This is a digital copy of a book that was preserved for générations on library shelves before it was carefully scanned by Google as part of a project
to make the world's books discoverable online.
It bas survived long enough for the copyright to expire and the book to enter the public domain. A public domain book is one that was never subject
to copyright or whose légal copyright term has expired. Whether a book is in the public domain may vary country to country. Public domain books
are our gateways to the past, representing a wealth of history, culture and knowledge that 's often difficult to discover.
Marks, notations and other marginalia présent in the original volume will appear in this file - a reminder of this book' s long journey from the
publisher to a library and finally to y ou.
Usage guidelines
Google is proud to partner with libraries to digitize public domain materials and make them widely accessible. Public domain books belong to the
public and we are merely their custodians. Nevertheless, this work is expensive, so in order to keep providing this resource, we hâve taken steps to
prevent abuse by commercial parties, including placing technical restrictions on automated querying.
We also ask that y ou:
+ Make non-commercial use of the files We designed Google Book Search for use by individuals, and we request that you use thèse files for
Personal, non-commercial purposes.
+ Refrain from automated querying Do not send automated queries of any sort to Google's System: If you are conducting research on machine
translation, optical character récognition or other areas where access to a large amount of text is helpful, please contact us. We encourage the
use of public domain materials for thèse purposes and may be able to help.
+ Maintain attribution The Google "watermark" you see on each file is essential for informing people about this project and helping them find
additional materials through Google Book Search. Please do not remove it.
+ Keep it légal Whatever your use, remember that you are responsible for ensuring that what you are doing is légal. Do not assume that just
because we believe a book is in the public domain for users in the United States, that the work is also in the public domain for users in other
countries. Whether a book is still in copyright varies from country to country, and we can't offer guidance on whether any spécifie use of
any spécifie book is allowed. Please do not assume that a book's appearance in Google Book Search means it can be used in any manner
any where in the world. Copyright infringement liability can be quite severe.
About Google Book Search
Google's mission is to organize the world's information and to make it universally accessible and useful. Google Book Search helps readers
discover the world's books while helping authors and publishers reach new audiences. You can search through the full text of this book on the web
at http : //books . google . com/|
Digitized by VjOOQ IC
>
"J ^ f ' ' 1
-r-DOCn TO
RY 4
V<
Oigitized by V^OOQ IC
Fromthe
Fine Arts Library
Fogg Art Muséum
Harvard University
Digitized by VjOOQ IC
Digitized by VjOOQ IC
Digitized by VjOOQ IC
Digitized by VjOOQ IC
Digitized by VjOOQ IC
Digitized by VjOOQ IC
LES TROIS SIECLES
DE LA PEINTURE
EN FRANCE.
Digitized by VjOOQ IC
Digitized by VjOOQ IC
LES TROIS SIÈCLES
DE LA PEINTURE
EN FRANCÇ,
ou
GALERIE DES PEINTRES FRANÇAIS,
DEPUIS FRANÇOIS !.«'
JUSQU'AU RÈGNE DE NAPOLÉON,
EMPEREUK ET ROI,
Où Ton aperçoit rinfluence des mœurs ^ de la politique et
des réput^tioas, sur les progrès et la décadence de cet art ;
Par P.-M. GAra^TDEJAgîI^^glMAgT,
ci-devant Pensionnaire du Roi de Pologne.
A PARIS,
Chez BELIN, fils, Libraire, quai des
Augustins, n*. 6S.
1808.
- Digitizedby VjOOQIC
^ 3l9.-i. Hoi 20
-7 ^ /13 9 2^ ?*^
,/"
''"' CO/
'7
y
tiASOilARD FINE A.v.^ l^.vnf^K
Digitized by VjOOQ IC
PRÉFACE.
«J'entends par les trois siècles de
la peinture en France, tout ce que com-
prend cette partie de Thistoire de Tart
depuis François I**. ( i5i6 ) jusqu'aa
règne de Napoléon ; ce qui donnera
l'étiat où elle se trouve dans son nout
veau période.
Le mot de galerie, Irès-convenable
k un aperçu rapide, et qui sert de sup-
plément à mon titre, n'est emfHiinté
de personne ; il y a plusieurs années
que j'ai annoncé le présent ouvrage
sous ce titre.
J'observe que ce n*e^ point la vie
des peintres que |e publie, mais un
' ensemble plus g^aéral que tout ce qui
a paru jusqu'au terme que je viens
d'indiquer, des Français qui «se sont fait
un nom dans la peinture , ou qui ^nt
3
Digitized by VjOOQ IC
vj PREFACE;
influencé le goût par des réputations
légitimes ou usurpées*
J'ai laissé de côté ce que tout le monde
sait , ou ce qu'il est inutile de répéter
ou d'apprendre pour l'objet que j'ai en
vue.
On me trouvera peut-être tranchant;
mais la critique n'est blâmable que
quand elle est décourageante : on ne
peut donc pas la prendre en mauvaise
part , ni soupçonner de présomption
celui qui ne fait que publier les juge-
piens de la postérité.
Communiquer avec l'artiste^ avec
rhomme du monde ; suivre la méthode
des anciens lorsqu'ils parlaient des arts;
imiter en quelque sorte les procédés dç
chaque auteur ; peindre et aller à l'ame
par les sens, comme ferait le tableau
même,voilàlebutquejemesuispropQsé.
J'ai recueilli les noms de tous les ar-
tistes, tant dans les auteurs qui ont
écrit sur la peinture, que sur les ren-
seignemens que j'ai pu me procurer
Digitized by V^OOQ IC
FRÎÈFACII. yij
par mes correspondances , ou dans mes
voyages. J'ai toujours eu soin d^y ajou-
ter un ou plusieurs ouvrages , pour
éviter les noms que Ton peut soup-
çonner d'être apocryphes , lorsque rien
ne vient à rappui de Texistence de l'ar-
tiste : dans ce cas, je cite les auteurs
qui les fournissent. Je fais connaître
LeTellier, élève et neveu du Poussin,
qui a été oublié par tous nos historiens.
J'ai indiqué les artistes, autant que
je l'ai pu , avec leurs noms, le lieu
de leur naissance, pour aider les ad-
ministrateurs des départemens qui for-
ment des collections ou des musées,
à retrouver les ouvrages de leurs com-
patriotes. Quant aux artistes étrangers,
on verra qu'ils ne sont placés dans cette
galerie que par des considérations par-
ticulières et indispensables, dont quel-
ques-unes tiennent à l'histoire de l'Aca-
* demie royale de Peinture.. Au surplus ,
on en trouvera très-peu.
A la suite de chaque siècle, je donne
4
Digitized by VjOOQ IC
vHj PRÉFACÉ *
une notice des amafteurs frafiçaiï; ^
TcoiBlne formant la dasse des homities
^ai se lie jdus partienlièfemeût à la
prospérité des beaux arts ; et â la fin d«
i'ouvragc , on trouvera le catalogue
générfid desaniàteûrs^ijui les^ont^xercés.
La Yalenr defe tableâdxi dans la ba-
lance du commelrce , étant soumise à
la variété des goûts , il est impossible
d asseoir , à cet égard , une base solide
pour les apprécier; néanmoins , dans
Taperçu que je donne des prixde vente ^
on distinguera les auteurs qui doivent
à jamais fixer l-opinion publique , d'avec
cieux qui ne Torit captivée que passagè-
rement.
' Je n'emploie d'ailîeui:? ce moyen ^
dont j'ai usé avec ménagement, que
pour satisfaire la curiositç.
Les fondations en faveur des arts, les
expositions publiques, depuis la pre-^
tnière , en 1678 y et toutes les institu-
tions relatives à l'encouragement, font
partie de cet Ouvrage.
Digitized by VjOOQ IC
53=r
INTRODUCTION.
JjA Fittnce^ eottverle des tënèlires du fimatSsnM
avant h^q^r^Êième èièele ^ n -of&e aneiia lâirecb
gloire dans Ja fieintare ; ce ii'eit qne^ clast le
quinzième ^t le seizième siècles que Ton oom«
mence à retrxmTer des dates , des monumeos f
du dessin et du eoloiis ^ d'après lesquels on peut
suirre lès :preig^ès d'un art qui n'a de droits à Tad*
xoiration universelle ^ qu'autant qu'il contribue aux
progrès et bwl avMsiages de Ja émlmtOom»
L'impttlsioa'de François P^ ^ qui prit rplaisir à
répandre les néemnpenses et les kmneurs sur
tous les talens , acheva de bannir du domaine
des beaux arts les restes de oette Ucenœ des
siècles de barbarie y si contraire au goût et à la
raison.
La munificence de ce prince attira à sa cour
des hommes qui illustraient l'Italie ^ tels que le
B.OSSO ou Maître Roux ^ Nicolas del Abate et le Pri*
matice. Ces habiles gens firent n^tre l'émulation
de nos peintres français ; et bientôt après on en vit
paraître plusieurs qui élevèrent dés monumens
assez réguliers pour caractériser les moeurs ^ l'es-
Digitized by VjOOQ IC
X INTRODUCTION.
' prit de la nation ^ et soutenir la comparaison à
côte des maîtres dont ils s'attachaient 4 suivre
les traces ; car l'ëcole française , dans aucun temps ,
ne fut jamais si près de l'ëcole italienne.
La peinture sur verre était alors en grande
vogue y tant en France qu'en Angleterre , et dans
les Pays-Bas : sous la conduite des Italiens ^ elle
prit un nouveau lustre. Nos édifices, nos temples
étaient ornés de vitraux précieux de ce temps y
qui ont été en grande partie mutilés par les Ico*
noclastes de la fin du dix -huitième siècle : ce
qui en est réchappé , est encore suffisant pour
donner l'état de la peinture à ces différentes
époques.
Les troubles depuis la mort de Henri II jusqu'^
la fin du règne de Henri IV , ne firent point
oublier les vastes projets de François P^. pour faire
fleurir les beaux arts (i). L'État, en s'occupant
d'mtérêts plus majeurs ^ entretenait encore les
(i) Tel y par exemple , PArc de Constantin et la Co-
lonne Trajane ^ que François !«'. se proposait de faire
élever dans le royaume , de la même grandeur qu'on
les voit en Italie. Louis XIII fit revivre ce vaste projet,
en y ajoutant les copies àes bas-reliefs antiques des plus
beaux monumens d^arcbitectiire , et les copies jetées en
bronze des deux statues colossales - du mont Quirinal |
qui devaie^t être placées à Ve^tIéç du I^ouvre,
Digitized by VjOOQ IC
INTRODUCTION. xj
artistes ; , et Fâlliance de Henri IV avec Marie
de Médicis , en préparant Ja gloire, de Rubens^
préparait celle des peintres français. Cet illustre
Flamand y appelé par la reine-mère pour peindre
une des galeries du Luxembourg^ donna da^s
ce magnifique ouvrage une nouvelle impulsion
au goût , et fît naître des artistes qui se distin-*
guèrent. Mais si la peinture prit de la dignité dans
le seizième siècle^ elle parut dans tout son. éclat
au dix-septième. C'est alors qu'elle fixa les re-
gards de l'Europe entière. Elle 4ut cette éléva-
tion prodigieuse à un concours de choses dont
la réunion est rare en politique. La religion ^ les
mœurs , la prospérité de l'état , l'amour de
Louis-le- Grand pour les beaux arts y et surtout
les considérations attachées aux talens y en hâtèrent
les progrès ; et les Français ^ en s'élevant , avec
le monarque y. au-dessus de. tous les siècles de^
la monarchie ^ rivalisèrent avec les beaux génies
des rives de l'Amo et des bords du Tibre.
La justice^ la vérité, et les preuves attestées
par les monumens des peuplas éclairés, nous
forcent à convenir qu'une grande partie de la
gloire ^des arts vient de la munificence des
princes qui les encouragent et les honorent. La
postérité reconnaissante décore de leur nom le
siècle qui les a vus régner j l'histoire respecte
ce sentiment généreux ,- en le consacrant, dans
Digitized by CjOOQ IC
xij INTRODUCTIOTÎ.
toute sa pureté ^ au souYenir des hommes; Lesi
noms des Përiclès ^ des Adrien , des Médicis ^
rappellent une foule de ckefs-d'teûPiri^ sortis de
la main des Grecs ^ de celle des Romains ancien»
et modernes. Ainsi retentiront encore les siècle»
d'Auguste et de Lèuis XIV ^ lorsque les fruits
du gënié j qui mûrissent aux rayons de la gloire
du héros de la France , seront conduits par le
temps sur le fleuve de célébrité doht il est la source.
Après m'étre nni de sentiment à la majorité
des jugemens de la saine raison ^ sur les beaux
siècles des arts ^ inon intention est y en essayant
d^en tracer une partie de l'histoire ^ de com-
battre les erreurs accumulées par les auteurs qui
en ont écrit sans les connaître ^ {mr les personnes
erédulcfs etlesignorans , qui semblent s'être plu à
célébrer des puérilités indignes des lumièreé que
répandent ces astres virifians au milieu Ae% na*
fions jcivilisées.
La peinture étant la partie des beaux arts donir
je me propose l'examen j aTant de passer à l'his-
toire des hommes qui l'ont influencée d'une ma*
nière directe, je vais succinctement rendre raison des
différentes causes de ses progrès et'de sa décadence^^
Si les progrés de ce bel art sont inséparables
du goût, pourquoi l'a-t-on vu £ûblir sans perdre
Tamour du beau?
Si l'on jette un coup d'oeil sur l'état de la pein<^
Digitized by VjOOQ IC
turc dans ton ttècle de prospérité en France ^ on
Term les sublime» prodactions de l'Italie élever
des hommes à une hauleur prodigieuse , et, en
même tempa n^ former que des artistes bien infé-
rieurs à eux. •
Pepuis les liesueur ^ les Lebrun^ les Bour«
don ^ les Cbampagne^ et plusieurs autres, ^s-
qu'aux Giypel et de Troy^ qui ferment le siècle
de Louk XIV^^ la différence du style héroïque
est immease. On remarque cependant que tou^
cevc qm se signalèrent danè cet espace ^ ayec
plus ou moins de succès y ne' manquaient ni dé
BÎoyens ni «le goût , quoique faiblissant d'une
manière seasiUe. Cette dégénération tient à un^
cause générale et coHunnne à toutes les nations j
les premières impolskms qu'elles reçoivent excir
lest L'eB*faou«àsme et ou'vrent toutes les mines t
les esprits s'élèvent et s'épurait ^ les idées se ré*
gularisenl; tous n'ont qu'un même vœu, qu'un
même désir. Ce premier élan enfante des pro*
diges; maisbi^it^y épuisés par les efforts de
la contemplation ^ les talens se calquent les uns
sur les antres ; ils se laissent maîtriser par les
nmdes et les caprices ; et dans cet état d'inertie |
le génie qui se sent toujours au-dessous de lui*
mèm^^ n'oae £ranchir les préjuges sous le joug
desquels il se croit obligé de ployer.
Tel fut l'état des arts dans le dix - huitième
Digitized by Lj'OOQ IC
xh INTRODUGTÎONJ
siècle : jamais on ne vit plus d'amateurs ^ ni plus
d'artistes. Mais à côté des chefs - d'œuvre de
l'Italie et des Pays-Bas, qu'offraient de nom^
breuses collections y on plaçait les badinages ods-«
cènes de Boucher , que l'on couvrait d'or , le
système puéril et conventionnel des Vanloo , que
l'on décorait des palmés du génie. Ainsi les ta-
lons y comprimés par une allianice si bizarre , ne
pouvaient espérer de succès qu'en suivant l'éga-
rement d'une opinion passagère y et sur laquelle
l'immoralité avait beaucoup plus d'influence que
le manque de goût, i
Après la Grèce y aucune nation n'a produit de
si grands artistes que l'Italie. Sous son beau ciel^
et au milieu des restes de la magnificence dd
l'antiquité y les Français se montrèrent souvent
dignes de les égaler ; mais il semble que la poli«
tique ancienne y les moeurs y la nature y on peut
même encore y ajouter le climat et le costume y
furent long-temps des obstacles invincibles qui
firent échouer les plus heureuses dispositions.
Toutes ces idées y liées aux récits des faits sur
lesquels sont fondées les réputations, doivent né-»
cessairement établir une balance exacte et indis-»
pensable pour les apprécier à leur juste valeur ;
et c'est pour trouver cette balance si désirée y que
j'entreprends l'histoire abrégée et la critique de»
peintres français jusqu'à nos^ jours.
Digitized by V^OOQ IC
SEIZIÈME SIÈCLE.
Digitized by VjOOQ IC
Digitized by VjOOQ IC
, 'X.'V'X/X/'WX*
LES TROIS SIECLES
DE LA PEINTURE
EN FRANCE.
J PREMIER.
Xijgs historiens sont très-partages sur la manîèrô
de commencer Tliistoire de la peinture en France.
lies uns remontent au seizième siècle ; les autres
s'arrêtent à la fondation de P Académie de Pein-
ture, époque où les artistes français commen-
cèrent à donner de la dignité à Vatt.
Parmi ceux qui se signalèrent jusque-là , on
en distingue plusieurs d'un mérite rare , et d^autred
qui n'ont point été surpassés^ A la tête des pre^
mières réputations en peinture, on trouve Jean
Cousin, né à Soucy, près de Sens, en 1462.
Cet artiste ^ que l'on compare au Parmesan, flo-
rissait sous les règnes de Henri H ^ de Henri WL
et de Charles IX. Il se distingua encore par des
ouvrages de sculpture , d'anatomie et de perspec-
B
Digitized by CjOOQ IC
(i8)
tire ; il écrivît même sur plusieurs matières avee
beauc;Dup de jugement et d'intelligence. Nous
ayons de lui un Traite ied proportions du corps
humain y qui est généralement estimé^, et peut-
être plus clairement démontré et plus à la portée
des étudians , que tout ce qu'on a fait depuis sur
cette intéressante matière. L'ouvrage qui a le
plus contribué à sa célébrité y est le Jugement
iemier. Ce tableau ^ qui était à Yincennes y a
été gravé en douze feuilles par P. de Jode. Léo-
nard Galter a gravé d'après lui, en i58i , les
Cycloped Sorgeant la Joudre ; et Stéphanus a.
gravé le Serpent y airain (i). Le Jugement àer-
nier a été répété sur vitre dans l'église de Saint-
Romain^ à Sens. Les Cordeliers de cette même
ville possédaient aussi de cet auteur Jéjtts- Christ
en croix ^ et un Mirax^e arru^é par IHntercession
de la Vierge n On cite encore au nombre de 6e$>
bons ouvrages, les vitres ^Anet, celles de Saint*
Geri^ais à Paris ; au Musée des MonumeAS ,
(i) Le baron j^einecken , dans Pidée générale quHl
donne d'une collection complète jd'estampes , dit : ce Le
premier peintre français d'après lequel on a gravé des
•stampes , selon ma connaissance ^ est Jean Cousin f au
moins n'ai - je tu aucune pièce d'un maître qui l'ait
devancé. y>
■Digitized by VjOOQ IC
( 19 )
fraûçais , là figure de V amiral de Chabot y exé^
cutée en albâtre. Cette statue, armée de pied
en càp y et qui fait honneur à la mémoire de
Jean Cousin y à été recueillie des Célestins.
Sous Técorce du gothique , les ouvrages de ce
grand artiste laissent déjà apercevoir les qualités
territoriales du génie français y de cette souplesse
qui le rend si propre à Timitation àts objets
graves et sérieux y et qui dément ce caractère
de fcivolité qu^on a souvent reproché à la na-
tion entière. Les pensées de Jean Cousin s*annon^
cent avec noblesse j son exécution se rapproche
dés bons temps de Técole italienne , et ses têtes
Bont remplies d^expression s on ne peut pas même
lui reprocher la manière sèche que Ton retrouve
«hez toutes les nations dans le berceau du goût.
«C?e$t avec raison que quelques auteurs le regar-
dât comme le fondateur de l'école française^
Après Jean Cousin, on trouve François Clouex,
dit Jannet ou Jeannet. D vivait en xS^j. Son
faire minutieux et son style gothique se ressen-
tent de Torig^e de la peinture à Thuile. Clouet
^ fait de très- bons portraits : la fameuse galerip
Justiniani possède deux tableaux de ce peintre 5
Henri II, vu de trois quarts, et François II,
alors dauphin. Le mênje Henri II , peint par lui,
,«st au musée Napoléon.
B 3 .
Digitized by VjOOQ IC
Toussaint Dubreuil et Martin FAEMiNETvîen-
iient ensuite. Dubreilîl , après la mort du Pri-
malice, peignit à Fontainebleau quatorze tableaux
à fresque ^ dans une des chambres qu'on appe-
lait led JPoëled. Il mourut en x6o^. G. Vallet
a gravé , d'après Dubreuil , led Quatre EQmgé»
Uàtej en quatre pièces ; et Satoure a gravé le
Noli me tangere. Quant à Freminet y Tami d\i
fameux Régnier y il fut un prodige pour son
temps. Né à Paris en 156/ ^ et mort dans la m^me
ville en 1619, il fut d'abord élève de son père.
Après avoir faut d'excellentes études en Italie , il
revint en France mériter le titre, de premier
peintre de Henri lY j et fonda sa célébrité dans
l'entreprise du Plafond de la Chapelle de Fon^
iainebleau. On y compte vingt-deux morceaux
-ovales y et seize carrés y entourés de bordure eut
stuc. L'architecture et les omemens de cette voûte
«ont exécutés dans le meilleur goût^ et peuvent
être comparés à tout ce que l'on connaît de beau
en ce genre. Freminet acheva ce grand ouvrage
sous le règne de Louis XIII. Ce prince lui fit
connaître la satisfaction qu'il en éprouvait, en le
décorant de l'ordre de Saint-Michel. C. de Pasg
a gravé d'après lui un Sacrifice ancien.
Les peintures de Freminet sont une effigie des
écoles florentines : elles rappellent la manière de
Michel- Ange et celle du Parmesan j elles sou-
Digitized by VjOOQ IC
tiendraient même la comparaison de la force et
de la fierté qui en font la gloire, si les masses
se liaient entr'elles par des analogies plus fines ^ ,
plus déliées , et s'il n'avait pas encore plus sacrifié
que les hommes auxquels on le compare , la tpn*
dresse et le moelleux des corps naturels, à Taflfec-
tation des connaissances approfondies de l'ana-
tomie et de la perspective.,
CARA€T£R£ DISTINCTIF.*
Style fort et terrible , invention riche , science
profonde de toutes les parties constituantes de
l'art, dessin correct j contours découpés, secs;
muscles trop ressentis ; coloris sombre, dur ^ tirant
sur le noir.
A cette même époque parut Simon Vouet ,"
né à Paris en i582, et mort en 1641. D était
fils et disciple de Laurent Youet. Il dut ses vastes
connaissances à une éducation dont ses parens
prirent un soin extrême, et les succès dont il
a joui, à M. de Sancy , qui l'emmena dans son
ambassade à Constantinople , et qui le fit pas-
ser ensuite en Italie , où il resta quatorze ans.
Vouet eut l'adressé de se faire aimer des Ro-
mains, qui le firent prince de l'Académie de
Saint-Luc, et sut s'attirer, par une politique
bien entendue , toute» les fiiireurs de Louis XIII^
3
Digitized by VjOOQ IC
dont il abusa quelquefois contré ses rivaux et
contemporains.
Né avec un pinceau facile et une imagination
abondante^ il semble n'avoir fait tourner les avan-
tages qu'il avait reçus de la nature , qu'au profit
de son ambition. Son ardeur à s'emparer de toutes
Tes entreprises lui fit négliger les parties spécu-
latives de son art ; et dès qu'il se vit porté sur
les ailes de la renommée , il ne songea à se for-
tifier dans aucune de ces parties.
Peu d'artistes ont autant travaillé que Vouet.
On a vu de lui pendant long-temps plusieurs ga-
leries, quantité de plafonds, des appartemens
entiers, dont il peignit jusqu'aux lambris, et un
grand nombre de chapelles et de tableaux d'autel.
On cité comme iin de ses meilleurs ouvrages une
\Addomption qu'il fit à Rome pouf la chapelle du
chapitre de Saint-Pierre. Enfin, la nécessité de
satisfaire à des travaux au- dessus de ses forcés ^
lui fit adopter une manière expéditive , qui rend
&on dessin sec et heurté , et qui fit d0 son co*
loris un composé de teintes sauvages et triviales.
Ce qu'on n^oubliera jamais de cet artiste , c'est quQ
dans son école se formèrent les Lebrun , les
I-csueur , les^ Dufirenoy , Pierre Mignard , Tes-
telin, et plusieurs autres qui ont honoré la France
par des chefs-d'œuvre.
Digitized by CjOOQ IC
Voici <juel<iues-un« des sujets qui composent
son œuvre et qui ont été gravés : ~ -
Salomée portant la tète de Jaint Jean dan4 Un
platf CL Melan, sculp. JJ Adoration ded Berger/ j
F. Perrier, sculp. Irid arrachant le cheveu fatal
à Didon dur le bûcher; M. Dorigny. Pdyché
voulant poignarder V Amour; Cl. Mellan , sculp.
Samdon prêt à renperder lej colonned du temple
ded Philidtind; F. Tortebat, sculp. Jédud-Chridt
mort y dervi par led Anged ; P. Daret , sculp.
CÀRACTÈRB DISTINCTIF.
Génie brûlant, abondance d'idées, composi-
tion riche, grande érudition j expressions mo-
dérées , équivoques; dessin maigre, heurté;
proportions sveltés , coloris factice , peu d'imi-
tation, exécution large.
Virginie de Vezlo , femme du Vouet , a, pçint
et composé j Cl. Mellan a gravé , d'après içUe ,
Judith apec la tête d^Holoplieme.
Jacques Blanchard , né à Paris en 1600 ,
et mort dans la même ville en i638y parut en
même temps que le Vouet. Ce peintre , qui de
nos jours n'aurait la réputation que d'im grand
praticien , a eu un succès étonnant. Le sentiment ,
en lui, qui n'avait point été cultivé par l'édu-
4
Digitized by VjOOQ IC
(M)
cation , lui fit contracter des défauts de style et
de correction impardonnables dans l'histoire. Bol-
lorjr, son oncle , et que d'autres disent son grand-
père , lui donna les premières leçons de son art.
En Italie , il s'attacha singulièrement à l'école
vénitienne. De retour dans sa patrie , il captiva
les amateurs avec un pinceau gracieux ot un co-
loris léger, clair. Cette dernière qualité lui valut
le surnom du Titien de la France , que le temps
lui a fait perdr0. H a traité le^ Heured du Jour au
plafond de la chambre de la reine à Versailles;
Simoneau exe. HietU commanèant à FïilcaiJt
^d drmed pour Achille^ Duret, sculp. Saint
Jérôme en contemplation , gravé- par le même.
Xa Chasteté de Jojeph ; Cor. Bloemaert , sculp.
La Charité ; Gamier sculp. Saint Sebastien
mourant} P. Darét, sculp. La Vierge , V Enfant
Jéâud , dainte Catherinç et le petit éaint Jean ^
la dedcente du daint Edprit ^ Reguesson, sculp.
On voyait autrefois ce dernier tableau dajis la
métropole de Paris. Blanchard a peint beaucoup
de vierges à demi-corps , de femmes nues j mais
tous ses caractères de tête y et les attitudea de
«es figures pleines d'une sorte d'afféterie , que
l'on prenait dans son temps pour de la grâce ,
sont sans noblesse , sans variété j et l'air de
famille qu'on trouve dans toutes^ annonce ua
génie peu observateur.
Digitized by VjOOQ IC
- '( 25 )
CARACTBRB DISTINCTIF»
Génie froid ^ idées faibles^ pinceau moelleux
et agréable y touche spirituelle ^ coloris blafard ^
petit goût de dessin , proportions sveltes.
Dans ces temps - là , Quintin Varin y natif
d'Amiens , peignait à Paris. Il a fait le tableau
qui décorait autrefois le grand autel des Carmes-
Déchaussés , proche du Luxembourg. Le mérite
le plus reconamandable pour sa gloire, est d'avoir
donné les prenûers élémens de la peinture au
célèbre Poussin.
^Nicolas PoussiK est né en x5^5 y à Andely^'
petite ville de Normandie, aujourd'hui dans le
département de l'Eure. Ce savant peintre, quoi-
qu'ajant passé la plus grande partie de sa vie à
Rome , n'en eut pas moins une grande influence
sur le geût , par ses relations avec les amateurs
les plus éclairés, et les jeunes Français qui se
rendaient à Rome pour y étudier les chefs-d'œuvre
de la peinture.
Son immense supériorité sur tous ceux qui ont
paru jusqu^à présent, le place à la tête de l'école
française , comme chef et législateur du grand
goût. Jamais rien d'imparfaitjae sortit de sa pensée,
de s(m crayon , de son pinceau. La pensée fut
toujours pour lui l'objet principal. Quelle force
Digitized by VjOOQ l"C
'(26)
et quelle étendue d'esprit ! Il semble que lui seul
peut, donner une juste idée de la peinture des
anciens , perdue pour la postérité. Ce qu'en écri-
vent les philosophes , les historiens , les poëtes ^
semble faire Téloge de notre illustre peintre.
Le Poussin est lé seul Français qui ait rigou-
reusement soutenu le style et la pureté de Tan-
tique^ et le seul qui l'ait soutenu plus égale-
ment et plus long-temps , sans que les moeurs
et les costumes de son siècle aient pu altérer
l'excellence de son beau génie. Grand observateur
du cœur humain et des passions de Famé , il en
a saisi ^ étudié , approfondi toutes les expressions
ist les nuances les plus cachées y jusqu'au caractère
indigène des peuples dont il a tracé l'histoire.
Les images fortes ^ riantes>et sublimes ^ exercèrent
tour-à-tour son pinceau pour lui faire créer des
tableaux où l'on voit le cœur humain dans tous ses
^points de vue , et une belle imitation de ce que la
nature oflfre déplus noble et de plus intéressant dans
ses immenses variétés. Dans le style agreste ^ où
il rappelle les siècles poétiques , il n'eut en pein^
ture , ni modèle à suivre , ni rivaux à combattre j
uniquement attaché aux vérités de choix ^ elles
furent son guide , et ^ur lui une source intaris-
sable jusqu'au dernier moment de sa vie.
Sans faire l'énumération de ses ouvrages , on
peut citer quelques-uns de ses che^-d'^œuvre qui
Digitized by VjOOQ IC
{>r^nt«at la peinturé dans toufe sa splendeurs
tels sont : Pyrrhud enfant ^ éouâ trait à là pour^
4uitê <^ed ^oloéd€d ^ et dauçé à Mégare ; led
Bergerd y^rca^ie; la V^érité (iéliçrée par le Tempd,
B. Picart^ sculp. ; le Raçiddement de daïnt Paul ^
J. Pesne y sculp. ; le Tedtament d'Eudàmidad ;
la Mort de GermaïUcud , G. Château^ sculp.}
Ud Fhilidtind érappéd ie la Pedte , Et* Picart ^
^culp. j Maide tiré ded eaux du Nil par la fille
de Pharaon ^ Gil. Rousselet , sculp. ; le Fameux
Déluge^ et plusieurs autres grands paysages hé-
roïques gravés par Steph. Baudet , J. Audran ,
^os. Goupy et Pesne ^ tous tableaux les plus beaux
i^i soient sortis de la main des bomioes. Si on
cite encore de ce peintre célèbre led Sept Sacrer-
jnend (i) , c'est pour les regarder comme les plus
beaux monumens qu'on ait jamais élevés en Thonr
rieur de la religion révélée.
Toust^es chefs-d'œuvre , qui renferment ce que
la philosophie y l'histoire , la poésie , la morale ont
de force , de vertu et de charme , rappelaient dans
sa patrie la belle époque de la p^nture qui s'é-
coula depuis la guerre du Péloponnèse jusqu'à la
(i) Les Sept Sacramens y qui faisaient autrefois partie
de la collection d'Orléans , sont passés en Angleterre $
n^îs il nous reste les belles gravures de Jean Fesiie , qui
•««roM; un fourina|>préciables*
Digitized by VjOOQ IC
mort d* Alexandre ; ce qui faisait dire aux ama«-^
leurs de France, chaque fois qu^il envoyait à l'un
d'eux une nouyelie production : ce Ce grand homme
a enlevé la science de la peinture de la Grèce et
de ritalie pour l'apporter dans sa patrie. » Alors
on lui décerna le surnom de Peintre de la raUon
et ied ^iu yedprit / titre unique dans l'histoire
de l'art, et qu'on ne peut appliquer qu'à lui*
On dit , et j'ai répété avec beaucoup d'autres
dans son éloge , que le Poussin ne fit point d'élèves ;
mais, si l'on faisait attention aux secours que les
autistes français reçurent à Rome de ses conseils ,
on lui en ti'ouverait une foule. Lebrun , Stella ,
Duirenoy, Mignard, ont laissé des titres incontes-
tables de leur reconnaissance à cet égard. On ne
rlui contestera pas Gaspre Ducher , son beau-frère ,
q^ui a étiidié sous ses auspiceis le paysage dans le
goût héroïque , et le Tellier , son neveu , que je
donne conuné une. découverte , n'ayant jamais
été cité par aucun de nos historiens.
CARACtÂR^ niSTlNCTIF.'
Pensées élevées, érudition bien réglée, philo-
sophie y dessin pur , correct j formes et propor-
tions statuaires; expressions fortes, sages, aus-
tères , Gublimes j réunion des sensations au si^*
timent , science profonde de l'architecture^* ^
Digitized by VjOOQ IC
( ^9 )
la perspective } draperies trop chargées de plis j
coloris ëgal^ mais harmonieux ; symétrie ^ ordre ^
sagesse dans Fensemble et la disposition des
groupes; peu d'accessoires; mode anti(jue (i).
Jean le Tellibr , qui se trouve porté sur le
testament du Poussin y son neyeu et son légataire
universel 9 est le même qui vient d'être nommé
plus haut y et un habile artiiste nouvellement re-
connu par d'excellens tableaux trouvés dans
(i) Vente de M. de Boissét , no. 1 65 du catalogue : :
Une Fête en r honneur du dieu Pan , composition de
dix figures ; hauteur, trois pieds six pouces ; largeur ,
quatre pieds trois pouces. '49999 ^^*
Vente de M. de Gagny, no. ig4 du catalogue :
Jupiter allaité par la chèvre Amalthée^ hauteur ^ trois
pieds } Lirgeur , trois pieds huit pouces* 6,5oo liv*
Vente du prince de Conti , no. 589 du catalogue :
Les Sept Sacremens} hauteur , trois pieds six pouces ;
largeur, cinq pieds six pouces. 3ooo liv.
Ce sont des copies de ceux qui , de la galerie d'Or-
léans , ont passé en Angleterre , et que le Poussin a
&its pour M* de Chantelou.
Les tableaux et les dessins du Poussin s^élèTent ac-
tuellement à des prix considérables , et ils iront toujours
en augmentant. Les estampes qui composent son œuvre de-
Tiennent plus rares chaque jour. Il arrivera un temps où on
ne pourra point parvenir à les compléter 5 ce qui rendra son
œuvre | gravé par les anciens graveurs , d'une cherté
exorbitante*
Digitized by VjOOQ IC
( 3o )
quelques é^ses en Normandie y sa patrie ^ ies^
quels ornent actuellement le Mu$éum de Ro'uen.
J'ai vu de le Tellier , une Ai^orationdeJ Bergerd ^
figures grandes comme nature (i) , qui rappelle les
leçons d'un grand maître. On j voit de belles
imitations , des têtes d'une vérité étotmante > et
une bonne exécution. Le coloris tire unipeu sur
le rouge briqueté.
François Perrier naquit à Mâcon en Bour-
gogne, l'an iSpo, et mourut en i65o. Il montra
à Lyon les plus heureuses dispositions dans le
Cloître deJ Chartreux ^ qu'il peignit en entier ,
quoique fort jeune encore. Il passa en Italie, ei
prit des instructions de Lanfranc. L'espèce d'in-
curie que ce peintre apporta en naissant^ influa
$ur son existence , qui fut toujours pauvre et mal-
heureuse , et sur ses ouvrages qui se ressentent de
8a mauvaise éducation. Partout ils ofifrent un de^in
incorrect , des airs de tête communs , un mélange
d'idées grandes et triviales j enfin, ses composition^
annoncent le dérèglement d'un esprit sans fond
et sans conduite. /
(i) Chez M. le Moimler j peintre d'histoire , existant^
natif de Rouen , à qui cette -ville doit les soins d'uu
Muséum qu'il a eiuichi de morceaux précieux -, fruits
de ses recherches , de $0x1 goût , et même de ses talens.
Digitized by VjOOQ IC
(3t)
Ce qui vient d'être dit sur Perrier^ ne détroit
pas le mérite de quelques-^uns de ses ouvrages y
qui montrent ime force d'ame susceptible des
plus hautes conceptions. Je cite pour exemple
la Mort de Cicérorij galerie Giustiniani (i) , belle^
composition , où chaque acteur de cette scène tra-
gique est peint avec Fexpression convenable à son
TÔle, Cicéron j avec celle de l'indignation , pré-
sente tranquillement son cou au fer meurtrier de
rinfâme Popilius Lena j cette, action est la plus
belle du tableau.
Perrier a fait très-peu de tableaux- Après un
second voyage en Italie , il fut élu professeur à
l'Académie. Il a consacré la plus grande partie de
•a vie à la gravure ; et les pièces que nous avons de-
lui sontnombreuses. Diaprés ses compositions , il a
ff2LyédcdîvtRochguériddantleJpeétiféréjj nnefuite^
en Egypte , un ChrUty où la Vierge est évanouie
au pied de la croix ^ et ime Sainte Famille. A*
Rome y il a publié une suite de cent planches des
statues antiques. Cet ouvrage , quoique estimé ,
a été surpassé pour la pureté du dessin j la meil-
leure édition est celle qui porte le nom de la ville
de Rome. Il a aussi publié une duite de cinquante
planched représentant ied bad-relieft.
Quelques auteurs attribuent à Perrier Tinven-
^ (i) Voyez le n«. i32 du cafalogue. '
Digitized by CjOOQ IC
(3a)
tion de la gravure daîre-obscure ; mais le Parmesatt
l'ayant pratic[uée avant lui. Dans cette manière ^
Perrier a gravé le Tempe qui rogne le4 ailej èe
VAmour.
Guillaume Perrier y son neveu y se rendit
coupable d'un meurtre qui l'obligea à se réfugier
à Lyon y dans la maison des Minimes. Là y au
milieu des remords et de l'oisiveté , il entreprit
d'orner le couvent de plusieurs peintures assez
médiocres.
Jacques Stella , né à Lyon en iS^6y et mort à
Paris en 1657 , âgé de soixante et un an ^ se rendit
en Italie dans sa vingtième année j l'amitié que prit
le Poussin pour lui y et les conseils de ce savant
peintre, conduisirent Stella à suivre sa manière ,
dont il s'est peu écarté. ^Dans ses momens d'inspira-
tion y il composa et fit les dessins soignés d'une Kic
de la Pieiye , dignes de son célèbre guide.
De retour en France y Stella s'attira l'estime
et la protection du cardinal de Richelieu. Le roi
le fit chevalier de l'ordre de Saint - Michel. Il
semble que ces honneurs ne tournèrent point à
l'avantage de ses talensj car, dès l'instant qu'il
les reçut, il négligea la nature et fit tout de mé-
moire , de sorte que ses derniers ouvrages ne
peuvent passer que pour des esquisses. Ceux de
son meilleur temps sont d'un excellent goût ,
Digitized by VjOOQ IC
( 33 r
ttLoelleusement peints et gracieux , et ont surtout
cette grâce divine qui convient aux sujets reli-
gieux. Il est sorti de soti pinceau des vierges
admirables^ Dans le long séjour qu'il fit en Italie ^
on raconte que ^ sur de fausses accusations y il
fut mis en prison. Dans un moment de l'oubli de
ses disgrâces ^ il dessina sur le mur ^ avec du
cbarbon , une Vierge. Ce petit chef-d'œuvre lui
valut sa liberté ^ que le cardinal Barberin lui ^
accorda. Pendant long -•temps les prisonniers
allaient se prosterner aux pieds de cette imagé
pour faire leur prière ^ et y entretenaient une
lampe allumée.
Nous avons de Stella , la Vierge tenant V Enfant
Jé^ud , à qui daint Joseph présente une branche
èe cerùeJ} Gt Vallet, sculp. Vné Sainte Famille^
la Vierge tient V Enfant Jééué , monté dur le
mouton he saint Jean} B.eg. Rousselet, scùlp.""
ia Vierge allaitant V Enfant Jédud ^ Van Schup-*
pen, sculp. L^ Adcèndion ^ açec le portrait èe
Stella , pamu les apôtres ; J. Couvai , Sculp.
Deux Paysages dans le goût héroïque } Claudine
Stella y sculp. U Intérieur y une Maison rustique,
idem. Cérémonieuses hommages renbus au grande
hic de Toscane y par les villes , gravé par lui- '
xnéme en 1621.
( Stella est sur la liste de 16 fi ).
Digitized by VjOOQ IC
(34)
CARACTERE 1>I$TINCTIF*
£sprit aimable y enjoué ^ noble dans la dîspo-»
sitiôn 9 modéré dans Texpression y naïf dans les
attitudes 9 cru dans le coloris, firoid dans Texé-
cution.
Cette famille a produit quatre artistes , outre
celui-ci : François Stella , Antoine Boussotïnet
( Toy'ez la suite des peintres du dix*septième siècle ,
classe des peintres d'histoire ) ; Claudine! Bous-
sonnet Stella, et Antoinette Boussonnet, sa
«œur ( Toyez ces deux dernières dans le Diction-
naire des Graveurs ).
S II.
lie goût d^ la décoration dansiJes palais du sou*
ver^ et des princes , fit naître, à celte époque f
d'habiles peintres d^^chitectgre* Sans avoir exercé
une tr^-gran4e influence sur les arts y on ne peut-
refuser de justes élogea à ceux qui s'y .sont distin-
gués. Jean leMaibjb , surnommé le Gros le Maire,
fit le voyage de Kome deux fois j la première foi»
il y resta vingt ans , et s'y fit remarquer par plu-
sieurs ouvrages à fresque très-estimés. De retour
en France , il peignit , à Bagnolet , un Grani
morceau de perjpectiife , dont l'illuâion était par-
laite. Lç plus célèbre de ce genre était sur les
Digitized by VjOOQ IC
( 35 )
' murs de la maison du cardinal de BicIieUeu y à
Ruel. L'efifet en parut si étonnant (jue , pour en
faire l'éloge ^ on disait que les oiseaux^ abusés par
la séduction ^ se tuaient en se heurtant contre le
mur y croyant passer à travers des arcades. La
poésie a célébré ce morceau d'une manière moins
vulgaire , dans les vers suivans :
Que nous aimons quHl nous séduise !
£t q[ue nous sommes enchantés
Quand nos yeux j loin de nous y cherchent avec surpriso
Des objets près de nous par son art écartés !
Cette perspective a été détruite en 1763. Jean
le Maire fit un second voyage à Home^ pour re-
eonduire le Poussin*^ son ami y lorsqu'il abandonna ^
par suite de quelques disgrâces y les travaux de la
galerie des Tuileries. D y resta fort peu de temps.
A son retour à Paris ^ le roi lui donna un logement
jdans un des pavillons des Tuileries y où il pensa
être brûlé par un incendie qui gagna des offices
danslesappartemens. Gepeintre^ néàDammartin^
près de Paris , en 1597 ? ^ retira , après cet évé-
nement y à Gaillon , où il mourut âgé de soixante-
.deux ans.
Il parut dans ce même temps Jean Mosnieb.,
4e Blois ^ né en 1600 y dont le père et Païeul ont
' été peintres sur verre. Ses talens , sans auôune
^espèce d'influence ^ forent cultivés en Italie^ dan^
C 2
Digitized by VjOOQ IC
(36)
les Académies de Florence, sous la protection de
Marie deMédicis, dont il s'attira la bienTeillance-
en copiant, pour cette princesse, une Flerge^aprèj
André Solariù. Mosnier envoya depuis «i France
une magnifique copie ^aprèd Raphaël^ que la
reine fit placer aux Minimes de Blois. Les prin-
cipaux ouvrages de sa composition sont led Quatre
premierd ConcilcJ , anciennement exposés dans le
palais épiscopal de Chartres.
Jean Mosnier eut un coloris assez vigoureux ,
un style réfléchi qui aurait consolidé sa réputa-
tion , avec plus de sagesse dans la composition , et
un dessin moins maniéré. Il mourut à Blob en
i656,âgé de cinquante-six ans. Pierre Mosnier,
son fils, et dont on ne parle plus , mourut prûfea^^
seur à l'Académie royale de Peinturé.
S IIL
On voit des hommes qui gagnent à être extraor-
dinaires j et , comme dit la Bruyère , ils voguent ,
ils cinglent dans ujie mer où le$ autres échouent
et se brisent. En blessant toutes les règles , ils
tirent souvent de leur irrégularité et de leur folie ,
les fruits d'une sagesse consommée. Ce qui reste
d'eux sur la terre , c'est l'exemple de leur for-
tune , fatal à ceux qui veulent le suivre. Tel
&t Moïse k Yai^entik, né à Coulommiers ea
Digitized by VjOOQ IC
( 37 )
Brie, en 1600, mort à Rome en i632. Ayet
toutes les dispositions nécessaires pour devenir un
grand peintre d'histoire , Valentin quitta Técole
du Vouet pour aller se perfectionner à Rome ,
«ans pouvoir redresser son esprit enclin vers les
objets bas et ignobles. Ses relations avec les
Hommes du premier mérite , entre autres le Pous-
sin , ne purent même le détourner de ses incli-
nations naturelles. Michel- Ange de Caravage fut
le seul maître de son goût j il imita son style outré
pour les grandes ombres ; il étudia son coloris ^
et parvint à saisir la vérité jusqu'à Tillusion. Vaga-
l)ond dans ses mœurs ^ il observait les caractères
et l'expression dans les tabagies y les assemblées
de joueurs 9 et les cavernes de bohémiens et de
voleurs. Peu sensible au choix de ses modèles y il
en copiait également les beautés y les défauts. A
travers tant de bizarreries , on ne peut lui refuser
l'admiration. Valentin a laissé des chefs-d'œuvre
de galerie et de grandes leçons , dans l'art àes
teintes fugitives , fraîches , transparentes , au
passage très-rapproché des plus vives lumières aux
plus grandes ombres.
, On voit de lui , au musée Napoléon^ lùi Concert
composé de huit personnes faisant dé la musique;
et un autre Concert composé de six personnes qut
chantent et s'accompagnent de diver&instrumens}
le Martyre ie4 éaintt Frocesse et Martinien f /c
3
Digitized by VjOOQIC
. . ( 38 )
ienier de Cédar : ce dernier est gravé par Et.
Baudet; Judith tenant la tête yHolopheme. A la
galerie Giustiniani, le Lapement de J. pied j. Donat
Jardinier a gravé deux Soldats jouant aux cartedj
et W. Saillie^ cinq Soldats qui de disputent en
jouant aux déd^
CARACTÈRE DISTINGTIF.
Masses larges ^ grandes ombres j lumières
resserrées , jfraîches , vives j expressions fortes ^
triviales y dessin naturel ^ ton général brun ^ har-
monieux dans tout; demi^figures plus généra-*
lement.
Une ambition mieux réglée entraîna de Pécola
du Youet Jean-*Baptiste Mola y que Malou»a
lippelle Môla dH Francia y pour le distinguer de
François Mole ^ qu'il nomme Mola di Roma*
On ignore toutes les particularités de la vie
de ce peintre , qui vécut presque toujours en
Italie t il s^attacba à Técole de T Albane y et fit
des choses dignes de son maître ; quelquefois
même il le surpassa. On cite quatre grande paydO"
ged qtd étaient à Rome y dans le palais Salviati y
qu'on donne à TAlbane y quoiqu'ils soient dus ail
pinceau de Jesm^Baptiste Mole.
Basan , dans son catalogue àit^ graveurs , le
lait naître dans le Milanais ^n 1600, et mourir
Digitized by VjOOQ IC
(39)
à Bologne ^n 1670 : il cite une eau-forte Ae
Mole y représentant V Amour danâ un char </tèe
traînent d^ux autreJpctUj Amouré ^ d'aprèa TAl-
bâue. De Laferté place ce peintre dans l'école
française ; et Felibien dit c[ue ce même Jean-
Baptiste Mole y danâ l'école du Youet, était Ita-
lien y ainsyque Pierre François Mole ^ tous deux^
dans la suite y élèves de TAlbane.
Etienne du ]Peaac ^ né à Bordeaux en \56o y se
|)erfectionna en Italie sur les antiquités de Rome,
dont il publia^ dans une suite gravée, les principales.
De retour en France y il signala ses talens dans la
peinture et dans rarcKitecture y et mourut arcbi^
tecte du roi.
Du Perac a peint plusieurs tableaux dans la
salle des bains à Fontainebleau; il a encore gravé
quelques paysages d'après le Titien.
s IV.
Les différens genre» de la peinture ent été
bien moins divisés dans ce siècle que dans lea
deux derniers j la plupart des artistes français les
réunissaient tous, c*^est-à-dire qu^ils fi'y èxer-^
çaient selon les occasions. Aussi voit-ou à la
fondation de TAcadémie , des professeurs donner
aux expositions publiques des sujets d'histoire ,
des portraits , des batailles, et même defe fleurs et
4
Digitized by VjOOQ IC
(4o)
(des fruite. On ne trouve presque point de peintres
iàe meurinei Qu^nt au paysage , on voyageait trop
peu en France pour y acquérir des lumières , et
enrichir cette partie de Tart des belles connais-
sances de la nature. Le Poussin y dcmna le ton
héroïque :' plusieurs cherchèrent à Timiter } mais
.les efiforts que Ton fit pour l'atteindre, justifient
la comparaison qu'en a faite t'elihien avec les
tragédieâ^ d'Euripide, que l'on regardait dans
la Grèce comme les restes des festins d'Homère.
Les fleurs et les fruits ne furent pas plus heureu-
sement traités sous le pinceau des peintres français.
Cette belle décoration de la peinture avait besoin
d'être vivifiée par la science de la botanique ^
encore dans le berceau à cette époque.
Jean-Ninet de I'Estain, élève du Vouet,
travaillait encore à Paris en i636. Nous avons
de lui la Conperjian c^e daint Deiiid aréopagiétc ^
par daint Paul} Ab. Bosse , sculp.
JeanRABEL, né à Paris en i55o. H ne reste
de ses talens , que quelques gravures à l'eau-
forte , assez médiocres , représentant Ué iouje
Sibylled. Il mourut en i6o3.
Daniel Rabel , son fils , peintre médiocre , a
aussi ^avé à l'eau-forte plusieurs pièces de sa
composition , dont la plupart 'sont ded Pàydogeér.
' Louis Beaubrun, oncle de Henri et de Charlea,
qui ont fleuri dans le' siècle sùivdcnt. U a peint Id
Digitized by VjOOQ IC
( 41 )
portrait avec vérité et en concurrence avec Pierre
Porbus, peintre hollandais. On voyait de ces
-ll^ux artistes d'excellens tableaux à l'Hôtel-de-
Ville de Paris. *-
Etienne ns Launb ^ né à Orléans en iSiS^ et
suivant Bazan^en i536. Il vivait encore en 1570.
La collection du Musée Napoléon possède de ce
dessinateur ciru] éujeté tirée de la vie de Samdon ,
dessin de forme ronde ^ divisé par des ornemens
à la plume et au lavis. De Laune a gravé un
nombre assez considérable de pièces au burin ,
entr'autres, le Serpent ^airainy d'après le tableau
que Jean Cousin a peint pour les Cordeliers de
Sens; des copies en petit du Goliath ^ du Ma4--
à acre ded Innocend ^ de V^nlêçement ded Sabined^
et autres , d'après Marc- Antoine.
Jacques Callot ^ célèbre dessinateur et gra-
veur de ses propres ouvrages, né àNancien iSpS,
d'une famille noble , et mort dans la même ville
le 28 mars i635. Callot a fait très-jeune le voyage
d'Italie ; il a été disciple de Canta-Gallina à Flo-
rence j et à Rome , de Jules Parigi et de Philippe
Thomassin (1). Le Musée Napoléon possède de
(i) J^ai donné sa yle dans lenécrologue des Annales
de la Calcographie générale*
Digitized by VjOOQ IC
( 42 )
cet artiste)^ quatre JQeJdinJ à la plume, repré^
sentant ded hommed tirant hed armed»
Son œuvre gravé passe i5oo pièces. Fo^
rhistoîre de son temps , on a de lui le Siège
ie Brei^ay attaqué et pris Tan 1626 par Spînola^
qu'il fit pour rinfante Isabelle , et les Siéged de
la Rochelle et de Vile de HÀe , qu'il fit pour
Louis XIII, Les principales pièces de son œuvre
sont^ la Tentation de daint Antoine, led Sup^
pliced, led mufèred de la Guerre, la grande Foire
de Florence , la Carrière ou la rue NeuQe de
Nancijf etc. Callot a peint; mais ses tableaux
sont très-rares. Dans le catalogue de' M. de Ju->
lîenne, on trouve de lui les Géand foudroyéd par
Jupiter, tableaux sur cuivre , forme ovale ^ sepi
pouces neuflignes de haut sur treize pouces de large,
Louis DU Gernibr vivait dans le même temps»
Les époques de sa naissance et de sa mort sontinçer-
taînes. Du Gemier s*est rçndu célèbre dans la
miniature. Ses portraits , souvent réduits jusqu'à
la plus petite proportioui d'une bague^ conservaient
la plus parfaite ressemblance. Il peignait ordi-
nairement sur le véKn , et pointillait sans faire
usage du blanc. U a peint plusieurs fois le portrait
du roi , ceux des princes et des personnages lea
plus distingués de son temps. Le duc de Guise ,
nvant de partir pour Rome , lui commanda le&
figures d'un livre de prières , où il a représenta
Digitized by CjOOQ le
<43)
lés plus jolies femmes de là cotir sons Pem-
biéme des saintes. DuGemier, né protestant ^
Iftissa plusieurs enfans qui ont suivi la carrière
des arts. Il se trouva^ à la fondation de Tacadëmie f
être un des anciens; mais il fut obligé de se retirer
 la révocation de Tédit de Nantes (i).
Le Père Saillant ^ augustin ^ contemporain
de du Gernier^ peignait aussi la miniature sur
Télin, avec talent.
A. £. Gribelik y qui vivait en 1640 , selon
Pelibien , peignait le portrait en pastel. Nous
avons de lui la Prêtredde compatidJante , et la
Correction conjugale, gravés par Car. Porporati ^
«t L. Valperga.
Claude Dervet, né à Nancî en 1611 , mort
en 1642 y contemporain et ami de Callot. Il a
dessiné et gravé plusieurs pièces qui approchent
de, la manière de Callot. On trouve le portrait de
Dervet dans Toeuvre de ce dernier.
Ferdinand Elle y que l'on place quelquefois
parmi les peintres français y était de MalineS;. Il
(i) La peinture en miniature sur Vëlin a été long- temps
en vogue y ainsi que Pusage d^en enrichir les Heures ^
Bréviaires et^ autres livres de piété. Nous avons dans
ce goût des objçts qui n^ont point été surpassés , faits
avant la découverte de l'imprimerie ^ et même depuis.
Digitized by VjOOQ tC
J
(44)
florissait dans le portrait à Paris ^ vers 1600^
On connaît un portrait du Poussin jeune y en
profil y gravé d'après ce peintre. Il a laissé un
fils q^ui a aussi peint le portrait.
11 reste à voir plusieurs artistes que donne
Felibien , qu'il a pris dans l'école du Vouet , sans
faire attention que le sort de la plupart' n'étant
point fixé, il devait nécessairement en résulter
des erreurs qu'on ne peut détruire qu'à l'aide de
beaucoup de recherches pénibles , et souvent in-
fructueuses.
Felibien nous apprend que Simon Vouet a eu
deux frères , peintres j Aubin Vouet , et Claude.
Aubin a travaillé dans la chapelle de Saint- Ger-
main-en-Laye et dans le cloître des anciens Feuil-
lans y rue Smnt-Honoré ; il est mort âgé de qua-
rante-deux ans. n ne nous apprend rien sur
Claude. Ensuite viennent les nommés Charled
Jifejlin ^ dit le Lorrain j François DupuU d'Au-
vergne j JacqueJ VHomme , Rémi pf^ibert : c'est
Jlemi Vuïbert^ peintre , de qui nous avons la
GuéridonyunPoddéiéy de sa composition^ et dont
il a fait une eau-forte portant la date de lôSj^ j
une Descente he Croix y Vaprèd le Pouddin , et
diverses autres pièces d'après le Guide y le Domi-
niquin et autres ; Henri Sate y de Picardie j le
Frère Jodeph y feuillant ; Charled VOfflxi ; on
trouve Olivier Dofin , peintre et graveur ^ qui
Digitized by CjOOQ IC
( 45 )
^yaît dans le même temps ^ yraiseknblablemdnt
le même artiste y et de qui nous ayons plusieurs
eaux-fortes , d*après les Carrache et autres maîtres*
Suivant Basan, il est mort à Bologne en 1698.
Jacques Belly , de Chartres , et Belli suivant
Basan , lequel a grave plusieurs pièces d'aprè»
Annibal Carrache et autres. JLouié Beaurepère ^
André le Nodtre , Haride $ on trouve les Hens
ou -Hi?7i</cA^ peintres hollandais , et qui ont grave :'
le premier vivait en i638 j ou Heince ( Zacharie)
peintre et graveur , né «n ,161 1 ', lequel a gravé ,
avec Bignon , les portraits de plusieurs personnes
illustres que Vouet avait peints dans une galerie
du Palaîs-Royal , qui a été détruite en 1764.
Ce Heince peignait la miniature. Lomhart ;
c*est Pierre Lombart de Paris, graveur , mort en
1682 y de qui on a plusieurs pièces d'après Yan
Dyck , entre autres , Charied I.^^^ roi V Angleterre >
à cheval. Bednard , Vi^ot , Piccot , Nicolaé
Strabe , ValU, Juéte yEcfmont, d'après lequel
N. Pitau a gravé le Portrait be Daillon du Lude.
Bellange : c'est Jacques Bellange, que Basan dit
mauvais peintre , et encore plus mauvais graveur
du dix-septième siècle. Boullanger ; serait-ce Jean
Boulanger y graveur , né à Amiens en 1607 y de
qui on a des pièces estimées y de sa composition ,
dVprèsfllaphaël et plusieurs gr^ds peintres fran-
çais, de son temps ? Felibîeh npu& écorne aus4
Digitized by VjOOQ IC
(46)
deux autres artistes de ce même temps ; saToîr %
Horace le Bhnc , qui vivait à Lyon ; il a p^t
pour le duc d'Angoulême ^ la galerie de Gros*
$ois f àv quatre lieues de Paris ; Jacques Blan^,
çhard a peint son portrait^ et Horace a peint
celui de Blancliard} et Simon GuUlain ^ qu'il
dit peintre de portraits au pastel. Ce (ruillain est
devenu sculpteur : il était né à Tours verç i654 •
on a de lui quelques pièces gravée à rea\i-forte«,
YouBT y qui était à la tête de toutes les manu<^
lectures de tapisseries p dont on faisait un très-»
grand conunerce à cette époque^ a donné lieu i,
la réputation de plusieurs artistes^ dont Felibien
a recueilli les noms. L'école du peintre Youet ^
devenue célèbre ^ fournissait les trois quarts d^.
ceux qui y étaient employés à tracer les cartons ,
tant à huile qu'à détrempe. Le goût des tapisse**
ries s'est perdu ; mais la manufacture des Gobe-^
lins y toujours entretenue aux frais du gouverne-
ment^ a produit des choses si étonnantes pour le
goût et le luxe y que tout ce qui a été £sibriqué en
France antérieurement à ce grand établissement p
est sans valeur pour le cpnunerce ^ sans mérite
pour l'art I et ne peut intéresser que l'histoire^ qui
Digitized by VjOOQ IC
(47)
famasse toutes les combinaisons de Tespri^ hn^
main (i)*
Les artistes bien antérieurs à ces derniers ^
dont les noms sont restés à la postérité, avec peu
ou même point de preuve de i leur savoir , sont
les Dorîjny, famille qui a fourni des artistes dans
le siècle suivant Jt7i?aji Lerambert, Charles Char--
moyy Loidj-Françùij'Jean^GuillauTne Rondelet/
Germain JMunier , Guillaume Hoey , EuJtache
JDuboLf y Antoine Santode , Michel Rochetet,
Jean Sandon, Girard Michel y Corneilyàelijon}
eu Moutier le père , et BuneL
Quelques monumens rappellent la mémoire de
Jean-Marie de Brece. En i5oo il a peint Tliistoire
^Élie et à^Élidée chez les Carmes de la ville de
Brece ; en i5o2 ^ il a gravé la Yierge assise sur des
(i) La manufacture des Gobelins a pris son nom d^uit
teinturier originaire de Reims ', dont les ateUers étaient
établis dans le lieu pu elle est aujourd'hui. Colbeitf
qui en était Yoisin , en fit Tfu^quisîtion pour le Gouver*»
nement , et en nomma Lebrun directeur ^ en 1 66^. Les
plus belles pièces de tapisseries , a'vant les succès de cette
manufacture , ont été exécutées en Flandre , sur les car*
tons de Raphaël , qui depuis ont passé à Londres. Ce^
pièces ont ^té rapportées de Rome à la suite de nos con-*
quêtes ; et elles ont été esicposées dans la cour du Louvre
an Pan 8«
Digitized by VjOOQ IC
(48)
nues ; au bas ^ saint Jérôme et trois saints de Tordra
des Carmes ; il a gravé aussi d'autres pièces , par
lesquelles on voit qu'il vivait encore en i534«
On ne doit pas oublier un certain Dughesne ^
premier peintre de la reine-mère, artiste mé-
diocre en tout , lequel a conduit les travaux de
la fameuse galerie du Luxembourg avec assez de
jugement pour employer des artistes distingués ,
mais malheureux, qu'il accablait d'humiliations
pour les écarter loin de lui et de la cour, quand
U n'en avait plus besoin. Le Poussin et Philippe
de Champagne ont été traités par lui comme
des journaliers. L'abbé de Saint - Ambroise ^
attaché au service de la reine , qui connaissait
l'incapacité et les intrigues de Duchesne , profita
delà mort de ce. peintre, arrivée vers 1627,
pour appeler Philippe de Champagne à rem-
plir sa place, lequel en prit possession le 10 jan-^
vier 1628 •
La profession de peintre n'était point alors sé-
parée de celle de vitrier; et le goût de la pein^
ture sur vitraux a fourni d'excellens artistes, dont
les ouvrages sont dignes d'admiration, précieux
pour le costume du temps et l'état de l'art aux
époques où ils ont été faits.
Ceux qui méritent une distinction particulière ,
sont : Jean Coudin , déjà cité ;
Bernard Paliss Y, dont on admirait autrefois
Digitized by VjOOQ IC
(49)
les ouvrages sur les vitraux du cMteau. d'Ecbùen j
Robert Pinaigrier y lequel ne fut pas moins
habile. On peut voir au Musée des Monumens
français les précieux restes du talent de ces hommes
célèbres.
Après eux on trouve Bourdon^ le père de
Sébastien Bourdon y et lej Mo^niery famille qui
a fourni un bon artiste dans ce siècle y ainsi que
BoUoryy oncle de Blanchard.
D
Digitized by VjOOQ IC
'(.So})
4!kI i* MU m iMf i <<<A 'i i i * ji iim i
AMATEURS
; DU SEIZIÈME SIÈCLE.
ïiouis XIÎI.
Le marquis J'Hauterive.
DUFRESNB AnNEQUIN.
MoREAU , valet de chambre du roi.
Le cardinal de Richelieu.
La Reine-Mere.
Gaston ^'Orléans.
Fromont db Veines.
Gamard des Chasses.
RiCHAUMONT.
B L o N D E L , maître des mattëmatiques du
dauphin.
Chantelou, maître d'hôtel du roi.
Le cheyalier de Lorraine.
Le maréchal de Créquy.
La duchesse d'Aiguillon.
De LA Ravoir.
Digitized by CjOOQ IC
(5i)
De riSLE-SoURDiiRE.
Bblliâye^ président.
DaEUx.
Le marquis db SbigKslay.
De LA YRiLLiàRE y Secrétaire d'état.
Passart^ maître des comptes.
Jacques Stella^ qui formait une belle col-
lection de tableaux et autres objets de cu-
riosité.
De Noyers y ministre secrétaire d'état.
De Bois-Frakc.
LUMAGUE.
ScARRON. f
Raynon.
PoiNTEi*, grand amateur des tableaux du
Poussin.
Duplessis-Kambouillet •
Mercier y trésorier à Lyon.
Cerisiers^ pour lequel le Poussin a fait son
portrait.
Madame de Montmort.
Lebrun y qui formait une collection de tableaux
de toutes les écoles.
Da
Digitized by CjOOQ iC
(5^)
Maatik de Charmois^ sieur de Lai7EÉ> con-
seUler du roi en ses conseils*
Le duc DE LiANCOURT.
De LA Noue.
lyEayAt.
Digitized by VjOOQ IC
DIX-SEPTIEME SIECLE.
Digitized by VjOOQ IC
Digitized by VjOOQ IC
FONDATION
DE UACADÉMIE ROYALE
DE PEINTCniE ET DE SCULPTURE.
XJ A peinture ^ ainsi que les arts libéraux , des-
tinés à concourir à la glaire nationale , a été jus-
qu'au dix-septième siècle assimilée aux corps et
métiers. Quelques artistes , sans cesse inquiété*
dans l'exercice de leur profession , par la com-
munauté des entrepreneurs de peintures pour le
tàtiment, formèrent ujie société qui fut autorisée
par le roi. Errante et incertaine , elle eut long-
temps le sort des nouveaux établissemens : elle
s'assembla d'abord chez Gharmois ^ ancien secré-
taire du maréchal de Sôhomberg, conseiller du
roi en ses conseils , lequel fit usage de son crédit
pour tenter auprès du monarque la liberté des
arts et des artistes (i).
En suivant les cascades de cette société , on la
voit tenir ses séances dans une maison située prè&
de Saint-Eustache ; de là passer à ThÀtel de
\ i \ I I li n II « iwi ■■ I I I .1 I I >
(i) Voyez le catalogue des amateurs qui ont exercé^
les arts dans les troià siècles. ^ à la £n du volume..
. 4
Digitized by VjOOQ IC
(56)
CHsson y me des Deux-Boules } ensuite rue de»
Déchàrgeuts j puis aux galeries du Louvre , dans
le logement de Sarrazin , sculpteur; se transporter
au Palais-Royal , sous les auspices de M. de Ra-
tabon , surintendant des bàlîmens ; y demeurer
environ trente ans ; et enfin venir s'asseoir dans
le palais des rois. Elle en est sortie démembrée ;
mais elle a été ensuite rétablie sur de nouvelles
bases ^ et partagée en deux classes , l*une ensei-
gnante ^ sous le titre 6.* École spéciale de Peinture
et de Sculpture^ et Tautre formant la classe dés
beaux arts à l'Institut (i),
(i) L'Ecole spéciale de Peinture et de Sculpture est
actuellement ( au ci-devant Palais-Mazarin ) Palais des
Beaux- Arts. On y enseigne la peinture , la sculpture et
l'architecture : il y a des professeurs pour chacun de ce«
trois arts. LMtablissement est aux frais du gouyeme-
ment ^ tous les jours on y pose le modèle vivant.
La classe des beaux arts , à Pins ti tut national , est
divisée en cinq sectiona^ savoir : peinture , seulptufe ^
architecture , gravure et musique. Le secrétaire de cet^e
classe n'est point artiste. La section de peinture est com-
posée de six peintres } un antiquaire ^ et du directeur du
Musée impériaL
Cette classe donne les >su]ets de concours pour les grands
prix : elle dirige et juge ces concours ^ et décerne les
pri± dans sa séance publique annuelle. Ceux qui les
obtiennent sont envoyés , aux frais de l'état } à PÉcoIq
fran^^e des Beau% Arts à ]B.Qme«
Digitized by VjOOQ iC
(57)
lié titre d'Académie , que sollicita cette société
dans son origine ^ ne lui fut accordé que le 2.0
JÉUivier 1648; et,!' Académie ne fut établie, > par
lettres patentes de Louis XIV , qu'en i655. Ces
lettres patentes < furent enregistrées au parle-
ment (1).
(i) La création d^une Académie sous la protection du
monarque j suggéra à la communauté des maîtres peintres
de Paris la formation j dans son sein ^ d^une compagnie
d^émulation , sous le titre ^Académie de Saint- Luc ,
son patron. Eustache Lesueur , Lepautre , fameux dessi-
nateur^ et plusieurs habiles gens , ont été de la fonda-
tion. Lesueur y. est resté Edèle. L^ Académie de Saint-
Luc tenait, se» séauces rue, Sain t-Denis-de-la^Chartre,
dans la Cité. La forme de réception pour les académi-
ciens était la même <}ue celle de i\4cadémie royale : le
tribut d^iection était un morceau de peinture ou de
sculpture. Elle ayait douze professeurs dans les deux arts ,
un professeur d^anatomie ^ et un professeur de perspec-
tive. Tous lés jours elle posait le modèle vivant , et
distribuait armuelLement , des médailles à la 8ui|:e d!un
concours. Le protecteur de cette compagnie était un sei-
gneur. A des distances très- éloignées ^ elle a donné des
expositions publiques : la dernière a eu lieu en 1772
ou 1773 f à Pancien hôtel de Jabach ^ rue Saint-Merri.
Pierre , premier peintre du roi , ennemi de toute espèce
de concurrence y profita de Inexécution des plans et ré-
formes du célèbre économiste Turgot ^ contrôleur-général
des finances } pour anéantir PAcadémie de Saint^Luc ;
Digitized by VjOOQ IC
(58)
Charmois dressa les premiers statuts de FAca-
dëmie ; toutes les lettres de proyisious s'expédièrent
long- temps en son nom j et la compagnie sem-
blait le reconnaître pour son chef* Le cardinal
Mazarin devint bientôt jaloux de ce titre y sous
le nom de protecteur. Le chancelier Seguier ^ cpû
Favait alors, se démit de cette dignité pour faire
sa cour au ministre , et se contenta de celui de
vice-protecteur.
Les réglemens et statuts furent arrêtés par
douze anciens , parmi lesquels étaient les plus
grands hommes que Ton verra figurer dans ce
siècld. Ce nombre composait l'Académie , après la
personne du protecteur et du vice-protecteur.
Les dififérens changemens apportés dans le»
statuts pour améliorer renseignement et accroître
l'émulation , donnèrent un directeur , un chan-
celier , quatre recteurs , douze professeurs , des
adjoints à recteurs et à professeurs y des conseillers ^
un secrétaire , deux nouveaux professeurs , l'un
pour l'anatomie , l'autre pour la géométrie et la
perspective , deux huissiers , et des académiciens
non gradués (i).
et il ne resta de son établissement , que la communauté
des maîtres et entrepreneurs de peintures y qui fut éga-
lement anéantie en 1776.
(1) Une des meilleures institutions de là fondation de
Digitized by VjOOQ IC
c % >
^ I^alibeiié d'ésierœrlapemtttre et de Fenteigner
sans droit de maîtriiey se réduisait àm corps acadé-
mique j et ce droit exclusif dura jusqu'au règne de
Louis XYI^ qui rendit enfin aux arts une liberté
sans réserve I dont ils n'auraient jamais dû être
privés^ de Paveu m^ne du prince. Mais Louis XVI
leur accorda en outre une bienveillance spé-
ciale , propre à les diriger vers leur but et leur
perfection. H se déclara protecteur de l'Académie
royale de Peinture , et porta à 10,000 livres la
pension de 4ooo > àoM elle avait été dotée par
Louis XIV, en i663y à l'msinuationde Colbert (1).
A la suite de la déclaratiofL du roi en faveur de
l'Acadéniie , donnée à Versailles le i5 mars , en-.
TAcadémie ^ qui s'est perdue avec le temps et l'indiÉK-
tencû apportée dans Pëducation des artistes , était les con-
fiérences oà P011 discuttdt les points constitutifs de Part
an milien d'âne téuÉdon nctttbrsuie de savans anti-
qufiiresi d'artistes Isttrés ^ et de personnes du premier
rang y amis des beaux arts> Par les fragmens qui nous
restent de ces conférences , interrompues après la mort^
de Lebrun , et la direction qu'elles donnaient aux idées ,
on conçoit qu^elles durent être nécessaires pour main-
tenir les moeurs de Part y toujours en opposition avec les
mœurs nationales.
(1) Les boutiques levées sur les quarts de ronds du
Pont-Neuf ont été constnûtes aux frais du gouvernement ,
pour en donner le revenu à l'Académie.
Digitized by VjOOQ IC
( ^o )
registrée au parlenlèiitle 2 septembre îJJ'J^ sont
des statuts et rëglemens qui font connsdtre Torga-
nisatîon ^ le régime y la discipline de cette com^
pagnie.
Par le premier ^ le directeur des bâtimens ,
confirmé dans ses prérogatives et dans ses fonc-
tions de ministre en cette partie y était le seul
intermédiaire entre le roi et l'Académie. ,
Par le second, le nombre des sujets était illi-
mité, pouvant s'augmenter et se restreindre sui-
vant le vœu des électeurs ( clause judicieuse , et
qui devrait avoir lieu dans toutes les compagnies
où le génie et les preuves de talens dcwent donner
entrée) ; mais l'administration ne v£aiait point ^
elle devait être constamment représentée par un.
même nombre d'ofiSiciers et de gradués, au nombre
de cinquante-quatre } savoir : un directeur , im
chancelier , quatre recteurs ,^ deux adjoints à rec-
teurs, seize honoraires, dont huit amateurs et
huit associés libres, douze professeurs de peinture
et de sculpture , six adjoints à professeur, un pro-*
fesseur de géométrie pour donner des leçons de
perspective et d'architecture , un professeur d^a-
natomie , huit conseiUers et un secrétaire hîstoria--
graphe exerçant les arts.
Les fonctions de ces officiers , développées dansL
les articles suivans , se déterminent la plupart paF
leur titre } telles sont celles de directeur : il: chan^
Digitized by VjOOQ IC
geaît tcJiis les troî» ans > et ne "pouvait être con-
tinue qu'une fois ^ excepté le premier peintre du
ïoi qui pouvait l'être à perpétuité. Le chancelier
Avait la garde des sceaux de T Académiie , pour en
sceller lès actes , mettre le vua sur les expéditions j
et sa placé était à vie. Le sceau portait d'un côté
l'efifigié du roi, et dé l'autre, les nouvelles armes que
le monarque accordait à l'Académie ; savoir : Mî-
nerife ; et pour exergue, Libertad Artibud redtituta»
Les recteurs étaient perpétuels j ils devaient être
choisis entre -les professeurs , et pouvaient seuls
4être élevés à la chancellerie ; ils présidaient par
quartier en Pabsence du directeur, et, en cas de
décès , ils étaient, remplacés par les adjoints à
rfecteurs. ^
' C^'est dans un comité du directeur et des rec-
teurs, que se jugeaient tous les différends qui sur-
"venaient touchant la connaissance des arts de
peinture et de sculpture : ils étaient seuls arbitres
des ouvrages, ainsi que des contestations élevées
«ntre les membres de l'Académie.
Les honoraires éteient partagés ep deux classes
•d'amateurs , d'associés libres. On ne pouvaitmontet»
à la première qu'après avoir passé par la seconde ,
qui avait lieu sans nouvelle élection , de plein
droit et par rang d'ancienneté (i).
(i) Voyez à la fin du volume, la liste des amateurs
associés à Pëpoque de la dissolution de PAcadémie.
Digitized by VjOOQ IC
Tous ces membres étaient ou des'protecteurf
pris entre les grands seigneurs , les gens en placé ^
les gens riches y ou des particuliers qui y sans
exercer les arts, en ayaient la tkéorie^le goût^ sê^
montraient zëlës pour leurs progrès , réunissant
encore en matière d'afïaire une intelligence sus*
ceptiUe d'une surveillance utile pour le maintien
et la conservation des droits et des intérêts de la
compare.
On appelait agréé le preioaier grade auquel on
passait pour être académicien. On ne pouvait
obtenir l'un et l'autre que sur des ouvrages pré-
agités y et réunissant au moins les deux tiers des
ancrages de l'administration y c'est*à^dire y des
officiers détaillés ci-dessus y ayant seuls voix déli~
bérative. Un académicien ^ excepté la capadté de
passer par élection aux dignités de l'admiiiistra-
tion , n'avait d'autre distinction de Tàgréé, que
Vadmission aux assemblées y et autres avantages
intérieurs ; mais celui-ci^ dans la crainte que, sati^
fait de ce premier honneur , il ne tombât dans un
jelâchement, dont on a eude fréquens exemples ,
était tenu y dans les trois ans de son admission y de
se présenter pour être académici^i y sous peine
de perdre son titre d*agpéé (i).
(i) Il y avait une exceplioii pour les agréés sculpteurs
et graveurs , en ce que les ouvrages àwiwié$ pour leur
Digitized by VjOOQ IC
(a)
' On dîfduguait cbns Tordre de réception , les
, ^euLtres d'histoire d'avec ceux qui s'occupaient du
portrait ^ du paysage y des batailles , des aniociaux y
des; fleurs ) des fruits ou de la miniature.
Dès ij65f Louis XIY avait fondé à Kome une
^cole pour les peintres français ^ dont Errard (îit
le premier directeur, j ce q\d commença à donner
\me haute idée de TAcadémie de Paris , et fit
désirer à celle de Rome de former une agrégadon
mutuelle des deux oompagmes» La proposition
ayaijit été acceptée (i) f l'Académie romaine choisit
Lebrun pour son prince ^ honneur qu'elle n'avait
point encore accordé aux étrangers. .
. Sous liouis XIV y ilfut établi à Paris un con*i
cours de prix entre les élèves j et ceux qui rem-
portaient le premier prix , étaient envoyés à Rome
aux frais du rpi. Cette institution y protégée d'une
manière plus spéciale sous Louis XY y con^uée
sous Louis XYI y a été conservée dans l'organisa-
tion de rinstituti
La première exposition publique des artistes^
réunis en corps académique, eut lieu en i6y^y
réception sont ordinairement dispendieux et de longue
exécution ; et PAcadémie pourait y à leur égard , proroger
le terme fixé.
(i) Les lettres de réunion en furent expédiées au con-,
8eil| et yérifiées au parlement en 1676,
Digitized by VjOOQ IC
( «4 )
et non pas en 1737 , comme le dît Panteur ie
la Correspottdance de Mylord All'ey et Mylord
All'ear(i) j qui attribue cette institution à M. Orrjr,
ministre des finances et directeur général des
bàtimens:(2).
- La pièce qui constate cette première exposition ^
est aussi rare que curieuse. On la trouvera ci-
après fidèlement copiée.
; Lasecondeexposition^ etla première auLouyre^
eut lieu en 1699 , sous les auspices de Mansard ;
et toutes celles qui se sont succédé ^ laissent
entrevoir des intervalles plus ou moins longs jus-
qu'en 1737, où elles furent réglées par M. Orry,
à une époque fixe chaque année. Elles commen-
çaient le 2.5 août , et duraient un mois. La diffi-
culté dé fournir suffisamment^ durant ce court
intervalle y des ouvrages nouveaux, a engagé le
ministre à en reculer les époques; et elles n'eurent
plus lieu que tous les deux ans, depuis 1753 jus-
qu'à présent , si l'on en excepte les années de
(1) lyoÎL j^ai extrait le paragraphe sur, la fondation de
TAcadémie , en grande partie copié sur la déclaration
xnéme^du roi.
(2) Oïl trouve effectivement dans les Œuvres de Grès*
set, une lettre à. M. Orry sur l'exposition au Louvre $
mais c'est à l'occasion de ce que ce ministre régénéra
cet usage dans un local , et avec une pompe qui n'avait
pas encore eu lieu jusqu'à lui.
Digitized by VjOOQ IC
(65)
troubles y où Ton voulut faire revivre rex]|^o$itioii
amiueUe ; mais on en fut bientôt dégoûté par les
jtiémes raisons qid les ont fixées à des éjpdques
plus reculées (i).
« (i) ' Le salon , > ayant le superbe escalier où Ton y
parvient, et Pouverture du comble, était très-incommode
pour le public y et m'ai éclairé. Le peu de soin qu^on y
prenait , a fait dire au marquis de Yille^e , dans une cri-
tique en vers :
Il est au Louvre un galetas
Où j dans un calme solitaire ,
Les chauYC'^souris et les rats
Viennent tenir leur cour pîéntëte : *-
C'est là qu'Apollon y sur leurs pas f »
Des beaux arts ouvrant la barrière^
Tous les deux ans tient ses états,
£t vient placer son sanctuaire.
' Les plaintes des artistes molestés par les critiques
que Pon débitait à la porte du salon y n'ont jamais été
écoutées : Pusage s'en est toujours conservé ; depuis Pori«.
gine des expositions jusqu'à présent.
Les plus fameuses o^t été : i^. celle du salon de 1769 1
intitulée : la Réponse de M. Jérôme^ Tapeur de tabac y
d M, Raphaël y peintre de P Académie de Saint- f^uc p
entrepreneur-général des enseignes de la ville , fau-
bourgs et banlieue de Paris ^ par Cochin fils.
7.^, Observations sur le Salon de Peinture de 1765,
par Diderot ^ en société avec Cochin. Le sel de la gaîté
E
Dlgitized by VjOOQ IC
(66).
cAustique^ duphi^psophe y avec .la sciience de Vartiste p
^ui haïssc^it ses confrères , produisirent cette fameuse cri-»;
ti<jue j scandaleuse par les médisances et les offenses
personnelles dont elle est remplie.
3^. Lettres sur les Salons de 1767 ei 1771 9 attri-
buées à Bacliaumont*
4^. Observations sur les Ouvrages exposée au Salon
du Louvre , ou Lettre â M» le comte de *^* 5 par
Colson I 1775.
5o. Dialogue sur la Peinture , dP occasion du Salon
de ijj'ô.
60. Observations sur les Ouvrages de Messieurs de
P Académie de Peinture et de Sculpture , exposés au
Salon du Louvre en P année ijSZ ^ et sur quelques
écrits qui ont rapport à la Peinture p, d M. le prési^
dent de B^**.
70. Réflexions sur quelques causes de Pétat présent
de la Peinture en France , avec un Examen des prin^^
cipaux Ouvrages exposés au Louvre le mois d^août 1 746.
80. Lettres de M» Raphaël le jeune p sur le Salon
de 1771 ) par Daude de Jossan*
ço. Lettres sur la Peinture , d un amateur»
loo. Caractères des Peintres français actuellement
vivans.
1 10. Lettre d un partisan du bon goût , et plusieurs
Écrits sur divers Salons^ par le baron de Saint-Julien ^
auteur d'un Poëme sur la Peinture*
Il y a eu diverses expositions publiques d'ouvrages
d^artistes vivans , outre celles de l'Académie royale et
de l'Académie de Saint*Luc/
Digitized by VjOOQ IC
(«7)
Une des plus anciennes est celle âe la Jeunesse ^ qui
avait lieu tous les ans à la place Dauphine , dans Pangle
du nord , le jour de la petite Fête dé Dieu , depuis six
heures du matin jusqu^à midi. Les tableaux et dessins
s^attachaient sur les tentures de tapisseries exigées par
la police ^ sur le passage des processions du Saint^cre-
nent. beaucoup de grands talens y ont débulé* Xa ré-
volution ayant fait disparaître ce vieil usage, on essaya,
de le &ire revivre dans un local plus commode. : une
exposition eut lieu hôtel deCléry, rue du Gros-Chenét ;.
et depuis Pexposition générale de tous les artistes vi-
Tans y sans distinction , au salon du Louvre , il n^y en
a point eu de particulière paur les débutans*
Ë 1
Digitized by V^OOQ IC
C 6Ô )
JLisT£ hej Tableaux et Pièces de Sculpture
expoéej dànj la court du Palaid-Royal ^ par
i ]\îe<iéieurd led Peintres et Sculpteurs ie V Aca-
démie Royale.
x^UATRS tableaux faits par Monsieur le Brun ^ chan-
ceUer et recteur de TAcadétnie :
t Le premier représentant la Défaite de Porus 'par>
Alexasdre.
' Le second , le Passage du Granique.
^ Le troisième , la Bataille d'Arbelle.
Et le quatrième , le Triomphe d'Alexandre.
Vn tableau fait par M, Champagne (i) , recteur de l'Aca-
démie 9 représentant Jésus- Christ avec les deux pèlerins
d'£maûs.
Encore tu autre du mesme ^ où sont les deux portraits
de MM. Anguier et de MUe. Anguier.
Trois tableaux de M^ Loir, recteur de l'Académie.
Le premier représente Bérénice , qui arrache vn papier
des mains de Ptolomée , dans lequel estoient les noms
des personnes condamnées à mort^ parce que le roy le
lisoit en jouant , jugeant que quand il y va de la vie
des hommes , il faut plus d'attention.
Le second , PithopoUs, femme de Pithes, roy, faisant
servir sur table toutes' sortes de viandes représentées en
or massif, pour guérir Pavarice de ce prince qui vou-
loit que ses sujets ne travaillassent qu'aux mines d'or.
Le U'oisieme , Policrite qui envoyé vn pain à ses frères ^
dans lequel estait vn.avis important.
— '■ ' Il . .i. I .1 i j ■ M il I !■■ ,m*m *^
(i) Philippe de Chatnpagne.
Digitized by V^OOQ IC
( «9 )
- De M; GirardoR (O » recteur de P Académie , vn buste
de marbre représentant Monsieur le Président.
De M. Bernard professeur , tu petit Jésus de mîhîa*
hure ovale , et ,vn, petit paysage en quarré.
De M. Beaubrun, trésorier, deux portraits : l'un re-
présentant M. Bottar , auditeur des compte^ , dans- vn
ovale; et l'autre, M. Renaudat, médecin.
De M. de Sève , conseiller de l'Académie , yn tableau
représentant vn Moyse qui donne à boire au troupeau
des filles de Jethro.
De M. Juste le père , deux tableaux : dans l'Vn des
deux sont les portraits de Monsieur et de Madame de
Perseval ; dans l'autre , de Monsieur Perseval le fils.
De M. Boulogne professeur, deux tableaux; l'un re-
présentant Dédale et Icare \ et l'autre Samson à qui
, Dalila coupe les cheveux pour le livrer aux Philistins.
De M. Buister conseiller , vne figure de marbre re-
présentant Ganimède.
De M. Testelin secrétaire , deux portraits 5 l'vn du
Roy et l'avtre de la Reine 5 et vn autre tableau du Tempa
qui arrache les ailes à l'Amour.
De M. Paillet professeur, trois tableaux deux des-
quels sont jaune , verd , clairs-obscurs , ou camayeux
( c'est conime l'on nomme cette sorte d'ouvrage ) : l'vn
représente Clélie qui se sauvant de chez le roy Por-j
senna où elle estoit en ostage, passe le Tibre accom-
pagnée de neuf compagnes : et le petit ovale coloré la,
mesme chose.
(i) Célèbre sculpteur du siècle de Louis XIV, mort en ijiS*.
3
Digitized by VjOOQ IC
(70)
LVutre càmayeux ou clur-obscur représente Hispsi-
cratëe concubine du roy Mitridates y qui le suit à Ift
g^erre.
De M. Mauperche conseiller j vn paysage dans lequel
est vne Vierge accompagnée d'Anges.
De M. Renaudin conseiller y trois portraits \ Vyn de
Democrite , çt Paître d^Heraclite^ et vne petite Vierg©
en bas -relief bronzé.
. De M. Ferdinand conseiller trois portraits $ Pvn de
Monsieur Hugot \ Taytre en ovale de Monsieur le cke*
valier d'Harcourt ; et vn autre ovale de Monsieur Mouchi.
De M. Champagne (i) professeur, deux tableaux ; Tvn
représentant Alexandre, auquel P Ambassadeur d'ÉthiopM
'vient faire des soumissions ; et Pautre est Ptolomée qui
fait voir sa bibliothèque aux philosophes avec lesquels
il confère.
De M. Blanchard professeur , quatre tableaux ; le pre-
mier représentant la Nativité de Nostre - Seigneur. Le
second Vespasien qui fait bastir le G>lisée. Le troisième
Coriolan retenu par sa mère et par ses sœurs pour Pem-
pescher d^alier à Parmée ^ et le quatrième est vn portrait
de femme , en ovale.
De M. Lefevre (2) conseiller y dix portraits ^ le pre-
mier vn Saint - Pierre dans la grande salle ; le second
de Monsieur de Segnelay fils de Monsieur Colbert ; le
troisième de M. le comte du Lude grand-maistre de Par-
tillerie ; le quatre de Madame la duchesse d'Aumont \
(i) Jean-Baptiste Champagne , neveu de Philippe.
(2) C'est Lefebure ( Claude ^ peintre de poitraitay que Pon trou-
vera dans I0 cours du dix-huitième siècle.
Digitized by VjOOQ IC
( 7» )
le cinq de M. le pirésident de Torîgny ; le silc 6 A e$t re-
présenté Monsieur de la Grange , religîeuit de S. Victor ;
le sept vn petit ovale ou est le portrait du sieur Pois-
son comédien ; le huit le portrait de M. Lecamus $
le neuf 9 le portrait du sieur la Fleur comédien ^ ^t le
dixième Mademoiselle Raimond.
De M. le Hongre , professeur , la figure du Roy sur lo
cheval de bronze.
De M. Desjàrdins professeur , deux bas-reliefs; Pun
r^résentant Apollon qui poursuit Daphnée et Fautra
représentant une Justice.
De M. Frîquet professeur pour Panatomie y vn ta-
bleau représentant Moïse apporté par deux Hommes à
la fille de Pharaon.
De M. Rousselet (i) conseiller , quatre taillea-douces;
Tune représentant vn Hercule qui tue PHidre; la se-
conde y le mesme Hercule combatant Achelpûs y la troi-
sième Penlevement de Déjanire par le centaure Nesse ;
et la quatrième j Hercule se jettant dans le bûcher qu^il
avoit allumé sur le mont Oeta. Ces quatre estampes
'gravées sur les tables^ux du Guide qui sont dans le cabi-
net du Roy. Davantage, une autre taille-douce d^vn Christ
descendu de la croix , et porté au sépulcre par Ses Dis-
ciples y gravé dVprès le tableau du Titien qui est au
cabinet du Roy. Lesdites taille-douces sont dans la petite
salle.
' De M. Rebon conseiller , un portrait représentant la
sieur Perier. •
: (i) Gilles Rsusselet, graveur au burin, né à Paris «n 16x4^
Boqrt daut la même viUls tn lâSS, disciple de Lebrun.
Digitized by VjOOQ IC
■( 7* >
' J3e M. Bodesson conseiller , quatre tableinix : IVà
(représentant des fleurs dans un vaze de crystal posé sur
vne corniche } vn autre représentant un perroquet et des
fleurs sur un tapis violet ; vn autre vn panier plein de
-fleurs; posé sur une balustrade; et le quatrième est m
autre yaze pareillement plein de fleurs.
, De M. I^emaire ,sept tableaux : Fun représentait le
portrait du général des Pères Matburins , et Pautre M. le
curé de Saint-Jean-en-Greve. Vn autre où est représenté
Monsieur Bachot et sa femme , laquelle présente à son
inary un cœur enflàmé. Le quatrième est vn portrait de
Madamte Daquin ; le sixième celuy de Monsieur Pabbë
son -fils. 'Et le Septième celui de son autre fils , chanoine
de Sain t-Nicolas-du- Louvre.
De M. Rousseau trois paysages , et vn autre tableau
d'architecture en perspective 9 tous de trois pieds cKa^cun
ou environ. ^ . )
Dé M. Stella vn tableau représentant le baptCNsmé* de
N,'Seigneur. ' v* \^ - .
De M, Montagne vn tableau rond représentant "vn
Christ qui entre dans une nacelle^ avec ses Disciples j
et vn autre où est représenté PËnlevement d'Hercule dans
le Ciel, ,
De M. Chasteau (1) trois estampes. La première est
le Martyre de Saint;-£stienne 9 gravé sur le tableau d'Han-
nibal Carrache. La seconde , S. Paul enlevé au troi-
(i)- Guillaume Château , habile graveur français , né à Orléans
en i663 , et mort âgé de cinquante ans^ selon Basan; ce qui fait
Vingt ans de différence , en supposant la 'date de la "mort ds
^.Château, d'après cet. auteur, jusqu'à t'exposttioa de i&^S , où on
le vçit figurer enconcurronce avec Jes ^artistes vivaûs. ,.
Digitized by VjOOQ IC
ipîeme tciel 9 gra^ ^ sur le ta1>leau /du .Pous^ ; et la* ttoi-
sieme , yne Assomption de la Vierge , de Gm^che. Cé$
trois tableaux sont. dans le cabinet du Roy.
De M. Valet (i) six estampes .: la première dW«
grande thèse représentant PÉglise qui foudroie UHéré-
^ie« La seconde ^ vne Vierge d'après le Guide. La troi-
sième j le portrait du duc de Savoie. La quatrième j celui
de M. Tabbë de Noûailles. La cinquième y le portmit
de feu M. d'Aubray lieutenant -civil.' £t la sixième le
portrait de M. le lieutenant-particulier.
De M. Picard (2) 9 trois taille-douces 5 la premiers
représentant là Vertu victorieuse des Vices ^ accompa-
gnée des autres Vertus ^ et couronnée par les mains de
la Gloire 9 gravée d'après le Correge. La seconde ttk
concert de musique. £t la troisième y une Saiiite-Cécile
cKantant les louanges de Dieu. ( Ces deux dernières gra-
vées d'après les tableaux du Dominiquin qui sont dans
le cabinet du Roy. )
, Un grand tableau plat-fond fait par M. Vignon y re-
. présentant Mars avec sa planète.
■ . ■■-". •
Un tableau représentant des moutons et quelques chèvres y
fait par M. Nicasius (3). t
(1) Guillaume , Valet, habile graveur au , burin, né k Paris
en i636, mort en. 1704.
(2) Etienne 9 surnommé Picaiirle^Bomam, né à Paris en i63i ,
et mort à A'ii8ter4am en X721, père cki oti^bre Bernard Pîcart.,
dessinateur et graveur, né à Paris en 1673, et mort en Hollande
le 8 mai 1733. .
(3) Nicasius (Bernard) était d'Aiivt«f>; il fut reçu à l'Acadé-
mie, sur, un tableau d'animaux. Louis XIY Je fit eœplojer dans
ses maisons ^oyales^ où il à travaillé avec. Van-Boucle, Grif et
_ Digitized by VjOOQIC
( 74 )
De M. Manière (i) deux petite» figure» de tculpture i
Vf ne dVn homme et Pautre d'vne femme , tenant elia-^
cune vn vaze d^où elles versent de Peau.
De M. Weirgle vn petit tableau représentant vn Moïse
à genoux devant fe Buisson aident.
De M. Charmeton ^ vn paysage représentant Diane qui
Va à la éhasse avec ses filles.
De M. Diipuy, vn grand tableau représentait un tapis
et vn singe. * •
De M. Baptiste quatre tableaux de fieurs , desquels
trois représentent des vazes antiques pleins de fleurs , et
dans le quatrième on void des singes qui cueillent des
grenades •
De M. Laminoy vn tableau de paysage où est saint
François qui reçoit les stigmates,
, De M. HuUot deux tableaux de fleurs y dans Pvn de6^
quels est vn jardin où Ton void vne fontaine et vn buste
de femme couvert d^vn rideau et dans Pautre est re-
présentée vne moissine de raisins (2).
De M. Gartiier cinq portraits ; à sçavoir : celuy de
Monsieur Remy ^ de Monsieur Figuel y de Monsieur
Pierre Boel. D ornait ses fonds de beaux paysages , qu'il traitait
ETec «n goût infini. ' Nicasius moumt en 1678, et eut pour élèves
David de Coninche, d'Anvers , et Despottës,
* (t) Ou Masdkre, dont on Voit an Musée des Monument fran-
çais , un fragitoent en maibre blane du tombeau d6 Jean le Camus ,
lieutenant-crvil , mort en x7to«
(a) Il y a eu deux Huilliot académiciens.* Huilliot le pire y
peintre de pay»a|;e, est mort le dernier samedi de septembre 1702 ;
et'HnîUiotle'fils, peintre de fruits et de nature motte, est mort
le 34 décembre 17S1 , âgé de soixante-dix-buit ans.
Digitized by CjOOQ IC
(75)
Dautan , de Moftsienr Baltbasar ^ d# MademoiMlIe Rftgnë^
ce dernier fait de pastel 9 outre lesquels portraits 80n% étt^
eore six tableaux de fruits , nteloiiis et raisins.
De M. Raon vne figure de ten^e de deux pieds de
haut j représentant Apollon.
De M. Corneille ( 1 ) quatre tableaux s Tyn représen-
tant Saplio chantaât et jouant de là lyre. Le second re-
présentant Aspasie y reine d'Egypte au milieu d'une
conversation de sa.vans hommes. Le troisième représen-
tant Orpliée et Euridice. Et le quatrième est uki petit
paysage , où Pon Toid un Moïse qu'on expose sur Peau*
De M. Vendremeule (2) deux tableaux , Pun repré-
sentant la ville de Lisle et l'autre celle de Dole où dane
tous les deux est le Roy.
(i) Michel Corneille le fils y dont le père , ancien de l'Académie^
est mort faisant la charge de recteur, en 1664.
(2) C'est Ven-der-Meulen ( Antoiâe-François } , né en 1684 ^
reçu académicien cette même année 1673, et mort à Paris en 1690 ,
ftgé de cinquante-six ans. Ses ouvrages sont autant estimés pour
la fidélité historique, que pour la beauté du coloris et la finesse
du dessin* Louis XIV l'honora d'une pension de 6000 livres , et
lui donna un logement aux Gobelins. Ven-der-Meulen suivit ce
prince dans toutes ses conquêtes, et dessina sur les lieux mêmes
les viUes fortifiées et leurs environs ; toutes les différentes marcher
de l'armée, les campemens , les haltes, les fourrages, les escar-
mouches, et tout l'attirail de la gu«rre, dont il a composé les
tableaux qui nous doni^ent l'histpirei militaire de Louis XIV. C»
peintre n'a point été surpassé dans l'art de dessiner et de peindra
les chevaux. Ses élèves sont ; Martin l'aîné ; Jean ^ Baptiste
Lecomtçi Martin, dit le jeune; Duret, Baudoin tXBonnarU
Ces deiufL derniers ont publié quelques eaux-ibrtes d'après Ven-
der-'Meulen.
Digitized by VjOOQ IC
/ D# Mi Bôiu^uiglioii quatre! tableaux 9 desquels Vvn
Mt fpa,^rtrait, vn auti^ grand, portrait dWe dame à'
qui une petite ^11^ présente des ileurs et les deux autres
sont deux portraits d'hommes.
De M. G>telle deux tableaux^ tVn dans tu paysage^
oyale y où est présenté yn petit Moïse dans vn berceau
à la fille de Pharaon, et l'autre est yn petit tableau de
miniature représentant un sacrifice.
De M. Ouast yn gra^d tableau dVn plfi>t - fond re-
présentant Saturne chassé du ciel par Jupiter. .
De M. Leclerc deux estiunpes gravées à Peau-forte :
Tune représentant le mosolée ou catafalque qui a esté
fait à la mémoire .de. feu Monsieur le Chancelier par Mes-^.
sieurs de l'Académie, de laquelle il a esté le protecteur (i)j
et l'autre représentant l'ar6 triomphal de la Porte Saint-
Antoine, et vne façade du chasteau du Louvre, toutes
dans la petite salle.
De M. Armant vn paysage dans lequel est représenté
vn Moïse sur l'eau.
Six tableaux de trophées d'armes faits par Mademoisella
Madelaine Boullogne , avec vn autre de fruits. ^ ^
(i) Les honneuis funèbres du chancelier Seguîer, mort en i&ji y
ont été célébrés dans Pégltse des PP. de l*Oratoirc de la rue Saint-
Honoré. Felibien donne une. description très- détaillée de cette
pompe funèbre , exécutée sur les dessins de Lebrun , et auxquels
contribuèrent aussi les plus* habiles peintres et sculpteurs de la
eompagnie. Sébastien Leclerc , très-bon graveur et excellent des-
sinateur.^ né à Metz en ,1687 y et mort en 1714 , à soixante-dyc-
sept ans , . a gravé cette pièce pour sa réception à l'Académie ^
c'est ce qui la rend si précieust pour les curieux | qui la recherchent
avec un intérêt particulier. . < .
Digitized by VjOOQ IC
t77')
£t vn autre tableau d'vn paysage > &it par Mademoi'*
■elle Geneviève Boullogne j sa' sceus^ -^
Le portrait de Mademoiselle Cheron y peint par elle-
nesme. \ -
De M. Francisque deux tableaux paysages de quatre
à cinq pieds chacun ^ ou environ.
De M> Aillier y vn tableau représentant vue Charité
romaine y et deux portraits ovales.
. De P imprimerie de Pierre le Petit , imprimeur et
libraire ordinaire du Roy p\&']i.
L^exemplaire de cette liste y unique dans TËurope y et
fidèlement copiée, mV été communiqué très-obligeamment
par M. DeloyneS| ancien auditeur des comptes. Elle fait
partie de sa riche collection y peut-être unique aussi y dé
tous les livrets des expositions de PAcadémie Royale-, 'de<^
pjuis 1673 jusqu'à présent, outre les OèservatioTis, Cri-^
tiques et Pièces x^ui ont rapporta ce même objet. Cette
collection , commencée par M. Mariette , a été continuée
par M* Deloynes depuis la mort de. ce célèbre amateur.
Digitized by VjOOQ IC
<78)
S PREMIEE.
Le clîz-septième siècle commence par un grand
n^m ^ celui de Lesiieur. Ce siècle ^ que l'on peut
JTégarder comme le second période des progrès de
Fart en I^rance , oflGre des artistes du prenaiei?
prdre^ et qui^ d^s leurs productions^ caractérisent
peut-être d'une manière toute p^ticulière le génie
original des Français dans les beaux arts. L'école
de France date véritablement de cette époque.
Elevée èur les ruines de celles d'Italie , elle montra
tout-à-coup un grand éclat; nu^s la négligence
de l'antique fut la cause de sa décadence dans un
très-^ourt espace. Lesueur et Lebrun en font une
grande partie dela'^oire. Le premier, avec beau-
coup moins d'influence sur le goût, fut cependant
supérieur 9 et le peintre français le plus près du
cbef de l'école romaine.
Eustacbe Lesueur , né en 1617, semble un
ange descendu du ciel au commencement de ce
bc^au siècle , pour ô£Ërir à sa patrie la peinture
dans toute sa pureté. Il n'apprit rien de l'Italie ^
qu'il ne vit jamais -> et porta néanmoins dans ses
ouvrages la pbilosopbie et la baute sagesse qui
distinguent l'école romaine de toutes les autres.
Lesueur posséda les paiiies les plus essentielles de
Digitized by LjOOQ IC
(79)
la peîntttre y et fit.briller y dans ses compositions y
là justesse y la Baïyeté ; dans son dessin et sea
attitudes^ la correction y la graine et là finesse du
sentiment le plus exquis. Sans se faire rejnarquér
par des pensées approfondies^ il n'est pas moins
élevé dans le style et l^expression. Son coloris est
faible à la vérité } mais il est racheté par un^
harmonie douce et suave ^ qui fait oublier ce qu'on
n'y trouve point. Son coeur commeson esprit furent
les sources de son talent et de cette sage simplicité
qui le rend si noble et si grand ; enfin y son ame
semble n'avoir jamais été agitée que par des pas-
sions douces y qui le conduisirent au sublime sans
èfibrtsu .
La France perdit ce rare génie.en }6S5y âgé
de trente-quaj:re ans. . .
Ses principaux ouvrages sont t la Fie de daini
Bruno ; daint J?aul prêçharU à Ephède pour con*
sertir led Gentild ^ Et. Pîc^rt , sculp. Le Mar-
tyre ie daint Gerçaid ^ de daint Protaid y et le
Martyre de daint Laurent^ G. Audran^ sculp.
Antiochud /aidant martyrider led Jdraëliied atta-^
çhéd à la loi yJédUd ehej Marthe et Marie ; B»
Audran , sculp. Jédud porté au dépulcre par
Jodeph y^irimathie , et pleuré par led dainted
Femmed ; Et. Picart , «culp. Alexandre prenant
ht coupe ded maind de don médecin^ B. Audran >
sculp.
Digitized by VjOOQIC
(8o)
On a toujours regardé la vie de $^t'Bnme*
comme un des ckels-d'ceuTre du gënîe de Xiesiueur •
Ce fut la reine-mère qui le chargea de cette entre*
prise pour la décoration de la Chartreuse de Paris. .
n distribua la'vie de saint Bruno en vingt-qUatre
tableaux^ c[u41 acheya en tro^ ans y aidé par
Thomad Goulai ^ son beau-frère ^ et ses trois
autres frères , Philippe y. Pierre et Antoine.
Ces tableaux om^it maintenant le Sénat con-
iervatcur (i). > -
CAR A.CTàAB BISTINCTIF»
Grande ordonnance ^ pensées sublimes ^ attî-^
iudes simples ^ nohles et gracieuses y expressions
£nes et justes y dessin correct y proportiona
svéltes^ mode antique dans Tagencement'des dra-
peries et Tordre des plis ; coloris faible.
Lesueur ne fit point d'élève marquant y si l'on
en. excepte Nicolas Côi^ombel , natif de Sotteville,
. (i) Vente de M. Potier,»'^ i5 iu catiJbgue:
U^ sujet allégorique représentant un nûiiistre d'état y
forme 07a1e. i5ooliy. et a4oo liv.
Jésus^Christ guérissant Paveugle-né 5 hauteur, dix-huit
pouces ^ largeur y vingt-quatre pouces. 1820 liv.
Les tableaux de Lesueur seront toujours d'^unç haute
valeur dans le commerce.
Digitized by VjOOQ IC
(Si)
près de Rouen, en 1646, reçu à P Académie sur teJ
Amourd de Mare et de Rhéa, et mort professeur en
1717 , âgé de soixante-onze ans. Colombel a fait
quelques bonnes copies à Rome ^ d'après Raphaël
et d'après le Poussin. En France , on conservait de
lui dans les maisons royales , un Orphée jouant de
la lyre , MoUe dauQe dej eaux, et Moue défen-^
dant led filles de Jéthro . Le caractère distinctif de Ce
peintre est d'être froid; mais il montra néanmoins
un excellent goût , une savante perspective , et
souvent des fonds d^architecture bien ordonnés
et magnifiques. Micbel Dossier a gravé d'après
Colombel y en 17121 Jédud yiérUdant lej deux
adfeugïeé dé Jéricho.
Laurent deLAHiAB est un des premiers artistes
qui levèrent le bouclier contre l'oppression des ar ts^ >
et un de ceux qui ont le plus concouru à leur liberté»*
Après avoir achevé ses études dans l'école du
Vouet , emporté par une extrême facilité , il se- fit
une manière expéditive et originale , plus recher-
chée et plus légère que celle de son maître. Ses
compositions sages et fleuries lui obtinrent la
protection du cardinal de Richelieu , du chance-
lier Seguîer, et sa réception à l'Académie. Le
gouvernement a depuis employé son imagination
féconde à faire d'excellens modèles qui ont été
exécutés en tapisseries» UHUtoire de 4aint
F
Digitized by VjOOQ IC
(8a)
Etienne y dont les dessins ont passé dans la collée^
tion du musée Napoléon^ ^«t un des cliefe-d'œuvre
que la gravure, réclame. Lahire les composa dana
«on meilleur temps , pour être exécutés en tapis-*
séries. Beaucoup d'autres de ses compositions ont
été gravées, telles que hi Conuerdionie 4aintPaul^
la Vierge et V Enfant Jééuâ éen^iépar dej Atu/c^ ,
la Vierge et V Enfant Jé^udqui écrase le dragon
aQec la croix ^ la, Vierge et V Enfant Jééué ^ et
léà Angeé qui montrent la croioc; eaux-fortes du
peintre . Sainte Famille^ F. Chauveau, sculp , ydaint
Pierre pénitent , S. Valé, sculp.; le Martyre dm
Sébastien ^ Rousselet fec.
Il est pourtant vrai que le dessin et le pinceau
de Lahire ne se ressentent point assez de Tétude
profonde où conduit la méditation : il semble
, même que la nature entrait peu dans son exécution,
plus pratique que vraie ; mais elle si est belle , elle
peint des objets si heureux de choix et d'inven-
tion , que les productions de ce grand homme
seront long- temps estimées.
Lahire , né à Paris en 1606 , mourut dans la
même ville en i656 , à l'âge de cinquante ans.
Sur la fin de sa vie , il a peint des paysages très*
estimés pour la finesse et la légèreté t il réussissait
également dans le portrait.
y Google
( 83 )
CAHACTERE DISTIKCtIt.
Spirituel, fin dans Tinvetition et Fèxëcutioti, style
maniëré, incohérence dans l'effet, coloris séduisant*
Claude TiGNON , né à Tours en iSpo , où il
mourut en 1673 , dans un âge fort avancé , a
suivi d'abord le goût de Michel- Ange de Caravage,
ce qui le conduisit à une manière expédîtive , qui
contribua peu à sa gloire. Ses tableaux , quand on
en rencontre, ne montrent que des idées hors de
toute vraisemblance dans }es conceptions et les
formes. Son coloris , dans la fraîcheur , dut paraître
séduisant j mais le faux éclat / terni par le temps ,
n'en fait point regretter la perte. On trouve quel-
ques pièces , d'après Vignon , dans l'œuvre d^
Gilles Rousselet.
Vignon a gravé à Peau-forte , d'après ses propre»
dessins , tine <fuite ie treize petitd dujetd en htm-'
teurj tiréj he la Vie de Jééud^Qiruft } daint Jçan
ianj le Dééert, et daint Philippe baptidant Veu*'
nuque ie Canèace:
Un des artistes de l'école du Vouet qui s'est
le plus attaché à en suivre le goût, est Michel
DoRiGKT , gendre de ce fondateur de l'école de
France , et son élève. Ce qui nous reste de lui en
peinture , n'est pas dW excellent goût : on j voit
ce que montrent toutes les manières dans la dégé-
Fa
Digitized by VjOOQ IC
(84)
nëration. Les gravures qu^il a faites d'après Vouet^
seront toujours plus estimées que ses propre*
ouvrages. Dorigny mourut à Paris ^ professeur à
l'Académie y eu i665, âgé de quarante-huit ana*
H a laissé un fils ^ Louis Dorignt , né à Paris
en i654> qui étudia dans Pécole de Lebrun, d'où*
il passa en Italie pour s'y fixer , et mourut à
Véronne , en 174^, âgé de quatre-vingt-tiuît ans.
Louis Dorigny avait un génie facile et propre aux
grandes compositions , mais une exécution ma-
niérée y peu de correction , et des caractères qui
mânqlient de grâce et d'élévation. Il a orné les
Pendeed Chrétiennes duPère Bouhours, de trente-
deux pièces de sa composition , y compris le titre.
L'artiste le plus extraordinaire de ce siècle , est
Claude Gelée le Lorraîn , que là peinture retira
de la profonde obscurité dans laquelle il vint ail
monde, en i6oû. C'est l'Italie et la nature qui for-
mèrent ce génie prodigieux dans ^ le paysage.
Sandrat dit de Claude, que les feuilles àt ses
arbres paraissent agitées et bruyantes. Ce grand
peintre mourut à Rome , à l'âge de quatre-vingt-
deux ans, laissant beaucoup de biens à sa famille, et
à la postérité des chefs-d'œuvre, qui sont autant de
diamans. dispersés dans divers-cabinets de l'Europe .
Le musée Napoléon possède de Claude Lorrain y
un Soleil couchant^ une Marine \^ taie Vue de
Campo Vaccino , la Vue d^un port au<fOleil cou;
Digitized by VjOOQ IC
( 85 )
chant , la Fête ViUcyeoide , Dat^id éacré par
Samuel y et le Débarquement de Cléopatre^ Les
meilleures gravures qui ont été publiées diaprés ce
grand peintre , sont celles dé François Vîvarès ,
célèbre graveur français, mort à Londres en 178a.
. ( Voyez son oeuvre. )
Le Lorrain n'est jamais parvenu à dessiner les
figures de bon goût : souyent il les faisait peindre
dans ses tableaux , par Philippe Lauri et G>urtois«
André Botb, frère de Johan Botk^ dit d'Italie y
ainsi que J. Miel , lui en ont peint quelquefois (1).
(1) Vente de M, do Gagny , no. aoo du catalogue :
Deux paysages, dans Pun desquels on remarque un
liomme , deux femmes et un enfant assis au bord de
Teau* ^^9999 ^^* ^ 9 ^
Vente de la comtesse de Verrue j
Vue de Campo Vaccïno, et pour pendant un port de
mer ; les figures sont par J. Miel : hauteur y vingt pouces ^
largeur , vingt-six pouce». 335o livw
Le même ^ à la vente de M. de Gaignat , no. 23 du
catalogue. 6200 liv^
JLe même , à ta vente de M. de Gagny , n©. 1 95 du
catalogue. 1 1,904 liv^
Le même, à la vente de M. Poukîn, ho. 104 du ca-^
talogue. • 11 ,oo3 liv^^
Vente de M. de Gagny, no. 196 du catalogue :
Un paysftge dont le fond est orné de fabriques et d^lIk:
Aqueduc : hauteur ^ deux piedj» deux pouces ; largeur y
Uois pieds* 10,000 liv*.
3
Digitized by VjOOQ IC
(8«)
CARAÇTiuE DISTINCTIF,^
Portrait exact de là nature ^ sîmplicitë dans
le choix des sites ^ SQUvent ornés d'architecture j
Vente de M. de Fonspertuis , n». 4^7 du catalogue :
Un temple près duquel on remarque Énëe et son pèr»
Anchise ; dans Péloignement , on aperçoit à la rade la
flotte troïenne ^ hauteur y trente - sept pouces \ largeur ^
cinquante pouces. aooi liv^
JLe même, à la vente de M. de Gagny, no. 197 du
catalogue. 99^^ ^^^*
Vente dia M. le comte de la Guiches nos. ii etr Sa du
catalogue :
Deux paysages maritimes' , dans Pun desquels on yoil
les pèlerins d^JBmaiis ; hauteur , trois pieds ; largeur ^
quatre pieds. 8001 liv.
Vente de M. de la Rdque, n®. i38 du catalogue :
Le Soleil levant et le Soleil couchant ; hauteur , vingt*»
sept pouces six lignes ^ largeur^ trente-six pouces. 23oi liv^
Vente de M. le duc de Choiseuil| n9^. 1^4 ®' ^^^ ^^
catalogue :
Junpii confie lo aux soins d^ Argus ; pour pendant ,
Mercure Pendormant aux sons de sa flûte ^ hauteur ^
dix-huit pouces ] largeur , vingt-sept pouces. 6760 liv.
Le même , à la vente du prince de Conti , n®. 544 <lu
catalogue. 79^^ h^-
£n Angleterre , les tableaux de Claude Lorrain ont été
portés à des prix exorbitans. M. de Betfpr en possède.
devp( quHl a pa^é sept mille çîn^ cents ^i^é^.
Digitized by LjOO^I^
(87)
vérîtës aériennes y terrestres et maritimes )usqu*à
rillusion , aux quatre heures du jour , spéciale-
ment au soleil couchant j exécution secrète , co-
loris diaphane ^ action dans tout y air vital partout.
• S P R E M I E R.
Au milieu de cette immense galerie ^ que nous
présentons aux yeux de la postérité , on n*est pas
également satisfait des hommes que la renommée
y a placés^ ni des productions qui la décorent j mais
cette inégalité qui se trouve partouf , ne sert qu'à
relever avec plus d'éclat les beautés qui attirent
tous les suffrages.
Charles- Alphonse Dufrenoy , né à. Paris en
1611 9 y mérite une place distinguée. La peinture
et la poésie , qu'il a cultivées avec un égal succès ^
ses belles connaissances dans les langues anciennes»^ ,
les sciences de l'anatoipie , de la perspective y de
l'architecture , ont rendu son nom immortel.
Dufrenoy , après avoir remporté les prix dan$^
Deux autres pendans qui ont appartenu au prince àot
Bouillou , ont été vendus huit mille gainées ^ vers ibo5.
£n 1806 9 un marchand de Paris y a vendu un seul
tableau de ce maître dix-neuf mille gainées,
S. M. rimpératrice de France possède dans sa collec-
iîon deux Claude Jbprrain qu^on estime généralement
cinq cent mille livres*
Digitized by CjOOQ IC
(88)
toutes'ses classes >:seJiyra à la peinture. A l'âgé
de vingt-cinq ans i} se rendit à Rome , et iorma.
son talent sur là simplicité sublime de Tantique ^
les grâces de Raphaël , la hardiesse de Michel
Ange et le coloris du Titien. Cette étude Ta con-^
duit à peindre, pour le Vénitien ilianc Paruta,
une Vierge à demi-corpd , et une Venue couchée
dont on a toujours fait le plus grand cas. Selon
Depiles, son meilleur ouvrage était au Binci :îl
le fit pour M. Bordier, intendant des finances»
Dans Téglise de Sainte-Marguerite, on voyait de
«on pinceau te Martyre èe la Sainte. De la Ferté
dit : On ne compte qu'environ cinquante tableaux
de Dufrenoy , tant histoire ^ paysage , architec-
ture, ruines de Rome, que copies, d'après lé Ti-
tien et autres maitrea. Si ce petit nombre d'ou-
vrages était insuffisant pour la gloire deï)ufrenoy,
on pourrait y ajouter , pour que rien n'y manquât ,
son poëme i^e Arte G-raphicâ, qui a été traduit
en italien, en anglais, en français, et qui, parle
mérite de ses préceptes et de sa belle latinité , est
comparé à l'Art Poétique d'Horace.
Cet homme rare mourut à Villiers le Belen i6%5^
* âgé de cinquante-quatre ans,
CARACTERE DISTINCTIF.
Pensées nobles ,, érudition , convenances dan*
tout, compositions chargées, expressions mode*»
Digitized by Lj005 iC
^(89)
'Tées, dessin, correct, coloris plus recherché que
vrai, exécution peinée, touche molle.
Un des noms qui resteront toujours célèbres
dans les annales de l'école française, c'est celui
de Sébastien Bourdon. Il naquit à Montpelliei^
en 1616. Cet homme extraordinaire n'eut pres-
que point d'enfance. Les prenaiers élémens de la
peinture qu'il reçut de son père , ne firent, pour
ainsi dire, que développer en lui un germe qui
semblait n'avoir besoin que de la pâture pour le
faire éclore. H avait à peine quatorze ans, lors-
qu'il fit un.plafond dans un château voisin de la
ville de Bordeaux. Il vint se fortifier à Paris, et
se renclit ensuite en Italie, où il fit des prodiges.^
A son retour en France , il débuta par le fimieux
tableau du Crucifiement de daint Pierre, autre-
fois à Notre-Dame , actuellement au musée Na-
poléon : il avait alors vingt-sept ans.
Bourdon était protestant j persécuté à la révo-
cation de Pédit de Nantes , il fut du nombre de»
gens de mérite qui s'expatrièrent , et il se réfugia
en Suède, auprès de la reine Christine, qui ac-
cueillait avec honneur tous les talens étrangers^
Cette princesse , en le nonimant son premier pein-
tre , lui donna les marques les plus éclatantes de
sa Ubéralité et de son goût pour l«s beaux arts.
En i663| Bojirdon revint à Paris, et continua à
Digitized by V^OOQIC
X 90)
signaler ses talens dans des entreprises qui' lui ont
valu sa célébrité , telles que V Hôtel BretonQillierd,
la Décollation de Saint-Protaid, autrefois dans la
nef de l'église Saint - Gerrais , actuellement au
musée Napoléon. -^Jtwi/iax découvert par Ulyâdà
haiu le tombeau y Hector , Sam. Bernard, sculp.;
Teréée, aprèj la délivrance V Andromède , de la-
çant led maind dand la Jontaine d^Hypocrène y
Bassan exe. j Ja^ob emportant led ïdoled de La--
ban, eau-forte de R. Earlom; Retour d^ Egypte ,
oïl la Vierye* lave du linge , E. Hainzelmann ,
sculp. } la Vierge y le dein nu y et V enfant Jédud
endormi y M. Natalis, sculp. Bourdon a gravé de
sa main à Feau-forte plus de quarante pièces as-
sez capitales : les plus renommées sont led Sept
GEuçred de midéricorde (i) j savoir :
1^. Eduriented padcere : Abraham traite les
aliges qui lui annoncent la fécondité de Sara.
2®. Potare ditiented : Elie nourrit de pain et
d'eatt les prophètes persécutés par Jezabel.
3^. Hodpitio excipere adver^ad : Xot donnant
rhôspitalité aux deux anges à Sodome.
4^' Vedtire nudod : Jacob soulage les pauvres ,
«t leur fait distribuer des vétemens.
5?* Aegrod curare : David prosterné demande
(i) Les premières épreuves sont , avec Padresse de Pau-
leur, au faubourg Saint-Autoine.
Digitized by VjOOQ IC
(90
au Seigneur la guérison de 9on peuple frapj^é de
la peste ; et l'ange exterminateur remet Tépée
dans le fourreau.
6^. Liberare captwoj .-Après la prise de Jéru--
salem ^ Nabuzardan fait ôter les chaînes à Jërémie.
7*^. Sepelire mortuod : Tobie fait ensevelir les
morts que Sennacherib atait £sdt tuer.
Indépendamment du grand caractère que dé^
Teloppa Bourdon pour graver dans la mémoire
les faits historiques, relig^ux, accroître la vénë*
ration des hommes par des chefs-d'œuvre dignea
de leur admiration , ce peintre fut encore un vrai
prêtée dans les arts. Familiarisé avec tous les
genres, il imitait les maîtres de son temps avec
tant d*adresse , qu'il les tiompait eux - mémei.^
On connaît de lui les imitations de Claude le Lor««
rain y du Poussin , du Garrache , d'André Sacci y
jusqu'à àe% sujets dans le gorùt et la manière do
bamboche 9 capables de séduire les yeux Aes plus
fins connaisseurs. Enfin il traita avec un égal mé-^
rite l'histoire , le portrait et le paysage. Nous avons
iou^e grande pay4ageà de sa composition , qu'il a
gravés lui-même j le portrait 4e Chriatine , reine
de Suède ^ gravé par Naû^euil en ^654- Dans le .
goût des bambochades , nous avons un Corpd-de^
Garde y gravé, J. Cœlemans.
Agité par un sentiment particulier , son ima-
Ration ardente, poétique, riche d'observation^
«ouvent bizarre et $auvagej l'ordonnance grande.
Digitized by VjOOQ IC
( 9^ )
ëlevëe de ses composîtioiis ; la force ^ Fëner^e àe
ses expressions^ rinëgalitë de son esprit et de ses
pensées, jettent diverses impressions dans l'ame. Ses
paysages inspirent la mélancolie, Tétonnement
ou Teffiroi; quelquefois, indocile aux règles des
sciences qui lui étaient familières, il par€dt plus
romantique que vrai. Dans l'histoire, il montait
souvent son style sur celui du Poussin , et Ton re-
marque dans son coloris quelques nuancea de ce-
lui du Titien. Les goûts variés , bizarres et vrai-
ment pittoresques du Bendetto n'eurent pas moins
d'empire sur son esprit ; mais, en général , il monr<
ire une chaleur dans ses ensembles', une liberté^
en un mot, une physionomie dans ses caractères
et ses attitudes , qui le rendent original et fadiW
à distinguer.
Ce savant peintre fut un des douze ancienjs qui
jetèrent les fondemens de l'Académie royale de-
Peinture : il en était recteur, lorsque la mort le^
surprit en 1662^
CARACTERE DXSTINCTIFi.
Proportions sveltes , attitudes naïves , expres-
sions austères, distribution antique, s.tylè noble,,
dessin correct, coloris aérien, transparent (1).
(1) Vente du prince de G>nti , no, 4^4 du catalogue t
Le pépart de Jacob \ hauteur , deux pieds neuf pouces^
largeur , trois pieds neuf pouces^ J^yôi' Uvv
Digitized by VjOOQ IC
(93)
S n.
La faveur met au-dessus de ses égaux , et ta
eliute met au-dessous^ dit la Bruyère : le Brun en
ofire un exemple frappant. Sous le ministère de
Golbert^ il ne manqua à sa fortune que le titre
de souverain des arts j sous celui de Louvois^ il
fut disgracié et abandonné des courtisans. La plii-
losoplne, qui aide à supporter les revers, n'étant
point venue à son secours, il succomba sous le poids
des ressouvenirs et du regret j mais si Ton ne perd
pas de vue sa conduite noble , généreuse , la quan-
tité de chefs-d'œuvres que lui doivent les arts, on
trouvera que son ambition fut trop punie.
Cbarles Lebrun apporta en naissant les plus
brillantes qualités ; la fortune seconda son mérite;
il fut habile dès qu'il eut la force de penser, et
Vente de M. Trouard, no. la du catalogue :
Le Martyre des Machabée ^hauteur, dix-huit pouces ;
largeur, quatorze pouces. i5oo liy.
Vente de M. de Boisset, no. i68 du catalogue :
L^ Adoration des Bergers et celle des Mages ; hauteur,
dix-sept pouces six lignes^ largeur, treize pouces. 8901 liy.
Vente de M. Ledoux, no. 46 du catalogue :
Autre Adoration des Rois. 36oo lîv.
Les tableaux de Bourdon sont répandus dans les gale-
ries des souTerains et les plus riches cabinets de PEurope.
Digitized by CjOOQ IC
(9i)
^on esprit élevé le conduisit toujours à une plus
grande perfection. Il dut son éducation au chan-
celier Seguier, protecteur éclairé des beaux arts,
et les règles de la peinture au célèbre Poussin,
dont il mit à profit les leçons pendant son séjour
à Rome. De retour en France , il se fit remar-
quer par des travaux surprenans. Louis XIV ,
dont l'histoire ne devait être confiée qu'à de sa-
vantes mains, le chargea de peindre les princi-
paux événemens de son règne ; et il justifia le
choix du monarque. Aussi grand poète que bon
historien , il sut toujours faire un heureux em-
ploi des sentimens qui mirent en oeuvre ses belles
connaissances littéraires. Ses observations sur le
cœur humain, ses recherches sur les anciens, et
son génie universel , lui ont mérité les sumoma
de l'Homère et du Quint -Curce du siècle de
Louis XIV.
Au comble des Êiveurs, on lui reproche d'avoir
exercé un esprit de domination, toujours nuisible
aux progrès de Fart. On ne peut cependant croire
^ cette basse jalousie qu'on lui attribue pour flé-
trir sa mémoire. H eut sans doute une influence
considérable sur le goût qui régna long-temps dans
l'école française} mais, si Ton veut être impartial,
on conviendra que Fascendant seul de son génie*
suffisait pour lui donner cette influence. Cet as-
cendant , il est vrai , perd les arts , lorsque Tarn-
Digitized by CjOOQ IC
(94>
Htîon ou le besoin s'en rendent captif9 , pârco
qu'il entraîne à une constante imitation , et <ju^
^elle-ci amène la décadence des beaux arts.
Le Brun^ favori de la cour, où il efifaçait tou9
les artistes ses coptemporains , et recevant d'une
main les faveurs pour les dispenser de l'autre,
devait nécessairement attacber à son cbar ses
émules et ses rivaux. La gloire n'est que trop or-
dinairement sacrifiée à la fortune. On imite pour
plaire, quand on pourrait créer et se faire xm nom
célèbre j et c'est, pour l'ordinaire, à ce penchant
naturel, qui nous fait céder aux circonstances,
qu'il faut attribuer ces systèmes, près desquels
vient se perdre l'originalité de conceptions et
d'idées que chaque être apporte en naissant.
Quoique grand admirateur de l'école romaine,
le Brun paraît s'être attaché plus particulière-
ment à l'étude du Carrache. Son caractère de
dessin, son coloris solide et vigoureux, indiquent
une préférence marquée pour ces illustres fonda*
teurs de l'école lombarde.
On lui reproche cependant plus de pratique que ^
d'imitation dans son coloris j à la vérité , il manque
de cette variété de teintes qui nuance les mouve-
mens oscillatoires de la vie, et spuvent il pousse
trop au rouge. Un reproche que l'on peut encore
lui faire , est d'avoir trop négligé l'examen de l'an-
tique, pour se livrer à cette vaste théorie qui lui
Digitized by VjOOQ IC
(96)
a fait contracter des habitudes d'autant plus vi-
cieuses^ qu^elles sont environnées de perfections j
mais ce génie fait tout oublier devant ses magni-
fi€[ues batailles d'Alexandre , et les actions glo-
rieuses de Louis XIV , dont il a enrichi la superbe
galerie de Versailles. Ces monumens honoreront
à jamais la nation française , le ^ècle qui les a vu
naître , et la scène des beaux arts.
Le traité curieuix que le Brun a laissé sur les
Passions de TAme, annonce sa pénétration. Les
figures en sont le principal objet; elles expriment
bien le caractère de chaque passion. Les observa-
tions dont elles sont accompagnées devaient né-
cessairement faire suite au traité sur la Physio-
nomie ^ dont il s'occupait quand la mort le surprit (i) .^
. Le Brun , né à Paris^n 1619 ^ mourut en 1690 y
âgé de soixante-onze ans. La considération et l'es-
time générale qu'il s'était acquises à la cour, lui
firent obtenir les privilèges de l'Académie ro jale
de Peinture, dont il fut élu le premier directeur.
Le monarque y pour couronner ses succès y l'ano-'
^blit, le nomma son premier peintre, et lui fit
,présent de son portrait enrichi de diamans.
(1) Pal donné des éclaircissemens sur cet Ouvrage ^
dans Tavis préliminaire des Passions et de leurs exprès-*
sions générales et particulières , sous le rapport des
beaux arts ^ etc, , que j^ai publié en i8o4*
Digitized by VjOOQ IC
La poésie ^ qui devait un hommage à sea tra-*
.. iVaux y les a célébrés ainsi x
Lebrun peint à noa yeux le fier et le terrible }
U étonne ^ il instruit : tout nous parait sensible.
L'heureuse allégorie illustra ses trayaux.
On croirait que Palla» dirige ses pinceaux.
Ce sublime génie ^ à qui tout est possible ,
De son sayant flambeau Claire tous les arts ; .
Palais ^ temples j tombeaux lui doivent nos regards <
La fayeur qu'un grand roi daigna sur lui répandre ^
Lui fit y par son savoir ^ ressusciter la cendre.
Les ouvrages de ce grand peintre sont trop con^
• nus pour en faire l'énumérationj d'ailleurs^ la plu-^
\ part ont été traduits par. les premiers graveurs de
l'Europe. Si j'en cite quelques'^uns ^ c'est pour
remplir le plan que je me suis proposé dans cette
galerie y et ne rien laisser en doute sur l'exis*
,tence et la gl<»re des hommes qui s'y trouvent
placés.
Actions d'Alexandre, cinq pièces :
Alexandre pudde le GranUjue, et met Ud Feréed
-tn fuite.
Alexandre défait DariuJ à la Bataille è^At^
belles.
Alexandre^ aprèd a^oir vaincu et prié Porué^
là reçoit au nombre de <teé amiâ,
Alexandre fait don entrée triomphante dand
Babylone, gravés par G. Audran«
G
Digitized by VjOOQ iC
(98)
'Alexanère, accompagné h^Éphedtion, entreiand
la tente de Dariud , oii il troupe la mère y la femMm
^t le<f fUled de ce. prince, gravé par G. EdeUnck*
Led quatre Élém^nd , à la gloire de Louis XIV,
gravé par Sébastien le Clerc.
Le Plafond du Salon de la Gwe^rre, à, Ver-^
daiUedi JVfarie-M» Horlemels^ sctdp.
Jédud' Gtridt diaxhd da gloire parle aux Puid'-
danced céledted; voûte de rancienne ctapelle de
Sceaux j B. Picard, sculp.
Plafond du grand edcaUer de Verdailled }. Ch.
SimonnieftB^ sotdp*
Led diffsrented Nationj de V Europe i A. LoÎT'
Jédud' Ckridt derpi par led Anged ; J. Mariette ,
Bculp.
Le Chridt auto jinged} G. iBddinck, sculp«
ZiC Maddàcreded Imtocend; A. Loir.
La Madeleine feidamt aux pie^d 4ed aêourd f
G. Edelinck. . '. .
La Franche ' Comté conquide pour ladeconde
foid; Ch. Simonneau, 4culp»
Saint Jean en extode dand Pile de PaAmied}
F. de Poilly, sculp. /
Saint Louid en prière; G. Edelinck ^ sculp.
Le Martyre de daint Etienne j G* Audran^ se.
L'Am4)urfixé; de Marcenajr de Ghi^, sculp.
L^Addompiion de la J^ierge; Louis Simonneau ,
sculp.
Digitized by VjOOQ IC
(99)
Koute <^e la galerie du prédirent Lambert ; Ma-
thys Pool, sculp. .
Grande Thède , LouU XIV, protecteur deé
Artd et deé Sciences } S. de Poilljr, sculp.
Grande Thède, Louid XIV à chei^al , protec-
teur jied Vertujjf et destructeur ded Vicedj G. Ecb-
linck^^culp.
Les amis des arts regrettent son beau pla&nd
du séminaire de Saint -Sulpice, dont la démoli-
tion a entrsdné la perte en 1804 : il en reste la gra-
vure par C. Simonneau.
Nous avons le portrait de ce grand honune peint
par Larg^ère, pour sa réception à racadémie,
gravé par G. Edelinck.
CAKJLCràJLB niSTINCTIF.
Compositions vastes , abond^ces réfléchies^
édition , expressions fortes et .sublimes y atti-
tudes imposantes, dessin mâle, proportions un
peu coïu:tes, ordye et yérité dans les draperies ^
coloris vigoureux ,.tir^t ^uel<jue£[>is sur le rouge
briqueté, mode de Vécole Joinbarde.
S ni.
On voit des hommes si heureux dans le cours
de leur vie, qu'ils semblent n'avoir qu'à comman-
G 2
Digitized by VjOOQ IC
àer à ropinion ou à la fortune pour s'élancer ïior«
de la sphère conunune des hommes ordinaires i
tel on voit figuret Mignard dans le siècle de
Louis XlV.
Pierre Mïgnard , né à Troyes en Champagne ,
en 1610, surnommé le Romain^ pour le distin-
guer de Nicolas son frère, et parce qu'il passa un
grand tiers de sa vie à Rome , eut Tayantage de
séjourner dans cette capitale des arts soils le pon*
tificat d'Urbain VIII, et d'être intimement lié
avec le Poussin. De l'aveu de ce grand peintre , il
paraît qu'il s'était àéjk fait une réputation consi-
dérable dans le portrait. Mignard quitta l'Italie
pour se rendre en France , aux ordres de Lou-
vois. Ce ministre , ennemi de Colbert, était tou-
jours disposé à nuire à ses favoris; et Mignard^
adroit, spirituel et ambitieux, profita de cette
circonstance pour son avancement. Envieux des
faveurs dont la cour comblait ^illustre auteuriles
batailles d'Alexandre , et se laissant aller aux pas-
sions hideuses de la haine et de la jalousie , il ne
négligea rien pour attirer sur lui-même ces fa-
veurs. Le Brun en mourut de douleur, et la fin
de ce grand homme fut le dernier échelon qui
porta Mignard au fjsdte des grandeurs. Il rem-
plaça son rival dans la fonction de premier peintre
du roi j et le monarque le décora de l'ordre de
Saint-Michel.
é'
Digitized by VjOOQ IC
Pierre Mignard, quoi<][ue beaucoup inférieur à
aon illustre prédécesseur , fut cependant un grand'
peintre : Molière a chanté ses talens dans un poëme
français à sa louange^ sur la coupole du Val-de-
Grâce (i).
Le coloris de Mignard est d'une grande frai-
cheur; son pinceau est suave^ moelleux^ agréable
et bien touché. Ses compositions, en général,'
annoncent un génie fécond, riche d'idées, et la
poétique des beaux arts; mais son dessin et ses ca-
ractères n'ont ni l'expression ni l'énergie qui con-
iFÎënnent à l'histoire , ni cette philosophie qui élève
l'ame jusqu'au sUbUme , dans le style noble et ma-
gnifique des sujets reli^eux , allégoriques ou fa-
buleux.
Le portrait fit sa fortune ; il a peint des tableaux
de famille qui sont d'une gr^oide beauté. L'art
d'embellir, qu'il possédait au suprême degré , son
pinceau délicat et mignardé, lui valurent les ap-^
plaudissemens des grâces, et les homieurs du
triomphe, dans l'illusion piensongère de la flat-
terie.
Se& ouvrages ,. accueillis de son temps avec trans-
port, jouissent encore de l'es.time publique^ mais
i^e sont plus classés qu'au troisième ordre de l'école
do France.. Peu ont passé chez l'étranger j la plu-^-
" • ' ' '* ■'■ I " ■■ "1 ■■■Il 1 ^ , I i»k
(i) Monument de la piété d'Anne d'Autriche.
3
Digitized by V^OOQ IC
( 102 )
part ornaient les palais de nos rois , tels que Ver*
cailles, Trianon, Compiègne, le Louvre (la ga-
lerie d'Apollon ) et Saint-Cloud.
La mémoire et les traits dé Pierre Blignard ont
été consacres à la postérité par les plus s'avans bu-
rins de l'Europe : en voièi une idée, par quelques
morceaux de son oeuvre.
Promethee dérobant le Feu du Ciely excite la
colère de Jupiter^ premier salon de Versailles,
Sébast. Antoine. J^ulcain présentant J^énud à Ju^
piter et aux Dieux aJJembléj ; second salon de
Versailles, Ch. Dupuis, sculp. ApoUon dlitrihué
dej récompenâed aux Sciences et aux Artéy à Ver-
sailles , Simon Thomassin , sculp. La Vierge, Ven^
font Jéjud et le petit daint Jean, Fr. de Poilly,
sculp. La Vierge et V enfant JéJud qui prend une
grappe de raiàin, J. L. RouUet, sculp. Le Ma^
riage de dainte Catherine, S. de Poilly, sculp.
La Visitation de la Vierge, J. L. Roullet, sculp*
Saint Charled Borromée donnant la communion
aux Pedtiféréd , J. S. de Poilly, sculp'. La Ja-
loudie et la Didcorde , salon de Saint - Clôud ,
J. Audraïi , sculp. La Pedte d^Égine, coudée par
la Jaloudie de Junon, qui plane dand led aird,
G. Audran , sculp. Syrinx pourduipie par le dieu
Pan, edt reçue par le fUuçe Alphée,^A. Jeaurat,
sculp.
Digitized by VjOOQ IC
( io3)
PORTRAITS.
* Louis XIV en armure à Ventrée y une tente ,
L. Roullet, sculp.
Catherine Mignarb , comtedde de Feuquière ,
tenant le huéte de Mignard don père, J. Daulle^
Le Pelletier, P. Drevetj LouQoié , G. Ede-
linckj madame de Maintenons Etienne Fîquetj
laduchedéede Guide, Anï. Masson^'en i684; Ma-
farin dans un ovale , au bas les armes de France_
et de Navarre, Robert Nanteuil, 1660; le pape
Alexandre VII, N. Pitau j Silva, médecin, G.
F. Schmidt. Le même a gravé le portrait de P. Mi-
gnard , d'après H. Bigaud , pour sa réception à
l'Académie royale de France.
CARACTâRE DISTÏNCTIF.
Beaux choix dans Tinventioii, poésie, érudi-
tion , pensées ingénieuses , actions froides , ex-
^pressions vagues, dessin mou, coloris clair, frais,
pinceau suave , touche arrondie.
Nicolas MiGNARD , dit d*Avignon , frère aîné
du précédent, né àTroyes en Champagne en 1608,
•'est également distingué dans Phistoire et le por-
trait, n a traité avec fratcheur les sujets dans le
goût erotique , à l'exemple de TAlbane , quil
Av^t étudié avec soin. Nicolas Mignard est mort
4
Digitized by. VjOOQIC
' (ro4)
à Paris , en 1668 , âge d'environ soixante ans. Otl
remarque qu'il peignait de la main gauche. Noui
avons dehni le Pjortement ie Croix ^ J, Boulan-
ger ; la dainte Famille et daiiU Jean, Ant. Mai-
son, sculp* ; et le portrait de Henri de Lorraine,
comte d'Harcourt, devenu fameux par la gra*
vure d'Antoine Masson, morceau coimu sous le
titre du Cadet à la Perle.
n a gravé à l'eau-forte sept sujets historiques
et fabuleux 9 d'après les peintures d^Ann^ Carraci,
au palais Famèse.
n semble que l'histoire des peintres français se-«
rait incomplète , si l'on n'y trouvait point Phi-
lippe de Champagne, compagnon d'étude et ami
du Poussin. Les uns le classent dans l'école fla-
mande, les autres dans l'école française} mais, at-
taché à cette dernière depuis son enfance , un des
fondateurs de 1* Académie royale de Peintfire, r ec^
teur de cette compagnie jusqu'à sa mort , la na-
tion française a de justes droits pour revendiquer
la mémoire d'un homme élevé dans son sein, lors*
qu'elle a tant contribué àsagloire.
Champagne , grand peintre , homme sage et
vertueux, vint au monde à Bruxelles , en i6ô2«^
Excellent dans une infinité de parties de la pein->-
ture, il n'avait qu'un pas à îdlxe pour les^ réunir
toutes en perfection > si U naturç ne lui ^^l pa%
Digitized by VjOOQ IC
( io5.> •
refuse le . gév^e de rinvention. Dans les traits
simples de la vérité , c'est-à-dire dans les sujets
de peu.de figures^ ou le portrait ^ il est admi-
rable j rien n'y est négligé pour la séduction ^t
son cploris est flou-suave et frais ^ son pinceau ec^,
moelleux y agréable et fini ; mais ses caractères
sont sans force 9, sans énergie^ et ses situations
immobiles. Une grande scène de Philippe de^
Champagne^ est comme un bon livre qu'il faut
lire, posément feuillet à feuillet^ pour en tirer
des jouissances infinies y dont les beautés ravis-
santes y la richesse des détails y échappent à l'esprit ,
lorsqu'il cherche l'unité de l'ensemble dans le point
de vue.
En rapportant qu'il était ainié de Perefixe,
évêque de Rhodez , considéré du cardinal de Ri-,
chelieuy. et chéri de la maison de Port -Royal,
, c'est faire de lui un grand éloge.
Humble par caractère y Champagne^ vit avec rési-
gnation Lebrun prendre le timon de la peinture
dans le moment de sa plus grande force ; il fut même
un des premiers à applaudir au choix de Louis XIV,
JC^t artiste , qui jouissait de l'estime univer-
selle ^ fut généralement reoretté, lorsqu'il mou-
rut en 1693 (1).
Ses ouvrages publics | et les plus précieux, àé^,
{}) On trouYC son nom ^ur lit liste de 1673.
Digitized by CjOOQ IC
( io6 )
corent aujoutd'hui le musée Napoléon et la ga-
lerie du Sénat conservateur j on y voit : .
Saint AmbroUe, archevêque' de JMilan, en orai-
son de nuit dans un temple , et saint Gervais et
saint Prolais qui lui apparaissent^ en lui révé-
lant le lieu où leurs corps sont inhumés.
Saint Ambroide'c^i fait transporter, les corps
de ceis deux saints, de Tendroit où ils opt été trou-
vés , à la cathédrale de Milan.
La Cène, soùs les traits du Christ et des Apô-
tres, représentant, les portraits des principaux so-
litaires de Port-Royal y parmi lesquels on distingue
Antoine le Maître , Arnaud d* Andilly , Biaise Pas-
cal, etc. •
^ Led jReliffieuJeJ. C*est la fille aînée de P. de
Champagne , religieuse à Port-Royal , réduite, à
l'extrémité par une fièvre continué, qui recouvre
la santé , après s*être mise en prière avec une de
ses co^lpagnes. '
Le Repad chej le PharUien} Jé4uâ en Croix ^
la Mère de oouleur; la gravure a publié Jéjud-
Chridt parlant à la Samaritaine / G. Edelinck ^
sculp. } Moide avec led tabled ded dix Commande--
mend , gravé par Nanteuil et Edelinck) VAnge
du Seigneur apparaît en donge à daint Jodeph ;
P. Lombars, sculp. Saint Bruno , prodtemé apec
ded confrèredf adredde ded prièred au Chridt dand
led nued; N. Pitau, aculp.
Digitized by VjOOQ IC
(ï07)
■pÔRtAxitS.
<
Philippe ie Champa^pfie^ pont par Im-mâme ;
G. Edelinçk, ea 1676. Antoine Armani, VJlhtiwtké
Charled i^é Benoue, conseiller de grand^hambre;
Nanteuil, sculp. LéônBmUhillier, comte de Cha*
yîgny, se(^étâii*e d'état^ Qem^, HenriDupie^iJ Se
Guénégaui^ méà^mf iienté Latôur i*Auaejyne
en cuirasse^ idem. Henri d^ Orléans y duc de Lon^
gueviUe et d'Estourvillc , prince souverain de
Neufchâtel. Ferdinand de NeufoiUe , évêque de
Chartres^ idem. Pompone de Bellièi^rèj preimer
présidei^ty idem. Armand DupleJdid, cardinal de
Richelieu^ idein. Michel Letellier, nûnistte et se-
crétaire d*état^ idem. Vincent Foiture, homme
de lettres^ de rAcadémie;firançaise^ idem.
CARACTERE DISTINCTÏF.
Ckoix noble y imitation fidèle y ordoilnance et
disposition faibles ; actions y expressions inchoa-
tives î pinceau suave y coloris vigouteux y trans-
parent (i).
(x) Vente de M. de Julienne , no. 137 du catalogue :
Notre-Seigneur à table avec ses disciples ^ hauteur ^
deux pieds trois pouces } largeur y quatre pieds sept
pouces. 400 Ht.
Le mêfnef à la vente du prince de Conti, aSço liv.
Digitized by VjOOQ IC
( io8 )
Jean-Baptiste Champ agnb j élève et nereu An
précédent, naquit à Bruxelles en 1657, et mou-
rut pro^sseur de r Académie en i6ç3* H a'peint
dans le style et la manière de Philippe de Cham-
pagne; et quoique lui étant d^ beaucoup infé-
rieur, il a laissé quelques ouvrages qu'on estime.
B. Pitau a gravé d'après lui la Vierge ,\V Enfant
Jééué , Jainte Anne et daint Jean, sujets en
demi-figures;
S IV.
Quelqu'un a dit : La modestie est au mérite
ce que les ombres sont aux figures dans un ta-^
bleau. Elle lui donne de la force et du reli^; mais
on est fondé, d'après l'expérience, à croire que
l'excès en est nuisible. C'est ainsi que pensait
Montaigne j car il dit quelque part : Quand an
de raçale, trop coupent on voiuf prend au mot.
11 ajoute^ : Si je me dembloU bon et <ùigey je
Ventonneroid à pleine tedte. Dire moinJ de doy
qu^il n^y en a, c/edt dottide, non modedtie : de
payer de m4}ind qu'on ne vaut, c'edt ladcheté et
pudillanimité , delon Aridtote. La société pi^éconise
en effet la modestie ; mais il lui arrive assez ra^
rement de récompenser celui dont elle honore les
talens} et l'homme modeste , si j'ose le dire , n'^est
que trop souvent victime de cette vertu. Nous
en trouverons une preuve dans Louis T£$tbi;.in ^
Digitized by VjOOQ IC
, ( io9 )
né à Paris en i6i5. Cet artiste timide^ dont lé
mérite fut constamment en butte à' Tenvie et à
)a jalousie^ asse^ usage pour ne jamais défier 6è$
rivaux ^ et pour fuir les grands et les riches plu-
tôt que. de s'en plaindre , eût été oublié , sans
les secours généreux de Lebrun ^ qui veillait sans
cesse aux succès des talens distingués. Le plus
beau tableau sorti des mains du modeste Tes-
telin j est la Rédurrection de Tabithe par Jaiht
Pierre : il fit tant de sensation ^ qu'on en attri*
buait la conduite à Lebrun. On cite encore la
Flagellatian de Paul et he Silaj. Ces deux ta-
bleaux décoraient autrefois l'église de Notre-Dame.
.Un troisième tableau ^ représentant daint LoùU
aui pande un malade au milieu ded princed de da
cour, décorait l'autel d'une des salles^ de la Cha-
rité (i). G. Audran a gravé d'après lui : le Tempdf
chaddant V Ignorance , découvre la vérité de hs^
Peinture. Testelin a gravé à l'eau -forte quatre
pièces dé Jeux dŒnfanty d'après ses propres des-
sins; V Union, la Félicité céledte et terredtre ,
la Fidélité , la. Fraude découverte.
CARACTiRE ^ISTINCTIF.
Grand style 9 uniformité dans les masses ^ dessin
(i) A Paris | rue des SaintSrPères.
Digitized by V^OOQ IC
^ IIO )
régulier , proportions loucdes j couleurs locales
bieu entendues; pinceau léger ^ moelleux; effet
g^ëral sAiivant ;le mode de Lebrun.
Thomas Blanc^et ^ né à Paris en 1 6 ly^ étudia
•d'abord la sculpture ^ que dui fit abandonner la
£ûblesse de son tempérament. S'étant rendu très-
Jeune en Italie ^ il confia le -soin de ses études
à Talgarde André Sacchi. Le Poussin , qu'il visi-
tdit -souvent ^ l'aida de ses conseils ; et il fit des
progrès étonnans en trés-*peu de temps. De retour
en France , il s'arrêta à Lyon , où on le retint
-pour peindre les plstfonds de THôtel-de- Ville.
Il y a représenté un mélange d'histoire et d'al-
légories , qui caractérise la Justice et éeâ attr\r>
iutioruf. A J^aris il a pemt , pour la Cathédrale >
i€ MapUdement de daiM Philippe^ aprèd le bap^
éê^àe ^Œuhiique-de la reine de CaTidoc^. Blan-
•chet a composé la Thède de Philoéophiè , éou^
*tenue par Françoid d*Alhyny , daud l' invocation
de ddiM FrçLnçoid de Paule^.etla 'ïï^hède de Phî^ *
'ladophie doutenue par led 4roid princed palatind du
Rhin. Ces deux pièces sont gravées par J.-J. Thour-
neyser. Nous avons encore de ce peintre le fron-
tispice allégorique de la Bilancia Politica, del
Boccalini , et le portrait d\n magidtrat , avec
des attributs allégoriques gravés par le même ,
ainsi que \e portrait de Charrier^ gravé par Antoine
Masson,
Digitized by VjOOQ IC
On JxonTe de Tesprit et du goût dans les ou-
vrages de cet artiste : son coloris est vigoureux^
mais son ^tyle est faible et de petite manière.
Verdier , Houasse , Audran^ tous trois élève»
de Lebrun y et ses coopérateurs , montrent danjl
leurs ouvrages plus de flexibilité dans l'esprit que
d'invention. Entièrement voués à leur maître^
ils s'attachèrent plus à imiter sa manière qu'à
s'en faire une particulière , et ne purent jamais
s'a£francliir de cette espèce d'esclavage que l'on '
trouve dans leurs productions. -
Claude, Aubrak > né à Lyon en lâSp y £it un
de^ trois en qui Lebrun reconnut jilus de capa-
iité 'y aussi l'employa - t - il dans les BatailleJ
y Alexandre, m a peint ^ pour Notre-Dame et la
Chartreuse de Paris ^ le Miracle deJ cinq paina.}
B* Audran^ sculp. j et la Déjcollation de daint
Jean. En 1^84 il iut élu académicien y -sur l^ Ins-
titution de VEucharidtie; tableau^assez médiocre.
•En 1681 il fut reçu professeur , et en a684 il
mourut^ âgé de quarante-trois ans. Le style de
son maître y qui faisait la passion du temps y a
singulièrement contribué à sa réputation : cette
disposition dans le goût fit également celles de
Houasse et de Verdier,
René- Antoine HotiASSE, né à Paris en x6^5 y
fut élu à F Académie en 1673, sur Hercule corn"
Digitized by VjOOQ IC
(112)
battant V Hydre iaru kd maraU de Lente. En
1699 , le roi le nomma directeur de F Académie de
Rome y où il demeura cin<j ans. U se rendit en^
suite à la cour d'Espagne j où il a fait beaucoup
de grands ouvrages , et mourut/à Paris , trésorier
de TAcadémie Royale, en 1707 , dans la soixante^-
clnquième année de son âge. Houasse a peint les
plafonds des salons de Y énus et de T Abondance ,
à Versailles, ainsi que plusieurs sujets des Meta»
morpboses à Triiailon.
François Verdieb., né à Paris en 1691 , fut
le meilleur des trois , et l'un des élèves de Lebrun
qui a le plus approcbé de sa manière. L'illustre
peintre lui donna sa nièce e^ mariage , et le fit
recevoir à l'Académie avec une distinction par-
ticulière. Verdier mourut professeur en 1780 , âgé
de trente-neuf ans , avec les honneurs d'une cé-
lébrité bien tombée de nos jours. Cet artiste a
laissé ime quantité prodigieuse de dessins , et
quelques tableaux à Trianon, qui prouvent* un
génie abondant , facile, et une belle érudition de
l'histoire sacrée et profane. On rencontre dans le
nombre de ses études , quelques figures dessinées
jdans un bon caractère , lesquelles font connaître
qu'il dut être un excellent professeur pour l'en-
seignement des élèves. On a gravé, d'après Ver-
dier, vîngt-huit sujets àeVHiéioirc deSanuon.
Digitized by VjOOQ IC
CARACTÉRB DISTINCTIF DE CES TROIS ARTISTES»
Compositions y dispositions , style , coloris ,
dessin suivant le mode de Lebnm , mais dégé-
néré en profusion , affectation et lourdeur.
Dans le troisième ordre des bons artistes de
jce tenips , on trouve Nicolas Loir , né à Paris
en 162.4 y ^* mort dans la même ville en 1679.
Quoiqu'élève du Bourdon , il ne prit rien de son
jnaître , et se fraya une route particulière et ori-
ginale en Italie , où il se rendit en 1637. Ses
ouvrages décèlent partout l'homme érudit et la
connaissance de toutes les parties qui tendent à
la perfection de Tart qu'il a exercé j il ne lui
manqua , pour les faire valoir , qu'un peu plus
d'ame et de pathétique. L'allégorie, la perspec-»
tive, l'architecture, ornaient se^ compositions ; on
y admirait l'étude du raccourci dans les plafonds,
tet les convenances dans le costume ; deux points
constitutifs de l'art, où l'on reconnaît le peintre
savant et lettré. Le premier tableau qui à fait
sa réputation en Italie , est Dariuà qui viéite le
tombeau de Sémiramid. A son retour en France y
.il fut élu académicien, en i663, sur un tableau
représentant led Progr^d de la Peinture et de la
Sculpture douj le règne de JLouid XIK. Son plus
H
Digitized by VjOOQ IC
( lu )
bel ouvrage est Cléobu et Biton traînant le char
ie leur mère , prêtreéée de Junon , juéqu^au
temple de la déedde. Le peintre en a fait une eau-
forte. On voyait autrefois ^ de Loir, dans Féglisç
de Saint -Barthélémy, à Paris, Notre -Seigneur
ûui met un anneau au doigt de dainte Catherin ;
et à Notre-Dame , doint Paul devant le condul
Sergioé, ai>eugiant un Magicien. BaHS les ap-
partemens du xm , à Saint-Germain-'eBi-Laye, il
a peint Deux F&mmeé tenant une couronne de
laurier^ et Flore entourée ied Amxmrd. J. Bou-
langer a gravé TSijrf^^tornu/ndê^ midererenobid. La
Vierge et V^nfdnt Jédud adoré par le petit
^aint Jean; deux autres Sainted Familled ^ sont
gravés par Alexis Loir, frère du pemtre ; et Nicolas
Loir lui-même a gravé, d'après ses propres com-
positions, douje petitd dujetd de Vierge , et deux
grandd Paydaged.
Loir s'est attaché , à Rome , à copier le Pousr
sîn , et quelques-unes de ses copies sont si excel-
lentes, qu'on les a quelquefois prises pour les
originaux. Tel est le tableau du Jugement de
Salom^n , au Musée Napoléon , qui porte son
faire j deux superbes copies , le Veau d^or et le
Pa^dage de la mer Rouge , que j'ai rapportées
d'Auvergne, et qui sont passées en Allemagne.
Digitized by VjOOQ IC
( "5 )
CA^ACTÂRE DISTINCTlF.
Erudition y convenances, dessin vrai, faiblesse
dans les contours j affectation dans le style j ca-^
ractères de tête maniérés, draperies lourdes^
coloris agréable.
Paris GoRKEiLLE, né à Orléans «n i6o3, et
mort à Paris en 1664 ^ ^t père de deux artistes,
distingués. Poilly a^ gravé d'après lui daint Paul
et 4aint Barnabe refusant le Sax:ripee 3e la villf
^e l/jfétre. Les ouvrages de Paris portent un très«-
bon caractère , et un goût qui rappelle le modci
antique : on y désirerait un peu plus d'intelligence
da cLsdr^obscur.
Son fils aîné, Michel Corneille (1), né à
râris en 1642, et mort dans la même ville en
1708, âgé de soixante-six ans, doit être placé
au rang des grands peintres de la France. On
trouve son nom sur la liste de 1673. Il fut xm dés
anciens fondateurs de l'Académie royale de Pein-
ture : ses tableaux se voyaient autrefois dans
plusieurs églises de Pâri^j la plupart ont été
perdus pendant les troubles. Les plus remarquables
(1) Ou M. A, Corneille ; c'est ainsi que se trouve
signée la pièce représentant le Martyre xlé saint André ,
gr^vë par l'auteur.
Ha
Digitizedby VjOOQIC
(ii6)
sont te Maddacre iej Innocend ; daint Antoine dâ"^
Padoue et daint Françoid d^Addide / la p^ocation
èe daint Pierre et de daint Andr^; Dieu parlant
à Mo'ide iand le buiddon ardent, gravé par lui-
même} Cléopâire prenant Vadpic ^ un panier de
fruit (jue luiprédenteune paydanne ^ideia j Mercure
annonçant la Paix aux Mudèd , plafond du salon
de la Reine j Cochin , sculp. Pénélope occupée
au milieu ded femmed de dd maidon , idem j Ad--
padie didputant au milieu ded Philodophed de la
Grèce, idemj Énée daubant d a famille de l'em-^
bradement de Troie ^ Moitte, scùlp. La Préden--
tation au Temple ^ i. Mariette, sculp. j et Ax
f^iditation, P, Daret, sculp»
La chapelle de Saint-Grégoire y aux Invalides j
est ornée de six tableaux de sa main , représen-
tant les actions les plus éclatantes de la vie de
ce docteur de l'Eglise ï le sixième a été entière-
ment restauré p^r Doyen , peintre français ac-
tuellement en Russie.
On pourrait encore citer les plafonds qu'il a
peints , tant à Versailles que dans d'autres mai-^
sons royales*
Corneille montre partout des pensées nobles ,
élevées , quoiqu'un peu agreste dans le style , le
choix et l'expression. Savant dans la perspective,
il sut ouvrir , percei?, approfondir la scène , mé-
nager avec art les espaces nuisibles à l'intérêt des
Digitized by VjOOQ IC
(117)
g^upes et. au caractère imposant qu'ils' doirent
conserver dans les sujets héroïques. Cette con-
naissance y appuyée du clair-obscur , dont il avait
une parfaite intelligence , aide à faire supporter
son coloris , qui annonce la timidité d'un pinceau
peu familier avec les couleurs* amies et les cou-
leurs :ennemies. Corneille avait beaucoup étudié
les Çarracbe j il s'est quelquefois élevé à la hau-
teur de jses modèles. Sa mémoire était tellement
empreinte du style de ces fameux fondateurs de
l'école lombarde 9 qu*il s'amusait souvent à co-
pier leurs dessins avec tant de perfection, qu'un
grand nombre de ces copies sont répandues parmi
les curieux! pour les orignaux.
GARACTàR:^ PISTINCTIF,
t
Style grave, expressions vives, attitudes no~
blés, draperies suivant le mode antique, dessin
fier, savante perspective, coloris médiocre.
Jean-Baptiste Corneille , son frère puîné , na-
quit à Paris en 1646, et mourut dans la même
ville en lôpS.
Nous avons dfe ce dernier xJédud- Chriâtapparaid-
&ant à daint Ftançoid et à dainte Thérède ; VAnge
garbien coiùuidant FevifcLnce , grave par J. Ma-%
riette; et daint Jean de la Croix ^ dont le tableau
était autrefois aux Carmes Déchaussés, à Paris<
3
Digitized by VjOOQ IC
(ii8)
Jatqueé Cotràrois^ appelé commuiïéifteftf lé
Bourgiûgiion , vint au monde ca 1621. Errant
dans les armées^ il gravait dans son esprit le^
sièges, les batailles et le» escarmouches. Cotiduit
par la nature à ce genre de composition , il chèr-«
chait toutes les occasions de s'y livrer. Long-temps
il promena son émulation sans se fixer ftii senti-
ment particulier qui le sollicitait. U s'essa ja dans
plusieurs villes <ïltalie; l'école de Florence excita
ses désirs , mais Rome termina ses courses ; et la
bataille de Constantin , paf Jules Romain y fut lé
flambeau qui Téclaira dans la route de la gloire
qu'il s'est acquise. Cet artiste, né à Saint-Hy^-
polite dans la Franche-Comté, en 162I, prit l'ha-
bit de jésuite sur la fin de ses jours , et mourut à
Rome en 1676, âgé de cinquante-cinq ans.
A« Clouwet a gravé d'après lui , im Combat 3^
Cavalerie ^ et Chatelin, la Vue y une Tour carrée
au bori y une rivière; paysage.
BounouïGNON sera toujours regardé comme un
grand peintre de batailles. Sous les auspices du
Guide, il a fait quelques tableaux d'histoire; mai»
en cela il est inférieur à lui - même. Son génie
animé de la fureur des combats aimait mieux tra*
cer le choc des escadrons , la fougue , l'élan rapide
des chevaux, leur chute et les derniers soupirs des
victimes du carnage. Avec un style mâle et un co-
Digitized by VjOOQ IC
( ^19 >
loris plei^ de feu, il faisait encore ressortir Phor-
reur d'une mêlée y par de$ expressions fortes et
vigoureuses , et des attitudes pleines d'action et
de vie. Sa touche, variée selon la nature des ob-
jets, fait illusion; et son dessin léger y spirituel >
n'est pas dénué de caractère.
CAKAGTÈEE DISTINCTIF.
Génie ardent , actions violentes plus générale-
ment, touche large et spirituelle, coloris vigou-
reux, empâté et transparent 3 contraste brusque
du clair au brun j effet éclatant , harmonieux par-
tout.
Quoique Bourguignon se fût fixé en Italie , ses
talens ne furent point perdus pour la France : Par-
rocel suivit ses traces dans cette contrée pour en
enrichir sa patrie.
Joseph Parrockx , né à Brignole en Provence^
en 1648 , égala le Bourguignon dans les batailles :
il le surpassa même dans Taction. Si le costume
bizarre de son temps ne gâtait point ses tableaux^
on pourrait les offrir à l'étude comme de grands
modèles à imiter. A son retour d*Italie ,. il trouva
pour rival Vendermeulen^ que Lebrun employait
dans les travaux pour le roi 5 cette concurrence
pensa le perdre. Dégoûté par Tintrigue Aes ja-
loux^ il songeait à fuir sa patrie > lorsque soa
4
Digitized by VjOOQ IC
( 120 )
mérite commença à se faire comiaître ^ malgré
les pièges que lui tendait Tenvie. Le monarque
l'aperçut : ce prince avait un coup d'œil si juste^
qu'aucun talent ne pouvait lui iéchapper. Le mi-
nistre reçut des ordres à l'avantage de Parrocel ^
et l'artiste fit des tableaux admirables.
Ses compositions^ avec une belle ordonnance ^
ne s'écartent jamais de la vérité. Il se plaisait^
'Co^u^e son maître ^ à tracer les fureurs de la
guerre ; mais dans l'ardeur des combattans, toutes
ses pensées , ses situations sont tourmentées sans
invraisemblance , et la raison s'y trouve toujours
à côté du sentiment. L'expression était son unique
objet; de ce côté il surpassait .encore, le Bourgui-
gnon^ et il le savait bien; car quand il en par-
lait, il disait que ce peintrei ne datait paj tuer don,
homme,
Parrocel joignait à ses talens en peinture, l'amour
des belles lettres. Ses <?onnaissances littéraires lui
inspirèrent l'envie d'être poète. Oh ! combien la
folie de vouloir chanter sur tous les tons fait im&
mauvaise musique ! dit un grapd modèle de son
temps (i). Cette leçon lui fi,t reprendre sa palette,,
qu'il ne quitta qu'à sa mort, arrivée en 1704-
Nous avons le portrait de Charles Parrocel ^
peiAt par lui-même, et gravé par G. F. Schmidt^
(0 Madame de Sëvigné^
Digitized by VjOOQ IC
- Lès pièces <Jui ont été gratées d'après Joseph'
Parrocel , sont : Aurora, V Armée de prépare à
marcher; Méridien ^ V Armée fait halte; Vedpery
Bataille i Nox, Champ de Bataille; VAn^e parle
à JMpnoah prodtemé; DaQib présente à Saul la.
tête et Vépée de Goliath, etc.
CARACTÈRE DISTINCTIF.
Génie brûlant y expressions fortes , dessin cor-
rect, attitudes vraies, coloris chaud, vigoureux;
clair-obscur parfait.
Il a laissé deux jQls qui appartiennent au dix-
huitième siècle,
s V,
Les beaux arts encouragés et florissans fir^it
naître des familles de peintres. Les plus renom-
mées, après celle de Stella, dont j'ai parlé plus
haut^ furent : les Halle, les Coypel, les Boul-
longne et les Detroy j celle des Coypel en a fourni
quatre.
Dès qu'elles influencèrent l'instruction publi-
que , il se fit une révolution très-sensible dans le
goût j ou plutôt il fut si partagé, qu*il est difficile
d'en donner une idée bien exacte.
La jalousie des nations étrangères contre Técole
française , surtout des Italiens, IHgnorance de l'an-
tique , et la passion du théâtre , furent les germes
de cette décadence du grand goût, que l'on verra
Digitized by VjOOQ IC
( ÏM )
toujours descendre jusque ^ers la fin du dix-IiuU
tiéme siècle. Le tliéâlare ^ qui donnait une si grande
impulsion à la nation entlàre ^ produisit un effet
contraire sur les beaux arts. D paraîtra peut-être
étonnant que ^ dans le temps même que Corneille
et Racine plaçaient sut la scène le Sénat Romain^
ce spectacle y aussi noble qu'imposant y devenu
Fécole des premiers hommes de Tétat , de l*élo^
quence du barreau y et même de la chaire y n'ait
été que nuisible aux artistes. Cependant si Ton
fait attention au costume des acteurs du temps ,
qui figuraient les anciens peuples en habit de cour,
•t aux anachronismes sans nombre dans les acces-
soires et décorations 9 on sentira Teffet d'une pan-
tomime fausse 9 étouffer^ pour les arts d'imitation,
la force de l'expression qui devait résulter de la
vigueur des pensées sublimes dont retentissait la
scène française. Nous trouvons ^ pour ainsi dire,
le type de toutes ces inconvenances dans nos pein-
tres d'histoire de cette époque.
Antoine Coypbl, avec beaucoup d'instruction ,
se laissa entraîner comme bien d'autres. Cet ar-
tiste s'attacha particulièrement à l'histoire. On
trouvait de l'invention y de la magnificence dans
ses compositions , quoiqu'à une distance énorme
des traits énergiques qui animent les expressions
sublimes de l'idéal. Ses modèles > toujours trop
Digitized by VjOOQ IC
près àt nùà mèeùrs y ont £ut &é^ pât toi ôbder^
yateur judicieux , <|He cet ftttiste &t uâ des fte^
tmers qui introdtdsit de» physionomies Srânçaîses
pour reprëséètet des personnages grecs et ro-
mains. Vît Italien 9 spectateur dWe de ses corn*--
positions , dôùt il avait emprunté le stijêt d'Ho-«
mèrgy ent&LÎsàit k desôti^tioifl eâ disant : Mùn^iéut
uicJulle, moTuieur Agamemnorii,
En 1681 9 il fut reçu à T Académie 9 sur un ta*
bleau représentant Louid XI J^ifuiâê repose (^ané
le ^ein ie. la Gloire aprèd la Paix de Nimèffue,
Il fut professeur en I707, et directeur en 1714-
Ses principaux ouvrages iont : Notre Seigneur
iand le Temple açec led Ùocteurd } t^Ad<iomption
ie la Vienfe^ la Oueriéon de V Aveugle de Jéri-
cho; et plusieurs sujets de ^Ecriture sainte ^ exé-
cutés en tapisseries , tels qv^Athalie^ Jephte, Su"
janne^ le Jugement de Salomon^ VÉ^anouiédem^nt
d^ Edifier^ Tobie^ Jacob y^ tàithan et autres; il^-
becca recelant led prédetU du der^iteur d'Abra-
ham} P. Brevet 9 sculp. Vérmd dut led JEaux f
L. Desplaces ) sCulp* Là Véiité enleoée par le
Tempd , et la Sagédde et led Ficéd prééipitédf
idem. Le Père Etemel pcwltmt â Adatn et Ei^
aprèd leiir péché j P. Drevet, sculpè
Il a laissé ded Préceptèd dut dùn arty mid en verd^
et qu^il a adressés à son filsj ils ont eu râjf>proba-^
tion de l'Académie royale 0t des meilleurs poètes
Digitized by VjOOQ IC
(124)
de son temps, tels que Boileau, La Fpntaine et B.a«
cine , avec lesquels il était intimement lié.
, ,Un ouyrage qui rendra toujours sa* mémoire
chère aux Français , est Tliistoire métallique de
Louis XIV , qu'il fit pour T Académie des Ins-
criptions et Belles-Lettres dpnt il fut associé. An-
toine Coypel termina sa,' vie en 1722^ âgé de:
soixante et un an.
CARACTERE DISTINCTIF.
4
Génie poétique , abondant j distribution scéni-^
que y expressions équivoques , attitudes guin-
dées , actions préparées , dessin et touche manié-
rés, mélange bizarre de l'antique et du moderne ^.
anachronisme dans le costume et accessoire , co-
loris haut et harmonieux.
L'influence de ses successeurs n'en a pas moins
été nuisible aux progrès des beaux arts.
Noël Coypel, père d'Antoine, né à Paris en 1628^
et mort dans la même ville en 1707, âgé de soixante-
dix-neuf ans, s'était déjà Illustré par une quantité
prodigieuse de tableaux de chevalet et de travaux
pour la décoration des maisons royales. Sa récep-
tion à l'Académie date de 1668. C'est à lui que
Ton doit le lustre de l'Académie de France à Rome.
Lorsqu'il en fut nonuné directeur , il la logea dans
un palais, et en posa les statuts , qui ont toujoura
Digitized by VjOOQ IC
été observés depuis. Quelques-uns de ses travaux
publics sont : led Peinture J à fredijue, aii-^JJU^
du maître*autel i^d IiiQalïèed ^ et le Martyre de
daintJacqued le Majeur^ la Trinité et VAddomp^
tion de la Vierge ^ la Samaritaine y et plusietprs
autres disperses dans diflférentes églises de Paris ^
avant les troubles qui les ont fait disparaître.
G. Duchange a gravé dVprès Noël : Solon ayant
donné ded loid aux Athéniend y leur en explique
^le d end ; .V empereur Trajan donnant audience et
rendant Judtice à toud ded Sujetd y Ptolomée Phi-^
ladelphe , roi d^ Egypte , donnant la liberté aux
Juifd^ V empereur Alexandre Séçère faidant did^
tribuer du blé au peuple de Rome : quatre mor-
ceaux dignes d'éloge et des plus grands maîtres.
La famille des Boullongne a fourni cinq peintres.
Bon BouLLONGNE'fiit le protée de cette famille j
peu d'artistes ont été plus laborieux que lui. Les
études qu'il fit à Rome y devancèrent sa réputa-
tion en France , et lui méritèrent, du fameux Le-
brun, l'avantage d'être employé aux travaux du
palais de Versailles. Il a peint dans la chapelle ,
neuf petits plafonds, et plusieurs sujets de la fable
dan» les appartemens.
En 1677, il fut reçu à l'Académie, sur le Com-
bat d^ Hercule contre led Centaured, Les ouvrages
de son meilleur temps sont : la Coupole ded In-
Digitized by VjOOQ IC
< 1^6 )
i^Uèeé ; la Chapelle de daint Jérôme ; celle iè
francien Coincent de l^^^di^ff^fftion (i) ; la Rédur-
reçifon du LçLjçire > at^Lt^^fois dans Iç chœur dei
ChartTi^U^ ; JédyJ guéry^^nt' le4 Malades au bor^
ftç la Piscine^ Jjask^oisy â<?ulp. ; VAnnoncia^Hi.
^é la Vierge , F. Ch^eâui. } et ^m^ S^mte FanUlle^
grayée par lui-nlêmie.
Xieçcom{H>si)ion9 de 3pA SiouUoii^e annonceiit
le génie de Ti^veiiti^ïi ,:et déyeloppeut , sous les apV
parences d'iise oodileur forte et brUlante, ^souvent
un grand parti ^ solide d'effet et d'exécution, au^
c^uel ne répond pa$ le deswi ^ presque toujours
sans cai!:aotère.
Qu^ques auteurs ont avaneéqueses tableaux rap
peUentlanianièreexBjCteduDoniini<|uin. D'abord^
qu'esti-ce qu'on entend par la manière de ce grand
peintre? G'est une soHdité de réflexion , un assem-
blage Ae pensées justes , profondes , une éléyatlon
d'esprit et une force d'expressicm qui le placent ai^
£ute de la gloire des beaux arts. Or, la réputation
de Bon Boullbngne, étajée de qualités aussi es-
sentielles par se» apologistes , est bien déchue ; on
ne la place, tout au plus, qu'au troisième rang
parmi celles des plus ex;cdAens peintres de son
siècle. Cette comparaison choquante doit être re-
(i) Rue SainUHonoré,
Digitized by VjOOQ IC
< ^7 )
levée comm^ une erreur qui, tôt ou tard^ peut
4tre nuisible au gaût et à Téducation de$ artistes.
On aperçoit cependant dans les ouvrages de ce
«peintre , une certaine naïveté bien voisine de la
grâce ; l^ureuse disposition qu'il avait apportée
en naissant, qm se trouve gâtée par des airs de
tête , une manière de draper qui rappelfe trop le
costume et le& usager de àon temps, et qui, dans *
certains sujets qu'il a traités, soit de Tlûstoire^
^it de Jst fable , donne Tidée qu'on peut se faire
des vietu portraits du siècle de Louis XIV . Comme
îl ne faisait rien que d'après nature , l'air de vé-
rité qui intéresse d^s ses meilleures produc-
tions , joijnt à .un pinceau tendre , moelleux ,
dut lui obtenir des succès, danji un temps o.ù l'on
s'éloignait à grands pas de la ligne savante du
beau.
Bon JBouUongne , né à Paris en 1 649 ^ mourut
dans la même ville , âgé de soixante ans.
La réputation de Louis de Boullongne, frère
^tîadet du précédent , n'a pas été moins célèbre,
îîé à Paris en a 654 > il fit des progrès rapides dans
là peinture , se perfectionna en Italie , et revint
-en France, où il fut élu académicien, dur Au"
qudte ijui fait fermer le Temple de Janud aprèé la
bataille d^Actium. Il se fit ensuite remarquer par
un grand nombre d'ouvrages publics, qui luimé-
Digitized by VjOOQ IC
( 1=^8 )
lîtèrent la protection de Louis XTV, la Déco fac-
tion de ded Palaid y la Peinture de la Coupole deé
Ifwalided , où il a représenté les principaux évé-
nemens de la vie de saint Augustin. U fut encore
Iionoré par le monarque du titre de son premier
peintre , d'une pension, de 10,000 livres , et choisi
pour continuer les médailles de TAcadémie des
' Inscriptions et Belles - Lettres , après la mort de
Coypel. L'Académie l'élut recteur , et ensuite-tK-
recteur , grade qu'il à conservé jusqu^à sa mort ,
arrivée en 1733? âgé de soixante-dix-neuf ans.
Louis de BouLLONGNE , père de cette famille y
naquit à Paris en 1609 , et mourut dans la même
Ville en 1674. Nous avons de lui : la Décoration
de daint Paul^ daint Paul à Ephède y chaddant le
Démon du corpd d^un Poddédé^ gcaré par lui-
même d'après ses compositions } et le roi David
jouant de la Harpe ^ gravé par Van-Thulden (1).
CARACTi:R£ DISTXNCTXF DES BOULLONGNE.
Composition systématique, érudition nulle, ex-
pression modérée , dessin rond , touche molle y
costume de caprice , désordre dans les draperies ,
héros de théâtre , femmes naïves, têtes françaises,
(1) Voyez les deux demoiselles BouUongne, au chapitre
des peintres de fleurs, dans la SuUçdes Peintres du
dix'septième siècle.
Digitized by VjOOQ IC
( 1^9 )
^Ont découvert j nez long^ petite bouche, coif^'
fures à la Maintenon, coloris haut, frais, harmo-
nieux j pinceau suave et moelleux.
Daniel Halle , né à Paris , et mort daiis un âge
très-avancé, en 1674, a peint ^histoire avec dis-
tinctîoil. On remarquait autrefois de cet artiste:
^aint Jean iepafit la Porte Latine , à la métro-
pole de Paris 5 et le Martyre de daint Symphorien,
à l'Abbaye Saint-Germain. Ce sont les ouvrages
qui ont fait sa réputation. G. Ëdelinck a gravé,
d'après Daniel Halle , V Enfant Jédud perçant le
Dragon de da Croix.
Claude-Guy Halle, son fils, naquit à Paris
en i65i , et mourut dans la même ville en 1736.
H donna pour sa réception à l'Académie , le Ré-
tabliddement de la religion catholique dand la vUle
de Stradbourcf y et passa successivement des grades
de professeur, de recteur, à celui de directeur.
On trouve au nombre de ses travaux publics :
la Soumiddion que fit à Louid XIV la ville de
Gêned^ en 1684^ morceau qui a été exécuté en*
tapisserie aux Gobelinsj Jédud-Chridt qui chadde
led Marchandd du Temple^ et V Annonciation ^
qu'il fit pour la métropole de Paris. Trois frises
représentant Minen>e y Apollon et Amphion /
Çr. Ëdelinck, sculp. Saint Jean de Dieu ^ Cl. Dre-
vet, sculp. Saint Faudte ^ Martyr edpagnol^ de
I
Digitized by VjOOQ IC
(l36)
tiârme^tm^ sculp. S(iint Athanodè étuiiawt leé
-Pèred^ Jj- Simonireau. Le Serviteur y Abraham
{donnant dej prédenj à Réheccaf J. Audran^ sculp*
Le Saint'Edprit dedceiuiuéurled Apotreâ. Ed. Jeau-
rat^sculp.
. On entrevoit dans les ouvrages des Halle ^ de
rinvention , de belles idées , du clair-obscur ^ une
grande facilité d'exécution, et un coloris gra-
cieux. N'étant jamais sortis de leur patrie , et
n'ayant eu sous les yeux d'autres exemples à
suivre que ceux des peintres les plus célèbres de
leur école , ils en devinrent presque en tout les
imitateurs, mais, en général, si lourds et si dé-
générés , que leur influence fit presque entière-*-
ment perdre toute espèce d'idée de choix et dô.
délicatesse.
n me reste à parler de la famille des Detroy ,
dont la réputation commença par François De- ^
troy , né à Toulouse en i645 , élève de son père
Nicolas Detroy , de qui on ne trouve rien à dire.
François s'est signalé , dit-on , dans le portrait ,
avec un pinceau flatteur , et l'art (ïe rendre toutes
les femmes belles. Il a traité aussi l'histoire , et
fut élu académicien en 1674 > sur Mercure qui
coupe la tête y Argué. Nous avons son portrait^
peint par lui-même, J. B. Poilly, sculp. ; celui
de Jean Detroy^ S. Vallée, sculp. } le Prince de
GalUj^ cognojcent mei me , G. Edelinck, scitlp. ;
Digitized by VjOOQ IC
Greffoite GiWett, reUg^eux augusâii, Sï. Dos-î
«ier , sctilp. } Mejetm en habit de eosfmne , G. Ver^
aneulen^ sculp. C'est la célébrité des graveurs qm
ïénd ces pièces précieuses.
La réputation de ce peintre j qui a fait les jouis-
sances des gens du monde , semblé être déplacée
dans ce long cours de la prospérité de la pemture.
On yerra quelle fut Tinâuence de son fils et son!
Son élèrei dans le dix-huitième siècle (i).
$ VL
Jean-Baptiste SaKteriie^ né à Magny près do
I\>ntoise , en i65i ^ fut un des meilleurs rejetons de
Fécole des BouHongae, Indocile au système aca-"^
<lémic[ue ^ sa réputation , pendant sa vie , n'égalai
jamais son mérite. Au milieu d'une vie philoso-
phique et modeste j Santerre s'instruisait j il s'at-^
tachait avec persévérance aux études de toutes le»
(0 François Detroy quittait peu les petits appartemens
de Versailles. Complaisant de mesdames de Maintenon
et Montespan , il passait sa vie au milieu de cette apa-
thie mélancolique qui régnait dans la Vieille cour do
Louis XIV ) à esquisser les jeux héroïques de Penfance
du monarque, que ces dames brodaient, pour le dis*
traire dés ressouvenirs du passé et des inquiétudes d*
Vatenir«
I a
Digitized by VjOOQ IC
( »32 )
parties de son art y sans montrer extérieurement
d'autres inclinations que le portrait^ dont il fai-
s^t publiquement sa^ principale occupation 9 lors^
que tout-à-coup on vit. sortir de son pinceau des
objets dignes d'un esprit plus ëlevé. Cette sur-
prise rappelle à l'imagination son tableau de la
ChoJte Sujanne^ sur lequel il fut élu académicien
en 1704 : charmante production , qui offre les
grâces de Vénus ornées des attraits de l'innocence
et de la pudeur. Le charme et l'artifice de son
pinceau portaient la séduction jusque sur les ob-
jets les plus religieux. On ne pouvait célébrer les
«aints mystères à l'autel de la chapelle du rcfti à
Versailles, où se trouvait placée laàainte Thérède
en TnéditatioTij accompagnée d'un ange qui semble
lui lancer une flèche ; l'expression et l'action en
«ont si vives et si pénétrantes , que l'œil et l'esprit
ne s'en détachaient que difficilement.
Cet habile homme mourut en 1717, âgé de
soixante-dix ans ; il ne voulut point laisser après
lui un recueil d'études précieuses de femmes nues ,
qu'il livra aux flammes.
Les morceaux les plus estimés de Santerre sont^
Ctprès ceux qui viennent d'être cités : une Mabe--
leinje, que Louis XIV plaça dans son cabinet avec
une prédilection singulière, et quelques autre»
sujets familiers , tels que la Coupeude èe Choux ^
leé Femme J qui lisent à la lumière d'une Ckanr-
Digitized by V^OOQ IC
(i33)
helle^ et autres. Son tableau de ta Chaàte Su^
janne est gravé par Garlo Porporati.
CARACTJÈRB JDISTINCTIF.
Sansibilitë ^ attitudes moelleuses , dessin régu-
lier, pinceau flou, coloris clair, tendre et har-
monieux (i).
touis Gallochb, élève de Bon Bôullongne, fut
un très-bon peintre j îi a été reçu à l'Académie
sur un tableau représentant Hercule* H parvint
successivement aux premiers gradés , et finit par
celui de chancelier.
Après une assez longue carrière , il mourut à
Paris.
(i) Vente de M. de Gagny , no. 218 du catalogue :
Adam et£ye dans le Paradis terrestre } hauteur, sept
pieds } largeur , cinq pieds cinq pouces. 12)400 lir»
Même vente p n». 219 du catalogue:
La Coupeuse de Choux; hauteur, trois pieds trois
pouces II largeur, deux pieds sept pouces. * 32i51iy«
he même y vente de M. Poullain, no. 110 du cata-
logue. ôS^çliv.iga*
iV. B. Santerre a peint un petit tableau d^Adam et
Eve, qui lui a servi de guide pour le grand. Il a été
vendu chez M. Dazincourt , sous le no« 33 du cata-*
logue. 1400 Ut.;
3
^ DigitizedbyVjOOQlC
( i34 )
Jja TrcLwfyuration hcd Reliques de éamt Au^
giuftin, autr^^is dans l'intérieur 4e. la maison des
Petits-Pères de la place des Victoires, était re-
gardée comme son meilleur ouvrage.
§ans s'élever au premier rang^ Galloche s*est
Fait remarquer par des compositions dont l'or-
donnance est sage j simple , et un coloris amené
en vigueur et en lumière , par les belles connais-
éanqes dm clair--obscur.
Saint Toqué a donné le portrait de Galloche
pour sa réception à rAcadémie.
S VII-
L'éloge ou l'exagération sans analyse donnent
rarenient llidée juste qu*on doit se faire des ta-
lens qui en sont l'objet; : Gharles de Lafossb, dont
la réputation ne ftit pas une à%s moindres dans ce
ibiècle, donne matière à l'examiner. H eut la cé-
lébrité du coloriste, et c'est sons ce point de vue
qu'il faut l'examiner.
De Lafosse était véritablement né avec le germe
et Fœil du talent qui le distingue plus particuUè-
rement. Il fit à cet égard une si vive sensation sur
les yeux de ses contemporains , qu*il fut déclaré
le rival des Wandick, des Rubens et des Titien*
W Digitizedby VjOOQIC
(i35)
D'autres voulaient <ju'il surpassât Paul Véro-
nèse (i). ^
n est bien vrai que ce peintre y dès son bas âge ^
avait montré une grande préférence pour les écolea
florentine et flamande ; qu'il les étudia à Rome ^
et même dans Técole de Lebrun ^ où il passa les
premières années de sa jeunesse. U s^ livra peut-*
être avec trop d'ardeut j car ^ avec une obéissance
moins servile y on est tenté de croire qull les eût
atteint. Il n*eût pas négligé ces moyens secrets
qui conduisent au coloris essentiellement vrai ;
ainsi ^ en s'abandonnant à son sentiment propre.»
il eût pu, à Taide de Tobservation et de la com-»
paraison , deviner ce 'qu*îl cherchait à pénétrer.
Ce peintre semble solliciter une admiration plua
réfléchie dans sa belle intelligence du clair-obscur»
et dans Tunion des couleurs propres à rendre lea
effets pittoresques de son ardente imaglnatiop* En
cela il est vraiment plus original ou jdus lui-4néme
que du coté de son coloris» qui n'est que l'écorce
très-épaisse des écoles florentine ^t flamande..
(i) Était-ce en inconveoaiice sur te costume^ ou eiL
force de coloris et d^efFet y que M. Dargens entendais
mettre en parallèle ces deux artistes? Du cêté du cos-
tume^ de Lafosse n^a pas eu tout-à-fait les torts de Paul
Véronèse ) quant à la fierté du pinceau , du coloris , de^
l'expression générale ^ Paul Véronèse écrase de Lafosse^
Digitized by VjOOQ IC
(x36)
De Lafosse n^avàit point rélévatîon d'ame qtiî
convient au style sublime , ni le sentiment viF
dé l'expression. Ce qu'il aurait bien entendu ,
c'est l'ordonnance d'une scène • s'il n'avait affaibli
la dignité des principaux personnages par une
surabondance d'objets trop lourdement enchaî-
nés : mais c'était la manie du temps j il fallait du
renlplissage pour se soutenir à côté du luxe et du
génie intarissable de Lebrun. Cette espèce d'es-
clavage , à laquelle s'assujétissaient volontaire-
ment les artistes les plus distingués^ se remarque
dans toutes les productions de la fin du dix-sep-
tième siècle.
Quant à son style de dessin et de draperies, il
est nul dans l'histoire de l'art. Quoi qu'il en soit,
ce peintre a conservé des droits à l'estime pu-
blique, et, malgré ses écarts, il laissera toujoursi
dans l'esprit d'intéressans ressouvenirs.
Charles de Lafosse a été élu à l'Académie sur
P Enlèçemeiit de Proderpine (i). Dans la coupole
des Invalides il a peint daint Louid qui met da cou-
ronne et don royaume doud la protection de Jédud-
Chridt, et plusieurs autres plafonds à Versailles,
Trianon, et même en Angleterre, où il a été ap-
pelé par mylord Montaigne. Les pièces gravées
d'après ses compositions sont : Jphigénie en Au-^
(i) Ce morceau est gravé par L. S« Lempereur» *
Digitized by VjOOQ IC
( i37 )
U?le ^élwrée par Diane ^ Surugue, sculp. jLŒnlèi
pement y Oritye par Borée^T?, Dupin , sculp. Ênéc
çuéri par le Dictante} Ch. Simonneau j sculp.
Cpriolan fléchi par ledFemmed romaines ; H . S .Tho*
massm^ sculp.
De Lafosse, ne à Paris en i54o, mourut dans
la même ville en 1716, âgé de soixante-seize ans.
G. Duchange a gravé son portrait peint par H. Ri-
gaud. \
CARACrâRE DISTINCTIF.
Compositions riches , heureuses dispositions dan$
les groupes , actions vives sans passions , inconve-
nances y anachronismes ; proportions courtes , àes^
sin mauvais , airs de tête communs , désordre dans
Tagencement des draperies ^ confusion dans les.
plis^ pinceau ferme, touche heurtée, coloris ar-
dent, lumineux, tirant sur le jaune doréj grand
contrasta dans TefFet harmonieux, dans tout (i)»
(i) Venté du prince deContî,no. 585 du catalogue:
Le projet d'un plafond représentant l'Apothéose de la
Vierge , forme ronde ^ diamètre , deux pieds dix pouces.
720 liv.
IjC même jf vente de Boîleau , en 1779 ^ no. 74 du cata-
logue. 681 lit»
Vente de M. de la Sive de Jully , no. ^d du catalogue ;
Xt^Apothéose de saint Louis , esc^uisse terminée du &bm»
Digitized by VjOOQ iC
( x38 )
. François Marot et Antoine Pesjie ont été se«
élèves.
* François Marot , né à Paris en 1667^ ^* mort
dans la même ville en X719, a suivi de très-prèa
la manière de son maître. Notre Seigneur ée fai*-^
dtant voir aux trou Marie ^ était regardé comme
8î>n meilleur ouvrage. Nous avons de lui Kertumne-
et Pomone^ gravés par F. Chereauj et Acid et Ga^
latliée troublé<$ iand leurJ Amourd par lajaioùéie
de PoUphème y gravé par B*- Audran, On peut dire
de cet artiste, que le goût et la grâce qu'il avait
naturellement se trouvent noyés dans un mauvair
^stême d'exécution qu'il avait emprunté de l'école
deLafosse.
Antoine Pesne , neveu de Jean Pesne le célèbre
graveur , et petit neveu de Lafosse , s'est distin-
gué dans le portrait. D a été élu à ^Académie^sur
celui de Veugle. La réputation qu'il avait à Vfe-
liise, par ses études d'après le Titien et Paul Vé-
ronèse, le fit connsntre du roi de Prusse, qui le
nomma soa premier peintre, titre dqnt il fut ho-
des Invalides , forme ronde; diamètre, cinq pouces. 5oo !..
, Vente du prince de Conti | no. S^j du catalogue, i^po !..
Vente de Boileau , en 1779 j no, 73 du catalogue. 65o K
De Lafosse, presque toujours employé aux travaux pu-
blics , a fait très-peu de tableaux de chevalet.
Digitized by VjOOQ IC
îaoré une seconde Ibis pat le gvând Frédëric. Peiâe
a fait dans cette cour un grand nombre de por-
traits , plusieurs tableaux d'histoire et des pla-
fonds. Il mourut à Berlin ^ après une résidence
d'environ trente années (i). Nous avons de lui :
<fon Portrait^ peint par Ini -ïnèine y Frédéric ^ roi
de PnufJe; le minidtre F. JV^ Borch^ gravés par
G. F. Schmidtj Latour, peintre de portrait,
gravé par le même^ Coignard, gravé par Petit.
Wille a gravé d'après Pesne le Portrait de Fré-
déric II, roi de Prusse, vu à mi-corps, un cha-
peau sur la tête.
Le roi lui disait dans une épître :
Quel spectacle étonnant vient de frapper mes yeuK !
Cher Pesne 9 tqn pinceau t'égale au rang des dieu^u
« Ce Pesne, s'écrie Voltaire , dans une lettre à
madame Denis, c'est un homme qu'il ne regarde
- ■«■ ./ ■'■' I ■ " ' ' !■■■ " ■ " i ' ;i " "j ' ■ ■'■ ■ ■ ' . ; ■' ■■ ■
(i) C'est ce mêmç peintre dont parle M. ËrmaU) auteur
de douze mémoires sur les bévues littéraires j donnés à
l'Académie de Berlin. Voici le passage qui le concerne ,
extrait des Archives Littéraires :
<c C'est pour avoir lu mal le nom d'un peintre dans
le manuscrit des poésies de Frédéric II , que Voltaire
eut un mouvement d'kumeur après l'avoir pardouru.Il
imputait à. ce roi pne expression qui n'était pas de lui.
Jje peintre s'appelait Pesne 4 le roi 9 en écrivant son nom ,
supprimait l'«S; et le nom^ ainsi raccourci par une né-
fligençt d'éçritorei se changeait en Pêne.
Digitized by VjOOQ IC
( ^4o )
|>as^ c'est tin Dieu. Il pourrait bien en être de
même de moi. »
Nicolas Veugle ou Vleughbl , dont Pesné a
fait le portrait pour sa réception à TAcadémie,
est né à Paris en 1670, et mort à Rome en 1738,
directeur de la pension des élèves, et chevalier de
Tordre de Saint -Michel. Il a peint Thistoire en
petit j ses tableaux ont été estimés pour le coloris
et les idées ingénieuses, quoic[ue d'un style faible
et peu noble. Il a peint : la Magnificence de la
France y allégorie , Thomassîn , sculp. j le Bou^
clier y Achille y C. Cochin, sculp.; V Amour in-
iijcret / Apelle amoureux de Campadpe y L. Su-
rugiie , sculp. j V Amitié généreuée ; Aleooanbrc
cédant da maîtredde à Apelle; dainte Gene^ièi^c^
gardant led troupeaux ^ Ed. Jeaurat^ sculp. j frère
Luce y de Larmessin, sculp. ; Thétid plongeant
donflld Achille dand led eaux du Styx^ £d. Jeau-
rat, sculp.
Au milieu de cette décadence , vers laquelle
nous approchons , il parut un homme qui s'éleva
seul, et par son propre génie , bien au-dessus de
ses contemporains. Cet homme extraordinaire est
Jouvenet , dont les talens s'annoncent par de»
traits hardis, une grande prdoimance et une faci-
lité d'exécution qui étonne.
Jean Jouvenet, fils de Laurent, naquit à
Digitized by VjOOQ IC
(Ht}
S^ouen en ltf44« Son père commença à faire éclùtô
les liispositions naturelles qu'il avait apportées en'
naissant. D se rendit à Paris pour achever son.
éducation j et , sans avoir vu l'Italie , il s'éleva jus-^
qu'à la hauteur des brillantes écoles qui en font la
gloire. En 1675, l'Académie le reçut dans soi^
«ein mt Edtker ieQant jidduérud.^ un des plus
beaux morceaux de réception dont les salles.de
cette illustre compagnie étaient décorées. Dans ces
mêmes salles on voyait de Jouvenet une Dedcentc
de Croix^ gravée par L. Desplaces (1), maintenaiit.
au musée Napoléon. C'est avec justice que l'on re-
garde encore ce tableau comme un- des plus beaux
de l'école française. La JUadeleine aux pied J îe
Twtre Seigneur ckej le Pharidien (2) , Jédud-Chridt.
chaddant led ]\Iarchandd iu ^Temple y la Pèche
JMiraculeude et la Rédurrection de Lajare sont
les morceaux qui lui ont assuré ime réputation
qui traversera les siècles. Ce grand peintre , qui.
reçut des marques honorables de Louis XIV, mou-
rut en 1717, âgé de soixante-treize ans.
(i) Ce tableau j qui était au maître- autel des Capucines
dé la place Vendôme , a été accordé , à la prière de PAca-
demie j par le roi 9 eh considrëràtion de Pestime que cette
«oq^agnie faisait de Pouvrage et de son auteur.
(a)T3an8 celui-ci Jouvenet s'est peint , avec sa famille ^
parmi les spectateurs qui sont sous le portique à ^auclie» ,
Digitized by CjOOQ IC
( »4^ )
(Quelque temps avant sa mort, il devînt |rai*a 4
brtique de la main droite ;, et £t de la maia 'gauche
le Magnificat y qui vient d'être replacé, dans le
choeur de Notre-Dame , à kt grande satisfaotioit
des amis des art8« Thcnnassiii a gravé ce mor«^
iCeau : «/• Joupenet^ dextrâ paralyticuj ^ jinùtrâ
pinadt^ tjty» I^s tableaux qui viennent d'être
cités ontété gravés* En voici encore plusieurs que
j'ajoute pour la curic^té. Le ChrUt mort au pied:
de la Croix; tAhoration dej Roit} ia Prédenta^
tion au Temple; gravés par A. Loir. V^ému daiuf^
led Forge J de f^ulcain; Aéûanax arraché èed braJ^
yAïu^rùmaxjue; daint Bruno en prièred; VÈléwi-
tion en Croix y gravés par Desjdaces; et le Por^
irait de Joiwenet^ peint par hii^même , gravé par
Ant» Trouvain.
L'esprit et la fécondité du génie y la facilité dana
l'exécution, scmt, sans contredit , de grands avan^
tages; mais, si ces heureuses dispositions ne $ont<
point fécondées par l'instruction tirée des poëtes^
des historiens , des monumens de l'antiquité , en un
mot, de toutes les sciences spéculatives dont l'ar*
tiste doit constamment s'environner , elles n'abor-
dent que les idées communes et les masses exté^
rieures. Jouvenet , ému par un sentiment naturel,
atteignit souvent l'expression de son sujet, sans
tpucher le cœurf secret qui n'est révélé qu'aux
âmes tendres ^ qui ne touchent que parce qu^elles
Digitized by VjOOQ IC
té laissent aisëment toucher. Consid^ons-le comme
un habile homme ^ui saisissait bien tout ce (ju'il
voyait, et <jui a bien exprimé tout ce qu'il a senti ^
mais en qui il manquait la science de la pénétra*
tiôn , et l'étude bien approfondie de toutes Us
nuances du cœur humain. Ce qui fixe et attache
plus particidièrement y et ce qui rend Jouvenet
original au milieu de ses contemporains y c'est
l'excellent choix des attitudes, la justesse des ac-
tions, la fermeté de la touche. et la belle harmo-
nie qu'il a su répandre sous les accords d'un col-
lons solide , Trai et bien entendu dans les masse$
claires-obscures. Quant à ses draperies , elles sont
larges et bien jetées ; mais on peut faire quelque
reproche à son exécution. Il est souvent tombé dani*
une manière qu'il est dangereux de suivre , et dont
leâ élèves sortis de son école serviront d'exemplô
pour en établir la preuve.
CAKACTiEE DISTINCTIP*
Esprit élevé , modération , inégalité dans Tex-
pression; maniéré dans le dessin, original dans le
style , savant dans le clair-obscur j eflFet grande-
ment contrasté, coloris chaud, lumineux, trans-
parent (i).
(i) A la Tente du prince de Conti^ no. 636 du ca-*
taïogue :
Digitized by CjOOQ IC
( i44 )
Bans ce beau siècle ^ les grâces se réunirent k
la force pour en éterniser la mémoire. Elisabeth-'
Sophie Chbron, née à Paris en 1648^ célèbre
par Tuniversalité de ses connaissances ^ peignit le
portrait très-ressemblant , d'un bon coloris et d'un
excellent goût de dessin. Nous ayons de cette fille
illustre ^ le portrait de madame Dedhoulièreé et
celmàernademoideUedeScudeH^ gravés par Wille.
Son extrême facilité à saisir età retenir les traits de
la physionomie la portaient quçlc[uefois à peindre
de mémoite ses amis, jusqu'à faire croire qu'elle
les avait peints d'après nature. Elle a signajié son
goût pour l'antiquité dans une duite de cornalineé
dessinées avec toute la pureté possible. Elles ont
été gravées, et trois le sont de sa main. Elles re-
présentent la Nuit qui répand éed Papotd ; Bac*-
çhud et Ariane / Mar4 et Vénuâ. Le reste a été
gravé par Ursule et Jeanne de la Croix, ses nièces,
par C. Simoneau , B. Picard , J. Audran , etc. Elle
a encore gravé une Dedcente de Croix ^ d'après un
morceau de sculpture en cire coloriée, exécuté par
un Sicilien nommé 2umbo; un Livre à deàdiner
en trente -six feuilles, et le fameux tableau de
^ Le Sacrifice d'IpHîgënie ; hauteur , six pieds j largeur ,
quatre pieds, cintré* i35o liv.
Le même^ vente de Boileau , en 1779 t »<>• 58 du
catalogue. 85o liv.
Digitized by VjOOQ IC
( H5 )
mainte Cécile^ diaprés Raphaël. Dans les lettres,
elle a publié une Traduction en verj français de
pluéieurj Pdaumed , que son frère , Louis Ché-
ron , orna de figures gravées de sa ïnain j un poëmc^
intitulé les Cerueâ renverééeé y <jui lui valut une
place dans 1* Académie de Padoue, en 1699 > ^^^
le nom de la muse Erato 5 et une Traduction de
VOde latine de l'abbé Boulard, contenant la des-
cription de TrianoQ. Enfin elle joignit à tous ces
talens celui de la musique , ce qui fit dire par un
liommç d'esprit de son temps , que la nature s'était
méprise dans .mademoiselle Cbéroui ainsi que dans
madame Dacier , puisque Ton recozmaissait dans
ces deux illustres femmes les traits- de deux grands
Lommes»
Cette intéressante fille y née dans la religion pro-
testante , fit abjuration à la révocation de l'édit
-de Nantes» Elle mourut en 171 1 ^ âgée de soixante-
trois ans ) associée de l'Académie royale de Pein-
ture. On trouve son nom sur la liste de 1673. Elle
fut regrettée des savans , d'une foule d'amis et des
cercles dont elle faisait les délices et l'ornement.
L'abbé Bosquillon a fait ce quatrain pour mettre
BU bas de son portrait :
De deux talens exf[uis Uassemblage nouveau
Rendra toujours Chéron Pornement de la France \
Bien ne peut de sa plume égaler Texcellence^ -
Que la grâce de son pmceau*
Digitized by VjOO^ IC
( x46,)
' Louis Ch£R017 y frère puîné d'Elisabeth Sophie ^
n'ayant point voulu faire abjuration y se retira de
r Académie y et mourut à Londres en 1^23 y à
Fâge de soixante-trois ans. L'amour de Tantique^
en Italie , lui avait donné un dessin pur^ correct^
qu'il pratiqua sans goût; il ne fut pas plus heu-
reux du côté du coloris y ordinairement sale^ gris
et sans harmonie.
Dupuis a gravé d'après sa composition : un^
Nymphe endormie , iécouQerte par deJ Fauned f-
daint Pierre guériddant led Boiteux à la porte du
Temple} Ananie et Saphire punid de m^ort, et
V Eunuque haptidé par daint Philippe j composes
et gravés par lui-même. On voyait autrefois à lamé-
tropole de Paris , Herodiade tenant la Tête de daint
Jean, et le Prophète AgahuJ de (font daint PauL
François DfiSPOfiTBS ^ né au village de Chana-
pigneule en Champagne^ en 1661 , et mort àParjs
en 1743, s'est fait une grande réputation à peindre
les animaux; il réussissait aussi dans le portrait^
les? fleurs et les fruits. En Pologne^ il a peint Içs
portraits du roi Jean Sobiesky^ de la( reine et
de plusieurs grands de la cour ; en France ^ il se
voua entièrement au service de Louis XIV en
qualité de peintre des chasses du prince. Il fut
élu à l'Académie sur son portrait parfaitement
ressemblant.
Digitized by VjOOQ IC
jLeé tal>leâux dé Deëportes ont beaucoùji pér Jii
pour la postérité j lés prestiges de la décorèttion^
•jpour lesquels ils seâiblaieiit être |)lus particulier^
reiiieht destinés > s'ëvanouîsseiit près de Toeil tjui
y cherclié en- vain te charmé dé Timitation :
d'ailleurs^ oit y désirerait plus de perspective j
\me plus grande ébniiaiësaïicè de Tarchitécture ,
ijui est d'un très-inauvàiis goût dans ses fonds > et
^es eSets moins bom^é;
Nous avdli^ de ce peintre y ûk tioûp forcé par
-èéd Chieru^ gïia.^é par Joulain; et un Chieh qui
létraryle ufi Chat y gravé par Démarteau Faîne.
Le portrait de Despdrtes , pour sa réception â
f Académie 9 est gravé par Joulain.
S VIIL
JLa postérité ^ qui se plmt à considérer les traits
ides hommes qui se sont illustrés y de quelque ma^
nière que ee soit^ doit un tribut d'admiilation et
de reconnaissance aux artistes qui se vouent à
les lui transmettre fidèlement. Lés plUâ fameux
peînl3?e6 de portraits figurèrent dans ce siècle.
Cette époque est leur bel âge* Forcés d-imiter
la nature , ils éù connuirent mieux le prix , et
s*écartèrent inoins dé la bonne voie que les peintres
d'histôîre.
Claude Lefebure ^ né à Fontainebleau en i633^
Digitized by VjOOQ IC
(i48)
îïiort à Lçudreô en lôyS , semblait destiné à faire
revivji'e 1^ hommes céièbres. Cette tâche h^
fat en quelcjue sorte confiée par Lebrun. Il fit
des portraits ^ en général y d'une grande res^
semblance : on y admire la vérité, le coloris; et
r^sprit du sujet. La gravure en a ii|imortalisé
quelques - uns , tels que' CharleJ Patin , gravé
par lui-même î FrançoU Chauifeau gra^yeiu: ^ des-
sinateur^ membre de l'Académie royale ; L. Cofifin^
sculp. Le manjuû ie Loupoij,^ P. Van Schuppen,
sculp. Jf. Colbert; B. Audran. Alexandre Petau,
N. Pitau. J. Boulanger a gravé un Buétè he la
Vierge. Lefebure était académicien 5 on trouve
son nom sur la liste de 1673.
On sait les tracasseries qu'éprouvent les peintres
de portraits , et combien ils ont à soufiFrir des ob-
servations de l'ignorance : Lefebure ne fut pas
plus heureux que ses confrères à cet égard j mai»
il sut mieux se défendre. Les saillies de son esprit
ont' été soigneusement recueillies, et ses chefs-
d'œuvre faissdent taire la critique sans fondement
^t les railleurs indiscrets (1).
(i) Il Qst aussi çuriQux quVtile dVpprendre que le-
febure se préparait à saisir la ressemblance, l'esprit et
même lés inclinations de ses modèles , en s'exerçant
d'ayance à en chercher les ridicules , par comparaison
avec d'autres ridicules. Cet exercice , quand il part d'une
main savante , d'un esprit observateur , est une belle
Digitized by VjOOQ IC
( ^9 )
CARACTÈRE DISTINCTIF..
Naturel , simplicité , vérité , finesse ; coloris
juste , exact; touche naïve y fond brun. Faible dari»
rharmonie.
\ ^ . '
Peu de réputations ont é\é plus rapdoment ac-
quises que celle de Nicolas de Lakgilliere^ né à
Paris en i656. A l'âge de, dix-huit ans il fit ^es
choses surprenantes au château de Yindsor, en
Angleterre;. Charles II ^ qui le regardait comme un
c;nfaQt , çutde la peine à croire qu'il en fût Tau-
tenr. De retour en France, il se fit connaître par
des portraits séduisans, qui semblaient fixer sur
la toile les grâces mobiles et légères des femmes y
l'expression souarcilleûse des penseurs, la noblesse
et la dignité inhérentes aux anciennes ori^nes*
Choisi pour perpétuer dans la mémoire des ï*ran-
^Qàs Pallégre^de de la ville ie Parij dur la con*
yaledcence ie Louu Xlf^y la Célébration (}u ma-
riage du duc de Bourgogne apec la princejje Adé-
laïde de Saooie j un Vœu Sait à Jainte Geneçiêi'e
leçon j dont Léonard de Vinci , Ânnibal CarracHe et Le-
brun ont donné l'exemple.
iV. B. Il y a un autre Lefebure ( Valentin ) , aussi
peintre , né à Bruxelles en 1642 , qu'il ne f^ût pas con-
fondre avec celui-ci»
Digitized by VjOOQ IC
( i5o )
<âan$ une cal^imitë publique (i) 9 il ëlera des mcmit^
mens qui peignent les moeurs , la grandeur de son
siècle y et qui ont inscrit son nom sur la colonne de
l'immortalité.. Rien ne manquait à son génie pour
traiter avec honneur le genre qu'il a.Tfi^t choisi*
C'était là où la ^oire l'appelait y et non dans Tlus--
toire^ où il ne montra que des essais faibles ^i
quoique a^sez sentis pour faire connaître que riea
^e lui était étranger dans son art.
Peu connu à la oour^ il se trouta bien récom-^
pen$é du suffrage de ses contemporains. L'Aca-*^
demie signalai^ cas particulier qu'elle faisaitde lui
en le nommait professeur , contre les règles de sea
statuts^ qui n'admettaient dans Cette fonction quç
des peintres d'histoire. Il en ayait été élu membre
en i6S6y sur le Portrait de Lebrun. B mourut
dans la fonction de chancelier^ en i^4^> %^ ^^
quatre-vingt-dix ans^
Outre don Portrait peint par lui-même ^ e/t
^avé par Ghereau^ il en existe plusieurs que lea
(1) Ce dernier tableau est un yaste moBument de la
capacité de Largillière. Il a été donaé en présent à Sainte^
Qenevièye) par PHôteJ -de- Ville de Paris. Largillière s'y
^st peint lui-même parnîi les assistans. II y représenta
:pialicieusement le poëtQ S^teuil enveloppé d'un man-i
^au noir , au lieu d'être en surplis : le poëte l'attaqua
-vivement dans une requête en vers latins \ et Largillièi:%
(\rt condamna 4 lui donner saM^f^ctio^i,
Digitized by VjOOQ IC
Cunateurs recherchent avec empressement ^ tels
que les ^rtraîts de madame Titon, mademoUetle
JDucto^} L. Desplaces, sculp. ; maiUime^he Mot-
tepille } P. Drevet , sculp. ; Charles Lehrun ;
Ger. Edelinckj Titon hu TUlet, G. É. Petit;
VjibhéieZjOUQoU ;J, L. Koullet, sculp. j Kanàer^
Jlfeulen ^ Schuppen; De Me4ms y Beriin et
Moettierj; C. Vermeulen, sc\ù.i^.NicolaJ Lamherty
seigneur de Thorigny, et Marie Lauberpine ,
sa femme j P. Drevet, sculp. j /. Soreét^ idem.
Larg^lière joignait à une grande correction
un très-bon coloris } les têtes et les mains de ses
portr^ts ^ont admirables : on lui reproche , aveô
raison, de ne s'être pas en tout attache àTinuta-
tion. Si la franchise de son pinceau fait disparaître
la captivité de la ressemblance, ce mérite est pour
lui s^ul; tout le monde ne le partage point, parce
qu'il détruit quelquefois des vérités nécessaires et
d'obligation, surtout dans le portrait.
CARACTÈRE DISTÏNCTIF.
Grandes conceptions , ressemblances noble»,
dessin savant , beaux choix dans l'invention , co-
loris excellent ^ pinceau mâle ; touche libre , large,
spirituelle} imitation faible j licence dans l'exé-
cution. '
De Técole de Largillière est sorti Jean-Bap-
4 •■
Digitized by VjOOQ le
tiste OuDRY , habile peintre de chasses et d'ani-
maux, né à Paris en i685, et mort dans la même
ville en 1755, âge de soixante-neuf ans. On de-
vait à cet artiste la prospérité de la manufacture
de Beaûvais, où, selon quelques-uns , il finit ses
jours. Oudry joignait à son talent particulier,
celui du portrait j les maisons royales étaient
ornées de ses tableaux : on y admirait une force
d^expressîon et des connaissances plu5 générales
que dans ceux dé 3>esportesj et s*ils ne jouissent
pas d'une plus grande estime pour la conservation,
c'est par les mêmes raisons dont j*ai rendu compte
dans Texamen de ce dernier. Oudry a signalé son
goût , son esjprit , et la belle connaissance qu'il avait
des formes > des inclinations et des moeurs des ani-
maux , dans l'édition de Montenault , de^ Fables
choidied et mlded en verd par «/". Tife La Fontaine /
Paridy 1783^ 2 vol. m-foL^ qu'il a ornés décent
cinquante-deux figures environ. Il a gravé à l'eau-
. forte, d'après ses compositions, le Roman Comique y
en vingt - six pièces , et pludieuré éujetd Vani--
mxLux.
!&ifin nous arrivons à Rigaud , l'honneur de son
pays etle prince des peintres de portraits en France.
Hyacinthe Rigaud naquit à Perpignan ,
- - ^ - - ■-■■■-■-■
(1) Oudry appartient plutôt au dix-huitième siècl» qu^à
celui-ci*
Digitized by VjOOQ IC
Ci53)
en i&S^. lôuttédiatement aprè$ son ânitée à
Paris , il concourut au grand prix de peinture , et
le remporta d*unè voie unanime. Lebrun , tou-
jours habile à faire tourner au profit de la société
le talent des émules de la peinture, le détourna
du voyage dé Rome , et l'engagea à se consacrer
au portrait. Rigaud, docile à des conseils qui,
d'ailleurs , favorisaient son inclination naturelle y
les suivit. L'Académie Fhonora de la même faveur
que Largîllière y en le recevant en" qualité de
peintre d'histoire , vers 1700 , ^ur V Ebauche d'un
^Crucifiement , et sur le Portrait du sculpteur
I}edjardind y qu'il donna dans la suite pour son
tribut d'usage.
- Les portraits de Rîgaud sont répandus dans
presque toute l'Europe ; il a peint cinq monar-
ques y presque tous les princes du sang royal, une
^ande quantité de savans^, d'orateurs, d'artistes y
«t ks persomaages les plus distingués de son siècle.
Ce grand peintre , à qui les familles , les arts et
ia nation entière doivent un tribut d'éloges et de
reconnaissante, mourut chevalier de Tordre de
Saint-Michel, le ^j décembre 1742, à Page de qua-
tre-vingt-quatre ans.
Les tr^ts curieux et honora,bles qui font Tor-
liement de sa vie, ont été transmis i U postérité
par lui-même. Il en envoya un extrait manuscrit^
Digitized by VjOOQ IC
( 154 )
tfa^jl accompagna de son portrait y au grand-^iic de
Toscane (i).
: Beaucoup de peintres saisissent la ressemblance;
l'art de ranimer se trouve dans bien peu. Rigaud
eut cela de conunun avec les Titien y les Van-
Djck : aussi obtint-il, et ce fut à juste titre, le nom
de Yan-Dyck français , pour la beauté de son co-
loris et la suavité de son pinceau. 11 savait donner
â ses portraits autant de ressemblance que de vé-
rité y et saisir le caractère particulier de ceux qu'il
représentait. H joignit à ce grand talent l'artdedoa*
ner beaucoup de dignité et de noUesse à toutes 8es
figures, qu'il savait orner d'une manière grande. Il
ne £ûsait rien sans consulter la nature : tout ce qu'il
a peint porte ce caractère de vérité qui est comme
(i) Quoique Rigaud fût naturellement galant avec les
dames , il nVimait pas à les peindre y encore moins les
coquettes surannées j plus difficiles à satisfaire. Si je les
fais, disait-il , telles qi^ elles sont, elles ne se trouveront
pas assez belles } si je les flatte , elles ne ressembleront
pas^ A ce sujet , il rapporte la réponse quUl fit à une
dame dont il faisait le portrait ^ laquelle ne trouvait pas
SUT le tableau son teint bien imité , ni la vivacité du
coloris de sa peau , enluminée de rouge et blanc jus-
qu'aux yeux. Vos couleurs sont bien ternes s oi^ les
achetez-vous donc. Monsieur Kigaud^ Madame, ré«
pondit Partiste ^ je crois que c^est U même marchand
éfui nous les vend à tous deux^
Digitized by VjOOQ IC
inkër^it à tons les c^efs-d'oeuTte de l'art. D ne né^
gligeait rien; tont est également terminé dans ses
ouvrées y les étoffes , les armures^ la légèreté et
la transparence des Unges et des dentelles (i).
Voici quelques-uns des portraits célèbres qui
ont si solidement fondé la réputation de Rigaud^
Aiigudite III ^ roi de Pologne ; portrait en pied j
J. Balechou ^ sculp. Lomé XKen pied et en man-^
teau royal ; Boééuet, éTéquedeMeaux^^portraiten
•pieàyReTié Pttcêlle } le maréchal de ViUarJ^ les
cardinaux Dubou^ D'Auvergne et PoUgnac ; Sinr
jendoff^Danffeau^ Nie. Delaunay^BoileauDedr
préaux, Regnardet Genèran, gravés parP. Drevet.
lie maréchal de Belle-Idle, BouUongne, contrôleui^
général 9 Joseph Parrocel, gravés par Wille, etc.
lie portrait de Rigaup dans sa jeunesse , gravé par
<r. Edelinck; et dans un âge plus avancé , gravé
par P. Drevet*
CARACTiRE niSTINCTirJ
Vérités aimables, imitation noble , coloris vif
et vrai y correction , dessin d'un grand caractère^
pinceau savant, moelleusement emporté y suave;
exécution sage , soignée , large ; grande harmonie
dans re£Fet«
(i)E^trcui de la Vie des Peintres j par M. P. D. L. S*
Digitized by VjOOQ IC
( ^56 )
' ' Rang , ëlère de Ri^ud^ se fit une as^lez grande
rëpBtation dans le portrait pour mériter les i&-
teoifs du roi d'Espagne^ qui le nomma son pre-
mier peintre.
Jejsm Ranc^ ne à Montpellier en 1674 y et mort ^
à Madrid en 1785, s'est rendu célèbre par Tex-
trême ressemblance. Ce mérite , souvent contesté
anx pku habiles et à lui-même ^ lui suggéra contre
les critiques absurdes une facétie qui a fourni à la
Motte une de ses fables \ei plus agréables (i).
Nous avons de Ranc le portrait de Ph. d'Or-
léans, régent 9 gravé par I^colas Edelinck; et \%
portrait d^une jeune dame en JPomone^ é^enireie^
ntaU aifec Vertxunue, gravé par le même*
CA&ACTJB&E BrSTINCTi:^*
Correction rigoureuse, vérité dure^ imitation
sèche, exécution froide, coloris sombre»
Joseph Vivien , né à Lyon en 16^7, et mort à
(i) Ranc , fatigué des sottises que débitaient certaines^
gens contre la reistemblance d^un pprtrait de sa façon ^
de. concert arec celui qui en était Pobjet, prépara un»
toile , y fit un trou \ et le modèle du portrait y passa
la tète. Les critiques arrivèrent. Après quelques instant
d^examen , ne trouvant pas encore le portrait ressemblant ^
.fei tète répondit : Vous vous tromj>ez | c^ est moi-même^
Digitized by VjOOQ IC
Bonn en 1735^ n'çut pas une réputation xnoinf
brillaùte. Au mérite de la res^iemblaiiQe ^ U joi-r
^ gmt celui d'une belle exécution. H maniait le pas-
tel avec une intelligence toute particulière, et avec
une yigueiir qui ne le cédait point aux couleurs à
rhuile. ]
. Vivien, élève de Lebrun^ a été élu à T Académie
en 1702 f sur les portraits en pastel de Rabert ic
Cotte ^ architecte, . auteur du. portrait de saint
Rocb , et Girard on y célèbre sculpteur français du
siècle de Louis XIV. Nous avons encore de cet ba-
bil^ homme les portraits de André Hameau^ doc-
teur en Sorbonnej G. Edelinck, sculp. Nicolas
B^lanbynon, docteur en Sorbonne, Idem. Agnè4-
Françoide Lelouchier^ comtesse d*Arco ; C. Ver-
xneulen, sculp. Jodeph-Clémentde Bavière , lec-
teur de Cologne j B. Aiidran, sculp. Hard. Man-
^ard; G. Edelinck. L'abbé Bignonj B. Aud. Et
Philippe Vy roi d'Espagne J C. Vermeulen.
CA&ACTÈRB DISTINCTIF.
Dessin savant , vérités nobles , imitation par-
faite, coloris animé ^ transparent; ressemblance
agréable, savante exécution.
A la suite de ces grands peintres de portraits,
Robert TouRNiÈREô , né à Caen en 1676 , et mort
dans la même ville en 1752, mérite une place dis-
Digitized by VjOOQ IC
( 158 )
tîiigiiéé : ses portraits en petit ^ souvent hi^torîës^
sont d^un excellent goût 6t d^une boùne couleur;
Toumières fut élu à T Académie^ en 1716, ert
qualité de peintre d'histoire ^ sur un pèftît tableau
représentant V Origine de la Peinture. Pour y
être agréé, il avait déjà présenté un très-beau por^
trait de Michel CotneiUe^ professeur. H s'est sou- .
vent exercé à peindre des sujets daiis le goût de^
son morceau de réception^ tels que ht DéedJt
Flore doiut un berceau / Héhé , déedée de la Jeu-^
Tiedde, etc. Ses portraits les plus connus sont : là
Aîarcjuid de Beaukamaid y lieutenant-général de^
armées navales du roij Pierre-Louid-Moreau dà
'Maupertuid ; gravé par J. Daullé. Portail j P*
Drevet, etc.
Les LeKaxn , Louis et Antoine , ont aussi
peint le portrait; mais ils sont plus connus par
les sujets bas qu'ils se sont plu à traiter. Aucune
des vérités ignobles n'a écbappé à leurs recherches )
ils ont imité les plus sales jusqu'au dégoût.
Leur mérite, puisqu'il y en a toujours à excel-
ler, même dans un mauvais geni*e , leur a sur-
vécu, et plusieurs de leurs ouvrages ont passé
dans les plus célèbres cabinets de l'Europe.
, Us sont morts à Laon , lieu de leur naissance ^
à très-peu de distance l'un de l'autre , vers i648<
Jje Musée Napoléon possède des Lenain le Ma^
Digitized by VjOOQ IC
(159)
rdchal à éa Forge -et V Intérieur Vime CiiUhie^
M. de Saint- Yves avait de Louis Lenain , une Fa-
mille ^ePay<tan4 à la porte y une maison ^ tableau
de dix-buit pouces neuf lignes de haut ^ sut vingts-
deux pouces de large (i).
Le plus babile peintre de fleurs du siècle de
Louis XIV, est, sans contredit, Jean -Baptiste
MoNNOYER , dit Baptiéte^ né à Lille en i635,
reçu à 1* Académie de Peinture en i565, et mort
à Londres en 1699. La plupart de ses ouvrages en
France étaient répandus dans les maisons royales.'
Jean-Baptiste Blain Db Foktbnay , né en i654^
fut son élève et son gendre. Ces deux artistes, en
d'associant dans leurs travaux, ont £éat des choseg
merveilleuses pour la nouveauté, en décorations
et dans les manufactures de tapisseries. Un auteur
(i) Vente du prince de Conti , no. 557 du catalogue :
Portrait de Lenain , peint par lui-même f hauteur , qua:-
torze pouces ; largeur , onze pouces. ioio lir.
Vente du duc de Choiseuil , no. 127 du catalogue :
Le Maréchal à sa Forge \ hauteur , vingt-cinq pouces»;
largeur, vin gt«deuz pouces. 1008 liv.
Le même , à la vente du prince de Conti. a46o liv.
La naïveté , Pimitation exacte , Texcellent coloris , qui
font le mérite des tableaux de Lenain , en y ajoutant
la rareté , les rendront toujours i^^ne grande valeur dans
le commerce.
Digitized by VjOOQ IC
( J<5o >
clît^ en Êdsant l'éloge de Baptiste : Quan^ vtt
peint IsJ. fieurJ cçr^me Van-Huydum ^ on peut de
dire paijhit içM çè genre ie peinture ^^ Cette
comparaison y hors de toute vraisemblance p
n'est pas supportable aujourd'hui} on couvri-
rait d'or les tableaux de Van-Huysum, et on
ne fait peut-êtye pas assez de cas des tableaux
de Baptiste.
La différence qui existe entre ces deux artistes^
consiste en ce que le premier ayant manqué de cette
observation qu'exigent les sciences naturelles , il
est trop en arrière des connaissances auxquelles est
parvenu le genre qu'il a traité j le second, au con-
traire, est un de ces hommes rares qui sut allier
llUusidn à la plus profonde pénétration j et sans
renonceï* au pittoresque , si séduisant en peinture
lorsque le goût et la science président à son heu^
reux choix , il parvint à exprimer les caractères
distinctifs de chaque fleur , en imitant la fraîcheur
et les grâces fugitives qu'elles reçoivent des ca-
resses de l'aurore et de ses douces rosées. Or,
Baptiste est bien éloigné d'avoir ce charme qui
fait aimer les tableaux di fleurs.
Nous avons de ce peintre ingénieux dans la
composition, une charmante Collection cle Bou-*
quetJ et ie Voded y formant un volume, gravée
par lui-mêmç y sur ses compositions. J. Smith a
, DigitizedbyVjOOQlC
( I6i )
gravé^ diaprés lui y en manière noir^^ ^ un Joli put
he fieurJ.
Les peintres de fêtes gakntes ont formé une
classe à l'Académie de Peinture. Wateau semble
y avoir donné ' lieu»
Antoine Wateaû y nè'k Valencîennes en 16Ô49
ëtudia la peinture sous les auspices de Gillotj
et ce qui doit paraître fort extraordinaire , c'est
qu'en sortant d'une école si ori^nale et si gro-
tesque^ il concourut au grand prix de peinture^ et
qu'il le remporta d^une Toix unanime. Le' bre*
Tet de pensionnaire lui ayant été refusé ^ de
Lafosse le vengea, en le présentant à sa compa-
gnie comme un artiste digne d'en faire partie }
et Wateaû fut élu. acadénùcien^ sUr une fête
galante intitulée V Embarquement p9ia:^ Vîle de
Cytkère.
Le mérite de Wateau est presque perdu pour
nous» On ne le considère que comme le peintre
des petits -maîtres et des merveilleuses de son
temps, aussi ridicule pour nous que le bon genre
du jour le sera dans l'avenir.
n présente cependant plusieurs côtés favo-
rables; celui dé^ moaUrà n'est, pas le moindre.
Sous le ton le plus comique et le plus enjoué y
AU milieu des ris de la jeunesse , et même des
L
Digitized by VjOOQ IC
( ^6^)
lutineries de Tamour y il donne dès le^iu de goût >
de délicatesse et de bienséance.
On regrette de lui voir Pespèce d'ftfifectatÎDii
qui accompagne sa toucke vive et spirituelle;'
elle gâte s^s compositions ingénieuses > templier,
d'heureux contrastes , pittoresques dans Ten-
semble, lès masses^ et toujourîs ornées de beaux
paysages.
te peintre aimable tnoutut à Fâge dé tSÉ'ente--
sept afis , en 1721 , à Nogënt près de Paris.
Nous avons de lui son Pottruit ^ que François
Boufchèr a gravé , et fe Père îh ffateaù coiffiê
yune culotte. Le^ Actewm ^é la Comédie Ita^
tienne^ gravé par lui à Teau-forte y et terininé
au bui^ par Simônneau. Le Qatant groteéque j
B. Audi*an- Ccmip Vohtnt ; N. "Côcliin, sculp.
Retour i)e Campagne ; idem. La Mariée he J^iU
lagei idem. La Revanche ded Paydané; B. Baron ^
eculp. Zi^iZe Enchantée) Lebàô, sculp. L^JEm-
^ barquemeni pour Cythère a été gravé par Tar*
dieu, etc.
//■
CARACTâAfi DIS'TINCTÏÏ'/
Costume français y siècle d^ Louis XIV pour
Les fenmies y et de caprice ou théâtral pour les
hommes} fêtes champêtres , scènes de théâtre j
proportions sveltes ; expressions vives , spiri-
D.igitized by VjOOQ IC
< 153 )
i|i^e3^ éessm jnaniéràf .pinœâu légfliî? ^ ia,ré ef
«oiifflé SUIT la toile (i)i; \ ^ • ^
Pater et Lancret sont sortis de. Fécole 4e* Wa*
teau ^ et lui ont succédé à l'Académie.^
Jéan-Baptiste Pater naquit à Valencîennes eu
l^p4 f ^* mourut à Paris en 1736. Il a peint dans
lé goût de son maître. A\^ moins de finesse dans
la touche^ il montre peut-être plus de solidité
dans Texécution ^ et autant de goût dans les idées;
goût cependant qui ne peut pas être générale-
ment adopté ^ par Péloignement où il se trouve
de nos moeurs et de nos costumes. On a beaucoup^
gravé diaprés ce peintre : je cite deux de ses
J>ièces ^ bien suffisantes pour donner^ne idée de
Son genre et de sa manière : Ragoiin trouve iej
Bohémiens iànd da maUon de campagne } Lé->
(1) La plupart des tableaux de Wateàu dnt passé the^
l^étrànger ; beaucoup ont été submergés avec les vais-'
èeaux qui les transportaient. Les amateurs du siècle dér-
ider les ont recherchés avec empressement. Aux -ventes
brillantes ^ les plus Capitaux et les mieux conservés ont
été portés à 4 t S « 6 ^t; 9000 liv.
Vente de M« de Gagny , no. 222 du catalogue :
Les Champs-Elysées ; hauteur | douze pouces ; largeur ^
quinze pouces. 6ôo5
Le même, vente de M^ Dazîncourt| n»^ 34 du cata->
logueé 8000 iir-
ta
Digitized by VjOOQ IC
(i«4)
|iicié^ bciùf. Jlfaàame he Baùriihn ôupre la'partm
à Roffc^in , et lui fait une boj^e au front j P. Su«^
mge^'sculp. (i). i
(i) Vente de M. de Gagny , no. aaS du Catalogue : ,
Le Bal ; hauteur | un pied dix pouces ; largei^^ deux
pieds un pouce. aooo Ut.
Le même p Tente de M. de Nogaret^ ^o. g5 du ca-
, talogue. i5o6 lir.
Digitized by VjOOQ IC
(i65)
SiriTS ieé jtrtîJteJ du iîx- septième diècle i
èont la réputation à été éané infuence éur le
yoût.
PEINTRES D'HISTOIRE.
J^AN MoRiN, né à Paris en 1689 , ëlève de
Philippe de Champagne. On connaît ibrt peu de
tableaux de ce ptmtre ; il s'attacha plus partie
culièrem^it à la gravure^ qu'il a traitée avec beacu«
coup de finesse et d'expression. JN^ous ayons i de
lui une Vierge ayant 4wr 4e4 genoux V Enfant
Jééné qui tient un bouauetj^ d'après Raphaël y une
Vierge qui adore VEnfknt Jé4uâ couché dur. de
la paille j, d'aprè3 le Titien j et plusieuxs autrea
pièces*
Pierre Brebibttb y. né àMantes-sur^Seine^ ea
i6^. Génie bizarre et original. On a de lui diverses
JrideJy. et autres nxorceauot dd sa coihposition ^
qu'il a gravéa. ^
Antoine Fmquet^db VAunoss , élève du Bour-
don. Cediernier l'a employé à graver quelques
piècfes d'après ses dessins originaux.
Claude Gutot , mort en 1676. II a composé
nombre de sujets pour les manufactures de ta-^
pÎMeries ) entr'autres le Roman d- Adirée et VHid'^
3
Digitized by CjOOQ IC
( ^66 )
ioire ie Constantin. On a lotig- temps estimé ces
dernières pièces*
François Tortebat , gendre du Vouet , ne en
1600 , auteur dW livre dHIconologie fort estime ,
et des Figures ^Tiaiomî^tte^^ d'îÇMrès- les planches
en bois de Jean Calcar , qui se trouvent dans le
Traité y Anatctmie de Vesale,
Sim^n Rei7ard ne SAiNT^AKi^mi^^ né à Paris
en 1614 V meiùbi'e de F Académie royale, Nous
lui devons les peintures et sculptures de la Ga*
lerie d'Apollon , au Louvre ; gravées en quarante*
six pièces , d'après Lebrun, y
^François Bignon , né à Paris en a 640 , du^
quel on a les portraits des Plénipotentiaires de
la paix de Munster, en trente-cinq planches^
grand in-^^j et ceux des Illustres Français y qu'il
a gravés conjointement' avec Heince, d'après le»
tableaux que Youet avait peints dans une galène
du Palais-Royal , qui fii* détruite en Xj^j*
François Bourlier , né en 1672 , élève de Louis
BonlloAgne. Il s'est occupé de la gravure à Teau-^
forte s on a de lui quelques pièces à^^afrès'Jutes
Jlomain et François Perrier* *
Jean Leglerg, né à Nancy en 1587, et mort
en i633. U travailla beaucoup en Italie sous (îarlo
Ssgr^iao, dit Cbarlw Vénitien^ dont il ^ souvent
Digitized by VjOOQ iC
(,67)
très - |»en aaisi la manière dans ses propres ta*
Ueaux. n a gravé d'après sa composition la Mort
hc la VUfye.
Pierre Scâlbergjç florîssait vers le milieu du
dix-septième siècle. On connaît fort peu de tableaux
de ce peintre. Il s'est occupé à graver à Veau-forte
d'après plusieurs grands maîtres. On connaît de
Jui la Bataille ie Condtantin contœ M agença ,
d'après Raphaël , et un Chrut au Tombeau, d'a-
près le même.
Nicolas FpuCHÉ , élève de P. Mignard , vivait
à Paris vers l'an 1670. B. Audran a gravé d'après
lui y Vénud au hain, derpie par leâ Amourd.
Henri Lerambbrt , peintre du roi^ ^t en 1600
les compositions pour l'histoire de Coriolan y et pour
rhistoire d'Artémise, <jui ont été exécutées en ta-
pisseries. L'église de Saint-Mérî possédait plusieurs
pièces de tapisseries exécutées sur les cartons oxi-^
g^iaux de ce peintre.
François de la GuEaxiÈEB^ né en 16^4* ^^ ^^
peut le désigner que par les grotesques iea Loged
i>u Vatican, qu'il a gravées à l'eau-forte en dix-
sept planches^ d'après Raphaël.
Jean Lep autre ^ né à Paris en 16x7, a été un
excellent dessinateur du dix-septième siècle ^ d'un
génie très-fécond^ et d'un grand secours dans le&
4
Digitized by VjOOQ IC
( l^ )
projets de dëcoraiioiu et d'embeUissemem pablica/
ordonnés par le gouyemement. Lepautre fut reçu
à l'Académie royale de Peinture en 1677, et mou-'
rut à Paris en 1682. Son œuvre ^ qui est considé-
rable^ consiste en décorations d'architecture, yases^
plafonds , et généralement en choses dp- ressort de
la décoration. H laissa un fils , nommé Pierre y qui
fut bon dessinateur, et qui s'adonna, comme son
père , à composer et à graver dea morceaux d'ar-
chitecture.
Macb , très*bon dessinateur , qui a souvent été
employé par le célèbre banquier Jabach à £sdre
des dessins d'après sa riche collection de ta-
bleaux«
Israël SiLVESTRÉ, habile dessinateur et gra-
veur, né à Nancy en 1621, était neveu et élève
d'Israël Henrxet, Il parvint à mettre tant de goût
et d'intelligence dans les diverses vues et paysages
qu*i] entreprenait, que Louis XTV* l'employa pour
dessiner et graver lej maUoru royales y ainsi que
leé ptaced corujuîded par ce monarque. Il fut en-
suite honoré du titre de maître à dessiner du dau-
phin , gratifié d'une pension et d'un logement au
Louvre. Il fit, indépendamment de ses occupa-
tions en France, deux voyages en Italie, d'où il
rapporta un grand nombre de dessimi qu'il a gravés
à Teau-forte. Son ceuvre consiste en plus de i^ept
Digitized by VjOOQ IC
(169)
cents pièces; les principales sont : le CàrroUàel
de 1662 y ea .cent et une planches , dont François
Chauveau a gravé une partie. Leé Plaidird de
Vile JSnchantée, en sept planches; led Vued ie
ParUj led granbeé Vue4 èe Rome / celle du Go-
Usée est la plus rare j et lej FueJ èe hwer<f Pa^
laid y Italie. ( Extrait du cahier deBassan)*
Jean Alix, né à Paris en \6i5y disciple de.
Philippe de Champagne, peu connu par ses ta-
bleaux, n a gravé pour scm amusement une Sainte
Famille, diaprés RaphaëL
Robert Picou , natif de Tours , florissait au
commencement du dix-septième siècle. On ne peut
citer de lui c^ue quel(}ues pièces qu'il a gravées à
l*eau-forte, d'après ses compositions, et d'autres
d'après les Bassan.
François Ghauvbau, né à Paris, conseiller à
l'Académie rojale de Peinture , mort dans la
même ville en 1674. Chauveau, élève de La-
hire , eut un génie abondant et une certaine naï-
veté dans ses productions qui plaît et s'approche
de la grâce ; mais il a trop produit pour prendre
le temps de soigner ses ouvrages. Nous lui de-«
vons les gravures de l'histoine de saint Bruno ^
d'ajHrès Lesueur, dont il a gravé lui-même une
partie ] et conduit le reste» Il a commencé une
Digitized by VjOOQ IC
(i7o>
suite de sujets, tirés dé Thistoire ^ejcque e1^ ro«
maine^ qui es$ d'un très^bon goùt,^ etonié de
gncmré^ les Métamorphoses en rondeaux du poëte
Benserade. Claude Lefebure a peint le portrait
de cet^ artiste.
Gaude Gotrand , né à Sens en 16651. Son style
tient â Técole du Vouet, et plus encore à celle de
Lahire, Maupercher a gravé , d'après Goyrand ,
Tadoration des rois, pièce en hauteur^ dédiée au
cl|anceli^r Seguier. L'artiste a gravé lui-même
plusieurs pièces d'après Stella ^ Quesnel> Gallot
et Maupercher.
Louis LicHERCÉ, élève de Lehrun, né à Hou-
dan en Normandie, mort en 1687, On voit de
cet artiste, au musée Napoléon, la Rencontre d#
Dapid et y^bigaïL
Martin Dbsmab.]bst. Gérard, Edelinck, Ber-
nard Picart et François Cars ont gravé des pièces
allégoriq^ues et des portraits d'après cet artiste,
sur lecjuel il est difEcile de se procurer des ren-
seignemens.
Georges Charuietûn de Lyon, élève de Stella.
Suivant Felibien> il peignait l'histoire, l'ornement^
et particulièrement la perspective et l'architec-»
ture. On trouve son nom sur la liste de 1673.
Abraham Bosse, né en x6ii,.à Tours, dessi*
Digitized by VjOOQ IC
fiatetir pïû» connu comme gravent, qiembre de
F Académie royale de Peinture, professeur pôut
la perspective j rayé de Villustre société par in--
conduite, et remplacé par Mignon* On a de
Bosse : leJ CEuored ie Miséricorde} MfférenteJ
Spèned . T^e la Vie cipile } des Arté et Métierd j
Costume et Habillemend de la Noblesse franr
çaise^ les ÊlémenSy les Saisons , Us Ages y les
Sens; les Figures pour VAriaène^ qu'il a gravées
sur ses propres dessms, et d*après Saint ^Igny,
Stella , Yignon de Lestain , etc. y en outre , un
traité sur la Gravure et un sur la Perspective.
Charles-François Poerson, mort à Paris en 1667,
âgé de cin(juante"'huit ans, peintre ordinaire du
roi et de son Académie de Peinture, chevalier de
l'ordre de Mont - Carmel et de ^aint - Lazare.'
Cet artiste a peint pour la métropole de Paris, le
Naufrage de saint Paul dans Vile de Malte f et
la Prédication de saint Pierre. Larg^lière a peint
son portrait , et Besroches Ta gravé pour sa ré-
ception à l'Académie*
Jean Gervaisb d'Orléans , académicien , ad-
joint à professeur, mort en 1670 , âgé de cin-
quante ans. Il a beaucoup peint dans les appar«<
temens des Tuileries , et a été employé aux
màïiu&tturès de tapisseries , pour composer lès
çartoUâi pî^i^res à ^rvir de modèles aux ouvriers.
Felibibn.
Digitized by VjOOQ IC
( 17^ )
Bassan cite on George Lallemand ^ peintre et
grayeur , né à Osnabruck en 1641 f vraisembla-
blement le même de qui on a plusieurs estampes
en bois et en dair-obscur fort médiocres*
Nicolas Chaferon , natif de Châteaadun^ élève
du Vouet, a peint un tableau pour la métropole
de Paris. Ce peintre , d'une grande faiblesse en
tout^ tant dans ses compositions que sa manière
de peindre , a laissé de lui un ressouvenir plus
honorable dans leà LcyeJ du f^atican, qu^ a
gravées en cinquante-deux planches j d'après Ra,-
pbaël.
Jean Nocrbt le père , de Nancy, mort recteur
de l'Académie, en 1672, âgé de cinquante-quatre
ans. Il a peint à Saint-Gloud et dans les appar-
temens de la reine, aux Tuileries. Cette prin-^
cesse est représentée, en divers endroits, sous la
figure de Minerve.
, Lubin Baugin vivent à Paris vers l'an 1660. H
a peint pour des particuliers, et composé des car-
tons pour les manufactures de ^ tapisseries. On
trouve quelques pièces d'après ce peintre dans
l'œuvre des PoîUy , et le Moine J^oji;ne ioruumt
la dernière Communion à <fainte Marie Égyp-^
tienne y gravé par Cb. Duflos. Ce peintre, qui
n'est, pas loué par Felibien , a été mtn&mmè Ub
petit Quide^
Digitized by CjOOQ IC
^ «73 )
Kkolas I/OXR Téiné y de Paris y motirut le 6 mai
11679 9 ^S^ ^^ cinquante^quatre ans.
Antoîne Bouzonnet y neyeu de Stella y de
Z«yon y mourut le 9 mai 1682 ^ âgé de quarante-
huit ans.. On a de lui Remué et RamuliU } CIblu--
dine Boyzonnet y sculp.
François Stella y frère du fameux Stella y
mourut le 2.6 juillet 1647 y âgé de quarante-^'
quatre ans. H a peint pour les Grands* Augustînt
une Nqtr^'J^ame ie Pitié. ^
Baudrin YvART , de Boulogne en Pkardié^
mort en 1690 y âgé de quatre-vingts ans.
DE LA Ferté.
Gil|>ert de Sevb , né à Paris en 1617 , et mort
âans la même irille en 1698. Nous ayons de lui
^Nitoçris, rjsine yAéjyrie y faidant. cortétruire un
pont dur VEuphrate , grayé par Dupuis j et RJior
iope , reine V Egypte , jetant ledyeûx dur lapyra^
mide qu'elle àçait fait élei?er, grayé par Renard.
Pierre de Seve^ puîné de Gilbert ^ mort à
Paris en 1696 , âgé de soixante-douze ans. Us
ont été tous deu3q meinbreS'de F Académie royale
de Pdintuiièw' De Sey e TaSné est sur la liste de 1 Gji.
Jean MiCHELtK ^ de ïiâiigres , est mort à
râè de tTèrsey en 21696^ âgé de soixante -treize
ans.
Digitized by VjOOQ IC
(m)
: Jean xe ÈLOviif d^ PqûAs^ mort eH 1769^ &gé
de soixante«-<juatorze aiis«
DE I.A Fbrté*
Charies « Louîs DûtAESin de BostEi ^ né £
Kantes^. et mort à Argentin en tjii y âgé. de
soixante-'-seize ansé Cest le in&mA que ^^aî placé
dans le catalogue des amateurs q^ui ont exercé les
arts. ( Voyej le catalogue des amateurs français
qui ont es^rcé les arts dans les trois siècles. )
Jean Lemoîke y de Paris ^ mott eii l^iS^ iLgé
de Boixante^^ix-huit ans*
PLîlipJ^e tiAttEMANt^ de Aeims^ mourut ett
1716 y âgé dé quatre-vingt-sept ans. D^ été 1«
aecond maître du Poussin â Paris , après Varib^
qui lui donna les premiers élémtens de hi piein«
tufe i Andeljs* . '
Pierre Mathiett le fiïs> de Dijon ^ nlourutèA
1719 j âgé de soixante^deux ànsé
B£ LA Peetew.
Gr^ire Il0EEr ^ natif de i[j]|PDii^ en^oUî^iio^ et
mort A Paria en 16^ > a éttémn kabile 'dessina^
teujr. On a de lui une. duite de dyeid Uréd ie la
PcLddion de liotteSei^neur^ em trente morceaux^
qu'il a grarés d'après ses compositions^
Digitized by VjOOQ IC
( 475 )
Chbrl^s ÂRMA^Td y de Bâr4e-Duc en Lorraini^^
t^est fait remarquer par beaucoup de finesie et
de légèreté dans Texécutioii^ U eatmort en 1720 ^
âgé de «oixante-^uinEe ans.
3>B tA FfiATi.
François TAyuunsfi. ^ né à Paris y et mort dani
la même yille le 10 septembre ijaS^ âgé da
soixante^-sitt ans.
JMB LA Fert^.
Cliarles-François Poersok ^ fils de Paris Poer--
son 9 chevalier de l'ordre du Mont-Carmel , fut
directeur de FAcadémie de Rome ^ où il mourut
le z décembre 1726 ^ âgé de soixante-treize ans#' ^
McHJELLON y mort en 1667 y a été ^uKplojé une}
partie de sa vie à composer des sujets d'histoire
pour les manufactures de tapisseries* ^ ^ .
Fbmbiek.
Noël îQtTiLLSitiz > adjoint à professeur à
VAc3.d,éade rojak ^ mourut yers 1669* H «
peint un cabinet dans rappartteuënt haut des
Tuileries*
Barth3bx.bicy ^ de Fontainebleau^ et Nicolas
iDuMOUSTisa ont ^té également employés dass
les peintures des Tuileries. Us moururent la même
année.
Felibibk.
Simon François^ né à Tours Kan t6o6y mort
Digitizèd by V^OOQ IC
( i7« )
àe la pierre le 22 mai 1671 (i)> £at râigali^ète-
ment protégé des grands de la cour ^ notamment
de la reine et du cardinal de Richelieu. Ses ou*
vrages, presque toujours religieux ^ étaient ré-
pandus dans divers cabinets : on en voyait autre*
fois au grand-autel des Jésuites y aux Pères <le
l'Oratoire 9 aux Incurables ^ aux Minimes et aux
religieuses de la Visitation. La ville dé Tours en
possédait plusieurs dans ses églises. Nicolas Pitau
a gravé , d'après François , une Fuite en E^pte,
et V Enfant Jédxu danj le Gel^ àboré par èeuot
Angc<i.
' BsntHûLfiT FlbM ÀÈJL , de liiége, professeur à
PAeadéime royale. H a peint uif plafond dans
Panciénne chambre du roi ^ aux Tuileries ^ et
quelques portraits ^ dont Henri de Baçière^ gravé
par -P. Van Schuppen; et Eiyène i^JllIemont^
gravépar M. Natàlis. Corneille Galle^ dit le jeune >
A gravé plusieurs sujets d'après cet artiste. Noua
avons, le portrait de ce peintre, gravé par Jean
Duvivier y excellent graveur de médailles.
BoiTRtiONNOis f proTe^eur àPAcadémie royale ,
mort à Paris ea 1698, âgé de quatré-^vingt-trois
ans*
Antoine Paillet , professeur à F Académie y né
(1 ) La pitrre que Ton tira dé ton corps | après sa mort |
pesait seixe onces.
Digitized by CjOOQ IC
à Pjarî^ le 7, août i65^^ mort le 3 )uiii 1734^^
âgé de soixante-quinze ans. On trouTC quelques
portraits grayés d'après lui. ( Son nom est sur la
liste de 1673. )
Friquet , professeur , dont le nom se trouve
»ur la liste de 1678 , ainsi queOuARTE, Aillier,
sur lesquels il est presque impossible d'obtenir
d'autres renseignemens*
Claude Gixles ^ né à Langres en 1673 ^ mou--
rut en 1722. Il a gravé , d'après ses compositions :
Fête ie Fataie^ èieu heJ Forêtd ^ Fête c^e Diane ^
troublée par dej Satyred; Fêle du Meu Pan, cé-
lébrée parier SyhainJ et hed Nymphed} Fête d^
Baechué , célébrée parieJ SyliHiitu et^cd Nymphes J
Caylus a gravé d'£q>rès lui led Sorciers et le4 Sor*
cièrcJ au Sabbat; lej- Joueun^ champêtres et leé^
DoMeurj champêtres.
Ratmonb Lafag^ y grand dessinateur ^ né à
risle en Albigeois , d'autres disent à Toulouse ,
l'an 1640 f mourut à Rome en 1682.^ âgé de qua-
rante«^deux ans. Ses dessins à la plume sont rem-
plis d'esprit et de finesse. Voici quelques-unes des
pièces qui soutiendront la réputation .qu'il s'est
acquise.
Combat de saint Michel contre les Anges re-
belles i Ch. Siraonneau, sculp. Pharaon et son
; M
Digitized by VjOOQ IC
( 178 )
^rntée duhmergéd iaru la mér RoUgë; idem. Ijè
Déluge ; G. Audrcâi, sculp. Cain bâtit la ville
è^JEfénôch ; Gh. Simonneau. Diane iécoui^antla
groddedde de Calidto ; Caylus , sculp. Et plusieurs
Frided représentant ded jffaçchfinxiled et ded Or*
qied, gravées par C. Verpieulea , Ertû^gerj snj^ets
^ans lesquels Lafage a particulièren^ent excellé.
Etienne Villequin , natif de Senrière en Brie ,
peintre d^histoire et de portraits^ est mpf t e^ 1 668 y
âgé de soixante-neuf &sks. Nicolas Pit^ia a gravé
une Sainte Famille d'après lui; et Jean Boulanger
a gravé daint Roch et ^on Chien.
y^Ts la taènf^ époque fiorissait Ckarles Err ar o^
de Nantes, peintre d'histoire et architecte. Le
Poussin n'avait pas pour ses talens nxie grande
«stime. Err^rd esti'auleur du !D^e de Tanciez
couvent de l'Assomption à Paris. Quelques con-
xiaissances en administration lui valurent le titre
de directeui: de l'Académie de Paris , et bientôt
ia direction, de celle de France à Rome , où il
mourut à l'âge de quatre-vingt-trois ans, en 1689.
Jeux yEnfandy de sa composition , gravés par
Ferdinand.
Jean Cotelle , élève du Vouet , natif de Meaux,
et mort à Paris eny\6'j6. On trouve son nom sur
la liste de 1678. Tardieu a grave d'après lui la
Naiddance d^Énée; et J.-B. Masse a gravé VémLS
Digitized by V^OOQ iC
( "^19 )
iqui enQoie Mercure èiifpoJet la reine Didon eh
Jàt^eur d^£!née.
Amould DE VuEZ, élève de Lebrun, né à
Oppenois , près Saînt-Omer , est mort à Lille en
Flandre, échevin de la ville, le 3 avril 172.4»
âgé de quatre-vingt-deux ans. Plusieurs églises
de cette ville sont ornées de ses tableaux. Ses
connaissances dans les sciences exactes lui font
plus d^honneur que son istyle, et que son co-
loris gris et sans intelligence du clair-obscur.
Qaude GiLLOT , élève de Jean- Baptiste Cor*
neille, naquit à Langres en 16735 il fut reçu à
TAcadémie royale en 1716, et mourut en 1722,
âgé de quarante-neuf ans. Cet artiste , dont le
génie était tout-à-fait grotesque et bizarre , a
peint des tableaux qui sont oubliés : la facilita et
l'esprit qu'il a répandu dans ses dessins et ses *
gravures à Teau-^forte , leur donnent encore quel-
que vsJeur. Il y a une édition des Fabled ie
Lamothe - Houbàrt dont il a grayé toutes les
planches.
Jean André , né à Paris en \66Q.y prit Fiiabit
de dominicain à l'âge de dix-sept ans. Il a fait
de Iqnguefi études en Italie. De retour en France^
il orna de tableaux l'église du monastère de son
ordre de quelques Miracle du saint xjui en ^%t
Mi
Digîtizedby Google^ 1
( i8o )
le fondateur ^ et de plusieurs sujets tires de la
Passion de N* S. André a aussi peint le portrait.
Au n^. i«. du catalogue de M. de Saint- Yves ,
on trouve de cet artiste trois tableaux-esquisses^
dont une Fuite en Egypte ^ le Ckridt mortj et
ia Samaritaine.
Claude SiMFor^ mort vers i^oo. On voit de
lui ^ à la galerie du Musée Napoléon ^ une es-
quisse peinte en grisaille ^ représentant le Lauei
ment ied Pie^J.
Nicolas Montagne , élève et parent de Plii-
lippe Champagne. On trouve son nom sur la liste
de 1673. D a gravé quelques eaux-fortes d'après
ms propres tableaux, et d'après son maître. Bassan
observa ^u'il a fait un grand nombre de portraits
sur lesquels on trouve presque toujours son nom
écrit ainsi : Nicolaj de Plattemontagne.
Georges Lallbmanb , de Nanci. U a fait quan-
tité de dessins pour des tapisseries y et plusieurs
tableaux d'ég^se. U vivait en 1680.
Felibibn.
PEINTRES DE PORTRAITS.
Jacob YanlOo y de l'Eduse en Flandre ^ aa«
teur de la famille des Y anloo y qui a fleuri dans
le dix-huitième siècle ^ re^u académicien le 6 jan^^
Digitized by VjOOQ IC
( »8i )
TÎer 1^63^ mort le a6 nayembre i6jOy àgë de
cinquante-six ans.
Henri Bbaubrun , d^Amboîse. H travailla con-
jointement avec son cousin Charles , beaucoup
plus habile 9 et mourut à Paris le 17 mai 1677 >
âgé de soixante-quatorze ans«
BE LA Fbrtb.
Charles Bbaubruk^ d^Amboîse^ mourut à Paris
le 2.6 janvier 16^2, , âgé de quatre-vingt-huit ans.
Plusieurs de ses portraits sont gravés j Nanteuil
a gravé, en 1 654 > celui àe JacqueJ Lecoigneux^
président à mortier.
Pierre Rebon , du Havre ^ mort en 1684 > ^g^
de soixante-huit ans.
Nicolas Rbbon, son fils, a également^ peint le
portrait et Phistoire. U mourut à Hermont, dan»
la vallée de Montmorenci, en 1686, âgé de
quarante-deux ans.
Felibien , et les autres après lui, écrivent Rabon /
mais il faut écrire Rebon, dont on trouve le nom
sur la liste de 1673.
Roger de Piles, né à Nevers en i636, et
mort à Paris en. 1709. Plusieurs pièces ont été
gravées d'après ses ouvrages j savoir : Rogerud i^
Filçé , Nivemensu eque^} B. Picart, fec. GilUé
3
Digitized by CjOÔQiC
( »82 )
Ménage'^ P. Van Schuppen, sculp. NicolàJ Boileau
Dedpréaux ; P. Drevet le père.
Frailçois Lem aire , de Maison - Rouge , près de
Fontainebleau y très-bon coloriste. D est mort en
1688^ âgé de soixante-sept ans. Plusieurs de ses
portraits ont été gravés. {Voyej Toetivre d'Etienne
Picart, surnommé le Romain. ) On trouve son
nom sur la liste de 1678. Il y a eu encore un
P. Lemairé , d'après lequel L. Cars a gravé le
portrait de Loulâ^Françoid de Boutbon^ prince d«
Conti.
Martin Lambbrt , de Paris , mort en 1699,
âgé de soixante-neuf ans.
Henri Guscar , de Paris, mort à Rome en 1 701,
Agé de soixante-six ans. Nous avons de lui plu-
sieurs beaux portraits , entre autres celui du Ga-
jetier d^ Hollande , nommé Lafonà , gravé par
P. Lombard.
Philippe ViGlsro^, fils puîné de Paris Vignôn,
mort en 170I, âgé de 4oi±ante-sept âiis.
DB I.A Ferté.,
Marc Nattier le père , de Paris , peintre de
portraits, reçu académicien eii 1676, mort à
Paris le 24 octobre 1706, âgé de soixante-trois
ans. Oii doit à cet aortiste et à ses deux fils la
Digitized by VjOOQ IC
(i83)
«upçrbe galerie de Rumens ^ dite du Luxen^bourg^
* qu'ils ont 4es8inée et fait. ^aver par lesfiieiUeurf
graveurs de l'Europe.
Gabriel Retel^ de Châteg^u-Thieiiry , mort à
Dijon en 1712.^ âgé de soixante-neuf ans. On a
4e lui le portrait de Paillote historiographe^ et
celui ^Angmery sculpteur ^ gravés par L. Cars.]
Flôile;^'!* de la MaAe Richard , de Bayeux ^
s peintre de portrait , fort estimé dans son temps ,
mort à Versailles en 1718, âgé de quatre-vingt-
huit iin&.
François Tortèbat le fils, excellent peintre da
portrait, mort en 1718, âgé de soixante- six ans.
G. Edelinck a gravé d'après lui les portraits de
Ctiarled Perrault y Lefort et Parent ^ et le por-
trait du peintre d'après de Piles.
Charles NocRBt le iilsi;,. maift en 1719, 'âgé
de soixante-douze ans* On a ^. lui le portrait de
Monàieur, frère de Louis 'XIVj celui de Fran-^
çm^ de Vendôme, duc de Bcaufort , en cuirasse j eï
un autre vu jusqu'aux genoux, gravé par Nanteuili
Saint- André, de Paris, élève des Bèaubrun,
a été reçu à l'Académie sur deux très-beaux por-
traits de la Reine-Mère. Le portrait du Roi y assis
■et vêtu de ses habits royaux, que l'on voyait dans
la salle de l'Académie française , était du pinceau
4
Digitized by V^OOQ IC
C i84 )
de Smt- André. Cet artkte a peint -pour la tstA"
fiufacture de^'Crobelms.
Daniel DuMOtTTiHR, peiiitre du roi, peignait
ïd portrâttt au pastel d'une grande ress^nUance j
il e&t cité au n^. 89 du Catalogne ifàiaonné de fevt
Bassan, porur quatre Êtuèeé dû Têted-^hommeJ à
la pierre noire et coloriées; et au n*. lOi da
Catalogue de Saint - Yves , poui: un portrait
à'hommen
. Rotert Nantbuil , gfand dessinateur ^ et plus
célèbre comme graveur , né à Reims en i63o,
et mort à Paris en 11678 ^ âgé de c^uarante-^
huit ajïs. Nanteuil peignait le portrait en pasteL
Nous avons de li.ii xLouu, d^ BaurhoJiy prince de
Condéj le vicomte de Turenne^ le premier prë-
isîdent he Làmoiffnonf de la Motte-te- frayer } Jean
Chapelain^ auteur du poème de la Pucelle, etc. |
et quet^[ues portraits de IjouiJ XIV , dont 3 a
gravé les plancher y <}ui font partie de S(m oeuvre*
On trouve de cet artiste^ dans la collection du mu^
séum^^le portrait en pastel du grand Turerme^ et
celui à^^ntaine JFurptier^^ auteur du dictionnaire
qui porte son nom*
Jean Varin , artiste de la fondation de TAcar
demie royale de Peinture^ Il peignait le portrait
dans le temps que le cavalier Bemin vint en France*
Yaritt;^ plus connu pajr son talent dans les mér
Digitized by VjOOQIC
<x85)
dailleSy est mort surintendant dcis bàtimens^ et
maître de la Monnaie de Paris.
Louis Fbrbinant , le fils ^ peignît le portrait
de grande manière. Il est mort à Reims , âgé de
soizante*neuf ans, en 1717. H a peint le portrait
de Bourlemoht^ gravé par Schuppen; celui de
Jean'Louid-Charle<0 yOrléa^j comte de Du-
nois y gravé par Nanteuil ; Madame d^ Séçigné,
gravé par Sclmiidtj Madame Comuel y morte
en 1693, âgée de quatre-vingt-sept ansj Fes-
•ard^sculp.
Juste 9 de P Académie royale de Peinture , dont
on trouve le nom sur la Uste de 1678^ a peint le
portrait de Louide-Marie de Gonjague^ reine de
Pologne et de Suède j Nanteuîl, sculp. , planche
de i653} et celui de Charled Delaporte , duc de
la Meilleraye, maréchal de France | ïdent} planche
de 166a.
Paul MiOKARD^ fils de Nicolas Mignard^ né à
Avignon I et mort à Lyon en 1671 , âgé de cin*
quante-deux ans. Il fut reçu à l'Académie^ nv>ins
par ses talensque par considération pour ses aïeux*
On a de Paul quelques têtes gravées à Teau-forie ,
et fort peu de ses portraits peÎQts.
Les peintres de portraits sur lesquels je n'ai pu
me procurer des renseignemens certains jusqu'à
/
Digitized by VjOOQ le
présent^ maïs donfii l'esté des pièces auth^ti(jue^
de leurs existence , sent t
BuBOR|)iÊu^ portrait de -CL ie Saiimâide ^ sa-
vailt hollandais) gravé par Th. Mathan.
Rî€fiARi>^ portrait de Faèé} gravé paf Et. Fi-
quôt»
î)uHE , pdrtrait de Santeuil; gràvé par G. Ede-
linck.
DesfOntaines y voyez l'œttvre des Drevet.
Bailleul et Talon, voyez Toeuvre des PoiDy.
PEINTRES EN MINIATURE
' ET SÛÏl ÉMAI]^.
Jacques Baijlly, né à Saint-Germain en Laye
en 1629, fut reçu académicien sur des portraits
en miniature. Il a composé et gravé en petit de
jolis sujets, qui ont été imités avec succès par Klin-
chetel. BaîUy est mort- âgé de cinquante ans en-
vii*oil , laissait aptes lui la réputation d*âvoir
trouvé le séctet dô péiïidre solidement, et sans
altérer la qualité de la péiûttire.
Louis DuGUBRNiER , Vwxé des fils de celui dont
il est parlé au siècle précédent, vint au monde le
14 avril 1614 j et mourut le 16 janvier lôSp. Du-
guertlier s^attachaà^urpâssetti^at ce qui avait été
fait jusqu'à lui sur la peintuire en émail j outre la
Digitized by VjOOQ IC
beauté de *es couleurs, il saisissait très-bien la
ressemblance.
Son frère le plus jeune aurait suîyi la même
carrière, si la mort ne l'eût pas enlevé à la fleur
de son âge. Il avait déjà donné au pubKc d'excel-
lens essais de ses talens pour le portrait en minia-
ture.
PoFEiBR, de Troyés, fut téçu à TAcadémiey
peintre en minidture.
Felibiçn.
LAfiïCHÀRBïiïis , pei<'e eti miniature sur vé-
Un. U a été très en Vogue dans son temps , et très-,
estimé pour son coloris*
Felibien.
MoNTBEiiARD , de la Franche-Comté , s'est fait
une réputation dans le petit genre des tableaux do
cabinet.
Felibien.
Beanarb , protestant, exclus de TAcadémie ^
dont il était membre , à la révocation de Tédit de
Nantes, et rétabli après son abjuration, est mort
à Paris en 1687, âgé de sbixante-douze ans. On
estimait ses miniatures pour la belle exécution.
Petitot , né à Genève en 1607, et mort à Ve-
vay, dans le canton de Berne, en 1691. Si on le
ixouvait déplacé dans cette Galerie des peintres
Digitized by CjOOQ IC
(i88)
français 9 je répondrais qu'il s'y trouve naturelle-
lement, conduit par la reconnaissance nationale ,
comme un des plus beaux ornemens du siècle de
Lpuis XIV. Petitot a peint l'émail j ce genre de
peinture présente tant de difficultés à vaincre, et
ses émaux sont arrivés à un degré si supérieur ,
qu'on ne peut pas en espérer, d'une plus grande
perfection. Répandus dans presque tous les cabi-
nets de l'Europe, ils sont devenus très-rares dans
le commerce* La plus belle collection qui existe
est au musée Napoléon } elle renferme plus de
quarante portraits des personnages illustres de
.son siècle. Bordier, son beau-frère , a peint aussi
l'émail j souvent il aidait Petitot.
PEINTRES I>E PAYSAGES,
©'architecture , 1>B BATAILLES, DE MARINE,
£T SUJETS PARTICULIERS.
Thomas Pinaigrier, de Paris , mourut en i653,
âgé de trente-sept ans.
DE LA Ferte.
Georges Faucas, de Chàteaudun, est mort en
1708 , âgé de soixante-sept ans.
DE LA Ferte.
Lebicheur, professeur à l'Académie, mourut
en 1666. Il a été renommé dans son temps pour
Digitized by VjOOQ IC
les ëfiets de perspective , et a fkit imprimer un
traité sur cette Science.
Henri Gissey , membre de T Académie , dessi-^
Dateur ordinaire des ballets du roi ^ artiste très-
médiocre.
Bbi.in et GuiLEEROT , élèves de Fouquières ,
ont travaillé aux paysages dans les appartemensi;
des Tuileries y sous les ordres du Bourdon.
Felibiek.
BoULB 9 disciple de Snejdre, peintre d'animaux
et de paysages^ a été ^ociployé ^ la manucfaèture
des Gobelins. ^
Felibien.
Alexandre Dugueriiieii, frère puîné de Louis
Duguernier le peintre en émail ^ s*est appliqué au
paysage. Il mourut en i656.*
Feubibnv
Jean FoREST,>?reçu à TAcadémie en 1674 > et
mort à Paris en 1712 , âgé de soixante-seize ans/
Les paysages de ce peintre, qui a été en grande
réputation , peuvent être comparés à de mauvais
romans, faux dans les situations, bon^s dans les
efïets : lourd, mat, sans gradation dans le co-
loris et Véxécution^ voilà Tidée qu'on peut s'en
faire. Nous avons de cet artiste un Payéage açec
ieJ Animaux , gravé en manière noire par L. Ber-
nard. XJ^ peiit GarçùTi ei une petite Fille jouant
Di'gitized by VjOOQ IC
( Ipo )
'coec un Oiàeau; ^ayé^BT P. Peiroleri in Toruio.
On trouve le portrait de Forest dans.rœuvre de^
P. Drevet père.
Henri Maitpercher, paysagiste , qui cherchaît
à imiter Claude le Lorrain. Il fut fait professeur
en i655. On trouve son nom sur la liste de 1673.
Il a gravé à Peau-forte , d'après ses propres des-
sins : V Enfant proMgue chaddé par dej Courti-
danneâ ^ paysage avec fabriques j V Enfant pro-
àijfue reçu par dor^ Père à Ventrée d^un veJ^
tibule ^ et uae A(^oratian dej ^o^^ d'après
• Goyrand.
Mathieu Montaone , peintre ^'Ajaveyç , qui
vint s'établir à Paris vers le commçi)icenï,ei^t du
dix-septième siècle, s'appelait Kanplatemherg ^
nom qu'il changea pour celui de Plattemon--
tagne, et ensuite Montagne ou Montaigne. H
peignait le paysage et la marine ^ et donnait la
préférence à ce de?mier genre : il a gravé quelques
marines â l'eau - forte. Fejibien et autres l'ont
placé parmi les peintres fr^çajs^ sa^s parler de son
origine , ni de spn changement de ^om.. Nicolas
Montagne , son fil§^ ^ peint l'histoîrç. (Voyez la
«uîte des peintres d'histoire, ^lême siècle, et le
cat. de Bassan. )
Jacques RoussBAxr , né à Paris en i€^ > est
Digitized by VjOOQ IC
(m)
ittiort â Londres ea 1693^ 4 l'âgî de Bààiaiflté4
quatre, ^s. Apfè9 s'êftre, essayé dêm plttsieur$
genres de la peinture , il s'adonna uniquement à
celui de IVrcJiihscJturé et 4e la pet^pectiye,. En i66f?.y
il fut reçu académicien sur un grai^d paysage orné
^Wc^itectpiris^ AyfSffit pte^]^^ toujours été oc-
cupé à IjE^ ^cpr^tion d^s palais ^ il a fait (rès-p^
de petits. tableaux; ceux que Von ti-ouve n^ sont
que des e^uiss^^ pour de plus grands projets. B
e gravé à Teaurforte six paysages d'architecture
et de trèsr-jdiie^ figures ^ ainsi jque plusieurs mexi'
ceauxrpour le recueil de Jabacht Philippe MLcii-r
nier a été son élève. Rousseau se trouve sur la
li^te dp 1673.
Shnon Laminois, de NoyoB,,.p^intr^ 4^1 bat
tailles et de paysages, mort à Vrigni dans TOr-
léan^is^ en i683,, ^gé de çois^j.ç ;ans. On trouve
çon nom sur la liste de ^1673. . . . >
Etienne Allegrain, né à Paris en i645y vem
à l'Académie royale, peintre de paysage, père
4u célèb^-ç AJl^grain^ ^plpteur du roi, est m^rt
«n 1736, âgé de quatre-vingt-onze ans. On connaît
de lui plusieurs pièces qu'il a gravées à Teau forte.
P. P^TJÇL, qui vivait dans le jnême temps, ai
peint le paysage d.'un très - bon goût , quoique
d'une manière un peu sèche ^ Le çélèbi^e VipuriBi
À gravé plusi^u^fr paysages d'après Patel. Dans
Digitized by VjOOQ IC
î ija )
I*tm, Yënns est servie par lesGraces. (Les figures
de ce morceau sont gravées par Bârtolozâ. )
PEINTRES BE FLE1JB5 ET DE FRUITS.
Nicolas Robert 9 né èi Langres^ rets 1610 y
célèbre par la belle suite de plantes et d^oiseaux
qu'il a peints pour GaJton d^Orléaru. ( Voyej
la Bibliothèque impériale y ou celle du Muséum
d'Histoire Naturelle. ) Robert a dessiné et ^avë
un recueil de fleurs y d'oiseaux y ainsi que les
«nimaux les plus rares de la ménagerie du roi.
Michel Lakcb., de Rouen ^ mourut en 1661 ^
ftgé de quarante-huit ans. Il a peint les fleurs^
les fruits et les animaux.
DE LA Fert^.
Kerre- Antoine Lemoike , de Paris , mourut
en \66Sy âgé de soixante ans. H peignit les fruits
avec finiesse et légèreté. .
DE LA Fbrtjb.
Denis Parmentier y de Paris y mort en 1672J
I>£ LA FsaTB.
Pierre Dupuis , de Montfort-rAmaury y très-
bon peintre de fleurs et de fruits^ mort en 1682 y
âgé de soixante-quatorze ans» On trouve Dupuy
•ur la liste de 1673.
PB LÀ FERTi.
Digitized by VjOOQ IC
Cattierme Duchemin, de Paris, épousé de ûi^
irardon, sculpteur du roi j peignit avec succès les
fleurs et les fruits. £lle mourut en i6p8, âgée dé
ëoixahte-huit ans.
Jean Garnier, de Meau±, est mort en 1705^
âgé de soixante-treize anS;
FBLIBIENi
Geneviève de Èoullongne, fille aînée de Pa-
ris , épouse de M. Clerion. Elle mourut âgée de
âoixante^trois ans , en 1708.
Madeleine Ae BouLLONOi^E, puînée de Gene-
viève, née à Paris, et morte dans la même ville
en 1710, âgée de soixante-quatre ans. On trouve
les demoiselles Boullongne sur la listé de 1673.
La FLEUR, natif de Lorraine, peignait avec goût
les fleurs en miniature^
' Felièien*
Jean Berraîk , dessinateur a omemens. Son
oeuvre consiste en décorations et omemens de di^
vers genres : on peut en former un volume m-yî>-
lio. Berrain est mort à Paris en 1711 ^ dans un
âge fort avancé.
Nicolas BoDESSOK ^ de Troyes , a été en grande
^réputation pour le coloris des fleurs. Il mourut
vers 1682. C^est le même que Ton trouve sur la
liste de 1673^ que Felibien écrit par Bauàeddon,
N
Digitized by VjOOQ IC
PEINTRES SUR VERRE.
Benoit MiCHU , excellent pemlxe sur verre ,
connu par les beaux yitraux des anciens Feuil-
lans.
Perrik • dont on yoit au musée des Menu*
mens français, trois panneaux y représentant le
Martyre ie Jaint GerçaU ^ celui de Jaint Pro-
tau j et ime Fuite en Egypte.
Sbmpt , très-bon peintre sur verre y qui floris*
sait dans le même temps.
Digitized by VjOOQ IC
( »95 )
A M A TEURS
DU DIX-SÇPTIJIMJR ^tijCliE.
Louis XIV.
Le chancelier Segui^r. ,
Ghakmois.
B.ATABON ^ surintendauLt 4es bàtimeips*
C&OZAT.
Le chevalier Beauliext.'
BoucHERAT, chancelier.
Boyer-d' Aiguilles^ procur^ur'^général du roi
au parlement de Provence.
£vRARD Jabach^ cëlèbre banquier.
De Jullienne.
De Pontchartrain.
De LoRRANOiRE.
Le comte de Vence.
Madame be Gontault.
lie cardinal de Mazarin.
Le duc DE Lesdiguières.
N 2
Digitized by VjOOQ IC
( *9^ )
Le chevalier de Lûjlrjlxkiu
lie duc PB ÛRAMltON^*
Haubibr;
De JLA VaiLLiàRB, setàrëtaïré d'élat.
M. d'Bmert ^ surintendant des finances»
Le marquis de Fontbnay.
Lenostre y contrôleur dés bàtiméns;
Le chevalier i>b CLERyiLiB.
Le marquié bb SBZONBtAT.
Digitized by V^OOQ IC
DIX-HUITIEME SIECLE.
Digitized by VjOOQ IC
Digitized by VjOOQ IC
s PREMIER.
JLiA corruption des moeurs qui marqua Fépoque
de la régence et le commencement du dix^huitième
siècle ; la licence efirënëe qui se faisait sentir dans
tout et partout ; Toubli des anciens modèles dans
tous les genres y portèrent aux beaux arts un
coup sen^ble , et firent craindre qu'on ne les
oubliât au milieu des désordres qui couvraient la
France.
Ce qui rassurait cependant , au milieu de la vie
. licencieuse- du régent ^ était son goût p<»ir ces
beaux arts y dont il fit toujours sa principale jouis*-
«ance. Enfin, ravénemipt de Louis XY au trône
dissipa toutes les inquiétudes, et la nation en--
tière reprit bientôt les droits qu'elle s*était si
légitimement acquis parmi les autres nations.
L'attachement plus particuUer pour la pein*
ture , qu'avait montré Philippe d'Orléans , ne fit
qu'augmenter lorsqu'il eut en main le timon de
l'état : on entrevoit même qu'il ne fit rien que
de très-avantageux à ses progrès. Mais le coup
était porté ; il fallait un changement dan^ l'iifs-
titution des arts, et malheiH:eusement il s'opéra
AU milieu des excès de l'inconstance et de la fii*
4
Digitized by VjOOQ IC
( 200 )
ToUtë , et surtout pendant les jeux de FagLot, si
^inestes à la France sous tous les rapports.
Le système à <]^ui ils dûreut le jour, en accu-
mulant des richesses énormes dans les' cofi&ç^
d'une foule de particuliers qui ne devaient point
s'attendre à cette fortune , fit naître des spécu-^
lations innombrable^ ) mais presque tout ce qui
en reste se ressent des combinaisons avides de
la cupidité, ou porte la rouille du mépris des
lumières et du goût. Je ne citerai pour exemple
que le volumineux ouvrage de Mont&ucon , es-t
timé du côté de l'érudition , quoique rempli d'err
reurs , mais déteststble comme monument des arts
du dessin. A la vérité, si Ton jette un. coup d'œîl
sur l'état de l'art en France lorsque cette fa-r
meuse entreprise se fom^ , on voit qu'il eut été
difEcile de trouver dans le royaume un artiste,
même pariiii les plus habiles, en état de desr
siner correctement une figure antique.
• On respectait l'antique j mais on n'avait ni
les yeux ni les lumières propres à discerner sa
pureté et les motifs de son excellence. Lesi ar-r
tistes cherchaient toute autre chose : la gentil-r
lesse , ^plus de rapprocheme^s vers les goûts et
l'inconstance de la nation j une exécution prompte ,
facile et légère; ce qui fut très-avantageux pour
Ua plua esçp^ditifs > dms im tçm^s où ch^cuoi
Digitized by VjOOQ IC
'(20i)
ambitionnait un gain extraordinaire. Alors sepeiv
dirent les restes de cette grandeur et de cette
énergie du siècle de Louis XTV. La peinture en
avait encore oflFert (Quelques triaces dans la dégé-
nération de l'école de Lebrun.
Les deux artistes qui ont figuré au commen-
cement de ce siècle, senties deux derniers Cotpelj
Noël Nicolcu, fils de Noël, frère d* Antoine , né
à Paris en 1692 , et mort dans la même villô
en 1735} et Charled Antoine y fils d'Antoine , né
à Paris en 1694 ^ mort le i4 juin i^Ss.
Noël-Nicolas Cotpel fut élu académicien pen-
dant le rectorat de son frère, sur VEnlèi^emeni
y Amymone pat Neptune. Ses ouvrages se voyaient
à l'ancienne église de Saint-Sauveur , aux Minimea
de la pUce Royale , et à Versailles.
Nous avons de lui V Alliance de Bacchiu et ic
P^enuJ jJjehoiSy sculp. ; la Charité romaine }i. Daiv-
^el, sculp. } et une Jeune Fille jouant ai>ec une
Colombe } eau-fortç du peintre, terminée aii burio.
par N. Edelinck,
Charles -^ Antoine Cotpei. était alors premier
peintre du roi. Son tableau de réception à l'Acar
demie représente Mé^ée abandionnee par Jadon.
Plusieurs de ses ouvrages ont été exécutés en ta^
,pisseries à la manufacture desGobelinSé
î^ç voulut poiat répéter ce ^ue j'ai déjà dit
Digitized by VjOOQ IC
( ^^^ )
ftir cette famille> je me bornerai simplement ai
remarquer que sous la direction de ce dernier des
Coypel y les monumens de l'histoire prirent rxao
physionomie irrégulière ^ sans ca^i'actère y saus
énergie et sans correction. Ses ouvrages publiés
par la gravure sont CarL-jlntoine Coypel, de
ipde pinxitf N. Tardieu, sculp. UJScce Homo ,
esquisse d'ua tableau pour l'église de l'Oratoire j
F* Joullain, sculp. I^a Matrone^ Ephèée ^ L. Des-
places. Thalie chadsée par la> Peinture } Lépicié,
sculp. Holand apprenant la ftiife y Angélique et
^e Médor; P. Surugue , sculp. L^ Amour maître
iu Monde; J. DauUé., lySS.
S II.
Pu sein de cette espèce de léthargie du grand
goût , s'éleva sur les ailes de la liberté le fameux
Lemoine. La frivolité française s'empressa d'ac-
cueillir son style séducteur et léger. Long- temps
il fut le type de l'école du dix-huitième siècle.
Montée sur cet esprit de légèreté, on conçoit bien
qu'elle n'exigeait plus une étude bien approfon-
die de toutes les parties spéculatives qui font la
gloire de l'art. De l'habitude , de la mémoire ^
une grande facilité dans l'exécution , faisaient les
trois quarts du peintre j et l'esprit de l'école l'ache-
vait* Cependant y au milieu de pet abandon de
Digitized by VjOOQ IC
( ao3 )
totite idëe du beau, U s'éleva quelques liommes
d'un mérite rave > et beaucoup d'autres qui furent
j>lus malh^^eUx que tondapan^bles.
François L^ÈMOtïîÈ, né à Paris en 1688 , élevé
dan$ la peinture par Robert Toumiers, se per-
fectionna sfouis Louis GiJloche. ïl remporta le grand
prix de peintùtfe en 1711 , et fut élu académicien
en 1716 , 8fâit Hèrtute combattant Cctcuâ. Les
chêfs-d^oetoVre de Ëoine ^ qu'il n'avait pas eu le
4:emps d'observer , n'ayant pour ainsi dire fait
que passetdans cette ville et les autres de l'Italie,
ne tracèrent dans son imagination que de légères
impressions , dont il perdit bientôt le souvenir.
Tourmenté du désir de se faire une réputation,
il entreprit les peintures de la voûte du choeur
des anciens Jacobins , rue du Bacq : il choisit pour
son sujet la Tranjfyuration ie Notre Seigneur
dur le Mont Thabor. Depuis cette entreprise,
«a réputation alla toujours en croissant , et il fut
employé dans bemicoup d'autres non moins fa-
vorables à 'son ambition. Les principales sont la
coupole ie là cliàpelle ie la T^ieiye, à Saint- ^
Sulpice^i) j une allégorie pour le Jalon ie la Paix,
<i) Ce plafond , entièrement dégradé depuis rincendîe
de la Foire Saint-Germain y arrivé en 1761 ^ était sur le
^int- d'être effacé , et la voûte reblanchie ^ d'après unte
délibération de la Fabrique. M. Callet j peintre eadstant^
Digitized by V^OOQ IC
à F'erjailleJ; et pour le même palais , le éalori
y Hercule} Aham prenant la pemme ie la main
yEife } le Temps qui enlève la Vérité , et tjui
précipite le T^icej Hercule qui fie auprès VOmr*
phale. Ces trois dernières pièces sont gravées par
le savant burin de L. Cars j ainsi que le Sacrifice
yiphigénie , et Hercule assommant Cacué. .
! Le salon ^^ Hercule , ^ qui rassemble plus de
cent quarante figures y lui obtint du monarque
le titre de son premier peintre y et une pensioii
de 35oo liv. Dix mois après il termina ses jours
par une mort violente , le 4 de juin 1737, à Tâge
de quarante-neuf ans (1).
est le seul artiste qui ait osé entreprendre de le rétablir
dans Fétat où on le voit à présent.
(1 ) La mort funeste de Lemoine , dit-on , a été causée
par la jalousie de ses confrères, qui cherchaient toutes
les occasions de le chagriner, depuis les fayeurs qu^il ayait
reçues du roi. Cette idée allumait en lui une fureur qu^il
concentrait, mais dont ses amis s'aperçurent, sana osor
en prévenir les effets. M. Bergeret , ayeo qui il avait été
en Italie , et qui le voyait tous les jours , Pavait détei*»
miné à passer quelque temps à la campagne : liemoine ^
préparé pour son départ , entendit arriver M. Bergeret 9
troublé par le sentiment subit de la crainte, dont il était
frappé depuis long-temps , qu'on ne cherchât à le faiva
enfermer , il se frappa de plusieurs coups d'épée y et viiifi
tu empirant ouvrir sa porte.
Digitized by VjOOQ IC
( ^o5 )
^ On trouve dans les ouvrages de Ledoîne jdus
île dispositions que d'études^ c'est-à'-dire , plui
d'esprit que de fond. Né avec un génie vaste et
la poétique de son art y l'allégorie ^ sous son pin^
ceau y prit une physionomie neuve et ingénieuse*
Son coloris clair ^ aérien^ harmonieux^ touché
avec autant de goût que de légèreté , très^con-
Tenable^ surtout en voûte ^ lut le plus puis-
sant artifice qu*il employa pour gagner les suf-
frages du plus grand nombre. N'ayant pas assez
comparé les grands modèles avec la nature ^ ni
assez médité sur les di£G.cultés à vaincre pour
ne pcmit -se laisser entraîner aux. écarts de soi!
imagination , la postérité n'entrevoit dans ses ou-
Trages que l'ébauche des belles qualités qu'il avait
apportées en naissant.
CAKACTÈKE DISTINCTIF*
Imaginatîon poétique f dessin mou , licence danii
les proportions ; fatuité , exagération dans les at-
titudes et les expressions de tendresse et de force }
coloris blond , fade et rose j pinceau libre , suave j
savante perspective aérienne (i).
(i) Vente du prince de Conti 9 n^. 688 du catalogue :
Adam et Eve séduits par le serpent} hauteur ^ deux
pieds} largeur } un pied six pouces. 6999 Uv. i^^»
Digitized by VjOOQ IC
( !io6)
' Les principaux élèves sortis de scm école sont
Boacker , Natoire el Belle.
Charles Natoire, né à Nîmes en 1700, est
inort à Castel-Gandolpte, près de Rome, en 1777,
chevalier de Tordre de Saint-Michel , recteur de
FAcadémie royale, et ancien directeur de celle de ^
Vente de M. Poullain. 5751 lir.
Vente de M. de la Live de Jully, i>^. 77 du ca-
talogue :
La Transfiguration de N.-S. y esquisse terminée du
plafond des Jacobins de^ la rue du Bacq ; hauteur , qua-
rante-six pouces) largeur I trenle^siz popc^t. 4ool^Vb
Vente de M. deNogaret, n^. 17 du catalogue. 0,20 h
. Vente de M. de Boîsset, n^. 184 du catalogue :
L^Assomption de la Vierge ^ hauteur ^ deux pieds dix
pouces ; largeur y trois pieds ciiiq pouces. 6000 liv.
C'est le petit tableau de la coupole de la cliapelle de
la Vierge àSaint-Sulpice.
Il y a deux esquisses de ce plafond ; Pune dont Le-
inoine fit présent à M. Langues ^ le 11 mai 1.733, lorsque
ce curé , enchanté de son ouvrage , lui doiina une gra-
tification extraordinaire ; quant à celle qui f^ été venduç
chez M. de Boisset y on Pattribue à Natoire y son élève ;
ce qui donnait une valeur considérable à la première y
puisqu'on en a offert jusqu'à 10,000 liv* Depuis celle-
ci y Lemoine avait fait quelques cha9geiRe«s djms sa cpm-
position. Le seul avantage qu'offrait la copie faite par
Natoire y c'est qu'elle se trouvait ^ en tout point , très-
conforme à la dernière main de l'exécution du plafond
de Saiiit-Sulpîce. ^
Digitized by VjOOQ IC
( 207 )
France à Rome. Toutes ces dignités supposent une
grande réputation , qu'il eut efifectivement. Plu-
sieurs églises de Paris étaient ornées de (juelques-
uns de ses tableaux; les plus remarquables décev-
raient la chapelle des Ënfans-Trouvés y peints à
fresque sur les murs, représentant des sujets anar
logues à cette pieuse institution.
Ce grand ouvrage , qui a reçu tous les genres de
célébrité , a disparu avec ime grande partie de la
gloire de Natoire. Quelques morceaux de lui res-
teront cependant parmi les curieux, par le se-
cours du burin, tels que Diane et Actéon^ L. Des-
places, sculp. VéniKi et Enée^ J. J. Flipars, sculp.
Lta Vue et Perdpectwe ie la chapelle ieâ Enfans-
.Trouç^éé y gravé par Et. Fessard. Jééué-ChrUt
en Croix, la MaMeine au pied ^ gravé par le
J)eintre.
CAaACTiKB DISTINCTIF.
Stérilité dans l'invention , composition froide ,
Vente du prince de G)iiti , n^. 65j du catalogue :
Diane découvrant au bain la grossesse de 'Calisto ;
liauteûr , deux pieds deux pouces ; largeur , deux pieds
neuf pouces. :i4oi liV.
• — Boileau, n^. 82 du catalogue. 9x0 liv»
On attribue ce tableau à Louis Galloche.
■ Digitized by VjOOQIC
( 268 )
^^^Mjle^ sans expression; petit goût de dessin |
coloris livide ^ plpmbë; pinceau maniéré (i).
Clémeiit-Louis-Marie-Anne Ëelle^ aussi dis-
ciple de Lemoine, ancien membre de r Académie
de Peinture , est tuort âgé de quatre-vingt-qua-'
tre ans, le H^ septembre 1806, ptofesseur-rec-
teur des écoles spéciales de peinture et sculpture^
et inspecteur , pour la partie de Fart, à la manu-
facture impériale des Gobelins. Belle, sans faire
une grande sensation , a soutenu dans son style
un meilleur goût que ses contemporains. Les ou-
vrages de Raphaël , auxquels il s'était singuliè-
rement attaché Tespace de dix aiis qu'il séjourna
à Ro^ççLe , lui laissèrent dans l'esprit des impres-^
sionis du beau idéal, dont il fit un^ assez bon usage
quelquefois. ^
Sur la fin de sa vie il publia une collection de
Têted calquéeJ dur led fredqued de Raphaël^ que
les arts ont accueillie avec eirlpressemelit.
(1) Vente de M. Lempereur, n^. 88 du catalogue;
L* Adoration des Rois ; hauteur , huit pouces ; largeur ^
iix pouces six lignés , forme ovale. ^ 999 liy«
Vente de M. de Boisset. 17991. 19 s.
Vente de M. de la live de JuUy , n^. 95 du ca«
talogue :
Triomphe de Bacchus et celui d'Amï)hytrîteé 855 Kt*
Vente de M, Boarlart| n^, 16 du catalogue. Soûx Ut.
Digitized by CjOOQ IC
(.^«^ )
. Je cite encore pour exemple du petit goût ^ui
]»renait faveur au commenç^nentde ce siècle/ les
peintres Bertin et Gazes. \ ' \
Nicolas Bêrtin, ne en 1667, élève de Boul-
lôiigne^ et ensuite de Joiïvenet, remporta le grand
prix de peinture. A sRan retour de B.ome , il fut
èlxx à r Académie 9 sur Itercïder <jui bêliçrù Promé-
thée. n mourut professeur, eu 1736.
Pierre^âcques Gazes, né en 1676, au$si, élève
de. BouUonj^e , et (considéré comme un de ses
meilleurs élèves , a été élu à l'Académie sur le
Combat d'Hercule et Acheloud. Il mourut dans
la fonction de chancelier, en 1754.
, Ges deux airtistes eurent un coloris plus soutenu
que celui de Lemoine, et qui tenait ek^icore de l'an-
c^nne école. Bertin entendait très-bien le clair-
obscur, et l'effet général d'une scène; il entassait
cependant tyop les objets , et tenait les^ propor-
tions de ses figures trop petites pour le cbamp du
tableau ; et par-là il affaiblisssait son style et le ca-
ractère héroïque qu'exige la noblesse de l'histoire*.
On peut lui reprocher encore l'abus de l'espidt
dans l'agencement des groupes , l'ordre des dra-
peries et la touche du pinceau.
Ce sentiment qui lui était particulier, peu con-
venable en grand, lui réussissait très-bien en.petit^^
Il a fait queïques tableaux de chevalet qui sont
O
Digitized by VjOOQ IC
( «o )
eftiir^ (i). Husieurs sont gr£iyé$ j savoir t SééxCé
parlant à la Samaritaine^ N; Tardieu, sculp. JééUé
parlant à la Madeleine , ou le Noli me tondre ^
idem; Jétiv4 lavant leépiebé à ded Apotred, F* Cte-
reau^ sculp. Et Mathieu Garreau , ouïe Gland
et la. Citrouille } JjersLSsenr y sculp. Nous ayons le
portrai^ 4^ Bertîn^ peint par Largilliére, grayé
par C4 Vermeulen.
Cazes s'annonce avec plus d'empKase à la ve-
nte , d*ùne manière plus large , plus liistorique j
«on coloris serait même bon s*il avait plus observé
la nature, un peu plus médité et mieux choisi* Soa
iBsouciancè sur tous ces points essentiels^ ne peut
arrêter long- temps Toeil sur seé ouvrages} car, à
Texamen, point d'expression, peu d'idées neuves^
une grande abondance sans nécessité j ^un dessin
incorrect, beurté, et des drajieries jetées au ha^
sard , faites de mémoire , rappelant les cassures
du papier , et non les plis de TétofFe. 11 a traité s
Jédud recevant led peiitd JEnfand ^ S. Vallée y ^culp-
Saint Pierre guériddant la Paralytique / C: N. Co-^
cbin^ scutp. Hercule et Ompfiale ) Jj* Déplaces ^^
scul]i>« ' , '
(1) Vente du pri;ice de Conti , n9. 645 du catalogue.:
Adam et Eve dan? le Paradis Terrestre \ Dieu leur ap«
paraît j hauteur, trois pieds onze pouces $ largeur, cinq
pieds neuf pouces. ^ aSpç Kr. 19 ».
Digitized by VjOOQ IC
& eat 'sorti de Técole de Bértîn Louis Tôcqui^'
dont la réputation a été solidement établie sur
d'exceliens portraits > couronnés en France , eik
Aussie y en Suède et à T Académie de Peinture >
où l'artiste fut élu sur le portrait de Louid GaU
iochç. On admire dans ses portraits ^ là grâce ^ la
noblesse ^ la touche légère , spirituelle j le coloria
vrai et animé : on j admire enfcore de belles mains>
bien dessinées) biéil peintes. Toc^ué^ né à Paris
ien i6g5 y est mort dans la inème yille en 17^2;.
, Nous ayoiis de lui les portraits à^EUdàhedi P^-
troçpfia > impératrice de Russie ^ fille de Pierrô
premier j (reor. Fr. SchmQt - RoJûmowéky f
Hoffmàii, gentilbonmie danoisj Charles ie Galles
îpn cuirasse J £/. PA. ie iS. Florentin; J. BàpU
Jda4Se, peintre; Dedfonkmneé i le roi et là reine
he Danemarck} Ai. de Toumehem ) le marquis
jî? Mary ni. Dans Toeuvre de J. 0- Willè, on
trouve lé portrait de Tocqué. H est sorti de Fécole
de Gazes ) Chardin) grand peintre^ qUe Ton ^ur
Tèra dans le cdurs de ce siècle.
Les deux derniers rejetons de Técole des Bout
longue 9 sont Louis Silyestre et J^ean fi.aoux.
tiouis StiLYBSTRZ ) qui Yit le jour à Paris.^ ét^it)
£ls d^Israël Silyestre j connu par se$ gravures spi'»
ritu^s. A-pcès avoir remporté tous les prix à
r Académie > et visité Rome sous les auspices de
Digitized by VjOOQ IC
( 212 ) '
Carlo Maratti, il fut demandé par Auguste, éleo-
. teur de Saxe, roi de Pologne, et passa la plus
grande partie de sa vie à Varsovie et à !presde.
Après une absence très -longue il revint dans sa
patrie, fut ëlu membre de l'Académie avec une
distinction particulière , et mourut dans un âge
, très-avancé.
Employé aux grands travaux de la décoration
des galeries et des plafonds pour les palais des
princes du Nord, il a fait très-peu de tableaux de
chevalet.
L'amour des beaux arts, qu'il a inspiré à la .
cour de Varsovie , fut récompensé par Auguste,
qui l'anoblit et l'honora d'une pension , qui lui
fut continuée sous le règne d'Auguste Ponia-
towski. Les gravures publiées d'après Louis Sil-
vestre,.sont dainte Thérède^ Adohid partant pour
la 0iadde} N. Château j Adtianax arraché à da
mère; J. Audran , sculp. j Pan et Syrinx ; H. S*
Thomassin, sculp.
Jean Raoux, né à. Montpellier en 1677, et
inor t , à , Paris en 1 784 , âgé^ de cinquante - sept
^ans, s'annonça dans la carrière de l'histoire. Il
remporta le grand prix de peinture, étudia à
Venise les Titien, Ips Paul Véronèse. Ne pou-
vant atteindre , devant ces grands modèles j le
but qu'il se proposait, il s'exerça au talent de
Digitized by CjOOQ IC
rimitation. Il a pejtnt le portrait. Les sujets de
caprice , animés quelquefois des traits de la fable
ou de rhistoire, ont fondé plus particulièrement*
SB. réputation : tels que le Rèn^j-vouj- ayréabie ^
Beauvarlet. Repod de Vénud, et led Grâce J. au
bain^ J. Daulle , sculp., 1758. Da^id ^ du haut
de don palaij , contemple Bethdabée au dortirdu
bain ; Chereau le jeune. Télémaque dartd Vile de
Calypdoj J. S. Beauvarlet. Jlngislique et Médor^
diflférens sujets de Sax^rifced et Scèned Samilièred , ^
gravés par N. Delauiiay, Ch. DupuisetH. Jonseis.
Le ch^me qu'il répandait dans ses petits tableaux,,
lui valut même son élection à T Académie , en
qualité de peintre d'histoire, swx Pygmalionamou'^
reux de da dtatue.
Raoux était vraiment né avec le sentiment de
la grâce , et un goût exquis qui Taurait conduit,
beaucoup plus loin , sans la faiblesse de son
tempérament , dont ses ouvrages se ressentent,
L*iinitation fidèle et le choix d'une belle intel-
ligence des vérité^ agréables j voilà ce qu'on ad-
mire dans les petits tableaux de Raôux. Il est
le. premier peintre français dont les ouvrages aient
pu soutenir la comparaison àcôté des chefs-d'oeuvre
d'éclat et de patience sortis des écoles flamande-
et hollandaise , qui faisaient la passion de la
majeuçe .partie de nos amateurs du dix-huitième
siècle. Ce talent fit la fortune de Raoux; se&
3
Digitized by VjOOQ IC
t . . ' ,-. i" ■- ...
tableaux furent accueillis arec enthousiasme ; et
placés dans les plus riclies cabinets.
GAUACTâllB. BI$T|NGTIF.
Froi4, gracieux, svelte dans l^s proportions;
pinceau flou j coloris exceUent^ légè^e^ien^ pour-
pré (i).
Un artiste peu connu* en France ^ est Eànotti ,
4ont le no](n mérite cependant d^êtrç conservé.
Jean-Pierre Zanotti naquit ^ Paris en i6y4^
n fut conduit très^jeune h, ^plogp^ , dans Téçole
(i) Vente de M. de Boisaet, no. 177 du catalogue i
Pibutadç faisant 1^ portrait de son amant ^ ^aut^ur,
^ois pieds quatre po^ucesii^ largei^, d^i; pi^dA sent pouces*
5999 ^^^
No. 476 di^ npiéme catalogue;
Deux Femoies faisant de 1^ i^usique; Iiaii^iteur ^ dem;
pi^ds un pouce $ is^rgeur y uii pied i^euf poucea* 54oo liv^
Vente du prince deCo^ti, no. 65 1 du catalo^Q :
L'Intérieur d^ Temple dédi^ à Priape ; hauteur ^ deun^
. pieds neuf pouces \ ^rgeui^ ^ deu3^ pieds trois pouces. 3599 L
Vente de M. le duc de C^oiseul , no. i38 du catidogue^
Une jeune Fille sortant du ba^ ; hauteur ^ h^ait pouces^
Margeur , sij^ poucçs. 800 Ut^
Vente du pri^nce de Conti ^ qo. ^^ du catalogue. ^71 U.
Vente de M» de Nogaret, no. 92 du catalogua. 800 lir*
Les tableaux de Haouz ont beaucoup baissé dans Ij^
fQm];i[iei[çe dej^uis plusieurs anypë^s^
Digitized by VjOOQ IC
idePazinéllL Son; application constante^ recherr
cher les beautés de la nature , sur Texainen bien
approfondi des règles de Fantiq^ue , le copdijisit
à saisir dans ses ensembles et ses contours les
formes statuaires , réunies à la souplesse et aux
grâces du naturel. S'il n'annonce pas Une forte
capacité dans rkiyention y du moins il montre uà
•grand sens et une -connaissance réfléchie des paa-'
sions de l'ame et des nuances du coeiir humain.
•£n cela ^ ainsi que par son exactitude dans lé tos-
tume des différentes nations ^ et toutes les con-
venance» historicités^ auxquelles on peiit joindre
la fraîcheur du coloris, il mérite sans doute un
rang'distingi^é parmi les meilleurs peintres firan-
^s de son siècle.
La plupart de ses tfavau^ sont répandus en
Italie et chez rétfângief. Uh de ceui qui hri^ ont
fait le plus d'honnéut , est à Bologne y dans régHse
xle S. Tomojfô del Mettante; il représente Tin*-
trédule Thomas aux pieds de Jésus-Christ (i).
ZaAotti s'est aussi distingué dans les lettres ,
et surtout d^ns la poésie : on connaît de lui une
tragédie dont le sujet est la Mart & Dièon, et
!
(i) Cochin , dans son recueil de Notes sur tltaUe,^
dit que ce tableau est d'un fort bon ton ^ d'une manière
large , 'grande ^ et bien drapé. Il y a de Tharmonie , et
il *est d'un bon caractère^
Digitized by VjOOQ IC
^uel^tfes antres pièces de poésie et de Kttérature
assez estimées. »
n mourut secrétaire des Académies de Bologne
et des Arcades ^ dans un âge très-avancé.
Jean-pJérâme SEaYAKBOHi , né à Florence en
l'année 1695, se trofuve lié à Técol^ de France
' par aa réception- à l'Académie , qui date de 1731 ^
sur un tableau représentant les Ruined y une pletc^
publique ^ au milieu de.laquelleest'un obélisque.
Quelques-uns prétendent même qu^il était du
pays d'Aunis, qu'il s'appelait Servan^ et qu'il
ajouta à son nom une lierminai^n 'italienne/:. '
Servandoni^ un des plus grands génies idesop
siècle, avait étudié la peinture chez le fiânêiix
Jean^Paul Paninij et bientôt après, l'universalité
de ses tàlens le rendit propre aux grands puvrag^
de la décoration ' et des travaux publics, aipsi
qu'aux tableaux de cabinet. Son nom , qui re-
tentirait dans l'Europe, le fit appeler dai^s le$
,cours étrangères} et dans presque toutes il a laissé
des traces de son> génie , qui s'était nourri des
principes qui font la gloire des monumens antiques*
Il obtint la préférence sur ses concurrens , en
1731 , pour l'élévation du grand portail de Saint-
Sjidpice, sans contredit un des plus beaux édi-
fices en ce genre, et un monument immoi^tel dea
talens de ce célèbre artiste*
Digitized by VjOOQ IC
Il mourut à Paris en 1766 , âge de soixante^
onze ans. *
Les. trois Rivalz de Toulouse ont également ac-
quis et soutenu une grande réputation. Le plus
renommé est Antoine ^ né à Toulouse en 1667.
n étudia à Paris et en Italie. On remarque dans
èes ouvrages un excellent goAt de dessin ^ et un
style propre à Thistoire. On a de sa main un sujet
allégorique à la gloire du Poussin > dédié à Le-
brun } et quatre sujets allégoriques pour un traité
de peinture imprimé à Toulouse. Après avoi^r
été couronné au Capitole y des mains du cardinal
Albani ^ il se retira dans le lieu de sa naissance ,
où il mourut en 1735. Son neveu, Bartïielemi
Rwalj y a gravé à Teau-forte ; on a de lui Zti Chute
^ej An^ed rebeller ^ d'après son oncle.
•
Jean Pierre Rivalz y né en 16^5, et mort à
Toulouse en 1706, fat peintre et architecte. Il
eut pour élève le fahieux Lafage. Là plus grande
partie des travaux de cette famille est à Toulouse.
n est sorti de l'école d'Antoine Bivalz, Su-
bleyras. . i .
Pierre SiTBLBTiiAS vit le jour à XJzès, en 1699.
Ses progrès Payant mis dans le cas d'entreprendre,
fort jeune encore y dans sa province y des plafonds
qui lui firent hoimeur , il vint à Paris pour con-
Digitized by VjOOQ IC
^^
1 218 )
«ourîr au grand prix de peinture , qu^il rempdrta
d'une voix unanime y sur le Serpent yairabu £tt
1728, il fut envoyé à Rome avec le brevet de pen-
sionnaire du roi, et resta en Italie jusqu^à sa mort,
arrivée le 28 mai 1749? ^ 1'%^ d® cinquante
ans.
L'esprit et la sensibilité se peignent dans les ou-
vrages de cet artiste, estimable du côté tle la pen-
sée y et même du dessin. Il n'annonce pas un.
grand caractère ; mais en cela , ainsi que dans son
coloris , il est toujours en harmonie pour plaire et
toucher le cœur. Rien,. dans son exécution facile ,
ne montre Tabus de cette facilité qui coulait de .
source; la nature la lui donna, et il semble n'çn
avoir fait usage qu'avec modération, et autant
qu'elle ëtait nécessaire à l'abondance de son génie,
et à ses projets, toujours bien réfléchis d'av^mce.,
Lt^JSifanouL^ement de l'empereur Fa/ence à Vof-
fraude d'une Medée dite par daint Baple, qu*il
a peint pour Saint-Pierre de Rome, a été cité
comme un de ses meilleurs morceaux. Benoît XIV,
qui accordait une estin^e particulière à l'auteur ,
en îat si content , qu'il en ordonna une mosaïque
de même grandeur.
Au musée Napciéon^ on voit de Subleyras, I0
Serpent d'airain , lé même sur lequel il a gagné
le grand prix y la Madeleine auxpied^ de Jésit^
Çhridt^ daint Jlmhroide donnant Vabdàlution Jk
Digitized by V^OOQ IC
(219)
i%éodoJe ; et daint Bruno giiênddant un en-*
faut (i).
S m.
Une grande réputation du dix'-Iiuîtième siècle ^
et dont on a lieu de s'étonner , est celle de Troy,
Ce peintre fiit heureux au milieu de tous le$
excès qu^ se permit dans l'invention, le dessin
et l'exécution. Sa réputation £ut grande j mai«
elle s*est évanouie comme une vaine fumée : leçon
bien frappante pour l'artiste , qui , négligeant la
véritable gloire , ne veut obtenir que les suecés
éphémères .que donnent la vogue et l'engoué^
inent.
Le tablerai qui a commencé la réputation de
Trovj représente la Cérémorde de réception deJ
ChevaUerd ieVorère iuSainl-Edp.ri^t, par Henri IV.
î^ous devons Sion histoire d'£sther^ et celle de la
(i) A U irente de M. de Boisset y no. x%% du ca-»
talogue :
Xie sujet de Siânt*Basile , et la même composition déjà
citée , mais, ea petit \ hauteur , quatre pieds un pouce ;
largeur , deux pieds quatre pouces , dntré. 6799 1. 19 s.
A c^te même vente, la Gourtisanae «mou^use | et le
l^aucon; hauteur ). onse pouces; largeur ^ huit pouces.
1100 Ut.
La rareté , autant que le mérite | rendront V>ujours chern
)çstta,Uea,u9 de Subleyras.
Digitized by VjOOQ IC
( 2H0 y
Toîson-d'Or, à Tempressemeiit peu délicat qu'il
montra pour entreprendre au rabais ces deux
grands ouvrages^ dont le roi avait conunandé les *
modèles pour être exécutés en tapisseries aux Go-
belins. Cette suite se compose de quatorze pièces ,
dont sept pour chaque.
Le style de Tldstoire s'y trouve tellement défi-
guré,, qu'on ne peut tenir aucun compte à cet ar-
tiste des moyens dont se sont servis ses apologistes
pour le célébrer. Les autres pièces publiées d'a-
près cet artiste,, sont : la reine ie Saba viditant te ^
ToiSalomon^ Cl. 0. Gallimard, sculp. Salmaci^
et Hermaphrodite } J . DauUe , sculp. Diane chan^,
géant Açtéon en cerfi J. Ch. Levasseur, sçulp*
Aved a donné pour sa réception à l'A^^adémie , le
portrait d^ Troy» . .
Jean-François de Troy a été reçu à l'Acadé-
mie en 1708, sur la MétamorpKoéé de iV?oij?; ilfuf"
nonimé professeur en ^7^9,9 fait chevalier de i'or— >
dre de Saintr^Michel , nommé directeur de l'Aca-
démie de France à Rome en 1738. H mourut dans
cette fonction en 1752 (i). ^
(1) Aux époques les plus fioiisgantea du commerce de
la curiç^ité , quelques-uns des tableaux àe, ce peintre ont.
été recherchés ^ mais on les a toujours yus aller en dé<«
croissant. £n groici un exemple :
A la vente de M. Lempereur , no. 81 du catalogue t .
Digitized by CjOOQ IC
Jean Rbstout, élève de Jouvenet, £ut supé^
rieur à de Troyj il est quelquefois «orti de son
pinceau des choses qui annoncent l'idée du grand ^
les principes d'une perspective savante, la connais-
sance de l'union des tons et dés réfractions de la
lumière. Un peu moins asservi au joug de son maî-
tre, son élan aurait , sans contredit, été plus fa-
vorable à sa réputation. Qu'on lui ôte une exé-
cution et un dessin trop anguleux , qui rappellent
plus le marbre dégrossi sous le maillet du sculp-
teur, que les formes de la nature , et l'on aura
■de lui de belles masses et de beaux détails.
Ce système, qu'avait adopté Restout, d'accuser
lesplanspar des droites etdes carrées, faisaitl'objet
de ses leçons : il j recommandait lés angles et les
pointes. Ces expressions barbares, souvent répé-
tées par le professeur, lui attirèrent, ainsi qu'à ses
élèves, la' dénomination de V école iej pointuj.
Restout fut honoré des bontés du régent , qui
isans doute eût exercé son pinceau , si la carrière
4de' ce protecteur des arts, eût été .prolongée. Se
Armide, sur le point dé poighardef Renaud , est désar«
née à la vue de ce héros endormi \ hauteur | quatre pieds ;
largeur , six pieds. 1212 liv.
Le même^ à la vente du pripce de Coi^ti , où les ta-
bleaux sMleyèrent à de9 prix considérables , ne fut vendu
que 821 ïiv.
Digitized by VjOOQ IC
lkt»tiV'ant engagé dans diverses oc<^{iktions^ û né
fit point le voyage de Rome ; et sang cela il par-
vint à toutes Ijes dignités académiques) après avoir
été reçu membre de l^illustre société , sur ;drd^
ifiude de dérobaiit daiu le4 hraa ie Di(me aux paw^
nuitée d^uilphéâ.
Restent a encore signalé ses lumièn^ sur Vo]^
^(^ue et la perspective^ aux peintures des voûtes^
liof anuneiit & celle de la bibliothèciue de Sainteté-
neviève, que Ton voit toujours avec plaisir. Ilmoa**
rut à Paris le i**** janvier ^768 , âgé de soixante-^»-
seize ans. Son fils et Halle ont été ses élèves^ Ck«
K. Cocbin a gravé diaprés Restout ^ Labati ^^éx-^
cude à Jacob 4ur ce quHl lui donne Lia aQont Ra^
chel^ et P. î)revet a gravé JéjuJ^Chrift técon^
fhrté par ied Anges ^
CÀRACTiàE IJiSttKCTtP.
Belle intelligeiice des illusions de ^optique |
composition de règles , invention^ érudition^ ex&
pressions faibles j dessin maigre y rabotent ; në-^
g^igence dans l4mitation ^ draperies de tnaurais
goût; coloris lourd, de mauvaise qualité } pinceau
{praticien ; mode de Jouvenet dans lo fitjrle et
Texécutioni
Il serait à peu près inutile de parler de Res-
tent le fils, s'il n'eût pas été académicien, et s^il
Digitized by VjOOQ IC
Hr^eAt pas contribué à faire dégénérer l^art; U su^
£t d^ jeter les yeux sur sa Cabane ^ Philém»n 0t
Baucié , et sur son Anacréfnt (i)^ pour avoir une
idée de son incapacité f et combien U s'éloignait du
mode de JouTenet^
Quant à Noël Halle , fils de ûui Halle ^ dont
il est parlé dans le dix-septième siècle ^ et disciple
de Restout^ on doit le citer comme l^exemple le
plus frappant des vices de Técole qui Ta formé. Il
est encore plus heurté y plus pointu que son mai«-
ire. Si.Restout parait avoir dévoilé les vices se-*
crets du type de son école ^ sous le pinceau de
Halle ils sont articulés jusquVux ridicules de la
caricature. Cette singularité défigurait à un tel
point les sujets d^Mstoire ^ spécialement les sujets
graves ou reli^eux^ que souvent ceux qu*il a
traités ont été pris aux expositions publiques pour
des bambocbades. Sur la fin de sa vie , il essaya
de corriger sa manière aiguë ; mais il ne put y
parvenir qu*en tomban^t dans un excès contraire:
on peut citer pour exemple de ce dernier effort,
Cimon V Athénien qui, aprèd avoir fait abattre leé
murj de deé pod^eddioru , invite le peuple à entrer
4ibrement hanJ dedjarèinj ,età prendre led fruitd ;
tableau qu'il fit pour le roi- La gravure a publié
(i) Gravé par ÂsseluH
Digitized by VjOOQ IC
(224)
de Noël : jintiochuj Epiphaned qui hicte' é€é der^
nierez volontés ^ Gh. Levasseur^ sctdp. Le hue de
Chartreé partant pour V armée, en iy44, reçoit
Veau bénite par le curé (le Goumaifj N. Tardi^u ,
sculp. Là Mère daçoyarbe ; 3 . V. Dupin^ 8culp«
Le Paupre iand don re2uit ; J» A. Patour ,
sculp.
Noël Halle ^ né à Paris, reçu acadëmîcien en
1748^ sur la Didpute ie Neptune et ie 3Iinerpej
est mort le 5 juin 1781 , âgé d'environ soixante-
dix ans, chevalier de Tordre de Saint^Michel, et
un des plus anciens professeurs.
S IV.
Enfin parut Boucher , élève de Lemoine , dont
rinfluence fut aussi considérable sur leâ mœurs que
sur le goût et les arts. Cet homme origmal* dans
son esprit de dépravation, qui semble n'avoir
aiguisé son crayon ou broyé ses couleurs que pour
charmer les yeux du vice , fut honoré de la palme
du génie , et regardé comme un des plus grands
tâlens.
Le nommer dans son temps , c'était annoncer le
peintre des Grâces : et quelles étaient ses Grâces?
des caprices de village , des grisettes sans honte ,
sans pudeur , petites , camardes , boursoufflées ,
enluminées du coloris de la toilette ^ ornées de
Digitized by VjOOQ IC
( ±±5 )
^mp^is enipi^untés; et voilà ces (rmcés qui Êd*'
«aient dire du trop £uneux Boucher : ^
Gratta cum prîmU décor et nativa venustas
Sniteant tabulis ^ et spitet amabile te/a
Nescio quidi
Les compositions àe cet artiste ont ëtë multi-
pliées à l'infini par tous les genres de gravures j
notamment par celiii en crayon : l'Europe entière
en a été couverte.- Elles ont successivement passé
ces porte-feuilles à la décoration des cabinets^ de$
galeries 9 des appartemens. Elles ont servi à l'édu-
cation de la jeunesse y aux amuseihens des femmes y
des jeunes gens et des viieillards j elles ont retourné
dans les porte-feuilles , de là dans les galetas de la
brocante , et enfin elles ont disparu de la curiosité.
Ses travaux innombrables en peinture n'ont guère
passé les frontières j car les étrangers riaient de la
folle admiration qu'inspirait aux Français le pinceau
bas et trivial d'un homme qui avait perdu toute es^
l^ce d'idée de vérité, depiideur et de délicatesse.
François BocJCHER naquit à Paris en 1704. Il
remporta le. premier prix de peinture à l'âge de
dix-neuf ans. Il fit le Toyage de Rome ^ et l'on'
dit que dans cette capitale des arts il montra les
essais d'un talent plus inoral. Vont soU tribut
académique, il donna Renaud aux pie^d ^Ar-»
mide. Il mourut premier peintre du roi , en 1768,
âgé de soixante-quatre ans*
Digitized by VjOOQ IC
(226)
D n'a pas fait un grand nombre d'élèvés, mais il
a fait beaucoup de victimes, qui n'ont jamais pu se
relever de l'abîme où les avait plongées son égare-
ment. Ses plus heureux disciples sont y Baudouin^
Mettai j Juliàrd , Leprince , Deshayes et Frago-
nard. Baudouin et Deshay es ont été ses gendres (i).
' (i) Vente cle M. ^e Gagny , n». 240 du catalogue :
Rebecca recerant les présens du serviteur d^Abràham ;
l^kuteur^ Ijrois pieds un pouce; largeur , deux pieds dix
pouces, , laSo lîv.
Vente de M. de la Live de JuUy , no. 9^ du catalogue »
Le Sacrifice de Gédëon ; hauteur , trois pieds o^e
, pouces ; largeur y deux pieds sept pouces. 750 Lis.
' Vente du pi;iuçe de Conti , no. 720 du catalogue :
Le même. 201a Ut*
Vente de Madame dePompadour, n». 16 du catalogue r
La Nativité ; hauteur y cinq pieds quatre pouces neuf
lignes \ largeur y trois pieds onze pouces six lignes. 722 L
Le Lever et le Coucher du Soleil y traités allégorique-
ment; hauteur , neuf pieds dix pouces^ largeur , huit
pieds. 9800 Ut»
Vente de M. deBoisset, no. 1 92. du catalogue :
Hercule et Omphale ; hauteur y deux pieds dix pouces ^
largeur y deux pieds trois pouces. - 384b liv.
Vente de M. de Menars f no. ao du catalogue :
Vénus désanajE^M: TAmpuri ^uteur 9. trois pieds six
pouces ; krgçur y deux pieds huit pouces , forme ovale*
780 liv.
Maintenant y quand les tableaux de Boucher sç prése|i««
Digitized by VjOOQIC
(2^7 )
CAHACTiRE DISTINCTIÏ^.
Héros de bal , figurantes de tKëâtre , panto-
hiimes fausses. Dans les pastorales, expressions de
l'împudicité t'dans les deux genres, invention libre,
proportion et dessin hors de la vraisemblance, dra-
peries de caprice ; coloris rose, blanc , rejaillissant
de &usses nuances du cobalt , de l'amétli jste et de
Témeraude. • '
Pierre-Antoine Baitdouin s'est fait remarquer
par des sujets libres , peints à gous^che en petit.
On l'appelait le peintre et le poëte des boudoirs.'
L'amour des futilités et des bagatelles lui avait san$
doute décerné ce titre au profit d'une vieille galan-
lanterie blasée jusqu'à satiété, dont le goût et le»
yeux étaient perdus j car jÈauiouin n'eut jamais
ni la verve du poëte , ni l'idéal du peintre. Oénié
firoid, dessin sec, coloris gris, point de masses,
point d'eflfet. Quel fut donc son mérite , puis-
^'enfin on lui en trouva ? Celui de blesser le»
mœurs avec plus de Hardiesse que son maître ,
et de se faire des apologistes orduriers conune ses
oeuvres.
tent dans le commerce 9 les marchands clierclient long*
temps des amateurs ayant de s'en défaire au plus bas
prix. - '
P a
Digitized by V^OOQ IC
( 228 ) r
Les sujets qui ont fait la fortune de Baudouin ^
sont : le Leperj la Fille querellée par da Mère ^
la Force du Sanff} le Cueilleur <ie cerided ^ VEd^
pérance déçue ^ et le Confeddionnal (i). Il ayait
été reçu académicien en 1766 j il mourut en
1770.
Nicolas- Jacques Juliarb, de la même ëcole y
a.peîjit le paysage d*une manière si obscure , qu'il
est impossible au meilleur cosmographe de décrire
les pays qu'il a tracés, ni de découvrir la partie
du globe où il les a pris. Les arbres, les plantes
n'ont aucun rapport avec les espèces végétantes
sur notre univers. Sans doute c'est à la stérifité
des peintres de paysages de son temps, qu'il dut
sa réception à l'Académie, qui date de 17% (2}..
La réputation de Ghalle e$t si obscurcie, et
ses. ouvrages si dispersés , qu'à peine en trouve-
t-on des lambeaux. On ne peut citer de lui ea
peinture, que le plafond qui lui valut son élection
à l'Académie, représentant l' Union d^J Arts de
(1) Uarcheréque de Paris. fit enlever ce dernier de
Texposition publique au salon de 1763*
.(2) Qn peut placer«8ans inconvënieAt-ySur la même
hgae ^ Antoine Bèi/ , son confrère à P Académie, peintre,
de paysage , mais si mauvais que je ne crois pas devoir
en dire davantage.
Digitized by VjOOQ IC
( 2^9 )
Peinture et 7^ Sculpture par le Génie du DeJdin^
lequel n*oflfre cependant rien de remarquable au
profit de Tétude et d,e la. curiosité*
On a fait l'éloge des<;onnaissances de ce peintre
en architecture, en géométrie , et des idées qu'il
a données des anciens, d'après les meilleures des-
criptions des monumens publics de la Grèce et de
Rome. ^L'étude particuUère-qu'il fit de rantique ,
et son application constante à en rappeler le goAt,
lïii mérita le titre de des»nateur de la chambre dû
roi, et la croix de Saint-Michel. Les fêtes publi-
ques et les pompes funèbres étaient confiées à son
goût pour la décoration. La Chaire à prêcher de
Saint^Roch, mélange d'idées religieuses et pro-
fanes y rempli d'incohérence dans l'ensemble et
les détails, est tout ce qui nous reste de son savoir
dana la conduite des travaux imbUcs , sur lesquels
il eut une e^ce d'influence. Q mourut professeur
4e perspective , en 1778.
. Jean-Baptiste Leprince , né à Metz en 1733,
et mort en 1781, apporta sur la scène des arts les
moeurs et les costumes de Russie. Sa réception à
l'Académie, sur le Baptême nu Je, lui fit beau-
coup d'homieur. La pensée était neuve j les yeux
du goût , fatigués depuis long- temps du système
exagéré de l'école , se reposaient avec délices sur
cette auguste cérémonie du christianisme, qui
3
Digitized by V^OOQ IC
montrait une légère expression de Perdre et ctn
sifence que les grands n^aîtres ont exprimés aveu
tant d'éloquence y lorsqu'ils ont tracé des sujets
religieux. Mais ce silence , ce repos , cette paix ,
qui attiraient les regards sur le Baptême ru^je^
furent peut-être moins vivement sentis par sou
auteur , dont le génie était naturellement froid.
Cet artiste savait cependant répandre sûr ses pro-
ductions un charme qui séduisait* On y trouve des
idées fines ^ ingénieuses, tm heureux choix dans
rinvention, du dessin et de l'observation: mais il
y manque l'essentiel pour le spectateur qui aime à
tirer d'une scène quelque chose au profit des sen-
sations } c'est l'ame, la vie« Les figures de Leprince
sont insensibles; elles ne respirent point ^ elles
sont en scène comme de jolis mannequins arran-
gés avec soin et avec art. lie paysage ^ quand il
Ta peint , prodmt le même effet j le ciel, les eaux^
les plantes restent fixés ^ur la toile. Bien n'agit^
rienn'estenmouvement. Enfin ce manque de mou-
Vement se ressent encore dans la lumière, dans un
coloris, rougeâtre ou briqueté, et faux. Malgré
ces reproches, les succès deLeprince ont été mé-
rités par une exécution spirituelle et soignée, dont
l'école de France ne fournit qu*un seul exemple
avant lui dans . les petits tableaux de cabinet*
L'émulation qu'il a fait naître, nous a donné des
artistes qui Tout de beaucoup surpassé. Quelques-
Digitized by VjOOQ IC
(23i)
"tkts de oeux qui lui ont succédé , ibrillent encore ^
-de nos jours.
Leprince a traité des intérieurs , des pasto-
rales et le paysage : il a fait une nouvelfe -dé-
couverte pour graver dans la manière du feivfe^
et il a gravé lui-même plus de cent planches',
sujets , paysages et costumes russes..
Ses principaux tableaux ont été r^idus publics
par les expositions du salon au Louvre.
CARÀCTE&B DISTINCTIF.
Invention, touche spirituelle , dessin réguKer,
action juste, sans expression) colons améthysé»,
inchoatif} exécution précieuse.
Jean-Baptiste-Henri Deshaybs , né à B^ouen
en 17;^^ , s'annonça avec un talent plus maie et
xine imagination plujs ardente. Il a montré d'heu-
reuses dispositions dacns Tidéal et Texpression du
pathétique j mais <juoî<jue ses compositions soient
vivement sentie^ , on y désirerait plu^ de philo-
sophie*
Deshayes , mort fort jeune ^ en a cependant
assez fait pour développer quelques-unes des beÏÏes
qualités qu'il avait reçues de la nature , et pour
indiquer le degré de talent auquel il serait par-
veira dans d'antres temps et sous de meittetcrs
auspices. S9B tableaa de réception à l'Acadàni«r
4
Digitized by V^OOQ IC
( 232 )
représente Kénit4 versant dur lé corpd y Hector
une eàdence dwine , pour le garantir de la cojm
ruption».
On connaît deDeshayes^ mort en \j6Sy une
duite de diujetd tiréd de F Iliade^ <jui a été exécutée
en tapisserie.
CA^ACTÂRB BISTINCTIF.
Génie enthousiaste ^ expression forte ^ actioit
outrée, dessin maniéré j coloris faux, tirant sur
la brique.
Il reste à parler de Fragonard, pour compléter
récole de Boucher,
Jean-Honoré Fragonarb, né à Grasse en
Provence , remporta le grand prix de peinture
en iy52,i et en 1765 il fut reçu à TÀcadémie^
ftur un tableau de douze pieds environ , repré-
sentant le grand-prêtre Corédud d'immolant pour^
dauçer la jeune CalUrhoé (ij. Cette composition^
riche d'expression et d'effet, échauffée jusqu^à
l'enthousiasme, fut reçue du. public avec excla-
mation j et aujourd'hui qu'on Texamine froide-
ment , on reçonn^ut qu'elle suffît pour placer son
ILUteur au rang des pren^ers peintres de son siècle^
% . I II . Il V . .. Il I I » ^
0) Ce Uibleatt a été ^yé peur Jérôjn^ D«D«elt ^
Digitized by V^OOQ IC
, ( ^33 )
Quelques autres sujets aussi noblement choisis,^
l'annonçaient dans la" brillante carrière de l'his-
toire comme un athlète supérieur ; mais son goût
. et son esprit observateur l'appelaient à l'étude
. des passions vives , suj*tout de celle de l'amour*
L'Arioste, Bbccace, La Fontaine, furent ses inspi-
rateurs et ses maîtres : ingénieux , spirituel dans
l'invention y. il eut quelquefois la frfidcheur du
coloris de ses modèles inimitables.
Fragonard est mort le 22 août X807 , laissant
ftprès lui une quantité prodigieuse de taUeaux^
de dessins , d'esquisses et de projets , dont on nç
peut rendre la physionomie qu'en les figurant
comme des vapeurs toujours prêtes à s'échapper
au moiiiidre souffle. Les compositions de ce peintre,
publiées par la gravure , sont la J^ontaine d ' Amour ^
N. F. Regnault j le Serment y Amour et la Bonne
Mère p par J. Mathieu et N. Dçlaunajr j le Baider
çk la dérohée, le Verrou et le Contrat, par Re-
gnault et M. Blot; V Amour y la Folie, led En-^
fané 'bu Fermier , Z'jE/c«7]pofee<^, et autres sujets,
par Janinet ;^ J. F. BeauvarletetNio. DelauHay(i).
' (1) A la vente de M. de Ûrammont , no^ 81 du €a«
talogue :
La Visite^on de la Vierge et de sainte Elisabeth \
liauteuri quinze pouces \ largeur 9 vingt pouces. 3ooo.L
lie mime , à la Tente de M« de Bçisset» 7a3a Uw
Digitized by VjOOQ IC
(^34)
S V.
Les tableaux sont comme les pièces de ttéâtref /
il en paraît beaucoup^ mais peu restent sur la
scène. Tels qui ont reçu les applaudissemens pu-
blics et captivé l'admiration générale, sont ou-
bliés avec le temps : telle est ^ la réputation des
Vanloo, qui a rempli la France entière de sa
célébrité dans le dri^-Iiuitième siècle.
Carlo- Andréa Vajsxoo, que ToA nommait com-
mimément Carie T^anîùo , fiîs de Loiiis Vanloo,
peintre estimé et «élèye de 5ean*-Baptiste, naquit
À Nice en Provence , en i jbS.
De très -bonne heure il lut conduit à Rome
par son frère, qui le mit, dans cette viUe, sous,
les auspices de Benedetto Lutti.
Là, Càiîe fit des pi'ogrès assez rap»ides pour re-^
venir en France , encore très-jeune, remporter le
— • A la vente du prince de Coati. tkSo% 11^
A la vente du comte du Barry , no« io4 du catalogue :
Deux paysages avec figures et animaux ; liauteur , treize
fxmces.sidc It^es; iargettr, £xr«ept ponces^ 1460 Uv«
JLes mêmes, vente du prince de Conti. ri 697 liiu
Ld» d^iiqs de Fragosmid n^ont pas été xedierctiës avee
motng d^en»pressement qve ses tableaux : aujourd'hui iW
mont réduits à laplus pelite valeur dans le conunttoee* .
' Digitizedby VjOOQIC
t 235 )
^and prix de peinture. Ayant constamment mar-'
ché de succès en succès , il s'ëleva insaisiblement
jusqu'aux konnetirs académiques , l'an 1748, sur
lidardycté éc<kftképar V ordre ^Afollon, et mourut
à Paris, premier peintre du roi, chevalier de
Tordre de Saiht-Miphel , en ^^jéS , âge de soixante
et un an.f
Sa mort fut, peut ainsi dire, le teitne de sa
gloire; car elle a toujours été en décroissant de-
puis le salon de 1765, où il à exposé Au^tute
qui fait fermer le temple èe Jannd , leJ Traii
Graceify la ChaJte Suzanne y led Artd ^uppliand^
dept esquidded de la f^ie de Joint Grégoire^ et
une Vedtale,
Ses travaux publics étaient répandus dans le$
maisons royales, les églises et les couvens de
Paris. Un de ses plus célèbres tableaux est saint
"Charlej communiant leâ pe4tiféréà de Milan j il
était autrefois à Notre-Dame, dans la cbapelle
de Vintimille. On voit encore à Saint-Merry un
daint Charled'Borvomée et tine sainte Vierge t
dans la cbapdle de la "Vierge , à Saint-Suipice ,
quatre tableaux représentant : 1^. VArvnjoncia^
lion ; 2^. la Visitation ; 3^. la Naissance^ de
ta Vierge, et 4^. la Présentation au Temple. Cet
derniers , pour le coloris , peuvent être regardét
comme les tneiUenrs de Carfec
Digitized by VjOOQ IC
( 236 )
t
. Parmi ses tableaux de cabinet, oïi a singulî^
rement loué la Corwerjation edpagnolcy un Co/t-
cert yinétrumené , le Mariaifc de la Vierge , Éitéç
pçrtantdon père Anchidâ, duwi de Jonfih A<icagTte.
Dans ce dernier, Faftiste iest vraiment sorti, de
son caractère ordinaire j . on y trouve un feu et
un enthousiasme que ses productions,, froides y
académiques et peu harmonieuses^ ne montrant
nulle part.
Les oeuvres de Carie y anloo sont une image de
la décadence des écoles italiennes.: plus méditég
q[ue sentis , rien n'y manque du côté du technique.
On y remarque même des effets grands , quel-
quefois bien conçus et solidement exécutés ; mais
ce qu'on y cherche en vaii;i , c'est de pouvoir com-
muniquer avec ^es personnages, toujours sans
caractère et sans expression.
La pratique de ce peintre , Ubre , facile , s'écar-
tant en tout point de la simplicité du beau uni-
versel , sur laquelle reposent toutes les parties
constituantes de l'art, influença tellement l'école
de France , que depuis lui elle devint toute sys-
tématique et conventionnelle. -
Enfin , tel fut l'état de? la peinture, sous les. aus-
pices de Carie Vanloo, que la France *e vit réduite
à le proclamer son premier peintre : elle écha-
fauda sa réputation sur les ruines du go4t} et
Digitized by VjOOQ IC
( % )
xnalgré les défauts que l'on est autaût en droit
de reprocher au siècle qu'à l'artiste , on regardera
encore quelquefois ses talens.
CARACTERE BISTINCTIF.
Invention faible , érudition nulle^ expressions
insipides ^ discordance dans l'ensemble et la dis-
position des groupes ; dessin mou ^ sans carac«
tère; draperies largement ordonnées^ quoique
d'un mauvais style j coloris flatteur, mais factice ;
pinceau flou, moelleux; peu d'imitation, exé-
cution lourde et fastidieuse*
Ses âèves sont Lagrené l'aîné , Doyen, Julien
et Olivier (i).:
(i) Vente de M. deBoisset, no. 8i du catalogue :
Le Mariage de la Vierge , tableau peint en Italie ; liau«
teur j vingt-deux pouces ^ largeur , trente-deux poucesw
6000 liv.
Vente de M. Lémpereur , no. 84 du catalogue : «
L^ Adoration des Bergers ; hauteur , yingt-quatre ppuce«
•ix l^es 5 largeur , vingt pouces. . 4^00 Uv.
Xe même, à la vente de M. de Boisset. Sooàliv.
Vente de M. le ni8rc[m8 dé Menàrs , no. ia3 du ca«
talogue :
Allégorie sur la maladie de la marquise de Pbmpa-
dour y hauteur ^ vingt-huit pouces j largeur , vingt-quatre
pouces. a66i liv.
Digitized by VjOOQ IC
(^38)
La rëpntfttioa de la £amaille des Yanloo date
de Jean-Baptiste Yanlôo , ne à Aix en 1684 p
Même vente , no. 124 du catalogue :
Xes Quatre Arts, de forme ronde; trente pouces de
diamètre. 3ioo liv.
Même vente f no. i32 du catalogue :
Jupiter et Antiope ; hauteur y vingt-deux pouces \ lar^
geur 9 vingt-six pouces. 3i5i liv»
Venté 4® V- de la live de Jully , no» 88 du ca*
talogue :
£née portant son père Ancliise y et suivi de son fils
Ascagne \ hauteur , trois pieds quatre pouces ; largeur ^
trois pieds trois pouces.' 2000 liv»
Xe même , vente de Louis-Michel Vanloa. 4^20 lir •
Le même, vente du prince de Conti, 2^« 710 du ca-r
talogue. 7%:^^ lir.
Vente de M. de Julienne , no* ^66 du catalogue :
Va Bâcha faisant peindre sa maltresse ; hauteur y vingt*
trois pouces \ largeur , vingt-sept pouces six lignes. 5ooa U
. Vente de M. Qiyeux ^ no. 41 du catalogue :
. Notoe-Seigneur apparaissant y sous la forme d^un jardi-
nier f à la Madeleine ; hauteur , deux pieds ; largeur , Un
pied six pouces. 600 liv*
Le même, à la vente de M. de Saînt«Hid>ert, no. 98
du catalogue : . 1600 liv.
Vente de Louis-Michel Vanloo y no» 70 du catalogue s
Sainte Clotilde , esquisse avancée d'un tableau ^ne
Carie Vanloo a fait pour là chapelle du château de Choisy-
le-Roi; hauteur 9 vingt-s^t pouces; largeur^ dix-sept
pouces. T^o liv.
Digitized by V^OOQ IC
.(^39)
lequel s'est <n8tmgué dans Thistoire et le portrait*
En 1740 environ , il fut reçu à KAcadëniie sur
Diane et En^mwn*
C'est à Rome et à Turin qu'il a le plus dé-
veloppé son goût pour l'histoire j quelquefois en
France .: mais ses travaux publics ^ dans sa pa-
trie y tiennent davantage au g^are du portrait*
Plus considéré sous ce rapport , il fut chargé par
te roi, après avoir peint le pùHravt hê monarque,
de faire cehii ie la reine don épouée. Il fut en-
core chargé de représenter le Rai donnant le
cordon bleu au comte èe Clermont^ pour être placé
dlnsle choeur des Gr^uids-Augustins. En Espagne^
H a peint une quantité prodigieuse de portraits :
il serait même resté dans ce pays ^ oà il jouissait
À la cour des honneurs dus aux talens , sans le
dépérissement de sa santé, qui FobKgea de re-
venir dans son pays natal , où il mourut le 19
La méme,Yente du prince deCoAti ^ no. 712 du ca^
talogue. 5oi liv*
La même , Tente de Fabbé de Juvîgny. 4^0 lîv.
- Là même, vente de Boileav^ no. 8S du catalogue.
36o Kv.
On voit; par ceftte notice la prëfëi^dnee «outejaue de nos
amateurs du dernier siècle pour les ouvrages de Carlo
Vanloo sur tous les autres peintres fran^is* Il serait diffi-
cile aujourd'hui de fournir une notice semblable | se»
tableaux étant réduits à une très-petite valeur.
Digitized by VjOOQ IC
(Mo) '
septembre 1745, âgé de soixante et uti an. La Car»
a gravé 9 d'après JeaB-Baptiste YanloO| Majie^
princesse de Pologne , reine de France ^ et Petit
a gravé JHenri-Charledi de Pomponne , abbé de
Saint' J\îédard.
André Bardon, Pierre^ et Charles Tremolières
ont été sesr élèves.
liOuis-Michel Vanloo , fils du précédent , en
a suivi lès traces. Il a , aiiisi que son père , réuni
le portrait et ridstoire. Sa réception à l'Académie,
date du 25 avril 1733. Son tribut d'usage repré-.
sente Apollon pourduivant Daphné. •
La mort de Ranc y premier peintre du roi d'Es-
pagne , le fit appeler dans cette cour. Pendant,
«on service auprès du monarque , il reçut da
roi de Franfce le cordon de Saint-Michel y le ^3:
août 1748.
De retour dans sa patrie , le roi lui commanda
<fon portrait en pied ^ danj le coutume de V ordre
JfuSaint'Edprit. Cette production, regardée comme
une de ses meilleures, a servi de modèle à une
infinité de copies qui ont été envoyées en pré-
sent dans les cours souveraines.
Après la mort de Carie , son oncle , il fîit élu ^
par le roi , directeur des élèves protégés ,' et mou-*
rut dans cette fonction le 7.0 mars 1771 > âgé de
soixante-quatre ans. Il était né à Toulon en 1707^
Digitized by VjOOQ IC
( 24l )
Petit agravéj à^ecprè^hom^-Michel y Jean-FrS^ic
Philipp.eaux , comte ^e JUaurepaà, et Joachim»
Françoié^Bemarà Potier, duc de Gejçfred.
Charles- Amédëe-Phillppe Yanloo, frère de
Carie, à l'exemple de ses parens, a peint l'his-
toire et le portrait. D était attfifché au roi de
Prusse. N'ayant rien à dire de positif sur cet ar-
tiste y j'indi<jue seulement (ju'il a exposé au sa-
lon de 1777 V Aurore et Céphale ^ tableau or-
donné par le roi de France j et au salon de 1783 ,
Zéphire et Flore.
Le meilleur des Vanloo a été Carie, suivant
Topinion générale : Jean - Baptiste , <juoi<ju'avec
beaucoup moins d'influence, aurait peut - être
mérité la priorité du talent particulier de çett#
famille. Le Vanloo d'Espagne a été médiocre,
celui de Prusse encore davantage.
On pourrait dire des Vanloo ce qu'a dit Dide-
rot de Carie, qu'Us étaient nés peintres comme
on naît apôtre. Aucun d'eux n'a éprouvé, dans
Téducation publique, l'impulsion de ce sentiment-
élevé qui fonde les réputations étemelles : il semble
qu'ils ont été ce qu'ils devaient étrej utiles au
temps , aux circonstances, et nuk pour la gloire
de l'art et celle de leur patrie. • ^
parmi les rejetons de l'école àd9 Vanloo , on
distingue Pierre-Charles TivEMOLiiRB.,^ né en Poir-
Q .
Digitized by CjOOQ IC
(a42)
lou vers 1703. Sous les auspices de Jeaii'^Baptiste f
ÏL remporta le grand prix de peinture , et resta six
ans à Aome. De retour en France y il fut reçu à
r Académie en 1737, sur le Naufrage y Ulyédeabor»
iant daiu Vile de Calypdo. Tourmenté par Tétat
malheureux de sa santé ^ il fimt ^es jours à Paris
en 1739, âgé de trente-six ans.
H a laissé imparfaits led quatre Ageâ du Monde,
qui lui étaient commandés par le roi ^ pour être
exécutés en tapisseries à la manufacture des Go*
belins.
£n Italie , il a peint le portrait de Benoiéi XJV,
et le duc de Saint-Aynan donnant à Rome^ au
^om du roi , le cordon bleu au prince Yaitii.
Jacques Maillet a gravé^ d'après lui^Z)ûm^ et
4e4eorapagneé.
Tremolière, avec un petit goût^ sutxépandre
de la grâce dans ses figures^ et les animer d'un
ioloids vrai et naturel.
CARACTERE DISTiNCTif.
Ingénieux^ vif et fécond dans l*inventîoii} des-
sin correct j science du clair-obscur^ effet juste y
coloris heureux; pinceau léger ^ spirituel.
Louis - Jean «- François Lagrenee ^ en appelant
l'oeil par des masses bien ordonnées y et une nia->
mère de peindre large et facile y ne passera cepen-
Digitized by VjOOQ IC
( ^^ )
dant à la postérité que comme ime dégénération
de Pécole des Vanloo. Déplacé pendant un long
cours de sa vie par le goût des futilités | il se livra
à peindre des petits tableaus: ^ qui n'ont ni la
finesse ni le goût qui conviexment aux objets mi-*- ^
croscopiques de la curiosité; mais il fit disparaîtra
6on erreur dans une composition intéressante ^ in-
titulée iéd ^ux Few^eJ \ynn Indien^ qu'il envoya
de Rome pour être exposée au salon de iyS3. Ce
morceau seul aurait suffi pour lui établir une répud-
iation solide. On y tirouve une belle tdée de la
scène 9 quoique âoigné de son sujet dû côté de
f expression^ en cela comme dans toute autre chose.
Lagrenée naquit à Pans en iy2,4* Il fut reçu à
l'Académie ^ sur DéJ4tnire enlepie par le centaure
Neddiu. n est mort dans la même ville le 19 juin
iZoSy âgé de quatre-vingts ans environ (i).
(1) A la Tenta du marquis dç Menars , no* ^ 4^ ca*
taloguè :
lo. Le Sacrifice de Polixène ^ sujet composé de six
figures \ hauteur, trois pieds deux pouces \ largeur , deux
pieds six pouces.
20, Des Nymplies au'bain ; Pune d^eUes joue avec un
enfant quMle baigne* .
3o. Des Femmes au Bain ^ au bord d^une mière y à
Pombre dW bois touffii ; hanteuTi vingt et un pouce } lar-
jgeur, yingt-six pouces. 2271 liv.
Les ouvrages de Lagrenée n^ont presque plus de val«ux
dans le commerce, Q a "
Digitized by V^OOQ IC
(M4) :
CAKAOTiRE DISTINCTIF»
Systématique dans la composition^ faible' dan'it
riifrention; érudition nulle j dessin pauvre, ma*
uiéré j heureuse disposition' des groupes , coloris
iaux y tiraùt sur le rose et le gris j exécution molle.
Michel-François n' AwDRi Bakdok , né à Aix
en Provence , en 1700 y et mort académicien à Pa^»
ris, le i3 avril 1783 , n'a , pour ainsi dire , possédé
dans les arts que le titre de peintre ; car il ne sa«^
^ vait poin^t faire un jtabLeau, ou il en a fait si peu ,
et d'une si grande médiocrité , qu'on n'en parle
plus.
H s'est cependant rendu utile en publiant lej,
[CodÎMm^ ien ancienj Peupled > à Viucye ieJ^r^
tUteé. Cet ouvrage, rédigé par Gochin, e^ im-
primé en 1784, semble avoir été fait à la hâte par
des hommes qui sentaient la nécessité d'une meîl-
lieure éducation danà les arts , mais qui n'avaient
^ pas cependant l'esprit assez mûri sur \e, style qui
convenait à son exécution. L'exemple qu'il a donné
dans cet ouvrage n'en a pas moins excité l'émula-
tion de quelques auteurs qui lui ont succédé dans
la carrière qu'il a parcourue ^ en le surpassant dé
l>eaucoùp,
D'André Bardon a eu la Réputation d'écrire )
pn ne trouve xepçndant rien de piquant à citer de
lui dans les lettres ^ si ce n'est un précis. sur ^
Digitized by VjOOQ iC
Fié de Carie Vanho y qui décèle partout son^^ti
de lumière'sur l'art qu'il exerçait. Balechoil a
gravé d'après, lui^ V Enfance et la NdUdance^
$ VL
L'exposîtion publique^ considérée ^ depuis la,
fondation de l'Académie ^ conune l'institution. \%
plus belle , la plus utile et la plus propre à for-
mer également des amateurs et des artistes^ à tra-^
vers cette décadence de la peinture^ fixa à jamais,
l'immortalité de quatre grands peintres i Vemet^
Chardin y Greuze et Latour.
Claude - Joseph Vernbt naquit à. Avignon le^
14 août 1714 > et mourut à Paris , académicien-
conseiller^ le 3 décembre 1789^ âgé de soixante-^
dix-sept ans*
Les' ouvrages publics de Yemet sont : la fa-
meuse' collection de^ Porté ^e mer dé la France^
composée de quinze tableaux^ qui montrent toute
la fécondité de ce génie immortel} ils ornent une-
des galeries du sénat conservateur ^ et ont été gra*-
vés par J. B. Lebas, et.Gh. Nie. Gochin le fils».
Son oefuvre , gravé par les meilleurs artistes de la
France y^ se compose de plus de ceiit soixante-dix:
pièces.
Les. quatres H^res du jouK.>.lés Marines^ lea»^
Naufrages 9 quelquefois au clair de lune; les In-
cendiejB^ les Cascades., les Brouillards, sont lea.
a:
Digitized by VjOOQ IC
9ujeta ^'il «& plaisait à pendre. U n'a £iit le pâjr
sage que pour iiyoir occasioii de figurer lea eau3(
agitées en torreus pu en cascades.
A Toccasion d*un incendie que Vernet exposa
au salon de 1748? et d'un orage qu'il exposa au
9alon de ijSo , le baroif de Saint- Julien composa
deux pièces de vers, qilî réunissent le sentiment
le phis exquis des talens de Verne t à la plus profond©
philosopliie,
SUR L'INCENDIE,
A travers Pépai^seur d'une vaste /umëe ^
L'œil y voit les débris d'une ville enflammëe ;
On croit ouïr la plainte et les gémissemens
Pe mille infortunés d<qis ces lieux expirans :
Le ciel brûle des ^uz dont s'y couvre la terre y
£n retFACe Phorreur dans les flots qu'il éclaire }
Partout , enfin y partout , sur ce funeste bord ^
Est peinte en traits de feu l'image de la mort.
Là , de leur désespoii^ y les mères accablées y
Et prêtes à quitter letirs âmes désolées y
Paraissexit néjgliger y dans cQ désordre aflfreuz y
L'inutile secours de leurs jours malheureux ;
Dans la fîiite y plua loin , et triste et nécessaire^
Pfirtageant sa douleur , le fils y Siuit son père :
Dans le séjour des morts tout semble Rappeler ;
Mîùs il ln4 reste encore un père à consoler I
SUR L*ORAGE,
Cous un ciel orageuz que la tempête excite y
tft mer ç'enfle ^ mu^it , $e déborde çt s'irrite;,
Digitized by VjOOQ IC
(247)
JMille flots bondissant , Pun sur Pautr» poussé» y
Y brisent d'un vaisseau les débris fracassés y
£t font rentrer au sein de Pavide Neptune
Les trésors criminels qu^en tira la fortune.
Sur Phumide élément tout cède à leur pouvoir^
£t la mort dans leurs jQancs semble se faire voir,
Quel<][ues infortunés q-u^a dédaignés sa rage 9
Çur un roc escarpé contemplent leur naufrage :
Ils semblent invoquer , dans leur s<^t malbeureux ^
Cette mort menaçante et qui s'éloigne d'eux.
Us détestent, hélas! ce désir trop bizarre
D'aller ravir des biens dont le ciel nous sépare ;
De commettre ai^x caprices et des vents et des flots y
Sa fortune , sa vie y et surtout son repos ;
V D'immoler , dans l'ardeur d'une soif téméraipe ,
Les biens dont on jouît pour ceux que l'on espère f
£t de hâter y enfin , comme en étant jaloux y
Les efEets d'un malheur toujours trop près de nous.
CARACT£R£ DISTINCTIF,
Génie* poétique , savante perspeetive linéaire et
aérienne } étude profonde des manoeuvres de 1*
marine ^ beaux ciels ^ belles masses de fabriques ^
sites grandement choisis^ figures bien dessiaées^
spirituellement touchées; actions naturelles et
vraies , coloris aérien , exécution rîgourevise e%
savante (1)^
f i) Vente de M. d'Hericoort , no. ^3 du catalogue t
Les Baigneuses ) généralemeat ^onnu pac la gravure
4
Digitized by VjOOQ IC
( ^48 j
Le second est Jean-fiàpliste-SimëonCHAnmi^,
qui vint au monde à Paris, le n novembre ^^gy*
Balechou ; hauteur ^ vingt-quatre pouces \ largeur ^ t^ento
pouces. 353 1 liv.
Le même , à la vente de M. le duc de Choiseuil ,
fto. 1 32 du catalogue. S^So liv.
Lte même y à la vente du prince de Cont^. 5ioo liv.
Vente de M. 4® la Live de Jully , , no, 104 du ca-
talogue :
Une Vue maritime. On voit trois hommes y dont uu
pêche^^ la ligne ^ et des matelot;^ faisai^t du feu. Hau^
teur ^dii^-huit pouces ; largeur , deux pifi<ls. 5oo liv.
— A la vente du prince de Conti. 733 liv.
— A la vente M, de Julienne. • 4^° l^v*
Vente du marquis de Valette ^ no. 4^ <^u catalogue :
Le Matin et 1^ Midi \ hauteur ^ onze pduces \ largeur ^
seize pouces. 1210 liv.
— A la vente de M. de Boisset. 4^^^ l*''*
— A la vente de M. Trouard. Soooliv»
Vente de M. Peillhon , no. 82 du catalogue :
Vue de la ville d'Avignon | du c^té du Rh6ne ; hau«
teur , trois pieds \ largeur , quatre pieds sept pouces.
4poo liv*
*-r A I9. vente de M. de Boisset. 4v99 l^v^
Vente de M. le marquis de Menars^ no, 137 du ca-^
talogue :
Deux tableaux , dont un représente une tempête au
bord.de la mer , etc. \ hauteur, deux pieds huit pouces; .
Ilirgeur, quatre |>ieds t^rois pouces» 66(^« liv^
Digitized by VjOOQ IC
( M9 )
il fiit reçu à PAcadëmie en 1728 > depuis conseil-
ler-trésorier , et mourut en 1780, âgé de quatre-
Tingt-un ans.
Chardin a peint le portrait^ des scènes de peu
de figures^ les attributs des. arts, des tafraichis-
semens^ des fruits^ des animaux^ souvent même
des niaiseries , avec l'ivresse des talens supérieurs.
Vente de M. Peillhon , no. 81 du catalogue :
Peux tableaux peints à Rome en 1 748. Le premier
représente un Port de Mer ^ et Tautre un Naufrage ; Hau-
teur 9 deux pieds ; largeur , trois pieds. 35 14 Hv.
Vente de M. de Boisset , n». 2o3 du catalogue :
Première et deuxième Vues du Levant ; hauteur , onze
pouces ; lasgeur > seize pouces. i4oo liv*
Vente de ,M. Peillhon , na. ço du catalogue :
Un Port de Mer , orné de figures ^ architecture et
paysages. Ce tableau , peint à Rome en 1 760 , porte deux
pieds six pouces de haut , sur trois pieds, de large ; il a
été gravé par DauUé , sous le titre de DifféTens TrafOMX
^un Fort de Mer. i858 liv*
-*• Vente de M. de Juliçune^ no. 288 du catalogue.
391 5 liv.
Il est en Angleterre.
On pentregavder^coinme nne bizsMrrerie du-goût la baisse
qu'éprouvent les tableaux de Vemet depuis quelques an--
^ées. Il n^y a point de doute qu^nsensiblement ils s^éle*
seront au taux où on les. a vus dans le cours de cette
,notice y et que ipâme pilleurs sei^ont un )our in»p«>
p:Acii|iie^; -
Digitized by VjOOQ IC
Son pkiceau est si mâle, si énergique ^ son colorw
si juste et si vrai , ses moyens d'exécution t^Le-*
ment absorbés par la force des prestiges de l'illu*
sion, <jull s'annonce dans les moindres choses avec
le souffle d'un créateur. En vain on tenta de lut^
ter contre cet ami , ou plutôt ce dépositaire des
secrets de la nature ; la concurrence ne servit qu'à
le faire trouver plus merveilleux , et à tourner en
ridicule l'égarement de ses rivaux.
J. Vh. Lebas a gravé d'après Chardin, en 1754^
r Économe } et, en 1741^ ^ Négligé ou la Tai^
lette du matin. L. Cars a gravé la Serinette^ et
Ber. Lépicié a gravé divers sujets de scènes fami«
Uères.
GARACTÂRE ©ISTIKCTIF*
Exécution secrète, large, rigoureuse j colorî*
hslut , juste et vrai ; touche hardie, indéfinissable f
disposition simple , miroir exact de la nature (i)*
(1) Veate de M. le marquis de Ménars ^ ao. ^^.du
catalogue :
Une Dame assise dans son appartement ; elle joue de
la serinette. Hauteur , dix-neuf pouces \ largeur , seize
pouces. 63i Utw
Une Servante écurant un poëloa , et ua Gar^oa JMar^
cband de Vin occupé à rinça: un broc ; bauteur , seise
pouces six lignes} largeur 9 treiae pouces six, lignes..
, 4^9 U^« ^^^
Digitized by CjOOQ IC
( ^5» )
Le troisième est Jean-Baptiste Greuze^ ni à
Toumus en Bourgogne y et mort à Paris ^ ancien
membre de l'Académie royale de Peinture^ le
^1 mar» i8o5.
Groupe, que Ton doit regarder comme le pein-
tre des passions de Tame, est unique dans Fécole
française. Il n'y a été ni précédé ni remplacé. Ses
drames larmoy ans Font fait appeler le LachaojJea
ie la peinture} Téner^e de ses caractères , le Ho-
^arîh français. H eut effectivement la réunion de
ces deux talens; mais il {ut plus yrai et plus ori-
ginal* Greuze n'a rien emprunté de personne;
ses acteurs ne sont ni des rois , ni des empereurs ^
ni des héros j c'est dans la foule du peuple qu'il
les a trouvés; qu'il a cherché les diverses expres-
sions des passions de l'homme , et cet art d'enchaî-
ner les événemens de toutes les situations du cœury
qui donne àts moeurs^ et qui les &it somer.
Né avec l'ame élevée de Tobservateur judicieux^
il essaya de peindre l'histoire ; mais son ambition
à cet égard fut peut-être trop humiliée par ses
confrères , qui devaient jeter im voile sur Terreur
du génie, plutôt que de l'irriter (i).
Le« tableaux de Chardin sont des ami» d^atelîer que
^artiste doit caresser quelquefois. ^
(i) Greuze , qui aspirait aux grades les pUts hônôrableft
de PAcàdéraie , ne pouvait y atteindre , d'après les sta-
Digitized by V^©OQ IC
(z52^ )
f Cet. homme extraordinaire , supérieui?; de l>eAu*
çqup àses coatemporains du c^té da génie^ a
laissé à la postérité une galerie de scènes morales >
qui sera toujours estimée des ami^ des arts. On
y admirera ses têtes ^ rigduteusëment des^êes ,
remplies d'ame et de verye. y
, Sa manière de peindre ori^ale et sa toucha
ne peuvent .être données pour exemple^.ni.son
çtyle de draperies^ lourd ^ mesquin; mais on y:
reconnaîtra toujours le feU du sentiiAei^t qui anima
Joutes ses productions.
CAB.ACTERE DISTINCTIF*
' Composition et disposition scéniques^ science
«-■ ' ' I I ■ ^ I— ,1 1 ■ I I n .1 I _ ■ I ■ Il ' i II I j i » m
tuts, qu'en qualité de peintre d'hidtoire, quoiquHl y eût
des exemples que P Académie avait décerné le grade de
professeur à des peintres de portraits. Celui-ci , cpmm»
homme de génie qui sort de la ligne ordinaire- , avait
droit d'y prétendre ^ il a fait , en conséquence , son mor-
ceau de réception : JL'JEmpereur Sévère reprochunfà son
fils Caracàlla d'avoir voulu fussoessineri Les juges n'ayant
point trouvé ce sujet convenablement traité , l'auteur n'e»
fut pas moins élu académicien , mais dans la classe dai
peintres de genre. Il ^{it été , ce semble , plus juste de
le refuser ^ plutôt que de £sûre im contre-^sens dans la récep-
tion. Greuze réclama \ toute espèce de satisfaction lui
ayant été refusée , il se sépara de l'Académie , et au lieu
d'envoyer se» tableaux à L'exposition publique du salon ^^
il les exposait chez. lui«
Digitized by VjOOQ IC
( 7,53 )
l^tolbnde de rânatomie de la tête ^ dessin fetine^
pkmsénergiqueinent accusés! 9 passions fortes^ ex-^
pressions vives , caractères communs y attitudes
populaires^ coloris suave dans les chairs^ sale dans
les draperies, touche irrégulière, draperies de
mauvais goût, clair^obscu;r faible , exécution de
sentiment (i).
(i ) Vente de M. de Menars , no. 42 du catalogue :
L^ Accordée du Village ; hauteur ^ deux pieds neuf
pouces \ largeur y trois fipis six pouces. ( Pour le roi. )
i6,65oliy*
Ce tableau ^ commandé par M. de Boisset j fut cédé à
M, le marquis de Menars , au prix tle 9000 liv.
Vente de M. de la* Livède Jully^ no. ii!i du ca-
talogue : . ■ '■ ■ X
Le Père de Famille lisant la Bible ; hauteur | dçux
pieds; largeur 9 deux pieds six pouces. 4?^ |î^-
— A la vente de M. de Boisset. 6700 liv,
r
Vente de M. de Menars , no. 43 du catalogue :
Une jeune Fille- éparpillant une Fleur 5 pour pendant ,
un jeune Garçon soufflant sur Une autre Fleur 5 hauteur,
Tingt -sept pouces ; largeur ,. vingt-quatre pouces, forme
ovale, ^ . a399 liv.
. Vente de M. le duc de Choiseuil , no. iSS^du ca* «
taloguén : -,
La Prière À P Amour ; hauteur , quatre pieds si:^ pouce#|
largpur , trpis pieds six pouces. • â65o liv.
— A la^ vent^ du prince dt.Conti. ^ Soo^Ux?
Digitized by VjOOQ IC
(254)
Le quatrième^ enfin ^ est Maurice -Quantm
liATOUR, né à Saint-Quentin en 1706, reçu à
r Académie en 17469 ^^ mort dans la même yille
le 17 février 1788^ âgé de près de quatre- vingt-
cmq ans.
Ce peintre eut un talent unique dans le por-
trait, n n'embellissait rien : simple et vrai dans
l'imitation des formes et du coloris ^ ses tableaux
sont un miroir très-pur de la ressemblance et de
la vérité y une physionomie exacte des inclinations
et des habitudes de ses modèles : tout y &it il-
lusion^ jusqu'aux mains ^ dessinées d'un grand
goût et savamment étudiées.
Sa manière de peindre était le crayon de pastel j
espèce de peinture trop fragile pour un talent si
rare et si utile.
Par les tons ravissans d'un pastel enchanteur ^
Fascinant tous les yeux d'une commune erreur ,
Les chefs-d'œuvre divers de ta main noble et sûrs
Sont au-dessus de Fart et tiompent la nature.
Le baron de Saikt-Julibit.
* Vente de M. de Boisset | no. ao8 du catalogue :
JDeux bustes de femmes , dont un représenta la Mo-
destie; hauteur I vingt et un pouce; largeur ,' dlx^sept
pouces , forme ovale. 4799 1^^«
On ne doit pas oublier ia Cruche cassée ^ F Enfant au
€hUn, la Fille confuse ^ la Palse du MénagÇg la Bonne
Digitized by VjOOQ IC
( s55 )
Nous^ avons de lui une suite nombreuse de por^*
traits y que Ton conserve précieusement dans les
galeries publiques et dans les familles ^ dont les
principaux sont Louiâ XP^et led -prenùers, prince J
eu dan^j Duclod y de Lachauddée ^ ie la CoU"
iamine , yAlemhert ^ lé Dauphin , le prince
Edouard y le maréchal de Belle-Idle^ mademoidelle
de Lowendal y le comte de Saddenage y de Mon-
crify Dumont le Romain; de la Keynièrey fer-
mier-^général} mudame de la Reynière ; D^Idle ,
tontrôleur des bâtimens; Roittierdy graveur ,
mademoidelle Sylçiay actrice de la Comédie Ita-
tienne j le prince Clément de Saxe y la princedde
Chridtine de Saxe y le duc de Berry y le comte de
Prooenccy la Dauphine , Voltaire y et son portrait
peint par lui-même en 1742 > et gravé par G. F.
Schmidt en iy5i.
CARA€TÈa£ DISTINCTIF.
Pastel ; ressemblance rigoureuse ; attitude
simple , naturelle ; expression de la vie ^ exécution
savante ^ coloris vrai.
^Education , le Paralytique servi par ses Enfans^ le
Gâteau des Rois, la Dame de Charité, le Fils puni, etc.
j^. J. t^Iipart a publié plusieurs pièces de gravure d'après
les tableaux de J.-B. Greuze; «t Ch* Porporati a grav^
ta petite Fille uu €hisn^
Digitized by CjOOQ IC
( ^ )
s VU-
n est aisé de voix <jue ces quatre artistes^ qtii
ont honoré leur siècle en s'attachant^ chacun dans
son genre particulier^ à donner des modiu's à;
Tart , pour en inspirer à la société y n'avaient en
vue. que sa gloire et celle de la patrie. H faut dire
aussi qu!ils durent ce noble sentiment à un fonds^
d'éducation ^ malheureusement trop négligé parmi
les artistes , et à une savante théorie , dont il reste
encore des témoins.
C'est du génie,. de la. sensibilité et de la théo-
rie que découlent toutes les richesses de l'art i^
les lettres les fécondent et les embellissent} le
technique n'est que l'afifaire du temps et de 1^
patience. C'est un dur apprentissage qu'il faut
faire jour et nuit pour j parvenir j mais on re-
vient rarement sur ses pas pour r^arer une édu-
cation négligée. .
Annibal Carrache disait à Louis , son cousin :
Led poëteJ peignent a^ec la parole} leJ peintres'
peignent a^ec le pinceau. On à coiïclu de cette
maxime deSimonide, rapportée par Plutarque, que
la pratique seule conduisait à la perfection. Qu'eât-
il resté de tous ceux qui l'ont suivie , méine avec
succès? Bien, ou peu de chose. Diderot nous ap-
prend que Carie Yanloo ne savait ni lire ni.écrire.
Digitized by VjOOQ IC
J^aî étuïlîé lès arts, dans iiaa jeunesse, sdu» Utf
professeur qiii ne poù'Vàit Soufinr les veH de Ka-
cine , et qui Regardait là temps perdu pour rar-
tiâte)à^sqti*ii yemployaità lire: Une foiilfe d*aùtrei
en* àgiet jpeksé de ûiême. Suivons, au Cbntt^alire *,*
les p^t;rei&pcnséurs ; Housles verronsaYëc Kpracè/
Virgile , Homère, Eucly de d'unie main, les crayons
et la palqtte vde;i!ai^^. Ainsi. s'éWèrent^ à rim-*
mortalité les Raphaël,, les J^Iiohel'r Ange y les
Carrache , les Poussin , les Lesueur , les Lebrun t
en suivant leur exeiiipîe , on aura des artistes
qui les égaleront, etpeutf être encored'une trçji^e
supérieure* : , . ,
Le grand tort des artistes, c^est de'ne poini
a$se2 communiquer avec les littérateurs , comme
ledéckr^l'àuteur dèè Obs^ti^àtiàné généfale<i jur
le ^dlon de i'/S3* : :i . . xi î .»
. Il y a quelques siètle^, les lettres er lês'arla^
«^éclairaient mutuellement* JJé PétiiieriyVtùfîP
glione , le cardinal Bembo ^ Léon Xhiï-iAéme^ ^^
aidaient Bapliaêl dafts 8eë composition^ , ' et' ^-
prenaient de lui àse connaître en peindre; jintdbdl
Carroichâ' et êon foère eommuniqua^ht avec ^plti-*
sieurs savansY^^i^tsdeRome, lorsqu'ils peigfiéfîèirt'
la galerie Earnèse* Akuubal Ctttb s*é^t à^tkcBÎ^
aux ZucckaM; et Tentliousiààlné poùi^ leë ai*** er
les artistes était alori au point que FAretin ^ qiiîi
ne ' respectait rien dans «on siècle, écrivédt-à
R
Digitized by VjOOQ IC
( ^ô )
|i|îcKel^Atige i Certo che aprejjarei hue èe^ Qo^tri
^effni} di carbone pm chè quante coppe è catcn^
mi prcdentQ^ ma que^to principe è quelle, .
Le Berhi^ ce Scarron de l'Italie ^ entraîné au«
delà de s^s îdée$ et de scm çtyle , à la vue, 4ea
ouvrages de ce même Micliel-Ange) s'éi^iait i
' ^ ' MichieF Agnol Bonarroti ,
' Cie quahdik id F '^^gg^^ ^i vîenfantasio
; ^*QrdergU incenso f e (ÙiaCûrgU i ifùHié
S VIII-
' Patmî les peintres qui restent à voir dans ce
fiiècle , il y en a peu <jui aient suivi les exemple»
qui viennent d'être cités.
, Le successeur des Yai^oo et des fiou^cher ^ dana
la fonction de premier peintre du roi ^ a été Jeai^
Baptiste <- Marie. PxBH^E 9 né à Paris en; l'/iS ,
inort dans la mémç ville le i5 mai 1789 y â^ de
•pixante^se^e ans.
Be trèf-bonne heure ce peintre s^est &it une.
téputation^ que lui fit bietitôt perdre Fambitiou
des honneurs et de la fortume^ et surtout Tesprit
de domi|iation. Médiocre en tout ^ il n'avait mon^
tré d'abord qu'une ,pr^tiquè plus vicieuse que.
bonne , et dans laquelle on aperçoit Pigno^ance
profonde de la théorie dabel art qui a été confié
4 sa direction. La coupole de Saint-Roch est im
Digitized by VjOOQ IC
■( =^59 )
fragment de sa rëputatioa plongëe dans la plus
profonde obscurité.
Bachelier, Duramèau, Taravale, JoUaîn, La-
vallé - Poussin , ses élèves, pàrtatgent le même
sort.
La gravure a publié d'après les compositions
de Pierre : Ganimède enlevé par Faille he Jw-
piter; J. M, Preisler, sctdp. L^ Erdèi^ement d'J?a-
rope^ L. Lempereur, sculp. Saint ÇharleJ Bor^
romée donnant la Communion aux Veâtiféréà ,
gravé par lui-même. Le Galant Jardinier^ idem ^
JjàCé Forgea de f^ulùain } L. Lempéreur ,* sculp.
Le Savoyard u4m4}Ureux ; la. Savoyarde en Jra*
mille; de Larmessiû^ sculp.
L'élève de Pierre ,. dont le nom a le plus re-
tenti dans les annales du dix-Huitième siècle, est
Jean*^ Jacques BaChblibr. H débuta par la pein-
ture des fleurs et des animaux^ Peu satisfait du
rang où la nature paraissait l'avoir appelé , avec
un peu d'aide il s'éleva à la Hauteur du peintre
d^histoire. Jaloux d'un grand nom^ il osa entrer
en rivalité avec le savant comte de Càylus , dans
la découverte de la peinture encaustique (i)^ et
(i) Voyez la découverte de la peiuture eofiftujjtiquç
des Grecs , par le C de Caylus , Mémoires de ^Aca*
demie des Inscription^ et Belles Lettres.'
Digitized by VjOOQ IC
( .^6o )
trouva enfin, dans le Gentleman^ d magasine (i}^
le plan d'une école gratuite de dessin, qui fit sa
fortune.
Voilà tout ce qu*on peut dire sur Bachelier ,
qui n'a d'ailleurs laissé aucun titre qui le fasse
placer au rang des peintres par la poptérité*
FONDATION
BÊ L'ECOLE GRATUITE DE DESSIN-
Cette institution, à UqueUe Bachelier travailla
sans relâche jusqu'à sa parfaite organisation , et
dont il resta le directeur et le chef jusqu'à sa mort ^
doit sa solidité aux soins généreux et patriotiques
du ministre de Sartine , qui en jeta les fondeniens
en 1767.
Suiyant les anciens statuts , elle est fondée en
feiveur des métiets, pour quinze cents élèves à
qui l'on enseigne les principes élémentaires de la
géométrie pratique , de Farchitecture , de la coupe
des pierres, de la perspectiye et des diflférente»
parties du dessin , comme figures , animaux y
fleurs et ornemens : elle était régie par un bu- •
reau d'administration à perpétuité , sous la pré-
(1) Traduit e^ français ea 1746.
DigitizQd by VjOOQ IC
(261)
«dencé <îes successeurs du magistrat à (juî on
doit son établissement.
M. Lenoir , en marchant sur les traces de son
prédécesseur, Va consolidée en sollicitant, en
1776, des lettres patentes qui pourvoient com-
plètement à sa dotation j et il a obtenu un chef-
lieu (1), où se rassemblent tous les genres d'ins-
tructions élémentaires propres aux arts méca-
niques auxquels sont attachés les sujets qu'on y
reçoit.
Il a fondé, en outre, des prî± pour ceux qui se
distinguent. La distribution en était marquée par
tout.cie qui pouvait la rendre solennelle. EUe se
faisait aux Tuileries,, devant les divers mem-
bres du bureau d'adminîstjration , en présence de-
, plusieurs grands de la cour éjt d'une foule consi--
dérable dç citoyens de tous lest ordres ^
Le président couiropnait le vainqueur au bruife
des fanfEU'es et des acclamations du pubUc^
Depuis la révolution j cette administration a
passé soualea auspices du ministre d^ l'intérieur^
Le désir de réformer le mauvais goût de l'école
de France , dont je rends compte dansi le derniet
(1) Rue de« Cordeliersi où et aleat autrefois le& écoles
de chirurgie.
3
Digitized by VjOOQ IC
• ( ^62 )
paragraphe de ce siècle , amena sur la scène des
arts de jeunes athlètes qui surpassèrent les maî-r
très. Ce fut le concours des grands prix qui donna
le premier signal d*une révolution dans les idées*
On vit d'abord paraître la Mort de Sénèque (i) j
et plusieurs années après, la Cananéenne aux
piedd de Jéjud-Chruty chef-d'œuvre que nous
devons à Jean -Germain Drouais , et sur lequel il
remporta le grand prix de peinture, d'une voix
unanime, en 1784 (2). Cet artiste naquit à Parisi,
le 2-5 novembre 1763, de Drouais, peintre de
portrait^.
Drouais , couronné par ses maîtres et ses ri-
vaux , se déroba à ce triomphe prématuré pour
se rendre à Rome , et mériter de nouveau les:
palmes de la gloire. Après avoir travaillé sans,
relâche , il envoya en France Maiiu^ à Mm--'
turne^ autre chef-d^œuvre, qui caractérise avec
autant de force que d'énergie la vigueur mâle
du style héroïque. Enfin, épuisé par un travail
opiniâtre , le jeune Drouais succomba aux tour-
mens d'xme fièvre ardente, le 1 3 février 1788,
(1) Grand prix de peintmie remporté €n 17735 le sujet
est la Mort de Séaèque.
(2) Ce tableau est au Muséum det^rÉcole française,, %
Versailles •
Digitized by VjOOQ IC
kgiàe près de vihgt^cîiiq ans, emportant avec
lui les regrets de sa patrie et de ses rivaux, qui
lui érigèrent un monument dans TégUse de Swnte^
Marie, in via lg,tâ^ à RomOi.
SX.
On né peut pas oublier dans ce siècle les pro^
grès de la peinture sur porcelaine , où quantité
d'habiles gens sont continuellement employés. Us
furent si rapides dans Fancienne manufacture à^
Vincennes, et les succès des diverses expériencea,
ordonnées par le roi parurent si jwodig^e^^t^que
le monarque, par un arrêt du conseil,, du 19^
août 1753, donna aux entrepreneurs Templace-i.^
ment de Sèvres, avec fe titre de JUcknu^tur^
Royale^
La grâce , Télégance àe^ £brmes ,, le goût de$.
omemens , la précision du dessin ,. la beauté du.
coloris , et la légèreté des vaisseaux sortis de ce-
glorieux établissement , les rendent beaucoup su-*^.
périeurs aux anciennes porcelaines du Japon , eV.
à toutes celles , en général , qui ont été febriquéès^
ou que Ton fà^îque en Europe (1).
{%) Je ra|>pcllç la manufàc^ur» de Sè^es , non pasu
^Omm VA«t fojqtfUktipDk poui: \m. progrès, de la peinture ^,
4
Digitized by V^OOQ IC
mais comme une ressource pouc leaiiitittes.j^riotre^f ^^
peuvent y montrer ieur9 talens dans tous les genres ; ce
qui es|^ prouvé par de très-belles choses qui ont. été vues
récemment aos^ expositions pul)liques du salon ^t de Tin*»
dustrie fran^se*
Digitizedby VjOOQIC •
(265)
ARTISTES PEINTRES
DU DIX^HUITIÉME SIÈCLE,
Dont led talent ont marqué ianj led traçaux ou
expoditiond puhlicjued ^ dand aucune edpèce ^iur
fiuence dur le goût>.
PEINTRES D^HISTOIRE.
Antoine Dieu, de Paris, peintre d*uTi génie
facile , mais lourd dans le dessin , ragencement
des draperies et le style, et faible de coloris. Il
€st mort en 1727, âgé dé soixante-cinq ans. ■
Nous avons d* Antoine Dieu le portrait de
Louis XIV sur son trône , gravé par Jean Arnold,
aussi peintre , qui vivait à Lyon en 16S2 y quatre
Saintd attackéd à une colonne^ et que Von mar-^
tyride ; di^c-néuf pouces de haut sur quinze de
I^ge. On attribue ce tableau à TrepidoM^ n^. ^41
du catalogue de M^ de Julienne,
Michel- Ange Hoitasslb , fils de Paris Houasse ,
mourut à Arpajon le 3q septembre 173q, âg«é de^
çinquo^tç-^-cinq ans,
Charles Lam y , né à Mortagne dans le Perche ,
mort à Paris le 2 avril 1753, âgé de cinquante^
quatre ails. Il a exposé au salon en qualité d^ca^
dénuçiçD ; depuis 1 737 jusqu'en x 74»^
Digitized by VjOOQ IC
( !i66 )
Michel Serre , de Tarragone dans la Cata^
logne, reçu académicien le 6 décembre 1704^
mort à Marseille le iq octobre 1/33, à/gé de^
soixante-dix-neuf ans,
Claude G1L1.ET , né à Langres en 1673 , et
mort en 1722. Il a gravé ^ d'après ses dessins^
originaux ; Fête de Faune ^ dieu, ded Jorêtd},
Fêté àe Diane , troublée par deé Satyres ; Fêto^
de Bacchud , célébrée par ded Satyred çt dedBac^
çhanted. Caylus a gravé aussi quelques pièces
d'après ses compositions^ •
Pierre Dui.in, académicien ^ mort Ïea8 janvier
1(748 ^ âgé de soixante-rdix-buit aAs. On a exposé
4e lui au salon de 17^7^ tm grand tableau re-«
présentant daint Claude qui reddudoit^ un enfant^
mort que da mère lui a^pporte^ et deux tableaux;
faisant pendons ^ qui représentent des miracles d^
Jî.-S* Dr a peint un. tableau pour Vbôpit^ de 1^^
Charité.
Nicolas Delobel y académicien y peintre d1iis-v
toîre et de portrait. Aux salons de 1741 et i745>
il a exposé un tableau allégorique représentant
YHidtoire ded néyaciationd de la Faiop conclue ^
XTtrechti çt les. p^i:tr^t8 die l^abbé de la GriPe^
^éograplie de la vilié j de l^abbé dç Fùri»,9ncïem
^uyerjt majitrç 4^ Ifli c^çelfe diJk ^égent>, ft 4%
Digitized byVjOOQ le
( ^«7 )
Barbier^ prëàdent de Félection de Vitry-le-Fran^
çais. C.'N, Cochin a gravé, d'après Delobel, la
. Lorraine réunie à la France doud le ministère du
carMnal de Fleury ^ en Vannée 1737.
Joseph Christophe , né à Verdun , reçu acadé^
micien en 1702 , et mort à Pçuis le 29 mars 1748 ,
âgé de quatreryingt-cin^ ans. On voyait de lui
^ la métropole de P^is , la Multiplication ded
Paindn
Jacq[ues Van^Schitppen, reçu académicien le
a6 juillet i6o4* Ce peintre, né à Fontainebleau ,t
est mort à Viemie en 175^ , âgé de <juatre^vingt-t
six ans.
Jean-Charles Frontier, né à Paris, et mort
à Lyon le 7 septembre 1763, âgé de soixante-f.
deux ans. Au salpn de 1746 il à exposé le Mar^r.
tyre de dafnt Maurice et de ded çompoffnond^ ainsi
quSin portrait de M. Dubreuil. Sa réception à,
r Académie date de 1744^ sur 1^ tableau repré-i
sentant Kulcain qui attaçhç Prométhée au rocher.
Etienne Jbaurat, académicien, mort à Ver-
sailles le 14 décembre 1789 , âgé de <jua.tre-vingt-;
douze ans, Jl a exposé , en 1753 , Achille qui laiddç.
ç, Thétid^ da mère ^ le doin dçd fiméraiU^4 ^e dojh
ç,mi Patrocle.y et part pour aller venfferda mort^
^ne Noçj^ d^ Village. ^ En \ j^6 il avait exposé doinli
Digitized by VjOOQ IC
( 2.6S )
Pierre rjui guérit un boiteux. Balechou a gravé,
d'après Etienne Jeaurat , la Couturière et la Ser^
pante congédiée, Ch. Levasseur a gravé le Car-
naoalied rued de Paiidf et le Transport deà JFille^
de Joie à VHopitaL
François Verdot , né à Paris , et mort dans la
même ville le 19 décembye i/SS, âgé de soixante-
six ans. Il a peint pour l'abbaye Saint-Germain-
des-Prés, daint Paul ddnâ Vile de JMalte. *
CouRTiN , né à Sens en Bourgogne , reçu aca-
démicien le 22* février 1710, a ekposé au salon
depuis 1787 jusqu'en 1751. En 1748, on trouve
de lui sur la notice , Agaret don fild Idmaël.
Antoine Boizot , né à Paris, reçu académi-
cien le 28 avril 1736. En 1746 il a exposé VAu--
rore et la Nuit. Ges deux tableaux ont été fait«
pour être exécutés en tapisseries aux Gobelins j
et en 1 753 il a exposé l^ Aurore gui im^oque V Amour
pour obtenir le rafeunlfdement de Titon.
Henri Fa vanne, reçu académicien le ^3 août
1704, mort le 29 avril 1752, âgé d*environ quatre-
vingt-trois ans, a exposé en ;i748 : Télémaque^
4jui raconte deé ai^ntured à Calypdo ^ et pour
pendant, Télémague au milieu ded Nymphed^ qui
chantent et lui cueillent ded f^urd y la Coupe de
Josteph trçuffée dan^'ie dac de Benjamin^ ^
Digitized by. V^OOQ le
^
.(^69)
Kîcolas DoRiGNY (le chevaKer)^ né à Saint-
Quentin , re,çu académicien en lyaS , mort à Paria
en 1746 , âgé de quatre-vingt-neuf ans , a expos«
-au salon de 174^ un tableau de ^ix pieds sur cinq,
réprésentant un Chrut mott^ doutenu par Jodeph
y Arimathie y accompagné de la dainte Vierge ^
ied troid Marie et de daint Jean Uéçangélidte.
De Lettre , académicien ^ sur lequel je n'ai
pu me procurer aucuns renseignemens , a exposé
au salon de 1745, Eredidtrate ^ médecin ^ (jui dé-
Couvre la maladie d^Antiochud Soter^ et Tkétid
*viditant le tombeau d^ Achille.
J. DuMONT , académicien , a exposé au salon
depuis 1740 jusqu*en 1753. Sur la notice de 1746
on trouve de cet artiste un Fleure , une Naïade et
le patriarche Loth. L* Surugue a gravé d'aprè»
lui plusieurs pièces tirées du Roman Comique.
Hyacinthe Collin de Vermont , académicien ,
né 'à Versailles, mort à Paris le 16 février 1761 ,
âgé de soixante-huit ans dix mois. Aux salons de
1737 et suivons , il a exposé VHidtoire de Cyrud^
en trente-trois tableaux. Ch. Levasseur a gravé
diaprés lui le médecin Eredidtrate qui découvre
V amour d^Antiochud ; et Louise Renor a gravé
Id maladie d^ Alexandre.
Lucas /académicien, mort le 10 juillet 1765,
Digitized by VjOOQ IC
( ^7^ )
ftgé cle qttatre-viîigts àns« U a exposé au salon
de ij5l f le Reperitir de daint Pierre.
Jaccjues-François Amanb , académicien, mort
à Paris le 7 mars 1769 j âgé de trente-neuf ans , a
exposé au salon les années 1765, 1767 et 1769.
Au n^. 61 du catalogue de Bassan, on trouve de lui
deux dessins : Ananie puni <>e mort, et un sujet fa-
milier y à la plume et au bistre , rehaussé de blanc.
Db Quoy» On connaît de cet artiste un P^ieil^
lard à longue barbe ^ portant dur da tête un cha*
peau rabattu. Il est vu de face presque jusqu'aux
genoux y et paraît assis , tenait de la main une
cruche posée sur sa cuisse , et de l'autre une grande
tasse de terre pleine de vin j et pour pendant un
Pèlerin qui tient don bâton. Ces deux tableaux^
qui sont d'un trèà-bon goût dans l'exécution, ont
été souvent copiés. Ils ont fait partie de la col-
lection de M. de Julienne.
Joseph-Ignace Parrocel , né à Avignon , mort
à Paris le i5 décembre 1781 , âgé de soixante-
seize ans environ : artiste très-médiocre. En 1753,
il a exposé au salon un grand tableau représen-
tant la Sainte Trinité.
Jacques Thornill ^ ( le chevalier) né dans la
province de Dorset en X73a. Il a peint tous le»
genres.
Digitized by VjOOQ IC
i.'ïjùms is tiOREAiK f acadëihîciéii > ne k Parla
le 2^ janvier iy5± , a exposé au salon : le Roi,
^oud la figure i^^pollon, gui accorde da protec*
tion à la Peinture et à la Sculpture y et led Grâces
qui enchaînent VAmàur, On a cité de lui, avec
éloge y deux plafonds dans la maison de M» de.
la Bbuexiere.
Dans les Mémoires de V Académie ded Indcrip^
Hond çt Belhd Lettred, on trouve deux pièce»
de cet artiste sur la guerre de Troie. Il mourut
en Russie , mais on ne sait à quelle époque*
DuMONT , dit le Romain, né en 1700 , a été
teçu académicien le 2.5 septembre 1728, sur
Hercule et Omphale. On ne trouve dans les ou-
vrages de ce peintre ni goût , ni grâce , ni déli-
catesse : son pinceau , lourd ef pesant , n*avait
rien de convenable aux sujets familiers dont il
s'est quelquefois occupé. Il a peint la Mère Sa-
voyarde y gravé à Peau-forte par lui-même , et
terminé parDaulléen 1739 ; la Charmante Catin,
idem; Lyncud veut oddaddinerTriptolèm^ , Cérèé
V arrête et le chxmge en lynx ; J. Danzel , sculp.
Antoine Quillart, né à Paris en 1711 > mort
à. Lisboime à la fleur de son âge. Toutes les
figures du volume sur la pompe funèbre du duc
dbn Nuno Olivarès Pereira sont de sa compo-
^sitioUk . .
Digitized by VjOOQ IC
: ChaflésHuTiN , né à Paris en 1715 , et mort
à Dresde en 1776. On a de lui un Berger et uiuf
Bergère ; une Famille Pastorale, dont il a feit
les eaux-fortes.
J--P. Sané. Le tableau qui a servi de début
à cet artiste y est le seul que' Ton connaisse de
lui. Il représente la Mort de Socrate : Jérôme
i>anzel Ta gravé. Ce tableau , d'un excellent goût ,
donnait de Sané les plus g^'andes espérances 9 ,
lorsqu'il partit pour Rome ; mais il revint à Paris.
sans en réaliser aucune , et mourut accablé d'iu^
Ênnités.
Louis DuRAMEAU , né à Paris , et mort à Ver-
sailles le 4 septembre 1796, âgé de soixante-
trois ans environ , professeur à l'Académie , an-
cien peintre de la chambre et du cabinet du roi , .
et garde des tableaux de la couronne. Son ta-
bleau de réception est au plafond de la galerie
d'Apollon : il représente l'Eté. Ses tableaux pour
le concours fondé par le roi, sont : la Continence
<ie Bayard ^ un passage de VHUtoire de joint
Louid, pour la chapelle de l'Ecole Militaire j Her^
minie éoiuf led armed de Clôrinde^ et le Retour
de Bélidaire iand da Famille ^ gra^é par Levas-
seur , etc. Toutes les compositions de cet artiste,
qui a eu de la réputation , sont, en général, dé-
fectueuses; le coloris en est^ale, sans vérité j etj>
Digitized by VjOOQ IC
iém se!3 derniers ouvrages y il est àtissi eî^ii dô
tY)n^ que les couleurs sur la palette ayant leuif
inélange*
Nicolas-B.ené J oLLAiN , ne et mort k Paris f
reçu académicien le 3i juillet 1773* D a exposé
. au salon jusqu'en 1800 • Artiste très-médiocre.
Jean-Baptiste Suve, né à Bruges , l'eçu aca-
démicien le iap janvier 1780, mort à Rome, di-»
recteur de la Pension des Elèves , âgé de soixante
ans environ, en 1807. En 1783 il a exposé au
salon ia Fête à Palèâ; une Rédurrection; le Doit
Héciproque ; le portrait en pied de M^ Van
OïUrype^ Ce peintre n'a bien dessiné que sur le
papier j il a laissé des académies qui sont d'un
très-bon caractère. Quant à ses tableaux, ils sont
si arides en tout , et si . pauvres d^exécutioh ^
qu^insensiblement ils se perdront dans l'oubli.
Antoine B.E]?roû , né à Paris le 3o juillet i73i ^
reçu académicien le 18 août 1781, puis secré^
taire perpétuel, ancien peintre du roi de Pologne ,
duc de Lorraine, et membre de l'Académie des
Sciences , Belles Lettres et Arts de Rouen , d«
la Société Patriotique de Hesse-Hombôurg j mort
à P^îs eu décembre 1806, âgé de soixaûte-
«eize uns. Cet artiste n'a montré que des pf-o-
âuctions très-fàibles eU peinture, dont il testé
8
Digitized by VjOOQ IC
un morceau au plafond de la galerie d* Apollon J
Dans les lettres^ il a publié une traductlm du
poëme de Du£resnoy ^ de Arte graphicâ , qui ne
vaut point celle de M. de Piles ^ qu'on ne lit
point j ime tragédie qui tomba à la première re-
présentation^ et unelettre contre Tacteur Lekain y
adressée aux comédiens français , lettre que Ton
a recueillie conune une pièce curieuse de Tingra-
titude du héros de la scène ^ et.de la vengeance
d'uù auteur sifSé.
Gabriel-Jacques bb Saint- Aubin , frère du
célèbre graveur du mémenom, né àParis en 1724^
mort en ijSo. On a de lui diverses pièces qu'il a
gravées à Feau-forte d'après ses compositions y et
plusieurs vignettes qui ornent quelques ouvrages
typographiques y entr'autres un Ahrégi de PHù^
ioire Romcùne y iri^J^^.
Robert. Ses tableaux d'histoire étaient ré-
pandus dans plusieurs églises de France ; il j en
avait plusieurs aux Capucins du Marais, et j'en
|d trouvé à Clermcmt en Auvergne, à l'époque
où j'ai été nonuné conservateur des monument
des arts dims la dépiurtement du Puy-de-Dôme.
Jacques-Philippe Caresme , agréé à l'Académie.
On a gravé y d'après ses dessins à gopaçhe, hej
PaGçhaaçJle4 i Fêtej en Vhpmœur du dieu Pan j
Digitized by VjOOQ IC
(^75)
iâtttres $u)età libres, et le Philosophe chantahte^
pièce gravée par Voyer Faîne , dédiée au comte
de Baudouin»
CJiarles^Nicolas Cochin y né à Paris en ij\B y
'et mort en i'j^'2. s dessinateur, garde des dessins
idu roi y secrétaire de l'Académie Royale de Pein-
"ture , chevalier de Tordre de Saint-Michel j reçu
académicien sur un dessin au crayon rouge, re-
présentant Lycurgue hleddé danà une dédition. La
Géométrie ^e Leclerc^ une Édition ded ŒuQted
-èe Boileau; VAbrégré chronologique de V Histoire
èe France^ par le président Hénault, et plu-
sieurs autres ouvrages, sont ornés de figures gra-
vées diaprés ses coinpositions. un nombre con-
sidérable de personnes illustres dans les sciences ,
les lettres et les arts, ont été gravées en forme de
hiédaillon , d'après ses."dessîns originaux. Cette
dernière collection , infiniment précieuse pour
rhistoire, est ce <jue Pon doit rechercher de cet
artiste avec plus de soin; car dans ses autres pro-
ductions il n'offre <jue le goût des premiers ar-
tistes qui ont influencé son siècle *^
Hubert -François- Banville Gravjblot , né a
Paris en 1699, élève de Restent, et frèrp du
fameux Banville, un de nos meilleurs géographes.
Gràvelot a fait beaucoup de dessins pour (Jiffé-
rens ouvrages de littérature. D séjourna long-
Digitized by VjOOQ IC
(^76)
temps en Angleterre , et revînt à Paris en 174^^
où il exerça son talent avec succès^ et mourut
en 1773, âgé de soixante-quatorze ans*
Charles Eisen , dessinateur , né à Paris en 1 72 1 ,
et mort dans la même ville en 1780. H à peii^t
quelques tableaux pour différentes égUses de Paris-
H y a une édition de la Henriade ornée de figures
d'après ses compositions y ainsi que beaucoup
d'autres ouvrages de littérature (1).
Ces deux derniers artistes ont eu beaucoup de
vogue dans leur temps : l'un et l'autre étaient
ingénieux et féconds dans l'invention. Gravelot,
quoique maigre dans les formes , avait un génie
plus heureux , et plus de grandeur dans les idées.
Eisen 9 bien moins érudit, n'obtint des succès que
par son extrême facilité à dessiner dans le goût
de l'école ^ c'est-à-dire , en suivant le système
des Vanloo , des Boucher et des Cochin.
Jacques-Charles Bar. Il a publié en 1778 la
suite des CoHumed religieux et militaired , dans
François Eisen ^ père de celui-ci , est né à Bruxelles ,
et mort à Paris en 17779 où il a passé la plus grande,
partie de sa vie. On a de lui quelques scènes de la yie
civile. Aug. Martinet , femme de Dupuis , a gravé la
Folie du siècle, et son pendant. F. Eisen a gravé à Teau-
forte plusieurs pièces d'après Rubens \ entr*autres ^ J,-C.
donnant les clefs à saint Pierre , etc»
Digttized by VjOOQ IC
le genre du lavis. Il a paru de cet ouvrage y fait
avec soin , plus de quarante cahiers de douze
figures xhacun.
Louis Barbault , rocort à Rome vers Taja lyôô,
H a puUié^et gravé de sa^ main deux recueils m-
folîo des Antiquitéd de Rome.
Marin Marvie, dessinateur, né à Paris en
1723 , a composé uTi^ ^ran^^ Fête donnée àVoc^
cajion de la liaidjance du duc de Bourgogne. Cette
pièce , qu*il a gravée lui-même , est terminée au
burin par Ouvrier,
Maucourt, Il n'est connu que par plusieura
gravures en manière noire , faites par lui sur sesL
propres dessins.
François-Marie-Isidor Queverdo , dessinateur^
et graveur, né en Bretagne en 1740, a gravé
à Teau-forte divers petits sujets de sa composition^
dont VHutoire de Henri IV, in-folio^ Devere a,
gravé, d'après Queverdo, une pastorale intitulée
leé Admirateuré de la Nature^
Nicolas Guy-Brenet, mort à Paris le 21 fé-^
vrier 1792 , âgé de soixante-trois ans huit mois.
Le concours ordonné par le roi a couronné la
modestie de ue peintre, regardé jusque-là comme
le plus médiocre de l'Académie. Les sujets. qu^t
y a traités sont : led HonneUrd rendue au conné-
table Zhijuedclin n l'Agriculteur romain, et la
3
Digitized by VjOOQ IC
( 2/8 )
Réception }^ed Ambaddodeur^ etiooyéd à éaint
Louid par le Vieux ie la Montagne (i).
Brenet a montré depuis , dans plusieurs de ses
ouvrages y de belles idées , des pensées héroïques ,
qui soutiendraient encore ses tableaux, s'ils n'a-
valent pas cette physionoïnie de Técole de son
temps.
Cet artiste a eu la gloire d'avoir le jeune Drouais
pour élève.
Hugues Taraval , académicien , mort à la
manufacture des Gobelins le 19 octobre 1785,
âgé de cinquante-sept ans. Ce qu'on a de plus
précieux de cet artiste , est une eau-forte qu'il a
(i) C'est par ce tableau que Brenet commença à se
faire connaître avantageusement. Quand il fut question ^
pour accélérer les tableaux de PHîstoire de saint Louis ,
qui devaient décorer la chapelle de PÉcole militaire , d^en
répartir les sujets entre autant de peintres ^ M. Pierre
éconduisit avec dureté Brenet , qui se présentait humble-
ment ; et ce ne (ut qu^à force de sollicitations de la part de
protecteurs ^ et contraint par l'urgence des circonstances y
que ce peintre fut admis au concours. Durant cet intervalle,
M. Pierre était sur les épines : il s'excusait envets tout
le- monde ; il protestait n'avoir cédé qu'à l'importunité*
en nommant Brenet. IL no répondait pas du succèa,.,. 9
disait-il. Qu'est-il arrivé? Le tableau de Brenet s'est trouvé
le meilleur. {Cou sec, entre mil* AL etmiL M,}
Digitized by VjOOQ IC
(^79)
gravée d'après Un superbe taUeau cLu Tintoret^
représentant un Bal Vénitien..
Nicolas-Bernard Leficie^ académicien^ profes-
seur, né à Paris en 1720, mort dans la même
ville le 14 septembre 1^84^ a été admis dans le^
concours pour le roi. On cite de lui le Courage
^ Porcia, file de Caton, femme de BrutuJ; la
Descente de Guillaum^e-le- Conquérant en Angle-
terre , etc. Cet artiste 9 froid et sans génie, ne
savait pas tirer parti d'une scène j on ne trouve
dans ses tableaux ni expressions, ni situations^
ni style : on est surtout frappé de la discordance
qui tègne dans Fensemble , TefFet et le coloris*
Les scènes familières dont il s*est occupé sur la
fin de sa vie, ne sont pas plus animées que ses ta-
bleaux d'histoire j mais elles sont d^une meilleure
exécution; et c'est ce qui en a fait le succès»
Qnelques- unes de ses productions dans ce der-
nier genre ont été recherchées par les amateurs
de son siècle' (1). On a de Lépicié le Quod ego^
la Demande acceptée , et le RepaJ^ par J. Gh^
Levasseur et Cl. Bervic.
. — , , . — I — : — , —
(1 ) Vente de Pabbé terray ,. no» 9 et 1 o du catalogue i
Ulntéiieor dhine Douane , et ^m Jour de Marché dana:
une Halle; hauteur ^ trpU pieds ; largeur, «inq pieds..
3dai lÎT.
Les mêmes p vente de M» de Menais* 3ooo Uy^
4
Digitized by VjOOQ IC
( 28o)
Martin 9 agréé ^ né à Montpellier ^ eft mort
à Paris le :2i juin ^801 , ligé de soixante-quati:^
ans. Cet artiste s'est plus attaché au commerce
des tableaux qu'à la peinture. On a vu de lui
dans les expositions publiques quelques morceaux
très-faibles.
Gabriel Briard , académicien ^ né à Paris ,
mort daps la même ville le 18 novembre lyjj >
âgé dç cinquante-deux ans. On rencontre parmi
les curieux quelques études y dessins ^ esquisses
peintes de cet artiste , qui n*a rien produit , en
fait de travaipc publics , digne d'être cité.
BcACFORT, mort académicien ^ a été appelé
dans les concours pour le roi. Il a peint un tableau
de VHidtoire ie Jaint Louid pour la chapelle de
l'Ecole Militaire*
JuLiBN y de Toulon , mort vers la fin du der-.
niet siècle , a été surnommé V Apostat, parce qu'à .
Rome il renonça au système académique pour
suivre Raphaël , et autres grands msdtres de cette
trempe. On sait combien l'école de France était
alors éloignée du grand goût des écoles italien^es^
Le parti que prit Julien fut très-mal accueilli
dans sa patrie , joint à ce qu'il n*eut pas la verve
convenable pour le soutenir glorieusement , ru-
gissez de force pour faire tourner l'opinion eR a^
Digitized by VjOOQ IC
(a8i)
faveur. Ce n'est qu*àvec peine , et fort tard , que
cet artiste , mort à Tâge d'environ soixante-
cinq ans 9 fut agréé à T Académie royale (i),
François Tavernier*, né à Paris , reçu acadé*
raicien le 5 avril 1704 9 moift à Paris, dans la
fonction de secrétaire, le 10 septembre 1725,
[é de soixante-six ans.
Jacques - Sébastien Leclerc le fils, mort pro-
fesseur de perspective aux Gobelins, le 17 mai
1785, âgé de cinquante et un ans environ.
Lavallé - Poussin , académicien , chevalier
donato de Tordre de Malte , de TAcadémie des
Arcades de Rome, mort à Paris en i8o5. Ar-
tiste d'une faiblesse extrême : il y a quelques
figures de ce peintre dans l'ouvrage intitulé :iVi?//a
J^enuta in Roma, etc^, 1764^ in-4*^'
Gatjffier et Chaises, tous deux agréés à
l'Académie royale très «peu de temps avant la
(i)Il y eut dans le diz-huitième siècle trois artistes
du nom de Julien : celui dont il vient d^étre parlé , celui
de Parme , et le célèbre sculpteur. Ce dernier se trouvera
dans ^Histoire de la Sculpture française , à laquelle je
travaille , ainsi qu'à l'Histoire de la Gravure 5 ce qui
donnera en trois volumes V Histoire complète des Beaux
Arts nationaux , d'après le plan que j'ai adopté dans les
Trois Siècles de la Peinture.
Digitized by VjOOQ IC
( 3.SH )
diésolation de cette compagnie y sont morts très-
jeunes. Le premier a laissé quelques morceaux
qui ont excité des regrets sur sa mort prématu-
rée j le second n'a rien produit de remarquable.
I^EINTRES DE PORTRAITS.
Grimoux, mort à Paris vers Tan 1740. Cet
artiste , qui n'a dû son talent qu'à lui - même ,
était original et bizarre dans ses idées. Sa ma-
nière de peindre grassement , empâtée et tou-
cliée avec goût et légèreté, lui a fait une grande
réputation , ainsi , que son coloris , qui s'est con-
servé excellent. Ses têtes de fantaisie sont assez
ordinairement ajustées en chanteuses, en joueuses
d'instrumens ou en pèlerines.
Jean -Marc Nattier, né à Paris le 17 mars •
i685, y est mort le 7 novembre 1766, âgé de
quatre-vingt-quatre ans huit mois. H a été reçu
académicien en qualité de peintre d'histoire j mais
il est plus connu comme peintre de portrait. Les
sujets qu'il a traités sont : Vénud imposant de^
loix à Pdyché} J. Audran, sculp. Venue engage
V Amour à rendre Adonis éenéihle ^ B. Lépitié.
Vénud fouettant V Amour} idem. Son coloris et
son pinceau légei^s lui ont fait beaucoup de par- '
tisans. L'agrément qu'il savait répandue daa& lô
Digitized by CjOOQ IC
( 2,33 y
choix et les attitudes , Tont fait qualifier de
Peintre des Grâces (i).' En 1751 il a exposé au
salon les portraits de la Dauphine , de Meé-
^amed de France, désignées sous les attributs des
quatre élémens; la duchesse de Parme ^ madame
Henriette ; madame Adélaïde , et madame /Vic-
toire j en 1753, Madame, fille du dauphin , à
l'âge d'un an , jouant avec un chieh j \ Infante
Isabelle en piedj le prince de Conàé en cuirasse;
madame Dufour, nourrice du dauphin; et ma-
dame Boudrey. Balechou a gravé, diaprés lui ,
Louùfe Elidabeth de France, duchesse de Parme.
Jean -Baptiste Perroneau, reçu académicien
le 28 juillet 1753, mort à* Amsterd(^n en no-
vembre 1783, âgé de soixante-huit ans environ.
Au salon de 1746 il a exposé les portraits du
marquis de Duhail} et dans les suivans, les por-
traits de la princesse de Condé; Oudry , le peintre
d'animaux 5 Adam l'^dné , sculpteur ; madame
Lemoine , et Julien Leroy , fameux horloger j
Drouaidy peintre de portraits; Gilcain, peintre;
le petit Dednoyel tenant une poule hupée ; un
Jeune Ecolier; en 1743, înadame de Trudaine
deMontiyny; M. -^J^^/ard^bourguemestre d'Ams-
terdam; M. Hanguer, échevin de la même ville.
» ' ■ < ' ' . I ■ i ■ ..I ■ n
(i) Voyez la Lettre de Gresset adressée à M. Orry,
Digitized by VjOOQ IC
(284)
DoNAT NoNNOTTE, né à Besançon^ mort à
Lyon, peintre de la ville, le 4 février 1^83, âge
de soixante-seize ans , a exposé au salon depuis
1741 jusqu'en 1765. Sa réception à T Académie
date de 1741-
Nicolas - Simon - Alexis Bel , de Paris , reçu
académicien, le 4 ^^ût 1708 , mort le 21 no-
vembre 1734 > âgé de soixante ans, a exposé au
salon en 1704 et en 1725. N, Dupuis a gravé
d'après lui le portrait de J. J. Languet , arche-
vêque de Sens.
André Bouts, académicien, mort à Paris le
18 mai 1740, a exposé au salon en 1699 jus-
qu'en 1737. U a gravé en manière noire plu-
sieurs de ses portraits.
François Jouvenet , frère du célèbre peintre
du même nom, né à Rouen, reçu académicien
le 26 juin 1701 , mort à Paris le 18 avril 1749 >
âgé d' environ quatre - vingt - quatre ans. Nous
avons de lui le portrait de Lahorbe , avocat en
parlement, et celui de Maubert , marécbal de**
logis de la reine, représenté en robe devant un
bureau sur lequel sont des bourses. ,
Gilles Allou , de Paris , reçu académicien le ,
37 juin 1711^ mort le 2 février ijSi^ âgé de
Digitized by VjOOQ IC
(^85)
quatre-vingt-un ans, a eiposé depuis 1737
jusqu'en 1742.
Jacques-François Deslyen, né à Gand, mort
à Paris, membre de l'Académie, le 3 mai 1761,
• âgé de soixante - dix- sept ans. En 1746 il a ex*^
posé au salon les portraits d'un Magu/trat^nn
^bhé , et une Dame en Héhé. Wille a gravé
d'après lui le portrait de Berrier, lieutenant de
police.
LuNDBE&G, académicien, mort à Stockholm, en
mars 1785, âgé de quatre-vingt-onze ans et six
mois , a peint l'histoire et le portrait. Il a exposé
le portrait de Boucher et djC son épouse au salon
de 1743.
Louis Ad^treaiT, né â Paris, agréé en 1735,
^ reçu académicien le 28 janvier i74i> mort à Paris
le 25 août 1750 , âgé de cinquante-huit ans. Ali
salon de 1745 il a exposé le portrait du Grand*
MaXtre de Navarre ^ tenant un plan; celui d©
VArchei^êque de Sené^ et celui de Lamotte^ chi-
rurgien. Noua avons de lui le portrait de Grillol^
gravé d'après son tableau original.
P. F. DcMBSNiL , mort à Paris , peintre de
portrait et de scènes familières. Le monument le
plus considérable de ce peintre était un grand ta-
bleau £pdsant pendant à celui de Largillière , placé
Digitized by VjOOQ IC
(^86)
dans rancîenne basilique de Sainte-Geneviève.
Cl. Duflos a gravé, d'après Dumesnil, le Garçon,
Cabaretier et son pendant.
Guillaume Vqiriot, né à Paris, agréé à T Aca-
démie le 39 octobre 17^7, académicien en 1759,
de rinstitut de Bologne , de F Académie de Flo-
rence , et de celle des Sciences et Belles-Lettres
de Rouen, a exposé au salon depuis 17^9 jus-
qu'en 1791.
Jean Valabe, né à Poitiers , a exposé en qua-
lité d'académicien depuis xj5\ jusqu'en 1781. Ses
portraits exposés en 1763 sont : madame de Bour-^
gognei M. Coutarb y cbevalier de Saint-Louis^
et don épouJe } et M* Loriot , mécanicien, au-
teur du secret pour fixer le pastel.
Marie-Thérèse Reboul , épouse du peintre i
Vien, sénateur, reçue académicienne le 3o juillet
1757, morte à Paris Elle a exposé au salon ,
en 1763 , unÊmoiœhet tetraJJant un petit Oijeauj
deux Pigeonj , et pinceurs autres tableaux repré-
sentant deé Oiâeax^x , ded JFleurJ et ded Fruitd.
Adélaïde Labille des Vertus , femme Guiard,
morte épouse de Vincent, ancien académicien ,
le 24. avril i8o3. Elle a exposé au salon depuis
1783 jusqu'en I79i* Ses portraits les plus connus
sont au pastel , ainsi que son morceau de ré-
Digitized by CjOOQ IC
çeption ^ représentant M. Pajou , sculpteur da
roi.
On a de ^ette artiste les portraits àe Sm^éy
professeur, mort à Rome j Bacfielier, mort di-
recteur de Técole gratuite de dessin j 3f. Charte j^
professeur de physique, 'membre de l'Institut
national , faisant une démonstration d'optique ,
et tenant un réflecteur solaire j AT. Jam^iery mé-
tanicien - astronome , traçant la projection gra-
pliique d'un passage de Vénus sur, le soleil.
Pierre Lesueur , académicien. Il a exposé des
portraits aux salons de 1741 ^t 1748. Wille a
gravé d'après XmFrancoid Chicoyneau, médecin.
Fontaine. On a gravé d'après lui les portraits
de Ainenne Lecouçreur ^ Coffin Tuhièreé iè
CayliKt , évêque d'Auxerre.
- Louis ViGBE. D a peînt Bernard Belïdar, cé-
lèbre mathématicien. Ce portrait a été gravé.
Charles-Etienne Gu^i. AIN, né le 9 juin i685^
mort à Paris le 10 février 1765, âgé de soixante-
dix-neuf ans, académicien, peintre de portraits.
H a exposé au salon de 1737 pour la premièrç
fois J et à celui de 174^ il a donné les portrait»
de MM. Zurlauhen , colonel des Gardes-Suisses
et maréchal des camps, en aîrmure , avec le cor-»
Digitized by CjOOQ IC
( a88 )
don de Saînt-^ouis, et de Fîllemui^^ fermîei'-'
général 9 en habit de velours.
Adrien LeIprieur. On a gravé d*aptès lùî le»
portraits de Caheirac et CL Leblanc.
Jacques- Joseph- André Aved , né à Douai le
12 janvier 1702, mort à Paris le 4 mars 1766,
élève de Bernard Picard , a été reçu à TAcadé-
mie sur le portrait de de Troy le fils. Ses prin-
cipaux ouvrages sont les portraits de Roiudeau
le poëte ; Crébilloti, le marquis de Mirabeau,
Tabbé Caperohnier, le maréchal Clermont^ Ton^
nerre y le duc de Chevreuée , le maréchal de Mail-^
leboid y le Stathouder, etc* Une grande partie de
ces portraits sont gravés : on y, remarque un
pinceau mâle y une exécution large y mais un co-^
loris lourd dans les lumières^ peu transparent
dans les ombres. Ses attitudes sont^ en général ^
d*un mauvais choix; elles ont, ainsi que ses phy-
sionomies, l'expression de la stupidité.
Hubert DROtJÀis le père, né à la Roche , petite
ville de Normandie ^ en 1699, ^^^^ académicien
à Paris , le 9 février 1767.
François-Hubert Drouais, fils du précédent^
né à Paris le 14 décembre 1727 , mort le 21 oc-
tobre 1776, âgé de quarante-sept ans. Ce peintre
a été célébré par toutes les beautés de la cour et
Digitized by VjOOQ IC
( 289 )
de la ville , dont il saisissait en perfection les
minauderies et le teint fardé. Sa réception à
l'Académie date de iy58. J.-J. Beauvarleta gravé
d'après ce peintre les portraits des Enfaru de
France.
RosLiN, suédois , académicien, mort le 5 juil-
let 1793 , dans la soixantième année de son âge.
Habile dans l'incitation des étoffes et autres ac-
cessoires, mais isans aucun sentiment de l'art de
peindre les têtes, ordinaireriient.mal dessinées,
coloriées de rouge et de blanc , plates , et sans
effet dans presque tous les portraits sortis de sa
main.
Josepli-Siffred Duples^is , académicien , né à
Carpentras, s'est distingué par une belle intel-
ligence des effets de la lumière sur les chairs
et accessoires, un pinceau large, bien senti, et
un coloris vrai. Les personnages de distinction ,
dans ses portraits , sont posés avec noblesse , et
dans des attitudes bieyi choisies. Il a peint le por-
trait de Louid^ X.VI , ceux de M. et madame
Necker^ et de plusieurs grands de Ja cour.
Pierre le Bouteux , né àParis , mort en Flandre
le IX mai 1760 , a été reçu académicien en 1728,
sur le. portrait de Rigaud.
.. Joseph DuCEEUx , mort à Paris vers i8o3 ou
T
Digitized by VjOOQ IC
( ^90 )
l8o4» Cet artiste médioere peigmait le portrait .
assez largement ^ et avec facilité. H a peint a*
pastel et à Tliuile tui grand nombre de portraits. '
On a de lui les portraits de Duddaux et de Pieyre ,
architecte, membres de FInstitut, et le portrait da
peintre en bâilleur.
CoLSON , frère du célèbre acteur connu par le
fiumom àeBellecourt, mort vers i8o5. Ce peintre,
qui a été attaché au service du prince de Bouillon ,
était élève de l'école de Vanloo. Il a peint le por-
trait d*un assez mauvais goût : on a quelques^
pièces gravées d'après ses tableaux.
Gl AIN. On a de cet artiste le portrait de Caillot
Facteur, représenté en capitaine Tempête ^ -çéxxX,
au pastel.
Louis Marteau , né à Paris, mort à Varso-'
vie vers i8o5, dans un âge fort avancé ^ après
avoir passé la majeure partie de sa vie en Po-
logiîe , pensionnaire du roi. Marteau a peint de
très-beaux poxtraits pour la cour. Les ambassa-
deur^ et les princes étrangers s'empressaient de
se faire peindre par lui. La nécessité dans laquelle
il se trouva de satisfaire tout lé monde, lui fit.
adopter le pastel , plus expéditif que l'huile, qu^il
traita avec autant de force et de vérité que notre
fameux Latour« &qs principaux portraits sont ;
' Digitized by VjOOQIC
( 29^ )
StatujIiU'JlufflUte Poniatowdki II, dernier roi
de Pologne; le prince Suhomerdki ; la famille dea
comtes Pvtoki et des princes RadjimL
PEINTRES EN MINIATURE
ET SUR ÉMAIL.
RO0QUBT , reçu académicien le 23 août iy53.'
Cette même année il a exposé au salon les por-
traits ^ peints sur émail , de M. Dejfoumiel ,iex--
mier-général j celui de mademoiselle D^jy&z^mî^/^
de M. Sihedtre, peintre ^ et de M. Cochîn fils»'
La dernière exposition où il soit fSdt mention de .
ses ouvrages, est celle de ijSj.
Jacques-Philippe Ferrand , de Joigny , peintre
en émail, mort à Paris le 5 janvier 1732.
Pierre Pasquier , né à VillefrancLe en Bau-
jolais, reçu académicien, peintre en émail 9 mori.
le 14 novembre 1806, âgé de soixante - quinze
ans.
Nicolas Vbnbvaut , reçu académkien , peintre
en miniature, mort à Paris le 3o juin i/SS, âgé
de quatre-vingt-deux ans , a exposé au salon de-
puis 1753 jusqu'en 1771-
Samuel Masse , de Tours , reçu académicien ,
peintre ^a miniature , mort k Paria le 3o juid
T 2
Digitized by VjOOQ IC
( ^9^ )
^ij53 y âgq de quatre-vingt-deux ans» Il a exposa
depuis 1787 jusqu'en 1.745. Il y à eu un autre
Samuel Maddé , aussi de Tours , membre ,dç l'Aca-
démie, qui a exposé en 1705.
HÀtï. -( j?ierre- Adolphe ) , suédois , agréé à
l'Académie, peintre en miniature, mort à Liège,
âgé de cinquante -cinq ans.
• Jacques Ch ARLiER , que Ton croit ^lève de Bou-
clier, îlà peint plusieurs miniatures sur ivoire
tl' après ce peintre , qui sont répandues dans la
curiosité , entr'autres le Triomphe ^e Galatkée,
et Véniid accompagnée }>e<f Graced et ied Amourj.
'Ohévalier a encore exécuté en miniature ses com-
positions dans le goût des modes du temps. H
a peint les portraits, de Claude ^Aum^^ J. -G.
Willej Françoid de ViUeroy, idem; le il/mw€/^
Bodc, G. -F. Schmidt.
Jean-BapJ;iste Massé , conseiller, de F Acadé-
mie , mort à Paris en 1769 , âgé de quatre-vingts
ans. Il était excellent peintre en miniature. Nous
devons à ses soins les belles gravures des pein-
tures de Lebrun, de la galerie de Versailles : il
' en a fait une partie des dessins , lesquels sont des
^cliefs - d^oeuvre de netteté et de piireté. Masse
avait abandonné la gravure pour la miniature»
Le portrait de Marie de Médicid^ qui est à la
tèt^ du recueil d'^tampes.d'apcès les ^bleaux
Digitized by CjOOQ IC
dé Rubéns, de là galerie du Luxembourg, est de
son burini J.-G. Wille a gravé le portrait dier
. Massé d'après le tableau de &. Toccjué.
J.- B. Weyler , académicien'^ né à Strasbourg,^
mort à Paris le 2,5 juillet 1791 j ^gé de c|[uarante-
deux ans. Weyler a été chargé par le roi , en
1785, de transmettre à la postérité , sur émail ^
les portraits des hommes célèbres- Plusieurs ont
été rendus publics à Texposition de 1789, ac-
compagnés d'une réunion d'ébauches de portraits
len pastel, qu'il se proposait d'exécuter sur émail,
lorsque la mort arrêta ses travaux. Madame Ku-
gler , son élève et sa veuve , a été encouragée par
le gouvernement à suivre cette iatéressajnte col-
lection^
. PEINTRES DE PAYSAGES,
ï>' ARCHITECTURE , DE B ATAIH^S , . J)' ANIMAUX
ET DE MARINES.
MiLET Francisque. H y a eu trois peintres de
paysage du même nom : le premier est ,
1^. Jean Francisque Milbt^ de Paris, mort
académicien, en 1^23 ^ âgé de cinquante - sept
ans^
2.^. Milbt , dit Francisque, reçu académicien
le 22 Juin 1709.
5
Digitized by VjOOQ IC
(294 )
3^. Joseph MtusT FKAVCiSQxisy fils de J^ot ,
académicien, mort à YersoiUes le i€ juin 17^^
âge de quatre-vingts ans environ.
Ces trois artistes ont peint le paysage dans le
ëtjle héroïque. En 1^4^^ le dernier a exposé uit
paysage , dans lequel est Delliué préférant la
ccunpagne aux grandeurd de la ville ^ et deux au-
tres, faisant pendans^ représentant le Soleil le^
çant et le Soleil couchant.
, Pierre Domaghik de Chavaknbs^ académi-
cien , né à Paris, mort aux Gobelins le aS.dé-'
cembre 1/44 7 ^g!^ ^ soixante-douze âii$« Arti^«
très-médiocre.
Jacques La joue, né à Paris, et i»ért dans la
même ville le 12 avril 1761, âgé de soixante-qua-
torze ans. Cet artiste disposait ordinairement ses
compositions dans le goût du décor. L'architec-
ture et les ornemens s*y trouvent ordinairement
d^uii bien mauvais goût, ainsi que le paysage et ses
figures , qu^il peignait et ajustait dans le style
de Wateau et de Lancret. Leà Enfand qui élè^
cent un Monument, est le meilleur morceau de
de Lajoue. Cette pièce, intitulée V Architecture ^
est gravée par N. Cochîn.
Adrien Makglarb , né à Lyon , académicien^
peintre de marine, mo^ à Bx)me le 3i août 1760,
âgé de soixante «quatre ans. Le célèbre Vemet
DigitizGd by VjOOQ IC
( ^5 )
^st sorti de son école* Man^acrd a grave à Teau-
forte divers paysages et marines de sa compo-
sition.
Charles Vanfalens, d'Anvers, reçu à TAca-
jdémie dans la classe des peintres de paysages. Il
composait ordinairement ses tableaux à la ma-
nière de Wouvermans ; mais il n^èn eut jamais
ni le goût ni la légèreté. Ses tableaux sont firoids
et gris.
Etienne Poitreait , né à Corbigny en Niver-
noi$; il a exposé au salon depuis 1740 jusqu'en
1759. n a exposé en 1751 deux paysages^ dont
un Soleil levant et un Soleil couchante
Chastelin, académicien, mort à la manufac-
ture des Gebelins , le s août. 1755, âgé de quatre-
vingt-un ans, En iy5i , il a exposé au salon la
J^ue du Pont de Charenton, et une P^ue du MoU'-
lin de Chantonn^au.
Gabriel Allegrain, fils d'Etienne, et frère
du sculpteur du roi;, mort le 2,4^ février 1748,
àgé:^^ soixante-dix- htdt ans.
DE LA Ferte.
Michel BoTER , du Puy en Velay , peintre
d'aroli^ctnre, de perspective et de paysages^ est
mort en 1744 9 ^g^ '^^ cinquante-six ans.
BB LA Ferté.
4
Digitized by VjOOQ IC
( ^96 )
Jean Chaufourhier , mort le 519 novembre
ijSj j âgé de quatre-vingt-deux ans, adjoint à
professeur pour la perspective. H a ^exposé au
salon en 1740, en 1750 et en 1753, des vues
en perspective y entr^autres la Cascade de Saint-
Cloud ; une Mer calme au clair de lune / un.
Coup de J^ent qui durprend une barque de Pê—
cheur^ et le portrait de F, Françoid Malkenecky
rëcolet, directeur des TJrsulines de Saint-Ger-
main-en-Laye. Dans l'œuvre des Silvestre y on
trouve quelques pièces d'après Chaufourrier.
Jèan-Baptiste Feret, d'Evreux, mort à Pa-
ns le ler, février 1737 , âgé de soixante-treize
ans.
DE LA Ferté.
L. G. MoREAir , frère aîné du fameux dessi-
nateur du même nom , mort en 1806. Il a peint
le paysage à gouache avec beaucoup de goût, U
a exposé au salon de Tan XII une Vue dand le
Parc de Saint - Cloud ; une Kue dé la Maidon
indienne du P.etit - Bourg ^ une T^ue de Parût ^
pride de Ventrée ded Champd - Èlydéed / et les
Huined dû Monadtère de Montmartre.
Raguenet. Nous avons de cet artiste led Vueé
dà Louvre , du- Pont - Neuf, du Pont Marie et
du Port Saint" Paul^ enrichies de beaucoup de
figures (n^. 3o4 du catalogue de Julienne).
Digitized by V^OOQ IC
(^97)
Bauandbt , mort dans le mois de pluviôse an
XII, (février i8o3), excellent peintre de paysage.
Ses meilleurs tableaux sont des forêts. L*annëe
de sa mort , on a vu de lui , à Texpositîoii du
salon , V Intérieur y une Forêt. Nous avons plu-
sieurs pièces d'après ce peintre , gravées par Pi-
quenot.
Jacques -Philippe Loutherbourg, né à Stras-
bourg, reçu à l'Académie royale en 1763, peintre
de batailles, de marine et de paysage. Il a passé
la plus grande partie de sa vie à Londres j on
croit qu'il, est mort en Hollande. Vers'i8o4> il
a exposé au salon , une Bataille, une Pa^to^
raie , led quatre Heured dit Jour, et plusieurs
dessins au crayon noir, rehaussés de blanc, sur
papier bleu. Loutherbourg a gravé à l' eau-forte ,
d'apr^ ses compositions, quatre Payéugeé inti-
tulés led quatre Heure J du Jour, et deux cahier J
de Soldatd.
François Casanove , peintre de batailles , né
à Londres en i/Sa, reçu académicien en i/ôS,
' et mort à Vienne. Eja 1 j6S il a exposé une Marche
d^ armée, deux Batailled y \\n ÛEUQalier espagnol.
On trouvait dans les tableaux de ce peintre, du
feu, du génie, de l'invention, quoique peu
étudié ) et oiffirant partout des figures et des
groupes imités de difîërens maîtres. Il a gravai
Digitized by VjOOQ IC
à Teau-forte planeurs p^ces de sf composition.
Jean-Baptîste Martin, élève de Parrocel. On
A de lui d'excellens tableaux -de batailles dans le
goût de son maître. Il a peint Z/oui/ XIKà cket^alj
le fond est un paysage, et dans Téloignement une
ville fortifiée» Seize pouces de haut sur yingt de
large (N^. 288, cat. de Julienne).
Louis LE Paon, peintre de batailles du prince
de Condé, dragon dans sa jeunesse, mort à Paris
vers 1786. Lemire a gravé, d'après lui, le mar-
quis de la Fayette, debout, à la clôture de la
campagne de 1781.
Pierre Mettai , peintre de marine ^, mort ver»
1760. Ad. Zingg a gravé, d*après kd, leGol^
prèj ie Jfapiejy «t fe Portprèd ^e Napled*
Lacroix , peintre de marines et de paysages.
H a séjourné long- temps en Italie. Leveau a gravë^
d'après lui, la Cadcaèe de TiQoli^ et une Vue
prèd h'e Ponjjol y au ffoY^ de Napled.
Jao<|ues RiGAUD ^ iauteur de la CoUection dej
Pu&â et P^nfp^ctiçeJ ded MaUoiu Royaied. On
dùit le regarder coixune un des meilleurs dessi-
nateurs ^our Teâet de l'optique. Jean Rigauè ,
•on neveu , a omtinué cette même collection ,
mais avec moins de succès.
Digitized by VjOOQ IC
0^99 )
. Gabriel Pbasllb le père^ et ^8 deux fik Aè€Bki,
et Nicolcut. Us pat GonsidéraUement |>rodiiit^
et gravé «n même tem^ leurs propres desfiôns.
On y remarque du génie et.de l'invention ; mais
le style des arbres est maniéré ^et de ma«LV^s goût
dans le choix : on en trouve cependant quelques-
uns d'excellens.
Simon-Mathuxin Laijtara^ un des meilleurs
peintres de paysages du dix-huitième siècle. On
a très-peu de renseignemens sur la vie de Lan-
tara : ce dont je suis témoin , c'est qu'il a tou-
jours vécu dans la plus profonde obscurité y et
qu'il est mort à Thopital dela'Charité, vers 1783.
Les curieux ne pouvaient se procurer ses ou-
vrages que par ceux x[ui savaient tirer parti de
sa simplicité et de ses inclinations basses, il a ïait
tme quantité prodigieuse de dessins ^et beaucou]^
de tableaux^ dont quelques-uns seraient excel*
3ens^ si le coloris j quoique diaphane et aérien^
ne 'tirait pas trop au gris. Le catalogue de Basan^
aux n°*. 106, 107 et 108 , cite de lui un Orage
en pleine campagne. Des rochers et de grands
arbres se détachent sur un ciel enflanmié ^ et
hordent tme route près d'un village, au pied
d'une col^e. Le pendant : un Paysage au clair
(>e la lune^ On y distingiuie un hmtteau sur nies
montagne^ hordéespsu: une rivière j^ doat ^ vust^
Digitized by LjOOQ IC
( 3oo )
étendue termine le fond. Dessins au crayon noîr
et blanc , sur papier gris j hauteur, treize pouces
neuf lignes y largeur , vingt pouces neuf lignes»
Un Fayéagcy en partie occupé par un village,
au bord d'une rivière , vu au clair de lune j et an
Site ieé bordj de la Marne ^ prèj de Saint- Maur.
Dessins à la pierre noire , estompée , sur papier
blanc; hauteur, douze pouces j largeur, seize .
pouces. Plusieurs Payéageé de Lantara sont gra-
vés par Piquenot.
Un Clair de Lune, On y remarque un châ-
teau sur une colline coupée de cascades , et dans
, le fond l'entrée d'un village. Dessin aux crayons
noir et blanc , sur papier bleu ; hauteur, dix pouces,
largeur , onze pouces six lignes.
Grognard y peintre vivant, a exposé le portrait
de Lantara au salon dé l'an VI. ( Voye^ le n^. 197
du livret. )
Louis DE LA Rue, connu par une grande quan-
tité de dessins répandus parmi les curieux , ar-
rêtés à la plume , lavés au bistre , à la sanguine
ou coloris, représentant des chevaux, des ba-
tailles, des marches d'infanterie, des intérieurs
de corps-de-garde , des récréations de soldats , etc..
P. Du VERGER , peintre de paysages et d^ani-
maux, connu des curieux par diverses pastorale& j
Digitized by VjOOQ IC
(3oi)
ilessinëes avec beaucoup de goût^ et d'un effet
très-pittores<jue .
J, -B. Lallbm AKB peignait le paysage à gouacho
avec assez de goût j ses productions montrent ce-
pendant plus de manière que de vérité. D. Née
. a gravé, d'après lui, une Belle Ruine^^ dont Fef-^
fet pittoresque est fort agréable. Les figures sont
d*un très-bon style.
Au n^. 90 du catalogue de Basan , on trouve
de lui deux paysages : dans Tun , un Pâtre et
une jeune Fille gardent deJ animaux ; et dans
l'autre, un Berger /ait abreuver ied vax:heJ et
ie4 chèt^reJ à une fontaine.
Claude-Louis Chatelet, mortiers 1793. Des-
sinateur des F^ued de Napled^ pour l'ouvrage do
f abbé de Saint-Non.
Jean-Baptiste Benard , peintre de paysages y
lie scènes familières et de bambochades. Plusieurs
-pièces ont été gravées d'après ses études et ses
tableaux dans ses divers genres.
J. Bbrtaux , peintre de paysages et de ba-
tailles. Plusieurs pièces ont été gj'avées d'après
#es études et compositions.
J. DE LA Barthe, né à Rouen en 1780. Il a
gravé ^ d'après se^ compositions , plusieurs petits
Digitized by VjOOQ IC
( 3o^2 )
paysages à Feam-fcrte. Se» tftM^aux sont rares j,
mais il a fait beaucoup de dessins.
François Boucher ,, fils du premier peintre du
roi j^ mart à Paris en 1)781. Il peignait Tarcliitec-
ture etTairabescjue dans un go^ très^mëdiocre.
J. TotrzÉ, né à Paris, mort en 1807 dans la
même viUte , âgé de soutante ans environ. Cet
artiste , très-connu par les facéties dont il amu-
sait la société, était ingénieux et spirituel dans
rinTention , quoiq^u^ayant peu sacrifié à Tétude.
On a de lui quelques morceaux qui ont été gravés
pour la nouvelle édition des ConteJ he La Fon,-*
taine ; la Marchande yCSEufi et don pendant ^
gravés^ par A. F. Hemery en 177a.
PïefTe Lbivpant, »é à Anet, près de Dreux,
a été reçu à l'Académie en 174^, sur un Marché
de campagne} il est mort aux Gobelins le 23 juin
1787 , âgé de quatre-vingt-trois ans. Il a peint
la bataille et le paysage, et a exposé des tableaux
dans ces divers genres depuis le salon de 1741
jusqu'à celui de 1771. Au n^. :i3 du catalogue
de M*, de Saint- Yves, on trouve deux tableaux
de ce peintre , représentant ded Edcamioucheé de
Caçalerie.
Charles Paruogel , fils du fameux JosepK
Faraocbl, peintre de batailles. Charles est lyi .
Digitized by VjOOQ IC
(3o3)
à Paria en 1688 ^ et est mort dans, la même vilb
en 1752. Noua avons de lui ivner Cliadée aux ^
Tigreé ^ une Choédeatix Lionj^ Hcdteiied Gdxèeà^
Smdéej y et un Détachement de Caçcderie, Ces
pièces sont gravées par Desplace$ et Lebas.
Jean-Baptiste Oudrt, peintre de chasses et
d'animaux.
Claude-François Desfortes le fils, de Paris ^
peintre d'animaux y mourut le 3i mai
âgé de soixante-dix-neuf ans.
Philippe Mbusnier^ né à Paris en i6BSy £ut
âève de Jacques Rousseau ^ qui l'engagea à allée
À Rome pour se perfectionner. A son retour en
france^ il fut employé dans les maisons pour
les décorations de .perspectire et drarcliitecture..
Meusnier fut élu académicien en. xjoslj sur UJbi^
teneur dfunJPalEÛJ enpempecttpe^owrert de deuxr
jgrandes arcades^ qui découvrait un très-b^ici
paysage. Il mourut à Pans^ conseiller et tarésa*
xier de sa compagnie , en lyS^^ âgé de soixante^
di^-neuf ans. Le roi possédait de cet artiste la^
représentation à* une EglUe ornée de fyurej y-par
TVateauj et V Intérieur d^un Palah , les figure^
du Pater.
W. Perignûx , mort à Paris en 1782 , âgé de
cinquante-six ant. Il peignait ordinairement à
Digitized by VjOOQ IC
(3o4)
gouache y et faisait des dessins à l'aquarelle : on
y ad^uire la vérité , le goût et la légèreté. En
1774, il fut reçu académicien sur deiix Afarinej
oméed de Fahriqued , peintes à gouache. Elles
font partie de la collection du Muséum.
PEINTRES DE MODES,
SCENES FAMILIÈRES, POPULAIRES, ET DE NATURE
MORTE.
Nicolas Lancret s*est , dit-on , distingué par
une grande variété dans la composition, et on
trouvait de la grâce dans ses figures , si toutefois
la grâce peut se rencontrer avec la tournure guin-
dée des attitudes et àes ajustemens bizarres qui
caractérisent les poupées et les pantins de Lan-
cret. n fut élu académicien en 1719 , sous le
titre àe peintre be Fêted galaïUed^ et donna deux
tableaux de ce genre pour sa réception. Long-
temps il a peint en société avecXajoue. Ce der-
nier faisait les fonds de ses tableaux assez ordinai-
rement disposés eh décoration, semés d'omemens
du plus mauvais goût , et dans l'état de déca 2
dence où était tombée cette partie intéressante de
Tart. Lancret, élève de Wateau, né àParis en 1 690,
mourut en 1745, âgé de quarante-cinq an^ (1). .
(i) Lancret y Boucher et Carie Vanloo sont les trois
artistes qui ont fourni^ en plus grande. abondance , des
Digitized by VjOOQ IC
( âo5 )
JtÊan ^iLLÉMEiïT , peintre et dessinateur, ttiôrl
À Lyon en 1808. Le nom de cet artiste a été quel-
que temps connu des curieux par des paysages
dessinés à la plume ^ ou lavés à Tèncre , faits avec
goût, et soignés, mais faibles d'étude et d'ob-
servation, maniérés dans les formes , et presque
toujours faux dans Peffet t ils ont cohimencé à
perdre sitôt qu'ils ont été gravés^ Pillement à
pieint quelques paysages à l'huile et au pastel.
Hubert Robert, né à Paris vers i/S^, con«-
matériaux aux Tremblin et aux Baccot, marchands de
tableaux, établis dans les maisons qui couTraient jadis
le pont Notre-Dame. Ces marchands étaient fameux par
la quantité de drogues quUis faisaient fabriquer diaprés
Lancret et Boucher , pour les dessus de portes ou dessus
de glaces ( misérable décoration iuTentée par quelques
architectes de mauvais goût); et diaprés Carie, pour les
égUses de provinces et de villages.
Le poncis adopté dans ces sortes d^établîssemeus y et
qu^étaient obligés de suivre lés artistes malheureux qui
allaieiit y chercher Inexistence , consistait en un coloris
vif , cru , et une propreté dWécution lisse , insensible
dans la touche et le faire*
Au mot de croûte ^ qui désigne un méchant tableau ,
on avait substitué celui de pont Notre-Dame , plus ex-
'pressif encore dans le temps , en ce qu^il rappelait le
mauvais goût quW y adoptait, et que quelques artistes ,
aiprès y avoir ^bUté , ont porté jusque dans le sein
4e TAcadémie.
Digitized by VjOOQ IC
( 3o6 )
seîller en Fancienne Académie de Peinture et de
Sculpture, dont il a été élu en 1767 , est mort
dans la même ville, le 14 avril 1808, âgé d^en-
viron soixante -seize ans. Il était membre hono*
raire de TAdministration du Musée impérial , et
agrégé libre des Académies de Pétersbourg.
Le caractère distinctif de son talent, e^t l'ar-
cbitecture en ruines, et le paysage comme acces-
soire. On trouve plusieurs pièces d'après lui dans
le recueil de Richard de Saint-Non. F. Janinet^
Ant. Martini et autres , ont gravé plusieurs
pièces au bistre et en couleur , entr'autres ^
Ruinetf de Monumend y Italie ^ à la villa jMa-
T^ana^ et le Pont dej Sphinx. L'artiste a gravé
lui-même à Teau-forte divers petits sujets de sa
composition. Sa réputation date de ses études à
Rome. On a de Robert des tableaux de ce tei^ps^
en petit nombre j qui sont d'un excellent goût ,
exprimant, dans un ton vrai, 'la nuance des siè-
cles sur le marbre et la pierre , le charme des
effets pittoresques , et l'illusion parfaite d'une
belle perspective aérienne. Le paysage , quoique
touché avec esprit et légèreté, est d'une mauvaise
exécution.
Nous avons dans la galerie du Sénat , deux ta-
bleaux de cet artiste, représentant leà Ruine j de
guelquej MbnumenJ ie Rome. Dans Tim, on
Digitized by CjOOQ IC
Voit Uiï ÎMarché aux Poujond / et dans 1 autre )
la Statue i^e Marc-Aurèle,
Rpbèrt^ sous les auspices de Jean -Paul Pa-
iiîni , son maître y au pied des ruines de l'an-
cienne B-ome , promettait à la France des pro-
ductîoni$ aussi utiles à Thistoire qu^aujt iarts et à
^instruction i mais^ d^tns là sein de sa patrie , il
ëtoufïa le germe de èon heureuse iiiclinationL par
la soif ardente de produire et de plaire* Ses be*
soins , sans cesse renaissant de la fécondité de
son génie et de son extrême fadlité^ ont com-
promis sa gloire dans une quantité prodigieuse
de tableaux y qui montrent cette licence d'exé-
cution qui caractérise le mauvais goût du dix^
huitième siècle.
Les dessins de ftobert serotit plus recherchés
que Ses tableaux, croqués y faits à la hâte et sans
méditation. Ces dessins y toujours animés des
tharmes de Teffet et du pittoresque le plus sé^
dûisant, surtout ceux qu^il a faits à l^ome, forme-
ront une collection précieuse pour les porte-feuilles
des curieux. On y désirei'ait cependant des figures
mieux ensemble} c'est le reproche que Ton peut
faire en général à toutes ses figures, trop cro-
quées, et d'un goût qui rappelle trop celui de
Boucher.
Rol;)ert a été consulté sur la composition des
Va
Digitized by VjOOQ IC
( 3o8 )
jardins pittoresques; plusieurs de ses plans ont
été exécutés à la Roche-Guyon , à Méréville , et
ailleurs. Le Rocher dej Baind y Apollon , dans
le parc de Versailles , a été exécuté d*aprè^ s%%
dessins. >
François Guerrin, académicien, né à Paris,
et mort dans la même ville. Il a exposé au salon
depuis 1761 jusqu'en 1782. Il peignait en petit
des scènes populaires.
Nicolas-Henri Jeaurat de Bertry y académi-
cien, peintre et pensionnaire de la reine femme
de Louis XV, a été reçu à l'Académie en 1756,
sur un Trophée militaire. Il a peint des scènes
dt halle, et des sujets poissards et libres.
Jean-Baptiste Deschamps, académicien, peintre
de scènes familières, mais faible. lia fondéàRouen^
lieu de sa naissance , une Académie des Beaux*
Arts, et y est mort le 1 4 août 1793, âgé de
quatre-vingts ans, après avoir publié l'Histoire
des Ecoles Flamande et Hollandaise , estimée ^
quoiqu'^încomplète et d'un style trop prolixe-
Bonaventure Desbarres , de Paris , peintre
dans le goût des modes du temps , mort dans la
même ville le i^r. septembre 1729^ âgé de vingt •
neuf ans.
Michel- Barthelemi 0^.1 vier, agréé à TAca-
Digitized by V^OOQ iC
(3o9)
demie , peintre du prince de Conti , né à Mar-'
seille , mort à Paris le i5 juin 1784, à soixante-
douze ans. Il a exercé son pinceau dans divers
genres, mais plus généralement dans le goût des
modes du temps. Son exécution est précieuse}
mais son coloris est vague , et sa touche est aride
et sèche. Les plus précieux tableaux que Ton a
vus de ce peintre aux expositions publiques, sont :
1^. Fête etRende^'Voud deChaJdie à Vldle-Aiamj^
qui rassemblait toute la cour du prince de Conti j
2P.le Thé à VAnglaide ^ dans leè appartemens
du même prince.
B-OLANB DB LA PoRTE , né à Paris , mort le
a3 avril 1793, âgé de soixante - neuf ans, an-
cien académicien , peintre de nature morte. Il a
exposé au salon , long - temps , }>ed Apprêté de
Déjeunera ^ ded Cuidinedy et ded Imitationd i^e
Bod'Reliefd.
Etienne Thbolon , né à Aiguës - Mortes en
1739, agréé à F Académie le 2.5 juin. 1774 y niort
à Paris le 10 mai 1780, âgé de quarante-un ans.
Cet artiste, rempli de goût dans ses productions,
a peint d^s scènes familières. Son coloris transpa-
rent et sa touche légère lui ont mérité des ap-
plaudissemens, et feront vivre son nom. On con-
serve de lui , au musée Napoléon , une Tête de
Femme âgée^ Elle est vue à mi-t:orps, la tête
3
Digitized by VjOOQ IC
( 3xo )
nue, un collier ^u cou, et couverte d^un msgi<*
telet noir.
Etienne Aubry, ne à Versailles en 1/45^ mort
à Paris en 1781, âg^ de trente-six ans etiTiron.
Ce peintre ^ très-inconstant dans ses goûts ^ a d'à-;
bord été reçu à l'Académie ^n qualité de peintre
de portrait j ensuite il s*est lirré aux scènes fami^
lières , et enfin il a Voulu s^élever jusqu'à Tliis-
toîre , où il a échoué. Les scènes familières sont
ce qu'il a le mieux traité-. On a gravé d'après lui
en petit : le Ataria^e rompu et co7U>lu^ led AiieUao
i)e la Nourrice ; V Amour Patetnel; la première
Leçon i^ amitié fraternelle.' Cette dernière pièce
(ut gravée par C. C, Servie^
Nicolas Lavreince, peintre de scènes fàmi^
ïières en petit , dans le goût des mod.es du temps^
On a gravé d'après lui /e? Let^r ded OupHèreJ da
^of^ej^ et V Ad<f emblée au Salon.
PEINTRES DE FLEURS ET DE FRUITS.
Jean«Marc Ladey, acadéniicien , né à Paris ^
et mort aux Gobelins le 18 m^ ^749 y âg^ d'en-r
viron quarante^rueuf ajps,
Michels Bruno Bellenoé^ acs^démicîen , né ^
Rouen^ mort vers la fin du siècle dernier. Cet
(irlisite ^\ rien produit de ma.rc|uaAt^
Digitized by VjOOQ IC
(3ii)
Jean-Robert Vau^uier , connu par diverses
planches qu^il a gravées d'après Baptiste , et d'a-
près les tableaux de sa composition.
Guillaume^ de Toulouse. U a gravé d'après
ses propres dessins.
Liouis Tessibr. Il a gravé à Teau - forte plu-
sîeuts cahiers de fleurs à l'usage des étudians.
C]iarles- Germain de Saint- Aubin , frère du
graveur du même nom , né à Paris en 1721 , où
il mourut eu 1786, dessinateur de fleurs et d'or-
xiemens» H a gravé à l'eau -forte des suites de
fleurs.
Françoise-Magdeleine Basseport^^ mcMrte au
Jardin des Plantes. On peut voir ses ouvrages à
la bibliothèque du muséiun d'Histoire Naturelle.
Louis-Henri Babel ^ dessinateur en omemens^
né à Paris len 17^0 , mort en 1761. H a gravé à
l'eau-forte quelques omemens de sa composition^ à
Tusage des artistes.
ViSPRE. Il peignait les fleurs et les fruits spus^
glace. On trouve encore quelques - uns de ses
tableaux^ très-fragiles, parmi les curieux. Oa
croit qu'il est mort à Londres vers 1790. Il, y a
gravé le portrait du chevalier Déon.
4
Digitized by VjOOQ IC
( 3xO
PEINTRES SUR VERRE.
Desosxi^ ^ sous la conduite de Gabriel > archi-
tecte j a exécuté sur les vitras du bosqiiet dit du
Dauphin^ parc de Versailles y plusieurs sujets et
emblèmes analogues à ce bosquet.
Pierre et Jean Leviel , peintres en verre , et
vitriers de Paris, ont refait en 1755, dans Notre-
Dame y les vitrauj^ ornés de peinture c[ui sont du
côté du midi.
En 1726, la rose du temple de Notre-Dame,
dû côté de rarchevêché , fut construite à neuf,
ainsi que ses vitraux. En 1781, on en fit autant
à la rose au-dessus dé Porgue. ( Extrait de la
D^dçriptiQn de^ monument françaid^ y
DERNIER PARAGRAPHE
BU BIX T HUITIÈME Slàç.I.E.
On se rappelle la liberté rendue aux arts
par Louis XVI. Cet événement, honorable au
monarque , ne le sera pas moins dans Vhis^
toîre pour M, le comte d' Angevilliers , surin-
tendant des bâtimens , arts et manufactures. Lesi
vastes projets qu'apporta ce ministre^ secondé
par les vues d'un prince qui se dépouillait du
faste nécessaire à sa personne pour faire i^eurif
Digitized by VjOOQ iC
( 3x3 )
Ii3S plus nobles institutions de son royaume y an-
nonçaient de toutes parts Taurore des lumières
éclatantes. du dix-neuTième siècle. Le plus hardi
de ces projets est celui du Muséum , dont il jeta
les premiers fondemeiis j on peut y ajouter la
somme qu'il obtint du trésor public pour com-
mander tous les deux ans , aux artistes , dix
grands tableaux d'histoire , et quatre statues de
marbre des hommes illustres qui ont honoré la
France (i).
. De ces deux véhicules d'émulation s'élevèrent
pour début, onze tableaux de l'histoire de saint
Louis, destinés à décorer la chapelle de l'Ecole
Militaire, Cette tenture, qui déroula toute la
caducité du vieux système de l'école dç France ,
fut le dernier période de tqutes les révolutions de
l'art depuis François I®', Le prestige des grandes ré*
putation$,qui en était le plus ferme s^pui, tomba
tout- à- coup devant une jeunesse ardente, en-
core pleine des idées primitives de la nature, dé-
nuées de préjugés^ de passions^ qui n'attendait
(i) Le projet du Muséum et Texécutioii des statues des
grands hommes ont été chantés'*dans une très-belle ode ,
qui a remporté le prix aux Jeux F'ioraux , par M. Pabbé
Carré , docteur agrégé de la Faculté des Arts de Paris ,
pofesseur d'éloquence au ci-deyant Collège Royal , et du
M^sée dç l'oulçiiw^.
Digitized by VjOOQ IC
( 3x4 y
qu'un trait île lumière pour s'âancer dans la'
région du bon goût.
Le premier jet de cette lutte mémorable ex-
cita une espèce de fermentation générale , qui
recula de beaucoup les bornes de Tart ; et on vit
paraître la Mort de Léonard de Vinci ^ VÉdu-
cation y Achille } le Serment dej Horace y et
Marina à'Mintxime. Ce pas énorme fit naître
l'ambition d'atteindre la ligne savante du beau y
qui donne un caractère si imposant aux an-
ciennes écoles j et il en est résulté des chefs-
d'oôuvre de style et de convenances , décorés
d'une exécution qui fait ressortir avec délica-
tesse, force, énergie, quelques-unes des par-
ties constituantes du bel art de la peinture.
Ainsi iront toujours en croissant les progrès,
sous le règne de Napoléon , le Palladium de la
gloire des arts et de la nation,
Monument étemel d^émulation > d^edpérance et
de gloire pour le mérite réel , m^deHe ^t
oublié.
ce Athènes et Rome sont encore célèbres par
fleurs succès dans les arts j l'It^ie, dont les
g> peuples me sont cbers à tant de titres, s'est
V distinguée la première parmi les nations . mo-
^ dernes. J'ai à cœur de voir les artistes français
Digitized by VjOOQ IC
( 3x5 )
p effacer la gloire d* Athènes et àe ritalie. C*e^t
^) à vous de réaliser de si belles espérances (i). «
^TJT prédent deJ progrèd de la Peinture et du
Deddin en France y proiwé par quelifued bon4i
exempled chaidid dand pludieurd qenred.
Le Retour de Marcud Sextud* Marcus échappé
aux proscriptioiis de Sylla , trouve, à son retour,
sa fille en pleurs auprès de sa femme expirée.
Phèdre^ Du même auteur.
L^Hôpital de Jaffa. Bonaparte y général en
chef de Tannée d'Orient, au moment où il toucho
une tumeur pestUeutieUe en visitant ledit hô-
pital.
Pdyché et V Amour. Cupidon l'aima, et la fit
transporter pai; Zéphire dans un lieu de délices ,
où elle demeura loog^temps avec lui sans le con-
naître.
Bélidaire debout, entre un précipice et un
fleuve , sur Ip déclin du jour , Tame déchirée du
dernier soupir de son petit conducteur , qu'il
porte sur son bras , ëtouffé par le venin mortel
d^un serpent, dont %t% jambes sont encore en->
(i) Réponse de S. M. PËmpereur à MM. les président
et députés de la quatrième classe de Tlnstitut , après avoi^
fLnte<i4a 1^ ta|>|port sur TÉtat dçs Ax\a en |^ra^cç^
Digitized by CjOOQ IC
( 3i6 )
trelacëes j accablé d'inquiétudes sur cette fata-
lité dont il ne comprend point la cause ^ réflé-
chissant sur son abandon^ sur son isolement ^ sur
son indigence 9 et sur une mort anticipée^ dont
chaque pas semble lui ouvrir la tombe.
Aééemhlée ded Grande Hommes au diècle ic
LouU Xlf^chej Ninon de VEnclod } la Mort d&
RaphaëL J)u même auteur.
L^ Extérieur h'unUçpital militaire. N®. 385 ^
livret du salon de Tan VI.
Lej jeuneé Athénieiuf et Athénienned tirant
au dort pour être liçréd auMinotaure. N^. 335 ^
salon de Tan VI.
Led Batailled de Marengo , de Milledimo^ de
Mondoçi^ du Po^ de Lodi^ de Saint- Geoiy ed ^ etc.
No». 336 et 5i6, salons de Tan VII et de Tan XU.
La Mort d^Hippolyte. Du même auteur.
Paydaged , Vued d^ Italie, et pludieurd Vue^
de Montmorency. N°'. 24 et i8 , salons des an-
nées VI , VH et XH.
Portrait en pied d'une dame vêtue de velours
noir, se reposant sur un tertre, et triant son
chapeau. N^. 386, salon de Tan XII.
Portrait en miniature du C. Roche. N®. 220 ,
salon de Tan VI.
Une jeune femme réfléchiddant dur ta néceddité
oit elle de troui^e de faire allaiter don enfant pcar
une chèvre. N^. 3xo ^ salon de Tan XII.
Digitized by VjOOQ IC
(3x7)
Lej DedJinJ originaux du Nouf^au TeJta^
ment^ édition de Saugrin.
J'aurais beaucoup de choses à citer sur la pein-
ture des fleurs , dont les progrès sont connus par
plusieurs beaux ouvrages qui laissent voir que ce
genre est au niveau de toutes les connaissances
actuelles , soit dans les sciences naturelles y soit
du côté du goût et de l'exécution.
Digitized by V^OOQ IC
( 3x8 )
" - ■ — - - - , ■ . - —
M l I I ■ " I I ■ I n I I I n ii i n i ff - it
AMATEURS
DU DIX-HUITIÉME SIÈCLE,
QUI ONT FORME DES COLLECTIONS»
Philippe i^^Orléans , régeat»
Le comte de la Guiche*
Db Boisset.
poullain.
Le prince De Conti»
Ladvocat.
Le duc DE Tallard.
Le prince de Garignan«
De Fonspertûis*
De Nogaret.
L'Empereur*
Gaignat?
Pasquier , le peintre sur éiaeûl*
L'abbé Guillaume» %
AvED , le peintre de portraîtSé
Biberon de Cormeri.
J)e la Live de Jully,
Vassal de Saint-Hubert^
Le comte de Merle.
Le marcjuis de Menars*
Digitized by VjOOQ IC
De Pangb.
Mariette.
Le duc DE Ghoiseul.
Le comte du Barb,y.
Le comte du Luc.
Trou AD.
De Saint-Hilaire.
J^e maréchal de Noailjles.
Le duc DE Brissac.
Gros.
De Sainte-Foix.
Peillhon.
Mademoiselle Clairon. .
Le duc de xa Vallière.
Madame Adélaïde.
De Courmont.
Le comte de Lassât.
Blondel de Gagnt.
Gaillard de Gagny.
godefroi.
Le duc DE Chabot.
De Brunoy.
Le marquis de Chamfgraio).
De Tolozan.
Le comte d'Orsay.
Le marquis de Vaudreuil,
Dazin<sourt.
Le chevalier Lambert.
Digitized by VjOOQ IC
( iuLO )
Madame be Pomfadour.
Le président Haudrt.
liENOia-DuBRBUIL.
Le baron de Saint-Julibït.
Le duc B£ Grammont*
L^abbé Terra Y ♦
Cressent.
De la Roque.
fioURLAl".
Cayeux.
D'HiRICOURT,
Le marquis de Viilei*te.
Le chevalier d'Enery,
Le duc DE Praslik.
Le vicomte de Choiseul.
Neyman.
De la Reynière , fermier-gënéral.
De Saint-Yves.
De Joubert, trésorier - général des Etats de la
I province de Languedoc.
La présidente de Bandeyille.
Paignon-d'Ijonval^
De Bill y.
De Presle.
De la Briche.
Aubert.
Digitized by VjOOQ iC
CATALOGUE
BBS
AMATEURS FRANÇAIS
qui ONT £XBRG£ I.ES ARTS DANS LES TROIS
SIECLES (l).
Jean - Baptiste Boyer, marquis d* Aiguilles ^^
procureur * général au parlement d'Aix, connu
par sa belle collection de tableaux et de dessins ,
dont il publia une partie en un volume de cent
dix-huit estampes. Il a peint et gravé.
B-bland Fréat de Chambrai , éditeur du
Traité de la PeiMurCy publié en i65i ,. in-foL
Simon-René Beaudouin , officier aux Gardes-
Françaises. Il a gravé, d'après ses dessins, soixante
trois pièces représentant dip^n/^^Po^îtioru de Vin"
fanterie Françaide en exercice*
Martin Gharmois, sieur de Lattre, conseiller
du roi en ses conseils , Tamateur le plus éclairé
de son siècle, un des premiers fondateurs de
(i) La plupart ayant gravé , je les indique par, une
des parties d« Fart qui se multiplie davantage.
X-
Digitized by VjOOQ IC
( 3m )
1* Académie royale de Peinture et de Sctilptare*
Charmois avait étudié les beaux arts en Italie,
et il maniait avec succès le pinceau et le ciseau*
On le croit traducteur du Traité <^e la Pein-'
tare , de Léonard de Vinci , publié par Fréat^ de
Chambrai.
Jean- Antoine Bpliangèïi, amateur, qui ré-
sidait à Paris. Il a gravé diaprés ses composi-
tions , avec goût , correction et une grande in-
telligence.
Berthauit , amateur , résidant à Orléans. H
û. gravé , d'après le chevalier de Lesplnas , plu-
sieurs Vue^ intérieures de Paris*
Le comte i>fiBtSÊMOTrT, qui résidait à Orléans,
n dessiné et gravé le paysage à Teau-forte et au
lavis : quelques-unes de ses planches sont faites
d'après Robert*
J.-A.-S. BocrCHiER , amateur , né en Provence,
Outre ses dessins , on a quelques pièces gravées
par lui, d'après B.ubens«
Le duc DE BoirnBON a gravé, en 1726, plu-
sieurs têtes ^ d'après les dessins du comte de
Cajlus. , . .
A 115e DE BotTRDBiLLE, né à Parîs en 1741^ a
Digitized by VjOOQ IC
( 3a3f y
gravé plusieurs têtes et paysages d'après Leprince'-
et Boucher.
Le duc de Bourgogne, né en 1682 , a gravé
le PamoJde et led NeufMudeé ^ d'après Coypel.
Le comte de Breteuil, né à Paris en 1774 , '
a^ gravé à l'eau - forte y d'après Berghem et
autres. ;
Camfion de Tèrsan ( l'abbé ) , et son frère ,
lesquels ont gravé divers sujets et paysages ,
d'après Monet et autres.
V Carmontel , amateur , tomme de lettres, né
en 1729, a dessiné nombre de portraits de pèr-^
spnnes de condition. On a gravé , d'après \m.ylct
Famille Calcuf ; le Ballet de Sylçie ^ dansé par.
mademoiselle AUard et Dauberval. >,
Anne -Claude - Philippe , comte de Caylus /
célèbre amateur et homme de lettres, .membre
honoraire des Académies de Peinture et Belles
Lettres , mort à Paris en 1.765 , âgé de soixante-
treize ans. On a de sa main un grand nombre
d'estampes à l'eau-forte, dont les principales sont
d'après des dessins du cabinet de Crozat , d'après
Van-Dick, Bouchardon et Léonard de Vinci.
Le duc DE Chartres, né à Paris en 1726, a
gravé , en xySé, ijuelg[ue5 paysages à Peau-forte,
X 2
Digitized by CjOOQ IC
(3^4)
Atmt îl se trouve des épreuves dans le Volume .
dej JtmateUrJ. (^Foyej la Bibliothèque Impériale, y
Le duc DB CHEVRÊtrsB, mort en 1771 , a gta^é
à l'eau -forte quelques paysages, et une tête*
d'après Boucher*
Le comte ôe CleAMont* , prince du sang royal ,**
a gravé , en 1780 , quelques paysages , dont il y
a des épreuves dans le J^olume èeJ jimateunf.
( Biblioth. Imp. )
Le marquis de CotGNir a gfàvé, en 1749 >
plusieurs P^ueJ du Château de J^incenneé. {^^^
le f^olume deJ Amateure. )
Mademoiselle de Soitbise ^ depuis princesse »B
GôNDi, a gravé, en 1754, dèd Enfand jàuant
aoec un C%i^7i> "d'après Soldiniz. ( Voy. le Volume
de4 Amateurd , Biblioth* Imp. )
ï'rançois^Germaîn DAGiNCOuifT , ancien fer-
mier-général , né en 1729- Après avoir cultivé
les. arts dans sa patrie, il s'est retiré à Rome pour
y perfectionner ses connaissances. Il y a fait élever
un monument au Poussin , dans une des salles de
l'Académie de cette capitale des arts, en 1758.
On a de lui plusieurs pièces gravées à l'eau-forte.
Antoine- Joseph DÈ4Ai.tER*DARGENViLLE , ne
en 1715 > mort à Paris en 1"]^^ > auteur d'ua
Digitized by VjOOQ IC
( 325 )
^Abrégé de la Vie ded Peintres. On a divers su-
jets et paysages de sa composition^ c[u'il a gravés
à Teau-forte.
Dazikcourt, chevalier de l'ordre militaire de
Saint-Louis , fils de M. de Gagny , a gravé plu-
sieurs sujets d'après difFérens maîtres.
Desfriches , amateur, né à Orléans en 17:23,
a beaucoup dessiné de jolis paysages et vues des
environs de sa ville. Ses dessins sont presijue tous
faits sur un papier apprêté par lui.
Hedtor DoRViLLiERS , financier , a gravé à
l'eau-forte, en ty36y un Su/et de Vierge , d'a-
près C Màratte , dont il y a une épreuve dé-
posée au cabinet de la Bibliothèq^ue imjpériale.
Louis Doublet. En 1731, il a gravé plusieurs
portraits, entr'autres celui de Detvoy le père.
Charles DufresNe , amateur , homme de let-
tres , a gravé en 1690 , pour son amusement ,
quelq^ues pièces, dont l'entrevue de éaintNil et
ie Vempereur Othon, d'après le Dominiqiûn.
Dupin DE Chbnonceatt a gravé à l'eau-ïbrte ,
en 1739, trois vues de son château, dont il a
déposé des épreuves à la Bibliothèque , cabinet
des estampes;
De la Ferté. h a gravé, en 1758 , divers pay-
sages, d'après plusieurs maîtres français.
a
Digitized by VjOOQ IC
< 326 )
. Pierre - Elisabeth de FoNTANiEtr ,' lùôrt en
'ijS4y a graré des animaux et divers vases.
Le comte bb Forbin , né en i/ai , a gravé
plusieurs eaux-fortes.
Hector Foulquier , né en 1 78 1 , a gravé d'après
Loutherbourg y et des caricatures.
' Gaillard de Lonjumeau a gravé un cahier des
antiquités d'Aix, et xui buste d'homme, d'après
Rembrant.
Jean - Baptiste Grateloup, amateur, né à
D^ en Gascogne , en i/SS, a gravé en petit les
portraTts de Bossuet, Dryden, J.-B. Rousseau,
Descartes , Montesquieu, etc. On regarde ces
pièces comme des petits chefs-d'œuvre de gra-
vure.
Le chevalier Gricour a gravé, en i/SS, quel-
ques paysages, d'après Berghem.
Jean de Julienne , célèbre amateur français ,
connu par la fameuse collection de tableaux de
toutes les écoles , et autres pièces rares et cu-
rieuses , qu'il laissa à sa mort , arrivée en 1^66,
a gravé à l'eau-forte un petit nombre de mor-r
ceaux, d'après Teniers et Wateau.
. , Ange -Laurent içe 1.a Live, amateur, né à
Paris en \j26^ et mprt en k même ville ^x^ay^^^
Digitized by VjOOQ IC
^ (327)
9, gravé une suite de portraits d'hommes illustres^
et un ^oupe de gueux qui. a pour titre le>i
jFermierj brûléj , d'après Greuze.
L'abbé DE Lanolade a gravé, en 1748, plu-
sieurs paysages dédiés au comte de Vence.
Le comte de Limeux a gravé, en 1700, plu-
sieurs têtes de sa composition , dans le goût de
Rembrant.
La comtesse de Lubersac a gravé, pour son
amusement, des oiseaux, d'après Madeleine Bas-
«eporte.
Dominique Mahiel, amateur, élève de Sil-
vestre, a gravé plusieurs eaux-fortes, et un sujet
ide sa composition , intitulé VAbreuPoir.
J. de Mahieu a gravé, pour son amusement,
plusieurs paysages qui se trouvent dans le Vo^
iume ied Amateurj.
Pierre-Jean Mariette, mort à Paris en 1774,
âgé de quatre - vingts ans , amateur honoraire
dé l'Académie royale de France , et dé celle de
Florence, un d^s plus grands connaisseurs de son
siècle. Outre xm traité de pierres gravées du Ca-
binet du roi, et un catalogue raisoimé du cabinet
^ Crozat , il a gravé à l'eau-forte quelques têtes,
d'aprèale Carrache et Perin de/ Faga,
4
Digitized by VjOOQ IC
( 328 )
Marie î>b Médicis, femme àe Henri IV, né&
en i5j4 y morte en 1642 y a gravé en bois la tête
d'mie jeune dame en profil, que Ton croit être
son portrait, à Tâge de dix -huit ans. Il s'en
trouve une épreuve dans le Volume de^ Anta--
teurj.
.Le comte de Mbleun. On a vu de lui divers
petits sujets , d'après Berghem , Gallot et autres.
Db Mongbroux. On a de lui un paysage avec
figures et animaux, gravé d'après Gasanove.
De Montènaut, amateur, éditeur des FablesT
de La Fontaine, en quatre volumes in-fitio, d'a-
près les dessins d'Oudry.
On a de lui quelques petites fables gravée»^
qui se trouvent dans le Recueil dej Amateure.
Le marquis de Montmirail a gravé, en 1783,
divers paysages de sa composition, et d'après
Albert.
De Montulé, amateur honoraire de l'Aca-
démie royale de Peinture, et mort en 1787, a
gravé à l'eau-forte quelques fables , d'après Bou-
cher.
Philippe , duc d'Orléans , régent du royaume
en 1715, a cultivé tous les beaux arts. Dans
rédition du roman de Daphnis et Chloé , que ce
Digitized by VjOOQ IC
(329)
prince a donnée au public ^ il en a dessiné et
gravé plusieurs vignettes. .
La marqtiise de Pompadour , morte en 1764^
a gravé un grand nombre de sujets d'après des
pierres gravées par Guay , qui forment un vo-
lume composé de soixante-trois pièces^ non com-
pris le frontispice , et divers autres morceaux d'a-
près Eisen et Bouclier. /
Pujol DB MoNTRY a gravé, en 1764^ plusieurs
sujets d'après Wateaii.
J. S. Roussel ^ fils du fermier-général ^ a gravé
plusieurs paysages d'après Saint-Quentin.
P. DE Saint-Maurice , officier aux Gardes-
Françaises. On a de lui, un Vieillard jouant he la
fûte à bec , environné de cinq Enfand y d'après le
Nainj gravé au burin.
De Saint-Morif , conseiller au parleilient de
Paris , a gravé en 1787, diverses pièces au lavis ,
d'après plusieurs grands msdtres.
Richard de Saint-Non, né à Paris en 1780 ,
a dessiné et gravé à l'eau-forte, avec beaucoup de
goût, des fragmens des plus célèbres tableaux
d'Italie , et beaucoup de petits isujets, paysages
et ruines , d'après l'antique.
Christophe de Satignt, homme de lettres.
Digitized by CjOOQ IC
(33o)
mé en i58l ^ a gravé quelques môrceatix d'â^rè»
J. Cousin.
Le marquis bb Soitiiches a gravé divers mor-
ceaux d'après Labelle.
A,*T. Thevekard a gravé, en ij^Sy plusieurs
têtes dans le goût de Labelle.
Le baron de Thiers a gravé divers sujets et
paysages à Teau-forte, d'après Boucher.
liO comte DE Tressan a gravé à Teau - forte
€[uelques paysages. •
Le chevalier de Vallory a gravé à Teau-forte
divers sujets et paysages d'après Boucher.
Le chevalier i>E i»a Vieuville a composé et
gravé une suite d'aventures de chats.
Claude-Henri Watelet, mort à Paris en 1785,
âgé de soixante-sept ans, amateur également dis-
tingué dans les lettres et les arts , célèbre par son
poëme sur la Peinture , «t son oeuvre composé
de plus de trois cents morceaux.
* « '1 ' ^
Desfriches , né à Orléans en 1 j23 , a beaucoup
dessiné de jolis paysages et vues des environs de
^a ville. Il en a gravé quelques - unes à l'eau-
forte.
Digitized by VjOOQ IC
Liste i^ej Jtmateurj cuidociéé à VAcdiimie
rayale ie Peinture ^ Idrj de da dissolution.'
HONORAIRES AMATEURS.
MM. de Bouillon ^ maréclial des camps et
armées du roi, ^and-châmbellan de France.
Blondel b' AziNCouRT , lieutenant-colonel d*in-
fanterie, chevalier de Saint-Louis.
De Rohan Chabot y lieutenant- général des
armées.
D^Affry, grand -croix de Tordre royal mili-
taire de Saint-Louis, lieutenant général des ar-
mées , colonel des Gardes-Suisses.
De Brehjin, mestre^e-camp de dragons, che-
valier de Saint-Louis.
^ D' Agubssbau de Fresne, de TAcadémie fran-
çaise.
De Choiseul Gottffier, de F Académie fran-
çaise, de celle des Liscriptions et Belles-Lettres.
Le maréchal de Sbgur, ancien ministre d'état.
HONORAIRES ASSOCIÉS LIBRES.
MM. DE TuRPiN, colonel du règlent de Ber-
cheny, hussards, chevalier de Saint-Louis.
Digitized by V^OOQ IC
^332)
D'AnthowJ
Db Pàkois.
De JouBEaT ^ trésorier-général des Étate de
Languedoc.
De la RETNiias^ administrateur général dea
postes.
De Breteuzx> ministre d'état*
F I W.
Digitized by VjOOQ IC
TABLE
DES NOMS ET ARTICLES
CONTENUS DANS CE YOLUKE.
Ir^aiPACE. Pag. 5
Introduction. g
SEIZIÈME SIÈCLE.
§I«.
Jean Cousin. 17
Ciouet y dit Jeannet oc^Jannet; i^
Toussaint DubreuU. ao
Martin Freminetm ibid.
Simon Vouet. 21
Virginie de Vezlo. a3
Jacques Blanchard. ibid.
Quintin Varîn. a5
Nicolas Poussin* ibidm
Jean Letellien 29
François Pemer, 3o
GuiRaume Ptrrîer. 3a
Jacques Stella. iUdé
§n.
JeaLïï Lemaire. '34
Jean Mo$n^er« 35
§ni.
Moïse le Valentin. 36
J.-B. Mote. 38
Etienne du Perac* 3^
§ i^-
Jean Ninet cfd rJSfIaîii. 4p
Jean RabeU ibid.
Digitized by VjOOQ IC
J 334 ).
Daniel Aa^eL . Tag. 4o
LouU JBeoii&nmJ ibid.
Etienne de Laune» J^i
Jacques Callot. ibid.
Louis j^u Gernierm 44
Le Père Saillant. 43
A.-E. Gribelin. ibid^
Claude Deryet» ' ibid.
Ferdinand EUe^ ïbid.
'Av^inVouet. i^i^
Claude VoueU ^ . ibid^
Charles ilfe5Zm^ ibid.
François DupuîsJ v ibid.
Jacques l[Homme» ibidm
^mi Wibert , on VuibertJ . ibid.
"Rej^nSdte. • ibid^
Charles d^Offirty ou Dofin. ibid^
Jacques Belly , on Béllù 4^
^uis BeaurepèrCm ibid*
^ndré le Nostre. ibidé
Hanse , ou Hens: ibid.
"Pierre Lombart^ ibid.
Besnard. ;> ibid,
VivoU ïbid^
PiccoL ibid.
Jficohs Strabe^ ibid»
^eliange. ibid.
Boulanger, ibid.
flor^ce Leblanc: 46
.§v.
Vouel, 4^
JDoiigny. 47
Digitized-by V^OOQ IC
(335)
Sesin LêramherL
tag. 4i
CKarles Charmoy»
iiid.
Louis Fi^ançQÎs.
ibid.
Jean-Guillaume Rondelets
ibid»
Germain Munier.
md.
Guillaume Hoey.
ibid»
Eustache Dubois.
ibiéU
Antoine Saniose.
ibid^
Michel RocAetet.
ibid^
Jean Sanson.
ibidi
Girard Michel.
ibid.
Corneil.
iiid.
Dumontier*
ibidj
BuneL
ibidi
Bernard Falissy;
48
Robert Finàigrier:
4»
Bourdon.
ibîdi
Mosnier.
ibid.
Amateurs du Seizième SiicLE;
âo
DIX-SEPTIÈME SIÈCLU
Fondation de l'Académie royale de Peinture $t de
Sculpture.
Euslaclie Lesueur. - . T^t
Nicolas ColombeL 8o
Laurent de Lahire. 8t •
Claude Vignon. 83
Michel Dongny. ibid.
IjOuis Dorigny. 84
Claude CeWe le Lorrain. ***<*•
Digitized by VjOOQIC
( 336 >
Chariet*Alphoiise Dujrenoy.
Pag. 87
Sébastien Bourdon^
^^J
§n.
Charles Lebrun.
93
§111.
Pierre Mignarâ.
lod
Nicolas Mignard.
io3
Philippe de Champagne*
104
§IV.
Jean-Baptiste Champagne.
108
Louis Testelin.
ibid.
Thomas BlancheU
a 10
Claude Audran.
m
fiené- Antoine Houassem
ibid.
François Verdier.
lia
Vicolas hoir.
ii3
Paris Corneille^
iiS
'Michel Corneille.
ibid.
'Jean-Baptiste Corneille.
"7
Jacques Courtois.
118
Bourguignon.
ibid.
Joseph Parroce/.
»'3
§V.
Antoine Coypel.
12a
Voél Coypel.
124
Bon Boullongne.
laS
Ix>uis de Boullongne^
127
Daniel Halle.
129
Claude-Guy Halle.
ibid.
François Detroy.
i3a
§VI.
Jean-Baptiste Sanlerre.
ï3i
Looia Gallodie,
i3»
Digitized by VjOOQ IC
(337)
§ VIL
Charles de Lajosse.
Page i34
François Marot.
i38
Antoine Pesne.
ibidm
Kîcolas Veugle. x
i4o
Jean Jouventt. ^
ibid.
Elisabeth-Sophie Chéron.
i44
Louis Chéron.
i46
François Desportes.
ibià.
§vnL
CXsLuàe Lefebure. /
ifyj
Kicolas Largillière.
149
Jean-Baptîste Oudry.
xh%
Hyacinthe Rigaud.
ibid.
Jean Ranc.
i5S
Joseph Vivien. '
ibid.
Kobert Toumières.
^H
Lenain.
iSS
Jean-Baptiste Monnoy^ 9 dit Baptiste.
iSj
J.-B. Blain, de Fontenaj»
ib0.
Antoine Wateau.
^6i
Jean-Baptiste Pater.
i6a
Suite des Artistes du dix-^septième siècle.^ dôniid:
réputation a été sans influence sur le goâu
P^ntriuEis D^HisTOias.
i65^
Jean Morin.
ibîd*.
Fierre Brebiette. ,
iBiJ^
Antoine Friquet de Vaurost.
ibid^
Claude Guyot.
ibiâ^
François Tortebat.
M
Y
Digitized by VjOOQ IC
(338)
Simon Renard.
Page i66
François Bignon.
ibid.
François Bourlier»
ibid.
Jean Leclerc.
ibid.
Pierre Scalierge.
167
Nicolas Fouché.
ibid.
lienri Ltrambert.
ibid.
François de la Guerlih'e*
ibid.
Jean Lepautre.
ibid.
Macè.
168
Robert Picou.
X69
François Ckauveàu.
ibid.
'Abraham Bosse.
170
Mignon.
171
Charles-François Poerson*
ibid.
Je^n Gervaise.
. ibid.
Georges Lallemand*
. tji
Kîcolas Chaperon.
ibid.
Jean Nocref,
ibid.
Lubin Baugin»
ibid^
Nicolas Loir.
. , 173
Aiitomo Bouzonnetm
ibid^
François Stella.
ibid^
Bandrîn Yvart.
ibid.
Gilbert de 5eve-
ibid.
Pierre de Sève*
. ibidi
Jean Michelin.
ibidi
JfiSin le Blond.
174
Gbarles-Iioms Duftesne de Postel.
. , ibid^
Jean Lemoine.
ibid»
Philippe LàllemanU
ibid.
Pierre Mathieu.
ibid.
Digitized by VjOOQ IC
( % )
C)harles Armùfiâ.
Pà'jgé 175
François Tavernicr.
' ibid^
Charles-François Poerkom
ibid^
Mouellon»
ibid^
ifoêiquillerie.
ibid^
Barthélémy.
ihiâ^
Simon François.
ibid^L
Bertholet FlemaéU
176
Bourbonnois.
ibid.
Antoine Paillet.
ibidé
Claude Gillesk
177
Rajmond Lafagei
ibidé,
Etienne Viilequim
i78
Charles Errard.
mât
Jean Cotelie.
ibidt.
Arnould de Vuezi
»79
Claude Gillot.
ibid.
jTean André.
ibid.
Claude SimpoL
18a
Wicolas Montagne.
i*iA
Georges Làllemandi *
ibid»
PbIKTR£8 de PoKTEAITf i
180
Jacob Vanloo^
ibidi
Henri Beaubrun.
i8t
Charles Beaubrun i
ibid.
Pierre Rebon.
yibidx
J^icolas Rebon.
ibid.
François Lemaire ^ de Maison Rouge.
i8ii
Martin Lambert.
ibidk
Henri Guscar.
ibid*
f hilippe Vignon.
ibidi
Digitized by VjOOQ IC
( 34o )
Marc NcUtier.
Page i8a
Gabriel Revel.
i83
Florent de la Mare Richard.
ibidm
François Tortebat.
ihid.
Charles JVocre^.
ibià.
Saint'André.
ihiâ.
Daniel Dumouliér.
i84
Robert NanleuiU
ma.
Louis Ferdinant.
105
Juste.
ibid.
Paul Mignard,
ièid.
Fbimtiles ex miniAtu&e et sue isiAIL.
1^
Jacques Bailly.
Uni.
Louis Duguemier.
Md.
Poplien
187
Larichardière*
ibid.
Montbeliard.
iirid.
Bernard^
ihid:
Petitot.
ibid.
Peintres DE paysages, d^architectuee , de ba*
TAILLES y DE MARINE , ET SUJEVS V^KWWfOlAXBM* 188
Thomas Pinaigrien ibid.
Georges Faucas. ibid.
Jjebicheur. Hid.
Henri Gissey. 189
Belin; ibid.
Guilleret. ibid.
Boule. ibid.
Alexandre Duguernier^ ibidi.
fewEL ForeêU ibid.
Digitized by VjOOQ IC
JtUnfi Mauperchêr: Page i^
Mat hicu Montagne» ibid.
Jacques Rousseau. ibid^
Peintres de fleurs et de fruits. 192
KicolsLS Robert. v ' ibid.
Michel Lance. ibid.
Pierre-Antoine Lemoîne. ibid.
Dems Parmentier. ibid»
Pierre Dupuis. ibid»
Catherine Duchemin, igS
Jean Ggmier. ibid.
Geneviève de Boullongne. ibid»
Madeleine de Boullongne. ibid.
Lafleur. ibid.
IS'icoias Bodesson. ibid*
Peintres SUR VERRE. ij4
Benoit Michu. . ibid^
Perrin. " ibid.
Sémpy. > ifcirf.
Amateurs du dix-septième siicLs* i^S
DIX-HUITIÈMB SïEGLK
§1*..
Noël-Nicolas CoypeL
Charles- Antoine CoypeL
20t
ibid.
§îL
François Lemoine,
Charles Notoire.
ao7
Digitized by
Google
( 3,4i }
ClémcnlrLouîs-Marîc-Anne Belle»
Paçe 208
Nicolas Berlin.
209
Pierre-Jacques Cazes.
ibid.
J^xxis Sihestre*
«M
Jean Raaux.
212
Jean-Pierre Zanotti.
ai4
Jéan-Jérôme Servandoni,
^16
Jean-Pierre Rivalz.
ai7
Pierre &uhlfyras.
ibid.
§ III.
Jean-François de Troy%
aig
Jean Restout.
321
Restout le fiU,
232
^o^\ Halle.
323
i IV,
Ecole de Boucher.
324
François Boucher.
225
Pierre-Ântoinç Baudouin.
237
Kicolas-Jacques Juliard.^
228
ChaUe.
ibid.
Jean-Baptiste Leprinçe.
aa©
Jean-Baptiste-Henri De&haye^
33l
Jean-Hoi^ç^ré Fragonard.
33a
iV.
Garlo-Andrea Vimloo.
234
Jean-Baptiste Vanloo.
238
Louis Michel Fan/oo»
a4o
Charles-Amédée-Philîppe, Vajiloo.
241
Pierre- Charles Tremolière,
ibid.
Louis-Jean-Françoiê Lagrenée.
24a
Michel-François d* André Bardon.
244
■ Digitized by VjOOQIC
( 343 )
$VI.
Claude-Joseph Vérnet. '
Page a45
Jeaa-Baplisle-Siméon Chardin. t
a48
Jean-Baptiste Greuze.
a5i
Maurîce-Quantin Lalour.
zSi
fVII,
Jean-Baptîste-Marîe Pierre,
û58
§ VIII,
Jean-Jaeques Bachelier.
aSg
Fondation de l'ècolz okatuite de dessin.
a6o
$ IX.
Jean-Germain Brouais.
26a
$x.
Ariistes peintres du dix-huitième siècle j
1 dont les
talens q ht marqué dans les travaux ou
i exposi'
tions publiques , sans qucune espèce d* influence
sur le goût.
Peintres d'histoire.
a65
Antoine Dieu.
ibid.
Michel- Ange Houoâse*
ibid*
Charles Lamy.
ibid.
Michel Serre.
266
Claude Gillet.
ibid.
Pierre DuHn.
ibid.
Nicolas Delobel.
266
Joseph Christophe.
Jac<jues Faj^-SchupperK;
267
ibids
Digitized by VjOOQ IC
(344)
Jean-Charles Frontier*
Page 267
Etienne Jeaurat.
ibid.
François VerdoL
a68
Courlin.
ibid.
Antoine Boizot»
ibid.
Henri Favanne.
ibid.
J. Dumont.
269
Hyacinthe Collin de Vermont.
ibid.
Ijueas.
ibid.
Jacques-François Amand.
270
Joseph-Ignace ParroceL
ibid.
Jacques ThomiH:
270
}.-liOais le Lorrain,
^71
Dumont le Romain.
ibid.
Antoine Quillart»
ibid.
Gbarles Hutin.
^aya
IjouIs Durameau,
ibid.
Nicolas-René Jollatn.
1.73
Suvé.
ibidi.
Antoine Renou.
ibid^
Gabriel-Jacques de Saint- Aubin.'
^74
Robert.
ibidi
Jacques-Philippe Caresme:
ibicfé,
Charles- Nicolas Cochin.
275
Hubert-Françoîs-Danville GraveîaU
ibid.
Charles Eisen.
276
Louis Barhault*
277
Marin Marvie. *
îbié.
Maucourt.
ibid.
François-Marîe-Isîdor Queçerdo^
ibid.
Nicolas Guy^Brenet.
ibid.
Hugues TaravaL .
«78
Digitized by VjOOQ IC
(345)
Nicolas-Bernard Lépicîé.
Page 27g
François Tas^emier.
281
Jactjues-Sébastien Leclerc.
ibid.
Lavallé'Poussin.
ibid.
Gaujfier et Chaises»
ibid*
P£INTBX8 DE POILT&AIT8.
.282
Grimoux.
ibid.
Jean-Marc Natliér» >
ibid.
Jean-Baptiste Perroneau»
sSS
Donat Nonnotte.
a84
Nicolas-Simon- Alexis BeL ^
ibicL
André Bouys.
ibid.^
TrsLfi^oisJouçenetm
ibidm
Gilles Alïou.
ibid.
Jacques-François Deslyen^
aSS
Guillaume Voiriot.
a86
Jean Valade,
ibid.
Marie-Thérèse Reboul.
ibid.
Adélaïde Labille'des-'Vertus^Guîard.
ibid.
Pierre Lesueur»
2.Sj
Fontaine.
ibid.
Louis Vigée.
ibid.
Adrien Leprieur.
a88
Jacques-Joseph-André Aved*
ibid.
Hubert Drouais.
ibid.
François-Hubert Brouais.
ibid.
Hos/in^ suédois.
^89
Joseph-Siffred Duplessis.
ibid.
Pierre le Bouteux.
ibid.
Peintres en minia^ture et sva ^mul.
dgi
Rùuquet.
ibid.
Digitized by VjOOQ IC
( 346. )
Tacqties-Philîppe Ferrc^nd. P^g^ ^9^
"Pierre Pasquier* ibid.
Nicolas Venevaut. ihid.
Samuel Masse. ibid^
Hall. 29I
Jacques Chaiîier. ibidm
Jean-Baptiste Massé» ibid»
PeiUres de paysages, d^aechitecturE) de BA<v
TAILLES , d'animaux ET DE MARINES. Ag3
Jean-Francisque Mitet. ibid*
Milet , dit Francisque* ibid^
Joseph Milet Francisque. 394
Pierre Domachin de Chasfannes. ibid.
•
Jacques Lajoue, ibidf
Adrien Manglard. ibid,
Charles Vanjalens. - 1 ■ 29$
Etienne Poitreau. ibid.
Chasteîin. ibid.
Jean Chaufourier» 296
Jean Baptiste FereU ibid*
L.-G. Moreau. ibid.
RaguêneU ibid.
Bruandet. ^^j
Jacques-Philippe Loutherbourg. il?id*
François Casanove* ibid^
Louis Lepaon. 298
Pierre Mettais ibidm
TiÇcroix, ibid^
Jacques Rigaud. ibid»
OehrleX Perellç. 299
3imon*-Mathurîn Lanlar^
Digitized by V^OOQ IC
JjOuîs Je la Rue^ P^g^ 3oo
P. Buverger. ibid.
Claude-Louis Chatelet^ Soi
Jean-Baptiste Benarc/. ibid^
J, Bertaux. ibid*
J. de/aBarlhe. ibid.
François Boucher fils, 3o^
Pierre Lenjant, ibid.
Charles ParroceU ibid.
Jean-Baptiste Oudry. 3o3
Claude-François Desporles» ibid.
Philippe Meusnier. ibid.
N. Pérignon. ibid»
PflNTRES DE MODES, SCÀNES FAMItliaES y POPU-
LAIRES J ET DE NATURE MORTS. 3o4
f^icolas Xancref,
ibid.
François Guerrin.
3p?
:Nicolas-Henri Jeaurat de Bertry.
ibid.
Jean-Baptiste Deschamps.
ibid.
Bonaventure Desbarres.
ibid.
Michel-Barlheleini Olivier.
ibiJ.
Boland</e ZaPor^e.
3o9
Etienne Théoion.
ibid.
ptienne Aubry.
3io
lïicolas Lavreînoe^
ibid.
Peintres de fleurs et e^ fruits»
3io
Jean-Marc Ladiy.
ibid.
Michel- Bruno BelUngé.
ibid.
Jean-Robert Vauquier.
3ii
Guillaume de Toulouse.
ibid.
Digitized by VjOOQ IC
(348)
honié Têtsier.
Page 3ii
Charles-Germain ie Saint^Aubin.
ibid.
Françoise-Madeleine Basseporte*
ibidm
Louis-Henri Babel.
tbid.
VUpré.
ibid.
Peintres sur verre.
3l2
Desosier.
îbid.
Pierre et Jean heviel.
ibid*
DERNBER PARAGRAPHE DU DIX-HUITIEME
SIÈCLE.
Amateurs du dix*-huiti^e siècle, qui ont
tOKMÀ DES COLLECTIONS. 3lS
Catalogue des amateurs français qui ont exercé les
arts dans les trois siècles. Sai
Liste des amateurs associés à T Académie royale de
Peinture , lors de sa dissolution. 33 1
Récapitulation des sujets d^enconragemônt , fonda-
tions, établissemens , goûts divers et commerce»
Projets de François I«'. et de Louis XIH pour faire
copier les monumens antiques de Rome dans la
même proportion des modèles. q
Goût de la miniature sur vélin. 4^
Les tapisseries en grande vogue. 47
Origine de l'Académie de Saint-Luc , et son anéafr-
tissemenf. 57
Conférence de l'Académie royale, 5tt
La liberté rendue aux arts par Lpois XVI» ^
Digitized by V^OOQ IC
(349)
Boutiques élevées sur le Pont-r^eufpourr Académie
royale. P^S^ %
Sur les expositions publiques des ouvrages des ar-
tistes vîvans ; leur origine. 63
La première au Louvre. 64
Peinture sur porcelaine. 2.63
Marchands de tableaux du pont Notre-Dame. 3o4
Grands tableaux d'histoire , ordonnés en concours , ^
par Louis XVI. 3ia
riN DE I^A TABLE.
Digitized by V^OOQ IC
Digitized by V^OOQ IC
Digitized by VjOOQ IC
Digitized by VjOOQ IC
Digitized by VjOOQ IC
Digitized by VjOOQ IC
Digitized by VjOOQ IC
Digitized by VjOOQ IC
Digitized by VjOOQ IC
Digitized by VjOOQ IC