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Full text of "Les trois siècles de la peinture en France; ou, Galerie des peintres ..."

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Fromthe 

Fine Arts Library 

Fogg Art Muséum 
Harvard University 



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LES TROIS SIECLES 

DE LA PEINTURE 

EN FRANCE. 



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LES TROIS SIÈCLES 

DE LA PEINTURE 

EN FRANCÇ, 

ou 

GALERIE DES PEINTRES FRANÇAIS, 

DEPUIS FRANÇOIS !.«' 

JUSQU'AU RÈGNE DE NAPOLÉON, 

EMPEREUK ET ROI, 

Où Ton aperçoit rinfluence des mœurs ^ de la politique et 
des réput^tioas, sur les progrès et la décadence de cet art ; 

Par P.-M. GAra^TDEJAgîI^^glMAgT, 
ci-devant Pensionnaire du Roi de Pologne. 



A PARIS, 

Chez BELIN, fils, Libraire, quai des 
Augustins, n*. 6S. 

1808. 



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tiASOilARD FINE A.v.^ l^.vnf^K 



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PRÉFACE. 



«J'entends par les trois siècles de 
la peinture en France, tout ce que com- 
prend cette partie de Thistoire de Tart 
depuis François I**. ( i5i6 ) jusqu'aa 
règne de Napoléon ; ce qui donnera 
l'étiat où elle se trouve dans son nout 
veau période. 

Le mot de galerie, Irès-convenable 
k un aperçu rapide, et qui sert de sup- 
plément à mon titre, n'est emfHiinté 
de personne ; il y a plusieurs années 
que j'ai annoncé le présent ouvrage 
sous ce titre. 

J'observe que ce n*e^ point la vie 

des peintres que |e publie, mais un 

' ensemble plus g^aéral que tout ce qui 

a paru jusqu'au terme que je viens 

d'indiquer, des Français qui «se sont fait 

un nom dans la peinture , ou qui ^nt 

3 



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vj PREFACE; 

influencé le goût par des réputations 
légitimes ou usurpées* 

J'ai laissé de côté ce que tout le monde 
sait , ou ce qu'il est inutile de répéter 
ou d'apprendre pour l'objet que j'ai en 
vue. 

On me trouvera peut-être tranchant; 
mais la critique n'est blâmable que 
quand elle est décourageante : on ne 
peut donc pas la prendre en mauvaise 
part , ni soupçonner de présomption 
celui qui ne fait que publier les juge- 
piens de la postérité. 

Communiquer avec l'artiste^ avec 
rhomme du monde ; suivre la méthode 
des anciens lorsqu'ils parlaient des arts; 
imiter en quelque sorte les procédés dç 
chaque auteur ; peindre et aller à l'ame 
par les sens, comme ferait le tableau 
même,voilàlebutquejemesuispropQsé. 

J'ai recueilli les noms de tous les ar- 
tistes, tant dans les auteurs qui ont 
écrit sur la peinture, que sur les ren- 
seignemens que j'ai pu me procurer 



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FRÎÈFACII. yij 

par mes correspondances , ou dans mes 
voyages. J'ai toujours eu soin d^y ajou- 
ter un ou plusieurs ouvrages , pour 
éviter les noms que Ton peut soup- 
çonner d'être apocryphes , lorsque rien 
ne vient à rappui de Texistence de l'ar- 
tiste : dans ce cas, je cite les auteurs 
qui les fournissent. Je fais connaître 
LeTellier, élève et neveu du Poussin, 
qui a été oublié par tous nos historiens. 

J'ai indiqué les artistes, autant que 
je l'ai pu , avec leurs noms, le lieu 
de leur naissance, pour aider les ad- 
ministrateurs des départemens qui for- 
ment des collections ou des musées, 
à retrouver les ouvrages de leurs com- 
patriotes. Quant aux artistes étrangers, 
on verra qu'ils ne sont placés dans cette 
galerie que par des considérations par- 
ticulières et indispensables, dont quel- 
ques-unes tiennent à l'histoire de l'Aca- 
* demie royale de Peinture.. Au surplus , 
on en trouvera très-peu. 

A la suite de chaque siècle, je donne 

4 



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vHj PRÉFACÉ * 

une notice des amafteurs frafiçaiï; ^ 
TcoiBlne formant la dasse des homities 
^ai se lie jdus partienlièfemeût à la 
prospérité des beaux arts ; et â la fin d« 
i'ouvragc , on trouvera le catalogue 
générfid desaniàteûrs^ijui les^ont^xercés. 

La Yalenr defe tableâdxi dans la ba- 
lance du commelrce , étant soumise à 
la variété des goûts , il est impossible 
d asseoir , à cet égard , une base solide 
pour les apprécier; néanmoins , dans 
Taperçu que je donne des prixde vente ^ 
on distinguera les auteurs qui doivent 
à jamais fixer l-opinion publique , d'avec 
cieux qui ne Torit captivée que passagè- 
rement. 

' Je n'emploie d'ailîeui:? ce moyen ^ 
dont j'ai usé avec ménagement, que 
pour satisfaire la curiositç. 

Les fondations en faveur des arts, les 
expositions publiques, depuis la pre-^ 
tnière , en 1678 y et toutes les institu- 
tions relatives à l'encouragement, font 
partie de cet Ouvrage. 



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53=r 



INTRODUCTION. 



JjA Fittnce^ eottverle des tënèlires du fimatSsnM 
avant h^q^r^Êième èièele ^ n -of&e aneiia lâirecb 
gloire dans Ja fieintare ; ce ii'eit qne^ clast le 
quinzième ^t le seizième siècles que Ton oom« 
mence à retrxmTer des dates , des monumeos f 
du dessin et du eoloiis ^ d'après lesquels on peut 
suirre lès :preig^ès d'un art qui n'a de droits à Tad* 
xoiration universelle ^ qu'autant qu'il contribue aux 
progrès et bwl avMsiages de Ja émlmtOom» 

L'impttlsioa'de François P^ ^ qui prit rplaisir à 
répandre les néemnpenses et les kmneurs sur 
tous les talens , acheva de bannir du domaine 
des beaux arts les restes de oette Ucenœ des 
siècles de barbarie y si contraire au goût et à la 
raison. 

La munificence de ce prince attira à sa cour 
des hommes qui illustraient l'Italie ^ tels que le 
B.OSSO ou Maître Roux ^ Nicolas del Abate et le Pri* 
matice. Ces habiles gens firent n^tre l'émulation 
de nos peintres français ; et bientôt après on en vit 
paraître plusieurs qui élevèrent dés monumens 
assez réguliers pour caractériser les moeurs ^ l'es- 



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X INTRODUCTION. 

' prit de la nation ^ et soutenir la comparaison à 
côte des maîtres dont ils s'attachaient 4 suivre 
les traces ; car l'ëcole française , dans aucun temps , 
ne fut jamais si près de l'ëcole italienne. 

La peinture sur verre était alors en grande 
vogue y tant en France qu'en Angleterre , et dans 
les Pays-Bas : sous la conduite des Italiens ^ elle 
prit un nouveau lustre. Nos édifices, nos temples 
étaient ornés de vitraux précieux de ce temps y 
qui ont été en grande partie mutilés par les Ico* 
noclastes de la fin du dix -huitième siècle : ce 
qui en est réchappé , est encore suffisant pour 
donner l'état de la peinture à ces différentes 
époques. 

Les troubles depuis la mort de Henri II jusqu'^ 
la fin du règne de Henri IV , ne firent point 
oublier les vastes projets de François P^. pour faire 
fleurir les beaux arts (i). L'État, en s'occupant 
d'mtérêts plus majeurs ^ entretenait encore les 



(i) Tel y par exemple , PArc de Constantin et la Co- 
lonne Trajane ^ que François !«'. se proposait de faire 
élever dans le royaume , de la même grandeur qu'on 
les voit en Italie. Louis XIII fit revivre ce vaste projet, 
en y ajoutant les copies àes bas-reliefs antiques des plus 
beaux monumens d^arcbitectiire , et les copies jetées en 
bronze des deux statues colossales - du mont Quirinal | 
qui devaie^t être placées à Ve^tIéç du I^ouvre, 



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INTRODUCTION. xj 

artistes ; , et Fâlliance de Henri IV avec Marie 
de Médicis , en préparant Ja gloire, de Rubens^ 
préparait celle des peintres français. Cet illustre 
Flamand y appelé par la reine-mère pour peindre 
une des galeries du Luxembourg^ donna da^s 
ce magnifique ouvrage une nouvelle impulsion 
au goût , et fît naître des artistes qui se distin-* 
guèrent. Mais si la peinture prit de la dignité dans 
le seizième siècle^ elle parut dans tout son. éclat 
au dix-septième. C'est alors qu'elle fixa les re- 
gards de l'Europe entière. Elle 4ut cette éléva- 
tion prodigieuse à un concours de choses dont 
la réunion est rare en politique. La religion ^ les 
mœurs , la prospérité de l'état , l'amour de 
Louis-le- Grand pour les beaux arts y et surtout 
les considérations attachées aux talens y en hâtèrent 
les progrès ; et les Français ^ en s'élevant , avec 
le monarque y. au-dessus de. tous les siècles de^ 
la monarchie ^ rivalisèrent avec les beaux génies 
des rives de l'Amo et des bords du Tibre. 

La justice^ la vérité, et les preuves attestées 
par les monumens des peuplas éclairés, nous 
forcent à convenir qu'une grande partie de la 
gloire ^des arts vient de la munificence des 
princes qui les encouragent et les honorent. La 
postérité reconnaissante décore de leur nom le 
siècle qui les a vus régner j l'histoire respecte 
ce sentiment généreux ,- en le consacrant, dans 



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xij INTRODUCTIOTÎ. 

toute sa pureté ^ au souYenir des hommes; Lesi 
noms des Përiclès ^ des Adrien , des Médicis ^ 
rappellent une foule de ckefs-d'teûPiri^ sortis de 
la main des Grecs ^ de celle des Romains ancien» 
et modernes. Ainsi retentiront encore les siècle» 
d'Auguste et de Lèuis XIV ^ lorsque les fruits 
du gënié j qui mûrissent aux rayons de la gloire 
du héros de la France , seront conduits par le 
temps sur le fleuve de célébrité doht il est la source. 

Après m'étre nni de sentiment à la majorité 
des jugemens de la saine raison ^ sur les beaux 
siècles des arts ^ inon intention est y en essayant 
d^en tracer une partie de l'histoire ^ de com- 
battre les erreurs accumulées par les auteurs qui 
en ont écrit sans les connaître ^ {mr les personnes 
erédulcfs etlesignorans , qui semblent s'être plu à 
célébrer des puérilités indignes des lumièreé que 
répandent ces astres virifians au milieu Ae% na* 
fions jcivilisées. 

La peinture étant la partie des beaux arts donir 
je me propose l'examen j aTant de passer à l'his- 
toire des hommes qui l'ont influencée d'une ma* 
nière directe, je vais succinctement rendre raison des 
différentes causes de ses progrès et'de sa décadence^^ 

Si les progrés de ce bel art sont inséparables 
du goût, pourquoi l'a-t-on vu £ûblir sans perdre 
Tamour du beau? 

Si l'on jette un coup d'oeil sur l'état de la pein<^ 



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turc dans ton ttècle de prospérité en France ^ on 
Term les sublime» prodactions de l'Italie élever 
des hommes à une hauleur prodigieuse , et, en 
même tempa n^ former que des artistes bien infé- 
rieurs à eux. • 

Pepuis les liesueur ^ les Lebrun^ les Bour« 
don ^ les Cbampagne^ et plusieurs autres, ^s- 
qu'aux Giypel et de Troy^ qui ferment le siècle 
de Louk XIV^^ la différence du style héroïque 
est immease. On remarque cependant que tou^ 
cevc qm se signalèrent danè cet espace ^ ayec 
plus ou moins de succès y ne' manquaient ni dé 
BÎoyens ni «le goût , quoique faiblissant d'une 
manière seasiUe. Cette dégénération tient à un^ 
cause générale et coHunnne à toutes les nations j 
les premières impolskms qu'elles reçoivent excir 
lest L'eB*faou«àsme et ou'vrent toutes les mines t 
les esprits s'élèvent et s'épurait ^ les idées se ré* 
gularisenl; tous n'ont qu'un même vœu, qu'un 
même désir. Ce premier élan enfante des pro* 
diges; maisbi^it^y épuisés par les efforts de 
la contemplation ^ les talens se calquent les uns 
sur les antres ; ils se laissent maîtriser par les 
nmdes et les caprices ; et dans cet état d'inertie | 
le génie qui se sent toujours au-dessous de lui* 
mèm^^ n'oae £ranchir les préjuges sous le joug 
desquels il se croit obligé de ployer. 

Tel fut l'état des arts dans le dix - huitième 



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xh INTRODUGTÎONJ 

siècle : jamais on ne vit plus d'amateurs ^ ni plus 
d'artistes. Mais à côté des chefs - d'œuvre de 
l'Italie et des Pays-Bas, qu'offraient de nom^ 
breuses collections y on plaçait les badinages ods-« 
cènes de Boucher , que l'on couvrait d'or , le 
système puéril et conventionnel des Vanloo , que 
l'on décorait des palmés du génie. Ainsi les ta- 
lons y comprimés par une allianice si bizarre , ne 
pouvaient espérer de succès qu'en suivant l'éga- 
rement d'une opinion passagère y et sur laquelle 
l'immoralité avait beaucoup plus d'influence que 
le manque de goût, i 

Après la Grèce y aucune nation n'a produit de 
si grands artistes que l'Italie. Sous son beau ciel^ 
et au milieu des restes de la magnificence dd 
l'antiquité y les Français se montrèrent souvent 
dignes de les égaler ; mais il semble que la poli« 
tique ancienne y les moeurs y la nature y on peut 
même encore y ajouter le climat et le costume y 
furent long-temps des obstacles invincibles qui 
firent échouer les plus heureuses dispositions. 

Toutes ces idées y liées aux récits des faits sur 
lesquels sont fondées les réputations, doivent né-» 
cessairement établir une balance exacte et indis-» 
pensable pour les apprécier à leur juste valeur ; 
et c'est pour trouver cette balance si désirée y que 
j'entreprends l'histoire abrégée et la critique de» 
peintres français jusqu'à nos^ jours. 



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SEIZIÈME SIÈCLE. 



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, 'X.'V'X/X/'WX* 



LES TROIS SIECLES 

DE LA PEINTURE 

EN FRANCE. 



J PREMIER. 

Xijgs historiens sont très-partages sur la manîèrô 
de commencer Tliistoire de la peinture en France. 
lies uns remontent au seizième siècle ; les autres 
s'arrêtent à la fondation de P Académie de Pein- 
ture, époque où les artistes français commen- 
cèrent à donner de la dignité à Vatt. 

Parmi ceux qui se signalèrent jusque-là , on 
en distingue plusieurs d'un mérite rare , et d^autred 
qui n'ont point été surpassés^ A la tête des pre^ 
mières réputations en peinture, on trouve Jean 
Cousin, né à Soucy, près de Sens, en 1462. 
Cet artiste ^ que l'on compare au Parmesan, flo- 
rissait sous les règnes de Henri H ^ de Henri WL 
et de Charles IX. Il se distingua encore par des 

ouvrages de sculpture , d'anatomie et de perspec- 

B 



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(i8) 
tire ; il écrivît même sur plusieurs matières avee 
beauc;Dup de jugement et d'intelligence. Nous 
ayons de lui un Traite ied proportions du corps 
humain y qui est généralement estimé^, et peut- 
être plus clairement démontré et plus à la portée 
des étudians , que tout ce qu'on a fait depuis sur 
cette intéressante matière. L'ouvrage qui a le 
plus contribué à sa célébrité y est le Jugement 
iemier. Ce tableau ^ qui était à Yincennes y a 
été gravé en douze feuilles par P. de Jode. Léo- 
nard Galter a gravé d'après lui, en i58i , les 
Cycloped Sorgeant la Joudre ; et Stéphanus a. 
gravé le Serpent y airain (i). Le Jugement àer- 
nier a été répété sur vitre dans l'église de Saint- 
Romain^ à Sens. Les Cordeliers de cette même 
ville possédaient aussi de cet auteur Jéjtts- Christ 
en croix ^ et un Mirax^e arru^é par IHntercession 
de la Vierge n On cite encore au nombre de 6e$> 
bons ouvrages, les vitres ^Anet, celles de Saint* 
Geri^ais à Paris ; au Musée des MonumeAS , 



(i) Le baron j^einecken , dans Pidée générale quHl 
donne d'une collection complète jd'estampes , dit : ce Le 
premier peintre français d'après lequel on a gravé des 
•stampes , selon ma connaissance ^ est Jean Cousin f au 
moins n'ai - je tu aucune pièce d'un maître qui l'ait 
devancé. y> 



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( 19 ) 
fraûçais , là figure de V amiral de Chabot y exé^ 
cutée en albâtre. Cette statue, armée de pied 
en càp y et qui fait honneur à la mémoire de 
Jean Cousin y à été recueillie des Célestins. 

Sous Técorce du gothique , les ouvrages de ce 
grand artiste laissent déjà apercevoir les qualités 
territoriales du génie français y de cette souplesse 
qui le rend si propre à Timitation àts objets 
graves et sérieux y et qui dément ce caractère 
de fcivolité qu^on a souvent reproché à la na- 
tion entière. Les pensées de Jean Cousin s*annon^ 
cent avec noblesse j son exécution se rapproche 
dés bons temps de Técole italienne , et ses têtes 
Bont remplies d^expression s on ne peut pas même 
lui reprocher la manière sèche que Ton retrouve 
«hez toutes les nations dans le berceau du goût. 
«C?e$t avec raison que quelques auteurs le regar- 
dât comme le fondateur de l'école française^ 

Après Jean Cousin, on trouve François Clouex, 
dit Jannet ou Jeannet. D vivait en xS^j. Son 
faire minutieux et son style gothique se ressen- 
tent de Torig^e de la peinture à Thuile. Clouet 
^ fait de très- bons portraits : la fameuse galerip 
Justiniani possède deux tableaux de ce peintre 5 
Henri II, vu de trois quarts, et François II, 
alors dauphin. Le mênje Henri II , peint par lui, 
,«st au musée Napoléon. 

B 3 . 



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Toussaint Dubreuil et Martin FAEMiNETvîen- 
iient ensuite. Dubreilîl , après la mort du Pri- 
malice, peignit à Fontainebleau quatorze tableaux 
à fresque ^ dans une des chambres qu'on appe- 
lait led JPoëled. Il mourut en x6o^. G. Vallet 
a gravé , d'après Dubreuil , led Quatre EQmgé» 
Uàtej en quatre pièces ; et Satoure a gravé le 
Noli me tangere. Quant à Freminet y Tami d\i 
fameux Régnier y il fut un prodige pour son 
temps. Né à Paris en 156/ ^ et mort dans la m^me 
ville en 1619, il fut d'abord élève de son père. 
Après avoir faut d'excellentes études en Italie , il 
revint en France mériter le titre, de premier 
peintre de Henri lY j et fonda sa célébrité dans 
l'entreprise du Plafond de la Chapelle de Fon^ 
iainebleau. On y compte vingt-deux morceaux 
-ovales y et seize carrés y entourés de bordure eut 
stuc. L'architecture et les omemens de cette voûte 
«ont exécutés dans le meilleur goût^ et peuvent 
être comparés à tout ce que l'on connaît de beau 
en ce genre. Freminet acheva ce grand ouvrage 
sous le règne de Louis XIII. Ce prince lui fit 
connaître la satisfaction qu'il en éprouvait, en le 
décorant de l'ordre de Saint-Michel. C. de Pasg 
a gravé d'après lui un Sacrifice ancien. 

Les peintures de Freminet sont une effigie des 
écoles florentines : elles rappellent la manière de 
Michel- Ange et celle du Parmesan j elles sou- 



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tiendraient même la comparaison de la force et 
de la fierté qui en font la gloire, si les masses 
se liaient entr'elles par des analogies plus fines ^ , 
plus déliées , et s'il n'avait pas encore plus sacrifié 
que les hommes auxquels on le compare , la tpn* 
dresse et le moelleux des corps naturels, à Taflfec- 
tation des connaissances approfondies de l'ana- 
tomie et de la perspective., 

CARA€T£R£ DISTINCTIF.* 

Style fort et terrible , invention riche , science 
profonde de toutes les parties constituantes de 
l'art, dessin correct j contours découpés, secs; 
muscles trop ressentis ; coloris sombre, dur ^ tirant 
sur le noir. 

A cette même époque parut Simon Vouet ," 
né à Paris en i582, et mort en 1641. D était 
fils et disciple de Laurent Youet. Il dut ses vastes 
connaissances à une éducation dont ses parens 
prirent un soin extrême, et les succès dont il 
a joui, à M. de Sancy , qui l'emmena dans son 
ambassade à Constantinople , et qui le fit pas- 
ser ensuite en Italie , où il resta quatorze ans. 
Vouet eut l'adressé de se faire aimer des Ro- 
mains, qui le firent prince de l'Académie de 
Saint-Luc, et sut s'attirer, par une politique 
bien entendue , toute» les fiiireurs de Louis XIII^ 

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dont il abusa quelquefois contré ses rivaux et 
contemporains. 

Né avec un pinceau facile et une imagination 
abondante^ il semble n'avoir fait tourner les avan- 
tages qu'il avait reçus de la nature , qu'au profit 
de son ambition. Son ardeur à s'emparer de toutes 
Tes entreprises lui fit négliger les parties spécu- 
latives de son art ; et dès qu'il se vit porté sur 
les ailes de la renommée , il ne songea à se for- 
tifier dans aucune de ces parties. 

Peu d'artistes ont autant travaillé que Vouet. 
On a vu de lui pendant long-temps plusieurs ga- 
leries, quantité de plafonds, des appartemens 
entiers, dont il peignit jusqu'aux lambris, et un 
grand nombre de chapelles et de tableaux d'autel. 
On cité comme iin de ses meilleurs ouvrages une 
\Addomption qu'il fit à Rome pouf la chapelle du 
chapitre de Saint-Pierre. Enfin, la nécessité de 
satisfaire à des travaux au- dessus de ses forcés ^ 
lui fit adopter une manière expéditive , qui rend 
&on dessin sec et heurté , et qui fit d0 son co* 
loris un composé de teintes sauvages et triviales. 
Ce qu'on n^oubliera jamais de cet artiste , c'est quQ 
dans son école se formèrent les Lebrun , les 
I-csueur , les^ Dufirenoy , Pierre Mignard , Tes- 
telin, et plusieurs autres qui ont honoré la France 
par des chefs-d'œuvre. 



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Voici <juel<iues-un« des sujets qui composent 
son œuvre et qui ont été gravés : ~ - 

Salomée portant la tète de Jaint Jean dan4 Un 
platf CL Melan, sculp. JJ Adoration ded Berger/ j 
F. Perrier, sculp. Irid arrachant le cheveu fatal 
à Didon dur le bûcher; M. Dorigny. Pdyché 
voulant poignarder V Amour; Cl. Mellan , sculp. 
Samdon prêt à renperder lej colonned du temple 
ded Philidtind; F. Tortebat, sculp. Jédud-Chridt 
mort y dervi par led Anged ; P. Daret , sculp. 

CÀRACTÈRB DISTINCTIF. 

Génie brûlant, abondance d'idées, composi- 
tion riche, grande érudition j expressions mo- 
dérées , équivoques; dessin maigre, heurté; 
proportions sveltés , coloris factice , peu d'imi- 
tation, exécution large. 

Virginie de Vezlo , femme du Vouet , a, pçint 
et composé j Cl. Mellan a gravé , d'après içUe , 
Judith apec la tête d^Holoplieme. 

Jacques Blanchard , né à Paris en 1600 , 
et mort dans la même ville en i638y parut en 
même temps que le Vouet. Ce peintre , qui de 
nos jours n'aurait la réputation que d'im grand 
praticien , a eu un succès étonnant. Le sentiment , 
en lui, qui n'avait point été cultivé par l'édu- 

4 



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(M) 

cation , lui fit contracter des défauts de style et 
de correction impardonnables dans l'histoire. Bol- 
lorjr, son oncle , et que d'autres disent son grand- 
père , lui donna les premières leçons de son art. 
En Italie , il s'attacha singulièrement à l'école 
vénitienne. De retour dans sa patrie , il captiva 
les amateurs avec un pinceau gracieux ot un co- 
loris léger, clair. Cette dernière qualité lui valut 
le surnom du Titien de la France , que le temps 
lui a fait perdr0. H a traité le^ Heured du Jour au 
plafond de la chambre de la reine à Versailles; 
Simoneau exe. HietU commanèant à FïilcaiJt 
^d drmed pour Achille^ Duret, sculp. Saint 
Jérôme en contemplation , gravé- par le même. 
Xa Chasteté de Jojeph ; Cor. Bloemaert , sculp. 
La Charité ; Gamier sculp. Saint Sebastien 
mourant} P. Darét, sculp. La Vierge , V Enfant 
Jéâud , dainte Catherinç et le petit éaint Jean ^ 
la dedcente du daint Edprit ^ Reguesson, sculp. 
On voyait autrefois ce dernier tableau dajis la 
métropole de Paris. Blanchard a peint beaucoup 
de vierges à demi-corps , de femmes nues j mais 
tous ses caractères de tête y et les attitudea de 
«es figures pleines d'une sorte d'afféterie , que 
l'on prenait dans son temps pour de la grâce , 
sont sans noblesse , sans variété j et l'air de 
famille qu'on trouve dans toutes^ annonce ua 
génie peu observateur. 



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- '( 25 ) 

CARACTBRB DISTINCTIF» 

Génie froid ^ idées faibles^ pinceau moelleux 
et agréable y touche spirituelle ^ coloris blafard ^ 
petit goût de dessin , proportions sveltes. 

Dans ces temps - là , Quintin Varin y natif 
d'Amiens , peignait à Paris. Il a fait le tableau 
qui décorait autrefois le grand autel des Carmes- 
Déchaussés , proche du Luxembourg. Le mérite 
le plus reconamandable pour sa gloire, est d'avoir 
donné les prenûers élémens de la peinture au 
célèbre Poussin. 

^Nicolas PoussiK est né en x5^5 y à Andely^' 
petite ville de Normandie, aujourd'hui dans le 
département de l'Eure. Ce savant peintre, quoi- 
qu'ajant passé la plus grande partie de sa vie à 
Rome , n'en eut pas moins une grande influence 
sur le geût , par ses relations avec les amateurs 
les plus éclairés, et les jeunes Français qui se 
rendaient à Rome pour y étudier les chefs-d'œuvre 
de la peinture. 

Son immense supériorité sur tous ceux qui ont 
paru jusqu^à présent, le place à la tête de l'école 
française , comme chef et législateur du grand 
goût. Jamais rien d'imparfaitjae sortit de sa pensée, 
de s(m crayon , de son pinceau. La pensée fut 
toujours pour lui l'objet principal. Quelle force 



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'(26) 

et quelle étendue d'esprit ! Il semble que lui seul 
peut, donner une juste idée de la peinture des 
anciens , perdue pour la postérité. Ce qu'en écri- 
vent les philosophes , les historiens , les poëtes ^ 
semble faire Téloge de notre illustre peintre. 

Le Poussin est lé seul Français qui ait rigou- 
reusement soutenu le style et la pureté de Tan- 
tique^ et le seul qui l'ait soutenu plus égale- 
ment et plus long-temps , sans que les moeurs 
et les costumes de son siècle aient pu altérer 
l'excellence de son beau génie. Grand observateur 
du cœur humain et des passions de Famé , il en 
a saisi ^ étudié , approfondi toutes les expressions 
ist les nuances les plus cachées y jusqu'au caractère 
indigène des peuples dont il a tracé l'histoire. 
Les images fortes ^ riantes>et sublimes ^ exercèrent 
tour-à-tour son pinceau pour lui faire créer des 
tableaux où l'on voit le cœur humain dans tous ses 
^points de vue , et une belle imitation de ce que la 
nature oflfre déplus noble et de plus intéressant dans 
ses immenses variétés. Dans le style agreste ^ où 
il rappelle les siècles poétiques , il n'eut en pein^ 
ture , ni modèle à suivre , ni rivaux à combattre j 
uniquement attaché aux vérités de choix ^ elles 
furent son guide , et ^ur lui une source intaris- 
sable jusqu'au dernier moment de sa vie. 

Sans faire l'énumération de ses ouvrages , on 
peut citer quelques-uns de ses che^-d'^œuvre qui 



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{>r^nt«at la peinturé dans toufe sa splendeurs 
tels sont : Pyrrhud enfant ^ éouâ trait à là pour^ 
4uitê <^ed ^oloéd€d ^ et dauçé à Mégare ; led 
Bergerd y^rca^ie; la V^érité (iéliçrée par le Tempd, 
B. Picart^ sculp. ; le Raçiddement de daïnt Paul ^ 
J. Pesne y sculp. ; le Tedtament d'Eudàmidad ; 
la Mort de GermaïUcud , G. Château^ sculp.} 
Ud Fhilidtind érappéd ie la Pedte , Et* Picart ^ 
^culp. j Maide tiré ded eaux du Nil par la fille 
de Pharaon ^ Gil. Rousselet , sculp. ; le Fameux 
Déluge^ et plusieurs autres grands paysages hé- 
roïques gravés par Steph. Baudet , J. Audran , 
^os. Goupy et Pesne ^ tous tableaux les plus beaux 
i^i soient sortis de la main des bomioes. Si on 
cite encore de ce peintre célèbre led Sept Sacrer- 
jnend (i) , c'est pour les regarder comme les plus 
beaux monumens qu'on ait jamais élevés en Thonr 
rieur de la religion révélée. 

Toust^es chefs-d'œuvre , qui renferment ce que 
la philosophie y l'histoire , la poésie , la morale ont 
de force , de vertu et de charme , rappelaient dans 
sa patrie la belle époque de la p^nture qui s'é- 
coula depuis la guerre du Péloponnèse jusqu'à la 



(i) Les Sept Sacramens y qui faisaient autrefois partie 
de la collection d'Orléans , sont passés en Angleterre $ 
n^îs il nous reste les belles gravures de Jean Fesiie , qui 
•««roM; un fourina|>préciables* 



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mort d* Alexandre ; ce qui faisait dire aux ama«-^ 
leurs de France, chaque fois qu^il envoyait à l'un 
d'eux une nouyelie production : ce Ce grand homme 
a enlevé la science de la peinture de la Grèce et 
de ritalie pour l'apporter dans sa patrie. » Alors 
on lui décerna le surnom de Peintre de la raUon 
et ied ^iu yedprit / titre unique dans l'histoire 
de l'art, et qu'on ne peut appliquer qu'à lui* 

On dit , et j'ai répété avec beaucoup d'autres 
dans son éloge , que le Poussin ne fit point d'élèves ; 
mais, si l'on faisait attention aux secours que les 
autistes français reçurent à Rome de ses conseils , 
on lui en ti'ouverait une foule. Lebrun , Stella , 
Duirenoy, Mignard, ont laissé des titres incontes- 
tables de leur reconnaissance à cet égard. On ne 
rlui contestera pas Gaspre Ducher , son beau-frère , 
q^ui a étiidié sous ses auspiceis le paysage dans le 
goût héroïque , et le Tellier , son neveu , que je 
donne conuné une. découverte , n'ayant jamais 
été cité par aucun de nos historiens. 

CARACtÂR^ niSTlNCTIF.' 

Pensées élevées, érudition bien réglée, philo- 
sophie y dessin pur , correct j formes et propor- 
tions statuaires; expressions fortes, sages, aus- 
tères , Gublimes j réunion des sensations au si^* 
timent , science profonde de l'architecture^* ^ 



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( ^9 ) 

la perspective } draperies trop chargées de plis j 
coloris ëgal^ mais harmonieux ; symétrie ^ ordre ^ 
sagesse dans Fensemble et la disposition des 
groupes; peu d'accessoires; mode anti(jue (i). 

Jean le Tellibr , qui se trouve porté sur le 
testament du Poussin y son neyeu et son légataire 
universel 9 est le même qui vient d'être nommé 
plus haut y et un habile artiiste nouvellement re- 
connu par d'excellens tableaux trouvés dans 

(i) Vente de M. de Boissét , no. 1 65 du catalogue : : 
Une Fête en r honneur du dieu Pan , composition de 
dix figures ; hauteur, trois pieds six pouces ; largeur , 
quatre pieds trois pouces. '49999 ^^* 

Vente de M. de Gagny, no. ig4 du catalogue : 
Jupiter allaité par la chèvre Amalthée^ hauteur ^ trois 
pieds } Lirgeur , trois pieds huit pouces* 6,5oo liv* 

Vente du prince de Conti , no. 589 du catalogue : 
Les Sept Sacremens} hauteur , trois pieds six pouces ; 
largeur, cinq pieds six pouces. 3ooo liv. 

Ce sont des copies de ceux qui , de la galerie d'Or- 
léans , ont passé en Angleterre , et que le Poussin a 
&its pour M* de Chantelou. 

Les tableaux et les dessins du Poussin s^élèTent ac- 
tuellement à des prix considérables , et ils iront toujours 
en augmentant. Les estampes qui composent son œuvre de- 
Tiennent plus rares chaque jour. Il arrivera un temps où on 
ne pourra point parvenir à les compléter 5 ce qui rendra son 
œuvre | gravé par les anciens graveurs , d'une cherté 
exorbitante* 



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( 3o ) 

quelques é^ses en Normandie y sa patrie ^ ies^ 
quels ornent actuellement le Mu$éum de Ro'uen. 
J'ai vu de le Tellier , une Ai^orationdeJ Bergerd ^ 
figures grandes comme nature (i) , qui rappelle les 
leçons d'un grand maître. On j voit de belles 
imitations , des têtes d'une vérité étotmante > et 
une bonne exécution. Le coloris tire unipeu sur 
le rouge briqueté. 

François Perrier naquit à Mâcon en Bour- 
gogne, l'an iSpo, et mourut en i65o. Il montra 
à Lyon les plus heureuses dispositions dans le 
Cloître deJ Chartreux ^ qu'il peignit en entier , 
quoique fort jeune encore. Il passa en Italie, ei 
prit des instructions de Lanfranc. L'espèce d'in- 
curie que ce peintre apporta en naissant^ influa 
$ur son existence , qui fut toujours pauvre et mal- 
heureuse , et sur ses ouvrages qui se ressentent de 
8a mauvaise éducation. Partout ils ofifrent un de^in 
incorrect , des airs de tête communs , un mélange 
d'idées grandes et triviales j enfin, ses composition^ 
annoncent le dérèglement d'un esprit sans fond 
et sans conduite. / 



(i) Chez M. le Moimler j peintre d'histoire , existant^ 
natif de Rouen , à qui cette -ville doit les soins d'uu 
Muséum qu'il a eiuichi de morceaux précieux -, fruits 
de ses recherches , de $0x1 goût , et même de ses talens. 



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(3t) 
Ce qui vient d'être dit sur Perrier^ ne détroit 
pas le mérite de quelques-^uns de ses ouvrages y 
qui montrent ime force d'ame susceptible des 
plus hautes conceptions. Je cite pour exemple 
la Mort de Cicérorij galerie Giustiniani (i) , belle^ 
composition , où chaque acteur de cette scène tra- 
gique est peint avec Fexpression convenable à son 
TÔle, Cicéron j avec celle de l'indignation , pré- 
sente tranquillement son cou au fer meurtrier de 
rinfâme Popilius Lena j cette, action est la plus 
belle du tableau. 

Perrier a fait très-peu de tableaux- Après un 
second voyage en Italie , il fut élu professeur à 
l'Académie. Il a consacré la plus grande partie de 
•a vie à la gravure ; et les pièces que nous avons de- 
lui sontnombreuses. Diaprés ses compositions , il a 
ff2LyédcdîvtRochguériddantleJpeétiféréjj nnefuite^ 
en Egypte , un ChrUty où la Vierge est évanouie 
au pied de la croix ^ et ime Sainte Famille. A* 
Rome y il a publié une suite de cent planches des 
statues antiques. Cet ouvrage , quoique estimé , 
a été surpassé pour la pureté du dessin j la meil- 
leure édition est celle qui porte le nom de la ville 
de Rome. Il a aussi publié une duite de cinquante 
planched représentant ied bad-relieft. 

Quelques auteurs attribuent à Perrier Tinven- 

^ (i) Voyez le n«. i32 du cafalogue. ' 



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(3a) 

tion de la gravure daîre-obscure ; mais le Parmesatt 
l'ayant pratic[uée avant lui. Dans cette manière ^ 
Perrier a gravé le Tempe qui rogne le4 ailej èe 
VAmour. 

Guillaume Perrier y son neveu y se rendit 
coupable d'un meurtre qui l'obligea à se réfugier 
à Lyon y dans la maison des Minimes. Là y au 
milieu des remords et de l'oisiveté , il entreprit 
d'orner le couvent de plusieurs peintures assez 
médiocres. 

Jacques Stella , né à Lyon en iS^6y et mort à 
Paris en 1657 , âgé de soixante et un an ^ se rendit 
en Italie dans sa vingtième année j l'amitié que prit 
le Poussin pour lui y et les conseils de ce savant 
peintre, conduisirent Stella à suivre sa manière , 
dont il s'est peu écarté. ^Dans ses momens d'inspira- 
tion y il composa et fit les dessins soignés d'une Kic 
de la Pieiye , dignes de son célèbre guide. 

De retour en France y Stella s'attira l'estime 
et la protection du cardinal de Richelieu. Le roi 
le fit chevalier de l'ordre de Saint - Michel. Il 
semble que ces honneurs ne tournèrent point à 
l'avantage de ses talensj car, dès l'instant qu'il 
les reçut, il négligea la nature et fit tout de mé- 
moire , de sorte que ses derniers ouvrages ne 
peuvent passer que pour des esquisses. Ceux de 
son meilleur temps sont d'un excellent goût , 



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( 33 r 

ttLoelleusement peints et gracieux , et ont surtout 
cette grâce divine qui convient aux sujets reli- 
gieux. Il est sorti de soti pinceau des vierges 
admirables^ Dans le long séjour qu'il fit en Italie ^ 
on raconte que ^ sur de fausses accusations y il 
fut mis en prison. Dans un moment de l'oubli de 
ses disgrâces ^ il dessina sur le mur ^ avec du 
cbarbon , une Vierge. Ce petit chef-d'œuvre lui 
valut sa liberté ^ que le cardinal Barberin lui ^ 
accorda. Pendant long -•temps les prisonniers 
allaient se prosterner aux pieds de cette imagé 
pour faire leur prière ^ et y entretenaient une 
lampe allumée. 

Nous avons de Stella , la Vierge tenant V Enfant 
Jé^ud , à qui daint Joseph présente une branche 
èe cerùeJ} Gt Vallet, sculp. Vné Sainte Famille^ 
la Vierge tient V Enfant Jééué , monté dur le 
mouton he saint Jean} B.eg. Rousselet, scùlp."" 
ia Vierge allaitant V Enfant Jédud ^ Van Schup-* 
pen, sculp. L^ Adcèndion ^ açec le portrait èe 
Stella , pamu les apôtres ; J. Couvai , Sculp. 
Deux Paysages dans le goût héroïque } Claudine 
Stella y sculp. U Intérieur y une Maison rustique, 
idem. Cérémonieuses hommages renbus au grande 
hic de Toscane y par les villes , gravé par lui- ' 
xnéme en 1621. 

( Stella est sur la liste de 16 fi ). 



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(34) 

CARACTERE 1>I$TINCTIF* 

£sprit aimable y enjoué ^ noble dans la dîspo-» 
sitiôn 9 modéré dans Texpression y naïf dans les 
attitudes 9 cru dans le coloris, firoid dans Texé- 
cution. 

Cette famille a produit quatre artistes , outre 
celui-ci : François Stella , Antoine Boussotïnet 
( Toy'ez la suite des peintres du dix*septième siècle , 
classe des peintres d'histoire ) ; Claudine! Bous- 
sonnet Stella, et Antoinette Boussonnet, sa 
«œur ( Toyez ces deux dernières dans le Diction- 
naire des Graveurs ). 

S II. 

lie goût d^ la décoration dansiJes palais du sou* 
ver^ et des princes , fit naître, à celte époque f 
d'habiles peintres d^^chitectgre* Sans avoir exercé 
une tr^-gran4e influence sur les arts y on ne peut- 
refuser de justes élogea à ceux qui s'y .sont distin- 
gués. Jean leMaibjb , surnommé le Gros le Maire, 
fit le voyage de Kome deux fois j la première foi» 
il y resta vingt ans , et s'y fit remarquer par plu- 
sieurs ouvrages à fresque très-estimés. De retour 
en France , il peignit , à Bagnolet , un Grani 
morceau de perjpectiife , dont l'illuâion était par- 
laite. Lç plus célèbre de ce genre était sur les 



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( 35 ) 

' murs de la maison du cardinal de BicIieUeu y à 
Ruel. L'efifet en parut si étonnant (jue , pour en 
faire l'éloge ^ on disait que les oiseaux^ abusés par 
la séduction ^ se tuaient en se heurtant contre le 
mur y croyant passer à travers des arcades. La 
poésie a célébré ce morceau d'une manière moins 
vulgaire , dans les vers suivans : 

Que nous aimons quHl nous séduise ! 

£t q[ue nous sommes enchantés 
Quand nos yeux j loin de nous y cherchent avec surpriso 
Des objets près de nous par son art écartés ! 

Cette perspective a été détruite en 1763. Jean 
le Maire fit un second voyage à Home^ pour re- 
eonduire le Poussin*^ son ami y lorsqu'il abandonna ^ 
par suite de quelques disgrâces y les travaux de la 
galerie des Tuileries. D y resta fort peu de temps. 
A son retour à Paris ^ le roi lui donna un logement 
jdans un des pavillons des Tuileries y où il pensa 
être brûlé par un incendie qui gagna des offices 
danslesappartemens. Gepeintre^ néàDammartin^ 
près de Paris , en 1597 ? ^ retira , après cet évé- 
nement y à Gaillon , où il mourut âgé de soixante- 
.deux ans. 

Il parut dans ce même temps Jean Mosnieb., 

4e Blois ^ né en 1600 y dont le père et Païeul ont 

' été peintres sur verre. Ses talens , sans auôune 

^espèce d'influence ^ forent cultivés en Italie^ dan^ 

C 2 



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(36) 

les Académies de Florence, sous la protection de 
Marie deMédicis, dont il s'attira la bienTeillance- 
en copiant, pour cette princesse, une Flerge^aprèj 
André Solariù. Mosnier envoya depuis «i France 
une magnifique copie ^aprèd Raphaël^ que la 
reine fit placer aux Minimes de Blois. Les prin- 
cipaux ouvrages de sa composition sont led Quatre 
premierd ConcilcJ , anciennement exposés dans le 
palais épiscopal de Chartres. 

Jean Mosnier eut un coloris assez vigoureux , 
un style réfléchi qui aurait consolidé sa réputa- 
tion , avec plus de sagesse dans la composition , et 
un dessin moins maniéré. Il mourut à Blob en 
i656,âgé de cinquante-six ans. Pierre Mosnier, 
son fils, et dont on ne parle plus , mourut prûfea^^ 
seur à l'Académie royale de Peinturé. 

S IIL 

On voit des hommes qui gagnent à être extraor- 
dinaires j et , comme dit la Bruyère , ils voguent , 
ils cinglent dans ujie mer où le$ autres échouent 
et se brisent. En blessant toutes les règles , ils 
tirent souvent de leur irrégularité et de leur folie , 
les fruits d'une sagesse consommée. Ce qui reste 
d'eux sur la terre , c'est l'exemple de leur for- 
tune , fatal à ceux qui veulent le suivre. Tel 
&t Moïse k Yai^entik, né à Coulommiers ea 



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( 37 ) 
Brie, en 1600, mort à Rome en i632. Ayet 
toutes les dispositions nécessaires pour devenir un 
grand peintre d'histoire , Valentin quitta Técole 
du Vouet pour aller se perfectionner à Rome , 
«ans pouvoir redresser son esprit enclin vers les 
objets bas et ignobles. Ses relations avec les 
Hommes du premier mérite , entre autres le Pous- 
sin , ne purent même le détourner de ses incli- 
nations naturelles. Michel- Ange de Caravage fut 
le seul maître de son goût j il imita son style outré 
pour les grandes ombres ; il étudia son coloris ^ 
et parvint à saisir la vérité jusqu'à Tillusion. Vaga- 
l)ond dans ses mœurs ^ il observait les caractères 
et l'expression dans les tabagies y les assemblées 
de joueurs 9 et les cavernes de bohémiens et de 
voleurs. Peu sensible au choix de ses modèles y il 
en copiait également les beautés y les défauts. A 
travers tant de bizarreries , on ne peut lui refuser 
l'admiration. Valentin a laissé des chefs-d'œuvre 
de galerie et de grandes leçons , dans l'art àes 
teintes fugitives , fraîches , transparentes , au 
passage très-rapproché des plus vives lumières aux 
plus grandes ombres. 

, On voit de lui , au musée Napoléon^ lùi Concert 
composé de huit personnes faisant dé la musique; 
et un autre Concert composé de six personnes qut 
chantent et s'accompagnent de diver&instrumens} 
le Martyre ie4 éaintt Frocesse et Martinien f /c 

3 



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. . ( 38 ) 
ienier de Cédar : ce dernier est gravé par Et. 
Baudet; Judith tenant la tête yHolopheme. A la 
galerie Giustiniani, le Lapement de J. pied j. Donat 
Jardinier a gravé deux Soldats jouant aux cartedj 
et W. Saillie^ cinq Soldats qui de disputent en 
jouant aux déd^ 

CARACTÈRE DISTINGTIF. 

Masses larges ^ grandes ombres j lumières 
resserrées , jfraîches , vives j expressions fortes ^ 
triviales y dessin naturel ^ ton général brun ^ har- 
monieux dans tout; demi^figures plus généra-* 
lement. 

Une ambition mieux réglée entraîna de Pécola 
du Youet Jean-*Baptiste Mola y que Malou»a 
lippelle Môla dH Francia y pour le distinguer de 
François Mole ^ qu'il nomme Mola di Roma* 
On ignore toutes les particularités de la vie 
de ce peintre , qui vécut presque toujours en 
Italie t il s^attacba à Técole de T Albane y et fit 
des choses dignes de son maître ; quelquefois 
même il le surpassa. On cite quatre grande paydO" 
ged qtd étaient à Rome y dans le palais Salviati y 
qu'on donne à TAlbane y quoiqu'ils soient dus ail 
pinceau de Jesm^Baptiste Mole. 

Basan , dans son catalogue àit^ graveurs , le 
lait naître dans le Milanais ^n 1600, et mourir 



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(39) 
à Bologne ^n 1670 : il cite une eau-forte Ae 
Mole y représentant V Amour danâ un char </tèe 
traînent d^ux autreJpctUj Amouré ^ d'aprèa TAl- 
bâue. De Laferté place ce peintre dans l'école 
française ; et Felibien dit c[ue ce même Jean- 
Baptiste Mole y danâ l'école du Youet, était Ita- 
lien y ainsyque Pierre François Mole ^ tous deux^ 
dans la suite y élèves de TAlbane. 

Etienne du ]Peaac ^ né à Bordeaux en \56o y se 
|)erfectionna en Italie sur les antiquités de Rome, 
dont il publia^ dans une suite gravée, les principales. 
De retour en France y il signala ses talens dans la 
peinture et dans rarcKitecture y et mourut arcbi^ 
tecte du roi. 

Du Perac a peint plusieurs tableaux dans la 
salle des bains à Fontainebleau; il a encore gravé 
quelques paysages d'après le Titien. 

s IV. 

Les différens genre» de la peinture ent été 
bien moins divisés dans ce siècle que dans lea 
deux derniers j la plupart des artistes français les 
réunissaient tous, c*^est-à-dire qu^ils fi'y èxer-^ 
çaient selon les occasions. Aussi voit-ou à la 
fondation de TAcadémie , des professeurs donner 
aux expositions publiques des sujets d'histoire , 
des portraits , des batailles, et même defe fleurs et 

4 



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(4o) 

(des fruite. On ne trouve presque point de peintres 
iàe meurinei Qu^nt au paysage , on voyageait trop 
peu en France pour y acquérir des lumières , et 
enrichir cette partie de Tart des belles connais- 
sances de la nature. Le Poussin y dcmna le ton 
héroïque :' plusieurs cherchèrent à Timiter } mais 
.les efiforts que Ton fit pour l'atteindre, justifient 
la comparaison qu'en a faite t'elihien avec les 
tragédieâ^ d'Euripide, que l'on regardait dans 
la Grèce comme les restes des festins d'Homère. 
Les fleurs et les fruits ne furent pas plus heureu- 
sement traités sous le pinceau des peintres français. 
Cette belle décoration de la peinture avait besoin 
d'être vivifiée par la science de la botanique ^ 
encore dans le berceau à cette époque. 

Jean-Ninet de I'Estain, élève du Vouet, 
travaillait encore à Paris en i636. Nous avons 
de lui la Conperjian c^e daint Deiiid aréopagiétc ^ 
par daint Paul} Ab. Bosse , sculp. 

JeanRABEL, né à Paris en i55o. H ne reste 
de ses talens , que quelques gravures à l'eau- 
forte , assez médiocres , représentant Ué iouje 
Sibylled. Il mourut en i6o3. 

Daniel Rabel , son fils , peintre médiocre , a 

aussi ^avé à l'eau-forte plusieurs pièces de sa 

composition , dont la plupart 'sont ded Pàydogeér. 

' Louis Beaubrun, oncle de Henri et de Charlea, 

qui ont fleuri dans le' siècle sùivdcnt. U a peint Id 



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( 41 ) 

portrait avec vérité et en concurrence avec Pierre 
Porbus, peintre hollandais. On voyait de ces 
-ll^ux artistes d'excellens tableaux à l'Hôtel-de- 
Ville de Paris. *- 

Etienne ns Launb ^ né à Orléans en iSiS^ et 
suivant Bazan^en i536. Il vivait encore en 1570. 
La collection du Musée Napoléon possède de ce 
dessinateur ciru] éujeté tirée de la vie de Samdon , 
dessin de forme ronde ^ divisé par des ornemens 
à la plume et au lavis. De Laune a gravé un 
nombre assez considérable de pièces au burin , 
entr'autres, le Serpent ^airainy d'après le tableau 
que Jean Cousin a peint pour les Cordeliers de 
Sens; des copies en petit du Goliath ^ du Ma4-- 
à acre ded Innocend ^ de V^nlêçement ded Sabined^ 
et autres , d'après Marc- Antoine. 

Jacques Callot ^ célèbre dessinateur et gra- 
veur de ses propres ouvrages, né àNancien iSpS, 
d'une famille noble , et mort dans la même ville 
le 28 mars i635. Callot a fait très-jeune le voyage 
d'Italie ; il a été disciple de Canta-Gallina à Flo- 
rence j et à Rome , de Jules Parigi et de Philippe 
Thomassin (1). Le Musée Napoléon possède de 



(i) J^ai donné sa yle dans lenécrologue des Annales 
de la Calcographie générale* 



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( 42 ) 

cet artiste)^ quatre JQeJdinJ à la plume, repré^ 
sentant ded hommed tirant hed armed» 

Son œuvre gravé passe i5oo pièces. Fo^ 
rhistoîre de son temps , on a de lui le Siège 
ie Brei^ay attaqué et pris Tan 1626 par Spînola^ 
qu'il fit pour rinfante Isabelle , et les Siéged de 
la Rochelle et de Vile de HÀe , qu'il fit pour 
Louis XIII, Les principales pièces de son œuvre 
sont^ la Tentation de daint Antoine, led Sup^ 
pliced, led mufèred de la Guerre, la grande Foire 
de Florence , la Carrière ou la rue NeuQe de 
Nancijf etc. Callot a peint; mais ses tableaux 
sont très-rares. Dans le catalogue de' M. de Ju-> 
lîenne, on trouve de lui les Géand foudroyéd par 
Jupiter, tableaux sur cuivre , forme ovale ^ sepi 
pouces neuflignes de haut sur treize pouces de large, 

Louis DU Gernibr vivait dans le même temps» 
Les époques de sa naissance et de sa mort sontinçer- 
taînes. Du Gemier s*est rçndu célèbre dans la 
miniature. Ses portraits , souvent réduits jusqu'à 
la plus petite proportioui d'une bague^ conservaient 
la plus parfaite ressemblance. Il peignait ordi- 
nairement sur le véKn , et pointillait sans faire 
usage du blanc. U a peint plusieurs fois le portrait 
du roi , ceux des princes et des personnages lea 
plus distingués de son temps. Le duc de Guise , 
nvant de partir pour Rome , lui commanda le& 
figures d'un livre de prières , où il a représenta 



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<43) 

lés plus jolies femmes de là cotir sons Pem- 
biéme des saintes. DuGemier, né protestant ^ 
Iftissa plusieurs enfans qui ont suivi la carrière 
des arts. Il se trouva^ à la fondation de Tacadëmie f 
être un des anciens; mais il fut obligé de se retirer 
 la révocation de Tédit de Nantes (i). 

Le Père Saillant ^ augustin ^ contemporain 
de du Gernier^ peignait aussi la miniature sur 
Télin, avec talent. 

A. £. Gribelik y qui vivait en 1640 , selon 
Pelibien , peignait le portrait en pastel. Nous 
avons de lui la Prêtredde compatidJante , et la 
Correction conjugale, gravés par Car. Porporati ^ 
«t L. Valperga. 

Claude Dervet, né à Nancî en 1611 , mort 
en 1642 y contemporain et ami de Callot. Il a 
dessiné et gravé plusieurs pièces qui approchent 
de, la manière de Callot. On trouve le portrait de 
Dervet dans Toeuvre de ce dernier. 

Ferdinand Elle y que l'on place quelquefois 
parmi les peintres français y était de MalineS;. Il 

(i) La peinture en miniature sur Vëlin a été long- temps 
en vogue y ainsi que Pusage d^en enrichir les Heures ^ 
Bréviaires et^ autres livres de piété. Nous avons dans 
ce goût des objçts qui n^ont point été surpassés , faits 
avant la découverte de l'imprimerie ^ et même depuis. 



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J 



(44) 

florissait dans le portrait à Paris ^ vers 1600^ 
On connaît un portrait du Poussin jeune y en 
profil y gravé d'après ce peintre. Il a laissé un 
fils q^ui a aussi peint le portrait. 

11 reste à voir plusieurs artistes que donne 
Felibien , qu'il a pris dans l'école du Vouet , sans 
faire attention que le sort de la plupart' n'étant 
point fixé, il devait nécessairement en résulter 
des erreurs qu'on ne peut détruire qu'à l'aide de 
beaucoup de recherches pénibles , et souvent in- 
fructueuses. 

Felibien nous apprend que Simon Vouet a eu 
deux frères , peintres j Aubin Vouet , et Claude. 
Aubin a travaillé dans la chapelle de Saint- Ger- 
main-en-Laye et dans le cloître des anciens Feuil- 
lans y rue Smnt-Honoré ; il est mort âgé de qua- 
rante-deux ans. n ne nous apprend rien sur 
Claude. Ensuite viennent les nommés Charled 
Jifejlin ^ dit le Lorrain j François DupuU d'Au- 
vergne j JacqueJ VHomme , Rémi pf^ibert : c'est 
Jlemi Vuïbert^ peintre , de qui nous avons la 
GuéridonyunPoddéiéy de sa composition^ et dont 
il a fait une eau-forte portant la date de lôSj^ j 
une Descente he Croix y Vaprèd le Pouddin , et 
diverses autres pièces d'après le Guide y le Domi- 
niquin et autres ; Henri Sate y de Picardie j le 
Frère Jodeph y feuillant ; Charled VOfflxi ; on 
trouve Olivier Dofin , peintre et graveur ^ qui 



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( 45 ) 

^yaît dans le même temps ^ yraiseknblablemdnt 
le même artiste y et de qui nous ayons plusieurs 
eaux-fortes , d*après les Carrache et autres maîtres* 
Suivant Basan, il est mort à Bologne en 1698. 
Jacques Belly , de Chartres , et Belli suivant 
Basan , lequel a grave plusieurs pièces d'aprè» 
Annibal Carrache et autres. JLouié Beaurepère ^ 
André le Nodtre , Haride $ on trouve les Hens 
ou -Hi?7i</cA^ peintres hollandais , et qui ont grave :' 
le premier vivait en i638 j ou Heince ( Zacharie) 
peintre et graveur , né «n ,161 1 ', lequel a gravé , 
avec Bignon , les portraits de plusieurs personnes 
illustres que Vouet avait peints dans une galerie 
du Palaîs-Royal , qui a été détruite en 1764. 
Ce Heince peignait la miniature. Lomhart ; 
c*est Pierre Lombart de Paris, graveur , mort en 
1682 y de qui on a plusieurs pièces d'après Yan 
Dyck , entre autres , Charied I.^^^ roi V Angleterre > 
à cheval. Bednard , Vi^ot , Piccot , Nicolaé 
Strabe , ValU, Juéte yEcfmont, d'après lequel 
N. Pitau a gravé le Portrait be Daillon du Lude. 
Bellange : c'est Jacques Bellange, que Basan dit 
mauvais peintre , et encore plus mauvais graveur 
du dix-septième siècle. Boullanger ; serait-ce Jean 
Boulanger y graveur , né à Amiens en 1607 y de 
qui on a des pièces estimées y de sa composition , 
dVprèsfllaphaël et plusieurs gr^ds peintres fran- 
çais, de son temps ? Felibîeh npu& écorne aus4 



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(46) 

deux autres artistes de ce même temps ; saToîr % 
Horace le Bhnc , qui vivait à Lyon ; il a p^t 
pour le duc d'Angoulême ^ la galerie de Gros* 
$ois f àv quatre lieues de Paris ; Jacques Blan^, 
çhard a peint son portrait^ et Horace a peint 
celui de Blancliard} et Simon GuUlain ^ qu'il 
dit peintre de portraits au pastel. Ce (ruillain est 
devenu sculpteur : il était né à Tours verç i654 • 
on a de lui quelques pièces gravée à rea\i-forte«, 



YouBT y qui était à la tête de toutes les manu<^ 
lectures de tapisseries p dont on faisait un très-» 
grand conunerce à cette époque^ a donné lieu i, 
la réputation de plusieurs artistes^ dont Felibien 
a recueilli les noms. L'école du peintre Youet ^ 
devenue célèbre ^ fournissait les trois quarts d^. 
ceux qui y étaient employés à tracer les cartons , 
tant à huile qu'à détrempe. Le goût des tapisse** 
ries s'est perdu ; mais la manufacture des Gobe-^ 
lins y toujours entretenue aux frais du gouverne- 
ment^ a produit des choses si étonnantes pour le 
goût et le luxe y que tout ce qui a été £sibriqué en 
France antérieurement à ce grand établissement p 
est sans valeur pour le cpnunerce ^ sans mérite 
pour l'art I et ne peut intéresser que l'histoire^ qui 



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(47) 
famasse toutes les combinaisons de Tespri^ hn^ 
main (i)* 

Les artistes bien antérieurs à ces derniers ^ 
dont les noms sont restés à la postérité, avec peu 
ou même point de preuve de i leur savoir , sont 
les Dorîjny, famille qui a fourni des artistes dans 
le siècle suivant Jt7i?aji Lerambert, Charles Char-- 
moyy Loidj-Françùij'Jean^GuillauTne Rondelet/ 
Germain JMunier , Guillaume Hoey , EuJtache 
JDuboLf y Antoine Santode , Michel Rochetet, 
Jean Sandon, Girard Michel y Corneilyàelijon} 
eu Moutier le père , et BuneL 

Quelques monumens rappellent la mémoire de 
Jean-Marie de Brece. En i5oo il a peint Tliistoire 
^Élie et à^Élidée chez les Carmes de la ville de 
Brece ; en i5o2 ^ il a gravé la Yierge assise sur des 



(i) La manufacture des Gobelins a pris son nom d^uit 
teinturier originaire de Reims ', dont les ateUers étaient 
établis dans le lieu pu elle est aujourd'hui. Colbeitf 
qui en était Yoisin , en fit Tfu^quisîtion pour le Gouver*» 
nement , et en nomma Lebrun directeur ^ en 1 66^. Les 
plus belles pièces de tapisseries , a'vant les succès de cette 
manufacture , ont été exécutées en Flandre , sur les car* 
tons de Raphaël , qui depuis ont passé à Londres. Ce^ 
pièces ont ^té rapportées de Rome à la suite de nos con-* 
quêtes ; et elles ont été esicposées dans la cour du Louvre 
an Pan 8« 



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(48) 

nues ; au bas ^ saint Jérôme et trois saints de Tordra 
des Carmes ; il a gravé aussi d'autres pièces , par 
lesquelles on voit qu'il vivait encore en i534« 

On ne doit pas oublier un certain Dughesne ^ 
premier peintre de la reine-mère, artiste mé- 
diocre en tout , lequel a conduit les travaux de 
la fameuse galerie du Luxembourg avec assez de 
jugement pour employer des artistes distingués , 
mais malheureux, qu'il accablait d'humiliations 
pour les écarter loin de lui et de la cour, quand 
U n'en avait plus besoin. Le Poussin et Philippe 
de Champagne ont été traités par lui comme 
des journaliers. L'abbé de Saint - Ambroise ^ 
attaché au service de la reine , qui connaissait 
l'incapacité et les intrigues de Duchesne , profita 
delà mort de ce. peintre, arrivée vers 1627, 
pour appeler Philippe de Champagne à rem- 
plir sa place, lequel en prit possession le 10 jan-^ 
vier 1628 • 

La profession de peintre n'était point alors sé- 
parée de celle de vitrier; et le goût de la pein^ 
ture sur vitraux a fourni d'excellens artistes, dont 
les ouvrages sont dignes d'admiration, précieux 
pour le costume du temps et l'état de l'art aux 
époques où ils ont été faits. 

Ceux qui méritent une distinction particulière , 
sont : Jean Coudin , déjà cité ; 

Bernard Paliss Y, dont on admirait autrefois 



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(49) 
les ouvrages sur les vitraux du cMteau. d'Ecbùen j 

Robert Pinaigrier y lequel ne fut pas moins 
habile. On peut voir au Musée des Monumens 
français les précieux restes du talent de ces hommes 
célèbres. 

Après eux on trouve Bourdon^ le père de 
Sébastien Bourdon y et lej Mo^niery famille qui 
a fourni un bon artiste dans ce siècle y ainsi que 
BoUoryy oncle de Blanchard. 



D 



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'(.So}) 



4!kI i* MU m iMf i <<<A 'i i i * ji iim i 



AMATEURS 

; DU SEIZIÈME SIÈCLE. 

ïiouis XIÎI. 

Le marquis J'Hauterive. 

DUFRESNB AnNEQUIN. 

MoREAU , valet de chambre du roi. 

Le cardinal de Richelieu. 

La Reine-Mere. 

Gaston ^'Orléans. 

Fromont db Veines. 

Gamard des Chasses. 

RiCHAUMONT. 

B L o N D E L , maître des mattëmatiques du 
dauphin. 

Chantelou, maître d'hôtel du roi. 

Le cheyalier de Lorraine. 

Le maréchal de Créquy. 

La duchesse d'Aiguillon. 

De LA Ravoir. 



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(5i) 

De riSLE-SoURDiiRE. 

Bblliâye^ président. 

DaEUx. 

Le marquis db SbigKslay. 

De LA YRiLLiàRE y Secrétaire d'état. 

Passart^ maître des comptes. 

Jacques Stella^ qui formait une belle col- 
lection de tableaux et autres objets de cu- 
riosité. 

De Noyers y ministre secrétaire d'état. 

De Bois-Frakc. 

LUMAGUE. 

ScARRON. f 

Raynon. 

PoiNTEi*, grand amateur des tableaux du 

Poussin. 
Duplessis-Kambouillet • 
Mercier y trésorier à Lyon. 

Cerisiers^ pour lequel le Poussin a fait son 
portrait. 

Madame de Montmort. 

Lebrun y qui formait une collection de tableaux 
de toutes les écoles. 

Da 



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(5^) 
Maatik de Charmois^ sieur de Lai7EÉ> con- 
seUler du roi en ses conseils* 

Le duc DE LiANCOURT. 

De LA Noue. 
lyEayAt. 



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DIX-SEPTIEME SIECLE. 



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FONDATION 

DE UACADÉMIE ROYALE 

DE PEINTCniE ET DE SCULPTURE. 

XJ A peinture ^ ainsi que les arts libéraux , des- 
tinés à concourir à la glaire nationale , a été jus- 
qu'au dix-septième siècle assimilée aux corps et 
métiers. Quelques artistes , sans cesse inquiété* 
dans l'exercice de leur profession , par la com- 
munauté des entrepreneurs de peintures pour le 
tàtiment, formèrent ujie société qui fut autorisée 
par le roi. Errante et incertaine , elle eut long- 
temps le sort des nouveaux établissemens : elle 
s'assembla d'abord chez Gharmois ^ ancien secré- 
taire du maréchal de Sôhomberg, conseiller du 
roi en ses conseils , lequel fit usage de son crédit 
pour tenter auprès du monarque la liberté des 
arts et des artistes (i). 

En suivant les cascades de cette société , on la 
voit tenir ses séances dans une maison située prè& 
de Saint-Eustache ; de là passer à ThÀtel de 

\ i \ I I li n II « iwi ■■ I I I .1 I I > 

(i) Voyez le catalogue des amateurs qui ont exercé^ 
les arts dans les troià siècles. ^ à la £n du volume.. 

. 4 



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(56) 

CHsson y me des Deux-Boules } ensuite rue de» 
Déchàrgeuts j puis aux galeries du Louvre , dans 
le logement de Sarrazin , sculpteur; se transporter 
au Palais-Royal , sous les auspices de M. de Ra- 
tabon , surintendant des bàlîmens ; y demeurer 
environ trente ans ; et enfin venir s'asseoir dans 
le palais des rois. Elle en est sortie démembrée ; 
mais elle a été ensuite rétablie sur de nouvelles 
bases ^ et partagée en deux classes , l*une ensei- 
gnante ^ sous le titre 6.* École spéciale de Peinture 
et de Sculpture^ et Tautre formant la classe dés 
beaux arts à l'Institut (i), 

(i) L'Ecole spéciale de Peinture et de Sculpture est 
actuellement ( au ci-devant Palais-Mazarin ) Palais des 
Beaux- Arts. On y enseigne la peinture , la sculpture et 
l'architecture : il y a des professeurs pour chacun de ce« 
trois arts. LMtablissement est aux frais du gouyeme- 
ment ^ tous les jours on y pose le modèle vivant. 

La classe des beaux arts , à Pins ti tut national , est 
divisée en cinq sectiona^ savoir : peinture , seulptufe ^ 
architecture , gravure et musique. Le secrétaire de cet^e 
classe n'est point artiste. La section de peinture est com- 
posée de six peintres } un antiquaire ^ et du directeur du 
Musée impériaL 

Cette classe donne les >su]ets de concours pour les grands 
prix : elle dirige et juge ces concours ^ et décerne les 
pri± dans sa séance publique annuelle. Ceux qui les 
obtiennent sont envoyés , aux frais de l'état } à PÉcoIq 
fran^^e des Beau% Arts à ]B.Qme« 



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(57) 
lié titre d'Académie , que sollicita cette société 
dans son origine ^ ne lui fut accordé que le 2.0 
JÉUivier 1648; et,!' Académie ne fut établie, > par 
lettres patentes de Louis XIV , qu'en i655. Ces 
lettres patentes < furent enregistrées au parle- 
ment (1). 



(i) La création d^une Académie sous la protection du 
monarque j suggéra à la communauté des maîtres peintres 
de Paris la formation j dans son sein ^ d^une compagnie 
d^émulation , sous le titre ^Académie de Saint- Luc , 
son patron. Eustache Lesueur , Lepautre , fameux dessi- 
nateur^ et plusieurs habiles gens , ont été de la fonda- 
tion. Lesueur y. est resté Edèle. L^ Académie de Saint- 
Luc tenait, se» séauces rue, Sain t-Denis-de-la^Chartre, 
dans la Cité. La forme de réception pour les académi- 
ciens était la même <}ue celle de i\4cadémie royale : le 
tribut d^iection était un morceau de peinture ou de 
sculpture. Elle ayait douze professeurs dans les deux arts , 
un professeur d^anatomie ^ et un professeur de perspec- 
tive. Tous lés jours elle posait le modèle vivant , et 
distribuait armuelLement , des médailles à la 8ui|:e d!un 
concours. Le protecteur de cette compagnie était un sei- 
gneur. A des distances très- éloignées ^ elle a donné des 
expositions publiques : la dernière a eu lieu en 1772 
ou 1773 f à Pancien hôtel de Jabach ^ rue Saint-Merri. 
Pierre , premier peintre du roi , ennemi de toute espèce 
de concurrence y profita de Inexécution des plans et ré- 
formes du célèbre économiste Turgot ^ contrôleur-général 
des finances } pour anéantir PAcadémie de Saint^Luc ; 



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(58) 

Charmois dressa les premiers statuts de FAca- 
dëmie ; toutes les lettres de proyisious s'expédièrent 
long- temps en son nom j et la compagnie sem- 
blait le reconnaître pour son chef* Le cardinal 
Mazarin devint bientôt jaloux de ce titre y sous 
le nom de protecteur. Le chancelier Seguier ^ cpû 
Favait alors, se démit de cette dignité pour faire 
sa cour au ministre , et se contenta de celui de 
vice-protecteur. 

Les réglemens et statuts furent arrêtés par 
douze anciens , parmi lesquels étaient les plus 
grands hommes que Ton verra figurer dans ce 
siècld. Ce nombre composait l'Académie , après la 
personne du protecteur et du vice-protecteur. 

Les dififérens changemens apportés dans le» 
statuts pour améliorer renseignement et accroître 
l'émulation , donnèrent un directeur , un chan- 
celier , quatre recteurs , douze professeurs , des 
adjoints à recteurs et à professeurs y des conseillers ^ 
un secrétaire , deux nouveaux professeurs , l'un 
pour l'anatomie , l'autre pour la géométrie et la 
perspective , deux huissiers , et des académiciens 
non gradués (i). 



et il ne resta de son établissement , que la communauté 
des maîtres et entrepreneurs de peintures y qui fut éga- 
lement anéantie en 1776. 

(1) Une des meilleures institutions de là fondation de 



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c % > 

^ I^alibeiié d'ésierœrlapemtttre et de Fenteigner 
sans droit de maîtriiey se réduisait àm corps acadé- 
mique j et ce droit exclusif dura jusqu'au règne de 
Louis XYI^ qui rendit enfin aux arts une liberté 
sans réserve I dont ils n'auraient jamais dû être 
privés^ de Paveu m^ne du prince. Mais Louis XVI 
leur accorda en outre une bienveillance spé- 
ciale , propre à les diriger vers leur but et leur 
perfection. H se déclara protecteur de l'Académie 
royale de Peinture , et porta à 10,000 livres la 
pension de 4ooo > àoM elle avait été dotée par 
Louis XIV, en i663y à l'msinuationde Colbert (1). 
A la suite de la déclaratiofL du roi en faveur de 
l'Acadéniie , donnée à Versailles le i5 mars , en-. 



TAcadémie ^ qui s'est perdue avec le temps et l'indiÉK- 
tencû apportée dans Pëducation des artistes , était les con- 
fiérences oà P011 discuttdt les points constitutifs de Part 
an milien d'âne téuÉdon nctttbrsuie de savans anti- 
qufiiresi d'artistes Isttrés ^ et de personnes du premier 
rang y amis des beaux arts> Par les fragmens qui nous 
restent de ces conférences , interrompues après la mort^ 
de Lebrun , et la direction qu'elles donnaient aux idées , 
on conçoit qu^elles durent être nécessaires pour main- 
tenir les moeurs de Part y toujours en opposition avec les 
mœurs nationales. 

(1) Les boutiques levées sur les quarts de ronds du 
Pont-Neuf ont été constnûtes aux frais du gouvernement , 
pour en donner le revenu à l'Académie. 



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( ^o ) 
registrée au parlenlèiitle 2 septembre îJJ'J^ sont 
des statuts et rëglemens qui font connsdtre Torga- 
nisatîon ^ le régime y la discipline de cette com^ 
pagnie. 

Par le premier ^ le directeur des bâtimens , 
confirmé dans ses prérogatives et dans ses fonc- 
tions de ministre en cette partie y était le seul 
intermédiaire entre le roi et l'Académie. , 

Par le second, le nombre des sujets était illi- 
mité, pouvant s'augmenter et se restreindre sui- 
vant le vœu des électeurs ( clause judicieuse , et 
qui devrait avoir lieu dans toutes les compagnies 
où le génie et les preuves de talens dcwent donner 
entrée) ; mais l'administration ne v£aiait point ^ 
elle devait être constamment représentée par un. 
même nombre d'ofiSiciers et de gradués, au nombre 
de cinquante-quatre } savoir : un directeur , im 
chancelier , quatre recteurs ,^ deux adjoints à rec- 
teurs, seize honoraires, dont huit amateurs et 
huit associés libres, douze professeurs de peinture 
et de sculpture , six adjoints à professeur, un pro-* 
fesseur de géométrie pour donner des leçons de 
perspective et d'architecture , un professeur d^a- 
natomie , huit conseiUers et un secrétaire hîstoria-- 
graphe exerçant les arts. 

Les fonctions de ces officiers , développées dansL 
les articles suivans , se déterminent la plupart paF 
leur titre } telles sont celles de directeur : il: chan^ 



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geaît tcJiis les troî» ans > et ne "pouvait être con- 
tinue qu'une fois ^ excepté le premier peintre du 
ïoi qui pouvait l'être à perpétuité. Le chancelier 
Avait la garde des sceaux de T Académiie , pour en 
sceller lès actes , mettre le vua sur les expéditions j 
et sa placé était à vie. Le sceau portait d'un côté 
l'efifigié du roi, et dé l'autre, les nouvelles armes que 
le monarque accordait à l'Académie ; savoir : Mî- 
nerife ; et pour exergue, Libertad Artibud redtituta» 

Les recteurs étaient perpétuels j ils devaient être 
choisis entre -les professeurs , et pouvaient seuls 
4être élevés à la chancellerie ; ils présidaient par 
quartier en Pabsence du directeur, et, en cas de 
décès , ils étaient, remplacés par les adjoints à 
rfecteurs. ^ 

' C^'est dans un comité du directeur et des rec- 
teurs, que se jugeaient tous les différends qui sur- 
"venaient touchant la connaissance des arts de 
peinture et de sculpture : ils étaient seuls arbitres 
des ouvrages, ainsi que des contestations élevées 
«ntre les membres de l'Académie. 

Les honoraires éteient partagés ep deux classes 
•d'amateurs , d'associés libres. On ne pouvaitmontet» 
à la première qu'après avoir passé par la seconde , 
qui avait lieu sans nouvelle élection , de plein 
droit et par rang d'ancienneté (i). 

(i) Voyez à la fin du volume, la liste des amateurs 
associés à Pëpoque de la dissolution de PAcadémie. 



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Tous ces membres étaient ou des'protecteurf 
pris entre les grands seigneurs , les gens en placé ^ 
les gens riches y ou des particuliers qui y sans 
exercer les arts, en ayaient la tkéorie^le goût^ sê^ 
montraient zëlës pour leurs progrès , réunissant 
encore en matière d'afïaire une intelligence sus* 
ceptiUe d'une surveillance utile pour le maintien 
et la conservation des droits et des intérêts de la 
compare. 

On appelait agréé le preioaier grade auquel on 
passait pour être académicien. On ne pouvait 
obtenir l'un et l'autre que sur des ouvrages pré- 
agités y et réunissant au moins les deux tiers des 
ancrages de l'administration y c'est*à^dire y des 
officiers détaillés ci-dessus y ayant seuls voix déli~ 
bérative. Un académicien ^ excepté la capadté de 
passer par élection aux dignités de l'admiiiistra- 
tion , n'avait d'autre distinction de Tàgréé, que 
Vadmission aux assemblées y et autres avantages 
intérieurs ; mais celui-ci^ dans la crainte que, sati^ 
fait de ce premier honneur , il ne tombât dans un 
jelâchement, dont on a eude fréquens exemples , 
était tenu y dans les trois ans de son admission y de 
se présenter pour être académici^i y sous peine 
de perdre son titre d*agpéé (i). 

(i) Il y avait une exceplioii pour les agréés sculpteurs 
et graveurs , en ce que les ouvrages àwiwié$ pour leur 



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(a) 

' On dîfduguait cbns Tordre de réception , les 
, ^euLtres d'histoire d'avec ceux qui s'occupaient du 
portrait ^ du paysage y des batailles , des aniociaux y 
des; fleurs ) des fruits ou de la miniature. 

Dès ij65f Louis XIY avait fondé à Kome une 
^cole pour les peintres français ^ dont Errard (îit 
le premier directeur, j ce q\d commença à donner 
\me haute idée de TAcadémie de Paris , et fit 
désirer à celle de Rome de former une agrégadon 
mutuelle des deux oompagmes» La proposition 
ayaijit été acceptée (i) f l'Académie romaine choisit 
Lebrun pour son prince ^ honneur qu'elle n'avait 
point encore accordé aux étrangers. . 
. Sous liouis XIV y ilfut établi à Paris un con*i 
cours de prix entre les élèves j et ceux qui rem- 
portaient le premier prix , étaient envoyés à Rome 
aux frais du rpi. Cette institution y protégée d'une 
manière plus spéciale sous Louis XY y con^uée 
sous Louis XYI y a été conservée dans l'organisa- 
tion de rinstituti 

La première exposition publique des artistes^ 
réunis en corps académique, eut lieu en i6y^y 

réception sont ordinairement dispendieux et de longue 
exécution ; et PAcadémie pourait y à leur égard , proroger 
le terme fixé. 

(i) Les lettres de réunion en furent expédiées au con-, 
8eil| et yérifiées au parlement en 1676, 



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( «4 ) 

et non pas en 1737 , comme le dît Panteur ie 
la Correspottdance de Mylord All'ey et Mylord 
All'ear(i) j qui attribue cette institution à M. Orrjr, 
ministre des finances et directeur général des 
bàtimens:(2). 

- La pièce qui constate cette première exposition ^ 
est aussi rare que curieuse. On la trouvera ci- 
après fidèlement copiée. 

; Lasecondeexposition^ etla première auLouyre^ 
eut lieu en 1699 , sous les auspices de Mansard ; 
et toutes celles qui se sont succédé ^ laissent 
entrevoir des intervalles plus ou moins longs jus- 
qu'en 1737, où elles furent réglées par M. Orry, 
à une époque fixe chaque année. Elles commen- 
çaient le 2.5 août , et duraient un mois. La diffi- 
culté dé fournir suffisamment^ durant ce court 
intervalle y des ouvrages nouveaux, a engagé le 
ministre à en reculer les époques; et elles n'eurent 
plus lieu que tous les deux ans, depuis 1753 jus- 
qu'à présent , si l'on en excepte les années de 

(1) lyoÎL j^ai extrait le paragraphe sur, la fondation de 
TAcadémie , en grande partie copié sur la déclaration 
xnéme^du roi. 

(2) Oïl trouve effectivement dans les Œuvres de Grès* 
set, une lettre à. M. Orry sur l'exposition au Louvre $ 
mais c'est à l'occasion de ce que ce ministre régénéra 
cet usage dans un local , et avec une pompe qui n'avait 
pas encore eu lieu jusqu'à lui. 



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(65) 
troubles y où Ton voulut faire revivre rex]|^o$itioii 
amiueUe ; mais on en fut bientôt dégoûté par les 
jtiémes raisons qid les ont fixées à des éjpdques 
plus reculées (i). 



« (i) ' Le salon , > ayant le superbe escalier où Ton y 
parvient, et Pouverture du comble, était très-incommode 
pour le public y et m'ai éclairé. Le peu de soin qu^on y 
prenait , a fait dire au marquis de Yille^e , dans une cri- 
tique en vers : 

Il est au Louvre un galetas 

Où j dans un calme solitaire , 

Les chauYC'^souris et les rats 

Viennent tenir leur cour pîéntëte : *- 

C'est là qu'Apollon y sur leurs pas f » 

Des beaux arts ouvrant la barrière^ 

Tous les deux ans tient ses états, 

£t vient placer son sanctuaire. 

' Les plaintes des artistes molestés par les critiques 
que Pon débitait à la porte du salon y n'ont jamais été 
écoutées : Pusage s'en est toujours conservé ; depuis Pori«. 
gine des expositions jusqu'à présent. 

Les plus fameuses o^t été : i^. celle du salon de 1769 1 
intitulée : la Réponse de M. Jérôme^ Tapeur de tabac y 
d M, Raphaël y peintre de P Académie de Saint- f^uc p 
entrepreneur-général des enseignes de la ville , fau- 
bourgs et banlieue de Paris ^ par Cochin fils. 

7.^, Observations sur le Salon de Peinture de 1765, 
par Diderot ^ en société avec Cochin. Le sel de la gaîté 

E 



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(66). 

cAustique^ duphi^psophe y avec .la sciience de Vartiste p 
^ui haïssc^it ses confrères , produisirent cette fameuse cri-»; 
ti<jue j scandaleuse par les médisances et les offenses 
personnelles dont elle est remplie. 

3^. Lettres sur les Salons de 1767 ei 1771 9 attri- 
buées à Bacliaumont* 

4^. Observations sur les Ouvrages exposée au Salon 
du Louvre , ou Lettre â M» le comte de *^* 5 par 
Colson I 1775. 

5o. Dialogue sur la Peinture , dP occasion du Salon 
de ijj'ô. 

60. Observations sur les Ouvrages de Messieurs de 
P Académie de Peinture et de Sculpture , exposés au 
Salon du Louvre en P année ijSZ ^ et sur quelques 
écrits qui ont rapport à la Peinture p, d M. le prési^ 
dent de B^**. 

70. Réflexions sur quelques causes de Pétat présent 
de la Peinture en France , avec un Examen des prin^^ 
cipaux Ouvrages exposés au Louvre le mois d^août 1 746. 

80. Lettres de M» Raphaël le jeune p sur le Salon 
de 1771 ) par Daude de Jossan* 

ço. Lettres sur la Peinture , d un amateur» 

loo. Caractères des Peintres français actuellement 
vivans. 

1 10. Lettre d un partisan du bon goût , et plusieurs 
Écrits sur divers Salons^ par le baron de Saint-Julien ^ 
auteur d'un Poëme sur la Peinture* 

Il y a eu diverses expositions publiques d'ouvrages 
d^artistes vivans , outre celles de l'Académie royale et 
de l'Académie de Saint*Luc/ 



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(«7) 

Une des plus anciennes est celle âe la Jeunesse ^ qui 
avait lieu tous les ans à la place Dauphine , dans Pangle 
du nord , le jour de la petite Fête dé Dieu , depuis six 
heures du matin jusqu^à midi. Les tableaux et dessins 
s^attachaient sur les tentures de tapisseries exigées par 
la police ^ sur le passage des processions du Saint^cre- 
nent. beaucoup de grands talens y ont débulé* Xa ré- 
volution ayant fait disparaître ce vieil usage, on essaya, 
de le &ire revivre dans un local plus commode. : une 
exposition eut lieu hôtel deCléry, rue du Gros-Chenét ;. 
et depuis Pexposition générale de tous les artistes vi- 
Tans y sans distinction , au salon du Louvre , il n^y en 
a point eu de particulière paur les débutans* 



Ë 1 



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C 6Ô ) 

JLisT£ hej Tableaux et Pièces de Sculpture 
expoéej dànj la court du Palaid-Royal ^ par 
i ]\îe<iéieurd led Peintres et Sculpteurs ie V Aca- 
démie Royale. 

x^UATRS tableaux faits par Monsieur le Brun ^ chan- 
ceUer et recteur de TAcadétnie : 

t Le premier représentant la Défaite de Porus 'par> 
Alexasdre. 

' Le second , le Passage du Granique. 
^ Le troisième , la Bataille d'Arbelle. 
Et le quatrième , le Triomphe d'Alexandre. 

Vn tableau fait par M, Champagne (i) , recteur de l'Aca- 
démie 9 représentant Jésus- Christ avec les deux pèlerins 
d'£maûs. 

Encore tu autre du mesme ^ où sont les deux portraits 
de MM. Anguier et de MUe. Anguier. 

Trois tableaux de M^ Loir, recteur de l'Académie. 
Le premier représente Bérénice , qui arrache vn papier 
des mains de Ptolomée , dans lequel estoient les noms 
des personnes condamnées à mort^ parce que le roy le 
lisoit en jouant , jugeant que quand il y va de la vie 
des hommes , il faut plus d'attention. 

Le second , PithopoUs, femme de Pithes, roy, faisant 
servir sur table toutes' sortes de viandes représentées en 
or massif, pour guérir Pavarice de ce prince qui vou- 
loit que ses sujets ne travaillassent qu'aux mines d'or. 

Le U'oisieme , Policrite qui envoyé vn pain à ses frères ^ 
dans lequel estait vn.avis important. 

— '■ ' Il . .i. I .1 i j ■ M il I !■■ ,m*m *^ 

(i) Philippe de Chatnpagne. 



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( «9 ) 

- De M; GirardoR (O » recteur de P Académie , vn buste 
de marbre représentant Monsieur le Président. 

De M. Bernard professeur , tu petit Jésus de mîhîa* 
hure ovale , et ,vn, petit paysage en quarré. 

De M. Beaubrun, trésorier, deux portraits : l'un re- 
présentant M. Bottar , auditeur des compte^ , dans- vn 
ovale; et l'autre, M. Renaudat, médecin. 

De M. de Sève , conseiller de l'Académie , yn tableau 
représentant vn Moyse qui donne à boire au troupeau 
des filles de Jethro. 

De M. Juste le père , deux tableaux : dans l'Vn des 
deux sont les portraits de Monsieur et de Madame de 
Perseval ; dans l'autre , de Monsieur Perseval le fils. 

De M. Boulogne professeur, deux tableaux; l'un re- 
présentant Dédale et Icare \ et l'autre Samson à qui 
, Dalila coupe les cheveux pour le livrer aux Philistins. 

De M. Buister conseiller , vne figure de marbre re- 
présentant Ganimède. 

De M. Testelin secrétaire , deux portraits 5 l'vn du 
Roy et l'avtre de la Reine 5 et vn autre tableau du Tempa 
qui arrache les ailes à l'Amour. 

De M. Paillet professeur, trois tableaux deux des- 
quels sont jaune , verd , clairs-obscurs , ou camayeux 
( c'est conime l'on nomme cette sorte d'ouvrage ) : l'vn 
représente Clélie qui se sauvant de chez le roy Por-j 
senna où elle estoit en ostage, passe le Tibre accom- 
pagnée de neuf compagnes : et le petit ovale coloré la, 
mesme chose. 



(i) Célèbre sculpteur du siècle de Louis XIV, mort en ijiS*. 

3 



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(70) 

LVutre càmayeux ou clur-obscur représente Hispsi- 
cratëe concubine du roy Mitridates y qui le suit à Ift 
g^erre. 

De M. Mauperche conseiller j vn paysage dans lequel 
est vne Vierge accompagnée d'Anges. 

De M. Renaudin conseiller y trois portraits \ Vyn de 
Democrite , çt Paître d^Heraclite^ et vne petite Vierg© 
en bas -relief bronzé. 

. De M. Ferdinand conseiller trois portraits $ Pvn de 
Monsieur Hugot \ Taytre en ovale de Monsieur le cke* 
valier d'Harcourt ; et vn autre ovale de Monsieur Mouchi. 

De M. Champagne (i) professeur, deux tableaux ; Tvn 
représentant Alexandre, auquel P Ambassadeur d'ÉthiopM 
'vient faire des soumissions ; et Pautre est Ptolomée qui 
fait voir sa bibliothèque aux philosophes avec lesquels 
il confère. 

De M. Blanchard professeur , quatre tableaux ; le pre- 
mier représentant la Nativité de Nostre - Seigneur. Le 
second Vespasien qui fait bastir le G>lisée. Le troisième 
Coriolan retenu par sa mère et par ses sœurs pour Pem- 
pescher d^alier à Parmée ^ et le quatrième est vn portrait 
de femme , en ovale. 

De M. Lefevre (2) conseiller y dix portraits ^ le pre- 
mier vn Saint - Pierre dans la grande salle ; le second 
de Monsieur de Segnelay fils de Monsieur Colbert ; le 
troisième de M. le comte du Lude grand-maistre de Par- 
tillerie ; le quatre de Madame la duchesse d'Aumont \ 

(i) Jean-Baptiste Champagne , neveu de Philippe. 
(2) C'est Lefebure ( Claude ^ peintre de poitraitay que Pon trou- 
vera dans I0 cours du dix-huitième siècle. 



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( 7» ) 

le cinq de M. le pirésident de Torîgny ; le silc 6 A e$t re- 
présenté Monsieur de la Grange , religîeuit de S. Victor ; 
le sept vn petit ovale ou est le portrait du sieur Pois- 
son comédien ; le huit le portrait de M. Lecamus $ 
le neuf 9 le portrait du sieur la Fleur comédien ^ ^t le 
dixième Mademoiselle Raimond. 

De M. le Hongre , professeur , la figure du Roy sur lo 
cheval de bronze. 

De M. Desjàrdins professeur , deux bas-reliefs; Pun 
r^résentant Apollon qui poursuit Daphnée et Fautra 
représentant une Justice. 

De M. Frîquet professeur pour Panatomie y vn ta- 
bleau représentant Moïse apporté par deux Hommes à 
la fille de Pharaon. 

De M. Rousselet (i) conseiller , quatre taillea-douces; 
Tune représentant vn Hercule qui tue PHidre; la se- 
conde y le mesme Hercule combatant Achelpûs y la troi- 
sième Penlevement de Déjanire par le centaure Nesse ; 
et la quatrième j Hercule se jettant dans le bûcher qu^il 
avoit allumé sur le mont Oeta. Ces quatre estampes 
'gravées sur les tables^ux du Guide qui sont dans le cabi- 
net du Roy. Davantage, une autre taille-douce d^vn Christ 
descendu de la croix , et porté au sépulcre par Ses Dis- 
ciples y gravé dVprès le tableau du Titien qui est au 
cabinet du Roy. Lesdites taille-douces sont dans la petite 
salle. 

' De M. Rebon conseiller , un portrait représentant la 
sieur Perier. • 



: (i) Gilles Rsusselet, graveur au burin, né à Paris «n 16x4^ 
Boqrt daut la même viUls tn lâSS, disciple de Lebrun. 



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■( 7* > 

' J3e M. Bodesson conseiller , quatre tableinix : IVà 
(représentant des fleurs dans un vaze de crystal posé sur 
vne corniche } vn autre représentant un perroquet et des 
fleurs sur un tapis violet ; vn autre vn panier plein de 
-fleurs; posé sur une balustrade; et le quatrième est m 
autre yaze pareillement plein de fleurs. 

, De M. I^emaire ,sept tableaux : Fun représentait le 
portrait du général des Pères Matburins , et Pautre M. le 
curé de Saint-Jean-en-Greve. Vn autre où est représenté 
Monsieur Bachot et sa femme , laquelle présente à son 
inary un cœur enflàmé. Le quatrième est vn portrait de 
Madamte Daquin ; le sixième celuy de Monsieur Pabbë 
son -fils. 'Et le Septième celui de son autre fils , chanoine 
de Sain t-Nicolas-du- Louvre. 

De M. Rousseau trois paysages , et vn autre tableau 
d'architecture en perspective 9 tous de trois pieds cKa^cun 
ou environ. ^ . ) 

Dé M. Stella vn tableau représentant le baptCNsmé* de 
N,'Seigneur. ' v* \^ - . 

De M, Montagne vn tableau rond représentant "vn 
Christ qui entre dans une nacelle^ avec ses Disciples j 
et vn autre où est représenté PËnlevement d'Hercule dans 
le Ciel, , 

De M. Chasteau (1) trois estampes. La première est 
le Martyre de Saint;-£stienne 9 gravé sur le tableau d'Han- 
nibal Carrache. La seconde , S. Paul enlevé au troi- 

(i)- Guillaume Château , habile graveur français , né à Orléans 

en i663 , et mort âgé de cinquante ans^ selon Basan; ce qui fait 

Vingt ans de différence , en supposant la 'date de la "mort ds 

^.Château, d'après cet. auteur, jusqu'à t'exposttioa de i&^S , où on 

le vçit figurer enconcurronce avec Jes ^artistes vivaûs. ,. 



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ipîeme tciel 9 gra^ ^ sur le ta1>leau /du .Pous^ ; et la* ttoi- 
sieme , yne Assomption de la Vierge , de Gm^che. Cé$ 
trois tableaux sont. dans le cabinet du Roy. 

De M. Valet (i) six estampes .: la première dW« 
grande thèse représentant PÉglise qui foudroie UHéré- 
^ie« La seconde ^ vne Vierge d'après le Guide. La troi- 
sième j le portrait du duc de Savoie. La quatrième j celui 
de M. Tabbë de Noûailles. La cinquième y le portmit 
de feu M. d'Aubray lieutenant -civil.' £t la sixième le 
portrait de M. le lieutenant-particulier. 

De M. Picard (2) 9 trois taille-douces 5 la premiers 
représentant là Vertu victorieuse des Vices ^ accompa- 
gnée des autres Vertus ^ et couronnée par les mains de 
la Gloire 9 gravée d'après le Correge. La seconde ttk 
concert de musique. £t la troisième y une Saiiite-Cécile 
cKantant les louanges de Dieu. ( Ces deux dernières gra- 
vées d'après les tableaux du Dominiquin qui sont dans 
le cabinet du Roy. ) 

, Un grand tableau plat-fond fait par M. Vignon y re- 

. présentant Mars avec sa planète. 

■ . ■■-". • 

Un tableau représentant des moutons et quelques chèvres y 

fait par M. Nicasius (3). t 



(1) Guillaume , Valet, habile graveur au , burin, né k Paris 
en i636, mort en. 1704. 

(2) Etienne 9 surnommé Picaiirle^Bomam, né à Paris en i63i , 
et mort à A'ii8ter4am en X721, père cki oti^bre Bernard Pîcart., 
dessinateur et graveur, né à Paris en 1673, et mort en Hollande 
le 8 mai 1733. . 

(3) Nicasius (Bernard) était d'Aiivt«f>; il fut reçu à l'Acadé- 
mie, sur, un tableau d'animaux. Louis XIY Je fit eœplojer dans 
ses maisons ^oyales^ où il à travaillé avec. Van-Boucle, Grif et 



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( 74 ) 

De M. Manière (i) deux petite» figure» de tculpture i 
Vf ne dVn homme et Pautre d'vne femme , tenant elia-^ 
cune vn vaze d^où elles versent de Peau. 

De M. Weirgle vn petit tableau représentant vn Moïse 
à genoux devant fe Buisson aident. 

De M. Charmeton ^ vn paysage représentant Diane qui 
Va à la éhasse avec ses filles. 

De M. Diipuy, vn grand tableau représentait un tapis 
et vn singe. * • 

De M. Baptiste quatre tableaux de fieurs , desquels 
trois représentent des vazes antiques pleins de fleurs , et 
dans le quatrième on void des singes qui cueillent des 
grenades • 

De M. Laminoy vn tableau de paysage où est saint 
François qui reçoit les stigmates, 

, De M. HuUot deux tableaux de fleurs y dans Pvn de6^ 
quels est vn jardin où Ton void vne fontaine et vn buste 
de femme couvert d^vn rideau et dans Pautre est re- 
présentée vne moissine de raisins (2). 

De M. Gartiier cinq portraits ; à sçavoir : celuy de 
Monsieur Remy ^ de Monsieur Figuel y de Monsieur 

Pierre Boel. D ornait ses fonds de beaux paysages , qu'il traitait 
ETec «n goût infini. ' Nicasius moumt en 1678, et eut pour élèves 
David de Coninche, d'Anvers , et Despottës, 
* (t) Ou Masdkre, dont on Voit an Musée des Monument fran- 
çais , un fragitoent en maibre blane du tombeau d6 Jean le Camus , 
lieutenant-crvil , mort en x7to« 

(a) Il y a eu deux Huilliot académiciens.* Huilliot le pire y 
peintre de pay»a|;e, est mort le dernier samedi de septembre 1702 ; 
et'HnîUiotle'fils, peintre de fruits et de nature motte, est mort 
le 34 décembre 17S1 , âgé de soixante-dix-buit ans. 



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(75) 

Dautan , de Moftsienr Baltbasar ^ d# MademoiMlIe Rftgnë^ 
ce dernier fait de pastel 9 outre lesquels portraits 80n% étt^ 
eore six tableaux de fruits , nteloiiis et raisins. 

De M. Raon vne figure de ten^e de deux pieds de 
haut j représentant Apollon. 

De M. Corneille ( 1 ) quatre tableaux s Tyn représen- 
tant Saplio chantaât et jouant de là lyre. Le second re- 
présentant Aspasie y reine d'Egypte au milieu d'une 
conversation de sa.vans hommes. Le troisième représen- 
tant Orpliée et Euridice. Et le quatrième est uki petit 
paysage , où Pon Toid un Moïse qu'on expose sur Peau* 

De M. Vendremeule (2) deux tableaux , Pun repré- 
sentant la ville de Lisle et l'autre celle de Dole où dane 
tous les deux est le Roy. 



(i) Michel Corneille le fils y dont le père , ancien de l'Académie^ 
est mort faisant la charge de recteur, en 1664. 

(2) C'est Ven-der-Meulen ( Antoiâe-François } , né en 1684 ^ 
reçu académicien cette même année 1673, et mort à Paris en 1690 , 
ftgé de cinquante-six ans. Ses ouvrages sont autant estimés pour 
la fidélité historique, que pour la beauté du coloris et la finesse 
du dessin* Louis XIV l'honora d'une pension de 6000 livres , et 
lui donna un logement aux Gobelins. Ven-der-Meulen suivit ce 
prince dans toutes ses conquêtes, et dessina sur les lieux mêmes 
les viUes fortifiées et leurs environs ; toutes les différentes marcher 
de l'armée, les campemens , les haltes, les fourrages, les escar- 
mouches, et tout l'attirail de la gu«rre, dont il a composé les 
tableaux qui nous doni^ent l'histpirei militaire de Louis XIV. C» 
peintre n'a point été surpassé dans l'art de dessiner et de peindra 
les chevaux. Ses élèves sont ; Martin l'aîné ; Jean ^ Baptiste 
Lecomtçi Martin, dit le jeune; Duret, Baudoin tXBonnarU 
Ces deiufL derniers ont publié quelques eaux-ibrtes d'après Ven- 
der-'Meulen. 



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/ D# Mi Bôiu^uiglioii quatre! tableaux 9 desquels Vvn 
Mt fpa,^rtrait, vn auti^ grand, portrait dWe dame à' 
qui une petite ^11^ présente des ileurs et les deux autres 
sont deux portraits d'hommes. 

De M. G>telle deux tableaux^ tVn dans tu paysage^ 
oyale y où est présenté yn petit Moïse dans vn berceau 
à la fille de Pharaon, et l'autre est yn petit tableau de 
miniature représentant un sacrifice. 

De M. Ouast yn gra^d tableau dVn plfi>t - fond re- 
présentant Saturne chassé du ciel par Jupiter. . 

De M. Leclerc deux estiunpes gravées à Peau-forte : 
Tune représentant le mosolée ou catafalque qui a esté 
fait à la mémoire .de. feu Monsieur le Chancelier par Mes-^. 
sieurs de l'Académie, de laquelle il a esté le protecteur (i)j 
et l'autre représentant l'ar6 triomphal de la Porte Saint- 
Antoine, et vne façade du chasteau du Louvre, toutes 
dans la petite salle. 

De M. Armant vn paysage dans lequel est représenté 
vn Moïse sur l'eau. 

Six tableaux de trophées d'armes faits par Mademoisella 
Madelaine Boullogne , avec vn autre de fruits. ^ ^ 



(i) Les honneuis funèbres du chancelier Seguîer, mort en i&ji y 
ont été célébrés dans Pégltse des PP. de l*Oratoirc de la rue Saint- 
Honoré. Felibien donne une. description très- détaillée de cette 
pompe funèbre , exécutée sur les dessins de Lebrun , et auxquels 
contribuèrent aussi les plus* habiles peintres et sculpteurs de la 
eompagnie. Sébastien Leclerc , très-bon graveur et excellent des- 
sinateur.^ né à Metz en ,1687 y et mort en 1714 , à soixante-dyc- 
sept ans , . a gravé cette pièce pour sa réception à l'Académie ^ 
c'est ce qui la rend si précieust pour les curieux | qui la recherchent 
avec un intérêt particulier. . < . 



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t77') 

£t vn autre tableau d'vn paysage > &it par Mademoi'* 
■elle Geneviève Boullogne j sa' sceus^ -^ 

Le portrait de Mademoiselle Cheron y peint par elle- 
nesme. \ - 

De M. Francisque deux tableaux paysages de quatre 
à cinq pieds chacun ^ ou environ. 

De M> Aillier y vn tableau représentant vue Charité 
romaine y et deux portraits ovales. 

. De P imprimerie de Pierre le Petit , imprimeur et 
libraire ordinaire du Roy p\&']i. 

L^exemplaire de cette liste y unique dans TËurope y et 
fidèlement copiée, mV été communiqué très-obligeamment 
par M. DeloyneS| ancien auditeur des comptes. Elle fait 
partie de sa riche collection y peut-être unique aussi y dé 
tous les livrets des expositions de PAcadémie Royale-, 'de<^ 
pjuis 1673 jusqu'à présent, outre les OèservatioTis, Cri-^ 
tiques et Pièces x^ui ont rapporta ce même objet. Cette 
collection , commencée par M. Mariette , a été continuée 
par M* Deloynes depuis la mort de. ce célèbre amateur. 



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<78) 

S PREMIEE. 

Le clîz-septième siècle commence par un grand 
n^m ^ celui de Lesiieur. Ce siècle ^ que l'on peut 
JTégarder comme le second période des progrès de 
Fart en I^rance , oflGre des artistes du prenaiei? 
prdre^ et qui^ d^s leurs productions^ caractérisent 
peut-être d'une manière toute p^ticulière le génie 
original des Français dans les beaux arts. L'école 
de France date véritablement de cette époque. 
Elevée èur les ruines de celles d'Italie , elle montra 
tout-à-coup un grand éclat; nu^s la négligence 
de l'antique fut la cause de sa décadence dans un 
très-^ourt espace. Lesueur et Lebrun en font une 
grande partie dela'^oire. Le premier, avec beau- 
coup moins d'influence sur le goût, fut cependant 
supérieur 9 et le peintre français le plus près du 
cbef de l'école romaine. 

Eustacbe Lesueur , né en 1617, semble un 
ange descendu du ciel au commencement de ce 
bc^au siècle , pour ô£Ërir à sa patrie la peinture 
dans toute sa pureté. Il n'apprit rien de l'Italie ^ 
qu'il ne vit jamais -> et porta néanmoins dans ses 
ouvrages la pbilosopbie et la baute sagesse qui 
distinguent l'école romaine de toutes les autres. 
Lesueur posséda les paiiies les plus essentielles de 



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(79) 
la peîntttre y et fit.briller y dans ses compositions y 
là justesse y la Baïyeté ; dans son dessin et sea 
attitudes^ la correction y la graine et là finesse du 
sentiment le plus exquis. Sans se faire rejnarquér 
par des pensées approfondies^ il n'est pas moins 
élevé dans le style et l^expression. Son coloris est 
faible à la vérité } mais il est racheté par un^ 
harmonie douce et suave ^ qui fait oublier ce qu'on 
n'y trouve point. Son coeur commeson esprit furent 
les sources de son talent et de cette sage simplicité 
qui le rend si noble et si grand ; enfin y son ame 
semble n'avoir jamais été agitée que par des pas- 
sions douces y qui le conduisirent au sublime sans 
èfibrtsu . 

La France perdit ce rare génie.en }6S5y âgé 
de trente-quaj:re ans. . . 

Ses principaux ouvrages sont t la Fie de daini 
Bruno ; daint J?aul prêçharU à Ephède pour con* 
sertir led Gentild ^ Et. Pîc^rt , sculp. Le Mar- 
tyre ie daint Gerçaid ^ de daint Protaid y et le 
Martyre de daint Laurent^ G. Audran^ sculp. 
Antiochud /aidant martyrider led Jdraëliied atta-^ 
çhéd à la loi yJédUd ehej Marthe et Marie ; B» 
Audran , sculp. Jédud porté au dépulcre par 
Jodeph y^irimathie , et pleuré par led dainted 
Femmed ; Et. Picart , «culp. Alexandre prenant 
ht coupe ded maind de don médecin^ B. Audran > 
sculp. 



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(8o) 

On a toujours regardé la vie de $^t'Bnme* 
comme un des ckels-d'ceuTre du gënîe de Xiesiueur • 
Ce fut la reine-mère qui le chargea de cette entre* 
prise pour la décoration de la Chartreuse de Paris. . 
n distribua la'vie de saint Bruno en vingt-qUatre 
tableaux^ c[u41 acheya en tro^ ans y aidé par 
Thomad Goulai ^ son beau-frère ^ et ses trois 
autres frères , Philippe y. Pierre et Antoine. 

Ces tableaux om^it maintenant le Sénat con- 
iervatcur (i). > - 

CAR A.CTàAB BISTINCTIF» 

Grande ordonnance ^ pensées sublimes ^ attî-^ 
iudes simples ^ nohles et gracieuses y expressions 
£nes et justes y dessin correct y proportiona 
svéltes^ mode antique dans Tagencement'des dra- 
peries et Tordre des plis ; coloris faible. 

Lesueur ne fit point d'élève marquant y si l'on 
en. excepte Nicolas Côi^ombel , natif de Sotteville, 



. (i) Vente de M. Potier,»'^ i5 iu catiJbgue: 
U^ sujet allégorique représentant un nûiiistre d'état y 

forme 07a1e. i5ooliy. et a4oo liv. 

Jésus^Christ guérissant Paveugle-né 5 hauteur, dix-huit 

pouces ^ largeur y vingt-quatre pouces. 1820 liv. 

Les tableaux de Lesueur seront toujours d'^unç haute 

valeur dans le commerce. 



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(Si) 
près de Rouen, en 1646, reçu à P Académie sur teJ 
Amourd de Mare et de Rhéa, et mort professeur en 
1717 , âgé de soixante-onze ans. Colombel a fait 
quelques bonnes copies à Rome ^ d'après Raphaël 
et d'après le Poussin. En France , on conservait de 
lui dans les maisons royales , un Orphée jouant de 
la lyre , MoUe dauQe dej eaux, et Moue défen-^ 
dant led filles de Jéthro . Le caractère distinctif de Ce 
peintre est d'être froid; mais il montra néanmoins 
un excellent goût , une savante perspective , et 
souvent des fonds d^architecture bien ordonnés 
et magnifiques. Micbel Dossier a gravé d'après 
Colombel y en 17121 Jédud yiérUdant lej deux 
adfeugïeé dé Jéricho. 

Laurent deLAHiAB est un des premiers artistes 
qui levèrent le bouclier contre l'oppression des ar ts^ > 
et un de ceux qui ont le plus concouru à leur liberté»* 
Après avoir achevé ses études dans l'école du 
Vouet , emporté par une extrême facilité , il se- fit 
une manière expéditive et originale , plus recher- 
chée et plus légère que celle de son maître. Ses 
compositions sages et fleuries lui obtinrent la 
protection du cardinal de Richelieu , du chance- 
lier Seguîer, et sa réception à l'Académie. Le 
gouvernement a depuis employé son imagination 
féconde à faire d'excellens modèles qui ont été 
exécutés en tapisseries» UHUtoire de 4aint 

F 



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(8a) 
Etienne y dont les dessins ont passé dans la collée^ 
tion du musée Napoléon^ ^«t un des cliefe-d'œuvre 
que la gravure, réclame. Lahire les composa dana 
«on meilleur temps , pour être exécutés en tapis-* 
séries. Beaucoup d'autres de ses compositions ont 
été gravées, telles que hi Conuerdionie 4aintPaul^ 
la Vierge et V Enfant Jééuâ éen^iépar dej Atu/c^ , 
la Vierge et V Enfant Jé^udqui écrase le dragon 
aQec la croix ^ la, Vierge et V Enfant Jééué ^ et 
léà Angeé qui montrent la croioc; eaux-fortes du 
peintre . Sainte Famille^ F. Chauveau, sculp , ydaint 
Pierre pénitent , S. Valé, sculp.; le Martyre dm 
Sébastien ^ Rousselet fec. 

Il est pourtant vrai que le dessin et le pinceau 
de Lahire ne se ressentent point assez de Tétude 
profonde où conduit la méditation : il semble 
, même que la nature entrait peu dans son exécution, 
plus pratique que vraie ; mais elle si est belle , elle 
peint des objets si heureux de choix et d'inven- 
tion , que les productions de ce grand homme 
seront long- temps estimées. 

Lahire , né à Paris en 1606 , mourut dans la 
même ville en i656 , à l'âge de cinquante ans. 
Sur la fin de sa vie , il a peint des paysages très* 
estimés pour la finesse et la légèreté t il réussissait 
également dans le portrait. 



y Google 



( 83 ) 

CAHACTERE DISTIKCtIt. 

Spirituel, fin dans Tinvetition et Fèxëcutioti, style 
maniëré, incohérence dans l'effet, coloris séduisant* 

Claude TiGNON , né à Tours en iSpo , où il 
mourut en 1673 , dans un âge fort avancé , a 
suivi d'abord le goût de Michel- Ange de Caravage, 
ce qui le conduisit à une manière expédîtive , qui 
contribua peu à sa gloire. Ses tableaux , quand on 
en rencontre, ne montrent que des idées hors de 
toute vraisemblance dans }es conceptions et les 
formes. Son coloris , dans la fraîcheur , dut paraître 
séduisant j mais le faux éclat / terni par le temps , 
n'en fait point regretter la perte. On trouve quel- 
ques pièces , d'après Vignon , dans l'œuvre d^ 
Gilles Rousselet. 

Vignon a gravé à Peau-forte , d'après ses propre» 
dessins , tine <fuite ie treize petitd dujetd en htm-' 
teurj tiréj he la Vie de Jééud^Qiruft } daint Jçan 
ianj le Dééert, et daint Philippe baptidant Veu*' 
nuque ie Canèace: 

Un des artistes de l'école du Vouet qui s'est 
le plus attaché à en suivre le goût, est Michel 
DoRiGKT , gendre de ce fondateur de l'école de 
France , et son élève. Ce qui nous reste de lui en 
peinture , n'est pas dW excellent goût : on j voit 
ce que montrent toutes les manières dans la dégé- 

Fa 



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(84) 

nëration. Les gravures qu^il a faites d'après Vouet^ 
seront toujours plus estimées que ses propre* 
ouvrages. Dorigny mourut à Paris ^ professeur à 
l'Académie y eu i665, âgé de quarante-huit ana* 

H a laissé un fils ^ Louis Dorignt , né à Paris 
en i654> qui étudia dans Pécole de Lebrun, d'où* 
il passa en Italie pour s'y fixer , et mourut à 
Véronne , en 174^, âgé de quatre-vingt-tiuît ans. 
Louis Dorigny avait un génie facile et propre aux 
grandes compositions , mais une exécution ma- 
niérée y peu de correction , et des caractères qui 
mânqlient de grâce et d'élévation. Il a orné les 
Pendeed Chrétiennes duPère Bouhours, de trente- 
deux pièces de sa composition , y compris le titre. 

L'artiste le plus extraordinaire de ce siècle , est 
Claude Gelée le Lorraîn , que là peinture retira 
de la profonde obscurité dans laquelle il vint ail 
monde, en i6oû. C'est l'Italie et la nature qui for- 
mèrent ce génie prodigieux dans ^ le paysage. 
Sandrat dit de Claude, que les feuilles àt ses 
arbres paraissent agitées et bruyantes. Ce grand 
peintre mourut à Rome , à l'âge de quatre-vingt- 
deux ans, laissant beaucoup de biens à sa famille, et 
à la postérité des chefs-d'œuvre, qui sont autant de 
diamans. dispersés dans divers-cabinets de l'Europe . 

Le musée Napoléon possède de Claude Lorrain y 
un Soleil couchant^ une Marine \^ taie Vue de 
Campo Vaccino , la Vue d^un port au<fOleil cou; 



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( 85 ) 
chant , la Fête ViUcyeoide , Dat^id éacré par 
Samuel y et le Débarquement de Cléopatre^ Les 
meilleures gravures qui ont été publiées diaprés ce 
grand peintre , sont celles dé François Vîvarès , 
célèbre graveur français, mort à Londres en 178a. 
. ( Voyez son oeuvre. ) 

Le Lorrain n'est jamais parvenu à dessiner les 
figures de bon goût : souyent il les faisait peindre 
dans ses tableaux , par Philippe Lauri et G>urtois« 
André Botb, frère de Johan Botk^ dit d'Italie y 
ainsi que J. Miel , lui en ont peint quelquefois (1). 



(1) Vente de M, do Gagny , no. aoo du catalogue : 
Deux paysages, dans Pun desquels on remarque un 
liomme , deux femmes et un enfant assis au bord de 

Teau* ^^9999 ^^* ^ 9 ^ 

Vente de la comtesse de Verrue j 

Vue de Campo Vaccïno, et pour pendant un port de 
mer ; les figures sont par J. Miel : hauteur y vingt pouces ^ 
largeur , vingt-six pouce». 335o livw 

Le même ^ à la vente de M. de Gaignat , no. 23 du 
catalogue. 6200 liv^ 

JLe même , à ta vente de M. de Gagny , n©. 1 95 du 
catalogue. 1 1,904 liv^ 

Le même, à la vente de M. Poukîn, ho. 104 du ca-^ 
talogue. • 11 ,oo3 liv^^ 

Vente de M. de Gagny, no. 196 du catalogue : 

Un paysftge dont le fond est orné de fabriques et d^lIk: 
Aqueduc : hauteur ^ deux piedj» deux pouces ; largeur y 
Uois pieds* 10,000 liv*. 

3 



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(8«) 

CARAÇTiuE DISTINCTIF,^ 

Portrait exact de là nature ^ sîmplicitë dans 
le choix des sites ^ SQUvent ornés d'architecture j 



Vente de M. de Fonspertuis , n». 4^7 du catalogue : 

Un temple près duquel on remarque Énëe et son pèr» 
Anchise ; dans Péloignement , on aperçoit à la rade la 
flotte troïenne ^ hauteur y trente - sept pouces \ largeur ^ 
cinquante pouces. aooi liv^ 

JLe même, à la vente de M. de Gagny, no. 197 du 
catalogue. 99^^ ^^^* 

Vente dia M. le comte de la Guiches nos. ii etr Sa du 
catalogue : 

Deux paysages maritimes' , dans Pun desquels on yoil 
les pèlerins d^JBmaiis ; hauteur , trois pieds ; largeur ^ 
quatre pieds. 8001 liv. 

Vente de M. de la Rdque, n®. i38 du catalogue : 

Le Soleil levant et le Soleil couchant ; hauteur , vingt*» 
sept pouces six lignes ^ largeur^ trente-six pouces. 23oi liv^ 

Vente de M. le duc de Choiseuil| n9^. 1^4 ®' ^^^ ^^ 
catalogue : 

Junpii confie lo aux soins d^ Argus ; pour pendant , 
Mercure Pendormant aux sons de sa flûte ^ hauteur ^ 
dix-huit pouces ] largeur , vingt-sept pouces. 6760 liv. 

Le même , à la vente du prince de Conti , n®. 544 <lu 
catalogue. 79^^ h^- 

£n Angleterre , les tableaux de Claude Lorrain ont été 
portés à des prix exorbitans. M. de Betfpr en possède. 
devp( quHl a pa^é sept mille çîn^ cents ^i^é^. 



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(87) 

vérîtës aériennes y terrestres et maritimes )usqu*à 
rillusion , aux quatre heures du jour , spéciale- 
ment au soleil couchant j exécution secrète , co- 
loris diaphane ^ action dans tout y air vital partout. 

• S P R E M I E R. 

Au milieu de cette immense galerie ^ que nous 
présentons aux yeux de la postérité , on n*est pas 
également satisfait des hommes que la renommée 
y a placés^ ni des productions qui la décorent j mais 
cette inégalité qui se trouve partouf , ne sert qu'à 
relever avec plus d'éclat les beautés qui attirent 
tous les suffrages. 

Charles- Alphonse Dufrenoy , né à. Paris en 
1611 9 y mérite une place distinguée. La peinture 
et la poésie , qu'il a cultivées avec un égal succès ^ 
ses belles connaissances dans les langues anciennes»^ , 
les sciences de l'anatoipie , de la perspective y de 
l'architecture , ont rendu son nom immortel. 

Dufrenoy , après avoir remporté les prix dan$^ 

Deux autres pendans qui ont appartenu au prince àot 
Bouillou , ont été vendus huit mille gainées ^ vers ibo5. 

£n 1806 9 un marchand de Paris y a vendu un seul 
tableau de ce maître dix-neuf mille gainées, 

S. M. rimpératrice de France possède dans sa collec- 
iîon deux Claude Jbprrain qu^on estime généralement 
cinq cent mille livres* 



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(88) 

toutes'ses classes >:seJiyra à la peinture. A l'âgé 
de vingt-cinq ans i} se rendit à Rome , et iorma. 
son talent sur là simplicité sublime de Tantique ^ 
les grâces de Raphaël , la hardiesse de Michel 
Ange et le coloris du Titien. Cette étude Ta con-^ 
duit à peindre, pour le Vénitien ilianc Paruta, 
une Vierge à demi-corpd , et une Venue couchée 
dont on a toujours fait le plus grand cas. Selon 
Depiles, son meilleur ouvrage était au Binci :îl 
le fit pour M. Bordier, intendant des finances» 
Dans Téglise de Sainte-Marguerite, on voyait de 
«on pinceau te Martyre èe la Sainte. De la Ferté 
dit : On ne compte qu'environ cinquante tableaux 
de Dufrenoy , tant histoire ^ paysage , architec- 
ture, ruines de Rome, que copies, d'après lé Ti- 
tien et autres maitrea. Si ce petit nombre d'ou- 
vrages était insuffisant pour la gloire deï)ufrenoy, 
on pourrait y ajouter , pour que rien n'y manquât , 
son poëme i^e Arte G-raphicâ, qui a été traduit 
en italien, en anglais, en français, et qui, parle 
mérite de ses préceptes et de sa belle latinité , est 
comparé à l'Art Poétique d'Horace. 

Cet homme rare mourut à Villiers le Belen i6%5^ 
* âgé de cinquante-quatre ans, 

CARACTERE DISTINCTIF. 

Pensées nobles ,, érudition , convenances dan* 
tout, compositions chargées, expressions mode*» 



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^(89) 
'Tées, dessin, correct, coloris plus recherché que 
vrai, exécution peinée, touche molle. 

Un des noms qui resteront toujours célèbres 
dans les annales de l'école française, c'est celui 
de Sébastien Bourdon. Il naquit à Montpelliei^ 
en 1616. Cet homme extraordinaire n'eut pres- 
que point d'enfance. Les prenaiers élémens de la 
peinture qu'il reçut de son père , ne firent, pour 
ainsi dire, que développer en lui un germe qui 
semblait n'avoir besoin que de la pâture pour le 
faire éclore. H avait à peine quatorze ans, lors- 
qu'il fit un.plafond dans un château voisin de la 
ville de Bordeaux. Il vint se fortifier à Paris, et 
se renclit ensuite en Italie, où il fit des prodiges.^ 
A son retour en France , il débuta par le fimieux 
tableau du Crucifiement de daint Pierre, autre- 
fois à Notre-Dame , actuellement au musée Na- 
poléon : il avait alors vingt-sept ans. 

Bourdon était protestant j persécuté à la révo- 
cation de Pédit de Nantes , il fut du nombre de» 
gens de mérite qui s'expatrièrent , et il se réfugia 
en Suède, auprès de la reine Christine, qui ac- 
cueillait avec honneur tous les talens étrangers^ 
Cette princesse , en le nonimant son premier pein- 
tre , lui donna les marques les plus éclatantes de 
sa Ubéralité et de son goût pour l«s beaux arts. 
En i663| Bojirdon revint à Paris, et continua à 



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X 90) 

signaler ses talens dans des entreprises qui' lui ont 
valu sa célébrité , telles que V Hôtel BretonQillierd, 
la Décollation de Saint-Protaid, autrefois dans la 
nef de l'église Saint - Gerrais , actuellement au 
musée Napoléon. -^Jtwi/iax découvert par Ulyâdà 
haiu le tombeau y Hector , Sam. Bernard, sculp.; 
Teréée, aprèj la délivrance V Andromède , de la- 
çant led maind dand la Jontaine d^Hypocrène y 
Bassan exe. j Ja^ob emportant led ïdoled de La-- 
ban, eau-forte de R. Earlom; Retour d^ Egypte , 
oïl la Vierye* lave du linge , E. Hainzelmann , 
sculp. } la Vierge y le dein nu y et V enfant Jédud 
endormi y M. Natalis, sculp. Bourdon a gravé de 
sa main à Feau-forte plus de quarante pièces as- 
sez capitales : les plus renommées sont led Sept 
GEuçred de midéricorde (i) j savoir : 

1^. Eduriented padcere : Abraham traite les 
aliges qui lui annoncent la fécondité de Sara. 

2®. Potare ditiented : Elie nourrit de pain et 
d'eatt les prophètes persécutés par Jezabel. 

3^. Hodpitio excipere adver^ad : Xot donnant 
rhôspitalité aux deux anges à Sodome. 

4^' Vedtire nudod : Jacob soulage les pauvres , 
«t leur fait distribuer des vétemens. 

5?* Aegrod curare : David prosterné demande 



(i) Les premières épreuves sont , avec Padresse de Pau- 
leur, au faubourg Saint-Autoine. 



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(90 

au Seigneur la guérison de 9on peuple frapj^é de 
la peste ; et l'ange exterminateur remet Tépée 
dans le fourreau. 

6^. Liberare captwoj .-Après la prise de Jéru-- 
salem ^ Nabuzardan fait ôter les chaînes à Jërémie. 

7*^. Sepelire mortuod : Tobie fait ensevelir les 
morts que Sennacherib atait £sdt tuer. 

Indépendamment du grand caractère que dé^ 
Teloppa Bourdon pour graver dans la mémoire 
les faits historiques, relig^ux, accroître la vénë* 
ration des hommes par des chefs-d'œuvre dignea 
de leur admiration , ce peintre fut encore un vrai 
prêtée dans les arts. Familiarisé avec tous les 
genres, il imitait les maîtres de son temps avec 
tant d*adresse , qu'il les tiompait eux - mémei.^ 
On connaît de lui les imitations de Claude le Lor«« 
rain y du Poussin , du Garrache , d'André Sacci y 
jusqu'à àe% sujets dans le gorùt et la manière do 
bamboche 9 capables de séduire les yeux Aes plus 
fins connaisseurs. Enfin il traita avec un égal mé-^ 
rite l'histoire , le portrait et le paysage. Nous avons 
iou^e grande pay4ageà de sa composition , qu'il a 
gravés lui-même j le portrait 4e Chriatine , reine 
de Suède ^ gravé par Naû^euil en ^654- Dans le . 
goût des bambochades , nous avons un Corpd-de^ 
Garde y gravé, J. Cœlemans. 

Agité par un sentiment particulier , son ima- 
Ration ardente, poétique, riche d'observation^ 
«ouvent bizarre et $auvagej l'ordonnance grande. 



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( 9^ ) 
ëlevëe de ses composîtioiis ; la force ^ Fëner^e àe 
ses expressions^ rinëgalitë de son esprit et de ses 
pensées, jettent diverses impressions dans l'ame. Ses 
paysages inspirent la mélancolie, Tétonnement 
ou Teffiroi; quelquefois, indocile aux règles des 
sciences qui lui étaient familières, il par€dt plus 
romantique que vrai. Dans l'histoire, il montait 
souvent son style sur celui du Poussin , et Ton re- 
marque dans son coloris quelques nuancea de ce- 
lui du Titien. Les goûts variés , bizarres et vrai- 
ment pittoresques du Bendetto n'eurent pas moins 
d'empire sur son esprit ; mais, en général , il monr< 
ire une chaleur dans ses ensembles', une liberté^ 
en un mot, une physionomie dans ses caractères 
et ses attitudes , qui le rendent original et fadiW 
à distinguer. 

Ce savant peintre fut un des douze ancienjs qui 
jetèrent les fondemens de l'Académie royale de- 
Peinture : il en était recteur, lorsque la mort le^ 
surprit en 1662^ 

CARACTERE DXSTINCTIFi. 

Proportions sveltes , attitudes naïves , expres- 
sions austères, distribution antique, s.tylè noble,, 
dessin correct, coloris aérien, transparent (1). 

(1) Vente du prince de G>nti , no, 4^4 du catalogue t 

Le pépart de Jacob \ hauteur , deux pieds neuf pouces^ 

largeur , trois pieds neuf pouces^ J^yôi' Uvv 



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(93) 

S n. 

La faveur met au-dessus de ses égaux , et ta 
eliute met au-dessous^ dit la Bruyère : le Brun en 
ofire un exemple frappant. Sous le ministère de 
Golbert^ il ne manqua à sa fortune que le titre 
de souverain des arts j sous celui de Louvois^ il 
fut disgracié et abandonné des courtisans. La plii- 
losoplne, qui aide à supporter les revers, n'étant 
point venue à son secours, il succomba sous le poids 
des ressouvenirs et du regret j mais si Ton ne perd 
pas de vue sa conduite noble , généreuse , la quan- 
tité de chefs-d'œuvres que lui doivent les arts, on 
trouvera que son ambition fut trop punie. 

Cbarles Lebrun apporta en naissant les plus 
brillantes qualités ; la fortune seconda son mérite; 
il fut habile dès qu'il eut la force de penser, et 



Vente de M. Trouard, no. la du catalogue : 
Le Martyre des Machabée ^hauteur, dix-huit pouces ; 
largeur, quatorze pouces. i5oo liy. 

Vente de M. de Boisset, no. i68 du catalogue : 
L^ Adoration des Bergers et celle des Mages ; hauteur, 
dix-sept pouces six lignes^ largeur, treize pouces. 8901 liy. 
Vente de M. Ledoux, no. 46 du catalogue : 
Autre Adoration des Rois. 36oo lîv. 

Les tableaux de Bourdon sont répandus dans les gale- 
ries des souTerains et les plus riches cabinets de PEurope. 



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(9i) 
^on esprit élevé le conduisit toujours à une plus 
grande perfection. Il dut son éducation au chan- 
celier Seguier, protecteur éclairé des beaux arts, 
et les règles de la peinture au célèbre Poussin, 
dont il mit à profit les leçons pendant son séjour 
à Rome. De retour en France , il se fit remar- 
quer par des travaux surprenans. Louis XIV , 
dont l'histoire ne devait être confiée qu'à de sa- 
vantes mains, le chargea de peindre les princi- 
paux événemens de son règne ; et il justifia le 
choix du monarque. Aussi grand poète que bon 
historien , il sut toujours faire un heureux em- 
ploi des sentimens qui mirent en oeuvre ses belles 
connaissances littéraires. Ses observations sur le 
cœur humain, ses recherches sur les anciens, et 
son génie universel , lui ont mérité les sumoma 
de l'Homère et du Quint -Curce du siècle de 
Louis XIV. 

Au comble des Êiveurs, on lui reproche d'avoir 
exercé un esprit de domination, toujours nuisible 
aux progrès de Fart. On ne peut cependant croire 
^ cette basse jalousie qu'on lui attribue pour flé- 
trir sa mémoire. H eut sans doute une influence 
considérable sur le goût qui régna long-temps dans 
l'école française} mais, si Ton veut être impartial, 
on conviendra que Fascendant seul de son génie* 
suffisait pour lui donner cette influence. Cet as- 
cendant , il est vrai , perd les arts , lorsque Tarn- 



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(94> 

Htîon ou le besoin s'en rendent captif9 , pârco 
qu'il entraîne à une constante imitation , et <ju^ 
^elle-ci amène la décadence des beaux arts. 

Le Brun^ favori de la cour, où il efifaçait tou9 
les artistes ses coptemporains , et recevant d'une 
main les faveurs pour les dispenser de l'autre, 
devait nécessairement attacber à son cbar ses 
émules et ses rivaux. La gloire n'est que trop or- 
dinairement sacrifiée à la fortune. On imite pour 
plaire, quand on pourrait créer et se faire xm nom 
célèbre j et c'est, pour l'ordinaire, à ce penchant 
naturel, qui nous fait céder aux circonstances, 
qu'il faut attribuer ces systèmes, près desquels 
vient se perdre l'originalité de conceptions et 
d'idées que chaque être apporte en naissant. 

Quoique grand admirateur de l'école romaine, 
le Brun paraît s'être attaché plus particulière- 
ment à l'étude du Carrache. Son caractère de 
dessin, son coloris solide et vigoureux, indiquent 
une préférence marquée pour ces illustres fonda* 
teurs de l'école lombarde. 

On lui reproche cependant plus de pratique que ^ 
d'imitation dans son coloris j à la vérité , il manque 
de cette variété de teintes qui nuance les mouve- 
mens oscillatoires de la vie, et spuvent il pousse 
trop au rouge. Un reproche que l'on peut encore 
lui faire , est d'avoir trop négligé l'examen de l'an- 
tique, pour se livrer à cette vaste théorie qui lui 



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(96) 
a fait contracter des habitudes d'autant plus vi- 
cieuses^ qu^elles sont environnées de perfections j 
mais ce génie fait tout oublier devant ses magni- 
fi€[ues batailles d'Alexandre , et les actions glo- 
rieuses de Louis XIV , dont il a enrichi la superbe 
galerie de Versailles. Ces monumens honoreront 
à jamais la nation française , le ^ècle qui les a vu 
naître , et la scène des beaux arts. 

Le traité curieuix que le Brun a laissé sur les 
Passions de TAme, annonce sa pénétration. Les 
figures en sont le principal objet; elles expriment 
bien le caractère de chaque passion. Les observa- 
tions dont elles sont accompagnées devaient né- 
cessairement faire suite au traité sur la Physio- 
nomie ^ dont il s'occupait quand la mort le surprit (i) .^ 
. Le Brun , né à Paris^n 1619 ^ mourut en 1690 y 
âgé de soixante-onze ans. La considération et l'es- 
time générale qu'il s'était acquises à la cour, lui 
firent obtenir les privilèges de l'Académie ro jale 
de Peinture, dont il fut élu le premier directeur. 
Le monarque y pour couronner ses succès y l'ano-' 
^blit, le nomma son premier peintre, et lui fit 
,présent de son portrait enrichi de diamans. 



(1) Pal donné des éclaircissemens sur cet Ouvrage ^ 
dans Tavis préliminaire des Passions et de leurs exprès-* 
sions générales et particulières , sous le rapport des 
beaux arts ^ etc, , que j^ai publié en i8o4* 



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La poésie ^ qui devait un hommage à sea tra-* 
.. iVaux y les a célébrés ainsi x 

Lebrun peint à noa yeux le fier et le terrible } 
U étonne ^ il instruit : tout nous parait sensible. 
L'heureuse allégorie illustra ses trayaux. 
On croirait que Palla» dirige ses pinceaux. 
Ce sublime génie ^ à qui tout est possible , 
De son sayant flambeau Claire tous les arts ; . 
Palais ^ temples j tombeaux lui doivent nos regards < 
La fayeur qu'un grand roi daigna sur lui répandre ^ 
Lui fit y par son savoir ^ ressusciter la cendre. 

Les ouvrages de ce grand peintre sont trop con^ 

• nus pour en faire l'énumérationj d'ailleurs^ la plu-^ 

\ part ont été traduits par. les premiers graveurs de 

l'Europe. Si j'en cite quelques'^uns ^ c'est pour 

remplir le plan que je me suis proposé dans cette 

galerie y et ne rien laisser en doute sur l'exis* 

,tence et la gl<»re des hommes qui s'y trouvent 

placés. 

Actions d'Alexandre, cinq pièces : 
Alexandre pudde le GranUjue, et met Ud Feréed 
-tn fuite. 

Alexandre défait DariuJ à la Bataille è^At^ 
belles. 

Alexandre^ aprèd a^oir vaincu et prié Porué^ 
là reçoit au nombre de <teé amiâ, 

Alexandre fait don entrée triomphante dand 
Babylone, gravés par G. Audran« 

G 



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(98) 

'Alexanère, accompagné h^Éphedtion, entreiand 
la tente de Dariud , oii il troupe la mère y la femMm 
^t le<f fUled de ce. prince, gravé par G. EdeUnck* 

Led quatre Élém^nd , à la gloire de Louis XIV, 
gravé par Sébastien le Clerc. 

Le Plafond du Salon de la Gwe^rre, à, Ver-^ 
daiUedi JVfarie-M» Horlemels^ sctdp. 

Jédud' Gtridt diaxhd da gloire parle aux Puid'- 
danced céledted; voûte de rancienne ctapelle de 
Sceaux j B. Picard, sculp. 

Plafond du grand edcaUer de Verdailled }. Ch. 
SimonnieftB^ sotdp* 

Led diffsrented Nationj de V Europe i A. LoÎT' 

Jédud' Ckridt derpi par led Anged ; J. Mariette , 
Bculp. 

Le Chridt auto jinged} G. iBddinck, sculp« 

ZiC Maddàcreded Imtocend; A. Loir. 

La Madeleine feidamt aux pie^d 4ed aêourd f 
G. Edelinck. . '. . 

La Franche ' Comté conquide pour ladeconde 
foid; Ch. Simonneau, 4culp» 

Saint Jean en extode dand Pile de PaAmied} 
F. de Poilly, sculp. / 

Saint Louid en prière; G. Edelinck ^ sculp. 

Le Martyre de daint Etienne j G* Audran^ se. 

L'Am4)urfixé; de Marcenajr de Ghi^, sculp. 

L^Addompiion de la J^ierge; Louis Simonneau , 
sculp. 



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(99) 

Koute <^e la galerie du prédirent Lambert ; Ma- 
thys Pool, sculp. . 

Grande Thède , LouU XIV, protecteur deé 
Artd et deé Sciences } S. de Poilljr, sculp. 

Grande Thède, Louid XIV à chei^al , protec- 
teur jied Vertujjf et destructeur ded Vicedj G. Ecb- 
linck^^culp. 

Les amis des arts regrettent son beau pla&nd 
du séminaire de Saint -Sulpice, dont la démoli- 
tion a entrsdné la perte en 1804 : il en reste la gra- 
vure par C. Simonneau. 

Nous avons le portrait de ce grand honune peint 
par Larg^ère, pour sa réception à racadémie, 
gravé par G. Edelinck. 

CAKJLCràJLB niSTINCTIF. 

Compositions vastes , abond^ces réfléchies^ 
édition , expressions fortes et .sublimes y atti- 
tudes imposantes, dessin mâle, proportions un 
peu coïu:tes, ordye et yérité dans les draperies ^ 
coloris vigoureux ,.tir^t ^uel<jue£[>is sur le rouge 
briqueté, mode de Vécole Joinbarde. 

S ni. 

On voit des hommes si heureux dans le cours 
de leur vie, qu'ils semblent n'avoir qu'à comman- 

G 2 



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àer à ropinion ou à la fortune pour s'élancer ïior« 
de la sphère conunune des hommes ordinaires i 
tel on voit figuret Mignard dans le siècle de 
Louis XlV. 

Pierre Mïgnard , né à Troyes en Champagne , 
en 1610, surnommé le Romain^ pour le distin- 
guer de Nicolas son frère, et parce qu'il passa un 
grand tiers de sa vie à Rome , eut Tayantage de 
séjourner dans cette capitale des arts soils le pon* 
tificat d'Urbain VIII, et d'être intimement lié 
avec le Poussin. De l'aveu de ce grand peintre , il 
paraît qu'il s'était àéjk fait une réputation consi- 
dérable dans le portrait. Mignard quitta l'Italie 
pour se rendre en France , aux ordres de Lou- 
vois. Ce ministre , ennemi de Colbert, était tou- 
jours disposé à nuire à ses favoris; et Mignard^ 
adroit, spirituel et ambitieux, profita de cette 
circonstance pour son avancement. Envieux des 
faveurs dont la cour comblait ^illustre auteuriles 
batailles d'Alexandre , et se laissant aller aux pas- 
sions hideuses de la haine et de la jalousie , il ne 
négligea rien pour attirer sur lui-même ces fa- 
veurs. Le Brun en mourut de douleur, et la fin 
de ce grand homme fut le dernier échelon qui 
porta Mignard au fjsdte des grandeurs. Il rem- 
plaça son rival dans la fonction de premier peintre 
du roi j et le monarque le décora de l'ordre de 
Saint-Michel. 



é' 



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Pierre Mignard, quoi<][ue beaucoup inférieur à 
aon illustre prédécesseur , fut cependant un grand' 
peintre : Molière a chanté ses talens dans un poëme 
français à sa louange^ sur la coupole du Val-de- 
Grâce (i). 

Le coloris de Mignard est d'une grande frai- 
cheur; son pinceau est suave^ moelleux^ agréable 
et bien touché. Ses compositions, en général,' 
annoncent un génie fécond, riche d'idées, et la 
poétique des beaux arts; mais son dessin et ses ca- 
ractères n'ont ni l'expression ni l'énergie qui con- 
iFÎënnent à l'histoire , ni cette philosophie qui élève 
l'ame jusqu'au sUbUme , dans le style noble et ma- 
gnifique des sujets reli^eux , allégoriques ou fa- 
buleux. 

Le portrait fit sa fortune ; il a peint des tableaux 
de famille qui sont d'une gr^oide beauté. L'art 
d'embellir, qu'il possédait au suprême degré , son 
pinceau délicat et mignardé, lui valurent les ap-^ 
plaudissemens des grâces, et les homieurs du 
triomphe, dans l'illusion piensongère de la flat- 
terie. 

Se& ouvrages ,. accueillis de son temps avec trans- 
port, jouissent encore de l'es.time publique^ mais 
i^e sont plus classés qu'au troisième ordre de l'école 
do France.. Peu ont passé chez l'étranger j la plu-^- 

" • ' ' '* ■'■ I " ■■ "1 ■■■Il 1 ^ , I i»k 

(i) Monument de la piété d'Anne d'Autriche. 

3 



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( 102 ) 

part ornaient les palais de nos rois , tels que Ver* 
cailles, Trianon, Compiègne, le Louvre (la ga- 
lerie d'Apollon ) et Saint-Cloud. 

La mémoire et les traits dé Pierre Blignard ont 
été consacres à la postérité par les plus s'avans bu- 
rins de l'Europe : en voièi une idée, par quelques 
morceaux de son oeuvre. 

Promethee dérobant le Feu du Ciely excite la 
colère de Jupiter^ premier salon de Versailles, 
Sébast. Antoine. J^ulcain présentant J^énud à Ju^ 
piter et aux Dieux aJJembléj ; second salon de 
Versailles, Ch. Dupuis, sculp. ApoUon dlitrihué 
dej récompenâed aux Sciences et aux Artéy à Ver- 
sailles , Simon Thomassin , sculp. La Vierge, Ven^ 
font Jéjud et le petit daint Jean, Fr. de Poilly, 
sculp. La Vierge et V enfant JéJud qui prend une 
grappe de raiàin, J. L. RouUet, sculp. Le Ma^ 
riage de dainte Catherine, S. de Poilly, sculp. 
La Visitation de la Vierge, J. L. Roullet, sculp* 
Saint Charled Borromée donnant la communion 
aux Pedtiféréd , J. S. de Poilly, sculp'. La Ja- 
loudie et la Didcorde , salon de Saint - Clôud , 
J. Audraïi , sculp. La Pedte d^Égine, coudée par 
la Jaloudie de Junon, qui plane dand led aird, 
G. Audran , sculp. Syrinx pourduipie par le dieu 
Pan, edt reçue par le fUuçe Alphée,^A. Jeaurat, 
sculp. 



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( io3) 

PORTRAITS. 

* Louis XIV en armure à Ventrée y une tente , 
L. Roullet, sculp. 

Catherine Mignarb , comtedde de Feuquière , 
tenant le huéte de Mignard don père, J. Daulle^ 

Le Pelletier, P. Drevetj LouQoié , G. Ede- 
linckj madame de Maintenons Etienne Fîquetj 
laduchedéede Guide, Anï. Masson^'en i684; Ma- 
farin dans un ovale , au bas les armes de France_ 
et de Navarre, Robert Nanteuil, 1660; le pape 
Alexandre VII, N. Pitau j Silva, médecin, G. 
F. Schmidt. Le même a gravé le portrait de P. Mi- 
gnard , d'après H. Bigaud , pour sa réception à 
l'Académie royale de France. 

CARACTâRE DISTÏNCTIF. 

Beaux choix dans Tinventioii, poésie, érudi- 
tion , pensées ingénieuses , actions froides , ex- 
^pressions vagues, dessin mou, coloris clair, frais, 
pinceau suave , touche arrondie. 

Nicolas MiGNARD , dit d*Avignon , frère aîné 
du précédent, né àTroyes en Champagne en 1608, 
•'est également distingué dans Phistoire et le por- 
trait, n a traité avec fratcheur les sujets dans le 
goût erotique , à l'exemple de TAlbane , quil 
Av^t étudié avec soin. Nicolas Mignard est mort 

4 



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' (ro4) 
à Paris , en 1668 , âge d'environ soixante ans. Otl 
remarque qu'il peignait de la main gauche. Noui 
avons dehni le Pjortement ie Croix ^ J, Boulan- 
ger ; la dainte Famille et daiiU Jean, Ant. Mai- 
son, sculp* ; et le portrait de Henri de Lorraine, 
comte d'Harcourt, devenu fameux par la gra* 
vure d'Antoine Masson, morceau coimu sous le 
titre du Cadet à la Perle. 

n a gravé à l'eau-forte sept sujets historiques 
et fabuleux 9 d'après les peintures d^Ann^ Carraci, 
au palais Famèse. 

n semble que l'histoire des peintres français se-« 
rait incomplète , si l'on n'y trouvait point Phi- 
lippe de Champagne, compagnon d'étude et ami 
du Poussin. Les uns le classent dans l'école fla- 
mande, les autres dans l'école française} mais, at- 
taché à cette dernière depuis son enfance , un des 
fondateurs de 1* Académie royale de Peintfire, r ec^ 
teur de cette compagnie jusqu'à sa mort , la na- 
tion française a de justes droits pour revendiquer 
la mémoire d'un homme élevé dans son sein, lors* 
qu'elle a tant contribué àsagloire. 

Champagne , grand peintre , homme sage et 
vertueux, vint au monde à Bruxelles , en i6ô2«^ 
Excellent dans une infinité de parties de la pein->- 
ture, il n'avait qu'un pas à îdlxe pour les^ réunir 
toutes en perfection > si U naturç ne lui ^^l pa% 



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( io5.> • 
refuse le . gév^e de rinvention. Dans les traits 
simples de la vérité , c'est-à-dire dans les sujets 
de peu.de figures^ ou le portrait ^ il est admi- 
rable j rien n'y est négligé pour la séduction ^t 
son cploris est flou-suave et frais ^ son pinceau ec^, 
moelleux y agréable et fini ; mais ses caractères 
sont sans force 9, sans énergie^ et ses situations 
immobiles. Une grande scène de Philippe de^ 
Champagne^ est comme un bon livre qu'il faut 
lire, posément feuillet à feuillet^ pour en tirer 
des jouissances infinies y dont les beautés ravis- 
santes y la richesse des détails y échappent à l'esprit , 
lorsqu'il cherche l'unité de l'ensemble dans le point 
de vue. 

En rapportant qu'il était ainié de Perefixe, 
évêque de Rhodez , considéré du cardinal de Ri-, 
chelieuy. et chéri de la maison de Port -Royal, 
, c'est faire de lui un grand éloge. 

Humble par caractère y Champagne^ vit avec rési- 
gnation Lebrun prendre le timon de la peinture 
dans le moment de sa plus grande force ; il fut même 
un des premiers à applaudir au choix de Louis XIV, 
JC^t artiste , qui jouissait de l'estime univer- 
selle ^ fut généralement reoretté, lorsqu'il mou- 
rut en 1693 (1). 

Ses ouvrages publics | et les plus précieux, àé^, 

{}) On trouYC son nom ^ur lit liste de 1673. 



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( io6 ) 

corent aujoutd'hui le musée Napoléon et la ga- 
lerie du Sénat conservateur j on y voit : . 

Saint AmbroUe, archevêque' de JMilan, en orai- 
son de nuit dans un temple , et saint Gervais et 
saint Prolais qui lui apparaissent^ en lui révé- 
lant le lieu où leurs corps sont inhumés. 

Saint Ambroide'c^i fait transporter, les corps 
de ceis deux saints, de Tendroit où ils opt été trou- 
vés , à la cathédrale de Milan. 

La Cène, soùs les traits du Christ et des Apô- 
tres, représentant, les portraits des principaux so- 
litaires de Port-Royal y parmi lesquels on distingue 
Antoine le Maître , Arnaud d* Andilly , Biaise Pas- 
cal, etc. • 
^ Led jReliffieuJeJ. C*est la fille aînée de P. de 
Champagne , religieuse à Port-Royal , réduite, à 
l'extrémité par une fièvre continué, qui recouvre 
la santé , après s*être mise en prière avec une de 
ses co^lpagnes. ' 

Le Repad chej le PharUien} Jé4uâ en Croix ^ 
la Mère de oouleur; la gravure a publié Jéjud- 
Chridt parlant à la Samaritaine / G. Edelinck ^ 
sculp. } Moide avec led tabled ded dix Commande-- 
mend , gravé par Nanteuil et Edelinck) VAnge 
du Seigneur apparaît en donge à daint Jodeph ; 
P. Lombars, sculp. Saint Bruno , prodtemé apec 
ded confrèredf adredde ded prièred au Chridt dand 
led nued; N. Pitau, aculp. 



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(ï07) 
■pÔRtAxitS. 

< 

Philippe ie Champa^pfie^ pont par Im-mâme ; 
G. Edelinçk, ea 1676. Antoine Armani, VJlhtiwtké 
Charled i^é Benoue, conseiller de grand^hambre; 
Nanteuil, sculp. LéônBmUhillier, comte de Cha* 
yîgny, se(^étâii*e d'état^ Qem^, HenriDupie^iJ Se 
Guénégaui^ méà^mf iienté Latôur i*Auaejyne 
en cuirasse^ idem. Henri d^ Orléans y duc de Lon^ 
gueviUe et d'Estourvillc , prince souverain de 
Neufchâtel. Ferdinand de NeufoiUe , évêque de 
Chartres^ idem. Pompone de Bellièi^rèj preimer 
présidei^ty idem. Armand DupleJdid, cardinal de 
Richelieu^ idein. Michel Letellier, nûnistte et se- 
crétaire d*état^ idem. Vincent Foiture, homme 
de lettres^ de rAcadémie;firançaise^ idem. 

CARACTERE DISTINCTÏF. 

Ckoix noble y imitation fidèle y ordoilnance et 
disposition faibles ; actions y expressions inchoa- 
tives î pinceau suave y coloris vigouteux y trans- 
parent (i). 



(x) Vente de M. de Julienne , no. 137 du catalogue : 

Notre-Seigneur à table avec ses disciples ^ hauteur ^ 

deux pieds trois pouces } largeur y quatre pieds sept 

pouces. 400 Ht. 

Le mêfnef à la vente du prince de Conti, aSço liv. 



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( io8 ) 
Jean-Baptiste Champ agnb j élève et nereu An 
précédent, naquit à Bruxelles en 1657, et mou- 
rut pro^sseur de r Académie en i6ç3* H a'peint 
dans le style et la manière de Philippe de Cham- 
pagne; et quoique lui étant d^ beaucoup infé- 
rieur, il a laissé quelques ouvrages qu'on estime. 
B. Pitau a gravé d'après lui la Vierge ,\V Enfant 
Jééué , Jainte Anne et daint Jean, sujets en 
demi-figures; 

S IV. 

Quelqu'un a dit : La modestie est au mérite 
ce que les ombres sont aux figures dans un ta-^ 
bleau. Elle lui donne de la force et du reli^; mais 
on est fondé, d'après l'expérience, à croire que 
l'excès en est nuisible. C'est ainsi que pensait 
Montaigne j car il dit quelque part : Quand an 
de raçale, trop coupent on voiuf prend au mot. 
11 ajoute^ : Si je me dembloU bon et <ùigey je 
Ventonneroid à pleine tedte. Dire moinJ de doy 
qu^il n^y en a, c/edt dottide, non modedtie : de 
payer de m4}ind qu'on ne vaut, c'edt ladcheté et 
pudillanimité , delon Aridtote. La société pi^éconise 
en effet la modestie ; mais il lui arrive assez ra^ 
rement de récompenser celui dont elle honore les 
talens} et l'homme modeste , si j'ose le dire , n'^est 
que trop souvent victime de cette vertu. Nous 
en trouverons une preuve dans Louis T£$tbi;.in ^ 



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, ( io9 ) 

né à Paris en i6i5. Cet artiste timide^ dont lé 
mérite fut constamment en butte à' Tenvie et à 
)a jalousie^ asse^ usage pour ne jamais défier 6è$ 
rivaux ^ et pour fuir les grands et les riches plu- 
tôt que. de s'en plaindre , eût été oublié , sans 
les secours généreux de Lebrun ^ qui veillait sans 
cesse aux succès des talens distingués. Le plus 
beau tableau sorti des mains du modeste Tes- 
telin j est la Rédurrection de Tabithe par Jaiht 
Pierre : il fit tant de sensation ^ qu'on en attri* 
buait la conduite à Lebrun. On cite encore la 
Flagellatian de Paul et he Silaj. Ces deux ta- 
bleaux décoraient autrefois l'église de Notre-Dame. 
.Un troisième tableau ^ représentant daint LoùU 
aui pande un malade au milieu ded princed de da 
cour, décorait l'autel d'une des salles^ de la Cha- 
rité (i). G. Audran a gravé d'après lui : le Tempdf 
chaddant V Ignorance , découvre la vérité de hs^ 
Peinture. Testelin a gravé à l'eau -forte quatre 
pièces dé Jeux dŒnfanty d'après ses propres des- 
sins; V Union, la Félicité céledte et terredtre , 
la Fidélité , la. Fraude découverte. 

CARACTiRE ^ISTINCTIF. 

Grand style 9 uniformité dans les masses ^ dessin 



(i) A Paris | rue des SaintSrPères. 



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^ IIO ) 

régulier , proportions loucdes j couleurs locales 
bieu entendues; pinceau léger ^ moelleux; effet 
g^ëral sAiivant ;le mode de Lebrun. 

Thomas Blanc^et ^ né à Paris en 1 6 ly^ étudia 
•d'abord la sculpture ^ que dui fit abandonner la 
£ûblesse de son tempérament. S'étant rendu très- 
Jeune en Italie ^ il confia le -soin de ses études 
à Talgarde André Sacchi. Le Poussin , qu'il visi- 
tdit -souvent ^ l'aida de ses conseils ; et il fit des 
progrès étonnans en trés-*peu de temps. De retour 
en France , il s'arrêta à Lyon , où on le retint 
-pour peindre les plstfonds de THôtel-de- Ville. 
Il y a représenté un mélange d'histoire et d'al- 
légories , qui caractérise la Justice et éeâ attr\r> 
iutioruf. A J^aris il a pemt , pour la Cathédrale > 
i€ MapUdement de daiM Philippe^ aprèd le bap^ 
éê^àe ^Œuhiique-de la reine de CaTidoc^. Blan- 
•chet a composé la Thède de Philoéophiè , éou^ 
*tenue par Françoid d*Alhyny , daud l' invocation 
de ddiM FrçLnçoid de Paule^.etla 'ïï^hède de Phî^ * 
'ladophie doutenue par led 4roid princed palatind du 
Rhin. Ces deux pièces sont gravées par J.-J. Thour- 
neyser. Nous avons encore de ce peintre le fron- 
tispice allégorique de la Bilancia Politica, del 
Boccalini , et le portrait d\n magidtrat , avec 
des attributs allégoriques gravés par le même , 
ainsi que \e portrait de Charrier^ gravé par Antoine 
Masson, 



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On JxonTe de Tesprit et du goût dans les ou- 
vrages de cet artiste : son coloris est vigoureux^ 
mais son ^tyle est faible et de petite manière. 

Verdier , Houasse , Audran^ tous trois élève» 
de Lebrun y et ses coopérateurs , montrent danjl 
leurs ouvrages plus de flexibilité dans l'esprit que 
d'invention. Entièrement voués à leur maître^ 
ils s'attachèrent plus à imiter sa manière qu'à 
s'en faire une particulière , et ne purent jamais 
s'a£francliir de cette espèce d'esclavage que l'on ' 
trouve dans leurs productions. - 

Claude, Aubrak > né à Lyon en lâSp y £it un 
de^ trois en qui Lebrun reconnut jilus de capa- 
iité 'y aussi l'employa - t - il dans les BatailleJ 
y Alexandre, m a peint ^ pour Notre-Dame et la 
Chartreuse de Paris ^ le Miracle deJ cinq paina.} 
B* Audran^ sculp. j et la Déjcollation de daint 
Jean. En 1^84 il iut élu académicien y -sur l^ Ins- 
titution de VEucharidtie; tableau^assez médiocre. 
•En 1681 il fut reçu professeur , et en a684 il 
mourut^ âgé de quarante-trois ans. Le style de 
son maître y qui faisait la passion du temps y a 
singulièrement contribué à sa réputation : cette 
disposition dans le goût fit également celles de 
Houasse et de Verdier, 

René- Antoine HotiASSE, né à Paris en x6^5 y 
fut élu à F Académie en 1673, sur Hercule corn" 



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(112) 

battant V Hydre iaru kd maraU de Lente. En 
1699 , le roi le nomma directeur de F Académie de 
Rome y où il demeura cin<j ans. U se rendit en^ 
suite à la cour d'Espagne j où il a fait beaucoup 
de grands ouvrages , et mourut/à Paris , trésorier 
de TAcadémie Royale, en 1707 , dans la soixante^- 
clnquième année de son âge. Houasse a peint les 
plafonds des salons de Y énus et de T Abondance , 
à Versailles, ainsi que plusieurs sujets des Meta» 
morpboses à Triiailon. 

François Verdieb., né à Paris en 1691 , fut 
le meilleur des trois , et l'un des élèves de Lebrun 
qui a le plus approcbé de sa manière. L'illustre 
peintre lui donna sa nièce e^ mariage , et le fit 
recevoir à l'Académie avec une distinction par- 
ticulière. Verdier mourut professeur en 1780 , âgé 
de trente-neuf ans , avec les honneurs d'une cé- 
lébrité bien tombée de nos jours. Cet artiste a 
laissé ime quantité prodigieuse de dessins , et 
quelques tableaux à Trianon, qui prouvent* un 
génie abondant , facile, et une belle érudition de 
l'histoire sacrée et profane. On rencontre dans le 
nombre de ses études , quelques figures dessinées 
jdans un bon caractère , lesquelles font connaître 
qu'il dut être un excellent professeur pour l'en- 
seignement des élèves. On a gravé, d'après Ver- 
dier, vîngt-huit sujets àeVHiéioirc deSanuon. 



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CARACTÉRB DISTINCTIF DE CES TROIS ARTISTES» 

Compositions y dispositions , style , coloris , 
dessin suivant le mode de Lebnm , mais dégé- 
néré en profusion , affectation et lourdeur. 

Dans le troisième ordre des bons artistes de 
jce tenips , on trouve Nicolas Loir , né à Paris 
en 162.4 y ^* mort dans la même ville en 1679. 
Quoiqu'élève du Bourdon , il ne prit rien de son 
jnaître , et se fraya une route particulière et ori- 
ginale en Italie , où il se rendit en 1637. Ses 
ouvrages décèlent partout l'homme érudit et la 
connaissance de toutes les parties qui tendent à 
la perfection de Tart qu'il a exercé j il ne lui 
manqua , pour les faire valoir , qu'un peu plus 
d'ame et de pathétique. L'allégorie, la perspec-» 
tive, l'architecture, ornaient se^ compositions ; on 
y admirait l'étude du raccourci dans les plafonds, 
tet les convenances dans le costume ; deux points 
constitutifs de l'art, où l'on reconnaît le peintre 
savant et lettré. Le premier tableau qui à fait 
sa réputation en Italie , est Dariuà qui viéite le 
tombeau de Sémiramid. A son retour en France y 
.il fut élu académicien, en i663, sur un tableau 
représentant led Progr^d de la Peinture et de la 
Sculpture douj le règne de JLouid XIK. Son plus 

H 



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( lu ) 

bel ouvrage est Cléobu et Biton traînant le char 
ie leur mère , prêtreéée de Junon , juéqu^au 
temple de la déedde. Le peintre en a fait une eau- 
forte. On voyait autrefois ^ de Loir, dans Féglisç 
de Saint -Barthélémy, à Paris, Notre -Seigneur 
ûui met un anneau au doigt de dainte Catherin ; 
et à Notre-Dame , doint Paul devant le condul 
Sergioé, ai>eugiant un Magicien. BaHS les ap- 
partemens du xm , à Saint-Germain-'eBi-Laye, il 
a peint Deux F&mmeé tenant une couronne de 
laurier^ et Flore entourée ied Amxmrd. J. Bou- 
langer a gravé TSijrf^^tornu/ndê^ midererenobid. La 
Vierge et V^nfdnt Jédud adoré par le petit 
^aint Jean; deux autres Sainted Familled ^ sont 
gravés par Alexis Loir, frère du pemtre ; et Nicolas 
Loir lui-même a gravé, d'après ses propres com- 
positions, douje petitd dujetd de Vierge , et deux 
grandd Paydaged. 

Loir s'est attaché , à Rome , à copier le Pousr 
sîn , et quelques-unes de ses copies sont si excel- 
lentes, qu'on les a quelquefois prises pour les 
originaux. Tel est le tableau du Jugement de 
Salom^n , au Musée Napoléon , qui porte son 
faire j deux superbes copies , le Veau d^or et le 
Pa^dage de la mer Rouge , que j'ai rapportées 
d'Auvergne, et qui sont passées en Allemagne. 



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( "5 ) 

CA^ACTÂRE DISTINCTlF. 

Erudition y convenances, dessin vrai, faiblesse 
dans les contours j affectation dans le style j ca-^ 
ractères de tête maniérés, draperies lourdes^ 
coloris agréable. 

Paris GoRKEiLLE, né à Orléans «n i6o3, et 
mort à Paris en 1664 ^ ^t père de deux artistes, 
distingués. Poilly a^ gravé d'après lui daint Paul 
et 4aint Barnabe refusant le Sax:ripee 3e la villf 
^e l/jfétre. Les ouvrages de Paris portent un très«- 
bon caractère , et un goût qui rappelle le modci 
antique : on y désirerait un peu plus d'intelligence 
da cLsdr^obscur. 

Son fils aîné, Michel Corneille (1), né à 
râris en 1642, et mort dans la même ville en 
1708, âgé de soixante-six ans, doit être placé 
au rang des grands peintres de la France. On 
trouve son nom sur la liste de 1673. Il fut xm dés 
anciens fondateurs de l'Académie royale de Pein- 
ture : ses tableaux se voyaient autrefois dans 
plusieurs églises de Pâri^j la plupart ont été 
perdus pendant les troubles. Les plus remarquables 

(1) Ou M. A, Corneille ; c'est ainsi que se trouve 
signée la pièce représentant le Martyre xlé saint André , 
gr^vë par l'auteur. 

Ha 



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(ii6) 

sont te Maddacre iej Innocend ; daint Antoine dâ"^ 
Padoue et daint Françoid d^Addide / la p^ocation 
èe daint Pierre et de daint Andr^; Dieu parlant 
à Mo'ide iand le buiddon ardent, gravé par lui- 
même} Cléopâire prenant Vadpic ^ un panier de 
fruit (jue luiprédenteune paydanne ^ideia j Mercure 
annonçant la Paix aux Mudèd , plafond du salon 
de la Reine j Cochin , sculp. Pénélope occupée 
au milieu ded femmed de dd maidon , idem j Ad-- 
padie didputant au milieu ded Philodophed de la 
Grèce, idemj Énée daubant d a famille de l'em-^ 
bradement de Troie ^ Moitte, scùlp. La Préden-- 
tation au Temple ^ i. Mariette, sculp. j et Ax 
f^iditation, P, Daret, sculp» 

La chapelle de Saint-Grégoire y aux Invalides j 
est ornée de six tableaux de sa main , représen- 
tant les actions les plus éclatantes de la vie de 
ce docteur de l'Eglise ï le sixième a été entière- 
ment restauré p^r Doyen , peintre français ac- 
tuellement en Russie. 

On pourrait encore citer les plafonds qu'il a 
peints , tant à Versailles que dans d'autres mai-^ 
sons royales* 

Corneille montre partout des pensées nobles , 
élevées , quoiqu'un peu agreste dans le style , le 
choix et l'expression. Savant dans la perspective, 
il sut ouvrir , percei?, approfondir la scène , mé- 
nager avec art les espaces nuisibles à l'intérêt des 



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(117) 
g^upes et. au caractère imposant qu'ils' doirent 
conserver dans les sujets héroïques. Cette con- 
naissance y appuyée du clair-obscur , dont il avait 
une parfaite intelligence , aide à faire supporter 
son coloris , qui annonce la timidité d'un pinceau 
peu familier avec les couleurs* amies et les cou- 
leurs :ennemies. Corneille avait beaucoup étudié 
les Çarracbe j il s'est quelquefois élevé à la hau- 
teur de jses modèles. Sa mémoire était tellement 
empreinte du style de ces fameux fondateurs de 
l'école lombarde 9 qu*il s'amusait souvent à co- 
pier leurs dessins avec tant de perfection, qu'un 
grand nombre de ces copies sont répandues parmi 
les curieux! pour les orignaux. 

GARACTàR:^ PISTINCTIF, 

t 

Style grave, expressions vives, attitudes no~ 
blés, draperies suivant le mode antique, dessin 
fier, savante perspective, coloris médiocre. 

Jean-Baptiste Corneille , son frère puîné , na- 
quit à Paris en 1646, et mourut dans la même 
ville en lôpS. 

Nous avons dfe ce dernier xJédud- Chriâtapparaid- 
&ant à daint Ftançoid et à dainte Thérède ; VAnge 
garbien coiùuidant FevifcLnce , grave par J. Ma-% 
riette; et daint Jean de la Croix ^ dont le tableau 
était autrefois aux Carmes Déchaussés, à Paris< 

3 



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(ii8) 

Jatqueé Cotràrois^ appelé commuiïéifteftf lé 
Bourgiûgiion , vint au monde ca 1621. Errant 
dans les armées^ il gravait dans son esprit le^ 
sièges, les batailles et le» escarmouches. Cotiduit 
par la nature à ce genre de composition , il chèr-« 
chait toutes les occasions de s'y livrer. Long-temps 
il promena son émulation sans se fixer ftii senti- 
ment particulier qui le sollicitait. U s'essa ja dans 
plusieurs villes <ïltalie; l'école de Florence excita 
ses désirs , mais Rome termina ses courses ; et la 
bataille de Constantin , paf Jules Romain y fut lé 
flambeau qui Téclaira dans la route de la gloire 
qu'il s'est acquise. Cet artiste, né à Saint-Hy^- 
polite dans la Franche-Comté, en 162I, prit l'ha- 
bit de jésuite sur la fin de ses jours , et mourut à 
Rome en 1676, âgé de cinquante-cinq ans. 

A« Clouwet a gravé d'après lui , im Combat 3^ 
Cavalerie ^ et Chatelin, la Vue y une Tour carrée 
au bori y une rivière; paysage. 

BounouïGNON sera toujours regardé comme un 
grand peintre de batailles. Sous les auspices du 
Guide, il a fait quelques tableaux d'histoire; mai» 
en cela il est inférieur à lui - même. Son génie 
animé de la fureur des combats aimait mieux tra* 
cer le choc des escadrons , la fougue , l'élan rapide 
des chevaux, leur chute et les derniers soupirs des 
victimes du carnage. Avec un style mâle et un co- 



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( ^19 > 
loris plei^ de feu, il faisait encore ressortir Phor- 
reur d'une mêlée y par de$ expressions fortes et 
vigoureuses , et des attitudes pleines d'action et 
de vie. Sa touche, variée selon la nature des ob- 
jets, fait illusion; et son dessin léger y spirituel > 
n'est pas dénué de caractère. 

CAKAGTÈEE DISTINCTIF. 

Génie ardent , actions violentes plus générale- 
ment, touche large et spirituelle, coloris vigou- 
reux, empâté et transparent 3 contraste brusque 
du clair au brun j effet éclatant , harmonieux par- 
tout. 

Quoique Bourguignon se fût fixé en Italie , ses 
talens ne furent point perdus pour la France : Par- 
rocel suivit ses traces dans cette contrée pour en 
enrichir sa patrie. 

Joseph Parrockx , né à Brignole en Provence^ 
en 1648 , égala le Bourguignon dans les batailles : 
il le surpassa même dans Taction. Si le costume 
bizarre de son temps ne gâtait point ses tableaux^ 
on pourrait les offrir à l'étude comme de grands 
modèles à imiter. A son retour d*Italie ,. il trouva 
pour rival Vendermeulen^ que Lebrun employait 
dans les travaux pour le roi 5 cette concurrence 
pensa le perdre. Dégoûté par Tintrigue Aes ja- 
loux^ il songeait à fuir sa patrie > lorsque soa 

4 



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( 120 ) 

mérite commença à se faire comiaître ^ malgré 
les pièges que lui tendait Tenvie. Le monarque 
l'aperçut : ce prince avait un coup d'œil si juste^ 
qu'aucun talent ne pouvait lui iéchapper. Le mi- 
nistre reçut des ordres à l'avantage de Parrocel ^ 
et l'artiste fit des tableaux admirables. 

Ses compositions^ avec une belle ordonnance ^ 
ne s'écartent jamais de la vérité. Il se plaisait^ 
'Co^u^e son maître ^ à tracer les fureurs de la 
guerre ; mais dans l'ardeur des combattans, toutes 
ses pensées , ses situations sont tourmentées sans 
invraisemblance , et la raison s'y trouve toujours 
à côté du sentiment. L'expression était son unique 
objet; de ce côté il surpassait .encore, le Bourgui- 
gnon^ et il le savait bien; car quand il en par- 
lait, il disait que ce peintrei ne datait paj tuer don, 
homme, 

Parrocel joignait à ses talens en peinture, l'amour 
des belles lettres. Ses <?onnaissances littéraires lui 
inspirèrent l'envie d'être poète. Oh ! combien la 
folie de vouloir chanter sur tous les tons fait im& 
mauvaise musique ! dit un grapd modèle de son 
temps (i). Cette leçon lui fi,t reprendre sa palette,, 
qu'il ne quitta qu'à sa mort, arrivée en 1704- 

Nous avons le portrait de Charles Parrocel ^ 
peiAt par lui-même, et gravé par G. F. Schmidt^ 

(0 Madame de Sëvigné^ 



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- Lès pièces <Jui ont été gratées d'après Joseph' 
Parrocel , sont : Aurora, V Armée de prépare à 
marcher; Méridien ^ V Armée fait halte; Vedpery 
Bataille i Nox, Champ de Bataille; VAn^e parle 
à JMpnoah prodtemé; DaQib présente à Saul la. 
tête et Vépée de Goliath, etc. 

CARACTÈRE DISTINCTIF. 

Génie brûlant y expressions fortes , dessin cor- 
rect, attitudes vraies, coloris chaud, vigoureux; 
clair-obscur parfait. 

Il a laissé deux jQls qui appartiennent au dix- 
huitième siècle, 

s V, 

Les beaux arts encouragés et florissans fir^it 
naître des familles de peintres. Les plus renom- 
mées, après celle de Stella, dont j'ai parlé plus 
haut^ furent : les Halle, les Coypel, les Boul- 
longne et les Detroy j celle des Coypel en a fourni 
quatre. 

Dès qu'elles influencèrent l'instruction publi- 
que , il se fit une révolution très-sensible dans le 
goût j ou plutôt il fut si partagé, qu*il est difficile 
d'en donner une idée bien exacte. 

La jalousie des nations étrangères contre Técole 
française , surtout des Italiens, IHgnorance de l'an- 
tique , et la passion du théâtre , furent les germes 
de cette décadence du grand goût, que l'on verra 



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( ÏM ) 

toujours descendre jusque ^ers la fin du dix-IiuU 
tiéme siècle. Le tliéâlare ^ qui donnait une si grande 
impulsion à la nation entlàre ^ produisit un effet 
contraire sur les beaux arts. D paraîtra peut-être 
étonnant que ^ dans le temps même que Corneille 
et Racine plaçaient sut la scène le Sénat Romain^ 
ce spectacle y aussi noble qu'imposant y devenu 
Fécole des premiers hommes de Tétat , de l*élo^ 
quence du barreau y et même de la chaire y n'ait 
été que nuisible aux artistes. Cependant si Ton 
fait attention au costume des acteurs du temps , 
qui figuraient les anciens peuples en habit de cour, 
•t aux anachronismes sans nombre dans les acces- 
soires et décorations 9 on sentira Teffet d'une pan- 
tomime fausse 9 étouffer^ pour les arts d'imitation, 
la force de l'expression qui devait résulter de la 
vigueur des pensées sublimes dont retentissait la 
scène française. Nous trouvons ^ pour ainsi dire, 
le type de toutes ces inconvenances dans nos pein- 
tres d'histoire de cette époque. 

Antoine Coypbl, avec beaucoup d'instruction , 
se laissa entraîner comme bien d'autres. Cet ar- 
tiste s'attacha particulièrement à l'histoire. On 
trouvait de l'invention y de la magnificence dans 
ses compositions , quoiqu'à une distance énorme 
des traits énergiques qui animent les expressions 
sublimes de l'idéal. Ses modèles > toujours trop 



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près àt nùà mèeùrs y ont £ut &é^ pât toi ôbder^ 
yateur judicieux , <|He cet ftttiste &t uâ des fte^ 
tmers qui introdtdsit de» physionomies Srânçaîses 
pour reprëséètet des personnages grecs et ro- 
mains. Vît Italien 9 spectateur dWe de ses corn*-- 
positions , dôùt il avait emprunté le stijêt d'Ho-« 
mèrgy ent&LÎsàit k desôti^tioifl eâ disant : Mùn^iéut 
uicJulle, moTuieur Agamemnorii, 

En 1681 9 il fut reçu à T Académie 9 sur un ta* 
bleau représentant Louid XI J^ifuiâê repose (^ané 
le ^ein ie. la Gloire aprèd la Paix de Nimèffue, 
Il fut professeur en I707, et directeur en 1714- 

Ses principaux ouvrages iont : Notre Seigneur 
iand le Temple açec led Ùocteurd } t^Ad<iomption 
ie la Vienfe^ la Oueriéon de V Aveugle de Jéri- 
cho; et plusieurs sujets de ^Ecriture sainte ^ exé- 
cutés en tapisseries , tels qv^Athalie^ Jephte, Su" 
janne^ le Jugement de Salomon^ VÉ^anouiédem^nt 
d^ Edifier^ Tobie^ Jacob y^ tàithan et autres; il^- 
becca recelant led prédetU du der^iteur d'Abra- 
ham} P. Brevet 9 sculp. Vérmd dut led JEaux f 
L. Desplaces ) sCulp* Là Véiité enleoée par le 
Tempd , et la Sagédde et led Ficéd prééipitédf 
idem. Le Père Etemel pcwltmt â Adatn et Ei^ 
aprèd leiir péché j P. Drevet, sculpè 

Il a laissé ded Préceptèd dut dùn arty mid en verd^ 
et qu^il a adressés à son filsj ils ont eu râjf>proba-^ 
tion de l'Académie royale 0t des meilleurs poètes 



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(124) 

de son temps, tels que Boileau, La Fpntaine et B.a« 
cine , avec lesquels il était intimement lié. 
, ,Un ouyrage qui rendra toujours sa* mémoire 
chère aux Français , est Tliistoire métallique de 
Louis XIV , qu'il fit pour T Académie des Ins- 
criptions et Belles-Lettres dpnt il fut associé. An- 
toine Coypel termina sa,' vie en 1722^ âgé de: 
soixante et un an. 

CARACTERE DISTINCTIF. 

4 

Génie poétique , abondant j distribution scéni-^ 
que y expressions équivoques , attitudes guin- 
dées , actions préparées , dessin et touche manié- 
rés, mélange bizarre de l'antique et du moderne ^. 
anachronisme dans le costume et accessoire , co- 
loris haut et harmonieux. 

L'influence de ses successeurs n'en a pas moins 
été nuisible aux progrès des beaux arts. 

Noël Coypel, père d'Antoine, né à Paris en 1628^ 
et mort dans la même ville en 1707, âgé de soixante- 
dix-neuf ans, s'était déjà Illustré par une quantité 
prodigieuse de tableaux de chevalet et de travaux 
pour la décoration des maisons royales. Sa récep- 
tion à l'Académie date de 1668. C'est à lui que 
Ton doit le lustre de l'Académie de France à Rome. 
Lorsqu'il en fut nonuné directeur , il la logea dans 
un palais, et en posa les statuts , qui ont toujoura 



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été observés depuis. Quelques-uns de ses travaux 
publics sont : led Peinture J à fredijue, aii-^JJU^ 
du maître*autel i^d IiiQalïèed ^ et le Martyre de 
daintJacqued le Majeur^ la Trinité et VAddomp^ 
tion de la Vierge ^ la Samaritaine y et plusietprs 
autres disperses dans diflférentes églises de Paris ^ 
avant les troubles qui les ont fait disparaître. 

G. Duchange a gravé dVprès Noël : Solon ayant 
donné ded loid aux Athéniend y leur en explique 
^le d end ; .V empereur Trajan donnant audience et 
rendant Judtice à toud ded Sujetd y Ptolomée Phi-^ 
ladelphe , roi d^ Egypte , donnant la liberté aux 
Juifd^ V empereur Alexandre Séçère faidant did^ 
tribuer du blé au peuple de Rome : quatre mor- 
ceaux dignes d'éloge et des plus grands maîtres. 

La famille des Boullongne a fourni cinq peintres. 

Bon BouLLONGNE'fiit le protée de cette famille j 
peu d'artistes ont été plus laborieux que lui. Les 
études qu'il fit à Rome y devancèrent sa réputa- 
tion en France , et lui méritèrent, du fameux Le- 
brun, l'avantage d'être employé aux travaux du 
palais de Versailles. Il a peint dans la chapelle , 
neuf petits plafonds, et plusieurs sujets de la fable 
dan» les appartemens. 

En 1677, il fut reçu à l'Académie, sur le Com- 
bat d^ Hercule contre led Centaured, Les ouvrages 
de son meilleur temps sont : la Coupole ded In- 



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< 1^6 ) 
i^Uèeé ; la Chapelle de daint Jérôme ; celle iè 
francien Coincent de l^^^di^ff^fftion (i) ; la Rédur- 
reçifon du LçLjçire > at^Lt^^fois dans Iç chœur dei 
ChartTi^U^ ; JédyJ guéry^^nt' le4 Malades au bor^ 
ftç la Piscine^ Jjask^oisy â<?ulp. ; VAnnoncia^Hi. 
^é la Vierge , F. Ch^eâui. } et ^m^ S^mte FanUlle^ 
grayée par lui-nlêmie. 

Xieçcom{H>si)ion9 de 3pA SiouUoii^e annonceiit 
le génie de Ti^veiiti^ïi ,:et déyeloppeut , sous les apV 
parences d'iise oodileur forte et brUlante, ^souvent 
un grand parti ^ solide d'effet et d'exécution, au^ 
c^uel ne répond pa$ le deswi ^ presque toujours 
sans cai!:aotère. 

Qu^ques auteurs ont avaneéqueses tableaux rap 
peUentlanianièreexBjCteduDoniini<|uin. D'abord^ 
qu'esti-ce qu'on entend par la manière de ce grand 
peintre? G'est une soHdité de réflexion , un assem- 
blage Ae pensées justes , profondes , une éléyatlon 
d'esprit et une force d'expressicm qui le placent ai^ 
£ute de la gloire des beaux arts. Or, la réputation 
de Bon Boullbngne, étajée de qualités aussi es- 
sentielles par se» apologistes , est bien déchue ; on 
ne la place, tout au plus, qu'au troisième rang 
parmi celles des plus ex;cdAens peintres de son 
siècle. Cette comparaison choquante doit être re- 

(i) Rue SainUHonoré, 



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< ^7 ) 
levée comm^ une erreur qui, tôt ou tard^ peut 
4tre nuisible au gaût et à Téducation de$ artistes. 

On aperçoit cependant dans les ouvrages de ce 
«peintre , une certaine naïveté bien voisine de la 
grâce ; l^ureuse disposition qu'il avait apportée 
en naissant, qm se trouve gâtée par des airs de 
tête , une manière de draper qui rappelfe trop le 
costume et le& usager de àon temps, et qui, dans * 
certains sujets qu'il a traités, soit de Tlûstoire^ 
^it de Jst fable , donne Tidée qu'on peut se faire 
des vietu portraits du siècle de Louis XIV . Comme 
îl ne faisait rien que d'après nature , l'air de vé- 
rité qui intéresse d^s ses meilleures produc- 
tions , joijnt à .un pinceau tendre , moelleux , 
dut lui obtenir des succès, danji un temps o.ù l'on 
s'éloignait à grands pas de la ligne savante du 
beau. 

Bon JBouUongne , né à Paris en 1 649 ^ mourut 
dans la même ville , âgé de soixante ans. 

La réputation de Louis de Boullongne, frère 
^tîadet du précédent , n'a pas été moins célèbre, 
îîé à Paris en a 654 > il fit des progrès rapides dans 
là peinture , se perfectionna en Italie , et revint 
-en France, où il fut élu académicien, dur Au" 
qudte ijui fait fermer le Temple de Janud aprèé la 
bataille d^Actium. Il se fit ensuite remarquer par 
un grand nombre d'ouvrages publics, qui luimé- 



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( 1=^8 ) 
lîtèrent la protection de Louis XTV, la Déco fac- 
tion de ded Palaid y la Peinture de la Coupole deé 
Ifwalided , où il a représenté les principaux évé- 
nemens de la vie de saint Augustin. U fut encore 
Iionoré par le monarque du titre de son premier 
peintre , d'une pension, de 10,000 livres , et choisi 
pour continuer les médailles de TAcadémie des 
' Inscriptions et Belles - Lettres , après la mort de 
Coypel. L'Académie l'élut recteur , et ensuite-tK- 
recteur , grade qu'il à conservé jusqu^à sa mort , 
arrivée en 1733? âgé de soixante-dix-neuf ans. 

Louis de BouLLONGNE , père de cette famille y 
naquit à Paris en 1609 , et mourut dans la même 
Ville en 1674. Nous avons de lui : la Décoration 
de daint Paul^ daint Paul à Ephède y chaddant le 
Démon du corpd d^un Poddédé^ gcaré par lui- 
même d'après ses compositions } et le roi David 
jouant de la Harpe ^ gravé par Van-Thulden (1). 

CARACTi:R£ DISTXNCTXF DES BOULLONGNE. 

Composition systématique, érudition nulle, ex- 
pression modérée , dessin rond , touche molle y 
costume de caprice , désordre dans les draperies , 
héros de théâtre , femmes naïves, têtes françaises, 

(1) Voyez les deux demoiselles BouUongne, au chapitre 
des peintres de fleurs, dans la SuUçdes Peintres du 
dix'septième siècle. 



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( 1^9 ) 
^Ont découvert j nez long^ petite bouche, coif^' 
fures à la Maintenon, coloris haut, frais, harmo- 
nieux j pinceau suave et moelleux. 

Daniel Halle , né à Paris , et mort daiis un âge 
très-avancé, en 1674, a peint ^histoire avec dis- 
tinctîoil. On remarquait autrefois de cet artiste: 
^aint Jean iepafit la Porte Latine , à la métro- 
pole de Paris 5 et le Martyre de daint Symphorien, 
à l'Abbaye Saint-Germain. Ce sont les ouvrages 
qui ont fait sa réputation. G. Ëdelinck a gravé, 
d'après Daniel Halle , V Enfant Jédud perçant le 
Dragon de da Croix. 

Claude-Guy Halle, son fils, naquit à Paris 
en i65i , et mourut dans la même ville en 1736. 
H donna pour sa réception à l'Académie , le Ré- 
tabliddement de la religion catholique dand la vUle 
de Stradbourcf y et passa successivement des grades 
de professeur, de recteur, à celui de directeur. 

On trouve au nombre de ses travaux publics : 
la Soumiddion que fit à Louid XIV la ville de 
Gêned^ en 1684^ morceau qui a été exécuté en* 
tapisserie aux Gobelinsj Jédud-Chridt qui chadde 
led Marchandd du Temple^ et V Annonciation ^ 
qu'il fit pour la métropole de Paris. Trois frises 
représentant Minen>e y Apollon et Amphion / 
Çr. Ëdelinck, sculp. Saint Jean de Dieu ^ Cl. Dre- 
vet, sculp. Saint Faudte ^ Martyr edpagnol^ de 

I 



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(l36) 

tiârme^tm^ sculp. S(iint Athanodè étuiiawt leé 
-Pèred^ Jj- Simonireau. Le Serviteur y Abraham 
{donnant dej prédenj à Réheccaf J. Audran^ sculp* 
Le Saint'Edprit dedceiuiuéurled Apotreâ. Ed. Jeau- 
rat^sculp. 

. On entrevoit dans les ouvrages des Halle ^ de 
rinvention , de belles idées , du clair-obscur ^ une 
grande facilité d'exécution, et un coloris gra- 
cieux. N'étant jamais sortis de leur patrie , et 
n'ayant eu sous les yeux d'autres exemples à 
suivre que ceux des peintres les plus célèbres de 
leur école , ils en devinrent presque en tout les 
imitateurs, mais, en général, si lourds et si dé- 
générés , que leur influence fit presque entière-*- 
ment perdre toute espèce d'idée de choix et dô. 
délicatesse. 

n me reste à parler de la famille des Detroy , 
dont la réputation commença par François De- ^ 
troy , né à Toulouse en i645 , élève de son père 
Nicolas Detroy , de qui on ne trouve rien à dire. 

François s'est signalé , dit-on , dans le portrait , 
avec un pinceau flatteur , et l'art (ïe rendre toutes 
les femmes belles. Il a traité aussi l'histoire , et 
fut élu académicien en 1674 > sur Mercure qui 
coupe la tête y Argué. Nous avons son portrait^ 
peint par lui-même, J. B. Poilly, sculp. ; celui 
de Jean Detroy^ S. Vallée, sculp. } le Prince de 
GalUj^ cognojcent mei me , G. Edelinck, scitlp. ; 



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Greffoite GiWett, reUg^eux augusâii, Sï. Dos-î 
«ier , sctilp. } Mejetm en habit de eosfmne , G. Ver^ 
aneulen^ sculp. C'est la célébrité des graveurs qm 
ïénd ces pièces précieuses. 

La réputation de ce peintre j qui a fait les jouis- 
sances des gens du monde , semblé être déplacée 
dans ce long cours de la prospérité de la pemture. 

On yerra quelle fut Tinâuence de son fils et son! 
Son élèrei dans le dix-huitième siècle (i). 

$ VL 

Jean-Baptiste SaKteriie^ né à Magny près do 
I\>ntoise , en i65i ^ fut un des meilleurs rejetons de 
Fécole des BouHongae, Indocile au système aca-"^ 
<lémic[ue ^ sa réputation , pendant sa vie , n'égalai 
jamais son mérite. Au milieu d'une vie philoso- 
phique et modeste j Santerre s'instruisait j il s'at-^ 
tachait avec persévérance aux études de toutes le» 



(0 François Detroy quittait peu les petits appartemens 
de Versailles. Complaisant de mesdames de Maintenon 
et Montespan , il passait sa vie au milieu de cette apa- 
thie mélancolique qui régnait dans la Vieille cour do 
Louis XIV ) à esquisser les jeux héroïques de Penfance 
du monarque, que ces dames brodaient, pour le dis* 
traire dés ressouvenirs du passé et des inquiétudes d* 
Vatenir« 

I a 



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( »32 ) 

parties de son art y sans montrer extérieurement 
d'autres inclinations que le portrait^ dont il fai- 
s^t publiquement sa^ principale occupation 9 lors^ 
que tout-à-coup on vit. sortir de son pinceau des 
objets dignes d'un esprit plus ëlevé. Cette sur- 
prise rappelle à l'imagination son tableau de la 
ChoJte Sujanne^ sur lequel il fut élu académicien 
en 1704 : charmante production , qui offre les 
grâces de Vénus ornées des attraits de l'innocence 
et de la pudeur. Le charme et l'artifice de son 
pinceau portaient la séduction jusque sur les ob- 
jets les plus religieux. On ne pouvait célébrer les 
«aints mystères à l'autel de la chapelle du rcfti à 
Versailles, où se trouvait placée laàainte Thérède 
en TnéditatioTij accompagnée d'un ange qui semble 
lui lancer une flèche ; l'expression et l'action en 
«ont si vives et si pénétrantes , que l'œil et l'esprit 
ne s'en détachaient que difficilement. 

Cet habile homme mourut en 1717, âgé de 
soixante-dix ans ; il ne voulut point laisser après 
lui un recueil d'études précieuses de femmes nues , 
qu'il livra aux flammes. 

Les morceaux les plus estimés de Santerre sont^ 
Ctprès ceux qui viennent d'être cités : une Mabe-- 
leinje, que Louis XIV plaça dans son cabinet avec 
une prédilection singulière, et quelques autre» 
sujets familiers , tels que la Coupeude èe Choux ^ 
leé Femme J qui lisent à la lumière d'une Ckanr- 



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(i33) 

helle^ et autres. Son tableau de ta Chaàte Su^ 
janne est gravé par Garlo Porporati. 

CARACTJÈRB JDISTINCTIF. 

Sansibilitë ^ attitudes moelleuses , dessin régu- 
lier, pinceau flou, coloris clair, tendre et har- 
monieux (i). 

touis Gallochb, élève de Bon Bôullongne, fut 
un très-bon peintre j îi a été reçu à l'Académie 
sur un tableau représentant Hercule* H parvint 
successivement aux premiers gradés , et finit par 
celui de chancelier. 

Après une assez longue carrière , il mourut à 
Paris. 



(i) Vente de M. de Gagny , no. 218 du catalogue : 

Adam et£ye dans le Paradis terrestre } hauteur, sept 
pieds } largeur , cinq pieds cinq pouces. 12)400 lir» 

Même vente p n». 219 du catalogue: 

La Coupeuse de Choux; hauteur, trois pieds trois 
pouces II largeur, deux pieds sept pouces. * 32i51iy« 

he même y vente de M. Poullain, no. 110 du cata- 
logue. ôS^çliv.iga* 

iV. B. Santerre a peint un petit tableau d^Adam et 
Eve, qui lui a servi de guide pour le grand. Il a été 
vendu chez M. Dazincourt , sous le no« 33 du cata-* 
logue. 1400 Ut.; 

3 



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( i34 ) 

Jja TrcLwfyuration hcd Reliques de éamt Au^ 
giuftin, autr^^is dans l'intérieur 4e. la maison des 
Petits-Pères de la place des Victoires, était re- 
gardée comme son meilleur ouvrage. 

§ans s'élever au premier rang^ Galloche s*est 
Fait remarquer par des compositions dont l'or- 
donnance est sage j simple , et un coloris amené 
en vigueur et en lumière , par les belles connais- 
éanqes dm clair--obscur. 

Saint Toqué a donné le portrait de Galloche 
pour sa réception à rAcadémie. 

S VII- 

L'éloge ou l'exagération sans analyse donnent 
rarenient llidée juste qu*on doit se faire des ta- 
lens qui en sont l'objet; : Gharles de Lafossb, dont 
la réputation ne ftit pas une à%s moindres dans ce 
ibiècle, donne matière à l'examiner. H eut la cé- 
lébrité du coloriste, et c'est sons ce point de vue 
qu'il faut l'examiner. 

De Lafosse était véritablement né avec le germe 
et Fœil du talent qui le distingue plus particuUè- 
rement. Il fit à cet égard une si vive sensation sur 
les yeux de ses contemporains , qu*il fut déclaré 
le rival des Wandick, des Rubens et des Titien* 



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(i35) 
D'autres voulaient <ju'il surpassât Paul Véro- 
nèse (i). ^ 

n est bien vrai que ce peintre y dès son bas âge ^ 
avait montré une grande préférence pour les écolea 
florentine et flamande ; qu'il les étudia à Rome ^ 
et même dans Técole de Lebrun ^ où il passa les 
premières années de sa jeunesse. U s^ livra peut-* 
être avec trop d'ardeut j car ^ avec une obéissance 
moins servile y on est tenté de croire qull les eût 
atteint. Il n*eût pas négligé ces moyens secrets 
qui conduisent au coloris essentiellement vrai ; 
ainsi ^ en s'abandonnant à son sentiment propre.» 
il eût pu, à Taide de Tobservation et de la com-» 
paraison , deviner ce 'qu*îl cherchait à pénétrer. 

Ce peintre semble solliciter une admiration plua 
réfléchie dans sa belle intelligence du clair-obscur» 
et dans Tunion des couleurs propres à rendre lea 
effets pittoresques de son ardente imaglnatiop* En 
cela il est vraiment plus original ou jdus lui-4néme 
que du coté de son coloris» qui n'est que l'écorce 
très-épaisse des écoles florentine ^t flamande.. 



(i) Était-ce en inconveoaiice sur te costume^ ou eiL 
force de coloris et d^efFet y que M. Dargens entendais 
mettre en parallèle ces deux artistes? Du cêté du cos- 
tume^ de Lafosse n^a pas eu tout-à-fait les torts de Paul 
Véronèse ) quant à la fierté du pinceau , du coloris , de^ 
l'expression générale ^ Paul Véronèse écrase de Lafosse^ 



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(x36) 

De Lafosse n^avàit point rélévatîon d'ame qtiî 
convient au style sublime , ni le sentiment viF 
dé l'expression. Ce qu'il aurait bien entendu , 
c'est l'ordonnance d'une scène • s'il n'avait affaibli 
la dignité des principaux personnages par une 
surabondance d'objets trop lourdement enchaî- 
nés : mais c'était la manie du temps j il fallait du 
renlplissage pour se soutenir à côté du luxe et du 
génie intarissable de Lebrun. Cette espèce d'es- 
clavage , à laquelle s'assujétissaient volontaire- 
ment les artistes les plus distingués^ se remarque 
dans toutes les productions de la fin du dix-sep- 
tième siècle. 

Quant à son style de dessin et de draperies, il 
est nul dans l'histoire de l'art. Quoi qu'il en soit, 
ce peintre a conservé des droits à l'estime pu- 
blique, et, malgré ses écarts, il laissera toujoursi 
dans l'esprit d'intéressans ressouvenirs. 

Charles de Lafosse a été élu à l'Académie sur 
P Enlèçemeiit de Proderpine (i). Dans la coupole 
des Invalides il a peint daint Louid qui met da cou- 
ronne et don royaume doud la protection de Jédud- 
Chridt, et plusieurs autres plafonds à Versailles, 
Trianon, et même en Angleterre, où il a été ap- 
pelé par mylord Montaigne. Les pièces gravées 
d'après ses compositions sont : Jphigénie en Au-^ 

(i) Ce morceau est gravé par L. S« Lempereur» * 



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( i37 ) 
U?le ^élwrée par Diane ^ Surugue, sculp. jLŒnlèi 
pement y Oritye par Borée^T?, Dupin , sculp. Ênéc 
çuéri par le Dictante} Ch. Simonneau j sculp. 
Cpriolan fléchi par ledFemmed romaines ; H . S .Tho* 
massm^ sculp. 

De Lafosse, ne à Paris en i54o, mourut dans 
la même ville en 1716, âgé de soixante-seize ans. 
G. Duchange a gravé son portrait peint par H. Ri- 
gaud. \ 

CARACrâRE DISTINCTIF. 

Compositions riches , heureuses dispositions dan$ 
les groupes , actions vives sans passions , inconve- 
nances y anachronismes ; proportions courtes , àes^ 
sin mauvais , airs de tête communs , désordre dans 
Tagencement des draperies ^ confusion dans les. 
plis^ pinceau ferme, touche heurtée, coloris ar- 
dent, lumineux, tirant sur le jaune doréj grand 
contrasta dans TefFet harmonieux, dans tout (i)» 

(i) Venté du prince deContî,no. 585 du catalogue: 

Le projet d'un plafond représentant l'Apothéose de la 
Vierge , forme ronde ^ diamètre , deux pieds dix pouces. 

720 liv. 

IjC même jf vente de Boîleau , en 1779 ^ no. 74 du cata- 
logue. 681 lit» 

Vente de M. de la Sive de Jully , no. ^d du catalogue ; 

Xt^Apothéose de saint Louis , esc^uisse terminée du &bm» 



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( x38 ) 
. François Marot et Antoine Pesjie ont été se« 
élèves. 

* François Marot , né à Paris en 1667^ ^* mort 
dans la même ville en X719, a suivi de très-prèa 
la manière de son maître. Notre Seigneur ée fai*-^ 
dtant voir aux trou Marie ^ était regardé comme 
8î>n meilleur ouvrage. Nous avons de lui Kertumne- 
et Pomone^ gravés par F. Chereauj et Acid et Ga^ 
latliée troublé<$ iand leurJ Amourd par lajaioùéie 
de PoUphème y gravé par B*- Audran, On peut dire 
de cet artiste, que le goût et la grâce qu'il avait 
naturellement se trouvent noyés dans un mauvair 
^stême d'exécution qu'il avait emprunté de l'école 
deLafosse. 

Antoine Pesne , neveu de Jean Pesne le célèbre 
graveur , et petit neveu de Lafosse , s'est distin- 
gué dans le portrait. D a été élu à ^Académie^sur 
celui de Veugle. La réputation qu'il avait à Vfe- 
liise, par ses études d'après le Titien et Paul Vé- 
ronèse, le fit connsntre du roi de Prusse, qui le 
nomma soa premier peintre, titre dqnt il fut ho- 



des Invalides , forme ronde; diamètre, cinq pouces. 5oo !.. 
, Vente du prince de Conti | no. S^j du catalogue, i^po !.. 
Vente de Boileau , en 1779 j no, 73 du catalogue. 65o K 
De Lafosse, presque toujours employé aux travaux pu- 
blics , a fait très-peu de tableaux de chevalet. 



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îaoré une seconde Ibis pat le gvând Frédëric. Peiâe 
a fait dans cette cour un grand nombre de por- 
traits , plusieurs tableaux d'histoire et des pla- 
fonds. Il mourut à Berlin ^ après une résidence 
d'environ trente années (i). Nous avons de lui : 
<fon Portrait^ peint par Ini -ïnèine y Frédéric ^ roi 
de PnufJe; le minidtre F. JV^ Borch^ gravés par 
G. F. Schmidtj Latour, peintre de portrait, 
gravé par le même^ Coignard, gravé par Petit. 
Wille a gravé d'après Pesne le Portrait de Fré- 
déric II, roi de Prusse, vu à mi-corps, un cha- 
peau sur la tête. 

Le roi lui disait dans une épître : 

Quel spectacle étonnant vient de frapper mes yeuK ! 
Cher Pesne 9 tqn pinceau t'égale au rang des dieu^u 

« Ce Pesne, s'écrie Voltaire , dans une lettre à 
madame Denis, c'est un homme qu'il ne regarde 

- ■«■ ./ ■'■' I ■ " ' ' !■■■ " ■ " i ' ;i " "j ' ■ ■'■ ■ ■ ' . ; ■' ■■ ■ 

(i) C'est ce mêmç peintre dont parle M. ËrmaU) auteur 
de douze mémoires sur les bévues littéraires j donnés à 
l'Académie de Berlin. Voici le passage qui le concerne , 
extrait des Archives Littéraires : 

<c C'est pour avoir lu mal le nom d'un peintre dans 
le manuscrit des poésies de Frédéric II , que Voltaire 
eut un mouvement d'kumeur après l'avoir pardouru.Il 
imputait à. ce roi pne expression qui n'était pas de lui. 
Jje peintre s'appelait Pesne 4 le roi 9 en écrivant son nom , 
supprimait l'«S; et le nom^ ainsi raccourci par une né- 
fligençt d'éçritorei se changeait en Pêne. 



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( ^4o ) 

|>as^ c'est tin Dieu. Il pourrait bien en être de 
même de moi. » 

Nicolas Veugle ou Vleughbl , dont Pesné a 
fait le portrait pour sa réception à TAcadémie, 
est né à Paris en 1670, et mort à Rome en 1738, 
directeur de la pension des élèves, et chevalier de 
Tordre de Saint -Michel. Il a peint Thistoire en 
petit j ses tableaux ont été estimés pour le coloris 
et les idées ingénieuses, quoic[ue d'un style faible 
et peu noble. Il a peint : la Magnificence de la 
France y allégorie , Thomassîn , sculp. j le Bou^ 
clier y Achille y C. Cochin, sculp.; V Amour in- 
iijcret / Apelle amoureux de Campadpe y L. Su- 
rugiie , sculp. j V Amitié généreuée ; Aleooanbrc 
cédant da maîtredde à Apelle; dainte Gene^ièi^c^ 
gardant led troupeaux ^ Ed. Jeaurat^ sculp. j frère 
Luce y de Larmessin, sculp. ; Thétid plongeant 
donflld Achille dand led eaux du Styx^ £d. Jeau- 
rat, sculp. 

Au milieu de cette décadence , vers laquelle 
nous approchons , il parut un homme qui s'éleva 
seul, et par son propre génie , bien au-dessus de 
ses contemporains. Cet homme extraordinaire est 
Jouvenet , dont les talens s'annoncent par de» 
traits hardis, une grande prdoimance et une faci- 
lité d'exécution qui étonne. 

Jean Jouvenet, fils de Laurent, naquit à 



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(Ht} 

S^ouen en ltf44« Son père commença à faire éclùtô 
les liispositions naturelles qu'il avait apportées en' 
naissant. D se rendit à Paris pour achever son. 
éducation j et , sans avoir vu l'Italie , il s'éleva jus-^ 
qu'à la hauteur des brillantes écoles qui en font la 
gloire. En 1675, l'Académie le reçut dans soi^ 
«ein mt Edtker ieQant jidduérud.^ un des plus 
beaux morceaux de réception dont les salles.de 
cette illustre compagnie étaient décorées. Dans ces 
mêmes salles on voyait de Jouvenet une Dedcentc 
de Croix^ gravée par L. Desplaces (1), maintenaiit. 
au musée Napoléon. C'est avec justice que l'on re- 
garde encore ce tableau comme un- des plus beaux 
de l'école française. La JUadeleine aux pied J îe 
Twtre Seigneur ckej le Pharidien (2) , Jédud-Chridt. 
chaddant led ]\Iarchandd iu ^Temple y la Pèche 
JMiraculeude et la Rédurrection de Lajare sont 
les morceaux qui lui ont assuré ime réputation 
qui traversera les siècles. Ce grand peintre , qui. 
reçut des marques honorables de Louis XIV, mou- 
rut en 1717, âgé de soixante-treize ans. 



(i) Ce tableau j qui était au maître- autel des Capucines 
dé la place Vendôme , a été accordé , à la prière de PAca- 
demie j par le roi 9 eh considrëràtion de Pestime que cette 
«oq^agnie faisait de Pouvrage et de son auteur. 

(a)T3an8 celui-ci Jouvenet s'est peint , avec sa famille ^ 
parmi les spectateurs qui sont sous le portique à ^auclie» , 



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( »4^ ) 

(Quelque temps avant sa mort, il devînt |rai*a 4 
brtique de la main droite ;, et £t de la maia 'gauche 
le Magnificat y qui vient d'être replacé, dans le 
choeur de Notre-Dame , à kt grande satisfaotioit 
des amis des art8« Thcnnassiii a gravé ce mor«^ 
iCeau : «/• Joupenet^ dextrâ paralyticuj ^ jinùtrâ 
pinadt^ tjty» I^s tableaux qui viennent d'être 
cités ontété gravés* En voici encore plusieurs que 
j'ajoute pour la curic^té. Le ChrUt mort au pied: 
de la Croix; tAhoration dej Roit} ia Prédenta^ 
tion au Temple; gravés par A. Loir. V^ému daiuf^ 
led Forge J de f^ulcain; Aéûanax arraché èed braJ^ 
yAïu^rùmaxjue; daint Bruno en prièred; VÈléwi- 
tion en Croix y gravés par Desjdaces; et le Por^ 
irait de Joiwenet^ peint par hii^même , gravé par 
Ant» Trouvain. 

L'esprit et la fécondité du génie y la facilité dana 
l'exécution, scmt, sans contredit , de grands avan^ 
tages; mais, si ces heureuses dispositions ne $ont< 
point fécondées par l'instruction tirée des poëtes^ 
des historiens , des monumens de l'antiquité , en un 
mot, de toutes les sciences spéculatives dont l'ar* 
tiste doit constamment s'environner , elles n'abor- 
dent que les idées communes et les masses exté^ 
rieures. Jouvenet , ému par un sentiment naturel, 
atteignit souvent l'expression de son sujet, sans 
tpucher le cœurf secret qui n'est révélé qu'aux 
âmes tendres ^ qui ne touchent que parce qu^elles 



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té laissent aisëment toucher. Consid^ons-le comme 
un habile homme ^ui saisissait bien tout ce (ju'il 
voyait, et <jui a bien exprimé tout ce qu'il a senti ^ 
mais en qui il manquait la science de la pénétra* 
tiôn , et l'étude bien approfondie de toutes Us 
nuances du cœur humain. Ce qui fixe et attache 
plus particidièrement y et ce qui rend Jouvenet 
original au milieu de ses contemporains y c'est 
l'excellent choix des attitudes, la justesse des ac- 
tions, la fermeté de la touche. et la belle harmo- 
nie qu'il a su répandre sous les accords d'un col- 
lons solide , Trai et bien entendu dans les masse$ 
claires-obscures. Quant à ses draperies , elles sont 
larges et bien jetées ; mais on peut faire quelque 
reproche à son exécution. Il est souvent tombé dani* 
une manière qu'il est dangereux de suivre , et dont 
leâ élèves sortis de son école serviront d'exemplô 
pour en établir la preuve. 

CAKACTiEE DISTINCTIP* 

Esprit élevé , modération , inégalité dans Tex- 
pression; maniéré dans le dessin, original dans le 
style , savant dans le clair-obscur j eflFet grande- 
ment contrasté, coloris chaud, lumineux, trans- 
parent (i). 

(i) A la Tente du prince de Conti^ no. 636 du ca-* 
taïogue : 



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( i44 ) 

Bans ce beau siècle ^ les grâces se réunirent k 
la force pour en éterniser la mémoire. Elisabeth-' 
Sophie Chbron, née à Paris en 1648^ célèbre 
par Tuniversalité de ses connaissances ^ peignit le 
portrait très-ressemblant , d'un bon coloris et d'un 
excellent goût de dessin. Nous ayons de cette fille 
illustre ^ le portrait de madame Dedhoulièreé et 
celmàernademoideUedeScudeH^ gravés par Wille. 
Son extrême facilité à saisir età retenir les traits de 
la physionomie la portaient quçlc[uefois à peindre 
de mémoite ses amis, jusqu'à faire croire qu'elle 
les avait peints d'après nature. Elle a signajié son 
goût pour l'antiquité dans une duite de cornalineé 
dessinées avec toute la pureté possible. Elles ont 
été gravées, et trois le sont de sa main. Elles re- 
présentent la Nuit qui répand éed Papotd ; Bac*- 
çhud et Ariane / Mar4 et Vénuâ. Le reste a été 
gravé par Ursule et Jeanne de la Croix, ses nièces, 
par C. Simoneau , B. Picard , J. Audran , etc. Elle 
a encore gravé une Dedcente de Croix ^ d'après un 
morceau de sculpture en cire coloriée, exécuté par 
un Sicilien nommé 2umbo; un Livre à deàdiner 
en trente -six feuilles, et le fameux tableau de 



^ Le Sacrifice d'IpHîgënie ; hauteur , six pieds j largeur , 

quatre pieds, cintré* i35o liv. 

Le même^ vente de Boileau , en 1779 t »<>• 58 du 

catalogue. 85o liv. 



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( H5 ) 

mainte Cécile^ diaprés Raphaël. Dans les lettres, 
elle a publié une Traduction en verj français de 
pluéieurj Pdaumed , que son frère , Louis Ché- 
ron , orna de figures gravées de sa ïnain j un poëmc^ 
intitulé les Cerueâ renverééeé y <jui lui valut une 
place dans 1* Académie de Padoue, en 1699 > ^^^ 
le nom de la muse Erato 5 et une Traduction de 
VOde latine de l'abbé Boulard, contenant la des- 
cription de TrianoQ. Enfin elle joignit à tous ces 
talens celui de la musique , ce qui fit dire par un 
liommç d'esprit de son temps , que la nature s'était 
méprise dans .mademoiselle Cbéroui ainsi que dans 
madame Dacier , puisque Ton recozmaissait dans 
ces deux illustres femmes les traits- de deux grands 
Lommes» 

Cette intéressante fille y née dans la religion pro- 
testante , fit abjuration à la révocation de l'édit 
-de Nantes» Elle mourut en 171 1 ^ âgée de soixante- 
trois ans ) associée de l'Académie royale de Pein- 
ture. On trouve son nom sur la liste de 1673. Elle 
fut regrettée des savans , d'une foule d'amis et des 
cercles dont elle faisait les délices et l'ornement. 

L'abbé Bosquillon a fait ce quatrain pour mettre 
BU bas de son portrait : 

De deux talens exf[uis Uassemblage nouveau 
Rendra toujours Chéron Pornement de la France \ 
Bien ne peut de sa plume égaler Texcellence^ - 
Que la grâce de son pmceau* 



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( x46,) 

' Louis Ch£R017 y frère puîné d'Elisabeth Sophie ^ 
n'ayant point voulu faire abjuration y se retira de 
r Académie y et mourut à Londres en 1^23 y à 
Fâge de soixante-trois ans. L'amour de Tantique^ 
en Italie , lui avait donné un dessin pur^ correct^ 
qu'il pratiqua sans goût; il ne fut pas plus heu- 
reux du côté du coloris y ordinairement sale^ gris 
et sans harmonie. 

Dupuis a gravé d'après sa composition : un^ 
Nymphe endormie , iécouQerte par deJ Fauned f- 
daint Pierre guériddant led Boiteux à la porte du 
Temple} Ananie et Saphire punid de m^ort, et 
V Eunuque haptidé par daint Philippe j composes 
et gravés par lui-même. On voyait autrefois à lamé- 
tropole de Paris , Herodiade tenant la Tête de daint 
Jean, et le Prophète AgahuJ de (font daint PauL 

François DfiSPOfiTBS ^ né au village de Chana- 
pigneule en Champagne^ en 1661 , et mort àParjs 
en 1743, s'est fait une grande réputation à peindre 
les animaux; il réussissait aussi dans le portrait^ 
les? fleurs et les fruits. En Pologne^ il a peint Içs 
portraits du roi Jean Sobiesky^ de la( reine et 
de plusieurs grands de la cour ; en France ^ il se 
voua entièrement au service de Louis XIV en 
qualité de peintre des chasses du prince. Il fut 
élu à l'Académie sur son portrait parfaitement 
ressemblant. 



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jLeé tal>leâux dé Deëportes ont beaucoùji pér Jii 
pour la postérité j lés prestiges de la décorèttion^ 
•jpour lesquels ils seâiblaieiit être |)lus particulier^ 
reiiieht destinés > s'ëvanouîsseiit près de Toeil tjui 
y cherclié en- vain te charmé dé Timitation : 
d'ailleurs^ oit y désirerait plus de perspective j 
\me plus grande ébniiaiësaïicè de Tarchitécture , 
ijui est d'un très-inauvàiis goût dans ses fonds > et 
^es eSets moins bom^é; 

Nous avdli^ de ce peintre y ûk tioûp forcé par 
-èéd Chieru^ gïia.^é par Joulain; et un Chieh qui 
létraryle ufi Chat y gravé par Démarteau Faîne. 

Le portrait de Despdrtes , pour sa réception â 
f Académie 9 est gravé par Joulain. 

S VIIL 

JLa postérité ^ qui se plmt à considérer les traits 
ides hommes qui se sont illustrés y de quelque ma^ 
nière que ee soit^ doit un tribut d'admiilation et 
de reconnaissance aux artistes qui se vouent à 
les lui transmettre fidèlement. Lés plUâ fameux 
peînl3?e6 de portraits figurèrent dans ce siècle. 
Cette époque est leur bel âge* Forcés d-imiter 
la nature , ils éù connuirent mieux le prix , et 
s*écartèrent inoins dé la bonne voie que les peintres 
d'histôîre. 

Claude Lefebure ^ né à Fontainebleau en i633^ 



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(i48) 
îïiort à Lçudreô en lôyS , semblait destiné à faire 
revivji'e 1^ hommes céièbres. Cette tâche h^ 
fat en quelcjue sorte confiée par Lebrun. Il fit 
des portraits ^ en général y d'une grande res^ 
semblance : on y admire la vérité, le coloris; et 
r^sprit du sujet. La gravure en a ii|imortalisé 
quelques - uns , tels que' CharleJ Patin , gravé 
par lui-même î FrançoU Chauifeau gra^yeiu: ^ des- 
sinateur^ membre de l'Académie royale ; L. Cofifin^ 
sculp. Le manjuû ie Loupoij,^ P. Van Schuppen, 
sculp. Jf. Colbert; B. Audran. Alexandre Petau, 
N. Pitau. J. Boulanger a gravé un Buétè he la 
Vierge. Lefebure était académicien 5 on trouve 
son nom sur la liste de 1673. 

On sait les tracasseries qu'éprouvent les peintres 
de portraits , et combien ils ont à soufiFrir des ob- 
servations de l'ignorance : Lefebure ne fut pas 
plus heureux que ses confrères à cet égard j mai» 
il sut mieux se défendre. Les saillies de son esprit 
ont' été soigneusement recueillies, et ses chefs- 
d'œuvre faissdent taire la critique sans fondement 
^t les railleurs indiscrets (1). 

(i) Il Qst aussi çuriQux quVtile dVpprendre que le- 
febure se préparait à saisir la ressemblance, l'esprit et 
même lés inclinations de ses modèles , en s'exerçant 
d'ayance à en chercher les ridicules , par comparaison 
avec d'autres ridicules. Cet exercice , quand il part d'une 
main savante , d'un esprit observateur , est une belle 



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( ^9 ) 

CARACTÈRE DISTINCTIF.. 

Naturel , simplicité , vérité , finesse ; coloris 
juste , exact; touche naïve y fond brun. Faible dari» 
rharmonie. 

\ ^ . ' 

Peu de réputations ont é\é plus rapdoment ac- 
quises que celle de Nicolas de Lakgilliere^ né à 
Paris en i656. A l'âge de, dix-huit ans il fit ^es 
choses surprenantes au château de Yindsor, en 
Angleterre;. Charles II ^ qui le regardait comme un 
c;nfaQt , çutde la peine à croire qu'il en fût Tau- 
tenr. De retour en France, il se fit connaître par 
des portraits séduisans, qui semblaient fixer sur 
la toile les grâces mobiles et légères des femmes y 
l'expression souarcilleûse des penseurs, la noblesse 
et la dignité inhérentes aux anciennes ori^nes* 
Choisi pour perpétuer dans la mémoire des ï*ran- 
^Qàs Pallégre^de de la ville ie Parij dur la con* 
yaledcence ie Louu Xlf^y la Célébration (}u ma- 
riage du duc de Bourgogne apec la princejje Adé- 
laïde de Saooie j un Vœu Sait à Jainte Geneçiêi'e 



leçon j dont Léonard de Vinci , Ânnibal CarracHe et Le- 
brun ont donné l'exemple. 

iV. B. Il y a un autre Lefebure ( Valentin ) , aussi 
peintre , né à Bruxelles en 1642 , qu'il ne f^ût pas con- 
fondre avec celui-ci» 



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( i5o ) 

<âan$ une cal^imitë publique (i) 9 il ëlera des mcmit^ 
mens qui peignent les moeurs , la grandeur de son 
siècle y et qui ont inscrit son nom sur la colonne de 
l'immortalité.. Rien ne manquait à son génie pour 
traiter avec honneur le genre qu'il a.Tfi^t choisi* 
C'était là où la ^oire l'appelait y et non dans Tlus-- 
toire^ où il ne montra que des essais faibles ^i 
quoique a^sez sentis pour faire connaître que riea 
^e lui était étranger dans son art. 

Peu connu à la oour^ il se trouta bien récom-^ 
pen$é du suffrage de ses contemporains. L'Aca-*^ 
demie signalai^ cas particulier qu'elle faisaitde lui 
en le nommait professeur , contre les règles de sea 
statuts^ qui n'admettaient dans Cette fonction quç 
des peintres d'histoire. Il en ayait été élu membre 
en i6S6y sur le Portrait de Lebrun. B mourut 
dans la fonction de chancelier^ en i^4^> %^ ^^ 
quatre-vingt-dix ans^ 

Outre don Portrait peint par lui-même ^ e/t 
^avé par Ghereau^ il en existe plusieurs que lea 

(1) Ce dernier tableau est un yaste moBument de la 
capacité de Largillière. Il a été donaé en présent à Sainte^ 
Qenevièye) par PHôteJ -de- Ville de Paris. Largillière s'y 
^st peint lui-même parnîi les assistans. II y représenta 
:pialicieusement le poëtQ S^teuil enveloppé d'un man-i 
^au noir , au lieu d'être en surplis : le poëte l'attaqua 
-vivement dans une requête en vers latins \ et Largillièi:% 
(\rt condamna 4 lui donner saM^f^ctio^i, 



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Cunateurs recherchent avec empressement ^ tels 
que les ^rtraîts de madame Titon, mademoUetle 
JDucto^} L. Desplaces, sculp. ; maiUime^he Mot- 
tepille } P. Drevet , sculp. ; Charles Lehrun ; 
Ger. Edelinckj Titon hu TUlet, G. É. Petit; 
VjibhéieZjOUQoU ;J, L. Koullet, sculp. j Kanàer^ 
Jlfeulen ^ Schuppen; De Me4ms y Beriin et 
Moettierj; C. Vermeulen, sc\ù.i^.NicolaJ Lamherty 
seigneur de Thorigny, et Marie Lauberpine , 
sa femme j P. Drevet, sculp. j /. Soreét^ idem. 

Larg^lière joignait à une grande correction 
un très-bon coloris } les têtes et les mains de ses 
portr^ts ^ont admirables : on lui reproche , aveô 
raison, de ne s'être pas en tout attache àTinuta- 
tion. Si la franchise de son pinceau fait disparaître 
la captivité de la ressemblance, ce mérite est pour 
lui s^ul; tout le monde ne le partage point, parce 
qu'il détruit quelquefois des vérités nécessaires et 
d'obligation, surtout dans le portrait. 

CARACTÈRE DISTÏNCTIF. 

Grandes conceptions , ressemblances noble», 
dessin savant , beaux choix dans l'invention , co- 
loris excellent ^ pinceau mâle ; touche libre , large, 
spirituelle} imitation faible j licence dans l'exé- 
cution. ' 

De Técole de Largillière est sorti Jean-Bap- 

4 •■ 



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tiste OuDRY , habile peintre de chasses et d'ani- 
maux, né à Paris en i685, et mort dans la même 
ville en 1755, âge de soixante-neuf ans. On de- 
vait à cet artiste la prospérité de la manufacture 
de Beaûvais, où, selon quelques-uns , il finit ses 
jours. Oudry joignait à son talent particulier, 
celui du portrait j les maisons royales étaient 
ornées de ses tableaux : on y admirait une force 
d^expressîon et des connaissances plu5 générales 
que dans ceux dé 3>esportesj et s*ils ne jouissent 
pas d'une plus grande estime pour la conservation, 
c'est par les mêmes raisons dont j*ai rendu compte 
dans Texamen de ce dernier. Oudry a signalé son 
goût , son esjprit , et la belle connaissance qu'il avait 
des formes > des inclinations et des moeurs des ani- 
maux , dans l'édition de Montenault , de^ Fables 
choidied et mlded en verd par «/". Tife La Fontaine / 
Paridy 1783^ 2 vol. m-foL^ qu'il a ornés décent 
cinquante-deux figures environ. Il a gravé à l'eau- 
. forte, d'après ses compositions, le Roman Comique y 
en vingt - six pièces , et pludieuré éujetd Vani-- 
mxLux. 

!&ifin nous arrivons à Rigaud , l'honneur de son 
pays etle prince des peintres de portraits en France. 

Hyacinthe Rigaud naquit à Perpignan , 

- - ^ - - ■-■■■-■-■ 

(1) Oudry appartient plutôt au dix-huitième siècl» qu^à 
celui-ci* 



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Ci53) 
en i&S^. lôuttédiatement aprè$ son ânitée à 
Paris , il concourut au grand prix de peinture , et 
le remporta d*unè voie unanime. Lebrun , tou- 
jours habile à faire tourner au profit de la société 
le talent des émules de la peinture, le détourna 
du voyage dé Rome , et l'engagea à se consacrer 
au portrait. Rigaud, docile à des conseils qui, 
d'ailleurs , favorisaient son inclination naturelle y 
les suivit. L'Académie Fhonora de la même faveur 
que Largîllière y en le recevant en" qualité de 
peintre d'histoire , vers 1700 , ^ur V Ebauche d'un 
^Crucifiement , et sur le Portrait du sculpteur 
I}edjardind y qu'il donna dans la suite pour son 
tribut d'usage. 

- Les portraits de Rîgaud sont répandus dans 
presque toute l'Europe ; il a peint cinq monar- 
ques y presque tous les princes du sang royal, une 
^ande quantité de savans^, d'orateurs, d'artistes y 
«t ks persomaages les plus distingués de son siècle. 

Ce grand peintre , à qui les familles , les arts et 
ia nation entière doivent un tribut d'éloges et de 
reconnaissante, mourut chevalier de Tordre de 
Saint-Michel, le ^j décembre 1742, à Page de qua- 
tre-vingt-quatre ans. 

Les tr^ts curieux et honora,bles qui font Tor- 
liement de sa vie, ont été transmis i U postérité 
par lui-même. Il en envoya un extrait manuscrit^ 



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( 154 ) 
tfa^jl accompagna de son portrait y au grand-^iic de 
Toscane (i). 

: Beaucoup de peintres saisissent la ressemblance; 
l'art de ranimer se trouve dans bien peu. Rigaud 
eut cela de conunun avec les Titien y les Van- 
Djck : aussi obtint-il, et ce fut à juste titre, le nom 
de Yan-Dyck français , pour la beauté de son co- 
loris et la suavité de son pinceau. 11 savait donner 
â ses portraits autant de ressemblance que de vé- 
rité y et saisir le caractère particulier de ceux qu'il 
représentait. H joignit à ce grand talent l'artdedoa* 
ner beaucoup de dignité et de noUesse à toutes 8es 
figures, qu'il savait orner d'une manière grande. Il 
ne £ûsait rien sans consulter la nature : tout ce qu'il 
a peint porte ce caractère de vérité qui est comme 



(i) Quoique Rigaud fût naturellement galant avec les 
dames , il nVimait pas à les peindre y encore moins les 
coquettes surannées j plus difficiles à satisfaire. Si je les 
fais, disait-il , telles qi^ elles sont, elles ne se trouveront 
pas assez belles } si je les flatte , elles ne ressembleront 
pas^ A ce sujet , il rapporte la réponse quUl fit à une 
dame dont il faisait le portrait ^ laquelle ne trouvait pas 
SUT le tableau son teint bien imité , ni la vivacité du 
coloris de sa peau , enluminée de rouge et blanc jus- 
qu'aux yeux. Vos couleurs sont bien ternes s oi^ les 
achetez-vous donc. Monsieur Kigaud^ Madame, ré« 
pondit Partiste ^ je crois que c^est U même marchand 
éfui nous les vend à tous deux^ 



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inkër^it à tons les c^efs-d'oeuTte de l'art. D ne né^ 
gligeait rien; tont est également terminé dans ses 
ouvrées y les étoffes , les armures^ la légèreté et 
la transparence des Unges et des dentelles (i). 

Voici quelques-uns des portraits célèbres qui 
ont si solidement fondé la réputation de Rigaud^ 

Aiigudite III ^ roi de Pologne ; portrait en pied j 
J. Balechou ^ sculp. Lomé XKen pied et en man-^ 
teau royal ; Boééuet, éTéquedeMeaux^^portraiten 
•pieàyReTié Pttcêlle } le maréchal de ViUarJ^ les 
cardinaux Dubou^ D'Auvergne et PoUgnac ; Sinr 
jendoff^Danffeau^ Nie. Delaunay^BoileauDedr 
préaux, Regnardet Genèran, gravés parP. Drevet. 
lie maréchal de Belle-Idle, BouUongne, contrôleui^ 
général 9 Joseph Parrocel, gravés par Wille, etc. 
lie portrait de Rigaup dans sa jeunesse , gravé par 
<r. Edelinck; et dans un âge plus avancé , gravé 
par P. Drevet* 

CARACTiRE niSTINCTirJ 

Vérités aimables, imitation noble , coloris vif 
et vrai y correction , dessin d'un grand caractère^ 
pinceau savant, moelleusement emporté y suave; 
exécution sage , soignée , large ; grande harmonie 
dans re£Fet« 



(i)E^trcui de la Vie des Peintres j par M. P. D. L. S* 



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( ^56 ) 
' ' Rang , ëlère de Ri^ud^ se fit une as^lez grande 
rëpBtation dans le portrait pour mériter les i&- 
teoifs du roi d'Espagne^ qui le nomma son pre- 
mier peintre. 

Jejsm Ranc^ ne à Montpellier en 1674 y et mort ^ 
à Madrid en 1785, s'est rendu célèbre par Tex- 
trême ressemblance. Ce mérite , souvent contesté 
anx pku habiles et à lui-même ^ lui suggéra contre 
les critiques absurdes une facétie qui a fourni à la 
Motte une de ses fables \ei plus agréables (i). 

Nous avons de Ranc le portrait de Ph. d'Or- 
léans, régent 9 gravé par I^colas Edelinck; et \% 
portrait d^une jeune dame en JPomone^ é^enireie^ 
ntaU aifec Vertxunue, gravé par le même* 

CA&ACTJB&E BrSTINCTi:^* 

Correction rigoureuse, vérité dure^ imitation 
sèche, exécution froide, coloris sombre» 

Joseph Vivien , né à Lyon en 16^7, et mort à 



(i) Ranc , fatigué des sottises que débitaient certaines^ 
gens contre la reistemblance d^un pprtrait de sa façon ^ 
de. concert arec celui qui en était Pobjet, prépara un» 
toile , y fit un trou \ et le modèle du portrait y passa 
la tète. Les critiques arrivèrent. Après quelques instant 
d^examen , ne trouvant pas encore le portrait ressemblant ^ 
.fei tète répondit : Vous vous tromj>ez | c^ est moi-même^ 



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Bonn en 1735^ n'çut pas une réputation xnoinf 
brillaùte. Au mérite de la res^iemblaiiQe ^ U joi-r 
^ gmt celui d'une belle exécution. H maniait le pas- 
tel avec une intelligence toute particulière, et avec 
une yigueiir qui ne le cédait point aux couleurs à 
rhuile. ] 

. Vivien, élève de Lebrun^ a été élu à T Académie 
en 1702 f sur les portraits en pastel de Rabert ic 
Cotte ^ architecte, . auteur du. portrait de saint 
Rocb , et Girard on y célèbre sculpteur français du 
siècle de Louis XIV. Nous avons encore de cet ba- 
bil^ homme les portraits de André Hameau^ doc- 
teur en Sorbonnej G. Edelinck, sculp. Nicolas 
B^lanbynon, docteur en Sorbonne, Idem. Agnè4- 
Françoide Lelouchier^ comtesse d*Arco ; C. Ver- 
xneulen, sculp. Jodeph-Clémentde Bavière , lec- 
teur de Cologne j B. Aiidran, sculp. Hard. Man- 
^ard; G. Edelinck. L'abbé Bignonj B. Aud. Et 
Philippe Vy roi d'Espagne J C. Vermeulen. 

CA&ACTÈRB DISTINCTIF. 

Dessin savant , vérités nobles , imitation par- 
faite, coloris animé ^ transparent; ressemblance 
agréable, savante exécution. 

A la suite de ces grands peintres de portraits, 
Robert TouRNiÈREô , né à Caen en 1676 , et mort 
dans la même ville en 1752, mérite une place dis- 



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( 158 ) 
tîiigiiéé : ses portraits en petit ^ souvent hi^torîës^ 
sont d^un excellent goût 6t d^une boùne couleur; 

Toumières fut élu à T Académie^ en 1716, ert 
qualité de peintre d'histoire ^ sur un pèftît tableau 
représentant V Origine de la Peinture. Pour y 
être agréé, il avait déjà présenté un très-beau por^ 
trait de Michel CotneiUe^ professeur. H s'est sou- . 
vent exercé à peindre des sujets daiis le goût de^ 
son morceau de réception^ tels que ht DéedJt 
Flore doiut un berceau / Héhé , déedée de la Jeu-^ 
Tiedde, etc. Ses portraits les plus connus sont : là 
Aîarcjuid de Beaukamaid y lieutenant-général de^ 
armées navales du roij Pierre-Louid-Moreau dà 
'Maupertuid ; gravé par J. Daullé. Portail j P* 
Drevet, etc. 

Les LeKaxn , Louis et Antoine , ont aussi 
peint le portrait; mais ils sont plus connus par 
les sujets bas qu'ils se sont plu à traiter. Aucune 
des vérités ignobles n'a écbappé à leurs recherches ) 
ils ont imité les plus sales jusqu'au dégoût. 

Leur mérite, puisqu'il y en a toujours à excel- 
ler, même dans un mauvais geni*e , leur a sur- 
vécu, et plusieurs de leurs ouvrages ont passé 
dans les plus célèbres cabinets de l'Europe. 
, Us sont morts à Laon , lieu de leur naissance ^ 
à très-peu de distance l'un de l'autre , vers i648< 

Jje Musée Napoléon possède des Lenain le Ma^ 



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(159) 
rdchal à éa Forge -et V Intérieur Vime CiiUhie^ 
M. de Saint- Yves avait de Louis Lenain , une Fa- 
mille ^ePay<tan4 à la porte y une maison ^ tableau 
de dix-buit pouces neuf lignes de haut ^ sut vingts- 
deux pouces de large (i). 

Le plus babile peintre de fleurs du siècle de 
Louis XIV, est, sans contredit, Jean -Baptiste 
MoNNOYER , dit Baptiéte^ né à Lille en i635, 
reçu à 1* Académie de Peinture en i565, et mort 
à Londres en 1699. La plupart de ses ouvrages en 
France étaient répandus dans les maisons royales.' 
Jean-Baptiste Blain Db Foktbnay , né en i654^ 
fut son élève et son gendre. Ces deux artistes, en 
d'associant dans leurs travaux, ont £éat des choseg 
merveilleuses pour la nouveauté, en décorations 
et dans les manufactures de tapisseries. Un auteur 



(i) Vente du prince de Conti , no. 557 du catalogue : 
Portrait de Lenain , peint par lui-même f hauteur , qua:- 

torze pouces ; largeur , onze pouces. ioio lir. 

Vente du duc de Choiseuil , no. 127 du catalogue : 
Le Maréchal à sa Forge \ hauteur , vingt-cinq pouces»; 

largeur, vin gt«deuz pouces. 1008 liv. 

Le même , à la vente du prince de Conti. a46o liv. 
La naïveté , Pimitation exacte , Texcellent coloris , qui 

font le mérite des tableaux de Lenain , en y ajoutant 

la rareté , les rendront toujours i^^ne grande valeur dans 

le commerce. 



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( J<5o > 
clît^ en Êdsant l'éloge de Baptiste : Quan^ vtt 
peint IsJ. fieurJ cçr^me Van-Huydum ^ on peut de 
dire paijhit içM çè genre ie peinture ^^ Cette 
comparaison y hors de toute vraisemblance p 
n'est pas supportable aujourd'hui} on couvri- 
rait d'or les tableaux de Van-Huysum, et on 
ne fait peut-êtye pas assez de cas des tableaux 
de Baptiste. 

La différence qui existe entre ces deux artistes^ 
consiste en ce que le premier ayant manqué de cette 
observation qu'exigent les sciences naturelles , il 
est trop en arrière des connaissances auxquelles est 
parvenu le genre qu'il a traité j le second, au con- 
traire, est un de ces hommes rares qui sut allier 
llUusidn à la plus profonde pénétration j et sans 
renonceï* au pittoresque , si séduisant en peinture 
lorsque le goût et la science président à son heu^ 
reux choix , il parvint à exprimer les caractères 
distinctifs de chaque fleur , en imitant la fraîcheur 
et les grâces fugitives qu'elles reçoivent des ca- 
resses de l'aurore et de ses douces rosées. Or, 
Baptiste est bien éloigné d'avoir ce charme qui 
fait aimer les tableaux di fleurs. 

Nous avons de ce peintre ingénieux dans la 
composition, une charmante Collection cle Bou-* 
quetJ et ie Voded y formant un volume, gravée 
par lui-mêmç y sur ses compositions. J. Smith a 



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( I6i ) 
gravé^ diaprés lui y en manière noir^^ ^ un Joli put 
he fieurJ. 

Les peintres de fêtes gakntes ont formé une 
classe à l'Académie de Peinture. Wateau semble 
y avoir donné ' lieu» 

Antoine Wateaû y nè'k Valencîennes en 16Ô49 
ëtudia la peinture sous les auspices de Gillotj 
et ce qui doit paraître fort extraordinaire , c'est 
qu'en sortant d'une école si ori^nale et si gro- 
tesque^ il concourut au grand prix de peinture^ et 
qu'il le remporta d^une Toix unanime. Le' bre* 
Tet de pensionnaire lui ayant été refusé ^ de 
Lafosse le vengea, en le présentant à sa compa- 
gnie comme un artiste digne d'en faire partie } 
et Wateaû fut élu. acadénùcien^ sUr une fête 
galante intitulée V Embarquement p9ia:^ Vîle de 
Cytkère. 

Le mérite de Wateau est presque perdu pour 
nous» On ne le considère que comme le peintre 
des petits -maîtres et des merveilleuses de son 
temps, aussi ridicule pour nous que le bon genre 
du jour le sera dans l'avenir. 

n présente cependant plusieurs côtés favo- 
rables; celui dé^ moaUrà n'est, pas le moindre. 
Sous le ton le plus comique et le plus enjoué y 
AU milieu des ris de la jeunesse , et même des 

L 



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( ^6^) 
lutineries de Tamour y il donne dès le^iu de goût > 
de délicatesse et de bienséance. 

On regrette de lui voir Pespèce d'ftfifectatÎDii 
qui accompagne sa toucke vive et spirituelle;' 
elle gâte s^s compositions ingénieuses > templier, 
d'heureux contrastes , pittoresques dans Ten- 
semble, lès masses^ et toujourîs ornées de beaux 
paysages. 

te peintre aimable tnoutut à Fâge dé tSÉ'ente-- 
sept afis , en 1721 , à Nogënt près de Paris. 

Nous avons de lui son Pottruit ^ que François 
Boufchèr a gravé , et fe Père îh ffateaù coiffiê 
yune culotte. Le^ Actewm ^é la Comédie Ita^ 
tienne^ gravé par lui à Teau-forte y et terininé 
au bui^ par Simônneau. Le Qatant groteéque j 
B. Audi*an- Ccmip Vohtnt ; N. "Côcliin, sculp. 
Retour i)e Campagne ; idem. La Mariée he J^iU 
lagei idem. La Revanche ded Paydané; B. Baron ^ 
eculp. Zi^iZe Enchantée) Lebàô, sculp. L^JEm- 
^ barquemeni pour Cythère a été gravé par Tar* 
dieu, etc. 

//■ 

CARACTâAfi DIS'TINCTÏÏ'/ 

Costume français y siècle d^ Louis XIV pour 
Les fenmies y et de caprice ou théâtral pour les 
hommes} fêtes champêtres , scènes de théâtre j 
proportions sveltes ; expressions vives , spiri- 



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< 153 ) 

i|i^e3^ éessm jnaniéràf .pinœâu légfliî? ^ ia,ré ef 
«oiifflé SUIT la toile (i)i; \ ^ • ^ 

Pater et Lancret sont sortis de. Fécole 4e* Wa* 
teau ^ et lui ont succédé à l'Académie.^ 

Jéan-Baptiste Pater naquit à Valencîennes eu 
l^p4 f ^* mourut à Paris en 1736. Il a peint dans 
lé goût de son maître. A\^ moins de finesse dans 
la touche^ il montre peut-être plus de solidité 
dans Texécution ^ et autant de goût dans les idées; 
goût cependant qui ne peut pas être générale- 
ment adopté ^ par Péloignement où il se trouve 
de nos moeurs et de nos costumes. On a beaucoup^ 
gravé diaprés ce peintre : je cite deux de ses 
J>ièces ^ bien suffisantes pour donner^ne idée de 
Son genre et de sa manière : Ragoiin trouve iej 
Bohémiens iànd da maUon de campagne } Lé-> 



(1) La plupart des tableaux de Wateàu dnt passé the^ 
l^étrànger ; beaucoup ont été submergés avec les vais-' 
èeaux qui les transportaient. Les amateurs du siècle dér- 
ider les ont recherchés avec empressement. Aux -ventes 
brillantes ^ les plus Capitaux et les mieux conservés ont 
été portés à 4 t S « 6 ^t; 9000 liv. 

Vente de M« de Gagny , no. 222 du catalogue : 

Les Champs-Elysées ; hauteur | douze pouces ; largeur ^ 
quinze pouces. 6ôo5 

Le même, vente de M^ Dazîncourt| n»^ 34 du cata-> 
logueé 8000 iir- 

ta 



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(i«4) 

|iicié^ bciùf. Jlfaàame he Baùriihn ôupre la'partm 
à Roffc^in , et lui fait une boj^e au front j P. Su«^ 
mge^'sculp. (i). i 

(i) Vente de M. de Gagny , no. aaS du Catalogue : , 

Le Bal ; hauteur | un pied dix pouces ; largei^^ deux 

pieds un pouce. aooo Ut. 

Le même p Tente de M. de Nogaret^ ^o. g5 du ca- 

, talogue. i5o6 lir. 



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(i65) 

SiriTS ieé jtrtîJteJ du iîx- septième diècle i 
èont la réputation à été éané infuence éur le 
yoût. 

PEINTRES D'HISTOIRE. 

J^AN MoRiN, né à Paris en 1689 , ëlève de 
Philippe de Champagne. On connaît ibrt peu de 
tableaux de ce ptmtre ; il s'attacha plus partie 
culièrem^it à la gravure^ qu'il a traitée avec beacu« 
coup de finesse et d'expression. JN^ous ayons i de 
lui une Vierge ayant 4wr 4e4 genoux V Enfant 
Jééné qui tient un bouauetj^ d'après Raphaël y une 
Vierge qui adore VEnfknt Jé4uâ couché dur. de 
la paille j, d'aprè3 le Titien j et plusieuxs autrea 
pièces* 

Pierre Brebibttb y. né àMantes-sur^Seine^ ea 
i6^. Génie bizarre et original. On a de lui diverses 
JrideJy. et autres nxorceauot dd sa coihposition ^ 
qu'il a gravéa. ^ 

Antoine Fmquet^db VAunoss , élève du Bour- 
don. Cediernier l'a employé à graver quelques 
piècfes d'après ses dessins originaux. 

Claude Gutot , mort en 1676. II a composé 
nombre de sujets pour les manufactures de ta-^ 
pÎMeries ) entr'autres le Roman d- Adirée et VHid'^ 

3 



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( ^66 ) 

ioire ie Constantin. On a lotig- temps estimé ces 
dernières pièces* 

François Tortebat , gendre du Vouet , ne en 
1600 , auteur dW livre dHIconologie fort estime , 
et des Figures ^Tiaiomî^tte^^ d'îÇMrès- les planches 
en bois de Jean Calcar , qui se trouvent dans le 
Traité y Anatctmie de Vesale, 

Sim^n Rei7ard ne SAiNT^AKi^mi^^ né à Paris 
en 1614 V meiùbi'e de F Académie royale, Nous 
lui devons les peintures et sculptures de la Ga* 
lerie d'Apollon , au Louvre ; gravées en quarante* 
six pièces , d'après Lebrun, y 

^François Bignon , né à Paris en a 640 , du^ 
quel on a les portraits des Plénipotentiaires de 
la paix de Munster, en trente-cinq planches^ 
grand in-^^j et ceux des Illustres Français y qu'il 
a gravés conjointement' avec Heince, d'après le» 
tableaux que Youet avait peints dans une galène 
du Palais-Royal , qui fii* détruite en Xj^j* 

François Bourlier , né en 1672 , élève de Louis 
BonlloAgne. Il s'est occupé de la gravure à Teau-^ 
forte s on a de lui quelques pièces à^^afrès'Jutes 
Jlomain et François Perrier* * 

Jean Leglerg, né à Nancy en 1587, et mort 
en i633. U travailla beaucoup en Italie sous (îarlo 
Ssgr^iao, dit Cbarlw Vénitien^ dont il ^ souvent 



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(,67) 
très - |»en aaisi la manière dans ses propres ta* 
Ueaux. n a gravé d'après sa composition la Mort 
hc la VUfye. 

Pierre Scâlbergjç florîssait vers le milieu du 
dix-septième siècle. On connaît fort peu de tableaux 
de ce peintre. Il s'est occupé à graver à Veau-forte 
d'après plusieurs grands maîtres. On connaît de 
Jui la Bataille ie Condtantin contœ M agença , 
d'après Raphaël , et un Chrut au Tombeau, d'a- 
près le même. 

Nicolas FpuCHÉ , élève de P. Mignard , vivait 
à Paris vers l'an 1670. B. Audran a gravé d'après 
lui y Vénud au hain, derpie par leâ Amourd. 

Henri Lerambbrt , peintre du roi^ ^t en 1600 
les compositions pour l'histoire de Coriolan y et pour 
rhistoire d'Artémise, <jui ont été exécutées en ta- 
pisseries. L'église de Saint-Mérî possédait plusieurs 
pièces de tapisseries exécutées sur les cartons oxi-^ 
g^iaux de ce peintre. 

François de la GuEaxiÈEB^ né en 16^4* ^^ ^^ 
peut le désigner que par les grotesques iea Loged 
i>u Vatican, qu'il a gravées à l'eau-forte en dix- 
sept planches^ d'après Raphaël. 

Jean Lep autre ^ né à Paris en 16x7, a été un 
excellent dessinateur du dix-septième siècle ^ d'un 
génie très-fécond^ et d'un grand secours dans le& 

4 



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( l^ ) 

projets de dëcoraiioiu et d'embeUissemem pablica/ 
ordonnés par le gouyemement. Lepautre fut reçu 
à l'Académie royale de Peinture en 1677, et mou-' 
rut à Paris en 1682. Son œuvre ^ qui est considé- 
rable^ consiste en décorations d'architecture, yases^ 
plafonds , et généralement en choses dp- ressort de 
la décoration. H laissa un fils , nommé Pierre y qui 
fut bon dessinateur, et qui s'adonna, comme son 
père , à composer et à graver dea morceaux d'ar- 
chitecture. 

Macb , très*bon dessinateur , qui a souvent été 
employé par le célèbre banquier Jabach à £sdre 
des dessins d'après sa riche collection de ta- 
bleaux« 

Israël SiLVESTRÉ, habile dessinateur et gra- 
veur, né à Nancy en 1621, était neveu et élève 
d'Israël Henrxet, Il parvint à mettre tant de goût 
et d'intelligence dans les diverses vues et paysages 
qu*i] entreprenait, que Louis XTV* l'employa pour 
dessiner et graver lej maUoru royales y ainsi que 
leé ptaced corujuîded par ce monarque. Il fut en- 
suite honoré du titre de maître à dessiner du dau- 
phin , gratifié d'une pension et d'un logement au 
Louvre. Il fit, indépendamment de ses occupa- 
tions en France, deux voyages en Italie, d'où il 
rapporta un grand nombre de dessimi qu'il a gravés 
à Teau-forte. Son ceuvre consiste en plus de i^ept 



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(169) 

cents pièces; les principales sont : le CàrroUàel 
de 1662 y ea .cent et une planches , dont François 
Chauveau a gravé une partie. Leé Plaidird de 
Vile JSnchantée, en sept planches; led Vued ie 
ParUj led granbeé Vue4 èe Rome / celle du Go- 
Usée est la plus rare j et lej FueJ èe hwer<f Pa^ 
laid y Italie. ( Extrait du cahier deBassan)* 

Jean Alix, né à Paris en \6i5y disciple de. 
Philippe de Champagne, peu connu par ses ta- 
bleaux, n a gravé pour scm amusement une Sainte 
Famille, diaprés RaphaëL 

Robert Picou , natif de Tours , florissait au 
commencement du dix-septième siècle. On ne peut 
citer de lui c^ue quel(}ues pièces qu'il a gravées à 
l*eau-forte, d'après ses compositions, et d'autres 
d'après les Bassan. 

François Ghauvbau, né à Paris, conseiller à 
l'Académie rojale de Peinture , mort dans la 
même ville en 1674. Chauveau, élève de La- 
hire , eut un génie abondant et une certaine naï- 
veté dans ses productions qui plaît et s'approche 
de la grâce ; mais il a trop produit pour prendre 
le temps de soigner ses ouvrages. Nous lui de-« 
vons les gravures de l'histoine de saint Bruno ^ 
d'ajHrès Lesueur, dont il a gravé lui-même une 
partie ] et conduit le reste» Il a commencé une 



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(i7o> 

suite de sujets, tirés dé Thistoire ^ejcque e1^ ro« 
maine^ qui es$ d'un très^bon goùt,^ etonié de 
gncmré^ les Métamorphoses en rondeaux du poëte 
Benserade. Claude Lefebure a peint le portrait 
de cet^ artiste. 

Gaude Gotrand , né à Sens en 16651. Son style 
tient â Técole du Vouet, et plus encore à celle de 
Lahire, Maupercher a gravé , d'après Goyrand , 
Tadoration des rois, pièce en hauteur^ dédiée au 
cl|anceli^r Seguier. L'artiste a gravé lui-même 
plusieurs pièces d'après Stella ^ Quesnel> Gallot 
et Maupercher. 

Louis LicHERCÉ, élève de Lehrun, né à Hou- 
dan en Normandie, mort en 1687, On voit de 
cet artiste, au musée Napoléon, la Rencontre d# 
Dapid et y^bigaïL 

Martin Dbsmab.]bst. Gérard, Edelinck, Ber- 
nard Picart et François Cars ont gravé des pièces 
allégoriq^ues et des portraits d'après cet artiste, 
sur lecjuel il est difEcile de se procurer des ren- 
seignemens. 

Georges Charuietûn de Lyon, élève de Stella. 
Suivant Felibien> il peignait l'histoire, l'ornement^ 
et particulièrement la perspective et l'architec-» 
ture. On trouve son nom sur la liste de 1673. 

Abraham Bosse, né en x6ii,.à Tours, dessi* 



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fiatetir pïû» connu comme gravent, qiembre de 
F Académie royale de Peinture, professeur pôut 
la perspective j rayé de Villustre société par in-- 
conduite, et remplacé par Mignon* On a de 
Bosse : leJ CEuored ie Miséricorde} MfférenteJ 
Spèned . T^e la Vie cipile } des Arté et Métierd j 
Costume et Habillemend de la Noblesse franr 
çaise^ les ÊlémenSy les Saisons , Us Ages y les 
Sens; les Figures pour VAriaène^ qu'il a gravées 
sur ses propres dessms, et d*après Saint ^Igny, 
Stella , Yignon de Lestain , etc. y en outre , un 
traité sur la Gravure et un sur la Perspective. 

Charles-François Poerson, mort à Paris en 1667, 
âgé de cin(juante"'huit ans, peintre ordinaire du 
roi et de son Académie de Peinture, chevalier de 
l'ordre de Mont - Carmel et de ^aint - Lazare.' 
Cet artiste a peint pour la métropole de Paris, le 
Naufrage de saint Paul dans Vile de Malte f et 
la Prédication de saint Pierre. Larg^lière a peint 
son portrait , et Besroches Ta gravé pour sa ré- 
ception à l'Académie* 

Jean Gervaisb d'Orléans , académicien , ad- 
joint à professeur, mort en 1670 , âgé de cin- 
quante ans. Il a beaucoup peint dans les appar«< 
temens des Tuileries , et a été employé aux 
màïiu&tturès de tapisseries , pour composer lès 
çartoUâi pî^i^res à ^rvir de modèles aux ouvriers. 

Felibibn. 



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( 17^ ) 
Bassan cite on George Lallemand ^ peintre et 
grayeur , né à Osnabruck en 1641 f vraisembla- 
blement le même de qui on a plusieurs estampes 
en bois et en dair-obscur fort médiocres* 

Nicolas Chaferon , natif de Châteaadun^ élève 
du Vouet, a peint un tableau pour la métropole 
de Paris. Ce peintre , d'une grande faiblesse en 
tout^ tant dans ses compositions que sa manière 
de peindre , a laissé de lui un ressouvenir plus 
honorable dans leà LcyeJ du f^atican, qu^ a 
gravées en cinquante-deux planches j d'après Ra,- 
pbaël. 

Jean Nocrbt le père , de Nancy, mort recteur 
de l'Académie, en 1672, âgé de cinquante-quatre 
ans. Il a peint à Saint-Gloud et dans les appar- 
temens de la reine, aux Tuileries. Cette prin-^ 
cesse est représentée, en divers endroits, sous la 
figure de Minerve. 

, Lubin Baugin vivent à Paris vers l'an 1660. H 
a peint pour des particuliers, et composé des car- 
tons pour les manufactures de ^ tapisseries. On 
trouve quelques pièces d'après ce peintre dans 
l'œuvre des PoîUy , et le Moine J^oji;ne ioruumt 
la dernière Communion à <fainte Marie Égyp-^ 
tienne y gravé par Cb. Duflos. Ce peintre, qui 
n'est, pas loué par Felibien , a été mtn&mmè Ub 
petit Quide^ 



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^ «73 ) 

Kkolas I/OXR Téiné y de Paris y motirut le 6 mai 
11679 9 ^S^ ^^ cinquante^quatre ans. 

Antoîne Bouzonnet y neyeu de Stella y de 
Z«yon y mourut le 9 mai 1682 ^ âgé de quarante- 
huit ans.. On a de lui Remué et RamuliU } CIblu-- 
dine Boyzonnet y sculp. 

François Stella y frère du fameux Stella y 
mourut le 2.6 juillet 1647 y âgé de quarante-^' 
quatre ans. H a peint pour les Grands* Augustînt 
une Nqtr^'J^ame ie Pitié. ^ 

Baudrin YvART , de Boulogne en Pkardié^ 
mort en 1690 y âgé de quatre-vingts ans. 

DE LA Ferté. 

Gil|>ert de Sevb , né à Paris en 1617 , et mort 
âans la même irille en 1698. Nous ayons de lui 
^Nitoçris, rjsine yAéjyrie y faidant. cortétruire un 
pont dur VEuphrate , grayé par Dupuis j et RJior 
iope , reine V Egypte , jetant ledyeûx dur lapyra^ 
mide qu'elle àçait fait élei?er, grayé par Renard. 

Pierre de Seve^ puîné de Gilbert ^ mort à 
Paris en 1696 , âgé de soixante-douze ans. Us 
ont été tous deu3q meinbreS'de F Académie royale 
de Pdintuiièw' De Sey e TaSné est sur la liste de 1 Gji. 

Jean MiCHELtK ^ de ïiâiigres , est mort à 
râè de tTèrsey en 21696^ âgé de soixante -treize 
ans. 



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(m) 

: Jean xe ÈLOviif d^ PqûAs^ mort eH 1769^ &gé 
de soixante«-<juatorze aiis« 

DE I.A Fbrté* 

Charies « Louîs DûtAESin de BostEi ^ né £ 
Kantes^. et mort à Argentin en tjii y âgé. de 
soixante-'-seize ansé Cest le in&mA que ^^aî placé 
dans le catalogue des amateurs q^ui ont exercé les 
arts. ( Voyej le catalogue des amateurs français 
qui ont es^rcé les arts dans les trois siècles. ) 

Jean Lemoîke y de Paris ^ mott eii l^iS^ iLgé 
de Boixante^^ix-huit ans* 

PLîlipJ^e tiAttEMANt^ de Aeims^ mourut ett 
1716 y âgé dé quatre-vingt-sept ans. D^ été 1« 
aecond maître du Poussin â Paris , après Varib^ 
qui lui donna les premiers élémtens de hi piein« 
tufe i Andeljs* . ' 

Pierre Mathiett le fiïs> de Dijon ^ nlourutèA 
1719 j âgé de soixante^deux ànsé 

B£ LA Peetew. 

Gr^ire Il0EEr ^ natif de i[j]|PDii^ en^oUî^iio^ et 
mort A Paria en 16^ > a éttémn kabile 'dessina^ 
teujr. On a de lui une. duite de dyeid Uréd ie la 
PcLddion de liotteSei^neur^ em trente morceaux^ 
qu'il a grarés d'après ses compositions^ 



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( 475 ) 

Chbrl^s ÂRMA^Td y de Bâr4e-Duc en Lorraini^^ 
t^est fait remarquer par beaucoup de finesie et 
de légèreté dans Texécutioii^ U eatmort en 1720 ^ 
âgé de «oixante-^uinEe ans. 

3>B tA FfiATi. 

François TAyuunsfi. ^ né à Paris y et mort dani 
la même yille le 10 septembre ijaS^ âgé da 
soixante^-sitt ans. 

JMB LA Fert^. 

Cliarles-François Poersok ^ fils de Paris Poer-- 
son 9 chevalier de l'ordre du Mont-Carmel , fut 
directeur de FAcadémie de Rome ^ où il mourut 
le z décembre 1726 ^ âgé de soixante-treize ans#' ^ 

McHJELLON y mort en 1667 y a été ^uKplojé une} 
partie de sa vie à composer des sujets d'histoire 
pour les manufactures de tapisseries* ^ ^ . 

Fbmbiek. 

Noël îQtTiLLSitiz > adjoint à professeur à 
VAc3.d,éade rojak ^ mourut yers 1669* H « 
peint un cabinet dans rappartteuënt haut des 
Tuileries* 

Barth3bx.bicy ^ de Fontainebleau^ et Nicolas 

iDuMOUSTisa ont ^té également employés dass 

les peintures des Tuileries. Us moururent la même 

année. 

Felibibk. 

Simon François^ né à Tours Kan t6o6y mort 



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( i7« ) 

àe la pierre le 22 mai 1671 (i)> £at râigali^ète- 
ment protégé des grands de la cour ^ notamment 
de la reine et du cardinal de Richelieu. Ses ou* 
vrages, presque toujours religieux ^ étaient ré- 
pandus dans divers cabinets : on en voyait autre* 
fois au grand-autel des Jésuites y aux Pères <le 
l'Oratoire 9 aux Incurables ^ aux Minimes et aux 
religieuses de la Visitation. La ville dé Tours en 
possédait plusieurs dans ses églises. Nicolas Pitau 
a gravé , d'après François , une Fuite en E^pte, 
et V Enfant Jédxu danj le Gel^ àboré par èeuot 
Angc<i. 

' BsntHûLfiT FlbM ÀÈJL , de liiége, professeur à 
PAeadéime royale. H a peint uif plafond dans 
Panciénne chambre du roi ^ aux Tuileries ^ et 
quelques portraits ^ dont Henri de Baçière^ gravé 
par -P. Van Schuppen; et Eiyène i^JllIemont^ 
gravépar M. Natàlis. Corneille Galle^ dit le jeune > 
A gravé plusieurs sujets d'après cet artiste. Noua 
avons, le portrait de ce peintre, gravé par Jean 
Duvivier y excellent graveur de médailles. 

BoiTRtiONNOis f proTe^eur àPAcadémie royale , 
mort à Paris ea 1698, âgé de quatré-^vingt-trois 
ans* 

Antoine Paillet , professeur à F Académie y né 

(1 ) La pitrre que Ton tira dé ton corps | après sa mort | 
pesait seixe onces. 



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à Pjarî^ le 7, août i65^^ mort le 3 )uiii 1734^^ 
âgé de soixante-quinze ans. On trouTC quelques 
portraits grayés d'après lui. ( Son nom est sur la 
liste de 1673. ) 

Friquet , professeur , dont le nom se trouve 
»ur la liste de 1678 , ainsi queOuARTE, Aillier, 
sur lesquels il est presque impossible d'obtenir 
d'autres renseignemens* 

Claude Gixles ^ né à Langres en 1673 ^ mou-- 
rut en 1722. Il a gravé , d'après ses compositions : 
Fête ie Fataie^ èieu heJ Forêtd ^ Fête c^e Diane ^ 
troublée par dej Satyred; Fêle du Meu Pan, cé- 
lébrée parier SyhainJ et hed Nymphed} Fête d^ 
Baechué , célébrée parieJ SyliHiitu et^cd Nymphes J 
Caylus a gravé d'£q>rès lui led Sorciers et le4 Sor* 
cièrcJ au Sabbat; lej- Joueun^ champêtres et leé^ 
DoMeurj champêtres. 

Ratmonb Lafag^ y grand dessinateur ^ né à 
risle en Albigeois , d'autres disent à Toulouse , 
l'an 1640 f mourut à Rome en 1682.^ âgé de qua- 
rante«^deux ans. Ses dessins à la plume sont rem- 
plis d'esprit et de finesse. Voici quelques-unes des 
pièces qui soutiendront la réputation .qu'il s'est 
acquise. 

Combat de saint Michel contre les Anges re- 
belles i Ch. Siraonneau, sculp. Pharaon et son 

; M 



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( 178 ) 

^rntée duhmergéd iaru la mér RoUgë; idem. Ijè 
Déluge ; G. Audrcâi, sculp. Cain bâtit la ville 
è^JEfénôch ; Gh. Simonneau. Diane iécoui^antla 
groddedde de Calidto ; Caylus , sculp. Et plusieurs 
Frided représentant ded jffaçchfinxiled et ded Or* 
qied, gravées par C. Verpieulea , Ertû^gerj snj^ets 
^ans lesquels Lafage a particulièren^ent excellé. 

Etienne Villequin , natif de Senrière en Brie , 
peintre d^histoire et de portraits^ est mpf t e^ 1 668 y 
âgé de soixante-neuf &sks. Nicolas Pit^ia a gravé 
une Sainte Famille d'après lui; et Jean Boulanger 
a gravé daint Roch et ^on Chien. 

y^Ts la taènf^ époque fiorissait Ckarles Err ar o^ 
de Nantes, peintre d'histoire et architecte. Le 
Poussin n'avait pas pour ses talens nxie grande 
«stime. Err^rd esti'auleur du !D^e de Tanciez 
couvent de l'Assomption à Paris. Quelques con- 
xiaissances en administration lui valurent le titre 
de directeui: de l'Académie de Paris , et bientôt 
ia direction, de celle de France à Rome , où il 
mourut à l'âge de quatre-vingt-trois ans, en 1689. 
Jeux yEnfandy de sa composition , gravés par 
Ferdinand. 

Jean Cotelle , élève du Vouet , natif de Meaux, 
et mort à Paris eny\6'j6. On trouve son nom sur 
la liste de 1678. Tardieu a grave d'après lui la 
Naiddance d^Énée; et J.-B. Masse a gravé VémLS 



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( "^19 ) 
iqui enQoie Mercure èiifpoJet la reine Didon eh 
Jàt^eur d^£!née. 

Amould DE VuEZ, élève de Lebrun, né à 
Oppenois , près Saînt-Omer , est mort à Lille en 
Flandre, échevin de la ville, le 3 avril 172.4» 
âgé de quatre-vingt-deux ans. Plusieurs églises 
de cette ville sont ornées de ses tableaux. Ses 
connaissances dans les sciences exactes lui font 
plus d^honneur que son istyle, et que son co- 
loris gris et sans intelligence du clair-obscur. 

Qaude GiLLOT , élève de Jean- Baptiste Cor* 
neille, naquit à Langres en 16735 il fut reçu à 
TAcadémie royale en 1716, et mourut en 1722, 
âgé de quarante-neuf ans. Cet artiste , dont le 
génie était tout-à-fait grotesque et bizarre , a 
peint des tableaux qui sont oubliés : la facilita et 
l'esprit qu'il a répandu dans ses dessins et ses * 
gravures à Teau-^forte , leur donnent encore quel- 
que vsJeur. Il y a une édition des Fabled ie 
Lamothe - Houbàrt dont il a grayé toutes les 
planches. 

Jean André , né à Paris en \66Q.y prit Fiiabit 
de dominicain à l'âge de dix-sept ans. Il a fait 
de Iqnguefi études en Italie. De retour en France^ 
il orna de tableaux l'église du monastère de son 
ordre de quelques Miracle du saint xjui en ^%t 

Mi 



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( i8o ) 
le fondateur ^ et de plusieurs sujets tires de la 
Passion de N* S. André a aussi peint le portrait. 
Au n^. i«. du catalogue de M. de Saint- Yves , 
on trouve de cet artiste trois tableaux-esquisses^ 
dont une Fuite en Egypte ^ le Ckridt mortj et 
ia Samaritaine. 

Claude SiMFor^ mort vers i^oo. On voit de 
lui ^ à la galerie du Musée Napoléon ^ une es- 
quisse peinte en grisaille ^ représentant le Lauei 
ment ied Pie^J. 

Nicolas Montagne , élève et parent de Plii- 
lippe Champagne. On trouve son nom sur la liste 
de 1673. D a gravé quelques eaux-fortes d'après 
ms propres tableaux, et d'après son maître. Bassan 
observa ^u'il a fait un grand nombre de portraits 
sur lesquels on trouve presque toujours son nom 
écrit ainsi : Nicolaj de Plattemontagne. 

Georges Lallbmanb , de Nanci. U a fait quan- 
tité de dessins pour des tapisseries y et plusieurs 
tableaux d'ég^se. U vivait en 1680. 

Felibibn. 

PEINTRES DE PORTRAITS. 

Jacob YanlOo y de l'Eduse en Flandre ^ aa« 
teur de la famille des Y anloo y qui a fleuri dans 
le dix-huitième siècle ^ re^u académicien le 6 jan^^ 



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( »8i ) 
TÎer 1^63^ mort le a6 nayembre i6jOy àgë de 
cinquante-six ans. 

Henri Bbaubrun , d^Amboîse. H travailla con- 
jointement avec son cousin Charles , beaucoup 
plus habile 9 et mourut à Paris le 17 mai 1677 > 
âgé de soixante-quatorze ans« 

BE LA Fbrtb. 

Charles Bbaubruk^ d^Amboîse^ mourut à Paris 
le 2.6 janvier 16^2, , âgé de quatre-vingt-huit ans. 
Plusieurs de ses portraits sont gravés j Nanteuil 
a gravé, en 1 654 > celui àe JacqueJ Lecoigneux^ 
président à mortier. 

Pierre Rebon , du Havre ^ mort en 1684 > ^g^ 
de soixante-huit ans. 

Nicolas Rbbon, son fils, a également^ peint le 
portrait et Phistoire. U mourut à Hermont, dan» 
la vallée de Montmorenci, en 1686, âgé de 
quarante-deux ans. 

Felibien , et les autres après lui, écrivent Rabon / 
mais il faut écrire Rebon, dont on trouve le nom 
sur la liste de 1673. 

Roger de Piles, né à Nevers en i636, et 
mort à Paris en. 1709. Plusieurs pièces ont été 
gravées d'après ses ouvrages j savoir : Rogerud i^ 
Filçé , Nivemensu eque^} B. Picart, fec. GilUé 

3 



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( »82 ) 
Ménage'^ P. Van Schuppen, sculp. NicolàJ Boileau 
Dedpréaux ; P. Drevet le père. 

Frailçois Lem aire , de Maison - Rouge , près de 
Fontainebleau y très-bon coloriste. D est mort en 
1688^ âgé de soixante-sept ans. Plusieurs de ses 
portraits ont été gravés. {Voyej Toetivre d'Etienne 
Picart, surnommé le Romain. ) On trouve son 
nom sur la liste de 1678. Il y a eu encore un 
P. Lemairé , d'après lequel L. Cars a gravé le 
portrait de Loulâ^Françoid de Boutbon^ prince d« 
Conti. 

Martin Lambbrt , de Paris , mort en 1699, 
âgé de soixante-neuf ans. 

Henri Guscar , de Paris, mort à Rome en 1 701, 
Agé de soixante-six ans. Nous avons de lui plu- 
sieurs beaux portraits , entre autres celui du Ga- 
jetier d^ Hollande , nommé Lafonà , gravé par 
P. Lombard. 

Philippe ViGlsro^, fils puîné de Paris Vignôn, 
mort en 170I, âgé de 4oi±ante-sept âiis. 

DB I.A Ferté., 

Marc Nattier le père , de Paris , peintre de 
portraits, reçu académicien eii 1676, mort à 
Paris le 24 octobre 1706, âgé de soixante-trois 
ans. Oii doit à cet aortiste et à ses deux fils la 



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(i83) 
«upçrbe galerie de Rumens ^ dite du Luxen^bourg^ 
* qu'ils ont 4es8inée et fait. ^aver par lesfiieiUeurf 
graveurs de l'Europe. 

Gabriel Retel^ de Châteg^u-Thieiiry , mort à 
Dijon en 1712.^ âgé de soixante-neuf ans. On a 
4e lui le portrait de Paillote historiographe^ et 
celui ^Angmery sculpteur ^ gravés par L. Cars.] 

Flôile;^'!* de la MaAe Richard , de Bayeux ^ 
s peintre de portrait , fort estimé dans son temps , 
mort à Versailles en 1718, âgé de quatre-vingt- 
huit iin&. 

François Tortèbat le fils, excellent peintre da 
portrait, mort en 1718, âgé de soixante- six ans. 
G. Edelinck a gravé d'après lui les portraits de 
Ctiarled Perrault y Lefort et Parent ^ et le por- 
trait du peintre d'après de Piles. 

Charles NocRBt le iilsi;,. maift en 1719, 'âgé 
de soixante-douze ans* On a ^. lui le portrait de 
Monàieur, frère de Louis 'XIVj celui de Fran-^ 
çm^ de Vendôme, duc de Bcaufort , en cuirasse j eï 
un autre vu jusqu'aux genoux, gravé par Nanteuili 

Saint- André, de Paris, élève des Bèaubrun, 
a été reçu à l'Académie sur deux très-beaux por- 
traits de la Reine-Mère. Le portrait du Roi y assis 
■et vêtu de ses habits royaux, que l'on voyait dans 
la salle de l'Académie française , était du pinceau 

4 



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C i84 ) 
de Smt- André. Cet artkte a peint -pour la tstA" 
fiufacture de^'Crobelms. 

Daniel DuMOtTTiHR, peiiitre du roi, peignait 
ïd portrâttt au pastel d'une grande ress^nUance j 
il e&t cité au n^. 89 du Catalogne ifàiaonné de fevt 
Bassan, porur quatre Êtuèeé dû Têted-^hommeJ à 
la pierre noire et coloriées; et au n*. lOi da 
Catalogue de Saint - Yves , poui: un portrait 
à'hommen 

. Rotert Nantbuil , gfand dessinateur ^ et plus 
célèbre comme graveur , né à Reims en i63o, 
et mort à Paris en 11678 ^ âgé de c^uarante-^ 
huit ajïs. Nanteuil peignait le portrait en pasteL 
Nous avons de li.ii xLouu, d^ BaurhoJiy prince de 
Condéj le vicomte de Turenne^ le premier prë- 
isîdent he Làmoiffnonf de la Motte-te- frayer } Jean 
Chapelain^ auteur du poème de la Pucelle, etc. | 
et quet^[ues portraits de IjouiJ XIV , dont 3 a 
gravé les plancher y <}ui font partie de S(m oeuvre* 
On trouve de cet artiste^ dans la collection du mu^ 
séum^^le portrait en pastel du grand Turerme^ et 
celui à^^ntaine JFurptier^^ auteur du dictionnaire 
qui porte son nom* 

Jean Varin , artiste de la fondation de TAcar 
demie royale de Peinture^ Il peignait le portrait 
dans le temps que le cavalier Bemin vint en France* 
Yaritt;^ plus connu pajr son talent dans les mér 



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<x85) 
dailleSy est mort surintendant dcis bàtimens^ et 
maître de la Monnaie de Paris. 

Louis Fbrbinant , le fils ^ peignît le portrait 
de grande manière. Il est mort à Reims , âgé de 
soizante*neuf ans, en 1717. H a peint le portrait 
de Bourlemoht^ gravé par Schuppen; celui de 
Jean'Louid-Charle<0 yOrléa^j comte de Du- 
nois y gravé par Nanteuil ; Madame d^ Séçigné, 
gravé par Sclmiidtj Madame Comuel y morte 
en 1693, âgée de quatre-vingt-sept ansj Fes- 
•ard^sculp. 

Juste 9 de P Académie royale de Peinture , dont 
on trouve le nom sur la Uste de 1678^ a peint le 
portrait de Louide-Marie de Gonjague^ reine de 
Pologne et de Suède j Nanteuîl, sculp. , planche 
de i653} et celui de Charled Delaporte , duc de 
la Meilleraye, maréchal de France | ïdent} planche 
de 166a. 

Paul MiOKARD^ fils de Nicolas Mignard^ né à 
Avignon I et mort à Lyon en 1671 , âgé de cin* 
quante-deux ans. Il fut reçu à l'Académie^ nv>ins 
par ses talensque par considération pour ses aïeux* 
On a de Paul quelques têtes gravées à Teau-forie , 
et fort peu de ses portraits peÎQts. 

Les peintres de portraits sur lesquels je n'ai pu 
me procurer des renseignemens certains jusqu'à 



/ 

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présent^ maïs donfii l'esté des pièces auth^ti(jue^ 
de leurs existence , sent t 

BuBOR|)iÊu^ portrait de -CL ie Saiimâide ^ sa- 
vailt hollandais) gravé par Th. Mathan. 

Rî€fiARi>^ portrait de Faèé} gravé paf Et. Fi- 
quôt» 

î)uHE , pdrtrait de Santeuil; gràvé par G. Ede- 
linck. 

DesfOntaines y voyez l'œttvre des Drevet. 

Bailleul et Talon, voyez Toeuvre des PoiDy. 

PEINTRES EN MINIATURE 

' ET SÛÏl ÉMAI]^. 

Jacques Baijlly, né à Saint-Germain en Laye 
en 1629, fut reçu académicien sur des portraits 
en miniature. Il a composé et gravé en petit de 
jolis sujets, qui ont été imités avec succès par Klin- 
chetel. BaîUy est mort- âgé de cinquante ans en- 
vii*oil , laissait aptes lui la réputation d*âvoir 
trouvé le séctet dô péiïidre solidement, et sans 
altérer la qualité de la péiûttire. 

Louis DuGUBRNiER , Vwxé des fils de celui dont 
il est parlé au siècle précédent, vint au monde le 
14 avril 1614 j et mourut le 16 janvier lôSp. Du- 
guertlier s^attachaà^urpâssetti^at ce qui avait été 
fait jusqu'à lui sur la peintuire en émail j outre la 



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beauté de *es couleurs, il saisissait très-bien la 
ressemblance. 

Son frère le plus jeune aurait suîyi la même 
carrière, si la mort ne l'eût pas enlevé à la fleur 
de son âge. Il avait déjà donné au pubKc d'excel- 
lens essais de ses talens pour le portrait en minia- 
ture. 

PoFEiBR, de Troyés, fut téçu à TAcadémiey 

peintre en minidture. 

Felibiçn. 

LAfiïCHÀRBïiïis , pei&lt'e eti miniature sur vé- 

Un. U a été très en Vogue dans son temps , et très-, 

estimé pour son coloris* 

Felibien. 

MoNTBEiiARD , de la Franche-Comté , s'est fait 

une réputation dans le petit genre des tableaux do 

cabinet. 

Felibien. 

Beanarb , protestant, exclus de TAcadémie ^ 
dont il était membre , à la révocation de Tédit de 
Nantes, et rétabli après son abjuration, est mort 
à Paris en 1687, âgé de sbixante-douze ans. On 
estimait ses miniatures pour la belle exécution. 

Petitot , né à Genève en 1607, et mort à Ve- 
vay, dans le canton de Berne, en 1691. Si on le 
ixouvait déplacé dans cette Galerie des peintres 



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(i88) 

français 9 je répondrais qu'il s'y trouve naturelle- 
lement, conduit par la reconnaissance nationale , 
comme un des plus beaux ornemens du siècle de 
Lpuis XIV. Petitot a peint l'émail j ce genre de 
peinture présente tant de difficultés à vaincre, et 
ses émaux sont arrivés à un degré si supérieur , 
qu'on ne peut pas en espérer, d'une plus grande 
perfection. Répandus dans presque tous les cabi- 
nets de l'Europe, ils sont devenus très-rares dans 
le commerce* La plus belle collection qui existe 
est au musée Napoléon } elle renferme plus de 
quarante portraits des personnages illustres de 
.son siècle. Bordier, son beau-frère , a peint aussi 
l'émail j souvent il aidait Petitot. 

PEINTRES I>E PAYSAGES, 

©'architecture , 1>B BATAILLES, DE MARINE, 
£T SUJETS PARTICULIERS. 

Thomas Pinaigrier, de Paris , mourut en i653, 

âgé de trente-sept ans. 

DE LA Ferte. 

Georges Faucas, de Chàteaudun, est mort en 
1708 , âgé de soixante-sept ans. 

DE LA Ferte. 

Lebicheur, professeur à l'Académie, mourut 
en 1666. Il a été renommé dans son temps pour 



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les ëfiets de perspective , et a fkit imprimer un 
traité sur cette Science. 

Henri Gissey , membre de T Académie , dessi-^ 
Dateur ordinaire des ballets du roi ^ artiste très- 
médiocre. 

Bbi.in et GuiLEEROT , élèves de Fouquières , 
ont travaillé aux paysages dans les appartemensi; 
des Tuileries y sous les ordres du Bourdon. 

Felibiek. 

BoULB 9 disciple de Snejdre, peintre d'animaux 

et de paysages^ a été ^ociployé ^ la manucfaèture 

des Gobelins. ^ 

Felibien. 

Alexandre Dugueriiieii, frère puîné de Louis 
Duguernier le peintre en émail ^ s*est appliqué au 
paysage. Il mourut en i656.* 

Feubibnv 

Jean FoREST,>?reçu à TAcadémie en 1674 > et 
mort à Paris en 1712 , âgé de soixante-seize ans/ 
Les paysages de ce peintre, qui a été en grande 
réputation , peuvent être comparés à de mauvais 
romans, faux dans les situations, bon^s dans les 
efïets : lourd, mat, sans gradation dans le co- 
loris et Véxécution^ voilà Tidée qu'on peut s'en 
faire. Nous avons de cet artiste un Payéage açec 
ieJ Animaux , gravé en manière noire par L. Ber- 
nard. XJ^ peiit GarçùTi ei une petite Fille jouant 



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( Ipo ) 

'coec un Oiàeau; ^ayé^BT P. Peiroleri in Toruio. 
On trouve le portrait de Forest dans.rœuvre de^ 
P. Drevet père. 

Henri Maitpercher, paysagiste , qui cherchaît 
à imiter Claude le Lorrain. Il fut fait professeur 
en i655. On trouve son nom sur la liste de 1673. 
Il a gravé à Peau-forte , d'après ses propres des- 
sins : V Enfant proMgue chaddé par dej Courti- 
danneâ ^ paysage avec fabriques j V Enfant pro- 
àijfue reçu par dor^ Père à Ventrée d^un veJ^ 
tibule ^ et uae A(^oratian dej ^o^^ d'après 
• Goyrand. 

Mathieu Montaone , peintre ^'Ajaveyç , qui 
vint s'établir à Paris vers le commçi)icenï,ei^t du 
dix-septième siècle, s'appelait Kanplatemherg ^ 
nom qu'il changea pour celui de Plattemon-- 
tagne, et ensuite Montagne ou Montaigne. H 
peignait le paysage et la marine ^ et donnait la 
préférence à ce de?mier genre : il a gravé quelques 
marines â l'eau - forte. Fejibien et autres l'ont 
placé parmi les peintres fr^çajs^ sa^s parler de son 
origine , ni de spn changement de ^om.. Nicolas 
Montagne , son fil§^ ^ peint l'histoîrç. (Voyez la 
«uîte des peintres d'histoire, ^lême siècle, et le 
cat. de Bassan. ) 

Jacques RoussBAxr , né à Paris en i€^ > est 



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(m) 

ittiort â Londres ea 1693^ 4 l'âgî de Bààiaiflté4 
quatre, ^s. Apfè9 s'êftre, essayé dêm plttsieur$ 
genres de la peinture , il s'adonna uniquement à 
celui de IVrcJiihscJturé et 4e la pet^pectiye,. En i66f?.y 
il fut reçu académicien sur un grai^d paysage orné 
^Wc^itectpiris^ AyfSffit pte^]^^ toujours été oc- 
cupé à IjE^ ^cpr^tion d^s palais ^ il a fait (rès-p^ 
de petits. tableaux; ceux que Von ti-ouve n^ sont 
que des e^uiss^^ pour de plus grands projets. B 
e gravé à Teaurforte six paysages d'architecture 
et de trèsr-jdiie^ figures ^ ainsi jque plusieurs mexi' 
ceauxrpour le recueil de Jabacht Philippe MLcii-r 
nier a été son élève. Rousseau se trouve sur la 
li^te dp 1673. 

Shnon Laminois, de NoyoB,,.p^intr^ 4^1 bat 
tailles et de paysages, mort à Vrigni dans TOr- 
léan^is^ en i683,, ^gé de çois^j.ç ;ans. On trouve 
çon nom sur la liste de ^1673. . . . > 

Etienne Allegrain, né à Paris en i645y vem 
à l'Académie royale, peintre de paysage, père 
4u célèb^-ç AJl^grain^ ^plpteur du roi, est m^rt 
«n 1736, âgé de quatre-vingt-onze ans. On connaît 
de lui plusieurs pièces qu'il a gravées à Teau forte. 

P. P^TJÇL, qui vivait dans le jnême temps, ai 
peint le paysage d.'un très - bon goût , quoique 
d'une manière un peu sèche ^ Le çélèbi^e VipuriBi 
À gravé plusi^u^fr paysages d'après Patel. Dans 



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î ija ) 

I*tm, Yënns est servie par lesGraces. (Les figures 
de ce morceau sont gravées par Bârtolozâ. ) 

PEINTRES BE FLE1JB5 ET DE FRUITS. 

Nicolas Robert 9 né èi Langres^ rets 1610 y 
célèbre par la belle suite de plantes et d^oiseaux 
qu'il a peints pour GaJton d^Orléaru. ( Voyej 
la Bibliothèque impériale y ou celle du Muséum 
d'Histoire Naturelle. ) Robert a dessiné et ^avë 
un recueil de fleurs y d'oiseaux y ainsi que les 
«nimaux les plus rares de la ménagerie du roi. 

Michel Lakcb., de Rouen ^ mourut en 1661 ^ 
ftgé de quarante-huit ans. Il a peint les fleurs^ 
les fruits et les animaux. 

DE LA Fert^. 

Kerre- Antoine Lemoike , de Paris , mourut 

en \66Sy âgé de soixante ans. H peignit les fruits 

avec finiesse et légèreté. . 

DE LA Fbrtjb. 

Denis Parmentier y de Paris y mort en 1672J 

I>£ LA FsaTB. 

Pierre Dupuis , de Montfort-rAmaury y très- 
bon peintre de fleurs et de fruits^ mort en 1682 y 
âgé de soixante-quatorze ans» On trouve Dupuy 
•ur la liste de 1673. 

PB LÀ FERTi. 



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Cattierme Duchemin, de Paris, épousé de ûi^ 
irardon, sculpteur du roi j peignit avec succès les 
fleurs et les fruits. £lle mourut en i6p8, âgée dé 
ëoixahte-huit ans. 

Jean Garnier, de Meau±, est mort en 1705^ 
âgé de soixante-treize anS; 

FBLIBIENi 

Geneviève de Èoullongne, fille aînée de Pa- 
ris , épouse de M. Clerion. Elle mourut âgée de 
âoixante^trois ans , en 1708. 

Madeleine Ae BouLLONOi^E, puînée de Gene- 
viève, née à Paris, et morte dans la même ville 
en 1710, âgée de soixante-quatre ans. On trouve 
les demoiselles Boullongne sur la listé de 1673. 

La FLEUR, natif de Lorraine, peignait avec goût 

les fleurs en miniature^ 

' Felièien* 

Jean Berraîk , dessinateur a omemens. Son 
oeuvre consiste en décorations et omemens de di^ 
vers genres : on peut en former un volume m-yî>- 
lio. Berrain est mort à Paris en 1711 ^ dans un 
âge fort avancé. 

Nicolas BoDESSOK ^ de Troyes , a été en grande 
^réputation pour le coloris des fleurs. Il mourut 
vers 1682. C^est le même que Ton trouve sur la 
liste de 1673^ que Felibien écrit par Bauàeddon, 

N 



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PEINTRES SUR VERRE. 

Benoit MiCHU , excellent pemlxe sur verre , 
connu par les beaux yitraux des anciens Feuil- 
lans. 

Perrik • dont on yoit au musée des Menu* 
mens français, trois panneaux y représentant le 
Martyre ie Jaint GerçaU ^ celui de Jaint Pro- 
tau j et ime Fuite en Egypte. 

Sbmpt , très-bon peintre sur verre y qui floris* 
sait dans le même temps. 



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( »95 ) 
A M A TEURS 

DU DIX-SÇPTIJIMJR ^tijCliE. 



Louis XIV. 

Le chancelier Segui^r. , 

Ghakmois. 

B.ATABON ^ surintendauLt 4es bàtimeips* 

C&OZAT. 

Le chevalier Beauliext.' 
BoucHERAT, chancelier. 
Boyer-d' Aiguilles^ procur^ur'^général du roi 

au parlement de Provence. 
£vRARD Jabach^ cëlèbre banquier. 
De Jullienne. 
De Pontchartrain. 

De LoRRANOiRE. 

Le comte de Vence. 

Madame be Gontault. 

lie cardinal de Mazarin. 

Le duc DE Lesdiguières. 

N 2 



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( *9^ ) 

Le chevalier de Lûjlrjlxkiu 

lie duc PB ÛRAMltON^* 

Haubibr; 

De JLA VaiLLiàRB, setàrëtaïré d'élat. 

M. d'Bmert ^ surintendant des finances» 

Le marquis de Fontbnay. 

Lenostre y contrôleur dés bàtiméns; 

Le chevalier i>b CLERyiLiB. 

Le marquié bb SBZONBtAT. 



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DIX-HUITIEME SIECLE. 



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s PREMIER. 

JLiA corruption des moeurs qui marqua Fépoque 
de la régence et le commencement du dix^huitième 
siècle ; la licence efirënëe qui se faisait sentir dans 
tout et partout ; Toubli des anciens modèles dans 
tous les genres y portèrent aux beaux arts un 
coup sen^ble , et firent craindre qu'on ne les 
oubliât au milieu des désordres qui couvraient la 
France. 

Ce qui rassurait cependant , au milieu de la vie 
. licencieuse- du régent ^ était son goût p<»ir ces 
beaux arts y dont il fit toujours sa principale jouis*- 
«ance. Enfin, ravénemipt de Louis XY au trône 
dissipa toutes les inquiétudes, et la nation en-- 
tière reprit bientôt les droits qu'elle s*était si 
légitimement acquis parmi les autres nations. 

L'attachement plus particuUer pour la pein* 
ture , qu'avait montré Philippe d'Orléans , ne fit 
qu'augmenter lorsqu'il eut en main le timon de 
l'état : on entrevoit même qu'il ne fit rien que 
de très-avantageux à ses progrès. Mais le coup 
était porté ; il fallait un changement dan^ l'iifs- 
titution des arts, et malheiH:eusement il s'opéra 
AU milieu des excès de l'inconstance et de la fii* 

4 



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( 200 ) 

ToUtë , et surtout pendant les jeux de FagLot, si 
^inestes à la France sous tous les rapports. 

Le système à <]^ui ils dûreut le jour, en accu- 
mulant des richesses énormes dans les' cofi&ç^ 
d'une foule de particuliers qui ne devaient point 
s'attendre à cette fortune , fit naître des spécu-^ 
lations innombrable^ ) mais presque tout ce qui 
en reste se ressent des combinaisons avides de 
la cupidité, ou porte la rouille du mépris des 
lumières et du goût. Je ne citerai pour exemple 
que le volumineux ouvrage de Mont&ucon , es-t 
timé du côté de l'érudition , quoique rempli d'err 
reurs , mais déteststble comme monument des arts 
du dessin. A la vérité, si Ton jette un. coup d'œîl 
sur l'état de l'art en France lorsque cette fa-r 
meuse entreprise se fom^ , on voit qu'il eut été 
difEcile de trouver dans le royaume un artiste, 
même pariiii les plus habiles, en état de desr 
siner correctement une figure antique. 
• On respectait l'antique j mais on n'avait ni 
les yeux ni les lumières propres à discerner sa 
pureté et les motifs de son excellence. Lesi ar-r 
tistes cherchaient toute autre chose : la gentil-r 
lesse , ^plus de rapprocheme^s vers les goûts et 
l'inconstance de la nation j une exécution prompte , 
facile et légère; ce qui fut très-avantageux pour 
Ua plua esçp^ditifs > dms im tçm^s où ch^cuoi 



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'(20i) 

ambitionnait un gain extraordinaire. Alors sepeiv 
dirent les restes de cette grandeur et de cette 
énergie du siècle de Louis XTV. La peinture en 
avait encore oflFert (Quelques triaces dans la dégé- 
nération de l'école de Lebrun. 

Les deux artistes qui ont figuré au commen- 
cement de ce siècle, senties deux derniers Cotpelj 
Noël Nicolcu, fils de Noël, frère d* Antoine , né 
à Paris en 1692 , et mort dans la même villô 
en 1735} et Charled Antoine y fils d'Antoine , né 
à Paris en 1694 ^ mort le i4 juin i^Ss. 

Noël-Nicolas Cotpel fut élu académicien pen- 
dant le rectorat de son frère, sur VEnlèi^emeni 
y Amymone pat Neptune. Ses ouvrages se voyaient 
à l'ancienne église de Saint-Sauveur , aux Minimea 
de la pUce Royale , et à Versailles. 

Nous avons de lui V Alliance de Bacchiu et ic 
P^enuJ jJjehoiSy sculp. ; la Charité romaine }i. Daiv- 
^el, sculp. } et une Jeune Fille jouant ai>ec une 
Colombe } eau-fortç du peintre, terminée aii burio. 
par N. Edelinck, 

Charles -^ Antoine Cotpei. était alors premier 
peintre du roi. Son tableau de réception à l'Acar 
demie représente Mé^ée abandionnee par Jadon. 
Plusieurs de ses ouvrages ont été exécutés en ta^ 
,pisseries à la manufacture desGobelinSé 

î^ç voulut poiat répéter ce ^ue j'ai déjà dit 



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( ^^^ ) 
ftir cette famille> je me bornerai simplement ai 
remarquer que sous la direction de ce dernier des 
Coypel y les monumens de l'histoire prirent rxao 
physionomie irrégulière ^ sans ca^i'actère y saus 
énergie et sans correction. Ses ouvrages publiés 
par la gravure sont CarL-jlntoine Coypel, de 
ipde pinxitf N. Tardieu, sculp. UJScce Homo , 
esquisse d'ua tableau pour l'église de l'Oratoire j 
F* Joullain, sculp. I^a Matrone^ Ephèée ^ L. Des- 
places. Thalie chadsée par la> Peinture } Lépicié, 
sculp. Holand apprenant la ftiife y Angélique et 
^e Médor; P. Surugue , sculp. L^ Amour maître 
iu Monde; J. DauUé., lySS. 

S II. 

Pu sein de cette espèce de léthargie du grand 
goût , s'éleva sur les ailes de la liberté le fameux 
Lemoine. La frivolité française s'empressa d'ac- 
cueillir son style séducteur et léger. Long- temps 
il fut le type de l'école du dix-huitième siècle. 
Montée sur cet esprit de légèreté, on conçoit bien 
qu'elle n'exigeait plus une étude bien approfon- 
die de toutes les parties spéculatives qui font la 
gloire de l'art. De l'habitude , de la mémoire ^ 
une grande facilité dans l'exécution , faisaient les 
trois quarts du peintre j et l'esprit de l'école l'ache- 
vait* Cependant y au milieu de pet abandon de 



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( ao3 ) 

totite idëe du beau, U s'éleva quelques liommes 
d'un mérite rave > et beaucoup d'autres qui furent 
j>lus malh^^eUx que tondapan^bles. 

François L^ÈMOtïîÈ, né à Paris en 1688 , élevé 
dan$ la peinture par Robert Toumiers, se per- 
fectionna sfouis Louis GiJloche. ïl remporta le grand 
prix de peintùtfe en 1711 , et fut élu académicien 
en 1716 , 8fâit Hèrtute combattant Cctcuâ. Les 
chêfs-d^oetoVre de Ëoine ^ qu'il n'avait pas eu le 
4:emps d'observer , n'ayant pour ainsi dire fait 
que passetdans cette ville et les autres de l'Italie, 
ne tracèrent dans son imagination que de légères 
impressions , dont il perdit bientôt le souvenir. 

Tourmenté du désir de se faire une réputation, 
il entreprit les peintures de la voûte du choeur 
des anciens Jacobins , rue du Bacq : il choisit pour 
son sujet la Tranjfyuration ie Notre Seigneur 
dur le Mont Thabor. Depuis cette entreprise, 
«a réputation alla toujours en croissant , et il fut 
employé dans bemicoup d'autres non moins fa- 
vorables à 'son ambition. Les principales sont la 
coupole ie là cliàpelle ie la T^ieiye, à Saint- ^ 
Sulpice^i) j une allégorie pour le Jalon ie la Paix, 

<i) Ce plafond , entièrement dégradé depuis rincendîe 
de la Foire Saint-Germain y arrivé en 1761 ^ était sur le 
^int- d'être effacé , et la voûte reblanchie ^ d'après unte 
délibération de la Fabrique. M. Callet j peintre eadstant^ 



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à F'erjailleJ; et pour le même palais , le éalori 
y Hercule} Aham prenant la pemme ie la main 
yEife } le Temps qui enlève la Vérité , et tjui 
précipite le T^icej Hercule qui fie auprès VOmr* 
phale. Ces trois dernières pièces sont gravées par 
le savant burin de L. Cars j ainsi que le Sacrifice 
yiphigénie , et Hercule assommant Cacué. . 

! Le salon ^^ Hercule , ^ qui rassemble plus de 
cent quarante figures y lui obtint du monarque 
le titre de son premier peintre y et une pensioii 
de 35oo liv. Dix mois après il termina ses jours 
par une mort violente , le 4 de juin 1737, à Tâge 
de quarante-neuf ans (1). 



est le seul artiste qui ait osé entreprendre de le rétablir 
dans Fétat où on le voit à présent. 

(1 ) La mort funeste de Lemoine , dit-on , a été causée 
par la jalousie de ses confrères, qui cherchaient toutes 
les occasions de le chagriner, depuis les fayeurs qu^il ayait 
reçues du roi. Cette idée allumait en lui une fureur qu^il 
concentrait, mais dont ses amis s'aperçurent, sana osor 
en prévenir les effets. M. Bergeret , ayeo qui il avait été 
en Italie , et qui le voyait tous les jours , Pavait détei*» 
miné à passer quelque temps à la campagne : liemoine ^ 
préparé pour son départ , entendit arriver M. Bergeret 9 
troublé par le sentiment subit de la crainte, dont il était 
frappé depuis long-temps , qu'on ne cherchât à le faiva 
enfermer , il se frappa de plusieurs coups d'épée y et viiifi 
tu empirant ouvrir sa porte. 



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( ^o5 ) 
^ On trouve dans les ouvrages de Ledoîne jdus 
île dispositions que d'études^ c'est-à'-dire , plui 
d'esprit que de fond. Né avec un génie vaste et 
la poétique de son art y l'allégorie ^ sous son pin^ 
ceau y prit une physionomie neuve et ingénieuse* 
Son coloris clair ^ aérien^ harmonieux^ touché 
avec autant de goût que de légèreté , très^con- 
Tenable^ surtout en voûte ^ lut le plus puis- 
sant artifice qu*il employa pour gagner les suf- 
frages du plus grand nombre. N'ayant pas assez 
comparé les grands modèles avec la nature ^ ni 
assez médité sur les di£G.cultés à vaincre pour 
ne pcmit -se laisser entraîner aux. écarts de soi! 
imagination , la postérité n'entrevoit dans ses ou- 
Trages que l'ébauche des belles qualités qu'il avait 
apportées en naissant. 

CAKACTÈKE DISTINCTIF* 

Imaginatîon poétique f dessin mou , licence danii 
les proportions ; fatuité , exagération dans les at- 
titudes et les expressions de tendresse et de force } 
coloris blond , fade et rose j pinceau libre , suave j 
savante perspective aérienne (i). 



(i) Vente du prince de Conti 9 n^. 688 du catalogue : 
Adam et Eve séduits par le serpent} hauteur ^ deux 
pieds} largeur } un pied six pouces. 6999 Uv. i^^» 



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( !io6) 

' Les principaux élèves sortis de scm école sont 
Boacker , Natoire el Belle. 

Charles Natoire, né à Nîmes en 1700, est 
inort à Castel-Gandolpte, près de Rome, en 1777, 
chevalier de Tordre de Saint-Michel , recteur de 
FAcadémie royale, et ancien directeur de celle de ^ 

Vente de M. Poullain. 5751 lir. 

Vente de M. de la Live de Jully, i>^. 77 du ca- 
talogue : 

La Transfiguration de N.-S. y esquisse terminée du 
plafond des Jacobins de^ la rue du Bacq ; hauteur , qua- 
rante-six pouces) largeur I trenle^siz popc^t. 4ool^Vb 

Vente de M. deNogaret, n^. 17 du catalogue. 0,20 h 
. Vente de M. de Boîsset, n^. 184 du catalogue : 

L^Assomption de la Vierge ^ hauteur ^ deux pieds dix 
pouces ; largeur y trois pieds ciiiq pouces. 6000 liv. 

C'est le petit tableau de la coupole de la cliapelle de 
la Vierge àSaint-Sulpice. 

Il y a deux esquisses de ce plafond ; Pune dont Le- 
inoine fit présent à M. Langues ^ le 11 mai 1.733, lorsque 
ce curé , enchanté de son ouvrage , lui doiina une gra- 
tification extraordinaire ; quant à celle qui f^ été venduç 
chez M. de Boisset y on Pattribue à Natoire y son élève ; 
ce qui donnait une valeur considérable à la première y 
puisqu'on en a offert jusqu'à 10,000 liv* Depuis celle- 
ci y Lemoine avait fait quelques cha9geiRe«s djms sa cpm- 
position. Le seul avantage qu'offrait la copie faite par 
Natoire y c'est qu'elle se trouvait ^ en tout point , très- 
conforme à la dernière main de l'exécution du plafond 
de Saiiit-Sulpîce. ^ 



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( 207 ) 

France à Rome. Toutes ces dignités supposent une 
grande réputation , qu'il eut efifectivement. Plu- 
sieurs églises de Paris étaient ornées de (juelques- 
uns de ses tableaux; les plus remarquables décev- 
raient la chapelle des Ënfans-Trouvés y peints à 
fresque sur les murs, représentant des sujets anar 
logues à cette pieuse institution. 

Ce grand ouvrage , qui a reçu tous les genres de 
célébrité , a disparu avec ime grande partie de la 
gloire de Natoire. Quelques morceaux de lui res- 
teront cependant parmi les curieux, par le se- 
cours du burin, tels que Diane et Actéon^ L. Des- 
places, sculp. VéniKi et Enée^ J. J. Flipars, sculp. 
Lta Vue et Perdpectwe ie la chapelle ieâ Enfans- 
.Trouç^éé y gravé par Et. Fessard. Jééué-ChrUt 
en Croix, la MaMeine au pied ^ gravé par le 
J)eintre. 

CAaACTiKB DISTINCTIF. 

Stérilité dans l'invention , composition froide , 

Vente du prince de G)iiti , n^. 65j du catalogue : 

Diane découvrant au bain la grossesse de 'Calisto ; 

liauteûr , deux pieds deux pouces ; largeur , deux pieds 

neuf pouces. :i4oi liV. 

• — Boileau, n^. 82 du catalogue. 9x0 liv» 

On attribue ce tableau à Louis Galloche. 



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( 268 ) 
^^^Mjle^ sans expression; petit goût de dessin | 
coloris livide ^ plpmbë; pinceau maniéré (i). 

Clémeiit-Louis-Marie-Anne Ëelle^ aussi dis- 
ciple de Lemoine, ancien membre de r Académie 
de Peinture , est tuort âgé de quatre-vingt-qua-' 
tre ans, le H^ septembre 1806, ptofesseur-rec- 
teur des écoles spéciales de peinture et sculpture^ 
et inspecteur , pour la partie de Fart, à la manu- 
facture impériale des Gobelins. Belle, sans faire 
une grande sensation , a soutenu dans son style 
un meilleur goût que ses contemporains. Les ou- 
vrages de Raphaël , auxquels il s'était singuliè- 
rement attaché Tespace de dix aiis qu'il séjourna 
à Ro^ççLe , lui laissèrent dans l'esprit des impres-^ 
sionis du beau idéal, dont il fit un^ assez bon usage 
quelquefois. ^ 

Sur la fin de sa vie il publia une collection de 
Têted calquéeJ dur led fredqued de Raphaël^ que 
les arts ont accueillie avec eirlpressemelit. 



(1) Vente de M. Lempereur, n^. 88 du catalogue; 

L* Adoration des Rois ; hauteur , huit pouces ; largeur ^ 
iix pouces six lignés , forme ovale. ^ 999 liy« 

Vente de M. de Boisset. 17991. 19 s. 

Vente de M. de la live de JuUy , n^. 95 du ca« 
talogue : 

Triomphe de Bacchus et celui d'Amï)hytrîteé 855 Kt* 

Vente de M, Boarlart| n^, 16 du catalogue. Soûx Ut. 



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(.^«^ ) 

. Je cite encore pour exemple du petit goût ^ui 
]»renait faveur au commenç^nentde ce siècle/ les 
peintres Bertin et Gazes. \ ' \ 

Nicolas Bêrtin, ne en 1667, élève de Boul- 
lôiigne^ et ensuite de Joiïvenet, remporta le grand 
prix de peinture. A sRan retour de B.ome , il fut 
èlxx à r Académie 9 sur Itercïder <jui bêliçrù Promé- 
thée. n mourut professeur, eu 1736. 

Pierre^âcques Gazes, né en 1676, au$si, élève 
de. BouUonj^e , et (considéré comme un de ses 
meilleurs élèves , a été élu à l'Académie sur le 
Combat d'Hercule et Acheloud. Il mourut dans 
la fonction de chancelier, en 1754. 
, Ges deux airtistes eurent un coloris plus soutenu 
que celui de Lemoine, et qui tenait ek^icore de l'an- 
c^nne école. Bertin entendait très-bien le clair- 
obscur, et l'effet général d'une scène; il entassait 
cependant tyop les objets , et tenait les^ propor- 
tions de ses figures trop petites pour le cbamp du 
tableau ; et par-là il affaiblisssait son style et le ca- 
ractère héroïque qu'exige la noblesse de l'histoire*. 
On peut lui reprocher encore l'abus de l'espidt 
dans l'agencement des groupes , l'ordre des dra- 
peries et la touche du pinceau. 

Ce sentiment qui lui était particulier, peu con- 
venable en grand, lui réussissait très-bien en.petit^^ 
Il a fait queïques tableaux de chevalet qui sont 

O 



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( «o ) 

eftiir^ (i). Husieurs sont gr£iyé$ j savoir t SééxCé 
parlant à la Samaritaine^ N; Tardieu, sculp. JééUé 
parlant à la Madeleine , ou le Noli me tondre ^ 
idem; Jétiv4 lavant leépiebé à ded Apotred, F* Cte- 
reau^ sculp. Et Mathieu Garreau , ouïe Gland 
et la. Citrouille } JjersLSsenr y sculp. Nous ayons le 
portrai^ 4^ Bertîn^ peint par Largilliére, grayé 
par C4 Vermeulen. 

Cazes s'annonce avec plus d'empKase à la ve- 
nte , d*ùne manière plus large , plus liistorique j 
«on coloris serait même bon s*il avait plus observé 
la nature, un peu plus médité et mieux choisi* Soa 
iBsouciancè sur tous ces points essentiels^ ne peut 
arrêter long- temps Toeil sur seé ouvrages} car, à 
Texamen, point d'expression, peu d'idées neuves^ 
une grande abondance sans nécessité j ^un dessin 
incorrect, beurté, et des drajieries jetées au ha^ 
sard , faites de mémoire , rappelant les cassures 
du papier , et non les plis de TétofFe. 11 a traité s 
Jédud recevant led peiitd JEnfand ^ S. Vallée y ^culp- 
Saint Pierre guériddant la Paralytique / C: N. Co-^ 
cbin^ scutp. Hercule et Ompfiale ) Jj* Déplaces ^^ 
scul]i>« ' , ' 



(1) Vente du pri;ice de Conti , n9. 645 du catalogue.: 
Adam et Eve dan? le Paradis Terrestre \ Dieu leur ap« 
paraît j hauteur, trois pieds onze pouces $ largeur, cinq 
pieds neuf pouces. ^ aSpç Kr. 19 ». 



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& eat 'sorti de Técole de Bértîn Louis Tôcqui^' 
dont la réputation a été solidement établie sur 
d'exceliens portraits > couronnés en France , eik 
Aussie y en Suède et à T Académie de Peinture > 
où l'artiste fut élu sur le portrait de Louid GaU 
iochç. On admire dans ses portraits ^ là grâce ^ la 
noblesse ^ la touche légère , spirituelle j le coloria 
vrai et animé : on j admire enfcore de belles mains> 
bien dessinées) biéil peintes. Toc^ué^ né à Paris 
ien i6g5 y est mort dans la inème yille en 17^2;. 
, Nous ayoiis de lui les portraits à^EUdàhedi P^- 
troçpfia > impératrice de Russie ^ fille de Pierrô 
premier j (reor. Fr. SchmQt - RoJûmowéky f 
Hoffmàii, gentilbonmie danoisj Charles ie Galles 
îpn cuirasse J £/. PA. ie iS. Florentin; J. BàpU 
Jda4Se, peintre; Dedfonkmneé i le roi et là reine 
he Danemarck} Ai. de Toumehem ) le marquis 
jî? Mary ni. Dans Toeuvre de J. 0- Willè, on 
trouve lé portrait de Tocqué. H est sorti de Fécole 
de Gazes ) Chardin) grand peintre^ qUe Ton ^ur 
Tèra dans le cdurs de ce siècle. 

Les deux derniers rejetons de Técole des Bout 
longue 9 sont Louis Silyestre et J^ean fi.aoux. 

tiouis StiLYBSTRZ ) qui Yit le jour à Paris.^ ét^it) 
£ls d^Israël Silyestre j connu par se$ gravures spi'» 
ritu^s. A-pcès avoir remporté tous les prix à 
r Académie > et visité Rome sous les auspices de 



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( 212 ) ' 

Carlo Maratti, il fut demandé par Auguste, éleo- 
. teur de Saxe, roi de Pologne, et passa la plus 
grande partie de sa vie à Varsovie et à !presde. 
Après une absence très -longue il revint dans sa 
patrie, fut ëlu membre de l'Académie avec une 
distinction particulière , et mourut dans un âge 
, très-avancé. 

Employé aux grands travaux de la décoration 
des galeries et des plafonds pour les palais des 
princes du Nord, il a fait très-peu de tableaux de 
chevalet. 

L'amour des beaux arts, qu'il a inspiré à la . 
cour de Varsovie , fut récompensé par Auguste, 
qui l'anoblit et l'honora d'une pension , qui lui 
fut continuée sous le règne d'Auguste Ponia- 
towski. Les gravures publiées d'après Louis Sil- 
vestre,.sont dainte Thérède^ Adohid partant pour 
la 0iadde} N. Château j Adtianax arraché à da 
mère; J. Audran , sculp. j Pan et Syrinx ; H. S* 
Thomassin, sculp. 

Jean Raoux, né à. Montpellier en 1677, et 
inor t , à , Paris en 1 784 , âgé^ de cinquante - sept 
^ans, s'annonça dans la carrière de l'histoire. Il 
remporta le grand prix de peinture, étudia à 
Venise les Titien, Ips Paul Véronèse. Ne pou- 
vant atteindre , devant ces grands modèles j le 
but qu'il se proposait, il s'exerça au talent de 



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rimitation. Il a pejtnt le portrait. Les sujets de 
caprice , animés quelquefois des traits de la fable 
ou de rhistoire, ont fondé plus particulièrement* 
SB. réputation : tels que le Rèn^j-vouj- ayréabie ^ 
Beauvarlet. Repod de Vénud, et led Grâce J. au 
bain^ J. Daulle , sculp., 1758. Da^id ^ du haut 
de don palaij , contemple Bethdabée au dortirdu 
bain ; Chereau le jeune. Télémaque dartd Vile de 
Calypdoj J. S. Beauvarlet. Jlngislique et Médor^ 
diflférens sujets de Sax^rifced et Scèned Samilièred , ^ 
gravés par N. Delauiiay, Ch. DupuisetH. Jonseis. 
Le ch^me qu'il répandait dans ses petits tableaux,, 
lui valut même son élection à T Académie , en 
qualité de peintre d'histoire, swx Pygmalionamou'^ 
reux de da dtatue. 

Raoux était vraiment né avec le sentiment de 
la grâce , et un goût exquis qui Taurait conduit, 
beaucoup plus loin , sans la faiblesse de son 
tempérament , dont ses ouvrages se ressentent, 
L*iinitation fidèle et le choix d'une belle intel- 
ligence des vérité^ agréables j voilà ce qu'on ad- 
mire dans les petits tableaux de Raôux. Il est 
le. premier peintre français dont les ouvrages aient 
pu soutenir la comparaison àcôté des chefs-d'oeuvre 
d'éclat et de patience sortis des écoles flamande- 
et hollandaise , qui faisaient la passion de la 
majeuçe .partie de nos amateurs du dix-huitième 
siècle. Ce talent fit la fortune de Raoux; se& 

3 



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t . . ' ,-. i" ■- ... 

tableaux furent accueillis arec enthousiasme ; et 

placés dans les plus riclies cabinets. 

GAUACTâllB. BI$T|NGTIF. 

Froi4, gracieux, svelte dans l^s proportions; 
pinceau flou j coloris exceUent^ légè^e^ien^ pour- 
pré (i). 

Un artiste peu connu* en France ^ est Eànotti , 
4ont le no](n mérite cependant d^êtrç conservé. 

Jean-Pierre Zanotti naquit ^ Paris en i6y4^ 
n fut conduit très^jeune h, ^plogp^ , dans Téçole 



(i) Vente de M. de Boisaet, no. 177 du catalogue i 
Pibutadç faisant 1^ portrait de son amant ^ ^aut^ur, 

^ois pieds quatre po^ucesii^ largei^, d^i; pi^dA sent pouces* 

5999 ^^^ 
No. 476 di^ npiéme catalogue; 
Deux Femoies faisant de 1^ i^usique; Iiaii^iteur ^ dem; 

pi^ds un pouce $ is^rgeur y uii pied i^euf poucea* 54oo liv^ 
Vente du prince deCo^ti, no. 65 1 du catalo^Q : 
L'Intérieur d^ Temple dédi^ à Priape ; hauteur ^ deun^ 
. pieds neuf pouces \ ^rgeui^ ^ deu3^ pieds trois pouces. 3599 L 
Vente de M. le duc de C^oiseul , no. i38 du catidogue^ 
Une jeune Fille sortant du ba^ ; hauteur ^ h^ait pouces^ 

Margeur , sij^ poucçs. 800 Ut^ 

Vente du pri^nce de Conti ^ qo. ^^ du catalogue. ^71 U. 
Vente de M» de Nogaret, no. 92 du catalogua. 800 lir* 
Les tableaux de Haouz ont beaucoup baissé dans Ij^ 

fQm];i[iei[çe dej^uis plusieurs anypë^s^ 



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idePazinéllL Son; application constante^ recherr 
cher les beautés de la nature , sur Texainen bien 
approfondi des règles de Fantiq^ue , le copdijisit 
à saisir dans ses ensembles et ses contours les 
formes statuaires , réunies à la souplesse et aux 
grâces du naturel. S'il n'annonce pas Une forte 
capacité dans rkiyention y du moins il montre uà 
•grand sens et une -connaissance réfléchie des paa-' 
sions de l'ame et des nuances du coeiir humain. 
•£n cela ^ ainsi que par son exactitude dans lé tos- 
tume des différentes nations ^ et toutes les con- 
venance» historicités^ auxquelles on peiit joindre 
la fraîcheur du coloris, il mérite sans doute un 
rang'distingi^é parmi les meilleurs peintres firan- 
^s de son siècle. 

La plupart de ses tfavau^ sont répandus en 
Italie et chez rétfângief. Uh de ceui qui hri^ ont 
fait le plus d'honnéut , est à Bologne y dans régHse 
xle S. Tomojfô del Mettante; il représente Tin*- 
trédule Thomas aux pieds de Jésus-Christ (i). 

ZaAotti s'est aussi distingué dans les lettres , 
et surtout d^ns la poésie : on connaît de lui une 
tragédie dont le sujet est la Mart & Dièon, et 

! 

(i) Cochin , dans son recueil de Notes sur tltaUe,^ 
dit que ce tableau est d'un fort bon ton ^ d'une manière 
large , 'grande ^ et bien drapé. Il y a de Tharmonie , et 
il *est d'un bon caractère^ 



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^uel^tfes antres pièces de poésie et de Kttérature 
assez estimées. » 

n mourut secrétaire des Académies de Bologne 
et des Arcades ^ dans un âge très-avancé. 

Jean-pJérâme SEaYAKBOHi , né à Florence en 
l'année 1695, se trofuve lié à Técol^ de France 
' par aa réception- à l'Académie , qui date de 1731 ^ 
sur un tableau représentant les Ruined y une pletc^ 
publique ^ au milieu de.laquelleest'un obélisque. 
Quelques-uns prétendent même qu^il était du 
pays d'Aunis, qu'il s'appelait Servan^ et qu'il 
ajouta à son nom une lierminai^n 'italienne/:. ' 

Servandoni^ un des plus grands génies idesop 
siècle, avait étudié la peinture chez le fiânêiix 
Jean^Paul Paninij et bientôt après, l'universalité 
de ses tàlens le rendit propre aux grands puvrag^ 
de la décoration ' et des travaux publics, aipsi 
qu'aux tableaux de cabinet. Son nom , qui re- 
tentirait dans l'Europe, le fit appeler dai^s le$ 
,cours étrangères} et dans presque toutes il a laissé 
des traces de son> génie , qui s'était nourri des 
principes qui font la gloire des monumens antiques* 
Il obtint la préférence sur ses concurrens , en 
1731 , pour l'élévation du grand portail de Saint- 
Sjidpice, sans contredit un des plus beaux édi- 
fices en ce genre, et un monument immoi^tel dea 
talens de ce célèbre artiste* 



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Il mourut à Paris en 1766 , âge de soixante^ 
onze ans. * 

Les. trois Rivalz de Toulouse ont également ac- 
quis et soutenu une grande réputation. Le plus 
renommé est Antoine ^ né à Toulouse en 1667. 
n étudia à Paris et en Italie. On remarque dans 
èes ouvrages un excellent goAt de dessin ^ et un 
style propre à Thistoire. On a de sa main un sujet 
allégorique à la gloire du Poussin > dédié à Le- 
brun } et quatre sujets allégoriques pour un traité 
de peinture imprimé à Toulouse. Après avoi^r 
été couronné au Capitole y des mains du cardinal 
Albani ^ il se retira dans le lieu de sa naissance , 
où il mourut en 1735. Son neveu, Bartïielemi 
Rwalj y a gravé à Teau-forte ; on a de lui Zti Chute 
^ej An^ed rebeller ^ d'après son oncle. 

• 
Jean Pierre Rivalz y né en 16^5, et mort à 

Toulouse en 1706, fat peintre et architecte. Il 

eut pour élève le fahieux Lafage. Là plus grande 

partie des travaux de cette famille est à Toulouse. 

n est sorti de l'école d'Antoine Bivalz, Su- 

bleyras. . i . 

Pierre SiTBLBTiiAS vit le jour à XJzès, en 1699. 
Ses progrès Payant mis dans le cas d'entreprendre, 
fort jeune encore y dans sa province y des plafonds 
qui lui firent hoimeur , il vint à Paris pour con- 



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^^ 



1 218 ) 

«ourîr au grand prix de peinture , qu^il rempdrta 
d'une voix unanime y sur le Serpent yairabu £tt 
1728, il fut envoyé à Rome avec le brevet de pen- 
sionnaire du roi, et resta en Italie jusqu^à sa mort, 
arrivée le 28 mai 1749? ^ 1'%^ d® cinquante 
ans. 

L'esprit et la sensibilité se peignent dans les ou- 
vrages de cet artiste, estimable du côté tle la pen- 
sée y et même du dessin. Il n'annonce pas un. 
grand caractère ; mais en cela , ainsi que dans son 
coloris , il est toujours en harmonie pour plaire et 
toucher le cœur. Rien,. dans son exécution facile , 
ne montre Tabus de cette facilité qui coulait de . 
source; la nature la lui donna, et il semble n'çn 
avoir fait usage qu'avec modération, et autant 
qu'elle ëtait nécessaire à l'abondance de son génie, 
et à ses projets, toujours bien réfléchis d'av^mce., 

Lt^JSifanouL^ement de l'empereur Fa/ence à Vof- 
fraude d'une Medée dite par daint Baple, qu*il 
a peint pour Saint-Pierre de Rome, a été cité 
comme un de ses meilleurs morceaux. Benoît XIV, 
qui accordait une estin^e particulière à l'auteur , 
en îat si content , qu'il en ordonna une mosaïque 
de même grandeur. 

Au musée Napciéon^ on voit de Subleyras, I0 
Serpent d'airain , lé même sur lequel il a gagné 
le grand prix y la Madeleine auxpied^ de Jésit^ 
Çhridt^ daint Jlmhroide donnant Vabdàlution Jk 



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(219) 
i%éodoJe ; et daint Bruno giiênddant un en-* 
faut (i). 

S m. 

Une grande réputation du dix'-Iiuîtième siècle ^ 
et dont on a lieu de s'étonner , est celle de Troy, 

Ce peintre fiit heureux au milieu de tous le$ 
excès qu^ se permit dans l'invention, le dessin 
et l'exécution. Sa réputation £ut grande j mai« 
elle s*est évanouie comme une vaine fumée : leçon 
bien frappante pour l'artiste , qui , négligeant la 
véritable gloire , ne veut obtenir que les suecés 
éphémères .que donnent la vogue et l'engoué^ 
inent. 

Le tablerai qui a commencé la réputation de 
Trovj représente la Cérémorde de réception deJ 
ChevaUerd ieVorère iuSainl-Edp.ri^t, par Henri IV. 
î^ous devons Sion histoire d'£sther^ et celle de la 



(i) A U irente de M. de Boisset y no. x%% du ca-» 
talogue : 

Xie sujet de Siânt*Basile , et la même composition déjà 
citée , mais, ea petit \ hauteur , quatre pieds un pouce ; 
largeur , deux pieds quatre pouces , dntré. 6799 1. 19 s. 

A c^te même vente, la Gourtisanae «mou^use | et le 
l^aucon; hauteur ). onse pouces; largeur ^ huit pouces. 

1100 Ut. 

La rareté , autant que le mérite | rendront V>ujours chern 
)çstta,Uea,u9 de Subleyras. 



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( 2H0 y 

Toîson-d'Or, à Tempressemeiit peu délicat qu'il 
montra pour entreprendre au rabais ces deux 
grands ouvrages^ dont le roi avait conunandé les * 
modèles pour être exécutés en tapisseries aux Go- 
belins. Cette suite se compose de quatorze pièces , 
dont sept pour chaque. 

Le style de Tldstoire s'y trouve tellement défi- 
guré,, qu'on ne peut tenir aucun compte à cet ar- 
tiste des moyens dont se sont servis ses apologistes 
pour le célébrer. Les autres pièces publiées d'a- 
près cet artiste,, sont : la reine ie Saba viditant te ^ 
ToiSalomon^ Cl. 0. Gallimard, sculp. Salmaci^ 
et Hermaphrodite } J . DauUe , sculp. Diane chan^, 
géant Açtéon en cerfi J. Ch. Levasseur, sçulp* 
Aved a donné pour sa réception à l'A^^adémie , le 
portrait d^ Troy» . . 

Jean-François de Troy a été reçu à l'Acadé- 
mie en 1708, sur la MétamorpKoéé de iV?oij?; ilfuf" 
nonimé professeur en ^7^9,9 fait chevalier de i'or— > 
dre de Saintr^Michel , nommé directeur de l'Aca- 
démie de France à Rome en 1738. H mourut dans 
cette fonction en 1752 (i). ^ 



(1) Aux époques les plus fioiisgantea du commerce de 
la curiç^ité , quelques-uns des tableaux àe, ce peintre ont. 
été recherchés ^ mais on les a toujours yus aller en dé<« 
croissant. £n groici un exemple : 

A la vente de M. Lempereur , no. 81 du catalogue t . 



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Jean Rbstout, élève de Jouvenet, £ut supé^ 
rieur à de Troyj il est quelquefois «orti de son 
pinceau des choses qui annoncent l'idée du grand ^ 
les principes d'une perspective savante, la connais- 
sance de l'union des tons et dés réfractions de la 
lumière. Un peu moins asservi au joug de son maî- 
tre, son élan aurait , sans contredit, été plus fa- 
vorable à sa réputation. Qu'on lui ôte une exé- 
cution et un dessin trop anguleux , qui rappellent 
plus le marbre dégrossi sous le maillet du sculp- 
teur, que les formes de la nature , et l'on aura 
■de lui de belles masses et de beaux détails. 

Ce système, qu'avait adopté Restout, d'accuser 
lesplanspar des droites etdes carrées, faisaitl'objet 
de ses leçons : il j recommandait lés angles et les 
pointes. Ces expressions barbares, souvent répé- 
tées par le professeur, lui attirèrent, ainsi qu'à ses 
élèves, la' dénomination de V école iej pointuj. 

Restout fut honoré des bontés du régent , qui 
isans doute eût exercé son pinceau , si la carrière 
4de' ce protecteur des arts, eût été .prolongée. Se 

Armide, sur le point dé poighardef Renaud , est désar« 
née à la vue de ce héros endormi \ hauteur | quatre pieds ; 
largeur , six pieds. 1212 liv. 

Le même^ à la vente du pripce de Coi^ti , où les ta- 
bleaux sMleyèrent à de9 prix considérables , ne fut vendu 
que 821 ïiv. 



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lkt»tiV'ant engagé dans diverses oc<^{iktions^ û né 
fit point le voyage de Rome ; et sang cela il par- 
vint à toutes Ijes dignités académiques) après avoir 
été reçu membre de l^illustre société , sur ;drd^ 
ifiude de dérobaiit daiu le4 hraa ie Di(me aux paw^ 
nuitée d^uilphéâ. 

Restent a encore signalé ses lumièn^ sur Vo]^ 
^(^ue et la perspective^ aux peintures des voûtes^ 
liof anuneiit & celle de la bibliothèciue de Sainteté- 
neviève, que Ton voit toujours avec plaisir. Ilmoa** 
rut à Paris le i**** janvier ^768 , âgé de soixante-^»- 
seize ans. Son fils et Halle ont été ses élèves^ Ck« 
K. Cocbin a gravé diaprés Restout ^ Labati ^^éx-^ 
cude à Jacob 4ur ce quHl lui donne Lia aQont Ra^ 
chel^ et P. î)revet a gravé JéjuJ^Chrift técon^ 
fhrté par ied Anges ^ 

CÀRACTiàE IJiSttKCTtP. 

Belle intelligeiice des illusions de ^optique | 
composition de règles , invention^ érudition^ ex& 
pressions faibles j dessin maigre y rabotent ; në-^ 
g^igence dans l4mitation ^ draperies de tnaurais 
goût; coloris lourd, de mauvaise qualité } pinceau 
{praticien ; mode de Jouvenet dans lo fitjrle et 
Texécutioni 

Il serait à peu près inutile de parler de Res- 
tent le fils, s'il n'eût pas été académicien, et s^il 



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Hr^eAt pas contribué à faire dégénérer l^art; U su^ 
£t d^ jeter les yeux sur sa Cabane ^ Philém»n 0t 
Baucié , et sur son Anacréfnt (i)^ pour avoir une 
idée de son incapacité f et combien U s'éloignait du 
mode de JouTenet^ 

Quant à Noël Halle , fils de ûui Halle ^ dont 
il est parlé dans le dix-septième siècle ^ et disciple 
de Restout^ on doit le citer comme l^exemple le 
plus frappant des vices de Técole qui Ta formé. Il 
est encore plus heurté y plus pointu que son mai«- 
ire. Si.Restout parait avoir dévoilé les vices se-* 
crets du type de son école ^ sous le pinceau de 
Halle ils sont articulés jusquVux ridicules de la 
caricature. Cette singularité défigurait à un tel 
point les sujets d^Mstoire ^ spécialement les sujets 
graves ou reli^eux^ que souvent ceux qu*il a 
traités ont été pris aux expositions publiques pour 
des bambocbades. Sur la fin de sa vie , il essaya 
de corriger sa manière aiguë ; mais il ne put y 
parvenir qu*en tomban^t dans un excès contraire: 
on peut citer pour exemple de ce dernier effort, 
Cimon V Athénien qui, aprèd avoir fait abattre leé 
murj de deé pod^eddioru , invite le peuple à entrer 
4ibrement hanJ dedjarèinj ,età prendre led fruitd ; 
tableau qu'il fit pour le roi- La gravure a publié 

(i) Gravé par ÂsseluH 



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(224) 

de Noël : jintiochuj Epiphaned qui hicte' é€é der^ 
nierez volontés ^ Gh. Levasseur^ sctdp. Le hue de 
Chartreé partant pour V armée, en iy44, reçoit 
Veau bénite par le curé (le Goumaifj N. Tardi^u , 
sculp. Là Mère daçoyarbe ; 3 . V. Dupin^ 8culp« 
Le Paupre iand don re2uit ; J» A. Patour , 
sculp. 

Noël Halle ^ né à Paris, reçu acadëmîcien en 
1748^ sur la Didpute ie Neptune et ie 3Iinerpej 
est mort le 5 juin 1781 , âgé d'environ soixante- 
dix ans, chevalier de Tordre de Saint^Michel, et 
un des plus anciens professeurs. 

S IV. 

Enfin parut Boucher , élève de Lemoine , dont 
rinfluence fut aussi considérable sur leâ mœurs que 
sur le goût et les arts. Cet homme origmal* dans 
son esprit de dépravation, qui semble n'avoir 
aiguisé son crayon ou broyé ses couleurs que pour 
charmer les yeux du vice , fut honoré de la palme 
du génie , et regardé comme un des plus grands 
tâlens. 

Le nommer dans son temps , c'était annoncer le 
peintre des Grâces : et quelles étaient ses Grâces? 
des caprices de village , des grisettes sans honte , 
sans pudeur , petites , camardes , boursoufflées , 
enluminées du coloris de la toilette ^ ornées de 



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( ±±5 ) 
^mp^is enipi^untés; et voilà ces (rmcés qui Êd*' 
«aient dire du trop £uneux Boucher : ^ 

Gratta cum prîmU décor et nativa venustas 
Sniteant tabulis ^ et spitet amabile te/a 
Nescio quidi 

Les compositions àe cet artiste ont ëtë multi- 
pliées à l'infini par tous les genres de gravures j 
notamment par celiii en crayon : l'Europe entière 
en a été couverte.- Elles ont successivement passé 
ces porte-feuilles à la décoration des cabinets^ de$ 
galeries 9 des appartemens. Elles ont servi à l'édu- 
cation de la jeunesse y aux amuseihens des femmes y 
des jeunes gens et des viieillards j elles ont retourné 
dans les porte-feuilles , de là dans les galetas de la 
brocante , et enfin elles ont disparu de la curiosité. 

Ses travaux innombrables en peinture n'ont guère 
passé les frontières j car les étrangers riaient de la 
folle admiration qu'inspirait aux Français le pinceau 
bas et trivial d'un homme qui avait perdu toute es^ 
l^ce d'idée de vérité, depiideur et de délicatesse. 

François BocJCHER naquit à Paris en 1704. Il 
remporta le. premier prix de peinture à l'âge de 
dix-neuf ans. Il fit le Toyage de Rome ^ et l'on' 
dit que dans cette capitale des arts il montra les 
essais d'un talent plus inoral. Vont soU tribut 
académique, il donna Renaud aux pie^d ^Ar-» 
mide. Il mourut premier peintre du roi , en 1768, 
âgé de soixante-quatre ans* 



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(226) 

D n'a pas fait un grand nombre d'élèvés, mais il 
a fait beaucoup de victimes, qui n'ont jamais pu se 
relever de l'abîme où les avait plongées son égare- 
ment. Ses plus heureux disciples sont y Baudouin^ 
Mettai j Juliàrd , Leprince , Deshayes et Frago- 
nard. Baudouin et Deshay es ont été ses gendres (i). 



' (i) Vente cle M. ^e Gagny , n». 240 du catalogue : 
Rebecca recerant les présens du serviteur d^Abràham ; 

l^kuteur^ Ijrois pieds un pouce; largeur , deux pieds dix 

pouces, , laSo lîv. 

Vente de M. de la Live de JuUy , no. 9^ du catalogue » 

Le Sacrifice de Gédëon ; hauteur , trois pieds o^e 

, pouces ; largeur y deux pieds sept pouces. 750 Lis. 

' Vente du pi;iuçe de Conti , no. 720 du catalogue : 
Le même. 201a Ut* 

Vente de Madame dePompadour, n». 16 du catalogue r 
La Nativité ; hauteur y cinq pieds quatre pouces neuf 

lignes \ largeur y trois pieds onze pouces six lignes. 722 L 
Le Lever et le Coucher du Soleil y traités allégorique- 

ment; hauteur , neuf pieds dix pouces^ largeur , huit 

pieds. 9800 Ut» 

Vente de M. deBoisset, no. 1 92. du catalogue : 
Hercule et Omphale ; hauteur y deux pieds dix pouces ^ 

largeur y deux pieds trois pouces. - 384b liv. 

Vente de M. de Menars f no. ao du catalogue : 
Vénus désanajE^M: TAmpuri ^uteur 9. trois pieds six 

pouces ; krgçur y deux pieds huit pouces , forme ovale* 

780 liv. 
Maintenant y quand les tableaux de Boucher sç prése|i«« 



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(2^7 ) 

CAHACTiRE DISTINCTIÏ^. 

Héros de bal , figurantes de tKëâtre , panto- 
hiimes fausses. Dans les pastorales, expressions de 
l'împudicité t'dans les deux genres, invention libre, 
proportion et dessin hors de la vraisemblance, dra- 
peries de caprice ; coloris rose, blanc , rejaillissant 
de &usses nuances du cobalt , de l'amétli jste et de 
Témeraude. • ' 

Pierre-Antoine Baitdouin s'est fait remarquer 
par des sujets libres , peints à gous^che en petit. 
On l'appelait le peintre et le poëte des boudoirs.' 
L'amour des futilités et des bagatelles lui avait san$ 
doute décerné ce titre au profit d'une vieille galan- 
lanterie blasée jusqu'à satiété, dont le goût et le» 
yeux étaient perdus j car jÈauiouin n'eut jamais 
ni la verve du poëte , ni l'idéal du peintre. Oénié 
firoid, dessin sec, coloris gris, point de masses, 
point d'eflfet. Quel fut donc son mérite , puis- 
^'enfin on lui en trouva ? Celui de blesser le» 
mœurs avec plus de Hardiesse que son maître , 
et de se faire des apologistes orduriers conune ses 
oeuvres. 



tent dans le commerce 9 les marchands clierclient long* 
temps des amateurs ayant de s'en défaire au plus bas 
prix. - ' 

P a 



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( 228 ) r 
Les sujets qui ont fait la fortune de Baudouin ^ 
sont : le Leperj la Fille querellée par da Mère ^ 
la Force du Sanff} le Cueilleur <ie cerided ^ VEd^ 
pérance déçue ^ et le Confeddionnal (i). Il ayait 
été reçu académicien en 1766 j il mourut en 
1770. 

Nicolas- Jacques Juliarb, de la même ëcole y 
a.peîjit le paysage d*une manière si obscure , qu'il 
est impossible au meilleur cosmographe de décrire 
les pays qu'il a tracés, ni de découvrir la partie 
du globe où il les a pris. Les arbres, les plantes 
n'ont aucun rapport avec les espèces végétantes 
sur notre univers. Sans doute c'est à la stérifité 
des peintres de paysages de son temps, qu'il dut 
sa réception à l'Académie, qui date de 17% (2}.. 

La réputation de Ghalle e$t si obscurcie, et 
ses. ouvrages si dispersés , qu'à peine en trouve- 
t-on des lambeaux. On ne peut citer de lui ea 
peinture, que le plafond qui lui valut son élection 
à l'Académie, représentant l' Union d^J Arts de 



(1) Uarcheréque de Paris. fit enlever ce dernier de 
Texposition publique au salon de 1763* 

.(2) Qn peut placer«8ans inconvënieAt-ySur la même 
hgae ^ Antoine Bèi/ , son confrère à P Académie, peintre, 
de paysage , mais si mauvais que je ne crois pas devoir 
en dire davantage. 



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( 2^9 ) 
Peinture et 7^ Sculpture par le Génie du DeJdin^ 
lequel n*oflfre cependant rien de remarquable au 
profit de Tétude et d,e la. curiosité* 

On a fait l'éloge des<;onnaissances de ce peintre 
en architecture, en géométrie , et des idées qu'il 
a données des anciens, d'après les meilleures des- 
criptions des monumens publics de la Grèce et de 
Rome. ^L'étude particuUère-qu'il fit de rantique , 
et son application constante à en rappeler le goAt, 
lïii mérita le titre de des»nateur de la chambre dû 
roi, et la croix de Saint-Michel. Les fêtes publi- 
ques et les pompes funèbres étaient confiées à son 
goût pour la décoration. La Chaire à prêcher de 
Saint^Roch, mélange d'idées religieuses et pro- 
fanes y rempli d'incohérence dans l'ensemble et 
les détails, est tout ce qui nous reste de son savoir 
dana la conduite des travaux imbUcs , sur lesquels 
il eut une e^ce d'influence. Q mourut professeur 
4e perspective , en 1778. 

. Jean-Baptiste Leprince , né à Metz en 1733, 
et mort en 1781, apporta sur la scène des arts les 
moeurs et les costumes de Russie. Sa réception à 
l'Académie, sur le Baptême nu Je, lui fit beau- 
coup d'homieur. La pensée était neuve j les yeux 
du goût , fatigués depuis long- temps du système 
exagéré de l'école , se reposaient avec délices sur 
cette auguste cérémonie du christianisme, qui 

3 



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montrait une légère expression de Perdre et ctn 
sifence que les grands n^aîtres ont exprimés aveu 
tant d'éloquence y lorsqu'ils ont tracé des sujets 
religieux. Mais ce silence , ce repos , cette paix , 
qui attiraient les regards sur le Baptême ru^je^ 
furent peut-être moins vivement sentis par sou 
auteur , dont le génie était naturellement froid. 
Cet artiste savait cependant répandre sûr ses pro- 
ductions un charme qui séduisait* On y trouve des 
idées fines ^ ingénieuses, tm heureux choix dans 
rinvention, du dessin et de l'observation: mais il 
y manque l'essentiel pour le spectateur qui aime à 
tirer d'une scène quelque chose au profit des sen- 
sations } c'est l'ame, la vie« Les figures de Leprince 
sont insensibles; elles ne respirent point ^ elles 
sont en scène comme de jolis mannequins arran- 
gés avec soin et avec art. lie paysage ^ quand il 
Ta peint , prodmt le même effet j le ciel, les eaux^ 
les plantes restent fixés ^ur la toile. Bien n'agit^ 
rienn'estenmouvement. Enfin ce manque de mou- 
Vement se ressent encore dans la lumière, dans un 
coloris, rougeâtre ou briqueté, et faux. Malgré 
ces reproches, les succès deLeprince ont été mé- 
rités par une exécution spirituelle et soignée, dont 
l'école de France ne fournit qu*un seul exemple 
avant lui dans . les petits tableaux de cabinet* 
L'émulation qu'il a fait naître, nous a donné des 
artistes qui Tout de beaucoup surpassé. Quelques- 



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(23i) 

"tkts de oeux qui lui ont succédé , ibrillent encore ^ 
-de nos jours. 

Leprince a traité des intérieurs , des pasto- 
rales et le paysage : il a fait une nouvelfe -dé- 
couverte pour graver dans la manière du feivfe^ 
et il a gravé lui-même plus de cent planches', 
sujets , paysages et costumes russes.. 

Ses principaux tableaux ont été r^idus publics 
par les expositions du salon au Louvre. 

CARÀCTE&B DISTINCTIF. 

Invention, touche spirituelle , dessin réguKer, 
action juste, sans expression) colons améthysé», 
inchoatif} exécution précieuse. 

Jean-Baptiste-Henri Deshaybs , né à B^ouen 
en 17;^^ , s'annonça avec un talent plus maie et 
xine imagination plujs ardente. Il a montré d'heu- 
reuses dispositions dacns Tidéal et Texpression du 
pathétique j mais <juoî<jue ses compositions soient 
vivement sentie^ , on y désirerait plu^ de philo- 
sophie* 

Deshayes , mort fort jeune ^ en a cependant 
assez fait pour développer quelques-unes des beÏÏes 
qualités qu'il avait reçues de la nature , et pour 
indiquer le degré de talent auquel il serait par- 
veira dans d'antres temps et sous de meittetcrs 
auspices. S9B tableaa de réception à l'Acadàni«r 

4 



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( 232 ) 

représente Kénit4 versant dur lé corpd y Hector 
une eàdence dwine , pour le garantir de la cojm 
ruption». 

On connaît deDeshayes^ mort en \j6Sy une 
duite de diujetd tiréd de F Iliade^ <jui a été exécutée 
en tapisserie. 

CA^ACTÂRB BISTINCTIF. 

Génie enthousiaste ^ expression forte ^ actioit 
outrée, dessin maniéré j coloris faux, tirant sur 
la brique. 

Il reste à parler de Fragonard, pour compléter 
récole de Boucher, 

Jean-Honoré Fragonarb, né à Grasse en 
Provence , remporta le grand prix de peinture 
en iy52,i et en 1765 il fut reçu à TÀcadémie^ 
ftur un tableau de douze pieds environ , repré- 
sentant le grand-prêtre Corédud d'immolant pour^ 
dauçer la jeune CalUrhoé (ij. Cette composition^ 
riche d'expression et d'effet, échauffée jusqu^à 
l'enthousiasme, fut reçue du. public avec excla- 
mation j et aujourd'hui qu'on Texamine froide- 
ment , on reçonn^ut qu'elle suffît pour placer son 
ILUteur au rang des pren^ers peintres de son siècle^ 

% . I II . Il V . .. Il I I » ^ 

0) Ce Uibleatt a été ^yé peur Jérôjn^ D«D«elt ^ 



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, ( ^33 ) 
Quelques autres sujets aussi noblement choisis,^ 
l'annonçaient dans la" brillante carrière de l'his- 
toire comme un athlète supérieur ; mais son goût 
. et son esprit observateur l'appelaient à l'étude 
. des passions vives , suj*tout de celle de l'amour* 
L'Arioste, Bbccace, La Fontaine, furent ses inspi- 
rateurs et ses maîtres : ingénieux , spirituel dans 
l'invention y. il eut quelquefois la frfidcheur du 
coloris de ses modèles inimitables. 

Fragonard est mort le 22 août X807 , laissant 
ftprès lui une quantité prodigieuse de taUeaux^ 
de dessins , d'esquisses et de projets , dont on nç 
peut rendre la physionomie qu'en les figurant 
comme des vapeurs toujours prêtes à s'échapper 
au moiiiidre souffle. Les compositions de ce peintre, 
publiées par la gravure , sont la J^ontaine d ' Amour ^ 
N. F. Regnault j le Serment y Amour et la Bonne 
Mère p par J. Mathieu et N. Dçlaunajr j le Baider 
çk la dérohée, le Verrou et le Contrat, par Re- 
gnault et M. Blot; V Amour y la Folie, led En-^ 
fané 'bu Fermier , Z'jE/c«7]pofee<^, et autres sujets, 
par Janinet ;^ J. F. BeauvarletetNio. DelauHay(i). 



' (1) A la vente de M. de Ûrammont , no^ 81 du €a« 
talogue : 

La Visite^on de la Vierge et de sainte Elisabeth \ 
liauteuri quinze pouces \ largeur 9 vingt pouces. 3ooo.L 

lie mime , à la Tente de M« de Bçisset» 7a3a Uw 



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(^34) 
S V. 

Les tableaux sont comme les pièces de ttéâtref / 
il en paraît beaucoup^ mais peu restent sur la 
scène. Tels qui ont reçu les applaudissemens pu- 
blics et captivé l'admiration générale, sont ou- 
bliés avec le temps : telle est ^ la réputation des 
Vanloo, qui a rempli la France entière de sa 
célébrité dans le dri^-Iiuitième siècle. 

Carlo- Andréa Vajsxoo, que ToA nommait com- 
mimément Carie T^anîùo , fiîs de Loiiis Vanloo, 
peintre estimé et «élèye de 5ean*-Baptiste, naquit 
À Nice en Provence , en i jbS. 

De très -bonne heure il lut conduit à Rome 
par son frère, qui le mit, dans cette viUe, sous, 
les auspices de Benedetto Lutti. 

Là, Càiîe fit des pi'ogrès assez rap»ides pour re-^ 
venir en France , encore très-jeune, remporter le 



— • A la vente du prince de Coati. tkSo% 11^ 

A la vente du comte du Barry , no« io4 du catalogue : 

Deux paysages avec figures et animaux ; liauteur , treize 

fxmces.sidc It^es; iargettr, £xr«ept ponces^ 1460 Uv« 

JLes mêmes, vente du prince de Conti. ri 697 liiu 

Ld» d^iiqs de Fragosmid n^ont pas été xedierctiës avee 

motng d^en»pressement qve ses tableaux : aujourd'hui iW 

mont réduits à laplus pelite valeur dans le conunttoee* . 



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t 235 ) 
^and prix de peinture. Ayant constamment mar-' 
ché de succès en succès , il s'ëleva insaisiblement 
jusqu'aux konnetirs académiques , l'an 1748, sur 
lidardycté éc<kftképar V ordre ^Afollon, et mourut 
à Paris, premier peintre du roi, chevalier de 
Tordre de Saiht-Miphel , en ^^jéS , âge de soixante 
et un an.f 

Sa mort fut, peut ainsi dire, le teitne de sa 
gloire; car elle a toujours été en décroissant de- 
puis le salon de 1765, où il à exposé Au^tute 
qui fait fermer le temple èe Jannd , leJ Traii 
Graceify la ChaJte Suzanne y led Artd ^uppliand^ 
dept esquidded de la f^ie de Joint Grégoire^ et 
une Vedtale, 

Ses travaux publics étaient répandus dans le$ 
maisons royales, les églises et les couvens de 
Paris. Un de ses plus célèbres tableaux est saint 
"Charlej communiant leâ pe4tiféréà de Milan j il 
était autrefois à Notre-Dame, dans la cbapelle 
de Vintimille. On voit encore à Saint-Merry un 
daint Charled'Borvomée et tine sainte Vierge t 
dans la cbapdle de la "Vierge , à Saint-Suipice , 
quatre tableaux représentant : 1^. VArvnjoncia^ 
lion ; 2^. la Visitation ; 3^. la Naissance^ de 
ta Vierge, et 4^. la Présentation au Temple. Cet 
derniers , pour le coloris , peuvent être regardét 
comme les tneiUenrs de Carfec 



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( 236 ) 

t 

. Parmi ses tableaux de cabinet, oïi a singulî^ 
rement loué la Corwerjation edpagnolcy un Co/t- 
cert yinétrumené , le Mariaifc de la Vierge , Éitéç 
pçrtantdon père Anchidâ, duwi de Jonfih A<icagTte. 
Dans ce dernier, Faftiste iest vraiment sorti, de 
son caractère ordinaire j . on y trouve un feu et 
un enthousiasme que ses productions,, froides y 
académiques et peu harmonieuses^ ne montrant 
nulle part. 

Les oeuvres de Carie y anloo sont une image de 
la décadence des écoles italiennes.: plus méditég 
q[ue sentis , rien n'y manque du côté du technique. 
On y remarque même des effets grands , quel- 
quefois bien conçus et solidement exécutés ; mais 
ce qu'on y cherche en vaii;i , c'est de pouvoir com- 
muniquer avec ^es personnages, toujours sans 
caractère et sans expression. 

La pratique de ce peintre , Ubre , facile , s'écar- 
tant en tout point de la simplicité du beau uni- 
versel , sur laquelle reposent toutes les parties 
constituantes de l'art, influença tellement l'école 
de France , que depuis lui elle devint toute sys- 
tématique et conventionnelle. - 

Enfin , tel fut l'état de? la peinture, sous les. aus- 
pices de Carie Vanloo, que la France *e vit réduite 
à le proclamer son premier peintre : elle écha- 
fauda sa réputation sur les ruines du go4t} et 



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( % ) 

xnalgré les défauts que l'on est autaût en droit 
de reprocher au siècle qu'à l'artiste , on regardera 
encore quelquefois ses talens. 



CARACTERE BISTINCTIF. 



Invention faible , érudition nulle^ expressions 
insipides ^ discordance dans l'ensemble et la dis- 
position des groupes ; dessin mou ^ sans carac« 
tère; draperies largement ordonnées^ quoique 
d'un mauvais style j coloris flatteur, mais factice ; 
pinceau flou, moelleux; peu d'imitation, exé- 
cution lourde et fastidieuse* 

Ses âèves sont Lagrené l'aîné , Doyen, Julien 
et Olivier (i).: 



(i) Vente de M. deBoisset, no. 8i du catalogue : 

Le Mariage de la Vierge , tableau peint en Italie ; liau« 
teur j vingt-deux pouces ^ largeur , trente-deux poucesw 

6000 liv. 

Vente de M. Lémpereur , no. 84 du catalogue : « 

L^ Adoration des Bergers ; hauteur , yingt-quatre ppuce« 
•ix l^es 5 largeur , vingt pouces. . 4^00 Uv. 

Xe même, à la vente de M. de Boisset. Sooàliv. 

Vente de M. le ni8rc[m8 dé Menàrs , no. ia3 du ca« 
talogue : 

Allégorie sur la maladie de la marquise de Pbmpa- 
dour y hauteur ^ vingt-huit pouces j largeur , vingt-quatre 
pouces. a66i liv. 



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(^38) 
La rëpntfttioa de la £amaille des Yanloo date 
de Jean-Baptiste Yanlôo , ne à Aix en 1684 p 



Même vente , no. 124 du catalogue : 

Xes Quatre Arts, de forme ronde; trente pouces de 
diamètre. 3ioo liv. 

Même vente f no. i32 du catalogue : 

Jupiter et Antiope ; hauteur y vingt-deux pouces \ lar^ 
geur 9 vingt-six pouces. 3i5i liv» 

Venté 4® V- de la live de Jully , no» 88 du ca* 
talogue : 

£née portant son père Ancliise y et suivi de son fils 
Ascagne \ hauteur , trois pieds quatre pouces ; largeur ^ 
trois pieds trois pouces.' 2000 liv» 

Xe même , vente de Louis-Michel Vanloa. 4^20 lir • 

Le même, vente du prince de Conti, 2^« 710 du ca-r 
talogue. 7%:^^ lir. 

Vente de M. de Julienne , no* ^66 du catalogue : 

Va Bâcha faisant peindre sa maltresse ; hauteur y vingt* 
trois pouces \ largeur , vingt-sept pouces six lignes. 5ooa U 
. Vente de M. Qiyeux ^ no. 41 du catalogue : 
. Notoe-Seigneur apparaissant y sous la forme d^un jardi- 
nier f à la Madeleine ; hauteur , deux pieds ; largeur , Un 
pied six pouces. 600 liv* 

Le même, à la vente de M. de Saînt«Hid>ert, no. 98 
du catalogue : . 1600 liv. 

Vente de Louis-Michel Vanloo y no» 70 du catalogue s 

Sainte Clotilde , esquisse avancée d'un tableau ^ne 
Carie Vanloo a fait pour là chapelle du château de Choisy- 
le-Roi; hauteur 9 vingt-s^t pouces; largeur^ dix-sept 
pouces. T^o liv. 



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.(^39) 
lequel s'est <n8tmgué dans Thistoire et le portrait* 
En 1740 environ , il fut reçu à KAcadëniie sur 
Diane et En^mwn* 

C'est à Rome et à Turin qu'il a le plus dé- 
veloppé son goût pour l'histoire j quelquefois en 
France .: mais ses travaux publics ^ dans sa pa- 
trie y tiennent davantage au g^are du portrait* 
Plus considéré sous ce rapport , il fut chargé par 
te roi, après avoir peint le pùHravt hê monarque, 
de faire cehii ie la reine don épouée. Il fut en- 
core chargé de représenter le Rai donnant le 
cordon bleu au comte èe Clermont^ pour être placé 
dlnsle choeur des Gr^uids-Augustins. En Espagne^ 
H a peint une quantité prodigieuse de portraits : 
il serait même resté dans ce pays ^ oà il jouissait 
À la cour des honneurs dus aux talens , sans le 
dépérissement de sa santé, qui FobKgea de re- 
venir dans son pays natal , où il mourut le 19 

La méme,Yente du prince deCoAti ^ no. 712 du ca^ 
talogue. 5oi liv* 

La même , Tente de Fabbé de Juvîgny. 4^0 lîv. 

- Là même, vente de Boileav^ no. 8S du catalogue. 

36o Kv. 

On voit; par ceftte notice la prëfëi^dnee «outejaue de nos 
amateurs du dernier siècle pour les ouvrages de Carlo 
Vanloo sur tous les autres peintres fran^is* Il serait diffi- 
cile aujourd'hui de fournir une notice semblable | se» 
tableaux étant réduits à une très-petite valeur. 



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(Mo) ' 

septembre 1745, âgé de soixante et uti an. La Car» 
a gravé 9 d'après JeaB-Baptiste YanloO| Majie^ 
princesse de Pologne , reine de France ^ et Petit 
a gravé JHenri-Charledi de Pomponne , abbé de 
Saint' J\îédard. 

André Bardon, Pierre^ et Charles Tremolières 
ont été sesr élèves. 

liOuis-Michel Vanloo , fils du précédent , en 
a suivi lès traces. Il a , aiiisi que son père , réuni 
le portrait et ridstoire. Sa réception à l'Académie, 
date du 25 avril 1733. Son tribut d'usage repré-. 
sente Apollon pourduivant Daphné. • 

La mort de Ranc y premier peintre du roi d'Es- 
pagne , le fit appeler dans cette cour. Pendant, 
«on service auprès du monarque , il reçut da 
roi de Franfce le cordon de Saint-Michel y le ^3: 
août 1748. 

De retour dans sa patrie , le roi lui commanda 
<fon portrait en pied ^ danj le coutume de V ordre 
JfuSaint'Edprit. Cette production, regardée comme 
une de ses meilleures, a servi de modèle à une 
infinité de copies qui ont été envoyées en pré- 
sent dans les cours souveraines. 

Après la mort de Carie , son oncle , il fîit élu ^ 
par le roi , directeur des élèves protégés ,' et mou-* 
rut dans cette fonction le 7.0 mars 1771 > âgé de 
soixante-quatre ans. Il était né à Toulon en 1707^ 



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( 24l ) 

Petit agravéj à^ecprè^hom^-Michel y Jean-FrS^ic 
Philipp.eaux , comte ^e JUaurepaà, et Joachim» 
Françoié^Bemarà Potier, duc de Gejçfred. 

Charles- Amédëe-Phillppe Yanloo, frère de 
Carie, à l'exemple de ses parens, a peint l'his- 
toire et le portrait. D était attfifché au roi de 
Prusse. N'ayant rien à dire de positif sur cet ar- 
tiste y j'indi<jue seulement (ju'il a exposé au sa- 
lon de 1777 V Aurore et Céphale ^ tableau or- 
donné par le roi de France j et au salon de 1783 , 
Zéphire et Flore. 

Le meilleur des Vanloo a été Carie, suivant 
Topinion générale : Jean - Baptiste , <juoi<ju'avec 
beaucoup moins d'influence, aurait peut - être 
mérité la priorité du talent particulier de çett# 
famille. Le Vanloo d'Espagne a été médiocre, 
celui de Prusse encore davantage. 

On pourrait dire des Vanloo ce qu'a dit Dide- 
rot de Carie, qu'Us étaient nés peintres comme 
on naît apôtre. Aucun d'eux n'a éprouvé, dans 
Téducation publique, l'impulsion de ce sentiment- 
élevé qui fonde les réputations étemelles : il semble 
qu'ils ont été ce qu'ils devaient étrej utiles au 
temps , aux circonstances, et nuk pour la gloire 
de l'art et celle de leur patrie. • ^ 

parmi les rejetons de l'école àd9 Vanloo , on 
distingue Pierre-Charles TivEMOLiiRB.,^ né en Poir- 

Q . 



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(a42) 

lou vers 1703. Sous les auspices de Jeaii'^Baptiste f 
ÏL remporta le grand prix de peinture , et resta six 
ans à Aome. De retour en France y il fut reçu à 
r Académie en 1737, sur le Naufrage y Ulyédeabor» 
iant daiu Vile de Calypdo. Tourmenté par Tétat 
malheureux de sa santé ^ il fimt ^es jours à Paris 
en 1739, âgé de trente-six ans. 

H a laissé imparfaits led quatre Ageâ du Monde, 
qui lui étaient commandés par le roi ^ pour être 
exécutés en tapisseries à la manufacture des Go* 
belins. 

£n Italie , il a peint le portrait de Benoiéi XJV, 
et le duc de Saint-Aynan donnant à Rome^ au 
^om du roi , le cordon bleu au prince Yaitii. 

Jacques Maillet a gravé^ d'après lui^Z)ûm^ et 
4e4eorapagneé. 

Tremolière, avec un petit goût^ sutxépandre 
de la grâce dans ses figures^ et les animer d'un 
ioloids vrai et naturel. 

CARACTERE DISTiNCTif. 

Ingénieux^ vif et fécond dans l*inventîoii} des- 
sin correct j science du clair-obscur^ effet juste y 
coloris heureux; pinceau léger ^ spirituel. 

Louis - Jean «- François Lagrenee ^ en appelant 
l'oeil par des masses bien ordonnées y et une nia-> 
mère de peindre large et facile y ne passera cepen- 



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( ^^ ) 

dant à la postérité que comme ime dégénération 
de Pécole des Vanloo. Déplacé pendant un long 
cours de sa vie par le goût des futilités | il se livra 
à peindre des petits tableaus: ^ qui n'ont ni la 
finesse ni le goût qui conviexment aux objets mi-*- ^ 
croscopiques de la curiosité; mais il fit disparaîtra 
6on erreur dans une composition intéressante ^ in- 
titulée iéd ^ux Few^eJ \ynn Indien^ qu'il envoya 
de Rome pour être exposée au salon de iyS3. Ce 
morceau seul aurait suffi pour lui établir une répud- 
iation solide. On y tirouve une belle tdée de la 
scène 9 quoique âoigné de son sujet dû côté de 
f expression^ en cela comme dans toute autre chose. 
Lagrenée naquit à Pans en iy2,4* Il fut reçu à 
l'Académie ^ sur DéJ4tnire enlepie par le centaure 
Neddiu. n est mort dans la même ville le 19 juin 
iZoSy âgé de quatre-vingts ans environ (i). 



(1) A la Tenta du marquis dç Menars , no* ^ 4^ ca* 
taloguè : 

lo. Le Sacrifice de Polixène ^ sujet composé de six 
figures \ hauteur, trois pieds deux pouces \ largeur , deux 
pieds six pouces. 

20, Des Nymplies au'bain ; Pune d^eUes joue avec un 
enfant quMle baigne* . 

3o. Des Femmes au Bain ^ au bord d^une mière y à 
Pombre dW bois touffii ; hanteuTi vingt et un pouce } lar- 
jgeur, yingt-six pouces. 2271 liv. 

Les ouvrages de Lagrenée n^ont presque plus de val«ux 
dans le commerce, Q a " 



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(M4) : 
CAKAOTiRE DISTINCTIF» 

Systématique dans la composition^ faible' dan'it 
riifrention; érudition nulle j dessin pauvre, ma* 
uiéré j heureuse disposition' des groupes , coloris 
iaux y tiraùt sur le rose et le gris j exécution molle. 

Michel-François n' AwDRi Bakdok , né à Aix 
en Provence , en 1700 y et mort académicien à Pa^» 
ris, le i3 avril 1783 , n'a , pour ainsi dire , possédé 
dans les arts que le titre de peintre ; car il ne sa«^ 

^ vait poin^t faire un jtabLeau, ou il en a fait si peu , 
et d'une si grande médiocrité , qu'on n'en parle 
plus. 

H s'est cependant rendu utile en publiant lej, 
[CodÎMm^ ien ancienj Peupled > à Viucye ieJ^r^ 
tUteé. Cet ouvrage, rédigé par Gochin, e^ im- 
primé en 1784, semble avoir été fait à la hâte par 
des hommes qui sentaient la nécessité d'une meîl- 
lieure éducation danà les arts , mais qui n'avaient 

^ pas cependant l'esprit assez mûri sur \e, style qui 
convenait à son exécution. L'exemple qu'il a donné 
dans cet ouvrage n'en a pas moins excité l'émula- 
tion de quelques auteurs qui lui ont succédé dans 
la carrière qu'il a parcourue ^ en le surpassant dé 
l>eaucoùp, 

D'André Bardon a eu la Réputation d'écrire ) 
pn ne trouve xepçndant rien de piquant à citer de 
lui dans les lettres ^ si ce n'est un précis. sur ^ 



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Fié de Carie Vanho y qui décèle partout son^^ti 
de lumière'sur l'art qu'il exerçait. Balechoil a 
gravé d'après, lui^ V Enfance et la NdUdance^ 

$ VL 

L'exposîtion publique^ considérée ^ depuis la, 
fondation de l'Académie ^ conune l'institution. \% 
plus belle , la plus utile et la plus propre à for- 
mer également des amateurs et des artistes^ à tra-^ 
vers cette décadence de la peinture^ fixa à jamais, 
l'immortalité de quatre grands peintres i Vemet^ 
Chardin y Greuze et Latour. 

Claude - Joseph Vernbt naquit à. Avignon le^ 
14 août 1714 > et mourut à Paris , académicien- 
conseiller^ le 3 décembre 1789^ âgé de soixante-^ 
dix-sept ans* 

Les' ouvrages publics de Yemet sont : la fa- 
meuse' collection de^ Porté ^e mer dé la France^ 
composée de quinze tableaux^ qui montrent toute 
la fécondité de ce génie immortel} ils ornent une- 
des galeries du sénat conservateur ^ et ont été gra*- 
vés par J. B. Lebas, et.Gh. Nie. Gochin le fils». 
Son oefuvre , gravé par les meilleurs artistes de la 
France y^ se compose de plus de ceiit soixante-dix: 
pièces. 

Les. quatres H^res du jouK.>.lés Marines^ lea»^ 
Naufrages 9 quelquefois au clair de lune; les In- 
cendiejB^ les Cascades., les Brouillards, sont lea. 

a: 



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9ujeta ^'il «& plaisait à pendre. U n'a £iit le pâjr 
sage que pour iiyoir occasioii de figurer lea eau3( 
agitées en torreus pu en cascades. 

A Toccasion d*un incendie que Vernet exposa 
au salon de 1748? et d'un orage qu'il exposa au 
9alon de ijSo , le baroif de Saint- Julien composa 
deux pièces de vers, qilî réunissent le sentiment 
le phis exquis des talens de Verne t à la plus profond© 
philosopliie, 

SUR L'INCENDIE, 

A travers Pépai^seur d'une vaste /umëe ^ 
L'œil y voit les débris d'une ville enflammëe ; 
On croit ouïr la plainte et les gémissemens 
Pe mille infortunés d<qis ces lieux expirans : 
Le ciel brûle des ^uz dont s'y couvre la terre y 
£n retFACe Phorreur dans les flots qu'il éclaire } 
Partout , enfin y partout , sur ce funeste bord ^ 
Est peinte en traits de feu l'image de la mort. 
Là , de leur désespoii^ y les mères accablées y 
Et prêtes à quitter letirs âmes désolées y 
Paraissexit néjgliger y dans cQ désordre aflfreuz y 
L'inutile secours de leurs jours malheureux ; 
Dans la fîiite y plua loin , et triste et nécessaire^ 
Pfirtageant sa douleur , le fils y Siuit son père : 
Dans le séjour des morts tout semble Rappeler ; 
Mîùs il ln4 reste encore un père à consoler I 

SUR L*ORAGE, 

Cous un ciel orageuz que la tempête excite y 
tft mer ç'enfle ^ mu^it , $e déborde çt s'irrite;, 



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(247) 

JMille flots bondissant , Pun sur Pautr» poussé» y 
Y brisent d'un vaisseau les débris fracassés y 
£t font rentrer au sein de Pavide Neptune 
Les trésors criminels qu^en tira la fortune. 
Sur Phumide élément tout cède à leur pouvoir^ 
£t la mort dans leurs jQancs semble se faire voir, 
Quel<][ues infortunés q-u^a dédaignés sa rage 9 
Çur un roc escarpé contemplent leur naufrage : 
Ils semblent invoquer , dans leur s<^t malbeureux ^ 
Cette mort menaçante et qui s'éloigne d'eux. 
Us détestent, hélas! ce désir trop bizarre 
D'aller ravir des biens dont le ciel nous sépare ; 
De commettre ai^x caprices et des vents et des flots y 
Sa fortune , sa vie y et surtout son repos ; 
V D'immoler , dans l'ardeur d'une soif téméraipe , 
Les biens dont on jouît pour ceux que l'on espère f 
£t de hâter y enfin , comme en étant jaloux y 
Les efEets d'un malheur toujours trop près de nous. 

CARACT£R£ DISTINCTIF, 

Génie* poétique , savante perspeetive linéaire et 
aérienne } étude profonde des manoeuvres de 1* 
marine ^ beaux ciels ^ belles masses de fabriques ^ 
sites grandement choisis^ figures bien dessiaées^ 
spirituellement touchées; actions naturelles et 
vraies , coloris aérien , exécution rîgourevise e% 
savante (1)^ 



f i) Vente de M. d'Hericoort , no. ^3 du catalogue t 
Les Baigneuses ) généralemeat ^onnu pac la gravure 

4 



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( ^48 j 

Le second est Jean-fiàpliste-SimëonCHAnmi^, 
qui vint au monde à Paris, le n novembre ^^gy* 



Balechou ; hauteur ^ vingt-quatre pouces \ largeur ^ t^ento 
pouces. 353 1 liv. 

Le même , à la vente de M. le duc de Choiseuil , 
fto. 1 32 du catalogue. S^So liv. 

Lte même y à la vente du prince de Cont^. 5ioo liv. 

Vente de M. 4® la Live de Jully , , no, 104 du ca- 
talogue : 

Une Vue maritime. On voit trois hommes y dont uu 
pêche^^ la ligne ^ et des matelot;^ faisai^t du feu. Hau^ 
teur ^dii^-huit pouces ; largeur , deux pifi<ls. 5oo liv. 

— A la vente du prince de Conti. 733 liv. 

— A la vente M, de Julienne. • 4^° l^v* 
Vente du marquis de Valette ^ no. 4^ <^u catalogue : 
Le Matin et 1^ Midi \ hauteur ^ onze pduces \ largeur ^ 

seize pouces. 1210 liv. 

— A la vente de M. de Boisset. 4^^^ l*''* 

— A la vente de M. Trouard. Soooliv» 
Vente de M. Peillhon , no. 82 du catalogue : 

Vue de la ville d'Avignon | du c^té du Rh6ne ; hau« 
teur , trois pieds \ largeur , quatre pieds sept pouces. 

4poo liv* 
*-r A I9. vente de M. de Boisset. 4v99 l^v^ 

Vente de M. le marquis de Menars^ no, 137 du ca-^ 
talogue : 

Deux tableaux , dont un représente une tempête au 
bord.de la mer , etc. \ hauteur, deux pieds huit pouces; . 
Ilirgeur, quatre |>ieds t^rois pouces» 66(^« liv^ 



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( M9 ) 
il fiit reçu à PAcadëmie en 1728 > depuis conseil- 
ler-trésorier , et mourut en 1780, âgé de quatre- 
Tingt-un ans. 

Chardin a peint le portrait^ des scènes de peu 
de figures^ les attributs des. arts, des tafraichis- 
semens^ des fruits^ des animaux^ souvent même 
des niaiseries , avec l'ivresse des talens supérieurs. 



Vente de M. Peillhon , no. 81 du catalogue : 
Peux tableaux peints à Rome en 1 748. Le premier 
représente un Port de Mer ^ et Tautre un Naufrage ; Hau- 
teur 9 deux pieds ; largeur , trois pieds. 35 14 Hv. 

Vente de M. de Boisset , n». 2o3 du catalogue : 
Première et deuxième Vues du Levant ; hauteur , onze 
pouces ; lasgeur > seize pouces. i4oo liv* 

Vente de ,M. Peillhon , na. ço du catalogue : 

Un Port de Mer , orné de figures ^ architecture et 
paysages. Ce tableau , peint à Rome en 1 760 , porte deux 
pieds six pouces de haut , sur trois pieds, de large ; il a 
été gravé par DauUé , sous le titre de DifféTens TrafOMX 
^un Fort de Mer. i858 liv* 

-*• Vente de M. de Juliçune^ no. 288 du catalogue. 

391 5 liv. 

Il est en Angleterre. 

On pentregavder^coinme nne bizsMrrerie du-goût la baisse 
qu'éprouvent les tableaux de Vemet depuis quelques an-- 
^ées. Il n^y a point de doute qu^nsensiblement ils s^éle* 
seront au taux où on les. a vus dans le cours de cette 
,notice y et que ipâme pilleurs sei^ont un )our in»p«> 
p:Acii|iie^; - 



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Son pkiceau est si mâle, si énergique ^ son colorw 
si juste et si vrai , ses moyens d'exécution t^Le-* 
ment absorbés par la force des prestiges de l'illu* 
sion, <jull s'annonce dans les moindres choses avec 
le souffle d'un créateur. En vain on tenta de lut^ 
ter contre cet ami , ou plutôt ce dépositaire des 
secrets de la nature ; la concurrence ne servit qu'à 
le faire trouver plus merveilleux , et à tourner en 
ridicule l'égarement de ses rivaux. 

J. Vh. Lebas a gravé d'après Chardin, en 1754^ 
r Économe } et, en 1741^ ^ Négligé ou la Tai^ 
lette du matin. L. Cars a gravé la Serinette^ et 
Ber. Lépicié a gravé divers sujets de scènes fami« 
Uères. 

GARACTÂRE ©ISTIKCTIF* 

Exécution secrète, large, rigoureuse j colorî* 
hslut , juste et vrai ; touche hardie, indéfinissable f 
disposition simple , miroir exact de la nature (i)* 



(1) Veate de M. le marquis de Ménars ^ ao. ^^.du 
catalogue : 

Une Dame assise dans son appartement ; elle joue de 
la serinette. Hauteur , dix-neuf pouces \ largeur , seize 
pouces. 63i Utw 

Une Servante écurant un poëloa , et ua Gar^oa JMar^ 

cband de Vin occupé à rinça: un broc ; bauteur , seise 

pouces six lignes} largeur 9 treiae pouces six, lignes.. 

, 4^9 U^« ^^^ 



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( ^5» ) 

Le troisième est Jean-Baptiste Greuze^ ni à 
Toumus en Bourgogne y et mort à Paris ^ ancien 
membre de l'Académie royale de Peinture^ le 
^1 mar» i8o5. 

Groupe, que Ton doit regarder comme le pein- 
tre des passions de Tame, est unique dans Fécole 
française. Il n'y a été ni précédé ni remplacé. Ses 
drames larmoy ans Font fait appeler le LachaojJea 
ie la peinture} Téner^e de ses caractères , le Ho- 
^arîh français. H eut effectivement la réunion de 
ces deux talens; mais il {ut plus yrai et plus ori- 
ginal* Greuze n'a rien emprunté de personne; 
ses acteurs ne sont ni des rois , ni des empereurs ^ 
ni des héros j c'est dans la foule du peuple qu'il 
les a trouvés; qu'il a cherché les diverses expres- 
sions des passions de l'homme , et cet art d'enchaî- 
ner les événemens de toutes les situations du cœury 
qui donne àts moeurs^ et qui les &it somer. 

Né avec l'ame élevée de Tobservateur judicieux^ 
il essaya de peindre l'histoire ; mais son ambition 
à cet égard fut peut-être trop humiliée par ses 
confrères , qui devaient jeter im voile sur Terreur 
du génie, plutôt que de l'irriter (i). 



Le« tableaux de Chardin sont des ami» d^atelîer que 
^artiste doit caresser quelquefois. ^ 

(i) Greuze , qui aspirait aux grades les pUts hônôrableft 
de PAcàdéraie , ne pouvait y atteindre , d'après les sta- 



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(z52^ ) 
f Cet. homme extraordinaire , supérieui?; de l>eAu* 
çqup àses coatemporains du c^té da génie^ a 
laissé à la postérité une galerie de scènes morales > 
qui sera toujours estimée des ami^ des arts. On 
y admirera ses têtes ^ rigduteusëment des^êes , 
remplies d'ame et de verye. y 

, Sa manière de peindre ori^ale et sa toucha 
ne peuvent .être données pour exemple^.ni.son 
çtyle de draperies^ lourd ^ mesquin; mais on y: 
reconnaîtra toujours le feU du sentiiAei^t qui anima 
Joutes ses productions. 

CAB.ACTERE DISTINCTIF* 

' Composition et disposition scéniques^ science 

«-■ ' ' I I ■ ^ I— ,1 1 ■ I I n .1 I _ ■ I ■ Il ' i II I j i » m 

tuts, qu'en qualité de peintre d'hidtoire, quoiquHl y eût 
des exemples que P Académie avait décerné le grade de 
professeur à des peintres de portraits. Celui-ci , cpmm» 
homme de génie qui sort de la ligne ordinaire- , avait 
droit d'y prétendre ^ il a fait , en conséquence , son mor- 
ceau de réception : JL'JEmpereur Sévère reprochunfà son 
fils Caracàlla d'avoir voulu fussoessineri Les juges n'ayant 
point trouvé ce sujet convenablement traité , l'auteur n'e» 
fut pas moins élu académicien , mais dans la classe dai 
peintres de genre. Il ^{it été , ce semble , plus juste de 
le refuser ^ plutôt que de £sûre im contre-^sens dans la récep- 
tion. Greuze réclama \ toute espèce de satisfaction lui 
ayant été refusée , il se sépara de l'Académie , et au lieu 
d'envoyer se» tableaux à L'exposition publique du salon ^^ 
il les exposait chez. lui« 



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( 7,53 ) 

l^tolbnde de rânatomie de la tête ^ dessin fetine^ 
pkmsénergiqueinent accusés! 9 passions fortes^ ex-^ 
pressions vives , caractères communs y attitudes 
populaires^ coloris suave dans les chairs^ sale dans 
les draperies, touche irrégulière, draperies de 
mauvais goût, clair^obscu;r faible , exécution de 
sentiment (i). 



(i ) Vente de M. de Menars , no. 42 du catalogue : 
L^ Accordée du Village ; hauteur ^ deux pieds neuf 
pouces \ largeur y trois fipis six pouces. ( Pour le roi. ) 

i6,65oliy* 

Ce tableau ^ commandé par M. de Boisset j fut cédé à 
M, le marquis de Menars , au prix tle 9000 liv. 

Vente de M. de la* Livède Jully^ no. ii!i du ca- 
talogue : . ■ '■ ■ X 

Le Père de Famille lisant la Bible ; hauteur | dçux 
pieds; largeur 9 deux pieds six pouces. 4?^ |î^- 

— A la vente de M. de Boisset. 6700 liv, 

r 

Vente de M. de Menars , no. 43 du catalogue : 
Une jeune Fille- éparpillant une Fleur 5 pour pendant , 
un jeune Garçon soufflant sur Une autre Fleur 5 hauteur, 
Tingt -sept pouces ; largeur ,. vingt-quatre pouces, forme 
ovale, ^ . a399 liv. 

. Vente de M. le duc de Choiseuil , no. iSS^du ca* « 
taloguén : -, 

La Prière À P Amour ; hauteur , quatre pieds si:^ pouce#| 
largpur , trpis pieds six pouces. • â65o liv. 

— A la^ vent^ du prince dt.Conti. ^ Soo^Ux? 



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(254) 

Le quatrième^ enfin ^ est Maurice -Quantm 
liATOUR, né à Saint-Quentin en 1706, reçu à 
r Académie en 17469 ^^ mort dans la même yille 
le 17 février 1788^ âgé de près de quatre- vingt- 
cmq ans. 

Ce peintre eut un talent unique dans le por- 
trait, n n'embellissait rien : simple et vrai dans 
l'imitation des formes et du coloris ^ ses tableaux 
sont un miroir très-pur de la ressemblance et de 
la vérité y une physionomie exacte des inclinations 
et des habitudes de ses modèles : tout y &it il- 
lusion^ jusqu'aux mains ^ dessinées d'un grand 
goût et savamment étudiées. 

Sa manière de peindre était le crayon de pastel j 
espèce de peinture trop fragile pour un talent si 
rare et si utile. 

Par les tons ravissans d'un pastel enchanteur ^ 
Fascinant tous les yeux d'une commune erreur , 
Les chefs-d'œuvre divers de ta main noble et sûrs 
Sont au-dessus de Fart et tiompent la nature. 

Le baron de Saikt-Julibit. 



* Vente de M. de Boisset | no. ao8 du catalogue : 

JDeux bustes de femmes , dont un représenta la Mo- 
destie; hauteur I vingt et un pouce; largeur ,' dlx^sept 
pouces , forme ovale. 4799 1^^« 

On ne doit pas oublier ia Cruche cassée ^ F Enfant au 
€hUn, la Fille confuse ^ la Palse du MénagÇg la Bonne 



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( s55 ) 

Nous^ avons de lui une suite nombreuse de por^* 
traits y que Ton conserve précieusement dans les 
galeries publiques et dans les familles ^ dont les 
principaux sont Louiâ XP^et led -prenùers, prince J 
eu dan^j Duclod y de Lachauddée ^ ie la CoU" 
iamine , yAlemhert ^ lé Dauphin , le prince 
Edouard y le maréchal de Belle-Idle^ mademoidelle 
de Lowendal y le comte de Saddenage y de Mon- 
crify Dumont le Romain; de la Keynièrey fer- 
mier-^général} mudame de la Reynière ; D^Idle , 
tontrôleur des bâtimens; Roittierdy graveur , 
mademoidelle Sylçiay actrice de la Comédie Ita- 
tienne j le prince Clément de Saxe y la princedde 
Chridtine de Saxe y le duc de Berry y le comte de 
Prooenccy la Dauphine , Voltaire y et son portrait 
peint par lui-même en 1742 > et gravé par G. F. 
Schmidt en iy5i. 

CARA€TÈa£ DISTINCTIF. 

Pastel ; ressemblance rigoureuse ; attitude 
simple , naturelle ; expression de la vie ^ exécution 
savante ^ coloris vrai. 



^Education , le Paralytique servi par ses Enfans^ le 
Gâteau des Rois, la Dame de Charité, le Fils puni, etc. 
j^. J. t^Iipart a publié plusieurs pièces de gravure d'après 
les tableaux de J.-B. Greuze; «t Ch* Porporati a grav^ 
ta petite Fille uu €hisn^ 



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( ^ ) 

s VU- 

n est aisé de voix <jue ces quatre artistes^ qtii 
ont honoré leur siècle en s'attachant^ chacun dans 
son genre particulier^ à donner des modiu's à; 
Tart , pour en inspirer à la société y n'avaient en 
vue. que sa gloire et celle de la patrie. H faut dire 
aussi qu!ils durent ce noble sentiment à un fonds^ 
d'éducation ^ malheureusement trop négligé parmi 
les artistes , et à une savante théorie , dont il reste 
encore des témoins. 

C'est du génie,. de la. sensibilité et de la théo- 
rie que découlent toutes les richesses de l'art i^ 
les lettres les fécondent et les embellissent} le 
technique n'est que l'afifaire du temps et de 1^ 
patience. C'est un dur apprentissage qu'il faut 
faire jour et nuit pour j parvenir j mais on re- 
vient rarement sur ses pas pour r^arer une édu- 
cation négligée. . 

Annibal Carrache disait à Louis , son cousin : 
Led poëteJ peignent a^ec la parole} leJ peintres' 
peignent a^ec le pinceau. On à coiïclu de cette 
maxime deSimonide, rapportée par Plutarque, que 
la pratique seule conduisait à la perfection. Qu'eât- 
il resté de tous ceux qui l'ont suivie , méine avec 
succès? Bien, ou peu de chose. Diderot nous ap- 
prend que Carie Yanloo ne savait ni lire ni.écrire. 



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J^aî étuïlîé lès arts, dans iiaa jeunesse, sdu» Utf 
professeur qiii ne poù'Vàit Soufinr les veH de Ka- 
cine , et qui Regardait là temps perdu pour rar- 
tiâte)à^sqti*ii yemployaità lire: Une foiilfe d*aùtrei 
en* àgiet jpeksé de ûiême. Suivons, au Cbntt^alire *,* 
les p^t;rei&pcnséurs ; Housles verronsaYëc Kpracè/ 
Virgile , Homère, Eucly de d'unie main, les crayons 
et la palqtte vde;i!ai^^. Ainsi. s'éWèrent^ à rim-* 
mortalité les Raphaël,, les J^Iiohel'r Ange y les 
Carrache , les Poussin , les Lesueur , les Lebrun t 
en suivant leur exeiiipîe , on aura des artistes 
qui les égaleront, etpeutf être encored'une trçji^e 
supérieure* : , . , 

Le grand tort des artistes, c^est de'ne poini 

a$se2 communiquer avec les littérateurs , comme 

ledéckr^l'àuteur dèè Obs^ti^àtiàné généfale<i jur 

le ^dlon de i'/S3* : :i . . xi î .» 

. Il y a quelques siètle^, les lettres er lês'arla^ 

«^éclairaient mutuellement* JJé PétiiieriyVtùfîP 

glione , le cardinal Bembo ^ Léon Xhiï-iAéme^ ^^ 

aidaient Bapliaêl dafts 8eë composition^ , ' et' ^- 

prenaient de lui àse connaître en peindre; jintdbdl 

Carroichâ' et êon foère eommuniqua^ht avec ^plti-* 

sieurs savansY^^i^tsdeRome, lorsqu'ils peigfiéfîèirt' 

la galerie Earnèse* Akuubal Ctttb s*é^t à^tkcBÎ^ 

aux ZucckaM; et Tentliousiààlné poùi^ leë ai*** er 

les artistes était alori au point que FAretin ^ qiiîi 

ne ' respectait rien dans «on siècle, écrivédt-à 

R 



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( ^ô ) 

|i|îcKel^Atige i Certo che aprejjarei hue èe^ Qo^tri 
^effni} di carbone pm chè quante coppe è catcn^ 
mi prcdentQ^ ma que^to principe è quelle, . 

Le Berhi^ ce Scarron de l'Italie ^ entraîné au« 
delà de s^s îdée$ et de scm çtyle , à la vue, 4ea 
ouvrages de ce même Micliel-Ange) s'éi^iait i 

' ^ ' MichieF Agnol Bonarroti , 

' Cie quahdik id F '^^gg^^ ^i vîenfantasio 

; ^*QrdergU incenso f e (ÙiaCûrgU i ifùHié 

S VIII- 

' Patmî les peintres qui restent à voir dans ce 
fiiècle , il y en a peu <jui aient suivi les exemple» 
qui viennent d'être cités. 

, Le successeur des Yai^oo et des fiou^cher ^ dana 
la fonction de premier peintre du roi ^ a été Jeai^ 
Baptiste <- Marie. PxBH^E 9 né à Paris en; l'/iS , 
inort dans la mémç ville le i5 mai 1789 y â^ de 
•pixante^se^e ans. 

Be trèf-bonne heure ce peintre s^est &it une. 
téputation^ que lui fit bietitôt perdre Fambitiou 
des honneurs et de la fortume^ et surtout Tesprit 
de domi|iation. Médiocre en tout ^ il n'avait mon^ 
tré d'abord qu'une ,pr^tiquè plus vicieuse que. 
bonne , et dans laquelle on aperçoit Pigno^ance 
profonde de la théorie dabel art qui a été confié 
4 sa direction. La coupole de Saint-Roch est im 



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■( =^59 ) 
fragment de sa rëputatioa plongëe dans la plus 
profonde obscurité. 

Bachelier, Duramèau, Taravale, JoUaîn, La- 
vallé - Poussin , ses élèves, pàrtatgent le même 
sort. 

La gravure a publié d'après les compositions 
de Pierre : Ganimède enlevé par Faille he Jw- 
piter; J. M, Preisler, sctdp. L^ Erdèi^ement d'J?a- 
rope^ L. Lempereur, sculp. Saint ÇharleJ Bor^ 
romée donnant la Communion aux Veâtiféréà , 
gravé par lui-même. Le Galant Jardinier^ idem ^ 
JjàCé Forgea de f^ulùain } L. Lempéreur ,* sculp. 
Le Savoyard u4m4}Ureux ; la. Savoyarde en Jra* 
mille; de Larmessiû^ sculp. 

L'élève de Pierre ,. dont le nom a le plus re- 
tenti dans les annales du dix-Huitième siècle, est 
Jean*^ Jacques BaChblibr. H débuta par la pein- 
ture des fleurs et des animaux^ Peu satisfait du 
rang où la nature paraissait l'avoir appelé , avec 
un peu d'aide il s'éleva à la Hauteur du peintre 
d^histoire. Jaloux d'un grand nom^ il osa entrer 
en rivalité avec le savant comte de Càylus , dans 
la découverte de la peinture encaustique (i)^ et 



(i) Voyez la découverte de la peiuture eofiftujjtiquç 
des Grecs , par le C de Caylus , Mémoires de ^Aca* 
demie des Inscription^ et Belles Lettres.' 



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( .^6o ) 
trouva enfin, dans le Gentleman^ d magasine (i}^ 
le plan d'une école gratuite de dessin, qui fit sa 
fortune. 

Voilà tout ce qu*on peut dire sur Bachelier , 
qui n'a d'ailleurs laissé aucun titre qui le fasse 
placer au rang des peintres par la poptérité* 

FONDATION 

BÊ L'ECOLE GRATUITE DE DESSIN- 

Cette institution, à UqueUe Bachelier travailla 
sans relâche jusqu'à sa parfaite organisation , et 
dont il resta le directeur et le chef jusqu'à sa mort ^ 
doit sa solidité aux soins généreux et patriotiques 
du ministre de Sartine , qui en jeta les fondeniens 
en 1767. 

Suiyant les anciens statuts , elle est fondée en 
feiveur des métiets, pour quinze cents élèves à 
qui l'on enseigne les principes élémentaires de la 
géométrie pratique , de Farchitecture , de la coupe 
des pierres, de la perspectiye et des diflférente» 
parties du dessin , comme figures , animaux y 
fleurs et ornemens : elle était régie par un bu- • 
reau d'administration à perpétuité , sous la pré- 

(1) Traduit e^ français ea 1746. 



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(261) 
«dencé <îes successeurs du magistrat à (juî on 
doit son établissement. 

M. Lenoir , en marchant sur les traces de son 
prédécesseur, Va consolidée en sollicitant, en 
1776, des lettres patentes qui pourvoient com- 
plètement à sa dotation j et il a obtenu un chef- 
lieu (1), où se rassemblent tous les genres d'ins- 
tructions élémentaires propres aux arts méca- 
niques auxquels sont attachés les sujets qu'on y 
reçoit. 

Il a fondé, en outre, des prî± pour ceux qui se 
distinguent. La distribution en était marquée par 
tout.cie qui pouvait la rendre solennelle. EUe se 
faisait aux Tuileries,, devant les divers mem- 
bres du bureau d'adminîstjration , en présence de- 
, plusieurs grands de la cour éjt d'une foule consi-- 
dérable dç citoyens de tous lest ordres ^ 

Le président couiropnait le vainqueur au bruife 
des fanfEU'es et des acclamations du pubUc^ 

Depuis la révolution j cette administration a 
passé soualea auspices du ministre d^ l'intérieur^ 

Le désir de réformer le mauvais goût de l'école 
de France , dont je rends compte dansi le derniet 

(1) Rue de« Cordeliersi où et aleat autrefois le& écoles 
de chirurgie. 

3 



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• ( ^62 ) 

paragraphe de ce siècle , amena sur la scène des 
arts de jeunes athlètes qui surpassèrent les maî-r 
très. Ce fut le concours des grands prix qui donna 
le premier signal d*une révolution dans les idées* 
On vit d'abord paraître la Mort de Sénèque (i) j 
et plusieurs années après, la Cananéenne aux 
piedd de Jéjud-Chruty chef-d'œuvre que nous 
devons à Jean -Germain Drouais , et sur lequel il 
remporta le grand prix de peinture, d'une voix 
unanime, en 1784 (2). Cet artiste naquit à Parisi, 
le 2-5 novembre 1763, de Drouais, peintre de 
portrait^. 

Drouais , couronné par ses maîtres et ses ri- 
vaux , se déroba à ce triomphe prématuré pour 
se rendre à Rome , et mériter de nouveau les: 
palmes de la gloire. Après avoir travaillé sans, 
relâche , il envoya en France Maiiu^ à Mm--' 
turne^ autre chef-d^œuvre, qui caractérise avec 
autant de force que d'énergie la vigueur mâle 
du style héroïque. Enfin, épuisé par un travail 
opiniâtre , le jeune Drouais succomba aux tour- 
mens d'xme fièvre ardente, le 1 3 février 1788, 

(1) Grand prix de peintmie remporté €n 17735 le sujet 
est la Mort de Séaèque. 

(2) Ce tableau est au Muséum det^rÉcole française,, % 

Versailles • 



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kgiàe près de vihgt^cîiiq ans, emportant avec 
lui les regrets de sa patrie et de ses rivaux, qui 
lui érigèrent un monument dans TégUse de Swnte^ 
Marie, in via lg,tâ^ à RomOi. 

SX. 

On né peut pas oublier dans ce siècle les pro^ 
grès de la peinture sur porcelaine , où quantité 
d'habiles gens sont continuellement employés. Us 
furent si rapides dans Fancienne manufacture à^ 
Vincennes, et les succès des diverses expériencea, 
ordonnées par le roi parurent si jwodig^e^^t^que 
le monarque, par un arrêt du conseil,, du 19^ 
août 1753, donna aux entrepreneurs Templace-i.^ 
ment de Sèvres, avec fe titre de JUcknu^tur^ 
Royale^ 

La grâce , Télégance àe^ £brmes ,, le goût de$. 
omemens , la précision du dessin ,. la beauté du. 
coloris , et la légèreté des vaisseaux sortis de ce- 
glorieux établissement , les rendent beaucoup su-*^. 
périeurs aux anciennes porcelaines du Japon , eV. 
à toutes celles , en général , qui ont été febriquéès^ 
ou que Ton fà^îque en Europe (1). 

{%) Je ra|>pcllç la manufàc^ur» de Sè^es , non pasu 
^Omm VA«t fojqtfUktipDk poui: \m. progrès, de la peinture ^, 

4 



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mais comme une ressource pouc leaiiitittes.j^riotre^f ^^ 
peuvent y montrer ieur9 talens dans tous les genres ; ce 
qui es|^ prouvé par de très-belles choses qui ont. été vues 
récemment aos^ expositions pul)liques du salon ^t de Tin*» 
dustrie fran^se* 



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(265) 

ARTISTES PEINTRES 

DU DIX^HUITIÉME SIÈCLE, 

Dont led talent ont marqué ianj led traçaux ou 
expoditiond puhlicjued ^ dand aucune edpèce ^iur 
fiuence dur le goût>. 

PEINTRES D^HISTOIRE. 

Antoine Dieu, de Paris, peintre d*uTi génie 
facile , mais lourd dans le dessin , ragencement 
des draperies et le style, et faible de coloris. Il 
€st mort en 1727, âgé dé soixante-cinq ans. ■ 

Nous avons d* Antoine Dieu le portrait de 
Louis XIV sur son trône , gravé par Jean Arnold, 
aussi peintre , qui vivait à Lyon en 16S2 y quatre 
Saintd attackéd à une colonne^ et que Von mar-^ 
tyride ; di^c-néuf pouces de haut sur quinze de 
I^ge. On attribue ce tableau à TrepidoM^ n^. ^41 
du catalogue de M^ de Julienne, 

Michel- Ange Hoitasslb , fils de Paris Houasse , 
mourut à Arpajon le 3q septembre 173q, âg«é de^ 
çinquo^tç-^-cinq ans, 

Charles Lam y , né à Mortagne dans le Perche , 
mort à Paris le 2 avril 1753, âgé de cinquante^ 
quatre ails. Il a exposé au salon en qualité d^ca^ 
dénuçiçD ; depuis 1 737 jusqu'en x 74»^ 



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( !i66 ) 
Michel Serre , de Tarragone dans la Cata^ 
logne, reçu académicien le 6 décembre 1704^ 
mort à Marseille le iq octobre 1/33, à/gé de^ 
soixante-dix-neuf ans, 

Claude G1L1.ET , né à Langres en 1673 , et 
mort en 1722. Il a gravé ^ d'après ses dessins^ 
originaux ; Fête de Faune ^ dieu, ded Jorêtd}, 
Fêté àe Diane , troublée par deé Satyres ; Fêto^ 
de Bacchud , célébrée par ded Satyred çt dedBac^ 
çhanted. Caylus a gravé aussi quelques pièces 
d'après ses compositions^ • 

Pierre Dui.in, académicien ^ mort Ïea8 janvier 
1(748 ^ âgé de soixante-rdix-buit aAs. On a exposé 
4e lui au salon de 17^7^ tm grand tableau re-« 
présentant daint Claude qui reddudoit^ un enfant^ 
mort que da mère lui a^pporte^ et deux tableaux; 
faisant pendons ^ qui représentent des miracles d^ 
Jî.-S* Dr a peint un. tableau pour Vbôpit^ de 1^^ 
Charité. 

Nicolas Delobel y académicien y peintre d1iis-v 
toîre et de portrait. Aux salons de 1741 et i745> 
il a exposé un tableau allégorique représentant 
YHidtoire ded néyaciationd de la Faiop conclue ^ 
XTtrechti çt les. p^i:tr^t8 die l^abbé de la GriPe^ 
^éograplie de la vilié j de l^abbé dç Fùri»,9ncïem 
^uyerjt majitrç 4^ Ifli c^çelfe diJk ^égent>, ft 4% 



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( ^«7 ) 
Barbier^ prëàdent de Félection de Vitry-le-Fran^ 
çais. C.'N, Cochin a gravé, d'après Delobel, la 
. Lorraine réunie à la France doud le ministère du 
carMnal de Fleury ^ en Vannée 1737. 

Joseph Christophe , né à Verdun , reçu acadé^ 
micien en 1702 , et mort à Pçuis le 29 mars 1748 , 
âgé de quatreryingt-cin^ ans. On voyait de lui 
^ la métropole de P^is , la Multiplication ded 
Paindn 

Jacq[ues Van^Schitppen, reçu académicien le 
a6 juillet i6o4* Ce peintre, né à Fontainebleau ,t 
est mort à Viemie en 175^ , âgé de <juatre^vingt-t 
six ans. 

Jean-Charles Frontier, né à Paris, et mort 
à Lyon le 7 septembre 1763, âgé de soixante-f. 
deux ans. Au salpn de 1746 il à exposé le Mar^r. 
tyre de dafnt Maurice et de ded çompoffnond^ ainsi 
quSin portrait de M. Dubreuil. Sa réception à, 
r Académie date de 1744^ sur 1^ tableau repré-i 
sentant Kulcain qui attaçhç Prométhée au rocher. 

Etienne Jbaurat, académicien, mort à Ver- 
sailles le 14 décembre 1789 , âgé de <jua.tre-vingt-; 
douze ans, Jl a exposé , en 1753 , Achille qui laiddç. 
ç, Thétid^ da mère ^ le doin dçd fiméraiU^4 ^e dojh 
ç,mi Patrocle.y et part pour aller venfferda mort^ 
^ne Noçj^ d^ Village. ^ En \ j^6 il avait exposé doinli 



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( 2.6S ) 

Pierre rjui guérit un boiteux. Balechou a gravé, 
d'après Etienne Jeaurat , la Couturière et la Ser^ 
pante congédiée, Ch. Levasseur a gravé le Car- 
naoalied rued de Paiidf et le Transport deà JFille^ 
de Joie à VHopitaL 

François Verdot , né à Paris , et mort dans la 
même ville le 19 décembye i/SS, âgé de soixante- 
six ans. Il a peint pour l'abbaye Saint-Germain- 
des-Prés, daint Paul ddnâ Vile de JMalte. * 

CouRTiN , né à Sens en Bourgogne , reçu aca- 
démicien le 22* février 1710, a ekposé au salon 
depuis 1787 jusqu'en 1751. En 1748, on trouve 
de lui sur la notice , Agaret don fild Idmaël. 

Antoine Boizot , né à Paris, reçu académi- 
cien le 28 avril 1736. En 1746 il a exposé VAu-- 
rore et la Nuit. Ges deux tableaux ont été fait« 
pour être exécutés en tapisseries aux Gobelins j 
et en 1 753 il a exposé l^ Aurore gui im^oque V Amour 
pour obtenir le rafeunlfdement de Titon. 

Henri Fa vanne, reçu académicien le ^3 août 
1704, mort le 29 avril 1752, âgé d*environ quatre- 
vingt-trois ans, a exposé en ;i748 : Télémaque^ 
4jui raconte deé ai^ntured à Calypdo ^ et pour 
pendant, Télémague au milieu ded Nymphed^ qui 
chantent et lui cueillent ded f^urd y la Coupe de 
Josteph trçuffée dan^'ie dac de Benjamin^ ^ 



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^ 



.(^69) 

Kîcolas DoRiGNY (le chevaKer)^ né à Saint- 
Quentin , re,çu académicien en lyaS , mort à Paria 
en 1746 , âgé de quatre-vingt-neuf ans , a expos« 
-au salon de 174^ un tableau de ^ix pieds sur cinq, 
réprésentant un Chrut mott^ doutenu par Jodeph 
y Arimathie y accompagné de la dainte Vierge ^ 
ied troid Marie et de daint Jean Uéçangélidte. 

De Lettre , académicien ^ sur lequel je n'ai 
pu me procurer aucuns renseignemens , a exposé 
au salon de 1745, Eredidtrate ^ médecin ^ (jui dé- 
Couvre la maladie d^Antiochud Soter^ et Tkétid 
*viditant le tombeau d^ Achille. 

J. DuMONT , académicien , a exposé au salon 
depuis 1740 jusqu*en 1753. Sur la notice de 1746 
on trouve de cet artiste un Fleure , une Naïade et 
le patriarche Loth. L* Surugue a gravé d'aprè» 
lui plusieurs pièces tirées du Roman Comique. 

Hyacinthe Collin de Vermont , académicien , 
né 'à Versailles, mort à Paris le 16 février 1761 , 
âgé de soixante-huit ans dix mois. Aux salons de 
1737 et suivons , il a exposé VHidtoire de Cyrud^ 
en trente-trois tableaux. Ch. Levasseur a gravé 
diaprés lui le médecin Eredidtrate qui découvre 
V amour d^Antiochud ; et Louise Renor a gravé 
Id maladie d^ Alexandre. 

Lucas /académicien, mort le 10 juillet 1765, 



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( ^7^ ) 
ftgé cle qttatre-viîigts àns« U a exposé au salon 
de ij5l f le Reperitir de daint Pierre. 

Jaccjues-François Amanb , académicien, mort 
à Paris le 7 mars 1769 j âgé de trente-neuf ans , a 
exposé au salon les années 1765, 1767 et 1769. 
Au n^. 61 du catalogue de Bassan, on trouve de lui 
deux dessins : Ananie puni <>e mort, et un sujet fa- 
milier y à la plume et au bistre , rehaussé de blanc. 

Db Quoy» On connaît de cet artiste un P^ieil^ 
lard à longue barbe ^ portant dur da tête un cha* 
peau rabattu. Il est vu de face presque jusqu'aux 
genoux y et paraît assis , tenait de la main une 
cruche posée sur sa cuisse , et de l'autre une grande 
tasse de terre pleine de vin j et pour pendant un 
Pèlerin qui tient don bâton. Ces deux tableaux^ 
qui sont d'un trèà-bon goût dans l'exécution, ont 
été souvent copiés. Ils ont fait partie de la col- 
lection de M. de Julienne. 

Joseph-Ignace Parrocel , né à Avignon , mort 
à Paris le i5 décembre 1781 , âgé de soixante- 
seize ans environ : artiste très-médiocre. En 1753, 
il a exposé au salon un grand tableau représen- 
tant la Sainte Trinité. 

Jacques Thornill ^ ( le chevalier) né dans la 
province de Dorset en X73a. Il a peint tous le» 
genres. 



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i.'ïjùms is tiOREAiK f acadëihîciéii > ne k Parla 
le 2^ janvier iy5± , a exposé au salon : le Roi, 
^oud la figure i^^pollon, gui accorde da protec* 
tion à la Peinture et à la Sculpture y et led Grâces 
qui enchaînent VAmàur, On a cité de lui, avec 
éloge y deux plafonds dans la maison de M» de. 
la Bbuexiere. 

Dans les Mémoires de V Académie ded Indcrip^ 
Hond çt Belhd Lettred, on trouve deux pièce» 
de cet artiste sur la guerre de Troie. Il mourut 
en Russie , mais on ne sait à quelle époque* 

DuMONT , dit le Romain, né en 1700 , a été 
teçu académicien le 2.5 septembre 1728, sur 
Hercule et Omphale. On ne trouve dans les ou- 
vrages de ce peintre ni goût , ni grâce , ni déli- 
catesse : son pinceau , lourd ef pesant , n*avait 
rien de convenable aux sujets familiers dont il 
s'est quelquefois occupé. Il a peint la Mère Sa- 
voyarde y gravé à Peau-forte par lui-même , et 
terminé parDaulléen 1739 ; la Charmante Catin, 
idem; Lyncud veut oddaddinerTriptolèm^ , Cérèé 
V arrête et le chxmge en lynx ; J. Danzel , sculp. 

Antoine Quillart, né à Paris en 1711 > mort 
à. Lisboime à la fleur de son âge. Toutes les 
figures du volume sur la pompe funèbre du duc 
dbn Nuno Olivarès Pereira sont de sa compo- 
^sitioUk . . 



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: ChaflésHuTiN , né à Paris en 1715 , et mort 
à Dresde en 1776. On a de lui un Berger et uiuf 
Bergère ; une Famille Pastorale, dont il a feit 
les eaux-fortes. 

J--P. Sané. Le tableau qui a servi de début 
à cet artiste y est le seul que' Ton connaisse de 
lui. Il représente la Mort de Socrate : Jérôme 
i>anzel Ta gravé. Ce tableau , d'un excellent goût , 
donnait de Sané les plus g^'andes espérances 9 , 
lorsqu'il partit pour Rome ; mais il revint à Paris. 
sans en réaliser aucune , et mourut accablé d'iu^ 
Ênnités. 

Louis DuRAMEAU , né à Paris , et mort à Ver- 
sailles le 4 septembre 1796, âgé de soixante- 
trois ans environ , professeur à l'Académie , an- 
cien peintre de la chambre et du cabinet du roi , . 
et garde des tableaux de la couronne. Son ta- 
bleau de réception est au plafond de la galerie 
d'Apollon : il représente l'Eté. Ses tableaux pour 
le concours fondé par le roi, sont : la Continence 
<ie Bayard ^ un passage de VHUtoire de joint 
Louid, pour la chapelle de l'Ecole Militaire j Her^ 
minie éoiuf led armed de Clôrinde^ et le Retour 
de Bélidaire iand da Famille ^ gra^é par Levas- 
seur , etc. Toutes les compositions de cet artiste, 
qui a eu de la réputation , sont, en général, dé- 
fectueuses; le coloris en est^ale, sans vérité j etj> 



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iém se!3 derniers ouvrages y il est àtissi eî^ii dô 
tY)n^ que les couleurs sur la palette ayant leuif 
inélange* 

Nicolas-B.ené J oLLAiN , ne et mort k Paris f 
reçu académicien le 3i juillet 1773* D a exposé 
. au salon jusqu'en 1800 • Artiste très-médiocre. 

Jean-Baptiste Suve, né à Bruges , l'eçu aca- 
démicien le iap janvier 1780, mort à Rome, di-» 
recteur de la Pension des Elèves , âgé de soixante 
ans environ, en 1807. En 1783 il a exposé au 
salon ia Fête à Palèâ; une Rédurrection; le Doit 
Héciproque ; le portrait en pied de M^ Van 
OïUrype^ Ce peintre n'a bien dessiné que sur le 
papier j il a laissé des académies qui sont d'un 
très-bon caractère. Quant à ses tableaux, ils sont 
si arides en tout , et si . pauvres d^exécutioh ^ 
qu^insensiblement ils se perdront dans l'oubli. 

Antoine B.E]?roû , né à Paris le 3o juillet i73i ^ 
reçu académicien le 18 août 1781, puis secré^ 
taire perpétuel, ancien peintre du roi de Pologne , 
duc de Lorraine, et membre de l'Académie des 
Sciences , Belles Lettres et Arts de Rouen , d« 
la Société Patriotique de Hesse-Hombôurg j mort 
à P^îs eu décembre 1806, âgé de soixaûte- 
«eize uns. Cet artiste n'a montré que des pf-o- 
âuctions très-fàibles eU peinture, dont il testé 

8 



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un morceau au plafond de la galerie d* Apollon J 
Dans les lettres^ il a publié une traductlm du 
poëme de Du£resnoy ^ de Arte graphicâ , qui ne 
vaut point celle de M. de Piles ^ qu'on ne lit 
point j ime tragédie qui tomba à la première re- 
présentation^ et unelettre contre Tacteur Lekain y 
adressée aux comédiens français , lettre que Ton 
a recueillie conune une pièce curieuse de Tingra- 
titude du héros de la scène ^ et.de la vengeance 
d'uù auteur sifSé. 

Gabriel-Jacques bb Saint- Aubin , frère du 
célèbre graveur du mémenom, né àParis en 1724^ 
mort en ijSo. On a de lui diverses pièces qu'il a 
gravées à Feau-forte d'après ses compositions y et 
plusieurs vignettes qui ornent quelques ouvrages 
typographiques y entr'autres un Ahrégi de PHù^ 
ioire Romcùne y iri^J^^. 

Robert. Ses tableaux d'histoire étaient ré- 
pandus dans plusieurs églises de France ; il j en 
avait plusieurs aux Capucins du Marais, et j'en 
|d trouvé à Clermcmt en Auvergne, à l'époque 
où j'ai été nonuné conservateur des monument 
des arts dims la dépiurtement du Puy-de-Dôme. 

Jacques-Philippe Caresme , agréé à l'Académie. 
On a gravé y d'après ses dessins à gopaçhe, hej 
PaGçhaaçJle4 i Fêtej en Vhpmœur du dieu Pan j 



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(^75) 
iâtttres $u)età libres, et le Philosophe chantahte^ 
pièce gravée par Voyer Faîne , dédiée au comte 
de Baudouin» 

CJiarles^Nicolas Cochin y né à Paris en ij\B y 
'et mort en i'j^'2. s dessinateur, garde des dessins 
idu roi y secrétaire de l'Académie Royale de Pein- 
"ture , chevalier de Tordre de Saint-Michel j reçu 
académicien sur un dessin au crayon rouge, re- 
présentant Lycurgue hleddé danà une dédition. La 
Géométrie ^e Leclerc^ une Édition ded ŒuQted 
-èe Boileau; VAbrégré chronologique de V Histoire 
èe France^ par le président Hénault, et plu- 
sieurs autres ouvrages, sont ornés de figures gra- 
vées diaprés ses coinpositions. un nombre con- 
sidérable de personnes illustres dans les sciences , 
les lettres et les arts, ont été gravées en forme de 
hiédaillon , d'après ses."dessîns originaux. Cette 
dernière collection , infiniment précieuse pour 
rhistoire, est ce <jue Pon doit rechercher de cet 
artiste avec plus de soin; car dans ses autres pro- 
ductions il n'offre <jue le goût des premiers ar- 
tistes qui ont influencé son siècle *^ 

Hubert -François- Banville Gravjblot , né a 
Paris en 1699, élève de Restent, et frèrp du 
fameux Banville, un de nos meilleurs géographes. 
Gràvelot a fait beaucoup de dessins pour (Jiffé- 
rens ouvrages de littérature. D séjourna long- 



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(^76) 
temps en Angleterre , et revînt à Paris en 174^^ 
où il exerça son talent avec succès^ et mourut 
en 1773, âgé de soixante-quatorze ans* 

Charles Eisen , dessinateur , né à Paris en 1 72 1 , 
et mort dans la même ville en 1780. H à peii^t 
quelques tableaux pour différentes égUses de Paris- 
H y a une édition de la Henriade ornée de figures 
d'après ses compositions y ainsi que beaucoup 
d'autres ouvrages de littérature (1). 

Ces deux derniers artistes ont eu beaucoup de 
vogue dans leur temps : l'un et l'autre étaient 
ingénieux et féconds dans l'invention. Gravelot, 
quoique maigre dans les formes , avait un génie 
plus heureux , et plus de grandeur dans les idées. 
Eisen 9 bien moins érudit, n'obtint des succès que 
par son extrême facilité à dessiner dans le goût 
de l'école ^ c'est-à-dire , en suivant le système 
des Vanloo , des Boucher et des Cochin. 

Jacques-Charles Bar. Il a publié en 1778 la 
suite des CoHumed religieux et militaired , dans 

François Eisen ^ père de celui-ci , est né à Bruxelles , 
et mort à Paris en 17779 où il a passé la plus grande, 
partie de sa vie. On a de lui quelques scènes de la yie 
civile. Aug. Martinet , femme de Dupuis , a gravé la 
Folie du siècle, et son pendant. F. Eisen a gravé à Teau- 
forte plusieurs pièces d'après Rubens \ entr*autres ^ J,-C. 
donnant les clefs à saint Pierre , etc» 



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le genre du lavis. Il a paru de cet ouvrage y fait 
avec soin , plus de quarante cahiers de douze 
figures xhacun. 

Louis Barbault , rocort à Rome vers Taja lyôô, 
H a puUié^et gravé de sa^ main deux recueils m- 
folîo des Antiquitéd de Rome. 

Marin Marvie, dessinateur, né à Paris en 
1723 , a composé uTi^ ^ran^^ Fête donnée àVoc^ 
cajion de la liaidjance du duc de Bourgogne. Cette 
pièce , qu*il a gravée lui-même , est terminée au 
burin par Ouvrier, 

Maucourt, Il n'est connu que par plusieura 
gravures en manière noire , faites par lui sur sesL 
propres dessins. 

François-Marie-Isidor Queverdo , dessinateur^ 
et graveur, né en Bretagne en 1740, a gravé 
à Teau-forte divers petits sujets de sa composition^ 
dont VHutoire de Henri IV, in-folio^ Devere a, 
gravé, d'après Queverdo, une pastorale intitulée 
leé Admirateuré de la Nature^ 

Nicolas Guy-Brenet, mort à Paris le 21 fé-^ 
vrier 1792 , âgé de soixante-trois ans huit mois. 
Le concours ordonné par le roi a couronné la 
modestie de ue peintre, regardé jusque-là comme 
le plus médiocre de l'Académie. Les sujets. qu^t 
y a traités sont : led HonneUrd rendue au conné- 

table Zhijuedclin n l'Agriculteur romain, et la 

3 



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( 2/8 ) 
Réception }^ed Ambaddodeur^ etiooyéd à éaint 
Louid par le Vieux ie la Montagne (i). 

Brenet a montré depuis , dans plusieurs de ses 
ouvrages y de belles idées , des pensées héroïques , 
qui soutiendraient encore ses tableaux, s'ils n'a- 
valent pas cette physionoïnie de Técole de son 
temps. 

Cet artiste a eu la gloire d'avoir le jeune Drouais 
pour élève. 

Hugues Taraval , académicien , mort à la 
manufacture des Gobelins le 19 octobre 1785, 
âgé de cinquante-sept ans. Ce qu'on a de plus 
précieux de cet artiste , est une eau-forte qu'il a 



(i) C'est par ce tableau que Brenet commença à se 
faire connaître avantageusement. Quand il fut question ^ 
pour accélérer les tableaux de PHîstoire de saint Louis , 
qui devaient décorer la chapelle de PÉcole militaire , d^en 
répartir les sujets entre autant de peintres ^ M. Pierre 
éconduisit avec dureté Brenet , qui se présentait humble- 
ment ; et ce ne (ut qu^à force de sollicitations de la part de 
protecteurs ^ et contraint par l'urgence des circonstances y 
que ce peintre fut admis au concours. Durant cet intervalle, 
M. Pierre était sur les épines : il s'excusait envets tout 
le- monde ; il protestait n'avoir cédé qu'à l'importunité* 
en nommant Brenet. IL no répondait pas du succèa,.,. 9 
disait-il. Qu'est-il arrivé? Le tableau de Brenet s'est trouvé 
le meilleur. {Cou sec, entre mil* AL etmiL M,} 



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(^79) 
gravée d'après Un superbe taUeau cLu Tintoret^ 
représentant un Bal Vénitien.. 

Nicolas-Bernard Leficie^ académicien^ profes- 
seur, né à Paris en 1720, mort dans la même 
ville le 14 septembre 1^84^ a été admis dans le^ 
concours pour le roi. On cite de lui le Courage 
^ Porcia, file de Caton, femme de BrutuJ; la 
Descente de Guillaum^e-le- Conquérant en Angle- 
terre , etc. Cet artiste 9 froid et sans génie, ne 
savait pas tirer parti d'une scène j on ne trouve 
dans ses tableaux ni expressions, ni situations^ 
ni style : on est surtout frappé de la discordance 
qui tègne dans Fensemble , TefFet et le coloris* 
Les scènes familières dont il s*est occupé sur la 
fin de sa vie, ne sont pas plus animées que ses ta- 
bleaux d'histoire j mais elles sont d^une meilleure 
exécution; et c'est ce qui en a fait le succès» 
Qnelques- unes de ses productions dans ce der- 
nier genre ont été recherchées par les amateurs 
de son siècle' (1). On a de Lépicié le Quod ego^ 
la Demande acceptée , et le RepaJ^ par J. Gh^ 
Levasseur et Cl. Bervic. 

. — , , . — I — : — , — 

(1 ) Vente de Pabbé terray ,. no» 9 et 1 o du catalogue i 
Ulntéiieor dhine Douane , et ^m Jour de Marché dana: 
une Halle; hauteur ^ trpU pieds ; largeur, «inq pieds.. 

3dai lÎT. 
Les mêmes p vente de M» de Menais* 3ooo Uy^ 

4 



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( 28o) 

Martin 9 agréé ^ né à Montpellier ^ eft mort 
à Paris le :2i juin ^801 , ligé de soixante-quati:^ 
ans. Cet artiste s'est plus attaché au commerce 
des tableaux qu'à la peinture. On a vu de lui 
dans les expositions publiques quelques morceaux 
très-faibles. 

Gabriel Briard , académicien ^ né à Paris , 
mort daps la même ville le 18 novembre lyjj > 
âgé dç cinquante-deux ans. On rencontre parmi 
les curieux quelques études y dessins ^ esquisses 
peintes de cet artiste , qui n*a rien produit , en 
fait de travaipc publics , digne d'être cité. 

BcACFORT, mort académicien ^ a été appelé 
dans les concours pour le roi. Il a peint un tableau 
de VHidtoire ie Jaint Louid pour la chapelle de 
l'Ecole Militaire* 

JuLiBN y de Toulon , mort vers la fin du der-. 
niet siècle , a été surnommé V Apostat, parce qu'à . 
Rome il renonça au système académique pour 
suivre Raphaël , et autres grands msdtres de cette 
trempe. On sait combien l'école de France était 
alors éloignée du grand goût des écoles italien^es^ 
Le parti que prit Julien fut très-mal accueilli 
dans sa patrie , joint à ce qu'il n*eut pas la verve 
convenable pour le soutenir glorieusement , ru- 
gissez de force pour faire tourner l'opinion eR a^ 



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(a8i) 
faveur. Ce n'est qu*àvec peine , et fort tard , que 
cet artiste , mort à Tâge d'environ soixante- 
cinq ans 9 fut agréé à T Académie royale (i), 

François Tavernier*, né à Paris , reçu acadé* 
raicien le 5 avril 1704 9 moift à Paris, dans la 
fonction de secrétaire, le 10 septembre 1725, 

[é de soixante-six ans. 



Jacques - Sébastien Leclerc le fils, mort pro- 
fesseur de perspective aux Gobelins, le 17 mai 
1785, âgé de cinquante et un ans environ. 

Lavallé - Poussin , académicien , chevalier 
donato de Tordre de Malte , de TAcadémie des 
Arcades de Rome, mort à Paris en i8o5. Ar- 
tiste d'une faiblesse extrême : il y a quelques 
figures de ce peintre dans l'ouvrage intitulé :iVi?//a 
J^enuta in Roma, etc^, 1764^ in-4*^' 

Gatjffier et Chaises, tous deux agréés à 
l'Académie royale très «peu de temps avant la 



(i)Il y eut dans le diz-huitième siècle trois artistes 
du nom de Julien : celui dont il vient d^étre parlé , celui 
de Parme , et le célèbre sculpteur. Ce dernier se trouvera 
dans ^Histoire de la Sculpture française , à laquelle je 
travaille , ainsi qu'à l'Histoire de la Gravure 5 ce qui 
donnera en trois volumes V Histoire complète des Beaux 
Arts nationaux , d'après le plan que j'ai adopté dans les 
Trois Siècles de la Peinture. 



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( 3.SH ) 

diésolation de cette compagnie y sont morts très- 
jeunes. Le premier a laissé quelques morceaux 
qui ont excité des regrets sur sa mort prématu- 
rée j le second n'a rien produit de remarquable. 

I^EINTRES DE PORTRAITS. 

Grimoux, mort à Paris vers Tan 1740. Cet 
artiste , qui n'a dû son talent qu'à lui - même , 
était original et bizarre dans ses idées. Sa ma- 
nière de peindre grassement , empâtée et tou- 
cliée avec goût et légèreté, lui a fait une grande 
réputation , ainsi , que son coloris , qui s'est con- 
servé excellent. Ses têtes de fantaisie sont assez 
ordinairement ajustées en chanteuses, en joueuses 
d'instrumens ou en pèlerines. 

Jean -Marc Nattier, né à Paris le 17 mars • 
i685, y est mort le 7 novembre 1766, âgé de 
quatre-vingt-quatre ans huit mois. H a été reçu 
académicien en qualité de peintre d'histoire j mais 
il est plus connu comme peintre de portrait. Les 
sujets qu'il a traités sont : Vénud imposant de^ 
loix à Pdyché} J. Audran, sculp. Venue engage 
V Amour à rendre Adonis éenéihle ^ B. Lépitié. 
Vénud fouettant V Amour} idem. Son coloris et 
son pinceau légei^s lui ont fait beaucoup de par- ' 
tisans. L'agrément qu'il savait répandue daa& lô 



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( 2,33 y 

choix et les attitudes , Tont fait qualifier de 
Peintre des Grâces (i).' En 1751 il a exposé au 
salon les portraits de la Dauphine , de Meé- 
^amed de France, désignées sous les attributs des 
quatre élémens; la duchesse de Parme ^ madame 
Henriette ; madame Adélaïde , et madame /Vic- 
toire j en 1753, Madame, fille du dauphin , à 
l'âge d'un an , jouant avec un chieh j \ Infante 
Isabelle en piedj le prince de Conàé en cuirasse; 
madame Dufour, nourrice du dauphin; et ma- 
dame Boudrey. Balechou a gravé, diaprés lui , 
Louùfe Elidabeth de France, duchesse de Parme. 

Jean -Baptiste Perroneau, reçu académicien 
le 28 juillet 1753, mort à* Amsterd(^n en no- 
vembre 1783, âgé de soixante-huit ans environ. 
Au salon de 1746 il a exposé les portraits du 
marquis de Duhail} et dans les suivans, les por- 
traits de la princesse de Condé; Oudry , le peintre 
d'animaux 5 Adam l'^dné , sculpteur ; madame 
Lemoine , et Julien Leroy , fameux horloger j 
Drouaidy peintre de portraits; Gilcain, peintre; 
le petit Dednoyel tenant une poule hupée ; un 
Jeune Ecolier; en 1743, înadame de Trudaine 
deMontiyny; M. -^J^^/ard^bourguemestre d'Ams- 
terdam; M. Hanguer, échevin de la même ville. 

» ' ■ < ' ' . I ■ i ■ ..I ■ n 

(i) Voyez la Lettre de Gresset adressée à M. Orry, 



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(284) 
DoNAT NoNNOTTE, né à Besançon^ mort à 
Lyon, peintre de la ville, le 4 février 1^83, âge 
de soixante-seize ans , a exposé au salon depuis 
1741 jusqu'en 1765. Sa réception à T Académie 
date de 1741- 

Nicolas - Simon - Alexis Bel , de Paris , reçu 
académicien, le 4 ^^ût 1708 , mort le 21 no- 
vembre 1734 > âgé de soixante ans, a exposé au 
salon en 1704 et en 1725. N, Dupuis a gravé 
d'après lui le portrait de J. J. Languet , arche- 
vêque de Sens. 

André Bouts, académicien, mort à Paris le 
18 mai 1740, a exposé au salon en 1699 jus- 
qu'en 1737. U a gravé en manière noire plu- 
sieurs de ses portraits. 

François Jouvenet , frère du célèbre peintre 
du même nom, né à Rouen, reçu académicien 
le 26 juin 1701 , mort à Paris le 18 avril 1749 > 
âgé d' environ quatre - vingt - quatre ans. Nous 
avons de lui le portrait de Lahorbe , avocat en 
parlement, et celui de Maubert , marécbal de** 
logis de la reine, représenté en robe devant un 
bureau sur lequel sont des bourses. , 

Gilles Allou , de Paris , reçu académicien le , 
37 juin 1711^ mort le 2 février ijSi^ âgé de 



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(^85) 
quatre-vingt-un ans, a eiposé depuis 1737 
jusqu'en 1742. 

Jacques-François Deslyen, né à Gand, mort 
à Paris, membre de l'Académie, le 3 mai 1761, 
• âgé de soixante - dix- sept ans. En 1746 il a ex*^ 
posé au salon les portraits d'un Magu/trat^nn 
^bhé , et une Dame en Héhé. Wille a gravé 
d'après lui le portrait de Berrier, lieutenant de 
police. 

LuNDBE&G, académicien, mort à Stockholm, en 
mars 1785, âgé de quatre-vingt-onze ans et six 
mois , a peint l'histoire et le portrait. Il a exposé 
le portrait de Boucher et djC son épouse au salon 
de 1743. 

Louis Ad^treaiT, né â Paris, agréé en 1735, 
^ reçu académicien le 28 janvier i74i> mort à Paris 
le 25 août 1750 , âgé de cinquante-huit ans. Ali 
salon de 1745 il a exposé le portrait du Grand* 
MaXtre de Navarre ^ tenant un plan; celui d© 
VArchei^êque de Sené^ et celui de Lamotte^ chi- 
rurgien. Noua avons de lui le portrait de Grillol^ 
gravé d'après son tableau original. 

P. F. DcMBSNiL , mort à Paris , peintre de 
portrait et de scènes familières. Le monument le 
plus considérable de ce peintre était un grand ta- 
bleau £pdsant pendant à celui de Largillière , placé 



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(^86) 

dans rancîenne basilique de Sainte-Geneviève. 
Cl. Duflos a gravé, d'après Dumesnil, le Garçon, 
Cabaretier et son pendant. 

Guillaume Vqiriot, né à Paris, agréé à T Aca- 
démie le 39 octobre 17^7, académicien en 1759, 
de rinstitut de Bologne , de F Académie de Flo- 
rence , et de celle des Sciences et Belles-Lettres 
de Rouen, a exposé au salon depuis 17^9 jus- 
qu'en 1791. 

Jean Valabe, né à Poitiers , a exposé en qua- 
lité d'académicien depuis xj5\ jusqu'en 1781. Ses 
portraits exposés en 1763 sont : madame de Bour-^ 
gognei M. Coutarb y cbevalier de Saint-Louis^ 
et don épouJe } et M* Loriot , mécanicien, au- 
teur du secret pour fixer le pastel. 

Marie-Thérèse Reboul , épouse du peintre i 
Vien, sénateur, reçue académicienne le 3o juillet 

1757, morte à Paris Elle a exposé au salon , 

en 1763 , unÊmoiœhet tetraJJant un petit Oijeauj 
deux Pigeonj , et pinceurs autres tableaux repré- 
sentant deé Oiâeax^x , ded JFleurJ et ded Fruitd. 

Adélaïde Labille des Vertus , femme Guiard, 
morte épouse de Vincent, ancien académicien , 
le 24. avril i8o3. Elle a exposé au salon depuis 
1783 jusqu'en I79i* Ses portraits les plus connus 
sont au pastel , ainsi que son morceau de ré- 



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çeption ^ représentant M. Pajou , sculpteur da 



roi. 



On a de ^ette artiste les portraits àe Sm^éy 
professeur, mort à Rome j Bacfielier, mort di- 
recteur de Técole gratuite de dessin j 3f. Charte j^ 
professeur de physique, 'membre de l'Institut 
national , faisant une démonstration d'optique , 
et tenant un réflecteur solaire j AT. Jam^iery mé- 
tanicien - astronome , traçant la projection gra- 
pliique d'un passage de Vénus sur, le soleil. 

Pierre Lesueur , académicien. Il a exposé des 
portraits aux salons de 1741 ^t 1748. Wille a 
gravé d'après XmFrancoid Chicoyneau, médecin. 

Fontaine. On a gravé d'après lui les portraits 
de Ainenne Lecouçreur ^ Coffin Tuhièreé iè 
CayliKt , évêque d'Auxerre. 

- Louis ViGBE. D a peînt Bernard Belïdar, cé- 
lèbre mathématicien. Ce portrait a été gravé. 

Charles-Etienne Gu^i. AIN, né le 9 juin i685^ 
mort à Paris le 10 février 1765, âgé de soixante- 
dix-neuf ans, académicien, peintre de portraits. 
H a exposé au salon de 1737 pour la premièrç 
fois J et à celui de 174^ il a donné les portrait» 
de MM. Zurlauhen , colonel des Gardes-Suisses 
et maréchal des camps, en aîrmure , avec le cor-» 



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( a88 ) 
don de Saînt-^ouis, et de Fîllemui^^ fermîei'-' 
général 9 en habit de velours. 

Adrien LeIprieur. On a gravé d*aptès lùî le» 
portraits de Caheirac et CL Leblanc. 

Jacques- Joseph- André Aved , né à Douai le 
12 janvier 1702, mort à Paris le 4 mars 1766, 
élève de Bernard Picard , a été reçu à TAcadé- 
mie sur le portrait de de Troy le fils. Ses prin- 
cipaux ouvrages sont les portraits de Roiudeau 
le poëte ; Crébilloti, le marquis de Mirabeau, 
Tabbé Caperohnier, le maréchal Clermont^ Ton^ 
nerre y le duc de Chevreuée , le maréchal de Mail-^ 
leboid y le Stathouder, etc* Une grande partie de 
ces portraits sont gravés : on y, remarque un 
pinceau mâle y une exécution large y mais un co-^ 
loris lourd dans les lumières^ peu transparent 
dans les ombres. Ses attitudes sont^ en général ^ 
d*un mauvais choix; elles ont, ainsi que ses phy- 
sionomies, l'expression de la stupidité. 

Hubert DROtJÀis le père, né à la Roche , petite 
ville de Normandie ^ en 1699, ^^^^ académicien 
à Paris , le 9 février 1767. 

François-Hubert Drouais, fils du précédent^ 
né à Paris le 14 décembre 1727 , mort le 21 oc- 
tobre 1776, âgé de quarante-sept ans. Ce peintre 
a été célébré par toutes les beautés de la cour et 



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( 289 ) 
de la ville , dont il saisissait en perfection les 
minauderies et le teint fardé. Sa réception à 
l'Académie date de iy58. J.-J. Beauvarleta gravé 
d'après ce peintre les portraits des Enfaru de 
France. 

RosLiN, suédois , académicien, mort le 5 juil- 
let 1793 , dans la soixantième année de son âge. 
Habile dans l'incitation des étoffes et autres ac- 
cessoires, mais isans aucun sentiment de l'art de 
peindre les têtes, ordinaireriient.mal dessinées, 
coloriées de rouge et de blanc , plates , et sans 
effet dans presque tous les portraits sortis de sa 
main. 

Josepli-Siffred Duples^is , académicien , né à 
Carpentras, s'est distingué par une belle intel- 
ligence des effets de la lumière sur les chairs 
et accessoires, un pinceau large, bien senti, et 
un coloris vrai. Les personnages de distinction , 
dans ses portraits , sont posés avec noblesse , et 
dans des attitudes bieyi choisies. Il a peint le por- 
trait de Louid^ X.VI , ceux de M. et madame 
Necker^ et de plusieurs grands de Ja cour. 

Pierre le Bouteux , né àParis , mort en Flandre 
le IX mai 1760 , a été reçu académicien en 1728, 
sur le. portrait de Rigaud. 

.. Joseph DuCEEUx , mort à Paris vers i8o3 ou 

T 



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( ^90 ) 
l8o4» Cet artiste médioere peigmait le portrait . 
assez largement ^ et avec facilité. H a peint a* 
pastel et à Tliuile tui grand nombre de portraits. ' 
On a de lui les portraits de Duddaux et de Pieyre , 
architecte, membres de FInstitut, et le portrait da 
peintre en bâilleur. 

CoLSON , frère du célèbre acteur connu par le 
fiumom àeBellecourt, mort vers i8o5. Ce peintre, 
qui a été attaché au service du prince de Bouillon , 
était élève de l'école de Vanloo. Il a peint le por- 
trait d*un assez mauvais goût : on a quelques^ 
pièces gravées d'après ses tableaux. 

Gl AIN. On a de cet artiste le portrait de Caillot 
Facteur, représenté en capitaine Tempête ^ -çéxxX, 
au pastel. 

Louis Marteau , né à Paris, mort à Varso-' 
vie vers i8o5, dans un âge fort avancé ^ après 
avoir passé la majeure partie de sa vie en Po- 
logiîe , pensionnaire du roi. Marteau a peint de 
très-beaux poxtraits pour la cour. Les ambassa- 
deur^ et les princes étrangers s'empressaient de 
se faire peindre par lui. La nécessité dans laquelle 
il se trouva de satisfaire tout lé monde, lui fit. 
adopter le pastel , plus expéditif que l'huile, qu^il 
traita avec autant de force et de vérité que notre 
fameux Latour« &qs principaux portraits sont ; 



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( 29^ ) 
StatujIiU'JlufflUte Poniatowdki II, dernier roi 
de Pologne; le prince Suhomerdki ; la famille dea 
comtes Pvtoki et des princes RadjimL 

PEINTRES EN MINIATURE 
ET SUR ÉMAIL. 

RO0QUBT , reçu académicien le 23 août iy53.' 
Cette même année il a exposé au salon les por- 
traits ^ peints sur émail , de M. Dejfoumiel ,iex-- 
mier-général j celui de mademoiselle D^jy&z^mî^/^ 
de M. Sihedtre, peintre ^ et de M. Cochîn fils»' 
La dernière exposition où il soit fSdt mention de . 
ses ouvrages, est celle de ijSj. 

Jacques-Philippe Ferrand , de Joigny , peintre 
en émail, mort à Paris le 5 janvier 1732. 

Pierre Pasquier , né à VillefrancLe en Bau- 
jolais, reçu académicien, peintre en émail 9 mori. 
le 14 novembre 1806, âgé de soixante - quinze 
ans. 

Nicolas Vbnbvaut , reçu académkien , peintre 
en miniature, mort à Paris le 3o juin i/SS, âgé 
de quatre-vingt-deux ans , a exposé au salon de- 
puis 1753 jusqu'en 1771- 

Samuel Masse , de Tours , reçu académicien , 
peintre ^a miniature , mort k Paria le 3o juid 

T 2 



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( ^9^ ) 
^ij53 y âgq de quatre-vingt-deux ans» Il a exposa 
depuis 1787 jusqu'en 1.745. Il y à eu un autre 
Samuel Maddé , aussi de Tours , membre ,dç l'Aca- 
démie, qui a exposé en 1705. 

HÀtï. -( j?ierre- Adolphe ) , suédois , agréé à 
l'Académie, peintre en miniature, mort à Liège, 
âgé de cinquante -cinq ans. 

• Jacques Ch ARLiER , que Ton croit ^lève de Bou- 
clier, îlà peint plusieurs miniatures sur ivoire 

tl' après ce peintre , qui sont répandues dans la 
curiosité , entr'autres le Triomphe ^e Galatkée, 
et Véniid accompagnée }>e<f Graced et ied Amourj. 

'Ohévalier a encore exécuté en miniature ses com- 
positions dans le goût des modes du temps. H 
a peint les portraits, de Claude ^Aum^^ J. -G. 
Willej Françoid de ViUeroy, idem; le il/mw€/^ 
Bodc, G. -F. Schmidt. 

Jean-BapJ;iste Massé , conseiller, de F Acadé- 
mie , mort à Paris en 1769 , âgé de quatre-vingts 
ans. Il était excellent peintre en miniature. Nous 
devons à ses soins les belles gravures des pein- 
tures de Lebrun, de la galerie de Versailles : il 
' en a fait une partie des dessins , lesquels sont des 
^cliefs - d^oeuvre de netteté et de piireté. Masse 
avait abandonné la gravure pour la miniature» 
Le portrait de Marie de Médicid^ qui est à la 
tèt^ du recueil d'^tampes.d'apcès les ^bleaux 



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dé Rubéns, de là galerie du Luxembourg, est de 
son burini J.-G. Wille a gravé le portrait dier 
. Massé d'après le tableau de &. Toccjué. 

J.- B. Weyler , académicien'^ né à Strasbourg,^ 
mort à Paris le 2,5 juillet 1791 j ^gé de c|[uarante- 
deux ans. Weyler a été chargé par le roi , en 
1785, de transmettre à la postérité , sur émail ^ 
les portraits des hommes célèbres- Plusieurs ont 
été rendus publics à Texposition de 1789, ac- 
compagnés d'une réunion d'ébauches de portraits 
len pastel, qu'il se proposait d'exécuter sur émail, 
lorsque la mort arrêta ses travaux. Madame Ku- 
gler , son élève et sa veuve , a été encouragée par 
le gouvernement à suivre cette iatéressajnte col- 
lection^ 

. PEINTRES DE PAYSAGES, 

ï>' ARCHITECTURE , DE B ATAIH^S , . J)' ANIMAUX 
ET DE MARINES. 

MiLET Francisque. H y a eu trois peintres de 
paysage du même nom : le premier est , 

1^. Jean Francisque Milbt^ de Paris, mort 
académicien, en 1^23 ^ âgé de cinquante - sept 
ans^ 

2.^. Milbt , dit Francisque, reçu académicien 
le 22 Juin 1709. 

5 



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(294 ) 

3^. Joseph MtusT FKAVCiSQxisy fils de J^ot , 
académicien, mort à YersoiUes le i€ juin 17^^ 
âge de quatre-vingts ans environ. 

Ces trois artistes ont peint le paysage dans le 
ëtjle héroïque. En 1^4^^ le dernier a exposé uit 
paysage , dans lequel est Delliué préférant la 
ccunpagne aux grandeurd de la ville ^ et deux au- 
tres, faisant pendans^ représentant le Soleil le^ 
çant et le Soleil couchant. 

, Pierre Domaghik de Chavaknbs^ académi- 
cien , né à Paris, mort aux Gobelins le aS.dé-' 
cembre 1/44 7 ^g!^ ^ soixante-douze âii$« Arti^« 
très-médiocre. 

Jacques La joue, né à Paris, et i»ért dans la 
même ville le 12 avril 1761, âgé de soixante-qua- 
torze ans. Cet artiste disposait ordinairement ses 
compositions dans le goût du décor. L'architec- 
ture et les ornemens s*y trouvent ordinairement 
d^uii bien mauvais goût, ainsi que le paysage et ses 
figures , qu^il peignait et ajustait dans le style 
de Wateau et de Lancret. Leà Enfand qui élè^ 
cent un Monument, est le meilleur morceau de 
de Lajoue. Cette pièce, intitulée V Architecture ^ 
est gravée par N. Cochîn. 

Adrien Makglarb , né à Lyon , académicien^ 
peintre de marine, mo^ à Bx)me le 3i août 1760, 
âgé de soixante «quatre ans. Le célèbre Vemet 



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( ^5 ) 
^st sorti de son école* Man^acrd a grave à Teau- 
forte divers paysages et marines de sa compo- 
sition. 

Charles Vanfalens, d'Anvers, reçu à TAca- 
jdémie dans la classe des peintres de paysages. Il 
composait ordinairement ses tableaux à la ma- 
nière de Wouvermans ; mais il n^èn eut jamais 
ni le goût ni la légèreté. Ses tableaux sont firoids 
et gris. 

Etienne Poitreait , né à Corbigny en Niver- 
noi$; il a exposé au salon depuis 1740 jusqu'en 
1759. n a exposé en 1751 deux paysages^ dont 
un Soleil levant et un Soleil couchante 

Chastelin, académicien, mort à la manufac- 
ture des Gebelins , le s août. 1755, âgé de quatre- 
vingt-un ans, En iy5i , il a exposé au salon la 
J^ue du Pont de Charenton, et une P^ue du MoU'- 
lin de Chantonn^au. 

Gabriel Allegrain, fils d'Etienne, et frère 
du sculpteur du roi;, mort le 2,4^ février 1748, 
àgé:^^ soixante-dix- htdt ans. 

DE LA Ferte. 

Michel BoTER , du Puy en Velay , peintre 
d'aroli^ctnre, de perspective et de paysages^ est 
mort en 1744 9 ^g^ '^^ cinquante-six ans. 

BB LA Ferté. 

4 



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( ^96 ) 
Jean Chaufourhier , mort le 519 novembre 
ijSj j âgé de quatre-vingt-deux ans, adjoint à 
professeur pour la perspective. H a ^exposé au 
salon en 1740, en 1750 et en 1753, des vues 
en perspective y entr^autres la Cascade de Saint- 
Cloud ; une Mer calme au clair de lune / un. 
Coup de J^ent qui durprend une barque de Pê— 
cheur^ et le portrait de F, Françoid Malkenecky 
rëcolet, directeur des TJrsulines de Saint-Ger- 
main-en-Laye. Dans l'œuvre des Silvestre y on 
trouve quelques pièces d'après Chaufourrier. 

Jèan-Baptiste Feret, d'Evreux, mort à Pa- 
ns le ler, février 1737 , âgé de soixante-treize 

ans. 

DE LA Ferté. 

L. G. MoREAir , frère aîné du fameux dessi- 
nateur du même nom , mort en 1806. Il a peint 
le paysage à gouache avec beaucoup de goût, U 
a exposé au salon de Tan XII une Vue dand le 
Parc de Saint - Cloud ; une Kue dé la Maidon 
indienne du P.etit - Bourg ^ une T^ue de Parût ^ 
pride de Ventrée ded Champd - Èlydéed / et les 
Huined dû Monadtère de Montmartre. 

Raguenet. Nous avons de cet artiste led Vueé 
dà Louvre , du- Pont - Neuf, du Pont Marie et 
du Port Saint" Paul^ enrichies de beaucoup de 
figures (n^. 3o4 du catalogue de Julienne). 



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(^97) 
Bauandbt , mort dans le mois de pluviôse an 
XII, (février i8o3), excellent peintre de paysage. 
Ses meilleurs tableaux sont des forêts. L*annëe 
de sa mort , on a vu de lui , à Texpositîoii du 
salon , V Intérieur y une Forêt. Nous avons plu- 
sieurs pièces d'après ce peintre , gravées par Pi- 
quenot. 

Jacques -Philippe Loutherbourg, né à Stras- 
bourg, reçu à l'Académie royale en 1763, peintre 
de batailles, de marine et de paysage. Il a passé 
la plus grande partie de sa vie à Londres j on 
croit qu'il, est mort en Hollande. Vers'i8o4> il 
a exposé au salon , une Bataille, une Pa^to^ 
raie , led quatre Heured dit Jour, et plusieurs 
dessins au crayon noir, rehaussés de blanc, sur 
papier bleu. Loutherbourg a gravé à l' eau-forte , 
d'apr^ ses compositions, quatre Payéugeé inti- 
tulés led quatre Heure J du Jour, et deux cahier J 
de Soldatd. 

François Casanove , peintre de batailles , né 
à Londres en i/Sa, reçu académicien en i/ôS, 
' et mort à Vienne. Eja 1 j6S il a exposé une Marche 
d^ armée, deux Batailled y \\n ÛEUQalier espagnol. 
On trouvait dans les tableaux de ce peintre, du 
feu, du génie, de l'invention, quoique peu 
étudié ) et oiffirant partout des figures et des 
groupes imités de difîërens maîtres. Il a gravai 



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à Teau-forte planeurs p^ces de sf composition. 

Jean-Baptîste Martin, élève de Parrocel. On 
A de lui d'excellens tableaux -de batailles dans le 
goût de son maître. Il a peint Z/oui/ XIKà cket^alj 
le fond est un paysage, et dans Téloignement une 
ville fortifiée» Seize pouces de haut sur yingt de 
large (N^. 288, cat. de Julienne). 

Louis LE Paon, peintre de batailles du prince 
de Condé, dragon dans sa jeunesse, mort à Paris 
vers 1786. Lemire a gravé, d'après lui, le mar- 
quis de la Fayette, debout, à la clôture de la 
campagne de 1781. 

Pierre Mettai , peintre de marine ^, mort ver» 
1760. Ad. Zingg a gravé, d*après kd, leGol^ 
prèj ie Jfapiejy «t fe Portprèd ^e Napled* 

Lacroix , peintre de marines et de paysages. 
H a séjourné long- temps en Italie. Leveau a gravë^ 
d'après lui, la Cadcaèe de TiQoli^ et une Vue 
prèd h'e Ponjjol y au ffoY^ de Napled. 

Jao<|ues RiGAUD ^ iauteur de la CoUection dej 
Pu&â et P^nfp^ctiçeJ ded MaUoiu Royaied. On 
dùit le regarder coixune un des meilleurs dessi- 
nateurs ^our Teâet de l'optique. Jean Rigauè , 
•on neveu , a omtinué cette même collection , 
mais avec moins de succès. 



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0^99 ) 

. Gabriel Pbasllb le père^ et ^8 deux fik Aè€Bki, 
et Nicolcut. Us pat GonsidéraUement |>rodiiit^ 
et gravé «n même tem^ leurs propres desfiôns. 
On y remarque du génie et.de l'invention ; mais 
le style des arbres est maniéré ^et de ma«LV^s goût 
dans le choix : on en trouve cependant quelques- 
uns d'excellens. 

Simon-Mathuxin Laijtara^ un des meilleurs 
peintres de paysages du dix-huitième siècle. On 
a très-peu de renseignemens sur la vie de Lan- 
tara : ce dont je suis témoin , c'est qu'il a tou- 
jours vécu dans la plus profonde obscurité y et 
qu'il est mort à Thopital dela'Charité, vers 1783. 
Les curieux ne pouvaient se procurer ses ou- 
vrages que par ceux x[ui savaient tirer parti de 
sa simplicité et de ses inclinations basses, il a ïait 
tme quantité prodigieuse de dessins ^et beaucou]^ 
de tableaux^ dont quelques-uns seraient excel* 
3ens^ si le coloris j quoique diaphane et aérien^ 
ne 'tirait pas trop au gris. Le catalogue de Basan^ 
aux n°*. 106, 107 et 108 , cite de lui un Orage 
en pleine campagne. Des rochers et de grands 
arbres se détachent sur un ciel enflanmié ^ et 
hordent tme route près d'un village, au pied 
d'une col^e. Le pendant : un Paysage au clair 
(>e la lune^ On y distingiuie un hmtteau sur nies 
montagne^ hordéespsu: une rivière j^ doat ^ vust^ 



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( 3oo ) 

étendue termine le fond. Dessins au crayon noîr 
et blanc , sur papier gris j hauteur, treize pouces 
neuf lignes y largeur , vingt pouces neuf lignes» 

Un Fayéagcy en partie occupé par un village, 
au bord d'une rivière , vu au clair de lune j et an 
Site ieé bordj de la Marne ^ prèj de Saint- Maur. 
Dessins à la pierre noire , estompée , sur papier 
blanc; hauteur, douze pouces j largeur, seize . 
pouces. Plusieurs Payéageé de Lantara sont gra- 
vés par Piquenot. 

Un Clair de Lune, On y remarque un châ- 
teau sur une colline coupée de cascades , et dans 
, le fond l'entrée d'un village. Dessin aux crayons 
noir et blanc , sur papier bleu ; hauteur, dix pouces, 
largeur , onze pouces six lignes. 

Grognard y peintre vivant, a exposé le portrait 
de Lantara au salon dé l'an VI. ( Voye^ le n^. 197 
du livret. ) 

Louis DE LA Rue, connu par une grande quan- 
tité de dessins répandus parmi les curieux , ar- 
rêtés à la plume , lavés au bistre , à la sanguine 
ou coloris, représentant des chevaux, des ba- 
tailles, des marches d'infanterie, des intérieurs 
de corps-de-garde , des récréations de soldats , etc.. 

P. Du VERGER , peintre de paysages et d^ani- 
maux, connu des curieux par diverses pastorale& j 



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(3oi) 
ilessinëes avec beaucoup de goût^ et d'un effet 
très-pittores<jue . 

J, -B. Lallbm AKB peignait le paysage à gouacho 
avec assez de goût j ses productions montrent ce- 
pendant plus de manière que de vérité. D. Née 
. a gravé, d'après lui, une Belle Ruine^^ dont Fef-^ 
fet pittoresque est fort agréable. Les figures sont 
d*un très-bon style. 

Au n^. 90 du catalogue de Basan , on trouve 
de lui deux paysages : dans Tun , un Pâtre et 
une jeune Fille gardent deJ animaux ; et dans 
l'autre, un Berger /ait abreuver ied vax:heJ et 
ie4 chèt^reJ à une fontaine. 

Claude-Louis Chatelet, mortiers 1793. Des- 
sinateur des F^ued de Napled^ pour l'ouvrage do 
f abbé de Saint-Non. 

Jean-Baptiste Benard , peintre de paysages y 
lie scènes familières et de bambochades. Plusieurs 
-pièces ont été gravées d'après ses études et ses 
tableaux dans ses divers genres. 

J. Bbrtaux , peintre de paysages et de ba- 
tailles. Plusieurs pièces ont été gj'avées d'après 
#es études et compositions. 

J. DE LA Barthe, né à Rouen en 1780. Il a 
gravé ^ d'après se^ compositions , plusieurs petits 



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( 3o^2 ) 

paysages à Feam-fcrte. Se» tftM^aux sont rares j, 
mais il a fait beaucoup de dessins. 

François Boucher ,, fils du premier peintre du 
roi j^ mart à Paris en 1)781. Il peignait Tarcliitec- 
ture etTairabescjue dans un go^ très^mëdiocre. 

J. TotrzÉ, né à Paris, mort en 1807 dans la 
même viUte , âgé de soutante ans environ. Cet 
artiste , très-connu par les facéties dont il amu- 
sait la société, était ingénieux et spirituel dans 
rinTention , quoiq^u^ayant peu sacrifié à Tétude. 
On a de lui quelques morceaux qui ont été gravés 
pour la nouvelle édition des ConteJ he La Fon,-* 
taine ; la Marchande yCSEufi et don pendant ^ 
gravés^ par A. F. Hemery en 177a. 

PïefTe Lbivpant, »é à Anet, près de Dreux, 
a été reçu à l'Académie en 174^, sur un Marché 
de campagne} il est mort aux Gobelins le 23 juin 
1787 , âgé de quatre-vingt-trois ans. Il a peint 
la bataille et le paysage, et a exposé des tableaux 
dans ces divers genres depuis le salon de 1741 
jusqu'à celui de 1771. Au n^. :i3 du catalogue 
de M*, de Saint- Yves, on trouve deux tableaux 
de ce peintre , représentant ded Edcamioucheé de 
Caçalerie. 

Charles Paruogel , fils du fameux JosepK 
Faraocbl, peintre de batailles. Charles est lyi . 



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(3o3) 

à Paria en 1688 ^ et est mort dans, la même vilb 
en 1752. Noua avons de lui ivner Cliadée aux ^ 
Tigreé ^ une Choédeatix Lionj^ Hcdteiied Gdxèeà^ 
Smdéej y et un Détachement de Caçcderie, Ces 
pièces sont gravées par Desplace$ et Lebas. 

Jean-Baptiste Oudrt, peintre de chasses et 
d'animaux. 

Claude-François Desfortes le fils, de Paris ^ 

peintre d'animaux y mourut le 3i mai 

âgé de soixante-dix-neuf ans. 

Philippe Mbusnier^ né à Paris en i6BSy £ut 
âève de Jacques Rousseau ^ qui l'engagea à allée 
À Rome pour se perfectionner. A son retour en 
france^ il fut employé dans les maisons pour 
les décorations de .perspectire et drarcliitecture.. 
Meusnier fut élu académicien en. xjoslj sur UJbi^ 
teneur dfunJPalEÛJ enpempecttpe^owrert de deuxr 
jgrandes arcades^ qui découvrait un très-b^ici 
paysage. Il mourut à Pans^ conseiller et tarésa* 
xier de sa compagnie , en lyS^^ âgé de soixante^ 
di^-neuf ans. Le roi possédait de cet artiste la^ 
représentation à* une EglUe ornée de fyurej y-par 
TVateauj et V Intérieur d^un Palah , les figure^ 
du Pater. 

W. Perignûx , mort à Paris en 1782 , âgé de 
cinquante-six ant. Il peignait ordinairement à 



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(3o4) 
gouache y et faisait des dessins à l'aquarelle : on 
y ad^uire la vérité , le goût et la légèreté. En 
1774, il fut reçu académicien sur deiix Afarinej 
oméed de Fahriqued , peintes à gouache. Elles 
font partie de la collection du Muséum. 

PEINTRES DE MODES, 

SCENES FAMILIÈRES, POPULAIRES, ET DE NATURE 
MORTE. 

Nicolas Lancret s*est , dit-on , distingué par 
une grande variété dans la composition, et on 
trouvait de la grâce dans ses figures , si toutefois 
la grâce peut se rencontrer avec la tournure guin- 
dée des attitudes et àes ajustemens bizarres qui 
caractérisent les poupées et les pantins de Lan- 
cret. n fut élu académicien en 1719 , sous le 
titre àe peintre be Fêted galaïUed^ et donna deux 
tableaux de ce genre pour sa réception. Long- 
temps il a peint en société avecXajoue. Ce der- 
nier faisait les fonds de ses tableaux assez ordinai- 
rement disposés eh décoration, semés d'omemens 
du plus mauvais goût , et dans l'état de déca 2 
dence où était tombée cette partie intéressante de 
Tart. Lancret, élève de Wateau, né àParis en 1 690, 
mourut en 1745, âgé de quarante-cinq an^ (1). . 

(i) Lancret y Boucher et Carie Vanloo sont les trois 
artistes qui ont fourni^ en plus grande. abondance , des 



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( âo5 ) 
JtÊan ^iLLÉMEiïT , peintre et dessinateur, ttiôrl 
À Lyon en 1808. Le nom de cet artiste a été quel- 
que temps connu des curieux par des paysages 
dessinés à la plume ^ ou lavés à Tèncre , faits avec 
goût, et soignés, mais faibles d'étude et d'ob- 
servation, maniérés dans les formes , et presque 
toujours faux dans Peffet t ils ont cohimencé à 
perdre sitôt qu'ils ont été gravés^ Pillement à 
pieint quelques paysages à l'huile et au pastel. 

Hubert Robert, né à Paris vers i/S^, con«- 



matériaux aux Tremblin et aux Baccot, marchands de 
tableaux, établis dans les maisons qui couTraient jadis 
le pont Notre-Dame. Ces marchands étaient fameux par 
la quantité de drogues quUis faisaient fabriquer diaprés 
Lancret et Boucher , pour les dessus de portes ou dessus 
de glaces ( misérable décoration iuTentée par quelques 
architectes de mauvais goût); et diaprés Carie, pour les 
égUses de provinces et de villages. 

Le poncis adopté dans ces sortes d^établîssemeus y et 
qu^étaient obligés de suivre lés artistes malheureux qui 
allaieiit y chercher Inexistence , consistait en un coloris 
vif , cru , et une propreté dWécution lisse , insensible 
dans la touche et le faire* 

Au mot de croûte ^ qui désigne un méchant tableau , 
on avait substitué celui de pont Notre-Dame , plus ex- 
'pressif encore dans le temps , en ce qu^il rappelait le 
mauvais goût quW y adoptait, et que quelques artistes , 
aiprès y avoir ^bUté , ont porté jusque dans le sein 
4e TAcadémie. 



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( 3o6 ) 

seîller en Fancienne Académie de Peinture et de 
Sculpture, dont il a été élu en 1767 , est mort 
dans la même ville, le 14 avril 1808, âgé d^en- 
viron soixante -seize ans. Il était membre hono* 
raire de TAdministration du Musée impérial , et 
agrégé libre des Académies de Pétersbourg. 

Le caractère distinctif de son talent, e^t l'ar- 
cbitecture en ruines, et le paysage comme acces- 
soire. On trouve plusieurs pièces d'après lui dans 
le recueil de Richard de Saint-Non. F. Janinet^ 
Ant. Martini et autres , ont gravé plusieurs 
pièces au bistre et en couleur , entr'autres ^ 
Ruinetf de Monumend y Italie ^ à la villa jMa- 
T^ana^ et le Pont dej Sphinx. L'artiste a gravé 
lui-même à Teau-forte divers petits sujets de sa 
composition. Sa réputation date de ses études à 
Rome. On a de Robert des tableaux de ce tei^ps^ 
en petit nombre j qui sont d'un excellent goût , 
exprimant, dans un ton vrai, 'la nuance des siè- 
cles sur le marbre et la pierre , le charme des 
effets pittoresques , et l'illusion parfaite d'une 
belle perspective aérienne. Le paysage , quoique 
touché avec esprit et légèreté, est d'une mauvaise 
exécution. 

Nous avons dans la galerie du Sénat , deux ta- 
bleaux de cet artiste, représentant leà Ruine j de 
guelquej MbnumenJ ie Rome. Dans Tim, on 



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Voit Uiï ÎMarché aux Poujond / et dans 1 autre ) 
la Statue i^e Marc-Aurèle, 

Rpbèrt^ sous les auspices de Jean -Paul Pa- 
iiîni , son maître y au pied des ruines de l'an- 
cienne B-ome , promettait à la France des pro- 
ductîoni$ aussi utiles à Thistoire qu^aujt iarts et à 
^instruction i mais^ d^tns là sein de sa patrie , il 
ëtoufïa le germe de èon heureuse iiiclinationL par 
la soif ardente de produire et de plaire* Ses be* 
soins , sans cesse renaissant de la fécondité de 
son génie et de son extrême fadlité^ ont com- 
promis sa gloire dans une quantité prodigieuse 
de tableaux y qui montrent cette licence d'exé- 
cution qui caractérise le mauvais goût du dix^ 
huitième siècle. 

Les dessins de ftobert serotit plus recherchés 
que Ses tableaux, croqués y faits à la hâte et sans 
méditation. Ces dessins y toujours animés des 
tharmes de Teffet et du pittoresque le plus sé^ 
dûisant, surtout ceux qu^il a faits à l^ome, forme- 
ront une collection précieuse pour les porte-feuilles 
des curieux. On y désirei'ait cependant des figures 
mieux ensemble} c'est le reproche que Ton peut 
faire en général à toutes ses figures, trop cro- 
quées, et d'un goût qui rappelle trop celui de 
Boucher. 

Rol;)ert a été consulté sur la composition des 

Va 



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( 3o8 ) 
jardins pittoresques; plusieurs de ses plans ont 
été exécutés à la Roche-Guyon , à Méréville , et 
ailleurs. Le Rocher dej Baind y Apollon , dans 
le parc de Versailles , a été exécuté d*aprè^ s%% 
dessins. > 

François Guerrin, académicien, né à Paris, 
et mort dans la même ville. Il a exposé au salon 
depuis 1761 jusqu'en 1782. Il peignait en petit 
des scènes populaires. 

Nicolas-Henri Jeaurat de Bertry y académi- 
cien, peintre et pensionnaire de la reine femme 
de Louis XV, a été reçu à l'Académie en 1756, 
sur un Trophée militaire. Il a peint des scènes 
dt halle, et des sujets poissards et libres. 

Jean-Baptiste Deschamps, académicien, peintre 
de scènes familières, mais faible. lia fondéàRouen^ 
lieu de sa naissance , une Académie des Beaux* 
Arts, et y est mort le 1 4 août 1793, âgé de 
quatre-vingts ans, après avoir publié l'Histoire 
des Ecoles Flamande et Hollandaise , estimée ^ 
quoiqu'^încomplète et d'un style trop prolixe- 

Bonaventure Desbarres , de Paris , peintre 
dans le goût des modes du temps , mort dans la 
même ville le i^r. septembre 1729^ âgé de vingt • 
neuf ans. 

Michel- Barthelemi 0^.1 vier, agréé à TAca- 



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(3o9) 
demie , peintre du prince de Conti , né à Mar-' 
seille , mort à Paris le i5 juin 1784, à soixante- 
douze ans. Il a exercé son pinceau dans divers 
genres, mais plus généralement dans le goût des 
modes du temps. Son exécution est précieuse} 
mais son coloris est vague , et sa touche est aride 
et sèche. Les plus précieux tableaux que Ton a 
vus de ce peintre aux expositions publiques, sont : 
1^. Fête etRende^'Voud deChaJdie à Vldle-Aiamj^ 
qui rassemblait toute la cour du prince de Conti j 
2P.le Thé à VAnglaide ^ dans leè appartemens 
du même prince. 

B-OLANB DB LA PoRTE , né à Paris , mort le 
a3 avril 1793, âgé de soixante - neuf ans, an- 
cien académicien , peintre de nature morte. Il a 
exposé au salon , long - temps , }>ed Apprêté de 
Déjeunera ^ ded Cuidinedy et ded Imitationd i^e 
Bod'Reliefd. 

Etienne Thbolon , né à Aiguës - Mortes en 
1739, agréé à F Académie le 2.5 juin. 1774 y niort 
à Paris le 10 mai 1780, âgé de quarante-un ans. 
Cet artiste, rempli de goût dans ses productions, 
a peint d^s scènes familières. Son coloris transpa- 
rent et sa touche légère lui ont mérité des ap- 
plaudissemens, et feront vivre son nom. On con- 
serve de lui , au musée Napoléon , une Tête de 
Femme âgée^ Elle est vue à mi-t:orps, la tête 

3 



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( 3xo ) 

nue, un collier ^u cou, et couverte d^un msgi<* 
telet noir. 

Etienne Aubry, ne à Versailles en 1/45^ mort 
à Paris en 1781, âg^ de trente-six ans etiTiron. 
Ce peintre ^ très-inconstant dans ses goûts ^ a d'à-; 
bord été reçu à l'Académie ^n qualité de peintre 
de portrait j ensuite il s*est lirré aux scènes fami^ 
lières , et enfin il a Voulu s^élever jusqu'à Tliis- 
toîre , où il a échoué. Les scènes familières sont 
ce qu'il a le mieux traité-. On a gravé d'après lui 
en petit : le Ataria^e rompu et co7U>lu^ led AiieUao 
i)e la Nourrice ; V Amour Patetnel; la première 
Leçon i^ amitié fraternelle.' Cette dernière pièce 
(ut gravée par C. C, Servie^ 

Nicolas Lavreince, peintre de scènes fàmi^ 
ïières en petit , dans le goût des mod.es du temps^ 
On a gravé d'après lui /e? Let^r ded OupHèreJ da 
^of^ej^ et V Ad<f emblée au Salon. 

PEINTRES DE FLEURS ET DE FRUITS. 

Jean«Marc Ladey, acadéniicien , né à Paris ^ 
et mort aux Gobelins le 18 m^ ^749 y âg^ d'en-r 
viron quarante^rueuf ajps, 

Michels Bruno Bellenoé^ acs^démicîen , né ^ 
Rouen^ mort vers la fin du siècle dernier. Cet 
(irlisite ^\ rien produit de ma.rc|uaAt^ 



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(3ii) 
Jean-Robert Vau^uier , connu par diverses 
planches qu^il a gravées d'après Baptiste , et d'a- 
près les tableaux de sa composition. 

Guillaume^ de Toulouse. U a gravé d'après 
ses propres dessins. 

Liouis Tessibr. Il a gravé à Teau - forte plu- 
sîeuts cahiers de fleurs à l'usage des étudians. 

C]iarles- Germain de Saint- Aubin , frère du 
graveur du même nom , né à Paris en 1721 , où 
il mourut eu 1786, dessinateur de fleurs et d'or- 
xiemens» H a gravé à l'eau -forte des suites de 
fleurs. 

Françoise-Magdeleine Basseport^^ mcMrte au 
Jardin des Plantes. On peut voir ses ouvrages à 
la bibliothèque du muséiun d'Histoire Naturelle. 

Louis-Henri Babel ^ dessinateur en omemens^ 
né à Paris len 17^0 , mort en 1761. H a gravé à 
l'eau-forte quelques omemens de sa composition^ à 
Tusage des artistes. 

ViSPRE. Il peignait les fleurs et les fruits spus^ 
glace. On trouve encore quelques - uns de ses 
tableaux^ très-fragiles, parmi les curieux. Oa 
croit qu'il est mort à Londres vers 1790. Il, y a 
gravé le portrait du chevalier Déon. 



4 



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( 3xO 
PEINTRES SUR VERRE. 

Desosxi^ ^ sous la conduite de Gabriel > archi- 
tecte j a exécuté sur les vitras du bosqiiet dit du 
Dauphin^ parc de Versailles y plusieurs sujets et 
emblèmes analogues à ce bosquet. 

Pierre et Jean Leviel , peintres en verre , et 
vitriers de Paris, ont refait en 1755, dans Notre- 
Dame y les vitrauj^ ornés de peinture c[ui sont du 
côté du midi. 

En 1726, la rose du temple de Notre-Dame, 
dû côté de rarchevêché , fut construite à neuf, 
ainsi que ses vitraux. En 1781, on en fit autant 
à la rose au-dessus dé Porgue. ( Extrait de la 
D^dçriptiQn de^ monument françaid^ y 

DERNIER PARAGRAPHE 

BU BIX T HUITIÈME Slàç.I.E. 

On se rappelle la liberté rendue aux arts 
par Louis XVI. Cet événement, honorable au 
monarque , ne le sera pas moins dans Vhis^ 
toîre pour M, le comte d' Angevilliers , surin- 
tendant des bâtimens , arts et manufactures. Lesi 
vastes projets qu'apporta ce ministre^ secondé 
par les vues d'un prince qui se dépouillait du 
faste nécessaire à sa personne pour faire i^eurif 



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( 3x3 ) 

Ii3S plus nobles institutions de son royaume y an- 
nonçaient de toutes parts Taurore des lumières 
éclatantes. du dix-neuTième siècle. Le plus hardi 
de ces projets est celui du Muséum , dont il jeta 
les premiers fondemeiis j on peut y ajouter la 
somme qu'il obtint du trésor public pour com- 
mander tous les deux ans , aux artistes , dix 
grands tableaux d'histoire , et quatre statues de 
marbre des hommes illustres qui ont honoré la 
France (i). 

. De ces deux véhicules d'émulation s'élevèrent 
pour début, onze tableaux de l'histoire de saint 
Louis, destinés à décorer la chapelle de l'Ecole 
Militaire, Cette tenture, qui déroula toute la 
caducité du vieux système de l'école dç France , 
fut le dernier période de tqutes les révolutions de 
l'art depuis François I®', Le prestige des grandes ré* 
putation$,qui en était le plus ferme s^pui, tomba 
tout- à- coup devant une jeunesse ardente, en- 
core pleine des idées primitives de la nature, dé- 
nuées de préjugés^ de passions^ qui n'attendait 



(i) Le projet du Muséum et Texécutioii des statues des 
grands hommes ont été chantés'*dans une très-belle ode , 
qui a remporté le prix aux Jeux F'ioraux , par M. Pabbé 
Carré , docteur agrégé de la Faculté des Arts de Paris , 
pofesseur d'éloquence au ci-deyant Collège Royal , et du 
M^sée dç l'oulçiiw^. 



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( 3x4 y 

qu'un trait île lumière pour s'âancer dans la' 
région du bon goût. 

Le premier jet de cette lutte mémorable ex- 
cita une espèce de fermentation générale , qui 
recula de beaucoup les bornes de Tart ; et on vit 
paraître la Mort de Léonard de Vinci ^ VÉdu- 
cation y Achille } le Serment dej Horace y et 
Marina à'Mintxime. Ce pas énorme fit naître 
l'ambition d'atteindre la ligne savante du beau y 
qui donne un caractère si imposant aux an- 
ciennes écoles j et il en est résulté des chefs- 
d'oôuvre de style et de convenances , décorés 
d'une exécution qui fait ressortir avec délica- 
tesse, force, énergie, quelques-unes des par- 
ties constituantes du bel art de la peinture. 

Ainsi iront toujours en croissant les progrès, 
sous le règne de Napoléon , le Palladium de la 
gloire des arts et de la nation, 

Monument étemel d^émulation > d^edpérance et 
de gloire pour le mérite réel , m^deHe ^t 
oublié. 

ce Athènes et Rome sont encore célèbres par 
fleurs succès dans les arts j l'It^ie, dont les 
g> peuples me sont cbers à tant de titres, s'est 
V distinguée la première parmi les nations . mo- 
^ dernes. J'ai à cœur de voir les artistes français 



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( 3x5 ) 
p effacer la gloire d* Athènes et àe ritalie. C*e^t 
^) à vous de réaliser de si belles espérances (i). « 

^TJT prédent deJ progrèd de la Peinture et du 
Deddin en France y proiwé par quelifued bon4i 
exempled chaidid dand pludieurd qenred. 

Le Retour de Marcud Sextud* Marcus échappé 
aux proscriptioiis de Sylla , trouve, à son retour, 
sa fille en pleurs auprès de sa femme expirée. 

Phèdre^ Du même auteur. 

L^Hôpital de Jaffa. Bonaparte y général en 
chef de Tannée d'Orient, au moment où il toucho 
une tumeur pestUeutieUe en visitant ledit hô- 
pital. 

Pdyché et V Amour. Cupidon l'aima, et la fit 
transporter pai; Zéphire dans un lieu de délices , 
où elle demeura loog^temps avec lui sans le con- 
naître. 

Bélidaire debout, entre un précipice et un 
fleuve , sur Ip déclin du jour , Tame déchirée du 
dernier soupir de son petit conducteur , qu'il 
porte sur son bras , ëtouffé par le venin mortel 
d^un serpent, dont %t% jambes sont encore en-> 



(i) Réponse de S. M. PËmpereur à MM. les président 
et députés de la quatrième classe de Tlnstitut , après avoi^ 
fLnte<i4a 1^ ta|>|port sur TÉtat dçs Ax\a en |^ra^cç^ 



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( 3i6 ) 

trelacëes j accablé d'inquiétudes sur cette fata- 
lité dont il ne comprend point la cause ^ réflé- 
chissant sur son abandon^ sur son isolement ^ sur 
son indigence 9 et sur une mort anticipée^ dont 
chaque pas semble lui ouvrir la tombe. 

Aééemhlée ded Grande Hommes au diècle ic 
LouU Xlf^chej Ninon de VEnclod } la Mort d& 
RaphaëL J)u même auteur. 

L^ Extérieur h'unUçpital militaire. N®. 385 ^ 
livret du salon de Tan VI. 

Lej jeuneé Athénieiuf et Athénienned tirant 
au dort pour être liçréd auMinotaure. N^. 335 ^ 
salon de Tan VI. 

Led Batailled de Marengo , de Milledimo^ de 
Mondoçi^ du Po^ de Lodi^ de Saint- Geoiy ed ^ etc. 
No». 336 et 5i6, salons de Tan VII et de Tan XU. 

La Mort d^Hippolyte. Du même auteur. 

Paydaged , Vued d^ Italie, et pludieurd Vue^ 
de Montmorency. N°'. 24 et i8 , salons des an- 
nées VI , VH et XH. 

Portrait en pied d'une dame vêtue de velours 
noir, se reposant sur un tertre, et triant son 
chapeau. N^. 386, salon de Tan XII. 

Portrait en miniature du C. Roche. N®. 220 , 
salon de Tan VI. 

Une jeune femme réfléchiddant dur ta néceddité 
oit elle de troui^e de faire allaiter don enfant pcar 
une chèvre. N^. 3xo ^ salon de Tan XII. 



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(3x7) 
Lej DedJinJ originaux du Nouf^au TeJta^ 
ment^ édition de Saugrin. 

J'aurais beaucoup de choses à citer sur la pein- 
ture des fleurs , dont les progrès sont connus par 
plusieurs beaux ouvrages qui laissent voir que ce 
genre est au niveau de toutes les connaissances 
actuelles , soit dans les sciences naturelles y soit 
du côté du goût et de l'exécution. 



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( 3x8 ) 

" - ■ — - - - , ■ . - — 

M l I I ■ " I I ■ I n I I I n ii i n i ff - it 

AMATEURS 

DU DIX-HUITIÉME SIÈCLE, 

QUI ONT FORME DES COLLECTIONS» 

Philippe i^^Orléans , régeat» 

Le comte de la Guiche* 

Db Boisset. 

poullain. 

Le prince De Conti» 

Ladvocat. 

Le duc DE Tallard. 

Le prince de Garignan« 

De Fonspertûis* 

De Nogaret. 

L'Empereur* 

Gaignat? 

Pasquier , le peintre sur éiaeûl* 

L'abbé Guillaume» % 

AvED , le peintre de portraîtSé 

Biberon de Cormeri. 
J)e la Live de Jully, 
Vassal de Saint-Hubert^ 
Le comte de Merle. 
Le marcjuis de Menars* 



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De Pangb. 

Mariette. 

Le duc DE Ghoiseul. 

Le comte du Barb,y. 

Le comte du Luc. 

Trou AD. 

De Saint-Hilaire. 

J^e maréchal de Noailjles. 

Le duc DE Brissac. 

Gros. 

De Sainte-Foix. 

Peillhon. 

Mademoiselle Clairon. . 

Le duc de xa Vallière. 

Madame Adélaïde. 

De Courmont. 

Le comte de Lassât. 

Blondel de Gagnt. 

Gaillard de Gagny. 

godefroi. 

Le duc DE Chabot. 

De Brunoy. 

Le marquis de Chamfgraio). 

De Tolozan. 

Le comte d'Orsay. 

Le marquis de Vaudreuil, 

Dazin<sourt. 

Le chevalier Lambert. 



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( iuLO ) 

Madame be Pomfadour. 
Le président Haudrt. 

liENOia-DuBRBUIL. 

Le baron de Saint-Julibït. 
Le duc B£ Grammont* 
L^abbé Terra Y ♦ 
Cressent. 
De la Roque. 

fioURLAl". 

Cayeux. 

D'HiRICOURT, 

Le marquis de Viilei*te. 
Le chevalier d'Enery, 
Le duc DE Praslik. 
Le vicomte de Choiseul. 
Neyman. 

De la Reynière , fermier-gënéral. 
De Saint-Yves. 

De Joubert, trésorier - général des Etats de la 
I province de Languedoc. 
La présidente de Bandeyille. 
Paignon-d'Ijonval^ 
De Bill y. 
De Presle. 
De la Briche. 
Aubert. 



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CATALOGUE 



BBS 



AMATEURS FRANÇAIS 

qui ONT £XBRG£ I.ES ARTS DANS LES TROIS 
SIECLES (l). 

Jean - Baptiste Boyer, marquis d* Aiguilles ^^ 
procureur * général au parlement d'Aix, connu 
par sa belle collection de tableaux et de dessins , 
dont il publia une partie en un volume de cent 
dix-huit estampes. Il a peint et gravé. 

B-bland Fréat de Chambrai , éditeur du 
Traité de la PeiMurCy publié en i65i ,. in-foL 

Simon-René Beaudouin , officier aux Gardes- 
Françaises. Il a gravé, d'après ses dessins, soixante 
trois pièces représentant dip^n/^^Po^îtioru de Vin" 
fanterie Françaide en exercice* 

Martin Gharmois, sieur de Lattre, conseiller 
du roi en ses conseils , Tamateur le plus éclairé 
de son siècle, un des premiers fondateurs de 



(i) La plupart ayant gravé , je les indique par, une 
des parties d« Fart qui se multiplie davantage. 

X- 



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( 3m ) 

1* Académie royale de Peinture et de Sctilptare* 
Charmois avait étudié les beaux arts en Italie, 
et il maniait avec succès le pinceau et le ciseau* 
On le croit traducteur du Traité <^e la Pein-' 
tare , de Léonard de Vinci , publié par Fréat^ de 
Chambrai. 

Jean- Antoine Bpliangèïi, amateur, qui ré- 
sidait à Paris. Il a gravé diaprés ses composi- 
tions , avec goût , correction et une grande in- 
telligence. 

Berthauit , amateur , résidant à Orléans. H 
û. gravé , d'après le chevalier de Lesplnas , plu- 
sieurs Vue^ intérieures de Paris* 

Le comte i>fiBtSÊMOTrT, qui résidait à Orléans, 
n dessiné et gravé le paysage à Teau-forte et au 
lavis : quelques-unes de ses planches sont faites 
d'après Robert* 

J.-A.-S. BocrCHiER , amateur , né en Provence, 
Outre ses dessins , on a quelques pièces gravées 
par lui, d'après B.ubens« 

Le duc DE BoirnBON a gravé, en 1726, plu- 
sieurs têtes ^ d'après les dessins du comte de 
Cajlus. , . . 

A 115e DE BotTRDBiLLE, né à Parîs en 1741^ a 



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( 3a3f y 

gravé plusieurs têtes et paysages d'après Leprince'- 
et Boucher. 

Le duc de Bourgogne, né en 1682 , a gravé 
le PamoJde et led NeufMudeé ^ d'après Coypel. 

Le comte de Breteuil, né à Paris en 1774 , ' 
a^ gravé à l'eau - forte y d'après Berghem et 
autres. ; 

Camfion de Tèrsan ( l'abbé ) , et son frère , 
lesquels ont gravé divers sujets et paysages , 
d'après Monet et autres. 

V Carmontel , amateur , tomme de lettres, né 
en 1729, a dessiné nombre de portraits de pèr-^ 
spnnes de condition. On a gravé , d'après \m.ylct 
Famille Calcuf ; le Ballet de Sylçie ^ dansé par. 
mademoiselle AUard et Dauberval. >, 

Anne -Claude - Philippe , comte de Caylus / 
célèbre amateur et homme de lettres, .membre 
honoraire des Académies de Peinture et Belles 
Lettres , mort à Paris en 1.765 , âgé de soixante- 
treize ans. On a de sa main un grand nombre 
d'estampes à l'eau-forte, dont les principales sont 
d'après des dessins du cabinet de Crozat , d'après 
Van-Dick, Bouchardon et Léonard de Vinci. 

Le duc DE Chartres, né à Paris en 1726, a 
gravé , en xySé, ijuelg[ue5 paysages à Peau-forte, 

X 2 



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(3^4) 

Atmt îl se trouve des épreuves dans le Volume . 
dej JtmateUrJ. (^Foyej la Bibliothèque Impériale, y 

Le duc DB CHEVRÊtrsB, mort en 1771 , a gta^é 
à l'eau -forte quelques paysages, et une tête* 
d'après Boucher* 

Le comte ôe CleAMont* , prince du sang royal ,** 
a gravé , en 1780 , quelques paysages , dont il y 
a des épreuves dans le J^olume èeJ jimateunf. 
( Biblioth. Imp. ) 

Le marquis de CotGNir a gfàvé, en 1749 > 
plusieurs P^ueJ du Château de J^incenneé. {^^^ 
le f^olume deJ Amateure. ) 

Mademoiselle de Soitbise ^ depuis princesse »B 
GôNDi, a gravé, en 1754, dèd Enfand jàuant 
aoec un C%i^7i> "d'après Soldiniz. ( Voy. le Volume 
de4 Amateurd , Biblioth* Imp. ) 

ï'rançois^Germaîn DAGiNCOuifT , ancien fer- 
mier-général , né en 1729- Après avoir cultivé 
les. arts dans sa patrie, il s'est retiré à Rome pour 
y perfectionner ses connaissances. Il y a fait élever 
un monument au Poussin , dans une des salles de 
l'Académie de cette capitale des arts, en 1758. 
On a de lui plusieurs pièces gravées à l'eau-forte. 

Antoine- Joseph DÈ4Ai.tER*DARGENViLLE , ne 
en 1715 > mort à Paris en 1"]^^ > auteur d'ua 



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( 325 ) 
^Abrégé de la Vie ded Peintres. On a divers su- 
jets et paysages de sa composition^ c[u'il a gravés 
à Teau-forte. 

Dazikcourt, chevalier de l'ordre militaire de 
Saint-Louis , fils de M. de Gagny , a gravé plu- 
sieurs sujets d'après difFérens maîtres. 

Desfriches , amateur, né à Orléans en 17:23, 
a beaucoup dessiné de jolis paysages et vues des 
environs de sa ville. Ses dessins sont presijue tous 
faits sur un papier apprêté par lui. 

Hedtor DoRViLLiERS , financier , a gravé à 
l'eau-forte, en ty36y un Su/et de Vierge , d'a- 
près C Màratte , dont il y a une épreuve dé- 
posée au cabinet de la Bibliothèq^ue imjpériale. 

Louis Doublet. En 1731, il a gravé plusieurs 
portraits, entr'autres celui de Detvoy le père. 

Charles DufresNe , amateur , homme de let- 
tres , a gravé en 1690 , pour son amusement , 
quelq^ues pièces, dont l'entrevue de éaintNil et 
ie Vempereur Othon, d'après le Dominiqiûn. 

Dupin DE Chbnonceatt a gravé à l'eau-ïbrte , 
en 1739, trois vues de son château, dont il a 
déposé des épreuves à la Bibliothèque , cabinet 
des estampes; 

De la Ferté. h a gravé, en 1758 , divers pay- 
sages, d'après plusieurs maîtres français. 

a 



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< 326 ) 
. Pierre - Elisabeth de FoNTANiEtr ,' lùôrt en 
'ijS4y a graré des animaux et divers vases. 

Le comte bb Forbin , né en i/ai , a gravé 
plusieurs eaux-fortes. 

Hector Foulquier , né en 1 78 1 , a gravé d'après 
Loutherbourg y et des caricatures. 

' Gaillard de Lonjumeau a gravé un cahier des 
antiquités d'Aix, et xui buste d'homme, d'après 
Rembrant. 

Jean - Baptiste Grateloup, amateur, né à 
D^ en Gascogne , en i/SS, a gravé en petit les 
portraTts de Bossuet, Dryden, J.-B. Rousseau, 
Descartes , Montesquieu, etc. On regarde ces 
pièces comme des petits chefs-d'œuvre de gra- 
vure. 

Le chevalier Gricour a gravé, en i/SS, quel- 
ques paysages, d'après Berghem. 

Jean de Julienne , célèbre amateur français , 
connu par la fameuse collection de tableaux de 
toutes les écoles , et autres pièces rares et cu- 
rieuses , qu'il laissa à sa mort , arrivée en 1^66, 
a gravé à l'eau-forte un petit nombre de mor-r 
ceaux, d'après Teniers et Wateau. 

. , Ange -Laurent içe 1.a Live, amateur, né à 
Paris en \j26^ et mprt en k même ville ^x^ay^^^ 



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^ (327) 
9, gravé une suite de portraits d'hommes illustres^ 
et un ^oupe de gueux qui. a pour titre le>i 
jFermierj brûléj , d'après Greuze. 

L'abbé DE Lanolade a gravé, en 1748, plu- 
sieurs paysages dédiés au comte de Vence. 

Le comte de Limeux a gravé, en 1700, plu- 
sieurs têtes de sa composition , dans le goût de 
Rembrant. 

La comtesse de Lubersac a gravé, pour son 
amusement, des oiseaux, d'après Madeleine Bas- 
«eporte. 

Dominique Mahiel, amateur, élève de Sil- 
vestre, a gravé plusieurs eaux-fortes, et un sujet 
ide sa composition , intitulé VAbreuPoir. 

J. de Mahieu a gravé, pour son amusement, 
plusieurs paysages qui se trouvent dans le Vo^ 
iume ied Amateurj. 

Pierre-Jean Mariette, mort à Paris en 1774, 
âgé de quatre - vingts ans , amateur honoraire 
dé l'Académie royale de France , et dé celle de 
Florence, un d^s plus grands connaisseurs de son 
siècle. Outre xm traité de pierres gravées du Ca- 
binet du roi, et un catalogue raisoimé du cabinet 
^ Crozat , il a gravé à l'eau-forte quelques têtes, 
d'aprèale Carrache et Perin de/ Faga, 

4 



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( 328 ) 
Marie î>b Médicis, femme àe Henri IV, né& 
en i5j4 y morte en 1642 y a gravé en bois la tête 
d'mie jeune dame en profil, que Ton croit être 
son portrait, à Tâge de dix -huit ans. Il s'en 
trouve une épreuve dans le Volume de^ Anta-- 
teurj. 

.Le comte de Mbleun. On a vu de lui divers 
petits sujets , d'après Berghem , Gallot et autres. 

Db Mongbroux. On a de lui un paysage avec 
figures et animaux, gravé d'après Gasanove. 

De Montènaut, amateur, éditeur des FablesT 
de La Fontaine, en quatre volumes in-fitio, d'a- 
près les dessins d'Oudry. 

On a de lui quelques petites fables gravée»^ 
qui se trouvent dans le Recueil dej Amateure. 

Le marquis de Montmirail a gravé, en 1783, 
divers paysages de sa composition, et d'après 
Albert. 

De Montulé, amateur honoraire de l'Aca- 
démie royale de Peinture, et mort en 1787, a 
gravé à l'eau-forte quelques fables , d'après Bou- 
cher. 

Philippe , duc d'Orléans , régent du royaume 
en 1715, a cultivé tous les beaux arts. Dans 
rédition du roman de Daphnis et Chloé , que ce 



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(329) 
prince a donnée au public ^ il en a dessiné et 
gravé plusieurs vignettes. . 

La marqtiise de Pompadour , morte en 1764^ 
a gravé un grand nombre de sujets d'après des 
pierres gravées par Guay , qui forment un vo- 
lume composé de soixante-trois pièces^ non com- 
pris le frontispice , et divers autres morceaux d'a- 
près Eisen et Bouclier. / 

Pujol DB MoNTRY a gravé, en 1764^ plusieurs 
sujets d'après Wateaii. 

J. S. Roussel ^ fils du fermier-général ^ a gravé 
plusieurs paysages d'après Saint-Quentin. 

P. DE Saint-Maurice , officier aux Gardes- 
Françaises. On a de lui, un Vieillard jouant he la 
fûte à bec , environné de cinq Enfand y d'après le 
Nainj gravé au burin. 

De Saint-Morif , conseiller au parleilient de 
Paris , a gravé en 1787, diverses pièces au lavis , 
d'après plusieurs grands msdtres. 

Richard de Saint-Non, né à Paris en 1780 , 
a dessiné et gravé à l'eau-forte, avec beaucoup de 
goût, des fragmens des plus célèbres tableaux 
d'Italie , et beaucoup de petits isujets, paysages 
et ruines , d'après l'antique. 

Christophe de Satignt, homme de lettres. 



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(33o) 
mé en i58l ^ a gravé quelques môrceatix d'â^rè» 
J. Cousin. 

Le marquis bb Soitiiches a gravé divers mor- 
ceaux d'après Labelle. 

A,*T. Thevekard a gravé, en ij^Sy plusieurs 
têtes dans le goût de Labelle. 

Le baron de Thiers a gravé divers sujets et 
paysages à Teau-forte, d'après Boucher. 

liO comte DE Tressan a gravé à Teau - forte 
€[uelques paysages. • 

Le chevalier de Vallory a gravé à Teau-forte 
divers sujets et paysages d'après Boucher. 

Le chevalier i>E i»a Vieuville a composé et 
gravé une suite d'aventures de chats. 

Claude-Henri Watelet, mort à Paris en 1785, 
âgé de soixante-sept ans, amateur également dis- 
tingué dans les lettres et les arts , célèbre par son 
poëme sur la Peinture , «t son oeuvre composé 
de plus de trois cents morceaux. 

* « '1 ' ^ 

Desfriches , né à Orléans en 1 j23 , a beaucoup 

dessiné de jolis paysages et vues des environs de 

^a ville. Il en a gravé quelques - unes à l'eau- 

forte. 



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Liste i^ej Jtmateurj cuidociéé à VAcdiimie 
rayale ie Peinture ^ Idrj de da dissolution.' 

HONORAIRES AMATEURS. 

MM. de Bouillon ^ maréclial des camps et 
armées du roi, ^and-châmbellan de France. 

Blondel b' AziNCouRT , lieutenant-colonel d*in- 
fanterie, chevalier de Saint-Louis. 

De Rohan Chabot y lieutenant- général des 
armées. 

D^Affry, grand -croix de Tordre royal mili- 
taire de Saint-Louis, lieutenant général des ar- 
mées , colonel des Gardes-Suisses. 

De Brehjin, mestre^e-camp de dragons, che- 
valier de Saint-Louis. 

^ D' Agubssbau de Fresne, de TAcadémie fran- 
çaise. 

De Choiseul Gottffier, de F Académie fran- 
çaise, de celle des Liscriptions et Belles-Lettres. 

Le maréchal de Sbgur, ancien ministre d'état. 

HONORAIRES ASSOCIÉS LIBRES. 

MM. DE TuRPiN, colonel du règlent de Ber- 
cheny, hussards, chevalier de Saint-Louis. 



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^332) 

D'AnthowJ 

Db Pàkois. 

De JouBEaT ^ trésorier-général des Étate de 
Languedoc. 

De la RETNiias^ administrateur général dea 
postes. 

De Breteuzx> ministre d'état* 



F I W. 



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TABLE 

DES NOMS ET ARTICLES 

CONTENUS DANS CE YOLUKE. 

Ir^aiPACE. Pag. 5 

Introduction. g 

SEIZIÈME SIÈCLE. 

§I«. 

Jean Cousin. 17 

Ciouet y dit Jeannet oc^Jannet; i^ 

Toussaint DubreuU. ao 

Martin Freminetm ibid. 

Simon Vouet. 21 

Virginie de Vezlo. a3 

Jacques Blanchard. ibid. 

Quintin Varîn. a5 

Nicolas Poussin* ibidm 

Jean Letellien 29 

François Pemer, 3o 

GuiRaume Ptrrîer. 3a 

Jacques Stella. iUdé 

§n. 

JeaLïï Lemaire. '34 

Jean Mo$n^er« 35 

§ni. 

Moïse le Valentin. 36 

J.-B. Mote. 38 

Etienne du Perac* 3^ 

§ i^- 

Jean Ninet cfd rJSfIaîii. 4p 

Jean RabeU ibid. 



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J 334 ). 

Daniel Aa^eL . Tag. 4o 

LouU JBeoii&nmJ ibid. 

Etienne de Laune» J^i 

Jacques Callot. ibid. 

Louis j^u Gernierm 44 

Le Père Saillant. 43 

A.-E. Gribelin. ibid^ 

Claude Deryet» ' ibid. 

Ferdinand EUe^ ïbid. 

'Av^inVouet. i^i^ 

Claude VoueU ^ . ibid^ 

Charles ilfe5Zm^ ibid. 

François DupuîsJ v ibid. 

Jacques l[Homme» ibidm 

^mi Wibert , on VuibertJ . ibid. 

"Rej^nSdte. • ibid^ 

Charles d^Offirty ou Dofin. ibid^ 

Jacques Belly , on Béllù 4^ 

^uis BeaurepèrCm ibid* 

^ndré le Nostre. ibidé 

Hanse , ou Hens: ibid. 

"Pierre Lombart^ ibid. 

Besnard. ;> ibid, 

VivoU ïbid^ 

PiccoL ibid. 

Jficohs Strabe^ ibid» 

^eliange. ibid. 

Boulanger, ibid. 

flor^ce Leblanc: 46 

.§v. 

Vouel, 4^ 

JDoiigny. 47 



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(335) 




Sesin LêramherL 




tag. 4i 


CKarles Charmoy» 




iiid. 


Louis Fi^ançQÎs. 




ibid. 


Jean-Guillaume Rondelets 


ibid» 


Germain Munier. 




md. 


Guillaume Hoey. 




ibid» 


Eustache Dubois. 




ibiéU 


Antoine Saniose. 




ibid^ 


Michel RocAetet. 




ibid^ 


Jean Sanson. 




ibidi 


Girard Michel. 




ibid. 


Corneil. 




iiid. 


Dumontier* 




ibidj 


BuneL 




ibidi 


Bernard Falissy; 




48 


Robert Finàigrier: 




4» 


Bourdon. 




ibîdi 


Mosnier. 




ibid. 


Amateurs du Seizième SiicLE; 


âo 



DIX-SEPTIÈME SIÈCLU 

Fondation de l'Académie royale de Peinture $t de 
Sculpture. 

Euslaclie Lesueur. - . T^t 

Nicolas ColombeL 8o 

Laurent de Lahire. 8t • 

Claude Vignon. 83 

Michel Dongny. ibid. 

IjOuis Dorigny. 84 

Claude CeWe le Lorrain. ***<*• 



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( 336 > 




Chariet*Alphoiise Dujrenoy. 


Pag. 87 


Sébastien Bourdon^ 


^^J 


§n. 




Charles Lebrun. 


93 


§111. 




Pierre Mignarâ. 


lod 


Nicolas Mignard. 


io3 


Philippe de Champagne* 


104 


§IV. 




Jean-Baptiste Champagne. 


108 


Louis Testelin. 


ibid. 


Thomas BlancheU 


a 10 


Claude Audran. 


m 


fiené- Antoine Houassem 


ibid. 


François Verdier. 


lia 


Vicolas hoir. 


ii3 


Paris Corneille^ 


iiS 


'Michel Corneille. 


ibid. 


'Jean-Baptiste Corneille. 


"7 


Jacques Courtois. 


118 


Bourguignon. 


ibid. 


Joseph Parroce/. 


»'3 


§V. 




Antoine Coypel. 


12a 


Voél Coypel. 


124 


Bon Boullongne. 


laS 


Ix>uis de Boullongne^ 


127 


Daniel Halle. 


129 


Claude-Guy Halle. 


ibid. 


François Detroy. 


i3a 


§VI. 




Jean-Baptiste Sanlerre. 


ï3i 


Looia Gallodie, 


i3» 



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(337) 



§ VIL 




Charles de Lajosse. 


Page i34 


François Marot. 


i38 


Antoine Pesne. 


ibidm 


Kîcolas Veugle. x 


i4o 


Jean Jouventt. ^ 


ibid. 


Elisabeth-Sophie Chéron. 


i44 


Louis Chéron. 


i46 


François Desportes. 


ibià. 


§vnL 




CXsLuàe Lefebure. / 


ifyj 


Kicolas Largillière. 


149 


Jean-Baptîste Oudry. 


xh% 


Hyacinthe Rigaud. 


ibid. 


Jean Ranc. 


i5S 


Joseph Vivien. ' 


ibid. 


Kobert Toumières. 


^H 


Lenain. 


iSS 


Jean-Baptiste Monnoy^ 9 dit Baptiste. 


iSj 


J.-B. Blain, de Fontenaj» 


ib0. 


Antoine Wateau. 


^6i 


Jean-Baptiste Pater. 


i6a 


Suite des Artistes du dix-^septième siècle.^ dôniid: 


réputation a été sans influence sur le goâu 




P^ntriuEis D^HisTOias. 


i65^ 


Jean Morin. 


ibîd*. 


Fierre Brebiette. , 


iBiJ^ 


Antoine Friquet de Vaurost. 


ibid^ 


Claude Guyot. 


ibiâ^ 


François Tortebat. 


M 


Y 





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(338) 




Simon Renard. 


Page i66 


François Bignon. 


ibid. 


François Bourlier» 


ibid. 


Jean Leclerc. 


ibid. 


Pierre Scalierge. 


167 


Nicolas Fouché. 


ibid. 


lienri Ltrambert. 


ibid. 


François de la Guerlih'e* 


ibid. 


Jean Lepautre. 


ibid. 


Macè. 


168 


Robert Picou. 


X69 


François Ckauveàu. 


ibid. 


'Abraham Bosse. 


170 


Mignon. 


171 


Charles-François Poerson* 


ibid. 


Je^n Gervaise. 


. ibid. 


Georges Lallemand* 


. tji 


Kîcolas Chaperon. 


ibid. 


Jean Nocref, 


ibid. 


Lubin Baugin» 


ibid^ 


Nicolas Loir. 


. , 173 


Aiitomo Bouzonnetm 


ibid^ 


François Stella. 


ibid^ 


Bandrîn Yvart. 


ibid. 


Gilbert de 5eve- 


ibid. 


Pierre de Sève* 


. ibidi 


Jean Michelin. 


ibidi 


JfiSin le Blond. 


174 


Gbarles-Iioms Duftesne de Postel. 


. , ibid^ 


Jean Lemoine. 


ibid» 


Philippe LàllemanU 


ibid. 


Pierre Mathieu. 


ibid. 



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( % ) 




C)harles Armùfiâ. 


Pà'jgé 175 


François Tavernicr. 


' ibid^ 


Charles-François Poerkom 


ibid^ 


Mouellon» 


ibid^ 


ifoêiquillerie. 


ibid^ 


Barthélémy. 


ihiâ^ 


Simon François. 


ibid^L 


Bertholet FlemaéU 


176 


Bourbonnois. 


ibid. 


Antoine Paillet. 


ibidé 


Claude Gillesk 


177 


Rajmond Lafagei 


ibidé, 


Etienne Viilequim 


i78 


Charles Errard. 


mât 


Jean Cotelie. 


ibidt. 


Arnould de Vuezi 


»79 


Claude Gillot. 


ibid. 


jTean André. 


ibid. 


Claude SimpoL 


18a 


Wicolas Montagne. 


i*iA 


Georges Làllemandi * 


ibid» 


PbIKTR£8 de PoKTEAITf i 


180 


Jacob Vanloo^ 


ibidi 


Henri Beaubrun. 


i8t 


Charles Beaubrun i 


ibid. 


Pierre Rebon. 


yibidx 


J^icolas Rebon. 


ibid. 


François Lemaire ^ de Maison Rouge. 


i8ii 


Martin Lambert. 


ibidk 


Henri Guscar. 


ibid* 


f hilippe Vignon. 


ibidi 



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( 34o ) 




Marc NcUtier. 


Page i8a 


Gabriel Revel. 


i83 


Florent de la Mare Richard. 


ibidm 


François Tortebat. 


ihid. 


Charles JVocre^. 


ibià. 


Saint'André. 


ihiâ. 


Daniel Dumouliér. 


i84 


Robert NanleuiU 


ma. 


Louis Ferdinant. 


105 


Juste. 


ibid. 


Paul Mignard, 


ièid. 


Fbimtiles ex miniAtu&e et sue isiAIL. 


1^ 


Jacques Bailly. 


Uni. 


Louis Duguemier. 


Md. 


Poplien 


187 


Larichardière* 


ibid. 


Montbeliard. 


iirid. 


Bernard^ 


ihid: 


Petitot. 


ibid. 



Peintres DE paysages, d^architectuee , de ba* 

TAILLES y DE MARINE , ET SUJEVS V^KWWfOlAXBM* 188 

Thomas Pinaigrien ibid. 

Georges Faucas. ibid. 

Jjebicheur. Hid. 

Henri Gissey. 189 

Belin; ibid. 

Guilleret. ibid. 

Boule. ibid. 

Alexandre Duguernier^ ibidi. 

fewEL ForeêU ibid. 



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JtUnfi Mauperchêr: Page i^ 

Mat hicu Montagne» ibid. 

Jacques Rousseau. ibid^ 

Peintres de fleurs et de fruits. 192 

KicolsLS Robert. v ' ibid. 

Michel Lance. ibid. 

Pierre-Antoine Lemoîne. ibid. 

Dems Parmentier. ibid» 

Pierre Dupuis. ibid» 

Catherine Duchemin, igS 

Jean Ggmier. ibid. 

Geneviève de Boullongne. ibid» 

Madeleine de Boullongne. ibid. 

Lafleur. ibid. 

IS'icoias Bodesson. ibid* 

Peintres SUR VERRE. ij4 

Benoit Michu. . ibid^ 

Perrin. " ibid. 

Sémpy. > ifcirf. 

Amateurs du dix-septième siicLs* i^S 

DIX-HUITIÈMB SïEGLK 



§1*.. 



Noël-Nicolas CoypeL 
Charles- Antoine CoypeL 



20t 

ibid. 



§îL 



François Lemoine, 
Charles Notoire. 



ao7 



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( 3,4i } 




ClémcnlrLouîs-Marîc-Anne Belle» 


Paçe 208 


Nicolas Berlin. 


209 


Pierre-Jacques Cazes. 


ibid. 


J^xxis Sihestre* 


«M 


Jean Raaux. 


212 


Jean-Pierre Zanotti. 


ai4 


Jéan-Jérôme Servandoni, 


^16 


Jean-Pierre Rivalz. 


ai7 


Pierre &uhlfyras. 


ibid. 


§ III. 




Jean-François de Troy% 


aig 


Jean Restout. 


321 


Restout le fiU, 


232 


^o^\ Halle. 


323 


i IV, 




Ecole de Boucher. 


324 


François Boucher. 


225 


Pierre-Ântoinç Baudouin. 


237 


Kicolas-Jacques Juliard.^ 


228 


ChaUe. 


ibid. 


Jean-Baptiste Leprinçe. 


aa© 


Jean-Baptiste-Henri De&haye^ 


33l 


Jean-Hoi^ç^ré Fragonard. 


33a 


iV. 




Garlo-Andrea Vimloo. 


234 


Jean-Baptiste Vanloo. 


238 


Louis Michel Fan/oo» 


a4o 


Charles-Amédée-Philîppe, Vajiloo. 


241 


Pierre- Charles Tremolière, 


ibid. 


Louis-Jean-Françoiê Lagrenée. 


24a 


Michel-François d* André Bardon. 


244 



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( 343 ) 








$VI. 








Claude-Joseph Vérnet. ' 




Page a45 


Jeaa-Baplisle-Siméon Chardin. t 






a48 


Jean-Baptiste Greuze. 






a5i 


Maurîce-Quantin Lalour. 






zSi 


fVII, 








Jean-Baptîste-Marîe Pierre, 






û58 


§ VIII, 








Jean-Jaeques Bachelier. 






aSg 


Fondation de l'ècolz okatuite de dessin. 




a6o 


$ IX. 








Jean-Germain Brouais. 






26a 


$x. 








Ariistes peintres du dix-huitième siècle j 


1 dont les 




talens q ht marqué dans les travaux ou 


i exposi' 




tions publiques , sans qucune espèce d* influence 




sur le goût. 








Peintres d'histoire. 






a65 


Antoine Dieu. 






ibid. 


Michel- Ange Houoâse* 






ibid* 


Charles Lamy. 






ibid. 


Michel Serre. 






266 


Claude Gillet. 






ibid. 


Pierre DuHn. 






ibid. 


Nicolas Delobel. 






266 


Joseph Christophe. 
Jac<jues Faj^-SchupperK; 






267 






ibids 



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(344) 




Jean-Charles Frontier* 


Page 267 


Etienne Jeaurat. 


ibid. 


François VerdoL 


a68 


Courlin. 


ibid. 


Antoine Boizot» 


ibid. 


Henri Favanne. 


ibid. 


J. Dumont. 


269 


Hyacinthe Collin de Vermont. 


ibid. 


Ijueas. 


ibid. 


Jacques-François Amand. 


270 


Joseph-Ignace ParroceL 


ibid. 


Jacques ThomiH: 


270 


}.-liOais le Lorrain, 


^71 


Dumont le Romain. 


ibid. 


Antoine Quillart» 


ibid. 


Gbarles Hutin. 


^aya 


IjouIs Durameau, 


ibid. 


Nicolas-René Jollatn. 


1.73 


Suvé. 


ibidi. 


Antoine Renou. 


ibid^ 


Gabriel-Jacques de Saint- Aubin.' 


^74 


Robert. 


ibidi 


Jacques-Philippe Caresme: 


ibicfé, 


Charles- Nicolas Cochin. 


275 


Hubert-Françoîs-Danville GraveîaU 


ibid. 


Charles Eisen. 


276 


Louis Barhault* 


277 


Marin Marvie. * 


îbié. 


Maucourt. 


ibid. 


François-Marîe-Isîdor Queçerdo^ 


ibid. 


Nicolas Guy^Brenet. 


ibid. 


Hugues TaravaL . 


«78 



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(345) 




Nicolas-Bernard Lépicîé. 


Page 27g 


François Tas^emier. 


281 


Jactjues-Sébastien Leclerc. 


ibid. 


Lavallé'Poussin. 


ibid. 


Gaujfier et Chaises» 


ibid* 


P£INTBX8 DE POILT&AIT8. 


.282 


Grimoux. 


ibid. 


Jean-Marc Natliér» > 


ibid. 


Jean-Baptiste Perroneau» 


sSS 


Donat Nonnotte. 


a84 


Nicolas-Simon- Alexis BeL ^ 


ibicL 


André Bouys. 


ibid.^ 


TrsLfi^oisJouçenetm 


ibidm 


Gilles Alïou. 


ibid. 


Jacques-François Deslyen^ 


aSS 


Guillaume Voiriot. 


a86 


Jean Valade, 


ibid. 


Marie-Thérèse Reboul. 


ibid. 


Adélaïde Labille'des-'Vertus^Guîard. 


ibid. 


Pierre Lesueur» 


2.Sj 


Fontaine. 


ibid. 


Louis Vigée. 


ibid. 


Adrien Leprieur. 


a88 


Jacques-Joseph-André Aved* 


ibid. 


Hubert Drouais. 


ibid. 


François-Hubert Brouais. 


ibid. 


Hos/in^ suédois. 


^89 


Joseph-Siffred Duplessis. 


ibid. 


Pierre le Bouteux. 


ibid. 


Peintres en minia^ture et sva ^mul. 


dgi 


Rùuquet. 


ibid. 



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( 346. ) 

Tacqties-Philîppe Ferrc^nd. P^g^ ^9^ 

"Pierre Pasquier* ibid. 

Nicolas Venevaut. ihid. 

Samuel Masse. ibid^ 

Hall. 29I 

Jacques Chaiîier. ibidm 

Jean-Baptiste Massé» ibid» 

PeiUres de paysages, d^aechitecturE) de BA<v 

TAILLES , d'animaux ET DE MARINES. Ag3 

Jean-Francisque Mitet. ibid* 

Milet , dit Francisque* ibid^ 

Joseph Milet Francisque. 394 

Pierre Domachin de Chasfannes. ibid. 

• 

Jacques Lajoue, ibidf 

Adrien Manglard. ibid, 

Charles Vanjalens. - 1 ■ 29$ 

Etienne Poitreau. ibid. 

Chasteîin. ibid. 

Jean Chaufourier» 296 

Jean Baptiste FereU ibid* 

L.-G. Moreau. ibid. 

RaguêneU ibid. 

Bruandet. ^^j 

Jacques-Philippe Loutherbourg. il?id* 

François Casanove* ibid^ 

Louis Lepaon. 298 

Pierre Mettais ibidm 

TiÇcroix, ibid^ 

Jacques Rigaud. ibid» 

OehrleX Perellç. 299 

3imon*-Mathurîn Lanlar^ 



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JjOuîs Je la Rue^ P^g^ 3oo 

P. Buverger. ibid. 

Claude-Louis Chatelet^ Soi 

Jean-Baptiste Benarc/. ibid^ 

J, Bertaux. ibid* 

J. de/aBarlhe. ibid. 

François Boucher fils, 3o^ 

Pierre Lenjant, ibid. 

Charles ParroceU ibid. 

Jean-Baptiste Oudry. 3o3 

Claude-François Desporles» ibid. 

Philippe Meusnier. ibid. 

N. Pérignon. ibid» 

PflNTRES DE MODES, SCÀNES FAMItliaES y POPU- 
LAIRES J ET DE NATURE MORTS. 3o4 



f^icolas Xancref, 


ibid. 


François Guerrin. 


3p? 


:Nicolas-Henri Jeaurat de Bertry. 


ibid. 


Jean-Baptiste Deschamps. 


ibid. 


Bonaventure Desbarres. 


ibid. 


Michel-Barlheleini Olivier. 


ibiJ. 


Boland</e ZaPor^e. 


3o9 


Etienne Théoion. 


ibid. 


ptienne Aubry. 


3io 


lïicolas Lavreînoe^ 


ibid. 


Peintres de fleurs et e^ fruits» 


3io 


Jean-Marc Ladiy. 


ibid. 


Michel- Bruno BelUngé. 


ibid. 


Jean-Robert Vauquier. 


3ii 


Guillaume de Toulouse. 


ibid. 



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(348) 



honié Têtsier. 


Page 3ii 


Charles-Germain ie Saint^Aubin. 


ibid. 


Françoise-Madeleine Basseporte* 


ibidm 


Louis-Henri Babel. 


tbid. 


VUpré. 


ibid. 


Peintres sur verre. 


3l2 


Desosier. 


îbid. 


Pierre et Jean heviel. 


ibid* 



DERNBER PARAGRAPHE DU DIX-HUITIEME 
SIÈCLE. 

Amateurs du dix*-huiti^e siècle, qui ont 

tOKMÀ DES COLLECTIONS. 3lS 

Catalogue des amateurs français qui ont exercé les 
arts dans les trois siècles. Sai 

Liste des amateurs associés à T Académie royale de 
Peinture , lors de sa dissolution. 33 1 

Récapitulation des sujets d^enconragemônt , fonda- 
tions, établissemens , goûts divers et commerce» 

Projets de François I«'. et de Louis XIH pour faire 
copier les monumens antiques de Rome dans la 
même proportion des modèles. q 

Goût de la miniature sur vélin. 4^ 

Les tapisseries en grande vogue. 47 
Origine de l'Académie de Saint-Luc , et son anéafr- 

tissemenf. 57 

Conférence de l'Académie royale, 5tt 

La liberté rendue aux arts par Lpois XVI» ^ 



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(349) 

Boutiques élevées sur le Pont-r^eufpourr Académie 

royale. P^S^ % 
Sur les expositions publiques des ouvrages des ar- 
tistes vîvans ; leur origine. 63 
La première au Louvre. 64 
Peinture sur porcelaine. 2.63 
Marchands de tableaux du pont Notre-Dame. 3o4 
Grands tableaux d'histoire , ordonnés en concours , ^ 
par Louis XVI. 3ia 



riN DE I^A TABLE. 



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