Renouleau,  lui  mar- 
quera que  les  églises  de  cette  province  cèdent  à  celles  du  Périgord  et  de  l'Age- 
nais  les  prétentions  qu'elles  peuvent  avoir  au  ministère  de  M.  [de]  Bécays. 

14.  —  Le  consistoire  de  l'église  de  Cozes  sera  chargé  de  la  convocation  du 
colloque  prochain,  ainsi  que  d'informer  les  pasteurs  des  quartiers  respectifs  des 
églises   qui   le  composent  des  principales  raisons  qui   en  demandent  la  tenue. 

i5.  —  Par  délibération  de  la  présente  assemblée,  M.  Daunis,  de  Puyraveau, 
en  a  payé  (i34)  les  frais,  en  déduction  de  l'argent  qu'il  a  entre  mains,  appar- 
tenant aux  églises  en  général,  dont  il  est  fait  mention  à  l'art.  5  du  présent 
colloque,  et  il  restera  dépositaire  du  reste  dudit  argent  jusqu'à   nouvel  ordre. 

Fait  et  arrêté  ledit  jour  et  an  que  dessus. 

DuGAS,  pasteur  et  modérateur;  Martin,  pasteur  et 
secrétaire. 

—  Mss.  de  Jarnac. 


414 


LES  SYNODES  DU  DESERT. 


fynode,  jufqu'à  ce  que  des  raifons  plus  importantes  l'exigent.  Et  au 
cas  que,  malgré  nos  repréfentations,  cette  affemblée  ait  lieu,  on  noti- 
fiera par  la  même  lettre  que  cette  province  f'oppofe  à  l'acceptation 
du  folliciteur  propofé,  &  qu'on  fupplie  ladite  affemblée  nationale  de 
compter  notre  fentiment  à  cet  égard,  tout  de  même  que  fi  nous  le 
manifeftions  par  le  canal  de  députés. 

IV. 

Suppofé  que  la  province  chargée  de  la  convocation  du  fynode 
national  prochain  allègue  d'autres  raifons  que  celle  qui  a  été  pro- 
pofée,  l'affemblée  autorife  le  confift^oire  de  l'églife  de  Bordeaux  de 
juger  de  leur  validité  &  de  communiquer  fon  jugement  à  cet  égard 
aux  députés  qui  feront  ci-après  nommés  pour  qu'ils  f  y  conforment. 

Colloque  de  Saintonge  et  Angoumois  du  i8  septembre  iy66. 

Au  nom  de  Dieu.  Amen. 
Les  églises  de  Saintonge  et  Angoumois  assemblées  en  colloque  le  1 8  sep- 
tembre 1766,  après  avoir  imploré  le  secours  divin,  on  a  délibéré  ce  qui  suit  : 

1.  —  A  l'unanimité  des  voix,  on  a  élu  M.  Dugas,  pasteur,  pour  modérateur, 
et  M.  Martin,  pasteur,  pour  secrétaire. 

2.  —  L'assemblée,  informée  par  M.  Pellissier  qu'un  des  proposants  de  la  pro- 
vince du  Poitou  serait  disposé  à  se  dévouer  au  service  de  nos  églises,  charge 
M.  Martin,  pasteur,  d'écrire  au  plus  tôt  à  MM.  les  pasteurs  de  ladite  province 
pour  les  prier  de  nous  informer  des  raisons  qui  peuvent  le  déterminer  à  prendre 
ce  parti,  et  s'ils  ne  trouveront  pas  mauvais  que  nos  églises  lui  adressent  vocation. 
Sur  les  avis  aussi  qu'on  a  que  M.  Marsoo,  pasteur,  est  toujours  décidé  à  quitter 
la  province  de  Béarn,  on  autorise  M.  Jarousseau,  pasteur,  de  lui  réitérer  les  pro- 
positions qu'on  lui  a  faites  autrefois  de  l'admettre  au  nombre  de  nos  pasteurs, 
pourvu  qu'il  obtienne  congé  de  la  province  où  il  est  actuellement. 

3.  —  On  consent  que  le  sieur  Aubert  soit  admis  au  nombre  des  étudiants  de 
la  province,  supposé  que  le  consistoire  de  Bordeaux  lui  reconnaisse  les  qualités 
requises  pour  le  St-Ministère,  et  l'on  s'engage  à  contribuer  aux  frais  de  ses  études, 
dès  qu'il  partira  pour  aller  les  continuer  dans  le  séminaire,  suivant  les  règlements 
de  nos  synodes  sur  ce  sujet. 

4.  —  On  charge  M.  Dupuy,  pasteur,  de  faire  savoir  au  jeune  homme  des 
environs  de  Ste-Foix,  dont  il  a  parlé  à  l'assemblée,  que,  s'il  veut  se  dévouer  au  ser- 
vice de  nos  églises,  il  peut  se  rendre  parmi  nous,  lorsqu'il  le  jugera  à  propos  ; 
et  supposé  qu'il  vienne,  M.  Jarousseau  est  chargé  par  le  présent  article  d'en 
diriger  la  conduite  et  les  études. 

5.  —  La  compagnie,  édifiée  du  zèle  des  fidèles  de  Rochefort  qui  les  a  portés 
à  s'ériger  une  maison  d'oraison  dans  leur  ville,  et  vu  d'ailleurs  les  obstacles  qu'il 
y  a  qu'ils  continuent  à  faire  partie  de  l'église  du  Port  des  Barques,  consent  qu'elle 
soit  désormais  regardée  comme  église,  et  qu'en  cette  qualité  elle  soit  desservie 
comme  une  des  autres  par  le  pasteur  du  quartier. 

6-  —  L'assemblée ,  informée  que  quelques  anciens  s'ingèrent  à  composer 
certains  discours  ou  prières  qu'ils  lisent  en  public,  sans  au  préalable  les  commu- 


SYNODES  PROVINCIAUX. 


4i5 


Quoiqu'il  foit  d'ufage  que  chaque  province  eccicfiaftique  envoie 
quatre  députés  aux  fynodes  nationaux,  cependant,  vu  l'éloignemcnt  du 
lieu  où  le  prochain  doit  fe  tenir,  le  preffant  befoin  que  les  églifes  de 
cette  province  ont  de  leurs  pafteurs,  la  mifère  du  temps,  les  dépenfes 
confidérables  qu'elles  ont  été  &  qu'elles  font  continuellement  obligées 
de  faire  à  l'occafion  de  leurs  temples,  etc.,  on  fe  flatte  que  ladite 
affemblée  nationale  ne  trouvera  pas  mauvais  qu'on  n'y  en  envoie  que 
deux.  Pour  cet  effet,  on  a  élu  à  la  pluralité  des  fuffrages,  d'entre 
les  pafteurs  M.  Henri  Cavalier,  &  pour  fubftitut  M.  Jean  Jaroufleau; 

niquer  à  leur  consistoire,  blâme  cette  licence,  quelque  principe  qu'elle  puisse 
avoir,  comme  supposant  en  général  trop  d'amour-propre,  et  contraire  d'ailleurs 
au  bon  ordre;  et  elle  leur  enjoint,  en  conséquence,  ainsi  qu'à  tous  autres  parti- 
culiers, de  ne  plus  agir  ainsi  à  l'avenir. 

7.  —  La  compagnie,  informée  que  M.  Jarousseau,  pasteur,  a  pris  congé  de 
l'église  de  Pons  sans  y  être  autorisé  par  le  consentement  d'aucun  colloque  ni 
synode,  n'a  pu  s'empêcher  d'improuver  cette  démarche  comme  contraire  à  ce  qui 
est  prescrit  par  la  discipline  à  cet  égard  à  l'art.  22  du  chapitre  premier. 

8.  —  Sur  l'exposé  qu'on  a  fait  de  la  conduite  qu'ont  tenue  MM.  de  Riollet  et 
Gros  jeune,  de  Pons,  à  l'occasion  de  la  tenture  dernière,  on  a  nommé  M.  Martin, 
pasteur,  avec  MM.  Lambert,  de  St-Fort,  et  Boisbeleau,  d'Ozillac,  pour  en  prendre 
une  plus  grande  connaissance  et  pour  en  juger. 

9.  —  M.  Jarousseau  continuera  à  desservir  l'église  de  Pons  ainsi  que  toutes 
les  autres  de  son  quartier  ;  cependant,  eu  égard  aux  scrupules  de  conscience  qu'il 
se  fait  d'administrer  la  communion  à  ceux  qui  décorent  leurs  maisons  les  jours 
appelés  Fête-Dieu,  il  sera  dispensé  d'y  exercer  ses  fonctions  pastorales  à  cet  égard, 
ainsi  que  dans  celles  de  St-Fort  et  Mortagne,  lesquelles  églises  la  recevront  par 
les  autres  pasteurs,  de  la  manière  qu'il  a  été  convenu  entre  eux. 

10.  —  Quelques  députés  s'étant  retirés  avant  la  conclusion  de  la  présente 
assemblée  et  sans  en  prendre  congé,  on  blâme  fortement  l'irrégularité  de  leur 
conduite  à  ce  sujet,  et  on  charge  leurs  pasteurs  respectifs  de  les  en  censurer 
vivement. 

11.  —  M.  Daunis,  de  Puyraveau,  ayant  fait  compter  la  somme  de  Sg  liv. 
1 5  sols,  il  se  trouve  entièrement  déchargé  de  ce  dont  il  était  redevable  aux  églises, 
suivant  l'art.  1 5  du  précédent  colloque,  laquelle  somme  a  été  employée  à  payer 
une  partie  de  la  dépense  de  la  présente  assemblée. 

12.  —  Le  consistoire  de  Cozcs  continuera  jusqu'à  nouvel  ordre  de  convoquer 
les  colloques  qu'on  aura  besoin  d'assembler,  déterminera  le  nombre  des  députés 
que  chaque  quartier  devra  y  envoyer,  et  aura  soin  d'indiquer  exactement  les 
matières  qui  devront  y  être  agitées;  et  à  l'issue  desdits  colloques,  comme  il  est  de 
convenance  qu'il  y  ait  une  prédication  le  dimanche  suivant  dans  l'église  où  ils  se 
tiennent,  MM.  les  pasteurs  des  autres  quartiers  seront  obligés  de  la  donner, 
savoir:  M.  Dugas,  le  premier,  M.  Martin,  le  second,  et  M.  Dupuy,  le  troisième. 

Ainsi  conclu  et  arrêté  ledit  jour  et  an  que  dessus. 

Dugas,  pasteur  et  modérateur;  Martin,  pasteur  et  secrétaire. 

—  Collection  Boulincau  et  Mss.  de  Lezay. 


4i6  LES  SYNODES  DU  DESERT. 

&  d'entre  les  anciens  M.  Thomas  de  Riollet,  de  Pons,  &  à  fon  défaut, 
M.  Jean  Poché  Delafont,  de  St-Genis. 

VI. 

La  compagnie  charge  lefdits  députés  au  prochain  fynode  national 
de  demander  qu'à  l'avenir  chaque  province  ne  foit  tenue  d'envoj'er 
qu'un  pafteur  &  un  ancien  aux  fynodes  nationaux  pour  la  repréfenter, 
par  les  raifons  énoncées  ou  autres  à  alléguer,  jufqu'à  ce  du  moins  que 
les  églifes  fe  trouvent  dans  des  circonftances  plus  favorables,  con- 
formément à  l'arrêté  du  fynode  national  tenu  à  Poitiers  en  i56o. 

vn. 

En  conféquence  de  l'art.  6  du  dernier  fynode  de  cette  province, 
Meffieurs  les  diredeurs  du  féminaire,  à  qui  il  a  été  communiqué, 
ayant  eu  la  bonté  d'agréger  au  nombre  des  féminariftes,  le  fieur  Vau- 
rigaud,  de  Pons,  l'affemblée  charge  MM.  Martin  &  Jarouffeau  de 
prendre  fur  fon  compte  les  informations  néceffaires  touchant  fes  talents 
&  fes  mœurs,  &  de  lui  expédier  au  nom  de  la  province  l'atteftation 
dont  ils  le  croiront  digne,  pour  qu'il  puifTe  être  reçu  au  féminaire. 
Et  dans  le  cas  qu'on  puiiïe  l'autorifer  à  partir,  M.  Jarouffeau  lui 
comptera  les  200  liv.  qui  lui  ont  été  affignées  dans  le  fufdit  article, 
laquelle  fomme  lui  fera  envoyée  dans  tout  le  courant  du  mois  de  mai 
prochain  par  les  quartiers  refpedifsde  la  province,  favoir  :  par  l'églife 
de  Bordeaux  66  liv.  i3  f.  4  d,  &  par  chacun  des  quatre  quartiers  de 
Saintonge  &  Angoumois  33  liv.  6  f .  8  d. 

VIII. 

En  vertu  des  engagements  que  M.  Dupuy  l'aîné  a  ci-devant  con- 
tradés  avec  les  églifes  de  cette  province,  la  compagnie  lui  enjoint  de 
fe  rendre  dans  le  quartier  qui  lui  a  été  affedé,  le  plus  tôt  qu'il  lui 
fera  poflible,  &  pour  le  plus  tard  dans  tout  le  courant  du  mois  de 
juillet  prochain,  lequel  arrêté  lui  fera  communiqué  par  Monfieur  fon 
frère. 

K. 

Jufqu'à  l'arrivée  de  M.  Dupuy  l'aîné,  les  églifes  de  Saintonge  & 
Angoumois  feront  deffervies  ainfi  qu'elles  l'étaient  avant  le  colloque 
dernier,  &  après  fon  arrivée,  l'arrangement  pris  dans  ledit  colloque 
(art.  6)  tiendra  jufqu'à  ce  qu'on   puiffe  fe  procurer  un  plus  grand 


SYNODES  PROVINCIAUX.  4,^ 

nombre  de  pafteurs.  Cependant,  à  la  réquifition  de  l'églife  de  St-Savi- 
nien,  raflemblée  entend  que  M.  Dupuy  jeune,  qui  eft  cenfé  avoir  la 
direction  paftorale  de  cette  églife,  y  adminiftre  les  quatre  communions 
annuelles. 

X. 

A  la  réquifition  du  quartier  aduellement  delTervi  par  M.  Dupuy 
jeune,  on  l'autorife  à  adreffer  vocation  à  MM.  Pelliiïier  &  Solier, 
pafteurs,  pour  la  defferte  des  églifes  qui  le  compofent,  &  à  leur  charge 
particulière,  fans  que  les  autres  quartiers  foient  obligés  d'y  contri- 
buer, qu'en  vertu  du  moins  de  quelque  arrangement  poftérieur. 

XI. 

M.  Jaroufleau  ayant  rappelé  à  l'affemblée  qu'au  lieu  de  8  louis 
d'or  qu'on  devait  lui  rembourfer  pour  les  frais  du  voyage  qu'il  avait 
fait  dans  l'Agenais,  il  ne  lui  en  fut  alloué  que  6  par  le  fynode  dernier 
(art.  19),  on  lui  a  compté  aujourd'hui  48  liv.,  favoir:  l'églife  de  Bor- 
deaux, 16  liv.  pour  fa  quote-part,  &  le  furplus  par  les  quartiers  ref- 
pedifs  de  Saintonge  &  Angoumois. 

XIL 

Le  fynode  approuve  l'arrangement  que  le  confiftoire  de  La  Trem- 
blade  a  pris,  de  concert  avec  les  principaux  membres  de  fon  églife, 
concernant  les  places  dans  le  temple,  contenu  dans  les  délibérations 
des  28^  novembre  1765  &  16"  février  dernier,  &  continue  d'exhorter 
les  fidèles  à  féconder  fes  vues  charitables,  fuivant  l'art.  1 3  du  précédent 
fynode  de  cette  province. 

XlII. 

En  acquit  des  penfions  dont  notre  province  eft  chargée  envers 
M.  Court  &  Mad[ame]  la  veuve  Bétrine,  dont  la  première,  de  5o  liv., 
écherra  au  premier  juin  prochain,  &  la  féconde,  de  36  liv.,  au  premier 
feptembre  fuivant,  M.  Dugas  comptera  à  l'églife  de  Bordeaux,  à 
compter  de  ce  qu'il  doit  à  celles  de  Saintonge  &  Angoumois,  la  fomme 
de  57  liv.  6  f .  8  d,  au  moyen  de  quoi  ladite  églife  de  Bordeaux  acquit- 
tera lefdites  penfions  pour  la  préfente  année. 

XIV. 
Pour  fubvenir  aux  dépenfes  que  MM.  les  députés  au  prochain 
fynode  national  feront  obligés  de  faire,  l'afl'emblée  a  arrêté  &  ordonne 
qu'il  leur  fera  fait  une  avance  de  600  liv.,  qui  feront  comptées  comme 

27 


41 8  LES  SYNODES  DU  DÉSERT. 

fuit:  à  M.  Broffard,  de  Pons,  400  liv.,  favoir:  par  M.  Dugas  i5o  liv., 
par  M.  Martin,  i5o  liv.,  en  dédudion  de  ce  qu'ils  doivent  aux  églifes, 
&  les  100  liv.  reftantes  par  les  quartiers  refpeétifs  de  Saintonge  & 
Angoumois,  chacun  par  égales  portions;  &  les  autres  200  liv.  feront 
comptées  par  l'églife  de  Bordeaux  à  M.  Cavalier;  enjoint,  en  outre,  la 
préfente  affemblée  que  lefdites  400  liv.,  dont  il  f 'agit,  feront  envoyées 
audit  fieur  Broffard,  avant  le  i5°  du  mois  prochain,  pour  être  remifes 
au  député  ancien,  à  fa  première  réquifition. 

XV. 

En  conféquence  de  l'art.  4  du  préfent  fynode,  qui  donne  commif- 
fion  &  pouvoir  au  confiftoire  de  l'églife  de  Bordeaux  de  juger  fil  fera 
à  propos  d'envoyer  nos  députés  audit  fynode  national,  on  charge 
de  plus,  par  le  préfent  article,  ledit  confiftoire  de  dreffer  un  mémoire 
relatif  aux  divers  intérêts  de  notre  province  &  à  la  façon  de  penfer  de 
nos  églifes,  qu'il  connaît,  lequel  mémoire  on  fupplie  le  vénérable 
fynode  national  de  prendre  en  confidération,  tout  comme  fil  émanait 
directement  de  la  préfente  affemblée. 

XVI. 

Le  quartier  de  M.  Dupuy  jeune  eft  chargé  de  la  convocation  du 
prochain  fynode  de  notre  province. 

Ainfi  conclu  &  arrêté  lefdits  jours  &  an  que  deffus. 

DuGAs,  paft""  &  modérateur;  Cavalier,  part"'  &  modérateur- 
adjoint;  Martin,  part"'  &  fecrétaire;  Dupuy  jeune,  pafteur 
&  fecrétaire-adjoint. 


iections  Ch  Frosscird  &  l'h  Maillard 


Helio6  8«-  Inip  Leniercier  8tC'^ 


MEREAUX  DU  XVIIl?  SIECLE 


SYNODES  PROVINCIAUX.  4, y 


Synode  du   Poitou. 


Les  églifes  du  Poitou,  affemblées  en  fynode  le  treizième  du  mois 
de  mai  mil  fept  cent  foixante-fix,  après  avoir  imploré  le  fecours  divin 
&  choifi  pour  mode'rateur  M.  Gamain,  pafteur,  &  M.  Pougnard, 
paileur,  pour  modérateur-adjoint;  M.  Guimard,  ancien,  pour  fecré- 
taire,  &  M.  Liège,  ancien,  pour  fecrctaire-adjoint,  ont  arrêté  ce  qui 
fuit: 


Reconnaiffant  que  les  Chrétiens  fe  rendent  très-coupables  par  le 
peu  d'attention  à  la  pratique  de  leurs  devoirs,  nous  fommes  convenus 
que  ceux  qui  laiiTeront  écouler  plus  d'une  année  fans  participer  au 
facremcnt  de  la  Ste-Cène,  paraîtront  en  confiftoire  pour  rendre  raifon 
de  leur  négligence  '  ;  bien  entendu  que  cela  ne  caufera  aucun  change- 
ment concernant  ceux  qui  feront  fujets  aux  cenfures  publiques, 

n. 

Le  fynode  n'a  pas  jugé  à  propos  d'accepter  le  refus  que  l'églife  de 
Villefagnan  fait  de  fournir  la  charité  à  M.  Lapra;  au  contraire,  il  lui 
eft  enjoint  de  continuer  à  payer  ladite  pcnfion^.  Les  membres  de  cette 
cglife  font  auffi  exhortés  d'obferver  mieux  à  l'avenir  le  jour  du  faint 
Dimanche  que  par  le  paflé.  Tous  les  fidèles  de  cette  province  font 
auffi  exhortés  d'employer  le  jour  du  faint  repos  ù  la  piété  &  à  la  dé- 
votion. 


1 .  On  place  ici  la  reproduction  de  quelques  méreaux  qui  appartiennent,  pour 
la  plupart,  aux  églises  du  Poitou;  on  en  trouvera  plus  loin,  à  l'appendice,  la 
description  en  même  temps  que  quelques  détails  sur  leur  emploi  au  XVI II" siècle. 
Le  méreau  était,  comme  on  sait,  un  jeton  de  plomb  qui  était  distribué  par  les 
anciens  aux  fidèles  admis  ;\  la  Cène,  et  que  ces  derniers  remettaient  à  un  autre 
ancien,  désigné  pour  cette  fonction,  au  moment  où  ils  entraient  dans  le  parquet 
(Voy.  p.  384,  art.  9)  pour  prendre  part  ;\  la  communion.  Ces  pièces  datent  de  la 
même  période,  et  sauf  celles  de  La  Tremblade  (Saintonge),  de  Castelmoron  et  du 
Quercy,  proviennent  du  Poitou.  La  plus  ancienne  porte  la  date  de  1745  et  appar- 
tient à  l'église  de  Cherveux. 

2.  Lapra  s'était  retiré  à  Lausanne;  il  était  pensionné  par  les  églises  du  Poitou. 
Il  existe  24  lettres  de  lui  sans  grand  intérêt  historique  (août  1 700— septembre 
1778),  dans  les  Mss.  de  Melle  (Deux-Sèvres). 


420  LES  SYNODES  DU  DESERT. 

m. 

Il  a  été  conclu  que  les  fecrétaires  qui  font  chargés  des  regiftres  des 
églifes  auront  foin  de  les  faire  figner,  favoir  :  quatre  témoins  pour  les 
mariages  &  deux  pour  les  baptêmes  '  ;  fi  les  témoins  ne  favent  figner, 
qu'ils  les  dénomment  fur  lefdits  regiftres. 

Gamain,  pafteur  &  modérateur;  Pougnard,  pafteur  &  modé- 
rateur-adjoint; GuiMARD,  ancien  &  fecrétaire;  Liège,  ancien 
&  fecrétaire-adjoint. 


I.  Question  de  jour  en  jour  plus  grave.  L'année  suivante,  en  1767,  les  reli- 
gionnaires  du  Poitou  adressaient  une  supplique  à  <c  Mgr  le  Procureur-Général  en 
son  hôtel,  à  Paris»,  au  sujet  de  quelques-uns  d'entre  eux  emprisonnés  pour  avoir 
fait  bénir  leur  mariage  au  Désert.  —  Mss.  de  Melle. 


Synodes  provinciaux  de   1767. 


Synode  du  Bas- Languedoc. 


Au  nom  de  Dieu  soit  fait.  Amen. 


E  fynode  du  Bas-Languedoc,  affemblc  au  Défert  le  vingt- 
ncuvicmc  avril  mil  fept  cent  foi.\ante-fept  ',  au  nombre  de 
vingt-deux  pafteurs  de  la  province,  deu.x  des  Balfes-Cé- 
vennes,  un  propofant  &  trente-neuf  anciens,  députés  par 
les  églifes,  après  avoir  invoqué  le  St-Nom  de  Dieu  &  élu,  à  la  plura- 
lité des  fuffrages,  M.  Paul  Rabaut,  paftcur,  pour  modérateur;  M.  Pra- 
del,  pafteur,  pour  modérateur-adjoint;  M.  Encontre,  pafteur,  pour 
fecrétairc,  &  M.  Puget,  auffi  pafteur,  pour  fecrétaire-adjoint,  a  arrêté 
ce  qui  fuit  : 

I. 
Nos  églifes  ayant  à  peu  près  les  mêmes  raifons  qu'elles  avaient, 
l'année  dernière,  de  fhumilicr  extraordinaircmcnt,  &  en  outre  Dieu 


Colloque  général  des  églises  réformées  du  Haut-Languedoc 
assemblées  le  2 y  mars  1767. 

Au  nom  de  Dieu  soit  fait.  Amen. 

I.  Nous,  les  pasteurs  et  anciens  des  églises  réformées  du  Haut-Languedoc, 
assemblés  en  colloque  général,  après  avoir  imploré  la  grâce  de  Dieu  et  les  lumières 
de  son  St-Esprit,  avons  délibéré  ce  qui  suit  : 

1.  —  Il  a  été  nommé,  à  la  pluralité  des  voix,  M.  Sicard,  pasteur,  pour  modé- 
rateur; M.  Gardes  pour  modérateur-adjoint;  M.  Sicard  le  jeune,  pasteur,  pour 
secrétaire;  M.  Brunq  pour  secrétaire-adjoint. 

2.  —  Comme  il  est  vraisemblable  que  le  synode  national  se  tiendra  bientôt, 
et  que  le  Comté  de  Foix  et  M.  Lafon  ont  annoncé  dans  le  public  qu'ils  veulent  se 
plaindre  des  délibérés  de  nos  colloques,  il  a  été  dressé  un  mémoire  à  ce  sujet  qui 


422 


LES  SYNODES  DU  DESERT. 


les  y  appelant  par  les  fléaux  dont  il  a  récemment  frappé  la  province 
dans  les  récoltes  pendantes,  l'aflemblée  a  indit  un  Jour  de  jeûne 
folennel  &  l'a  fixé  au  21"  juin  prochain,  &  en  cas  d'interruption  ce 
jour-là  au  dimanche  fuivant.  Elle  exhorte  les  fidèles  à  f'y  préparer 
par  des  humiliations  particulières. 

IL 

Les  pafteurs  &  les  anciens  qui  compofent  la  préfente  aflemblée, 
vivement  pénétrés  de  douleur  en  voyant  que  la  corruption  fe  répand 
avec  tant  de  progrès  dans  les  églifes,  craignant  de  ne  f'y  être  pas 
oppofés  avec  affez  de  chaleur  par  leur  empreffement  à  inftruire,  à 
reprendre  &  à  édifier,  fentant  cependant  de  quelle  importance  il  eft 
que  les  chefs  de  l'Eglife  en  foient  le  flambeau  &  enflammés  du  zèle 
de  la  maifon  de  Dieu,  fe  font  engagés  folennellement,  comme  étant 
en  la  préfence  de  ce  Dieu  dont  l'Eglife  leur  efl;  confiée,  à  faire  tout  ce 
qui  efl:  en  leur  pouvoir  pour  enfeigner,  pour  reprendre,  pour  cenfurer 
&  pour  être  en  bon  exemple.  Et,  pour  commencer,  ils  exhortent  les 

a  été  lu,  examiné  et  unanimement  approuvé  et  paraphé,  dont  la  remise  sera  faite 
à  MM.  les  députés  au  futur  synode  national,  afin  que,  quand  le  cas  le  requerra,  ils 
agissent  et  se  conforment  audit  mémoire,  auxquels  on  donne  pouvoir  d'opposer 
toutes  les  autres  raisons  et  exceptions  de  droit. 

3.  —  Il  a  été  arrêté  que  MM.  les  pasteurs  Gardes,  Sicard  le  jeune  etCrebessac 
changeront  de  quartier  à  la  Toussaint  prochaine. 

4.  —  M.  Sicard  le  jeune  ayant  demandé  à  l'assemblée  un  congé  de  deux  mois 
pour  des  affaires  particulières,  elle  a  consenti  à  sa  demande. 

5.  —  M.  Sicard,  pasteur,  ayant  requis  l'assemblée  d'être  dispensé  de  changer 
de  quartier  et  d'aller  à  l'avenir  desservir  à  l'alternative  les  églises  de  Puylaurens 
et  Revel,  elle  a  accédé  à  sa  proposition  pour  sortir  à  effet,  à  l'avenir. 

Ainsi  conclu  et  arrêté  les  jour  et  an  que  dessus. 

Sicard,  pasteur  et  modérateur;  Gardes,  pasteur 
et  modérateur-adjt;  Sicard  le  jeune,  pasteur  et 
secrétaire;  Brunq,  anc^  et  secrétaire-adjoint. 

—  Mss.  de  Vabre. 

Colloque  général  des  églises  réformées  du  Haut-Languedoc 
assemblées  le  12  novembre  1767. 

Au  nom  de  Dieu  soit  fait.  Amen. 

Nous,  les  pasteurs  et  anciens  des  églises  réformées  du  Haut-Languedoc, 
assemblés  en  colloque  général,  après  avoir  imploré  la  grâce  de  Dieu  et  les  lumières 
de  son  St-Esprit,  avons  délibéré  ce  qui  suit  : 

1.  —  L'assemblée  a  confirmé  d'une  commune  voix  M.  Sicard  et  M.  Gardes, 
pasteurs,  pour  modérateurs,  et  M.  Sicard  le  jeune,  pasteur,  et  M.  Brunq,  pour 
secrétaires. 

2.  —  Sur  l'avis  que  nous  a  fait  donner  le  vénérable  comité  de  Lausanne  que 
MM.  Gerson  et  Laroque,  nos  candidats,  avaient  commencé  leurs  épreuves  avec 


SYNODES  PROVINCIAUX.  428 

pères  &  les  mères  à  élever  leurs  enfants  dans  la  dilciplinc  &  dans  la 
crainte  du  Seigneur,  &  à  fe  pourvoir  de  bons  livres  pour  réuflir  dans 
ce  pieux  deflein,  comme  aulli  à  les  édifier  par  leur  bonne  conduite; 
exhortant  encore  les  jeunes  gens  à  être  dociles  &  à  profiter  des  inftruc- 
tions  de  leurs  parents,  ainfi  que  de  celles  de  leurs  pafteurs;  enjoignant 
de  plus  aux  chefs  de  famille  de  ne  pas  borner  leur  dévotion  au  culte 
public,  mais  encore  d'obferver  le  cuite  domeftique,&  furtout  les  jours 
de  dimanche,  après  avoir  aiïifté  aux  affemblées  rcligieufes.  Et  enfin, 
toute  l'afTcmblée  &  les  pafteurs  ont  formé  la  réfolution  de  catéchifer, 
autant  qu'il  fera  en  leur  pouvoir;  &  après  f'y  être  exhortée  elle-même, 
[elle]  exhorte  les  confiftoires  &  les  colloques  à  exercer  la  difciplinc 
contre  les  pécheurs  fcandaleux,  nommément  contre  les  blafphémateurs, 
les  jureurs,  les  ivrognes  &  les  impudiques,  etc. 

m. 

Le  fynode,  continuant  à  fiégcr,  le  30°  du  fufdit  mois,  &  augmenté 
de  deux   pafteurs  des   Hautes-Cévennes,  a  répondu  à  la  queftion 

succès,  presses  par  le  besoin,  nous  nous  voyons  contraints  de  les  rappeler  parmi 
nous;  en  conséquence,  il  leur  sera  incessamment  enjoint  de  venir  à  notre  secours 
par  tout  le  mois  d'avril  prochain,  et  plus  tôt  s'ils  le  trouvent  à  propos;  pour  cet 
effet,  on  priera  instamment  le  vénérable  comité  de  leur  imposer  les  mains. 

3.  —  Afin  de  faciliter  à  MM.  Gerson  et  Laroque  l'exécution  de  notre  désir,  il 
leur  est  accorde  1  5o  liv.  à  chacun  qu'on  leur  fera  passer  sans  perte  de  temps. 
Ainsi  conclu  et  arrêté  les  jour  et  an  que  dessus. 

SiCARD,  pasteur  et  modérateur  ;  Gardes,  pasteur  et 
modérateur-adjoint;  Sicard  le  jeune,  pasteur  et 
secrétaire;  Brunq,  ancien  et  secrétaire-adji. 

Attestation  pour  M.  Crebessac. 

«Nous  soussignés,  requis  par  M.  Crebessac,  dit  Vernet,  de  lui  donner  un 
«  témoignage  de  vie,  mœurs  et  progrès  pendant  le  séjour  d'environ  deux  ans  et 
«  demi  qu'il  a  fait  dans  cette  ville,  déclarons  qu'il  s'est  toujours  conduit  parmi  nous 
n  de  la  manière  la  plus  régulière  et  la  plus  édifiante,  et  que  son  application  et  ses 
0  succès  dans  l'étude  de  la  théologie,  de  la  morale,  d'exercice  de  la  prédication  ont 
«été  tels,  qu'après  les  examens  attentifs  et  réitérés,  et  selon  le  pouvoir  à  nous 
«accordé  de  l'examiner  et  de  le  recevoir  au  St-Ministère,  nous  l'avons  unanime- 
n  ment  jugé  capable  de  l'exercer.  En  conséquence  de  quoi,  lui  avons  donné  l'imposi- 
<i  tion  des  mains,  le  premier  mai  de  présente  année,  dans  la  ferme  persuasion  qu'il 
«  serait  un  bon  et  fidèle  serviteur  de  Dieu,  appliqué  à  remplir  tous  les  devoirs  de 
«  cette  sainte  vocation,  propre  ;\  instruire  et  à  édifier  les  troupeaux  aux  soins  des- 
«  quels  la  Providence  l'appellera.  Ainsi  nous  ne  pouvons  que  le  recommander  à  la 
«  protection  divine  et  à  l'affection  des  gens  de  bien. 

«En  foi  de  quoi  nous  avons  signé,  ce  8  juin  1762. 

n  A.  Court,  secrétaire,  lecteur  en  morale  et  controverse,  pour  tous.  » 

—  Mss.  de  Vabre. 


424  LES  SYNODES  DU  DESERT. 

«quelles  peines  on  doit  infliger  à  ceux  qui,  n'ayant  jamais  communié, 
tombent  dans  des  fautes  graves  &  fcandaleufes,  »  qu'attendu  que  dans 
l'inflidion  des  peines  on  doit  pefer  les  circonftances,  lefquelles  chan- 
gent le  cas,  c'eft  aux  confiftoires  à  pefer  ces  circonflances  &  à  f'y  dé- 
terminer conféquemment,  obfervant  d'éviter  également  une  févérité 
outrée  &  une  indulgence  dangereufe. 

IV. 

Les  pères  &  les  mères  feront  fortement  exhortés  à  tenir  leurs 
enfants  auprès  d'eux  pendant  le  fervice  divin,  &  les  formeront  à  l'at- 
tention &  au  refpeét  que  méritent  toutes  les  parties  du  culte  ;  les  fidèles 
feront  aufli  exhortés  à  f'y  comporter  avec  toute  la  décence  poffible  '. 

V. 

Ledure  faite  d'un  mémoire  concernant  la  manière  de  payer  les 
dettes  mortes  de  la  province,  &  cette  matière  difcutée,  il  a  été  délibéré 
que  chaque  églife  fera  taxée  félon  fes  facultés  dans  cette  affemblée 
même,  &  que,  pour  faire  la  levée  de  leur  quote-part,  les  confiftoires 
mettront  en  œuvre  toutes  les  voies  raifonnables  que  leur  fageffe  pourra 
leur  fuggérer. 

VI. 

Sur  les  plaintes  de  MM.  Valentin,  Lombard  &  Gachon,  pafteurs, 
qui  ont  expofé  à  l'affemblée  qu'ils  ne  furent  pas  payés  de  tout  ce  qui 
leur  avait  été  afligné  dans  le  temps  qu'ils  étaient  dans  l'étranger, 
l'affemblée,  louant  la  générofité  qu'ils  ont  montrée  en  facrifiant  portion 
de  ce  qui  leur  eft  dû,  &  reconnaiffant  que  c'eft  une  partie  des  dettes 
mortes  de  la  province,  a  arrêté  de  les  payer  des  fonds  deftinés  à  cet 
objet,  ce  qui  f'obfervera  encore  pour  acquitter  un  arrérage  dû  à 
M.  Cofte  ;  &  du  refte,  blâmant  avec  raifon  les  églifes  qui  ne  fe  font 
pas  exécutées  pour  concourir  au  paiement  d'une  dette  fi  légitime,  les 
fomme  d'y  fatiffaire  le  plus  tôt  poffible. 

Vil. 

L'affemblée,  apprenant  avec  la  plus  vive  douleur  &  la  plus  forte 
indignation  que  quelques  perfonnes  fe  difant  proteftantes,  animées 
par  un  fordide  intérêt,  fe  portent,  au  grand  fcandale  du  nom  chrétien, 
à  attaquer  les  mariages  de  leurs  parents  bénis  au  Défert,  &  f  efforcent 
de  les  faire  regarder  comme  concubinaires,  voulant  arrêter  le  cours 

I .  Voy.  les  deux  gravures  de  Boze  et  de  Storni,  celle  de  Storni  surtout,  moins 
historique  comme  cadre,  mais  d'une  si  grande  vérité  d'attitudes. 


SYNODES  PROVINCIAUX.  ^25 

d'un  attentat  aufli  noir,  ordonne  aux  confiftoircs  d'exercer  toute  la 
rigueur  de  la  difcipline  contre  ceux  qui  fen  font  rendus  ou  qui  f'cn 
rendront  coupables,  &  d'en  venir  jufques  à  les  frapper  de  la  grande 
excommunication,  commençant  les  premières  pourfuites  dès  le  pre- 
mier pas  qu'on  fera  vers  un  forfait  fi  atroce. 

vm. 

Arrête  que,  conformément  à  l'ancien  ufage  des  églifes  de  ce 
royaume,  déformais  l'ouverture  des  fynodes  fe  fera  par  un  fermon 
relatif  à  la  circonftance  &  par  la  participation  à  la  Ste-Cène;  &  pour 
commencer,  la  compagnie  a  élu  M.  Paul  Rabaut,  paftcur,  pour  fonc- 
tionner au  fynodc  prochain,  &  M.  Pradel,  auiïi  pafteur,  pour  fubftitut  ; 
celui-ci  fondionnera  à  l'ouverture  du  fynode  fuivant  &  aura  pour 
fubftitut  le  plus  ancien  des  pafteurs;  &  l'on  continuera  de  même 
d'année  en  année. 

IX. 

La  compagnie,  rcconnaiffant  la  néceffité  qu'il  y  ait  dans  toutes 
les  églifes  une  tablature  des  chapitres  qu'on  doit  lire  dans  les  exer- 
cices religieux  &  des  pfaumes  qu'on  doit  y  chanter,  elle  a  nommé 
pour  dreffer  ladite  tablature  le  confiftoire  de  l'églife  de  Nîmes,  qui 
en  fera  tenir  une  copie  à  chaque  colloque  de  la  province. 

X. 

La  compagnie,  ayant  repris  fes  féances  le  i"  mai  de  la  fufdite 
année,  a  procédé,  en  exécution  de  l'arrêté  5%  à  taxer  ce  que  chaque 
églife  doit  contribuer  au  paiement  des  dettes  mortes  de  la  province, 
&  l'a  fait  de  concert  avec  leurs  pafteurs  &  leurs  députés,  comme  fuit  : 

Colloque  de  Montpellier  :  —  GraillclTac  i  o  liv.  ;  Bédarieux  26  liv.  ; 
Faugèrcs  4  liv.  ;  Montagnac  iS  liv.;  Canet  i5  liv.;  Cette  24  liv.; 
Pignan  12  liv.;  Montpellier  100  liv.  ';  Mauguio  2  livres. 

I.  Les  religionnaires  de  Montpellier  tenaient  leurs  assemblées  au  mas  de 
Merle,  près  de  la  ville,  à  rextrémité  du  faubourg  FigairoUes.  Le  mas  était  caché 
dans  un  pli  de  terrain  qui  le  dérobait  aux  regards.  La  proximité  du  lieu  de  culte 
mécontenta  probablement  l'intendant  ou  son  subdélégué,  car  des  observations 
furent  faites  au  pasteur  Bastide,  qui  répondit  que  s'il  fallait  de  nouveau  s'éloigner, 
les  assemblées  tomberaient  entièrement.  «  Enfin,  il  est  difficile  de  trouver  un 
lieu  commode.  11  faut  nécessairement  une  maison  pour  mettre  les  ustensiles,  et 
éloignée  des  maisons  qui  vont  aux  châteaux  de  MM.  l'intendant,  le  commandant, 
et  l'évêque.  Si  l'on  trouve  un  lieu  commode,  l'on  pourrait  faire  un  essai  aux 
approches  des  Etats.  »  —  Mss.  Rabaut,  III,  C.  p.  97.  (Aoiit  1767.) 


426  LES  SYNODES  DU  DÉSERT. 

Colloque  de  MaffiUargues: — Malïillargues  25  liv.  ;  Lunel  i81iv.; 
St-Laurent  12  liv.  ;  le  Cailar  i5  liv.  ;  Vauvert  25  liv.  ;  Beauvoifin 
12  liv.;  Bernis  12  liv.;  Vergèze  12  liv.;  Gallargues  14  liv.;  Aiguef- 
vives  14  liv.  ;  Aubais  12  livres. 

Colloque  de  Sommières  :  —  Sommières  32  liv.  ;  Junas  10  liv.  ; 
Sauffines  8  liv.;  Vie  12  liv.;  Cannes  8  liv.;  Quiffac  18  liv.;  Lézan 
18  liv.  ;  Lédignan  19  livres. 

Colloque  de  Nîmes  :  —  Nîmes  170  liv.;  Milhaud  10  liv.  ;  Nages 
i5  liv.;  Calviffon  24  liv.;  Caveirac  20  liv.;  St-Mamert  14  liv.;  la 
Calmette  i5  liv.  ;  St-Geniès  21  liv.  ;  Boucoiran  10  livres. 

Colloque  d'Uzès  :  —  Uzès  60  liv.  ;  St-Quintin  5  liv.;  Montaren 
12  liv.;  Blauzac  5  liv.;  Collorgues  12  liv.;  Mouffac  12  liv.;  Ners 
18  liv.;  Vézénobres  22  liv.  ;  Ribaute  9  liv.  ;  St-Hippolyte  [de  Caton] 
i5  liv.  ;  Gatigues  6  liv.  ;  Bouquet  8  liv.  ;  Luffan  18  liv.  ;  St-Ambroix 
26  liv.  ;  St-Jean-des-Anels  10  liv.  ;  les  Vans  12  liv.  ;  Salavas  6  liv.  ; 
Vallon  18  liv.  ;  Lagorce  6  liv.  ;  Peyremale,  ce  qu'il  pourra. 

XI. 

Sur  la  queftion  qu'on  a  jugé  à  propos  d'éclaircir,  favoir  fi  les 
églifes  étaient  ci-devant  dans  l'ufage  de  ne  payer  leurs  pafteurs  qu'à 
terme  échu,  MM.  les  députés,  interpellés  là-deffus,  à  l'exception  de 
trois  à  quatre,  dont  les  uns  ont  dit  ne  le  favoir  à  raifon  de  la  nou- 
veauté de  leur  réception,  &  dont  les  églifes  des  autres  fe  font  trouvées 
dans  des  circonftances  particulières,  tous  ont  déclaré  que  leurs  églifes 
ne  payaient  leurs  pafteurs  qu'après  l'année  de  fervice  révolue. 

XII. 

MM.  Allègre  &  Sauffine  fêtant  plaints  de  l'inexécution  de  l'art.  14 
des  aétes  du  dernier  fynode  provincial,  ces  pafteurs  entendus,  ainfi 
que  MM.  Pradel,  Lafon,  Bouët,  &  le  député  du  diftrid  de  ce  dernier, 
l'affemblée  a  confirmé  le  fufdit  article,  &  y  ajoutant,  ordonne  aux 
églifes  de  Mouffac,  Garrigues  &  Gatigues  de  payer  dans  l'efpace  de  fix 
mois  ce  qu'elles  leur  doivent  pour  leurs  honoraires  de  l'année  1762, 
defquelles  dettes  il  conftera  par  un  double  de  leur  mandat,  que 
M.  le  pafteur  Encontre  fournira,  recommandant  à  M.  le  pafteur  Bouët 
de  preffer  ce  paiement;  &  faute  par  lefdites  églifes  de  f acquitter 
dans  le  terme  prefcrit,  le  fynode  prochain  prononcera  quelles  peines 
devront  leur  être  infligées. 


SYNODES  PROVINCIAUX.  ^2^ 

XIU. 

MclFicurs  les  commiffaires,  nommés  par  le  fynode  prcccdcnt  pour 
connaître  &  juger  des  troubles  d'Uzès,  ayant  rendu  compte  de  la 
manière  dont  ils  remplirent  leur  commiiïion,  raffcmbléc,  approuvant 
leur  procédé  ainfi  que  leur  jugement,  leur  en  a  témoigné  fa  fatilïaction. 

XIV. 

Ayant  été  propofé  fi  l'on  doit  rappeler  le  fils  de  feu  M.  Bétrinc, 
la  compagnie  a  jugé  à  propos  de  le  faire  incclTamment  &  a  accordé  le 
fervice  qu'il  pourra  faire  dans  nos  églifes  en  qualité  de  propofant  aux 
deux  quartiers  de  MM.  Encontre  &  Lafon,  paftcurs,  &  cela  pour 
l'année  courante. 

XV. 

Sur  les  troubles  qui  divifent  le  confiftoire  de  l'églife  d'Uzès,  & 
le  refus  qu'il  a  fait  jufques  ici  de  payer  les  honoraires  de  M.  Teiffier 
pour  l'année  qu'il  l'a  deffervie,  l'aflemblée  ayant  nommé  MM.  Pierre 
Sauifine  &  Rabaut  fils,  pafteurs,  &  MM.  Boufquet&  Fraiflinet,  anciens, 
&  prié  MM.  les  pafteurs,  députés  des  Hautes  &  Baffes-Cévennes,  de 
les  affifter,  à  l'elTet  d'examiner  les  papiers  produits  de  part  &  d'autre, 
—  ouï  leur  rapport,  aulïi  bien  que  ce  qu'ont  voulu  dire  les  parties 
contendantes,  la  compagnie,  reconnaiffant  que  l'églife  d'Uzès  doit 
réellement  à  M.  Teiffier,  de  l'aveu  même  de  MM.  fes  députés,  enjoint 
à  fon  confiftoire  de  le  payer  le  plus  tôt  qu'il  lui  fera  poffiblc;  &  pour 
terminer  les  altercations  qu'il  y  a  dans  ledit  confiftoire,  elle  a  élu 
MM.  Paul  Rabaut  &  Pierre  Sauffine,  (pafteurs],  auxquels  elle  a  aflbcié 
MM.  Aldebert,  avocat,  &  Rey,  anciens,  &  pour  fubftituts  MM.  Payan  & 
Meyran,  auffi  anciens,  leur  donnant  pouvoir  de  connaître  &  de  juger 
de  ces  troubles,  au  nom  &  en  l'autorité  de  la  préfente  alfemblée;  elle 
fait  des  vœux  les  plus  ardents  pour  qu'ils  aient  un  heureux  fuccès. 

XVI. 

Vu  la  demande  des  fidèles  de  Montèze,  tout  ce  qu'on  peut  faire 
pour  y  répondre  c'eft  d'accorder  partie  des  fonctions  que  pourra  faire 
le  fieur  Bétrine,  propofiuit,  dans  l'églife  de  Ribaute,  réunie  comme  elle 
l'était  anciennement,  &  dans  le  cas  [que)  ledit  fieur  ne  vînt  point,  les 
chofes  rcfteront  en  l'état  :  la  partie  de  Ribaute  ferait  annexée  au  quartier 
de  Lézan,  &  l'autre  au  diftrid  de  M.  Lafon. 


428  LES  SYNODES  DU  DÉSERT. 

XVII. 

Les  anciens  &  fidèles  delà  paroiffe  de  St-Jean-de-Valérifcle  ayant 
demandé  par  un  mémoire  déformer  une  églife  féparée  de  St-Ambroix, 
la  compagnie  n'a  pas  trouvé  à  propos  d'accorder  leur  demande;  feu- 
lement elle  a  jugé  que  ledit  St-Jean  aura  des  affemblées  à  proportion 
de  ce  qu'il  paie  pour  la  taxe  du  St-Miniftère  ;  que  les  anciens  de  ladite 
paroiffe  les  convoqueront  où  bon  leur  femblera  &  qu'ils  retireront 
pour  leurs  pauvres  tout  l'argent  qui  y  fera  collefté. 

XVIII. 

Leélure  faite  de  deux  mémoires,  l'un  de  l'églife  de  St-Ambroix 
&  l'autre  de  celle  des  Vans,  MM.  leurs  pafteurs  &  députés  ouïs,  tout 
confidéré,  le  fynode  a  jugé  que  ces  deux  églifes  ne  peuvent  adluelle- 
ment  être  féparées,  les  exhorte  à  l'union,  &  pour  éloigner  ce  qui  pour- 
rait l'altérer,  elle  eft  d'avis  qu'outre  la  penfion  de  800  liv.  que  le 
diftrid  doit  accorder  à  fon  pafteur,  l'églife  des  Vans  lui  fournira,  pour 
lui  faciliter  les  moyens  de  la  vifiter,  avec  le  logement  25  liv.  &  celle 
de  St-Ambroix  5o  livres. 

XIX. 

Le  miniftère  de  M.  Fromental,  pafteur,  a  été  affedé  de  nouveau 
au  quartier  de  Bédarieux,  auquel  quartier  on  a  joint  les  deux  églifes 
de  Montagnac  &  de  Canet  ;  &  pour  foulager  ledit  pafteur,  d'un  côté 
on  lui  accorde  un  propofant  en  entier,  &  de  l'autre  MM.  Bouët  & 
Périer  fe  font  engagés  à  faire  dans  le  fufdit  quartier  une  corvée  de 
deux  mois  chacun  ;  au  furplus  le  député  du  diftrid  de  Bédarieux  f'eft 
engagé,  tant  en  fon  nom  qu'en  celui  de  fes  conftituants,  à  payer  les 
honoraires  du  fufdit  fieur  Fromental  fur  le  même  pied  de  l'année 
dernière,  celui  des  églifes  de  Montagnac  &  Canet  à  fupporter  les  frais 
des  deux  corvées,  ceux  des  allées  &  des  venues  tant  dudit  pafteur 
Fromental  que  du  propofant,  comme  auffi  la  nourriture  &  les  hono- 
raires de  ce  dernier. 

XX. 

Pour  fe  prêter  à  un  accommodement  qui  procure  l'emplacement 
d'un  pafteur,  MM.  Lafon  &  Encontre  ont  donné  les  mains,  l'un  à  la 
réunion  de  toutes  les  communautés  qui  compofent  l'églife  de  Ribaute, 
laquelle  fera  annexée  à  celle  de  Lézan,  &  l'autre  a  cédé  à  M.  Périer, 
pafteur,  la  moitié  du  fervice  de  l'églife  de  Boucoiran.  Cet  arrangement 


SYNODES  PROVINCIAUX.  429 

mettant  lefdits  fieurs  Lafon  &  Encontre  à  même  de  fe  paffer  de  l'aide 
du  fieur  Bétrine,  propofant,  ils  le  cèdent  à  l'affemblée,  qui  en  difpofera 
comme  elle  le  trouvera  à  propos. 

XXI. 

Sur  les  bons  témoignages  rendus  aux  qualités  de  l'efprit  &  du 
cœur  des  fieurs  Raoux,  Roquette  &  Ribot,  étudiants,  a  été  arrêté  à 
l'unanimité  des  fuffrages  de  les  envoyer  dans  notre  féminaire  ;  &  comme 
il  importe  qu'avant  qu'on  les  confacre  pour  le  St-Miniftère,  ils  foient 
connus  par  les  égliies,  qu'ils  f'y  affedionnent  eux-mêmes  à  les  fervir, 
&  qu'ils  fe  moulent  par  quelque  expérience  à  la  manière  de  les  prêcher 
&  de  les  conduire  félon  notre  difcipline,  l'affemblée  ne  leur  donne  cette 
prérogative  que  fous  l'e.xpreffe  condition  qu'après  qu'ils  auront  con- 
facre trois  années  à  perfedionner  leurs  études,  ils  fe  rendront  dans 
les  églifes  pour  y  exercer  quelque  temps  la  charge  de  propofant  & 
achever  de  fe  rendre  propres  à  y  exercer  celle  de  pafteur. 

XXII. 

Le  confiftoire  de  la  ville  de  Nîmes  eft  de  nouveau  chargé  du  dépôt 
&  de  l'adminiftration  tant  des  deniers  des  dettes  mortes,  que  de  ceux 
pour  l'entretien  des  étudiants. 

XXUI. 

Ayant  paru  fur  la  table  du  fynode  un  mémoire  qui  paraiffait 
venir  du  confiftoire  de  l'églife  de  Lulfan,  mais  fans  aucune  fignature, 
à  caufe  de  ce  défaut  effentiel  de  formalité,  l'on  n'a  eu  aucun  égard  au 
contenu  dudit  mémoire;  &  le  confiftoire  de  Luffan  a  été  jugé  digne  de 
cenfure,  tant  pour  cette  raifon  que  par  ce  qu'il  n'a  concouru  en  rien  à 
l'envoi  d'un  député  de  fon  quartier  au  préfent  fynode. 

Ainfi  conclu  &  arrêté  les  fufdits  jours  &  an  '. 

Paul  Rabaut,  pafteur  &  modérateur. 

I.  Cette  année  mourut,  en  Suisse,  un  des  derniers  prédicants  qui  avaient 
assisté,  le  22  août  1716,  au  premier  synode  du  Dauphiné,  l'intrépide  compagnon 
des  premières  courses  d'Antoine  Court,  le  vieux  Corteiz. 

k^U         «'%«         *^^         *'^* 


4^0  LES  SYNODES  DU  DÉSERT. 

Synode  des  Hautes-Cévennes. 

Au  nom  de  Dieu.  Amen. 


Le  fynode  de  la  province  des  Hautes-Cévennes,  affemblé  les 
feizième  &  dix-feptième  feptembre  mil  fept  cent  foixante-fept',  auquel 
ont  affifté  Meffieurs  Jean-Pierre  &  Jacques  Gabriac,  Jean  Méjanelle 
du  Cambon,  Pierre  Vallat,  Charles  Bourbon,  Pierre  Pierredon, 
Antoine  Sabatier  &  Jean-Pierre  Roche,  pafteurs  de  ladite  province, 
avec  dix-neuf  anciens,  députés  par  leurs  quartiers  refpeflifs;  M.  Jean 
Paul  Rabaut,  pafteur,  député  du  Bas-Languedoc,  —  après  avoir 
nommé  pour  modérateur  M.  Gabriac  l'aîné;  pour  modérateur- 
adjoint  M.  Méjanelle  du  Cambon;  pour  fecrétaire  M.  Bourbon,  & 
pour  fecrétaire-adjoint  M.  Pierredon,  a  arrêté  ce  qui  fuit: 


L'affemblée,  vivement  pénétrée  de  la  corruption  qui  continue  à 
régner  dans  l'Eglife,  enjoint  à  celles  de  cette  province  de  f'humilier 
extraordinairement  par  la  célébration  d'un  jeûne  folennel,  qu'elle  a 
fixé  au  dimanche  qui  précédera  immédiatement  celui  des  Rameaux. 

Colloque  des  Basses-Cévennes  du  2S  août  ij6j. 

Au  nom  de  Dieu  soit  fait.  Amen. 

1.  Le  colloque  de  Ganges,  le  Vigan  et  Valleraugue,  assemblé  le  25  août  17G7, 
a  délibéré  les  articles  suivants  : 

1 .  —  Le  colloque  demande  qu'il  soit  fait  une  liste  des  étudiants  et  proposants 
qui  sont  actuellement  dépendants  de  la  province,  pour  être  envoyée  au  comité  de 
Lausanne,  afin  qu'il  ne  reçût  pour  tels  que  ceux  qui  y  seront  nommés. 

2.  —  On  souhaite  aussi  que  lesdits  étudiants,  qui  se  vouent  au  St-Ministère 
et  à  la  province,  soient  examinés  par  tels  pasteurs  et  anciens  que  le  synode  trou- 
vera à  propos,  afin  d'encourager  les  talents  et  de  procurer  aux  églises  les  meilleurs 
sujets  qu'il  sera  possible. 

3.  —  On  souhaiterait  aussi  que  MM.  les  pasteurs  de  tel  colloque  que  l'on 
choisira  soient  nommés  pour  faire  une  liturgie  relative  à  notre  temps,  et  une 
table  des  chapitres  qu'il  convient  de  lire,  et  psaumes  qu'il  convient  de  chanter 
dans  nos  saintes  assemblées,  selon  les  circonstances  et  les  matières  qui  devront 
y  être  traitées,  et  de  travailler  à  cela  pour  présenter  cet  ouvrage  au  synode  pro- 
chain de  1768,  afin  d'autoriser  les  auteurs  à  le  faire  imprimer  à  l'usage  delà 
province. 


SYNODES  PROVINCIAUX.  43, 

IL 

Conformément  à  la  demande  du  colloque  d'Alais,  l'on  a  chargé 
M.  Gabriac  l'aîné  d'écrire  aux  vénérables  diredeurs  du  féminaire 
pour  les  prier  de  vouloir  bien,  au  mois  de  février  prochain,  faire  fubir 
des  examens  à  MM.  Molincs  &  Samuel,  propofants  de  la  province, 
pour  juger  fils  feront  en  état  d'être  revêtus  du  St-Miniftère,  afin  que, 
fils  le  font,  ils  viennent  parmi  nous  au  mois  de  mars  fuivant. 

m. 

Sur  l'appel  formé  par  les  églifes  de  St-Sébaftien  &  du  Pin,  il  a 
été  délibéré  qu'à  l'avenir  les  aiîemblées  dcftinées  à  la  célébration  des 
jeûnes  folenncls  fe  tiendront,  chaque  année,  ù  leur  portée,  c'eft-à-dirc 
à  une  diftance  proportionnée  aux  droits  de  celle  d'Alais,  au  prorata 
de  ce  qu'elle  paye  de  miniftère,  &  que  le  quart  des  deniers  des  pauvres 
qui  fy  recueilleront  leur  appartiendra. 

IV. 

On  a  revêtu  de  la  charge  de  propofiint  le  fieur  Philip  [Lacofte], 
&  l'on  nomme  pour  en  revêtir  le  fieur  Vincent,  fils  le  trouvent  en 
état  d'en  remplir  les  fondions,  MM.  Bourbon  &  Roche. 

V. 

Le  colloque  de  St-Germain-de-Calberte  '  eft  chargé  de  la  convo- 
cation du  prochain  fynode. 

4.  —  Le  consistoire  de  Valleraugue  ayant  porte  plainte  contre  M.  le  pasteur 
de  Lavernède,  et  l'ayant  accusé  d'avoir  béni  un  mariage  sans  le  consentement  du 
pasteur  ou  des  anciens,  l'assemblée  l'a  jugé  trés-répréhensible,  et  n'étant  pas  du 
ressort  de  ce  colloque  a  renvoyé  ladite  plainte  au  synode. 

5.  —  M.  Antoine  Gai,  pasteur  des  églises  du  Vigan  et  Aulas,  ayant  repré- 
senté qu'il  ne  pouvait  point  subvenir  à  la  desserte  de  ces  deux  églises,  celle  d' Aulas 
a  demandé  un  pasteur  à  titre,  et  prie  le  synode  de  prendre  sa  demande  en  con- 
sidération. 

6.  —  Les  églises  de  Ganges  et  Sumène  demandent  au  prochain  synode  un 
proposant,  M.  Lapierre  ne  pouvant  point  servir  ces  églises. 

7.  —  Les  églises,  après  avoir  rendu  un  bon  témoignage  à  leurs  pasteurs,  en 
demandent  la  continuation,  à  quoi  les  pasteurs  se  sont  accordés. 

La  lecture  des  susdits  articles  étant  faite,  on  les  a  approuvés;  et  après  avoir 
remercié  Dieu,  l'assemblée  s'est  séparée. 

Valette,  pasteur;  J.  Gal,  pasteur;  A.  Gal,  pasteur; 
Jacques  Olivier,  pasteur. 
—  Mss.  de  Nimes. 

I.  St-Germain-de-Calberte  comptait,  à  cette  date,  3ooo  âmes  dans  «ses 
assemblées  solennelles.»  —  Mss.  Rabaut,  III,  C.  p.  108  (1768). 


432  LES  SYNODES  DU  DÉSERT. 

VI. 

Celui-ci  ratifie  l'art.  8  du  dernier. 

vn. 

Les  églifes  de  St- Laurent,  Vébron,  le  mandement  de  RoufTes,  qui 
feront  deffervies  par  M.  Vallat,  lui  payeront  la  fomme  de  5oo  liv.,  la 
province  celle  de  200,  &  pour  fon  propofant  celle  de  120,  qui  écher- 
ront à  la  St-Michel  de  l'an  1768. 

vm. 

Le  quartier  de  M.  Gabriac  l'aîné  payera  à  fon  propofant  la  moitié 
de  fes  honoraires,  &  la  province  l'autre  moitié,  qui  écherront  aufli 
à  la  St-Michel  de  l'an  1768. 

IX. 

Meffieurs  les  pafteurs  ayant  rendu  compte  à  l'afTemblée  du  juge- 
ment qu'ils  ont  porté  au  fujet  de  M.  Plantier,  elle  l'a  approuvé,  & 
juge  à  propos  de  l'inférer  dans  fes  ades. 

«  Le  corps  des  pafteurs  des  églifes  réformées  des  Hautes-Cévennes, 
«affemblé  le  6*  août  1767  pour  juger  des  plaintes  portées  contre 
«  M.  Plantier,  pafteur  de  l'églife  de  St-Germain-de-Calberte,  l'ayant 
«entendu,  de  même  que  plufieurs  autres perfonnes  inftruites&  dignes 
«  de  foi,  fur  tous  les  chefs  d'accufation  dont  on  l'a  chargé  auprès  des 
«  fupérieurs,  l'a  trouvé  très-répréhenfible  d'y  avoir  donné  lieu  par  fes 
«  imprudences,  la  chaffe  n'étant  point  de  fon  état  &  le  mettant  d'ail- 
«  leurs  dans  le  cas  de  violer  l'ordonnance  du  commandant  de  la  pro- 
«vince  au  fujet  des  armes.  Il  lui  a  été  repréfenté  qu'il  aurait  dû  f'en 
«  abftenir,  &  qu'il  était  indifpenfablement  obligé  de  perfévérer  dans 
«  la  réfolution  qu'il  avait  déjà  prife  de  ne  plus  en  porter;  —  qu'à  l'égard 
«  des  tentures  il  était  encore  forti  par  certaines  démarches  inconûdérées 
«des  fondions  de  fon  miniftère,  &  que,  pour  f'y  renfermer,  il  devait 
«  fe  contenter  d'inftruire  fon  troupeau,  félon  la  foi  proteftante  &  dans 
«  l'efprit  de  modération  que  l'Evangile  prefcrit.  En  un  mot,  fur  toutes 
«  les  fautes,  dont  ledit  pafteur  f'eft  rendu  coupable  à  ces  divers  égards, 
«on  ne  f'eft  borné  à  lui  adreffer  une  vive  cenfure  que  d'après  les 
«  marques  qu'il  a  données  de  fon  repentir,  &  il  eft  fortement  exhorté 
«  à  fe  conduire  déformais  d'une  manière  plus  circonfpede,  fous  peine 
«d'interdidion.  Et  pour  prévenir  de  pareilles  plaintes,  qui  ne  peuvent 
«  qu'élever  des  foupçons  injurieux  au  corps  des  proteftants,  l'affemblée 


SYNODES  PROVINCIAUX.  433 

«  exhorte  les  pafteurs  &  leurs  troupeaux  i!i  fe  conduire  avec  toute  la 
«  prudence  que  leur  intérêt  &  la  religion  demandent.  » 

X. 

Dès  que  MM.  Molines  &  Samuel  feront  arrivés,  on  allemblera  le 
fynode  pour  leur  affeder  un  quartier. 

XI. 

L'on  députe  au  fyn[ode]  du  Bas-Lang[uedoc]  MM.  Gabriac  l'aîné 
&  du  Cambon,  &  à  celui  des  Bafles-Cévennes  MM.  Plantier  &  Roche. 

XII. 

Le  quartier  de  M.  Gabriac  l'aîné  fera  compofé  des  églifes  de 
Florac,  la  Salle,  St-Julien,  Grizac  &  Barre; 

Celui  de  M.  Gabriac  le  jeune,  de  celles  qui  le  compofaient  l'année 
dernière; 

Celui  de  M.  du  Cambon,  de  celles  qu'il  deffervait; 

Celui  de  M.  Vallat,  des  communautés  de  Vébron,  de  St-Laurent 
&  du  mandement  de  Roudes; 

Celui  de  M.  Bourbon,  des  églifes  de  Meyrueis,  de  St-André-de- 
Valborgne,  de  St-Martin-de-Camprelade,  le  Pompidou  &  Molezon; 

Celui  de  M.  Picrredon,  de  la  ville  d'Alais  &  des  communautés 
du  Pin  &  de  St-Sébaftien; 

Celui  de  M.  Plantier,  des  églifes  de  Genolhac,  Chamborigaud, 
Vialas  &  Penens; 

Celui  de  M.  Roche,  de  la  Lozère,  de  Caffagnas,  du  haut  de 
St-André-de-Lancize  &  de  la  place  de  Vimbouches. 

XIII. 

L'églife  de  St-Germain  fera,  jufqu'à  l'arrivée  de  MM.  Molines  & 
Samuel,  dellervie  alternativement  par  MM.  Gabriac  l'aîné,  Bourbon, 
Pierredon,  Plantier  &  Roche;  celle  de  St-Etienne,  c'cft-à-dire  la 
place  de  la  Chapelle,  par  M.  Gabriac  le  jeune;  celle  de  St-Martin-de- 
Lanfufcle,  par  M.  du  Cambon,  &  toutes  les  trois  par  le  propofant 
Combet. 

XIV. 

Les  affaires  concernant  les  églifes,  qui  furviendront  d'un  fynode 
à  l'autre,  feront  déformais  gérées  par  MM.  les  pafteurs  de  la  province 
&  par  autant  d'anciens,  qui  feront:  d'entre  ceux  de  M.  Gabriac  l'aîné. 


^34  LES  SYNODES  DU  DESERT. 

M.  Nogaret,  de  B[arre],  &  à  fon  défaut,  M.  Bofquier,  de  Flor[ac];  — 
d'entre  ceux  de  M.  fon  frère,  le  fieur  Guy,  du  Couv[eyron],  &  à  fon 
défaut,  le  fieur  Rouv...,  de  Groffe-Rou[ve] ;  —  d'entre  ceux  de  M.  du 
Cambon,  le  fieur  Pafcal,  de  St-Rom[e],  &  à  fon  défaut,  le  fieur  Gros, 

du  Paf....;  —  d'entre  ceux  de  M.  Vallat,  M.  Saltet,  de  F ,  &à 

fon  défaut,  M.  Bancillon  de  Véb[ron];  —  d'entre  ceux  de  M.  Bourbon, 
M.  de  Mafbre....,  &  à  fon  défaut,  M.  Planch[on];  —  d'entre  ceux 
de  M.  Pierredon,  MM.  Fraiff....  ou  Gard....;  —  d'entre  ceux  de 
M.  Plantier,  M.  Delam[arre],  de  Chamb[origaud],  &  à  fon  défaut, 
M.  Vieljeuf,  de  Figer[rolles];  —  d'entre  ceux  de  M.  Roche,  M.  Louis 
Servière,  &  à  fon  défaut,  le  fieur  Bon....  de  Felg...;  —  pour  l'églife 
de  St-Germain  &  fes  annexes,  M.  Délabra,  &  à  fon  défaut,  M.  Pellet, 
de  Lavit. 

XV. 

On  impofera  fur  la  province,  pour  l'année  1767  qui  écherra  à  la 
St-Michel,  la  fomme  de  fix  mille  trois  cent  quatorze  livres,  favoir  : 
Sur  le  quartier  de  M.  Gabriac  l'aîné,  celle  de     872  y/-    5  f 
Sur  celui  de  M.  Gabriac  le  jeune,  celle  de 
Sur  celui  de  M.  du  Cambon,  celle  de 
Sur  celui  de  M.  Bourbon,  celle  de  . 
Sur  celui  de  M.  Pierredon,  celle  de 
Sur  celui  de  M.  Plantier,  celle  de    . 
Sur  celui  de  M.  Roche 

63 14  »    »  » 

XVI. 

M.  Plantier,  pafteur,  ayant  demandé  avec  inftance  changement 
de  quartier,  l'affemblée,  malgré  les  efforts  qu'ont  faits  fes  députés  pour 
le  retenir,  a  répondu  favorablement  à  fes  défirs. 

Ainfi  a  été  conclu  &  arrêté  les  fufdits  jours,  16"  &  17"  fep- 
tembre  1767. 

Gabriac,  pafteur  &  modérateur;  du  Cambon,  pafteur  & 
modérateur-adjoint;  Ch.  Bourbon,  pafteur  &  fecrétaire; 
Pierredon,  pafteur  &  fecrétaire-adjoint. 


.  872  )) 

5  » 

872  » 

5  » 

872  )) 

5  » 

908  » 

5  »' 

.  872  » 

5  » 

.  1044  » 

10  » 

SYNODES  PROVINCIAUX. 


435 


Synode  de  Saintonge,  Angoumois  et  Bordelais. 

Au  nom  de  Dieu.  Amen. 


Les  églifes  de  Saintonge,  Bordeaux  &  Angoumois,  afTcmblées  en 
fynode,  les  vingt  &  unième  &  vingt-deu.\ième  mai  mil  fept  cent 
foixante-fept ',  après  avoir  imploré  le  fecours  divin,  ont  délibéré  ce 
qui  fuit  : 

I. 

A  la  pluralité  des  fuffrages,  on  a  élu  pour  modérateur  M.  Pierre 
Dugas,  pour  modérateur-adjoint  M.  Etienne  Gibert,  pour  fecrétaire 
M.  Jean  Martin,  &  pour  fecrétaire-adjoint,  M.  Jean  Dupuy. 

n. 

M.  Marfoo,  miniftrc,  fêtant  rendu  dans  cette  province  en  vertu 
de  la  vocation  qui  lui  avait  été  adreffée,  rafl'cmbléc  l'admet  avec 
plaifir  au  nombre  de  fes  pafteurs,  &  fait  les  vœu.x  les  plus  fincères 
pour  l'heureux  fuccès  de  fon  miniftèrc. 

Colloque  de  l' Angoumois  du  21  avril  lyOy. 

Au  nom  de  Dieu.  Amen. 

I.  Les  églises  du  quartier  de  l'Angoumois,  assemblées  en  colloque  le  21  avril 
1767,  après  avoir  imploré  le  secours  divin,  ont  élu  pour  secrétaire  M.  Vois  Fom- 
belle  et  ont  délibéré  ce  qui  suit,  savoir  : 

1.  —  Conformément  à  la  lettre  d'avis  que  le  colloque  de  Marennes  nous  a 
donnée  de  la  tenue  du  synode  provincial,  nous  avons  nommé  à  la  pluralité  des 
suffrages  M.  Martial  Fourestier,  de  Jonzac,  pour  y  assister  en  qualité  de  député, 
et  pour  substitut  M.  Mcrzcau  aîné. 

2.  —  L'assemblée,  surprise  avec  raison  que  le  colloque  de  Marennes  demande 
que  chaque  quartier  n'envoie  qu'un  seul  député  avec  son  pasteur  au  synode  pro- 
vincial, charge  celui  qu'elle  envoie  au  prochain  de  demander  avec  instance  qu'il 
ordonne  qu'à  l'avenir  chaque  quartier  en  fournira  deux,  conformément  à  la  disci- 
pline qui  en  accorde  la  liberté,  et  à  ce  qui  s'est  pratiqué  jusqu'ici. 

3.  —  Les  églises  de  l'Angoumois,  à  cause  de  l'éloignement  où  elles  sont  des 
autres  de  la  province,  sont  fondées  à  demander  qu'elles  forment  seules  le  quartier 
de  M.  Martin,  leur  pasteur,  ce  qu'elles  demandent  instamment;  cependant,  si,  par 
des  raisons  qu'on  ne  peut  prévoir,  il  faut  qu'il  accorde  une  partie  de  son  minis- 
tère à  quelque  autre,  on  y  souscrira  pour  celle  de  Jonzac  et  non  pour  aucune 
autre. 

4.  —  L'assemblée,  informée  que  le  consistoire  de  l'église  du  Louis  néglige 
de  mettre  les  registres  en  ordre  malgré  les  instances  que  M.  Martin,  leur  pasteur, 


436  LES  SYNODES  DU  DÉSERT. 

ni. 

La  corruption  qui  règne  dans  le  monde,  &  qui  ne  fe  gliffe  que 
trop  dans  l'Eglife  du  Seigneur,  nous  donnant  tout  lieu  de  craindre 
les  châtiments  du  Ciel,  pour  tâcher  de  les  détourner  &  de  porter  l'Etre 
fuprême  à  nous  continuer  les  grâces  dont  il  nous  comble  depuis  quel- 
ques années,  l'affemblée  a  ordonné  un  jeûne  folennel,  que  toutes  les 
églifes  de  cette  province  célébreront  le  22°  novembre  prochain. 

leur  a  faites  à  cet  égard,  on  lui  enjoint  de  travailler  incessamment  à  un  ouvrage 
aussi  intéressant,  sous  peine  d'être  vivement  censuré. 

5.  L'assemblée,  informée  qu'il  y  a  des  protestants  qui  envoyent  leurs  enfants 
à  l'école  chez  les  religieux  ou  religieuses,  vu  les  risques  qu'il  y  a  de  [les]  leur  confier, 
et  que  cela  est  défendu  par  notre  discipline,  on  enjoint  à  ceux  qui  sont  en  ce  cas 
de  discontinuer  sans  délai,  sous  peine  d'être  suspendus  de  la  Ste-Cène,  comme 
la  discipline  le  porte,  art.... 

Ainsi  conclu  et  arrêté  le  jour  et  an  que  dessus. 

—  Mss.  de  Jarnac. 

Colloque  de  Saintonge  et  Angoumois  du  ly  décembre  ijS-j. 

Au  nom  de  Dieu.  Amen. 

Les  églises  de  Saintonge  et  Angoumois,  assemblées  en  colloque  sous  la  pro- 
tection divine  le  17  décembre  1767,  après  avoir  imploré  le  St-Esprit,  ont  délibéré 
ce  qui  suit  : 

1.  —  A  l'unanimité  des  suffrages,  on  a  élu  M.  Dugas,  pasteur,  pour  modé- 
rateur, et  M.  Dupuy,  pasteur,  pour  secrétaire. 

2.  —  Malgré  la  légitimité  des  raisons  qui  ont  sollicité  la  tenue  de  ce  colloque,  la 
compagnie  a  jugé  qu'il  convenait  de  ne  rien  statuer,  vu  les  circonstances  présentes. 

3.  —  Comme  il  est  important  et  nécessaire  que  tous  les  pasteurs  se  trouvent 
aux  colloques  généraux,  ainsi  que  des  députés,  anciens  de  leurs  quartiers  respec- 
tifs, au  nombre  qui  leur  est  indiqué  par  ceux  qui  sont  chargés  de  les  convoquer, 
on  ne  peut  qu'improuver  M.  Deloys  [Marsoo]  de  ne  s'être  pas  rendu  à  celui-ci  et 
de  n'avoir  pas  informé  ses  églises  de  sa  convocation;  on  adresse  la  même  censure 
au  quartier  de  M.  Martin,  mais  on  n'y  comprend  pas  ledit  M.  Martin,  à  cause  de 
la  chute  qu'il  dit  avoir  faite. 

4.  —  L'art.  2  du  [colloque  du]  quartier  de  Marennes,  qui  demande  qu'à  l'ave- 
nir chaque  quartier  soit  chargé  de  la  convocation  des  colloques  généraux,  ayant 
été  pris  en  considération,  la  compagnie  n'a  pas  jugé  à  propos  de  l'accorder  par 
les  mêmes  raisons  qui  ont  engagé  le  colloque  du  18  septembre  1766,  art.  12,  à 
charger  de  ladite  convocation  le  consistoire  de  l'église  de  Cozes. 

La  dépense  de  la  présente  assemblée,  qui  se  monte  à  3oliv.,  ayant  été  répartie 
sur  les  cinq  quartiers  qui  composent  actuellement  la  province,  M.  Jarousseau, 
pasteur,  a  payé  pour  le  quartier  de  M.  Deloys  [Marsoo]  6  liv.  et  M.  Dupuy 
autant  pour  celui  de  M.  Martin. 

Ainsi  conclu  et  arrêté  le  susdit  jour  et  an  que  dessus. 

Dugas,  pasteur  et  modérateur;  Dupuy,  pasteur  et 
secrétaire. 

—  Collection  A.  Palet. 


SYNODES  PROVINCIAUX. 


437 


IV. 

Les  bons  témoignages  qu'on  rend  de  la  régularité  de  la  conduite 
du  fieur  Jcan-Charles  Alard,  de  la  province  du  Périgord,  paroiiïe  de 
Razac,  on  cft  trcs-difpofé  à  l'admettre  au  nombre  des  étudiants  de  la 
province;  mais  comme  on  [n']eft  pas  encore  en  état  de  porter  un  juge- 
ment jufte  fur  fes  talents,  M.  Dugas  eft  chargé  de  le  prendre  avec  lui 
pour  l'examiner  de  plus  près,  &,  fil  lui  en  reconnaît  de  fuffifants,  il 
le  fera  partir  pour  le  fcminaire,  lorfqu'il  le  jugera  à  propos. 

Colloque  de  l'Agenais  du  8  décembre  176J. 

Au  St-Nom  de  Dieu. 

Les  églises  de  Tonneins,  Grateloup,  Fauillet,  Puch,  Monheurt,  St-Germain, 
Nérac  et  ses  annexes,  assemblées  en  colloque  dans  les  personnes  de  leurs  députés 
et  ayant  M.  Pierre  Lanne,  pasteur,  à  leur  tcte,  après  avoir  imploré  le  secours  de 
l'Esprit-Saint,  ont  délibéré  ce  qui  suit  : 

1 .  —  Sieur  Pierre  Réau  aîné  a  été  nommé,  à  la  pluralité  des  voix,  secrétaire 
du  colloque. 

2.  —  L'assemblée  ayant  pris  en  considération  la  vive  douleur  que  témoignent 
les  fidèles  de  la  cessation  des  assemblées  religieuses  qu'on  a  été  obligé  de  faire 
pendant  quelque  temps,  à  cause  des  malheureuses  affaires  de  Ste-Foy,  consent 
qu'on  recommence  l'exercice  du  culte  public  à  condition  toutefois  qu'on  s'assem- 
blera avec  prudence  et  circonspection,  laissant  à  la  prudence  des  consistoires  de 
le  faire  de  jour  et  de  nuit  les  assemblées,  suivant  l'exigence  des  cas. 

3.  —  L'assemblée  colloquale,  vivement  pénétrée  des  maux  affreux  que 
viennent  d'essuyer  ces  églises,  convaincue  d'un  autre  côté  que  c'est  l'abus  qu'ont 
fait  les  fidèles  de  l'usage  des  choses  saintes  qui  ont  attiré  sur  leur  tête  les  désastres 
affreux  qu'ils  viennent  d'essuyer  et  dont  plusieurs  de  leurs  membres  en  exil  et  en 
prison  ressentent  les  douloureux  effets,  —  pour  fléchir  la  colère  du  Seigneur  et 
pour  lui  demander  la  cessation  de  tous  ces  maux,  notamment  la  liberté  de  nos 
prisonniers,  elle  convoque  un  jour  de  jeûne  extraordinaire  pour  le  20  de  ce  mois. 
MM.  les  anciens  auront  la  bonté  d'en  avertir  les  fidèles  dans  leurs  prières. 

4.  —  L'assemblée,  instruite  que  la  plupart  des  fidèles  se  forment  des  idées 
outrées  sur  l'exécution  de  l'ordonnance  royale  (?)  qui  enjoint  à  tous  ses  sujets  de 
faire  enregistrer  leurs  enfants  sur  les  registres  des  églises  paroissiales  du  Royaume, 
pour  lever  tout  doute  et  tout  scrupule  sur  cet  objet,  exhorte  lesdits  fidèles  à  se 
conformer  à  la  décision  du  synode,  tenu  à  Paris  en  iSSg,  qui  est  rapportée  à  la 
discipline  des  églises  de  France. 

5.  —  Le  sieur  Corbun,  de  Monheurt,  ayant  écrit  une  lettre  à  l'assemblée 
dans  laquelle  il  répète  yS  liv.  2  s.  des  avances  qu'il  avait  faites  lors  du  voyage  de 
M.  Dubois,  il  a  été  délibéré  que  l'on  prierait  M.  Laperche  de  rendre  son  compte 
concernant  cet  objet;  et  si  le  sieur  Laperche  n'est  pas  remboursé  de  toutes  ses 
avances,  on  lèvera  parmi  les  fidèles  pour  en  faire  le  remboursement  audit  sieur 
Corbun. 

6.  —  L'assemblée,  informée  des  débours  et  des  avances  qui  ont  été  faits  par 
plusieurs  de  ses  membres  en  faveur  de  la  pauvre  famille  Grombolle,  loue  le  zèle  et 
la  charité  de  ce  premier  et  donne  de  justes  louanges  à  la  fermeté  de  ce  dernier; 
informée  cependant  que  ces  personnes  qui  ont  fait  ces  avances  n'ont  pas  été  rem- 
boursées, elle  exhorte  les  fidèles  à  ouvrir  leur  cœur  bienfaisant  dans  cette  occa- 


438  LES  SYNODES  DU  DESERT. 

V. 

Le  fils  du  fieur  Vaurigaud,  de  la  ville  de  Pons,  fe  rendra  dans  le 
quartier  de  M.  Dupuy,  pafteur,  avec  qui  il  reliera  autant  de  temps 
qu'il  fera  néceffaire  pour  qu'il  puiffe  fainement  juger  fil  a  les  difpo- 
fitions  requifes  pour  parvenir  au  St-Miniftère  ;  &  lorfqu'il  fera  fondé 
à  en  rendre  de  bons  témoignages,  on  l'autorife  à  demander  au  fémi- 
naire  une  place  pour  lui  &  de  l'y  envoyer  au  nom  de  la  province. 

sion  ;  pour  les  émouvoir  avec  plus  de  facilité,  elle  a  nommé  pour  faire  la  collecte 
de  ces  avances  M.  Dubois,  pasteur,  avec  un  ancien  respectif  de  chaque  église  à 
son  choix  et  volonté. 

7.  —  L'assemblée  prie  le  sieur  Réau,  diacre  de  l'église  de  Tonneins,  de  donner 
aux  anciens  de  Puch  et  de  Monheurt  36  liv.  qui  lui  avaient  été  confiées  par  le 
dernier  colloque,  le  déchargeant  de  cette  somme. 

8.  —  L'assemblée  ayant  pris  en  considération  la  demande  qu'a  faite  M.  Du- 
pouy,  ancien  et  secrétaire  des  églises  de  Tonneins-Dessous,  de  la  démission  de 
ces  deux  emplois,  après  l'avoir  prié  inutilement  de  vouloir  continuer  ses  deux 
emplois,  dont  il  s'est  acquitté  très-bien,  lui  a  accordé  sa  demande  avec  regret,  et 
nomme  à  sa  place  le  sieur  Michel  Pellissier,  qui  fera  dorénavant  les  fonctions  de 
secrétaire. 

g.  —  L'assemblée  n'ayant  pas  pu  convoquer  les  églises  de  Nérac,  vu  les 
tristes  circonstances  où  elles  se  trouvent,  ayant  néanmoins  invité  les  sieurs 
Laporte,  Périsse,  le  premier,  ancien  de  Nérac,  et  le  second  de  Feugarolles,  prie 
ces  deux  Messieurs  de  vouloir  faire  savoir  aux  églises  dont  ils  sont  membres,  qu'on 
ne  les  oublie  point,  qu'on  est  au  contraire  touché  de  leur  triste  état.  En  particulier, 
elles  ont  une  bonne  part  au  jeûne  qu'on  va  célébrer  le  20  de  ce  mois,  et  que, 
dès  aussitôt  que  les  fatales  circonstances  où  elles  se  trouvent  enveloppées  seront 
évanouies,  on  leur  octroiera  le  service  du  pasteur  comme  par  le  passé;  on  prie 
aussi  lesdites  églises  de  Nérac  de  célébrer  le  jeûne  convoqué,  se  souvenir  dans  ce 
jeûne-là  de  leurs  pauvres  prisonniers  et  de  continuer  à  faire  éclater  en  leur  faveur 
leurs  sentiments  bienfaisants. 

Arrêté  le  huitième  décembre  mil  sept  cent  soixante-sept. 

P.  Lanne,  pasteur;  Réau,  secrétaire  du  colloque; 
Laperche  ;  Taurou  ;  Réau  ;  Dupouy  ;  Dumatha  ; 
AuBiÉ;  Barbecane;  Sourbé;  Mensa;  Desbarat; 
Passet;  Laporte;  Périsse;  Bergereau;  Pel- 
lissier. 
—  Collection  F.  Marquis-Sébie. 

Colloque  du  Périgord  et  de  l'Agenais  du  21  décembre  176J. 

Notre  aide  soit  au  nom  de  Dieu.  Amen. 

Les  églises  du  Périgord  et  Bas-Agenais,  assemblées  en  colloque  le  2 1  décembre 
1767,  après  avoir  imploré  le  secours  divin,  ont  délibéré  ce  qui  suit  : 

1 .  —  Conformément  à  l'usage,  on  a  élu,  à  la  pluralité  des  voix,  M.  [de]  Bécay, 
pasteur,  pour  modérateur;  M.  Liard,  pasteur,  pour  modérateur-adjoint;  et  le 
secrétaire  général  occupe  sa  place. 

2.  —  Lecture  ayant  été  faite  d'une  lettre  écrite  par  M.  Dumas,  pasteur  du 
Haut-Agenais,  l'assemblée,  prenant  en  considération  sa  demande,  charge  M.  le 


SYNODES  PROVINCIAUX.  .30 

VI. 

Etant  informes  des  funeftcs  divifions  qui  régnent  depuis  quelque 
temps  dans  l'églife  de  la  Flotte,  île  de  Ré,  &  requis  par  une  lettre  que 
M.  Gâche,  paftcur  de  ladite  églife,  nous  a  écrite,  en  date  du  ig*'  cou- 
rant, de  nous  employer  à  les  terminer,  la  compagnie  a  jugé  que  la 
lettre  dudit  M.  Gâche  n'étant  écrite  qu'en  fon  propre  &  privé  nom, 

modérateur  de  lui  répondre  suivant  ses  désirs  et  qu'on  lui  accorde  sa  demande 
jusqu'au  prochain  synode,  sous  la  condition  préalable  que  les  églises  du  quartier 
haut,  qui  doivent  à  M.  Dupuy,  le  satisferont  conformément  à  l'art.  1 1  du  dernier 
synode  et  non  autrement. 

3.  —  Pénétrés  de  douleur  autant  que  d'étonnement  de  l'attentat  commis,  la 
nuit  du  28  au  29  mars  dernier,  contre  la  maison  du  sieur  Curé  de  Ste-Foy,  nous 
avons  vu  avec  le  plus  grand  mal  au  cœur,  par  la  conduite  qu'on  a  tenue,  qu'on 
soupçonnait  des  protestants  d'avoir  été  assez  oublieux  de  leurs  devoirs  pour  avoir 
trempé  dans  une  entreprise  aussi  odieuse.  Nous  sommes  bien  éloignés  de  penser 
qu'il  se  soit  trouvé  parmi  nous  des  gens  assez  ftinatiques  pour  s'être  portés  à  de 
tels  excès.  Si  cependant,  par  le  plus  grand  des  malheurs,  il  avait  pu  se  trouver 
quelqu'un  d'assez  peu  instruit  des  principes  du  Christianisme  pour  avoir  pu 
prêter  leur  main  à  l'exécution  d'un  complot  aussi  odieux,  nous  déclarons  confirmer 
les  articles  du  consistoire  sur  ce  sujet,  par  lesquels  il  est  enjoint  à  tous  les  fidèles 
de  les  regarder  comme  indignes  d'être  comptés  parmi  eux,  méritant  d'en  être 
séparés  comme  perturbateurs  d[u]  repos  public  ;  au  surplus,  les  déclarons  incapables 
d'occuper  à  l'avenir  aucune  charge  ou  emploi  dans  l'Eglise;  et  pour  faire  concevoir 
toute  l'horreur  d'une  telle  conduite  aux  fidèles,  lecture  du  présent  article  sera 
faite  dans  toutes  les  sociétés  religieuses.  En  outre,  MM.  les  pasteurs  sont  instam- 
ment exhortés  d'insister  fortement,  tant  dans  leurs  discours  publics  que  dans  leurs 
entretiens  particuliers,  sur  la  soumission  entière  et  sans  réserve  que  les  fidèles 
doivent  aux  Puissances  supérieures  dans  tout  ce  qui  n'intéresse  pas  la  conscience, 
et  que  dans  le  cas  où  ils  ont  le  malheur  de  ne  pouvoir  obéir  à  leurs  ordres,  sans 
blesser  ce  qu'ils  croient  devoir  à  Dieu,  il  n'est  d'autre  voie  que  la  prière,  les 
larmes,  la  résignation  et  la  patience  à  mettre  en  usage  dans  les  persécutions  que 
ces  ordres  peuvent  leur  attirer,  sans  qu'il  soit  jamais  permis  d'user  d'aucun  moyen 
illicite  pour  s'en  affranchir. 

4.  —  L'assemblée,  ayant  égard  à  la  demande  du  consistoire  de  Montaut  (?)  et 
ce  conformément  à  l'art.  8  du  colloque  tenu  le  24  et  25  juillet  1763,  donne  le 
droit  audit  consistoire  de  nommer  deux  commissaires,  lesquels  rendront  compte 
au  prochain  colloque  de  leur  mission. 

5.  —  Désormais,  aucun  consistoire  ne  pourra  terminer  aucun  différend  qui 
intéressera  tout  le  quartier  dont  il  dépendra,  sans  préalablement  en  avoir  obtenu 
le  consentement  dudit  quartier. 

6.  —  Le  consistoire  d'Eymet  sera  tenu  de  payer  la  taxe  qui  lui  avait  été 
imposée  ci-devant,  et  le  consistoire  de  Pardailhan  paiera  en  son  particulier  celle 
qui  lui  était  affectée,  sous  le  nom  cependant  désormais  de  consistoire  de  Duras. 

7.  —  Le  quartier  de  Montaut  est  chargé  de  la  convocation  du  prochain 
colloque. 

Ainsi  conclu  et  arrêté,  lecture  en  ayant  été  faite,  mêmes  jour,  mois  et  an  que 
dessus. 

—  Mss.  de  Nîmes. 


440  LES  SYNODES  DU  DESERT. 

ne  nous  autorifait  pas  fuffifamment  à  en  connaître  ;  cependant,  dif- 
pofés  à  faire  tout  ce  qui  peut  être  en  notre  pouvoir  pour  rétablir  la 
paix  dans  ladite  églife,  on  charge  MM.  Jarouffeau  &  Dupuy,  pafteurs, 
de  f'y  tranfporter  &  employer  leur  médiation  au  nom  de  la  province, 
fuppofé  qu'ils  en  foient  requis  conformément  à  la  difcipline.  Monfieur 
le  modérateur  aura  foin  d'informer  inceffamment  M.  Gâche  de  la 
préfente  délibération. 

VII. 

Un  député  ayant  propofé  le  plan  d'un  formulaire  de  prières 
adapté  à  l'état  des  églifes  de  la  province,  la  compagnie  loue  les 
bonnes  intentions  de  celui  qui  l'a  conçu,  &  défirant  qu'il  foit  effectué 
le  plus  tôt  qu'il  fe  pourra,  charge  le  confifloire  de  l'églife  de  Bordeaux 
de  travailler  inceffamment  à  fon  exécution,  &  de  le  faire  imprimer  en 
y  ajoutant  des  prières  pour  les  folennités. 

VIII. 

Malgré  les  inftances  que  les  députés  de  l'Angoumois  ont  faites 
pour  porter  l'affemblée  fynodale  à  annuler  l'art.  7  du  fynode  de  la 
province,  tenu  en  1764,  qui  laiffe  au  quartier  chargé  de  la  convoca- 
tion du  fynode  provincial  la  liberté  de  fixer  le  nombre  des  députés 
que  chaque  diftriâ:  doit  y  envoyer  (à  un  ou  à  deux),  on  a  jugé  à  propos 
de  le  laiffer  fubfifter  jufqu'à  nouvel  ordre. 

IX. 

Le  fieur  Frouin,  du  bourg  de  Mornac,  n'ayant  pas  obfervé,  dans 
les  plaintes  qu'il  a  portées  à  la  préfente  affemblée,  les  formalités  pref- 
crites  par  l'art.  5  du  fynode  provincial  de  1764,  on  ne  peut  prendre 
en  confidération  les  deux  mémoires  qu'il  lui  a  adreffés,  devant  être 
d'abord  portés  au  colloque  d'où  dépendent  les  parties  qui  y  font 
intéreffées. 

X. 

Lefture  ayant  été  faite  d'une  lettre  de  M.  C[ourt],  par  laquelle  il 
nous  informe  qu'il  a  déterminé  un  illuftre  avocat  à  compofer  un 
mémoire  propre  à  faire  valider  nos  mariages  par  arrêt  du  Confeil,  la 
compagnie,  fentant  la  néceffité  de  l'exécution  de  ce  projet,  verra  avec 
la  plus  vive  reconnaiffance  qu'un  tel  mémoire  foit  mis  au  jour,  & 
rengage  à  contribuer  aux  frais  néceffaires  pour  cela.  Elle  charge,  en 
conféquence,  M.  Dugas,  pafteur,  d'écrire  inceifamment  audit  M.  C[ourt] 


SYNODES  PROVINCIAUX.  ^, 

pour  l'informer  de  nos  difpofitions  à  cet  égard  &  le  prier  de  nous 
marquer  à  quoi  pourrait  fe  monter  au  total  ces  frais,  afin  que  notre 
province  lui  faffe  compter  fa  quote-part,  lorfqu'il  fera  ncceffaire.  Elle 
charge  en  outre  M.  Dugas  d'informer  l'auteur  de  ladite  lettre,  que,  fi 
l'ouvrage  en  queftion  produit  l'effet  défiré,  notre  province  fe  prêtera 
auffi  avec  empreffemcnt  à  la  coUedion  d'une  fomme  fuffifante  pour 
récompenfer  libéralement  ceux  qui  contribueront  à  nous  procurer  ce 
grand  bien. 

XI. 

Pour  qu'il  y  ait  de  l'uniformité  dans  la  réception  des  anciens,  on 
charge  le  confiftoire  de  Bordeaux  de  compofer  un  formulaire  à  ce 
fujct  &  de  le  faire  imprimer  à  la  fuite  de  celui  dont  il  Tagit,  dans 
l'art.  7  des  arrêtés  de  la  préfente  alfemblée. 

XII. 

Le  fieur  Larante,  du  bourg  d'Arecs,  ayant  été  fommé  de  dire  la 
vérité  fur  la  demande  que  lui  fait  M.  Gibert  l'aîné  de  la  fomme  de 
quinze  cent  trente-cinq  livres,  &  affirmant  folennellement  qu'il  ne  doit 
pas  ladite  fomme,  la  compagnie,  quoiqu'il  lui  ait  paru  pardiverfes  cir- 
conftances  qu'il  eft  probable  qu'il  la  doit,  n'a  pas  cru  néanmoins  devoir 
l'en  rendre  comptable,  d'après  ladite  affirmation;  en  conféqucnce,  le 
renvoie  au  jugement  de  Dieu  &  de  fa  confcience.  Bien  entendu,  toute- 
fois, qu'ayant  avoué  lui-même  avoir  confié  un  fac  de  looo  liv.  à  feue 
Mad[ame]  la  veuve  Renaudin,  d'Avallon,  pour  être  remis  audit  fieur 
Gibert,  fans  que  celui-ci  lui  en  eût  donné  ordre,  ledit  Larante  les 
lui  fera  compter  le  plus  tôt  qu'il  pourra,  fi  ledit  fieur  Gibert  déclare 
folennellement  ne  l'avoir  pas  reçu  ;  à  quoi  il  fefl  engagé.  Et  vu  le 
fcandale  qui  pourrait  réfulter  d'après  un  tel  différend  fi  ledit  fieur 
Larante  continuait  l'office  de  lecleur  dans  l'églife  de  Cozes,  on  le  lui 
interdit  jufqu'à  nouvel  ordre. 

xni. 

M.  Gibert  l'aîné  réclamant,  par  une  lettre  qu'il  a  écrite  à  M.  Ja- 
rouffeau,  pafteur,  que  notre  fynode  f'intcreffe  pour  lui  faire  payer 
la  fomme  de  700  liv.  qu'il  expofe  avoir  prêtée,  il  y  a  longtemps,  au 
fieur  Jean  Texier,  de  la  paroilfe  de  Bonneuil,  ainfi  que  celle  de  200  liv. 
qu'il  dit  avoir  avancée  à  l'églife  de  Jonzac,  pour  les  réparations  de  la 
maifon  d'oraifon,  l'affcmblée,  reconnailfant  la  juftice  de  ces  demandes 
à  cet  égard,  exhorte  &  enjoint  à  ladite  églife  de  faire  fon  poffible  pour 


442 


LES  SYNODES  DU  DESERT. 


fatiffaire  au  plus  tôt  ledit  Gibert  ;  &  par  rapport  audit  Texier,  elle 
charge  M.  Martin,  pafteur,  de  fintéreffer  pour  le  porter  à  rembourfer 
audit  fieur  Gibert  ce  dont  il  lui  eft  redevable. 

XIV. 

Les  quartiers  refpedifs  de  Meffieurs  les  pafteurs  feront,  jufqu'à 
nouvel  ordre,  compofés  de  la  manière  fuivante,  favoir  : 

Celui  de  M.  Martin  des  cinq  églifes  de  l'Angoumois  &  de  celle 
de  Jonzac; 

Celui  de  M.  Marfoo,  dit  Deloys,  de  celle  de  Pons,  Gémozac, 
St-Fort,  Mortagne  &  St-Savinien; 

Celui  de  M.  JarouiTeau  des  églifes  de  Royan,  Courlay,  le 
Pouyaud,  Didonne,  Mefchers  &  Cozes; 

Celui  de  M.  Dugas,  de  LaTremblade,  Avallon,  Paterre,  Breuillet 
&  Mornac; 

Celui  de  M.  Dupuy,  de  celles  de  Marennes,  la  Pimpelière,  Luzac, 
Nieulle,  Souhe,  le  Port  des  Barques  &  Rochefort  '. 

XV. 

A  la  pluralité  des  fuffrages,  il  a  été  décidé  qu'à  l'avenir  chaque 
quartier  paiera  les  honoraires  du  pafteur  qui  lui  fera  affedé,  &  comme 
celui  dont  M.  Marfoo  eft  chargé  pourrait  être  aétuellement  hors  d'état 
de  les  lui  faire  en  entier,  il  a  été  arrêté  que,  fi  cela  eft,  l'églife  de  Jonzac 
y  contribuera  pour  1 5o  liv.  à  compte  de  la  fomme  de  280  liv.  pour  la 
taxe  des  honoraires,  fous  la  condition  qu'il  y  fera  quatre  tournées 
par  an. 

I.  La  Rochelle,  comme  on  l'a  dit,  formait  une  circonscription  à  part,  et  ses 
actes  synodaux  font  défaut.  Mais  son  organisation  se  complétait  de  jour  en  jour, 
et  sa  vieille  église  reprenait  corps,  parallèlement  à  la  reconstitution  de  celles  de 
Saintonge  et  du  Poitou.  «Nous  jouissons,  grâce  à  Dieu,  de  la  plus  grande  tran- 
quillité, écrivait-on  le  22  décembre  1767,  et  depuis  7  à  8  mois  nous  avons  en  ville 
une  vingtaine  de  maisons  où  l'on  s'assemble  tous  les  dimanches,  matin  et  soir, 
pour  la  lecture  de  la  parole  de  Dieu,  sermon  et  chant  des  psaumes,  aussi  librement 
qu'à  Amsterdam.  Le  pasteur  va  à  tour  de  rôle  dans  chaque  société  composée  de 
5o,  60  à  80  personnes,  et  tout  s'y  passe  le  mieux  du  monde On  ne  nous  in- 
quiète plus  pour  le  baptême  de  nos  enfants,  et,  à  cet  égard,  nous  pouvons  dire 
que  nous  ne  l'avons  jamais  été  dans  les  commencements,  comme  il  y  avait  lieu 
de  le  craindre....  Les  protestants  des  provinces  voisines,  Saintonge  et  Poitou,  sont 
aussi  tranquilles  que  nous.  Ceux  de  la  première  ont  toujours  leurs  temples  en 
plein  exercice  et  les  pasteurs  sont  reconnus  pour  tels  par  les  prêtres  de  la  religion 
dominante  et  jouissent  de  la  plus  grande  liberté.  En  Poitou,  ils  s'assemblent  dans 
les  campagnes  au  nombre  de  3  à  400  âmes  pour  prier  Dieu.  »  —  Les  protestants 
Rochelais,  par  M.  de  Richemond,  (1866). 


SYNODES  PROVINCIAUX.  443 

XVI. 

L'augmentation  qui  doit  fc  faire  dans  les  quartiers  refpedifs,  à 
l'occafion  de  l'arrivée  de  M.  Marfoo,  pafteur,  ne  devant  prendre  fon 
commencement  qu'à  la  St-Jean  prochaine,  on  charge  M.  Dugas,  paf- 
teur, de  compter  audit  M.  Marfoo,  en  dcdudion  de  ce  qu'il  doit  aux 
églifes,  la  fomme  de  333  liv.,  au  moj'cn  de  quoi  ledit  fieur  Marfoo  fe 
trouvera  payé  de  ce  qui  lui  fera  dû  jufqu'au  temps  exprimé  ci-de(l'us. 

xvu. 

Le  fynodc,  informé  par  les  députes  des  églifes  de  l'Angoumois 
que  celle  du  Louis  n'a  pas  payé  les  honoraires  auxquels  elle  a  été 
taxée  depuis  1764,  la  cenfure  grièvement  fur  ce  fujet,  &  lui  enjoint  de 
payer  les  arrérages  qu'elle  doit  fuivant  fa  taxe,  &  ce,  dans  le  courant 
de  cette  année;  faute  de  quoi,  ordonne  à  M.  Martin  de  lui  refufcr  fon 
miniftère,  à  moins  qu'il  ne  veuille  fe  charger  lui-même  de  répondre 
defdits  arrérages. 

xvni. 

Pour  payer  les  pcnfions  de  M.  Court  '  &  de  Mad[ame]  la  veuve 
Bétrine,  de  la  préfente  année,  qui  écherront,  la  première  à  la  St-Jean 
prochaine,  &  la  féconde  au  27°  feptcmbre  fuivant,  M.  Jarouffeau  eft 
chargé  de  compter  à  l'églife  de  Bordeaux,  en  acquit  de  la  quote-part 
de  la  Saintonge  &  Angoumois,  la  fomme  de  46  liv.  6  f.  8  d. 


1.  Les  églises  de  Saintonge  furent  toujours  fidèles  à  Court  de  Gébelin  et  à 
l'œuvre  qu'il  avait  entreprise.  Tandis  que  le  Languedoc  le  discutait  ou  le  tenait 
en  suspicion,  et  que  le  Vivarais  (voy.  p.  457)  supprimait  la  modique  pension  que 
son  synode  lui  aJlouait,  la  Saintonge,  de  même  que  le  Poitou,  reconnaissait  ses 
services  par  un  dévoûment  qui  ne  se  démentait  pas.  N'était-ce  pas  d'ailleurs  à 
cette  date  que  cet  esprit,  toujours  en  éveil  et  bien  en  avance  sur  la  plupart  de  ses 
coreligionnaires,  après  avoir  repris,  en  1766,  l'idée  d'un  journal  protestant,  sous  le 
titre  L'Observateur  protestant  (idée  déjà  vieille,  car  dès  1761,  Paul  Rabaut  deman- 
dait à  l'église  de  Bordeaux  de  s'informer  auprès  des  consistoires  de  la  province, 
s'ils  seraient  d'avis  de  souscrire  à  une  Galette,  dont  le  directeur  serait  l'auteur 
des  Mariages  clandestins  des  protestants,  et  qui  paraîtrait  tous  les  mois  pour 
défendre  les  intérêts  des  églises),  revenait  à  la  charge,  formait  une  nouvelle  com- 
binaison (1767)  pour  lancer  Les  Nouvelles  politiques  protestantes,  à  raison  de 
2  liv.  par  mois,  ou  24  liv.  par  an.  «Vous  comprenez,  cher  ami,  que  cette  Galette 
serait  un  détail  de  tout  ce  qui  arrive  aux  protestants  pour  lesquels  travaille  notre 
ami;  non  seulement  cela,  mais  on  rendrait  compte  de  tous  les  livres  à  leur  sujet, 
de  tout  mémoire  ou  brochure  qui  y  aurait  rapport:  on  donnerait  des  morceaux 
de  leur  histoire,  on  ferait  leur  apologie,  on  attaquerait  l'intolérance  dans  ses  der- 
niers retranchements.»  —  Voy.  Bullet.  t.  I,  p.  394. 


444 


LES  SYNODES  DU  DESERT. 


XIX. 

A  la  réquifition  de  divers  députés,  on  recommande  très-expreffé- 
ment  l'obfervation  de  l'art,  g  du  colloque  du  26°  janvier  1764,  por- 
tant fufpenfion  de  la  Ste-Cène  contre  ceux  qui  fréquentent  les  cabarets, 
qui  fe  livrent  au  jeu  &  à  la  danfe  le  jour  du  Dimanche. 

XX. 

La  compagnie  n'a  pas  cru  qu'il  fût  néceffaire  de  prendre  en  con- 
fidération  la  demande  que  M.  Thomas  de  RioUet  lui  a  faite  par  fa 
lettre  du  18'  avril  dernier. 

XXI. 

Le  quartier  de  M.  Marfoo  eft  chargé  de  la  convocation  du  pro- 
chain fynode. 

Ainfi  conclu  &  arrêté  lefdits  jours  &  an  que  deffus. 

DuGAS,  pafteur  &  modérateur;  Gibert  jeune,  pafteur 
&  mode'rateur-adjt  ;  Martin,  pafteur  &  fecrétaire  ; 
DupUY  jeune,  fecrétaire-adjoint. 


Synodes  provinciaux  de   1768. 

Synode  du  Bas- Languedoc. 

Au  nom  de  Dieu  soit  fait.  Amen. 


Articles  du  fynode  provincial  du  Bas- Languedoc,  ajjfemblé  au 
Défert,  le  qualrième  mai  mil  J'ept  cent  foixante-huit,  au  nombre  de 
vingt  pajleurs  de  la  province  &  de  vingt-neuf  anciens,  députés  par  les 
églifes. 

V.  St-Nom  de  Dieu  invoqué,  ont  été  élus,  à  la  pluralité  des 
fuffrages ,  MM.  Paul  Rabaut,  pafteur,  pour  modérateur, 
&  Jean  Pradel,  auffi  pafteur,  pour  modérateur-adjoint; 
MM.  Pierre  Encontre,  pafteur,  pour  fecrétaire,  &  André 
Baftide,  de  même  pafteur,  pour  fecrétaire-adjoint. 

II. 
Nos  églifes  ayant  à  peu  près  les  mêmes  raifons  de  f'humilier 
extraordinairement  que  l'année  dernière,  il  a  été  arrêté  qu'elles  célé- 
breront un  jeûne  folennel  le  8"  feptcmbre  prochain;  &  en  cas  [que] 
la  pluie  y  formât  un  obftacle  infurmontable,  les  fidèles  f'humilieront 

Colloque  général  des  églises  réformées  du  Haut- Languedoc 
assemblé  le  1'='' juin  1-68. 

Au  nom  de  Dieu  soit  fait.  Amen. 

1.  —  Ayant  soumis  à  la  pluralité  des  voix  la  nomination  de  MM.  les  pas- 
teurs qui  doivent  former  la  table,  M.  Sicard  aîné  a  été  élu  pour  modérateur, 
M.  Sicard  le  jeune  pour  modérateur-adjoint,  M.  Gardes  pour  secrétaire,  et 
M.  Crebessac  pour  secrétaire-adjoint. 

2.  —  MM.  Faure  et  Bonifas,  ministres,  ayant  déféré  à  l'injonction  que  leur 
fit  notre  dernier  colloque  de  revenir  dans  le  sein  de  ces  églises,  ils  ont  été  agrégés 
au  nombre  des  pasteurs  de  cette  province  avec  d'autant  plus  d'empressement  que 
les  idées  très-avantageuses  que  nous  avons  pour  ces  Messieurs  nous  sont  con- 


446  LES  SYNODES  DU  DÉSERT. 

en  particulier;  à  quoi  ils  feront  exhortés  quelque  temps  à  l'avance, 

comme  aufli  à  revêtir  les  difpofitions  qui  peuvent  rendre  ce  jeûne 

agréable  au  Seigneur. 

ni. 

Sur  la  demande  de  l'églife  de  Nîmes,  appuyée  par  un  mémoire, 

&  tendant  à  obtenir  l'établifTement  d'un  féminaire  pour  former  des 

jeunes  gens  au  St-Miniftère,  toute  l'affemblée,  reconnaiffant  le  grand 

bien  qu[i]  en  réfulterait,  &  n'étant  pas  aftuellement  en  état  de  fournir 

aux  frais  que  demanderait  cet  établiffement,  Meflieurs  les  pafteurs  & 

anciens  fe  font  engagés  à  faire  tout  ce  qui  fera  en  leur  pouvoir  pour 

porter  les  églifes  qui  leur  font  confiées  à  f 'élargir,  autant  qu'il  leur  fera 

firmées  par  les  amples  témoignages  qu'ils  ont  portés  du  pays  étranger,  et  dont  la 
teneur  est  ci-après  : 

Attestation  pour  M.  Etienne  Faure. 

«Nous,  soussignés,  déclarons  à  qui  il  appartiendra  que  M.  Etienne  Faure,  dit 
<i  Gerson,  de  Revel,  dans  le  Haut-Languedoc,  ayant  séjourné  dans  cette  ville  et 
(I  dans  notre  académie  pendant  un  temps  assez  considérable  et  s'étant  appliqué  à 
<i  y  continuer  ses  études  en  philosophie,  morale  et  théologie,  nous  a  priés  de  vou- 
<i  loir  bien  examiner  les  progrès  qu'il  aurait  faits  dans  ces  diverses  sciences,  et 
(c  qu'il  nous  plût  en  conséquence,  si  nous  l'en  jugions  digne,  de  lui  conférer  le 
«  caractère  de  ministre  du  St-Evangile,  pour  l'exercer  selon  les  principes  de  notre 
«sainte  et  bien-heureuse  réformation,  partout  où  il  y  sera  légitimement  appelé; 
n  sur  quoi,  et  après  mûre  délibération,  nous  nous  sommes  d'autant  moins  fait  de 
«  peine  d'acquiescer  à  sa  demande  juste  et  raisonnable  que  nous  le  savons  issu 
«  d'une  honnête  famille  protestante,  qu'il  nous  a  toujours  paru  avoir  de  bons 
<c  principes,  que  ses  mœurs  ont  été  pures,  et  que  nous  avons  reconnu  en  lui  les 
<i  dispositions  et  les  sentiments  convenables  au  but  excellent  auquel  il  aspire. 
«  C'est  pourquoi,  après  l'avoir  examiné  avec  beaucoup  de  soin,  nous  avons  été 
«  très-satisfaits  de  ses  connaissances,  de  sa  piété  et  de  l'onction  qu'il  a  fait  paraître 
«  dans  ses  diverses  épreuves,  en  sorte  que  [nous]  nous  sommes  fait  un  vrai  plaisir 
((  de  le  consacrer  par  l'imposition  des  mains  au  St-Ministère  évangélique,  selon  les 
«canons  apostoliques,  le  29  octobre  1767.  Nous  implorons  avec  ardeur  la  béné- 
«  diction  de  Dieu  notre  Père  sur  sa  personne  et  sur  son  ministère,  le  recomman- 
(c  dant  à  la  bienveillance  de  nos  chers  frères  en  Jésus-Christ  et  à  la  tendre  affec- 
«  tion  des  églises  qui  lui  adresseront  une  vocation  pastorale.  En  témoignage  de 
«quoi,  nous  nous  sommes  signés,  le  président  et  le  secrétaire  au  nom  de  tous. 

«A  Lausanne  le  dix-huit  février  mil  sept  cent  soixante-huit. 

«  Samuel  Secrétan  ;  Polier  de  Bottens,  doyen  et  président.  » 

Attestation  pour  M.  Louis  Boni/as. 

<c  Nous,  soussignés,  déclarons  à  qui  il  appartiendra  que  M.  Louis  Bonifas,  dit 
«  Laroque,  de  Castres,  dans  le  Languedoc,  ayant  séjourné  dans  cette  ville  et  dans 
«  notre  académie  pendant  plus  de  trois  années,  et  s'étant  appliqué  à  y  continuer 
«  ses  études  en  philosophie,  morale  et  théologie,  nous  a  priés  de  vouloir  examiner 
«  ses  progrès  dans  ces  diverses  sciences  et  de  lui  conférer,  si  nous  l'en  jugions 
<i  digne,  le  caractère  de  ministre  du  St-Evangile  pour  l'exercer  selon  les  principes 


SYNODES  PROVINCIAUX.  447 

poflible,  afin  de  concourir  à  une  œuvre  aufli  excellente;  &  comme  la 
manière  dont  on  préfentc  le  plan  dudit  fciminairc,  dans  le  mémoire 
qui  a  été  lu,  les  raifons  dont  y  ctayc  ce  projet  étant  très-propres  à 
faire  imprcflion,  l'églife  de  Nîmes  eft  priée  d'en  fournir  des  copies 
aux  chefs-lieux  des  colloques,  qui  en  feront  part  aux  diftriéls  de  leur 
reffort.  Tout  cela  fait  &  les  députés  venant,  préparés  là-deffus,  au 
prochain  fynode,  il  y  fera  ftatué  ce  qu'il  appartiendra. 

IV. 

Sur  ce  qui  a  été  repréfcnté  de  l'irrévérence  avec  laquelle  quantité 
de  perfonnes  aiïîftcnt  à  l'adminiftration  du  St-Baptême,  &  d'un  abus 
qui  f'eft  gliffé  au  fujet  des  parrains  &  des  marraines,  ou  infirmes  ou 

(1  de  notre  sainte  et  bienheureuse  réformation,  partout  où  il  sera  légitimement 
«appelé;  sur  quoi,  et  après  mûre  délibération,  nous  nous  sommes  d'autant  moins 
«fait  de  peine  d'acquiescer  à  sa  demande  juste  et  raisonnable  que  nous  le  savons 
«  issu  d'une  honnête  famille  protestante,  qu'il  nous  a  paru  toujours  avoir  de  bons 
(I  principes,  que  ses  mœurs  ont  été  pures,  et  que  nous  avons  trouvé  en  lui  les  dis- 
II  positions  et  les  sentiments  convenables  au  but  excellent  auquel  il  aspire.  C'est 
«pourquoi,  après  l'avoir  examiné  avec  beaucoup  de  soin,  nous  avons  été  très- 
«  satisfaits  des  connaissances,  de  la  piété  et  de  l'onction  qu'il  a  fait  paraître  dans 
«SCS  diverses  épreuves,  en  sorte  que  nous  nous  sommes  fait  un  vrai  plaisir  de  le 
«consacrer  par  l'imposition  des  mains  au  St-Ministère  évangélique,  selon  les 
«canons  apostoliques,  le  29  octobre  1767.  Nous  implorons  ardemment  la  béné- 
«  diction  divine  sur  sa  personne  et  sur  son  ministère,  le  recommandant  à  la 
«  bienveillance  de  nos  chers  frères  en  Jésus-Christ,  et  à  la  tendre  affection  des 
«  églises  qui  lui  adresseront  une  vocation  pastorale;  en  témoignage  de  quoi  nous 
«  nous  sommes  signés,  le  président  et  le  secrétaire  au  nom  de  tous. 
0  A  Lausanne  le  dix-huit  février  mil  sept  cent  soixante-huit. 

0  Samuel  Secrétan  ;  Polier  de  Bottens,  doyen  et  président.  » 

3.  —  Chacun  des  cinq  pasteurs,  qui  sont  en  exercice,  desservira  à  l'avenir  un 
quartier  particulier,  qui  lui  sera  propre  pendant  une  année,  c'est-à-dire  que 
M.  Gardes  sera  affecté  à  celui  de  Vabre;  M.  Sicard  le  jeune  à  celui  de  Castres; 
M.  Crebessac  à  celui  de  Mazamet;  M.  Faure  à  celui  de  Lacaune,  et  M.  Bonifas 
à  celui  de  Puylaurens,  jusqu'au  colloque  qui  se  tiendra  pour  le  plus  tard  au  mois 
de  mai  prochain. 

4.  —  Il  est  statué,  qu'autant  qu'il  se  pourra,  chaque  pasteur  prendra  un 
domicile  dans  son  quartier  et  que  ses  églises  lui  paieront  3oo  liv.  annuellement 
pour  servir  à  son  entretien,  lesquelles  3oo  liv.,  indépendantes  des  5oo  liv.  de  son 
honoraire,  seront  payables  de  six  en  six  mois  par  avance,  à  compter  du  premier 
juillet  prochain. 

5.  —  M.  Crebessac,  pasteur,  ayant  demandé  un  congé  pour  aller  chez  lui,  on 
lui  a  accordé  deux  mois. 

Ainsi  conclu  et  arrêté  les  jour  et  an  que  dessus. 

SiCARD,  pasteur  et  modérateur;  Sicard  le  jeune,  pasteur 

et  modérateur-adjoint;  Gardes,  pasteur  et  secrétaire; 

Crebessac,  pasteur  et  secrétaire-adjoint. 
—  Mss.  de  Vabre. 


448  LES  SYNODES  DU  DÉSERT. 

trop  avancés  en  âge,  —  pour  y  remédier  autant  qu'il  fera  poffible,  les 
pafteurs,  conformément  à  l'art.  i5  du  chap.  xi  de  la  difcipline,  auront 
foin  de  faire  connaître  aux  fidèles  quel  eft  le  refped  qu[i]  eft  dû  au 
premier  facrement  du  chriftianifme,  &  ils  exhorteront  les  pères  &  les 
mères,  qui  auront  choifi  pour  parrains  &  marraines  des  perfonnes  trop 
infirmes  ou  trop  âgées  pour  pouvoir  remplir  les  engagements  que  l'on 
contrade  en  pareil  cas,  de  leur  affocier  des  perfonnes  moins  âgées 
pour  prendre  les  mêmes  engagements;  &  les  uns  &  les  autres  feront 
infcrits  dans  les  regiftres.  Au  furplus,  les  pères  qui  auront  des  enfants 
à  baptifer  en  avertiront  d'abord,  autant  qu'ils  feront  à  portée,  un 
membre  du  confiftoire,  &  lui  nommeront  le  parrain  &  la  marraine, 
afin  que  dans  le  cas  [où]  ceux-ci  ne  fuffent  point  compétents,  on  eût  le 
temps  d'en  choifir  d'autres'. 

V. 

Les  députés  de  l'églife  de  Nîmes  ayant  encore  expofé  que  la 
plupart  des  malades  de  la  fufdite  églife  demandent  qu'on  leur  admi- 
niftre  la  Ste-Cène,  &  qu'il  eft  à  craindre,  fi  on  répond  à  leur  de- 
mande, que  cet  ufage  ne  dégénère  en  abus  &  n'opère  une  fuperftition 
dangereufe,  —  défirant  que  la  vénérable  affemblée  voulût  dreffer  un 
article  qui  traçât  la  conduite  que  l'on  doit  tenir  à  cet  égard,  la  compa- 
gnie, confidérant  que  cette  matière  mérite  une  ample  difcuffion  &  qu'il 
eft  à  défirer  qu'on  ait  à  ce  fujet  une  règle  générale  &  commune  à  toutes 
les  églifes  du  Royaume,  l'examen  en  eft  renvoyé  au  prochain  fynode 
national  qui  fera  prié  de  ftatuer  là-deCTus  ;  &  en  attendant,  les  confiftoires 
en  agiront  félon  leur  prudence. 

VI. 

La  compagnie,  reconnaiffant  de  plus  en  plus  l'extrême  néceflité 
que  chaque  églife  ait  un  regiftre  exa6t  des  baptêmes  &  des  mariages 
qui  ont  été  &  qui  pourront  fe  célébrer  dans  leur  fein,  enjoint  aux 
pafteurs  &  aux  anciens  de  tenir  la  main  à  ce  qu'il  f'en  tienne  à  l'avenir, 

1.  On  trouvera  plus  loin  la  reproduction  de  la  gravure  de  Boze,  représentant 
une  assemblée  au  Désert,  aux  environs  de  Nîmes.  De  même  qu'à  Montpellier, 
l'intendant  fit  faire  des  observations  au  sujet  de  l'éclat  de  ces  assemblées,  où  les 
protestants  se  rendaient,  en  plein  jour,  portant  des  chaises,  des  pliants,  des  bancs. 
Rabaut  répondit  au  subdélégué  qu'il  recommanderait  d'éviter  le  bruit,  et  que, 
d'accord  avec  le  consistoire,  on  avait  pris  des  mesures  pour  empêcher  qu'on 
n'apportât  des  bancs  à  l'avenir.  «  Je  ferai,  disait-il,  tout  ce  qui  sera  en  mon  pouvoir 
pour  que  tout  aille  selon  les  intentions  de  M.  le  prince  de  Beauvau,  non-seule- 
ment en  cette  occasion,  mais  en  toute  autre.  —  Sujet  soumis,  zélé  patriote,  la 
volonté  du  Roi  et  le  bien  public  seront  toujours,  comme  elles  l'ont  été,  les  règles 
de  ma  conduite.  "  —  Mss.  Rabaut,  III,  C.  p.  loi  (Mars  1768I. 


SYNODES  PROVINCIAUX.  44q 

là  où  on  l'a  négligé;  &  pour  le  palfé  les  pafteurs  fourniront  le  plus  tôt 
poflibledes  extraits  de  ce  qu'ils  ont  fait  dans  chaque  communauté,  à  la 
charge  que,  conformément  à  l'engagement  qu'ont  contradc  Meffieurs 
les  députés,  il  fera  payé  pour  la  main  du  copifte  2  liv.  10  f.  pour  cent. 

vu. 

L'on  répond  à  la  demande  du  confiftoire  de  l'églife  de  Sommières, 
que  les  circonftances  n'étant  pas  les  mêmes  pour  tous  les  fiancés,  c'eft 
aux  confiftoires  à  juger  fi  certains  mariages  doivent  être  bénis  en  par- 
ticulier ou  en  public;  quant  à  la  publication  des  bans,  la  difcipline 
eccléfiaftique  doit  fervir  de  règle. 

vm. 

Conformément  à  ce  qui  fut  arrêté  dans  un  précédent  fynode  de 
cette  province,  le  quartier  des  pafleurs  efl  bien  libre  d'y  envoyer  un 
ou  plufieurs  députés,  mais  toutes  les  églifes  dudit  quartier  font  obli- 
gées de  contribuer  aux  frais  de  la  députation,  à  proportion  de  ce  que 
chacune  fournit  pour  la  taxe  du  St-Miniftère. 

IX. 

Sur  l'art.  2  du  colloque  de  Montpellier,  ledure  faite  d'un  mé- 
moire envoyé  par  trois  anciens  du  lieu  de  St-Pargoire,  &  le  député 
de  l'églife  de  Canet  entendu,  ainfique  celui  de  Montagnac,  l'affemblée 
efl  d'avis  que  déformais  Montagnac  formera  une  églife,  St-Pargoirc 
&  Valmagne  une  autre,  &  que  Vendémian,  Plaiffan,  Afpiran  '  & 
Gignac  continueront  d'être  annexés  à  l'églife  de  Canet.  Les  deux 
premières  églifes  font  exhortées  à  fe  favorifer  réciproquement  dans 
l'emplacement  des  lieux  où  fe  tiendront  les  affemblées. 

X. 

MM.  Paul  Rabaut  &  Pierre  Sauffine,  pafleurs,  ayant  rendu 
compte  de  la  manière  dont  ils  remplirent  avec  leurs  aflbciés  la  com- 
miiïion  que  notre  précédent  fynode  leur  donna  de  fe  tranfporter  dans 
l'églife  d'Uzès,  pour  terminer  les  différends  qui  y  étaient  furvenus, 
l'affemblée  en  a  été  fatiffaite  &  a  applaudi  à  la  prudence,  à  la  fageffe 
&  au  zèle  que  ces  Meffieurs  ont  manifeflés  en  cette  occafion. 

XI. 

Sur  les  plaintes  du  confifloire  d'Uzès  contre  le  fieur  Efpérandieu, 
qui  a  refufé  jufques  ici  de  lui  remettre  le  regiflre  des  mariages  &  des 

I.  Communes  des  cantons  de  Gignac  et  de  Clermont  (Hérault). 

2y 


45o  LES  SYNODES  DU  DESERT. 

baptêmes  qu'il  a  entre  les  mains,  les  députés  de  ce  confiftoire  entendus, 
les  pièces  qu'ils  ont  remifes  lues,  de  même  que  la  lettre  dudit  fleur 
Efpérandieu  adreffée  à  cette  affemblée,  —  pefé  encore  ce  qu'un  pafteur 
a  dit  pour  le  défendre,  tout  confidéré,  il  a  été  jugé,  à  la  pluralité  des 
fuffrages,  que  ledit  regiftre  appartient  à  l'églife,  &  qu'ainfi  ledit  fleur 
Efpérandieu  efl:  obligé  de  le  remettre  au  confiftoire;  à  quoi  l'affemblée 
l'exhorte  fortement.  Que  fi,  contre  ce  jugement,  il  f'obftinaii  à  le 
refufer,  cela  ne  devrait  point  préjudicier  aux  droits  de  M[ad]ame  la 
veuve  Teiflier,  qui  doit  être  payée  fans  délai. 

XII. 

En  conformité  de  l'art.  6  des  ades  du  préfent  fynode,  M.  le 
pafteur  Pradel  ayant  remis  à  M.  Paul  Rabaut,  pafteur,  les  mémoires 
des  baptêmes  &  des  mariages  qu'il  a  célébrés  dans  la  ville  d'Uzès, 
ledit  M.  Rabaut  eft  chargé  de  retirer,  foit  le  montant  des  frais  du 
copifte,  foit  les  1 36  liv.  que  l'églife  d'Uzès  refte  devoir  audit  M.  Pradel, 
en  même  temps  que  ledit  M.  Rabaut  remettra  les  fufdits  mémoires  à 
un  ancien  de  l'églife  d'Uzès;  &  dans  le  cas  [qu'il]  fe  trouvât  quelque 
mémoire  qui  eût  befoin  d'explication,  M.  Pradel  f 'engage  à  la  donner 
d'après  fon  regiftre,  comme  aufti  à  figner  &  à  collationner  tous  &  un 
chacun  les  articles  le  concernant,  auflitôt  que  l'églife  d'Uzès  aura  fait 
fon  regiftre. 

XIII. 

La  demande  de  Mad[ame]  Teiffier,  tendant  à  obtenir  d'être  mife 
dans  le  catalogue  des  veuves  de  pafteur  qui  ont  befoin  d'être  pen- 
fionnées,  eft  accordée;  en  conféquence,  l'afl'emblée  lui  a  fixé  une 
penfion  annuelle  de  200  liv.,  qui  feront  complètement  dues  au  premier 
mai  prochain,  &  elle  fait  bien  des  vœux  pour  fa  confolation. 

XIV. 

Le  fynode  voudrait  bien  que  les  églifes  de  la  province  fuffent  en 
état  d'accorder  à  toutes  les  veuves  des  pafteurs  des  penfions  plus  con- 
fldérables;  mais  avec  toute  fa  bonne  volonté  il  eft  forcé  de  réduire 
celle  qui  avait  été  aflignée  à  Mad[ame]  la  veuve  Guizot  à  200  liv., 
pour  l'année  qui  a  commencé  le  premier  du  courant. 

XV. 

Sur  la  plainte  de  M.  Bouët,  pafteur,  portant  qu'il  n'a  pas  été  payé 
comme  il  aurait  dû  l'être,  fuivant  l'art.  9  du  colloque  d'Uzès,  tenu  le 
5'  août  1766,  la  compagnie  ordonne  que  cet  article  fera  exécuté  félon 
fa  forme  &  teneur. 


SYNODES  PROVINCIAUX.  45, 

XVI. 

Lorsqu'une  églife  ou  un  diftrid  changeront  de  pafteur,  le  nouveau 
pafteur  ne  pourra  percevoir  fcs  émoluments  que  préalablement  fon 
prédécefTeur  n'ait  reçu  fon  entier  honoraire. 

XVII. 

Il  n'y  a  pas  lieu  de  douter,  attendu  les  preuves  qui  ont  été  pro- 
duites, que  le  quartier  de  feu  M.  Gibert  ne  doive  ù  fes  héritiers  la 
fomme  de  800  liv.,  pour  l'année  échue  le  i"  mai  1767;  en  confé- 
quence,   les  anciens  dudit  quartier  auront  foin  de  compter  incef- 

famment  ce  qui  eft  dû. 

xvra. 

Les  étudiants  feront  examinés  deux  fois  l'année,  c'eft-à-dire  de 

fix  en  fix  mois;  ce  feront   les  pafteurs  du  colloque  dans  le  diftrid 

defquels  fc  trouveront  les  étudiants  qui  en  feront  l'examen,  après  en 

avoir  donné  avis  à  leurs  confiftoires,  pour  favoir  fils  n'ont  rien  à  dire 

fur  leur  compte,  &  lefdits  pafteurs  feront  autorifés  à  renvoyer  ceux 

d'entre  eux  qui  manqueront  de  talents  ou  de  mœurs,  &  les  colloques 

pourront  les  faire  monter  au  grade  de  propofants,  fils  les  en  jugent 

dignes. 

XIX. 

Les  églifes  qui  n'ont  pas  encore  fourni  leur  contingent,  foit  pour 
le  paiement  des  dettes  mortes,  foit  pour  l'entretien  des  étudiants, 
auront  foin  de  f  exécuter  inceffammcnt,  &  font  averties  d'apporter  à 
l'avenir  la  plus  grande  exaditude  à  facquitter  de  ce  devoir. 

XX. 

Les  églifes  de  Canet,  Valmagne  &  Montagnac  paieront  par  égale 
part  ce  qui  leur  eft  impofé  des  dettes  mortes  de  la  province,  &  toutes 
les  autres  églifes  comme  l'année  dernière. 

XXI. 

Quoique  Meflieurs  les  pafteurs  &  députés  des  diftrids  dont  il  va 
être  queftion  aient  expofé  de  fortes  raifons  pour  que  ces  diftrids 
reftent  tels  qu'ils  font,  cependant  la  compagnie  a  cru  devoir  y  faire 
quelque  changement,  &  elle  a  ajouté  au  quartier  de  M.  Lafon  les  lieux 
de  Montèze  &  de  St-Chriftol;  a  compofc  celui  de  M.  Périer  des  églifes 
de  Lézan,  de  Lédignan,  &  des  communautés  de  Ribaute,  les  Tavernes, 
Domeffargues,  MaurelTargues  &  Montagnac;  &  a  annexé  à  celui  de 
M.  Encontre  celui  de  Boucoiran,  de  Nozières,  de  TEglife  &  de  Laval; 
bien  entendu  que  les  endroits  annexés  n'auront  des  affemblées  qu'à 


452  LES  SYNODES  DU  DÉSERT. 

proportion  de  ce  qu'ils  paieront  du  miniftère.  Pour  concourir  à  cet 
engagement,  M.  Pierre  Sauffine  f'eft  engagé  à  faire  cinq  affemblées 
dans  le  quartier  de  M.  Encontre. 

Ainfi  conclu  &  arrêté  le  7°  mai  1768. 

Paul  Rabaut,  part''  &  modérât'';  Pradel,  paft""  & 
modérat'-adj';  Encontre,  part"'  &  fecrétaire;  Bastide, 
paft"-  &  fecréf«-adjt . 


Synode  des  Basses-Cévennes. 

Au  nom  de  Dieu  soit  fait.  Amen. 

Le  fynode  de  la  province  des  Baffes-Cévennes,  affemblé  le  vingt- 
ième feptembre  mil  fept  cent  foixante-huit  ',  compofé  des  pafteurs 
&  anciens,  députés  de  leurs  églifes,  après  avoir  nommé  pour  modé- 
rateur M.  Jean  Gai,  pafteur;  pour  modérateur-adjoint  M.  Paul 
Dalgue ,  pafteur  ;  MM.  Antoine  Gai  &  Paul  Marazel,  pour  fecré- 
taires,  &  imploré  le  fecours  de  Dieu,  a  délibéré  ce  qui  fuit  : 

I. 

Qu'il  fera  célébré  un  jeûne  d'humiliation  &  de  repentance  le 
23°  du  mois  d'odlobre  prochain,  &  en  cas  de  pluie  ce  jour-là,  il  fera 
célébré  le  dimanche  fuivant. 

Colloque  de  l'Agenais  de  i-j.... 

Au  St-Nom  de  Dieu.  Amen. 

I .  Les  églises  de  Tonneins-Dessous,  Fauillet,  Grateloup,  St-Germain,  Puch 
et  Monheurt,  assemblées  en  colloque,  après  avoir  imploré  le  secours  divin,  ont 
délibéré  ce  qui  suit  : 

I .  —  Le  diacre  de  l'église  de  Tonneins  ayant  représenté  que  le  peu  de  fonds 
qui  rentrait  à  la  caisse  des  pauvres  et  le  grand  nombre  de  billets  fournis  à  divers 
pauvres,  quoique  très-modiques,  absorbait  en  peu  de  temps  toutes  les  remises 
qui  lui  étaient  faites,  et  laissait  particulièrement  les  malades  sans  soulagement 
qui,  seuls,  exigeraient  les  secours  accordés  souvent  à  des  personnes  qui  pourraient 


SYNODES  PROVINCIAUX. 


453 


II. 

Qu'à  l'avenir  les  colloques  auront  tour  à  tour  la  convocation  du 

fynode,  fous  la  condition  qu'on  choifira  le  lieu  accoutumé,  autant 

que  faire  fe  pourra. 

m. 

M.  J.  Gai,  pafteur  de  Ganges,  ayant  obfervé  que  les  pfaumes 

n'étaient  pas  toujours  chantés  dans  nos  faintes  affemblées  avec  toute 

la  décence  que  cet  ade  du  culte  divin  demande,  il  a  été  délibéré  que 

Meffieurs  les  pafteurs  exhorteraient  leurs  troupeaux  à  fe  conformer,  à 

cet  égard,  à  l'art.  1 1  du  chap.  x  de  la  difcipline  &  que  lecture  en  fera 

faite  à  la  tête  de  nos  aiïemblées  religieufes. 

IV. 

Après  la  tolérance  dont  le  Seigneur  nous  a  fait  jouir  &  que  nous 
efpérons  qu'il  voudra  bien  nous  continuer,  il  a  été  arrêté  que  les 
pafteurs  feront  fixés  dans  leur  églife  jufqu'à  leur  mort,  autant  que 
faire  fe  pourra;  &  fil  arrive  que  les  pafteurs  deviennent  infirmes  ou 
hors  d'état  de  pouvoir  remplir  leurs  fondions,  leur  églife  fera  pourvue 
d'un  jeune  pafteur,  pour  être  adjoint  à  l'ancien  pafteur,  &  fi  ladite 
églife  ne  pouvait  fournir  à  l'entretien  de  tous  les  deux,  les  autres 
églifes  de  la  province  lui  prêteront  fecours. 

mieux  qu'eu.\  se  procurer  leur  besoin,  —  l'assemblée,  ayant  pris  en  conside'ration 
le  rapport  des  anciens  de  ladite  église  ainsi  que  celui  des  autres  églises,  a  trouvé 
à  propos  de  restreindre  les  mandats  pour  la  distribution  des  deniers  des  pauvres  en 
faveur  seulement  des  malades  ou  vieillards,  ou  autres  personnes  dans  l'impossibi- 
lité de  se  procurer  du  secours ,  en  attendant  qu'on  puisse  se  procurer  par  ailleurs 
du  soulagement  pour  les  autres;  en  conséquence,  MM.  les  anciens  n'en  délivreront 
aucun  qu'à  des  personnes  connues  dans  le  cas  ci-dessus,  et  [seront  tenus]  de  les 
livrer  suivant  le  besoin  actuel,  afin  de  pouvoir  en  fournir  à  tous  ceux  qui  se  trou- 
veront dans  le  cas. 

2.  —  De  plus,  elle  trouve  à  propos  pour  fournir  du  secours  aux  malades  et 
vieillards,  qui  souffrent  très-souvent  pour  ne  pas  oser  se  montrer,  de  nommer 
dans  chaque  consistoire,  suivant  leur  étendue,  un  certain  nombre  de  personnes 
du  sexe  connues  par  leur  zèle  et  leur  probité  pour  veiller  à  leurs  besoins,  le  rap- 
porter au  consistoire  pour  leur  fournir  le  secours  nécessaire,  et  même  pour  col- 
lecter pour  eux,  chacune  dans  l'étendue  qui  leur  sera  fixée,  à  chacun  des  quartiers 
sur  lesquels  elles  devront  avoir  loi,  au  cas  que  la  bourse  des  pauvres  fût  insuffi- 
sante; en  conséquence,  chaque  église  nommera  le  nombre  des  personnes  qu'exi- 
gera son  étendue,  et  dès  qu'ils  l'auront  fait,  M.  le  pasteur  demandera  en  leur 
faveur  la  confiance  des  fidèles  de  chaque  église  à  la  première  assemblée. 

3.  —  L'église  de  Laparade  et  quelques  annexes  ayant,  depuis  bien  des  jours 
et  à  plusieurs  reprises,  sollicité  le  service  de  M.  Lanne,  notre  cher  pasteur,  dési- 
rant se  joindre  à  ces  églises  pour  participera  son  ministère,  si  l'assemblée  voulait 
le  lui  accorder,  MM.  les  anciens  de  Grateloup  nous  ont  fait  part  de  leur  grand  désir 
à  ce  sujet,  désir  qu'ils  ont  manifesté  plusieurs  fois  vis-à-vis  M.  Lanne,  notre  pasteur. 


454  LES  SYNODES  DU  DÉSERT. 

V. 

II  a  été  délibéré  que  M.  Lavernède,  pafteur  des  églifes  de  Mialet, 
Thoiras  &  Corbés,  fera  continué  dans  lefdites  églifes. 

VI. 

MM.  Jacques  Barre  &  Louis  Bernard  ayant  préfenté  les  témoi- 
gnages avantageux  dont  Meilleurs  les  refpedables  diredeurs  du 
féminaire  de  Laufanne  les  avaient  munis,  fait  ledlure  chacun  d'un 
fermon  &  d'une  analyfe  fur  des  textes  qui  leur  avaient  été  donnés  par 
le  colloque  d'Anduze,  répondu  aux  queftions  que  Meffieurs  les 
pafteurs  leur  ont  faites  à  la  fatiffadion  de  l'affemblée,  ils  ont  été  reçus 
au  St-Miniftère  &  au  nombre  des  pafteurs  de  la  province. 

vu. 

Le  fecrétaire  du  fynode  aura  foin  à  l'avenir  de  faire  paffer  une 
copie  des  délibérations  fynodales  dans  chaque  colloque  le  plus  tôt 
poffible. 

Comme  l'assemblée  a  envie  d'éviter,  autant  qu'il  se  pourra,  que  la  malheureuse 
division  qui  a  affecté  ces  églises  ne  s'augmente,  [elle]  n'est  pas  d'avis  d'accéder 
à  leur  désir,  sans  préalablement  connaître  la  légitimité  de  leur  demande,  vu  qu'ils 
ont  été  desservis  et  le  sont  encore  par  M.  Renateau;  et  comme  lesdites  églises 
devaient  se  trouver  par  députés  dans  la  présente  assemblée  et  qu'ils  n'y  ont  pas 
encore  paru,  sans  doute  à  cause  du  mauvais  temps,  ou  qu'ils  pourraient  avoir 
changé,  l'assemblée  donne  pouvoir  au  consistoire  de  Tonneins,  dûment  assemblé, 
de  les  entendre,  de  leur  accorder  ou  refuser,  s'il  le  juge  à  propos,  s'en  remettant 
au  zèle  de  ladite  compagnie. 

4.  —  MM.  Jean  Marreau,  Jean  Montillau,  Pierre  Cazabonne,  députés  du 
quartier  mentionné  à  l'article  précédent,  porteurs  d'une  délibération  d'un  nombre 
de  principaux  fidèles  et  anciens,  ayant  enfin  comparu  dans  la  présente  assemblée, 
après  les  avoir  entendus  et  examiné  la  demande  par  écrit  dont  ils  sont  les  porteurs, 
[elle]  trouve  que  leurs  raisons  peuvent  être  légitimes,  mais  que  les  fidèles  n'ayant 
pas  revêtu  leur  demande  de  toutes  les  formalités  requises,  ne  peut  quant  à  présent 
accorder  leur  demande  :  elle  se  réfère  pour  y  faire  droit  à  l'article  précédent.  Pour 
cet  effet,  ils  s'adresseront  de  nouveau  au  consistoire  de  Tonneins.  En  attendant, 
comme  l'église  de  Roubi ....  est  privée  de  service  depuis  environ  deux  ans, 
l'assemblée  consent  que  M.  Lanne  leur  accorde,  s'il  le  juge  à  propos,  une  assem- 
blée religieuse,  sans  tirer  à  conséquence  ;  pour  cet  effet,  il  y  sera  accompagné  de 
deux  anciens  qu'il  choisira,  qui  jugeront  de  la  possibilité  de  la  continuation,  dont 
ils  rendront  compte  au  consistoire  de  Tonneins  pour  délibérer  s'il  y  a  lieu. 

Arrêté  en  colloque  les  jours  et  an  susdits,  aux  environs  de  l'église  de  Ton- 
neins-Dessous. 

P.  Lanne,  pasteur;  RÉAi);AuBiÉ;  Passet;  Laperche; 
SouRBÉ;  Metge;  Mensa;  Bergereau;  Pierre  Sage- 
RAN  ;  Demichel  ;  Pellissier;  Henry  Arthaud, 
anc";  Pruinier;  J.  Dupooy,  ancien. 

—  Collection  F.  Marquis-Sébie. 


SYNODES  PROVINCIAUX. 


455 


VIII. 

Il  a  été  convenu  que  M.  J.  Gai,  pafteur,  reftera  chargé  de  fon 
quartier,  &  M.  Louis  Bernard  lui  a  été  donné  pour  adjoint,  qui  fera 
chargé  de  Sumène  &  de  Roquedur,  lefquelles  églifes  lui  paieront  fes 
honoraires; 

M.  David  Veflbn  deffervira  en  fait  l'églife  de  Valleraugue;  M.  Oli- 
vier, celle  de ,  la  circulation  entre  eu.x  n'ayant  plus  lieu; 

M.  Barre  a  été  donné  pour  pafteur  aux  églifes  de  St-Affrique; 
le  Pont-de-Camarès  &  leurs  annexes,  &  lefdites  églifes  font  fortement 
exhortées  à  payer  ce  qu'elles  doivent  à  M.  Noé,  pafteur; 

M.  Julien  a  été  donné  pour  propof[ant]  à  M.  Jean  Gai,  &  ledit 

Julien  fera  payé   par  les  églifes  de   St-Laurent  &  la  R , 

lequel  circulera  avec  M.  Rampon,  propof[ant]  de  l'églife  de  Gros, 
laquelle  églife  eft  jointe  à  St-Hippolyte  ; 

M.  Nouguier,  pafteur  de  Millau,  eft  chargé  de  ladeflertede  l'églife 
de  St-Jean-du-Bruel  feulement,  &  l'aflemblée  exhorte  ladite  églife  de 
Millau  à  y  confentir. 

IX. 

Il  a  été  donné  congé  à  MM.  Jourdan,  Daniel,  propof[ants]  de  la 

province,  pour  aller  continuer  leurs  études  au  féminaire  de  Laufanne, 

&  le  fecrétaire  eft  chargé  de  les  recommander  au  vénérable  comité 

dudit  Laufanne. 

X. 

Le  fynode,  ayant  trouvé  la  demande  qu'a  faite  M.  A.  Gai,  pafteur 

du  Vigan,  de  la  fomme  de  loo  liv.  pour  la  deflerte  d'environ  trois 

mois  qu'il  lit  avec  M.  Jean  Gai,  pafteur  de  Gangcs,  ou  leurs  propo- 

f[ants]  en  lyGS,  à  l'églife  de  Valleraugue,  ladite  demande  a  été  trouvée 

jufte,  &  en  conféquence,  il  eft  enjoint  à  l'églife  de  Valleraugue  de  payer 

au  plus  tôt  ledit  M.  A.  Gai. 

XI. 

Le  colloque  d'Anduze  eft  chargé  de  la  convocation  du  prochain 
fynode  de  la  province. 

XII. 

L'églife  de  Tornac  a  été  jointe  à  celle  de  Durfort,  &  MM.  Ducros 
&  Soulier  font  chargés  de  la  deffervir. 

Conclurions. 
Les  anicles  ci-defl"us  lus  &  approuvés,  l'afTcmblée  f'eft  féparée. 

fTTtfTTT 


456  LES  SYNODES  DU  DÉSERT. 


Synode  du  Vivarais  et  Velay. 

Aâes  du  Jynode  provincial  des  êglifes  réformées  du  Vivarais 
&  Velaj,  ajfemblé  fous  la  proteâtion  divine  au  Défert,  dans  le  Haut- 
Vivarais^  le  huitième  novembre  milfept  cent  foixante-huit,  auquel  ont 
afjiflé  deux  pafieurs  &  quinze  anciens,  députés  def dites  églifes. 

Après  la  lefture  de  la  parole  de  Dieu  &  l'invocation  de  fon 
St-Nom,  a  été  réfolu  ce  qui  fuit  : 

I. 

Le  retour  de  M.  Genolhac  a  rempli  de  joie  tous  les  fidèles  de 
cette  province  &  notre  affemblée  en  particulier.  Nous  le  voyons  avec 
reconnaiffance  perfifter  dans  le  deffein  d'exercer  fon  miniftère  parmi 
nous,  &  nous  réitérons  en  fa  faveur  les  vœux  les  plus  fincères  pour 
qu'il  plaife  au  Seigneur  de  le  couvrir  toujours  de  fa  proteélion,  de 
répandre  fur  lui  fes  faveurs  &  de  bénir  fes  précieux  travaux.  Les 
émoignages  que  lui  ont  rendus  Meffieurs  les  refpedables  de  L[au- 
fanne]  nous  ont  paru  fi  avantageux,  que  nous  avons  cru  devoir  en 
conferver  le  fouvenir,  en  les  faifant  tranfcrire  tels  qu'ils  font  ci-après. 

«  Nous,  fouffignés,  afTemblés  en  comité,  déclarons  à  qui  il  appar- 
«  tiendra  que  M.  Louis  Genolhac,  de  Garrigues,  ayant  féjourné  dans 
«  cette  ville  &  académie  pendant  un  temps  affez  confidérable,  &  fêtant 
«  appliqué  d'y  continuer  fes  études  en  philofophie,  morale  &  théologie, 
«nous  a  priés  de  vouloir  examiner  fes  progrès  &  de  lui  conférer,  fi 
«nous  l'en  jugions  digne,  le  caradère  de  miniftre  du  St-Evangile, 
«  pour  l'exercer  félon  les  principes  de  notre  fainte  &  bienheureufe 
«réformation,  partout  où  il  fera  légitimement  appelé;  fur  quoi,  & 
«après  mûre  délibération,  nous  avons  acquiefcé  à  fa  jufte  demande, 
«  puifqu'il  nous  a  paru  avoir  de  bons  principes,  que  fes  mœurs  ont 
«été  pures,  qu'il  a  fréquenté  affidûment  nos  faintes  alfemblées  &  par- 
«  ticipé  religieufement  au  St-Sacrement,  &  que  nous  lui  avons  reconnu 
«les  difpofitions  afforties  à  fes  vues  ;  c'eft  pourquoi,  après  l'avoir  exa- 
«miné  avec  foin,  nous  avons  été  très-fatiffaits  de  fes  connaiffances  &  de 
«  fes  talents  &  nous  nous  fommes  fait  un  vrai  plaifir  de  le  confacrer, 
«par  l'impofition  des  mains,  au  St-Miniftère  évangélique,  félon  les 
«canons  apoftoliques,  le  4^  août  de  la  préfente  année.  Nous  implorons 


SYNODES  PROVINCIAUX.  ^5^ 

«ardemment  la  bénédidion  divine  fur  fa  perfonne  &  fur  fes  travaux, 
«le  recommandant  à  la  bienveillance  de  nos  chers  frères  &  à  la  tendre 
«affedion  des  églifes  qui  lui  adrefferont  une  vocation  paftorale.  En 
"témoignage  de  la  préfente  déclaration,  nous  nous  fommes  fignés,  le 
«modérateur  &  le  Iccrétaire,  au  nom  de  tous.  A  Laufanne,  le  1"  fep- 
«tembre  1768,  A.  V.  Polier  de  Bottens,  p'  pr[éfident],  d[oycnJ,  & 
«fecrétairedu  com.  S[amuel)  Secrétan,  fignés.» 

II. 

Le  féjour  de  M.  Court  de  Gébelin  à  P[aris]  &  la  charge  de  follici- 
teur,  qui  lui  avait  été  accordée  par  le  fynode  de  cette  paroifle  du 
■ib'  odobre  1764,  paraiffant  devenir  inutiles,  l'alfemblée  a  cru  devoir 
fufpendrc  la  penfion  qui  y  était  attachée. 

III. 
Touchée  de  compaflion  de  l'état  trifte  où  fc  trouve  réduite 
Mad[ame]  la  veuve  Laffaigne,  &  toujours  pleine  de  reconnaiffance 
pour  les  fervices  que  feu  M.  fon  mari  avait  rendus  à  nos  chères 
églifes,  la  compagnie  croit  devoir  lui  fixer,  pour  aider  à  fon  entretien, 
une  penfion  de  huitante-quatre  livres  par  an. 

IV. 

Un  membre  de  l'affcmblée  cft  charge  d'écrire  inceiïamment  à 
M.  Cofte,  ci-devant  pafteur  dans  cette  province,  pour  le  preffer  en  fon 
nom  de  faire  remettre  fes  regiftres  entre  les  mains  d'un  des  pafteurs 
qui  deffervent  préfentement  nos  églifes. 

A.  Vernet,  pafleur  &  modérateur;  Gknolhac,  pafteur  &  fecréf*. 


\^y»S|»\S|»\^^ 


458 


LES  SYNODES  DU  DESERT. 


Synode  de  Saintonge,  Angoumois  et  Bordelais. 

Au  nom  de  Dieu.  Amen. 

Les  églifes  de  Bordeaux,  Saintonge  &  Angoumois,  affemblées  en 
fynode  fous  la  proteftion  de  Dieu,  à  Artouan',  les  troifième  &  qua- 
trième août  mil  fept  cent  foixante-huit,  après  avoir  imploré  le  fecours 
de  Dieu,  ont  délibéré  ce  qui  fuit  : 

I. 

A  la  pluralité  des  fuffrages,  on  a  élu  M.  Dugas,  pafteur,  modé- 
rateur; M.  Martin,  pafteur,  modérateur-adjoint;  M.  Dupuy,  pafteur, 
fecrétaire,  &  M.  Jarouffeau,  pafteur,  fecrétaire-adjoint. 

II. 

Les  malheurs  qui  affligent  TEglife,  la  corruption  qui  y  règne,  & 

le  vif  fentiment  des  bienfaits  du  Seigneur  ont  engagé  l'affemblée  à 

fixer  un  jour  de  jeûne,  d'humiliation,  de  prières  &  d'adions  de  grâces 

au  28"  du  courant. 

m. 

Le  nombre  des  proteftants  de  la  province,  &  le  petit  nombre  [de] 
pafteurs  qu'elle  a  dans  fon  fein,  ne  permettant  pas  de  multiplier  les 
affemblées  paftorales,  il  a  paru  indifpenfable  d'enjoindre  aux  églifes, 
qui  Taffemblaient  dans  les  maifons  d'oraifon  qui  ont  été  démolies,  de 
continuer  leurs  fociétés  religieufes  fans  divifion  ni  partage. 

IV. 

Pour  ne  pas  donner  lieu  aux  Puiffances  qui  dominent  fur  nous 
de  nous  taxer  d'opiniâtreté,  &  pour  leur  donner  des  marques  de 
notre  foumiffion  dans  tout  ce  qui  n'intéreffe  pas  nos  confciences,  ainfi 
que  notre  religion  nous  le  prefcrit,  la  compagnie  exhorte  &  enjoint  à 
toutes  les  églifes  qui  auront  le  malheur  d'être  privées  de  leurs  maifons 
d'oraifon,  de  ne  pas  raffembler  fur  les  mafures  defdites  maifons,  à 
moins  qu'il  ne  leur  foit  de  quelque  manière  impoffible  de  f'affembler 
ailleurs,  ou  que  par  la  pofition  où  leurfdites  maifons  fe  trouveraient 

I .  Arrondissement  de  Marennes  (Charente-Inférieure). 


SYNODES  PROVINCIAUX.  43g 

fituées,  elles  ne  jugent  que  leur  conduite  à  cet  égard  ne  peut  fournir 
aucun  prétexte  à  de  finiftres  interprétations'. 

V. 

Après  avoir  examiné  les  avantages  &  les  inconvénients  qui  pour- 
raient réfulter  des  repréfentations  qu'on  pourrait  faire  aux  Puiffances, 
à  l'égard  de  la  démolition  de  nos  temples,  l'alfemblée  a  jugé  qu'il  était 
convenable  de  n'exprimer  notre  douleur  que  par  un  refpedueux  filence. 

VI. 

La  compagnie,  inftruite  que  le  fynode  national  de  1758  (art.  16, 
qui  enjoint  tant  aux  pafteurs  qu'aux  anciens  de  faire  tous  leurs  efforts 
pour  engager  les  fidèles  à  ne  pas  décorer  leurs  maifons  le  jour  qu'on 
nomme  Fête-Dieu)  n'a  pas  prétendu  les  autorifer  &  encore  moins 
leur  faire  un  devoir  de  fufpendre  de  la  communion  ceux  qui  tombe- 
raient dans  ce  cas,  furtout  fi  cette  fufpenûon  donne  lieu  à  des  fchifmes 
ou  à  quelque  autre  fcandale,  enjoint  à  M.  Jarouffeau,  pafteur,  de  fe 
relâcher  de  fa  rigidité  fur  cet  article,  &  à  fe  conformer  à  la  conduite 
de  fes  collègues  à  cet  égard,  attendu  que  cette  rigidité  a  déjà  produit 
de  funefles  effets  &  qu'elle  pourrait  en  produire  encore,  &  que  d'ail- 
leurs la  plus  grande  partie  des  proteftants,  n'étant  pasperfuadés  de  la 
viciofité  de  cet  adc,  doivent  être  confidérés  par  les  autres  comme  des 
perfonncs  faibles  en  la  foi,  pour  lefquelles  on  doit  avoir  du  fupport, 
félon  la  doftrine  de  St-Paul. 

MM.  Martin  &  Gibert  jeune,  pafteurs,  ont  déclaré  protefter  contre 
l'article  ci-delfus,  mais  uniquement  en  ce  qu'il  y  a  de  contraire  aux 
arrêtés  précédents  de  nos  tribunaux  fur  cette  matière. 

MM.  Jarouffeau,  pafteur,  &  Chauvet,  ancien,  ont  déclaré  faire 
appel  au  fynode  national  prochain  de  l'article  ci-deffus  énoncé,  comme 
le  trouvant  contraire  à  la  difciplinc. 

I.  Il  y  avait  eu  un  réveil  de  la  persécution.  Des  maisons  d'oraison  avaient  été 
démolies.  Grand  émoi,  d'autant  plus  vif  qu'on  se  croyait  à  la  veille  d'un  édit  de 
tolérance.  «Outre  les  deux  maisons  d'oraison,  écrivait,  en  septembre  1768,  le 
pasteur  Cavalier,  qui  furent  démolies  le  i5  juin  en  Saintonge,  on  en  fit  démolir 
autres  trois  dans  la  même  province  le  i3  juillet.  L'on  a  craint  que  toutes  celles, 
qui  subsistent  encore,  auraient  le  même  sort;  et  l'on  n'est  pas  même  encore  assure 
qu'elles  seront  épargnées.  En  attendant,  l'on  continue  de  s'assembler  tranquille- 
ment. Les  protestants  de  Bordeaux  ne  sont  pas  non  plus  inquiétés,  grâces  à 
Dieu  !u  C'était  la  même  année,  cependant,  que  la  requête  de  Sirven  était  admise, 
et  que  l'arrêt  qui  le  condamnait  était  cassé  comme  précédemment  celui  de  Calas. 
—  Mss.  Rabaut,  III,  C.  p.  99  et  i36. 


46o  LES  SYNODES  DU  DÉSERT. 

VII. 

En  vertu  de  l'article  ci-deffus,  auquel  M.  Jarouffeau  a  promis  de  fe 
foumettre,  nonobftant  fon  appel  au  prochain  f[ynode]  n[ational],  l'affem- 
blée  juge  que  les  différends  furvenus  entre  lui  &  l'églife  d[u]  Pouyaud 
font  par  là  terminés,  &  que  ladite  églife  continuera  à  faire  partie  de 
fon  quartier,  jufqu'à  ce  qu'il  interviendra  de  nouveaux  règlements. 

VIII. 

En  confidération  de  la  demande  que  le  fieur  Lapra  de  Bornac, 
ci-devant  propofant  &  réfugié  à  Laufanne,  nous  a  faite,  de  lui  accorder 
quelques  fecours  pour  fa  fubfiftance,  &  vu  la  recommandation  de  M.  le 
doyen  Polier  de  Bottens,  un  de  nos  illuftres  protedeurs,  il  a  été  arrêté 
qu'on  ferait  parvenir  au  plus  tôt  audit  fieur  Lapra  la  fomme  de  8i  liv., 
dont  78  liv.  ont  été  comptées  par  M.  Martin,  en  dédudion  de  l'excé- 
dant des  honoraires  qu'il  a  prélevés  dans  fon  quartier,  laquelle 
gratification  fera  envoyée  par  M.  Ranfon,  qui  lui  écrira  en  même 
temps  que,  quelque  bien  difpofé  qu'on  foit  en  fa  faveur,  on  ne  peut 
néanmoins  f 'engager  à  lui  faire  une  penfion  viagère,  attendu  la  mifère 
du  temps  &  l'incertitude  de  notre  état. 

M.  Martin  a  auffi  compté  à  M.  Gibert,  en  déduftion  dudit  objet, 
57  liv.  6  f.  8  d.  pour  acquit  des  penfions  de  Mad[ame]  la  veuve  Bétrine 
&  de  M.  Court,  la  première  qui  écherra  au  mois  de  feptembre,  &  la 
féconde  échue  depuis  le  24"  juin  dernier. 

Ledit  M.  Martin  a  encore  compté  à  M.  Jarouffeau  12  liv.  qui 
reliaient  dues  à  ce  dernier  pour  un  mécompte  de  l'année  dernière. 

IX. 

Le  quartier  de  l'Angoumois  ayant  réclamé  des  avances  qu'il  avait 
faites  pour  une  partie  des  frais  des  députés  au  fynode  national  de  1 768, 
&  qui  fe  montent  à  492  liv.,  l'affemblée,  trouvant  la  demande  jufte, 
lui  a  fait  compter  par  M.  Martin,  pafteur,  la  fomme  de  200  liv.,  dont 
les  députés  dudit  quartier  ont  dit  fe  contenter,  au  moyen  de  laquelle 
fomme  de  200  liv.,  &  des  autres  dont  il  eft  fait  mention  dans  l'article 
précédent,  ledit  M.  Martin  ne  refte  plus  redevable  aux  églifes  pour 
l'excédant  des  honoraires  échus,  qu'il  a  perçus  ou  qu'il  doit  percevoir 
dans  fon  quartier,  que  de  celle  de  3 12  liv.  i3  f.  5  d. 

X. 

M.  Martin,  pafteur,  ayant  informé  l'affemblée  qu'il  a  un  voyage 
à  faire,  elle  confent  qu'il  l'entreprenne,  quand  il  le  jugera  à  propos  ; 


SYNODES  PROVINCIAUX.  46, 

elle  confent  auflî  que  MM.  Jarouffeau  &  Deloys  [Marfoo]  delTerviront 
Jonzac,  Lignières  &  le  Louis,  &  MM.  Dugas  &  Dupuy,  Cognac, 
Jarnac  &  Segonzac. 

XI. 

A  la  réquifition  de  l'églife  de  Bordeaux,  l'aflemblée  charge  les 
confiftoires,  qui  convoqueront  à  l'avenir  le  fynode  de  la  province,  de 
prévenir  deu.x  mois  à  l'avance  les  deux  autres  quartiers  refpedifs  de 
la  province,  afin  qu'ils  aient  le  temps  de  fe  préparer;  &  ayant  remarqué 
que  ladite  églife  n'a  pas  été  exafte  pour  envoyer  des  députés  à  nos 
fynodes,  &  particulièrement  à  celui  de  ce  jour,  on  l'exhorte  d'obferver 
à  l'avenir  plus  exadement  l'ordre  de  la  difcipline  à  cet  égard. 

XII. 

Le  quartier  de  l'Angoumois  eft  chargé  de  la  convocation  du  pro- 
chain fynode  de  la  province. 

xui. 

Vu  les  motifs  que  M.  Dupuy  a  expofés,  qui  l'ont  porté  à  demander 
un  congé  d'un  mois  aux  églifes  de  fon  quartier,  &  en  conféquence  de 
l'odroi  de  cette  demande  de  la  part  de  toutes  les  églifes,  à  la  réferve 
de  celle  de  Marennes,  l'afTemblée  autorife  ledit  congé,  fans  fêtre  crue 
obligée  de  déférer  à  l'oppofition  du  député  de  Marennes. 

XIV. 

Sur  le  cas  propofé  par  le  confiftoire  de  Marennes,  la  compagnie  eft 
d'avis  que,  fi  la  perfonne  dont  il  f'agit  eft  convenablement  inftruite 
des  motifs  qui  doivent  l'engager  à  changer  de  religion,  qu'on  ait 
d'ailleurs  des  preuves  fuffifantcs  &  telles  qu'on  peut  les  exiger  qu'elle 
agit  fincèrement,  on  ne  doit  pas  lui  refufer  la  bénédiction  nuptiale 
qu'elle  réclame;  en  conféquence,  l'afTemblée  charge  ledit  confiftoire  de 
faire  cet  examen  avec  toute  l'attention  qu'il  lui  fera  poftible,  &  fuppofé 
qu'après  ce  préa[la]ble  il  fe  décide  pour  lui  impartir  ladite  bénédidion 
nuptiale,  on  penfe  que  fa  demande  ne  peut  lui  être  accordée  qu'après 
la  publication  de  fes  bans,  &  qu'après  avoir  déclaré  &  promis  en 
préfence  du  confiftoire  de  Marennes  de  faire  uniquement  déformais 
profeffion  publique  de  notre  fainte  religion. 

XV. 

Les  dépenfes  du  fynode  qui  avait  été  convoqué  à  Gémozac,  le 
1 5°  juin  dernier,  fuivant  le  rapport  de  M.  Jarouffeau,  paftcur.  f'élevant 


462  LES  SYNODES  DU  DÉSERT. 

à  40  liv.,  &  celles  de  la  préfente  aflemblée  à  72  liv.,  on  charge 
M.  Dugas  d'acquitter  lefdites  deux  fommes  en  dédudion  de  ce  dont 
il  refte  redevable  aux  églifes  pour  l'excédant  de  fes  honoraires,  &  au 
moyen  defquelles  fommes  il  ne  fera  redevable  aux  églifes  que  de 
214  livres. 

Ainfi  conclu  &  arrêté  ledit  jour,  4"  août  1768. 

Dugas,  patt'  &  modérateur;  Martin,  paft''  &  modérateur- 
adjoint;  DuPUY  jeune,  fecrétaire;  J.  Jarousseau,  fecré- 
taire-adjt. 


Synodes  provinciaux  de    1769. 


Synode  du   Bas- Languedoc. 


Au  nom  de  Dieu  soit  fait.  Amen. 


Ades  du  Jynode  du  Bas  -  Languedoc ,  ajfemblé  au  Défert  le 
deuxième  mai  tnil  fept  cent  foixante-neuf\  au  nombre  de  dix-huit 
pajîeurs  de  la  province,  deux  des  Hautes-Cévennes,  trois  propofants 
&  trente  &  un  anciens,  députés  par  les  églifes. 


E  St-Nom  de  Dieu  invoqué,  ont  été  élus,  à  la  pluralité  des 
fuffrages,  M.  Paul  Rabaut,  pafteur,  pour  modérateur,  & 
M.  Jean  Pradel,  auffi  pafteur,  pour  modérateur-adjoint  ; 
M.  Pierre  Encontre,  pafteur,  pour  fecrétaire,  &  M.  André 
Baftide,  de  même  pafteur,  pour  fecrétaire-adjoint. 

II. 
Nos  églifes  fe  trouvant  dans  les  mêmes  circonftances  que  celles 
des  églifes  des  Hautes-Cévennes,  &  lesraifons  de  nous  humilier  extra- 
ordinairementfubfiftant  encore,  il  a  été  arrêté  qu'on  célébrera  un  jeûne 


Colloque  général  des  églises  réformées  du  Haut-Languedoc,  tenu  le  i"juin  176g. 

Au  nom  de  Dieu  soit  fait.  Amen. 

I.  Après  que,  d'une  commune  voix,  M.  Sicard,  pasteur,  a  été  nommé  pour 
modérateur;  M.  Sicard  le  jaune,  pasteur,  pour  modérateur-adjoint;  M.  Gardes, 
pasteur,  pour  secrétaire  et  M.  Crebessac,  pasteur,  pour  secrétaire-adjoint,  et  que 
l'assemblée  a  eu  imploré  les  lumières  du  St-Esprit,  elle  a  arrêté  ce  qui  suit  : 

1 .  —  Les  pasteurs  de  la  province  devant  changer  chaque  année,  il  a  été  arrête 
que  ce  changement  n'aurait  lieu  qu'à  la  Toussaint  et  que  M.  Duval  se  chargerait 


464  LES  SYNODES  DU  DÉSERT. 

folennel  le  même  jour  qui  a  été  indit  par  le  fynode  de  cette  province, 
avec  laquelle  la  nôtre  fe  fera  toujours  un  devoir  &  un  plaifir  d'har- 
monifer,  favoir  le  22"  odobre  prochain,  &,  en  cas  de  pluie  ce  jour-là, 
le  dimanche  d'après.  Les  fidèles  feront  exhortés  à  revêtir  les  difpo- 
fitions  convenables  pour  rendre  ce  jeûne  agréable  au  Seigneur. 

III. 

L'affemblée,  répondant  favorablement  à  la  demande  de  plufieurs 
députés  portant  qu'il  foit  inféré  dans  les  aftes  du  préfent  fynode  un 
état  des  dettes  mortes  de  la  province,  déclare  qu'elles  confiftent  dans 
les  penfions  fuivantes,  favoir  : 

A  M.  Rivière 25o  -H- 

A  Mad[ame]  Cofte 280  » 

A  Mad[ame]  Guizot 200  » 

A  Mad[ame]  Bétrine 62  » 

A  M.  Court go  » 

A  Mad[ame]  Teiffier 200  » 

En  tout     .     .     .  1082  //■ 

alors  du  quartier  de  Vabre,  M.  Gerson,  de  celui  de  Castres,  M.  Laroque,  de 
celui  de  Mazamet,  M.  Gardes,  de  celui  de  Lacaune,  et  M.  Crebessac,  de  celui  de 
la  Basse-Plaine  l'espace  de  quatre  mois,  et  ensuite  dans  les  autres,  pour  remplir 
le  vide  des  pasteurs  qui  iront  à  leur  tour  dans  la  Plaine. 

2.  —  Sur  les  plaintes  portées  par  demoiselle  Benoît,  veuve  Cabrol  Lacombe, 
au  sujet  d'un  mémoire  d'appel  que  le  sieur  Jacques  Cabrol,  héritier  du  feu  sieur 
Lacombe,  a  fait  dresser  contre  elle,  dans  lequel  il  lui  conteste  la  validité  de  son 
mariage  avec  son  défunt  époux,  lecture  en  ayant  été  faite,  l'assemblée  a  été  sur- 
prise du  procédé  du  sieur  Jacques  Cabrol  contre  ladite  demoiselle,  et  elle  a  chargé 
en  conséquence  le  colloque  du  district  de  Vabre,  auquel  assisteront  deux  pasteurs, 
de  prendre  une  connaissance  plus  parfaite  de  cette  affaire,  comme  étant  de  son 
ressort,  et  d'écouter  ladite  demoiselle  Lacombe  dans  ses  plaintes,  et  ledit  Jacques 
Cabrol  dans  ses  défenses  pour  en  juger. 

3.  —  La  présente  assemblée,  ne  voulant  point  empiéter  sur  ce  qui  ressort  des 
colloques  particuliers ,  renvoie  également  au  colloque  du  quartier  de  Vabre 
l'examen  des  plaintes  formées  par  M.  Pomier,  ancien  de  l'église  d'Espérausses, 
contre  M.  Cabrol,  aussi  ancien  de  l'église  de  Castelnau. 

4.  —  M.  Armand  ayant  témoigné  un  grand  désir  d'aller  passer  l'espace  de  six 
semaines  auprès  de  ses  parents,  les  églises  y  ont  accédé. 

5.  —  La  compagnie  a  arrêté  la  tenue  du  prochain  colloque  par  tout  le  mois 
de  mai  1770. 

Ainsi  conclu  et  arrêté  les  jour  et  an  que  dessus. 

SiCARD,  pasteur  et  modérateur;  Sicard  le  jeune,  pasteur 

et  modérateur-adjoint;  Gardes,  pasteur  et  secrétaire; 

Crebessac,  pasteur  et  secrétaire-adjoint. 
—  Mss.  de  Vabre. 


SYNODES  PROVINCIAUX.  ^(35 

Pour  acquitter  ces  penfions,  échues  le  i  "du  courant,  [il]  a  été  déli- 
béré qu'il  fera  payé,  favoir  : 

A  M.  Rivière,  par  le  colloque  de  Montpellier  .     .    154  1 

&  par  celui  de  Maflillargues   ...     96  ) 

A  Madfame]  Cofte,  par  le  colloque  d'Uzès 280  » 

A  Mad[ame]  Guizot,  par  le  colloque  de  Nîmes      .     .     .     200  » 
A  Mad[ame|Bétrine,  par  le  colloque  de  Montpellier     57  | 

&  par  celui  de  Nîmes 5  I 

A  Mad[ame]  Teilïier,  par  le  colloque  de  Sommicres  1 25 


&  par  celui  de  Maflillargues  ...     75  ' 

A  M.  Court,  par  le  colloque  de  Nîmes 90  » 

1082  # 
Et  afin  que  les  colloques  puiffent  faire  toucher  au.\  perfonnes 
penfionncescc  qui  leur  a  été  accordé,  les  églifcs  font  exhortées  de  faire 
les  collèges  néceffaires  le  plus  tôt  poflible  &  d'envoyer  leur  contin- 
gent au  tréforier  qui  leur  fera  indiqué  dans  chaque  chef-lieu  des 
colloques;  &  faute  par  elles  de  f'e.xécutcr,  elles  feront  févèiement  cen- 
furécs.  Enfin,  pour  que  les  taxes  des  églifes  relient  en  général  les 
mêmes,  &  que  celles  de  Gatigues  &  de  Luffan  foient  diminuées  chacune 
de  2  liv.,  [il]  a  été  convenu  que  les  4  liv.  du  colloque  de  Nîmes  qui 
relient  à  employer  leur  feront  partagées. 

IV. 

L'on  enregiftrera  dans  les  livres  des  confifloires  les  reçus  des 
fommes  qui  feront  comptées  par  les  églifes  au  tréforier  du  chef-lieu 
des  colloques,  &  il  leur  fera  e.\pédié  un  extrait  de  ce  reçu,  qui  fera 
figné  par  le  pafteur. 

V. 

Lefture  faite  d'uue  requête  que  le  fieur  Pierre  Guillaume  Dou- 
ricch  a  fait  parvenir  à  l'allemblée,  &  vu  les  bons  témoignages  qu'on 
lui  a  rendus  de  vive  voix  &  par  écrit,  elle  a  répondu  favorablement  à 
fa  demande.  En  conféquence,  il  fera  écrit  une  lettre  au  vénérable 
comité  établi  fur  le  féminairc  pour  le  prier  de  vouloir  favorifer  ledit 
lieur  de  la  penfion  qu'on  accorde  aux  féminarifles. 

VI. 

La  compagnie,  inflruitc  des  fonds  qui  ont  été  colle(flés  en  faveur 
des  étudiants  qui  ne  peuvent  être  entretenus  par  leurs  parents,  & 
préfumant  par  là  de  ce  qui  pourra  être  coUeâé  dans  la  fuite,  a  fixé  le 

3o 


466  LES  SYNODES  DU  DESERT. 

nombre  defdits  étudiants  à  celui  de  huit.  Elle  exhorte  fortement  leurs 
familles  à  f'efforcer  de  leur  accorder  quelque  fecours,  &  non-feule- 
ment laiffe  aux  colloques  la  liberté  de  recevoir  les  élèves  qui  fe  préfen- 
teront  &  qui  pourront  être  entretenus  de  leurs  maifons,  mais  encore, 
dans  le  cas  où  l'on  n'eût  pas  de  diredeurs  pour  tous,  elle  leur  recom- 
mande d'en  donner  par  préférence  aux  derniers,  bien  entendu  qu'il 
y  ait  égalité  de  mérite. 

VII. 

Sur  la  demande  des  fleurs  André  Bouët  &  Jean-Paul  Bétrine, 
propofants,  tendant  à  obtenir  la  permiflion  de  fe  rendre  dans  le  pays 
étranger  pour  perfedlionner  leurs  études,  ouï  les  bons  témoignages 
qu'on  leur  a  rendus,  l'affemblée  voudrait  bien  pouvoir  leur  accorder 
ce  qu'ils  défirent,  mais  le  befoin  des  églifes  f'y  oppofant,  elle  fe  voit 
[dans  la]  néceffité  de  les  retenir  encore  cette  année;  &  en  conféquence, 
elle  ne  leur  donne  congé  que  pour  partir  après  l'an  révolu,  à  condition 
que,  lorfque  le  fynode  les  rappellera,  ils  reviendront  pour  être  con- 
facrés  au  St-Miniftère  dans  le  fein  de  la  province. 

VIII. 

Une  demande  du  confiftoire  d'Uzès  étant  prife  en  confidération, 
[il]  a  été  délibéré  que  MM.  les  pafteurs  de  l'églife  de  Nîmes  &  M.  le 
pafteur  Encontre,  affiliés  d'un  pareil  nombre  des  membres  du  confif- 
toire de  ladite  églife  de  Nîmes,  feront,  le  plus  tôt  poffible,  une  collec- 
tion de  tous  les  aftes  des  fynodes  nationaux  &  de  ceux  des  fynodes 
de  cette  province  eccléfiaftique  qu'ils  pourront  fe  procurer  depuis  la 
révocation  de  l'Editde  Nantes  jufques  à  aujourd'hui,  comme  auffi  des 
pièces  relatives.  Les  frères  qui  auront  ou  qui  pourront  trouver  de  ces 
fortes  de  pièces,  font  requis  d'envoyer  aux  premiers  celles  qu'ils  leur 
demanderont.  Quand  la  colledion  fera  faite,  ceux  qui  en  font  chargés 
en  avertiront  les  pafteurs  de  chaque  chef-lieu  de  colloque,  lefquels 
fe  rendront,  accompagnés  d'un  ancien,  au  lieu  qui  fera  indiqué,  &  où 
fe  trouveront  les  compilateurs,  afin  d'examiner  ce  qui  aura  été  fait, 
&  d'y  appofer  le  fceau  de  leur  approbation,  autant  qu'ils  l'en  trou- 
veront digne.  Tous  les  frais  qui  fe  feront  à  ce  fujet  feront  fupportés 
par  les  chefs-lieux  de  chaque  colloque,  à  proportion  de  ce  qu'ils  paient 
du  miniftère'. 

I.  On  se  mit  immédiatement  à  l'œuvre.  Dès  le  mois  de  juillet,  Encontre 
écrivait  à  Rabaut  :  «  Si  vous  n'avez  pas  tout  ce  qui  manque  et  que  vous  sachiez 
quelque  endroit  où  l'on  puisse  le  trouver,  vous  voudrez  bien  écrire,  afin  que  l'on 


SYNODES  PROVINCIAUX.  ^(3y 

IX. 
Le  confiftoire  de  l'églife  d'Uzès  eft  chargé  de  fc  donner  les  foins 
néceffaires  pour  fe  procurer  des  mémoires  des  baptêmes  &  des  ma- 
riages qui  ont  été  célébrés  dans  cette  province  eccléfiaftique,  foit  par 
des  pafteurs  décédés,  foit  par  des  pafteurs  ablcnts  ou  étrangers,  i^i  l'eflet 
de  compléter  les  rcgiftres  de  chaque  communauté,  auxquelles  lefdits 
mémoires  feront  envoyés.  Et  comme  MM.  Rabaut.  Pradcl,  Encontre, 
Gachon,  Valentin,  Bruguicr  &  Allègre,  pafteurs,  font  à  portée  des 
regiftres  des  pafteurs  décédés,  ils  tâcheront  d'en  faire  c.vtraire  les 
mémoires,  qu'ils  enverront  au  fufdit  confiftoire  de  l'églife  d'Uzès, 
lequel  les  rembourfera  des  frais  du  copifte,  &  fera  rembourfé  lui- 
même  par  chaque  communauté,  au  prorata  des  mémoires  qu'elle 
recevra. 

X. 

Le  fieur  Jean  Efpérandieu  n'ayant  point  déféré  au  jugement  du 
dernier  fynode  de  cette  province,  qui  lui  enjoint  de  remettre  au  con- 
fiftoire de  l'églife  d'Uzès  le  regiftre  des  baptêmes  &  mariages  dont  il 
eft  nanti,  lui  ordonne  de  nouveau  de  le  remettre,  &  cela  dans  le  délai 
de  trois  mois;  pafTé  lequel  délai,  il  fera  pourfuivi  félon  toute  la  rigueur 
de  la  difcipline,  comme  rebelle  à  l'autorité  fynodale. 

XI. 
La  cenfure  prononcée  par  le  colloque  d'Uzès,  alfemblé  à  Vendras 
le  1 3°  oélobre  dernier,  contre  le  pafteur&  les  anciens  de  l'églife  d'Uzès, 
fera  regardée  comme  nulle,  ayant  été  prononcée  Ains  y  obferver  les 
formalités  effentielles  ;  &  cependant  l'on  recommande  tant  aux  an- 
ciens qu'au  pafteur  de  ladite  églifc  d'Uzès  de  concourir  à  compléter 
les  aflemblées  colloquales,  l'un  par  fa  préfence,  &  les  autres  par  celle 

de  leurs  députés. 

XII. 

Pour  mettre  fin  aux  altercations  qui  f 'élèvent  fi  fréquemment  au 
fujet  de  ce  que  certaines  églifes  reftent  devoir,  foit  à  des  pafteurs,  foit 

puisse  nous  le  fournir  entre  ici  et  le  jour  convenu  pour  le  susdit  examen.  Les 
héritiers  des  papiers  de  feu  MM.  Claris  et  Gibert  pourront  peut-être  nous  aider 
îi  remplir  notre  commission.  »  Rabaut,  de  son  côte,  s'était  adressé  au  pasteur 
Vernct  pour  combler  les  lacunes  de  son  travail,  —  lacunes  qui  ne  furent  pas  com- 
plètement comblées,  —  et  le  vieux  Pcirot  lui  répondait  le  25  juin  de  l'année  sui- 
vante (1770):  «J'ai  vu  l'article  de  votre  lettre  à  M.  Vernet,  où  vous  lui  demandez 
la  copie  du  synode  national  qui  se  tint  ici  en  1730;  outre  celui-là,  je  vous  enverrai 
la  copie  de  deux  autres,  l'un  tenu  en  Vivarais,  en  1726,  et  l'autre  en  Dauphiné, 
en  I  727.  i>  —  Mss.  Rabaut,  III.  D.  p.  25  et  p.  roo. 


468  LES  SYNODES  DU  DÉSERT. 

à  des  veuves  de  pafteurs,  les  colloques  feront  tenus  de  terminer  défi- 
nitivement, &  au  plus  tard  en  trois  mois,  les  différends  aduellement 
exiftants;  &  pour  prévenir  qu'il  ne  furvienne  déformais  de  femblables 
conteftations,  Meffieurs  les  anciens  auront  foin  que  les  émoluments 
des  pafteurs  &  les  dettes  mortes  foient  payés  avant  la  tenue  du  fynode, 
ou  dans  le  fynode  même,  attendu  que  c'eft  alors,  c'eft-à-dire  le  dernier 
jour  d'avril,  que  finit  l'année  eccléfiaftique.  Au  furplus,  on  ne  peut 
que  donner  des  éloges  au  petit  nombre  d'églifes  qui  font  dans  l'ufage 
de  payer  leurs  pafteurs  quartier  par  quartier. 

XIII. 

Le  député  de  l'églife  de  Garrigues  ayant  demandé  fi  les  feigneurs, 
ou  autres  perfonnes  opulentes  qui  ont  des  domaines  à  la  campagne, 
ne  doivent  pas  contribuer  à  l'entretien  du  miniftère  dans  les  églifes 
où  fe  trouvent  leurs  domaines  &  où  ils  réfident  une  partie  de  l'année, 
l'affemblée  répond  que  la  juftice,  la  charité  &  le  zèle  pour  la  religion 
le  leur  prefcrivent  de  concert. 

XIV. 

L'art.  3  du  colloque  d'Uzès,  tenu  à  Vendras  le  i3°  o6lobre  1768, 
a  été  unanimement  confirmé. 

XV. 

Le  confiftoire  de  Vallon  requérant  que  l'églife  des  Vans  foit  tenue 
d'entrer  dans  les  frais  que  fit  fon  député  au  dernier  fynode,  la  com- 
pagnie répond  qu'elle  n'eft  obligée  que  de  fupporter  fa  part  de  ceux 
qui  fe  font  par  le  député  à  celui-ci  ;  fauf  au  diftricl  de  Vallon,  fil  paya, 
lorfque  les  Vans  en  fut  défalqué,  ce  qu'il  ne  devait  point  pour  défrayer 
le  député  de  St-Ambroix,  de  fe  pourvoir  au  colloque. 

XVI. 

Les  prochains  colloques  de  la  province  feront  convoqués  par  les 
confiftoires  de  leurs  chefs-lieux,  &  les  fuivants  le  feront  tour  à  tour 
par  les  pafteurs  de  chaque  diftrid,  afliftés  par  leurs  confiftoires,  fils 
n'ont  qu'une  églife,  &  d'un  ancien  de  chacune  de  leurs  églifes,  fils  en 
ont  plufieurs,  lefquels  anciens  feront  élus  à  la  première  affemblée 
confiftoriale  qui  fe  tiendra  après  la  tenue  des  colloques. 

XVII. 

Sur  les  différends  furvenus  entre  les  églifes  de  Canet  &  le  lieu 
de  St-Pargoire,  l'affemblée  laiffe  les  cfiofes  dans  l'état  qu'elles  furent 


SYNODES  PROVINCIAUX.  ^gq 

réglées  au  précédent  fynodc;  &  M.  le  pafteur  cft  chargé  de  prendre 
les  renfcignemcnts  nccclTaircs  pour  que  le  colloque  prenne  connail- 
fance  des  différends  &  les  termine,  ou  les  renvoie  au  prochain  fynode. 

XVIII. 

M.  le  pafteur  Encontre  prêchera  au  fynode  prochain. 

XIX. 

MM.  les  pafteurs  Gachon  &  Bruguier  aftlfleront  au  fynode  des 
Hautes-Cévcnncs,  &  MM.  les  pafteurs  Mathieu  &  Pcricr  à  celui 
des  Baffes. 

XX. 

MefTieurs  Raoux  &  Ribot,  étudiants,  feront  rappelés  pour  être 
en  province  au  commencement  du  mois  d'avril  prochain,  &  cela  con- 
formément aux  conditions  qui  leur  furent  impofécs  par  le  fynode  qui 
leur  donna  congé. 

XXI. 

L'affemblée  a  reconnu  ou  admis  les  étudiants,  dont  on  met  ici  la 
lifte. 

Etudiants  admis  l'année  dernière  : 

(MM.)  Guérin        )  leurs  parents  contribueront  [pour]  quelque 
Barbuffe     *  chofe  à  leur  entretien. 
Julien. 
Gachon,  —  fes  parents  contribueront  [pour]  quelque  chofe 

à  fon  entretien. 
Henri  Bétrine. 

Etudiants  admis  ce  jourd'hui  5*"  mai  1769. 

[MM.]  Paulct,  —  qui  fera  entretenu  par  fes  parents. 

Suël  )  leurs  parents  contribueront  [pour]  quelque 

Ribes         '  chofe  à  leur  entretien. 

XXII. 

Il  cft  enjoint  aux  pafteurs,  qui  n'ont  pas  encore  fait  extraire  de 
leurs  regiftres  les  baptêmes  &  mariages  qu'ils  ont  célébrés,  de  le  faire 
le  plus  tôt  polFible,  &  de  les  envoyer  aux  églifes  à  qui  ils  appartiennent; 
&  à  celles-ci  de  recevoir  tous  ceux  qui  leur  ont  été  ou  qui  leur  feront 
préfentes  ;  bien  entendu  qu'elles  paieront  la  main  du  copifte,  comme 
il  fut  ordonné  par  le  fynode  dernier. 


.jQ  LES  SYNODES  DU  DESERT. 

XXIII. 

MM.  Rabaut,  Sauffine  &  Encontre,  pafteurs,  affiftés  chacun  d'un 
ancien  à  leur  choix,  examineront  le  plus  tôt  poflible  les  fleurs  Ducros 
&  Ricourt,  <Sc  les  élèveront  au  grade  de  propofant,  fils  les  en  jugent 
capables. 

XXIV. 

La  compagnie  aurait  bien  voulu  accorder  au  diftrid  de  Vallon  & 
les  Vans  un  pafteur  à  titre,  mais  cela  n'ayant  pu  fe  faire,  elle  lui  affede 
pour  fix  mois  le  miniftère  de  M.  André  Bouët,  propofant,  &  pour  les 
autres  fix  mois  celui  de  M.  Ricourt,  auffi  propofant'.  En  outre, 
M.  Lombard,  pafteur,  eft  chargé  d'y  faire  trois  corvées,  les  deux  pre- 
mières de  fuite,  &  MM.  Bruguier  &  Fromental,  pafteurs,  font  aufti 
chargés  d'y  faire,  le  premier  deux  corvées  &  l'autre  une.  Et  quant  à 
leur  paiement,  l'affemblée  a  délibéré  que  lefdits  propofants  percevront 
dudit  quartier  la  fomme  de  5oo  liv.,  &  lefdits  pafteurs  entre  tous  les 
trois  celle  de  3oo  liv.,  étant  bien  entendu,  que  quand  l'un  d'eux  fera 
dans  le  fufdit  diftrid,  le  propofant  fera  ou  fe  rendra  dans  le  fien,  — 
avec  cette  exception  pourtant  que,  quand  ce  fera  le  tour  de  M.  Lom- 
bard, le  propofant,  à  chaque  fois,  ne  fera  qu'une  affemblée  dans  l'églifc 
de  Luffan  :  les  autres  feront  accordées  au  quartier  de  St-Ambroix. 

XXV. 

Les  pafteurs  qui  doivent  deffervir  l'églife  de  Lunel  en  percevront 
les  honoraires.  M.  Valentin  en  aura  la  moitié,  &  le  refte  fera  partagé 
entre  les  autres  pafteurs,  à  proportion  des  vifites  qu'ils  lui  auront  faites. 

Ainfi  conclu  &  arrêté  le  cinquième  mai  de  la  même  année  que 
defl'us,  en  vingt-cinq  articles. 

I.  Cette  décision  mécontenta  les  religionnaires  de  Vallon  qui  réclamaient 
un  pasteur  pour  le  service  de  leur  église.  Le  pasteur  Bruguier  écrivait  à  Rabaut  : 
<i  Les  Messieurs  de  Vallon  persistent  à  refuser  le  ministère  des  proposants.  Votre 
colloque,  qui  se  tiendra  bientôt,  donnera  vraisemblament  congé  à  M.  André 
Bouct  ;  que  deviendra  alors  ce  district,  puisque  les  pasteurs  ne  peuvent  y  monter 
que  sous  la  condition  que  leur  chaire  sera  occupée  par  un  proposant.  Ils  ne 
peuvent  pas  se  consoler  de  ce  que  le  synode  a  accordé  5oo  livres  aux  proposants; 
vous  devriez  prendre  la  peine  de  leur  écrire  pour  les  exhorter  à  se  soumettre  à 
l'arrêt  qui  les  concerne.  Votre  exhortation  étant  d'un  grand  poids,  il  n'est  pas  à 
douter  qu'ils  n'y  défèrent.»  —  Mss.  Rabaut,  III,  D.  p.  16  (juillet  1769). 


^^^^^^^>^ 


SYNODES  PROVINCIAUX.  ^^ , 


Synode  du  Vivarais  et  Velay. 

Aâes  du  fynode  provincial  des  cglijcs  réformées  du  Vivarais  & 
Vday,  affemblé  Jous  la  proteâion  divine  au  Dé/crt,  dans  le  flaul- 
Vivarais,  le  quatrième  mai  mil  Jept  cent  foixante-neuf,  auquel  ont 
ajftjté  cinq  pajteurs  &  vingt-trois  députés  des  églifcs. 

Apres  la  Icdurc  de  la  parole  de  Dieu  &  l'invocation  de  fon 
St-Nom,  a  été  réfolu  ce  qui  fuit  : 

I. 

La  compagnie,  voyant  avec  une  joie  des  plus  fenfibles  le  nombre 
des  paftcurs  de  cette  province  augmenté  par  l'arrivée  de  M.  Armand, 
rend  à  Dieu  de  vives  adions  de  grâces  pour  cette  faveur,  &  charge 
un  des  anciens  pafteurs  d'écrire  à  la  province  du  Dauphiné,  qui  a  bien 
voulu  nous  le  prêter,  pour  lui  en  témoigner  fa  vive  reconnaiffance. 
Elle  agrée  aufli,  avec  les  mêmes  fentiments,  l'offre  généreufc  que 
MM.  Briatte  &  Noé,  pafteurs,  ont  daigné  lui  faire  de  leurs  fcrvices  & 
prie  le  Seigneur  de  répandre  fur  ces  dignes  ferviteurs  du  Chrift  fes 
plus  précieufes  bénédictions. 

II. 

La  vie  ambulante  que  les  pafteurs  de  notre  province  ont  menée 
jufqu'à  préfent  étant  extrêmement  pénible  &  fujette  à  beaucoup  de 
ditficultés,  l'afTemblée  voit  avec  bien  du  plaifir,  &  autorifc  de  fon  con- 
fentement  le  deffein  où  ils  font  de  fe  fixer  pour  toujours  chacun  dans 
un  arrondiffement,  ùvoir: 

M.  Vcrnet  dans  le  bas  arrondiffement  ; 

M.  Genolhac  pour  celui  de  Boffres; 

M.  Briatte"  pourSt-Jcan-de-Chambre; 

M.  Noé  pour  la  Montagne  ; 

M.  Armand  pour  les  Hautcs-Bouticres. 

I.  Deux  ans  plus  tard,  Briatte  exerçait  son  ministère  en  Picardie. 

Tandis  qu'après  un  demi-siècle  de  luttes  le  Dauphiné,  le  Vivarais,  les  Céveuncs, 
le  Languedoc,  le  Béarn,  la  Guyenne,  la  Saintonge  et  l'Angoumois,  le  Poitou  et  la 
Normandie  terminaient  en  paix  leur  œuvre  de  réorganisation,  peu  à  peu,  sans 
avoir  encore  pris  contact  avec  leurs  coreligionnaires,  confusément,  mais  pressen- 
tant déjà  que  leurs  efforts  ne  resteraient  pas  isolés  et  qu'ils  seraient  soutenus. 


472  LES  SYNODES  DU  DESERT. 

III. 

Toujours  pleins  d'un  refpedueux  attachement  pour  M.  Peirot, 
&  flattés  de  l'cfpérance  de  fon  retour  dans  le  fein  de  nos  églifes,  nous 
croyons  devoir  lui  deftiner  le  quartier  de  St-Jean-de-Chambre,  que 
M.  Briatte  lui  cédera,  fil  veut  bien  l'accepter. 

les  autres  religionnaires  du  Royaume  qui  avaient  difficilement  échappé  à  plus  de 
cinquante  années  de  persécutions,  relevaient  la  tête  et  s'agitaient,  eux  aussi, 
pour  reprendre  corps,  et  se  faire  leur  place. 

En  1766,  aux  confins  de  la  Picardie  et  de  l'Artois,  un  protestant  de  Grouches 
(Somme),  L.  Duménil,  accusé  de  tenir  des  assemblées  religieuses,  fiit  enlevé  par 
lettre  de  cachet  et  jeté  à  Bicêtre. 

Dès  j  763,  dans  l'Orléanais,  à  Marchenoir,  on  dénonçait  un  nommé  Fauconnet, 
«  qui  est  une  manière  de  ministre  »  ;  et  en  1 769,  quatre  protestants  de  Mer  étaient 
conduits  à  Bicêtre,  «pour  avoir  tenu,  avec  autres  personnes  de  la  même  religion, 
des  assemblées  au  préjudice  des  défenses  portées  par  les  déclarations  du  Roi.  » 

Mais  ce  fut  dans  la  Brie,  en  Thiérache,  en  Picardie,  en  Basse-Champagne, 
que  ce  réveil  et  ce  renouveau  jetèrent  le  plus  d'éclat.  En  1766,  un  prédicant, 
François  Charmuzy,  parcourait  ces  pays,  comme  on  avait  vu  autrefois  Antoine 
Court,  Roger  et  Corteiz,  parcourir  le  Dauphiné  et  le  Languedoc.   D'où  venait- 
il  ?  quelles  étaient  ses  origines  }  On  a  peu  de  renseignements.   Mais  il  avait  déjà 
de  l'autorité  et  il  était  connu,  car  dans  une  lettre  de  lui,  du  8  mars  1766,  on  sent 
que  sa  direction  était  acceptée.  Un  nommé  Martin,  de  Fublaines,  (Seine-et-Oise) 
venait  d'être  emprisonné  pour  avoir  tenu  des  assemblées.  «Je  me  borne  à  présent, 
lui  écrivait-il,  à  vous  recommander  d'agir  avec  beaucoup  de  prudence,  et  de  ne 
pas  trop  vous  exposer.  Il  faut  aller  tout  doucement  dans  les  commencements,  et 
ne  pas  trop  se  précipiter  si  l'on  veut  réussir.  Je  crois  que  vous  feriez  fort  bien  à 
présent  de  ne  pas  vous  assembler  régulièrement,   mais  seulement  de  temps  en 
temps;  car  je  crois  que  vos  ennemis  sont  en  grand  nombre  et  qu'ils  épient  de  près 
vos  démarches.  Vous  comprenez  sans  doute  que,  si  vous  ne  vous  assemblez  pas 
régulièrement,  ceux  qui  cherchent  à  vous  nuire  ne  le  pourront  pas  si  facilement  ; 
vous  pourriez  même  vous  contenter  dans  vos  pieux  exercices  de  lire  les  psaumes, 
de  crainte  que  vous  ne  soyez  découverts  en  les  chantant.  Au  reste,  mon  cher 
frère,  ce  que  je  vous  dis  n'est  pas  pour  ralentir  votre  zèle,  mais  seulement  un 
conseil  de  prudence.  Vous  pouvez  vous  dispenser  d'aller  à  Paris  à  Pâques,  parce 
que  je  ne  tarderai  pas  à  vous  aller  voir,  et  à  satisfaire  au  besoin  de  vos  âmes. 
....Charmuzy.»  La  même  année,  près  de  Meaux,  à  Nanteuil,  on  vit  une  assemblée 
de   i5oo  protestants.  On  voulut  les  en  décourager;  mais  Court  de  Gébelin  leur 
écrivit,   de  Paris,  qu'on  n'empêchait  pas  les  assemblées  ailleurs,  que  tout  ce 
qu'on  voulait,  c'est  qu'elles  ne  fussent  pas  si  nombreuses,  et  qu'il  ne  fallait 
pas  cesser  ce  qu'on  n'avait  pas  officiellement  défendu.   La  nouvelle  en  arriva 
dans  le  Bas-Languedoc,  et  Rabaut,  tout  ému,  répondait  à  Gébelin:   «J'avais  fait 
une  lettre  pour  ces  bonnes  gens  de  Nanteuil...   Que  n'avons-nous  des  mission- 
naires pour  les  provinces  à  défricher.  Il  faudrait  savoir  s'il  ne  se  trouverait  pas 
des  sujets  dans  leur  sein,  et  ne  rien  négliger  pour  les  faire  admettre  au  séminaire. 
Si  on  ne  prend  pas  cette  voie,  les  choses  resteront  comme  elles  sont,  car  les  pro- 
vinces, qui  ont  des  sujets,  les  gardent  et  ne  se  mettent  pas  en  peine  des  autres.  » 
(Mss.  Rabaut,  19  sept.  1766).  Avant  qu'il  l'eût  exprimé,  son  vœu  était  réalisé.  Au 
nom  de  cinquante-six  chefs  de  famille,  on  avait  demandé  une  place  au  séminaire 
de  Lausanne  pour  un  proposant.  Le  2  5  mai  1766,  un  étudiant  Poitevin,  Jacques 


SYNODES  PROVINCIAUX. 


IV. 


473 


L'cglifc  d'Annonay  ayant  demandé  par  fon  députe  d'être  jointe 
avec  un  des  quartiers  dont  clic  eft  le  plus  voifinc,  la  compagnie  a  reçu 
(il  propofition  avec  beaucoup  d'cmprcircment,  &  a  décidé  que  ladite 
églife  fera  deffervie,  depuis  le  premier  janvier  jufqu'à  la  fin  de  mars, 
par  le  pafteur  de  l'arrondilTement  de  la  Montagne,  le  reftc  de  l'année 
par  celui  de  Boffres;  &  à  l'égard  de  ce  qu'elle  fournira  pour  l'entretien 
du  miniftère,  elle  en  paiera  les  deux  tiers  au  quartier  de  Boffres  & 
l'autre  tiers  à  celui  de  la  Montagne. 

Gibaud,  dit  Quasei,  mandait  en  Poitou:  «Nous  sommes  actuellement  dix-sept 
compagnons,  et  la  plupart  nouvellement  arrivés  pour  ainsi  dire,  car  bientôt  je  serai 
le  plus  ancien.  La  province  de  Picardie  qui  [est]  reste'e  dans  l'oubli  jusqu'à  présent, 
pour  ainsi  dire,  a  envoyé  un  jeune  homme  dans  cette  ville  pour  faire  ses  études  et 
aller  porter  parmi  eux  la  parole  de  l'Evangile,  aussitôt  qu'il  en  sera  jugé  capable.  Ce 
jeune  homme  est  entré  dans  notre  séminaire.  Il  y  jouit  des  mêmes  privilèges  que 
l'un  de  nous.  J'ai  eu  occasion  de  m'cntretenir  avec  lui  quelquefois;  je  me  suis 
informé  de  l'état  des  affaires  de  ce  pays-là  :  il  m'a  dit  qu'il  y  connaissait  aux  en- 
virons de  douze  cents  réformés,  et  qu'ils  s'assemblaient  en  société  depuis  une 
année,  sans  aucune  menace  de  la  part  des  papistes;  ce  qui  lui  donne  beaucoup 
d'espérance  pour  la  suite  de  son  ministère  dans  ce  pays-là.»  —  Mss.  de  Melle. 

En  1 769,  malgré  les  menaces  (Voy.  Biillet.  t.  VII,  p.  44),  le  mouvement  en  avant 
se  prononça  :  on  recommençait,  avec  des  ressources  moindres,  mais  aussi  en  des 
circonstances  moins  critiques,  ce  qui  avait  été  fait  dans  le  Bas-Languedoc,  au  com- 
mencement du  siècle.  Un  pasteur  du  Midi  écrivait  :  «  L'on  a  débité  ici,  comme  le 
tenant  de  M.  Pomaret,  que  quelques  villages  dans  l'Orléanais  s'étaient  réformés» 
(Sept.  1760).  Et  quelques  jours  après,  Gébelin  mandait  à  Rabaut.  «  Il  faudrait  [des 
pasteurs]  dans  ces  cantons  qui  sussent  ménager  les  esprits,  et  conduire  tout  avec 
une  prudence  qui  plût  au  Gouvernement.  De  trop  nombreuses  assemblées  en  Pi- 
cardie et  en  Blaisois  ont  fait  arrêter  diverses  personnes;  cela  m'occasionne  beau- 
coup de  mouvements,  de  soins  et  de  courses;  je  les  blâme  fort;  mais  cependant 
il  faut  tiâcher  de  les  secourir.  Il  est  étonnant  combien  ces  contrées  se  remplissent 
de  conversions,  et  de  quel  zèle  et  fermeté  ils  sont  animés.»  —  Mss.  Rabaut,  lll, 
D.  p.  81. 

On  donne  ici  les  actes  et  règlements  qui  ont  été  retrouvés.  Actes  de  consis- 
toire, lit-on;  mais,  en  fait,  actes  constitutifs  de  petites  églises  qui  allaient  rentrer 
dans  les  cadres  du  protestantisme.  Ces  documents  sont  l'introduction  naturelle 
au  synode  provincial  qui  groupa,  en  1779,  les  églises  de  Thiérache,  Picardie, 
Cambrésis,  Orléanais  et  Berry. 

Actes  cl  règlements  du  consistoire  de  l'église  de  Lemé,  rétablie  par  François 
CharmujXj  ministre  du  St-Evangile  de  Notre-Seigncur  Jésus-Christ. 

Au  Désert. 

Le  13  mars  1769,  ont  été  nommés  et  confirmés  pour  anciens  en  la  susdite 
église  : 

Jean  Lorsignol,  demeurant  en  la  ville  de  Guise  ;  Quentin  Loy,  à  la  rue  de 
Bohain,  terre  de  Lemé  (Aisne);  Isaac  Voreaux,  idem;  Isaac  Vcry,  idem;  Abraham 
Gardien,  demeurant  aux  Préaux,  susdite  terre  de  Lemé;  Jcssé  J'ourdrain,  idem. 


474  LES  SYNODES  DU  DESERT. 

V. 

Un  député,  envoyé  par  l'églife  de  Vais,  ayant  auffi  demandé  que 
cette  églife  pût  faire  corps  avec  un  quartier  de  cette  province,  la  com- 
pagnie, touchée  du  trifte  état  où  retrouvent  les  fidèles  de  ladite  paroiffe, 
voulant  féconder  leur  zèle  autant  qu'il  eft  en  fon  pouvoir,  a  arrêté  que 
le  pafteur  des  Hautes-Boutières  les  vifitera  huit  fois  par  année. 

VI. 

Dans  la  fuppofition  que  les  arrangements  ci-deffus  énoncés  pour- 
ront avoir  lieu,  Meffieurs  nos  pafteurs  étant  réfolus  à  fe  nourrir  & 
à  vivre  en  leur  particulier,  ont  repréfenté  à  l'afTemblée  que  leurs 
honoraires  ne  fuffifaient  point  pour  fournir  à  leur  entretien  &  qu'ils 
défireraient  d'en  obtenir  l'augmentation.  La  compagnie,  voulant  leur 

Lesquels  ont  promis  de  s'acquitter  dûment  et  fidèlement  de  leur  charge,  ainsi 
que  cela  leur  est  enjoint  par  la  parole  de  Dieu  et  la  discipline  du  Royaume  de 
France. 

Pareillement  ont  été  reçus  et  confirmés  pour  diacres  en  la  susdite  église: 

Pierre  Fourdrain,  demeurant  à  la  rue  de  Bohain,  terre  de  Lemé;  André 
Théodore  Drucbert,  idem  ;  Jean  Louis  Drucbert,  idem  ;  Pierre  Voreaux,  demeu- 
rant aux  Bouleaux,  susdite  terre  de  Lemé. 

Lesquels  ont  promis  de  s'acquitter  dûment  et  fidèlement  de  leur  charge,  ainsi 
que  cela  leur  est  enjoint  par  la  parole  de  Dieu  et  la  discipline  du  Royaume  de 
France. 

Fait  à  Lemé,  en  consistoire,  le  i6  mars  1769. 

Jessé  Fourdrain,  ancien;  Quentin  Loy,  ancien;  Abrah. 
Gardien,  ancien  ;  Isaac  Voreaux,  ancien  ;  Isaac  Very, 
ancien;  A.  T.  Drucbert,  diacre;  J.  L.  Drucbert, 
diacre;  Pierre  Voreaux,  diacre;  Pierre  Fourdrain, 
diacre  ;  Charmuzy,  ministre  du  St-Evangile. 

Actes  et  règlements  du  consistoire  qui  concerne  les  affaires  de  l'ancienne  église 
réformée  de  Chalandos,  qui  se  retire  et  assemble  à  Villeneuve-sotts-le-bois,  rétabli 
le  vingt-huitième  de  mai  mil  sept  cent  soixante-huit^  par  Fr.  C.  M.  [Charmuzy], 
ministre  du  St-Evangile. 

Le  vingt-huitième  mai  mil  sept  cent  soixante-huit,  au  Désert,  ont  été  nommés 
et  confirmés  pour  anciens  en  l'église  ci-devant  nommée  :  Daniel  Ducorbier,  Denis 
Jolly,  Jean  Jolly  et  Jean  Gutel,  pour  les  quartiers  de  Chalandos,  St-Denis,  Doue, 
Chauffry  (Seine-et-Marne),  Doucy. 

Et  pour  le  quartier  de  Sacy  ont  été  aussi  nommés  et  confirmés  pour  anciens, 
les  personnes  de  Jean  Daniel  Driot  et  Joseph  Leroux,  lesquels  anciens  susdits 
ont  tous  promis  de  s'acquitter  dûment  de  leur  charge,  ainsi  qu'il  leur  a  été  enjoint 
et  suivant  la  parole  de  Dieu,  et  conformément  à  la  discipline  des  églises  réformées 
du  Royaume  de  France. 

Pareillement  ont  été  nommés,  reçus  et  confirmés  en  ladite  église  pour  diacres, 
le  nommé  Jean  Moussot,  pour  le  quartier  de  Chalandos;  Pierre  Gutel,  pour  le 
quartier  de  St-Denis;  Philippe  Liévin,  pour  le  quartier  de  Sacy;  et  avons  tous 


SYNODES  PROVINCIAUX.  4^5 

tcmoigncr  fon  attachement  &  fa  rcconnaiffancc,  ordonne  que  chaque 
arrondiffcment  paiera  à  fon  pafleur  pour  le  moins  800  liv.  par  année. 

VII. 

Mais  comme  la  levée  defdites  fommcs  a  paru  difficile  à  quelques 
anciens,  pour  féconder  leurs  bonnes  intentions  &  prévenir  tous  les 
foupçons  que  cette  levée  pourrait  faire  naître  dans  l'cfprit  des  gens 
malintentionnés,  les  deux  anciens  pafteurs  font  chargés  de  vifiter  au 
plus  tôt  toutes  les  communautés  &  de  faire  la  répartition  defdites 
fommcs  en  prcfcncc  des  perfonnes  qui  doivent  y  contribuer. 

promis  de  s'acquitter  dûment,  fidèlement,  ainsi  qu'il  leur  est  enjoint  par  la  parole 
de  Dieu  et  conformément  au  règlement  de  la  discipline  des  églises  réformées  de 
ce  Royaume. 

Consistoire  du  i3  novembre  iy68 

La  compagnie  a  jugé  à  propos  d'acheter  une  Bible  réflexionnce  pour  faire  la 
lecture  dans  l'endroit  où  l'on  s'assemble;  clic  a  consenti  qu'elle  serait  payée  des 
deniers  que  Pierre  Gutel  et  Jean  Moussot  avons  entre  leurs  mains,  provenant  des 
charités  et  libéralités  de  l'église;  et  en  conséquence  Icsdits  Gutcl  et  Moussot  [ont] 
donné  chacun  18  liv.  à  Jean  Gutcl  pour  remettre  à  M.  Guérout,  qui  avait  vendu 
ladite  Bible. 

Consistoire  du  12  mars  176g. 

Ce  jourd'hui,  tous  les  chefs  de  famille  assemblés,  avons  tous  unanimement 
consenti  qu'il  était  à  propos  de  louer  une  chambre  pour  faire  la  lecture  de  la 
parole  de  Dieu;  à  cet  effet,  l'on  a  fait  prix  pour  un  an  à  raison  de  i5  liv.  de  loyer, 
d'une  maison  appartenant  à  Jean  JoUy,  du  Ménillot,  qui  s'oblige  de  faire  mettre 
une  croisée  à  la  tenètre  du  devant  et  de  faire  une  autre  fenêtre  :  il  sera  remboursé 
par  la  compagnie  du  prix  qu'elle  lui  coûtera. 

Consistoire  du  16  avril  176g. 

Ce  jourd'hui,  la  compagnie  a  élu,  reçu  et  confirmé  pour  ancien,  le  nommé 
Pierre  Denis  Jolly,  lequel  a  promis  de  s'acquitter  dûment  de  sa  charge,  ainsi  qu'il 
est  enjoint  par  la  parole  de  Dieu,  et  conformément  aux  règlements  de  la  discipline 
des  églises  réformées  de  ce  Royaume. 

Le  Ménillot  était  une  manière  d'ermitage,  d'accès  difficile,  caché  dans  une 
forêt  de  chênes  séculaires,  qui  avait  été  choisi  pour  les  assemblées  au  Désert.  Les 
réunions  s'y  multiplièrent  pendant  trois  années.  Malgré  les  précautions  prises,  les 
dragons  de  Coulommiers  en  surprirent  une,  en  1771,  et  firent  de  nombreux  pri- 
sonniers (Le  Protestantisme  en  Brie  et  B.isse-Champjgne,  par  M.  E.  Briet, 
Paris,  i883.)  On  convint  alors  d'un  autre  lieu  de  réunion  à  Villeneuve,  au  cœur  de 
ces  églises.  L'emplacement  en  fut  arrêté  en  1771,  après  la  surprise  des  dragons. 
Quant  à  Charmuzy,  après  avoir  pendant  trois  années  présidé,  en  Brie  et  en 
Basse-Champagne,  les  assemblées  au  Désert,  il  fut  arrêté  à  Nanteuil  le  jour  de 
Pâques  1770,  et  jeté  dans  les  prisons  de  Mcaux  où  il  mourut.  Il  allait  être  rem- 
placé par  Briatte. 


476  LES  SYNODES  DU  DESERT. 

VIII. 

L'inflruftion  de  la  jeuneffe  eft  une  des  fondions  des  plus  impor- 
tantes du  miniftère  :  cependant,  par  les  malheurs  du  temps,  elle  a  été 
fort  négligée  jufqu'à  préfent.  Pour  remédier  au  mal  &  prévenir,  fil 
eft  poffible,  tous  ceux  qui  font  les  fuites  ordinaires  de  l'ignorance, 
Meffieurs  les  pafteurs  fe  font  engagés  à  donner  auffi  régulièrement 
qu'ils  le  pourront  un  jour  de  la  femaine  à  l'explication  du  Catéchtfme 
de  M.  Ofterwald,  pour  apprendre  aux  jeunes  gens  les  vérités  &  les 
devoirs  de  la  religion.  Meffieurs  les  anciens  feront  au  plus  tôt  un  rôle 
exad  des  garçons  &  des  filles  de  leurs  communautés,  depuis  dix  ans 
jufqu'à  feize,  &  dorénavant  on  n'en  recevra  point  à  la  Ste-Cène  qui  ne 
foient  affez  inftruits,  autant  du  moins  que  leur  état,  leurs  facultés  & 
les  circonftances  le  permettront. 

IX. 
Pour  maintenir  l'union  entre  les  différents  quartiers  &  empêcher 
qu'il  ne  fy  pafle  rien  de  contraire  au  bien  général  de  nos  chères 
églifes,  il  a  été  convenu  que  Meffieurs  nos  pafteurs  auront  régulière- 
ment tous  les  trois  mois  une  entrevue,  &  cela  tour  à  tour  dans  chaque 
arrondiffement. 

Ainfi  conclu  &  arrêté  le  jour  &  an  que  defl"us. 

A.  Vernet,  pafteur  &  modérateur;  Ben.  Armand,  part'; 
Genolhac,  part.;  J.  B.  Briatte',  p.  fecrétaire. 


1 .  Avant  de  se  rendre  en  Picardie,  Briatte  s'arrêta  à  Lyon  où  il  exerça  pen- 
dant quelque  temps  son  ministère.  Cette  église,  où  paraissaient  de  temps  à  autre 
des  pasteurs,  devenait  d'année  en  année  plus  prospère.  «  Nos  exercices,  écrivait, 
cette  année  1769,  un  nommé  J.  B.  Brun  à  Rabaut,  vont  leur  train,  grâces  à  Dieu  ! 
Le  chant  a  lieu,  et  il  y  paraît  toujours  de  nouveaux  sujets;  les  étrangers,  qui  y 
assistent,  témoignent  leur  contentement,  ainsi  que  sur  l'ordre  et  la  décence  qui  y 
régnent.  » 

—  Mss.  Rabaut,  III,  D.  p.  55  (1769). 


SYNODES  PROVINCIAUX.  477 


Synode  de  Saintonge,   Angoumois  et   Bordelais. 

Au  nom  de  Dieu.  Amen. 

Les  églifes  de  Bordeaux,  Saintonge  &  Angoumois,  aiTemblees  en 
lynode  provincial  les  quatrième,  cinquième  &  fixième  juillet  mil  fept 
cent  foixante-neuf  ',  auquel  ont  affifté  MM.  Henry  Cavalier,  Dugas, 
Jean  Martin,  Jean  JaroulFeau  &  Paul  Marfoo,  pafteurs,  treize  anciens, 
députes  par  lefdites  églifes,  &  un  ancien,  députe  des  églifes  de  la 
province  d'Aunis,  —  après  avoir  imploré  l'affiftance  du  St-Efprit,  ont 
délibéré  &  arrêté  ce  qui  fuit  : 

I. 

Lcdure  des  lettres  de  députation  ayant  été  fiiite,  on  a  élu,  ;\  la 
pluralité  des  fuffragcs,  M.  Dugas,  modérateur;  M.  Cavalier,  modéra- 
teur-adjoint; M.  Martin,  fecrétaire,  &  M.  Marfoo,  fecrétaire-adjoint. 

I.  Ce  synode  se  réunit  à  Jonzac. 

Colloque  de  i Angoumois  du  3  mai  176g. 

Au  nom  de  Dieu.  Amen. 

Les  églises  de  l'Angoumois  assemblées  en  colloque  le  3  mai  17G9,  après 
avoir  imploré  le  secours  du  Seigneur,  on  a  délibéré  ce  qui  suit  : 

1.  —  A  la  pluralité  des  suffrages,  on  a  nommé  pour  secrétaires  MM.  Vois 
Fombelle  et  Ranson  Boisbianchard. 

2.  —  Chargés  par  le  synode  provincial  dernier  de  la  convocation  du  pro- 
chain, on  en  a  fixé  le  jour  au  4  juillet  prochain,  et  pour  le  lieu  du  rendez-vous, 
on  a  fait  choix  de  l'église  de  Jonzac. 

3.  —  A  l'unanimité  des  voix,  on  a  nommé  pour  députés  au  synode  prochain 
MM.  Benjamin  Ranson  et  Vois  Fombelle,  et  pour  leurs  substituts  MM.  de 
Luchet  et  Ranson  Boisbianchard. 

4.  —  En  vertu  de  la  liberté  qu'on  a  laissée  au  colloque  chargé  de  la  convo- 
cation du  synode  provincial,  de  déterminer  le  nombre  des  députés  d'entre  Mes- 
sieurs les  anciens,  on  l'a  fixé  à  celui  de  deux  par  quartier. 

5.  —  Les  députés  de  l'église  de  Segonzac  ayant  informé  la  compagnie  du  cas 
fâcheux  où  se  trouve  un  fidèle  de  leur  église,  on  pense  que  c'est  au  synode  pro- 
vincial à  en  décider. 

6.  —  Pour  obvier  aux  inconvénients  qui  peuvent  résulter  de  l'inobservation 
de  l'art.  2  du  chap.  XIII  de  la  discipline,  il  a  été  arrêté  que  désormais  les  consis- 
toires seront  exacts  à  s'y  conformer,  sous  les  peines  portées  par  ledit  article. 

7.  — Comme  il  paraît  par  une  lettre  de  M  Lapra,  du  2  avril  dernier,  qu'il 
est  dans  l'idée  que  la  province  est  disposée  à  lui  faire  une  pension  annuelle  rela- 
tive à  la  somme  que  le  synode  dernier  avait  ordonné  de  lui  faire  toucher  à  titre 


478 


LES  SYNODES  DU  DESERT. 


II. 

Ayant  obfervé  que  quelques  lettres  de  députation  n'étaient  pas 

conçues  conformément  aux  règles  de  la  difcipline,  on  a  jugé  à  propos 

d'en  dreffer  la  formule  qui  fuit,  à  laquelle  les  églifes  fe  conformeront  à 

l'avenir.    «  La  compagnie  a  nommé,  à  la  pluralité  des  fuffrages, 

«  MM pour  députés  au  fynode  provincial  prochain;  nous  prions 

«  la  vénérable  affemblée  de  les  recevoir  en  cette  qualité,  promettant 
«  de  nous  foumettre  aux  décifions  qui  en  émaneront,  de  les  obferver 
«&  de  les  faire  obferver  autant  qu'il  nous  fera  poffible,  perfuadés 
«  que  Dieu  y  préfidera  par  fon  Efprit  &  que  toutes  vos  délibérations 
«tendront  à  l'avancement  du  règne  du  Seigneur  &  à  l'édification 
«  de  fon  Eglife.   Nous  avons  l'honneur  d'être  très-refpe6lueufement, 

«  Meffieurs,  etc.  » 

III. 

Pénétrée  de  la  plus  vive  gratitude  à  la  vue  des  prérogatives  que 
le  Seigneur  nous  accorde,  à  la  faveur  de  l'heureux  calme  dont  il  nous 
fait  jouir  par  un  effet  de  fa  bonté,  depuis  plufieurs  années,  touchée 
auffi  de  l'abus  criminel  qu'en  font  la  plupart  des  Chrétiens,  l'aiîemblée 
a  ordonné  un  jour  de  jeûne,  d'humiliation  &  d'adions  de  grâces,  que 
toutes  les  églifes  de  la  province  célébreront  le  vingt-fixième  novembre 
prochain,  pour  tâcher  d'obtenir  de  Dieu  le  pardon  de  nos  offenfes, 
pour  détourner  fes  jugements  &  pour  nous  attirer  de  plus  en  plus  la 
continuation  de  fes  grâces, 

IV. 

Suivant  l'efprit  de  l'article  premier  du  chap.  vi  de  la  difcipline, 
l'affemblée  a  jugé  à  propos  de  ftatuer  que  déformais  dans  nos  fynodes 

de  don  gratuit  pour  une  année  seulement,  les  églises  de  ce  district  pensent  qu'elles 
ne  sont  nullement  tenues  de  répondre  à  ce  dessein. 

8.  —  Le  consistoire  de  l'église  de  Cognac  ayant  manqué  aujourd'hui  pour  la 
seconde  fois  de  se  conformer  à  l'ordre  prescrit  par  l'art.  2  du  chap.  VIII  de  la 
discipline,  la  compagnie  lui  enjoint  de  l'observer  à  l'avenir  sous  les  peines  portées 
par  ledit  article. 

g.  —  L'assemblée  s'étant  aperçue  aussi  que  quelques-uns  d'entre  Messieurs 
les  anciens  acceptent  des  députations  aux  colloques,  qu'ils  ne  remplissent  point, 
sans  les  informer  des  raisons  qui  peuvent  les  avoir  autorisés  à  s'en  dispenser,  les 
consistoires,  d'où  sont  membres  ceux  qui  se  trouvent  dans  le  cas  dont  il  s'agit, 
sont  chargés  de  leur  adresser  les  censures  qu'ils  ont  encourues,  en  manquant 
d'amour  pour  l'ordre,  si  essentiel  pour  le  bien  de  l'Eglise. 

Ainsi  conclu  et  arrêté  les  jour  et  an  que  dessus. 

Martin,  pasteur  ;  Ranson  Boisblanchard,  ancien  et  secrétaire. 

—  Mss.  de  Jarnac, 


SYNODES  PROVINCIAUX.  ^-o 

les  députés  des  quartiers  refpedifs  feront  placés  &  donneront  leurs 
voix  tour  à  tour  dans  l'ordre  fuivant,  favoir:  ceux  de  celui  de  Bor- 
deaux, de  l'Angoumois,  de  Pons,  de  Marcnnes,  La  Tremblude  &  de 
Cozes,  ordre  qu'on  a  commencé  d'obferver  dans  la  préfente  ailembléc, 
de  forte  que  ceux  qui  auront  été  les  premiers  en  rang  dans  un  fynode 
feront  les  derniers  dans  le  fuivant,  &  ainfi  fucceflivement. 

V. 

M.  Marfoo,  pafteur  dans  cette  province  depuis  environ  trois  ans, 
ayant  obligé  la  compagnie,  par  la  demande  réitérée  de  fon  congé, 
d'examiner  fi  cette  demande  doit  lui  être  accordée,  il  a  été  arrêté, 
après  avoir  réfléchi  mûrement  là-deffus,  que  ledit  congé  lui  ferait 
accordé,  bien  entendu  cependant  qu'il  continuera  pendant  trois  mois 
la  defferte  des  églifes  de  fon  quartier,  afin  qu'on  ait  le  temps  de  leur 
procurer  un  autre  pafteur.  La  compagnie,  fatiffaite  d'ailleurs  de  la 
manière  édifiante  dont  ledit  M.  Marfoo  a  prêché  l'Evangile  parmi 
nous,  fait  bien  des  vœux  pour  qu'il  puilfe  exercer  avec  fuccès  fon 
miniftèrc  partout  où  il  fera  légitimement  appelé. 

VI. 

Sur  les  offres  que  M.  Dupuy  l'aîné  a  faites  de  fon  miniftère  aux 
églifes  de  cette  province,  &  vu  le  témoignage  avantageux  que  lui  rend 
le  fynode  provincial  du  Périgord  &  Agenais,  où  il  a  exercé  fon  minif- 
tère jufqu'à  préfent,  en  date  du  15"  avril  dernier,  &  figné  parMcflieurs 
le  modérateur  &  le  fecrétaire  dudit  fynode,  l'affemblée  confent  qu'il 
foit  admis  au  nombre  des  pafteurs  de  la  province,  mais  fous  la  condi- 
tion que  le  quartier  de  M.  Marfoo  lui  adrelfe  vocation.  La  compagnie, 
en  conféquence,  charge  les  députés  dudit  quartier  d'informer  inceflam- 
mcnt  les  confiftoircs  qui  les  compofent  du  préfent  arrêté,  attendu  qu'il 
ne  fe  trouve  pas  muni  aujourd'hui  d'un  pouvoir  ruflifant  de  leur  pari 
pour  l'accepter;  &  lorfque  lefdits  confiftoircs  feront  décidés  là-dclius, 
ils  auront  foin  d'en  informer  au  plus  tôt  ledit  fieur  Dupuy,  ainfi  que 
les  quartiers  refpedifs  de  la  province. 

•  VII. 

Suppofé  que  le  quartier  dont  il  fagit  dans  l'article  précédent 
adrelfe  vocation  audit  fieur  Dupuy,  il  lui  écrira  au  plus  tôt  d'en  venir 
prendre  polfeUion  dans  trois  mois  à  compter  de  ce  jour. 


48o  LES  SYNODES  DU  DÉSERT. 

VIII. 

L'affemblée  charge  Monfieur  le  modérateur  de  convoquer  au 
plus  tôt  &  pour  le  plus  tard  dans  un  mois  à  compter  de  ce  jour,  de 
concert  avec  les  députés  dudit  quartier,  le  colloque  des  églifes  qui  le 
compofent,  aux  fins  d'exécuter  les  arrêtés  contenus  dans  les  art.  6  &  7. 

IX. 

Les  églifes  de  la  province  d'Aunis  ayant  informé  l'aflemblée  par 
lettre  &  par  Monfieur  leur  député  du  befoin  où  elles  vont  fe  trouver 
par  le  départ  de  M.  Peirot,  leur  pafteur,  &  la  priant  de  vouloir  bien 
leur  accorder  les  fecours  dont  elles  auront  befoin,  en  attendant  qu'elles 
puiffent  fe  procurer  un  nouveau  pafteur,  l'affemblée,  apprenant  avec 
joie  les  progrès  continuels  de  ces  églifes  &  défirant  de  les  féconder  de 
tout  fon  pouvoir,  a  arrêté  que  MM.  Henry  Cavalier,  Etienne  Gibert, 
pafteurs  de  l'églife  de  Bordeaux,  MM.  Dugas,  Martin,  Jean  Jarouffeau 
&  Dupuy  jeune,  pafteurs  des  églifes  de  Saintonge  &  d'Angoumois, 
feront  chargés  de  deffervir  les  églifes  de  la  province  d'Aunis,  chacun 
pendant  un  mois,  à  commencer  au  départ  de  M.  Peirot;  bien  entendu 
qu'il  fera  libre  aux  pafteurs  fufnommés  de  prendre  entre  eux  les 
arrangements  qu'ils  jugeront  leur  être  les  plus  convenables  relative- 
ment à  leurs  engagements,  &  que  dans  le  cas  où  celui  des  pafteurs 
qui  fe  trouverait  deffervir  les  églifes  d'Aunis  aurait  pris  des  arrange- 
ments avec  quelqu'un  ou  quelques-uns  de  fes  collègues  pour  y  refter 
plus  d'un  mois,  cet  excédant  de  fervice  fera  à  la  décharge  de  celui  ou 
de  ceux  de  fes  collègues  avec  lequel  ou  lefquels  il  aurait  pris  lefdits 

arrangements. 

X. 

Les  députés  du  quartier  de  La  Tremblade  ayant  fait  le£ture  de 
l'art.  G  de  leur  dernier  colloque,  tenu  le  24°  juin  dernier,  &  expofé 
les  faits  fur  lefquels  ils  ont  fondé  leur  jugement,  la  compagnie  approuve 
&  confirme  la  décifion  qui  y  eft  exprimée. 

XI. 

Sur  le  cas  propofé  par  les  députés  de  l'Angoumois,  la  compagnie, 
vivement  affligée  de  l'expofé  qui  lui  en  a  été  fait,  mais  n'ayant  pas  des 
"éclairciffements  fuffifants  pour  prononcer,  en  renvoie  la  décifion  au 
confiftoire  du  lieu,  qu'elle  autorife  à  cet  effet  à  prononcer  &  à  agir  avec 
prudence  &  avec  piété,  d'après  les  lumières  qu'il  acquerra,  &  félon 
les  principes  de  la  difcipline. 


SYNODES  PROVINCIAUX.  48, 

XII. 

M.  Dupuy  jeune  ayant  informé  l'affemblée  que,  pour  caufe  d'in- 
difpofition,  il  ne  lui  avait  pas  été  poffible  de  f'y  rendre  &  lui  ayant 
demandé  avec  prière  de  pourvoir  à  la  defferte  de  fon  quartier  jufqu'à 
ce  que  fa  fanté  foit  rétablie,  pour  répondre  à  fa  demande,  il  eft  con- 
venu que  les  églifes  qui  le  compofent  feront  defferviesparMM.  Dugas 
&  Marfoo:  celles  de  Marennes,  la  Pimpelière  &  Mauzac  par  le  pre- 
mier, —  celles  de  Souhe,  de  Nieulle  &  le  Port  des  Barques  par  le 
fécond,  &  M.  Martin  fe  charge  de  celles  de  St-Savinien  &  de  St-Jean- 
d'Angély,  pour  en  décharger  d'autant  M.  Marfoo. 

XIII. 

M.  le  fecrétaire  eft  chargé  d'informer  M.  Dupuy  des  arrêtés  qui 
le  concernent  &  de  preffer  M.  Dupuy  le  jeune  de  fe  rendre  dans  le 
fein  de  fes  églifes,  dès  que  fa  fanté  pourra  [le]  lui  permettre. 

XIV. 

L'églife  de  Jonzac  continuera  à  payer  la  fomme  de  i5o  liv.  pour 
compléter  les  honoraires  du  pafteur  du  quartier  de  Pons,  à  condition 
que  MM.  Dugas  ou  Jaroufleau  ou  Dupuy  jeune  donneront  à  ladite 
églife  quatre  prédications  entre  eux  dans  le  courant  de  l'année. 

XV. 

M.  Martin,  pafteur,  a  remis  à  Meffieurs  les  députés  de  Bordeaux 
57  liv.  6  f.  8  d.  pour  les  deux  tiers  des  penfions  que  les  églifes  de  la 
province  font  chaque  année  à  M.  Court  &  à  Mad[ame]  la  veuve  Bétrine, 
dont  la  première  eft  échue  à  la  St-Jean  dernière  &  la  féconde  écherra 
le  27*  feptembre  prochain,  —  au  moyen  de  laquelle  fomme  l'églife  de 
Bordeaux  demeure  chargée  d'acquitter  lefdites  deux  penfions  pour  la 
préfente  année,  dont  la  première  de  5o  liv.  &  l'autre  de  36  livres. 

XVI. 

Le  quartier  de  Cozes  eft  chargé  de  la  convocation  du  prochain 
fynode. 

xvu. 

M.  Martin  a  encore  compté  180  liv.  pour  payer  les  dépenfes  faites 
dans  ce  lieu  à  l'occafion  de  la  préfente  affemblée,  laquelle  fomme, 
jointe  i\  celle  de  bj  liv.  6  f.  8  d.  portée  par  l'art.  i5,  formant  celle  de 


482 


LES  SYNODES  DU  DESERT. 


237  liv.  6  f .  8  d.,  le  quartier  de  M.  Martin  n'eft  plus  redevable  aux 
autres  que  de  76  liv.  6  f.  4  d. 

Ainfi  conclu  &  arrêté,  les  cenfures  ayant  été  faites,  les  jours  &  an 
que  deffus. 

DuGAS,  palleur  &  modérateur;  Cavalier,  pafteur  &  modé- 
rateur-adjoint; Martin,  pafteur  &  fecrétaire;  Marsoo, 
paftr  &  fecrétaire-adjoint. 


Synodes  provinciaux  de    1770. 

Synode  du   Bas- Languedoc. 


Au  nom  de  Dieu.  Amen. 


[Aâes  du]  fynode  du  Bas  -  Languedoc ,  ajfemblê  au  Défevt  le 
premier  mai  mil  fept  cent  foixante-dix,  auquel  ont  qffifté  : 

Du  colloque  d'Uzès  :  MM.  Daniel  Thé  rond  &  Simun  Lombard, 
pajleurs  de  ladite  églife,  avec  deux  députés  ; 

M.  Jean-Pierre  Lafon,  pajleur  des  églijes  de  Vé^enobres,  Ners, 
Ribaute,  avec  un  député; 

M.  Guillaume  Bruguier,  pajleur  des  églijes  de  St-Ambroix, 
St-Jean-de-Maruéjols,  Bouquet  &  Peyremale,  arec  un  député  ; 

M.  François  Fromental,  pajleur  des  églijes  de  Moujfac,  Gar- 
rigues, Gatigues,  St-Hippolj-tc  [de  Caton],  avec  deux  anciens; 

Du  colloque  de  Sommières  :  ^L  Jean  Gachon,  pajleur  des  églijes 
dudit  Sommières,  Junas  &  Saujjincs,  avec  deux  députés  ; 

M.  Antoine  Périer,  pajleur  des  églijes  de  Lédignan  &  Lé\an, 
avec  un  député; 

Du  colloque  de  Montpellier  :  M.  André Bajlide,  pajleur  de  ladite 
églije,  de  Pignan,  Cette  &  Mauguio,  avec  un  député; 

M.  Maurice  Bouët,  pajleur  des  églijes  de  Bédarieux,  Graijfejfac, 
Faugères,  Montagnac,  J'almagne  &  Canet,  avec  deux  députés; 

Du  colloque  de  MailHlargues  :  M.  Jean  Pradel,  pajleur  de  ladite 
églije  &  St-Laurent,  avec  un  député; 

M.  Paul  Vincent,  payeur  de  Vauvert  £■  le  Cailar,  avec  deux- 
députés  ; 

M.  Louis  l'alentin,  pajleur  des  églijes d'AigueJvives,  Gallargues, 
l'ergè^e  &  Cungeniès,  arec  deux  députés  ; 


484  LES  SYNODES  DU  DÉSERT. 

Du  colloque  de  Nîmes  :  MM.  Paul  Rabaiit  &  Paul  Rabautfils, 
pajîetirs  de  ladite  églife  &  de  celle  de  Milhaiid,  avec  deux  députés  ; 

M.  Pierre  Encontre,  pajleur  des  églifes  de  St-Geniés  &  la  Cal- 
mette,  avec  un  député  ; 

M.  Pierre  Allègre,  pajieur  des  églifes  de  Cahnjfon  &  Nages, 
avec  un  député  ; 

M.  Pierre  Saujfme,  pajleur  des  églifes  de  Clarenfac  &  St-Mameri, 
avec  deux  députés; 

De  la  province  des  Baffes-Cévennes  :  MM.  David  Veffon  &  Jacques 
Olivier,  aujji  pajleur  s; 

Ont  ajpjîé,  de  plus,  MM.  Jacques  Rivière,  François  Ricour, 
François  Ducros,  François  Raoux  &  Pierre  Ri  bot,  propofants  '. 


(PRÈS  l'invocation  du  St-Nom  de  Dieu,  ont  été  arrêtés  les 
articles  fuivants  :  On  a  élu,  à  la  pluralité  des  fuffrages , 
*M.  Paul  Rabaut,  pafteur,  pour  modérateur;  M.  André 
iBaftide,  auffi  pafteur,  pour  modérateur-adjoint;  M.  Paul 
Rabaut  fils,  pafteur,  pour  fecrétaire,  &  M.  Pierre  Saufline,  aufli  paf- 
teur, pour  fecrétaire-adjoint. 

II. 

MM.  Gibert  &  Olivat,  miniftres  du  St-Evangile,  ayant  demandé 
l'un  &  l'autre  d'être  admis  au  nombre  des  pafteurs  de  la  province, 

I.  C'est  le  premier  synode  du  Bas-Languedoc  où  figurent  les  pasteurs  dans 
l'ordre  des  églises  auxquelles  ils  appartenaient  et  étaient  attachés.  Précédemment, 
ils  desservaient  plutôt  une  province  qu'une  église.  Ils  étaient  les  ministres  itiné- 
rants du  Désert.  Ce  temps  était  passé.  L'aurore  de  meilleurs  jours,  le  progrès  des 
idées  de  tolérance,  l'augmentation  surtout  du  corps  pastoral,  le  groupement  des 
religionnaires,  l'effort  d'un  demi-siècle  de  luttes  avaient  produit  ce  grand  résultat 
d'avoir  des  circonscriptions  ecclésiastiques  nettement  délimitées  et  des  pasteurs, 
presque  partout  à  résidence  fixe,  attachés  à  ces  circonscriptions.  La  période 
héroïque  était  terminée. 

Colloque  général  des  églises  réformées  du  Haut-Languedoc  tenu  le  3i  mai  1770- 

Au  nom  de  Dieu  soit  fait.  Amen. 

Après  l'invocation  du  St-Nom  de  Dieu  et  les  lumières  du  St-Esprit,  M.  Sicard, 
pasteur,  a  été  nommé  pour  modérateur  ;  M.  Gardes,  pasteur,  pour  modérateur- 
adjoint  ;  M.  Sicard  le  Jeune  pour  secrétaire;  M.  Crebessac,  pasteur,  pour  secré- 
taire-adjoint. 

I.  —  Ne  pouvant  pas  accorder  à  l'église  de  Castres  un  pasteur  en  seul,  ainsi 
qu'elle  en  a  fait  la  demande,  pour  lui  prouver  qu'on  a  tout  l'égard  possible  à  ses 


SYNODES  PROVINCIAUX.  485 

l'affemblce  a  agrcc  leurs  fervices,  &  a  arrêté  de  leur  afïïgncr  à  chacun 

un  quartier. 

in. 

Ayant  toujours  de  légitimes  raifons  pour  nous  humilier,  &  la 
colère  de  Dieu  étant  juftement  allumée  contre  nous,  la  compagnie  a 
ordonné  un  jeûne  général  &  folenncl  qu'elle  a  fixé  au  dernier  dimanche 
du  moisdefeptembre  prochain,  &  en  cas  de  pluie  au  dimanche  fuivant. 

IV. 

Sur  la  propofition  faite  par  l'églife  de  Nîmes  de  confacrer  un 
exercice  public  à  l'occafion  du  mariage  de  Monfeigneur  le  Dauphin, 
raffcmblée,  ayant  accueilli  d'un  confentemcnt  unanime  cette  propofi- 
tion, a  ordonné  qu'il  y  aurait  un  jour  folennellement  deftiné  à  rendre 
des  actions  de  grâces  fur  cet  heureux  événement,  &  a  chargé  le  con- 
fiftoire  de  l'églife  de  Nîmes  de  choifir  ce  jour  &  d'en  donner  avis  aux 
autres  églifes  de  la  province.  Quant  à  la  manière,  l'alTemblée  a  prefcrit 
à  MclTieurs  les  pafteurs  d'y  prêcher  un  difcours  convenable  à  la  cir- 
conftance  &  d'y  faire  chanter  le  Te  ûeiim. 

V. 

MeflTieurs  les  pafteurs  fe  font  engagés  de  faire  des  regiftres  dans 
chaque  paroifle  de  leur  quartier,  &  pour  y  parvenir  ils  feront  fans 
délai  extraire  de  leurs  regiftres  tous  les  baptêmes  &  mariages  qui  ne 

prétentions,  la  compagnie  souscrit  à  démembrer  Montredon  du  quartier  de 
Castres,  et  d'allouer  à  cette  dernière  église  autant  d'assemblées  que  Roquecourbe 
et  Réalmont  ensemble  ;  bien  entendu  que  le  pasteur  répétera  son  discours  en 
faveur^dudit  Castres  et  que  cet  endroit-ci  payera  la  moitié  de  la  pension  du  pas- 
teur, et  Roquecourbe  et  Réalmont  l'autre  moitié,  par  égale  portion. 

2.  —  Désormais,  Montredon,  Vabrc  et  Sénégats  formeront  un  quartier,  et 
Ferrières,  Casteinau,  Brassac,  Espérausses  et  Berlats  un  autre,  et  Viane  sera 
déchargé  du  secours  qu'on  retirait  de  Berlats. 

3.  —  Relativement  ù  la  demande  que  Mazamet  a  faite  d'avoir  plus  d'assem- 
blées que  les  autres  églises  de  l'arrondissement,  il  a  été  arrêté  qu'à  chaque  tournée 
M.  le  pasteur  leur  fera  une  répétition  qu'on  tiendra  au  Bousquet,  et  la  pension 
sera  payée  par  égales  portions  entre  les  trois  églises. 

4.  —  Les  3oo  liv.  qui  avaient  été  affectées  pour  la  pension  de  MM.  les  pas- 
teurs ayant  paru  insuffisantes,  on  y  a  ajouté  100  liv.  de  plus  pour  chacun,  par  année. 

5.  —  A  la  Toussaint  prochaine,  M.  Sicard,  pasteur,  sera  chargé  de  desservir 
le  quartier  d'Espérausses,  Casteinau  et  Ferrières;  —  M.  Gardes,  celui  de  Vabre  et 
Montredon;  —  M.  Gerson,  celui  de  Viane,  Lacaune,  etc.;  —  M.  Crebessac,  Maza- 
met, etc.  ;  —  M.  Bonifas,  Castres,  Roquecourbe  et  Réalmont,  —  et  M.  Sicard  le 
jeune,  Revel  et  Puylaurens  ;  et  chacun  desdits  pasteurs  sera  libre  de  fixer  son 
domicile  dans  l'église  de  son  quartier  qu'il  trouvera  à  propos. 

6.  —  M.  Crebessac,  pasteur,  ayant  proposé  à  la  vénérable  assemblée  si  elle 
voulait  recevoir  en  qualité  d'étudiant  de  la  province  le  sieur  Jean-Jacques  Cre- 


^86  LES  SYNODES  DU  DESERT. 

l'ont  pas  encore  été,  &  les  enverront  à  toutes  les  paroiffes;  &  ceux  qui 
font  nantis  des  regiftres  des  pafteurs  morts,  les  feront  aufli  extraire  & 
les  enverront  de  même  auxdites  paroiffes.  Cette  première  opération 
faite,  lefdits  pafteurs  travailleront  à  la  confedion  des  regiftres  ;  &  fil 
eft  des  communautés  qui  fentent  affez  peu  leurs  vrais  intérêts  pour 
refufer  de  payer  les  frais  faits  à  ce  fujet,  la  province  les  paiera  pour 
elles.  Pour  ce  qui  eft  de  l'avenir,  chaque  pafteur,  à  commencer 
aujourd'hui,  f'engage  à  faire  tenir  dans  chaque  paroiffe  de  fon  quar- 
tier un  regiftre  qui  fe  portera  au  colloque  pour  le  faire  vifer.  Enfin,  les 
colloques  faifembleront  au  moins  une  fois  l'an  pour  cela,  &  rendront 
compte  au  fynode  de  la  manière  dont  aura  été  obfervé  cet  article, 
qui  ne  pourra  être  violé  impunément  à  caufe  de  fon  importance. 

VI. 

Dorénavant,  les  regiftres  d'un  pafteur  mort  feront  dépofés  entre 
les  mains  du  confiftoire  du  chef-lieu  du  colloque  dans  lequel  fe  trou- 
vera la  dernière  églife  que  ce  pafteur  aura  deffervie  ;  &  lorfqu'un 

bessac,  originaire  de  Lafitte,  en  Agenais,  déjà  son  élève  depuis  quelque  temps,  la 
compagnie,  ne  désirant  pas  mieux  que  d'augmenter  le  nombre  des  sujets,  l'a  agréé 
avec  satisfaction,  et  lui  a  affecté  la  somme  de  i5o  liv.  par  année  pour  son  entre- 
tien, dont  la  répartition  a  été  faite  de  la  manière  suivante  : 

Lacaune 1 1  y/^     5  s  »  d 

Viane 7  »    14  »   6  » 

Lacaze 3  »    »   »   »  » 

Espérausses 2  »    1 1  »   »  » 

Casteinau 5  »      5  »   »  « 

Ferrières 3  »    1 5  »   »  » 

Vabre 12  »      4  »  6  » 

Montredon 7  «    17  »  6  » 

Gijounet 6  »     »   »   »  » 

Réalmont 5  »    1 7  »  6  » 

Castres 23  »    12  »  6  » 

Roquecourbe 10  »     10  »   »  » 

Puyiaurens 10  »    10  »   »  » 

Revel 1 1  »    1 5  ))  6  » 

Mazamet 16  »    14  »  6  » 

St-Amans 5  »      8  »   »  » 

Angles 6  »     »    »   »  » 

1 5o  ■//■    I)    1)   »  » 
Il  a  été  convenu  que  le  colloque  prochain  se  tiendra  vers  le  commencement 
du  mois  de  juin  de  l'année  1771. 

Ainsi  conclu  et  arrêté  les  jour  et  an  que  dessus. 

SiCARD,  pasteur  et  modérateur;  Gardes,  pasteur  et  modé- 
rateur-adjoint; SicARD  le  jeune,  pasteur  et  secrétaire; 
Crebessac,  pasteur  et  secrétaire-adjoint. 
—  Mss.  de  Vabre. 


SYNODES  PROVINCIAUX.  ^g^ 

paflcLir  de  la  province  viendra  à  mourir,  on  en  dreircra  dans  le  fynodc 
fuivant  un  aétc  où  il  fera  fait  mention  du  lieu  dans  lequel  fes  rcgiftres 
feront  dcpofcs. 

VU. 

En  confcquence  de  l'article  précédent,  M.  le  pafteur  Pugct  étant 
mort  le  2b'  juillet  dernier,  fes  regiftrcs  feront  dépofcs  entre  les  mains 
du  confiftoire  de  l'églife  de  Nîmes.  La  province,  affligée  de  la  mort  de 
ce  digne  palpeur,  fait  des  vœux  pour  la  confervation  de  la  veuve  &  de 
fes  enfants. 

vin. 

L'églife  de  Bernis  &  de  Beauvoifin,  d'une  part,  &  celles  de  Mont- 
pellier, Cette  &  Pignan,  de  l'autre,  ayant  adrelfé  une  vocation,  les 
premières  à  M.  Ricour  &  les  autres  à  M.  Bétrine,  tous  deux  propo- 
fants,  &  ces  Meffieurs  ayant  accepté;  de  plus,  M.  Ribot,  auiïi  propo- 
fant,  ayant  demandé  les  examens  pour  être  reçu  au  St-AIiniftère,  — 
l'affemblée,  répondant  favorablement  à  leur  demande,  a  nommé  pour 
examinateurs  MM.  Paul  Rabaut,  Pradel,  Encontre,  Baftide,  SauflTine, 
Allègre  &  Paul  Rabaut  fils,  &  M.  Paul  Rabaut  pour  leur  impofer 
les  mains,  fils  en  font  jugés  dignes. 

IX. 

Sur  la  demande  faite  par  MM.  Encontre  &  Vincent,  pafteurs, 
qu'il  foit  accordé  à  chacun  de  leurs  fils  aînés  d'aller  étudier  au  fémi- 
naire  du  pays  étranger,  &  M.  Ducros,  propofant,  ayant  fait  la  même 
demande,  l'affemblée  le  leur  a  accordé  avec  plaifir. 

X. 

Les  étudiants,  qui,  fans  être  reçus  propofants,  en  feront  cependant 
les  fondions,  feront  entretenus  &  payés  par  les  églifes  auxquelles  ils 
feront  attachés. 

XI. 

M.  Henri  Bétrine  refiera  encore  trois  mois  fous  la  direction  de 
Monfieur  fon  frère  &  celle  de  Monfieur  Baftide  ;  &  après  ces  trois 
mois,  il  fera  examiné  par  le  confiftoire  de  Montpellier,  qui  jugera  fi 
on  doit  le  conferver  '. 

XII. 

Sur  le  rapport  fait  par  plufieurs  des  perfonnes  qui  ont  connu 
M.  Chabaud,  étudiant,  &  fur  l'examen  fait  dans  l'affemblée  même,  le 

I .  Dans  une  autre  version  on  lit  :  consacrer. 


488  LES  SYNODES  DU  DESERT. 

fynode,  fatiffait  du  bon  témoignage  rendu  à  fes  mœurs,  a  loué  fon  zèle 
&  fes  bonnes  intentions  pour  parvenir  au  St-Miniftère,  mais  [il]  lui 
confeille  de  chercher  un  état  qui  lui  convienne  mieux. 

XIII. 

On  ne  recevra  déformais  aucun  étudiant  qui  ne  foit  entretenu 
par  fes  parents,  au  moins  la  première  année,  afin  que  l'on  puiffe  juger 
fil  eft  digne  des  bienfaits  de  la  province. 

XIV. 

L'affemblée  a  confervé  les  étudiants  dont  on  met  ici  la  lifte  : 

MM.  Barbuffe,  —  fes  parents  contribueront   ....       54  # 
Gachon,  —  fes  parents  contribueront     ....       54  » 
H.  Bétrine,  —  aux  conditions  portées  par  l'art.  1 1 . 
Paulet,  —  fes  parents  l'entretiendront  en  entier. 
Ribes,  —  fes  parents  contribueront 24  » 

~~l32# 

Et  admis  ceux  qui  suivent  : 
MM.  Soulier,  de  Milhaud  ; 
Mingaud,  du  Cailar  ; 
Roux,  de  Beauvoifin. 

XV. 

L'affemblée  a  accordé  à  M.  André  Bouët,  pour  le  dédommager 
de  l'abandon  où  l'a  laiffé  le  quartier  de  Vallon,  la  fomme  de  i5o  liv. 
à  prendre  fur  ce  qui  refte  des  colledes  faites  en  faveur  des  étudiants, 
&  y  a  ajouté  la  fomme  de  63  liv.  dont  la  compagnie  lui  a  fait  préfent. 

XVI. 

On  recommande  plus  fortement  que  jamais  aux  propofants  de 
ne  point  prêcher  fans  que  leurs  difcours  foient  lus  &  approuvés  par  le 
pafteur  fous  la  direftion  duquel  ils  fe  trouveront,  ou  par  le  pafteur  le 
plus  voifin;  les  élèves  font  à  plus  forte  raifon  fujetsàcette  loi.  Et  pour 
l'avenir,  aucun  des  élèves,  hors  ceux  qui  ont  déjà  occupé  la  chaire 
avant  la  tenue  du  préfent  fynode,  ne  pourra  prêcher  publiquement 
avant  que  d'avoir  reçu  le  grade  de  propofant,  &  les  églifes  obferveront 
de  mettre  dans  le  fervice  divin  toute  la  régularité,  la  décence  &  la 
dignité  qu'il  exige.  C'eft  dans  ce  but  que  le  fynode  veut  que,lorfqu'un 
pafteur  fe  trouvera  dans  une  affemblée  où  un  propofant  prêchera,  ce 
foit  le  pafteur  qui  donne  la  bénédidion  au  peuple. 


SYNODES  PROVINCIAUX. 


XVU. 


489 


La  province  a  été  taxée,  pour  fournir  à  l'entretien  des  étudiants, 
en  la  manière  fuivante  : 

Le  colloque  de  Montpellier 210  h- 

Le  colloque  de  Maflillargues i3o  » 

Le  colloque  de  Nîmes 25o  » 

Le  colloque  de  Sommières 100  » 

Le  colloque  d'Uzès 25o  » 

940  # 
Ce  qui  fait  la  fomme  de  940  liv.,  que  les  colloques  feront  chargés 
de  répartir  félon  leur  prudence  fur  les  églifes  qui  les  compofent;  &  fil 
y  a  quelque  refle,  il  fera  laiffé  entre  les  mains  du  confiftoire  de  Nîmes, 
chargé  d'en  faire  la  recette. 

xvni. 
Le  fynode,  pour  condefcendre  à  la  jufte  demande  de  l'églife  de 
Nîmes,  accorde  à  la  veuve  de  feu  M.  Puget,  un  de  fes  pafteurs,  la 
penfion  annuelle  de  200  liv., à  prendre  fur  les  taxes  mortes  de  la  pro- 
vince, laquelle  penfion  commencera  à  courir  du  jour  même  de  cet 
arrêté  ;  &  Mad.  la  veuve  Saufllnc  ayant  aulTi  demandé  une  penfion,  le 
fynode  lui  a  accordé  celle  de  100  livres. 

xix. 
M.  le  pafleur  Encontre  prêchera  au  fynode  prochain,  &  M.  le 
pafteur  Lafon  fe  préparera  pour  prêcher  à  fa  place  en  cas  d'accident; 
&  à  l'avenir  il  y  aura  toujours  deux  pafteurs  prêts  pour  faire  l'ouver- 
ture du  fynode. 

XX. 

MM.  Périer  &  Paul  Rabaut  fils,  pafteurs,  font  députés  au  pro- 
chain fynode  des  Balfes-Cévennes,  &  MM.  Gachon  &  Bruguier,  auffi 
pafteurs,  à  celui  des  Hautes-Cévenncs. 

XXI. 

Les  députes  de  l'églife  d'Uzès  ayant  été  requis  par  M.  Thcrond, 
l'un  des  pafteurs  de  ladite  cgiife,  de  rendre  témoignage  ;\  fa  doclrinc 
&  i'i  fes  mœurs,  lefdits  députés  ont  déclaré  en  conféquencc  qu'ils  n'y 
avaient  rien  trouvé  à  reprendre,  &  qu'au  contraire  tant  eux  que  leur 
églife  avaient  été  édifiés,  foit  de  fes  difcours  &  généralement  de  la 
manière  dont  il  a  rempli  fes  fondions,  foit  de  fa  conduite. 


4go  LES  SYNODES  DU  DESERT. 

XXII. 

Sur  les  demandes  des  députés  de  l'églife  d'Uzès  qu'on  fépare 

de  leur  églfie  les  communautés  de  la  campagne  qui  y  ont  été  jufqu'ici 

annexées,  &  que  M.  Lombard  foit  accordé  pour  pafleur  à  ladite  églife 

d'Uzès,  les  raifons  de  la  ville  &  de  la  campagne  mûrement  pefées,  la 

compagnie  a  décidé  que  les  chofes  relieraient  fur  l'ancien  pied  & 

qu'ainfi  la  campagne  demeurera  unie  à  l'églife  d'Uzès  pour  former  un 

même  quartier,  pour  la  defferte  duquel  on  a  nommé  M.  Lombard, 

pafteur,  &  M.  Julien,  propofant.  Quant  à  la  répartition  des  deniers 

des  pauvres  qui  fe  colledlent  dans  les  affemblées  religieufes,  l'on  fuivra 

la  règle  établie  dans  plufieurs  précédents  fynodes,  que  chaque  églife 

recevra  des  deniers  des  pauvres  à  proportion  de  ce  qu'elle  paie  de  la 

taxe  du  miniftère. 

xxm. 

L'églife  des  Vans  étant  jointe  au  quartier  de  St-Ambroix,  pour 

foulager  le  pafteur  dudit  quartier,  M.  Olivat,  pafteur  du  quartier  de 

Vallon,  fera  quatre  affemblées  pour  l'églife  des  Vans,  &  les  frais  de 

corvée  feront  payés,  favoir  :  en  allant,  par  le  quartier  de  Vallon,  qui  fera 

accompagner  ledit  pafteur,  &  les  frais  de  retour  par  l'églife  des  Vans, 

qui  le  fera  aufti  accompagner  jufqu'à  Vallon.  Au  furplus,  M.  le  pafteur 

Fromental  fe  charge  de  faire  quatre  affemblées  dans  l'églife  de  Luffan, 

à  la  décharge  de  M.  Ribot. 

xxiv. 

L'églife  de  Nîmes  ayant  adreffé  une  vocation  à  M.  Gachon,  pafteur 

de  l'églife  de  Sommières,  &  celui-ci  y  répondant  favorablement,  fous 

le  bon  plaifir  de  l'affemblée,  les  raifons  de  Meffieurs  les  députés  defdites 

églifes  confidérées  &  mûrement  pefées,  le  fynode  a  affedé  M.  Gachon 

pour  pafteur  de  l'églife  de  Nîmes. 

XXV. 

M.  Raoux,  propofant,  ayant  demandé  que  l'affemblée  confentît  à 
lui  accorder  les  examens  pour  être  reçu  au  St-Miniftère,  le  fynode, 
répondant  favorablement  à  fa  demande,  lui  permet  de  fubir  fes  exa- 
mens avec  MM.  Bétrine,  Ribot  &  Ricour;  &  au  cas  qu'il  foit  jugé 
digne  d'être  reçu,  la  compagnie  lui  afligne  le  quartier  de  Montagnac, 
où  il  fera  les  fondions  de  propofant  pendant  trois  mois,  au  bout  def- 
quels  il  fera  confacré  par  M.  le  pafteur  Baftide,  affifté  des  autres 
pafteurs  du  colloque,  &  dans  la  place  dite  des  Sept- Fonds,  au  centre  du 
quartier  ;  &  pendant  ces  trois  mois  le  pafteur  de  Bédarieux  fera  dans 
le  quartier  de  Montagnac  les  fondions  paftorales. 


SYNODES  PROVINCIAUX.  ^q, 

XXVI. 

Les  cMcvcs  &  les  étudiants  ne  viendront  point  déformais  dans  les 
lieux  où  fe  tiendra  le  fynode,  attendu  qu'ils  y  font  entièrement  inutiles. 

XXVII. 
Afin  qu'il  y  ait  uniformité  dans  les  prières  publiques  qui  fc  font 
dans  les  aiïemblces  religieufes,  on  charge  MeflTicurs  les  pafteurs,  dont 
il  eft  fait  mention  dans  l'art.  8  des  préfents  arrêtés,  de  faire  les  chan- 
gements néceffaircs  à  celles  dont  on  fe  fert  parmi  nous  &  d'en  envo3^cr 
une  copie  à  chaque  paftcur,  fur  laquelle  copie  on  corrigera  des  exem- 
plaires particuliers  de  la  liturgie  qu'il  efl  ordonné  aux  anciens  de  faire 
toujours  apporter  dans  les  affemblées  religieufes,  pour  être  les  feulsdont 
il  foit  permis  de  fe  fervir. 

XXVIII. 

Les  propofants  qui  fouhaiteront  d'être  reçus  miniftrcs  fe  préfen- 
teront  aux  colloques  pour  être  examinés  par  les  pafteurs  au  nombre 
de  cinq,  félon  que  l'ordonne  la  difciplinc,  afin  que  lefdits  colloques, 
faifant  rapport  au  fynode  du  fuccès  de  ces  examens,  celui-ci  ne  difpofc 
des  fujets  que  lorfqu'ils  feront  véritablement  dignes  d'être  donnés  aux 
églifes. 

XXIX. 

La  répartition,  tant  des  dettes  mortes  de  la  province  que  de  l'addi- 
tion ordonnée  par  le  fynode,  a3'ant  été  faite  par  une  commiflion  nommée 
à  cet  effet,  il  en  réfulte  que  les  colloques  font  redevables  de  la  fomme 
fuivante  dont  on  trouvera  les  détails  dans  un  mémoire  féparé,  favoir  : 

Le  colloque  d'Uzès 389  # 

Le  colloque  de  Sommières 172  » 

Le  colloque  de  Montpellier 289  » 

Le  colloque  de  Madillargues 235  » 

Le  colloque  de  Nîmes 397  » 

1482  # 
fe  montant  enfcmble  à  la  fomme  de  1482  livres. 

Ainfi  conclu  &  arrêté  au  fynode  en  vingt-neuf  articles,  ce  5°  mai 

1770. 

Paul  Rabaut,  pafleur  &  modérateur;  Bastide,  paftcur  & 
modérateur-adjoint;  P.  Rabaut  fils,  pafteur  &  fccrétairc  ; 
Pierre  Saussine,  pafteur  &  fecrétairc-adjoint. 


492 


LES  SYNODES  DU  DESERT. 


Synode  des  Hautes-Cévennes. 

Au  nom  de  Dieu.  Amen. 

Le  fynode  de  la  province  des  Hautes-Cévennes,  affemblé  le 
huitième  mai  mil  fept  cent  foixante-dix,  auquel  ont  affifté  MM.  Jean- 
Pierre  &  Jacques  Gabriac,  Jean  Méjanelle  du  Cambon,  Charles 
Bourbon,  Sabatier,  Jean-Pierre  Roche,  André  Molines  &  Pierre 
François  Samuel,  pafteurs  de  ladite  province;  Paul  Marazel,  pafteur, 
député  de  la  province  des  Baffes-Cévennes,  chacun  avec  fes  députés 
refpedifs,  —  après  avoir  nommé  pour  modérateur  M.  du  Cambon, 
pour  fecrétaire  M.  Bourbon,  pour  fecrétaire-adjoint  M.  Sabatier,  a 
arrêté  ce  qui  fuit  : 

I. 

Il  eft  enjoint  à  toutes  les  églifes  de  célébrer  un  jeûne  folennel  le 
23°  feptembre  prochain. 

II. 

Il  leur  eft  encore  enjoint  de  chanter  le  Te  Deum  en  adions  de 
grâces  à  l'occafion  du  mariage  de  Monfeigneur  le  Dauphin.  Meflieurs 
les  pafteurs  feront  à  ce  fujet  un  difcours  de  circonftance  &  ce  fera  le 
27*  du  courant'. 

I.  Le  synode  du  Bas-Languedoc  avait  décidé  (art.  4)  que  les  pasteurs  de  la 
province  prêcheraient  un  discours  «convenable  à  la  circonstance»,  et  qu'on  chan- 
terait le  Te  Deum.  On  se  soumit  assurément  partout  à  cette  décision.  On  pos- 
sède un  Discours  prononcé  au  Désert  à  l'occasion  du  mariage  de  Monseigneur  le 
Dauphin,  sur  Ps.  XXI,  2  et  3.  En  Languedoc,  1770.  Plusieurs  discours  sembla- 
bles furent  composés  à  ce  sujet,  et  on  ne  serait  pas  éloigné  de  penser,  bien  qu'on 
ne  possède  que  la  plaquette  dont  on  vient  de  donner  le  titre,  que  deux  de  ces  ser- 
mons avaient  été  imprimés.  Le  i3  août  1770,  un  correspondant  de  Rabaut  lui 
écrivait:  «Remerciez,  Monsieur,  pour  nous,  Monsieur  votre  fils  de  la  bonté  qu'il  eût 
de  nous  envoyer  son  discours,»  (Mss.  Rabaut,  III,  D.  p.  92)  d'où  il  paraîtrait  que 
Rabaut  St-Etienne  est  l'auteur  du  sermon  en  question.  Cependant,  dès  1 769  (Ibid., 
p.  45)  un  nommé  Teissier  écrivait  de  Paris  à  Rabaut  :  »  M.  Don  Pierre  ferait  bien 
de  préparer  une  belle  lettre  pastorale  qu'il  ferait  imprimer  pour  demander  les 
bénédictions  du  Ciel  sur  le  mariage  de  Mgr  le  Dauphin.  Dans  notre  situation, 
nous  ne  devons  laisser  échapper  aucune  occasion  de  manifester  notre  amour 
pour  tout  ce  qui  appartient  au  Souverain.  »  —  Ceci  n'est  qu'une  invitation  et 
semble  n'indiquer  qu'un  projet.  Mais  un  autre  correspondant  de  Lyon,  Brun,  lui 
mandait  le  23  septembre  1770:  «M.  Jean  Pieyre  vous  remettra  l'Instruction  pas- 


SYNODES  PROVINCIAUX.  4^3 

UL 

Meflieurs  les  pafteurs  paraîtront  déformais  dans  les  affemblées 
eccléfiaftiques  en  manteau  court  &  rabat. 

IV. 

I!  e(l  permis  à  M.  Vider,  propofant,  de  paffer  dans  l'étranger 
pour  perfectionner  fes  lumières  fous  la  fage  conduite  de  nos  refpec- 
tables  amis. 

V. 

D'après  le  jugement  du  fynode,  M.  Molines  doit  rembourfer  à 
MM.  Gabriac  &  Samuel  la  moitié  des  émoluments  qu'il  a  perçus  dans 
l'églife  de  St-Germain  &  fes  annexes. 

VI. 

MM.  Privât  &  Mazauric,  propofants,defferviront  alternativement 
les  églifes  d'Alais  &  St-Germain,  &  Meilleurs  les  pafteurs  faifant  dans 
cette  dernière  une  ronde,  chacun  dans  le  courant  de  l'année,  toutes 
les  autres  églifes  de  la  province  demeurent  affedées  aux  mêmes  paf- 
teurs qui  les  ont  deflervies  l'année  dernière. 

VII. 

Lorfque  Meflieurs  les  pafteurs  iront  à  l'églife  de  St-Germain 
remplir  les  fondions  énoncées  dans  l'article  précédent,  le  propofant 
de  ladite  églife  fera  tenu  de  les  remplacer  dans  leur  diftrid,  pour  les 
fondions  de  fa  compétence. 

VIII. 

L'églife  de  Barre  nous  ayant  repréfenté  le  trifte  état  de  la  demoi- 
felle  Figuières  &  fes  urgentes  néceftités,  touchés  de  fa  mifèrc  &  dcfi- 
rant  de  diminuer  fes  horreurs,  autant  que  nos  relTources  nous  le  per- 
mettent, Meflieurs  les  pafteurs  font  très-fort  exhortés  de  faire  en  fa 

torale  que  M.  Martin  a  prononcée  à  l'occasion  du  mariage  du  Dauphin.  Vous 
verrez  avec  cet  ami  de  la  faire  imprimer:  je  vous  en  serai  fort  oblige.»  (Mss. 
Rabaut,  III,  C.  p.  g3).  Quel  qu'en  soit  l'auteur,  ou  en  admettant  qu'il  y  ait  eu 
deux  discours  imprimés,  on  détache  de  la  préface  de  l'éditeur  de  la  Sédition  ces 
lignes  où  perce  le  pressentiment  de  temps  nouveaux:  «Parlez,  bons  citoyens, 
trop  longtemps  méconnus!  Non,  vous  n'êtes  ni  des  séditieux,  ni  des  rebelles. 
Continuez  à  enseigner  aux  Peuples  leurs  premiers  devoirs;  attachez  les  citoyens 
à  leur  Patrie,  par  l'idée  au  moins  de  leur  bien-être  relatif,  en  attendant  que  la 
belle  saison  de  la  Politique  la  réalise  pleinement.  »  —  C'est  déjà  le  ton,  la  phrase, 
l'allure  de  la  fin  du  siècle. 


494  LES  SYNODES  DU  DESERT. 

faveur  une  prompte  collede  qui  fera  remife  à  MM.  Parlier  &  C. . . . 
pour  la  diftribuer  de  concert,  félon  leur  prudence. 

IX. 

L'églife  de  Maruéjols  fera  déformais  corps  avec  cette  province,  & 
MM.  Gabriac  &  Samuel  font  chargés  de  la  deffervir. 

X. 

Impofition  : 

Pour  huit  pafteurs  à  700  liv 56oo  tt 

Pour  M.  Vallat 3oo  » 

Pour  M.  Court 20  » 

Pour  Mad[ame]  la  veuve  Bétrine  ....  24  « 

Pour  port  de  lettres 60  » 

Pour  dépenfes  imprévues i6o  « 

Total 6164 /A 

XI. 

Répartition  : 

Rour  le  quartier  de  M.  Gabriac  l'aîné.     .  770  y/^  10  f 

Pour  celui  de  M.  Gabriac  le  jeune.     .     .  770  »   10 

Pour  celui  de  M.  du  Cambon    ....  770  »  10 

Pour  celui  de  M.  Bourbon 770  »   10 

Pour  celui  de  M.  Sabatier 770  »  10 

Pour  celui  de  M.  Roche 770  »   10 

Pour  celui  de  M.  Molines 770  »   10 

Pour  celui  de  M.  Samuel 770  «   10 

Total 6164  y^    » 

Ainfi  conclu  &  arrêté. 

Gabriac,  pafteur  &  modérateur;  du  Cambon,  paileur 
&  modérateur-adjoint;  Ch.  Bourbon,  pafleur  & 
fecrétaire;  Sabatier,  pafteur  &  fecrétaire-adjoint. 


^B     ^R    ^B     ^D 


SYNODES  PROVINCIAUX. 


495 


Synode   de   Saintongc,    Angoumois  et  Bordelais. 

Au  nom  de  Dieu.  Amen. 

Aâes  dufynode  provincial  des  vingtième,  vingt  &  unième  &  vingt- 
deuxième  Septembre  milfept  cent  foixante-dix  ' . 

Les  églifes  de  Bordeau.x,  Saintonge  &  Angoumois,  affemblces  en 
fynode  fous  la  protedion  divine  les  vingtième,  vingt  &  unième,  &  vingt- 
deu.xième  feptembre  mil  fept  cent  foixante-dix,  après  avoir  implore 
le  fecours  du  St-Efprit,  ont  délibéré  ce  qui  fuit  : 

I. 

A  la  pluralité  des  fufTrages,  on  a  élu  MM.  Dugas,  pafteur,  pour 
modérateur,  &  Cavalier,  paft[eur],  pour  modérateur-adjoint;  MM. 
Dupuy  jeune,  pour  fecrétaire,  &  JaroulTeau  pour  fecrétaire-adjoint. 

Colloque  de  Saintonge  et  Angoumois  des  23  et  24  de  mars  1770. 

Au  nom  de  Dieu.  Amen. 

I .  Les  églises  de  Saintonge  et  Angoumois,  assemblées  en  colloque  les  23  et  24 
mars  1770,  après  avoir  imploré  l'assistance  du  Seigneur,  [ont]  délibéré  ce  qui  suit  : 

1.  —  Lecture  faite  des  lettres  de  députation,  on  a  nommé,  ù  la  pluralité  des 
suffrages,  M.  Dugas,  modérateur,  et  M.  Martin,  secrétaire. 

2.  —  M.  Marsoo  ne  pouvant  être  regardé  comme  pasteur  actuel  de  la  pro- 
vince, en  vertu  du  congé  qui  lui  fut  accordé  à  sa  réquisition  par  le  dernier  synode, 
(art.  5-())  la  compagnie,  en  improuvant  la  conduite  tant  dudit  pasteur  que  des 
églises  qui  l'ont  reçu  en  cette  qualité,  après  les  trois  mois  de  la  date  dudit  synode, 
a  arrêté  que  la  décision  de  cette  irrégularité  sera  renvoyée  au  provincial  prochain, 
et  qu'au  cas  que  lesdites  églises  ne  veulent  pas  continuer  à  être  desservies  par 
ledit  sieur  Marsoo  jusqu'alors,  elles  le  seront  par  M.  Jarousseau;  bien  entendu  que 
M.  Dugas  se  chargera  en  même  temps  de  la  desserte  de  celles  de  Courlay  et  le 
Pouyaud. 

3.  —  Supposé  que  M.  Dupuy  l'aîné  veuille  accepter  la  vocation  que  l'assem- 
blée lui  adresse  par  le  présent  arrêté,  il  desservira,  de  concert  avec  Monsieur  son 
frère  (qui  a  bien  voulu,  à  nos  pressantes  sollicitations,  se  désister  du  dessein  qu'il 
avait  formé  de  quitter  notre  province),  les  églises  qui  composent  actuellement  les 
quartiers  de  l'Angoumois  et  de  Maronnes,  ainsi  que  celles  de  St-Savinien  et  de 
St-Jcan-d'Angély,  qu'on  détache  pour  cet  effet,  dès  à  présent,  du  quartier  actuel 
de  Pons,  à  la  réquisition  desdites  deux  églises. 

4.  —  Dans  la  supposition  que  l'église  de  Marennes,  ou  quelque  autre  des  sus- 
dits quartiers,  ne  veuille  pas  être  desservie  par  les  pasteurs  nommés  dans  l'article 
précédent,  on  les  autorise  il  s'en  procurer  un  autre  hors  de  la  province  pour  leur 


496 


LES  SYNODES  DU  DESERT. 


II. 

MM.  Allard,  pafteurdela  province  du  Périgord  &  Morin, ancien, 

ayant  été  députés  par  ladite  province  pour  aflifter  à  la  préfente  affem- 

blée,  elle  les  y  a  admis,  conformément  à  l'art.  i6  du  chap.  viii  de 

notre  difcipline,  ainfi  que  M.  Etienne  Gibert,  à  caufe  de  fa  qualité  de 

pafteur  de  la  province. 

m. 

La  province  d'Aunis  ayant  offert  à  celle-ci  3oo  liv.  d'honoraires 
pour  l'efpace  de  trois  mois  qu'elle  a  été  deffervie  par  MM.  Dugas, 
Jarouffeau  &  Martin,  la  compagnie,  vu  les  divers  befoins  de  nos 
églifes,  accepte  fon  offre  &  charge  M.  Thomas,  de  Royan,  de  retirer 
ladite  fomme  &  d'en  difpofer  félon  qu'il  lui  fera  ordonné  par  quel- 
qu'un de  nos  tribunaux. 

desserte  particulière,  bien  entendu  que  tant  ladite  ou  lesdites  églises  que  le  pas- 
teur seront  toujours  soumis  au  gouvernement  ecclésiastique  de  la  province. 

5.  —  L'assemblée,  ayant  égard  aux  raisons  qui  ont  engagé  M.  Martin,  pas- 
teur, à  lui  demander  son  congé  (et  qu'il  a  exposées  à  quatre  de  ses  membres),  le 
lui  accorde  aux  conditions  toutefois  qu'il  n'en  fera  usage  que  lorsque  l'art.  3 
ci-dessus  sera  rempli,  ou  qu'on  pourra  pourvoir  par  quelques  autres  moyens  à  la 
desserte  de  son  quartier. 

6.  —  Monsieur  le  modérateur  écrira  au  plus  tôt  à  M.  Dupuy  l'aîné  pour  l'in- 
former de  l'arrêté  qui  le  concerne,  exprimé  dans  l'art.  3  ci-dessus,  et,  dès  qu'il  en 
aura  reçu  réponse,  il  en  donnera  avis  à  M.  Martin. 

7.  —  On  charge  le  quartier  de  M.  Martin,  pasteur,  de  lui  donner  les  témoi- 
gnages avantageux  qui  lui  sont  si  légitimement  dus  à  tous  égards,  lors  de  son 
départ,  conformément  à  l'art.  5  ci-dessus. 

8.  —  Les  délibérations  de  nos  précédents  colloques,  concernant  l'authenti- 
cité qu'il  importe  de  donner  aux  articles  des  registres  de  baptêmes  et  mariages 
qui  en  manquent,  n'ayant  pas  été  jusqu'à  présent  exécutés,  l'assemblée  en  recom- 
mande de  nouveau  très-fortement  l'observation;  et  elle  adresse  pour  cet  effet  la 
formule  suivante,  à  laquelle  chaque  consistoire  est  enjoint  de  se  conformer. 

9.  —  «  Les  fâcheuses  circonstances  où  les  églises  se  sont  trouvées  n'ayant 
«  pas  toujours  permis  aux  pasteurs  de  signer  l'enregistrement  des  baptêmes  qu'ils 
«  ont  faits  et  des  mariages  qu'ils  ont  bénis,  et  ne  nous  étant  plus  possible  de 
«  remédier  à  ce  manque  de  formalité  à  cause  de  la  mort  ou  de  l'absence  desdits 
«  pasteurs,  nous,  soussignés,  certifions,  sur  le  témoignage  de  plusieurs  personnes 

«  dignes  de  foi,  que  les  articles enregistrés  à  la  page  du  numéro 

«  ont  été  faits  par pasteur  reconnu  et  approuvé.  » 

10.  —  MM.  Dugas  et  Martin  ayant  reçu  la  somme  de  61 5  liv.,  perçues  des 

églises,  pour  subvenir  au  besoin  de  Mad.  D ,  et  ne  lui  ayant  fait  passer  que 

celle  de  3oo  liv.,  il  a  été  arrêté  que  les  3i5  liv.  qu'on  a  en  main  seront  prêtées 
à  M.  Gaudy,  vu  le  pressant  besoin  où  il  se  trouve  et  qu'il  nous  a  exposé,  ainsi 
que  tout  ce  que  lesdits  pasteurs  doivent  de  plus  auxdites  églises,  desquelles 
sommes  il  donnera  son  billet  à  M.  R....  ;  et  ce  dernier  remboursera  lui-même  aux 
églises,  lorsque  ledit  billet  sera  acquitté. 

11.  —  Il  a  été  arrêté  que,  dès  aujourd'hui,  M.  Dupuy  jeune  sera  chargé 
de  la  desserte  des  églises  de  St-Savinien  et  de  St-Jean-d'Angély. 


SYNODES  PROVINCIAUX.  ^q^ 

IV. 
Vu  l'appel  interjeté  par  M.  Etienne  Gibert,  pafteur,  à  la  préfente 
alTemblée,  des  divers  arrêtés  du  confiftoirc  de  Bordeaux  le  concer- 
nant &  notamment  de  ceux  du  G"  c[ourant],  par  lelquels  on  lui  inter- 
dit toutes  les  fondions  paftorales  dans  ladite  églife  de  Bordeaux,  la 
compagnie,  après  avoir  pris  connaiffance  des  fufdits  arrêtés  &  des 
faits  qui  les  ont  occarionnés,&  après  avoir  ouï  fur  ce  ledit  M.  Etienne 
Gibert,  eftime  :  i°  que  les  Catcchifmes  de  MM.  Saurin  &  Ofterwald, 
étant  approuvés  &  en  ufage,  furtout  ce  dernier,  dans  toutes  les  églifes 
réformées  de  ce  Royaume,  ledit  confiftoire  était  en  droit  de  les  prefcrirc 
audit  fieur  Gibert  dans  l'inftruclion  de  la  jeuncffe  qui  lui  avait  été 
confiée,  &  qu'ainfi  ledit  fieur  Gibert  a  péché  contre  l'ordre  en  choifif- 

12.  —  Messieurs  les  anciens  de  Marennes  ayant  envoyé  (contre  ce  qui  est 
prescrit  par  notre  discipline  et  par  divers  arrêtés  de  nos  tribunaux  ecclésias- 
tiques) un  mémoire,  sans  en  avoir  prévenu  le  colloque  de  leur  quartier,  la  com- 
pagnie, en  les  blâmant  à  cet  égard,  leur  enjoint  de  ne  plus  récidiver  à  l'avenir. 

i3.  —  L'assemblée,  voulant  remédier  aux  inconvénients  qui  peuvent  résulter 
de  la  trop  grande  facilité  avec  laquelle  certains  consistoires  ont  accordé  la 
bénédiction  nuptiale  à  des  personnes  d'une  religion  contraire,  leur  enjoint,  ainsi 
qu'à  tous  les  autres,  de  ne  publier  à  l'avenir  les  annonces  de  tels  mariages 
qu'après  trois  mois  révolus  de  la  date  de  leur  contrat  au  plus  tôt. 

Ainsi  conclu  et  arrêté  [les]  jours  et  an  que  dessus. 

DuGAS,  pasf  et  modérateur;  Martin,  pasteur  et  secrétaire. 

Colloque  de  l'Angoumois  du  22  juin  i-'^O- 

Au  nom  de  Dieu.  Amen. 
Les  églises  de  Jonzac  et  d'Angoumois,  assemblées  en  consistoire  le  22  juin 
1770,  en  la  personne  de  leurs  députés,  après  avoir  invoque  le  nom  du  Seigneur, 
ont  délibéré  ce  qui  suit  : 

1.  —  M.  Marsoo,  s'étant  départi  du  congé  qu'il  avait  demandé  au  synode  du 
4,  5  et  6  juillet  (art.  3)  et  qui  lui  fut  accordé,  nous  a  fait  proposer  par  deux 
membres  de  cette  assemblée  de  desservir  nos  églises;  mais  comme  il  fut  adressé 
par  le  colloque  des  23  et  24  mars  1770  vocation  à  MM.  Dupuy  pour  cette  même 
desserte  et  que  nous  ne  pouvons  accepter  l'un  sans  préjudicier  aux  autres,  nous 
avons  cru  pouvoir,  en  attendant  qu'il  soit  autrement  décidé  par  le  prochain 
synode,  accorder  à  M.  Marsoo  vocation  pour  desservir  nosdites  six  églises,  sans 
préjudice  à  l'art.  3  du  colloque  qui  oblige  les  sieurs  Dupuy  à  circuler  alternative- 
ment dans  ce  quartier. 

2.  — Sur  la  représentation  faite  par  plusieurs  membres  de  cette  assemblée 
qu'ils  ne  pouvaient  accepter  l'article  ci-dessus,  sans  en  communiquer  à  leurs 
églises,  leur  pouvoir  étant  limité,  il  a  été  résolu  qu'il  en  sera  communiqué  inces- 
samment auxdites  églises  pour  qu'elles  mettent  leur  approbation  ou  réjection,  et 
au  cas  de  contrariété  le  tout  sera  incessamment  porté  au  synode  prochain. 

GuÉDON,  secrétaire. 
—  Mss.  de  Jarnac. 

3a 


498  LES  SYNODES  DU  DÉSERT. 

fant  par  lui-même,  à  l'infu  ou  fans  l'approbation  dudit  conliftoire, 
celui  de  Heidelberg,  quoique  approuvé  parmi  les  communions  pro- 
teftantes  en  ge'néral,  ainfi  qu'en  le  faifant  imprimer  pour  le  répandre 
dans  ladite  églife,  également  à  l'infu  ou  fans  l'approbation  dudit  con- 
fiftoire  &  en  ne  confentant  de  fe  fervir  de  ceux  de  MM.  Saurin  & 
Ofterwald,  qu'on  lui  avait  prefcrits,  qu'après  des  follicitations  plufieurs 
fois  réitérées  ....  ;  elle  eftime,  2°  que  ledit  confiftoire  était  auffi  en 
droit,  vu  la  réclamation  de  plufieurs  de  fes  membres  &  d'un  grand 
nombre  de  fidèles,  de  prefcrire  audit  fieur  Gibert,  ainfi  qu'il  l'a  fait 
par  fes  divers  arrêtés  &  notamment  par  ceux  du  iZ"  août  dernier,  de 
f'exprimer  tant  en  public  qu'en  particulier  fur  les  matières  de  la 
Grâce,  fur  l'impuiffance  fpirituelle  de  l'homme  &  fur  la  néceffité  des 
bonnes  œuvres,  dans  les  termes  mentionnés  aux  fufdits  arrêtés  qui 
nous  reftent  en  mains,  attendu  que  cette  manière  de  f'énoncer  fur  ces 
matières  ne  lui  paraît  porter  aucune  atteinte  à  l'orthodoxie  de  ces 
matières,  &  qu'elle  aurait  prévenu  les  fufdites  réclamations  &  éteint 
les  malheureufes  divifions  qui  fen  font  déjà  enfuivies,  &  qui  pourraient 
en  réfulter.  Partant,  on  ne  peut  f'empêcher  de  défapprouver  ledit 
fieur  Gibert  de  n'avoir  pas  eu  égard  auxdites  réclamations  &  aux 
moyens  qu'on  lui  a  indiqués  pour  les  faire  ceffer,  exprimés  dans  lef- 
dits  arrêtés  du  confiftoire  de  Bordeaux.  3°  En  conféquence  de  toutes 
ces  confidérations,  &  vu  les  arrêtés  dudit  confiftoire  du  6*  du  courant 
qui  fen  font  enfuivis,  la  compagnie,  fans  approuver  lefdits  arrêtés,  les 
cenfurant  au  contraire  comme  trop  précipités,  vu  l'indication  de  la 
préfente  affemblée  qui  lui  avait  été  notifiée,  &  lui  paraifl"ant  d'ailleurs 
peu  conformes  au  fupport  qu'exige  la  charité  chrétienne  &  dont  ledit 
fieur  Gibert  nous  a  paru  digne,  prévoyant  néanmoins  que  le  minif- 
tère  dudit  fieur  Gibert  ne  pourrait  qu'être  déformais  infrudueux  dans 
ladite  églife  de  Bordeaux,  qu'y  produire  &  y  entretenir  des  divifions 
fcandaleufes  &  funeftes  à  ladite  églife  qu'il  importe  infiniment  de  pré- 
venir, —  juge  que  fon  miniftère  ne  doit  pas  y  être  continué,  tant  que 
les  difpofitionsdeceux  qui  la  compofent  en  tout  ou  partie  feront  telles 
qu'elles  font  préfentement  à  fon  égard.  Cependant,  comme  les  torts, 
qu'on  peut  lui  imputer  &  qu'on  lui  impute  en  effet,  ne  nous  paraif- 
fent  pas  fuffifants  pour  lui  interdire  l'exercice  de  fon  miniftère  dans 
d'autres  églifes,  &  dans  l'efpérance  qu'il  préviendra,  autant  qu'il  lui 
fera  poflible,  que  celles  qui  pourront  lui  être  confiées  ne  puiffent 
réclamer  contre  fa  manière  de  prêcher  fur  les  matières  dont  il  f 'agit 


SYNODES  PROVINCIAUX.  409 

ni  fur  aucune  autre,  la  préfente  affemblcc  lui  adreffe,  par  le  préfent 
article,  vocation  pour  la  dellerte  d'un  des  quartiers  de  Saintonge  & 
Angoumois  qu'on  lui  aflignera,  fil  juge  à  propos  de  l'accepter. 

V. 

On  laifTe  à  l'églife  de  Bordeaux  la  liberté  de  remplacer  ledit  fieur 
Gibert,  en  appelant  dans  fon  fein  un  autre  palleur  hors  de  la  pro- 
vince, approuvé  &  reconnu. 

VI. 

M.  le  modérateur  eft  chargé  par  le  préfent  article  d'écrire  aux 
fidèles  de  l'églife  de  Bordeaux  pour  les  exhorter  ù  vivre  toujours  dans 
l'union  &  la  concorde  chrétienne. 

VII. 

Nonobflant  les  mémoires  de  MM.  les  députés  de  l'églife  de  Bor- 
deaux &  de  M.  E.  Gibert,  pafteur,  le  premier  contenant  en  quatre 
pages  paraphées  &  fignées  par  MM.  le  modérateur  &  fecrétaire  de  la 
préfente  aflemblée,  le  fécond,  de  M.  Gibert,  compris  en  trois  pages 
audi  paraphées  &  fignées  par  les  mêmes  que  delfus,  qui  ont  été  lus 
&  pris  en  confidération,  la  compagnie  n'a  pas  jugé  ù  propos,  vu  la 
délicateffe  de  la  matière,  de  faire  aucun  changement  à  l'art.  4  de  fes 
arrêtés  de  ce  jour,  que  lefdits  mémoires  ont  en  vue. 

Et  quant  à  l'autre  grand  mémoire  de  56  pages  que  ledit  fieur 
Etienne  Gibert  a  aufli  lu  &qui  a  aufli  été  paraphé  à  toutes  les  feuilles 
&  figné  à  la  dernière  par  les  mêmes  que  defrus,raffemblée  lui  enjoint 
de  ne  pas  le  répandre  dans  ladite  églife  de  Bordeaux,  dans  la  crainte 
où  elle  eft  qu'il  n'y  produifît  un  mauvais  effet,  vu  la  difpofition  ac- 
tuelle des  efprits  dans  ladite  églife,  de  même  qu'un  autre  petit  mémoire 
contenant  des  obfervations  fur  la  conduite  qu'a  tenue  le  confiftoirede 
Bordeaux  ù  fon  égard,  &  compris  en  douze  pages  qu'on  a  aufli  para- 
phées &  fignées. 

vin. 

Leflure  du  précédent  article  ayant  été  faite  à  M.  Etienne  Gibert, 
&  lui,  M.  Gibert,  ayant  déclaré  qu'avant  fon  départ  de  Bordeaux  il  y 
avait  laiffé  une  copie  dudit  grand  mémoire  entre  les  mains  d'un  fidèle, 
la  compagnie  l'exhorte,  par  les  mêmes  confidérations  qui  font  le  motif 
de  l'article  ci-deffus,  ù  retirer  le  plus  tôt  qu'il  le  pourra  ladite  copie, 
ainfi  que  les  autres  qu'on  pourrait  en  avoir  faites. 


5oo  LES  SYNODES  DU  DESERT. 

IX. 

L'affemblée  ayant  pris  en  confidération  l'appel  que  M.  Renouleau, 
pafteur  de  la  province  du  Périgord,  a  interjeté  devant  elle  &  l'acquiefce- 
ment  que  le  fynode  en  a  fait,  de  la  fentence  de  fufpenfion  prononcée 
contre  lui,  quoique  abfent,  par  fes  arrêtés  des  iS"  &  14^  feptembre 
1769,  art.  4,  fondée  fur  les  imputations  qu'il  avait  malverfé  avec 
Mad[ame]  fon  époufe,  avant  la  bénédidion  nuptiale  qui  leur  fut  im- 
partie, après  avoir  examiné  lefdites  imputations  &  leur  fondement, 
&  ouï  les  députés  de  part  &  d'autre,  elle  a  trouvé  que,  vu  les  contra- 
didions  de  trois  d'entre  eux  qui  ont  donné  des  déclarations  par  écrit 
qui  auraient  du  poids  dans  cette  affaire  fans  ces  contradidions,  vu  le 
confentement  que  la  famille  de  ladite  époufe  a  donné  à  fon  mariage 
avec  ledit  fieur  Renouleau,  vu  la  rétradation  que  le  père  de  ladite 
dame  a  faite  par  écrit,  à  ce  qu'il  avait  d'abord  dit  de  vive  voix  contre 
elle  &  contre  ledit  fieur  Renouleau,  &  les  raifons  plaufibles  qu'il  a 
alléguées  de  fa  conduite  à  cet  égard,  vu  enfin  que  l'accouchement  de 
ladite  dame,  qui,  fuivant  le  certificat  du  chirurgien  qui  l'a  accouchée 
&  le  témoignage  par  écrit  de  la  femme  chez  qui  elle  f'accoucha  &  qui 
nous  ont  été  produits,  n'a  eu  lieu  qu'après  fept  mois  &  un  jour  de 
la  date  de  la  bénédidion  nuptiale  qui  lui  a  été  impartie,  —  en  confé- 
quence  de  toutes  ces  confidérations  qui  nous  font  préfumer  l'inno- 
cence de  M.  Renouleau  fur  ce  fait,  on  lève  la  fufpenfion  prononcée 
contre  lui,  l'autorifant  d'exercer  à  l'avenir  toutes  les  fondions  du 
St-Miniftère,  partout  où  il  fera  légitimement  appelé,  excepté  feulement 
dans  le  quartier  de  Monflanquin,  compofé  des  églifes  de  Monflanquin 
même,  Libos  &  Caftelnaud,  à  caufe  des  difpofitions  aduelles  d'un 
grand  nombre  de  fidèles  de  ce  quartier  contre  lui,  qui  nous  ont  fait 
craindre  que  fon  miniftère  y  ferait  infrudueux,  laiffant  d'ailleurs  au 
foin  de  ladite  province  du  Périgord  d'affigner  audit  fieur  Renouleau 
un  quartier  où  il  puiffe  exercer  fon  miniftère  avec  édification,  &  l'ex- 
hortant à  lui  faire  payer  les  honoraires  qui  lui  font  dus. 

Pour  lever  l'équivoque  qui  pourrait  faire  croire  que  ce  font  lefdits 
députés  ici  préfents  qui  ont  donné  les  déclarations  par  écrit  contre 
M.  Renouleau  à  l'article  ci-deffus,  on  déclare  que  ce  font  d'autres 
perfonnes  que  l'on  a  en  vue. 

X. 

Sur  les  bons  témoignages  qui  ont  été  rendus  à  la  compagnie  en 
faveur  d'un  jeune  homme,  âgé  d'environ  trente  ans,  qui  profefle  notre 


SYNODES  PROVINCIAUX.  3oi 

fainte  religion  depuis  environ  trois  ans,  qui  cft  difpolc  à  abjurer  in- 
celfamment  les  erreurs  de  l'Eglifc  romaine  dans  laquelle  il  a  été  élevé 
&  à  fe  dévouer  au  St-Miniftère,  l'allembiée,  en  bénilfant  Dieu  de  ce 
qu'il  lui  a  fait  connaître  la  vérité,  eft  d'avis  qu'il  foit  admis  au  nombre 
des  étudiants  de  la  province,  immédiatement  après  fon  abjuration,  & 
charge  en  conféqucnce  M.  le  pafteur  du  quartier  où  il  fait  fon  féjour 
de  le  diriger  &  de  l'éprouver  relativement  au  St-Miniftère,  tant  fur  la 
prédication  que  fur  les  autres  études  touchant  la  religion,  afin  de  pou- 
voir l'envoyer  au  féminairc,  le  fynode  prochain,  fi  on  l'en  juge  digne. 

XI. 

Sur  la  recommandation  des  députes  de  l'églifc  de  Bordeaux  en 
faveur  du  ficur  Verdaillan  J.  .  .  .,  jeune  homme  âgé  d'environ  i8  ou 
19  ans,  la  compagnie  l'admet  pour  étudiant  de  notre  province,  con- 
fcnt  qu'il  fc  rende,  le  plus  tôt  qu'il  le  pourra,  au  féminaire  en  cette 
qualité  pour  y  continuer  fes  études,  charge  M.  le  modérateur  d'écrire 
à  MelBcurs  nos  refpeclables  amis,  les  directeurs  de  notre  féminaire, 
de  l'y  recevoir  comme  tel,  &  décide  qu'il  fera  pourvu  à  fa  dépenfe  au 
cas  que  fa  famille  ne  puifTe  y  fubvenir,  tant  pour  fon  voyage  que  pour 
fon  féjour  audit  féminairc,  par  la  province,  conformément  aux  règle- 
ments de  nos  précédents  fynodes,  c'ert-à-dire  un  tiers  par  Bordeaux 
&  les  deux  tiers  par  la  Saintonge  &  Angoumois. 

XII. 

La  compagnie,  rcconnaifTant  la  juftice  &  la  néceflTité  de  la  demande 
du  quartier  de  Marennes  en  faveur  de  l'églife  de  St-Savinicn,  e(l 
d'avis  qu'on  y  ait  égard,  &  charge  tous  les  députés  d'en  informer 
leurs  quartiers  rcfpcdifs. 

XIU. 

A  la  rcquifition  du  colloque  d'Angoumois,  on  confirme  l'art.  3 
du  colloque  général  tenu  le  2  3''  &  24"  mars  dernier,  qui  enjoint  ù 
MM.  Dupuy  frères,  pafteurs,  de  dcU'ervir  alternativement  les  quartiers 
d'Angoumois  &  de  Marennes. 

XIV. 

Sur  la  demande  qui  a  été  faite  fi  l'on  doit  admettre  à  la  com- 
munion une  perfonne  mariée  avec  une  autre  qui  ne  fait  profefllon 
extérieure  d'aucune  religion,  refufe  même  de  dire  dans  quelle  églifc 
&  par  qui  fon  mariage  a  été  béni,  la  compagnie  eftime  que  la  chofe 
ne  fc  peut  que,  premièrement,  elle  n'ait  fait  cet  aveu  &  donné  des 
marques  d'une  repcntancc  vive  &  fincère. 


5o2  LES  SYNODES  DU  DESERT. 

XV. 
L'affemblée  fixe  un  jour  de  jeûne,  d'humiliation  &  de  prières  dans 
cette  province  au  Dimanche  vingt-cinquième  du  mois  de  novembre 
prochain. 

XVI. 

L'églife  de  Bordeaux  eft  chargée  de  la  convocation  du  prochain 
fynode  provincial. 

XVII. 

On  charge  M.  Thomas  de  compter  à  l'églife  de  Bordeaux  24  liv. 
pour  les  deux  tiers  de  la  penfion  de  Madame  la  v[euve]  Bétrine,  dont 
l'année  écherra  le  27"  courant,  en  dédu6tion  de  l'argent  qu'il  doit 
recevoir  de  la  province  d'Aunis. 

Ainfi  conclu  &  arrêté  lefdits  jours  &  an  que  deffus. 

DuGAS,  pafteur  &  modérateur;  Cavalier,  part'' &  modérateur- 
adjoint;  DupUY,  paft''  &  fecrétaire;  J.  Jarousseau,  paft''  & 
fecrétaire-adjt. 


FIN  DU  TOME  SECOND. 


Appendice. 


I.    LES  MEREAUX   DU  XVIII»  SIECLE  ". 


L'usage  des  méreaux  est  très-ancien.  Il  est  probablement  ante'rieur  aux 
titres  en  langue  latine  qui  en  parlent,  ceux  du  XII'  siècle.  Etats,  provinces, 
confréries,  communautés,  chapitres,  tous  eurent  des  méreaux,  espèces  de 
jetons  successivement  en  papier,  carton,  cire,  cuir,  verre,  plomb  ou  cuivre, 
qui  étaient  les  signes  représentatifs  d'une  valeur  (méreaux  distributifs  pour 
les  distinguer  des  méreaux  capitulaires,  lesquels  étaient  les  jetons  de  présence 
institués  dans  les  chapitres),  mais  qui  cependant  n'étaient  pas  une  monnaie. 

Une  bourse  d'argent  légière 
Qui  estait  pleine  de  mesreaulx. 

dira,  au  XV'  siècle,  le  poète  Villon. 

Les  méreaux  étaient  également  employés  comme  preuve  d'assistance  a  des 
réunions  de  toute  espèce,  échevinalcs,  synodales. 

Enfin,  dans  l'Eglise  réformée,  où  ils  furent  d'assez  bonne  heure  employés, 
c'étaient  des  pièces  «qui  étaient  distribuées,  dit  justement  M.  Hermand,  à 
ceux  qui  voulaient  être  admis  à  la  communion.» 

Les  mémoires  de  Du  Plcssis-Mornay  parlent  de  l'usage  des  méreaux  en  i  584. 
En  i6o5  et  en  161 3,  dans  les  registres  de  la  vénérable  compagnie  de  Genève,  — 
en  1626,  dans  les  actes  d'un  consistoire  du  Quercy,  —  en  i633,  dans  ceux 
d'un  consistoire  du  Bas-Languedoc,  —  en  1672,  dans  ceux  d'un  autre  con- 
sistoire du  Poitou,  etc.,  il  est  encore  question  des  méreaux.  Mais  il  faut 
remarquer  que  Du  Plessis-Mornay,  seul,  écrit  méreau.  Les  autres  écrivains 
protestants  écrivent:  mnrreau,   merreau,  marron,  marque.    De  quelque  façon 

■  Ifutoirc  Jis  froUsIatits  et  Jes  églises  rè/ortiUes  du  Poitou,  par  M.  A.  Liivrc.  Poitiers 
(1860).  —  Le  Méreau  ou  Médaille  des  églises  du  Désert,  par  M.  J  de  CIcrvaux.  Saintes 
(1870).  —  Chronùjue  protestante  dt  tAngoumois,  par  M.  V.  Bujeaud.  Angoulème  (1860).  — 
La  Ret-ut  de  numismatique  {1B54).  —  Etudes  numismatiquts,  par  B.  Fillon.  Paris  (1856).  — 
Bulletin  de  la  Société  de  f  histoire  du  frolestantisiiie  français,  lonie  I.  p.  iSq,  236.  237.  342. 
423  et  tome  II.  p.  l3.  —  Mémoires  de  la  Soeiété  des  Antiquaires  de  la  Morinie  (Article 
de  M.  Alex.  Hermand,  l834).  —  A'umisma tique  protestante.  Description  de  quarante  et  un 
méreaux  de  la  communion  réformée,  par  M.  Ch.  L.  Frossard.  Paris  (1872). 


5o4  APPENDICE. 

qu'on  l'emploie,  méreau,  marreau,  merreau,  marron  ou  marque,  ces  mots 
divers  désignent  dans  la  numismatique  protestante  une  seule  et  même  chose, 
c'est-à-dire  un  jeton  d'ordinaire  en  plomb  qui  était  donné  aux  fidèles  qui 
voulaient  être  admis  à  la  communion,  et  qui  était  remis  par  ces  derniers  à 
un  ancien  qui  les  recevait,  au  moment  même  où  ils  s'approchaient  du  parquet 
pour  participer  à  la  Cène. 

Par  extension,  ce  jeton  servait  parfois  aux  religionnaires,  ainsi  que  le 
prouve  l'art.  17  du  colloque  de  Bordeaux  de  ijbo,  comme  signe  de  recon- 
naissance et  de  ralliement. 

oïl  serait  très-bon,  lit-on  dans  un  registre  de  Genève  de  i6o5,  que,  selon 
l'usage  des  églises  de  France,  nous  eussions  des  marreaux.  »  —  A  Négre- 
pelisse,  on  lit:  «Le  sieur  Moulet  fournira  pain  et  vin;  le  sieur  Pâlot  baillera 
la  coupe  à  M.  Vedère,  pasteur;  le  sieur  Soulier  tiendra  le  plat  pour  recevoir 
l'argent  des  pauvres;  le  sieur  Labrueys  tiendra  le  plat  des  marques;  le  sieur 
Ferai  tiendra  la  tasse  à  la  porte  et  les  sieurs  Foly  et  Valette  auront  soin  de 
faire  venir  le  peuple  en  bon  ordre.  Et  ainsi  avant  chaque  communion.  »  Les 
divers  offices,  dont  il  est  question  dans  cet  extrait,  indiquent  clairement  à 
quoi  servaient  les  marques,  marreaux  ou  méreaux.  Un  incident,  que  rapporte 
Du  Plessis-Mornay,  complète  la  démonstration.  Mademoiselle  Du  Plessis  faisait, 
en  084,  un  séjour  à  Montauban;  aux  fêtes  de  Noël,  elle  voulut  communier. 
Un  des  pasteurs  de  cette  église,  invoquant  les  prescriptions  d'un  synode  national 
sur  la  décence  des  vêtements  et  de  la  parure,  s'opposa  au  désir  de  Mademoi- 
selle Du  Plessis,  parce  qu'elle  portait  cheveux,  et  qu'il  retranchait  de  la  Cène 
toutes  les  femmes  qui  portaient  cheveux.  «  La  Cène  approchant,  lit-on  dans 
les  Mémoires,  et  selon  la  coutume  de  Montauban,  M.  Berault  (c'était  le  pas- 
teur) étant  venu  environ  dix  jours  avant  la  Cène  pour  bailler  des  méreaux  à 
la  dizaine  du  quartier,  M.  Du  Plessis  lui  envoya  un  des  siens  avec  mémoire 
de  ceux  qui  faisaient  la  Cène  en  sa  famille  pour  le  prier  de  leur  envoyer  des 
méreaux  pour  tous.  —  M.  Berault  fit  répondre  qu'il  avait  assez  affaire  de  son 

troupeau d   On  s'émut  de  ce  refus.  Le  consistoire  fut  réuni,  l'affaire  lui   fut 

soumise,  et  vu  «la  vie  tracasseuse »  de  la  Cour  et  qu'elle  n'habitait  pas  Mon- 
tauban, mais  y  était  de  passage,  «fut  dit  à  M.  Cahier,  ministre  de  la  Cour, 
qu'il  leur  baillât  des  méreaux;  lequel  passa  par  leur  logis  et  n'y  trouva  que 
Mademoiselle  Du  Plessis  à  laquelle  il  dit  que,  quant  il  plairait  à  M.  Du  Plessis 
lui  envoyer  écrits  de  sa  main  ceux  de  sa  famille  qui  faisaient  la  Cène,  il  lui 
enverrait  des  méreaux....  v 

Par  là,  on  voit  quel  était  l'emploi  du  méreau.  C'était  un  jeton  donné  à 
ceux  qui  voulaient  communier,  mais  qui  n'était  donné  que  sous  certaines 
conditions.  Il  fallait  en  être  porteur  pour  être  autorisé  à  participer  à  la  Cène, 
et  pour  l'obtenir  on  devait  remplir  certaines  conditions  de  moralité,  d'austé- 
rité, plus  ou  moins  sévères,  dont  le  pasteur  se  déclarait  juge.  Cette  pièce  de 
plomb  représentait,  en  somme,  à  la  fois  un  satisfecit  et  la  preuve  du  satisfecit. 

La  planche  qu'on  a  donnée  reproduit  quelques  méreaux  de  la  seconde 
moitié  du  XVIII<:  siècle.  Ils  appartiennent  pour  la  plupart  aux  églises  du 
Poitou,  où  leur  usage  fut  de  bonne  heure  très-répandu. 


APPENDICE  ^oh 

On  les  avait  en  effet  vu  reparaître,  en  même  temps  que  l'organisation  des 
églises  s'élaborait  ou  se  complétait. 

Ce  qui  étonne,  c'est  qu'on  n'ait  retrouvé,  sauf  aux  Vans  qui  ilcpcndait 
du  Bas-Languedoc,  aucun  méreau  dans  les  provinces  mêmes  d'où  partit,  dès 
la  mort  de  Louis  XIV,  le  grand  mouvement  de  la  Restauration,  et  qu'aucun 
document  n'en  parle  ou  n'y  fasse  allusion.  On  en  possède  de  la  Basse-Guyenne 
(n"  I,  église  de  Calstelmoron),  de  la  Saintonge  (n"  2,  église  de  La  Trcmblade), 
du  Quercy  (n"  3)  et  surtout  du  Poitou;  on  n'ignore  pas  qu'ils  étaient  em- 
ployés dans  le  Bordelais,  en  Picardie,  et  que  leur  usage  en  fut  proposé  dans 
les  églises  de  Normandie;  mais  on  ne  retrouve  aucun  méreau  ni  aucune  men- 
tion de  ces  pièces  dans  le  Bas-Languedoc,  dans  les  Basses  et  Hautes-Cévcnnes, 
dans  le  Vivarais,  dans  le  Dauphiné,  c'est-à-dire  dans  les  églises  où  les  bases 
de  la  réorganisation  du  protestantisme  avaient  été  jetées,  dès  la  première 
heure,  par  Antoine  Court,  Cortciz,  Durand,  Roger,  —  on  se  rappelle  avec 
quelle  habileté  !  —  où  la  vie  religieuse  avait  été  la  plus  éclatante  et  la  plus 
active,  d'où  le  mot  d'ordre  était  parti,  et  qui,  pendant  tout  le  siècle,  avait 
été  le  grand  foyer  vers  lequel  les  religionnaires  du  Royaume  avaient  eu  les 
yeux  fixés.  Faut-il  penser  que  cette  disparition  tient  à  des  causes  acciden- 
telles? Du  moins,  les  documents  de  l'époque  y  feraient  allusion.  Est-il  mieux 
de  supposer  que  la  prospérité  de  ces  provinces  et  le  grand  nombre  des  reli- 
gionnaires, groupés,  resserrés  en  des  centres  importants,  en  rendaient  l'usage 
peu  pratique  ou  inutile.  Explication  peu  plausible,  étant  donné  que  le  méreau 
était  précisément  un  moyen  facile  de  reconnaître  et  d'admettre  les  fidèles,  sur- 
tout s'ils  étaient  nombreux,  qui  se  présentaient  à  la  communion.  Si  l'on  accorde 
enfin  que  le  méreau  pouvait  être  un  signe  de  ralliement  et  de  reconnaissance 
dans  des  circonstances  critiques,  il  est  certain  que  les  religionnaires  du  Lan- 
guedoc et  du  Dauphiné  avaient  été,  dans  les  trente  premières  années  du  siècle, 
aussi  peu  nombreux  qu'en  Saintonge  et  en  Poitou,  et  avaient  traversé  une 
situation  assurément  plus  grave  et  plus  critique  que  la  leur.  Peut-être  serait-il 
plus  simple  et  plus  exact  de  supposer  que  l'emploi  des  méreaux  était  peu  com- 
mun on  Languedoc  avant  la  révocation  de  l'Edit  de  Nantes,  et  qu'Antoine 
Court,  au  moment  où  il  travaillait  à  la  reconstitution  des  églises,  n'eut  pas 
à  relever  un  usage  qui  était  peu  répandu  dans  le  midi  de  la  France  et  qu'il 
avait  trouvé  moins  enraciné  dans  les  habitudes  ou  la  tradition  de  ses  core- 
ligionnaires. 

Quelque  explication  qu'on  admette,  le  Poitou,  la  Saintonge,  la  Guyenne, 
se  servirent  de  méreaux  pendant  toute  la  seconde  partie  du  XVIII*  siècle.  Le 
premier  que  l'on  possède  (n°  7)  porte  le  millésime  de  1743  et  provient  de 
l'église  de  Chcrvcux.  On  a  encore  les  moules  de  La  Tremblade,  de  La  Mothe, 
de  St-Sauvant. 

En  1768,  «les  colloques  de  l'Agenais,  écrit  M.  Lagarde,  décidèrent  que 
tout  fidèle  qui  voudrait  s'approcher  de  la  table  du  Seigneur  devrait  se  munir 
d'une  marque  appelée  marron,  et  ailleurs  méreau,  et  que  nul  ne  serait  admis 
à  communier  s'il  ne  représentait  au  pasteur  cette  marque'." 

I  Chroniques  des  iglises  réformas  Je  CAgenais,  p.ir  M.  L.igarde  (1870). 


5o6  APPENDICE. 

Dans  le  Bordelais,  avant  de  s'en  servir  comme  d'un  moyen  de  discipline, 
on  l'employa  d'abord  comme  mot  de  passe  et  de  ralliement.  Lorsque  le  pasteur 
Grenier  de  Barmont  reconstitua  l'église  de  Bordeaux  en  1754,  il  eut  à  lutter 
contre  les  hésitations  et  les  peurs  des  religionnaires  qui  allaient  la  composer. 
On  a  vu  (tome  II,  p.  46)  par  quel  ensemble  de  mesures  minutieuses  et  de 
précautions  il  parvint  à  en  triompher.  Le  difficile  était  de  réunir  les  fidèles. 
S'assembler  au  dehors,  au  Désert,  paraissait  périlleux.  On  résolut  de  ne  se 
réunir  qu'à  l'intérieur  de  la  ville,  dans  des  maisons  particulières.  Mais  il  y 
fallait  beaucoup  de  circonspection  :  la  crainte  des  faux  frères  hantait  les  esprits. 
C'est  alors  qu'on  résolut,  après  avoir  fortement  exhorté  ceux  qui  étaient  dans 
le  secret  de  le  garder  inviolablement  sur  les  réunions,  les  personnes  qui  s'y 
rendraient  et  le  lieu  où  elles  se  tiendraient,  de  leur  donner  une  marque  distinc- 
tive,  un  méreau,  qui  leur  servirait  à  tous  de  signe  de  reconnaissance.  «Comme 
on  ne  saurait  prendre  trop  de  précautions,  lit-on  à  l'art.  17,  on  donnera  à 
chaque  fidèle  un  cachet  ou  quelque  marque  particulière  qu'on  sera  obligé  de 
remettre  à  l'ancien  ou  à  son  ordre,  en  arrivant  au  lieu  de  l'assemblée;  ceux 
qui  n'en  seront  pas  munis,  quels  qu'ils  soient,  ne  seront  pas  admis  au  saint 
exercice.  » 

Nul  doute  que  ce  qui  se  passa  à  Bordeaux  ne  se  soit  passé,  au  début, 
dans  les  autres  provinces  du  Royaume;  mais  il  serait  téméraire  de  généraliser 
le  fait  :  le  méreau  était,  on  le  répète,  un  jeton  destiné  à  la  communion.  Quand 
Viala,  qui  avait  en  1 740  et  1 742  exercé  son  ministère  dans  le  Poitou,  se 
transporta  en  Normandie,  il  essaya  d'introduire  dans  ces  églises  l'usage  des 
méreaux  qu'il  avait  assurément  trouvé  dans  celles  du  Poitou,  et  il  dut  intro- 
duire un  article  à  cet  égard  dans  les  actes  du  premier  colloque  qu'il  réunit. 
En  1750,  en  effet,  (Voy.  tome  I,  p.  322),  un  nouveau  colloque  examinant  à  nou- 
veau les  arrêtés  de  ce  premier  colloque,  «  rejeta  la  proposition  de  donner  des 
marques».  La  décision  fut  définitive:  on  n'y  revint  plus.  Cinq  ans  plus  tard, 
en  1755,  un  colloque  constitutif,  réuni  par  le  pasteur  Campredon,  arrêta  sim- 
plement à  ce  sujet  (tome  II,  p.  53)  l'article  qui  suit:  «Les  jours  de  commu- 
nion, les  anciens,  de  concert  avec  le  pasteur,  prendront  une  connaissance  par- 
ticulière de  la  conduite  des  fidèles;  et  s'il  en  est  qui  se  soient  rendus  indignes 
d'approcher  de  la  sainte  table,  les  anciens  les  avertiront  de  ne  pas  se  présenter; 
et  ne  se  fera  l'avertissement  en  présence  de  toute  l'assemblée.  »  Ainsi  fut 
repoussé  en  Normandie  l'emploi  de  ces  jetons  de  plomb.  Les  anciens  se  bor- 
naient, dans  les  églises  de  cette  province,  à  frapper  d'un  avertissement  ceux 
qu'ils  jugeaient   indignes   de   la  communion. 

Il  n'en  fut  pas  de  même  en  Picardie.  En  1779,  un  synode  provincial 
(Voy.  tome  III)  réunit  à  Bohain  les  députés  de  Thiérache,  de  Picardie,  du 
Cambrésis,  de  l'Orléanais  et  du  Berry.  On  s'y  occupa  de  fixer  les  dates  où 
serait  célébrée  la  Cène,  et  des  mesures  à  prendre  contre  ceux  qui,  sans  en  être 
dignes ,  se  présenteraient  pour  y  participer  ;  aussitôt  de  revenir  à  l'usage  des 
méreaux.  «Pour  empêcher,  lit-on  à  l'art.  29,  que  nos  sacrés  mystères  ne  soient 
profanés,  on  rétablira  l'ancien  usage  touchant  les  marques  pour  approcher  de 
la  Ste-Cène,  sur  lesquelles  sera  empreinte  la  première  lettre  de  l'église  du  lieu. 


APPENDICE 


S07 


Elles  seront  distribuées  à  l'entrée  de  l'église.  Et  cet  usage  sera  rétabli  insen- 
siblement dans  toutes  les  églises  avant  la  tenue  du  prochain  synode,  sous  peine 
de  censure. » 

L'emploi  des  méreaux  fut  donc  général  au  XVIII»  siècle  dans  tout  le 
Royaume,  la  Normandie  exceptée,  et  on  ne  saurait  définitivement  arguer  de 
l'absence  de  ces  Jetons  dans  le  Bas-Languedoc,  le  Vivarais,  les  Hautes  et  Basses- 
Cévenncs  et  le  Dauphiné,  pour  affirmer  qu'il  n'y  fut  pas  accepté.  On  en 
a  retrouvé  dans  l'église  des  Vans  qui  dépendait  du  Bas-Languedoc,  et  enfin 
a  Marseille;  tout  au  plus,  peut-on  supposer  que  dans  ces  cinq  provinces  syno- 
dales l'usage  en  était  peu  commun. 

n  Les  méreaux  de  communion,  dit  justement  M.  Frossard,  étaient  le  plus 
souvent  fabriqués  par  les  anciens  de  l'église,  ce  qui  explique  leur  infériorité  au 
point  de  vue  de  l'art  numismatique.  La  gaucherie  des  inscriptions,  qui  fré- 
quemment portent  des  lettres  ou  des  chiffres  retournés  ou  renversés,  est  le 
fait  de  personnes  peu  exercées  à  graver  un  moule.  La  forme  souvent  étrange, 
fautive  parfois,  des  coupes  eucharistiques  et  autres  détails  symboliques  qui 
ornent  ces  jetons,  est  le  fait  de  ces  artistes  improvisés.  La  face  et  le  revers  sont 
disposés,  l'un  par  rapport  à  l'autre,  sans  règle  constante,  tantôt  comme  les 
médailles,  tantôt  comme  les  monnaies,  tantôt  au  hasard.  Certaines  pièces 
sont  frappées,  d'autres  fondues.  Généralement,  les  ornements  et  les  légendes 
sont  en  relief,  quelquefois  en  creux.  Parmi  ces  jetons  dépoun'us  d'art,  quel- 
ques-uns ne  sont  pas  sans  caractère  et  sans  élégance.  » 

Le  nombre  en  est  assez  grand.  M.  Frossard  en  a  dressé  le  catalogue 
avec  beaucoup  d'exactitude.  C'est  à  son  travail  qu'on  emprunte  la  description 
des  16  méreaux  qui  ont  été  reproduits  comme  des  spécimens  d'un  art  curieux 
et  naïf  et  comme  une  nouvelle  preuve  de  la  fidélité  avec  laquelle  les  reli- 
gionnaires  du  siècle  dernier  renouaient  la  chaîne  brisée  et  reprenaient  les 
anciennes  coutumes  de  leurs  pères  huguenots  '. 

DESCRIPTION   DE   SEIZE   MÉREAUX. 

N»  I.  —  Un  berger  en  costume  du  XVIII"  siècle,  debout,  coiffé  d'un 
chapeau  à  larges  bords  relevés,  sonnant  d'une  trompe  qu'il  tient  de  la  main 
gauche,  appuyé  de  la  main  droite  sur  une  houlette  à  crosse  recourbée  en 
dedans;  à  droite  et  à  gauche  du  berger,  des  arbres  en  bordure;  à  ses  pieds, 
cinq  brebis  cparses. 

Revers.  —  Une  Bible  ouverte  surmontée  d'un  soleil  rayonnant  et  de  six 
étoiles  à  six  pointes.  Sur  la  Bible  est  écrit  en  capitales  : 

MES  MA 

BREBIS  VOIX 

ENTEN  ET  ME 

DENT  SUIV 

ENT 

'  Description  de  quarante  et  un  méreaux  de  la  commumon  réformée  par  M.  Ch.  L.  Fros- 
sard. Paris  (1872). 


5o8  APPENDICE. 

Sur  les  deux  faces,  fine  moulure. 

Plomb;  diamètre:  o,o32  "'. 

Modèle  rustique  de  Courcelle-Chaussy  (Moselle)  ;  on  l'a  rencontré  aussi 
dans  les  églises  suivantes  :  les  Vans  (Ardèche),  avec  la  marque  D.  G.,  Castel- 
moron  (Lot-et-Garonne),  avec  G.  T. 

N°  2.  —  Un  berger  en  costume  du  XVI»  siècle,  debout,  tête  nue,  sonnant 
d'une  trompe  qu'il  tient  de  la  main  gauche,  appuyé  de  la  main  droite  sur  une 
houlette  décorée  ou  fleurdelysée,  au  milieu  d'une  prairie,  bordée  à  droite  et  à 
gauche  d'arbres,  dans  laquelle  paît  un  troupeau  figuré  par  six  brebis  à  droite. 
Dans  le  ciel  apparaît  une  croix  grecque  à  laquelle  pend  un  oriflamme  flottant. 

Revers.  —  Une  Bible  ouverte  qui  occupe  tout  le  champ,  surmontée  d'un 
soleil  rayonnant.  Sur  la  Bible  est  écrit  en  capitales  : 

NE  ST 

CRAINS  LUC 

POINT  Ce  XII 

PETIT  VT 

TROUPu  82 

Plomb  ;  diamètre  :  o,o3o  ". 

L'inscription  du  revers  porte  la  faute  verset  82  pour  32. 
Le  moule  de  ce  méreau  existe  à  La  Tremblade  ;  on  en  a  trouvé  des  exem- 
plaires dans  les  églises  de  Saintonge,  La  Tremblade,  avec  la  lettre  T;  ailleurs, 
avec  le  nombre  261  frappé  en  creux,  à  Saintes,  Barbezieux,  Puylaurens,  dans 
le  Lot-et-Garonne,  et  à  Marseille. 

N"  3.  —  Une  coupe  eucharistique,  forme  de  chenet,  ancien  relief  extrê- 
mement grossier,  accostée  des  lettres  : 

A      a 
Revers.  —  Trois  disques  saillants  posés  en  triangle  équilatéral,  séparés  par 
les  lettres  : 

EDA 
Bordure  en  dents  de  loup,  pointes  en  dedans,  à  l'avers  et  au  revers. 
Plomb;  diamètre  :  0,022  ". 

Les  lettres  doivent  se  lire  à  l'avers  E  A,  et  au  revers  EDA,  c'est-à-dire 
Eglise  de  Aigonnay. 

Eglise  d'Aigonnay  (Poitou). 

N"  4.  —  Un  berger  en  costume  du  XVIII"  siècle,  coiffé  d'un  chapeau 
rabattu  par  derrière,  cheveux  longs,  vêtements  à  plis,  chaussé  de  forts  souliers, 
debout,  les  jambes  écartées,  sonnant  d'une  trompe  qu'il  tient  de  la  main 
gauche,  appuyé  de  la  main  droite  sur  une  houlette  à  crosse  recourbée  en  dedans; 
à  droite  et  à  gauche,  des  arbres  debout,  mais  déracinés;  dans  le  champ  et  sous 
ses  pieds,  neuf  brebis  en  désarroi  et  dans  des  positions  étranges.  Dans  le  ciel 
plane  un  gros  oiseau  de  proie. 

Revers.  —  Une  Bible  ouverte  surmontée  d'un  soleil  à  face  humaine  rayon- 
nant, et  de  six  étoiles  à  cinq  pointes.  Sur  la  Bible  est  écrit  en  capitales  : 

NE  PET 

CRA  IT 

E  INS  TRO  D 

FOI  VPE 

NT  AV 


6o9 


APPENDICE. 

Bordure  perlée  à  la  face  et  au  revers. 
Plomb;  diamètre  :  o,o34  "'. 
Eglises  du  Lot-et-Garonne. 

N"  5.  —  Une  coupe  eucharistique  de  forme  élégante,  calice  à  bords  évasés, 
tige  en  balustre,  pied  presque  plat,  accostée  de  la  date  1772,  de  deux  points 
et  de  deux  morceaux  de  pain  de  communion  de  grande  dimension. 

Revers.  —  Inscription  : 

E  •  D 


CHE 
NAY 

Bordure.  —  Un  cercle  au  revers. 
Plomb;  diamètre  :  0,021  ■". 
L'inscription  se  lit  :  Eglise  de  Chenay. 
Eglise  de  Chenay  (Poitou). 

N»  G.  —  Une  coupe  eucharistique,  calice  de  forme  profonde,  avec  un 
cercle  au  milieu,  une  rondelle  à  la  tige,  pied  plat  un  peu  concave,  accostée  de 
quatre  copeaux  de  pain  surmontés  d'un  gros  point;  en  exergue  deux  •  . 

Revers.  —  Un  point  au  centre  d'un  petit  cercle;  en  bas,  un  grillage  c-n 
demi-cercle;  en  haut,  les  signes  : 

•  B  S  -. 

Bordure.  —  Un  cercle  grossier  à  l'avers  et  au  revers. 
Plomb;  diamètre  :  o,023  ■". 
Eglise  de  Beaussais  (Poitou). 

N°  7.  —  Une  coupe  eucharistique  dont  le  contour  seul  est  en  saillie,  figu- 
rant un  cercle  coupé  en  haut  d'une  barre  horizontale  et  dans  lequel  on  trouve 
le  lettre  D,  pied  court  marqué  d'un  G  :  en  haut,  quatre  points  ;  à  gauche,  un 
fleuron  de  trois  épis  et  la  lettre  E.;  à  droite,  un  fleuron  à  deux  épis  et  la 
lettre  .  P . 

Revers.  —  En  haut,  un  C  entre  deux  fleurons;  au  milieu,  la  date  1746; 
en  bas,  un  grand  fleuron  étalé. 

Bordure.  —  Cordée  à  l'avers  et  au  revers. 

Plomb;  diamètre  :  o,025  "". 

1-es  lettres  de  ce  méreau  doivent  se  lire  :  Eglise  protestante  de  Cherveux. 
11  semble  avoir  été  fait  d'après  un  procédé  différent  des  autres. 

Eglise  de  Cherveux  (Poitou). 

N"  8.  —  Une  coupe  eucharistique,  calice  en  forme  de  cornet,  deux  boules 
à  la  tige,  pied  plat,  accostée  de  la  date  de  1772. 
Revers  :  Inscription  en  caractères  grossiers  : 

E.  D. 
CHE 
N  V  I 

Bordure.  —  Deux  cercles  à  l'avers  et  au  revers. 
Plomb;  diamètre  :  0,021  "". 
L'inscription  doit  se  lire  :  Eglise  de  Chenai. 
Eglise  de  Chenay  (Poitou). 


5,0  APPENDICE. 

No  g.  _  Une  coupe  eucharistique  de  forme  élégante,  avec  une  boule  au 
milieu  de  la  tige,  les  bords  du  pied  légèrement  relevés,  accostée  de  deux  mor- 
ceaux de  pain  de  communion  de  forme  mince  et  allongée. 

Revers.  —  Au  centre,  un  ombilic  large  et  peu  saillant  entouré  des  lettres  : 
A:P:D:F:D:L:B: 

Bordure.  —  Deux  cercles  minces  à  la  face  et  au  revers. 

Plomb  ;  diamètre  :  0,02  i  ■". 

Les  lettres  doivent  se  lire,  selon  nous  :  Assemblée  protestante  des  fidèles 
de  la  Brousse. 

Eglise  de  la  Brousse,  Lezay  (Poitou). 

No  10.  —  Une  coupe  eucharistique,  calice  à  bords  évasés,  tige  avec  boule 
au  milieu,  pied  plat,  accostée  de  deux  morceaux  de  pain  de  communion  plus 
hauts  que  larges  ;  au-dessus,  les  lettres  A  P  en  belles  capitales. 

Revers.  —  Un  cercle  entouré  des  lettres  : 

S.  T.  S.  V. 

En  exergue,  un  ornement  formé  de  segments  de  cercles  avec  un  point. 

Bordure.  —  Un  cercle  au  revers. 

Plomb;  diamètre:  0,021™. 

La  légende  doit  se  lire  :  Saint-Sauvant. 

Saint-Sauvant  (Poitou). 

No  II.  _  Dans  le  champ,  deux  grandes  capitales  surmontées  d'un  point: 

E' A 
Revers.  —  Inscription  dans  le  champ  surmontée  d'un  point  à  gauche;   un 
petit  D  à  droite,  un  grand  D  couché  en  bas. 

EA  D 
O 
Plomb;  diamètre:  0,022  ". 

Les  lettres  du  revers  sont  interverties  et  doivent  se  lire  :  Eglise  de  Aigonnay. 
Eglise  d'Aigonnay  (Poitou). 

N»  12.  —  Une  coupe  eucharistique;  le  contour  seul  est  en  saillie,  forme 
de  coquetier;  à  gauche,  la  lettre  E,  et  au-dessous  un  petit  chevron  double,  la 
pointe  en  bas;  à  droite,  la  lettre  L;  en  exergue,  une  fleur  de  lis. 

Revers.  —  Une  roue  à  six  raies;  à  gauche,  la  lettre  P.;  à  droite,  -E;  au- 
dessous,  la  date  1762,  et  un  double  chevron,  la  pointe  en  bas. 

Bordure.  —  Un  cercle  de  feuilles  lancéolées,  pointes  en  dedans,  à  l'avers; 
un  cercle  quadrillé  au  revers. 

Plomb;  diamètre:  0,022  ". 

La  lettre  L  de  la  face  était  primitivement  un  E;  au  lieu  de  refaire  le  moule, 
qui  était  fautif,  on  s'est  contenté  de  mutiler  la  lettre  après  coup. 

Eglise  de  Lusignan  (Poitou). 

N»  i3.  —  Deux  larges  cercles  concentriques. 

Revers.  —  Vers  le  milieu  du  champ,  en  grosses  capitales   mal  façonnées, 

les  lettres  : 

S  M. 
Au-dessus  de  l'S  un  fleuron  grossier  qui  peut  signifier  une  fleur  de  lis. 
Bordure.  —  Deux  cercles  au  revers. 
Plomb;  diamètre:  o,023  "'. 
Eglise  de  St-Maixent  (Poitou). 


APPENDICE.  5,1 

N"  14.  —  Une  coupe  eucharistique  en  forme  de  chandelier,  une  rondelle 
à  la  tige,  pied  massif,  accostée  à  gauche,  verticalement,  du  mot  DIEU,  et  à 
droite  du  mot  PRIEZ. 

Revers.  —  Au  centre,  un  point  entouré  d'un  cercle  dans  un  segment 
duquel  se  lit  la  date  de  iSi'i,  autour  est  l'inscription: 

EGLISE  DE  LA  MOTH 

Plomb;  diamètre:  0,019'". 

La  légende,  disposée  en  cercle,  fait  servir  l'E  initial  de  église  pour  l'E 
final  de  La  Mothe. 

Eglise  de  La  Mothe  (Poitou). 

N"  i3.  —  Une  coupe  eucharistique,  calice  de  forme  évasée,  deux  rondelles 
à  la  tige,  pied  plat,  accostée  de  deux  morceaux  de  pain  de  communion. 

Revers.  —  Au  centre,  un  espace  circulaire  pointillé  en  creux,  entouré  des 
lettres  : 

E.  D.  C.  LE. 

Bordure.  —  Cordon  de  grosses  perles  et  cercle  à  l'avers  ;  cercle  au  revers. 
Plomb  ;  diamètre  :  0,024  '". 

Les  lettres  doivent  se  comprendre  E.  D.  C  —  LE  ou  Eglise  de  Celle. 
Eglise  de  Celles  (Poitou). 

N"  lô.  —  Une  coupe  eucharistique,  calice  de  forme  élégante,  tige  avec 
boule  et  rondelle,  pied  bas  et  large,  accostée  de  deux  morceaux  de  pain  de 
communion  de  grande  dimension,  avec  les  signes  : 

2  <  <  . 

Revers.  —  Inscription  en  capitales: 

Er  D 

CHAY 

Bordure.  —  Deux  cercles  à  l'avers;  un  cercle  au  revers. 
Plomb;  diamètre:  0,019'". 

Les  signes  de  la  face  sont  la  date  1772  renversée. 
Eglise  de  Chey  (Poitou),  anciennement  Chay. 


5 12  APPENDICE. 


II.    LES  ASSEMBLEES  AU  DESERT. 

Les  reproductions  de  la  gravure  faite  en  1775  par  Billotti,  d'après  Storni, 
et  de  l'estampe  plus  connue  de  Benoît-Louis  Henriquez,  d'après  un  dessin 
de  Joseph  Boze  (lySS),  donnent  assez  exactement  l'image  d'une  assemblée  au 
Désert,  dans  la  seconde  moitié  du  XYIII"!  siècle. 

C'était  en  1780.  Tout  péril  avait  cessé.  Les  religionnaires  de  Nîmes  se 
réunissaient  en  foule,  en  hiver,  au  pied  des  rochers  de  l'Ermitage,  et,  en  été,  à 
l'ombre  des  carrières  de  Lèques,  près  de  la  ville.  On  vivait  sous  un  régime  de 
tolérance  tacite.  Le  peintre  Boze,  le  futur  peintre  du  Roi,  fit,  à  cette  date,  un 
voyage  dans  le  Bas-Languedoc  et  descendit  chez  un  de  ses  amis  de  Nîmes, 
négociant  protestant,  M.  Gibert.  Son  séjour  fut  très-agréable,  et  il  en  con- 
serva un  si  parfait  souvenir  qu'il  forma  même  plus  tard  le  projet  de  revenir: 
«Vous  nous  rappelez  ces  doux  moments  qui  sont  bien  faits  pour  nous  donner 
la  plus  grande  envie  de  vous  revoir,  à  condition  que  nous  logerons  dans  les 
mêmes  appartements.»  Il  accompagna  Gibert  au  Désert,  fut  frappé  du  curieux 
spectacle  qui  s'offrait  à  ses  yeux,  et  en  prit  un  dessin.  Quelque  temps  après, 
il  le  fit  graver.  «...Vous  n'avez  sûrement  pas  oublié,  écrivait-il  en  1785  à 
son  hôte,  le  projet  que  j'avais  pendant  mon  séjour  à  Nîmes  ;  je  viens  de 
l'effectuer.  J'ai  enfin  chez  moi  la  planche  de  la  gravure  qui  représente  la 
fameuse  assemblée  des  protestants  de  Nîmes;  je  n'attends  plus  que  l'inscription 
qu'il  faut  mettre  au  bas  de  la  gravure  pour  en  tirer  des  estampes'.»  Et  il  ajou- 
tait en  post-scriptiim  :  «  C'est  l'assemblée  d'été  dont  les  rochers  escarpés  font 
dans  le  tableau  un  effet  pittoresque.  La  planche  est  gravée  par  un  habile  gra- 
veur de  l'Académie  royale  de  Paris;  il  a  su  rendre  par  son  burin  l'ardeur  du 
soleil,  le  ciel  du  Languedoc,  le  costume  du  pays,  enfin  le  portrait  le  plus  fidèle 
du  lieu,  à  croire  qu'on  y  est.  On  y  voit  une  grande  multitude  de  personnes  =  .» 

On  ne  possède  que  ces  deux  estampes.  Les  lettres,  les  mémoires,  les 
documents  de  toutes  sortes,  relatifs  aux  assemblées,  sont  très-nombreux.  On 
réimprime  ici,  comme  texte  explicatif  des  gravures  de  Storni  et  de  Boze,  une 
plaquette  qui  parut  sous  ce  titre  :  Lettre  de  Monsieur  de  ....  capitaine  d'in- 
fanterie, A  Monsieur  le  chevalier  de officier  de  la  maison  du  Roi,  tou- 
chant LES  assemblées  DES  HuGUEN0Ts3.  Elle  est  datée  de  1757.  Mais  bien 
qu'antérieure  à  l'œuvre  des  deux  artistes,  elle  en  est  la  fidèle  explication.  Depuis 
1740  jusqu'à  la  fin  du  siècle,  toutes  les  assemblées  au  Désert  se  ressemblèrent. 

'  Cependant  la  gravure  ne  porte  aucune  inscription  ni  date  d'origine.  C'était  plus  sûr. 

2  Voy.  Bullel.  t.  XVI,  p.  552. 

3  Curieuse  plaquette  de  8  pages,  in-4°,  d'impression  assez  incorrecte.  Le  récit  dans 
lequel  l'auteur  a  encadré  ses  impressions  est  assurément  de  pure  imagination.  Le  che- 
valier de  .  .  .  n'a  pas  existé,  et  le  capitaine  d'infanterie  est  probablement  un  religion- 
naire,  pasteur  ou  laïque,  qui  tenait  'a  faire  connaître  au  public  ce  qu'étaient  en  réalité 
ces  assemblées  dont  on  se  faisait,  en  France  comme  à  l'étranger,  de  fausses  idées  et 
contre  lesquelles  même  les  esprits  les  plus  sympathiques  aux  protestants  conservèrent 
longtemps  de  vives  préventions. 


APPENDICE.  5i: 


LETTRE 

DE 

MONSIEUR  DE  *•* 

CAPITAINE      D'INFANTERIE  ; 

A  MONSIEUR 

LE  CHEVALIER  DE  **% 

OFFICIER   DE    LA    MAISON    DU    ROI, 
TOUCHANT     LES     ASSEMBLÉES     DES     HUGUENOTS 

A    AMSTERDAM. 


M.DCC.LVII. 

Monsieur, 

Vous  me  souhaitâtes  un  heureux  voyage;  vos  vaux  ont  été  exaucés.  Me 
voici  arrivé  à  mon  poste,  sans  accident  fâcheux  sur  la  route.  J'ai  été  accueilli 
par  nos  officiers  avec  cette  politesse  et  ces  démonstrations  d'amitié  qui  sont  si 
naturelles  aux  personnes  bien  élevées  de  notre  nation. 

Lorsque  je  pris  congé  de  vous,  Monsieur,  vous  exigeâtes  que  je  vous 
écrivisse,  au  moins  une  fois  le  mois,  avec  promesse  de  réciproquer,  et  j'y  donnai 
les  mains  de  bon  cœur.  Je  commence  à  vous  tenir  parole.  Il  m'est  arrivé  une 
aventure  trop  singulière,  pour  ne  p.is  vous  la  rapporter  dans  quelque  détail  ; 
c'est  par  là  que  j'entame  notre  correspondance. 

Vous  savej.  Monsieur,  qu'il  me  /.allait  passer  dans  le  Bas-Languedoc  pour 
oindre  ma  compagnie.  Un  jour  de  dimanche,  j'avais  à  peine  fait  une  lieue, 
que  je  vis  une  grande  quantité  de  gens  traverser  le  grand  chemin.  Surpris  de 
voir  tant  de  monde  en  campagne  â  pareil  jour,  j'en  demand.ii  la  raison  ;  on 
me  dit  que  c'étaient  des  huguenots  qui  allaient  tenir  une  assemblée.  Il  n'en 
fallut  pas  davantage  pour  exciter  ma  curiosité  ;  j'avais  été  plusieurs  fois  en 
détachement  pour  dissiper  ces  sortes  d'assemblées,  sans  trop  les  connaître,  et  ma 
troupe  a  eu  arrêté  à  celle  occasion  des  gens  qui  ont  été  condamnés  aux  galères. 
Je  désirais  donc  de  savoir  ce  que  c'étaient  que  ces  assemblées,  et  trouvant 
l'occasion  favorable  de  m'en  instruire  par  moi-même,  je  demandai  à  l'un  des 
plus  apparents  de  la  troupe  qui  traversait  le  grand  chemin,  s'il  ne  voudrait 
pas  me  conduire  au  lieu  oit  ils  allaient.  Il  me  répondit  qu'ils  allaient  prier 
Dieu,  et  que  si  je  voulais  être  de  la  partie,  il  se  ferait  un  plaisir  de  m'accom- 
pagncr.  Je  le  suivis,  et  au  bout  d'une  demi-heure  nous  arrivâmes  dans  un 
petit  bois  oii  il  y  eut  en  peu  de  temps  de  sept  à  huit  mille  personnes.  Mon 
conducteur  m'ayant  annoncé  comme  un  étranger,  on  me  fit  placer  dans  une 
espèce  de  parquet,  tout  près  d'une  chaire  ambulante.  Je  fus  bien  aise  d'être  là, 
pour  mieu.v   observer   tout   ce  qui   se  passerait.   C'était  pour   moi  comme  un 

33 


5i4 


APPENDICE. 


monde  nouveau,  aussi  fus-je  tout  yeux  et  tout  oreilles  ;  et  je  suis  en  état  de 
vous  détailler  jusqu'aux  plus  petites  choses. 

Quand  j'arrivai,  on  n'avait  pas  encore  commencé  l'exercice,  mais  un  instant 
après,  un  homme  monta  en  chaire  et  lut  un  chapitre  de  la  sainte  Écriture. 
Je  demandai  si  c'était  le  ministre;  on  me  répondit  que  c'était  le  lecteur,  et 
que  le  ministre  ne  paraîtrait  que  lorsqu'il  devrait  prêcher.  Après  la  lecture  du 
chapitre,  on  chanta  un  psaume  de  David.  Mon  conducteur  me  remit  son  livre, 
ajin  que  je  visse  ce  qu'on  chantait  ;  je  n'y  trouvai  rien  que  d'édifiant,  ce  sont 
nos  psaumes  latins  mis  en  français.  La  poésie  n'en  est  pas  riche  ;  elle  est  fort 
simple,  et  c'est  ce  qu'il  faut  pour  le  peuple.  On  continua  à  lire  la  sainte  Écri- 
ture et  à  chanter  des  psaumes  jusqu'à  ce  que  le  ministre  vouh'tt  monter  en 
chaire.  Avant  qu'il  commençât,  on  lut  les  dix  Commandements  tels  qu'ils  sont 
dans  les  livres  de  Moïse.,  tout  le  peuple  étant  debout  et  tête  nue.  Immédiate- 
ment après,  je  vis  paraître  le  ministre  avec  une  robe  de  procureur  et  un  rabat 
tel  que  celui  de  nos  prêtres.  Il  lut  une  prière  qu'on  appelle,  à  ce  que  j'ai 
appris,  Confession  des  péchés  ;  ensuite,  il  fit  chanter  quelques  couplets  d'un 
psaume,  ce  qui  fut  suivi  d'une  seconde  prière  qu'il  fit  sans  livre  ;  après  quoi  il 
prit  son  texte. 

Je  fus  alors  attentif  au  sermon,  qui  roula  principalement  sur  la  morale. 
Les  auditeurs  me  parurent  fort  pénétrés,  et  je  vous  avoue  que  je  l'étais  moi- 
même.  Je  ne  sais  si  le  prédicateur  avait  étudié  ou  non  la  rhétorique  ;  mais  il 
n'y  eut  pas  beaucoup  de  fleurs  dans  son  discours.  C'était  une  éloquence  simple 
et  mâle.  Il  voulait  être  entendu,  et  il  l'était.  Il  voulait  toucher,  et  il  y  réussis- 
sait, d'autant  mieux  qu'on  voyait  bien  qu'il  parlait  du  cœur.  Ce  sont  là  des 
choses  qu'il  est  aisé  de  sentir.  Le  sermon  fini ,  on  chanta  quelques  versets  du 
Miserere  mei,  qui  avaient  rapport  au  sujet  qui  venait  d'être  traité  ;  ce  qui  fut 
suivi  d'une  prière  imprimée,  dans  laquelle  on  fait  des  vœux  pour  tous  les 
hommes,  dans  quelque  état  qu'ils  soient,  depuis  le  sceptre  jusqu'à  la  houlette. 

Mais  voici  oit  je  fus  agréablement  surpris;  ce  fut  lorsque  le  ministre  pria 
en  faveur  du  Roi,  de  la  Reine,  de  Monseigneur  le  dauphin,  de  Madame  la 
dauphine,  de  toute  la  famille  royale,  et  qu'il  rendit  grâces  à  Dieu  de  l'heu- 
reux accouchement  de  Madame  la  dauphine.  J'avais  peine  d'en  croire  mes 
oreilles  ;  vous  pourrez  pourtant  vous  en  rapporter  à  leur  témoignage  ;  rien  de 
plus  certain  que  ce  que  je  vous  dis. 

Jugej,  Monsieur,  de  mon  étonnement.  Vous  savc'^  avec  quelles  couleurs  on 
nous  peint  les  huguenots,  et  comment  on  qualifie  leurs  assemblées.  J'étais  pré- 
venu contre  eu.v  tout  comme  bien  d'autres  ;  mais  je  commence  à  voir  qu'on 
nous  en  impose,  et  que  leurs  ennemis  ne  doivent  pas  en  être  crus  sur  leur 
parole. 

Enfin,  après  la  prière,  le  ministre  souhaita  au  peuple  la  bénédiction  de 
Dieu,  et  recommanda  les  pauvres.  J'entendis  à  l'instant  des  gens  qu'on  appelle 
diacres  et  anciens,  qui  répétaient  au  peuple  de  se  souvenir  des  pauvres  :  sur 
quoi  chacun  donnait  ce  qu'il  trouvait  à  propos  :  et  c'est  ainsi  que  l'assemblée 
finit  et  se  sépara.  Edifié  de  tout  ce  que  f  avais  vu  et  entendu,  je  le  témoignai 
au   jninistre,  qui   m'invita   à   rester  pour  faire   collation  ;  je  me  fis   d'autant 


APPENDICE.  5l5 

moins  presser  qu'il  était  tard,  et  que  j'avais  appétit,  n'ayant  point  dîné.  Le 
repas  fut  simple  et  frugal,  mais  honnête. 

Vers  la  fin  de  la  collation,  je  dis  au  ministre  que  j'avais  entendu  avec 
plaisir  les  prières  qu'il  avait  faites,  et  en  particulier  celle  pour  la  famille 
royale,  et  que  je  serais  bien  aise  d'en  avoir  copie.  Il  ne  se  fit  pas  presser  de 
me  la  donner,  et  je  me  fais  un  plaisir  de  vous  la  transcrire  ;  la  voici  : 

«  O  Dieu  qui  nous  as  commandé  de  te  prier  pour  tous  les  hommes,  et  par- 
(tticulièrement  pour  les  Rois,  et  pour  les  personnes  élevées  en  dignité;  nous 
n t'adressons  nos  vœux  les  plus  ardents  en  faveur  de  Louis  XV,  noire  auguste 
«monarque,  de  la  Reine  son  épouse,  de  Monseigneur  le  dauphin,  de  Madame 
dla  dauphine,  de  toute  la  famille  royale,  et  pour  tous  les  seigneurs  et  magis- 
«trats  que  tu  as  établis  sur  nous  :  qu'il  te  plaise  de  bénir  leurs  personnes,  et 
«de  présider  dans  leurs  conseils,  en  sorte  que  toutes  leurs  délibérations  se 
(I  rapportent  à  ta  gloire,  et  au  bonheur  du  peuple  que  tu  as  confié  à  leurs  soins. 

«Père  de  miséricorde,  nous  te  rendons  grâces  de  ce  qu'exerçant  les  vœux 
«que  nous  avions  fait  monter  vers  ton  trône,  en  faveur  de  Madame  la  dau- 
«phine,  en  lui  accordant  un  heureux  accouchement,  tu  augmentes  les  rejetons 
«de  la  famille  royale.  C'est  ainsi,  6  Sagesse  infinie,  que  tu  confonds  les  des- 
«  seins  des  méchants  :  après  avoir  conservé  miraculeusement  les  jours  du  Roi, 
«et  nous  l'avoir  rendu  par  une  espèce  de  résurrection,  il  a  la  précieuse  satis- 
«faction  de  se  voir  revivre  dans  une  nombreuse  postérité.  Afferme,  de  plus  en 
«plus.  Seigneur,  l'auguste  maison  de  Bourbon  sur  le  trône  des  Français  jus- 
«qu'à  la  fin  des  siècles.  «Donne  tes  jugements  au  Roi  et  ta  justice  au  fils  du 
«  Roi  ;  qu'il  juge  justement  ton  peuple,  et  équitablement  ceux  des  tiens  qui 
«seront  affligés  i.  »  Que  sous  son  règne  on  voie  fleurir  la  vertu,  la  piété  cl  la 
«paix,  a 

Ce  sont  là,  dis-je  au  ministre,  de  beaux  sentiments  ;  si  le  Roi  était  informé 
des  vœux  que  vous  faites  pour  lui,  et  de  la  manière  dont  les  choses  se  passent 
dans  vos  assemblées,  il  est  à  présumer  que  vous  série:;  traités  avec  plus  de 
douceur  que  vous  ne  l'avej  été. 

Plût  à  Dieu,  me  répondit-il,  que  nous  pussions  percer  jusqu'au  pied  du 
trône  et  dévoiler  au.v  yeu.v  de  Sa  Majesté  l'innocence  de  notre  conduite  et  la 
pureté  de  nos  sentiments  ;  j'ose  dire  que  le  Roi  n'a  point  de  sujets  plus  fidèles 
que  les  protestants  ;  en  plus  d'une  occasion  ils  ont  montré  que  rien  n'était  ca- 
pable de  les  faire  manquer  à  ce  qu'ils  lui  doivent,  et  il  est  certain  qu'ils  sont 
toujours  prêts  à  se  sacrifier  pour  son  service  et  pour  sa  gloire.  C'est  avec 
douleur  que  nous  nous  voyons  réduits  à  contrevenir  à  ses  ordres  par  nos  assem- 
blées religieuses;  mais,  Monsieur,  pouvons-nous  faire  autrement?  Pouvons- 
nous  vivre  comme  des  impies,  sans  exercice  de  religion,  sans  culte,  sans  sacre- 
ments ?  Nous  le  ferions,  si  nos  espérances  se  bornaient  à  cette  vie,  mais  nous 
en  attendons  une  autre,  où  il  faudra  rendre  compte  de  la  manière  dont  nous 
aurons  vécu  dans  celle-ci.  et  vous  avej  pu  voir.  Monsieur,  par  ce  qui  s'est 
passé   dans  notre  assemblée,  que  toutes  les  parties  de  notre  culte  tendent,  et 

'  Psaume  LXXIl.   1,  2. 


5i6  APPENDICE. 

sont  des  aides,  à  la  piété  et  à  la  vertu.  Nous  savons  que  Sa  Majesté  a  un 
cœur  tendre  et  compatissant,  qui  ne  pourrait  qu'être  touché  des  maux  sans 
nombre  que  nous  souffrons  depuis  tant  d'années;  mais  ces  tnaux  lui  sont  in- 
connus, et  nous  aurions  de  grandes  obligations  à  quiconque  voudrait  les  lui 
faire  connaître. 

Ne  pourriej-vous  pas,  lui  dis-je,  prier  Dieu  dans  vos  maisons?  Vos  assem- 
blées nombreuses  et  écartées  font  ombrage  au  gouvernement  ;  on  appréhende 
qu'il  ne  s'y  trame  quelque  chose  de  contraire  au  bien  de  l'Etat. 

Jugej  vous-même,  Monsieur,  me  répliqua-t-il,  en  supposant  que  nous  fus- 
sions capables  d''ourdir  des  trames  funestes  à  l'Etat,  si  une  assemblée,  comme 
celle  oîi  vous  avej  assisté,  serait  bien  propre  pour  cela  ?  Ceux  qui  ont  de 
semblables  projets  en  tête  ne  sont  pas  si  imprudents  que  de  les  mettre  au  jour 
devant  un  si  grand  nombre  de  personnes,  et  de  si  différent  caractère.  Mais 
nous  sommes  bien  éloignés  des  sentiments  criminels  qu'on  nous  prête.  Nous 
n'avons  d'autre  vue  en  nous  assemblant,  que  de  rendre  nos  hommages  à  la 
Divinité,  et  de  nous  affermir  dans  la  pratique  de  nos  devoirs.  Nous  regardons 
le  culte  public  comme  d'institution  divine  ;  c'est  pourquoi  nous  ne  pouvons  pas 
nous  contenter  du  culte  domestique,  pour  lequel  il  faudrait  d'ailleurs  un  nombre 
prodigieu.v  de  ministres.  Cependant  nous  réduirions  volontiers  nos  assemblées 
à  un  nombre  raisonnable  de  personnes,  et  nous  les  tiendrions  dans  les  lieux 
qu'on  trouverait  à  propos  de  nous  fixer  ;  il  serait  question  que  le  gouvernement 
voulût  les  permettre  de  cette  manière.  Si  nous  les  tenons  dans  les  Déserts,  c'est 
parce  que  nous  croyons  y  être  plus  en  sûreté  que  dans  les  villes  et  les  bourgs. 

Voilà,  Monsieur,  bien  des  particularités  dont  vous  n'étiej  sûrement  pas 
instruit,  non  plus  que  moi.  Je  suis  bien  fâché,  je  vous  le  confesse,  d'avoir  quel- 
quefois commandé,  pour  courre  sus  à  des  gens  qui  pensent  ainsi,  et  qui  me 
paraissent  bons  Français.  On  nous  en  donne  à  garder  sur  leur  compte,  et  je 
vois  bien  à  présent  qu'ils  sont  plus  malheureu.v  que  coupables.  Franchement., 
je  voudrais  qu'on  adoucît  leur  sort,  l'Etat  ne  pourrait  qu'y  gagner;  car  ils 
sont  industrieux  et  utiles,  et  je  crains,  si  on  continue  à  sévir  contre  eux,  qu'il 
n'en  passe  un  grand  nombre  dans  l'étranger  (oii  il  n'y  en  a  déjà  que  trop). 
ce  qui  nous  nuirait  doublement. 

Je  reviens  au  tninistre  ;  s' apercevant  que  je  l'avais  écouté  avec  attention, 
il  me  dit  :  «Je  comprends,  Monsieur.,  qu'on  vous  a  prévenu,  non-seulement 
contre  nos  assemblées,  mais  plus  encore  contre  notre  religion  ;  permette^  que 
je  vous  dise  en  peu  de  mots  quelle  est  notre  créance;  elle  est  toute  fondée  sur 
l'Écriture  sainte,  qui  est  l'unique  règle  de  notre  foi. 

«Nous  croyons  qu'il  y  a  un  seul  Dieu,  Père,  Fils  et  Saint-Esprit,  qui 
possède  toutes  les  perfections  possibles,  qui  a  créé  le  monde,  et  qui  le  conserve 
et  le  gouverne  par  sa  providence. 

«  Nous  sommes  persuadés  que  tous  les  hommes  étant  pécheurs,  ils  méritent 
d'être  punis,  et  qu'ils  ne  peuvent  éviter  de  l'être,  à  moins  que  Dieu  n'use  de 
miséricorde  à  leur  égard  :  que  c'est  effectivement  par  un  effet  de  cette  miséri- 
corde infinie,  et  pour  l'exercer  d'une  manière  digne  de  lui,  que  Dieu  a  envoyé 
dans  le  monde  son  Fils  unique,  «  Dieu  manifesté  en  chair;  »  que  ce  divin  Sauveur 


APPENDICE.  5,„ 

remédie  aux  désordres  que  le  péché  a  causés:  en  nous  réconciliant  avec  Dieu 
par  le  parfait  sacrifice  qu'il  lui  offrit  sur  la  croix  ;  en  nous  sanctifiant  par  la 
doctrine,  par  son  exemple  et  par  la  vertu  toute-puissante  de  son  Esprit  ;  et 
enfin  en  nous  rendant  solidement  heureux  après  la  mort.  Ainsi,  nous  croyons 
l'immortalité  de  l'âme,  la  résurrection  des  corps,  le  jugement  dernier,  une 
éternité  de  bonheur  pour  les  gens  de  bien,  et  de  misère  pour  les  méchants. 

«  JS'otre  morale  est  précisément  celle  de  l'Evangile  ;  elle  porte  en  substance 
qu'il  n'y  a  point  de  salut  à  espérer,  à  moins  qu'on  ait  un  amour  souverain 
pour  Dieu  et  une  charité  sincère  et  agissante  pour  le  prochain,  c'est-à-dire 
pour  tous  les  hommes  :  à  moins  encore  qu'on  ne  vive  dans  la  tempérance,  dans 
la  chasteté,  dans  l'humilité,  dans  le  détachement  du  monde. 

a  Notre  créance  se  trouve  en  abrégé  dans  le  Symbole  des  Apôtres;  notre 
morale  dans  les  di.v  commandements  expliqués  par  Jésus-Christ  ;  et  nous  pre- 
nons pour  règle  et  pour  modèle  de  nos  prières  l'Oraison  dominicale. 

a  A  l'égard  des  sacrements,  nous  n'en  recevons  que  deux,  le  baptême  et  la 
sainte  Eucharistie,  parce  que  nous  ne  voyons  pas  que  Jésus-Christ  en  ait  institue 
davantage. « 

J'arrêtai  là  le  ministre,  parce  que  je  crus  qu'il  allait  enfiler  la  controverse; 
d'ailleurs  la  nuit  approchait ,  ainsi  je  pris  congé  de  lui.  Il  est  temps  que  je 
prenne  aussi  congé  de  vous,  après  vous  avoir  assuré  du  parfait  attachement 
avec  lequel  j'ai  l'honneur  d'être, 

Monsieur, 

Votre  très-humble  et  très-obéissant  serviteur. 
De  C*** 

De  P.  le  i6  novembre  ijSj. 


TABLES   DES   MATIÈRES. 


Table  chronologique  des  Synodes. 

Synodes  provinciaux  de  lySi. 

Pages. 

Synode  du  Bas-Languedoc  du  12  mai  1751 1 

Synode  des  Hautes-Cévennes  du  8  juillet  lySi 4 

Synode  des  Ce'vennes  des  14  et  i5  octobre  lySi,  note 5 

Synodes  provinciaux  de  1752. 

Synode  du  Vivarais  et  Vclay  du  19  avril  1752 9 

Synode  du  Haut-Languedoc  du  18  août  1752 11 

Synodes  provinciaux  de  1753. 

Synode  du  Vivarais  et  Velay  du  8  mai  1753 34 

Synode  des  Hautes-Cévennes  du  17  août  1753 26 

Synode  des  Basses-Cévennes  des  4,  5  et  6  septembre  1753 29 

Synode  du  Bas-Languedoc  du  27  septembre  1753 21 

Synode  du  Vivarais  et  Velay  du   17  octobre  1733 38 

Colloque  de  Basse-Normandie  du  8  décembre  i753,  note 36 

Synodes  provinciaux  de  1754. 

Colloque  du  Haut-Languedoc  du  i5  janvier  1734,  note 43 

Colloque  de  l'Agcnais  du   10  février   1754,  note 43 

Synode  du  Vivarais  et  Velay  du  29  avril  1754 45 

Colloque  du  Bordelais  du  17  décembre  1754,  note 46 

Conseil  extraordinaire  du  Bas-Languedoc  du  20  décembre  1734.     ...  41 

Synodes  provinciaux  de  1755. 

Colloque  de  Haute-Normandie  du  9  février  1735,  note  .                        .     .  5i 

Synode  du  Vivarais  et  Velay  du  29  avril  1735 5i 

Colloque  du  Bordelais  du  6  décembre  1755,  note 55 

Colloque  de  Saintonge  du  24  au  27  décembre  1733,  note 59 


522  TABLE  DES  MATIÈRES. 

Synodes  provinciaux  de  lySô. 

Pages. 

Colloque  de  Basse-Normandie  du  2  5  fe'vrier  1756,  note 70 

Synode  du  Vivarais  et  Velay  du  23  mars  1756 70 

Synode  du  Haut-Languedoc  du  2  3  mars  1756 73 

Colloque  du  Bordelais  du  9  avril  1756,  note 74 

Synode  du  Bas-Languedoc  du  28  avril  1756 63 

Colloque  du  Bordelais  du  28  juin  1756,  note go 

Conseil  extraordinaire  du  Bas-Languedoc  du  3o  septembre  1756    ...  68 

Synode  du  Vivarais  et  Velay  du  12  octobre  1756 72 

Synode  du  Poitou  du  24  décembre  i/Sô 78 

Sixième  synode  national, 

tenu  dans  les  Hautes-Cévennes,  du  4  au  10  mai  lySô.  83 

Synodes  provinciaux  de  1757. 

Colloque  du  Haut-Languedoc  du  17  avril  1757,  note 121 

Synode  du  Haut-Languedoc  du  20  avril  1757 121 

Synode  du  Vivarais  et  Velay  du  26  avril  1767 117 

Synode  du  Bas-Languedoc  du  18  au  20  mai  1767 109 

Synode  du  Vivarais  et  Velay  des  18  et  19  octobre  1757 119 

Synode  du  Be'arn  du  3o  décembre  1757 126 

Synodes  provinciaux  de  1758. 

Synode  du  Vivarais  et  Velay  du  29  mars  1758 142 

Synode  du  Bas-Languedoc  des  3  et  4  mai  1758 i3i 

Synode  des  Hautes-Cévennes  des  i2  et  i3  juillet  1758 i35 

Synode  du  Béarn  du  17  juillet  1758 148 

Colloque  du  Haut-Languedoc  du  7  août  1758,  note 144 

Synode  du  Vivarais  et  Velay  du  i5  août  1758 143 

Synode  du  Haut-Languedoc  du  18  août  1758 144 

Colloque  de  Saintonge  des  !'='■  et  2  décembre  1758,  note 148 

Septième  synode  national, 

tenu  dans  les  Basses-Cévennes,  du  i^raugsept.  1758.  157 

Synodes  provinciaux  de  1759. 

Synode  du  Béarn  du  9  janvier  1759 179 

Synode  du  Bas-Languedoc  des  25  et  26  avril  1759 171 

Synode  du  Vivarais  et  Velay  du  26  avril  1759 176 

Synode  de  Saintonge,  Angoumois  et  Périgord  des  29  et  3o  juin  1759     .  i83 

Colloque  de  Saintonge  du  19  juillet  1759,  note i83 

Colloque  de  Béarn  du  10  septembre  1759,  note 179 

Colloque  du  Haut-Languedoc  du  28  septembre  1759,  note 171 

Synode  du  Vivarais  et  Velay  du  10  octobre  1759 178 

Colloque  de  Saintonge  du  11  novembre  1759,  note 184 


TABLE  DES  MATIÈRES.  523 

Synodes  provinciaux  de  1760. 

Pages. 

Colloque  du  Haut-Languedoc  du  24  janvier  1760,  note 198 

Colloque  de  Saintonge  du  27  février  1760,  note 208 

Synode  du  Poitou  du  4  mars  1760 217 

Synode  du  Vivarais  et  Velay  du  22  avril  1760 197 

Synode  du  Bas-Languedoc  des  3o  avril,  i"''  et  2  mai  1760 187 

Colloque  de  Saintonge  du  18  juin  1760,  note 212 

Synode deSaintonge,Angoumois,  PérigordetBordelaisdes  i«'et2  juillet  1760.  206 

Colloque  de  Saintonge  et  Angoumois  du  29  juillet  1760,  note     .     .     .     .  2i3 

Synode  du  Bas-Languedoc  des  i5,  16  et  17  octobre  1760 192 

Colloque  du  Haut- Languedoc  du  iG  novembre  1700,  note 204 

Synode  du  Haut-Languedoc  du  28  novembre  17Ô0 198 

Synodes  provinciaux  de  1761. 

Synode  du  Vivarais  et  Velay  du   i5  avril  1761 229 

Colloque  de  Saintonge  et  Angoumois  du  i5  avril  1761,  note 235 

Synode  du  Bas-Languedoc  des  29,  3o  avril  et  i"  mai  1761 219 

Colloque  du  Haut-Languedoc  du  6  mai  1761,  note 23 1 

Synode  de  Saintonge,  Angoumois,  Périgord  et  Bordelais  des  2  et  3  juin  1761.  235 

Synode  du  Haut-Languedoc  du  3  juin  1761 23o 

Synode  du  Montalbanais  du  3  juin  1761,  note 23o 

Colloque  de  Saintonge  et  Angoumois  du  16  juin  1761,  note 237 

Synode  des  Hautes-Cévennes  des  i"^  et  2  juillet  1761 223 

Colloque  du  Haut- Languedoc  du  3i  août  17G1,  note 232 

Statuts  des  Comitants  de  la  Rochelle  du  11  septembre  1761,  note  .     .     .  242 

Colloque  de  Saintonge  et  Angoumois  des  16  et  17  décembre  1761,  note.  239 

Synodes  provinciaux  de    1762. 

Synode  du  Haut-Languedoc  du  i8  février  1762 263 

Synode  du  Béarn  du  19  mars  1762 266 

Synode  du  Bas-Languedoc  du  3o  mars  1762 255 

Synode  du  Vivarais  et  Velay  du  28  avril  1762 262 

Synode  de  Saintonge,  Angoumois,  Agenais  et  Bordelais  du  29  avril  1762.  268 

Synode  du  Bas-Languedoc  du  10  novembre  1762 259 

Synodes  provinciaux  de  1763. 

Colloque  de  Saintonge  et  Angoumois  du  24  février  1763,  note   ....  289 

Synode  du  Béarn  du  10  mars  1763 287 

Synode  de  Saintonge,  Angoumois,  Périgord,  Bordelais  du  18  mars  1763.  289 

Synode  du  JLiut-Languedoc  du  24  mars  1763 284 

Synode  des  Hautes-Cévennes  des  6  et  7  avril  1763 277 

Colloque  de  l'Agenais  du  3  mai  17Ô3,  note 295 

Colloque  du  Bas-Languedoc  du  i3  juin  1763,  note 3o8 

Synode  du  Bas-Languedoc  du  i3  juillet  1763 273 

Colloque  général  du  Haut-Languedoc  du  20  août  1763,  note 3i3 

Colloque  de  Saintonge  et  Angoumois  du  24  août  1763,  note 3 18 

Colloque  de  l'Agenais  du  5  octobre  1763,  note 296 


524  TABLE  DES  MATIERES. 

Huitième  synode  national, 

Pages. 

tenu  dans  le  Bas-Languedoc,  du  i"  au  lo  juin  1763.  3o3 
Synodes  provinciaux  de  1764. 

Colloque  de  Saintonge  et  Angoumois  du  26  janvier  1764,  note  ....  341 

Colloque  de  l'Agenais  du  28  mars  1764,  note 343 

Synode  du  Dauphiné  des  6  et  7  avril  1764 325 

Synode  du  Bas- Languedoc  du  g  mai  1764  et  jours  suivants 328 

Colloque  ge'néral  du  Haut-Languedoc  du  10  mai  1764,  note 33o 

Synode  de  Saintonge,  Angoumois  et  Bordelais  des  5  et  6  juillet  1764     .  340 

Colloque  de  l'Agenais  du  8  juillet  1764,  note 346 

Colloque  général  du  Haut- Languedoc  du  18  septembre  1764,  note.     .     .  33 1 

Synode  du  Vivarais  et  Velay  des  24  et  2  5  octobre  1764 337 

Synodes  provinciaux  de  1765. 

Colloque  de  l'Agenais  du  27  janvier  1765,  note 367 

Synode  du  Poitou  du  12  mars  1765 382 

Synode  des  Hautes-Cévennes  du  27  mars  1765 362 

Colloque  de  l'Agenais  du  14  avril  1765,  note 368 

Synode  du  Vivarais  et  Velay  du  i''''  mai  1765 366 

Synode  du  Bas-Languedoc  des  i"'',  2,  3  et  4  mai  1765 357 

Colloque  de  l'Angoumois  du  16  mai  1765,  note 377 

Synode  de  Saintonge,  Angoumois  et  Bordelais  des  i5  et  16  juillet  1765.  377 

Synode  du  Périgord  et  de  l'Agenais  des  14,  i5  et  16  août  1765.    .     .     .  367 

Colloque  de  l'Agenais  du  i5  août  1765,  note 370 

Colloque  du  Montalbanais  du  i5  décembre  1765,  note 371 

Synodes  provinciaux  de  1766. 

Colloque  de  Saintonge  et  Angoumois  du  24  janvier  1766,  note 411 

Colloque  général  du  Haut-Languedoc  du  7  mars  1766,  note 399 

Synode  du  Dauphiné  du  dernier  mars  et  1='' avril  1766 385 

Synode  du  Bas-Languedoc  des  16,  17,  18  et  19  avril  1766 386 

Synode  des  Hautes-Cévennes  des  23  et  24  avril  1766 3g4 

Synode  de  Saintonge,  Angoumois  et  Bordelais  des  24  et  2  5  avril  1766    .     .  411 

Synode  des  Basses-Cévennes  du  3o  avril  1766 Sgi 

Synode  du  Vivarais  et  Velay  du  i"'' mai  1766 398 

Synode  du  Périgord  et  de  l'Agenais  des  6,  7  et  8  mai  1766 Sgg 

Colloque  du  Haut-Agenais  du  12  mai  1766,  Mofe 400 

Synode  du  Poitou  du  i3  mai  1766 419 

Colloque  de  l'Agenais  du  i5  juin  1766,  note 402 

Colloque  de  l'Agenais  du  2g  juin  1766,  noie 4o5 

Colloque  de  Saintonge  et  Angoumois  du  18  septembre  ij66,  note  .     .     .     ■  414 

Colloque  de  l'Agenais  du  28  septembre  1766,  «ore 406 

Synodes  provinciaux  de  1767. 

Colloque  général  du  Haut-Languedoc  du  27  mars  1767,  MO^e 421 

Colloque  de  l'Angoumois  du  21  avril  1767,  note 435 

Synode  du  Bas-Languedoc  du  29  avril  1767 42' 


TABLE  DES  MATIERES.  525 

Pages. 

Synode  de  Saintonge,  Angoumois  et  Bordelais  des  21  et  22  mai  1767.    .    .  435 

Colloque  des  Basscs-Cévennes  du  23  août  17G7,  no/e 43o 

Synode  des  Hautcs-Cévcnnes  des  iCet  17  septembre  1767 43o 

Colloque  général  du  Haut-Languedoc  du  12  novembre  1767,  no/e .     .     .     .  422 

Colloque  de  l'Agenais  du  8  décembre  17G7,  no/e 437 

Colloque  de  Saintonge  et  Angoumois  du  17  décembre  1767,  no/e   ....  436 

Colloque  du  Périgord  et  de  l'Agenais  du  21  décembre  1767,  «o/e    ....  438 

Synodes  provinciaux  de  1768. 

Synode  du  Bas-Languedoc  du  4  mai  1768 445 

Actes  et  règlements  du  consistoire  de  l'église  de  Chalandos  du  2  8  mai  ij6S,note.  474 

Colloque  général  du  Haut-Languedoc  du  ■"juin  ijbS,  noie 443 

Synode  de  Saintonge,  Angoumois  et  Bordelais  des  3  et  4  août  1768    .    .    .  458 

Synode  des  Basses-Cévennes  du  20  septembre  1768 452 

Colloque  de  l'Agenais  de  17..,  no/e 452 

Synode  du  Vivarais  et  Velay  du  8  novembre  1768 456 

Consistoire  de  l'église  de  Chalandos  du  i3  novembre  1768,00/6' 475 

Synodes  provinciaux  de  1769. 

Actes  et  règlements  du  consistoire  de  l'église  de  Lemé  du  12  mars  176g,  «o/e.  473 

Consistoire  de  l'église  de  Chalandos  du  12  mars  1769,  note 475 

Consistoire  de  l'église  de  Chalandos  du  16  avril  1769,  «o/e 475 

Synode  du  Bas-Languedoc  du  2  mai  1769 463 

Colloque  de  l'Angoumois  du  3  mai  1769,  )iole 477 

Synode  du  Vivarais  et  Velay  du  4  mai  1769 471 

Colloque  général  du  Haut-Languedoc  du  1"  juin  1769,  no/e 463 

Synode  de  Saintonge,  Angoumois  et  Bordelais  des  4,  5  et  6  juillet  1769  .    .  477 

Synodes  provinciaux  de  1770. 

Colloque  de  Saintonge  et  Angoumois  des  2  3  et  24  mars  1770,  note .    .    .    .  495 

Synode  du  Bas-Languedoc  du  i"' mai  1770 483 

Synode  des  Hautcs-Cévennes  du  8  mai  1770 492 

Colloque  général  du  Haut-Languedoc  du  3 1  mai  1770,  Ho/e 484 

Colloque  de  l'Angoumois  du  22  juin  1770,  note 497 

Synode  de  Saintonge,  Angoumois  et  Bordelais  des  20,  2  i  et  22  septembre  1770.  495 

Appendice.  L  Les  méreaux  du  XVni'  siècle.  H.  Les  assemblées  au  Désert  .  5o3 

HÉLIOGRAVURES. 

Portrait  de  Court  de  Gkbelin. 

Portrait  de  Paui.  Rabaut. 

Fac-simii.e  du  Synode  du  Vivarais  de  1761. 

Fac-simile  des  signatures  des  Synodes  nationaux  de  1726  et  1730. 

Méreaux  du  xviii»  siècle. 

Une  Assemblée  au  Désert. 


Table  des  Synodes  par  province. 

Synodes  du  Dauphiné. 

Pages. 

Synode  des  6  et  7  avril  1764 32  5 

Synode  du  dernier  mars  et  i»""  avril  1766, /rao'jweni 385 

Synodes  du  Bas-Languedoc. 

Synode  du  12  mai  1751 i 

Synode  du  27  septembre  1753 21 

Conseil  extraordinaire  du  20  décembre  1754 41 

Synode  du  28  avril  1756 63 

Conseil  extraordinaire  du  3o  septembre  1756 68 

Synode  du  18  au  20  mai  1757 109 

Synode  des  3  et  4  mai  1758 i3i 

Synode  des  25  et  26  avril  1759 171 

Synode  des  3o  avril,  i^""  et  2  mai  1700 187 

Synode  des  i5,  16  et  17  octobre  1760 192 

Synode  des  29,  3o  avril  et  i'^'' mai  176 1 219 

Synode  du  3o  mars  1762 255 

Synode  du  10  novembre  1762 259 

HUITIÈME  SYNODE  NATIONAL,  DU    1 1^""  AU   10  JUIN    I763 3o3 

Colloque  du  i3  juin  1763,  note 3o8 

Synode  du  i3  juillet  1763 273 

Synode  du  9  mai  1764  et  jours  suivants 328 

Synode  des  1",  2,  3  et  4  mai  1765 357 

Synode  des  16,  17,  18  et  19  avril  1766 386 

Synode  du  29  avril  1767 421 

Synode  du  4  mai  1768 445 

Synode  du  2  mai  1769 463 

Synode  du  i»'' mai  1770 483 

Synodes  des  Basses-Cévennes. 

Synode  des  Cévennes  des  14  et  i5  octobre  1751,  no/e 5 

Synode  des  4,  5  et  6  septembre  1753 29 

SEPTIÈME  SYNODE  NATIONAL,  DU    I '=■' AU  9  SEPTEMBRE   1 758 l57 

Synode  du  3o  avril  1766 391 

Colloque  du  25  août  1767,  note 43o 

Synode  du  20  septembre  1768 452 


TABLE  DES  MATIÈRES.  527 

Synodes  des  Hautes-Cévennes. 

Pages. 

Synode  du  8  juillet  1751 4 

Synode  du  17  août  1733 26 

SIXIÈME  SYNODE  NATIONAL,   DU  4  AU    10  MAI    I75Ô 83 

Synode  des  12  et  i3  juillet  1758 i35 

Synode  des  i'^'"et2  juillet  1761 223 

Synode  des  6  et  7  avril  17C3 277 

Synode  du  27  mars  1765 362 

Synode  des  2  3  et  24  avril  1766 394 

Synode  des  16  et  17  septembre  1767 43o 

Synode  du  8  mai  1770 492 

Synodes  du  Vivarais  et  Velay. 

Synode  du  19  avril  1752 9 

Synode  du  8  mai  1753 34 

Synode  du  17  octobre  1753 38 

Synode  du  29  avril  1754 45 

Synode  du  29  avril  1755 5i 

Synode  du  23  mars  1756 70 

Synode  du  12  octobre  1756 72 

Synode  du  26  avril  1757 117 

Synode  des  18  et  19  octobre  1757 119 

Synode  du  29  mars  1768 142 

Synode  du  i5  août  1758 143 

Synode  du  20  avril  1759 176 

Synode  du  10  octobre  1759 178 

Synode  du  22  avril  17G0 197 

Synode  du  i5  avril  1761 22g 

Synode  du  28  avril  17G2 2G2 

Synode  des  24  et  2  5  octobre  17G4 337 

Synode  du  i"''  mai  17G3 366 

Synode  du  l'i^mai  1766 398 

Synode  du  8  novembre  1768 456 

Synode  du  4  mai  1769 471 

Synodes  du  Haut-Languedoc. 

Synode  du  18  août  1752 11 

Colloque  du  i5  janvier  1754,  note 43 

Colloque  de  l'Agenais  du  10  février  1754,  no/e 45 

Synode  du  23  mars  1756 73 

Colloque  du  17  avril  1757,  noie 121 

Synode  du  20  avril  1757 ili 

Colloque  du  7  août  1738,  nort" 144 

Synode  du  18  août  1758 144 

Colloque  du  28  septembre  f;5q,note 171 

Colloque  du  24  janvier  ij6o,  note 198 

Colloque  du  16  novembre  i  y 60,  note 204 


528  TABLE  DES  MATIERES. 

Pages. 

Synode  du  28  novembre  1760 ig8 

Colloque  du  6  mai  1761,  noie 23i 

Synode  du  3  juin  1761  et  précis  du  même  synode,  note 23o 

Colloque  du  3i  août  1761,  note 232 

Synode  du  18  février  1762 263 

Synode  du  24  mars  1763 284 

Colloque  général  du  20  août  1763,  note 3i3 

Colloque  général  du  10  mai  1764,  note 33o 

Colloque  général  du  18  septembre  1764,  noie 33 1 

Colloque  général  du  7  mars  1766,  note 399 

Colloque  général  du  27  mars  1767,  note 421 

Colloque  général  du  12  novembre  1767,  note 422 

Colloque  général  du  i"  juin  1768,  noie 445 

Colloque  général  du  l'^'^juin  1769,  note 463 

Colloque  général  du  3i  mai  1770,  note 484 

Synodes  du  Montalbanais. 

Colloque  du  Montalbanais  du  1 5  décembre  1765,  ?îo?e 371 

Synodes  du  Périgord  et  de  TAgenais. 

Colloque  de  l'Agenais  du  10  février  1734,  note 45 

Synode  de  Saintonge,  Angoumois  et  Périgord  des  29  et  3o  juin  1769  .    .    .  i83 

Synode  de  Saintonge,Angoumois,  Périgord  et  Bordelais  des  i<''et2  juillet  1760.  206 

Synode  de  Saintonge,  Angoumois,  Périgord  et  Bordelais  des  2  et  3  juin  1761.  235 
Synode    de    Saintonge,    Angoumois,    Périgord,    Agenais     et    Bordelais 

des  29  et  3o  avril  1762 2G8 

Synode    de    Saintonge,    Angoumois,     Périgord,     Bordelais     et     Agenais 

des   18,   19  et  21   mars   1763 289 

Colloque  de  l'Agenais  du  3  mai  1763,  note 295 

Colloque  de  l'Agenais  du  5  octobre  1763,1:0/0 296 

Colloque  de  l'Agenais  du  28  mars  1764,  note 343 

Colloque  de  l'Agenais  du  8  juillet  1764,  no/e 345 

Colloque  de  l'Agenais  du  27  janvier  1765,  note 367 

Colloque  de  l'Agenais  du  14  avril  1765,  note 368 

Synode  du  Périgord  et  de  l'Agenais  des  14,  1 5  et  1 6  août  1765 367 

Colloque  de  l'Agenais  du  i5  août  1765,  note 370 

Synode  du  Périgord  et  de  l'Agenais  des  6,  7  et  8  mai  1766 399 

Colloque  du  Haut-Agenais  du  12  mai  1766,  note 400 

Colloque  de  l'Agenais  du  i  5  juin  1766,  no?e 4°^ 

Colloque  de  l'Agenais  du  29  juin  iy66,  note 4o5 

Colloque  de  l'Agenais  du  28  septembre  1766,  note 40^^ 

Colloque  de  l'Agenais  du  8  décembre  1767,  no/e 43/ 

Colloque  du  Périgord  et  de  l'Agenais  du  21  décembre  1767,  note     ....  438 

Colloque  de  l'Agenais  de  ij..,note 4^2 

Synodes  du  Béarn. 

Synode  du  3o  décembre  1757 126 

Synode  du  17  juillet  1758 148 


TABLE  DES  MATIERES. 


529 


Pages. 

Synode  du  q  janvier  1759 17c 

Colloque  du  10  septembre  lySg,  note 170 

Synode  du  19  mars  1762 2CG 

Synode  du  10  mars  1763 287 

Synodes  de  Saintonge,  Angoumois  et  Bordelais. 

Colloque'du  Bordelais  du   17  décembre  1754,  note 46 

Colloque  du  Bordelais  du  6  décembre  1755,   note 55 

Colloque  de  Saintonge  du  24  au  27  décembre  1755,  note 5() 

Colloque  du  Bordelais  du  9  avril  1736,  note 74 

Colloque  du  Bordelais  du  28  juin   i75(i,  note .  90 

Colloque  de  Saintonge  des  i'"''  et  2  décembre  1758,  note 148 

Synode  de  Saintonge,  Angoumois  et  Périgord  des  29  et  3o  juin   1759.    .  i83 

Colloque  de  Saintonge  du   ig  juillet  1759,  note i83 

Colloque  de  Saintonge  du  11  novembre  1759,  note 184 

Colloque  de  Saintonge  du  27  février  17G0,  note 208 

Colloque  de  Saintonge  du  18  juin  1760,  note 212 

SynodedeSaintonge,  Angoumois,  Périgord  et  Bordelaisdes  i"''et2  juillet  1760.  20C 

Colloque  de  Saintonge  et  Angoumois  du  29  juillet  1760,  note 2i3 

Colloque  de  Saintonge  et  Angoumois  du  i5  avril  17O1.  note 235 

Synode  de  Saintonge,  Angoumois,  Périgord  et  Bordelais  des  2  et  3  juin  17C1.  235 

Colloque  de  Saintonge  et  Angoumois  du  iG  juin  17G1,  note 237 

Statuts  des  Comitants  de  la  Rochelle  du  11  septembre  17G1,  note   .    .    .  242 

Colloque  de  Saintonge  et  Angoumois  des  iG  et  17  décembre  17G1,  note,  ziij 
Synode    de    Saintonge,     Angoumois,     Périgord,     Agenais    et    Bordelais 

des  29  et  3o  avril  17G2 268 

Colloque  de  Saintonge  et  Angoumois  du  24  février  17G3,  note  ....  289 
Synode    de    Saintonge,    Angoumois,    Périgord,     Bordelais    et    Agenais 

des  18,   19  et  21  mars  17G3 289 

Colloque  de  Saintonge  et  Angoumois  du   24  août  17G3,  note 3i8 

Colloque  de  Saintonge  et  Angoumois  du  26  janvier  1764,  note    ....  341 

Synode  de  Saintonge.  Angoumois  et  Bordelais  des  5  et  G  juillet  1 7G4.     .  340 

Colloque  de  l'Angoumois  du  iC  mai  17G5,  note 377 

Synode  de  Saintonge,  Angoumois  et  Bordelais  des  i5  et  10  juillet   17G5.  377 

Colloque  de  Saintonge  et  Angoumois  du  24  janvier  17GG,  note    .     .    .    .  411 

Synode  de  Saintonge,  Angoumois  et  Bordelais  des  24  et  25  avril  17GG    .  411 

Colloque  de  Saintonge  et  Angoumois  du   iS  septembre  17G6,  note  .    .    .  414 

Colloque  de  l'Angoumois  du  21  avril  1767,  note 435 

Synode  de  Saintonge,  Angoumois  et  Bordelais  des  21  et  22  mai  17G7    .  435 

Colloque  de  Saintonge  et  Angoumois  du  17  décembre  17G7,  note     .    .    .  43C 

Synode  de  Saintonge,  Angoumois  et  Bordelais  des  3  et  4  août  17GS   .     .  458 

Colloque  de  l'Angoumois  du  3  mai  17G9,  note 477 

Synode  de  Saintonge,  Angoumois  et  Bordelais  des  4,  3  et  G  juillet  17GU.  477 

Colloque  de  Saintonge  et  Angoumois  des  2  3  et  24  mars  1770,  note    .     .  495 

Colloque  de  l'Angoumois  du  22  juin   1770,  note 497 

SynodedeSaintonge,  Angoumois  et  Bordelais  des  20, 21  et  22  septembre  1770.  495 

Synodes  de  l'Aunis. 

Statuts  des  Comitants  de  La  Rochelle  du  1  1  septembre  17G1.  note  ....  242 

34 


53û  TABLE  DES  MATIERES. 

Synodes  du  Poitou. 

Pages. 

Synode  du  24  décembre  1756 78 

Synode  du  4  mars  1760 217 

Synode  du  12  mars  1765 382 

Synode  du  i3  mai  1766 419 

Synodes  de  Normandie. 

Colloque  de  Basse-Normandie  du  8  décembre  1  y  S'il  note 36 

Colloque  de  Haute-Normandie  du  9  février  lyiS,  note 5i 

Colloque  de  Basse-Normandie  du  2  5  février  1756,  «o/e 70 

Synodes  de  Picardie,  Champagne,  Orléanais  et  Berry. 

Actes  et  règlements  du  consistoire  de  l'église  de  Chalandos  du  28  mai  1768, 

note 474 

Consistoire  de  l'église  de  Chalandos  du  i3  novembre  1768,  note 475 

Actes  et  règlements  du  consistoire  de  l'église  de  Lemé  du  12  mars  1769,  note  .  473 

Consistoire  de  l'église  de  Chalandos  du  12  mars  ij6g,  note 475 

Consistoire  de  l'église  de  Chalandos  du  16  avril  1769,  «o/e 475 


Achevé  d'imprimer 

LE  VINGT-SEPT  MARS  MIL  HUIT  CENT  QUATRE-VINGT-SIX 
PAR 

J.  H.  ED.  HEITZ 
de  Strasbourg. 


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Les  Synodes  du  désert;  actes  et 

Princeton  Theological  Semmary-Speer  Ltbrary 


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