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Full text of "Les tables eugubines: texte, traduction et commentaire, avec une grammaire ..."

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PARIS 

F. VIEWEa,- LIBRAIRE-ÉDITEUR 
L[BRÀIR[E A. FKANCK 

67 — RUE h:cheliïu — 67 

1875 



LES 



TABLES EUGUBINES 



TEXTE, TRADUCTION ET COMMENTAIRE 



PARIS. - TYPOGRAPHIE LAHURE 
Rue de Flearus, 9 



LES 

TABLES EUGUBINES 

TEXTE, TRADUCTION ET COMMENTAIRE 

1IXE GRWIUIRB ET UNE INTRODDCTION HISTORIQUE 
FAm 

MICHEL BRÉAL 

L'icoix aK BitDTia ttvatt 



PARIS 

, VIEWEG, LIBRAIRE-ÉDITEUR 



LIBRAIRIE A. ntÀNGK 

67 — BDE HICBBLIEU — I 



q r. 



A 






INTRODUCTION. 



Les tables de bronze connues sous le nom de TcU)les Eugur- 
bines^ ont été découvertes en \kkky à Gubbio, ville de Tltalie 
centrale, dans la province d'Ombrie. Selon le récit du juris- 
consulte et protonotaire apostolique Antonio Concioli, qui 
était lui-même originaire de Gubbio, et qui a publié en 1673 un 
livre sur le droit et les coutumes de sa ville natale, ces tables 
furent trouvées en un souterrain orné de mosaïques, près des 
restes d'un théâtre romain. Comme le témoignage de Concioli, 
pour des raisons qu'on ne tardera pas à connaître, a donné 
lieu à de nombreuses discussions, il est important de repro- 
duire ses paroles : <c Quod autem Ëugubium civitas fuerit 
antiquissima, ac reges ibi resederint.... fidem facit regium 
sepulcru^, quod nomine Mausoleum, miroque constructum 
artificio temporum adhuc edacitati répugnât. Rem eamdem 
inter estera magnifica confirmât veterrimum theatrum : con- 
flrmant novem aheneœ tabulae fama percelebres, ac litteris, 
ac sententiis nemini cognitis exaratœ qusB totius orbis, ne- 
dum Italia; antiquissima creduntur monumenta. Ânno 1444 
hasce tabellas ex sere purissimo fortuna detexit in subterra- 
nea concameratione miris emblematis tessellata, quœ quidem 
tam egregio picturatur artificio, ut regalis aul» spécimen 
praebeat, apud theatrum, hoc est in planitie, ubi antiquitus 
sedebat Ëugubium. Âtque illœ notissimum sibi nomen compa- 
rarunt apud eos, qui vetustate cognita delectantur, multique ' 
crediderunt leges ibi cœlatas esse primorum regum, qui in 
hac provincia dominarentur. Centesimus trigesimus teriius 
agitur annus ex quo iliarum duœ Yenetiis in armamentario 
ducalis palatii inter rarissima custodiuntur, tanquam pretiosa 
caligantis, sed pulchrœ antiquitatis monumenta, ac Tabu- 

1. BuguHum est le nom latin que portait Guhhio au moyen âge. 



II INTRODUCTION. 

Ise Ëugubinœ vocantur. Delatœ fueruni in eam urbem a cla- 
rissimo viro, ut nobilibus eorum temporum antiquariis tra- 
dereniur interpretandœ : et licet brevi remittendas fuisse 
promiserit, nec brevi, nec ullo unquam tempore redierunt in 
societatem aliarum septem, quœ in secrète palatii communis 
archivio asservantur * . » 

D'après le récit qu'on vient de lire, les tables trouvées étaient 
au nombre de neuf. Cette circonstance importante a été plu- 
sieurs fois contestée, et la critique, une fois mise en éveil, a 
été jusqu'à mettre en doute l'ensemble du témoignage. En 
effet, si' les sept tables conservées au palais municipal de 
Gubbio sont fidèlement arrivées jusqu'à nous, la trace de celles 
qui auraient été transportées en 1540 à l'arsenal de Venise, 
s'est absolument perdue. Le savant Italien Passeri (1694-1780) 
suppose que Concioli, qui a passé la plus grande partie de sa 
vie loin de Gubbio, et qui d'ailleurs s'est occupé des tables 
d'une manière incidente, a accueilli des informations inexactes. 
Des doutes analogues ont été exprimés par Huschke et, plus 
récemment encore, par M. G. Conestabile. Je n'entrerai pas 
ici dans la discussion de cette question, me réservant de l'exa- 
miner à part^ Je dirai seulement que les doutes élevés par ces 
savants semblent assez peu justifiés, et que les documents 
invoqués contre Concioli me paraissent plutôt parler en sa 
faveur. Que sont devenues les deux tables dont l'existence, en 
1673, est affirmée d'une manière si précise, et qu'il serait 
d'un si grand intérêt de retrouver? Peut-être sontr^iles ca- 
chées dans quelque palais de Venise ou de la terre ferme. Il 
serait digne du gouvernement italien d'ordonner à ce sujet 
des recherches. 

Nous retournons maintenant aux sept tables restées à Gub- 
bio. Donnons-en ici le signalement. Ce sont des plaques de 
bronze de grandeur inégale, mesurant en moyenne à peu près 
cinquante centimètres de long sur trente centimètres de large. 
Cinq d'entre elles (celles qui sont numérotées aujourd'hui de 
I à V) sont en écriture étrusque; deux (VI et VII) sont en écri- 
ture latine de la plus belle époque, mais dans une langue qui 
n'est pas le latin. Il y a, en outre, une inscription en écriture 
latine (celle qu'on appelle souvent l'inscription Clavemiur^ 



1. Antonii Concioli Statuta civiUUis Euguhiù — Macérât», 1673, in-fol. P. III. 
Repet. in ejusd. op. 1729. 

2. Voy. ci-dessous, p. 309. 



INTRODUCTION. III 

d'après le mot par lequel elle commence) qui a été ajoutée 
sur une place restée disponible du verso de la table Y. L'état 
de conservation de ces plaques ne laisse rien à désirer. Toutes, 
excepté III et lY, portent des inscriptions au recto et au 
verso : nous désignons le recto par a, le verso par 6. 

La première collection épigraphique qui ait publié un spé- 
cimen de ces inscriptions^ est le recueil dû au savant hollan* 
dais Smetius, édité après sa mort par Juste Lipse, en 1588 '. 
Il donne les tables lY et YI avec cette mention : « Tabulas 
hasce ambas Joannes Metellus Burgundus vidit et exscripsit, 
quas etsi nemo plane intelligit, quia tamen de rébus sacris 
agere quidam crediderunt, ideo hoc loco ponendas existi- 
mavi*. » Smetius avait joint une transcription de Talphabet 
étrusque, autant que les connaissances d'alors le permettaient. 
En 1601, Gruterre produisit ces deux tables*: il ajouta la partie 
latine de la table V, qu'il tenait de Puteanus (Dupuy) ex Bembi 
bibliotheca Patavii, 

Le premier essai de traduction est dû à l'Italien Bemardino 
Baldo (1553-1617). Pensant que c'était une chose indigne de 
son siècle que personne n'eût encore tenté une interprétation, 
il envoya à Welser, à Âugsbourg, qui la publia en 1613, une 
Divinatio m tabulam^ œneam Eugubmam lingua Hetrusca ve- 
teri perscriptam. Le texte est expliqué au moyen de Bérose et 
de Caton, d'après Annius de Yiterbe. Il ne sera peut-être pas 
inutile de donner un échantillon de la lecture et de la tra- 
duction, pour montrer quelles étaient au commencement les 
difficultés de la tâche : nous faisons précéder le texte tel qu'il 
doit être lu (lY, 1). 

Purtuvitu erarunt struhçlas eskamitu 

Rudfucifu edadunf Sfduoblas eskamifu 

Rex noster Dominus noster Sfduoblas excitator noster 



1. s'il fout en croire Bernardino Baldo, dont il sera question plus loin, dès la 
fin du quinzième siècle l'une des tables en écriture étrusque (la table IV) aurait 
été publiée par le comte Gabriele di Gabrieli. En 1520, l'inscription Clavemiur 
fut éditée dans un ouvrage devenu très-rare, la VUa di S. Vhaldo, data fuori dal 
Padre Stefano di Cretnona, canonico regolare, 

2. InseripUonMfn aruiquarum q%L» passim per Ewropam liber, Lugd. Bat. 
p. XXXIX.' 

3. Le Metellus Burgundus dont il est parlé ici est peut-être le môme dont il 
est question dans l'histoire du texte des Agrimetuoret latins. 

4. IntcriptioneM oMiqtix toi, orb. Rom, in corpus abtol. redaetœ ingenio ae 
cura 1, Gruteri, auspic. I. Scaligeri ac El, VeUeri, If, p. CXLII sq. 



ÏV INTRODUCTION. 

aveitu inumek tertiama spanti 

aceifu inumek fedfiama sranfi 

paler noster et legislator liberatrix nostra mater domina nostra 



triiatefra prusekatu edek supru 

Fdiafegda rdusecafu epek surdu 

Fdiafegda contritionem nostram educendo propulsaverunt 



sese ereçluma vesune puemunes pupdices purtuvitu 
sese edebiuma cesune ruemunes rurpibes rudfucifu 
sexies Aulum consulem romanœ reipublicœ rex noster 



struhçla 


petenata 


isek 


sfduoblas 


reienafa 


isek 


sfduoblas 


debilitavit 


et prwcipitanter currere fecit. 



Richard Simon faisait allusion à cette traduction, quand il 
parlait dans sa Bibliothèque critique (II, chap. v) « des imper- 
tinences que Yelserus fait imprimer à Augsbourg. » Après 
avoir cité quelques étymologies hébraïques de Baldo : « En vé- 
rité, ajoute-t-il, il faut avoir Tesprit bien pénétrant, ou plutôt 
être inspiré, pour voir que ces deux mots sont hébreux. Un 
Chinois y trouverait plutôt sa langue chinoise qu'un Juif n'y 
trouvera la langue hébraïque. » 

L'année suivante (1614) vit paraître une traduction non 
moins extraordinaire : elle venait cette fois des Pays-Bas. Le 
Hollandais Adrien van Scrieck publia à Ypres un livre sur 
les origines des peuples de l'Europe, et en particulier des 
Néerlandais*, où il inséra la table VII, qu'il avait reçue, disait- 
il, à Paris, d'un de ses amis qui l'avait rapportée de Rome. Il 
y joignit une traduction où l'ombrien est expliqué & l'aide du 
néerlandais ; car c'est le plus ancien monument de la langue 
belge qu'il reconnaissait dans cette table. Pour donner une 
idée de cette traduction, il suffira de dire que eno prinuatur 
(VU a 1) <c tum viatores » est rendu par in bring water (qu'il 

1. Adriani Scrieckii Rodorni Originum rerumque eeUieairum et belgicarum 
Uhri XXlll. 



INTRODUCTION. V 

« 

apporte de l'eau). Le nom de la déesse Çerfa est pris pour le 
verbe sterben « mourir ». 

Ici s'arrêtent, pour un temps, les essais d'interprétation. 
Aux esprits avisés, le problème paraissait trop difficile. « Pour 
votre langue étrusque et leurs caractères, écrivait Saumaise 
à Peiresc, c'est un point où je confesse n'entendre rien du 
tout. J'y ai voulu souvent bailler des atteintes, mais je n'y ai 
jamais pu mordre. Je ne sais comment il s'y faut prendre : 
s'il faut aller de dextre à senestre, ou de senestre à dextre.... 
Ceux qui ont voulu interpréter ces Tables Eugubines ne me 
peuvent pas satisfaire. Mettons donc ceci entre les choses que 
nous ignorons parfaitement. » 

Au dix-huitième siècle, l'interprétation devait être reprise 
avec un redoublement d'ardeur. Nous rencontrons ici un livre 
qui exerça une influence considérable sur les esprits ; ce n'est 
pas qu'il fût d'une grande nouveauté : l'auteur, quand son 
œuvre parut, était mort depuis plus de cent ans. Le savant 
Écossais Thomas Dempster (1559-1625) appartient au seizième 
siècle par la date de sa naissance, par son érudition immense 
et confuse, par son caractère batailleur, par son humeur in- 
quiète et voyageuse. Après avoir professé dans les Pays-Bas, 
en France, en Angleterre, en Espagne, il fut appelé en Italie 
par Cosme II de Médicis, et, sur l'invitation de ce prince, il 
écrivit en 1619 son grand ouvrage De Etruria regali. Ce livre 
resta manuscrit jusqu'en l'année 1723, où il fut publié avec 
luxe, à Florence, par les soins de Thomas Coke, comte de Lei- 
cester. L'ouvrage était bien tel qu'on pouvait l'attendre d'un 
homme réputé en son temps pour l'étendue de son savoir 
comme pour son manque de jugement. Les Étrusques y sont 
présentés comme le peuple inventeur de tous les arts, de 
toutes les sciences, de tous les objets utiles à la vie. Ils 
étaient autrefois les maîtres de l'Italie, et Rome, qui leur ar- 
racha la primauté, se para de leur civilisation. Les anciens 
titres de noblesse des diverses cités de l'Italie étaient énu- 
mérés au long par Dempster. Ce qui donna à cette publication 
une valeur durable, c'est qu'un savant aussi modeste que 
judicieux, Philippe Bonaruoti, lequel avait été chargé de sur- 
veiller l'édition, profita de l'occasion pour y joindre des plan- 
ches exécutées avec le plus grand soin. Une quantité d'in- 
scriptions et d'antiquités virent le jour pour la première fois. 
Au nombre des planches figurent les Tables Eugubines, pu- 
bliées intégralement et avec une correction remarquable pour 



VI INTRODUCTION. 

répoque. Bonaruoti se doutait déjà qu'elles n'étaient pas en 
langue étrusque, mais plutôt en ombrien : il avait remarqué 
qu'on n'y trouvait aucun de ces noms en al^ si fréquents sur 
les inscriptions de TÉtrurie. <c Du reste, ajoute-t-il, qu'elles 
soient en étrusque ou en ombrien, peu importe, puisqu'on 
n'entend pas plus l'un que l'autre. » Quant au contenu des 
Tables, il exprime, mais avec une grande réserve, l'idée que 
ce sont des traités entre peuples voisins. 

Cette prudence ne devait pas être imitée. La publication de 
Dempster provoqua une quantité de travaux sur les antiqui- 
tés de l'Italie, et principalement sur la langue et la civilisa- 
tion étrusques, où le patriotisme eut plus de part que la cri- 
tique. C'est ce mouvement d'idées qu'un écrivain italien, 
Tiraboschi, a appelé Ventusiccsmo elntëco. Dès l'année 1726, il 
se fonda dans l'antique ville de Cortone une académie étrus- 
que*. Par leur étendue, comme par la facilité relative de leur 
déchiffrement, les Tables Eugubines attirèrent particulière- 
ment l'attention, et le principal effort se concentra sur ces 
inscriptions, dont l'histoire, ainsi que le dit justement Lep- 
sius, semble être devenue à cette époque l'histoire même des 
études étrusques. 

Les principaux érudits qui s'occupèrent des Tables furent 
le marquis Scipion Maffei (1675-1755), le chevalier et abbé An- 
nibal-Camille degl' Abati Olivieri (1708-1789), l'abbé Giam- 
battista Passeri (1694-1780), A. F. Gori (1691-1757). Parmi ce 
groupe, un réfugié protestant français, originaire de Nîmes, 
Louis Bourguet, tient une place importante. A la fois théolo- 
gien, orientaliste, numismate, géologue, mathématicien, il 
était en correspondance avec les savants de toute l'Europe. Il 
donna, sous le pseudonyme de Philalèthe, en 1728, 1732 et 1734, 
trois lettres ayant rapport aux Tables Eugubines, dans un re- 
cueil publié à Genève et intitulé Bibliothèque italique ou His- 
toire littéraire de Fltalie ^ Dans la première de ces lettres, qui 
est adressée à Maffei, il propose une interprétation de la 
partie en caractères latins de la table Y b : nous reproduisons 
cette interprétation, qui n'est pas longue, parce qu'elle peut' 
être considérée comme un spécimen du genre : « Claverniur 

] . Le président portait le titre de Lucumon. Les mémoires de cette académie 
forment douze volumes in-4*. Saggi di Dissertojioni Àccademicehe pubblicamente 
lette neUa nobile Aeeademia etnuca delC antichissima eUtà di Cortona. Roma, 
1735 

% T. m, XIV, XVIII. 



INTRODUCTION. VII 

Dirsa, frère du pontife Herti (a vendu) une pièce de terre de 
six vingt pieds en quarré du côté septentrional à Faber Opeter 
(sous condition) qu'il donnera la Taille de quatre pieds (en 
quarré) du champ au Berger de Mars ; le cens & Homonus 
Duumvir, pour avoir soin du pur froment. Il donnera aussi 
VI paniers de froment du grain d'une dizaine de paumes (en 
quarré) d'au-dessus de la pièce, à Claverniur Dirsa, frère du 
pontife Herti; il lui donnera aussi dix chèvres et cinq déplus; 
ensuite il chariera la balle et le* cens, et donnera encore Yl pa- 
niers de froment du champ même à Dirsa, frère du pontife 
Herti. » 

Dans la seconde lettre, il donne de la table YI a une traduc- 
tion non moins extraordinaire. Denys d'Halicamasse raconte, 
d'après* Myrsile de Lesbos, au premier livre de ses Antiquités 
romaines, que les Pélasges sont originaires de la Lydie, et 
qu'à leur arrivée en Italie ils eurent à souffrir de divers 
fléaux, tels que stérilité de la terre, guerre, peste, disette. 
Pour apaiser les dieux, ils leur offrirent les prémices de tout 
ce qui naîtrait. La table YI, qui est antérieure à la guerre de 
Troie, nous a conservé le souvenir de ce vœu ; c'est un canti- 
que qu'on chantait à plein gosier : de là le nom de carmen or- 
Mum ou de litanies pélasges que lui donne Bourguet. Yoici 
un fragment de cette traduction (table YI a, lignes 8 et suiv.) : 
a Le produit des semailles a été renversé et brûlé. Les plus 
gras pâturages ne seront soutenus que d'un peu de rosée. La 
nourriture est nuisible. Les veaux qui croissaient sont consu- 
més. Il manque de quoi se rassasier. Les veaux qui croissent 
on^ le corps endommagé et le laboureur est perdu. » 

Si ces deux premières lettres ne renferment guère que des 
rêveries, la troisième fut d'une importance capitale dans l'his- 
toire du déchiffrement. L'auteur, abordant l'étude de l'alpha- 
bet étrusque (les tables précédemment expliquées par lui sont 
en caractères latins), essaye de déterminer la valeur de 
chaque signe : une découverte qu'il venait de faire l'aida sin- 
gulièrement dans cette tâche. Il avait reconnu que la table YI 
(en caractères latins) et la table I (en caractères étrusques) 
donnent le même texte, sauf certains changements et déve- 
loppements dont on pouvait faire abstraction. Il était dès lors 
beaucoup plus facile d'arriver à une lecture correcte. Bour- 
guet réussit à établir la vraie valeur de la plupart des carac- 
tères. Quelques-unes de ses identifications auraient même 
mérité plus d'attention que les contemporains ne parurent 



VIII INTRODUCTION. 

leur accorder. Ainsi te d continua d'être pris pour un B, quoi- 
qu'il y eût déj& un B dans l'alphabet, et quoique Bourguet 
eût démontré que c'était une sifflante. Il fallut qu'Otfried 
MûUer prouvât de nouveau le même fait*. 

Parmi les savants italiens, les uns, comme Olivieri et Gori, 
admirent, ou du moins parurent admettre ces résultats. Ainsi 
Olivieri traduisit les lettres de Bourguet dans les mémoires 
de l'académie de Cortone; Gori les reproduisit dans son Mit- 
sernn etruscum^j en ajoutant seulement la découverte qu'il 
avait faite de son côté, que les litanies étaient en vers hexa- 
mètres. D'autres savants proposèrent des interprétations dif- 
férentes. Maffei, guidé par son tact naturel, avait émis sur le 
contenu probable des inscriptions une vue qui n'avait rien 
que de raisonnable. « Mihi visum est tractari ibi de rébus sa- 
cris atque sacrificiis.... Ceterum hoc velim extra dubium acci- 
piatur : laminas illas, quas dixi, Eugubinas nihilaliud conti- 
nere posse quam documenta sive publica, veluti pacta inter 
gentes inita, pacis aut fœderum formulas; sive privata, ven- 
ditiones puta, donationes, testamenta'. » 

L'abbé Passeri, qui avait écrit à l'âge de quatorze ans une 
dissertation sur les Tables Eugubines, et qui revint encore 
par deux fois sur le même sujet dans le cours de sa longue 
vie, publia en 1739, dans un recueil philologique édité à Ve- 
nise^, une série de lettres qu'il intitula Lettere Roncagliesi^ du 
nom de sa maison de campagne de Roncaglia. Les lettres 
étaient adressées à Olivieri. Ce dernier avait eu le mérite de 
faire une découverte qui fut un trait de lumière au milieu des 
ténèbres où l'on avait tâtonné jusque-là. Il avait reconjiu ^ 
que le nom, si fréquemment répété, de Ikuvina, liomna^ ne 
désignait pas la jeunesse, comme le supposait Bourguet, mais 
que c'était le nom même des Iguviens ; on commença dès lors 



!• Nous ne saYoos trop pourquoi Lepsius, qui rend juBtice aux services rendus 
par Bourguet, Taccuse de jactance et de vanité. Nous n'avons rien trouvé de sem- 
blable dans les lettres de Philalètbe. 

2. Trois vol. in-fol. 1737-43. 

3. Scipionis Maffei origines etruscae et latinse, sive de priscis ac primis ante 
Urbem conditam Itali» incolis commentatio. Ex italico sermone in latinum con- 
vertit I. G. Lotterus. Upsiae, 1731, p. 66, 73. 

4. Raccolta â^opmccli scientifici e filologiei édités par D. Angiolo Galogerà. 

T. XXII, xxiir, XXVI, xxvn. 

5. Sopra aleuni mmumenti peUugi. Pesaro, 1735. Il reconnut aussi le nom 
des Tadinates, peuple de TOmbrie cité par Pline. 



INTRODUCTION. IX 

à se douter que ces tables se rapportaient au passé de la ville 
où elles avaient été découvertes. Guidé par cette indication, 
Passeri écrit : « Sapete voi in che lingua son esse scritte ? In 
lingua gubina antica. » Voici un passage de ces lettres où, 
avec un certain art de mise en scène et en une langue toute 
colorée des idées philosophiques de Yico, il fait ressortir le 
caractère national de ces recherches : « Ce sont 1&, dit-il, nos 
vrais et légitimes monuments, et tout bon citoyen doit consi- 
dérer cette étude comme une étude nationale. Ce que nous 
avons de romain nous est aussi étranger qu'il peut l'être aux 
Daces et aux Sicambres. Ce peuple qui a tout foulé aux pieds 
n'a d'autre relation avec nous, que de nous avoir opprimés. 
Ces inscriptions contiennent les noms et les prérogatives de 
nos ancêtres ; ici sont renfermées les traditions et les cou- 
tumes de notre peuple ; et si l'envie romaine a fait sentir sa 
furie même à l'innocence de notre antique idiome, les germes 
qui vivent encore dans les puissances de notre &me sont em- 
portés par le tourbillon des choses humaines. Il ne se peut 
que ce circuit universel qui agite les idées de toutes choses ne 
vienne déposer un jour ou l'autre, soit à dessein, soit par ha- 
sard-, des principes qui, accueillis et nourris, permettront de 
réparer en quelque manière cette perte.» Il est intéressant de 
voir comment le patriotisme italien, qui, à cette époque, ne 
dépassait point encore l'amour de la province, avait trouvé 
un aliment dans ces études : il n'est pas moins curieux de 
comparer ces sentiments pour Rome avec les idées qui de- 
vaient remplir l'Italie un siècle plus tard. 

^Malheureusement Passeri ne s'en tint pas à ces déclarations. 
Il voulut interpréter les tables. Oubliant ce qu'il avait dit sur 
la langue des inscriptions, il les explique, tout comme Bour- 
guet, à l'aide du grec et de l'hébreu. Vingt-cinq ans plus 
tard il en donna une traduction nouvelle \ prouvant au moins 
de cette manière son ardeur pour un problème que sans 
doute le voisinage de Gubbio, qui lui éleva un monument, 
l'empêchait d'oublier. 

La vie fertile en loisirs des ecclésiastiques italiens au dix- 
huitième siècle trouvait dans ce genre de travaux une 
noble et élégante occupation. Un autre abbé, esprit enjoué 
et fin, I. Lami, publia en 1742, sous le pseudonyme de Cle- 



1. lo. Baptist» Paiserii In Thomêg Dempiteri lihros de Struria BegaH Para 
lipomena* Lucas, 1767. 



X INTRODUCTION. 

mente Bini, et probablement en réponse aux LeUere Roncor- 
gliesi, des LeUere Gualfondicme^ où il se moque avec esprit 
des interprétations qu'on avait proposées. Il montre qu'il faut 
chercher dans le latin vulgaire l'explication de la langue des 
tables, et il donne à ce sujet d'excellentes indications. Mais, 
lui aussi, il aurait dû se borner à la théorie, car la traduc- 
tion qu'après un long et judicieux préambule il donne de la 
table III, ressemble à un pur roman. « C'est, dit-il, un frag- 
ment de l'histoire ancienne eug'ubine, racontant la fuite des 
citoyens de Gubbio, de leur cité mise à sac et dévastée par les 
ennemis. Ce sont les lamentations des fugitifs qui, considé- 
rant le mal qu'ils ont souffert, se l'etournent vers Jupiter, et 
l'excitent à les venger, en lui représentant le massacre de 
leurs proches, la ruine de leurs biens et de leur patrie. » 
Les ennemis, ajoute Lami, venaient probablement du côté de 
Tivoli: On ne sait pas toujours si Tabbé florentin plaisante 
ou s'il prend sa traduction au sérieux ^. 

Pour finir l'histoire de ces efforts infructueux, il faut encore 
mentionner un ouvrage qui parut en 1772 à Modène, et qui 
est peut-être le plus faible de tous. Il a pour titre : Délia lin- 
gua de' primi ahitatori delV Italia. C'est l'œuvre posthume du 
jésuite Stanislas Bardetti. L'auteur explique la même inscrip- 
tion que Lami, et, lui aussi, il suppose un récit historique 
parlant de guerre et d'exil. Mais ce qui le distingue de ses 
prédécesseurs, c'est qu'il interprète principalement l'ombrien & 
l'aide de l'anglo-saxon, du vieux haut-allemand et du cel- 
tique. 

En présence de ces divagations, on apprécie d'autant mieux 
la réserve d'un savant tel que Fréret, qui jugeait de cette 
façon, en 1753, les tentatives faites jusqu'alors : 

« Les inscriptions étrusques en caractères latins ne sont 

« 

1. Lettere Gualfondiane del signor Gius. Clémente Bini sacerdote fiorentino 
8opra qualche parte dell* anticbità etrusca ail* illustrissimo signor Drake, cava- 
lière inglese. 1744. Firenze, in-12. 

2. Bini traduit (p. GGLXXXV) : Ezeunt [Iguvini], fùga ter summa [seu quam 
citissima], ustis sex in thesauro umis [rerum scilicet preciosarum, ne in hos- 
tium manus devenirent]. Tum quidem vocem promunt, petunt, invocant, ultorem 
fortem [adversus hoslea], euntes. Frater ostentat purum [sceleris] fratrem, [qui] 
mersus [mails et funere] fuit. Mulieres invocant ultorem fervidum : mulieres 
sistunt sacras ovesultori [ut exaudiat]. Viri puncti [acri dolore] certant [sacri- 
ficaturi] innumeris sacris ovibus; et fortes [quidèm] puncti ob summa fratrum 
[mala] innumera, in via [dum essent^ atque vadentes lamentabantur]. Hersa 
[àc perdlta] ovis, arva et tota; eradicata pyrus [et omnis arbos]. 



INTRODUCTION. XI 

pas plus intelligibles que les autres, quoiqu'on y rencontre 
des mots latins défigurés. Les interprétations que quelques 
savants en ont prétendu donner ne sont que des divinations 
absolument hasardées; des alliages de mots latins, grecs, hé- 
breux, altérés et rendus méconnaissables. Avec de pareilles 
licences on rapportera ces inscriptions à toutes les langues du 
monde, au bas-breton, au basque, au mexicain. On peut 
môme observer que les auteurs de ces interprétations ne font 
aucun usage des mots étrusques dont les anciens nous ont 
transmis le sens. Remarquons enfin qu'il n'est rien moins 
que prouvé que ces monuments aient la grande antiquité 
qu'on leur attribue. Ceux qui sont en caractères latins, & n'en 
juger que par la forme de ces caractères, doivent être posté- 
rieurs à la conquête de l'Étrurie par les Romains et remonter 
tout au plus au temps de la première guerre punique ^ » 

Le premier qui ait ouvert les voies à une interprétation 
méthodique est L. Lanzi (1732-I8I0), dans son Saggio di lin" 
gua elrusca e di altre antiche d'Italia^ publié à Rome en 1789 '. 
S'inspirant de la prudence de Fréret dont il rappelle les pa- 
roles, il annonce qu'il ne tentera pas une traduction intégrale 
des textes, mais qu'il imitera ceux qui expliquent une in- 
scription & demi effacée, et qui, là où ils ne peuvent lire, se 
taisent ou se contentent d'une conjecture présentée avec 
doute. Il ne saurait considérer les Iguviens comme des Étrus- 
ques, puisque sur les tables Eugubines les Étrusques sont 
nommés en toutes lettres à côté des Iguviens. Toutefois il 
doit y avoir, vu le voisinage, une certaine parenté entre les 
deux langues. La syntaxe est pour la plupart du temps iden- 
tique à la syntaxe latine. Quelquefois elle a l'air barbare : 
mais le lecteur, en ajoutant ici un S, là un M, comme il faut 
faire aussi dans les inscriptions romaines, ou en opérant 
quelque autre changement non moins régulier, n'aura pas de 
peine à mettre habituellement le texte d'accord avec les rè- 
gles des grammairiens ; c'est une sorte de latin rustique. La 
date de ces tables ne peut guère être antérieure au septième 
siècle de Rome. Pourquoi deux écritures? Passeri suppose 
que les incriptions en caractères latins appartenaient à un 
âge où le latin avait prévalu dans le pays. Lanzi lui-même 
avait autrefois partagé cette opinion : mais il est convaincu 

1. Bût. de VAead. det /fu.,t.XVIlI, p. 107. 

2. Réimprimé à Florence en 1824, 



XII INTRODUCTION. 

aujourd'hui qu'il ne peut y avoir entre les deux sortes d'in- 
scriptions une grande différence d'âge. Ce sont probablement 
deux dialectes; un caractère du dialecte le plus moderne, 
c'est le rhotacisme et le changement de *I en RS. Quant au 
contenu, il n'était pas difficile de le deviner : tant de noms de 
divinités et de sacrifices nous annoncent un rituel. Les ta- 
bles YI et YII sont le plus grand monument de liturgie 
païenne qui nous ait été conservé*. 

On voit comme Lanzi touche déjà du doigt la vérité. Mais 
quand il en vient à la traduction, un instrument essentiel 
lui fait défaut. Son côté faible, c'est la grammaire: quand 
il traduit tio esu hue (te hoc bove) par tio{A6vo<; foo, quand 
il rend fakustapitek (postquam ita fecerit) par « ite, faces- 
site », quand il fait du participe pesnis (precatus) le substantif 
pesnis « la coda », quand il interprète peturpursus (qua- 
drupedibus) par iTepoiç puris, quand il prend Hertei^ Appei, 
Capir, Dirsas pour des noms propres, on découvre les lacunes 
de la science grammaticale d'alors. 

Trente ans plus tard, Otfried Mûller, dans son ouvrage sur 
les Étrusques (1828), s'occupa des Tables Eugubines, et il le 
fit en philologue supérieur'. Il établit d'une façon irréfutable 
le point capital, déjà entrevu par Fréret et Bonaruoti, que 
ces Inscriptions ne sont pas en étrusque, mais en ombrien, et 
il nie qu'il y ait aucune parenté entre ces deux idiomes. Ses 
vues sur les prétendus deux dialectes ne sont pas moins 
justes. Les différences d'orthographe qu'on aperçoit entre les 
tables en écriture étrusque et les tables en écriture latine 
viennent de la différence des alphabets : mais si la voyelle o, 
par exemple, est marquée V dans l'écriture étrusque, cela ne 
prouve pas que le son o n'existât point dans la prononciation ; 
on en peut dire autant pour les consonnes d et g^ qui n'ont 
point de signe spécial, et qui sont représentées par T et K. Ces 
considérations ont été un peu perdues de vue par les succes- 
seurs d'Otfried Millier. Mais où il montre surtout son tact gram- 
matical, c'est quand il s'agit de reconnaître les flexions. Il 
établit les désinences du génitif et du datif singulier, celles 
du nominatif et de l'accusatif pluriel. Dans la conjugaison, 
il distingue la forme de l'impératif et celle du futur anté- 
rieur. D'autre part, ses recherches sur le rituel étrusque 

1 . Saggio {V édition), I, 37, 122, 220 s. HI, 582 ss. 

2. Die Etrwher. 2 vol. Voy. surlouU 



INTRODUCTION. XIII 

furent à ses successeurs d'un utile secours pour le déchiffre- 
ment. 

Un élève d'Otfried Mûller, Richard Lepsius, avant de se 
tourner vers Tégyptologie, publia comme thèse pour le doc- 
torat sa dissertation de Tabulis Eugubinis (1833), que nous 
avons déjà eu l'occasion de mentionner. Sans aborder direc- 
tement l'interprétation du texte, il eut le mérite d'élucider 
quelques questions extrinsèques d'une véritable importance. 
En premier lieu, il donna une histoire exacte et complète des 
tentatives qui avaient été faites jusque-là pour arriver au 
déchiffrement : si les jugements qu'il prononce se sentent 
un peu de la sévérité de l'étudiant, on ne saurait pourtant lui 
donner tout à fait tort, quand il se résume en disant « qu'on 
croit lever lorsqu'on met les résultats obtenus en regard du 
temps et des efforts dépensés. » A la suite de ce préambule 
historique viennent deux chapitres sur l'alphabet ombrien : 
même après Mûller, il restait encore à faire sur ce point. 
Ainsi Otfried Mûller écrit (I 6 1] : Fukukum iufiu pune 
ufeph phurphath treph fitluph turuph Marte Hurse 
phetu. Lepsius reconnut le v, le /*, le z, le d et le signe spé- 
cial A employé pour m sur la table Y. Passant ensuite à la 
question de Tàge des tables, il suppose que les différences 
d'orthographe qu'on remarque entre les diverses inscriptions 
doivent être attribuées à un changement survenu dans la 
langue, que les inscriptions en caractères étrusques doivent, 
par ce fait même, être regardées comme les plus anciennes, 
et qu'un espace de deux siècles au moins les sépare des in- 
scriptions en caractères latins, qui sont du VI* siècle de Rome *. 
D'après ces prémisses, il propose une classification des tables 
différente de celle de Bonaruoti. Plus tard, Lepsius eut en- 
core le mérite d'aller prendre lui-même sur les lieux et de 



1. « Tria sunt quae in omnibus Itali» monumentis examinandis a quoviâ 
tenenda puto, primum Etruscas inscriptiones semper vetustiores habendas esse 
quam Latinas, siquidem eodem profectœ sint loco : deinde Etruscam quam di- 
cunt litteraturam d^versorum Italiœ populorum lis omnibus aeque atque ipsis 
Etruscis fuisse piopriam et quasi nativam : deniqtie, quam inter Etrusce atque 
Latine scripta ejusdem populi monumenta deprebendas diversitatem litterarum, 
non litteraturse lantum, sed lingu» esse. » Comme Lepsius admet que le même 
alpbabet existait dans toute Tltalie, il est arrivé à la conclusion que Vo manquait 
non-seulement à Pombrien, mais aux autres peuples iUdiotes, y compris les Ro- 
mains. Même bypotbèse pour le g et pour le d. (Di Tabulis Eugubinis, p. 30 
et suiv.) 



xnr INTRODUCTION. 

publier le fac-similé complet des inscriptions ^ A cette publi- 
cation il joignit un volume qui contient une recension corri- 
gée, une dissertation épigraphique et philologique , et un 
index des mots *. 

Dans le môme temps où Lepsius publiait son premier tra- 
vail, un éminent indianiste, Christian Lassen, faisait paraître 
ses Beitrœge zut Deutung der eugubinischen Tafeln^. Avec lui 
nous voyons la linguistique mettre pour la première fois ses 
méthodes au service de l'interprétation : Lassen a trouvé juste 
sur un certain nombre de points; mais il n'a pas toujours 
échappé au danger d'exagérer l'archaïsme de la grammaire 
ombrienne. Son travail, resté inachevé, ne va pas au delà 
d'un court fragment*. 

En 1835, G. F. Grotefend, qui s'était signalé par sa sagacité 
dans le champ de l'épigraphie perse, donna ses Rudimenta 
linguœ \wnbricœ*. Il ne suit pas l'ordre des inscriptions, mais 
il explique successivement un certain nombre de passages 
choisis de côté et d'autre : cette disposition incommode, que 
vient aggraver le manque d'index, est cause sans doute 
que son travail n'a pas été autant lu qu'il aurait mérité de 
Tôtre. On y aurait rencontré un certain nombre d'interpré- 

1. Tous les philologues qui sont venus après Lepsius ont adopté sa numérota- 
tion : nous la gardons également, parce qu^elle est consacrée par l'usage. Hais 
nous aurons des réserves à faire sur ce classement (voy. p. 223 et 307). Voici 
la concordance des deux numérotations : 

Bonanioti. Lepsius. 

I. IV. 

u. m. 

III a. V a. 

III &. V h. 

IV a. I h. 

IV h. I a. 

V a. II b. 

V b. II a. 

VI a. VI b. 

VI b. VI a. 

VII a. VII a. 
VII b. VU b. 

2. Inseripiicnei uwbricm et oscx quotquot adhuc repertœ tunt omnes, 1841. 
Lipsise. Atlas in-f^ et un vol. in-8*. 

3. Bonn, 1833. 

4. Il a interprété VI a 22-&9. Cf. un article de Lepsius dans le Rheinischet Mu- 
séum fur Philologie, 1834. 

5. En 8 parties. Hanovre. 1835-39, 



INTRODUCTION. XV 

tatiODS qui plus tard ont été retrouvées par d'autres ^ Il est 
le premier qui ait systématiquement rapproché la table I des 
tables YI-YII, et il déploie une connaissance approfondie des 
textes latins qui peuvent servir à éclaircir le rituel d'Igu* 
vium. 

Nous arrivons à l'ouvrage d'Aufrecht et Kirchhoff : Die um- 
brischen Sprachdenkmœler^ (1849-51), qui a fait époque dans 
le déchiffrement des Tables Eugubines et qui peut servir de 
modèle pour tous les travaux du même genre. Les auteurs, 
philologues l'un et l'autre, le second représentant surtout 
l'érudition classique, le premier se rattachant à l'école com- 
parative, étaient par leur association parfaitement en mesure 
de résoudre les principales difficultés du problème. Ils ont 
apporté & leur t&che un savoir, une pénétration et un tact 
qu'on ne saurait assez reconnaître. Le moyen principal qu'ils 
emploient pour entrer dans la connaissance du texte n'est 
pas, comme on pourrait le croire, l'étymologie. Ils gardent, 
au contraire, en matière étymologique, une réserve presque 
exagérée, mais qu'on approuvera si Ton pense aux témérités 
dont ces études avaient été l'occasion. Le moyen employé 
par les deux savants est le même qu'Eugène Burnouf avait 
appliqué aux livres zends; c'est celui dont il faudra toujours, 
en pareil cas, se servir de préférence à tout autre : le rappro- 
chement des passages semblables. Tantôt c'est la même phrase 
qui se trouve en deux endroits, mais la première fois avec un 
seul sujet, la seconde fois avec deux : on voit alors les dési- 
nences des adjectifs et des verbes se modifier, les pronoms 
possessifs changer. Tantôt la même prière est adressée d'a- 
bord à un dieu, puis à une déesse ; on obtient ainsi la marque 
des genres. Ou bien la même prescription est exprimée une 
fois avec un verbe à l'impératif, une autre fois avec une forme 
verbale qui se révèle comme un subjonctif ou un optatif. 
Après qu'une série de prescriptions a été donnée, elles repa- 
raissent plus loin comme autant de faits accomplis : on arrive 
à dresser de cette façon le tableau de la conjugaison. Les 
deux auteurs reconnaissent la fin des phrases par la compa- 
raison des endroits où la même phrase est répétée : ils distin- 



1. Nous ravons lu nous-méme après rachèvement et l'impression de notre com- 
mentaire. 

2. 2 vol. in-4^ Le premier contient la phonétique et la grammaire , le second 
l'interprétation. 



XVI INTRODUCTION. 

guent les différentes propositions par les verbes qui les ter- 
minent, et ils arrivent à découvrir les particules par leur 
voisinage habituel avec certains cas ou certains modes. Une 
fois le pronom relatif et les pronoms démonstratifs reconnus, 
il leur devient facile de faire la construction. Nous devons 
convenir que les Tables Eugubines se prêtaient tout particu- 
lièrement à cette méthode d'interprétation par la répétition 
fréquente des mêmes formules, par la régularité de la con- 
struction, par la fixité d'un langage où tous les termes ont 
en quelque sorte une valeur consacrée. Il faut ajouter cer- 
taines circonstances extérieures non moins précieuses : la 
parfaite conservation du texte et la présence de la même 
inscription en deux rédactions différentes. Mais il est juste de 
dire que les deux savants interprètes ont remarquablement 
mis à profit ces heureuses circonstances. Plus préoccupés de 
la grammaire que du vocabulaire, il leur arrive de raisonner 
d'une façon convaincante sur la construction d'une phrase 
sans connaître le sens des mots. La plupart du temps, ils 
serrent le texte d'une telle façon qu'au moment où ils don- 
nent leur interprétation elle a déjà été pressentie et devinée 
par le lecteur. Ce qui, outre ces qualités de méthode, donne 
une valeur durable à leur ouvrage, c'est leur résolution 
d'écarter les conjectures et d'omettre tout ce qui n'a pas le 
caractère de la certitude : ne se lassant pas de déclarer qu'ils 
ignorent, ils aiment mieux rester en deçà des limites per- 
mises que de courir le risque de les dépasser. Aussi les 
parties traduites par eux sont-elles, en général, restées acqui- 
ses à la science. 

Cependant cet ouvrage, si remarquable qu'il soit, a aussi 
ses défectuosités. La réserve extrême que s'imposent les au- 
teurs fait que près de la moitié des inscriptions n'est pas tra- 
duite. Us poussent si loin la fidélité aux règles de phonétique 
et de grammaire posées par eux en commençant, que pour 
n'avoir pas à s'en écarter ils aiment mieux corriger le texte 
que de retoucher leurs paradigmes. Si la' collaboration des 
deux auteurs est ordinairement pour chacun d'eux un soutien 
et un correctif, ils ne sont pas cependant sans s'être fait des 
concessions inopportunes : ainsi la digression sur les tables 
d'Héraclée est à peu près sans objet, et la grammaire est plus 
que de raison remplie de rapprochements sanscrits. Un cer- 
tain dédain des explications qui se présentent les premières 
à l'esprit fait que les auteurs ont parfois préféré à la simple 



INTRODUCTION. XVrt 

vérité des théories compliquées et invraisemblables. Malgré 
ces défauts, l'ouvrage d'Aufrecht et Kirchhoff est et restera la 
base des études à venir sur les Tables Eugubines. 

C'est pour avoir trop peu imité ce modèle que E. Huschke, 
qui publia en 1859 un gros volume sur les mômes inscrip- 
tions, fit une œuvre à peu près inutile*. Son livre marque un 
retour dans la voie de l'interprétation aventureuse. Les rap- 
prochements qu'il fait sont ordinairement contraires à toutes 
les règles de la linguistique. L'utilité de la grammaire com- 
parée (on le sent clairement en lisant ce livre) n'est pas tant 
de suggérer des comparaisons, car de tout temps les rappro- 
chements de mots se sont offerts en foule à l'esprit des inter- 
prètes : le service qu'elle rend, c'est de donner une direction 
aux conjectures et de resserrer le cercle des possibilités. A qui 
n'a pas un instrument de contrôle tout parait également sou- 
tenable. Ce jugement, qui peut sembler sévère, trouverait sa 
confirmation à toutes les pages de l'ouvrage de Huschke. 
Cependant son commentaire garde de l'intérêt à cause des 
nombreux renseignements archéologiques qu'il renferme. On 
peut sourire des étymologies de Huschke, de son symbolisme 
raffiné, sans parler des connaissances qu'il déploie en cuisine : 
mais on égalera difficilement son érudition pour tout ce qui 
concerne le droit et le rituel. 

Une fois la voie frayée, la grammaire comparée n'a pa 
cessé depuis vingt ans de s'exercer sur un champ qui semble 
fait exprès pour elle et qui recèle sans doute encore tant de 
découvertes. Il suffira ici de nommer Ebel, Corssen, Ascolî, 
Zeyss, Panzerbieter, Savelsberg : nous indiquons, au cours de 
notre travail, les points où ils ont fait avancer l'interpréta- 
tion^. Une place à part doit être donnée & M. Sophus Bugge, 
qui, à plusieurs reprises, dans le Journal de Euhn, s'est oc- 
cupé du dialecte ombrien, et l'a fait chaque fois avec bon- 
heur*. Quelques-unes de ses découvertes concernent des par- 
ties essentielles de la phonétique ou de la grammaire. Il 
faut mentionner également la belle publication d'Ariodante 
Fabretti, Corpus inscriptionu/m italicanmi antiquioris œvi et 
glossarium italicum (Turin, 1867), qui contient le texte et le 
fac-similé des inscriptions ombriennes, et qui, dans le Glos- 

1. Die Iguvischen Tafeln. Leipzig. 

2. En France^ M. Louis de Baeker a étudié le rituel ombrien en le rapprochant 
du rituel mosaïque. Les Tables EugubineSy Paris, 1867. 

3. Yoy. t. III, VI, VIII, XXII. 

b 



XVIII ÏNTRODUCTION. 

saire, renvoie avec exactitude, pour chaque mot, pour cha- 
que forme, aux savants qui en ont traité. Tout récemment, 
M. F. Bûcheler a donné dans les Annales de Fleckeisen (1875), 
sous le titre Conjectanea^ une traduction et un commentaire 
de la table y, où il présente de judicieux rapprochements ^ 



II 

Je dois maintenant au lecteur quelques explications sur le 
contenu, sur la langue et sur Tâge probable des tables eugu- 
bines. Ce sont les actes d'une corporation de prêtres qui avait 
son siège à Iguvium, et dont l'autorité paraît s'être étendue 
sur un assez grand rayon à Tentour. Ils s'appellent les frères 
Attidiens (frater Atiiediur), et le nom de confrérie est 
donné au collège (fratrecaté). Ils sont au nombre de douze : 
différents noms de magistrature, tels que le questeur (kves- 
tur) et le fratreks sont mentionnés. Le personnage qui joue 
le rôle principal a le titre d'adfertur. 

On s'est demandé à quel sanctuaire appartenait cette corpo- 
ration, et l'hypothèse que nous avons ici les actes d'un temple 
célèbre de l'antiquité a été émise par Passeri et Huschke. 
Le poète Claudien, racontant le voyage de Ravenne à Rome 
fait par l'empereur Honorius, décrit une sorte de tunnel qui, 
non loin d'iguvium, après les lieux appelés Fanum Fortunoe 
et Saxa intercisa, traverse les Apennins : dans le voisinage se 
trouvait le temple de Jupiter Apenninus, dont on voit encore 
aujourd'hui les ruines : 

Laetior hinc Fano recipit Fortuna vetusto, 
Ûespiciturque vagus prœrupta valle Metaurus, 
Qua mons arte patens vivo se perforât arcu, 
Admittitque viam sect» per viscera rupis, 
Ëxsuperans delubra Jovis, saxoque minantes 
Apenninigenis cul tas pastoribus aras'. 

Ce même temple est marqué sur la carte de Peutinger : Jovis 
Pennini templum*. Une inscription trouvée en cet endroit et 

1. Notre commentaire était déjà imprimé en entier, quand a paru la suite du 
travail de M. Bûcheler, qui traite de la table VI. Nous avons été heureux de voir 
que, sur bon nombre de points jusque-là inexpliqués ou autrement expliqués» le 
savant latiniste est arrivé aux mêmes interprétations que nous. 

2. De sexto consul. Honorii, v. 500 sq. 

3. Voy. Desjardins, p. 113. 



INTRODUCTION, XIX 

autrefois conservée & Gubbio, mais aujourd'hui déposée au 
musée de Vérone, donne le nom de la divinité : 10 VI APE- 
NINO I T. VIVIUS CAR | MOGENES | SULPICIA EUPHRO | 
SVNE CONIUX I V. S. D. D.*. On venait consulter les oracles 
dans ce temple et les sortes Apenninœ étaient célèbres. 

Il faut dire que rien ne vient confirmer cette hypothëes. 
Jupiter Apenninus n'est point nommé par nos textes. Si Ton 
songe, en outre, au lieu de découverte des tables ', on sera 
amené à écarter absolument la conjecture de Passeri. C'est ici 
le moment de dire qu'Iguvium, dans l'antiquité, et surtout à 
partir de la domination romaine, a été une ville d'une véri- 
table importance. Le voisinage de mines de cuivre et d'argent, 
et plus encore celui de la voie Flaminienne qui, coupant 
en cet endroit les Apennins, reliait la mer Tyrrhénienne à la 
mer Adriatique, firent de la cité ombrienne un centre com- 
merçant et riche. Peut-être est-ce pour cette raison que les 
Iguviens, à partir de l'an 307 de Rome, époque à laquelle 
tous les peuples de l'Ombrie furent soumis par les Romains \ 
ne prirent part à aucun soulèvement et furent toujours les 
fidèles alliés du vainqueur. On a trouvé sur remplacement de 
l'ancien Iguvium des médailles, des statues, les restes d'un 
thé&tre colossal qui est antérieur à Auguste, un mausolée, 
des thermes et les ruines de divers temples consacrés à Janus, 
à Apollon, à Diane, à Vesta, à Pallas. C'est à quelque sanc- 
tuaire placé dans la ville, peut-être sur la colline si souvent 
désignée sous le nom de Vocris Fisius, qu'a dû appartenir la 
corporation attidienne. Quant à ce dernier nom, Lanzi l'avait 
déjà rapproché du nom des Attidiates, population ombrienne 
citée par Pline, et du nom de la ville moderne d'Attigio. Il est 
probable que cette ville, qui portait dans l'antiquité le nom 
d'Attidium, était le lieu d'origine de la corporation ^ 

Il ne semble pas que la confrérie attidienne fût vouée spé- 
cialement au service d'une seule divinité : nous voyons qu'elle 
offre des sacrifices à toute une série de dieux et de déesses. 
Grâce à cette circonstance, les tables eugubines nous four- 

1. Maffei, Mus. Ver. LXXIX, 5. OreUi, 1220. 

3. Comme on l'a vu plus haut (p. ii), les tables ont été trouvées sur rempla- 
cement de l'ancien Iguvium. Passeri, pour justifier son hypothèse, a jugé à pro- 
pos de transporter le lieu de découverte du côté des ruines du temple de Jupiter 
Apenninus, au village de Schigia. Mais c'est là une invention arbitraire. 

3. Tite-Uve. IX, 41. 

4. Voy. ci-dessous, p. 218. 



XX INTRODUCTION. 

Dissent de précieux renseignements sur le Panthéon d'un 
peuple italique. Certains noms coïncident exactement avec 
les noms romains : tels sont Jupiter, Sancus, Mars. D'autres 
présentent une ressemblance plus ou moins lointaine, comme 
FisuSy Grabovius, ÇerQus. D'autres encore étaient entière- 
ment inconnus, comme Vofionus, Tefer, Trebus, etc. Nous 
avons donc ici les monuments d'un culte indigène que la 
religion romaine n'avait pas encore ejQTacé. 

Le texte se rapporte à différentes cérémonies sacrées dont 
la corporation attidienne était chargée. On aurait tort de rien 
chercher qui ressembl&t à des inscriptions commémoratives : 
ces tables, dont quelques-unes étaient fixées contre les parois 
du temple, comme l'indiquent encore les trous destinés à re- 
cevoir les clous et des blancs laissés dans le texte pour la 
place des attaches, contiennent des prescriptions relatives au 
rituel ou des résolutions votées en assemblée par le collège. 
Il s'agit, par exemple, sur les tables VI et VII d'une purifica- 
tion de la colline fisienne et d'une lustration du peuple iguvien. 
Il faut d'abord prendre les auspices : la nature et le vol des 
oiseaux qui seront considérés comme un présage favorable 
sont stipulés à l'avance entre l'augure et Tadfertor. L'épervier 
et le corbeau devront voler en avant, le pic-vert et la pie en 
arrière. Pendant l'inspection des oiseaux, l'augure se tiendra 
immobile et tourné du même côté : s'il fait un mouvement, 
s'il se retourne, les auspices seront nuls. Les limites du carré 
imaginaire à l'intérieur duquel les présages doivent se pro- 
duire sont tracées dans le ciel : pour permettre à l'augure de 
s'orienter, on indique les lieux correspondants sur la terre. 
Nous avons ici un fragment de la topographie des environs 
d'Iguvium. L'inscription, supposant que les présages ont été 
favorables, donne la formule que prononcera l'augure ; après 
quoi la purification commence. Elle consiste dans une proces- 
sion autour de la ville et dans une série de quatre, ou plutôt 
de huit sacrifices successifs. Le premier est offert à la porte 
Trébulane : devant la porte Trébulane on immolera trois bœufs 
à Dius Grabovius ; derrière la porte Trébulane, on immole trois 
truies grasses à Trebus Jovius. Le second sacrifice est offert 
à la porte de Tesena. Devant la porte on immole trois bœufs 
à Mars Grabovius; derrière la porte, trois jeunes truies à 
Fisus Sancius. Le troisième sacrifice a lieu à la porte de Veîes : 
on immole trois bœufs devant la porte à Vofionus Grabovius, 
et derrière la porte trois brebis à Tefrus Jovius. Le quatrième 



INTRODUCTION. XXI 

sacrifice n'a pas lieu près d'une porte^ mais à deux endroits 
désignés sous le nom de voeu Joviu et de voeu Coredier : il est 
probable qu'il est question de bois sacrés. On immole la pre* 
miëre fois trois jeunes taureaux à Mars Hodius, et la seconde 
fois trois autres taureaux à Hondus Çerfius. 

Pour chacun de ces sacrifices l'inscription énumëre les dons 
accessoires qu'il faut offrir à la divinité et elle entre quelque- 
fois dans le détail des rites à suivre. Le double caractère que 
Gicéron, dans sa RépuAliquôy dit être le propre de la religion 
romaine, se retrouve à Iguvium : une extrême simplicité des 
offrandes imie à une grande complication du rituel. Du lait, 
du vin, un peu d'encens, diverses sortes de g&teaux compo- 
sent le menu ordinaire des dieux : ce qui fait le mérite du 
sacrifice, c'est l'exacte observation de toutes les prescriptions 
liturgiques. Sacrorum autem ipsorum diligentiam difficilem, 
apparatum perfacilem esse voluit : nam quœ perdiscendaquse- 
que observanda essent, multa constituit, sed ea sine im- 
pensa ^ « Si quelque chose, dit la table YI, a été omis, inter- 
verti, manqué, le sacrifice sera nul, tu retourneras à la porte 
Trébulane pour inspecter les oiseaux et pour tout recom- 
mencer. » 

Les prières, dont quelques-unes sont citées m extenso^ sem- 
blent conçues dans le même esprit. Elles présentent la même 
superfluité de mots, les mêmes répétitions, la même cautèle 
et le même attachement aux formules que Cicéron relevait 
chez les jurisconsultes romains^. 

a Je t'ai invoqué, je t'invoque, Dius Grabovius, pour la col- 
line Fisienne, pour le peuple Iguvien, pour le nom de la col- 
line Fisiénne, pour le nom du peuple Iguvien '. Sois favorable, 
sois propice à la colline Fisienne, au peuple Iguvien, au nom 
de la colline Fisienne, au nom du peuple Iguvien. Saint, je 
t'ai invoqué, je t'invoque, Dius Grabovius. Selon ton rite, 
je t'ai invoqué, je t'invoque, Dius Grabovius. Je te consacre ce 
bœuf ambarvale comme expiation pour la colline Fisienne, 
pour le peuple Iguvien, pour le nom de la colline Fisienne, 
pour le nom du peuple Iguvien. Dius Grabovius, sois enrichi 
de ces dons. Si le feu a été souillé sur la colline Fisienne, si 
dans la cité Iguvienne des rites ont été — omis, tiens-le pour 
non avenu. Si quelque chose danfi ton sacrifice est manqué, 

1. D€ Repi^iica. II, U, 27. 

2. Ce sont les expressions de Lanzi. 

3- Sur le double sens du mot nomne « nom », voy. ci*dessous, p. 72. 



YXII INTRODUCTION. 

mal fait, transgressé, négligé, vicié, s'il est & ton sacrifice un 
défaut connu ou inconnu, Dius Grabovius, comme il est juste, 
reçois en expiation ce bœuf ambaryale. Dius Grabovius, puri- 
fie la colline Fisienne, purifie le peuple Iguvien. Dius Grabo- 
vius, purifie le nom, les lares, les rites, les hommes, les trou- 
peaux, les champs, les fruits de la colline Fisienne, du peuple 
Iguvien. Purifie-les.... » 

On trouverait chez le vieux Caton, dans les formules de 
prières qu'il cite et qu'il donne comme modèle à l'agriculteur 
romain, des invocations et des précautions toutes semblables. 
En général, les religions qui ont divinisé les forces de la na- 
ture sont arrivées à un formalisme de ce genre : les Indous, 
les Perses ont des invocations presque identiques. Il s'agit 
moins d'obtenir la bienveillance que d'enchatner la liberté du 
dieu. Le brahmane qui connaît le rituel dispose du ciel, et par 
le ciel il est le maître du monde. L'Italiote, sans aller aussi 
loin, croit que s'il est fidèle & toutes les prescriptions sacrées, 
le dieu, de son côté, ne saurait manquer à son office. 

Vient ensuite une seconde cérémonie : la lustration du peu- 
ple iguvien. Le sacrifice n'est pas offert à Iguvium, mais sur 
différents points de la banlieue. Le prêtre, vêtu de la robe 
prétexte garnie de pourpre et accompagné de deux acolytes, 
conduit les victimes autour du territoire. Arrivé au point dé- 
terminé, il s'arrête et prononce contre tous les étrangers, 
Tadinates, Étrusques, Nariques, lapydes, une sentence d'éloi- 
gnement. On a cru longtemps qu'il s'agissait d'un bannisse- 
ment véritable : un examen plus attentif du texte doit faire 
penser que nous sommes en présence dlune fiction légale, car 
on indique aussitôt à ces étrangers le moyen de se racheter 
de l'exil & prix d'argent. La lustration, à Iguvium comme à 
Rome, paraît avoir été l'occasion d'un recensement et d'un 
cens sur les étrangers. La procession achevée, le prêtre pro- 
nonce une sorte d'imprécation contre les dieux du dehors, 
suivie d'une invocation aux dieux nationaux. 

Un autre document intéressant nous est fourni par la 
table II &, qui donne la liste des peuples participant tous les 
ans au sacrifice d'une truie et d'un bouc : parmi ces noms, il 
en est qui sont cités dans Pline au nombre des populations 
de l'Ombrie *. Chacune de ces tribus paraît avoir eu le droit de 



l. Une de ces tribus^ les Curiates^ est donnée par Pline (III, 19) comme 
éteinte : « interiere Curiates. » Ceci nous fournit une limite extrême au-dessous 



INTRODUCTION. XXIII 

venir tous les ans chercher un morceau des deux victimes : 
en retour, elle payait une contribution de blé à la corporation 
attidienne. Un usage analogue existait à Rome. Denys d'Hali- 
carnasse raconte que Tarquin le Superbe, après avoir consti- 
tué l'union des Latins, des Berniques et des Volsques, et élevé 
sur le mont Albain le sanctuaire où quarante-sept villes te- 
naient leurs réunions annuelles, décida qu'aux fériés latines 
chaque peuple aurait sa part du taureau immolé en l'honneur 
de Jupiter Latiaris : en retour, ces peuples alliés envoyaient 
des agneaux, des fromages, du lait, des gâteaux. Cet usage, 
qui existait encore au temps d'Auguste, s'appelait la visce- 
ratio. 

Une autre inscription nous laisse entrevoir l'organisation 
intérieure de la confrérie. 11 ne semble pas que les frères Atti- 
diens résidassent habituellement près du temple : ils se réu- 
nissaient à des jours fixes pour vaquer à leurs cérémonies, 
pour diner ensemble et pour examiner la gestion de l'adfer- 
tor. Encore ne paraissent-ils pas avoir été très-exacts à ces 
rendez-vous. C'est du moins ce qu'on peut inférer de l'insis- 
tance avec laquelle l'inscription dit deux fois : « Si la majorité 
des frères Attidiens qui seront venus est d'avis'....» Les affaires 
de la confrérie paraissent être concentrées dans les mains du 
personnage déjà plusieurs fois mentionné sous le nom d'ad- 
fertor. C'est lui qui est chargé de diriger les sacrifices et les 
lustrations, de fournir les objets nécessaires aux cérémonies : 
je crois que le nom porté par ce personnage fait allusion à 
ses fonctions. Dans la langue des Tables Eugubines, fertu a 
souvent le sens «qu'il fournisse »; de même, le mot d'adfer- 
tur désigne, à ce que je crois, le fournisseur ou le procura- 
teur des sacrifices. Cela ne veut pas dire qu'il ne soit pas re- 
vêtu d'un caractère public et sacré. Je ferai à ce propos une 
autre observation. Parce que les Tables Eugubines contien- 
nent de nombreux détails liturgiques, les interprètes de ces 
inscriptions ont ordinairement pensé que c'étaient des in- 
structions pour le sacrificateur. On a cru y lire, par exemple, 
des indications sur la manière de découper la victime, de pré- 
senter les entrailles, d'offirir les libations. Telle n'était point, 
selon moi, l'intention principale de ceux qui ont fait graver 



de laquelle on ne saurait placer [la date des tables. Hais il n*est pas douteux 
qu'elles ne soient considérablement plus anciennes. 
1. V a, 25, 28. 



XXIV INTRODUCTION . 

ces tables : ils ne songeaient point à transmettre des in- 
structions qui se donnaient sans dodte mieux de vive voix 
et par l'exemple. L'opération essentielle, qui est de tuer la 
victime, n'est même pas mentionnée une fois. Ces inscrip- 
tions se proposent surtout d'énumérer les objets à fournir 
par les dififérentes personnes occupées au sacrifice, et no- 
tamment par l'adfertor, ainsi que de fixer la taxe des rede- 
vances qu'il percevra sur les croyants après chaque opé- 
ration, et dont une partie doit être versée dans la caisse 
de la communauté. On comprend que des indications de ce 
genre aient été mises par écrit et affichées dans le temple 
pour éviter les contestations et pour assurer les droits de 
chacun. 

Cet ensemble de circonstances ne nous transporte pas pré- 
cisément dans un ten^ps de grande ferveur religieuse, mais 
plutôt vers une époque de décadence, où l'ancien culte, aban- 
donné à des mains intéressées, se propose surtout de main- 
tenir, à l'aide de son rituel, un certain nombre de droits fis- 
caux. Cette particularité peut déjà nous aider à pressentir 
l'âge des inscriptions. Un autre indice nous est donné par 
la forme des lettres. A cet égard, les tables en écriture étrus- 
que ne peuvent être d'un grand secours, car ce que nous 
savons jusqu'à présent de l'épigraphie tyrrhénienne est trop 
peu de chose pour fournir des dates certaines. Mais il n'en est 
pas de même pour les tables en écriture latine : nous avons 
dit dans deux chapitres à part ce qu'on peut conjecturer sur 
l'antiquité de ces documents, et les inductions qu'on peut 
faire sur l'âge des autres tables. Il semble que la plupart 
soient des copies d'inscriptions plus anciennes, et que la date 
de ces copies doive être placée entre le second siècle et la fin 
du premier siècle avant Jésus-Christ*. 

La lecture des Tables Eugubines rappelle à l'esprit une 
autre série de documents, ceux-là en langue latine, qui offrent 
avec nos Tables une ressemblance frappante. Nous voulons 
parler des Actes du collège des frères Arvales. Un hasard pareil 
à celui qui nous donna les Tables Eugubines a fait retrouver 
vers la fin du siècle dernier, à quelques milles de Rome, 
l'emplacement du temple des Arvales, ainsi qu'un grand 
nombre d'inscriptions qui le décoraient. Il y a huit ans, de 
nouvelles fouilles, pratiquées au même endroit, augmentèrent 

1. Voy. p. 227 et 308. 



INTRODUCTION. XXV 

notablement le nombre des inscriptions, de sorte qu'à, cer- 
taines lacunes près nous pouvons dire que nous possédons 
les archives du collège depuis Tibère jusqu'à Héliogabale. Le 
culte des Arvales est d'une haute antiquité : une tradition le 
faisait remonter jusqu'aux douze fils d'Acca Larentia, la 
nourrice de Romulus. Le collège se composait de douze prê- 
tres, qui se donnaient le nom de frères, probablement par al- 
lusion à cette ancienne fable. Ils étaient voués au culte d'une 
déesse que nous ne trouvons mentionnée nulle part ailleurs, 
Dea Dia. Tous les ans, au printemps, ils célébraient en l'hon- 
neur de cette divinité une grande fête, qui était l'occasion 
d'une réunion solennelle. Mais ce ne sont pas les anciens actes 
des Arvales qui nous ont été conservés : tous les documents 
que nous avons sont postérieurs à la réorganisation du col- 
lège sous Auguste. 

Quand on rapproche ces inscriptions de celles qui nous 
viennent d'Iguvium, on ne peut s'empêcher de remarquer, 
malgré la triple différence de la langue, du temps et de l'im- 
portance relative des deux villes, [les plus singulières coïnci- 
dences. C'est le même culte de divinités champêtres, ce sont 
les mêmes cérémonies, et jusqu'aux mêmes prières. Il est 
vrai que l'étonnante fortune qui avait fait de la ville de Ro- 
mulus la capitale de l'univers s'est étendue au collège des 
frères Arvales. Les magistri successifs du collège s'appellent 
Tiberius Cœsar, Caius Caesar, Néron, Galba, Othon, Vitellius, 
Domitien, Trajan, Antonin, Marc-Aurèle. Les plus grands évé- 
nements de l'histoire du monde, l'anniversaire de la bataille 
d'Actium, les défaites des Germains, la découverte des com- 
plots tramés contre la vie de l'empereur, sont mentionnés sur 
les Tables et donnent lieu à des actions de grâces. Les frères 
Arvales sont choisis parmi les plus illustres des familles pa- 
triciennes de Rome, les Domitius, les Paulus, les Fabius, les 
Gorvinus, les Silanus, les Memmius. Dans les repas, que les 
inscriptions n'ont garde d'oublier, ce sont des fils de séna- 
teurs qui servent à table, et tout le luxe de la Rome impériale 
est déployé (discumbentes toralibus albis segmentatis — pue- 
ris ingenuis senatorum filiis ministrantibus). Il n'est pas 
jusqu'à l'emploi de calator {qui correspond sMxprinvatur om- 
briens] qui ne soit avidement recherché. Des sommes consi- 
dérables en or et en argent sont offertes à la caisse de la 
communauté : aux anciennes réjouissatices s'en viennent 
joindre de toutes nouvelles, telles que les courses de qua- 



XXVI INTRODUCTION. 

driges, ou le spectacle des exercices de voltige à, cheval (e car-< 
ceribus signum quadrigis et desultoribus misit). 

En présence de cette pompe, on se rappelle involontairement 
les vers de la première Églogue : Sic canibus cattAlos similes.,.. 
Mais à travers cette énorme distance, il n'en est que plus in- 
téressant d'observer l'accord qui persiste dans le fond du ri- 
tuel. L'un et l'autre groupe de documents nous offre le mo- 
dèle des mêmes cérémonies, la même corporation de douze 
frères, et il n'est sans doute pas téméraire de penser que nous 
avons ici un double spécimen d'un même culte italiote. Les 
frères Attidiens nous apparaissent & certains égards comme 
les frères Arvales d'Iguvium. 



III 



Malgré leur aspect, à première vue, un peu étrange, les Ta- 
bles Eugubines se laissent donc ranger sans peine & une 
place bien définie dans l'histoire des religions de l'Italie an- 
cienne. Elles complètent sur certains points, elles conflrment 
sur d'autres ce que nous savions en cette matière. Mais, 
quelle que soit leur valeur comme document archéologique, 
c'est surtout en linguistique qu'elles ont une importance ca- 
pitale. Elles nous représentent à elles seules à peu près tout 
ce qui reste d'un antique idiome de l'Italie : on peut noter à 
ce propos une différence caractéristique dans l'histoire du 
latin et du grec. Tandis que la langue hellénique est par- 
venue jusqu'à nous, représentée par quatre dialectes princi- 
paux, sans compter une foule de variétés provinciales, le la- 
tin, faisant peu à peu le vide autour de lui, a partout étouffé 
ses frères, si bien que, sans quelques heureuses trouvailles, 
il aurait l'air d'être seul de son espèce. Cette extinction s'est 
produite graduellement : encore au temps de Titus on parlait 
osque à Pompéi, comme l'indiquent les inscriptions de cette 
ville, et les Tables Eugubines sont la preuve qu'une corpora- 
tion religieuse d'une ville de l'Ombrie a pu, longtemps après 
la conquête romaine, se servir de l'idiome indigène. L'in- 
fluence de Rome se révèle seulement par quelques mots, 
comme le nom de kvestur donné à l'un des magistrats de la 
confrérie, par la manière toute latine de marquer les chiffres, 
par la substitution^ sur les deux dernières tables, des carac- 



INTRODUCTION. XXVII 

tères latins aux caractères étrusques, qui étaient sans doute 
devenus d'un usage plus rare. 

En jetant les yeux sur une carte, on voit qu'Iguvium con- 
fine d'un côté à TÉtrurie, de l'autre à la Gaule cisalpine. On 
doit donc se demander s'il existe sur nos tables quelque trace 
d'influence étrusque ou celtique. J'examinerai brièvement 
l'une et Tautre question. 

Je soupçonne la présence de l'étrusque en deux endroits : 
les inscriptions I b et lia sont terminées par une phrase inin- 
telligible, qui semble avoir été ajoutée après coup et qui n'a 
pas l'air d'être conçue dans la môme langue que le reste. Cer- 
taines accumulations de consonnes rappellent l'orthographe 
des inscriptions de l'Ëtrurie. D'autre part, dans la descrip- 
tion des environs d'Iguvium, donnée à l'occasion du tracé du 
temple (VI a 12), il se rencontre une série de mots qui ne pa- 
raissent point appartenir au même idiome que le reste, et 
qui peuvent faire penser que dans la campagne on parlait un 
autre langage*. Si nous passons au vocabulaire, l'adjectif eeso- 
nom^ qui désigne le sacrifice, pourrait être rapproché de l'é- 
trusque œsar « dieu* ». Enfin quelques noms de peuples rap- 
pellent la structure des mots étrusques*. 

Une parenté avec le celtique pourrait d'autant mieux s'ex- 
pliquer que les Ombriens, au témoignage de certains écri- 
vains de l'antiquité, auraient été d'origine gauloise*. Nous 
nous garderons de mêler la question d'ethnologie avec la 
question de linguistique : l'expérience prouve trop souvent 
que les renseignements de l'une et de l'autre science ne sont 
pas d'accord. Les Ombriens, quoique de race celtique, ont pu, 
comme leurs frères de la Gaule, renoncer à, leur idiome pour 
adopter un dialecte italique; ou bien encore, on peut considé- 
rer les frères Altidiens comme une confrérie italiote établie au 
milieu d'une population de langue et d'origine différentes. 



1. Voy. p. 50, 214. 

2. Voy. p. 25. 

3. Voy. p. 263 s. 

4. Les renseignements des anciens ne sont pas concordants. Denys d'Halicar- 
nasse (II, 49), citant Zénodote de Trézène, historien des Ombriens, les regarde 
comme indigènes de Tltalie. Pline {H» iV. 111, 19) dit : Umbrorum gens antiquis- 
sima Italie existimatur. D'autre part, Solin, citant Bocchus, dit que les Ombriens 
sont d'origine gauloise. Cf. Servius, XÎI, 753. Ce qui est certain^ c'est que la ré- 
gion ombrienne a subi pendant un temps la domination des Étrusques, puis celle 
des Gaulois. 



XXVUI INTRODUCTION. 

Bornanl donc nos observations à l'idiome des Tables Eugu- 
bines, nous dirons que ni pour la phonétique, ni pour la 
grammaire, il ne rappelle les idiomes celtiques. Je citerai 
seulement deux faits. Le changement en sifflante d'un k suivi 
d'un e ou d'un i est étranger à ces langues : d'autre part, les 
cas en btis existent en celtique, tandis qu'ils manquent en om- 
brien. Cela ne veut pas dire que le vocabulaire ne puisse pré- 
senter des traces d'influence gauloise : nous en avons signalé 
nous-mème quelques-unes * ; les noms de divinités réclame- 
raient particulièrement à ce point de vue un examen at- 
tentif*. 

Quelle est donc la langue des tables eugubines? Il ne peut 
y avoir à ce sujet aucun doute. C'est un proche parent du 
latin, un de ces idiomes que Yarron a heureusement caracté- 
risés en disant (De l. l. V, 74] : Nonnulla in utraque 

lingua habent radiées, ut arbores quœ in conûnio natse in 
utroque agro serpunt. 

On devine dès lors l'intérêt qui s'attache à Tétude gram- 
maticale de cette langue. Les faits que l'on constate sont 
de deux sortes. A certains égards, l'ombrien est déjà plus 
avancé que le latin dans la voie de l'altération phonétique et 
de la décomposition grammaticale : il peut jusqu'à un certain 
degré être considéré comme un avant-coureur des langues 
romanes. A d'autres égards, il est resté, comme c^la arrive 
assez souvent aux patois, plus archaïque que le latin, et il a 
conservé des mots et des formes qui sont sortis de cette lan- 
gue. Nous donnerons rapidement quelques exemples de l'un 
et de l'autre ordre de faits, en commençant par ceux où l'om- 
brien se rapproche des langues modernes. 

La prononciation du c est restée pure en latin jusqu'au 
sixième ou septième siècle après Jésus-Christ, c'est-à-dire que 
cette consonne, quelle que fût la voyelle dont elle était sui- 
vie, avait la valeur d'un /c*. Ainsi Cicero^ Censor sont tran- 
scrits par les Grecs Kixépwv, Kiîvdwp, et cercLSvSj cellarium sont 
devenus chez les Germains Kirsche^ Keller. Mais en ombrien 
le c, suivi d'un e ou d'un z, a déjà la prononciation d'une sif- 

1. Voy. p. 259 et 301. 

2. Mentionnons également un ou deux mots qui paraissent d'origine grecque et 
qui seront entrés dans la langue par voie d'emprunt, en même temps que l'idée 
qu'ils désignent^ voy. p. 102 et 182. 

3. La seule exception est quand le e se trouve devant un i suivi lui-môme 
d'une voyelle, comme dans patricius. 



INTRODUCTION. 

flante : l'alphabet a un caractère spécial pour marquer ce son^ 
Par exemple, à côté de l'accusatif cm^naco (cornicem) on a l'a- 
blatif cumaée (cornice) ; le nom de nombre dix s'écrit deéen. 
Un g placé entre deux voyelles prend le son d'un jod : ainsi 
le nom des Iguviens s'écrit liovirms, le participe mugetovn de- 
vient muietom. C'est le même phénomène que nous avons en 
français à^nspaganus qui devient j^ai'en. Les consonnes fortes, 
suivies d'un r ou précédées d'un n, s'affaiblissent : au latin 
caprinus correspond l'adjectif axbriner^ alrum devient adro^ 
intendito fait endendu. Les mots, sous l'influence de l'accent 
tonique, se resserrent : ainsi ;>opuZum devient ^^op/om, vestitiis 
devient vestisj piatus fait pihaz^ preinveatur fait prinvatur. Le 
groupe et est devenu trop dur, et la langue l'évite de diffé- 
rentes manières : ainsi l'impératif feitu suppose une forme 
plus ancienne /<ac/u, le mot auctor devient uhtur. Pour passer 
& des faits d'un autre ordre, la conjugaison des verbes devient 
plus uniforme : ainsi video fait au participe videti^s (virseto)^ 
seco fait secatv^ (pruseçeta). La déclinaison commence à 
s'appauvrir : on met l'accusatif singulier neutre du pronom 
relatif [pod = latin quod) même là où il faudrait le nominatif 
singulier masculin ou le nominatif pluriel. 

Mais il y a aussi des parties par où l'ombrien se montre 
plus ancien et mieux conservé que le latin. Le génitif singulier 
féminin en s, celui qui est représenté en grec par xe^aXîiç, et 
en latin par fa/milicbs dans l'expression pater-familiaSy est le 
génitif régulier de la première déclinaison : tutas liu vinas. 
De même la seconde déclinaison fait son génitif en es : puples. 
Le latin a gardé quelques vestiges de cette forme. L'opta- 
tif des verbes en ao s'est remarquablement conservé : les for- 
mes comme portaîa^ oseriaia, doivent être rapprochées des 
formes grecques comme t<jTait|v, xifxcpïiv. Le futur est formé 
comme en grec à l'aide de l'auxiliaire es : ferest « il portera », 
eest « il viendra ». Le vocabulaire a gardé dans leur accep- 
tion primitive et générale des mots qui ne sont restés en latin 
qu'en un sens secondaire et spécial. Ainsi mestru (pour ma- 
gistra) est un adjectif féminin signifiant « major », tandis que 
magister est devenu substantif en latin et désigne toujours le 
maître. Des expressions comme magister equitvm (le plus 
grand entre les cavaliers) nous laissent encore voir de quelle 
façon s'est opéré ce changement. L'adjectif ^{itts est employé 

t. Voy. ci-dedsous, Orammaire, S 1 e^ S 16. 



XXX INTRODUCTION. 

sur nos tables dans son sens étymologique de « nourrisson » : 
sues filios ff des cochons de lait ». On peut rapprocher le latin 
felare. L'adjectif g^iiwia, conservé dans Nonius M^rcellus avec 
le sens de « goulu », parait ici comme adjectif et signifie « en- 
graissé ». La fable des mensœ dévorées par les compagnons 
d'Énée s'explique, si l'on voit qu'en ombrien le mot corres- 
pondant désigne une espèce particulière de gâteau. De vieux 
mots romains, en partie conservés par les glossateurs ou les 
grammairiens, en partie employés dans les plus anciens tex- 
tes, sortent de dessous la rouille ombrienne. Cet intérêt gram- 
matical assurera toujours aux tables eugubines une im- 
portance d'autant plus grande que les autres monuments de 
ce genre sont plus rares et plus frustes. 



IV 



Il nous reste à dire un mot sur l'origine et le plan du pré- 
sent travail. Pendant l'année 1873-74, j'avais pris pour sujet 
de mes leçons au Collège de France l'étude des Tables Eugu- 
bines. Je me décidai à publier ces leçons, parce que, gr&ce à 
la révision attentive que nécessite l'enseignement, grâce à la 
comparaison des actes des Ârvales, grâce aussi aux observa- 
tions de quelques-uns de mes auditeurs, l'intelligence des tables 
me parut avoir fait des progrès. J'ai donc continué mon étude 
pendant l'année suivante et je la soumets aujourd'hui au ju- 
gement du public. Il était nécessaire de dire à quelle occasion 
ces pages ont été écrites : ceux qui ont l'habitude de l'ensei- 
gnement savent que le professeur est obligé d'entrer dans des 
explications que l'auteur d'un livre n'est pas obligé de four- 
nir. J'ai cru devoir conserver & mon commentaire la forme 
que je lui avais donnée d'abord, pensant que de cette façon il 
. servira encore dans l'avenir aux étudiants. On y suppose le 
lecteur, ainsi que l'auteur, ne sachant pas un mot d'om- 
brien, de sorte qu'ils travaillent ensemble au déchiffrement. 
On ne demande au lecteur que la connaissance des langues 
classiques et l'attention. Quant aux ombrianistes de profes- 
sion, j'ai la confiance qu'ils ne parcourront pas en vain ces 
pages : si je n'ai pas cru devoir chercher des explications 
nouvelles là où un autre avait rencontré juste, je me suis fait 



INTRODUCTION. XXXI 

une obligation de tout souniettre à une critique sévère, et j'ai 
dû écarter des hypothèses qui, depuis trente ans, passaient 
sans contestation de livre en livre. Sur un certain nombre de 
points, je me suis senti aussi au dépourvu que Tétaient il y a 
vingt-cinq ans Âufrecht et Kirchhoff : dans ce cas, j'ai imité 
leur réserve, aimant mieux multiplier les blancs dans ma tra* 
duction que de compromettre la bonne réputation des études 
italiques. C'est aussi le meilleur moyen de ne pas tromper le 
lecteur et de faciliter la tâche de ceux qui viendront après 
nous et seront peut-être plus heureux. 

Pour rétablissement du texte, j'ai distingué ce qui doit être 
mis sur le compte de la liberté de l'orthographe ombrienne, 
et ce qui vient de l'inadvertance du graveur. J'ai soigneuse- 
ment respecté tous les caprices de l'orthographe, car ce sont 
autant de renseignements sur la prononciation et autant de 
faits grammaticaux dont il n'est pas permis d'eiTacer la trace. 
Quand, par exemple, VI a 3 écrit une fois AVVEI au lieu de la 
forme ordinaire AVEI ou AVEIF, je respecte cette orthographe, 
car elle nous renseigne sur la prononciation. Lorsqu'au lieu 
de ferine douze fois employé, on trouve deux fois ferime^ je 
maintiens cette inconséquence apparente, car elle peut nous 
éclairer sur l'origine du mot, qui est encore incertaine. Quant 
aux inadvertances évidentes du graveur, telles que lettres 
omises ou mots mal séparés, je les ai corrigées dans mon 
texte, tout en donnant au bas de la page la leçon fautive. 
— Pour faciliter le rapprochement des formes pareilles, j'ai 
donné une esquisse de la phonétique et de la grammaire om- 
brienne. L'expérience m'ayant appris qu'on ne lit pas beau- 
coup ces sortes de travaux, j'ai fait entrer toutes les discus- 
sions et explications dans le commentaire. La partie propre- 
ment grammaticale a donc pu être réduite à peu près aux 
proportions d'une statistique : elle est faite pour être consultée 
plutôt que pour être lue*. — L'index qui complète le volume, et 
pour lequel nous nous sommes servi de l'excellent index qui 
termine l'ouvrage d' Aufrecht et KirchhofT, aidera les recher- 
ches et permettra de vérifler toutes nos assertions. Nous nous 
sommes appliqué à n'y citer que des formes réellement em- 
ployées sur les tables, de sorte que la classiflcation a néces- 
sairement quelque chose d'un peu arbitraire. De nombreux 



1. De là certains faits cités en deux endroits^ pour éviter de plus longues 
recherches aux lecteurs. 



XXXII JNTRODUCTION. 

renvois parent à ce défaut. — Un index spécial donne la 
liste des mots latins sur lesquels la comparaison de l'ombrien 
jette quelque jour nouveau. — Il était bon que le lecteur 
pût suivre sur un texte en écriture originale et qu'il eût l'as- 
pect toujours instructif des monuments eux-mêmes. Grâce à 
l'obligeant intermédiaire de M. G. Conestabile, j'ai reçu les 
photographies des tables Eugubines de M. le marquis Ran- 
ghiasci-Brancaleone, qui continue à Gubbio la libérale tra- 
dition d'une famille étudiant avec amour le passé de son 
pays. Je leur adresse ici à tous deux mes meilleurs remer^* 
cléments. L'atlas qui est joint à notre publication est la 
reproduction de ces photographies. 



LISTE DES ABRÉVIATIONS 

EMPLOYÉES DANS LE COMMENTAIRE. 

A. K. désigne Aufrecht et Kirchhoff, Die umhrischen Sprachdenkmxler. 
MSL. Mémoires de la Société de Linguistique de Paris. 
ZK. Zeiisehrift de Kuhn. 



TEXTE ET TRADUCTION 



DES 



TABLES EUGUBINES 



(' 



TEXTE 



TABLES VI ET VIL 

(VI a, 1 .) Este persclo a/oeis aseHaier enetu : par fa curnase 
dersva, peiqu peica mersiu. Poei angla aseriato (2) eest^ eso 
treninu serse arsferiure ehveltu, Stiplo aseriaia parfa ders^ta^ 
cumaco dersva^ (3) peico mersto^ peica mersta ; mersla auvei^ 
Tnersta angla esona, Arfertur eso anstiplatu : (4) Ef aserio, 
Pwrfa dersva^ cumaco dersva^ peico mersto^ peica mersta; 
mersta aveify m,erstaf (5) angla f esona : mehe^ tote iioveine^ 
esmei stahmei stahmeitêi. Sersi pirsi sesust poi angla (6) aseriato 
estj erse neip mugatu^ nep arsir andersistu; nersa courtust 
porsi angla anseriato (7) iust. Sve muieto- fitst, ote pisi arsir 
andersesust^ disler alinsust. 

(8) Verfale pufe a/rsfertur trebeit ocrer peikaner, erse stahmito 
eso tuderato est. Angluto (9) hondomu^ porsei nesimei osa de- 
veia esty angiome somo^ porsei nesimei vapersus aviehcleir (10) 
est; eine angluto somo vapefe aviehclu todcome tuder\ angluto 
hondomu asame deveia todcome (11) tuder, Eine todceir tuderus 
sei podruhpei seritu, 

(12) Tuderor totcor : vapersusto avieclir ebetrafe, ooserclome^ 
presoliafe Nurpier^ vasirslome, (13) smursime, tettome Miletinar^ 
tertiame praco pracatai^m, Vaperstisto avieclir 

carsome (14) Vestisier^randeme Riifrer^ tettome Noniar^ tettome 



(2) eesteso, — (5) iioueineetmei. — (7) andersesuspdisleralinnut. — (8) stahmù 
tocsotuderatoest. — (10) eineanglutosomo. — uapefeauiehclu. -^ todcomatuder, 
•> (11) tudercine. — seipodruhpei. — (12) uapersustoauieelir. 



TRADUCTION 



TABLES VI ET Vil. 

(YI a 1) Ita precationem ayibus observatis inito, parra cor- 
nice prœpetibus, picopica adversis. Qui oscines (?) observa- 
tum (2) ibit, ita —a sede adfertori proponito. Stipuler [ut] 
observes parram praspetem, cornicem prœpetem, (3) picum 
adversum, picam adversam : adversas aves, adverses osci- 
nes (?) sacros. Adfertor ita spondeto : (4) Eas observo. Parram 
prœpetem, cornicem prœpetem, picum adversum, picam ad- 
versam; adversas aves, ad versos (5) oscines (?) sacros : mihi, 
civitati Iguvinœ, in hoc templo effato. Sede quum steterit qui 
oscines (?) (6) observatum ibit, tum ne [se] moveat, neve pre- 
cationibus (?j intersistat; neque antea se converterit quam 
oscines (?) observatum (7) iverit. Si [quid] motum fuerit, aut 
aliquantulum precationibus (?) interstiterit, litationis licentia 
non erit. 

(8) Carmen ubi adfertor pepigit collis piandi [causa], tum 
[templum] efTatum ita limitatur. Angulo (9) infimo qui proxi- 
me asam deveiam est, ad angulum summum qui proxime 
vapides avieciUos (10) est; et angulo summo juxta vapides 
avieculos usque ad publicum fmem; angulo infimo juxta 
asam deveiam usque ad publicum (11) finem. Et publicos fines 
intra utrinque servato. 

(12) Fines publici : vapidibus avieculis ad hebetras^ ad osercii- 
ium, ad presolias Nurpii, ad vasirculum^ (13) ad smurrim, ad tel- 
tum Miletinœ, ad terliam pracum pracatarum, Vajndibus avie- 
culis ad cadum (14) Vesticii, ad rantim Rufri, ad lettum Noniae, 



XXXVI TEXTE. TABLE VI a. 

Salier^ carsome Hoier^periome Padellar, (15) Hondraesio twlero 
porsei suhra screihlor sent ^ par fa derswaj cumaco dersvaseritu: 
subra esto ( 1 6) tuderopeico mersto,peica mersta seritu. Sve anclar 
procanurenty eso tremnu serse (17) combifiatii, Arsferturo nomne 
carsitu : Par fa dersva, cAirnaco dersva, peico merslo, peica 
meersta; (18) mersta aveif, mersta ancla eesona tefe, tote liovine^ 
esmei stahmsi stahmitei, Esisco esoneir seveir (19) popler anfe- 
rener et ocrer pihaner perça arsmatia habitu. Vasor 

verisco Treblanir porsi ocrer (20) pehaner paca ostensendiy oo 
iso ostendu pusi pir pureio. Cehefi dia surur verisco Tesoiiocir^ 
surur (21) verisco Vehieir, 



(22) Pre vereir Treblaneir luve Grabovei buf treif fétu, Eso 
naratu vesteis, Teio subocau suboco (23) Dei Grabovi, ocriper 
FisiUy totaper liovinay erer nomneper^ erar nomneper. Fos sei^ 
pacer sei ocre Fisei^ (24) tote liovine^ erer nomne, erar nomne. 
Arsie, tio subocau suboco ûei Grabove, Arsier frite, tio subocau 
(25) suboco Dei Grabove. Di Grabovie, tio esu bue, peracrei pihor 
du, ocreper Fisiu, totaper lovina, irer nomneper, erar nomne- 
per. Dei Grabovie, orer ose. Persei ocre Fisie pir orto est, to- 
teme lovine arsmor dersecor (27) subator sent, pusei neip 
heritu. Dei Crabovie, persei tuer perscler vaseto est, pesetom 
est, peretom est, (28) frosetom est, daetom est, tuer perscler 
virseto avirseto vas est, Di Grabovie, persei mersei, esu bue, 
peracrei pihaclu, pihafei. Di Grabovie^ pihatu ocre Fisei, pihatu 
tota lovina. Di Grabovie, pihatu ocrer (30) Fisier totar lovinar 
nome, nerf, arsmo, veiro, pequo, castruo, fri, Pihatu. Futu fos, 
pacer, pose tua, ocre Fisi, (31) tote liovine, erir nomne, erar 
nomne, Di Grabovie y salvo seritu ocre Fisi, salva seritu tota 
liovina. Di (32) Grabovie, salvo seritu ocrer Fisier, totar liovinar 
nome, nerf, arsmo, veiro, pequo, castruo, fri, Salva (33) seritu, 
Futu fos, pa^er, pase tua, ocre Fisi, tote lovine, erer nomne, 
erar nomne. Di Grabovie, tio esu bue, (34) peracrn pihaclu, 
ocreper Fisiu, totaper lovina, erer nomneper, erar ^nomneper. 
Di Grabovie, tio subocau, 

(35) Di Grabovie, tio esu bue, peracri pihaclu etni, ocreper 

(16) sueanclar.— (27) peseiomut.-^ peretomest. — (28) frosetomesi.— daetom- 
est. — (30) ueiropeqw). — oertfisi. — (32) pequocastrw). — (35) Le graveur avait 
d'abord écrit pihaelo. 



TRADUCTION. TABLE VI a. XXXVIl 

ad tettum Salii, ad cadum Hogii, sApei^tum Patellœ. (15) Infra 
istos fines qui supra scripti sunt parram praepetem, corni- 
cem prœpetem servato; supra istos (16) fines picum adver- 
sum, picam adversam servato. Si oscines (?) féliciter cecine- 
rint, ita — a sede (17) auspicator. Adfertorem nomine calato : 
Parram praepetem, cornicem prœpetem, picum adversum, 
picam adversam; (18) adversas aves, adversos oscines (?) sa- 
cros tibi, civitati iguvinœ, [in] hoc templo effato. Cum his 
sacris omnibus, (19) populi circumferendi et collis piandi 
[causa] praetextam lustralem habeto. Vasa ad portam 

Trebulanam quœ ocris (20) piandi [causa] — offerentur, hœc 
eodem modo offerto quo ignem purificatum. Ita des et ad 
portam Tesenacam, et (21) ad portam Vehiam. 

(22) Ante portam Trebulanam Jovi Grabovio boves très fa- 
cito. Ita nuncupato velatus : Te invocavi invoco (23) Dium 
Grabovium, pro colle Fisio, pro civitate Iguvina,pro ejus [col- 
lis] nomine, pro ejus [civitatis] nomine. Faustus sis, volens 
sis colli Fisio, (24) civitati Iguvinae, ejus [collis] nomini, ejus 
[civitatis] nomini. Yenerande (?), te invocavi invoco Dium 
Grabovium; venerandi (?) more, te invocavi (25) invoco Dium 
Grabovium. Die Grabovie, te hoc bove, ambarvali piaculo, pro 
colle Fisio, pro civitate Iguvina, pro,ejus [collis] nomine, (26) 
pro ejus [civitatis] nomine. Die Grabovie, his macte. Si in 
colle Fisio ignis temeratus (?) est, in civitate Iguvina ritus — i 
(27) omissi (?) sunt, ne velis. Die Grabovie, si [quid] in tuo 
sacrificio omissum est, peccatum est, delictum est, (28) frau- 
datum est, neglectum est, in tuo sacrificio visum invisum vitium 
est, Die Grabovie, si fas est, hoc bove, (29) ambarvali piaculo, 
piavi (?). Die Grabovie piato collem Fisium ; piato civitatem Igu- 
vinam. Die Grabovie, piato collis (30) Fisii, civitatis Iguvinae 
nomen, lares, ritus, viros, pecudes, campos, fruges. Piato. Sis 
faustus, volens, pace tua, colli Fisio, (31) civitati Iguvinae, ejus 
[collis] nomini, ejus [civitatis] nomini. Die Grabovie, salvum 
servato collem Fisium, salvam servato civitatem Iguvinam. Die 
(32) Grabovie, salvum servato collis Fisii, civitatis Iguvinœ no- 
men, lares, ritus, viros, pecudes, campos, fruges. Salvas (33) 
servato. Sis faustus, volens, pace tua, colli Fisio, civitati Igu- 
vinœ, ejus [collis] nomini, ejus [civitatis] nomini. Die Grabovie, 
te hoc bove, (34) ambarvali piaculo, pro colle Fisio, pro civitate 
Iguvina, pro ejus [collis] nomine, pro ejus [civitatis] nomine. 
Die Grabovie, te invocavi. 

(35^ Die Grabovie, le hoc bove, ambarvali piaculo allero. 



XXXVIII TEXTE. TABLE VI »• 

Fisiu, totaper lovina^ erer nomneper, erar nomneper, Di (36) 
Graboviôj orer ose. Persei ocre Fisie pir orto est^ tote lovine 
o/Tsmor dersecor subator sent, pusei neip (37) hereitu. Di Cror- 
bovie, persi tuer perscler vaéetom est, pesetom est, peretom est, 
frosetom est, daetom est, tuer (38) perscler virseto a/oirseto vas 
est, Di Grabovie, persi mersi, esu bue, peracri pihaclu etru, pihafi. 
Di Grabovie^ (39) pihatu ocre Fisi,pihatu totalovina, Di Grabo- 
vie, pihatu ocrer Fisier, totar liovinar nome, nerf, arsmo, veiro, 
(40) pequo, casiruo, fri, Pihatu, Futu fos, pacer, pose tua, ocre 
Fisie, tote liovine, erer nomne, erar nomne, Di (41) Graèovie, 
salvo seritu ocre Fisim, salva seritu tota/m liovina, Di Grabovie, 
saluvom seritu ocrer Fisier, totar (42) liovinar nome, nerf^ arsm^, 
viro, pequo, castruo, frif. Saluva seritu. Futu fons,pacer, pose 
tuva, ocre Fisi, tote (43) liovine, erer nomne, erar nomne, Di 
Grabovie, tiom essu bue, peracri pihaclu etru, ocriper Fissiu, 
totaper lovina, erer (44) nomneper, erar nomneper. Di Grabo- 
viCy tiom subocau. 



(45) Di Grabovie, tiom esu bu^, peracri pihaclu tertiu, ocriper 
Fisiu, totaper liovina, erer nomneper, erar nomneper. Di (46) 
Grabovie, orer ose. Pirse ocrera Fisiem pir ortom est, totems lo- 
vinem arsmor dersecor svhator sent, pusi neip (47) heritu. Di 
Grabovie, perse tuer pescler vasetom est, pesetom est, peretom 
esl, frosetom est, daetom est, tuer (48) pescler virseto avirseto 
vas est, Di Grabovie, pirsi mersi, esu bue, peracri pihaclu tertiu, 
pihafi. Di Grabovie, (49) pihatu ocrem Fisim, pihatu totam lio- 
vinam. Di Grabovie, pihatu ocrer Fisier, totar liovinar nome, 
nerf, a,smo, (50) viro, pequo, castruo, fri. Pihatu. Futu fons, 
pacer, pase tua, ocre Fisi, tote liovine, erer nomne, erar nomne. 
Di (51) Grabovie, salvo seritu ocrem Fisim, salvam seritu to- 
ta/m liovinam. Di Grabovie, salvom seritu ocrer Fisier, (52) to- 
tar liovinar nome, nerf^ arsmo, viro, pequo, castruo, frif. 
Salva seritu. Futu fons^ pacer, pase tua, ocre Fisi, (53) tote 
liovine, erer nomne, erar nomne. Di Grabovie, tiom esu bue, 
peracri pihaclu tertiu, ocriper Fisiu, totaper (54) liovina, erer 
nomneper, erar nomneper. Di Grabovie, tio comohota tribrisine 

(36) ortoest. — louineanfncr. — (37) pesetomest. — pereUmest. — frosetomest. 
— daetomest, — (40) pequoe. astruo. — (41) ocrefîtim. — totamiiouina. — 
(42) eaitr%u>frif. — (43) er. er. — nomneerar. — (45) dignibouie. — pihaelut. 
ertiu. — (46) grahouieorer, — fkiempir — (47) digràbouie. — (48) vasest, — 
peracripikaclu. — teriiupikali. — (50) fisitote. — (54) no. mneper. 



TRADUCTION. TABLE VI a. XXXIX 

pro Colle Fisio, pro civilate Iguvina, pro ejus [collis] nomine, 
pro ejus [civitatis] nomine. Die (36) Grabovie, his macte. Si 
in colle Fisio ignis temeratus (?) est, in civitate Iguvina ritus 
— i omissi (?) sunt, ne (37) velis. Die Grabovie, si [quid] in tuo 
sacrificio omissum est, peccatum est, delictum est, fraudalum 
est, neglectum est, in tuo (38) sacrificio visum invisum 
vitium est. Die Grabovie, si fas est, hoc bove, ambarvali 
piaculo altero, piavi (?). Die Grabovie, (39) piato collem 
Fisium; piato civitatem Iguvinam. Die Grabovie, piato collis 
Fisii, civitatis Iguvinœ nomen, lares, ritus, viros, (40) pe- 
cudes, campos, fruges. Piato. Sis faustus volens pace tua 
coUi Fisio, civitati Iguvinœ, ejus [collis] nomini, ejus [civi- 
tatis] nomini. Die (41) Grabovie, salvum servato collem Fi- 
sium, salvam servato civitatem Iguvinam. Die Grabovie, 
salvum servato collis Fisii, civitatis (42) Iguvinse nomen, 
lares, ritus, viros, pecudes, campos, fruges. Salvas servato. 
Sis faustus volens pace tua colli Fisio, civitati (43) Iguvinae, 
ejus [collis] nomini, ejus [civitatis] nomini. Die Grabovie, te 
hoc bove, ambarvali piaculo altero, pro colle Fisio, pro civi- 
tate Iguvina, pro ejus [collis] (44) nomine, pro ejus [civitatis] 
nomine. Die Grabovie, te invocavi. 

(45) Die Grabovie, te hoc bove, ambarvali piaculo tertio, pro 
colle Fisio, pro civitate Iguvina, pro ejus [collis] nomine, pro 
ejus [civitatis] nomine. Die (46) Grabovie, his macte. Si in 
colle Fisio ignis temeratus (?) est, in civitate Iguvina ritus — i 
omissi (?) sunt, ne (47) velis. Die Grabovie, si [quid] in tuo 
sacrificio omissum est, peccatum est, delictum est, frauda- 
tum est, neglectum est, in tuo (48) sacrificio visum invisum vi- 
tium est. Die Grabovie, si fas est, hoc bove, ambarvali piaculo 
tertio, piavi (?). Die Grabovie, (49) piato collem Fisium ; piato ci- 
vitatem Iguvinam. Die Grabovie, piato collis Fisii, civitatis Igu- 
vinœ nomen, lares, ritus, (50) viros, pecudes, campos, fruges. 
Piato. Sis faustus volens pace tua colli Fisio, civitati Iguvi- 
nœ, ejus [collis] nomini, eju? [civitatis] nomini. Die (51) Gra- 
bovie, salvum servato collem Fisium, salvam servato civita- 
tem Iguvinam. Die Grabovie, salvum servato collis Fisii, (52) 
civitatis Iguvinœ nomen, lares, ritus, viros, pecudes, campos, 
fruges. Salvas servato. Sis faustus voiens pace tua colli Fisio, 
(53) civitati Iguvinœ, ejus [collis] nomini, ejus [civitatis] no- 
mini. Die Grabovie, te hoc bove, ambarvali piaculo tertio, pro 
colle Fisio, pro civitate (54) Iguvina, pro ejus [collis] nomine, 
pro ejus [civitatis] nomine. Die Grabovie^ te oblato ternione 



XL TEXTE. TABLE VI b. 

buo,p&>'acnio pihaclo, (55) ocriper Fistw, totaper liovinaj erer 
nomneper^ era/r nomneper. Di Grabovie, tiom subocau. Tases 
persnimu (56) sevom. Surur purdovitu proseseto ; naratu; pro- 
sesetir mefa spefa ficla a/rsveitu. Arvio fétu. Este (57) esono. 
HeH vinUy heri poni fétu. Vatuo ferine fétu. 

(58) Post verir Treblanir si gomia trif fétu Trebo lovie ocri- 
per Fisiu, totaper liovina. Persae fétu. Arvio fétu. (59) Pone 
fétu. Tases persnimu. Surur naratu puse pre verir Treblanir. 
Prosesetir strusla ficla a/rsveitu. 

(VI 6 1) Pre verir Tesenocir buf trif fétu Marte Grabovei 
ocriper Fisiu, totaper liovina. Arvio fétu. Vatuo ferine fétu. 
Poni (2) fétu. Tases persnimu. Prosesetir farsio ficla arsveitu. 
Surur na/ratu puse pre verir Treblanir. 

(3) Post verir Tesenocir sif filiu trif fétu Fiso Sœnsie ocriper 
Fisiu^ totaper liovina. Poni feitu. Persae fétu. Arvio fétu, (k) 
Surur naratu pusi pre verir Treblanir, Tases persnimu. Man- 
draclo difue destre habitu. Prosesetir ficla (5) struéla arsveitu. 
Ape sopo postro peperscust^ vestisia et mefa spefa scalsie cone^ 
gos fétu Fisovi Sansi (6) ocriper FisiUj totaper lovina. Eso 
persnimu vestisia vestis: Tio subocau subocOy Fisovi Sansi^ ocri- 
per FisiUy (7) totaper liovina, erer nomneper , erar nomnep&r. 
Fœis sir, pacer sir ocre Fisi, tote liovine, erer nomne, (8) erar 
nomne. Ar^sie, tiom subocau suboco, Fisovi Sanéi. Asier 
frite, tiom subocau suboco, Fisovi Sanéi. Suront (9) poni pes- 
nimu. Mefa spefa eso persnimu : Fisovie Sanéie, tiom esa 
mefa spefa Fisovina ocriper Fisiuy totaper liovina, (10) erer 
nomneper, era/r nomneper. Fisovie Sanéie, ditu ocre Fisi, tote 
lovine, ocrer Fisie, totar lovina/r dupursus (11) peturpursus 
fato fito. Perne postne sepse sarsite *\' uou se avie esone. 
Futu fons pacer pose tua ocre Fisi^ tote liovine, (12) erer 
nomne, era/r nomne. Fisovie Sanéie, salvo seritu ocrem Fisi, 
totam lovina/m, Fisovie Sanéie, salvo seritu (13) ocrer Fisier 
totar lovinar nome^ nerf, arsmo, viro, pequo, castruo, frif. 
Salva seritu. Futu fons pacer pose (14) tua ocre Fisi, tote lio- 
vine, erer nomne, erar nomne. Fisovie Sanéie, tiom esa mefa 
spefa Fisovina ocriper Fisiu, (15) totaper liovina, erer nomne^ 

(1) fêtumartegrabouei. — fiHutotaper. — fetuponi, -— (2) pusepre, — (3) fétu- 
/iso. —(4) destr e {Ve est à une certaine distance), ~ (5) uesiisiaet. — m^aspefa. 

— confgos. — (6) tiotubocau. — subocofisouisansi. — (7) sirocre. — (8) era. 
rnomne. — subocofisoui. — (9) mefaspefa. — Fisouinaocriper. — Finutotaper. 

— (10) nomneperfisouie.— Fitietotar. — (11) sepeesarsite. — seauie. — (12) «a^- 
uouritik, -* MUi40fert(u« — (13) FUi. er. — (là) eremomneper. 



TRADUCTION. TABLE VI 6. XLI 

boYum, ambarvalium piaculorum, (55) pro colle Fisio, pro ci- 
vitale Iguvina, pro ejus [coUis] nomine, pro ejus [civitatis] 
nomine. Die Grabovie, te invocavi. Tacitus precator (56) totum. 
Tune porricito prosecta, nuncupato; prosectis molam spar- 
sam, offam addito. Ollas facito. Ita (57) sacrificium. Sive vino, 
sive lacte facito. Tura acerra facito. 

(58) Post portam Trebulanam sues altiles très facito Trebo 
Jovio pro colle Fisio, pro civitate Iguvina. Libamina facito. 
Ollas facito. (59) Lacte facito. Tacitus precator. Tune nuncupato 
uti ante portam Trebulanam. Prosectis struiculam offam addito. 

(VI b 1) Ante portam Tesenacam boves très facito Marti Gra- 
bovio-pro colle Fisio, pro civitate Iguvina. Ollas facito. Tura 
acerra facito. Lacte (2) facito. Tacitus precator. Prosectis 
farcimen, offam addito. Tune nuncupato uti ante portam Tre- 
bulanam. 

(3) Pone portam Tesenacam sues lactentes très facito Fiso 
Sancio pro colle Fisio, pro civitate Iguvina. Lacte facito. Li- 
bamina facito. Ollas facito. (4) Deinde nuncupato uti ante 
portam Trebulanam. Tacitus precator. Mantele lacerto (?) dex- 
tro habeto. Prosectis offam, (5) struiculam addito. Postquam 
pane altero precatus erit, libum et molam sparsam — in- 
nixus (?) facito Fisovio Sancio (6) pro colle Fisio, pro civitate 
Iguvina. Ita precator libo, velatus : Te invocavi invoco, Fiso- 
vie Sancie, pro colle Fisio, (7) pro civitate Iguvina, pro ejus 
[collis] nomine, pro ejus [civitatis] nomine. Faustus sis, vo- 
lens sis, coili Fisio, civitati Iguvinae, ejus [collis] nomini, ejus 
[civitatis] nomini. Venerande (?), te invocavi invoco, Fisovie 
Sancie. Venerandi (?) more, te invocavi invoco, Fisovie Sancie. 
— Deinde (91 lacte precator. Mola sparsa ita precator : Fisovie 
Sancie, te hac mola sparsa Fisovina pro colle Fisio, pro civi- 
tate Iguvina, (10) pro ejus [collis] nomine, pro ejus [civitatis] 
nomine. Fisovie Sancie, dalo colli Fisio, civitati Iguvinœ, col- 
lis Fisii, civitatis Iguvinœ bipedibus (11) quadrupedibus feli- 

cem proventum. Antea postea avibus (?) sacris. 

Esto faustus, volens, pace tua, colli Fisio, civitati Iguvinae, 
(12) ejus [collis] nomini, ejus [civitatis] nomini. Fisovie San- 
cie, salvum servato coUem Fisium, civitatem Iguvinam. Fi- 
sovie Sancie, salvum servato (13) collis Fisii civitatis Iguvinae 
nomen, lares, ritus, viros, pecudes, campos, fruges; salvas 
servato. Esto faustus, volens, pace (14) tua, colli Fisio, civitati 
Iguvinae, ejus [collis] nomini, ejus [civitatis] nomini. Fisovie 

ancie, te hac mola sparsa Fisovina pro colle Fisio, (15) pro 



.4- 



1 



XLII TEXTE. TABLE VI b. 

peTy erar nomneper , Fisovie Sanéie^ tiom subocau. Fisovie 
fritôy tiom subocau. Pesclu (16) semu vesticalu^ atripursatu : 
ape eam purdinsust, proseseto erus ditu, Eno 8calseto vestisiar 
erus conegos (17) dirstu. Eno mefa veslisia sopa pur orne efur- 
fatu^ Subra spahmu. Eno serse comoltu, Comatir persnihimu. 
(18) Capif purdita dtipla aitu. Sacra dupla aitu. 

(19) Pre verir Vehier buf trif calersu fétu Vofione Grabovie 
ocriper Ftsiu, totaper liovina, Vaiuo ferine fétu. Herie vmw, (20) 
herie poni fétu. Arvio fétu. Tasea persnimu. Proseseter mefa 
spefa ficla arsveitu. StM'ont naratu ptist pre verir (21) Tre- 
blanir. 

(22) Post verir Vehier habina trif fétu Tefrei lovi ocriper Fisiu^ 
totaper liovina. Serse fétu. Pelsana fétu. Arvio feitu. Poni (23) 
fétu. Tasis pesnimu. Prosesetir styniéla ficla arveitu. Suront nor- 
ratu puse verisco Treblanir. Ape habina purdinéus , (24) eront 
poi habina purdinsust destruco persi vestisia et pesondro sorsom 
fétu. Capirse perso osatu. Eam- mani (25) nertru tenitu amipo 
vestisia vesticos. Capirso suhotu. Isec perstico erus ditu. Esoc 
persnimu vestis : Tiom (26) subocau suboco Tefro lovi, ocriper 
Fisiuy totaper liovina^ erer nomneper, erar nomneper. Fons sîV, 
pacer si ocre Fisi^ tote (27) lovine^ erer nomne, erar nomne. 
ArsiCy tiom subocau suboco Tefro lovi. Arsier frite, tiom subo- 
cau suboco Tefro lovi. Tefre (28) lovie, tiom, esic sorsu persontru 
Tefrali pihachi ocriper Fisiu, totaper liovina, erer nomneper, 
erar nomneper. Tefre (29) lovie, orer ose. Perse ocre Fisiepir 
orto est, 'tote liovine arsmor dersecor subator sent, pusi neip 
heritu. Tefre lovie, (30) perse tover pescler vasetom est, pesetom, 
est, peretom est, frosetom est, daetom est, tover j)escler virseto 
avirseto vas est, (31) Tefre lovie, perse mers est, esu sorsu per- 
sondrupihaclupihafi. Tefre lovie, pihatu ocre Fisi, tota liovina. 
Tefre lovie, pihatu (32) ocrer Fisier, totar liovinar nome, nerf, 
arsmo, viro, pequo, castmo, fri. Pihatu. Futu fons, pacer, pase 
tiui, ocre Fisi, tote (33) liovine, erer nomne, erar nomne. Tefre 
lovie, salvo seritu ocre Fisi, tota/m liovinamfi. Tefre lovie, sal- 
vom seritu ocrer Fisier, (34) totar lovinar nome, nerf, arsmo, 

(15) erite. — (17) uestisiasopa. puromeefurfcUu. — (19) buftrif. — ealersufe- 
tuuofione. — uatuoferine. — (20) surorUnaratu. — preuerir. — (26) iouiocriper. 
— fonsir. — (27) tefroiouiarsier. — subocausuboco. — (28) sorsupersonlru. — 
(29) perseoere. — (30) wuetomesf. — peteiomest. — peretomest. — frosetnmett. — 
daetomest. — (31) esiesu. — (32) pfquo. — pihatufutu. — (33) scrituocre. 



TRADUCTION. TABLE VI 6. XLIII 

<. 

civitate Iguvina, pro ejus [collis] nomine, pro ejus [civitatîs] 
nomine. Fisovie Sancie, te invocavi. Pîsovîi more te invocavi. 
— Precatione ( 1 6) dimidia libato, infundito. Postquam hanc 
poUuxerit, prosectorum frusta dato. Tum — libi frusta in- 
nixus (?) (17) dato. Tum molam libum panem ad puritatem 
februato. Supra instillato. Tum testas confringito; confractis 
precator. (18) Capides dedicatas duas pronuntiato; sacratas 
duas pronuntiato. 

(19) Anteportam Vehiam boves très candidos facito Vofiono 
Grabovio pro colle Fisio, pro civitate Iguvina. Tura acerra 
facito. Seu vino, (20) seti lacté facito. Olias facito. Tacitus pre- 
cator. Prosectis molam sparsam, offam addito. Deinde nun- 
cupato uti ante portam (21) Trebulanam. 

(22) Post portam Vehiam agnos très facito Tefro lovio pro 
colle Fisio, pro civitate Iguvina. Testas facito. Aulicocia fa- 
cito. OUas facito. Lacté (23) facito. Tacitus precator. Prosectis 
struiculam, ofTam addito. Deinde nuncupato uti ad portam 
Trebulanam. Postquam agnos polluxerit, (24) is qui agnos 
poUuxerit ad dextrum postem libum et struem ferctum fa- 
cito. Capide adspersionem ministrato : haiic manu (25) lœva 
teneto donec libum libaverit. Capideitt voveto. Exinde inter 
preces (?) frusta dato. Ita precator velatus : Te (26) invocavi 
invoco iTefrum lovium pro colle Fisio, pro civitate Iguvina, 
pro ejus [collis] nomine, pro ejus [civitatis] nomine. Faustus 
sis, volens sis colli Fisio, civitati (27) Iguvinae, ejus [collis] 
nomini, ejus [civitatis] nomini. Venerande (?), te invocavi in- 
voco Tefrum lovium; venerandi (?) more, te invocavi invoco 
Tefrum lovium. Tefre (28) lovie, te bac strue fercto, Tefrali 
piaculo, pro colle Fisio, pro civitate Iguvina, pro ejus [collis] 
nomine, pro ejus [civitatis] nomine. Tefre (29) lovie, bis macte. 
Si in colle Fisio ignis temeratus (?) est, in civitate Iguvina ri- 
tus — i omissi (?) sunt, ne velis. Tefre lovie, (30) si [quid] in 
tuo sacrificio omissum est, peccatum est, delictum est, frau- 
datum est, in tuo sacrificio visum invisum vitium est, (31) 
Tefre lovie, si fas est, bac strue fercto piaculo piavi (?). Tefre 
lovie, piato collem Fisium, piato civilatem Iguvinam. Tefre 
lovie, piato (32) collis Fisii, civitatis Iguvinae nomen, lares, 
ritus, viros, pecudes, campos, fruges. Piato. Sis faustus vo- 
lens pace tua colli Fisio, civitati (33) Iguvinae, ejus [collis] 
nomini, ejus [civitatis] nomini. Tefre lovie, salvum servato 
collem Fisium, salvam servato civitatem iguvinam. Tefre lovie, 
salvum servato collis Fisii, (34) civitatis Iguvinae nomen, la- 



XLIV TEXTE. TABLE VI b. 

viro, pequOy'* caslruo^ fri. Salva seritu, Futu forts, paceTy pose 
tua, ocre Fisi, lote lioviney erer (35) nomne, erar nomne, Tefre 
liovie, iiom esu sorsu persondru, Tefrali pihaclu, ocriper Fisiu, 
totaper liovina, erer nomneper, erar (36) nomneper. Tefre 
lovie , tiom subocau. Persclu sehemu airopusatu, 

(37) Pesondro staftare nertruco persi fétu. Suront capirse 
p&rso osatu, Suror persniinu pvse sorsu. Ape pesondro pur- 
dhiéuSf (38) proseseto erus dirstu. Enom "f* vestisiar sorsalir 
destruco persi persome. Erus dirstu. Pue sorso purdinéus, enom 

(39) vestisia/m staflarem nertruco persi. Sururont erus dirstu. 
Enom pesondro sorsalem persome. Pue persnis fust, ife (40) 
endendu, pelsatu. Enom, pesondro stafla/re persome. Pue pesnis 
fus, ife endendu pelsatu. Enom vaso porse pesondrisco hahus, 

(41) serse subra spahatu. Ander vomu sersitu, a/mipo compatir 
pesnis fust. Serse pisher comoltu. Serse compatir persnimu. 

(42) Purdito fust. 

(43) Vocucom loviu, ponne ovi furfant, vitlu toru trif fétu. 
Marte Horse fétu popluper totar liovinar, totaper liovina, 
Vatuo ferine (44) fétu. Poni fétu. Arvio fétu, Ta^es persnimu. 
Prosesetir fasio ficla arsveitu. Suront naratu puse verHsco Tre- 
blanir. (45) Vocucom Goredier vitlu toru trif fétu. Monde Serfi 
fétu popluper totar liovinary totaper liovina. Value ferine 
fétu. Arvio (46) fétu. Heri vinu, heri poni fétu. Tases persnimu. 
Proseéetir tesedi ficlam, arsveitu. Suront naratu puse veinsco 
Treblanir. Eno ocar (47) pihos fust, Svepo esome esono ander 
vacose, va^etome fust, avif aseriatu, verofe Treblano covertu, 
reste esono feitu. 

(48) Pone poplo afero heries, avif aseriato etu. Sururo sti- 
platu pusi ocrer pihaner. Sururont combifiatu. Eriront tuderus 
avif (49) seritu. Ape angla combifianéiust, perça arsmatia/m 
anovihimu; cringatro hatu; destra/nne scapla anovihimu. Pir 
endendu. Pone (50) esonome ferai% pufe pir entelust, erç fertu 
poe perça a/rsmatiam habiest. Erihont aso destre on^e fertu. 
Erucom prinvatur dur (51) etuto. Perça ponisiater habituto. 
Ennom stiplatu parfa desva seso, tote liovine. Sururont com- 
bifiatu vapefe avieclu , neip (52) amboltu prepa desva connbir- 

(34)' pequocastruofrû — tiuLocre. — (37) staflar. e. — apepesondro. — (38) dir- 
stuenom. — uestisiarsorsalir. — (39) lur^ironterusdirstu. — (39) fustife, -— 

(40) endendupeUatu. — (41) spahaiuanderuomu, — fustserse. — comoUuserse, 
— (43) horsefelu. —(45) coredieruitlu.^ iiouinar. —fetuaraio. — (46) feiuheri. — 
liclmrsueitu. — enoocar, — (47) aseriatuuerofe, — (49) cringatrohatu, — destrou 
mescapla. — (50) esonomf. ffrar» — poeperca. — prinwUurdur. — (51) ponisia, ter. 



TRADUCTION. TABLE VI b. XLV 

res, ritus, viros, pecudes, campos, fruges. Salvas servato. Sis 
faustus volens pace tua colli Fisio, civitati (35) Iguvinse, ejus 
[coUis] nomini, ejus [civitatis] nomini. Tefre lovie, te hac 
strue fercto, Tefrali piaculo, pro colle Fisio, pro civilate Igu- 
vina, pro ejus [collis] nomine, pro ejus [civitatis] (36) no- 
mine. Tefre lovie, te invocavi. Precatione dimidia infundito. 

(37) Struem — arem ad lœvum postem facito. Deinde capide 
adspersionem ministrato. Deinde precalor uti [in] fercto. 
Postquam struem polluxerit, (38) prosectorum frusta dato. 
Tune f libi — alis ad dextrum postem in adspersionem. 
Frusta dato. Ubi strues polluxerit, tum (39) libum —arc ad 
lœvum postem. Deinde frusta dato. Tune struem — alem in 
adspersionem. Ubi precatus fuerit, ibi (40) imponito, coquilo. 
Tum struem — arem in adspersionem. Ubi precatus fuerit, 
ibi imponito, coquito. Tum vasa quœ cum struibus habuerit, 
(41) testas supra instillato. Inter — um sedeto, donec confractis 
[testis] precatus fuerit. Testas quivis confringito. Testis con- 
fractis precator. (42) Polluctum fuerit. 

(43) In luco lovio, ubi oves februant, vitulos tauros très fa- 
cito. Marti Inferno facito pro populo civitatis Iguvinœ, pro ci- 
vitate Iguvina. Tura acerra (44) facito. Lacté facito. Ollas fa- 
cito. Tacitus precator. Prosectis farcimen, offam addito. Deinde 
nuncupato uti ad portam Trebulanam. 

(45) In luco Curiatii vitulos tauros très facito. Hondo Çerfio 
facito pro populo civitatis Iguvinœ, pro civitate Iguvina. Tura 
acerra facito. Ollas (46) facito. Sive vino, sive lacté facito. Ta- 
citus precator. Prosectis — m offam addito. Deinde nuncupato 
uti ad portam Trebulanam. Et collis (47) piatus fuerit. Si quid 
inter istud sacrificium erratumve omissumve fuerit, aves 
observato, ad portam Trebulanam revertitor, denuo sacrifi- 
cium facito. 

(48) Quum pQpulum circumferre voles, aves observatum ito. 
Deinde stipulator ut collis piandi [causa]. Deinde auspicator. 
lisdem fînibus aves (49) observato. Postquam oscines (?) auspi- 
catus erit, praetextam lustralem induitor; ricam sumito; in 
dextram scapulam induitor. Ignem imponito. Quum (50) ad 
sacrificium feras (?), ubi ignem imposuerit, is ferto qui pra*- 
textam lustralem habcbit. Itidem — in dextro humero ferto. 
Cum eo calatores duo (51) eunto. Prœtextam [cum] purpurcis 
[clavis] habento. Tum stipulator parram prœpetem sibi, civi- 
tati Iguvinœ. Tum auspicator ad vapides avieculos, neve (52) 
circumvertitor (?) antequam prœpetem auspicatus fuerit. Post- 



XLVI TEXTE. TABLE VII a. 

fianéi. Ape desva combifiansmst ^ via aviecla esonome etuio 
com peracris sacris. Ape Acesonicmie (53) Hebeiafe benust^ enoni 
temmuco stahituto. Poi percam wr&fnatia habiest etvrstahmu. 
Eso etv/rstahmu. Pis est totar (54) Tarsinaterj i/nfor Tar- 
smateTy Tuscer Naha/rcer labuscer nomner^ eetu ehe esu po- 
plu, Nosve ter ehe esu poplu^ sopir habe^ (55) esme pople por- 
taiu uk) pue mers est; fétu uru pirse mers est. Trioper 
eheturstaha/mu. Ifont termnuco com prinvatir (56) stahitu. Eno 
deitu : Arsm^ahamOj caterahamOj lovinur. Eno com prinvcUir 
peracris sacris a/mbretuto. Ape ambrefurent^ (57) terrarimne 6e- 
nufrenty termnuco com prinvatir eso persnim,um^ tasetur : Serfe 
Martie, Prestota ^erfia ^erfer Mortier j (58) Twrsa ^erfia Serfer 
Ma/rtier^tota/m, Tarsinatem^trifoXa/rsinatem^ TuscomNaharcom 
labuscom nome, (59) totar Tarsinater^ trifor Tarsinater, Tus- 
cer Naha/rcer labuscer nomner nerf éiJiitu anéihitUj lovie hos- 
tatu (60) anhostatu tv/rsitUy tr&mitUj hondu^ holtUj ninctu, ne- 
pitu, sonitUj savitUj preplotatu^ previhUu. 

(61) Serfe Ma/rtie^ Prestota Serfia Serfer Martier^ Tursa Serfia 
Serfer Martier^ fututo foner pacrer pose vestra pople totar 
liovinoTy (62) tote liovine^ ero nerus sihitir ansihitir^ lovies 
hostatir a/nostatir^ ero nomne, erarnomne. Ape este dersicwrentj 
eno (63) deitu: Etato^ liovinur, porse perça arsm^tia habiest, 
Ape este dersicusty duti ambretuto euront. Ape termnome (64) 
covortitëOj sururont pesnvrmmio. Sururont deitu etaians, deitu. 
Enom, tertim ambretuto. Ape termnome benuso^ (65) sururont 
pesnim/u/nio. Sururont deitu etaias. Eno prinvatur éimo eluto 
erafont via pora benuso. 

(VII a 1) Sururont pesnimumo. Sururont deitu etaias. Eno 
prinvatur éim^ etuto erafont via pora (2) benuso. 

(3) Fondlire abrof trif fétu heriei rofu heriei peiu. Serfe Martie 
feitu popluper totar liovinar totaper (4) liovina. Vatuo farine 
feitu. Poni fétu. Arvio fétu. Tases persnvmu. Prosesetir mefa 
spefa ficla arsveitu. (5) Suront naratu puse verisco Treblanir. 
Ape Traha Sahata combifianéust, enom erus dirstu. 

(6) Rubine porca trif rofa ote peia fétu Prestote Serfie èerfer 
Mortier popluper tota/rliovina/r totaper lovina. Persaia fétu. Pont 
fétu. Arvio fétu. Suront naratu pusipre verir Trebkmir. Tases 
persnimu. (8) Prosesetir struéla ficla a/rsveitu. Ape supo postro 

(52) esowmeetuU). — (53) pisest, — (54) ehesu. — popîusopir. — (55) fsme, 

— mertest. — pirsemersett. — (56) enocom. — (59) tarsinat. er. -- (60) tremi' 
tuhondu, — (61) popklotar. — (62) iiouineero. — (63) arsvMtiahalnestapeeste. 

— (4) prateteiirmefa. 



TRADUCTION. TABLE VII a. ILVII 

quam prsepetem auspicatus erit, via aviecula ad sacrificium 
eunto cum ambarvalibus sacris. PostquamÂquiloniam (53) — as 
venerit, tum ad terminum stanto. Qui prœtextam lustralem 
habebit exterminato. Sic exterminato : Quisquis est civitatis 
(54) Tadinatis, tribus Tadinatis, Tusci, Narici, lapydici nominiSy 
ilo ex hoc populo. Si non iverit ex hoc populo, si quis incola 
est, (55) huic populo [vectigal] portato illuc ubi lex est; sacri- 
ficato id quod lex est. Ter exterminato. Simul ad terminum 
cum calatoribus (56) stato. Tum dicito : Lustramini, purifica- 
mini, Iguvini. Tune cum calatoribus [cum] ambarvalibus sa- 
cris ambeunto. Quum ambiverint, (57) ad terminum venerint, 
ad terminum cum calatoribus ita precantor taciti : Çerfe Mar- 
tie, Praestita Çeriia ÇerQ (58) Martii, Tursa Çerfia Çerfi Martii, 
civitatem Tadinatem, Tuscum Naricum Japydicum nomen, 
(59) civitatis Tadinatis, tribus Tadinatis, Tusci Narici Japydici 
nominis Lares accitos, non accitos, Genios hospites, (60) non 

hospites terreto, tremefacito, — — — propellito, pro- 

fugato. 

(61) Çerfe Martie, Prsestita Çerfia Çerfi Hartii, Tursa Çerfia 
Çerfi Martii, estote fausti volentes pace vestra populo civitatis 
Iguvinae, (62) civitati Iguvinœ, illorum Laribus accitis, non 
accitis, Geniis hospitibus, non hospitibus, ejus [populi] no- 
mini, ejus [civitatis] nomini. Postquam ita dixerint, tum (63) 
dicito : « Itate, Iguvini », qui praetextam lustralem habebit. 
Postquam ita dixerit, iterum ambeunto iidem. Postquam ad 
terminum (64) reversi erunt, item precantor. Item dicito 
« itent 9, dicito. Tum tertium ambeunto. Postquam ad termi- 
num venerint, (65) item precantor. Item dicito « itent ». Tum 
calatores redeunto eadem via qua venerint. 

(YII a 1} Item precantor. Item dicito « itent ». Tum calatores 
redeunto eadem via qua (â) venerint. 

(3) Ad Fontulos apros très facito sive rufos sive piceos* 
Çerfo Martio facito pro populo civitatis Iguvin», pro civitate 
(4) Iguvina. Tura acerra facito. Lacté facito. OUas facito. Tacitus 
precator. Prosectis molam sparsam, ofFam addito. (5) Item 
nuncupato uti adportam Trebulanam. Postquam Trans Satam 
auspicatus erit, tum frusta dato. 

(6) Ad Rupiniajnti porcas très rufas aut piceas facito Prae- 
stitae Çerfiae Çerfi Martii pro populo civitatis Iguvinœ, pro 
civitate (7) Iguvina. Libamina facito. Lacté facito. Ollas facito. 
Item nuncupato uti ante portam Trebulanam. Tacitus preca- 
tor. (8) Prosectis struiculam, ofiam addito. Postquam pane 



XLVIII TEXTE. TABLE VII a. 

pepescus^ enom pesclu Ruseme vesticaiu Prestote èerfie (9) éerfer 
Ma/rtieTy popluper totar lovinoTy totaper lovina, Enom vesclir 
adrir Ruseme eso persnihimu : Prestota (10) éerfia Serfer Mar- 
Her, tiom esir vesclir adrvr popluper tota/r liovina/r^ totaper lio- 
vinay erer nom^neper, ( 1 1) erar nomneper. Prestota èerfia èerfer 
MarticTy prevendu via ecla atero tote Tarsinate^ trifo Tarsinatej 
(12) Tursce Naharce labusce nomne^ totar Ta/rsinater^ tri for 
TarsinateTy Tuscer Naha/rcer làbuscer nomner (13) nerus éitir 
a/néihitir, lovies hostatir anostatir^ ero nomne, Prestota Serfia 
èerfer Martier^ futu fons (14) pacerpase tuapople totar liovinary 
tote liovine, erer nomne, erar nomne, erar nerus éihitir anAihitir, 
lovies (15) hostatir anostatir. Prestota èerfia èerfer Martier, 
s^alvom, seritu poplom totar liovinar, salva serituu (16) totann 
liovina/m, Prestota Serfia Serfer Mortier, salvo seritu popler 
totar liovinar, totar iiovinar [17] nome, nerf, arsmo, viro,pequo, 
cast'i^o, frif, Salva seritu, Futu fons, poncer, pose tua, pople totar 
liovinar, (18) tote liovine, erer nomne, erar nomme, Prestota 
èerfia èerfer Martier, tiom esir vesclir adrer popluper (19) totar 
liovinar, totaper lovina, erer nomneper, erar nom/neper, Prestota 
èerfia èerfer Martier, tiom (20) subocauu, Prestotar èerfiar èerfer 
Martier foner frite, tiom, subocauu, Ennom persclu eso deitu: 
(21) Prestota èerfia Serfer Martier, tiom isir vesclir adrir, tiom 
plener, popluper totar liovinar, totaper (22) liovirux, erer nomr- 
neper, erar nomneper, Prestota èerfia èerfer Martier, tiom si*- 
bocauu, Prestotar (23) èerfiar Serfer Martier foner frite, tiom 
subocauu, Enom vesticatu, aha^npy/rsatu. Enom Ruseme (24) 
persclu vesticatu Prestote èerfie èerfer Martier popluper totar 
liovinar, totaper lovina. Ennom vesclir (25) alfir persnimu. Sur- 
peme adro trahvorfi a/ndendu. Eso persnimu : Prestota èerfia 
èerfer Martier, tiom (26) esir vesclir alfir popluper totar liovinar 
totaper liovina, erer nomneper, erar nomneper, Prestota (^1) 
èerfia èerfer Martier, ahavendu via ecla atero pople totar lio- 
vinar, tote liovine, popler totar lovinar, (28) totar liovinar ne- 
rus éihitir anéihitir, lovies hostatir anhostatir, erer nomne, erar 
nomne, Prestota èerfia (29) èerfer Martier, salvom seritu poplo 
totar liovinar, salva seritu totam liovina/m. Prestota èerfia 
èerfer (30) Martier, salvom seritu popler totar liovinar, totar 



(14) erom, 

(17) taluaseritu, 

(22) Éerfiarierfer. 

(28) ero (la première fois). 



TRADUCTION. TABLE VU a. XLir 

altero precatus erit, tune cum precatione ad Rusemam libato 
Praestite Çerfiœ (9) ÇerO Martii pro populo civitatis Iguvinœ, 
pro civitate Iguvina. Tune vasculis airis ad Rusemam ita pre- 
cator : Praestita (10) Çerfia Çerfi Martii, te his vasculis alris 
pro populo civitatis Iguvinœ, pro civitate Iguvina, pro ejus 
(populi) nomine, (il) pro ejus (civitatis) nomine. Praestita Çer- 
Qa Çerfi Martii, interdicito via illa uti civitati Tadinati, tribui 
Tadinati, (l2)Tusco Narico lapydico nomini, civitatis Tadina- 
tis, tribus Tadinatis, Tusci Narici lapydici nominis (13) Laribus 
accitis non accitis, geniis hospitibus non hospitibus, eorum 
ûomini. Praestita Çerfia Çerfi Martii, esto fausta (14) volens 
pace tua populo civitatis Iguvinœ, civitati Iguvinœ, ejus (po- 
puli) nomini, ejus (civitatis) nomini, ejus (civitatis) Laribus ac- 
citis non accitis, geniis (15) hospitibus non hospitibus. Prœstita 
Çerfia Çerfi Martii, salvum servato populum civitatis Iguvinœ, 
salvam servato (16) civitatem Iguvinam. Prœstita Çerfia Çerfi 
Martii, salvum servato populi civitatis Iguvinœ, civitatis Igu- 
vinœ (17) nomen, lares, ritus, viros, pecudes, campos, fruges. 
Salvas servato. Esto fausta volens pace tua populo civitatis Igu- 
vinœ, (18) civitati Iguvinœ, ejus (populi) nomini, ejus (civitatis) 
nomini. Prœstita Çerfia Çerfi Martii, te his vasculis atris pro po- 
pulo (19) civitatis Iguvinœ, pro civitate Iguvina, pro ejus (po- 
puli) nomine, pro ejus (civitatis) nomine. Prœstita Çerfia Çerfi 
Martii, te (20) invocavi. Prœstitœ Çerfiœ Çerfi Martii faustœ 
more te invocavi. Tune cum precatione ita dicito : (21) Prœstita 
Çerfia Çerfi Martii, te his vasculis atris, te plenis, pro populo 
Iguvino, pro civitate (Î2) Iguvina, pro ejus (populi) nomine, 
pro ejus (civitatis) nomine. Prœstita Çerfia Çerfi Martii, te in- 
vocavi. Prœstitœ (23) ,Çerfiœ Çerfi Martii faustœ more te in- 
vocavi. Tum libato, infundito. Tum ad Rusemam (24) cum 
precatione libato Prœstitœ Çerfiœ Çerfi Martii pro populo ci- 
vitatis Iguvinœ, pro civitate Iguvina. Tum vasculis (25) albis 
precator. Super atra transversim imponito. Ita precator : 
Prœstita Çerfia Çerfi Martii, te (26) his vasculis albis pro po- 
pulo civitotis Iguvinœ, pro civitate Iguvina, pro ejus (populi) 
nomine, pro ejus (civitatis) nomine. Prœstita (27) Çerfia Çerfi 
Martii, concedito via iila uti populo civitatis Iguvinœ, civitati 
Iguvinœ, populi civitatis Iguvinœ (28) , civitatis Iguvinœ Lari- 
bus accitis non accitis, Geniis hospitibus non hospitibus, ejus 
(populi) nomini, ejus (civitatis) nomini. Prœstita Çerfia (29) Çerfi 
Martii, salvum servato populum civitatis Iguvinœ, salvam 
servato civitatem Iguvinam. Prœstita Çerfia Çerfi (30) Martii, 

d 



L TEXTE. TABLE VII a. 

lioviafiar nome^ wer/, arsmOj viro^ pequçy castruo^ frif. (31) 
Salva ieritu, Futu fons, pacer^ pose tua, pople totar liomtuvr, 
tote lioviney erer nomne, erar nomne. Prestoia (32) éerfia éerfer 
Ma/rtier, tiovn esir vesclir alfer popluper totar liovinar, totaper 
liovina^ erer nomneper, erar (33) nomneper. Prestota Serfia 
èerfer Mortier, tiom subocauu, Prestotar éerfiar èerfer Martier 
foner frite, tiom (34) subocauu. Ennom persclu eso persnimu : 
Prestota èerfia èerfer Martier, tiom isir vesclir alfer, tiom pie- 
ner, (35) popluper totar liovinar, totaper liovina, erer nomne- 
per, erar nomneper. Prestota èerfia èerfer Martier, tiom. (36) 
subocauu. Prestotar èerfiar èerfer Martier foner frite, tiom su- 
bocauu. — Enom vesticatu, ahatripursatu. (37) Vestisa et mefa 
spefa scalsie conegos fétu Fisovi Sansii popluper totar liovinar^ 
totaper liovina. Suront (38) naratu puse post verir Tesonocir. 
Vestisiar erus dirstu. Enno vestisia mefa spefa sopa/m purome 
efurfatu, (39) Svhra spahamu. Traf Sahata/m etu. Ape Traha 
Sahata covortus, ennom com^ltu; compatir p&i^smhimu. Capif 
(40) sacra aitu. 

(41) TrahafSahate vitla trif feetu Turse SerfleSerfer Martier 
popluper totar liovinar, totaper liovina. Persaea fétu. Poni (42) 
fétu. Arvio fétu. Tases persnimu. Prosesetir struéla ficla/m ars- 
veitu. Suront naratu puse verisco Treblaneir. Ape (43) pur- 
dinéiust, ca/rsitu pufe abrons facurent puse erus dersa. Ape erus 
dirsvst,postro comèifiatuRubina/me; erus (44) dersa. Enem Traha 
Sahata/m combifiatu; erus dersa. Enem Rubinams postro co- 
vertu; comollu, comatir persnim/u et (45) capif sacra aitu. Enom 
Traha Sahatam, covertu; comoltu, comatir persnihimu. Enom 
pv/rditom fust. 

(46) Pos tertio panepoplo andirsafust, porse perça a/rsmatia 
habiest et prinvatur dur tefruto Tursar eso tasetv^ (47) persni- 
himu/mo : Tursa lovia, tota/m Tarsinatem, trifo Tarsinatem, Tus- 
eom Naharcom lapusco nome, totar (48) Ta/rmuUer, trifor Tar- 
sinater, Tuscer Naharcer lapuscer nomner nerfsihitu anaihitu, 
lovie hostatu anostatu (49) tursitu, tremitu, hondu, hoUu, ninctu, 
nepitu, sunitu, savitu, preplohotatu, previélatu, Tursa lovia, 
fu4u fons, (50) pacer, pose tua, pople totar lovinar, tote lovine, 
erar nerus àihitir anéihitir, lovies fiostatir anhostaUir, erom 

f43) Dirtu, it. -* 46) PoiUrlio. — (48) Tartinatertuscer, — (49) preplo, hotalu. 



TRADUCTION. TABLE VU a. Ll 

salviim servato populi civitatis Iguvinœ, civitatis Iguviiue no- 
men^ lares, ritus, viroa, pecudes, campos, fniges. (31) Salvas 
servato. Esto fausta voleas, pace tua, populo civitatis Igu- 
vinie, civitati Iguvinœ, ejus (populi) nomini, ejus (civitatis) 
nomini. Pnestita (32) Çerfia ÇerQ liartii, te his vasculis albis 
pro populo civitatis Iguvinœ, pro civitate Iguvina, pro ejus 
(populi) Domine y pro ejus (civitatis) (33) Domine. Prœstita 
Çerfia Çerii Martii, te invocavi. Praestitae Çerfiae Çerfi Martii 
faustœ more te (34) invocavi. Tune cum sacrificio ita preca- 
tor : Prœstita Çerfia Çerfi Martii, te his vasculis albis, te ple- 
nis, (35) pro populo civitatis Iguvinœ, pro civitate Iguvina, 
pro ejus (populi) nomine, pro ejus (civitatis) nomine. Prœstita 
Çerfia Çerfer Martier, te (36) invocavi. Prœstitae Çerfiae Çerfi 
Martii faustae more, te invocavi. — Tum libato, infundito. 
(37) Libum et molam sparsam — innixus facito Fisovio Sancio 
pro populo civitatis Iguvinœ, pro civitate Iguvina. Tum (38) 
nuncupato uti post portam Tesenacam. Libi frusta dato.Tum 
libum molam sparsam panem ad puritatem februato. (39) Su- 
pra instillato. Trans Satam ito. Postquam Trans Satam rêver- 
sus erii, tum commolito; commolitis precator. Capides (40) 
sacras dicito. 

(41) Trans Satam vitulas très facito Tursœ Çerfi Martii pro 
populo civitatis Iguvinœ, pro civitate Iguvina. Libamina fa- 
cito. Lacté (42) facito. OUas facito. Tacitus precator. Prosectis 
struiculam, oflfam addito. Item nuncupato uti ad portam Tre- 
bulanam. Postquam (43) poUuxerit, calato [hue] ubi apros 
fecerint ut frusta det. Postquam frusta dederit, denuo auspica- 
tor ad Rupiniam; frusta (44) det. Tum Trans Satam auspicator; 
frusta det. Tum ad Rupiniam denuo convertitor; confringito; 
confractis precator, et (45) capides sacras nuntiato. Tum Trans 
Satam convertitor; confringito; confractis precator. Tum pol- 
luctum fuerit. 

(46) Postquam tertium populum circumdederit, qui prœ* 
textam lustralem habebit et calatores duo in delubro Tursœ 
ita taciti (47) precantor : Tursa Jovia, civitatem Tadinatem, 
tribum Tadinatem, Tuscum Naricum lapydicum nomen, civita- 
tis (48) Tadinatis, tribus Tadinatis, Tusci Narici lapydici nomi- 
nis lares accitos non accitos, genios hospites non hospites (49) 
terreto, tremefacito, — , —, — , — , —, — , propellito, devincito. 
Tursa Jfovia, esto fausta, (50) volens, pace tua, populo civitatis 
Iguvinse, civitati Iguvinœ, ejus (civitatis) laribus accitis non 
accitis, geniis hospitibus non hospitibus, eorum (51) nomini. 



LU TEXTEt TABLE I. 

51) nomney erar nomne. Este irioper deitiu. Enomi venga 
perctcrif twrsituto porse perça a/rsmatia habiest et (52) pritir- 
vaiwr» Hondra fu/ro Sehemeniar hatuto. Totar pisi Ae- 

riestpafe trifpromom haburent^ eaf Acersoniem (53) fétu Twrse 
loviey popluper tota/r liovinar^ totaper lomna. Sv/ront narcUu 
puse verisco Treblanir. Arvio fétu. (54) Persaea fétu. Struéla 
ficla prosesetir arsveitu. Tases persnimu. Poni fétu. 

(VII b 1) Pisi panupei frcUrexs fratrus Atiersier fust^ erec 
sueso fratrecate portaia sevacne fratrom (2) Atiersio desenduf, 
pifi reper fratreca pars est erom ehiatOy ponne tvengar tur^ 
siandu herteiy (3) appei arfertur Atiersir poplom andersafust. 
Sve neip portust issoc pusei subra screhto est^ (4) fratreci motar 
sins A . CGC. 

(51) peraerio. — (VII b 1) panupeifratrext, — fratrtuaiitrtier. ^ futterec, — 
(2) partest, -* (4) fratredmotar. 



;TABLE I. 

(I a 1 ) Este persklum aves anzeriates enetu : (2) pernaies, 
pusnaes. Pre veres Treplanes (3) luve Erapuvi tre buf fétu. 
Arvia ustentu. (4) Yatuva ferine feitu. Heris vinu, heri puni 
(5) ukriper Fisiu, tutaper Ikuvina feitu. Sevum (6) kutef pes- 
nimu. Adepes arves. 

(7) Pus veres Treplanes tref sif kumiaf feitu (8) Trebe luvie 
ukriper Fisiu, tutaper Ikuvina. (9) Supa sumtu. Arvia us- 
tentu. Puni fétu. (10) Kutef pesnimu. Ade. arv.es. 

(11) Pre veres Tesenakes tre buf fétu. Marte Krapuvi (12) 
fétu ukripe Fisiu, tutaper Ikuvina. Arviu ustentu. (13) Yatuva 
ferine fétu. Puni fétu. Kutef pesnimu. Adepes arves. 

(14) Pus veres Tesenakes tref sif feliuf fétu (15) Fise Saçi 
ukriper Fisiu, tutaper Ikuvina. (16) Puni fétu. Supa sumtu. 
Arviu ustentu. Mefa (17) vestiça ustetu. Fisuvi fétu; ukriper 
Fisiu fétu. Kapid purtitaf sakref : etraf purtitaf, etraf (19) sa- 
kref tutaper Ikuvina. Kutef pesnimu. Adepes arves. 

(2) Preveres. — (3) trebuf. — arviaustentu. «^ (4) vatuTaferine, -— heripuni. 
•^ (6) pesnimuadepesarves. — (7) pusveres. — trefsif. — (9) supasumtu. — ar- 
viaustentu. — punifetu. — (10) kutefpesDimu. -^ Les points indiquent des lettres 
eflhcées. — (11) preyeres. — trebuf. — (12) arviuustentu. — (13) vatuvaferine. ^ 



TRADUCTION. TABLE I. LUI 

ejus (civitatis) nomini. Ita ter dicito. Tum juvencas am> 

barvales Tursœ torrento qui prsetextam lustralem habebit et 
(52) calatores. Antequam erunt SemenisB, [juvencas] 

sumite. Civitatis quilibet, quas très primum habuerint, eas 
Aquilonise (53) facito Tursae Joviœ, pro populo civitatis Igu- 
vinœ, pro civitate Iguvina. Deinde nucupato ut ad portam 
Trebulanam. OUas facito. (54) Libamina facito. Struicuiam, 
offam prosectis addito. Tacitus precator. Lacté facito. 

(VII b 1) Qui quandoque magister fratribus Attidiis fuerit, 
is stipes (?) coliegio portet débitas fratrum (2) Attidiorum 
duodecim, quas pro re fraterna jus est esse exactas (?), quum 
juvencœ torreantur quotiescunque, (3) postquam adfertor 
Attidius populum circumdederit. Si nec portaverit illud uti 
supra scriptum est, (4) magistro multœ sint asses CGC. 



TABLE L 



(I a 1) Ita precationem avibus observatis inito : (2) anticis, 
posticis. Ante portam Trebulanam (3) lovi Grabovio très boves 
facito. OUas donato. (4) Tura acerra facito. Sive vino, sive 
lacté (5) pro colle Fisio, pro civitate Iguvina facito. Totum (6) 
tacitus precator. Adipibus, extis [facito]. 

(7) Post portam Trebulanam très sues altiles facito (8) Trebo 
lovio pro colle Fisio, pro civitate Iguvina. (9) Panes ungito (?). 
Ollas donato. Lacté facito. (10) Tacitus precator. Adipibus, extis 
[facito] . 

(11) Ante portam Tesenacam très boves facito. Marti Grabo- 
vio (12) facito pro colle Fisio, pro civitate Iguvina. Ollas do- 
nato. (13) Tura acerra facito. Lacté facito. Tacitus precator. 
Adipibus, extis [facito]. 

(14) Pone portam Tesenacam très sues lactentes facito (15) 
Fiso Sancio pro colle Fisio, pro civitate Iguvina. (16) Lacté 
facito. Panes ungito (?). Ollas dedicato. Molam, (17) libum do- 
nato. Fisovio. facito; pro colle Fisio facito. (18) Capides dedi- 
catas, sacratas; altéras dedicatas, altéras (19) sacratas pro 
civitate Iguvina. Tacite precator. Adipibus, extis [facito]. 

panifdttt. — adpe8.'»(14) pasveres. — (15) fisesaçi. — (16) aniuustentlii'i^ 
(17) fiittri. 



\ -' 



LIV TEXTE. TABLE I. 

(20) Pre veres Yehiies tref buf kaleduf fétu Yufiune (21) 
Krapuvi ukriper Fisiu, tutaper Ikuvina. (22) Vatuva ferine 
fétu. Heri vinu, heri puni. (23) Arviu ustentu. Kutef pesnimu. 
Adepes arves. 

(24) Pus veres Vehiies tref hapinaf fétu Tefre luvie (25) 
ukriper Fisiu, tutaper Ikuvina. Puste asiane fétu. Zedef fétu. 

(26) Pelsana fétu. Arvia ustentu. Puni fétu. Taçez pesnimu. 

(27) Adiper arvis. Api habina purtiius, sudum pesuntru fétu. 
Esmik vestiçam preve fîktu. Tefri luvi fétu ukriper (29) Fisiu, 
tutaper Ikuvina. Testruku pedi kapide pedum feitu. (30) Api edek 
purtiius, enuk sudum pesuntrum feitu staflare. (31) Esmik 
vestiça afiktu. Ukriper Fisiu, tutaper Ikuvina (32) feitu. Ner- 
truku pedi kapide pedum feitu. Puni feitu. (33) Api suduf 
purtiius, enuk hapinaru erus titu. Zedef (34) kumultu, zedes 
kumates pesnimu. 

(16 1) Viikukum luviu, pune uvef furfat, tref vitluf turuf 

(2) Marte Hudie fétu pupluper tutas liuvinas, tutaper Ikuvina. 

(3) Yatuva ferine fétu. Puni fétu. Arvia ustentu. Kutef pes- 
nimu. (4) Adepes arves. Yukukum Kureties tref vitluf turuf 
Hunte Çerfi (5) feitu pupluper tutas liuvinas, tutaper liuvina. 
Yatuva (6) ferine fétu. Arvia ustentu. Tenzitim arveitu. Heris 
vinu, heris (7) puni feitu. Kutef persni mu. Adipes arvis. Inuk 
ukar pibaz fust. (8) Svepu esumek esunu anter vakaze, vaçe- 
tumi se, avif azeriatu, (9) verufe Treplanu kuverlu, restef 
esunu feitu. 

(10) Pune puplum aferum heries, avef anzeriatu etu pemaiaf 

(11) pustnaiaf. Pune kuvurtus, krenkatrum hatu. Enumek 

(12) pir ahtimem ententu. Pune pir entelus ahtimem, (13) 
enumek steplatu parfam tesvam tefe, tute Ikuvine. (14) Yape- 
fem aviekiufe kumpifiatu. Yea aviekla esunume etu. (15) Pri- 
nuvatu etutu. Perkaf habetutu puniçate. Pune menés (16) 
Akeduniamem, enumek etudstamu tuta Ta^inate, trifu (17) 
Tadinate, Turskum Naharkum numem, lapuzkum numem. 
(18) Svepis habe, purtatulu pue medsest, feitu uru pede meds 
est. (19) Pune prinuvatus staheren termnesku, enumek : Ad- 

(20) praveres. — (24) pusveres. — (26) punifetu. — (29) ukriperfisiu. — 
(30) feitu^i. — e4elpurtuaft. ^ (31) stafli. iuvesmik. — fisiututaper. — IkuYinpa. 
^ (32) feitunertruku. -* (33) sudufpurtitius. — (34) zedef kumats. ^ (I » ]) 



TRADUCTION. TABLE I. LV 

(20) Ante portam Yehiam très boves candidos fticito Yofiono 
(21) Grabovio pro colle Fisio, pro civitate Iguvina. (22) Tura 
acerra facito. Seu vîno seu lacté. (23) Ollas donato. Tacitus pre- 
cator. Adipibus, extis [facito]. 

(24) Post portam Vehiam très agnos facito Tefro lovio (25) 
pro colle Fisio, pro civitate Iguvina. Post [portam Vehiam] 
agnos très (?) facito. Testas facito. (26) Aulicocia facito. Ollas 
donato. Lacté facito. Tacitus precator. (27) Adipibus, extis 
[facito]. Postquam agnos poUuxeris, struem ferctum (28) facito. 
Deinde libum semel fîngito. Tefro lovio facito pro colle (29) 
Fisio, pro civitate Iguvina. Ad dextrum postem capide libatio- 
nem facito. (30) Postquam ita poUuxeris, tum struem ferctum 
facito — em. (31) Deinde libum iterum fîngito. Pro colle Fisio, 
pro civitate Iguvina (32) facito. Ad sinistrum postem capide 
libationem facito. Lacté facito. (33) Postquam strues poUuxe- 
ris, tum agnorum frusta dato. Testas (34) confringito, testis 
confractis precator. 

(I fc 1) In luco Jovio, ubi oves februant, très vitulos tauros 
(2) Marti Inferno facito pro populo civitatis Iguvinae, pro civi- 
tate Iguvina. (3) Tura acerra facito. Lacté facito. Ollas donato. 
Tacitus precator. (4) Adipibus, extis [facito]. In luco Guriatii 
très vitulos tauros Hondo (5) ÇerOo facito pro populo civitatis 
Iguvinœ, pro civitate Iguvina. Tura (6) acerra facito. Ollas do- 
nato. —m addito. Sive vino, sive (7) lacté facito. Tacitus preca- 
tor. Adipibus, extis [facito]. Et collis piatus fuerit. (8) Si quid 
inter istud sacrificium erratumve omissumve sit (?), aves ob- 
servât©, (9) ad portam Trebulanam revertitor, denuo sacrifi- 
cium facito. 

(10) Quum populum circumferre voles, aves observatum ito 
anticas (11) posticas. Cum conversus eris, ricam sumito. Tum 
(12) ignem in foculum imponito. Quum ignem imposueris in 
foculum, (13) tum stipulator parram prœpetem tibi, civitati 
Iguvinœ. (14) Ad vapides avieculos auspicator. Via aviecula ad 
sacrifîcium ito. (15) Calatores eunto. Prœtextas habento [cum] 
purpureis [clavis]. Quum venies (16) Aquiloniam, tum exter- 
minato civitatem Tadinatem, tribum (17) Tadinatem, Tuscum 
Naricum nomen, Japydicum nomen. (18) Si quis incola est, 
[vectigal] portato illuc ubi lex est ; sacrificato id quod lex est. 
(19) Quum calatores stabunt ad terminos, tum : «Lustramini 

farfaA. (2) tutaperikuvina. — (3) kutep. — (4) vitlup turup. — hunteçefi. — (9) 
ferinefetuâtria. — (7) inukukar. — (8) yakazevaçetamiseavif. — (13) steplatupar- 
lun. — (16) tutata4iiiate. — (19) armanu. 



LVI TEXTE. TABLE V. 

manu, (20) kateramu, Ikuvinu. Enumek apretu tures et pure. 
Puni amprefus, (21) persnimu. Enumek : Etatu, Ikuvinus. 
Triiuper amprehtu. (22) Triiuper pesnimu. Triiuper : Etatu, 
Ikuvinus. Enumek (23) prinuvatus çimu etutu; erahunt vea 
çimu etutu prinuvatus. 

(24) Funtlere trif apruf rufru ute peiu feitu Çerfe Marti. (25) 
Vatuvu ferime fétu. Arviu ustentu. Puni fétu. (26) Taçez pes- 
nimu. Adepe arves. 

(27) Rupinie e tre purka rufra ute peia fétu Prestate (28) 
ÇerGe Çerfe Harties. Pedaia feitu. Arviu ustentu. (29) Kapi sa- 
kra aitu. Yesklu vêtu atru alfu. Puni fétu. (30) Taçez pesnimu. 
A^eper arves. 

(31) TraSate tref vitlaf feitu Tuse Çerfie Çerfe Marties. (32) 
Pedaia feitu. Arviu ustetu. Puni fétu. Taçez pesnimu. (33) 
Adeper arves. Pune purtinçus, kadetu pufe apruf (34) fakurent 
puze erus teda. Ape erus tedust, pustru (35) kupiOatu Rupi- 
name; erus teda. Ene Tra Sahta kupifiaia; (36) erus teda. Enu 
Rupiname pustru kuvertu. Antakre (37) kumate pesnimu. 
Enu kapi sakra aitu. Vesklu vêtu. (38) Enu Satame kuvertu. 
Antakre kumate pesnimu. Enu esunu (39) purtitu fust. 

(40) Pustertiu panepuplu atedafust, iveka perakre tusetu. 
(41) Super kumne adfertur prinuvatu tuf tusetutu. (42) Hutra 
furu Sehmeniar, hatutu eaf iveka (43) tre. Akedunie fétu Tuse 
luvie. Arviu ustetu. (44) Puni fétu. Pedaia fétu. Taçez pesni- 
mu. Adepe arves. 

(45) Kvestretie usaie svesu vuv çisti tisteteies. 

(20) amprefu(21)u8. — (24) feituçerfe. — (2ô) feiu. — (40) postertiu. — 
tuseiu. — (42) foriuehmeniar. — eafiveka. — (43) tuseiuvie. — (44) punifetu. 



TABLE V. 

(1) Esuk frater Atiiediur (2) eitipes, plenasier urnasier, 
uhtretie (3) T. T. Kastruçiie. Adfertur pisi pumpe (4) fust 
Eikvasese Atiiedier, ère ri esune (5) kuraia; prehabia pide 
uraku ri esuna (6) si herte, et pure esune sis; sakreu (7) per- 
akneu upetu; revestu pude tedte (8) eru emantur hertc. 
Et pihaklu pune (9) tribriçu fuiest, akrutu revestu (10) 

(9) trlMiçu. 



TRADUCTION. TABLE V. LVII 

(20) puriflcaminiy Iguvini. » Tum ambito turibus et igné. Qaum 
ambiverisy (21) precator. Tum : « Itate, Iguvini. » Ter ambito. 
(22) Ter precator. Ter « itate, Iguvini ». Tum (23) calatores re- 
deunto; eadem via redeunto calatores. 

(24) Ad Fontulos très apros rubros aut piceos facito Çerfio 
Martio. (25) Tura acerra facito. OUas donato. Lacté facito. (26) 
Tacitus precator. Adipibus, extis [facito]. 

(27) Ad Rupiniam très porcas rubras aut piceas facito Pr»- 
stitœ Çerfiœ Çerfi Martii. Libamina facito. Oilas donato. (29) 
Capides sacras dicito. Yascula voveto atra, alba. Lacté facito. 
(30) Tacitus precator. Adipibus, extis [facito]. 

(31) Trans Satam très vitulas facito Tursse Çerfiœ Çerfi Martii. 
(32) Libamina facito. OUas donato. Lacté facito. Tacitus pre- 
cator. (33)Adipibus, extis [facito]. Postquam poUuxerit, calato 
[hue] ubi apros (34) fecerint uti frusta det. Postquam frusta 
dederit, denuo 35) auspicator ad Rupiniam ; frusta det. Tum 
Trans Satam auspicator: (36) frusta det. Tum ad Rupiniam 
denuo convertitor. Urceis (37) confractis precator. Tum capides 
sacras nuntiato. Vascula voveto. (38) Tum ad Satam conver- 
titor. Urceis confractis precator. Tum sacrificium (39) polluc- 
tum fuerit. 

(40) Postquam tertium populum circumdederit, juvencas 
ambarvales Tursœ torreto. (41) Super culmine adfertor, cala- 
tores duo, torrento. (42) Antequam erunt Semenise, sumite eas 
juvencas (43) très. Aquilonise facito Tursse Joviœ. Ollas donato. 
(44) Lacté facito. Libamina facito. Tacitus precator. Adipibus, 
extis [facito]. 

(45) Quœstura ■• 

— pe^ftiafeta. * taçezpasnimu. — (45) Kvestre. Ue. ^ Après usaie plus do 
séparation. 



TABLE V. 

(1) Hoc fratres Attidii (2) decreverunt [tempore dicto] plena- 
siis urnasiis, magistratum gerente (3) T. Gastrucio, T. f. Ad- 
fertor quicunque (4) fuerit Iguasiensibus Attidiis, is rei divi- 
nœ (5) consulat; prœbeat quidquid ad banc rem divinam (6) 
[necessarium] sit et qui in sacrificio [necessarii] sint. Sacra 
(7)justa praestato. Inspicito ut, in partitione (8) frustorum, 
distribuantur. Et piaculi causa quum (9) [hostiarum] ternio 



LVlii TEXTE. TABLE V. 

emantu herte. Adfertur pisi pumpe (11) fust, erek esunesku 
vepurus felsva (12) adputrati fratru Atiiediu prehubia. (13) 
Et nudpener prever pusii kastruvuf. 

(14) Frater Àtiiediur esu eitipes, plenasier (15) urnasier, 
ubtretie K. T. Kluviier, kumnah(16)kle Atiiedie ukre Eik- 
vasese Atiiedier. (17) Ape apelust, muneklu habia numer (18) 
prever pusti kastruvuf; et ape purtitu (19) fust, muneklu 
habia numer tupler (20) pusti kastruvu; et ape subra spafu 
fust, (21) muneklu habia numer tripler pusti (22) kastruvu. 
Et ape frater çersnatur furent, (23) ehvelklu feia fratreks 
ute kvestur (24) sve rehte kuratu si : sve mestru karu (25) 
fratru Atiiediu pure ulu benurent (26) prusikurent rehte 
kuratu eru, edek (27) prufe si; sve mestru karu fratru 
Atiied (28) iu pure ulu benurent prusikurent (29) kuratu 
rehte neip eru, enuk fratru (V 6 1) ehvelklu feia fratreks 
(2) ute kvestur panta muta (3) adferture si. Panta muta 
fratru (4) Atiiediu mestru karu pure ulu (5) benurent ad- 
ferture eru pepurkure (6) nt herifl, etantu mu tu adferture 
(7) si. 

(22) furend. 



INSCRIPTiON EN CARACTERES LATINS DE LA TABLE V 6. 

(V b 8) Clavemiur dirsas herti fratrus Atiersir posH ctcnu (9) 
forer opeterp. IIII agre Tlatie Piquier Martier^ et êesna (10) 
homomis duir puri fa/t eiscurentj ote a, VL Clavemi (11) dir^' 
scms herti frater Atiersiur Sehmenier Dequrier (12) pelmner 
8or8erpo8ti acnu vef X, cabrinervefVypretra (13) toco^ postra 
fahey et éesna ote a. VI. Cdsilos dirsa herti fratrus (14) Atiersir 
posti a>cnu farer opeter p. VI agre Casiler Piquier (15) Mortier ^ 
et éesna homonus duir puri far eiscurerUj ote a, VI , (I6) Casilate 
dirsans herti frateer Atiersiur Sehmenier Dequrier (17) pelm- 
ner sorser posti acnu vef XV, cabrinervef VUS. et (18) éesna 
ote a, VL 

(U) frtU.er {une lettre elfaeée). 



TRADUCTION. TABLE V. LIX 

fuerity in agro inspicito (10) ut distribuantur. Adfertor qui- 
conque (11) fuerit, is in sacris operibus (?) — as (12) arbi- 
tratu fratrum Attidiorum prœbeat (?). (13) Et — is singulis per 
prœdia. 

(14) Fratres Attidii hoc decreverunt [tempore dicto] plena- 
siis (15) urnasiis^ magistratum gerente C. Cluvio, T. f., in 
templo (16) Attidio coUis Iguasiensis Attidii. (17) Postquam 
[hostias] impenderit [adfertor], stipes habeat nummis (18) 
simplicibus per prœdia; et postquam polluctum (19) fuerit, 
stipes habeat nummis duplis (20) per prsBdia; et postquam 
supra instillatum fuerit, (21) stipes habeat nummis tripl^ per 
(22) prœdia. Et postquam fratres cenati, fuerint, (23) rogatio- 
nem faciat fratricus aut quAstor (24) si recte curatum sit : si 
major pars (25) fratrum Attidiorum qui illuc venerint (26) cen- 
suerint recte curatum esse, tum (27) probe sit; si major pars 
fratrum Attidiorum (28) qui illuc venerint censuerint (29) cu- 
ratum recte non esse, tum fratrum (Y b 1) rogattonem faciat 
fratricus (2) aut quaBstor quanta multa (3) adfertori sit. Quan- 
tam multam fratrum (4) Attidiorum major pars qui illuc (5) 
venerint adfertori esse jusserint (6) [quantam] libet, tanta 
multa adfertori (7) sit. 



INSCRIPTION EN GARACTEKES LATINS DE LA TABLE Y 6. 

(Y b 8) Glavemii dent fratribus Attidiis per fundos (9) farris 
[in tributum] impensi pondo lY agri Tlatii Picii Msrtn, et ce- 
nam (10) hominibus duobus qui fer receperint, aut asses YI. 
Glavemiis (il) dent fratres Attidii Semeniis decuriis (12) camis 
suillœ per fundos ve^X, caprinœ ve^ Y, prières (13) tuccetum, 
posteriores fœcem (?), et cenam, aut asses YI. Gasilas det fra- 
tribus (14) Attidiis per fundos farris [in tributum] impensi 
pondo YI agri Casili Picii (15) Martii, et cenam hominibus 
duobus qui far receperint, aut asses YI. (16) Casilati dent 
fratres Attidii Semeniis decuriis(16) carnis suilIœ per fundos 
vef XY, caprinae vef YII semis, et (18) ceiiam, aut asses YI. 



LX TEXTB. TABLE n b. 



TABLE II b. 



(II 6 1) Semenies tekuries sim kaprum upetu. Tekvias (2) 
famedias pumpedias XII. Àtiiediate, être Atiiediate, (3) Kla- 
yerniie, être Klaverniie, Kureiate, être Kureiate, (4) Satanés, 
être Satané, Peiediate, être Peiediate, Talenate, (5) être Tale- 
nate, Museiate, être Museiate, luieskane, (6] être luieskanes, 
Kaselate, être Kaselate, tertie Easelate, (7) Peraznanie teitu. 
Admune luve pâtre fétu. Si perakne (8) sevakne upetu. Eveietu. 
Sevakne naratu. Arviu (9) ustetu; eu naratu. Puze face- 
fêle sevakne. Heri puni, (10) heri vinu fétu. Yaputu Saçi 
ampetu. Eapru perakne sevakne (il) upetu. Eveietu. Naratu. 
Çîve ampetu. Fesnere purtuetu. (12) Ifefertu. Tafle e pir fertu. 
Eapres pruseçetu (13) ife adveitu. Persutru vaputis mefa vis- 
tiça fêta fertu. (14) Sviseve fertu.pune, être sviseve vinu fertu, 
tertie (15) sviseve utur fertu. Pistuniru fertu, vepesutra fertu, 
(16) mantraklu fertu, pune fertu. Pune Fesnafe benus, (17) 
kabru purtuvetu. Vaputu Saçi Juve pâtre prepesnimu; (18) 
vepesutra pesnimu, veskles pesnimu. Atrepudatu, (19) ad- 
peltu, statitatu. Yeskiu pustru pesturanu (âO) pesnimu. Puni 
pesnimu, vinu pesnimu, une pesnimu. (21) Enu erus têtu. 
Vitlu vufru pune heries (22) façu, eruhu tiçlu sestu iuve pâtre : 
Pune seste, (23) urfeta manuve habetu. Estu iuku habetu: 
(24) lupater Saçe, tefe estu vitlu vufru sestu (25) purtifele. 
Triiuper teitu, triiuper vufru naratu. (26) Feiu Iuve pâtre 
Yuçiiaper natine fratru Atiiediu. (27) Pune anpenes, krikatru 
testre e uze habetu. Ape apelus , (28) mefe atentu. Ape pur- 
tuvies, testre e uze habetu (29) krikatru. Arviu ustetu, puni 
fétu. 

(1) seme.nies. — (3) etrekurelate. — (4) etresatane. -^ etrep. eiediate. — 
(5) etretalenate. — etremuseiate. — (6) etreiuieskanes. — otrekaselate. — ter- 
tiekaselate. ~ (7) teituadmune. — pera. kne. — (8) upetue. veietu. — (9) eu- 
naratu. — facefete. — (10) herivinufetu. — pera. kne. — seva. kne.— (11) purtu, 
etu. — (12) epir. fer. tu. — (13) ifeadveitu. — fetafertu. t— (14) svi. se. ve. 
— vinufertu. — (15) uturfertu. — pistunirufertu. — (17) kabrupurtu. vêtu. — 



TRABUCTION. TABLE II 6. LXI- 



TABLE II b. 



(n h 1) Semeniis decuriis suem caprum praestato. Nuncu- 
pandœ (?) (2) familise fœderatœ (?) XII. Attidiatibus, alteris 
Attidiatibus, (3) Claverniis, alteris Claverniis, Curiatibus, al- 
teris Curiatibus, (4) Satanis, alteris Satanis, Piediatibus, alte- 
ris Piediatibus,Talenatibus, (5) alteris Talenatibus, Husiatibus, 
alteris Musiatibus, luiescanis, (6) alteris luiescanis, Casilati- 
bus, alteris Casilatibus, tertiis Gasilatibus, (7) Peraznaniis 
dicito. Casto Jovi patri facito. Suem integrum (8) debitum 
praestato. Devoveto (?). Debitum nuncupato. Ollas (9)donato; 
eas nuncupato. Uti sacrificandum debitum (?). Seu lacté, (10) 
seu vino facito. — Sanco impendito. Caprum integrum debi- 
tum (11) prsestato. Devoveto (?). Nuncupato. — impendito. Ad 
Fesnas poUuceto. (12) Ibi sacrificium procurato. In tabula 
ignem ferto. Capri prosicias (13) ibi addito. Struem, — , mo- 
lam, libum, — , ferto. (14) — a ferto lac, altéra — a vinum ferto, 
tertia (15) — a unguentum (?) ferto. — um ferto, — am ferto, 
(16) mantele ferto, lac ferto. Quum ad Fesnas veneris, (17) 
caprum polluceto. — Sanco Jovi patri prœfamino; (18) — a 
precator,vasculis precator. Infundito, (19) — to,— to. Vasculo 
altero — (20) precator. Lacté precator, vino precator, unguento 
precator. (21) Tum frusta dato. Vitulum varium quum voles 
(22) facere, eodem ritu sistito Jovi patri. Quum sistes, (23) or- 
bem in manu habeto. Hanc invocationem habeto : (24) « Jupi- 
ter Sance, tibi hune vitulum varium sisto. » (25) Pollucendum 
ter dicito, ter varium nuncupato. (26) « Facio Jovi patri pro 
Vucia gente fratrum Attidiorum. » (27) Quum impendes, ricam 
in dextro humero habeto. Quum impenderis, (28) moïse [ri- 
cam] imponito. Quum pollucebis, in dextro humero habeto 
(29) ricam. Ollas donato, lacté facito. 

(18) vesklespesnimu. «-- atre. pu(jatu. •— (20) pesni. mu« -* unepesnimu. — « 
(21) enuerustetu. — puneheries. — (22) punesesto.— (24) estuvitlu. — (25) tri. 
iuperieitu. ^ (27)testre. euze. -^ apeapelus. -« (28) apepurtuvies. — euzehabetu* 
^ (29) punifetu. 



LXli TEXTE. TAKJE n a. 



TABLE II a. 



(II a 1) Pune Karne Speturie Atiiedie aviekate naraklum (2) 
vurtus, estu esunu fétu fratrusper Atiiedie. Eu esunu (3) esu 
naratu : Pede Karne Speturie Atiiedie aviekate (4) aiu urtu 
fefure fétu, puze neip eretu. Vestiçe Saçe (5) Sakre. luve pâtre 
bum perakne, Speture perakne restatu. (6) luvie unu erietu. 
Sakre pelsanu fétu. Arviu ustentu, (7) puni fétu, taçez pesni- 
mu; adepe arves. Pune purtiius (8) unu, su^u pesutru fétu. 
Tikamne luvie kapi^e (9) pedu preve fétu. Ape purtiius su^u, 
erus têtu. Enu kumaltu, (10) kumate pesnimu. Ahtu luvie uve 
perakaem (il) pedaem fétu. Arviu ustentu, puni fétu. Ahtu 
Marti abrum (12) perakne fétu; arviu ustetu; fasiu pruseçete 
adveitu; (13) pedae fétu; puni fétu. Traekvine fétu; (14) ase- 
çetes perakne fétu. 

(15) Huntia katle tiçel stakaz est. Sume ustite (16) anter 
Menzaru Çersiaru heriiei façiu adfertur. Avis (17) anzeriates 
Henzne Kurçlasiu façia tiçit. Huntia fertu ; (18) katlu, arvia, 
struhçla, fikia, pune, vinu, salu maletu, (19) mantrahklu, 
veskla snata asnata, umen fertu. Pir ase (âO) antentu. Esunu 
puni feitu. Uunte luvie ampentu katlu (21) sakre sevakne Pe- 
truniaper natine fratru Atiiediu. Esunu (22) p^dae futu katles. 
Supa hahtu ; sufafiaf supaf hahtu. (23) Berus, aplenies, pru- 
seçia kartu. Krematra, aplenia sutentu. (24) Pedu seritu. Arvia 
puni ptirtuvitu. \estikatu, ahtrepudatu. (25) Pustin ançif vinu 
Muvis ahtrepudatu. Tiu puni, tiu vinu (26) teitu. Berva, frehtef 
fertu. Pude Nuvime ferest, krematruf (27) sumel fertu. Vesti- 
çia pe^ume persnibmu. Katles tuva tefra (28) tedti erus pru- 
sekatu. Isunt krematru prusekatu, struhçla (29) fikla adveitu. 
Katlu purtuvitu. Ampedia persnibmu; aseçeta (30) karne 
persnibmu; venpersuntra persnibmu. Supa spantea (31) per- 
tentu: veskles vufetes persnibmu; vestikatu, ahtrepudatu, 
(32) a^peltu, statitatu. Supa pustra perstu. lepru erus mani 

(2) estuesunu. — esum. ^ (4) puzeneiperetu. — vestiçesaçe. — (5) iUTepatre* 
bumperakne. — (6) unuerietusakre — pelsanufetu. — (7) adepearves. — pune- 
purtiius — (8) su4upe8Utru. •— (9) prevefetu. — purliiusudu. -^ (10) kumate- 
desnimu. — iuvip. — uveperak. nem. — (11) pedaemfetu. — ustentupuni. -* 



TRÂDOCTION. TABLE II a. L»Ii 



TABLE II a. 



(II a 1) Quum Garnis Spetoriis cum Aiiidiis ablegatis (?) 
[ad] aedem (â) reversas eris, hoc sacrificium facito pro frairi- 
bus Attidiis. In eo sacriGcio (3) ita nuncupato : « Si Garnis 
Spetoriis Attidiis ablegatis (?) (4) — a violata fuerint — , ne 
veiis. » Libis Sanco (5) Sacro [facito]. Jovi patri bovem inte- 
grum, Spetori integrum instaurato. (6) Jovio agnum (?) 
devoveto (?). Sacro aulicocia facito. Oilas donato, (7) lacté fa- 
cito, tacitus precator; adipibus, extis [facito]. Quum poUuxe- 
ris (8) agnum (?), struem ferctum facito. Tikamno (?) Jovio 
capide (9) adspersionem semel facito. Postquam poUuxeris 
struem, frusta dato. Tum confringito, (10) confractis precator. 
Item Jovio ovem integram (11) libatione adspergendam facito. 
Ollas donato, lacté facito. Item Marti aprum integrum facito ; 
oUas donato; fafcimen prosectis addito; (13) libamina fa- 
cito; lacle facito. — facito; (14) non sectis [carnibus] (?) inte- 
gris facito. 

(15) Ita catuli litatio instituta est. Série compléta (?) (16) 

—arum— arum sacrificet adfertor. Avibus (17) observatis 

sacrificet. Ita procurato : (18) catulum, ollas, struiculami 
offam, lac, vinum, molam salsam, (19) mantele, vascula — ^ta 
[aut] non — ta, unguentum ferto. Ignem arœ (20) imponito. 
Sacrificium lacté facito. Hondo Jovio impendito catulum (21) 
sacrum debitum pro Petronia gente fratrum Attidiorum. Sa- 
crificium (22) cum libatione conjunctum sit catuli. Panes su- 
mito; —os panes sumito. (23) — ibus, — lis prosicias dividito 
^?). —os, — as subtendito. (24) Libationem servato. OUas lacté 

polluceto. Libato, infundito. (25) vino Noviis infundito. 

« Te lacté, te vino », (26) dicito. —a, — es ferto. Quum ad No- 
vium [sacrificium] procurabit, — os (27) semel ferto. Libo in 
adspersionem precator. Gatuli duo strebula (?) (28) dandis 
frustis prosecato. Itidem — prosecato, struiculam, (29) ofTam 
addito. Catulum polluceto. —a precator; non sectis (30) carni* 
bus precator; — a precator. Panem libandum (31) obmoveto; 
vasculis — is precator; libato, infundito, (32) — to, — to. Pane 

thlumarti. — abrunu. — (13) punifetu. ^ tra. eJnri. ne. — (14) açetus. — 
(28) terti. — prusektu. — (30) eenpersuntn. 



LXIV TEXTB. TABLES III ET IV. 

kuveitu. (33) Spinamad etu. Tuvere kapidus pune fertu; berva, 
klavlaf aanfehtafy (34) vesklu snatu asnatu, umen ferlu. Ra- 
pide Hunte (35) luvie vestikatu Petruniaper natinefratru Atiie- 
diu. Berus (35) sevakniB persnihmu pert spinia. Isunt klavles 
persnihmUy (37) veskles snate asnates sevaknis spiniama pers- 
nihmu. YestikatUy (38) ahtrepudatu. Spina umtu; umne se- 
vakni persnihmu ; mani vasa (39) vutu. Asama kuvertu ; asaku 
vinu sevakni taçez persnihmu. (40) Esuf pusme herter erus 
kuveitu. Tedtu vinu; pune tedtu; (41) struhçlas fikias sufafias 
*]*kumaltu. Kapide punes vepuratu. (42) Antakres kumates 
persnihmu. AmparihmUy statita subuhtu. Esunu (43) purtitu 
futu. Eatel asaku pelsans futu. 

(44) Kvestretie usaçe svesu vuv çisti teteies. 

(33) tuve. rekapi4u8.— (34) snataasnattt.— (35) iuTievestikatu. — petrimiapert. 



TABLES III ET IV. 



(III, 1) Esunu fuia herter sume (i) ustite sestentasiaru (3) 
umasiaru huntak: Yuke prumu pehatu. (4)Inuk uhturu urtes 
puntis (5) frater ustentuta. Pude (6) fratru mersus fust (7) 
kumnakle, inuk uhtur vapede : (8) Kumnakie sistu sakre uvem 
uhtur, (9) teitu, punies terkantur. Inumek sakre (10) uvem 
urtas puntes fratrum upetuta. (11) Inumek via mersuva Arva- 
men etuta : (12) erak pir persklu udetu. Sakre uvem (13) kle^ 
tra fertuta; aituta; Arven kletram (14) amparitu. Eruk esunu 
futu kletre tuplak. (15) Prumum antentu; inuk çihçeda en- 
tentu; (16) inuk kazi ferime antentu; isunt fedehtru (17) an- 
tentu; isunt sufedaklu antentu. Seples (18) ahesnes tris kazi 
aBtintu; fedehtru êtres tris (19) ahesnes astintu; sufedaklu 
tuves ahesnes (20) anstintu. Inumek vukumen esunumen etu; 
ap (21) vuku kukehes, iepi persklumad kaditu. Yuke pir (22) 
asc antentu; sakre sevakne upetu; luve pâtre (23) prumu am- 
pentutestru sese asa, fratrusper (24) Atiiedies, ahtisper Eikva- 
satis, tutape liuvina, (25) trefiper liuvina. Tiçlu sevakni teitu. 
(26) Inumek uvem sevakni upetu : Puemune (27) Pupdike apen- 

(20) inenek. ^ (22) iuvepatre. -* (23) seseasa. 



TRADUCTION. TABLES III ET IV. LXV 

altero precator. — frusta manu tradito. (33) Ad mensam ito. 
Duabus capidibus lac ferto; — a, — as — as, (34) vascula — ^ta 
[aut] non —ta, unguentum ferto. Capide Hondo (35) Jovio 
libato pro Petronia gente fratrum Attidiorum. — ibus (36) de- 
bitis precator propter mensam. Itidem — is precator, (37) vas- 
culis — tis [aut] non — tis debitis ad mensam precator. Libato, 
(38) infundito. Mensam ungito; unguento debito precator; 
manu vasa (39) voveto. Ad aram revertitor; prope aram 
vino debito tacitus precator. (40) Quibusvis frusta tradilo. 
Dato vinum; lac dato; (41) struiculse offaB — œ f confringito. 
Capide, lacté opéra tor. (42) Testis confractis precator. Ap 
pone, posita devove. Sacriflcium (43) polluctum sit. Catulus 
ad aram coquendus sit. 
(44) Quœstura . 

— (38) manf. — (42) persmhniu. — subahtu. — (44) les mots ne présentent au- 
cune séparation. 



TABLES III ET IV. 



(III. 1) Sacriflcium fiat série (2) compléta (?) —arum (3)— arum 
hoc modo : In luco primum piaculum facito. (4) Tum magis- 
tratum — is — is (5) fratres creanto. Postquam (6) fratrum — 
fuerit (7) in templo, tum magistratus in lapide (?) : (8) « In 

templo sisto sacram ovem magistratus », (9) dicito, . Tum 

sacram (10) ovem fratrum prœstanto. (Il) Tum via — a 

ad Arvam eunto : (12) ibi ignem sacriflcii causa adoleto. Sa- 
cram ovem (13) feretro fertote; nuncupate; Arvœ feretrum 
(14)colloca. Ibi sacriflcium esto in feretro duplex. (15) Primum 
[sacriflcium] imponito; tum cicinum oleum (?) imponito ; (16) 
tum casiam acerra imponito; ibidem — um imponito; ibidem 
sulfur imponito. Simpulis (18) aheneis tribus casiam urito; 
— alteris tribus (19) aheneis urito; sulfur duobus aheneis (20) 
urito. Tum in lucum ad sacriflcium ito ; quum (21) lucum 
coinquies, quemlibet (?) ad supplicationem calato. In luco 
ignem (22) arœ imponito; sacnim debitum impendito; Jovi 
patri (23) primum impendito e dextra parte ad aram, pro fra- 
tribus (24) Attidiis, pro focis Eigvasiehsibus, pro civitate 
Igu^ina, (25 pro tribu Iguvina. Litationem debitam dicito. 
26) Tune ovem debitam prœstato : Poimono (i7) Popidico im 



LXVl TEXTE. TABLÉS III ET IV. 

tu ; tîçlu sevakni naratu ; (28) iuka mersuva uvikum habetu 
fratruspe (29) Atiiedie, ahtîsper Eikvasatis, tutaper (30) liuvina, 
trefiper liuvina. Sakre (3 1 ) vatva ferine feitu. Eruku aruvia feilu. 
Uvem (32) pedaem pelsanu feitu. Ererek tuva tefra (33) span- 
timad prusekatu. Edek pedume purtuvitu; ( 4) struçla adveitu. 
Inumek etrama spanti tuva tefra (35) prusekatu. Edek ereçlu- 
ma Puemune Pupdike (IV, 1) purtuvitu ; erarunt struhçlas 
eskamitu aveitu. (2) Inumek tertiama spanti triia tefra pruse- 
katu. (3) Edek supru sese ereçluma Vesune Puemunes (4) Pup- 
diçes purtuvitu; struhçla petenata isék (5) adveitu. Ererunt 
kapidus Puemune (6) Vesune purtuvitu. Asamad ereçlumad 
(7) aseçetes karnus, iseçetes et vempesuntres, (8) supes span- 
tes pertentu. Persnimu, adpeltu, (9) statitatu. Veijkles snates 
asnates sevakne (10) ereçluma persnimu Puemune Pupdike, 
Vesune (II) Pueniunes Pupdikes. Klavles persnihmu (12) Pue- 
mune Pupdikes et Vesune Puemunes (13) Pupdikes pustin 
ereçlu. Inuk ereçlu umtu (14) putrespe; erus*}-; inuk vestiçia, 
mefa purtuvitu; (15) skalçeta kunikaz apehtu. Esuf testru sese 
(16) asa asama purtuvitu; sevakne vukatu. (17) Inumek vesti- 
çia persuntru super ereçle hule (18) sevakne skalçeta kunikaz 
purtuvitu. Inumek (19) vestiçia persuntru Turse super ereçle 
sevakne (20) skalçeta kunikaz purtuvitu. Inumek Tehtedim 
(21) etu : veltu. Edek persuntre antentu. Inumek (22) arçlataf 
vasus ufestne sevaknef purtuvitu. (23) Inumk pruzude kebu 
sevakne persnihmu (24) Puemune Pupdiçe. Inumek kletra ves- 
kles (25) vufetes sevaknis persnihmu Vesune (26) Puemunes 
Pupdiçes. Inumek svepis heri, (27) ezariaf antentu. Inumek 
erus taçez (28),tedtu. Inumek kumaltu, adkani (29) kanetu, 
kumates persnihmu. Esuku (30) esunu udetu tapistenu. 
Habetu pune, (31) frehtu habetu. Âp itek fakust, purtitu 
(32) futu. Huntak pidi prupehast, edek (33) urtes puntes 
neidhabas. 

(31) vatra. — (35) tuvatefra. (IV, 2) triiatefra.— (5) erererunt. — (6) ere- 

çlama4. ^ (7) iseçeles. — (8) sanes. — (U) purtupite. — (15) apehtre. — 



TRADUCTION. TABLES III ET IV. LXVir 

pendilo; oblationem debitam nuncupato. (28) Invocationes 
— as cum ove habeto pro fratribus (29) Attidiis, pro focis 
Eigvasiensibus, pro ci vitale (30) Iguvina, pro tribu Iguvina. 
Cum hostia (31) tus acerra facito. Simul oUas facito. Ovem 
libandam coquendam facito. Ejus [ovis] duo strebula (?) (33) 
ad (TKo^-fyt prosecato. Tum ad aspersionem polluceto; (34) 
struiculam addito. Tune ad alteram oicov^v duo strebula (?) 
prosecato. Tura in cespite Poimono Popidico (IV, I) polluceto; 
ejusdem struiculœ — addito. (2) Tum ad tertiam «Troviiiv tria 
strebula (?) prosecato. Deinde a supera parte ad cespitem Ye- 
sonœ Poimoni (4) Popidici polluceto ; struiculam pectinatam (?) 
ibidem (5) addito. lisdem capidibus Poimono (6) Yesonse pol- 
luceto. Ad aram, ad cespitem (7) non sectas carnes, sectas et 
— as, (8) panes libandos obmoveto. Precator, — to, (9) — to. 
Vasculis — is [aut] non — is debitis (10) ad cespitem precator 
Poimono Popidico, Vesonœ (11) Poimoni Popidici. — is preca- 
tor (12) Poimoni Popidici et Vesonœ Poimoni (13) Popidici 
post cespitem. Tum cespitem ungito (14) utriusque; frusta t; 
tum lîbum, molam polluceto ; (15) — innixus (?) impendito. 
Hœc a dextra parte (16) ad aram, in aram polluceto ; débita 
vocato (?). (17) Tum libum ferctum super cespite eodem (18) 
débita, — innixus (?), polluceto. Tum (19) libum ferctum Tur- 
s« super cespite débita, (20) — innixus (?), polluceto. Tum — 
(21) ito : — ^to. Deinde fercto imponito. Tum (22) arculatas 

vasis — is débitas polluceto. (23) Tum debito precator 

(24) Poimono Popidico. Tum feretro vasculis (25) — is debitis 
precator Vesonœ (26) Poimoni Popidici. Tum si quis vult, (27) 
— as imponito. Tum frusta tacitus (28) dato. Tum confringito, 
carmen (29) canito, confractis precator. Subinde (30) sacrifi- 
cium adoleto — ^um. Habeto lac, (31) — habeto. Postquam ita 

feceril, poUuctum (32) esto. Ita quod — piabit, id (33) 

habeant. 

(16) sukatu. — (17) vesveça. — supu, — (18) inantek. — (20) purttuYitu. — 
7b) penihmu. — (26) Pupdçes. ~ (28) tertu. — (33) ures panes. 



Je profite de la place disponible pour mentionner deux em- 
prunts, inavoués Tun et Fautre, faits aux Tables Eugubines. 
Dans ses Miscellanea eruditœ antiquitatis, publiés en 1679, 
Spon donne une inscription. ainsi conçue * : 

LERPIRIOR . SANTIRPIOR . DVIR . FOR . FOVFER . DERTIER . 
DIERIR . VOTIR . FARER . VEF . NARATV . VEF . PONI . SIRTffi . 

Au-dessus de ces lignes sont représentés deux personnages 
avec des attributs symboliques, et la mention : APOLLINI. 
CLATRAE. Il est question de ce monument dans VHistoire de 
V Académie des Inscriptions (t. I, p. 207). Le P. de la Chaire 
apporta en 1705 à TAcadémie une interprétation d'un de ses 
amis qui avait expliqué ce prétendu étrusque au moyen du 
grec : mais il ne semble pas que l'Académie ait goûté la tra- 
duction. Le môme texte est reproduit dans V Antiquité expliquée 
de Montfaucon et dans le Muséum Etruscum de Gori. Les mots 
de cette inscription, dont la fausseté n'est point douteuse, ont 
été en partie inventés, en partie tirés des Tables Eugubines 
\b et VI, publiées dans le recueil de Gruter. 

L'autre emprunt est plus ancien. Sansovino, dans son ou- 
vrage Delta origine et de* fatti délie famiglie illustri d'Italia^ 
(1609), raconte le fait suivant au sujet de la famille des Ma- 
rioni, qui était originaire de Gubbio. Un jour on trouva aux 
environs de cette ville un sceau portant les armoiries des 
Marioni, avec ces mots : MARTIER TIOM ISIR SVBOCAVV, 
écrits exactement dans les mômes caractères que présentent 
les Tables Eugubines. On en conclut que le sceau venait sans 
doute des mômes anciens rois qui avaient fait graver ces ta- 
bles, et la présence des armoiries fit penser que la famille 
des Marioni descendait de ces rois. Les mots gravés sur le 
cachet furent expliqués: «Mars sit sub tua virga pastorali.» 
Ils se trouvent table VII a, 20 et 21. 



1. Page 87. 

2. Page 341. 



LES 



TABLES EUGUBINES 



COMMENTAIRE. 

Nous commençons Tinterprélation par la Table I rappro- 
chée des Tables VI -VIL C'est le môme cérémonial qui est 
décrit sur I et sur VI-VII, et souvent les deux textes sont 
d'accord mot pour mot; seulement VI-VII est une rédaction 
détaillée, tandis que I doit être considéré comme un résumé. 
La concordance de ces deux recensions n'a pas peu contribué 
au déchiffrement de l'écriture, car tandis que I est en carac- 
tères étrusques, VI-VII est en caractères latins. Les légères 
divergences de rédaction ont été également d'un grand se- 
cours pour pénétrer dans Tintelligence du vocabulaire et de 
la grammaire, en permettant d'établir la synonymie de cer- 
tains mots et de certaines formes. Comme VI-VII contient des 
parties qui manquent absolument sur I, on a pu, pour les 
parties communes, reconnaître le conmiencement et la fin des 
phrases, et distinguer les mots qui ne sont pas essentiels au 
sens. Enfln, la présence de leçons semblables au fond, malgré 
de nombreuses différences extérieures, a permis de noter les 
particularités de l'orthographe et les habitudes de la pronon- 
ciation. La découverte de ce fait que le môme texte est donné 
deux fois par les Tables Eugubines est due & Louis Bourguet 
(1733)*. a Mais enfin, raconte-t-il, il plut à la Providence de 

1. Voy. rhistorique du déchiffrement dans mon Introduction. 

1 



2 TABLE I a 1 — TABLE VI a 1. 

m'ouvrir les yeux.... Car m'étant avisé de relire avec beau- 
coup d'attention le premier côté de la Table IV de Dempster, 
je découvris la véritable valeur des lettres que je méconnais- 
sais auparavant, et je vis évidemment que ce que cette Table 
contient n'est qu'un abrégé des grandes Litanies *. » 

Le rapport que les deux recensions ont entre elles a été 
diversement apprécié. Lanzi, s'appuyant sur la différence 
d'écriture et sur certaines divergences grammaticales qui re- 
viennent assez régulièrement, supposait qu'on parlait à Igu- 
vium deux dialectes. Lepsius place un intervalle de deux 
siècles entre I et VI-VII, et il explique les différences par le 
changement survenu dans la langue ^ Il ne se prononce pas 
sur la manière dont il faut concevoir le rapport entre la ré- 
daction développée et la rédaction abrégée. Aufrecht et Kirch- 
hoff adoptent les données chronologiques de Lepsius, et ils 
présentent VI-VII comme une copie paraphrasée de I, en sorte 
que là où il y a des différences ils regardent I comme le texte 
authentique*. Ce point de vue a été généralement adopté, et 
c'est sur les différences de phonétique présentées par les deux 
recensions que repose la distinction faite habituellement entre 
Vancien et le nouvel ombrien. Je crois que cette opinion ne 
peut être admise qu'avec toute sorte de restrictions. Après 
avoir terminé l'interprétation de ces deux textes, je me pro- 
pose de montrer que VI-VII n'a pas été copié sur I et que les 
deux recensions sont des copies diversement altérées d'un 
modèle plus ancien. L'une et l'autre copie nous permet d'en- 
trevoir un état antérieur de la langue où la prononciation 
était plus correcte; mais les altérations phoniques que l'on 
constate sur VI-VII se retrouvent aussi en plus ou moins 
grand nombre sur I. Quant aux différences de rédaction, nous 
constaterons que VI-VII est souvent plus près du prototype 
commun, et que les parties qu'il contient en plus ne doivent 
pas pour cela seul être considérées comme moins anciennes 
que le reste. Il était nécessaire de donner dès à présent un 
mot d'explication sur ce point, car nous prendrons ordinaire- 
ment pour base VI-VII, dont le texte est plus complet et mieux 
coordonné. 

VI et VII sont deux tables de grandeur presque pareille, 



1. Bibliothèque italique ou histoire littéraire de Vltalie, t. XVIII (1734), p. 8. 

2. De Tabulis EugubiniSj p. 85^ 87, 03. 

3. Voy. par ex. : Umhrische Sprachdenkmùlerj t. II, p. 130. 






TABLE I a 1. — TABLE VI a 1. 3 

mesurant environ 0",74 de long sur 0",44 de large. VI est 
couvert d'écriture sur ses deux faces (nous distinguerons le 
recto et le verso par a et 6) ; VII ne contient au verso que 
quatre lignes. I mesure O^jôS de long sur 0'",37 de large. II est 
écrit au recto et au verso. L'écriture, au verso, est plus petite 
et plus serrée. Cette table porte d'assez nombreuses ratures 
et surcharges. 

PRÉPARATIFS DU SACRIFICE. 

(VI a 1) Este persclo aveis aseriater enetu : par fa curnase 
dersvay peiqupeica merstu. 

(I a 1) Este persklum aves anzeriates enetu : (2) 
pernaies, pusnaes^ 

Les cinq premiers mots sont semblables dans les deux tex- 
tes, après quoi la concordance cesse. Nous allons d'abord 
nous occuper de ces cinq mots. Il est naturel de chercher le 
verbe dans enetu^ qui a tout Tair d'être un impératif sembla- 
ble aux impératifs latins en to (osque ttid). Les formes en tu 
abondent dans nos textes : portatu, pihatu, tenitu^ habitUy 
kumultu. Entre autres formes, on trouve aussi etu et am- 
prehtu, qui rappellent sur-le-champ le verbe dont nous nous 
occupons : nous avons sans doute affaire à un verbe composé. 
La lettre A qui se trouve dans amprehtu indique en même 
temps que l'e de Tavant-dernière syllabe est long, cai' c'est 
une particularité de l'orthographe ombrienne de représenter 
souvent la longue au moyen d'un h placé après la voyelle. 
On peut s'en convaincre en comparant, par exemple, des for- 
mes comme sta/ia/mu stahmu s t a m u , persnihimu persnihmu 
persnimuj kumnahkle kumnakle, sehemenia/r sehmenier 
semenies. D'après tout ce qui vient d'être dit, il ne paraîtra 
pas téméraire de reconnaître dans la seconde partie de en-etu 
le latin eito, ito « qu'il aille ». — Il reste à nous occuper du 
préfixe. On le retrouve dans en-tentu comparé à an-tentu 
per-tentu su-tentu. C'est le latin in. On sait que, même 
en latin, on trouve la préposition in écrite en : enque eodem ' 
(col. rostr» rest. C. 195); enubro inhibenti (Festus, p. 76). De 
même en osque imperator s'écrit embratur. — Faut-il prendre 
enetu comme une seconde ou comme une troisième personne? 

1. Nous imprimons en lettres italiques Tombrien écrit en caractères latins, et, 
Selon un usage généralement adopté, nous imprimons en lettres espacées l'om'- 
brien écrit en caractères étrusques. 



4 TABLE I a 1. — TABLE VI a 1. 

c'est ce que nous connaîtrons seulement dans la suite. Le 
faut-il traduire par « entrer » ou par « commencer »? Il est 
impossible de le décider avant d'avoir vu le régime. Nous 
allons donc chercher dans la phrase un mot qui présente le 
caractère d'un accusatif. 

Persklum, persclo. Il faut d'abord remarquer la différence 
d'orthographe : le m final manque sur la table VI; d'un 
autre côté, la table I présente un w, l'alphabet ombrien ne 
possédant pas la lettre o ^ Si nous passons à la formation du 
mot, nous constaterons la présence d'un suffixe clo^ cluy qui 
se trouve dans un assez grand nombre de substantifs om- 
briens : pihaklu, naraklu, kumnaklu, ehvelklu, su- 
fedaklu, mandracloj etc. Ce suffixe est identique au latin 
culo que nous avons dans spectaculum^ miraculwm^ piaculuniy 
redimiculum. On sait qu'en latin la forme clo coexiste à côté 
de culo : poclurriy periclum^ speclaclwm^ oraclwm. Le suffixe 
en question, employé comme suffixe primaire*, s'ajoute à des 
racines ou à des thèmes verbaux pour former des substantifs 
neutres marquant soit l'action elle-même, soit le résultat de 
l'action, soit le lieu dans lequel elle s'accomplit, soit l'instru- 
ment qui sert à l'accomplir. Comme exemples de ces quatre 
sens, nous citerons seulement remeaculum « le retour », objeo- 
taculum « digue », cubiculum « chambre à coucher », everricur- 
lum « un filet ». — Il faut maintenant examiner la racine ou 
le thème verbal. A première vue, il semble que ce soit pers; 
mais peut-être y a-t-il lieu d'ajouter encore un à ou un c à 
cette syllabe, de manière que nous aurons persk, perse. 
En eifet, c'est une loi constante en latin que les racines finis- 
sant par un c, par un q ou par un g^ si elles prennent le suf- 
fixe culoj clo, retranchent l'une des deux gutturales qui autre- 
ment se trouveraient en présence. Ainsi nous avons vincu- 
lurriy jaculum^ torculum, speculwn^ cingulum, à côté de vincire^ 
jacere, torquere^ specere^ dngere*. Ce qui doit nous porter à 

1. Priscien (p. 553) : «0 aliquot Italis civitates, leste Plinio, non habebant, 
sed loco ejus ponebant V^ et maxime Umbri et Tusci. » 

2. Les suffixes primaires sont ceux qui peuvent se joindre directement à une 
racine ou à un tbème verbal : les suffixes secondaires sont ceux qui s^ajoutent à 
des noms déjà formés, comme quand on tire, par exemple, de honos Tadjectif 
honestus, ou de augmen le dérivé augmentum. Le suffixe culo, employé comme 
suffixe secondaire, forme surtout des diminutifs : muntu-eulum, oratiun-cula, 
pauper-culus. 

3. Dans speculamy jaculum la voyelle reste brève comme dans sUmulus pour 



TABLE I a 1. — TABLE VI a 1. 5 

penser qu'il en a été de même dans le mot qui nous occupe, 
c'est qu'on trouve une fois (VI b 5) la forme verbale peperscust 
qui, après suppression du redoublement et de la flexion, livre 
un thème perse. Nous admettrons donc que persclo est pour 
persc-clo. — Un thème perse serait devenu en latin p^sc, car le 
latin a Thabitude de supprimer ou d'assimiler un r suivi d'un 
s lequel soit accompagné lui-même d'une autre consonne. 
C'est ainsi que torstiLSy participe de torsere^ lorrere, est devenu 
ùostus; farstus « l'orgueil » est devenu fastus. Cette loi existe 
également en ombrien, quoiqu'elle soit moins rigoureuse. 
Ainsi à côté de notre forme persclu, qui revient fréquemment 
sur les Tables Eugubines, on trouve pesclu. Le rapprochement 
des passages ne permet pas de douter qu'il ne s'agisse de sim- 
ples variantes orthographiques. A côté de la forme verbale 
peperscust on rencontre pepescus. Il n'y a pas en latin un verbe 
simple pescere; mais poscere^ qui n'en diffère que pat la 
voyelle, existe, et il prend précisément le redoublement au 
parfait comme la forme verbale ombrienne. Si l'on songe un 
instant aux doubles formes comme terra exlorris, verto vorto, 
tostus testa, et surtout precari procare^ qui sont de la même 
famille, on se convaincra aisément de l'identité. — Ce thème 
verbal porsc, persc^ remonte à une haute antiquité, car on le 
retrouve en sanscrit et dans les langues germaniques : il faut 
que de bonne heure il ait fait l'impression d'une racine, puis- 
que au parfait, où il se redouble, il garde celles de ses lettres 
qui sont d'une valeur purement formative. Nous ne pouvons 
nous arrêter en ce moment sur l'origine de ce thème verbal *. 
Porsc signifie d'une façon générale « demander », et dans les 
védas le verbe correspondant est plusieurs fois employé en 
parlant de la demande faite aux dieux. C'est un sens religieux 
qu'il lui faut donner également ici. Cette formation en clum 
pourrait signifier, d'après ce qu'on vient de dire, le lieu de la 
prière aussi bien que la prière elle-même; mais on verra par 
la suite que c'est la prière qu'il désigne. Nous le traduisons 
par « precatio^iem ». 

stigmulus, càmena pour casmena, etc. On ne saurait expliquer ces mots par un 
suffixe ulOy qui ne forme que des diminutifs, et qui est toujours suffixe secon- 
daire. 

1. Voy. Corsaen, ZK, XI, 364. Disons seulement ici que porsc se retrouve dans 
le sanscrit praech et dans le vieux haut-allemand forsc (allem. moderne forschen) 
La racine est park ou prak (d'où preces, precari), suivi de la syllabe inchoative 
ska, devant laquelle le premier h est tombé, comme dans di{cyscOy mi[c)-8ceo. 
J*ai signalé un dérivé grec dans la Hivista difilologia cd istruxione classicay 1874. 



6 TABLE I a 1. — TABLE VI a 1. 

Aves anzeriates. Aveis aseriater. — Ces deux mots, pla- 
cés entre persklum et enetUj par cela même qu'ils sont ainsi 
rapprochés, doivent probablement être considérés comme se 
rapportant Tun à l'autre, ce qui semble d'ailleurs indiqué par 
l'identité de la désinence*. Une différence entre I et VI, c'est 
que VI présente aveis, au lieu quel porte aves; mais la table I 
n'a presque jamais dans le corps du mot et jamais dans les 
désinences la diphthongueei, qu'elle remplace par e: cp. vereir 
Treblcmeir {\l a 22) et veres Treplanes (Ia2).Une autredif- 
férence à noter, c'est l'absence de la lettre n dans aseriater 
comparé à anzeriates. C'est ainsi qu'en latin on écrit Mega^ 
lesia, cosoïj pour Megalensia, consul. Le 2 de I est dû à la 
nasale qui précède. Nous rencontrons ici pour la première 
fois une particularité importante de la phonétique ombrienne. 
Un s précédé d'un n a développé devant lui un t, et dans le 
groupe ainsi formé (nte), ts a pris un son comparable à celui 
du th en anglais ou du 6 en grec moderne, lequel est tantôt 
représenté par z, tantôt, comme nous le verrons plus loin, 
marqué par une autre lettre. Cf. uze (II b 27, 28) = onse 
(VI b bO). — Si nous passons à l'interprétation, nous recon- 
naissons sans difficulté dans aves aveis un cas du latin avis 
« oiseau ». Quant au second mot, il a tout l'air du participe 
passé d'un verbe de la première conjugaison. Cette supposi- 
tion devient une certitude si nous comparons des formes 
comme aseriOy aseriaia, a^einatOy et si nous rapprochons, par 
exemple, cette phrase où l'on retrouve les mêmes noms à 
un autre cas : avef anzeriatu etu pernaiaf pustnaiaf 

(I b 10) « qu'il aille — oiseaux ». Une étude ultérieure 

montrera que Vf est le signe de l'accusatif pluriel. Si étrange 
que cette afBrmation paraisse d'abord, on ne pourra, quand 
on connaîtra les preuves à l'appui, garder aucun doute à cet 
égard. En anticipant de la sorte sur la suite, nous n'aurons 
plus aucune peine à faire la construction de la phrase citée. 
Anzeriatu (m) est un supin dépendant de etu « qu'il aille ». 
Dans la phrase qui nous occupe, on a le participe passif, ce 
qui explique pourquoi les noms sont à un autre cas. — Il fau- 
drait maintenant déterminer le cas où sont placés aves et 
anzeriates. Puisque nous avons déjà le verbe et le régime 



1. On va voir que cette identité n'est pas complète, comme on peut déjà l'in- 
férer de cette circonstance que VI a changé le s final du second mot en r, tandis 
(^i|'il a gardé le s du premier mot. 



TABLE I a 1. — TABLE VI a 1, 7 

direct, c'est sans doute ici un régime indirect. Anzeriates 
conviendrait comme datif ou ablatif pluriel; quant à aves 
aveis, il s'écarte tout à fait du datif-ablatif avibits. Tandis que 
le latin forme ses datifs-ablatifs pluriels soit en is, soit en 
buSy l'ombrien ne connaît que la première de ces deux forma- 
tions pour toutes ses déclinaisons. Il est en ceci semblable au 
grec, qui termine tous ses datifs pluriels en ai ou ç. On peut 
toutefois découvrir sous cette uniformité apparente une cer- 
taine diversité. Les tables en écriture latine, cédant à une 
tendance au rhotacisme dont nous aurons beaucoup d'autres 
exemples, changent régulièrement en r le s final des noms de 
la l'* et de la 2« déclinaison : c'est ce qu'on peut déjà voir par 
aseriater. Au contraire, sur les mômes tables, le s final des 
thèmes en i, u reste s, et celui des thèmes à consonne se joint 
à l'aide d'une voyelle u. Ainsi avi fait aveis^ le thème neutre 
hera fait herus^ et les thèmes à consonne fratr « frère », homon 
a homme », font /Va^rus, homonus. Je crois que cette difTérence 
correspond à celle qu'on voit en grec entre les datifs comme 

{xa)rT|ai, finroiae et icoXieaat, i)^6ue9ai, ^roSeaai. En OSque OU a de 

même un datif pluriel anafriss, qui vient probablement d'un 
thème à consonne*. C'est ce double s qui a empêché l'action 
du rhotacisme. Quant aux tables en écriture étrusque, au lieu 
de changer en r le s final, elles le conservent ou elles le lais- 
sent tomber tout à fait : kumates (I a 34] kumate (I b 37) 
= comatir (VI b 41); sevaknis (II a 36) sevakne (IV, 9); 
erus (II a 28) eru (V a 8). De ces trois exemples, le premier 
appartient à un thème en o, les deux autres à des thèmes en 
ietenu*. 

A présent que nous avons reconnu dans aves un datif ou 
un ablatif pluriel déterminé par le participe anzeriates, il 
faut étudier le sens de ce dernier. C'est probablement un verbe 
composé: nous trouvons ailleurs (VI b 48) avif seritu. Si nous 
rapprochons la formule fréquemment employée salvom seritu, 
salvam seritu, la ressemblance avec le latin servare, qui a la 
double signification « conserver » et « observer » (servare de 
cœlo*), s'imposera & notre esprit. On peut être tenté d'expli- 

1. Table d'Agnone, a 9, b 12. 

2. Le rhotacisme à Tablatif pluriel n'est pourtant pas complètement étranger 
à la table L On a adeper (I 5 30, 33), adiper (I a 27) à côté de adepes, 
adipes, adepe. Ce nom appartient à la 1'* ou à la 2« déclinaison. 

3. Ennius (éd. Yahlen, p. 15) : « Remus auspicio se devovet^ atque secundam 
Solus avem servat. At Boroulu' pulcher in alto Quœrit Aventino, servat 'gcnus 



8 TABLE I a 1. — TABLE VI a 1. 

quer seriare comme étant pour servare^ par le changement de 
Vu en i que nous avons, par exemple, en latin dans libet 
(pour Ivbet). Mais un tel changement ne serait pas très-rcon- 
forme aux habitudes de la phonétique ombrienne, qui aurait 
plutôt développé le son du v et fait seruvare (cf.sa/Mvom,pri- 
nuvatus, à côté de salvom^ prinvatus). Mais s'il n'y a pas 
d'exemple d'un u ou d'un v changé en i, nous voyons assez 
souvent le groupe ui se résoudre en un i; ainsi manus « main » 
fait à l'ablatif mani (pour mcmui)^ sus « cochon » fait à l'accu- 
satif pluriel sif (pour suif). C'est un changement de ce genre 
qu'il faut probablement supposer ici. De môme que le latin 
servare vient d'un primitif servus « celui qui garde » ou « qui 
est gardé », de même le thème verbal ombrien séria- se rat- 
tache à un primitif seruitts* (môme sens) devenu seriu^. L'im- 
pératif seritu que nous citions tout à l'heure nous présente 
également la fusion de ui en i; car ce verbe, qui suit la se- 
conde conjugaison ombrienne, faisait à l'impératif serveitu et 
par contraction seritu. Nous présenterons donc le latin servà- 
et l'ombrien seriâr- comme deux formes apparentées, mais non 
identiques. — Pour le préfixe an^ on peut hésiter entre èrzi^ 
«(1.1)1 et àvdt. Il est difficile de se décider entre ces trois prépo- 
sitions, qui conviennent également pour le sens comme pour 
la forme*. On remarquera que dans aseriater le n final du 
préfixe a été assimilé par le s ou négligé dans l'écriture. La 
seconde hypothèse est la plus probable, car on rencontre 
atentu, apentu, astintu à côté de antentu, ampentu, 
anstintu, et nous avons une fois (VI a 6) la forme anse- 
riato. — Il ne nous reste plus que le mot este. On pourrait 
y voir le sujet de enetu et en faire un nominatif semblable 
au latin iste. Mais à quoi se rapporterait ce pronom démon- 
stratif? L'hypothèse qu'une partie antérieure de l'inscription 
se serait perdue n'est pas vraisemblable si l'on songe que les 
deux tables commencent de la même manière. 11 faut donc 
plutôt voir dans este un adverbe signifiant « ainsi », et cette 
interprétation sera confirmée par la suite de nos textes, où 
nous trouverons le môme mot dans des phrases comme este 
trioper deitu « ita ter dicito », ape este dersicurent « postquam 

Itivolantum. » Rapprochez aussi Virgile VI, 338: « Qui (Palinurus) dum sidéra 
ervat Exciderat puppi. » 

1 . On sait que Servius s*est conservé en latin comme nom propre. 

2. Sur la présence de àvii et de àvd en latin, voy. Bréal, article cité de la 
fiivista. 



TABLE 1 a 2. — TABLE VI a 1. 9 

ita dixerînt » (VI b 62, 63; VII a 51). Ce este est un locatif (es^ei) 
ayant probablement perdu un c enclitique final. Quant à sa 
composition, elle est la môme que celle du pronom latin iste, 
c'est-à-dire qu'il y faut voir deux thèmes pronominaux (eis-\'to) 
soudés ensemble*. Nous obtenons donc la phrase: «Ita pre- 
cationem avibus observatis inito. » 

Pernaies pusnaes. — Ces deux mots, qui se trouvent 
seulement sur la table la, doivent être joints à ce qui pré- 
cède : l'identité de la désinence peut déjà nous le faire sup- 
poser. Mais cette supposition devient une certitude, quand on 
rapproche le passage suivant (1610) : avef anzeriatu etu 
pernaiaf pustnaiaf. Nous apprenons du même coup par 
cette comparaison que pusnaes doit être, par une double 
correction, lu pustnaies. Il n'est pas difficile de reconnaître 
dans le dernier mot un dérivé de la préposition post^ qui, en 
ombrien, perd souvent son t final, car à côté de post nous 
trouvons les formes pos ou pus. L'intermédiaire entre pust- 
naies et pust est l'adverbe postne (cf. latin pone^) que nous 
avons VI 6 11 : peme postne. — Le suffixe aio se retrouve dans 
certains noms propres osques, comme Pompaiia7is Maraiieis : 
il correspond probablement au suffixe latin eio, dans Velleius^ 
Canuleius. On a même un nom latin Anaius (C. J. L., 1467) 
devenu plus tard Annœus. — Au mot pustnaies nous attri- 
buerons donc la signification du latin «posterior,posticus », 
en songeant aux expressions comme « postica pars templi ». 
Ici également il s'agit d'un temple, imaginaire il est vrai, que 
l'augure trace dans le ciel. L'adjectif pernaies, qui est tiré 
de l'adverbe peigne, forme antithèse avec pustnaies et si- 
gnifie «anterior, anticus ». La métathèse de pre en per est 
semblable à celle de la racine prec «prier» en perc. — 
Comme nous rencontrerons plus loin (VI a 6) la défense 
adressée à l'augure de se retourner avant d'avoir fini son 
inspection des oiseaux, on ne peut expliquer pustnaies par 
« les oiseaux placés en arrière [de l'augure] ». Il ne saurait 
être question que des oiseaux qui volent en arrière, c'est-à- 
dire dans le sens contraire à la direction des yeux de l'au- 
gure; pernaies désigne les oiseaux qui volent en avant, 
c*est4-<lire dans la direction de son regard : les Romains 



1. L. Havet, dans les Mémoires de la Société de Linguistique ^ II, p. 234. 
7. Pour postne. Le suffixe est le même que dans pronus. infernus, internus, 
estemuSy qui dérivent également d'adverbes. 



10 TABLE I a 2. — TABLE VI a 1. 

appelaient ces derniers prœpes^ propitius, mais avec une idée 
accessoire de présage favorable que nous devons écarter ici, 
puisqu'il s'agit, comme on le verra plus loin, de stipulations 
particulières faites entre l'augure et l'auspex, et que toutes 
les directions, du moment qu'elles sont stipulées à l'avance, 
peuvent fournir des présages heureux. 

TRADUCTION. 

(I a 1) Ita precationem avibus observatis inito : (2) anticis 
posticis. 

Une dernière remarque à faire, c'est qu'on ne doit pas 
prendre « avibus observatis » dans le sens d'un ablatif ab- 
solu marquant l'achèvement de l'action. La syntaxe om- 
brienne permet une autre traduction qui cadre mieux avec 
la suite du texte : «Commence de cette façon la cérémonie 
par les oiseaux observés, en observant les oiseaux. » Il 
est vrai que sûr la table I ces renseignements sur l'ob- 
servation des oiseaux qu'este semble annoncer, man- 
quent : mais ils se trouvent sur la table VI, et c'est une 
première raison qui doit nous faire penser que cette der- 
nière table présente un texte plus complet, dont l'autre 
recension est un abrégé ou un extrait. — Cette conclusion 
est l'opposé de celle que Kirchhoff tire du môme passage. 
Comme il traduit avibus observatis « après avoir observé 
les oiseaux », il suppose que este fait allusion à la seconde 
phrase de l'inscription I. Conséquemment le long passage de 
VI jusqu'à la ligne 22 serait interpolé. Mais persclum 
enetu est une expression peu convenable pour l'action 
prescrite dans la seconde phrase de la table I. On y voit la 
cérémonie non pas commencer, mais déjà s'accomplir, puis- 
qu'il y est parlé de l'offrande de trois bœufs. 

Nous quittons à présent pour un temps assez long la pre- 
mière table, et nous allons examiner le morceau étendu et 
se divisant en plusieurs sections que VI fait suivre. 

Pa/rfa cu/mase dersva^ peiqu peica merstu. — Il est facile de 
constater une énumération d'oiseaux. On devine qu'il est 
question d'auspices. C'est peut-être le lieu de rappeler le mot 
de Cicéron (De Div. I, 41) : « Phryges autem et Pisidae et Ci- 
lices et Ârabum natio avium significationibus plurimum ob- 
tempérant. Quod idem factitatum in Umbria accepimug.» 



TABLE I a 2. - TABLE YL a l. 11 

L'un de ces noms, peiqu (écrit avec un ç, selon l'ancienne 
orthographe latine*), est pietés « le pic-vert», si célèbre dans 
les présages. Pline l'Ancien dit (X, 18, 20) : « Pici, Hartio co- 
gnomine insignes, et in auspicatu magni.... Principales Latio 
sunt in auguriis. » — Peica est la pie. — Curncbse ne sera pas 
plus malaisé à reconnaître, si l'on rapproche la forme cumaco 
de la ligne suivante : c'est le latin comix « corneille ». Le c 
de la dernière syllabe, se trouvant devant un e, a été rem- 
placé par une lettre particulière à l'ombrien, qui a la forme 
d sur les vieilles inscriptions, et ^ sur les nouvelles. Seule- 
ment le graveur, comme il lui est arrivé souvent, a négligé 
de marquer la barre transversale. Il faut remarquer la diffé- 
rence des voyelles dans comix et cumcKc : c'est ainsi que le 
latin a ferox à côté de rapax^ fiduda à côté de pertinada. La 
répartition de ces voyelles semble s'être faite ou du moins 
s'être fixée assez tard. Quant à parfa^ c'est, comme J'a déjà 
reconnu Grotefend, le latin paiva, c'est-à-dire probablement 
« l'épervier* ». Ce dernier oiseau n'est pas moins fréquem- 
ment cité que les deux autres dans les présages. Festus s. v. 
oscines : « Oscines aves Ap. Claudianus esse ait quœ ore ca- 
nentes faciunt auspicium, ut corvus, comix, noctua; alites 
quae alis ac volatu, ut buteo, sanqualis, aquila, immussulujs, 
vulturius. Picus autem Martius Feronîusque et parra et in 
oscinibus et in alitibus habentur'. » Et plus haut : <« Oscinum 
tripudium est.... quum cecinit corvus, cornix, noctua, parra, 
picus. » On a même, d'après ces passages, heureusement 
corrigé un vers de Plante (Asin. Il, i, 11) : 

Impetritum, inauguratum est, quovis adxnittunt aves : 
Picus et cornix est ab laeva, corvus porro a dextera. 
Consuadent. 

Au lieu de porro^ déjà Camerarius avait proposé de lire 
parra, ce qui restitue au vers sa symétrie. 

Il reste à nous occuper de dersva et merstu. Ce ne sont pas 
des substantifs : la ligne suivante, où l'on e^parfa dersva, cur- 

1. Le 9, comme le coppa grec, s'employait quand la voyelle suivante était un o 
ou un u. 

2. Parraj ^âç et la première syllabe du vieux haut-allemand spar-wari, d*où 
le français épervierj sont des mots d'origine commune. Voy. la note de M. James 
Darmesteter dans le Bulletin de la Société de Linguistique, t. II, p. cxzi. 

3. Éd. Otf. Mûller, p. 197. Le texte a encore été corrigé par Aufreoht et 
Jlirchboff. 



12 TABLE I a 2. — TABLE VI a 1. 

naco dersvay peico mersto^ peica mersta^ le prouve surabon- 
damment. Il faut donc y voir des adjectifs se rapportant 
chacun aux deux noms qui précèdent. Chose curieuse et diffi- 
cile à expliquer, Tadjectif est au singulier et il s'accorde en 
genre avec le premier des deux substantifs. En effet, merstu 
ne peut être qu'un ablatif singulier masculin se rapportant à 
peiqu^ comme dersva est un ablatif féminin se rapportant & 
parfa. Cette particularité, qui est contraire à la syntaxe de 
l'ombrien aussi bien qu'à celle de toutes les autres langues, 
s'expliquerait si l'on admettait que le second oiseau n'est 
qu'un succédané ou un remplaçant du premier : « l'épervier 
(ou à son défaut la corneille), le pic-vert (ou la pie)*. » Tous 
ces noms sont & l'ablatif, étant en apposition avec avds. 

Une question très-controversée est de savoir ce que si- 
gnifient les deux adjectifs dersva et merstu. Il est probable 
qu'ils forment antithèse entre eux. Grotefend a pensé (et c'est 
la première hypothèse qui se présente à l'esprit) qu'ils dési- 
gnent la droite et la gauche. Hais nous trouverons ailleurs 
les deux mots qui veulent dire droite et gauche : c'est destra 
(testra) et nertra. Une autre interprétation consisterait à 
traduire par « favorable ^ et «défavorable». Mais cela est 
contraire à l'ensemble du texte qui se contente de stipuler les 
présages favorables ; il va de soi que les présages qui se pré- 
senteront dans d'autres conditions que les conditions stipu- 
lées seront considérés comme défavorables. Je crois que le 
plus sûr moyen de ne pas s'égarer est d'avoir présente à 
l'esprit l'exacte concordance des tables I et VI : les indica- 
tions de YI étant résumées par I en ces deux mots pernaies 
pu sn ai es, nous devons croire que dersva et merstu expri- 
ment les mômes idées en d'autres termes, et à moins d'ad- 
mettre une interversion de l'ordre des mots que rien ne nous 
autorise à supposer, nous devons penser que dersva signifie 
a anticus » et msrstu « posticus»*. Ce sont des termes dont il 
a été impossible jusqu'à présent de trouver l'origine. Tout ce 
qu'il nous est donné de faire, c'est de réunir les renseigne- 

1. Le rituel ombrien réunit des oiseaux que le rituel latin sépare, comme on 
peut le voir par les vers de Plaute cités plus haut. 

2. Étant donnée la position fixe de Taugure dans une certaine direction, par 
exemple au midi, Tun des termes est peut-être le mot signifiant «méridional », 
Tautre «septentrional». Les renseignements des anciens ne sont pas d*accord 
su la direction où se plaçait Taugure : selon les uns, elle est au midi, selon 
d'autres au levant. Voy. Otf. Mùller, Die Btrusker, II, p. 1*28. 



TABLE I a 2. — TABLE VI a 1. Ig 

ments fournis par les tables sur la forme de ces mots. Cha- 
que fois qu'on rencontre dans les inscriptions en écriture 
latine le groupe rs, il se présente une question assez bizarre, 
qui est de savoir si ce rs représente les deux lettres r-^-s, ou 
si c'est la transcription d'un ^, c'est-à-dire d'un ancien d. 
Nous nous contentons de poser ici les termes du problème, 
sans nous arrêter à en discuter les données ni à en chercher 
la cause. Quand le môme mot est employé sur les tables en 
écriture étrusque, l'incertitude cesse, car il est écrit dès lors, 
soit par rs (comme on l'a vu pour persklum), soit par 4, 
c'est-à-dire par un d*. Jamais (sauf les confusions qu'a pu 
commettre le graveur) il n'y a équivoque à ce sujet dans l'an- 
cienne écriture. En ce qui concerne dersva^ nous sommes 
renseignés, car le mot se trouve une fois I b 13, où il est 
écrit tes va m*. Gela suffit pour nous apprendre avec certitude 
que le groupe r + s est organique, et n'est point la transcrip- 
tion d'un ancien d. — En ce qui concerne merstu^ nous n'a- 
vons pas le même renseignement, car le mot n'est pas em*- 
ployé sur les tables à écriture étrusque. Tout ce que nous 
savons sur ce mot difficile, c'est que Ve est probablement long 
par nature, car on trouve VI 17 meersta*. 



TRADUCTION. 

(VI a 1 ) « Ita precationem avibus observatis inito, parra cor- 
nice praBpetibus, pico pica adversis. » 

Une remarque grammaticale importante qui ressort de ce 
passage, c'est que l'ablatif singulier masculin ou neutre de la 
2* déclinaison se termine en u. Cet u est long, comme on le 
verra par la (orme podruhpei (VI a 11). Sur les tables en écri- 
ture latine, où l'accusatif de la même déclinaison se termine 
en om ou o (le m étant omis par le graveur*), la confusion 

1. Nous transcrivons cette lettre par un d pointé pour en rappeler la nature 
particulière. Àufrecht et Kirchhoff transcrivent la même lettre par un r pointé, 
ce qui nous parait moins approprié. 

3. Ainsi qu*on Ta déjà vu pour persklum, peskium, un r suivi d'un t, 
surtout si ce s est encore suivi lui-même d'une autre consonne, s'assimile ou se 
néglige dans la prononciation. 

3. Des tentatives d'étymologie ont été faites par Ebel {ZK, IV, 200) et Panzer- 
bietcr {Quiestiones um&n'ca?, p. 10). 

4. Yoy. par ex. VI a 1 persclo. 



14 TABLE I a 2. - TABLE VI a 1. 

des deux cas n'est point possible ; mais dans l'écriture étrusque, 
où l'accusatif est um (puisqu'il n'y a pas d'o) et où le m 
final est souvent omis, il faut chaque fois examiner si c'est 
d'un accusatif ou d'un ablatif que le texte entend se servir. 
— Nous arrivons à une section du rituel qui se trouve uni- 
quement sur VI et qui peut s'appeler 

LA STIPULATION. 

(Via 1) Poei cmgla aseriato (2) eest, eso tremnu serse arsfer- 
tare ehveltu. 

On a ici deux propositions dont la première finit par eesly 
qui est évidemment un verbe, et l'autre par Vimipér util ehveltu. 
Poei a été depuis longtemps reconnu comme un pronom rela- 
tif : sa place au commencement des propositions, le fait bien 
établi que certains dialectes italiques mettent un p initial là 
où le latin a un 9, les variantes poe Qipoi n'ont pas laissé de 
doute à cet égard, et déjà Lanzi le traduit par le latin qui. 
Mais la composition grammaticale de poei a seulement été 
élucidée plus tard, d'abord par Aufrecht et Kirchhoff (I, 137), 
puis par Corssen* et dernièrement par Louis Havet*. Il faut 
voir dans ce pronom un thème sans flexion po (en latin quo)^ 
comme nous avons en grec l'article 6; à ce thème est venue 
se joindre l'enclitique et, qui se trouve aussi dans le grec 
6ÔTo<y-(, TouTov-i, o&Tioa-(. Ccttc enclitique s'est fondue en latin 
avec le masculin quo^ le féminin qua^ et a donné les formes 
qui quœ. La même contraction a eu lieu dans hi-c (pour 
hxh-ei-c)^ hcBH^ (pour hor^i-c). En ombrien et en osque, l'encli- 
tique est restée beaucoup plus visible. Son adjonction avait 
sans doute pour but, à l'origine, d'insister sur Tidée relative 
ou démonstrative. Sur nos inscriptions l'enclitique ei est sou- 
vent écrite ou i; à l'accusatif pluriel féminin, par exemple, 
on a paf-e^ au nominatif pluriel masculin pur-e ou pur-i, — 
Si nous passons immédiatement à l'autre pronom, commen- 
çant le second membre de phrase, savoir eso, nous devons 
d'abord croire que nous y découvrirons également un nomi- 
natif, et que la construction serait en latin qui,,, ille.... Mais 
si cette supposition n'a rien d'invraisemblable en elle-même, 

1. D'abord dans les Kritische Beitràge, p. 542 (cf. Nachlràge^ p. 93), puis dans 
Ausspraàiet > I 784. 
2; MSL, II, 23bi 



TABLE I a 2. — TABLE VI a 1. 15 

elle n'est cependant pas nécessaire; il suffit, pour nous en 
convaincre, de nous transporter à la ligne 16, où nous avons 
sve anglar procanurent^ eso tremnu serse combiflatu. Il est 
facile de voir qu'ici eso commence également un second mem- 
bre de phrase, mais qu'il n'y a aucune corrélation possible 
entre les sujets des deux propositions, puisque le verbe de la 
première est au pluriel et celui de la seconde au singulier. 
Nous aurons donc à voir si eso ne doit pas être construit d*une 
autre manière. 

Il est aisé de reconnaître dans eest le verbe dont poei est le 
sujet. Mais eest n'est point, ainsi qu'on pourrait le croire, la 
3» personne du verbe substantif. Si Ton rapproche les pas- 
sages suivants : avif anzeriatu etu (1 b 10), avifaseriato etu 
(VI b 48), porsi cmgla anseriato iiLSt {VI a 7), on se convainc 
qu'on a ici une locution toute faite et que le même verbe doit 
se trouver dans les quatre passages. C'est donc à ire et non 
à esse qu'appartient eest. Nous rencontrons le premier exemple 
du futur ombrien, qui se forme comme le futur osque (cf. osque 
herest « il voudra »), d'après le môme principe que le futur 
grec et sanscrit. On sait que ceux-ci ajoutent à la racine ou 
au thème verbal l'auxiliaire foico, asjâmi^ : Xw-<i(i)w, Tev-<(ai)oj, 
dâ-sjâmL C'est ainsi que nous trouverons fer est « il por- 
tera », benes « tu viendras », habiest « il aura », prur-pehast 
a il purifiera » et d'autres encore. Eest est donc pour ei^es-t et 
signifie « ibit ». 

Aseriato est le supin du verbe dont nous avons déjà vu le 
participe passé aseriater. On peut s'étonner de trouver ici un 
0, le supin latin appartenant à la 4'' déclinaison : deux expli- 
cations se présentent. Il ne serait pas impossible qu'il y eût 
pour le supin passage de la 4« déclinaison dans la 2',comme 
en latin on a qiuesti, sumpti^ fructi^ senati^ dès les temps 
les plus anciens'; mais je crois plutôt qu'il y a ici un fait 
particulier à la phonétique ombrienne. Un u suivi de m est 
changé en o ; c'est ainsi que simimum ^st écrit somo. Le thème 
de la 4* déclinaison trifu (c'est le substantif latin tribus) fait 
à l'accusatif trifo. L'affinité de \*o avec le m se montre encore 
par cette circonstance que l'accusatif singulier des thèmes & 
consonne, comme cumac, est cumaco[m). 

Angla ne peut être que le régime de aseriato : sa désinence 



1. Schleicher, Compendium, § 298. 

2. BQcheier, Déclinaison latine^ trad. française, p. 104. 



16 TABLE I a 2. — TABLE VI a 1. 

n'a pas été marquée ici ; mais nous la trouvons ligne 5, où le 
graveur a écrit anglaf. C'est l'accusatif pluriel d'un thème 
féminin angla. Gomment la lettre f a-t-elle pu devenir dans 
une langue indo-européenne la marque de l'accusatif pluriel? 
car il ne peut y avoir à cet égard aucun doute, et nous ren- 
contrerons par la suite un trop grand nombre d'exemples 
empruntés à toutes les déclinaisons pour qu'on puisse con- 
tester le fait. Ainsi nous avons pour la 1" déclinaison per- 
naiaf, pustnaiaf, pour la 2« vitluf turuf (vitulos tauros), 
apruf (apros), pour la 3» avef avifaveif^ pour la 4« kastru- 
vuf; comme thème à consonne nous citerons nerf, kapif 
(capides). Je ne donne en ce moment qu'un petit choix d'exem- 
ples. Aufrecht et Kirchhoff, qui ont eu le mérite de mettre le 
fait en pleine lumière, rappellent les désinences sanscrites 
bhjaSy bhis, bhjâm, qui servent à marquer le datif, l'ablatif et 
l'instrumental*. Cette explication, qui pourrait trouver quel- 
ques points d'appui dans certains emplois de la désinence 
grecque çt, <piv, laisse pourtant place à de graves objections. 
Comment une désinence aussi fréquemment employée que 
celle de l'accusatif a-t-elle pu jamais sortir de l'usage ou se 
laisser évincer par une autre? Gomment l'ombrien, qui partout 
ailleurs se montre si près de l'osque et du latin, s'en serait-il 
écarté à un tel degré? comment aurait-il pu détourner pour 
l'usage de l'accusatif des désinences qu'il n'emploie nulle part 
ailleurs dans sa déclinaison? comment accorder enfin cette 
explication avec le fait capital que l'ancienne désinence de 
l'accusatif pluriel se trouve au moins une fois sur les tables 
(VU a 43) : abrons « apros »? — Pour toutes ces raisons, nous 
n'hésitons pas à adopter, en la modifiant sur quelques points, 
l'explication récemment donnée par M. Sophus Bugge *, selon 
laquelle le f est le résultat, non d'une perturbation de la 
déclinaison, mais d'un accident de prononciation. Lassen 
l'avait déjà soupçonné ' ; mais c'est au savant norvégien que 
revient le mérite d'avoir ramené l'attention sur la vraie cause 
de ce phénomène. — On sait que la désinence primitive de 
l'accusatif pluriel est ns pour le masculin et pour le féminin. 
Ainsi le thème apro- faisait d'abord apro-ns, vitlâ faisait 
vitlâr-ns. En osque, le n a été assimilé par la sifflante, en sorte 

1. I, p.29, 113. 

2. ZKj XXII, 418. Les indications physiologiques fournies par M. L. Havet 
nous ont été fort utiles. 

3. Beitrâge xur Deulung der Eug, Taf. p. 18. 



TABLE I a 2. — TABLE VI a 1. 17 

qu'on écrit ss : feihoss « ficos >>, ékass « has », ter&mniss « ter- 
mines». Ce phénomène d'assimilation montre que la pronon- 
ciation de Ys final de l'accusatif pluriel était forte. En om- 
brien, le n suivi d'un s articulé fortement a amené dans la 
prononciation l'intercalation d'un t, et ce groupe nts se rédui- 
sit & une spirante analogue au 6 grec moderne ou au ih an- 
glais*. On sait, par de nombreux exemples tirés de diverses 
langues, combien est grande la parenté de ce son avec f; je 
rappellerai seulement le russe Fëdor et le cypriote çéXw (pour 
ôsXo)). En latin le f est, au commencement des mots, le repré- 
sentant ordinaire du 6 grec {fores = 6upa, fera = 6i{p, ^puOpdc 
= ruf\r)us^ fumus = ôufA^ç). En ombrien, nous avons déjà vu 
ns dans anseriates produire le groupe nz (la\): un pas de 
plus dans l'altération phonétique a donné n^ et devant le / 
final le n a cessé d'être entendu. Ainsi s'est produite la dési- 
nence /*, qui perd dès lors son aspect étrange. Il semble qu'elle 
ait existé également en volsque *. 

Je passe à présent au sens du mot angla. Quand on rap- 
proche les endroits où il est employé, on ne peut douter que 
ce ne soit un terme signifiant « oiseau ». Je citerai seulement 
ce membre de phrase : sve angla/r procanurent (VI a 16) « si — 
accinuerint ». Mais en quoi diffère-t-il de avis? Car, dans un 
texte de cette nature, l'emploi de deux mots ne peut être 
attribué au hasard. On a pensé qu'il s'agissait d'une distinc- 
tion analogue à celle que les Latins, font entre les oscines^ 
c'est-à-dire les oiseaux qui indiquent l'avenir par leur chant, 
et les alites qui donnent des présages par leur vol*. Cela est 
possible, quoique la distinction faite entre avis et angla 
puisse aussi être empruntée à un autre ordre d'idées. Ainsi 
les augures romains distinguaient entre les oiseaux qui vo- 
lent haut dans les airs {qtuB altius sublimiusque volitent) et les 
oiseaux qui sont près de la terre [inferœ), Voy. Aulu-Gelle, 
VI, 6. Ce qui est certain, c'est que angla marque quelque 
chose de plus que avis^ car autrement on ne s'expliquerait pas 
des répétitions comme : merstaf aveif, merstaf angla f (VI a 3, 

1. Parmi les exemples tirés des langues romanes que cite H. Bugge pour 
attester le changement d'un s en f, les trois suivants doivent s'entendre d'un tt 
dans le patois de la Suisse romande, pour cigogne, cinq et linceul on dit fe» 
gogna, fein et leinfiu» On y peut joindre petanfe^z pitance, sanfon = chanson, 
San-Frego = Saint-Cergues (Schuchardt, Vulgdrlatein, ïll, 316). 

2. ZK, XXII, 428. 

3. Servius ad JEn, III, 361. Plin. X, 22. 



18 TABLE I a 2. — TABLE VI a 2. 

18). On a songé au latin cmcula «ministra» (Festus, s.v. 
cmcillœ) ou au grec dfyyeXoç. — Ce premier membre de phrase 
signifie donc : « Qui oscines (?) observatum ibit >>. Il va sans 
dire que « ibit y> ne doit pas être pris dans son acception ma- 
térielle, mais que nous avons ici une locution toute faite 
comme venum eo, infitias eo en latin. 

Eso. Ce pronom, écrit ailleurs esoc^ isoc^ esuk (le c final est 
souvent négligé par le graveur), se présente deux fois sous 
la forme essu (VI a 43) et issoc (VII b 3). Les deux s ne sont 
pas, comme le supposent A. K., une faute; mais ils témoi- 
gnent au contraire de la véritable prononciation, et ils nous 
expliquent pourquoi la sifflante, placée entre deux voyelles, 
ne s'est pas changée en r. Je crois qu'il faut rapprocher les 
formes osques eksuk (ablatif singulier neutre), exac (ablatif 
singulier féminin), exaisc-en « hisce in » (ablatif pluriel 
féminin avec Tenclitique ce et la postposition en), exeic 
(locatif). C'est un pronom démonstratif composé de dc^y ec 
que nous retrouverons dans les pronoms ecla (VII ail, 27),* 
etantu (V 6 6), et du thème soj dont il est resté en latin les 
formes sum^ sam^ sas (Festus, s. v,). L'enclitique c[e) est 
venue se joindre à la fin, comme on la voit s'ajouter à plu- 
sieurs autres pronoms, -r- Dans le passage qui nous occupe, 
on pourrait considérer esoc comme le régime direct de 
ehveltu. Mais l'emploi qui est fait ailleurs du môme mot doit 
faire penser que c'est un accusatif ayant pris une significa- 
tion adverbiale, et qu'il veut dire «en cette façon, ainsi ». 

Ehveltu. 3» personne de l'impératif. Il faut séparer e/i, qui 
est un préfixe correspondant au latin ec, ex on é : c'est ainsi 
qu'en osque ehtrad répond au latin extra. Faut-il voir dans la 
lettre h un pur signe orthographique indiquant la voyelle 
longue, comme dans ampr-ehtu [ambito), ou bien y doit-on 
voir, par une modification analogue à celle des langues ger- 
maniques, le substitut d'un ancien /c? La première explica- 
tion paraîtra la plus vraisemblable, si l'on compare l'ortho- 
graphe ehe, que nous avons trois fois VI b 54, 55, et qui est 
avec eh dans le même rapport que persnihimu avec persnihmuy 
ou que ahatripursatu avec ahtrepudatu. — Dans le verbe 
-^eltUj il est naturel de reconnaître la racine vel que nous 
avons en latin dans velim^ vellem, velle. Mais la signification 

1. Au sujet (le la diphthongue dansetc, cf. Plaute vxillam^ qu'il faut peut-éti-e 
écrire ieillam (Festus, p. 297, s. v. soracum). 



TABLE I a â. — TABLE VI a 2. 19 

est quelque peu différente, ce qui ne pourra pas nous étonner 
quand nous saurons que l'idée de vouloir est exprimée, en 
ombrien comme en osque, par la racine her. A. K. tradui- 
sent ehvellu par « jubeto » : ils rapprochent le substantif 
ehvelklu (V a 23, V 6 1) qu'ils traduisent par a decretum ». 
Ce sens peut parfaitement être adopté. Cependant quand nous 
viendrons au substantif, nous verrons qu'il signifie plutôt 
« propositum » que «decretum »; car il s'agit d'une formule 
soumise au vote d'une assemblée. Nous traduirons donc éga- 
lement ici ehvellu par «proponito». Il est question d'une 
formule que l'augure [poei angla aseriato eest) propose à 
l'acceptation d'un autre personnage désigné sous le nom d'ars- 
fertur. Quant à l'emploi de la préposition e ou ex devant un 
verbe de ce sens, on peut rapprocher en latin certains verbes 
à signification approchante, comme eyiimciare, effari^ ediccre, 
edictare, eloqui, 

Arsferture : cas indirect d'un substantif en tur= latin tor^ 
osque tur. Nous avons déjà vu par curnaco que l'accusatif 
des thèmes à consonne est en o; on verra plus loin que le 
génitif finit en er [nomnei* == lat. nomini^). Nous avons donc 
probablement ici un datif ou un ablatif. C'est le datif qu'exige 
la construction. — Au lieu de arsfertur, les tables en écriture 
étrusque écrivent ad fer tur. Nous avons ici le premier 
exemple d'un fait important : le d ombrien, quand il est ou 
était primitivement placé entre deux voyelles, ou quand il 
est final (comme c'était le cas pour la préposition ad), a 
changé de prononciation. Entre deux voyelles, il a toujours 
pris le son du 5 en grec moderne, c'est-à-dire qu'il s'est légè- 
rement assibilé. L'écriture ombrienne ancienne ne l'en repré- 
senta*, pas moins par le caractère % qui est un rf, quoique 
par sa forme il puisse être pris pour un r : il est assez 
difficile de dire pourquoi l'alphabet ombrien a figuré son d 
de cette façon, mais à ceux qui pourraient douter du fait 
nous rappellerons l'alphabet osque, où le d est figuré par un 
fl*. A l'époque où furent gravées les tables Vl-VII, ainsi que la 
partie en écriture latine de V, on crut reconnaître un r dans 
ce caractère; mais comme la prononciation exigeait un autre 
son, comme on trouvait d'ailleurs un second caractère ayant 

1. Momm^en, qui reconnaît le fait pour l'osque, en a prcscnlé une cxpliration, 
page 25 de ses Unteritalische DiaUktc. Je crois que Toriginc, quelle qu'elle 
soit; doit ôtre rapportée, à Talphabet auquel los Oirbriens et les Osq.ics uul cm-» 
prunté leurs caractères. 



20 TABLE ï a 2. — TABLE VI a 2. 

la valeur r, le transcripteur prit le parti de représenter le 
4 au moyen d'un r suivi d'un s : ainsi il satisfaisait à Texac- 
titude dont il se fait partout une loi, et il empêchait une 
confusion de la prononciation. Toutefois il lui arrive d'ou- 
blier le r et de mettre simplement un s : ainsi VI b 36 atre- 
pusatu à côté de VI b 16 atripursatu = atripudatu; Ace- 
Sonia (VI b 52) à côté de Acersonia (VII a 52) = Akedunia, 
Telle est l'explication que nous croyons devoir donner d'un 
fait qui a beaucoup occupé tous ceux qui ont écrit sur la 
langue ombrienne*. Nous transcrirons le î par un d; tou- 
tefois, pour rappeler le son assibilé qu'il avait pris, nous 
emploierons un d pointé (d). — Il y a cependant ;un cas où 
le r, comme transcription d'un ancien 4, pourrait être le signe 
exact de la prononciation : c'est quand 4 est fmal ; on a de 
même en latin ad changé en ar dans arvenas^ arvocatos, 
arfuissCy arversuiriy arbiter^arcessere^. Le mot qui nous occupe 
est précisément un composé ayant ad pour préfixe, et au 
lieu de arsfertur le graveur écrit deux fois (YI a 3, VII b 3) 
arfertur. Il faut ajouter néanmoins que, môme en cette posi- 
tion, ^ est plus souvent transcrit par rs: arsveitu « advehito » 
onze fois contre une fois arveitu. 

La seconde partie fertur est un substantif verbal formé de 
la racine fer « porter». Le nom correspondant en latin serait 
allaior. Quelle est la particularité à laquelle ce nom fait allu- 
sion? On a rappelé que le verbe arf/b^re, arferre était usité 
chez les Romains dans la langue religieuse. Festus (p. Il) : 
Arferia aqua, quae inferis libabatur, dicta a ferendo; sive 
vas vini, quod sacris adhibebatur. — Philoxcni Glossœ 
ap. Labb. Adferial uoo)p tb lia toÎç vexpoTç ffitfev8o|Aevov. Ce sens 
conviendrait au personnage, qui accomplit des fonctions sa- 
crées. Je ne crois pas cependant que ce soit le vrai sens. On 
verra plus tard, et notamment par les inscriptions II 6, V 6, 
que l'adfcrtor est le personnage chargé de fournir, sous sa res- 
ponsabilité et moyennant une indemnité fixée à l'avance, tous 

1. Lepsius (J>e Tah. Eug. p. 54 ss.) a parfaitement élucide le côté épigraphiqae 
de la question. Aufrecht et Kirchhoff (I, p. 84) transcrivent le ^ par un r, tout 
en reconnaissant que la valeur étymologique est d; ils regardent rs comme la 
représentation du son pris en ombrien nouveau par cette lettre. — M. Louis 
Havet, dans une note communiquée à la Société de Linguistique de Paris, a 
déterminé par les différentes positions où elle se trouve, la valeur physiologique 
de Tarticulation ombrienne d. 

2. Corsscn, Àussprachc^j I, 2î8. 



TABLE I a 2. — TABLE VI a 2. 21 

les objets nécessaires au sacrifice, tels que offrandes et usten- 
siles. L'impératif signifiant «qu'il fournisse» est fertu. Jecrois 
que adfertur se rapporte au môme ordre d'idées, et qu'il 
désigne l'entrepreneur ou procurateur du sacrifice. Cela ne veut 
pas dire qu'il ne soit pas revêtu d'un caractère public et sacré. 

Une circonstance qui ressort du texte, et que cette phrase 
suffirait déjà pour nous apprendre, c'est que nous sommes 
en présence de deux personnages, l'un qui est l'adfertor, et 
l'autre qui n'a pas de nom spécial sur les tables, mais qui 
est désigné par la circonlocution : poei angla ascriaio eest, 
« qui oscines observatum ibit ». C'est l'augure. Le seul fait 
que l'adfertor entre régulièrement en dialogue avec l'augure 
pour connaître l'avenir montre qu'il est en possession du jus 
avspicii : à Rome il se serait appelé aiLspicans ou avspiciicm 
captans^. Nous verrons plus loin se dessiner plus nettement le 
rôle de ces deux personnages. 

Tremnu serse. Ces deux mots doivent marquer quelque 
circonstance accessoire de l'action. Cf. le passage suivant, 
VI « 16 : sve anclar procanurent^ eso tremnu serse combifiatu, 
Tremnu serse sont des ablatifs, l'un appartenant à la seconde, 
l'autre à la troisième déclinaison. Je crois qu'il faut aussi 
rapprocher VI a 5 : sersi pirsi sesust, où, au lieu de e, la dési- 
nence est i'.Dans ce serse sersi je reconnais le latin sedes, mais 
avec changement du genre, car le mot ombrien est du mas- 
culin ou du neutre, ce qui ne peut surprendre, si l'on songe 
que ce terme, qui signifiait d'abord l'action de s'asseoir, a 
pris le sens concret « lieu, siège ». Cf. le neutre i^o<i, — Tremnu 
est un adjectif qui détermine serse : les hypothèses qu'on 
peut avancer sur le sens de ce mot sont trop peu certaines 
pour y arrêter le lecteur*. 

TRADUCTION. 

(Via 1) « Qui oscines (?) observatum (2) ibit, ita — a sede 
adfertori proponito. » 

(VI a 2) SHplo aseriaia par fa dersya, cumaco dersva^ (3) 

1. Voy. Bouché-Leclercq. Articles Augures et Auspices dans le Diciionnaite 
d^AfUiquités de Daremberg et Saglio. 

2. C'est ainsi qu'on a concurremment les formes d*ablatif ocre et ocri, 

3. Une question très-obscure, et que nous traiterons en son lieu, est de savoir 
s'il faut Yoir le môme mot ou un mot congénère dans le sese qu*on trouve 
trois fois: IH^ 23; IV, 15, testru sese. IV, 3, supru sese. 



22 TABLE I a 2. — TABLE VI a 2. 

peico merstOj peica mersta; mersta auvei, mersta angla esona. 

L'augure adresse ces paroles à radfertor. Dans le pre- 
mier mot je reconnais la première personne du présent d'un 
verbe correspondant au latin siipulor : seulement en ombrien 
c'est l'actif au lieu du déponent. Si Ton rapproche (ligne 3) : 
arfertuv eso anstiplatu^ on s'aperçoit déjà qu'il s'agit d'un 
contrat qui se lie entre les deux personnages. Pour mieux 
comprendre tout le passage qui va suivre, quelques éclaircis- 
sements d'une nature plus générale sont nécessaires. 

Si superstitieux que fussent les Romains, tout présage, à 
leurs yeux, n'était pas également valable. Us faisaient une 
distinction fondamentale entre les auguria oblativa ou pré- 
sages non demandés, et les auguria impetrativa ou présages 
obtenus (parce qu'ils ont été demandés) *. Il était au pouvoir 
de chacun de récuser les signes de la première espèce : « Nam 
in oblativis auguriis, » dit Servius [Mn, XII, 259), « in potes- 
tate videntis est, utrum id ad se pertinere velit, an refutet et 
abominetur. '» Mais il en est autrement pour les auguria im- 
petrativa : par cela même qu'on les a demandés, on s'est 
démis du droit de les refuser. Toutes les fois qu'il y a sacrifice 
et invocation aux dieux, c'est d'un présage de la seconde 
sorte qu'il est question. 

Il n'en était que plus important de déterminer toutes les 
conditions de l'acte qui allait s'accomplir. On sait jusqu'où 
les Romains poussaient les précautions à cet égard. S'il s'agis- 
sait du vol des oiseaux, ils limitaient la partie du ciel dans 
laquelle le présage devait se produire*. Ils indiquaient, comme 
nous le voyons ici, quels oiseaux devaient paraître. C'est ce 
qui s'appelait aues|5oscere*. Ils pouvaient encore stipuler des 
conditions plus expresses. Dans le sacrifice dont Tite-Live 
nous présente la description, qui est offert par Numa Pom- 
pilius pour savoir s'il doit accepter la royauté, ce sont préci- 
sément les présages demandés par l'augure qui se produi- 
sent : « Tum pcregit verbis auspicia quœ mitti vellet : quibus 



1. Serv. ad JEn. VI, 190. Auguria aut oblativa sunt, qua3 non po<«cuntur, 
aut impetrativa quse optata veniunt. 

2. Pline. Hist. Nat. XXVIII, 4. « In augurum certe disciplina constat neque 
diras neque ulla auspicia pertinere ad eos qui quamque rem ingredientes 
observare se ea negaverint. 

:i. « Nam moris erat ut captantes auguria certa sibi spatia dcsignarent, quibus 
volebant videnda ad se pertinere. »> Serv. ad A\.n. VI, 191, 
4. Serv. ad Mn. I, 398. 



TABLE I a 2. — TABLE VI a 2. 23 

missis declaratus rex Numa de templo descendit. » Pour le 
dire en passant, la superstition se manifestant de cette façon 
semble moins puérile : un peuple pieux comme les Romains, 
convaincu de la continuelle intervention des dieux dans les 
affaires humaines, pouvait sans inconséquence demander à la 
divinité qu'elle manifestât sa volonté par un signe ; on choi- 
sissait pour obtenir ce signe les phénomènes qui paraissaient 
le moins astreints à des lois, comme le vol et le chant des 
oiseaux, la direction de la foudre, la palpitation des entrailles 
de la victime. 

L'énonciation des conditions arrêtées entre Taugure et les 
dieux s'appelle legwm dictio^. Mais une circonstance néces- 
saire, dont nous n'avons pas encore parlé, c'est que la per- 
sonne qui demande le sacrifice donne pleins pouvoirs à l'au- 
gure et s'engage formellement à accepter pour elle-même les 
présages qui se produiront. Il est clair que sans ce consen- 
tement le sacrifice serait en vain. Ainsi s'explique le dialogue 
qui, chez Tite-Live, s'engage enti*e le fétial et le roi Tullus 
Hostilius, au moment où le traité avec Albe doit être conclu. 
Fetialis regem TuUum ita rogavit : « Jubesne me, rex, cum 
pâtre patrato populi Albani fœdus ferire? » Jubente rege : 
« Sagmina, inquit, te, rex, posco. » Rex ait : « Puram tollito. » 
Fetialis ex arce graminis herbam puram attulit. Postea re- 
gem ita rogavit : « Rex, facisne me tu regium nuntium populi 
romani Quiritium? vasa comitesque meos? » Rex respondit : 
a Quod sine fraude mea populique Romani Quiritium fiât, 
facio. » Il s'agit ici pour le roi d'autoriser le fétial à parler et 
à traiter en son nom. Dans les Tables Eugubines, la relation 
des deux personnages est renversée : l'augure, au moment de 
consulter le vol des oiseaux, fait prendre à l'adfertor l'enga- 
gement d'accepter les présages. La forme sous laquelle cet 
engagement est contracté rappelle à certains égards celle de 
la stipulation romaine. 

On sait que, dans la langue du droit, on appelle stipulatio 
un contrat solennel qui se lie entre les deux parties au moyen 
d'une question et d'une réponse conçues en termes identiques. 
Quinque aureos dare spondes? — Quinque aureos dare spondeo» 
Quelquefois (et c'est là probablement la signification primitive 



1. Serv. ad Mu. III, 89. « Legum dictio aulem est cum condicio ipsius augurii 
certa nuncupatione verborum dicitur, quali condicione augurium peracluru^ 
si t. » 



S4 TABLE I a 2. — TABLE VI a 2. 

de ce terme) le mot stlpulalioy au lieu de s'appliquer à l'en- 
semble de l'acte, c'est-à-dire à la demande et à la réponse, 
désigne seulement la demande : la réponse porte alors le 
nom de sponsio. On oppose de môme le stipulator, c'est-à-dire 
celui qui fait la demande, au promissor ou sponsor, c'est-à- 
dire celui qui répond. Le verbe stipulari s'emploie également 
au sens étroit, en parlant de celui qui fait la question ^ Sur 
notre inscription, sLiplo « je stipule, » est employé en cette 
signification : mais au lieu de spondere ou promittere, l'om- 
brien a un verbe an-stiplo dont le préfixe, qui représente soit 
ivTi, soit ^va, marque le retour ou la réciprocité. 

Par un excès de précaution qui marque bien le caractère 
formaliste du rituel italique, le mot stiplo est exprimé au 
commencement de la stipulation. Dans le droit romain, nous 
n'avons pas d'exemple du verbe stipulor placé en tête d'une 
stipulation : et cela se conçoit, puisque la demande et la 
réponse devaient reproduire exactement les mêmes termes. 
Mais dans les formules d'une autre nature on a soin d'ajouter 
le verbe qui exprime le caractère de l'acte judiciaire : ainsi 
aiOy postulOj jitbeOy volo, sont fréquemment exprimés*. C'est 
ainsi qu'au début d'une formule un peu longue proposée au 
peuple romain on place ces mots : « Velitis jubeatisne hoc 
sic fieri? » (T. L., XXII, 10). Nous apercevons donc ici une 
légère différence entre l'usage romain et l'usage iguvien : la 
stipulutio, à Iguvium, n'avait pas nécessairement la forme 
interrogative ; elle pouvait s'annoncer elle-même comme sti- 
pulation, de sorte qu'il devenait impossible d'en répéter 
identiquement le commencement*. 

Aseriaia. Nous avons ici un subjonctif ou plutôt un optatif 

1. « Qui uxorem ducturus crat, ab eo, unde ducenda erat, stipulabatur eam in 
xnatrimonium ductum iri : qui daturus erat, itidem spondebat daturum. Is con- 
tractus stipulatioQum sponsionumque dicebatur sponsalia. Ser. Sulpic. ap. Gell. 
IV, 4. — Si stipulanti mihi decem tuviginti respondeas. Ulp. Dig. 45, 1. 1. — 
Qui stipulatur reus stipulandi dicitur. Qui promittit reus promittendi habetur. 
Modestin. Dig. 45, 2, 1. 

2. Voy. par ex. : Gaii Comment, IV, 16. 

3. Peut-être a-t-on exagéré dans le droit romain la nécessité de l'identité. 
Ainsi chez Plaute (si nous pouvons prendre un poète comique comme exemple), 
on trouve une stipulation où c'est seulement le mot essentiel qui est reproduit 
dans la réponse. Pseudolus IV, 6, 14 : 

Suc. NuUum periclum est, quod sciam, stipularier. 
Ut concepisti verba, viginti minas 
Dabin? Ball. Dabuntur. Sim. Hoc quidem aclum est haud maie. 



TABLE I a 2. — TABLE VI a 3. 25 

analogue aux optatifs attiques (|;iXoît)v, SriXoiriv, Tiji^riv. On trou- 
vera plus loin portaia, kupifaia, etaians, qui sont de même 
formation*. La désinence est tombée : c'était selon toute pro- 
babilité un s. En latin, la conjonction ut eût été nécessaire 
devant le second verbe : « stipulor ut observes ». On pour- 
rait du reste mettre un point après stiplo et faire de ose- 
riaia..., une proposition indépendante: « Que tu observes.... » 

Vient ensuite la répétition des mômes oiseaux, avec cette 
différence que les noms, au lieu d'ôtre à Tablatif, sont cette 
fois à l'accusatif. Nous avons, par conséquent, peico mersto 
au lieu de peiqu merstu, cumaco au lieu de cumase. Cet o des 
thèmes à consonne*est représenté en vieil ombrien par un u.- 
uhturu (auctorem). Les noms féminins parfa dersva, peica 
mersta sont écrits, par la négligence du graveur, sans leur 
m : mais ailleurs on a parfam tesvam, totam, saïvam. 

Mersta auveP, mersta angla esona. — Ces mots sont égale- 
ment à l'accusatif, étant régis comme les précédents par 
aseriaia : il faut donc par la pensée ajouter à chacun un f. 
Cet f qui manque dans notre passage a été au contraire 
marqué à la fin de quelques-uns de ces mots, ligne 4. 
La distinction entre les oiseaux dersva et les oiseaux mersta 
étant une fois établie, il va être fait une déclaration au sujet 
de ces derniers : il est annoncé que les oiseaux mersta (tant 
avei que angla) seront considérés comme esona. Ce dernier 
mot revient fréquemment : tantôt il accompagne un nom 
avec lequel il s'accorde, tantôt il est seul et du neutre. En 
cette dernière construction, il a le sens de « sacrifice ». Nous 
pouvons donc, quand il est adjectif, le traduire par « sacer ». 
Mais notre ignorance du rituel nous empêche de voir quelle 
idée précise il faut attacher à ce terme. Sur l'origine du 
mot, rien de bien satisfaisant n'a été proposé. Grotefend 
pense à atorioç, Ebel à l'étrusque œsar « deus »* ; Aufrecht rap- 
pelle le sanscrit asu « bon », grec eu *. On a songé aussi au 

1. Sur ces optatifs, voy. Schleicher^ Compendium, § 290. 

2. Vu dans ce mot est un développement du v. Il sera question de ce fait 
plus loin. 

3. ZK, IV, 200. Nous devons la connaissance de ce mot étrusque à Suétone, 
Vie (V Auguste, XCVII. Il est question des présages qui annoncèrent la mort do 
Tempereur. « Sub idem tempus ictu fulminis ex inscriptione status ejus prima 
nominis litera effluxit. Responsum est centum solos dies poslhac victurum, quem 
numerum C litera notaret; futurumque ut inter deos referretur, rpiod AESAR, 
id est reliqua pars e Cœsaris nomine, etrusca lingua deus vocaretur. • 

4. ZK, I, 282. 



26 TABLE I a 2. — TABLE VI a 5. 

nom de dieu celtique Esus^ Ilesus. Ce qui paraît plus près que 
tous ces mots, c'est le sabin aisos *, qui se trouve en tête de 
rinscription de Rapino. L'orthographe eesona{\l a 18) montre 
que la voyelle initiale est longue. 



TRADUCTION. 

(VI a 2) Stipuler [ut] observes parram prœpetem, cornicem 
prœpetem, (3) picum adversum, picam adversam : adversas 
aves, adversos oscines (?) sacros. » 

(Via 3) Arsfertur eso cmstiplatu : (k) Ef aserio, Parfadersva^ 
citmaco dersva^ peico mersto^peica mersta; mersta aveif^ merstaf 
(5) anglaf esona : mehe, tote ijoveine, esmei stahmei stahmeitei, 
— A la stipulatio succède la sponsio. L'adfertor doit répondre 
en répétant les termes qui lui ont été proposés, et il énumère 
tous ceux que concerne le sacrifice. Au lieu du verbe latin 
spondere ou promittere nous avons ici un mot composé de sti- 
plo et du préfixe an. Ce préfixe, qui correspond à (Jvxt ou iva, 
implique une idée de réciprocité ou de retour. Le sens est 
donc : « Adfertor ita spondeto ». Nous trouvons ensuite le verbe 
aserio à la 1" personne avec l'accusatif pluriel féminin e/*pour 
régime. Ef appartient au thème pronominal î, qui a donné 
au latin les formes i-$ i-d i-in e-m i-6i, et à Tombrien le ma- 
sculin er-ek er-ec er-ont^ le neutre ed-ek ers-e. Comme il 
existe en latin à côté du thème i un thème eo (pour eto), qui 
a donné les formes ea eum eam ii eos eas etc., de même en 
ombrien nous avons un accusatif pluriel féminin eaf (I 6 42); 
mais ce n'est pas une raison pour corriger notre forme ef en 
eafj comme Ta cru devoir faire KirchhoflT. 

Vient ensuite la répétition des mots déjà connus, mais avec 
l'addition d'une couple de régimes indirects au datif. 

Mehe. — C'est le latin mihL Plus bas on trouvera dans la 
réponse de l'augure tefe = latin tibi. — Tote ijoveine, — Deux 
datifs féminins de la 1" déclinaison. On aura plus loin le 
génitif totar iovinar(Yla 30) = tu tas ijuvinas (I b 2), l'ac- 
cusatif totam ijovinam {VI a 49), l'ablatif tota ijoxnna (VI a 23). 
La désinence du datif latin œ est, comme on sait, la contrac- 
tion de deux voyelles longues à -f î^ qui, au temps d'Ennius, 

1. Corssen, dans ZK. IX, 133. AusspTache^ I, 375. 



TABLE I a 2. — TABLE VI a 5, 27 

se prononçaient encore d'une façon distincte : terrai frugiferai 
était la fin d'un hexamètre*. En ombrien, la désinence cor- 
respondante est toujours e. — Tote^ comme Lepsius Ta reconnu 
d'abord*, est un substantif signifiant peuple ou ville. On 
pourrait, au besoin, deviner ce sens par la comparaison de 
nombreux passages de nos tables, où tota accompagné d'un 
nom ethnique est aussitôt suivi de trifu (= latin trihus) ac- 
compagné du môme nom ethnique. Ce sens est confirmé par 
le témoignage des langues congénères. Dans les inscriptions 
osques touta signifie tantôt « peuple» et tantôt « ville ». La 
diphthongue de la première syllabe (on trouve aussi une fois 
tauia) montre que Vo de l'ombrien tota doit être prononcé 
comme une longue. L'adjectif dérivé du nom est en ombrien 
totcus (YI a 12], en osque touticus. Les historiens latins con- 
naissaient cet adjectif : « medix tuticus, dit Tite Live (XXIII, 
35), summus magistratus erat Campanis ». — Existe-t-il un 
rapport entre le substantif ombrien tota et l'adjectif latin 
lotitë? Je crois que le rapport est de même sorte, quant au 
sens, qu'entre populusplebs et jo/enits, entre icoXi<; ir>?6o< et «Xi^- 
pT}c. Tandis que la signification est restée adjective en latin, 
elle s'est condensée en un appellatif dans les deux dialectes 
congénères, à peu près comme si de l'adjectif commun il ne 
restait en français que le substantif la commune*. Nous ne 
traduirons pas cependant tota par « populus » attendu que 
nous trouverons plus loin poplo. Il y a même un passage où 
les deux mots sont combinés de manière à nous éclairer sur 
leur différence. VI b 43 on sacrifie popluper totar Ijovinar 
totaper lovina. D'après ce passage, tota exprime une idée plus 
compréhensive que poplu; nous traduisons « pro populo civi- 
tatis— aî,pro civitate — a». 

Ijoveine. On vient déjà de voir un certain nombre de va- 
riantes de cet adjectif. Les formes les mieux conservées sont 
ikuvina, ikuvine, ikuvinus, qui se trouvent sur la 
table I. Comme Olivieri (1735) l'a déjà reconnu par la compa- 
raison des monnaies*, c'est un adjectif dérivé du substantif 

1 . Ennius, Ànn, y. 479, éd. Vahlen. 

2. ZeiUchrift fur deutsehe ÀlterthuvfistjDissensehaft, 1847. P. 422. CT. Mom msen 
Pie unteritalischefi Dialektei p. 30 '4. 

3. Les rapports qu'on a signalés avec le lette tauta « peuple •, le gallois tuath 
et le gothique tMuda me paraissent moins certains. 

4. Ce fut un trait de lumière, car jusque-ià on n'avait aucune idée du contenu 
des tables, V07. Lepsius, De Tabulis Bugubini», p. 17. — Les monnaies d'Igu- 



28 TABLE I a 2. — TABLE VI a 5. 

Iguvium (il faut se rappeler que Tancien ombrien n'a pas de 
lettre pour le g et le représente par un /c), à Taide du suffixe 
înus^. La diphthongue ei, que nous avons précisément dans 
notre forme ijoveine, prouve que la pénultième est longue. 
Mais un g placé entre deux voyelles est sujet à s'affaiblir en j. 
C'est ainsi que nous verrons un peu plus bas (1. 8) rmijetOy 
participe passé du même verbe qui fait à l'impératif mw^a^u. 
De là les formes comme iiuvina iiovina (prononcez 
ijuvina ijovina). D'autres fois on a iovina iovinur. Il est 
clair que deux formes comme ikuvina et Iiuvina [là 2) 
ne peuvent être contemporaines, mais se rapportent à deux 
états différents de la langue. 

Esmei stahmei stahmeitei, — Ces mots que Kirchhoff traduit 
comme des datifs doivent être considérés comme des locatifs 
analogues au latin domi, humi^ à Tosque rnûinikei tereî (m 
communi agro) *. — Stahmei — probablement de la racine sta 
(Vh est un signe orthographique indiquant la longue) — si- 
gnifie la place, et, comme Kirchhoff Ta pensé avec raison, il 
marque ici la place tracée dans le ciel par l'augure. C'est un 
substantif masculin ou neutre formé à l'aide du suffixe mo^ 
comme fumiis^ arma en latin. — Stahmeitei est le participe 
passé du verbe dénominatif tiré de ce substantif. Il est fléchi 
d'après la seconde conjugaison, dont le participe est en eitom, 
etom^ itom. On a ici une locution comme icdXfifxov TroXefisîv. Il est 
question du temple tracé au ciel par l'augure et dans les 
limites duquel le présage doit se produire. Quand Numa offre 
son sacrifice à Rome (Tite-Live, 1, 18), la formule d'invocation 
se termine de même : « Jupiter pater, si est fas hune Numam 
Pompilium cujus ego caput teneo regem Romae esse, uti lu 
signo nobis certo acclarassis inter eos fines quos feci. » Pour 
traduire stahmeitei^ l'expression latine serait « effatum ». 

Il reste le pronom esmei^ qui rappelle à première vue les 
formes sanscrites comme asmâi (illi), asmât (illo), asmin (in 
illo). Toutefois, je crois plutôt que nous avons ici une forma- 

vium, dont Fabretti (pL XVIII) donne le fac-similé, portent tantôt lkuvins{f) et 
tantôt Ikuvinû 

1. La ville d*Iguvium est mentionnée chez Cicéron ad Att. VII, 13. pro Balbo, 
c. 20. César, B. Gaîl. I, 12. Liv. XLV, 43. Pline, H. N. III, 14. XV, 7. XXIII, 49. 
— L'adjectif Iguvinus, chez Pline, III, 19. — Le nom moderne Gubbio ne saurait 
venir de la forme ombrienne, puisque le g était déjà brisé en; : il vient du mot 
latin- 

2. Bûcheler, La déclinaison latine, p. 186 de la traduction française. 



TABLE 1 a 2. — TABLE VI a 5. 29 

lion nouvelle eis -[- mo. Il est à peu près certain qu'il faut 
encore suppléer un c à la fin : on trouve ailleurs (I a 28, 31) 
esmik. 

TRADUCTION. 

(VI a 3) Adfertor ita spondeto : (4) Eas observo. Parram 
praepetem, cornicem prœpetem, picum adversum, picam ad- 
vcrsam; ad versas aves, ad versos (5) oscines (?) sacros : mihi, 
civitati Iguvinœ in hoc templo effato. 

(VI a 5) Sersi pirsi sesust poi angla (6) aseriato est^ erse neip 
ntiigatUy nep arsir andersislu; nersa courtust porsi angla an- 
senato (7) iusl. Sve mujeto pust, oie pisi arsir andersesust^ dis- 
1er alinsust\ 

Nous distinguons aisément dans ce texte trois parties, dont 
la première se compose de prescriptions, comme on le voit par 
les ivcvpkvoixi^mugatu^and&i^sistu^ et dont la troisième est con- 
ditionnelle, ainsi que cela ressort de la conjonction sve « si ». 
Entre les deux vient se placer une phrase composée de deux 
propositions, finissant par les deux verbes courtust et iust. 

Nous connaissons déjà le sens de poi angla aseriato eest (il 
faut lire ainsi, d'après la ligne 2, au lieu de est), — Sesust 
est une troisième personne du singulier analogue aux futurs 
antérieurs osques, comme fefacust. La racine est redou- 
blée et prend la syllabe vs devant les désinences person- 
nelles : on a de môme en ombrien peperscust, pepurkurent 
dersicust (pour dedikust^). Disons tout de suite que très- 
souvent le redoublement manque. La syllabe us n'est pas autre 
chose que le futur du verbe fu qui a perdu son f initial *. 
Deux formations présentent la syllabe complète fus : ce sont 
les racines i « aller » et du « donner » ; elles font ambrefur- 
rent « ambiverint », et atedafust (pour an-dedafust) « cir- 
cumdederit ». Pour reconnaître à quel verbe appartient 
sesitëty il faut nous transporter ligne 7, où nous trouvons le 
composé ander-sesust : c'est là, comme on l'a dit, une phrase 
conditionnelle régie par la conjonction sve. Il n'est pas diffi- 
cile, en relisant le texte, de reconnaître que cette phrase ré- 

1. Àndersesuspdiikralinsusl. 

2. Cette dernière forme ne se trouve pas sur les tublcs. 

3. Voy. Bopp, Grammaire comparée, § 856, Schleichcr, Compendiumf S 303. 



30 TABLE 1 a 2. — TABLE VI a 6. 

pète sous forme dubitative la prescription contenue dans la 
ligne précédente, où figure Timpératif andersistu : dès lors 
nous sommes fixés sur Torigine de sesixst^ qui appartient au 
verbe sisto ou slo. On peut à ce propos observer comment le 
langage finit par user ou par polir lés mots les plus rocail- 
leux : la racine slo devrait faire stesttcst. Mais, de même que 
le latin sisto a déjà éliminé le t de la syllabe réduplicative, 
nous voyons effacé ici le t de Tune et de Tautre syllabe*. — 
Sersi a déjà été expliqué comme variante de serse (ligne 2). — 
11 Teste pirsi, qui doit être une particule régissant toute cette 
proposition incidente : le p initial fait penser au thème du 
pronom relatif. Cette particule se retrouve fréquemment sous 
les formes suivantes : pidi pirsi pide perse pedi persi 
pede perse perseL La dernière forme est la plus complète : 
elle se décompose en pers-ei, dont la seconde partie est Ten- 
clitique ei (cf. />o-ei), et la première le neutre du thème pij le 
d étant représenté par d en écriture étrusque et par rs en 
écriture latine. Quant au sens, il est naturel de chercher une 
particule exprimant le temps, équivalant au latin « quum, 
quando » ou « ubi ». — Le sens de toute cette proposition est 
donc : Sede quum steterit qui oscines observatum ibit.... 
C'est le moment de nous reporter au passage de Tite-Live 
(I, 18), où nous trouvons : « Inde ab augure deductus in ar- 
cem [Numa], in lapide ad meridiem versus consedit. Augur 
ad lœvam ejus, capite velato, sedem cepit. » Les témoignages 
des anciens ne sont pas d'accord sur la position des augures 
pendant qu'ils observent les oiseaux : tantôt on les repré- 
sente assis, tantôt debout*. Le texte ombrien est en faveur 
de ce dernier témoignage». 

Erse. Ce mot, qui en vieil ombrien s'écrit edek , est le cor- 
rélatif de pirsi. Il se décompose en id + e/c, et il correspond 
exactement à Tosque îdik. Vi initial s'est changé en e, comme 
à côté de pide on trouve pede. La signification est « alors »; 
un peu plus bas (ligne 8) nous trouverons pufe,... erse. On 
sait que dans les langues anciennes la plupart des mots signi- 

1. D'après l'analogie de a-tedafust an^ersafust on se serait plutôt attendu 
à une forme sêsafusL 

2. Voy. Servius, ad JÉn. VI, 197. IX, 4. Les divers renseignements fournis 
par les anciens sont réunis dans Husclike, Die Iguv. Taf. p. 48 et 512. 

3. Pour expliquer avec HuschlLe setust par « sederit > et andersesust par 
« intersedcrit •, il faut admettre que deux fois le graveur a écrit setust au lieu 
de sersust (sedust), ce qui est peu vraisemblable. 



TABLE I a 2. — TABLE VI a 6. 31 

fiant ce lorsque.... alors » sont d'origine pronominale. Ici nous 
avons des accusatifs neutres, comme ï-xe xd-xe en grec. — 
Neip (écrit la seconde fois nep) est une négation dont la pre- 
mière partie représente le latin nei, ne. Le p doit être consi- 
déré comme l'équivalent de Tenclitique latine que; c'est ainsi 
que pumpe correspond au latin cunque. L'addition de cette 
enclitique se justifierait ici par la répétition de la négation; 
mais on trouve ailleurs neip employé seul dans le sens du 
latin non^ et l'ombrien, autant qu'il nous est connu, n'a pas 
d'autre négation; de môme en ancien latin neque est employé 
dans le sens de non. Ainsi dans une formule citée par Caton 
(De r. T. 141) : « Mars pater, si quid tibi in illisce suovitauri- 
libus lactentibus neque satisfactum est. » — Mugatu est l'im- 
pératif d'un verbe de la i" conjugaison, comme stiplatu por- 
tatu pihatu; mais il est difficile d'en déterminer l'origine et le 
sens. KirchhoflT pense au verbe latin mugire^ et il croit qu'il 
est question des bœufs du sacrifice dont les beuglements ne 
doivent pas interrompre l'inspection des oiseaux. Comme cette 
hypothèse l'oblige à admettre un changement de sujet, il fait 
de mugatUy non pas un impératif, mais un subjonctif présent 
passif pris dans le sens impersonnel : le r final du latin mugiar- 
tur serait tombé et l'i éliminé ou absorbé par la voyelle sui- 
vante, ou bien encore on peut admettre un verbe mugëre. 
Cette explication rencontre plus d'une difficulté. Il n'a pas été 
question de bœufs jusqu'à présent, et il peut sembler étrange 
qu'au moment où ils paraissent pour la première fois, au lieu 
de les nommer on mette le verbe sous la forme imperson- 
nelle. Le verbe suivant andersistu est incontestablement un 
impératif, ce qui doit faire penser la môme chose pour mvr- 
gatu. Enfin, la phrase : nersa courtitët porsi angla aseriato 
ixisl, de quelque façon qu'on l'explique, est une prescription 
relative à la contenance de l'augure; il est donc naturel de 
supposer que mugatu et andersistu sont des prescriptions 
ayant rapport au môme personnage. Je crois que mugatu est 
un verbe signifiant « remuer, bouger » et qu'il est apparenté 
avec le latin movere. Un g peut disparaître en latin devant 
un V sans laisser de trace, comme on le voit par nivem^ levis^ 
brevisj struo, fluo. C'est ce qui est probablement arrivé pour 
f avère (sanscrit bhag) et fovere (grec ^x^yn). Le grec (aox^oç 
« levier* » a peut-être conservé la gutturale qui a disparu de 

1 i Comme veeiis, de oehere. 



32 TABLE I a 2. — TABLK VI a 6. 

mo[g)veo^. Le verbe doit être pris dans le sens neutre : « qu'il 
ne se meuve pas ». 

Arsir, Kirchhoff, suivant le môme ordre d'idées qui lui a 
fait reconnaître dans mugatu le latin mugire, croit qn'arsir 
représente le latin archaïque a^szV « sang ». Festus (p. 16) : 
« Assaratum apud antiquos dicebatur genus quoddam potio- 
nis ex vino et sanguine temperatum, quod Latini prisci san- 
guinem assir vocarent. » Il s'agirait du sang des victimes qui 
ne doit pas interrompre (andersislu dans le sens de inter- 
cedere) l'observation des oiseaux. Mais en supposant même la 
présence des bœufs, il n'est dit nulle part et il est peu vrai- 
semblable qu'ils doivent être tués à ce moment, de sorte qu'il 
n'y a point de raison pour prendre des précautions de ce 
genre. Ou faut-il croire que ces mots renferment la défense 
de les tuer? Mais c'est là une expression bien détournée et 
bien recherchée pour un texte qui emploie toujours le mot 
propre. Ce n'est pas un nominatif singulier, mais un datif 
pluriel qu'il faut chercher dans ce mot, qui est, selon moi, un 
régime indirect du verbe andersistu, dont nous allons d'abord 
nous occuper. 

A andersistu correspondrait le latin inter-sistito. Le préfixe 
ander (en vieil ombrien et en osque an ter) a affaibli le ^ en d 
sous l'influence de la nasale. Dans les verbes de la S' con- 
jugaison, la syllabe iu se joint à la racine sans voyelle de 
liaison : comoltu (commolito), rêve s tu (revisito). Quand la 
consonne finale de la racine est un t ou un rf, cette dentale 
disparaît sans laisser de trace, ou plutôt elle est assimilée par 
le t de la désinence : covertu (converti to), ampentu (impen- 
dito), ostentu (ostendito), de môme ici sisiu (sistito). Le sens 
de ce verbe composé est probablement celui du verbe latin 
intersistere « interrompre, s'arrêter au milieu ». — Revenant 
à ai^sir^ nous pouvons maintenant conjecturer d'après le con- 
texte ce qu'il signifie. Quelle est la chose que l'augure ne doit 
pas interrompre? C'est sans doute ses prières, ses cérémonies, 
ou, si l'on veut encore, ses observations. Le mot a^^siV doit, ce 
semble, avoir quelque acception de ce genre. Nous allons pro- 
poser le rapprochement qui, entre autres conjectures aux- 
quelles on pourrait songer, nous a paru le plus vraisemblable. 

1. Cf. aussi migrare et cette glose de Festus: Ccmmugcnto convocanto. -^ 
L'allemand miihej où le h n'a pas de valeur étymologique, suppose un primitif 
mô/an, pour môgjan (Grimm, KL Schriften^ III, 103). La différence du sens est 
celle de vehere à vexare. 



TABLî: I a 2. — TABLE VI a 6. 33 ' 

I 



— Le grec é^ signifie « precatio, preces ». Homère l'emploie 
plusieurs fois en ce sens : 6e^ Bi ot ifxXuev dpvic [Od, A. 767). 

BcTt8oç o' iia(<nov dlpTiv IlSaccv licixpi^vfis (IL 0, 599). Si le plus sou- 
vent il a le sens d'imprécation, c'est là une acception posté- 
rieure due à cette tendance péjorative dont toutes les langues 
foumissenl des exemples. Nous serions disposé à expliquer la 
voyelle longue par l'hypothèse d'un ancien dpaot, devenu avec 
allongement compensatif dpd. C'est ainsi qu'atpa> fait au par- 
ticipe aoriste apaç et qu'en laconien [Iep(re^(Sv4ca devient Dvipe- 
fovcca^ Si l'on admettait cette conjecture, la forme ombrienne 
cMTsir correspondrait exactement, sauf la différence du genre, 
au grec ^paTç *. 

Nersa. Ce mot, qui ne se trouve qu'une fois, a probable- 
ment perdu un 7» à la fin : la première partie est la négation 
ne, la seconde équivaut & la syllabe d(xm que nous avons en 
latin dans quondœmy quida/m, Nersa est, à ce que nous sup- 
posons, une particule négative impliquant une idée de temps, 
et pouvant se traduire par non antea, — Courtust est le futur 
antérieur du verbe co-vertere^ con-vertere^ employé au sens 
roQéchi comme il l'est quelquefois aussi en latin. La forme 
ombrienne se rapproche plutôt du latin vorterey qui s'est con- 
servé dans vorteXy advorsum. Nous trouverons d'autres exem- 
ples de vo changé enuK — Il est défendu ici & l'augure de se 
retourner : on verra plus loin que la conversion de l'augure 
marque le moment où cette partie du cérémonial est ter- 
minée. — Porsi est, comme pim, une forme neutre du pro- 
nom relatif, suivie de l'enclitique ei ; c'est ainsi qu'en latin on 
a quod et quid. Il est pris adverbialement et il correspond 
pour le sens à l'adverbe quam : nerm.... porsi « non antea...» 
quam». — Angla anseriato ivsL Le seul mot qui demande 
une explication est iust : c'est le futur antérieur du verbe 
a aller », dont nous connaissons déjà le futur simple eest. 
Nous avons déjà eu l'occasion de citer la forme plurielle 
ambr-efurent (circumiverint), à côté de laquelle existe aussi le 



1. Sur rallongement compensatif en grec, voy. Brngman, dans les Studien de 
Curtius, IV, 58. 

2. On aurait du même coup une explication du sanscrit Hshi (pour auhi), qui 
est le nom des poètes védiques ; le sens de oe mot, pour lequel jusqu'à présent 
aucune étymologie satis&isante n'a été présentée, sérail « precator ». Nous de- 
vons ajouter toutefois que le mot arsir ne se trouve pas sur les tables en écriture 
étrusque, de sorte qu'il règne de l'incertitude sur la valeur du groupe rs. 

3. La forme vertere existe également : eovertu {VII a 4&}, ku vertu (I & 9}. 

3 



34 TABLE I a 2. — TABLE VI a 7. 

singulier ampr-efus (circumiverit), où le /"du verbe auxi- 
liaire s'est conservé. C'est à peu près comme on a en latin, à 
côté des parfaits adfui^ prœfuiy la forme mutilée potui. A. K. 
traduisent cette phrase d'une manière différente : ils regar- 
dent porsi comme un nominatif masculin ayant môme sens 
qnepoi^. Le sens de la phrase entière serait : «et il ne se 
sera pas retourné auparavant, celui qui aura observé les oi- 
seaux». Mais cette construction nous paraît peu naturelle. 
Sve <3c si » est la conjonction qui, en osque, s'écrit svai, 
svae. — Mujeto{m) est le participe passé neutre du même 
verbe dont mugaiu est l'impératif. Le suffixe etom ne diffère 
pas, au fond, du suffixe eitom de stahmeiiom. Lej est l'altéra- 
tion d'un Qy comme dans Jjovina. — Fust^ futur tiré de la ra- 
cine /u, comme eest de ei « aller » : « Si motum fuerit » (s'il 
a été bougé). — Ote, en vieil ombrien ute, osque auti. Con- 
jonction répondant au latin oaU. — Pisi, C'est probablement 
le même mot que nous avions plus haut (ligne 5) sous la 
forme pirsi. Ici le mot est pris dans le sens pronominal, et 
non adverbial : nous le traduisons comme un accusatif neutre 
signifiant c< en quelque chose, aliquomtulwifn ». — Arsir an- 
dersesuspdisleralinsusL C'est ainsi que porte l'inscription. 
Mais le jp, qui d'ailleurs est mal conformé, doit être changé 
en t. Nous obtenons ainsi le mot cmdersesust qui correspond 
à cmdersistUj et dont la dernière partie reproduit la forme 
sestist (ligne 5) : « aut aliquantulum precibus interstiterit ». — 
Il reste disleralinstisty qui doit être probablement séparé en 
disler alinsust. Disler (pour diêler) peut être considéré soit 
comme le génitif singulier (cf.puplery tupler), soit comme 
le datif-ablatif pluriel du substantif masculin tiçel (II a 
15) dont nous avons ailleurs l'accusatif singulier tiçlu (II 
b ââ, III, 25, 27). Ce mot, dans les passages cités, a claire- 
ment le sens de « litatio ». Il paraît naturel de penser au 
verbe latin dicare : il faut supposer un substantif dicolom 
diculwn ou plutôt dxcelwm formé avec le suffixe lo. Devant le 
e qui jadis précédait le Z, le c s'est changé en sifflante, 
comme dans arçlataf (arcelataf. — Quant au cas que re- 
présente diçlevy nous attendrons pour en traiter que nous 
ayons examiné le mot suivant. — Alinsust. Ce mot diffi- 
cile, sur lequel Kirchhoff s'abstient de rien avancer, pré- 
sente du moins ceci de certain qu'il y faut voir un verbe. 

1. Ouvrage cité. 11^ 53. 



TABLE I a 2. — TABLE VI a 7. 35 

La désinence l'indique et la construction Texige : « Si telle 
ou telle condition n'est pas observée, le sacrifice.... ». Sera 
nul, sera défendu, voilà ce que le sens général paraît deman- 
der. Dans Va initial, on peut conjecturer la syllabe priva- 
tive (latin in, osque an, grec dv ou à) : que cette syllabe ait 
été an en ombrien*, c'est ce qu'on voit clairement par les ex- 
pressions comme çihitu amçihitu (VI b 57), hostatu anhostatu 
(ibid.), virseto avirselo (VI a 28). Dans la seconde partie, linsust, 
nous sommes obligé, si nous voulons trouver un sens, de 
faire quelque correction au texte. Je suppose qu'une syllabe 
a été omise à cause du voisinage de deux lettres semblables : 
linéust (nous avons déjà dit combien est fréquente la confu- 
sion entre ^et s) serait pour liéenéust ou liéinéust. Ne voulant 
pas arrêter le lecteur sur l'analyse d'une forme conjecturale, 
je me contente de renvoyer à ce qui sera dit de purdînmst et 
de combifianéust^. Si l'on admet cette correction, on aura un 
verbe parent du latin licet, et signifiant «il ne sera pas per- 
mis ». La présence de la syllabe privative an peut se comparer 
à ce qui a lieu en latin pour infitiari « nier » de infitiœ, « dé- 
négations ». — En ce qui concerne le cas où est employé 
diéler, on peut hésiter entre le génitif singulier et le datif- 
ablatif pluriel. Les noms de la seconde déclinaison font leur 
génitif en eiV, er, sur les tables en écriture latine; sur les ta- 
bles en écriture indigène, il est en es ou en er. Au point de 
vue de la syntaxe, l'une et l'autre construction pourrait se 
justifier : sur des emplois analogues du génitif, je renvoie à 
VI a 8, 19, 27; II a 21. 

TRADUCTION. 

(VI a 5) Sede quum steterit qui oscines (?) (6) observatum 
ibit, tum ne [se] moveat, neve precationibus (?) intersistat. 
Neque antea se converterit quam oscines (?) observatum (7) 
iverit. Si motus fuerit, aut aliquantulum precationibus (?) 
interstiterit, litationis licentia non erit. 

Pour commentaire de ces prescriptions, je rappelle le pas- 
sage de Pline (//. N. XXVIII, 3) : «Et ne quid verborum prœ- 
tereatur, aut preeposterum dicatur, de scripto prœire ali* 

1 . Uans alinsuti il faut supposer deux i comme dans wûirseto deui r. 

2. Voyez VI b 16. 



36 TABLE I a 2. — TABLE VI a 8. 

quem : rursusque alium custodem dari qui attendat; alium 
vero praeponi, qui favere linguis jubeat : tibicinem canere, 
ne quid aliud exaudiatur. Utraque memoria insigni, quoties 
ipsœ dirai obstrepentes nocuerint, quoliesve precatio erra- 
verit, sic repente extis adimi capita vel corda, aut geminari 
victima étante. » 

L'intervalle que le graveur a laissé dans le texte suffirait 
déjà pour nous annoncer qu'un autre ordre d'idées com- 
mence. Il va être question de ce temple imaginaire que l'au- 
gure trace au ciel et dans les limites duquel le présage doit 
se produire. 

(VI a 8) Verfale pufe arsfertur trebeit ocrer peihaner^ erse 
staàmito eso tuderato est^. — Sur cette phrase difficile, les in- 
terprétations sont loin d'être d'accord* : l'incertitude vient 
des mots verfale et trebeit, qui ne sont employés qu'en ce 
seul passage. — On reconnaît deux formes verbales : trebeit 
et e$^ ; il y a donc au moins deux propositions. La seconde 
commence, non à ocrer peihaner (ces deux mots dépendent 
encore de ce qui précède), mais à erse. On a vu (ligne 6) que 
erse est un pronom qui peut s'employer adverbialement avec 
le sens « alors ». — Stahmito{m) est le nominatif neutre du 
même mot dont le locatif (ligne 5) est écrit stahmeitei : mais 
ici ce participe est employé substantivement, comme s'il y 
avait stahmom stahmeitom. Des variations de ce genre se 
trouvent encore ailleurs : nous rencontrerons (VI b 47) le 
participe vaéetom ayant le même sens que vas dont il dérive, 
et d'autre part (VI b 24) le substantif sorsom s'employant seul 
au lieu et place de l'expression sorsom sorsale. — Eso(c) nous 
est déjà connu conune signifiant « ainsi ». — Tuderalo{m) 
est le participe d'un verbe tiré du substantif ttider, que nous 
rencontrerons plusieurs fois à partir de la ligne 10. Comme 
il s'agit dans ce passage du tracé d'un temple, et comme on 
cite plusieurs noms de lieu qui doivent guider ce tracé, on a 
été amené à supposer pour le mot tmier le sens de «limite*». 

t. Stahmitoesotuderatoest. 

2. Aufrecht et Kirchhoff, II, p. 63. Bugge, dans ZK, XXII, 407. 

3. Cf. le nom de yille ombrien Tuder ou Tudertum, dont les habitants {Tudef" 
tes^ Tudemi ou Tttdertini), placés aux confins de TÉtrurie, étaient peut-être 
désignés comme les gens do la frontière. C'est le Todi actuel. Sur Tidentité 
possible avec Sudertum, SovSepvov (Ptolémée, III, 1, 50), Yoy. F. U. Kaempf, 
Umbiicuruin spécimen primum. Berlin, 1834, p. 24. — Pour s'expliquer que 
le (/ do Tuder ne se soil pas changé en d (r;), il faut supposer une ancienne 
forme Tuter ou Tunder, 



TABLE I a 2. — TABLE VI a 8. 37 

Cette signification convient d'autant mieux que le mot est 
accompagné de Tadjectif totcor^ qui est tiré de tota « civi- 
tas ». Si cette acception est vraie, tuderato[m) est signifiera 
a limitatur ». L'auxiliaire est employé avec le participe passé 
dans le sens du présent passif, comme quand nous disons en 
français : « un carré est tracé dans le ciel ». 

Le sens de cette proposition est donc « tum [templum] effa- 
tum ita limitatur ». — En regard d'un mot signifiant « tum » 
on s'attend à trouver dans la première proposition une con- 
jonction « quum ». Cette conjonction est pufe, qui répond au 
latin ubi (pour cubi) * ; elle est le second mot de la phrase, 
comme plus haut (ligne 5) on a eu set^sipirsi sesitst, — Le su- 
jet est évidemment arsfertur; verfale trebeit marque l'action 
accomplie par l'adfertor. Si l'on tient compte du caractère 
circonstancié des tables VI-VII, qui reviennent constamment 
sur la partie antérieure de l'exposition à l'aide de phrases 

incidentes signifiant « après qu'il a fait cela », on doit 

penser qu'il est question dans cette phrase du seul acte ac- 
compli jusqu'à présent par l'adfertor, qui a été de prononcer 
une formule. Je traduirai donc, avec Aufrecht, verfale par 
a formule* » et je verrai dans trebeit un verbe signifiant « éta- 
blir ». Corssen en a rapproché l'osque triibom « construction » 
et un certain nombre de noms propres comme Trebia (ville 
ombrienne), Trebula (nom de plusieurs villes, une en Campa- 
nie, deux autres dans la Sabine) ; de là l'adjectif Treblano, 
qui désigne sur nos tables Tune des portes d'iguvium, ainsi 
nommée sans doute à cause d'un Trebula auquel elle condui- 
sait. La racine est trab, treb « construire, établir », qui a 
donné le latin trabes^trabs « poutre' ». Cette racine existe 
encore dans d'autres langues de la famille. Ebel y a rapporté 
justement (ZK VI, 422) le gothique thaurp « village » (alle- 
mand moderne dorf)^ le kymrique treb « village ». Nous avons 
ici un parfait avec ei dans la dernière syllabe, comme on 
trouve en latin 3,Tch3.ïqne posedeit, probaA)eity redieit^ posieil\ 
La voyelle de la première syllabe est probablement longue 
(cf. legi). En ce qui concerne l'association des deux mots, on 



1. Le e ou plutôt le q est tombé. Hais il est resté dans alùeubi, H^etibi. 
Voy. Bopp^ Gr. comp. $ 86, 1, s. f. 

2. CT. verhum. On a le suffixe alis dans staflaris, sonalitt tefralU. 

3. Corssen, ZK, XUI, 179. Aussprfkcht ^ I, 660. 

4. Ritschl, ùpuscula, II, p. 6V2. 



.4. 



38 TABLE 2 a I. ~ TABLE VI a 8. 

peut rapprocher les expressions latines verha struere^ carmina 
pangere*. 

Il reste ocrer peihaner. Le premier de ces mots est fréquem- 
ment employé. L'accusatif ocrem^ l'ablatif ocrij ocre nous an- 
noncent un thème en i; le nominatif ocar ulcar a perdu la 
voyelle finale du th^me en même temps que la désinence; 
mais il a inséré une voyelle euphonique entre les deux con- 
sonnes, comme fait le latin pour acer^ salvber. On reconnaît 
l'archaïque latin oaris « montagne ». Festus (p. 181) : « Ocrem 
antiqui, ut Atejus Philologus in libro Glossematorum refcrt, 
montem confragosum vocant, ut apud Livium : Sed qui sunt 
hi qui ascendunt altum ocrim, etc. » Ce mot correspond au 
grec ixpc; « pointe » (comparez le rapport de collis et de cul- 
metx) et dérive de la racine ak « être pointu ». Une ville om- 
brienne s'appelle OcHculum, une ville de la Sabine Interocrea. 
Dans notre forme ocrer nous avons le premier exemple d'un 
génitif singulier de thème en i (probablement pour ocreir). 
Sur les tables en écriture étrusque ces génitifs sont en es, mais 
le 8 peut tomber. — Peihaner, Quoique ce mot présente une 
flexion nominale, & savoir la désinence du génitif singulier 
masculin, il est impossible de méconnaître dans la première 
partie le thème d'un verbe qui est employé nombre de fois 
par nos inscriptions, notamment en combinaison avec ocris : 
inuk ukar pihaz fust « et collis piatus fuerit » (I b 7), 
pihatu ocrem « piato coUem » (YI a 49). Nous devons donc 
penser que peihaner est une forme nominale se rattachant à 
la conjugaison, autrement dit un participe. Aufrecht a expli- 
qué avec raison peihaner comme étant pour peUiander et 
comme appartenant au participe en ndiLS*. Le n s'est assimilé 
le d dont il est suivi, de sorte que par la pensée il faut se 
représenter un mot peihanner. Cette assimilation de nd en 
nn n'est pas absolument étrangère au latin, où nous avons 
antennœ pour -an-tendœ^ dispennile^ distennite employés par 
Plante pour dispandite, distendue^ et où grunnire existe à côté 
de grundire. En osque, la forme participiale correspondante 
présente les deux nn: trîibùm — ^upsannam deded « con- 
structionem— operandam dédit ». En ombrien, le changement 
de nd en n est constant : on a anferener « circumferendi », 

1. Les moto formula, termo viennent de racines signifiant « établir, entre- 
lacer. » 

2. Ouvr. cité, I, 87. 



TABLE l a %. — TABLE VI a 8. 39 

pawupei « quandoque ». Tous les nd que nous rencontrerons 
proviennent d'un ancien nt. Nous remarquerons à ce propos 
l'altération progressive et régulière du langage, qui déplace 
méthodiquement les sons, changeant, comme nous le voyons 
ici, sous l'influence d'une nasale, la forte en douce, et ren- 
dant la douce semblable à la nasale. — Le thème verbal 
peUwr- piha- répond au latin pich avec une h en plus que nous 
trouvons pareillement dans d'autres dialectes italiques : osque 
piihiûi^ volsque pihom. Le latin a-t-il supprimé cette lettre, 
ou bien est- elle dans les dialectes congénères un simple 
signe orthographique destiné à séparer les voyelles? Il est 
difficile de décider la question en l'absence d'une étymologie 
certaine. Nous penchons pour la seconde hypothèse, ne pou- 
vant guère séparer piare de purus^ qui lui-même nous con- 
duit à la racine pw (sanscrit pu « nettoyer, purifier »). Je sup- 
pose que piare est pour puiare. La voyelle a d'abord dû être 
longue, et c'est ce qu'indique l'orthographe osque piih^. On 
a de même ui changé en i dans clienSj indens (pour cluiens 
incuiensy. — Ces deux génitifs doivent donc se traduire « ocris 
piandi '» . On peut les faire dépendre de verfale; mais à cause 
de la place qu'ils occupent dans la phrase et en raison de la 
liberté avec laquelle l'ombrien construit ses génitifs, je crois 
qu'il vaut mieux traduire : « & l'occasion de la colline devant 
être purifiée'». Cette liberté de construction se retrouve jus- 
qu'à un certain point dans le rituel des frères arvales, où on 
lit des phrases telles que : «piaculum factum ....ferrum infe- 
rendi (un sacrifice expiatoire & l'occasion du fer qu'on a in- 
troduit dans le bois sacré), promagister ad aram immolavit 
porcas piaculares duas luco coinquiendi et operis faciundi * ». 
Cette interprétation, qui s'éloigne peu de celle qu'Aufrecht 
et KirchhofF ont proposée*, donne lieu à deux objections qu'il 
faut mentionner. Quand une phrase résume sous forme de 
proposition incidente ce qui a été fait précédemment, nos 
textes emploient ordinairement le futur antérieur. Je crois 

1. Voy. plus haut ce qui a été dit de anteriates, p. 8. 

2. Il sera beaucoup question dans la sutle de cette colline qui parait former 
le centre religieux d'Iguvium. Elle porte le nom de ocrU Fititu, probablement 
du nom de la divinité à laquelle elle était consacrée, 

3. Cf. VI b 28. 

4. Henzen, Aeta fratrum Arvalium, p. CGXII, 20. C'est le mot piacvUum qui 
aiâène cette construction : mais le lien avec le génitif est assez relAché. 

5. D'autres interprétations chez Huschke, p. 64. Bugge, ZK. XXII. 409. 



40 TABLE 1 a 2. — TABLE VI a 8. 

que l'emploi du parfait s'explique ici par cette circonstance 
que le verbe de la proposition principale n'est pas à l'impé- 
ratif, mais à l'indicatif présent. Une autre objection a été tirée 
par M. Bugge du t final de trebeit. Selon une théorie sur les 
désinences primaires et secondaires qui est développée par 
ce savant, le parfait devrait avoir un d ou être privé de dési- 
nence. Mais si l'on songe que YI a été copié sur un texte où 
la dentale douce est nécessairement écrite par un t^ cette 
objection perd beaucoup de son impoiiance. 

TRADUCTION. 

(YI a 8) Carmen^ ubi adfertor pepigit coUis piandi [causa], 
tum [templum] effatum ita limitatur. 

(YI a 8) Angluto (9) hondomUy porsei nesimei osa deveia esl^ 
a/nglome somOj porsei nesimei vapersus aviehcleir (10) est; eine 
angluto somo vapefe aviehclu todcome tuder; angluto hondomu 
a&oïïne deveia todcome (11) tuder, Eine todceir tuderus seipo^ 
druhpei seritu. 

On a ici l'énumération des points qui servent à détermi- 
ner les quatre côtés du temple. Il suffit de lire ce passage 
avec attention pour voir qu'il y règne un certain parallé - 
lisme de construction. Si nous élaguons de la première phrase 
les deux propositions relatives commençant par porsei ^ il 
reste : angluto hondomu — angiome somo. Nous allons d'a- 
bord nous occuper de ces quatre mots. Il est facile de recon- 
naître le même nom, — évidemment le latin o/ngulus, — em- 
ployé sous deux formes différentes, et accompagné une fois 
d'un mot à l'ablatif [hondomu) y l'autre fois d'un mot à l'accu- 
satif [somo] . Nous sommes donc amené à penser que anglu-to 
nous cache lui-même un ablatif et a/nglomr^ un accusatif. 
C'est ce que l'analyse grammaticale va nous prouver dans un 
instant. Quant au sens de hondomu et de somo^ il est naturel 
de supposer que ce sont des adjectifs servant à spécifier l'an- 
gle dont il est question : somo se laissant aisément recon- 
naître comme le latin swmmus^ il faudra probablement voir 

1. Nous prenons le mot dans le sens où le prend Tite-Uve. « Lez horrendi 
carminis erat : Duumviri perduelUonem judicent.... (I, 26). — Cf. Gic. pro Mur. 
12. Prœtor interea ne pulcrum se ac beatum putaret, atque aliquid ipse sua 
sponte loqueretur, ei quoque carmen compositum est : Suis utrisque saperstU 
tibu-o, prœsentibus, Istam viam dico : inite viam. 



TABLE I a 2. — TABLE VI a 8. 41 

dans hondomu un mot & signification opposée, comme l'esl 
en latin infimus. Cette conjecture acquiert encore de la force 
si nous rapprochons les prépositions hondra et mhra (1. 15 
et 16) qui sont opposées entre elles comme hondomu et somo. 
Le groupe nd équivaut knl^ : nous avons donc un comparatif 
hon-ira * et un superlatif horir-tomu formés d'un thème pro- 
nominal Ao-no ou ho-n^. Au môme thème appartiennent 
hunt ?iont (syllabe ajoutée à certains pronoms comme en 
latin Hlem\ et les adverbes huntak « ainsi », huntia (même 
sens), il y a sans doute une parenté entre la première partie 
de ce thème composé hono et le pronom latin hic. Mais il faut 
écarter, malgré la ressemblance apparente, le gothique hindar 
« post, ultra », hinduma « postremus » et le vieux haut-alle- 
mand hint « post » (allemand moderne hinter, anglais behmd)^ 
k cause de la nature particulière de Vh germanique, qui 
suppose un ancien k. — Nous traduirons hondomu par infimo, 
nous réservant de revenir sur le sens qu'il faut attacher à 
cette expression. — Dans somo^ suivant l'habitude, l'un des 
deux m (latin su/m-^m/ur-s pour sup-mvrs) n'est pas marqué. Si 
l'on rapproche les formes ombriennes suèy subra^ supeme, on 
voit que Vu s'est changé en o, probablement sous l'influence 
de la lettre m. 

Que fauMl penser de la syllabe -to dans anglvnto? fauf^il y 
voir le frère jumeau du latin •tus dans cœlitus funditus intus^ 
du grec-Toç dans Ivroç ^xTo<,du8anscrit-<asdanssî;arg'a-^afi«de 
cœlo », ku'tas « unde », atas « inde »? En tous cas, il est dif- 
férent dans son emploi, car il s'ajoute, non au thème nu, 
mais au mot revêtu de la désinence ablative. Je serais disposé 
à y voir une préposition postposée, comme en (in), com (cum) 
et ad (ad). Quant à la forme primitive de cette syllabe to, je 
ne crois pas qu'elle puisse correspondre au latin tus, qui, 
combiné avec anglu, aurait donné angluSj comme au par- 
ticipe vestitTÂS devient veslis. Je pense que ce -to est le latin 
turriy exactement comme -co est cvm. L'histoire des langues 
nous montre fréquemment employés dans un idiome comme 
prépositions des mots qui sont adverbes dans un autre : et il 
n'est pas moins ordinaire de rencontrer avec une signification 
locale des particules qui ailleurs sont appliquées & l'idée de 
temps. Tum « alors » en latin, est postposition de lieu en 

1. Voy. ci-dessus, p. 39. 
3. En Yieil-ombrien hutra. 
3. Bugge, dans ZK, III, 36. 



42 TABLE I a 2. — TABLE VI a 9. 

ombrien ; il sert à marquer le lieu où Ton est. Un mot latin 
où timi est employé à la façon ombrienne comme postposition 
mérite d'être rappelé ici : cbctutvm « sur-le-champ* ». — Nous 
arrivons à angiome, dans lequel nous reconnaissons un accu- 
satif, suivi d'un e qui est le débris de la préposition postposée 
en. Cette préposition se trouve encore sous sa forme complète 
dans esunimien vukwmen arvamen*. Un n final est souvent 
omis : ainsi le substantif nomen est écrit treize fois nome sur 
les tables VI et VII. 

Le sens de la phrase principale est donc : <c angulo infimo 
— ad angulum summum. » Reste à examiner les deux pro- 
positions relatives : Porsei nesimei osa deveia est. — Porsei 
nesimei vapersus aviehcleir est. Dans porsei nous retrouvons 
le porsi de la 1. 6, que nous avons traduit comme une con- 
jonction. Ici il est employé comme pronom. On pourrait sup- 
poser, puisque porsi est pour pod-^, que le mot qui signifie 
<c angle » est du neutre en ombrien : mais cette supposition 
n'est pas obligée. Le pronom relatif présente cette particula- 
rité qu'on trouve quelquefois le neutre porsi au lieu et place 
du singulier masculin poe, et même au lieu du pluriel mascu- 
lin piMf'e. C'est un commencement d'appauvrissement de la 
déclinaison qui annonce ce qui s'est passé en italien pour le 
pronom che et en français pour ^ue*. — Nesimei est un lo- 
catif formé comme stcJimei stahmeitei. — Il est suivi la pre- 
mière fois des deux mots osa deveia, la seconde fois de vaper- 
sus aviehcleir. Comme ces deux propositions sont symétrique- 
ment construites, le rapport grammatical que nous trouverons 
pour Tune de ces expressions devra également être présumé 
pour l'autre. Une ligne plus bas on lit : asame deveia qui 
équivaut à asam-e (n) deveia (m), ce qui nous prouve que nous 
avons affaire à un singulier de la première déclinaison. Dans 
la phrase qui nous occupe, et dont le sujet est porsei, osa 
deveia ne peut être qu'un ablatif. Il faut maintenant voir si 
le même cas peut être admis pour vapersus aviehcleir. Ces 

1. Voy. Bréal, HSL, II, p. 335. J*ai montré en cet endroit que le tens de to n'a- 
joute pas beaucoup à la signification de Tablatif, ce qui explique pourquoi dans 
des locutions identiques on a tantôt l'ablatif avec to et tantôt Tablatif seul. 

2. Je rappellerai seulement ici pour mémoire que MM. Aufrecht et KirchhofT 
ont cru voir dans les formations comme angUme un cas spécial de la déclinaison 
ombrienne. Cette opinion, qu'ils ont savamment développée dans leur grand 
ouvrage, sera discutée plus loin (VI a 26). 

3. Bugge, dans ZK, III, 35. 



TABLE I a 2. — TABLE VI rt 9. 43 

deux mois reviendront encore une fois I. 12 et 13, et nous les 
reconnaissons aussi 1. 10 sous la forme modifiée vapefe avieh- 
clu. On les voit encore I 6, 14, qui porte : vapefcm avie- 
klufe, et enfin l'un des deux mots se retrouve III, 7, où 
l'on a : vapede. Cette dernière leçon nous renseigne sur la 
nature du groupe rs dans vaperms. En rapprochant ces difl'é- 
rents passages il est aisé de voir que les deux mois sont tou- 
jours au môme cas, et que par conséquent ils doivent être 
coordonnés. La forme d'aviehcleir convient parfaitement pour 
un ablatif pluriel (comparez aseriater, 1. 1). Quant kvapersus^ 
il a un aspect un peu moins ordinaire. Mais si Ton se rappelle 
ce qui a été dit de la désinence du datif-ablatif pluriel ^, nous 
ne pourrons nous dispenser d'y reconnaître un thème à con- 
sonne, qui a pris la désinence s (grec ac, et peut-être cai) à 
l'aide d'une voyelle de liaison u. La suite nous montrera les 
datifs-ablatifs pluriels fratrus (fratribus), komonxis (homini- 
bus), dupursus (bipedibus), peturpwrsus (quadrupedibus), etc. 
— Par quoi sont régis ces ablatifs? ils ne peuvent l'être que 
par nesimei^ dans lequel nous devons voir un adverbe ou une 
préposition. Par sa forme, nesimei rappelle les superlatifs 
latins comme maximus proximus; le s entre deux voyelles 
aurait été changé en r s'il n'équivalait pas à une lettre double. 
On trouve en osque, sur la Table de Bantia, un adjectif nest- 
mvm qui traduit, comme Kirchhoff l'établit d'une façon 
incontestable, le latin proocimum : ainsi en regard de cette 
formule latine qui se trouve au verso de la Table, IN DIEBVS 
X PROXSVMEIS, le texte osque porte mais zicolois X nesimois. 
Il faut sans doute rétablir un superlatif nec-timus, nec-simus^ 
présentant dans sa première partie la même syllabe que 
nous avons dans neotere ?io(c)-dii-s, dans le gothique neh-va 
« près », l'anglais nigh et next^ l'allemand nœchst et nach (cf. 
nachbar « voisin »). Nous pouvons donc traduire le locatif 
nesimei par le latin proxime^ qui est peut-être lui-même un 
locatif : seulement la syntaxe latine exigerait encore une pré- 
position ab devant le régime, tandis que l'ombrien qui, comme 
nous l'avons déjà vu, dispose des cas plus librement, se con- 
tente de l'ablatif. 

Sur le sens des mots osa deveia et vapersus aviehcleir nous 
ne pouvons rien dire de certain ; mais on voit que ce sont les 
deux points de repère servant à l'orientation de l'augure. 

!. Voy. ci-dessus, p. 7 



44 TABLE I a 2. — TABLE VI a 10. 

Peut-être osa est-il le latin ara, Tosque aasû « auteP ». Deveia 
pourrait être formé à l'aide du môme suffixe qui, en vieil 
ombrien, a la forme aio (pernaio, pusnaio]^; nous aurions 
alors un mot comme divina en latin. Nous verrons plus loin 
qu^on peut considérer cette osa deveia comme la place où se 
tient le prêtre. — Quant à l'autre expression, elle est encore plus 
obscure". Il est question (16 14) d'une vea aviekla (en latin 
via aviecula) d'où l'on peut inférer que cet adjectif se rapporte 
à la topographie des environs d'Iguvium. Vapersus suppose 
un thème vaped, qui serait probablement en latin vaped ou 
vapid. Kirchhoff fait remarquer que sur les Tables Eugubines 
on ne trouve pas un seul mot commençant par un {, et il se 
demande si nous n'avons pas ici le latin lapid. L'absence de 
mots commençant par / est effectivement une circonstance 
remarquable sur laquelle nous aurons occasion de revenir. 
Toutefois, en l'absence d'autres présomptions, nous aimons 
mieux employer l'expression vapides avieculi comme si c'était 
un nom propre*. 

Eine angluto somo vapefe aviehclu todcome tiuiery angluto 
hondomu osa/me deveia todcome tuder. — Eine^ conjonction 
qu'on trouve ailleurs sous la forme ene et enem. Cette der- 
nière orthographe est la plus complète. En osque on a une 
conjonction inim signifiant « et » ; c'est aussi le sens de notre 
particule. Le latin enîm, qui est le même mot, a pris une 
acception plus accentuée et il a abrégé la voyelle initiale. Tous 
ces mots viennent d'un thème pronominal composé eis^no; 
sur nos tables on trouve encore les formes enno et ennom à 
côté de enOy enom; d'autres fois on a un i dans la première 
syllabe (inuk, inumek). Qu'un mot signifiant « ceci » prenne 
dans une langue le sens « et », dans une autre celui de « car », 
cela s'explique surtout par l'intonation qu'il reçoit et par la 
place qu'on lui donne dans le discours *. En ombrien enem et 

1. Hasenam antiqui dicebant, ut asas, quas nos aras, et Lases, quos Lares 
dicimus. Placidus ia Glossis. Voy. Festus, éd. Olf. Mûller, p. 15, notes. 

2. Voy. ci-dessus, p. 9. 

3. SaveUberg donne dans ZK, XXI, p. 234, une explication que les lois de la 
phonétique ne nous permettent point d'accepter. 

4. L'orthographe avieheUir nous apprend que 1*0 est long. 

5. Le latin enim a quelquefois un sens purement affirmât! f, par exemple dans 
ces vers de Virgile, oii lepoSte imite la langue du rituel (y£n. YIII, 84) : 

in litore conspicitur sus, 
Ouam pius iËneas tibi, enim tibi, maxima Juno, 
Mactat. 



TABLE I a 2. — TABLE VI a 10. 45 

enu peuvent signifier simplement « et », comme on le voit 
par des passages identiques où Ton trouve tantôt enu, tantôt 
enem, tantôt et; mais ils prennent aussi d'autres acceptions. 
Enerriy enum se placent en tête de la proposition, et pour le 
dire ici en passant, c'est sans doute enom, au lieu de enoSy \ 
qu'il faut aussi lire au commencement du chant des Frères '< 
arvales. On sait que dans les anciens alphabets italiques la ; 
ressemblance de M (ni) et de M (s) pouvait aisément donner f 
lieu à des méprises. 

Angluto somo vapefe aviehclu. Angluto hondomu asame de- 
veia. — Nous traduisons chaque fois les quatre mots comme 
formant ensemble un groupe compacte : « & l'angle su- 
périeur [qui est] près des vapides avieculi. — A l'angle in- 
férieur qui est près de Vasa deveia. » Au contraire, Kirch- 
hoff traduit : « depuis l'angle supérieur jusqu'aux vapides 
avieculi. — Depuis l'angle inférieur jusqu'à l'osa deveia. » C'est 
seulement quand nous chercherons à nous rendre compte de 
toute cette opération que nous pourrons justifier notre tra- 
duction. Il faut d'abord expliquer les formes grammaticales. 

Angluto est connu. Somo doit être regardé comme une faute 
du graveur pour somu : ce serait le seul exemple d'un ablatif 
de la 2« déclinaison qui finirait en o. Aufrecht fait remar- 
quer à propos que sur la même table, ligne 35, le graveur 
avait fait la même faute au mot pihaclOy et qu'il Ta corrigée 
en mettant un u par-dessus l'o. Au contraire, hondomu est 
correctement écrit avec un u. — Vapefe aviehclu. Ce dernier 
mot est pour avielicluf. Nous avons déjà vu d'autres exemples 
de la chute d'un f final (mersta aveif, ligne 4). Le premier mot 
doit se décomposer en vapef-e[n) : c'est ici l'accusatif pluriel 
d'un thème à consonne. Pour s'expliquer cette formation il 
faut supposer que le f (représentant euphonique d'un ns), 
après s'être établi comme désinence de l'accusatif pluriel dans 
la déclinaison des thèmes à voyelle, a été introduit également 
dans la déclinaison des thèmes à consonne : devant ce f cer- 

On doit, je crois, construire enim avec le second tibi^ sur lequel il sert à insis- 
ter. Comparez ce vers de Silius Italicus (XIII, 13$) : 

Mactat, diva, tibi, tibi enim haec gratissima sacra. 

On sait qu'mm peut se placer aussi en latin avant lo mot qu'il détermine : 
cela est surtout fréquent dans le dialogue. Plaute, Bacch, IV, 4, 51 . 

Mrbsil. Nunquid nos vis facere? 

CEI. Ënim nihil niai ut ametis impero. 



46 TABLE I a 2. — TABLE VI a 11. 

taines consonnes ne pouvaient se maintenir. Ainsi vaped a 
perdu son d final et a fait vapef; de même kapid fait 
kapif. Au contraire un r se maintient devant le /*, comme 
nous le verrons par l'accusatif pluriel nerf. — L'e final de 
vapef-e est le reste de la préposition en. Cette préposition, 
jointe à l'accusatif, n'implique pas nécessairement une idée 
de mouvement; elle peut servir à marquer uniquement la 
proximité, comme le fait ad en latin. Cf. Cic. Ep. Fam. 15. 2 : 
Castraque ad Cybistra, quod oppidum est ad montem Tau- 
rum, locavi. 

Todcome tud&i\ Le premier mot se décompose en iodcoYnre[n\ 
qui est l'accusatif d'un adjectif todco suivi de la préposition 
en. Tuder est l'accusatif d'un thème à consonne. Comme il 
n'y a point de désinence, nous devons supposer qu'il est du 
neutre. Nous reviendrons sur ce point un peu plus loin. — 
Todcom est probablement formé de tota à l'aide du suffixe 
co ^ : il signifie « publicus » et correspond à l'osque tàviiks. 
Les limites de la banlieue d'Iguvium paraissent donc servir 
en même temps de limites au temple tracé par l'augure. 

Eine todceir tuderus sei podruhpei seritu. — Cette phrase, 
qui termine l'alinéa, renferme une prescription, comme on 
le voit par l'impératif seritu. C'est le môme verbe dont nous 
avons rencontré (ligne l) le participe Orseriater : la forme la- 
tine correspondante serait serviare^ seruiare^ et les trois 
voyelles se sont fondues à l'impératif (seruieitu) en une seule. 
Il a déjà été question de la contraction de ui en î : Vi long 
s'est ensuite mêlé avec cet ei (souvent écrit t ou e*) qu'on voit 
à certaines formes où l'on aurait attendu plutôt Va de la pre- 
mière conjugaison (kadetu vaéetom pesetom = latin calato 
va>catv/m peccatwm). — Le verbe seritu est ici employé sans 
régime, comme servage en latin dans l'expression setn)are de 
cœlo. — Todceir tuderus est le datif ou l'ablatif pluriel des 
deux mots qu'on a vus à la ligne précédente. Je crois qu'ils 
sont régis par sei, qui est une préposition. Cependant nous 
trouverons plus loin une construction analogue (VI b 48) où 
il n'y a pas de préposition : eriront tuderus avif seritu « intra 
eosdem fines aves servato ». — Sei est expliqué par Aufrecht 
comme étant pour seid = latin sed. On est alors obligé d'ad- 



1. L't qui se trouve dans les mots latins comme mo(itci»,medtcttf, n'est pas écrit 
en ombrien. Mais ii est clair qu'un son devait être entendu après le d de todceiu 
3. On a déjà vu (1. h) stahmeitei, écrit plus loin (1. 18) stahmitef. 



TABLE I a 2. — TABLE VI a 11. 47 

mettre un assez notable écart de la signification , car la locu- 
tion ombrienne doit équivaloir à une expression latine 
« intra ». Mais sei peut encore être autre chose que le latin 
sed. On y peut voir, par exemple, un locatif, et supposer que 
le S tient la place, comme il arrive si souvent, d'un è. Nous 
aurions alors un congénère du latin ds^ citra^ dont nous trou- 
verons plus tard le superlatif éimo. Le sens d'une telle prépo- 
sition conviendrai! très-bien ici. — Podruhpei est l'ablatif 
neutre d'un mot correspondant pour le sens au latin « utrin- 
que ». On peut rapprocher le locatif osque pùtereipid, le 
nominatif pluriel pûturûspidy le génitif pluriel pûlûrumpid. 
Le latin uter est pour cuter * ; l'ombrien est mieux conservé, 
moins bien toutefois que l'osque. Sous l'influence de r, le t 
s'est affaibli en d, comme dans adrer = latin atris. Le h est 
destiné à indiquer la voyelle longue. La seconde syllabe pei 
est pour peid : en latin, la diphthongue s'est abrégée en e 
(uter que). 

TRADUCTION. 

(VI a 8) « Angulo (9) infimo qui proxime asam deveiam est, ad 
angulum summum qui proxime vapides avieculos (10) est; 
et angulo summo juxta vapides avieculos usque ad publicum 
finem; angulo infimo juxta asam deveiami usque ad publi- 
cum (11) finem. Et publicos fines intra utrinque servato. » 

Nous retournons au sacrifice dépeint par Tite-Live (I, 18) 
pour transcrire les lignes suivantes qui forment le meilleur 
commentaire de notre passage : « Augur ad lœvam ejus, ca- 
pite velato, sedem cepit, d extra manu baculum sine nodo 
aduncum tenens, quem lituum appellaverunt. Inde ubi, pro- 
spectu in urbem agrumque capto, deos precatus, regiones ab 
oriente ad occasum determinavit; dextras ad meridiem par- 
tes, lœvas ad septentrionem esse dixit. Signum contra, quo 
longissime conspectum oculi ferebant, animo finivit. » Rap- 
pelons aussi les mots : « Inter eos fines quos feci. » 

(VI a 12) Tuderor todcor : vapersusto avieclir ébetrafe^ ooseï^ 
clomey presoliafe Nurpier^ va^rslome (13), «ntcmme, tetiome 
MUetina/r^ tertiame pra^yo procalarv/m. — Vapersusto avieclir 

t. Bopp, Qr. 6omp. gg 292, 397. 



48 TABLE I a 2. — TABLE VI a 12. 

carsome (14) Vestisiery randeme Rufrer^ teltome Nomar^ tetn 
tome SalieTy carsome Hojer^ pertome Padella/r. 

Suit une double série de noms de lieux, commençant 
chaque fois aux vapides avieculi. Nous en pouvons inférer que 
ces vapides sont situés à Tintersection de deux lignes du 
carré. Les noms énumérés servent à établir la direction des 
côtés du carré. 

Tuderor todcor. Deux nominatifs pluriels. On a un peu plus 
bas (ligne 15) screihtor^ et plus loin (lignes 26, 27) arsmor 
dersecor subator. 11 est remarquable que la désinence or ap- 
partienne seulement au commencement de la table YI. Plus 
tard le graveur écrit wr, comme s'il reconnaissait qu'il s'est 
trompé : prinvatur^ Jovinur^ taéetur. Sur les tables en écriture 
étrusque la désinence est us ou ur. Comparez les formes 
osques Abellanûs^ Nûvla^iûs, pûtûrûspid, status. Nous avons 
ici Tancienne désinence en es, qui n'a survécu, en latin clas- 
sique, que dans les trois dernières déclinaisons ^ La voyelle 
o ou u est longue, car elle est produite par la fusion de ïo ou 
u final du thème avec l'e qui précède s. De même les noms 
ombriens de la première déclinaison font au pluriel as ou 
dr;urtas, anglar, ivengar, motar. En osque on a : asasy 
scriftas. 

Remarquons toutefois qu'ici il s'agit du thème tude7\ 
c'est-à-dire d'un thème se terminant par une consonne. 
Or, les exemples de pluriels analogues à tuderor^ c'est-à- 
dire d'un thème à consonne prenant la désinence or^ nous 
manquent. Aufrecht suppose qu'ici l'o est bref et qu'il corres- 
pond à l'a de ''£XXv)vec, à la du sanscrit mai'utas. Mais nous 
avons un autre thème en r, qui est employé au nominatif 
pluriel : ce thème rejette absolument toute désinence, ou 
peut-être se borne-t-il à allonger la voyelle de sa dernière 
syllabe; cest frater (III, 5) = latin fratres. On peut comparer 
Tosque kenzsû/r^ ccnstvr = latin censores. En latin, le pluriel 
quatuor a perdu pareillement sa désinence. Quant aux thèmes 
comme pater^ soror, on sait que le latin les fait passer dans 
la déclinaison des thèmes en i. Il devient donc difficile de 
croire que tuderor soit le nominatif pluriel de ttuier^ et si l'on 
se rappelle qu'il y a dçs raisons de penser que tuder est du 

1. Sur les restes de cette désinence en latin archaïque, à la 2** déclinaison^ 
voy. Bûcheler, p. 68 de la traduction française. 



TABLE 1 a 2. — TABLE VI a 13 49 

neutre, on aimera peut-être mieux admettre avec nous 
l'existence de deux thèmes : Tun neutre de la troisième dé- 
clinaison, l'autre masculin de la seconde. C'est exactement 
ce qui se passe en latin pour termen et terminus. On en trou- 
vera un second exemple en ombrien au mot vas. — Vaper- 
susto aviedir. C'est le point de départ de l'énumération : a aux 
vapides avieculi. » La même formule se retrouve ligne 13, et 
le blanc laissé par l'inscription montre encore mieux qu'une 
nouvelle série commence. Quoiqu'il n'y ait pas de verbe ex- 
primé, le sens général de la phrase est suffisamment clair. 
« Aux vapides avieculi^ les limites publiques [vont] vers tel et 
tel endroit. » — Nous sommes en présence d'une, suite de 
noms sur lesquels règne et régnera sans doute toujours une 
profonde obscurité. C'est un fragment du cadastre iguvien 
que le hasard de la conservation de ces tables met devant nos 
yeux. Nous passerons rapidement sur des mots dont il est 
impossible de rien dire de certain, et dont l'intelligence n'est 
heureusement pas nécessaire à l'ensemble du texte. — Si l'on 
examine ces mots au point de vue grammatical, on voit une 
suite d'accusatifs accompagnés de la postposition e(n). Un 
certain nombre de ces accusatifs régissent un génitif placé 
après eux. Il faut sans doute voir dans les accusatifs des 
mots signifiant « maison, champ, vigne », ou quelque chose 
de semblable, et dans les génitifs les noms des propriétaires. 
Il serait inutile de multiplier des conjectures manquant de 
tout appui solide. 

Ebetrafe. Comme on trouve ailleurs {VI b 53) hebetafe, et 
qu'un h initial est fréquemment omis, on peut inférer un 
thème hebetra. — Ooserdome. Les deux o indiquent une 
voyelle longue. Le suffixe neutre do nous est connu par 
p&i^sdom. On a proposé de voir dans l'o long le latin au (pour . 
avi-s, cf. au-gur^ au-ceps), et dans ser la racine de seritUy 
aseriater. Le mot supposerait en latin à peu près un composé 
avi-servaculum, c'est-à-dire un observatoire à 'suivre le vol 
des oiseaux*. — Presoliafe Nurpier : «les presoliœ de Nur- 
pius ». — Vasirslome. Le second s est peut-être pour un é. 
On pourrait rapprocher le suffixe de ereélom. — Smursime. 
KirchhofF rappelle murrhiSy myrrhis (un champ de cerfeuil ?). 
— Tettome MUeCinar, Le premier mot a quelque chose d'in- 
solite, à cause du redoublement du L Le latin tectum aurait 

1. Panzerbieter, Quœslionei umhricœ. P. 15. Cf. Aufrecbt, ZK, I, p. 284. 

4 



50 TABLE I a 2. — TABLE VI a 14. 

dû donner, ce semble, teitom, Miletinar est un génitif féminin. 
— Tertiam praco pracatarum. Cette expression est autrement 
construite que les précédentes et les suivantes. Il faut traduire 
« la troisième d'entre les.... ?> Pracatarum est le génitif pluriel 
(comp. menzaru) d'un participe féminin. Praco (pour pra- 
com) est le génitif pluriel ou l'accusatif singulier d'un thème 
prac. L'association des deux mots rappelle stahmei staJvmeilei. 
Retournant aux vapides avieculi, nous nous dirigeons main- 
tenant d'un autre côté : Carsome Vestisier^ « vers le carsum 
(ou cadum) de Vesticius ». — Randeme Rufrer^ « le ranlis de 
Rufrius ». A Nola il y avait un lieu qui s'appelait ad Rufrt 
maceriam. Caton {De r. r. 22 et 135). C'est le nom latin Ru- 
brius. — Tettome Noniar « la maison (?) de Nonia ». — Tet- 
tome Salier « la maison (?) de Salius ». — Carsome Hoier^ 
a le carsvm% ou cadum de Hogius ». — Pertome Padellar. 
Dans ce dernier mot, KirchhofF est enclin à voir la déesse 
Patella, qui présidait à l'épanouissement des bourgeons * ; 
pertom signiGerait « sanctuaire, lieu consacré ». — Le caractère 
étrange de tous ces noms communs pourrait faire supposer 
que l'idiome parlé aux environs d'Iguvium n'est pas le môme 
que celui qui nous est présenté par les Tables Eugubines. 

TRADUCTION 

(VI a 12.) Limites publici vapidibus avieculis ad hebetras, ad 
oserculum, ad presolias Nurpii , ad vasirculum, ( 1 3 ) ad smurrim , 
ad tettum Miletinae, ad tertiam pracum pracatarum. Vapidibus 
avieculis ad cadum (14) Vesticii, ad rantim Rufri, ad tettum 
Nonise, ad tettum Salii, ad cadum Hogii, ad pertum Patellœ. 

(VI a 15) Hondra esto tudero porsei subra screihtor sent^ par fa 
dersva^ curnaco dersva seritu. Subra esto (16) tudero peico 
mersto, peica mersta seritu. 

Nous retrouvons ici la môme prescription que nous avons 
déjà vue dans les premières lignes î mais elle est accompa- 
gnée d'une indication [hondra esto tudero — subra esto tudero) 
qui va nous confirmer le sens que nous avons adopté pour 
dersva et mersta. Si nous faisons abstraction de la proposi- 
tion relative : porsei subra screihtor sent, il nous reste deux 
phrases, terminées chacune par seritu. llomlra est un com- 

1. Cf. Mommsen, Die unterit. Dial. p. 135. 



ÏAËLE l a %. — TAfiLE Vl a 15. 5l 

paratif opposé à svAra. II en a déjà été parlé au mot hon- 
domu^. — Esto tudero sont deux accusatifs pluriels de la 
seconde déclinaison : ils ont perdu chacun un /* final, si nous 
admettons, comme on a essayé de le rendre probable, que ce 
sont des masculins; Vo est pour a si ce sont des neutres^. 
Nous traduisons : « istos limites ». Ces accusatifs sont régis 
la première fois par hondra^ la seconde fois par subra. — 
Porsei est le même pronom relatif neutre dont il a été parlé 
p. 42. Ici il remplit l'office du pluriel. — Sent est le verbe 
ayant porsei pour sujet. Il correspond au latin sunt^ à Tosque 
set : pas... scriftas set « quae... scriptœ sunt »; status pus set 
« qui stati sunt' ». Ce verbe était sans doute enclitique et le 
son de la voyelle peu distinct*. Il ne faudrait pas chercher ici 
un subjonctif : on verra plus loin que ce mode fait sins à la 
troisième personne. — Il reste le mot screihtor qui est l'attri- 
but de la phrase : c'est un nominatif pluriel masculin corres- 
pondant au latin scripti. Tandis que l'osque, comme on vient 
de le voir, fait scriftas et le latin scripti, ici nous avons un h. 
C'est que Tombrien évite le groupe ft ou pt tout comme le 
groupe et : la première consonne a cessé d'être entendue, 
et pour maintenir à la syllabe précédente sa valeur de syllabe 
longue, on écrit une h après la voyelle. On a de même rehte 
(recte), uhtur (auctor). 

TRADUCTION. 

(YI a 15) Infra istos fines qui supra scripti sunt parram 
praepetem, cornicem prœpetem servato; supra istos (16) fines 
picum adversum, picam adversam servato. 

Il est temps que nous cherchions & nous rendre compte de 
toute cette opération augurale. Sans essayer de mettre d'ac- 
cord avec nos Tables les témoignages contradictoires que les 
auteurs anciens ont laissés sur le temple romain et étrusque % 
nous donnons ici la figure qui parait le mieux correspondre 

1. Voy. ci-dessus^ p. 41. Il est inutile de rappeler que subra est pour supra, 
comme fondra pour hontra. 

2. Ce ohangement d'un a en o (sur les anciennes tables u) est très-firéquent< 
Cf. yeskla et vesklu, arvia et aniio, etc. 

3. T. de Bantia, 1. 25. ^ T. d*Agnone, 1. 1. 

4. Corssen , Autsprache *, II, 52. 

5. Otfried Mûller, Die Etrusker, lî, 120 ss. Nissen, Das Templum Berlin, 1869^ 
p. 4 ss. 162 ss. Gromatici veteres^ éd. Car. Lachmann. Berlin 1848. II, p. 343. 



52 TABLE l a 2. — TABLE VI a 15. 

aux termes de Tinscription. Elle s'écarte sur une circonstance 
essentielle de celle qu'a proposée Kirchhoff • : au lieu de pla- 
cer comme lui l'augure au centre d'une circonférence, nous 
le supposons à l'un des angles d'un carré. Autrement nous 
ne voyons pas comment il pourrait s'acquitter de ses fonc- 



B 




A asam deveiam. 
B vapef aviecluf. 



G todcom tuder. 
D todcom tuder. 



tions sans manquer à la défense qui lui est faite de se re- 
tourner. 

Nous supposons l'augure placé au point A, près de l'osa 
deveia. De ce point il fixe en avant de lui un autre point qui 
sont les vapides avieculi (B). C'est la même opération que fait 



1. Ouvr. cité, p. 102. 



TABLE I a 2. — TABLE VI a 15. 53 

l'augure de Tite-Live (I, 18) : Signum contra, quo longissime 
conspectum oculi ferebant, animo finivit. Les points G et D 
sont de chaque côté le todcom ivder^. Si nous relisons main- 
tenant le texte depuis la ligne 8, nous voyons que CAD for- 
me l'angle inférieur et CED Tangle supérieur. Pour faciliter 
à Taugure la connaissance des limites du carré, l'inscription 
énumère un certain nombre de lieux qui sont situés d'une 
part sur les côtés BG et GA, d'autre part sur les côtés BD et 
DA. Tous les oiseaux qui entreront dans le carré en deçà de 
la ligne GD, c'est-à-dire qui franchissent les lignes CA et AD, 
sont hondra esto tudero; tous les oiseaux qui entreront par 
les lignes GB et BD seront subra esto tudero. Ainsi se trouve 
expliquée l'expression pemaies pusnaies employée par la t. I. 
{VI a 16.) Sve anglar procanurenty eso tremnu serse (17) 
combifiatu. — Deux propositions, dont la seconde est terminée 
par un impératif, et la première par procanurent. La conjonc- 
tion sve « si » annonce une proposition conditionnelle. — 
Anglar est le nominatif pluriel de angla. — Procanurent nous 
représente le futur antérieur d'un verbe qui en latin, s'il 
existait, aurait fait procinuerint. La voyelle du verbe simple 
ne change pas dans les composés ombriens. Le préfixe pro 
doit probablement être pris au sens qu'il a en latin dans 
provenire « réussir », proficere « profiter ». — Eso est le môme 
adverbe que nous avons déjà vu 1. 3 et 8. 11 a été traduit par 
« ainsi » : on pourrait être tenté de lui donner ici le sens de 
« alors », comme l'a en allemand le mot so après une propo- 
sition commençant par wenn. — Combifiatu. Ce mot, qui re- 
vient fréquemment, exprime sans aucun doute un acte faisant 
partie essentielle de l'inspection augurale. Mais il n'a pas 
trouvé jusqu'à présent d'explication satisfaisante. Aufrecht, 
sans rien hasarder sur son origine, le traduit par « conspi- 
cito ». Mais c'est là une signification trop peu caractérisée 
pour un acte qui clôt la cérémonie, et qui devait être de 
nature très-spéciale. Bugge% acceptant cette signification, a 

1. Varron {De I. j. VII, 8} donne une formule latine pour la description du 
temple : « Templa tescaque me ita sunto quoad ego caste lingua nuncupavero. 
011a veter arbos, quirquir est, quam me sentio dizlsse, templum tescumque 
finito in sinistrum. OUa veter arbos, quirquir est, quam me sentio dixisse, tem- 
plum tescumque finito in deztrum. Inter ea conregione,conspicione,cortumione 
utque ea rectissime sensi.» — Dans cette formule, les detw vieux arbres jouent 
le môme rôle que le todcom tuder ombrien. 

2. ZK, III, 40. 



54 TABLE I a 2. — TABLE VI a 16. 

cru reconnaître la racine budh^ qui veut dire « savoir » en 
sanscrit, «voir » en zend (grec iruvOavojiac), et cette étymologie a 
passé dans tous les travaux postérieurs . La racine en question 
est de celles qui, selon une théorie proposée par Grassmann% 
aurait primitivement commencé et Qni par une aspirée (bhudh) . 
Comme nous n'avons rien en latin qui puisse se comparer & 
iwv6«vo|Mti (car putare a une autre provenance), nous ne sa- 
vons pas si buf ou bif est bien la forme que l'ombrien devrait 
avoir. Mais un autre verbe grec de structure semblable, TcctOw 
ou irc(6ofAat (de la racine irt6), se trouve en latin sous la forme 
fid (fides, fidelis). Il semble d'après cela que iruvOavofxat devrait 
plutôt donner /W. Nous aimons donc mieux renoncer à cette 
explication. Le mot latin qui rappelle le plus notre combifiatUy 
c'est le nom propre Vibius, fort usité dans certains dialectes 
italiques ^. En l'absence d'autres informations, nous tradui- 
rons par l'impératif « auspicator ». 



TRADUCTION. 

(VI a lé.) Si oscines (?) féliciter cecinerint, ita— asede (17) 
auspicator. 

(VI a 17) Arsferturo nomne carsitu : Par fa dersya, cwmaco 
dersvay peico merstOy peica meersta; (18) raersta aveif^ mersta 
angla eesona tefe^ tote Ijovine, esmei stahmei stahmitei. 

Arsferturo est un accusatif formé comme cumaco (ligne 2). 
— Nomne est l'ablatif du neutre nomeriy et correspond au 
latin nomine, — Carsiiu se trouve I b 33, sous la forme ka- 
detu : Yi est donc une voyelle longue, et représente la diph- 
thongue ei. Ici, pour la première fois, nous trouvons un d ou 
rs correspondant étymologiquement, non pas à un d, mais à 
un l : le verbe latin ferait calato (grec xaX«{Tco)*. — Le sens de 
cette prescription, c'est qu'avant de prononcer les mots parfa 
dersva.,.y l'augure doit faire précéder le nom de l'adfertor au 
vocatif. C'était l'usage dans les actes solennels. Cic. De Div. 

1. /&. xn, 81 et 110. 

2. Mommsen, Die urUerit. Diai. p. 259. — Si je devais présenter une étymo- 
logie de ce mot difficile, je songerais plutdt à la racine iwih « diviser», qui est 
restée en latin dans dividere, viduus, et dont le dh primitif a pu devenir un f en 
ombrien. Le sens de combifiatu serait « terminato. ». 

3. Voy. ci-dessus, p. 46 ce qui a été dit de la diphthongue ei, qui se trouve 
dans des formes verbales (jui en latin appaitieunent à la |" conjugaison. 



TABLE I a 2. — TABfcE VI a 17. 55 

II, 34 : «Q. Fabi, te mihi in auspicio esse volo. Respondet, 
audivi. » — Les autres mots sont connus^, excepté (e/e, qui 
représente le latin tibi (pour tibei). 



TRADUCTION. 

(VI a 17) Adfertorem nomine calato : Parram prœpetem, 
cornicem prœpetem, picum adversilm, picam advcrsam ; 
(18) adversas aves, adversos oscines (?) sacros tibi, civitati 
iguvinœ, [in] hoc templo effato. 

Cette allocution de l'augure s'appelle nuntiatio chez les Ro- 
mains. Ici s'arrête Tinspection des oiseaux. L'augure quitte la 
scène, et il ne sera plus question de lui. 

(VI a 18) Esisco esoneir seveir (19) popler anferener et ocrer 
pihaner perça arsmatia habitu, — Il est aisé de reconnaître 
l'impératif habitu, qui correspond au latin habeto. Si l'on rap- 
proche le passage (VI b 50) : poe perça a/rsmatiam habiest, on 
se convainc qu'il faut rétablir un m et voir dans perca{m) 
arsmatia(m) le régime direct. Nous avons déjà vu (ligne 8) les 
mots ocrer peihaner qui sont des génitifs signifiant « collis 
piandi » : on doit donc penser que popler anferener sont éga- 
lement des génitifs, ce qui cadre très-bien avec leur dési- 
nence. Il reste les mots esisco esoneir seveir dans lesquels il 
faut voir des ablatifs pluriels régis par la postposition co, 
qu'on trouve aussi écrite ku et com. Cette postposition sert à 
marquer tantôt une idée de lieu, tantôt une idée de temps : 
ici elle a cette dernière acception. — Se/oeir a été expliqué par 
Aufrecht* comme étant pour selveir, d'un pronom selvm = 10.- 
tin solliis, grec SXpoç, sanscrit sarva : il signifie « omnis >j. — 
Esis est l'ablatif pluriel du même pronom dont on a vu l'ac- 
cusatif singulier eso : « Cum bis sacris omnibus ». Il faut 
entendre ces mots dans le sens d'une proposition condition- 
nelle : « Si hœc sacra omnia fuerint ». Popler est le génitif 
d'un mot correspondant au latin populus, — Anferener se 
compose du préfixe a?i= latin amb ou am, et de ferener (pour 
ferenner] = latin ferendi. Ce verbe a le sens du latin drcum- 
ferre dans ce vers de Virgile [JEn. VI, 229) : « Idem ter socios 

1 . Remarquez Torthographe meersta, eesona, qui semble indiquer des voyelles 
longues. 

2. Ouvr. cil. II, 418. 



56 TABLE î a*^. — TABLE VI a 18. 

pura circumtulit unda. » Il s agit d'une lustration du peuple 
iguvien. On a déjà vu cette construction du génitif : « Populi 
circumferendi et collis piandi [causa] ». — Perca{m) arsmar- 
tia[m). Ces deux mots sont fort obscurs et l'interprétation 
qu'en présente Kirchhoff est loin d'être convaincante. Nos 
textes, outre lo, perça arsmatia, parlent d'une perça ;>oni^^er, 
dont il est question en ces termes : I & 15 perkaf habetutu 
puniçate. VI 6 51, perça poniéiater habituto. D'autre part 
on a, VI 6 49 : perça arsmatiam anom/iimM. Ce dernier mot est 
un impératif moyen signifiant « induitor ». On est donc 
amené à penser qu'il s'agit de vêtements. Je tTBidms poniéiater 
comme un ablatif pluriel d'un nom qui serait en latin puni" 
ceatv/m ou pvmceata « coloré de pourpre ». Comme l'ablatif 
exprime à lui seul en ombrien l'idée « avec », on peut tra 
duire : « Ayez des perça avec des — colorés de pourpre ». 
Pour le mot perça lui-même, nous sommes réduits aux con- 
jectures. Je suppose que c'est le nom du vêtement porté par 
l'adfertor, et je rapproche ce passage du rituel des Arvales : 
« Fratres Arvales prœtextati sacrificium deae Diae ture vino 
fecerunt.... Promagister in tetrastylo re versus est et in codice 
cavit et prœtextam deposuit*. » Les prêtres portaient la pré- 
texte seulement durant le sacrifice. Servius, ad JEn. VIII, 
552 : ccNeque semper praetextam, neque apicem, nisi tempore 
sacrificii gestare soliti erant. » — Cette robe prétexte était 
garnie de pourpre. Pline, H, N. IX, 60 : « Purpura diis advo- 
catur placandis. » Servius, ad JEn. VII, 612 : « Tertium (tra- 
bearum genus) augurale, de purpura et cocco mixtum. » 
Pacatus, Paneg. 37 : « Reverendos municipali purpura flami- 
nes. » Ajoutons enfin ce témoignage de Pline (IX, 63) : 
« Purpuras usum Roma) semper fuisse video, sed Romulo in 
trabea. Nam toga praetexta, et latiore clavo Tullum Hostilium 
e regibus primum usum Etruscis devictis satis constat. » — 
D'après tout ce qui précède, je traduis percaf poniéiater par 
« des prétextes avec des bords de pourpre » [clavis puniceis). 
Quant à arsmatiay c'est un adjectif tiré d'un verbe arsmOy que 
nous rencontrerons (16 19, VI 6 56) dans le sci^s de «lus- 
trare » : arsmatia peut donc être traduit par « lustralis ». 
Les robes des prêtres n'étaient pas les mômes dans toutes les 
occasions : c'est ce qu'on peut voir dans Festus (p. 237) : 
« s. V. praetexta pulla ». Comme nous rencontrerons un ad- 

2. Henzen, p. 11, 14^ 21, 28. 



TABLE I a 2. — TABJiE Vl a 19. 57 

jectif farsio qui est pour farcivvm^ nous pouvons considérer 
arsmatia comme étant pour arsmatiocùm. Quand nous en se- 
rons au verbe arsmo^ je proposerai une conjecture sur la 
présence du même verbe en latin. 

TRADUCTION. 

(VI a 18) Cum his sacris omnibus, (19) populi circumfe- 
rendi et collis piandi [causa] prœtextam lustralem habeto. 

(VI a 19) Vasor verisco Treblanir porsi ocrer (20) pehaner 
paca ostensendij eo iso ostendu pxisi pir pureto. — L'intervalle 
que le graveur à laissé entre cette phrase et la précédente 
annonce déjà qu'on va entrer dans un ordre d'idées nouveau. 
Cette phrase difficile renferme une prescription relative aux 
vases {vasor)j dont on se servira à l'occasion de la cérémonie 
expiatoire. Le verbe principal est ostendu^ impératif pour 
ostendito. Le sens de ce verbe n'est pas celui du latin osten- 
dere : on le voit clairement par cette circonstance que 
la môme phrase, qui sur VI -VII est conçue toujours arviu 
feilUy se dit arvia ustentu sur I. Fdtu^ qui est le latin 
facitOy signifie « offre en hommage, sacrifie » : nous devons 
donc attribuer le môme sens à ustentu. On conçoit sans 
peine qu'un verbe composé de obs et de tendere ait pu prendre 
ce sens spécial. Dans ostendu^ le t s'est affaibli en d sous l'in- 
fluence de la nasale^ 

Le régime de ostendu est eolf) = latin eoSy qui a pour an- 
técédent vasor. Ce substantif est ici du masculin et de la se- 
conde déclinaison. Ailleurs (II a 38) il est du neutre. La 
môme incertitude paraît avoir existé en latin, car nous avons 
dans Pétrone [Satyr, 57) un masculin vasus. — Porsi est un 
pronom relatif qui se rapporte à v<xsor : il a donc ici la va- 
leur d'un nominatif pluriel masculin *. — Ce porsi commence 
une proposition relative comprenant les cinq mots : porsi 
ocrer peJianer paca ostensendi. L'attribut est ostensendi^ dans 
lequel il faut se garder de voir un participe en rft^, puisque 
la désinence du nominatif pluriel est or^ ter, et puisque le d 
s'assimile à n. Comme Aufrecht l'a reconnu, c'est ici une 
forme du passif : Tactif ostensent prend au passif la syllabe 

1. Le verbe tend devient tenn par la môme assimilatioa que nous avons eue 
dans dreumferener, pihaner, Y oy. p. 38. 
2* Voy. ci-dessus, p. 42. 



58 TABLE I a 2. — TABLE VI a 19. 

ir (= latin ur) dont le r est tombé, en laissant seulement 
après lui sa voyelle de soutien. Mais comment expliquer o^ 
tensent? Aufrccht ne se prononce pas sur ce point. Bugge* 
y voit un futur, formé du thème ostenn et du verbe auxiliaire 
sent. On peut comparer staheren (I h 19) « stabunt ». — Paca 
est un mot absolument inconnu. Aufrecht, sans rien préjuger 
sur son origine, pense y reconnaître une locution adverbiale 
signifiant « causa, gratia, ergo », qui gouvernerait les géni- 
tifs ocrer peha/ner. Mais puisque ces génitifs sont employés 
ailleurs comme un [cas absolu, il n*est pas vraisemblable 
qu'ici on les ait accompagnés d'une locution adverbiale de ce 
genre. — Il faut remarquer l'attraction qui a eu lieu entre 
porsi et vasor : c'est la construction de cette formule citée par 
Cicéron : « Fundus qui est in agro, qui sabinus vocatur, eum 
ego ex jure Quiritium meum esse aio. » — Il reste verisco 
Treblanir, locution qu'il faut rapprocher de verisco Tesonodr 
et verisco Vehieir^. Ce sont des ablatifs pluriels régis par la 
postposition co. Kirchhoff a justement expliqué veris (on 
trouve ailleurs l'accusatif verof) comme un nom de la seconde 
déclinaison, et, par une série de déductions fortement enchaî- 
nées, il est arrivé à établir pour lui le sens de « porte* ». 
Bugge a fourni une confirmation de ce sens, en rappelant 
l'inscription de Pompéi : Veru Sarinu « porte Sarinienne » 
(conduisant au fleuve Sarnus) *. Le mot est employé au pluriel 
comme lest fores en latin. Quant à l'étymologie de ce nom, 
elle soulève toute sorte de difficultés*. Il faut renoncer à toute 
parenté directe avec fores et ôupa, puisque ces mots auraient 
exigé en ombrien un congénère commençant par f. Comme le 
latin, à côté de fores^ a pour exprimer la môme idée d'autres 
mots tels que porta et postes^ comme outre 6upa, le grec a 
tcuXt], nous pouvons ég/alement supposer ici quelque mot d'ori- 
gine différente. — Treblanis est un adjectif tiré d'un nom de 
lieu. Il y a plusieurs villes portant le nom de Trebula^ l'une 
en Campanie, deux (Mutesca et Suffena) dans la Sabine. C'est 
d'une ville du môme nom qu'il s'agit ici*. La racine est trai 

1. ZK, m, 37. XXII, 396. 

2. Voy. VI a 20. 
3- II, 117 et 8. 

4. ZK, II, 385. Cf. .Corssen. Ih. V, 129. Cf. Titalien verone (Storm, Romania 
II, p. 336). 

5. Voy. sur cette question, Ascoli, Frammenti linguisticij et Bugge, ZK,XIX, 235. 

6. Une population ombrienne s'appelle Trebiates (Lepsius, De Tàb. Eug. p. 3, n.). 



TABLE I a 2. — TABLE VI a 20. 59 

ireb « construire », dont nous avons vu plus haut* le parfait 
trebeit, -^ Il reste iso.... pnsi pir pv/reto. Dans iso, on peut 
reconnaître soit isoc, esoc^ que nous avons traduit « ainsi », 
soit plutôt isont •=r isunt (II a 28, 36; III, 16, 17) « itidem ». 
Ce dernier mot n'est d'ailleurs pas autre chose que iso -\- hont. 
L'enclitique hont^ qui a le sens de l'enclitique latine -dem 
dans idem^ se réduit parfois à ho ou o, comme on le verra 
par l'exemple de sum/ront écrit sururo (VI 6 48), de eru-hunt 
écrit eru-hu (II b 22). — Pitëi est la conjonction annoncée 
par iso : cette conjonction a les emplois divers du latin «uti », 
dont elle a aussi la signification *. Ici elle signifie « comme ». 
Pusiy écrit aussi ptcse, pus&i, puze, vient probablement de 
pum (= latin quvm)'\'Sei : on peut comparer le latin quasi 
(pour qiumi + sei). On% déjà vu qu'une des anciennes tables 
annonce le groupe ns. — Pir pureto sont deux accusatifs 
neutres. Pir, qui est souvent employé sur les Tables Eugu- 
bines, est un substantif neutre correspondant au grec irup, au 
vieux hauf^allemand fivr « le feu ». Il n'est pas nécessaire 
d'admettre que Vu se soit aminci en i : car la forme iruip, em- 
ployée par Simonide d'Amorgos, nous a é\é conservée par 
Hérodien. Nous aurions donc ici le changement de ui en i 
déjà plusieurs fois constaté. — Il est curieux de voir que le 
latin a entièrement perdu cette vieille dénomination du feu, 
tandis que le grec n'a plus le congénère de ignis, lithuanien 
ugnis, sanscrit agnis. — Pureto est le participe passé neutre 
d'un verbe correspondant au latin purare. Plante dit [Aulul, II, 
3, 3) : «Ecquid audis? vascula intus pura propere atque élue. » 
Ce verbe a été ensuite remplacé par les composés purificare 
et pvrga/re, La forme ombrienne complète serait pureilom, 
avec la même altération de Va que nous avons eue dans 
rrmjeto et dans slahmeitei. — Quoique la construction soit 
claire, le sens reste obscur pour nous : on fait allusion à 
certaines conditions dans lesquelles est offert le feu purifié, 
conditions qui doivent s'étendre à l'oblation des vases sacrés. 
Il sera question plus loin de cette purification du feu. 

1. Voy. ci-dessus, p. 37. 

2. Par ex. : pusei subra serehto est « uti supra scriptum est », puti pre wri^ 
Trehlanir « uti ante portam Trebulanam •, pute erus dersa • uti frusta det ». 



60 TABLE I a 2. — TABLE VI a 20. 



TRADUCTION. 

(VI a 19) Vasa ad portam Trebulanam quœ ocris piandi 
[causa] — offerentur, hœc eodem modo oflFerto quo ignem 
purificatum. 

(Via 20) Cehefi dia sururverisco Tesonocir^ surur (21) verisco 
Vehieir. 

Je regarde cehefi comme un adverbe de môme formation que 
ife et pufe : la diphthongue finale eiest représentée ici par i, 
comme on a poei poe poi, ou persei perse persi. Le c devant 
un e doit surprendre : on se serait attendu à, un é. Mais quand 
on voit qu'une môme table présente l'orthographe pupdike 
pupdikes et pupdiçe pupdiçes, on doit conclure, comme 
le fait Aufrecht, que les Ombriens prononçaient un son sif- 
flant dans certains mots où l'orthographe présentait un k ou 
un c *. Cehefi (= cêfi) est, à ce que je crois, de môme origine 
que le latin cis, citra, citimus^ que l'ombrien éei et éimo *. On 
peut le traduire soit par « deinde 5> soit par « ita ». — Dia, 
pour diat^ est la troisième personne du singulier d'un sub- 
jonctif (optatif) formé comme aseriaia^. Le verbe est dio^ 
qu'on peut rapprocher du latin au[s)"dio (cf. aus-culto) et 
con-dio. Ce verbe, qui se rattache à la racine da « donner », 
est avec la forme ordinaire do (par exemple dans reddo, addo) 
en la môme relation que parire, cupire, moriri avec parère, 
cupere, mori *. Comparez encore le futur reddibo (pour reddam) 
chez Plante. 

Surur, mot écrit aussi une fois suror, et ordinairement 
suivi de l'enclitique -hont, d'où les formes surv/ront, surwro, 
est une conjonction dont l'usage est borné aux tables VI et VII. 
A côté de la forme sururont, employée dix fois, on rencontre 
onze fois suront. Il signifie « ensuite, alors ». Dans le passage 
qui nous occupe, il paraît avoir le sens purement copulatif 
« et... et... ». — Sur i'étymologie de ce mot, il est difficile de 
rien avancer de certain. Voici ce qui me paraît le plus vrai- 
semblable. Nous avons en latin une ancienne particule sus ou 

1. Op. cit. 1,72. 

2. Voy. ci-dessus, p. 47. 

3. A. K., qui soupçonnent ici une altération du texte, proposent de lire en 
un seul mot cehefidiaj sans vouloir rien conjecturer sur le sens, II, 112. 

4. Neue Formenlehre der lateinischen Sprache^ TI, 318. 



TABLE I a 2. — TABLE VI a 20. 61 

sur (qu'il ne faut pas confondre avec suhs) : elle signifie « sur, 
en haut ». On la trouve, par exemple, dans sm*emit, Festus, 
p. 298 : Suremit, sumpsit... « Inque manum suremit hastam.» 
Et : a puerum surempsit. » On la trouve aussi dans Tex- 
pression susque deque^ que Festus (p. 290) traduit par « plus 
minusve ». C'est cette particule sus qui est contenue dans cer- 
tains verbes composés où suh ne convient ni pour la forme, 
ni pour le sens : tels sont suspendere, sustuli^ sur go, sursum, 
11 suffit de comparer suspendere et supponere pour voir que ce 
n'est pas le même préfixe, A cette particule sus est venu se 
joindre le pronom démonstratif ero(m), lequel aime à se faire 
suivre de l'enclitique hont. La voyelle e s'est assourdie en u 
sous l'influence du premier u * (on trouve d'ailleurs le pronom 
oru VI a 26 et uru I 6 18. V a 5. VI 6 55). Le sens de sur- 
uro-hont (ce serait là la forme complète) est donc : « insuper 
hoc idem ». Quant à la conjonction surur^ elle a perdu la syl- 
labe om^ comme cela est arrivé en latin pour m/w7, non^ et 
pour tous les adverbes en ter^. Ce genre de composé se re- 
trouve en latin dans adeo, posthac. Nous avons dit plus haut 
qu'on trouve souvent suront : il me parait hardi d'affirmer 
avec Kirchhoff que suront soit une faute pour sururont; un 
adverbe sur pouvait aussi bien se faire suivre de l'enclitique 
-/loni, qu'en latin l'adverbe ihi ou inde de l'enclitique -rfem. 
— Verisco Tesonocir, — Ce mot, qui est écrit de la môme 
façon VII a 38, paraît ailleurs (VI 6 1, 3) avec lorthographe 
Tesenocir^ et la table I a écrit Tesenakes. C'est un adjectif 
dont la formation rappelle celle des noms celtiques en ac. 
Le latin n'emploie pas ce suffixe. Quant au primitif dont cet 
adjectif est tiré. Kirchhoff' suppose une ville appelée Tesena 
(ïujxnrjva?). — Verisco Vehieir. — Ce dernier adjectif fait son- 
ger aussitôt à la célèbre ville de Km, quoi qu'il soit pos- 
sible que le même nom ait encore été donné à d'autres 
cités. On sait qu'au temps de Varron via, dans la langue des 
paysans, se prononçait encore veha : de là sans doute le nom 
de Vehii donné à ceux qui habitaient sur le bord d'une route, 
ou au croisement de deux ou plusieurs voies. Le h dans notre 
mot ombrien est-il étymologique, ou sert-il seulement à in- 
diquer que la voyelle précédente est longue? Je serais disposé 

1. La même influence se voit, par exemple, dans Tesonocir y employé deux 
ois pour Tetetiocir. 

2. Corssen, Âwi^prache ', II, 594. 

3. II, 420. 



62 TABLE I a â. — TABLE VI a 21. 

à plutôt admettre la seconde hypothèse : car la forme om- 
brienne vea ou via ce la route 5> ne présente plus trace de h. 
Sur la table I a nous avons deux fois Vehiies, et nous re- 
trouverons cette orthographe dans d'autres noms propres 
Klaverniie, Kastruçiie, Kluviier, Vuçiia, Attiédie, 
ainsi que dans l'adverbe triiuper. Les tables en caractères 
latins écrivent Claveimiur Atiersir trioper. Nous croyons 
qu'il faut voir dans cette orthographe un développement 
purement phonétique du ; ou de Ti, comme nous avons pour 
le V où Vu un développement analogue dans manuve, mer- 
suva, prinuvatu, aruvia, subocauv. 



TRADUCTION. 

(VI a 20) Ita des et ad portam Tesenacam, et (21) ad por- 
tam Yehiam. 

On voit qu'il est question d'une purification de la colline 
[ocrer peihaner) pour laquelle on s'arrête successivement à 
trois portes. Il sera parlé plus loin d'une quatrième station en 
un lieu où il n'y a point de porte, mais qui est désigné par 
les mots vocucom Joviu, vocucom Coredier. Ces circonstances 
rappellent d'une manière frappante la disposition des villes 
étrusques, qui avaient trois portes consacrées chacune à une 
autre divinité : Prudentes Etruscaî disciplinae aiunt apud con- 
ditores Etruscarum urbium non putatas justas urbes in 
quibus non très portœ essent dedicatœ et votivœ, et tôt tem- 
pla Jovis, Junonis, Minervœ*. Cette disposition se retrouvait 
dans la Roma quadrata^ où il y avait trois portes (Mucionis, 
Romanula, Janualis)*. Le quatrième côté était fermé. On sait 
que telle était aussi la disposition du temple, et que telle 
était enfin celle du camp romain. 

SACRIFICE PRÈS DE LA PORTE TRÉBULANE. 

Après une longue interruption, nous retrouvons ici, mais 
pour un instant seulement, la concordance avec la table I. 
(Ia2)Pre veres' Treplanes (3) Juve Krapuvi trc 
I buf*fetu. 

I I. Serv. ad i£n. I, 422. 

2. Varron, De I. {. éd. Mûller, p. 64. 

3. Preveres. — 4. Trebuf. 



TABLE I a 2. — TABLE VI a 22. 63 

(VI a 22) Pre vereir Treblaneir Juve Grabovei buf ireif fétu. 

Il faut remarquer la variante tre buf (pour tref buf) 
et buf treif. Cette interversion se représente constamment 
dans la suite*. En présence de Taccord littéral qui existe 
presque toujours entre les deux tables, on est peut-être au- 
torisé à s'expliquer cette divergence par un prototype où les 
noms de nombre étaient marqués en chiffres, comme ils le 
sont, par exemple, sur la table V 6. — Pre est le latin prœ. Il 
s'oppose à pus postç[\iQ nous trouverons plus loin. Un dou- 
ble sacrifice doit être offert à chaque porte : Tun devant, 
Tautre derrière la porte. Cela rappelle le intra pomœrium^ 
extra pomœrium de la formule citée par Tite-Live (I, 26). — 
Tref* hnf^ buf trei, deux accusatifs pluriels correspondant 
pour le sens au latin très boves. Buf pour bouf, — Les vic- 
times immolées dans ces sacrifices sont toujours au nombre 
de trois. 

L'impératif fétu est un des mots les plus fréquemment 
employés sur les anciennes tables, où il ne revient pas moins 
de soixante-cinq fois. Il est écrit quarante-cinq fois fétu, et 
vingt fois feitu*. Cette différence d'orthographe est impor- 
tante, car en vieil ombrien la diphthongue ei est toujours re- 
présentée par e ou i. Nous avons donc ici, non une diphthon- 
gue, mais deux voyelles distinctes. La forme primitive est 
fdctUy dont le c, ne pouvant se maintenir devant le <, s'est 
affaibli en j ou en i. Il est curieux de rencontrer en vieil om- 
brien un phénomène que nous connaissons par le français 
(fait pour factus] et par le moyen haut-allemand (maid^magd^ 
getreide = getregede^). Le ; ou Yi ainsi produit a fait changer 
Va en e, à peu près comme en portugais factionem est de- 
venu feitio. Par un nouveau progrès de Taltération phonique, 
feitus s'est réduit à fétu, comme en espagnol fa^tum est de- 
venu hecho. — Feitu signifie « qu'il présente en sacrifice », et 
il se construit tantôt avec l'accusatif, comme dans notre pas* 
sage, tantôt avec l'ablatif, comme, par exemple, vinu feitu 
(VI a 57). Cette dernière construction est également usitée en 
latin : « Cum faciam vitula pro frugibus. » (Virg. Ed. III.) 

1. Tref sif kumiaf (Ia7) 9% gomia trif (\l a b&) ; tref sif feliuf (Ial4 
sif filiu tnf (VI b 3), etc. 

2. Sur les tables en écriture latine, feitu revient cinq fois, feiu cinquante- 
trois fois. On a une fois feetu. 

3. Grimm> Deutsche Gramtnatikj P, 426. Joret, Du G dans les langues ro^ 
mânes, p. 48 ss. 333 s. 



64 TABLE I a 3. — TABLE VI a 22. 

« Facere catulo.... » (Colum. II, 22) Quant à la construction 
avec raccusatif, le latin n'en présente pas d'exemple pour le 
verbe facere^ mais des abus de syntaxe analogues ont eu 
lieu dans cette langue pour mactare, adolere. 

Juve désigne la divinité à laquelle on sacrifie les trois 
bœufs : c'est le latin Jovi. Nous avons ici le premier exemple 
du datif d'un thème en i: il est terminé en e (= ei)*. En 
nouvel ombrien on se serait plutôt attendu à une forme Jowe, 
et en effet l'adjectif tiré de ce nom est Jovius. Peut-être la 
forme Juve était-elle regardée comme consacrée *. 

Nous arrivons au mot Krapuvi Grabovei qui ailleurs 
(YI 6 19) est écrit Grabovie. Cette dernière orthographe est la 
meilleure : elle nous présente le datif régulier d'un thème 
Graibovio ; Vi ayant absorbé Ve long du datif, il en est résulté 
un î long, que le nouvel ombrien représente par ei. Nous 
avons ici un surnom de Jupiter; le même surnom est donné 
un peu plus loin à Mars (I a 11, YI 6 1) et à un autre dieu 
appelé Yufiune Voflone (I a 20, YI b 19). Il est très-difficile 
de dire ce qu'est ce Grabovius. La dernière tentative faite 
pour l'expliquer est, à notre connaissance, celle de Grass- 
mann {Journal de Kuhn, XYI, 192). Il y découvre une racine 
krapy qui se trouverait dans le grec xpatTrvoç, xapicaXtfjioç, « ra- 
pide », et dans l'ancien slave krêpuku « fort », krèpiti « forti- 
fier ». Ce serait donc un mot signifiant « puissant, fort ». 
Si Ton songe que le nouvel ombrien présente un g et un 6, 
on trouvera peu probable cette parenté avec une racine /crop, 
d'ailleurs fort douteuse elle-même. 

Nous aimons mieux ce qu'avaient dit Lassen, Pott et Au- 
frecht, quoique leurs explications n'aboutissent à aucune 
conclusion certaine, et quoiqu'elles diffèrent notablement 
entre elles. On peut tenter Tétymologie de ce mot de 
deux manières, suivant qu'on y cherche un composé ou 
qu'on regarde -ovius comme un suffixe. Lassen fait re- 
marquer que les trois dieux qui portent ce surnom sont les 
seuls à qui des bœufs soient sacrifiés : les autres divinités se 
contentent de truies, de brebis, de veaux, de porcs et de 
sangliers. Il voit donc dans la seconde partie du nom le mot 

1. Cf. pour le latin Quintilien, I, 4, s. m. « Quid? non £ quoque I loco fuit? 
Menerva et leber et magester et Diiove victore, non Diiovi ? 

2. Grimm a fait la remarque que les mots désignant des divinités ou d'autres 
êtres qui éveillent une idée de respect, échappent parfois aux changements 
de la langue et de Torthographe. 



TABLE I a 3. — TABLE VI a 22. 65 

hos : quant à la syllabe gra^ c'est la môme que dans grormen^ 
et elle signifie soit « croître », soit « nourrir ». Grabovivjs est 
donc le dieu « qui fait verdoyer les prairies et qui nourrit les 
bœufs ^ » Assurément ce sens serait plus que satisfaisant : 
mais en tête du composé on attendrait autre chose qu'une 
simple racine. Aussi, dans Tordre d'idées suivi par Lassen, 
vaudraiWl mieux sans doute supposer un composé comme 
Gfrandi6omitô ce celui à qui appartiennent les grands bœufs». 
Homère, dans un sens différent, emploie l'adjectif IjcaTo^- 
6ot<K « valant cent bœufs » •. — Pott est également enclin à 
admettre une composition* : mais le second terme serait 
JovitiSj comme nous avons plus loin Trebe Jovie (VI a 58, 
I a 7), et Tefri Jovi (VI 6 22, I a 24). Ce surnom de Jovius, 
qui peut être traduit « fils de Jupiter », ou « appartenant à 
Jupiter », ou simplement « divin », est usité chez les Ro- 
mains, où l'on trouve une Venus Jovia^, un Hercules Jovius^. 
L'écrasement de Vi au commencement du mot trouverait 
des exemples (tans le latin c-uncti pour co-juncti^ hnomus 
pour hO'jomus^. Mais Pott semble embarrassé pour la pre- 
mière partie du composé, car le mot gravis qu'il propose, et 
auquel il veut donner le sens de « almus », ne convient pas 
beaucoup, ni pour la signification, ni pour la forme. — L'a- 
nalyse donnée par A. K. ' (nous ne pouvons l'appeler une 
explication, car ils se tiennent sur la plus grande réserve en 
ce qui concerne le sens et l'origine) diffère des deux précé- 
dentes, en ce que le mot Grabovius est considéré comme sim- 
ple. La seconde partie est la môme que dans Fisoviies, autre 
nom de divinité : or Fisovius est dérivé du simple Fisus^ que 
nous trouvons aussi sur nos inscriptions, à l'aide du môme 
suffixe qui a donné en latin les noms comme VitruviiiSj Pa^ 
cuvius. Nous devons donc restituer un primitif Grabus, et 
c'est sur ce mot que les étymologistes auront à s'essayer. 
Peut-ôtre, ajoutent-ils, y a-t-il lieu de rappeler aussi la rela- 
tion qui existe en latin entre Vejovis (pris à tort comme un 

« 

L Beitràge xur Deutung dit Eugvbinischen Tafeln, p. 17. 

2. II. Il, 449. Cf. VI, 136. 

3. WurzeUegncon, I, 1010. 

4. Inscription chez F&bretti, p. CCCX. «Heisce magistreis Venerus Jovix muni 
aRdificandum cunivêrunt. 

5. Gniter. P. XVIII, 4. 

6. Corssen, Aussprache^, l, 308. 

7. II, 130. 

5 



66 TABLE I a 3. — TABLE VI a 22. 

composé de Jwi^ et le simple Vedius. — C'est en accord avec 
ces prémisses qu'à notre tour nous allons proposer une con- 
jecture. La ressemblance avec le Mars Grâdîvus des Romains 
a été signalée plus d'une fois : il se pourrait que le Grabus 
statué par Aufrecht dût précisément s'expliquer à l'aide du 
mot latin. Mais d'abord une courte digression sur la divinité 
est nécessaire. On sait que les plus anciens surnoms de Mars 
(silvanvSy ca/mpeslriSy custos, conservator) nous le présentent 
comme une divinité rustique, présidant à la croissance des 
champs et du bétail. Tel est aussi le caractère qu'il a dans 
les vieilles invocations qui nous ont été conservées par Ga- 
ton. Le surnom de GradiviLS se rapportait, selon nous, au 
même ordre d'idées. Il y faut voir un adjectif formé comme 
vcicivuSj fugitivuSf fv/rtivus : la racine est la même que dans 
grcmdisy grandire. On sait que ce dernier verbe s'employait 
en parlant des plantes, et Caton nous le présente justement 
dans une prière adressée à Mars (R. R. I, 141} : <c Mars pater, 
te precor uti fruges, frumenta, virgultaque grandire (alii 
grandirï) beneque evenire siris. » Nous retrouvons le même 
verbe dans un passage de Pacuvius cité parNonius Marcellus, 
p. 119, éd. Quicherat : « Nec grandiri frugum fetum posse, 
nec mitescere. » Le surnom Gradivus a eu le même sort que 
la divinité elle-même, lorsque Mars devint, après son assimi- 
lation avec "Apvic, de rustique qu'il était, un dieu de la guerre : 
mais quoiqu'on expliquât le mot par le verbe gradior^ la syl- 
labe initiale continua d'être comptée comme longue par la 
plupart des poètes. Le caractère belliqueux de Mars Gradivus 
ne semble d'ailleurs pas avoir été universellement reconnu 
par les anciens. Ainsi Ovide (Fastes, Y, 229 et 255) fait allu- 
sion à une étymologie que Festus nous a conservée, quia gror 
mine sit ortus. Les Frères Saliens, qui, d'après le témoignage 
de Tite-Live (I, 20) étaient voués au culte de Mars Gradivus, 
honoraient en lui un dieu rustique, nullement une divinité 
guerrière. — La racine grad ou grand « marcher », qui se 
trouve dans gradua, gradior, grandis, se terminait primitive- 
ment par un dh : c'est ce que montrent les langues germani- 
ques, où le même verbe fait skridan en suédois, sckriden en 
bas-saxon ^ Ce dh pouvait donner dans les langues italiques 

1. On sait que les langues germaniques (sauf le haut-allemand) substituent 
un (i à un ancien dh, — Pour le groupe initial sky devenu g en latin^ voy. Gur^ 
tius^ Orunàsiijge^, p. 693. Âsooli, Fonologia, p. 218. 



TABLE I a 3. — TABLE VI a 22. 67 

soit un f^ soit un 6, soit un d'. L'ombrien Grabus correspond 
à un latin *grddus « croissance » : l'un a donné naissance à 
l'adjectif graboviuSj Tautre à l'adjectif gradiyms. Grabomus est 
donc un dieu qui préside au développement de la nature. 



TRADUCTION. 

(YI a 22.) Ante portam Trebulanam Jovi Grabovio boves 
très sacrificato. 

Après cette phrase» la concordance entre I et YI cesse de 
nouveau pour longtemps. Nous poursuivons la lecture de la 
table YI. 

(YI a 22) Eso naratu vesteis. 

Il faut mettre un signe de ponctuation après vesteis^ car la 
phrase qui suit, répétée nombre de fois, forme un ensemble 
à part. Le verbe est naratu^ qui correspond au latin narrato. 
On sait que dans l'ancienne latinité narrare ne signifie pas 
seulement « raconter », mais, d'une façon générale, « dire ». 
Corssen* l'explique comme étant pour gnarigare (cf. mitigare, 
lcsmgare\ qui signifie « gnarum facere ». Le mot a été con- 
servé par Paulus (s. v.) : « Gnarigavit signiflcat apud Li- 
vium narravit ». Cette étymologie suppose une assimilation 
de rg en rr dont je ne connais pas d'autre exemple en latin, 
car on a purga/re, jurgiv/m^ largiLS, virga^ etc. Il vaut mieux 
admettre, avec le grammairien Yelius Longus, que le mot 
doit s'écrire [g)narare : nous avons ici le verbe simple, qui 
serait avec le gnarigare de Paulus dans le même rapport que 
purare avec pur{i)gare •. — Dans le passage qui nous occupe, 
naratu pourrait êb*e traduit par « recitato ». Mais la compa- 
raison d'autres passages me fait paraître l'expression latine 
« nuncupato » plus exacte. — E8o(c) « ita » ou « hoc ». 

VesteiSy écrit ailleurs deux fois vesHs (YI 6 6, 25), est un 
participe passé correspondant au latin vestitus. Le s final est 
resté, grâce à sa combinaison avec le t de la syllabe précé- 
dente. En vieil ombrien cet s est représenté par z. Ainsi l'on a 

1. Cf. latin ûber s* oSOftp^ sanscrit Bâhar: osqoe fii<ta =s latin tMdius, sanscrit 
madf^a; latin rubrum =: ombrien rufrom^ grec ipvOp^, sanscrit mdhiram. Sur 
cette question que nous ne pouvons qu'effleurer ici, voy. Ascoli, Fanoiogiaf 
p. 173 ss. 

2. Kntisehe Beitràge, p. 401. 

3« Voy. oi*dessus, p. 59* Comparez encore dwkifwe avec clarigare. 



68 TABLE I a 3. — TABLE VI a 22- 

taçez, taseSj tcisis = lat. tcLcittAs; pihaz, pihos = lat. piatus. 
Il est intéressant de constater cette conservation d'un s Qnal 
au nominatif, qui rappelle ce qui a lieu en vieux français. La 
différence avec l'ancien latin est grande, car celui-ci supprime 
le s final en gardant la voyelle ^ — Ce vesteis se traduirait en 
latin par « velatus » : on s'adressait aux dieux la tête voilée, 
capite velato ou operto. Ainsi Plante (Gurc. III, 1, 19) : « Quis 
hic est qui operto capite Jisculapium Salutat ? » Plutarque, 
dans ses Questions romaines, demande : Àuc ti toùc 68<àç icp<K- 
xuvouvTeç èirtxaXuicTovTai t^v xe^otXi^v; Dans l'Enéide, Héléuus fait 
allusion à cet usage, quand il ordonne à Énée (III, 405) : 

Purpureo velare comas adopertus amictu, 
Ne qua inter sanctos ignés in honore deorum 
Hostilis faciès occurrat, et omina turbet : 
Hune socii morem sacronim, hune ipse teneto; 
Hac casti maneant in religione nepotes*. 

Les mots vestis et velvm, qui viennent d'une môme racine', 
ont ordinairement en latin des acceptions différentes : mais 
la répartition est moins rigoureuse pour les verbes vesHre et 
vela/re qui se prennent souvent l'un pour l'autre. — 11 faut 
remarquer la place qu'occupe dans la phrase ombrienne le 
mot vesieiSf placé après le verbe au sujet duquel il se rap- 
porte. 

TRADUCTION. 

(YI a 22.) Ita nuncupato velatus. 

Ici commence, pour accompagner le sacrifice du bœuf, ^ne 
prière,. qui est répétée deux fois (VI a 35,45), en termes iden- 
tiques, avec le sacrifice des deux autres bœufs. Elle revient 
une quatrième fois, mais adressée à une autre divinité, et 
avec quelques modifications imposées par la nature de la cé- 
rémonie, yib 25. Nous joindrons immédiatement les variantes 
de ces quatre morceaux. 

1. « Esc ecfatu' pater.. . » (Eonius, éd. Vahlen^ p. 10). € Hic occasu' datust : 
at Oratitts inclutu' saltu.... » {Ib. p. 27.) 

2. Voy. les autres passages relatifs à celte coutume chez Brisson, De formulU 
(éd. 1583), p. 40. Les seuls dieux à qui ron sacrifiât le visage découvert étaient 
l'Hercule de l'ara mostma, Saturne et Honor. 

3. Voy. Bréal, dans la Mivùta di fiMogia, 1874. 



TABLE \ a 3. — TABLE VI a 22. 69 

(VI a 22) Teio (tio^ Hom) subocau suboco (23) Dei Grabovi^ 
ocriper [ocrqper) FisiUy totaper Ijovina[Jovina)jerer norrmeper^ 
erwr nomneper. 

TeiOy partout ailleurs écrit tio ou tiorriy ne doit cependant 
pas être pris pour une leçon fautive. C'est, au contraire, la 
vraie forme de l'accusatif de la seconde personne, et il est le 
pendant exact de mems^ qui est resté en latin sous la forme 
meus et miitô*. On a en osque un accusatif siom. Ces adjectifs 
sont dérivés à l'aide du suffixe io d'un thème me-, ie-, se- que 
nous retrouvons entre autres dans le génitif grec e(M-to, le datif 
dorien Te-tv, le génitif éolien IfAt-ôev, f<-Ofv'. Les adjectifs pos- 
sessifs latins tuus et stms sont d'une autre formation que 
meus •. — C'est probablement i ces thèmes me, te, se qu'il 
faut rapporter les différents cas des pronoms personnels, 
comme mihi (pour m^heî)^ mêy etc. — Teiom est à proprement 
parler l'accusatif d*un ancien adjectif possessif, qui a pris la 
place de l'accusatif du pronom personnel : un empiétement 
dont on trouverait des exemples dans toutes les langues, no- 
tamment en latin, où ego, nos sont censés avoir pour génitif 
mei, nostri, nostrum*. C'est comme si en latin, au lieu de : 
te invoco, on disait tuum invoco. 

Subocau, Cette forme qui a été d'abord expliquée par Las- 
sen, puis par Aufrecht, comme une première personne du 
présent, est en réalité une première personne du par- 
fait. Vu est le même que nous avons déjà rencontré, 
comme caractéristique du prétérit, dans sesustj courtust^ iust^ 
procanu/renty andersesust^ et que nous rencontrerons encore 
dans peperscusty facwrenty benvrentj habus^ portuèt^ benusOj 
covoriuso et plusieurs autres. Il reste ici distinct de l'a de la 
première conjugaison, tandis que dans vesticos (VI b 25) pour 
vesticaus{t) les deux voyelles se sont fondues, et que dans 
portust Va a été retranché (à moins qu'il n'y ait eu change- 
ment de conjugaison). Cet u est la contraction d'une syllabe 
ve ou vi. Nous avons montré ailleurs qu'il est resté en italien 
et en espagnol des traces de ce genre de formation à la troi- 
sième personne du parfait cantd « il chanta » (pour cantau)^ 



1. Sur mt'ttjr, voy. Schuchardt, Dos Vulgdrlatein, l, 438. 

2. Ahrens, De dtal. Mol. p. 12). De dial. dor. p. 252. 

3. On verra que l'ombrien a également des adjectifs possessifs de cette forma- 
tion^ par exemple tuer, tover. 

4. Voy. Bréal, Introduction au t. III de la Grammaire de Bopp, p. XXXVI. 



70 TABLE 1 a 3. — TABLE VI a 22. 

ainsi qu'en calabrais où Ton a les prétérits amau, passau^. Le 
latin nous offre sur deux inscriptions les parfaits EXPEN- 
SAVT (C. I. N. 2800) et PEDICAVD (C. I. L. IV. 2048), aux- 
quels il faut joindre trivmphaut (Fast. Min. XVI) '. On trouve 
huit fois sur nos tables la variante SVBOCAVV, qu'il faut 
lire subocauv^ où le v subsiste après Vu qu'il a développé de- 
vant lui. Cf. AVVEI (VI a 3) pour AVEI, SALVVOM (VI a 41) 
pour SALVOM, SALVVA (VI a 42) pour SALVA, crnAvia pour 
orwta, etc. On se fait, en général, une idée inexacte de la pro- 
nonciation du V latin, quand on se le représente comme un v 
français : il ressemblait bien plutôt au w anglais. Ainsi s'ex- 
plique l'historiette rapportée par Cicéron [De Div. II, 40), de 
ce marchand qui vendait des figues de Caunus, et dont le cri 
Cauneas! fut interprété comme un mauvais présage pour 
Crassus partant en expédition contre les Parthes (cave ne 
eas!). Nous avons ici un exemple d'une voyelle finale absorbée 
par le v précédent comme dans sabocau. Un autre exemple 
est l'ombrien sopir (VI h 54) =x sve pir « si quis ». 

Nous devons dire dès à présent que tous les parfaits de la 
première conjugaison ne sont pas sur le modèle de subocau : 
nous trouverons une autre formation au mot pihafei (VI a 
29) . C'est même cette formation qui a probablement empêché 
de reconnaître la véritable valeur grammaticale de subocau. 
Mais il n'est pas plus extraordinaire de trouver en ombrien 
une bifurcation pour le parfait qu'en grec une bifurcation 
pour le futur : on sait que Xuaw, wpdtÇw doivent leur existence 
au même auxiliaire que orsXû), fAo^oufAtti, quoique les deux 
formes soient devenues si dissemblables qu'on en a fait un 
futur premier et un futur second*. — Le sens de subocau est 
a j'ai invoqué », de la préposition sub et du verbe vocare 
dont le V s'est assimilé au b précédent. — Svboco est une pre- 
mière personne du présent formée comme stiplo et aserio. Il 
faut remarquer que le présent suboco n'est jamais employé 
seul, mais toujours & la suite du parfait subocau^ tandis que le 
parfait subocau peut s'employer seul. Cela vient de ce qu'on 
sous-entend le verbe, quand il doit s'entendre au présent et 
rien qu'au présent: ainsi Ton trouve (1. 25) : tio esu buepei^ 
acrei pihaclu « te hoc bove ambarvali piaculo [invoco] ». Et 

1. Mémoira de la Société de linguistique, U U. P. 287, 

2. D'autres exemples chez Schuchardt, II, p. 399. 

3. Schleicher, Compendium, % 298. 



TABLE I a 3. — TABLE VI a 23. 71 

ailleurs (II a 25) : tiu puni tiu vinu teitu « te lacté, te 
vino [invoco] dicito ». Au contraire, à la fin des différentes 
sections de la prière, on a.: tio subocau « te invocavi ». 

Dei Grabom ne sont pas des vocatifs, mais des accusatifs 
construits en apposition avec teio. Cela ressort de la place 
qu'ils occupent, ainsi que de la comparaison avec VI b 26, 
27, où Ton a : tiom subocau suboco Tefro Jovi. La forme com- 
plète serait Deiom Graboviom : Vo a été absorbé par Vi précé- 
dent, comme cela est arrivé en latin dans alis, alid (pour 
alius, aliud), et le m n'a pas été marqué. Deiom correspond 
à un latin Dîum. — Ocriper Fisiu, Nous trouvons ici le nom 
de la colline : elle est appelée ocris Fisms d'après le dieu au- 
quel elle était consacrée. Le nom complet de cette divinité se 
trouve I a 15 et VI 6 3 : Fise Saçi, Fiso Scméie. Il y a égale- 
ment un dieu Fisovivs Sanciiis. Il est naturel de penser au 
Dius Fidius des Romains, qui portait aussi le nom deSancus : 

Quarebam nonas Sanco, Fidione referrem, 

An tibi, Semo, pater; cum mihi Sancus ait : 
Cuicumque ex illis dederis, ego munus habebo. 
Nomina trina fero : sic voluere Cures *. 

Toutefois l'ombrien Fisus (écrit aussi une fois FissiUy VI a 
43) suppose en latin, non pas un mot Fidivs^^ mais Fissits: on 
peut comparer le parfait confissus Bwm^ qu'on écrit confisus^ 
comme divisusy lœsus. Le temple de ce dieu Fisus se trouvait 
probablement sur la colline, et si l'on songe à la place im* 
portante qui est donnée à Vocris Fisivs dans toute cette prière, 
on doit penser que là étaient gardés les sacra d'Iguvium, 
comme ceux de Rome au mont Palatin. 

Erer nomneper^ era/r nomneper. — Nom/ne est un ablatif 
équivalant au latin nomine , avec syncope de la seconde syl- 
labe comme en latin vulgaire. — Cet ablatif est régi par la 
postposition per, écrite quelquefois pe , qui correspond pour 
le sens, et peut-être aussi pour la forme, au latin pro. 
On comprend que placée comme enclitique à la fin d'un mot, 
pro ait pu perdre son o final et insérer un e de liaison : je 
rappelle ce qui s'est passé en latin pour sam. Cependant il 

1. Ovide, FasUiy VI, 213. 

2. Bagge (ZK, vm, 37) suppose que Fisus peut ôtre pour Fidiuiy comme on 
a eh sabin CI<iu«im c= Claudius, et en latin rota = ^o$<a. Mais les mots f a me» 
dias, Atiiediate, Atiiediur {AHerHwr)^ Hud le (17off«} montrent qu'un 
ancien dto devient d i o (ombrien nouveau rsio). 



72 TABLE I a 3. — TABLE VI a 23. 

se pourrait aussi que ce fût Tune des diverses prépositions 
qui ont fait per en latin. Il faut distinguer cette enclitique per 
d'une préposition pert que nous rencontrerons II a 35, 36. — 
Erer erar, sont les génitifs masculin et féminin d'un thème 
pronominal ero, qu'il ne faut pas confondre avec le thème i, 
ni avec le thème eso. Nous rencontrerons du même pronom 
Tablatif eru (masc), era (fém.), le génitif pluriel eromy 
l'ablatif pluriel erer, mr, irer. C'est un pronom démonstra- 
tif, dont la forme primitive a du être eiVo, eisOy et qui corres- 
pond au sanscrit esha^ ainsi qu'à la première partie du latia 
is-te. Ce pronom parait avoir autrefois existé en latin, quoique 
dans une déclinaison différente. Feslus (p. 162, 386) : nec 
erim nec eum. C'est ce pronom eiso qui est devenu eizc en 
osque. — Erer se rapporte à ocrer sous-entendu, erar à fo- 
Ir'** sous-entendu. Le sens est donc : « pro ejus (collis) no- 
mine, pro ejus (civitatis) nomine. » Mais quelle valeur exacte 
devons-nous attacher à nomne? Est-ce pour le nom de la col- 
line et de la cité qu'on invoque le Dieu ? Il est très-possible 
que cette formule, qui revient toujours dans les mêmes termes, 
ne présentât plus d'autre sens aux prêtres iguviens, au mo- 
ment où ils l'inscrivaient sur leurs Tables : mais elle en avait 
un autre dans un temps plus reculé. Sous le mot nomen se 
cachent en réalité deux termes différents : celui de « nom » 
et celui de « descendance ; » l'un se rapporte à la racine gnâ 
« connaître », l'autre à la racine gan « mettre au monde* ». 
C'est ainsi qu'en latin on n'a jamais cessé de dire dans le style 
soutenu nomen romcmum pour « populus românus. » Illustres 
animas nostrumque in nomen ituras, dit Virgile (VI, 758) fai- 
sant allusion aux héros qui forment la race d'Énée. Ovide, en 
parlant de la louve qui nourrit Romulus et Rémus, l'appelle 
romani nominis allrix. Tite-Live (XXXI, 44), dans une for- 
mule d'exécration : sacerdotes publicos detestari atque 

exsecrari Philippum, libères ejus regnumque, terrestres nava- 
lesque copias, Hacedonum genus omne, nomenque. De même 
Velleius Paterculus : Jupiter Capitoline, et auctor et stator 

1. On sait que les deux racines sont primitivement parentes (cf. man et mna). 
Elles ne se sont jamais entièrement détachées Tune de Tautre : ainsi le grec yvi^- 
G\oç, le sanscrit gnàti, quoique appartenant par la forme à la racine gnd, doivent 
pour le sens être rapportés à gan. Comparez encore en latin gruitus, gnarut. 
— Le sanscrit nJm:in présente également les deux significations « nom > et « race ». 
Voy. le Dictionnaire de Pétersbourg et la note de M. James Darmesteter, dans 
les Mémoires de la Société de Linguistique, tome H. 



TABLE I a 3. — TABLE VI a 23. 73 

romani nominis. En tous ces passages, les écrivains^ gui- 
dés par l'usage, emploient nomen dans la signification de 
a race » , quoiqu'eux - mêmes le prissent sans doute pour 
le mot « nom ». On peut rapprocher encore les formules con- 
sacrées in nomen acciscere, assumere, où les deux idées se 
confondent. Ce n'est donc pas tant une preuve du formalisme 
italiote qu'il faut chercher dans cette expression, comme le dit 
Otfried Mùller *, qu'un exemple de la fidélité avec laquelle cer- 
tains mots, sortis de la langue courante, se conservent en des 
locutions toutes faites. 



TRADUCTION. 

(VI a 22) Te invocavi invoco (23) Dium Grabovium pro colle 
Fisio, pro ci vitale Iguvina, pro ejus [collis] nomine, pro ejus 
[civitatis] nomine. 

(VI a 23) Fos sei^ pac&r sei ocre Fisd^ (24) tote Ijovine^ erer 
nomne^ erar nomne, — Les variantes sir (VI b 8) et si (VI b 26) 
permettent de reconnaître un subjonctif seir équivalant au 
latin sis. Cette traduction donnée par Lassen est confirmée 
par la formule : futu fos pacer (VI a 33), où au lieu du sub- 
jonctif sir on a l'impératif du verbe fu. Il semble que l'impé- 
ratif estu = latin esto ne soit pas usité. — Dans fos et pacer 
nous devons chercher les attributs de la phrase, et comme on 
s'adresse à un seul dieu , ils sont au nominatif singulier. La 
variante fons (VI b 8, 26) fait mieux comprendre la structure 
de ce mot, sans pourtant l'éclairer complètement. La pre- 
mière idée est de reconnaître le latin favens : mais il y a 4 
cela une difficulté. La même formule revient VI 6 61, où au 
lieu de s'adresser à une divinité, on en invoque trois; le texte 
dit alors : fuiuio foner pacrer. Un participe singulier favens 
devait faire attendre un pluriel fonder^ car le groupe nt s'af- 
faiblit ordinairement en nd : supposer que nt soit allé jus- 
qu'à nn^ c'est admettre un changement dont nous n'avons 
pas d'autres exemples, et c'est, en outre, attribuer à l'om- 
brien la confusion de nt avec nrf, car il réserve ordinaire- 
ment pour ce dernier gi*oupe l'assimilation en nn. Cette dif- 
ficulté a décidé Aufrecht à chercher dans fons un thème /bni-, 

1. Die Birwker, l, p. 55, note. Cf. A. K., H, p. 138. 



74 TABLE I a 3. — TABLE VI a 23. 

se déclinant comme /unis, finiz en latin, et ayant perdu Vi 
flnal du thème en gardant le s du nominatif (cf. ves(is, pi/ios 
pour 'oe^iituè^ piatvs). Mais tout en admettant un thème /bni-, 
on peut regarder le mot comme un congénère du latin favere^ : 
foni est pour faun% et il présente le môme suffixe ni que nous 
avons en latin dans lenis^ segniSy reclinis. On obtient ainsi un 
mot de môme famille que Faunus, le fils de Picus, dont le 
nom signifiait « le favorable *. » 

Pacer ayant pour nominatif pluriel pacrer (VI b 61), doit 
être considéré comme une formation analogue à acer, celeber^ 
puter ; le nominatif singulier masculin et féminin aurait dû 
être pacris : mais la syllabe is est tombée et un e euphonique 
a été inséré devant le r *. Ce qui prouve que cette explication 
est la vraie, et que le mot se prononçait pakr^ c'est que nous 
ne trouvons jamais le c affaibli en ^, quoiqu'il soit suivi 
d'un e. Ce mot est tiré de la môme racine qui se trouve en 
latin dans pax : ce dernier mot signifie « protection », non 
moins que « paix », ainsi qu'on peut le voir par des locutions 
comme pace tua^ et par des passages analogues à celui-ci : 
Nunc nos, tanquam jam nihil pace deorum opus sit, omnes 
cœrimonias polluimus (Tite-Live, VI, 41). Ce sens ne doit pas 
surprendre, si l'on songe que le verbe pangere s'employait 
pour toute sorte d'accords ou de traités, et que pax pouvait 
signifier « autorité, permission », aussi bien que « paix. » 
On peut encore rapprocher cette formule citée par Aulu-Gelle 
(XIII. 22) : Nerio Martis, te obsecro pacem dare uti liceat... 

Les quatre autres membres de phrase, ocre Fisdj tôle 
Ijovine^ erer nomne^ evar nomnCj sont des compléments indi- 
rects régis au datif par fons et pacer : l'orthographe ei dans 
Fisei (on trouve ailleurs Fisie) nous représente un i long, le- 
quel vient de la fusion des deux voyelles ; c'est ainsi qu'on 
a Grabovei à côté de Grabovie. 



1. Bugge, ZK', III, 41. Autrement A. K., Die umbr. 9prd, I, p. 62. 

2. Joignez-y Faustulus et peut-être Fdtua, la sœur de Faunus. 

3. En latin classique^ acer fait au féminin acrù : mais le latin archaïque em- 
ploie acefy aîacer, volucer au féminin comme au masculin. Il en est de môme 
pour l'ombrien pacer, comme on le voit par VII a 13. 

4. La même locution existe en ombrien, où l'on trouve pacer pose tua, pacrer 
pose vestra (VI h 61. VII a 49). 



TABLE I a 3: — TABLE VI a 24. 75 



TRADUCTION. 

{VI a 23) Faustus sis, volens sis colli Fisio, (24) civitali 
Iguvinœ, ejus (collis) nomini, ejus (civitatis) nomini. 

(VI a 24) Arsie^ tio subocaUySuboco^Dei Grabove.Arsierfritey 
tio subocaUj (25) Buboco^ Dei Grabove. 

Si nous n'avions que ce seul passage, la traduction « adsis » 
proposée par Lassen pour arsie^ arsier^ aurait probablement 
recueilli et gardé tous les suffrages. Mais ce qui fait déjà 
pressentir qu'on ne saurait traduire ainsi, c'est d'abord le pas- 
sage suivant : 

VI b 15. Fisovie Sanèie^ iiom subocau; Fisovie frite^^ tiom 
subocau. 

La symétrie de ces textes fait supposer que arsie est un 
vocatif comme Fisovie Sanéie^ et arsier un génitif comme Fi- 
8ovie(r). Mais ce qui achève la démonstration, c'est le passage 
quatre fois répété (VII a 20, 23, 33, 36) : Presiota éerfia... tiom 
subocau; prestota/r éerfiar... frite, tiom subocau. Il est clair que 
le rapport entre arsie et arsier est le même que celui qui 
existe entre prestota éerfia et prestotar éerfiar : or, on ne peut 
méconnaître dans ces mots un nom féminin de divinité placé 
la première fois au vocatif, la seconde fois au génitif. Arsie et 
arsier sont donc le vocatif et le génitif d'un thème arsio. — Il 
est plus difficile de dire quel est le sens de ce mot. On n'y doit 
point voir un nom propre, car le môme terme est employé 
avec d'autres dieux (VI b 8, 27) : c'est plutôt une épilhète dé- 
signant quelque attribut de la divinité. Je serais tenté d'y 
voir un mot de môme famille que le datif pluriel arsir (VI a 
6, 7) qui, comme nous l'avons vu , parait renfermer l'idée de 
rite ou de prière. Arsivs, formé avec le môme suffixe que 
*Yioç en grec, eximivs en latin, signifierait « adorande, vene- 
rande ». 

Frite^ d'après ce qu'on vient de voir, ^st nécessairement le 
mot ^qui gouverne le génitif arsier. Lassen propose le latin 
riiCy sans pouvoir expliquer le f initial. Kirchhoff pense à la 
racine sanscrite prî « réjouir », qui a donné en sanscrit et en 
zend plusieurs termes signifiant « prière » ou « rituel » : mais 

1. Le texte a par erreur erite. 



76 TABLE 1 a 3. — TABLE VI a 25. 

un p suivi d'un r reste p en ombrien, comme on le voit par 
des mots tels que pro, pre^ pretra, preve. Je rappellerai 
que les verbes qui signifient « se servir » donnent facilement 
naissance à des substantifs signifiant « usage » : le mot latin 
U6US en est une preuve. Peut-être fructus^ ou plutôt la forme 
faible fruituSj a-t-elle pris un sens analogue en ombrien : la 
même racine, comme l'on sait, a donné l'allemand brauch 
<K usage ». A cause de la désinence ablative e il faudrait sans 
doute supposer un mot de la troisième déclinaison, /Vut^is (par 
contraction frîtis) * . 

Le sens de ce passage est donc qu'on invoque le dieu selon 
le rite voulu. Cette préoccupation se retrouve en d'autres 
endroits : persei mers est «c uti lex est ». Il ne suffit pas que le 
dieu soit invoqué : il faut qu'il le soit d'après les formules 
prescrites. La même idée est fréquente chez les Romains : 
more institutoque. Plante (Pœn. V. 1. 17) : Deos Deasque ve- 
neror, ut quod de mea re hue veni, rite venerim. Virgile 
Mn. YII, 5 : At plus exsequiis ^neas rite solutis.... Ib. YII, 93. 
Gentum lanigeras mactabat ritebidentes.... 



TRADUCTION. 

(VIa24) Venerande {?),te invocavi invoco Dium Grabovium; 
venerandi (?) more, te invocavi (25) invoco Dium Grabovium. 

(VI a 25) Di Graboviey tio esu bue peracrei pihaclu ocreper 
FisiUj totaper Jjovina^ irer nomneper^ (26) erar nomneper. 

L'absence du verbe (suboco) s'explique par cette circon- 
stance que jamais sur les Tables Eugubines on n'exprime 
l'idée «j'invoque » quand elle doit être entendue au présent, 
et rien qu'au présent. On peut rapprocher les formules latines 
comme : « Mars pater, quod tibi illoce porco neque satisfac- 
tum est, te hoce porco piaculo. (Caton, p. 141)... Mars pater, 
si quid tibi in illisce suovitaurilibus lactentibus neque sa- 
tisfactum est, te hisce suovitaurilibus piaculo. » (Ib.) La 
construction est exactement la même ici. Esu bue est le com- 
plément indirect régi par suboco sous-entendu. Peracrei pi- 
haclu forme apposition avec ce régime. 

Esu est l'ablatif d'un pronom démonstratif que nous avons 

1. On trouvera plus loin frif (pour frujifj t= latin fmgei. 



TABLE I a 3. — TABLE VI a 26. 77 

déjà plusieurs fois rencontré. — Dans bue nous reconnaissons 
l'ablatif latin bove^ avec contraction de ou en u. — Peracrei 
paraît être l'ablatif d'un adjectif peragris ayant le sens du 
latin oc arvalis » ou « ambarvalis ». Le c vient sans doute 
de ce que la table en écriture étrusque, sur laquelle VI et 
YII ont été copiées, avait un k. Mais nous ignorons le motif 
pour lequel, en ce mot, qui n'est pas employé moins de treize 
fois par les tables* VI et VII, le c est toujours conservé. On 
doit s'en étonner d'autant plus que sur V 6 le mot ager est 
deux fois écrit avec un g. Cependant le fait n'est pas sans 

exemple : ainsi l'on a deux fois ancto (VI a 16, 18) à côté de 
l'orthographe plus usitée angla. En latin également le C s'est 
longtemps maintenu dans des mots qui étymologiquement 
devraient avoir la gutturale douce : ainsi l'on a toujours écrit 
C et Cn pour Gaitis et Gneus et l'on trouve sur des inscrip- 
tions postérieures à l'invention du 6 l'orthographe sincula^ 
necotiay coiiLciy cnata^ denecavit^ lece^ acna^ acer^, — Les au- 
tres mots de la phrase sont connus : remarquons seulement 
l'orthographe irer au lieu de er&r employé partout ailleurs. 
Cette incertitude de l'orthographe prouve que la première 
syllabe était primitivement ei et elle montre en même temps 
que Vd de la syllabe finale a favorisé le son i dans la pre- 
mière. 

TRADUCTION. 

(VI a 25) Die Grabovie, te hoc bove, ambarvali piaculo, pro 
colle Fisio, pro civitate Iguvina, pro ejus (coUis) nomine, (26) 
pro ejus (civitatis) nomine. 

(VI a 26) Dd Grabovie^ orer ose, Persei ocre Fisie pir orto 
estj U)temeJjovine arsmor dersecor (27) subatorsent^ pusei neip 
heritu. — Nous entrons dans un passage fort difBcile sur le- 
quel on ne pourra guère présenter que des conjectures aussi 
longtemps que le sens de orio et celui de subator n'auront 
pas été établis. Une désinence grammaticale qui a donné lieu 
à une grande controverse se trouve dans ce même endroit. Il 
est d'autant plus important de recueillir toutes les variantes. 
Le même passage se présente encore trois fois : 

VI a 36. Die Grabovie^ orer ose. Persei ocre Fisie pir orto est, 
tote J ovine arsmor dersecor svbator sentj pusei neip hereitu. 

1. Corssen, Àuuprache*, l, 8. 



78 TABLE I tt 3. — TABLE VI a 26. 

VI a 46. Di Grabtyoie^ orer ose. Pvrse ocr&m Fisiem pir ortom 
est y totems Jovinem arsmor dersecor subator sent^ pusi neip 
heritu. 

VI b 29. Tefre Jovie^ orer ose. Perse ocre Fisie pir orto est, 
tote Jjovine arsmor dersecor subator sent^ pusi neip heritu* 

Kirchhoff (11^ p. 144) se contente d'un certain nombre d'in- 
dications sur la syntaxe de la phrase. Ebel (ZK. VII, 268) a 
présenté une traduction peu convaincante. Nous ne serons 
sans doute pas plus heureux. Essayons cependant de nous 
rendre compte du mouvement général de la pensée. Une pre- 
mière question est de savoir si orer ose doit être construit 
avec le reste, ou si ces deux mots forment une proposition 
indépendante. Nous adoptons la seconde hypothèse : voici 
pourquoi. Une phrase dont le cadre est pareil se trouve II a 
3 : ... esu naratu. Pede karne speturie Atijedie avie- 
kate aiu urtu fefure fétu, puze neip eretu. Quoique le 
sens soit incertain, on voit sans peine que les trois derniers 
mots reproduisent le pusei neip heritu de notre phrase, et que 
le pede du commencement est notre persei. Cette comparaison 
doit donc nous porter à regarder orer ose comme étrangers à 
la période régie par persei. Mais alors on ne voit pas quel sera 
le verbe de cette courte proposition. Je crois que c'est une 
phrase comme : macte virtute, macte ingenio, macte bonis ! 
L'équivalent ombrien de nuicte me paraît être ose, dans le- 
quel je reconnais un participe latin archaïque auxus (cf. auxi- 
lium) au vocatif. On trouvera plus loin le verbe à l'impératif 
osatu (VI b 24, 37) qui correspond, selon moi, à un iBréquen- 
tatif de augere. Quant à orery j'en fais l'ablatif du thème dé- 
monstratif oro- qui se trouve deux fois sur les vieilles Tables 
sous la forme uru (I b 18) et ura (V a 5), et qui a donné sur 
les Tables nouvelles l'adverbe v/ru (VI b 55). On se souvient 
que c'est le même thème que nous avons reconnu dans la 
conjonction sur-^ront^. Le sens de la phrase sera donc: 
« his [donis] macte! » Servius (Mn. IX, 641) rapporte, d'après 
les livres pontificaux, la formule : macte hoc vino inferio 
este. Des phrases comme : macte hac dape poUucenda este, 
macte hoc porco esto, avaient leur place dans tous les sacri- 
fices. Souvent le verbe est sous-entendu, comme il l'est chez 
Virgile. 
La phrase qui suit se compose de deux propositions corn- 

1. Voy. p. 60. 



TABLE I a 3. — TABLB VI a 26. 79 

mençant Tune par perseî et l'autre parpusei. C'est la seconde 
qui est la principale, ayant son verbe [heritu) à Timpéralif. 
Ce verbe est accompagné d'une négation (neijp). Nous avons 
déjà dit que pusei paraît avoir les différents sens du latin ut 
ou tUi : il se construit ici avec l'impératif, ce qui n'est pas 
plus surprenant que de voir en latin la conjonction ne con- 
struite tantôt avec l'impératif et tantôt avec le subjonctif. 
Quant à heritu^ c'est l'impératif d'un verbe signifiant « vou- 
loir », sur lequel nous aurons occasion de revenir à propos 
de différentes formations qui en dérivent. Le sens de cette 
proposition serait donc : uti ne velis. L'invocation de l'augure 
dans Tite-Live (I, 18) nous présente également un second 
membre de phrase commençant par uti : Jupiter pater, si est 
fas hune Numam Pompilium, cujus ego caput teneo, regem 
Romœ esse, uti tu signa nobis certa acclarassis. 

La première particule, perseiy s'est déjà présentée à nous 
(YI a 5) avec le sens de « postquam » ; nous avons vu qu'en 
réalité ce mot n'est pas autre chose que le neutre pid suivi de 
l'enclilique ei. De même qu'en allemand la conjonction wenn^ 
wann signifie tantôt « quand » et tantôt « si », de même persei 
doit être pris cette fois comme une particule conditionnelle. 
La signification générale de la phrase est donc que si tel et 
tel fait se produit, le dieu est prié de ne pas le vouloir, c'est- 
à-dire sans doute de le tenir pour non avenu. Si nous faisons 
attention aux deux compléments ocré Fiste, toteme Ijovine^ 
dont nous discuterons plus loin la valeur grammaticale, mais 
dont le sens n'est pas douteux, nous voyons qu'il s'agit de 
deux faits dont l'un se produirait sur la colline Fisienne, l'autre 
dans la cité Iguvienne : ce parallélisme, auquel nous sommes 
déjà habitués, doit faire penser que les deux actions sont de 
nature assez semblable, et que c'est à peu près la même sup- 
position énoncée sous deux formes différentes. Pour nous ren- 
seigner sur la nature de ces deux actions, nous ferons bien 
de consulter encore la phrase suivante, qui commence égale- 
ment par persei et qui a l'air de continuer le même ordre 
d'idées. Or, il est question dans cette phrase de rites oubliés 
ou violés pour lesquels on présente une expiation. Il est donc 
possible que les mots qui suivent le premier persei renferment 
également renonciation d'une faute qui aurait été commise 
par ceux qui s'adressent en ce moment à la divinité. Ortom^ 
sur lequel nous n'avons d'ailleurs aucune explication à pro- 
poser, est le mot qui nous paraît signifier : « violatum , fœ^ 



80 TABLE I a 3. — TABLE VI a 26. 

datum. » Pir est le substantif neutre que nous avons déjà 
rencontré dans le sens de « feu. » Je rappellerai à ce propos 
V expression pir pur etom (VI a 20) « ignis purificatus », qui se 
rapporte au même ensemble d'usages et de croyances- 
Passant au second verbe qui est sent^ dans lequel, comme 
le prouve clairement le est précédent, il faut voir l'équivalent 
du latin sunty nous devons nous demander en quel rapport il 
se trouve avec les trois nominatifs arsmor dersecor svbator. 
Je proposerais de regarder svbator comme l'attribut : c'est 
peut-être matériellement le latin subacti^ avec le sens de 
« soustrait, omis » (cf. subtrahere). Arsmor^ on le verra*, paraît 
être un synonyme de ritus. Quant à dersecor^ on y peut voir 
soit un attribut coordonné avec svbator^ soit un substantif 
associé à arsmor. Gomme nous ne connaissons pas la nature 
du groupe rs, il serait téméraire de rien conjecturer sur l'ori- 
gine du mot Le sens de la phrase, qui, nous le répétons, est 
l'une des plus obscures de nos Tables, semble donc être que si 
le feu a été souillé, si quelque omission dans les rites a été 
commise, le dieu ne doit pas en tenir compte. 

La phrase suivante continue la môme pensée. Hais avant 
d'aller plus loin, il faut revenir sur quatre mots qui ont be- 
soin d'une explication grammaticale. Ces quatre mots sont : 

VI a 26, ocre Fisie totome Jj ovine* 
VI a 36, ocre Fisie tote Jovine. 
VI a 46, ocrem Fisiem toteme Jovinem. 
VI h 29, ocre Fisie tote Jj ovine. 

C'est ce passage qui , chez Lassen comme chez Aufrecht et 
Kirchhoff, a servi de point de départ aux théories sur le 
locatif ombrien. Lassen attribue à l'ombrien un locatif en me 
[angiome « in angulum, » termnoms « ad terminum, » Acerso- 
niams « ad Aquiloniam, » asam^ « ad aram, » destrams « ad 
dextram, » toteme « in civitate ») qu'il rapproche du locatif 
sanscrit en smm (asmin^ tasmin) qu'on rencontre seulement 
dans cette langue avec les pronoms, mais qui en p&li et en 
pr&crit s'est étendu aux adjectifs et aux substantifs. II rap- 
pelle en outre certaines formes du gothique (datif thamm^) et 
du lithuanien (borussien : tesmei) *. Dans l'ouvrage d'Aufrecht 
et KirchhofF nous retrouvons la même théorie, mais beau- 



1. Voy. VI a, 19 et 30. VI b, 56. 

2. Beitràge »ur DevUung der Bug, Taf. p. 38. 



TABLE I a 3. — TABLE VI a 26. 81 

coup complétée et développée*. Le localif, chez eux, prend 
place régulièrement dans les cadres de la déclinaison ; il a sa 
désinence du singulier et du pluriel. Au singulier, la forme 
la plus complète de ce cas serait mem. On trouve ce mem seu- 
lement trois fois, qui en réalité se réduisent à deux, car le 
mot ahtimem est écrit ainsi deux fois dans la même ligne. 
L'autre exemple est Akeduniamem. 11 est bon de dire que 
ces exemples sont empruntés à une seule et même table 
(I b 12, 12, 14), qu'ils se trouvent à deux lignes de distance, 
et que la table à laquelle ils appartiennent fait fréquemment 
la confusion de m et de n. La désinence complète du locatif 
pluriel serait fem. Mais on ne la trouve qu'une fois, toujours 
sur la même table et au même endroit : c'est vapefem 
(Ib 14). A côté de la désinence complète, qui est rarement 
employée, se trouvent, selon les mêmes auteurs, des altéra- 
tions plus ou moins grandes, dont quelques-unes se répètent 
fréquemment. Pour commencer par la forme qui se rapproche 
le plus de mem, nous avons men sur la Table III, dans esunu- 
men, vukumen, arvamen, arven. D'autre part, on a me, 
qui est la forme la plus ordinaire du cas en question. On a 
aussi m, par exemple dans Acersoniem^ ocrem^ Fisiem^ sahor- 
tam. Enfln le m lui-même peut tomber, de sorte que le locatif 
devient semblable au thème : mais cela n'arrive qu'avec des 
adjectifs accompagnant un substantif, lequel est revêtu d'une 
terminaison plus complète : asame deveia^ angiome somoy 
lodcome iuder, La désinence plurielle fem a également subi 
des altérations. Les trois lettres qui composent la syllabe fem 
sont successivement tombées, de sorte qu'on a des locatifs 
pluriels en /e, comme avieklufe, verufe, ehetvafe, vapefe; 
en /*, comme krematruf; ou sans flexion, comme aviehclu^ 
Treblano. Ce dernier cas se produit seulement avec des ad- 
jectifs : vapefe aviehclu (VI a 10), verofe Treblano (VI 6 47).— 
Telle serait la série des dégradations de cette désinence. Quant 
à son origine, Aufrecht n'y voit pas le sanscrit smin^ mais 
un congénère du sanscrit bhjami ou bhjâm^ dont le bhy se 
changeant d'une part en m, d'autre part en /*, aurait donné 
tout à la fois mem et /em^ Le besoin de distinction a réparti 
ces deux variantes entre le singulier et le pluriel. Une autre 



1. Les principaux passages sont I, p. 43, 92, 93, 95, 11], 120. II, 70, 146. 

2. Sur le prétendu changement de f en m, voyez Bergaigne, dans les !/('- 
moires de la Société de Linguistique ^ II, 213. 

6 



82 TABLE I a 3. — TABLE VI a 26. 

nuance se laisse voir au singulier des noms de la première 
déclinaison. Quand il y a mouvement, on a des formes comme 
destrame, asame; quand il y a repos, Va final du thème est 
affaibli en e : toteme, Acersoniem, tote *. — Pour être complet, 
il faut encore mentionner une conjecture des mêmes au- 
teurs*, selon laquelle Tombrien aurait gardé quelques ves- 
tiges du locatif pluriel sanscrit en su (grec ai, lith. sa ou se) : 
c'est fesnere, funtlere fondlire dans lesquels s s'est 
changé en r. 

Le premier qui ait protesté contre cette théorie est Knôtel, 
dans le Journal d'archéologie de Bergk*. Avec une vivacité 
qui n'était pas de mise dans un pareil sujet, il montra que 
les prétendus locatifs pouvaient s'expliquer par la postposi- 
tion du mot' en (latin in). Mais il eut le tort d'ajouter à sa ré- 
futation beaucoup de vues plus que hasardées sur l'origine 
des flexions et des erreurs de détail. Néanmoins les vues de 
Knôtel, mêlées de réflexions justes sur le rôle des post- 
positions, auraient mérité plus de considération qu'elles ne 
paraissent en avoir rencontré. — Dans la seconde édition de 
sa Grammaire comparée (§ 200), Bopp s'occupe de ces loca- 
tifs. Si les Ombriens, dit-il, font une distinction entre totame 
« in urbem » et toteme « in urbe », la voyelle qui est la cause 
de cette diflérence doit être une désinence : tote est donc un 
locatif ou un datif et totam un accusatif. L'un et l'autre sont 
suivis d'une syllabe memy men ou me, devant laquelle on 
supprime ou l'on néglige d'écrire le m de Taccusatif. Quant à 
l'origine de cette postposition mem, men ou me, Bopp ne 
s'explique pas. La même postposition, continue-t-il, se trouve 
peut-être aussi au pluriel, car on peut expliquer f-em [vape- 
fem) comme étant une transposition pour f-me (vapef-me). 
On aurait alors l'accusatif pluriel suivi de la syllabe me, — 
Au même moment, Ebel, dans le Journal de Kuhn*, élevait 
des réclamations pareilles à celle de Knôtel. Il faisait valoir 
les raisons qui doivent nous porter à reconnaître dans an- 
giome, asame, vapefe des accusatifs suivis de la postposition 

1. I, 112. Dans une note du second volume (p. 148), les auteurs déclarent 
qu'ils reviennent à la théorie de Lassen : mais nous avons conservé leur pre- 
mière explication, parce qu'elle a passé dans d'autres ouvrages, tandis que la 
note est généralement restée inaperçue. 

2. Op. cit. 1, 114. II, 278. 

3. 1852. N«« 15, 16, 17. 

4. ÏV, 198. 



TABLE I a 3. — TABLE VI a 26. 83 

en. Mais il admet, à côté de ces formes, un véritable locatif 
ombrien, dont toleme lui fournit le type pour le singulier, et 
fondlire pour le pluriel. — La question a fait un pas impor- 
tant grâce à une observation de M. Savelsberg^ Il a mis hors 
de doute la présence de la postposition en, en la montrant 
deux fois employée d'une façon indépendante, en des passages 
qui jusqu'alors avaient été regardés comme fautifs*. Mais il 
admet un locatif ombrien dont manuve, destre, onse seraient 
des exemples. Il explique la forme toteme comme étant pour 
tote-eme, c'est-à-dire un locatif combiné avec la préposition 
hfi qui aurait gardé sa voyelle finale et changé son n en m. — 
Tout récemment M. Louis Havet, dans une communication 
faite à la Société de Linguistique de Paris, proposait de re- 
connaître dans tot&tn^ ocrem, des locatifs formés comme le 
sanscrit çivâjâm^ dhênvâm^ gatjâ/m (des thèmes çiva, dliênu^ 
gati). A Tappui de cette explication il cite Tosque fiisnim 
« dans le temple » (d'un thème fiisna). 

Le locatif en m oppose, comme on voit, une résistance te- 
nace à ceux qui en veulent débarrasser la langue ombrienne : 
délogé d'une position, on le retrouve dans une autre. C'est le 
passage VI a 26, rapproché de VI a 46, qui a enrichi la gram- 
maire de cette forme, car partout ailleurs on a ocre Fisie, ioie 
Jovine^ dans lesquels personne n'aurait jamais songé à voir 
autre chose que des datifs. Il y a bien encore Acersoniem (VII 
a 52) = Akedunie {\h 43) : mais comme le changement 
d'un n final en m est attesté par des exemples incontestables, 
puisqu'on a deux fois numem au lieu de numen « nom » 
(16 17, 17), nous n'hésitons pas à expliquer ces formes comme 
étant des datifs combinés avec la postposition en [Acersonie 
+ en.) Je ne dis rien du prétendu locatif osque fiisnim^ tiré 
d'une inscription très-peu claire, et qui a plutôt besoin de 
s'appuyer sur les formes ombriennes qu'il ne leur prête appui. 
Si l'on fait abstraction des deux passages qui nous occupent, 
tout ce qui a été cité comme locatif s'explique d'une autre 
manière : anglomcy asame sont des accusatifs suivis de e[n) ; 
verofe est un accusatif pluriel suivi de e[n] ; Fondlire^ Feenere 
sont des datifs (et non, comme on l'a dit, des ablatifs) suivis 
de e(n); arven est un datif singulier arve suivi de en. On 



1. ZK, XXI, 100 et 110. 

2. Rupinie e (I & 27), tafle e (II h 12). Il y faut joindre testre e uzo 
(H 5 27, 28). 



8^ TABLE I a 3. — TABLE VI a 26. 

comprend qu'il y ait des formes différentes pour le mouve- 
ment et pour le repos, puisque tantôt en est précédé de l'ac- 
cusatif et tantôt du datif. On comprend aussi que dans les 
locutions comme verofe Treblano le premier mot seul ait e(n) : 
la locution « ad portas Trebulanas », où la préposition est 
construite avec le nom, présente au fond les mêmes élé- 
ments. 

Pour en venir aux mots en question, je ferai d'abord re- 
marquer combien il est invraisemblable que, dans des for- 
mules toutes faites et se représentant toujours dans les 
mômes termes, la langue ait eu recours à des cas différents. 
C'est cependant ce qu'on serait obligé d'admettre pour toteme 
et tôle. D'un autre côté, il est très-peu probable en soi que la 
langue ombrienne ait conservé, comme le pense M. Havet, 
une forme de locatif qu'on ne trouve ni en latin, ni en grec. 
On pourrait croire à la rigueur que d'anciens locatifs se soient 
maintenus à l'état pétrifié, c'est-à-dire comme adverbes : c'est 
ainsi qu'on a en latin les adverbes illim, istim^ olim^ exim^ 
utrimque qui sont restés jusqu'à présent des problèmes éty- 
mologiques, mais qui, en supposant que ce soient d'anciens 
cas, ne sont plus sentis comme tels. Mais il en est autrement 
ici, car si l'on voit dans totem le pendant du sanscrit çivâjâm^ 
il faut admettre que ce locatif faisait partie de la déclinaison 
régulière, puisqu'il est suivi de la préposition e(n). Je ne crois 
pas davantage qu'on puisse y voir avec M. Lassen la dési- 
nence locative sanscrite en asmin; la véritable place de cette 
désinence serait la déclinaison pronominale : or, nous n'en 
trouvons pas trace dans les pronoms ombriens, qui auraient 
pourtant plus d'une fois eu l'occasion de l'employer. Enfin 
la forme manuve expliquée par Savelsbcrg comme un locatif 
n'offre aucune difficulté, du 'moment qu'on explique manu 
comme un datif (et non comme un ablatif qui serait mani). 
Je crois que les deux passages VI a 26 et VI a 46 sont cor- 
rompus et qu'on peut entrevoir la cause (\e la corruption. 
Les langues qui se servent de postpositions sont exposées 
à s'y habituer de telle sorte qu'elles- les prennent pour des 
cas; c'est ainsi que le prâcrit, s'emparant du suffixe adver- 
bial taSj en a fait une désinence, et termine à l'ablatif tous 
ses substantifs en do*. C'est ainsi qu'en grec, où 8e se joint 
volontiers à des accusatifs pour marquer la direction vers un 

1 . Lassen, Institutiones linguœ prdcriiicœ, p. 302. 



TABLE I a 3. — TABLE VI a 27. 85 

endroit, on trouve des locutions comme ivSt ooaovSe. Cette er- 
reur doit surtout être fréquente dans la bouche des hommes 
illettrés. Nos tables en présentent un autre exemple : vape- 
fem avieklufe (I b 14). C'est ce défaut qui a probablement 
amené du désordre dans le modèle que le graveur avait sous 
les yeux, et qui lui a fait écrire toteme au lieu de tote ou de 
totem, Fisiem au lieu de Fisie. Je crois que la véritable leçon 
est : ocre(in) Fisie, totem Jiovine. Dans ocrem (pour ocren) je 
reconnais le datif ocre suivi de em (pour en) ; Fisie est le datif 
qui se rapporte à ocre. De môme totem est pour tote -{-en et 
Jiovine est le datif qui se rapporte à tote. 



TRADUCTION. 

(VI a 26) Die Grabovie, his macte. Si in colle Fisio ignis 
temeratus (?) est, in civitate Iguvina ritus — i (27) om^si (?) 
sunt, ut ne velis. 

(VI a 27) Dei Grabovie, persei [persi, perse) tuer (tover) per- 
scler (pescler) vaseto [vasetom, vasetom) est, pesetom est, peretom 
est, (28) froselom e9t, daetom est, tuer [touer) perscler [pescler) 
virseto avirseto vas est, Di Grabovie, persei [persi, pirsi^ perse) 
mersei [mersi, mers est), esu bue, (29) peracrei [peracri) pihaclu, 
pihafei [pihafi). 

Tandis que Kirchhoff arrête la phrase après vas est, nous 
croyons qu'il la faut continuer jusqu'à pihafei. Elle se com- 
pose d'une proposition principale : est(, btie, peracrei pihaclu, 
pihafi a hoc bove, ambarvali piaculo, piavi, » et de deux pro- 
positions conditionnelles commençant Tune et l'autre par 
persei. Je dirai d'abord un mot du parfait pihafi. C'est ce par- 
fait qui, comme nous l'avons dit, a longtemps empêché de 
reconnaître la valeur grammaticale de subocau. Cependant il 
n'est pas plus extraordinaire de voir l'auxiliaire fu garder 
son fen certaines formes, tandis qu'il l'a perdu en d'autres, 
que de trouver en latin amabam, amabo à côté de ama[b)ui, 
ou en grec Xudw, ©iXi^aco à côté de fA6v£((r)w. Le f s'est conservé 
de même dans les futurs antérieurs amfibrefurent « ambi- 
verint » et andersafust « circumdederit, » tandis qu'il s'est 
perdu dans iust, andersesust. Ce qui paraît avoir décidé la con- 
servation de f dans pihafi, c'est le désir d'éviter une forme 
pihau, qui aurait eu trois voyelles de suite (le h, comme nous 



86 TABLE I a 3. — TABLE VI a 28. 

l'avons vu, étant un pur signe orthographique). Une fois le f 
conservé, le parfait pihafuei ou pihafui est devenu régulière- 
ment pihafei, pihafi, par la même contraction de uei en i [et] 
que nous avons dans mani (ablatif de manus) et dans sim 
(accusatif de sus « truie »). 

Je viens à une série de mots dans lesquels il est facile de 
reconnaître des participes passés. Vaéetom * a été justement 
expliqué par Bugge (ZK. VI, 160) comme équivalant au latin 
vacatum. Le môme (ib.) a reconnu dans peéetom^ le latin pec- 
catum : le redoublement du c dans le mot latin n'a probable- 
ment pas de valeur étymologique ■. Frosetom a été identifié 
par Ebel (ZK. VI, 418) avec fraudatum : cette supposition 
approche beaucoup de la vérité. Mais il serait étonnant qu'en 
regard d'un ancien frodetom on n'eût pas une seule fois la 
forme qu'on aurait attendue, frorsetom''. Aussi préférons-nous 
supposer un fréquentatif fraussare, frausare tiré du participe 
frausus. Plante, Asin. II, 2, 20. Metuo, in commune, ne quam 
fraudem frausus sit. Liv. XXIII, 14. Qui capitalem fraudem 
frausi. Peretom pourrait être le verbe ire avec le même préfixe 
per que nous avons en latin dans perjurus etperdere : le mot 
peretom signifierait donc « transgressé, violé. » Enfin daetom 
a été récemment expliqué par Bugge (Z&. XXII, 464) par le 
même participe etom et par le préfixe da (pour dad) = latin de. 
En osque on a le préfixe rfadans dadikatted « dedicavit. » 
La préposition dat se trouve quatre fois sur la table de Ban- 
tia : dat senateis tanginud « de senatus sententia, » dat castrid 
lùuf.,.y dàt eizaisc « de illis, » dat eizac egmad « de illa re. » 
Une préposition de combinée avec ire pouvait aisément, comme 
le remarque Bugge, donner un verbe signifiant « delinquere. » 

Vient ensuite un membre de phrase toujours régi par 
perseiy et dont le sujet est le substantif neutre vos. Ce sub- 
stantif est de même famille que le participe vaéetom .-il si- 
gnifie « vide, manque. » Le s final tient la place d'un x : en 
effet, il faut, avec Ebel *, admettre un thème neutre en os 

• 

1. Le 8 se trouve Via 37. On a d'ailleurs vaçetum I & 8. 

2. C'est ainsi qu'il faut lire au lieu de pesetom, 

3. Corssen, ZR, XI, 333. Le redoublement est pareillement inorganique dans 
aceipiter, sucetu, buccay muceus, ecce, vacca, suecerda, etc. 

4. Bien que le r ait été pareillement omis dans Àcesoniame (VI h 52)= Ake- 
duniamem^ atrepwaiu (VI, b 36) =atrepu4atu, on doit reconnattre que 
cette omission est l'ezc^ptipp. 

5. ZK. VII,2e7. 



TABLE I o 3. — TABLE VI a 28. 87 

(cf, gervas^ scelus\ vacosy dont le cos final s'est resserré en x, 
comme pihatus en pihaz. — Virseto avirseto sont deux parti- 
cipes neutres opposés entre eux comme 'snates asnates 
(Il a 19), çihitir ançihitir {VI 6 62), hostatir anhostatir. Ainsi 
que Ta très-bien vu Aufrecht, la syllabe an ou a ne peut être 
que la particule privative, car une préposition comme iva ou 
amb n'a pas un sens assez caractérisé pour justifier un 
rapprochement évidemment fait à dessein : c'est la môme 
particule privative que nous trouvons en osque dans an- 
censto « non censitus, 3> am-prufid « improbe. » Ici encore 
le vocalisme ombrien l'emporte sur celui de la langue latine, 
qui a amalgamé sous la forme in beaucoup de syllabes diffé- 
rentes d'origine et de sens. Vh^seto est le participe faible du 
verbe viderey comme si le latin avait fait videtus ou vidîtus. 
C'est le propre des patois de régulariser les formes archaïques 
et de ramener, autant que faire se peut, à une conjugaison 
uniforme les restes d'une plus ancienne flexion. Le sens de la 
phrase est donc : « si.... visum invisum vitium est. » Aufrecht 
rappelle la formule analogue chez Caton (R. R. 141) : « Uti lu 
morbos visos invisosque.... prohibessis, defendas, averrun- 
cesque. » 

Il reste à examiner tuer persclevj deux fois employé. Remar- 
quons d'abord la variante intéressante louer, qui montre que 
le latin tuus est une contraction pour touiis. On en peut rap- 
procher les formes latines soueiSy souom, souo *. — Tuerperscler 
est un complément circonstanciel signifiant « in tuo sacrificio» 
ou « in tuis sacrificiis. » Il y faut voir ou un datif-ablatif plu- 
riel ou un génitif singulier : comme persclum est partout ail- 
leurs employé au singulier, la seconde supposition est préfé- 
rable. On obtient ainsi un nouvel exemple" de la liberté avec 
laquelle l'ombrien construit son génitif. 

La seconde proposition conditionnelle se compose des mots 
pey^sei mersei {VI a 28, 38, 48), pour lesquels on trouve une fois 
(VI b 31) perse mers est Cette dernière leçon semble confirmée 
par VI b 55 : pirse mers est, et I 6 18 : pede meds est, sans 
compter au môme endroit la locution : pue meds est. Il se- 
rait cependant téméraire de dire que la première leçon fût 
fautive : Tune et l'autre présente un sens satisfaisant et peut 
se justifier grammaticalement. Je commence par mers est. Le 



1. Corssen, Àussprache^, l, 668. 
?. Cf VI aS.Wh 48. 



88 TABLE I a 3. — TABLE VI a 29. 

mot mers, qui est évidemment un nominatif, est écrit deux 
fois meds, I b 18, 18, ce qui prouve que mers est pour merss^ 
et ce qui doit nous faire supposer soit un thème neutre medos 
qui a perdu la voyelle de sa dernière syllabe, soit un thème 
masculin ou féminin medvr- ou liiedi-, qui a éliminé sa voyelle 
finale devant le s du nominatif. La racine est med, la même 
qui se trouve dans le grec îxé^ojxat « avoir* soin de, » fuSccâv 
« qui a soin de, qui règne sur. » Le latin medeor « je pour- 
vois à » s'est restreint au sens médical, les verbes curare, con- 
sulere, etc. ayant pris pour eux tous les autres emplois. Mais 
on a encore le substantif modus, qui a conservé une significa- 
tion générale : il désigne la manière, et dans certaines locu- 
tions, comme ordo et modus, m^ore et modo aliquid facere, est 
modus in rébus, il veut dire « la règle. ». En campanien et en 
volsque, meddix (cf. ju[s)dex) désigne le magistrat suprême. 
Tite-Live, XXIII, 35 : meddix tuticus qui summus magistratus 
erat Campanis. Ennius a encadré le mot dans un vers (Ann. 296, 
éd. Vahlen) : « Summus ibi capitur meddix, occiditur alter. » 
Le mot meddix est un de ceux qui se rencontrent le plus fré- 
quemment, sur les inscriptions osques*. Il faut enfin ajouter 
le nom propre Mezentius, plus anciennement Medientius, dont 
le sens originaire paraît avoir été « roi, souverain. » D'après 
ces rapprochements, nous croyons pouvoir traduire la locu- 
tion perse m^rs est par « si jus est, si fas est. » On sait com- 
bien cette locution est fréquente chez les Latins, et particuliè- 
rement dans les invocations. — Dans Thypo thèse où la vraie 
leçon serait persei mersei, il faudrait considérer mersei comme 
l'ablatif d'un thème medi-, et traduire : « si jure [est]. » D'au- 
tres emplois de l'ablatif non moins hardis justifieraient cette 
locution. Le latin emploie de la même façon le génitif : uti mo- 
ris est". 

TRADUCTION. 

(VI a 27) Die Grabovie, si [quid] in tuo sacrificio omissum 
est, peccatum est, delictum est, (28) fraudatum est, in tuo 

1. Mommsen, UnUrit, DtalehU, p. 278. Mais contrairement à l'auteur, nous ne 
saurions voir dans -ix un simple suffixe nominal : c'est bien le môme dex que 
dans judex, vindeXy à savoir le verbe dicere, 

2. Panzerbieter {Quxstiones umhricœ, p. 16) propose de lire mers seiit), et il 
rapproche la leçon fautive fonsis (VI 6 26) pour fons sir. Mais nous voyons par 
notre phrase même que persei gouverne l'indicatif, et non le subjonctif. 



TABLE I a 3. — TABLE VI a 30. 89 

sacriflcio visum invisum vitium est, Die Grabovie, si fas est, 
hoc bove, (29) ambarvali piaculo, piavi. 

(VI a 29) Di Ch^abovie^ pihatu ocre [ocrBm) Fisei (Fisi, Fisim); 
pihatu tota [totam] Jovina {Jjovinam), Di Grabovie^ pihatu 
ocrer (30) Fisier totar Jovinar noine^ nerf y arsmo (asmo), veiro 
(viro)y peqtWy castruo, fri [frif), Pihatu, 

L'emploi de pihatu « purifie » est un peu différent, comme 
le font remarquer A. K., de ceux que nous avons observés 
jusqu'à présent, car il est question maintenant de la divinité 
qui doit purifier la colline et la cité, tandis que précédemment 
c'était le prêtre qui exprimait par ce verbe sa propre i nter- 
vention. — La variante Fisei montre que la seconde voyelle i 
dans Fisim (résultat de la contraction pour Fisiom) est lon- 
gue. — Nous rencontrons une énumération de substantifs à 
l'accusatif régis par pihatu et régissant eux-mêmes les géni- 
tifs ocrer Fisier^ totar Jovinar, Le premier de l'énumération 
est nome « nomen ». Nous avons déjà parlé (p. 72) du double 
sens qu'a ce mot, qui signifie à la fois « nom » et « race ». Il 
est évidemment employé ici dans le même sens que dans la 
locution déjà connue erer nomneper, erarnomneper : nous le tra- 
duirons par nomen, tout en rappelant que le mot latin présente 
la même équivoque. S'il figure en tête de l'énumération, c'est, 
selon moi, au sens de « race » qu'il doit d'être placé en pre- 
mière ligne. Laissant de côté pour le moment les deux sui- 
vants, nous reconnaissons dans veiro[f) le latin viros, qui a 
perdu le /"signe de l'accusatif pluriel. L'orthographe ei prouve 
que Vi de la première syllabe dans virum était primitivement 
long : c'est ce que montre aussi le sanscrit vira. Le mot pequo 
rappelle aussitôt le latin pecu : mais la question est de savoir 
si peqrw représente le neutre pluriel pecua, avec obscurcisse- 
ment de Ya en o, ou bien si nous devons supposer un dérivé 
pecuus (cf. en latin le génitif pluriel alituum), qui aurait ré- 
gulièrement fait à l'accusatif pluriel masculin pecuo{f). Nous 
nous décidons pour cette secondé supposition, à cause du 
substantif suivant ca8truo{f), qui est avec un primitif castru- 
(4* déclinaison) dans le même rapport où est pequus avec 
pequ *. Cf. en vieil ombrien kastruvuf V a 13. A la différence 

1. Le nom propre Kastruçijus (V a 3) a prubablement le thème Kastru 
(4* déclinaison) pour primitif. On trouve aussi Caiirueius sur dos inscriptions 
romaines. — Comme mots formés en latin de la même façon que l'ombrien 
pequof, castruof, nous citerons encore paseuum. 



90 TABLE I a 3. — TABLE VI a 30. 

du mot latin, qui n'est resté guère usité que dans le sens de 
« camp », le niot ombrien signifie « champ » : cette acception 
ne s*est d'ailleurs pas entièrement effacée dans la langue la- 
tine, puisqu'on avait à Rome des quartiers appelés castra ta- 
bellariorum, victimariorum. 

Le mot /H, écrit une fois /ri/, a été judicieusement expliqué 
par Panzerbieter comme étant pour le latin fruges. Il faut 
supposer que la forme primitive était fr^ugeif, et que le g entre 
deux voyelles a été changé en jy comme dans miijeto (pour 
mrjLgeito]^ puis absorbé dans Yi qui est le seul reste des deux 
voyelles longues. — On prie donc la divinité de purifier les 
hommes, les troupeaux, les champs et les fruits. Il est aisé de 
voir que l'énumération ne se fait pas au hasard, mais qu'elle 
suit une échelle descendante : cette observation doit nous 
être présente à l'esprit quand nous examinerons, comme nous 
allons le faire, les deux mots que nous avons d'abord laissés 
de côté. 

ArsmOy écrit aussi asrao^ est l'accusatif pluriel d'un nom 
masculin : en efl'ct, nous avons vu plus haut {VI a 26) le no- 
minatif pluriel arsmor. Il faut donc par la pensée lire ici 
arsmof. Nous devons d'abord nous demander quelle est la va- 
leur du groupe rs : je crois qu'il correspond à un d. En effet, 
nous avons le verbe dérivé arsmahamo auquel correspond, 
16 19, admamu*. On trouve, en outre, le datif admune 
(II b 7) qui appartient à la même famille de mots. Si nous 
passons à l'examen du sens, nous sommes d'abord guidés 
par ce fait que a/rsmahamo est un mot prononcé par l'ad- 
fertor au moment où il accomplit la cérémonie purificatrice. 
La phrase en question se compose de ces trois mots : arsmor- 
hamoj caterahamoy Jovinur. Dans le second verbe je recon- 
nais le grec xoôa(p<i) « purifier* »; le premier verbe doit être de 
signification approchante; l'un et l'autre sont à l'impératif 
passif pluriel, et ils ont pour sujet le vocatif Jovinur. Le sens 
est : a — mini, purificamini, Jguvini * ! » D'un autre côté, le 
datif admune (Il b 7) est employé comme épithète de Juve 
pâtre « Jovi patri », d'où l'on peut conjecturer qu'il est un 
terme de respect. De ces deux faits combinés je crois pouvoir 
conclure que l'idée conunune renfermée dans admamu et 



1. Le texte porte arma nu. Voy. plus loin la disoussion de cettç leçon. 
3. Il s'agit, bien entendu, d'un emprunt fait à la langue grecque. 
3. L'analyse grammaticale sera donnée VI h 56. 



TABLE I a 3, — TABLE VI a 30. 91 

admune est celle de sanctirier. Je traduis admune Juve 
pâtre par « casto Jovi patri » et Timpératif admamu par 
« lustramini * ». Je rappellerai à ce sujet que nous avons ren- 
contré (p. 56) l'expression arsmaticmi percam qui désigne le 
vêtement destiné aux cérémonies lustrales. Quant au thème 
arsmo- qui est le primitif du verbe, il doit être avec lui dans 
le même rapport que lustrum avec lustrare; je crois seule- 
ment qu'il a une acception un peu plus générale et qu'il signi- 
fle « cérémonie, rite ». 

Je ne veux pas quitter cette série de mots sans exprimer 
une conjecture sur une famille de mots latins qui n'a jusqu'à 
présent été rattachée à rien, et qui est, je crois, de même 
origine. Il s'agit du verbe cumare et de tous les termes qui en 
dérivent. On sait qu'une consonne disparaît quelquefois, sur- 
tout devant un m, sans amener l'allongement compensatif de 
la voyelle précédente. Je citerai omitto^ camenœ, camiUuSj sti- 
mulus (pour obmittOj casinenœ^ casmillus^ stigmulics). Peut-être 
le latin ûwno est-il pour admo et correspond-il à la famille de 
mots ombriens. Le sens primitif du verbe paratt.avoir été non 
celui de « aimer », mais de « honorer, respecter ». A mata 
est le nom d^ la femme de Latinus et le surnom ordinaire des 
prêtresses de Vesta. Comparer aussi Amxiliiis, L'adjectif om- 
brien admune présenterait, si notre rapprochement est fondé, 
une ressemblance frappante avec le latin amamus^ qui paraît 
avoir signifié d'abord « agréable, cher ». Le changement de 
sens consistant dans le passage de l'idée de « vénérer, hono- 
rer » à celle de « chérir, aimer », se retrouve dans colère, di- 
ligere. En ce qui concerne l'étymologie, je me contente d'in- 
diquer la racine contenue dans le grec fxaîofMct (parfait fafAaa, 
(UfAotbK) et le préfixe ad. 

Nerf est l'accusatif pluriel d'un thème à consonne ; le datif 
pluriel du même mot est nerus, qui se trouve VI b 62 dans un 
passage important que nous reproduirons tout à l'heure. On 
remarquera que le r se conserve devant le/*, à la différence du 
(1 de kapi (d) f. Ce mot est placé entre arsmo eiveiro, d'où l'on 
peut inférer qu'il exprime une idée supérieure à celle 
« d'homme. » A l'exemple de Lassen , qui rappelle le sabin 

1. Le verbe luere peat servir à faire bien comprendre le lien qui réunit cette 
famille de mots. Luere a donné lues, qui signifiait à Torigine une purification; 
il a pris ensuite un sens péjoratif (chose à purifier, souillure) qui est resté 
étranger à anmor. Un dérivé cTe luêê est hutrum, qui a fait iuitrare et illutirù 
(dans le sens de illustre calutn). 



92 TABLE I a 3. — TABLE VI a 30. 

Nero et la déesse Nerio, Neriene^y A. K. le traduisent conjec- 
turalement par « magistratus , principes, nobiles.» Mais je 
crois que nerf désigne des êtres encore supérieurs aux nobles 
et aux princes, qui d'ailleurs ne seraient pas très à leur 
place en ces prières d'un caractère peu politique. On trouve 
les ner/" nommés avant les^ome, c'est-à-dire les génies, dans 
ces deux passages : 

VI b 58. Tolam tarsinatem , trifo tcirsinatem, iuscom nahar^ 
com iahuscorrt nome, (59) totar tarsinater, trifor tarsinater, tus^ 
cer naha/pcer iahuscer nomner nerféihitu anéihitu, jovie hostatu 
anhostatu. 

VI 6 61. Fututo foner pcLcrer pasevestrapople tota/r ijovinar, 
(62) tote ijo^îne, ero nerus éihitir anéihitir, jovies hostatir anos- 
tatir. ero nomne. erar nomne. 

Dans le premier de ces passages, il s'agit d'une formule de 
deprecatio contre les peuples du voisinage : dans le second, 
nous avon^ une invocation en faveur du peuple iguvien. Di- 
sons par avance qu'il faut entendre par les jovies hostatir 
les génies étrangers admis dans la ville (novensiles, hostilii) 
et par anhoskuir peux qui sont indigènes (indigetes, patrii). 
Un sens analogue doit être attaché à éihitir anéihitir (citis, 
non citis). Dès lors la supposition se présente à l'esprit que 
par les nerus il faut entendre des êtres de même nature que les 
jovies. Je crois, en effet, que ce sont des divinités, telles à 
peu près qu'étaient à Rome les Pénates ou les Lares *. Je vais 
même jusqu'à penser que les nerf et les lares ne forment 
qu'une seule et même sorte d'êtres, et que les deux mots sont, 
au fond, identiques. Il a déjà été parlé de l'aversion que le 



1. Suétone, Tib. 1. « (Claudia gens) in ter cognomina et Neronis adsumpsit. 
quo significatur lingua sabina fortis ac strenuus. » Âulu-Gelie. XIII, 22. « Id autem, 
sive Nerio, sive Nerienes est, sabinum verbum est, eoque significatur virtus et 
fortitudo. Itaque ex Claudiis^ quos a Sabinis oriundos accepimus, qui erat egregia 
atque prsstanti fortitudine, Nero appellatus est. » 

2. Les anciens nous disent que les Lares étaient les âmes des ancêtres. Festus 
(p. 121) : «quod Lares, quorum is erat dies festus, animae putabantur esse homi- 
num redactae in numerum deorum. > Apulée (De deo Socr.) : « Est et... species 
dsmonum animus humanus emeritis stipendiis vitae corpori suo abjurans; hune 
vetere latina lingua reperio Lemurem dictitatum. Ex hisce ergo Lemuribus, qui 
posterorum suorum curam sorlitus, placato et quieto uumine domum possidet, 
Lar dicitur familiaris. » Servius adifin. VI, 152 : « Apud majores... oomes in suis 
domibus sepeliebantur. Unde ortum est ut etiam Lares colerentur in domibus. » 
V. aussi l'opinion de Varron citée par Ârnobe, Al, 41. Cf. Fustel de Coulanges, 
La Cité antique, liv. I, chap. i. 



TABLE I a 3. — TABLE VI a 32. 93 

dialecte ombrien paraît avoir pour le l initial : on pourrait 
donc supposer qu'il a changé en ce mot la liquide l contre la 
liquide n. Mais il se peut aussi que l'ombrien soit plus exact 
que le latin, et que ce dernier idiome ait altéré la lettre ini- 
tiale. Le changement de n en Z se retrouve dans le latin 
lumpay d'où lumpidus^ limpidus^ comparé au grec vùjxçv) *. 
Nous joignons encore à ce qui précède le mot pihatu, qui 
forme une proposition à, lui seul, et qui résume toute cette 
partie de la prière. En effet, dans ce qui suit, ce n'est plus 
pihatUf c'est salvo seritu qui sera l'impératif. 



TRADUCTION 

(VI a 29) Die Grabovie, piato collem Fisium; pialo civitatem 
Iguvinam. Die Grabovie, piato coUis (30) Fisii, civitatis Igu- 
vinse nomen, lares, ri tus, viros, pecudes, campos, fruges. 
Piato. 

(\l a 30) Futu fos (fons)^ pacer^ pase tua^ ocre Fisi {Fisie)^ 
(31) tote Jj ovine ^ erir (erer) nomne, erar nomne, Di Grabovie^ 
salvo seritu ocre [ocrem) Fisi (Fisim)^ salva (salvam) smtu iota 
[totam] Jjovina [Jjovinam). Di (32) Grabovie^ salvo [saluvom^ 
salvom) seritu ocrer Fisier^ totar Jjovitiar noraey nerf^ arsryio, 
veiro (viro), pequo^ castruo, fri [frif], Salva (saluva) (33) se- 
ritu. Futu fos (fons), pa^er^ pase tua [tuva), ocre Fisi^ tote 
Jjovine^ erer (er er) nomne^ erar nomne, Di Grabovie^ tio [tiom) 
esu [essu) bue^ (34) peracri piha^lu^ ocreper [ocrlper] Fisiu 
(Fissiu), totaper Jjovina^ erer nomneper^ erar nom^ieper, Di 
Grabovie^ tio [tiom) subocau. 

Tout ce passage ne renferme que des mots dont il a déjà 
été question. Il faut seulement remarquer l'expression pase 
tua^^ qui est le pace tua latin. Par un pléonasme fréquent 
dans les invocations, notre inscription dit : « sois gracieux. 



1. Ritschl. Opuscula, II, 490, note. « Je ne crois pas, dit ce savant, que 
lympha doive être tiré du grec vvijbçn , mais plutôt que lumpa est la forme ita- 
lique qui se rattache à la même racine que wv\l^. » Sur une inscription bilingue 
(Mommsen, n. 3523} les mots Lumphieis correspondent à Nviifciic. Cf. nubes, 
nimhui. Un autre exemple est nuseitiosus (Pestus, p. 173) et lusciiiotus (Qui- 
cherat, Àdd. Lex. lat, p. 162). 

2. Il faut lire pase^ quoique le trait au-dessus de s ait toujours été oublié par 
le graveur. 



94 TABLE I a 3. — TABLE VI a 54. 

par un effet de ta grâce*. » L'orthographe saluvom, saluva 
rappelle celle de auvei VI a 3, de aru via III, 31. C'est l'adjec- 
tif sqlvus. Il se rapporte seulement au premier mot de l'énu- 
mération qui suit [nome]^ comme 1. 32 salva (pour salvaf) se 
rijipporte seulement au dernier mot de Ténumération qui pré- 
cède Ifrif). Seritu est pour serueitu = latin servatu. 



TRADUCTION. 

(VI a 30) Sis faustus volens pace tua colli Fisio, (31) civi- 
tati Jguvinœ, ejus (collis) nomini, ejus (civitatis) nomini. 
Die Grabovie, salvum servato collem Fisium, salvani sér- 
vato civitatem Jguvinam. Die (32) Grabovie, salvum servato 
collis Fisii, civitatis Jguvinae nomen, lares, ritus, viros, pecu- 
des, campos, fruges. Salvas (33) servato. Sis faustus volens 
pace tua colli Fisio, civitati Jguvinœ, ejus (collis) nomini, 
ejus (civitatis) nomini. Die Grabovie, te hoc bove, (34) ani- 
barvali piaculo, pro colle Fisio, pro civitate Jguvina, pro ejus 
(collis) nomine, pro ejus (civitatis) nomine. Die Grabovie, le 
invocavi. 

Le sacrifice du second et du troisième bœuf est accompagné 
de la même prière chaque fois citée in extenso. Comme nous 
avons déjà donné plus haut les variantes d'orthographe, il 
ne nous reste que bien peu de chose à dire sur ce passage, 
qui va de VI a 35 à 55, et dont il est inutile de reproduire le 
texte. La seconde prière commence et finit par : Di Grabovie^ 
tio esu bw, peracri pihaclu eiru, La troisième prière commence 
et finit par : Di Grabovie^ tiom esu bue^ peracri pihaclu tertiu^. 
Ce qui veut dire : « Die Grabovie, te hoc bove, ambarvali pia- 
culo altcro... tartio ». Les mots etru et tertiu sont de ceux qui 
ont été déchiffrés le plus tôt : etru est l'ablatif d'un pronom 
qui a laissé au latin son accusatif ilerum (cf. sanscrit itara). 
Quant à tertiu, c'est exactement le nom de nombre latin. 

Comme conclusion générale aux trois invocations, se trou- 
vent ensuite ces mots : 

(VI a 54) Di Gt^abovie^ tio comohota tnbinsine buo peracmo 

1. Virg. jEn, 111,370 : 

Hic Helenus cssis primum de more juveDcis 
Exorat pacem divum^ vittasque resolvit 
Sacrati capitis. 

2« VI a 45 , pihaclutertiUi 



TABLE I a 3. — TABLE VI a 54. 95 

pihaclo (55) ocriper Fisiu, totaper Ijovina^ erer nomnep&t*^ era/r 
nomneper. Di Grabovie, tiom svbocau. 

Conformément au modèle de tio esu bue^ peracri pihaclu^ 
nous devons nous attendre après tio à un ablatif, régi par 
suboco sous-entendu. Cet ablatif, qui ne peut être autre que 
comohota tribrisine, gouverne le génitif pluriel buo , lequel a 
après lui comme apposition les deux génitifs peracnîo pihaclo. 
Dans tribrisine * il est vraisemblable de chercher au com- 
mencement le nom de nombre tri^ si Ton songe qu'il a été 
question de trois bœufs, et que nous avons ici le résumé de 
tout le sacrifice. Mais la suite du mot présente des difficultés 
de plus d'une sorte. A. K. supposent un substantif féminin 
tiHplicio (gémilt trijjlicionis, ablatif inpKctone, et par contraction 
triplicine) signifiant» un ensemble de trois, une triade,» lequel 
serait dérivé de triplex ou plutôt du thème triplic à Taide du 
suffixe ion. Nous croyons qu'ils ont touché juste pour le sens : 
mais comment admettre que Vo long et accentué a été absorbé 
par Vi bref et atone ? Des exemples comme prinvatur (pour 
prinveatuT)^scaléeto (pour scaléieto\ où la voyelle brève atone 
a été absorbée par la voyelle longue accentuée, font pa- 
raître la chose invraisemblable. D'ailleurs le mot Vofione 
prouve que ce phénomène, qui serait le seul de son espèce 
dans l'histoire des langues italiques, ne doit pas plus être 
admis en ombrien que dans le reste de la famille". Ce qui a 
évidemment conduit Aufrecht et KirchhofTà cette explication, 
c'est d'une part le passage suivant : pihaklu pu ne tri- 
briçu fuiest (V a 9), où ils ont vu dans tribriçu le no- 
minatif irip/icio; c'est d'autre part l'ablatif natine (II a 21, 35, 
II 6 26), dans lequel ils ont reconnu le latin natio7ie. Mais rien 
ne prouve que tribriçu* soit le nominatif de tnbriçine : les 
deux mots peuvent être apparentés entre eux sans avoir pour 
cela le môme suffixe ; c'est ainsi qu'on a, par exemple, en latin 



1* Le graveur, comme il lui est arrivé souvent, a négligé de mettre la barre sur 
le S. Hais nous avons un ç dans tribriçu (Va 9) dont il sera question dans un 
instant. 

2. Corssen {Aiusptaehe *, I, 580 ss. U, 1015) suppose qu'en ombrien To du 
suffixe ton n*était pas encore long aux cas indirects : hypothèse peu vraisem- 
blable si l'on rapproche Vofione j et si Toa tient compte de Vesune, Puemune; 
ces deux derniers mots seraient devenus, si Vu avait été bref, Vesne, Puemne 
(cf. nomne). 

3. Remarquons à ce sujet que le texte a trib4içu : mais A.K. supposent que 
le 4 a été écrit par erreur à la place d'un r. 



96 TABLE 1 a 3, — TABLE VI a 54. 

duplicatio et duplicitas. Rien d'un autre côté ne prouve que 
natine vienne d'un nominatif natiu, qui ne se trouve nulle 
part*. 

Je pense qu'il faut admettre un suffixe îna^ pareil au sufBxe 
que nous avons en latin dans medicina, doctrina, disciplina. 
Un tel suffixe, qui sert à former des noms abstraits*, a très- 
bien pu être employé pour désigner des quantités numériques. 
C'est ainsi que nous disons en français une neuvaine, une 
dizaine, une centaine, noms qui dérivent des mots latins 
comme centena, novena. Il y a seulement cette différence 
entre le ina latin et son frère ombrien, que celui-ci suit la cin- 
quième déclinaison, et non la première. Nous rencontrerons 
dans la suite d'autres substantifs qui se fléchissent d'après 
la cinquième déclinaison' ; je rappellerai seulement ici le nom 
sabin Neriene qui a la même formation. — Quant à la pre- 
mière partie du mot, j'éprouve quelque scrupule à la tirer de 
triplus ou triplex. Les mots tupler tripler se trouvent sur 
nos tables (V a 19, 29), sur VI 6 on a deux fois dupla, et III, 14 
on a tupi a k. Tous ces mots présentent un l et non un r. Je 
préfère donc supposer un adjectif tribricvs « triple » venant de 
l'adverbe ^Woper, trijuper, qui signifie « trois fois» : l'affai- 
blissement du p en b devant le r a déjà été constaté dans subra 
et le sera dans cabriner^ abrons. 

Comohota est l'ablatif féminin d'un participe équivalant au 
latin commotus. L'orthographe oho pour ô est connue. Kirchhoff 
a donné les exemples qui prouvent que commovere était égale- 
ment employé en latin, dans la langue du rituel, pour signi- 
fier « offrir. » Caton, De R. R. 134 : Priusquam porcam fœmi- 
nam immolabis, Jano struem commoveto sic : Jane pater, te 
bac strue commovenda bonas preces precor.... Postea Jano 
vinum dato sic : Jane pater, uti te strue commovenda bonas 
preces bene precatus sum, ejusdem rei ergo macte vino infe- 
rio esto.... Les verbes movere et obmovei^e avaient le môme 
sens. 



1. Bugge (ZK. XXII, 431) croit découvrir trois nominatifs de ce genre en osque; 
ce sont : ûittiufy tribarakkiuf, frvktatiuf, tous trois employés sur la table d'AbelIa. 
Il y voit des substantifs féminins en ion, ayant s pour désinence au nominatif, et 
changeant le groupe fis en f. Nous croyons que cet argument n^est pas de ceux 
qui emportent la conviction. 

2. Ce même suffixe est très-employé en osque ; mais il est du neutre : tan' 
ginûd, medicatinom, 

3. Uhtretie, kvestretic, Jome, etc. 



TABLE I a 3. — TABLE VI a 55. 97 

Buo[m) correspond à bo[v)um. — P%hckclo[m) est un génitif 
pluriel formé comme les génitifs latins en um, tels que ntim- 
mumy deum^ sestertium, — Peracnio[m) ne peut guère être con- 
sidéré que comme une faute pour peracrio{m)y car Tépithète 
ordinaire depi?uzcluy dans le passage qui précède, a toujours 
été peracreL Cela ne veut pas dire qu'il n'existe pas aussi un 
adjectif perakne : nous le rencontrerons souvent dans la 
suite. Mais il a un autre sens et ne serait pas à sa place ici. 
Peracrio[m] est un exemple du génitif pluriel des thèmes en t. 



TRADUCTION. 

{VI a 54) Die Grabovie, te oblata trinitate boum , ambarva- 
lium piaculorum, (55) pro colle Fisio, pro civitate Iguvina, 
pro ejus (collis) nomine, pro ejus (civitatis) nomine. Die 
Grabovie, te invocavi. 

(VI a 55) T'oses persnimu (56) sevom. Surur pyrdovitu prose^ 
seto; nm^atu; prosesetir me fa spefa ficla arsveitu, Arvio fétu. 
Este (57) esono, Heri vinUj heri poni fétu. Vatuo fcrine fétu, 

(I a 3) Arvia ustentu. (4) Vatuva ferine feitu. Heris 
vinu, heri puni (5) ukriper Fisiu tutaper Ikuvina 
feitu. Sevum (6) kutef pesnimu. Adepes arves. 

La concordance en^tre les deux textes reprend ici. Mais les 
prescriptions ne sont pas disposées dans le même ordre sur 
les deux Tables. Nous continuerons à suivre VI, en rappro- 
chant les variantes de I. 

Tases persnimu sevom, Sevum kutef pesnimu. — Per^ 
snimuy écrit dAlleurs persnihimu ou persnihmu ^ce qui in- 
dique que la seconde syllabe est longue), ou pesnimu^ est une 
forme très-fréquemment employée. Dans des phrases simi- 
laires, persnimu alterne avec des impératifs en tu; on a, par 
exemple : esoc persnimu vestis (VI 6 6, 25) et ailleurs : eso 
naratu vesteis (VI a 22). Ou encore : ennom persclu eso pet^s-- 
nimu (VII a 34), et un peu plus haut : ennom persclu eso deitu 
(VII a 20). Ou enfm : suror persnimu puse sorsu (VI b 37) et 
suront naratu puseverisco Trebkmir (VI b 44). Ces rapproche- 
ments, déjà faits par Aufrecht et KirchhofT, prouvent : 1* que 
persnmw est un impératif ; 2*^ qu'il a un sens approchant deno- 
ratu « qu'il récite », deitu « qu'il dise. » Les mêmes auteurs, 

7 



98 TABLE I a 3. — TABLE VI a 55. 

bontinuant leur analyse , remarquent que persnimu accom- 
pagné du régime direct esoc « hoc » se trouve souvent devant 
des formules de prières (par exemple, VI 6 6), d'où Ton peut 
inférer la signification : « qu'il prie. » Il faut maintenant ex- 
pliquer la forme grammaticale. Âufrecht remarque que quand 
il y a un sujet pluriel (par exemple, VII a 47), la forme 
employée est persnimvmo. Ce redoublement de la désinence 
(mu -f- mo) est semblable à ce qui se passe pour les impératifs 
commeedt, fertu^ habetu, stahUu^ tursitu, qui ajoutent au plu- 
riel une syllaÉe ta, tu ou to : etuto (etuta, etutu), fertuta, 
habitutOy stahituto^ tvrsituto (tusetutu).Si l'on se rappelle qu'en 
latin l'impératif des verbes passifs et déponents emprunte par- 
fois ses formes au participe (famino, antestamino, amamini*), 
on est amené à voir dans persrmnu (pour persnimnu) le parti- 
cipe à signification impérative d'un verbe déponent. Ce qui 
confirme cette hypothèse, c'est qu'on trouve (VI b 39 , 40) : 
pibe pesnis fust « ubi precatus fuerit », pesnis étant pour 
pesnitus comme on a vestis pour vestitvs. Cet exemple prouve 
que le verbe en question emprunte quelquefois les formes du 
passif, tout en gardant la signification active. Quant à l'ori- 
gine du mot, nous supposons que le verbe perse « demander, 
prier, » devenu />ers, a formé avec le suffixe ni un substantif 
persnis « prière » : de là un analogue aux verbes latins finîre^ 
mmiîre^ punîre *. — Les impératifs pareils à persnimu ne sont 
pas rares : on a amparihmu à côté de amparitu, spafiamu 
ou spahmu à côté de spahatu^ anomhimu^ stahmu ou stahamu. 
Quant au redoublement servant à marquer le pluriel, je n'y 
puis voir autre chose qu'une imitation du redoublement de 
l'actif tuto. 

Taées^y écrit sur les anciennes tables taçez (p. ex. I a 26), 
est un participe passé comme pihaz et vesteis* Nous avons le 
nominatif pluriel dans cette phrase (VI b 57, VII a 46) : eso 
persnimumo tasetwr. La forme ombrienne était probablement 
taçeititëj car on a une fois t<ms (VI b 23). Le verbe taceo forme 
donc son participe en eitus^ comme on a eu virsetom^ qui sup- 
pose un latin videtum. — Sur les anciennes Tables, tases est 



U Voy. Bopp, Grammain comparée, § 479. 

2. Kuhn (ZK, II, 397), Corssen {Ib. XI, 364) et Zeyss {Ib. XVU, 421) regardent 
ni comme une syllabe formative de la conjugaison, telle qu'on Ta, par exemple^ 
dans sper-ni-mui, ffu-nit-sci^ 

3. Le graTeur des deux dernières tables écrit toujours tates. 



TABLE I a 3. — TABL£ VI a 56. 99 

souvent remplacé, comme il l'est ici, par kutef^ Âufrecht ^ 
adoptant une conjecture de Grotefend, identifie ce mot difficile 
avec le latin caute^ ou plutôt il suppose un substantif kuti 
(pour cautï) dont serait tiré le cas adverbial kutef « cautim»^. 
Mais le sens « avec précaution » ne conduit pas très-naturel- 
lement à celui de « à voix basse ». Nous serions plutôt disposé 
& voir dans ce mot le latin contentus^ dans le sens étymolo- 
gique « renfermé [en lui-même], silencieux ». Le verbe tenn 
(pour tend) fait au participe tenz (pour tenius) : or, c'est 
précisément le son nz qui devient un f en ombrien, comme 
on l'a vu p. 16. Quant au préfixe ku, c'est la forme ordinaire 
du préfixe latin cum, — Se vu m sefoom est l'accusatif du 
même mot dont on a eu (YI a 18) le datif-ablatif pluriel. Je le 
traduis avec À. K. par « totum ». 

Viennent ensuite sur VI a trois propositions coordonnées 
renfermant chacune un impératif. iSurur a déjà été analysé 
comme conjonction signifiant, « là-dessus, alors* ». — Pur- 
dovitu^ sur les anciennes Tables purtuvitu, purtuvetu, 
vient du verbe diLo « donner » fléchi d'après la conjugaison 
faible, à peu près comme si nous avions en latin un verbe 
duîre, et du préfixe pur qui se trouve en latin dans porten- 
dere, porrigere. On a du même verbe le futur pur tu vies où 
l'on remarque le même dédoublement de l'u en uv. Je regarde 
Vo de purdovitu comme une modification analogue à celle qui 
fait qu'on a indifféremmettt tuer et tover au génitif du pronom 
possessif de la seconde personne. Ce verbe, qui se présente 
quelquefois avec le sens du latin « poUucere », parait plutôt 
avoir ici celui de « porricere ». Proseéeto * est l'accusatif plu- 
riel neutre d'un participe correspondant au latin prosecta, 
avec cette différence que le verbe ombrien suit la conjugaison 
faible {pi^oseéeito). Ce mot désigne les parties de la victime 
qui sont découpées pour être offertes aux dieux : on les ap- 
pelle en latin prosectaou prosicise*. Schol. ad Stat. Thebaid. 
V, 641 : Prosecta dicuntur exta cum redduntur inspecta.... 
Particules enim minutœ membrorum omnium prosecta dicun- 

1. Voy. I a 10, 13, 19, 23, 1 6 3, 7 = VI a 59, VI b, 2, 4, 20, 44, 46. Cela n'em* 
pdche pas que les anciennes Tables emploient aussi à roccasion taçez. 

2. II, pages 169, 410. 

3. Voy. p. 60. 

4. On trouve plusieurs fois le i surmonté de la barre, en vieil ombrien 
pruseçetu. 

5. Voy. Brisson, De formuliez p. 28. Hartung, JHe ReUgûm der Rômer, 1, 162; 



100 TABLE I a 3. — TABLE VI a 56. 

tur in sacris, quœ inferuntur aris. Proseéeto est le régime de 
pwrdovUu. — Ncvratu nous est déjà connu comme un verbe 
signifiant <£ parler, dire ^ ». Ici il a à peu près le sens du latin 
<c declarare, nuncupare ». Le sens du passage est qu'au mo- 
ment où Ton offre les proseéeta^ on doit les déclarer en bon 
état. Ordinairement un* adjectif tel que sevakne <c justum » ou 
puriifele « poUucendum » est joint au verbe. Ainsi III, 27 : ti- 
çlu sevakni teitu « litationem justam dicito ». De même 
II b 24, où Ton immole un veau tacheté (vitlu vufru), l'in- 
scription prescrit que le sacrificateur dise : Jupater Saçe, 
tefe estu vitlu vufru sestu «Jupiter Sance,tibiislum vitu- 
lum varium sisto ». Puis le texte ajoute : purtifele trijuper 
teitu, trijuper vufru naratu « pollucendum ter dicito, 
ter varium nuncupato ». De môme encore II 67: si perakne 
sevakne upetu; eveietu; sevakne naratu « suem de- 
bitam justam prœstato; — to; jastam nuncupato. » Cf. II 6 11. 
L'absence d'un adjectif de ce genre dans le passage qui nous 
occupe ne doit pas nous empêcher de prendre le mot na/ratu 
dans le même sens : la langue du sacrificateur, comme celle 
de toutes les professions, abrège les locutions reçues ; celles-ci 
n'en sont pas pour cela moins claires pour Tesprit qui est fa- 
milier avec les opérations ou les objets qu'elles désignent. — 
Une autre manière de traduire consisterait à construire pur- 
dovitu comme faisant une phrase à part, et à joindre proseéeto 
avec na/ratu. Mais VII a 42 on a naratu employé sans accom- 
pagnement d'aucun mot qui puisse être considéré conmie son 
régime. 

Proseéetir mefa spefa^ ficla arsveitu. — Ce dernier mot, écrit 
adveitu sur les anciennes Tables, se compose du préfixe ad 
et du verbe vehere. L'impératif a dû être d'abord vectu, et par 
le même phénomène qui a eu lieu pour feitu {factu)^ la guttu- 
rale s'est changée en j^. Les composés ombriens de vehere 
paraissent avoir une partie des sens qu'ont en latin les com- 
posés de da/re. Ainsi arsveitu se traduit fort bien par le latin 
ce addito. » Cet emploi de vehere n'est pas plus extraordinaire 
que celui du latin porta/re^ qui est une expression empruntée 
à la marine marchande. — Proseéetir est le datif de proseéeto. 
— Vient ensuite une série de trois mots à l'accusatif, comme 
on le voit du moins pour l'un d'entre eux par VII a 42, où il y 



1. Voy. ci-dessus, p. G7. 
% Voy. ci-dessas, p. ôU. 



TABLE I a 3. — TABLE VI a 56. 101 

a : proseseHr struçla ficlam arsveitu. Des Irois mots en question 
deux au moins sont des substantifs : en effet, mefa est em- 
ployé seul II fe 28. Ficla est employé d'une façon non dou- 
teuse comme substantif VI b 2, 44, 46. Reste spefa qui pour- 
rait être une épithète, car on ne le rencontre jamais qu'en 
compagnie de mefa. J'essayerai de prouver plus loin (VI b 5) 
que c'est un participe passé signifiant <c sparsus, adspersus ». 
— Il s'agit des objets qu'on doit joindre aux prosecta. Mefa 
a été traduit par Grotefend (II 33) « maza » ; je reconnais plu- 
I6t dans ce mot le latin mensa, au sens où il est employé par 
Virgile (VII, 109): 

Instituuntque dapes et adorea liba per herbam 
Subjiciunt epulis.... 

Ut vertere morsus 
Exiguam in Gererem penuria adegît edendî, 
Et violare manu malisque audacibus orbem 
Fatalîs crusti, patulis nec parcere quadris : 
a Heusl etiam mensas consumimus! i inquit Juins. 

Nous avons ici, habilement enchâssé dans un récit qui a 
dû sa naissance au double sens du mot mensay le terme qui 
désigne une espèce de gâteau sacré. Sur le changement de 
ns en /*, v. p. 16. — Ficlay qu'on a identifié avec ficula « figue » 
ou avec ferctum « gâteau sacré * », doit être rapproché du 
verbe latin fingere , qui s'employait en parlant des produits 
de la boulangerie. Ceux qui confectionnaient les gâteaux sa- 
crés s'appelaient fictores : l'expression fictor se trouve plu- 
sieurs fois en ce sens sur des inscriptions*. L'orthographe 
ficla rappelle celle de anclaj peracrei. Le c peut d'ailleurs 
s'expliquer si l'on songe que le mot est pour fing-clay comme 
on a en latin spe{c)-cula. 

Arvio fétu. Le premier mot, qui ne revient pas moins de 31 
fois, et toujours dans cette phrase ou dans la phrase arvio 
ustentu, s'écrit de quatre façons différentes : arvia, aru- 
via, arviu, aruio. Il faut y reconnaître un pluriel neutre, 

1. AK. I, 3Î. II, 175, 406. 

2. Sayelsberg : ZK. XX, 442. Fieula aurait donné fiçiaj comme arculata 
donne arçkUa. 

3. Varron : Liba quod libandi causa flunt. Fictores dicti a fingendis libis. 
Gruter, 270, 6. Dionysio, discipulo fictorum pontificum. Ibid., 1081, 1. In agro 
Aureli Primiani fictoris pontificum. Ennius, éd. Vablen, V, 123 (en parlant de 
1*1 uma) : Mensas constituit idemque ancilia.... Libaque, ficlores, Argeos et tulu- 
latos. Cf. Becker-Marquardt, IV, 198. 



102 TABLE I a 3, — TABLE VI a 56, 

dont Va final s'est quelquefois obscurci en Oy u. Huschke tra- 
duit arvia par « exta », et en effet rien, à première vue, ne 
semble plus naturel que de rapprocher le latin haru^ qui s'est 
conservé dans cette langue en tète du composé haraspex. 
On a également en latin des dérivés de haru « entrailles » qui 
ont perdu le h initial : arvina^ cmnlla. Aru pourrait donner 
au pluriel arviay par un changement de déclinaison analogue 
à celui qui a eu lieu pour les anciens adjectifs en u qui ont 
passé dans la d"" déclinaison : tenuis, le(g)vis, sua(d)vis. En 
produisant cette explication (p. 132], Huschke marche, sans 
le savoir, sur les traces d'Otfried Mûller, qui, dans son 
édition de Festus, dit au mol* àrbilla (p. 21) : « Vix dubito 
equidem quin illud arvio^ id est arviom^ vel plurali numéro 
dpf ta, quod in monimentis Umbricis diis in sacrificio offertur, 
adipem, ic(ova S^jaov, significet, qui in aris adolebatur. Hsec certe 
interpretatio formularum, quse ibi leguntur, structurée melius 
convenit, quam ea, quam Grotefendius proposuit de arviga ». 
Hais il y a un passage qui s'oppose d'une façon invincible à 
la traduction de arvia par « exta ». C'est U a 18, où il est 
question des fournitures à faire par l'adfertor pour le sacri- 
ice annuel d'un chien. L'énumération commence par les mots : 
huntia fertu « ita procurato ». Puis viennent à l'accusatif 
tous les objets qu'il doit fournir, avec le verbe fertu à la fin 
de l'énumération. Or, les deux premiers objets mentionnés 

sont : katlu (catulum), arvia Ce passage est décisif, selon 

nous, et doit faire écarter l'idée plus d'une fois émise que 
dans les mots arvia felu il soit question de la porrcctio. — 
Peut-être arriverons-nous plutôt au vrai sens par une autre 
voie. On a déjà dit que l'expression arvia fétu est ordinaire- 
ment rendue sur I par arvia ustentu. Ce verbe, que les ta- 
bles VI-VII évitent habituellement, est pourtant employé deux 
fois VI a 20 en parlant des vases qui doivent être offerts en 
hommage après avoir servi au sacrifice. Peut-être que le ar vi a 
ustentu de I et le vaso ostendu de YI a 20 expriment la même 
idée : arve serait l'un des nombreux termes qui désignent les 
vases nécessaires à la cérémonie. Sur l'étymologie il serait 
périlleux de rien affirmer : je présenterai toutefois une hypo- 
thèse. Le verbe grec içwùou ^puTo> « puiser » a formé un certain 
nombre de mots signifiant « vase » : dpuTi^p, olpu^rpiç, ôlpu^nip, ^pu^- 

Tic, dpuraivoe, dpij^otXXoç, dpuêaXtç, dfpuSdtffootXov, dpuaTt}^o<,dÊpuaavv).Il faut 

j oindre probablement cette glose d'Hésychius : âpèw^a, Xr^xuOov, 
Adbtwvtç. Quelques-uns de ces noms grecs ont pu pénétrer avec 



TABLE I a 4. — TABLE VI a 56. 103 

les objets eux-mêmes en Italie. Nous trouvons chez Festus : 
Arykenam sive a/rtena/m vas ab hauriendo sic appellabant 
(p. 21). Charisius (I, 95, P.) : Lucilius libro I saturarum arur- 
ksnœque inquit aquales. Gloss. in Philox. Aryteena : vas in sa- 
crificiis adhibitum. — Ceux qui ont vu en original les Tables 
Eugubines ne paraissent pas s'être occupés des ratures dont 
elles portent la marque. Autant qu'on en peut juger par des 
fac-similé, le mot arvia a été trois fois corrigé sur I. Nous 
mettons entre parenthèses les lettres effacées qui sont pour- 
tant restées lisibles sous la rature : 

arv(iu) ustentu (la 12) 
arv(iu) ustentu (I a 16) 
arvi(u) ustentu (I a 23). 

Que faut-il conclure de ces corrections? peut-être le correc- 
teur avait-il l'intention de substituer le singulier (oUam) au 
pluriel (oilas). 

Este esono. — Ces deux mots nous sont connus l'un et l'au- 
tre. « Ita sacrificium ». C'est le résumé de tout ce qui précède. 
Ailleurs, comme résumé final, on trouvera : Eno ocar pihos 
fust a et collis piatus fuerit », ou encore : purditom fust « pol- 
luctum fuerit ». 

Heri vinu^ heri poni fétu. — L'explication de heri^ chez Auf- 
recht et Kirchhoff, est un modèle du genre * . Ils rapprochent 
d'abord la variante : I a 6. Heris vinu heris puni feitu. 
Et ils en concluent que heri est pour heris. Puis ils citent un 
passage qui présente la variante herie : VI 6 19. Herie vinu 
herie poni fétu. La forme herie est rapprochée à son tour de 
heriei qui se trouve dans une phrase de la table VII pour la- 
quelle I présente une rédaction modifiée. 

VII a 3 : abrof trif fétu heriei rofu heriei peiu. 
I 6 24 : trif apruf rufru ute peiu feitu. 

Il ressort de ce rapprochement que heriei est synonyme de 
ute, lequel équivaut lui-même au latin aut; le sens de la 
phrase est : apros très sacrificato aut rufos aut piceos (nigros). 
Mais heriei est évidemment un verbe ; nous le trouvons dans 

1. II, 177. Cf. l. 144. 



1 



104 TABLE I a 4. — TABLE VI a 57. 

cette phrase : svepis heri « si quis vult^ » Il existe en 
osque, où le futur herest « volet » se rencontre quatre fois sur 
la table de Bantia*. Il faut donc voir dans heT%ei[s\ /ime(s), 
heriSy des secondes personnes d'un verbe signifiant « vou- 
loir », lesquelles ont pris le sens de la particule disjonctive 
«c ou ». Ce phénomène ne nous étonnera pas si nous songeons 
à l'origine de la particule latine sive (pour si vis) •. — Telle est 
l'interprétation des deux savants et elle ne laisse prise à aucun 
doute. Ce même verbe a encore fourni d'autres particules à 
l'ombrien : on le retrouve dans pisher^ herter^ h&nfi^ sur les- 
quels nous aurons à nous expliquer plus tard. Une question 
plus controversée est de savoir si heris est une simple variante 
de Aene(s), heriei[s) ou si ces formes sont des temps différents 
du même verbe. A. E. supposent que les formes sont diffé- 
rentes, heris représentant le présent et heiné[s)y heriei[s) le 
futur. Ebel, dans le Journal de Kuhn (V, 407 ss.), a au con- 
traire essayé d'identifier les trois formes, entre lesquelles il 
n'y aurait d'autre différence que celle qui existe en latin entre 
velim et siem, c'est-à-dire la contraction de la caractéristique 
ie en i. La seconde personne de l'indicatif présent aurait été 
hers. Mais Corssen (ife. XI, 345) montre que le verbe ombrien 
en question fait heri[t) à la troisième personne de l'indicatif 
présent, c'est-à-dire qu'il suit la conjugaison faible : il n'y a 
dès lors aucune raison pour identifier heris avec herie[s). Dans 
la première forme il faut voir avec A. K. l'indicatif (thème 
hert-] et dans la seconde un subjonctif (optatif). Quant à la 
forme heriiei (II a 16, VII a 3), il faut également y voir un 
subjonctif, mais mieux conservé : le premier i appartient à la 
conjugaison faible, le second à la caractéristique, et la diph- 
thongue et est une manière de représenter l'e long, comme on 
a poei et poe^ Fisei et Fise. Nous adopterons cette explication, 
sauf en ce qui concerne les deux i, qui sont un développement 
purement phonétique, comme quand on a trioper et triiuper. 

1. Nous ajouterons que nous en ayons déjà vu Timpératif (Via 27) : ptwet' neip 
heritu : « uU ne yelis. » Le latin herut « maître » vient probablement de la même 
racine. 

2. Sur une inscription osque découverte postérieurement à l'ouvrage d'Aurrccht 
et Kirchhoff, ainsi qu'à celui de Mommsen, on trouve le subjonctif heriiad (ZK. 
XI, 344). 

3. Il eût mieux valu citer en exemple la particule latine vd, car iive peut s'ex- 
pliquer autrement {set + vë, cf. la dernière partie du grec M pour f,H), Quand 
on voit Hvê se contracter en seu, Texplication par si + w semble peu probable. 
(Voy. cependant Corssen. ZK. XI, 348). 



TABLE I a 5. — TABLE VI a 57. 105 

Mais il reste toujours surprenant que ce verbe forme son sub- 
jonctif en iê et non en iâ^ comme aseriaia^ portaia^ dia^ habia, 
fuia, feia, d'autant plus qu'en osque on a la forme heriiad^ 
Dans vinu on reconnaît aisément l'ablatif d'un mot équiva- 
lant au latin vinvm. Il est moins facile de dire ce que signifie 
puni y poni. La construction indique que le mot est à l'abla- 
tif : c'est donc un nom de la troisième déclinaison. A. K. le 
traduisent par /itre, sans pouvoir justifier cette traduction par 
l'étymologie, mais en s'appuyant sur la locution si connue : 
ture et vino facere. Je ne suis pas plus en état de donner l'éty- 
mologie de poni. Cependant je crois devoir m'écarter de l'ex- 
plication de Kirchhoff pour les motifs suivants. Nous devons 
avoir ici un surrogat et non un accompagnement du vin, 
puisque la conjonction est lieris « sive. » On trouve une fois 
(Il a 33) cette phrase : tuvere kapidus pune fertu « in 
duabus capidibus — em ferto. » Or, nous voyons ailleurs que 
le mot capis est employé quand il s'agit de libations. Enfin 
nous allons trouver une phrase où il est question de l'encens, 
de sorte que puni ferait double emploi. Je crois donc qu'il 
s'agit ici d'un liquide qui sert aux libations et qui peut rem- 
placer le vin. Nous ne pouvons dès lors hésiter longtemps : 
il est impossible que dans des sacrifices comme ceux que dé- 
crit ce rituel, le lait ne soit pas mentionné. Selon Pline l'An- 
cien (Préface, s. m.), il fait partie essentielle des cérémonies 
rustiques : Yerum et diis lacté rustici multœque gentes et 
mola tantum salsa litant, qui non habent tura. Je rappelle 
aussi les vers d'Horace (Ep. II, 1, 139] : 

AgricolsB prisci, fortes, parvoque beatl 

Gondita post fnimenta.... 

Tellurem porco, Silyanum lacté piabant. 

La phrase suivante se présente treize fois avec les variantes 
que nous indiquons ci-dessous : 



vatuva ferine feitu 
vatuva ferine fétu 
vatuvu ferime fétu 
vatra ferine feitu 
vatuo ferine fétu 
vatue ferine fétu 
vatuo ferine feitu 



la 4), 

I a 22, I 6 3, 5], 

1 b 25), 

III, 31), 

VI a 57, VI 6 1, 19, 43), 

VI b 45), 

VI a 57, VII a 4). 



1. C*est pour cela sans doute que A. K. proposent d'expliquer herie, heriet comme 
des futurs. Mais il n*est pas croyable que le t du futur, qui en est la partie es- 



■ 

106 TABLE I a 5. — TABLE VI a 57. 

Une fois (III, 16) on a ferime dans un autre contexte : 

inuk kazi ferime antentu. 

Si nous commençons l'étude de cette phrase difficile par le 
mot ferme, nous voyons que deux fois on a la leçon ferime. 
Cette incertitude entre n et m, qui ne se présente qu'à la fin 
des mots ou quand il y avait anciennement le groupe mn, doit 
nous porter à supposer soit une postposition e[n), soit un mot 
ferimne. Dans la première hypQthèse, on est étonné de voir 
onze fois fenn-e(n)j quand on se serait plutôt attendu à l'assi- 
milation contraire /mm-e(m). Dans la seconde, on peut sup- 
poser le datif d'un substantif de la première ou de la deuxième 
déclinaison : mais un mot ferirnnus ou ferimna ne se rattache 
à aucun terme connu. Quoi qu'il en soit, ce mot exprime une 
idée de lieu : pour voir un peu plus clair dans le sens, nous 
rapprocherons la phrase inuk kazi ferime antentu. Ce 
dernier verbe a la valeur du latin « imponito; » kazi désigne, 
comme on le voit par la suite du texte, un objet destiné à être 
brûlé ; c'est, selon nous, sauf la désinence masculine, le latin 
casiam qui marque une herbe odoriférante. On doit donc 
penser que ferime, qui ne figure nulle part ailleurs, sinon avec 
ces mots vatuo et kazi , signifie un récipient à mettre les 
parfums, à peu près comme en latin acerra, turibulum, ar- 
cula turaria ^ Cette sorte de récipient a ordinairement sa place 
dans les sacrifices. On le voit presque toujours sur les monu- 
ments figurés. Cf. Virg. jEn. V, 743 : 

HsBG memorans, cinerem et sopîtos suscitai ignés, 
Pergameumque Larem et can» penetralia Vest» 
Farre pio et plena supplex veneraiur acerra*. 

Quant au mot vatuva, je le traduis par « tura, » sans essayer 
d'en expliquer l'origine. C'est un substantif neutre. La variante 
vatra me paraît une faute^pour vatva, la lettre qui marque 
le V en étrusque pouvant facilement être prise pour un r si 
les deux traits à gauche ont Tapparence de se rejoindre. De 

sentielle, ait pu tomber : il faudrait partout herieSf comme on a, par exemple, 
hatriêst « habd)it », purtuviea(t) « poUucebit ». 

1. Autrement Savelsberg, ZK. XX, 441. 

2. Le mot, quelle que soit sa forme, parait venir de la racine fer « porter ». Il 
rappelle le latin prœfericulum ainsi défini par Feslus (p. 249) : Vas aeneum 
sine ansis, patens summum yelut pelvis, quo ad sacrificia utebantur in saccario 
Opis Consivise. 



TABLE I a 6. — TABLE VI a 57. 107 

même Ve de vatue ( YI b 45) est, à ce que je crois , dû à une 
erreur d'écriture {pour vatua). 

Âdepes arves. Ces deux mots, qui reviennent douze fois 
sur I, manquent absolument sur VI-VII. Outre quelques va- 
riantes, ils présentent cette particularité qu'ils ont été une fois 
ajoutés en surcharge (I a 13). On trouve : adpes arves, 
adiper arvis, adipes arvis, adepe arves, adeper ar- 
ves, ade. arv.es •. Comme ces mots viennent toujours après 
kutef pesnimu ou taçez pesnimu, Kirchhoff a cru de- 
voir les construire comme régime de pesnimu. Mais déjà la 
particularité dont nous parlions tout à l'heure, savoir que les 
mots ont été une fois ajoutés après coup, doit les faire consi- 
dérer comme une proposition indépendante. Elle est, il est 
vrai, fort elliptique, se composant de deux ablatifs pluriels avec 
lesquels il faut sous-entendre un verbe; celui-ci ne peut guère 
être autre que feitu. Le premier mot a Tair de correspondre 
au latin adeps ou à un mot adipwm ou adipa^. Il faut remar- 
quer la variante adeper, qui nous présente un exemple de 
rhotacisme sur la t., I, contrairement aux observations de Lep- 
sius et de A. K. Quant au second mot, je serais disposé à voir 
ici le latin ha/ru « entrailles » transporté dans la déclinaison 
en i; un neutre harve^ a^^e^ ferait à l'ablatif pluriel arvis ou 
arves, comme le thème avi « oiseau» fait au môme cas avis 
ou ave s. Le sens de ces deux mots serait donc : « qu'il offre 
les graisses, les entrailles. » Si nous cherchons ce qui corres- 
pond sur VI à cette prescription, nous voyons que c'est la 
phrase : surur purdovitu proseéeto. « tune porricilo prosecla. » 
C'est en effet des entrailles de la victime que se composaient 
surtout les prosiciee. 

TRADUCTION. 

(VI a 55) Tacitus precator (56) totum. Tune porricito pro- 
secta, nuncupato; prosectis molam sparsam, offam addito. 

1. Cette dernière yariante (I a 10) présente la trace de deux ratures (nous avons 
marqué chaque fois par un point la place d'une lettre grattée). 

2. Je crois que c'est adipum ou adipa et non adepi quMl faut supposer, car le 
datif-ablatif pluriel des thèmes à consonne se termine, ainsi qu'on l*a déjà vu, 
eniu. 

3. Rapprochez le latin arvina, arvUla , qui sont deux dérivés de hairu* On 
trouve l'orthographe airretpex sur une inscription. De môme ariohu à côté de 
hariolut. 



108 TABLE I a 7. — TABLE VI a 58. 

Ollas facito. Ita (57) sacrificium. Sive vino, sive lacté facito. 
Tura acerra facito. 

(I a 3) Ollas donato. (4) Tura acerra facito. Sive vino, sive 
lacté (5) pro colle Fisio, pro civitate Iguvina facito. Totum (6) 
tacitus precator. Adipibus, extis [facito]. 

{VI a 58) Po8t verir Treblanir si gomia trif fétu Trebo Jovie 
ocriper FisiUy totaper Jjovina. Persae fétu. Arvio fétu. (59) 
Pone fétu. Tases persnimu, Survr naratu puse pre verir Tre- 
blanir. Prosesetir struéla ficla a/rsveitu. 

(Ia7) Pus veres Treplanes tref sif kumiaf feitu (8) 
Trebe Juvie ukriper Fisiu tutaper Ikuvina. (9) Supa 
sumtu. Arvia ustentu. Puni fétu. Kutef pesnimu. 
Ade, arv.es*. 

Posf pus est la préposition latine posty mais gouvernant 
Tablatif. Cette fois le sacriflce a lieu derrière la porte Trébu- 
lane. 

Sif (écrit si sur VI a) est l'accusatif phiriel d'un mot cor- 
respondant au latin sus « porc, truie ». La forme complète 
serait suif. — Gomiaf a donné lieu à diverses traductions qui 
peuvent toutes s'autoriser du témoignage des anciens. On a 
songé aux mots grecs xu^w, xtlua. L'habitude d'immoler des 
truies pleines (gravidas, fordas, plenas) nous est attestée par 
Festus : Plena sue Tellurî sacrificabatur (p. 238), et par Ovide 

(Fastes, I, 572) : 

♦ • 

Placentur matres frugum Tellusque Geresque 
Farre suo, gravidœ visceribusque suis. 

D'autre part l'usage d'immoler des truies qui allaitent (por- 
cilias) peut s'appuyer sur les Actes des Arvales*. On pourrait 
aussi penser que gomia signiQe « lactens », car on sacrifiait 
des cochons de lait à certaines divinités * : mais on trouvera 
plus loin sif feliuf qui exprime cette idée. Enfin Panzerbieter 
traduit gomiaf par « engraissé » et rapproche l'expression 



1 . Nous désignons par un point la place d'une lettre effacée. 

3. Henzen, p. 22. 

3. Caton, R. R. 141. « Harumce rerum ergo fundi, terne agriquemei lustrandi 
lustrique fadendi ergo sicuti dixi macte hisce suovetaurilibus lactentibus immo- 
landis eslo. Cf. Arnob. Adv. Nationes, VII, 18. 



TABLE 1 a 7. — TABLE VI a 58. 109 

gumiœ chez Nonius Marcellus (p. 122 éd. Quicherat) : Gumiœ 
gulosi. Lucilius, lib. XXX : 

lUo quid fiai, Lamia et Pittho 3^6Sovtsc 

Quod veniunt, ill» gumiae, vetuIaB, improbae, iniqu». 

Ce rapprochement me parait d'autant plus fondé que les 
porcs engraissés figurent, comme le fait remarquer ce savant, 
dans les sacrifices romains sous le nom de sues majores vel 
eximii. Une question que soulève le passage de Lucilius cité 
par Nonius, c'est de savoir si le latin gumia est un féminin 
ou si la forme est épicëne. Le passage suivant de Lucilius cité 
par Cicéron (De Fin. Il, 8) montre que le mot est épicëne, 
conune devait déjà le faire supposer la traduction gulosi de 
Nonius : , 

Lapathe, ut jactare necesse est, cognitu^ cui sis I 
In quo Laeliu^ clamores, oofbç ille, solebat 
Edere, compellans gumias ex ordine nostros. 

Si gumia s'emploie au^ masculin en latin, nous pouvons ad- 
mettre le même fait pour Tombrien : on aura donc ici sif du 
masculin, comme plus loin sif feliuf. Ainsi tombe dès les 
premiers pas la supposition émise par Huschke et qui était, en 
la plupart des endroits, difficilement conciliable avec le texte, 
que les victimes immolées derrière la porte sont toujours des 
femelles, et qu'elles s'adressent à des divinités féminines. 

TrebOy Trebe. Trebo a été regardé comme une faute : mais 
il se pourrait fort bien que nous eussions ici la première partie 
do ladiphthongue oi, qui terminait anciennement les datifs de 
la seconde déclinaison. D'autres traces de cette diphthongue oi 
se rencontrent : par exemple si le datif vuke (III, 3, 21] a 
gardé son k, au lieu de le changer en ç, cela tient sans doute 
à ce que l'e représente oi. Le dieu Trebus (car il est question 
d'un dieu, et non d'une déesse, comme le suppose Huschke] 
nous est tout à fait inconnu. Peut-être y a-t-il une parenté 
entre son nom et le parfait trebeit^ que nous avons traduit 
(p. 37] par constituit. — Jovie. Nous rencontrons ici pour la 
première fois le surnom JoviuSy qui est aussi donné chez les 
Romains à certaines divinités, sans que nous sachions au 
juste l'idée qu'impliquait cette dénomination. Il est question 
chez eux d'un Hercule Jovius, d'une Venus Jovia. Nous ver- 
rons plus loin que les Génies portent le nom Jovie. — Le sens 



110 TABLE I a 7. — TABLE VI a 58. 

de cette première phrase est donc que derrière la porte Tré- 
bulane trois porcs gras doivent être immolés à Trebus Jovius 
pour la colline Fisienne, pour la cité iguvienne. 

Persaefetu. Supa sumtu. Ces deux phrases, quoique em- 
ployant des mots entièrement difFérents, se correspondent 
dans les deux textes. On peut s'en assurer en lisant les autres 
prescriptions qui sont identiques de part et d'autre. Gonune 
il n'est pas probable que les deux rituels s'écartent au fond 
l'un de l'autre (ce serait le seul exemple), nous devons sup- 
poser que la même prescription est donnée en des termes 
différents. Nous commencerons par persae fêta. 11 faut rap- 
procher les passages suivants : 

I b 28, 32. Pedaia feitu, arviu ustentu. 

I b 43. Tuse Juvie arviu ustetu, puni fétu, pedaia 
fétu. 

II a 13. Pedae fétu, puni fétu. 

VI a 58. VI 6 3. Persae fetu^ armo fétu. 

VII a 41. Persaea fetu^ poni fétu, arvio fétu. 
VII a 54. Arvio. fetUj persaea fétu. 

II a 22. Esunu pedae futu katles. 
111,32. Uvem pedaem pelsanu feitu. 
II a 11. Puve peraknem pedaem fétu. 

De la comparaison de ces passages il ressort que le groupe 
rs dans persae est le représentant d'un d; on voit, en outre, 
que persae est écrit d'autres fois persaea, pedaia : c'est là 
l'orthographe la plus complète et la meilleure. Nous retrou- 
vons le même suffixe que nous avions dans pernaies pust- 
naies. L'orthographe pedae pour pedaia est due, &ce qu'il 
semble, à l'influence de l'i, qui, après avoir transformé l'a 
suivant en e, a lui-même disparu, comme il a disparu dans 
pusnaes (I a 2). Dans les six premiers passages, pedaia 
pedae persaea persan représente un accusatif pluriel neutre 
ou (ce qui est moins vraisemblable à cause du manque con- 
stant de m) un accusatif singulier féminin. Dans le passage 
II a 22 pedae est un nominatif singulier féminin. Dans les 
deux phrases puve peraknem pedaem et uvem pedaem 
l'accusatif masculin pe^aium s'est changé en pedaim, puis 
pedaem. Pour connaître le sens de cet adjectif il faut main* 
tenant étudier le substantif dont il est tiré, savoir pe^um, 
persom. 



TABLE I a 7. — TABLE VI a 58. 111 

I a 29, 32. Kapide pe^um feitu. 

II a 9. Kapide pedu preve fétu. 

II a 23. Erematra aplenia pedu seritu. 
II a 27. Yestiçia pedume persQihmu. 
III, 33. Edek pedume purtuvitu. 
VI b 24, 37. Capirse perso omtu» 
VI b 38. Persome eriÂS dirstu. 
VI b 39, 40. Persome. 

Ce mot pedum persom désigne un objet destiné à être pré- 
senté dans une coupe (capide) et à être recueilli dans un 
bassin (krematra aplenia). On peut donc croire qu'il est 
le nom de quelque liquide : mais Tétude des divers passages 
où il figure donne plutôt à penser que c'est le nom de la liba- 
tion elle-même; j'y vois un terme générique désignant l'of- 
frande d'une libation aux dieux. Quand l'adjectif pedaium 
est pris substantivement, il a le même sens que pedu m. Dans 
les deux derniers exemples, où il se rapporte à des noms d'a- 
nimaux (bovem, ovem), il signifie, à ce qu'il semble, cum liba- 
tione conjunctum, libatione prœditum. D'après tout ce qui 
précède, nous traduirons persae fétu par « libamina facito. » 

Je viens maintenant à la leçon supasiimtu, qui, comme 
on l'a dit, doit avoir au fond le même sens. Supa sopa est un 
mot fréquemment employé. Voici les passages : 

VI b 17. Eno mefa vestisia sopa purome efvrfatu; svbra 
spahmu. 

VII a 38. Enno vestisia mefa spefa sopcwn py/roms efu/rfatu; 
subrà spaha/mu. 

IV 17. Inumek vestiçia* persuntru supu ereçle 
hule sevakne skalçeta kunikaz purtuvitu. 

IIa22. Supa hahtu; sufafiaf supaf hahtu. 

IV 8. Âseçetes karnus iseçeles et vempesuntres 
supes sanes pertentu. 

II a 29. Âseçeta karne persnihmu; vempersuntra 
persnihmu; supa spantea pertentu; veskies vufetes 
persnihmu; vestikatu; ahtrepudatu; adpeitu;sta- 
titatu; supapustra perstu. 

VI 6 5. Ape sopo postro peperscust^ vestisia et mefa spefa 
scalsie conegos fetui 

\i Vesfeça. 



112 TABLE I a 7. — TABLE VI a 58. 

YII a 8. Ape supo postro pepescuSj enom pesclu Ruseme 
vesticatu. 
I a 9. Supa sumtu. 

I a 16. Supa sumtu. 

II ressort de ces passages où tout (nous devons le dire d'a- 
vance) n'est pas déchiffré, que sopa désigne un objet destiné 
à être présenté en offrande (purtu vitu) et qu'il se trouve en 
compagnie d'autres objets dans lesquels nous avons reconnu 
ou nous reconnaîtrons un peu plus loin des g&teaux sacrés. 
Je rappellerai à ce propos un passage d'Amobe qui montre 
quelle était à cet égard la richesse de la synonymie latine 
(Adv. Nationes, VII, 24) : Quid [sibi volunt] fitilla, quid firu- 
men, quid africia, quid gratilla, catumeum, conspolium, eu- 
bula? Ex quibus duo, quse prima, sunt pultium nomina sed 
génère et qualitate diversa, séries vero qusB sequitur liborum 
significantias continet , et ipsis enim non est una eademque 
formatio. A cette série on peut ajouter, d'après Festus et 
d'autres auteurs, far pium, mola, pastillum, glomus, subu- 
cula, turunda, summanalia, arculata, etc. * Nous verrons que 
dans notre texte la synonymie n'est pas moins nombreuse, 
quoique nous ayons peut-être rangé à tort parmi les gâteaux 
sacrés des termes qui signifient « pultem » ou « polentam. » 
Quoi qu'il en soit, le mot sopa^ parait bien figurer à bon 
droit dans la famille des liba, puisqu'il doit être exposé sur 
le feu (purome) comme le far tostum des Romains (Ovid. 
Fastes, II, 24) et puisqu'il doit être ensuite purifié [efurfatu] 
et arrosé (subra spahmu). Nous reviendrons sur ces différents 
points en temps et lieu. Nous traduisons sopa par <c panis ». 

Si le régime est un mot signifiant « libum », pour que 
la phrase soit synonyme de persae fétu, il faut sans doute 
que le verbe signifie « adspergito. » Malheureusement sumtu 
est d'origine inconnue. Tout en concédant qu'un verbe sumtu 
« qu'il arrose » a pu exister en ombrien, je présenterai sur ce 
mot une conjecture. Dans le passage qui nous occupe, supa- 
sumtu est écrit sans séparation. Un peu plus loin (I a 16) on 
a supa. sumtu. Il se pourrait que la seconde fois le graveur 



1 . Bouché-Leclercq, Les Pontifes de Vancienne Rome, p. 65. Sur les objets, en 
général, qui sont offerts dans les sacrifices, Toy. Becker-Marquardt, IV, 259, 286. 

2. Il serait intéressant de savoir s'il y a une parenté entre Tombrien sopa et 
le mot roman de môme forme. Diez croit ce dernier d'origine germanique. 



TABLE I a 9. — TABLE VI 6 1. 113 

eût mal lu son modèle, et que le verbe fût umtu. Nous trou- 
vons ce verbe deux fois (II a 38, IV, 13) avec le sens « ungito. » 
De fausses séparations ne sont rien d'insolite sur les tables 
eugubines, et particulièrement sur la première. Il faut toute- 
fois rendre compte du s qui est venu se placer en tête de 
sumtu : ou bien nous avons ici Tancien accusatif féminin 
pluriel, comme on trouvera abrons (VU a 43) au lieu de la 
forme ordinaire abrof^ ou bien le texte original portait un M 
et non un s, confusion facile à expliquer par la forme de ces 
deux lettres dans l'alphabet étrusque (sopam umtu). Je penche 
pour la première explication , car on verra plus loin qu'il est en 
effet question de deux sup a. — Tous les autres mots sont con- 
nus, sauf strusla qui est un congénère du latin stnu*8 au sens où 
il est défini par Festus : Strues gênera liborum sunt, digitorum 
conjunctorum non dissimilia, qui superjecta panicula in 
transversum continentur. Cf. Ov. Fastes, I, 276. Hœc adolet 
flammis cum strue ferta suis. Gaton (R. R. 134) : Jano struem 
commoveto. Le mot ombrien est plusieurs fois écrit s t ru hçl a, 
ce qui montre que Vu est long. L'affaiblissement de c en ç 
prouve que nous n'avons pas ici le même suffixe que dans 
pihaclv/my muneklu. La comparaison du mot arçlataf=i latin 
arculatas doit faire penser que c'est le diminutif d'un an- 
cien mot struca ou strucum. 



TRADUCTION. 

(VI a 58) Post portam Trebulanam sues altiles très facito 
Trebo Jovio pro colle Fisio, pro civitate Iguvina Libamina fa- 
cito. Ollas facito. (59) Lacté facito. Tacitus precator. Tuncnun- 
cupato uti ainte portam Trebulanam. Prosectis struiculam, 
offam addito. 

(1 a 7) Post portam Trebulanam très sues altiles facito 
(8) Trebo Jovio pro colle Fisio, pro civitate Iguvina. (9) Panes 
aspergito. Ollas donato. Lacté facito. Tacitus precator. Adi- 
pibus, extis [facito]. 

SACRIFICE PRÈS DE LA SECONDE PORTE. 

(VI b 1) Preverir Tesenocir buf Irif fétu Marte Graibovei ocri' 
per FisiUy totaper Jjovina. Arvio fetu.Vatuo feiHne fetti. P(mi{i) 

8 



114 TABLE I a 13. — TABLE VI b 13. 

fetu, TcLses persnimu. Prosesetir farsio ficla arsveitu. Surwr noir- 
ratu p%ise pre verir Treblanir, 

(I a 11) Pre veres Tesenakes tre buf fétu. Mar-te Kra- 
puvi (12) fétu ukripe Fisiu tutaper Ikuvina. Arviu 
ustentu. (13) Vatuva ferine fétu. Puni fétu, Kutef 
pesnimu. Adepes* arves. 

La conservation du c et du /c dans Tesenocir et Tesenakes 
mérite d'être remarquée. Elle tient à la diphthongue oi, dont 
ri et Ye sont les représentants : autrement on aurait eu Tese- 
noéir^ Tesenaçes. Il a déjà été parlé (p. 61) de cette dénomi- 
nation géographique. — La divinité à laquelle est offerte le 
nouveau sacrifice est Mars. On sait que ce dieu était à l'ori- 
gine une divinité rustique et nullement guerrière, comme 
l'indiquent ses surnoms de custos, pacifer, campestris, etc. *. 
Si la conjecture que nous avons présentée (p. 66) au sujet de 
Grabovius est fondée , nous avons ici le Mars Gradivus des 
Romains. — Fa/rsio ne saurait être le latin fan^emn^ comme le 
suppose Kirchhoff, car la forme deux fois employée farer 
(V b 9, 14) prouve que rs a été assimilé en rr^. Il faut, comme 
Ta déjà reconnu Huscbke, voir dans ce mot un congénère du 
latin fa/rcirey fardmen. Isidore, Orig. XX, 2 : Farcimen caro 
concisa et minuta, quod eo intestinum farciatur, hoc est, im- 
pleatur, cum aliarum rerum commixtione. Arnobe (Adv. nat. 
YII, 24) cite les farcimina au nombre des mets offerts en sacri- 
fice. Je suppose que la forme primitive était fardvvm. — Re- 
marquez I a 12 : ukripe au lieu de ukriper. 



TRADUCTION. 

(VI 6 1) An te portam Tesenacam boves très facito Marti Gra- 
bovio pro colle Fisio, pro civitatc Iguvina. OUas facito. Tura 
acerra facito. Lacté (2) facito. Tacitus precator. Prosectis far- 
cimen, offam addito. Tune nuncupato uti ante portam Trebu- 
lanam. 

(I a 11) Ante portam Tesenacam très boves facito. Marti 
Grabovio(12) facito pro colle Fisio, pro civitate Iguvina. OUas 

1. Àdpes. 

2. Voy. Robiou, dans les Mémoires de la Société de linguistique , II, 206. 

3. Le même reproclie doit s'adresser aux comparaisons de Savelsberg, ZH, 
XXI, 222-229. 



TABLE I a 14. — TABLE VI 6 3. 115 

doûato. (13) Tura acerra facito. Lacté facito. Tacitus preca- 
tor. Adipibus, extis [facito]. 

(VI & 3) Post verir Tesenodr sif filiu trif fétu Fiso Scmsie 
ocriper* Fisiu^ totaper Ijovina. Poni feitu. Persae fétu. Arvio 
fétu. (4) Surur na/ratu pvsi pre verir Treblanir. Tases pers- 
nimu. Mandraclo difue destre hàbitM. Prosesetir ficla (5) stru4la 
cvrsfoeitu. Ape sopo postro peperscust^ vestisia et mefa spefa scal- 
sie conegos* fétu Fisovi Sansi (6) ocriper Fisiu totaper lovina. 
Eso persnimu vestisia vestis : Tio subocau subocOy Fisovi Sansi^ 
ocriper Fisiu, (7) totaper Ijovina^ erer nomneper^ (8) era/r nomr- 
neper. Fons sir, pacer sir, ocre Fisi, tote Ijovine, erer nomne, 
era/r nomne. Arsie, tiom subocau suboco^ Fisovi Sanéi. Arsier^ 
frite, tiom subocau suboco, Fisovi Sanéi. Su/ront {9)pompesnimu. 
Mefa spefaeso persnimu : Fisovie Sanéie, tiom esamefa spefa Fi- 
sovina ocriper FisiUytotaper Ijovina, (10) erernomneper,era/rnomr' 
neper. Fisovie Sanéie, ditu ocre Fisi, tote Jovine, ocrer Fisie, totar 
Jovinar dupursus (11) peturpursus fato fito. Peme postne sepse 
sa/rsite "f* uouse avie esone. Futu fons pacer pase tua ocre Fisi, 
tote Ij ovine, (12) erer nomne, era/r nomne. Fisovie Sanéie, salvo 
seritu ocrem Fisi, tota/m, Jovinam. Fisovie Sanéie, salvo seritu 
(13) ocrer Fisier * tota/r Jovina/r nome, nerf, arsmo, viro, pequo, 
castruo, frif. Salva seritu. Futu fons pacer pa^e (14) tv>a ocre 
Fisi, tote Ijovine, erer nomne, era/r nomne. Fisovie Sanéie, tiom 
esa mefa spefa Fisovina ocriper Fisiu, (15) totaper Ijovina, erer 
nomneper, erar nomneper. Fisovie Sanéie, tiom subocau. Fisovie 
frite^jUom subocau. Pesclu (16) semu vesticatu atripv/rsata. Ape 
ea/m purdinsust, proseseto erus ditu. Eno scalseto vestisia/r crus 
conegos (17) dirstu. Eno mefa vestisia sopa pwrome efurfatu. 
Suhraspahmu. Eno serse coraoltu. Comatir persnihimu. (18) Ca- 
pifpv/rdita dupla aitu. Sacra dupla aitu^ 

\ ii. U, P„, ,er.s Tes.na.e. .«, ,., rsUuf ,e.„ 
(15) Fise Saçi ukriper Fisiu, tutaper Ikuvina. (16) 
Puni fétu. Supa sumtu. Arviu ustentu. Mefa (17) ve- 
stîça ustetu. Fisuvi • fétu; ukriper Fisiu fétu. Ka- 
pi^ purtitaf sakref: etraf purtitaf, etraf (19) sakref 
tutaper Ikuvina. Kutef pesnimu. Adepes arves. 

La table YI contient in extenso une invocation qui est seule- 
tnent indiquée sur I par les mots Fisuvi fétu. Le sacrifice a 

1. Ocrifer. — 2. Confgos. — 3. Àner. — 4.Fm et* — &• *Wle. — 6^ Fiiuvi. 



116 TABLE la 14. — TABLE VI b 4. 

lieu derrière la porte de Tesena : on immole sif filiaf trif^ 
c'est-à-dire sues lactentes très*. Nous avons ici filiitë dans 
son sens étymologique, qui est « nourrisson ». La racine fe 
« allaiter, nourrir » a donné en latin femina^ felus, fecundus^ 
fela/te^ felix; son è s'est changé en ^dans fîlius^o\x% l'influence 
de la syllabe suivante, comme on a mantele et mantilia. 
Comme primitif de felare, felix^ et filius on peut supposer un 
ancien mot fêla « mamelle », correspondant au grec ^M *. — 
La divinité à laquelle on immole ces porcs s'appelle Fisus 
Sancius ' : mais, par une particularité difficile à expliquer, il 
est ensuite question d'un Fisovius Sancius auquel s'adresse 
l'invocation. Le suffixe ovivs paraît le même que dans Grabo^ 
vixtë. Ce Fisovius ne fait-il qu'un avec Fisus ou est-ce une 
divinité différente? C'est une question que je n'oserai décider: 
en tous cas, si ce sont deux dieux, ils sont étroitement ap- 
parentés. La ressemblance de Fisus (pour Fissus) Sancius 
avec le dieu latin Fidius Sancus a été depuis longtemps si- 
gnalée : c'est d'après ce dieu sans doute qu'est nommée la 
colline Fisienne, si souvent mentionnée sur nos tablfts.V.p.71. 
Mandraclo difue désire habitu est une prescription que nous 
n'avons pas encore rencontrée. On peut rapprocher : pu ne 
anpenes, krikatru testre e uze habetu ... ape purtu- 
vies testre e uze habetu krikatru (II b 27, 29). Le mot 
krikatru, comme nous le verrons, désigne un vêtement, et 
testre e uze signifie « in dextro humero ». Nous pouvons 
donc supposer qu'ici on a une prescription analogue. Huschke, 
non sans à-propos, a rapproché une particularité du culte 
romain. A la fête des Robigalia, dont le rituel rustique rap- 
pelle beaucoup celui des cérémonies d'Iguvium, le prêtre 
porte sur son côté droit un manteau en peau de bête. Ovide, 
Fastes, IV, s. f. 

Hac mihi Nomenta Romam quum luce redirem 

Obstitit in média candida pompa via. 
Flamen in antiquœ lucum Robiginis ibat, 
Exia canis flammis, exta daturus ovis. 
Protinus accessi ritus ne nescius essem. 



1. Voy. p. 108. 

2. Curtius, Grundxiige, n" 307. 

3. Le datif Fùo (VI h 3) au lieu de FUe rappelle \Trébo (VI a 58) au lieu l'e 
Tfche. V. ci-dessus, p. 109. 



TABLE I a 14. — TABLE VI & 5. 117 

Edidit hœc Flamen verba, Quirine, iuus : 
Aspera Robigo, parcas Cerealibus herbis... 



Dixerat : a dextra villis mantele solutis, 

Cumqne meri paiera turis acerra fuit. 
Tura focis, vinumque dédit, fibrasque bideatis, 

Turpiaque obscen», vidimus, exta canis. 

Une coïncidence qui confirme la précédente, c'est que le 
prêtre de la déesse Fides avait la main droite enveloppée pen- 
dant lé sacrifice. Liv. I, 21. Et soli Fidei solenne instituit. Ad 
id sacrarium flamines bigis, curru arcuato, vehi jussit, ma- 
nuque ad digitos usque involuta rem divinam facere : signi- 
ficantes fidem tutandam, sedemque ejus etiam in dextris sa- 
cratam esse. Serv. ad ^En. I, 292. Canam fidem dixit vel quod 
in canis hominibus invenitur; vel quod ei albo panno involuta 
manu sacrificabatur, per quod ostenditur fidem debere esse 
secretam. Des statues représentant le prêtre de la déesse Fi- 
des le bras droit enveloppé dans sa robe nous sont parvenues 
en assez grand nombre. — Non-seulement le mot mandraclo 
fait probablement allusion à cet usage, mais il est identique, 
à ce que je crois, en sa première partie, au latin man-tele : 
c'est le substantif manus^ raccourci comme dans mancipium. 
Quant à la seconde partie, il y faut peut-être voir un mot dé- 
rivé du verbe tergere (ter(c)-culum), dont Te, par le voisinage 
de r, a été changé en a (cf. ukar) et le r transposé. Nous le 
traduirons par « mantele ». 

Il est plus difficile de dire ce qu'est difve ou difue. La post- 
position e[n) doit être d'après l'exemple de testre e uze, re- 
connue après le premier mot. Comme l'orthographe de ce 
terme, qui ne revient nulle part ailleurs, n'est point sûre, 
nous ne nous arrêterons pas à des hypothèses. Disons seule- 
ment que c'est sans doute un mot de la 4*' déclinaison au 
datif (cf. manuve II h 23) et que le sens paraît être « bras » 
ou « côté ». 

Ape sopo postro peperscust. — Ce dernier mot a déjà été 
mentionné (p. 5) : c'est un futur antérieur signifiant « po- 
poscerit ». Il est régi par ape (écrit ailleurs api, appeï) qui est 
une conjonction signifiant « postquam, quum » et se con- 
struisant avec l'indicatif. La valeur de ape est mise hors de 
doute par cette circonstance qu'à ape correspond deux fois sur 
la 1. 1 la conjonction pu ne, puni « quum » : ape ambrefurent 
(VI b 56) = puni amprefus (I b 21); ape purdinçiust (VII a 



118 TABLE I a 14. — TABLE VI 6 5. 

42) = pune purtinçus (I b 33). — Je passe ksopopostro qui 
sont deux mots régis par peperscust. Il faut rapprocher les 
passages suivants : 

II a 32. Supa pustra perstu. 

II & 19. Vesklu pustru pestu. 

VII a 8. Ape supo postro pepescus^ enom pesclu Ruseme ves^ 
ticatu. 

VII a 43. Ape erus dirsusty postro combifiatu Rubiname. 

I 6 34. Ape erus tedust, pustru kupifiatu Rupi- 
name. 

VII a 44. Enem Rvbiname postro covertu. 

16 36. Enu Rupiname pustru kuvertu. 

V b 13. Pretra toco^ postra fahe. 

De la comparaison de ces passages il ressort que supo postro 
est un ablatif féminin ^ Va a été obscurci en 6 comme dans 
pihosss pihaz ou Tesenocir= Tesenakes. La construction 
d'un verbe signifiant « precari » avec un ablatif est déjà 
connue : «je t'invoque avec cet objet », c'est-à-dire « je t'offre 
cet objet ». D'autre part, nous avons déjà vu que sopa est le 
nom d'un gâteau destiné à être arrosé (p. 112). Il ne reste à 
expliquer que postro. Ce mot exprime, non pas une idée d'es- 
pace, mais une idée de temps. Les endroits les plus probants 
sont VII a 43 = I & 34, VII a 44 = I b 36, où l'on ordonne à 
l'adfertor de se rendre pour la seconde fois à Rubinia. Il a en 
effet été déjà question d'un sacrifice à Rubinia. L'adverbe pos- 
tro(m) correspond donc au latin rursum ou alterum. Dans le 
passage qui nous occupe il est adjectif, de sorte que la phrase 
se traduira : « postquam pane altero precatus erit », et en 
effet, il a été question d'abord d'une autre supa. Rappelons 
à ce sujet ces vers de Virgile (Mn. V, 77), où nous voyons le 
nombre deux associé à des libations : 

Hic duo rite mero libans carchesia Baccho 
Fundit humi, duo lacté novo, duo sauguine sacro. 

Le même fait est exprimé en d'autres termes I a 28, 30. 

VesHsia et mefa spefa fétu. Ces mots doivent être réunis, 
comme on le voit déjà par la comparaison de I a 16. Le texte 
de I ne contient pas spefa^ ce qui montre qu'il n'est pas né- 
cessaire au sens : nous avons déjà dit plus haut (p. 101 ) que c'est 
probablement une épitbète. Je crois qu'elle fait allusion à 

). le rappelle que Tablatif masculin et neutre est en v, 



TABLE I a 14. — TABLE VI & 5. llô 

l'action qui est exprimée sur I par supas umtu et sur YI 
par persae fétu. J'y vois un ancien participe d'un verbe cor- 
respondant au grec aTrevSo) : un participe spenssus, d'après 
ce qui a été dit, donne spefus « arrosé »• Cette explication 
sera confirmée par l'examen des expressions supa spantea 
(II a 30) et supes spanes (IV, 8), ainsi que du parfait passif 
spafu fust (V â 20). 

Vestisia est un substantif féminin très-fréquemment em- 
ployé; les variantes les plus importantes sont : vestiçia, 
vestiça, vesteça, vistiça, vestiéia^ vestiéa, La forme pri- 
mitive est vestiçia ou vesteçia ou vistiçia: l't, après 
avoir amené le changement du c précédent en ç, a parfois 
disparu; c'est un fait dont nous aurons plusieurs autres 
exemples. 

Ce mot figure ordinairement (comme cela a lieu dans le pas- 
sage qui nous occupe) en compagnie de termes tels que mefa 
ou sopa. C'est une raison de penser qu'il a une signification 
approchante. On le rencontre aussi comme complément du 
verbe fingere^ qui est le terme technique pour les opérations 
de boulangerie (v, p. 101) : 

I a 18. Esmik vestiçam preve fiktu « tum —ara semel 
fingito. » 

I a 30. Esmik vestiça afiktu «ctum — am denuo fingito.» 
A côté de ce substantif ves^i^a se trouve un verbe qui mar- 
que un acte important du cérémonial des sacrifices, et qui 
présente sans aucun doute avec lui un rapport étymologique. 
C'est le verbe qui fait à l'impératif vestikatu < 

II a 24, 31, 37. Vestikatu ahtrepudatu. 
II a 35. Rapide Hunte Juvie vestikatu. 

VI 6 16. Pesclu semu vesticatu atripursatu. 

VII a 8, 23. VII a 36. Enom pesclu Ruseme vesticatu. 
VII a 24. Enom Ruseme persclu vesticatu. 

VI 6 25. JÉom (capirso) mani nertru tenitu amipo vestisiu 
vesticos. 

Ce dernier passage nous montre les deux mots unis entre eux, 
comme stahmei stahmeitei (VI a 5). Le verbe en question 
marque un acte qui s'accomplit avec une coupe, ainsi qu'on 
peut le voir par son association avec le mot capis. Je crois 
qu'il signifie la même chose que le verbe latin libare. Quant à 
vestiçia^ je le regarde comme le terme correspondant pour le 
sens au latin libum : c'est le mot générique qui comprend les 



120 TABLE la 14. — TABLE VI b 5. 

différentes espèces telles que mefa^ sopa , etc. Le dernier pas- 
sage cité signifie : « hanc (capidem) manu lœva teneto donec 
libum libaverit. » 

Si le sens du verbe vestico et celui du substantif vesiiéia ne 
font guère doute à mes yeux , il me paraît plus difficile d'en 
donner Tétymologie. Une question qu'il faudrait résoudre 
d'abord, serait de savoir si ve est un préfixe (comparez le ve 
de ve-persutra (Il a 30. II b 15, 18. IV, 7) ou s'il fait corps 
avec le mot. Dans le premier cas, on aurait une racine stic; 
dans le second cas, on pourrait penser à la déesse Vesta. Je 
laisse cette question à de plus habiles. 

Le sens de la proposition est donc : « postquam pane altero 
precatus erit, libum et molam sparsam.... facito ». Il nous 
reste à analyser les deux mots scalsie conegos, qui malheu- 
reusement sont très-obscurs. Cette expression, qui revient 
six fois, présente les variantes suivantes : 

IV, 18, 20. Skalçeta kunikaz purtuvîtu. 
IV, 15. Skalçeta kunikaz apehtu^ 
VI b 16. Eno scalseto vestisiar erus conegos dirstu. 
VI b 5. VII a 37. Scalsie conegos fétu. 

Ces différentes leçons servent à se contrôler et à se corriger 
Tune l'autre. On voit que dans scaléie il faut rétablir un é, qui 
représente le ç de skalçeta : d'autre part, scalsie a gardé Vi 
qui a disparu dans skalçeta, probablement parce qu'il se 
trouvait devant la syllabe accentuée. Mais quelle est cette fi- 
nale ta que nous présente skalçeta et qui ne doit pas être 
indispensable au sens, puisqu'elle manque dans une partie des 
passages identiques qui viennent d'être rapprochés? Il est dif- 
ficile d'y voir autre chose qu'une variante de la syllabe ta 
dans anglu-tOj tefru-tOy vapersus-to, et de la syllabe tu dans 
akrutu. Il faut remarquer que cette leçon skalçeta se 
trouve sur la table III. Or, les tables III et IV représentent 
encore en d'autres mots un u final par a : au lieu de terminer 
l'impératif pluriel en tutu (cf. hatutu I b 42) elles le termi- 
nent en tuta (ustentuta, fertuta). On ne peut douter que 
ce ne soit là une particularité d'orthographe sans valeur 
grammaticale : la véritable désinence de l'impératif pluriel, 
mainte fois employé sur les t. VI-VII, est tuto^ dont la repré- 
sentation normale en écriture étrusque eût été tutu. Nous 

t. Le texte porte apehtre. 



TABLE I a 14. — TABLK VI b 6. 121 

sommes dès lors autorisé à admettre pareil changement de 
Vu en a pour Tenclitique en question, qui, comme on Ta vu 
(p. 41), équivaut à Tadverbe latin tum. 

D'après l'exemple de anglu^ akru, vapedus, tefru, nous 
verrons dans scalçie un ablatif : comme on a vu (p. 42) que 
l'enclitique ombrienne tvm sert à marquer le lieu où l'on est, 
sans être très-essentielle au sens, nous regarderons scaléie et 
scalçe-ta comme deux expressions synonymes marquantune 
idée d'emplacement. Quant à kunikaz, conegoSy c'est le no- 
minatif singulier d'un participe passé comme pihaz, pihos. 
La syllabe initiale est la préposition ku, co=. latin cum. 
Reste la syllabe nik, neg^ oii le changement de la voyelle nous 
révèle un ancien ei,etoii la gutturale a dû être primitivement 
forte, puisqu'un ancien g entre deux voyelles se serait affaibli 
en y. On a donc une syllabe neic qui se retrouve dans le latin 
nicere et son fréquentatif nictare : le sens de ces deux verbes, 
comme rétablit Corssen *, et comme le prouvent non-seulement 
le participe nixus, mais le gothique hnaivan^ l'allemand nezgrcw, 
est c< s'incliner, se baisser, s'appuyer ». Nous obtenons donc un 
participe équivalant pour le sens au latin connixu^ et différent 
seulement par la conjugaison. Dans l'ignorance où nous 
sommes sur l'étymologie de scaléie^ il nous parait difficile de 
rien dire de plus. Scaléie peut marquer soit l'objet sur lequel 
le prêtre s'appuie, soit la direction dans laquelle il s'incline. 
Je ferai remarquer en finissant que nous avons dans ce mot 
un exemple d'un nom de la 5* déclinaison : on verra que ce 
n'est pas le seul. 

Eso persnimu vestisia vestis, — Ici le mot vestma est à l'abla- 
tif, étant régi par pesnimu. On peut comparer les passages 
suivants : 

VI b 9. Suront poni persnimu; mefa spefa eso persnimu. 
llb 19. Ranu pesnimu; puni pesnimu; vinu pesni- 

mu; une pesnimu. 

IIa29. Ampedia persnihmu; aseçeta karne pers- 
nihmu; venpersuntra persnihmu. 

II a 39. Asaku vinu sevakni taçez persnihmu. 

YII a 9. Enom vesclir adrir Ruseme eso persnihimu. 

VII a 24. Ennom vesclir alfir persnimu. 



1. Àusiprache *, I, 83 s. Une gutturale initiale s'est perdue en latin et en om- 
brien, comme en allemand moderne. 



122 TABLE la 14. — TABLE VI b 10. 

Ces exemples, qu'on pourrait aisément multiplier, montrent 
que l'impératif persmmu « precator » se construit avec l'abla- 
tif : « ita precator libo », c'est-à-dire « ita precans offerto li- 
bum ». L'origine de cette construction doit sans doute être 
cherchée dans la signification sociative de l'ablatif ombrien : 
on a dit « qu'il prie avec ce gâteau, en même temps qu'il offre 
ce gâteau », et l'ablatif, après avoir d'abord marqué une 
offrande accompagnant la prière, a été pris comme régime de 
persnimu. C'est peut-être ici le lieu de citer ce passage de Pline 
(H. N. XXVIII, 3) : Quippe victimas cœdi sine precatione non 
videtur referre, nec deos rite consuli. Comme exemple du sens 
sociatif de l'ablatif, je citerai cette phrase qui nous présente 
les deux mêmes idées associées d'une autre manière : enom 
Rvseme persclu vesiicatu « tum ad Rusemam [cum] preca- 
tione libato ». 

Vestis est le même mot et construit de la même manière 
que YI a 22, où nous avions vesteis. Nous traduisons : a Ita 
precator [cum] libatione, velatus ». Il était d'autant plus im- 
portant de mettre cette construction hors de doute que sur un 
examen superficiel on pourrait être plus tenté de rattacher 
vestisia à vesiis. 

Nous avons ensuite le texte de l'invocation qui ne présente 
rien de nouveau. Cf. VI a 22-34. — Le texte narratif reprend 
avec les mots : suront poni pesnimu © tum lacté precator ». 
Une seconde invocation est introduite par la formule : mefa 
spefa eso persnimu « mola sparsa ita precator ». Dans cette 
prière, à côté de formules déjà connues, se présentent un cer- 
tain nombre de formules nouvelles, dont quelques-uaes, qui 
ne reviennent nulle part ailleurs, sont obscures. La prière 
commence par nommer l'objet qui est offert : tiom esa mefa 
spefa Fisovina « te bac mola sparsa Fisovina [invoco] ». L'ad- 
jectif Fisovina est formé d'après le nom du dieu. C'est ainsi 
que dans un sacrifice au dieu Tefrus (VI b 28, 35) on a : Tefre 

JoviCy tiom esu sorsu persontrUy Tefrali pihaclu « te hoc , 

Tefrali piaculo ». Cf. Festus (p. 104) : Janual libi genus quod 
Jano tantummodo libatur. Il y avait de même à Rome des 
gâteaux appelés Simim^nalia, d'après le nom du dieu Sum- 
manus. Sur la table de Rapino on trouve une ovis Jovia. 

Ditu est un impératif ayant pour régime direct fato fito^ 
pour régime indirect les trois groupes : ocre Fisi — tote Jovine 
— dupurms peturpwrsus. Ces mots sont au datif. Le dernier 
groupe gouverne à son tour les génitifs ocrer Fi$ie(r), totar 



TABLE I a 14. — TABLE VI b 10. 123 

■ 

Jovinar. ^ Il est aisé de reconnaître dans ditu un mot signi- 
fiant <c donne! ». Mais la question grammaticale soulevée par 
ce verbe n'est pas si facile à résoudre. On a les variantes 
suivantes : 

Ditu (YI b 10, 16, 25. VII a 38). 
Titu (la 33). 
Têtu (II a 9, II 6 21). 
Tedtu(IIa40, 40. IV, 28). 
Dirstu (VI b 17, 38, 38, 39. VII a 5). 

La question qui se présente est celle-ci : toutes ces leçons 
représentent-elles des orthographes diverses d'une seule et 
même forme, ou avons-nous ici des formes grammaticale- 
ment différentes? Pour répondre à cette question nous com- 
mencerons par tedtu et dirstu^ qui supposent un thème ver- 
bal ted ou dirs, c'est-à-dire, vu les particularités d'orthogra- 
phe dont il a déjà été souvent question, ded ou did. C'est le 
verbe dare avec un redoublement devenu à peu près mécon- 
naissable, comme cela est arrivé, par exemple, en latin pour 
serere « semer ». Le changement du rf en d suppose qu'il avait 
encore à l'origine une voyelle à sa suite : on obtientdonc une 
forme dedetu ou didetu^ qui répondrait au grec StSdro). Cette 
voyelle ayant disparu, le d (représenté par rs sur les deux 
dernières tables) a pu se maintenir, comme on voit, devant le 
, probablement à l'aide d'une sorte de schéva. Aufrecht sup- 
pose, et c'est la solution la plus vraisemblable, que dans ditu 
titu têtu la seconde syllabe a fini par s'effacer. Cependant 
il ne serait pas impossible que le verbe dare eût eu une autre 
conjugaison sansjredoublement : dio^d'oii l'impératif ditu sur 
le modèle de habitu, seritu. Une telle régularisation d'un an- 
cien verbe irrégulier n'aurait rien que de conforme à l'histoire 
du langage. On en verra un exemple dans un instant et le 
latin audire^ pour aus-dire « placer dans l'oreille, écouter, en- 
tendre » (cf. aus-culta/ré)^ nous montre le verbe en question 
fléchi également d'après la conjugaison faible. Cf. plus haut 
(p. 60) le subjonctif dia, — Il n'y a pas d'observation à faire 
sur les mots suivants, sinon que Fisi est pour Fisei^ et que 
le r final de Fisier a été omis. — Dupursus peturpy/rsus sont 
deux datifs de thèmes à consonne. On a de même fratrus, 
homonuSj kapidus, et nous avons déjà eu vapersiis (p. 43), 
luderue (p. 46). Le thème est dupurs-^ peturpurs-^ dans les- 
quels rs tient la place d'un d. Comme on l'a reconnu de bonne 



124 TABLE I a 14. — TABLE VI 6 11. 

heure, ce sont des composés dont le second terme est le 
thème pvd = latin ped^, grec iro5, et dont le premier terme 
est un nom de nombre. Dupursus correspond pour le sens au 
latin bipedibiis : il est probable que Tombrien, qui a dû pos- 
séder anciennement Fad verbe 6fs, ainsi que le thème 6i(= 
sanscrit dvi, grec Sft, oi), a refait un composé nouveau à 
l'aide du nom de nombre du, dont il a également tiré un ad- 
jectif nouveau duti(m) (VI b 63) pour dutiom « la seconde 
fois » (cf. tertim), — Peturpursus se traduirait en latin par 
« quadrupedibus ». Cf. Festus (p. 206) : « Petoritum et gal- 
licum vehiculum esse et nomen ejus dictum esse existimant 
a numéro IlII rotarum : alii osce, quod hi quoque petora 
quatuor vocent; alii grasce, sed aloXixéSç dictum ». Le rensei- 
gnement de Festus est vrai de tout point. Dans certains dia- 
lectes celtiques on voit le p remplacer le c des autres dia- 
lectes : kymrique petguar^ pedwa/r, breton petua/r, en regard 
de l'irlandais cethir^. D'autre part, la forme osque est attestée 
par la table de Bantia, où Ton a(l. 14, 15) petiropert, petirupert 
signifiant « quater ». On a enfin la forme éolienne ircaoupsc. 
L'ombrien, d*accord avec l'osque, a petur^ contraction pour 
petuor. — Fato fito. Ces deux mots, qui expriment ce que le 
dieu doit donner aux bipèdes et aux quadrupèdes, n'ont pas 
trouvé jusqu'à présent d'explication satisfaisante. Kirchhoff a 
songé pour le premier terme au latin fatwm : mais l'idée de 
destinée ne convient pas beaucoup, ce semble, au moins pour 
les quadrupèdes. Ce qu'on attendrait ici, c'est une expression 
comme « prospérité, développement, accroissement ». Je pro- 
poserais de voir le substantif dans fitOy que Kirchhoff suppose 
être l'adjectif, et je le rapporterais à la rapine fu « être, de- 
venir ». Le premier rapprochement qui se présente à l'esprit, 
c'est le grec «pttu, ©iTUfi-a « plante », d'où ««uw « planter ». 
Mais l'i, dans ces mots, paraît être produit par la dissimila- 
tion, le grec ne souffrant pas volontiers un u dans deux syl- 
labes consécutives. L'ombrien fito a une autre origine. La 
racine fu peut se conjuguer comme un verbe faible, c'est-à- 
dire sur le modèle du latin audio. C'est ce que nous voyons 
par la forme fuiest (V a 9) qui est un futur, et par la forme 
fui a (III, 7) qui est un subjonctif. Même en latin, la racine 
fu suit parfois cette conjugaison, car le verbe fio est pour 

1. Vo se trouve en latin dans tripodarBj et, assourdi en u, dans tripudium. 

2. Curtius, Grundsûge*j n»648. Zeuss^, p. 66. 



TABLE I a 14. — TABLE VI 6 11. 125 

fuio. On a donc, d'après cette conjugaison, un participe neu- 
tre fuUv/m, Par la même contraction de uî en î qui a donné 
l'ablatif ombrien manî (pour manwf), fuîtum est devenu fîtum. 
On peut prendre ce mot soit au sens passif (produit, descen- 
dance), soit plutôt au sens abstrait (production, dévelop- 
pement). Cf. en latin appetUns. On a déjà vu que les mots de 
la 4* déclinaison font leur accusatif en o[m)^. 

Je passe à fato(m) dans lequel je reconnais Tadjectif déter- 
minant fito{m). G est selon moi un participe auquel corres- 
pondrait, s'il existait, un latin fauius. Ce mot ne se trouve pas 
en latin parce qu'il a été remplacé, surtout dans le sens où 
nous le voyons employé ici, par l'adjectif faustus*. En latin 
vulgaire, au est souvent devenu d, c'est-à-dire que la première 
partie de la diphthongue a pris le dessus sur la seconde. Ainsi 
AugustuSyauguTium^ auscuUare^ ClauditLS^ defraudaviy augmerir- 
tare^ aulem, Plautus ont donné Agustus^ aguritim^ (zscuUare, 
CladiuSy defrordavi, agmenta/re^ atem^ Platus*. C'est le même 
phénomène qui fait qu'à mtvfôfAev, Iloaet^v correspondent en 
dorien icetvarfuc, IloaciSav. Dans certains dialectes allemands, 
atich devient âch. Un autre exemple, sur les inscriptions om- 
briennes, de ce changement de au en d, c'est la conjonction 
ahtu (Il a 10, 11) = autem. — La traduction de cette phrase 
est donc : « Fisovie Sancie, dato colli Fisio, civitati Iguvinœ, 
collis Fisii civitatis Iguvinœ bipedibus quadrupedibus faustum 
proventum. » Cette formule, en sa concision prosaïque, dé- 
signe l'ensemble des êtres animés, y compris les hommes. Il 
est rare de trouver chez les Romains le mot bipes appliqué à 
l'espèce humaine, sinon en plaisantant ou par invective ^ 
Mais dans les Védas, dans l'Avesta les exemples de cette sorte 
de formule sont nombreux. 

Peme postne sepsesarsite uou seauie esone. — Dans leur 
grand ouvrage, A. K. s'abstiennent de toute explication sur 
ces mots, « dont quelques-uns sont monstrueux \ » Cependant 

1. Cette tendance à régulariser les verbes un peu difficiles a produit en italien 
Us participes comme vedtUo, creduto, dovuto, cretHuto, La forme affectionnée 
par Tombrien est en eitom, etom, itom : cf. proteçetom, inrsetom, avtffeiomss la- 
tin prosectum, visum, invisum. 

2. Fauittu vient de favos, focor, par le suffîze secondaire -io. C'est ainsi que 
honot, fas, onus, tcelus, robur font honestus, fastus, onusttu, scelestus, robuttus» 

3. Corssen, Âutsprache^, J, 663. Schucbardt, Vas Vulgàrlatein, II, 305 ss. 
D'Arbois de Jubainville, MSL, I, 415. 

4. Voy. par ex, Cicéron, Pro domo sua^ 18. 
5.ÎII , 200. 



126 TABLE la 14. — TABLE VI 6 11. 

ils font remarquer trois points qui peuvent du moins laisser 
soupçonner le sens général. Peme postne sont des adverbes 
formés comme le latin supeme^ infeme : et ce sont précisé- 
ment les mêmes adverbes qui ont donné naissance aux ad- 
jectifs pernaies pusnaes que nous avons rencontrés au 
commencement de la table I, et qui s'appliquent aux oiseaux 
dont on consulte le vol. D'un autre côté, dansseame, qui peut- 
êlre est mal divisé, il semble que soit renfermé avis. Enfin esone 
est le même adjectif qui est employé en parlant des oiseaux. 
Cf. VI a 3, 5, 18, — Aufrecht est revenu plus tard sur ce pas- 
sage dans le journal de Kuhn, VIII, 215, et il a essayé de faire 
un pas de plus. Il corrige le texte de cette façon : peme 
postne sepse sarsite vocus avie esone. Il reconnaît dans vocvs le 
datif-ablatif pluriel de voœ, dans sepse^ sarsite des participes 
correspondant au latin septus^ sa/rctus^^ dans a/oie un adjecn 
tif formé de ams à la façon du latin igneus. Tous ces ablatifs 
en e ont perdu un s final. Le sens de la phrase serait donc : 
« Ab antica, a postica septis sarctis vocibus avium sacris. » 
Le savant auteur ajoute qu'à l'exception de sa/rsite^ tout le 
reste est pure hypothèse et doit être considéré comme tel. Un 
endroit aussi évidemment altéré ne peut, en eflfet, être com- 
pris qu'à l'aide de corrections apportées au texte : mais en 
l'absence de passages similaires, ces corrections manquent 
d'une base solide. Je ne veux pas multiplier inutilement les 
suppositions : il me semble seulement que le mot essentiel 
doit être avis, de sorte qu'au lieu de AVIE ESONE, je lirais : 
AVIS ESONE ou AVI EESONT: (cf. VI a 18)^ Ajoutons que dans 
la leçon corrompue vouse on pourrait avec autant de vraisem- 
blance que vocus chercher un mot de la famille du verbe latin 
vola/re. Pourquoi ces présages, qui se trouvaient au début du 
sacrifice, sont-ils rappelés ici, et seulement ici, c'est ce qu'on 
ne voit pas bien clairement. La traduction fort incomplète de 



1. Sarie in Auguralibus pro integro ponitur: sane sarteque audire videreque. 
Pestus, p. 3^2. Charisius (p. 320, éd. Keil) : « Sarcte pro intègre, sarcire enim est 
intègre fkcere.... In auguralibus libris, sane sarcteque. » 

2» La possibilité de la perte d*un s final au datif-ablatif pluriel de la 3' décli- 
naison est attestée par les formes comme Museiate^ Kaselate (II h 2-6), 
adepe (1 h 26), sevakne (IV, 9). Quant à la perte d'un s au datif-ablatif pluriel 
de la 1'* déclinaison, il n'en existe pas d'exemple. Pour la seconde déclinaison 
on a des preuves nombreuses sur les anciennes tables : kumate (I h 38), 
Atiiedie (II a 2), snate (II a 37). Sur les tables nouvelles, le s est ordinaire- 
ment changé en r. 



TABLE la 14. — TABLE VI b 16. 127 

ce passage serait donc : « Ante, pone, :— , — , — , avibus sa- 
cris. » 

Tout le reste, jusqu'à la fin de la ligne 15 est connu et ne 
donne lieu à aucune observation, sinon que eriie (1. 15) est 
écrit par erreur pour /Vite (cf. VII a 23, 36). 

Pesclu semu vesticatu^ atripursatu. — Cette phrase se com- 
pose de deux impératifs coordonnés et de deux noms à Tabla- 
lif. Les prescriptions qu'elle renferme sont encore données 
ailleurs avec diverses modifications : 

VI b 36. Persclu sehemu atropusatu, 

VII a 36. Enom vesticatu ahatripursatu. 

VII a 8. Enom pesclu Ruseme vesticatu Prestote çerfie.., enom 
vesclir adrir Ruseme eso persnihimu. 

VII a 23. Enom vesticatu ahatripursatu; enom Ruseme pers^ 
du vesticatu. 

lia 24. Vestikatu ahtrepudatu; pustin ançif vinu 
nuvis ahtrepudatu; tiu puni tiu vinu teitu. 

II a 31. Veskles vufetes persnihmu; vestikatu ah- 
trepudatu 

II a37. Veskles snate asnates sejvaknis spiniama 
persnihmu; vestikatu ahtrepudatu. 

II a 35. Kapide Hunte Juvie vestikatu. 

VI 6 25. Capirse perso osatu; ea/m mani nertrutenitu arnipo 
vestisia vesticos; capirso subotu. 

De la comparaison de ces passages il ressort différents en- 
seignements. On constate d'abord que si les deux impératifs 
sont souvent associés ils peuvent aussi être employés séparé- 
ment. On voit ensuite que dans atripursatu la voyelle initiale 
est longue, et que le groupe rs représente un ancien % c'est- 
à-dire un d. En outre, il est clair que les mots pesclu semu 
ne sont pas nécessaires au sens. Chose plus importante, on 
remarque que vesticatu et atripursaùu sont dans un certain 
rapport avec ridée de coupe (kapide), de vases (veskles) 
et de vin (vinu) : dans le passage VI b 25, nous avons le futur 
antérieur vesticos (pour vesticaust) encore associé au mot 
tt coupe » [capirse^ capirso). 

Si nous poursuivons notre examen, nous observons que les 
mots persclu semu sont seulement employés deux fois, et il 
faut remarquer que c'est chaque fois à la fin d'une prière 
citée in extenso. On en peut inférer que ces mots, dont le pre^ 



128 TABLE I a 14. — TABLE VI h 16. 

mier veut dire « precatio, » sont un complément circonstanciel 
se rattachant à la prière qui précède. 

Nous avons déjà donné plus haut les raisons qui nous 
ont fait traduire vesticalu par « libato»*. Quanta atripur- 
satUy depuis Grotefend on le traduit par « tripudiato, qu'il 
danse. » On a rapproché le célèbre passage du rituel des Arva- 
les : « Ibi sacerdotes clusi, succîncti, libellis acceptis carmen 
descindentes tripodaverunt in verbahœc*. » Assurément la 
danse devait avoir sa place dans un culte où Thomme offrait 
à la divinité les jouissances et les spectacles qu'il jugeait lui 
être le plus agréables. Il suffit de rappeler ici l'institution des 
prêtres Saliens (Liv, I, 20). Cf. Horace (Odes I, 37, 1). — Toute- 
fois, si séduisante que soit cette interprétation, elle présente 
des difficultés. On ne voit pas bien le rôle du préfixe a*. 
D'autre part, des constructions comme : vinu ahtrepu- 
datu (Il a 25) ne laissent pas que d'être singulières. Je crois 
que nous avons ici un dérivé du mot Tpticou< ou tripes « tré- 
pied », qui marque un vase à trois pieds servant soit à chauf- 
fer l'eau ou à mélanger le vin, soit à supporter un brasier*». 
Après avoir fait sa libation, le prêtre accomplit, au moyen 
de ce trépied, une autre opération qui consiste soit à remplir 
le bassin avec le reste du liquide, soit à verser la coupe dans 
le feu : ainsi s'expliquerait le préfixe d. Je traduirai: « infun- 
dito^. Je reviens au motsemu qui déterminepersc/w. Jelerends 
par «dimidium ». Le préfixe latin semi- est bien connu. Quant 
à l'adjectif serrms, son existence est attestée par la glose de 
Philoxène : Semus ^fAixcvo^. Ce serait donc au milieu de la 
prière que s'accomplirait cette cérémonie marquée par vesti- 
catUy ahatripursatu. 

Ape ea/m purdinsust, proseéeto erus ditu, 

La phrase se divise en deux propositions , dont la première 
est régie par ape «postquam» (v. p. 117) etapurdinsust pour 
verbe; le verbe de la seconde est ditu «qu'il donne.» Pour 
comprendre l'accusatif eam il faut se reporter, avant la prière, 

1. Voy. p. 11 Q.--- A. K. traduisent vesticaiu par « frapper la terre » et le rappro* 
chent du latin vesUgare, vestigium. Mais dans cette hypothèse on ne s'explique 
pas le c ombrien. 

2. Uarini, Tav. XLL Henzen, p. 26. 

3. Ce préfixe n'est pas amh « autour, » qui fait an, am : andersafust. C'est le 
môme préfixe que nous avons dans ahavcndu (VII a 27) et qui paraît corres- 
pondre pour le sens au latin « ad ». 

4. Les monuments figurés abondent : voy. par ex. Montfaucon, II, pi. 22. 



TABLE I a 14. — TABLE VI b 16. 129 

jusqu'aux mots mefa spefa (VI 6 5). On en peut conclure que 
la mefa spefa est restée présente à l'esprit du sacrificateur 
pendant le sacrifice, dont elle est l'objet principal. 

Purdinsust présente une remarquable série de variantes, 
qui ne sont pas sans importance pour la phonétique et pour 
la formation verbale. 

Pv/rdinéiiLSt^ VII a 43, 
purtinçus, I 6 33. 
purdinéusty VI b 16. 24. 
purdinéus, VI b 23. 37. 38. 
purtiius, la 27. 30. II a 7. 9. 
purtitius, I a33. 

A ces formes nous joignons l'impératif du même verbe : 

purtuvetu, II b 11. 17. 

purtuvitu, II a 24. 29. III 33. IV 1.4. 6. 14. 16. 18. 20.22. 

purdovilUj VI a 56. 

Le futur est : 

Purtuvies, II b 28. 

Le participe : 

purtitu, I b 39. II a 43. IV 31. Va 18. 
purtitaf, la 18. 18. 
purditOy VI 6 42. 
purditaj VI & 18. 

Les variantes du futur antérieur se ramènent, selon nous, 
à deux formes : purdinéiust purtinçiust d'une part, et pur- 
tij us de l'autre. Quant à purtitius qui n'est employé qu'une 
fois, et qui, comme on va le voir, joue un grand rôle dans 
une explication proposée par Corssen, je crois que c'est une 
faute de lecture du graveur, qui avait sous les yeux l'une des 
formes précédentes. Je commencerai par purtiius qui est 
régulièrement tiré d'un verbe duio, le môme qui fait purdovitu 
purtuvitu à l'impératif. Ui s'est contracté en î, comme au 
participe ;5urc?i^o pur tî tu, et cet » s'est dédoublé en t/, comme 
dans trijoper et beaucoup d'autres mots. Il est plus malaisé 
d'expliquer purdinéiusL A. K. font remarquer que la môme 
formation se retrouve dans cambiflansivsl rapproché de l'im- 
pératif combifiatu. Mais ils ne se prononcent point sur l'ori- 
gine de cette syllabe am, iné. Corssen ' a essayé de fournir 

1. Z&. XIII, 197. 

9 



130 TABLE I a 14. — TABLE VI b 16. 

une explication que nous allons reproduire. Purdinéiust^ 
combifianéivst seraient des formes assibilées pour purdintiusl^ 
combifiantiust. Il faut supposer des participes présents ayant 
donné naissance à des verbes, comme cela a lieu en latin 
pour parentaroy ou bien encore des substantifs féminins en 
entiay antia^ comme liceniiay patientia^ pœnitefitia, irrvpuden- 
tia^ ignorantia. C'est ainsi que liœntia a donné le substantif 
licentiatuSy qui suppose un verbe licentiare (Non. p. 228). La 
même formation se retrouve en osque, où Ton a patensins 
« patefecerint», d'un yerhe pate^isavm, Dans purtit ius laden- 
tale n'a pas été assibilée ; c'est donc (sauf la disparition de la 
nasale) la forme la mieux conservée. Quant à purtiius, c'est 
la forme la plus altérée, puisque le second tj après s'être 
changé en ç ou ^, a disparu complètement. Comparez feitu, 
feia, deitu = facito^ fadat (volsque fasia)^ didto. — Cette 
théorie repose sur deux hypothèses qui ne nous paraissent 
pas démontrées : 1** l'assibilation d'un t devant un i suivi 
lui-même d'une voyelle ; 2* la disparition d'un é entre deux 
voyelles. A la première hypothèse je me contenterai d'oppo- 
ser des formes comme uhtretie, Marties, Martie, tertie, 
Tlalie où nous ne voyons aucune trace d'assîbilation : non- 
seulement ces sortes de formes sont nombreuses, mais on 
voit s'opérer des contractions qui prouvent qu'il n'y a pas 
assibilation; ainsi dutiom devient duti{m)y tertiom devient ter^ 
tim. Une autre preuve, c'est que Kureties (ï b 4) est écrit 
Coredier sur Ylb 45. Il n'y a pas un seul exemple certain en 
ombrien d'un t qui, en cette position, soit devenu é. Tous les 
é des mots dont on peut reconnaître l'étymologie viennent 
d'un ancien k. — Quant à la seconde hypothèse, celle de la 
disparition d'un é entre deux voyelles, elle ne s'appuie sur 
aucun exemple concluant, car feia vient directement de fa- 
kia, deitu de dectu, feitu de factu. — Conséquemment, 
si nous voulons expliquer purdinéiust, comhifianémst par un 
ancien nom purdinéia^ combifiaruHa ayant donné naissance à 
un verbe, il faut plutôt chercher des analogues parmi les 
mots latins comme fiducia, audacia. Je laisse la question ou* 
verte*. — Pour terminer, je fais observer que l'i, après avoir 
amené le changement d'un c en ç, a disparu d'une partie de 
ces formes : purdinéus^ combifianêus. On a déjà eu le même fait 

1. Il n'est peut-être pas hors de propos de faire remarquer que le prétérit 
étrusque se termine en ce : turce, thece, lupuce, svalce. 



TABLE la 14. — TABLE VI b 16. 131 

dans vestéa; c'est ce qui a eu lieu en français dans les mots 
comme chanson, rançon, annoncer*. 

Proseseto erus ditu. Comme l'ont reconnu A. K., le premier 
mot est un génitif pluriel : cf. vestisia/r erus diiu (VI 6 16, VII 
a 38) où nous avons le génitif singulier. Le pluriel neutre 
proseéeta = latin prosecta est connu : le génitif pluriel en 
otn, ym est formé à la façon de Deum, nuinmum. — Erus ne 
peut être autre chose que le substantif régi par ditu et régis- 
sant lui-même proseéeto. De là, la conclusion forcée que erus 
est un accusatif. Faut-il en faire un accusatif singulier neu- 
tre (cf. tempus, onus) ou un accusatif pluriel masculin (cf. 
fructus)? Ce mot, qui n'est pas employé moins de 23 fois, 
Test presque toujours dans des phrases semblables à la nôtre. 
Les seuls passages décisifs sont : 

II a 27. Katles tuva tefra tedti erus prusekatu. 
Va7. Revestu pude tedte eru emantur herte. 

Dans ces deux passages tedti (tedte) erus (eru) forment 
un ablatif absolu, et comme le participe tedti ou tedte ne 
saurait être au singulier, la conséquence nécessaire est que 
erus (eru) dans ces deux phrases est un ablatif pluriel de la 
4* déclinaison % à la façon de ber us (II a 23). Nous obtenons 
donc dans la phrase qui nous occupe un accusatif pluriel sur le 
modèle de fructu (n) s. Le groupe ?tô n'a pas donné un/* comme 
d'ordinaire : erus étant le seul mot de la 4* déclinaison dont 
nous ayons l'accusatif pluriel, nous ne saurions dire si c'est 
un fait général dans cette déclinaison, ou si erus a échappé à 
la modiQcation phonique parce qu'il se trouve dans une 
phrase typique revenant ordinairement sous la même forme 
(erus dirstu). — Pour découvrir le sens de ce terme, on doit 
rapprocher le passage suivant : 

I a 33. Api suduf purtiçius, enuk hapinaru erus 
titu. 

II s'agit ici de donner les erus de trois agneaux (tel est pro- 
bablement le sens de h api n a). On a déjà vu les erus des pro- 
secta et les erus d'un gâteau. Ce rapprochement doit nous 
faire supposer un terme abstrait tel que « partie, morceau' >). 

1. Sur ce phénomène, voy. Corssen, Krit. Beitràge p. 468; Schuchardt, I, 
152 s. 

2. Voy, p. 7. 

3. Panzerbieter (QuêçstUmes umbricâs, p. 12) et Huschke (p. 170) s'engagent 
dans une voie tout à fait différente» 



132 TABLE 1 a 14. — TABLE VI b 17. 

Il s'agit du sacrifice dont les assistants reçoivent leur part. 
Cf. Ovide, Métam. XII, 153. 

Gujus ut imposuit prosecta calentibus ans 
Et Dis acceptus penetravit in aBthera nidor, 
Sacra tulere suam, pars est data caetera mensis. 
Discubuere toris proceres, et corpora testa 
Game replent.... 

Virgile, En. I, 210. 

Illi se prsBdsB accingunt dapibusque futoris : 

Tergora diripiunt costis et viscera nudant; 

Pars in frusta sécant verubusque trementia figunt. 

Je traduirai erus par « frusta ». « Postquam eam (molam 
sparsam) polluxerit, prosectorum frusta dato. » 

La phrase suivante est remarquable par sa construction, 
conegos étant séparé de scalseto. Ces mots ont tous été déjà 
analysés ^ Le seul mot nouveau est enoj écrit ailleurs enom^ 
ennoj ennom, enu, enuk, inuk; c'est une conjonction qui se 
place à la tète de la phrase. Elle sert à joindre deux propo- 
sitions à la façon de e(, comme on le voit par le passage YII a 
45, où et capif sacra aitu se trouve correspondre à enu k api 
sakra aitu I b 37. Il est vraisemblable toutefois que enom 
a ordinairement un sens un peu plus prononcé ; nous le tra- 
duirons par « tum ». On le trouve quelquefois en tête de pro- 
positions impératives, où il paraît avoir la signification du 
latin nuncou eia(par ex. YII a 51). Quant à Tétymologie de 
enorriy nous renvoyons le lecteur à ce qui a été dit sur eine, 
enem^ qui est une forme de même sens et d'origine voisine '. 
Il faut décomposer le mot en : eis -(- no + ft. — Les formes 
cnumek et inumek, fréquemment employées sur les an- 
ciennes Tables, montrent une enclitique encore ajoutée à la 
fin. Le rapport de enimi avec enwmek est à peu près le même 
que celui du latin tum et tunCy num et nunc. 

Eno mefa vestisia sopa purome efurfatu. — La même phrase 
se retrouve VII a 38, où l'on a : enno vestisia mefaspefa sopaan 
purome efurfatu. On voit par cette variante qu'il s'agit ici 
d'une seule sopa^ quoique l'expression ape sopo postro pepers- 
cusi (YI b 5) nous ait montré qu'il est parfois question de 
deux objets de ce nom. Cette sopa, ainsi que la msfa et la 



1. Voy. p. 121 

2. Voy. p. 44. 



TABLE la 14. — TABLE VI 6 17. 133 

vestiéia doivent être soumises à une opération exprimée par 
les mots purome efurfatu. Nous avons ici un verbe à l'impé- 
ratif : pour en découvrir le sens, il faut rapprocher un au- 
tre passage où Ton a le verbe furfant à la 3» personne du 
pluriel. VI 6 43 : vocucom Joviu^ ponne ovi furfant « in — o 
Jovio, ubi oves furfant. » Cf. I 6 1 : vukukum Juviu 
pu ne uvef furfat. On a ici le thème verbal furfa, mais non 
précédé de la voyelle c, ce qui montre que celle-€i est .un 
préfixe : c'est évidemment la préposition ehe = latin e ou ex. 
Que peut désigner un verbe qui a une fois pour régime des 
mots marquant différentes espèces de gâteaux, et une autre 
fois un mot signiûant « brebis » ? Il est question, selon moi, 
d'une opération purificatrice. On sait que chez les Romains, 
à la fête des Palilies (qui était en même temps le jour de la 
fondation de Rome) on faisait sauter les brebis par-dessus un 
feu de soufre. Ovide. Fastes, IV, 739 : Caerulei fiant vivo de 
sulphure fumi, Tactaque fùmanti sulphure balet ovis.... 
Omnia purgat edax ignis, vitiumque metallis Excoquit : id- 
circo cum duce purgat oves.... Per flammas saluisse pecus, 
saluisse colonos : Quod fit natali nunc quoque, Roma, tuo. 
Cette cérémonie, dans un calendrier rustique (Orell. Inscript. 
Lat. II, p. 380), est désignée par les mots : OVES LVSTRAN- 
TVR. D'autre part, nous apprenons par Ovide que les gâteaux 
sacrés étaient purifiés. C'est dans un passage où il donne 
l'explication du nom de Février. Le mot fébrwwm avait, dit-il, 
autrefois le même sens que piamen ; plusieurs témoignages 
de cette signification subsistent encore , car on appelle /&- 
brua : P la laine que le roi du sacrifice et le flamine distri- 
buent aux pontifes ; 2<' les gâteaux et le sel consacrés ; 3<' le 
rameau qui est attaché au front des prêtres. Fastes, II, 19. 

Febraa Romani dixere piamina patres : 

Nunc quoque dant verbo plurima signa fidem. 
Pontifices ab Rege petunt et Flamine lanas, 

Queis veteri lingua februa nomen erat. 
Quœque capit lictor domibus purgamina certis, 

Torrida cum mica farra vocantur idem; 
Nomen idem ramo, qui cœsus ab arbore pura, 

Gasta sacerdotum tempora fronde tegit. 
Ipse ego Flaminicam poscentem februa vidi : 

Februa poscenti pinea virga data est. 
Denique quodcumque est, quo pectora nostra piamur, 

Hoc apud întonsos nomen hàbebat avos. 



134 TABLE I a 14. — TABLE VI b 17. 

Il faut rapprocher les vers qui précèdent de ce témoignage 
de Varron, ap. Non. (p. 118) : Februare positum pro purgare 
et purefacere. Varro de Vita populi romani lib. I : « In eorum 
enim sacris liba quum sunt facta, incernere soient farris se* 
mina, ac dicere, se ea februare^ id est pura facere ». Ajoutons 
enfin cette définition de Festus (s. v. Februarius, p. 85) : Quœ- 
cumque purgamenti causa in quibusque sacrificiis adhibentur, 
februa appellantur. De tous ces passages nous croyons pouvoir 
conclure que les brebis étaient purifiées & certains jours de fête 
et qu'il en était de même pour les gâteaux : Tune et l'autre 
opération s'appelait februare. C'est un parent de ce mot que 
je reconnais dans l'ombrien efurfatu. Le primitif est sans 
doute le substantif /eôm « feu, fièvre* », par métathèse pour 
ferbis (comp. ferbui). Fébrwus était le nom d'une divinité 
qu'on identifiait avec Plu ton. Ce qui a rapport au feu, et par 
suite un moyen de purification par le feu s'appelait februum. 
Dans le dialecte ombrien, l'ancienne forme ferbis est devenue 
furfis^; delà un verbe /W/b, efurfo. Il s'agit donc de purifier 
(probablement par l'opération indiquée dans Nonius) les gâ- 
teaux sacrés. Le texte ajoute purome qu'on peut traduire lit- 
téralement ce in purum », en rapprochant les locutions latines 
telles que in cassum, in vicem, ad summum. « Purifie-le jus- 
qu'à [complète] pureté ». 

Subra spahmu, — Ces deux mots se retrouvent avec le 
même contexte YII a 39 : svbra spahamu. Une forme un peu 
difiérenie se rencontre dans le passage suivant : VI b 40. Enom 
vaso porse pesondrisco habus serse subra spahatu. Enfin sur 
la Table V a, où l'on énumère les différents actes d'une céré- 
monie religieuse, le môme verbe se présente encore :apc 
apelust... et ape purtitu fust... et ape subra spafu fust.. 
(1. 20). De ces passages on peut conclure que spahmu est un 
impératif moyen (cî. persnimu), Spahatu est l'impératif actif. 
Quant à spafu fust, c'est une forme assez extraordinaire : 
A. E. la regardent comme une faute pour spatu(m) fust 
Mais j'essayerai de montrer plus loin que la leçon est correcte. 
En quoi consiste l'opération exprimée par ce terme? On voit 
qu'une fois il est employé inunédiatement après qu'il a été 



1. On sait qae la Fièvre était adorée à Rome comme une déesse, et qu'elle avait 
plusieurs temples dans la ville. 

2. Comme exemple d'un u ombrien correspondant à un e latin, je citerai tur- 
tilu « terreto », kuvurlus « convcrtcrit», pepurkurent «precati erunt ». 



TABLE I a 14. — TABLE VI fc 17. 135 

question des gâteaux sacrés ; une autre fois il est construit 
avec vaso « les vases » et avec serse qui, comme nous le ver- 
rons en traitant de la phrase suivante, a aussi le sens de 
« vases ». On pourrait croire que c'est un verbe de la 1""* con- 
jugaison : cependant cette opinion devra se modifier par les 
rapprochements qui suivent. En premier lieu, nous trouvons 
une fois (II a 30) : supa spantea pertentu. Ici nous avons 
le mot supa « pane » construit avec un adjectif spantea, 
qui atout l'air d'être de môme famille que spahamu, spa- 
hatu. En second lieu, on trouve (III, 33) : ererek (uver) 
tuva tefra spantimad prusekatu, et plus loin (III, 34) : 
inumeketramaspanti tuva tefra prusekatu. Et enHn 
(IV, 2):inumek tertiama spanti trija tefra prusekatu. 
Le substantif féminin spanti marque un acte trois fois 
répété du sacrifice. C'est probablement ce substantif spanti 
qui est le primitif de l'adjectif spantea. Supa spantea, 
c'est une supa faite pour la spanti. Enfin la forme spafu 
rappelle la mefa spefa qui figure ordinairement parmi les 
offrandes : nous avons vu dans ce dernier mot le participe 
passé d'un verbe signifiant « arroser » et correspondant au 
grec (mévoco. Spanti est, selon moi, un substantif abstrait si- 
gnifiant « aspersion », tiré du môme verbe : spantea supa, 
c'est un gâteau destiné aux libations. L'impératif spahamu a 
allongé sa voyelle pour compenser la perte de la nasale. Le 
participe passé spafu (m) est pour spansum*. La différence 
entre la voyelle dans spafum et dans spefa est la môme 
qu'on a en latin archaïque entre Sœturnus et Saturrvus^ lœna 
et lana. L'impératif subra spahamu signifie donc « supra 
stillato ». 

Eno serse comoltu; comatir persnihimu. — Ce passage, qui 
revient un assez grand nombre de fois, présente les variantes 
qui suivent : 

VI 6 41. Serse pisher comoltu; serse comatir persnimu. 

VII a 39. Ennom comoltu; comatir persnihimu. 
VII a 44. Comoltu; comatir persnimu, 

1. Voy^ plus haut, p. 16. Une objection pourrait être tirée de ce fait que dans 
spanti la rencontre des deux dentales (d + t) a donné un t^ au lieu que dans 
spansu elle a donné un s. Mais en latin la rencontre de d + < donne ou un i 
(portenlum), ou un * (laesus), ou tt (infestus), ou U (aggrettus, Ennius chez Fes- 
tus), ou Si (passus). Le même verbe fundere donne fusus et f'uMiis ; utor fait usut 
et tt(Olâts. Ce sont des formations appartenant à différents &ges de la langue. 



136 TABLE I a 14. — TABLE VI b 17. 

* 

VII a 45. Comoltu; comatir persnihimu. 

I a 34. Zedef kumultu; zedef kumats pesnimu. 

I b 36. 38. Antakre kumate pesnimu. 
lia 9. Enu kumaitu; kumate pesnimu. 

II a 41. Kumaitu... antakres kumates persnihmu. 
JY. 28. Inumek kumaitu; adkani kanetu; kumates 

persnihmu. 
Il y faut joindre : 

I a 25. Zedef fétu. 
VI b 22. S'erse fétu. 

II résulte de la comparaison de ces passages que serse est 
pour serse fj et qu'il correspond, sur les tables en écriture 
étrusque, à zedef. Ce mot est employé une fois (VI b 40) dans 
une construction où il est annoncé par cette périplirase : vaso 
porse pesondrisco habus « vasa quœ cum struibus habuerit ». 
On en peut induire qu'il désigne un ustensile. Cette conjec- 
ture est confirmée par le sens du verbe qui l'accompagne. — 
Comoltu est écrit sur les anciennes tables kumaitu : il est 
facile de reconnaître que kumaitu et kumates sont deux 
formes du même verbe; la première est l'impératif et la se- 
conde le participe. Le l s'est conservé à l'impératif parce que 
la forme complète était anciennement kumaletu ou kuma- 
litu; il a été supprimé au participe parce qu'aucune lettre 
n'était venue séparer à ce temps le 2 du ^ (cf. mota « amende » 
= latin multa). Par contre, sur VI- VII, Ya du participe s'est 
conservé, tandis que celui de l'impératif est assourdi en o 
(cf. kumultu I a 34). — Le verbe ombrien répond exacte- 
ment au latin commolere^ qui, dans la langue sacrée, signifle 
« réduire en petits morceaux ». Nous trouvons ce terme 
comme nom d'une déesse dans le rituel des Arvales (p. 147) : 
Adolendae Commolendae Deferundae oves II. Si l'on offre 
deux brebis à la déesse Commolenda, c'est que l'acte exprimé 
par son nom a sa place dans les cérémonies, et en effet, on lit 
ailleurs (p. 141) : « Quod vi tempestatis, ictu fulminis arbores, 
sacri luci deae Diaî attactœ arduerint, earumque arborum 
eruendarum, ferro fendendarum, adolendarum, commolen- 
darum, item aliarum restituendarum causa... » Dans ce pas- 
sage, commolere ne peut signifier que « tailler » ou « briser en 
petits morceaux ». Il n'y a aucune raison de croire que ce 
mot s'employât exclusivement pour le bois : un vase réduit 
en pièces a pu se dire également commolitvm. Or, le passage 



TABLE I a 17. — TABLE VI 6 18. 137 

VI b 40 nous montre comatir employé dans une phrase où 
Ton nomme expressément les vases ayant servi au sacrifice 
des persondru. Il faut encore ici rapprocher un endroit tiré 
des actes des Ârvales (p. 26) : Deinde in œdem intraverunt et 
oUas precatî sunt, et osteis apertis per clivum jactaverunt. 
Cet endroit, qui était mal lu avant Henzen S nous apprend ce 
qu'on faisait des vases ayant servi aux sacrifices, non pas 
sans doute de tous, puisqu'une partie était consacrée aux 
dieux, mais probablement des plus grossiers^. On les brisait 
et l'on faisait hommage des débris à la divinité. C'est le même 
fait dont je reconnais l'énoncé dans les mots : kumaltu, ku- 
mates pesnimu « confringe, confractis precator ». On a vu 
(p. 122) que persnimu suivi de l'ablatif signifie « ofiTrir à la 
divinité ». J'ajouterai ici que le allas precati sunt du texte des 
Arvales a peut-être une signification analogue; il ne veut 
pas dire : « ils adorèrent les vases », mais « ils dirent des 
prières quant aux vases, ils les offrirent à la divinité ». 

Capif purdita dupla aitu; sacra dupla aitu. — Le texte de 
I a 18 est plus développé, sans qu'au fond il dise rien de 
plus : Kapid purtitaf sakref; etraf purtitaf; etraf 
sakref tutaper Ikuvina. Capif ç^si l'accusatif pluriel du 
même thème dont nous avons les cas qui suivent. Accusatif : 
capirso YI b 25. Ablatif : kapide capirse I a 29, 32. II a 8, 
34, 41. YI b 24, 27. Datif-ablatif pluriel : kapidus II a 33. 
lY, 5. On reconnaît un thème en d, devenu en ombrien nou- 
veau un thème en rs : mais ce qui montre combien cette 
transcription est peu convenable, c'est que devant le f de l'ac- 
cusatif pluriel le groupe rs disparaît (capif \l b 18. YII a 39, 
45). On en peut conclure qu'il exprime un son assez faible. 
Le fait est d'autant plus digne de remarque qu'un r véritable 
se maintient devant le /, comme on le voit par l'exemple de 
nerf. En vieil ombrien, le d reste aux dépens de f (kapid I a 
18), ou bien les deux consonnes tombent (kapi I b 29, 37).— 
La signification de ce mot paraît bien être celle du latin capis^ 
capidisoi coupe; » on verra du moins que partout où il est em- 
ployé ce sens convient à la phrase. 

Purdita a perdu son f final : il en est de même pour dupla 
et sacra^ comme il est facile de s'en convaincre par la com- 



1. On hsàii jacuerurU, Hais jactaverunt so trouve deux fois. 

2. Voy. sur ce sujet le commentaire de Henzeo, p. 30^ et la remarque de 
Rossi, ibid. 



138 TABLE I a 17. — TABLE VI 6 18. i 

paraison de I a 18. C'est un participe du même verbe dont 
nous avons déjà mentionné Timpératif purdovitu et le futur 
purtuvies. Nous ne voyons pas dans ce participe une forme 
analogue à condUus^ abdïtus^ mais nous supposons que V% 
tient la place de m, ueiy et que, par conséquent, il est long. 
Le sens de ce verbe est « dedicare ». — Dupla(f) et 8acra(f) 
sont les accusatifs pluriels féminins de deux adjectifs corres- 
pondant au latin duplus et sacer. A côté de sacer^ sacra^ son 
cnmiy le latin possédait aussi un adjectif sacer ^ sacriSy sacrer 
qui est resté dans la langue du rituel comme épithètc de cer- 
tains animaux, tels que le porc, offerts en sacrifice. Varron. 
De r. r. II, 1. Porci puri ad sacrificium, ut immolentur, olim 
appellati sacres ; quos appellat Plautus, cum ait : Quanti sunt 
porci sacres. Voyez aussi Festus, s. v. Cette forme de la troi- 
sième déclinaison est celle que présente I a 18 : sakref. — 
Aitu. Cet impératif manque sur I a 18, d'où Ton peut inférer 
qu'il n'est pas indispensable au sens général. Il est naturel 
d'y voir le verbe latin aio, si fréquemment employé dans des 
formules. Ici encore le verbe a passé dans la conjugaison 
faible (pour ai-ei-tu). 

La phrase entière signifie donc que l'on doit donner quatre 
coupes, dont deux seront dedicatœ et deux sacrœ. La première 
Table se montre ici, par exception, plus prolixe que la Ta- 
ble VI. Elle dit : « capides dedicatas, sacras ; altéras dedica- 
tas, altéras sacras pro populo Iguvino. » Sur la différence 
entre la dediccUio et la consecratio , on peut consulter Festus, 
s. V. sacer mons (cf. Becker-Marquardt, IV, 223, 226). Je 
suppose que dans le cas présent les deux premières coupes 
sont destinées à être brûlées avec le reste des offrandes. On 
peut comparer Virgile, Jln., VI, 225 : 

Gongesta cremantur 
Turea doDa, dapes, fuso cratères olivo. 

Quant aux deux autres, elles sont peut-être conservées au 
temple dans le trésor public, ainsi que le donne à entendre 
I a 18, par l'addition tutaper Ikuvina. 



TRADUCTION. 

(VI b 3) Pone portam Tesenacam sues lactentes très facito 
Fiso Sancio pro colle Fisio, pro civitate Iguvina. Lacté facito. 



TABLE I a 19. — TABLE VI b 18. 139 

Libamina facito. Ollas facito. (4) Deinde nuncupato uti ante 
portam Trebulanam. Tacitus precator. Mantele lacerto (?) 
dextro habeto. Prosectis offam, (5) strulculam addito. Post- 
quam pane altero precatus erit, libum et molam sparsam — 
innixus (?) facito Fisovio Sancio (6) pro colle Fisio, pro 
civitate Iguvina. Ita precator libo, velatus : Te invocavi in- 
voco, Fisovie Sancie, pro colle Fisio, (7) pro civitate Iguvina, 
pro ejus (collis) nomine, pro ejus (civitatis) nomine. Faustus 
sis, volens sis, colli Fisio, civitati Iguvinœ, ejus (collis) no- 
mini, ejus (civitatis) nomini. Venerande (?), te invocavi invoco, 
Fisovie Sancie. Venerandi (?) more, te invocavi invoco, Fisovie 
Sancie. — Deinde (9) lacté precator. Mola sparsa ita precator : 
Fisovie Sancie, te hac mola sparsa Fisovina pro colle Fisio, 
pro civitate Iguvina, (10) pro ejus (collis). nomine, pro ejus 
(civitatis) nomine. Fisovie Sancie, dato colli Fisio, civitati 
Iguvinœ, collis Fisii, civitatis Iguvinœ bipedibus (11) quadru- 

pedibus felicem proventum. Antea postea avibus (?) 

sacris. Esto faustus, volens, pace tua, colli Fisio, civitati 
Iguvinae, (12) ejus (collis) nomini, ejus (civitatis) nomini. 
Fisovie Sancie, salvum servato coUem Fisium, civitatem 
Iguvinam. Fisovie Sancie, salvum servato (13) collis Fisii 
civitatis Iguvinœ nomen, lares, ritus, viros, pecudes, campos, 
firuges; salvas servato. Esto faustus, volens, pace (14) tua 
colli Fisio civitati Iguvinœ, ejus (collis) nomini, ejus (civitatis) 
nomini. Fisovie Sancie, te hac mola sparsa Fisovina pro colle 
Fisio, (15) pro civitate Iguvina, pro ejus (collis) nomine, pro 
ejus (civitatis) nomine. Fisovie Sancie, te invocavi. Fisovii 
more te invocavi. — Precatione (16) dimidia libato, infundito. 
Postquam banc polluxerit, prosectorum frusta dato. Tum — e 
libi frusta innixus (?) (17) dato. Tum molam libum panem 
ad puritatem februato. Supra instillato. Tum testas confrin- 
gito; confractis precator. (18) Capides dedicatas duas pronun- 
tiato; sacratas duas pronuntiato. 

(I a 14) Pone portam Tesenacam très sues lactentes facito 
(15) Fiso Sancio pro colle Fisio, pro civitate Iguvina. (16) 
Lacté facito. Panes ungito (?). OUas dedicato. Molam, libum 
donato. Fisovio facito ; pro colle Fisio facito. (18) Capides de- 
dicatas, sacratas ; altéras dedicatas, altéras (19) sacratas pro 
civitate Iguvina. Tacite precator. Adipibus, extis [facito]. 



140 TABLE I a 23. — TABLE VI 6 21. 



SACRIFICE PRES DE LA TROISIEME PORTE. 

(VI b 19) Preverir Vehier buf trif calersu fétu Vofione Gra- 
bovie ocriper FisiUy totaper Jjovina, Vatuo f&rine fétu. Herie 
vinu, (20) herie poni fétu. Arvio fétu. Tases persnymu. Prosese- 
ter me fa spefa ficla arsveitu. Sur ont naratu pusi pre verir (21) 
Tréblanir. 

(la 20) Pre veres Vehijes tref buf kaleduf fétu 
Vufiune (21) Krapuvi ukriper Fisiu tutaper Ikuvina. 
(22) Vatuva ferine fétu. Heri vinu, heri puni. (23) 
Arviu ustentu. Kutef pesnimu. Âdepes arves. 

Nous passons au sacrifice qui est offert devant la porte de 
Véies. Le dieu s'appelle Vofionus GraboviuSy et comme à tous 
les dieux Grabovii, on lui immole trois bœufs. Sur ce nom de 
Vofionus nous n'avons rien à dire, sinon qull a Tair d'être 
une formation comme Eponay Pomona. On peut donc soup- 
çonner que la première partie du mot indique les êtres ou les 
objets auxquels il préside. Les bœufs qui lui sont sacrifiés 
portent l'épithète kaleduf calersu (ce dernier mot a perdu 
son f final, ou plutôt il le partage avec fétu , auquel le gra- 
veur l'a joint par erreur). Kaleduf a trouvé, grâce à Grote- 
fend, une explication aussi inattendue que satisfaisante. 
Isidore, Orig. XII 1 . 52, nous apprend qu'on nommait callidi 
(probablement calidi) les chevaux ayant une tache blanche 
sur le front. Equi, qui frontem albam habent, calidi appel- 
lantur. D'autre part, une glose de Philoxène porte : calidus 
XeuxofjLéTciDiroc. Enfin un dictionnaire latin-allemand cité par 
Graff, Althochdeutscher Sprachschatz, IV col. 1180, a : Bios roSj 
calidi, qui albam frontem habent (Heinrici Summarium). Il 
s'agit donc ici de bœufs blancs ou de bœufs à tète blanche. 
On sait que pour certains sacrifices on choisissait des victimes 
de cette couleur. Candentem in littore taurum Constituam 
ante aras (Virg. iEn. V. 237). Cf. les Actes des Arvales, p. 22. 
Quant à l'origine de calidus^ on peut penser que caleo vou- 
lait dire « briller » en môme temps que « être chaud » : l'idée 
de blancheur est ordinairement exprimée par des verbes 
signifiant « luire, briller » * . 



1. Comparez cependant les expressions xt)X(c • tache • et xT)Xàc aU « chèvre 
tachetée ». 



TABLE I a 24. — TABLE VI 6 22. ' 141 



TRADUCTION. 

(VI& 19). An te portam Vehiam boves très candidos facito 
Vofiono Grabovio pro colle Fisio, pro civitate Iguvina. Tura 
acerra facito. Seu vino, (20) seu lacté facito. Ollas facito. 
Tacitus precator. Prosectis molam sparsam offam addito. 
Deinde nuncupato uti ante portam (21) Trebulanam. 

(I a 20). Ante portam Yehiam très boves candidos facito 
Vofiono (21) Grabovio pro colle Fisio, pro civitate Iguvina. (22) 
Tura acerra facito. Seu vino seu lacte. (23) Ollas donato. Ta- 
citus precator. Adipibus, extis [facito]. 

(VI b 22) Post verir Vehier habina trif fétu Tefrei lovi ocriper 
Fisiu to taper lovina. Serse fétu. Pelsana fétu, Arvio feitu. Poni 
(23) fétu, Tasis pesnimu. ProseseHr struéla ficla arveitu. Sur ont 
na/ratu puse verisco Treblanir. 

(I a 24) Pus veres* Vehijes tref hapinaf fétu Tefre 
luvie (25) ukriper Fisiu tutaper Jkuvina. Puste 
asiane fétu. Zedef fétu. (26) Pelsana fétu. Arvia us- 
tentu. Puni fétu. Taçez pesnimu. (27) Adiper arvis. 

Le sacrifice qui se fait derrière la porte de Véies est adressé 
& Tefrus ou Tefer Jovius. Les formes d'accusatif Tefro (VI b 
26. 27. 27) montrent clairement qu'il s'agit d'un dieu, et non, 
comme le veut Huschke, d'une déesse : le datif Ttfrei lui- 
même (VI b 22) ne peut appartenir qu'à un masculin. La 
diphthongue et, qui se réduit ordinairement à un e, doit sans 
doute ici sa conservation au voisinage de Jovi^. On a rap- 
proché le nom du Tibre : mais sans rien décider sur ce sujet, 
nous croyons qu'il se présente des comparaisons plus immé- 
diates et plus sûres. Le mot tefrum est employé VII a 46 dans 
le sens de sacellum ou templum. L'osque tefùrùm (avec in- 
sertion d'un û euphonique) , qui se trouve deux fois sur la 
table d'Agnone, a le même sens. On doit donc penser que 
l'adjectif tefrus signifiait « sacer » ou « sanctus », ce qui con- 
vient très-bien pour un nom de divinité. 

L'animal sacrifié porte le nom de habina (ha pin a). Eirch- 
hoff pense que c'est l'agneau et nous sommes disposé & 
adopter son interprétation, quoique pour une autre raison. 

1. Pusveres. 

2. Ce dernier est pour Jovie (I a 24 Juvie). 



142 TABLE I a 26. — TABLE VI b 22. 

Il suppose que dans la description du sacrifice suivant, le 
membre de phrasé pu ne uvef furfat (I b 1), ponne ovifur- 
fant (VI b 43), exprime encore une particularité de la cérémo- 
nie accomplie derrière la porte de Véies*, et il en conclut que 
ovi et habina sont entre eux dans le même rapport que le 
genre et l'espèce. Mais ce passage a, selon nous, un tout autre 
sens. Je serais plutôt porté à voir un indice dans le membre 
de phrase puste asiane fétu (I a 25), dont A. K. déclarent 
qu'ils ne savent que faire * ; ce membre de phrase est, en effet, 
assez extraordinaire : rien n'y correspond sur la t. VI, rien 
de semblable ne se trouve ailleurs. Je crois y voir une glose 
mal à propos introduite dans le texte'. Cette opinion est con- 
firmée par le mot pusti, qui a bien l'air de signifier «der- 
rière [la porte de Véies] ». Asiane rappelle par sa première 
partie un passage, malheureusement lui-même fort énigma- 
tique, de Paul Diacre (p. 12) : Adasia ovis vetula recentis par- 
tus. Le même mot se trouve dans les Gloses d'Isidore: 
Adasia ovis major natu. Cet adjectif adasia est, à ce que je 
crois, un terme du rituel signifiant une brebis qui a auprès 
de soi ses agneaux, comme ambiegna ou ambegna^ dans le 
même langage technique, désigne une vache flanquée de 
deux agneaux. Sans nous arrêter trop longtemps à des hy- 
pothèses, disons que la phrase puste asiane fétu paraît 
copiée d'un texte où il y avait: puste asia III fétu, le mot 
asia désignant l'agneau. 

L'accord entre les deux tables se retrouve pour les pres- 
criptions suivantes, qu n'offrent d'autre mot nouveau que 
pelsana. Pour ce mot, comparez : 

II a 6. pelsanu fétu. 

III 31. uvem pedaem pelsanu feitu. 
Il a 43. katel asaku pelsans futu. 

VI 6 39. puepersnis fust, ife endendu, pelsatu, 
VI 6 40. puepesnis fxistj ife endendu, pelsatu. 

De ces passages il résulte que pelsana est une forme nomi- 
nale provenant d'un verbe de la 1'* conjugaison. Comme l'ont 

1. Kirchhoff traduit pune par « dum •, et croit que le sacrifice nouveau qui 
est décrit VI b 43 commence tandis qu'on achève le précédent. Un tel empiéte- 
ment n'a aucune raison d'être. 

2. Die ufiibr. Sprd, II, 211. 

3. Voy.à la fin de notre interprétation des Tables I et VI-VII, ce qui est dit 
sur l'âge et le rapî'ort de ces deux inscriptions. 



TABLE I a 27. — TABLE VI b 23. 143 

reconnu A. K., il y faut voir un participe futur (pour pel- 
sanda) : cf. pihaner et anferener. Le mot est pris ici substan- 
tivement et il est à l'accusatif pluriel neutre. La phrase II a 43, 
qui termine une série de prescriptions relatives au sacrifice 
d'un chien, sera traduite par nous : « canis ad aram coquen- 
dus sit ». Nous traduirons donc ici : « qu'il sacrifie les parties 
destinées à être cuites ». Cf. dans le rituel des Arvales : exta 
aulicocta reddidit^ Festus (s. v.) : Aulas antiqui dicebant 
quas nos dicimus ollas, quia nullam litteram geminabant. 
Itaque aulicocia exta, quee in ollis coquebantur, dicebant, id 
est, elixa. Varron.(De 1. 1. V, 98) : Aries, quod eum dicebant 
ipiîv veteres, nostri arviga, hinc arvignus. Hœc sunt quarum 
in sacrifiais exta in oUa, non in veru cocuntur, quas et Accius 
scribit et in pontificiis libris videmus. Et plus loin (o. c. 104) : 
Etiam frumentum, quod ad exta ollicoqua.solet addi. Ces pas- 
sages montrent que la cuisson d'une portion de la victime 
faisait partie de la cérémonie. — Peut-être le thème pelsa a- 
t-il une parenté avec pelmcn (V h 12, 17) qui désigne une sorte 
de mets, ainsi qu'avec le latin puis et pulmentum. Pour le s 
de pelsa, qui vient probablement d'un ancien <, cf. en latin le 
changement d'un ^ en s après l dans les participes comme 
avulsuSy pulsus. 

Cette fois, au lieu de : suront naratu piisi pre verir Treblor 
nir « deinde nuncupato uti ante portam Trebulanam » l'in- 
scription dit : suront naratu puse verisco Treblanir, Kirch- 
holf fait observer avec raison qu'il ne peut être question 
d'une autre prière que de celle qui a été récitée devant 
et derrière la porte Trébulane : verisco Treblanir doit donc se 
traduire « à la porte Trébulane. » Cette signification de la 
postposition co^ qui équivaut ici à un simple ablatif de lieu, 
est importante à remarquer, parce qu'elle nous servira à in- 
terpréter des constructions semblables. 



TRADUCTION. 



(VI b 22) Post portam Vehiam agnos très facito Tefro Jovio 
pro coUè FisiOy pro civitate Iguvina. Testas facito. Aulicocia 
facito. Ollas facito. Lacté (23) facito. Tacitus precator. Prosec- 



1 . Henzen^ p. 93. 



144 TABLE 1 a 27. — TABLE VI 6 23. 

tis struiculam^ ofFam addito. Deinde nuncupato uti ad portam 
Trebulanam. 

(I a 24) Post portam Vehiam très agnos facito Tefro Jovio 
(25) pro colle Fisio, pro civitate Iguvina. Post [portam Ve- 
hiam] agnos très (?) facito. Testas facito. (26) Aulicocîa facito. 
Ollas donato. Lacté facito. Tacitus precator. (27) Adipibus, 
extis [facito]. 

(VI b 23) Ape habina purdinsvSj (24) eront poi habina pur- 
dinsust destruco persi vestisia et pesondro sorsom fétu. Capirse 
pefi'so osatu : eam mani (25) nertru tenitu amipo vestisia ves- 
ticos, Capirso svbotu, Isec perstico ervs ditu, Esoc persnimu 
vestis : Tiom.... (36) Persclu sehemu atripusatu^. 

(37) Pesondro staflare^ nertruco persi fétu. Suront capirse 
pefi^so osatu. Suror persnimu puse sorsu. Ape pesondro pur- 
dinsuSy (38) proseseto crus dirstu. Enom '^^ vestisiar sorsalir 
destruco persi persome. Ervs dirstu. Pue sorso pv/rdinéuSy enom 
(39) vestisiam staflarem nertruco persi. Sururont erus dirstu. 
Enom pesondro sorsalem persome. Pue persnis fust, ife (40) 
endendUj pelsatu. Enom, pesondro stafta/re persome. Pue pesnis 
fuSf ife endenduy pelsatu, Enom vaso porse pesondrisco halms, 

(41) serse subra spahatu. Ander vomw' sersitu^ amipo comatir 
pesnis fust. Serse pishet* comoltu. Serse comatir persnimu. 

(42) Pv/rdito fust. 

(I a 27) Api habina purtiiuSy sudum pesuntru (28) 
fétu. Esmik vestiçam preve fiktu. Tefri Juvi fétu 
ukriper (29) Fisiu tutaper Ikuvina. Testruku pedi 
kapide pedum feitu. (30) Api edek purtiiu.s*, enuk 
sudum pesuntrum feitu staflare. (31) Esmik^ yestiça 
afiktu. Ukriper Fisiu, tutaper Ikuvina (32) feitu. Ner- 
truku pedi kapide pedum feitu. Puni feitu. (33) Api 
suduf purtiius*, enuk hapinaru erus titu. Zedef (34) 
kumultu, zedes kumates^ pesnimu. 

Une cérémonie nouvelle commence, dont la description est 
donnée avec détail sur la t. VI, beaucoup plus sommairement 

1. AtTopwatu. 

2. Stafiar e. 

3. SpahiUuandintomu, 

4. Edelpurtiius. 

5. (30) staf (31) 11 iuvesmik. 

6. Sudufpurtitius. 

7. Z646f kumats. 



TABLE I a 27. — TABLE VI b 23. 145 

sur 1. Elle exige au moins deux personnages : c'est ce qu'on 
voit par le soin avec lequel VI spécifie à qui incombe l'obli- 
gation d'en accomplir la première partie. Ce cérémonial se 
divise en deux parties symétriques dont chacune comprend 
trois opérations. La première opération est énoncée une fois 
par la t. I en ces termes : sudum pesuntru fétu, et la se- 
conde fois : enuk sudum pesuntrum feitu staflare*. 
La seconde opération est décrite une fois ainsi :esmik vesti- 
çam preve fiktu, et l'autre fois : esmik vestiça afiktu. 
La troisième opération est énoncée d'abord ainsi : testruku 
pedi kapide pedum feitu, et ensuite de cette façon : ner- 
truku pedi kapide pedum feitu. On voit que chaque 
prescription, sauf certaines variantes commandées par la na- 
ture des choses, est donnée dans les mêmes termes deux fois. 
Le texte fait suivre d'abord les trois prescriptions l'une après 
l'autre, puis il les présente une seconde fois dans le même 
ordre. 

La Table YI, tout en donnant beaucoup plus de détails, ne 
renferme au fond pas autre chose. Mais au lieu d'énumérer 
d'abord une première série de trois opérations, puis une se- 
conde série d'opérations semblables, elle rapproche chaque 
fois les deux opérations de même nature, en sorte qu'au lieu 
d'avoir cet ordre : 1 2 3 . T 2' 3', nous avons 1 T. 22'. 33'. Cette 
explication nous paraissait nécessaire, parce que d'après les 
premiers mots on peut être tenté de croire qu'il y a désaccord 
ou confusion sur la t. VL Les mots de la 1. 24 : destruco persi 
vestisia et pesondro sorsom fétu ont l'air de mêler, et mêlent 
en effet momentanément, ce qui doit être séparé et ce qu'ef- 
fectivement on sépare un peu plus loin. Nous allons mainte- 
nant, pour apporter plus de clarté dans ce passage difficile, 
commencer par le texte de I, où la description est moins com- 
pliquée. Les trois premiers mots api habina(f) purtiius 

1. C'est ainsi qu'il faut lire, selon la conjecture très-vraisemblable d'Â. K., au 
lieu de s ta f H iuv, qui ne présente aucun sens. « Si Ton admet, disent-ils (II, 
223), que la T. T a est la copie d'un original encore plus ancien, les deui i avec 
les points qui les séparent ont très-facilement pu venir d'un a peu distinct et 
jgaal lu; au v il manque seulement le trait transversal du milieu pour être un e; 
et Vu pourrait s'expliquer par un r à angle aigu [< ) dont la partie supérieure 
était devenue indistincte sur l'original, et dont le reste a été pris faussement 
pour un u. • Cette explication suppose que la table I n'est pas un original : nous 
avons apporté de nouveaux arguments à l'appui d'une hypothèse qui, comme 
on le voit, n'a pas échappé à ces savants, mais dont ils ne se sont peut-ôtre pas 
assez constamment souvenus. 

10 



146 TABLE I a 87. — TABLE VI b 25. 

sont connus : ils forment une transition signifiant « postquam 
agnos poUuxeris ». Api pour ape. Sur purtiius, v. p. 129. 
La même transition revient 1. 30, api edek purtiius (où le 
texte a edel) « postquam hoc poUuxeris », et L 33, api su- 
dufpurtiius^ Nous venons maintenant à l'énoncé des trois 
cérémonies. 

Pour commencer par la seconde, qui est encore la plus 
claire, elle consiste dans la fabrication d'un g&teau. C'est là^ 
en effet, le sens que nous avons reconnu au mot vestiçia,qui 
est ici accompagné de l'impératif f iktu * « fingito »; le verbe 
est le même que dans f i k 1 a et dans le latin fictor « boulanger » . 
L'adverbe preve veutdire « semel » ou « primum » : il vient de 
l'adjectif previtô = lat. privus que nous retrouvons V a 13, 18 
avec le sens ce simplex ». Quand la même cérémonie revient 
pour la seconde fois, le verbe est afiktu^ où le préfixe a(n)- 
veut dire « de nouveau, pour la seconde fois » (cf. âva). Il 
reste le mot esmik qui est évidemment un mot d'origine pro- 
nominale : esmeiy esmi est un locatif (cf. stah/mei^ stahmeUeij 
nesimei) et dans le k on reconnaît l'enclitique (e)k. Esmik 
doit être pris comme adverbe soit de lieu (là, là-dessus), soit 
de temps (ensuite), et fait allusion, selon toute apparence, à 
8u<j[um persuntrum 'qui sont les deux mots essentiels de 
la première cérémonie. 

Malheureusement ces deux mots sont extrêmement obscurs. 
La comparaison des divers passages où ils sont employés 
nous apprend un certain nombre de faits qui ont leur va^ 
leur, mais elle ne nous renseigne pas sur la signification. 
Nous apprenons, par exemple, que sud um est un substantif 
ou du moins un adjectif qui peut être pris substantivement, 
puisqu'on a I a 33 : api suduf purtiius. Ce même passage 
montre que le mot est masculin. D'autre part, persuntrum 
peut également être employé seul, car nous avons Yi 6 37 : 
ape pesondro pwrdinéus;\ VI 6 40 : vaso porse pesondrisco ha- 



1. Le texte a purtitius; je regarde cette leçon unique comme Une faute du 
graveur, qui avait sous les yeux, soit purtiius, soit purtinçius (cf. Ib 33). 

2. Il faut remarquer le groupe fcl, qui est rare en ombrien. Probablement un n 
précédait le k, 

3. La transcription sorsum pour sudum n*a rien que de parfaitement ré- 
gulier. La leçon persuntrum se trouve la 30; d'autres ibis on a pesun- 
trum, le r ayant été assimilé. VI présente une fois perstmtru (VI b 28] : partout 
ailleurs, on trouve un d (persofidro), qui provient d'un affaiblissement dû à la 
nasale (cf. ander, hondra). 



TABLE I a «7. — TABLE VI 6 «5. 147 

bus; II 6 13 : persiitru vaptitis mefA vistiça fêta fertu. 
Ce perdutitrum, quand il est ftccolé à sudum, ne désigne 
point un objet différent, car on a VI 6 23 cette phrase : de^ 
truco persi i)BSlma et pesondro sorsom feiUy oti la place occupée 
par la conjonction bI ne s'expliquerait pas, si pesondro mar- 
quait un autre objet que sorsonii On a d'ailleurs trois fois 
(YI b SB, 30, 35) le Singulier esu sorsu persondru. Les deux 
termes peuvent être employés l'un pour l'autre, comme on le 
voit en comparant, par exemple, YI 6 37 : ape pesondro purdin-- 
çus^el I a 33 : api suduf purtiius. Nous avons probablement 
ici deux termes à peu près synonymes, comme les Latins ai- 
ment à en rapprocher dans leurs formules *. Yelitis jubealis 
bellum indici *? -^ inter ea conregione, conspicione, cortumlone. 
(Yarron. De L I. YII, 8.) ^ Mentionnons enfin, pour épuiser les 
renseignements fournis par les tables, une circonstance qui 
ne nous avance pas pour l'interprétation : c'est qu'on trouve 
plusieurs fois un mot vempersuntrum* qui a tout l'air d'un 
composé de persuntrum*. 

La comparaison de la t. VI 6 (L 37 et 39) montre qu'on dis- 
tingue un persondroim) êtaflai^(m) et un persondro[fn) sorsa^ 
le[m), qui sont successivement offerts & la divinité. La même 
distinction est faite sur cette table pour la i^es/i^'a, car il est 
question 1. 38 et 39 d'une vestiéia sorsalis et d'une vesHéia stc^ 
fUms. A première vue, la t. I semble assez sobre de ces dis^ 
tinctions. Le seul endroit qui y fasse explicitement allusion, 
c'est ce mot mal écrit (I a 31) stafli iuv dans lequel on a vu 
une altération de stafUre. Mais peut^tre l'accord est-Il plus 
grand qu'il ne le semble d'abord. II faut remarquer, en eiTet, 
le rapport étymologique qui existe entre sorsum (sudum) et 
sorsalis. Je crois que ce dernier est un adjectif tiré de sorsum^ 
ce qui n'empêche pas qu'il ne puisse déterminer ce nom, 
comme on a, par exemple, stahmei skbhmeitei ou praco pracor 
ta/rum. Dans les passages I a S7 et Yt 6 37, 38, ob sorsum est 
employé sans épithète, il est peui-êtrê entendu de soi qu'il 
faut comprendre un sorsu/m $orsalém. Si cette explication est 
fondée, les deux espèces dd su du sont mentionnés sur I Comme 
sur VL 

1. Tite-LÎTo, XXIl, 10. 

% C*est U leçon qui résulté de la oomparaîson des trois formes Vetiper 
suntra(lla30)i vepesutra (ndl5;l8) et vempesuntres (IV, 7). 

3» A* K. ont pensé au préfixe latin M. On pourrait alors rapprocher les mots 
comme ve-4Ugium, ve^tUndum, 



148 TABLE I a 27. — TABLE VI 6 25. 

Jusqu'à présent nous nous sommes tenu exactement aux 
données fournies par les deux textes. Il faut maintenant es- 
sayer de faire un pas de plus et de pénétrer dans le sens. Un 
fait qui, jusqu'à un certain point, peut nous guider, c'est que, 
comme nous l'avons dit, les deux adjectifs staflcuris et sorsalis 
sont aussi employés pour déterminer le mot vestisia « li- 
bum ». Si le sudum persuntrum reçoit les mômes épi- 
thètes, cela vient peut-être de ce qu'il désigne un objet ana- 
logue. Nous voyons qu'en d'autres endroits encore on men- 
tionne l'un près de l'autre la vestiçia et le persuntrum 
(Il b 13. IV, 17, 19). On a déjà rappelé combien la langue du 
rituel à Rome était riche en termes pour désigner les gâ- 
teaux sacrés. Le rapport intime du sorsum et du persontrtmi 
rappelle l'alliance non moins habituelle chez les Romains 
des deux mots strues et ferctwm^ alliance tellement passée dans 
la langue qu'on a formé le dérivé strufertarii. Festus, s. v. 
(p. 85) : Ferctvm genus libi dictum quod crebrius ad sacra 
ferebatur, nec sine strue, altero génère libi, quse qui affere- 
bant, struferctarii appellabantur. Effectivement, dans le rituel 
des Arvales, les deux mots struibus et fertis sont toujours 
associés*. Pour l'étymologie, je me contenterai d'indiquer, à 
titre de conjecture, le rapprochement suivant. Sudum corres- 
pond lettre pour lettre au latin sôiwm*, qui désigne chez Ca- 
ton (R. R. 76) la croûte d'un gâteau, et que Virgile a employé 
en ce sens, quoique avec l'épithëte c&realeqMi lui donne un 
caractère plus littéraire (Jln. VII, 111). Si cette explication 
est juste, l'adjectif sorsalis serait à peu près comme un ad- 
jectif latin sedUiSy il s'opposerait à staflaris qui est dérivé de 
la racine sta : ces deux adjectifs serviraient à indiquer la 
forme du gâteau. Nous trouverons plus loin (IV, 22) le mot 
a/rçlataf « arculatas » qui appartient au môme ordre d'idées *. 

Je viens maintenant à la troisième cérémonie sur la. Tes- 
truku (nertruku) pedi kapide pedum feitu. Nous avons 
d'abord le verbe feitu « facito » et le mot kapide qui est 
l'ablatif de capis « la coupe ». Testru-ku pedi, nertru-ku 
pedi sont deux compléments circonstanciels : on reconnaît 
&[ans peine la postposition k u , qui marque le lieu où se passe 

1. Henzen, p. 135. 

2. On sait que solum est pour todumy de même que dans solium, contul, extul, 
pr.rsul , le l est pour un d. Tous ces mots viennent de la racine «ed« 

3. De môme, les mots latins striM, eubula, gUmui, turunda servent à dési- 
gner diverses formes du g&leau sacré. 



TABLE I a 27. — TABLE VI b 25. 149 

l'action, l'ablatif du substantif pes, perfis*, et l'ablatif de l'ad- 
jectif desc/er. On est dès alors amené à supposer que nertru, 
qui s'oppose à testru, et qui a comme celui-ci la forme d'un 
comparatif, signifie « gauche » : cf. vépTtp(K*. Ce qui met cette 
traduction hors de doute, c'est que nous trouvons cet adjectif 
plus loin avec mani « la main ». Il reste pedum qui est évi- 
demment le régime de feitu. Le contexte semble exiger le 
nom d'un liquide ou peut-être un mot signifiant « libation ». 
On se rappelle que c'est le sens de libation que nous avons 
cm devoir donner au mot pedaia (p. 110), qui est, semble- 
l-il, un adjectif tiré de pedum. 

Je reviens à testruku pedi qui a été expliqué comme 
désignant l'un des pieds de la victime. Mais si l'on songe 
qu'il s'agit d'un quadrupède, le singulier peut sembler 
assez extraordinaire*. D'autre part, s'il était parlé d'une liba- 
tion à répandre sur un pied, on s'attendrait plutôt à l'accusa- 
tif avec la postposition en. Je serais disposé & adopter un au- 
tre sens. On se rappelle que les pontifes romains, quand ils 
voulaient consacrer un temple, touchaient le poteau de la 
porte, tandis qu'ils prononçaient la formule sacrée. Cic. Pro 
domo. 45, 46. Postem teneri in dedicatione oportere videor 
audisse templi. Ibi enim postis est, ubi templi aditus est et 
valvœ. — Pontificem postem tenuisse dixisti *. — D'un autre 
côté, on sait que la nouvelle mariée, en arrivant à la maison 
de son époux, enduisait de parfums et ornait de bandelettes 
les poteaux de la porte. Serv. ad JEn. IV, 457. Moris fuerat 
ut nubentes puellœ simul venissent ad limen mariti, postes 
antequam ingrederentur ornarent laneis vittis et oleo ungue- 
rent, unde uxores dictœ sunt : quasi unxores. Si nous son- 
geons que le sacrifice est fait à une des portes de la ville, 
ridée d'un rite analogue se présente naturellement. Le mot 
pes qui est employé par les Romains en parlant du pied d'un 
lit ou d'une table, semble convenir très-bien pour marquer 
le poteau d'une porte. La troisième cérémonie consisterait 
donc dans une libation faite successivement auprès du po- 

1. A. K. trouvent une difficulté dans Ve de p^di comparé à Vu de dupunus, 
peturpursut (VI b 11). Mais il y a probablement dans ces derniers mots influence 
de l'v des syllabes voisines. 

2. Les mots signifiant « gauche » sont plus nombreux et plus variés que les 
noms de la droite. Une idée superstitieuse n'est peut-être pas étrangère à ce faits 

3. Huscbke traduit comme s'il s'agissait des pieds de l'adfertor. 

4. On trouvera d'autres textes chez Becker-Marquardt, IV, 226. 



150 TABLE I a 34. — TABLE VI b 25. 

teau droit et gauche de la porte Yéienne. On verra plus loin 
que les circonstances ajoutées par VI confirment cette inter- 
prétation. 

Les mots (1. 33) api suduf purtiius enuk hapinaru 
erus titu prouvent que tout ce rituel fait partie du sacrifice 
des trois hapines, dans lesquels il forme une sorte d'épisode. 
•*^ La dernière phrase est écrite: zedef kumultu, ze46f 
kumats. Par la comparaison des formes telles quecomatir^ 
antakres kumates, qui sont construites avec persnibntiu, 
lequel, ainsi qu'on Ta vu, gouverne l'ablatif, on se convainc 
que le second zedef a été écrit ainsi par erreur k cause du 
premier, et qu'il doit être corrigé en zedica et kumats en 
kumates^ 

TRADUCTION. 

(1 a 27). Postquam agnos poUuxeris, struem ferctum (28) 
facito. Deinde libum semel fmgito. Tefro lovio facito pro colle 
(29) Fisio, pro civitate Iguvina. Ad dextrum postem capide 
iibationem facito. (30) Postquam ita polluxeris, tum struem 
ferctum facito — uni. (31) Deinde libum iterum fingito. Pro 
colle Fisio, pro civitate Iguvina (32) facito. Ad sinistrum pos- 
tem capide Iibationem facito. Lacté facito. (33) Postquam 
strues polluxeris, tum agnorum frusta dato. Testas (34) con- 
firingito, testis confractis precator. 

Je passe maintenant au texte plus développé YI b 23. Nous 
trouvons d'abord cette recommandation que celui qui sacri^ 
fiera le pesondro sorsom doit être le môme qui a offert les 
agneaux. Eront se décompose en er = latin is^ et ont ou hont 
que nous avons déjà rencontré à la fin de surur^nL Le sens 
du pronom est celui de idem. Nous trouverons VI b 63 le no- 
minatif pluriel eur-^nt « iidem ». — Au lieu de kapide pe- 
du m feitu, VI 6 24 dit : capirse perso osatu. Le verbe doit 
avoir le sens de «sacrifier» ou «répandre», Si l'on rapproche 
ce que nous avons dit VI a 26 sur ose (^ latin aucte) , on 
pourra voir dans osatu un auctatu ' latin ayant pris, comme 

1. On pourrait, & la rigueur, rendre compte de la conAtniction, en admettant 
que kumats est employé ici comme verbe déponent. Mais il est peu probable 
que dans une locution toute faite on se soit une seule fois écarté du tour ordinaire. 

2. Augere a dû avoir en latin un ancien participe atucui : de là awnliMm, Cf. 
vexare à cdté de vectare. On sait que aug^e fait partie de la langue des sacri- 
fices. 



TABLE I a 34. — TABLE Vï 6 25. 151 

plusieurs autres verbes du rituel, une signification détournée : 
comme mactarey adolere^ qui signifient tous les deux « accroî- 
tre, augmenter » ont pris le sens de « tuer, brûler », le axictare 
ombrien a pu devenir un terme voulant dire « offrir en hom- 
mage ». 

La phrase suivante se décompose en deux propositions, 
dont la première finit avec tenitu, la seconde avec vesticos. Ce 
dernier mot, qui a perdu un t final (cf. purdinsus 1. 23), est 
pour vesticaust^ futur antérieur du môme verbe dont on a eu 
l'impératif vesticatu. Il faut remarquer la contraction de au 
en o. Ce futur antérieur est régi par la conjonction amipQy 
dans laquelle A. K. ont avec raison reconnu une formation 
comparable au latin donicum. La seconde syllabe est la môme 
dans les deux mots (cf. de-ni-qué). La syllabe initiale est peut- 
être pour ors-, ad. Quant à la syllabe finale jpo, elle équivaut 
au latin cum^ par suite du môme changement de qu enp que 
nous avons dans poi = qui, putrespe = utriusque : le crnn de 
donicvm n'est donc pas identique à la préposition ctcm, la- 
quelle fait co en ombrien. Le sens est celui de «donicum ». — 
Mani est Tablatif du substantif manus. Le thème en u s'est 
& l'ablatif élargi par l'addition d'un i, comme en latin lenui-Sy 
bre(g)vi'8y de sorte qu'on a eu manuel ou manui^ devenu mani 
par Teffacement de Vu (cf. sif pour suif). On peut encore ex- 
primer le môme fait autrement, en disant qu'à certains cas 
monttô emprunte les désinences des mots en îs, comme en 
latin le génitif pluriel ferentium, le nominatif pluriel masculin 
ferentes, neutre ferentia ont emprunté les désinences des noms 
en is, e. — Comme nous le voyons par l'adjectif qui accom- 
pagne ce mot, m^nvs est masculin en ombrien : il semble 
que pour les noms en u la fixation du genre ait eu lieu assez 
tard ; ainsi ^ecits, metitSy sont du féminin en latin archaïque. 
On sait qu'en grec les noms d'action en tuç, comme Sat-ruç, ppuiTuç 
sont féminins. — ^ Nertru a été expliqué par einistro. Le sens 
de la phrase est donc : « Hanc [capidem] manu laeva teneto 
donec in libum libaverit. » L'ombrien dit : « donec libum liba- 
verit » et cette construction paraît n'avoir pas été étrangère 
au latin, puisqu'on a des phrases comme libare Diis dapes 
(Tite-Live XXXIX. 43). 

Capirso est l'accusatif du môme mot dont nous avions plus 
haut l'ablatif. — Suboiu a été justement comparé par Savels- 
berg à vu tu qui se trouve II a 39 avec vas a pour régime. 
C'est le latin voveto, dont Icv initial s'est assimilé au b du 



152 TABLE I a 34. — TABLE VI b 25. 

préfixe siib (cf. subocau = sub-^ocavi) et dont la seconde syl- 
labe a été absorbée par To, comme dans le latin votum (pour 
vovitvm). 

Vient ensuite une phrase : isec perstico erus ditu^ dans la- 
quelle le premier mot est un adverbe de lieu ou de temps 
qu'on retrouve IV, 4. C'est un locatif esef, isei, suivi de l'encli- 
tique c. Cf. en osque eisei. Je le traduis par : «alors». — 
Persti est un ablatif de la troisième déclinaison gouverné par 
la postposition co. C'est un régime circonstantiel : mais le sens 
de persti y qui ne reparaît pas ailleurs, est inconnu. Le voisi- 
nage de persnimu peut faire penser que c'est un substantif 
abstrait en ti (cf. en latin menSy pars) formé de la racine perse 
ou pers : le sens serait alors « au moment de la prière, avec 
prière, en priant )>. Cependant le substantif ordinaire est^ers- 
clu/m et la particule co pourrait aussi bien faire supposer que 
perstis est un mot exprimant le lieu. — La prescription erus 
ditu « frusta dato » est donnée sur I beaucoup plus tard. La 
seconde fois (1. 38), l'expression erus sera complétée par le gé- 
nitif proseseto(m) « prosectorum ». — Esoc persnimu vestis « ita 
precatorvelatus» annonce la prière que nous laissons pour le 
moment de côté, et après laquelle se trouvent les mots : Pers- 
clu sehemu atripusaiu^ «dimidia precatione infundito». 

Après avoir parlé (1. 24) du pesondro sorsom^ notre texte 
passe (1. 37) au pesondro staflare qui doit être offert nertruco 
persi. Ce pesondro donne lieu aussi à une libation. Puis la 
môme prière doit être répétée, ce que l'inscription indique 
ainsi : suror persnimu puse sorsu « prie alors comme pour le 
sorsum:^. On voit clairement par là que l'ablatif sans pré- 
position est employé comme régime circonstantiel d'une ma- 
nière plus libre qu'en latin. 

Après l'oblation des deux pesondro ^ et la distribution des 
erus^ le texte revient au côté droit pour prescrire l'offrande 
d'une vestisia sorsalis, La phrase qui contient cette recomman- 
dation est construite d'une façon très-extraordinaire. Si l'on 
rapproche ces deux prescriptions de portée évidemment iden- 
tique : 

VI b 38. enom. vestisiar sorsalir destruco persi, 
VI b 39. enom vestisiam staflarem nertruco persi, 

1. c'est ainsi qu'il faut lire au lieu de atropusatu, La forme complète serait 
atripursalu. 

2. La phrase VI b 37 ape pesondro purdinéus correspond à la 33 api sudiif 
pu rt i i us, d'où l'on voit qu'il faut lire pesondrof. 



TABLE I a 34. — TABLE VI b 37. 153 

et si l'on compare en outre ces deux passages : 

VI 6 39. enom pesondro sorsalem persome 
VI b 40. enom pesondro staflare persomCf 

on se convainc qu'il y a un verbe signifiant «place, mets » 
sous-entendu. Mais dès lors vestisiar sorsalir^ qui est un gé- 
nitif, ne peut s'expliquer, et doit être corrigé en vestisiam sor- 
salem. L'auteur ou le graveur de la t. VI parait avoir introduit 
ici quelque confusion dans le texte : c'est ce qu'on voit égale- 
ment par le persome qui vient terminer la phrase, mais qui 
ne s'y rattache qu'avec peine. La phrase symétrique enom 
vestisiam, staflarem nertruco persi est débarrassée de ce per-- 
some. Une troisième preuve que le texte n'est pas en bon état, 
c'est la proposition pi«e sorsolf) purdinéus, qui signifie « là où 
il aura dédié les sorsoy>y et qui exigerait une proposition res- 
ponsive commençant par i/e, comme on le voit deux fois 1. 39 
et 40. Le sens de cette proposition responsive serait : « là, il 
sacriQera aussi les veslisia^>. Persome est un accusatif singu- 
lier persom suivi de l'enclitique e(n) : on peut se demander si 
cet accusatif appartient à un nom de la 3*" déclinaison, et alors 
ce serait probablement le même mot que nous avons dans 
destruco persi, nertruco persi; ou bien si c'est un nom de la 
2» déclinaison, le même qu'on a eu dans persom osatu. Si Ton 
rapproche les deux passages suivants : 

II a 27. Vestiçia pedume persnihmu. 

III, 33. Edek pedume purtuvitu, et si l'on tient compte 
de ce fait que sur les tables II et III on n'a rien qui res- 
semble à destruco persi, nertruco pei^si^ mais qu'on a au con- 
traire des phrases comme : kapide pedu preve fétu {IIa9), 
la seconde réponse paraîtra la vraie. Mais il est difficile de 
dire quel sens on doit attribuer ici à la postposition e n : je 
suppose que c'est une locution toute faite signifiant « ad liba- 
tionem, en vue de la libation ». On trouvera (III, 33) l'expres- 
sion spantimad employée dans le môme sens. 

L'adverbe pue^ qui est trois fois employé en ce passage, et 
qui revient encore VI 6 55 = I 6 18, a le sens du latin « ubi » 
pris comme particule de lieu. Il se compose de l'ablatif neu- 
tre jpu, suivi de l'enclitique e. — Ife est le latin Un : cf. pufe 
= ubi. — Des deux impératifs endendu, pelsatu, le second est 
connu : il signifie <c coquito ^ ». Le premier, ead^ndu (cf. os- 

1. Voy. p. 142. 



154 TABLE la 34. — TABLE VI 6 41. 

tendu) vient du verbe tenu (pour tend) et du préflxe en : il 
correspond matériellement au latin intendito et il signifie 
« imponito». On a dans ce mot un double exemple d'affaiblis- 
sement d'un i sous l'influence de la nasale précédente. Il 
s'agit des prosecta qui ont été nommés plus haut : le man- 
que d'ordre dans les prescriptions ne doit pas nous empêcher 
de rapporter cette phrase aux proseéeta. On voit par I a 33 que 
les hapinaru erus sont seulement distribués h la fin du 
sacriflce, 

La phrase suivante qui a pour verbe spahatu^ commence 
un ordre nouveau de prescriptions qui manquent sur I, ou 
plutôt qui y sont seulement indiquées d'une manière som- 
maire. La table YI b 40 est beaucoup plus explicite. Elle com- 
mence par dire : « Tuncvasa quœ cumferctis habueris.... » 
— Va80 peut se prendre soit comme un masculin, pour vo- 
80 f (cf. le nominatif vasor YI a 19], soit comme un neutre 
vasa (cf. vas a II a 38). Porse est le neutre singulier, pod 
suivi de l'enclitique e. On a vu que ce neutre singulier est 
devenu une sorte de pronom invariable. — Pesondrisco peut 
se prendre pour un régime circonstanciel marquant le temps : 
a au moment de l'oblation des gÀteaux ». Yient alors la pres- 
cription déjà étudiée stibra spahatu. Seulement au lieu de se 
contenter du régime vaso^ le texte ajoute encore serseff). Ce 
mot est donc construit en apposition avec vaso^ ou plutôt le 
membre de phrase vaso porse pesondrisco Imbus est jeté en 
avant pour expliquer et préciser l'expression serse(/j. Les 
vases qui ont servi pour les persondris^ ce sont là les serse(f) 
qui doivent être soumis à l'opération marquée par svèra spor- 
hatUy c'est-à-dire à l'aspersion. On aurait plutôt attendu 
l'ablatif, car c'est au moyen des vases que se fait sans doute 
l'aspersion. Mais il y a peut-être ici un détail du rituel qui 
nous échappe. 

Ander vomu sersiiu permet deux constructions également 
correctes et de sens également obscur toutes les deux. Ser- 
situ est le verbe latin sedeto. Dans andervomu on peut voir un 
seul mot (le texte ne fait pas de séparation) désignant le lieu 
où l'adfertor doit s'asseoir : ce sera alors un ablatif. Ou bien 
on peut expliquer ander comme une préposition équivalant à 
inter^ et vomu comme son régime (ablatif singulier ou accu- 
satif pluriel). En l'absence de tout renseignement sur le sens 
de vomuy il serait téméraire de faire un choix. Je rappellerai 
seulement, à titre d'indication sur le sens possible de vomu 



TABLE I a 34. — TABLE VI b 42. 155 

OU anilervomUj les mots du rituel des Arvales : « Ddnde in 
œdem irUraverunt » qui précèdent le passage relatif à la rup- 
ture des vases. On a proposé d'identifier vomu avec fiuï\u6ç. ^ 
Amipo camalir pesnis fu&t contient sous forme de futur anté* 
rieur avec «cdonec» la même prescription qui est exprimée un 
peu plus bas par l'impératif : 8erQe[si] comatir persnimu. Per^ 
mis pour persnitus, Ser8e(f) pisher comoltu nous apprend que 
ce n'est pas nécessairement le prêtre qui doit exécuter cet or- 
dre, mais qu'un autre peut s'en charger. Pis-her se compose 
du pronom indéfini pis « qui » et de Aer, qui a été justement 
expliqué par A. K. comme étant pour AeW, herit « vult ». On 
peut rapprocher le latin quivis et quilibeL 

Purdito fust est une formule annonçant la un de l'action ; . 
« polluctum fuerit ». Cf. VII a 45 : enom purditom fiisL Nous 
avons ici le participe du même verbe dont on a déjà vu l'im- 
pératif purdovitu et le futur antérieur purdinéiust. Purditom 
est contracté de purduei/om, comme onapurtijus venant de 
purtueius. Cette phrase montre clairement que le verbe en 
question, qui parfois s'emploie pour un seul acte du sacrifice, 
peut aussi s'appliquer à l'ensemble de la cérémonie. 

TRADUCTION. 

(YI b 23) Postquam agnos poUuxerit, (24) is qui agnos pol- 
luxerit ad dextrum postem libum et struem ferctum facito. 
Capide adspersionem ministrato : banc manu (25) Iseva teneto 
donec libum libaverit. Capidem voveto. Exinde inter pre- 
ces (?) frusta dato. Ita precator velatus : Te .... (36) Precatione 
dimidia infundito. 

(37) Struem — arem ad lœvum postem facito. Deinde capide 
adspersionem ministrato, Deinde precator uti [in] fercto. 
Postquam strues polluxerit , (38) prosectorum frusta dato. 
Tune t libi — alis ad dextrum postem in adspersionem, 
Frusta dato. Ubi strues polluxerit, tum (39) libum — are ad 
Isevum postem. Deinde frusta dato. Tune struem — alem in 
adspersionem. Ubi precatus fuerit, ibi (40) imponito, coquito, 
Tum struem — arem in adspersionem. Ubi precatus fuerit, 
ibi imponito, coquito. Tum vasa quœ cum struibus habuerit, 
(41) testas supra instillato. Inter — um sedeto, donec confractis 
[testis] precatus fuerit. Testas quivis confringito. Testis con- 
fractis precator. (42) Polluctum fuerit. 



156 TABLE I ô 1. — TABLE VI b 43. 

Nous avons laissé de côté le texte de la prière qui est 
adressée à Tefrus Jovius (VI b 25-36). Cette prière est exacte- 
ment semblable à celle qui est adressée à Dius Grabovius 
(v. p. 68). La seule différence est qu'on dit au dieu (1. 28) : 
Tefre Jovie^ tiom esu sorsu persontrUy trefrali pihaclu « Tefre 
Jovie, te hac strue fercto, tefrali piaculo (invoco). » Sur l'el- 
lipse de svAocOj V. p. 70. L'adjectif tefralis est tiré de Tefrus, 
comme Fisovina (p. 122) de Fisovius. 

QUATRIÈME SACRIFICE. 

(VI b 43) Vocu^cimi JoviUy ponne ovi furfant, vitlu toru trif 
fétu. Marte Horse fétu popluper totar Ijovinar^ totaper Ijovina. 
Vatxw ferine (44) fétu, Poni fétu, Arvio fétu. Tases persnimu. 
Proseéetir fasio ficla arsveitu. Suront naratu puse verisco Tre- 
blanir, 

(I b 1) Vukukum Juviu, pune uvef furfat, tref vitr- 
luf turuf (2) Marte Hudie fétu pupluper tutas Iju- 
vinas, tuiaper Ikuvina. (3) Vatuva ferine fétu. Puni 
fétu. Arvia ustentu. Kutef * pesnimu. (4) Adepes ar- 
ves. 

Le nouveau sacrifice est offert à Mars Hodius (telle est la 
forme qui ressort de la comparaison de Hudie et Horse) et 
il consiste en trois jeunes taureaux (tref vitluf turuf = 
très vitulos tauros). Le lieu est désigné par les mots vocucom 
JoviUy vukukum Juviu. Dans Joviu il est facile de recon- 
naître un ablatif du même adjectif Jovius dont nous avons 
déjà eu différentes formes ; le substantif auquel il se rapporte 
ne peut-être autre que vocus (2' déclinaison) . Dans ce mot, 
Panzerbieter * a cru reconnaître le latin vîcuSy grec oTxoç. Mais 
la voyelle de la première syllabe fait difficulté. Je serais 
porté à croire qu'il s'agit d'un lieu situé hors de la ville, 
car la formule d'invocation n'est pas la même : au lieu 
de la colline Fisienne, il est seulement parlé ici du peuple 
de la cité Iguvienne. Si l'on se rappelle ce qui a été dit déjà 
sur l'absence de tout mot commençant par un Z, l'hypothèse 
suivante ne paraîtra peut-être pas trop hardie. Je crois que 
voku correspond — non pas à loco — mais à louco, luco, et 
qu'il désigne un bois sacré. On peut admettre, ou bien que le 

1 Ku^p. 

2. QuxstUmes umbricœf p. 15. Cf. Âufrecht^ ZK, I, 283. 



TABLE l b l. - TABLE VI b 43. 157 

l est tombé, comme dans l'italien usigmwlo « rossignol » = 
lat. Ivsciniay dans le français once = lyncem, it. lonzay et 
comme le l portugais tombe fréquemment à l'intérieur des 
mots (candêa = candela, taes = taies, car = color) ; ou bien 
que cette lettre a pris le son du w^ ainsi que cela est arrivé si 
souvent et en tant de langues différentes à Tintérieur des 
mots, quand l est placé devant une autre consonne (français 
aut7*e = alter, néerlandais ovd = allemand ait, crétois aôyav 
= dX^ew), ou quand il est à la fin des mots (français fou = fol- 
lis, Slovène rfai, prononcez dau, serbe pisao pour pisal) *. — 
En admettant cette interprétation, l'adjectif Joviu paraîtra 
tout à fait à sa place. Sur l'habitude de sacriQer dans des bois 
sacrés, on peut comparer les Actes des Arvales, où le second 
jour on sacrifie : in luco deae Diœ'. Nous ajouterons que sur 
la t. III le même mot se retrouve dans les passages sui- 
vants : 

IIL 3. Huntak vuke prumu pehatu. 

III. 20. Inumek vukumen esunumen etu. 

III. 21. Ap vuku kukehes. 

Les deux premiers passages, que je traduis : « ita in luco 
primum piato » et « tum in lucum ad sacrificium ito », n'a- 
joutent point d'argument nouveau à notre interprétation. Mais 
dans le kukehes de III 21, je reconnais l'opération si fré- 
quemment mentionnée dans le rituel des Arvales* : luci coin- 
quiendi^ coinquendi, coinchuendi; elle consistait à ébrancher 
les arbres trop touffus, ce qui nécessitait un sacrifice expia- 
toire, que nous voyons en effet ordonner sur la t. III. Je tra- 
duis : « cum lucum coinquies ». 

Je passe aux mots : ponne ovi furfant. Ponne est une par- 
ticule de lieu correspondant à la dernière partie du latin ali- 
cunde^ et signifiant « ubi ». — Furfant a été déjà expliqué par 
« februant ^ » Il faut remarquer le 9 qui se trouve a la fin du 
mot 16 1. C'est avec pur tu vi Ou (IV, 20) le seul exemple de 

1. Diez, Gr. (trad. fr.) I, p. 192. Je ne connais pas d'exemple du changement 
de l en u au commencement des mots. Mais le changement de l en t, qui est un 
phénomène d'un ordre symétrique, se présente même au commencement des 
mots, par exemple dans le valaque tepura, iertà (= lepor0m, libertaiem). Cl. 
Schuchardt, Vulgârlateiny II, 490. 

2. Henzen, p. 19. 

3. Henzen, p. 20, 22, 142. 

4. Voy. p. 132. 



158 TABLE I 6 4. — TABLE VI b 43. 

remploi du 9 sur nos inscriptions ^ Il ne faut sans doute y 
voir autre cliose qu'une preuve que Talphabet ombrien hési-' 
tait entra deux signes pour exprimer la dentale forte. 

L'adjectif Hudie (transcrit //orse par VI b 43) est probable- 
ment de même origine que hondomu (YI a 9. 10) et hondra 
(YI a 15). Nous avons traduit ces mots par « infimo » et par 
ce infra ». Hodius (telle est la forme qu'il faut restituer) est un 
adjectif contenant le sufQxe io^ et correspondant pour le sens 
au latin « infemus ». Il est intéressant de trouver à Iguvium 
un Mars infemus, ce qui achève de prouver le caractère tel- 
lurique de ce dieu. Je rappelle seulement le double aspect 
de Demeter. — Il faut remarquer 16 3 kutep au lieu de 
kutef. Le même p, qui ne peut venir^ selon nous', que 
d'une erreur de lecture, se représente I 6 4, oii Ton a vitlup 
turup au lieu de vitluf turuf. 



TRADUCTION. 

(YI b 43) In luco Jovio, ubi oves februant, vitulos tauros 
très facito. Marti Inferno facito pro populo civitatis Iguvinœ, 
pro civitate Iguvina. Tura acerra (44) facito. Lacté facito. 01- 
las facito. Tacitus precator. Prosectis farcimen, offam addito. 
Deinde nuncupato uti ad portam Trebulanam. 

(I b 1) In luco Jovio, ubi oves februant, très vitulos tauros 
(2) Marti Inferno facito pro populo civitatis Iguvinœ, pro ci- 
vitate Iguvina. (3) Tura acerra facito. Lacté facito. Ollas do- 
nato. Tacitus precator. (4) Adipibus, extis [facito]. 

(YI a 45) Vocucom Coredier vitlu ton^ trif feiu. Monde èerfi 
fétu popluper toiar Ijovinary totaper Ijovina^^ Vatuve ferine 
fétu. An)io (46) fétu. HeH vinit, h&iri poni feiu, Taees persnimu. 
Proêeéetir tesedi ficla/m arbveitu^. Suront na/ratu puse verisco 
Treblanir» 

(16 4) Yukukum Kureties tref vitluf turuf* Hunte 
Çerfi • (5) teitu pupluper tutas Ijuvinas tutaper 

1. On sali que cette lettre fait partie de l'alphabet étnuque. Voy.Corgsen, Die 
Sprachê der Etruiker, p. 12 s. 

2. Autrement Bugge. ZK. XXII. 454. 

3. Jjovinar, 

4. ficlmrneitu, 

5. vitlup turup. 

6. Hunteçe.fl. 



TABLE I 6 4. — TABLE VI b 43. 159 

Ijuvina. Vatuva (6) ferine fétu. Arvia ustentu. Ten- 
zitim arveitu. Heris vinu heris (7] puni feitu. Kutef 
persnimu. Adipes arvis. 

Vocucum Coredier. Yukukum Kureties. — Un second 
sacrifice est offert dans un autre voeu. Si notre interprétation 
de ce dernier mot est juste, nous devons nous attendre à trou- 
ver ici un nom de divinité faisant pendant à JoviUé Le d qui 
remplace sur YI le < de kureties est dû & un affaiblissement 
pareil à celui qu'on a dans teeedi = tenzitim» ^i (pour le 
dire ici en passant) le t suivi d'un i, suivi lui-même d'une 
voyelle, avait pris en ombrien un son sifflant, comme le sup- 
pose Gorssen^ nous aurions dû avoir une forme Kuruçies, 
Coreéier. Les mots que nous rencontrerons plus tard : uhtre- 
tie, kvestretie, tertiam^ Martiey Tlatie^ etc., sont autant de 
preuves que la théorie de Gorssen est erronée, ou, au moins, 
excessive. Ce nom de Kureties a déjà frappé Grotefend par 
sa ressemblance avec celui de la Juno Guritis adorée par les 
Romains^. Huschke (p. 210] a rapproché le Janus Guriatius 
dont parle Festus (s. v. sororium tigillum). Ges deux noms, 
auxquels il faut probablement joindre le nom de Quirinus, 
ancien surnom de Mars, paraissent être de la même famille 
que le grec xupeoc « maître », xopcx « puissance »'. Ge serait 
donc à un dieu Guriatius * que le bois sacré aurait été dédié. 
Quant au sacrifice dont il est question, il est offert à Hunte 
Çerfi, Monde èerfi. Le nominatif est* Hondus Çerflvs. Hon- 
dm est évidemment de môme famille que Hodius (v, p. 156), 
avec la seule différence qu'ici nous avons devant le d une na- 
sale qui Ta empêché de devenir un d. Cela nous donne un dieu 
qui s'appelle de son nom « Inferus » : Çerfius est le surnom. 
Le mot Çerfixis ou son féminin Çerfia accompagne d^autres 
noms propres t nous rencontrerons plus loin deux déesses, 
dont l'une s'appelle Prestota Çerfia, l'autre Tursa Çerfla ; il y 
a, en outre, un dieu Çerfùs Martius. Çerfus est évidemment 
le primitif de Çerfius. Si nous songeons que parfa « l'éper*' 
vier » a donné en latin pa/rraj nous devons, en regard de 
Çerfiyéy attendre une forme latine Cerrue. On trouve, en effet, 
cerriiuSy qui désigne les possédés : le délire était regardé 

L Auuprùohê*, l, p. 63. Cf. cUdeastu, p. 130. 
3. AttdtfiMfilo, VI, 22. Vn, 40. 

3. Cartius, GrundMùgêf n* 82. 

4. Dans la seconde syllabdi l't a disparu après avoir changé Va suivant en « r 
cf. penae (pour penaia). 



160 TABLE I 6 7. — TABLE VI 6 46. 

comme envoyé par les dieux (cf. limphatus) . Peut-être le nom 
de Ceres est-il pour C erres : c'est ainsi qu'on a farina à côté 
de far^ farris. En osque, le surnom de Kei^ms^ KenHia^ se 
trouve sur la table votive d'Agnone, à côté de divers noms de 
divinités : Futrei Kerrixai^ Diwmpais Kerriiais^ Hereclûi Ker- 
Hiûiy Fluiisai Kerrîiai^ etc. La même table a, en outre, le sub- 
stantif Kerri employé seul. Mommsen traduit le substantif 
par a genius » et l'adjectif par « genialis ». Ces sens convien- 
draient également pour nos textes : nous ne conjecturerons 
rien sur l'étymologie. 

Le seul terme nouveau que présente le reste de l'alinéa, 
c'est lesedi tenzitim; YI b 46 fait suivre ficla/m « offam », 
comme pour expliquer le mot. Nous y verrons donc une sorte 
particulière de ficla. Il faut supposer un nominatif tenseitis 
(3« décl.) ou tenseitius (2* décL). 



TRADUCTION. 

(YI b 45) In luco Curiatii vitulos tauros très facito. Rond o 
Çerfio facito pfo populo civitatis Iguvinse, pro civitate Igu- 
vîna. Tura acerra facito. Ollas (46) facito. Sive vino sive lacté 
facito. Tacitus precator. Prosectis —m offam addito. Deinde 
nuncupato ut ad portam Trebulanam. 

(I b 4) In luco Curiatii très vitulos tauros Hondo Çerfio fa- 
cito pro populo civitatis Iguvin», pro civitate Iguvina. Tura 
(6) acerra facito. OUas donato. —m addito. Sive vino sive (7) 
lacté facito. Tacitus precator. Adipibus, extis [facito]. 

(VI b 46) Eno ocar (47) pihos fust. Sve po esome esoixo atider 
vacosej vasetome fustj avif aseriaiUj verofe TrMano covertu^ 
reste esono feitu. 

(I b 7) Inuk ukar pihaz fust. (8) Sve pu esumek 
esunu anter vakaze, vaçetumi se, avif* azeriatu, 
(9) verufe Treplanu kuvertu, restef esunu feitu. 

Les premiers mots annoncent la fin de cette cérémonie. 
« Et coUis piatus fuerit. » Cf. purditwm fust (YI b 42) Yient 
ensuite un passage, dont le sens général est clair, mais qui 
offre de nombreuses difficultés de détail. Il est question d'une 
condition rédhibitoire qui oblige de recommencer tout le sa- 

1. Yakazevaçelumiseavif. 



TABLE I 6 7. — TABLE VI b ikl. 161 

crifice. Ebel a traité de ce passage dans le Journal de Kuhn^ 
YI, 418, sans dissiper toutes les incertitudes qu'il présente. On 
distingue trois impératifs : aseriatu .... convertu .... feitu qui 
terminent trois propositions. Au commencement^ on a une pro* 
position conditionnelle : svepo .... fjÂSt « si quid . .. fuerit ». 
Po est probablement une forme neutre pour pom : Vo est dû 
à rinfluence de Vm final. — Ësumek esunu anter, esome 
esono ander, — Les deux premiers mots sont à l'accusatif singu- 
lier neutre, et ils sont régis par anter^. Le latin mettrait : «hoc 
inter sacriflcium ». Esum-ek contient l'accusatif e[k]swm^ 
que nous avons déjà vu, et qui est suivi ici de l'enclitique ek, 
qu'on trouve aussi dans erek, edek, ererek. Le c fmal est 
omis sur VL — Vacos vakaz est formé comme pihos pi- 
haz : toutefois, je ne le prends pas pour participe passé, mais 
pour un substantif en tus comme hiatvSy meatus. Le sens de 
ce substantif formé de vaco doit être « manque, faute ». — 
Vasetom vaçetum est le participe passé neutre du môme 
verbe : je suppose qu'il signifie « omis, oublié ». On remar- 
quera que le neutre po se construit mieux avec le second attri- 
but qu'avec le premier. Des irrégularités de ce genre ont déjà 
été signalées (p. 12). — Tandis que YI b 47 emploie le futur 
antérieur fust^ 16 8 nous présente se, qui est sans doute 
pour sei(t) « sit ». L'emploi du présent du subjonctif trouve 
son explication dans ce fait que le verbe de la proposition 
principale est à l'impératif, et non au futur. Il reste à rendre 
compte de la voyelle e qui est ajoutée après vacos et vasetom. 
On ne saurait (le sens s'y oppose) en faire la postposition e(n); 
d'autre part, y voir l'enclitique ei serait bien hardi, car cette 
enclitique ne se place habituellement qu'après des pronoms 
{po^y paf-e). Je propose d'y voir la particule disjonctive ve 
ce ou », ayant perdu son v initial parce qu'elle s'appuie sur 
des mots finissant par une consonne. I 6 8, au lieu de e, écrit 
une fois i, ce qui ajoute à l'incertitude de ce passage. 

Les trois propositions impératives ne présentent d'autre 
mot nouveau que restef reste. Le sens exige un terme signi- 
fiant « iterum, denuo » et nous voyons, en effet, que l'impé- 
ratif restatu (II a 5) a le sens de « instaurato, restituito ». 
Mais il est difficile de dire quelle forme grammaticale a pro- 



1. Aufirecht, selon ses idées sur la prétendue désinence omet traduit les deux 
mots comme des locatifs, et il fait de anter un adverbe signifiant « intérim. • ' 
Ebel voit dans esumek esunu un génitif pluriel, et il rattache ankrau verbe. 

11 



162 TABLE I 6 7. — TABLE VI b 47. 

duit cet f : peut-être avons-nous un accusatif singulier neu- 
tre, pris adverbialement, comme recens en latin ; une forme 
restens se rattacherait à la 2* conjugaison ombrienne, celle 
qui donne les participes comme vaéetom (vacatum) et les im- 
pératifs comme kadetu (calato). 



TRADUCTION. 

(YI b 46) Et coUis (47) piatus fuerit. Si quid inter istud sa- 
crificium erratumve omissumve fuerit, aves observato, ad 
portam Trebulanam revertitor, denuo sacrificium facito. 

(I b 7) Et coUis piatus fuerit. (8) Si quid inter istud sacrifi- 
cium erratumve omissumve sit (?), aves observato, (9) ad por- 
tam Trebulanam revertitor, denuo sacrificium facito. 

Au sujet de cette prescription, qui oblige à tout recom- 
mencer si quelque formalité à été négligée ou si quelque 
erreur a été commise, nous rappellerons le témoignage 
d'Arnobe (Adv. Nat. lY. 31) : Si in cœrimoniis vestris rebus- 
que divinis postulionibus locus est, et piaculis dicitur con- 
tracta esse commissio, si per imprudentiœ lapsum aut in 
verbo quispiam aut simpuvio deerrarit, aut si rursus în so- 
lenmibus ludis curriculisque divinis commissum omnes sta- 
tim in religiones clamatis sacras, si ludius constitit, aut 
tibicen repente conticuit, aut si patrimus ille qui vocitatur 
puer omiserit per ignorantiam lorum aut tensam tenere non 
potuit.... Cf. Liv. y. 17. Inventumque tandem est, ubi neglec- 
tas cœrimonias intermissumve sollenne dii arguèrent : nihil 
profecto aliud esse quam magistratus vitio creatos , Latinas 
sacrumque in albano monte non rite concepisse. Unam expia- 
tionem eorum esse ut tribuni militum abdicarent se magis- 
tratu, auspicia de integro repeterentur.... Cf. Ibid. XLI. 16 : 
« Latinœ feriœ fuere.... in quibus, quia in una hostia magi8« 
tratus Lanuvinus precatus non eroi populo romcmo Quiritiwm^ 
religioni fuit. » Dio. XXXIX. 30. Plutarque. Coriol. 25. 

La purification de la colline est terminée. Cette cérémonie a 
eu successivement pour théâtre trois portes de la ville et deux 
endroits dans lesquels nous avons cru reconnaître des bois 
sacrés. II serait facile de multiplier les rapprochements avec 
l'antiquité romaine. Je rappellerai seulement le commence-* 



TABLE I 6 10. — TABLE VI 6 48. i63 

ment de la Pharsale, où le devin étrusque Ârruns, pour pu- 
rifier Rome, ordonne une cérémonie pareille : 

Mox jubet et totam pavidis a civibus urbem 

Ambiri ; et festo purgantes mœnia lustro 

Longa per extremos pomœria cingere fines 

Pontifices.... 

Dumque illi effusam longis anfractibus urbem 

Circumeunt, Arruns dispereos fulminis ignés 

GoUiglt.... 

Datque locis numen sacris : tune admovet ans 

Electa cenrice marem. Jam fundere Bacchum 

Cœperat, obiiquoque molas inducere cultro.... 

La cérémonie iguvienne, autant qu'on en peut juger par le 
langage laconique de nos textes, paraît comprendre une pu- 
rification du feu {pirpuretom VI a 20. persei ocre Fisie pir orto 
est YI a 26). Il y a aussi quelque chose de semblable à Rome. 
Aux calendes de Mars, le feu de Vesta était renouvelé. Ovide, 
Fastes III, 143 : 

Adde quod arcana fierî novus ignis in »de 
Dicitur, et vires flamma refecta capit. 

On prenait ce feu nouveau soit à un morceau de bois heureux 
frotté jusqu'à combustion (Paulus, p. 106, s. v. Ignis Vestœ), 
soit au Soleil (Plutarque. Numa, 9). Cf. Macrobe, Sat. I, 12. 
Hujus [mensis Martii] etiam prima die ignem novum Yèstœ 
aris accendebant : ut, incipiente anno, cura denuo servandi 
novati ignis inciperet. * 

Nous passons maintenant à une autre cérémonie, qu'on 
peut désigner sous le nom de la 

LUSTRATION DU PEUPLE IGUVIEN. 

Elle n'est pas nécessairement liée & la précédente; c'est ce 
qu'annoncent déjà les premiers mots. 

(VI b 48) Pone poplo afero heries^ avif aseriato etu. Su/ruro 
stiplatu pvsi ocrer pihaner, Sururont combifiatu. Eriront tudo' 
rtis avif (49) seritu, 

(I b 10) Pune. puplum aferum heries, avef anzeriatu 
etu pernaiaf pustnaiaf. 

Nous avons d'abord une proposition incidente commençant 
par pone <c quum^ n et finissant par heries. Cette dernière 

h Voy. page 157, où pimne est employé comme particule de lieu* 



164 TABLE I 6 11. — TABLE VI h 49. 

forme est le futur d'un verbe faible (2* conjugaison] signifiant 
« vouloir», dont il a déjà été question ^ En osque, le futur 
plusieurs fois employé herest appartient à la conjugaison 
forte*. — -AfeTo[m) est Tinfinitif régulier du même verbe qui 
a donné anferener (VI a 19). Ces infinitifs en om ne sont pas 
autre chose que des accusatifs de substantifs abstraits en u 
(4' déclinaison), comme vêrm-s « vente » en latin. L'osque 
forme de la même manière ses infinitifs comme deicum, 
acum. On a vu qu'un u primitif suivi d'un m devient o sur 
les tables en écriture latine [trifo]. Le mot aseriato en est une 
autre preuve, car il correspond au supin latin en atum. — 
Poplo est le régime de afero : rapprochez le popler anferener 
de VI a 19. — Tandis que I reproduit son pernaiaf pust- 
naiaf sans autre explication, VI entre en quelques détails : 
(c deinde stipulator uti ocris piandi [causa] (stipulatus es) ». 
Erir-ont présente la môme enclitique hont^ dont il a déjà été 
parlé (p. 60), précédée de l'ablatif erir qui se rapporte à lu- 
derus (cf. VI a 11). 

TRADUCTION. 

(VI b 48) Quum populum circumferre voles, aves observa- 
tum ito. Deinde stipulator ut coUis piandi [causa]. Deinde 
auspicator. lisdem Qnibus aves (49) observato. 

(I b 10) Quum populum circumferre voles, aves observa- 
tum ito anticas (11) posticas. 

(VI b 49) Ape angla combifianéiusty perça arsmatiœm anovi- 
himu; cringatro hatu; destra/me scapla* anovihimu, Pir en- 
dendu, Pone (50) esonome fera/r *, pufe pir entélusty ère fertu 
poe perça a/Tsma/tiam habiest. Erihont aso destre onse fertu. 
Erucom prinvatur dur (51) etuto. Perça ponisiater^ habitiUo. 
Ennom sHplaiu parfa desva sesOy tote Ijovine. Syruront corn- 
bifiatu vapefe avieclu^ neip (52) amboltu prepa desva combin 
fianéi, Ape desva corribifiansiust^ via aviecla esonome etuto com 
peracris sa^yris. 

1. Page 103. 

2. La conjugaison faiblo aurait également donné en osque h e ri est : cf. 
hapiest. 

3. Désira metcaipla, 

4. Esonomf ffrar, 
5 . ponisia ter. 



TABLE I 6 11. — TABLE VI b 49. 165 

(Ib 11) Pune kuYurtus, krenkatrum hatu. Enumek 
(12) pir ahtimem ententu. Pune pir entelus ahti- 
mem, (13) enumek steplatu parfam tesvam tefe tule 
Ikuvine. (14) Vapefem avieklufe kumpifiatu. Vea 
aviekla esunume etu. (15) Prinuvatu etutu. Perkaf 
habetutu puniçate. 

A la proposition incidente ape angla combifianéiyst corres- 
pond sur I pune kuvurtus. Nous en pouvons conclure 
qu'au fond les deux expressions marquent la même chose. 
Dans combifianéiust il faut voir un futur antérieur venant d'un 
thème combifianéir- qui se rattache à combifior- de la même 
manière que purdinéi- (dans purdinéiust) hpurduir-, V. p. 129. 
« Postquam oscines (?) inspexerit ». Nous avons ici comme 
verbe transitif combiflo qui ordinairement est employé comme 
verbe neutre signifiant à lui seul « auspicari ». — Pune ku- 
vurtus, littéralement << quum converteris ». Ainsi que l'ont 
reconnu A. K., il est fait allusion à la défense de se retourner : 
en sorte que convertere est employé comme terme technique 
pour marquer la fin de l'observation augurale. 

Anovihimu est un impératif moyen formé comme persni- 
himu. La première partie du mot est la préposition an^ cor- 
respondant à in. Le verbe, comme l'a reconnu Bugge*, est le 
même que dans purdovitu^ avec cette différence que nous 
avons ici le moyen au lieu de l'actif. Le d initial s'est assimilé 
& la nasale précédente (pour an^dovihimu^ an-novihimu) 
comme dans anferener, pihaner^ pelsanay panupei. On a déjà 
eu dans suboco un exemple d'assimilation de la première 
consonne du verbe à la consonne finale du préfixe. Le. sens 
est celui du latin induor, avec lequel le mot est identique 
quant au préfixe et au verbe*. — Sur perc{am) arsmatiam^ 
V. p. 56. Cette première phrase signifie donc : « Postquam 
aves inspexerit, prœtextam lustralem induitor ». I 6 11 omet 
cette prescription, ce qui se pouvait faire d'autant plus faci- 
lement qu'à la ligne 15 on a d'une façon générale, en par- 
lant de l'adfertor et de ses acolytes, la recommandation : 
perkaf habetutu <« prœtextas habento ». 



1. ZK. V, 159. Autrement Zeyss, t6td. XI V, 40t. 

2. On a quelquefois, à cause de exuo, décomposé le verbe latin en tnd-uo. 
Mais nous sommes plutôt porté à penser que ex%M a été formé par une fausse 
analogie sur tfiduo mal compris. 



166 TABLE l b 11. — TABLE VI b 49. 

Cringatro krenkatrum se retrouve II 6 Î7. 29 : 

pune anpenes krikatru testre e uze habetu. 
ape purtuvies testre e uze habetu krikatru. 

Il s'agit d'un objet qu'on porte sur l'épaule droite (testre 
e uze, destrame scapla) y probablement d'une pièce d'habille- 
ment. Si nous comparons, dans le Rituel des frères Arvales, la 
formule : Deinde magister latum sumsit et ricinium % et si 
l'on se rappelle que les Romains appelaient rica^ ricula, ri- 
dnvm^ ricinium un vêtement carré, garni de franges, de cou- 
leur pourpre, que les prêtres portaient sur la tête et sur les 
épaules dans certaines cérémonies sacrées*, on trouvera 
vraisemblable de rapprocher le terme ombrien. La chute 
d'un c initial s'observe en latin dans d'autres mots, comme 
Umtentvm^ laus*^ et ici le voisinage des deux c rend cette sup- 
pression encore plus explicable. Le mot krikatrum, affaibli 
en cringatrom^ présente un suffixe de dérivation qui peut faire 
supposer un verbe cringa/re : cf. en latin le participe rici- 
niatiLs, 

Hatu ne saurait être regardé comme une faute pour habitu: 
en effet , nous le retrouvons non-seulement 16 11, mais on a 
hatuto\ll a 52 = hatutu I b 42, et deux fois hahtu II a 22. 
Cette dernière leçon prouve que Va est long. Le sens du verbe 
me paraît être « prendre » : nous aurons à y revenir par la 
suite. 

Destrcmie scapla{m) anovihimu. C'est ainsi qu'il faut lire, 
comme l'a reconnu Kirchhoff, au lieu de destra mescapla. Celte 
correction, assez évidente par elle-même, le deviendra encore 
plus par la comparaison des passages analogues où se trouve 
uze (Il b 27. 28). — Le seul terme inconnu est scaplay qui 
rappelle aussitôt le latin scapiUa. Nous avons ici l'accusatif 
avec e(n) au lieu du datif, parce que anovihimu exprime un 
mouvement. «Ricam sumito; indextram scapulam induitor.» 

Au lieu de : pir endendu Ib 1 1 dit d'une façon plus expli- 
cite enumek pir ahtimem ententu. Le verbe correspond 
matériellement au latin intendere^ mais il doit avoir le sens de 
«placer, mettre ». On peut observer que les verbes qui ont 
ce sens un peu général ont tous commencé par une significa- 

1. Henzen. Àet. Arv, p. 37. 

2. Festus, s. V- ricinium» 

3. Corssen, Aussprache^, I, p. 34. 



TABLE I & 11. — TABLE VI b 50. 167 

lion plus particulière. — Âhtim désigne l'objet sur lequel 
est placé le feu : nous le traduirons par « foculus», qui est le 
nom donné chez les Romains aux autels portatifs. Nous trou- 
verons ailleurs tafle employé dans un sens analogue : tafle 
epir fertu {llb 12). — Ënumek (ailleurs inumek) est une 
conjonction composée de en u m et de l'enclitique ek; le sens 
est «alors, ensuite». On trouve non moins souvent enuk, 
i n u k , dont la signification est analogue : il est difficile de 
dire si ces dernières formes résultent d'un resserrement (pour 
enumk), ou si elles viennent d'un ablatif enu suivi de k. 

La construction de la phrase suivante est jalonnée par 
pone <c quum » etpufe «ubi», qui gouvernent des propositions 
incidentes, par ere(k) qui équivaut au latin is suivi de l'encli- 
tique ekj et par poe = latin qui. Cette construction ne laisse 
pas que de parsdtre un peu compliquée quand on songe à la 
simplicité ordinaire de ces textes. Une difficulté plus sérieuse 
vient des mots esonomf ffra/r qui sont évidemment corrompus, 
mais qu'il est malaisé de corriger. Nous lirons avec À. K.pone 
esonome f&rar « quum ad sacrificium feras». U faut toutefois 
prévenir le lecteur que VI emploie ordinairement la 3« per- 
sonne et que pone gouverne d'habitude l'indicatif. — Les mots 
pufe pir entelust expriment évidemment sous une autre forme 
l'action marquée par : pir endendu. Au lieu de l'impératif, on 
a le futur antérieur, selon le penchant de la t. YI-YII à répé- 
ter sous forme de proposition incidente commençant par 
«après que», ce qu'elle a précédemment ordonné. Mais on se 
serait attendu à une forme &iitenust (du verbe tenn^ pour tend) 
et non entelust. Un autre changement de n en l se trouve II b 
27, où c'est le verbe ampenno (= latin impendo) qui est em- 
ployé : on a d'abord : pune anpenes qui nous donne le 
futur, et ensuite ape apelus qui représente le futur passé. 
Les autres mots étant connus, nous pouvons traduire « quum 
ad sacrificium feras, ubi ignem imposueris, is ferto qui prœ- 
textam lustralem habebit. » 

Erihont aso désire onse fertu. — Cette phrase commence par 
un mot d'origine pronominale. On peut y voir un locatif erei*, 
formé comme esmeiy nesimei, et suivi de l'enclitique hont : le 
sens sera alors «itidem». Ou bien on en peut faire le nomi- 
natif er (= latin is) -{- ei -\- hont : il faut alors traduire par 
tt le même », c'est-à-dire l'adfertor. — Oestre onse sont deux 

1. On a déjà eu le thème ero, p. 71. 



168 TABLE I fe 12. — TABLE VI 6 50. 

datifs correspondant au latin deœtro nmero : on sait que le 
latin v/ments est pour umesuSy vmsiis = sanscrit amsa^ grec 

Il reste aso qui ne peut être que le régime direct de fertu. 
Nous sommes dans le même embarras que A. K. pour rendre 
compte de ce terme. S'il est question d'un autel portatif, on 
se serait plutôt attendu à une forme asa(m)^ puisque le fémi- 
nin osa est employé plusieurs fois sur les tables. Peut-être Vo 
est-il une faute du graveur. Sur les autels portatifs, ou du 
moins sur les autels temporaires, on peut consulter Henzen 
Act. Arv. p. 142, 144. Marini, p. 683. V. aussi Festus, au 
mot anclabris. Au lieu de ce aso, I 6 12 ajoute deux fois 
après ententu et entelus le mot ahtim-em (pour ahtim- 
en) qui doit être un synonyme : le h indique que la voyelle 
initiale est longue. Peutr-être esl^ce un mol altium (cf. latin 
altaré) : on a le changement de U en /, dans mota pour ranUa^ 
comatir pour com-maltir. C'est ainsi que tertiom se contracte 
en tertvm, 

Erucom prinvatur dur etuto. — Prinuvatu etutu. — La 
désinence verbale est nouvelle pour nous, car au lieu de la 
forme etu « qu'il vienne », nous avons eiutOy etutu. Déjà la 
comparaison avec le latin, où à côté du singulier ito on a le 
pluriel itoiCy peut nous faire supposer que le redoublement 
de la désinence sert à marquer le pluriel. Cette supposition 
devient une certitude, si l'on rapproche, comme Ta fait Kirch- 
hofT, ces deux passages : 

VII a 49 : Tursa Jovia, futu forts peiner paée tua, 
Tursa Jovia, sis fausta volens pace tua. 

VI & 61 : èerfe Martie^ Prestota èerfia Serfer Martier^ 
Çerfe Hartie, Prsestita Çerfia Çerfii Martii, 

Tursa éerfia Serfer Martier^ fututo foner 
Tursa Çerfia Çerfi Hartii, sitis fausti 

pacrer paée vestra. 
volentes pace vestra. 

On voit clairement que dans le second passage, où au lieu 
d'une divinité le prêtre en invoque trois, la forme futu est 
remplacée par fututo^ comme tua l'est par vestra, — Il est dif- 
ficile de dire quelque chose de certain sur l'origine de celte 
désinence grammaticale : l'appeler un redoublement n'est 
peutrêtre pas tout à fait exact, car la syllabe to suppose plu- 



TABLE I 6 12. — TABLE VI b 50. 169 

tôt une ancienne forme tom. Mais il se pourrait aussi que Vo 
marquât ici un son incolore pareil à notre e muet et à Te du 
latin itote. On a déjà dit que ce procédé de formation s'est 
étendu au moyen ou passif. — Dans le passage qui nous oc- 
cupe, nous avons la troisième personne du pluriel, au lieu 
que fututo est la seconde. Mais au singulier également une 
même forme (etu^ futu) sert pour la deuxième et pour la troi- 
sième personne. 

Le sujet de etuto est le nominatif pluriel prinvatur prinu- 
va tu (s). J'ai expliqué ailleurs ce mot comme étant pour 
jyre-inveaiur^ c'est-à-dire « ceux qui vont en avant*». De 
même qu'en latin le substantif via a donné un verbe via/re 
qui est supposé par viator et par le participe viandus^ et qui 
est d'ailleurs resté dans les composés deviare « se détourner 
de la route », inviare « faire route, marcher », de même en 
ombrien le substantif vea a donné un participe inveatvs, nomi- 
natif pluriel inveatuTy lequel, précédé de pre, et contracté par 
un effet de l'accent tonique, a fait prinvatur^. L'orthographe 
prinuvatus nous montre un développement du v analogue 
à celui qu'on a dans aruvia (pour arvia), mluvom (pour 
salvom). Il s'agit donc ici des viatores ou des calatores de 
l'adfertor. On peut comparer le rôle important que les catar- 
/ores jouent dans le rituel des frères arvales. 

Dur est le nom de nombre « deux » employé, non au duel 
comme en latin, mais déjà au pluriel comme en français. 
I 6 11 a omis le nom de nombre, mais probablement par 
simple inadvertance, à cause de la ressemblance des deux 
syllabes prinuvatu(s) tu (s). — Erucom est le thème dé- 
monstratif ero à l'ablatif singulier, suivi de l'enclitique com, 
qui a ici tout à fait le sens de la préposition latine cum. — 
Percaif)^ perkaf, est au pluriel parce qu'il s'agit de plusieurs 
personnes revêtues de la perça. Nous avons déjà expliqué 
(p. 56) l'ablatif pluriel poméiater puniçate(s), qui est em- 



1 . MSL, U. fasc. 5. — Aufrecht et Kirchh offont ?u dans ces personnages des 
hommes privés (prtvaft), par opposition au caractère public du prêtre. Mais cette 
interprétation ne rendait pas compte de la lettre n qui se trouve dans le mol. 
Disons à ce propos que les caULtoru sont des personnages publics, et qu'on les 
appelle même puMm tout court sur les Actes des frères arvales. Huschke^ qui 
tourne volontiers ces inscriptions au tragique, voit dans les prtnra<itf des 
hommes privés [de vêtements], des hommes nus, des condamnés à mort. 

2. Un autre dérivé qui suppose le verbe viare est Tosque anivionud « circuitu • 
snr plusieurs inscriptions de Pompéi. 



170 TABLE I 6 13. — TABLE VI b 51. 

ployé ici dans le sens d'un sociatif. Le mot latin serait puni- 
ceata. Il s'agit d'une robe garnie d'un bord de pourpre. Il faut 
remarquer la chute de s à la fin de puni ça te : c'est un 
exemple où VI, qui a poniéiatery est mieux conservé que I. 

Ennomstiplatu parfa cfesva. Enumek steplatu parfam 
tesvam. Après avoir eu (VI b 48) une première inspection 
des oiseaux, nous allons en avoir une seconde. Kirchhoff ex- 
plique le fait par une conjecture qui présente une grande 
probabilité. C'est que le cortège va sortir de l'enceinte de la 
ville et s'avancer sur un territoire pour lequel les premiers 
auspices ne sont pas valables. Nous savons par Cicéron (De 
div., I, 17. II, 35. De nat. deor., II, 4) qu'en franchissant le 
pomœrium, soit pour aller, soit pour venir, il fallait prendre 
les auspices. Cette fois l'oiseau qui doit se présenter est ex- 
pressément stipulé : parfa desva^ parfam tesvam. Ces 
mots nous rappellent le passage VI a 4 : parfa dersva, cur- 
naco dersva^ peico merstOj peica mersta^ mersta aveif^ merstaf 
anglafesona mehe tote Ijoveine. Mais ici il n'est plus question 
que d'un seul oiseau. I b 13, qui emploie constamment la 
seconde personne, dit : « Tune stipulator parram prœpetem 
tibi, civitati Iguvinœ ». Le datif tef e correspond exactement 
au latin tibi^ dont le b représente, comme on sait, un ancien 
bh (sanscrit tubhjam); tefe est pour tefei^ comme le montre 
l'osque sifei « sibi ». Sur VI 6 51, on se serait attendu à une 
forme correspondante se/e, puisque cette table parle à la troi- 
sième personne : au lieu que nous avons seso. Le sens ne 
peut être douteux : mais la forme est assez extraordinaire*. 
II semble que si la langue a abandonné l'ancienne flexion 
pronominale se/e, ce devait être pour entrer dans les voies 
de la déclinaison régulière. Nous décomposons donc le mot 
en sense, le datif redoublé se étant formé comme pople^ Tursce. 
Il reste o dans lequel nous reconnaissons avec Bugge un 
reste de la syllabe hont qui se joint à tant de pronoms : on a 
déjà vu swm/ront mutilé en sururo (VI b 48). Cette forme sese- 
hont semble avoir fait tomber en désuétude le pronom simple. 

La proposition suivante nous apprend le lieu où se fait 
cette seconde inspection des oiseaux : c'est à l'endroit déjà 
mentionné plus d'une fois (VI a 9-13) vapefe aA)iecluif). I 6 14 
dit vapefem avieklufe en répétant la postposition e(n) 

1. Voyez les explications qui oat été proposées dans ZK, III^ 34. IV, 344. 
XV,431. XX, 185. 



TABLE I & 13. — TABLE VI b 52. 171 

après le second mot, ce qui ne laisse pas que d'être assez 
remarquable. Nous avons déjà expliqué (p. 84) cette répé- 
tition par une confusion qui s'établit facilement entre les 
postpositions et les désinences. Gomme en gouverne l'accusa- 
tif, il faut supposer qu'il y a mouvement, au moins dans la 
pensée de celui qui parle : combifiatu doit donc s'entendre 
comme s'il y avait cornbifiato(m) etu. — La phrase suivante se 
compose de deux propositions dont la première exprime un 
commandement négatif, et dont la deuxième commence par 
la conjonction prepa^ qui supposerait un prœquom latin (cf. 
antequam). Ce prepa gouverne le parfait du subjonctif corn- 
bifianéi[t)j lequel est formé comme les parfaits du subjonctif 
osques fefacid^ hipid^ pruMpid, tribarakcUtins^ patensîns^» — 
Amboltu exprime l'action qu'il est défendu à l'adfertor de 
commettre avant d'avoir terminé son inspection. D'après 
l'analogie de YI a 6, 1 6 1 1 , on s'attend à un verbe signifiant 
« se retourner ». Le préfixe amb conviendrait bien pour cette 
idée et nous avons YI b 60, YII a 49 un impératif holtu. Mais 
il est malaisé de dire & quel verbe il appartient^. La dernière 
phrase, qui commence par une proposition circonstancielle 
dont le verbe est au futur antérieur (postquam praepetem 
auspicatus erit], indique la route que l'adfertor doit prendre 
pour se rendre au sacrifice : vea aviekla, via aviecla. Au 
sujet de vea, rappelons le passage de Yarron, Der. r. I. 2. 
14 : Ruslici etiam nunc quoque viam veam appellant, propter 
vecturas. La forme primitive était sans doute vehia. L'adjec- 
tif qui accompagne via est le même que nous avions avec 
vapides : la route est donc nommée d'après les vapides avieculi^ 
ou ceux-ci et la route ont tiré leur nom d'une circonstance 
commune. — Tandis que Yl a 52 emploie le pluriel etutOy I b 
14 met le singulier etu, ce qui s'explique si l'on songe que 
ce dernier texte n'a pas encore parlé des compagnons de l'ad- 
fertor. YI ajoute encore : com peracris sacris, ce que nous 
traduisons par « cum ambarvalibus sacris ». Faut-il entendre 
par ce dernier mot, qui est évidemment le substantif, tous les 
objets servant au sacrifice? ou faut-il le prendre au sens res- 
treint de « victime »? Yarron (De r. r. II. 1. 20) dit : Porci puri 

1. Sur cette formation, qui est difficile à expliquer, voy. Corssen, ZK, XIII, 
195 ss. 243 8S. 

2. On pourrait songer aussi au verbe latin volvere. Pour Tassimilation du v 
au b de la préposition amb, cf. mhoeo (p. 70). On aurait un impératif voUu 
comme on a, dans les langues néo-latines, du même verbe un participe voUus, 



172 TABLE I & 15. — TABLE VI b 52. 

ad sacrificium, ut immolentur, olim appellati sacres. Quos 
appellat Plautus, cum ait : Quanti sunt porci sacres? Et plus 
loin (II. 4. 16) : Porci... qui a partu decimo die babentur 
puri, ab eo appellantur ab antiquis sacres^ quod tum ad sa- 
crincium idonei dicuntur primum. Et Festus (p. 318) : Sa- 
crera porcum dici ait Verrius ubi jam a partu habetur purus. 
On voit, en rapprochant ces passages, que les porcs offerts 
en sacrifice sont appelés en latin sacres. Mais cet adjectif pou- 
vait fort bien, semble-t-il, s'appliquer à toute espèce de vic- 
times. Nous avons ailleurs (III 8) : sacre uvem kletra fer- 
tuta <c sacrem ovem — fertote » où l'adjectif en question est 
appliqué à une brebis, et II a 21 : katlu(m) sakre(m) où 
il s'applique à un chien. C'est à un féminin de la 3* déclinai- 
son signifiant « hostia, victima » qu'on peut rapporter l*abla- 
tif pluriel sacris. Mais d'autre part on trouvera (VI b 56) des 
raisons de penser que sacris est un neutre *. 



TRADUCTION. 

(VI b 49) Postquam oscines (?) auspicatus erit, prœtextam 
lustralera induitor; ricam sumito; in dextram scapulam in- 
duitor. Ignem imponito. Quura (50) ad sacrificium feras (?), 
ubi ignem imposuerit, is ferto qui prœtextam lustralem habe- 
bit. Itidem — in dextro humero ferto. Cum eo calatores duo 
(51) eunto. Praetextam [cum] purpureis [clavis] habento. Tum 
stipulator parram prœpetem sibi, civitati Iguvinœ. Tum aus- 
picator ad vapides avieculos, neve (52) circumvertitor (?) an- 
tequam prœpetem auspicatus fuerit. Postquam praepetem 
auspicatus erit, via aviecula ad sacrificium eunto cura ambar- 
valibus sacris. 

(16 11) Cum conversus eris, ricam sumito. Tum (12) ignem 
in foculum imponito. Quum ignem imposueris in foculum, 

(13) tum stipulator parram prœpetem tibi, civitati Iguvinae. 

(14) Àd vapides avieculos auspicator. Via aviecula ad sacrifi- 
cium ito. (15) Calatores eunto. Prœtextas habento [cum] pur- 
pureis [clavis]. 

(VI b 52) Ape Acesonia^ne (53) hebetafe b&aust^ enwn 
termnuco stahituto. Poi percamfi arsmatia habiest eturstahmu 
Eso eturstahmu : Pis est tota/r (54) Tarsinatery trifor Tarsinor- 

1. On trouvera plus loin (V a 6) le môme mot employé au neutre. 



TABLE I 6 15. — TABLE VI b 52. 173 

ter y Tuscer Ncbha/rc&r labuscer nomner^ eetu ehe esu* poplu. 
Nosve ier ehe esu poplUy sopir^ habe^ (55) esme^ popleportatu 
ulo pue mers est; fétu uru pirse mers est. Trioper ehetursta- 
ha/mu. 

(I b 15) Pune menés (16) Akeduniamem, enumek 
etudstamu tutaTadinate, trifu (17) Tadinate, Turs- 
kum Naharkum numem, lapuzkum numem. (18) 
Svepis habe, purtatulu pue meds est, feitu uru 
pede meds est. 

La première station est Akedunia. On trouve sur des mon- 
naies italiques le nom Akudunniad *; ces monnaies appar- 
tiennent à la ville du Samnium que les Romains appelaient 
Aquiloniay et qui a encore aujourd'hui le nom de Acedogna 
ou V Acedogna. Il ne saurait être question de cette ville, mais 
bien d'un lieu de même nom situé aux environs d'Iguvium. 
La table VI, fidèle à son habitude de transcrire le d par rsy 
devait mettre Acersonia : elle a négligé ici le r, qui se trouve 
d'ailleurs une autre fois (VII a 52 Acersoniem). L'accusatif 
pluriel hebetafe(n) a tout Tair d'une interpolation de la 
table VI, car si le mot était essentiel, il se retrouverait sur I. 
C'est sans doute une détermination plus exacte de l'endroit 
où, à Aquilonie, le cortège devait s'arrêter. Il est probable 
que ces hebetas sont les mêmes que les ebeiras dont il était 
question VI a 12, où elles se trouvent citées immédiatement 
après les vapersus avieclir. L'absence de la lettre h ne saurait 
surprendre, si l'on compare des mots comme hostatir^ anos-- 
tatîTy écrits l'un à côté de l'autre, ou encore hereitu (VI a 37) 
= eretu (II a 4). 

Ape — benust signifie « postquam — venerit ». Le durcis- 
sement du V en 6 est constant dans ce verbe, sur les tables an- 
ciennes aussi bien que sur les nouvelles ^ Le futur antérieur 
en ust nous est bien connu. — Si nous passons à I 6 15, on 
ne peut pas douter que les mots pune menés ne correspon- 
dent pour le sens à ape benust ', si l'on songe que pune veut 
dire « quum » et que tout le reste de la phrase est d'accord. 

1. Ehau. 

2« Popltuopir, 

3. Ftnxe. 

4. Mommsen, JHe wiMrit. DiaX. 201, 246. 

5. Comparez le grec paiv» et l'osque kum-hencd • conveoit ■ : on sait que la 
racine primitive commençait par ga. V. Curtius^ u* 634. 

6. Sauf, bien entendu, que I met le verbe à la 2* personne. 



174 TABLE I 6 16. — TABLE VI b 53. 

Mais comment expliquer le m de menés? Eirchhoff suppose 
simplement une faute d'écriture pour benes, tout en conve- 
nant que les deux lettres ne se ressemblent pas. Peut-être 
que sur la table qui a servi de prototype il y avait par assi- 
milation Âkeduniamem menés. Tandis que YI a 53 emploie 
le futur antérieur, nous avons ici le futur simple, formé & 
l'aide de la syllabe es (cf. (xcv-joMu, (icvéco) : la forme complète 
serait benes-s, car il faudrait encore ajouter la désinence 
de la seconde personne. L'ombrien (ce qui est rare dans la 
conjugaison) se montre plus archaïque que le latin, puis- 
qu'il emploie un verbe vëno là où le latin présente la forme 
faible venio. C'est du reste à ce verbe vëno que se rapporte le 
parfait latin vëni; Ton trouve en outre au subjonctif evenat^ 
advenatj provenant ^ convencwn^. 

Par une irrégularité de syntaxe qui peut faire penser qu'ici 
la table VI a développé le texte primitif, nous trouvons un 
verbe au pluriel [stahiiuto] dans la proposition principale, 
tandis que le verbe de la proposition incidente est au singu- 
lier (6enws^). D'ailleurs, le sens est clair: « quand il (l'adfertor) 
sera arrivé..., qu'ils (l'adfertor et ses compagnons) s'arrêtent 
à la borne. » Le mot termnw-co * est le latin terminus à l'abla- 
tif, suivi de la postposition co[m)j qui indique le lieu où l'on 
est '. — Stahituto est la troisième personne plurielle de l'impé- 
ratif d'un verbe staio^ stahio (le h servant seulement comme 
lettre de séparation) « je me tiens debout, je m'arrête ». Ce 
verbe staio est formé comme fuioj c'est-à-dire que la racine 
sta a donné naissance à un verbe de la seconde conjugaison 
faible. On trouvera plus loin du même verbe le futur simple 
staheren I b 19. 

Eturstahmu etu^stahmu est un impératif moyen comme 
persnimuj spahmuy anovihimu. Mais il est très-difficile de rien 
dire sur le verbe en lui-même. On trouvera plus loin (VI b 55) 
la forme eheturstahamu qui nous apprend que l'a initial est 
long. Il faut probablement en faire la préposition e ou ex 
(cf. ehveltu). Il reste tuds ta qui serait impossible à prononcer 
si l'on n'introduisait pas une voyelle brève après le d : cf. 
meds pour med(e)s. Aufrecht remarque que le sens de ce 
verbe parait être celui de « parler, dire », car il est placé en 



1. Neue. Formenkhref II, p. 321. 

2. Cf«rosqueteremniss. 

3. V. p. 143, 



TABLE I 6 16. — TABLE VI h 53. 175 

tête d'un discours direct en compagnie du mot eso « sic » (YI 
6 53). Âufrecht s'en tient à ce sens général : cependant les 
paroles qui suivent sont d'une nature assez caractéristique, 
puisqu'elles renferment une proclamation d'exil. Je serais 
tenté de reconnaître dans tudes le même substantif neutre 

• 

tuder que nous avons rencontré plus haut* dans le sens de 
« frontière, limite ». Ce nom a pu donner naissance, par l'in- 
termédiaire d'un adjectif, à un verbe en tare^ comme on a en 
latin honestarcy funesta/re. Le sens serait donc « exterminare* ». 
Je n'insiste pas davantage sur cette conjecture qui a du 
moins le mérite d'être grammaticalement plausible et de ren- 
dre compte du sens. En efiFet, la signification « dire, parler » 
ne convient que pour la t. VI. Sur I 6 15, ce verbe a pour ré- 
gime à l'accusatif les noms des peuples qui sont exilés, et il 
n'y a pas de discours direct. 

Vient maintenant (VI 6 53) la formule d'exil.'Le verbe prin- 
cipal est ee^u, dans lequel on peut voir, soit le simple ito 
« qu'il ^ille », soit (en divisant e^tv) le composé eayUo « qu'il 
sorte ». Je préfère la première interprétation, parce qu'un 
peu plus loin (VI b 54), dans un passage analogue, on a le 
verbe simple i&r, La préposition ehe ou eh (= latin ex] se 
trouve exprimée devant esu poplu « hoc populo ». Le sujet du 
verbe est le pronom indéûni pis qui est employé ici dans le 
sens du latin « quicumque », comme en osque *. Le mouve- 
ment général de la phrase est donc : que celui qui appartient 
à telle ou telle cité, sorte du peuple iguvien. Comme il va 
être procédé à une lustration, on éloigne tous ceux qui n'ont 
pas les mêmes sacra, 

La première population qui est mentionnée sont les Tadi- 
natesj que Pline (H. N., III, 19) nomme parmi les races de 
rOmbrie. Dans notre texte, ils sont mentionnés deux fois : 
une fois comme cité et l'autre fois comme tribu. C'est exacte* 

1. Voyez ci-dessus, page 36. 

2. La différence entre le d de tuder (VI a 10-16) et le d de tudes s'expliquerait 
par la présence d'une nasale dans le premier mot : on sait que Torthographe om- 
brienne néglige souvent d'écrire le n quoiqu'il se fit entendre dans la prononcia- 
tion. Ainsi orne et uze, tenzitim et teiedi^ dtrsans et dirsas, fons et fos, hondra 
ethutra. Quand pour une cause quelconque la nasale vient à manquer effecti- 
vement dans la prononciation, le d placé entre deux voyelles dervient d (en om- 
brien nouveau rs) ; c'est ce qu'on voit par l'exemple suivant qui se rapproche 
beaucoup du nôtre : H un te, Bonde à côté de Hudi e, Harse, 

3. Table de Bantia. Pis pocapit post exac comono hapiest meddis ... factud ... 
» qui quandoque posthac comitia habebit magistratus ... facito (L 8). • 



176 TABLE I 6 16 — TABLE VI b 54. 

ment ce que font nos tables quand il s'agit d'Iguvium. Les 
mots totar et trifor sont au génitif, ainsi que Tadjectif Tarsi- 
nater qui les accompagne. Viennent ensuite trois adjectifs se 
rapportant au génitif nomner^ de nomen qui doit être pris ici 
dans le sens de « nation, race ». Le premier est Tuscer qui 
s'écrit aussi Turscer^ comme on le voit par les formes Tursce 
(VII a 12) et Turskum (I b 17) : on a depuis longtemps re- 
'connu les Tusci ou Étrusques. Le second est Naharcer (pour 
Nâ/rcer) : à ce mot correspondrait un adjectif latin Naricus^ 
c'est-à-dire « riverain du fleuve Nâr », lequel coule au sud 
de rOmbrie*. On trouve le nom de Nartes (et môme sur des 
inscriptions Nahartes) comme désignation des habitants de la 
ville ombrienne d'Interamna' : le suffixe est différent, mais 
le primitif est le môme. Le troisième adjectif, Jahuscer^ Jor- 
pvscer (VII a 48), Japuzkum (I b 17) est plus difficile à ra- 
mener à un terme déjà connu. On a pensé aux Japyges : mais 
outre que géographiquement ils sont loin, l'analyse gramma- 
ticale ne se prôte pas à cette identification. On doit probable- 
ment séparer dans ce mot le suffixe scoy qui est le môme que 
dans Oscvs (pour OpiscuSj Opscus), Volscusy Turscus. Il reste 
Jahu ou plutôt Jabud (à cause du z de la forme Japuzkum), 
c'est-à-dire que nous avons une dentale au lieu de la guttu- 
rale que ferait attendre le nom des Japyges. J'aimerais mieux 
penser au peuple appelé par les Romains Japydes^ dont le 
siège était l'Istrie actuelle. Virgile (Géorg. III. 475) les nomme : 

Norica si quis 
Castella în tumulis et lapydis arva Tirnavi... 

Il faut remarquer qu'à la différence des Tadinates, il n'est pas 
question pour les trois autres peuples d'une cité ni d'une 
tribu : il est seulement parlé de la race. On peut donc suppo- 
ser que la formule de bannissement s'applique ici à des indi- 
vidus. Qu'il y ait eu des Étrusques, des Nariques, des Japydes 
à Iguvium, vu le voisinage, cela n'a rien de surprenant. On 
les invite à se séparer du peuple iguvien, comme on a déjà 
invité à le faire ceux qui appartiennent à la cité et à la tribu 
Tadinate. Cet exil dont ils sont frappés n'est d'ailleurs qu'une 
sorte de formalité ou de fiction légale, car on va leur indiquer 
les moyens de s'y soustraire. 

1. Lepsius. De tah, Eug, p. 93. 

2. Pline. U. N. ÎIL 19. 



TABLE I 6 18. — TABLE VI b 54. 177 

La phrase suivante commence par une proposition subor- 
donnée : nosve ier ehe esu poplu, dans laquelle on reconnaît 
une reprise de eetu ehu esu poplu. 1er est certainement une 
forme du verbe ire : mais laquelle? pour nous éclairer, il faut 
d'abord examiner nosve. Ce dernier mot se décompose en 
no(n) et sve, d'où Ton peut inférer le sens du latin ni-si : il est 
vrai que nos textes ne présentent jamais la négation non^ au 
lieu de laquelle ils emploient neip. Mais ce n'est pas encore 
une raison suffisante pour croire que l'ombrien n'ait pas 
connu la négation noriy et pour corriger nosve en nesve, comme 
le fait Bugge. Il se peut que la négation non se soit maintenue 
dans le composé, tandis que comme mot indépendant elle ait 
été remplacée par un synonyme. Je ne veux pas nier toutefois 
que nesve serait plus en accord avec le latin nisi et l'osque 
neisvae. Quoi qu'il en soit, le second terme, ainsi que le sens 
de cette conjonction ne sont pas douteux. Nous pouvons déjà 
pressentir que la portée générale de la phrase est d'indiquer 
telle et telle prescription pour le cas où quelqu'un, bien qu'é- 
tranger, ne sortira pas du peuple iguvien. On s'attendrait 
donc à trouver dans ier un futur, et c'est ainsi que l'explique 
Aufrecht. Il le regarde comme étant pour ies par le change- 
ment ordinaire de s final en r, Bugge ^ fait observer que la 
forme complète serait ies-s à la seconde personne et ies-t à la 
troisième et il ne croit pas qu'un s ainsi suivi d'une autre 
consonne puisse se changer en r. Il propose donc de corriger 
le mot en tes, de sorte que nous aurions un futur régulière- 
ment formé comme purtuvies et heries. Assurément une 
telle forme serait plus claire : mais c'est peut-être pousser 
trop loin le droit de corriger le texte. J'aime mieux voir 
dans ier une 2* ou une 3' personne du parfait du subjonctif, 
pour ieris ou ierit (Cf. ci-dessus, p. 171). 

Une seconde proposition incidente se compose des mots : 
8o pir habej sve pis hafe. Dans so le v s'est vocalisé et a 
absorbé les voyelles longues dont il était suivi : c'est le même 
phénomène que nous avons vu (p. 69) dans subocau. — Il 
faut remarquer le f de hafe qui correspond au 6 de habe : on 
peut comparer le rapport des mots comme rw/us et ruber en 
latin. — Une question délicate est de savoir si pir représente 
Iq latin quis ou le latin quid; on pourrait soutenir par des 
exemples l'une et l'autre proposition. Hais ce qui, selon nous, 

L ZK. VIII. 34. 

là 



178 TABLE I 6 18. — TABLE VI b 55. 

doit trancher le débat*, c'est la leçon sve pis donnée par 
I fc 18. Nous n'avons pas le droit d'admettre que la concor- 
dance des deux tables n'existe pas sur ce seul point : le r de 
pir doit donc être attribué au rhotacisme; nous avons cité 
plus haut (p. 53) un passage d'une ancienne formule latine 
ou le féminin quisquis devient quirquir, — Habe^ hafe doit 
dès lors être considéré comme un verbe neutre : je suppose 
qu'il est pris dans le sens du fréquentatif latin « habitat* » ; 
nous rencontrerons V a 5 le subjonctif prehabia qui est 
également employé comme verbe neutre dans le sens de 
« prœesse ». Je traduis : « si quis habitat » (si quelqu'un de 
ces étrangers est domicilié à Iguvium). 

Nous arrivons à la proposition principale : le verbe est por~ 
tatu qui matériellement est le latin portato. À. E. supposent 
qu'il a aussi le sens du verbe latin et ils pensent qu'il s^agit 
de porter en un endroit convenu les biens possédés (si quid 
habet) par les étrangers. Une telle disposition ne laisserait 
pas que de présenter des difficultés d'exécution : elle serait 
d'ailleurs sans exemple dans Tantiquité. Je suppose qu'il 
s'agit d'un cens à payer par les étrangers domiciliés à Igu- 
vium : on sait le rapport intime qui existait à Rome entre le 
cens et les lustrations quinquennales*. Le yerhe porto, dans 
cette hypothèse, doit être pris au sens spécial de « porter [le 
tribut] » : cf. ç(Jpo<; « impôt » (de «péow) et vectigal (de veheré). 

Ulo a été avec raison traduit par A. K. comme un adverbe 
signifiant « là ». Il supposerait en latin un adverbe ollwn 
(cf. olim). — Esme pople^ deux datifs singuliers signifiant 
c huic populo ». Nous avons déjà vu (p. 146) le thème pro- 
nominal esmo, qui ne doit pas être identifié avec l'antique 
thème asmay lequel avait usé ou assimilé son s longtemps 
avant qu'il y eût un dialecte ombrien : nous avons ici une 
formation nouvelle se composant de eis, le môme qui se trouve 
dans le latin is-te^ et de mo. Peut-être le latin irmno, dans 
l'acception <5 justement, certainement » a-t-il la même com- 
position. Par esme pople il faut naturellement entendre le 
peuple iguvien. — Pue a déjà été rencontré (p. 153) comme 



1 . A. K. se prononcent pour quid 

2. Haheo est aussi employé en latin comme verbe neutre, dans le sens de « être 
propriétaire ». Curius ad Cic. Fam. VU, 29 : Nos, quod simus, quod habeamuS| 
quod existimemur, id omne abs te habere. 

8« V. Fustel de Coulanges, La Cité antique, livre III, ch. VII; 



TABLE I 6 Ig. — TABLE VI b 55. 179 

adverbe signifiant « ubi » — Mers est^ meds est « iex est » 

(p. 87). 

Le sens de tout ce qui précède est donc que les étrangers 
établis à Iguvium doivent payer le cens au peuple iguvien 
dans le lieu indiqué par la loi. — Une seconde prescription 
est donnée en ces termes : fétu uru pirse mers est y feitu uru 
pede medsest. — Uruy régime indirect de fétu « sacrifie » 
est à Tablatif, comme nous avons vu puni fétu, vinu fétu. Le 
thème pronominal est le même qui fait la seconde partie de 
sur-^r-hont; c'est celui que nous rencontrerons Va 5 (pide 
uraku ri esuna si « quod in hac re divina sit ». — Pirse 
= pede (I fe 18) nous est déjà connu dans le sens d'une con- 
jonction signifiant « après que » ; ici il a gardé son sens pro- 
nominal et peut se traduire par quod. On sait que c'est le neu- 
tre pid suivi de l'enclitique indéfinie ei. Outre le tribut dû à 
la ville, les étrangers domiciliés doivent donc payer (proba- 
blement à la corporation religieuse ou à radfertor qui la re- 
présente) certaines offrandes indiquées par la loi. — Nous 
retrouvons dans la dernière phrase l'impératif ehetwrstaha/mu 
accompagné de Tadverbe trioper, qui est écrit triiuper sur 
les anciennes tables. Cet adverbe signifie « trois fois » comme 
on le verra clairement un peu plus loin, par la comparaison 
de VI h 56-64 avec 1 6 21. Il est formé comme en latin parum- 
pevy paulisper, tantisper, semper, et comme en osque petiro- 
pert « quatre fois ». La comparaison de cette dernière forme 
nous fait penser qu'un t est tombé à la fin de cette enclitique, 
non-seulement en ombrien dans irioper, mais peut-être bien 
en latin dans les mots précités. Qu'il existât en ombrien une 
particule pert, c'est ce qu'on voit par II a 35, 36, où on la 
trouve une fois comme enclitique' et une fois comme mot in- 
dépendant. Le sens semble être celui d'une préposition par- 
titive. Quant à l'origine, on peut être tenté de songer au grec 
irpoTi, au sanscrit prati : mais il n'est pas vraisemblat^le que 
le t de cette particule se soit maintenu si longtemps à la suite 
de r, la voyelle finale étant tombée. Il vaut mieux penser avec 
Corssen ' à une formation italique analogue à antid, postid^ 
qui sont devenus ante eipost;pert serait donc le débris d'un 
ancien pertid. — La première partie triju trio est probable- 
ment un accusatif pluriel neutre, de sorte que le tout signi- 
fie : « par trois [fois] ». 

1. Peut-ôtre en cet endroit par erreur^ à cause du pert de la ligne suivante* 
3. Auttpraeke H. 321,377. 



180 TABLE I è 19. — TABLE VI b 55. 

Nous retournons à I 6 16, qui présente les faits d'une ma- 
nière beaucoup plus concise. Il n'emploie pas plus ici le dis- 
cours direct qu'il ne Ta fait précédemment pour les prières. 
Il se contente de direqu'on bannira tel et tel peuple. Puis, con- 
tinuant à la troisième personne, il ajoute une phrase qui si- 
gnifie en substance que si Ton est domicilié, .on doit payer la 
redevance et présenter les offrandes. 11 n'est pas certain qu'il 
faille séparer purtatulu en purtatu ulu : peut-être avons- 
nous déjà ici une enclitique à la façon italienne et française. 
Corssen à montré que ces sortes d'enclitiques existaient déjà 
en latine 

TRADUCTION. 

{VI b 52) Postquam Aquiloniam (53) — as venerit, tum ad 
terminum stanto. Qui prœtextam lustralem habebit extermi- 
nato. Sic exterminato : Quisquis est civitatis (54) Tadinatis, 
tribus Tadinatis , Tusci Narici Japydici nominis, ito ex hoc 
populo. Si non iverit ex hoc populo, si quis incolaest, (55) huic 
populo [vectigal] portato illuc ubi lex est; sacrificato id quod 
lex est. Ter exterminato. 

(I b 15) Quum venies (16) Aquiloniam, tum exterminato ci- 
vitatem Tadinatem, tribum (17) Tadinatem, Tuscum Naricum 
nomen, Japydicum nomen. (18) Si quis incola est, [vectigal] 
portato illuc ubi lex est; sacrificato id quod lex est. 

(VI b 55) Ifont termnuco com prinvatir (56) staàitu. Eno 
deitu : ArsmahamOj cateraha/mo, Jovinur. Eno com^ ^prinvatir 
peracris sacris ambretuto. Ape a/mbrefurent, (57) teminome be- 
nurentj t&iminuco corn prinvatir eso persnimumo tasetur. 

(I b 19) Pune prinuvatus staheren termnesku, enu- 
mek : ajdmamu', (20) kateramu, Ikuvinu. Ënumek 
apretu tures et pure. Puni amprefus*,(2l) persnimu. 

Le premier mot se décompose en ife -f (h)ontj de sorte que 
nous obtenons un équivalent de l'adverbe latin « ibidem ». 
Mais je crois que cette expression doit s'entendre du temps 



1. Ouvrage cité. Il, 835 ss. 
2 Enoeom, 
3« ArmaDU. 

4. Amprefu (21) us, Le graveur a oublié qu'il avait déjà écrit Pu à la fin de 
la ligne précédeote. 



TABLE I 6 19. — TABLE VI 5 56. 181 

et non de l'espace. Je traduirai donc par « simul ». — Termnu 
est Tablatif d'un nom correspondant au latin terminus. Les 
autres mots sont connus ; noiis voyons qu'on commande à l'ad- 
fertor et à ses acolytes de s'arrêter en môme temps près de la 
borne. I b 19, qui parle* de plusieurs bornes, se contente de 
dire : « quum calatores stabunt ad terminos ». — Les deux 
phrases suivantes commencent chacune par eno[m) «alors ». — 
Deiiu, teitu, est l'impératif du verbe dicere. Il faut se garder 
de prendre ei pour une diphthongue : ce sont deux voyelles 
distinctes, et le mot doit se prononcer de^tu en trois sylla- 
bes. On sait, en effet, que la diphthongue ei se réduit le 
plus souvent à un e. Or, deitu teitu est la forme constam- 
ment usitée sur nos tables : l't représente le c de l'impératif 
dectu, qui s'est écrasé en dejtu^. — Après deux mots signi- 
fiant « tum dicito » on doit s'attendre au discours direct, et en 
effet on constate immédiatement un changement de personne 
dans le verbe. 

ArsToahcmio caterahamo sont manifestement deux verbes 
de la V conjugaison, aha représentant un â long. Un autre 
fait non moins certain, malgré l'inégalité apparente de I 6 19, 
qui a armanu kater amu, c'est que la valeur grammaticale 
que nous reconnaîtrons à l'une de ces formes verbales devra 
également être admise pour l'autre : nous voyons, en effet, que 
sur VI b 56 la flexion des deux verbes est exactement sem- 
blable. Cela ne veut pas dire que nu doive nécessairement être 
regardé comme une faute d'écriture pour mu, ou vice versa. 
Je reviendrai sur ce point dans un instant. A. E. considèrent 
ces deux formations comme deux premières personnes plu- 
rielles de l'indicatif présent, soit actif, soit passif. Mais on a 
peine alors à s'expliquer Vo fmal, au lieu duquel on aurait 
attendu comme en latin un u (laudamus), ou comme en grec 
un e ((pcpoutç, cpépouev). Je crois plutôt que le mo de armnahamo 
caterahamo est le même qu'on a dans les formes plurielles 
d'impératif moyen persnimumo persnihimumo a precantor ». 
Ces pluriels sont, selon toute apparence, tirés du singulier 
(persnimu) par imitation du procédé qui fait qu'à l'actif on a 
etuto c itote » à côté de etu « ito ». U est vrai que dans les deux 
mots qui nous occupent la première syllabe de la désinence 
manque : on a arsmamo au lieu de arsmamumo et cateramo au 
lieu de cateramvmo. Cette disparition d'une syllabe de la dé- 

1 Voyez p. 100. 



182 TABLE I fc 19. — TABLE VI b 56. 

« 

sinence a probablement sa raison dans le désir d'alléger des 
formes trop pesantes : pareille chose a lieu en latin, où Ton 
trouve laudate à côté de laudatote. Ce qui donne à cette expli- 
cation un haut degré de vraisemblance, c'est qu'on a trois 
fois rimpératif pluriel actif etatu, Ikuvinus (I b 21, 22), 
etato, Ijovinur (VI b 63), où Ton aurait attendu, d'après l'ana- 
logie de etuto, haAituto, stahituto^ une forme redoublée etc^ 
tuto : mais la langue, trouvant sans doute cette forme trop 
lourde, a supprimé l'avant-dernière syllabe. — Je viens main- 
tenant à la désinence nu de admanu (I b 19) : le n (s'il n'est 
pas une faute du graveur) s'explique, soit par un phénomène 
de dissimilation, à cause de l'm de la syllabe précédente, soit 
par l'origine de la désinence mu^ qui est pour mnu *, de sorte 
que la prononciation a pu rester incertaine, comme en latin 
dans Portumnus, Portunus, columna, columella, et peut-être 
en ombrien dans ferine, ferime (pour ferimne?*) . — Une au- 
tre irrégularité du même mot, c'est que le texte a armanu 
pour admanu : le Q ou r tient la place d'un ? ou d, le trait 
de la panse venant aboutir trop bas. Nous rencontrerons dans 
la suite au moins un exemple certain de la même erreur : IV, 
28 ter tu au lieu de tedtu. — La valeur de ces formes comme 
impératifs moyens ou passifs étant reconnue, il faut voir à 
quelle personne ils appartiennent. Le mot Jomnur Ikuvinu(s) 
ne peut être qu'un nominatif pluriel ou un vocatif pluriel : a 
cause de sa place dans la phrase, la seconde supposition est 
la plus probable. Les deux impératifs sont donc à la deuxième 
personne: « Soyez — , soyez — , Iguviens! « Dans le. second 
verbe, je reconnais le grec x«6aipo(Mti « se purifier ». Qu'un 
verbe grec de cette signification ait pénétré à Iguvium en 
compagnie de la cérémonie qu'il désigne, cela n'est pas plus 
surprenant que de voir tant d'autres mots du rituel em- 
pruntés par les peuples d'Italie aux Grecs. Je traduirai donc 
cet impératif par « purificamini ». — Quant à ad ma mu ars- 
mahamoj il en a déjà été plusieurs fois question par avance : 
c'est rimpératif pluriel passif du même verbe auquel nous 
avons rapporté l'adjectif arsmaticmi « lustralem ». Il dérive 
du thème substantif arsmo, que nous avons traduit par « rite ». 
Admune « casto » appartient à la même famille*. Je tradui- 

1. La traduction latine s^ait « itato^, IguviDi, » du fréqueotatif iiare. 

2. Voyez p. 98. 

3. Voyez p. 106. 

4. Voyez p. 90. 



TABLE I fe 20. — TABLE VI 6 56. 183 

rai donc « lustramini ». Peut-être ces deux mots désignaient- 
ils deux genres différents de purification. Cf. Servius ad Mn. 
VI, 741. Triplex est omnis purgatio.... Nam aut tœda purgan- 
lur et sulphure, aut aqua abluuntur, aut aôre [ventilantur] . Cf. 
id., ad Georg.^ II, 389. 

La phrase suivante a pour verbe ambretutOy où nous avons 
rimpératif pluriel eluto composé avec le préfixe ambr. Cette 
variante de am et de amb a été expliquée par Aufrecht comme 
équivalant au grec «jx^iç : on a reconnu une forme analogue 
dans le latin ainfr-actus « circuit, courbe « et ambr-ex (Fes- 
tus : ambrices sunt regulœ quee transversaî asseribus et le- 
gulis interponuntur)*. J'aime mieux expliquer ce r comme 
un comparatif : c'est ainsi qu'on a super à côté de sub. Quoi 
qu'il en soit, le même composé existe en osque ; amfret » am- 
biunt » est employé deux fois sur la colonne d'Abella. — Le 
sujet de ambretuto^ c'est l'adfertor com prinvatir « avec les 
acolytes », c'est-à-dire que le pluriel est amené par l'idée 
plutôt que par la construction grammaticale. Il en est de 
même un peu plus bas (VI b 57), oii persnimumo tasetur sont 
mis au pluriel, quoique le sujet soit [arsfertur] com prinvor- 
tir. — Quant au régime indirect peracris sacris « ambarvali- 
bus sacris », il faut le considérer comme un instrumental ou 
un sociatif : « qu'ils fassent le tour avec les — ambarvales. » 
Nous avons déjà dit que par sacris on peut entendre les vic- 
times. Ce circuit des victimes est mentionné nombre de fois 
chez les anciens. Macrobe, Sat. III, 5 : Ambarvalis hostia est 
quœ rei divinœ causa circum arva ducitur ab his qui pro 
frugibus faciunt. Festus, p. 5 : Amburbiales hostiœ dicebantur 
qusB circum terminos urbis Romœ ducebantur. Caton, De 
r. r. 141 : Agrum lustrare sic oportet. Impera suovitaurilia 
circumagi. Cum divis volentibus, quodque bene eveniat, 
mando tibi, Mani, uti illace suovitaurilia fundum, agrum, 
terramque meam quota ex parte, sive circumagi sive circum- 
ferenda censeas, uti cures lustrare. Mais d'un autre côté la 
comparaison de 1 6 19, où il n'est pas parlé de victimes, mais 
(à ce qu'il semble) d'encens et de feu, doit nous engager à 
traduire sacris comme un neutre et à le prendre dans le sens 
général d'objets sacrés. 

Avec sa minutie ordinaire, VI b 56 ajoute : « Quand ils au- 
ront fait le tour, quand ils seront arrivés à la borne.... » 

1, ZK. XVI. 381. XVn.43*, 



184 TABLE I 6 20. — TABLE VI b 57. 

Dans ambrefurent nous reconnaissons le futur antérieur du 
même verbe qui fait à l'impératif amfereiuto : ici le fdu verbe 
auxiliaire annexé s'est conservé, contrairement à ce qu'on a 
vu dans lust (VI a 7) . On verra de môme le f conservé au futur 
antérieur andersafust (VII a 46. VU 6 3), de la racine da. — 
Le verbe de la proposition principale est persnimumo « pre- 
cantor ». Les autres mots sont connus. 

I b 19, qui est beaucoup plus concis, emploie le futur sim- 
ple staheren(t) du verbe sto fléchi d'après la conjugaison 
faible* : c'est à peu près comme si en latin on disait s^aê6un/. 
— Après enumek, qui correspond à cnodeVI b 56, il supprime 
le verbe signifiant « qu'il dise > et cite immédiatement les 
paroles que le prêtre doit prononcer. La même particularité 
se retrouve plus bas (I fe 21, 22). — Au lieu de peracris sacris 
nous avons tures et pune : ces deux expressions ont l'air 
de désigner tout autre chose, quoique probablement la dif- 
férence soit plus dans les mots que dans le fond des idées. 
Tures semble l'ablatif pluriel d'un substantif tus « encens ». 
Pure est peut-être l'ablatif singulier du mot pir « feu » 
(v. p. 59). La différence de voyelle est la même que dans le 
latin AnxwTy Anxir^ : l'incertitude de la voyelle s'explique 
encore mieux si le mot est emprunté au grec (itCp). C'est donc 
d'une purification à l'aide du feu et de l'encens qu'il serait 
question. On comprend dès lors la présence du brasier (ahti) 
dont il a été parlé. — Apre tu (pour ambr-etu)^ persnimu et 
amp refus, sont tous les trois à la seconde personne du sin- 
gulier, suivant l'habitude de cette Table. 



TRADUCTION. 

(VI b 55) Simul ad terminum cum calatoribus (56) stato. 
Tum dicito : Lustramini, purificamini, Iguvini. Tune cum 
calatoribus [cum] ambarvalibus sacris ambeunto. Quum am- 
biverint, (57) ad terminum venerint, ad terminum cum cala- 
toribus ita precantor taciti. 

(I b 19) Quum calatores stabunt ad terminos, tum : Lustra- 
mini, (20) purificamini, Iguvini. Tum ambito turibus et igné. 
Quum ambiveris, precator. 

1. v. ci-d68Stts, p. 174. 

%, V. Servius, éd. Lion, ad iEn. VII, 799, 



TABLE I 6 20. — TABLE VI b 57. 185 

(VI b 57) èerfe Martie, Prestota èerfia Serfer (58) Martier^ 
Tvrsa èerfia èerfer Martier^ totam Tarsinatem^ trifo Ta/rsinar- 
terriy Tuscom Naharcom labuscom nome^ (59) totar Tarsinor- 
ter y trifor Tarsinatery Ttiscer Naharcer labuscer nomner nerf 
éihitu anéihitu, lovie hostatu (60) anhostatu tursitu tremitu 
hondu holtu ninctu nepitu sonitu savitu preplotatu previlatu» 

(61) Serfe Martie, Prestota Ser fia Serfer Martier^ Tursa Ser- 
fia Serfer Martier^ fututo fonerpacrer pase vesirapople totar* 
Ijovinar, (62) tote Ijovine, ero nerus sihitir ansihitir, Jovies 
hostatir anostatir^ ero nomne, erar nomne. 

Cette prière, qui est annoncée parle mot eso (VI b 57), man- 
que sur I b. Elle est remarquable à plus d'un titre. Une pre- 
mière circonstance qui la distingue des prières précédentes, 
c'est qu'elle est adressée simultanément à trois divinités, re- 
liées, il est vrai, entre elles par les liens de la parenté la plus 
étroite. Ce sont Çerfus Martius et ses deux filles (ou fem- 
mes?) Prestota Çerfia et Tursa Çerfia. La parenté est indiquée 
de cette façon : Prestota Çerfia de Çerfus Martius, Tursa Çer- 
fia de Çerfus Martius, c'est-à-dire que le nom du dieu est 
placé à la suite avec la flexion du génitif. On peut supposer 
que le génitif désigne le père, comme en grec. D'autre part, 
la mythologie latine nous offre des exemples où le génitif a 
l'air de désigner un rapport conjugal : par exemple, chez 
Aulu-Gelle (XIII, 22), on trouve Nerienem Martis, Luam Sa- 
turni, Majam Volcani, etc. Nous laissons indécise cette ques- 
tion, qui est fort obscure*. — Le nom de Çerfius nous est 
déjà connu par Hondus Çerfius (I 6 4. VI 6 45). Cette fois 
nous trouvons d'une part le féminin Çerfia et d'autre part un 
masculin Çerfus qui est avec Çerfius dans le même rapport 
où Hondus est avec Hodius, c'est à dire qu'un suffixe io est 



1. TofUtoiar, 

2. Dans le passage d'Aulu-Gelle qui vient d'ôtre cité, certains dieux paraissent 
être invoqués par un de leurs attributs : ainsi Herie Junonis signifie, à ce que je 
crois, « Potestas Junonis >. Voici, du reste, le texte en question : > Compreca- 
tiones deum immortalium, quae ritu romano fiunt, expositœ sunt in libris sscer- 
dotum populi romani et in plerisque antiquis orationibus. In iis scriptum est : 
Luam Saturni, Salaciam Neptuoi, Horam Quirini, Virites Quirini, Majam Volcani, 
Heriem Junonis, Moles Martis Nerienemque Martis. » Comme exemples d'autres 
relations exprimées par le génitif, je citerai encore les inscriptions où Ton invo- 
que : Genium Jovis, Genium Asclepii, Genium Junonis Sospitae, Junonem Con- 
cordifle August», Junonem Isidis victricis, etc. Comme pendant de Herie Junonis 
on trouve à Rome une divinité appelée Jovis Libertas. Becker-M^trquardt. IV, p. 23. 
Henzen, Ac%. Arv. p. 144. 



186 TABLE I 6 20. — TABLE VI b 57. 

venu s'ajouter au primitif. Je ne crois pas que cette circon- 
stance ait une grande importance pour le sens : l'histoire du 
langage nous présente constamment ce fait qu'un dérivé de- 
vient synonyme de son primitif; je rappellerai seulement en 
latin infertÀSy infemus et infemalis. Il n'y a donc pas grande 
différence à dire Hondits Çerfius ou Çerfus Hodius : l'un peut 
se traduire par « inferus divus » et l'autre par « deus infer- 
nus ». ÇerfvLs étant un de ces mots signifiant « génie » si nom- 
breux dans les langues italiques, nous pouvons reconnaître 
dans Çerfus Martius un dédoublement du dieu Mars (cf. An- 
cus Martius). Les deux déesses qui lui sont associées s'ap- 
pellent Prestota et Tursa. Le premier de ces noms, qui est 
écritPrestata I b 17, rappelle la déesse Ânterstata de la 
Table votive d'Agnone, et encore plus les Lares prœstites des 
Romains. Il y a aussi à Rome un Jupiter prœstes dont on a 
retrouvé le nom sur plusieurs inscriptions. Le sens du mot 
paraît être celui de protecteur, prœ étant pris dans le sens où 
ordinairement on emploie pro. Ovide (Fastes, V, 135) dit en 
parlant des Lares Prœstites : 

Stant quoque pro nobis et prassunt mœnibus urbis, 
Et sunt pressentes auxiliumque ferunt. 

Il est plus difficile de dire ce qu'est Tursa. Nous lui trouve- 
rons plus loin (VII a 47, 49) le surnom de Jovia, que nous 
avons déjà vu porter à diverses divinités. Que le groupe rs soit 
organique, et non le représentant d'un ancien d, c'est ce qui 
ressort des formes Turse (IV, 19), Tuse (I b 31, 43). On pense 
naturellement à la Terre, en latin TeiTa, Torra (cf. exioinns] 
pour Tersa^ TorsaK Ce sens assurément n'est pas impossible. 
Mais on ne comprend pas bien ce que la Terre viendrait faire 
ici dans cette association. Si l'on prend garde à cette circon- 
stance qu'il va être adressé aux trois divinités une sorte d'im- 
précation contre les peuples étrangers, où entre autres choses 
on dit : tursitu tremilu « terreto tremefacito », on est conduit 
à penser que Tursa appartient plutôt au verbe terrere (pour 
tersere) *. On sait que les Romains avaient deux divinités, 
Pallor et Pavor, personnifiant la peur, auxquelles Tullus Hos- 
tilius avait élevé un temple et consacré une corporation de 

1. CurtiuS; GrufuUû^tf, n* 331. 

3. Curlius, Grundx&gef n* 244. Pour Pu eorrespondant à un e latin, of. pepar- 
kurcnt, kuvurtus. 



TABLE I 6 20. — TABLE VI b 57. 187 

prêtres. On disait que c'étaient deux compagnons de Mars. 
Il y avait aussi à Rome une déesse Paventia*. Si nous admet- 
tons ce sens, nous voyons associés à Cerfus Martius deux 
déesses, dont Tune représente la protection accordée aux in- 
digènes et l'autre la terreur inspirée aux étrangers. La prière 
qui leur est adressée justifie ce double aspect. 

Après les trois noms de divinités, viennent d'abord des ac- 
cusatifs que nous n'avons pas de peine à traduire : ce sont les 
mômes mots que nous avons rencontrés précédemment (VI b 
54] au génitif. Il est question de la cité Tadinate, du peuple 
Tadinate, de la race des Tusci, Narici, Japydici : si nous nous 
souvenons que la lustration se fait pour les Iguviens, et que 
les hommes appartenant à une autre origine ont été l'objet 
d'un bannissement, nous pouvons déjà présumer que l'invo- 
cation n'est pas conçue dans un esprit favorable. La suite con- 
firmera cette prévision : mais d'abord il faut examiner une 
série de mots qui appartiennent également au régime direct. 
Il est question des Nerf et des Jovie du peuple Tadinate et 
des autres nations étrangères. Comme le passage est capital, 
comme nous y avons renvoyé d'avance en traitant une pre- 
mière fois du mot nerfy il faut en parler ici avec un peu de 
détail *. Ces Nerf sont accompagnés de la détermination êihitu 
an,4ihitUj et les Jovie de la qualification hostatu anhostatu. Il 
ne peut régner de doute sur le fait que nerf est un accusatif 
pluriel: nous sommes donc autorisés à considérer comme des 
accusatifs les cinq autres mots. Si toutefois il fallait une 
preuve, nous la trouverions dans les passages où les mots 
qui sont ici à l'accusatif sont tous employés au datif pluriel 
par suite d'une construction syntactique différente. Je prends 
comme exemple Yll a 12 : 

Tote Tarsinale^ trifo Tarsinate, Tursce Naharce Jabusce 
nomnCy totar Tarsinater^ trifor Tarsinaler, Titscer Naharcer 
Jabuscer nomner Nerus éitir ansihUir^ Jovies hostatir diios- 
talir. 

La même construction se trouve VI 6 62. VII a 14. 28. 50. 
Il est clair qu'à un datif nenui éitir ansihitir doit correspondre 
un accusatif nerf éihitu(f) ansihitu(f)y et qu'à Jovies hos- 
tatir anostatir on doit opposer Jovie[f) hostatu[f) anhos- 
tatu(f). La construction étant élucidée, tâchons de voir 



1. Li7. 1. 27. Augustin. Civ. D. IV. 11. 

2. Le môme passage se retrouve VII a 48, mais sans variante. 



188 TABLE I 6 20. — TABLE VI 6 "59. 

quel est le sens de ces mots. J'ai dit plus haut qu'il con- 
vient de voir dans nerf^ non pas la désignation de personnages 
humains, magistrats, princes ou guerriers, comme l'ont sup- 
posé tous les interprètes, mais un nom de divinité. La preuve 
de cette assertion nous est fournie par le présent passage. 
En effet, Jovie ne peut être autre chose qu'un mot masculin 
de la 5* déclinaison, analogue aux mots grec en tic et en a«, 
dérivé du nom propre Jovis, Si le môme terme existait en la- 
tin, ce serait un mot Jovia formé comme scriba^ transfuga^ ad- 
vena^ parricida. Quant au sens, il doit être à peu près celui 
de l'adjectif Jovius ou Jovialis pris substantivement : je le 
traduirai donc par « génie ». Les adjectifs hostatu anhostatu, 
qui forment antithèse, sont des participes d'un verbe hostare 
qui serait avec hostis dans le même rapport où testaH est avec 
testis. Servius ( Aen. IV. 424) fait, au sujet de ce vers de Vir- 
gile : 

I, soror, atque hostem supplex affare superbum, 

cette remarque : Nonnulli juxta veteres hostem pro hospite 
dictum accipiunt. Conséquemment un verbe hostare signifie- 
rait» donner l'hospitalité ». Je traduirai donc : « les génies 
ayant reçu ou non l'hospitalité ». Je passe aux nerf éihitu 
anéihitu. Pour commencer par le premier mot, il est manifeste 
qu'il ne saurait être question d'hommes, si haut placés qu'ils 
soient : on ne les aurait pas mentionnés avant les génies. Le 
mot éihitu correspond au participe du verbe latin dêre « faire 
venir, appeler », de sorte que nous nous retrouvons dans le 
même ordre d'idées. J'ai proposé* de traduire Nerf par Lares; 
Festus nous parle des Lares Hostilii de Rome, mais l'explica- 
tion qu'il donne du mot prouve que le vrai sens de cette dé- 
signation s'était perdu : Hostiliis Laribus immolabant, quod 
ab bis hostes arceri putabant. Je crois que ces Lares Hostilii 
sont les dieux Lares des autres nations lesquels ont été intro- 
duits à Rome après soumission des villes auxquelles ils ap- 
partenaient. C'est la même idée qui est exprimée en latin ar- 
chaïque par DU Noveiisiles ou Novensides. Varron qui cite le 
mot n'en connaît plus le vrai sens : il croit que la première 
partie est le nom de nombre « neuf», tandis qu'en réalité le 
mot est composé de inses, insidis (cf. prœses^ reses) et de novus. 
Arnobe, mentionnant différentes étymologies, donne entre 

1. V. ci-dessus, p. 91. 



. TABLE I 6 20. — TABLE VI b 59. 189 

autres Texplication justes Cincius ait sic appeliata numina 
omnia peregrina in Urbem recepta, ex ipsa cultus novilate. Il 
ajoute que ce sont les dieux des villes vaincues. On peut en- 
core comparer cette invocation de Decius dans Tite-Live (VIII. 
9] : Lares, Dii Novensiles, Dii Indigetes, Divi quorum est po- 
testas nostrum hostiumque... Nous avons ici un pendant de 
l'invocation ombrienne, où Ton nomme les Lares acdtos, non 
accitos^ les Genios hospUes non hospites (c'est-à-dire indigè- 
nes) *. Sur l'habitude d'attirer ou de conquérir les dieux ou les 
sacra des autres villes, cf. Becker-Marquardt, IV, p. 21, 38 
suiv. Le passage le plus énergique est celui du Digeste (XL 7. 
36] : Cum loca capta sunt ab hostibus, omnia desinunt reli- 
giosa vel sacra esse : sicut homines liberi in servitutem per- 
veniunt. 

Comme la prière s'adresse à trois personnes, on s'attendrait 
à trouver le verbe au pluriel, tandis que nous avons une série 
d'impératifs au singulier. Cette circonstance a porté KirchholTà 
regarder tursitUy tremitu^ etc., non comme des impératifs, mais 
comme des substantifs de la 2* déclinaison à l'ablatif : il sous- 
entend un verbe signiQantoc affectez, frappez». Mais qu'on sous- 
entende un mot aussi important, cela parait peu probable : il 
vaut mieux admettre que la prière s'adresse à chaque divinité 
individuellement et qu'on n'attend pas d'elles une action com- 
binée. Nous traduirons donc tursitu, tr&mitu comme des im- 
pératifs singuliers. Il est facile de reconnaître dans ces deux 
mots, ainsi que dans les mots suivants, pris deux à deux, une 
allittération : comme il arrive souvent en pareil cas, je crois 
que les mots allittérants sont de signification assez voisine. 
TursiiUj comme on Ta déjà dit, est le latin « terreto * ». Tre- 
mituesi évidemment /réméré, mais transporté dans la seconde 
conjugaison (/remets) et ayant le sens causatif. Quant aux 
mots qui suivent, il est bien difficile d'en déterminer la va- 
leur. Aufrecht et Kircbhoff voient dans tous ces termes une 



1. Ad7. nat. IIl, 38. 

2. Une coïncidence qui mérite d'être notée, c'est que dans le texte ombrien 
comme dans le texte latin les dieux d'origine étrangère sont invoqués les pre- 
miers. Servius, sur le vers de Virgile (^o. III, 120) ; Nigram Hiemi pecudem, 
Zephyris felicibus albam, fait une remarque qui donne peut-être Texplication de 
cette particularité. Bono usus est ordine, ut prius averteret mala, sic conciliaret 
optanda. Frustra enim profutura poscuntur adversis sequeotibus. Nam et Romani 
Teteres Diis asperioribus [prius?] sacrificabant, ne nocerent. 

3. A. K. traduisent par « torreto ». 



190 TABLE I 6 20. — TABLE VI b 61. . 

série de fléaux, tels que sécheresse (tursitu), tremblement de 
terre (tremitu), neige (ninctu)y tonnerre [sonitu)^ inondation 
[preplotatu). On appellerait tous ces maux sur les nations 
voisines. C'est prêter à la population d'Iguvium des senti- 
ments trop haineux : les mots intelligibles prouvent qu'elle 
se contente de se défendre, sans vouloir la destruction de ses 
voisins. Preplotatu équivaut au latin « propellito » : la racine 
pel a aussi dû faire pol en latin, comme on le voit par le par- 
ticipe pulsus; nous avons ici un fréquentatif po tore, et par 
métathëse plâtare. On a déjà vu dans le mot prestota, pre avec 
le sens du latin pro. — De même previâlatu^ suppose un 
substantif viclum ou vicia formé de vincere comme pîlum de 
pins&re ou mâla de mandere. Nous avons donc un verbe dé- 
rivé équivalant pour le sens à un composé inusité pro-vincito 
(cf. provincia). Les mots struéla (VI a 59) pour strucela^ diéler 
(VI a 7) pour diceler^ arçlataf (IV. 22) pour a/rcelataf mon- 
trent également un c radical changé en ç devant le suffixe lo 
ou la. — Le sens des deux premiers verbes est donc •: « ef- 
fraye, feds trembler » et celui des deux derniers : < repousse, 
chasse »; nous devons supposer que les autres mots se rap- 
portent au même ordre dUdées. Il s'agit, pour tout dire, 
d'une depulsio et deprecatio, et non d'une dirarum impre- 
catio. 

Je passe à la seconde prière qui, bien qu'adressée aux mê- 
mes divinités, forme un ensemble à part, comme l'indique 
déjà le renvoi à la ligne sur la Table (VI b 61). On les invoque 
cette fois pour le peuple de la cité Iguvienne, pour la cité 
Igu vienne, et dès lors on leur demande faveur et protection. 
Il a déjà été question * de l'expression fututo foner pacrerpase 
vestra^ qui est la forme plurielle de futu fons pacer pase tua 
(VI a 42 etc.) « sis faustus volens pace tua ». Viennent en- 
suite ero nems éihitir anélhitir^ Jovies hosiatir anhostatir * qui 
ont été expliqués plus haut. Le seul mot qui prête à quelque 
doute est ero : il y faut voir un génitif pluriel ero[m) « illo- 
rum » se rapportant à la fois à pople et à tote. La phrase se 
termine par la formule connue erer nomne^ erar nomne. Notre 
texte a ici par erreur ero au lieu de erer * : mais la vraie forme 
erer se trouve VII a 10. 18. 19. 22. 26. 32. 35. 

1. C'est ainsi qu'il faut lire avec VII a 49. 

2. V. p. 168. 

3. C'est ainsi qu'écrit VII a 38, 50. 

4. <2elté faute se trouve répétée VII a 14 et 51. Remarquons a ce propos que 



ABLE I 6 21. — TABLE VI b 62. 191 



TRADUCTION. 

(VI b 57) Çerfe Martie, Prœstita Çerfia Çerfi (58) Martii, 
Tursa Çerfia Çerfi Martii, civitatem Tadinatem, Tuscum Nari- 
cum Japydicum nomen, (59) civitatis Tadinatis, tribus Tadi- 
nalis, Tusci Narici Japydici nominis Lares accitos, non ac- 
citos, Genios hospites, (60) non hospites terreto, tremefacito, 
propellito, profugato. 

(61) Çerfe Martie, Prœstita Çerfia Çerfi Martii, Tursa Çerfia 
Çerfi Martii, estote fausti volentes pece vestra populo civitatis 
Iguvinœ, (62) civitati Iguvinœ, illorum Laribus accitis, non 
accitis, Geniis hospitibus, non hospitibus, ejus [populi] no- 
mini, ejus [civitatis] nomini. 

(VI b 62) Ape este dersicurenty eno (63) deiiu : Etato, Ijovt- 
nur^ porse perça arsmatia habiest, Ape este dersicust, duti am- 
bretuto euront. Ape termnome (64) covortuso, sururont pesni- 
mumo. Sururont deitu etaianSy deitu. Enom tertim ambretuto. 
Ape termnome benvsOy (65) su/ruront pesnimumo, Sururont 
deitu etaias, Enoprinvatur çimo etuto erafont viapora benuso. 

(VlI a 1) Sururont pesnimumio. Sururont deitu etaias. Eno 
prinvatu/r çimo etuto erafont viapora (2) benuso. 

(16 21) Enumek : Etatu, Ikuvinus. Trijuper am- 
prehtu. (22) Trijuper pesnimu. Trijuper : Etatu, 
Ikuvinus. Enumek (23) prinuvatus çimu etutu; 
erahunt vea çimu etutu prinuvatus. 

Après cette prière, reprend la correspondance entre VI et I. 
Gomme presque toujours, VI est plus développé, sans conte- 
nir au fond plus que I. Ape este dersicurent signifie « après 
qu'ils ont ainsi parlé » (c'est-à-dire l'adfertor et ses aides). 
Âerstcuren^ suppose une ancienne forme dedicurent, dans 
laquelle il faut voir, avec Aufrecht, un futur antérieur à re- 
doublement du verbe dicere. Je ne crois pas toutefois que ce 
temps appartienne proprement au verbe deico, mais plutôt & 
un verbe dïco qui se retrouve dans causidîcus, dans judexy ju- 
dicium^ dîcis causa, et autres formations du môme genre. Le 
redoublement se fait par un e, comme dans l'archaïque me- 



dans le second passage où se trouve cette prière (VII a 47-51) on a erar nerm et 
non erom nerut. Voyez aussi VII a 14. 



192 TABLE I 6 21. — TABLE VI b 64. 

mordi^ tetuli. — Eno deitu porse perça arsmalia habiest signifie 
« tum dicito qui prœtextam lustralem habebit ». Les paroles 
à prononcer sont insérées au milieu de la phrase; elles con- 
sistent dans ces deux mots : EtatOy Ijovinur «allez Iguviens». 
Nous avons ici un impératif en to au lieu de tuto, ce qui a 
fait considérer etato comme un supin ( « en marche ! » ) par 
KirchhofT. Mais on a vu plus haut d'autres exemples de cette 
irrégularité (arsmahamoy caterahamo). Le fréquentatif eitare 
a pris ici la place du verbe simple ire, sans qu'il y ait diffé- 
rence pour la signification. Le fréquentatif paraît aussi avoir 
pris le sens du verbe simple en osque; une inscription de 
Pompéi, plusieurs fois répétée, commence ainsi : eksuk am- 
vianud eituns.... « hoc ambitu itant..., par ce coin on va 
chez.... » — Ape este dersicust « postquam ita dixerit », duii 
ambretuto euront. Pour comprendre le mot duti il faut rap- 
procher le tertim ambretuto de la 1. 64. On voit dès lors qu'il 
s'est perdu un m à la fin de duti, lequel suppose un nom de 
nombre ordinal dutius (cf. tertivs) à l'accusatif neutre. C'est 
ainsi qu'on a Fisim^ Fisi, pour Fisivm. L'ombrien a refait son 
second nombre ordinal d'après le nombre cardinal correspon- 
dant, comme le français a fait deiixième et le sanscrit dvitija : 
le latin alter est beaucoup plus archaïque. Le sens ^e la 
phrase est donc qu'après que l'adfertor (ou en son nom le 
hérault?) aura parlé ainsi, les mêmes (c'est-à-dire les prin- 
vatwTy sans doute accompagnés du peuple) feront leur circuit 
pour la seconde fois. C'était aussi l'usage chez les Romains 
qu'à chaque acte des cérémonies religieuses un commande- 
ment fût adressé au peuple. Cf. Plutarque, Vie de Coriolan 
chap. 25. — Euront, qu'il faut décomposer en eur-ont, est le 
nominatif pluriel régulier d'un thème pronominal eô que 
nous avons déjà rencontré plus d'une fois, suivi de l'encliti- 
que -hont. 

Ce deuxième circuit accompli, et après qu'ils sont revenus 
à la borne, ils doivent répéter la même prière. La seule forme 
nouvelle est covortuso « converterunt [sese] », pour co^)ortu- 
sont. C'est ainsi qu'en latin on trouve sur une inscription 
dedro pour dederunt^. Dans la même ligne on a benuso « ve- 
nerunt. » Il faut observer que ces deux verbes, qui prennent 
l'un et l'autre en latin le parfait en i, ont en ombrien le par- 
fait en uL C'est un progrès de la conjugaison faible sur la con- 

1. CorsseD^ ouvrage cité, II, 203. 



TABLE I 6 21. — TABLE VI b 65. 193 

jugaison forte. Cela est d'autant plus remarquable que nous 
avons eu (p. 174) le futur simple benes qui suit la troisième 
conjugaison. — La forme complète du parfait serait covortus- 
soy benus-sOy le premier s appartenant au thème du parfait 
(cf. en latin habuis-ti, habuis~tis)y et le second s à la dési- 
nence sont. Autrement nous aurions covorturoy benuro, com- 
me plus haut dersicurent. 

La prière terminée, un troisième circuit commence. Svru- 
vont deitu etaianSy deitu. Au lieu de etato qui est le discours 
direct, nous avons ici le discours indirect au moyen du sub- 
jonctif etaians « îtent ». La troisième personne plurielle a 
affaibli son i en s*. — Après deitu etaians est encore une fois 
répété deitUy ce qui est peut-être moins une faute du graveur 
qu'un tour populaire, sorte de guillemets parlés. 

Le cortège étant revenu une troisième fois auprès de la 
borne et la même prière ayant été dite une troisième fois, 
Tordre de partir est donné. Alors les calatores s'en retournent 
par les mêmes routes qu'ils ont suivies en venant. Çimo, qui 
a perdu un m à la fin, est de la même famille que le latin 
ci-Sy d'tra, et probablement que l'ombrien set (VI a 11) : c'est 
un superlatif formé comme primits^ surmnus. Quant au sens, 
il n'est pas douteux : puisqu'il est dit qu'on prendra les 
mêmes routes par où l'on est venu, il ne peut être parlé que 
d'un retour, et çimo se traduira par rétro. — Une question 
beaucoup plus controversable, c'est de déterminer le cas des 
deux mots erafont via. On peut décomposer en eraf-ont vialf) 
et voir dans ces deux mots des accusatifs pluriels. L'emploi 
de l'accusatif en pareille circonstance semble, il est vrai, 
assez insolite; une autre objection, qui n'est pourtant pas in- 
surmontable, vient de ce que I 6 23 met era-hunt vea qui 
ne peut être qu'un ablatif singulier. Il y aurait donc une 
légère divergence pour la forme entre les deux Tables, ce que 
nous avons d'ailleurs déjà eu à constater plus d'une fois. 
Une manière de trancher la difficulté, ce serait de supposer, 
comme y paraît enclin Kirchhoff, que erafont est une faute 
du graveur pour erahont^. Enfin une troisième solution, 
de conséquence beaucoup plus grave pour la phonétique, 

1. VI b 65, nous avons etaias avec omission de la nasale. — Sur la question 
assez obscure des désinences primaires et secondaires dans les dialectes itali- 
ques, voy. les articles d*Ebel, de Gorssen et de Bugge, dans le Journal de Kuhn, 
V, 401 ; XI, 350 ; XXII, 394. 

2. Il faudrait alors supposer que la cause de la faute se trouvait dans le 

13 



194 TABLE I fe 23. — TABLE VII a 1. 

serait d'admettre que le A a pris parfois le son f, comme 
les paysans du Latium prononçaient, selon Varron (De 1. L, 
IV, 19), fedus « chevreau » au lieu de hedus (gothique gaits). 
Je dois ajouter que nos textes ne présentent aucun autre 
exemple certain du changement d'un h en f, de sorte que 
cette possibilité doit être simplement mentionnée ici en 
attendant des découvertes qui la confirment ou Técartent. — 
Le dernier mot est pora qui, selon qu'on voit dans vm un 
accusatif pluriel ou un ablatif féminin, sera lui-même ac- 
cusatif ou ablatif (jporàf ou po7^â). Le mot se compose du 
thème relatif po et du pronom démonstratif ero. Une com- 
binaison analogue existe en osque, où Ton a l'ablatif 
poizad = po + eizad. On trouve toutefois en ombrien 
le thème po encore susceptible de flexion : ainsi l'accusa- 
tif pluriel féminin paf-e (VI a 52). Cet engourdissement du 
pronom relatif n'en mérite pas moins d'être noté comme un 
symptôme de décomposition : on doit le rapprocher de ce 
que nous avons dit (p. 42) sur porst. 

Ici se termine la table VI. La table VII, dont le texte fait 
suite à celui de VI, a répété, probablement par une inadver- 
tance du graveur, la dernière phrase de VI : on n'y trouve 
aucune variante. Le texte de I 6 21 condense ce que VI 6 62 a 
exposé avec un peu de prolixité. « Tum : Itate, Iguvini. » La 
suppression du mot teitu « dis » a déjà été observée, I b 19. 
— Les impératifs amprehtu « ambito», pesnimu «preca- 
tor » sont à la seconde personne. 



TRADUCTION. 

(VI b 62) Postquam ita dixerint, tum (63) dicito : « Itate, Igu- 
vini », qui praetextam lustralem habebit. Postquam ita dixerit, 
ilerum ambeunto iidem. Postquam ad terminum (64) reversi 
sunt, item precantor. Item dicito «itent», dicito. Tum tertium 
ambeunto. Postquam ad terminum venerunt, (65) item pre- 
cantor. Item dicito «itent». Tum calatores redeunto eadem 
via qua venerunt. 

(VII a I) Item precantor. Item dicito « itent». Tum cala- 
tores redeunto eadem via qua (2) venerunt. 

modèle qui était sous les yeux du graveur, car la répétition de cette phrase 
(VU a 1) présente également erafont. 



TABLE I 6 24. — TABLE VII a 3, 195 

(I b 21] Tum : « Itàte, Iguvini ». Ter ambito. (22) Ter pre- 
cator. Ter « itate, Iguvini». Tum (23) calatores redeunto; 
eadem via redeunto calatores. 

SACRIFICES AUX ENVIRONS d'iGUVIUM. 

(VII a 3) Fondlire abrof trif fétu heriei rofu heriei peiu, 
éerfe Martie feitu popluper totar Ijovinar to taper (4) Ijovina. 
Vatuo ferine feitu. Poni fétu, Arvio fétu. Tases persnimu. Pro- 
sesetir me fa spefa ficla arsveitu. (5) Sur ont naratu puse verisco 
Treblanir. Ape Traha Sahata combifianéusty enom erus dirstu. 

(I 6 24) Funtlere trif apruf rufru ute peiu feitu 
Çerfe* Marti. (25) Vatuvu ferime fétu. Arviu us- 
tentu. Puni feitu*. (26) Taçez pesnimu. Adepe arves. 

Le sacrifice qui a eu lieu à Aquilonie n'est que le premier 
d'une série de quatre sacrifices, qui sont probablement offerts 
aux quatre points opposés des limites du territoire iguvien. 
Le second a lieu dans un endroit appelé Fondlire (VII a 3). Il 
faut décomposer le mot en Fondlir (datif pluriel) et e[n), La 
forme latine correspondante serait FontuHs^ car le groupe 
ombrien nd représente d'ordinaire le latin nt. Le Funtlere 
de I 6 24 ne nous apprend rien de plus. Les victimes consis- 
tent en trois sangliers (abrof ^ apruf) qui doivent être heriei 
rofuy heriei peiu, ce que I 6 24 exprime par rufru ute peiu. 
Il a déjà été question de ce passage, sur lequel Kirchhoff 
s'est appuyé pour établir le sens de heriei cvel», ainsi que 
de heris*. — Rofu[f) est le latin rufus, tandis que rufru(f) 
correspond plutôt à ruber. On trouvera encore plus loin (VII 
a 6) rofa. — Peiu est évidemment un nom de couleur : Au- 
frecht l'a traduit, non sans pénétration, par picem « couleur 
de poix, noir ». Il faut supposer une forme pekjus ou pik- 
jus, dont le k s'est assimilé au j dont il était suivi. Le même 
fait a eu lieu au subjonctif feia (V a 23, V fe 1), pour fakja. 
— L'expression piceus est également employée de cette façon 
en latin. Valerius Flaccus (Argonaut., III, 439) : Tune piceœ 
mactantur oves, prosectaque partim Pectora. — Le dieu au- 
quel on sacrifie est Çerfvs Martius. — Les autres circoiwtances 
du sacrifice sont connues, de sorte que nous passons immé- 
diatement à la dernière phrase de l'alinéa. €omme elle est 

1. Peituçerfe. 

2. Feiu. 

3. Voy. ci-dessus^ p. 103. 



196 TABLE I 6 24. — TABLE VII a 6. 

omise sur I, on peut admettre par avance qu'elle ne renferme 
aucune prescription importante : c'est, en effet, un simple 
avis que l'opération marquée par les mots erus dirstu aura 
seulement lieu aux Fontuli après qu'on aura terminé le qua- 
trième sacrifice, celui qui est offert à un endroit nommé Traha 
Sahata. Nous reviendrons sur ces mots plus loin (cf. VII a 39, 
41, 45). Disons seulement ici qu'il faut considérer Traha Sa- 
hara comme un terme géographique à la façon de Ad casaSy 
Cis Padvm. 

TRADUCTION. 

(YII a 3) Ad Fontulos apros très facito sive rufos sive piceos. 
Çerfo Martio facito pro populo civitatis Iguvinœ, pro civitate 
(4) Iguvina. Tura acerra facito. Lacté facito. Ollas facito. Ta- 
citus precator. Prosectis molam sparsam, offam addito. (5) 
Item nuncupato uti ad portam Trebulanam. Postquam Trans 
Satam auspicatus erit, tum frusta dato. 

(I h 24) Ad Fontulos très apros rubros aut piceos facito 
Çerfo Martio. (25) Tura acerra facito. Ollas donato. Lacté 
facito. (26) Tacitus precator. Adipibus, extis [facito]. 

(VII a 6) Rvbine porca trif rofa ote peia fétu Prestote êerfie 
èerfer Martier popluper totar Ijovinar totaper (7) lovina. Per- 
saia fétu. Poni fétu. Arvio fétu. Sur ont naratu pusi pre verir 
Treblanir. Tases persnimu. (8) Prosesetir struéla ficla arsveitu. 
Ape supo postro pepescus^ enom pesclu Ruseme vesticatu Prestote 
èerfie (9) èerfer Martier^ popluper totar lovinar totaper lovina. 
Enom vesclir adrir Ruseme eso persnihimu : Prestota (10) èerfia 
èerfer Martiery tiom, esir vesclir adrir popluper totar Ijovinar 
totaper Ijovitia, eret^ nom^neper^ (11) erar nornneper. Prestota 
èerfia èerfer Martier^ prevendu via ecla atero tote Tarsinate^ 
trifo Tarsinate^ (12) Tursce Naharce lahusce nomne^ totar Tar- 
sinater^ trifor Tarsinater^ Tuscer Naharcer labuscer nomner 
(13) nerus éitir améikitir^ Jovies hostatir a/nostatir^ ero nomne. 
Prestota èei'fia èerfer Martier ^ futu fons (14) pacer pase tua 
pople totar Ijovinar ^ tote Ijovine^ erer^ nomne^ era/r nomne^ 
erar nerus éihitir anéihitir, Jovies (15) hostatir anostaHr. Près- 
iota èerfia èerfer Martier^ salvom seritu poplom totar Ijovinar^ 
salva seritu^ (16) totam Ijovinam. Prestota èerfia èerfer Mar- 

1. Erom. — 2. Serituu. 



TABLE I 6 27. — TABLE VII a 6. 197 

tier^ salvo seritu popler totar Ijovinar^ (17) nome, nerf, a/rsmOy 
viVo, pequo, castruo, frif. Salva seritu^. Fulu fons pacer pose 
tua pople totar Ijovina/r^ (18) tote Ij ovine, erer nomne, erar 
nomne, Prestota éerfia Serfer Martier, tiom esir vesclir adrer 
popluper (19) totar Ijovinar, totaper lovina, erer nomneper, 
era/r nomneper, Prestota èerfia èerfer Martier, tiom (20) sitfco- 
cauv. Prestotar Serfiar Serfer Martier foner frnte tiom, subo- 
cauv. — Ennom persclu eso deitu : (21) Prestota èerfia èerfer 
Martier, tiom isir vesclir adrir, tiomplener, popluper totar Ijo- 
vinar, totaper (22) Ijovina, erer nomneper, erar nomneper. 
Prestota èerfia èerfer* Martier, tiom subocauv. Prestota/r (23) 
èerflxir èerfer Martier foner frite tiom, subocauv. — Enom ves- 
ticatu^ ahatripursatu, Enom, Ruseme (24) persclu vesticatu Près- 
tote èerfie èerfer Martier popluper totar Ijovinar totaper lo^ 
vina. Ennom vesclir (25) alfîr persnimu. Supeme adro trah- 
vorfi andendu, Eso persnimu : Prestota èerfia èerfer Martier ^ 
tiom, (26) esir vesclir alfir popluper totar Ijovinar totaper Ijo- 
vina, erer nomneper, erar nomneper, Prestota (27) Serfia, Ser- 
fer Martier, ahavendu via ecla atevo pople totar Ijovinar, tote 
Ijovine, popler totar lavinar, (28) totar Ijovinar nerus éihitir 
anéihitir, Jovies hostatir anhostatir, erer * nomne, erar nomne. 
Prestota èerfia (29) èerfer Martier, salvom seritu poplo totar 
Ijovinar, salva seritu totam Ijovinam. Prestota èerfia èerfer 
(30) Martier, salvom seritu popler totar Ijovinar, totar Ijovinar 
nome, nerf, arsmo,viro, pequo, castruo, frif. (31) Salva seritu. 
Futu fons, pacer, pase tua, pople totar Ijovinar, tote Ijovine, 
erer nomne, erar nomne. Prestota (32) èerfia èerfer Martier, 
tiom esir vesclir al fer popluper totar Ijovinar^ totaper Ijovina, 
erer nomneper, erar (33) nomneper. Prestota èerfia èerfer Mar- 
tier, tiom, subocauv. Prestotar Serfiar Serfer Martier foner frite 
tiom, (34) subocauv. Ennom persclu eso persnimu : Prestota 

èerfia èerfer Martier, tiom isir vesclir alfer, tiom plener, (35) 
popluper totar Ijovinar, totaper Ijovina, erer nomneper, erar 
nomneper. Prestota èerfia èerfer Martier, tiom, (36) subocauv, 
Prestotar èerfiar èerfer Martier foner frite, tiom, subocauv. — 
Enom vesticatu, ahatripursatu. (37) Vestisa et mefa spefa scalsie 
conegos fétu Fisovi Sansii popluper totar Ijovinar, totaper Ijo- 
vina. Suront (38) na/ratu puse post verir Tesonocir. Veslisiar 

1. Une seconde fois totar Ijovinar. 

2. àalv<ueritu. 

3. Serfiarierfer. 

4. Ero. 



198 TABLE I 6 27. — TABLE VII a 6, 

eii'us ditu. Enno vestisia mefa spefa sopa/m, purome efurfatu, (39) 
Subra spahamu, Traf Sahatam etu, Ape Traha Sahatacovortvs, 
ennom comoltu; comatir persnihimu, Capif (40) sa^ra aitu. 

(I h 27) Rupinie e tre purka rufra ute peia fétu Pres- 
tate (28) Çerfie Çerfe Marties. Pedaia feitu. Arviu us- 
tentu. (29) Kapi sakra aitu. Vesclu vêtu atru alfu. 
Puni fétu. (30) Taçez pesnimu. Adeper arves. 

Ce morceau, qui sur VU est très-développé à cause des 
prières citées in extenso^ est destiné à décrire le second sacri- 
fice, celui qui a lieu dans un endroit appelé Ruhine (VII a 6), 
Rupinie (I 6 27). Si nous rapprochons Taccusatif Rubinamr-e 
(VII a 43, 44), Rupinam-e (I 6 35, 36), nous ne pouvons dou- 
ter que ce ne soit un nom singulier de la première déclinai- 
son, dont la forme latine aurait été Rubinia ou Rupinia. Li 
atone qui précède la désinence a été supprimé dans la plu- 
part des formes, comme cela a lieu pour vestiçia qui est sou- 
vent écrit vestiça, ou pour combifiançiusi qu'on trouve écrit 
combifianâust. Un autre exemple de la suppression d'un i après 
un n est le mot spinia deux fois écrit spina (II a 33, 38). Un 
fait analogue a lieu en latin dans les mots tels que aureus^ flam^ 
meus. La table I 6 27 a Rupinie e, ce que KirchhoiT regarde 
comme une faute du graveur pour Rupinie; mais ce qui, 
comme Ta reconnu Savelsberg, n'est pas plus incorrect que 
Funtler-e (I b 24). L'un et l'autre, en effet, est un datif suivi 
de la préposition e[n] : au lieu de joindre la préposition au 
nom, ce qui l'aurait rendue méconnaissable, le graveur Ta 
écrite comm ^ un mot indépendant ' . On peut se demander si 
le Riibine de VII a 6 doit se décomposer en Rubine-ey' on s'il y 
faut voir un simple datif employé comme locatif; la première 
explication me paraît préférable à cause de la symétrie qui 
règne dans ces différents passages où l'on énumère les lieux 
destinés à servir de théâtre aux sacrifices. 

Nous traduirons porca(f) par « laies *, ayant reconnu des 
truies dans les sif de VI a 58 et VI 6 3. — Leur couleur est la 
même que celle des sangliers. — VII emploie la conjonction 
Ole « aut » au lieu de heriei qu'il avait mis à l'alinéa précé- 
dent. ~ La déesse est la même Prestota Çerfia, fille ou femme 
de Çerfus Martius, qui a déjà été invoquée précédemment ; 
mais ici elle est invoquée seule. Nous verrons qu'à la fin de 
la prière, un sacrifice est offert au dieu Fisovius Sancius. — 

Voy. plus loin tafle e II & 12; test re e uze II b 27, 28. 



TABLE I 6 27. — TABLE VII a 11. 199 

La proposition : Ape supo postro pepescus est la répétition de 
ce que nous avons vu VI 6 5. — Pesclu est un ablatif employé 
dans le sens sociatif : « fais libation avec prière ». — Cette 
libation n'a pas lieu à Rupinia, mais dans un endroit désigné 
par l'expression Ruseme. Nous avons ici un nom propre, et 
non, comme on Ta pensé, le substantif latin rus^ qui aurait 
fait, comme en latin, rure à Tablatif. Je suppose un nominatif 
Rusema^ qui est peut-être identique, dans sa première partie, 
avec le nom de ville étrusque Rusellœ, — Vesclir est Fablatif 
pluriel d'un nom correspondant au latin vasculum : on a déjà 
vu VI 6 18, I a 18 des coupes (kapif) offertes à la divinité. — 
Adrir est le latin atris; il sera question plus loin (VII a 25) 
de vesclir alfir « vasculis albis ». Ces vases noirs et blancs 
rappellent les vases dits étrusques qu'on trouve encore au- 
jourd'hui en si grand nombre dans les tombeaux de l'Italie. — 
Après avoir présenté ses offrandes à la divinité, le prêtre lui 
adresse une prière qui nous fait connaître son désir. Il s'agit 
encore une fois d'une demande relative à ces Tadinates, Étrus- 
ques et autres peuples étrangers, desquels la population igu- 
vienne prend soin de se préserver et de se séparer. 

Prevendu via ecla atero tote Tarsinate..,, Pour comprendre 
la portée de cette phrase, il faut rapprocher le passage sui- 
vant (VII a 27), qui renferme évidemment l'idée contraire : 
Ahavendu via ecla atero pople totar Ijovinar.... Toute l'op- 
position se trouve dans les mots prevendu et ahavendu qui 
sont les mômes verbes précédés de préfixes différents. A. K., 
qui gardent sur le sens de cette phrase une grande réserve, 
supposent que atero est le régime direct de prevendu et aha^ 
vendu, lesquels deviennent dès lors des verbes transitifs. 
Nous pouvons admettre cette construction, en faisant remar- 
quer toutefois que atero n'est pas un substantif, mais l'infinitif 
d'un verbe. Quant k.viu ecla, dont A. K. font un ablatif, c'est 
le régime de atero, Prevendu n'est pas autre chose que le 
latin prœvenito, dans le sens de « prohibeto » : l'idée de pré- 
venir est voisine de l'idée d'empêcher, et le latin nous présente 
plus d'une fois ce sens. Cic, De Off. III, 7. Nisi aliquis casus, 
aut occupatio consilium ejus prœvenisset. Macrobe. Sat. VII, 
12. Ex asperatione oris praeventa suavitas excluditur. On 
comprend aisément que ce sens, qui est surtout attaché en 
latin à prohibere, ait pu s'accuser d'avantage en ombrien 
avec le verbe venirc. Ce verbe forme une partie de ses temps 
d'après la conjugaison forte, comme on Ta vu par le futur 



200 TABLE I 6 27. — TABLE VII a 27. 

benes (16 15) : ici l'on avait un impératif preoerUu^ qui s'est 
changé en prevendu par l'influence déjà constatée plus d'une 
fois qu'un n exerce sur le t dont il est suivi. C'est ainsi qu'on 
a eu (YI b 40, 40, 49) endendu « intendito » et (VI a 20) ostendu 
« ostenditu ». La seule difficulté, c'est que, d'après benes ^ 6e- 
nusoy on se serait attendu à un 6, et non un v. Mais on sait 
qu'en tête du second membre d'un composé, les lettres ne 
sont pas nécessairement soumises aux mêmes changements 
que quand elles sont initiales. Ainsi en latin on a bellwm et 
perduellioK Je passe au second composé : ahcuoendu (pour 
âA)endu), qui doit avoir, s'il est le contraire de prevendu^ le 
sens « permets, accorde ». On ne trouverait pas d'exemple de 
advenvre employé en cette acception : mais accedere signifie 
t consentir » et ffuyxwpsw, en grec, a le même sens*. Il reste a^ero 
dans lequel, comme nous l'avons dit, il faut voir un infinitif 
pareil à afero « circumferre ». C'est cet infinitif qui exprime 
Faction qui doit être permise aux Iguviens et défendue aux 
peuples voisins. Si l'on considère que atero a pour régime 
eda via a hanc viam », ou « hac via », on pensera sans doute 
qu'il est question d'un droit de passage ou d'un droit de pro- 
priété, soit qu'il s'agisse de l'usage exclusif de la route, soit 
qu'on veuille simplement réserver aux Iguviens un droit de 
péage. Peut-être n'est-il pas hors de propos de rappeler le 
double sens du mot pontifex « pontife » et « constructeur de 
route (pont) ». Parmi les différentes explications qui se pré- 
sentent pour l'infinitif aiero[m)^ aucune n'est tout & fait sûre. 
La voyelle a peut représenter les préfixes amb ou cmt ou 
an*. Ouant au verbe terom, on y peut voir le verbe latin terere 
ce fouler », auquel cas via{m) sera un accusatif. Les datifs qui 
suivent sont régis par prevendu et ahavendu. 

Toute la prière, jusqu'aux mots tiom subocauv (VII a 20) 
qui la terminent, ne présente que des formules déjà con- 
nues. La prière reprend une seconde fois sans offrir aucune 
particularité nouvelle, sinon que cette fois les vases sont dé- 
signés comme pleins : tiom isir vesclir adrir^ tiom plener. 
Après les prescriptions déjà connues : Enom vesticatUj ahatri- 
pursatUy une autre offrande consistant en vases de couleur 

1. De nombreux exemples tirés des langues romanes ont été assemblés par 
Schuchardt, Roma'niay \\l, p. 1 ss. 

2. Au sujet du préfixe aha, qui est le môme que dans aha(npur#a(u^ y. p. 12 , 
Nous reviendrons (IV^ 1) sur cette préposition. 

3. Cf. atedafust, atentu^ apentu^ azeriatu. 



TABLE I 6 27. — TABLE VU a 34. 201 

blanche, donne lieu, dans le même endroit [Rus&mc)^ à un 
cérémonial semblable, sauf le fait que cette fois on demande 
pour le peuple iguvien la faculté que tout à l'heure on 
priait la divinité de retirer aux autres peuples. Avant le texte 
de la prière vient cette phrase : Supeme adro trahvorfi an- 
dendu (VII a 25). Dans andendu nous reconnaissons un impé- 
ratif mienc^iYo avec le sens de « qu'il place ». Il est difficile 
de dire si c'est le môme verbe que endendu, ou si le préfixe 
est autre. — Trahvorfi a été justement rapproché par Bugge 
(Journal de Kuhn, XXII, 423) du latin transversim : pour ex- 
pliquer le f il faut, selon ce que nous avons dit plus haut 
(p. 16), partir d'un groupe ts. Le participe versus étant pour 
vert'tuSy le degré intermédiaire a dû être vert-sus. Le sens de 
l'adverbe semble bien être « en travers ». On doit donc poser 
cette nouvelle offrande transversalement. Le texte ajoute : 
supeme adro « superne atra, par-dessus les [vases] noirs ». 
Nous ignorons le motif de cette recommandation & laquelle 
s'attachait peut-être quelque idée de symbolisme. 

Tout le reste est connu. Il faut seulement remarquer l'ex- 
pression (VII a 34) : ennom persclu eso persnimu « tune cum 
precatione ita precator », qui serait vide de sens si persclum 
n'était pas la prière accompagnée de sacrifice. — La cérémo- 
nie terminée, le prêtre reçoit l'ordre d'aller à Traha Sahala. 
C'est alors seulement qu'il doit accomplir la prescription 
énoncée par les mots comoUu, comatir persnihmu (voy. 
p. 196). Comme notre texte emploie l'expression covortus 
(après qu'il sera retourné à Trans Sata) , nous devons suppo- 
ser que dans ses évolutions antérieures il a déjà passé par 
cet endroit. 

La rédaction I 6 27 n'a rien qui rappelle la prescription : 
Ruseme persnihimu. Mais les objets à offrir sont les mêmes. 
Le texte dit d'une façon très-concise : Vesclu vêtu atru 
alfu. On reconnaît un régime « vascula atra alba », gou- 
verné par l'impératif vêtu, qui doit signifier « qu'il offre, 
qu'il voue ». Je crois que c'est le verbe latin voveo. Mais on 
se serait plutôt attendu à une forme vutu. Cf. vu tu (II a 39), 
sub-otu (VI b 25). Ce vêtu, s'il n'est pas une faute*, doit nous 
faire supposer un impératif voeito {pour voueito) . Entre cette 
forme faible et vutu la différence serait à peu près la même 
qu'entre virseto (VI a 28) et le latin visum. 

1. On le retrouve I b 37. 



202 TABLE I 6 30. — TABLE VII a 40. 



TRADUCTION. 

(YII a 6] Ad Rupiniam porcas 1res rufas aut piceas facito 
Prœstitœ Çerfise Çerfi Martii pro populo civitatis IguYinss, pro 
civitate (7) Iguvina. Libamina facito. Lacté facito. Ollas facito. 
Item nuncupato uti ante portam Trebulanam. Tacitus preca- 
tor. (8) Prosectis struiculam, offam addito. Poslquam pane 
altero precatus eris, tune cum precatione ad Rusemam libato 
Prœstitœ Çerfiœ (9) Çerfi Martii pro populo civitatis Iguvinœ, 
pro civitate Iguvina. Tune vasculis atris ad Rusemam ita pre- 
cator : Prœstita (10) Çerfia Çerfi Martii, te bis vasculis atris 
pro populo civitatis Iguvinœ, pro civitate Iguvina, ejus (po- 
puli) nomine, (11) ejus (civitatis) nomine. Prœstita Çerfia 
Çerfi Martii, interdicito via illa uti civitati Tadinati, tribui 
Tadinati, (12) TuscoNarico lapydico nomini, civitatis Tadina- 
tis, tribus Tadinatis, Tusci Narici lapidici nominis (13) laribus 
accitis nonaccitis, geniis novensidibus patriis, eorum no- 
mini. Praestita Çerfia Çerfi Martii, esto faustus (14) volens 
pace tua populo civitatis Iguvinœ, civitati Iguvinœ, ejus (po- 
puli) nomini, ejus (civitatis) nomini, ejus (civitatis) laribus 
accitis non accitis, geniis (15) novensidibus patriis. Prœstita 
Çerfia Çerfi Martii, salvum servato populum civitatis Iguvinœ, 
salvam servato (16) civitatem Iguvinam. Prœstita Çerfia Çerfi 
Martii, salvum servato populi civitatis Iguvinœ (17) nomen, 
lares, ritus, viros, pecudes, campos, fruges. Salvas servato. 
Esto faustus volens pace tua populo civitatis Iguvinœ, (18) 
civitati Iguvinœ, ejus (populi) nomini, ejus (civitatis) nomini. 
Prœstita Çerfia Çerfi Martii, te bis vasculis atris pro populo 
(19) civitatis Iguvinœ, pro civitate Iguvina, pro ejus (populi) 
nomine, pro ejus (civitatis) nomine. Prœstita Çerfia Çerfi 
Martii, te (20) invocavi. Prœstita Çerfia Çerfi Martii fausti mo- 
re te invocavi. — Tune cum precatione ita dicito : (21) Prœstita 
Çerfia Çerfi Martii, te bis vasculis atris, te plenis, pro populo 
Iguvino, pro civitate (22) Iguvina, pro ejus (populi) nomine, 
pro ejus (civitatis) nomine. Prœstita Çerfia Çerfi Martii, te in- 
vocavi. Prœstitœ (23) Çerfiœ Çerfi Martii faustœ more te invo- 
cavi. — Tum libato, infundito. Tum ad Rusemam (24) cum 
precatione libato Prœstitœ Çerfiœ Çerfi Martii pro populo ci- 
vitatis Iguvinœ, pro civitate Iguvina. Tum vasculis (25) albis 
precator. Super atra transversim imponito. Ita precator: 



TABLE I 6 30. — TABLE VII a 40. 203 

Prsestita Çerfia Çerfi Martii, te (26) his vasculis albis pro po- 
pulo civitatis Iguvinœ, pro civitate Iguvina, pro ejus (populi) 
Domine, pro ejus (civitatis) nomine. Prœstita (27) Çerfia Çerfi 
Martii, concedito via illa uti populo civitatis Iguvinae, civitati 
IguvinsB, populi civitatis Iguvinae (28), civitatis Iguvinae lari- 
bus accitis non accitis, geniis novensidibus patriis, ejus (po- 
puli) nomini, ejus (civitatis) nomini. Praestita Çerfia (29) Çerfi 
Martii, salvum servato populum civitatis Iguvinae, salvam 
servato civitatem Iguvinani. Praestita Çerfia Çerfi (30) Martii, 
salvum servato populi civitatis Iguvinae, civitatis Iguvinae no- 
men, lares, ritus, viros, pecudes, campos, fruges. (31) Salvas 
servato. Esto faustus volens, pace tua, populo civitatis Igu- 
vinae, civitati Iguvinae, ejus (populi) nomini, ejus (civitatis) 
nomini. Praestita (32) Çerfia Çerfi Martii, te his vasculis albis 
pro populo civitatis Iguvinae, pro civitate Iguvina, pro ejus 
(populi) nomine, pro ejus (civitatis) (33) nomine. Praestita 
Çerfia Çerfi Martii, te invocavi. Praestitae Çerfiae Çerfi Martii 
faustae more te (34) invocavi. Tune cum sacrificio ita preca- 
tor : Praestita Çerfia Çerfi Martii, te his vasculis albis, te ple- 
nis, (35) pro populo civitatis Iguvinae, pro civitate Iguvina, 
pro ejus (populi) nomine, pro ejus (civitatis) nomine. Praestita 
Çerfia Çerfer Martier, te (36) invocavi.. Praestitae Çerfiae Çerfi 
Martii faustae more, te invocavi. — Tum libato, infundito. 
^37) Libum et molam sparsam — innixus facito Fisovio Sancio 
pro populo civitatis Iguvinae, pro civitate Iguvina. Tum (38) 
nuncupato uti post portam Tesenacam. Libi frusta dato. Tum 
libum molam sparsam panem ad puritatem februato. (39) Su- 
pra instillato. Trans Satam ito. Postquam Trans Satam rever- 
sus eris, tum commolito ; commolitis precator. Capides (40) 
sacras dicito. 

(I b 27) Ad Rupiniam très porcas rubras aut piceas facito 
Praestitae ( 28 ) Çerfiae Çerfi Martii. Libamina facito. OUas do- 
nato. (29) Capides sacras dicito. Yascula voveto atra alba. 
Lacté facito. (30) Tacitus precator. Adipibus, extis [facito]. 

(VII a 41) Trahaf Sahate vitla trif feeiu Turse èerfie Serfe^^ 
Martiei; popluper totar IjoviTiar, totaper Ijovina. Persaea fétu. 
Poni (42) fétu. Arvio fétu, Tases persnimu. Prosesetir strusla 
ficlam arsveitu. Suront naratu puse verisco Treblaneir. Ape (43) 
purdinéiusty carsiiu pufe abrons facurent puse erus dersa. 
Ape erus dirsust^postro combifiatu Rubincx/me; erus (44) dersa, 
Enem Traha Sahatam combifiatu; erus dersa. Enem Rubiname 



204 TABLE I 6 31. — TABLE Vn a 41. 

postro covertu; comoltUy comatir persnimu et (45) capif sacra 
aitu. Enom Traha Sahatcum covertu; comoltu^ comatir 

persnihîmu. Enom purditom fust. 

(16 31) Tra Sate tref vitlaf feitu Tuse Çerfie Çerfe 
Martîes. (32) Pedaia feitu. Arviu ustentu. Puni fétu. 
Taçez pesnimu. (33) Adeper arves. Pune purtinçus, 
kadetu pufe apruf (34) fakurent puze erus teda. 
Ape erus tedust, pustru (35) kupifiatu Rupiname; 
erus teda. Ene Tra Sahta kupifiaia; (36) erus teda. 
Enu Rupiname pustru kuvertu. Antakre* (37) ku- 
mate pesnimu. Enu kapi sakra aitu. Veskiu vêtu. 
(38) Enu Satame kuvertu. Antakre kumate pesnimu. 
Enu esunu (39) purtitu fust. 

Le sacrifice de Trahaf Sahata^ dont il a déjà été deux fois 
question par avance, consiste en trois génisses {vitlaf) offer- 
tes à Tursa Çerfia. Ce nom de Trahaf Sahata^ sur lequel nous 
n'avons pas encore donné d'explication, est employé neuf 
fois : 

I b 31. Tra Sate feitu. 

VU a 41. Trahaf Sahate fétu. 

I h 35. Tra Sahta kupifiaia. 

VII a 44. Traha Sahatam combifiatu. 

VII a 5. Ape Traha Sahata combifiançust, 

VII a 39. Ape Traha Sahata covortus, 

VII a 39. Traf Sahatam etu, 

VII a 45. Traha Sahata/m covertu. 

I b 38. Satame kuvertu. 

Il ressort de ces passages que les deux mots qui composent 
cette expression sont traités comme n'en faisant qu'un , c'est- 
à-dire que le premier terme reste invariable, tandis que le 
second prend la flexion exigée par l'ensemble de la phrase. 
Une fois (I b 38), au lieu de deux termes, on emploie le se- 
cond seul. Dans les deux premiers passages, nous avons le 
datif; dans les six passages suivants, c'est l'accusatif (le m est 
plusieurs fois omis à la fin de Sahata) ; le dernier exemple 
nous présente l'accusatif suivi de e(n). Le mot trahaf ou tràf 
est, comme l'a reconnu Kirchhoff, le latin trans *; de même 

1. Ant akre. 

2. Cf. la première syllabe de trahvorH (VIE a 25). 



TABLE I 6 31. — TABLE VII a 43. 205 

que le ns de raccusatif pluriel, celui de irons a donné nais- 
sance à un f. Ouant à Sahata, Sala, il était probablement à 
l'origine le régime de traf : mais l'habitude ayant soudé les 
deux mots, le substantif s'est rendu grammaticalement indé- 
pendant de sa préposition, pour ne plus obéir qu'à la syntaxe 
de la phrase. Pour former des mots comme Transpadantis, 
Cisalpinus, le latin a dû souder également les locutions Trans 
Padum, cis Alpes : pareille chose est arrivée pour les noms 
de lieu comme Forum Julii, Forum Semproni, Portus Vene- 
ris, qui ont fini par être traités comme ne faisant qu'un 
seul mot^ Nous ayons donc un nom de lieu: Trans Satam. On 
ne saurait déterminer ce que signifiait ce mot Sâta, et il vaut 
•mieux s'abstenir de toute hypothèse à cet égard. La descrip- 
tion du sacrifice ne présente rien de nouveau. 

Vient ensuite l'ordre de retourner aux Fontuli pour y pra- 
tiquer l'opération communément exprimée par les mots erus 
dirstu. Le texte ne nomme pas les Fontuli; il se contente de 
les désigner par la périphrase pufe abrons facurent « ubi apros 
fecerint ». Mais le sens de cette expression ne peut laisser 
aucun doute, quand on se rappelle que les sangliers ont été 
immolés aux Fontuli, et quand on voit que le cortège revien- 
dra ensuite à Rupinia, pour finir par Traha Sahata, c'est-à- 
dire pour accomplir une seconde fois exactement le môme 
trajet. Le verbe facurent est un futur passé, tout l'ensemble 
des prescriptions étant considéré comme au futur. On voit 
que facio a un parfait faible, comme si en latin, au lieu de 
feci, nous avions facui. — Pufe, qu'il faut prendre ici comme 
adverbe de lieu et non comme adverbe de temps, a déjà été 
reconnu l'équivalent du latin (c)ubi^. — Reste l'accusatif plu- 
riel abrons que A. K., avec une conséquence qu'il faut ad- 
mirer en la condamnant, ont eu le courage de déclarer une 
faute du graveur*. Nous avons ici la forme ancienne et com- 
plète de l'accusatif pluriel, telle qu'elle s'est conservée seule- 
ment en sanscrit, en crétois et en borussien S Cet accusatif n'est 
pas seul de son espèce puisque erus, sans parler d'exemples 
moins certains, est formé de la même façon. I 6 33 met apru f : 



1« V. iieunief, Compotes iyniaetiques en grec, dans rAnnuaire de rAssociation 
des Études grecques. 1872, p. 301. 

2. Voy. p. 37. 

3. Ouvrage cité, 11^ p. 287. 

4. Schleicher, Compendium, $ 250. 



206 TABLE I ft 31. — TABLE VII a 44. 

preuve qui, à elle seule, suffirait pour attester que la langue 
des tables VI et VII n*est pas plus moderne que celle de I. 

Cette proposition pufe ahrons facurent dépend de Timpéra- 
tif carsitu, qui a déjà été expliqué comme répondant au latin 
calaio *. Il n'y a pas de régime direct, mais il est clair qu'il 
est question des acolytes, et probablement aussi du peuple 
qui les accompagne. L'adfertor doit les appeler là où Ton a 
sacrifié les sangliers, c'es^àKiire qu'il leur doit intimer Tordre 
de retourner à cet endroit. Le motif est contenu dans les mots 
suiyeLtits puse erus dersa. Dersa{t), en vieil ombrien teda(t), 
est le subjonctif du même verbe qui fait à l'impératif dirstu 
ou tedtu : le redoublement est conservé; la flexion est celle 
de la troisième conjugaison latine. On remarquera que nous 
avons ici un vrai subjonctif, à la différence des optatifs comme 
aseriaia^ portaia^ dia. C'est donc pour que l'adfertor distribue 
les morceaux de la victime. En effet, cette partie du sacrifice 
avait été, comme on se le rappelle, déclarée différée dans l'a- 
linéa relatif aux Fontuli (VII a 5). — Ape erus dirsust est la 
répétition du môme fait au futur passé : « postquam frusta 
dederit ». Ce futur passé dirsust, tedust, pourrait, à ce qu'il 
semble, être rapproché du latin dederit : mais je croiff qu'on 
sera plus près de la vérité en admettant que l'ombrien n'a 
plus conscience du redoublement renfermé dans ce verbe et 
a formé dersmt d'un thème ders-, comme il tire 8es(t)ust d'un 
thème ses{ty. Au contraire, dans une forme que nous allons 
rencontrer (VII a 46), on aura un exemple de redoublement 
pareil à celui de dedi. Les mots combifiatu Rubina/me contien- 
nent l'ordre d'aller ensuite prendre les auspices à Rupinia. 
On est étonné de voir reparaître ici la mention des auspices, 
qui, jusqu'à présent, avaient eu leur place au commencement 
et non à la fin des sacrifices. Postro[m) qui accompagne le 
verbe, et qui a embarrassé A. K., parce qu'ils le prenaient 
pour un adverbe de lieu signifiant t rétro, post tergum ' », se 
justifie du moment qu'on y reconnaît un adverbe signifiant 
ce denuo' ». Après la distribution faite aux Fontuli et à Ru- 
pinia, une autre a lieu à Trans Satam. On voit que le sacrifica- 
teur parcourt une seconde fois les mêmes étapes. Il s'écoulait 
de même chez les Romains un laps de temps entre l'immola- 
tion de la victime et la porrection des entrailles. C'est ce qu'on 

1. Voy. p. 54. 

2. Il, 288. 

3. Voy. p. 118. 



TABLE I 6 39. — TABLE VII a 45. 207 

voit par Varron, De 1. 1. VI, 4, § 31, et par Macrobe, Sat. 1, 16. 
De là, chez les Romains, le proverbe Inter cœsa et porrecta^ 
pour marquer Tintervalle entre le commencement et la fin 
d'une entreprise. — L'emploi du subjonctif dersa au lieu de 
Timpératif dirstu peut se comparer à celui de l'optatif kupi- 
fiaia (I b 35) au lieu de la forme ordinaire kupifiatu. 

Un troisième et dernier acte de ce sacrifice, mais qui a seu- 
lement Rupinia et Trans Satam pour théâtre, c'est l'opération 
marquée par comoltu comatir p&i^snihimu. La raison pour la- 
quelle Fontuli n'est pas mentionné nous échappe. Au contraire 
on aperçoit bien le motif d'une autre prescription qui concerne 
le seul Rupinia : capif sciera aiiu « capides sacras nuntiato ». 
Il est question ici des coupes qui ont servi à la libation, et 
nous avons ici une nouvelle confirmation du sens que nous 
avons cru devoir attribuer à vesticatu. 1 6 37 ajoute : vesklu 
vêtu « vascula voveto », faisant allusion sans doute aux vases 
noirs et blancs qui ont été présentés à Praestita Çerfia. — Il y 
a peu de chose à ajouter sur I h 31-39, la plupart des termes 
étant déjà connus. Tuse est pour Turse. Çerfe a perdu son 
s finaL L'optatif ku pif iaia, le subjonctif ted a sont pour ku- 
pifiaias,tedas,si Ton ad met que cette table continue à em- 
ployer la seconde personne. Mais à la ligne 34 on a ted us t, à 
la L 40 atedafust, ce qui montre que la t. I, sur la fin, em- 
ploie comme VI-YII la 3" personne : le sens ne se trouve 
d'ailleurs pas modifié par ce changement grammatical. — Au 
lieu de kumate(s) tout court, on a ici deux fois antakre(s) 
kumate(s) : antakres est le substantif qui désigne lesobjets 
qu'on doit briser. Aufrecht reconnaît dans antakres le latin . 
integriSj ce qui satisfait aux règles de la phonétique, mais ne 
convient pas beaucoup pour le sens. J'aime mieux voir dans 
ce mot l'un des nombreux termes qui, chez les anciens, dési- 
gnent les vases du sacrifice. 



TRADUCTION. 

(VII a 41) Trans Satam vitulas très facito Tursœ Cerfiœ Cerfi 
Martii pro populo civitatis Iguvinœ, pro civitate Iguvina. Li- 
bamina facito. Lacté (42) facito. OUas facito. Tacitus precator. 
Prosectis struiculam, ofTam addito. Item nuncupato uti ad por- 
tam Trebulanam. Postquam (43) polluxerit, calato [hue] ubi 
apros fecerint ut frusta det. Postquam frusta dederit, denuo 



208 TABLE I 6 40. — TABLE VII a 46. 

auspicator ad Rupiniam; frusta (44) det. Tum Trans Satam 
auspicator; frusta det. Tum ad Rupiniam denuo convertitor; 
confringito; confractis precator, et (45) capides sacras nun- 
tiato. Tum Trans Satam convertitor; confringito; confractis 
precator. Tum polluctum fuerit. 

(I 6 31) Trans Satam très vitulas facito Tursœ ÇerBœ Çerfi 
Martii. (32) Libamina facito. OUas donato. Lacté facito. Taci- 
tus precator. (33) Adipibus, extis [facito]. Postquam polluxerit, 
calato [hue] ubi apros (34) fecerint uti frusta det. Postquam 
frusta dederit, denuo (35) auspicator ad Rupiniam; frusta 
det. Tum Trans Satam auspicator; (36) frusta det. Tum ad 
Rupiniam denuo convertitor. Urceis (37) confractis precator. 
Tum capides sacras nuntiato. Vascula voveto. (38) Tum ad 
Satam convertitor. Urceis confractis precator. Tum sacrificium 
(39) polluctum fuerit. 

(VII a 46). Po8 tertio^ pane poplo andirsafusty porse perça 
arsmatia habiest et prinvatur dur tefruto Tursar eso tasetur 
(47) persnihimumo : Tursa Jovia^ totam Tarsinatem^ Irifo 
Tarsinatenij Tuscom Naharcom Japusco nome, totar (48) Tar- 
sinaler^ tri for Tarsinater ^ Tuscer^ Naho/rcer Japuscer nomner 
nerf sihitu an^itUy Jovie hostatu anostatu (49) tursitUy tremitUy 
hondUy holtUy ninctu^ nepitu^ suniiu^ savitUy preplohotatu\ 
previélatu. Tursa Jovia, futu fons^ {hO)pacer pose tua pople totar 
lovinar^ tote lovine^ erar nerus éihitir anéihitir, Jovies hostatir 
anhostatir^ eroni (51) nomne^ erar nomne. Este trioper deitu. 

(16 40). Pus tertiu* pane puplu atedafust, iveka 
. perakre tusetu*. 

La première phrase comprend deux propositions, dont Tune 
a pour verbe andirsafust et l'autre persnihimumo. Le premier 
verbe est écrit sur I 6 40 atedafust, ce qui permet de le 
rattacher sûrement au môme thème dirs^ ders ou ted qui se 
trouve dans le subjonctif c?ers-a, dirs-a^ ted- a, dans Timpéra- 
tif dirS'tUj ted tu. On a déjà vu* que ce thème n'est autre chose 
que la racine d[a) « donner» avec un redoublement : ded ou 
didy écrit ted, tid ou ders, dirs. Mais ici le redoublement 

1. FotUrHo. 

2. TariinattrUucer, 

3. Trefplo hota/iu> 

4. Pustertiu. 

5. Tuseiu. 

6. Voy. p. 206. 



TABLE I 6 40. — TABLE VH a 46. 209 

est d'une autre nature que dans les formes que nous venons 
de citer : en effet , nous n'avons pas cette fois un thème ders 
ou ted appartenant à la 3* conjugaison, comme en latin 
sistere; le futur antérieur serait alors dirsusl tedust, formes 
que nous avons effectivement déjà rencontrées (VII a 43. I 6 
34). Celle qui nous occupe se fait remarquer, non-seulement 
par la conservation de Vf du verbe auxiliaire, mais par la 
présence de Va du verbe da « donner » : cette différence s'ex- 
plique si l'on admet que la syllabe réduplicative de est l'ex- 
pression du parfait. On a vu qu'un autre verbe qui conserve 
Vf de l'auxiliaire est ambr-e^furent (VI h 56), ampr-e-fus 
(I h 20) . Pour compléter l'analogie, à côté de ce futur antérieur, 
il y en a un autre sans f : iust (VI al). — Le préfixe contenu 
dans artrdirsafust est le môme que dans arir-ferener^ c'est-à-dire 
la préposition a/m ou a/mb « circum» *. — Le sens est donc « cir- 
cumdederit ». — L'emploi d'un futur antérieur fait supposer 
que la proposition est subordonnée : si nous cherchons le 
terme qui la régit, nous sommes amené à le reconnaître dans 
pos ... pane, PanCy comme l'a expliqué Aufrecht*, est le latin 
quamde ou çuancfe, adverbe employé par Lucrèce : le d s'est 
assimilé à l'n précédent, comme dans j^one, pu ne '. Quant à 
pos, c'est le latin posty dont le t n'était plus prononcé, à moins 
qu'il n'ait été simplement oublié par le graveur. La jonction 
de ces deux mots nous donne le latin postquam : oh sait qu'en 
latin aussi les deux termes peuvent encore quelquefois se sé- 
parer. — Tertio(m) est un accusatif neutre pris adverbiale- 
ment. D'après les règles ordinaires , on s'attendrait à une 
forme tertim (cf. Fisim pour Fisiom), et, en effet, on a eu 
tertim VI 6 64. C'est un exemple du peu de fixité de l'ortho- 
graphe ombrienne. — Poplo{m) ne peut être que le régime de 
andirsafust dont il reste maintenant à établir le sens. D'après 
tout ce qui précède, drcumdare doit être pris ici dans le sens 



1. M. Bugge (ZK. XXII, 454) a récemment expliqué andersafutt par la racine 
tla «porter», qui en latin prête une partie de ses temps à fero. On aurait par con- 
séquent la môme expression que popler anfertner. Mais il faudrait admettre avec 
ce savant que tla est devenu tela, puis teda, ce qui me parait peu vraisemblable. 
Le groupe (i existe dans Tlatie (V b 9) : si la langue avait voulu l'éviter, elle 
aurait probablement supprimé le f, comme a fait le latin, et l'on aurait eu 
a-4a/ufl. 

2. Die umbr, sprd, I, 160; II, 293. 

3. Sur Torigine de cette syllabe -de, qui est une pure enclitique, voyez Bréal, 
Mémoires de la Société de linguittique, l, 198. 

14 



210 TABLE I 6 40. — * TABLE Vn a 51. 

de « circumferre, lustrare ». Il s'agit du triple circuit prescrit 
YI b 62-65, de sorte que toute la portion VU a 3-46 est comme 
une parenthèse ou comme une cérémonie à part, qui est en- 
castrée dans la cérémonie principale. Tandis que andirsafvst 
est au singulier, Timpératif persnihimvmo est au pluriel, ce 
qui s'explique par le sujet dont il est accompagné : porse 
perça arsmatia habiest etprinvatur dur <^ qui prœtextam lustra- 
lem habebit et calatores duo ». La fin de la phrase est égale- 
ment connue : « sic taciti precantor». Il reste tefruto Tui*sar^ 
qui occupe ici la même place que termnuco dans un passage 
semblable VI 6 57, d'où l*on peut inférer que c'est un com- 
plément circonstanciel. Nous avons, en effet, l'ablatif tefru 
suivi de la particule enclitique to{m) qui marque une idée de 
lieu. Tefru répond & l'osque tefùrùm qui se trouve deux 
fois sur la table votive d'Agnone (la 17. 6 20) : saahtùm 
tefùrùm alttrBi pùtereipid akenei sakahiter «sanc- 
tum delubrum [in] altero utroque fundo sanciatur ». Le pre- 
mier u du mot osque est une simple insertion euphonique 
comme le second a de sakaraklùmou comme le second o 
de potorospid^ On a déjà vu le même mot Tefer comme 
nom propre associé à l'adjectif Jotni*s (VI b 22-36). — Tursar 
est le génitif] du nom de la divinité que nous avons vu adorer 
en dernier lieu. U est vraisemblable que le temple de cette 
déesse s'élevait à Trans Satam, puisque c'est à cet endroit 
qu'elle a été spécialement invoquée. Une nouvelle prière lui 
est adressée; seulement, au lieu du surnom Çerfia^ on lui 
donne celui de Jcyoia. Tous les autres mots de cette prière sont 
connus; il faut seulement remarquer (VII a 49) la variante 
sunitu au lieu de sonitu. La prière doit être répétée trois fois. 
— Gomme d'habitude, I b omet ce texte. 



TRADUCTION. 

{VII a 46) Postquam tertium populum cîrcumdederit, qui 
prsetextam lustralem habebit et calatores duo in delubro Tursae 
ita taciti (47) precantor : Tursa Jovia, civitatem Tadinatem, 
tribum Tadinatem, Tuscum Naricum lapydicum nomen, civi- 
tatis (48) Tadinatis, tribus Tadinatis, Tusci Narici lapydicî no- 
minis lares accitos non accitos, genios novensides patrios (49) 

1. Voy. Kircbhoff, ZK, 1,36. 



TABLE I 6 40. — TABLE VU a 51. 211 

terreto, tremefacito, — , — , — , — , — , — , propellito, devincito. 
Tursa Jovia, esto fausta, (50) volens pace tua populo civitatis 
Iguvinœ, civitati Iguvinœ, ejus (civitatis) laribus accitis non 
accitis, geniis novensidibus patriis, eorum (51) nomini, ejus 
(civitatis) nomini. Ita ter dicito. 
(I b 42) Postquam tertium populum circumdederit... 



(VII a 51) Enom ivenga peracrif^ tursituto porse perça ars- 
maiia habiest et (52) prinvatur. Hondra furo sehemeniarhatuto. 
Totar pisi heriest pafe trif promorn hahurent^ eaf A cersoniem 
(53) fétu Turse Jovie, popluper totar Ijovinar^ totaper Jovina. 
Suront naratu puse verisco Treblanir. Arvio fétu. (54) Persaea 
fétu. Struéla ficla prosesetir arsveitu. Tases persnimu. Poni fétu. 

(I b 40) Iveka perakre tusetu*. (41) Super kumne 
adfertur prinuvatu tuf tusetutu. (42) Hutra furu 
sehmeniar* hatutu eaf iveka* (43) tre. Akedunie fétu 
Tuse Juvie*. Arviu ustetu. (44) Puni fétu. Pedaiafetu. 
Taçez pesnimu. Adepe arves. 

(45) Kvestretie* usaie svesu vuv çisti tisteteies'. 

La première phrase a pour verbe Timpératif pluriel tursituto 
et pour sujet l'expression déjà bien des fois répétée porse 
perça arsmatia habiest et prinvaMir. I 6 40 a l'impératif singu- 
lier tu(r)setu. Mais dans la phrase suivante on revient sur 
la môme idée, et Ton dit cette fois tu(r)setutu, en donnant 
pour sujet adfertur prinuvatu(s) tuf. C'est ce passage qui 
montre que la périphrase porse perça arsmatia habiest désigne 
Tadfertor. Il faut remarquer Taccusatif tuf au lieu du nomi- 
natif tus (en ombrien nouveau dur) : on ne peut expliquer 
cette anomalie (si Ton ne veut pas la regarder comme une 
faute du graveur) que par un commencement d'appauvris- 
sement de la déclinaison, analogue & ce que nous avons con- 
staté pour les pronoms. C'est par les noms de nombre que la 
flexion commence ordinairement & se perdre; comparez l'in- 
déclinable latin quatuor au grec Ttff9«fe< encore susceptible 
de flexion. Quand la flexion meurt, ce n'est pas une forme 
dépourvue de désinence casuelle qui succède à l'ancienne 



1. PeracrU). — 2. Tuseiu. — 3. Furusehmeniar. — [4. Eafiveka. 
— 5. Tuseiuvie. — 6. Kvestre tie. — 7. Ces mots ne présentent aucune 
séparation dans le texte. 



212 TABLE I 6 41. — TABLE VU a 51. 

déclinaison : c'est un cas quelconque (en ombrien, dans le 
présent exemple, Taccusatif) qui usurpe la place de tous les 
autres cas^ 

Le régime de tursitiUo (VII a 51) est wenga(f) peracrif : le 
texte porte peracrio qui ne peut être qu'une faute. En effet, 
partout ailleurs cet adjectif est de la 3* déclinaison : or, peror 
crio ne pourrait être qu'un génitif pluriel, ce qui ne donne 
aucun sens, et ce qui est en désaccord avec I b 40, où nous 
avons iveka perakre (pour ivekaf perakref). On com- 
prend que sur le modèle en caractères étrusques que le gra- 
veur de VII avait sous les yeux, un 8 à moitié effacé ait pu 
être pris pour un O. — Le substantif wenga^ iveka, est le 
latin juvenca « génisse ». Comme il arrive souvent en vieil 
ombrien, on néglige d'écrire la nasale, ce qui ne veut pas 
dire qu'elle ne fût pas prononcée. La fusion de ju en i a aussi 
lieu en latin dans biga^ quadrîga (pour bi-iga, quadriAga^ ve- 
nant eux-mêmes de bi-juga^ quadrirjugà). Ces génisses sont 
au nombre de trois, comme on le verra un peu plus loin (VII 
a 52, I 6 43). — A. K. ont reconnu avec raison dans tursiivto 
le latin torrere; il s'agit d'un holocauste. 

Vient ensuite le complément circonstanciel super kumne 
(I b 41). Dans ces mots je reconnais le latin super culmine 
(culmne). La même expression est employée neuf fois dans 
e rituel des frères Arvales. «Fratres Arvales sacrificium Deœ 
Diœ indixerunt, ibique — magister fratrum Arvalium, ma- 
nibus lautis, velato capite, sub divo, culmine, contra orien- 
tem, sacrificium Deae Dise cum coUegis indixit ». On a deux 
fois la variante columine (Henzen, p. 7). Ce passage a donné 
lieu à diverses interprétations : Marini construit sub divo co- 
lumine^ et croit qu'il est question d'un portique aipsi sur- 
nommé du temple [Atii^ I, 273). Mommsen sépare sub divo^ 
et explique colwmine contra orientem par dinnanzi alla fac- 
ciata orientale del tempio, culmen o colvmen essendo il comi- 
gnolo deir edifizio (chez Henzen, Scavi^ p. 51). Je crois que 
culmine ou columine doivent être détachés de ce qui précède 
et de ce qui suit, et qu'ils sont pris dans le sens de colle « sur 
la colline »':on sait que le temple des Arvales était situé sur 
une hauteur (cf. le passage où il est dit per clivum jactave- 

1. Le latin quatuor, qui a Tair de faire exception à cette règle, est en réalité 
pour qwUuorës : nous reviendrons sur ce mot p. 230. 

2. Cf. Catulle, LXUI, 71 : 

Ego yitam agam sub altis Phrygiae columinibus. 



TABLE I fe 42. — TABLE VH a 52. 213 

runt). C'est aussi le sens de notre super kumne. Il est im- 
possible de savoir si c'est l'oubli ou quelque autre cause qui 
a fait omettre cette circonstance sur VIL 

La phrase suivante présente de grandes difficultés. Nous 
retrouvons Timpératif hatuto qui s'est déjà montré au singu- 
lier VI 6 49 = I 6 11, et qui vient d'un verbe que nous avons 
traduit par « prendre »*. — Nous avons ensuite le mot hondra 
hutra qu'on a vu VI a 15 comme préposition signifiant 
« infra » : la suite du contexte montrera si hondra doit être 
entendu ici de la môme façon. — Sehemenia/r sehmeniar 
est ou bien le génitif singulier, ou bien le nominatif pluriel 
d'un nom féminin. Le même mot est encore employé trois 
fois, mais comme adjectif : II 6 1, semenies tekuries; V h 
11, 16, sehmenier dequrier. Nous avons ici un datif-ablatif plu- 
riel féminin. Les sehmeniœ dequriœ sont une fête au sujet de 
laquelle les inscriptions II 6 et V 6 contiennent difiérentes re- 
commandations. Je crois que le mot sehmeniar est synonyme 
de sehmeniar dequriar^ et comme nous avons le pluriel dans 
les trois autres passages, nous regarderons sehmsniar — non 
comme un génitif singulier — mais comme un nominatif plu- 
riel. — Ce nominatif est le sujet d'un verbe qui ne peut être 
autre que /wro, dans lequel je reconnais la 3* personne plu- 
rielle du futur de fu. Il est vrai qu'ailleurs nous avons eu le 
futur staheren « stabunt », avec une désinence en(t). Mais 
on n'est pas en droit de demander à l'ombrien une fixité 
que ne présente ni le latin, où l'on a erunt et fuerint^ dixe- 
runt à côté de dixêre, ni le grec, où à côté des parfaits comme 
XfiXodcaat OU trouve lopYOfv, dnearaXxav*, Dans furo{nt) nous avons 
une contraction et le changement de s en r, pour fu-esont, — 
Nous pouvons maintenant retourner à hondra^ qui doit être 
ici conjonction, et non préposition : je le traduis par « ante- 
quam ». Le sens est qu'avant la fête des SemeniaB il faut 
prendre les trois génisses. Cette phrase et la suivante ne 
doivent pas être considérées comme faisant partie de la des- 
cription, mais plutôt comme une glose introduite ici dans le 
texte, parce que les trois génisses qui forment l'objet prin- 
cipal du sacrifice sont nommées pour la première fois. On 
indique à cette occasion quand et comment l'adfertor doit se 
procurer ces génisses. L'expression Semeniar deqv/riar sera 
analysée V 6 1 1 . 

1. Voy. p. 166. 

2. Curtius, Tempora und Modi, p. 183. 



2U TABLE I 6 45. — TABLE VII a 54. 

Vient ensuite un membre de phrase qui ne se trouve pas 
sur I b 42, et que nous rattachons à ce qui suit, bien qu'on 
puisse aussi, sans changement important dans le sens, le 
rapporter à la phrase précédente. Totar pisi heriest pafe trif 
promom haburent est une proposition relative, comme on le 
voit par le pronom paf-e « quas » ; trif « très » se rapporte à 
pafe; ces deux mots sont le régime de haburent « habuerint ». 
Promom est un adverbe équivalent au latin vrirmmt^. Le sens 
est donc : « quas [juvencas] très primum habuerint ». Pisi 
heriest est une expression correspondant au latin quilibet ou 
plutôt quis lU)ebit. Quant à totar^ c'est le génitif de tota « civi- 
tas ». On a donc une phrase ainsi conçue : ce Civitatis quili- 
bet, quas [juvencas] très primum habuerint.... » Le sens de 
la phrase principale n'est pas douteux : Acersoniem^ est le 
datif suivi de en du même nom de ville que nous avions I b 
43. <c Eas Aquilonise facito ». Mais il n'est pas admissible que 
le premier venu s'immisce, au moment du sacrifice principal, 
dans les fonctions jusqu'à présent réservées à l'adfertor et à 
ses aides ; comme nous avons dans cette phrase une anaco- 
luthe évidente, puisque fétu est au singulier et haburent au 
pluriel, nous pouvons admettre une double interruption de 
la construction. L'intention du texte, à ce qu'il me semble, 
est de dire que les génisses immolées & Aquilonia pourront 
être offertes par un homme quelconque de la cité, et qu'on 
acceptera celles qui auront été données d'abord. La déesse est 
appelée cette fois Tursa Jovia^ au lieu de Tursa Çerfia. Les 
autres circonstances du sacrifice ne présentent rien de nou- 
veau. 

Nous sommes arrivés au bout de cette longue description. 
Mais avant d'en résumer les principaux caractères, il nous 
reste à lire ce qui se trouve au verso de VII, et à dire un mot 
de la ligne dernière de I b. Cette ligne, qui est d'un aspect 
assez extraordinaire, contient une série de mots dont les der- 
niers ne présentent aucune séparation. Les mêmes mots, sauf 
deux variantes, se retrouvent à la fin de II a inscrits en tra- 
vers de la Table, mais cette fois sans séparation aucune. Voici 
les deux textes : 
16 45. Kvestre tie usaie svesuvuvçistitisteteies. 
II a 44. Kvestretieusaçesvesuvuvçistiteteies. 

1. Cf. m, 3, 15, 23. Cet adverbe vient de pro, et non de prss comme le latin 
primum. 

2. Pour Aeersonie + en. Le changement de n en m est dû à ]a dissimulation. 



TABLE I fe 45. — TABLE VII 6 1. 215 

Il est probable que cette phrase, dont le sens est d'ailleurs 
indéchiffrable pour nous, forme un tout complet et ne se rap- 
porte pas d'une façon immédiate à ce qui précède. Autrement 
elle ne se trouverait pas sans changement sur deux tables 
différentes. D'après le commencement on entrevoit seulement 
qu'il est fait mention de la questure (Kvestretie) ou du 
questeur (Kvestre). On verra plus tard (V a 23. V fe 2) que 
cette dignité existait dans la corporation iguvienne. On croit 
distinguer svesu ou svesuvuv, qui est peut-être le sueso 
de VII fe 1. Un verbe parent de stare, sisterey statuerey se trouve 
à la fin sous la forme stiteteies, qui parait être un parfait ^ 
Quand nous aurons terminé Tinscription YII fe, je reviendrai 
sur un mot de cette phrase, dont le sens peut se deviner. Il 
n'est pas sûr qu'elle soit conçue dans le même idiome que le 
reste des inscriptions, et je rappelle à ce sujet ce que j'ai dit 
plus haut (p. 50) des noms empruntés à la topographie des 
environs d'Iguvium. 

TRADUCTION. 

(VII a 51) Tum juvencas ambarvales Tursœ torrento qui 
prsetextam lustralem habebit et (52) calatores. Antequam 
erunt Semeniœ [juvencas] sumite. Civitatis quilibet, quas très 
primum habuerint, eas Aquiloniae (53) facito Tursœ Joviae, 
pro populo civitatis Iguvinœ, pro civitate Iguvina. Deinde 
nuncupato ut ad portam Trebulanam. Ollas facito. (54) Liba- 
mina facito. Struiculam, offam prosectis addito. Tacitus pre- 
cator. Lacté facito. 

(I fe 40) Juvencas ambarvales Tursœ torreto. (41) Super 
culmine adfertor calatores duo torrento. (42) Antequam erunt 
Semeniœ, sumite eas juvencas (43) très. Aquiloniœ facito 
Tursse Jovise. Ollas donato. (44) Lacté facito. Libamina facito. 
Tacitus precator. Adipibus, extis [facito]. 

(45) Quaestura 

OBLIGATIONS DE l'aDFERTOR ENVERS LE COLLEGE. 

(VII fe 1) Pisipanupei fratrexs* fratrus Atiersier* fusty erec^ 

1. Cf. eitipes V a 2^ 14. La leçon de 1 6 45 contient un ti de trop. r-;Sur une 
inscription osque de Velletri on a siaUatiens « statuerunt ». 

2. Panuptifratrexs, 

3. FnUfutaUenier, 

4. FuMUf€e. 



216 TABLE I 6 45. — TABLE VII 6 1. 

sueso fratrecate portaia sevacne fratrom (2) A tiersio desendufy 
pifi reper fratreca pars est * erom ehiaiOy ponne ivengar tur- 
siandu hertei^ (3) appei arf&riur Atiersir poplom andersafust, 
Sve neip portust issoc pitsei subra screhto est^ (4) fratreci motar 
sins A. CGC. 

Ce morceau, qui est inscrit au verso de VII, n'est repré- 
senté, au moins en apparence, par rien de semblable sur I. 
Nous verrons toutefois un peu plus loin qu'il y a lieu de pen- 
ser que la dernière ligne de I 6 exprime quelque chose d'ap- 
prochant. On remarquera que l'orthographe de ces quatre 
lignes offre certaines particularités : l'emploi de la lettre X, 
inusitée partout ailleurs, l'usage plus fréquent des lettres dou- 
bles (ponne, appei, issoc). — Nous avons d'abord une propo- 
sition relative commençant par pisi « qui » et ayant fusi 
a fuerit » pour verbe. A ce pisi répond un erec « ille » qui a 
portaia pour verbe. L'attribut de la proposition relative ne 
saurait être un autre mot que fratreocs^ qui rappelle par son 
xs l'ancienne orthographe latine, dans exstrad, saacsum^ lexs, 
faxsit*. L'orthographe fratreks se trouve V a 23, en un pas- 
sage ainsi conçu : ehvelklu feia fratreks ute kvestur 
« — faciat fratrex aut quaestor. » La comparaison de cet en- 
droit nous confirme que fratrexs est un jiominatif, et il nous 
met également sur la voie du sens ; puisqu'on dit « le fratreks 
ou le questeur »^ ce doit être un nom de fonctionnaire. On 
est naturellement porté à regarder frater comme le primitif, 
d'autant plus que dans notre phrase nous trouvons ensuite le 
datif pluriel fratrus « fratribus ». La forme latine eût été 
fratricas : en ombrien, elle a passé dans la troisième décli- 
naison, comme on a en latin prœcox à côté de prœcoquus, 
prœcoquis; imbrex à côté de imbricus*. Il ressort de ces pas- 
sages qu'il y avait dans la corporation iguvienne un magis- 
trat qui portait le nom de fratricas ou fratrex, et le sens de 
notre phrase, autant que nous le comprenons jusqu'à pré- 
sent, est : a Quicumque — fratricus fratribus — fuerit. » Par- 
nupeiy par sa place à côté de pisi, comme par son aspect, ré- 
vèle une origine pronominale : pei est la même syllabe qui 
termine podruhpei (VI a 11) « utroque »; panu pour pannu, 
panduy représente le latin qiuindo. Pam/wpei équivaut donc à 
quandoque dont il a aussi le sens. 

1. Parsest. 

2. CoraseD, Ouvrage cité, 1, 296 

3. Gorsseii; Ihid. II, 20b, 589. 



TABLE I 6 45. — TABLE VII h 1. 217 

Il reste le mot A tiersier qui réclame des explications un peu 
plus étendues. Voici un certain nombre de passages où il est 
associé comme ici au mot frater^ et où il s'accorde avec lui ; 

\ a \. Esuk frater Atijediur eitipes. 

V a 14. Frater Atijediur esu eitipes. 

V fe 11. Frater AHersiur. 

V 6 16. Frateer^ Atiersiur. 

V a 25, 27. V 6 3. Mestru karu fratru Atijediu, 
11^21,35. Petruniaper natine fratru Atijediu. 
II b 26. Vuçijaper natine fratru Atijediu. 

V a 12. Adputrati fratru Atijediu. 

V 6 8, 14. Fratrus Atiersir, 

II a 2. III, 24. Fratrusper Atijedies. 

III, 29. Fratruspe Atijedie. 

D'autres fois le mot est employé sans frater. 

V a 4. Adfertur pisi pumpe fust eikvasese Atije- 
dier. 

y a 16. Kumnahkle Atijedie ukre eikvasese Atije- 
dier! 
II a 13. Atijedie aviekate. 

Joignons-y tout de suite cet endroit où est employé un 
terme évidemment apparenté : 

II b 1. Sim kaprum upetu .... Atijediate, être Atije* 
diate. 

Dans les quatre premiers passages nous avons le nomina- 
tif pluriel : dans les quatre passages qui suivent on recon- 
naît le génitif pluriel; c'est le datif et l'ablatif pluriel que 
présentent les trois suivants. On obtient donc une expression 
fratres Atiedii dont il faut maintenant chercher à connaître la 
valeur. Une première circonstance à noter, c'est la similitude 
du mot Atijediate (II 6 1). Comme le suffixe as, atis, s'a- 
joute ordinairement à des noms de Heu pour marquer l'ex- 
traction (ArpinateSy Ravennates)^ on doit supposer un primi- 
tif Atiedia ou Atiediwn, d'où les Atiediates sont originaires. 
Or il existait en effet, auprès d'Iguvium, une ville d'Attidium 
(aujourd'hui Attigio) plusieurs fois mentionnée sur des in- 

1. U faut remarquer la forme fnawr où le double « indique que la chute de 
la désinence a été compensée par rallongement de la voyelle. 



218 TABLE I 6 45. — TABLE VII b 1 

scriptions, et d'où étaient les Attidiates, cités par Pline l'An- 
cien (III, 19) comme l'une des populations de l'Ombrie. Dans 
le liber coloniarvm * il est aussi fait mention de Ydger Atteic^ 
tis et de YAtteiatis oppidum parmi les villes de l'Ombrie. Si 
l'on songe qu'Iguvium est dans le voisinage, il paraîtra na- 
turel de rattacher, comme l'ont fait A. K.' et Lepsius, les noms 
employés sur nos tables à ce nom de ville Attidium. Pour mar- 
quer l'extraction on emploie souvent, ainsi que cela vient 
d'être dit, le suffixe .as, aiis^ et le mot Atijediate (II b 1) dé- 
signera très-bien ceux qui sont originaires d'Attidium. Mais 
un suffixe de ce genre n'est pas nécessaire : c'est ainsi qu'en 
latin on emploie comme synonymes Lavinienses et Lavinii^ 
qui signifient tous deux « habitants de Lavinium »; Corfinii 
est le nom des habitants de Corfinium et Latia pens désigne la 
population du Latium. On peut donc traduire frater Atiersiur 
par les frères Attidiens, c'est-à-dire les frères originaires d'At- 
tidium. Comme le font remarquer A. E., cette dénomination 
semble indiquer que la corporation reconnaissait Attidium 
pour son lieu d'origine. Nous verrons plus loin (V a 4) une 
expression qui doit faire penser qu'il y avait encore des frères 
Attidiens en d'autres lieux'. 

On apprend donc ici le nom du collège qui a fait graver 
ces tables : le terme fratres est connu par les fratres Arvales 
de Rome, et s'il est vrai, comme l'affirment Rossi et Monam- 
sen, que cet emploi du mot frater soit unique dans la langue 
latine *, la ressemblance entre le collège attidien et celui des 
Arvales, qui se manifestera encore par d'autres traits, n'en 
est que plus frappant. 

Nous avons vu plus haut qu'au pisi « qui » du commence- 
ment répond un erec « ille » ayant portaia(t) pour verbe. 
C'est une forme de l'optatif pareille a aseriaia \ et apparte- 
nant au même verbe dont on a vu l'impératif por^a^ (VI 6 55 = 
I 6 18). Le régime ne saurait être autre, selon nous, que stieso. 
Malheureusement le sens en est inconnu : Aufrecht, qui s'est 



1. Gromatici vetores, éd. Lachmann^ Berlin, 1848, 1, p. 240, 252, 259. 

2. Ouvrage cité, II, p. 303 suiv. 

3. Les deux savants pressent trop les conséquences qu'on peut tirer d'un 
nom, quand ils vont jusqu'à penser que la ville d'Iguvium était une colonie d'At- 
tidium dont elle avait emporté les sacra. 

4. Henzen, Acta frairum Arvalium, p. i. Âlios sacerdotes prster Arvales La- 
tine fratres nuncupatos esse et Mommsenus et Rossius recte neganmt 

5. Voy. p. 24. 



' TABLE I 6 45. — TABLE VII b 2. 219 

occupé deux fois de ce passage, la première fois dans son 
grand ouvrage, une seconde fois dans le Journal de Kuhn 
(YIII, 218), le traduit par « jussum » ou « mandatum ». Mais 
comme toute la construction proposée par ce savant nous 
parait inacceptable, nous devons aussi écarter cette significa- 
tion pour laquelle il ne présente aucun argument spécial. 
Il y a un mot qui peut nous éclairer jusqu'à un certain point 
sur le sens de sueso : c'est sevacne, dans lequel je vois un 
adjectif qui s'y rapporte. Ce mot que nous trouvons ici pour 
la première fois, mais qui se présentera plusieurs fois dans la 
suite, sera expliqué comme signifiant «debitus »^ Il se rap- 
porte ordinairement à des objets présentés en sacrifice ou en 
hommage à la divinité. On doit donc supposer que siteso 
désigne également quelque offrande, d'autant plus qu'il est 
régi par le verbe portaia{t), La suite du texte nous permettra 
sa,ns doute de serrer le sens de plus près. 

Nous avons laissé derrière nous fratrecate^ auquel il faut 
joindre frairom Atiersio desenduf. Le premier mot est le datif 
d'un substantif de la 1" ou de la 2* déclinaison, qui équivaut 
pour le sens à notre français « confrérie », et pour la forme, 
sauf la difTérence de la déclinaison, aux mots latins comme 
magistratuSy consulatvs, pontificatuSj patriciatus, La base est 
l'adjectif /Va^rici^. — Les deux mots fratrom Atiersio sont au 
génitif, et l'indéclinable deéenduf (le graveur a mis un s au 
lieu de ^) « douze » doit être considéré comme étant au même 
cas : en ce qui concerne le f final, nous renvoyons à la p. 211. 
On remarquera ce nombre de douze, qui est un nouveau 
point de ressemblance avec les frères Arvales. — Celui qui, 
parmi les frères Attidiens, exercera les fonctions de fratrictiSy 
devra donc remettre à la confrérie des douze frères Attidiens 
le sueso qui est dû. 

Vient ensuite une proposition relative commençant par 
pifi. On peut voir dans ce mot un accusatif pluriel du thème 
relatif pi [pif-i)- Mais d'autre part on peut aussi le décompo- 
ser en pi-fl et en faire un adverbe analogue à pu-fe (VI a 8) : 
il correspondrait pour la formation au latin ibi, ubi. Pour 
nous décider entre ces deux explications, il faudrait savoir 
exactement ce qu'est siieso. Nous reviendrons sur ce point un 
peu plus loin. — Le verbe de la proposition relative doit être 
cherché dans parsest, ou plutôt (car le graveur a oublié de 

1. Voy. n h 8. 



220 TABLE I 6 45. — TABLE VU b 2. 

séparer les deux mots) le verbe n'est autre que est et il a pars 
pour sujet. Le substantif ;>ar8, dont le sens primitif est « ré- 
partition », doit s'entendre comme formant avec est une lo- 
cution analogue au latin « jus est, sequum est ». Cf. en grec 
le rapport de v£V«<ri<; et vduioç. — Le complément de cette locu- 
tion est formé par les mots reper fratreca erom ehiato. Dans 
erom Aufrecht a reconnu avec raison l'infinitif (cf. a/ero, 
yi b 48) du verbe substantif es. Le sens du participe ehiato est 
inconnu : toutefois, on voit qu'il vient d'un verbe ayant e ou 
ex pour préfixe. Les mots reper fratreca « pro re fratrica » qui 
raccompagnent, rappellent l'idée d'ofFrande qui nous a déjà 
été précédemment suggérée. Je suis donc porté à penser que 
ehiato se réfère, non pas aux frères Attidiens, mais à sueso^ 
qui dès lors devra être considéré soit comme un accusatif 
pluriel [suesof.,.. pifi..., pars est erom ehiato f)^ soit comme un 
accusatif singulier neutre [suesom.,., pifi « comme » .... pa/rs 
est erom ehiatom]. Si nous nous rappelons que le verbe j3or- 
ta/re a déjà été employé (VI 6 55 = I 6 18) dans le sens spé- 
cial d'apporter le tribut, on ne trouvera pas invraisemblable 
la supposition qu'il est question ici d'une redevance payée à 
la corporation attidienne. Dans les Actes des frères Arvales 
il est fait mention de dons en argent : sportulas acceperunt 
singuli présentes denarios centenos (Henzen, p. CCY, CCIX). 
Ces offrandes en numéraire portaient le nom de stipes, Ovide 
(Fastes, lY, 352) parle de cet usage : 

Die, inquam, parva cur stipe quserat opes? 
Gontulit sas populus; de quo delubra Metellus 
Fecit, ait. Dandaa mos stipis inde manet. 

Le peuple donnait aussi de l'argent aux fêtes en l'honneur 
d'Apollon. Tite-Live, XXV, 12. Prœtor.... edixit ut populus 
per eos ludos stipem Apollini, quantam commodum esset, 
conferret. Paulus, p. 23. ApoUinares ludos.... populus lau- 
reatus spectabat, stipe data pro cujusque copia*. — D'après 
ces témoignages je crois devoir attribuer à sueso le sens de 
(c stipem » ou « stipes » et à ehiato celui de « exaclam » ou 
« exactas ». 

Les deux propositions incidentes qui commencent l'une 
par ponne, l'autre par appei^ doivent encore être rapportées 
à ce qui précède ; elles indiquent à quel moment de la céré- 

1. Voy. d'autres passages chez Becker-Marquardt, IV, 157, 172. 



TABLE I 6 45. — TABLE VH b 3. 221 

monie la redevance est payée. Ponne^ ainsi qu'on l'a vu, 
signifie « lorsque » : cette orthographe conserve, par le dou- 
ble n, le souvenir de l'assimilation qui a eu lieu dans pon-de 
= qibom-de (cf. ali-cun-dôy inde, qucmide). Le verbe régi par 
ponne est tursiandu dans lequel il faut voir une forme passive 
(le r final est tombé) du môme verbe qui fait à l'impératif 
tursito^. Nous avons ici un subjonctif présent : l'emploi du 
subjonctif vient de ce qu'on indique une éventualité qui se 
présentera plus d'une fois et d'une manière périodique. Le 
texte ajoute hertei qui est une locution adverbiale accompa- 
gnant fréquenunent le subjonctif. 

III, 1. esunu fuia herter. 

Y a 6. pide uraku ri esuna si herte. 

Y a 8. revestu pude tedte eru emantur herte. 

Y a 10. revestu emantu herte 

Y 6 8. Clavemiur dirsas herti, 

Y 6 11, 16. Dirsans herti frateer Aiiersiwr. 

Y 6 13. Casilos dirsa herti. 

Étymologiquement herte ir, herter, herte est la troisième 
personne du singulier du présent passif d'un verbe signifiant 
« vouloir », que nous avons déjà rencontré en plusieurs occa- 
sions'. La présence d'un ei où e dans la dernière syllabe tient 
à une variation comme celle que nous avons en latin, où Vi 
alterne avec Vu dans les formes amaris et amatur. Chargé de 
la désinence passive, heriteir s'est resserré en herteir (cf. l'os- 
que vincter « vincitur »), à moins que nous n'ayons ici une 
conjugaison plus ancienne et sans voyelle de liaison, comme, 
par exemple, fer-tur à côté de fer-ir-mur en latin. Quant au 
sens, herter peut se comparer au latin libet, qui est devenu 
aussi une locution adverbiale {quilibety qiuintuslibet), ou encore 
à licety qui se construit avec le subjonctif, mais qui a- une 
acception un peu différente. 

Le sujet de tursiandu étant évidemment ivengar, nous avons 
une phrase dont la traduction littérale est : « quum juvencœ 
torreantur [quoties] libet ». — La proposition suivante com- 
mence par appeiy que Kirchhoff regarde comme une faute, 
pour apei. Mais il se pourrait que nous eussions ici l'encli- 

1. Voy. p. 212. Le r est tombé de même à la fin de emantu, herte [à côté 
de emantur, herter). 

2. Voy. p. 103, 163, 214.. 



222 TABLE I 6 45. — TABLE VII b 3. 

tique pei (cf. podruhpei, panupeî)^ de sorte que la locution 
complète serait apepei : le sens de l'enclitique serait de don- 
ner à la conjonction une valeur distribu live, comme que en 
latin dans quisque^ quandoque^. — Le sujet est wrf&rtuT^ auquel 
se rapporte -4 ii^sir. Nous avons ici un exemple du nominatif 
singulier des thèmes en io (= latin Aitidiy£). Cf. les nomina- 
tifs osques comme Ohtavis, Helrennis (Octavius, Herennius). 
Je traduis « Tadfertor attidien », c'esl-à-dire Tadfertor de la 
corporation attidienne. Je ne saurais, comme le font A. K., 
voir dans ce personnage un magistrat de la ville d'Attidium, 
ne faisant point partie de la confrérie religieuse, et venu ex- 
pressément à Iguvium pour présider le sacrifice. Entre les 
frères Attidiens et Tadfertor attidien le rapport, semble-t-il, 
est le môme qu'entre les sodales Augustales et le fïamen Au- 
gustalis. Ainsi la redevance due à la corporation doit être 
payée au moment de l'holocauste, après que l'adfertor a pu- 
rifié le peuple. On voit par ces mots que la prescription con- 
tenue VII b se rattache au cérémonial décrit précédemment. 

La phrase suivante commence par une proposition condi- 
tionnelle négative : sve neip portust « si non portaverit ». Au 
lieu de portust on aurait attendu poWattô^ owportosty d'après 
le modèle de subocau et de vesticos (YI b 25). Je suppose qu'il y 
a changement de conjugaison, comme en latin sono^ mico font 
au parfait sonui^ micuL — Vient ensuite une proposition cir- 
constancielle dont tous les mots sont connus : issoc pusei 
subra screhto est « ita uli supra scriptum est ». 

Le verbe de la proposition principale est sins^ pour sintj par 
le changement de nt en ns comme dans etaians. — Motar^ est 
le génitif singulier ou le nominatif pluriel d'un substantif 
moia que nous retrouverons ailleurs (V b 2. 3. 6), et qui cor- 
respond à l'osque molta ou multa, au latin multa. Il signifie 
ce amende' ». Pour savoir à quel cas est ce mot, il faut con- 
tinuer la phrase. — Fratreci est le datif de fratrexs et repré- 
sente le régime indirect de sins. — Il reste A. CGC. dans lequel 
il faut voir le sujet : c'est une façon toute romaine d'écrire 
asses trecenti. On ne saurait conclure de cette somme que le 
nummvs était inconnu : même à Rome l'usage de compter en 

1. Diaprés une communication manuscrite de H. Sophus Bugge, je vois qu'il 
fait dériver appei de ah-^-pH « a quo [tempore]. » 

2. Sur l'origine de ce mot, voy. Bréal, dans la Rivista di fUologia, 1874. La 
forme osque est molta. Le £ a été supprimé en ombrien, comme au participe 
eomaÇI)tir, 



TABLE I 5 45. — TABLE VU b 4. 223 

cts les amendes des associations s'est maintenu après aue le 
nummus était déjà devenu l'unité monétaire des amencies de 
TÉtat*. — Le chiffre de la somme, qui est écrit à une certaine 
distance, semble avoir été d'abord laissé en blanc. — Il reste 
à expliquer la forme assez insolite moUxr^ au lieu de laquelle 
on aurait attendu mota. Le plus vraisemblable est d'y voir un 
nominatif pluriel : peut-être molia désignait-il une somme 
fixe, comme à Rome le minimum de l'amende était une bre- 
bis; trois cents as auraient alors constitué plusieurs amendes. 
— Je reviens encore une fois au mot sueso (VII b 1) pour faire 
remarquer que le même terme suesu se retrouve à la der- 
nière ligne de I 6 et II a. On peut donc soupçonner que la 
phrase inintelligible I 6 45 renferme la même prescription 
que VII 6 1-4. 

TRADUCTION. 

{VII b 1) Qui quandoque magister fratribus Attidiis fuerit, 
is stipes (?) collegio portet débitas fratrum (2) Attidiorum 
duodecim, quas pro re fraterna jus est esse exactas {?), quum 
juvencœ torreantur quotiescunque, (3) postquam adfertor 
Attidius populum circumdederit. Si nec portaverit illud uti 
supra scriptum est, (4) magistro multœ sint asses CGC. 

QUEL EST LE RAPPORT DE LA TABLE I AVEC LES TABLES VI-VII? 

Avant de quitter les textes dont l'explication nous a occupés 
jusqu'à présent, nous voulons traiter certains points de cri- 
tique et d'histoire qui s'y rattachent. D'abord la quesiion sui- 
vante : quel est le rapport de la recension abrégée contenue 
sur la table 1 avec la recension détaillée donnée par les tables 
VI-VII? Les savants qui ont accordé leur attention aux Tables 
Eugubines ont généralement regardé VI-VII comme une copie 
amplifiée de I : c'est l'opinion d'Aufrecht et Kirchhoff *. Quant 
aux divergences de phonétique et de vocabulaire qui séparent 
les deux recensions, plusieurs explications ont été proposées. 
Lanzi croyait qu'on parlait à Iguvium, dans le même temps, 

1. Rttdorff dans la ZeiUehrifl fur ge$ckiehUiehê Bechttwistensehatt, XX, 228. 
— L'amende en question doit punir la négligence de radfertor, et elle ne le 
dispense pas de verser la somme qu'il doit à la caisse du collège. Cf. V a 13. 

2. Voy. par exemple, Unibr» SprachdenkmxUr, II, p. 130. Cf. Huschke, p. 46. 



224 TABLE I 6 45. — TABLE VU b 4. 

deux dialectes; Lepsius est disposé à placer entre t et VI-YII 
un intervalle de deux siècles, et il attribue les différences au 
changement survenu dans la langue. Je ne crois* pas que ces 
points de vue puissent être adoptés. Pour apporter dans cette 
difficile question la clarté nécessaire, je la diviserai en plu- 
sieurs propositions que j'essayerai de démontrer successive- 
ment. 

1* VI-VII n'a pas été copié sur L — Si VI-VII ne se distin- 
guait de I que par des additions, telles que les prières citées 
in extenso ou des prescriptions du rituel qui manquent sur I, 
on pourrait dire que Tauteur de VI-VII a ajouté des détails 
que l'auteur de I avait jugés inutiles. Mais il y a aussi sur 
VI-VII des parties en moins qui ne peuvent s'expliquer ni 
par une inadvertance, ni par une omission volontaire. Ce 
sont entre autres : 

I a 25 puste asiane fétu. 
I 6 20 tures et pure. 
I b 36, 38 antakre, antakres. 
I 6 41 super kumne. 
Neuf fois adepes arves. 

En présence du soin méticuleux que prend VI-VII de ne 
rien omettre, on ne peut douter que si Fauteur avait eu ces 
mots sous les yeux il les aurait reproduits. 

Une seconde preuve que VI-VII n'a pas copié I, c'est qu'il 
a des formes plus archaïques. Tels sont : abrons Vil a 43 
= apruf I b 33. Dur VII a 46 au lieu de l'indéclinable tuf 
1 6 41. VI-VII emploie constamment dans ses prescriptions la 
troisième personne, au lieu que I, après avoir longtemps 
employé la deuxième personne, retombe à son tour dans la 
troisième (I b 34, 40). — VI-VII a trois manières de marquer 
les longues, savoir : ou bien il redouble la voyelle (eetUy eesona^ 
meersta^' feetu)^ ou bien il écrit deux fois la voyelle en sépa- 
rant les deux lettres par un h : stahamu, spahamu^ sahate^ 
ahatripursatu, sehemeniar^ sehemUy sihiiUy persnihimu^ como- 
hota)^ ou bien il fait simplement suivre la voyelle d'un h 
(stahmuy spahmu^ sehmeniery podruJipeï). De ces trois modes, 
le dernier est le plus moderne, puisqu'il suppose le second, 
qui est lui-même moins archaïque que le premier*. Or, le 

1. C'est le redoublement de la voyelle qui marque la longue en osque (faamat, 
FlMUsaif fiitn4km). 



TABLE I 5 45. — TABLE Vil b 1. 225 

troisième est à peu près le seul usité sur I (ahtrepudatu, 
sahta, amprehtu, sehmeniar, persnihmu)^ 

Certaines formes sont plus intactes sur YI-YU que sur I : 
vestisia (ainsi écrit neuf fois) en regard de vestiça (I a 17, 28, 
31), ponisiater (\lb 51) = puniçate [Ib 15). Non-seulement 
Vi manque dans cette dernière leçon, mais la consonne finale 
est tombée. Lepsius, et après lui Kirchboff, ont placé le crité-. 
rium de l'ancien et du nouvel ombrien dans le changement 
d'un s final en r au datif-ablatif pluriel et au génitif singulier. 
Mais la suppression absolue de la consonne finale marque 
une dégradation au moins aussi avancée que le changement 
de £ final en r. Or, nous avons pour le datif-ablatif pluriel 
antakre, kumate (16 37) = comaHr (VII 39), adepe (16 26, 
44), et au génitif Çerfe (16 28, 31) = Serfer. Le changement 
d'un s final en r ne manque pas non plus sur I, puisqu'on a 
1 6 30 et 33 adeper arves à côté de la forme ordinaire ade- 
pes arves. — L'adjectif grabovivs paraît au datif une fois 
sous la forme complète grabovie (VI 6 19), tandis que I con- 
naît seulement la forme contractée krapuvi (I a 3, il, 21).— 
Enfin l'orthographe e ou i, qui remplace ordinairement sur I 
la diphthongue ei encore fréquente sur VI -VU, me paraît 
moins archaïque. En latin également, la diphthongue ei se 
voit encore sur les inscriptions les plus anciennes^. 

2® / est Vobbrégé dCune table plus ancienne. Certaines particu- 
larités de l'orthographe de I sont inexplicables à moins d'ad- 
mettre qu'il a été copié sur une table plus ancienne. Ainsi 
dans la même ligne, à deux mots de distance, nous trouvons 
16 2 Ikuvina et liuvina. Ces deux formes ne peuvent être 
contemporaines; elles s'expliquent si l'on admet que la pre- 
mière fois le graveur a copié son modèle et que la seconde 
fois il a suivi la prononciation de son temps. — I débute par 
cette phrase : este persklum aves anzeriates enetu 
« commence ainsi le sacrifice par l'inspection des oiseaux. » 
Mais le mot este « ainsi, » qui a un sens sur VI, parce qu'il 
est suivi de la description détaillée de cette inspection des 
oiseaux, n'en a aucun sur I, où immédiatement après l'on 
passe au sacrifice. Certains passages sont tellement abrégés 
sur I qu'ils ont l'air de se référer à une recension plus détail- 
lée. Telles sont les formules : pernaies, pusnaes (I a 2. 

1. Comme exemple du second mode, on ne peut citer que le nom propre 
Naharkum (Ih 17). 
3. Corasen, I, 730 ss. 

15 



226 TABLE I 6 45. — TABLE VH 6 1. 

16 I0);enumek etatu ikuvinus (16 21); triiuper etatu 
ikuvinus. Certaines parties ont été si abrégées qu'il a fallu 
revenir en arrière pour les expliquer, si bien qu'en voulant 
resserrer le texte on est arrivé à l'allonger; voy., par exemple, 
I a 18. — Enfin les surcharges comme adepes arves (I a 6, 
7, etc.) viennent probablement de ce qu'on avait d'abord cru 
j)OUvoir omettre cette prescription, et qu'elle a été rétablie 
après coup. 

d<> Les deux recensions ont été copiées sv/r un ancien texte dont 
VI-VII est plus près que I, Cette proposition, qui ressort déjà 
de ce qui précède, a besoin d'être précisée. Il faut distinguer 
entre la rédaction et la langue. En ce qui concerne la langue, 
l'une et l'autre recension se sont permis des rajeunissements, 
et c'est ainsi que s'expliquent les faits de grammaire et d'or- 
thographe dont il vient d'être parlé. Pour le vocabulaire éga- 
lement, des modifications ont été faites des deux parts. Ainsi 
VI-VIl évite systématiquement le mot kutef qu'elle remplace 
par taéesy au lieu que I connaît l'une et l'autre expression. 
VI-VII, se servant de l'écriture latine, a introduit l'o à la place 
de Vu partout où il le fallait, et quelquefois où il ne le fallait 
pas, comme VI a 10 somo au lieu de somu et VI a 35 où le 
graveur, après avoir écrit pihaclo^ a dû ensuite corriger en 
pihaclu. Quelquefois on remarque des inconséquences qui ne 
sont pas faciles à expliquer : ainsi le nominatif pluriel de la 
seconde déclinaison est tantôt en or^ tantôt en ur : arsmor^ 
totcor^ dersecor, svbator^ screihtor; mais prinvatur, tasetury 
lovinur. Les exemples en ur paraissent appartenir surtout à 
la fin de VI 6 et à VII. — VI-VII emploie fréquemment la con- 
jonction sururont qui est inconnue aux anciennes tables, et 
il remplace us t en tu par feiiu. De son côté, I a 30, 32 a sub- 
stitué le terme général feitu à osatUy qui était le mot propre 
(VI b 24, 37). On peut donc dire que des deux côtés le texte a 
été rajeuni par endroits. Mais ce qui assure un avantage con- 
sidérable à VI-VII, c'est le caractère suivi et logique de sa 
rédaction, où les invocations sont citées in extenso et les céré- 
monies décrites d'une façon complète. Je ne veux pas dire 
qu'il n'y ait pas, surtout vers la fin, certaines interpolations ; 
mais, en général, ce que VI-VU donne en plus porte la marque 
d'une authenticité incontestable. Je rappellerai seulement la 
délimitation du templum et la formule de deprecatio à l'égard 
des peuples du voisinage. 

Il y a une variante, très-insignifiante d'ailleurs par elle- 



TABLE I 6 45. — TABLE VU b 1. 227 

même, dont la cause peut se deviner. Là où I met tre buf, 
tref sif, tref hapinaf, etc., VI-VII a constamment buftrif^ 
sif trify habina trif. L'origine de cette divergence se com- 
prend si l'on suppose que le prototype indiquait en chiffres 
le nombre des victimes : c'est ainsi que les chiffres sont em- 
ployés VII 6 4, V 6 10, etc. 

De tout ce qui précède, je crois devoir conclure que VI-VII 
est avec I en un rapport collatéral et non en un rapport de 
filiation. Si nous admettons, en outre, comme cela me parait 
nécessaire, que VI-VII est une copie, partiellement rajeunie, 
mais souvent aussi très-exacte d'un texte plus ancien, les 
termes consacrés d'cmden et de nouvel ombrieny qui reposent 
sur l'hypothèse de Lepsius, ne devront à l'avenir être em- 
ployés qu'avec toute sorte de restrictions. 



AGE APPROXIMATIF DES TABLES VI-VH. - RÉSUMÉ. 

Une question importante serait de déterminer approxima- 
tivement la date de ces tables. Comme on vient de le voir, 
il faut distinguer entre l'&ge du texte primitif et T&ge des 
deux copies qui nous en sont parvenues. Nul doute que le 
prototype était en écriture étrusque. D'après certains mots 
mal écrits de la table I, comme vitlup turup kutep (au 
lieu de vitiuf turuf kutef) on peut supposer que le f 
était, au moins en certains endroits, représenté par le carao- 
tère ^ qui appartient, selon Gorssen % à l'alphabet étrusque 
du nord. Il suffisait que le trait de droite fût un peu effacé 
pour que la lettre eût l'apparence d'un ^. On voit aussi que 
ces mêmes tables se servaient du caractère O, puisque nous 
avons une fois furfaO. Comme les points de repère chrono- 
logiques manquent pour l'écriture étrusque, nous ne saurions 
assigner une date ni au modèle perdu, ni à la t. I. Mais pour 
les t. VI-VII, qui sont en caractères latins, les moyens de 
comparaison ne manquent pas, quoiqu'il faille n'en user 
qu'avec réserve. Ritschl*, parmi les critères qu'il indique, en 
donne deux qui trouvent ici leur application :«Geminatio con- 
sonantium nulla ante Ennium, ferme ex œquo fluctuans ab 
a. circiter 580 ad 620, prsevalens ab a. 620 ad 640, fere constans 

1. Ueher die Spraehe der Btnuker, I, p. 12, table I. 

2. Priseœ laHnitatis monumenta epigraphiea, p. 123. 



228 TABLE I 6 45^ — TABLE VH 6 1. 

ab a. circiter 640. — XS pro X simplici non ante SC. de Bac- 
chanalibus (568). «Comme l'un et l'autre critère se trouvent sur 
YII b, où le graveur, n'étant plus lié à un modèle, employait 
l'orthographe de son temps, nous pouvons fixer l'âge ap- 
proximatif des t. VI-VII au milieu du septième siècle de Rome. 
Si nous descendons encore un peu la limite, ce qu'il est pru- 
dent de faire pour une inscription qui appartient à une ville 
de province, nous arrivons au règne d'Auguste. C'est le temps 
où, sous l'inspiration du maître, les anciens cultes étaient 
partout remis en honneur ^ 

Passant maintenant au contenu de ces Tables, je rappelle- 
rai qu'elles décrivent une double cérémonie*, Tune et l'autre 
précédées d'une inspection des oiseaux, savoir : l* l'expia- 
tion de la colline Fisienne et de la cité iguvienne; S*" la lus- 
tration du peuple iguvien. La première de ces cérémonies se 
compose d'une série de sacrifices ofierts près de trois portes 
de la ville, et en deux endroits que nous avons cru pouvoir 
prendre pour des bois sacrés. Il semble que cette expiation 
coinprenne entre autres actes une purification du feu : mal- 
heureusement nos textes, qui supposent le lecteur au courant, 
sont fort laconiques sur ce point. La seconde cérémonie con- 
siste dans une procession circulaire renouvelée trois fois et 
dans une série de quatre sacrifices offerts en des endroits dé- 
terminés de la banlieue d'Iguvium. Au moment de cette lus- 
tration, les étrangers reçoivent l'ordre de quitter le territoire : 
notre texte nomme les Tadinates, les Étrusques, les Nariques 
et les lapydes. Cet ordre d'éloignement n'est d'ailleurs qu'uiîe 
simple formalité, puisqu'on indique aussitôt après aux étran- 
gers les moyens de se racheter'. La lustration, à Iguvium 
comme à Rome, paraît donc être accompagnée d'un recense- 
ment. Les prières adressées aux dieux en faveur du peuple 
iguvien ont pour contre-partie des imprécations contre les 
peuples du dehors. 

Le tour fait trois fois par le cortège remet en mémoire les 
vers où Virgile (Géorg. I, 338) décrit la fête célébrée au com- 
mencement du printemps en l'honneur de Cérès : 

In primis venerare deos, atque annua magnae 
Sacra refer Cereri, l»tis operatus in herbis, 

1. G. Boissier, La religion romaine d'Auguste aux Antonim» Livre I^ chap. 1. 

2. Voy. ci-dessus, p. 3 et 163. 

3. Voy. p. 176. 



TABLE V O- 1. 229 

Extremum sub casum hiemis, jam vere sereno.... 
Guncta tibi "Gererem pubes agresUs adoret ; 
Gui tu lacté fa vos et miti dilue Baccbo ; 
Terque novas circum felix eat hostia fruges, 
Omnis quam cborus et socii comitentur ovantes. 

Servius nous apprend que Virgile décrit ici les Ambarva- 
lia. Cette fôte, qui se célébrait à Rome au mois de mai, était 
confiée aux soins de la corporation des douze frères aryales^ 
La même fête était célébrée encore en d'autres endroits, 
comme le prouve un calendrier rustique (G. I. L. I, p. 358), où 
l'on trouve ay mois de mai cette mention : Segetes lustrantur. 
Il faut rappeler aussi les documents d'origine chrétienne cités 
par Marini [FrcUelli Arvali, I, 138). Sous la date du 29 mai, 
les Actes des martyrs racontent un fait qui s'est passé (l'an 393 
après J. G.), in valle Anaunensi in agro Tridentino. Adest dies 
in qua diis suis quasi pro frugibus habituris gentiles immo- 
lant et jam conversos cogunt immolare... Dum quodam ritu 
gentilitas phantasias suas protenderent atque agrorum spa- 
tia circuirent ... luctuosis omatibus et diversorum pecorum 
pompis erectis.... G'est bien, semble-tr-il, la même fête que 
nous avons ici, et si l'on tient compte des nombreuses coïn- 
cidences que nous avons relevées chemin faisant, la lustra- 
tion décrite sur les Tables apparaîtra comme la fête du prin- 
temps, et les douze frères Attidiens comme les douze frères 
arvales d'Iguvium. 



TABLE V. 



Gomme les Tables Eugubines (sauf YI et VU, III et lY) sont 
indépendantes les unes des autres, et comme l'&ge relatif de 
ces documents, ainsi qu'on a déjà pu le voir, est loin d'être 
une question résolue, nous pouvons choisir pour continuer 
notre interprétation celle de ces tables qui, par son contenu, 
nous paraîtra la plus propre à faire avancer l'intelligence de 
Fensemble. G'est la Table Y que nous allons donc étudier, en 
faisant remarquer qu'elle se divise en deux partie^ tout à fait 

1. Henzen, Àcta frairum ArvàUum, p. 41. 



230 TABIJE val. 

distinctes. La première, qui est en écriture étrusque, va de 
V a 1 à V 6 7, et elle se divise elle-même en deux sections sé- 
parées par une raie horizontale (après la ligne 13). La se- 
conde partie (Y b 8-18) est en caractères latins et d'une main 
différente. On verra que cette seconde partie n'offre aucun 
rapport avec ce qui précède, et c'est probablement pour uti- 
liser la place disponible qu'on l'a inscrite sur la même 
plaque. 

L'écriture de la partie étrusque offre cette singularité que 
le M est représenté constamment par une lettre ainsi for- 
mée A, qu'on ne retrouve pas sur les autres tables et dont 
l'origine épigraphique est obscure*. Les caractères sont tra- 
cés d'une manière ferme et lisible : le texte, sauf peu d'en- 
droits, paraît correct, et les séparations sont faites avec un 
soin irréprochable. 

Nous rapprochons le commencement des deux sections 
(Y a 1 et 14) qui est presque identique : 

(1) Esuk frater Atijediur (2) eitipes, plenasier ur- 
nasier, uhtretie (3) T. T. Kastruçije. 

(14) Frater Atijediur esu eitipes, plenasier (15) ur- 
nasier, uhtretie K. T. Kluvijer, kumnah (16) kle Âti- 
jedie ukre Eikvasese Âtijedier. 

Le sujet est frater Atijediur, qui n'est pas un nominatif 
singulier comme on pourrait le croire à première vue, mais 
bien un nominatif pluriel. La désinence plurielle us, ur est 
déjà connue : Ikuvinus (I b 21, 22), Ijovinur (YI 6 56, 63), 
tasetur (YI b 57), prinvatur (YI b 50). On voit déjà que sur cette 
table le rhotacisme existe comme sur YI-YII. Atijediur étant 
un nominatif pluriel, frater en est nécessairement un aussi : 
pour expliquer cette forme, qui semble d'abord privée de 
toute flexion, il faut tenir compte de la variante frateer 
(Y b 16) qui prouve que Ve est long. En l'absence d'un autre 
exemple de thème à consonne, on ne peut dire avec certitude 
quel était plus anciennement le nominatif plurieP. Toutefois 
je suppose qu'il faisait fratrs, fraters : l'a s'est introduit 

1. Cette lettre a été déchiffrée par Lepsiua, De Tab, Sug, p. 46 s. Jusque-là on 
l'avait toujours lue l, quoique le l fût déjà représenté par un autre caractère. 
Je suppose que les deux traits initiaux de M, qui dans certains alphabets étrus- 
ques a la forme AA, ont pris la place de la lettre entière. 

2. Cf. en osque les nominatifs pluriels kenzsûr, censtur (Enderis, p. LXV). 
 Tezception de quatuor, le latin a perdu ces formes : on sait que fraires, eemO' 
res sont fléchis comme s'ils venaient de thèmes fratri-j cetuori-. 



TABLE val. 231 

pour aider la prononciation, et la syllabe est restée longue, 
même après la chute de la seconde consonne. Le verbe est 
eitipes, 3* personne du pluriel d*un verbe inconnu. La forme 
en es, ens, rappelle celle de etaias^ etaianSy sins, dirsas, dirsans. 
De môme en osque, uupsens*. On doit peut-être rapprocher 
de ce eitipes le stiteteies de I 6 45, II a 44. Comme la pre- 
mière phrase est chaque fois suivie d un texte de loi, je sup- 
pose que c'est un parfait signifiant « jusserunt, decreverunt.» 
— Le régime est esuk, esu, qui, comme d'habitude, se rap- 
porte à ce qui suit : « hoc », ou si on le prend adverbiale- 
ment : a ita ». Uhtretie est l'ablatif d'un nom de la cin- 
quième déclinaison, analogue à planities^ mollities. Le primi- 
tif est uhtur, employé III, 4, 7, 8, et correspondant au latin 
aiictor^. Nous avons donc un substantif abstrait comme arjbc-- 
toritaSy dans lequel il faut remarquer la disparition complète 
de la voyelle du suffixe tor, twr^. C'est probablement l'accent 
(uhtretie) qui a amené la suppression de la voyelle brève 
atone précédente (uhturetie). Le latin, qui aime à allonger 
la voyelle des suffixes, ne connaît plus que des noms en 
tôrem^ loris : mais c'est là un fait récent, ainsi que cela res- 
sort de la comparaison des langues congénères, particulière- 
ment du grec (fi^Topoç). Même en latin on a encore parturio^ 
esurioj qui supposent des primitifs à voyelle brève*. — Cet 
uhtretie est chaque fois suivi d'un nom propre au génitif : 
T. T. Kastruçije{r) et K. T. Kluvijer. Dans l'un et dans 
l'autre on remarque un dédoublement de Vi qui n'est pas 
borné, comme donnerait à l'entendre l'explication de Kirch- 
hoff*, à Tavant-dernière syllabe des noms propres, mais qui 
est un fait ordinaire de la phonétique ombrienne : j'ai déjà 
cité trijuper, herijei, Atijediur. En latin les noms cor- 
respondant Castrucius et Cluvius existent l'un et l'autre. 
Quant aux deux sigles dont chacun est précédé, ils se rap- 
portent à un usage pour lequel nous renvoyons à A. E. * : la 

1. Bugge, ZK, XXII; 387. 

2. Le h dans ce mot ne doit pas être considéré comme le représentant du 
c latin, mais comme le signe de la longue. 

3. Cf. kvestretie I h 45, II a 44 venant de kvestur. 

4. Voy. Corssen^ I, 569, II, 350. Les noms latins en (rina, comme dùdtïna^ et 
en trix, tricani; comme victrix^ vidricem appartiennent par leur formation à 
une époque où To du suffixe tor était encore bref et a pu, par conséquent, être 
supprimé comme celui de uhtretie. 

5. Ouvrage cité, II, 310. 

6. Ouvr. cité. II, p. 311. Gomp. Hommsen, Die utUmtolifc^im DiaUhie^ p. 240. 



232 TABLE V a 2. 

première initiale désigne le prénom de la personne; la se- 
conde (il faut supposer le mot au génitif) désigne le nom du 
père. — Ce sont donc ces deux personnages qui ont associé 
leurs noms aux décrets qui vont suivre. Que faut-il entendre 
au juste par uhtretie? On peut supposer que c'est par leur 
autorité, c'est-à-dire sur leur proposition que les décrets ont 
été adoptés. Mais une indication plus utile que celle de Vauctor 
est, à ce qu'il semble, la date de la loi. Elle est indispensable 
dans un document de ce genre, et elle ne manque jamais dans 
les textes similaires des frères Àrvales. J'aime donc mieux 
croire que uhtretie se rapporte à une charge alors exercée 
par les personnages en question, de sorte que la formule 
équivaut àTen-téte romain : Consulibiis..,^ ou œnsviatu.... Ce 
qui me confirme dans cette idée, c'est que sur un autre mo- 
nument ombrien, une borne agraire connue sous le nom de 
pierre d'Âssisium, conservée au Musée de Pérouse, on re- 
trouve la môme indication : 

A6ER. EMPS. ET 

TERMNAS. OHT 

C. V. VISTINIE. NER. T. BABR 

MARONATEI 

VOIS. NER. PROPARTIE 

T. V. VOISIENER 

SACRE. STAHV 

Ne pouvant nous arrêter en ce moment à l'interprétation 
de cette pierre, nous nous contentons de donner la traduc- 
tion qu'en ont proposée A. K. : « Ager emptus et terminatus 
auct(oritate) C. Vistinii, V. f., Ner. Babrii, T. f., Maronis, 
Vois. Propertii, Ner. f., T. Voisieni, V. f. Sacrum sto ». Je crois ' 
qu'ici encore cmctoritate doit se prendre comme l'indication 
de la date. Pour revenir aux Tables Eugubines, on ne saurait 
dire si les deux personnages remplissaient des fonctions dans 
le collège Attidien, de sorte que nous aurions une chronologie 
particulière à la confrérie, ou s'il est question de fonctions 
politiques dans la ville d'Iguvium. Cependant la comparaison 
de la pierre d'Assisium rend la seconde hypothèse plus vrai- 
semblable. 

Nous arrivons à deux mots extrêmement obscurs et sur 
lesquels les conjectures les plus divergentes ont été mises en 
avant : plenasier urnasier. Ce sont deux datifs-ablatifs 
pluriels de la première déclinaison, comme on peut s'en 



TABLE V a 2. 233 

assut'er par le passage suivant, où l'un des deux est employé 
au génitif pluriel : 

III, 1. Esunu fuia herter sume ustite sestentasiaru 
urnasiaru. 

Urnasia paraît être un substantif et plenasia un adjectif, 
car nous voyons que dans l'autre passage urnasia se fait 
précéder pareillement d'un mot qui a l'air de le qualifier. 
C'est là que s'arrête à peu près notre savoir en ce qui con- 
cerne ces deux termes. Kirchhoff, reconnaissant dans ces 
mots le même suffixe qui a donné* en latin des adjectifs 
comme primarius , des substantifs masculins comme argen- 
tariuSy ou neutres comme grcmarium, fait de urnasia l'é- 
quivalent, sauf la différence du genre, du latin umariurriy 
qui désigne, selon Yarron, la table ou la salle de cuisine 
ou de bain où Ton plaçait des urnes remplies d'eau : pie- 
nasius signifie pour lui « plein » et sestentasius, qu'il 
identifie avec le latin sextantcmus^ signifie « renfermant un 
sextans ». Dans la supposition qu'il est question de clepsy- 
dres, il admet que plenasier urnasier marque le moment 
où, la journée étant finie, on remplit de nouveau les réser- 
voirs, c'est-à-dire, selon son calcul, midi, et sestantasier 
urnasier désignerait le moment où les réservoirs auraient 
laissé écouler 23 f de leurs vingt-quatre sextarii, c'est-à-dire 
midi moins dix minutes*. Huschke, citant ce résultat, remar- 
que qu'il est assez inutile d'indiquer l'heure et la minute, si 
Ton se tait sur le jour et sur le mois. Mais Huschke n'est 
guère mieux inspiré quand il explique urnasier par des 
urnes de vin qu'on doit payer comme amende, car avant de 
fixer une amende contre les délinquants, il est bon, ce semble, 
de faire connaître la loi ou le règlement auquel il est défendu 
de manquer. Nous avons ici le préambule d'un décret et nous 
devons chercher dans ce préambule, non pas des circonstances 
empruntées au décret lui-même, mais des données relatives à 
sa confection, c'est-à-dire avant tout le nom des auteurs, la 
date et le lieu. Le nom des auteurs étant déjà exprimé par 
frater Atijediur, on peut se demander si plenasier ur- 
nasier n'exprime pas le lieu. Mais il faut renoncer à cette 
hypothèse, en présence du second décret qui, comme nous le 
verrons tout à l'heure, tout en reproduisant les deux mots 
plenasier urnasier, met l'indication du lieu à la fin du 

1. Op cit. U, 312 se. 



234 TABLE V a 2. 

préambule. Nous sommes donc amenés à voir dans les deux 
mots en question Ténoncé de la date, et comme Tannée, 
selon nous, a déjà été marquée par le nom du magistrat, 
plenasicr urnasier doit être l'indication du mois et du jour. 
Si Ton consulte les Actes des frères Arvales, on voit que la 
date complète n'y manque jamais : on trouve pridie idus ja- 
nuarias, ou YII kalendas februarias, ou kalendis octobri- 
bus *, etc. C'est une locution de ce genre que je soupçonne 
dans notre texte : l'expliquer en détail, je ne l'oserais, à cause 
de l'ignorance où nous sommes sur le calendrier iguvien. On 
remarquera seulement l'identité du suffixe avec celui de ja- 
nuariuSy fébruarius. 11 ne faut pas s'étonner de trouver la 
même indication de mois et de jour sur les deux décrets (Y a 2 
et 14), tandis que l'année est différente : le Collège des Atti- 
diens, comme celui des Arvales, devait avoir ses réunions à 
des jours fixes; voyez, par exemple, chez Henzen (p. 5), toute 
la série de procès-verbaux datés des ides de janvier, depuis 
Tan 38 de Rome jusqu'à l'an 183. 

Tandis que le préambule du premier décret s'arrête sur ces 
mots, celui du second (Y a 15) ajoute encore un membre de 
phrase dans lequel il faut voir l'indication du lieu. A kum* 
na'hkle, qui revient encore deux fois ailleurs (III, 7, 8), répon- 
drait un mot latin culvninaculum. Le simple kumne (I 6 41), 
qui représente le latin culmine^ a déjà été expliqué*. Il s'agit 
sans doute de l'édifice construit sur la hauteur : une forma- 
tion non moins hardie est le latin s&ncbculwm « salle de 
séances pour le sénat ». 

Ce substantif peut être considéré comme étant au locatif, 
si l'on regarde Ye final comme représentant la diphthongue 
et, qui ne parait jamais dans les désinences sur les tables 
en écriture étrusque : on aurait alors le pendant de esmei 
stahmei stahmeitei (YI a 5). On peut aussi regarder kumnah- 
kle-e(n) comme un datif suivi de la postpositiôn en. L'une et 
l'autre explication conviennent pour l'adjectif atijedie qui 
se rapporte àkumnahkle:<ciD templo attidio ». 

Yicnt ensuite une série de trois mots : ukre eikvasese 
atijedier que je regarde comme étant tous trois au même 
cas. Ukre, qui est le mot bien connu signifiant «colline», 
ne peut être qu'un génitif singulier (pour ukres ou ukrer); 



1. Henzen, Actay p. 5, 89, etc. 

2, Voy. p. 212. 



TABLE V a 2. 235 

atijedier est un adjectif se rapportant àukre. La colline 
porte donc elle-même le nom de la corporation religieuse qui 
y possède un temple : « in templo attidio collis — attidii ». 
Il reste eikvasese. Ce mot difficile se retrouve V a 4 : Ad- 
fertur pisi pumpe fust eikvasese atiiedier. Malgré la 
ressemblance extérieure, je crois que nous avons ici un autre 
cas (le datif pluriel) des deux mêmes mots. Il faut rapprocher 
en outre un terme qui présente dans sa première partie une 
grande analogie, savoir eikvasatis. Il se trouve III, 23, en 
un passage qui est répété avec de légères variantes III, 29 : 
Fratrusper (fratruspe) atijedies (atijedie), ahtisper 
eikvasatis, tutape(tutaper) ijuvina, trefiper ijuvina 
« pro fratribus attidiis, pro aris — is, pro civitate iguvina, 
pro tribu iguvina ». Nous avons une gradation partant de la 
corporation attidienne et aboutissant à la cité igu vienne et & 
la tribu iguvienne.. On voit que la gradation va du particulier 
au général. L'adjectif qui détermine les autels pour lesquels 
on prie doit donc exprimer une relation ethnique ou topo- 
graphique. Le suffixe est le même que dans Atijediates, 
Kaselates, Kureiates, Peiediates, Talenates, Muselâ- 
tes, tous noms ethniques qui se trouvent sur nos Tables. La 
partie antérieure du mot eikvas suppose un primitif Eikva- 
sum, Eikvasa, ou encore Eikvasium, Eikvasia, qui doit 
être un nom de lieu. Les deux dernières formes me paraissent 
les plus vraisemblables : c'est ainsi qu'on a Taurosta, Brun- 
disium^ Canusium^ GemAsitmi^ Perusia^ Venysia, Bandvsia*. 
Dans tous ces mots, le s n'est pas atteint du rhotacisme, pro- 
bablement parce qu'il était précédé d'une nasale*. Dans ce 
Eikvasium je reconnais un mot ayant une étroite afQnité 
avec Igiivium. On sait que l'alphabet étrusque n'a pas de 
caractère spécial pour le 6, de sorte qu'on écrit Ikuvinus, 
Ikuvine, Ikuvina et sur les monnaies Ikuvins. La voyelle 
longue initiale est représentée par ei. Quelle différence y a- 
t-il entre le lieu nommé Eikvasium et celui qui portait le 
nom de Eikuvium, Ikuvium? nous ne pouvons le dire. 
Mais la base des deux mots (et'Au, iku) est la même. C'est ainsi 
qu'on a à côté l'un de l'autre en latin Lav/rentes et Lavinales. 
Je suppose donc que le sens de la phrase est : ce Pour les 

1. Eikvasatis pour eikTasiatis, par suppression de Yi atone devant 
l'a accentué. Comparez p. 119^ 120. 

2. Cf. Corssen. Aussprache^: If, 186, 364. Je ne voudrais pas affirmer toute- 
fois, avec Corssen, que ces mots dérivent d'anciennes formes en ofiUiomy otUia* 



236 TABLE V a 3. 

frères Attidiens, pour les autels ikvasiens, pour la cité igu- 
vienne, pour la tribu iguvienne. » 

Je reviens maintenant au passage Va4:Adfertur pisi 
pumpe fust eikvasese atiiedier, ère ri esune kuraia. 
« Adfertor quicunque fuerit — ibus Attidiis, is rei sacrs 
provideat ». — Nous avons ici le nom des Attidiens employé 
substantivement sans le mot f rater qui l'accompagne d'or- 
dinaire. C'est qu'il est lui-môme accompagné d'un adjectif. Je 
crois que eikvasese est un adjectif dérivé de Eikvasia ou 
Eikvasium à l'aide du suffixe ensis et qu'il signifie igvasien. 
On pourrait objecter que le s du datif pluriel manque à la fin 
de eikvasese. Mais il manque aussi à la fin de adepe (Ib 26, 
44, II a 7] qui est pour adepes, de Atiiediate, Kureiate, 
Talenate, etc. (II b 2), tous mots de la 3* déclinaison em- 
ployés au datif-ablatif pluriel. Retournant enfin à Va 16 : 
Frater Atiiediur esu eitipes... kumnahkle Atiiedie 
ukre Eikvasese Atiiedier, je traduis : « Fratres Attidii 
hocdecreverunt... intemplo Attidio ocris Iguasiensis Attidii ». 
Ici l'adjectif Iguasiensis est donné à la colline où s'élevait le 
temple des frères Attidiens. 



TRADUCTION. 

(V a 1) Hoc fratres Attidii (2) decreverunt [tempore dicto] 
plenasiis urnasiis, magistratum gerente (3) T. Castrucio, T. f. 

(V a 14) Fratres Attidii hoc decreverunt [tempore dicto] 
plenasiis (15) urnasiis, magistratum gerente C. Cluvio, T. f., 
intemplo (16) Attidio coUis Iguasiensis Attidii. 

Je passe maintenant au texte du premier décret. 

(Va 3) Adfertur pisi pumpe (4) fust Eikvasese Ati- 
jedier, ère ri esune (5) kuraia; prehabia pide uraku 
ri esuna (6) si herte, et pure esune sis; sakreu (7) per- 
akneu upetu; revestu pude tedte (8) eru emantur 
herte, et pihaklu pune (9) tribriçu* fuiest akrutu 
revestu (10) emantu herte. Adfertur pisi pumpe (11) 
fust, erek esunesku vepurus felsva (12) adputrati 
fratru Atijediu prehubia (13) et nudpener prever 
pusti kastruvuf. 

l. Tribdiçu, 



TABLE Vas. 237 

Les mots ad fer tu r pisi pumpe fust... ère... se trouvent 
une seconde fois Y a 10, où, au lieu de ère, on a erek. Ce 
pronom, qui se décompose en er-j-ek, nous est déjà connu : 
il signifie « is », et il est précédé d'une proposition relative 
dont le sujet est pisi pumpe, le verbe fust, l'attribut ad- 
fertur. Le sens de la proposition relative est : « adfertor 
quicunque fuerit ». On remarquera l'orthographe pe au lieu 
de pei que nous avons eue dans podruhpei {VI a 11). Pisi 
pumpe supposerait plutôt en latin quiscunque^ qui n'existe 
pas. — Nous avons ensuite le datif pluriel Eikvasese(s) 
Atijedier « Iguasiensibus Attidiis ». Puisqu'on ajoute au 
nom des frères Attidiens cette épithète, il y a lieu de penser 
qu'il y avait encore des frères Attidiens en d'autres endroits. 
Voyez ci-dessus, p. 218. 

Ere(k) riesune kuraia(t). Ce dernier mot est un optatif 
comme aseriaiaj portaia : il répond au latin curet et il est 
construit avec le datif; on trouve aussi curare employé 
comme verbe neutre en latin. — Ri, pour m, est le datif du 
substantif féminin res. On a eu VII b 2 l'ablatif reper fradreca. 
— Esune est l'adjectif qui détermine ri : nous le rencontre- 
rons plus loin pris substantivement. Les deux emplois sont 
déjà connus. Le sens est donc : « is rei sacrœ consulat » ou 
a provideat ». 

Prehabia(t) est composé de pre4-habia(t) et corres- 
pond pour le sens comme pour la forme au latin prœhibeat, 
prœbeat^. Il régit deux propositions relatives, dont l'une com- 
mence par pi de « quod » et l'autre par pure « qui » (nomi- 
natif pluriel masculin). Le verbe de la première est si(t) ^ 
latin sit^ celui de la seconde sis (pour sins) := latin sint. Le 
premier subjonctif est accompagné de la locution adverbiale 
herte(r) « libet' ». Uraku ri esuna sont trois ablatifs fé- 
minins régis par la postposition ku(m). Ura est le môme 
pronom démonstratif qu'on a eu VI 6 55 = I 6 18*. Ri pour 
rei(d), rei, est l'ablatif de res. Esuna est l'ablatif féminin 
de l'adjectif qu'on a eu 1. 4. Le sens de la première proposi- 
tion relative est donc : « prsebeat quodcumque in hac re sacra 
sit » (qu'il fournisse tout ce qui est relatif, tout ce qui est 



1. L*ombrieD, en composition, n'affaiblit pas la voyelle radicale du verbe t 
cf. procanurent , p. 53. 

2. Voy. ci-dessus, p. 221. 

3. Voy. p. 179. 



338 TABLE V a 6. 

nécessaire au sacrifice). — La seconde proposition, plus con- 
cise, emploie le datif neutre es une pris substantivement. 
Peut-être faut-il décomposer le mot en esune-f-e(n). «Et 
qui in sacriûcio sint » (ceux qui sont nécessaires au sacri- 
fice, c'est-à-dire sans doute les calatores) . 

Sakreu perakneu sont deux accusatifs régis par upetu^ 
On peut rapprocher les passages suivants, où le régime est 
au singulier masculin ou féminin : III, 10, sakre(m) uvem... 
upetuta; III, 26, uvem sevakni(m) upetu; II b 10, ka- 
pru(m) perakne(m) sevakne(m) upetu. Voici égale- 
ment un passage semblable où Ton a le pluriel féminin : lY, 
22, arçlataf... sevaknef purtuvitu. Le rapprochement 
de ces phrases montre que les mots sakreu perakneu doi- 
vent être à l'accusatif, et comme ils ne peuvent être ni au 
singulier, ni au pluriel masculin ou féminin, la conclusion 
rigoureuse est qu'ils sont au pluriel neutre ; comme ils ap- 
partiennent tous deux à la déclinaison en i, la syllabe finale 
-eu se montre l'équivalent du latin -ia (par exemple dans 
utiliaj acria). On a déjà eu dans arviu un exemple de Va 
final obscurci en u. Comparez, page 183, un passage où l'dd- 
jectif sdcer semble être employé au neutre dans le sens d'ob- 
jet sacré. — L'impératif upetu doit être rapproché de am- 
petu (II b 10, 11), ampentu (II a 20; III, 23), qui ont pour 
régime des mots comme katlu « catulum », kapru « ca- 
prum ». Ce sont des impératifs correspondant au latin 
impendito (cf. ustetu = ostendito). Upetu est composé avec 
un autre préfixe : il est pour up-petuet supposerait un latin 
vb-pendilo^ . Le verbe obmovere existe dans la langue du rituel 
romain. Je le traduis par « praestare, fournir ». 

Nous arrivons au mot perakneu qui rappelle par sa partie 
finale l'adjectif sevakne que nous avons vu VII 6 1. Ce sont, 
en effet, deux composés ayant le même second terme : comme 
nous rencontrerons ce second terme V 6 8, 12, 14, 17, nous 
ajournons l'analyse des composés perakne et sevakne. 
Disons seulement ici que perakne paraît exprimer Tidée que 
les Latins rendent par « integer, justus, solidus ». Nous tra- 
duisons donc cette phrase : « justa sacra praestato », c'est-^- 
dire qu'il fournisse les instruments du sacrifice tels qu'ils 
doivent être, tels que les exige le rituel. 
Revestu pude tedte eru emantur herte. — Cette 

1. Saveisberg, ZK, XXI, 110. 



TABLE V a 7. 339 

phrase se compose d'un impératif rêves tu et d'une proposi- 
tion subordonnée commençant par pu de. Le verbe ema n tur 
est au subjonctif et il est accompagné de la locution adver- 
biale herte(rL — Je reconnais dans revestu le latin re- 
visito. — Pu de ne parait pas très-nécessaire au sens, car nous 
voyons qu'on s'en passe à la ligne suivante : akrutu re- 
vestu emantu herte. Je le traduis par« ut » : comparez 
porsi YI a 6, qui est probablement le même mot, mais qui, 
se trouvant dans une autre construction, a une valeur un 
peu différente. — Emantur coïncide trop bien avec le sub- 
jonctif passif du verbe latin emere^ pour que nous ne devions 
pas identifier les deux mots. On sait que le latin emere signi- 
fiait d'abord « prendre » (cf. sumere, demere, adimere, pro- 
mère). Quelle signification a notre verbe ombrien? Pour ré- 
pondre à cette question, il faudrait d'abord connaître la valeur 
de tedte eru. On songe aussitôt à la locution erus dirstUy 
erus tedtuS et il est probable en effet qu'il est question ici 
de la même opération. Nous avons vu dans erus (pour eruns) 
un accusatif pluriel : ici nous pouvons regarder tedte eru 
comme deux ablatifs pluriels ayant perdu l'un et l'autre le s 
final. Ge qui me confirme dans cette idée, c'est II a 28, où 
nous avons la variante tedti ' erus. Le sens seraitdonc : «les 
morceaux [de la victime] étant donnés » ou plutôt « quand 
on donne les morceaux [de la victime]' ». La présence du re- 
doublement au participe tedte montre que la langue a entiè- 
ment perdu conscience de l'origine de la première syllabe : 
c'est comme si en grec on avait ScSoto;; le sanscrit nous pré- 
sente ce phénomène, puisqu'il fait dat-tà. Maintenant nous 
pouvons nous prononcer avec plus de connaissance sur le sens 
de emantur : ï'adfertor, au moment de la distribution des 
morceaux de la victime, doit faire attention qu'ils soient 
pris, c'est-à-dire doit surveiller leur répartition. 

La même phrase revestu emantu (r) herte revient une 
seconde fois Y a 9, mais précédée de akrutu, ainsi que d'une 
proposition circonstancielle pu ne tribriçu fuies t. Je dé- 
compose en ak ru- tu, c'est-à-dire en la particule de lieu tum^ 
et l'ablatif akru « agro ». C'est donc à la campagne cette fois 
que Tadfertor doit exercer sa surveillance. — La phrase sui- 

1. Voy. p. 131. 

2. Le graveur a écrit t e r t i. 

3. On a YU, p. 10, une construction analogue. 

4. Voy. ci-dessus, p. 41, 120. 



240 TABLE V a 11. 

vante est assez difficile. Pu ne tribdiçu fuiest, telle est la 
leçon de notre texte. L'emploi de la lettre ç devant un u doit 
faire penser qu'un t a été omis, conmie dans purtinçus, 
façu, combifiançust. Quant au % nous croyons que la 
barre verticale a été trop prolongée et que ^ est une faute 
pour a : la faute inverse a été signalée p. 182. On arrive donc 
à un mot tribriçiu qui est le sujet de fuiest; j'y vois un 
nominatif neutre tribriçiu m, synonyme de tribriçine {VI a 
54), et ayant une origine voisine : l'un et l'autre dérivent 
d'un adjectif tribricus « triple » et ils signiflent tous deux « une 
trinité, un ensemble de trois [victimes] ^ ». La phrase entière 
veut dire « quum triplex sacrificium fuerit ». U semble qu'il 
soit question précisément du sacrifice appelé M'6riçine VI a 54. 
Cette supposition est confirmée par les mots et pihaclu, que 
je regarde comme un complément circonstanciel à l'ablatif : 
« et en cas de sacrifice expiatoire' ». Ce complément circon- 
stanciel forme pendant avec l'ablatif tedte eru. On se rap- 
pelle que sur VI-VII le sacrifice est appelé pihaclu peracrei. 
Nous voyons déjà que ce décret a pour objet de fixer les 
obligations de l'adfertor. Le sens de la dernière phrase est : 
« et en cas de cérémonie expiatoire, quand il y aura un triple 
sacrifice, il surveillera à la campagne pour que la distribution 
ait lieu. » 

La phrase suivante présente une grande obscurité à cause 
des mots vepurus, felsva, prehubia et nudpener dontle 
sens est inconnu. Essayons au moins de reconnaître la con- 
struction. Le sujet est le même que dans la phrase précé- 
dente : « Adfertor quicunque fuerit is.... » Il y a ensuite un 
complément circonstanciel esunesku vepurus. Nous avons 
déjà appris à connaître dans ku une préposition marquant le 
temps ou le lieu : elle a ici pour régime esunés vepurus, 
qui ne peuvent être que deux datifs-ablatifs pluriels. Es unes 
signifie « sacris». Dans vepurus' je propose de voir l'ablatif 
pluriel du latin opits^ operis « œuvre ». On trouvera plus loin 
(II a 41) l'impératif vepuratu où le sens « operator ». (qu'il 
sacrifie) parait convenir non moins bien à la phrase. Le 
changement de Vo en ve, t^e peut être rapproché du chan- 
gement en i«u et en ou que Vo initial du même mot a subi en 

1. Voy. ci-desaus, p. 95. 

2. A. K. font de pihaklu un nominatif et traduisent : «piaculum quum 
TpiTTÛç erit. » 

3. Sur la désinence us, voy. p. 7. 



TABLE V a 13. 241 

osque : sur une inscription de Pompéi on trouve uupsens 
« operati sunt , » et sur une inscription de Messine en lettres 
grecques ouwffevç. Nous verrons plus loin sur les tables III et IV 
le nom dePuemune qui semble bien correspondre au nom 
latin Pâmona. Ajoutons encore le nom propre Voisienus, deux 
fois employé sur l'inscription ombrienne d'Assisium (voy. 
p. 232), et qui représente peut-être le nom Osinius donné par 
Virgile à un chef étrusque : 

Qua rex Clusinis advectus Osinius oris. 

A quelle particularité de l'orthographe ou de la prononciation 
doit-on rapporter ces faits? c'est ce que je n'essayerai pas de 
démontrer. 

Adputrati est l'ablatif singulier (cf. mam VI b 24) d'un 
substantif correspondant au latin arbitratus. Cet ablatif régit 
les génitifs fratru atijediu : « arbitratu fratrum Attidio- 
rum ». Vu de adputrati ne laisse pas que de surprendre, 
si l'on songe à Tétymologie donnée par les Romains (ad et 
bitere). — Nous arrivons au verbe prehubia(t), qui est une 
troisième personne du subjonctif. Si la leçon est correcte, il 
est difficile de découvrir à quelle racine on doit rapporter 
ce verbe. Si, avec KirchhofF, on le corrige en prehabia(t), 
on obtient le verbe prœbeat : mais dès lors il faut le tra- 
duire par « qu'il fournisse », car on ne saurait attribuer 
au même mot , comme le fait ce savant, une fois le sens de 
donner et une autre fois celui de recevoir. — Le régime de 
prehubia(t) est felsva, dans lequel il faut probablement 
voir un accusatif féminin. Le mouvement de la phrase est que 
l'adfertor, dans les opérations (?) sacrées, doit fournir (?) le 
ou les — d'après l'ordre des frères attidiens. 

Vient ensuite une proposition qui n'a pas de verbe : et 
nudpener prever pusti kastruvuf. Ces deux derniers 
mots forment une expression qui est employée plusieurs fois 
dans le décret suivant, et qui signifie « par bien-fonds, pro 
[singulis] prœdiis ». Nous y reviendrons un peu plus bas 
(V a 18). Nudpener prever peuvent être deux génitifs sin- 
guliers ou deux ablatifs pluriels. Prever (cf. V a 18) est un 
nom de nombre distributif signifiant « un ». Il s'agit donc 
d'une évaluation faite par bien -fonds. Nudpener semble 
désigner une somme à percevoir ou à verser dans la caisse 
de la confrérie par bien-fonds compris dans la lustration ; ou 

16 



Stô TABLE V a 14. 

bien encore est-ce un nom de mesure agraire marquant 
rétendue d'un kastru. Dans la première hypothèse, le mot 
rappellerait par sa seconde partie le latin assipondiuan ^ dun 
pondium; dans l'autre supposition, il remettrait en mémoire 
le gaulois arepennis « arpent' ». On voit que cette dernière 
phrase, dont la construction est insolite, réclame encore toute 
l'attention de la critique. Je suis disposé à croire que le décret 
parle d'un bout à l'autre des charges de l'adfertor : ses droits 
vont nous être enseignés par le décret suivant, qui n'a pas 
été gravé sans intention par la même main sur la même 
table. 



TRADUCTION. 

(Y a 3] Adfertor quicumque (4) fuerit Iguasiensibus Attidiis, 
is rei divinse (5) consulat; prsebeat quidquid ad hanc rem di- 
vinam (6) [necessarium] sit et qui in sacrificio [necessarii] 
sint. Sacra (7) justa praestato. Inspicito ut, in partitione (8) 
frustorum, distribuanlur. Et piaculi causa quum (9) [hostia- 
rum] trinitas fuerit, in agro inspicito (10) ut distribuantur. 
Adfertor quicumque (il) fuerit, is in sacris operibus (?) 

— as (12) arbitratu fratrum Attidiorum prœbeat (?). (13) Et 

— is singulis in prsedia. 



(V a 14) Prater Atijediur esu eitipes, plenasier (15) 
urnasier, uhtretie K. T. Kluvijer, kumnah (16) kle 
Atijedie ukre Eikvasese Atijedier. (17) Ape apelust, 
muneklu habia numer (18) prever pusti kastruvuf; 
et ape purtitu (19) fust, muneklu habia numer 
tupler (20) pusti kastruvu; et ape subra spafu fust, 
(21) muneklu habia numer tripler pusti (22) kastruvu. 
Et ape fraler çersnatur furent*, (23) ehvelklu feîa 
fratreks ute kvestur (24) sve rehte kuratu si : sve 
mestru karu (25) fratru Atijediu pure ulu benurent 
(26) prusikurent rehte kuratu eru, edek (27) prufe 



1. Cf. Bûcheler, dans les Jahrhûcher de Fleckeisen, 1875, p. 130. M. Bûcbeler 
passe en revue un certain nombre de mots de la t. V, et il annonce Tintention 
de soumettre les autres tables à une étude du même genre. 

2. Fur end. 



TABLE V a 17. 243 

si; 8ve mestru karu fratru Atijed (28) iu pure ulu 
benurent prusikurent (29) kuratu rehte neip eru, 
enuk fratru (Y 6 l) ehvelklu feia fratreks (2) uie 
kvestur panta muta (3) adferture si. Panta muta 
fratru (4) Atije^iu mestru karu pure ulu(5) benu- 
reat adferture eru pepurkure (6) ut herifi, etantu 
mutu adferture (7) si. 

Nous ne nous arrêtons pas au préambule qui a été expliqué 
p. 230 ss. Il est facile de distinguer trois propositions subor- 
données commençant chacune par ope : 1° ape apelust. 
S"" ape purtitu fust. 3^" ape subra spafu fust. A quoi 
répond trois fois cette même proposition : muneklu habia 
numer — pusti kastruvuf. La première fois, nu mer est 
suivi de prever, la 2* fois de tupler, la 3« fois de tripler. 
Le verbe de la proposition principale ne peut être que ha- 
bia (t) = latin habeatj le régime est nécessairement mune- 
klUy qui peut être pris comme accusatif singulier (pour mu- 
neklu m), ou comme accusatif pluriel (avec obscurcissement 
de Va en u; cf. sakreu perakneu). Le substantif numer 
a une ressemblance marquée avec le latin nummus; les noms 
de nombre dont il est accompagné confirment la supposition 
qu'il est question d'un payement. On ne peut, en effet, mé- 
connaître dans tupler le latin duplus et dans tripler le 
latin triplus. En présence de ces deux nombres, on doit pen- 
ser que le premier, prever, qui correspond au latin privus^ 
signifie « un ». C'est le sens que le mot avait aussi en vieux 
latin : Privos privasqiie antiqui dicebant pro singulis (Pau- 
lus). Privilegium désignait une loi faite pour ou contre une 
seule personne ; privigruas désigne le fils né de l'un [des deux 
époux]. Pour expliquer muneklu, EirchhofT pense au latin 
mv/nuscuiu/rn : on peut aussi le rapporter à un latin mvmcu- 
IwfYhy du substantif qui a donné vmmiay immunis. Une ques- 
tion indécise est de savoir si nvmer est à l'ablatif pluriel ou 
au génitif singulier : on se prononcera pour la première ou 
pour la seconde alternative suivant qu'on préférera voir dans 
muneklu un pluriel ou un singulier. — Il reste pusti ka- 
struvuf (lef final a été omis Y a 20 et 22). Une forme plus 
complète pustin se trouve II a 25 et lY, 13, et il est probable 
(quoique non absolument certain) que notre pusti est pour 
pustin. Curtius et après lui Bugge et Corssen ont regardé 
pustin, qui se retrouve en osque sous la forme postin, 
comme un locatif en in, analogue aux locatifs osques h or- 



244 TABLE V a 17. 

tin, kerriifn* : le thème serait posti-^ dont Tablatif |908(id 
se trouve dans le latin postidea. Que cette explication soit la 
vraie, ou que pu s tin doive être considéré conune un mot 
composé, & la façon du latin dein^ proin^ exin^ le sens de 
cette préposition ne paraît pas douteux : elle répond à notre 
préposition Irançaise « par » dans les locutions distributives 
telles que « par mètre, par heure ». Le régime & l'accusatif 
est kastruvuf dont il a été déjà parlé', et qui signifie 
« champs » (je le traduis par « prsedia »). C'est donc un, 
deux et trois nummi par champ qu*i/ recevra après qu'aura 
été accomplie telle, telle et telle opération. Le sujet n'est pas 
exprimé, et nous allons voir qu'il ne l'est pas davantage dans 
les trois propositions circonstancielles. Mais peut-être le con- 
tenu nous laissera-t-il voir de qui il est question. 

L'un des trois verbes ne présente pas de difficulté : ape 
purlitu(m) fust signifie « postquam polluctum fiierit u. 
C'est, on se le rappelle*, une opération dont Tadfertor est 
chargé sur les t. VI-VII et I. Le verbe est construit d'une 
façon impersonnelle. — Ape subra spafu fust rappelle les 
prescriptions subra spahatu (VI 6 40), subra spahamu (VII a 
39), subra spahmu (VI b 17), que nous avons traduites par 
<x supra instillato », et que nous expliquons par un verbe 
spendo ou spando correspondant au grec aTrÉv^co*. La forme 
spafu, que A. E. regardent comme une faute pour spatUj est 
en accord avec les règles de la phonétique ombrienne : il faut 
supposer un participe spand-sum^ devenu spafum^ par le 
changement de ts en /'dont il a été déjà question plus d'une 
fois (cf. spefa)*. Ici encore le verbe est employé d'une façon im- 
personnelle : «postquam supra instillatum fuerit ». — Il reste 
ape apelust, dans lequel Eirchhoff a reconnu avec raison le 
même verbe dont on trouve ailleurs l'impératif ampentu, 
apentu et le futur anpenes : c'est le laiinimpendere; le d 
s'est assimilé à la lettre précédente ( apennust) et n est de- 
venue l par un changement dont on a déjà eu un exemple dans 
en te lus ^ Si l'on doutait de ce rapprochement^ il suffirait de 

1. ZK. I, 269. V, 45. xm, 193. 

2* Voy. p. 89 . Pour le développement de u en mv, cf. aruviA, prinuvK* 
tas, etc. 

3. Voy. p% 155. 

4. Voy. ci-dessus, p. 134. 

6. Voy. ci-dessus, p. 6, 16, 119 
6. Voy. p. 167. 



TABLE V a 17. 24& 

comparer II b 27, où la même opération est d'abord exprimée 
au futur simple, puis au futur antérieur : pune an pênes.... 
ape apelus. Cette fois le verbe n'est pas employé imperson- 
nellement : il va de soi qu'il est parlé du même personnage 
qui accomplit les deux autres actes, c'est à-dire de l'adfertor. 
On pouvait d'autant plus aisément omettre son nom qu'il a 
déjà été question de lui dans toute l'étendue du premier 
décret : enfin, les derniers doutes sont levés par la fin de 
notre texte, où l'adfertor est désigné expressément. Si nous 
nous reportons aux t. VI-VII et I, nous ne trouvons pas le 
verbe a/mpenno : mais il est plusieurs fois employé sur les 
t. II et III. Voici les deux passages les plus significatifs, où il 
a pour régime la première fois un mot signifiant « chien », 
la seconde fois un mot signifiant « bouc », c'est-à-dire des 
victimes offertes en sacrifice : 

II a 20. Hunte Juvie ampentu katlu sakre sevakne. 

II h 10. Saçi ampetu kapru perakne sevakne. 

De ces deux passages nous pouvons induire que le verbe 
ampenno signifie « offrir » ou « fournir » : c'est un sens qu'a 
souvent le latin impendo ^ Si nous nous rappelons que sur 
les t. I et YI-YII il est parlé de victimes sans que le texte 
nous dise par qui elles sont fournies, nous penserons que 
c'est encore l'adfertor qui est chargé de les livrer. Il est donc 
entendu qu'après avoir fourni les victimes, l'adfertor recevra 
un nummus simple par champ (ce qu'il faut évidemment en- 
tendre des champs compris dans le circuit de la lustration) ; 
il recevra un nummus double après la dedicatio ; un nwntvmus 
triple après la libation. Ces sommes doivent-elles s'addition- 
ner, en sorte que l'adfertor, s'il accomplit la cérémonie tout 
entière, recevra six nummi? ou est-ce un tarif dans lequel 
sont compris chaque fois les émoluments antérieurement 
obtenus? Je ne saurais décider la question. Ce qui paraît sûr, 
c'est que ces sommes sont fournies par les habitants, puisque 
le décret précédent, autant qu'on en peut comprendre la der- 
nière phrase, revendique une partie dès émoluments pour le 
collège, et puisque, comme nous le verrons dans un instant, 
le collège demande encore à l'adfertor de lui servir un 
banquet. 

La dernière partie de l'inscription entre dans un autre or- 

1. Arnobe, idv. siot. VII, 10 : Idcirco diis hostias et cetera impendlmus 
munera. 



246 TABLE V a 23. 

dre d'idées, quoiqu'elle soit reliée à ce qui précède par et. 
Nous avons d'abord une proposition incidente régie par ape, 
dont le sujet est le nominatif pluriel f rater, le verbe fu- 
rent*, l'attribut çersnatur. Ce dernier mot a été justement 
identifié avec le latin cenati : cena (écrit à tort cœna par suite 
d'une fausse étymologie grecque) est pour cesna^ comme nous 
l'apprend ce passage de Festus (s. v. Pesnis) : Pesnis pénis, 
ut Casmenas dicebant pro Gamenis, et cesnas pro cenis. 
Nous avons éesna en ombrien V fc 9, 13, 15, 18. Ici on a encore 
une forme plus complète, çersna* : lers'est perdu devant sn, 
comme p&rsnimu est souvent écrit pesnimu. La manière 
toute spéciale d'employer le participe cenatus en latin se re- 
trouve dans notre phrase. « Et postquam fratres cenati fue- 
rint. » Il s'agit ici d'une coutume qu'on retrouve aussi dans 
les Actes des Arvales, où les repas faits en commun par les 
Frères sont toujours soigneusement mentionnés, c Ibique 
discumbentes in tetrastylo apud illum magistrum epulati 
sunt.... Depositis prsBtextis, cenatoria alba acceperunt et in 
tetrastylo epulati sunt ; more pompse in tetrastylum fercula 
cum campanis et urnalibus mulsi singulorum transierunt.... 
Promeridie autem firatres Arvales prœtextas acceperunt et 
in tetrastylo convenerunt et subsellis consederunt et caverunt 
se adfuisse et sacrum fecisse et porcilias piaculares epulati 
sunt et sanguem ' ». 

La phrase principale n'a pas le même sujet, car le verbe 
est au singulier. C'est feia, dans lequel on reconnaît un 
subjonctif de faciOy avec même écrasement du c que dans 
peiu <K piceos ». L'a a été altéré en e comme dans l'impératif 
feitu <f facito ». Le ^ final a été omis. Nous rencontrerons 
plus tard (II a \1) une autre forme du même verbe au sub- 
jonctif, façia, qui doit son origine à un autre phénomène. — 
Le sujet de feia est double : fratreks ute kvestur « firatri- 
cus aut qusestor ». Le premier de ces magistrats a déjà été 
nonuné VU 6 1 , 4. Nous avons cru reconnaître la mention du 
second au bas de I 6 et de II a. Il n'est point parlé, bien en- 
tendu, d'un questeur politique, mais d'un magistrat de la 
corporation attidienne. — Le régime de feia est ehvelklu(m) 

1. Le texte a furend^ qui ne peut être regardé que comme une faute, si 
l'on rapproche benurent, prusikurcnt, pepurkurent. 

2. L*étymologie de eersna est inconnue; peut-être la seconde partie du latin 
silicemium « repas des fiinérailles » est-elle de même origine. 

3. Henzen, p. 21, 25, 27 ) cf. p. 39. 



TABLE V a 24. 247 

dont le sens n'est pas clair en lui*-méme, mais ressort avec 
une précision suffisante du contexte, ainsi que de Y 6 1, où il 
est également employé. L'assemblée va être invitée à se pro- 
noncer & la majorité des voix sur la gestion de l'adfertor. 
C'est donc une résolution ou plutôt un projet de résolution 
qu'on lui soumet : le terme latin qui conviendrait le mieux 
est Togatio. On se rappelle que nous avons eu YI a 2 éhveltu 
dans le sens « rogato ». Le suffixe est le même que dans piha- 
clum. — Sve rehte kuratu(m) si(t) est une proposition 
régie par sve « si » et ayant si(t) pour verbe, rehte kura- 
tu(m] pour attribut. Jusqu'à présent toutes les fois que nous 
avons rencontré la conjonction sve nous l'avons vue suivie de 
l'indicatif; comme elle est construite ici avec le subjonctif, on 
doit penser qu'il s'agit d'une proposition subordonnée, à la 
façon de cette phrase de Tite-Live (XXXI, 9) : Ad coUegium 
pontificum referre consul jussus, si posset recte votum in- 
certœ pecuniœ suscipi. C'est, en effet, la même construction 
que nous avons : « rogationem faciat.... si recte curatum sit ». 
Rehte pour recte est tout à fait conforme à uhtur pour 
auctor (p. 231). 

Les deux phrases qui suivent commencent toutes les deux 
par sve. Elles présentent d'ailleurs entre elles, dans leur pre- 
mière partie, une complète identité, sauf la négation neip qui 
est ajoutée la seconde fois et qui a amené une légère modifi- 
cation dans l'ordre des mots : 

(Y a 24) Sve mestru karu fratru Atijediu pure ulu 
(Y a 27) Sve mestru karu fratru Atijediu pure ulu 

benurent prusikurent rehte kuratu eru .... 
benurent prusikurent kuratu rehte neip eru .... 

Le verbe régi par sve est prusikurent, car pure ulu 
benurent « qui illuc venerint » doit être mis à part, 
comme formant une proposition incidente ^ D'après cela, il 
semble que nous devions regarder mebtru karu, qui est le 
sujet de prusikurent, comme un pluriel, et on pourrait 
effectivement être tenté d'en faire un pluriel neutre. Nous 
verrons toutefois dans un instant que cette conclusion n'est 
pas nécessaire et que mestru karu peut être un singulier 
féminin. — Il est facile de reconnaître dans les trois mots : 

1. Pour ulu «illuc», cf. p. 178. 



248 TABLE V a 25. 

rehte kuratu(m) eru(m) « recte curatum esse* » et dans 
les quatre mots kuratu(m) rehte neip eru(m) « curatum 
recte non esse », l'expression des deux alternatives qui peu- 
vent se présenter, du moment qu'on veut savoir des frères 
Attidiens sve rehte kuratu si « si recte curatum sit ». 
Nous cherchons donc dans prusikurent un verbe signifiant 
« opiner » ou « déclarer ». Aufrecht a reconnu avec sagacité 
un composé du même verbe qui a donné inseco « je dis » en 
latin. On connaît les vers d'Ennius : 

Insece, Musa, manu Romanorum induperator 
Quod quisque in bello gessit cum rege Philippo. 

Aulu -Celle, qui traite (XVIII, 9) de ce verbe, rapporte 
le passage suivant de Caton : Scelera nefaria, qusB neque 
insecendo, neque legendo audivimus. Il ajoute que insectio 
signifie « narratio* ». On a aussi cette glose de Paulus : /n- 
seqvs, apud Ennium, die Insexit, dixit. Il est donc naturel 
de penser que c'est le verbe que nous avons en ombrien, avec 
un autre préfixe et le changement d'e en t*. — Fratru Ati- 
jediu étant au génitif doit être régi par mestru karu. Le 
premier de ces mots a la forme d'un comparatif en ter (cf. 
iiter^ alter)^ et si l'on se rappelle qu'un g entre deux voyelles 
peut se réduire à un j et ensuite disparaître, comme on Ta 
vu par luvina (Iguvina), frif= f^^gify on reconnaîtra avec 
A.ufrecht dans ce mot le latin magister, réduit d'abord à maïS" 
ter^ puis par contraction mester. L'osque nous présente l'ad- 
verbe mais = latin magis et le superlatif maimas (pour ma- 
gimaSy cf. le suffixe du latin minimtis). Le latin magister 
n'existe plus dans la langue qu'à l'état de substantif : mais il 
a commencé par être adjectif*; magister equitwm désignait le 
plus grand parmi les cavaliers, absolument comme on a fait 
plus tard m^jor domûs; magister Saliorum était le plus grand, 
le premier parmi les Saliens. Cette signification adjective est 
restée en ombrien. — Nous revenons au mot karu pour le- 

1. Sur rinfinitif er um, voy. p. 220. 

2. Sur cette racine mc, cf. Gurtius, n* 632. 

3. Le verbe secarêj dans le sens de «décider», pourrait se présenter à Tesprit: 
mais on a justement le composé pruseçetu proteieto, dans le sens de «pro- 
vicise », et l'impératif prusekatu « qu'il coupe s, qui montrent que ce verbe 
garde son e, 

4. Sur la formation des mots comme magùUry minitîer, ginisterj qui renfer- 
ment cbacun deux suffixes du comparatif, yoy. Gorssen, ZK. m, 241 ss. 



TABLE V a 27. 249 

quel l'ensemble de la phrase indique le sens de « pars ». C'est 
à la plus grande partie des membres assistants qu'il appar- 
tient de faire prévaloir son opinion. Aufrecht a comparé une 
expression osque qui revient deux fois sur la Table de Bantia 
(3 et 7) :maimas carneis senateis tanginud «maximœ 
partis senatûs sententiâ».Nous avons ici un génitif carneis 
qui est avec karu dans la même relation qu'en latin camis 
avec ca^o. Il cite en outre des exemples d'inscriptions latines, 
où une résolution est prise ex majoris pa/riis decurionu/m 
decreto^. On devra donc regarder mestru comme un no- 
minatif singulier féminin se rapportant à karu, et l'em- 
ploi d'un verbe au pluriel s'expliquera par la tournure bien 
connue : Major pars hostium occisi sunt. Le pluriel devait 
ici se présenter d'autant plus facilement que le verbe de 
la proposition incidente (benurent)est lui-même au pluriel. 

Nqus arrivons aux deux propositions principales. La pre- 
mière est ainsi conçue : edek prufe si(t). Il faut voir dans 
edek un adverbe répondant à sve et signifiant «tum». On a 
déjà vu VI a 6 le même adverbe er8e{k) correspondant à pirsi. 
— Prufe représente le latin probe^ comme en osque ampru- 
fid représente improbe. La phrase entière est donc : « tum 
probe sit » (qu'alors la gestion soit tenue pour bonne] '. — 
L'autre phrase principale est un peu plus compliquée. Après 
enuk, qui est un adverbe jouant le même rôle que edek, 
nous retrouvons le sujet déjà connu « fratricus aut quœstor » 
avec « faciat » pour verbe et « rogationem » pour complément. 
Ce dernier substantif est précédé de fratrufm), comme on a 
en latin senatus consultwm ferre. Il s'agit donc d'une nouvelle 
résolution soumiseau collège. Mais cette fois, après ehvelklu, 
au lieu de sve rehte kuratu si, nous avons : panta muta 
adferture si « quanta multa adfertori sit i>. Les mots sont ou 
déjà connus ou clairs par eux-mêmes. Le collège est donc 
consulté sur l'amende qu'il s'agit d'imposer à l'adfertor au 
cas où il aurait manqué à ses obligations. 

La dernière phrase revient sur la même idée, car elle com- 
mence par les mots panta muta. Seulement, au lieu de 

1. Sur le rapport probable de Toaque et de Tombrien karu «portion» avec 
le latin earo^ camis « portion [de viande] •, yoy. Bréal , Mémoiret ds la SoeiéU 
d$ Unguittique, II, p. 380. 

2. F. Bûcbeler (Annales de Fleckeisen, 1875^ p. 132) croit que prufe est un 
adjectif neutre de la 3* déclinaison. C'est ainsi que sans sortir du latin on a Pun 
à côté de l'autre, hUamu et hUarii. Il faudrait alors traduire : « tum probum sit. » 



250 TABLE V 6 7. 

8i(t) le verbe est eru (m), c'est-à-dire un infinitif, d'où Ton peut 
conclure qu'il faut lire panta(m) muta(m] et que la propo- 
sition dépend de quelque verbe exprimant une opinion ou un 
ordre. Ce verbe estpepurkurent, qui est un futur antérieur 
à redoublement, comme meminerint en latin : la racine est 
pwrky c'est-à-dire le prec ou proc latin dans preces ou procus : 
le sens n'est pas précisément « prier », mais « demander ». 
En latin les deux sens « prier » et « demander » se sont ré- 
partis entre les deux verbes preca/ri et poscere (pour porc- 
scere)^ — Il reste herifl qui rappelle les locutions adverbiales 
comme herter^ pishery heriy heries* : je crois, en effet, qu'il 
vient du môme verbe, et qu'il a à peu près le sens du latin 
« quantumvis » ou « quamiibet ». Mais il est difficile de dire 
exactement quelle est la forme grammaticale. Je suppose que 
c'est la seconde ou la troisième personne d'un futur analogue 
aux futurs latins comme amabo, ibo, quibo. Ce mot doit par la 
pensée être rattaché à panta(m] : « l'amende, quelle qu'elle 
soit, que la majorité des frères Attidiens présents aura im- 
posée à l'adfertor.... ». 

Au pan ta (m) du commencement répond dans la proposi- 
tion principale etantu, nouvel exemple de l'assourdissement 
d'un a final en u. Ue initial de e tan tu est pour ec. C'est la 
même syllabe qu'on a en latin en tète de ecce^ et en ombrien 
au commencement de ecla (VII a U, 27). — Le substantif au- 
quel se rapporte etantu est mutu = latin multa, — Adfer- 
ture si{t) n'a pas besoin d'explication. — Une formule pa- 
reille se lit sur la Table de Bantia : suae pis contrud 
exeic pruhipust, molto etanto estud n. ^. c< si quis 
contra hoc prohibuerit, multa tanta esto n. M. » Le sens 
général de notre phrase est que l'assemblée des fk*ères Atti- 
diens, qu'elle soit au complet ou non, décide en dernier 
ressort et sans appel. 

TRADUCTION- 

(V a 17) Postquam [hostias] impenderit [adfertorl, stipes 
habeat nummis (18) simpiicibus per prœdia; et postquam 
poliuctum (19) fuerit, stipes habeat nummis duplis (20) per 

1. Voy. ci-dessus, p. 6. 

3. Voy. ei^esBUS, p. 103, 163, 214, 231. 



TABLE V 6 8. 251 

prœdia; etpostquam supra instillatum fuerit, (21) stipesha- 
beat nummis triplis per (22) prœdia. Et postquam fratres ce- 
nati fuerint, (23) rogationem faciat fratricus aut quœstor (24) 
si recte curatum sit : si major pars (25) fratrum Attidiprum 
qui iliuc venerint (26) censuerint recte curatum esse, tum 
(27) probe sit; si major pars fratrum Attidîorum (28) qui iliuc 
venerint censuerint (29) curatum recte non esse, tum fratrum 
(V 6 1) rogationem faciat fratricus (2) aut quœstor quanta 
multa (3) adfertori sit. Quantam multam fratrum (4) Attidio- 
rum major pars qui iliuc (5) venerint adfertori esse jusserint 
(6) [quantam] libet, tanta multa adfertori (7) sit. 

Cette inscription est curieuse en ce qu'elle nous permet de 
jeter un coup d'œil dans l'organisation intérieure d'un col- 
lège de prêtres. On comprend pourquoi les deux décrets sont 
réunis sur une même table : ils constituent le cahier des char- 
ges de l'adfertor. Cette magistrature nous apparaît avec un 
caractère autant fiscal que religieux. Le rôle considérable 
joué par ce personnage nous transporte dans un temps où le 
collège de prêtres semble avoir remis la plupart de ses obli- 
gations entre les mains d'un seul homme, se réservant seu- 
lement un droit de contrôle et certains avantages matériels. 
Tel se montre aussi à Rome le collège des Arvales à partir de 
l'époque dont nous avons conservé des monuments, c'est-à- 
dire à partir de sa réorganisation sous Auguste. 

Ajoutons que la gradation du payement de l'adfertor laisse 
voir que la lustration décrite sur I et VI-VII ne forme pas un 
tout indissoluble, mais qu'elle se compose de trois actes qui 
ne sont pas nécessairement liés entre eux. 



INSCRiraON EN CARACTERES LATINS DE U TABLE V 6. 

A la suite de ce texte en caractères étrusques, se trouve 
ajoutée une autre inscription d'une main différente et en ca- 
ractères latins. Elle n'a aucun lien avec ce qui précède. L'écri- 
ture est nette, l'orthographe généralement correcte, les mots 
sont soigneusement séparés. Nous reviendrons plus loin sur 
les autres questions que soulève la présence à cette place 
d'une inscription en caractères latins. 

(V 6 8) CUwemiur directs herti fratrus AHersir posii acnu 



252 TABLE V 6 8. 

(9) fwr&r opeter p. //// agre Tlatie Piquier Mortier et éesna 

(10) homoniis duir puri fa/r eiscti/rent ote a. VI, Cla/vemi (11) 
dirscms herti f rater * Atiersiv/r Sehmenier Dequrier (12) pelmner 
sorser posH acnu vef X^ cahriner vef F, pretra (13) toco, postra 
fahCy et éesna ote a. VL Casilos dirsa herti fratrus[\k) Atiersir 
posti acnu farer opeter p. VI agre Casiler Piquier (15) Martier 
et éesna homonus duir pwri far eiscurent ote a. VL (16) CasilcUe 
dirsans herti frateer Atiersiur Sehmenier Dequrier (17) pelmner 
sorser posH acnu vef XV, cabriner vef VUS. et (18) éesna otea. VL 

Cette inscription se divise en quatre sections, dont la 1" et 
la 3% d'une part, la 2' et la 4*, d'autre part, se correspondent 
entre elles. Nous traduirons en rapprochant les passages 
identiques : 

(V 6 8) Cla/oemiur dirsas herti fraJtms Atiersir posti oonu 
(V 6 13) Casilos dirsa herti fratrus Atiersir posti acnu 

farer opeter p. IIII agre Tlatie Piquier Martier et éesna 
farer opeter p. VI agre Casiler Piquier Martier et éesna 

homonus duir puri far eiscurent ote a. VL 
homonus duir puri far eiscurent ote a. VL 

Les seules difTérences sont dans le chiffre, qui est d'une 
part 4 et de l'autre 6, dans les deux mots du commencement 
et dans Tlatie pour lequel on a la seconde fois Casiler. — On 
reconnaît aussitôt comme verbe de la seconde phrase dirsa, 
qui a été déjà vu plus d'une fois (VII a 43, 44, 44 = I 6 34, 
35, 36). C'est le subjonctif à la S* personne du singulier du 
thème verbal dirs- ou ders- signifiant « donner* » : le < final 
est tombé. D'autre part, V 6 8 nous présente dirsas au lieu 
de quoi on a plus loin deux fois (V 6 11, 16) dirsans. Ces for- 
mes, dont la dernière est évidemment la plus complète, re- 
présentent une 3* personne du pluriel : cf. etaians, etaias, 
sins, sis. — 11 y a donc une différence pour le nombre entre 
le verbe de la première et celui de la seconde phrase; si nous 
comparons Casilos à Clavemiur nous en apercevons la raison. 
Clavemiur est un pluriel comme prinvatur. Quant à Casilos, 
si l'on rapproche la forme Casilate (V 6 16), on voit qu'il est 
pour Casilats, et que l'a s'est assourdi en o comme dans pihos, 

1. Frat.er (une lettre effacée). 
% Voy. p. 206. 



TABLE V b 8. 253 

en ancien ombrien pihaz (= latin piatus). Il y a seulement 
cette différence que Casilos appartient & la 3* déclinaison et 
non à la 2*; en effet, le mot a la même formation qu'en latin 
UrbinaSy c'est à dire qu'il contient un suffixe secondaire 
at(i)''S servant & faire des noms ethniques. Nous trouverons 
Y 6 14 Casiler qui est un cas du primitif dont il est tiré. 

Herti, pour herteir^ est la locution adverbiale qui accompa- 
gne souvent, ainsi que nous l'avons vu, le subjonctif ^ Il est 
difficile de voir ce qu'elle ajoute & la phrase, à moins qu'on ne 
la prenne dans son sens étymologique : « il est voulu ». — 
Fratms Aiiersir «fratribus Attidiis». Il s'agit donc de quel« 
que chose qui doit être donné aux frères Attidiens par les Cla- 
vernii et par le Casilate. D'après ce que nous savons du carac- 
tère de ces Tables, nous pouvons déjà soupçonner qu'il s'agit 
d'un droit exercé par le collège des Attidiens. — Si nous 
cherchons maintenant le régime direct, nous ne voyons aucun 
mot qui puisse remplir cette fonction, à moins que ce ne soit 
l'expression abrégée P. IIII et plus bas P. YI. Il faut effec- 
tivement regarder le P. comme désignant, à la façon ro- 
maine, le mot pondOj lequel gouverne fcirer^ génitif du mot 
far « froment ». Ce mot est un des premiers qui aient été dé- 
chiffrés sur les Tables eugubines. — Opeter est un adjectif ou 
un participe se rapportant à forer : j'y vois un participe du 
même verbe qui fait à l'impératif upetu (Y a 7. Il 6 l, etc.). 
On a dit plus haut* que cette dernière forme supposerait en 
latin ob-penditOy et que le sens est < prœstato ». Ici nous avons 
le participe passé : le d final de la racine pend a disparu ou 
s'est assimilé * ; le n n'est pas marqué dans l'écriture. Il est 
probable que farer opeter est l'expression consacrée pour dé- 
signer le blé payé comme redevance. 

Si l'on rapproche agre Tlatie de ogre Casiler, qui est con- 
struit de la même façon, on voit qu'il faut suppléer un r à la 
fin de TkUiej et par suite également à la fin de agre, qui est 
le substantif auquel Tlatie d'une part, Casiler de l'autre se 
rapporte. La désinence peut être celle du génitif singulier ou 
du datif-ablatif pluriel; nous préférons le génitif singulier, 
qui convient bien ici pour marquer l'idée d'origine ou de 
propriété : c'est le blé du territoire tlatien et casilain qu'on 



1. Cf. VII h 2. P. nu 

2. Voy. p. 23S. 

3. Sur les participes passés des nusines finissant par une dentale, voy. p. 136, n. 



254 TABLE V 6 8. 

doit donner. Sur le mot Tlatie on ne peut rien dire de certain ; 
Husctike rapproche le passage de Pline (III, 19] où, parmi les 
populations de l'Ombrie, il cite DoUUeSy cognomine SalerUinos^. 
Quant à Casilery c'est Tadjectif qui a servi de primitif & Casi- 
las. Huschke pense qu'il est question des CarsiUani nommés 
par Pline au même endroit ' ; l'assimilation d'un r n'aurait 
rien de surprenant (cf. pesnimuj fasio]. Une circonstance à 
remarquer, c'est que pour le Gasilate il est parlé d'un terri- 
toire casilain ; au lieu que pour les Giaverniens, il n'est pas 
question d'un pays du même nom, mais du pays tlatien. Cette 
différence vient elle de la même cause inconnue qui fait 
qu*on a d'une part le singulier (Casilos) et de l'autre le plu- 
riel (Clavemmr) ? Peut-être avec Casilos faut-il sous-entendre 
un mot comme tota « civitas ». L'une et l'autre indication est 
complétée par les mots Piquier Marner^ qui paraissent être 
une désignation topographique plus générale. On a songé au 
Picenum, qui avait, selon une tradition rapportée par Pline 
(III, 18), Strabon (V, 4, 2) et Festus (v. Picena), tiré son nom 
d'un pic-vert (picus martius) montrant le chemin aux pre- 
miers habitants. Si l'on admet qu'au lieu de ctger Picenus on 
pouvait aussi dire [ager] Picius MartiiLSy on aura notre ex- 
pression ombrienne. L'emploi du q suivi de la voyelle u 
(cf. dequria) se rapporte probablement à une forme plus 
développée Picumer (cf. Paciwitts, écrit sur des inscriptions 
romaines de Gampanie et du Samnium Paquius^]. 

Le substantif ^esna(m) est à l'accusatif, étant coordonné par 
la conjonction et avec le régime direct p, IIII. On a dit plus 
haut que c'est le latin cena « repas ». — Homonus duir sont 
deux datifs pluriels, le premier venant du thème homon 
oc homme » *, le second du nom de nombre « deux », qui se 
décline comme un pluriel ordinaire de la seconde déclinai- 
son'. — Pvri fa/r eiscurerU est une proposition relative, dont 
le sujet puri (nominatif pluriel) se rapporte à homorms. Le 
verbe est eiscurerU et le régime direct far^ lequel ne. peut être 
autre chose que l'accusatif du même substantif neutre dési- 

1. D*atttres conjectures ont été présentées. Ainsi Bûcheler suppose que c'est 
le même mot qui a fait loltum, Latinut. 

2. Lanzi [Saggio UI, p. 573) avait déjà fait la même conjecture. C<uilo, onde 
i Carsulani di Plinio. 

3. Mommsen^ Die unterit. Dial, p. 284. 

4. Cf. Tancienne déclinaison : hemô, hemônis, 
6. Cf. le nominatif pluriel dur, VI h 50. 



TÂBL£ V 6 8. 255 

gnant le froment payé en redevance au collège; le sens de 
la phrase est donc que les Claverniens, outre la quantité 
prescrite de grains, doivent donner un souper aux deux 
hommes qui auront — le blé. Quoique Tétymologie de ei- 
scureni soit inconnue, on peut supposer qu'il signifie « cher- 
cher ». Je serais enclin à y voir un eciscere parent du verbe 
latin occire^, 

La phrase n'est pas encore terminée ici, car il reste les 
mots ote a, VI . Ces mots n'appartiennent pas à la proposition 
relative, comme on peut s'en assurer par V 6 13 et 18, où Ton 
a : et éesna ote a, VL La conjonction ote « aut » marque un 
rapport de coordination : nous avons donc un troisième ré- 
gime de dir*s<is. Hais cette fois, ce n'est pas un nouveau don à 
faire aux Attidiens ou aux deux hommes chargés de lever la 
dîme : on annonce un équivalent facultatif du don précédent, 
c'est-à-dire du repas des deux envoyés. Une évaluation en 
numéraire serait ici à sa place, et en effet, nous trouvons 
la lettre A. qui a été déjà expliquée YII b 4 par asses. C'est 
donc, à défaut du repas, six as qu'il faut donner à chacun 
des deux envoyés. Cette évaluation paraîtra assez élevée, si 
l'on rapproche Polybe, II, 15, où l'on voit que les aubergistes 
de la Cisalpine défrayent leurs hôtes moyennant un semis 
par jour. 

Nous avons réservé à dessein l'expression posti acnu (Y b 8, 
14], dont on ne peut déterminer le sens qu'à l'aide du contexte. 
Dans posti nous retrouvons la même préposition qui est em- 
ployée Y a 18 : pusti kastruvuf « pro [singulis] prsediis ». 
Kastruvuf étant un accusatif pluriel, il est probable qu'on en 
a également un ici : posti acnuf, Aufrecht identifie ce mot avec 
le latin cmniiSy et traduit : « per [singulos] annos » ou <c quot- 
annis ». Mais ce rapprochement nous parait impossible. Si 
l'on admet l'identification acnu = latin cmnus, on est obligé 
de regarder la forme ombrienne comme la plus ancienne : il 
faudra supposer que le c a été supprimé comme dans lunay 
vanus (pour lucna^ vocnitô), et que le redoublement de n n'a 
qu'une valeur purement orthographique destinée à indiquer 
que la première syllabe est longue. Mais il devient dès lors 
impossible d'expliquer le m de sollemniSj seule orthographe 



1. Le c supprimé comme dans peiu, feia. — On pourrait aussi songer à un 
parent du vieux-allemand etfcdn «demander », ancien slave isiuUi « chercher»^ 
sanscrit icchati « il désire ». 



256 TABLE V 6 8. 

attestée par les monuments^. On comprend, au contraire, 
qu'un ancien amnus soit devenu annttô, comme on a la dou- 
ble orthographe Portumnus et Portunus^ et comme le mot 
amnis « fleuve » a donné un composé qu'on écrit peremnis 
ou pérennisa. Sur le mot amnuSy dont le plus ancien sens 
est « cercle », je me contenterai de renvoyer à un article de 
M. A. Barth dans les Mémoires de la Société de Linguistique, 
II, p. 235. Non-seulement l'identification avec annus est pho- 
nétiquement impossible, mais le sens « année » soulève des 
difficultés d'une autre sorte. Envoyer deux hommes au loin 
pour aller chercher quatre et six livres de blé, c'est-à-dire au 
témoignage de Pline, à peu près ^ et ^ de boisseau ', peut 
sembler assez extraordinaire. Enfin, on ne voit pas pourquoi 
une inscription qui est d'une rédaction sobre et nullement 
verbeuse répéterait avec cette insistance (cf. encore V 6 12, 
17) a quotannis ». Je crois que cette expression doit être re- 
gardée comme ayant à peu près la même valeur que pusti 
kastruvuf : ocnu est, selon moi, une dénomination agraire, 
et je le regarde comme synonyme du latin fundus. On trouve 
deux fois sur la table votive d'Agnone : saahtùm tefùrùm 
alttrel pùtereipid akenei sakahiter, ce qui veut dire 
« sanctum delubrum in utroque fundo sacratur ». Sur une 
inscription de Pompéi, akun, (forme abrégée pour akûmïss) 
est accompagné d'un chiffre : il s'agit probablement d'une 
énumération de champs*. Un mot latin de même origine est 
acna ou aerma qui désigne un demi-jugerum. On en pourrait' 
induire, si les mesures s'accordaient chez les deux peu- 
ples, quelle était l'étendue du champ ainsi nommé chez les 
Ombriens. Quoi qu'il en soit, nous traduirons acntis par 
« fundus ». Cette explication, qui n'a pas échappé à Aufrecht, 
a été écartée par lui parce que les deux populations se trou- 
vent dès lors payant une somme inégale pour la même unité 
agraire. En effet, tandis que les Clavernii fournissent quatre 
livres de blé par acnu, les Casilates en donnent six. Mais une 
telle inégalité peut avoir bien des causes tenant soit au libre 
consentement des contractants, soit à l'occasion ou à la date 

1. Gorssen, Àiuspraehê^ I, 225. On trouve aussi perenmù dans le sens de 
« étemel » sur une inscription chez Guattani, Jfonum. tned., I, 5, p. XXXIX. 

2. Sur ce mot, voy. Festus, p. 245. 

3. Hist. nat, XVHI, 12. In Transpadana Italia scio vicenas quinas libras farris 
modios pendere : circa Glusium et senas. 

4. Enderis, Oikisehe Formenkhre, p. 15. 



TABLE V 6 10. 257 

du contrat, soit à des particularités du sol. On remarquera 
d'ailleurs (et c'est une observation qui a déjà été faite par les 
premiers interprètes des Tables eugubines ) que la part de la 
victime accordée aux deux peuples est en raison de rîmpôt 
qu'elles payent. Ceci nous conduit à la seconde partie de notre 
texte. Je donne simultanément le texte de la 2* et de la 
4« section : 

(V 6 10) Cla/vemi dirscms herti f rater AHersin/r Sehmenier 
(V 6 16) Casilate dirsans herti frateer Atiersiur Sehmenier 

Deqv/rier pelmner sorser posH acmi vef JT, cdbriner vef F*, 
Dequrier pelmner sorser posti acnu vef XV ^ cabriner vef VUS 

pretra toco, postra fahe^ et éesna^ oie a. VI, 

et éesna^ ote a, VL 

Cette fois les frères Attidiens sont au nominatif: ils for- 
ment le sujet de dirsans herti <f qu'ils donnent », et le régime 
indirect au datif est d'une part Clavemi^ d'autre part Casilate. 
D'après ces contours généraux de la phrase , nous devinons 
déjà qu'il s'agit d'un objet que les frères Attidiens donnent 
aux mômes populations qui leur payent une redevance. Si 
nous passons maintenant au détail , nous voyons d'abord 
qu'au lieu de la forme attendue Clavernir, nous avons Clavemi. 
Le r est-il tombé, ou le texte emploie-t-il ici le singulier (cf. 
Grabovi)? Quoi qu'il en soit, le sens de la phrase ne s'en 
trouve pas changé. Quant à Casilate , nous devons , d'après 
ce qui précède, le regarder comme un datif singulier. 

Pour trouver le régime direct, il faut de nouveau aller à un 
mot accompagné d'un chiffre : vef^ accusatif pluriel, désigne, 
selon toute apparence, une mesure de poids ou de longueur. 
C'est malheureusement tout ce qu'on en peut dire de vrai- 
semblable. Bugge (ZK. III, 42) rappelle l'expression latine 
vis auri argentique, et pense que vis a pris en ombrien la 
signification d'un poids déterminé*. Pelmner sorser... vefX^ 
cahHner vef V : voilà ce que les frères Attidiens doivent don- 
ner aux Clavernii. Le mot cabriner est évidemment un adjectif 
au génitif, et l'on n'a pas eu de peine à l'identifier avec le 
latin caprinus; nous avons une forme kabru II 6 17, à côté 

1. On sait qu'en ancien latin m se décline au pluriel comme un thème en t. 
Lucrèce, 11^ 586 : Multas vis possidet in se. III, 266 : Sed quasi multae vis unius 
corporis exstantc 

17 



858 TABLE V 6 11. 

de kaprum II b l, kapres II b 12.— Pdmner etsorsersont 
plus difficiles à expliquer : Tun des deux est sans doute un 
substantif signifiant « chair, viande » et l'autre un adjectif 
désignant un animal. Si nous nous transportons au com- 
mencement de la table II 6, nous trouverons quelque lumière: 

Semenies tekuries sim kaprum upetu « suem 

caprum prœstato. » Le complément circonstanciel semenies 
teq ur ies est exactement celui de notre phrase. Le sens est que 
pour le sacrifice qui a lieu semenies tequries, Tadfertor 
doit fournir une truie et un bouc. S'il est question dans les deux 
textes, comme cela est vraisemblable, d'un seul et même sa- 
crifice, nous serons amenés à voir soit dans 5orser, soit dans 
pelmner^ un adjectif signifiant « suillus ». J'ai expliqué ail- 
leurs * p.elmner comme le génitif d'un substantif pelmerij qui 
est avec le latin pulmentum dans le même rapport que tegmen^ 
augmen^ avec tegmentium^ augmentum. On sait que pulmentum^ 
chez les Romains, désigne toute espèce de mets : l'exemple du 
mot français viande nous montre comment un terme général si- 
gnifiant «nourriture» peut se restreindre au sens de «chair». 
C'est donc sorser qui signifie, à ce que je crois, « suillus ». 
Mais je n'oserais rien affirmer sur Tétymologie de ce mot' : 
je me contenterai de dire qu'il n'a rien de commun avec le 
sorsom^ sudum dont il a été parlé p. 148. — C'est dix vef de 
viande de porc et cinq vef de viande de bouc que doivent re- 
cevoir les Clavernii par acnu de leur territoire; c'est quinze 
vef de viande de porc et sept et demi de viande de bouc que 
doivent recevoir par acnu les Casilates. La part des Clavernii 
est avec celle des Casilates dans le rapport de 1 à l ^ ; la même 
proportion se trouve dans la redevance des deux peuples. On 
remarquera le sigle tout romain S = semissem. 

Les mots pretra toco, postra fahe^ qui sont seulement em- 
ployés pour les Clavernii, ont l'air d'être en apposition avec 
ce qui précède. Je reconnais dans prelralf) et postra{f) des 
accusatifs féminins se rapportant à vef : ce sont deux adjec- 
tifs au comparatif tirés des adverbes pre et post. Quant à 
toco[m) et fahe(m)^ il y faut voir des accusatifs singuliers : 
a les premiers [vef], c'est-à-dire ceux qui proviennent du 
porc, devant être toco ; les derniers, c'est-à-dire ceux du bouc, 

1. Mémoirei de la Société de Unguùtique, II, p. 341. 

2. On pourrait, avec BQcheler, supposer un adjectit mita, dont le l serait 
devenu un d, comme on a famedias (II b 3)=: latin famiUa, Quant à la 
voyelle o représentant un « latin» on va en avoir un exemple dans toco. 



TABLE V 6 11. 259 

étant fahe. » Toco^ ainsi que Ta justement expliqué F. Bû- 
cheler, est un proche parent du latin ou plutôt xlu gaulois 
Uiccetum^ qui désigne la viande de porc salée. Au sujet de ces 
vers de Perse (II, 43) : 

Poscis opem nervis, corpusque fidèle senectse. 
Esto, âge : sed grandes patin», tuccetaque crassa 
Annuere his superos vetuere, Jovemque morantur, 

le scholiaste ajoute : Tucceta apud Gallos Cisalpinos bubula 
dicitur caro condimentis quibusdam crassis oblita ac mace- 
rata, et ideo toto anno durât. Solet etiam porcina eodem 
génère condita servari , aut assaturarum jura. Cf. Apulée, 
Met. II, 9 : At pudica uxor statim cenas Saliares comparât. 
Yina pretiosa defœcat, pulmenta recentia tuccetis tempérât, 
mensa largiter instructa. Le primitif de ce tuccetum se re- 
trouve probablement dans lé mot gaulois toa^ea « lard ». Isid. 
Orig. }Û(, 2 : Taxea lardum est gallice dictum ; unde et Afra- 
nius in Rosa : Gallum sagatum pingui pastum taxea. Cf. Ar- 
nobe, YII, 24 : Quid taxe»? quid nœniœ? quid ofifœ? Le 
surnom de Tucca, qui a donné lieu chez les Romains & des 
jeux de mots, appartient peut-être à la même origine. Nous 
traduirons toco[m) par « tuccetum » : les dix vef de viande de 
porc doivent donc être salés. — Fahe exprime probablement 
une autre sorte de préparation : mais le terme est inconnu. 
Peut-être est-ce un mot de même origine que le latin fœx 
« saumure >. — Enfin le texte ajoute chaque fois les mots 
déjà connus : et éesna[m) ote a. VI « et cenam (pour celui qui 
est venu chercher le don) aut asses YI », 

Il reste sehmenier décimer^ qui est, comme plenasier 
urnasier (Y a 2), un complément circonstanciel marquant 
le temps. Nous ne pouvons guère, en l'absence d'un calendrier 
iguvien, spécifier quelque chose de plus : deqwrier est un 
ablatif pluriel, et Ton en peut rapprocher le latin decuriay qui 
parait être le même mot, sinon pour le sens, du moins pour 
la forme. Quant à sehmenier^ c'est ou un adjectif & l'ablatif 
pluriel féminin, ou le génitif d'un substantif singulier de la 
cinquième déclinaison. Ce qui me fait pencher pour la pre- 
mière hypothèse, c'est le mot sehemeniar YII a 52, sèhme- 
niar I 6 42, qui a l'air d'être le nominatif pluriel du même 
mot, avec dequriar sous-entendu. La locution entière res- 
semble aux expressions latines comme Martiis nonis ou comme 
SemonieB feriis. 



«60 TABLE V 6 18. 



TRADUCTION. 

(V b 8) Clavernii dent fratribus Attidiis per fundos (9) farris 
[in iributum] impensi pondo lY agri Tlatii Picii Martii, et ce- 
nam (10) hominibus duobus qui far receperint, aut asses Yl. 
Claverniis (11) dent fratres Attidii Semeniis decuriis (12) carnis 
suillse per fundos vefX, caprinsB «e/* Y, priores (13) tuccetum, 
posteriores fsBcem (?), et cenam aut asses YL Casilas det fra- 
tribus (14) Attidiis per fundum farris [in tributum] impensi 
pondo YI agri Casili Picii (15) Martii, et cenam hominibus 
duobus qui far receperint, aut asses YI. (16) Casiiati dent 
fratres Attidii Semeniis decuriis (17) carnis suillsB per fundum 
vefXVy caprinse vef YII semis, et (18) cenam, aut asses VI. 

Cet usage de distribuer & des populations alliées un mor- 
ceau de la victime a été justement comparé par Aufrecht 
et Kirchhoff à une cérémonie romaine que la tradition faisait 
remonter à Tarquin le Superbe. Tous les ans, sur le mont 
Albain, aux fériés latines, un taureau était immolé en l'hon- 
neur de Jupiter Latiaris , et près de cinquante cités latines 
envoyaient des émissaires pour chercher un morceau de la 
victime. Denys d'Halicarnasse (lY, 49) parle en détail de cet 
usage qui existait encore de son temps. En retour, les peu- 
ples qui avaient leur part du sacrifice envoyaient des agneaux, 
des fromages, du lait, des gâteaux. Yarron (De 1. 1. YI, 25) 
parle de ces fériés latines : Latinœ feriœ dies conceptivus 
dictus a Latinis populis , quibus ex Albano monte ex sacris 
carnem petere fuit jus cum Romanis, a quibus Latinis Latinœ 
dictœ. Pline l'Ancien (III, 9) énumëre les noms des peuples 
latins qui venaient chercher sur le mont Albain leur part du 
sacrifice. Tite-Live en parle également : XXXII, 1. Legati ab 
Ardea questi in senatu erant , sibi in monte Albano Latinis 
carnem, ut assolet, datam non esse. XXXYII, 3. Laurentibus 
caro, quœ dari débet, data non fuerat. — Cette inscription 
peut donc être définie, comme elle Ta été par Aufrecht et 
Kirchhoff , un extrait du livre de comptes de la corporation 
Attidienne. Les mêmes savants font observer que les Claver- 
niens et les Casilates ne sont pas les seuls en l'honneur de 
qui, aux Semenier dequriery on immolait un porc et un bouc. 
Nous allons voir II b toute une série d'autres peuples ou 



TABLE II 6 1. 261 

tribus qui avaient part: à cette cérémonie. Ils en concluent 
que le texte est incomplet et que la partie qui nous a été 
conservée est probablement la fin d'une inscription plus 
étendue qui remplissait une table entière : le graveur, ayant 
manqué de place pour les deux derniers peuples, a profité 
de l'espace vide sur la t. V 6 pour y inscrire la fin de son 
texte. Rappelant le témoignage de l'historien Concioli*, d'après 
lequel les tables trouvées à Gubbio étaient primitivement 
au nombre de neuf, ils supposent que l'une des deux tables 
perdues contenait le commencement de Tinscription. On ne 
saurait refuser à ce raisonnement, surtout dans sa première 
partie, un grand caractère de vraisemblance. Une circon- 
stance qui doit encore faire penser que nôtre inscription est 
acéphale, c'est que d'après le modèle de V a 1, V a 14, on 
aurait attendu un préambule comme : « Les frères Attidiens 
ont décidé.... » 

Nous allons passer immédiatement à l'étude de la t. II 6, 
qui , comme on vient de le dire, est avec celle-ci en un étroit 
rapport. 

TABLE II b. 

Cette table, qui est écrite lisiblement, se fait remarquer par 
le grand nombre de fausses séparations de mots. Tantôt un 
mot est à tort coupé en deux, comme pera kne, seva kne, 
purtu vêtu, tantôt deux mots sont réunis, comme vinu- 
fertu, vesklespesnimu.Nous avons corrigé sans les men- 
tionner les fautes évidentes : quant à celles qui peuvent 
donner lieu à quelque doute, nous les indiquons expressément. 
L'orthographe paraît d'ailleurs présenter encore d'autres in- 
corrections, en sorte que le sens , surtout dans les deux der- 
niers tiers, laisse beaucoup d'incertitude. Nous nous attache- 
rons à ne pas multiplier inutilement les conjectures , et nous 
accélérerons notre marche, renvoyant, pour les mots déjà 
connus, à ce qui a été dit plus haut. 

(116 1) Semenies* tekuries sim kaprum upetu. 
Tekvias (2) famedias] pumpedias XIL Atiiediate, être 

1. Voy. l'historique dans mon Introduction. 

2. Seme nies. 



262 TABLE II 6 1. 

Atiiediate, (3) Elaverniie, être Elaverniie, Kureiate, 
être Kureiate, (4) Satanés, être Satané, Peiediate, 
être Peiediate*, Talenate, (5) être Talenate, Mu- 
seiate, être Museiate, luieskane, (6) être luieska- 
nés, Kaseiate, être Kaselate, tertie Kaselate, (7) Pe-- 
raznanie teitu. 

La première phrase a déjà été mentionnée*. L'impératif 
upetu = ob^endito doit être considéré comme à la seconde 
personne du singulier. Il s'agit donc d'un porc et d'un bouc 
qu'on immole à la fête appelée Semenies tekuries (les 
mêmes victimes dont les morceaux sont distribués, selon V 6, 
en ces mêmes jours de fête, aux Glavernii et aux Gasilates). 
— La phrase suivante est déclarée par Kirchhoif un problème 
d'interprétation et de syntaxe qu'il renonce à résoudre. Sans 
mieux comprendre le sens des mots, nous croyons que la 
construction peut se deviner. Le sujet est famedias pum- 
pedias XII, l'attribut tekvias et le verbe sins « sint » 
sous-entendu. — Dans famedias on a reconnu depuis long- 
temps le nominatif pluriel d'un mot correspondant au latin 
familia. Eadetu (I b 33) et Akedunia (I b 16 43) ont 
déjà présenté des exemples de d = / entre deux voyelles. Un 
autre exemple est peut-être le mot suivant pumpedias, 
qui a été rapproché du latin Pompilius et du samnite Pom- 
pedius sans que cela nous puisse éclairer sur le sens. Je 
soupçonne une parenté avec le grec ic«Vw« « envoyer » : « les 
familles qui envoient [des ambassadeurs] ». — Il reste tek- 
vias, qui est formé comme en latin conspicuus ou prœcipuus: 
le verbe dont il est tiré est le même qui se trouve à la fin 
de la phrase suivante sous la forme impérative teitu'. Le 
sens serait donc que les douze familles ou plutôt les douze 
tribus qui se font représenter au sacrifice doivent être nom- 
mées. Ceci deviendra plus clair dans un instant. 

Nous avons une longue énumération de noms de peuples 
au datif pluriel ou au génitif singulier *. lesquels sont régis 
par l'impératif teitu « dicito ». Le sens de la prescription est 
qu'en immolant les victimes, le sacrificateur doit dire qu'elles 
sont de ou pour tel et tel peuple. Le datif nous parait plus 

1. Etrep eiediate. 

2. Voy. p. 999. 

3. Sur Torthographe tekvias au lieu de tekuviasi voy. p. 254. 

4. Le g qui termine ces deux cas est tombé après la plupart des noms : il est 
resté toutefois à Satanés et luieskanes. 



TABLE II 6 5. 263 

vraisemblable à cause des passages suivants que Eirchhoff a 
rapprochés fort à propos : Paulus, p. 67. « Dici mos erat Ro- 
manis in omnibus sacrificiis precibusque : populo Romano 
Quiritibusque (p. 67). » Tite-Live, XLI, 16 : « Latinse feriœ 
fuere ante diem tertium Nonas Maias in quibus, quia in una 
hostia magistratus Lanuvinus precatus non erat : poptUo 
Romano QuiriMumy religioni fuit. » 

Des dix noms propres énumérés, six sont terminés en 
ateSj deux en ani^ deux en ii. On a d'abord Atiiediate(s) 
ce Attidiatibus » : les originaires d'Attidium ouvrent la 
marche; ils sont ensuite nommés une seconde fois. Etre 
Atiiediate « alteris Attidiatibus » : nous reviendrons plus 
loin sur cetta expression. Attidium est une ville ombrienne 
à Test dlguvium, sur la frontière du Picenum; il en a 
déjà été question à propos du nom de la corporation atti- 
dienne ^ . 

Les Ciavernii nous sont connus par Y 6. — Les Kureiates 
sont sans aucun doute les Curiates dont parle Pline (H. N. 
m, 19], qui les nomme parmi les races éteintes de TOmbrie : 
« Jungitur his sexta regio, Umbriam complexa, agrumque Gal- 
licum ciixa Ariminum.... In hoc situ interiere Feliginates.... 
Item Solinates, Curiates. » .... — S a tan i. Ce mot a Tair d'être 
dérivé d'un primitif Sata, qui rappelle le nom de lieu traf 
Sahatam plusieurs fois employé YII a 39-45 et I 6 38. Momm- 
sen ^ mentionne le nom propre Satanus sur des inscriptions 
d'Asculum en Picenum : comme ce nom est un dérivé à la 
façon de Albanus, on peut supposer qu'il y avait un nom de 
lieu appelé Sata dans le voisinage d'Iguvium. Rapprochez-en 
le samnite Saticula^. — Peie4iate(s) suppose un primitif 
Piediwm. Talenate(s) et Muse*iate(s) se rattachent à des 
primitifs Talena et Musa :. tous ces noms sont inconnus. 
Cependant Lanzi fait observer qu'il reste auprès , de Gubbio 
un village avec ruines appelé Musceia^ ce qui pourrait être 
un adjectif dérivé de l'ancien nom. Huschke rappelle le fleuve 
MisuSy en face duquel était b&ti Iguvium. — luieskanes est 
tiré d'un primitif luieska, qui présente la formation bien 

1. On pourrait être tenté de rapporter XU à Atiiediate, en sorte que nous 
aurions ici les douze frères Attidiens. Mais c'est de peuples, et non de corpora- 
tions religieuses, qu'il est question dans cette énumération. Je ne voudrais 
pourtant rien affirmer à ce sujet. 

2. UfUerit. Diaiêk. p. ?43. 

3. Sur des inscriptions étrusques on a les noms de Satnal, Satiet, 



264 TABLE II 6 7. 

connue en sca, qu'on rencontre dans le nom des Opisci, des 
Volsciy des Tusci, et de plusieurs autres peuples. Kirchhoff 
compare le sabin MuPuesca, qui a donné un adjectif Muiues- 
camAS. La première partie du mot est la même que dans 
Ijuvina, de sorte que nous avons probablement encore ici 
un dérivé du même primitif qui se trouve dans le nom d'Igu- 
vium. A côté des Ijuvinus il y aurait donc eu des Ijujescanus^ 
comme on a une base identique dans le nom des Tyrrheni, 
des Tusci et des Tuscani. — Les Casilates sont les mêmes 
dont il a été parlé V 6. — Enfin le nom de Peraznanie 
suppose un primitif Perazuanum, qui présente une accu- 
mulation de consonnes comme on la trouve ordinairement 
en étrusque (cf. Arznal, Percumsnal). 

La plupart de ces noms de peuples sont cités deux fois, et 
la seconde fois on les fait précéder de Tadjectif être « alte- 
ris ». Les Casilates sont même nommés trois fois (tertie 
Kaselate). C'est ainsi qu'à Rome il y avait les Luceres primi 
et secundi. Cette subdivision tient sans doute à quelque par- 
ticularité politique ou géographique. Si Ton compte chaque 
subdivision comme une unité à part, on arrivera à une som- 
me de vingt peuples; si Ton additionne seulement les noms 
ethniques, on obtient une somme de dix peuples. Des deux 
façons, la liste semble en désaccord avec la phrase précédente, 
où il est question de famedias pumpedias XIL II est pro- 
bable qu'il faut admettre la seconde manière de compter et 
suppléer deux noms de peuples que Ton n'a pas indiqués, 
peut-être parce que leur présence s'entendait de soi : ainsi les 
Ijuvinus proprement dits ne sont pas désignés, quoique évi- 
demment ils dussent avoir leur place dans la cérémonie. 



TRADUCTION. 

(II 6 1) Semeniis decuriis suem caprum prsestato. Fœde- 
ratœ (?) (2) familiœ nuncupandœ (?) XII. Attidiatibus, alteris 
Attidiatibus, (3) Claverniis, alteris Claverniis, Curiatibus, 
alteris Curiatibus, (4) Satanis, alteris Satanis, Piediatibus, 
alteris Piediatibus, Talenatibus, (5) alteris Talenatibus, Mu- 
siatibus, alteris Musiatibus, luiescanis, (6) alteris luiescanis, 
Casilatibus, alteris Casilatibus, tertiis Casilatibus, (7) Peraz- 
naniis dicito. 



TABLE II 6 7. 265 

(Il b 7) Admune Juve pâtre fétu. Si perakne (8) 
sevakne upetu. Eveietu*. Sevakne naratu. Arviu (9) 
ustetu ; eu naratu'. Puzè façefele' sevakne. Heri puni, 
(10) heri vinu fétu. 

Après rénumération des peuples ou des familles qui ont part 
au sacrifice, vient le détail du cérémonial dans le même style 
que sur la table I, c'est-à-dire plutôt par des allusions que 
par des prescriptions explicites, et comme cette fois nous n'a- 
vons pas le secours d'une recension plus développée, beau- 
coup départies restent obscures. Admune Juve pâtre sont 
trois datifs régis par fétu : « —o Jovi patri facito ». Ad- 
mune parait une formation analogue à Puemune, Yesune, 
Yufiune, qui sont des noms de divinités ombriennes. Sauf 
la différence du genre, on peut rapprocher les formes latines 
comme Pomona^ Angerona; quant à la première partie du 
mot, je crois qu'elle est la même que dans arsm-or, arstrir- 
atia^ arsm-aha/mo *. Gomme nous avons été amené à traduire 
arsmor par u ritus », arsmatia par <c lustralis » et a/rsmahamo 
par c< lustramini », le surnom de admune, qui est tiré d'un 
primitif admo- comme le latin Bellona de bellô-m^ doit expri- 
mer une idée de pureté ou de sainteté. Je le traduis par 
« casto ». 

Les deux adjectifs perakne(m) et sevakne(m] sont à 
l'accusatif et se rapportent à si (m) « suem », qui est régi par 
l'impératif upetu « prœstato ». Un peu plus loin (II b 10), 
les deux mêmes épithètes sont données & kapru(m] « ca- 
prum ». L'adjectif perakni s est employé neuf fois : les sub- 
stantifs avec lesquels il est construit sont tous des noms 
d'animaux, sauf une fois (Y a 6) où il est avec sakreu'. 
Quanta sevaknis, on le trouve également avec des noms 
d'animaux, ainsi qu'avec d'autres mots qui ne sont pas tous 
très-clairs, mais qui paraissent désigner des objets présentés 
en offrande, tels que veskles « vasculis », vinum « vinum », 
tiçlu <c sacrificium », umne « unguentum », stieso « tribu- 
tum » (?). La ressemblance des deux adjectifs vient de ce 
qu'ils sont l'un et l'autre des composés ayant le même second 
terme. On a proposé de les expliquer comme équivalant à 
perennis et sollemnis. Mais pour les raisons que nous avons 
dites (p. 255) il faut écarter ce rapprochement. Si aJcnis exis- 

1. Upetue veietu. — 2. Eunaratu. — 3. Façefete. 
4. Voy. p. 66, p. 90 et p. 182. — 5. Voy. ci-dessus, p. 238. 



266 TABLE U 6 9. 

tait en latin, il aurait fait ànis. Or, nous avons Tadjeetif itir 
ânis dont la seconde partie est obscure, mais dont on peut 
dire au moins que la composition est analogue à innermis ou 
in-opSy c'est-à-dire que le composé renferme la particule pri- 
vative in : si notre comparaison est juste, peraknis et sevak- 
nis peuvent être considérés comme le contraire de inanis^ et 
ils expriment par conséquent une idée de plénitude. Per doit 
être pris dans un sens augmentatif : quant à sev-, je crois 
avec A. K. que c'est le latin soll- (pour so/v-), c'est-^-dire le 
même mot qui est employé en ombrien à l'état indépendant 
sous la forme sevum^ Le sens des deux adjectifs sera donc 
c plenus, solidus, justus, integer, debitus ». On sait combien 
dans la langue du rituel ces sortes d'expressions sont fré- 
quentes. Virgile, jEn. VI, 253 : 

Et solida imponit tauronim viscera flammis. 

Il reste à nous demander si le second terme a quelque pa- 
renté avec le mot acnu que nous avons vu p. 255, et que nous 
avons traduit par « champ, bien-fonds ». Je suis porté à croire 
que c'est le même terme : l'adjectif latin profunduSy qui a une 
signification approchante, est pareillement composé avec fun- 
dus^. Je traduis peraknis par « justus » ou « integer yijseoakim 
par « debitus ». Le sens de notre phrase est : « Casto Jovi pa- 
tri facito; suem integrum debitum prœstato ». 

Eveietu correspond peut-être, en sa seconde partie, au 
latin voveto. Cf. vêtu (I b 29, 37). C'est ainsi qu'on a l'un à 
côté de l'autre virsetom et rêves tu. Le préfixe e servirait à 
renforcer l'idée du verbe : « devoveto » {?). — Sevakne(m) 
naratu fait allusion à cet usage qu'il ne suffit pas que la 
victime soit présentée, mais qu'il faut encore que le sacrifica- 
teur l'annonce : « debitum nuncupato ». — Ârviu uste(n)tu; 
eu naratu ne présente d'autre particularité à relever que 
l'obscurcissement de Va final en u (pour arvia, ea). On doit 
donc aussi annoncer les vases présentés en offrande. — A 
l'exemple d'Aufrecht, nous avons corrigé face fête, qui ne 
présente aucun sens, en façefele, lequel est un adjectif 
comme purtifele, qu'on rencontrera plus loin. Le suffixe 



1. Voy. ci-dessus, p.' 65 et 99. Pour la dUTérence de voyelle, comparez pelmen 
s latin pulmentum» 

2. Pour le passage dans la déclinaisoD en «, cf. en latin inêrmù, iwberbit. 



- TABLE U b 10. 267 

correspond au latin bilis et marque la possibilité, la légiti- 
mité. «^ Puze nous est connu comme ayant les divers sens 
du latin « uti ». Mais il est difficile de dire ce que cette con- 
jonction vient faire ici. 



TRADUCTION. 

(II b 7) Casto Jovi patri facito. Suem integrum (8) debitum 
prœstato. Devoveto (?). Debitum nuncupato. OUas (9) donato; 
eas nuncupato. Uti sacrificandum debitum (?). Seu lacté, (10) 
seu vino facito. 



(II b 10) Yaputu Saçi ampetu. Kapru perakne se- 
vakne* (11) upetu. Eveietu. Naratu. Çive ampetu. 
Fesnere purtuetu. (12) Ife fertu. Tafle e pir fertu*. 
Kapres pruseçetu (13) ife adveitu*. Persutru vaputis 
mefa vistiça fêta fertu^ 

Ampetu est composé avec le même verbe que upetu, mais 
il a un autre préfixe. On a les variantes ampentu (II a 20), 
apentu (III 27). Je le traduis par « impendito ». — Saçi est 
le datif d'un substantif Scmcus ou Scmcius^ nom de divinité. — 
Je n'ose rien afQrmer sur vaputu, qui se retrouve ligne 17. 
On a vaputis ligne 13. — Il est prudent de garder la même 
réserve sur çive. — Fesnere doit se décomposer en Fes- 
ner-e, c'est-à-dire que nous avons un datif pluriel suivi de 
e(n). L'accusatif se trouve II 6 16 : pune Fesnafe bonus, 
kabru purtuvetu «quum ad Fesnas veneris,capnimpollu- 
ceto ». Cf. Funtlere I a 24. C'est donc un nouveau sacrifice 
qui doit être offert en un lieu appelé Fesnœ. 

Ife est le latin ibi, — Une proposition ainsi conçue : « ibi 
ferto » semble inachevée, mais je crois que le verbe feroj 
employé dans cette langue spéciale du rituel et en s'adressant 
à l'adfertor (de là son nom) signifie « fais les fournitures ». 
La suite du texte confirme ce sens. — Tafle e pir fertu 
« in tabula ignem ferto ». Nous avons ici un exemple de e(n) 
resté indépendant ^ Par tafia il faut sans doute entendre 

1. Fera kne seva kne. -^ 2. Epirfer tu. ^3. Ifea^^eitu. 
4. Fetafertu. — 5. Le graveur écrit epir. 



268 TABLE II 6 15. - 

quelque brasier portatif de forme particulière. Peut-être dans 
la phrase suivante ife ne doit-il pas s'entendre du nom de 
lieu, mais du feu : « capri prosicias ibi [in ignem] addito ». — 
Vistiça est probablement le même mot que vestiça, ves- 
tiçia (voy. p. 119). — Fêta me paraît être un substantif: 
tous ces mots sont à l'accusatif, à l'exception de vaputis, 
qui est peut-être une faute pour vaputu. 



TRADUCTION. 

(II 6 10] — Sanco impendito. Caprum integrum debitum 
(11) prsestato. Devoveto (?). Nuncupato. — impendito. Ad 
Fesnas poUuceto. (12) Ibi sacrificium procurato. In tabula 
ignem ferto. Capri prosicias (13) ibi addito. Struem, — , mo- 
lam, libum, — , ferto. 



(II 6 14) Sviseve fertu pune, être sviseve*vinu fertu, 
tertie (15) sviseve utur fertu. Pistuniru fertu', vepe- 
sutra fertu, (16) mantraklu fertu, pune fertu. Pune 
Fesnafe benus, (17) kabru purtuvetu*. Vaputu Saçi 
Juve pâtre prepesnimu; (18) vepesutra pesnimu, ves- 
kles pesnimu. Atrepudatu*, (19) adpeïtu, statitatu. 
Vesklu pustru pesturanu* (20) pesnimu. Puni pes- 
nimu, vinu pesnimu, une pesnimu. (21) Enu erus têtu. 

Etre et tertie sont le datif féminin singulier ou le datif 
féminin pluriel (avec chute de s) des nombres ordinaux si- 
gnifiant « second » et « troisième ^. Les objets appelés de ce 
nom de sviseva sont donc au nombre de trois. Dans le pre- 
mier on porte le lait, dans le second le vin, dans le troisième 
une substance inconnue nommée utur. A. K. pensent au latin 
cuior. Nous reviendrons sur ce mot ligne 20. — Sur pistu- 
niru, il serait d'autant plus téméraire de rien avancer que 
Ton a ensuite (1. 19)pesturanu, en sorte que la leçon sem- 
ble corrompue au moins une fois. — Vepesutra (m) est un 
accusatif féminin. Cf. II 6 18: vepesutra pesnimu, veskles 
pesnimu. II a 30 : venpersuntra * persnihmu. IV. 7 : 

1. Stî se ve. — 2. Pistunirufertu. — 3. Kabrupurtu vêtu. 
4. Atrepudatu. — S. Pestu ranu. 



TABLE II b 20. 269 

aseçetes karnus iseçetes et vempesuntres supes 
sanes pertentu. Il résulte de ces diverses leçons qu'à la fin 
de la première syllabe on doit intercaler un m. Ce mot rap- 
pelle aussitôt à Tesprit le mot persutru ou persuntru,que 
nous avons traduit par « ferctum* ». Il est difficile de dire ce 
qu'est vem. — Sur mantraklu, voy. p. 116. — Il ne faut 
pas confondre la conjonction pune << quum* » qui gouverne 
ici le futur antérieur benus (« quum ad Fesnas veneris»), 
avec l'accusatif pu ne (m) « lait » qui se trouve deux fois 
dans la même ligne 14. — Le participe prepesnimu a été 
justement rapproché par A. K. de ces formules conservées 
par Gaton (R. R. 134. 141) : « Ture, vino Jano, Jovi prœfato. 
— Janum Jovemque vino praefamino. » C'est une expression 
de ce genre que nous avons ici : — Sanco Jovi patri praefa- 
mino. Il s'agit de prononcer le nom de la divinité au moment 
où Ton présente l'offrande. — Vient ensuite le simple pes- 
nirau qui est construit avec l'ablatif féminin singulier vepe- 
sutra et l'ablatif pluriel neutre veskles « vasculis». — Des 
trois impératifs atrepudatu, adpeltu, statitatu*, le pre- 
mier est connu : nous l'avons traduit par « infundito * ». Les 
deux autres marquent sans doute des opérations relatives à 
la libation : adpeltu correspond pour la racine et le pré- 
fixe au latin adpellito; statitatu semble un fréquentatif 
signifiant « placer, poser* ». — Sur pustru « altero », voy. 
page 117. — Une doit être un ablatif, puisqu'il est construit 
comme puni et comme vinu. On a ailleurs u m n e. Cf. II a 37 : 
Yestikatu, ahtrepudatu, spina umtu, umne sevakni 
persnihmu. Le rapport étymologique entre umtu et umne 
est le même qu'en latin entre frangito et fragmen : il faut 
supposer un substantif li^men, formé comme n(Hinen (VI a 17), 
pelmen (V ô 12), et faisant umne à l'ablatif. L'impératif 
umtu se trouve encore IV, 13 : inuk ereçlu umtu. On 
a, d'autre part, umen II a 19 : veskla snata asnata 
umen fertu. IIa34 : vesklu snatu asnatu umen fertu. 



1. Le texte a eenpersuntra. 

2. Voy. p. 148. 

3. Voy. p. 157 et 163. 

4. Les mêmes impératifs reviennent II a 31, IV, 9. Il s'agit toujours de vases 
(veskles] et de libation (vestikatu). 

5. Voy. p. 1Î8. 

6. 11 s'agit peut-être dVne certaine façon de poser les vases sur Tautel. 
Cf. VII a 25. II b 19. 



270 TABLE II 6 21. 

Je crois que l'origine commune de tous ces mots est le verbe 
ungere^ qui anciennement avait la forme ongere (en sanscrit 
ang « oindre ») : ce verbe a donné un substantif perdu ong- 
meriy omen (cf. examen de agere) « huile » ou « graisse ». Par 
l'addition d'un nouveau suffixe (cf. fragmen et fra^merUum) 
on a eu en latin omentvm. Je traduis umne, une par « un- 
guento». Revenant au mot utur (1. 15), je fais remarquer 
qu'il suit précisément les mots p une et vinu, et qu'il parait 
désigner la même chose que umen. Peut-être faut-il lire 
utru, qui représenterait en latin Unctrum. 



TRADUCTION. 

(Il 6 14) —a ferto lac, altéra —a vinum ferto, tertia (15) 
— a unguentum (?) ferto. — um ferto, — am ferto, (16) man- 
tele ferto, lac ferto. Quum ad Fesnas veneris, (17) caprum 
poUuceto. — Sanco Jovi patri prœfamino; (18) — a precator, 
vasculis precator. Infundito, (19) — to, — to. Vasculo al- 
tero — (20) precator. Lacté precator, vino precator, unguento 
precator. (21) Tum frusta dato. 

(II 6 21) Yitlu vufru pune heries (22) façu, eruhu 
tiçlu sestu iuve pâtre. Pune seste, (23) urfeta ma- 
nuve habetu. Estu iuku habetu : (24) lupater Saçe, 
tefe estu vitlu vufru sestu (25) purtifele. Triiuper 
teitu*, triiuper vufru naratu. (26) Feiu Iuve pâtre 
Yuçiiaper natine fratru Atiiediu. (27) Pune anpenes, 
krikatru testre e uze* habetu. Ape apelus', (28) mefe 
atentu. Ape purtuvies*, testre e uze habetu^ (29) kri- 
katru. Arviu ustetu, puni fétu. 

La fin de cette inscription traite d'un autre sacriflce égale- 
ment dédié à Jupiter, mais qui n'est pas nécessairement lié 
au précédent. Les deux premiers mots vitlu vufru dési- 
gnent la victime : vitlu est le latin vitulus. —Vufru a été 
identifié par Zeyss • avec le latin vafer^ dont le sens primitif, 
au témoignage des anciens Glossaires latins, était « varius, 

1. Tri iuperteitu. — 2. Euze — 3. Apeapel us. ~ 4. Àpepurtuvies. 
— 5. Euzehabetu. — 6. ZK. XYI 383. Cf. Gloses d'Isidore: Vabrumy varium^ 
multiforme. 



TABLE II 6 23. 271 

multiformis, diversipellis ». Le vers de Pomponius, cité par 
Nonius Marcellus (s. v.), a Tair de faire allusion au même 
sens : Tergum varium, linguam yafram. Le v initial a dû 
contribuer au changement de Va en u. — Pu ne heries si- 
gnifie « quum voies » ; le verbe, qui est fléchi d'après la con- 
jugaison faible, est au futur. -- Façu(m) est un infinitif 
formé comme aferum, eroin, eru. L'affaiblissement du c en 
ç ne peut s'expliquer que par la présence d'uni ; façium. 
C'est comme si en latin on disait fac^e. Nous avons effective- 
ment f açiu(m) II a 16. Le mot est pris, comme d'habitude sur 
ces inscriptions, au sens de « sacrifier ». « Quanid tu voudras 
sacrifier un veau tacheté* ». Yitlu vufru peuvent être regar- 
dés soit comme des accusatifs, soit comme des ablatifs. 

Le verbe est sistu dans lequel il faut voir un impératif 
comme andersistu (YI a 6) : il équivaut au latin mtito. — 
Juve pâtre « Jovi patri » représente le régime indirect. — 
Eruhu, pour eru-hunt (cf. p. 59), se rapporte à tiçlu, 
qui est un cas du même substantif dont nous avons eu 
YI a 7 le génitif diéler, et dont nous aurons II a 15 le nomi- 
natif tiçel. L'accusatif tiçlu est employé III, 25, 27. Nous 
pouvons hésiter ici entre l'accusatif (erum-hunt tiçlu m) 
et Tablatif. Peut-être le sens de la phrase est-il : «TQuand tu 
sacrifieras.... présente-le à Jupiter selon le même rituel. » 

Pu ne seste(s) « quum sistes ». La chute de s est remar- 
quable, car ce s n'est pas final : la forme complète serait 
sestess pour la deuxième, sestest pour la troisième per- 
sonne. On pourrait, il est vrai, supposer avec Huschke, que 
se s te est au présent (pour ses te s) : mais ce serait le seul 
exemple sur nos tables de p u n e « quand » construit avec le 
présent de l'indicatif. — Urfeta(m) manuve habetu. Il a 
déjà été parlé du mot manuv-e(n), qui prouve clairement 
que en se construit avec le datjff, car l'ablatif est mam. Le 
datif manu s'est développé en manuvj comme aruvia pour 
arvia. — Urfeta(m) correspond à un latin orbUa, qui existe 
en effet avec le sens de « ligne circulaire, roue, char, trace », 
acceptions qui ne sauraient convenir ici. Mais si l'on songe 
que orbita est formé de orbiSy comme juventa de juveniSj on 
comprendra qu'il peut désigner tout ce qui a forme d'un 
cercle : de quel objet rond est-il question ici? peutrêtre est-ce 
le marteau destiné à immoler la victime, peut-être un disque 

1. Cf. 15 10. Pune puplum aferum heries. 



272 TABLE II 6 26. 

destiné à être lancé, comme on voit chez Tite-Live que le porc 
est tué au moyen d'un caillou (I, 24). Des objets d'airain 
appelés orbes étaient conservés d^ns le temple de Semo San- 
cus. Tite-Live, VIII, 20 : Bona Semoni Sanco censuerunt con- 
secranda, quodque aeris ex eis redactum est, ex eo œnei orbes 
facti, positi in sacello Sanci versus œdem Quirini. 

Estu iuku habetu. Le substantif iuku, que nous ren- 
controns ici pour la première fois, est du genre neutre, 
comme on le voit par le passage suivant, où nous avons le 
pluriel, III, 28 : iuka mersuva uvikum habetu fra- 
truspe atiiedie ahtisper eikvasatis tutaper iiuvina 
trefiper iuvina. Dans ce dernier passage, il est construit 
également avec le verbe habetu, et il est suivi de Ténuméra- 
tion «.pro fratribus Attidiis.... », laquelle se trouve ordinaire- 
ment avec subocau ou quelque autre verbe signifiant « je prie, 
j Invoque». Nous pouvons donc soupçonner que le substantif 
^n question signifie «prière, invocation». Cette hypothèse est 
confirmée par notre passage, où, immédiatement après les 
mots : estu iuku habetu, on passe au discours direct. 
Aussi Aufrecht a-t-il déjà supposé un mot comme oratio. Je 
crois que ce iuku est le primitif ou peut-être le dérivé ver- 
bal de invoùare. Le préfixe in s'est réduit à un i, comme dans 
iseçetes; la syllabe vo (en vieil ombrien vu) est devenue un 
simple u, comme elle est devenue o dans suboco^ subocau. 

Vient ensuite l'invocation, qui ne présente aucune diffi- 
culté : «Jupiter Sance, tibi istum vitulum varium sisto pol- 
lucendum ». — Purtifele{m) est formé à l'aide d'un suffixe 
qui correspond au latin -bilis : le verbe est le même qui a 
donné le participe purtitum, purditom. Il signifie donc : 
« qui peut être offert, qui réunit les conditions nécessaires 
pour être offert ». Cette invocation doit être répétée trois fois : 
« ter dicito, ter varium nunçupato. » 

II b 26-29. Feiu est corrigé par A. K. en fétu, et nous 
avons, en effet, plusieurs exemples de ce genre de faute. Ce- 
pendant, si l'on compare certains passages d'autres tables, où 
le discours direct est repris brusquement, on peut être tenté 
de voir dans feiu une première personne du présent, équiva- 
lant à fado. Comparez feia (Va 23) = faciat. — Vuçiia 
natine sont deux ablatifs régis par l'enclitique per; il faut 
rapprocher II a 21 : Katlu sakresevakne Petruniaper' 

1. Petruniapert. 



TABLE II b 29. ' 273 

natine fratru Atiiediu, et II a 35 : vestikatu Petru- 
niaper natine fratru Atiiediu. Le mot natine a été 
expliqué par KirchhofF comme répondant au latin natione : au 
moins devra-t-on ajouter, comme le fait Bugge *, que le mot 
ombrien suppose un latin naiiônem, et non natiônem. Au- 
trement on ne comprendrait pas que la voyelle longue accen- 
tuée eût été absorbée par la voyelle brève atone. Il se pourrait 
d'ailleurs que ce fût une' formation en ine (cinquième décli- 
naison), comme tribriéine (voy. p. 95). Ce mot, qui dérive 
comme gens de la racine gan ou (g)nâ^ signifle « famille ». — 
Vuçiia suppose un latin Vocius, Vucius, ou peut-être (cf. 
p. 156) Lucius. — Sur pune anpenes, ape apelus, voy. 
p. 244. — Krikatru a été expliqué (p. 166) comme désignant 
le vêtement du prêtre. — Mefe atentu signifie littéralement: 
« molae imponito, place sur le gâteau ». Je crois que cela doit 
s'entendre du vêtement. Cf. Acta Arv. : Sacrifîcio peracto un- 
guenta et coronas acceperunt et mantelis pulmenta rursus 
contigerunt. (Henzen, p. ccv, 13). Le reste du texte est connu. 
On voit que ce n'est pas, comme précédemment, pour les 
frères Attidiens en général, mais pour une certaine famille 
faisant partie des frères Attidiens, qu'il est offert un sacrifice 
à Jupiter. Nous avons par anticipation cité tout à l'heure deux 
passages de II a, où il est question de la gens Petronia des 
frères Attidiens. Nous obtenons de la sorte un renseignement, 
très-incomplet il est vrai, sur la composition de ce corps. 
Peut-cHre la dignité de frère Attidien était-elle héréditaire dans 
certaines familles. C'est ainsi qu'à Rome les Luperci se com- 
posaient, à l'origine, de la gens Fabia et de la gens Quintilia. 
Les Potitii et les Pinarii étaient chargés du culte d'Hercule à 
l'ara maxima, la gens Julia du culte d'Apollon, la gens Au- 
rélia du culte de Sol '. C'est donc à des sacra gentilicia que se 
rapporte la description de la fin de II b, tandis que le com- 
mencement décrit des sacra publica. La réunion de ces deux 
textes tient sans doute à cette circonstance que, dans l'une 
et dans l'autre cérémonie, le sacrifice est offert à Jupiter 
Sancus. Peut-être même, comme le suppose Kirchhoff, la 
gens Yucia était-elle spécialement chargée du culte de Jupiter 
Sancus, de sorte que, dans l'un comme dans l'autre sacrifice, 
c'est elle qui serait en scène. 

1. ZK. XXU, 432. 

2. Becker-Marquardt, IV, p. 145, 402. Mommsen, De CoUegiiit et sodoiictù 
Romanorum, p. 10^ 24. 

la 



274 TABLE H a 1. 



TRADUCTION. 

(Il b 21) Vitulum varium quum voles (22) facere, eodem 
ritu sistito Jovi patri. Quum sistes, (23) orbem m manu ha- 
beto. Hanc invocationem habeto : (24) « Jupiter Sance, tibi 
hune vitulum varium sisto. » (25) Pôilucendum ter dicito, ter 
varium nuncupato. (26) « Facio Jovi patri pro Vucia geute 
fratrum Attidiorum. » (27) Quum impendes, ricam in dextro 
bumero habeto. Quum imponderis, (28) molae [ricaml impo- 
nito. Quum pollucebis, in dextro humero habeto (29) ricam. 
OUas donatOi lacte facito. 



TABLE II a. 



L'inscription qui couvre la face a de la table II n'a aucun rap- 
port avec celle de la face b. Elle n'est pas non plus de la 
même main : la lettre s est représentée deux fois par M 
(1. 18 et 24). Cette inscription a été probablement gravée vers 
le même temps que I, car elle se termine (1. 44) par la même 
formule que nous avons vue I b 45, et qui manque partout 
ailleurs. — Le texte de II a se divise en deux parties, conmie 
on le voit déjà par la disposition extérieure, le graveur ayant 
repris à la ligne. La seconde partie n'a aucun rapport néces- 
saire avec la première, et elle paraît avoir été copiée d'après 
un texte d'une autre provenance. Tandis que la première partie 
abonde en fautes de toutes sortes, la seconde est générale- 
ment correcte. 

(II a 1) Pune Karne Speturie Atiiedie aviekate nara- 
klum (2) vurtus, estu esunu* fétu fratrusper Atiie- 
die. Eu esunu^ (3) esu naratu : Pede Karne Speturie 
Atiiedie aviekate (4) aiu urtu fefure fétu, puze neip 
eretu*. Vestiçe Saçe* (5) sakre. luve pâtre bum per- 

1. Estuesunu.— 2. Esum. — 3. Puzeneiperetu. ^4. Vestiçesaçe. 



TABLE n a !• 275 

akne*, Speture •f* perakne restatu. (6) "f- luvie unu 
erietu. Sacre* pelsanu fétu*. Arviu ustentu, (7) puni 
fétu, taçez pesnimu; adepe arves*. Pune purtiius* 

(8) unu, sudu pesutru* fétu. Tikamne luvie kapide 

(9) pedu preve fétu'. Ape purtiius sudu", erus têtu. 
Enu kumaltu,(10) kumate pesnimu*. Ahtu luvie*® uve 
peraknem** (11) pedaem fétu". Arviu ustentu, puni" 
fétu. Ahtu Marti** abrum" (12) perakne fétu; arviu 
ustetu; fasiu pruseçete a^veitu; (13) pedae fétu; puni 
fétu"; traekvine" fétu; (14) aseçetes" perakne fétu. 

La première phrase commence par une proposition relative 
annoncée par pune « quum » et ayant vurtus pour verbe; 
on a déjà vu des futurs antérieurs semblables, et Ton sait 
que ce verbe, qui correspond au latin vertere^ signifie en om- 
brien «retourner » (au sens neutre) ou « se retourner». 
Nous traduisons : « quum.... rediveris" ». — Karne Spe- 
turie sont au datif ou à l'ablatif pluriel, et expriment une 
idée de temps, comme Sehmenier Dequrier (V 6 11, 16). — Il 
s'agit probablement d'une fôte ou cérémonie annuelle. Spe- 
turie est un adjectif tiré d'un nom ou surnom de divinité, 
comme on le verra 1. 5. On peut rapprocher des expressions 
latines telles que « ludis Apoilinaribus » ou « feriis Satur- 
nalibus ». — Le régime de vui'tus est narakium, oii Ton 
reconnaît un suffixe klo analogue à celui de kumnahkle 
« in culminaculo », muneklum « munusculum ». Je crois 
que c'est un mot de même famille que nerf^ lequel a été tra- 
duit par « Lares » : narakium correspondrait à un mot latin 
laraculum qui n'existe pas, mais au lieu duquel nous avons 
lararium. II s'agit donc du retour au temple ou à la chapelle, 
d'où l'on peut conclure que la fête des Karne Speturie alieu 
à une certaine distance, comme celle qui est décrite sur I et 
VI-VII. — Nous avons un second complément circonstanciel 
dans Atiiedie aviekate : ces deux mots ne peuvent être 
qu'au génitif singulier ou au datif-ablatif pluriel. Je crois que 
c'est un ablatif pluriel employé au sens sociatif. « Quand tu 

1. luvepatrebumperakne. — 2. Unuerietusakre. — 3. Pelsanu- 
felu. — 4. Adepearves. — 5. Punepurtiius. — 6. Sudupesutru. - 
7. Preve fétu. —8. Purtiiusudu. — 9. Ku ma te pesnimu. — 10. luvip. 

— 11. Uveperak nem. — 12. Pedaemfetu. — 13. Ustentupuni. — 
14. Ahtumarti. — 15. Abrunu. — 16. Punifetu. — 17. Tra ekvi ne- 

— 18. Açetus. — 19. 11 faut donc supposer une forme vurtus s. 



276 TABLE H a 4. 

seras revenu avec les Attidiens — ». Le discours s'adresse 
probablement à Tadfertor. — Aviekate a la forme d'un par- 
ticipe passé : le contexte exigerait, ce semble, un mot comme 
« envoyé, député , chargé. » Le sens de la proposition relative 
serait donc : « Lorsque, aux Karnae Speturiœ, tu seras revenu 
au temple avec les Attidiens délégués (?).... » 

Estu esunu fétu fratrusper Atiiedie : ces mots qui 
composent la proposition principale ne présentent point de 
difficulté. « Offre ce sacrifice pour les frères Attidiens ». — 
La phrase suivante : eu esunu esu naratu peut se traduire 
de deux manières. Ou bien eu suppose un accusatif neutre 
latin evmy c'est-à-dire qu'au lieu de id, Tombrien emploie ici 
le thème composé eô; ou bien il faut considérer eu esunu 
comme des ablatifs et faire de naratu un verbe neutre; dans 
le premier cas on traduira : « id sacrificium ita nuncupato », 
dans le second : «in hoc sacrificio, ita nuncupato ». Au fond, 
le sens est le môme. — Au sujet du mot esunu, nous ferons 
encore remarquer que l'inscription a esu m : par une faute 
inverse, on a 1. 11 abrunu au lieu de abrum. Ces deux 
erreurs s'expliquent aisément par la forme un peu compli- 
quée qu'affecte le m sur cette table. 

Vient ensuite une formule qui est identique, en sa seconde 
partie, àVI a 27 : puze neip eretu « uti ne velis, que tu 
ne le veuilles pas ». On a vu, p. 79, que cette formule signifie : 
« tiens-le pour non avenu ». Dans la première partie nous 
retrouvons la conjonction pede =persei, qu'au même en- 
droit nous avons traduite par «si». Enfin urtu est le orto de 
VI a 26, sauf la différence du nombre, car nous avons ici un 
pluriel neutre : comme orto paraît avoir le sens de « viola- 
tum », nous pressentons qu'il s'agit ici d'une invocation au 
sujet de fautes qui ont pu être commises. — Fefure, pour 
fefurent, est le futur antérieur du verbe fu, avec redouble- 
ment* : la désinence nt est tombée, comme on voit le t tom- 
ber dans staheren et ni tomber au parfait covortitso^ benuso. 
— Aiu doit être pris comme un pluriel neutre. C'est tout ce 
que j'oserai dire sur ce mot. — Il reste fétu, qui a l'air de 
n'être pas à sa place. Il a pu s'introduire ici par erreur, l'im- 
pératif fétu se trouvant à la 1. 2 et à la 1. 6. Si le texte n'est 
pas fautif, on devra prendre fétu comme l'ablatif d'un sub- 
stantif neutre fetum signifiant « le sacrifice » : cet ablatif 

1. La forme sans redoublement furent se trouve V a 22. 



TABLE II a 6. 277 

jouerait le rôle d'un régime circonstanciel. « Si, aax Karnœ 
SpeturisB, des - ont été transgressés, à Toccasion du sacrifice, 
par les Attidiens délégués, n'en tiens pas compte. » 

La suite présente de nombreuses difficultés : il n'est pas 
sûr que le texte soit sans lacunes. Je sépare les trois mots 
vestiçe saçe sacre que A. K. rapportent & Juve, mais que 
je considère comme faisant une phrase à part, analogue à 
adepe arve : le fétu de tout à l'heure serait ici à sa place. 
Vestiçe pour vestiçies, ablatif pluriel signifiant « libis ». 
Saçe et Sacre, deux datifs singuliers. [ « Qu'il sacrifie] avec 
des gâteaux à Sancus Sacer ». Vient ensuite une phrase que 
je termine à l'impératif restatu. On distingue un régime di- 
rect bum perakne{m) « bovem integrum » : le régime in- 
direct est Juve pâtre. Puis vient pour la seconde fois perak- 
ne( m) avec Speture pour régime indirect : il semble que des 
mots aient été omis. Restatu, qu'on doit rapprocher de 
l'adverbe restef (I b 9) parait avoir le sens de « renouveler, 
sacrifier pour la seconde fois ». Dans la crainte que la pre- 
mière cérémonie ne soit entachée de quelque vice, on im- 
mole une nouvelle victime : c'est ce qui s'appelait à Rome 
hostia succidanea. 

Ju vie est le datif d'un adjectif ^ovius. On se serait attendu 
à un nom propre précédant Ju vie, comme nous avons eu, 
par exemple, Tefro Jovie^ et comme on a plus bas (ligne 8) 
Tikamne Juvie. — Unu, qui revient encore ligne 8, a été 
traduit par A. K. «unus»; mais ce sens ne me parait convenir 
ni & l'un ni à l'autre endroit. On ne voit pas pourquoi le texte 
emploierait ce nom de nombre, qui ne figure nulle part ail- 
leurs et qui n'est nullement nécessaire. — J'ai également des 
doutes pour erietu, que KirchhofT traduit par arietem. Je se- 
rais plus disposé & faire de erietu un impératif et de unu 
un substantif qui en serait le régime ; de même, ligne 8, j 
ponctuerais: pune purtiius unu, sudu pesutru fétu. 
On peut comparer, pour la construction, ligne 9 : ape pur- 
tiius sudu, erus têtu. — Sur le sens de ces mots, il con 
vient d'être d'une grande réserve. Unu est peut-être un nom 
d'animal, puisqu'on trouve ensuite les pelsanu : on peut 
songer au grec i;xvdç ^ agneau », dont le m aurait été assi- 
milé comme on a eu une à côté de umne (p. 269} et comme 
en latin Portunus est pour Portwmnus, — Erietu, employé 
seulement ici, pourrait être considéré comme le même verbe 
que le latin porricere, mais avec un autre préfixe et selon la 



278 TABLE U a 14. 

conjugaison faible : le c aurait disparu comme dans feia =: 
lat. faciat. Une autre explication consisterait & admettre que 
le r est mis à tort pour un v, et à identifier cet impératif avec 
eveietu, qui est employé deux fois II 6 (8 et 11). C'est ainsi 
qu'on trouvera, III, 31, vatra au lieu de vatva. — L'accu- 
satif de la 3' déclinaison sakre doit encore être rapporté à 
cette phrase. — Le reste est connu jusqu'à Tikamne Ju vie 
(ligne 8), qui paraît être un nom de divinité. A. K. repoussent 
cette interprétation pour Tikamne, parce que plus haut 
Juvie n'est accompagné d'aucun autre mot. Hais nous savons 
trop peu de chose sur le sens de ces noms pour être en droit 
d'écarter ce que suggère l'analyse grammaticale. — Sur ka- 
pide pedu preve fétu, cf. I a28. — Ape purtîiusudu 
doit être corrigé en ape purtiius sudu : cf. la 33, api 
suduf purtiius. Mais nous avons ici le singulier, car il n'a 
été parlé que d'une seule libation (kapide preve fétu). — 
Kumate est pour kumates. — Deux nouveaux sacrifices, 
l'un consistant en une brebis, l'autre en un sanglier, sont 
annoncés tous deux par le mot ah tu, dans lequel je recon- 
nais une conjonction équivalant au latin autem. La diph- 
thongue au est représentée par à (écrit ah), comme on a eu 
fato = fautus (VI 6 11) : le latin aiUem n'est pas employé en 
tête de la phrase ; mais c'est là une différence qui ne doit pas 
nous empêcher d'identifier les deux termes. L'ombrien sup- 
pose plutôt une forme autom : cette conjonction peut être tra- 
duite par « deinde» (cf. a3T«, oôT(xa) ou par «item ». — Le 
premier sacrifice est offert à un dieu désigné de nouveau par 
l'épithète Juvie = Jovio Le texte porte Juvip, qui est évi- 
demment une faute du graveur. Le second s'adresse à Mars. 
— Au lieu de abrunu que Kirchhoff a corrigé avec raison 
en abrum, Bugge* propose de lire a bru unu « aprum 
unum », ce que nous ne pouvons admettre pour les raisons 
qu'on a vues plus haut. — Fasiu pruseçete(s) adveitu 
se traduit par «farcimen prosectis addito». Les final est 
tombé à la fin de pruseçete(s), comme il manque aussi, 
ligne 14, à la fin de perakne. Dans la même ligne, on a 
açetus qui est peut-être un mot défiguré pour aseçe- 
tes. — Il reste traekvine (écrit tra ekvi ne), mot d'aspect 
étrange, qui d'après le contexte doit être à l'ablatif ou à l'ac- 
cusatif, et doit désigner une offrande. 

1. ZK, VIIÎ, 33. 



TABLE II a 15. 279 



TRADUCTION. 

(Il a l) Quum Karnis Spetoriis cum Attidiis ablegatis (?) 
[ad] aedem (2) reversas eris, hoc sacrificium facito pro fratribus 
Attidiis. In eo sacrificio (3) ita nuncupato : « Si Karnis Speto- 
riis Attidiis ablegatis (?) (4) — a violata fuerint — , ut ne velis. » 
Libis Sanco (5) Sacro [facito]. Jovi patri bovem integrum, Spe- 
tori •(• integrum instaurato. (6) "f- Jovio agnum (?) devoveto (?). 
Sacro auiicocia facito. Ollas donato, (7) lacté facito, tacitus 
precator; adipibus, extis [facito]. Quum polluxeris (8) agnum (?), 
struem ferctum facito. Tikamno (?) Jovio capide(9) adspersio- 
nem semel facito. Postquam polluxeris struem, frusta dato. 
Tum confringito, (10) confractis precator. Item Jovio ovem in- 
tegram (il) cum libatione offerendam facito. Ollas donato, 
lac facito. Item Marti aprum integrum facito; ollas donato; 
farcimen prosectis addito; (13) libamina facito; lac facito; 
— facito; (14) non sectis [carnibus] (?) solidis facito. 

Nous passons & la seconde partie de II a. 

(II a 15) Huntia katle tiçel stakaz est. Sume ustite 
(16) anter Menzaru Çersiaru heriiei façiu acjifertur. 
Avis (17) anzeriates Menzne Kurçlasiu façia tiçit. 
Huntia fertu : (18) katlu, arvia, struhçla, fikla, pune, 
vinu, salu maletu, (19) mantrahkiu, veskla snata 
asnata, umen fertu. Pir ase (20) antentu. Esunu puni 
feitu. Hunteluvie ampentu katlu (21) sakre sevakne 
Petruniaper natine fratru Atiiediu. Esunu (22) pedae 
futu katles. Supa hahtu; sufafiaf supaf hahtu. 
(23)Berus, aplenies, pruseçia kartu. Krematra, 
aplenia sutentu. (24) Pedu seritu. Arvia puni pur- 
tuvitu. Yestikatu, ahtrepudatu. (25) Pustin ançif 
vinu Nuvis ahtrepudatu. Tiu puni, tiu vinu(26) teitu. 
Berva, frehtef fertu. Pude Nuvime ferest, krematruf 
(27) sumel fertu. Vestiçia pedume persnihmu. Ka- 
tles tuva tefra (28) tedti^ erus prusekatu. Isunt 
krematru prusekatu', struhçla (29) fikla adveitu. 
Katlu purtuvitu. Ampedia persnihmu ; aseçeta 
(30) karne persnihmu; venpersuntra* persnihmu. 

1. ïerti. — 2. Prusektu. — 3. Eenpersunlra 



280 TABLE II a 15. 

Supa spantea (31) pertentu; veskles vufetes pers- 
nihmu; vestikatu, ahtrepudatu, (32) adpeltu, stati- 
tatu.Supa pustra perstu. lepru erusmani kuveitu. 
(33) Spinamad etu. Tiivere kapidus^ pune fertu; 
berva, klavlaf aanfehtaf*,(34) vesklu snatu asnatu% 
umen fertu. Kapide Hunte (35) luvie vestikatu* Pe- 
truniaper* natine fratru Atiiediu. Berus (36) seva- 
knis persnihmu pert spinia. Isunt klavles pers- 
nihmu,(37)yeskles snate asnates sevaknis spiniama 
persnihmu. Vestikatu, (38) ahtrepudatu. Spina 
umtu; umne sevakni persnihmu; mani* vasa' 
(39) vutu. Asama kuvertu; asaku vinu sevakni 
tacez persnihmu. (40) Esuf pusme herter erus ku- 
veitu. Tedtu vinu; pune tedtu ; (41) struhçlas fikias 
su fa fias + kumaltu. Kapide pu nés vepuratu. (42) A n- 
takres kumates persnihmu'. Amparihmu, statita 
subuhtu'. Esunu (43) purtitu futu. Katel asaku 
pelsans futu. 
(44) Kvestretie usaçe svesu vuv çisti teteies**. 

Le sacrifice est offert àHunte Juvie (lignes 20, 34). Dans 
ce Hunte, on reconnaît la divinité nommée Honde, VI b 45. 
Seulement, au lieu de Tadjectif ^er/i (çerfie), nous avons ici 
Juvie a Jovio» : la môme synonymie s'est déjà présentée plus 
haut. Ces mots sont au datif. — Le sacrifice consiste en un 
katel (ligne 43) = latin catulus : la désinence s du nominatif 
(katls, katl) est tombée. Ve est une voyelle de liaison : gé- 
nitif katlefs), ligne 15. C'est ainsi qu'on a, ligne 15, tiçel, 
dont l'ablatif est tiçlu (II b 22). Quoique catulus^ en latin, dé- 
signe aussi les petits d'autres animaux que du chien, nous 
croyons que c'est bien d'un chien qu'il est question ici. Comp. 
le sacrifice de la chienne immolée à la déesse Robigo (Ovide, 
Fastes, IV, 985). Cf. Pline, XXIX, 14. Catulos lactentes adeo 
puros existimabant [prisci] ad cibum, ut etiam placandis nu- 
minibus hostiarum vice uterentur his. Genitœ Hana^ catulo res 
divina fit, et in cenis deum etiamnum ponitur catulina. 

Nous passons maintenant à l'interprétation, qui (il faut le 
dire d'avance) présentera de nombreuses lacunes. La première 

1. Tuve rekapidus. — 2. À(34)anfehtaf. ~ 3. Snatuasnatu. -- 
4. luvieyestikatu. — 5. Petruniapert. -^ 6. Manf. — 7. A. R. lisent 
easa; mais Pe a été corrigé par le graveur en v. — 8. P e r s m h ni u. — 9. S u- 
bahtu. — 10. Le texte ne présente aucune séparation. 



TABLE II a 15. 281 

phrase s'arrête à est. Le nominatif tiçel en est .le sujet : ce 
mot a été traduit déjà par « litatio ». Le génitif katle(s] est 
régi par tiçel. — Stakazest l'attribut : c'est un nominatif 
singulier masculin d'un participe, comme pihaz (pour pior- 
tus)^ kunikaz. Le thème verbal staka paraît venir de la 
racine sta allongée d'une gutturale. Peut-être est-ce un c de 
même sorte que celui que nous avons en latin dans fac-io^ 
jac-io* : on pourrait rapprocher dans ce cas stag-nwm « eau 
non courante » (pour stac-num^ comme culigna pour cidicna]. 
On remarquera toutefois la différence de conjugaison. Quoi 
qu'il en soit, je crois que le sens de stakaz est celui de 
« établi, ordonné ». — Il reste huntia, dans lequel, à pre- 
mière vue, on peut être tenté de chercher un parent du nom 
de divinité Hunte. Mais un examen plus attentif doit faire 
écarter cette opinion. Nous retrouvons une seconde fois hun- 
tia, ligne 17, où il commence également la phrase. D'autre 
part, on a huntak sur les tables III et IV, où il n'est nulle- 
ment question d'un dieu Hondus. Voici ces deux passages : 

111,3. Huntak vuke prumu pehatu. 

IV, 32. Huntak pidi prupehast, edek ures punes 
neidhabas. 

Quoique le sens soit loin d'être entièrement clair, on voit 
suffisamment que dans ces deux phrases hu ntak joue le rôle 
d'un adverbe. Or, la parenté de huntak et de huntia ne peut 
être révoquée en doute, si l'on prend garde que les deux mots 
se décomposent en h u n t-, qui est le même thème pronominal 
que nous avons rencontré dans eri-hont^ era-hont^ erer-ont, 
eur-onty if-ont, is-unt, surur-ont^ et en un pronom & l'ablatif 
féminin, lequel équivaut d'une part au latin hâc et d'autre 
part au latin eà. Nous avons donc ici un pronom composé 
comme sont, par exemple, en latin, istàc^ illâc. Je crois que 
hu ntia, qui est toujours placé avant une description, a la si- 
gnification « de cette façon, ainsi »^. Le sens de la première 
phrase est donc : « Ainsi est réglé le sacrifice du chien. » On 
peut rapprocher le commencement de VI a et de I a. 

L. 15, 16. La seconde phrase se termine & adfertur. Le 
verbe est heriiei(t) qui gouverne l'infinitif fa ci u (m). Les 
autres mots forment un complément circonstanciel exprimant 

1. Sar ces verbes^ voy. Curtius, Grtmdsûge % p. 63 s. 

2. Bugge (Journal de Kuhn, UI, 3«) regarde huntak comme Tablatif fémi- 
nin d'un thème pronominal hunto. Mais alors Vi de huntia reste inexplicable . 
Zeyss (»&• XX, 188) croit que Vi est une insertion euphonique. 



282 TABLE II a 16. 

le temps. — Dans herijei* (c'est ainsi qu'il faut prononcer), 
on reconnaît la même forme que nous avons eue VU a 3, 4 : 
mais tandis qu'en ce dernier passage elle est réduite au rôle 
d'une simple particule disjonctive signifiant « vel », ici elle a 
conservé sa pleine valeur verbale, et signifie « velit ». C'est 
l'optatif du verbe herio '. Cet optatif a à peu près la même 
énergie qu'un impératif, comme nous voyons 16 35 kupif iaia 
alterner avec kupifiatu. — Façiu(m) se distingue de 
façu(m) qu'on a eu II 6 22, par la conservation de Yi, cause 
première du changement de A en ç. — Il reste le pommence- 
mentde la phrase sume usti te anter menzaru çersiaru, 
duquel il faut rapprocher III, 1, sume ustite urnasiaru 
sestentasiaru. La construction est identique, sauf l'inser- 
tion dans notre passage de la préposition anter. Je crois 
que c'est cette préposition qui gouverne les datifs féminins 
sume ustite% dans lesquels je serais disposé à reconnaître 
le substatif latin simima « sonmie, totalité » et le participe 
hostita du verbe hostire «mettre de niveau, remplir». Malheu- 
reusement les deux génitifs pluriels qui suivent sont très- 
obscurs. Tout ce qu'on peut pressentir, c'est qu'ils mai^quent 
une époque de Tannée, car ils tiennent la môme place que 
III, 1, sestentasiaru urnasiaru, lesquels eux-mêmes nous 
rappellent aussitôt le complément de temps plenasier ur- 
nasier de V a 2 et 14. Le parallélisme de ces expressions est 
manifeste: il est même possible que sume ustite exprime 
sous une autre forme la même idée de «accompli, révolu » qui 
est marquée par plenasier. — C'est à la fin, semble-t-il, de 
la période indiquée parles mots : menzaru çersiaru que 
l'adfertor devra faire le sacrifice en question. 

L. 16, 17. La phrase s'arrête à tiçit qui est un verbe à la 
3* personne du singulier : ce verbe gouverne le subjonctif 
façi a(t ). Le commencement de la phrase est formé par deux 
régimes circonstanciels. — Dans tiçit, nous reconnaissons 
avec A. K. * le verbe impersonnel latin decet. Ce verbe, 
comme herter, par suite de son emploi avec le subjonctif, 
a pris le sens d'une expression adverbiale indiquant la conve- 
nance ou la nécessité : on peut comparer ce qui, en latin, s'est 
passé, mais avec une autre direction du sens, pour licet 

1. Poar le développement de Vi en ij, cf. trijuper. 

2. Voy. ci-dessus, p. 104. 

3. On a déjà eu de nombreux exemples de e(n) = latin in gouvernant le datif. 

4. Op. cit. II, 383, 404. 



TABLE 11 a 17. 283 

a quoique ». — On remarquera façia, qui est un doublet de 
feia (V a 23, V fe 1). Il est impossible que Tune de ces formes 
dérive de Tautre : elles doivent être ramenées Tune et Tautre 
à un primitif fakiat. — Avis anzeriates est un régime 
circonstanciel : « avibus observatis ». Cf. VI a 1. — Menzne 
kurçlasiu est fort obscur : comme l'époque du sacrifice a 
déjà été indiquée, je crois qu'ici nous avons la désignation du 
lieu. Cela est d'autant plus probable que dans la suite du sa- 
crifice Tadfertor devra se déplacer et qu'il sera donné de 
nouvelles indications de lieu. A la fin de Menzne on doit 
peut-être détacher la postposition e(n). — Kurçlasiu pré- 
sente le même suffixe asium que nous avons cru reconnaître 
dans Eikvasium, primitif des deux adjectifs eikvasiatis 
et eikvasese. On se serait plutôt attendu à un datif 
Eurçlasie. Comparez toutefois les datifs Fiso (Y! 6 3), Trebo 
(VI a 58). 

La phrase suivante : huntia fertu « ita procurato » an- 
nonce une énumération d'objets qui doivent être fournis par 
l'adfertor. Cf. II 6 12. — Tous les mots de cette énumération 
sont connus, & l'exception de salu maie tu et de veskla 
snata asnata. Je crois que salu est Faccusatif du sub- 
stantif sal « sel » : on sait que l'accusatif des thèmes à con- 
sonne se termine en o(m), u(m); ex. : cwrruicOf a/rsfertwrOy 
uhturu. Le sel occupe une place importante dans les sacri- 
fices. Pline, XXXI, 41. Maxime [salis] in sacris intelligitur 
auctoritas, quando nuUa conficiuntur sine mola salsa. Ovide, 
Fastes, I, 337 : Ante, Deos homini quod conciliare valeret, 
Far erat, et puri lucida mica salis. Arnobe, II, 67 : Sacras 
facitis mensas salinorum appositu et simulacris Deorum. Cf. 
Festus, s. V. mensœ. — Maletu est peut-être le participe 3u 
verbe molere, en sorte qu'il s'agirait de sel réduit en poudre 
et non présenté sous forme de bloc (gleba). Cependant comme 
nous avons le composé kumates (commolitis) , on doit pen- 
ser que le verbe simple aurait fait au participe ma (1) tum et 
non maletu m. Je préfère donc une autre explication. L'of- 
frande ordinaire chez les Romains, ce n'est pas le sel à l'état 
naturel, mais le géLteau salé : mola salsa. V. Servius ad Ecl. 
VIII, 82. Festus s. v. ador^ immola/re, mola, et beaucoup 
d'autres passages des anciens. Je crois que nous avons ici- 
l'expression mola salsa retournée, c'est-à-dire une locution 
qui en latin serait sal mx)latit8 « du sel arrangé en mola (en 
gAteau) ». Ainsi s'explique la forme faible du verbe. — L'ex- 



284 TABLE II a 23. 

pression veskla snata asnata, que nous rencontrons 
pour la première fois, se trouve encore trois fois : 

IIa34. berva klavlaf aanfehtaf vesklu snatu asnatu 
umen fertu. 

na37. veskles snate asnates sevaknis spiniama 
persnihmu. 

IV, 9. veskles snates asnates sevakne ereçluma 
persnimu. 

Dans veskla nous reconnaissons l'accusatif pluriel neutre 
vascula, et dans les deux termes qui l'accompagnent deux 
adjectifs opposés entre eux comme hostatir anhostatir^ çihitu 
ançihitu. il s'agit d'une qualité (snata) que peuvent avoir 
ou n'avoir pas les vases fournis par l'adfertor. Il serait péril- 
leux d'en dire plus sur le sens de ce mot, qui peut se rappor- 
ter soit à la conformation, soit à la provenance, soit à la des- 
tination des vases. 

Ligne 19-25. La phrase pir ase antentu « ignem arae impo- 
nito»se compose de mots déjà employés (cf. VU a 25). — 
Esunu puni feitu « sacrificium lacté facito » rappelle 
VI a 52 ; este esono heri vinu heri poni fétu. — Vient ensuite 
une phrase où le régime direct suit l'impératif parce que le 
verbe est précédé d'un régime indirect. « Hondo Jovio impen- 
dito canem sacrum debitum pro Petronia gente fratrum Atti- 
diorum. » Il s'agit donc encore ici d'un sacrifice privé : cf. 
p. 273. Le nom de Petronius est bien connu : outre le célè- 
bre satirique, il a été porté par deux personnages qui ont 
donné leur nom à des leges Petroniœ. — La phrase suivante a 
été comprise jusqu'à présent comme s'arrètant au mot futu, 
de'sorte que le génitif katles semblait devoir se construire 
avec supa : on en concluait que supa désignait quelque por- 
tion de la victime. Je crois que katles fait encore partie de 
la première phrase, qui signifie dès lors : « qu'il y ait un 
esunu pedaedu chien », c'est-à-dire un sacrifice accompa- 
gné de libation. — Sur supaf, voy. page 111; sur hahtu, 
p. 166, 213. — Sufafiaf, qui revient une seconde fois ligne 41, 
a l'air d'un adjectif se rapportant à supaf. — Berus est le 
datif- ablatif pluriel du même mot dont l'accusatif pluriel 
berva est employé lignes 26 et 33. Le même berus revient 
encore avec l'adjectif sevaknis ligne 35. On a songé au latin 
veru : mais sans parler du b initial, le sens du contexte récla- 
merait plutôt l'acception de plateau ^ écuelle, que celle de 



TABLE II a 27. . 285 

broche. — Api en ies est le datif-ablatif pluriel d'un substan- 
tif féminin. Le même mot revient dans la phrase suivante. — 
Pruseçia(f) est le régime de Timpératif kartu, qu'on peut 
ôtre tenté de traduire « coupe, taille ». Cf. xct&cii et karu « pars » 
(p. 248). — Krematra semble une faute pour krematru(f ) : 
cf. ligne 26 et 28. Le sens est inconnu. — Su te n tu est formé 
comme ustentu et pertentu : le préfixe est sub. 

L. 25. Pu s tin ançif semble désigner une direction dans 
l'espace: cf. pustin ereçlu (IV. 13). Nuvis est un nom de 
lieu, car on ti*ouve ligne 26 : pude Nuvime ferest « quum 
ad Novium feret ». Mais Nuvis est un datif-ablatif pluriel, 
tandis que Nuvim est l'accusatif singulier. — Tiu puni, tiu 
vinu « te lacté, te vino » sont les paroles que doit prononcer 
(teitu) Tadfertor. — Frehtef désigne un objet à fournir : il 
est coordonné avec berua el tous deux sont à l'accusatif plu- 
riel. — La phrase suivante est d'une construction claire et ne 
présente pas de mots nouveaux, excepté sumel, qui corres- 
pond au latin semeloxi simul. — Ligne 27. Yestiçia pedumc 
persnihmu, cf. p. 153. — Tuva tefra est un pluriel neutre 
dépendant de prusekatu et gouvernant lui-même le génitif 
katles. Tuva est le nom de nombre « deux » qui a pris les 
désinences du pluriel. « Coupe deux — du chien ». Il faut 
comparer III, 32, 33; lY, 2 : Ererek (il s'agit d'une brebis) 
tuva tefra... prusekatu... Inumek... tuva tefra pru- 
sekatu... Inumek... triia tefra prusekatu. Le nom de 
nombre triia, qui vient dans cette dernière phrase, ne per- 
met pas de conserver aucun doute sur le sens de tuva. — 
Tefra, qui est un accusatif pluriel neutre, désigne une partie 
de la victime, et l'on voit par les passages ci-dessus que l'on 
coupe successivement sept de ces tefra. Je ne pense pas que 
ce mot ait rien de commun avec l'adjectif te fer ou tefrus 
dont il a été question page 141. S'il faut avancer une conjec- 
ture au sujet de ce terme, je crois qu'on peut rapprocher le 
passage suivant de Festus (p. 313) : Strebula umbrico nomine 
Plautus appellat coxendices hostiarum quas Grœci fjmipia di- 
cunt, quae in altaria imponi solebant. Cf. Arnobe (VU, 24) : 
Non enim placet carnem strebulam appellare, quœ taurorum 
e coxendicibus demitur. U ressort de ces passages qu'on pre- 
nait les chairs des cuisses pour les offrir aux dieux et pour 
les placer sur l'autel. C'est précisément l'acte que nous voyons 
accomplir ici. U se pourrait même que le terme strebulum, 
qui est d'origine ombrienne selon Yerrius Flaccus, d'origine 



286 TABLE II a 32. 

grecque selon Yarron \ mais qui probablement appartenait à 
la langue latine, fût identique avec notre tefrum pour 
steTrum. 

Devant le verbe à l'impératif prUsekatu « qu'il coupe» 
se trouve l'expression tedti erus : c'est ainsi que nous 
lisons avec A. K. au lieu de terti erus qui ne présente aucun 
sens: on atedte(s) eru(s) Y a 7, où nous l'avons traduit 
par ce les morceaux [de la victime] étant distribués ». Il s'agit 
donc de couper au moment de la distribution habituelle des 
restes du sacrifice deux tefra du chien, probablement pour 
être placés sur l'autel. — Ligne 28. Isunt, pour eso-hont, 
signifie « en même temps, en outre ». — Prusektu a déjà 
été corrigé par Lepsius en prusekatu. On a vu en eCTet 
que le participe est pruseçeta. — Krematru est à l'accu- 
satif ou à l'ablatif : il désigne le récipient dans lequel on 
met ou l'on reçoit les prosiciœ. — Tous les mots qui sui- 
vent sont connus jusqu'à ampedia, qui est un ablatif singu- 
lier d'un nom féminin. — Aseçeta karne désigne la partie 
de la victime qui n'est pas découpée. Le pluriel de plusieurs 

de ces mots se trouve lY. 7 : Aseçetes karnus vempe- 

suntres supes pertentu. On voit par ce rapprochement 
que supa spantea (II a 30) est à l'ablatif singulier, et il est 
probable qu'il en est de même pour venpersuntra^. Tous ces 
mots sont donc des féminins. Le verbe pertentu appartient 
à la famille de ustentu et ententu; on peut voir dans per 
soit le latin prOj soit por : le verbe est tendere. Il s'agit évi- 
demment d'une offrande : je traduis « obmoveto ». Spantea 
est dérivé d'un substantif spanti, dont il a été question par 
avance (p. 135) et qui correspond pour le sens et pour le suf- 
fixe au grec (TTrsTffiç. Supa(f)spantea(f) sont donc les pains 
destinés à être arrosés. — Yu fêtes est un adjectif se rap- 
portant à veskles : il n'est pas plus clair que snata asYiata 
que nous avons vus plus haut (1. 19) comme épithëtes de 
veskla. — Sur supa pustra perstu, voy. page 117. — 
Au lieu de l'expression ordinaire erus titu on a iepru erus 
mani kuveitu. Gomme c'est la fin de cette section du céré- 
monial, et que erus titu se trouve ordinairement à la fin, 
on doit penser que l'expression est équivalente. — Iepru a 

1. De U 1. VU, 67. Strlbula, ut Opilius scribit, circum cozendices sunt bovis; 
id grœcum est ab ejus loci versura. Varron pense au grec orps^Xôc 

2. On verra plus loin par la comparaison de IV, 7, que Tenpersuntra semble 
être un adjectif se rapportant à karne sous-entendu. 



TABLE n a 38. 287 

été interprété par Savelsberg * comme étant le latin jecur^ le 
grec ^itap ; il ne serait pas étonnant que dans ce mot l'om- 
brien, comme le grec, présentât un p. Cependant iepru pour- 
rait aussi avoir une toute autre valeur. Il pourrait indiquer, 
par exemple, de quel côté ou & qui se fait la distribution, soit 
qu'on en fasse un adverbe (iepru m), soit qu'on y reconnaisse 
un accusatif pluriel (iepruf). C'est ainsi que nous avons plus 
bas (1. 40) : esuf pusme herter crus kuveitu, que nous 
traduirons par « quibus libet frusta tradito ». Peut-être faut-il 
rapprocher le iepi de III. 21. 

Ligne 33. Une nouvelle section, que rien du reste n'indique 
dans la disposition du texte, commence par les mots spi- 
namad etu «ad — ito». Spina est pour spinia: cf. 1. 36, 
37. C'est ainsi qu'on a eu Rupina & côté de Rupinia*. Ce 
mot ne désigne pas un lieu, mais un objet servant au culte. 
On a, par exemple, ligne 38, spina(m) umtu « — am un- 
gito », qui doit être rapproché de IV, 13 : ereçlu umtu. On 
a encore, ligne 36, pert spinia (m), qui rappelle IV, 13 : 
pustin ereçlu. Comme nous reconnaîtrons dans ereçlu 
une espèce particulière d'autel, nous devons supposer que 
spinia exprime une idée analogue. Cela nous explique pour- 
quoi, dans notre phrase, on emploie avec etu la postposition 
ad, et non, comme quand il s'agit d'un nom de lieu, la post- 
position en. Je soupçonne une parenté avec spanti, spefa • 
et les autres dérivés de entcvSw ; peut-être avons-nous ici une 
corruption d'un mot grec <TicEv5«îa [xpâ-nti^a]. La forme <Ticfv5fiîov 
au lieu de <ncov^7ov se trouve chez Athénée. Je* propose comme 
traduction «mensa* ». — Tuver-e(n) kapidus «in duabus 
capidibus ». — Les objets à fournir sont en grande partie 
connus. Les mots nouveaux sont klavlaf, substantif féminin 
qu'on retrouve IV, il, et aan fehtaf, peut-être adjectif ou par- 
ticipe, tous deux de sens obscur. — Sur la préposition pert, 
V. ma Grammaire. L'expression pert spinia(m) marque une 
position par rapport à la spinia. Plusieurs autres prescrip- 
tions, se rapportant à la place que l'adfertor doit occuper près 
de l'autel, sont données sur III-IV. —Ligne 38. Spina (m) 
umtu «mensam ungito». Nous savons, par le témoignage 
des anciens, qu'on enduisait certains objets regardés comme 

1. ZK, XXI, 213. 

2. Voy. p. 198. 

3. Festus : « Mensae in aedibus sacris ararum vicem obtinent. » Beaucoup 
d'autres exemples cbez les auteurs latins. 



288 TABLE II a 42. 

sacrés. Cf. Acta Arv. (Henzen, p. 25) : Signis unctis..., et plus 
loin : Deas unguentaverunt. Dans son traité De condic. agro- 
rvm (éd. Lachmann, p. 141, 6), Siculus Flaccus rapporte que 
les pierres bornes étaient couvertes « unguento velaminibus- 
que et coronis ». — Manf vasa vutu. Cet impératif vu tu 
est le simple de subotu (p. 151). — Vasa nous montre que le 
neutre était employé concurremment avec le masculin vasuf. 

— Manf doit être corrigé en m an i: le modèle qui a servi au 
graveur devait être peu lisible à cet endroit, car il avait écrit 
aussi easa, qu'il a ensuite corrigé en vasa. « Manu vasa vo- 
veto ». Cf. Acta Arv. p. 43. Tuscanicas contigerunt quas per 
calatores domibus suis miserunt. Henzen explique tuscanùxis 
par <c vases toscans » : nous avons ici une indication qu'on 
touchait (mani vutu) les vases pour les consacrer. 

Ligne 39. Asama kuveitu «ad aram revertitor», indique 
que Tacte accompli près de la spinia est terminé. — Esuf 
pusme herter erus kuveitu présente un double accusa- 
tif, comme dans doceo pueros grcptnmaticam, Erus est le ré- 
gime direct de kuveitu. Esuf marque ceux à qui ces erus 
sont transmis. Pusme est un adverbe formé du relatif po et 
de esme(k). On a vu une formation semblable, p. 194. 
Herter est la particule déjà connue signifiant « libet ». La 
traduction littérale serait donc : « ad eos ubivis frusta tra- 
dito », c'est-à-dire partage-les entre tous ceux qu'il te plaira, 
entre tous ceux qui les voudront. — Ligne 40. Tedtu vinu. 
Te<Jtu est l'impératif du verbe redoublé ted. En ce qui con- 
cerne ces distributions de vin, on peut comparer Virg. VIII, 
275 : Communemque vocate deum et date vina volentes.... Cf. 
d'autres exemples, Brisson,»Z)e/brm.p. 280. Les mots struh- 
çlas fiklas sufafias, par leur désinence, appartiennent au 
génitif singulier ou au nominatif pluriel : mais on ne voit pas 
comment l'un ou l'autre de ces cas pourrait convenir ici! Le 
texte a probablement une lacune. Je proposerais de la com- 
bler ainsi : struhçlas fiklas sufafias [erus tedtu; an- 
takres] kumaltu. — Vepuratu est dérivé du substantif 
vepur, dont on a eu, V a 11, le datif-ablatif pluriel; nous l'a- 
vons traduit par « operibus ». Vepuratu signifiera donc 
« operator » : ce verbe doit être pris dans le sens religieux, 
comme il l'est souvent en latin. Le génitif pu nés dépend 
peut-être du verbe : « fais l'offrande du lait avec la coupe ». 

— Sur antakres kumates, voy. p. 207. Amparihmu doit 
être rapproché de kletram amparitu (III, 13), que nous tra- 



TABLE II a 44b. 289 

duisons par « feretrum apponito ». Ici nous avons l'impératif 
moyen au lieu de l'actif, et le régime est sous-entendu. — 
Subahtu peut se prendre comme Timpératif d'un verbe sub-^ 
agere. En latin, subigere, dans la langue du rituel, signifiait 
a donner » (Festus : subigere arietem in eodem libro Antis- 
tius esse ait dare arietem....). Mais je crois que subahtu est 
une faute, pour subuhtu (cf. vu tu et siÂoiu)^ et qu'il si- 
gnifie «devoveto». — Statita est le régime de subuhtu : je 
pense que c'est un participe correspondant au latin statûtus^ de 
statuere. En ombrien, on a dû avoir staiueitom. Il s'agit donc 
de vouer à la divinité les objets placés [sur l'autel]. — Esunu 
purtitu futu; cf. esunu purtitu fust, 16 38. — Katel 
asaku pelsans futu, cf. p. 142. — Sur la formule fmale, 
voy. p. 214. 

TRADUCTION. 

(II a 15] Ita catuli litatio instituta est. Série compléta (?) 
(16) — arum — arum sacrificet adfertor. Avibus (17) obser- 

vatis sacriflcet. Ita procurato : (18) catulum, oUas, 

struiculam, offam, lac, vinum, molam salsam, (19) mantele, 
vascula — ta [aut] non — ^ta, unguentum ferto. Ignem àrœ 
(20) imponito. SacriQcium lacte facito. Hondo Jovio impendito 
catulum (21) sacrum debitum pro Petronia gente fratrum 
Attidiorum. Sacrificium (22) cum libatione conjunctum sit ca- 
tuli. Panes sumito; — os panes sumito. (23) — ibus, — iis 
prosicias dividito (?). — os, — as subtendito. (24) Libationem 

servato. OUas lacte poUuceto. Libato, infùndito. (25) vino 

Noviis infùndito. « Te lacte, te vino», (26) dicito. — a, — es 
ferto. Quum ad Novium [sacrificium] procurabit, —os (27) se- 
mel ferto. Libo in adspersionem precator. Catuli duo stre- 
bula(?) (28) dandis frustis prosecato. Itidem — prosecato, strui- 
culam, (29) ofTam addito. Catulum polluceto. — a precator ; 
non sectis (30) carnibus precator ; — a precator. Panem liban- 
dum (31) obmoveto; vasculis — is precator; libato, infùndito, 

(32) — to, — to. Pane altero precator. — frusta manu tradito. 

(33) Ad mensam ito. Duabus capidibus lac ferto; —a, —as 
—as, (34) vascula — ta [aut] non —ta, unguentum ferto. 
Capide Hondo (35) Jovio libato pro Petronia gente fratrum 
Attidiorum. — ibus (36) debilis precator propter mensam. 
Itidem — is precator, (37) vasculis— tis [aut] non — tis debitis 

19 



2^0 TABLE m, 1. 

ad mensam precator. Libato, (38) infundito. Mensam ungito; 
unguento debito precator; manu vasa (39) voveto. Ad aram 
revertitor; prope aram vino debito tàcitus precator. (40) 
Quibusvis frusta tradito. Dato vinum; lac dato; (41) struiculs 
offae — œf confringito. Gapide, lacté operator. (42) Testis 
confractis precator. Appone, posita devove. Sacriûclum (43) 
polluctum sit. Catulus ad aram coquendu8 ait. 
(44) Quœstura . 



TABLES III ET IV. 



Ces deux tables se font suite l'une à Tautre, comme Tavait 
déjà pressenti Passeri, d'après l'identité des dimensions et 
celle de l'écriture. Ni l'une ni l'autre oue porte^ aucune inscrip- 
tion au verso : on voit encore dans le bas les clous des trous 
par lesquels elles étaient retenues au mur ; en outre, le gra- 
veur a laissé vide un espace de chaque côté, pour permettre 
de fixer des attaches* Elles donnent la description d'un sacri- 
fice consistant en une brebis. Notre ignorance du sens d'un 
certain nombre de mots, et particulièrement de l'expression 
urtes puntis, forme un obstacle sérieux i l'intelligence de 
l'inscription. La langue, ou plutôt Torthographe, présente 
certains caractères d'archaïsme : ainsi les impératifs pluriels, 
au lieu d'être terminés en tutu, finissent en tuta. Au lieu 
de skalçetu qu'on aurait attendu, on a skalçeta (voy. 
p. 120). Les pluriels neutres sont en a, jamais en u. L'âcriture 
est large et facile à lire : on trouve une fois (IV, 20) la 
lettre 8 employée avec la valeur d'ua t. L'orthographe, cor^- 
recte au commencement, devient plus négligée vers le milieu 
et la fin. Les séparations des mots sont soigneusement indi-* 
quées. 

(III, I) Esunu fuia herter sume (2) ustite sestenta- 
siaru (3) urnasiaru huntak. Yuke prumu pehatu. 
^4) Inuk uhturu urtes puntis (5) frater ustentuta. 
Pude (6) fratru mersos fust (7) kumnakle, inuk uhtur 
vapede : (8) Kumnakle sistu sakre uvem uhtur, 



TABLE m, 5. 291 

(9) teitu, puntes terkantur. Inumek sakre (10) uvem 
urtas puntes fratrum upetuta. (il) Inumek via 
mersuva Arvamen etuta : (là) erak pir persklu 
udetu. Sakre uvem (13) kletra fertuta; aituta; ar- 
ven kletram (14) amparitu. Eruk esunu futu kletre 
tuplak. 

(III, 1) La première phrase s'arrête après huntak. Nous 
comprenons dans la première phrase cet adverbe, qui veut 
dire « eo modo ' », et qui, étant le mot essentiel, puisqu'il 
annonce tout le reste, devait être placé soit au commence- 
ment (cf. huntia, II a 15), soit à la fin. On peut comparer les 
phrases suivantes, où le mot essentiel est mis le dernier : 
la 30, enuk sudum pesuntrum feitu staflare; lia 21 : 
esunu pedae futu katles; III 14: eruk esunu futu 
kletre tuplak. II n^est pas moins naturel qu'à la fln de la 
description (IV, 32), nous trouvions huntak au commence- 
ment de la phrase. 

Sur sume ustite sestentasiaru urnasiaru, qui est 
une désignation de temps, v. p. 232 et 282. — Esunu fuia 
herter — huntak signifie : « sacrificium sit ita ». — 
Fuia(t) est Toptatif du verbe . fu (cf. p. 24). — Sur herter, 
V. page 221. Huntak a déjà été expliqué p. 281 à propos de 
huntia. — La cérémonie commence par une purification du 
bois sacré. Vuke pour vuke + e(n) « in luco » (p. 157). 
Prumu est identique à 'provnxym, VII a 52. — Pehatu doit 
s'entendre au sens neutre : cf. VI a 29. « In luco primum 
piato ». — Frater est le nominatif pluriel (p. 230) sujet de 
ustentuta. Le régime direct est uhturu. Urtes puntis 
représente le complément indirect. Comme on a vu que 
uhtretie est le nom d'une magistrature, on doit penser que 
uhturu.... frater ustentuta signifie : « magistratum.... 
fratres creanto ». Urtes puntis sont deux mots féminins à 
l'ablatif pluriel. Le premier est un thème en a, le second un 
thème en i. On a L 10 le nominatif pluriel : urtas puntes; 
puntes est employé seul III, 9, d'où l'on doit conclure que 
c'est un substantif. Enfin IV, 32 on a ures pu nés, qui est 
peut-être une leçon fautive. Nous ne pouvons dire si urtas 
est de même famille que le oriom de VI a 26 et le urtu de 
II a 4. — Pude annonce une proposition circonstancielle à 
laquelle répond une proposition principale qui commence 

• 

l. Voy. p. 281. 



292 TABLE Ul, 12. 

avec inuk. — Mersus a l'air d'être apparenté avec l'adjectif 
m ers u va deux fois employé : 

III, 11. Inumek via mersuva Arvamen etuta « tum via 
—a ad Arvam itote ». 

III, 28. luka mersuva uvikum habetu a invocationes 
— as cum ove [sacrificanda] habeto ». 

Mais cela ne nous éclaire pas sur le sens, ni sur la valeur 
grammaticale de mersus. Je ne crois pas qu'il ait rien de 
commun avec le mers» lex » de VI a 28, 38, 48, car il faudrait 
en écriture étrusque meds. — Kumnakle a été expliqué 
p. 234. — Le sujet de la proposition commençant par inuk 
est uhtur. A. K. font de sistu un impératif équivalant au 
latin ce sistito ». Mais on pourrait en faire aussi une première 
personne du singulier, en sorte que les cinq mots : kumnakle 
sistu sakrem uvem uhtur' représenteraient les paroles 
prononcées par le magistrat : « Moi magistrat, dans le temple, 
je pose la brebis sacrée. ». — Vapede est manifestement le 
même mot dont on a eu (p. 43, 45) les formes plurielles vapef 
et vapersus. Les mots puntes terkantur paraissent ex- 
primer un ordre ; mais le verbe, au lieu d'être à l'impératif, 
est au subjonctif. — De la phrase suivante, dont le sens est 
que les urtas puntes des frères (Attidiens) doivent fournir 
la brebis, A. K. ont conclu que ces mots désignent des sub- 
divisions de la confrérie. On pourrait alors comparer la 
factio veneta qui est mentionnée dans les Actes des Arvales 
(Henzen, p. 140). 

Inumek via mersuva Arvamen etuta. Comp. VI6 52 : 
via aviecla esonome etuto, — Arvam est l'accusatif du nom 
de lieu où doit s'accomplir la première partie du sacrifice. Il 
est suivi de la postposition en. L. 13, nous avons le datif 
arve suivi de la même postposition. Arva est un fémimn; 
peut-être est ce le nom commun a/rva « champ' » devenu un 
nom propre comme Campus [Martius] à Rome. — Le pluriel 
etuta « eunto » montre que l'adfertor est accompagné par 
d'autres personnes. — L. 12. Erak est un ablatif se rappor- 

1. On a eu pareillement le discours direct II h 24 : Jupater Saçe, tefe 
estu vitlu vufru sestu «Jupiter Sauce, tibi hune vitulum varium sisto. > 

2. Cf. Nonius Marcellus, p. 206 (éd. Quicherat). Arva feminlno. Nsvius Ly- 

curgo : 

li quaqua incedunt, omnes arvas obterunt. 

Pacuvius : 

Postquam calamitas [per] plures annos arvas calvitur. 



TABLE III, 14. 293 

tant à Arva, ou plutôt un adverbe à forme féminine comme 
haCj illac en latin. — Pir udetu. Cf. IV, 30 : Esuku esunu 
udetu. Si Ton veut admettre le changement d'un / en d, 
comme dans kaditu = latin calato (p. 54), nous avons un 
verbe oleto (cf. adoleto) qui signifie « alimenter », et avec un 
régime comme pir « ignem >: il prend le sens de « allumer ». 
Il va être question, en effet, de substances à brûler. — Pers- 
klu est un régime circonstanciel à l'ablatif : à l'occasion du 
sacrifice. Cf. p. 152et 199. Sakre uvem kletra fertutaapor- 
t^z la brebis consacrée à l'aide d'une kletra. » Je crois qu'ici 
l'impératif fertuta, qui est au pluriel, doit se prendre au 
sens propre de « porter », et non au sens de « fournir » qu'il 
a quand il s'adresse à l'adfertor. — Kletra est un substantif 
féminin à l'ablatif qui désigne l'objet à l'aide duquel ou sur 
lequel on porte la victime. Nous verrons tout à l'heure que 
c'est cette kletra même qui sert aussi à la célébration du 
sacrifice. Cela rappelle le cérémonial décrit avec d'autres mots 
YI b 49. il est possible qu'il soit question d'une sorte de ci- 
vière. Cf. Sil. Ital. V. 168. Quis opima volenti Dona Jovi portet 
feretro suspensa cruento? — Nous traduisons par « fere- 
trum ». — Aituta. Cet impératif est le pluriel de aitu « nun- 
tiato », lequel est ordinairement suivi d'un adjectif qui le 
complète, comme sakra, purdita (I b 29, 37. VI b 18). Il faut 
supposer qu'un terme pareil est sous-entendu ici. — Arven 
kletram amparitu. En rapprochant le déponent ampa- 
rihmu (II a 42) on voit que Vi est long : c'est un verbe de la 
conjugaison en et. Je crois que c'est un composé de para/re 
signifiant « préparer, disposer. » On a eu page 86 d'autres 
exemples de la conjugaison ombrienne en ei, correspondant 
à la conjugaison latine en a. 

L. 14. Eruk est l'ablatif neutre du pronom ero, suivi de 
l'enclitique /c : « alors ». Esunu futu kletre(n) « sacrifl- 
cium sit in feretro ». Je rattache encore à cette phrase le mot 
tuplak dans lequel on reconnaît le latin duplex, mais sans le 
8 qui, en latin, s'est indûment introduit au neutre, et avec a 
au lieu d'un e comme dans ukar. 



TRADUCTION. 

(III. l) Sacrificium fiât série (2) compléta (?) — arum (3) —arum 
hoc modo : In luco primum piaculum facito. (4) Tum magis- 



294 TABLE III, 17. 

tratum — is — is (5) fratres creanto. Postquam (6) fratrum — 
fuerit (7) in templo, tum magistratus in lapide (?) : (8) « In 

emplo sisto sacram ovem magistratus», (9) dicito, . Tum 

sacram (10) ovem fratrum prsestanto. (11) Tum via —a 

ad Arvam eunto : (12) ibi ignem sacrificii causa adoleto. Sa- 
cram ovem (13) feretro fertote; nuncupate; Arvœ feretrum 
(14) colloca. Ibi sacriQcium esto in feretro duplex. 



(III, 15) Prumum antentu; inuk çihçeda ententu; (16) 
inuk kazi ferime antentu; isunt fedehtru (17) an- 
tentu; isunt sufedaklu antentu. Seples (18) ahesnes 
tris kazi astintu; fedehtru êtres tris (19) ahesnes 
astintu; sufedaklu tuves ahesnes (20) anstintu. Inu- 
mek* vukumen esunumen etu; ap (21) vuku kukehes, 
iepi persklumad kaditu. Yuke pir (22) ase antentu; 
sakre sevakne upetu; luve pâtre" (23) prumu am- 
pentu testru sese asa*, fratrusper (24) Atiiedies, 
ahtisper Eikvasatis, tutape liuvina, (25) trefiper 
liuvina. Tiçlu sevakni teitu. 

Le texte met deux fois (1. 15 et 23) prumum « primum 
[sacrificium] » quoi qu'il ne s'agisse que de deux sacrifices. 
Cf. promom VII a 52. Ce premier sacrifice est offert Juve 
pâtre (1. 22) : il n'est pas immolé de victime. On présente 
en offrandes : çihçeda, kazi, fedehtru, sufedaklu. Ces 
trois derniers objets sont ensuite soumis à une opération 
énoncée par rimpératif astintu, et cette opération doit se faire 
seples ahesnes tris, êtres tris ahesnes, tuvesahesnes. 
On reconnaît aisément des ablatifs : tris et tuves sont les 
noms de nombre « trois » et deux* ». Pour seples A. K. se 
demandent s41 y faut voir un substantif, auquel cas ahesnes 
sera Tadjectif qui s'y rapporte, ou bien s'il faut en faire l'ad- 
jectif 8tmp/ttô, qui ferait pendant à êtres, à peu près comme 
on a eu V a 18 prever opposé à dupler et tripler. Je ne crois 
pas qu'ici une opposition dé ce genre serait à sa place, et je 
prends seples comme un substantif : KirchhofT a déjà pensé 
au latin simpulum et cette traduction me parait la vraie. Ce 
mot désigne chez les Romains une petite coupe pour les liba- 

1. Inenek. 

2. luvepatre. 

3. Seseasa. 

4. Cf. duir V h 10, lô. 



TABLE III, 20. 295 

tions : mais comme on va le voir, elle sert ici pour un autre 
usage. — Ces simpula sont en airain : ah es n a. L'orthogra- 
phe ahenitë ou aheneus existe également chez les Romains. — 
0«e veut dire Timpératif astintu? je crois qu'il marque le 
contraire du latin eoi^tinguere ou restinguere^ et qu'il signifie 
« allumer ». Cf. instigare. Ce qui a probablement empêché 
jusqu'à présent de lui attribuer ce sens, c'est qu'on recon- 
naissait dans kazi le latin caseus « fromage » : mais je crois 
qu'il s'agit d'un mot correspondant à cosia, le daphné-cnéo- 
rum, herbe odorante qu'on brûlait dans les sacrifices. Ciris, 
V. 369. 

At nutrix patula compoQôns sulfura testa, 
Narcissum, casiamque, herbas incendit olentes. 

Nous sommes dès lors amenés à voir dans fedehtru et 
sufedaklu des substances de nature analogue. Je rapproche 
le dernier de sulfur, à peu près comme si l'on avait en latin 
sulfuraculum. Les vers que nous venons de citer montrent que 
le soufre avait sa place dans les sacrifices. On peut comparer 
Tibulle, 1,5, 11. 

Ipsaque ter circum lustravi sulfure puro. 

Cf. Properce, IV, 8, 86; Ovide, Fastes, IV, 739 ; Virg., Géorg., 
II, 449. Le d ombrien tenant la place d'un r latin a déjà été 
vu dans adputrati = arbitratus. — Sur ferime, v. p. 105. 

— Il reste fedehtru qui est inconnu. — Remontant main- 
tenant à la ligne 15, nous faisons d'abord remarquer la forme 
ententu, qui est employée une fois à côté de antentu qua- 
tre fois répété : on ne saurait dire si c'est avec intention. Il a 
déjà été question des préfixes en et an, qui se sont confondus 
en latin sous la forme in. Nous traduirons par « imponito ». 

— Çihçeda a sa première syllabe longue : je ne le rapproche 
donc ni du latin dcer^ ni de ciceray mais plutôt de cîcilendrum 
et de cîcimandrtmiy noms employés par Plante pour désigner 
une sorte d'épice tirée d'un arbre résineux nommé cîci; il y 
avait aussi une huile tirée du même arbre, qu'on appelait 
cîcinum oleum, — Toute cette description se rapporte donc à 
un sacrifice de substances odorantes placées sur l'autel, et 
dont la plupart sont ensuite brûlées dans des vases d'airain. 
Je reviens au mot ahesnes pour faire remarquer qu'il pour- 
rait aussi être pris substantivement, puisque ahenum en 
latin signifie une chaudière, une marmite. 



296 TABLE III, 25. 

Les mots : inumek vukumen esunumen etu signi- 
fient : « tum in lucum sacrum ito », si l'on fait de esunum 
répithète de vukum. Nous avons donné page 85 un exemple 
de en répété d'une façon fautive. Mais je crois que le sens 
est : « tum in lucum ad sacrificium ito ». — Ap (pour ape) 
gouverne le futur kukehes, dans lequel je reconnais le latin 
coinquies. Par le rituel des Arvales, on voit que toutes les fois 
qu'un objet en fer avait été introduit dans un bois sacré, il 
fallait ensuite procéder à une cérémonie expiatoire : usage 
(pour le dire en passant) qui rapproche sensiblement de nous 
ce qu'on appelle l'âge de pierre. L'amputation des arbres 
d'un bois sacré est désignée par l'expression coinquire lucum 
ou liLco. Cf. Acta Arv. Luci coinquiendi ^ coinquendi, coin- 
chuendi causa ; luco coinquiendo ; Ivco coinquiendi causa. (Hen- 
zen, p. 22). Pline, Hist. Nat.^ XVII, 47. Idem [Cato] arbores 
religiosas lucosque succidi permisit, sacrificio prius facto ; 
cujus rei rationem precationemque eodem volumine tradidit. 
— Dans la seconde partie de iepim je reconnais soit la se- 
conde partie du latin quempiam^ soit le pronom indéfini pis 
à l'accusatif. Il est précédé d'une autre expression pronomi- 
nale sur laquelle je m'abstiens de rien avancer. Le sens me 
paraît être : « aliquem, quemvis ». — Dans l'expression sa- 
kre sevakne le premier mot doit être pris comme substan- 
tif : cf. Va 6. — Testru sese asa : cette locution difficile 
revient sans variante IV, 15. On a IV : 3 : edek supru sese 
ereçluma.... purtuvitu. Les adjectifs supru et dextru 
ont l'air de se rapporter à sese, qui serait alors un substan- 
tif marquant une idée d'emplacement. Je ne crois pas qu'on 
puisse l'identifier avec le s&rse et le sersi de VI a 2 et 5, car il 
faudrait ici sede. Je songerais plutôt à un. substantif sessis, 
qu'on pourrait rapprocher du latin sessilisj sessimoniwn, sessir 
hulwm. Quoi qu'il en soit, le mot paraît signifier « place, 
côté». Testru sese asa «au côté droit de l'autel», soit qu'on 
fasse du dernier mot un ablatif, soit qu'on y voie un accusa- 
tif avec a(d) sous-entendu, comme on a plus loin (IV, 3) 
supru sese ereçlum-a(d). — Sur ahtis, v. p. 168. — Sur 
eikvasatis, p. 235. 

TRADUCTION. 

(III, 15) Primum [sacrificium] imponito; tum cicinum 
oleum (?) imponito; (16) tum casiam acerra imponito; ibidem 



TABLE III, 27. 297 

— um imponito ; ibidem sulfur imponito ; simpulis (18) ahe- 
neis tribus casiam urito; -- alteris tribus (19) aheneis urito; 
suifur duobus aheneis (20) urito. Tum in lucum ad sacrifi- 
cium ito; quum (21) lucum coinquies, quemlibet (?) ad sup- 
plicationem calato. In luco ignem (22) arœ imponito ; sacrum 
debitum impendito; Jovi patri (23) primum impendito e 
dextra parte ad arjim, pro fratribus (24) Attidiis, pro focis 
Eigvasiensibus, pro civitate Iguvina, (25) pro tribu Iguvina. 
Litationem debitam dicito. 



(III, 26) Inumek uvem sevakni upefu : Puemune 
(27) Pupdike apentu; tiçlu sevakni naratu; (28) iuka 
mersuva uvikum habetu fratruspe (29) Atiiedie, 
ahtisper Eikvasatis, tutaper (30) liuvina, trefiper 
liuvina. Sakre (31) vatva* ferine feitu. Eruku aruvia 
feitu. Uvem (32) pedaem pelsanu feitu. Ererek tuva 
tefra (33) spantimad prusekatu. Edek pedume pur- 
tuvitu; (34) struçla adveitu. Inumek etrama spanti 
tuva tefra* (35) prusekatu. Edek ereçluma Puemune 
Pupdike (IV, 1) purluvitu ; erarunt struhçlas eska- 
mitu aveitu. (2) Inumek tertiama spanti triia tefra' 
prusekatu. 

Nous apprenons ici le nom de la divinité à laquelle est 
offerte la brebis: Puemune Pupdike. On trouve plus loin 
(lY, 24) la leçon Puemune Pupdlçe, avec affaiblissement 
du k en ç. Je crois qu'il en faut conclure que la prononcia- 
tion, au temps où fut gravée l'inscription, était Çy tandis que 
le k représente l'orthographe d'une époque antérieure. Une 
autre variante, c'est Pu pdçe (IV, 4) : mais il y faut voir sans 
doute une leçon fautive, Vi ayant été oublié. — Une première 
question qui se pose est de savoir si nous avons ici le nom 
d'un dieu ou d'une déesse, le datif Puemune Pupdike pou- 
vant appartenir également à un nom masculin de la 2' décli- 
naison ou à un nom féminin de la première. Plus loin (lY, 3, 
11, 26), on a le génitif Puemunes Pupdiçes, qui fait 
pencher la balance du côté du masculin, car la 1'* déclinai- 
son aurait donné Puemunas Pupdikas * : nous avons déj& 
eu un nom de dieu avec le suflixe unu, c'est Yufiune 

1. Vatra. — î. TuTatefra; — 3. Triiatefra. — 4. On pourrait, il est vrai, 
regarder ces mots comme appartenant à la 5* déclinaison ; cf. le sabin Nerienêy 
le latin Herie, 



298 TABLE III, 35. 

(la 20) = Vofione (YI 6 19). Nous obtenons donc un mot 
Puemunus, qui fait songer au nom Poimunien ou Poi- 
muniei (la dernière lettre est incertaine) inscrit sur une pierre 
trouvée près d'Amiternum et conservée au musée d'Aquila^ 
Faut-il rapprocher également IdiPomana latine? Cela se pour- 
rait, si Ton songe que le latin a aussi réduit en â l'ancienne 
diphthongue oi des datifs singuliers de la 2* déclinaison'. 
Malheureusement nous sonunes sans renseignement sur le 
caractère et les attributs de la divinité ombrienne. — Le se- 
cond mot Pupdike ne peut guère, malgré une certaine res- 
semblance extérieure, être rapproché du latin publicus^ car 
nous voyons que l'ombrien a gardé le l dans puplu. Il est 
difficile de rien conjecturer sur ce mot d'aspect assez bizarre : 
peut-être est-ce un dérivé de nom propre, à la façon de Nu- 
midicus : ce qui y ressemble le plus, c'est le nom samnite 
Pûpidiis ou PupdiiSy qui est probablement le latin Popilms. 
Peut-être est-ce un mot composé formé comme en grec Stvrf- 
8()co(, 'ËustôixY), A«o8iK7). A. K. ont rapproché la divinité osque 
Liganakdikei, qui est nommée sur la table d'Agnone. — Sur 
iuka, voy. p. 272. Je prends l'ablatif sakre dans le sens 
d'un sociatif : « avec la victime ». Cf. p. 199. — Sur la leçon 
fautive vatra, voy. p. 105. — Pelsanu doit être pris comme 
un accusatif masculin ayant perdu son m final, et se rappor- 
tant à uvem. Ovis était aussi du masculin en latin dans la 
langue du rituel. Paulus (p. 195) : Ovem masculino génère 
dixerunt, ut ovibus duobus, non duabus. Cf. Nonius Mar- 
cellus, p. 233. 

Sur le sens de pelsanu, voy. p. 142. — Les phrases sui- 
vantes ont déj& été citées, p. 285. Il s'agit de couper à la 
brebis d'abord deux, puis encore deux, et finalement trois 
tefra, qui sont destinés spantimad « ad adspersionem ». 
La postposition ad exprime ici le but, l'intention : cf. la 
postposition e(n), dans la locution pe^um e(n) (p. 153), qui 
a le même sens. — Ereçluma doit se décomposer en ere- 
çlum-a(d) ; le même mot, qui reviendra encore sept fois, se 
trouve entre autres dans les passages suivants : 

lY, 3. Edek supru sese ereçluma.... purtuvitu. 



1. En voici le texte : ....mesbnb | flusarb | pomuNiEi | atrat | aunom | hibe- 
TUM. Cf. Mommseni UrUerù. DiaUlUe. p. 339. 

2. Voy. aussi ce qui a été dit p. 240 sur vepurus. 



TABLE IV, l. 290 

lY, 13. Klavles persnihmu pustin ereçlu; inuk 

ereçlu umtu. 
IV, 19. Super ereçle purtuvitu. 

Le premier de ces passages doit être rapproché de III, 23 : 
testru sese asa. Le second rappelle pustin ançif de 
IIa25; la phrase inuk ereçlu umtu est le pendant de 
spina umtu (II a 38). La troisième phrase doit être rap- 
prochée de I 6 41 : super kumne tusetutu. On peut 

conclure de ces comparaisons que ereçlum désigne un objet 
sur lequel on dépose des offrandes, au-dessus ou auprès 
duquel le prêtre doit se tenir, destiné & être enduit. Nous en 
inférons que ereçlu est un synonyme de ara ; la formation 
paraît la même que pour struçla, c'est-à-dire que le mot 
peut être considéré comme le diminutif d'un primitif erecum 
ou ereca*. A. K. font remarquer qu'on élève à Jupiter un 
autel (asa), tandis que Poimonus obtient seulement un 
ereçlum : ils proposent donc un mot comme foculus; je tra- 
duirais par cespesj me référant aux Actes des Arvales, p. 23, 27, 
et aux nombreux passages des auteurs latins où il est ques- 
tion d'autels de gazon. La libation a dû entrer dans Tusage 
religieux en des temps où Tautel était vivo de cespite. — 
Erarunt struhçlas est un génitif signifiant «ejusdem 
struiculae », et faisant allusion à la struçla dont il a été 
parlé ligne 34. Le génitif est régi par eekamitu, qui doit 
être à Taccusatif singulier neutre ou à Taccusatif pluriel 
masculin. Ce mot, qui a la forme d'un participe passé, désigne 
probablement une partie de la struçla. Un autre terme 
technique du même genre se trouve IV, 4 : struhçla pete- 
nata isek adveitu. Il y a 1& des détails techniques qui nous 
échappent absolument. — L'orthographe ave i tu (au lieu de 
adveitu) trahit une prononciation pareille à celle du fran- 
çais avenir y avertir*. L'a ombrien est long par compensation 
pour la chute du d : c'est ce qu'en d'autres endroits nos 
textes indiquent par l'orthographe aha (ahcUripursatu^ aha- 
vendu), 

1. Bugge rapproehe ereçlun de l*étnuque eri. lenaer Literakurxeiiufig , 
1875t art. 259. 
1. Des faits analogues, en latin, sont cités par Schuchardt, Vulgdrlateiny I, U9. 



300 TABLE IV, 3. 



TRADUCTION. 

• 

(III, 26) Tune ovem debitam prœstato : Poimono (27) Popi- 
dico impendito; oblationem debitam nuncupato. (28) Invo- 
cationes — as cum ove habeto pro fratribus (29) Attidiis, pro 
focis Eigvasiensibus, pro civitate (30) Iguvina, pro tribu Igu- 
vina. Cum hostia (31) tus acerra facito. Simul ollas facito. 
Ovem (32) libandam coquendam facito. Ejus [ovis] duo stre- 
bula (?) (33) ad ^ttovoi^v prosecato. Tum ad aspersionem pol- 
luceto ; (34) struiculam addito. Tune ad alteram (ntovSi^v duo 
strebula (?) proseeato. Tum in eespite Poimono Popidico 
(IV, 1) pollueeto ; ejusdem struieulœ — addito. (2) Tum ad ter- 
tiam oicovS^v tria strebula (?) proseeato. 



(IV, 3) Edek supru sese ereçluma Vesune Puemunes 
(4) Pupdiçes* purtuvitu; struhçla petenataisek (5)ad- 
veitu. Ererunt" kapidus Puemune (6) Vesune purtu- 
vitu. Asamad ereçlumad* (7) aseçetes karnus, îse- 
çetes* et vempesuntres, (8) supes spantes* pertentu. 
Persnimu, adpeltu, (9) sfatitatu. Veskles snates 
asnates sevakne (10) ereçluma persnimu Puemune 
Pupdike, Vesune (il) Puemunes Pupdikes. Elavles 
persnihmu (12) Puemune Pupdikes et Vesune Pue- 
munes (13) Pupdikes pustin ereçlu. Inuk ereçlu umtu 

(14) putrespe; erus f] inuk vestiçia, mefa purtuvitu*; 

(15) skalçeta kunikaz apehtu^ Esuf testru sese 
(1.6) asa asama purtuvitu; sevakne sukatu. (17) Inu- 
mek vestiçia' persuntru super* ereçle hule (18) se- 
vakne skalçeta kunikaz purtuvitu. Inumek" (19) ves- 
tiçia persuntru Turse super ereçle sevakne (20) skal- 
çeta kunikaz purtuvitu". 

Il est parlé d'une nouvelle série d'offrandes présentées cette 
fois à Vesune, ou, comme elle est appelée plus souvent, à 
Vesune Puemunes Pupdiçes. Le nom de Poimonus Popi- 
dicus, sous la forme du génitif, accompagne le nouveau nom 



1. Pupdçes. — 2. Erererunt. — 3. EreçUmad. — 4. Iseçeles 

— 6. Sanes. — 6. Purtupite. — 7. Âpebtre. — 8. Vesveça. — 9. Supu 

— 10. Inuntek. — 11. PurÔUYÎtu. 



TABLE IV, 3. 301 

de divinité. On a déjà eu, p. 185, des exemples d'association 
du même genre, et comme, en la plupart de ces exemples, 
Tune des deux divinités est masculine, l'autre féminine, nous 
verrons dans Yesuna ou Vesu ne (5' déclinaison) un fémi- 
nin. A. K. font remarquer que cette Yesuna se retrouve chez 
les Marses ; une pierre découverte à Antinum (cività d'Antino) 
porte cette inscription * : 

PA. VI. PACVIES. MEDIS 
VESVNE. DVNOM. DED 
CA. CVMNIOS. CETVR 

Les objets inconnus désignés par les deux derniers mots sont 
dédiés à Yesona par le medix Pacuius, fils de Yibius Pacuius. 

Une inscription en caractères nationaux a été trouvée à 
Milionia, autre ville des Marses ' : 

V. a{t)iediu{s) Y. Attidius 

ve{8)une Yesonœ 

erinie • et Eriniœ et 

erine Erino 

pâtre patri 

donô • 7ne(re) dono meritis 

libs libens. 

Mais cette Yesuna semble aussi avoir été une divinité celtique. 
Le même nom se lit dans une inscription de Périgueux con- 
servée au musée de cette ville : 

TYTELAE AUG 

YESYNN[AE] 

SECYNDYS 

SOTTI • L • DSD 



dat' ». 



« Tutelœ Augustse Yesonnœ Secundus Sotti libertus de suo 
I 

On sait que la ville de Périgueux s'appelle Yesunna Petro- 
coriorum. Il semble qu'on trouve encore le même nom dans 

1. Mommsen, Unterit, Dialek, p. 321. 

2. Ibid, p. 345. Le fac-similé se trouve pi. XV. 

3. Nous donnons Tinscription d*après un fac-similé qui nous a été communi- 
qué par M. Léon Renier. Le nom de Vesunnœ est incomplet aujourd'hui sur la 
pierre; mais on voit encore le commencement du second N. Cf. Gruter, 105, 1. 
Lebeuf, Aead, des Ituc. (Hisl.) XXIII, p. 201 : Muratori, 1093, 7. 



302 TABLE IV, 7 

Vesontio (Besançon) et VesiUus (le mont Viso). Peut-être 
faut-îl joindre Vesuvius (le Vésuve). L'origine et la significa- 
tion de la déesse ombrienne Vesuna n'en reste pas moins 
obscure* : la conservation de la lettre s doit faire rejeter Téty- 
mologie sanscrite vâscmâ « la brillante », proposée par Grass- 
mann^ Celle de Yesta, donnée par Corssen', aurait besoin 
d^une démonstration grammaticale plus rigoureuse. 

Petenata(m) est un adjectif se rapportant à struhçla(m}. 
Aufrecht suppose un latin pectinatam (en forme de peigne) ; 
au sujet des formes variées qu'on donnait aux gâteaux sacrés, 
on peut comparer Festus (p. 310) : Strues gênera liborum sunt 
digitorum conjunctorum non dissimilia, qui superjecta pani- 
cula in transversum continentur *. — Sur isek, voy. page 152. 
— Ererunt kapidus Puemune Yesune purtuvitu « iis- 
dem capidibus Poimono Vesonae polluceto ». On dit expressé- 
ment que les mômes coupes serviront pour les deux divinités : 
en effet, la règle chez les anciens c'est que chaque divinité 
doit avoir son culte à part. Nous reviendrons sur ce point un 
peu plus loin. 

La phrase suivante présente une série d'ablatifs pluriels 
régis par l'impératif pertentu. Il faut rapprocher II a 30 : 
Aseçeta karne persnihmu, venpersuntra persnihmu, 
supa spantea pertentu, veskles vufetes persnihmu. 
Nous retrouvons à peu près les mômes termes, avec cette dif- 
férence qu'ils sont au singulier. Nous avons traduit per- 
tentu par « obmoveto ». On a donc d'abord parmi les objets 
présentés en offrande les chairs [de la brebis] non découpées, 
puis les chairs coupées en morceaux. Iseçetes (c'est ainsi 
que nous corrigeons avec A. K. pour iseçeles, qui n'offre pas 
de sens) correspond au latin insicia isicia^ qui désigne la 
viande hachée. Varron, De 1. 1. V, 110 : Insicia ab eo quod 
insecta caro, ut in carminé Saliorum est, quod in extis dici- 
tur nunc prosectum. Macrobe, Sat. VII, 8 : Isicium, quod ab 
insectione insicium dictum; amissione enim literee postea 
quod nunc habet nomen obtinuit. Donat. ad Terent. Sun. II, 
2, 26 : Fartores, qui insicia et farcimina faciunt. — Vempe- 

1. M. d'Arbois de Jubainville, d'après les règles de la phonétique celtique, 
pense que Vu du gaulois Vesunna devait être bref, sans quoi il n'aurait pu se 
changer en yesowiM. 

2. ZK. XVI, 183. 

3. Aussprache ^, I, 580. 

4. Cf. chez Ovide l'expression : digitis inter se pectine junctis. {Met, IX, 399). 



TABLE IV, 17. 303 

SU n très, par la place qu'il occupe dans la phrase et par la 
conjonction et dont il est précédé, fait l'impression d'un ad- 
jectif se rapportant à karnus. — Supes est le pluriel de 
supa, que nous avons II a 31 avec le même verbe pertentu . 
Quand on compare ces deux passages, on ne peut s'empêcher 
de reconnaître qu'ils offrent entre eux une grande similitude : 
les mêmes objets sont énumérés de part et d'autre. Aussi 
doit-on être surpris de trouver ici le mot s ânes, lequel 
n'est employé nulle part ailleurs : il a l'air de qualifier 
supes, et il tient la place qui est occupée II a 30 par span* 
te a. Nous avons expliqué ce dernier mot (p. 286] comme étant 
pour spandea. Je suppose que dans le passage qui nous oc- 
cupe, le graveur a oublié un p, et qu'il a figuré la pronon- 
ciation de son temps [spannes spartes) : cf. anferener^ pihaner, 
panupeiy pelsa/nUy pour cmferender^ pihaiyier, pandupei^ pel^ 
sandu. Je traduirai : « panes libandos obmoveto ». Il reste 
asamad « ad ^am », qui se rapporte à l'autel dont il a été 
parlé III, 22, et ereçlumad « ad cespitem », qui fait allusion 
à III, 35. 

Tous les autres mots ont déjà été vus. Il faut seulement 
remarquer la chute de 8 à la fin de l'ablatif pluriel sevak- 
ne(s). — Pustin ereçlu peut se traduire par « post cespi- 
tem » ou ce propter cespitem ». Une indication analogue est 
donnée par les mots super ereçle (IV. 17. 19). En général, 
notre texte multiplie les prescriptions relatives à la position 
que le sacrificateur doit occuper par rapport à Tautel : cf. III, 
23; IV, 3, 15. — Je rattache putrespe à ereçlu, et je crois 
qu'il est question d'oindre l'autel commun de Puemunus et 
de Vesuna. Putrespe est le génitif du même pronom dont 
l'ablatif est écrit VII ail podruhpei. -^ Après crus a été omis 
probablement un verbe tedtu. — Apehtu (le texte a apeh- 
tre, qui ne donne aucun sens) est le même mot que apentu 
(III. 27), ampetu (II b 10. Il), ampentu (II a 20). Il signifie 
« impendito ». — Le masculin esuf se rapporte à erus en 
même temps qu'& vestiçia(m) et mefa(m). — L'impératif 
su ka tu ne se trouve nulle part ailleurs : par son emploi avec 
sevakne(f) il parait synonyme de naratu ou teitu. Peut- 
être est-ce une faute pour vukatu « vocato ». 

Hule est également un £irxç cipv)fMvov. J'y vois un pronom se 
rapportant au datif singulier ereçle : le thème pronominal 
hon dont il a été question page 41, combiné avec le pronom 
lo (cf. ecla] a pu faire holo. C'est ainsi qu'en latin on a u//î/^, 



304 TABLE IV, 20. 

venant de unités. Le sens est : « super cespite eodem ». — 
Sevakne(f) se rapportée ve8tiçia(m) per8untru(m). — 
La même phrase revient une seconde fois avec h u 1 e en moins 
et avec l'addition du mot Turse, dans lequel je reconnais le 
datif du nom de divinité Tursa, que nous avons lu sur les 
tables VI b et YII a. L'association de Poimonus avec les deux 
déesses Vesona et Tursa rappelle celle qu'on a vue entre Çer- 
fus Martius et les déesses Prestota et Tursa. Peut-être y a-t-il 
lieu de rapprocher un fait plusieurs fois mentionné par les 
anciens, que Jupiter partageait sur le mont Quirinal un an- 
tique sacellum avec Junon et Minerve ^ La même triade était 
adorée dans le temple capitolin; nous voyons qu'on les unit 
ordinairement dans les prières % au point que Lactance a pu 
dire (I. 11) : Jupiter enim sine contubernio conjugis filiœque 
coli non solet. Le point de départ de cette conception, qui a 
dû subir sans doute à travers les siècles bien des métamor- 
phoses, et où des noms et des sens nouveaux ont pu se sub- 
stituer aux anciennes idées, est-il l'association du Soleil (Ju- 
piter), de la Lune (Juno) considérée comme l'épouse, et de la 
Terre regardée comme la fille ? Il ne s'ensuivrait pas que les 
noms de Poimonus et de Vesona dussent être ramenés néces- 
sairement à cette signification, pas plus qu'en latin Minerve 
ne représente la Terre. 

TRADUCTION. 

(IV. 3) Deinde a supera parte ad cespitem Vesonae Poimoni 
(4) Popidici poUuceto; struiculam pectinatam (?) ibidem (5) 
addito. lisdem capidibus Poimono (6) Vesonœ polluceto. Ad 
aram, ad cespitem (7) non sectas carnes, sectas et — as, 
(8) panes libandos obmoveto. Precator, — to, (9) — to. Vasculis 
— is [aut] non — is debitis (10) ad cespitem precator Poimono 
Popidico, Vesonœ (11) Poimoni Popidici. — is precator (12) 
Poimoni Popidici et Vesonœ Poimoni (13) Popidici post ces- 
pitem. Tum cespitem ungito (14) utriusque; frusta i;; tum 
libum, molam polluceto; (15) — innixus (?) impendito. Hsec a 
dextra parte (16) ad aram, in aram polluceto; débita vocato (?). 
(17) Tum libum ferctum super cespite eodem (18) débita, — 

1. Varron, De L. I. V, 158. 

2. Cic. Verr. V, U, 36. Liv. VI. 16; XXXVIII, 51. Tacite, ffist. IV, 53. Serv. ad 
iSn. III, 134. 



TABLE IV, 27. 305 

innixus (?), poUuceto. Tum (19) libum ferctum Tursœ super 
cespite débita, (20) — innixus (?), polluceto. 



(IV. 20) Inumek Tehtedim (21) etu : veltu. Edek per- 
suntre antentu. Inumek (22) arçlataf vasus ufestne 
sevaknef purtuvitu. (23) Inumek' pruzude kebu 
sevakne persnihmu (24) Puemune Pupdiçe. Inumek 
kletra veskles (25) vufetes sevaknis persnihmu' 
Vesune (26) Puemunes Pupdçes. Inumek svepis heri 
(27) ezariaii antentu. Inumek erus taçez (28) tedtu*. 
Inumek kumaltu, adkani (29) kanetu, kumates pers- 
nihmu. Esuku (30) esunu udetu tapistenu. Habetu 
pune, (31) frehtu habetu. Ape* itek fakust, purtitu 
(32) futu. Huntak pidi prupehast, edek (33) urtes 
puntes* ncidhabas. 

Cette dernière partie, qui est écrite avec moins de soin, ainsi 
que le prouvent des fautes assez nombreuses, présente de 
grandes difficultés. — Déjà la première phrase est très-obscure. 
Tehtedim semble un nom propre dépendant de etu : 
qu'il aille vers.... Veltu devra alors être considéré comme 
un impératif formant une phrase à lui seul. Mais il se peut 
aussi que veltu soit le supin d'un verbe ayant tehtedim 
pour complément. Le sens de l'un et de l'autre mot est in- 
connu. — Edek est probablement pris ici comme adverbe : 
« tum fercto imponito ». Le régime direct du verbe est sous- 
entendu. — Arçlataf correspond exactement à un terme 
latin employé dans la langue des sacrifices. Arculata^ dit 
Paulus (p. 16), dicebantur circuli, qui ex farina in sacrificiis 
fiebant. Peut-être faut-il lire chez l'abréviateur latin arcu/a^œ. 
— Vasus est l'ablatif pluriel du thème à consonne vas, et 
ufestne est l'adjectif qui s'y rapporte : le mot est obscur, 
comme la plupart de ces épithètes (comp. p. 284, 286). Pruzude 
peut se prendre comme ablatif pluriel ayant perdu un s final, 
ou comme ablatif singulier de la 3« déclinaison. — Kebu ne 
peut guère être le latin cibits, dont le c aurait dû se changer 
en ç. — Il semble que la kletra soit elle-même offerte en don : 
sur vufetes, v. p. 286. — Sve pis heri(t) « si quis vult », 
cf. p. 214. 11 s'agit ici d'un don facultatif, et non d'une offrande 
obligée comme les précédentes. — Ezariaf, accusatif pluriel 

1. Inumk. — 3. Perslhmu. — 3. Tertu. — 4. Ures punes. 

20 



306 TABLE IV, 33. 

d'un nom féminin : la lettre z doit faire supposer devant elle 
la présence d'un n ou d'un L — La prescription taçez, accom- 
compagnant erus tedtu, est nouvelle. Il en est de même de 
la phrase adkani kanetu qui est insérée au milieu de la 
formule bien connue kumaltu, kumates persnihmu. 
A. K. ont rapproché, non sans vraisemblance, kanetu du 
latin canitOy mais en faisant observer que l'ombrien suit la 
conjugaison faible (kaneitu). Quant à adkani (m), il sup- 
pose un latin accinium qui n'existe pas (cf. vaticiniwn). C'est 
la première fois que le chant est mentionné : dans les actes 
des Arvales, la rupture des vases est suivie du fameux chant 
qui nous a été conservé. — Esuku est une particule mar- 
quant le temps : « cum hoc ». Udetu a été traduit (p. 293) par 
« adoleto ». — Tapistenu n'est employé que cette seule 
fois. Je suppose que c'est le régime de udetu. — Frehtu 
est peut-être parent de frehtef (Il a 26). 

Ap itekfakust annonce la fin de la cérémonie : « après 
qu'il aura sacrifié ainsi ». Itek est un mot d'origine prono- 
minale, appartenant à la famille du latin ita^ item. Je sup- 
pose un locatif itei, suivi de l'enclitique k. — Fakust nous 
apprend que tous les impératifs qui précèdent doivent être 
regardés comme à la 3* personne. Comp. fakurent (I b 34). 
Nous avons ici le verbe conjugué d'après la 3* conjugaison 
comme en latin, au lieu que l'infinitif façiu (lia 16), façu 
(II 6 22) appartient à la conjugaison faible. — Purtitu(m) 
futu « poUuctum esto ». Cette formule rappelle celles que 
nous avons vues pages 155, 160, 289. Enfin l'inscription se 
termine par une phrase dont la correction est probablement 
défectueuse, comme on peut déjà l'inférer des mots ur es 
punesau lieu de urtes (ou urtas) puntesque nous avions 
III, 4, 9, 10. On distingue les deux expressions pronomi- 
nales pidi et edek, qui se correspondent clans deux propo- 
sitions : mais il est difficile de dire si elles doivent être prises 
comme pronoms neutres ou comme adverbes. — Prupehast 
est un futur du môme verbe dont nous avions III, 3, l'impé- 
ratif pehatu. — Habas, dernière partie de neidhabas, est 
probablement la 3» personne du pluriel du subjonctif, pour 
habias. La désinence as s'est déjà présentée dans etaiaSj 
dirsas. Vi a disparu comme dans façu (pour façiu). — Nei- 
dhabas est corrigé par A. K., dans leur Index*, en nei 

1, lî, pAOt, s. V. habe. On pourrait aussi corriger en neip habas* 



TABLE IV, 33. 730 

adhabas « ne adhibcant». Si cette conjecture est juste, il 
semble que la dernière phrase renferme une clause rédhibi- 
toire : on pourrait alors voir dans le pru de pru-pehast 
un préfixe à sens péjoratif, comme en latin dans pervertere^ 
perderej perjurus. Mais l'incertitude où nous sommes sur le 
sens de urtas puntes ne doit faire accepter toute correction 
qu'avec beaucoup de réserve. 



TRADUCTION. 

(IV. 20) Tum — (21) ito : — to. Deinde fercto împonito. Tum 

(22) arculatas vasis — îs débitas polluceto. (23) Tum de- 

bito precator (24) Poimono Popidico. Tum feretro vasculis 
(25) — is debitis precator Vesonœ (26) Poimoni Popidici. Tum 
si quis vult, (27) — as imponito. Tum frusta tacitus (28) dato. 
Tum confringito, carmen (29) canito, confractis precator. Sub- 
inde (30) sacriflcium adoleto — um. Habeto lac, (31) — habelo. 
Postquam ita fecerit, poUuctum (32) esto. Ita quod — piabit, 
id (33) habeant. 



AGE APPROXIMATIF DES TABLES I, II. III. IV ET V. 

On a vu plus haut (p. 227) que les tables VI-VII sont la 
copie d'un texte en caractères étrusques, et que cette copie a 
été faite probablement vers la fin du premier siècle avant Tère 
chrétienne. 

L'inscription Clavemiur de la table V a Pair d'être du môme 
temps ; je la crois également copiée sur une ancienne table 
en caractères nationaux. C'est ce qu'on doit présumer d'a- 
près la manière d'indiquer les voyelles longues (Sehmenier^ 
frateer) et d'après l'emploi de la lettre S destinée à représen- 
ter le d ombrien. 

Il resterait à déterminer l'âge des autres inscriptions : mais 
c'est là une tâche beaucoup plus difficile, car ce que nous sa- 
vons de l'épigraphie étrusque est trop peu de chose pour 
fournir des dates certaines. Nous avons cherché à montrer 
(p. 225) que I est l'abrégé d'une table plus ancienne : il faut 
probablement regarder aussi comme une copie lia, qui se 
compose de deux parties n'ayant aucun rapport entre elles, 



308 TABLE IV, 33. 

quoiqu'elles soient de la même main. II semble que la pre- 
mière partie de II a ait été copiée sur un modèle peu lisible, 
car les fautes y abondent, tandis que la seconde partie est re- 
lativement correcte. La partie étrusque de la table V peut tout 
au plus être contemporaine d'un des deux décrets dont elle 
donne la teneur, car ces décrets ne sont pas de la même épo- 
que. Enfin les tables III et IV présentent des inconséquences 
d'orthographe telles que Pupdike etPupdiçe, qui rappel- 
lent ce que nous disions plus haut (p. 225) pour ikuvina et 
iiuvina. Il semble donc que la plupart de ces inscriptions 
aient été reproduites d'après des modèles plus anciens, en 
sorte qu'il y aurait lieu de distinguer chaque fois entre l'âge 
du texte et Tâge de la copie. Les inductions qu'on peut tirer 
de certains phénomènes de phonétique tels que le rhotacisme 
doivent s'appliquer à la copie et non au modèle. 

Autant qu'on peut avancer une opinion sur des questions 
si obscures, je classerais, quant à»la copie, les tables de cette 
façon. Les plus anciennes me paraissent être III et IV ; c'est 
ce qu'avait déjà conjecturé Bonaruoti. Puis viendrait II b. 
L'inscription II a a été, selon toute apparence, gravée après 
II fc, car le graveur a serré son écriture pour faire tenir tout 
le texte sur un seul côté de la table. Cette inscription II a est 
contemporaine de I; toutes deux sont terminées exactement 
par la même formule, émanant de la même autorité. La 
première partie de V, dont les désinences grammaticales ap- 
partiennent à un état de la langue plus récent, est probable- 
ment parmi les inscriptions en caractères étrusques celle qui 
a été gravée en dernier. Enfin VI-VII et l'inscription Claver* 
niur peuvent être considérées comme ayant été copiées à une 
époque où les caractères étrusques commençaient à sortir de 
l'usage sous l'influence de la civilisation romaine. 

Il faut ajouter que la langue et l'orthographe de toutes ces 
tables présentent, malgré quelques divergences, un caractère 
d'unité qui ne permet pas de les supposer séparées par un 
très-grand intervalle : je crois donc qu'on ne sera pas loin 
de la vérité en plaçant entre le deuxième siècle et la fin du 
premier siècle avant Jésus-Christ l'époque où la corporation 
attidienne , d'après des originaux plus anciens , a fait graver 
ces sept tables. 



TABLE IV, 33. 309 



LES TABLES DÉCOUVERTES A GUBBIO ÉTAIENT-ELLES t 

AU NOMBRE DE NEUF? 

J'ai promis plus haut (p. II) de revenir sur la question des 
deux tables qui , selon le récit de Concioli, ont été transpor- 
tées au seizième siècle à Venise, qui, d'après cet écrivain , se 
trouvaient encore à l'Arsenal en 1673, et qu'il a été impossible 
de retrouver. L'assertion de Concioli a été contestée par Pas- 
seri, Huschke, et plus récemment par M. G. Conestabile. 
Une objection grave a été faite : l'acte d'acquisition des tables 
eugubines par la ville de Gubbio, que Concioli ne connaissait 
pas, a été retrouvé dans les Archives*, et il fait mention seu- 
lement de sept tables. Comme ce document, publié d'une fa- 
çon très-défectueuse par Passeri *, a donné lieu 4 toute sorte 
de suppositions mal fondées ', nous en plaçons ici le texte * : 

ce Eisdem anno (millesimo quadringen tesimo quinquagesimo 
sexto) indictione (quarta) et pontificatu (Calisti terlii) dievero 
XXV agusti Actum Eugubij in sala superiori palatij residentie 
Magnificorum dominorum Gonfalonerij et Consulum dicte 
Civitatis presentibus scilicet petro feordi et Batiste lohannis 
lutie testibus michi cancellario notis ad hec habitis vocatis 
et rogatis. 

« Paolus Greghorj de Signa habitator Eugubij per se suos 
heredes et successores Et vice et nomine presentine filie olîm 
francisci vici Maggi et domine Angele ad presens uxoris dicti 
pauli pro qua presentina dictus paulus de rato promisit etc 
dédit tradidit cessit et concessit Magnificis dominis Gonfalo- 
nerio et Consulibus dicte Ciuitatis et michi Gucacio Cancella- 
rio infrascripto recipientibus pro dicto Comuni tabulas septem 

1. Liher Riformationum civitatis Eugubii ab a. 1453 ad a, 1457, p. 132* 

2. Paralipinnena in Thomœ Dempsleri libros de Etruria r^^a^t.I.ucques, 1767, 
t'y p. 244. Un fac-similé imparfait se trouve dans les Hémoires de TAcadémie de 
Leyde (lil, 136). 

3. On a été jusqu'à en contester l'authenticité. Verslagen enmededeelingen d. 
kotin Àkad, van Wetensehappen, Leyde, I, p. 237. Cf. II, 102. 

4. Une leçon beaucoup plus correcte a été donnée par M. G. Conestabile dans 
le GiomcUe di ErwHxione artistica (Perugia^ 1872). Nous devons à l'obligeance 
de ce savant une photographie de l'acte de vente (voy. la planche zni de notre 
aUas) : le texte que nous donnons est la lecture do M. Conestabile amendée en 
certains endroits par M. Léopold Delisle. 



310 TABLE IV, 33. 

eburneas* variis literis scriptas latinis vîdelicet et ignolis* ad 
habendum lenendum et posidendum etc et quicquid dicto 
Comuni deinceps placuerit faciendum etc Et hoc fecit dictus 
paulus nominibus ut supra Quia prefati Magaiûci domini et 
Antonius Guidutij Sindicus et procurator dicti Comunis sub- 
stitutus a francischo Nicolaj prout de dicto sindicatu prin- 
cipali et substitutione predicta dicitur aparere manu scilicet 
Jacobi Marci de Urbino olim Cancellarij cum consensu licentia 
et voluntate prefatorum Magnifîcorum dominorum vendidit 
tradidit cessit et concessit consignauit assignauit stabiliuit et 
flrmauit dicto paulo recipienti pro se et vice et nomine dicte 
presentine Gabellam Muntium et pascuorum Comunis dicte 
Ciuitatis Eugubij consuetam • vendi et eius fructus reditus et 
prouentus * pro biennio proxime futuro inchoando die primo 
mensis Januarîj proxime futuri anni millesimi iiij'^Lvij Et hoc 
fecit dictus Antonius Sindicus Antedictus pro prctio et nomine 
pretij dictarum tabularum Qui Antonius Et paulus nominibus 
ut supra fecerunt hinc indc finitivvm quietatiorjem et pactum 
perpetuale de ulterius non petendo unus alteri et aller alteri 
etc renunptiantes etc ad penam dupli etc Jurauerunt etc pro- 
miserunt etc obligauerunt etc. » 

Si Ton examine ce qui ressort de cet acte de vente, on voit 
d'abord qu'en ce qui concerne la date les deux témoignages 
ne se contredisent point : les tables, découvertes, selon Con- 



1. Cette épithète est des plus extraordinaires', pidsqu'il s'agit de tables en 
bronze. M* ^Conestabile a cru lire ehameat. Mais la leçon ebumeas parait cer- 
taine. Elle est répétée dans la note marginale : Emptio certarum tabularum 
eburnearum facta per commune a Paulo Scbavo. Lepsius et Huschke ont supposé 
que le modèle que le scribe avait sous les yeux portait aheneat : mais il s^agit 
ici d'une minute^ et non d'une copie, et la forme àheneus n'est point usitée au 
moyen Age. 

2. Passeri avait lu œgypiiis, Conestabile segretit,.Lii note marginale lege egip- 
tiis;potiut greciit ne doit pas être antérieure au dix-huitième siècle. 

3. Passeri lit eonsentiefiy après quoi il commence une phrase nouveUe. 

4. Maxim! fœnoris erat tune temporis iste proventus, écrit Passeri. Lepsias 
{de TabtUis Eugubinis , p. 7) s'étonne qu'on ait acheté ces tables tam intoknU 
tamque immoderato pretio dans un temps oii les magistrats de Gubbio ne pou- 
vaient soupçonner qu'il y était question des antiquités de leur propre ville. Auf- 
recht et Kirchboff disent qu'elles ont été cédées à la ville gegeneinenenormhohen 
Preis. U semble qu'on n'ait pas bien compris cette partie du texte : il n'est ques- 
tion que de la cession pour deux ans d'un droit d'affouage et de pacage- 
M. Conestabile a ramené les choses à leur véritable valeur. En comparant à quel 
prix le môme droit est loué en 1451, il arrive à la conclusion que les Tables 
Eugubines ont été payées 20 florins. 



TABLE IV, 33. 311 

cioli, en 1444, ont fort bien pu n'être vendues à la ville qu'en 
1456. Pour ce qui est du nombre, le document que nous ve- 
nons de citer n'a rien de décisif. Il prouve que la ville a acheté 
sept tables : mais deux purent fort bien aller dans les mains 
d'un autre acquéreur, ou encore elles ont pu, dès le moment 
de la découverte, appartenir à un autre propriétaire. Selon 
nous, il n'y a là, jusqu'à présent, rien qui contredise le récit 
de Concioli. Mais il est, au contraire, corroboré par un témoi- 
gnage beaucoup plus ancien. Le provincial des dominicains 
Leandro Alberti (1479-1552), dans son ouvrage Descrizione 
dCItaliay publié d'abord en 1550, et plusieurs fois réédité, 
s'exprime en ces termes. Nous transcrivons le passage en 
question d'après la traduction latine imprimée à Cologne en 
1567* : « Antiquum et pervetus oppidum est [Eugubium] 
ejusque rei plurima cernuntur etiamnum vestigia, sed loco 
nunc paulum remoto in planitie, ubi prisca urbs fuit. Appa- 
rent hic ruinœ templorum veterum ac theatri , mûris perele- 
ganti opère factis.... Praeterea loci vetustatem tabulas quœ- 
dam ex œre, partim Hetruscis, partim Latinis characteribus 
inscriptœ probant, quœ non pridem inter antiquas urbis rui- 
nas inventœ, nunc in Guria magno cum honore servantur. 
Mihi cum aliquando Eugubium venissem, Priores urbis 
summa cum religione septenas ostenderunt, binas adhuc 
déesse addentes. Erant qusedam longitudine circa bipedali, 
latitudine pedali ; nonnullae minores. Quod ad inscriptiones 
attinet, equidem diligentissime laboraveram ut exempli co- 
pia mihi fieret, quod huic loco insereretur; at cum jam vo- 
luntati meae satisfactum, omniaque diligenter exscripta, post 
ad me transmissa fuissent, maximam litterarum partem a 
Latinis differre , nec sensum ullum elici posse animadverti : 
quamobrem haud putavi conveniens rem tam obsoletam et 
penitus obscuram operi inserere, diligentia nemini pro- 
futura. » 

M. 6. Conestabile suppose que Concioli n'a fait que déve- 
lopper et enjoliver le passage que nous venons de transcrire. 
«La favoletta è bell' e composta.... Ma veramente il giure- 
consulto cantianese non ha altro merito che quello di aver 
foggialo una bella frangia; la storiacui egli Tappiccô rico- 
nosce per suo autore fra Leandro Alberti. » Mais cela nous 

1. F. Leandri Alberti Bononiensis Descriptio totius Italise. Interprète Guilielmo 
Kyriandro Hœningeno. Coloni», 1567, f", p. 133. 



312 TABLE IV, 33. 

paraît difficile à admettre, car si Concioli tirait sa science 
d'Alberti, il reproduirait aussi ses erreurs. Or Albert! , qui 
est assez vaguement renseigné, dit que les tables ont été 
trouvées depuis peu (non pridem) ; ce qui est assez inexact, 
puisqu'il était à Gubbio en 1530. Au contraire, la date de 
1444, donnée par Concioli, s'accorde, comme nous l'avons vu, 
avec l'acte de vente. On en peut conclure que Concioli avait 
d'autres informations. M. Gonestabile demande comment on 
peut parler en 1530 de deux tables absentes, puisque, d'après 
le dire de Concioli, elles sont seulement parties pour Venise 
en 1540. Mais cela se peut fort bien, si les deux tables en 
question appartenaient déjà à un autre propriétaire. Si Con- 
cioli avait puisé son savoir chez Alberti, il aurait placé le 
voyage à une date plus ancienne. Nous ajouterons que le récit 
de Concioli est fait avec une précision et une richesse de cir- 
constances accessoires qui ne se trouvent pas d'habitude dans 
les contes inventés à plaisir. On ne voit pas d'ailleurs quel 
intérêt il aurait eu à avancer relativement à l'Arsenal de Ve- 
nise un fait dont il eût été si facile aux contemporains de re- 
connaître la fausseté. Pour ne rien omettre ici de ce qui se 
rapporte à ce sujet, nous ajouterons que, dans leur ouvrage 
d'interprétation*, Aufrecht et Kirchhoff sont arrivés, non sans 
vraisemblance, à la conclusion que deux des inscriptions 
conservées (V b et II a) sont incomplètes. Comme les Tables 
Eugubines forment jusqu'à un certain point un ensemble, 
puisque III et IV, VI et VII se font suite, et puisque I traite 
le môme sujet que VI-VII, ces deux savants ont supposé que 
les tables perdues contenaient précisément les parties ab« 
sentes. 

1. Die unibrischenSprachdenkmàler. II, p. 362, 379. 



ALPHABET ETRUSQUE. 



ALPHABET LATIN 



a 



3. 

8 



C 
D 

E 
F 



9 

r. . . . . 

^ 

l 

ic 

d... 



C 

J 



I 

>l PI 



M 



1. 



»^ ..A 



a. 

..V 

J 



d 



N Q 



H 
I 



L 

N 
O 



a 

R 
S 
T 

V 



3 



GRAMMAIRE OMBRIENNE 



S 1. ÉCRITURE. 

L'écriture des cinq premières tables est une variété de 
l'écriture étrusque. Elle se lit de droite à gauche. L'alphabet 
se compose de dix-huit lettres*. Il n'a pas de caractères spé- 
ciaux pour marquer l'o, ni le ^, ni le q. Les aspirées O et X 
lui manquent également; mais il a le 2, le /^et le v étrusques. 
Il possède, en outre, un caractère qui lui est propre, le d, 
lequel marque le son devenu sifflant d'un ft, quand il est ou 
était primitivement suivi d'un e ou d'un i : nous le transcri- 
vons par ç. La lettre 4 désigne le d : le même caractère, avec 
l'addition d'une courte antenne % se retrouve, pour marquer 
le dj en osque. Il semble qu'il y ait eu dans l'écriture un 
échange entre le d et le r, car ce dernier caractère est repré- 
senté par Q* 

Les cinq premières tables ne sont pas de la même main, 
et, quoique en général ce soit le même alphabet, il y a 
pourtant quelques divergences. Ainsi la table II a repré- 
sente deux fois le s par M, tandis que le signe ordinaire 
est 2. La cinquième table représente constamment le m par 
un A. Enfin, sur I et sur IV on trouve une fois O pour figu- 
rer le t. Certaines fautes du copiste peuvent faire supposer 
que le modèle sur lequel a été copiée la première table repré- 
sentait le f par le caractère ^ resté usité en étrusque et en 
falisque. Parmi les nombreuses inscriptions étrusques, celle 
dont l'écriture présente le plus d'analogie avec nos tables 
est la stèle de Pérouse. 

Je passe maintenant aux tables VI, VII, et & la dernière par- 

1. Voir la planche ci-contre. 



314 GRAMMAIRE OMBRIENNE. 

lie de V, qui sont en écriture romaine. Il y a vingt et un ca- 
ractères : ni le A ni le z ne se présentent. Mais on trouve le 
q employé à, la façon du coppa grec, devant un u, dans les 
mots pequo, peiqu^ Piquier et dequrier. Il y a en outre, sur 
les tables en écriture latine, un caractère spécial destiné à 
représenter le d de l'alphabet national : c'est le S, c'est-à- 
dire un S surmonté d'une barre transversale. Lepsius a 
voulu rattacher directement cette lettre au samech phéni- 
cien : mais nous croyons que la barre est un signe diacriti- 
que. La preuve que le graveur au moins l'entendait ainsi, 
c'est qu'après avoir fait son S il a souvent oublié d'ajouter 
la barre. Il reste à mentionner la manière particulière dont le 
9, c'est-à-dire le d, est transcrit sur les tables en écriture 
latine : il est représenté par le groupe RS. Ainsi pedi est 
transcrit persi^ adfertur devient arsferlur^ teda devient 
dersa. Nous aurons à reparler de ce fait (§ 22), 



S 2. VOYELLES. — Manière démarquer les voyelles longues. 

Les voyelles sont les mêmes qu'en latin : a, e, i, o, u. L'al- 
phabet étrusque, il est vrai, n'a pas de signe spécial pour l'o, 
qu'il représente ordinairement paru*. Mais il y a toute raison 
de supposer que le son o existait dans la prononciation. 
Quant aux tables en écriture latine, elles ont les deux lettres 
et V, qu'elles ne confondent pas entre elles, et dont elles 
font un usage conforme à l'étymologie. 

L'orthographe des Tables Eugubines, plus parfaite sur ce 
point que l'orthographe romaine de l'époque classique, s'at- 
tache à distinguer les voyelles longues des voyelles brèves. 
Elle se sert, à cet effet, de trois moyens : ou bien elle redou- 
ble la voyelle (aanfehtaf, eesona^ feetu, ooserclom), ou bien 
elle écrit deux fois la voyelle en séparant les deux lettres par 
un h [stahamUj spahamr^u^ naharkum, ahavendu^ sahate^ aha^ 
tripursalUy sehemeniar^ cehefij sehemUy sihitu, persnihimu, ano» 
vihimUj comohota), ou bien elle fait simplement suivre la 
voyelle d'un h (slahmuy spahmu, sehmenier^ çihçeda,podruAr- 
pei, struhçla). De ces trois moyens le troisième nous paraît 
postérieur au second, dont il est une abréviation. U faut ajou- 
ter que l'indication de la longue est souvent omise : à côté de 

1. Voir ci-dessus, p. 4. 



GRAMMAIRE OMBRIENNE. 315 

feetu on trouve, par exemple, nombre de fois fétu, à côté de 
çihitir on a çilir, à côté de strvhçla on a struçla. Voici la liste 
des mots qui présentent ces variétés d'orthographe : slahamu^ 
stahmuy stsunu; ahatripursaiu, ahtrepudatu, atrepudatu; 
arsmahcmiOy admamu; caterahamo, kateranîu; sahatam, 
sahate, sahta, sate, satam; trahaf, trafy trahvorfi; hahtu, 
hatu; kumnahkle, kumnakle; mantrahklu, mantra- 
klu; naharkum; spahatu, spatu; spahamu, spahmu; 
ahavendu; sehemeniar , sehmeniar, sehmenier, semenies; 
sehemUy semu; amprehtu, ambre tuto; eheturstahamu, etu- 
rstahmu, etudstamu; aviehcleir^ aviecla; cehefi; kukehes; 
fedehtru; rehte; frehtu; aanfehtaf; tehted im ; screA^o, 
screihtor; feetu; eesona; meerslu; frateer; persnihimUy pers- 
nihmu, persnimu; persnihimumOy persnimumo ; anovihimu; 
çihitir, çitir; amparihmu, amparitu; çihçeda;prepZoAo- 
tatUy preploiatu; comohota; struhçla, struqla,; podruhpei; 
uhtur, uhtretie; subuhtu. On peut ajouter ahtu, 
ahtim, ahtis. 

§ 3. Va BREF. 

A Va bref ombrien correspondent en latin : 

1*» Ya bref*; par exemple dans : ad ad,'ahesnes ahenis, 
Akedunia Aquilonia, abrons apros, aAru agro, anglom an- 
gulum, amfcamb, arçlataf arculatas, alfu albos, kapide ca- 
pide, habetu habeto, mani manu, salu salem, taçez tacitus, 
vasetom vacatum, karu caro, tafle tabulée, scapla scapulam, 
katles catuli, kaprum caprum, patine patri. Voyez en outre 
la première déclinaison et les noms neutres de la seconde. 

2°L'e ou Vi : an- in (devant les verbes); an- in (privatif); 
anter inter; ocar, nominatif correspond^ant aux formes la- 
tines comme acer, saluber, dans lesquels Ye est une voyelle 
de liaison; tuplak duplex. Comparez en outre spantim, 
spantea, spahmu, spafu, qui viennent d'une racine spend, 
correspondant au grec a-nivota. Le substantif mantrahklum, 
que nous expliquons par «mantele » (p. 117), renferme peut- 
être le verbe tergere. Dans les exemples qu'on vient de voir 

]. Par une confusion fâcheuse^ on se sert du même terme pour désigner la 
voyelle longue par nature, et la voyelle (il serait plus juste de dire la syllabe) 
kmgiie par position. Dans notre phonétique, long et bref doivent seulement s'en- 
tendre des voyelles longues ou brèves par nature. Ainsi, dans arrib. Va est bref 
par nature, quoique suivi de deux consonnes. 



316 GRAMMAIRE OMBRIENNE. 

on remarquera que Ta est toujours accompagné d'unn, r ou L 
3° Vo : kumaltu commolito; kumates commolitis. 
Sur une particularité des tables III et IV, voy. p. 290. 

§ 4. Va LONG. 

A Va long correspondent en latin : 

1" L'a, par exemple dans le nom propre Naharkum, qui 
correspond à l'adjectif latin Naricus, nom d'une population 
riveraine du fleuve Nar; dans le suffixe ahclmrt (kumnah- 
kle), qui correspond au latin âculum. Il est probable que 
nous avons aussi un a long dans asa ara, adres dXfïs^paée 
pace, subra supra, frateer fratres; dans les suffixes aJis et aris 
[iefralis^ verfale, stafïaris)] dans le suffixe at formant des 
noms ethniques (Atiiediate, Kureiate); dans le suffixe atus 
(adputrati). Mais dans ces mots l'orthographe de nos tables 
a négligé d'indiquer expressément la voyelle longue. Voy, 
aussi les noms de la r» déclinaison et les verbes de la 1" con- 
jugaison faible. 

2* au : ahtu aulem ; fato suppose un participe fautus^ de 
favere. 

3" ê. Dans la préposition-préfixe da =: latin de (cf. dat en 
osque); dans le suffixe aiitô (pernaies, pustnaies,pedaia), 
qui correspond au latin êitis*. Rapprochez aussi fahem^ que 
j'explique par le latin fœcem. 

§ 5. L'ô BREF. 

A Ye ombrien correspondent en latin : !• e, par exemple 
dans est est; tenitu teneto; peqiLO (pecudes); deéen decem; 
benes venies; ^remi^u (tremefacito); prusekatu secaio;seritu 
(servato); covertu convertito ; fer tu ferto; an^er inter; am- 
pentu impendito; ententu intendito; anferener (pour an- 
ferender]^ cf. les participes latins tels que ferendus; termnu 
termino; sersitu sedeto; tertiu tertium; destru dextro; ves- 
tra vestras; iveka juvencas. On trouve en outre Ye dans la 
syllabe réduplicative des verbes forts, comme pepurku- 
rent (cf. en ancien latin memordi, pepugi). Au vocatif des 
thèmes en ô : Tefre, Fisovie^ Sanéie. Dans le suffixe men 

1. Voy. p. 9, 



GRAMMAIRE OMBRIENNE. 317 

(umen, nomen). Cf. la déclinaison des thèmes en i (accusatif 
uvem = latin ovem). 

2«i. Exemples : en in; ed-ek id; er-ek is; ped quid; trefo 
tribum; etraf (iterum); stepl^itu stipulator; Kaselate (cf. Ga- 
sïlinum); kaleduf (cf. calidus] ; urfetam orbitam. Dans la 
première syllabe de mehe (mihi), tefe (tibi). Dans le sufOxe fêle 
{jpv/rtifele) = bilis. Cf. la déclinaison des thèmes en i, où l'on 
a des neutres pluriels en eu (sakreu perakneu] correspon- 
dant aux neutres latins en ia. 

En ombrien, e alterne avec i dans dersa dirsa; te^ust dir- 
mst; sestu sistu; pide pede; adiper adeper; trifo 
trefi; ahtripursatu ahtrepudatu; stiplatu steplatu; co- 
negos kunikaz; vistiça vestiça. A côté de en = latin tn, 
l'ombrien a aussi i(n], dans iseçetes (insiciœ), iuku (cf. in- 
vocatio). 

3* a. Ex. : nerf Lares (?); petur quatuor; vescles vasculis. 

4*' ouu : sevum (latin sollum pour solvum); persclum 
(poscere), peperscust (poposcerit); peimner (pulmentum); 
sumel (simul); sent sunt. Sur vepurus, vepuratu, 
Puemune, voy. p. 240, 298. 

Ve est une insertion euphonique dans : tiçel, katel, por- 
cer^ agevj frater. Cet e peut être allongé par compensation 
pour la chute d'une consonne', c'est ce qui a lieu au nomi- 
natif pluriel frateer (pour frairSy fraters), 

§ 6. Ve LONG. 

A Ye long ombrien correspondent en latin : 

1° e long. Ex. : ehe^ qui est la préposition latine e; ec dans 
acte, e{c)tantu (en latin ec-ce^ ec-4llitm); plener plenis; me/a 
mensa; prufe probe; rehte recte. Cf. les noms de la 5* dé- 
clinaison. 

2» î et ei. Voy. le S ^» 

3* œ. Ex. kvestur quœstor; pre prae. Cf. la déclinaison 
des thèmes en a : par ex. au datif tote Ij ovine. 

S 7. Vi BREF. 

A Vi bref ombrien correspondent en latin : 
!«> i. Ex. : ife ibi; it-ek id; lapuscom (lapydes); adipcs 
adipibus; kapi^e capide: trifu tribum; pis quis; pid quid; 



318 ORAIIMAIKË OMBRIENNE. 

vitla vitula; fikla (flngere); sHplo stipuler; tripler triplis; 
anstintu (instinguere) ; sistu sisto; tiçlu (dicare). Cf. la dé- 
clinaison des thèmes en i. 

%^ e, dans prusikurent comparé à tnsece (p. 248); tiçit 
decet; poniçiateT puniceatis. 

Vi représente probablement un jod dans Jupater = latin 
Jupiter. Cf. § 36. 

§ 8. Vi LONG. 

A Yi long ombrien correspondent en latin un i long, par ex. 
dans Ikuvinus Iguvini; filiu fîlios; vinu vinum; fisc 
(confisus); çihitir (accitis); cabriner caprini; vestis vestitus; 
sir (sis); sins sint. Cf. la déclinaison des thèmes en i6 
et en t. 

S 9. Eij ê ET I. 

L'orthographe ombrienne, comme Torthographe latine, 
présente dans les mêmes mots, tantôt et, tantôt a, tantôt i. 
Il est probable qu'il s'agit d'un son flottant entre l'e long et 
Yi long. Exemples : leiom liom; peihaner pihaner pehaner; 
ijoveine ijovine; veiro viro; apei ape api; poei poe poi; persei 
perse pei'si; porseiporse porsi; pusei pusepusi; podruhpei pa^ 
nupei putrespe pumpe; aveis avis; pera^rei peracri; pihor 
fei pihafi; aviecleir avieclir; tefrei tefri tefre; heriei herie; 
hereitu heritu ereiu; slahmeitei stahmitei; eine ene inu; 
vesleis vestis; screihtor screhto; neip nep; hertei{r) herter; 
es7nei{k) e s m i k ; Dei Di. Il faut remarquer que l'orthographe 
ei appartient presque uniquement aux tables en écriture la- 
tine*. Mais sur les tables en écriture étrusque on voit alterner 
dans les mêmes mots e et i. Exemples : enumek inumek; 
esuk esumek isek isunt; Çerfe Çerfi; avif avef; 
krikatrum krenkatrum. Cf. d'autres exemples dans la 
déclinaison des thèmes en o et en f, ainsi que des thèmes à 
consonnes. 

On ne sera pas étonné dès lors qu'à ces voyelles correspon- 
dent en latin : 

1» uni long. Exemples : es tu islum; etu ilo; screhto scrip- 
tum; preve privus; feliuf fllios; mehe mihî; tefe tibî. 

1. Les seules ezceplions sont: eikvasatis, eikvasese^ Kureiate, Peie- 
(jiate, qui sont des noms propres, eiti pes, où IV représente peul-étre un pré* 
fixe, et e ve i etu, dans lequel l't semble avoir la valeur d*un jod. 



GRAMMAIRE OMBRIENNE. 319 

2"^ un e long ; habilu habetu ; tursitu torreto. 

Notez encore rincertitude de Torthographe dans via et ve a, 
Kaselati et Casilate, feliuf et filiu. 

Il ne faut pas confondre avec la diphthongue ei le groupe eï 
en deux syllabes, que nous avons, par exemple, dans /eiïu, 
adv^tUj peïUj et qui a une origine à part. Voy. § 36. On doit 
également prononcer en deux syllabes e- iscwrentj où Ye repré- 
sente probablement le préfixe. 

S 10. Vo BREF. 

L'alphabet étrusque n'ayant pas de signe spécial pour To, 
il va de soi, quand cette lettre est figurée dans un mot, que le 
mot appartient aux inscriptions en écriture latine. Cependant 
Ton doit présumer qu'une partie des u sur les tables en écri- 
ture étrusque représentent des o (cf. § 1). A Vo bref ombrien 
correspondent en latin : 

1* bref. Ex. : ovif oves ; ostendu ostendito ; ocar ocris ; 
pople populo ; portaia portet ; porcaf porcas ; subocau sub- 
vocavi. 

2* a. L'ombrien, aux formes latines comme templu^ utiliay 
oppose des formes où la désinence est obscurcie en o. Exem- 
ples : prose^efo prosecta, adro atra, trio tria (dans trioper)^ 
arvio. Il semble que les tables en écriture étrusque aient été 
embarrassées pour marquer ce son, qu'elles représentent 
tantôt para, tantôt par u : arvia arviu, veskla vesklu, 
snata snatu, asnata asnatu. 

De même, le nominatif singulier de la première déclinaison 
est représenté tantôt par a, tantôt par u : à côté de pan ta 
muta« quanta multa » on trouve quatre lignes plus bas 
etantu mu tu « tanta multa » (V b 2. 6). 

3*» w, surtout devant une nasale. Ex. : mota multa ; gomia 
gumias ; poplom populum ; fratrom fralrum * ; com cum. Il y 
faut joindre onse, qui suppose une forme latine umsus, deve- 
nue par euphonie umesus umerus. Peu importe d'ailleurs que 
la nasale soit omise dans l'écriture : on a, par exemple, salvo 
salvum, to tum. L'influence de m sur la voyelle précédente va 
si loin, que dans des mots où Yu est organique, il se change 
en o; ainsi au supin : aseriato etu (observalum ilo) ;somo 
(= latin summum). Au sujet des infinitifs en om, tels que 

1. Mais on a avec un u le génitif pluriel pracaiarum. 



320 GRAMMAIRE OMBRIENNE. 

efrom^ aferomy aterom, on peut se demander s'ils appartien- 
nent à la 2" ou à la 4* déclinaison. 

L'o est encore représenté en latin par un u dans le suffixe 
ovius (Fisovius) = latin uvius (Vitruvius). 

k* 6 ou 1 : covortust conyerienl; Aomoniw hominibus. 

A Faccusatif singulier des thèmes à consonne : arsferturo 
= adfertorem. Mais cette correspondance est seulement ap- 
parente. L'o ombrien répond à l'a grec de wd^a, ''EXXTjvot, tandis 
que la désinence latine em est empruntée à la déclinaison des 
thèmes en i. 

L'ô en ombrien alterne avec â dans : comoltu kumaltu 
commolito; Prestote Prestate; Tesenocir Tesenakes. L'o 
alterne avec e dans covertu covortys, dans Tesenocir Tesonodr. 

S 11. L'o LONG. 

A Vo long répondent en latin : 

1* ô. Ex. : nome nomen; proseéeter prosectis; comoAo^ocom- 
mota; -4 cersonia Aquilonia; abrof wpros. Il est remarquable 
que les mêmes tables qui, à l'accusatif pluriel, écrivent (zbrof, 
verof, ont d'autres fois w, uf : aviehcluf^ vitlu, toru, filiuj peiu, 
rofUj calersu. Je crois que cette orthographe est due au mo- 
dèle en écriture étrusque. Aux exemples qui précèdent joi- 
gnez la première personne en o : subocoy stiplo. 

20 a long. Aux participes latins en atus correspondent des 
nominatifs en os : pihoSj conegos. Les tables en écriture étrus- 
que mettent pihaz, kunikaz. Aux nominatifs comme C/r- 
binas correspondent des nominatifs en os : Casilos, Par ex- 
ception, on trouve (VI 6, 5, VII a 8) un o à l'ablatif singulier 
de la première déclinaison : sopo postro. Peut-être Vu de mani 
nertru (p. 151) et l'w final de supru (IV 3) sont-ils dus à un 
obscurcissement analogue. 

3* au*. Exemples : ote GiUt ; frosetom (fraudare); toru tau- 
ros ; fons (favere, Faunus) ; ose suppose un participe auxus, 
osatu un fréquentatif auxato. Il faut joindre uhtur auctor, 
uhtretie (auctoritas), dans lesquels u doit représenter un o, 
comme on le voit par l'inscription citée p. 232. 

L'ombrien a-w (cf. subocau) s'est contracté en o dans vestkos 

1. Festus, édition MûUer, p. 238. [Plotos appellant] Umbri pedibus planis [na- 
tos. Hinc soleas dlmidiatas, quijbus utuntur in venando^ [quo planius pedem 
ponant, vojcant semiplotia. Et [.... unde et Maccijus poeta, quia Umber Sarsioas 
erat, a pedum planitie initio Plotus, postea Plautus cœptus est dici. 



GRAMMAIRE OMBRIENNE. 321 

(VI b 25) pour vesticaus. Peut-être portust (VU b 3) est-îl une 
faute du graveur pour portost, 

4» û long. Exemples : rofa rufas ; toco tuccetum ; voeu 
luco (?) ; poniéiater puniceatis. Il est probable que Tu, dans 
les mots latins, vient de la diphthongue ou. 



§ 12. L'UBHEF. 

Pour la raison indiquée § 10, nous emprunterons de préfé- 
rence nos exemples aux inscriptions en écriture latine. A Vu 
bref ombrien, correspondent en latin : 

V u. Ex. sub sub; subra supra; dupler duplis; putrespe 
utriusque; fuiest fuerit; tua tua. Dans les désinences passi- 
ves : emantur, tursiandu. 

2° 0. Ex. /uveJovi; citmaco cornicem; iwrsiandu torreantur. 

3® a ; vufru vafrum. 

4"^ e. Ex. dupursus bipedibus ; peturpursus quadrupedibus ; 
pepurkurent precati sunt. 

5<* i dans adputrati arbitratu. 

6° y dans lapuscum lapydiscum. 

L'ombrien fait alterner 6 et w dans le thème ped « pied ». On 
a, par exemple, l'ablatif persi « pede », mais dupursus « bipe- 
dibus», joe^rpiirsitô « quadrupedibus », airipursatu^ verbe dé- 
rivé d'un substantif signifiant trépied. 



§ 13. u LONG. 

A Vu long correspondent en latin : 

l"" u long. Ex. kuratu curatum; Jupater Jupiter; muuc- 
klu munia. 

2° o long. A l'ablatif singulier des thèmes de la seconde 
déclinaison : termnu terminç; podruhpei utroque; panupei 
quandoque. Comparez ci-dessus, page 13. A l'impératif : piAahi 
piato, prusekatu prosecato, fertu ferto. Dans le suffixe 
tur = latin tor. Ex. arsferlwro adfertorem; kvestur quaestor. 
Il y a encore un certain nombre de mots qui se trouvent seu- 
lement en écriture étrusque, et dans lesquels Vu est pro- 
bablement long et serait représenté par ô en écriture latine : 
admune, Petrunia, Vesune, Puemune. 

On voit les tables en écriture latine hésiter entre u et Or 
Ainsi au nominatif pluriel de la 2* déclinaison, YI a emploie 

21 



322 GRAMMAIRE OMBRIENNK. 

d'abord la désinence or : arsmor^ iotcor, tuderor^ dersecor, sii- 
bator, screihtor; plus tard, le graveur met toujours ur, prin- 
vatur, taéetur^ Jovinur, A Taccusatif pluriel, on a abrof VII a 3, 
sorso VI b 38, mais vitlu toru VI b 43, filiu VI b 3, rofu, peiu 
VII a 3. 

Sur Vu de nertru^ qui est peut-être pour a long, voy. § 11. 
Il faudrait alors corriger ce que nous avons dit p. 151 sur le 
genre de manus en ombrien. Cf. supru (IV 3) qui est peut- 
être pour supra. 

S 14. ÉLISIONS ET CONTRACTIONS DE VOYELLES. — DÉVELOPPEMENT 

DE lH en ij, DE l'u en UVy OV. 

Vi suivi d'une voyelle a été élidé dans vestiça (à côté de 
vestiçia); puniçate à côté de poniéiater; façu à côté de 
façiu ; combifiunéust à côté de combiflanéiust ; purtinçust à 
côté de purclinsiust ; skalçc à côté de scalsie (p. 123); Ru- 
pina, spina à côté de Rupinia, spinîa; Horse à côté de 
Hudie. Il en est probablement de même de Ve dans prîn- 
vatus, pour prinveatus. Ce mot nous offre également 
l'exemple d'une contraction, étant pour pre + inveatus. 

Ui se contracte en i. On a, par exemple, sim pour &mm, sif 
pour suif; purditom pour purduUom; purtiius pour pur- 
tuiius; filo pour fuitom\ frif pour fruif. De môme à l'ablatif 
des thèmes en u: mani, trefi, adputrati sont pour manui, 
trefui, adputratui. 

La voyelle longue écrite ci, e, i (voyez plus haut, § 9) est 
une contraction pour ie au datif singulier des thèmes en io. 
Ex. Fisei^ Fisi à côté de Fisie] Grabovei, Grabovi à côté de 
Grabovie; Saçe à côté de Sansie; Marti à côté de Martie ; 
lovi à côté de lovie; Çerfi à côté de Çerfie. 

lo se contracte en i au nominatif et à l'accusatif singulier 
des thèmes de la 2« déclinaison : Aiiersir^ dutim^ tertim, Fi- 
sovirUy Sansi(m), adkani(m). 

Uo se contracte en u- dans joe/wr quatuor. 

Les suffixes se présentent ordinairement sous leur forme la 
plus courte. Nous voyons se contracter : 

tero en tro : etraf, mestru, putres, destru, nerlru, pos- 
tra, pretra; 

colo en clo: pihaclu^ manirach, sufedaklu, kumnaklo, 
naraklum, muneklu, ehy olklu. vesclir^ perscin; 



aRÂMMÀIRË OMBRIENNE. 323 

meneninn:nomner (iponrnomener), umne (pour unicne), 
kumne (pour kulmene)^ pelmner (pour pelmenev^ ; 

meno en mno : termnu (latin termino). 

De même on a : poplom, latin populum; fondlir^ latin fon- 
tuli(?); katles, 1. catuli; vitlaf, 1. vilulas; anglom^ 1. angu- 
lom; seples, 1. simpulis; Treblanir, 1. Trebulanis; cf. stiplOy 
1. stipulor. 

Une voyelle a été également supprimée : 

A l'impératif des verbes de la 3« conjugaison : comoltu, co- 
verlHj revestUj ampentu ipour comoletUj covertetu^revesetu, am- 
pen{d)etu. 

Au nominatif singulier des participes de la r« et de la 2* 
conjugaison : pehos, pihaz pour pehatus^vestis pour vestUus, 

Au nominatif singulier dés thèmes en atis^ désignani 
l'origine ou rexlraction. Ex. Casilos (pour Casilatis). 

L'i suivi d'une voyelle se dédouble parfois en ij (écrit ii). 
Exemples : triia, triiuper, Atiiedies, heriiei, et les 
mots formés à l'aide du suffixe io comme Klaverniie, Kas- 
truçiie, Kluviier, Vuçiia, Vehiies. Joignez-y iiovie 
(VI b 35) pour iovie, à moins qu'il n'y ait faute du graveur. 

L'w, quand il est suivi d'une autre voyelle, se développe 
parfois en wv, ov, c'estr-à-dire qu'il prend le son d'un w anglais. 
Des traces de ce phénomène se trouvent aussi en latin, où on 
lit sur des inscriptions INGENVVAE (1. N. 3543), SVVO (G. I. 
L.I. 1242), SOVEIS [Ib. 198), etc.* Comme l'écriture latine n'a 
pas de signe spécial pour le i;,nous avons sur les tablesVl-VII 
l'orthographe VV, OV; les tables en écriture étrusque,qui pos- 
sèdent un v, mettent uv. Ex. SALVVOM (VI a 41), SALVVA (VI 
a 42), AVVEI (VI a 3), TVVA (VI a 42), TOVER (VI b 30 deux 
fois), PVRDOVITV; aruvia, prinuvatus, mersuva, ma- 
nu ve. Vu va jusqu'à absorber la voyelle suivante au parfait 
subocauVy subocaUj ainsi que dans sopir (pour sve-pir). 

Il semble que le v ou Yu ait quelquefois à lui seul la valeur 
du groupe liv. Ainsi Eikvasatis, Eikvasese, Traekvine 
sont des noms propres qui renferment tous trois le nom 
d'iguvium, et qu'il faut sans doute prononcer Eikuvasatis, 
Eikuvasese, Traekuvine. De môme, Piquier est pour Pi- 
quvier, et nous avons traduit tekvias comme étant pour 
tekuvias (p. 262). Il y faut peut-être joindre iveka pour 
iuveka (latin juvenca). 

1. Scimcbardt. Vulgàrlatein* II) d. 521. 



3â4 GRAIOIÂIKE OMBRIENNE. 

CONSONNES. 

S 15. K ou C. 

La gutturale forte est écrite K sur les tables en écriture 
étrusque, C sur les autres. A cette lettre correspondent en 
latin : 

1* c. Ex. Aa6ru caprum, kuratu curatum, prusekatu pro- 
secato, fakust fecerit, p'eperscust fopoBcerit ^ scapla scapula, 
peico picum, cumoco cornicem, com cum. L'enclitique e/c ou 
A, qu'on trouve & la fin de enumek, esumek, esocy enuk, 
etc., correspond auc de hic^ hœc^ hocj tun-Cy nwnrc. En om- 
brien, ce k final est souvent omis* par l'écriture : on a, par 
exemple, dans des passages identiques, enuk et enu,edek 
et erse^ esmik et esmei^ esuk et esu, esumek et esome^ etc. 

2^" fu. Akedunia Aquilonia; kukehes coinquies. 

3"* g. Ex. peracrei (composé de ager)y ainsi écrit douze fois. 
On se serait attendu & une forme peragrei. Peutr^tre le modèle 
étrusque a-t-il influé sur le graveur. On a de même ancla à 
côté de angla. 

On va voir (§ 16) que le k prend le son d'une sifflante de- 
vant e ou i. Il y a toutefois un certain nombre d'exemples où 
le k se maintient devant ces voyelles : Tesenakes, Tesench 
cir; todceir; vuke; fratreci^; Jabusce; Naharce; Twrsce, Peut- 
être le maintien du k s'explique-t>-il par la circonstance que 
dans ces mots Ye ou Vi ou Vd tient la place d'une ancienne 
diphthongue oi. Citons encore ici kebu et cehefi. 

Nous voyons le k alterner avec ç dans Pupdikes, Pupdi- 
çes. Une place à part doit être donnée kpocer^ où Ye est une 
insertion euphonique {$ 14). 

S 16. Ç, é. 

Devant un e ou t, le k prend un son sifflant qui est repré- 
senté sur les tables en écriture étrusque par d, sur les tables 
en écriture latine par à. Ex. çersnatur cenati; éesna cena; 
éihitir cîtis; çimu du thème pronominal qui a donné citra en 
latin; fa ci a faciat; pruseçetes prosectis; deéen decem; cur- 

1. Fratreci peut venir d'un substantif de la 2* déclinaison (fratricus) aussi bien 
que d'un nom de la 3* (fratrex). 



GRAMMAIRE OMBRIENNE. 325 

nase comice (à côté de cumaco comicem) ; tiçit decet; Kas* 
truçiie Castrucii. 

On trouve quelquefois cette lettre devant un a ou un u : 
vestiça, puniçate, purtinçust, combifianéust. Mais alors 
un t a été élidé (pour vestiçia, puniçiate, purtinçiusl, 
combiflanéiust), V. § 14. 

On rencontre également cette lettre devant un /. Ex. Ar- 
çlataf arculatas; strvéla struecula. Mais alors une voyelle 
brève a été supprimée (pour arçelataf, struçela). Sont 
formés de même tiçlu, diéler (du verbe dicare) et preoiéUxtu 
d'un substantif viêla venant de vincere. Sont d'origine incon- 
nue ereçlu et kurçlasiu. 

8 17. Q. 

Cette lettre, qui se trouve seulement sur les tables en écri- 
ture latine, est employée & la façon du coppa grec pour mar- 
quer le k devant un u, Ex. dequrierypequo^ peiqu\ Piquier, 
Les tables en écriture étrusque mettent tek u ries. 

S 18. 6. 

Cette lettre se trouve seulement sur les tables en écriture 
latine. Elle correspond au g latin. Ex. gomia gumias ; cmglom 
angulum ; agre agri. 

Après un n, le c s'affaiblit en g : ivenga juvenca. On peul 
comparer en latin quadringenti. Il faut peut-être ranger ici 
cringatro et a/rvglaf. 

Les tables en écriture étrusque écrivent kumiaf, iveka, 
krenkatrum. 



S 19. H. 

Il a été déjà question, S ^j ^^ 1'^ servant à marquer les 
voyelles longues : dans ce cas il est seulement un signe or- 
thographique. Mais il peut aussi être une lettre ayant sa va- 
leur propre. Ex. habetu habeto; homonus hominibus; Ae- 
riest (futur d'un verbe Aer qui se retrouve en latin dans 
iierus, Herie) ; hostatu du même thème qui est dans le latin 

1 . k côté de raccusatif peico. 



326 GRAMMAIRE OMBRIENNE. 

hostilius ; le thème pronominal /ton, avec ses dérivés hondra 
hondomuy hunt, huntak, huntia, qui est probablement pa- 
rent du latin ^ic Accc /ioc. Sont d'origine inconnue hapinaf, 
hebetafj hondUj holtu, 

La prononciation de cette lettre devait être assez faible, car 
elle est souvent omise.. On trouve Tun à côté de l'autre : 
heritu, ère tu; hebelafe, ebetrafe; anhostatu^ anhosiatir, 
anostatu^ anostatir; erahont, erihont^ erontj euronty era- 
runt. 

D'autres fois h semble uniquement destiné à séparer deux 
voyelles. Ex. ahesnes aeneis; pehatu piato; stahitu^ stahir 
tutOy staheren du verbe staio. 

Il est peut-être organique dans mehe (cf. tefe) et dans Ye- 
hiies. 

S 20. X. 

Cette lettre, suivie d'un s (v. p. 228), se trouve une fois sur 
la table VII b : fratreœs, La t. V a fratreks. Le mot latin 
dexter est toujours écrit par uns:testru, desira/m. 

S 21. T. 

Sur les tables en écriture étrusque, on trouve souvent le i 
là où l'étymologie exigerait un d. Gela tient à une circon- 
stance particulière dont il sera question § 22. Nous emprun- 
terons donc de préférence nos exemples aux tables VI et VII. 

Au t ombrien correspond ^.en latin : Ex. tefe tibi; tua tua; 
ioru tauros; trifo tribum; Jupater Jupiter-^ villa vitulas; des- 
tram dextram; benw^ent venerint; et et; post post; pihatu 
piatc 

Un ^ final est souvent négligé dans l'écriture : pus(t), 
pos{t); heries(t); purtuvies{t); anpenes{t); ampre- 
fus(t); benus(t); fu8[t)'y covortu8(t); staheren(t); ha- 
bia(t); fuia(t); feia(t); teda(t), dir$a{t)] aseriaia{t); por- 
taia[t)\ habe(t). A la 3» pers. plur. du parfait on a benusOy co- 
vortuso ipoxxv benus-sonty covortus-sont. De même eruhu pour 
eru-hunt. 

§ 22. Le d ou r8. 

Entre deux voyelles ou & la fin d'un mot, le 4 ou rf a pris 
un son sifflant analogue au son du 5 en grec moderne. Ce son 



GRAMMAIRE OMBRIENNE. 327 

est représenté par rs sur les tables en écriture latine. Ainsi 
Tablatif latin pede est écrit pedi sur la table I eipersi sur la 
table VII. Le nom d'adfertor s'écrit adfertur sur II a et ars- 
fertur^xxv VI. Quand on rencontre le groupe rs sur les tables 
en écriture latine, il y a donc toujours lieu de se demander 
si c'est r-|- s (comme par exemple dans tursitu iovTtio) ou si 
c'est un ancien d. Quant à la raison de cette transcription, 
deux explications sont possibles. Ou bien Ton a cru vérita- 
blement entendre une vibration de la langue avant la sif- 
flante, en sorte que le groupe RS serait destiné à flgurer la 
prononciation ; ou bien, ceux qui ont transporté en écriture 
latine les anciennes inscriptions en caractères nationaux 
ont-ils pris le T pour un r : mais comme la langue parlée lui 
donnait la valeur d'une sifflante, comme le r était d'ailleurs 
représenté déjà par la lettre 0, ils écrivirent RS. Pour rappeler 
que le d des anciennes tables a perdu le son pur de la den- 
tale douce, nous le transcrivons par un d pointé. 

Voici les mots où se rencontre cette lettre. Nous joignons la 
transcription en caractères latins toutes les fois qu'elle se 
trouve sur nos tables, et nous mettons à côté l'étymologie 
quand elle est connue. 

Adfertur arsferiur adfertor; adveitu arsveitu advehito; 
adputrati arbitratu; ad ad; pedi^erst pede^ ahtrepudalu 
atripursatu (d'un mot tripos, tripodis?) ; le verbe redoublé did 
ou ded « donner » a donné naissance aux formes teda dersa, 
tedust dirsust, atedafust andersafust; les pronoms neutres 
id, pid (latin quid), pud (latin quod) se trouvent en compo- 
sition avec les enclitiques ek, ei dans ed-ek, ped-e, pid-i, 
pud-e. Les tables YI-VII transcrivent erse^ persei^ perse^ 
persi, porsi. L'ablatif singulier kapide, transcrit capirse sur 
VI, correspond au latin capide. L'ablatif pluriel adepes est 
parent du latin adipihus. Le nom propre Atiiedius est trans- 
crit Atiersiur et Tadinate est transcrit Tarsinate : les formes 
latines sont Attidii et Tadinaies, L'adjectif kaleduf, que VI 
transcrit calersu, correspond à calidus, Meds est probable- 
ment parent de modus. 

Sont d'origine inconnue : ampedia, fedehtru, Hudie 
(transcrit //orse), pedu m (transcrit joersom), pedaia (trans- 
crit pers(iea]^ neidhabas, pruzudc, Pumpedias, zedef 
(transcrit se/se) , s u d u m (transcrit sorsom), vape de (transcrit 
vapersus]y tehtedim. 

Dans les mots suivants d est devant une consonne. Mais il 



328 GRAMMAIRE OMBRIENNE. 

le faut supposer suivi d'un scheva: admune, tedte, tedtu 
(transcrit dirstu)^ etudstamu (transcrit e^urstofemu), nudpe- 
ner. II est précédé d'une consonne dans tribdiçu etpupdiçe. 

Dans les mots suivants, d est représenté en latin par un l : 
Akedunia Aquilonia, famedias familiœ, kadetu calato, 
udetu oleto (?). Le nom de ville moderne est L'Acedogna. Les 
tables en écriture latine transcrivent Acersonia^ carsitu. Un 
certain nombre de mots qui se trouvent seulement sur les 
tables en écriture latine ont un RS, lequel peut faire soup- 
çonner avec plus 'ou moins de certitude un ancien d. Ce 
sont : dupursus « bipedibus »ypeturpursus « quadrupedibus », 
virseto « visum », avirseto « invisum », n&i*sa « ne.... dam », 
sersUu « sedeto », mersei (cf. meds), arsmory arsmatia (cf. ad- 
mune), dersicurent (forme redoublée du verbe die). 

Sont d'origine inconnue : arsie^ arsir^ dersecor^ ca/rsoniy 
mersta, smursim, vasirslom. 

Il faut encore remarquer, au sujet de celte transcription 
par rsy que le r est quelquefois omis : ainsi l'on trouve Ace- 
Sonia k côté de Acersonia^ atripusatu à côté à'airipursata. 
D'autre part le préfixe ad est quelquefois transcrit ar : arfer- 
tur^ a/rveitu. Je crois qu'alors le r représente un changement 
de prononciation, comme quand en latin advena^ advolare 
est devenu arvena^ arvolare. 

Ajoutons enfin que le d, quand il est final, peut tomber ou 
être omis dans l'écriture; ainsi l'on trouve a au lieu de ad : 
ex. asama (ad aram), tertiama spantim (ad tertiam liba- 
tionem). 

Cela prouve que ce son était assez faible ; une autre preuve, 
c'est que les thèmes finissant par un d ou rs, s'en dépouillent 
devant le f de l'accusatif pluriel : ainsi kapid capirs fait à 
l'accusatif pluriel kapif, et vaped vapers fait vapef. 



S 23. D. 

Le d a conservé sa valeur de muette dentale douce quand il est 
initial. Les tables en écriture latine ont alors un D; quant aux 
tables en écriture étrusque, elles mettent un T. Ex. duf duo; 
deéenduf Aec^ia duo; dequria decuria; duples duplis; destram 
dextram; deitu dicito; da (osque dat) de; dirs- (forme redou- 
blée du verbe « donner », cf. 5(ôa)fit) ; diçlom de la racine qui 
se trouve dans dicare. 



aRÂMMAIRE OMBRIENNÇ. 329 

Sont d'origine inconnue : dersecor^ dersva^ difuCy deveia. Les 
tables I-Y mettent: tuf, tupler, tekuria, testru, teitu, 
tid-, tiçlu, tes va. C'est probablement un d que représente 
aussi le t initial de tiçit decet. 

Un ancien t s'est affaibli en d dans adrer atris, podrvhpei 
utroque, ander inter, andendu intendito, ostendu ostendito, 
prevendu prœvenito, tursiandu torreantur. On y peut joindre 
hondra, hondomUy Honde^ fondlir^ mcmdraclOy persondrOy ran- 
derriy hondu. Dans tous ces mots l'ancien t est suivi d'un r ou 
précédé d'un n. L'action d'un n sur le t ne se vérifie pourtant 
point toujours : ainsi le t s'est conservé quand il est final 
(sent y dersicurenty -horU). 

On trouve un d médial dans quatre mots : tesediy Corediery 
tudevy Padellar; en écriture étrusque, tenzitim, Kureties. 
On doit supposer que le d est l'affaiblissement d'un ancien t, 
affaiblissement dû à la position entre deux voyelles ou à la 
présence d'un n non marqué dans l'écriture.* Il faut ranger 
encore ici l'adjectif todcorriy todceir (on trouve une fois totcar). 
La forme complète serait sans doute todecorriy todeceir. 



S 24. N. 

A n correspondent en latin : 

!• n. Ex, naratu narrato, neip neque, nome nomen, nutner 
nummiSy mani manu, benurent venerint, karnus (carni- 
bus), homonus (hominibus), en in. 

2" m. Ex. onse umerus (pour umesus, umsus); desenduf 
decem duo; le préfixe an dans an-ferener correspond à am, 
plus anciennement amb. Sans sortir de l'ombrien, on trouve 
anpenes à côté de ampentu, venpersuntra à côté de 
vempesuntres. 

3» 1 (?). Sur nerf=LareSy voir page 92; naraklum = lara- 
rium, voir page 275. Le changement inverse se trouve dans 
entelvSy cmtpelus (§31). 

TV pour nd, — De même que chez Plante dispendUCy disten- 
due deviennent dispenniiCy distennitey de même le groupe om- 
brien nd s'assimile en nn. Mais d'ordinaire l'orthographe se 
contente d'un seul n. Ponne (VI b 43. VII b 2) répond au latin 
cunde dans ali-cunde ; le plus souvent on écrit pone, pune. 
Pane quamde; panupei quandoque; pihaner piandi; anferener- 
circum ferendi. 



330 GRAMMAIRE OMBRIENNE. 

N est souvent omis dans récriture : 

1° Devant s (cf. en latin cesor^ cosenHunty cosol). Ex. fos à 
côté de fons; cLseriaiay aseriater^ aserio à côté de aixseHatOy 
anserialu; tesedi à côté de tenzUim; dirsas à côté de dirsans; 
etaias à côté de etaians. Ainsi s'expliquent les formes conmie 
aseçetes pour an-seçetes^ astintu pour an-stintu, 
i-seçetes pour in-seçetes. 

2" Devant ç. Ex. Saçe, Saçi à côté de Sansie. 

3» Devant k. Ex. iweka, = ivengar; krikatrum = krenka- 
trum, cringatro. 

4® Devant t. Ex. hutr a. ^hondra; persutru=persuniru; 
vepesutra = vempeswnires; xxsielu = o$tendu; furfat=/Mî^ 
fcmt; ditedsif nsi == andersafysi; atentu à côté de andendu, 

5» Devant f : aferum afero à côté de anferener. 

6^ Devant v : iuku pour in-vuku. 

7* A la fin d'un mot. Ex. nome (nomen), posti à côté de 
pustin. Cette omission est surtout fréquente à la Qn de 
la postposition en : asame{n)j todcome{n]y anghme{n)y vervr- 
fe{n)y Fesnafe[n)^ vapefe{n)y etc. 

Voir aussi § 28. 

S 25. P. 

Au p correspondent en latin : 

1° p. Ex. pose pace; parfa parra; poplo populum ; pâtre 
patrî; pehatu piato;porto/it portato; peia piceas ; joeçuo (pe- 
cudes); post post; p/ener plenis ; pre prac; dupursus{ bipedi- 
bus); prufe probe; capirse capide; dupler duplis; scapla sca- 
pulam. Le préfixe pur correspond au latin po7^ [por-rigere). 

2* qu. Ex. pid quid ; poe qui; pune — cunde; pan ta 
quanta; panupei quandoque; pumpe cunque; nnp neque; 
quelquefois le qu test tombé en latin : putrespe utriusque. 

A ces mots, qui se rattachent tous au pronom relatif, il faut 
ajouter pelur quatuor. Sur cette correspondance entre qu et 
p et les phénomènes analogues dans les autres langues, voy. 
Baudry, Phonétique^ p. 110, Ascoli, Fonologia, 

S 26. B. 

Le B existe dans Talphabet étrusque : toutefois les inscrip- 
tions en caractères étrusques, comme les vieilles inscriptions 
romaines, mettent parfois le P là où Tétymologie exigerait un 



GRAMMAIRE OMBRIENNE. 331 

B. On trouve, par exemple, Treplanes, amprehtu, ampre- 
fus. La même table donne hapina et habina (I a 24, 27). 
Cette incertitude de Torthographe s'est parfois étendue aux 
tables en écriture latine : on a, par exemple, Icupvsco (YII a 47) 
et labtiscer (VII a 12). 

Au 6 correspondent en latin : 

l"" b. Ex. bwn bovem ; habetu habeto ; Trebla/neis Trebulana; 
sub- (dans svhocaUy su bu h tu) sub-; amb- (dans amboltu) 
amb-. 

2« V dans benitël, bemt/rent, bennso du verbe venio '. Peut-être 
dans cambifiatu (voy. p. 54). 

3" p, devant un r. Ex. abrum aprum ; kabru caprum; subra 
supra. L'orthographe ombrienne a parfois gardé le p, quand 
la prononciation inclinait déjà vers le b. On trouve, par 
exemple, apruf et abrum; kaprum et kabru, cabriner; 
supru et subra, subra. Peut-être le b tient-il la place d'un 
ancien p dans tribriçu, tribriéine. 

Sont d'origine inconnue : berva, ebetrafe, habina, Grabove^ 
kebu, Trebe, RiUnnam. 

S 27. F. 

A f correspondent en latin : 

V f. Ex. frater fratres ; filiu filios ; façia faciat; farer far- 
ris ; fn fruges ; aferom circumferre. 

2* b. Ex. ife ibi ; prufe probe; trifor tribus; rufra ru- 
bras; vufru vabrum; le second f de furfant februant; ur- 
feta (orbita?); alfer albis; le suffixe fêle [puriifele] = latin 
bilis (mirabilis). 

Le groupe ombrien rf est parfois assimilé en rr^ r chez les 
Romains. Ex. parfa parra; Cerf us Cerus (?), Çerfia (Gères?). 

3»s. Sur ce phénomène de phonétique, voy. p. 6 et 16. 
Ex. ira/* trans; me/amensa; spefay spafu (formes du verbe 
fTKMtû) ; trahvorfi transversim ; les accusatifs pluriels de toutes 
les déclinaisons, comme vitlafy abrofy^y'ity kastruvuf, nerf^ 
kapif. Le f final devait être d'une prononciation assez faible, 
car il est souvent omis. On a ira, vitta^ ovi^ fri^ kapi, etc. 

S 28. M. 

A m correspondent en latin : 

l"" m. Ex. mehe mihi; mani manu; moiar multae; Marti 

Sur ce verbe, voy. Curlius, Grundftï^e, n» 634, 



d32 GRAMMAIRE OMBRIENNE. 

Marti; mestru magistra; homonus hominibus; nome no- 
men ; poplom populum. 

2*" n. La postposition en est quelquefois écrite em, surtout 
sur la table I 6. Ex. ahtim-em, Akeduniam-em, va- 
pef-em. Ce changement est dû probablement à un phéno- 
mène d'assimilation ou d'accommodation. On a de même sur 
I b deux fois numem pour numen (= latin nomen). Dans 
Acersoniem (VU a 52) pour Acersonie-\-en^ le changement a 
été occasionné par la dissimilation. 

Sur ocrem, Fistem, toleme^ voy. p. 80 ss. Umtu ungito est 
probablement pour umb-tu. 

3" mn. L'impératif moyen en mw, mo, par exemple, pers- 
nimu^ cateraha/mOy arsmahcmiOj est probablement pour per&- 
nimnUy caterahtrninor, a/rsmahamnor. Cf. en latin ahmintASy et 
les impératifs comme progredimino^ antesta/mino (Bopp, Gramr- 
maire comparée^ § 479). De môme ferime, qui alterne avec /♦- 
fine, est peut-être pour ferimne. On trouve toutefois le groupe 
mn en ombrien : nomner^ kumne, kumnahkle, umne, 
pelmnety termnes, tremnu^ tikamne. 

M est souvent omis dans l'écriture. Ainsi Ton a apretu et 
amprehtu, ambretuto; vepesutra et vempesuntres; 
apentu et ampentu; kumpifiatu et kupifiatu; le mot 
se pi es correspond à simpulis. C'est surtout à la fin des mots 
que m est souvent omis. A l'accusatif singulier : panta 
muta (pour pantam mutam), puplu (pour puplum), 
vinu (pour vinum), persclo (pour persclom), uve (pour 
uvem), trifo (pour trifom)^ arsferturo (pour arsferturom)^ 
uhturu (pour uhturum), cumaco (pour cumacom). Tio 
tiu (pour ^iom, tium). Au génitif pluriel : hapinaru (pour 
hapinarum], sestentasiaru \xTïia.sieLrUj pihaclOyproseéetOj 
fratru, buo. A l'infinitif : afero (pour aferom)^ eru (pour 
erum), façiu (pour façium). Au supin : anzeriatu (pour 
anzeriatum). A la fin de certaines particules : eno (pour 
enom); ene (pour enem); co pour com^ ku pour kum, par 
exemple dans deatrucOy nertruco. Cf. le préfixe ku : kuveitu 
convehito, kuvertu convertito. 

• 

S 29. V. 

Le V dans l'écriture latine n'est pas distingué de Vu. Hais 
dans l'écriture étrusque il est représenté par un signe & part. 
On le trouve, par exemple, dans vinu vino, vitluf vitales, 



GRAMMAIRE OMBRIENNE. 333 

via via, veskla vascula, uvef oves, iveka juvencas, 
Juve Jovi, prever privis. Kvestur qusestor est probable- 
ment un mot emprunté. 

Sur le développement d'un y en tev, ov, et sur les mots dans 
lesquels un v paraît tenir lieu de uv, ov, cf. $ 14. 

On a indiqué la possibilité que dans vuku, rapide, Vu- 
çiia le v initial tienne la place d'un ancien 1. 

Sont d'origine inconnue, vatuva, vufetes, Vufiune, Ve- 
sune, berva, felsva, sviseve, klavlaf, derava. 



§ 30. R. 

A r correspond en latin : 

!• r, Ex. re (ablatif de res); revestu revisîto; rehte recte 
rufra rubras; abrof apros; kabru caprum; subra supra 
adrer alris; kuraia curet; veiro viros; Marte Marti 
fer tu ferto; par fa parra; porca porcas; termnom terminum 
cumaco cornicem; supeme superne; arçlataf arculatas 
adfertur adfertor ; ander inter; emantur emantur. 

2« rr. Ex. forer farris, naratu narrato (mais peu^être fau- 
drait-il écrire en latin narato, v. p. 67). 

3" d. Les seuls exemples sont arfertur employé deux fois 
(VI a 3 VII 6 3), et arveitu (I b 6). 

On trouve aussi en latin des exemples du même phénomène : 
a/rferia^ arbiier. 

Sont d'origine inconnue randemy berva, ezariaf , ereçlu, 
erus, veres, pistuniru. 

Un r est parfois transposé à l'intérieur du mot : ainsi dans 
pepurkarent la syllabe purk correspond à prec du latin precari; 
furfant répond au latin februant et tefra représente peut-être 
l'ancien mot strebula employé par Plante. 

De même qu'en latin on a poscere pour porscersy tostus pour 
torstuSy msum pour sursum^ prosa pour prorsa^ de même en 
ombrien Yr est souvent supprimé ou assimilé devant un s, 
surtout quand ce s est encore suivi d'une autre consonne. On 
a par exemple, pepescm k côté de peperscust^ te s va, desva & 
côté de dersva^ fasio à côté de farsio, pesnimu à côté de pers- 
nimw, pesclu à côté de persclu^ éesna k côté de çersnaturj Tus- 
com à côté de Turskum. Même quand s n'est pas suivi 
d'une autre consonne, le r précédent peut manquer. On a Tme 
k côté de Turse^ tus et u & côté de tursitu. 



334 GRAMMAIRE OMBRIENNE. 

Dans les exemples qui précèdent le groupe rs est organique, 
c'est-à-dire qu'il se compose de r+s : quand r$ est destiné à 
représenter le d étrusque, r est pareillement omis en cer- 
tains mots. Mais peut-être ici le graveur a-t-il simplement 
oublié Tune des deux lettres de ce groupe un peu convention- 
neL Cf. S 22. 

Un r final tombe souvent dans les désinences du passif : on 
a herte à côté de herter; emantu à côté de emantur; tur- 
sianduy pour tursiandur. De même, la poslposition per est 
plusieurs fois écrite pe, Enfm sur les tables où un s final est 
changé en r, on peut dire que c'est le r (et non le s) qui 
tombe. Ex. agre casiler, agre tlatie^ ocrer Fisie, Cf. §§ 32 et 34. 

S 31. L. 

A un l ombrien placé à l'intérieur d'un mot, correspond 
ordinairement en latin un /. Ex. feliuf filios; kaleduf cali- 
dos; salu salem; Treblaneir TTébulanis ; plener plenis ; alfer 
albis; salva salvas; veskla vascula; scaplam scapulam; 
katel catulus. 

Sont d'origine inconnue : ame/k;/6ir, an^Za, klavlaf, kletra, 
aplenia, vasirslam, felsva, scaléie. 

Un l placé devant une autre consonne tombe quelquefois en 
ombrien, tandis qu'il reste en latin. Ex.: mota = latin multa, 
sevimi (pour selvum) = latin soUwn (pour solvum). 

Aucun mot, sur les tables Eugubines, ne commence par l : 
certaines conjectures se rapportant à ce fait ont été proposées 
par nous §§ 24, 29. En ce qui concerne le rapprochement de 
nerf = lares^ il faut rappeler ici qu'à l'intérieur des mots 
/ permute avec n. Ainsi apelust est pour apenusl, ente- 
lust pour entenust (p. 167, 244). 

S 32. S. 

A s ombrien correspondent en latin : 

1<* 8. Ex. : sent sunt, sir sis, sistu sisto, somo summum, sif 
sues, sve si, salva salvas, s^les simpulis, srnnel semel, 
screhto scriptum, struhçla struecula, mestru magistra, 
Tursku Tuscum. 

2* ss. Fisei (on a une fois Fissiu) suppose une forme latine 
Fissus; benusOy covortuso^ formes verbales pour benus-soni, co* 
vortus-sont; frosetom pour frossetom (cf. en latm fraussus). 



aRAMMAIRE OMBRIENNE. 335 

3« X. Ex.: désira dextra; ose (vocatif) suppose un participe 
latin auxus (cf. auxilium); osatu suppose un fréquentatif 
auxatu ; les pronoms et adverbes eso, isir^ isec, isunt sont pour 
eic+so, eic-f-sir, eic+sec, eic -|- se -|- hunt. Cf. en osque 
exfltc, exeiCy eksuk, 

4» ns. Le suffixe latin ensis, qui sert à former des noms 
ethniques (Atheniensis, Megalensis), se retrouve, ajouté au 
nom propre Eikvasium, dans Eikvasese. Il est probable 
qu'un n doit être supposé pareillement devant le s dans le 
suffixe asium, que nous avons dans kurçlasiu, plenasier, 
urnasiaru, sestentasiaru, et dans le précité Eikvasium. 

5^ r. Les deux seuls exemples sont onse = latin u/mero (pour 
umeso, umso), où le rhotacisme a été occasionné en latin par 
Tinsertion d'une voyelle euphonique, et as a = latin ara. 
Cf. 8 34. 

Sont d'origine inconnue : su du sorso, Semenies, sonitu^ 
sviseva, sumtu (peut-être une faute, v. p. 112), asiane (voy. 
p. 142), asOy esonay sese, seso, ooserclum^ sveso^ Vesune, pel- 
sanu, persuntru, carsom^ mersus, smursimy çersîaru, 
scaléiCy snata, asnata, spinia, Fesnaf, mersta^ dersva. 

Un s final tombe : 1" au génitif singulier : Cerfe Marties, 
katle, Kastruçiie. 2*» Au nominatif pluriel : prinuvatu, 
Ikuvinu. 3° Au datif-ablatif pluriel de la 2» déclinaison : 
antakre kumate, fratrusper Atiiedie, veskles snate 
asnates, puniçate, adepe. 4* Au datif-ablatif pluriel de la 
3» déclinaison (thèmes en i) : perakne, sevakne, eikva- 
sese, Atiiediate, Kureiate, Peiediate, Talenate, Mu- 
seiate, Kaselate. 5* Au datif-ablatif pluriel des thèmes 
en u ; eru (V a 8). 6" A la seconde personne du singulier : 
heri (pour heris), herieiy herie (pour heries)^ sei, si (pour 
seiSy sis). Cf. § 30, s. f. 

S 33. Z. 

Cette lettre, qui se trouve seulement sur les tables en écri- 
ture étrusque, a deux origines différentes. Elle peut marquer 
le son d'un s après un n exprimé ou sous-entendu. Ainsi uze 
est représenté sur VI par onse, anzeriatu azeriatuest 
pour anserialom. Ou bien elle marque un s précédé d'un t ou 
d'un d. Ainsi pihaz est pour pia^ttô, taçez suppose une forme 
taceitus; sont également des nominatifs masculins de parti-, 
cipes passés kunikaz et stakaz. Le nom propre lapuzkum 



336 GRAMMAIRE OMBRIENNE. 

suppose une forme latine lapydiscum. On peut d'après cela 
expliquer la particule puze comme étant pour pum + sei ou 
pour pud + s^i- Partout où l'écriture étrusque met z, l'écri- 
ture latine met s. 

Sont d'origine inconnue : zedef (c'est le seul mot avec z 
initial], représenté sur la table YI par serse^ ezariaf, pru- 
zude^menzaru, menzne,tenzitim (transcrit sur YI tesedi)y 
Peraznanie. Il faut ajouter kazi que nous avons rappro- 
ché du latin casiam, 

S 34. LE rhotâcisme en ombrien. 

Nous avons réservé pour un examen à part la question du 
rhotâcisme, c'estrà-dire le changement d'un s en r. D'une 
façon générale, on peut dire que le rhotâcisme, en ombrien, 
va plus loin qu'en latin et en osque. Nous examinerons suc- 
cessivement les diCTérents cas qui se présentent. 

Un 8 placé entre deux voyelles à l'intérieur d'un mot se 
change régulièrement en r, de sorte que toutes les fois qu'on 
rencontre un s entre deux voyelles, on doit supposer qu'il est ou 
était accompagné d'une autre consonne non exprimée par l'é- 
criture. Ainsi le verbe es « être », qui fait est à la 3* personne 
du présent, se combine, pour former son inOnitif, avec le suf- 
flxe om, ce qui donne es-om, et par le changement de 8 en r : 
er-om. Le même verbe substantif es se combine avec les ver- 
bes attributifs pour former des futurs : à c6té du singulier 
benust « venerit », on a donc le pluriel benurent « venerint », 
et à côté de amprefust^ on a amprefurent. Une preuve que le 
rhotâcisme est allé plus loin en ombrien qu'en osque, c'est 
que l'ancien thème pronominal eiso (sanscrit esha)y qui a 
donné eizuc^ eizeis^ en osque, a fait en*r, erir^irer en ombrien. 
Tandis qu'en osque le génitif pluriel de la l'* déclinaison est 
en azurriy en ombrien il est en arum. La seule exception à la 
règle précédente semble être le mot asa =s latin ara. 
r Un second cas à examiner est celui où le s est final. Sur les 
tables en écriture latine, le s final se change en r au nomina^ 
tif singulier de la seconde déclinaison, quand le r était pré- 
cédé des voyelles io: ainsi ^^iedtor devient ^^terstr. De même 
au nominatif pts, qui devient pir. En outre, au nominatif plu- 
riel de la 1" et de la 2» déclinaison, et des thèmes en i (ivenr 
goTy prinvatur, pacrer) ; au génitif singulier de la i'% 2% 3* et 
4* déclinaison [toto/r^ popler^ ocr&r^ irifor)^ au datif- ablatif 



aHAMMAIRË OMBRIENNE. 337 

pluriel de Ja l" et de la 2" déclinaison [dequrier, Atiersir). Je 
crois inutile de donner au long les exemples empruntés aux 
inscriptions en caractères latins : le rhotacisme y est de 
règle. Je me contenterai des exemples que présentent les 
inscriptions en caractères étrusques : j'ajouterai chaque fois 
l'indication de la table, à cause des inductions chronologiques 
qu'on peut tirer des progrès du rhotacisme. 

Première déclinaison. Nominatif pluriel (si notre traduction 
est juste) : sehmeniar (I b 42). Datif-ablatif pluriel : plena- 
sier urnasier (V a 2). 

2» déclinaison. Génitif singulier : kluviier (V a 15); peut* 
étrenumer prever tupler tripler (V a 17-21). Nominatif 
pluriel : Atiiediur (Va 1), çersnatur (Va 22). Datif-ablatif 
pluriel : Atiiedier (V a 4), adeper (I b 30, 33), adiper 
(I a 27). 

Le rhotacisme va plus loin qu'en latin, où le datif-ablatif se 
termine en is, jamais en ir. 

Un troisième cas est celui où une enclitique commençant 
par une voyelle ou par un h vient s'ajouter & un mot finissant 
par s. Dans ce cas le s se change en r. Ainsi le nominatif pro- 
nominal iSj suivi de l'enclitique eA?, devient er-ek (Va 11), le 
nominatif pluriel pus devient pur-e (Va 6. 25. 28. V b 4), 
le génitif féminin eras suivi de hunt devient erar-unt 
(IV 1), le datif pluriel ères suivi de hunt devient erer-unt 
(IV 5), et le génitif masculin ères suivi de ek devient 
erer-ek (III 32). Enfin le datif pluriel Fesnes suivi de la 
postposition €(n) devient Fesner-e. Il y a toutefois deux ex- 
ceptions : le pronom indéfini pis (== latin quis) fait pis-^ 
(V a 3. 10. VII a 52. VII b 1) et pis-her (VI 6 41) : cela est 
d'autant plus étonnant que ces deux mots se trouvent sur V 
et sur les tables en écriture latine, où l'on a ailleurs er-ek 
(V 4) et sa^ir (VI b 54). On voit d'après ces faits quelle part 
doit toujours être accordée au modèle que le graveur avait 
sous les yeux et quelle autre part & la prononciation du 
temps. 

§ 35. DES CONSONNES DOUBLES. 

Les inscriptions en caractères étrusques ne redoublent ja- 
mais de consonne ; mais il n'en est pas de môme des inscrip- 
tions en caractères latins, quoiqu'elles n'aient point à cet égard 
d'orthographe constante. On trouve VII b 3 appei à côté de 

22 



338 GHÀMMÂIRË OMBHIËNNfi. 

l'orthographe ordinaire ope; VI 6 51, VII a âO, 24^ 33, 38, 39 
ennOj ennom, à côté de eno enom, qui sont les formes les 
plus usitées; VI a 42, VII b 3 essu^ issoc à côté de esu, qui es.t 
beaucoup plus fréquent; VII b 2 ponne à côté depone (pour 
pon-de) ; VI a 43 Fissiu à côté de Fisiu. On a en outre Pa- 
dellar VI a 14 et lettom VI a 13, 14, 14. Toutes les fois que 
la consonne est simple, le graveur a suivi Torthographe de 
son modèle étrusque ; quand la consonne est redoublée, il a 
suivi l'usage de son temps. Nous avons indiqué, p. 227, les 
inductions chronologiques qu'on doit tirer de ce fait. Dans les 
passages où les lettres doubles se multiplient d'une façon in- 
solite, comme cela a lieu VI a 12-16 et sur la table VII 6, on 
peut conjecturer que les lignes correspondantes ne se trou- 
vaient pas sur l'ancien modèle. 



§ 36. MODIFICATIONS EUPHONIQUES DES CONSONNES. — LE 
GROUPE kt. — LE GROUPE kj. — g ENTRE DEUX VOYELLES. — 
RENCONTRE DE DEUX DENTALES. 

Le groupe kt. — kt est un groupe que l'ombrien évite ordi- 
nairement. Ou bien le k est omis (cette omission s'observe sur- 
tout après une voyelle longue), ou bien le groupe kt donne 
lieu au même phénomène que nous avons dans le français 
fait^ trait ^ de foetus^ <rac<um, c'est-à-dire que la gutturale 
devient un jod, puis un t. Un a précédent prend alors le 
son e (voy. p. 63). Ex. subahtor subacti; uhtur auctor; 
uhtretie auctoritate; rehte recte. Dans les exemples sui- 
vants, le k est devenu y, i : adveitu pour advektu; deitu 
pour dektu; feitu pour faktu. Ce qui prouve que feitu est 
un mot de trois syllabes (fe-ï-tu), c'est qu'il est écrit ainsi sur 
les tables en caractères étrusques, qui évitant ordinairement 
la diphthongue ei. Toutefois l'i peut se fondre avec les voyelles 
précédentes: on a, par exemple, l'orthographe feetu, fétu, 
à côté de feitu. Mais deitu teitu, adveitu, kuveitu sont 
toujours écrits de la même manière. Toutefois le groupe et 
reste, quand il est précédé d'une nasale. Ex. ninctu. Ainsi 
doit s'expliquer probablement la forme fiktu pour finktu. 

Le groupe kj. — Le A suivi d'un jod qui est suivi lui-même 
d'une voyelle donne lieu à une assimilation du k au jod : un 
a précédent prend alors le son c. Ex. fakja (latin faciat) de- 



GRAMMAIRE OMBRI£NN£. 3d^ 

vient feia, fakju (latin facio) devient feiu. Un autre exemple 
estpeiUy qui est pour pikju ou pekju (latin piceos). 

Cette loi phonique n'est pas d'une application constante, 
car on trouve façia à côté de feia, façiu à côté de feiu. 

g entre deux voyelles. — Un ^ placé entre deux voyelles 
peut prendre le son d'un jod. Ainsi le même verbe qui fait 
^mugatu à Timpératif, devient muietom (prononcez mujetam) 
au participe; le nom des Iguviens, qui est encore écrit Iku- 
vinus en certains endroits, devient liuvinus, liovinury lovi- 
nur en d'autres. Ce même nom est encore plus resserré dans 
l'adjectif luieskanes. Un autre exemple de contraction nous 
est fourni par l'adjectif mes tru, qui suppose en latin une 
forme magistra; les intermédiaires ont dû être majistru; 
maîstru. 

Rencontre de deux dentales. — Quand en latin une racine 
finissant par une dentale, comme par exemple fendj tend^ 
fund^ se combine avec un sufBxe commençant par un ^, il se 
produit des modifications diverses : fund a donné fusus et 
futilis; tend a donné inientus et tensio; fend a donné infensus 
et infestus; aggredior^ après avoir fait aggrettus^ a donné 
aggressus. Ces formes, sans être du même temps, ont plus ou 
moins coexisté dans la langue. De même, en ombrien, la ren- 
contre de deux dentales donne lieu à des modifications assez 
différentes. Le verbe spend a donné spantim, spantea et 
spafu (pour spansu), spefa (pour spensa); le verbe vort 
donne l'adverbe trahvorfi (pour Irahvorssï)^ tandis que pend a 
donné au participe opeter. 

DÉCLINAISON. 

§ 37. CLASSIFICATION DES THÈMES* 

Pour notre étude de la déclinaison, nous suivrons Tordre 
généralement adopté dans les grammaires latines : l'* décli- 
naison, thèmes en a; 2* déclinaison, thèmes en ô; 3* déclinai- 
son, thèmes en i; 4* déclinaison, thèmes en u; 5« déclinaison, 
thèmes en ê. Nous nous écarterons seulement de cet ordre en 
faisant une sixième déclinaison pour les thèmes terminés par 
une consonne. 

La flexion des substantifs et des adjectifs étant la même, 
nous emprunterons indifféremment nos exemples à l'une et à 
l'autre classe de mots. 



340 GRAMMAIRE OMBRIENNE. 

§ 38. 1~ DÉCLINAISON. 

Singulier. 

Nominatif. -^ Le nominatif singulier est en a : mais cet a 
peut s'obscurcir en u. A cinq lignes de distance, sur la 
même inscription, nous avons : pan ta muta « quanta 
multa» (Y b 2) et etantu mutu « tanta multa ». Conune il 
s'agit d'une inscription en caractères étrusques, nous ne pou- 
vons affirmer si cet u représente le son o ou le son u. 

Vocatif. — Le vocatif est toujours en a : Tursa Jovia (VII 
a 47), Tursa Çerfia {VI b 58), Prestola Çerfia {VI b 57). 

Accusatif. — L'accusatif est en am. Le m est souvent omis 
dans l'écriture. Ex. par fa m tesvam (16 13), parfa dersva 
(VI a 2); sopam (VII a 38), sopa (VI b 17); tota Jovina (VI a 29) 
tuta (I b 16); perça arsmatiam (VI b 50), perça arsmatia 
(VI a 19). 

Génitif. — Le génitif est en as. Sur les tables en écriture 
latine as devient ar (v. S ^^)- Ex. tutas Ijuvinas (I b 2), 
totar Ijovina/r (VI a 30) ; Tursar (VII a 46), Prestotar Çerfiar 
(VII a 20). 

Datif. — Le datif est en e. Ex. tute Ikuvine (I b 13), 
Tuse Juvie (I 6 43), tote Ijoveine (VI a 5), Turse Çerfie 
(VII a 41), Turse Jovie (VII a 53). — Quand un datif est suivi 
de la postposition en, et que le n final de cette enclitique n'a 
pas été écrit, il est difQcile de distinguer cette forme du datif 
tout court : rapprochez Rubine (VII a 6) de Rupin ie e (1 6 27). 
On a de même Akedunie (I b 43), Sate (I b 31), SahaU 
(VII a 41), tote (VI a 36), Ruseme (VII a 8, 9). 

Sur les formes Jovinem (VI a 46), Acersoniem (VII a 52), 
V. S 28. Sur toteme (VI a 26) v. p. 80 et suiv. 

Ablatif. — L'ablatif est en a : cet a est probablement long 
comme en latin. Toute trace de l'ancien d final a disparu. 
Ex. tuta-per Ikuvina (I a 5), tota^er Ijovina (VI a 23); 
asa-ku (II a 39); Petrunia-per. Sur les tables en écriture 
latine, cet a est quelquefois obscurci en o. Ape sopo postro 
pepcrscust (VI b 5), ape supo postro pepescus (VII a 8). Cf. II a 32 
supa pustra perstu. Peut-être faut-il rapprocher nertru^ 
dans rrumi nertru (VI 6 25). — Mentionnons ici les préposi- 
tions hondra et subra qui sont probablement d'anciens abla* 
tifs féminins* 



GRAMMAIRE OMBRIENNE. 3kl 

Pluriel, 

Nominatif. — Le nominatif pluriel est en os*, qui devient 
ar sur les tables en écriture latine. Ex. : urtas (III, 10)^ anglar 
(Ml a 16), ivengar (VII 6 2). Toutefois si notre traduction de 
I 6 42 est juste, le changement de as en ar n'est pas borné 
aux tables en écriture latine : hutrafuru sehmeniar« an* 
tequam erunt Semeniae ». 

Accusatif. — L'accusatif pluriel est en af (§ 27). Le/'flnal est 
souvent omis. Ex. merstaf anglaf (VI a 4, 5), m&rsta angla 
(VI a 3); hapinaf (I a 24), habina (VI b 22); pernaiaf pust- 
naiaf (I 6 10); purtitaf (I a 18), purdita (VI a 13); vitlaf 
(Ib 33), vitla (VII a 41); perkaf (I b 15); sufafiaf supaf 
(Il a 22); klavlaf anfehtaf (II a 33); arçlataf (IV, 22); 
ezariaf (IV, 27). 

Génitif. — Le génitif pluriel est en arum. Le m final man- 
que ordinairement. Ex. hapinaru (Ia33); sestentasiaru 
urnasiaru (111,2); menzaru cersiaru (lia 16); pracatarum 
(on se serait plutôt attendu à l'orthographe pracatarom). 

Datif-ablatif. — Le datif-ablatif pluriel est en es, qui devient 
constamment er sur les tables en écriture latine. Les tables 
I et V présentent des exemples du même changement. Quel- 
quefois le s (ou r) est tombé. Ex. anzeriates (I a 1), aserior- 
ter (Yl a 1); pernaies pusnaes (I a 2); klavles (II a 36); 
urtes (III, 5); sehmenies tekuries (II b 1); sehmenier dequ- 
rier (V b 11); plenasier urnasier (V a 2). Pour les exemples 
suivants, on ne saurait affirmer si ce sont des mots de la 1'* ou 
de la 2« déclinaison. Adepes (I a 6), adeper (I b 30); ponisiater 
(VI b 51). On trouve aussi adepe (I b 28, 44. II a 7) et puni- 
çate (I 6 15). Dans Fesner-e (II 6 11) le datif pluriel est 
suivi de la postposition e ( n ). 





TABLEAU DE LA 1" 


DÉCLINAISON. 




Singulier. 




Nom. 


muta, mutu. 






Voc. 






Tursa. 


Ace. 


parfam, parfa. 




pa/rfam^ parfa 


Gén. 


tutas. 




tota/r^ 


Dat. 


tute. 




tote. 


Abl. 


tuta. 




tota^ Bopo. 



1. Il en est de môme en osque : pew e«aifc-eR Ugû serifku set « qua hisce 
legibus seripta sont. » 



342 GRAMMAIRE OMBRTENNfi. 

Pluriel. 

Nom. urtas, sehmeniar (?).. anglar. 

Ace. vitlaf, vitla. vitlaf^ vitla. 

Gén. hapinaru. pracatarum. 

Dat. tekuries. dequrier. 

§ 39. 2» DÉCLINAISON. 

Singviier. 

Nominatif. — Le s du nominatif masculin s'est conservé 
dans les participes passés, mais en se combinant avec le t du 
suffixe : on obtient ainsi en vieil ombrien un z (§ 33), en om- 
brien nouveau un s. Ex. pihaz (16 l)^pihos (VI b 47),piatus; 
kunikaz, conegos; stakaz; taçez taées, tacitus; ves^ves- 
titus ; persnis ; emps emptus (p. 232) ; termnas terminatus 
(ibid.). 

Le s s'est conservé également dans les participes en andus : 
pelsans (II a 43). 

On trouve aussi le s, mais changé en r, à la fin des thèmes 
ento ; Aliersir pour Atiersior (VII b 3). On peut comparer les 
nominatifs latins comme Glodis pour Glodius, et les nomina- 
tifs osques comme Heirennis Herennius. 

Les thèmes masculins katlo, diçlo, agro ont' perdu leur dé- 
sinence s, ainsi que la voyelle o : mais ils ont inséré un e eu- 
phonique. Nominatif katel (II a43), tiçel (lia 15), ager (§ 14). 

Les nominatifs neutres sont en om ou o, en um ou u : pe- 
setoMy peretom^ vaéetom^ frosetom^ daetorriy purditom, ortom; 
muietOj tuderato^ orto^ purditOj scvehto^ stahmito; kuratu, 
purtitu, esunu. 

Vocatif. — Le vocatif se termine en e : Tefre^ Jovie^ Serfe 
Martie, Grabovie, Fisovie^ Sanéie. — Le substantif Dius se con- 
tracte en Dei ou Di : Di Grabovie [\la 25 ) , Dd Grabovie 
(VI a 26). 

Accusatif. — L'accusatif se termine en om ou o, um ou u 
(le m étant omis dans l'écriture, voy. § 28). Ex. poplom^ pu- 
plum, puplu; salvvmj salvo ; kaprum, kapru; sudum, 
Borsom; Tefro; somo; katlu; tiçlu; villu vufru. Les 
substantifs neutres se terminent de môme : persklum pers- 
clo; krenkatrum krikatru; mcmdrado ^ mantrakiu ; 
esono^ esunu. 



GRAMMAIRE OMBRIENNE. 343 

Accusatif des thèmes enîo. — Les thèmes en io font leur ac- 
cusatif en tm, qui est souvent écrit i. Ex. Fmm, Fm; Jovi; 
Sanéi; Fisovi; Grabovi. On trouve deux fois (VI a 24, 25) Tor- 
thographe Grabove, Dius fait à l'accusatif Dei, — Pour Taccu- 
satif masculin pedaem, qui est pour pedaium, il faut sup- 
poser une forme intermédiaire pedaim (voy. p. 110). 

Les accusatifs neutres opèrent la même contraction :, terlim 
{VI664), duH (VI b 63), âdkani (IV 28). Cependant on trouve 
deux fois tertio (VII a 46), tertiu (I b 40). 

Génitif. — Le génitif est en es ou e sur les anciennes in- 
scriptions, en er ou 6 sur les nouvelles. Ex. katles (II a 22), 
k après (116 12), Çerfe (16 28), katle (II a 15), cabriner 
(V b 12), popler anferener (VI a 19), pihaner (VI 6 48), agre 
(V 6 9.14). 

Thèmes en io. — Les thèmes en io gardent toujours leur i 
devant la désinence: Marties (16 28), Kureties (I b 4), Klu- 
viier (V a 15), Piquier Ma/rtier (Vfr9), Kastruçiie, Tlatie 
(V b 9), Fisie (VI b 11), Fisovie (VI b 15). 

Datif. — Le datif est en e ou t. On trouve ei sur les tables 
modernes. Ex. Tefrei (VI b 22), Tefre (I a 24), Tefri (I a 28). 
Quand le datif est suivi de la postposition ^(n), il est difficile 
de le distinguer du datif simple: ainsi kumnahkie Atiiedie 
(V a 15) est probablement pour kumnahkle-e(n) Atiiedie. 
Peut-être faut-il suppléer un n à la fin de ferincy pour 
ferine-e[n) ou /erttnne-e(n). Voy. p. 106. 

Deux formes difficiles sont Trebo (VI a 58), Fiso (VI 6 3), 
desquelles il faut peul>être rapprocher Kurçlasiu (II a 17). II 
se pourrait que la première partie de la diphthongue oi se fût 
conservée ici comme en latin. La forme vuke (III, 3, 21), au 
lieu de laquelle on aurait dû s'attendre à avoir vuçe (§ 16), 
peut faire croire également que Ve représente une diphthon- 
gue oi. Comparez aussi Pupdike (111,27,35; IV, 10, 12) à 
côté de Pupdiçe (IV. 24). 

Datif des thèmes en io. — Les thèmes en io font leur datif 
en te, ou bien ils contractent Vi avec la désinence. Ex. Gra- 
éovie (VI6 19), Grafcovet (VI a 22), Krapuvi (I a 3) ; Fisie 
(VI a 40), Fisei (VI a 23); Juvie (I a 24), Juvi (I a 28), Jovi 
(VI b 22); Hudie (I 6 2), Horse (VI b 43); Sarme (VI b 3), Sansi 
(VI b 5). On trouve une fois Sansii (VII a 37). 

Ablatif. — L'ablatif est en u (jamais en o) : aucune trace du 
rf, qui terminait anciennement ce cas, ne s'est conservée. 
Ex. puplu (I b 2), poplu {\ll a 3); persklu (III, 12), pesclu 



344 GRAMMAIRE OMBRIENNE. 

semu (VI 6 15); peiqumerstu (VI a 1); anglu hondomu (VI a 8, 
9); pihaclu (VI a 25); voeu Joviu (VI b 43). 

Locatif. — Des restes de Tancien locatif en et se sont con- 
servés en ombrien comme en latin, où nous avons les locatifs 
domij humiy hi-Cy illi-c. 

Le locatif ombrien est en et, e^ i. Ex. esmei stahmei stahmeitei 
(VI a b)i nesimei (VI a 9, 9). Je range j)armi les locatifs les ex- 
pressions pronominales : e^Tnei, esmi-k^ ise-k, estCy eri^orU. 

Pluriel, 

Nominatif. — Le nominatif-vocatif pluriel masculin est en 
u s sur les quatre premières tables ; quelquefois la consonne 
finale manque. La table V, au lieu de us, emploie ur (§ 34). 
Sur les tables en écriture latine, la désinence est or et ur : 
la forme or se trouve sur la table VI a jusqu'à la ligne 27 ; à 
partir de là, le graveur met ur. C'est aussi ur qu'on a sur la 
partie latine de V b. On peut se demander d'où vient cette in- 
certitude dans l'orthographe : il est probable que le son était 
intermédiaire entre o et u. Comme V 6, qui est d'une autre 
main que VI- VII, met u, cette orthographe, à laquelle le gra- 
veur de VI-VII a fini par se ranger, paraît la meilleure. 

Ce nominatif pluriel en us et ter, qui s'écarte absolument du 
nominatif latin, se retrouve en osque, où l'on a Abellanùs, 
Nuvlanùs, status. C'est le nominatif sanscrit en ôs, au lieu 
que les nominatifs latins comme dominiy et grecs comme Xo- 
7ot, appartiennent à une autre formation. Il est probable que 
Vu était long. 

Il n'y a pas d'exemple du nominatif pluriel neutre; mais il 
n'est pas douteux qu'il devait être semblable à l'accusatif 
neutre dont il va être question. 

Exemples : prinuvatus (I b 19), prinuvatu (I b 15); 
Ikuvinus (16 21), Ikuvinu (16 20); Atiiediur (Va 1); çers- 
natur (Va 22); totcor (VI a 12); tuderor (VI a 12); vasor 
(VI a 19); arsmor dersecor subator (VI a 26); prinvahar 
(VI 6 50); Jovinur (VI 6 56); tasetur (VI 6 57) ; Clavemiw 
(V 6 8); Atiersiw (V 6 11). 

Accusatif. — La désinencede l'accusatif pluriel masculin était 
primitivement en ons. Cette désinence s'est conservée en un 
seul exemple : abrons (VII a 43). Partout ailleurs le ns a 
pris le son f (§ 27), en sorte que la désinence est uf sur les 
anciennes tables, of sur les modernes. Le son de cette lettre 



GRAMMAIRE OMBRIENNE. 345 

ne devait pas être très-accusé, car elle est souvent négligée 
dans l'écriture. Il est probable que la voyelle précédente est 
longue. Nous voyons, en ce qui concerne To, se produire sur 
les tables YI-YIIla même incertitude qu'au nominatif pluriel, 
c'est-à-dire que le graveur met quelquefois o et quelquefois 
u. Ex. vitluf turuf{I6l), vitlutoru(Ylb 43); feliuf (Ial4), 
filiu (VI 6 3); kaleduf (I a 20), calersu (VI b 19); suduf 
(I a 33), sorso (VI b 38); apruf (I b 24), a^of (VII a 3); Tre- 
planu (16 9), Treblano (VI 6 47); rufru (I&24), rofu 
(VII a 3); peiu (I b 24), pdu (VII a 3); krematruf (II a 26). 

L'accusatif pluriel neutre est en a ou u (§ 3) sur les an- 
ciennes tables, en o sur les nouvelles : iuka mersuva (III, 
28); veskla snata asnata (lia 19), vesklu snatu asnatu 
(IIa34);pruseçetu ( II 61 2), prose^e<o (VIa58); adro (VII a25). 

Génitif. — Le génitif pluriel est, non pas en onmij comme 
en latin classique, et comme le ferait attendre le génitif a/rum 
de la 1'* déclinaison, mais en um, comme les anciennes 
formes latines nummumy sestertium^ Deu/m (voy. Bûcheler, 
Déclinaison latine^ p. 139 de la traduction française). Le m 
n'est nulle part marqué dans les exemples, d'ailleurs très-peu 
nombreux, de ce cas : les vieilles tables mettent u, les nou- 
velles (S 10) : Atiiediu (II b 26), Atiersio (VII b 2); proseseto 
(VI b l6)]pihaclo (Via 54). 

Datif-Ablatif. — Le datif-ablatif pluriel est en es, e, i (?) 
sur les anciennes tables, en etV, er, ir, i (?) sur les nouvelles. 
Devant la postposition -co le s ne se change pas enr. Ex. ve- 
res Treplanes (I a 2), verisco Treblanir (VI a 19), vereir Tre- 
ôianeir (VI a 22), verir Tesenocir{\l 6 3); antakres kumates 
(II a 42), antakre kumate (16 36); veskles snates asna- 
tes(IV,9), veskles snate asnates (IIa37); Atiiedies (III, 
24), Atiiedie (II a 2), Atiersier (VII 6 1), Atiersir (V 6 8); 
pruseçete (II a l^)ypro8eseter (VI 6 20), prosesetir (VI a 56); 
eais-co esoneir stsveir (VI a 18), isir vesclir adrir plener (VII a 21 ), 
isir vesclir alfer (VII a 34). Comme exemples de formes en i, 
nous citerons, mais avec doute : Clavemi (V 6 10, voy. p. 257) 
et tedti (II a 28, voy. p. 286). 

Nous avons déjà parlé (§ 34) de la forme adeper, qui 
prouve que le rhotacisme à la fin des mots n'est pas étranger 
à la table I. U est déjà de règle sur ,V. 

La désinence primitive à laquelle se rapportent toutes ces 
variantes parait avoir été eis. 



346 GRAMMAIRE OMBRIENNE. 

TABLEAU DE LA £• DÉCLINAISON. 

SinffvMer. 

Nom. pihaz^ taçez, pihos, veslis. 

pelsans, katel. 

Voc. Çerfe. Ç^'/<^- 

Ace. pupliim. poplom. 

Gén. puples. popler. 

Dai. puple. pople, 

Abl. puplu. poplu. 

Loe. stafimei. 

Pluriel, 

Nom. 1 ku V i n u s, I ku V i n u. totcor^ Jovinur. 

Ace. f i 1 i u f , f i 1 i u. abronSj abrof^ TreblanOy 

torufy toru. 
Gén, Atiiediu. Atiersio, 

D.V. Abl. veres, veris. vereir, proseseter^ proseéelir, 

THÈMES NEUTRES. 

Nom .-ace. sing. esunum, esunu, esonom^ esono. 
Nom .-ace. plur. esuna, esunu, esono. 





THEMES EN 10. 


Nom. 


A tiersir. 


Voc. 


Graboviey Dei, Di, 


Ace. 


Fisim^ Fisiy Dei, 


Gén. 


Mariies, Martier, 


Dai. 


Grabovie^ Grabovei^ Grabovi. 




Pluriel. 


Nom .-voc. 


Atiersiur, 


Ace. 


A tiersiuf. 


Gén. 


Atiersio. 



Dai.-ablat. Atiersier^ Atiemir. 

S 40. 3* DÉCLINAISON. 

La 3« déclinaison comprend les thèmes en t. Il s'est parfois 
opéré des contractions qui font ressembler les thèmes en i à 
des thèmes terminés par une consonne 



GRAMMAIRE OMBRIENNE. 347 

Singulier. 

Nominatif. — Le nominatif est en s. Vi final du thème est 
supprimé, et si la lettre précédente est un t^ il est également 
supprimé ou assimilé & s. Ainsi le thème CasUati fait Casilos 
(pour Gasilati's)j le thème porii fait par-s, le thème foni fait 
fon-s. On remarquera dans le premier exemple l'obscurcisse- 
ment de Va en o (cf. pihos pour pihahtë). 

Les thèmes en cri suppriment à la fois Vi et le s du nomi- 
natif, mais ils insèrent une voyelle euphonique, soit e (cf. en 
latin acer, saluber], soit a. Ex. pacer (à la fois masculin et 
féminin), ukar, ocar. 

Un exemple du neutre se trouve sur la pierre d'Assisium : 
S(zcre, 

Accusatif. — L'accusatif est en em ou im. Le m final est 
souvent omis. Ex. peraknem (II a 10), perakne (II b 8); 
sevakne (II b 8), sevakni (III. 25); stafla/rem (VI b 39); 
sorsal&m (VI b 39); uvem (III. 8) uve (II a 10); sakrem 
(III. 8), sakre (II a 6); Tarsinatem (VI b 58), Tadinate 
(16 16); sim (116 1), si (II 6 7). 

Génitif. — Le génitif est en er ou ir : foner (VII 6 54), Tar- 
sinater (VI b 54), ocrer (VI a 8), sorsalir (VI b 38). Nous avons 
Va 16 les génitifs ukre eikvasese qui ont perdu la con- 
sonne finale. 

Datif. — Le datif est toujours en e : Casilate (V 6 16), Tar- 
sinate (VII a 11), sakre (II a 5), ocre (VI a 23). Ukre (V a 15) 
est pour ukre-e(n). 

Ablatif. — L'ablatif est en ei, î, ou e. Ex. peracrei (VI a 25), 
peracri (VI a 34); uvi (III. 28); ukri (I a 5), ocri (VI a 23), 
ocre (VI a 25); sevakni (II a 38), sevakne (IV. 23); tefrali 
(VI 6 28). 

Pluriel, 

Nominatif. — Le nominatif pluriel masculin et féminin est 
en es ou er. Comme il n'y a qu'un très-petit nombre d'exem- 
ples, il est impossible de dire si le rhotacisme se présente 
déjà dans l'ancien ombrien : puntes (III. 9), foner (VI b 61), 
pacrer (VI 6 61). 

Accusatif. — L'accusatif pluriel masculin et féminin est en 
eif, ef, if (§ 27). Le f est souvent omis dans l'écriture : Ex 
aveif (VI b 47), avef (1 b 10), avif (I b 8), met (VI b 47) ; u vef 
(16 1), ovi (VI 6 43); sakref(Ia I8);sif (U 7), si (VI a 58); 



348 GRAMMAIRE OMBRIENNE. 

/W/", fri (VI a 30, 42). Les thèmes neutres ont leur accu- 
satif pluriel en ia sur les anciennes tables. Au lieu de l'a 
final on trouve aussi u, et devant cet u^ Vi se change parfois 
en e. Ex. arvia (I a 3), arviu (I a 16] ; sakreu perakneu 
(V a 7, 8). Sur les tables nouvelles, a est changé en o : arvio 
(VI a 56). 

Génitif. — Le génitif pluriel est en io[m) iperacrio (VI a 54). 

Datif-ablatif. — Le datif-ablatif pluriel est en eis, is ou es. 
Le 8 final peut manquer : mais il ne se change jamais en r 
(cf. p. 7). Ex. aveis (VI a 1), aves (I a 1), avis (II a 6) ; peror- 
cris (VI 6 56); sevaknis (II a 36), sevakne (IV. 9); ahtis 
(III. 24); puntis (III. 5); Atiiediate, Kureiate, Peiediate, 
Museiate, Kaselate (II b 2). 

Sur avi (?), v. p. 126. 

TABLEAU DE LA 3* DÉCLINAISON. 









Singulier, 


Nom. 






Casilos^ forts. 






ukar 


pacer^ ocar. 


Ace. 




uvem, spantim. ovirriy ovem. 


Gén. 




ukre(s) 


ocrer j ocrir. 


Dat. 




ukre 


ocre. 


Abl. 




ukri 


peracreij peracri^ ocre. 
Pluriel. 


Nom. 




puntes 


pacrer. 


Ace. 




avef , avif 


avdff a/oef^ avif. 


Gén. 






peracrio. 


Dat.-Abl. 


aves, avis, 


aveiSj aves, aA)is. 


* 


AI 


.iiediate 

• 


Neutre. 



Nom.-accusatif singulier. sacre. 
Nom.-accusatif pluriel arvia, arviu, a/rvio. 

sakreu 

§41. 4« DÉCLINAISON. 

Smgulier. 

Il n'y a pas d'exemple du nominatif. 

L'accusatif est en o (m) , que les anciennes tables écrivent u (m) . 



GRAMMAIRE OMBRIENNE. 349 

Le génitif est en or (Vo est probablement long] sur les nou- 
velles tables. Ex. Irifor (VI 6 54). 

Le datif est en o (probablement long) : trifo (VII a 77). Sur 
Trebo et FisOy que je rapporte à la 2« déclinaison, v. § 39. 

Un datif suivi de la postposition e(n] est manuv-e (116 
23). Il en* est peut-être de môme pour difu-e (VI 6 4). 

L'ablatif est en i : mani (VI 6 24), mani (II a 32) ; tref i (III. 
25); adputrati (V a 12). Il faut supposer que la désinence ei 
de la 3* déclinaison a été introduite dans la 4^ 

Pluriel. 

Les exemples du pluriel sont rares. 

Nominatif. Point d'exemple. 

Accusatif. L'accusatif masculin-féminin est en us : en^ 
(YI 6 16, VU a 38). Cf. p. 131. 

L'accusatif neutre est en tca : berva (Il a 26). 

Le datif-ablatif est en us, u : berus (II a 20), erus (II a 27), 
eru (V a 7). 

TABLEAU DE LA 4* DÉCLINAISON. 

Singulier. 



Nom. 


.... 


.... 


Ace. 


manum 


manom. 


Gén. 




trifor. 


Dat. 


manu 


trifo. 


Abl. 


mani 

Pluriel. 


mani. 


Nom. 


.... 


* . a a 


Ace. 


erus 


eru8. 


Dat.-abl. 


erus, eru 

Neutre. 


.... 


Ace. pluriel. 


berva. 





§ 42. 5* DÉCLINAISON. 

La 5* déclinaison ne compte qu'un très-petit nombre d^exem- 
pies. Les seuls cas représentés sont les suivants : 
Le datif singulier est en i. Ex. ri (V a 4). 
L'ablatif singulier est en e ou t. Ex. ri (V a 5), r^ (VII b 2); 



350 GHÀMMAIRK OMBRIENNE. 

8caléie(Ylab)y8calse^to(\.p. 120); uhtretie (Va2); kvestre- 
tie (I 6 45); tribriéine (VI a 54) v. p. 95; natine (II 6 26), v. 
p. 273. 

Au pluriel, l'accusatif est en e{f) : Jome (VI b 59, VII a 48). 

Le datif pluriel est en es : Jovies (VI b 62, VII a 13, 14, 28, 50). 

Ce nom est masculin. 

§ 43, 6'' DÉCLINAISON. 

La 6* déclinaison comprend les thèmes finissant par une 
consonne. Tandis qu'en latin la flexion de ces thèmes s'est à 
peu près confondue partout avec celle des thèmes en t, l'om- 
brien a conservé nettement la différence à certains cas. Ainsi 
la désinence de l'accusatif singulier est o(m)y ce qui corres- 
pond à la désinence sanscrite am, à la désinence grecque a 
(itoSit). De même au datifablatif pluriel la désinence se dis- 
tingue très-clairement : elle est en us (l'u est probablement 
une voyelle de liaison). 

Nominatif. — Nous n'avons que des thèmes en tur. Le s du 
nominatif est tombé. Ex. adfertur (I b 41), arsfertur (VI a 
8) ; kvestur (V a 23) ; uhtur (III. 7). On y peut joindre Ju- 
pater, qui est employé au vocatif [II b 24), mais qui avait 
très-probablement au nominatif la même forme. 

Au neutre, nous avons seulement pir (VI a 20, 16 12) et un 
thème en os, correspondant aux mots latins comme genus, 
pondus. La voyelle qui précède le s a été supprimée : vcls (pour 
vacos), V. p. S6. Peut-être faut-il ranger encore ici meds (pour 
medos), en ombrien nouveau rners, V. p. 87. 

La désinence de l'accusatif est o{m\ en ombrien ancien 
u(m). Le m a été omis partout. Ex. aTsferiwro (VI a 17); uh- 
turu (III. 4); salu (II a 18); curruico (VI a 3); capirso (VI b 
25). 

Au neutre : tuder (VI a 10), pir (I b 12), pir (VI 6 50), far 
(V 6 10); umen (II a 34); numen (I b 17), nome(n) (VI a 30). 
Sur utur, v. p. 270. 

Le génitif, qui se trouve seulement sur les tables nouvelles, 
est en er : nomner (VI 6 54), forer (V 6 9). Il y a probablement 
ici mélange avec la déclinaison des thèmes en i. 

Le datif est en i ou e. Ex. adferture (V b 3), pâtre (II b 7); 
Marti (lia 11), Marte (la 11); nomne (Vl a 24); kumné 
(I 6 41) «culmini». 

L'ablatif est e,i, et peut-être et. Ex. k api de (I a ^9)yCapirse 



6HAMHÂIRË OMBRIENNE. 351 

(VI b 24) ; nomne (VI a 1.7) ; umne (II a 38); paée (VI a 30) ; 
pedi (la 29), persi (VI b 24) ; mersei (VI a 28) et mersz (VI a 
38) sont des formes douteuses, y. p. 88. 

Pluriel. 

Nominatif. Le seul exemple est un thème en r. La désinence, 
qui était probablement es, s, est tombée, el la voyelle précé- 
dente a été allongée : frateer (Yb 16), frater (III. 5). 

En latin le nominatif des thèmes à consonne est emprunté 
à la déclinaison des thèmes en t ; le seul exemple qu'on puisse 
citer est giuituor^ pour quatuors^ quatuorës. 

A Taccusatif masculin-féminin, la désinence est /*, qui s^est 
probablement introduit dans cette déclinaison d'après l'ana- 
logie des thèmes à voyelle. Devant le f de la désinence, les 
thèmes terminés par un d ou rs suppriment cette articulation. 
Le f est quelquefois omis dans l'écriture. Ex. nerf (VI a 30) , 
capif[\lb 18), kapi (I 6 29), vapef, vapef (I 6 14, Via 10). 
On trouve une fois (I a 18) kapid. 

Le génitif pluriel est en om sur les nouvelles tables, um, 
u(m) sur les anciennes : fratrom (VII 6 1), fratrum (III. 10), 
fratru (II b 26). 

Il faut peut-être ajouter aux thèmes finissant par une con- 
sonne buOy pour buvo (VI a 54). 

Le datif-ablatif est en us (cf. p. 7) : fratrus (V b 8), fratrus 
(II a 2) ; homonus (V 6 10) ; dupursus (VI 6 11), pelurpursus (VI 
6 11); kapidus (lia 33); karnus (IV. 7); vepurus (V a 11); 
t%Mienis (VI a 11) ; vapersus (VI a 9). 

TABLEAU DE LA 6« DÉCLINAISON. 



Nom. 


-voc. 


. adfertur 

• 


<wsfertv/r. 


Ace. 




a^ferturu 


arsfertwro. 


Gén. 






nomner. 


Dat. 




adferture, adferturi 


nomne. 


Abl. 




kapide, pedi 

Pluriel. 


capirse^ persi. 


Nom. 




frater 


frateer^ frater. 


Ace. 




kapif 


capify nerf. 


Gén. 




fratrum 


fratrom^ 


Dat.-j 


stbl. 


fralrus, kapidus 

Neutre. 


fratrus. 


Nom. 


-ace. 


singulier : 


vos, /V/r, numen. 



352 GRAMMAIRE OMBRIENNE. 

S 44. ADJECTIFS. 

De même qu'en latin il y a des adjectifs en us a um et des 
adjectifs en is e, de même l'ombrien a deux classes d'adjectifs, 
les uns suivant la déclinaison de poplo et de toUiy les autres 
celle de avi. La flexion des adjectifs ne présente du reste au- 
cune particularité digne de remarque. En composition, la 
déclinaison en is est la plus usitée : comme le latin animvs 
forme exanimis et unanimis^ le thème acnô forme les compo- 
sés peroAnis et sevaknis, le thème agrô forme peracris. 

On sait qu'en vieux latin le nominatif acer servait pour le 
masculin et pour le féminin. Il en est de même en ombrien 
où nous avons le féminin pacer (du thème pacri). 

En ce qui concerne la syntaxe de l'adjectif, une irrégularité 
peut-être accidentelle a été constatée page 12 et page 94. 

§ 45. DEGRÉS DE COMPARAISON. 

De l'ancien comparatif en tero ou tro^ il reste : etraf, 
etram, être, êtres, etru; podruhr^ei; hondra^ hutra; des- 
truy testru; nertru; pretra; postra^ pustra; vestra. 

Un double comparatif est renfermé dans mestru, pour 
magis-teru. 

De l'ancien superlatif en mo et tvmo il reste : somu; pro- 
morriy prumum; nesimei; hondomu; çimo. 

§ 46. NOMS DE NOMBRE. 

Nombres cardinaux. 

Le nom de nombre « un » ne se trouve pas sur nos tables. 
Voici la déclinaison du nombre « deux » : 

Masculin-féminin. Neutre. 

Nomin. dur. 

Ace. dufy tuf. tu va. 

Dat.-abl. duir^ tuves, tuve. 

Mais on trouve en outre l'accusatif masculin duf employé 
comme nom de nombre indéclinable (voir p. 211). 
Le thème du se trouve en tête du composé durpursus. 
Le nombre « trois » se décline ainsi : 



GRAMMAIRE OMBRIENNE. 353 

M(i8(Mlinr^féminin, Neutre. 

Nomin. 

Ace. <m/, tref, trif, tre. triia. 
Dat.-abl. tris. 

Le nombre « quatre » se rencontre seulement dans le com- 
posé petuT-pursus. 
« Douze » se dit deéenniuf (indéclinable). 
On a, en outre, quelques nombres exprimés par chiffres : 

V,VI, VlIS(7i), XII,XV, CGC. 

Nombres ordinaux. 

Les nombres ordinaux sont : promom, prumum; etrOy 
postro; un autre nom de nombre pour « deuxième » est re- 
présenté par l'adverbe duti{m)j qui suppose un ancien nomi- 
natif dutios (p. 192); tertim^ tertiu. 

Dérivés et composés de noms de nombre. 

Le nom de nombre distributif pour « un » est prévu, qui 
correspond au latin privus. 

Du nombre « deux » viennent tu-plu et tu-plak; du nom- 
bre « trois » vient tri-plu. 

Mentionnons encore, outre du-pursus, petur-pursiLSy Tadverbe 
trio-^eTy triu-per « trois fois », qui se compose de l'accusatif 
neutre tria et de la postposition per. 

S 47. PRONOMS PERSONNELS. 

Des pronoms personnels il n'est resté qu'un petit nombre 
de formes : les datifs mehe mihi et tefe tibi, ainsi que seso 
(YI 6 51), que nous avons expliqué comme étant pour se-se- 
hont (p. 170). 

L'accusatif tiom^ teiom est en réalité un adjectif possessif 
formé comme l'est en latin meum^ meium. Il sert d'accusatif 
au pronom de la seconde personne. 

Comme adjectifs possessifs dérivés des pronoms personnels, 
nous avons seulement le génitif <t6er, les ablatifs féminins tua 
et vestra, 

§ 48. PRONOMS DÉMONSTRATIFS. 

11 y a en ombrien un assez grand nombre de pronoms dé- 
monstratifs, les uns encore déclinables, les autres subsistant 

23 



d54 GRAMMAIRE OMBRIENNE. 

à l'état d'adverbes. Nous examinerons successivement les 
principaux thèmes pronominaux. 

Thème pronominal i, — Au thème pronominal i appartien- 
nent : le nominatif masculin er-ek, er-ec, er-e, er-e, er-ont; 
le nominatif-accusatif neutre ed-ek, ers-e; l'accusatif féminin 
pluriel ef (VI a 4). A ce thème se rattachent l'adverbe ife 
(latin ibi) et le comparatif etru. 

Thème pronominal eo, — Au thème pronominal eo (en latin 
il a donné les formes comme ewm, eain^ eos, cas, n, iis) appar- 
tiennent : l'accusatif féminin eam; l'ablatif neutre eu (?) II a 2 ; 
le nominatif masculin pluriel eur-ont (VI b 63); l'accusatif 
masculin pluriel eo(/); l'accusatif féminin pluriel eaf, eaf-, 
l'accusatif neutre pluriel eu (?). 

Thème pronominal ero, iro. ^^ Le thème démonstratif ctpo, 
ero, iroy qui vient d'un ancien thème eiso, et qui correspond 
aux formes osques comme eizuô^ eizac^ ezvmy eizoiSy eizazunc *, 
a laissé : l'accusatif masculin eru-hu, eru; le génitif mascu- 
lin et neutre erer-ek, erer, irer^ erir; le génitif féminin erar- 
unt, erar; l'ablatif féminin era-hunt; le génitif pluriel erom^ 
ero; l'ablatif pluriel erir-ont^ erer-unt. Sur erafont, voir 
page 193. Il a donné en outre les adverbes : eri-hont (ancien 
locatif), era-k (ablatif féminin), eru-k (ablatif neutre). Cf. 
§ 49. Ce pronom est probablement le même que le sanscrit ^Aa. 

Nous passons à trois thèmes <x)mposés qui contiennent le 
thème eiso dont il vient d'être question. 

Thème pronominal isto, — Le thème démonstratif eîsto, 
cstOy isto (d'où le latin iste) a laissé : l'accusatif masculin estu 
(116 24); l'accusatif neutre estu (II b 23); l'accusatif pluriel 
masculin esto(f) (VI a 15). — Le thème esmo, le môme qui a 
probablement donné immo en latin , donne le locatif singulier 
esmei (VI a 5, 18), le datif singulier esme (VI b 65) et l'adverbe 
esmik (I a 28, 31). Cf. S ^9. 

Thème enno, — Le thème enno, eno, qui est probablement 
pour ets^o, comme on peut l'inférer de la forme enno et ennom 
six fois répétée, n'a laissé en <Mnbrien que des adverbes, sa- 
voir : enum-ek^ inum-ek, enu-k, inu-k, enom, enOy enu 
* alors». On peut comparer le rapport de enum-ek avec 
enu-k à celui qui existe entre esum-ek et esu-k. Je crois 
que enuk, csuk sont pour enunk, esunk. 

A côté du thème eno il y a un thème eni, eini, qui a laissé 

1. Voy. §34. Cf. p. 7a 



GRAMMAIRE OMBRIENNE. 355 

les adverbes enemj eme, ene. On peut rapprocher le latin enim 
et l'osque inim. 

Thème esso, eso, iso, — Le thème pronominal esso, eso^ isoy 
qui est pour ec-soy eic-so (voir p. 18), et qui correspond aux 
formes osques comme eksuky exac^ exeiCy exaiscen, a laissé : 
l'accusatif neutre esu-k, eso-c, iso-c, eso^ esu; à côté de ces 
formes on trouve aussi esum-ek (I b 8), esom-e (VI b 47); 
l'ablatif masculin esu; Tablatif féminin esa; l'accusatif pluriel 
masculin esuf; le datif-ablatif pluriel esir^ isir. Il a laissé en 
outre les formes adverbiales eso-c^ eso « ainsi ». 

Thème hono. — Il y a en ombrien un thème hono, d'où l'en- 
clitique 'honty les adverbes huntak et huntia, le comparatif 
hondra et le superlatif hondomu (p. 40). Ce thème a probable- 
ment une parenté avec le latin hic hœc hoc. Il y faut rattacher 
sans doute la forme hule (p. 303). 

§ 49. PRONOM RELATIF. 

Le pronom relatif a deux thèmes : po, qui répond au latin 
quô (par exemple dans qiwd) et pi qui répond au latin qui 
(par exemple dans quid). Le thème po suit la déclinaison no- 
minale : ainsi il fait po (pour pom) au nominatif singulier 
neutre (p. 161), pur au nominatif pluriel masculin (p. 237). 
On a également l'accusatif féminin paf, La seule forme qui 
mérite une observation spéciale est le nominatif singulier 
masculin : po-ei^ c'est-à-dire le thème dépourvu de flexion (cf. 
le grec ô, le sanscrit sa, le latin is-te) suivi de l'enclitique ei. 
Le nominatif latin qui (pour quo-ei) a la même formation. 

Mais la déclinaison de ce pronom commence à sortir de 
l'usage. A certains cas, pour être fléchi, le pronom relatif a 
besoin de se combiner avec un autre pronom. C'est ainsi 
qu'on a l'ablatif pora, pour po + era (p. 194), et ailleurs l'ad- 
verbe pusmcy pour pu-|- esme (p. 288). Le neutre pors^ sert 
pour le masculin : Eno deilu... porse perça arsmatia hcU>ie8t 
« tum dicito... qui togam lustralem habebit » (YI b 62). Il sert 
aussi pour le masculin pluriel : hondra esto tudero porsei 
subra screihtor sent « infra istos fines qui supra scripti sunt » 
(VI a 15). 

Du thème po vient le comparatif podruh^pei^ putres-pe. 
Un autre dérivé est l'adjectif panta« quanta ». 

Le thème pronominal pi a donne : 

Le nominatif masculin pis ou pir. A côté du simple pis on 



356 GRAMMAIRE OMBRIENNE. 

trouve les composés pis-i et pis-her (§ 34). Le nominatif-accu- 
satif pid ou ped, lequel est ordinairement suivi de l'encli- 
tique ei : ped-e, pid-e, pid-i; perse^ pirse^ persei^ pensif 
pirsiy pisi. Peut-être pif-4 (p. 220) doitril être considéré comme 
l'accusatif pluriel, suivi de l'enclitique d. 

Particules dérivées du pronom relatif. — Le pronom relatif 
donne naissance en ombrien, comme en latin, à un bon 
nombre de particules. Ainsi l'adverbe de temps et de lieu 
p u f e répond par sa formation et probablement par son ori- 
gine au latin ubi; pue, particule de lieu, est l'ablatif neutre 
pu, suivi de l'enclitique e; le neutre pum pom se trouve 
en composition dans puze, pv^ei, pusi^ puse (pour pum + 
sei) et dans ami-po; la forme pa{m) qui répond au latin 
quamy est contenue dans pre-pa (ante-quam). Enfin nous 
avons l'enclitique pei dans appei^ podruhpeiy pumpe. 

CONJUGAISON. 

§ 50. LA CONJUGAISON FORTE ET LA CONJUGAISON FAIBLE. 

Si l'on se place — non au point de vue de la grammaire 
comparée, mais de la grammaire latine — on peut distinguer 
dans cette langue une conjugaison forte et une conjugaison 
faible*. La conjugaison forte est celle des verbes qui sont ou 
qui paraissent tirés immédiatement de la racine : leur signe 
extérieur est qu'ils font précéder les désinences d'une voyelle 
brève. Tels sont légère^ vertere, fidere. La conjugaison faible 
est celle qui comprend les verbes dérivés d'un nom, soit que 
ce nom existe encore dans la langue, soit qu'on doive le sup- 
poser. Le signe extérieur de la conjugaison faible est que les 
désinences sont précédées d'une voyelle longue : tels sont sal- 
tare^ nigrere^ vestire. 

On doit ranger dans la conjugaison forte un petit nombre 
de verbes, reste d'un âge antérieur, qui ne font précéder les dé- 
sinences d'aucune voyelle : tels sont en latin es-t^ vul-ty fer-U 

Nous adopterons la même division en ombrien. 

Appartiennent à un âge antérieur, où le verbe ne faisait 
précéder les désinences d'aucune voyelle de liaison, un petit 
nombre de formes, telles que es-t^ Aer-(^), her-ter. 

1 . u est superflu d'avertir le lecteur que ce sont là des termes de conventioui 
et qu'on pourrait dire également conjugaison primitive et conjugaison dérivée. 
Mais ces expressions ne seraient pas entièrement exactes. 



GRAMMAIRE OMBRIENNE. 357 

La conjugaison forte est représentée par un assez petit 
nombre de verbes, répondant aux verbes latins comme mo- 
lerBy pendere, revisere. 

La conjugaison faible est de beaucoup la plus nombreuse : 
elle se subdivise en deux classes, les verbes en a et les verbes 
en et, e, i. Comme exemple des premiers on peut prendre l'im- 
pératif stiplatUy comme exemple des seconds l'impératif tenitu. 

Un certain nombre de verbes, qui en latin suivent la conju- 
gaison en a, se fléchissent en ombrien d'après la conjugaison 
en ei. Ainsi calato devient carsitu; peccatimiy vacaùimi devien- 
nent peéelom, vaéetom. Il peut arriver que le même verbe 
suive dans une de ses formes la conjugaison en a, et dans une 
autre forme la conjugaison en ei : ainsi à côté de l'impératif 
mugatu on a le participe mujetom. 

Certains verbes, qui en latin suivent la conjugaison forte, 
ont passé en ombrien dans la conjugaison faible : ainsi au 
participe visiLS correspond l'ombrien virsetom^ à prosecla cor- 
respond pruseçeta. 

§ 51. LES DÉSINENCES PLEINES ET LES DÉSINENCES ÉMOUSSÉES. 

En grec, en sanscrit, en zend, et par endroits en gothique 
et en slave, on peut distinguer deux sortes de désinences per- 
sonnelles : les désinences pleines et les désinences émoussées. 
La différence qui existe entre xi^\n et ItCOiiv, entre ç^powi et 
Ifepov, sufflt pour indiquer de quoi nous voulons parler*. 
Quelques traces de ces deux sortes de désinences subsistent 
en latin : ainsi à la l'* personne du singulier nous avons 
d'une part lego et d'autre part legam^ legéba/m. Mais ces traces 
sont fort effacées; à la 3* personne du pluriel, par exemple, 
on a uniformément legunt, legant, legebant. En ombrien la 
différence paraît se borner à la 3« personne du pluriel, où l'on 
a d'une part sent (^ sunt), furfanl (= februant), et d'autre 
part sins (= sint), etaians (= itent). Cf. p. 193. 



§ 52. LES VERBES €8 ET fu. 

Avant de donner les différents temps, il nous paraît utile 
de faire précéder la conjugaison des verbes es et fuy qui sont 
employés comme verbes auxiliaires. 

1. Bopp, Grammaire comparée, $ 492. 



358 GRAMMAIRE OMBRIENNE. 



VERBE es. 



Indicatif présent. — 3' pers. sing., est, 3« pers. plur., sent. 
Subjonctif présent. — 2* pers. sing., «tV, sei, si, 3* pers. sing., 
si, se (7), 3« pers. plur., sins. 
Infinitif. — Erom^ eru. 

VERBE /u. 

Le verbe fu suit tantôt la conjugaison forte, tantôt la con- 
jugaison faible. 

Conjugaison forte. 

Impératif. — 2" et 3«pers. sing., futu, 2«pers. plur., fututo. 
Futur. — 3" pers. sing., fust, fus, 3* per. plur. furent, fur u, 
furo (?). 

Conjugaison faible. 

Futur. — 3« pers. sing., fuiest. 
Subjonctif. — 3" pers. sing., fuia. 
Participe. — fito, 

■ 

§ 53. INDICATIF PRÉSENT. 

1" personne. — La désinence est o, représenté en vieil om- 
brien par u : stiplo stipulor, suboco subvoco, sestu (II h 24) 
sisto, feiu (II b 26) facio. 

2« personne. — La désinence est s : mais ce s peut tomber : 
heris, heri (v. p. 103). 

La 3« personne a pour désinence i, qui peut tomber : ti- 
çit decet, habe habet. 

La 3« personne du pluriel est nt. Le ?i peut Otre omis dans 
l'écriture : furfant, furfat.. 

§ 54. IMPERATIF. 

L'impératif est la forme la plus fréquemment employée sur 
nos tables. 

La seconde et la troisième personnes sont semblables : elles 
ont pour désinence, au singulier tu^ au pluriel tuto, tutu, 
tuta*. Cette dernière forme se trouve seulement sur III et IV. 

La conjugaison forte supprime la voyelle qui en latin vient 

1. Sur rorlgine de cette désinence, cf. p. 168. 



GRAMMAIRE OMBRIENNE. 359 

se placer entre le thème et la désinence. On a rQYes-tu = 
latin revisito, kuvertu = latin co)iYertito, ampentu = latin 
im^endito, ku m al t u =: latin commolito. Cependant il est pro- 
bable qu'on entendait une sorte de scheva, au moins dans 
une partie de ces verbes, car on ne comprendrait pas com- 
ment did « donner » aurait pu faire à Timpératif didtu. 
Nous croyons qu'on prononçait kumalëtu, didëtu, kuver- 
tëtu. 
Nous passons maintenant à l'énumération des formes : 

2* et 3* personnes du singulier. 

Conjugaison forte : futu; etu^ amprehtu, enetu; ai tu; 
fertu; kumaltu; ehveltu; revestu; tedtu, telu, titu, 
dirstUf ditu; feitu, fétu; deitu; adveitu, kuveitu*; sestu; 
kvLY ertn', ahavendu,prevendu ; upetu, ampentu; antentu, 
ententu, ustentu, ostendu^\ spahatu; anstintu; umtu; 
ninctu (?). 

Conjugaison faible en a : steplatu; pihatu, combifiatu; 
purtatu; naratu; ahtrepudatu; osatu; pelsatu; azeriatu : 
restatu; statitatu; previç/a^w; vepuratu; vestikatu. 

2* conjugaison faible : habetu^ habitu; tenilu; tremitu; tur- 
situ; hereitUy heritUy eretu; tusetu; udetu; sersitu; kanetu; 
amparitu; seritu; kadetu, carsitu; purtuvetu, purtu- 
vitu, purdovitu; stahitu; sonitu (?); nepitu (?); vutu, subotu; 
eveietu. 

2* et 3* personnes du pluHel. 

Conjugaison forte : fuluto; etuto, etutu, etuta, ambreiiUo; 
aituta; fertuta; ustentuta, upetuta (impendunto). 

Conjugaison faible : habetutu, habituto; tusetutu, tursi- 
tuto ; stahituto, 

§ 55. FUTUR. 

Le futur se forme par l'adjonction de l'auxiliaire es, comme 
en osque. C'est l'ancien futur, tel qu'il s'est conservé en san- 
scrit, en grec, en lithuanien. Quand le s de l'auxiliaire se 
trouve entre deux voyelles, il se change en r, La désinence de 
la troisième personne manque souvent. Ainsi, au lieu de 
purtuviest on trouve purtuvies. Celle de la seconde pcr- 

1. Voy. J5 36. 

2. Voy. § 23. 



1 



360 GRAMMAIRE OMBRIENNE. 

sonne manque nécessairement : ainsi benes «tu viendras», 

heries «tu voudras», sont pour benes-s, heries-s. II 

semble que le s des formes comme sestes(t) ne doive pas 

tomber, puisqu'en réalité il n'est pas final : voy. cependant 

p. 271. 

Conjugaison forte. 
2» pers. benes. 

3* pers. ferest; eest; anpenes. 

3« pers. pi. furent; furo furu (?). 

Conjugaison faible, 
prupehast. 

2" pers. sing. heries; kukehes. 

3« pers. sing. heriest^ habiesty purtuvies, fuiest. 

3« pers. plur. staheren. 

Un autre futur, semblable à amabo, monebo, ibo, nous a 
peut-être été conservé. dans herifi (p. 250). Cf. ci-dessous, 
S 57, note. 

S 56. FUTUR PASSÉ. 

Ce temps se forme par Fadjonction de l'auxiliaire fu au 
verbe principal. Cet auxiliaire a les désinences du futur. On 
peut distinguer deux formations, suivant que le /^ est resté ou 
suivant qu'il est tombé. 

1" formation. 

3* pers. sing. atedafust, andersafust^ andirsafustj am- 

prefus. 
3« pers. plur. ambr^efurent. 

2* formation. 

3* pers. sing. iiLst, fakust, benusty apelus^ entehis, kuvur- 
tus, purtiius, Aa6i^,* tedust, dirsusty sesiLSt\ portust (?), 
combifiançiusty pwrdinçiust^j alinsust* (?). 

Formes redoublées : peperscust^ pepesctis, dersicust. 

vesticos (pour vesticaust) . 

3« pers. plur. benurent^ fakurent, prusikurent, ôiscm- 
renty habwrenty procanurent. 

Formes redoublées : pepurkurent, dersicurent^ fefure. 

1. Ces deux verbes sont formés comme si le thème était ted ders et ses, 

2. Sar ces formes, voy. page 129. Gurtius (Dos Verbum^ p. 268) y voit des 
inchoatifs. Mais outre que la caractéristique inchoalive se est généralement bor- 
née au présent et à l'imparfait, on ne voit pas d'où viendrait la nasale; ajoutons 
que le groupe se reste ordinairement intact en ombrien : Bz. veskla, peperscust. 

3. Voy. p. 34. 



GRAMMAIRE OMBRIENNE. 361 

§ 57. PARFAIT. 

Le parfait présente, comme en latin, diverses formations, 
suivant que le verbe a pris ou non l'auxiliaire fu. Un exemple 
de parfait sans auxiliaire est trébeit. Sont formés & Taide de 
l'auxiliaire /u (dont le f est tombé) : 

1" pers. sing. svbocau invocavi. 

3* pers. plur. benuso^ covortuso *. 

Une autre formation serait pihafei, pihafv^ si tant est qu'il 
faille voir dans ce mot un parfait *. 

§ 58. PRÉSENT DU SUBJONCTIF. 

Gomme le subjonctif latin, le subjonctif ombrien amalgame 
deux séries de formes,- dont les unes appartiennent à l'ancien 
subjonctif, les autres à l'ancien optatif. Les premières sont 
en a, les autres en ia. A cause des contractions qui se sont 
opérées, il n'est pas toujours facile de démêler l'une et l'autre 
série de formes : il n'y a d'ailleurs aucune différence pour 
le sens. 

Ex. teda, dersa^ dirsa (det); dirsans, dirsas (dent); façia, 
feia (faciat); habia (habeat); prehabia (prœbeat); fuia 
(sit); as&riaia (observes); kupifiaia (auspicetur); portaia 
(portet); kuraia (curet); etaians^etaias (itent). 

§ 59. PARFAIT DU SUBJONCTIF. ^ 

La formation de ce temps paraît avoir été celle du latin 
imm, dixerim. Il ne reste que deux exemples, ayant tous 
deux perdu la désinence : ier[is) «iveris» (p. 177) et combi- 
fianéi[t) «auspicatus erit» (p. 171). On peut comparer les for- 
mes osques hipid, fefacid. 

1. Ces deux verbes sont construits avec a'pe^ qui prend ordinairement après 
lui le futur simple ou le futur composé. II serait donc peut-être préférable de 
supposer ici un thème de futur composé henut-^ covortus-^ qui a pris après lui 
la désinence sont. 

2. Un nouvel examen du passage où est employé pihafei a encore augmenté 
nos doutes à cet égard. Si l'on prend garde que dans la phrase suivante nous 
trouvons Fimpératif ptfcaCu, lequel est adressé à Dius Grabovius, on voit que 
l'action exprimée par ce verbe doit s'entendre de la divinité et non du prêtre. Il 
semble donc qu'il faille attendre une seconde personne du futur, ou encore 
du plus-que-parfait du subjonctif plutôt qu'une première personne du parfait. 
On peut comparer les formes latines comme aeclaratsis (p. 28). 



362 GRAMMAIRE OMBRIENNE. 

S 60. PASSIF ET MOYEN. 

Les désinences du passif sont en r. La voyelle qui précède r 
peut être soit u, soit et, e, i. Comparez en latin amat-^th^ et 
amar^i-s. Le r final peut tomber. 

Ex. Présent : herter, hertei^ herHy herte. 

Subjonctif: emantur, emantu; terkantur; turêiandu. 

Futur : ostensendi. 

Il est resté un impératif moyen en mu (pour mnu) au sin- 
gulier, et en mumo au pluriel'. Ex. spakmu^ spahwmu; 
stahmUy staha/mu; persnihmu^ persnihimUj persnvmu; a/mpor- 
rihmu; anovihimu. 

Pluriel : Persnihimwno^ persnimu/mOy pesnimu/mo. Sur les 
formes caterahamo kateramu, arsmahamo admamu, dans 
lesquelles une syllabe a probablement été supprimée, voy. 
p. 181. 

S 61. INFINITIF. 

L'infinitif est en om, um, u, comme en osque. Ex. erom^ 
eru, esse; aferum, afero^ circumferre; façiu, façu, facere. 

L'infinitif passif est exprimé d'une façon périphrastique par 
le participe passif accompagné de Tauxiliaire « être ». Ex. ku- 
ratu eru curatum esse (V a 26); erom ehiato esse exacta 
( VU b 2). 

S 62. PARTICIPES ET SUPIN. 

Le participe présent est peu employé sur nos tables : on ne 
peut guère lui attribuer que restef (p. 162), pour resiens. 

Au contraire, le participe passé est représenté par de nom- 
breux exemples : au nominatif singulier masculin nous avons 
pihaz pihos; kunikaz conegos; stakaz; taçez iasestasis: 
permis pesnis ; au nominatif pluriel masculin tasetur. 

Les autres exemples sont : etom; kumates; comatiry suba- 
tor; screhto; frehtu (?•); anfehtaf {?) -, urtas, ortom; co- 
mohota; rihitu; anzeriates; iudei*ato; kuratu; hostatu; 
arçlataf; petenata (?); ehiato (?); pracatai^um {?) ; virseto; 
p\ir iilu ^ purditu; stahmito; statita; mujeto; frosetom; pe- 
setom; vaéetom. 

Le participe futur passif est en endus, andus; le groupe nd 
s'assimile en nn, qui est représenté par un seul n. Ex. anfe- 

1. Sur i'origme de cette désinence, cf. 181. 



GRAMMAIRE OMBRIENNE. 363 

rener; peihaner^ pihaner; pelsans (nominatif singulier mas- 
culin); pelsanu (accusatif pluriel neutre). 

Le supin se termine en tom^ tum. Le m est souvent omis. 
Ex. avef anzeriatu etu avif as&riato etu « aves observatum 
ito » ; poei cmgla aseriato eest « qui oscines observatum ibit. » 



MOTS INVARIABLES. 

S 63. ADVERBES. 

On retrouve en ombrien la plupart des formations adver- 
biales du latin. Aux adverbes latins en 6i, comme ibi^ ubi^ 
qui sont d'anciens cas pronominaux (cf. tibi, sibi, en ombrien 
tefé) correspondent : ife, if-ont (ibi); pufe (ubi); cehefi {?) 
ita. 

Aux adverbes latins en v/m, comme primum, mtUtu/m^ qui 
sont d'anciens accusatifs neutres : enom, eno^ enu, enuk, 
enumek (tum); eruk pour erunk (ibi); éimo^ çimu (rétro). 
On y peut joindre les neutres enem et edek. Voy. aussi les 
conjonctions pede et pude. 

L'adverbe trahvorfi[m] est un ancien accusatif comme par- 
tim, transversim en latin. 

Aux adverbes latins comme primoy quoy qui sont d'anciens 
ablatifs, correspond : pu-e « ubi. » Voy. p. 153. 

Aux adverbes latins en a, comme supra^ infra, qui sont 
d'anciens instrumentaux ou des ablatifs féminins : subra 
(supra), erak (ibi), huntak (ita), huntia (ita). 

Aux adverbes latins en e, comme recle^ valde, qui sont pro- 
bablement d'anciens locatifs : nesimei (proxime), erirhont (ibi- 
dem), es^e (ita), isek^ isunt pour ise-hunt (ita), itek (sic), 
prufe (probe), rehte (recte). On y doit joindre sei, qui se 
trouve seulement VI a 11, et qui paraît signifier « intra ». 
Nous l'avons expliqué comme étant pour éei^ et comme appar- 
tenant à la famille du latin cîs, citra, de l'ombrien éimo. 

Aux adverbes latins comme porte : postne (pone), pet^e 
(ante), probablement pour pre-ne, siiperne (superne). De 
postne et peme viennent les adjectifs pusnaies et pernaies. 
Voy. p. 9. 

La négation ombrienne est fieip^ qui correspond au latin 
nec ou neque. 

Sont d'origine verbale les deux advçrbçs h^rter et Aen/?, 



364 GRÀMMÂIJEIE OMBRIENNE. 

dont le premier se joint au subjonctif sans en modifier sensi- 
blement la signification, et dont le second sert à généraliser 
le sens, à peu près comme le latin libet. 



S 64. CONJONCTIONS. 

Voici la liste des principales conjonctions : et « et »; ote 
« aut »; Aeris, heries « vel * »; sn/mront « item »; puze ou pusei 
« ut* »; sve ce si », qui répond à Tosque svai. 

Autres conjonctions : pede,;?0rse,pir'se,;îirsi n'est pas autre 
chose que le neutre pic? (= latin quid) suivi de Tenclitique et. 
Il a le sens du latin quum dans cette phrase : Sersi pirsi sesust 
(VI a 5) « sede quum steterit ». Il équivaut à une particule 
conditionnelle dans l'invocation : persei,.,. pir orto estj ars- 
mor.... suhator sent. Voir page 79. 

Pude porsi est le neutre pod (= latin qaod) suivi de Tencli- 
tique ei. Il a les emplois de notre conjonction « que ». Ex. re- 
vestu pude emantu (V a 7) « inspicito ut distri- 
bu antur ». Il a le sens du latin quam dans cette phrase : nersa 
cowrtust poTsi angla aseriato iust (VI a 6) « neque se ante con- 
verterit quam oscines observatum iverit ». 

Hondra hutra « antequam » se construit avec le futur. 
Ex. hondra furo sehemeniar (VII a 52) « antequam erunt Se- 
meniœ ». 

Amipo « donicum » se construit avec le futur antérieur : 
amipo vesticos (VI b 25) «donec lustraverit ». 

Nersa suppose une forme latine ne,... dam (cf. quondam). 
Voy. p. 33. 

Pus pane (pourpande) correspond à postquam et se 

construit avec le futur antérieur. Pus tertiu pane puplu 
atedafust (1 6 40) «postquam tertium populum lustraverit». 

Appeiy apeiy ape, api, ap signifie « postquam» et gouverne 
le futur simple ou le futur antérieur. Ex. ap vuku kukehes 

1. n est intéressant de constater qu'à côté de cet emploi purement adverbial, 
heries a conservé sa pleine force verbale, parez. II & 21 : vitl u vufru pune 
heries façu« vitulum varium quum voles facere. > 

2. Nous avons dit plus haut (p. 59) que pum a les différents sens du latin 
« ut ». La formule yusei neip heritu (VI a 27) peut être rapprochée de cette for- 
mule latine citée par Cicéron {Ve Legihus, II) : Jovis pater, si mihi es auotor urbi 
populoque romano Quiritium haec sane sarteque esse, ut tu nunc mihi bene 
sponsis beneque volueris. 



GRAMMAIRE OMBRIENNE. 365 

«( quum lucum coinquies »; ape apelus (II b 28) « quum im- 
penderis ». 

Ponne^pone, pu ne, puni (pour por^-de) <c quum» se construit 
avec le futur simple ou le futur antérieur. Ex. (II b 27) pu ne 
anpenes « quum impendes »; (l b il) pune kuvurtus 
« quum conversus eris ». On trouve un exemple avec le sub- 
jonctif présent VII 6 2; mais cette construction est exception- 
nelle. Voir également VI 6 50. Le même mot s'emploie comme 
adverbe dans le sens de<cubi» : pune uvef furfat « ubi 
oves februant»*. 

Prepa , composé de pre = latin prce^ et de pa(m) = latin 
qv^Mj correspond pour le sens & anteqiumiy et gouverne le 
subjonctif : neip amboUu prepa desva combificméi (VI b 52). 



S 65. PRÉPOSITIONS ET POSTPOSITIONS. 

Nous rencontrons ici une particularité du dialecte ombrien. 
Il fait des postpositions un usage beaucoup plus étendu que 
le latin. Quand une postposition gouverne un substantif ac- 
compagné d'un adjectif, il se met ordinairement entre les deux 
mots. Ex. ocre-per Fisiu « pro colle Fisio », Vuçiia-per 
natine « pro gente Vucia». Nous croyons que Tusage des 
postpositions a précédé celui des prépositions : la construction 
que nous venons d'indiquer aide à comprendre comment un 
mot, de postposition qu'il étaitd'abord, est devenu préposition. 

Les prépositions ombriennes sont : 

Pre, qui correspond pour la forme et pour le sens au latin 
prœ et gouverne l'ablatif (ou le datif). Ex. pre veres Tre- 
planes (I a 2), pre vereir Treblaneir (VI a 22) « ante portam 
Trebulanam ». 

Posl, pus correspond au latin post : mais il gouverne 
un autre cas : pus veres Treplanes (1 a 7),postverir Tre^ 
blanir (VI a 58). 

Pustin, pusti, posti gouverne l'accusatif. Il a : !• le sens 
distributif : pusti kastruvuf (V a 17) « pro [singulis] prœ- 
diis, » posti acnu (V b 8) « pro [singulis] fundis »; 2** le sens de 
« post» ou « juxta, propter » : pustin ereçlu (IV. 13) « post 
cespitem » ou « propter cespitem ». Sur l'origine du mot, voir 
page 243. 

1. Voy. page 157. 



3Ô6 GRAMMAIRE OMBRIENNE. 

Ej ehSy eh correspond au latin e ou exy et gouverne l'ablatif : 
ehe esu poplu (VI b 54). 

Trahaf, traf^ traha^ Ira correspond au latin trcms et gou- 
verne l'accusatif. Ex. traha sahatam (VU a 44). Sur cette ex- 
pression, qui a uni par ne plus composer qu'un seul mot, en 
sorte qu'on a pu dire tra sale — feitu « offre à [l'endroit 
appelé] Trasata », voir page 204. — Il en est peut-être de 
même pour l'expression traekvine (p. 278) : il faut sans 
doute reconnaître dans ekvine un proctie parent du nom de 
la ville d'Iguvium. 

Super correspond au latin super. Il gouverne le datif: super 
kumne (I b 41) « super culmine ». Super ereçle (I b 19) 
« super cespite ». De là l'adverbe superne. 

Subra correspond au latin supra et gouverne l'accusatif : 
subra esto txidero (VI a 15) « supra istos fines ». 

Hondra s'oppose à subra et gouverne comme lui l'accusatif. 
11 signifie « ci tra ». Hondra esto tudero (VI a 15). 

Com correspond au latin cum et gouverne l'ablatif. Il signifie 
« avec ». Ex. com peracris sa^is (VI 6 52) « cum ambarvalibus 
sacris»; com prinvatir (VI 6.55) « cum calatoribus ». 

Pert est la môme préposition qu'on trouve en osque sur la 
table d'Abella (ligne 33) : pert viam. Elle marque une posi- 
tion dans l'espace. Elle est probablement composée de per et 
d'une enclitique te (cf. post). 

Nous passons maintenant aux postpositions. 

La postposition la plus employée est en ou e (p. 80 et suiv.), 
qui répond à la préposition latine in. Elle gouverne l'accusa- 
tif ou le datif. Quand elle est ajoutée à un datif, il est parfois 
difficile de la distinguer du nom auquel elle s'ajoute. Aussi 
le graveur a-t-il pris soin quelquefois de l'écrire à part : Ru- 
pinie e, tafle e, testre e uze. Des exemples de l'accusatif 
sont : Arvam-en, vukum-en, esunum-en, asam-e^ Fes- 
naf-e, verof-e. Des exemples du datif sont : manuv-e, 
Arven, Fesner-e, Funtler-e, Fondlir-e, Akedunie. Sur 
em au lieu de en, voir § 28. Il semble que cette postposition 
ait fait quelquefois l'impression d'une désinence casuelle. 
Cf. page 84 et suivantes. 

Ad (écrit aussi a) correspond à la préposition latine ad* Elle 
marque l'approche vers un lieu ou le but d'une action : asaçi- 
ad (IV. 6), asam-a (IV. 16. II a 39) « ad aram »; ereçlum- 
ad (IV. 6) ereçlum-a (III. 35. IV. 3. 10) « ad cespitèm »; 
persklum-ad (III. 21) « ad sacrificium »; spantim-ad 



GRAJIMAIRE OMBRIENNE. ' 367 

(III. 33] « ad libationem »; spiniam-ad (II a 37] «ad men- 
sam »; etram-a spanti (IV. 2] « ad alteram libationem ». 

Per a le sens du latin pro. Il est toujours poslposition et il 
gouverne l'ablatif. Ex. ocre-per Fisiu « pro colle Fisio »; tu ta- 
per Ikuvina«pro civitate Iguvina »; fratrus-per Atiic- 
dies (III. 23] ce pro fratribus Attidiis ». 

Com, co^ kum, ku marque le lieu où se fait Taction. 11 
gouverne Tablatif. Ex. asa-ku «ad aram »; termnes-ku 
(I b 19] «ad terminos»; verisco TrebUxnir (VI a 19) « ad por- 
tant Trebulanam »; vocucom^ vukukum (VI 6 43. I 6 1) « ad 
lucum ». D'autres fois il signifie « avec » : esuuesku vepu- 
rus (V a 11) «cum sacris operationibus »; uvikum (III. 28) 
« cum ove ». 

Toy tu est, à ce que je crois, pour twm. Il a la valeur d'une 
préposition marquant le lieu où Ton est. Voir pages 41, 120. 
Ex. akru-tu (V a 19) « in agro ». Sur l'orthographe ta, au 
lieu de tu, voir page 290. 

An ter, ander correspond à inter. Il gouverne l'accusatif et 
aussi, à ce qu'il semble, le datif. Ex. esumek esunu anter 
(I b 8) esome esono ander (VI b 47) « inter istud sacrifldum » ; 
sume ustite anter (II a 16). Sur cette phrase, voir p. 282. 

§ 66. PRÉFIXES. 

Nous commençons par les préfixes placés devant les verbes: 

Ambj réduit souvent à an ou a, correspond au latin ambj au 
grec àfxcpf. Ex. amboltu^ anferener^ andersafxisL 

Ambr^ ampr est étroitement apparenté avec le précédent. 
V. p. 183. Ex. ambr-etutOy ambr^-e furent. 

Ad ors, a/ia, a correspond au latin ad.Ex.adveitu arsveitUj 
aveitu; adpeltu; ahavendu; ahatripwsatu. Sont dérivés de 
verbes : adfertur, adkani, adputrati. 

An ou a répond probablement au grec èyi. Ex. an-stintu; 
an-tentu, a-tentu, an-dendu; am-pentu, ampetu, a- 
^QniM) an-stiplatu; anovihimu; an-zeriates; am-paritu, 
am-parihmu; afiktu. 

Ander répond au latin inter. Ex. ander-sistu ^intersistito), 
^nder^sesust (inlerstiterit). 

Coy ku correspond au latin cum. Ex. kuveitu « conve- 
hito »,* co-mohotu « commola »; ku-vertu « convertito »; 
ku-pifiatu, combifiatu « auspicator » ; ku-maltu « com- 
molito ». 



368 GRAMMAIRE OMBRIENNE. 

Da dans daetam correspond au latin de^ à Tosque daL 

Eh correspond au latin eoxiex dans eh^dtu « rogato » d'où 
eh-velklu « rogationem ». 

En ou e correspond au latin in. Il se réduit quelquefois & t. 
Ex.En-etu; en-tentu,en-dendu; i-seçetes. Je considère 
comme un dérivé verbal le substantif iuku « invocationem ». 

Per se trouve dans per-tentu. Sur per dans pereUm, 
voy. p. 86. 

Pre correspond au latin prœ, Ex. pr&pesnimuy pr&'habiay 
prer-vendUy pre-^içlatu^ pre^lotatu. 

PrOj pru correspond au latin pro. .Ex. pru-sekatu, pro- 
seéetiTy pru-sikurent. Dans pro^camirent le préfixe a le sens 
du latin pro ddins provenire. Sur pru-pehast, voy. p. 307. 

Au préfixe latin o&, obs correspond up, us, os. Ex. upetu 
(pour up-petu) « ob-pendito » ; us-tentu, os^tendu « os- 
tendito ». 

Au latin por dans porrigere^ porncere^ correspond pur, pw. 
Ex. pur-tuvetu, joMr-dom^w. 

Au latin mb correspond sub ou su : suboco (sub-voco) ; siub- 
oftt (sub-voveto); su-tentu (sub-tendito). 

Trobh (pour iroAa/) représente le latin trans: trahvorfi trans- 
versim. 

Nous passons aux préfixes qui se mettent devant les noms. 

An ou a, particule privative correspondant en grec à iv ou 
a, en latin à in. Exemples : hostatir, anhostatir; çihitir ançi- 
hitir; virsetom avirsetom ; snates àsnates; pruseçeta 
aseçeta. 

Per dans perakne, semble avoir le sens du latin pro dans 
profundus; dans per akre il a le sens de a/mh dans ambarvalis. 

D'origine inconnue est le préfixe vem, ven, ve, dans vem- 
persuntres, venpersuntra, vepesutra. 



S 67. ENCLITIQUES. 

Les principales enclitiques sont : 

ei, écrit aussi e ou i, qui se trouve ordinairement après le 
pronom relatif. Ex. paf-e fquas); pid-e (quid); po-ei, po^ 
ou po'i (qui). Voy. l'Index, s. v. ei. 

ek, souvent réduit à /c, est la môme enclitique que nous 
avons en latin dans hic, illic, illuc. On la trouve dans er-ek, 
esmi-k, enum-ek, eso-c, ite-k, eru-k, hunta-k. La 



I 

* 

i 

GRAMMAIHE OMBRIENNE. 369 i 



même syllabe est préfixe dans ecla^ etanta (pour ec-tanta). 
Cf. en latin ec-ce, ec-illum. 

De^ que nous avons en latin dans quamde^ inde, se re- 
trouve, mais avec assiniilation de rf à la nasale précédente, 
dans ponne, pone^ pune (pour pun-de) et dans pane (pour 
pan-de). 

§ .68. FORMATION ET DÉRIVATION DES NOMS. 

La formation et la dérivation des noms sont ces parties de 
la grammaire qui montrent comment d'une racine ou d'un 
verbe se tire, par l'addition d'un suffixe, un nom adjectif ou 
substantif, et comment d'un nom déjà formé sort un autre 
nom au moyen d'un nouveau suffixe. Dans le premier cas, le 
suffixe est dit primaire ; dans le deuxième cas, il est secon- 
daire. Les noms tirés immédiatement d'une racine ou d'un 
verbe sont dits primitifs ; les noms tirés d'un autre nom sont 
dits dérivés. 

Nous ne donnons ci-après que les suffixes les plus usités. 



SUFFIXES PRIMAIRES. 

to forme des participes passés : pruseçeta, screhto; fato; 
fito. 

tur forme des noms d'agent masculins : adfertur, kves- 
tur, uhtur. 

clom forme des noms neutres : ehvelklu,pi/kic/om, kum- 
nahkle, mcmdraclom^ muneklum. Après les racines finis- 
sant par un c ou un ^, le c du suffixe disparaît : persC'{c)lom. 
11 en est de môme pour la forme féminine cla : fio[c)la. Une 
faut pas confondre ce suffixe avec le suffixe secondaire tom, 
/a, qui forme des diminutifs. 

men forme des substantifs neutres : nomeny pelmen^ umen. 

H forme des substantifs féminins : spanti, trahvorfi (§ 36). 

os forme des substantifs neutres ; aux cas indirects, le s 
placé entre deux voyelles se change en r : vas (pour va4:-os)^ 
tuderuSj vepurus. 

ro forme des adjectifs et substantifs : agro, abrOy kapru, 
adrOj rufrOy sakru. 

ri forme des adjectifs et des substantifs : pacri, sakri, ocri, 

24 



370 GRAMMAIRE OMBRIENNE. 



SUFFIXES SECONDAIRES FORMANT DES SUBSTANTIFS. 

tie forme des substantifs féminins abstraits de la 5« décli- 
naison : uhtretie, kvestretie. 
klom forme des diminutifs : veskles. 



SUFFIXES SECONDAIRES FORMANT DES ADJEGXIFS. 

alis : tefraliSy sorsalis, verfale. 

a/ris : staflaris, 

iu8 (correspond au latin ivus, par exemple dans captivus) : 
farsiom (pour farsivom)^ arsmatia (pour arsmativa). 

inus : cabriner^ Ikuvinus, Miletinaj Fisovina. 

0VVU8 : GraboviibSj Fisovivs. 

asius : urnasier, plenasier, sestentasia, Eikvasia 
(primitif de Eikvasatis et Eikvasese). 

aîttô: pernaies, pustnaies, pedaia. 

iu8 : Fisiu^ Çerfia, Hudie, Jovia, Marties, Piquier^ San- 
fie, tertiam; Vehiies, Vuçiia, Pelronia, Kastruçiier, 
Klaverniie. 

at forme des noms ethniques : Atiiediate, Eureiate, 
Tadinate. 



INDEX 



Nous avons suivi pour cet Index Tordre de Palphabet latin, sauf quelques lé- 
gères modifications nécessitées par la langue ombrienne. Ainsi le c a élé placé à 
côté du h, pour ne pas séparer des mot» identiques. La même raison a fait rappro- 
cher le g de la lettre s. On doit supposer le d placé après le d ordinaire. Le p ou i 
vient après la gutturale forte k ou c, dont il est une altération. 

Les mots sont mentionnés aussi souvent qu'ils se trouvent sur les Tables. Le 
chiffre entre parenthèses renvoie au Commentaire. 



il. abréviation pour as (1& monnaie ita- 
lique ainsi nommée). V & 10^ 13, 15, 
18. VII b 4 (222, 255). 

a, postposition, v. ad. 

aanfehtaf. lia 34.' (287). 

abrof, ab ru m, abrunu, v. apruf. 

adrer, adrir, adro, v. atru. 

ad ou a, postposition, asa m -ad, IV, 6. 
asam-a, II a 39. IV, 16. ereçlum- 
ad, IV, 6. ereçlum-a, III, 35. IV. 
3, 10. et^am-a,ÏII,34.persklum- 
ad, 111,21. spantim-ad, 111,33. 
spinam-ad, H a 33. spiniam-a, 
lia 37. tertiam-a, ÏV, 2. 

ade, l a 10, abréviation pour adepes. 

adepes, la 6, 10,13,19,23. 15 4. 
— adipes, 15 7. — adeper, 1 h 30, 
33. — adiper, I a 27. — adepe, 
I h 26, 44. II o 7 (107). 

ad-fertur,Ib41. II a 16. Va 3, 10, 
*— arsferturf VI a 8. — arfertur, VI 
a 3. VII 6 3. — arsferturo, VI a 17. 
adferture, V b 3, 5, 6. — arsfer- 
ture, VI a 2. (19). 

adkani, IV, 28. (306). 

admanu, écrit armanu, I b 19 — 
'arsmahamo, VI b 56 (90, 181). 

admune, II b7 (90,265). 

adpeltu,IIa32. H b 19. IV, 8(269). 

adpes pour adepes. 

adputrali, V al2(241). 



adveitu, II a 12,29. II b 13. 111,34. 
IV, 5. — arsveitu, VI a 56, 59. VI b 
2, 5, 20, 44, 46. VII a 4, 8, 42, 54. 
— arveitu, VI b 23. — arveitu, I 
b6. — aveitu, IV, 1 (100). 

afero, aferum, v. anferener, 

afiktu, I a31, dean-ffiktu (146). 

agrej V b9, 14 (253), v. akru, pera- 
kri. 

ahatripursatUf VII a 23, 36. — atre- 
pvsatu, VI b 36. — atripursatu, VI b 
16. — ahtrepudatu, II a 24, 25, 
31, 38. — atrêpudatu, II b 18 
(128). 

a^awndt*, VII a 27 (199). 

ahesnes, III, 18, 19, 19. (295). 

ahtimem. I b 12, 12. — ahtis, III, 
24, 29 (168). 

ahtrepudatu, v. ahatripursalu, 

ahtu, II à 10, 11(278). 

ai l u, I b 29, 37. — aitu, VI b 18, 18. 
Vlla40,45. — aituta, III, 13(138). 

aiu, II a 4. (276). 

Akedunia« Âcersonia, Akedunia- 
mem, Ibl6. — Acesoniame, VI b 
52. — Akedunie, I b 43. — Acer- 
*ont>m, Vll*a52(173). 

acnu,Vb 8, 12, 14,17 (255). 

akru-tu, Va9. (339). 

açetus, II a 14, peut-être une faute 
pour aseçetes. 



372 



INDEX. 



alfu , I 5 29. — alfer, VI a 32, 34. — 

alfir, VU a 25, 26 (199). 
aUmust, VI a 7, corrigé en alUerUusê 

(34). 
amboUu, VI h 52 (171). 
amhrefurent, VI b 56. — ambreluto, 

VI h 56, 63, 64. — amprefuus^ I b 

20. — amprehtu, I d 21. — apre- 

tu, I b 20. Du verbe e et du préâxe 

ambr (183). 
amparitu, III, 14, amparihmu, 

Il a 42 (288). 
ampedia, II a29. 
%mpentu, II a 20. III, 23. — ampe- 

tu, II b 10, 11. — apentu,III, 27. 

^ anpenes, II b 27.^ apelus, II 

b 27. — apelust, V a 17. Du verbe 

penn (pour pend) et du préfixe an. 

(167, 244, 267.) Cf. upetu, opeter. 

La leçon apehtre (IV^ 15) est pro- 
bablement pour apehtu. 
amprefuus, amprehtu, v. anibrê" 

furent, 
andendu, v. an te n tu. 
andeTj v. an ter. 
andersafust, VII & 3. — andirsafust, 

VU a 46. — atedafost, I & 40. — 

Du verbe ted ou derSj et du préfixe 

an (209). V. deda. 
andertistUj VI a 6. — andersesust, 

VI a 7. Du verbe mf et du préfixe 

ander (29). 
andervomUy VI b 41 (154). 
anfehtaf lia 34. 
anferener, VI a 19. — aferum, I b 10. 

— afero, VI b 48 (55, 164). 
anglar, VI a 16. — anglaf, VI a 5. — 

angla, VI a 1, 3, 5, 6, 18. VI b 49. 

V. ancla (17). 
anglom, VI a 9.— anglu^ VI a 8, 10 (40) . 
anhottatir, VII a 28, 50. — cmostatir, 

VI b 62. VU a 13. 15. — an/io«laiu, 

VI b 60. — ano»(a(u, Vil a 48. V. 

hostatir. 
aneUif VI a 18. — anclar, Vi a 16. V. 

tLngla. 
ançif, II a 25. 
ansihitir, VI & 62. VII a 13, 14, 28, 

50. — ançihitu, VI b 59. VII a 48. 

V. çiTiilu. 
anom'/iimu, VI b 49, 49. (165). Cf. pur- 

dovitu. 
anpenes, v. ampentu. 
nseriato, VI a 6. — (ueriato, VI a 1, 

6. VI 6 48. — aserialùf VI a 2. — 

azéri atu, I 6 8. — aseriatUf VI b 

40. — a*mo, VI a 4. — anzeriatu, 

I b 10. (7). 



antihitUy v. ançihiHr, 
anstiotu,in, 20.— astintu,IIl, 18, 

19. (295). 
anstiplatu, VI a 3. (24, 26). 
anzeriates, anzeriatu, v. ante- 

riato. 
antakre, I b 36^ 38. — antakres, 

II a 42. (207). 
antentu, II a 20. III, 15, 16, 16, 17, 

22. IV, 21, 27. — aten tu, II b 28. - 

andendUj VII a 25. Du verbe tenn et 

du préfixe an. (201, 273). V.ententu, 

attendu, pertentu, sutentu. 
an ter, I b 8. II a 16. — ander, VI h 

47. (161). 
ap, III, 20. IV, 31,v. ape. 
ape,I b34. II a 9. II b 27. IV,31.V 

a 17, 18, 20, 22. — api, I a 27, 30, 

33. — ape, VI b 5, 16, 23, 37, 49, 52, 

56, 62, 63. VII a 5, 8, 39, 42, 43. - 

apei, VII b 3. — appei, VII b 3. (117, 

221). 
apehtre (leçon probablement fautive 

pour apehtu), IV, 15, v. ampentu. 
apelus, apelust, v. ampentu. 
api, V. ape. 
aplenia, II a 23. — apienies, II a 

23. 
appei, V. ape. 
apretu, v. ambre furent. 
apruf, I b 24, 33. — ahrof, VII a 3. 

abront, Vil a 43. — abrum (écrit 

abrunu), U a 11. (195, 205). 
arfer tur, v. a d f e r t u r. 
arçiataf, IV,"22. (305). 
armanu, I b 19, v. admanu. 
amtpo, VIb25, 41. (151). 
arsfertur, arsferture, arsferturo, v. ad- 

fertur. 
arsie, VI a 24. VI b 8, 27. — arsier, 

VI a 24. VI b 27. — osier, VI b 8. 

(75). 
arsir, VI o 6. 7. (32) 
arsmahamo, v. admanu. 
arsmatiam, VI b 49, 50. — arsmalia, 

VI a 19. VI b 53, 63. VII a 46, 51. 

(56). 
artmor, VI a 26, 36, 46. VI b 29. — 

arsmo, VI a 30, 32, 39, 42, 52. VI h 

13, 32, 34. VII a 17, 30. — amo, VI 

a 49. (90). 
Ofsvetfu, V. adveitu. 
aruvia, v. arvia. 
arvamen, III, II, — • arven, III, 13. 

(292). 
arveitu, v. adveitu. 
arven, v. arvamen. 
arves, I a 6, 10, 13, 19, 23. 1 & 4, 26, 



INDEX. 



373 



30, 33, 44. II a 7. — arvis, I a 27. 
I b 7. (107). 
arvia, I a 3, 9, 26. 1 5 3, 6. II a 18, 
24. — aruvia, III, 31. — arviu, I 
a n, 16, 23. 1 b 25, 28, 32, 43. II a 

6, 11, 12. II b 8, 29. — orvio, YI a 
56, 58. VI M, 3, 20, 22, 44, 45. VII 
a 4, 7,42.(101). 

aryis, v. arves. 

asam^ II a 39. IV, 6, 16. — ase, lia 
19. III, 22. — asa, II a 39. 43. — 
ata, VI a 9. — atame, VI a 10. — 
asa, n a 38. III, 23. IV, 15. (44). 

aseçeta, II a 29. — aseçetes, IV, 

7. — açetus, peut-être une leçon 
fautive pour aseçetes. II a 14. 
(286). 

aseriOf aseriaia, aseriato, v. anteria- 
to. 

asiane, I a 25. (142). 

aner,y. cknie, 

(umo, V. arsmor. 

asnata. Il a 19. — asnatu, II a 34. 
asnates, II a 37. IV, 9, de an et 
mata. 

MO, VI b 50. (168). 

astintu, v. anstintu. 

azeriatu, v. anseriato. 

atedafust, v. andersafust. 

atentu, v. antentu. 

otero, Vlla 11,27.(199). 

Atiiediate, II b 2, 2. (217). 

Atiiediur, Val, U, — AUersiur, 
y b il, 16. — Atiersir, Vil d 3. — 
Atiiedie,Val6.— ji(t«r«i«r,VlI6 
J. — Âtienir, V b 8, 14. — Atiie- 
dies, III, 24. — Atiiedier, V a 4, 
16. — Atiiedie, II a 1-3. 111,29. 

— Atiiediu, II a21, 35. 115 26. 
V a 12, 25, 27. V 6 4. — Atiersio, 
VII 6 2. (217, 222). 

atrepudatu, y , ahalripursatu, 
atrojnuàtUy VI b 36, leçon fautive pour 

airepiucUu. 
atru, I b 29. — adrOj VII a 25. — 

adrer, VII a 18. — adrir, VII a 9, 10, 

21. (199). 
aveitu, IV, 1, v. adveitu. 
aveify VI a 4, 18. — * avef , I b 10. — 

avif , I b 8. — avif, VI b 47, 48, 48. 

— aveiSy VI a 1..— aves, 1 a L — 
avis, II a 16. — auvei, VI a 3. (6). 

aviehekir, VI a 9. — avUcUr, VI a 12, 
13. — avieklufe, I b 14. — atten- 
du, VI a 10. — aviedu, VI b 51 . — 
aviekla, I b 14. ~ aviecUif VI b 
52. (44). 

aTiekate,IIal, 3. (276). 



anUdiff v. aviefceletr. 
amrseto, VI a 28, 38, 48. VI b 30, de 
an + virseto. 



B 



benes, I b 15. — benust, VI b 53. — 
bonus, II b 16. benuso, VI b 64, 65 
— benurent. Va 25, 28. V b 5. — 
benurent, VI b 57 (173). 

berva, lia 26, 33. — berus, II a 23, 
35.(284). 

bum, II a 5. — bue, VI a 25, 28, 33, 
35, 38, 43, 45, 48. 53. — buf, I a 
3, 11, 20. — buf, VI a 22. VI b 1, 19. 
..-btto, VIa54.(63). 



D 



daetomj VI a 28, 37, 47. VI b 30, du 
préfixe da et du participe etom. (86). 

d e d a , prototype du subjonctif écrit der- 
s'a, VII a 43, 44, 44. — dirsa, V b 
13. VII a 46. — dirsans, V b 11, 16- 

— dirsaSf V b 8. — teda, I b 34-36. 
tedtu, lia 40, 40. IV, 28. — têtu, 
II à 9. II b 21. — titu, I a 33. — 
dirstu, VI b 17, 38, 39. VII a 5. — 
dUu, VI b 10, 16, 25. VII a 38. — te- 
dust, I b 34. — dirsust, VII a 43. 
tedte. Va 7. — tedti, II a 28. Du 
verbe redoublé ded ou did, écrit en 
vieil ombrien ted,tid, en ombrien 
nouveau d'ifs, dirs. V. andersafust, 
(123, 131, 206, 208, 239). 

dei, VI a 53-27. — dt. VI a 25, 28, 29, 
29, 31, 31, 33, 34, 35, 35, 37, 38, 38, 
39^1, 43, 44, 45, 45, 47, 48, 48, 49, 
50,51,53-55. (71). 

deùu, VI b 56, 63-65. Vil a 1 , 20, 51. — 
teitu, II a 26. II b 7, 25. 111,9, ?5. 

— dersieust, VI b 63.— dersicurerU, 
VI b 62. Temps du verbe die « dire »• 
(181, 191). 

deçenduf, VII b 2. (219). 

dequrieTf V b 11, 16. — tekuries, II 

b 1. (259). 
dersa, v. ded a. 

dersecor, VI a 26, 36, 46. VI b 29. (80). 
dersicurent, dersieust, v. deitu, 
dersva, VI a 2, 2, 4, 4, 15, 15, 17, 17. 

desva, VI b 51, 52, 52. — dersva, 

VI a 1. — tesvam, I b 13. (11). 
desenduf, écrit p^r erreur pour deçenr' 

duf. 
destru, VI b 24, 8. — destre, VI b 4, 



374 



•INDEX. 



50. — destrame, VI h 49. — testru, 
I a 29. III, 53. IV, 15. — testre, II 
6 27,28.(116). 

desva, v. dersva. 

deveiat VI a 9. — deveia, VI a 10. 

dif V. det, 

dia, VI a 20. (60). 

di/we, VI6 4.(117). 

diçler, VI a 7. — tiçlu, II b 22. III, 
25,27. — tiçel. Halo. (34). 

dirsa, dirstu, dirsust^ ditu, v. deda. 

dupîa, VI b 18, 18. — tupler, V a 19. 
(130). Cf. tuplak. 

dupursus, VJ b 11. (123). 

dur, VI b 50. VII a 46. — duiV, V b 10, 
15. — tu va, II a 27. III, 32, 34. — 
tuves, III, 19. — tuf, I & 41. — 
tuvere, II a 33. (169). Cf. deçenduf, 
duH. 

(iutt, VI5 63. (192). 



E 



e, postposition, v. en. 

e, enclitique, v. ek. 

e, autre enc liUque, 7. ei. 

e, préposition écrite comme mot à part, 
I h 27. II 6 12, 27, 28. (83j. 

eaf, V. eam, 

eam, VI b 16, 24. — eaf, I 6 42. — 
eafyVll a 52. — eur-ont, VI b 63. — 
eo, VI a 20. eu, II a 2. II 6 9. (26) 

ebetrafe, VI a 12. Cf. hebetra. 

edek, v. erek. 

e de 1. 1 a 30, leçon fautiye pour edek. 

eenpersun ra, II a 30, probable- 
ment par erreur pour venpersuntra, 

eesona, VI a 18. — esonay VI a 3, 5. — 
esunumen, 111,20. — esunes, Va 
11. — esuna, Va5. — esune, Va4. 

— esune, V a 6. — esone, VI b 11. 

— esunu, 16 38. II a 21, 42. III, 1, 
14. — esunu, 169. — esono , VI a 
57. VI 6 47.— esunu, II a 2. — 
esunume,I6 14. — «onom«, VI 6 50, 
52.— esunu,I 6 8. — e»ono, VI 647. 
esunu, II a 20. IV, 30. — esoneir, 
VI a 18. (25). 

eest, V. eetu. 

ee(«,VI6 54. — etu, 16 10, 14. Ila6, 
33. 116 12. IIï, 20. IV, 21. — etu, 
VI 6 48. VII a 39. — etuta III, 11. 
etutu, I 6 15, 23. 23. — etuto, 
VI 6 51, 52, 65. VII a 1. — eest, 
VI a 2, 6. — iusi, VI a 7. — ter, 
VI 6 54. — Formes du verbe e ou et 



< aller ». Cf. ambre furent, enetu (3, 
15, 33). 

efurf^Uu, VÎ 6 17. VII a 38 (132). Cf. 

furfant, 
ehe, VI 6 54, 54. (175). 
eheturstahamu, VI 6 55.— eturstahmu^ 

VI 6 53, 53. — etudstamu, 1616 

(HA). 
ehicUo, VII 6 2. (220). 
ehvelklu, VI a 23. V 6 1 (247). 
ehveltu, VI a 2. (18). 
ei, e, t, enclitique renfermée danspoet, 

VI a 1. — poe, VI 6 50.— poi,VIa5. 

VI 6 24, 53. — pure, V a 6, 25,28. 

V b 4.— pur*, V6 10, 15. - ptA(?), 

VII 6 2. — pede, 16 18. — pide, 
Va 5. — pidi, IV, 32. — ptfie, 
VI 6 55. — pafe, VI a 52. — pw, 

V a 3, 10. VII a 52. VII 6 1. — pera, 
VI a 47. VI 6 30. — persei, VI a 27. 

— persi, VI a 37. — pw, VI a 7. - 
pede, II a3. — perse, VI 6 29, 31. 

— persei, VI a 26, 28, 36. — persi, 
VI a 38. — pirse, VI a 46. — pirsi, 
VI a 5, 48. — pue, I 6 18. VI 6 38- 
40, 55. — pude, II a 26. III, 5. - 
porse, VI 6 63. VII a 46, 51. — per- 
met, VI a 9, 9. — porsi, VI a 6. — 
pude, V a 7. — porse, VI a 15. — 
porsei, VI a 15. — porst, VI a 19. 

— pom VI 640(14). 
eikvasatis, III, 24, 29 (234). 
eikvasese, V a 4, 16 (234). 

etne, VI a 10, 11. — en e, I 6 35. — 
enem, VII a 44, 44. Cf. enom. 

eiscurent, V 6 10, 15 (254). 

eitipes, V a 2, 14.(231). 

ek, enclitique renfermée dans erek 
(q.v.),enumek, inumek, enuk, 
inuk (v. erw), esmik, erak, ère- 
rek, eruk, erak, esoc, isek, itek, 
huntak. Cette enclitique est sou- 
vent écrite e, par exemple dans er-e, 
ers-e. V. erek. 

e«, préfixe renfermé dans ecla, e tan tu, 

«0. 

ecla, VII a 11, 27. Du préfixe ec et du 
pronom lo (199). 

ekvine, II a 13. V. ci-dessus, p. 323. 

em, pour en, postposition renfermée 
dans Âkeduniamem, I 6 16. — 
Jwinem, VI a 46. — Ac«rsùnie«ii 
VII a 52. — Fùiem, VIo46. — ahti- 
mem, I 6 12. — ocrem, VI a 46. — 
vapefem, 1614(80). 

emantur, Va8. — emantu, ValO. 
(239). 



INDEX. 



375 



en ou e, postposition renfermée dans 
aryamen, III; 11. — rupinazne, 
Ib 35.— satame, Ib ZS.^asame, 
VI a 10. — tertiame, VI a 13. — des- 
trame, VI & 49. — ÀceBoniame, 
VI b 62. — rubiname, VU a 44. — 
fesnafe, II b \6. — ebetrafefYla\2, 

— pretoliafey VI a 12. — hebetafe, 
VI&53.— fesnere,II b 11.— funt- 
lere, I b 24. - fondlire, VII a 3. — 
vukumen, 111^20. — esunumen, 
III, 20. — esunume, Ib 14. — pe- 
dume, II a 27. — angiome, VI a 9. 
iodcome, VI a 10. — ooterekme, va- 
sirçlome, VI a 12. — UtUme, car- 
8ome, VI a 13. — pertome, VI a 14. 
jwfome, VI b n.—persome, VI 638. 

— esonome, VI b BO. — termnome, 
VI 5 57. — verufe, I b 9.— t?ero/"e, 
VI&47. — avieklufe, 15 14.— 
nuvime, II a 26. — smursime, 
VI a 13.— randeme, VI a 14. — ma- 
nuve, II b 23. — vapefe, Via 10 
(83). Ce prèflze est probabiement 
contenu aussi dans Rupi nie, 1627. 

— sate, I & 31. — Akedunie, 
I b 43. — rtibine, VII a 6. — sahate, 
Vlla 41. — nweme, VII o 8. — V. sur 
cette postposition, p. 80 suiv. 

en, préfixe renfermé dans enetu, en- 
tentu, q. v. (3). 

endendu, v. ententu. 

ene, enem, v. eine. 

enetu, I a 1. — eftetu, VI a 1. Verbe 
composé de en + ^^u (3). 

enno, VII a 38. — ennom, Vit a 20, 
24, 33, 39. V. enom. 

enom, VI b 17, 38, 38, 39, 40, 40, 51, 
53, 64. VII a 5, 8, 9, 20, 23, 23, 24, 
34, 36, 39, 45, 45, 51. — cno, VI b 16, 
17, 46, 56, 56, 62, 65. VII a 1, 38.— 
enuk, I a 30, 33. V a 29. — inuk, 
I b 7. III, 4, 7, 15, 16. IV, 13, 14. — 
enu, Ib36, 37, 38,38. U a 9.nb2l. 

— enumek, I b 11, 13, 16, 19-22. 

— inumek, UI, 9, 11,20, 26,34. 
IV, 2, 17, 18, 20, 21, 24, 26-28. — 
inumk, IV, 23 (44, 132). Cf. enno, 
eine. 

entelus, entelu8t,y. ententu. 
ententu, I b 12. Ul, 15. — endendu, 
VI b 40, 40, 49. — entelus, Ibl2. 

— entelutt, VI b 50. De en et du 
verbe tend, tenn (153, 166, 167). Cf. 
antentu, ustentu, pertentu, 
sutentu. 

enu, enuk, enumek, y. eno» 
00, y. eam. 



epir, II b 12, leçon fautiye pour e pir. 

erafont, erabunt, erak, erar, era' 
rwU, y. ero. 

ère, ère, y. erek. 

erek, erec, pronom composé du nomi- 
natif er (en latin is) et de l'enclitique 
ek. V a 11. VII b 1. — ère, V a 4. 
ère, VI b 50. Le même nominatif est 
renfermé dans eroni, VI b 24. Le 
neutre ested-ek, I a 30. III, 33, 35. 
IV, 3. 21, 32. Va 26. — eree, VI a 6, 
8. L'accusatif pluriel est e/, VI a 4 
(?6, 30). 

ereçlamad, IV, 6. V. le suivant. 

ereçlum, ilF, 35. IV, 3, 6 (?), 10. — 
ereçlu, IV, 13, 13. — ereçle, IV, 
17, 19 (298). 

erer, ererek, v. ero, 

erererunt, leçon fautive pour ere- 
runt. V. ero, 

eretu, v. hereiiu, 

erietu, II a 6 (277). 

etihoni, v. ero, 

erite, VI b 15, faute pour frite. 

ero, pronom démonstratif. — eru, III, 

31. — eru-hu, II b 22. — eru, 
VI b50. — ererek, III, 32. — erer, 
VI a 23, 24, 31, 33-35,40, 43,43, 45, 
50, 53-55. VI b 7, 7, 10, 12, 14, 15, 
26-28, 33-35. VII a 10, 18, 19, 22, 
26, 31, 32, 35. — erir, VI a 31. — 
trer, VI a 25. — eriront, VI b 48. — 
erom, VII a 14, 50. — ero, VI b 62, 
62. VII a 13, 28. — erarunt, IV, 1 
erar, VI a 23, 24, 26, 31, 33-35, 40, 
43-45, 50, 53-55. VI b 7, 8, 10, 12, 
14, 15, 26-28, 33, 35, 35, 62. 
Vil ail, 14, 14, 18, 19,22,26,28,31, 

32, 35, 50, 51. — erabunt, Ib23. 
era/br)r,VIb65. Vllal.— ererunt, 
IV, 5. — eruk, III, 14. — erak, 
III, 12. erihont, VI b50(72, 167, 193). 

erom, pronom. V. le précédent. 

erom, verbe, v. eel. 

eront, v. erek. 

erse, v. erek. 

eru, pronom, v. ero. 

eru, verbe, y. est. 

erubu, eruk, v. ero. 

erus, I a 33. I b 34, 34, 35, 36. II a 9, 
32, 40. II b 21. IV, 14, 27. — crus, 
VI b 16, 16, 25, 38, 38. VII a 5, 38, 
43 (ter). — eru, Y a 8. — erus, 
II a 28 (131). 

efa, e^tr, esis, v. eso, 

eskamitu,IV, 1 (299). 

esmei, VI b 55. — eniiet, VI a 5, 18. — 
esmik, Ia28,31(28, 178). 



376 



INDEX. 



eso, pronom démonstratif, écrit une fois 
par deux t. — essu, VI a 43. ^ «su, 
VI a 25, 28, 33, 35, 38, 45, 48, 53. 
VI h 28, 31, 35, 54. — eso, VI a 8. 

— esuk, V a 1. — esoe, VI h 25. — 
isoc, VU b 3. — esu, II a 3. Va 14. 

— wo, VI a 3, 22. VI h 6, 9, 31, 53, 
57. VII a 9, 20, 25, 34, 46. — esu, 
IV, 29. -— esumek, I 5 8. — esome, 
VI b kl. — esuf, il a 40. IV, 15. — 
wo, VI a 20. — esir, VU a 10, 18, 
26, 32. — inr, VII a 34. - esis, 
VI a 18. — esa, VI b 9, 14. — eso, 
VI a 2, 16. — isek, IV, 4. — ùec, 

VI 625. — isunt, II a 28, 36. III, 
16, 17 (18, 59, 152). 

esonOf V. eesona. 

estuy Y. eso, 

est, I h 18, 18. II a 15. VI a a-10, 26, 
27 (ter), 28 (ter), 36, 37 (quinquies), 
38, 46, 47 (quinquies). 48 VI b 29, 
30 (quinquies), 31, 50, 53, 53, 55,55. 

VII a 46, 51, 52. VU b 3. — sent, 
VI a 15, 27, 36, 46. VI b 29. — tir, 
VI b 7, 7, 26. — sei, VI a 23, 23. — 
si, VI b26. — si, Va6, 24, 27. 

V b 3, 7. — sins, VU b 4. — sis, 

V a 6. — eru, V a 26, 29. V b 5. — 
«rom. Vil b 2. —««(?) I b8. 

est, VI a 6, v. eest. 

este, adverbe, I a 1. II b 22. — este, 

VI o 1, 56. VI b 62, 63. VU a 51. (8). 

Cf. le suivant. 
esto, pronom, VI a 15, 15. — estu, 

II b 24. — estu, II a 2. II b23. 
esu, esuf, esuk, v. eso. 
esu m, II a 2, probablement une faute 

pour esunu. 
esumek, y. eso. 
esuna, esune, esunes, esunu, 

esunume, esunumen, v. «exona. 
esarlaf, IV, 27 (306). 
et, I b20. IV, 7, lî, V a 6, 8, 13, 18, 

20, 22. — er, V b 9, 13, 15, 17. 

VI a 19. VI b 5, 24. VU a 37, 44, 46, 51 . 
etaians, etaias, v. etato, 

etantu, V b 6. De ec et tantu. 
etato, VI b 63. — etatu, I b 21, 22. — 
etaians, VI b 64. — etaias, VI b 65. 

VII al. Fréquentatif du verbe e (192) . 
Cf. eetu. 

etraf, etram, être, êtres, v. le 

suivant, 
rtrti, VI a 35, 38, 43. —etram, 111,34. 

— etraf, I a 18, 18.— etre,]lbl4. 

— êtres, III, 18. — être, II b2,3, 
3, 4, 4, 5 , 5, 6, 6 (94). 

êtu, V, eetu. 



etadstamu, eturstahmu, v. eheUvr- 

stahamu. 
etuta, etutu, emo,y, eetu. 
eu, euront, v. eam. 
euze, faute pour e uze, 11 b 27, 

28. 
eveietu, II b 8, 11 (266). 



fahe, V b 13. (259). 

fakust, ÏV, 31. — fakurent, I b34. 
— faeurmt, VII o 43. — façia, 
II a 17. — façiu, II a 16.— façu, 
n b 22. — feia, V a 23. V b 1. - 
feitu, la 4, 5, 7, 29, 30, 32 (ter). 
I & 6, 7, 9, 18, 24,^28, 31, 32. II a 20. 
III, 31,31, 32. — fétu, la 3, 9, 11, 
12,13,13,14, 16. 17, 17,20,22,24, 
25, 25, 26, 26, 28, 28. I b 2, 3, 3, 6, 
25, 27, 29, 32, 43, 44, 44. U a 2, 4, 
6-9, 11, 11, 12, 13 (ter), 14. U b 7, 
10, 29. — feitu, VI b 3, 22, 47. 
VII a 3. 4. — fétu, VI a 22, 56, 57, 
57, 58 (ter), 59. VIb 1 (ter), 2,3 (ter), 
5, 19, 19, 20, 20, 22 (ter), 23, 24,37, 
43, 43, 44 (ter), 45 (ter), 46, 46, 55. 
VU a 3, 4, 4,6, 7 (ter), 37,41,42,42, 
53, 53, 54, 54. — feetu, VII a 41. — 
felu, II b 26. Formes du verbe foc 
(63, 205, 271, 272). 

façefete, II b 9, peul-ôlre par erreur 
pour façefete (266). 

façia, façiu, façu, v. fakusl. 

famedias, II b 2 (262). 

far, V b 10, 15.— /ar«r , Vb 9, 14. (253). 

farsio, VI b 2. — fasio, VI b44. — fa- 
siu, Hal2 (114). 

fato, VIb 11 (124). 

fedehtru, III, 16, 18. (295). 

feetu, V. fakust. 

fefure, v. fust. 

feia, feitu, felu, v. fakust 

feiu, I b 25, par erreur pour fêta. 

feliuf, I a 14. — /Wtt», VI b 3 (115). 

felsva. Va 11. (241). 

ferar (î),v. fertu. 

ferivM. I b 25. III, 16 (106). Cf. le sui- 
vant. 

ferine, la 4, 13, 22. I b 3. 6. lU, 
31. — ferine, VI a 57. VI b 1, 19, 43, 
45. VII a 4 (106). 

fertu, H a 17, 19, 26, 27, 33, 34. 
U b 12, 12, 13, 14, 14, 15 (ter), 
16, 16. — fertu, VI b 50, 50. - 'er- 
tuta, III, 13. — ferest^ Ua26.— 
ferar (?),VIb 50. (267)*Cf. anferener- 



INDEX. 



377 



fesnafe, Il bl6.— -/(swiere, Il b 11. 

(267). 
fêta, II M3. (268). 
fétu, V. fakust. 

fPraff VI h 50, peutrôtre pour fera/r, 
Fiiuvl, I a 17, pourFisuvi. 
ficlam, VII a 42. — fiela, VI o 56 , 59. 

VI h 2, 4, 20, 23, 44, 46. VII a 4, 8, 

54.— f ikla, II a 18, 29. — f iklas, 

II a 41 (101). 
fiktu,I a 28 (146). Cf. afiktu. 
/IWtt, V. feiiuf. 
Fise (Dom de divinité), I a 15. Fiso, 

VI b 3 (71). 
Fisiu (adjectif tiré du précédent), écrit 

une fois Fitsiu VI a 43. — Fisiu, 

la 5, 8, 12,15, 17, 21, 25, 29, 31. 

— Fisiu, VI a 23, 25, 34, 35, 45, 53, 
55, 58. VI bl, 3,6,6, 9,14,19,22, 
26, 28, 35. —Fisim, VI a 41, 49. 51. 

— Fisi, VI a 29, 31, 39. VI b 12,31, 
33. — FiHe, VI a kO.—Fisei, VU 23. 

— Ftsi, VI a 30, 33, 42, 50, 52. 
VI b 7, 10, 11, 14, 26, 32, 34. — Fi- 
sier, VI a 30, 32, 39, 41, 49, 51. 
VI b 13, 32, 33. — Fisiey VI b 10. — 
Fisiem, VI a 46. — Fisie, VI a 26, 
36, 40. VI b 29. 

Fiso, V. Fise. 

Fwoct>, VI b 9, 10, 12, 12, 14, 15, 15. 

— Fisovij VI b6, 8, 8. — Fisuvi, 
I a 17. — Fisovi, VI b 5. VII a 37. 
(116). 

Fisovina, VI b 9, 14. (122). 

Fiisiu, Y. Fisiu. 

Fisuvi, V. Fisotie, 

fitOy VIbll. (124).Cf.futu. 

Fùndlir-e^ VII a 3. — Funtler-e, I b 
24. (195). 

/bfitfr, V. le suivant. 

fms, VI a 42, 50, 52. VI b 7, 11, 13, 
26, 32, 34. VII a 13, 17, 31, 49. — 
fos, VI a 23, 30, 33, 40- — foi^y VI 
b61. VII a 20, 23, 33, 36. (73). 

fotmr, VI b 26, par erreur pour foM sir. 

fo$f T. fOM. 

frateeff v. le suivant. 

f rater, III, 5. V a 1, 14, 22. — fraier, 
V b 11. — frateer, V b 16. fratrus, 
Vb8, 13. VII bl.— fratrus, lia 
2. III, 23, 28. — fratrum, III, 10. 
— fratrom, VII b 1. — fratru. Il a 
21 , 35. — II b 26. m, 6. V a 12, 25, 
27, 29. V b 3. (218, 230). 
fratreea, VII b 2. (220). 
fratreeate, VII b 1. (219). 
fratreks. V a 23. V b 1. —fralrexs, 
vn b 1. (216). 



frehtef, II a 26. (285). 

frehtu,-IV, 31. (306). 

/W, V. le suivant. 

/WA VI a 42, 52. VI b 13. Vil a 17, 30. 

— /W, VI a 30, 32, 40, 50. VII b 32, 

34. (90). 
fHUy VI a 24. VI b 8, 15,27. VII a 20, 

23, 33, 36. (75). 
frosetom, VI a 28, 37, 47. VI b 30. (86). 
fsme, VI b 5ô , par erreur pour esiM, 
fuia, fuiest , v. futu. 
funtlere,v. fondlire. 
futu, Il a 22, 43, 43. — fuiu, VI a 30, 

33, 40, 42, 50, 52. VI b 11, 13, 32, 

34. Vil a 13, 17, 31,49. — fututo, 
Vib 1. — fuia, III, 1. —fuiest, 

V a 9. — fust, I b 7, 39, 40. III, 
6. V a 4, 11, 19, 20. — ftt«r, VI a 7. 

VI b 39-42, 47, 47. VII a 45, 46. VII 
b 1, 3. — fus, VI b 40. furent, V a 
22. — furo, VII a 52. — furu, I b 
42. — fefure, II a 4. Formes du 
verbe substantif fu. 

furfarUy VI b 43. — furfat, I b 1 

(132). 
furo, furu, v. futu. 
ftu, fust, V. futu. 



G 



gomia, VI a 58. — kumiaf, I a 7. 
(108). 

Grabovie, VI a 25-28. 29, 29, 31-37, 38, 
38, 39, 41, 41, 43-47. 48, 48, 49,51, 
51, 53-55. — Grahove, VI a 24, 25. 
— Gràbovif VI a 23. — Grahovie, 
VI b 19. — Krapuvi, I a 3, 11, 21. 
Grabot?et, VI a 22. VI b 1. (64). 



H 



hahe^ v. habetu. 

habetu, II b 23, 23, 27, 28. III, 28. 
IV, 30, 31. — habitUy VI a 19. VI b 
4. — babetutu, I b 15. — habi- 
tutOy VI b 51. — habiesty VI b 50, 
53. VII a 46, 51. — habe, I b 18. 
habe, VI b 54. — babia, V a 17, 
19, 21. — habusy VI b 40. — habu- 
rerUj Vil a 52. Formes du verbe 
habe. (178). Cf. prehabia et neid- 
habas. 

^obtna, VI b 22-24. — hapinaf, I a 
24. — habina, ï o27. — hapina- 
ru, Io33. (141). 

hàbitUy habitutOy haburerUy habusy v. 
habetu. 



378 



INDEX. 



hahtu, V. hatu. 

hapinaf, hapinaru,v. habina. 

hatu, I 6 11. — katu, VI h 49. — 
hahtu, II a 22, 22. — hatutu, I 
h 42. — hatutOy VII a 52. (166). 

hebetafe, VI b 53. (173). Cf. ebetrafe, 

hereitu, VI a 37. — licrttu, VI a 27, 
47. VI b 29. — eretu, II a 4. — 
heriiei, II a 16. — heries^ I b 
10. II b 21. — heriest, Ylî a 52. — 
heries, VI 6 48. — heri , IV, 26. — 
herter, Il a 40. III, 1. — herte, 

V a 6, 8, 10. — herUiy VII 6 2.— 
heHi, V6 8, 11, 13, 16. — herifi, 

V b 6. — heris-heri, I a 4. — 
heris-heris, I b 6. — heri-heri, 

I a 22. II b 9, 10. — hen-heri, VI a 
57. VI b 46. — hene-herie, VI b 19, 
20. — herieiy VII a 3, 3. Formes du 
verbe heri « vouloir ». (79, 103, 163, 
214, 22], 250). De là l'enclitique /ler, 
dans pw-fc«r, VIb4l. (155). 

heri, herie, heriei, heriesy heriesty 
heri/ij heriieiy heris, herte, her- 
tei, herter, herti, v. hereihi, 

hoier, VI a 14. 

hoUuj VI b 60. VII a 49. 

homonus, V b 10, 15. (254). 

Honde, VI b 45. — Hunte, I b 4. 

II b 20, 34. (159). 
hondomu, v. hondra. 

hondra, VIo 15. VII a 52. — hutra, I 
b 42. — hondomu, VI a 9, 10(41, 50, 
213). 

hondu, VI b 60. VII a 49. 

/loni, enclitique se plaçant après divers 
pronoms. On l'écrit aussi ont, unt, 
hu, 0. Elle se trouve dans eur-ontj 
e ru- h u, mr-o»<, erar-unt, era- 
hunt, erafont, erer-unt, eri-horu, 
ifont, is-unt, surur-oni, surur-o, et 
peut-être «6«-o.Cf. h unt a k, huntia. 

Horse, v. Hudie. 

hostatu, VI b 59. VII a 48. — hoeiatir, 
VI b 62. Vil a 13, 15, 28, 50. (187). 
Cf. arihottaHr, 

Hudie, I b 2. — Forw, VI b 43. (156). 

hule, IV, 17 (303). 

huntak, III, 3. IV, 32 (281). 

hunte, v. Monde, 

huntia, lia 15, 17 (281). 

hutra, V. hondra. 



enclitique, v. et. 
Jàbusce, làbuseeTf labuteom, v. le sui- 
vant. 



lapuskum, I b 17. — /apiaco, VU 
a 47. — labuteom, VI b 58. — la» 
busce, VII a 12. — lapuscer, VII a 48. 
labuscer, VI b 54, 59. VU a 12. (175). 

le pi, m, 21 (296). 

iepru, II a 32. (286). 

ier, y. eetu. 

ife, II b 12, 13. — ife, VI b 39, 40. - 
tf-onl, VIb55. (180, 267). 

ifont, V. le précédent. 

iiovie, VI b 35, v. lovie, 

Ijoveine^ Ijovina, Ijovinam, Ijovinar, 
Ijovinej Ijovinur, Ijuvina, Ijuvi- 
nas, Ikuvine, Ikuvinu, v. le 
suivant. 

Ikuvinus, I b 21,22.— Ikuvinu, 
I b 20. — Ikuvine, I b 13. — Iku- 
vina, I a 5, 8, 12, 15, 19, 21, 25, 
29, 31. I b 2. — liuvina, I b 5. 
III, 24, 25, 30, 30.— liuvinas, I b 2, 
5. — Ijovinur, VI b 63. — Ijovinam, 
49, 51. VI b 33. Vn a 16, 29. - 
Ijovina,Wl a 31, 41. VI b 31. — Ijo- 
vine, VI a 18, 24, 31, 40, 43, 50, 53. 
VI b 7, 11, 14, 33, 34, 51, 62. VII a 
14, 18, 27, 31. — Ijoveine, VI a 5. 

— Ijovina, VI a 23, 45, 54, 55, 58. 
Vï b 1, 3, 7, 9, 15, 19, 22, 26, 28, 
35, 43, 45. VII a 4, 10, 19, 22, 26, 
32, 35, 37, 41. — Ijovinar, VI a 32, 
39, 42, 49, 52. VI b 32, 43, 45, 61. 
VU a 3, 6, 10, 14, 15, 16, 16, 17, 19, 
21, 24, 26-29, 30, 30, 31, 31. 32, 35, 
37, 41. — Ijovine, VI b 29. — lovù- 
nur, VI b 56. — lovinam, VI b 12. 

— lovina, VI a 29, 39. — lovine, VI 
a 33. VI b 10, 27. VU a 50.— /ovina, 
VI a 25, 34, 35, 43. VI b 6. VU a 7, 
9, 19, 24, 53. — lovinar, VI a 30. 
VI b 10, 13, 34. VU a 9, 27, 50, 53. 

— lovinem, VI a 46. — lovine, VI a 
26, 36. (27, 323). 

inenek, III, 20, leçon fautive pour 
inumek. 

inuk, inumek, inumk, v. enom. 

inuntek, IV, 18, leçon fautive pour 
inumek. 

lovi, lovia, lovie, v. loviu, 

lovie, v. lovies, 

lovies, VI b 62. VU a 13, 14, 28, 50. 
/otJi«, VI b59. VII a 48. (187). 

loviu, VI b 43. — luviu, I b 1. - 
luvi e, I a 8. — lovie, VI a 58. — 
luvi, I o 28. — luvie, I a 24. 
U a 6, 8, 10, 20, 35. — lovie, VI b 
28, 29, 31 (ter), 33, 33, 35, 36. - 
lovi, VI b (accusatiO, 26, 27, 27. - 
iot?t (datif), VI b 22.— /oria, VI a 47, 



INDEX. 



379 



49. — lu vie, I b 43. — lovie, VII 

a 53 (cas différents de Tadjectif 

lovius). (109). 
lovinaj lovinam, lovinar, lovine, lo^ 

vineMy lovinur, v. I k u v i n u s. 
irer, v. ero. 
isek, V. eto. 
iseçeles, IV, 7, leçon probablement 

fautive pour i se ç êtes. 
iseçetes,IV, 7 (302). 
isiff 180^ issoCf isunt, v. eto. 
itek, IV, 31 (306). 
iuieskanes, II & 6. — iuieskane, 

115 5.(263). 
iuka, V. le suivant, 
iuku, Il b 23. — iuka, III, 28 (272). 
I u p a t e r, U 6 24. Cas indirects : II a 5. 

II b 7, 17, 22, 56. III, 22. Cf. luve. 
iustf V. eetu. 
luve, datif du substantif. I a 3. — 

ytti?e,VIa22(64). 
iuvesmik, passage corrompu, I a 31. 
luvi.^ luvie, luviu, v. loviu. 
iveka^ V. le suivant. 
ivenga, VU a 51. — ivengar, Vil b 2. 

— tveka, 16 40. — iveka I 6 42 

(212. Cf. 323). 



K, C 



K., abréviation d*un prénom (Gaius?)^ 

V a 15. 

cabriner, V b 12, 17 (257). Cf. ka- 

pr um. 
kabrUfV. kaprum. 
kadetu, I & 33. ~ kaditu, III, 21. 

~ cauitu, VI a 17. Vil a 43 (54). 
kaleduf, I a 20. — calersu, YI b 19 

(140). 
kanetu, IV, 29 (306). Cf. adkani et 

procanurent. 
kapide, ï a 29, 32. II a 8, 34, 41. — 

capinef VI b 24, 37. — capirso , 

VI b 25. — capif, VI b 18.. VII a 39, 
45. — kapi, 16 29, 37. — kapi- 
dus. Il a 33. IV, 5 (137). Cf. le sui- 
vant. 

kapid, I a 18, faute pour kapif. 
kaprum , II 6 1. — kapr u, II b 10. — 

kabru, II b 17. — kapres, II b 12 

(257). 
karne, II a 1,3, 30 (275). 
karnus, IV, 7. (302). V. karu. 
carsitUj v. kadetu. 
carsomey VI a 13, 14. 
kartu, II a 23 (285). 



karu, Va24,27. Vb4. (248). 
kaselate, II 6 6 (ter). — Casilaief 

V 6 16. — Casilos, V 6 13 (258). 
Casiler, V 6 14. Cf. le précédent. 
castruo, v. kastruvuf. 
kastruçiie, V a 3. 
kastruvuf, Va 13, 18.— kastruvu, 

V a 20, 22. — eastruo, VI a 30, 32, 
40, 42, 50, 52. VI 6 13, 32, 34. 
VII a 17, 30 (88). 

kazi, III, 16, 18 (295). 

katel, Il a 43. — katlu, II a 18, 20, 

29. — katles, II a 22, 27. — katle, 

II a 15 (280). 
kateramu, I 6 20. — caterahamo, 

VI 6 56. (182). 
kebu, IV, 23 (305). 
eehefi,\la2Q (60). 
Clavemi, V 6 10. — davemiur, V 68. 

klaverniie, II 6 3, 3. (252). 
klavlaf, II a 33.— klavles, IIa36. 

IV, 11, 
kletram, III, 13. — kletra, IV, 24. 

— kletra, III, 13. — kletre, III, 
14 (293). 

kluviier, Va 15. 

com, kum, coy ku, préposition et post- 
position, VI 6 52, 55. — eruku, 
Ilï, 31. — erucom, VI 6 50.— esuku, 
IV, 29. — e*t«co, VI a 18. — esu- 
nesku, Va 11. — persticOy VI 625. 

— pesondriscc, VI 6 40. — uraku, 
Va5. — uvikum, III, 28.— asaku. 
II a 39, 43. — testruku, 1 a29.— 
destrucOj VI 6 24, 38.— nertruku, 
J o 32 — nertrucoj VI 6 37, 39. — 
termnesku, I 6 19. — termnuco, 
VI 6 53, 55, 57. — verùcOy VI a 19- 
21. M6 23, 44, 46. VII a 5, 42, 53. 

— vukukum, I 61, 4. — t70Cttcom, 

VI 6 43, 45 (U3). 
comaiirj v. kum al tu. 
combifiançiusty v. combifiatu. 
combifiaiUy VI a 17. VI 6 48, 51. 

VII a 43, 44. — combifianàiustyW b 
49, 52. — combifianiutty VII a 5. — 
eombifianiiy VI 6 52. — kupifiaia, 
1 6 35. — kupifialu, 16 35.— 
kumpifiatu, I 6 14 (53, 129, 165). 

eomohota, VI a 54 (96). 

comoUUy V. kumaltu. 

eonegos, VI 6 5, 16. VII a 37. — ku- 

nikaz, IV, 15, 18,20(121). 

Coredier, v. Kureties. 

eourtusty v. coveriu. 
cot?er(tt,VI647.VIIa44,45.— kuvertu, 

I 6 9, 36, 38. II o 39. — covortuso, 
VJ 6 64. kuvurtus, 1 6 lU — cour- 



380 



INDEX. 



tusty VI a 6. — covortuSf VII a 39 

(165). V. vu rt us et trahvorfi. 
krapuvi, V. Grahovie. 
krematra, lia 23. — krematruf, 

II a 2fî. — krematru, II a 28. 
krenkatrum, 1 & 11. — krikatru, 

II b 27, 29. — eringatroj VI h 49 

(166). 
kukehes, 111,21 (296). 
ku, kum, V. com. 
kumaltu, II a 9, 41. lY, 28. — ku- 

multu, I (j 34. — comoUu, VI h 17, 

41. VII a 39,44,45. — kumates, 

I a 34. II a 42. IV, 29. — kumate, 

I b 37, 38. II a 10. — eomatir, 

VI b 17, 41, 41. VII a 39, 44, 45 

(135), V. maietu. 
kumats, la 34, probablement une 

faute pour kumates. 
kumiaf, y.gomia. 
kumnahkle, Va 15. — kumnakle, 

m, 7, 8 (234). 
kumne, 16 41 (212). 
kumpifiatu. v. combi^atu, 
kumultu. V. kumaltu. 
kunikaz, ▼. conegos, 
kupifiaia, kupifiatu,v.combi/la(u. 
kuraia, y. le suivant, 
kuratu, V o 24, 26, 29. — kuraia, 

Va 5 (237). 
kureiate, II b 3, 3 (263). 
kureties, 16 4.— Coredier, VI b 45. 

(159). 
kurçlasiu, II a 17 (283). 
cwmacOy VI a 2, 4, 15, 17. — cumcUe, 

VI a 1 (11). 
kutef, I a 6, 10, 13, 19, 23. I 6 3, 7. 

(99). 
kutep, I b 3, probablement une faute 

pour kutef. 
kuveitu, II a 32,40. (287). De kum 

et veitu. Cf. adveitu. 
kuvurtus, V. covertu. 
kvestretie, I b 45. II a 44. (215). 
kvestretieusaçesvesuvçistitete- 

ies, IIa44. Cf. I b 45 (214). 
kvestur, V a 23. V b 2. (246). 



Ç ou o 



Ce fi, I b 4, faute pour Çerfi. 

pei (écrit m"), VI a 11 (46). 

Çerfe (il s'agit du thème ÇerfOj quU ne 
faut pas confondre avec l'adjectif 
pcr/lo),Vlb57, 61. — Çerfe, Ib24. 
— Çerfe, Vil a 3. — fer/cr, VI b 
57, 58, 61, 61. VII a 6, 9-11, 13, 15, 



16, 18-25,27,29,29,32, 33, 33,34-36, 
41. — Çerfe, Ib 28,31 (159). 
Çerfi (thème Çerfio), I b 4. — fer/î, 

VI b 45. — Çerfia, VI b 57, 58, 61, 
61. Vil a 10, 11, 13, 15, 16,18, 19, 
21, 25, 27-29, 32-35. — Çerfie, l b 
28, 31. — Çerfie, VII a 6, 8, 24, 41. 
^ Çerfier, \11 a 20, 22, 23, 33. (159). 

çersiaru, II0I6 (282). 
çersnatur, V a 22 (246). 
çesna, Vb9, 13,15, 18 (254). 
çihitu, VI b 59. VII a 48. — çitir, 

VII a 13. — cihiiir, VIb62. Vil a 14, 
28, 50 (188). 

çihçeda, III, 15 (295). 

çimu, I b 23, 23. — ptmo, VI h 65. 

VU a 1 (193). 
çisti (?), 1 b45. II a 44. (214). 
çive, Ilb 11 (267). 



M 



maietu, II a 18(283). 

mandraelOf v. mantraklu. 

manf, II a 38, probablement une faute 

pour mani (288). 
mani, v. manu, 
mantraklu, II b 16. — mantrah- 

klu, II a 19. — mandraclOf VI b 4 

(116). 
manu, datif contenu dans manuve, 

II b 23. mani, II a 32. — mont, 

VI b 24 (pour le genre de manus, cf. 

Grammaire, p. 322). 
Marte, I a 11. 1 b2. — Jfarle, VIbl, 

43. (114). 
Martie, VI b 57, 61. — Jfaftt>, VII a 3. 

Marti, I b 24. II a 11. — Marties, 

I b28, 31. — Manier, V b 9, 15. 
VI b 58, 58, 61, 61. Vna6, 9-11, 
13, 15, 16, 18-25, 27, 29, 30, 32-36, 
41 (254). 

meds, I b 18, 18. — mers, VI b31, 
55, 55. — mersi, VI a 38, 48. — mer- 
«i, VI a 28 (87). 

meersta, v. mersta, 

mefa, I a 16. II b 13. IV, 14. — mefa, 
VI a 56. VI b 5, 17, 20. VII a 4, 37, 
38. — mefa, VI b 9, 9, 14. — mefe, 

II b 28 (101). 
mehe,Yl a 5. (26). 

menés, I b 15, pour benes (173). 
menzaru, lia 16 (282).* 
menzne, II a 17 (283). 
mers, mersei, mersi, v. meds. 
mersta, VI a 3, 4, 16. — meerskt, VI a 
17. — merstafy VI a 4. — mersta. 



INDEX. 



381 



YI a 3, 3, 4, 18, 18. — merJto, VI a 3, 

4, 16, 17. ■- merttu, YI a 1 (12). 
mersus, 111,6 (292). 
mersuva, III, 11, 28 (292). 
meseapla, YI b 49, fausse séparation; 

Y skaola. 
me'stru, V a 24, 27. Y 5 4. (2'i8). 
Miletinar, VI a 13. 
fnotar, YII 5 4. — muta, Y b 2. — 

m ut u, Y b 6. — muta, Y b 3 (222). 
mugatu, VI a 6. — mujetOj VI a 7 

(28,31,34). 
munekiu. Y a 17, 19, 21. (243). 
Museiate, II b, 5, 5 (263). 
muta, T. motar. 



N 



Naharkum, I b 17. — Nahareomj 
VI b 58. VII a 47. — Naharce, YII a 
12.— iYa/iarc«r, YI b54, 59.YIIal2, 
48 (175). 
naraklum, II a 1. (275). 
naratu, II a3.IIb8,9,ll,25. 111,27. 
— naratu, VI a 22, 56, 59. YI b 2, 
20, 23, 44, 46. VU a 5, 7, 38, 42, 53 
(67). 
natine, II a 21, 35. II b 26 (273). 
neidhabas, IV, 33 (306). 
neip, II a4. Y o 29. — n«p, YI a 6, 
27, 36, 46. VIb29, 51. YII b 3. — 
ncp, VIa6(31). 
nepj V. neip. 
nepUu, YI b 60. VII a 49. 
nerf, YI a 30, 32, 39, 42, 49, 52. YI b 
13, 32, 34, 59. VU a 17, 30, 48. — 
nerus, VI b 62. VU a 13, 14, 28, 50 
(92, 187). 
n«r<o,YIo6(33). 
nertru, I a 32. — nertru, YIb25, 

37, 39 (149). 
nerus, v. nerf, 
nesimei, VI a 9, 9 (43). 
ninetut VI a 60. VU a 49. 
nome, VI a cO, 32, 39, 42, 49, 62. 
VI b 13, 32, 34, 58. YII a 17, 30, 47. 
numem, I b 17, 17. — nomne, VI a 
24, 24, 31, 31,33, 33, 40, 40,43, 
43, 50, 50, 53, 53. VI b 7, 8, 12, 12, 
14, 14, 27, 27, 33, 33, 35, 35, 62, 62. 
YII a 12, 13, 14, 14,18, 18,28,28, 
31, 31, 51, 51. — nomne, YI fl 17, 
23, 23, 25, 26, 34, 34, 35, 35, 44, 44, 
45, 45, 54, 54, 55, 55. VI b 7, 7, 10, 
10, 15,15,26,26,28,28,35, 36. VU a 
10, 11, 19, 19, 22, 22, 26, 26, 32, 33, 
35, 35. — nomner, YI b 54, 59, VU a 
12, 48 (72). 



nomne, nomner, v. le précédent. 
Noniar, YI a 14. 
nosve, VI b 54 (177). 
nudpener, Y a 13. (241). 
n urne m, y. nome. (332). 
numer, Va 17, 19,21. (243). 
Nurpier, VI a 12. 

Nuvime, II a 26. — Nuvis, II a 25 
(285). 







oear, VI b 46. — ukar, I b 7. — 
ocrem, VI a 49, 51. VI b 12. — ocre, 
VI a 29, 31, 39, 41. VI b 31, 33. — 
ocre, VI a 23, 30, 33, 40, 42, 50, 52. 
YIb7, 10, U, 14, 26, 32, 34. — 
ukri, la 5, 8, 12, 15, 17,21,25, 
28, 31. — ocri, YI a 23, 43, 45, 53, 
55, 58. VI b 1, 3, 6, 6, 9, 14, 19, 22, 
26, 28, 35. — ocre, VI a 25, 34, 35 — 
ocrer, YI a 8, 9, 19, 19, 29, 32, 33, 
39.41, 49, 51. Ylb 10, 13, 32,33. 
48.— ukre, Y a 16.— ocre, YI a 26 , 
36. VI b 29.— ocrem, YI (^ 46 (38). 
onse, YI b 50.— uze, II b 27, 28 (168). 
ooserdome, YI a 12. 
opeter, V b 9, 14 (253). 
orer, VI a 26, 36, 46. YI b 29. (78). 
ortom, VI a 46. — orto, VI a 26, 36. 
YI b 29. — urtu, II a 4. — urtas, 
m, 10. — urtes, III, 4. IV, 33 (79» 
291). 
osatu, VI b 24, 37 (150). 
ose, YI a 26, 36, 46. VI b 29 (78). 
osiendu, YI a 20. — ustentu, 1 a 3, 
9,12, 16, 23, 26. Ib3, 6, 25, 28. 
II a 6, 11.— ustetu, la 17. Ib32, 
43. II a 12. IIb9, 29.— ustentuta, 
III, 5. — ostensendi, VI a 20 (57) . 
Cf. antentu, ententu,pertentu, 
sutentu. 
Ole, V b 10, 13, 15, 18. VI a 7. VII a 6. 
ute, Ib24, 27. V, a23. Vb2. (34). 
oci, Ylb 43. — uvef, Ibl. — uvem, 
ÏII, 8, 10, 12, 26, 31. — uve, lia 10. 
uvi, 111,28. (133). 



P., abréviation pour pondo, Y b 9, 14 

(253). 
PadeUar, VI a 14. (50). 
pafe, V. poei. 
paca, YI a 20 (58). 
pacer, Via 23, 30, 33, 40, 42, 50, 52. 



382 



INDBX. 



YI b 1, 11, 13, 26, 32, 34. VII a U, 
17, 31, 50. — pacrer, Yl 6 60 (74). 

p<ierer, v. le précédent 

page (toujours écrit pase), YI a 30, 33 , 
40, 42, 50, 52. VI 6 11, 13, 32, 34, 
61. VIIal4, 17, 31, 50. (93). 

pane, I b 40. — paM, YI a 46 (209). 

panta, V 5 2. — panta, Y 6 3. (250). 

panupet, VII 6 1(216). 

parfam, I b 13. — parfa, VI a 2, 4, 
15, 17. VI651.— por/a, VI a 1 (11). 

par*, VII b 2 (220). 

pase^ V. paçe. 

pater, II b 24. — pâtre, Il a 5. II b 
7, 17, 22, 26. III, 22. 

pedaem, II a 11. III, 32. — pedae, 
li a 22.— pedae, II a \Z, — persae, 
VI a 58. VI b 3. — pedaia, I b 28, 
32, 44. — persaea, VII a 41, 54. — 
pirwota, VII a 7 (110). 

pede, adverbe tiré du pronom relatif, 
li a 3. — perse, VI a 47. VI b 29, 30, 

31. — perseh VI a 26, 27, 28, 36. — 
persi, VI a 37, 38. — pirse, YI a 46. 

— ptm, YI a 5, 48 (30, 79). Cf. pis. 
pe4i, ablatif du substantif ped, Ia29, 

32. — persi, YI b 24, 37-39 (149). 
pedum, 1 a 29, 32. — pe(Ju, II a 9, 

24. — perto, VI b 24, 37. — pe- 
dum e, II a 27. III, 33. — persome, 
VIb 38-40 (111,153). 
pebatu, III, 3. — pihatu, YI a 29 
(ter), 30, 39 (ter), 40, 49 (1er), 50. 
YI b 31, 31, 32. — pihafei, YI a 29. 

— pihaji, VI a 38, 48. VI b 31. — 
pihaz,Ib 7. — piAo*, VI b47. — pe- 
haner, YI a 20. — pihaner, YI a 19. 
YI b 48. — peihaner, VI a 8 (38 et 
Grammaire, §57, la note sur pt7ia/(). 
Cf. prupehast, pihaclom, 

Peiediate, II b 4, 4 (263). 

peihaner, v. pebatu. 

peica, YI a 3, 4, 16, 17. — peica, YI a 

1 (U). 
pcico, VI a 3, 4, 16, 17. — peiqu, 

YI a 1 (11). 
peiu, I b24.— petu, VII a 3. — pela, 

Ib27. — peta, YIIa6(195). 
peietom (il faut probablement lire ainsi 

au lieu de peieUm], YI a 21 j 37, 47. 

YI b 30 (86). 
pelmner, Y b 12, 17(258). 
pelsana, pelsanu, pelsans, v. le 

suirant. 
pelsatu, VI b 40, 40. — pelsans, II a 

43. — pelsanu, II a 6. Ilï, 32. — 

pelsana, la 26. — pelsana, VIb 

22 (142). 



pepencutt, pepeteus, v. persnimu 

pepurkurent, Y b 5. (250). 

pequo, YI a 30, 32, 40, 42, 50, 52. YI b 
13, 32, 34. YU o 17, 30 (88). 

per, postposition : nomneper, ocreper, 
popluper, reper, iotaper, trefiper, 
Petruniaper, Yuçiiaper,ahtis- 
per, fratrusper, v. ces mots. Per 
est réduit àpe, I a 12. HT, 24,28. (71). 

peraknem, II a 10. — perakne, lia 
5, 5, 12. II b 7, 10. — perakne, 
II a 14. — perakneu, V a 7 (265). 

peraenio, YI a 54, probablement une 
faute pour peraerio (97). 

peracri, YI a 34, 35, 38, 43, 45, 48, 
53. — peracreij VI a 25, 29.— perth 
crt«,YI b 52,56. —perakre, I b 40. 

— peracrif, VU a 51. — psrocrto (?), 
VI a 54 (77). 

p^o^rto, faute pour peraerif, VII a 51. 

Peraznanie, Il b 7 (264). 

perelom, VI a 27, 37, 47. YI b 30. (86). 

percam, VI b 53. — perça, VI a 19. 
VI b 49-51, 63. VII a 46, 51.— per- 
kaf, I b 15 (56). 

pernaiaf, I b 10. — pernaies, la 
2(9). 

peme, VIb 11. (9). 

persae,per8aea, y. pedaem. 

perse, persei, persi, v. pede. 

persi (substantif), v. pedi.' 

persibmu, IV, 25, faute pour pers- 
nibmu. 

persklum, I a 1. III, 21. — persdo, 
YI a 1. — persklu, III, 12. — psff- 
clu, VI b 36. VU a 20, 24, 34. - 
pejclu, VI b 15. VII a 8. — persder, 
VI o 27, 28, 37, 38. — peseler, VI a 
47,48. Ylb 30, 30(5, 201). 

persmbniu, II a 42, &ute pour 
persnibmu. 

persnimu, I b 7, 21. IV, 8, 10. — 
persnimUf YI a 55, 59. YI b 2, 4, 6, 
9, 20, 25, 37, 41, 44, 46. VII a 4, 7, 

25, 25, 34, 42, 44, 54. — pers- 
nibmu, II a 27, 29, 30, 30, 31,36, 
36, 37-39, 42. IV, 1 1 , 23, 25, 29. - 
persnihtmu, YI b 17. Vlla 9, 39, 45. 

— pesnimu, I a 6, 10, 13, 19, 23, 

26, 34. I b 3, 22, 26, 30, 32, 37, 38, 
44. U a 7, 10. II b 18, 18, 20. - 
petnimu, YI b 9, 23. — persnimumo , 
YI b 57. — persnihimumo, VU a 47. 

— pesnimumo, YI b G4, 65. Vlla 1. 
persnis, VI b 39. — pefnw, VI b 40, 
41. — perstu, II a 32. — peperscust, 
YI b 5. — pepescus . VU a 8 (5, 97). 

perso , personne, y. p e 4 u m. 



INDEX. 



383 



persondru, v. le suivant. 

persontruj VI h 28. — pertondru, VI h 
31, 35. — persutru, II h 13. — 
pesuDtrum» I a30.^ pesuDtru» 
I a 27. — pe$ondro, VI & 24. — pe- 
sutru, II a 8. — pesondro^ VI b 37, 
37, 39, 40. — pesondris, VI 5 40. — 
persantre, IV, 21. — persuntru, 
IV, 17, 19(146). 

perstico,Ylh2b (152). 

pert II a 35, 36. La première fois peut- 
être par erreur. 

pertentu, Il a 31, IV, 8. (286). 

periomef VI a 14. 

pescler, pesclu, pesnimuj pesnimumo, 
pemigf V. persnimu. 

pesetom, v. pesetom. 

pesondris, pesondro, y. persontru. 

pestu (?), II b 19. 

pesuntru, pesutru, v. persontrom. 

petenata, IV, 4 (301). 

Petrunia, Il a 21, 35 (284). 

petarpursuiy VI 6 11 (123). 

pfquo, VI h 32, faute pour pequo. 

pide, pidi, pifij v. pis, 

pihafei, pihafif y. p eh a tu. 

pihaclo, VI a 54. — pihaklu, V o 8. 

— pihacluy VI a 25, 29, 34, 35, 38, 
43, 45, 48, 53. VI & 28, 31, 35. 
(76). 

pihaneVy pihaz, pihoSy v. pehatu. 

Ptquter, V & 9, 14 (254). 

pir, VI a 20, 26, 36, 46. VI b 29. — 

pir, I 612, 12. II a 19. II b 12. III, 

12, 21. — pir, VI b 49, 50. — pure, 

I b 20 (59, 184). 
pirsej pirsi, ▼. pede. • 
pis (proDom relatif et interrogatif), VI b 

53. — pis-her, VI 6 41. — pi»-if 

V a 3, 10. VII a 52. VII b l, — pin 
(pour pirsif)f VI a 7. — perse ^ VI a 
47. VI b 30. — persei, VI a 27. — 
persi, VI a 37. — sve-pis, I b 18. 
IV, 23. — sve-pir, VI b 54. — pt/î, 
VII b 2.— pede, 16 18. —pide, 

V ab, — pidi, IV, 32. — pirse, VIb 
55 (30). 

pistuniru (?), II b 15. 
plenasier, Vo2, 14(232). 
plener, VII a 21, 34. (200). 
podruhpei, VI a 11. — putrespe, IV, 

14 (47). 
poe, V. le suivant. 
poei (pronom relatif), VI a i . — poe^ 

VI b 50. — pot, VI a 5. VI b 24, 53. 

— pure. Va 6, 25, 28. Vb4. — 
puri, V b 10, 15.— pa^e, VI a 52. — 
pusme, II a 40. — pora, VI b 65. 



VII o 1. — svepu, 16 8. — svepOj 
VI b 47. Cf. pude (14, 33, 42, 194). 

pone (conjonction), v. panne. 

pone, v. le suivant. 

pont, VI b 1, 3, 22, 44. VII a 4, 7, 41 , 

54. — pone, VI a 59. — pune. II a 
18, 33, 40. II b 14, 16. IV, 30. — 
puni, I a 9, 13, 16, 26, 32. I b3, 
25, 29, 82, 44. II a 7, 11, 13, 20, 24. 
II b 9, 20, 29.— puni, I a 4, 22. 
ï b 7. II o 25. II b 9, 20.— pom, Via 
57. VI b 9, 20, 46 (105). 

poniçiater, VI b 51. — puniçate, I b 
15 (56). 

ponne (conjonction), VI b 43. VU b 2. 
pone, VI b48, 49. — pune, I b, 1, 
10, 11, 12, 15, 19, 33. II b 16,21, 
22, 27. Vo8. — puni, I b 20. — 
pune. Haï, 7 (221). 

pople, V. le suivant. 

poplomy VII a 15. VII b 3. — poplOf 
VI b 48. VII a 29, 46.— paple, VI b 

55, 61. VII a 14, 17, 27, 31, 50. — 
puplum, I b 10. — puplu, I b 40. 
— popltt, VI b43, 45,54, 54. VIIo3, 
6, 9, 10, 18, 21, 24, 26, 32, 35, 37, 
41, 53. — puplu, I b 2, 5.— popZer, 
VI a 19. VII a 16,27,30. 

pora, V. poet.^ 

porca, Vil a 6. — purka, Ib27 (198). 

porse, porsei, porsi, v. pude. 

portatu, VI b 55. — purtatu, I b 18, 
portaia, VII b 1. — portust, VII b 3 
(178). 

post, VI a 58. VI b 3, 22, 38. — pos, 
VI a 46. — pus, Ia7, 14, 24. 1 b40. 

posti, V b 8, 12, 14, 17. — puste, la 
25. — pusti, IV, 13(243). Cf. pus- 
tin. 

postne, VI b 11. (9). 

postrOyYU a 43, 44. — pustru, I b 34, 
36. IIbl9. — pustra, II a 32. — 
postro, VI b 5. VII a 8. — pofira, 

V b 13 (118, 206). 
pracafarum, VI a 13. 
praco,Vl a 13. 

pre, I a 2, 1 1, 20 — pre, VI a 22, 59, 
VIb 1,2,4, 19,20. VII a 7 (63). 

prehabia, Va5(237). 

prehubia, Val2 (241). 

prepa, VI b 52 (171). 

prepesnimu II b 17 (269), v. p^rf- 
nimu. 

preplohotatu, VII a 49. — prepUUatUf 

VI b 60 (189). 
presoUafe, VI a 12. 

Prestate, I b 27. — Prestote, VII a 6, 
8, 24. — Prestota, VI b 57, 61. VII a 



384 



INDEX. 



9, 11, 13, 15,16, 18, 19,21,22,25, 
26. 28, 29, 31, 33-35. — Prestotar, 
VII a 20, 22, 33, 36. (186). • 

prrtra, Y h 12. (258). 

preve, I a 28. II a 9. — prever, V a 
13, 18 (146, 242). 

previmdu,yu ail (199). 

previçlatUy Vlb 60. VII a 49 (189). 

previlatu, VI h 60. V. le précédent. 

prinuvatus, v. le suivant. 

pHnvatur, VI b 50, 65. VII a 1, 46, 52. 

— prinuvatus, 16 19, 23, 23.— 
prinuvatu, I h 15, 41. — prinva- 
«r, VI 6 55-57 (169). 

procanurenty VI a 16. (53). 

promom, VII o 52. — prumum, III, 
15. — prumu, III, 3, 23 (214). 

proseçetir, v. prusekatu. 

prufe,V,27. 

prumùm, v. promom, 

prupehast, IV, 32 (306). 

prusekatu, II a 28. 111,33,35. IV, 
2. — pruseçetu, II h 12. — prose- 
çeto, VI a 56. VI b 16, 38. — prose- 
çeter, VI b 20. — proseçetir^ VI a 56, 
59. VI b 2, 4, 23, /'4, 46. VII a 4, 8, 
42, 54. — pruseçete, II a 12 (99). 

prusektu, lia 28, probablement une 
faute pour prusekatu. 

pruseçia, II a 28. (285). 

prusikurent, V a 28 (248). 

pruzude, IV, 23(305). 

pu de (conjonction tirée du pronom re- 
latif poei), II a 26. III 5. — porse, 
VI b 63. VII a 46, 51. —porsei, VI o 
9» 9. — porsi, VI o 6. — pude, 

V a 7. — porse, VI a 15. — porsei, 

VI a 15. — porsi, VI o 19. —porse, 

VI 6 40 (33). 

pue (adverbe tiré du pronom relatif 
poet), I & 18. — pue, VI b 38-40, 55. 
(153). 

Puemune, III, 26,35, IV, IQ, 12, 24. 

— Puemunes, IV, 3, 11, 12, 26.— 
Puemune, IV, 5 (297). 

pufe, I b 33. — pufe, VI a 8. VI 5 50. 

VII a 43 (37). 
pumpe, Va 3, 10.(237). 
pumpedias, II b 2 (262). 
pune, puni, v. poni. 
pune, puni, V. ponne. 
punes, II a 41. (288). 

punes, probablement une faute pour 

puntes, IV, 33. 
puniçate, V. pon^içiater. 
puntes, 111,9, 10. — puntis, 111,4. 

— puntes, IV, 33 (291). 
Pupdike, m. 27, 35. IV, 10. — Pup- 



dikes, IV, 11, 12, 13. — Pupdiçe, 
IV, 24. — Pupdiçes, IV, 4, 26 
(297). 

P u p d i ç e, V. le précédent. 

Pupdçes, leçon fautive pour Pupdi- 
çes. 

puplum, V. poplom, 

purdinçiustf purdita, y. le suivant. 

purdoviiu, VI a 56. — purtuvitu, 
Il a 24, 29. m, 33. IV, 1, 4, 6, 14, 
16, 18, 20, 22. — puriuvetu, II b 
II, 17. — purtuvies, 116 28. — 
purtiius, I a 27, 30, 33. II o 7, 
9. — purtinçus, I b'33.— purdinr 
çiust, VII a 43. — purdinçust, VI 6 16, 
24. - purdinçus, Vi b 23, 37, 38. — 
purditomt Vil a 45. — purtitu, 
I b 39. II a 43. IV, 31. V a 18. — 
purdito, VI 6 42. — purtitaf, la 
18, 18. — purdila, VI 6 18 (99, 129, 
137, 155). 

pure, V. pir. 

pure, Y.poei. 

pureto, VI a 20 (ô9). 

purif V. poei. 

purka, Y. porca. 

purome, VI b 17. VII a 38. (134). 

purtatu, V. poriatu, 

purtifele, 116 25 (272). 

purtiius, purtinçus, purtitaf, v. 
purdoviiu. 

purtitius, I a33, leçon probablement 
fautive pour purtiius. 

p u r t i t u, V. purdoviiu. 

purtupite,IV, 14, faute pour purtu- 
vitu. 

purtuvetu, purtuvies, purtu- 
vitu, Y. purdoiDitu. 

pus, V. post. 

puse, VI a 59. VI b 2, 23, 37, 44, 46. 
VII a 5, 38, 42, 53. — pusei, VII b 3. 

— pusi, VI a 20. VI b 4, 20, 48. VII a 
7.— puze, 16 34. II a 4. II b 9. — 
pusei, VI a 27, 36. — puse, Vn a 43. 

— ptt«, VI a 46. VI 6 29 (59). 
pusme, lia 40, v. poei. (288). 
pusnaes, v. pustnaiaf. 
puste, pusti, V. posti. 
pustin, II a 25. (285). 
pustnaiaf, I 6 11. — pusnaes, 

I a 2 (9). 
pustra, pustru, v. postro. 
puze, V. puse. 
putrespe, v. podruhpei. 



R 



randeme, VI a U. 



INDEX. 



385 



ranu m, II b 19. 

re, Vlï b 2. — ri, V a 4. — ri, V a 5 

(220). 
rehte, Va24, 26, 29 (247). 
restatu, II a 5 (277). 
resu, VI b 47. — restef, I b 9 (161). 
revestu, V a 7, 9 (239). 
ri ▼• TG. 

rofu, Vli a 3.— ro/a, VII a 6 (195). 
RuMney v. Rupinie. 
Rufrer, VI a 14. 

ruf ru, I b 24. — ruf ra, I b 27 (195). 
Rupinie, I b 27. — Bubine, VII a 6. 

— Rupiname, I b 35, 36. — Rubù 

namtf, VII a 43, 44(198). 
Ruseme.Wll a 8, 9, 23 (199). 



S., abréviation pour semis, V & 17. 

sahatam, VII a 39, 44, 45. — sahta, 

. I b 35. — sahata, VII a 5, 39. — 
sate, I & 31. — sahate, VII a 41. — 
satame, I & 38. (204). 

sabta, V. le précédent. 

sakra, I b 29, 37. — sacra, VI b 18. 
VU a 40, 45 (138). 

sakre, II a 6, 21. III, 8, 9, 12, 22. — 
sakre,II a 5. — sakreu, V a 6. — 
saais, VI b 52, 56. — sakref, I a 
18, 19. — sakre, II], 30 (172). 

saçe, II b 24. — saçe, II a4. — saçi, 
II b 10, 17.Cf. safipie. 

iolierj VI a 14. 

salu,IIa 18(283). 

salvom, VII a 15, 29. — salvo, VI a 31 , 
41, 51. VI & 12, 33. — salvom, 
VI a 41, 51. VI b 33. VII a 30.— 
saîvo, VI a 32. VI b 12. VII a 16. — 
salvam, VI a 51. — salva, VI a 31 , 

41. VII a 15, 29. — salva, VI a 32, 

42, 52. VI b 13, 34. VII a 17,31. Sur 
Torthographe saluva, v. p. 323. 

sa ne s, IV, 8, peut-être une faute pour 
spanes (303). 

sançiCj VI b 9, 10, 12, 12, 14, 15. — 
sanei, VI 6 6, 8, 8. — sançiey VI 6 3 . 
sançiiy VII a 87. — sonft, VI b S.- 
saçi, I a 15.(71,116). 

sarsited), VIbll (125). 

sata, V. ûhatam. 

satanés, II b 4. — satané, II b 4 
(263). 

savitu, VI b 60. VII a 49. 

«aine(?), VIbll. 

sehemeniar, VII a 52. — s e h m e n i a r , 
b 42. (2t3). Cf. sehmenier. 



sehemu, VI b 36. — semu, VI b 16 

(128). 
tehmenier, V b II, 16. ~ se me nies, 

II b I (259). 
sei (probablement pour iei), VI a 11 

(46). 
sei, V. est. 

semenies, v. sehmenier. 
semu, V. sehemu, 
sent T. est. 

seples, III, 17 (294). 
sepse (?), VI b 11 (125). 
j«r/e, V. fer/e. 

wriiw, VI a 11, 15, 16, 31, 31, 32, 3^.. 
41 (1er), 42, 51 (ter), 52. VI b 12, 12, 
13, 33, 33, 34, 49. VU a 15, 16, 17, 
29,29,30, 31.— sepitu, lia 24.— 
serituu,\Ua 15 (8, 46). 
serse, VI a 2, 16. — sersi, VI a 5 (21). 
sersCy V, zedef. 
sersitUj VI b 41. (164). 
sese, III, 23. lY, 3, 15 (296). 
mo, VI b 51 (170). 
seste, T. sestu. 
sestentasiaru, III, 2 (233, 282). 
sestu, II b 24. — sestu, II b 22. — 
sistu, III, 8. — seste, II b22. — 
«ew^r, Vla5(29, 271). 
sesustf V. le précédent, 
sevakne, II a 21. II b 10. III, 22. — 
sevakni, III, 25-27.— sevakne, 
IV, 23. — sevacne, VII b 1. — se- 
vakne, II b 9. — sevakni, U a 38, 
39. — sevaknis, II a 36, 37. IV, 
25.— sevakne,-IV, 9. — sevakne, 
IIb8,8. IV, 16, 18, 19. — sevak- 
nef, IV, 22(265). 
seieir^ v. le suivant. 
fet^om, VI a 56. — sevum, I a 5. — 

seveir, VI a 18 (55). 
si, V. est. 

«t, sif, V. le suivant 
sthitir, sitir, v. çihitir. 
sim. Il b 1. — si, II b 7. — sif, 
la 7, U.-w/iVI b 3. -ft, Via 58. 
(108). 
sinSy sir, sis, ▼. est. 
si^iu, V. sestu. 

skalçeta, IV, 15, 18, 20. — sealçeto, 
VI b 16. — scaiçie^ VI b 5. VII a 37 
(120). 
sealçie, v. le précédent. 
seapla, VI b 49 (166). 
screhto, VII b 3. — screihtor, VI a 15 

(51). 
smursime, VI a 13. 
snata, II a 19. — snatu, II a 34. — 
snates, IV, 9. — snate, II a 37 

25 



366 



INDEX. 



soilM, VI a 9. — tomu, YI a 10 (45) . 

Cf. sume. 
ionitu, VI b 60. — tunitu, VII a 49. 
sopam, VII a 38. — sopa, VI b 17. — 

topo, VI b 5. — tupo, VII a 8. — 

8upa, II a 32. ~ supa, I a 9, 16. 

II a30. ^ supaf, Ilo22. — supa. 

II a 22. — supes, IV, 8. — supu, 

IV, 17 (111). 
sopir, VI b 54 (177). v.pis. 
sopOj V. sopam. 
sorsalem, VI b 39. — sorsalir, M b 38 

(147)^ V. torsom, sadum. 
sorser, V b 12, 17 (258).' 
sorsom, sorsUj ▼. su du m. 
spahatu, VI b 41. » fpafcamu, VII a 

39. — spahmu, VI b 17. — spafu, 
Va 20 (134,244). 

spanes, conjecturé pour sa ne s, IV, 8 

(303). 
spantea, II a 30 (286). 
spantim, III, 33. — spanti, III, 34. 

IV, 2 (298). 
spefa, VI a 56. VI b 5, 20. VII o 4, 37 , 

38. — tpefaj VI b 9, 9, 14 (118). 
speturie, II a U 3 (275). 
spina, ▼. le suivant, 
spiniam, II a 37. — spinam, IIa33. 

— spina, Il a38.— spinia, IIa36 
(287). 

staflarem, VI b 39. — stafiare, VIb37, 

40. (147). 

stafliiuT, la 38, leçon corrompue, 

probablement pour stafiare. 
Btaheren, v. le suivant. 
stahUUj VI b 56. — stahitulo, VI b 53. 

— staheren,Ib 19 (174, 184). 
ttahmei, VI a 5, 18 (28). 
ttahmeitei, VI a 5. — stahmitei, VI a 

iS. ^ itahmito, VI a 8. (28). 
stakaz, 11 a 15 (281). 
statita, lla42 (289). 
statltatu, II a 32. 11 b 19. IV^ 9 

(269). 
Bteplatu, I b 13. — sHplatu, VI a 3. 

VI b 48, 51. — stiplo, VI a 2 (22). 
sUplo, T. le précédent. 
8truhçla,II a 18, 28. IV, 4. — strw 

fia, VI a 59. VI b 5, 23. VU a 8, 42, 

54. — struçla, III, 34. — struh- 

çlas, IIa41. IV, 1 (113). 
subahtu, IIa42, peut-êlre une faute 

pour su bu h tu. V. subotu (289). 
subator, VI a 27, 36, 46. VI b 29. 
fttbocau, VI a 22, 24, 24, 34, 44, 55. 

VI b 6, 8, 8, 15, 15, 26, 27, 27, 36. 

VU a 20, 20, 22, 23, 33, 34, 36, 36. 

— uboco, VI a 22-25. VI b 6, 8, 8, 



26, 27, 27 (69). Sur l'orthographe m- 

bocauUf T. p. 70 et 323. 
suhoeo^ V. le précédent. 
subotUy VI b 25. — subuhtu, coDJeo- 

turé II a 42 (151,289). 
tubra, V. supru. 
sudum, ] a 27, 30. — sorsonij VI b 24. 

— sudu, lia 8, 9. — «or*u, VI b 
28, 31, 35, 37. — suduf, I a 33. — 
sorso, VI b 38 (146). 

sufafiaf, II a 22. — sufafias, II a 

41. 
sufedaklu, 111,17, 19 (295). 
sukatu, IV, 16, peut-être une faute 

pour vukatu (303). 
sume, II a 15. III, 1 (282). 
su m el. Il a 27. (285). 
sumtu, I a 9, 16, peut-être dû à une 

fausse séparation. V. umtu (112). 
sttfitttt, y. sonitu, 
supa, V. sopam. 
super, Ib4l. IV, 19. (212). 
supeme, VII a 25 (201). 
supes, supOy V. sopam. 
supru, IV, 3. — subra, V a 20. — 

subra.yia 15. VI b 17, 41. VIIa39. 

VU b 3. — subra, VI a 15. (53, 320). 
supu, y. sopam. 
suront, VI b 8, 20, 23, 37, 44, 46. Vlla 

5, 7, 37, 42, 53 (60). Cf. surur et «*- 

rurorU. 
suror, V. le suivant. 
surur, VI a 20, 20, 56, 59. VI b 2, 4. 

— suror, VI b 37 (60). 
sururot v. le suivant. 

sururontf YI b 39, 48, 51, 64, 64, 65, 

65. VII al, 1. — sururo, VIb48 

(60). 
sutentu, II a 23 (285). Cf. antentu. 
sve, V a 24, 24, 27.- sve, VI a 7, 16, 

VU b 3 (34). Cf. nosve. 
svepis, svepOy svepu, y. pis et poei. 
sveso, Vil b 1. — svesu, I b45. II « 

44 (219 223). 
sviseve,']! b 14, 14, 15(268). 



zedef, I a25,33, 34. — <ef«e,Vl617, 
22, 41, 41, 41 (150). 



T , abréviation d'un prénom (Titus?)] 

Va 3, 3, 15. 
ta (enclitique), v. to. 



IXDÉX. 



387 



Tadinate, I b 16, 17. — TarsinaUm, 
VI b 58, 58. VII a 47, 47. — Tam- 
nate, VII o 11, 11. — Tarsinater, 
VI h 54, 54, 59, 59. VII o 12, 12, 48, 
48 (175). 

tafle, 116 12(267). 

taçez, I a 26. 1 5 26, 30, 32, 44. Il a 
7, 39. IV, 27. — taçes, VI a 55, 59. 
VI 6 2, 4, 20, 44, 46. VIT a 4, 7, 42, 

54. — lacis, VI h 23. — taçetuTy VI h 
57. VII a 46 (98). 

Talenate, IIb4, 5 (263). 

tapistenu, IV, 30. 

Tarsinate^y. Tadinate. 

taseSf T. taçez. 

teda, tedte, tedtu, tedust, v. 
deda. 

tefe, V. teio. 

tefra, lia 27. III, 32-34. IV, 2(2S5). 

(«^raii, VI b 28, 35(156). 

Tefre, VI b 27-29, 31 (ter), 33, 33, 35, 
36. — Tefro, VI b 26, 27, 27. — Te- 
fre, I a 24. — Tefri, I a 28. — Te- 
fret, VI b 22 (141). 

Ufru'to, VU a 46 (210). 

Tehtedim, IV, 20(305). 

teio, VI a 22. — Hom, VI a 43-45, 53, 

55. VI b 8. 8,9,14, 15, 15, 25, 27, 
27, 28, 35, 36. VII a 10, 18-20, 21, 
21, 22, 23,25, 32, 33, 33, 34, 34, 35, 
36.— tiOy VI a 22, 24, 24, 25, 3i-35, 
54. VI b 6. — tiu. II a 25, 25. — 
tefe, I b 13. 11 b 24.— tefe, VI a 18 
(69). 

teitu, V. deitu, 

tekuries, v. dequrieTf 

tekvias, II b 1 (262). 

tenilu, VI a 25. 

tenzitim, I b 6. — tesedi, VI b 46. 

(160). 
terkantur, III, 9. (292). 
termnu, VI b 53, 55, 57. — termnom^, 

VIb.57, 63, 6'i. — termnes, Ib 19 

(174). 
terti. Il a 28, probablement une 

faute pour tedti. 
tertiam, IV, 2,"— tertiame, VI a 13. 

— tertie, Il b 14. — tertie, llb6. 

— tertiu. Vi a 45, 48, 53. — tertiu, 
I b 40. —tertio, VII a 46. — tertim, 
VI b 64 (94, 209). 

ter tu, IV, 28, probablement une faute 

pour tedtu. 
tesedit y. tenzitim. 
Tesenakes, I a 11, 14. — Tesenocir, 

VI b 1 , 3. — Tesonoeir, VI o 20. VU a 

38. (61). 
Tesonoàr, v. le précédent. 



testre, testru, v. datru. 

tesvam, v. denva, 

tettome, VI a 13, 14, 14. 

têtu, y. deda. 

Tikamne, IIa8(278). 

ticel, y. diçUr» 

tiçit, lia 17(282). 

(20, tiam, y. teio. 

tisteteics, I b 45.11 a 44(215, 

231). 
titu, y. deda. 
tiu, y. teio. 
Tlatie, V b 9 (2.ô4). 

to (enclitique), ait<7(u-to, VI a 8, 10,10. 
— tefru'to, Vil a 46. — vapersusto, 
VI a 12, 13. — «kru-tu, V a 9. — 
fkalçe-ta, IV, 15, 18,20. — sealce- 
to, VI bl6 (41). 
todceir, VI a 11. — todeome, VI a 10, 

10. — totcor, VI a 12 (27, 46). 
toeo, V b 13 (258). 

toru, VI b 43, 45. — turuf, l b 1. — 
turup (leçon fautive pour luruf), 
Ib4. (156). 
tntam, Via 41, 49, 51. VI b 12, 33,58. 
VU a 16, 29, 47. — ioto,VIa29, 31, 
39. VI b 31. - tote, VI a 5, 18, 24, 
3», 33, 40, 42, 50, 53. VI b 7, 10, 11 , 
14, 26,32, 34, 51, 62. VII a H, 14, 
18, 27, 31, 50. — tota, VI a 23, 25, 
34', 35, 43, 45. 53, 55, 58. VI b 1, 3, 
6, 7, 9, 15, 19, 22, 26, 28, 35, 43, 
45. VII a 3, 6, 9, 10, 19, 21, 24, 26, 
32, 3.% 37, 41, 53. — totar, YI a 30, 
32,39, 41, 49, 52. VI b 10, 13, 32, 
34, 43, 45, 53, 59, 61. VU a 3, 6, 9, 
10,12, 14, 15, 16, 16,17, 19,21,24, 
2 :, 27, 27, 28, 29, 30, 30, 31, 32, .35, 
37, 41, 47, 50, 52, 53. — toteme, VI o 
26, 46. — tote, VI a 36. VI b 29. — 
tuta, I b 16. — tute, I b 13. — 
tuta, I a 5, 8, 12, 15, 19, 21, 25, 29, 
81. 1 b2, 5. m, 24,29. — tutas, Ib 
2, 5 (-27). 
toicor, y. todceir. 
tover, y. tua. 
tra, traf, y. trahaf. 
traekyine, y. ekvine. 
tr.ha Sahatam, y. sahatam. 
trahaf, VU a 41. — traf, VII a 39. — 
traha, VU a 5, 39, 44, 45. — tra, 
Ib31,35. lia 13.(204). 
(rafctroi^, VHa25(201). 
Trcbe, I a 8.— Trebo, VI a 58 (109). 
trebeit, VI a 8 (37). 

Treblaneir, VI a 22. VU a 42. — Tre- 
blanir, VI a 19, 58, 59. VI b 2, 4, 21, 
23,44, 46. Vlla 5, 7, 53. — Trepla- 



38B 



INDKX. 



nés, I a 2, 7. — Trebkmo, VI b 47 . 

— Treplanu, I b 9 (58). 
Trebo, v. Trebe. 

tref, V. treif. 
trefi, V. trifu. 

Irtif, YI a 22. — tnf, VI a 58. VI b 1, 
3, 19, 22, 43, 45. Vil a 3, 6, 4i, 52. 

— tref, lo 7, 14, 20, 24.1b 1,4, 31. 

— trif, Ib24. — tre, Ia3. 1 b 27, 
43. — triia, IV, 2. - tris, III, 18, 
18. Cf. triiuper. (353). 

Iremau, VI b 60. VII a 49 (189). 
irmnié, VI a 2, 16 (21). 
Treplanes, v. Treblamir, 
trib4içu, V a 9, probablement une 

faute pour tribriçu. 
tnbri^ne (écrit (rtbrmne), VI a 54 (95, 

240). 
tribriçu, Va 9 (240). 

trif, V. treif. 

trifu, I b 16. — trifo, VI b 58. VU a 

47. - trifu. Vil a 11. — trefi, III, 

25, 30. - irifcrf, VI b 54, 59. VII a 

12,48. (175). 
triia, V. treif. 
triiuper, I b 21, 22, 22. II b 25, 25. 

trioper, VI b 55. VU a 61 (179). 
tripler, Va 21. (243). 
tris, V. treif, 
tuay VI a 30, 33, 40, 50, 52. Vi b 11, 

14, 32, 34. VU a 14, 17. 31, 60. — 

tuua, VI a 42. — tuer, VI a 27, 28, 

37, 37, 47. - tover, VI b 30, 30. (74, 

323). 
tuaer, VI a 10, 11. — tuderus, VI a 1 1. 

VI b 48. — tuderor, VI a 12. — m- 

dero, VI a 15, 16 (36, 48). 
tuderato, VI a 8. (37). 
Iiééf , y. («a. 

tuf, tupler, V. dtir, dupla, 
tuplak, UI, 14 (293). 
tures, Ib20.(184). 
Tursa, VI b 58, 61. VU a 47, 49. - 

— Tttwar, VU a 46. — Turse, VU a 
41, 53. — Turse, IV, 1». — Tuse, 
1 b 31, 43 (186). D'après ce qui est 
dit p. 304, le sens de « Terra » me 
semble préférable. 

«lirftttt (latin, terrée), VI b60. VUa49. 

(189). 

tiirttiuto (latin, torreo), VU a 51. — 
tusetutu, I b 41. — tursiandu, 
Vllb 2. — tusetu, I b 40. (211). 

Turskum, I b 17. — Tuseom, VI b 
58. VII a 47. — Turtce, VU a 12. — 
Tuscer, YI b 54, 59. VU a 12, 48 
(1Î5). 

turuf, turup, r.toru. 



Tuse, Y. Tuna* 

tuseiu, I b 40, faute pour tursstu 

Tuieer, Tutcom, v. Turskum, 

tuta, tutas, tttte, v. tokk- 

tuua, ▼. tua, 

tuva, tttve, tuves, v. dur 



u 



udetu, III, 12. IV, 30 (293). 
ufestne, IV, 22. 
uhtretie, Va 2, 15(231). 
uhtur, UI, 7, 8.— uhturu, 111,4. 

(291). 
ukar, ukre, ukri, ?. ocar. 
ulo, YI b 55.— ulu, I b 18. V a 25, 28. 

Vb4(178). 
umen, lia 19,34. — umne, II a 38 

— une, II b 20 (269). 
umtu, U a 38. lY, 13. — Conjectaré 

la 9, 16(112,269). 
une, y. umen. 
unu,Ua6, 8 (277). 
uou (?), VI b U. — Tuv (?), l b 45. 

U a 44. 
upetu, II b l, 8, 11. III, 22, 26. V a 7. 

upetuta, in, 10 (de up + ponn) 

(238). a. opeler, 
ures (pour unes?}, IY,33. 
urfeta, U b 23 (271). 
urnasiaru, UI, 3 ^urnasier. Va 

2, 15 (232). 
urtas, urtes, urtu, y. orfom. 
uru, I b 18. — ttfu, VI b 56. — ura, 

V a 5. (179). 
usaie, usaçe, I b 45. II a 44. (214). 
ustentu, ustentuta, ustetu, v. 

ostendu, 
ustite,Ual5. III, 2 (282). 
uze, y. onse. 
ute, y. ote, 
utur, U b 15 (270). 
uye, uyef, uvem, uyi, y. ot?t. 



yakaze, I b 8. - ooeose, VI b 47 (161). 
vaçetomy VI a 37, 47. VI b 30, 47.— 
oofeto, VI a 27. — yaçetum, I b 8 

(86,161). 
yape^e, UI. 7. — yapefem, I bl4. 

vapefey VI a 10. VI b 51 .— vûperro*, 

VI a 9, 12, 13 (44) 
yaputu, U b 10, 17. — yaputis, Il 

b 13 (267). 
vaty VI a 28, 38, 48. YI b 30 (86). 
y a sa, y. vator. 



INDEX. 



389 



voMBiom, y. vaçetom, 

vasirçloine, VI a 12. 

vator, VI a 19. — vatOf VI & 40. — 

va8a,IIa38. — va8us^iy,22(154). 
▼atra, III, 31 ^ probablement une faute 

pour vatTa, ▼. vatuva. 
iHilue, VI b 45, peut-dire pour vatuo. 
vatUTa, I a 4, 13, 22. 1 d 3, 5. m, 31. 

▼a tu vu, I & 25. — vaiuo, VI a 57. 

VI b 1, 19. 43, 45. VII a 4 (105). 
▼ea, I & 14. — fia, III, 11. — «ta, 

VI b 52. VII a 11, 27. — vea, I b 23. 

— ©ta, VI & 65. VII al (171). 
Mf,V612, 12,17,17(257). 
Vehieir, YI a 21 . — Vehier, VI b 19, 22. 

— Vebiie8,Ia20,24. (61). 
veiro, VI a 30, 32, 39. —viro, VI a 42, 

50, 52. VI b 13, 32, 34. VII a 17, 30 

(88). 
veltu, IV, 21. 
vempesuntres, IV, 7. — Tenper- 

suntra, II a 30. — Tepesutra, II 

b 15. — vepesutra, II b 18 (302). 
vepuratu,IIa4l (288). 
▼ epurus, Va 11 (240). 
vereir,, VI a 22. — v$rir, VI a 58, 59. 

VI b 1-4, 19. 20, 22. VU a 7, 38. — 
verù, VI a 19-21. VI b 23, 44, 46. 

VII a 5, 42, 53. — veres, I a 2, 7, 
11, 14, 20, 24 (58). 

verfale, VI a 8 (37). 

▼eskla, II a 19. — vesklu, I b 29, 
37. II a 34. II b 19. - veskles, II 
a 31, 37. II b 18. IV, 9, 24. ^ veselir^ 
VII a 9, 10, 18, 21, 24, 26, 32, 34 
(199, 284). 

Deiffif, VI a22.— vestis^Wb 6,25 (68). 

▼esteça, ▼. vestiçia. 

Testikatu, II a 24, 31, 35, 37.— 
vegtieatu, VI b 16. Vil a 8, 23, 24, 
36. — vestieogj VI b 25 (118). 

vestiçia, IV, 14, 19. — oefttptom, 
VI b 39. — Teatiçam, I a 28. — 



veHifia, VI & 5, 17, 24, 25. VII a 38. 
▼estiça, I a 17, 31. — vesteça, 
rv, 17 — visliça, Il b 13. — vm- 
tt^, VII a 37. — vestiçia. Il a 27. 

— vegtiçiaf VI 6 6. — vestiçiary VI 6 
16, 38. VII a 38. — vestiçe, II a 4 
(118). 

Vuti^ (écrit Vestisier], YI a U. 

verfiff, y. vesteit. 

vestisa, wstisia, y. yestiçia. 

vestra, VI & 61. (74). 

Vesune, IV, 3, 6, 10, 12, 25 (301). 

yeayeça, IV, 17, probablement uhe 

faute pour veiteça. 
vêtu, ïb 29, 37 (201). 
«ta, y. yea. 
Yinu, n a 18, 25, 40. II b U.^yinu, 

I a 4, 22. 1 d 6. U a 25, 39. II b 10, 

20. — vînii, VI a 57. VI b 19, 46 

(105). 
virseto, VI a 28, 38, 48. VI 6 30 (87). 
vistiça, y. yestiçia. 
yitlaf , I b 31. ~ vitla. Vil a 41. 
vitlu, Il&21,24. — villuf. I b 1, 4. 

— rttfv, VIb43,45(270). 
vitlup, I b 4, probablement une faute 

pour yitluf. 
Vofiane, VI b 19. — Vufiune, I a 20 

(140). 
voeu, Vï b 43, 45. — yuku, I 5 1, 4. 

III, 21. — yuke, HI, 3, 21. — yu- 
kumen, UI, 20 (156). 

vamu, y. andervomu, 

vov, ▼. uou. 

yufetes, II a 31. IV, 25. 

Vufiune, y. VofUme. 

yufru, 116 21,24,25(271). 

yukatu, coi^ecturé pour sukatu, 

IV, 16 (303). 
yuke, yuku, y. voeu. 
Vuçiia, n 6 26. (273). 
yurtus, II a 2. (275). 

yutu, II a 39 (288). Cf. iubotu. 



LISTE DES MOTS LATINS 



QUI ONT ÉTÉ RAPPROCHÉS DE MOTS OMBRIENS '. 



N. B. — Les chiffres renvoient à la page du Commentaire. 



acer (forme du nominatif masculin et 

rémlnin), 74. 
acna, acnua, 256. 
adasia^ 142. 
amare, 91. 
amb-, 55, 183. 
ar- pour ad-, 20. 
arculata, 305. 
arvina, arvilla, 107. 
autem, 278. 
auzillum, 78, 150. 
calidus (blanc), 140. 
caro, 249. 
casia, 295. 
castra, 89. 
cena^ 246. 
Gères, 159. 
cerritus, 159. 
cicinum (oleum); 2^5. 
circumferre, 55. 
cis, citra, 47. 
coinquire, 296. 
commolere, 135. 
commoyere (struem), 96. 
cornix, U. 

-culum ou -clum (suffixe), 4. 
-cunque, 237. 
Curiaiius, 159. 
de, 86. 

dic (racine), 191. 
dio (dansaudio, condio), 60, 123. 
Dius, 71. 
donicum, 151. 
-eius (suffixe), 9. 



en (forme archaïque pour îd), 3. 

enim, enom, 44. 

erim (dans nec erim, chez Festus), 72. 

facere (sacrifier), 63. 

faustuS; 125. 

februare, 132. 

filius, 116. 

fingere, fictor, 101, 119. 

fio, 124. 

frausi, frausus, 86. 

Gradivus (Mars), 66. 

gumia, 109. 

habeo(sens neutre), 177. 

haru, 107. 

Herie, 185. 

hosUlii (Lares), 188. 

immO; 178. 

in (privatif), 87. 

inanis, 255, 266. 

induo, 165. 

insece, 248. 

insicia, isicia, 302. 

instigaré, 295. 

iste, 9. 

ita, item, 306. 

iterum, 94. 

Lares, 92, 187. 

magister, 248. 

mantele, 116. 

meddiz, 88. 

medeor, 88. 

mensa, 101. 

meus, 69. 

Mezentius, 88. 



1. Nous n'avons fait entrer dans cette lisle que les mots latins qui reçoivent 
quelque éclaircissement de la comparaison avec l'ombrien. 



INDEX LATIN. 



391 



modus, 88. 

mola salsa, 283. 

moveo, 31. 

narrare, 67. 

nitor, 121. 

nectere, nodus, 43. 

Domen, 72. 

nunc, 132. 

obmovere, 96. 

ocris, 38. 

omentum^ 270. 

ovis (masculin); 298. 

parra, 10. 

pars, 219. 

pax; 74, 93. 

pellO; 190. 

piare^ 39. 

picus, 11. 

pone, 9. 

posco, 4, 250. 

prafamino, 269. 

praestes (Jupiter ); praestites (lares), 

186. 
precarij 2â0. 
prÎTUB, 146; 243. 
profundus, 266. 
prosecta, 99. 
pulmentum; 258. 



purare, 59, 

quamâC; 209. 

quatuor, 48. 

-que (dans quisque, quandoque), 222. 

qui (nominatif masculin), 14. 

quirquir, 178. 

quiyis, quilibet, 155, 221. 

rica, ricinium, 166. 

sacris, sacre, 138,171. 

servo, servus, Servius, 7. 

strebulum, 285. 

strues, 113, 302. 

sus- (dans suspendere, sutiuli), 61. 

terreo, 189. 

torreo, 212. 

trabs, 37. 

tuccetum, 259. 

tum (dans actutum), 42. 

tune, 132. 

umerus, 168. 

▼afcr, 270. 

▼el, 103. 

yelum, 68. 

veno (pour venio), 174. 

vestis, 68. 

via, 61. 

viator, 169. 

vir, 89, 



FIN. 



TABLE DES MATIÈRES. 



Pages 

INTRODUCTION i 

TEXTE ET TRADUCTION DBS TABLES EUGUBINES zxxiv 

Table VI zzziv 

Table VII xlvi 

Table I ui 

Table V lvi 

Inscription en caractères latins de la table V b L?ni 

Table U b lx 

Tkble II a ucii 

Tables III et IV lxiv 

COMMENTAIRE. 

Table I et Ubles VI-VII 1 

Quel est le rapport de la table I ayec les tables VI-VII? 223 

Age approximatif des Ubles VI-VII 227 

Table V 229 

Inscription en caractères latins de la table Y b 251 

Table II 5 261 

Tiblella 274 

Tables m et IV 290 

Age approximatif des tables I, U, III, IV et V 307 

Les tables décoo?ertes à Gubbio étaient- elles au nombre de neuf?. . 309 

GRAMMAIRE OMBRIENNE 313 

S 1. Écriture 313 

S 2. VoTBLLis. Manière de marquer let vayeUes longuet 314 

S 3.L'abref 316 

S 4. L'a long 316 

S 5. L'e bref 316 

S 6. L'elong 317 

S 7. Vi bref 317 

S S-Lflong 318 

S 9. Et,«etf 318 



394 TABLE DES MATIÈRES. 

Piges 

§10. L'obref 319 

S 11. Uolong 320 

§ 12. L*ubref. 321 

§ 13. L'u long 321 

§ 14. Élision et contraction de voyelles. — Développement de Vi en 

t;, de Vu en MC, ot? 322 

CONSONNES. 

S 15. K OU C 324 

S 16. Ç, s 324 

§ 17. 325 

§ 18. G 325 

S 19. H 325 

§ 20. X 326 

§21. T 326 

§ 22. Le d ou rs 326 

§ 23. D..' 328 

S 24. N 329 

§ 25. P 330 

S 26. B : . . . . 330 

S 27. F 331 

S 28. M 331 

§29. V 332 

S 30. R 333 

J$ 31. L 334 

§ 32. S 334 

§ 33. Z 335 

§ 34, Le rhotacisme en ombrien 336 

§ 35. Des consonnes doubles.. 337 

§ 36. Modifications euphoniques des consonnes. — Le groupe kt. — 
Le groupe kj. — G entre deux voyelles. — Rencontre de deux 

dentale» 338 

DfiCLINATSON. 

§ 37. Classification des thèmes . 339 

S 38. 1" déclinaison 340 

§ 39. 2« déclinaison 342 

S 40. 3* déclinaison 346 

S 41. 4* déclinaison 347 

S 42. 6* déclinaison 349 

S 43. 6* déclinaison 350 

S 44. Adjectifs Zh2 

§ 45. Degrés de comparaison , 352 

§ 46. Noms de nombre 352 

§ 47. Pronoms personnels 353 

§ 48. Pronoms démonstratifs , 353 

S 49. Pronom relatif 355 

• 

CONJUGAISOll. 

S 50. La conjugaison forte et la conjugaison faible 356 

§ 51. Les désinences pleines et les désinences étnoussées ^^^ 



TABLE DÈS MATIÈRES. 395 

Pages 

$ 52. Les verbes eseifu 357 

S 53. Indicatif présent 358 

§64. Impératif , 358 

§ 55. Futur 359 

§ 56. Futur passé 360 

§ 57. Parfait 361 

$ 58. Présent du subjonctif 361 

S 59. Parfait du subjonctif 361 

g 60. Passif et moyen 362 

§ 61. Infinitif 362 

§ 62. Participes et supin 362 

MOTS INVARIABLES. 

63. Adverbes 363 

64. Conjonctions 364 

§ 65. Prépositions et postposilions 365 

66. Préfixes 367 

67. Enclitiques 368 

§ 68. Formation et dérivation des mots 369 

Index 371 

Liste des mots latins qui ont été rapprochés des mots ombriens 390 



FIN DE LA TABLE DES MATIERES. 



iri624. — Typographie Lahure, rue de Pieurus, 9, à Paris.