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SKIPWORTH
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LES (gUVRE'S
DE FRAN(50IS
PE MALHERBE,
AfEÇ
lES OBSERVATIONS
DE M" MÉNAGE,
f.T LE? R E M A R Q_U E S
DE M» CHEVREAU
SUR LES POESIES.
A PARIS,
Che» le»ïreret B ARBOU , Lil^ra^f , rue S.Jtfr
qneSipiès U Foniainc S. BençjiA,>ii«;Cig.9S",g*'
■ M.D. ce. JSXIII.
^r£C i^iyfLEGE I?V B.fiT-
1 8 AUG 1965
OF' OX^i." -O /
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MONSEIGNEUR.
CO L BE RT*
eONXaOLECR. GENERAL
O ES f IN ANC ES,
•KAND TILBSORIES. D« L'OKOM î
ET
MINISTRE D'ETAT,
Za Po'éfe * fajts doute U phf
/iffèabli chofi ^i fùft dans PEm^
iij
E P I T R. E.
pire des Lettres. Ses termes , fes exm
freffions^ fes fmfi$s , fis beauté^ ^
fis omemuns y l'ont fait afpeller if
y a Un-tans le langage des Dieux ^
Mms feu âhvmmes favent parler
ce langage des Dieux, Il faut plu^
fieurs fiècles pour produire itn Poë^
te achevé i ^ tous les fie des en ont
4peine produit trois ou quatre en
fhafue langue. Mais aujji^ Mo^-
5£i G N ÊtJ ^.^quand unPoëte efi arri'vé
et ce haut degré de perfeïlion ^ on ne
lit pas finalement fis vers ^ on les ap.
frantpar cœur •y on les cite en toutef
cccafons ^ on les traduit en toutes lef
langues : ^ ce qui efi de plus glo^
rieux^ les fluî grands é^ les plus fa*
fvans pèrfonnages les illufirentpar des
Commentaires. Virgile ^ le Prince
des Poètes Latins , a u parmi les
\Anciens ^ parmi Us Modernes un
pombre étonnant de^ommentateurs
célèbres t ^ on peut dire quUl a été
^fmpmté p($r tout ce ^uUp y a n
. . , ÉPÏtHÈ.
iè Critiques Zatins-y fuifqfCili/Cy a
aucun de ces Criticjkes qui n*en ait
expliqué quelques endroits. Pétrar^
que ^ . le Prince des Poètes Jta^
liens , quoique flus intelligible que
Virgile , n*afas été illufiré par moins
tt Interprètes que J^irple. Tous les
Savons d^ Italie ont fait fur fes Ri^
mes 3 ou fur une partie de fes Ri^
mes ^ des Annotations ou des Contr
mentaires. Ronfard , qui de fon
tans a paffépour le Prince des Poê^
tes François ^ quoiqu^au jugement
de Monfieur de Palx^c il ne fait
teut au plus que la matière f^ le
commencement d'un grand Poète ,
a u auJB de grands hommes pour fes
Interprètes. Mais tous ces Com^
mentateurs é* *^^s ces Interprètes
de Virgile , de Pétrarque , ^ de
ibonfard ne font rien en comparai-
fon de ceux d Homère , ce premier
de tous les Poètes , ^ par Perdre
du tans éf t^^ celui du mérite •, qui
aiij
BPITRB; m.^r^j^
m'd imité ferfinne , & ^^f <^ ^
ne n'a tu imiter. i^'^^^^^^'jîJ^N-i
feroit ennuyeufe. Il fuj^^^ ^ Ttûf^^
SBiGNEu K, de vous dire , ^^ J ^^
les livres épi ont été fai^^ J^^ . '^
mère yfe trouvaient aujûU^f^*^^^, '
mafez^ enfembU , ils f^^^^^^^JZ
^miiHheque frefyue auft ^^^^'T
Ce que la votre. '}e ne p^l^ ^î«rt
t:ant m^empefcber de vous nommer
les flus célèbres Auteurs qui ^nf
travaillé fur les Ouvrages de ce Poè^
te inimitable.. Je ne vous pâflerav
foint des tins ilhfircs Grammutriç^,^
d^u€rij}urque ,ce Critique fi fameux
4jue fen nom faffe four celui de
Critique j. de Cratès ,. Ambafiai
deur du Roy Attalus vers le sê\.
nat de Rome 5 de Zénodote ^ Pre^
fepteur des enfarts du fremier des
Ptotomées y ^ Bibliothécaire en chef
)de la fameufe Bibliothèque d^j4^
lexandriè j de Démétrius Scepfius^
de Didymus suk entrailles ^airain;
I
êAfolhmius le Dyfcole , JtApihH
Alexandrin , i^ Afclépiade\ d^AfoU
hdùte ^ de Philo xene , d^Eufiathius
Archevefque de Thefabmique , dé
Théodore de Gàz^: Je ne vous nani-^
fheray fas mefméces Pattes illufites*^
Arat ^ Callimaque (jr Antmaquet
Quoique le premier ait ft Cicérort
four Traduîléur^ que le fécondait à
Catulle ^' Pràférce four Imitât
féurs , (^ qiie lé tt^ijième ait été'
f référé k Homère par fEmpereuf
Hadrien. Je ne vous dllépeetajf' que*
des JLépflateuts y des Souverains éf'
des Philofophes j ^ parmi cesPhi^
hfofhes \; je ne vous ndmmeraf
que des'Pàndatéérs dé àeRèt , ôi^
a autres non moins célèbres que ces"
Fondateurs : Lycuryte ^ Solon ,-»
Pififfrate ,- Hipparchûs y Pigrès^
Ibémétrius le Phatérién j JCéno-^ "
fhane y Démocriïe , Anaxagoras ^
Antifihene ^ Platon , Arijiote y zé'^
%9W , Métrodore^ Méraclide y Pfr*
s ^4
JU> Dkéarp^e^^ Maxime ètTj» %
Plutarépie^ Dion Cbfyfofiome^ FéU
vorin ^ Gaiien , Zangtn ^ Proclus , ^
JP^orphyre. Après uinM de gtans f€U
ferma^di y qui ont comnmmè ^ esê^
fLiqfut , illufiré ,. au refiiÈuc la Pri3iu.
ces ifesPaëtes Grecs , Zatins , ^
Jtatieîts y fay cru que je fouvois
faire des Gkferuations fur Mal*
herbe ,. qui fans contredit faffe au*
purd!bui parmi nous pour le Prin^
ce de nûs Poètes, Cependant^ quand
je confidère les Ouvrais que fayi^
donnex^au Public , je pih prefqut
honteux J^ avoir employé du tans À
expliquer un Poète François , J^ clair
éf fi inulligihle. Puifqut ces Oh fer*
vatïans me paraifient peu diffus de
moy , vous pouvex^iien croire^ M o N^
SXJGNBVII ^que je n'aje garde eh les
trouver dignes de vous. j^uJSî^ Mom-
SEIGNEUR ^jene vous les offre qu'en
attendant quelque autreOuvrage plus
confiderable^i^ dans t impatience qui
ÊPITRÉ-
fay de tèfnoipierfubliqntmerittefiL
me que je fais de votre vertu , ^
les refentimens que fay des grâces
que vous • n^avex^ faites. Mais Ji ce
Travail ne m*efi fas fort glorieux ,
il fera -du moins très, utile au Pu*
htic , que vous aime^ avec une fafm
fion extraordinaire: ^ ainft ^ MoN-
SEiGNEUK ^ fofeeffererque vous k
recevrez^ apéablement. Et comme
vous .aimex^. oufB la Poëfie avec
beaucoup de fajjion , ( ètte efi ai^
mèe de la forte de tous ceux qui
font de belles aBions ) f^y quelque
fujet de croire que mm Ouvrage ne
vous déplaira fas i étant rempli d^un
nombre infini Jtobjervations Poéti-
ques affex^ curieufes ^ ^ de beaucottp
de chofes Hiftoriques feu connues ,
qui expliquent flufieurs endroits dis
Vers de Malherbe. Mais , Mon-
seigneur, vous n^aimex^as feule-
ment la Poëjte , vous aimex^ les Poe^
tes y ^ vous leur renàex^tous les jours
EPITRE.
de bons offices auprès du Roi. fofi'
vous dire , f «V» leur rendant ces
ions offices ^. vous rendez^ un féru
vice confiderable a. Sa Majefié. Car
infin ^ Monseigneur > Une faut^
fas que le Roy fe perfuade , que ce
Palais fuferbo qui occupa aujoun.
d^hui tant d'efprits^ ^ qui lajje tant
de mains ^ étemife fin nom^Ce Pa^
\ ► lais fupetbe périra lui^mejme par le
tans : ^ fans quHl pèrifie par U
tans yil peut périr par le feu , pat
^ fi^ î î^^ ^^ ^«^ Mais ni le
tans , ni le feu , ni le fer , ni les
. eaux T^ont point de pouvoir fur les
Vers des Homères , des Virples*^
jdes Petsarques c^ des Malhet:^
tes..
Par lès Mufc5 feulcmenr
L'Homme eft estant de là Parqqe. 5;
Et ce qui porte leur marque
Demeure éternellement».
EIX I T RK
Jt^' Roy lia paf a»B , f^^^ iâutt ,»
Mte fenpe de ùs Batimens : ^
iT^ie^^jr /^j fenfions qu^il donne fat"
'Oos mains aâji Memmes de lùeu
très i nonfenlem^pdifen^ Jtcjiau^
me^ , mais de toute, 1^ Europe 5 qui
éjt siHé fiiayiïftcence qui n'a foinf-
(^exemple ^ & qui n'en aura peuU
pfire ^pimais i font aj[fez eonnoifire'
que tes Favoris d^s Mujes , le font
auj/i de S2B Majefiè , é* qu'elle efir
bien ferjuddêe ds l^ excellence de leur
aft , ^ de V immortalité de leurs-
vtUles. Puifque nouis avons *n^ Am^
,yifie en lui y^ên vous un Méck--
Mos , il fe iroMveWf, bien^tofi parmi'
nous des Virgile s ^ des Hotiaces y
des Ovides ^ des Tibulles & dis
PtoperceS ^ qui cékbretont î^ P envi'
les héroïques. aBions de M invinci*
hle Monarque^ ^ rempUronp tou:.
*e la terre de fes louanges immoe^-
En celte hatttaise eotreprife»
Commune à tons les Beaux Eïprits ;
Plus ardent qu'un A tWète à Pife ,
Je me fcray qtiitter le prix.
Il verra mon adrefife^ ôc fon front cette
Sera ceint de rayons qu'on ne vit jamaSy
lûke , '
Surlateftede^Roif.
dit en C0tte aceafion ^ lorfque Icfam
kimiUoit ions nms vehes y ^ que m
feu de la Jtuneffe ^ qui èchan^df
mon imaginatiifn (^ enfiammoitmm
iâuragt , nu doimoit des penfies Pac^
tiques (^ ttlevUs^ Mais aujetùr^
diui que je fiay plus ce feu ^ je
n^ay plus ces penfies* fen ày de,
flus retenues é^ de plus modeftes. Je
ne me vante que Rajouter une voix
E PITRE
aux Blâges de Sa Majefié ^ ($• ék
tenir ma fanie dans U concert de
fis louanges. Ce ferait ici le lieu^ d^K
taler les^^tres : mais ^ Monse^.
c N EU R ^vous ni arveiJÀfendu de vous
louer. Comme les Amans ne croyent
fas defobèir à leurs Maitreffes quand
ils les aiment contre leurs dêfenfes ,
je crois auJ[li^\AovrB\Gii^i,\jSk , fu*em
ne déférant fas aux dêfenfes que vous
Tii avexjaites de vous louer , je ne
feray tien de contraire à Pobeiffan^
ce que je vous ay vouée. Les louan^
fes font la recomfanfe de la vertu :
^ farceque vous efies modefie , fê^
rois^je oiligi £efireou injufle^ou mL
eomtoiffant i Néanmoins , Mon*
SEi^i^EvKjevousavoue^qu*icy vo^^
ire modefiie £ accorde avec mon incita
nationiquiefid^ épargner la pudeurdes
ferfonnes que f honore^ f^ de ne les fas
louer en leur fréfance autant que je
lesefiime. Je remettray donc ^ M oif-^
SEIGNEUR , à faire votre Eloge em
EM'TftB.
^m al fana :• é* J^ finit/^ ^ttf
J^ettre far de fmpîes f rot épations- ^*
Maa\ms-fincères é* tre^^veritaidei^^,
MONSJSIGTrjevJi^:
obéiflant ferviteur ^
A f àris ce ): 3ahYi#r
curel â la Poëfie>& que je
ne hOé des vers ,. s*il faut
ainfi dire qu'en dépic des Mufes,
j.'ay néanmoins aimé de tout tan^
la leâure des Poètes : Centre nos
Poètes François , MaU^erbe m'ai
toujours touché davantage que
tous les* a4itres. La jufteilè de fes
^enféesj la nobieflè de les expre£»
^ns^ la variété de Ton ftile^le beait
tour de fes -vers,& fur tout , ce je ne
fai quoi , qui tè voit , qui fe fent y 6l
<)ui ne fe peut exprimer ,Jui doo-
nentauifi fans doute le premier
rang fur n otre Parnafle.. Je n'avois
guère plus de vingt ans qju'il me
prit envie de le commenter : & je
voulois mefme commencer par là
à me faire connoi(lr« auPublic«.
PRE FACé,^
J'en' fus détourné par quelques*
uns de mes illuftres Amis qui ju-
geaat de moi plus favorablegpenc
que moi-mefme , crurent qu'un
Gommemiatre fur un Poëte Fratt*
ço&eftolt au delTous de l'opinion
que l'avoir donnée de mes études ;
il quen tout cas , je devois corn»
mancer k me produire par quelque.
Ouvrage plus confîdérable. Dès ce
tanS'làj'aveis hxi des Obfervationt
fiir les Livres de Marc Aurèle ^ de
Àts Notes fur les Loix qui nou s reC
cent de cet Empereur dans le Code
& dans le Digefte. Comme je n'a«
vois plus de de0ein furMalherbe^SC
comme d'un autre collé je fuis ex-
trêmement comunicatif ^ je ne fis
point de difiiculté de communia
tjuer à tout le monde aux occafîons
les réâéxions que j'avois faites
dans mon efprit fur les Poëfies de
ce grand homme. Je les communi-
^ay ^entre autres peribnes^à Mon-
l£ear Coftar & â Monfîeor de Vàtr2
geta55 qui en onc employé une pari
tie $ celtii-là^dans fes Lettres i Ma^
dame la Marquife de Lairafdio , S(
celui-^ci, dans les Remarques Air Itf
LatngueFrançdfeXoni-tans depttit
& il y a plu s de douze an$^m*encrer
ttnanc drec Monteur Conrarc de
ce defiem que j'avoiscfûictë ^ il me
convia avec beaucoup d'empreâe-»
mant de le reprendre : & commet
par i'amîtié intime & particulière
^x etoit ÛGts efintre iioùs , ii poiï*
voit tout fur moy il m'y engagea en
fnefme tans. }ele repris donc à fa
prière & en fa confideration : & je
fis imprimer dès ce tans-là mefme
le Texte des Poëfies de Malherbe
avec la première feuille de mes
Obièfvationf. Il iè paîTa enfuittf
quelque cbofe dont il n'eft pas 1
propos déformer te Public , qui
n'obligjedk de faire arrefter Viàu
tion de çec Oavrag^. Mon&eur èê
PRBTACE:
ibahâc daœ une de fes Létales ^
Motafieur Gonrarcjécrite il y a plW
de dix ans *^ fait mTcntion de ccr
Ouvrage commencé : A j*en ay
fait auffi mencioû' dansmeslbeinarj
^ues iur PAmyntc du Taâè ^ iinv
primées^ Ion- cans avaôc queMôiï-*
£eur de Bal^zac ôt écnt cette lettre
â Monfieur Gonrart. Je remarque
toutes ce»' dates. 3 afm qu'on voye
VengagenAent où je me foiar trouvé
de publier ces Obfervations fur les^
Poëfies de Malherbe ^ & qu'on ne
#roye pas que j'aye voulu entre--
prendre fur Monfieur Ghevreau .4
qui a publié depuis peu uâ Gom-
meneaire fur les'raefmes^ Pocfies. Je
se doute point que ce Gommentai^
ye ne foie rempli de plufieura cko«
les curieufes & très - digAe^ d*eftre
kùes. Cependant je me fui^ prïv^
du'plaifi]^ de li^e toutes ces cHoiês;
* Le 1^. Janvier 16 fu BSiIzac Lettre ^
ifîn qu'on né m'accuiâft point à^iJ
Yôîr vofé Monfieur Chevreau, fi je
me renconcrois dans fes penfces >
ni de l'avoir voulu contredire , fî je
ne me trouvons pa^deibn avis.Pour
mes ObièrvarioDSyjele' di^ comme
je le peniè , jie n'en ay pas une opiw
nion fort avantageuse. Ce ne fonii
<^e petites queftion»de Grammai-*
ce -, & de Grammaire Franqoiïe. £r:
non ienlement je iVanans aucune
louange dececofté-là,maisjem'atw
tans bien ^ fi le Journal des Savâ^s^*
recommance, comme on dit quUlf
▼arecommancer^quefonAuteuieffi
fera des railleries , puifqu'il' en fai&
de quelques Chapitres de Gram*
maire de mes Âméitftez de £)roity
qui font beaucoup plus ebnfkléra«r
blesen toutes façons. J'aurois pul.
facilement me vanger de ces rail*
leries par d'aqtœs railleries y iC
plusiîne«^& pfos ingénieufes. Jau-r
lois pu faire voir au P ublic^ que le^
PàiÈAÔÉ. ,
g. sfai- Gazettes de ce nouvel Ariftar^iië
qui vient icy éehfurer les plus céle--"
bres Ëcrivaiàs duriîècle^lui'^ qui n*é
f ien écrit ^ & dont le nom n'a efté
hnpritiié que dans àts liftes de 1^
Quatrième Chambre à^s Ênquef-
tes^né font,pour ufer des termes de
Mr Sarafîn , que Billevezées Heb-
domadaires. Et /a dignité, quelque
f efpeâ; que j*ay e pour elfe , ne m'enr
auroit pas empeiché. Maledici Se^
^^^' natoribus non oportet > remaledici j eu
éilefafqueefi. Mais je tire trop de^
gloire de ceux qui écrivent contre
moîi pour écrire contre eux. Il n'y
a guère diiommes fa vans dans^
l'Europe qui tc rh'ayent donné
dians leurs écrits àts témoignages»
de feur ellime ; & ptufieurs memie
d'entre eux m*ont fait l'honneur
de m*adrefler de leurs ouvragés/
Cependant ^ je le dis encore com-
me je le penfe ^ tous ces témoigna^
ges d'eftime de tant de grands
PREFACE.
Hommes ^ quelque avantageuap
Îiu'ils fbicDt à ma rjépucacion ^ Iç
ont beaucoup moiûs que les injU'*
rcs que ^e ne lay combjien djg pécit$
Envieux ont publiées conu-e moi
dans leurs Bwhapfodies : ^ les Li-
belles qu'on a faits pour me difTa-
mer, me font infiniment plus glo-
rieux que tous les Livres qui ont
^été faits à ma louange. Mais c'eft
i:rop parler d'^ne chofe dont il u^
jcfté niieu?: de ne point parjer du
.tout^ & que jedevois lailfer enfev(^-
lie% comme elle rej[):oit^ daas
le mépris te dans le nlénce.
Je reviens i mes Ôbfer varions.
Comme je les ay compofëes avec
beaucoup de précipitaAoo , ôc
qu'on les imprimoic à mefure que
je les compofois , j'y ay omis beaul
coup de chofes que je (puh^iterois
qtu y fufTent $ >& j'y en ay mis auffi
quelques-unes que je fouhaiterois
^ n'y îuflei^ pas. Je mç fuis explj*
qu,é.de touces ,ces chofes dans Isa
j^ddi.tipDS &L d^ns Jes CÊatigemens,
gvifioçc àjs-iiç dp ce Liyrp. Et .^
qucjqup jo.ur op rimpûmoic ceji
Pbfervationspnrpon abfaocCj ou
âpres ma mott, j^e fuppUe cçox qm
prendront le /oip de reditipn j dç
f^irein/ererdanis leur lieu ces A-^-
^i.tionsôc çps CH3,ngçmeas,
; 0» a inféré dans leur ligu.en cette
troifiéme Edition ceî Additions ér "f
Çhan^emens , ^ même on y a ayiutji.
les endroits que Mr Ménage avoit. rpjt
trfinfhiidx Ufremièrel , , ' , ^
I.SS
1
EXTRAIT
DES MEMOIRES
DE LITTERATURE;
împrimexà laHayeen 1717. àroc'
cafion de la Vie 4e MalJierbe
<[\xi s'y trouve réimprimée.
JTofcrc îd cette Vîc , conformcaicnt a«
-plan que je me fuis propofé , parce
qa elle eft bonne » peu commune ^ &
ifauleuts allez courte. Elle avoic déjà 4.
té imprimée fcpàrément , lorfqu*eîlc pa-
juc à la tête d*un livre in-i i , intitule ; D/- ^
vers Traitez, ^Hijloire , de Murale & d^E^
lo^Hence^W^m i€yi '• Il faut que }edifi;
im mot de r Auteur de cette Vie.
* Honorât 4e Bueil y Marquis de Ra*
can fils d*un ^ Ghevâlier des Ordres du
Roî , naquît à la Roclie-Racan en Tou-
g Mrde Saint Cflaos eftl'édireor de ce ReciicîL
1 Extrait d^ Moceiy qoi a eu tore de dire i qu*OD actrT*
teoîc cette Vie à Balzac. Dm/ LUtUnmde- 171% * tiUd^
âij
^•ainel'an 1589. & fut mîs,par fqnJPérc,
entre les Pages du Roi Henri IV. Il n'a-
Yoic poiot étiicUé y mais l'inelination qu'il
jjEp fentoîc pour la l^oëfîe Françoife , le
jporta \ s'y app liqi^er fpus la conduire ^
Malherbe, duquel il a confelTé depuis t«-
nir wic ce qu'il ffivoit. Ce maître con-
/bmmé prcferoit Racan, Jlourle génie, à
/es autres éléves« Il féufluTok fur Cf)Ut \
faire des Eglogues. Il publia fcs Poclîes
en 1^17. (bas le titre de Bergeries ,. Qn Iqs
e réimprimées depuis à Paris en \C^%. dans
le Rçcu^il des plus bçll.es Epigra^i^mes des
poètes jFrançoîs , dont elles çompefent
tout le fécond volume. Il fut un desprç»
miers membres de l' Académie françoifr,
SfÇ mçurut en 1^70.
Pour donner une Vîe de Maliierbe up
peu plus complette , j'ajoute ici plufieurs
^hofes â ceque*Racan^n dit. M^Baylea
mis d^os fon Oî<^ionnairç i|p fo|:t bon ar*
ticlc touchant Malherbe. Il reoiarquc qu*ij
^toit un de ces jPoetçs qui fc font des
Maitreffcs în^agjnaires , pour avoir lieu de
débiter des penfées ; qu'il y a beaucoup
.<i*apparencc que Malherbe n'avoir gucrç
;de ' I^eligion : que fpn bon ami Racai}
aymt yo^lu faire en forte qucPonne ctMt
pas cela , s'y eft pris d'une manière ^ n ei>
r^JQC iai^Tef cjou^er : qu'il étoit du OORav
ite de ces Antéurs quK côrâpoftnt avec
une peine extrême, & qui mettent Icuï cf-*
ptit à la torture en corrigeant feur tra*
vail V fur quoi Mt Baylc étale ùttô Li-
térature prodigîeufe. Il dit encore qùé If
manière fanfaronne dont il parloit de fcf
l^oëfics ferôiic plus choquante ,. fi l'on nf
confidéroît que les Poètes ont toujours
pris la liberté de fe louer à perte de vuï ir
Il a voit déjà blâmé ailleurs ' iialherbe dô^
/ctre d9H9ii der iUgcs plus digrtes d'nn Ca-
fîtan de Théâtre , qiee d^Hn-hennite hom-'
me. Mais Ménage à tacèé dans fcs Ôbfcr"
vdtUns fur ce Poète •. & dans foh jinti"
Bailler xAc lejuftiJÊier, eh faifant voir par
quantité d'exemples ^ que la licence de ft
donner de pompeux éloges > iû un a>
cien privilège desenfans dcsMufes. Ilob-
'fciîv© que Virgild , Horace & Gvidc sW
font fervis auffi bien qu'Énnius ^ Naeviusy
Plauté y Catulle , Lucrèce y Properce. ^
Hucain^ Stace & Martial. Il rappoac les
endroits où ils* fe louent eux-mêmes y no-
tei qu'il remonte jufqufaux Poètes Grecs,-
car* il cite Pindare , Héfiode , Tliéocritc-
& Mofchus; il fait voir que lés Moder'-
nes'ont imité ces exemples , le Père Cafi-
mii- Sarhlefchiy fe Veto ravapnr .UPtre
rSanr les nouvelles Lettres de la Critique général^de'
Maiinhourg , pag. 1x3
arTotn. II* cbap% 157. 138. i}5t 140.
> • • •
ail!
?
Méipin y te Vert Cmrnfre l Mr ffket danr
feurs Vers Latins: Rifnfard ^ Jpachim , Jff
Sàlay ,. Malherhy dtt Perier dans leurs-
Tcrs François. MaIBerbcs*eft loué en pla-
ceurs endroits de fcs Poefics ; )c n'en ral^
porterai que celui-ci , tiré d'un de fcs Son-
wts au Roi Henri rV. »•
_ ^
Totts Toas (àvent leuer, mais non également^
Les ourragcs communs TÎTcnt cjuelqaes aor
nées :
Ce que. Malherbe écrit dure écemelleincnr*-
Le bien & le^ mal qu'on a dit de fcs^ou*
Yragcs , a été foigncufement recueilli pas:
ïir Baillet *^, j'y renvoie IcsLcileurs.
La Langue Se fa Poëfic Françoifc ont'
fans contredit de très grandes obligatioiisk
à Malherbe. Il en eft eonfideré connne le*
Fére , & on peut dire que tous les Poètes-
de notre Langue qui ont paru avant lui ont
trouvé leur tombeau dans^ fes Vcr^ r c'cfl^
lui qui le premier les a purifiez, & a firayfc
lé chemin à* ceux qui lotit venus après lui.-
Tous les Auteurs François lui rendent cette-
juftice. Mr Baylc ^ Tcftime un des prc--
miers & àes plus grands maîtres qui aicnr
formé le goût & le jugement de notre na-
tion en matière d'ouvrages d'cfpric. Balzac-
i«?«j5, î4. Vof»pag. 55* ï^»«*» 7«. 90»y4»»^
% Jugemens des Savaos , nuœ* 944* ^ i4*'«
^ Diâioan* ail, 'Dej'Lops , note D^
4
(fit que la plupart dcà Vcts Fraiiçoîs qut
ont été faità avant Malherbe, étpient plu-
tôt Gothiques que François K Malherbe V
4.it-il ehfttite , mt le premier qui fit fentit
la cadence dans les Vers , qui nous appritT
lé choix & rarrangémcnt des mots', &c/
"^ôicilc^^paffagede Balzac. ** PrimnsFranr
$ifcHS Malhttrba ,. Mit in frimis y'Oiam vi^'
jh^Hàirkuradcitmen y at^Hé hanv inter'
irroris & infcitUcaKginemadvniam fHcefnf
f0exh pHmHs\>fupèrhi(pmo^He aurium JH^
dfiio ffitkftcitv N'ontHlit mfirùs hotninisln^
'àentis fingitm arhpliïis f^KtifuiHySa. D^»'
éuit €jiùd ejfif fwfi & cum reUgionefcriktri^
Hùcuit in vocUms & ftfitentiiï drieSmé , f -
hquentté- e^ origincm ^^at^HC adt&rernfn^
^erhhtmfMé cûttacariûftem aptam^ if fis rébus
•& iUrlns fâtiotm plerum^tie f/Sf K BoileAtt'
aïibftfirmé cela dans ces beaux Vers ^:
• tnûn Kialhcfbè Vint, Se le picmlercrt France, -
Fit fentir dans les Vers une jade cadeniçe y
£'un mot rnis^ en fâ place , enseigna le poii«^
voir ,
Et réduifit k Mùfc iûJf rcglcsidu devoir.
Par ce fagé écrivain la langurréparée ,
N'offrit plus rien de rude àroreille épurée*
»* BroÏÏem Couamcnt. fur Hoîlcaa , Tom. 1; pag, % 9% .
l'Epift. ad SUboB. Tom» lï. p»8^ «5» col. 1; de* Oeuvres^
Kicines.
iVoyézle Kftedçcepaflage ^ig.i4x.'-def ObrervidoÀs^
d^ MChjge, 8t la DiflercatieD XXiv, dtBàl2ac«
CAttPio€û<}tte>'Ch9ittr irv. 1)1.'
^ • • • •
a-inji
f
Les Smucci arec grâce «pprîrchtà fomSer; ;
Et le Vers fur le Vexs n'ofa plus enjamber^
Tout reconnut fcs loix , & ce guide fidèle ; '
Aux Auteurs de ce rem s f en en cou de mpdèlc;
Maréhcx donc fm Ces pats , zinxez. fà pureté ,
Et de Ton cottc heureux iqatteria. cl^nté, ,
Toutes les Oeuvres Je Malherbe ontés-
.té laflenablées er^ un volume in- 4. & impri^
niées a Paris ^ Long-tems &pi?ès^ cette é-
ditîon , Ménage publia les Pceiîeçde MaU
,terbe , avec un commentaire de fa façon.
.La première édition fe fit en f^Sé. iïi-i.
mails elle n'eft pas la meilleure, quoiqu'on
dife Mr Baylc, puis qu'il en parue une fé-
conde augmentée de beaucoup ^ en 1^89.
;în-i2. * .
Malherbe a traduit quelques ouvtag^s
de Sénéquc, § & quelques livres de Titc-
Live -j 4 & s'il ne réuffit pas ^ il eut pouf le:
lUy «n a deux <Jitions> la première de 1^50. &iaft«
•Onde de ifji.
1 C'eft cciîe que Ton a fuivîe dans la prefcnte édition ca-
la çor^férant avec celle de 1^66. porti y téiablir quél(]ues>
endroits que Ménage avoir fuprimez.
3 lien il iradttitle Traité des Bifnfahs\ A Végard des £.
pitres de Seneque . la Pre£ice qui cft i la tcce de l'édition
de ctsEfitres în-ti. 1639. reconnoîf que Malherbe nVn
a ^is achevé la f^erfion. Ilp«iroic que Mr J. l^udoin 5c
^ r Boyer neveu de Malherbe ont eu beaucoup de part i
rédiuonde c<s Epictes. Voyez ci-açrés la rai fon pour la*
qi>e*le piufîcurs on(^ ciu que la ifaduâiqn de ces Epfcres
n'c oK pas de Malherbe. Confultez àufli Mr Huei' ie CUr^
Interpret. lib. %,,fag. 186. , '
4*^1 ri>n atradAJÎt q-ie le XXXHT. liVre , qfieMr du Ryer \
inféré dans fa tradtiûiôa de Tiie-Live«
^ . 9
Jnoins le bonheur d'être fort conjcnt de foh
travail. Sa principale: occupation V étant'
,, d'exercer fa critique fUr leLangagcFrari-
^3 çois , à quoi on le croyoit fort expert ,
y^ quelques - uns de fes amis le prièrent un'
y, jour de faire une Grammaiic denctrç"
3i Langue ...... Il leur répondit quefiins
,j ^H il prit cette peine yOn n avêii' i]H*a //-
,, re fa traduBion dn trente^troifUrne livre
,3 de Tite.Live , & if ne c'était de cette ferte
,5 tjH il faUît écrire. Cependant chacun ne-
toit pas de cet avis. Mademoifclle d^
Gournay , qui étoit une fille favantc de
ce jiéde«»là ,. difbit prdin^iiénient , tjue
ce livre fie lui parùijfék eftC un bouillon
d'eau claire. Elfe' vôuloît faire chtendre
que le langage^ eh étoit trop ^«iple, 6cL
quelques gens ont cru qu'elle avoit raifon.
Malherbe mourut en 1 6 28. âgé de 73.
ans , s'il avoit vécu quelques années de *
plus, on auroit-pu lui appliquer ces vers-
du Chevalier de Cailly,aurk mort d'un;
Vieux Poète.
• • ■
Ne dis plus que lafainifafle nionnrllesg^n;, '
lîn Poète a vécu plus de quatre-vingts ans.
Vohfi TEpitaphe de Malherbe compo-
l^'Sdrel MHot. Ffaof. pag. i$5* &tfo»éditS«DdtUC7*^
yy
2»
lU par Gombam! : 0^ y- voit l'a- pa^
.vretÉ de Tua ôc dcl'auue;
L'Apollon de noi jours, Malherbe-, KirtfoCei-
]la.rfcDlong-icinilantbeaticoupdertipport.-
Xnqtiel, fiéclerP>flîuit,ie o'en dû antre chofè,.
11 eft mon fitoTce , Ac moi jç vis comme il-elb^
mon..
: - ._^ t'A, :^.t:E :;::;' ■■;
SÈÎvlAtHERBÈ
BAR' racan; .
|It>1-â^ ç d r s dfe'Màlhetbe nk--
Jquit i Gddi' environ j'an i^jt.-
jinSit iic^nfloftrc Maîfon de
Malhffbe S. Ai^nan , qûiapoc-
fé Ici armes -cri' An^Stte' (b«s im Duc ''
■JEeîi't ^e NorftïOTidié'', JK cette'. Mâifon
'4*éh)it iHjJôejHiis-iikiftrc en ce Pàyîs-li,-
'qi/aiïUetfdc Tort ot^Éïc'.-où'cHe s'étoic
'ïéllenieht ràbîrfffce, que le Pére-dt nofte
■MalherBcn'itoit ê[u^AjΣ(^r à Cacft. Il
fé fit JrUa Rdîgiôn ail peu avant que de'
•imomir; .fdnfilE; donc nous parlons, ea
eut lin dépiaifit fifenfîtdc', ga'ilen t^nit-
-tà lePayis & s'alta habituer en Piowcnce
à: la fuite de Mr le Gfattd Prieut*, qui fen^
I Guillitiilie firiiif Rohtn |[. ■ J _
>■ Htaii Duc d'ADianlJme 6ti natuicl duRai Hemi 1I>'
« d( LcTJattLPmWtnt'Btoiloilêi'' - ." t
âvj;
^ireMé plus cotnottqaséïtlc eh fa - Vie' kv*ànt^
itot±ff comidîffancc.* "!
S6n nom &^ &m ' mari te&tenc conntis it-
Henri tè Gtatid^ par le ta pqport' avantageux
que lai en fit Mr le Gardital âQ Perron »;
• Eh unctcétcailie raicx>i;itfas.y:!^Roirlui de-'
ihândanr s'il né ËiifatOipioâ deiVerts^; ^iiilâi'
Ait y ' que dqpuis qoe^Sa i Majdftâ lui kvddt
HSiitVfaiisrnnenD <fe'l^em|flQ^e^ en fes a&irei^
il avûit tout a £fit quitté. cet éxércite ^ âc
au it ne fallait point qiie perfcnntf sfen rn£^
[t après un ^ef caîn Q^ntHn homme driMvfe
Taaodié , habitué énlPtovettcëj, xxniunéMâd*-
-faerbeV quiîavoit p6t|é la PoSfié l^^çDiio
jifom fi biot pointe ;>i}ùep»foiunleû'entpQd«
-voit |atnaîi apprbcher. . : ;.
Le Roife rcflbuviht de ce nom de MaU
•lîerbe^ &>a^ot mècor il'et^.pâdioit à Jilirf des
:YveCèaùx>at(»3lH*ecepteardéMr'deVà^
^me^&qnioQ todtds reàodmiittsciffroielîSa
rMaféftè d0le&iicinRiid écî^ProYehcè^^
4e Roi ne Itri en ' domia pom^ d'otdi^e : ile
efofte que MalKefbenevinti ta Cour qtTe
<tfri^x>tt qaatte an$ r après que le Gardiâbir
:<hi Pêf ro» eue parlé ideihii/''î rA Pi^ii>
. EtanrdoncveftuaPàriipaTocoafionrpaiir
jC» affaitôs p^rticaliercéi^ ^M[r de» Yve»rauK '-
prit £bn tcèus pcmr en avcrfeir le Roiy& îwiffi-
t AJàts fcDlêmenc l^vé(}ue d'£vtwt«>Ce fut.tin i^of^-
tôt Sa Majcfte l'envoya <pierîr . Cctoit en
èannéc: i€c$: comme le Roi étoit far le ■
point âe pattir poiïr le timoufin. Sa M».
/çfté laikrommanda de fidre cfes v^rs fur fon^
voyage;qu'xllui^rcfcntà à fon retour. C'eflt^
«tce«Kdlentefiéce>qtiicw»neûce:('f.x5)
• . . ' ' .
O Dleiudom ièsbontcrdc^ioslarincf touchées*
teRoi fuc'fî content' de ces vctSp qtie
défîrant le rfetenit à^fon fcrvke, il com-
f»anda par avàncô à. Mt dirfe^ègtfrdfc de
8* doftncr fa maîfoti yfdîgpsi'fc^e q« il Peê«
&it itioctre&tff^^r <MesfMt(^ l'
M% âWBieâègdrdMtif dé]»riâ#table, im
etievali ^ftiteeli'^fe§d^à{^pidSïtétaei!^:Rt^
€an , ^ôi'étoîê alors Page de là Ghafi^©:
feus Mr def eUegwdéi & ^î c^cmiincBçrft
i^fiire des vers , ^ cmi^ ';^mim^&:^ieU
^"ît ft^ jainëë^ fil é^lA-'PWiWi^tûtii^
re,Afi.«'afr*vfâbgliila»ÎWô€fdâfemî^
trcqu'â aéctîèe'à M* Contâtr;^ ^^ " • ■ ^
tfafta avec M^tobêdurl)u%u%f4 «>ôtti>
atrivfe m ' i^i 8/ q«îÉtlP& " -ôU :««| ^|dlll^ -
avant la» ptîfe delà Rotiïe% céifihiéwi^ ^
Itdirons d.aprè».- ' ' '-' ^ y ['' ' ":\
ATamottdeHèfirrfctîrâïid, bRdtie-
Marie de Mèdkis- gtatîfià Màlhèsbedè^
flsna ren5ticttsde0enfiofr*^eilui4\îldoia4*
»'<f E A- .V l' E t
joycn de n'être plttt à charge;* Mr^e'
BeJlegîirde, DâÊîffiïfillBais-IàJl aforc-pea
<taVaiUe}.&: je ne penfepas <iù:ii ait (m éah-
te ^autre chofe que l«i Ôdes pour là Keinè
Mère, quelques vers dèBaIet,quelqpesSon-
pets au Roi, à Monficur &và des particu-
liers & cette dernière pièce qu'il fit avane-
^e dé mourir , qui commence. - • -
^ : Donc un hoùVci» labeur &c. f>^> ;<?. 1 .
... P^ur Mrfoff.ck fa perfonne &: d« fa =
que^ -ai ouï 4ke?ar çeÙ3^ quHîcHîiç cor^u en fa
M^^ff^M*^^ 6|CH^ ayoicaat qqelgutf çho-
ft.4'agféafele,\ con^ilgiç^eUbs d' Ai4xa[ïî4ra«
j : , Sa c^j^vctfanop éfoié brufque , il'^parloit
J^ Jamais il iWilbit i»^r q|iji 9e pprcâti eu •
e^?çH4a4.t4^.fH:ifon ^a Mt k ÎRri^dc; le fcri^'
^Wfeîdpf4fi^a;.^nfefiç jxi^tt^y gouf avoir
été incommodée delà fnraée qq*il feifoit ea *
fictàmbrèauboisde VinceianeSiil'trbjuva
Jfe'.Confcjller de Proy^Bce' dcfcs ami/4wi '
^n^pfHàfi mftefle•che?;^t^ le Gar4c:4cs
SfîWx d)*:Vfiir,, iHui denSaildi U caùÈ. 4^ •
m afflidîbri; te Confeitier ^i rép6ndit^4c
Wg0nç Se feiea no fini voient "avoir de ^ joie
^pxès.k mdheur qui veooic d'arriver de ù
l^riededeux Pdaces .d^fang, pjir Iç^maît-
DE MALHERBE. r^f
irarfcs couches de Madame la Piîûceffe,
Malherbe lui repartit ces propres mots :
A4onfieur , Monfieurcela ne vans deit poiot
ajfiigery vous nt mdn^Hcrez jamais de rMutre^
Uxie autre fetfs un de fes neveux le venant
voir au retour du Collège^ où H avoit été
neuf ans > il lui deman^ s*il ctoit favant,
& lui ouvrant fon Ovide , il l'obligea de
lui en expliquer quelques vers s fon neveu
fe trouvant fort empêché , & ne faifant
qu'hcfitcF , Malherbe lui dit plaifamment r
Creyez-moi , foye:^ vaillant ^ vohs ne valez^
rien à autre chofe^
Un jour dans lé Cercle ua prude l'abor-
dant , lui fit un grand éloge de Madame la
MarquifcrfcGuercheville, qui étoitlà prè-
fcnte , comme Dame d'honneur de la Rei-
ne ; & après lui avoir conté toute fa vie , &
ïa confiance qu*clle avoit eue aux pourfuir-
te$ de feu Henri le Grand , il conclud fon
panégyrique par ces mots , en la montrant
a Malherbe: roUa, dit-il, ce qu'a fait la
jvertu. ' Malherbe auffi-tôt lui montra de la
même forte la Connétable de Luines qi^i
avoit Ion tabouret auprès de la Reine , & il
lui dit: F'oila eecfu^afaitlevice.
Un Gcntil-horàme de fes parenB faifoit
tous les ^$ des enfaus à fa femme, dot^
Malherbe fe plaignoit , en lui difai^t ,. qu'il
eraignoi t que cela n'apporuç de Tincommo-
4îcé à fes arfaires^fc qu iln*eut pas ïc mdyèn
de les élever fcloh fon étàCy àqtioHeparcnc
fépondit , qu'il ne poavoît avcfir ttop d'ea-
fens j> pourvu' ^'ils ftiflfetir genà d^biert^
Malherbe ki dit 6>rc fécheïnent qu'il n'é--
«bit pas de cet avis-lài & qu'il aimoic mieâtr
îraanger un chapoii avet un voteur, qu'aveC
firencb CaDucins;
Quand ion fils fixe tiié par NÏt deKIes,îI'
alla exprès au fîége de la Rodièlle , pour
<^ demandiéï' j1ifti<:e au Rd^nais n'en ayant
•pas eu tôuteia fatisfadion qu'il en efpéroic ,
H difoit tout haut dans la Cour d'EftrééV^
xjui étoic alors le logis du ^oi , qu il vou-
R)it d^nandet le -ccrmbat' contre MrdéPîw-
fes. Quelques Capitaines des Gardée & au-^
tfres gens de guerre qui étoicnt-là , fe fofr-
iSoient de le voir \ fon âge parler encore *
4'allerfur leprév & Racan comme fon amî,^
fe tiraà'|Mirr, pour lui donner avis qu'il fe^
•fiiifoit moquer de lui, & qu'il étoit ridicule
à Page de 7^ a!^-, qu'il avoir j dcfevouloit
1>atrre contre un homme de 15* Sts& ^t<
rendre qu'il achevât fa rcmonttance , il rc^
cliqua brûfquement :> C^ poHr cela tfHefc
l^fris , fe hazétriie nnfol ^àntrè Uïïe fiftoU.
La façon de fcotrfgct fon valet étoit aflcr -
jjlaifante •,* il lui^ dônnoft dix fok par jouB^
pour fa vie , ce' qui' étoit honnête en ce-
tMns*!»'^. &' vingt: écus dc-gagd^ par an.i
©E «TA É HERBE. rf
Oiiand donc a ravdit fâché , illui faifoit
^tit rânonrtànco^ en ces termes .- Monandy
^Hand on ûffenfefcn Maitrf^on o^nfe Dieu^.
€r. quand on of^nfe Dieu ^ il faut avoir abfom
iHtton deforfpich€yJeâner& donner taumo^
ne 'y. cffi pourquoi fo retiendrai <înq fols dp
^^tre dhenfe y fue je donnerai auxfanvreg
a^ votre intention pourtexfiatiion ekvos ti^
Etant allié viSte): iCf adame de Belîegarde^
an matin , un peu après la mott du Maté-»
chai d'Ancre , comme on lui dit qu'elle
étoit allée à la MefTe, il demanda fi elle
avok quelque chofe à demander à Dieu y
après qu'il avoir délivré la Fxance du Ma-<
léchai a Ancre;
Mr de Meziriac accompagné de deux bit
trois de fes amis , lui apportant un livre'
d'Arithmétique d'un Auteur Grec^nommé
Sic^hante» qull avoit cc»nmenté> & fcs^
amis louant extraordmairement ce livre V^
comme fi>rt utile au Publir, Malherbe leur
demanda s'il feroh amander le pdn.
Il fit prefque uiie même rqponfe à Un"
GentiUhompar de la Religion y cjui l'impôt-'
fimoit de controverfes^ lui demandant POuT
toute réplique, fi l'on bo^roit^dc meilleur
vin, & fi onvivrott de meilleur bled à k
Aochelle qu'à Paris. \
II- n'êftimoit aucun des anciâis PoëCet^
V
\
ter LA VtÊ
François, qu*uMpeu Bertaut: eacore^cïïfbîi:^
il, que fes Stances étoient nlMUau-dos «', &
que pour mettre ufie pointe à la fin, ilfai-
fortles trois derniers vers infupportables.
Il avoir été artii de Régnict le Satiri-
que , & leftiraiôit en fon genre à? Tégal d^
Latins -, mais ilfiirvint entre eux un divbr-*
ce , dont voici la caufe. Etant allez dine?
ensemble chez TAbbé Defportes , oncle
de Régnier, ils trouvèrent qu on avéit déjà
fervi les potages ^Defportes fe'tevai«rde ta-
ble reçut Malherbe avec grande civilité, &
ofFrant de lui donner un éxfempferre de fes
Pfeaumes, qu'il' avoir nouvellement faits ,
comme tl fe mit en d«voïr de monter en
fon cabinet , pour l'aller quérir , Malherbe
Juidit , qu'il les avoit déjà vus , que- cela ne
mérîtoic pas qu'il prit cetce^peinc ,« & que
fofl potage valoft mieux que fes Pfeaumesv
Cette brufquerie déplut ftfort à* Defportes,,
qu'il ne lui' dit pas^ utt^môt durant tout k
diner, & auflî-tôtrqu'îls forent fortis de ta^
ble, ils fe féparérent , & ne fe font jamais
vas depuis : cela donna lieu à Régnier de:*
feire k Satire contre Malherbe, qui cont-
inence, C Satire c^J
' Rapin le Favori d'Apollon & des Mafcs.
- Il n'eftimoit point du tout les Grecs , &
particulièrement il s'étx)it déclaré ennenài
1 Voyez' lé Dîaionai're érymologique dc Ménagé, 8t VAf-
fo ogle podr Hero-a Me , pags ^j*
Dt MAIHERBE. i,
au galimatias de Pindare. Pour les Latins,
celui qu'il aimoît leplusétoit Stace i, &
après luiSéncque le Tragique, Horace, Ju-
•svenal, Ovide, & Martial. Ilfaifoicpeude
cas àes Poètes Italiens , & difoit que tou«
les Sonnets de P^trarqu^étoientà la Grec-
que >, auâi^-bién que les Epigrammes
^e Madennoîfelle de Goumay.
Il fefaifoit prefque tous les jours fur le
foir quelques petites confcrences dans fa
chambre , où affi(loient particulièrement
Coulomby,Maînard,Racan^d«Moutier,&
quelques autres, don ties noms n'ont pas été
connus dans le monde : & un Jour un ha*
bitantd'Âurillac, où Mainara étoitalors
Préfident, venant heurter à la porte dt cet-
te cha^ubr^, & demandant fiMxU Vicfu
t Muet , Orîg.. de Caen > page 545.^
s, Pour en(Cflar« cela iHatit avoi: lûr^ndroit CiAviotéa
Meoagiana T. %, p. )44* éd. dt Paris en 17.15. Mr de
Kacan ntU ve^r un )êur Mademoifèlle de Gvurnay , ^ Uà
ft xfoir des Efi^rammes qu'(U£ aviit faites ^ ^ lui tn Àe*
mtMia fin fentiment .- Mr de Rojiut» lui dit qu'il ny ttvtnt
ntn de bon y &* qu^eUesn'avoient pas de pnotè. Madenui^
fsUe deGoumay lui dit qu'il ne fallait pas prendre garde À ceU^
4Be c'^tmntde^ Epigrammes a ta Grecque, Ils allèrent eà'"
fuite diiùr en/eïfme.eJht^Mrd^ Ztrme Médecin des Eut»:
4e Bpurhn» Mr de Lo/'me leur ayant fait fervir un fta^%
epàiéto'tpas forthon , MadcmoipUe àe Gturnay fè tour^
eu (été de Mr de Racan Ifr ^i dir^ Monfieury i/otla wne me^
fha^efou^f. Mademoifflle , Repartit Mr de Racan , cUft um
foupeà U 'Grecque, Cela fi répandit ttllemd^nt qu*on tt$
ferlât énptufieurs endroits que de foupe à Iadec<|ué , piluir
^Hun méchant^ fet*ge : é* pourmarqtttr un tâchant cmm
fnier » #« difint .* Hfak dtU fii^pi k A Gr4Cfi€.
1* ^ 1 A V T E
dentrfy étoît point, Malherbe fe leva bruC-
quemenc , & parUnt. au Provincial ji Q^ei
jPrifiicnt ^ dit4l , dernandez.-vous , apprg^
nez. qu'il n y a point ici étamn Prèfidcnt qng
moi^
Quelqu'un lui difant que Mr Gaumia
^voit trouve le moyen d'entendre le fecrec
làe la ï-anguc Punique , & qu'il y avoît fait
\s P ater nofler '^ il dit auflS- têt aflc?: brut
fiueiiieut i Je rnen vais tout a, l* heure y faire
iç Credù\ic ài'inilantll prononça une dou»
jtaine de mots ^ qui n'^toient d'aucune Lan»-
gucj en difant; Je vousfeutiens que voila
ie Credo en Langue Punique -; qui eji^cc qui
me pourra dire le contraire?
Il ^'opiriiatra fort long-tems avec un nom^
fné Mr de la Loy à faire des Sonnets irré«
gulicrsj Cpulomby n'en voulut jamais faire.
Se ne les pouvoit approuver. Racan en fit
an ou d^^ \ mais ce fut le premier qui s'ea
ennuya , Se comme il en vouloir détournei:
Malherbe , en lui difant , que ce tf étoit pas
£iire un Sonnet , que de paiTer par demis
les régies ordinaires , qui veulent que les
deux premiers quatrains ayent la même ri-
*mei Malherbe lui répondit ; Hé bitn^Mon-
peut i (ice nefl un Sonnet , ce font des verSp
' Toutefois îl s*en ennuya , & U n*y a eu que
Mftinard de tous fes écoliers, qui ait con-
tinué d'«içifair^ juf(}u ila mojx.> MaiJ;i^rbç
•DE MALHER B«- %$
4£S quitta de lui-mè me lors qiiie Coulomby
;& ^acan ne l^jcn perfécutcMcnt plus i c'écoit
4bn ordinaire de s'opiniatrer d'abord coiu
Me le confeii de (es ainîs , & .d^ s'y rendre
aptiès de lui-même.
Il avoît ayerfion des fixions 'Poétiques^
& en U(antune Elégie de Régnier à Hmif.
^ Grande qui commence.
Il étoir prefque jour , Se le Ciel foûiiaiic . &e,
,45c où îl feint que la 'France s'enleva «nl'ak
jpour parler à Jupiter , & fe plaindre di|
.mifcrablc état pô elle étoit pendant la Lî«
^ue y il demandoit à Régnier en quel teiqs
«ia étoit arrivé , & difoît qu'il avoit tou,.
jours demeuré en France depuis cinquante
ans, & qu'il n^ s'étoit point apperçûqu!cj»
le fe fA eiftvée bors àç fa place.'
Il avoit un frère aîné avec lequel il avoic
toujours été pti procès^ t$c conune un df
[es amis ^ gl^gnoit dç ççttç nuuy aife io«
tcUigcnce , Malherbe lui dit , qu*il nepoi>.
voit pas en avoir avec les Turcs Se les Mo^*
jcovîte^ , avec qui il n'avoir rien i partager,
ïl perdît fa mère environ l'an i4ij. ç'èfti
,dire étant agc^ de plus de foijcante ans : fir
comme la Rcinç Mère envoya lîn Gentiir
lidmme pour le cpnfolcr^ il dit à c^ Gentjl-
homme ; cju'li ne pouvoir fe revanchcr àf
l'honneur qHi&'luî' fai(oi|c la R^Iq^^ fjf£,çq^
t4 LAVIE
pciant 'Dieu , que le Roi fon Fils pleuiât fa
Ignore aufld vkux (ju'il pk uroic celle de fa
Il ne pouvoir fouffrîr que les pauvres de-
mandant raumôn^ , difent: NohleGentiL
^•«witfjildifoitque noble étoit /upeiflu, Sc
ûuc s'ilicoit Gentil bomrae^il érok nobleu
Quand les pauvces lui difoient qu'ils
prioicntDiçu pour lui,illeur répondoît, qu'il
fie croyoît pas qu'ils cuflenr grand crédit au
Ciel y vu k mauvais état auquel il les laiC-
/bit en ce monde, & qu'il eût mieux aimé
que Mj: de Luincs ^ ou quclqu'autre favori ^
lui 0Ût fait la même promefTe^
Mr de Termes reprenant Racari d'un
vers qu'il a changé depuis , & oii il y a-
voit j parlant d'un homme champêtre^
. , Le labeur <lc fes bras rend fa maifon profjpcrc,
Racan lui répondît que Malherbe avofc
iafé de ce mot profpere , en ces| vers.
" O quenoi fortunes prpfpcf es. i
. Malherbe qui étoit préient , lui dit bruf-
quement ; Hé bien morbltH , fi je fais une
frttife , en VûuUz^vjfUS faire une aktre >
Quand on lui montrôit quelques vers
4)ù il y avpiç àes mors fuperHus , il difoit 3
que
DE MALHEUBE ly
ifoc d*ètdic uoe bride de cheval attachée
avecune éguiUette.
Un Tiomme de robe & de condition
lui apporta d-es vers alTcz mal polis, qu'il
avoit feîts à la louante d*uneDarae , & liS
•dit avant que de les lui montrer , que des
confidératîons particulières l'avoîcnt obli-
ge de faire ces vers ^ Malherbe les lût
«vec mépris, & lui demanda après qu'ail eue
achev« , s*îl avoit été condamné à être pen-
du, ou à faire ces vers-Ui y par^e qu^à moins
de cela , il ne devoir pas expofer (a répu-
tation en prodtufant une pièce fi ridicule.
S*ètant vêtu un jour extraordinairement^
à cauie du grand froid , il avoit encore é-
tendu fur la, fenêtre trois ou quarre aunes
de frife verte , & comme on lui demianda
ce qu'il vouloir faire de cette frife , il ré-
pondit brufquement ; Je petjfe çhit e(i avis
a ce froid ^nil rfy a, fas de frife dans Paris ^
je lui montrerai lien quejl. En ce mêmç
tems ayant mis à fes Jambes une fi grande
quantité de bas , prefque tous noirs , qu'il
ne fe pouvoir chauflit également qu'avec
des )ettons , Racan arriva en fa ^tiimbrc
comme il écoit en cet état-là , & lui con^»
feilla pour fe délivrer de la peine de fc fer-
vir de jettons , de mettre à chacun de fes
bas un ruban de quelque couleur , ou une,
marque de foie, -qui commençât par une
^ectre de Valpbabet 5 comme au premier vaf^
iTuban ^ ou un bout de foie arnarante ^ ait
fécond un bleu , au troîGéme un cramoifi^
&ain(î des autres. Malherbe approuvant
' ce confeil réxécuta à l'heure même * & le
rlend^maîu venant dincr che?; Mr de BcU
Icgardc, en voyant Flacan,il lui dit,a^j
îlieu de bonjdur^ Ven ai JHfqHa i*L. De^.
^quoixout le monde futfori fucprisj ScRacan
^ème eOt de la peine à concevoir d abor^
fQ qu'il vouloit dire , ne fe fouvenant 035
alors du confeil qu'il lui a voit donne le
^our précédente
Il aifoit auffi \ ce propos^ que Dieu ir'a*
voit fait le frcid que pour les pauvres , Se
pour les fors, & que ceux qui a voient [ç
moyen 4.e fc ^^^ chauffer , & bien babil-
ier y ne dévoient point fouffrir de froid^
Qyand on lui parloit àts affaires d'Etat,
|1 avoit toujours ce oiot çn la bouche, qu'il
a'nris dans l'Epitre liminaire de Tite Livc j
.adreffce à Mr de Laines \ Qu'i-l ne falloir
^oint fe mêler de la conduite d'un vaiflea»;
pu l'on n'ctoit que fimjie paffa^cr.
Une fois le Roi Henri le Grand , lui
inoncrant la première lettre que le feu Roi
Louis XI IL î^voit écrite à Sa Majefté^
Malherbe ayant remarqué , qu'il avoir fi-
^nè Lois au lieu de Louis , demanda af-
du br ufquemcBX w ^oi , fi Mon/eignpui:
fe Dauj^in avoit nom Lois î le Roi èton-
.né de cette demande en voulut favoir U
cCaufe : Ktalberhe lui fit vent qu il avoit (u
gné Lois & non pas Louis , ce qui donna
$eu d'envoyer auerir celui qui apprenoit
:à écrire à Monieigneur le Dauphin ^ pour
4ui enjoindre de lui faire mieux ortogra*
phier fbn nom : & voilà d'où vient que
Malherbe difoicetre caule que le defFunt
fi.oi s'appeloit Lomj.
Comme les Etats généraux fetenoientâ
Paris ) il y eût une grande conteftation en-*
tre le Tiers^Etac & le Clergé , qui donna
iujet à cette belle Harangue de M< le Caiv
dinal du Perron ^ & cette affaire s'échaufl
£anc, les Evéques menaçoieùt de fe retiret
& de mettre la France en interdit. Mr de
fiellegacde entretenant Malherbe de fap-
prêhenflon qu'il avoit d être excommunié»
Malherbe lui dit» pour le confoler.* qu'au
contraire » il s'en devoir réjouir , de que
.devenant tout noir » comme font les ex«
communiez , cela le délivreroît de la peine
qu'il psenoit tous les jours de (^ peindre la
barbe & les cheveux.
Une autrefois, il dîfoît à Mrdc Bdlc-
garde » vous faites bien le galant & l'amou-
rcux des belles Dames , Ufez-vous encore
à livre ouvert -, c'ctoit fa façon de parler,
pour dic^ s'ilécoit encore prêtâtes (ervic h
P$ l A V î E .
^r de Sellegatde lai dit qu'oui : Malher^^
^répçndit çn c«s mots; Parbleu y ^onficur^
f/iimerois mieux vous reJfpmhUr en ceU qiietp
f^otre Duché & P/$irie.
Un jour Henri le Grand lui mpiiitradei
Arers qu on lui ^ypit 4^^^??? ^ & ^"î cotp^,
pi^cnçoipnc
Toujours liieur éc ia gloixe
Soient à votre côjré,
' De vos faits la' me^noiiCj
P|irc à r^tcroit^.
Malherbe fur le diatnp , Se fans en lire da^
^ifUitage 9 les retourna de cette forte
/Que 4*ipée êc ia daguç
i^oicnc à votre côté,
• yic.cpvLXfz ppint la bagw*
Si ypjDs ii^êtes botté.
Ik là-4cflusil fç retira f^ns faire aucun j^«
iement.
jpri^ qaç.mmçi favpit Mr dçJFoucquc-
roUes , $n^gnje ou LieiitenatuauxGardef
4'iCorpsiMi: delaMazure Gfntil-hqmme
de Norn^andie , qui étoit à ja fuite deMr
de Bcllegarde ; Mr de Coulornby , & Mp
^atris f niais le ^pur de dçvant eue fe àfj
6e i^ALHEfeBÉ ti
♦bit faite le feftin , Yvrandc & KaCan re'-
vinrent de Touraime de la tna^n de Ra^
can *, étant defcendus chdL lAÀhtxh^, fîrôtf
^ qu'il les vit, â commanda à (m vakt dV
chete't encore deux ckapons y & les pria d#'
venir le lendemain dîner che^ lui i enfin^
pour le faire court y tout le fefttn ne fut-
que de fe^gji^ckapons bouillis , dont illeur Soi
/irvir unàcbaeun , &'feiir dit ^ Meffiettrs^
je vans aime tons également )- cefl peHrauai
fe V9H5 veHX traiterdé même ^ & ne frètent
foint éfHe voHs oyné d^évamagM tan fnf
f autres
Tout fon coifftBtcmcnt ctbît de s^'ehtrc--
fenir avec fes amis particuliers y comme Kaw
can, CouJomby, Yvrande, & auttes^ du?
mépris qu'îtfaifoi^ de toutes les chofesque'
l'on eftimc le plus dans fe monde ; eh voî-
ci une exemple : il difoit fouvcnt à Raçafv
que c'étoif unefolie de fe vmtet d'être d'iP^-
ne ancienne NobleflTc , & que plus elle é-
foit an^ii^nne, & plus elle étoit douteufe :-
quif ne feUoit qu'urc fommerlafçive pour'
pervertir le fang des Céfars : & que tel qui
pcnfoit ctpe iffu d'un de ceS grands Héro^^
étoit peut être venu d'ua valet de chambr&y
ou d^iin violoiî.'
Il ne ï'épargnoit pas fuirmème en Tart o&
M excelloît , il diioit foùvent à Racan .•
V'oyez.^QHS y Monfienr > fi nos veh vivent
c iij
3© ^ 1 A Vf E
pdraprh mus , totHe la gUire qurmtnefÊ'
f^HVons efpereVyefi ^u'on dira que n9HS j«-
^ons été deux excellent arrangeurs defylld^
-tes r qMe n9us Avons en une grande pmffarS'*:,
se fur les paroles y pour Us placer fi a pro-^
fos chacune en leur rang x- €^ que nous d^
0ûns$om deux'€té bienfous^depajjerla meit^
iéure partie de notre Âge dans un exercice 0
peu utils au publié y. & inms^mêmes y am
iiM de l'employer klnous donner dubon temf^
^H à penfer à Pitabltffiment de notre fortune.
Il avoir aufli an gcanili'mépm pour tous
lès hommes en général^ & après avoir fait
letedt du pécfaé de Caïh te de la mort:
Hd'Abei £Ba¥&érr, ildifoicà peu près : F'ou^
Ji un^ ieau début , ils netoient que trois ow
^quatre mu monde , & l'un d'eux va tuerfoff-
fiml Que Dieu pouvoitM tjperer des hom»-
sues après cela > JST eut-il pas mieux fait d*efr
éteindre tâs rheure même pour jamais /Vji-
geance V Voila les difcours ordinaires , qu*î?
tenoir avec les pfus familiers amis ^ ]tlaij^
Sis ne fe peuvent exprimer avec la grâce-
!u il les prononçoit j parce qu'ils tiroicnt
:tir plus grand ornement deion geftc, &
4a ton de £a voix.
Mr r Archevêque de Rouen , Tàyant
^prié d*cnccndrc un Sermon , qu'il devoit
îaire en une Eglife près de fon logis , au^.
inxvi ^ cablc-il s'éndbrmit dansune chair
f>ÊMALHÉRBt ^i
K, & comme Monfcjgncur dd Rouen vou^'
kt le réveiUerpour le mener au Sermon,
a le pria de l'en difpenfer^ difent qu'il'
dormiroit biénfans cela/
Il parlôit fort ingénument' dé tôutte cBo-»'
fes 3 & avoit uii grand mépris pour les fcien*
Ces y par'tiçulierérhènt pour «celles qui ne'
fervent qu'aux plaifirs dés yeuï ^ & des'
oreilles, comme la Peinturé^ la Mufique
& même la Poëfie r^ur quoi Bôrdier ié
j^laignant àlili^ qu'il n'yavôij^ desrecbm-
penies , que pour ceux qui fervoient le Ilbi*
dans lest armées ^ & dans les affairies ^ &
3a'on abandonnoit ceux qui excellôient'^
ans Ids belles Lettres' \ il répondit que
c'étoit eh ufer fort faeement , & qu'il y
avoir de la fottilc de faire un métier de la^
Poëfie , qtf on n'en devôît point éfpérer'
d*autre récompenfe que fon plaifir , 8c
<ja*irti^bon Pofoe n'étôîif pas plus utile à'
l'Etat , qu'ucTBon joueur de quilles.
Un certain jour qu'il fe r^îroit fort tard
de chez Mr de Béllegarde^ avec un flam-
beau allumé devant lui , il rencontra Mr
dcSaint-I*aul3Gentil-feoïnme de condition,'
Êarent de Mirde éellcgardc , qui Id vou-
ait entretenir de quelques nouvelles de peu'
d'importance j il lui coupa courte eh lui di-
sant: AJtîtH^ adieu, vous mefaîte's brûler
Mpêur cinq fils de/Umiesu , & tokt ci
cmj
31 L A VI E
^ue 7!asfS me dites ne vaut pasfixhlMfJr,
Dans [es Henres U avoir effacé des Lita-
nies des Saints y tous les noms particuliets,
dîfant qu'il étoic fuperflu de les nommer
tous ks uns après les autres, & qu'il fuf-
fifoit de les nommer en général^ Omnesfan^
ïli & fanBA Dei , orate fro nohis.lX avoit
auffi efface plus de la moitié de fon Ron-
fard & en cottoit à la marge les raifons»
Un jour Yvlande, Racan, Coulomby '^
& quelques autres de fes amis le feuille-
toientfur fa table, & Racan lui denuiï-
da s'il approuvoit ce qu il n'avoit point ef-
facé ; Pas pins (jne le refte ^ dit-il > cela don-
na fujet à la compagnie y &c entr'autres à-
Coulpmby ,. de lui dire , que fi Ton trou-
vok ce Rvre après fa mort^ on croîroit qu'iî
auroit pris pour bon ce qu'il n'auroit pas
effacé , fur quoi il lui répondit qu'il difoit
vrai 2 & tout à l'heure il acheva d'e£[ar
cer le reflc.
Il étoit affez mal meuble \ logeant or-
dinairement en chambre garnie v il n'avoit
même que fept ou huit chailes de paille ^
Se comme il étoît fort vifité de ceux qui
aîmoicnt les belles Lettres , quand les chai-
fes étoient toutes remplies , il fermoit fa
porte par dedans > & u quelqu'un venoit
heurter, il lui crioit : y^nenù'^ U ny, a
plks de cbal/is z eflimant qu'il valoit mieux
DE MALHERBE. 3j
6c les point recevoir que de leax donner
ITncommodicé d'être debôur.
One fois entrant dans rftôtel de Sens ;
â trouva dans la falle deux hprnmes qui'
jpuoient au Trie- trac ,. & qui. diiputanc
d'un coup fe donnoient tous-deux au Dia-*
1i>le y qu'ils avoient gagné : au lieu de lés»
Êilucr^il ne fit que- dire : f^ien Diable y
tfien y tu ne faurais faillir ^ il y en A tun on *
CaMreatoi.'
Il y eût une grande conteftatîon entre"
ceux du- Payis a A iioufias ,« qui- étoient-
tous cnxxt de delà la Loire *, & cdiix ^e-
Aeçà , quHl appelloit du bayis de Dieayous'
êoniuîfèy favoir, s'il fiiUoitappcllerle pe-
rit vaie y donc on fe ferc pour manger du'
potage 3 une cuiller ,.oxk une cuillirc} La
ifaifon de ceux du payis d'Adioufias ,d'ôà^
étoic Henri le grand y ayant été nourri'
en Bcarn , étoit que ce mot étant fen^nin,»
il devoit avoir une terminaifon féminine.'
Le payis de Dieu vous cohduife ,- allé-
guoit outre l'utage , qu'il n'étoit pas fans*
exemple de voîr deS mots féminins avoir'
des terminaifons mafculines^Sc qu'aihfi Toa
dit une perdrix ÎCune met *a Êoulangerjen"
fin* cette difpatc'dum fi long-temps , qt'el-*
lie obligea le Roi d'en demander à- Mal-
Herbe u>n fentimciit : & fon avis fot qu'il'
lîvj;
34 lA VIE
falloit dire CHeiller. Le Roi néanmoins, rscr
le rendant point à ce jugement , il lui dir
ces mêmes mots : Sire , vous êtes le pins
abfolH Roi qui ait JsmMis gouverné U
France ^ & avec tout cela vous ne /auriez
faire dire de de fa la Loire une cueillere,^
à moins que de faire defenfe , ir^ine de
cent livres à* amende y de la notmmr au^
trement.
Mr deBelIcgardc, qurétoît Gafcon y,
liii envoyant demander lequel étoit mieux'
dit , de dépen/e ou dépendu , il répondicT
fur le champ , que dépenfé étoit plus Fran-i
^is *> mais que pendu , dépendn , rependn ^.
hc tous les compofez de ce vilain mot ^ qui :
lui vinrent^ la bouche , étoient plus pxb^
près poux, les Ga(cons..
Quand on lui.demaadoît fbn avis d&quél-'
ques vers François , il renvoyoit'ordînairc-
snent aux çrocheteors du Port-au*fbin , Se
difoit que c'étoient fes mal^tres |)our le lan-
gage.^ ce qui, peut-être 3. a donné lieu à:
Régnier de.dke%
i< Conuncat, irSnidrott donc peas faire' me
œuvre gtande ,
Q^i de la caloauûe^ & da cemff ic- d^
feade ,
€tmmi» ilmiér /fur dam 9 évt •
DE MALHERBE. 35
l' Bt qui nous donne rang parmi les bons Au',
tcurs j
Parler comme à Saine Jean parlent les Cro-
chet eurs»
Comme il recîtoît des ve» à Racan J
du*il avoir ftouvellemcnt faits, il lui en
oemanda fôn avis , Racan s'en cxcufa ,
difanr qu'il ne les avoit pas bien enten-
dus y Se qu il en avoit mangé la moitié.
Malherbe qui ne pouvoir' fboffrîr qu'on'
lui rejprochat le défaut qu'il avoit de bé-
gayer, fe fcntant piqué des paroles de Ra-
can , lui dit cri colère : Morbleu fi vous me
fâchez j je les mangerai tons j ils font à mol
pHifyue je lésai faits , fen fuis faire ce que'
je voudrai.
Il ne vouloît pas ^qûe Ton fit' autrement
dés vers qu'en (a langue ordinaire \ il foû-
téhoit que l'on ne fâurôît entendre^ la fi-
nèfle des langues que l'on n'a apprifes que
jAr art , & à ce propos pour fe moquer de
ceux qoi faifoiènt des vers Xatiiis , il difoic
q[ùe (î Virgile & Horace revenoicnt aa
inonde , ihdonneroiént t& fouet à Bourbon'
&àSirmond.-
Il difoic fouvent ., & principalement'
quand on lé reprenoit de ne pas bien fui-
vre le fens d« Auteurs qu'il traduifoit ou '
I lad miilM Bditiàk lit : '
^manm^imïfmflûctmrtUri &i9
}(r L A V I E
paraphrafoit , Qu'il n'aprctoic pas les via»^
des pour les cuiunîers , comme s'il eût vou-
lu dire , qu'il fe foucioit fort peu d'être loué:
des gens de Lettres qui cntcndoient les lu
vres qu'il avoir traduits ^ pourvu qu'il le*
' fut des gens de la Cour : &c c'etoit de cet-
te même forte queIRacan fe defendoit de
fes cenfures , en avouant qu'elles étoicnt
fort juftes •, mais que les fautes dont il le^
reprenoit , n'étoient connues que de trois-
ou quatre perfonnes qui le hantoient,^
qu'il faifoic fès vers pour être lus dans le
Cabinet du RoL^ & dans les ruelles , plu-
tôt que dans fa chambre , ou dans celle
des autres favans en Poëfie.
Il avouoit pour fts Ecoliers les Sieurs de
Touvant, Coulomby, Mainard,, & Ra^
can^^ il jugeoit d'eux fort divcrfement , il
difoît en termes généraux , que TouvanC
faifoit fort bien des vers , (ans dire en quoi
il extclloit i que Coulomby avoir bon cf-
prît , mais qu'il n'avoit point le génie à la.
Poëfie y queMainatd ctoit celui de tous
qui faifoit les meilleurs vers •, mais qu'il
n'avoit point de force , qu'il s'étoit adon-
ne à un genre de Poeiîe. auquel il nietoic
pas propre , voulant parler de fcs Epigram-
mes, & qu'il n'y réuflîroit pas, parce qu'il
manquoit de pointes. Pour Racan , qu'il
avoir de la force y mais qu'il ne travaiÛoit
D E MALHERBE. jf
pas afiez fes vsrs vque le plus (ouvent pour
s'aidet <i'une bonne pcnlée^^il prenoix de
trop grandes licences , & que de ces deut
derniers on feroit un grand VoHtc^
Racan ayant dans fa plus tendre jeui^eile
fait ccnnoiflancé avec Malherbe., il le re&
peâoit comnae ion pére^ & Malherbe dt
ton côte vivoit avec lui comnac avec fo»
fils V cela donna fu jet à Racan àfon retour
de Calais , où il fut porter les armes en for*
tant d:e Page 3 delui demander en confident
ce de quelle force il' fe devoir gouverner
dans le monde *> ri lui proposa quatre ou
cinq fertes de vies qu'il pouvoir ^re. La
Î première , & la. plus, honorable étoit de
îiîvre les armes r mais d'autant qu'il n'y
avoit point alors de- guerre plus près qu'en
Suéde ou en Hongrie , il n'avoir pas moyen
delà chercher fi loin , à moins que deven-»
dre tout fon bien pour s'équiper , Se poul^
fournir aux firais du voyage-
La deuxième étoit de demeurer dans Pa^
ris y pour liquider fes affaires qui êlpient
ferc brouillées ,. Se. celle-là lui)plaifb][t le
moins.
Latroifiéme 3 ctoirdefc marier/,, dans
Tefpérance qu'il avotc de trouver un bon
partie en vue de la fucceffion de Madame
de Bellegarde , qui ne lui pou voie manquer:
iur quoi il djibic ^.q&iocâCcefucceilionfQroifi:
^^ t A V r Ê
pcut.ctfc longue à venir , & que ' cèpdài'
dànt époufant une femme qui robligeroic^ ^
il fcroic contraint d'en fbuË:ir , en cas'
qu'elle fût' dê^mauvàife Kûmeurî
Il propofoit eticofc- de fo retîtcr aux*'
champs ymaii cdz ne lui fembloit pas'
léant à un homme' de fon âge, & de fa-
<X)nditioft,
Sur toutes CCS propbfitiôtis (a! tes par Ra-
c^n , Mîàlberbe au lieu de rép^dré dirèdte-
meût coAimcnçâ par une Fable ,-cn ccé;*
W>ts. Un homme , dit-il , âgé environ de'
cinquante ans , ayant un fik de treize ou '
^tHatorac anï au ' plù^ , 43'aT6it au un pctk '
ane pour le porter lui & Ton fils dans unr*
long voyage qtfik chtreprciîoicnt enfenw
We. Le péte monta le-preihier fur râhci-^
^rès deux bu trois lieues de chemin , le fils ^
qui coannênçoît à fe lafiTcr , le fuivoit à pied
dé loin y &; avec beâiucôiip dé peine » ce' qui -
donna fu jet à ceux^qui les vdyoient pafler*
db^dîre 3 qâe ce bdn homme avôit tort de-
làiJIer aller à pied cet enfant ,& qa il au^
rôit mieux porté cette fatiguc-ià que lui ;
le bon hômnae mit foti fils fur Tahe , &-
fûivif â pied , cek fiit encore trouvé étran-
fe par d'autres , qui difoieiit que ce fils
ïtoit bien ingjfat, &r'de mauvais naturel,
de voit fatiguer foh pérc , pendant qu'il ^
iîok luî-mcme 4 'iba aifc 3 âs-^'avifeireaC'
DE MALHERBE. jy
i£>nc de monter tous doux fur T&ne , ôc
alors on y trouva encore à dire 3 ils font
bien cruel^ , difoienrles pafTans ^ de monter
ainfî fur cette pauvre petite bêté , qui à
peine ferok aifer forte pouren porter un.*
comme ils eurent ouf cela ils ddcendîrent
tous deur de àeShs , & le toucberent de-
vant eux. Ceux qui les voyoicnr aller' de
cette forte fe moquoient de les voir à pied
quand l'un & l'autre pouvoient alterna-
tivement fe fervir de l'^e ; aififi il^ ne
furent jamais fe mettre au gré détour le
inonde : c*eft* pourquoi ilsferéfolureût dé-
lire à^ leur vdontè^ & de laifSbr à^cluu
oun la liberté d'en fn^cï' k fa (ântalfie^
Faites^en de^ètncy dit Malherbeà Racan ,^
pour toute conctlofion î car quoi que^ vous^
Îmiffi^ faire , vous Bcfereai^ jamais généra-^
èment approuvé de tout le monde » A^
lion trouvera toujours à redire à* votr^^
conduite.
Mr de lâFontâifteami^cet Apologue li&'^
vers^&^l'a ajufiédecette «anitreé *'
L*InTentxondes Atts étantnih droi^ dWiie^»
Nous deyefis TApologue àrancieAné Greee: '-
Mais ce champ oc fe peuc- tellement moiâornicr^ ^
Que les 4ernier9 Tcntis n'7 trouvent à glanex.
là feinteeft ua pajts plein de*ceircs defcrteS| /
v^ ^fA m Corne da Wàpif-
4^ tA VÎE
Tous les jours nos Auceuri y font its dicéu^
vcKts ^
Jç t*en veux dire uti rrait aflci bien inventé.
Autrefois à Racan , Malherbe Ta conté \
Ces dciir rivaux d'Hoface , héritiers^dô fk ly*e,»
Dilciples d'A|»o^lIon , nos Maîtres pour nûeur
dire ,
Se rencontrant un joartous feuls & (ans téxnoins»>
Coii^me ii« fe confibient leurs penfëes , dclcûrsf
foim ,
Kacan commence ainfi; Dites- moi , ft Tiws^
Vous qiii devez {avoir les choies delà vie ^.
Qui par tous fes dégrer avez déjà paiTé^
Bt querien ne doit' fuir en cet ige avancé ;-
A quoi me refondrai- je ? H eft temps quejy
penfc}
Tous connoiffez mon bien, mon talent ,. ma*
nai/Tance 3
Dois je dans la Province établir mon réjour t
Prendre Emploi' dans l^Arméej ou bien Cbafge'
À> h Cour ?•
Tout au* monde oft mêlé d'amertume-, & de'
cliarmes,
la Guerre a fes douceurs , THymen a Cet al^
larmes,
Si je fui vois mon gofit \ je (aurbis où buter ^
Mais'j*ai les Miens, la-Cour,. le Peuple àcoa-^-
tenter.
Malherbe là delTas; Contenter tout le mondt/'
Ecoutez ce récit avant que je réponde,
J^ai lu dans quelqtfendroit qa'ufi Mcâhicr & /ôn-^
fils ,
£'un yieillard^ raocre enfant, non p.ftr des phMF^
petits ^
Ï)E MALHERBE. 41
Mais garçon de quinze ans , fi j*ai bonne md-
knoixc y
Alldient Tendre knr Ane on certain joor de
foire.
Afin qu'il fut i)lus frais, & de meillcnr débit
On lui lia les preds, en vousiefirfprndic ;
Puis cet homnae& Ton fils k portent comme
un luftre,
l^au^res gens idiots , couple ignoranc^& ruflté,
Le premier qui les vit, de rire s'éclata r
Qpeile farce , dit ii , vont jouer ces gens- là >
{•e plas Ane des trois n'eft pas celui qu'on penfr»
Le Meunier, à ces mots, connoir fon ignorance*
11 met fur pied la bête, &ia fak détaler,
L'Ane qui goôtoit fort l'autre façon d'aller ,
5c plaint en fon patois. Le Meunies n'en acufr.
Il fait monter fon fils , il fuit , & d'avamure
Pafifènt trois bons Marchanda j cet objet leur déi.
pluti
Le plus vieux av garçon s'écria tant qu'il pût
Holà ho , dc(cendez , que Pon ne vous le diïcy
Jeane komme qui menez Laquais à barbe grife^
C'étoit à vous de fuivre , au vieillard de monter,
Meffieors, dit le Meunier, il faut vous contenter^
I*cnfant nict pied à terre j & puis le vieillard
monte ^
Qinnd trois files padant» l'inédit : Ceft grand*
boute.
Qu'il faille voir ainfi clocher ce jeune fils.
Tandis que ce nigaut , comme un fivèque aflîff ;
fait le veau (ur fon Ane, & penfe être bien Aige,
K n'cft , dit le Meunier , plus de veaux à mon
faUfi v«tre dbemin ,1a fille > & m'en croyez.
^^^^s maints quolibets , coup fur coup ren^
41 tAVtt
yhommt crut avoir tort> & mie fon fils tti
croupe.
'Au bouc de xtemt pas une ciOifiéme troupe
l'rouvè encore à glofer. LHin dit ; Ces gens (bnr
fous,
le Baudet n'en peurplaS, il mouîrafoQS leurs^
coups y
j^é quoi , charger ainfî cette pauvre Bourique /
K'ont - ils point de pitié de learyieaz dîln)jB&
tiqué I
Sans doute qu*à la Foire ils ront yéndre (à peam
J^arbien-, die le Meunier, eft \Àtn foa'da cei-*
veau.
Qui prétend cohtenter &: le mbnde drlbri père*
Sflaj^ons toutesfois fi^ar'qnelqae n^aniére
)>ïoas en Tiendrons kh&iu II de&endent totts'
deux,
Ë'Ane fe prélaffiint marche feul devant eat.
Un quidatn les rencontra, & dit : Eflce la mode'
Qu^ Baudet aille àl'aîfe, & Meunier s'incom<<
mode-?
<^i de TAneou dci^Mdtrc eft»&it pontife ladbrf
Je coftfeilteià ces gens de le £aire endùifler ,
lis uCent leurs fbttlieïs ^âcconferveift leur Aner
ïticolas aa'rebours ; car quand il va voir Jeanne»
n monte fur (àb^e , &: la chanfbnle dit :
ïeati trio de baudets / Le Mbuhief repartit :
Je fuis, Ane, il eft vrai, j'en conviens ,^e 11k
vode:
Klais que doteûiavant on mé bUhnt , on me
loue ,
Qu'on dife quelque ch6(é, ou qn^on né di&'rien^
r^ J*en veux faire à ma mode , il le fit Bc fit bien;
?. Cela révîeiic aQ'fchtimem du Vythâgore d*A«fi)mqj
yuitxiffe fiiij t9tum feexpUfdt ai um^utm f
^id ffùctres , vAfti^ueftTM ^id o£itM ff^gf
St€Mrm, » f '
#'
iQaanc i yoos, fuiycz^Mar» ou i-Amtef eu le
Prince s
Allez , venez , cenrez , demeurez eh Prbtince,
f renez femme » AhbtLjit , Emploi , Gou?erne«
• ment.
Les gens enparleztnti n'en doutez nttllejfieaff»
Encore qull: rectnnnf ^omme Hoiï^ a^
fons déjà tih , que Racan .eut de la force
en (es vers , il dilbit néatimoins y qu'il étoic
lîérécique en f oëfie , pour ne fe tenir pas
aflèz etreitement attacfié à tes obfervà-
tions : voici particulièrement de quoi il le
BMmoit.- Fxcmieremrat y de rimer inditfc-<^
ramment à toutes les terminaisons en £nt^
comsne Irmûunti Se PMiJfknce , jifannt ^
Se Conqutrdnt , Grand ^ & freTtd ; il le
leprenoit aufS de rimer le iimple de le com«
pofé y conam^ Tems 4c Prin^cms y Séjour
Se Jour y il lui defendoit encore de rimei^
tes mots qui ont quelque convenance y com«
me JHûtaagm ik Catt^agfU. s iUie vouloit>
pas non {4us que Ton rimai leà dérivez ;'
comme Admettre , Cmtvmenrt , framittrê ,
Se autïes db même nature , qtd tous deti^
vent de^ JHUnre. Il ne pouvoir ibutfrir pa«
mllement que Pon rimât les noms propre
les uns z^tts les auttes , comme Thêffalie Se
ItsUi.CafiilU Se BaftUU i & fur là fin tC
6oit devenu fi rigide en fes vers , qu'ilavôit
ntoe peine ifouttcir qu'on rimât des mots
z
44 t A V ï B
<jjii oiSmt tant foît peu de convcriancp^'y
parce qxxe , difoit-il , on trouve de plus
. beaux vers en rapruchant ies naots ei€>i-
ghez y qu'en joi^anc Côui qui n'ont quafî
qu'une même fignification. Il s'ctudibit
encore à chercher des rimes rares & ftéri-
les , dans la créance qufil a /oit qu*dlesle
condutfoienr à àé nouvelles penfées , outre
[u'il difoit que rien ne kacok davantage
3n grand Poëte , que de tenter des rinnes
difficiles > il ne (buftroit point qu'on rimât
bonheur 2L malheur^ àiix^t que les PariQens^
ne prononçolent^ que Ïh de l'uû ou de raa-
tre.
Il reprenoit encore Racan 3 de rimer eti
avec t/ertu 'y parce' qu'il difoit qu*oif prônon-f
^OÏl à Paris ii en deux fyllabes.
Outre les réprimandes , qu'il lui faifoit
pour fes rimes y il le reprenoit encore de
beaucoup de chofes touchant k conftruc-
tion de les vers , 6c de quelques façons de
parler hardies ^ qui feroient trop longues à
déduire y 6c qui auroient meilleure gtace
d^ns un arc Poëtique, quedansfa vie vc*oft
pourquoi je me contenterai de faire encore
une remarque fut ce fu)er«
Au commencement que Malherbe vint
à la Cour \ c'eft à dire en 1^05. il n'obfor-
▼oit pas encore de ^re une paufeaatr()i<
fiémevers des Stances de (îx vil demeura^
PE MÀLttERBE. 45
toujours en cette négligence , durant U "
Régne de Mcnri le Grand , comme il fe
yelt en la pièce <jiii commence^.
Que n'êtes- y ous lafféps, [fa^e 14;.)
On en peut remarquer autant en la (eccmf
Àç Stance >qu'il ût pour Madamela Pri»*
ceiTe ^ & Je œ (ai s'il n*a point encorde con-
tinué dans cette même négligence en 1^12,
aux vers qu'il fit pour la Place Royale.*
tant y a que le premier qui s apperçut , que
cette obfcrvation étoit néccffjwrê pour U
perfeâion des Stances de fix ^ Eic,Mai-
nard : 6c c^eft peut-i^tre pour cette taifon »
que MaUierbele con/idéroit comme Thom-
loe de France qui favoit le mieux faire de$ .
vers. D abord Racan , qui jouoit un peii
du Luth y Ce rendit en faveur des Muficiens
qui ne peuvent faire leur reprife aux Stance
^e fix,$'il xi*y axepos au i:roifiéme vers ^
mais quand Malherbe & Maia^rd voulur
rent qif*aux Stances de dix , outre le repos
du quatrième vers, i)n en fit encore un au •
feptiéne , Racan 6*y oppoCa ^ Se neVsL pres-
que jamais obfervéj» u raifèn étôit que l$s
Stances de dix ne fe chantent prefque ja-
mais : & qiie quand oii les chanteroir, ce ne
ieioit pas en trois reprises j ç eft pourquoi
il foiitenoit i)ue c^é^olc ^(Tez d en faire ttO$
4^. lA YIEJ
paafe au quatrième yers|; voilà U {Ktis
gcande conceftatbn qu'il aie eue contre
Malherbe & (es écoUers -, &c c'eft pouc
cela quon i'appeUoit hércjtîqucen Pocfîe.
Malherbe vouloir auffi qae ies Elégies
eurent un fens pacéàit de quatre en qua-
tre vers ^ même de deux en deux ^ers ^
s'il le pouvoit ^ à ^uoi jamais Racan ne
^*eft accordé-
H ne vodoît pas qu'on >nombrât envers
de CCS nombres vagues , comn>e cent ^ ou
mile 'j & il difoit atfez plaifamment ^ quand
Il Voyoit nombrcr quelqu'un de cette forte;:
TiHMtreiij en av6it4l^He99* Maisilefti^
moit qu'il y avok de la grâce à nombrqc
jpécefiàireraent>çommiB en ce vers deRacai^
yiexiles fi^cècs de crpic fiéclcs âgées,
C'eft encore une des ccnfures^ à quoiRa«^
can no pouvoit fe readtc , & néanmoins
il rfa ofé s'jsn licencier qu'après fa more
; Ses amis particuUcrs qui voyoient dp
quelle trianiére ;il travaillok , difcnt avoic
remarqué trois fortes de ftylcscnfa Profç.
Le premier , étoit en (es Litres familiè-
res , qu'il écrivoit à fcs amis , fans^rémé-
dîtadon s & néanmoins toutes négligée^
qu'd les ètoient , on y remarquoit .tpu jourf^
qiKique chofe d'agr4abl^,qui fpntoif ^^^
honnête hoiome»
D£ MÀLHERB€. '4^
i.c deuxième , étoic en celles qu*il joc
trayailloit qu'^ demi , où Ton trouyok
^aucQup. de d]ateté,,& des pen(çe$ indi*
jgcftcs ,,,qiH n'avoient aucup agrçmenç.
{.e troiiiérne , pétait dans lés çhofes que
par un long ^travail , il mettioic 4^n$ leuç
^erfeâian^ & Uians doute , H s'élevok
beaucoup au d^iTusdjs 40^ ^es^cn^ df
fon tcms .
. De ces trois.dty^rs ftyles , le premier le
Remarque en £es Lettres f^ùUéres à JSlacan^
6c à &s autres arnis : le (econd en fes Leto-
tres.d'Âmour , qui n'ont Jamais été beau^.
iCoup eftimé;es : éc le troiuéme en la con-»
iblationde Madamcia PcinceiTe de Conti ^
.qui efi preîque Ip (eul ouvra^ qu il a^;
achevé.
Il k tnocquoit de cet^qui difoient « quf
la Profe ayoit £e$ nombres »^& ils'éçoitii ;
biçn mis dans rjçfprit y que défaire despéi-
xiodes non:ibi;/eufes » c*étoit faire des V^rs c^
Proie > que plufieurs pax f^te^le confi*
dération ont cru qvip les Epi très de Séné»
/]uc n'étoient point jde lui ,' parce que le^
nombres & l'iiarmqnie font obfe^^y^^z d^^
leurs périodes.
Cdle pour jqui il a fait des Visrs fous U
nom de Callifte , étoit la VicomteiTe d'Auk
chy , * dont le bd efprit a paru juA^'ài»
I
J^X L A V I fi
mort 5 & fa Rodante étoit Madame fa
Marquifc de Ramboufllec : voicî la taî*
fon pour la^uéHe il lui donna ce nottulà.
Racan & lui s'entretenolent un jour de
leurs amours -, c*eft à dire , du deflcin
qu'ils ^voient de cjioifir quelque Dame de
inérite & de qualité, pour être le fujetdc
leurs vers. Malherbe nomma Madame de
Rambouillet , & Racan Madame de Ter-
mes , qui étoit alors veuve , il fc trouva
que toutes deux avoîent nom Catherine j
lavoi-r ,1a première qu'avoit cJioîfie Mal-
herbe , Catherine de Vivonne ; & celle de
Racan y Catherin^ Chabot : le plaîfir que
git Malherbe dans cette converfation lui
prempttrc d^en fliire une Eglogue , fous
les Qomsde Mihbie ^ ppurlui j6c à'Ar^
£4Sj pour Racan 5 & je fuis étonné qu'il
ne s'en eft point trouvé quelques com*
mencemens eti fes manulcrits ^car jelui
en ai ouï réciter piès de quarante vers.
Prévoyant donc que ce nom de Catherin
ne fervant à too« deux , feroit de la con-
fufion dans cette Eglogue , qu'il fe pro-
piettoit de faire ,il paffa tout le reftede
i'après-dinée avec Racan , à chercher des
Ahagrammes fur ce nom , qui euflent af.
fez de douceur pour pouvoir entrer dans
des vefs,ils n'en trouvér,ent que trois ,
Aribemec » ^mçjmlpfi » âc Chmmiq j le
premier
DX MAL«ER;BE. 45
premier /hcjugé plus beau ; mais Racan
s'en étant fcrvi dans fa Paftorale , qu'il
fit incontinent aptes , Malherbe méprî-
)fa les deux autres , Se fe détermina à Ro^
dante , ne fe fouciant pkis de prendre ua
nom qui fut Anagramme»
Malherbe étoit alors marié & fort avan-
«ce en ftge,) c^efi pourquoi fon amour ne
produifit que quelque peu de vers , en-
?tr autc^es ceux qui commencent :
Chère beaaté , que mon ame ravie ^[f.ifS.J .
Et ces autres , que BoiiTet mît en air .•
Ils s'en Yontces Rois demayle. [f^^e it6.\
Il fit aufli quelques Lçtres fons lenom
de Rodante; mais Racan , qui avoit tren*
f e^uatre ans moins que lui, & qui étok:
alors garçon , changea ion amonr Poëti-
.que en un amour ^éritabfe & légitime «
& fit quelques voyages en Bourgogne
pour cet efÎPet ^ c'eft ce qui donna lieu à
Malherbe de lui écrire une Lettre , où il
y a des vers pour le divertir de cette pad
îîon/ur ce.qu^il avoit appris que Madame
de Termes fe laiflait cajoler par Mr Vi-
gnier , qui Ta époufce depuis 4 comme
auffi d'autre côté quand il fut que Racan
étoit réfôlu de fe marier en fon payîs, il le
manda aufli*tôtà Madame de Ttsrmes est
(X^ t A Y i «
Âane Lettre , qui eft imprimée.
Il mourut à Paris vers laiindu Siège de
Jd Roc-helle. oi\ Racan commandait U
Compagnie de Mr DeflSac j ce qui rut
i:aare qu'il n'aflifta point a fa mort>&
.qu'il n*en a fu que <^e qu'H en a ouï dire
à Mr de Porchères d'Arjbaud^^ il ne lui
a ppint celé , que pendant fa: maladie , il
j;i'e4t eu beaucQup de difficulté 9. le faire
^éfoudre de fie cenfeflfer/lui disant qu^il
.n'avoic accoutumé de le f^re qu'à Pâ*
.qùes : il écoit pourtant fore fournis aux
Çpi][iipandem6n5 de J'Eglife^ xjuoi qu^^l
fut fort avancé en âge , il ne mangeoit
f as volontiers de la viande aux jours de^
I La,Iloc,h9nes>fl rendue le A9. CM*tt iSi^î.
Kir de Segrais dans le Segraipa»a , Ait que Malherbe pk
more au mois d'Oâobre itfiS. c*e(l â .1^ pige U8. de
r£dltiqn dei?!'*
Cçu-
avhit
4 eau icn oc 17x1. *
1 Fraiçois d^À rbaud Ecuyer Siear de Porchères éroît
iùïde hAiWicibtfhqiiclPeu duparavAMt fin décès lui
' t£ J. ' *^- A. • . • .
^étùf^ent fttit ci devdHf quettfues' Imprimeurs & Librdir'er
3^} f*^ /^^Toienr imj^rim^ çu foft imftif»ff i^/tl^it^S' fieees fe*
fÀrêment ,[ous ptivUege particulier. Ce font les propres téf«
/mes du Privilège obtenu par ce Mrd*Ai!baud,'cïcnné à la
p.ochei1c le neuvième foyr ^eT^ovên^bre i/i8. de qui Xç
'rrôuve àia'cecedes £(iicions i»-quattê à& léio. & t6}i«
jChtzChîpdaiti, • « » * •' - ^- : '
Mr felIKTçn da^s CpnBiffoire 4* V Acttdeme ^zg, m^
Atf4. n'.< p.iric dit qtt2 Mr d'Arbaui fuc confia jt
. >4atherbe. H n^'é'oic point de la maifon de ^orchc^es , puiC-
qu'il fe dit à' Arboffd Siturie porchères ^ fio^ - pas ffojf^
riçhtiu^Arlauâ^' -" ' ' *^ ' • -^ • * • '
DE MALPERBE. ^
i«p(his iatls permifïïon 3 il allôità là
Ifefle toutes les Fêtes & tous les DJman'x
ches ; & ne manquait point à fe ConfetTer
A: Communier' à^ Pâques à & Paroiflè ; i]!
parloit tôûjburs^ de Dieu , & des chofê^
laintes ayec grand refpèâ: : & uii de iti
amis lui firun jour avouer devant Racan V
qu'il avoir une fois fait vœu d'allisr d'Ai»
à la Sainte Baui&e ^ tête nuë , pour la mà'^
ladie de fk femme^néanmoins iriui échap:^
poit de dire que la Religion des honnêtes
gens étoit celle de leur Prince; c'efl: pour^
quoi Racan a*ehquit fbrt^ foigneufement^
de quelle fôrie ilétoit mort. Il apprit que
celui quiracheva de refoudrc furYvran^,
de, Geiitil homme, qui aVoitétc nourri
Pagcde la gfàhdeEcorife, & quiétoit Ton
Ecolier en Poëfie ^ auflî-bien que Racan«
Ce qu^il lui dit' pour le perfuiéder' de rece-
voir les Sacremciîs, fut qu'ayant toujours'
fzvi profeffion de vivre conime lès autre^
lierame5, il falloir auffi mourir comme
eux \ & Malherbe lui demandant ce'qùé
cela vouloit dire , Yvtande lui dit : que-
quand les'aùtres rhouroient , ils fé con-
fe/Ibient /coAmunioient^ & rece voient/
les autres Sacremens de rÉglife^MalheT-i
be avoua qu'il' avoit ràlfbn , & envoya;
oùerir le Vicaire de S« Germain ,qui 1*3^
hfta jetfqùes a la mort* Il ayoit roùvcnc
ces^ mots à la bouche ^ à Téxentiple de Virf
** Il
51 I A V TE
Coc{]Feteau , Bonus Animns y Bênur Dtnf^
Bonus CultHS,
On dit qu'une heure arantquef de môu-
fir, après avoir été deux h«ûres' à Tago^
nie^ il fe rë veilla cotnmeen furfaut , pour
reprendre fon hôtefTe , qui lui fervoit de
garde, d'un nnot qui n'écoir pais^bien- Fran-^
çois à fon gré y & comme fon Gonfe(&ot
lui en iit réprimande , il lui dit, qu'il ne'
pouvoit s'en empêcher , Se qu'il vouloit
défendre jufqu'à la mort la pureté de la
I^gue Françoifè,
J'ai jugé qu'il ne feroît pas inutile <£r
joindre à ces obfervations , celles qui ont
été faites par M. de Bakac , dans le tren^
te.fcptiéme de fes Entretiens, où il écrit
de Malherbe à M. de PlafTacMeré»
'^ENTRETIEN XXXYIT^^,
CE que j'ai die de Malherbe^ eftdone
à votre goût , & l'homme que vous
avez à gages pour vous interpréter le La^
« M. Ba^le dit dans fin Dtaionuaire , kl' Article de
7>es' Loges a U remarque f. af oit oui dire que cet Entretien
a été )Oiotpai Une licence de Libraire, d la Vie de Mal-
herbe » dans l'Edition de 1^7 a< En effet ce qu'on y trouve
de Malherbe » de de Madame Des Loges ne a'eft point paflé
«tnfi i U Racan afaii lui-même le récit del'Hiftoire â Mé-
oage , qui Ta fait imprioier dans fes Obiervatiooa fur iet
Foè'Eesde Maihetbe (p^ge^tj.) Par confequent il nVfl
pas probable que Racao eut laiiTé inférer tout le recîe de
BAlzac dans la \ ie de àfaiherbe fa» le reâlfier le noînl
^M fnofl4ç»
DEMALflERBE. 'jj
tîh, vous donne allez d'intelligence d'Ho-
race , pour vous faire bien connoîcre que
lès imitât ioris du Moderne , ne font pas in*
fçrieures aux originaux dé r^^^riV/y. Je
ftris bien aife , que mon fentîment foit
•ppiîyé , d'une fî grande autorité' que là
vôtre ; car vous favez que je vous oppofe
toujours à tonte tVniverJtti , & je dis or-
dinaireiheht qu'ofn ne trouvé point lé
fonds dé votre critique. Equivoque à
patljVoiK êtes un excellent homme, &*
Vt>us m'avez dit mille cfeôfes agréables à'
votre dernière vîiîce , dont je ris encore'
dé niérhoirë. Votre Lettre eft pleine de
Ces mêmes chofés agréables , & ine donne
tb'uté lâ gafété ^ que je fuis capable de re-
cfevoir'. II eft donc bien jûftè, que je con-
tèntcii'nc perfonne^qui prèndcant'de foirf
de moi , & que je vbds donné' récbircif-
ftmerit que vous attendez.
^ Oh vb'usa dit là vérité, Mâlhétbe diToiV
lés plujs jolies cBofes dû monde ^ mais it*
ire lès'difoît pbint'debohhe'grâce ,& il
étoit'lé plus m^auvâis recîtatéûr <k^foii*
tèms. Nous Vz^ipt\\\du%T j4hiUMondory ,
fi gâtoit -fes b'eaiîx vers en les'pronon-'
çSnt ; outré qu'ion né l'entcndoit prefque'
pas jàcaufe dc-rempêdiém'iént de fa làn-i-
g^e',& de-l'bbfcuritc de fa v©ix :il crà-
•feoît pottt^le moins fix foial e;i- récttâiit
iiij.
j4 L A* V I E
une Scance de qaacce vers^ &:ce fut ce
qui obligea le Cavalier Marin à dire de
lui, qu'il n'avoic jamais vu d'homme plus
humide ^ ni de Poète plus fec».
Mais pour levenir à ce que vous déd^
rez particulièrement apprendre de moi J
la dernière année de fa vie , il perdit fon
fils unique ^ qui fut tué en duel par un
Gentil-homme de Provence ^ cette perte
le toucha (ènfiblement , )t le v<xyois touft
les jours dans le fort de fon affîtâion ,
& )e le vis agité de plufieors penfées dif-
férentes i il longea une fois à fe battre
contre celui qui avoir rué fon fils^ & com«
me nous lui repréfentâmes^Mr dePorche-:
res d' Arbaud , 8c moi ^ qu'il y a voit trop
de difproportion de fon âge de fptxante&
douze ans , à cel4tt d'un homme qui n'en
avoit pas encore vingt - cinq : C'efi à
canfe de cela qiée je me ve'4x battre ^ nous
répondit- il , m veyez^vçus fas que jern^
haz^arde ^H*Hn denier contre une-pijhle^
On lui parla enfaite d'accommode-i
ment , de cm Confeillex du Pàrleçnent de
Provence , fon ami particulier ^ lui portft
parole de dix mille rcus ; il en re jetta la
première proportion ( cela eft encore
vrai } ôc nous dit l'aprés . dinée ^ ce qui
s'étoic paffele matin entçe Iai.& fon ami.
Mais nous lui fimes conîidérer ^ que la
DE itJAtHÈRBE. Jf
fecgeance qu'il défiroic étant apparem-
ment impaflîble y àcaufe da crédit que fa
partie avoit à la Cour , il ne de voit pas
lefufer cette légère fàtisfaâion qu'on lui
préfentoit ^ que nous appellâmes ^
«••••• wjotatla IffUAs
JExigiM mgemîs , mifirvfed débita fatri^^
tt hun y dh-îl , fe croirai votyt conjeil ;
ftfûurtai f rendre de ( argent -çuhqu* on m^
fkrce > mais je frotefte que jt ne garderai
fas un teften four moi, de ce tfu^on me
baillera \ f emploierai le tout a faire bktir
nn Maujolee a mon fits. Il ufa du mot de
Maufolie, au lieu de celui de rombean ; ^
fit le Poète par tout.
Peu die tcms après , il fit irn voyage â laf
CouT,qui étoit alors devant li^ Rochelle,
êc apporta de TArmée la maladie y donr
il vint mourir à Paris. Ainfile traité de
dirmiîle écorne fut point <ronclu, &le
deiTein du Maufolée demeura dans" fou
cfprit. Il fit feulement imprimer un JF^-
£«»»,& trois Sonnets , qui n'ont point
été mis da33s le corps de fes autres ou-
vrages. Je voudrois bien pouvoir con-
tenter la curiofîté que vous avez de les
Vttir-; ttiotis^èc pluôeurs exemplaires quil
f3i'en avoit donnez >'^nè s1eh left pu trou-
}^ L' A V I E.
ver aùcoh parmi mes papiers , & i} né ine
ibuvienc que de ce feui vers : '
Mon fils qar flic fi 'bravé /drcjaerj'iiijnfiii fi
fort.
Sur ma parole adurez * vous qu'ils!"
étoienc tous exoeliens , & quç ce n'eft-
pas une petite perte- que celle que vou»
en faites.
Il s'eff néanmoins trouvé quelque'
Chofè que mon homme vous envoie ^
an lieu de l'autre ;&c'e({àlui féul que'
vous eni aurels lobtieatiori.
Malherbe étoit un des plus amdus'
Court ifans de Madame Des Loges ^Scla,
Vjfitoit règlement dé deux jours Tun ^ un
de ces jours.là ayant trouvé fur la-tàblft
de fon Cabinet , le gros livre du Miniftre -
du Moulin , contre le Cardinal du Pèr»
fon ^ , & rentoudafme l'ayant pris , à la
feule leâiirè du titre « il démanda uner'
{dume&du papier ^ fur lequel il écrivit^
ces dîx vers».'
î J^êye^le SûHntt pâgi 115.'
trefi celui ^ui eft intitulé Kod^éabté du Pai^r»e fwi
frtfitéU première fois i Sedan infol^ en léi^.. Vm\Ut 'Bi"]
Slioteque chnfiede [oltmUs fagJ'i^, )9* ^ te DiaJ'deBajle»
l^'Cetce Hifteire s*tR, ^aiî& aotiemeoi-C'eft'Raçan <im a*'
arâri<mf4eMé0ag»i pa^^ jS^^
DEMAtMERBE; $7.
^' Quôi.qaé 1* Auteur Je ce gros livre
Semble n'avoir rien ignoré ,
£e meilleur eft tofijours de fuivre
LePronê de notre Curé.
Toutes ces do<5^rines nouvelles }
1Ne plaident qu'aux folles cervelles y
Pour moi comme une humble brebis , •
^ous la houlette je me range ,
Il ri'eft permis d'aimer le change , •
i&e des femme$'& des habits.
Madame Des togés ayant vu les verf
et Malherbe 3 piquée d'honneur , & de'
«èle , prit là même plume j & de l'autre
cêté du papier écrivit ces autres^vei^s*
C'eft vous , dont Taudace nouvelle
A rejette l'Antiquité,
Et du Moulin ne vous rappelle ;>
Qu'à ce que rou^ avez quitté.
Vous aimc'A mieux croire à la modéf ^
C'eil bien la foi la plus commode ,
Pour ceux que le monde a charmez
Les femmes 7 font vos idoles,
Xf ais a grand ton von^ les aimez,
y ous qui n'avez que des paroles.
On peut voir daDs ce même livre des
Entretiens de M.de Balzac , la comparai-
fon qu'il fait de Ronfard & de Malheibe^ ^
c'eft dans l'Entretien xxxu
Jris.
D;A isF s la itxnittt édition dès Peëpes ié
Malherbe H^s Ohjerttamm de Mt IVië^^na*
ge écoient i là fuite des Pôè'fies, dans cellë-^
€i ce font Itt' Remérquét de lAit Cbeyfëauî
Cet jtrrangement a para neceiTàire pour ren-
dre égaux les ti^is 'itùlntftei'iît h p^e&ntè é<li^
don, dont le fécond contient les àhfirvatioms
et Mr Ménage , & le troifiénue Its Lettres Sc
Ifl Ttdiuâion du xxxni. L/t/r* <^e Tttê-JÙve.
On a fuivi pour rimpreiliOR' de ce dernier vo«
Inmt Tortliographe derédition/;r-9JV4«//0 i^jijr
Celle du fecotld À des Poefes tfk conforme' â
l'édition de Mr Ménage de 1^89, laquelle i
fttTi de copie à celle-ci.
Outre \z^P^ie,dr MalherBe par Racan, à îa»
dnelle on a ajouté quelques Notes , & YEioge dk
fis Oeitn)res par Mr 6oaeaii', cette édition ei¥
augmentée des JZfiKMTf 00/ de Mr Chevreau auT
lie font pas ndoins eftimées des Savaiis que \ti
0^t&rv4//MM de Mr Ménage;
/ i6\mB
POESIES
DE
MALHERBE.
LIVRE PRiEMÏER..
PARAPHRASE
DU PSEAUME Viri.
E Sageflè étemelle , a qui cet Univers
il Doit le nombre infini des miiaclcs
M divers
m Qu'on y.oit égalemeat fiir laTerrc
& fur rOnde; -
Mon Dieu, mon Créateur,
Que ta magnificence étonne tout lemonde,'
£t tjue le Ciel eft eft bas auprix de ca hauteur L
p ^ O E s ^X E^S
QuelcuiesMafphéniateurs, opprefléurs d*îni«>-
cens ,
A. qui Tcicès d'orgaeil a fait perdre le fcns^,
jDc profanes difcours tapuilTancc r^baJ^Tent:
Mais la naïveté ,
. Dont même au berceau les enfans te confedènç,
Cloft-elle pas la bouche à leur impiété ?
îPe moy, toutes les fois que j'arrefte les yea^
A voir les ornemens dont tu parc les Cieux,
Ju me femble fi grand, & nous i\ peu de chofe^
42ue mon entendement
Ne p^ut s*imaginer quel amour ce difpofc
'a no^s fayorilcir d^un regard feulement.
Il ri'eft foible^e égale à nos infirnûtez :
'Nos plus îages difcours ne font que vanités:
Et nos fens corrompus n*ont goût qu*àdes ordiir
Toutefois , 6 bon Dieu , [ res.
Nous te fommes fi chers, qu'entre tes créature?,
SirAn^eeft Icgremi^i l'Homme a le fegond
• '• ' [ lieu.
.Quelles marques d'honneur fe peuvent ajouter
A ce comblé de gloire où tu Tas fait monter?
£t pour .obtenir mieux, quel fouhait peut^l fai-
Luy , que jufqu'au Ponant , [ re ?
depuis où le Çoleil vient deflus l'hémifphcre ,
Ton abfolu pouvpix a fait fon liestenant.
Si-toft que le befQÎn excite fon defir ,
Kîu*eft-ce qu'en ta largeffc il ne trouve à choifir?
-tt par ton réglemcnt,rAir, la Mer, &.laTerrc ,
N'entretiennent-ils pas
JJne fecrete loy de fe faire la guerre
^ qui de plu* de mets fournira fcs repas i
]>£ M A I HEK.BB. XlV. I. I
Certes je ne puis faire en ce raviflemcnt
Que rapelcr mon ame 5 & dire balTement ,
O fageUe éternelle, en merveilles féconde.
Mon Dieu, mon Créateur
Que ta magnificence étonne tout le monde ,
£t que le Ciel eft bas au prix de ta hauteur i
PARAPHRASE
D U
PSEAUMECXXVIII.
LEs funeftes complots des âmes forcenées ,
Qui penfoient triompher de mes jeunes an*
nées.
Ont y d'un commun aiTaut , mon repos oScaCc,
Leur rage a mis au jour ce qu'elle avoic de pire ^
Certes je le puis dire :
Mais je puis dire auàî qu'ils n'ont rien arancé.
J'cftois dans leurs filets: c'eftoit fait de ma vie.
Leur funefte rigueur qui l'avoir pourfuivie,
Mépri(bit le confeil de revenir a foy :
Et le coutre aiguifé s'imprime fur la terre
Moins avant que leur guerre
N'efperoitsimprimer fes outrages fur mojr.
[nelle,
Dieu,quideceux qu'il aime eft la garde érer-
Me témoignant contre eux fa bonté paternelle »
A {elon mes (bidiaits terminé mes douleurs.
Il a rompu leur piège 3 & de quelque artifice
C^ait ufé leur malice , [ leurs
Ses mains , qui peuvent tout, m'ont dégagé des
A ij
4 • T O E s ï E 8
La <yk)ire des méchans eft pareille à cette herbe,
Qiif fans porter jamais ni javelle, ni gerbe,
Croift fur ie toid pourri d'une vieille maifpn.
On la voit feiche & niprte aufli-toft qu'elle eft
Et vivre une journée , [ i^^ç ;
Eft réputé pour elle une longue faifon.
Bien eft-il mal-aitt que Tinjufte licence [ ce.
Qu'ils prennent chaque jour d'affliger l'innoccn-
En quelqu'un de leurs vœux ne puifle profperer :
Mais tout incontinent leur bon-heur fe retire :
Et leur honte fait rire
Ceux que leur infol.ence avoit fait fpupirer,
PARAPHRASE
PSEAUME CXLV.
N 'ESPERONS plus , mon ame , aux promeffes
du monde:
Sa lumière eft un verre , & fa faveur une onde ,
Que toujours quelque vent enipefche de calmer.
Quittons ces vanicfez : laiTons-nous de 4e$ fiiivre:
. C'eft Dieu qui nous fait vivre ;
Ceft Dieu qu'il faut aimer.
En vain , pour fatisfaire à nos lafches envies
Nous paflbns près des Rois tout le tems de nos
Àibufirir des mépris, & ployer les genoux, [vies
Ce qji'ils peuveni n'eft rien: ils font .çoawc
' nous fommes ,
Véritablement hommes i
Et jncurçnt cpmnae nous.
dsMalhsrbi. Lxv. I. f
[re
Ont-ils rendu l'efprit ? ce n'eft plus que poufllc^
Que cette Majefté fî pompeufe & fi fiere ,
Dont réclat orgueilleux étonnoit l'Univers ;
Et dans ces grands tombeaux , où leurs âmes
Font encore les vaines. { hautaines
Ils font mangez des vers. • ''
;r . ' '
Là fe perdent ces noms de Maiftres de laTerre,
D'Arbitres de la paix, de Foudres dôlatjçuerrc.
Comme ils n'ont plus de fceptre , iis n'ofic plus
de flateurs: ?
£c tombent avec eux , d'une chute commune ,
Tous ceux que Içur fonune t .
Faifoij: leurs feryit^urs. . < ..
LES 'LARMES DE S. PIERRE,
ipiicéés du Tanfille.
' ' AU ROY.
CE h*eft ^as en mes vers qu'une attlante abufée
Des appas enchanteurs d'un parjure Théfée,
Après rhonneur ravi de fa pudicité ,
Laifiee ingratement en un bord (blitaire ,
Fait de tous les aiTauts que la rage peut faire
Une fidèle preuve à l'infidélité.
Les ondes que j*épans d'une éternelle veine,
Dans un courage Cùnt ont leur fainte fontaine ;
Ou l'amour de la terre & le foin de la chair
Aux-fragiles penfers ayant ouvert la porte,
Une plus belle amour fè rendit la plus forte >
Et le fit repentir aoffi-toft que pccner«
A ii|
1
f POISIE$
H S N R 2 , de qui les yeux & Timage facrée
Tont un vifage cl*or à cet âge ferrée ,
Ne refufc à mes vœux un favorable appuy :
Et fî pour cqn autel ce n*e{l chofe alTez grande »
Penfe qu'il eft fi grand, qu'il n*auroit point d*of-.
frandes ,
S'il n*en recevoir point que d'égales à luy.
[ nîcs^
La foy , qui fut an cœur d'où fonirent ces lar-
Eit le premier efTay de tes premières armes j
Pour qui tant d'ennemis à tes pieds abatus ,
pafîcs ombres d'enfer , pouffiere de la terre.
Ont connu ta fortune , & que l'art de la guerre
A moins d'enfeignemens que tu n'as de vertus.
De (on nom de rocher, comme d'un bon augu*
Un éternel eftat l'Églife fe figure j [ ré ,
£t croit par le deftin de tes julies combats.
Que ta main relevant fon épaule courbée ,
Un jour qui n'eft pa$ loin , elle verra tombée
la troupe q]iira4aat^ &Uveac mettre bas.
Mais le coq â. chanté pendant que je m^arrefte
A l'ombre des lauriers qui t'embraflènt la tefte
£t la fimrce déjà , commentant à s'ouvrir ,
A lafché les raiiTeaux qui font bruire leur trace »
Entre tant de malheurs eftimant une grâce,
Qu^un Monaixjue fi grand les regarde courir.
Ce miracle d'amour , ce courage invincible ,
Qmn'efpéroit jamais une chofe pofEble
Que rien finift fa foy que le mefme trépas ,
De vaillant fait couard , de fidèle fait traiftrc.
Aux portes de la peur abandonne fon maiftre.
Et jure impudemment qu'il ne le connoift pas
6 s M* A L HE R B E. L 1 V. L f
A peine la parole avoit' qiîîtcc fit bouche ,
Qu'un regret aufïî promc en fan ame le touche ?
Et xnèfurant fa faute à la ptiîie d'autrui ,
Voulant faire beaucoup , il ne peut davantage
Que fbupircr tout bas , & fe mettre au vifage
Sur le feu de fa honte liiie cendre d'ennui,
Lesarcsqui déplus près fa poitrine joigfairêntj-
tes traits qui plus avant dans le feinl'atteigni-
Ce fut quand du Sauveur il fe vit regarde, [rent:
Les yeux furent les arcs, les cuilladcs les flèches ,
Qai percèrent fon ame,& remplirent de brèches
Le rempart qu'il avoit fi lafchemenr gardé;
Cet alTaut , comparable à Péclat d'une foudre '
Pouffe & jette d'un coup fes défenfcs en poudrç:
Ne laiffant rien chez lui que le même penfer
D'un homme qui tout nud de glaive & de courîy-
Voit de iès ennemis la menace & la rage , [ge ,
Qui le fer â la main le viennent offenfer.
[terre.
Ces heaux yeux fôuverains qui traversent k
Mieux que les yeux mortels ne travcrfent le ver-
Et qui n'ont rien de clos àleur juftè couroux, [re>
Entrent victorieux en fon ame étonnée ,
Comme dans une place aux pillage donnée ,
Etluy font recevoir plus de morts que de cous.
[tes,
La mer a dans le fein moins de vagues couran-
Qu^il n'a dans le cerveau de formes différentes :
Et n'a rien toutefois , qui le mette en repos :
Car aux flots de la peur fa navire qui tremble ,
Ne trouve point de port, & toiijours il lui femble
Que des yeux de [an maiftrc il entent ce propos:
t - P.O E. s I B s '
Et bien, ou maintenant eft ce brave langage ?
Cette rocîie de foy ? cet acier de courage ?
•Qu'eft le feu de ton zèle aubefoin devenu ?
Ou font tant de fermens qui juroient une fable?
Comme tu fus menteur, fuis-je pas véritable ?
%t que t'ay-je promis qui n,e /bit avenu ?
• [chentj
Toutes les cruautez de ces mains qui m'axta-
le mépris efFronté que ces bourreaux me cra-
Les preuves que je fais de leur impiété „ [chent y
Pleines égalen^ent de fureur & d'ordure ;
Ne me font une pointe aux entrailles £ dure^
Comme le fbuvenir de ta déloyauté.
Jp fay bien qu'aïf danger les autres de ma fuite
Ont u peur de la mort, & fe font mis en fuite.
Mais toi, que plus que tous j'aimai parfaitement.
Pour rendre,en me niant,tonofFenie plus grande,
Tù fuis mes ennemis, t'afTembles à leur bande ,
£t des maux qu'ils me font prens ton ébatement.
Le nombre efl infini des paroles empreintes
Que regarde TApofïre en ces lumières Uintes.
Et celui feulement que fous une beauté
Xes feux d'un œuil humain ont rendu tributaire,
Jugera fans mentir quel effet a jpu faire
Des rayons inunortels l'immortelle clarté.
ïl efl bien afTuré que l'angoifTe qu'il porte
Ne s'emprifonne pas fous les clés d'une porte.
Et que de tous coftez elle fui vra fes pas r
Mais pour ce qu'il la voit dans les yeux de fon
maiflre.
Il fe veut abfènter, efperant que peut-eflce
Il la fentira moins cxi ne la voyant pas«.
2> E AiALHSS.St. LiV. I. 9
La place lui déplaift ^ ou la troupe maudite
Son Seigneur attaché par outrage dépite :
Et craint tant de tomber en un autre forfait.
Qu'il eftime déjà fes oreilles coupables [ bks^
D'entendre ce qui fort de leurs bouches danna-
Etfes yeux d'aflîiler aux tourmens qu'on lui fait.
îlpart : & la douleur qui d'un morne fflencc
Entre les ennemis couvroit ia violence ,
Comme il fe voit dehors a fi peu de combas ,
Qu'il demande tout-haut que le fort favorable
Lui fafTe rencontrer un ami fecourable ,
Qui, touché de pitié, lui donne le trépas.
Kl ce piteux eftat il n'a rien de fidèle
Que fa main , qui le guide où l'orage rappelle.
Ses piedsjcomme fes yeux,ont perdu la vigueur,
H a de tout confeil fon ame dépourveue :
Et dit, en fcupirant , que la nuit de fa veue
Ne rempefche pas tant que la nuit de fon cœur.
Sa vie , auparavant fi chèrement gardée ^
Luiiemble trop long -temps ici -bas retardée»
C'eft-elle qui le fâche , & le fait confumer.
Il la nomme parjure : il la nomme cruelle :
Et toujours fe plaignant que fa faute vient d'elle,
U n'en veut faire conte , & rie la peut aimer.
Va ; laifle-moi ; dit-il , va , déloyale vie y
Si de te retenir autrefois j'eus l'envie ,
Et fi j*ai defiré que tu fulles chez moi ,
Puifque tu m'as eflé Ci mauvaife compagne.
Ton infidèle foi maintenant jcjdédagne -,
Quitte-moi , je te prie,, je ne veux plus de toi,
A V
10 Poésies
Sont-<:e tes beaux deflêins, menfongerc Se mé-
chante ,
Qu]une fegonde fois ta malice m'enchante ^
Et que pour recarder une heure feulement
La nuit déjà prochaine à ta courte journée ,
Je demeure en danger que l*ame , qui cft née
Pour ne mourir jamais , meure éternellement >
Non , ne m'abufe plus d'une lafche penfée :
Le coup encore frais de ma chute paflee
Me doit avoir appris à me tenir debout $
Et favoir difcerner de la trêve la guerre j
Des richefTes du ciel les fanges de la terre j
Et d*un bien qui s*envole , un qui n*a point de
bout.
Si quelqu'un d'avanture en délices abonde ,
11 fe pert auflî-toft , & déloge du monde.
Qui te porte amitié , c'eft à lui que tu nuis.
Ceux qui te veulent mal, font ceux que tu con-
ferves.
Tu vas à qui te fuit j & toujours le réferves
A fouiFrir , en vivant , davantage d'ennuis.
On voit par ta rigueur tant de blondes jeu-
nèfles ,
Tant de riches grandeurs , tant d'hureufes vieil-
lefTes ,
JEn fuyant le trépas au trépas arriver :
Et celui qui chétif aux mifères fuccombe ,
Sans vouloir autre bien que le bien de la tombe ,'
N'ayant qu'un jour à vivre > il ne peut l'ache-
ver.
Que d'hommes fortunez en leur âge première.
Trompez de riiiconAaiice à nos ans coiiftumie-
rc,
Du depuis fe font vus en étrange langueur 5
Qui fuirent morts contens, file Ciel amiable
Ne les abufant pas en fbnfein variable ,
Au temps de leur repos euft coupé fa lon-
gueur.
Quiconque de phtifir a fon ame afTouvie ,
Plein d'honneur & de bien , non fujet à Tenvie^
Sans jamais en (on aife un mal-aife éprouver ,
S*il demande à fcs jours davantage de terme ,
Que £ait-il, ignorant, qu'attendre de pied fer-*
me
De voir à fon beau-tems un orage arriver ? .
Et moi , fi de mes jours l'importune durée
Ne m'euft , en vieilhlfant , la cervelle empiréc ,
Ne devois-je eftre fage , & me relfçuvenir
D'avoir vu la lumière aux aveugles rendue -,
Rebailler aux muets la parole perdue $
£c faire dans les corps les âmes revenir ?
De ces faits non communs la merveille pro-
fonde ,
Qui par la main d'un feul étonnoit tout le
• monde.
Et tant d'autres cncor-, me dévoient avertir
Que fi , pour leur auteur , j'endurois derl'ou.
trage ,
Le mefine qui les fit , en faifant davantage.
Quand on m'oiîenfcroit , me pouvoit garentic
A Vj
U - Pofi&ISS
Mais troublé par les ans,j*ai fouflèrc que la.
crainte ,
loin encore du mal , ait découvert ma feinte j
£t fortant promtement de mon fens & de moi ,
Ne me fuis apperçu qu'un deftin favorable
M*ofFroit en ce danger , un fujet honnorable
D'acquérir ^ par ma perce , un triomphe à ma
foi.
Que je porte d'envie à la troupe innocen-'
te
De ceux qui maflâcrez d'une main violente.
Virent des le matin leur beau jour accourci»
Le fer qui les tua, leur donna cette grâce.
Que fl de faire bien ils n'eurent pas l'efpace ^
Ils n'eurent pas.le tems de faire mal aulE».
De ces jeunes guerriers la flote vagabonde
AUoit courre fortune aux orages du monde j, •
Et déjà pour voguer abandonnait le bord ,
Quand l'aguet d'un pirate arrefta leur voya-
ge:
Mais leur ibrt fut lî bon , que d'un mefhic nau--
frage
I Is fe virent fous l'onde , & fe virent au port.
Ce furent de beaux lis , qui mieux que la
Nature ,
Mèlans à leur blancheur l'incarnate peinture
Que tira de leur fein le couteau criminel ^.
Devant que d'un hy ver la tempefte & l'orage
A leur teint délicat pulfent faire dommage ^
S'en allèrent fleurir aii printems éternel.
DB Maihirbi. Liv. L x^
: Ces enÊins bien-hureax ( créatures parfaites ,
Sans rimperfedion de leurs bouches muettes)
Ayaiis Dieu dans le cœur , ne le purent louer r
Mais leur fang leur en fut un témoin véritable :
£t moi , pouvant parler , j*ai parlé , miférable.
Pour lui faire vergogne , & lé defkvouer.
Le peu qu'ils ont vécu,leur fut grand avantage;
Et le trop que je vis , ne me fait que dommage.
Cruelle occafion du fouci qui me nuit !
Quand j'avois de nu foi Tinnocence première ,
Si la nuit de la mort m'euft privé de lumière^
Je n'àurois pas la peur d'une éternelle nuit»
Ce fut en ce troupeau , que venant a la guerre
Pour combattre TEnfer & défendre la Terre,
Le Sauveur inconnu fa grandeur abaifla.
Par eux il commença la première méfiée j
Et furent eux auflî que la rage aveuglée
Du contraire parti les premiers ofbenfa» '
Qui voudra fe vanter , avec eux fe compare j
D 'avoir reçu la. mort par un glaive barbare ,
Et d'eftre allé fbi-me(me au martyre s'bfftir.
L'honneur leur appartient d'avoir ouvert la por-
A quiconque o(èra,d'une ame belle & forte, [te
Pour vivre dans le Ciel , en la Terre mourir.
O deiîrable fin de leurs peines pafTées t
Leurs pieds,qui n'ont jamais les ordures prelïëe^
Un fupcrbe plancher des étoiles fe font,
leur falaire payé lés fervices précède r
Premier que d'avoir mal ik trouvent le remèdej.
Et devant le combat ont les palmes au front.
14 POESIJS
{ Que d'applaudiilemens , de rumeur , êc de
prefles j
Que de feux , que de jeux , que de traits , de ca^
relTcs,
Quand là-haut , en ce point , on les vit arriver !
Et quel plaifîr encore a leur courage tendre ,
Voyant Dieu devant eux en fes bras les atten-
dre.
Et pour leur faire honneur ^ les Anges fe lever !
Et vous, femmeSytrois fois , quatre fois bien*
hureu^cs ,
De ces jeunes^ amours les mères amoureufès ,
Que faites- vous pour eux fi vous les regrettez ?
Vous fâchez leur repos -, Se vous rendez coupa-
bles.
Ou de n'eftimer pas leurs trépas honorables ,
Ou de porter envie à leurs félicitez.
Le fbir fut avancé de leurs belles journées :
Mais qu'euflent-ilsgagné par un iiècle d'années?
Ou»queleur avint-ilenceviftedépartj
Que laifTer promtement une baflè demeure ,
Qui n'a rien que du mal ^ pour avoir de bonne
heure ,
Aux plaifirs éternels une éternelle part ?
Si vos yeux pénétrant jusqu'aux chofes futures
Vous pouvoient enfeigner leurs belles avantures
Vous auriez tant de bien en û peu de malheurs ,
Que vous ne voudriez pas pour Tempire du
N'avoir eu dans le fein la racine fécondefmondc
D'où naquit entre nous ce miracle de fleurs.
Ds Malherbe. Lit. I. i^
Mais moi^puifque les loix me défendent Tou*
txage
Qu'entre tantde lajigueurs me commande la ra-
ge,
£c qu'il ne faac fbi-mème éteindre (on âanv
beau^
Que m'eft-il demeuré pour conièil & pour ar-
mes.
Que d'écoulçr ma vie en un fleuve de larmes ,
Et la chaflànt de moi , l'envoyer au tombeau ?
Je fai bien que ma langue ayant commis Tof*
fcnfe ,
Mon cœur incontinent en a fait pénitence.
Mais quoi ? £ peu de cas ne me rend fàtisfait.
Mon regret c fi grand , Se ma faute G grande ^
Qu'une mer éternelle à mes yeux je demande ,
Pour pleurer à jamais le péché que j'ai fait.»
Pendant que le chétif en ce point fe lamente.
S'arrache les cheveux , fe bat , & fe tourmente ,
£n tant d'extrémitez cruellement réduit y
Il chemine toujours -, mais rêvant à fa peine ,
Sans donner à fes pas une règle certaine ,
Il erre vagabond ou le pied le conduit.
A la fin égaré , ( car la nuit qui le trouble
Par les eaux de fes pleurs fbn ombrage redouble)
Soit un cas d'avantiire, ou que Dieu Tait per-
mis ,
Il arrive au jardin , où la bouche du traître ,
Profanant d'un baifer la bouche de fbn maître ,
Pour en priver les bons , aux méchans l'a remis*
14 P O 2 s X B s
Comme un homme dolent que le glaiTe cooè
traire
A privé de fon fils , & du titre de père ,
Plaignant deçà delà fon malheur avenu ,
S'il arrive en la place ou s'eft fait le dommage i
L'ennui renouvelle plus rudement Toutrage
En voyant le fiijet à £cs yeux revenu.
Le vieillard gui n'attend une telle rencontre-,
Si-toft qu'au dépourvu fa fortune Im montre
Le lieu qui fut témoin d'un fî lâche méfait ,
De nouvelles fureurs Ce déchire & s'entame ;.
Et de tous les penfers qui travaillent fon ame ,
L'extrême cruauté plus cruelle fe fait.
• Toutefois- il n*a rien qu'une trifteflè pein-
te.
Ses ennuis font des jeux ; (on angoilEe une i&in-
Son malheur, un bonheur 5 & les larmes, un ris j
Au prix de ce qu'il fent , quand fa veue abaiiTée
Remarque les endroits: ou la terre preilce
A des pieds du Sauveur les- veftiges écries.
C'eft alors que (es cris en tonnerre s'éclatent.
Ses foupirs fe font vens, qui les chefhes comba^<
tent :
Et fes pleurs , qui tantoft defcendoiem molle*
ment ,
Reflèmblent un torrent, qui des hautes monta?
. gnes
Ravageant Se noyant les voifines campâmes ,
Veut que tout l'Univers ne ibit qi>'un élânent.
Di Malherbe. Liy. I. 17
. Il y fiche fes yeux -, il les baigne ;i\ les baifci
n (e couche deilus : & feroit à ion ai(e ,
S'il pouvoit avec eux à jamais s'attacher»
Il demeure muec du refped qu'il leur porte.
Mais enfin la douleur fe rendant la plus forte ,
Lai fait encor un coup une plainte arrachex.
. Pas adorez de moi , quand par accouftuman-
ce
Je n'aurois , comme j*ai, de vous la connoiflan-
ce.
Tant de perfetfèions vous découvrent afïèz.
Vous avez une odeur de parfums d'Afïyrie :
Les autres ne Tont pas , & la terre flétrie
Eft belle feulement où vous cftes paficz.
. Beaux pas de ces feuls pieds que les aftres con-
noiflènt.
Comme ores à mes jtva vos marques appar oif-*
fent î
Telle autrefois de vous la mtenreille me prit ,
Quand déjà demi-<:los fous la vague profonde,'
Vous ayant appelez , vous afitrmites l'onde^
£t m*aâujrant les pieds , m'étonnâtes Tefprit.
Mais, ô de tant de biens indigne récompen^
fe!
O delTus les fablons inutile fenxence !
Une peur , ô Seigneur ! m'a féparé de toi r
£r d'une âme femblable à la mienne parjure ,
•tous ceux qui furent tiens , s'ils ne t'ont fait in-
jure ,
Ont laifG^ ta pcefènce , & t'ont manqué de fbt*
ift 9 O E s X s «
De dotize^ deux fois cinq étonnez de coàt&ge,^ .
Par une lafche fuite évitèrent l'orage ,
Et tournèrent le dos quand tu fus affailli.
L'autre, qui fut gagne d'une fale avarice ,
Fit un prix de ta vie à l'injufte fupplice ;
£t l'autre , en te niant , plus que tous a failli;
C'eft chofc à mon efprit impoffible à comprend
dre:
Et nul autre que toi ne me la peut apprendre ',
Comme a pu ta bonté nos outrages foaifrir.
Et qu'attend plus de nous ta longue patience ,
Sinon qu'à l'iiomme ingrat la icûle confeieiv*^
ce
Doive eftre le couteau qui le bSh mourir >
Toutefois tu fais tout^ tù connois qi^i noui
fommes ;
Tu vois quelle inconftance accompagne le$"
hommes ,
Faciles à âéchir quand il faut endurer.
.Si j'ai fait comme un homme en faiâutt une
ofFenfe ,
Tu feras comme Dieu^'en lailTer lavengçan-^
Et sMitiïst un fujet de me défefpérer.
Au moins , fi les regi;ets de ma faute avenue
M'-ont de ton amitié quelque part retenue ,
Pendant que je me trouve au milieu de tes pas;
Défireux de l'honneur d'une fi belle tombe , ^
Afia qu'en autre pan ma dépouille ne tombe,
Pui%ue ma fin eft près , ne la recule pas.
^ fi M A I. H E R B E. L I V. I. 19
£n ces propos, mourans fcs complaintes fe
meutenc j
Mais vivantes fans fin fès angoi/Iès demeurent,
Pour le faire en langueur à jamais confumer.
-Tandis la nuit s'en va 5 fes lumières s*éteigent^
Et déjà devant lui les campagnes Ce peignent
•Dufaffran que le jour apporte de la mer.
L'Aurore d'une main , en fbrtant de Ces por-
tes ,
Tient un vafe de âeurs languiflantes & mortes.
£lle verlè de l'autre une cruche de pleurs 3
£c d'un voile tiffu de vapeur & d'orage ,
Couvrant fes cheveux d'or , découvre en: ion vi-
iàge
Tout ce qu'une ame fent de cruelles douleurs.
Le Soleil qui dédaigne une telle carrière ,
Puifqu'il faut qu'il déloge, éloigne fa barrière;
Mais comme un criminel qui chemine au tré-
pas.
Montrant que dans le cœur ce voyage le fâche.
Il marche lentement , & defire qu'on fâche
Que fi ce n'eftoit force*, il ne le feroit pas*
Ses yeux , par un dépit , en- ce monde regar-
dent :
Ses chevaux tantoft tont, & tantoft fc retar-
dent,
Eux-mefines ignorans de la courfe qu'ils font.
Sa lumière pahit s fa couronne Ce cache :
Auflî n'en veut-il pas , cependant qu'on attache
A celui qui l'a fait, des épines au front.
10
P O E s I B s
An point accoutumé les oifeaox qui (bm-*
meillent ,
Apprenez à chanter dans les bois fe réveillent : !
Mais voyant ce matin des autres différant ,
Remplis d'étonnement , ils ne daignent paroî-
■ tre;
Et font , à qui les voit , ouvertement connoître >
De leur peine fegrettc un regret apparant.
Le jour eft déjà grand ; & la honte plus claire
•DeTApôtre ennuyé l'avertit àcCe taire.
Sa parole fe laiTe , & le quitte au befoin :
Il voit de tous collez qu'il n'eft vu de perfbnne»'
Toutefois le remors que fon ame lui donne y
Témoigne alTez le mal qui n'a point de témoin»
Audi rhomme qui pone une ame beUe & hao»
te,
Quand feul en une part il a fait une faute ,
S'il n'a de jugement fbn cfprit dépourvu.
Il rougit de lui-mefine , & combien qu'il ne (ciw
te
Rien que le Ciel préfent , 8c la Terre préfenrc,
Penfe qu'en fe voyant , tout le monde Ta vu.
'*'•
SB Malherbe. Lit. I.
>t
STANCES
SPIRITUELLES,
LOuEZ Dieu par toute U Terre,
Non pour la crainte du tonnerre
Dont il menace les humains $
Mais pource que fa gloire en merveilles abonde,
£t quêtant de beautez qui reluifent au mondée
Sont les ouvrages de fes mains.
Sa providence libérale
Eft une fource générale.
Toujours prefte à nous arro fer • '
L'Aurore & ^Occident s'abreuvent en fa coijrfe.
On y puife en Afrique , on y puife fous VQuifc ^
Et rien nç 1^ peut épuifer.
N'eft-ce pas lui qui fait aux pnde^
Germer les femences fécondes
D'un nombre infini de poifibns ?
Qui peuple de troupeaux les bois & les monta^
gnes ,
Donne aux prez la verdure , & couvre Içs cam-
pagnes
De vendange? & de «loiffons ?
Il eft bien dur à fa juftice
De voir l'impudente malice
Dont nous l'ofFcnfons chaque jour :
Mais jcommc noftre pcre il excufc nos crimes : ;
Et mcfme fes courroux, tant foient-ils légitimes
Sont des marques de fon amour.
%Z V O B s ï % 9
Nos afFc<aions pafTagères , '
Tenant de nos humeurs légères.
Se font vieilles en un moment.
Quelque nouveau defir comme un vent les em-«
porte :
La fîenne toujours ferme,& toujours d*une forte.
Se coaterve éternellement.
SUR UNE IMAGE
de Sainte Catherine,
£PI GRAMME.
L'Art auffi.bien que la Nature
Uft fait plaindre cette peinture:
Mais il a voulu figurer ,
<^'aux tourmens dont la caufe eft belle ^
Xa gloire d'une ame fidelle
JBft de iôuârii: ùaxs murmurer.
1" Il an ' Il ' iirî~ i 1 1 uni m mm i i ■ i ^ ^ ^ .▼ ▼■ T ▼^
POESIES
D E
M A L H E R B a
LIVRE DEUXIEME.
jffRI^REPOURLE ROY HENRIXE GRAND,
allant en Limoufn.
N. . -^ ■ •
S T A H C B S.
CJ| D l'E a , dont les boncez de ik>5 larmes
/ toudïées ,
Ont aux vaines fureurs les ^mes arrachées.
Et rangé l'infôlence mix pieds de la rai(bn ;
Puifqa*àrien d'imparfait ta louange n'afpire.
Achève ton ouvrage au bien de cet Empire ,
£c nous rens rembenpoiat cofhme la guérifba.
Nous fomnaes fous un Roy il vaillante fi fâge^
*Et qui fi dignement a fait rapprentiiTage
De toutes les vertus propres à commander ,
•Qo^il fembleque cet heur nousimpofe fiknce ,
Et qu'alTurez par lui de toute violence ,
Nous n'avons plus fujet de te rien demandiQr «
i4 Poésies
... • **
Cènes quiconque a vu pleuvoir dellus nos telles
Les funeftes éclats des plus grandes tempeftes
Qii|excitèrent jamais deux contraires partis ,
Et n'en voit aujourd*lMii nulle inarqu<pparoiftrc^
En ce nwracle (cul il peut affez connoiftrc
Quelle force àla main qui nous a garantis.
Mais quoi ? de quelque foin qu*inceflamment il
veille,
Quelque gloire qu*il ak à nulle autre pareille ,
Et quelque excès d*amour qu'il porte à noftre
bien i
Comme échaperons-nous en des nuits fi pro~
. fondes.
Parmi tant de rochers que lui cachent les ondes ,
Si ton entendement ne gouverne le fien?
Un malheur inconnuglifle parmi les hommes.
Qui les rent ennemfis^du repos où nous fommes ;
Laplufpartde leurs voeux tendent au ch^ge-
ment 5
Et comme s'ils vivoient des mif^res publiques.
Pour lès renouveler ils. font tant de pratiques.
Que qui n*a point de peur , n*a point de juger
mène.
. ' En ce fâcheux état ce qui nous réconforte ,
C'eH; que la bonne caufe eft toujours la plus forte
£t qu'un bras fi puilTant t'ayant pour Ton appui ,
Quand la Rébeliion,plus qu'une Hydre féconde,'
Auroit pour le combattre afièmblé tout le mon-
de.
Tout le monde aflèmblé s'enfuiroit devant lui.
Conforme;
«H MALHlRH.XlT.il.
^S
Conforme donc ,-Seigneiu^, ta grâce à -nos
penices:
Ofte-nous ces objets , qui des chofes pafTées
Ramènent à nos yeux lejtrifte fouvcnir •
Et comiae fa valeur , xnaiftrefle de Pora^e ,
A nous donner la pak a montré Con courage
Tais luire fa'prudençe à nous l'entreteair. '
11 n'a point Ton efpoir au nombre des arnxéess
iftant bien afluré que ces vaines fumées
N*ajoutent que de Tombre à nos obfcuritez
L'Mdc qu'il veut avoir , c'eft que ru le confcij-
Jesj
Si tu le fais , Seigneur , il fera des merveilles
Et vaincra nos fouhaits par nos profpéritez^
tes fuites des mcchans, tant foient-elles fç*
gretes ,
Quand il les pourfuivra, n'auront point de ca-
chettes 5
Aux lieux les j)lus profons ils feront éclairez.
Il verra fans effet leur honte fe produire.
Et rendra les deflçins qu'ils feront pour lui nià-
re,
AufC-tofl: confondus comme délibérez,
La rigueur de fes îoix ^ après tant de licence ,
Redonnera le cœur à la foible Innocence ,
Que dedans la mifere on faifoit envieillir. '
A ceux qui roppreffoient , il oftera Taud ice :
Et £kns diftinâion de richeffe ou de ra^ce ,
Tous de peur de la peine auront peur de fail-
lir«
B
±4 POESSES
La terreur de fon nom rendra nos ylUes for-*
tes.
On n*en gardera plus ni les mors ni les portes.
Les veilles cefTeront aux fommets de nos tours»
Le fèr mieux employé cultivera la terre ;
I Et le peuple qui tremble aux frayeurs de la guer-
re,
Ci ce n*eft pour dan£èr,n*auraplus de tambours.
Loin des mœurs de fbn iîccle il bannira les
vices ,
L'oifîve nonchalance , ôc les molles délices ,
Qui nous avoient portez jufqu*aux derniers hz^
zars.
Les venus reviendront de palmes couronnées :
£t Tes juftes faveurs aux mérites données ,
Feront relTufciter Texcellence dés Arts.
La foy de fes Ayeux , ton amour & ta crainte^
Dont il porte dans Tame une éternelle emprein-^
te,
D'ades de piété ne pourront Taflbuvir.
Il étendra ta gloire autant que fa puiifance $
Et n*ayant rien fi cher que ton obéiffancc ,
Où tu le fais régner, il te fera fervir.
Tu nous rendras alors nos douces deftinécs :
Nous ne reverrons plus ces fâcheufcs années
*Qui pour les plus heureux n*ont produit que des
pleurs.
Toute forte de biens comblera nos familles.
La uioîflbn de nos chams lalicra nos faupilcs^
Et les fruits paiTeront la promeile des ^eurs.
la fin de tant d'ennais dont nous fûmes la
prôye ,
:Noiis raTîra les fens demenreîfîes 8c de joye:
Et dautant que le monde eft ainfi compoC ,
Qtt'une bonne iortune en craint une mauvais
Tonpouvok abfblu, pour oonfèrver noftfe ai-
•Confervera celui qui nous Taura.caufé.
'<)uand un Roy fainéant , la rergogae (kc
Princes, - '
lai/Iàntàfes flateursle&inde les provinces,
Bntre les volupté* indignement s'endort ,
QSpique Ton diiCnaule, on n'en fait point d*efti-«
me:
£t fi la vérité fe peut dire fan« crim^ ,
C*eft avecque plaifir qu'on furvit à fa mort.
Mais ce Roy, des bons Rois réternel exem-
plaire j
Qui de noftre (klut eft TAnge mteiaîre ,
L'infaillible refuge & l'affuré fecours -,
Son extrême douceur ayant dom.té l'envie ,
De quels jours aflcz longs jpcut-il borner fa vie ,
Quenoflxe aiFedion ne les Juge trop courts.?
Nous voyons les. e(pri ts ne:ç à la tyrannie ,
Ennuyez de couver leur cruelle manie ,
Tourner tous leurs confeils à noftre affliAion^
Et iifbns clairement dedans leur confcience ,
Que s'ils tiennent la bride à leur impatience ,
Nou^ ïCcnCommci tenus qu'à fa protedioa.
\
il ?OBsrBf*
Qu]il vive donc , Seigneur , & qu'il nous iat
le vivre j
Que de toutes ces peurs nos atnes il délivre^
Et rendant TUnivers de fbn heur étonné,
Ajoute chaque jour quelque npuvelle marque
Au nom qu'il s*eft acquis du plus rare Monar.*
que
Que ta bonté propice ait janiais çouronj^é«
Cependant ,(bn Daiifin d*uhc vitelïc promcc
Des ans de fa jeuneiTe accomplira le conce ;
Et fuivant de l'honneur les aimab^s appas ,
De faits û renommez ourdira fbn hiitoire ,
Que ceux qui dedans Tonxbi^e étémeUemenc
, noire
Ignorent le Soleil , ne l'ignoreront pas.
Par fa fatale n\ain qui vengera nos pertes i
L' Espagne pleurera fes Provinces défèrtes ,
Ses châteaux abatus , 8c fçs chams déconfits z .
Et fi de nos difcordes Tinfame vitupère
A pu la dérober aux viâ:oires duPère ,
Nous la verrons captivç aux triomphes du Fis*.
;t£ Maihérse. Lit. IL 19
AU ROY HENRI LE GRAND,
Air rhureux fuccès du voyage deSedàn/.
Obi.
ENf IN , après les tempcftes ;
•Nous voici rendus auporc j.
Enfin , nous voyons nos ceftes
Hors de Tinjure du fort.
Nous n'avons rien qui menace
De troubler noilre bonace ;
Et ces matières de pleurs ,
Maffacres , feux , ic rapines ,
De leurs fîineftesr' épines • ' '
Ne gâteront plus nos£eurs«
Nos prières font ouies ,
Tout eft réconcilié 3
Nos peurs font évanouies ^
Sedan s'eft humilié,
A peine il a vu le fôiidre
Parti pour le mettre en poudre ^
Que hiifant compara i(bn
De l'efpoir & de la craintt ,
Pour éviter la conttaintc
U s'eft mis à la raifbn»
«
Qui n'uft cru que feé mvfrailles ^
Que défendoit un Lion , •
N'uffent fait des funérailles
Plus que n'en fit Ilion ;
Biii
loin , bien-loin , triftes pcnfées i
Où nos miferes paâTées
Kous avoient enfèvelis.
Sous Henri, c'eft ne yoir goace ^
Que de révoquer en doute
Le lalut des Fleurs de Lis.
O Roy , qui du rang, des hommes
T'excepçes par ta bonté 5
Koy 5 qui de Tâge ou nous ^mmes^
Tout le mal as lurmonté $
Si tes labeurs d'où la Prauca
A tiré ia délivrance ,
5ont éç||ti^àvecque foy j.
Qui fqÈâ û rid icule
Qui ne confeffe qu'Hercule
fut moins Hercule que toy >
De combien de tragédies ,
5ans ton aiïuré fècours ,
Eftoient les trames ourdies
JRour enifanglanter nos jours ?
Et qu*auroit fait l'innocence ,
Si Toutrageufe ]icence ,
De qui le fouverain bien.
Eft d'opprimer & de nuire ,.
N'uft trouvé pour la détruire
\Jn bras fort comme le tien ?
Mon Roy , connois^ta puiffance;.
El le' Cil capable de tout.
Tes defleins n'ont pas naiflance
Qu]on en voit déjà. le bout : .
DB Malhbrbè. LiV. lî. 3)
Et la Torranc amoureufe
De la vertu généreufè
Trouve de ^douxapas
. A te fervir & te plaire ,
Que c*eft la mettre en colère
Que de ne l'employer pas,
Ufe de fa bienveillance j
Et lui donne ce plaifîr ,
Qu^elle fuive ta vaillance
A quelque nouveau defîr.
Où que tes bannières aillent',
Quoyque tes armes aflaillent y
Il n*eft orgueuil endurci , ,
Que brifé comme du verre
A tes pieds elle n'atterre ,1
S*il n'implore ta merci.
Je /ay bien qtfe le* brade»
Prédifent tous , qu'à ton Fis '
Sont réfervez les miracles
De la prife de Meniîs : ^
Et que c'eft-luy , dont • l'épée
Au fang barbare trempée ,
Quelque jour apparoiffanr'
A la Grèce qui foupire ;
Fera décroiftre PEmpire-
De l'infidèle CroifTant.
Mais tandis que ies années '
Pas-à-pas font avancer
X'àge où de fes defHnées .
I.a gloire doit commencer :'
J4 -FoïsiB»
Qoe fais-tu , que d'une armée ,'
A te yenger animée ,
Tu ne mets dans le' ton^au
Ces voifins donf les pratiques
De nos rages domeftiques
•^nt allumé le âambeau ?
Quoique les Alpes chenues
les couvrent de toutes parts ^
£t faflent monter aux nues
Leurs effroyjiles remparts r
Alors que de ton paiTage
On leur fera le meflage y
Qui verront-elles venir ,
Envoyé fous tes aufpices ,
Qji^auflîtofl leurs précipices
Ne fe laiilent applanir B
Croy-mof , contente Vcntîc
Qg^owt tant déjeunes Guerriers
^D'aller expoièr leur vie
Pour t'acquerir des lauriers y
Et ne tiens point ocieufes
Ces^mésambitieufès^ "
Qui jufqucs od^ matin
Met les eftoiles en fuite ,
Q feront , fous ta conduite ,
Allée querii du butin»
Déjà lè Tézin tout mome
€onmlte de fb cacher ;
Voulant garentir la corne '
Qtoe tuJuy dois arraches 4^ .
£c le Pô, tombe cercaine
De Taudace trop hautaine ,
Tenant bailTé le menton ,
Dans fa caverne profonde
yapprefte à voir en fon onde .
Choir un autre Phaeton..
Va , Monarque magnanime ;
Soui&e à ta jufte douleur ,
Qu*en leurs rives elle imprime
Les marques de ta valeur.
L*aftre , dont la courfè ronde
Tous les jours voit tout le monde ^
N'aura point achevé Tan ,
Que tes conqueftes ne içafênc
Tout le Piémont , & n'écrafent
La Couleuvre de Milan
Ce fera laque ma Ivre
Faifant fbn dernier effort y
Entreprendra de mieux dire
Qu'un Cygne près de fà mort t
Etïè rendant favorable
Ton oreille incomparable >
Te forcera d'avouer , ^
Qu^en l'aife de la vidoire
Rienn^eflfidouxquela'gloixô .
De fè voir fi bien louer.
Il ne faut pas que tu penfès
Trouver de l'éternité
£n ces pompeufès dépenfès
lu'invcme la vanité.
^6 ta tint
Totts ces cUcd'œuvifs antiques
Oui à peine leurs relitjues :
J'at les Mules feulenienc
X'hoinme eft exemt de la Parque ,
Et ce qui porte leur, marque
Z}eincuie éteineUcnicnt,
Par elles traçant l'iiiftoirc-
De tes faits latwricur ,
Je défendrai ta mémoire
Da trépas injurieux ; .
£r quelque alTaur que te face
X'oubli pat qui. tout, s'efface.
Ta louange dans mes vers ,
^'amarante couronnée ,
N'aura (a fin terminée
Kitt'ax celle de. l'Univers.
D B M A L n B R B B. L Z Tft 1 1. 37c
AU ROY HENRI LE GRAND,
Sonnet;
T^ifON Roy, s'ileft ainfi que des chofes futu-r
res
L'ccole d'Apollon apprenf la. vérité',
Quel ordre merveilleux de belles avântureâr
Va combler de lauriers voftre poftéricé ?
Qge vos jeunes lions vont anuflèr de proye r
5oit qu'aux rives du Tage ils portent leurs com^.
bas ;
Soit que de TOriant mettant rfimpî te. lAs \
Jh veuillent rebâtir les murailles de Troye^
Ils feront malhureux feulement en un point j-
C'eft que Çl leur courage à leur fortune joint ,
Avoit aJûTujetti l'un & l'autre Hémi/piicre,
Voftre gloire eft^fî grande en labomcBede tous;
Que toujours on dira qu'ils nepouvoient moins'
feirc ,
Puiiqu'ils avoient rhonnear d*eftre fbrtis à^r
vous*
jf Passifs
S0R rATTÉNTAT
• ■ ■ .
commis en k perfomie de Henri
le Grandjle 19. Décembre 1605»
Qtï s diKz-Toas , Races futures ,
Si quelquefois ua vrai difcours
Tous récite les attotiires
De nos abominables jours }
0rez-yous , fans rougir de honte ^
Que noftre impiété furmonte
Les faits ies plus audacieux ,
£t lès plus dignes 4u tonnerre^
Q|ii firent jamais à la Terre
Sentir ia^Golece des Cieux ^
O que nos fortunes profpâtes
Ont un change bien appaxant i
Û que du fiécle de nos pèces
Le noftre s'eftiait digérant |
La France , devant ces orages ^•
Pleine de moettîs & de couxagctf
^^on ne pou;¥oit aJflTez louer y
S^îi faite aujourd'hui fi ttagique,
(^'elle poduit ce que TAfrique
Aiiroit vergogne d'avouer»
Quelles preuves incomparable»
Peut donner un Prince de foi , '
Qbe les Rois les plus adorables
N-en quittent Thonneur à mon Roi 2
xri M-ii£ Rirai. Lir. I^ ^
Qiieile terre n*eft pjirfuméc
Des odeurs de fa renommée »' .
Et qui peut nier , qu'après Dieu;
Sa gloire y qui n'a point d'exemples J.
N'ait mérite que dans nos temples^
On lui donne le fegond lieu?
Qm ne fait poine qu'à ù, ▼^ilblKbe'
H nele peut rieii ajouter ?
Qu'on reçoit de fa bienveillance^»
Tout ce x3u'on<en doit fouhaitcr ?*
Et que G. de cette Couronne ,
Qge fa tige illuftre 1 ui donne »v
Les loiz ne l'uflèntirevéftu ,
Nos peuples d'un jufte (bârag;e
Ne pouvoient fans faire naunrage
Ne l'offirir point à fa vertu i
Toutefois , ingrats que nOUs (bounts^
Barbares y 6c dénaturez ^
Plus qu'en ce climat od les l&omascs
Hu: les hommes font dévorez »
Toujours nous aflaillons ùl tefte
De quelque nouvelle tempe^ i^
Et d'un courage forcené ,
Kejettant fbn obéiflance , .
£ui défendons la jouiflânce
Du repos qu'il nojLis a doRfié.'
La main de cet efpdt fafouclflS';
Q^ ifbrti des ombres d'Enfer ,
D'un coup fiuiglant frapa fa bouclie j^
A peine avoic laiiK' le fer ^^ '
S^ 1^ 0 E s I E »
Et voici qu'un autre perfide;
Ou la mcfine audace réfide j
Comme fi détruire l'Eftat
Tenoit lieu de jufte conquefte y
De pareilles armes s'appreft*
A faire un pareil attcntac.-
O Soleil , ô grand luminaite ,
Si jadis Thorreur d'un feftin
Pit que de ta route ordinaire
Tu reculas veri l6 matin ,
Et d*un émerveiilable change-
Te couchas aux rives du Gange 3 ♦
D*ou vient que ta fé vérité
Moindre qu'en la faute d'Atrée ,^
Ne punit point cette contrée
B'une éternelle obfcuritét
Nori, tifbti , tu Itfis fur le C(ïapable \
Comme tu fais fur Tinnocent :
Ta nature n*«fl point capable
Du trouble qu'une ame reflent.
Tu dois ta flame à tout le inonde y,.
£ t ton allure vagabonde ,
Gomme une fervile aûion'
Qui dépent d'une autre puiflance 5 :
ji^'ajant aucune connoiuance ,
K'a point auiE d'afE^dion»
Mais ^ 6 plaftôtte belle éclaire ,.
Je ne parle pas fagement 5
]|^ jufte excès de la colère
MTà fa^it perdre k ;ugcmeiu«.
Ce traitre , quelque frenéfie
Qui travaillaft É fantaife ,
XJt encore affez de raîToii',
Pour ne vouloir rien entreprendre"
Bel aftre , qu'il n'uft vu defcendrc*
Ta lunûere fous Torifon.
Au point qu'il cGuma fa rage ^
le Dieu de Seine efloit dehors
A regarder croiftre l'ouvrage
Dont ce Prince embellit Ces bords :
Il fe referra tout-à-l'heure
Au plus bas lieu de fa demeure ^
Et fcs Nymphes de/Tous les eaux ^
Toutes lans voix & 6ns haleine,*^
Pour fc cacher furent en peine
De trouver affez de tc^eaux.
La terreur des chofes pafl&s
A leurs yeux fe ramentevant ,
îaifoit prévoir à leurs penfées
Plus de malheurs qu'auparavant r
Et leur eftoit fi peu- croyable
Qu^en cet accident effroyable^
Perfonne les puft fecourir ,
Que pour en eflre dégagées ,
Le Ciel les auroit obligées
S'il leur ufl permis de mourir.
Revenez , belles fugitives ;
De<juoy verfez-vous tant de pleurs 2
Afliirez-vos âmes craintives :
K^mertez vos chapeaux de fleurs r
4^
Lf ^o^ vit , & ce miCètàblc 3
Ce monftre vrayment dcpJotaUe ^
Qui n*avôit jamais éprouvé
Que peut un vifage d'Alcide y
A commancéle parricide ,>
Mais il ne Ta pas achevé.
Pucelles , qii*on Ce téjoniSè :'
Mettez-vous réfprît en repos :
Que cette peur s'évaneuiue $
Vous la prenez mal-â^propos.
Le Roy vit , & les deftinccs
Lui gardent un nombre d'ànnéefy
Qui fera nlïicidire le fort
A ceux dont Taveugle manie
PrefTe des plans de tvranuie.^
Pour bâtir G[uand il lera mort»
O bien-hureufe Intelligence »
PoilTance , andconque ttilois.y
Dont la fatale diligence
Préfîde à TEmpire François j
Toutes ces viables merveilles»
De foins , de peines , & de veàles ^
Qui jamais ne t*6nt pn laiTer ,
N'ont-elles pas fait une hiftoire ^
Q^en la plus ingrate mémoire
L'oubli ne faurott eflacer l
Ces Archers aux casaques peintei:
Ne peuvent pas n'eftrc mrpris ,
Ayans à comoattre les feintes.
De tant d*infidèles elprits»
m Ma nr»a b I. 1 1 y. n. 43^
Leur préfencc »*eft qu'une :pompe 5 -
Avecque peu d'art on les trompe.
Mais de quelle dextérité
Se peut clcgttifer une audace,
Qg'en Tame aufCtoft qu'ien la face
Tu n'en lifes la vérité ?
9
Grand Démon d'éternelle marque
Pais qu'il te fbuvienne toujours
Que tous nos maux en ce Monarque
Ont leur refuge & leurs fecours y
Et qu'arrivant l'heure prescrite ^.
Que le trépas , qui tout limite ,.
Nous privera de fa valeur ,
Nous n'avons jamafs a d'aJaxmes
Où nous ayons verfé des kxmes
Ikmi une femblabde douleur.
Je ùj bien que par la Juftice ; .
Bont la Paix accrotft le pouvoir^
Il fait demeurer la Malice
Aux bornes de quelque devoir y
Et que (on invincible épée
Sous telle infiuence eft trempée J
Qu'elle met la frayeur par tout ,
AofGtofl qu'on la voit reluire :
Mais quand le malKeur nous veut nuire^
De quoy ne vient-il point à bout 2
Soit que Tardeur de la prièce
Le tienne devant un autel ;
Soit que l'honneur à là barrièrer
L'appelle à débatre un çartçl ^ ,
'41;^ t 6 % S Xtt
Soit que dans la chambre il médite ^
Soit qu'aux bois la chafle Tinvite 3
Jamais ne t'écarte fi-loin.
Qu'aux embufches qçr^on lui peut tendre
tu ne fois preflrà te défendre ,
Sitoft qu'il en aura béibin»
Garde fa Compagne fidelTc -.
Cette Reyne , doht les bontez
De noftre foibleffe mortelle
Tous les défauts ont furmonrez.
ïay que jamais rien ne l'ennuyé i
Que toute infortune làfuye j
£t qu'aux. rofes de fa beauté ,
L'âge , par qui tout fe confume ,
S^edonne , contre •"fiiicoûtume , ,
La grâce de la nouveauté:
5?erre d'une étreinte fî ferme
te nœu de leurs chaftes amours ^.
Que la feule mort foit le terfatef'
Qui puiife en arrefter le cours.
Béni les plaidrsde leur couche j
Ht fay renaiftre de leur fouchc
Des fiions û beaux & fî ver^ ,
Que de leur feuillage fans nolTibrc '
A jamais ils puiffent fiire ombre
Aux peuples de tout rUhivers,
Sur tout, pour lèut comtnune joye ,
Dévide aux ans de leur Dàufîn ,,
A Ions filets d'or Si de Toyc \
tfn bon-heur qui n'ait point de 'ftn:
Malhirb^, Lit. Il, 4f
Qoelqoes voeui que face l'Envie ,
Coaferve-Icur ià chère vie :
ft liens pu eUe cnTcvelis
ÏD'une bonace continue
Les Aquilons , dom Cx YCnap
A gaianii les Fleiiis.4e lis, '
Conduis-Je lôosleur aHurânce
Tromtement jufques au focnniec
De l'indubitable efpérance
Que fon enfance leur promet : •
Et pour achever laurs journées ,
Que les oracles ont bornées
Dedans le Trône Impérial ,
Avant que le Ciel les appelle ,
Fais leur ouir cette nouvelle
qu'ilar»[£l'Efcw;ial,
s
4* FoiStBJ
:AU ROY HENRI LE GRAND
fur la prife de Marfcillc
O D S,.
ENfmi , Après t%m d'ann/écs^
Voici rhureufe faifbn ,
Oâ nos misères bornées
Vont avoir leur.gucrifon.
Les Dieux , Ions a feXjéfoudre^
Ont fait un coup de leur foudx^,
Qjii monftre aux ambitieux.
Que les fureurs de la Terre
Ne font que paille & que vcjrîC
A la colère des Cieux.
Peuples , i qui ktempefte
A fait faire tant de vœux ^
Quelles fleurs à cette fefte
Couronneront vos cheveux ?
Quelle viâime affez grande
Donnerez* vous pour offrande?
Et quel Indique f^our
Uncperle fera naiftre .
D'aflez de lufbre , pour eflre
La marque d'un £ beau jour ^
Cet effroyable coloiTe ,
Casaux; Tappui des mutins^
A mis le pied dans la fofTe
uelui cavoient les deflins.
DS MAJLHEflLB», LiV. II. 47
Il eft mort , ce parrieiclç.
Un Alcidefîs d'Alcide,
h qui la France aprefté
Son invincible génie ,
A coupé fa tyrannie
D'un glaive de liberté.
Les avanturcs du monde
Vont d'un oxdre mutuel ,
Comme on voit au bord de l'bixdc
Un reflus perpétuel.
L*ai(è & Tennui de la'vïç
Ont leur courfe entrefùivie
Auffi natureUement
Que le chaud & la froidure^:
Et rien , afin q^e tout dure ,
Ne dure ét^meUcmextt.
Cinq ans Marfeiiie volée
A fon jufte polTeflèuc,
Ayoit langui d^fblée . .
Aux mains de cet opprcfleuri
Enfin , le tems Ta remife
En (a première franchifè :
Et les maux qu'elle enducoit
Ont u te bien pour échange ,
Qu'elle a vu parmi la fange
louller ce qu'elle adoroit.
Déjà tout le peuple More
A ce miracle entend :
A l'un & l'autre Boiphooe
Le bruit en eft répandu:
Toutes ks plaines le fiiTent
<^ l'Inde & TEufrate layent ;
£c déjà pafle d'eiFroy
Mempbis fe^enfe captivç ^
Voyant fi près de fa rive
Un Neveu de Godefroy.
SUR LE MESMJE SUJET,
O D 'e.
S Oit que de tes lauriers la grandeur pourM-
vant
JD'un cœur où Tire jufte & la gloire commande,
Xu paJTe coixune un foudre^n la Terre Flaman-
de ^
D*Ëi^agnols abatus lacampagne pavant ;
Soit qu'en fa dernière tefte
JL'Hydre civile t'arrefte j '
Roy , que je verrai jouir
De l'Empire de la Terre,
LailTe le foin de la guerre.
Et penfe à te réjouir^
•
Nombre tous les fuceès où ta fatde maîn , *
Sous l'appui du bon droit aux batailles conduite,
De tes peuples mutins la malice a détruite ,
Par jun neur éloigné de tout penfer hum^*
Jamais tu li'as vu journée
De û douce deftinée j
Non celle , où tu lepcontras
Sui
0M Ma;.hbiibb. Lit: IL <f^
^iir la Dordonne^èndefordre
L'orgueil à qui tu fis mordre
Xa peuf&ère de Coutras.
îCas AUX y ce gxand Tit^n , qui fe moquoiç
desCieux,
A Tii par le. trépas fen audace arreftée , '
Et ÙL raee infidèle aux étoiles montée ,
Pu plai^ de fa chute a £^t rire nos yeiu.
Ce dos chargé de ppinj>re , JSc rayé d^ç clift*
quan^,
A dépouillé fa gloirç a^ milieu de la fange i
)Les Dieux qu'il ignoroit ayant fait cet échange
Pour yengei: en Jon }our Tes crimes de cinq ans.
La mèr , en ceçte furie ,
 peine a fauve Dorie ^
Et lé funefte remors '
XJije fait la peur des fuppjiccs ,
A laiiTé tous ces complices
plus morts que s'ils eftoient morts.
»
e
(6 .FOESIBS
^^qpQppqpqppqpqpç^ qp
AU ROY HENRI LE GRAND.
S O M K s T.
JE le coiuiois , Deftins , vous avez arrefté
Q2*auz deux fi& de mon Koy fe parcage li
Terre ,
Et qu'après le trépas , ce miracle de guérit
Soit encore effroyable enrapoflériçe
Leur courage aufC grand que leur profpcrité
Tous les fores orgueilleux brifera comme verre :
Ecqui de leurs combats attendra le tonnerre.
Aura le châtiment de ùl téméiité.
Le .cercle imaginé , qui de mefme interroUe
Du Nort 3c du Midy les diftances égalle ,
De pareille grandeur t>ornera leur pouvoir.
Mais eftant fis d*iin père oi. tant de gloire
abonde , .
Pardonnez-moi^ Deftins ,. quoiqu'ils 'puiflenc
avoir.
Vous ne leur donnez rien , s'ils n'ont chacun oa
Monde.
"¥
t>B'^AL«)iiBt. Lit. II. fj
A MONSEIGNEITR LE D AUFIN^
s é î^ N B T.
QTTb llionnear dihion Prince eft cher f lut
\ deftinées!
Que le Démon eft grand qai lui ferc de fuporc !
£t que yifiblement un favorable fore
Tient (es piofpéhcez Tune à l'autre enchaînées)
Ses Filles fi>nc encore en leurs tendres années ,
Et déjà leurs appas ontiin charme fi fort ,
Que les Rois les plus grands du Ponant & du
Nort,
Brûlent d'impatience après leurs Hyménées.
Penfeïà vous , Daufin j'ai prédit en mes vers'x
Que le plus grand oi^ueuil de tout cet Univers;
Quelque jourâ vos pieds doit abaiflèr la telle i
■
Mais ne vous flatez point de ces vaines dou->
ceurs;
Si vous ne vous haftez d'en faire la conquefte ,
Yoos en Cctet &uftré parles yeux de vos Sœurs.
SUR LE MARIAGE IMiJ RO^
& dç la Reyne.
MOpsb, entre les Devins rApolion dexej*
âge, « ^
Avoit toujours fait efpèrer ,
Qu*un Soleil^quinftiftroit fur les rives duTage^
Enla terre du Lis nous yiendroit éclairer*
Cette prédidion fêmbloit une avanture
* Contrele fens & le dilcours ;
K*eftant pas convenable aux règles dénature^'
^u'un Soleil fe levaft od fe coucnem les jours«
• Anne , qui de Madrid (ut llunique miracle /
Maintenant Faife de nos'yeox ,
Au fein de noftire Mars fatisfait à Formule ,
£t dégage envers nous la promelfedes Cienr.
Bien efl-elle un Soleil j & (es yeux adorables
« Déjà vus de tout VkonCon ,
font croire queno5 maux feront maux inçura.
blés.
Si d'un fi beau remède ils n'ont leur guérifon.
Quoyquerefprit 7 eherche , il n'y voit que des
chaînes
Qui le captivent à fes loix.
Certes , cVft à l'Efpagnc à produire des Reynes ,
Comme c'cft à U Fraoce à produire des Rois.
m Malhbkbi. Liv. II. 1}
' Hàreux couple d'amans , noftre grande Mi^
jLia
A pour Tous combattu lefbrr«
SQe a force les yens , 6c domté leur furie :
C'dft â tous à goûter les délices du port.
<6oûtez^les, Beaux efprics, & donnez connolA
En l'excès de toftre plaifir ,
Qjg^i des cœurs bien toucUbz tarder la jouiflàa*
ce,
C'eft infailliblement leur croiltre le de£r.
' Les^eurs de Yoftre amour dignes de leur 'raçi%
ne
Monftrent un grand conunencement :*
Mais il faut Rafler outre , & dés fruits de Luciiie
Faire avoir à nos VQBur leur accompliâement. '
Réfervez le repos a ces vieilles années
Pju: oui le fang eft refroidi. •
"t'ont le plaiur des jours eftettieursmatinécsi
Lannit eft déjà proche à qui paiTe midi.
<¥
4 -»
t
C iij
AU ROY.
SONNETi
XU*ATsc une raleitr à nulle autre (egpnde^
,ix qui feule eft fatale à noftce ^érubn ^
^apfttt cQuiage mur en fa yene iaiion ;
Mous ait acquis la paix fur kT erre de fur TO^-
(le:
: .Qnei'H^ike de la ItBncttnréfxàxc Seconity
^ar TOUS ioit iu. tout moite > ou n'ait «plus de
pmibn,
€ertcs , c*eft un bonheur dont la iufte rajibn ^
Promet â votre front la^oaronnedu monde*.
Maisqo'endc^beattzfaicsTousm'ajie&lfOiir
témoin , '
Connoiilèz-le, mon Ro^, c*eft le comble du£atl^
Que de .tous obliger ont u les Oeftinées«
Tous vous favent louer^ mais non égaleoient;
Les ouTrages communs vivent quelques aiu;
nées :
€e que MsUherbe écrit dure éterneUement«.
>B M AXH-XHB t. 1.IT. II. . f^
5JP ^f^.qpqpqpqp«p^qp«qp
AUTRE.
-■ • . ■ • *
MTTs B$, je fuis confiis : mon devoir me
, convie
A louer de mon Rov les tSLtfis qualitcz :
Mais le mauvais deftin qu'ont les céméritet
lait peur à ma foibleffc , Jk m'en pfte l'envie.
A quel front orgueilleux n'a l'audace ravie
Leaomisre des lauriersqu'il a déjà plantez >•
Mt ce que fit valeur a fait en deux eftez ,
Aidide Tuft-il £ût tu deux iièçle$ ie vie »
Il ariivoit à peine à l'ace d« vint ans y
Quand fa iufte colère aflaillant nos Titans ,.
M011S doiina de nos maux llieuf eofe-dclivrancé.
Certes, «n ce miracle à mes fêns éblouis.
Ou Mars s'cft mis Itty-mèmc au trône de la» {
France, |
£t ittk £tk notre R07 fbos le nom de Loi^xs« '
C HÇ
fi f o 1 s 1 1" f
POUR LE R O Y,
allant châtier la rébellion des Rocl^-^
lois y & chafler les Anglois , qui., ejkr
leur fayear écoient defcendus ga,
irifledeRé.
O » 1.
DOrc nm naureaa labeur à tes arintt
s'apprefte: ,
'l^rend ta foudre ) Louis, &yacominettaliiQil
Donner le dernier coup à la dernière teftc
'De là Rébellion.
7ay choir en £ucri£ce au Démon de la France
%cs fronts trop élevez deces antes d*Enfer ,
£t n^épargne contre-eux,pour notre délivrance^
Nik feu, ni le fier.
* ••
Aflez de leurs complots Tinfidèle malice
A nourri le defbrdre & la fédition.
V Quitte le nom de Jufte , ou fay voir ta juftice
En leur punition.
/« Le centième Décembre a les plaines ternies.
Et le centième Avril les a peintes de fleurs ,
Depuis que parmy-nous leurs brut^es manies-
Ne caufent que des pleucs.
PS M A t H EX B b/IxT. II. *"|7
Dans toutes les futeors des liècles dettes
pères.
Les monftxes les plus noirs firent-ils januis
rien ,
Que rinhunmnité de ces cœurs d« vipères ^
Ne renouvelle au tien ?
Par qui font aujourd'huy tant de villcis defer*
tes }
Tant de grands baflimens en nufures changez $
fie de tant de chardons les campagnes cou*
vertes ,
Qge par ces enragez i
«
Les Sceptres devant eux n*ont point .dtf
privilèges : .
Les Immortels eux-mefmes en font perfécutez:
£t c*eft aux. plus faints lieux que leurs, mains
(àcriléges
font plus d'impiétez,
Marche : va les détruire: éteiiis^en la fb*
nience :
£t fiiy jufqu'à leur fin ton courroux gêné-»
reux ,
Sans jamais écouter ni pitié ,• ni clémençç
Qui te parle pour eux.
Ils ont beau veis le Ciel leurs murailles ac*
c|:oiftre , . . .
Ik^u'd'un foin affidu travailler à leurs forÇs^
Et çxeulèr leurs foflez juCqu'à faire parwftfç;
Xe iour entre les morts.
LsLi^4tstCpcrez', laiflè-ks entreprendre:
Il fufHt que ta caufc eft la cau(è de Dieu ;
•£t qu'svecque ton bras elle a pour la défendre
Les foins de Richeiib?.
R I c H E L I EU, ce Prélat, de qui toute l'ei»»
▼ie
Eft dé Toir ta grandeur aux Indes ic borner ,
£t qui yifiblement ne fait cas de fà vie
Que pour te la donner.
Rien que ton intéreft n'occupe fa penffie : *
Nuls divcnilFêmens ne rappellent ailleurs :
St de quelques bons ^eux qu'on ^ vanté
Lancée ,
U en a de meilleutis»
Son ame toute eraqde eft une ame hardie , .
Qui pratique fi bien Tart de nous (ecourir,
Q^e pourvu qu^il (bit cru. nous n'avons maU^
die
Qu|il ne fâche guérir*
'Le Ciel y qui doit le bien félon qu'on le mtr-
nte.
Si de ce grand oracle il ne t'uft affîfté,
PStr un autre prêtant n'uft jamais eflé quitte
Envers ta» piété.
Vai ne diffère plus tes" bonnes deftinéesj
Mon Apollon t'alTure,; & t'engage fa fojrj
<^*cmployant ce T/phts , Syrtes & C/aaies
^Seîxnii havres pour toy.
Centty on )e me ttompe^ w d^k Viâoiie^
Qui Con plus grand bonneux de te» palmes a(-
tant,
Eilanz bots de Cliacantc en £bn hatût^de gjoke^
Pour te rendse contait;
«
Je k TDjr qmYappelIe y & qici (êmMe re dire »
II07 , le pliis grand &s Hois ^ & qm m'eft ]c
pli^s cher ,
Si t« YtfKx me je t'aide à GHmrer ton EmpHre,
II; eft tenops 4e marcher.
Qne la façon êft bravé, & fi nhse :^irée £
g^eUe a hit richement (on armure 6ûfies t
& qu*il fè connoift bien , à Ta vois fi pafi£e ^
Que tu Tas triomphes.
Telle eB ce grand aflâor, oil Je» fir & la
terre
La rage amUtieii(é i^ lesr honte ftrntt^
Elle faiiTa le Ciel . & rua le tonaere.
Dont ^iate nowrat»
Déjà de toi» coftez s'aTançoient fef api-
proches :
ïcy conroit Mimas -, là Typhon Ce banoR ç
£t la fuoit Eoryte a détachea les roche»
Qu]Encékde yettoic,
A peine cette Vierge ut VàSikc cmbtaflfe^
CJu'auflîtoft Jupiter en fon trône remis ^
Vit, félon {on defir, la tempeftc cciKe,
Et n'iit plus d'exmemiff»
4ie P O B s I B s
Ces coloiTes d'orgueil fuient tous rais en
poudre ,
Et tous couverts des monts qu'ils ayç^ient aria'*
_ chez :
^ PWégre qui les reçut , put encore la foudre
Dont ils furent touchez.
L'exemple de leur race à jamais abolie
* Deyoit fous ta merci tes rebelles ployer.:
^ais feioit-ce raifon qu'une même folie
N'uft pas meûne loyer?
Déjà réronnement leur fait la couleur blefinC}
£ç ce laCche yoi(în qu'ils font allé quérir,, \
Miferable qu'il eft, fe condanne lui-mefme
A fuir ou mourir^
' Sa facute le temort : Mégère le regarde ,
Bt luy porte l'eforit à ce vtzy fentiment ,
Que d'une kijèAe offanfe il aura, quoy qi£i|
tarde ,
Le jade châciment.
•Bien (êmble eftre la mèr une barre aflez fbrte^
pour nous ôtcr l'cfpoir qu'il puifTe eftre battu :
Mais eft^il rien de clos dont ne t'ouvre la porte
Ton heur & ta vercu }
«
Neptune importuné de fes voiles infâmes;.
Comme tu paroiftras au paâage des flots,
Voudra que fes Tritons mettent la main aux ti^
Et (oient tes matelots.
o£ MiCLHiiiBB. Lit. il gt
là rendronc tes guerriers tant de forces de
■ preuves , f : .
Et d'une telle ardeur pou^Teront leujrs çfibns •
Que le fàng eftiangç( feira monter nçs fleuves
Au deiTus de leurs hors.
Par cet exploit fatal en tous lieux va renaiftre
Labonne opinion des courages Prançois^
Et le monde croira y s'il doit avoir un Maiidre >
Qu'il faut que tu le (bis,
O que pour avoir part en £ belle aranture
Je me fbuhaiterois la fortune d'£{bn,
Qui , vieil comme je fiiis , revint contre nature^
En ùl jeune faifon î
De quelperil extrême eft la guerre fuivic ,:
Od jenefifle voir que tout l'or du Levant
N'a rien que je compare aux honneurs d'une vie
Perdue en te fervant ?
>
Toutes les autres mores n*ont mérite m
marque :
Celle-cy pone j(èi^Ie un éclat radiaux ^
Qui fait revivre l1iomme,& lé nïet de ïabar^C
A kl table des Dieux.
Mais quoj ? tous les penfèrs dont les âmes
bien nées
&citent leur valeur & flattent* leur devoir,
Q\ie fbnt-<:e que regrets, quand te noitito
d'années
Leur 6te le pouvok#
Cent à qoi k chaiéiir ne bouc ptos &ns
les yeines^^ <
Ea ▼axnp 4«iis fes cùtaim^ ttu de9 foins d>*
ligCâas:
..Mars' dl coiQme l'^Aisioar ; Ces travaux & (es
''"'^ peines
Teidenr de feones jgpy^
Je i^s vaincu du ten»s y j^ cédé à&s -ootc»»
) lion efpck (eulemenr ezant deui rigneuf^
A At quoy témoigpei en Tes derniers oavc»*
gps
Sa pceimèf e T^gueuTà)'
. les puiflànces &vai» donc V'innSlê m'&o*
n€>0Bi^
CQim^
|çIespo(réda7)eane. 4clcspoffide csicoïc
A la fia de mes jours.
\ Ce que j'en ay^cp.» J^ v^^i^^ç te Teproduîr^ ;
T& verras mon adreflè: &ciQfn£ronr cette fois?
Sera ceint de rayons qu'on ne vit jamais luire
Surk tefte des Rois.
Soit que de te^làn£tets ma l^re s'entre*
' ciemie j
Soir que de tes bfontez fe la face parler ,
Qgel rival alTez vain prétendra que la &en^
ne
Mt de quoi m'égaler ?
v»B MAiliBitv^ Lit. II, C|
Le fameux Amphion^ dont. U roîx nom^
reille
Bâtiflànt une rille jrbnna l'Univers ,
Quelque bruit qu'il ait n> n'é f oinc fair de
merveille
Qge ne facent mes vers.
lar eux de tes beaux faits la Terre Ctsm
plein/e :
• Et les Peuples du Nil qui les auront ouiss
Donneront de Tencens» comme c^ttx de 1(^
Seine,
Aux amels de Lovis^
*^
POESIES
DE
MALHERBE.
LIVRE TROISIE'ME
A LA REVN£ MEKE DU ROY,
£m £à. bien-venae en France.
ê
4
^~?-^
£ U^ £ B s^^ qu'on mette fur ia tefte
Tout ce que la terre a de fleurs^-
Peuples^, que cette belle fefte
A jamais taridè nos pleurs :
<|[tf awc deux bouts du Monde (e
TOfC
^oirr k feur de notre jo/e ^
^t MASRlltlI. £it. ïïh %
ti /bient dans les coupes noje^
Les ibucis M tous ces orages , .
Que pour hoâ rebelles courages - /
Les Dieux nous aroiem env^et;
A ce coup ircrfit en fiun^e
Les Toeuz que faifbient nos mutila f >
£n km: ame encore aflàmée
Ce mailàcres & de butins.
Kos doutes feront éclaircies t
Et mentirctnt' les Fropbéties
De tous ces vifiiges pâlis , . .
Dont le Tain itude s'appSqiwr
A chercher Tan climatiriquQ
De r^emelle Tleur de LjS4t
Aujourd'huy noiâ cft amexiée
Cette princene, que la (oj >
D'Amour enfemble & d'Hymçnfil
Deftine au lit de noftre Rof.^
La voicy, ^ belle Marib^
Belle merveille d*Hétrurie j
Qui fait confeflèr au Soleil ^ .
Quovque Tâgc paiTé raconte i
Que du Ciel , depuis au'il y monté i
Ne vint jamais rien ae pareil.
Telle li'eft point la Cythérée ,
Quand d'un nouveau feu s*allumane ^
Elle fort pompeufe & parée
Pour la conquefte d'un amant :
Telle ne luit en fa carrière
Des mois Tincgalc courrièrc';
ji^ . . f Q a S r I s
Mt ttUt àtStt^ îhcûCoA
JL'âurore au matin ne s'éicale,
Quand les jtnx mefine Aè Céfaîir
finferoient kt ^mpatraifoii.
Le Sce|itie que ^ne ia Race ,
0û rhe«i5 anï sxiérkes eft joint ,
Ltiy mec le tefpeâ en la hucCy
Mais il ne renoifitt^illk: point i
Nulle vanité ne 4a toucne :
Les grâces pariei|t<]»ar Çaf^bovtAci
£t fi>n front, téixMh ^ffllié^
C^'au vice ell&we^ tinacceâible ,
Ke peut que d*on oâeur én(èiifible,
Eftre va &ns eftf^ adocé, . ^
Q^uitèsfois y Itfffqiiè ââr Içs ondes
€3e noovean^mitadk iHottdtrv
Neptuiic «n frs caves çrofondesr
Plaignit-il le kn ^tfil içntoit i
Et quantesfois ,~ en là penfée ^
De vives atteintes bl^éc , -
Sans Fhonneot de ia Rojautiê
Qui luy fit celet&n maityxe^
Uit-il voulu de Jôn Empire
laire échangea' à^cette beauté ^
Dix jours , ne pouvant Ce àiftnice
Dû {^fir de la regarder :
Il a y par un effort contraîi» ,
ESSjé de la retarder :
Mais à lai fin^foit qtfe Tàiidace
Ali meiUeut avisait fm piacc^
VB M^X'HBitiB. tir, in; '4f
Sbit qa*an autre Démon pltishn
Aux yents ait impùCé filehce^
Elle eit' bots de ùl viiolence ,
Et la TOicy dans nolbe pou*
La Toicy, Peuptes, qui nous moiillrè^
Tout ce que la^Gloire a de prix:
ies fleurs naiflènt^ à fà rencpntre.
Dans les coeurs^ de danries efprits ?
Et la préfance des merveilles
Qu'en oyent dire nos oreilles ,
Accufè là témérité
De ceux qui nous l'aroienc décrite ^.
D'avoir figuré fbn mérite
Moindre que n-eft la ^vérité* -
O" toute parfaite ftincefô;
L^étonnement de l'Univers $
Aftre , par qui vont avoir çeib
Nos ténèbres, & nos hyvcrs.
Exemples -fans -autres exemples :
Future Image de nos temples r
Quoique noftse fotble pouvoir ,
En voftre accueuil ofe entreprendre y
Doit-il efpérer de vous rendre
Ce que nous vous allons devoir ?
Ce (èfla tous qui de nos villea
Ferez la beauté refleurir^
Vous , qui de nos haine$ civile$
Ferez la radne mourir :
Et par vous la paix aflurée*^ '
N'aura pas là courre durée ,
i^oii htkz de noftre fouf&once ,
Ces François qu^ n'ont de la Irance ,'-
^ ue la Langue & rhaboltement.
tar f^s on Ëaûfin.ndasTla naiftre^
Q^e Toas-mefme verrex tin jour
De la ïcrre entière Hi maiflxe » •
Ou par anâe^ , ou par amour : .
fet ne tarderont fcs ceiwucftes^
Dans les oracles déjà preftes > .
Qu'autant que le premier coton,
^m de jùiiti^flk m le meflage »
iTardera d'eftre en fon yifage ,
ic de £ûjre ombrt à fon xneuton»
•
„ O combien, l6t^i aunt de yeuYC»
£a gent qui porte le Turban!
^^t de Cuig foùgira les fleures
ùi lavent les pieds dtt Liban ï ^ -
juê le Bolphore en fes deitt tvits^
Aura de Sultanes captives l
Et que de mères à Mempliisy •
Enpleufàftt, diront la vaillance
l>eron courage & de fa lance |
Au funérailles de leurs fis ?
Cependant, notre grand Alcidc,! '
Amolli parmy vos appas ,
Perdra la furetfr qui lans bride
L'emporte à chercher le trépas :-
£c cette valeur inlioititéey
De qui rhonncur cft rhcuriftéej^
«E MAiHfiRB^i, Lit. III.
tuitqac f ien n*a fii Tobliger
'A ne nous d<>nn€;r -pUis d*aUrines,
Aumoins , fi>W 1^9ies^-
Aura fc^ de nous aâïiger*
Si refpQ^^u'aux bouches des hoauneiy
Nos beaux £u^ lâ»Qnc récitez ,
£ft Taiguillon par qui nous fopfiqies
Dans les ^^aar^ pr^ipitez.:
$MY de qui If g^ire femée
|Par les voix de la Renommée^
£n tant de parîs s*eft fait ouir,
jQne tout le £ècle 49 c.St nn Hyre^
JN'cft-il pas indigne de virre^
^il ne rît popr (ç réjouir ?
.^u^il lui fiiffifè que l'ECpagne^
Héduite par tant de çomhis
(A ne Toier voir en ca^p^gne^
A mis rire & }ç« ^pies bas j
iQtt'il ne pjoypquc point Tenvie
iDa mauvais fort contre fa vie :
£c puifque , félon fon deflein ,
Jl a rendu nos troubles calmes,
5'ii.yeut davantage de palmes.
Qu'il les acquière en yoftre fcin^
C'eft-là ^ull faut qu*à fon Génie ,
Seul arbitre de fes plaifirs ,
Quoiqu'il demande, il ne dénjfi.
Hien quUmagine fes deiîrs :
C'eft-là qu'il faut que les annéeç
luy coulent comme des jpurn(ç§ , , •
7^ \9otsinM
Et qtill ftic ie quby fb Tantôt ;
Qge la dottceiir qui tout exHèdc^
N'eft point ce que fètt Ganimèdis
A U cable Àc Jufitet,
Mais d^aUer plus à ces batailles^
Oi tonnent les foudres d-finfièr.
Et lutter contre des murailles/
D'oA pleuvenc la flamme & le Rr^
Puifqu'il (ait qu'en fes defiinées
Lesnoftres feront termiiiées,
Et qu'après lui noftre difcord
N'aura pkis qui domte fit rage^
N*e(l:-ce pas nous rendre au nauÎErage
Après ^ous aToir mis â bord :
Cet Achille de qui la pique
Faifoit au brare 4*Ilion
La terreur que fait en Afrique
Aux troupeaux l'aflaut d'un lion.^
Bien que fa mère uft 1 Ces armes
Ajoute la force des charmes ,
Quand les deftins l'urenc permis,
N*ut-il pas (a crame couple
De la moins redoutable cpée
\m fîift parmi fes ennemis^ ,
Les Parques d'une meime fojc
Ne dérident pas tous nos jours 3
Ni toujours par femblable voye
Ne font les planettes leurs cours :
Qttoyque promette la Fortune,
Ala nn , quand on l'impomme^
Ce qu'elle aç:oît fadr proférer. ,
Tombe d u faiâe . au ' préjcipicç ^
Et pour Tayojr toujours propici^^
Il la fe»t toujours ,j:éyércr.
Je (ày . bien ^c fa'Cannagiiôle
Devontiuy fc repréfantaiit
Telle qu'une plaintive idole.
Va fon coMXîoux foUicitan^;
Et rinvite à |u:endre pour elle
Une légitime querelle : '
Mais doit-il vouloir que pour lujr
Nous ayons toujours Je teint tlefine,'
Cependant qu'il tente lui-mefine 7-
Ce qu'il peut faire.pax autruy»
Si Yos ytux ;ùmt toute (a braifè ,
Et vous la fin de tous Ces vœux ,
Peut- il pas languir à fbn aifb
En la prifbn de vos cheveux ?
Et conunettre aux dtures corvées
Toutes ces âmes relevées ,
Q^e d'un confeil ambitieux ^^'
La faim de gloire per(uade
D'aller flir les pas d'Ëncélade
Porter des échelles aux Cieux?
Apollon n'a point de myflère
Et (ont profanes Ces ch an Ions ,
Ou , devant que le Sagittère
Deux £bis ramène les glaçons ,
Le* fiiccès de leurs entreprifes ,
De qui deux Provinces conquifes
^» fOtttMt
pnt d^i ^t prevTC i le^f «Lut,
FavoiiU de 11 viâoiie,
Changen U faible ea JuftQii;^
De PEù'tgB ieo l'Eridan,
Nice, p»7an[ atcc honte
Cn lîégc autrefois tepoullë,
Ceflè» de nous nettie ea coiuc
3atberou0c qu'cUe % flta^é :
Guife , en fes iputa^es forc^^^
Rcmetcu les bernes palQes
jQu'avoit noftre Empire matin;
£t SoiQpns, fatal aux fupeibes,
' Fera cbetcliet parmf les herbes
JEn qwilc place fi^c Tniia,
4>'i Ma t h b r b b. 1î V. I II, ^^
A LA REYNE MERE DU ROY.
iur Içs hiireux fuccès de fa Régence.
O DE.
NY M p H « ,,qui jamais ne fommcilles,
£c donc les meâages divers
En un moment font aux ^oreille^s
Des Peuples de tout TUnivers^
Vole yifte, & de la contrée
Par oil le jour £u.t fbn entrée
Joiqu'au rivage dç Calis,
Conte , ^r la Terre & iUr.rOnde,
Que rhonneur unique du monde ^
C*eft la Reyne des Fleurs de Xfs.
Quand fen HsuJii , de qui la gloire
lut une merveille jà nps yeur ,
jLoin des hommes s'en alla boire
Le neâar avecque les Dieux ^
En cette avanture ef&ojable ^
A qui ne fpmbloitril croyable ,
CJg'on alloit voir une faiibn ^
Ou nos brutales perfidies
IFeroienc naiftre des maladies
ui n'aïuoient jamais guérifoni
Qi^ ne pen(bit que les Furies
Viendroient des abyûnes d'Enfêr^
En de nouveUes barbaiies
JSmployej: h jBaou^e ^ le fêr ?
9
74 P<»BSHS
Qu^un débordement de licence
Feroic fouffric à Tinnocence
Toute forte de ^ruautez î
Et que nos malheurs feroient^pire$ »
Que naguères fous les Bufires
Que cet Hercule ayoit domtez ?
Toutefois, depuis riàfonune
De cet abominable jour,
A peine la quatrième lune
Achève de faire fbn tour :
Et la France a les deftinees
Pour elle tellement tournées
Contre les vents (Sditieux,
Qu'aulieu de craindre la tempefté ^
Illemble que jamais fa tefte
Ne fut plus voifine des Cieox,
Au delà des bords de' la ATeafV
L*Alemagne a vu nos guerriers ,
Par une conquefte £ameaiè
Se couvrir le front de lauriers.
Tout a âéchi ibtts leur menace:
L'Aigle mefme leur a fait place 5
Et les regardant approcher
Comme lions à qui tout cède,
N'a point u de meilleur remède ,
ue de fuît , & fe cacher.
O Reyne; qui pleine de charmer
Pour toute forte d'accidons ,
As borné le aux de nos larmes
£a ces niitacles évid^ns ,
•JD B M A & H X OL J B. î^ir. m. ^
Que peut la fortune publique
Te Touer <l*aflez inagnifique ,
Si y mifè au rang des Immortels ^
Dont la rerm fuit les exeniples ,
Tu n'as avec eux dans nos Temples,
Des images fc 4es aii«eis >
Qnc (auroit enfèignér aux Princes
l«e grand Démon qui les inftruit ,
Dont ta fiigeflè en nos Provinces
Chaque jour njêpande le finit ?
£t qui jixftement ne peut dire ^
A te voir régir cet Empire^
Que fi ton heur jetait pareil
A tes admirables mérites ,
Tu ferois dedans fes limites
Levcu: & co^icher leSoleil-l
Le fiân qm refte i nos penfSes^
O bel Aftre • c'eft que toujours
Nos félicitez commencées
Puiflènt continuer .kurs cours.
Tout nous rit $ Se noftre narite
A la bonace quUl délire :
Mais fi quelque injure du (brc
Pîrovoquoit i'ire de Nepninc ,
Quel excès d'hureufe fortune
Nous gaxantiroit de la more f
Aflez de (oneftes batailles y
Be de carnages inhumains ,
Ont fait en nos propres entfaiUef
Rougir nos déloyales 0iains.
Di|
7^ • P O B « î « s '
Donne ordre que fous ton Génie •
Se termine cçt&? manie i
Et que las 4^ perpétuer
Une fi longue mal-veuillànce ,
Nous emplojons noftre vaillance
Ailleurs qu'à nous entretuer.
La Difcgrde aux crins de œùîéuyres ^ ^
Pefte fatale ajiz ' Potentats ,
Ne finit fe$ tragiques oeuvres
Qu*en la fin mefme ^es Ëftats.
D'elle naquit l^ frenéfie
De la Grèce contre TAfie :
Et d'elle prirent le flambeau ^
Dont ils dcfolèrent leur terre,
Les deux frères de qui la guerre.
Ne cefla point dans le tombeau.
C*eft en 1^ paix que toutes choks
Succèdent félon nos defîrs ;
Commi? aujp Printems naiflent les to&Bp
En la paix naiiTent les plaifirs.
Elle met les pompes aux villes ;
Donne aux chams les moiflbxis fcreiles $
Et de la majefté .des loix '
Appuyant les pouvoirs fnprêmes,
Fait demeurer les Diadèmes
Fermes fur la tefte des Rois.
Ce fera defibus cet Agidc,
Qu|invincible de tous couez ,
Tu verras .ces peuples fans bride
Obéir à tes volonté:^ «
D s M A L H 1 HSl^ X,l V. III. 77
Et furmontant leiic eQ>érance ,
&einçttrâs' en telle a-fmranoe
Leur falut qui fut déploré,
Que vivre au fiécle de M a k i s , '
Sans mcnCâhgc J^ .fans £aterie
Sera vivre au ficelé doré.
Les Mufes, les neuf belles Fées,
&ont. les bois fuivent les chanforis ,
Rempliront de nouveaux Orfées
Lai troupe de leuïs nourriflbns.
Tous leur^ voeui feront de te plaire :
Et fi ta &veur tutelaire
Fait figne de les avouer.
Jamais ne partit de leurs veilles
Rien qui fè compare aux merveilles
Qu^elles feront pour te louer^
En cette ha'utaine entreprife.
Commune à tous les Beaux-efprirs ,>
Plus ardent qu*une Athlète à Pife ,
Je me ferai quitter le prix.
Et quand j'aufày peint ton iinage ^v ■
Quiconque vçrra 'mon ouvrage y
Avoura que Tôncaine^bleaU-,
Le Louvre, ni les Tuileries, .
En leurs fiiperbes galeries
N'ont point ,un fi- riche tableau.
Apollon, i portes ouvertes
Laiue indifiëramment cueillie
Les belles feuillues toujours vërteir
Qui gardent les noms de vieillir:
Diij
Mais Tart 3^ faite des couronnes ,
K'eft pas fa de toutes perfonnes 5
Et trois ou quatre feulement y
Au nombre defijuelson me range ^
Peuvent donner une louange
QuJL demeure éternellement.
POUR LA REYNE MERE DU ROVv
pendant fa Régence»
SI quelque arorton de l%nyie
Ole encore lever les yeux ,
3fe veux bander contre fa vie
l*irc de la Terre & des Cieux^
Bt dans les {ayantes oreilles
Verfer de fi douces merveilles ,^
Que ce mifèrable corbeau.
Comme oifeau d'augure finiftre^
Banni des rives de Caïftre,
S'aille cacher daas le tombeau;
- Veifez donc, non pas habillées
Comme on vous trouve quelquefois ,
£n ju^pe deflbus les feuiuées ,
Danfant au filence des bois.
Venez en robes , où Ton voye
Deifus les ouvxages de fbyc
»B M At HBRB:E. LiV, III. 7^
Les rayons d'or étûi^eler j
Et chargez de perles vos tcftes ,
Comme quand tohs aller aux feAes
<0ù les Dieux yo^ f^at appeler.
Quand le fang bouillant en mes veines
Me donnoit de jeunes dciîrs ,
Tantoft vous ibu^iriez mes peûies ,
Tantoft vous chantiez mes plaifirs :
Mais aujourd'hui que mes années
Vers leur fin s'en vont terminées ,
<Siéroit-il bien à naes écris
D'ennuyer les races futures
Des ridicules avantures -
D'an amoureiu: eii cheveux gris.
Non, Vierges, non , je ixie retire
De tous ces trivoles difçours :
Ma Rejne eft un bot à ma lyre ,
Plus jufte que nulles amours ^
fit quand j'auray , comme f'efpère ,
Fait ouir du Gange à l'Ibire
Sa louange à tout l'Univers ,
Permefle me (bit an Cocyte,
Si jamais je vous ibllicite
De m'aider à faire: des vers*
AniH bien chanter d'autre choie.
Ayant chanté de (à grandeur,
5croit-ce pas apri^s la rofè
Aux pavots chercher de l'odeur ?
£t des louanges de la Lune
Defcendre à la darté commune.
__ « . • ,
D in}
1
S9 f o 1 % r i i
D-an de ces fenx du Firmament ^
Qui fans profiter & farts noire y
N'ont reçu Tafage de loire '
Qoe par le nombre feolemeut^
Bntse les Kois à ^i cet âge
Doit {on principal ornement ,
Ceux de la Tamife 8c du Tage
Font louer leur gouvernement ;
Mais en de fi calmes Provinces,
Où le Peuple adore lejf Princes',
Et met au degré le plus haut
l*iK>nneur da Sceptre légitime,
Sauroit-on excufer le crime
De ne régner pas comime il fautf
Ce n'eft pôinf ate rives d'un ffcttve y
Où dorment les vens & les eaiix ,
Que fait fà véritable preuve
l'art de conduire les vaifleaur.
Il faut en la plaine falée
Avoir lutté contre Maléé,
Et près du naufrage dernier ,
S'ellre vu deflbus les Pléiades^,
Éloigné de ports & de rades y
Pour eftxe cru bon marinier.
Ainfi. quand la Grèce partie
D'où le mol Anaure couloit ,
Traverfa les mers de Scythie
En la navire qui parloit 5
Pour avoir fu des Cyanées ,
Tromper les vagues forcenée^^
Ds Malhb&bi.. Itv. m*
Les pilotes du fils d'Efon ,
Dont le nom jamais ne s'cffzcc^^
Ont gagné la première place
£a la fable de la Toifon».
Ainfi con^èryant cet Emfkt}
On rinfidclïté du fort ,
Jointe à la noftre cncore^îre;
Alloit faire un dernier efiort ,
Ma R^rîe acquiert à fcs mérites^*
tJn nom qui n'a point de limites ^
Et terniilant le fouvenir
Des ^eynes qui Tont précédée,^
Devient une éternelle idée
De celles qui font à yeniiir
ÂufE-toft que le coim csaeiqitt;*
Dont nous fumes presque sMtU$^>
Eut fait la fortune publique
l'exercice de fes vertus ,»
En qu*elle nôuveauté^ d'ocagé
Ne rat éprouvé (on courage î .
Et quelles malices de flots.
Par des murmures effroyables ^.
A des vœux à peine payables
N'obligèrent les matelots >
Qui n'ollit la voix de Bélonv y ,
£afle d'un repos de douze ans, .
Telle que d'un foudre qui tonne ^ .
Appeler tous fes partifans ;.
Et déjà les rages extrêmes,
Fac crai tombent les Diadi^mes ,
Z^ F o & 8 r 1 i
Taire apptéjxender le retour
Pe ces ^mbfits, dont la manie
Wt réterrïelle ignominie
JDe Jamac de de Moncontour?
Qui ne voiç ,-4SftCôtc à cette heure ^
Tous içs infidèles cerveaux; y
Doiu la fortun^'-^ft l'a meilleur,
Ne chercher que troubles £ nouveaux y *
£t reflembler à ce» fontaines
Dont les conduities feuteraines
FafTent par un plomb û gafté,
QOf toujours ayant quelque tare ,
Au mefme temps qte'on les réparé
X^eau $*enfttit d'ua «iftre eoftf ?
La Paix ne voit rfcft qm menace"
Se faire re^aiftre nos pleurs:
Tour s'accorde à noftre bonace $
Xes hy vers nous donnent des fleurs :
Et & les pafles Eutoienides ,
Pour réveiller noï parricides.
Toutes trois ne fortént d'Bnftr,
Le repos du fièck où nous fbmmc^"
Va faire à la moitié des hommes
Ijgnorer que c'eft "^que le fk.-
Thémis^, cnjtitaleeiitttmie
Bes ennemis de leur devoir;
Comme un roclier eft affermie
£n (on redoutable pouvoir.
I^Ue Ta d*liin pas & d'un ordre,.
Oà la ceafiixe n'a que mordre :
j>z Malhx&bs. Lit. III. ^
£c Ici loiz qui n'exceptent rien
De leur glaive 8c de leur balance »
Font tout perdre a la violance
(ui yeut avoir plus que le £en.
Nos chams mefine ont leur abondance
Hors de Tdutrage des voleurs.
Les feftins, les jeux, & ladance,
fin bannilTent toutes douleurs.
Rien n'y géniit , rien n'y fbupire ;
Chaque Amarylle a fbn Tityre :
£t fous répaifleur des rameaux
U n'eft place où l'ombre foit bonne.
Qui fbir & matin ne refbnne
Ou de voix ou de chalumeaux.
Puis, quand ces deux gransHyménéeSi
Dont le fatal embrasement
Doit applanir les Pyrénées ,
Auront leur accompliflèment ;
Devons-nous douter qu'on ne voye ,
Pour accompagner cette joye,
L*encens germer en nos buiHbnsi
La nayrrhe couler en nos rues }
£t fans l'uûige des cfaarues.
Nos plaines jaunir de moiilbns?
Quelle moins hautaine efpérance
Pourrons-nous 'concevoir alors.
Que de conquefter à la France
La Propontide en fçs deux bor s ?
Et veneeant de fuccès profpères
Les infortunes de nos vètcs,
' Dv)
S4 Poésies
ê
Que. tient TEgypte pnféyelisy
A^r fi près du bout du monde ^
Que le Solfeil forte de Tonde
Sur la terre des^âeur^ de lis? .
*
Certes, ces miracles vUîbles
Excédant lé^penfer humain.
Ne (ont point ouvrages poflîbles
A moins qu'une immortelle main^
£t la raifon ne fe peut dire ,
De nous voir en noftre navire '
A fi bon port acbe^iinez ,
Ou fans tard & fans flatterie, ,
Ceft PallaS' que cette M a un,.
Par qui nous fommes gouvernez»
Mais qu'elle foit Nymphe ou Di^^
De fiing" immortel ou mortel,.
Il faut que le monde confcfle
Qu[il ne vit jamais rien de teU
£t quiconque fera Thiftoire
De ce grand chéd'ceuvre de gloire^
L'incrédule poftërité
Kejettera foii témoignage,. .
S'il ne la dépeint belle 6c iâgc^
Au de^ de U véritéi^
Grand H s n r i , grand' foudre de gaezcf ,
Que cependant que parmi nous
Ta valeur étonnoit la Terre,
Les Deftins firent fon époux ;.
^^Yy dont la mânoire eft fans blâme ^
C^e di»*ai 4c cette belle aixu:>
DE Malhb&bs. Lit, III. sj
Quand tu U vois fi dignement
Adoucir touUs nos abfintltes y
Et fe tirer des labyrinthes
Où» la met ton éloigniement ^
Que dis^tu lorique tu remarques}
Après fes pas ton Héritier ,
De la fâgeflc dei Monarques
Monter le pénible fentier?
Et pour étendre fa Couronne ,
Croiftre comme un JFan de lionne T
Que s'il peut uh jour égaler
Sa force averqne fit* furie , . .
Les Nomades n'onr bergtrte ,
Qu;il ne fiiffifc à dcfolcr.
Q]]i doute que fi de fes arme^
Bion avoit u Tappuy ,
I.e jeune Atride avecque larmes
Ne s'en faft retourne chez-luy j
fit qu'aux beaux chams de l'a Phrygie^
De tant de' batailles rougie ,
Ne fuflent entOre bonnorez
Ces ouvrages, des mâin^ céleftes ,
Que juiques à leurs derniers reftes
Xa âamme Grecque a dévorez?'
m
%€' I^OISIKS
a; m RÉrNÊ MERE DU ROY ,
pendant fa Régence.
S'V A N C B s. '
OBf S T^ditin des smes Se des yeux,
Rejne le chéd'œuyre des ëieiiz ,
Quels dodes yers me feronc avotier
Digiie de te loiréi r
£ès monts fameux des Vierges; que je (ers
Ont-ils des fleurs en leurs defens.
Qui s'efforçanc d'embellir ta couleur.
Ne tettxiffe la leur l
Le Termodon a tu feob' autrefois
iDes Re^ÀTes au trône des Rois :
Mais que vic^il par qui fbit detxatu
Le prix à ta vertu I -
Certes, nos Liî;, quoyqne bieii cultivez ,
Ne s*eftoient jamais élevez
Au point hureux où les deftins amis
Sous ta main les a mis.
A leur odeur TAnglois fè relafchaiit ,
Noftre amitié va recherchant :
Et TEipagnol , prodige merveilleux !
CeiTe d'eftre orgueilleux^
t r M Xi flFE Bf « t: tSi T. I IC 97
De cous cotez hotrs regorgecfns de biens :
Ec qni voit Taifè oà m nous dens,.
De ce vieux ûècîe aux £aUes técké
Voie la félicité.
r
Quelque difcord mutmuraot bkStmtMt^
Nous fit peur au conunancement :
Mais fans efiêt prefque il s'évànouic^
Plutoft qu'on ne Touit*
Tu menaças Ibrage pàroiflanc :
Et tour ù)ndsLin obéiilant ,
Ildifparut, comme flots courroucez,
Qge Neptune, a tancez.
Q^ puiflès-tu, grand Soleil de nos jours y
Faipe £uis'fih lé mefnïei cours |
Ik foin du Ciel ce gardant aui& bien^
Que nous garde le tien/
Puiilès^tu yôi^ fotiS le bïas de tonîis
Trébucher les murs de Memphis ^
Bc de Marfeille au* rivage de Tjt
Son Empire aboutir^^
les riXùt font grands : mais avecque raifon
Que ne peut Tardante oraiion ?
£c (ans âater, ne fèrs-tu pas les Dieux
iU&z pour avoir mieux ?
!»»
s»
PO BStSt
POESIES
D E
M A L H E R B E.^
LIVRÉ QÛATRIE'ME.
A MONSEIGNEUR
• " *
FRERE DU ROY.
S O N K I T.
j» U S B S , quand finira cette lo/^gur
lemife
De contenter Gaston, & d'é-
crire de luy ?
Le foin que rout avez de la gloire
d'autray ,
Peut-ii mieiiz s'employer qu*à £ belle entre^
prife?
DE MAÊKBllLBlt. LlY. IV. 8^
En ce malhilrcuz fiècle oà-chacim tous mé^
prife ,
Et .<}uiconque Vous fcrt n'en a qiie dd Kenntty-,
Miferablc Ncufvaine , où fera voftre appuy ,
S*il ne Vous tent les mains & ne vous uyon
rife?
|e croy bien que la peur d'o&r plus qu'il
ne faut.
Et' les difficultex d'un ouVifàgé fi' haut ^ -
Vous oftent le dcfir que fa yertu vous donne :
Mais tant de beaux objets tons les jours
s'augmentans ,
Puiiiqti^en âge fi bas leur nosibre vpus étonfie^^,
Comme y fournirez^vous q^and il auia vint
ans i
A M O UÈEtCN ÉITR
LE CARDINAL É^E RICHELIEU^
Sonnet» *
A Ce coup nos frayeurs n'auront plus de rai-
Grande ame aux gruiï^ travaux fans repos
adonnée :
Puifque par vos confeils la France cft gouvcr*
née , .
Tout ce qui la travaille aura fa guéri&nv
f9 totlit-s
Tel qne tm ti^eimi Je vieil âge d'Elôn ,
Telle cette Pilnccffe en vos nuins têlînée
Vaincra âc Ces defliiu U lipicai obftinic ,
Et leptendti le teint de d vene ^ifon.
le bon fens de mon Roy m'a toujours &jt
prédire ,
Que les frai» de ta I>ûz conibleroient San Em-
<fab k TÔIbe aufonrd'liDj le
Je ne Iny promets pu ce qu'il doit elpfret,
» Je ne loi pcoBM» k oawSKftfrdo Moo^
Mais vorani
fcgonde.
BB MaVhirse Lit. IV. $t
A MADAME
LA PRINGESSt DOUAÏRIERÊ,^
CHARLOTTE DE LA TREMCMLLE.-
S O H lï X Tr
QIT o T doûc I grande PrmcdTc en la Terre'
^ adorée ,\
t,t que mefme le Ciel eft contraint d'admirer.
Vous avez réfoîu de nous Tèit demeorez
fin une -obfcurité d'éternelle durée ?
La flame de vos yeux , dont la Cour éclalirée
A Yos rares vertus ne veut rien préférer ,
Ne fe laflè donc point de nou$ defeQ^érer,
£r d'abufer les voifax dont elle eft defitée ?
-^Vous eftes en des lieux, où les chams toujours
vers ,
Pourcequ*ils n'ont jamais que de tièdes hyvers ,
Semblent en apparance avoir quelque mérite :
Mais û c*eft pour cela que vott$ caufez ïiôir
pleurs y
Comment faites- vous cas de chofe fî petite ,
Vous de qçi chaque pas fait naiftre mUle fleurs 3
9» PO'ESI^^
A MADAME
LA PRINCESSE DE CONTY.
S G N N B T»
RA c I de mille Rois , adorable Princeile ^
Dont le puiiTant appoide faveurs in*a coin*
blé,
Si-faQt-il qu*àia fin j'^cquittç ma promeflt ^
Et m'allège du faiz^dont je fuis accablé.
TeUeqne noftve fiècle anjourd'huy yoas ta-
garde.
Merveille incomparable en toute qualité.
Telle je me ré(bus de vous bailler en gardé
Aux faftes évemels de la poftér-ité^
Je fay bien'quel effort cet'otivtagè demande :
Mais iî la pefanteur d*une charge fi grande
Réfifle à mon audace , & me la refroidit 5
Voy-jepas'vosbontezàmbn aide paroiftre,
£t parier dans vos yeux un figne qui me dit*,
Q^e c'eftaiTez payer que de bien reconnoiftre ?
■ *
• ; . 1 - i.
A MONSEIGNEUR
LE DUC DE BELLEGARDE,
Grand-Bcuyer de I;râ.nce.
P D E.
A La fin c*eft trop de iilâjice
En fi. beau fujec de parler;
.Le mciice qu'on veut celer
Souffre une injufte violance -,
fiELL£GA&DE, unique fupporc
Où mes vœHx ont trouvé leur port^
'Que tarde maparelTe ingrate, .
X^e déjà ton bruit nompareil
Aux bords du Tage & de l'Ëufjratc
N*a VU' l'un & l'autre Soleil ?
Les Mufc; hautaines 4c bjaves
Tiennent le Mater odieuixj
fit comme parentes des Dieu^x
Ne parlent jamais en cCcU^Y^Si
Mais aufC ne foi^trelles pas
De ces beautez dont les appas
Ne font que rigueur Se que glace j
Et de qui le cerveau léger.
Quelque fcrvice qu'on leur face »
Ne fe peut jamais obliger. '
La vertu qui de leur étude
Bft le fruit le plus précieux ,
Sui tous les aâes vic^cuz
Lear fait haïr l'ingratitude,:
Et les aeréables cnan£^f ,
Par qui leijirs 40!â:es NoAirriâlbas
Savent charmer les.dçftinées,
Récptnpenfent im^ bon accueuil
De louanges , qj^c les années
l^e j^ettenc ppiat dans le cercueuil,
'Les tiennes par moi publiées j
Je le jure fur .les autels 5
-£n la ménooire des mortels
Ne jferont jamais oubliées :
Ec réteirnité que promet
La mpntagne au dquble (binmet .
N'efl: que menfonge & que funiee..
Ou je rendray^ cet Univers
Amoureux de ta renommée
Autant q^e tu Tes de mes vçrs»
Comme en cueuiQant un guirlanjle
L'homme eft dautant plus travaillé.
Que le parterre eft.émaillé
lyune diverfité plus grande:
Tant de fleurs de tant de cotez
Faifant paroiftre en kurs beautés
L'artifice de la Nature.
Il tient fufpendu Ton déiir ,
Et ne fait en cette peinture
Ki que laiiTer ^ ni que choiiîr.
Ainfi , quand preflï de la honte »
Dont me rait rougir mon devoir.
Je veux une œuvre concevoir
Qui pour toy ks âges fUrmonce ;
Tu me tions les fens ençjbanteK
De tant de ra^es quaiitez ,
Où brille un excès de luoiière»
Que plus je m*arrefte à penièr
Laquelle fera la première.
Moins Je ùj pa^r où çonupoticer.
Si nommer en fbn parentage
Une longue fuite d'Aïeux ,
Que la gloire a mis dans les Cieux,
£ft réputé gtand avantage 5
De qui n'eft-il point. reconnu
Que toujours les tiens ont tenu
Les Charges les plus lionnorables ,
Dont le mérite & la^raifon,
Quand les Defti^s font favorables.
Parent une illùflre Maifon ?
Qui ne (àk de quelles .tempeftc$
Leur fatale main autrefpis ,
Portant la foudre de nos Rois,
Des Alpes a battu les teftesi
Qui n'a vu dellbus leurs combas
Le Pô mettre les cornes bas ?
Et les Peuples de fes deux rives ,
Dans la frayeur enfévelis ,
LailTer leurs dépouilles captives
A la merci des fleurs de Lis ? .
Mais de chercVr aux Tépulcures
Des témoignages ^e valeur ,
^ 9 0S$I£S
£'eft i ceux qui n'ont rien du leur
pftimablc aux races futures j
Non pas à toy , qui reveftu
De tous les dons que la Vertu
Peut recevoir de la Fortune,
Connois que c*eft que du vray bien ,
Et ne veux pas , conime la Lune ,
JLuire d'auçre feu que du -rien. ,
Quand le monftre Infeme d'Envié^
A qui rien de Taucruy ne plaift , ^
Tout laibke & perfide qu'il eft ,
Jette les yeux deiTus ta vie ,
Et te voit emporter le prix
Des grands coeurs, & des Beaux ofprits,
pont aujourd'huy la France eft pleine i
Éft-il pas contraint d'avouer ,
Qu^il .a luy-mefme de la peiuc
A s'empefcher de te louer ?
Soit que rhonncur de la carrière
T*appeUe à monter à cheval ,
Soit qu'il fe ,préfant€ un rival
Pourla lice, ou j)Our la barrière.
Soit que tu^donnes <on loifir
A prendre quelque autre plaifir.
Eloignez des molles délices j
Qui ne fait que toute la Court,
À regarder tes exercices ,
Comité à des théâtres accourt î
Quand tu paffas en Italie ,
Oà t)i fus querk pour mpn ilpfi
Ce
mt Maxrs&bi. Xxr. IV. ^
Ce joyan d*honneQr 8c de (oj
Donc TArne i la Seine s'allie 4
Thétis ne fuivit-tfllc pas
Ta bonne grâce, & ces appas.
Comme un ofcjcc émerveillablc,
£c jura qif ave&que Tafen ,
Jamais Argonauce iemblable
f^ï'alla conijuerir la Toifbn ?
Tu menois le blond Hf ménjle i
iQui dévoie iblenneUemenc
De ce facal accouplement
Célébrer Thureufe journée*
Jamais il ne ivc £ paré $
Jamais en fon faabic doré
Tanc de richeflès n'éclatèrent $
Toutefois les 'Nymphes du lieu^
Non fans apparance, doutèrent
<2ai de»yous deux eftoic le Dieu,
De combien de pareilles marques»
Dont on ne nie peut démencir,
Ay-je de quejr te garantir
Contre les menaces des Parques f
Si ce n*efl; qu*un fi long difcoucs
A de trop pénibles détours $
Bc qu'à bien difpenfer les cfao(ès.
Il faat mefler,, pour un Guerrier^
A peu de myrrhe & peu de rofi»
force palme & force laurier ?
Achille eftott'haut de corfagei
LVir écUtoic ea &s chereuK 1
t!? / « /" *P O- E- 5 I E S« ' " •*
Et les. Dames ^yecque vœux
Soupiroient après (on vifagç:
Sa gloire à danfer & chanter.
Tirer de Tare -, fauter , lutter»,
A nulle aut{e n'eftoit fegonde :
Mais s'il n*uft rien u de plus beau.
Son nom qui vole par le Monde,
Seroit-il pas dans le tombeaux
S'il n*u(t pat un bras homicide «
Dont rien ne reponiFoit Terforç^
Sur Ilion vengé le t^rt
Qu^avoit reçu le jeune Atride j
De quelque adrefle qu*au giron
Ou de Phénix , ou de Chiron ,
Il uft fait fon apprentilTage ,
Noftre âge .aaroit-il aujourd'hui
Le mémorable témoignage
Que la Grèce a donné de lu/? ^
C*efl: a^x magnanimes exemples ,
Qui feus la bannière de Mars
Sont faits au milieu des hazars ,
Qu'il appartient d'avoir des Temples |
Et c'eft avecque ces couleurs ,
Que rhiflioire de nos malheurs
Marquera £ bien ta mémoire.
Que tous, les fiècles avenir
N'auront point de nuit afiez noire »
Pour en cacher le fouvenir*
En ce long-rems , oâ les mam^s
D*iin nombre infini de mutins , •
DE Malhirbe II t. iv. ff
Fouflez de nos mauvais deftins ,
Ont aflbuvi leurs félonnies ,
Par quels faits d*armes valumix.
Plus que nul autre avantureux ,
N*as-tu mis ta gloire en eftime I
Et déclaré ta pamon y
Contre Tefpoir illégitime
De la rebelle ambition ?
Tel que d'tin effort diflfcile
Un fleuve au travers de la'm'èr,,"
Sans que fon gouft àeyicnnc amer, ,,
Patfe d'EUde en la Sicile ^ :
Ses flots par moyens inconnus
En leur douceur entretenus ,
Aucun mélange ne reçoivent j
Et dans Syracufe- arrivant ,
Sont trouvez de ceux qui les boivent
Aofld peu falez que devant.
Tel, entre ces efprits tragiques,"
Ou plutoft démons infenfez ^ *
Qui de nos dommages paflèz ;
Tramoient les funeftes pratiques ,'
Tu ne t'es jamais diverti ' *
De fuivre le jufte parti j
M ais blafmant Fimpur e licence
De leurs déloyales humeurs ,
As toujours aimé Tinnocence ,
Et pris plaifir aux bonnes mœurs.
Depuis que pouf ïàuver fa terre ,'
Mon Roy, le plus grand des bam^tins ;
fi ij
•M
%QO 9 O B f I « s
Ut lêiSé partir de Ces mains
Le premier trait de Con tomier;^
Ja(qu*à la fin de Ces explois ,
Que tout a reconnAi^res loi s ,
A-t-il jamais défait ajoaiée^
Pris ville , ni forcé rempart^
Où ta yaleur accoutamqp
N*ait u la principale part f
•
Soit que près de Seii>e Bc de Lpûse
Il pavaft les plaines de morts $
Soit que le E.pC:ie^utre Ces hors
X,ui Yift faire éclater £a gloire js
Ne Tas^tu pas toujours luivi ?
Ne Tas-tu pas toujours fervi?
Et toujours par dignes ouvrages
Témoigné le mépris du fort, .
Que fait imprimer aux pourages
LeToin de vivre après la mort ?
Mais quof ! ma barque vagabonde
Bft dans les Sortes bien avant ,
Et le plaifir la décevant
Toujours remporte au gré de Tonde.
B B t L B G A K. D E , ks matelot»
Jamais ne méprifent les flpts^
Quelque Phare qui leur éclaire^
Je feray mieux de relâcher ,
Et borner le foin de te plaire ,
Par la crainte dé te fachçr.
L'unique but i>ù mon.attanta^
Gitoic avoir caifon d*a%ireiV
C'oftqae ta yetûUe m'afltirer
Que mon of&ande te contante*
Donne^m'èn d'an clm de tes jenr
tJn témoignage gxacieaz ^ .
^'fi.ta lai tiaouTe petite,
KeflooTiens-toy qu'âne adionr
Ne peut avoir peu de mérite
Ajant beaucoup d'afie^^ion» >
Ainfi de tant d'or êc de foje r
Ton s^e dévide ion* coûts ,
Que ture çoive tous les joiu^
Nouvelles noatières de |oye $
Ainfi tes honneurs fleuriuans
De joar en JouraiHent crbifTans,.
Malgré la fortune contifaife 5 '
Et ce qui les fait trébucher ,
De fy , ni de Termes ton frère y,
Ne pui& jamais approcher;
Qaand la faveur à pleiftes vdîïes ^
Toujours compagne de vos pas ,.
Vous, feteit devant le trépatf
Amir k'filbnt dans les eftoile^ ,
Et remplir de voftre grandeur
Ce que la Terre a de rondeur ;
Sans eftre menteur , je puis dite
Que jamais vo« profpériter
N'iwnt jafqùes o J fc défire,
Mi j.a(^iies oà vous mériter;
Ki»)
X0& . JP 0 B 8 X £ «^«
POUR. LE MARQUIS
DE LA VIEUVILLE^
Sur-intendant des Finances*
S O N N E Tr
IL eft vrai, xa Vieuvillb, & qui*
conque le jiie
Condanne impudemment le bon goufi; de jcûfxn
Roy,
Nous devons des autels àia fincère foy
Dont ta dextérité lîos afFaires manie.
«
Tes foins laborieux.». ^ ton libre génie.
Qui hors de la raifbn ne connoift.point de loy j
Ont mis fin aux malheurs qu'attiroit après ibyf i
De nos profuCLons IkfFroyable manie.
Tout ce qu'à tes vertus il refte à défirer ;
Ceft que les beaux ei^rits les veuillent honno»
rer ,
Et qu'en l'éternité la Mufe les imprime.
J'en ay bien le deiTein dans mon ame formé t
Mais je luis généreux , & tiens cette maxime,.-
Qu'il ne faut point aimer quand on a'eftpoini:
aimé.
1
»E ïwlA ïkiJiîii. liv. IV. îoy
PRCSOPOPE'E D'OSTENDE.
S T A N C S S.
TROIS ans déjà pafTez , théâtre de la guerre^
JVxei-cc de deux Chefs les fiuieftcs coftibas?,
It fais émerveiller tous les yeux de la Terre , „
De Yoir que le malheur ne m'ofc mettre bas^
K la mercy du ciel en ces rives je rcfte ^
je fouffre rhyvèr froid à Textrcmité :
A
0.\ ,
Lorfque Tefté revient , il m'apporte la pçftc ,
Et le glaive eft le moins de mx calamité.-
Tour ce dont la îortune afflige cette vie
Pcflc-mefle aflcmblé ne prefle tellement ,•
Que c'eft pa:rmi les miens eftrc digne d'enviêy -
Que dç pouvoir mourir d'une mort feulement*
Que tardez - vous , Dèftins ? cecy h'eft pas
matière
Qtt'avccque tant de doute il faille décider.
Toute la queftion n'eft que d'un Cimetière :.
Blononccz librement qui le doit poflKdcr,
1
%€4 fois»!»
POUR M. DE LA CEPPEDÈ,
fiir fbn Livre de la PaffioA
ié Notre-Seignear,
Son mit.
rESTIMB LA CSPPIDZ , êC TllOlUiOIt^ H
r:^dmixe^
Comme un des ornemcns des premiers de nos
jours :
Mais qu'à fa plume feule on doWe ce di(coQis ^
Certes , fans le âater , jiç ne l'oferois dire,
L'Ë^iÂt do Tout-puiflant , qui fes grâces
infpire
A celuj qui fans feinte enattend le feconrs ,
Pour élever noftre ame aux célefles amours ^
5ur un fi beau fujet l'a fait fi bien écrire.
KzxNi, rbeur de la France, 9e ie téof
l'Univers ,
Qui voyez chaque jour tant d'hommaj^es diveri^
Que prcfànte la Mufe aux pieds de voftxe imag/ri
Bieaque voftre bonté leur fbit propice à toos^
Ou je ny connois rien,oû devant cet Ouvrage
Yousn'cn vifles jamais qui f\i& digne de tous»
9B Maihs&bb; Ixt. IY. tdf
A MOr^STElTR DU MAINE^
far ies Oeuvres Spirituelles»
Son hs t^
TU m6 rài^Is, »v Maine, ll£Eiu&qtre}e
Tatoue ,
Bc tes (àcrez difcours me charment teUemenr ,
Que le monde aujoùrdliajr ne m'eftant plus que
boue.
Je me tiens profanfd'en parler ièulemeiit.
Je renonce à rAmonr : îe quitte (on EmpiieNS
Et ne veux point d'excufe a mon impiété ,
Si la beauté des Cieux n'eft l'unique beauté
Pont on m'orra jamais les mermUes-écrire»-
Califte (è pfàindrà de voir it peu durer
la forte pamon qui me faifoit jurer
Qg^elle auroit en*mes vers une gloire étemelle»
Mais fi mon jugement n'eft point tors de (on
lieu
Doy-je eftimerl'ènnuy de mc(Sparer d'elle j.
iUunt que le plaî&t de me donner à Dijèi)».
*
«j
10€ F O E s I E 5
A MONSIEUR PE FLtJRANCE,
. fur foft Art d'embell|r.
Sonnet,
» . • " ■
VO Y A H T ma Q^iAc fi belle ;
Que Ton n'y peut rien defirer^
Je ne ix\ç pouvois figurer
(Que ce fini çhpft naturelle»
yignorois que cp pouvoir eftrç
jui lui coloroit ce Beau teint ,
OuTAurore mefine n'atteint
Quand elle commence de niuftre*
Mais , FtyRANCB, ton dofte Ecrit
M'ayant fait voir qu'un bel Esprit
ïft lacaufe d'un beau vilage ,
Ce ne m'eft plus de nouveauté',
Puifqu'elle eft parfaitement fagc^
Qu'elle foit parfaite en beauté.
r
»E Ma l h e rs-'B'. r iy; IY; i^
A RABEt, PEINTRE^
fur un Livre de Fleurs.
S O N' N B T5.
QU E L Qjj E S louanges nomï»areillc$
Qu'ait Appelle encore aujourd'hui^.
Cet ouvrage plein de merveilles
Met RABEt ag-deifiis de luf.
I^Art y fiirmonte la Nature r
Et fi mon jugement n'cft vain ,
Flore luy conduifoit la main
Quand il faifoit cette peinture.
Certes , il a privé m'es yeuat
De l'objet qu'ils aiment le mieux;
N'7 mettalii ^omt de Maigaeri^ > -
r f I . >
Mais pou voit-il éftre ighorànr
Qu'une Pleur de tant de mèritt^
Auroit terni le demeurant ?
ït}
XOS POESIIS
POUR METTRE AU DEVANT
du Lirre du Sieur de Lotcigues»
VO V s , dont les cenfures s'étendent
DeiTus les ouvrs^ges de! tous.
Ce Livre fe mocque de tous $
Mars, & les Mules le défendent..
A MONSIEUR DU P R E"^^,.
fur Ton Portrait de l'Eloquence
Françoife»
TXT (ûxtXy D u p R I*, de nous portraire
Ce aae TEloquence a d'appas :
Quel beloin às-tu de le faire f
Qui te voit, ne la voit-il pas?
4W* Wl^« WS^ CjB* t)®l l4H'*iiM ^flW î-HwlW Ww
PROPHETIE DU DIEU DE SEINE
S T ▲ H es S..
VA-t'en à la malheure , excrément de la
terre f guerre,
Monftre qui dans la paix fais les maux de la^
Etdant rorgueuilne connoift point de
loix :
En quelque haut deflem que ton efprit s'égare^
Tes jours (ont à leur fin, ta chute (e prépare,
Keg^dc-mo j pour la dernière fois.,
tfi MÀlKS^]tBl..IlV. IV. lor
Ceft stflèz que cinq ans ton audace effrontée »
Su£ des aides de cire aux eftoiles montée yt.
Princes & Rois aie ofé défier :
La Fortune t'appelle au rang de fes viâimei^
£t le Ciel accule de (upponcr tes crimes ,
Eft réfblu de le juftifier.
£ » X. 6 H A M M E.
TU dis. Colin, de tous coftcr,.
Que mes vers, à les ouir lire,.
Te font venir ties cruditez ,
Et pen{èsqu*on en doive rire,-
Cpcu de long & de travers ,
Sot aadelà de toutes bornes ,,
Conunent teplains^tu de mes vers*,
T07 qui (buâres fi bien les cornes ?
Ettgkauuu
JE A N N B , tandis que tu fus belle;
Tu le fus fans comparaifon y
Anne à cette heure eft dt (ai(bn ,
Et ne Yois rien de beau comme elle.
Je ùlj que les ans I117 mettront ,
Comme a toy les rides au front.
Et feront à fa treffe blonde
Mefine outrage qu'à tes cheveux :
Mais voilà comme va le Monde ,
Je t'aj voulue , & je la veux.
IT* ■ P O B S I B f
POUR LA PUCELLE D'ORLEANS.
E p* r G K A M M E.
L'EN N E MI , tous droits YÎoIaac^
Belle Amazone en vous brûlant ,
Témoigna fon ame perfide ; ,
Mais le deflin n*ut point de tort :
Celle qui vivoit comme Alcide ,
Devoit mourir comme il eft mort.
E ^ X G & A M M X«.
•
GE T Abfintlie au nez' de barbet ,
En ce tombeau fait fa deniéure;' -
Chacun en rit , & nipy f en pleurer j^
Je le YOttlois Toir au gibet»
V ^
DB Makhekbe. LlY. V. tXg
A. ySi ^ yb A A jIl 'Jk. ySt 'lU. '^ 'Jli
^ fgi ^ fgL ^ !ffi 9f^ ^ ffL ift ffL ffi
POESIE S
DE
r
MALHERBE.
LI V RE C I N OU I E'M E.
P Q U R MONSEIGNEUR
LE COMTE.de SOISSONS.
S T A N C I S ,/
BE délibérons plus, allons droit h
li. U mort ;
La trifteffe m'appelle à cç dernier
cJforc,
Et rhonncor m'y cotevie ,
Je n'zy que troj) gémii
31 panxû tant d*ennuis j'aimé encoi:e iQa vie ,
Js G;d& oguon ennemi^
yfi ToMttïït
. O beàuz ^enz , beaox objets de gloire B:*^
grandeur ,
Tives fources de flamme , oiTj'ai pris une^dèut
Qui toute autre âurmonce !
Piiis-je fbuffilr. alTez,
Sour expier le crime ^& réparer la hoate
De vous avoir hiSez t
Quelqu'un dira pour moy que je fais mon d'tfs»
voir 5
fit que les volontez d'un abfolu pouvoir
Sont de juftes comraintes :
Mais à<])ielle autre lo^
Doit un parfair Amant des^feipeds^ desrcntiûM'
CCS,
fà celle de fa foj ?
Quand le Ciel ofifriroit à mes jeunes défirs
Le&jplus rares tréfors , U les plus grans ^ai£rs
Donc (à richeâè abonde ,
Que faurois-je eTpétec,.
A quoy voftre prélence , o merveille du monde.
Ne fbit à préférer?
On parle de rEîifôr, & des maux éteiv*
nels
Baillez pour châtiment k CJt% grans csimU
nels
Dont les fables font pleines :
Mais ce qu'ils (buflrent tons ,
Se (buf&é-jo pas t&ù^ en la moindre des:
peines
D'eftrc éloigné deto»?
«1 ttÂintxtt^ Lit. V. t^
"y^j bean par la raifôn exhorter mon-aiilOBr. .
t>e ▼ouloir rèlerrcr à Taifé du retouc
Qoelquc refle de larmes:
Mifcrable qu'il eft.
Contenter fa douleur, & luy donner de< a^
*me$,
C*elt tdtit ce qui luy plaift.
Kon y non , laiflont-nous Tainere après tan^
de combas.
Allons épouvànter^es ombres de là-Bas
De mon vifage bleûne» .
Et fans nous coniblex' , . [^me
Uettons £n àdies jours qut la Parque clle-me£^
A pitié de £ler.
Je coxmois Cha&igb^ne, êc n'ofe défiret
IJu^elle ait un fentiment qui la face pleurer
Beflus ma fépulture.
Mais cela m'arriyant ,
Qgellefèroit ma gloire? & pour quelle âVift-^
turc
Youdroi$.}e eftre Tirant ?
5 T A K C 1 $•
QUoY donc, malafcheté (era fi criminelle.
Es. les vœux que j^'ay faits pourront- fi peu
fiir moy ,
Q[tte je Quitte Madame , & démente la (of
Dont je luy pfomettois une amour éternelle ^
Que ferons-nous , mon cœur? avec quelfc*
fciance
Vaincrons ~ nous les malhears qui nous font
préparez?
Courrons- nous le hazard conùniJ defefpérez ?
Ou nous refbudrons-nous à prendre patiancer
Non, non y quelques aflauts^^que me donne
Tenvie,
Et quelques vains refpeâs qu'allègue mon de-*
voir
Je ne céderay point , que du mefme pouvoir
Dont on m*oftc Madame , on ne m*ofte la vie;
Mais o va n^t fureur i quelle cttent me-
transporte ,
De vouloir en Géant aux Aftres commander ?
Ay-je perdu Tefprit , de me pcrfuader
lue la néceiGté ne foit pas la plus forte ?
Achille, à qui k Grèce a donné cette mar^
que :
ï)*avoir u le courage aufC haut que les Cieux ^
Fut en la mefme peine , & ne put faire mieux,
Que foupirer neuf ans dans le fond d'une bari
que.
Je veux dtt mefme. e(prit que ce miracle
d'armes
Chercher en quelque pan un féjour écarté ^
Oi ma douleur & moy (oyons en liberté ,
Sans que rien qui m'approche interrompe mes*
lajcnxcs.. ^ ' -
DB MAbHZXBB* IlY. V. I7f
Bien (èra^ce à jaunis irenoncer à la joye^
D'eflxe fans la Beauté dont Tobjet m'eft /î doux-
Mais qui m'empe(chera,qu'en dépit des jalouf,
Avecque le pcnfer mon ame ne la voye ?
Le temps qui toujours rôle , & fous qui tous
fuccombe ,
Fléchira cependant rinjuftice du fort ,
Ou d'un pas infenfible' avancera la mort y
Qui bornera ma peine au repos de la tombe;,
La Fortune en tous lieux à lliomme eft dan:-»
gereufe : '
Quelque chemin qu'il tienne il trouve des conv^
bas:
Mais des. conditions où Ton vit icy bas ,
Certes , celle d'aimer eft la plus malhureufcr
ySt itf ^ ^ ^ -^ ^ >Sr '^ ySt ^ ^'
Chanson»
C*Eft fauflement qu'on eftime
Qu'il ne foit point de Beautcr
Où ne fe trouve le crime
De fe plaire aux nouveauter.
Si Madame avoit envie
D'aimer des objets divers ^
Seroit-elle pas fuivie \
Des yeux d£ tout l'Univers ^
lM Foitxt»
•«
Eft-il connge fi br are ,
Qpi puft avec raiibn
îuïr d'cftrc fon efclave,
]& de Tirre en ùl pr Kbn ?
Toutefois, cette belle amt;
A qni llionneur (en de loy ,
Ne hait rien tant que le blâme
P'aimer on autre que moj»
Tous ces charmes de langage'
D*ont on s*offi:e à la (èrrir^
Me Ta/Turent da^aiRagîil,
Aulleu de me la ravir.
Aufli ma gloire eft fi grande''
D*ttn tré(br fi précieux ,. ^
Ctne je nefa}r quelle omaiide
M'enfiut'acqiiicte^^aitx Cieut«
1^ out le foin qui me demeure y,
K'eft que d'obtenir du fort ,
Que ce qu'elle eft à cette heuze ^
Elle fbit jufqu'à la mort*.
De moy, c*éft chd(è fans doute.
Que TAftre qui fait les jours
X,uira dans une autre voûte ,
Quand j'auraj d'autres amoucs;^
DE Malhb&bi. Lit. V. i^
yK5TOlR£ ©E LA <:ONSTANCE^
S T A V Ç E S^
ETî.*!» , cette Beauté m'a la place rendue ^^
'Que d'un fiége û long elle avoit défendue.
Mes rainqueurs font raincus : ceux qui m*o^
faitlaloj
JLa reçoiyent de moy^
Jliomiore tant ia palme acquifè en ceçte
guerre ,
Que fi vidorieux des deux bouts de la Tçrre ,
Farois mille lauriers de ma gloire témoins ,
Je lesj>riferois oipinsu
Au repos où je firis , t^ot ce qui ntctraTaillc •
C'cft la joute que fay qu'un malheur ne m'al^
faille*
ui me fépare d'elle, & me face lafcher
Un bien que j'ay fi cher.
il n'èftirieyiioy-bas dîétcjcnelle durée :
TJne chôfe qui plaift n*cfk jamais afluréc : .
L*épineiùit la-rofc, & ceux qui font contcnfi
Ne le font pas long-^ems.
Et puis^qui ne fait point que la mir amoureofi;
En (a bonac^ïocûnecft fouirent dangercufei
]|t qu^o» y itok toujours quelques nouveaux ro,
inconnus an» noicheis ? [ cheis ^
Jjt P O 1 s I B t
Déjà de toutes par^s tout le monde tn*éclaires
Et bien-toft les jaloux ennuyez de fe taire ,
Si les vœux que je fais n'en détournent TaiÉioc ,
Vont médire tout-haut ?
Peuple qui me yeux mal , & m*imputes à vice
D*avoir efté pay-é d'un fidèle fervice ,. . ' ' -
OÙ trouves-tu qu'il iaille avoir £èmé fbn bien ^
Et ne recueillir rien ?
Voudrois-tu que Madame eftant fi bien fervie
Hefufaft le plainr ou l'âge la convie ,
£t qu'elle uH des rigueurs à qui mon amitié
Ne luft faire pitié ?
\
Ces vieux contes d'bonneor, invifibleschimè*
res }
Qui naiffent aux cerveaux des maris & des
mères
£{loient.ce impre(nons<}a] ^puflent aveugler
Un jugement Ci cler ?
Non, non , elle a bien fait de m'eftre favora^
ble ,
Voyant mohfeii fi grand , Se ma /oy fi dora^
ble :
Et j'ay bien fait aufiî d'aiTervîr ma raifon
En G. belle prilbn,
' Ceft pcu'd^xpérience à conduite fà vie,'
De mefurer fon aife au compas de l'Envie ^
Et perdre ce que l'âge a de fieur & de fruit ^
Pour éviter un bruit.
^E Mi^irHs&BE; Lit. y. .119
De moy , que tout le monde a me nuire-^^ap-
prefte :
Xe Ciel à cous fes traits face un but cie ma tcfte:'
Je me fuis réfolu d*attcndre le trépas.
Et ne la quitter pas^
Plus j'y voy de hazard, plus j'y trouve d'a-
morce :
Où le danger eft grand , c'eft-là que je m'e£.
force:
En un fujet ail? moins de peine apportant ,
Je r^.hmlc pas tant.
Un courage élevé toute peine furmonte • '
Les timides conféils n'ont rien que de la honte j
£t le front d'un guerrier aux combas étonné ,
Jamais n'eft couronné.
Soit la fin de mes jours contrainte ou natu«
relie ,
S'il plaift à mes deftins que je meure pour elle^
Amour en foit loué , je ne veux un tombeau.
Plus hureux , ni plus beau.
Chanson*
ES T - c E à jamais, folle éfpérance.
Que tes inndèles'appas
Empefcheront la délivrance
Que me propofc le tréjpas?
La r«i(bn veut , & la Nature^
Qu'après le mal vienne le bien:
Mais en ma funefte avanture,
Leurs règles ne fervent de <f ien*
C*cft fait de moy , qaoyaue je fiw^
fay beau {Plaindre &'beau loupirert
Le feul.remède en ma disgrâce ,
C'eft qu'il a'en faut point e^ércr^
Une léfiftance mortelle
Ne m*empefche point (on retour :
Quelque Dieu qui brûle pour elle ,
Fait ccptfi injure à mon amour«
Ainfi , tromp( de mon attante^*
Je me confume vainement :
£t les remèdes que je tante
Demeurent fans événement*
Tonte ntfit , enfin , Ce termine^:
La mienne feule a ce deftin.^
<^e d'autant plus qu'elle chemine.
Moins elle approche du matin»
Adieu donc, importune pefte,
A qui j*ay trop donné de fov :
Le meilleur avis qui me refte,
4C*eft de me (Sparer de toy.
Sors de mon ame , & t'en va fuivre
Ceux qui défirent de guérir :
Plus tu me confeiUes de vivre^
Plus je xne réfous de mourir.
STANCBf.
» B M A L H s H B E. L I T. V.
Ut
Stances^
LE dernier de mes jours eft deffiis rhorifon:
Celle donc mes ennuis a¥oienc leur guéri.
fbn ,
S'en va porter ailleurs fes appas êc fes charmes :
Je fais ce que je puis , l'en penfant dirertir :
Mais tout nVelt inutile, & iemble que mes lar«'
mes
Excitent fa rigueur à la faire partir.
Beaux yeux., à qui le Ciel & mon confancci'
mcnç^
Pour me combler de gloire ont donné juflement
Deifus mes volontez un empire fuprème j
Que ce coup m*eft fenfible j & que tout à lotfifi
Je rais bien éprourer qu'un déplaifîr extrême ,
Bi\ toujours à la fin d'un extrême plaifir.
Qael tragique fuccès ne dois-je redouter
Du funefte voyage ou vous m'allez olier
Pour un terme fi long tant d*aimables délices
Puifque voftre préfance eflant mon élément ,
Je penfe eftre aux Enfers , & foufFrir leurs fupai
plices }
Lorfque je m'en fépare une heure feulement.
Au moins ,' iî je voyoîs cette fiere Beauté
Préparant fon départ cacher fa cruauté
Delfqus quelque triftefie,QU feinte ou véricabfél
X'cfpoix qui volontiers accompagne l'amour ,
Vfc
P O B s I s s
Soulageant ma langueur , la tendroit fuppoN
cable ,
£t me confoleroit julques à Ton recour.
Mais quel aveuglemenr me le fàic défîrer ?
Avec quelle railon me puis-je figurer
Que cecce ame de roche une grâce ni o^roye?
Ec qu*ayanc faic deflein de ruiner ma £oy ,
Son humeur fe difpoie à vouloir que je cxoyc
Qii'elle ait compafîîon de s*cioigncr de mpy ?
Puis,eftanc fon mérice, infini comme il eft,
Doy-je pas me réfoudre à tout ce qui luy plaift ,
Quelques loix qu'elle face, &.quoyqu*ilm*cn
avienne ,
Sans faire cecce injure à mon afièdlion ,
D'appeller fa douleur au fecours de la mienne ,
Et chercher mon xepos en fon afflidion ?
Non , non , qu'elle s'en aille à (on cpncante-
menc.
Ou dure , ou picoyable , il n*irfiporte comment:
Je n'ay poinc d*aucrc voeu que ce qu'elle fou-
, . haice.
Ec quand de mes fouliaics je n'aurois jamais
rien,
Le fore en eft jeccé 5 l'encreprife en eft faite.
Je ne faurois brûler d*aucre feu que du fien.
Je ne reflemble poinc à ces foibles efprits ,
Qui bien-coft délivrez . comme ils fbnc bien-
cote pris,
£n leur fidélité n*onc rien que du langage :
DB Malherbe. Lit. y.
m
Toute force d'objets les touche également :
Quant à moy , je diipute avant que je m'engage»
Mais quand je Tay promis j'aime ctcrnellemencl
Chanson.
M Es yeux, vous m'eftes fuperflus :
Cette Beauté qui m'eft ravie ,
tut ieule ma veue & ma vie.
Je ne voy plus , ni ne vy plus.
Qui me croit abfant , il a tort: *
Je ne le fuis point , je fuis morr, \
O qu'en ce trille éloignement ,
Où la necclfitc me traine ,
Les Dieux me témoignent de haine ,
Et m'affligent indignement »
Qui me croit abfant , il a tort ?
Je ne le fuis point , je fiiis mort :
Quelles flèches à la douleur
Dont mon ame ne foit percée ?
Et quelle tragique penfée
N'eitl peinte en ma pafle couleur?
Qui me cfoit abfant, il a tort:
Je ne le fuis point , je fuis mort, j '
Certes , où Ton peut m'écouter ,
J'ay des refpeds qui me font taire :
Mais en un réduit folitaire
Quels regrets ne fais^je éclater ?
Qui me croit abfant, il a tort:
Je ne le fuis point, je fuismorc»
Fij
X14 P O B s I B s
Quelle fi^icftc liberté
Ne prennent mes plçms,/5c picsjplaintcs.
Quand je puis trouver à. mes çr^mf^
Un fcjour alFez écarté ?
Qui mé croit abfknt , il a tort :
Je ne le fiiis point , jciliis mort.
Si mes amis ont cjuelque /oiji
De ma pitoyable avanture.
Qu'ils penfcnt à /ma Cpulture :
C'eft tout ce de" quoi j*ay befoin.
Qui me croit abfant , il a tor; :
Je ne le fuis point , je fuis mon.
Chanson.
C*EsT aflcz , mes defirs , qu*un aveugle penfet
Trop peu difcretement vous ait fait adreifer
Au plus haut objet de la Terre :
Quittez cette pourfuite, & vous reflbuvencz
Qu'on pe voit jamais de tonnerre
Pardonner au deflcin que vous eatreprenez.
Quelque flateur efpoir qui vous tienne en-
chantez y
Ne connoiflez-vous pas qu'en ce que vous tentez
Toute raifon vous defavoue ?
Et que vous m'alfez faire un fegond Ixion ,
cloué là-bas fur une roue .
Pour avç;^ çrop permis à ion afFedion ?
D£ M AL HEKBs. Lit: V. uf
[pas
Bornez-Tous, croyez-moy^dans un juftc coin*
£c fuyez une mèr qui ne s'irrite pas ,
Que le fiiccès n*cn foit funefte.
Le caline-ju^u-icy -vous^a trop alTurez :
Si quelque fageffc vous rcftc ,
.ConnoifTez le pcril, & vous en recirez.
Mais , 6 confèil infâme , ô profanes difcours
Tenus indignenaent des plus dignes amours
Dont jamais âmes fut bleffée !
Quel excès de frayeur m'a fii faite goufter
Cette abominable penfée ,
Qi}/e ce que je pour fuis ne peut affez coufter ?
D'où s'eft coulée en moy cette lafche poifon,
D'ofer impudamment faire comparaifbn
De mes'épincs à mes rol!es ?
Moy, de qui la fortune eft R proche des Cieax ,
Que je voy fous mov toutes chofes ,
£c tout ce que je voy n'eic qu'un point à ikits
yeux.
Non, non, férvons Chrysarti, & fans
penfer à moy ,
Penfons àTaddrer d'une aufS ferme foy
Que fon empire eft légitime.
Exposons -nous pour elle aux injures du Corti ^^
Ets'ilfauteftre Cl vidime, V\
En un Cl beau danger moquons-nous de la mort. \
Ceux que l'opinion fait plaire aux vanitez ,
îont deflus leur tombeau graver des qualités
Dont à peine un Dieu Cçioit digne :
F iij
"*■ P os s J J| s
Irfoy , poai un monument & pltf s cr*nd & dIui
beau , or
Je ne veux rierr que cette ligne ,
/L*EXéMPI.E DBS amans BST CiOft DANt €1
TOMBEAU.
Chanson.
IL $ s*en vont , ces Rois de ma vie ,
Ces vcDx j ces bcâux veux .
Dont récîat faitpaflir d'envie
Ceux mefme des Cieujr.
Dieux, amis de rinnoccncc,
Qu'ayjcfait pour mériter
les ennuis oti cette abfcncc
Me va précipiter ?
ïUe s'en Va, cette merveille, -
Pour qui nuit & jour,
Quoyque la raifon me confeillc »
Je brûle d'amour.
Dieux amis, ^r.
En quel cfFroy de folitudc
Affez écarté,
Mcttray^je mon inauiécude
En fa libercc ?
Dieujf amis, ^c,'
0E M AI HCR BS. LiV, V. Il7
Les afflige* ont en leurs peines
Recours à pleurer :
Mais quand mes yeux feroient fontaines ,
Que puis- je efpérer?
Dieux amis, (^c.
Stances.
PH Y L z s qui me voit le teint blefmei
Les fens ravi^ hors de moi- me/me,
Et les yeux trempez tout le jour ^
Cherchant la caufe de ma peine.
Se figure, tant elle eft vaine,
Qu*eÛe m*a donné de Tamour.
Je fuis marri aue la colère
Me porte jufqu^a luy déplaire $
Mais pourquoy ne m*eft-il permis
De luy dire Qu'elle s*abufc ,
PuiCju'à ma nontc elle s*accufe
De ce qu'elle n*a point comn^is ?
En quelle éco}e nompareille
Auroit-eJle appris la merveille
De fi bien charmer fcs appas ,
Que je pufle la trouver belle , *
Paflit^ tranfir, languir pour elle,
Et ne m'en appercevoir pas }
O qu'il me feroit defiraJtAc
Que je ne fulTe miférable
F m)
^^t F O B t X B s
C^ge pour eftre dans fa prifon !
Mon mal ne m'étonneroh guères,.
Et les herbes les plus vulgaixes
M'en donneroient la guérifbn.
Mais , 6 rigoureufe aranture l
Un chéd'ceuvre de l^- Nature <,
Au lieu du Monde le plus beau ,
Tient ma liberté û bien clofc ,
Que le mieux que je m'en propofe^.
C Vfl d'en fortir pai le tombeau»
Pauvre P h y l x s . mil-ayifée^
Celkz de fervii de riiéc ^
£t fouffirez que la vérité
Vous témoigne voftre ignorance y
Affin que perdant Tefpérance ,
Vous perdiez la teBoérité*
C*eft de 6 L Y c B* R B que procèdent
Tous les ennuis qui me poflèdent ,
Sans remède, & fans réconfort.
G L Y c B*]i B fait mes deftinées i
Et comme il luy plaift mes années
Sont ou près ou loin de lamorc«
C*eft bien un courage de glace ^
Où la pitié n*a point de place.
Et que rien ne peut émouvoir :
Mais quelque défaut que j'y blâow ,
I Je ne puis l'ofter drinon ame ,
' Non plus que vous y recevoir.
Sonnet.
C'E s T fait , belle C~A l i s T s j il n'y faut?
plus penfer :
Il-fc faut âftraiichir des loix de voftre empire :
Leur rigueur me dcgoufte, & fait que je foupiie.
Que ce qui s'eft parte n*eft à recommancer.
Plus en vous adorant je me penfe avancer ,
Phis voftre cruauté , qui toujours devient pirc^
Me défant d*arriver au boii-heur où j'afjpiie.
Comme fi yous fervir eftoit vous olFenfer.
Adieu donc, ô Beauté, des Beautez la mer-
veille i
Il faut qu'à Tavenir ma raifon me confeille ,
Et difpofe mon atne à fe laîucr guérir.
Vous m*"eftie2 uji tréfor auffi cher que la vie t- .
Mairpuifquc voftre amour ne fc peut acquérir
Comme j'en pcrsTcipoir, j'en veux perdre Vcn
vie.
S O K N E T.
IL n*eft rien de fi beair comme Califte eftbcUé;
C'eft un œuvre oui Nature a fait tous fes ef-
fets i •
Et noftre âge eft ingrat qui voit tant de trcfors.
S'il n'clcrc a fa gloite une marque cternelie.
r V
xjo P o t. s X I s
La ckrcé de (on teint n*eft pas chofè mortelle:
Le b^ame efl dans fa bouche,& les rofes dehors :
Sa parole & fa voix reirufcitent les morts j
£t Tart n'égale point fa douceur naturelle.
La blancheur de fa gorge éblouit les regards:
Amour eft en fes yeux 5 il y trampe Ces dards j
£t la fait recomioiftre un miracle vifîbk.
En ce nombre infini de grâces , & d*appas ,
Qu*en dis-tu ^ ma raiibn? croj^u qull ioit po^*
.fiblc
D*ayoir du jugement, U ne Tadorer pas ?
S O H N E T.
BE A u T £*, de qui la grâce étonne la Nature.
Il faut donc que je cède à Tin jure du fort ,
Que je vous abandonne , & loin de voftre port
M en aille au gré du vent fuivre mon avanture*
Il n*eft ennui fi grand que celuy que j*endurc;
Et la feule raifon qui m*empefche la mort ,
C'eft la doute que j*ay que ce dernier effort
Ne fuft jfulemployé pour une ame fi dure,
C A L 1 s T B , où penfez-vous ? qu*avez-you$
entrepris ?
Vous refbudrez-vous point à borner ce mépris ,
Qui de ma patience indignement £è joue ?
» £ M A £ R B X t E. L I Y» T. I^T
Mais , ô de mon erreur l'étrange nouveauté î
Je vous fouhaite, douce., &toutcfoisj*avoue
Que je doy mon falut à voftre cruauté.
Stances.'
♦ .
Eaux & grans baftimens d'éternelle ftruc-
^ turc.
Superbes de matière & d'ouvrages divers ,
r
Nature.
B1
turc.
Superbes dt ^^.
Où le plus digne Roy qui Ibit en l'Univers
Aux miracles de TArt fait céder la
Beau parc y & beaux fardins , qui dans voftre
çlofturc
Avez toujours des fleurs^ Se des ombrages vef5 ,
Non fans quelque Démon qui défant aux hy-
vers
D'en effacer jamais l'agréable peinture. '
Lieux , qui donnez aux coeurs tant d'aima-.
blés deiîrs)
Bois , fontaines , canaux , d parmy vos plaiiSrs
Mon humeur efl: chagrine y & mon vifage trifte^
Ce n'eft point qu'en eiFet .vous n'aiiez de^
appas :
Mais quoyque vous aiicz , vous n'avez point
C A L I s T E 5 *
£t moy , je ne voy rien quîind je ne la voy pas
«.4
•4
î vy
iji P 0 ï s r B s
s O M N £ T.
CAtiiTE , en cet exil j'ajr Tame fî geCiéc»
Qu*au tourmanc que je foufte il ii*cfl rien
de pareil j
]Bt ne (aurois ouir ni rai(bn ni confeil ,
Tant je fois dépité contre ma deftinéc»
J*ay beau voir commencer & finir la journée^.
En quelque part des Cieux que luife le Soleil
Si le plaiûr me fuit , auflî fait le fommeil ,
Et la douleur que j*a)r n*eft jamais terminée.
Toute ta Cour fait cas. du fSjour ou je fuis ;
Et pour y prendre gouft , je fais ce que je puis :
Mais j'y deviens plusfeç , plus j'y voy de ver-
dure»
En ce piteux cftat , fi^ j'ay du réconfort ,
C'eft, ô rare Beauté, que vous eftes fi durc^
Qu'autant près comme loin je n'attans que la
mort.
s Q K M s r.
QUit aftre malhnrcux ma fortune a baftie,
A quelles dures loix m'a le Ciel attaché >
Qije Itxtrème regret iie m'ait point empcfcbé
^ me lai^Firr refoudxe a cette départie ?
deMax-heubs* Lit*V. i3)«
Qiselle fone d'ennotsfut jamais reflèntie
Egale au dcplaifîr dont i*ai re(prit touché ?
Qui jamais vit coupable expier fbn péché
D'une douleur (î fone & fi peu divertie ?
Qn doute ea quelle part eft le funefte lieu
Que réferve aux dannez la juftice de Dieu ,
Et de beaucoup d'avis la dilpute enelLpleine :
•
Mais fans eftre favant , Se fans philofopher.^
Amour en fbit loué 5 je n*en fuis point en peinej
Où C A L I & x.E. n'eft point , c'eft là qu'elt moa
EnRr.
S X A. N C S S^
DU*.B contrainte départir,
A quoy jjs ne puis confentir.
Et dont je n'bfc me dcFandre ,
Que ta rigueur a de pouvoir,.
Et que tu me fais bien apprandrc
Quel tyran c'eft que le devoir^
J'anrajrdonc nommé ces beaux yeux
Tant de fois mçs Rois & mes Dieux,
Pour aujourdliuy n*cn tenir conte,
Et permettre qu'à l'avenir
On leur impute cette honte
De ne m'ayoir fù retenir?;
1)4 ^ O B 8 I E »
. Ils auront donc ce dcplaiiîr ^
Que je meure aptes un defir ,
Ou la ranicé me convie >
£t qu*a}rant juré £ Iburenc
D'eftre auprès d'eux toute ma vie y
Mes fermens s*en aillent au vent >
Vrayment , fe puis bien atoucr
Que j*avois tort de n>é louer
Pardeffus le refte des hommes :
Je n*ay point d'autre qualité
Que celle.dtriîècleoii nous Tommes,
La fraude , & Tinfidélicé^
Mais^ àquoy tendent ces difcours^
O Beauté , qui de mes amours
Efteç le jpôrt & le naufrage ? >
Ce que je dy comte ma foy ^
N'eu-'Ce pas un vray témoignage
Qge jëTuis déjà hors de moy ?
Voftre efjprit ^ de qui la beauté
Dans la plus fombre obscurité
Se fait une infenfible voye ,
Ne vous laifTe pas ignorer
Que c'eft le comble de ma joye
Que rhonneur de vous adorer*
Mais pourrois'je n'obéir pas
Au deflin ,^ de qcu le compas
Marque à chacun fon avantuze $
Puifqu'en leur propre adverfîté
Les Dieux , tout-jpuifTans de nature ^
Cèdent à la nécemté ?
D £ M A L H B R B E. L I V. V. i^f
Pour le moins, j'ay ce réconfort.
Que les derniers traits de la mort
Sont peints en mon vifage blcfine , '
Et font voir aflez clair à tous ,
Que c'eft m'arrachcr à moy-mefine
Que de me féparer de vous*
Un lafche efpoir de revenir
Tafche en vain de ni'emretenir •
Ce qu'il me propoTe m'irrite :
Et mes vœux n'auront point de lieu ,
Si par le trépas jeoi'cvite
La douleur de vous dire adieu.
Stances.
LA I s s £-moy , Raifbn importune , '
Celle d'affliger mon repos*.
En me faifant mal-à-propos
Defefpérer de ma fortune 5 .
Tu pcrs tems de me fecourir,
Puifque je.ne veux point guérir.
Si l'amour en tout (on Empire ,
Au jugement des Beaux-efprits ,
N'a rien qui ne quitte le prix
A celle pour qui je foupire 5 '
D'où vient que tu me 'veux ravir
L'aife que j'ay de la fetvir ?
<|^ P O B s I X s
A qaelles rofes ne fait honte"-
De Ton teinc la vive frâifcheur ? ^
Qu,elle neige a taac de blancheur
Que (à gorgé ne là furmontc ? .
£t auelle âamnie luit aux Cieux
Claire & nette comme fes yeux ?
Soit que de fes douces merveillet-^
Sa parole enchante les fens j
Soit que fa voix de fes accens
Frappe les coeurs par les oreilles j, .
A qui ne fait-elle avouer
Qu'on ne la peut aifez louer > .
Tout ce que d'elle on me peut dire*i,
C*éft que (on trop cHàftè pcnfer ,
Ingrat à me récompenfer ,
Se moquera de mon martyre y.
Supplice qui jamais ne faut
Aux deiîrs qui volent trop haut^
Je 1 accorde il eft véritable :
Je de vois bien moins defîrcr :
Wais mon humeur eft d'afpirer
Où la gloire eft indubitable»
Les dangers me font des appjs r
Un bien £ans mal ne me plaift pas.
Je me rends donc fïins rcùftanc&
A la mercy d'elle & du Sort :
Au/Iîbien par la ftule mort .
Se doit faire la pénicance
D'avoir ofé délibérer.
Si je la deyois adorer.
» X M A L H X n B I. L X y. V. 137
^•l^<k^<h4^4>4h4><hH>H>H9*<K'$H>H><i^'lih'4>'(ih: ^f^l*
S T A K C E S.
DONC cette mcrreille des Cieux ,
Pource<]i£*elle eft^hére à mes yeàx ,
£n {èra toujours éloignée 5
Et mon impatiante amour ,
Par tant de larmes témoignée^
N'obtiendra jamais (on retour f
Mes vœux donc ne feryent de rien ?
Les Dieux ^ ennemis de mon bien^
Ne veulent plus que \c lavoye ^
Et fcmble que les rechercher
De me peripettre cette Joye ,
Les invite à me Tempeicber.
O Beauté, Reynedésbeatttez,
Seule de qui les volontez
Préfident à ma deflinée ,
Pourquoy n'eft comme la Toifbtt
Voftre conquefte abandonnée
A l'eâbn de quelque Jafon l
Quels feux, quels dragons, quels taureauxv
Quelle horreur de monftres nouveaux ,,
Et quelle puifTance de charmes ,
Garderoit que jurqu*aux Enfers
Je n'allafle avecque mes armes
Rompre vos cbames & vos fers l
1)8 P O B s X £ s
N'ay-je pas le cœur aaffl haat ,
ït pour ofcr tout ce qu'il faut
Vn aufE grand «lëfir de gloire ,
Que }*avois lors que je couvry
D'exploits d'étemelle mémoire
Les Plaines d'Arqués & dlriy i
Mais cJUoyf ces loix dont la rigttcixr
Tiennent mes fouhaits en langoeur^
Régnent avec: un tel empire ,
Que fi le Ciel ne les diflout ,
Pour pouvoir ce <Jue je deiSre ,
Ce n'eft rien que de pouvoir toutr
Je ne veux point ^ en me flattaTy.
Croire que le Sort inconftant
De ces tempeftes me délivre.
Quelque efpoir qui fe puidè offrir ,
Iliaut que je ceife de vivre*
Si je veux celTer de foufErii,.
Arrière donc ces vains diicours i
Qu'après les nuits viennent les jours ,
£t le repos après l'orajee :
Autre forte de récon&n
Ne tne fatisfait lecourag^e.
Que de me réfoudre à la mort*
C'eft là qae de tout mon tourmanr
Se bornera le ioitimant ;
Ma foy feule , aufli pure 5r belle
Comme le fujer en eft beaa^
Sera ma compagne éternelle y '
Et me fuivra daAs le tombeau»
Bl M^ALHERBK. L I T. V« >}9
Kinfi, d'une mourante voix,
A L c A N B IL I, au filance des bois
Témoignoic fes vives attaimes :
£t (on vifage fans couleur
Faifoic connoiflre que fes plaintes
Eftoient moindre que fa doolear,
O n A M T H:i I qui jpar les zéphies
Reçue les funeftes (oupirs
D'une paffion £ fidetle,
Le cœur outré de mefnie ennu/,
Jura que s*il monroit pour elle,
Elle momroit; aTecque lujr«
POUR ALCANDRE^
S T A K C £ s.
• *
fil <^ I ennuy donc qu'en cette abfénce
Lvec une injufte licence
ftin me face endurer ,
Ma oeine luy ièmUe petite^
Si cnaque jour il ne Tirrite
D'un nouveau fujct de pleurer f
Paroles , que permet la rage
A rinnocencc qu'on outrage ,
C*eft aujourd'hui vollre faifon :
Faites-vous ouir en ma plainte :
Jamais Tame n*eft bien attaintc ,
Quand on parle avecque raifbn.
I4# ? O B s I i 9
O fureurs^ dont mefme'les Scythes
N'ufèroient pas vers des mérites-'
Qui n*ont rien de pueil à Coj î
Madame eft captive, 8c Con crime^'^
C'eft que je- Taime, & qu'on eftime '
Qu'elle en fait de mefine dé mof*.
Rochers • oïl mes inquiétudes >
Viennent chercher les (blitudes, .
Pour blafphémer contre le Sort , -
Quoyqu'infen/îbles aux tempefles.
Je fuis plus rocher que tous n'eftes y
De le Toir, & n'eftrc pas moftr
AfTez de preuves à. la guerre.
D'un bout à l'autre de la Terre, ,
Ont fait' par&iftre ma vadeuï»
Icy je renonce à la gloire v-
Et ne veux point d'autre viftoirc
Qie de céder à ma douleur;
• • *
Quelquefois , les Dieux pitoyables
Terminent des maux incroyables:^
Mais en un lieu que tant d'appas A-
Expofent à la jaloufie.
Né feroit-ce pas frénéfie.
De ne les en foupçonner pas }
Qui ne (ait combien de mortelles»*
Les ont fait ibupirer pour elles , .
Et d'un confeil audacieux ,
En Bergers, bettes, &- Satyres,
Afiin d'appaifer leurs martyres,
Les ont fait defcendre des, Cieux h-
DE M A L H S R B fi» L X T. y. X4Z
Non , non , fi je yieux un remède ,
C'cft de moy , qu'il fauc qu'il procède , ,
Sans les importuner de rien.
yaj Tu faire la délivrance
Du malheur de toute la France >
Je la (auraj faire du mien.
Haftons donc ce fatale ouvrage :
Trouvons le fàlut au naufrage :»
Et multiplions dans les bois
Les he;rb?s 4oor les feuilles peintes
Gardent les fanglantes empreintes
De la fin tragique des Rois.
Pour le moins la Haine & TEiivie
Ayant leur rigueur aflbuvie ,
Ôiand j'auray clos mon dernier jour,
O R A N T H I fera fans alarmes ,
Et mon trépas aura des larmes
De quiconque aura de ramour.
A ces mots j.rambaht fur la place,
Tranfi d'une mortelle glace ,
Alcandre ceifa de parler :
La nuit aifiéeea fes prunelles j
Et fon ame étendant les aifles
Fut toute prefte à s'envoler.
Que fais tu , Monarque adorable ,
Luydit un Démon favorable:
En quels termes te réduis-tu ?
Veux-tu fiiccomber à Torage ,
Et laiffer perdre à ton courage
Le nom qu'il a pour /a venu?
'i4i P o E s i I s
N'en doute point, quoiqu'il avienne,
La belle O R a n T H b fera tienne ;
C*eft chofe qui ne peut faillir :
Le tems adoucira les chofes :
Et tous deux vous aurez des ro{es ,
plus que vous n'en faurez cueillir.
ALCANDRE PLAINT
la captivité de fa Maiftrefle.
STANCES.
QUE d'épines, Amour, accompagnent te ^
rofe» ? ,
Que d'une aveugle erreur tu laifle toutes chofi
A la mercy du Sort ?
Qu*en tes profpéritez à bon droit on fbupirc
Et cju'il eft maUaifé de vivre en ton empin
Sans defirer la mort !
Je fers , je le confeffe , une jeutie mer-
veille ,
En rares qualitez à nulle autre pareille ;
Seule femblable à Coy :
Et , fans faire le vain , mon avanture efl;
telle,
Que de la me&ie ardeur que je brûle pour
elle.
Elle brûle p«ir moj ?
D£ MAt;HB&B£. LiT. ¥« 14^
Mais parmy tout cet heur , 6 dure Deftinée •
Que de tragiques £>ins,CQmme oyfeaux de Phi-
Sens- je me dévorer ? [ née.
Et ce que je fupporte avec patiànce ,
Aj-je quelque ennemi,s'il h'cft fans confciance.
Qui le viil £ins pleurer ?
LaMèr a moins de vens qui fes vagues irritent^
Que je n*ay de penfersqui tous me fbllicitent
D'un funefte delFein.
Je ne trouve la paix qu*a me faire la guerre :
Et fi TEufèr eft îable au centre de la Terre ,
Il cil vray dans mon fcin.
Depuis que le Soleil eft deflus rhcmifphère ,
Qu'il montCjOu qu*il defcende,il ne me voit rien
Que plaindre & foupirer : [ faire
Des autres adions j*ay perdu la couftume :
Et ce qui s'offre à moy , s'il n'a de l'amertume ,
Je ne puis l'endurer.
Comme la nuit arrive , *& que par Je iilance ,
Qui fait des bruits du jour ceflcr la violance ,
L'efprit eft relafché ,
Je voy de tous coftez (ur la Terre & fur l'Onde
Les pavots qu'elle Cémc affoupir tout le monde ,
Et n'en iiiis point touché.
[ pières
S'il m'avient quelquefois de clorre les pau.
Auffî-toft ma douleur en nouvelles manières
Fait de nouveaux efibrs :
Et dc'qitflque fouci qu'en veillant je me ronge ,
Il ne me trouble point comme le meilleur (bnge
Que je fais quand je dors.
144- ~POBSlBS
[crin
' Tahtoft cette Beauté <iont ma flamme éft le
M'apparoifb à l'autel , oà comme une viâime
On la Tcut égorger :
Tantoft je me la voy <i*un pirate ravie :
£t tantoft la fortune al>andonne fa vie
A quelque autre danger.
En ces cxtrémitez la pauvrette s'écrie,
Alcaudre ,monALCAj<ïpRE,o£te moy, je te
Du malheur ou je fttis, [p"^»
La fureur me faifit .; je mecs la main aux armes 9
Mais Ton Dcllin m'arrèfl:e,& luy donner des lar-
' C'eft tout ce que je puis. [ mes
Voilà comme je vy , voilà ce que j'endure
Pour une aflfedlion que je veux qui me dure
Audelà du trépas.
Tout ce qui me la blalme ofianfe mon oreille ;
Et qui veut nVaffliger , il faut qu'il me confcillci
De ne m'affliger pas.
On me dit qu'à la fyi toute chofe fe change ,
Et qu'avecque le tems les beaux yeux de mon
Reviendront m'éclairer : ' [ Ange
Mais voyant tous les jours fcs chaines ferctrain-
dre ,
Défolé que je {liis,que ne dois-je point craindre,
Ou que puis- je efpérer ?
Non, non j je veux mourir: la raifon m'y con-
Aufïî-bien le fujet qui m'en donne l'envie [ vie :
Ne peut cure plus beau :
Et le Sort qui détruit tout ce que je confudic;
Me fait voir ailez clair que jamais ce tumulte
N'aurapaix qu'au tombeau. Ainil
«>M4tHtllBI. JLiy. V.
Ht
raifoit lom de témoins le récit de f.peine.
Et iefondoit en pleurs *
Le fleuve en fut émûjfesjNymphes Ce cachèrent-
& 1 herbe du rmge où fes LLs toucSSr" '
Perdit toutes Ces fleurs.
SUR LE MESME SUJET.
5tawces.
QIT E n'eftes-vous la/Técs ,
Mes triftcs pcnfécs ,
De troubler ma i^aifon ,
Ft faire arecque blâme >
Rebeller mon am«
Contre ma guérifon ?
Que ne ceffcnt mes larmes:
Inutiles armes?
Et que n'ofte des Cieur
La ratale ordonnance
A ma ibuvenance
Ce qu'elle oftc à mes yeux ?
O Beauté nompareîllc.
Ma chère merveille,
Qac le rigoureux fort
Z4( P OB » I B s
pont vous m'eftes rsivie
Aimeroit ma vie,
S'i) me donnoic la more ! '
. Quelles pointes de rage
Ne lent nion courage
De voir que le danger
En vos ans les plus cendres
Menacent vos cendres
I^*un cercueuil étranger i
■Je m'impofe filancc
En la violance
Que me fait le malheur :
Mais j*accrois mon martyre %
Et n'ôîer rien dire
M'eft douleur fur douleur»
Auffi fuis- je un fquelette 2
Et la violetttf,
Qu[un froid hors de faifon ^
Ou le foc a touchée ,
De ma peau féchée
£ft la comparai&n.
Dieux, qui les deflinéeç
Les plus obflinées . ,
Tournez de mal en bien.
Après tant de tempeftes
Mes jufles requelles
N'obtiendront-clles rien?
ATez-yous 11 les titres
deMalhirb». Lit. V. 14^
O'atfoJus Arbitres
I^c l'eftat des mortels ,
Pour eftre inexorables
Quand les miférables
Implorent vos autels ?
Mon foin n'eft point de faire
^l'autre hcmifphère
Voir mes adcs guerriers , . ,
fit jufqu'aujc bors de l'Onde !
^u finit le Monde " !
Acquérir des lauriers. ,
Deux beaux yeux font Tempirc !
Pour qui je foupire :
Sans eux rien ne m'eft doux :
Doniiez-moy cette joye
Que je les revoyc :
Je fuiis Dieu conune vous.
PLAINtE SUR UNE ABSANCE.
S T A N C E $.
c
Omplices de ma (èrvitude ,
Penfors, oà mon inquiétude
Trouve fon repos defiré.
Mes fidèles amis , Se mes vrais fëgretaires^
Ne m'abandonnez point en Tes lieux folitaxres ï
C*cft pour l'amour dç vous que j'y fuis retiré,
Gij
X4S . P o s s X s s
Par tout ailleurs je fiiis en crainte:
Ma langue demeure contrainte :
Si je parle , c*eft à regret :
Je pèfe mes difcours j je me trouble Se m'étonne,
Tf nt j*ay peu d'affiirance en la £oy de perfonnc :
Mais a vous je fuis libre , & n'ay rien de fegrct.
Vous lifez bien en mon vi/àgc
Ce que je.fouftre en ce voyage
Dont le Ciel m'a voulu punir :
£t {avez bien aufli que je ne vous demande ,
Etant loin de Madame , ujie grâce plus grande ,
Que d*aimer fa mémoire , & m'en entretenir.
Dites-moy donc fans anifice ,
Quand je luy vouay mon fervicc ,
Failly-je en mon élection ?
N'cft-ce pas un fujet digne d'avoir un temple ,
£t dont les qualitez n'ont jamais u d'exemple ,
Comme il n'en fut jamais de mon alFedion?
Au retour des faifons nouvelles
Choifiifez les fleurs les plus beUes ^
, De qui la campagne fe peint ;
En trouverez-yous une , où le foin de Nature
Ait avecque tant d'art employé fa peinture ,
Qujelle foir comparable aax rofes de fon teint }
Peut-on affez vanter l'yvoirc
De fon front , ou font en leur gloire
La douceur & la majefté ?
Ses yeux, moins à /les. jeux qu'à des Soleib
femblabks $
DE MAiHBUBi. Lit. Y. 149
Et de Ces beaux cheveux les nœuds inviolables.
D'où n*cchapa jamais rien qu'elle ait arrefté ?
Ajoutez à tous ces miracles
Sa bouche de qui les oracles
Ont toujours de nouveaux tré(brs.
Prenez garde à Tes mœurs j con(îderez-la toute j
Ne m'avourez-vous pas que vous eftes en doute
Ce qu'eHe a plus parfait , ou Tefprit , ou le cors ?
Mon R07 y par Con rare mérite
A fait que la terre eft petite
Pour un nom fi sgrand que le iîen :
Mais fi mes Ions travaux failoient cette con-
quefle ,
Quelques fameux lauriers qui luy couvre la tcf^
Il n'en auroit pas un qui fufl égal au mien.
Auffi, quojque l'on me propofe
Que refperance m'en eft clofe ,
Bt qu'on n'en peut rien obtenir ,
Puifqu'à fi beau deftein mon defir me convie ^
Son extrême rigueur me coûtera l2:viCy
Oo-mon extrême foy m'y fera parvenir.
Si les tigres les plus fauvages
Enfin 'apprivoifent leurs rages ,
Elatez par un doux traitement ;
Parla mefme raifon pourquoy n'eft-il croya;!.
ble
Q^k la fin mes ennuis la rendront pitoyable.
Pourvu que je la (èrve à Ton contantement ?
Giij
IJO ' P O 1 8 I B a "^
Toute ma peur eft que rabfenee
Ne luy donne quelque licence
De tourner ailleurs fes appas 5
Et qu'cftant,coiiune elle eft,d*un fexe rariablc ^^
Ma foy , qu'en me voyant elle avoit agréable , .
Ne luy ibitcontemptible en ne me voyant par,.
m
Amour a cela de Neptune ,
Que toujours à quelque infonune
11 fe faut tenir préparé.
Ses infidcllès flots ne font point fans orages :. •
Aux jours les plus fereins on /fait des. naufrages;
£t mefme dans le port on eft mal-aiTuré.
Peùt-eftre qu'à cette mefme heure
Que je languis , foupire , & pleure ,
De triftcli^mc confumant3
elle qui n*a fouci de mtoy, ni de mes larmes y
Etalle fes beautez , fait montre de fes charmes^
Se met en fes filets quelque nouvel amante
Tout-beau , penfers mélancoliques^
Auteurs d'avantures tragiques ,
De quoy m*o(ez-vous discourir ?
Impudans boutefeux de noife & de querelle ,
Ne favcz-vou3 pas bien que je brûle pour elle ,
£t que me la blâmer , c'eft me faire mourir ?
Dites-moy qu'elle eft fans reproche 5
Que fa confiance eft une roche 3
Que rien n'eft égale à fa foy : [ veilles:
Pxichezrmoy fes vertus -^ contez-m'en des mer-
' ©I M -à L H £ R B I. Lit. V. ifi
C'eft le féal entretida qui plaîft à mes oreilles î
Mais pour en dire mal n'approchez point de
moy.
POUR LA GUERISON
de Chryiance.
S T A N C £ s.
LE r deftins font vaincus , & le âus de m«$
larmes
De leur main infolante a fait tomber les ar-
més :
Amour en ce combat a reconnu ma foy :
• Lauriers, couronnez-moy.
Quel penfer agréable a foulage mes plaintes j
Quelle heure de repos a diverti mes craintes ,
Tant que du cher objet en mon ame adore
Le péril a duré ?
J*ay toujours vu Madame avoir toutes ks
maïques
De n'eftre point fu jette à l'outrage des Parques :
Mais quel efpoir de bien^en Texccs de ma peur^
N'euimois-je trompeur ?
Aujourd'hui c'en eft fait : elle eft toute guc^»
rie:*
£t les Soleils d'Avril peignons une prérie ,
^m ••••
C iiij
#
Sn leurs tapis de £eurs n'ont jamais égal£-
Son teint renouvelé'.
Je ne la yy jamais fi fraifche , ni fi belle :
Jamais de fi bon cœur je ne brulay pour elle 5.
£t ne penfe jamais avoir tant de raifon .
Devenir ma prilpn.
Dieux y dont là providance^ les mains fb»*
veraines ,
Terminant fa languçur-, ont mis fin à mes pei-
nes ,
Yous iaurois.je payer avec aflez d*encens.
L*aife que je refiens ?
Après une faveur fi vifible & fi grande y.
Je n*ay plus à vous faire aucune autre demande:
Vous m*avez tout donné redonnant à mes yeux
Ce Ciiéd*oeuvre des Cieuz.
Certes , vous eftes bons , Se conabienque noc
crimes
Vous donnent quelquefois des courroux légiti*
mes,
Quand des cœurs bien touchez vous deman-
dent fecours ,
Us Tobtiennent toujoars»
Continuez, grans Dieux, & ne faites pas
dire ,
Ou que rien icy bas ne connoift voftrc Empire ,
Ou qu*aux occafions les plus dignes de fiùns ,.
Voas en avez le moins.
i>B Malherbe. Lit. V. lyj
Donnez-nous tous les ans des moilTons re-
doublées 5 *
Soient toujours dcnedar nos rivières comblées.
Si Chrysantb ne vit. & ne fe porto bien.
Nous ne vous devons rien.
POUR AL C ANDRE,
au recour d'Oranthe à FoncaineUeau.
Stances.
RE V E K E z mes plaifirs , Madame eft re-
venue 5
R les votnx que j'ay faits pour revoir Tes besràx
yeux.
Rendant par mes foupirs ma douleur reconnue 3
Ont u grâce des Cieux.
Les voicy de retour ces Aftres adorables ,
Où prend mon Océan fon iius dcïon reflus :
fSoucis , retirez- vous , cherchez les miférables,^
Je ne vouçconnois plus.
^ac-on voir ce miracle , ou le foin de Nature
A&mécomme fleurs tant d'aimables appas^^ ^
£t ne confedècpoint qu'il n'eft pire avanture
Que de ne la voir pas ?
Certes , Tautre Soleil d'une erreur vagabonde
Coun ixiutilement par fes douze maifons :
Gv
rpf F o F » I B *
C*eft*éire y & non pas luy, qui fait fentic as
monde
Le change des iaifons;*
•
ÀTecque fa beauté toutes beautez arrlyentr
Ces dcfers font jardins de l'un àTautre bout ;
Tant Textième pouvoir des Grâces' qui la fiii»
vent
Les pénètre par tout.
Ces bois en ont repris leur verdure nouvelle y
L'orage en eft ceffé , l'air en eft éclairci 5
£t mefine ces canaux ont leur courfè plus belle
Depuis qu'elle eft icy..
De moy , que les refpeâs obligent au filance ^
fay beau me contrefaire ; & beau diilimulei -,
Les douceurs où je nage ont une violance
Qui né fe peut celer, •
Mais , 6 rigueur du Sort ! tandis que je m'âr-
rèfte.
A chatouiller mon ame en ce contantement ,.
Je ne m'apperçois pas que le Deftin sn'apprefte
Un autre partement»
Arrière ces penfers que la crainte m'envoye j
Je. ne fay que trop bien l'inconftance du Sort :
Mais de m'ofter le gouft d'une fi chère joye ,
C'eft m€ donner la mon.
DE MALHBRBSriY. V.' I^J-
Stances.
ENf I N ma patiance, & les foins que fzy
pris ,
Ont ielon mes fouhaics adouci les eiprits
Dont rinjufte rigueur fî long-tems m'a fait
plaindre.
CefTons de foupirer :
Çraces à -mon deftin , \ç n'a/ plus rien a craia-
drc.
Et puis tout cfpcrer.
Soit qu'eftant le Soleil,dont je fuis enflammq,
c£ê plus aimable objet qui jamais fut aimé ,
On ne m'ait pu nier qu'il ne fut adorable :
Soit que d'un oppreiFé
Le droit bien reconnu foit toujours favorable »
Lès Dieux m'ont exaucé;
' Naguères que foyois la tcmpeftc fouffler ,
QgejeToyois la vague en montagne s'enfler^.
Et Neptune à mes cris faire la feurde oreille y
A peu près englouti ,
B^ffé-je ofc prétendre a l'hureufe merveille .
D'en eftrc garenti 2
Contre mon jugement les orages celTez.
'Ont des calmer fî doux en leur place laiffe2 ^'
Q^'aujourd'huy ma fortune a l'Empire de l'Qiu
de î
*£f je voy iîif lébord
li< PO E s I E s
Un Ange dont lagr ace eft la gloire du xnondd»
Qui m*aflurc du port.
Certes , c'eft lafchement qu'un tas de médi-
fans^
Imputans à Tamour qu*il abufe nos ans , ,
De frivoks (bup^ons. nos courages étonnent ;-
Tous ceux à qui déplaiic
L'agréable tourment que fes flammes nous don-^
nént ,
Ne favent ce qu'il eft.
S'il a de l'amertume à fbn commancement ,
Fouryu qu'à mon exemple on foufFre douce-
ment ,
Et qu'aux appas du change une ame ne s*ënvole^
On . fe peut aflurer
Qu'il eft maiftre équitable . & qu'enfin il cont
ible
Ceux qu'il a fait pleurer,
G H A N s O Nv»
CRerb Beauté, que mon ame ravie
Comme fon pôle va regardant ,
Quel attre d'ire & d'envie
Quand vous nai/Eèz , marquoir voftre. afceni*
dant}. ''*
Que voftre courage endurci.
Plus je le fupplie , moins ak de merci ?
DB MAvLH EUBJ-LlV. V. Tjy"
En tous climats, voire-au fond de h. T*licace y.
Après les neiges & les glaçons ^.
Le beau tems reprent U place , *
Et les Eftez meurifTent les moiflbns r
Chaque faifbn y fait fbn cours :
£n vous feule on trouve qullgcle toujours.
J'ày beau me plaindre ,^& vous conter mes.
peines.
Avec prières d'y compatir :
J*ay beau m*cpuifer les veines,
Et tout mon fang en larmes convertir : -.
ITn mal au deçà du trépas ,
Tant foit-il ejttrème , ne vous émeut pair^.
Je fay que c'éff j .vous eftes ofFenfée ,.
Comme, d'un, crime hors de raifon ^^ ■
Que mon ardeur ihfènféé
En trop haut lieu borne fa guérifbn | »
Et voudriez bien , pour là fftiir j
M'ofter Tefpérance de rien obtenir, .
Vous vous trompez,cVft aux foibles courages^
Qui toujours portent la peur au fein y
De fuccomber aux orages , ^
Bt fe lafTer d'un pénible defTein :
De moy , plus je fuis combattu ,
Blus ma réiiftance montre fa vertu*
Loin de mon front ibient ces palmes coa»-
munes,.
Ou tout le mondé peut afpirer ;
Xoia les vulgaîjxs fonunes^^
Iff' ? O B s IB 9'
OA çc n'eft qu*un, jouir & dcfirer :
Mon eouft cJjcrche ]'empefcheinciit ,
Quand j'aime fans peine, j*aime lardiemeht»
Je cohnois bien que dans ce labyrinthe
Le Ciel injufte m*a réfcrvé
Tout le fiel & tout TabAnthe
'Dont un amant fut jamais abreuvé :
Mais je ne m*étonne de rien :
Je fuis à Rodante, je veux nK)urir fiem
G H A N S ON.
vITav-tres que vousfoient défiréeSy,
Qu'autre que vous fbient adorées ,.^
Cela fe peut facilement :
Mais qu'il foit des Beautés pareillcs^
A vous, merveille des merveilles » ^
Cela ne fe peut nullement.
Que chacun fbuS telle puiflâncc .
€iaptive fon obéiflance ,
Cela fe peut facilement :
Mais qu'il foit une amour fi. fone
ue celle-là que je vous porte ,
Cela ne fe peut nullement.:
Qjae le fafcheuxnoni de cruelles
Semble doux à beaucoup de belles ,,
Cela ic peut facilement
DE MALHEILB&. tiV. V, "ïf$
Mais qu'en leur ame trouve place *
Rien de fi froid q^ue voftre glace ,
Cela ne le peut nullement.
Qn^autres que moj foient mifërables -
Par vos rigueurs inexorables,
Cela fe peut facilement r
Mais que la caule de leurs plaintes-
Poite de il vives attaintes ,
Cela ne Ce peut nullement.
Qu'on fervc bien , lorCmc Ton panfè
£n recevoir la récompanlè,
Cela fc peut facilement ,
Mais qu'une autre fojr que la mienne..
N'efpère rien , & fe maintienne ,
Cela ne fe peut nullement.
Q2i]à la fin la raifon cflaje-
Quelque guérifon à ma playe ,
Cela fe peut facilement i.
Mais que d'un fi digne fervage
La remontrance me dégage ,
Cela ne iè peut nullement..
Qu'en ma feule mort (oient finies
Mes peines & vos tyranies ,
Cela fe peut facilement i
lisis que Jamais parle martyre
De vous fcrvir je me retire »
Cela ne fe peut nullement.
X^# P O- B 8 I E r
Ma
lï^^SlVS^ol^O
DESSEIN DE QUITTER UNE DAME
qui ne le comencoic que de promefles.
BE A u T E% mon ^au-fouoi de qui Pâme
incertaine
A, comme TOcéan, fon flus & fon reflus,
Penfez de vous réfoudre a foulager ma peiae,
Ou je me vois réfoudre à ne la foufFcix f^us.
Vos yeux ontdes appas que j'aime & q^^vK
|)rife ,
Et qui peuvent beaucoup deflus ma liberté :
Mais pour me retenir^s'ils font cas de ma prife,
II leur faut de Tamour autant que de beautré:
Quand je panle eftre au point que cela s'ac»
complifTe, ,
Quelque ezcufe toujours en^empefche Téfiet :
G^cft la toile fins fin de la femme d'UlyfTe ,
Dont l'ouvrage du foir au matin fe défait*
Madame , avifez-y> vous perdez^©ftrfr glôice
De me l'avoir pseunis , & vous rire de moy :
S'il ne vous en (buvient, vous manquez de ni&
moire j
JEt s'il vous en Ibttvieot y.yoas a'avcz point de
foy.
Bi MAitHiftVs;. Lit. V. xtfi
J'aTois toujèars fait conte , aimant chofe fi
haute ,
De ne m*en féparer qu'avecque le trépas : -
SU arrive auttement » .ce fera vqftrc faute-,
De. faire des feimens & ne les tenir pas.
POUR MONSIEUR
©E M O N T PE N S I E R,
à Madame 9 devant fon mariage».
S T Aj K c X s^
BEAU Ciel , par qui mes jours (but ^trou*
blés , ou font calmes ,
Seule Terre ou jeprans mes cyprès & m»
paîmes,. >
Catherine, dont Toeuil ne. luit que pour les
Dieux ,
PuhilTez vos beautez plutofl que mon courage.
Si trop haut s'élevant il .adore un.Yifage
Adorable par force à quiconque a des yeux.
Je ne fiiis pas enfemble aveugle & téméraire,
Jb connois bien Terreur que l'amour m'a fait
faire.
Cela feule icy bas furpafloit mon effort : .
Mais mon a me qu'à Vous ne peut eftre affervie ;
tes deÛins n'ayant point eftabli, pour ma vit^
Hors de cet Océan , de naufrage où de pojt^
Uz 1 o 1 s I » i ' * "
BejLUtc , par qui les Dieux las de noftre donw
mage
Ont voulu reparer les défauts de noftre âge ,
Je mourray dans vos feux, «éteignez-les ou non, .
Conune le fis d*Aicmene en me brûlant moj-
mefme : [trême,
U fuffit qu'en mourant dans cette flame ex-
Une gloire étemelle accompagne mon nom.
[ pire :
On ne doit point fans fceptre a(pirer ou j'af-
G'eftpourquoy Cuis quitter les loix de voftre
empire ,
Je veux de mon cCpnt tout efpoir rejetter.
Qui celle d'clpércr, il cefTe auffide craindre :
Et fans atteindre au btîtoù l'on ne peutatteindre.
Ce m'eft affez d'honneur que j'y voulois mo»»
ter.
[naiftre,
' Je maudis le bonheur oâ le Ciel m'a fait
Qui m'a fait de/Irer ce qu'il m'a fait cofinoiftre ;
Iliaùt ou^ous aimer,ou ne vous faut point voir.
L'àftre qui luit aux Grans , en vain a ma naif*
fkncé
Epandit defliis moytant d'heur & de puiflance,
Si pour et que je veux j'ay trop peu de pouvoir.
Mais il le faut vouloir y ,& vaut mieux fe ré«
foudre -
Eh a(pirant au Ciel eftre frapé de foudre ,
Qu'aux delTeins de la Terre alTuré fe ranger.
J'ay moins de repentir plus je penfe à ma faute ,
£t la beauté des fruits d'une palme Ci haute.
Me fait par le plaifir oublier le danger»
é E M A L H B R B E. L I V. V. të}
POIJR METTRE DEVANT
les Heures de Califte.
TA N T que vous ferez fans amonr ,
C A L I s T E , priez nuit & jour.
Vous n*aurez point miféricorde :
Ce n*eft pas que Dieu ne (bit doux :
Mais penfez-vous qu'il vous accorde
Ce qu'on ne peut avoir de vous ?
m*^
AUTRE SUR LE MESME SUJET,
PR I E R Dieu qu'il vous foie propice ,
Tant que vous me tourmanierezy .
C'eft le prier xl'une injuftice ? •
laites-moy grâce, & vous l'aurez.
1^4 ?OBSXIf
P O E S r E s
D E
MALHERBE.
LIVRE SIXIEME.
POUR LE PREMIER BALET
dé Monfeigneur le Daufin».
AU ROY HENRY LE GRAND.
S o N N B T.
1^ O I c Y de ton Eftac la plus grande
j merveille ,
CfeFiso4'jra..vcrtu reluit fi tîvc-
nient j
Approchc-toy, .mon Prince, &
yoj le mouvement
ji*en ce jeune Dauhin la mufique réveille.
PB M A L H tu B E. Xfy. VI. Xtff
^ Qui témoigna jamais une fî jufle oreille.
A remarquer des tons le divers changement ?
Qui jamais à les fuivre ut tant de jugement ^
Ou mefura fes pas d'une grâce pareille ?
Les efprits de la Cour s'attachant par les yeux
A voir en cet objet un chcd*œuvre des Cieux
Difent tous que la.fxance eflmoins qu'il ne
mérite j
Mais moy, que du Futur Apollon avertit ,
Je dy que fa grandeur n'aura point de limite,
Et que tout l'Univers luy fera trop petit.
LES SIBYLLES.
Sur la Fefte des alliances de France
& d'Eipagne.
La Sibylle Persi qjj e.
QTJ E Bellonne & Mars fe détachent ,
Et de leurs cavernes arrachent
Tous les vens des féditionsj
La France cft hors de leur furie ,
Tant qu'elle aura pour .Alcyons
L'heur & la vertu de M a k x s*
146 P e s s I s s.
La l I b y 0^17 s.
Ccffe, Pô, d'abafer le monde:
Il e(l tems d*oter à ton onde
Sa fabaleufe Royauté :
L*Arne , fans en faire autres preuves ^
Ayant produit cette Beauté '
S'en acquis l'empire des Fleuves.
La Dblphi q^u i,
Xa France à TEfpagne s'allie :
Leur difcorde ciï enfévelie ,
Et tous leurs orages finis :
Armes du refte de la Terre,
Contre ces deux peuples unis
Qu^eftes-vous que paille & que verre?
La C V m s' b.
Arrières ces plaintes communes «
Que les plus durables fortunes
Padènt du jour au lendemain ,
Les nœuds de ces grans hyménées
Sont-ils pas de la propre main
De ceux qui font les deftinées?
L* £ R T T H B. B* B.
Tai{èz-vous fijneftes langages V
Qui jamais ne faites préfages ,
o!r quelque malheur ne (bit jointe
La difcorde icj n'eft mcfléci
Da Mai^hiube. Lit. YI. U^
Et Thétis n'y foupire point
Pour avoir époufé Pelée,
La s a m I b n I.
Roy, que tout bon-heur accompagne,
Voy partiç du coté d'Eipagnc
Un Soleil qui te vient chercher:
O vrayement divine avamure ,
Que ton re^d face marcher v^
Les Aftres contre leur nature î /^
La C 17 m a n i^
O que rheur de tes deftinées
pouâera tes jeunes années
A de magnanimes fbucis !..
Et combien te verront répandre
De fang des peuples circoncis .
Les £ots' qui noyèrent Léandre ?
L'Hbllxsponti q^c «.
Soit que le Danube t*arrefle $
Soit que TEufrate à fa conquefte
Te face tourner ton defir ;
Trouveras-tu quelque puiâance,
A qui tu ne.faces cnoiur
Ou la mort , ou TobéilTance ? .
<
La P h b. y c I b n n Sm
Courage , Reyne fans pareille.^
ta
f O E s I B^ s
z'
L'cfprit fiicré qui: te confciUe
Eft ferme en ce cju'il a promis.
Achevé , & que rien ne t'arrefte :
Le Ciel tient .pour fcf ennemis
Xcs ennemis de cette fefte.
% A Tyburtinb*
Sous ta bonté s'en va renaiftrc
le fièclc où Saturne fut maiftre j
Thcmis les vices détruira j
L'Honneur ouvrira ion école j
Et dans Seine & Marne luira
Mefme fablon que dans Padolc.
SUR LE MESME SUJET.
DONC, après un fi long féjour ,
rieurs de Lys, voicy le retour
De vos avantures profpcres j
Et vous allez cftcc à nos ycur
îraifches comme aux yeux de nos pères
Lorfque vous tombaftes des Cieux.
A ce coup s'en vont les Deftins
Entre les jeux & les feftihs
Nous faire couler nos années^
Et commaticer une faifon^
Oà nulles funeftes journées
Ne verront jamais ïhon&>tu
B8 Malmxubb. -Lit. VI, u^f
Ce n'eit plus , comme auparavant |
Que fi l'Aurore en fe levant
D'avancure nous voyoit rire.
On fe pouvoit bien aflurer.
Tant la Tortune avoir cl*empire,
~uç lefoir nous verroit pleurer.
De toutes parts (ont éclaircis
Les nuages'éénos foucis
La fureté chafle les craintes $
£t la difcorde fans flambeau,
Lailfe mettre, avecque nos •plaintirf.
Tous nos fbupçons dans le tombeau,
O qu'il nous uft coûté de morts!
O que la France uft fait d*efforts , .
Avant que d'avoir par les armes
Tant de Provinces qu'en un jour.
Belle Reyne , avecque vos charmes
Yo^s nous acquérez par amour 2
Qui pouvoit , finon vos bontez ,
Taire à des peuples indontez
Laiffer leurs haines obftinées,
Pour jurer folennellement ,
En la main-de deux Hyménées ,
D'eftre amis éternellement ?
Fleur des bçautcz êc des vertus ,
Après^nos malheurs abatus
D'unç fi parfaite vidoire ,
Quel marbre à la Px)ftérité
Fera paroiftre voftre gloire
Au Ittilre qu'elle a mérite l
H
tfOLi Pô S 8 I B •
Non y «ton y malgré Ie$ envieax
La raifon Tcut qu'entre les Dieux
Voftre image foit adorée;
Et qu'aidant comme eux aux mortel^ j|^
Loilque vous ferez implorée ,
Comme eux yous ayez des autels.
Nos Faftes font pleins de lauriers
De toute forte de guerriers :
Mais , hors de toute âaterie ,
Furent- ils jamais embellis
Des miracles que fait Marie
pour le falut dés Fleurs de Lis ?
mS3tti^
BALLET DE .LA REYNE.
La Renommée, au Roy Henri le Grand*
PLEINE de langues & de voix ,
O Roy ,, le miracle des Rois ,
Je viens de voir toute la Terre ,
£t publier en fes deux bouts ,
Que pour la paix ni pour la guerre
Il n*eft rien de pareil à. vous.
Par ce bruit je vous ay donné
Un renom qui n*cft terminé
Ni de fleuve ni de montagne |
Et par luy j*ay fait deiirer
A la troupe que j'accompagne
De vott$ voir Se tow adorer.
9B Maucerbu. Lit. VL îji
Ce font dou^e rares beaucez ,
^'Qui de fi dignes qualirez ^
Tirent un cœur à leur fervïçe ,
Que leur fouh^ter p^lus d'appas ,
C*efl: vouloir avec injuftice
Ce que les Gieux ne peurcac pas.
L'Oriant , qui de leurs Aïeux ""
Sait les titres ambitieux ,
Donne à leur &ng un avantage^
Qu'on ne leur peut faire quittée
Sans eftre iffu du parantage.
Ou de Vous, ou de Jupiter.
Tout ce qu'à façonner un côr$
Nature aflemble de tréfbri ,|
£{l en elles fans artifice;
Et la force de leurs efprits,
D'oi jamais n'approche le vice ^
¥ait encore accroiflre leur pris.
Elles fouf&ent bien que rAmout
Par elles face chaque jour
Nouvelle preuve de fès charmes :
Mais fi-toft qu'il les veut toucher ^
Il reconnoifl qu'il n^a point d'armes
Qu^elles ne facent reboucher.
Loin des vaines impreffions
De toutes folles pafiîons,
La vertu leur apprent à vivre ,
Et dans la Cour leur fait des lois,'
Que Diane^ auroit peine à fuivre
Ah plus grand filance des bois.
17^ *P O B S I 1 s
Une Reyne qui les conduit ,
De tanç de merveilles reluit.
Que le Soleil qui tout furmonte.
Quand meûne ileft plus flamboyante
S'il eftoit fenfîble à la bonté ,-
Se cacherpit; jcn la ypyant.
Aufn le tems a beau courir $
Je la ferav toujours fleurir
Au rang des chofes étemelles ;
Et non moins que les immortels ^
Tant que mon dos aura des jtiiles^
Son image aura . des« autels.
Grand Roy , faites-leur bon accueofî.
Louez leur magnanime prgueuil ,
Que vous feul avez fait plôyablc j
Et vous acquérez fagemeut, .
Affin de me trendre croyable ,
La faveur de leur jugement,
Jufiju'icy vos faits glorieux
Peuvent avoir des envieux ,
Mais quelles âmes & farouches
Oferont douter de ma foy, •
Quand on Verra leurs belles bouckes
Les raconter avecque moy ?
*
BS' MAIHSlt^BI. IXT. YI, 175
BALET DE MADAMEv
Dé petites Nymphes qui xnènenf
l'Amour prifonmer.
AU R a Y,
A' La fin tant <l'«ians <<iont les âmes hïtSéfS
, LaneuilTent nuit & jour.
Verront fur leur auteur leurs peines rcnverfêcs^
Et feront confolez aux dépans de rÀmouc*
Ce public ennemi , cette pefte du monde ;
Que Terreur des humains
îait le Maiftrc abfolu de la Terre & de TOnde,
Se trouve à lamercjdenos pttites mains.
Nous k vous amenons dépouiHé de fes armes^
O-R07, l'aftre des Rois :
Quittez voftre bonté $ mocquez^vous de fes lat*
mesj
£t luj faites (èntir la rigueur de vos lois.
Commandez quefans^ g«ace oaluy face'juf-
tice,
Il fera mal^fé
Que Ùl vaine éloquance ait affez d'artifice
Pour démentir les faits dont il cft accufS»
Hii)
y 4 ï 0 1 s I B S^
famais fe^ paffioif s par qui chacun Toupire^^ '
Neiious ont fait d'ennui : [ Empire-
Mais c'eft un bruit commun que dans toutvoftre
Il n'eft point de .malheur qui ne Tienne de Jui^
Mar^ , qui met fa lopange à déferter k Terre
-Par des meurtres épais ^
K'a rien de £ tragique aux fureui-s de la guerre.
Comme ce déloyal aux douceurs de la paix.
Mais, fans qnlLfbic befoin d*en parler dft«p.
Voftre Icule valeur, .[vantage^
Qui de fon impudance a reiTenti l'outrage , '
Vous foumiti^elk pas tmejufte douleur e
^e meflez rien de lafcheà vos hautes penfSes^
Et par quelques appas
Qu*il demande merci de les' fautes paffées ,
Imûez^fen exemple k ne pardonner pas.-
L'ombre de vos lauriers admirez^de rEnvte
Fait l'Europe trembler,
attachez bien ce monftre, ôuie privez de vie, ,
Tous n'aurez jamais, ûcnroui vouspuiA: trou^
blet. ^ .
m»
PS Max^juji. I-iy. YI. ^%jf
KECIT D'UN BERGER AU BALET
de Madame, PrinceflTe d'EfpagnCr^
HO u l' E T T E de Lovis , houlette de
M AKIE,
Dont ïefatal appui met noflre Bergerie
TRoKmi pouvoir des lous ,
Vous placer dans lesCieuz en la mefme contrée
Des balances d'Aftrée ,
]^ce un prix de vertu (|ui ibit digne de tous, ?
Vos pénibles trayauxifans qui nos pafturages^
Battus depuis cinq ans de greiks & d*orages , .
S'en alloient delblez 5
Sont-ce pas des effets que mefme en Arcadie^
Quoyque la Grèce die ,
£és plus fameux Pafteurs n'ont jamais égalez ^
Voyez des bors de Loire & des bots de Gà^
ronne
Jûiques à ce rivage où T Wtis fe couronne
De-bouquets d'orangers ,.
'A^qui ne donnez- vous une hurcufe bonace ,
Loin fie toute menace
Et de maux inteftins & de maux étrangers ? 1
Ou ne voit-on la paix , -comme un roc af&À^
mie.
Faire à nos Gérions détefter l'infatme
_ . . • .
Jjg ? O 1 s î 1 f-
De leurs aâes fanglans ?
Et la belle Cerèsen javelles féconde
Qter à tout le ttionde
La peur de retournet à Tufage des gl<^n3 f
Auflî dans nos maifons , en nos places publi-
ques.
Ce ne font que feftins , ce ne font que mu^quf s
De peuples réjouis :
Et que Taftre du jour ou fe lève ou fe jcouche ,
Nous n'avons en la boucBe
Que le nom de Marie Se le nom de Louis.
Certes , une douleur quelques âmes afHige,-
. QiL'uû fleuron de nos Lis féparé de fa tige .
Soit preft à nous quitter :
JMaisquojqu'on nous augurent qu'on nous face
Elise e(b-elle à plaindre [ craindre,
X)'un bien que tous nos voeux lui doivent (bu^
[haite£}
Le jeune Demi-dieu qui pour elle foupire ,
De la fin du couchant termine foui Empire
En la fource du jour.
Elle va dans fes bras prendre part à fa gloires
Quelle malice noire
F^, fans aveuglementyCondanner leur ampuil
[ beUe ,
Il eft vray cju'efie eft fage,il eft vray qu'elle eft
Et noftre afFeâion pour autre que pour elle
Ne peut mieux s'employer :
Aufll la nommons-nous la Pallas de cet âge t
Mais que ne dit le Tagp
Decell&9iii'«nfaplace il nous don envoyer f
D B M A t H B H B E« 1. 1 V. V I. 177
Esprits mal-avifcz, qui blafincz un échange.
Où le prcnc & Ce baille un Ange pour un Ange,
Jugez plus ikinemenc :
Noftrc grande Bergère a Pàn qui la confeille :
Seroit-ce pas merveille [ment.
Qu'un deffein qu'elle uft fait n'uft bon événcr
1
C'eft en raflembiement de ces couples céleftes.
Que fi nos maux paâez ont laiffc quelques ref^
Ils vont du tout finir. [ tes^
Mopfe qui nous l'afliire a le don de prédire :
Et les cheûies (PEpire
Savent moins qu'il ne fait les chofes à venir.
Un ficelé renaiftra comble d'heur et de joye ^
Où le nombre des ans fera la feule voye
D'arriver au ttrpas.
Tous venins y mourront comme au tems<de n6s
Et mefme les vipères [ pères j
Y picqueront fans nuire, ou n'y piequetoncpas*
[fes.
La terre en tous endroits produir» toutes cho«
Tous métaux feront orj toutes ikurs feront.ro-
Tous arbres, oliviers. f.fesf;
L-'an n'aura plus d'hprèr , le jour n'aura, plus
Et les perles fans nombre [ d'ombre,
'Germeront dans la Seine au milieu des graviers.
Dieux^qtti de vos arrefts formes; nos deflinées.
Donnez un dernier terme à ces^gr ansH/méuées.
C'eft trop les différer ,
L'Europe les demande ; accordez fa rcquefte •
Qui verra, ce.t^e fefle ,
Four mourir fàcisfait n'aura que dcfirer.
Hv
POUR UN BAtET DE MADAME.
CE T T s A KrN B fi bcUc^
Qu*ont^ante fi fort , -
Pourq^uoy ne vient-elle ?
vYraynaent elle a tort,
Son L o u I s«(bu£ire.i
'Après Ces appas :-,
Qu£ veut- elle dire?
De ne venir pas?
S'il ne la poflcde
11 s'en va mourir:
Donnons-7 remède i.
AUons^ la qucric ]
Afiemblons Marib^.
Ses yeux à vos yeux :
Noftre Bergerie
N'en vaudra que mieux».
Haftons le voyage :
Le fiècle dore
En ce mariage
Noos cft afliirÊ
^
D « M A I. H E R B E. Cl r; VI.' T}^'
POUR LES PAIRS DE FRANCE,
aflàillans au combat de barrière.
Stances.
•
ET quoy donc la France féconde
En incomparables guerriers ,
Aura jufqu'^aux deux bouts du Monde
Blanté des forefts de lauriers,
£t fait gagner à fes armées
Des batailles fi renommées,
Affin d'avoir cette douleur
D'ouir démentir fes vidoires ,
£c nier ce que les hiftoires
Ont publié de fa valeur ?
Tant de fois le Rhin & la Meufc
Bat nos redoutables efforts
Auront vu leur onde écumeufc
Regorger de fang & de morts y
Et tant de fois nos deAinées
Pes Alpes & des Pyrénées
Les fommets auront fait branler ,
AflSn que je ne fay quels Scythes >
Bas de fortunes & de mérites ,
Eréfument de nous égaler ?
Non , non , s*il eft vray que nçus fbmmw
Iffus de CCS nobles Aïieux »
Que la Yoix commune des hommçs
H vj .
J%% P O £ s I E*t
A fait aflbir entre les Dieux | ,
Ces arrogans , a leur dommage ,^^
Apprend |;onciin autre langage }• •
Bc dans leur honce enfêvelis
Teront voir à toute la Terre
Qu[on eft brifé conime du verre
Quand on choque les Fleurs de L^s,
•
H E N Ri^ , l'exenAple des Monarque^
I:es plus vaiUans & les meilleurs y
Plein de mêiites & de marques
Qui jamais ne furent ailleurs ^
Bel aftre vrajment adorable ,
Be qui Tafcendant favorable
En tous lieux nous fert de rempart, ..
Si vous aimez vQftrc louange ,
Defirez-vous pas qu'on la vange
D'une injure où vous avez part ?
Ges arrogant, qui fe défient
De n'avoir point de luftre aflèz ,
Impudamment fe glorifient
Aux fables des fiècles pafiez $
Et d'une audace ridicule ,
Nous content qu'ils font fis d'Hercule-,
Sans toutefois en faire foy.
Mais qu'importe-t-il qui puifle eftre ,
Ni leur père, ni leur anceftre,
Puifque vous eftes noftre Roy ?
Contre l'avanture funefle
Que leur garde noftre courroux;
Si quelijue efpérancc km refte.
€'eft d'obtenir grâce de vous ; :
Et confelïcr que nos épées ,
Si forcer & fi bien trempées
Qu'il faut leur céder ou mourir^
Donneront à voftre Couronne
Tout ce que le Ciel environne.
Quand vous, le voudrez, acquesic.
AUX DAMES,
JOUR LES DEMI-DIEUX MARII^S»
condaits par Neptune.
S T A tt C B S.;
O- Qu'une figefic profonde
Aux avantures de ce monde .
Préfide fouveisiinement $
£C que l'audace - eft mal apprife
De ceux qui font une entreprifè,
Sauis douter derl'éyénement !
Le renom que chacun admire
Dfu Prince qui tient cet Empire ,
Nous avoit /ait ambitieux .
De mériter fa bien-veuillance ,
Bt donner à voftre vaillance
Ee témoignage dierfes jeux..
Nos forces , par -tour* reconnues ,
Zaifoient monter jufques aux nues
^- Pc a 8 X I s
les deflèins dt nos vanitez :
£c voicY qu'avecque des charmes
Un enfanc qui n'avoit pomc d'arme»*
Nous a navi pos libencz.
Belles merveilles de lia terre ,
Doux fujets -de pair Se de guerre ,
Pouvons-nous avecque raifon
Ne bénir pas les dminées
Par qui nos âmes enchaînées
Servent en: fi beHe prifbn?
^ L*aifè nouveau de cette vie-
Kbus a7ant fait perdee Tcnvie
De nous en retourner chez nous ,
Soit noftre gloire , ou noftre honte , ,
Neptune peut bien faire conte
De nouS' laiiTer avecque vous.
Nous favons quelle obéiflahce
Nous obligea noftre naiflance
De porter à fa Royauté :
Mais eft-il ni crime ni blâiïfe
Dont vous ne di^enfiez une ame
Qgi dépent de voftre beauté ?
Qg^il sîen aille à:fes Néréides ,
Dedans fes cayernes humides ^
£t vive miférablement
Confiné parmy fes tempeftes $
Quant à nous, eftant ou vous eftes/^..
Nous fomiûes en noAre élément*.
^ l M. A i H s il B B. 1 1 T. YI. t8^,
POUR tïNE m:asçarad£..
s T A K c B s^,
GBlyx-c Y (kqui vos yeux admirent îà venue^.
Pour un fameux honneur qu'ils brûlent d'à*
quérir.
Partis des bors lointains d'une terre inconnue:
5*en vont au gré d'Amour toutfemondecourir;^
Ce grand Démon qui fc déplaift .
D'eitre profané comme il eft ,
Par eux. veut repurger fbn temple s-,-
Et croit qu'ils auront ce pouvoir ,-
Que ce qu'on ne fait par devoir ,.
On le fera par leur exemple»,
€c ne font point efjirits qu'une vague licei^e-
ïorte inconfidécez à leurs contentemens.
E'or de cet âge vieil ou regnoit l'innocence
N'eft pas moins en leurs mœurs qu'en leiw s ac-
La fo)r,rhonneur,& la raifon [cqutr emens :.
Gardent la dé de leur piifon :
Penfer aa change leur eft crime :,
Leurs paroles n'ont point de fart t
Ct faire les chofes fans art »
£ft l!àn dont ils. font plus d'eftimei
Compo(èz-vous fin euxj âmes belles & hautes,
lotirez voftre humeur de l'infidélité j
I«alIèz-vQus xl'àbafe£.les jçuneflès peu caute^ y
iri- F o I 9 z E s
Ef de vous prévaloir de leur crédulité.
N'ayez jamais imprefllon
Que d'une feule païïion^
Arquojr que Telpoir vous convie.
Bien aimer foit voftre vxzj bien ,
Et , bien aimez y a-^eftimez rien.
Si doux qu'une û douce vie. .
On tient que ce plaifir eft fertile de peines ^
Et qu'un mauvais fuccès l'accompagne fouvent:
Mais n'eft^ce pas la loy des fortunes humaines^
Q^î!elles n'ont point de havre à l'abri de tout
Puis^cela n'avient qu'aux amours y .[vent î .
Oà les defirs comme vautours ,
Se paiifent.de faks rapines :
Ce qui les forme les détruit :
Cell^ que la vertu produit, .
Sont rofes qui n'ont point d'épines*
VERS FUNEBRES^.
SUR LA MORT DE HENRI
le Graad.^
SEANCE s;
EN 1 1 w l'ire du Ciel , & fit fatale envfc ;
Dont l'avois repouffé tant d'injuftcs. efforts».
Ont détruit ma fostune , Se (ms m'ofter U. vk
M'Ont mis en^rcles-morts,»^
• 1 M ALflriXBir, liv. VI. rf^
[ Nature
Henui y ce grand Henri , que les foins de
Avoient fait un miracle aux yeux de l'Uiiivcrs,
Comme un homme vulgaire eft dans la fépul-
A la merci des vers* [ turc
Belle ame,bea4i patron des céleftcs ouvrages,
Qui fus de mon e^oir infaillible recours V,
Quelle Quit fut pareille aux funeftes ombrages
Où tu laiffes^ mes jours ?
[playe,
C*eft bien a tout le monde une commune
It le m^heur que j'ay chacun Teftime fien j ,
Mais en quel aufite cœur eft la douleur fi vra)re.
Comme elle eft daiis le mien ?
Ta fîdelle compagne aspirant à la gloires
Que fon afBiâion ne fe puifle imiter ,- ,
Seule de cet ennui me débat la vidboire-l *
£t me la fait quitter.
L'image de fes pleurs dont la fburce féconde
Jamais ,,d/€pui$,&l mort, fès-vaiffeaux n^a ca^isi 5
C'eft4a' Seine en fureur qui déborde fon ond^
Sur les quais de Paris.
Nulle heure de beau tems fes orages n'effùye;
Et fa grâce divine endure en ce tourment ,
Q; qu'endure une fleur que la bife ou la pluyc
Bat exceffiyement.
Qttkonqueapproche d'elle , a part à (on mar-;
Et par. contagion prent fa trifte couleur : [ tyre^
Carpourlaconfoler, que^lny-faoroit-ondire .
£n a jufte douleut ^
lU folSXKf
Heyieu-Ià voir , grande ame : oftc-luy cette
Dont la fombre épaifleur aveugle fa raifon: [nuè,
£t fais du meûne lieu d'ofiLia peine eft venue : .
Venir fa gaérifbn,
m
Bienque tout récomfort lu^r Coït une amertame,
Avec quelque douceur qu'il^luy {bit préfanté ,
Elle prendra le tien , & ij^lon fa coutume
Suivia ta volonté.
[elle.
Quelque foir en fa chambre apparois devant
Non le fang en la bouche , & le vifage blanc ,
Comme tu demeui:as fous rattèince mortelle
Qvâ tcperf à le flanc^
Viens-y tel que tu fas,qiiand aux monts de Sa-
Hymen en robe d'or te la vint amener , [ voyc
Ou tel qu*à Saint Denys, entre nos cris de joye^,
Tu la ;£s. couronner*..
' . Après cet eflay fair, ^H demeure inutile ,
Té ne connois plus rien qui la puifTe toucher :
Et fans doute la France aura , comme Sy pile ,
Quelque famemc rocker.^.
Four moy ,dont là foibleife à l'orage (uccombe^
Quand mpn heur abatu pourroit fe redrefler ,
}*ay mis avecque toy mesdefleins en la tomber
Je les y veux laiflèr.
Qjtoyqme pour m'ôBIigër face la deflinée ,
£t quelques hùreuz fucces qui me puiffe arriver
|e n'atcans mon repos qu'en Thureufe journée '
Où je t'iray trouver.
»E MAXHE3tB4« Lit. VI. ^
Ainfi de cette Cour l'honneur & la merveille :
Aicippe foupiroit , preftà s'évanouir :
On Tâuroit confblé ^.mais il fernoa l-oreille -
De peur de rien ouir.
A' LA REYNE MEKE DU ROY,
fur la mort de Monfeigneur le Duc.
d'Orléans..
Se H n E T.
GO N s G L ï 2 - VOUS, M A i> A M B 5 appaii-
fez voftrc plainte 5
La France à qui vos yeux tiennent lieu de Soleil,
Ne dormira jamais d'un paifible fbmmcil
Tant que fur^voflre from^Udouleui fera peinte» ,
Rendez- vous à. vous-meCne $ affiliez vaft«c r
crainte:
Et de voftre verra recevez ceconicil ,
Que foufFrir fans murmure eftle feul appareil
Qui peut guérir Tennui dvnt vous eftes jttteinte. .
Le Ciel,en qurvoOte amea. borné 6$ amours^ >
Eftoit bien obligé $)e vous donner desjours
Qui fuffent fans orage^ de qui.n'ulïcnt point,
d'ombre i^
[vers.
Mais ayant de vos fîs les grans cœurs decou-
N*a-t-il pas moins failli d'en oter un du nombre, .
Que d'en partager tnûs ea un feul Univers l
EPITAPHE
m
DE FEU MONSEIGNEUR
t'E DUC; D'ORLEANS^
S O H Jl E T.
PL u S Mars que Mars de la Thrace^ «
Mon Père vidorieux
Aqx Rois les plus glorieux. .
Ota la première place.
Ma Mère vient d*ùne R'àcc
SI fertile en Demi-dieux,
Que Ton éclat radieux
Toutes lumières efiàce;*
Je fuis poudre toutefois 5
Tàntyla Pa'rque a fait fcs loix ^
Egales & néceâairesc
Rien' ne m'en a fu parer/
Apprenez , âmes vulgaires ^ .
A.moarix^fans murmu^er*^.
»s Maihk&bs. Lkt. YL ttf
EP IT APHE
DE MADEMOISELLE DE COMTY^
MARIE DE B OU Jl B O N.
Son KBT*
Tu Tois, Paffant, la fëpulture
•D'un chc-d*œuvrc û précieux,
Qu^avoir mille Rois pour Aïeux
Fut le moins de fon avanture.
O qu'el afftont à la Nature ,
Et qu*elle injuftice des Cicux ,
Qu^un moment ait fermé les yeaz
D'une il belle créature l
On. doute pour quelle raifbn
Les Deflins, H hors de faifon.
De ce monde l'ont appellce*
Mais leurs prétexte le plus beau ,
C'eft que la Terre eftoit brûlée
S'ils n*uj[Iènt cûc ce flambeau.
?Ç?P
< .J
f)* 9 o s s t B s
POUR ÈLLE-MESME
'^jLT E'g A Xr o M S point cette petite^
•XN Aux DéefTes que nous récite
L'Hiftoire desj fiècles pai&z t
Tout cela n'eft qu'une chimire^
Il faut dire , pour dire alfez y
Elle eft belle comme fa mère.
CONSOLATION
A MONSIEUR LE PREMIER
PRESIDANT DE VERDUN.
" /fur la mort de Madame fâfemme*
S Acre* Miniftre de Thémis,
Verdun, en qui le Ciel a mis
Une fagelTe non commune j
Sera-ce pour jamais que ton cœur abatu
LaiiTera fbus une infortune
Au mépris de ta gloire accabler ta venu l
Toj , de qui les avis prudans
En toute forte d'accidans
' Sont louez mefme de l'Envie,
Perdias-ta la laifbn, juiqu'à re figurer
^1 MAtfti&iB. i;iT. YI. i^if
Que les morts reviennent en vie ,
, £t qu'on leur rende Tame à force de pleurer?
- Telle qu'au foîr-on voit le Soleil
Se îetter aux bras dufommeil,
Tel au matin il fort de TOnde :
. Les aflkires de Thomme ont un autre deftin;
Après qu'il eft parti du Monde ,
La nuit qui luy fiirvient n'a jamais de matia »
Jupiter, ami des morteU^
Ne rejette de fes autels
Ni requeftes ni facrifîces :
Il reçoit en fes bras ceux qu'il a m^acer^
Et qui s'eft nettoyé des vices ,
Ne luy fait point de vœux qui ne (oient exaucez;
»
Neptune , en la fureur des flots,
"Invoqife par les matelots ,
Remet Tefpoir en leurs courages ;
Et ce pouvoir fi grand dont il eft renommé,
N'eft connu que par les naufrages
Dont il a garenti ceux qui l'ont reclamé.
Pluton eft feul entre les l£eux
Dénué d'oreilles 8c d'yeux
A quiconque le follicite.
Il dévore fa prove auffi-toft quHl la prent ;
Et quoyqu'on lile d'Hippolyte ,
Ce qu'une fois il tient ^ jamais il ne le renc*
S'il eftoit vray que la pitié
Vt voir un excès d'amitié
t-'-
Luy fift faire cc.qu'on dcfire 5
Qui devoir le fléchir avec plus de couleur^
Que ce fameux Joueur de lyre ,
Q^ fut jufciu'aux Enfers luy montrer fa dott^
leur 2
Cçpendant il ut beau chanter.
Beau prier , prefler , & flatcr ,
Il s'en, revint fans Eurydice: '^
Et la vaine faveur dont il fut obligé ,
îut une fi noire malice, «. #
Qu'un abfolu refus l'auroit moins afflige.
Mais quand tu pourrois obtenir
Que la mort laiffait revenir
Celle dont .tu pleures l'abfence,
La voudrois-tu remettre en un fiecle eftront^j
Qui plein d'une extrême licence
îî^ feroit que troubler fon extrême bont»
Que voyons-nous que des Titans^
De bras & de jambes luttans
Contre les pouvoirs légitimes ?
Infâmes rejettons de ces ;iudacieux ,
Oui dédaisnans les petis crimes ,
p3ir en faLe un iUuftre, attaquèrent lei Cieux,
Qufille horreur de flamme & defèr
K'eft éparfe comme en Enfer
Aux plus beaux lieux de cet Empire ? ^
Et les moins travaillez des iniures du fort ,
i>euvent-ils pas juftement dire " ^
J2un hom^edU la tombe eft un navij^
gort? ^
DB MALiffiiitBB. Lit. VL tff
Croj-moj , ton deuil a trop duré ;
Tes plaintes ont trop murmuré :
Chaue Tennui qui te poflide $
Sans t'irrirer en rain contre une adTerfité|
Que tu fais bieh qui n*a remède
Autre que d'obéir à la néceilkc, •
Rens à ton ame le tcpùs
"X^u'elle s*ofte mal-à-propos ,
Jiuqu*à te dégoûter de viyre :
Et u tu n'as l'amour que chacun a pour fbj^
Aime ton Prince, Se le délivre
Dm regret qu*il aura s'il eft privé de tof .
Quelque jour- ce jetine Lion
Choquera la Rébellion^
En forte qu'il en fera maiftre :
Mais quiconque voit clair, ne connoift-ii pi$
bien
<2^c V^^ Tempefcher de renaiftre ,
U faut que ton labeur accompagne le fiea 9
Lajufticç, le glaive en main,
Eft un pouvoir autre qu'humain
Contre les révoltes civues :
Bile feule (ait Tordre, & les iceptres des Roi$^
N'ont que des; pompes inutiles.
S'ils ne font appuyea ith, force iç$ Ipî^
^^
29f P o s • I I •
CONSOLATION A CARITFE,
fut la mort de fbn mari.
4
AINSI quand MauTole fuc mort,
Artémife accofà le fbrt^
De pleurs fe noya le vifage ,
£c dit aux aftres ihnocens
Tout ce que fait dire la rage\
Quand elle eft maiftreiTe des fcns,']
Ainfi fut (burde au réconfort ^
Quand elle ut trouvé dans le port
La perte qu'elle avoit fongée ,
Celle de qui les pafEons
firent voir a lamêr£gce
l£ premier nid des Alcyons^
Vous n'êtes feul en ce tourment
<!jui témoignez du fcntiment ,
O trop fidelle G a r x t s' s :
£a toutes âmes Tamitié ,
Pe mefmes ennuis agitée ,
Tait les mefines traits de pitié.
De combien de jeunes maris
En la querelle de Paris
Tomba la vie entre les armes ,
Qui fuifent retournez tifi jour ^
Si la mort fe payoit de larmes ^
^A Mjcéne» faire l'amour i
"Mais le Deftln qui fait nos loiS|
ïft jaloux qu'on pafTe deux foi»
Au deçà du rivage blefine :
£t les Dieux ont gardé ce don^
Si rare , que Jupicer meûne
^e le fiit taire à Sarpédon.
Pourquoy donc fi peu fkgemettr^
Démentant voftre jugement ,
Paiïcz-vous en cette amertume
Le meilleur de voftre faifbn ,
Aimant mieux plaindre par coutume ^^
>ue vous confoler par raifbn ?
Nature fait bien quelque eiFort ,
<Ju]on ne peut condanner qu*à tort :
Mais que direz- vous pour aëfendrc
Ce prodige de cruauté, .
^ar qui vous femblez entreprendre
De ruiner voftre beauté ?
Que vous on&fait ces beaux cbevÀix^
Dignes objctsrde tant de vœux.
Pour endurer voftre colère ,
Et devenus vos ennemis
Recevoir l'injufte falaire
D*an crime qu'ils n'ont point commis f
Qiielles aimables qualités
En celuy que vous regrettez
Ont pu mériter qu'à vos rofes
Vous oftiez leur vive couleur,'
Et livriez de fi belles chofcs
A lamçxd de la douleur f I %
4§^ "V o'is in t;
Remette vvous Vamt en repo« 3
Quittez ces foneftes propos :
£t par la fin de vos cempeftes.
Obligeant tous lesiBeaux-efprics ,
Con&vez au fiécle o& vous eftes
Ce que vous lujr donnez .de prix.
Amour, autrefois en vos jreoz
pleins d*appas fi délicieux ,
Devient mélancolique & fombre.
Quand il voit qu'un Gl long ennui
Vous Eût confiimer pour une ombre
Ce que vous n'avez que pour lui,
S*il vous iiçflbuvient du pouvoir
Que Tes traits vous ont fait avoir ,
Quand vos lumières eftoient calmes ,
Permettez-luy de vous guérir ,
£t ne difiérez point les palmes
ui brûlent de vous ^cquer^r.
Le tems â'un infenfible. cours
Nous porte i la fin de nos jour$ ;
C'^sft à noftre fage conduite.
Sans murmurer de ce défaut ,
De nous coxifpler de (a fuite.
En le ménageant comme il faut»
SE Maihi&b-*. -]biT. VI. iyf
CONSOLATION
A MOKSIEUR DUPE' RI E R ,
GetitiU homme d'Aix en Provence,
fur -la mort de ia fîUe.
*
fT^A douleur, duPerrier, fera donc éter-
X^ « £t les triftes difcours [ neHe ,
Que te met en Tëfprit l'amitié paternelle?
L^ugmenteront toujours ?
Le malheur de ta fille au tombeau defccndue^
Par un commun trépas
£ft*ce quelque dédale , où ta raifon perdue
Ne fe- retrouve pas ?
Je (ai de quels appas (on enfance eftoit pleine^
Ei n'ajr pas entrepris ,
Injurieux ami, de foulager ta peine
Arecque fon mépris.
Mais elle eftoit du monde , ou les plus belles
Ont le piie dcftin : [ chofes
Et Réfc elle a vécu ce que vivent les roics , .
L'efpacf d'uii matin. .
Puis, quand ainfi feroit que félon ta prière
Elle auroit obtenu
Ciîvoix eh cheveux blancs terminé fa carrière^
Qtfen fuft-il avenu*?
Pcnfcs-tn qpcplus vieille en kmaifon cflcfte
Elle uft u plus d*accueuil ?.
Ou qu'elle uft moins fenti la pouffière funcfte.
Et ÏQs Ycrs du cercueuil ?
Non, non, monDU pe'rier, aufli-toft
Gfte rame du cors , [ que la Parqut
L âge s'cvanouit au deçà de la barque ,
Et ne fuit point les morts.
Tithon n'a plus les ans qui le firent Gigalc ;
Et Pluton àujourd*huy
Sans égard du paiTé les mérites égale
D'Archémorc & de lujr.
Ne te laiTe donc ^lusd'inutilcs complaintes r
Mais fage a l'avenir,
Aime une ombre comme ombre, & des cendres
Eteins le fouvenir. [ éteintes
€'eft bien , je leconfeffe , une jufte coutume.
Que le cœur affligé.
Bar le canal des yeux vuidantfon amertume.
Cherche d'çftre allégé.
Mefmc quand il avient que la tombe fépare^
Ce que Nature a joint ,
€clu7 qui ne s'émeut a Tame d'un barbare ,
Ou n'en a du tout point.
Mais d'eftre inconfolable, & dedans fa mémoire
Enfermer un ennujr ,
\ K'eft-ce pas fe hair pour acquérir la gloire
\ Ce bien aimer autruj ?
BS MAlHSltBB LZY. VI. Ii|
Pxiam^ qui vit fes fis abacus par Achille $
Dénué de fupport ,
Brhois de tout efpoir du falut de ù, yille^
Keçut du le confort,
Ir^çois, quand la Caftille, inégale à ûts
Luj vola fon Daufin, [armes.
Sembla d'un fi grand coup devoir jetter des lar-
Qui n'aifent point de fin. . [ mc$»
Il les fécha pourtant, & comme un autre AU
Contre fortune inftruit, [cide
lit qu'à fes ennemis, d*un ade fi perfide
La honte fut le fruir.
Leur camp,qui la Durance ayoit prefque tarie
De bataillons épais ,
Entendant fa confiance ut peur de fa furie ,
£t demanda la paix.
De mey , déjadeux fois d'une paieille foudre
Je me fuis vu perclus ,
Et deux fois la raifon m'a fi bien fait réfbudrc,
Qu'il ne m'en fouvicnt plus.
Non , qu'il ne me (bit grief que la terre pof-
Ce qui me fut fi cher : [ sède :
Jilais en un accidant qui n'a point de remcde ^
Il n'en faut point chercher.
La mort a des rigueurs à nulle autre pareli«-
On a beau la prier , [ les j
La cruelle qu'elle eft , fe bouche les oreilles ,
Et nous lailTe crier»
Ulj
"1
j Le pauvre en fk cabane, ou le chaume le c<nh
I Eft fu/et à fès loiz : [ ▼^e ,
(Et la Garde qui reille aux barrières du Louvre
1 N'en défant point nos Rois.
DjC murmurer contre elle,&; perdre patiance
licft maI-à*propos :
Vouloir ce que Dieu veut y eft la feule fdance
[ui nous met en repos.
iiiif1^T*ti»*''Wt^Énf
POUR.
UN GENTIL-HOMME DE SIS
amis , qui mourut âgé de cent ans.
N-^A T T A M s , Paflknt , que de magloJM
Je te faile une longue biftoire-,
Pleine de langage indifcret :
Qui fe loue , irrite TEnvic
Juge de moy par le regret
Qu^ut la Mon de m'oter la vie.
ïdM$fldldldklfcJMktt<kllBlMieifcJkiMkdfc*JklldMkdMMUIJfc«jfe&lUUkikAM
SONN.ST.
CSllb qu'avoitHymen a mon cœur attachée y
Et qui fût icy-bas ce que j'aimois le mieux,
Allant changer la Terre a de plus dignes lieux i
Au marbre que tu vois fa dépouille a cachée.
Comme tombe une fleur que la bife a féchée ,
icinfifutabbitUcechéTd'œuvre des Cieux y
© B Malherbe. L i v. VI. zoi'
Et depiH^ le trépas qui luy ferma les yeux ?
L'eau qiH5 verlcm les miens n'eft jamais étan-
[chée.
Ni prières, ni vœux, ne m*y purent fervir :
La rigueur de la mort fe voulut aflouvir :
£c mon afieâton n'en pût avoir difpanfe.
Tôy dont la pieté vient fa tombe honorer.
Pleure monintortune, & pour ta rccompanie
Jamais autre douleur ne te face pleurer.
B^ L I. 2 -ame , qui fus mon flambeau ^
Reçois rhonneur qu'en ce combe^ui
Je fuis obligé de te rendre':
Ce que je fais te ferr de peu ;
Mais au moins tu vois en la cendré
Comme j'en conferve le feu.
StJR
LA MORT D'UN GENTIE^HOMME
qui fut alîaifiné.
BE i L B ame , aux beaux travaux fans re^v
p08 adonnée.
Si parmi *aut de gloire & de contantement
Rien te fafchc là-bas, c'eft l'ennuy feulement! '■
Ji^un indigiiç.trépas ait clos ta deftinée.
2;j9^ ? O B 9*1 I»
Tu penfes que d'Yvry la fatale journécy.
Où ta belle vertu parât û clairement ,
Avecque plus d'honneur & plus hureufcment-
Auroit de tes beaux jours la carrière bornée.
Toutefois y Bel-efprit , confole ta douleur
Il faut par la raijfbn adoucir fbn malheur,
JBt telle qu'elle vient prendre fan avanture.
Il ne le fit jamais un ade fi cruel ,
Mais c*eft un témoignage à la race future ,
Qti*an ne t'auroit fu vaincre en un jufte duel*
POUR UNE FONTAINE..
VO I s-tu , Pafiant y couler cette onde ,
Et s*écoulcr incontinant?
Ainfi fuit la gloire du monde ,
Et rien que Dieu n'eft permananf«
F R A G M E N S.
A MONSEIGNEUR
tE CARDINAL DE RICHELIEU^
GRAND & grand Prince de TEglifc ,
TCîThTl Ï e w , jii(ques à la mort .v
Quelque chemin que l'homme élifc,.
Il eiè a. la merci du Sort.
Nos jours fiiez de toutes foyes
Car des ennuis comme des jo/es $
9 E M A L H B Itï 1 II V. VI. l^y
Ec de ce mélange divers
Se compofcnt nos deftinéés ,
Comme on voir le cours des années
Compofé d'Eftcz & d*Hivers.
Tantoft une molle bonace
Nous laifTe jouer fur les flots :
Tantoft un péril nous menace ,
Plus grand que Tart des matelots :
Et cette fagefle profonde ,
Qui donne aux fortunes du monde
Leur fatale nécefHté ,
N'a fait I07 qui moins fe révoque ,
Que celle du flux réciproque
De rheur & de l'advcrfité.
AUX OMBRES DE DAMON.
L'Okné , comme autrefois , nous reverroîr
encore ,
Kavis de ces penfers que le vulgaire ignete.
Egarer à Técart nos pas & nos difcours 3
Et couchez fur les fleurs comme eftoiles feméés^
Rendre en fl doux ébat les heures confumées ^
Que les Soleils nous fcroient cours.
. Irj
104 P q « 8 I BA
Maïs, ô loy rigoureufe à la race des hommes ?r
C*eft lin point arrefté^que cput ce que nous fom;*-.
mes
Iflhs de pères. Rois ^ de;pè|:es Bergers,
La Parque également foas la tombe nous (errer
£p les mieux établis au repos de la Terre ,
N*x fout qu*iio():es & palTagers.
Tout ce que ^.grandeur a de vains équipa^
D'habillemens de pourpre, & de fuicede pages^
Quand le terme eft ccnu n'allonge point nos
jours :
H faut aller tout-nus ou le Deftin commande :
£cde tQutes doiileurs, la douleur la plus grande
C'eft qull/auç: laiifex nos amours.
Amours , qui la ploÇpart inffdelles <t £siar
Tont gloire de manquer à nos cendres éteintes ^
£t qui plus que Thonneur eilimant le plaifir ,
Sous le mafque trompeur de. Içnrs yi&gçs bje£r
mesi.
A(kc digne du foudre ! en nos obféques mefmcSv
Conçoivent de nouveaux dciirs* .
Elles favenr affez alléguer Artémife ^
Difputer du devoir & de la foi promife :
Mais tout ce beauiangage eft de fi peu d'efièt ^
Qu'à peine enleuii grandnomb/e uiK/çole k
trcuve
De qui la foi furvive , &;qiii faflè la preuve
Que ta Carinice te fait»
Qiepais que cun'isplttSv la^ campAgne de-,
fcrte
A deflbus deux H7 vers perdu fa robe verte , .
£t deux fois le Printams Ta repeinte de fleurs y^
Sans que d'aucun difcours fa douleur fe^on^
foie, '
Et .que ni la raifon , ni le tems qui s'envole , .
Poifle faire tarir fes pleurs.
le filance des nuits, i;horr«uir.des cimetiises,/.
De fon contantement font les feules matières*
Toutcequîplaift, déplaift àibîi tritte penfet;
Et û tous les appas font encore en fa face ,
Gjcft que l'amour y loge, & que rien qu'elle
face,
Mf'eft capable de l'ea chaflcjr. . .
Mais quôj? c*ëft un ch^teuvre où tout tnè^\f
rite abonde j ^^
Un miracle du Ciel -, une perle du monde ;
Uilefprit adorable à tous autres efprits :
Et nou^/ommes ingrats.d'une telk axanture i
Si nous ne confefibns qiie jamais la Nattzre
N'a rieti fait de femblable pris.
ysLj vu maintes Beautez à la Cour adorées l
Qui des vœux des amans à-l'envi deiîrécs.
Aux plus audacieux odoient la liberté 3
Mais de les approcher d'une chofè fi rare .
C'eft vouloir que la rofe au pavot fe compare^
£t le ngage ila clarté..
Celle i qtri' dans mes vers , fous le nomît
N 1 R E*B ,
Tallois bâtir uu temple étemel en durée»
Si fa déloyauté ne Tavoit abacu,
tui peut bien reflembler du front ou de la joue i
M^s quoi ? puifqu'à ma bonté il faut que je l'a^
'TO«e,
Elle n'a rien de fi. verttti
L'ame de cette ingrate eftuneame de cire.
Matière à toute forme , incapable d*élirc ,
Changeant de paffion auffi-toft que d'objet j .
Et de la vouloir vaincre avecque des fervices.
Après qu'on a tout fait , on trouve que fcs
vices
Sontdcreflkncc du fujet.
Souvent- de tes confeils laprudance fidelle
M'avoit folicité de içe féparer d'elle ,
Et de m'affiijettir jgi meilleures loii :
Mais l'àife de la Wïï avoit tant de puiflknce^
Que cet ombrage feux m'oftoit la connoit-
fance
Du vrai bien où tu m'appellois.
Enfin, après quatre ans, une juftc colèfc,
* *. * * ir Hr-
Que le ilus de ma peine a trouvé fbn icRhs,
Mes fe^s qu'elle aveugloit ont connu leur o^
fanle.
Je. les en ay purgez , & leur ay feit défan&
De me U, ramencâ^oir plus.
»B Malhbrbi. Lit. VI. tmj
tA (emme cft une mèr aux naufrages fatale j^
Rien ne peut applauir fon liun>eux inégale 5
Ses fiâmes d'aujourd'huy feront glaces demain.
Et s'il s'en roiconece une à qui cela n'aviennc ,
iais comte, cher Efprit, quelle 'a comme U
tienne
Quelque chofe de plus qu!humain.
£££££££M' 3££££££££&
F B. A' G M £ N T.,
OT- o T , qui-d'on clin d'ôeuil fur la T^rre •
& /fur l'Onde
Fais trembler tout le Monde ,
Dieu , qui toujours es t)Qn , & toujours Tas efté ^
Verras-tu concerter à cessâmes tragiques .
Leurs funeftes pratiques,.
Et ne tonneras point fur leur impiété ?
Tu vois en queleftac eft aujourd'hui li.
France,
Hors d'humaine efpéfance.
I:es peuples les plus fiers du Couchant 8c dâ:
Nort,
Du font alliez d'elle , ou recherchent de Teftre j.
Et ceux qu'elle a fait naifbre
Tournent tout leur confeil pour. lui. donnexLls^
laott^
U9 ' Poisisr
AuTHB Fragment.
AxL L E z a là malheure , allez , âmes tra-
^ giqucs
Qgi fondei. votre gloire aux misères pubLU
qaes,
£c dom Torgueuilne connoift point de lois.
Allez , £eam^e.ja.lrance, ^,ks pâles du mon*
de, .
Jamais pas-un de vous ne reverra mon Onde -,
Rji^aidez-la pour la dernière fois. ,•
A Ù T & E F R A G M IS N T» .
A M F s théines de vent, que la rage a
. bleffées ,
Cbnnoiflez voftré faute, 8c bornez vos pen-
fées
Eilun-jufte compas r
Atcacliervoftrè efpoir à de moindres conquei^
ces i
Briare avoir cent^mains^Tifon avoir cent te£>
Bc ce que vous tantez , leur coûta le trépas.
DB M A L R-Bll^B-I. LlV. VL M^
Soucis retirez- vous : faites place à la joye i
MUèrable douleur,dont nous fommes laproyc:
Nos vœux font exaucez :
Les vertus de la Reyne , & les bontez célcftés.
Ont fait évanouir ces orages fuheftes.
Et diflîpé les vens qui nous ont métizceza
ôiHùiôiùbiôiâiôiùiôiôiâiMùiMùi
At^T ^1. F H A G M IK TS «
TA N T o s T nos navires ^braves-.
De la dépouille d'Alger,
Viendront les Mores efclaves .
A Marfcillê décharger :^
Tantoft riches de la perte •
De Thunis & de Biferte ,
Sur nos bords étaleiont
Le cottoa pris en leurs rives ,'
Que leurs puceUes captives
E^ nos maifbns fileront»
stm F o t s i8#
AxïT K IL- Frac ME n x.
LE s Peupres pipez de leur mine ,
Les voyant ainfi renfermer ,
Jugeoient qu-ils parloienc de s*armet
Pour conquérir la Pakfhne y
• Et borner de Tyt à CaHs
L'Empire de la Fleur de Lis r*
Et toutefois leur entreprifc
Eftoit le parfum d*un collet',,
le point coupé d'une chemife,^
Et la figure d'un ballet*. .
Dfe leur mollefle létargiquc|
lie Difcoxd fortant des Enfers ,
Des maux que nous ayons foui&rs
Nous ourdit la toile tragique :.
La Juftice n'ut plus de poids :
L'impunité chaffa les loix :
Et le taon des giierres civiles
Piqua les âmes des méchans,.
QuL^rent avoir à , nos villes
Palace déferte des chams«.
jri Mal H 1 RU» tin Vl. tj;%
Fin d'une Ode pour le Rox,
JE veux croire que 1» Seinc/
Aura, des Cygnes alors,
Qgi pour toi feront en peine
De faire quelques efForts.
Mais veu le nom que me donne-
Tout ce que. ma lyre fonne ^,
Quelle fera la liauteur
De THymne de ta vi(5toirc ^,
Quand elle aura cette gloire ,
Que Malherbe en foit TAuteur.,
A U T Rr S F R A G*M E N T*'
ET quand j'auray peint ton image 3^.
Comme j'en prépare Touvrage' ,
Sans doute on dira quelque jour ,
Qfipyque d' Appelle on nous raconte,'^
Malherbe pouvoit à fa honte
Achever la mère d'Amour,
ïfar- foiS^-Bt-
* ^ * i
EL L B eftoit jUÏqta'aa ïiombtil T
Sur les ondes, paroiflante,^
Telle que TAubé naiflante
Peint les rofes en Avril.
F R A O^M £ H T.
1J T'matntenant«ttcor en cet âge panchant,*;
^ Où mon peu deiumière cft fi près du cou-'
chant y
Quand je verroisr Hélène au monde rerenuej
£n Teftat glorieux où Paris l'a connue ,
laire à toute la terre adorer fe»* appas , .
N%n eftant point aimé , je ne l'aimeroîs pa^^
Cette belle. Bergère-, arqui les Deftinées
Sembloient avoir gardé mes dernières années i
Ut en perfeé^ion tous les rares, tréfors.
Qui parent un efpcit , & font aina^ei. on corps.
Ce ne furent qu*auraits >ce ne furent que chai-
mes.
Si-toft que je la vis , je lui rendis le$ armes»
Un objet G. puifTant ébranla maraiibn.
Je voulus eftre fien $ j'entray dans fa prl(oir>
Et de tout mon pouvoir eiTayay de lui plaire,.
Tant que ma^fervitude efpera du falaire.
Mais comme j*apperceus Tinfaillible danger^
Qû^ û je pourfuivôis , je m'allois engager ^
VM Maihkhbi. Itr. VI. >t^
te Coin de mon falot m'ofta cette penfSe ;
fus honte de brûler pour une ame glacée :
Et me travailler à lui faire pitié,
Reftraignis xnon amour aux termes d'amitié;
ifiàl^(SI^%^(S(:^
MONSIEUR COLLETETj
fur la mort de (à Sceor.
Epig&ammi.;
EN Tain, mon Colletet , tu conjures Isi
Parque
De repafler ta Sœur dans, la fatale Barque :
Elle ne rent jamais un tréfor (qu'elle a pris.
Ce que Toadit d'Orphée eft bien peu-véritable;
Son chant n'a- point forcé TEmpire des ££^
prits y
Puisqu'on fait que l'Arreft en eft irrévocable,
Certes^fi les beaux vers faifoient ce bel effet.
Tu ferois mieux que loi ce qu'on dit qu'U^
fait*
9ȏ
^14 T a ï s X 5 'S
SUR XE PORTRAIT
D'ESTIENNE PASQJJIER,
qui n'avoit point de mains»
IL ne faut qu'avec le vifage
On tire tes mains aa pinceau;
Tu les monftres en ton Ouvrage^
£t les caches dans le Tableau,
SUR LB PORTRAIT
DE CASSANDRE
Maiftrefle de Ronfard.
L'Art, la Nature exprimant ^
En ce Portrait m'a fait telle ;
Si n'y fuis-je pas fi belle ,
~ u'auz Ëfcrits de mon Amant.
RIS
SI MALKttLtM, Lit. TI, «^
EPITAPHE
DE MpNSIEl^R D'IS;
, parant de TAuceur ., & de qui
TAuteur cftoit héritier.
1C Y dclTous gift Monfieur dl s ; *
Pluft or à Dieu qu'ils fuflenr dix !
Mes trois Sœurs, mon Pcre&maMcrc:
Le grand Eléafar , mon Frère 5
Mes crois Tances , & Monfieur dl $.
Vous les nommé-je pas tous dix ?
SUR LA MORT DE SON FIS.
Sonnet.
QtJ B mon Fis ait perdu ùl dépouille moi.::
telle;
Ce Fis qui fut fi brave , & que j'aimay fi fort 5
Je ne Timpute point à l'injure du Sort ,
^^ûifiiue finir , à Thomme eft chofe naturelle;
Mais que de deux maraux la fiirprife infideUe
Ait terminé fes jours d'une tragiqne mort ,
Eu cela ma douleur n'a point de réconfort j
Bc tous mes featimens font d'accord avec elle.
rt6 PoMXif 0B MAtHiiiBv.txT. VL
•O mon Dieu , mon Saaveor , pttifi|tte par la
raifbn
Le trouble de mon amc eftaac (ans gaérifbn
Le vœu de la vengeance eft im vœu légitime ;
Fais que de ton appui je (bis fortifié:
ir a Juftice t Vn prie ^ & les aateiirs*da crime
Sont lis de ces Boorreaiu ^oi t'Ont craeifié.
Fin des faeficu
REMARQUES
SUR LES
OEUVRES POETIQUES
DE MONSIEUR
DE MALHERBE.
PAR M. CHEVREAU,
Sus rixnpiimé à Saumur par Jean Lefiiiec
"f
AV ERTI SS EM E NT
AU LECTEUR,
Par Monsieur 2.e Fctue.
CEhx (jui Cûnnoiffent Mr U Marcjuls
de Chandenier ^ fçavent cjuil ejiimc
infirment les Gen$ de ^.ettres j ijHil a fef^
frit pénétrant & délicat i quil neft pas
feulement C Arbitre des belles chefe s ^ malt
qud en eft encore U Pere^ C'efi dans fr
maifon j qui efi nne des plus magnifiques
m^^if^ns de France, pour les dehors , que
Air Chevreau ayant pris Malherbe ^ fit plui
de la moite de ces Remarques , en moins de
trois heures , fans autre de fein que celui de
fe divertir ; & il ne les eut pas plutofl mon^
tries a Mr de Chandenier^ quilfutprej/e
fort obligeamment de les mettre en ordre , d*
de pré fier a la Critique , qui eflfeche & di'»
fagreable d'elle mtfine , tous les ornement
dont il la trouveroit capable. V Auteur fe
latjfa perfuader aifémentaune perfonne il^,
tuflre par fon mérite & par fa naijjancei
^m a four lui de CejHme & de la tendrejfe^
Xi;
' dr <ihI ji4>fij^icy na rien épargné four lui
en donner des mar^^es folidts. Il acheva
pes Qhferyathns $n dix jours $ 0'ilne luy
fut pas maUifé £en vemr à bont en fifen de
fernp?> p^^Ç^ 1^*^^ ^ /^ tn^m^lre forp hffi^
reiife » & eju avant efne d'y travailler , il
dvoit çmpleyé pris di quatre années a lire^
étvec une ajfiiuité incroyable ^ tout ce que .
nous avons de bean des /inciens & Moder^
pes. flf^f confeillç enfuit f ^ de mettre a^
jour ces BLenaar(|ues j & ceft deqmy je me
fms chargé^ parce <]h elles contiennent une
itffinite de jphofes rarfs& curîenfçs ^ dont
fePMc peut tirer di^piaifir & dufervice,
^prh cela^ je ne tiens pas quilfoit necef^
faire dejtifttfier te deffein de mon Amy ^ ny
de louer fin Ouvrage , qui ne peut man^
jttuer de plaire aux perfonttes tjfui auront dff
yeux^dfhraifon.
J
REMARQUES
SUR LES
OEDVRES POETIQUES
DE MONSIEUR
DE MALHERBE,
îiOtFS avons en plafiea» Poè'cef
■ en Fiance, msis nous n'en avonr
ji point (13 jufqu'icy , qui ayeni touf-
y né pins dél:catemcnr lei vers que
' les a toainez Mî de Malheibe i 8c
il s'eft fait , par avance , la jnftice que la
Poftcrité lui tendra, quand il a dn.
Ztt tn-vragei ruBmumt vivent ^Ktl^nêi annict^ P- f 4t
Ct^t Matturit efcrit iurt itermeUtmtut. ,,,»^
Il a cfté le picmicr qui a leconcilt^ les Grâce»
»eclesUu&s,fc qm en afahceicc agréable
»flcmblée, dont il efi parlé dans Euripide.* 11
* 0> mi'ffti/ai rit "i.iv.tvVita'Uf rfMoHnet'
K ii|
111 HlJJLkTLQJOlS StTR LES FOEHEl
H% reçctt mefinc en cette iUttftre cotDfftgnfe'
que les Grâces toutes Ctieftcs v- & s*il s'y en eft
rencontré de V^fnUttes , il Icor a donné la place
qu'il ne leur pouvpit rcfufcr , & prefque toa-
jours celle que les autres ne pouvoiênt remplir^
Il luy eft pourtant arrivé ce qui arrive ordi-
naireflient àceiètquifbni debclirs & d« g;r2m-
des afTemblées , qui malgjré leur diligence Se
leur foin, ne (fauroienc ei^pe&het que dan»
la foule & dans le tunatilte ^ il ne s'y gliiCe tou^.
jours quelque trouble- fefte , quelque étranger^
quelqu'un de la lie dix peuple. Quelque peine
qu'il fe foie donnée , il n*a pu prendre garde à
tout j & de quelques lunweres qu'il fuft éclairé^
il n'a pu voir certaines chofes que d'autres ont
veucs , qaoy qu'ils n'euflent nifes y^cua^, ni fer
lumières. lia elle homme, & c'eft afTez pour
eflre fiije? a faillir. Mais comme i:eux qui {>u.
blioient Its foibfcfles &' les imperfections des^
Empereurs , au milieu mefme de leurs triom*
pkes, n'empefchoicfit point que ceux -dont ils
découvroient les Tices , ne re^euCent les louan-
ges & r«ncens ^ dont o\\ les aroit trouvez di-
gnes ^ les défauts , que quelques-uns ont def-
ja remarquez en cet Autneur , ne peuvent licnr
diminuer de ion meriÉC y ni de fa gloire. L*or a
fa terre : le Soleil a (es taches , & Tes éclipfes ;,
Cepefndant Tun ne laifle pas d'eftre le plus pré-
cieux de tous les Métaux r l'autre eft la fource
jnefme de la lumière. Il faut avouer que les
Poëfîes de Mr de Malherbe font' admirables -^
pour le nier , il faudroii: eftre ennemi du bon
fens, & de la raifon^ mais il y auroit de Ti*
gnorance & de Topiniattreté à foute nir qu'elles-
font toutes également putes, également belles,
'igiiettiCAt fortes. Il n'a pas toujours efté in£<
J>ir6 de (on bon génie , & les Grâces ont eftér
quelquefois cliez luy en mauvaife intelligence
avec les Mufes. Comme ceux qui l'ont devan-i
ce , lui avoient kiffé à cultiver un champ in- ^
grat , il n'a pas efté tîk fen pouvoir d'en ofter
routes les pierres . & d'en arracher toutes les
épines. Un petft dire toutefois qu'il a cultivé ce
champ avec une induftrie merveilleufe , & avec
un bonheur extraordinaire j> que nous luyfon^
mes redevables de tout ce qu'on y trouve au-
Jourd'huyde plus riche, & de plus beau. Ad-
jurons encore, que ce qu'on voit de plus net^
de plus délicat, & de plus pur dans les Poëfies
de Mr de Malherbe , eft de luy j^que ce qu'il y a
d'étranger , de bas & de rude , eft un vilaia
lefte du £ecle paflé. Peut-eftre mefme qu'a-
près la chaleur de la compoâtron , il a reconnu
dans fès ouvrages ^ des fautes qu'il euft co'rri*
gées , s'il euft eu plusde ioiûr qu'il n'en avoit f
«u qu'il a négligé les petite)^ chofes pour conw
&rver les plus grandes. Mais comme il écri voit
dans un temps qui n'eftoit pas fi fuperfticieux
que le noftre , & que les langues vivantes n'ont
nen d'arrefté,parce qu'elles dépendent de l'u fa-
ge qui eft bizarre 8c cnangeant^rejettons far fonr
temps & fur cet ufage^ ce qu'on trouve de plus
vicieux dans fes écrits. S'il y a quelque mit*
A&ere de parler, obfcure 8c h^Sc^ ou quelque
chofe de pire, difons qa'il ne nous a donné
que fès premières idées : Q\rc ce n'eiiqu'en paf-* ^
unt qu'il a fait quelquefois la cour aux Mafes^
puce qu'il eftoit obligé , pour fes affaires do-
meftiques , de la faire à des Rois $c à des Reines '
ions les faveocs font plus folides que celles d^s
1*4 RlMARa?BS SUR tV»PoffSlBS
Mufes. Qnoy qu'il en foit , il peut avoir faMS
par foiWcffc & par négligence, & jenevoiii-
drois pas rirtiitcr en toutes chofes, ni me fer-
yir de tous les mots dont il s'eft fervi , parce
qn*il en a de trop vieux ou de trop bas j & qa'il
en a mefme employé , qui ont une autre figni-
fication que celle qu'il leur a donnée. Je me
contentcray de rapporter quelques exemples
des uns & des autres»
Ores ,
Vergogne.
IJ. Et mcj fottnmni f^Htr^ ffj^fsriè , miftrMe^
PoHriuyftire vergogne Çf le défai^utr. f
»7r Qtêéind m$ Roy fainéant U vergogne deê
Jîr BUe fnduit ce fm IT^fiique^
^unh vergogne d'aivêfâer.
108. Ht ^ans une Lettre, ro$U^ ^rmces à Dteu^tim
gf^ndàemeniy^Çj unegTéindeytt^o^ntt^nten^
femUe éfMgaiétnt homme <imii/o$t que Von tenoit
ÀUCourtfue vous eu aviez» affè^,^ II faut laiffer
» Alaîn^*^ ^^^ ^^ Anciens quifefetvoieiu mefmc de
Chartler ^^^^Kt^T^é,
dans le * EtfommtesfMulaç
du métu I>cfvergognei muuvuU ($ hefiUuh^
gre, Efbatement.
g. MtdesméOuxqujlsmêfmi^remrmtf^MXtcta^Tiï^
Dedagne.
f. Pms«fuemméuefièfimamimifeeomféign€^
Tou êuf délit fojmMutenéim ^dedaene.
Bailler, ftebailler. ^
m. On pétrU do l'Enfer^ Ci des muuxiteruels.
Bêliez four cinofiiméutéO ces grand f criminels^ {
i^U Ttileje me rej9m de vQm bailler et^iurdû:
fis MALâ^fiUBS. Ztf
W^xfffles éterfu/s de U Pêfterité. f
Et moy g^fi de mes jours timfêrtMne d/ftée ^* ***'
i^re m'euft en wiUtJfant la ccnrcUe cmpirée.
Ne dcvois-jc cftrc ft^e f Çgme reffuu^enit
D*étwArnieu U immtere mux auet/gles rendue ^
Rebailler anx muets Ufarùleferduë f
Et faire dans les cerfs les éimes re*venir }■
En ee piteux efiétt Un'étfsen déjidelle^ 5»
AngoiiTe.
// efi bien sffuré efsie HtigùïSt fu^Ufefte, f *•
^es emnms font des jeux , fin angoifle u$te ^^*
fesnte. f
Bn cesfrofos menrans fes complaintes^^ mat- '^»
rent ,
Mais ntivsntes fans fin yfei angoiflei demttêi'
renp.
Kieffait;
Si tofitptMê deponrveiâ fiefirtunê Inj mentre ^^*
Le lien t^ui fut tef moin d^unfiUcbe xQcfFait.
CSouard.
Be véMUnt^fé^t couard 3 defideUe^fsit tr^ifirt. ^»'
IRamentCToir.
Lm terreur de^ thoffes fétjféer, 4^*'
^ leurs jenx Je ramcntev jtnc» -
Vitapere.
EtJpdenosi^Ccoiiil'infMmêViiJifttt.^ ^^
Ruer.
Elle/éittva le Ciel y ^ rua /r tonnent $9. •
Dent'Btiaiie^mourtât^.
Lancir euftcfté plus doux Se plus l>eau que-
Elle fMUthi le Ciel, 0 lança lé temnert . .&c; •
Un Grammairien chicanneui foutiéndroic que-'
itv«rcftp.lu$p.roprcicj qpc i^/vr^f^Que laleuxo^
JLt
11^ REMARi^fiS $U& LES POESIES
Qiiîntîl. R fert fort bien à rcprcfenter les chofes afpres;
**^vd ' dures & fafcheafcs , Rébus Mtrocikusi>erhéi ^ etiam
Voffi m iffê^dituétfferay mugis convenéent ^ & qucVir-
lib 4 In. gilc a employé huit fois en fix vers , la fylabe
ftitut. ^^ ^ pour mieux exprimer la colère de Junon :
^"t* r^/rf déihantUù , Ç£ f^mnas Jalss £R£ Ruehétnt-^
fêâ. 1 . CumjMHO dternum /ervans fuh fe&^RE ttnlmês^
i£nsii. 7/4r fecum : Mène inceffo deJifteRe vi^am ?
lib. I. ^^^ ^^jj-^ UdliaTcucroPkih MverteRe REgem ?
*^* Quïffe 'vetorféiùs, PalUsne exuRERE cUfem
^rgivûm^ Mt^ue if fis ffuit/uinmergeREfenn î
Sat.T* Ce Grammairien chicaneur penferoic mefjnc
V. I09- faire fervirdc commentaire au vers dePcrft
^^^i^ !■ Semai hk de maAE eatÊÛut
Liftera
levers deLucilius,
Irrita fd canis qtsod RR yuamflurima dicat ,
& rapporter fur la lettre R des chofes , qui pour
eftrc curieufes , n'eii fcroicnt pas plus utiles.
Quo)r qu'il en foit , il me fuffit de répondre que
fans le verbe ruer^ cette lettre eft employée
onze fois dans les quatre vers de noftre Autheur,
& qu'elle s*y trouvera douze fois , quand <hi j
mettra Uncer: Que les Rhéteurs en condam-
nent la fréquente répétition qu'ils nomment,
f^Ttmtto'fJLov o\if»Tei(TlAip: Que les Grecs & le*
Latins ne l'ont afFe<^ée en nulle manière, quand
ils ont parlé de la 'folie des Geans, &duchaaU
. ment de leur folie : { car j'en ay examiné la plus^
part fur ce fujet 5 ) Et que ruer un eouf^ eft bas,
& un mot mctmc du menu peuple. On peut ad-
jouter qu'on dit auflî peu Brtare pour Briarée,
qvCOrfhe pour Orphée 3 ^JfrepouT ^firèe > Theft
pour The/ée 5 hlufi pour Mu[ée ^ &C.
Il a dit encorf ailleurs,
P. aoS. Briare arv^itcent mains^ Tjfhom avoit cent te fies
Hcmordre.
SdfMute le remord , Megere k nguràt. P» ^^
Cela eftoit bon du temps de Maroc :
Sêuci me tient f^ns effoir de eenfort y
Regf et af tés m^ofieliejje pleine •
Peine méfiait^ Ç^ teuionrs me remordr
Dtan.
Lefiâceea^ de de^x enfreft'tfes ^j^
De t^ut deux PrenÀnces comfHifès
Ont despifaitfrewue à leur daiu
Ayoïrccffe.
O tonte farfêite Prineejfe \ ^7»
Bfiennement de CVnivers >
^ftre fdr qui vent 2.y oit ctSc
Nés tenehres , Ç^ nés hivers^
Change pour changement»
O \ ^ne nosfittnnes froffertf^ ?*•
Ont$m ckange hien af furent^
Caut.
Comf^fe\y^s frnrenx^ étmes Mies Çf hxutês^ i8}r
Retirez voftre humeur de Tinfidelicé j
Lajfezj-'vêm d'éihuferles ^eunegès^efê caufes.^
Rt de meus fre^aUêr de knr crédulité.
Outre quey^ retirer dm t>icey delà dekauche ^ &c»
eft incompaïablemient plus net que retirer (en
ketmeur du vice Ç$ de la débauche^ il eft certaii^'
que rettrest-'veus de C infidélité ,■ qui eft obrcuf,
ne fignifie pas feulement 'ne feyez^ flus infidelles^
mais encore , retireK^ttem desfet/ennes infideUes^ . s
ftc'eft le contraise de ce que veut dire Mi dc
Malherbe.
OcicuXy pout OifiF.
Et ne tiens feint otcïtxSkt -j4^
€es amss étmèitèexfcs^
Mal.aife. Malveillmce.
^. XI* Qmitontiftê de fUifir a fin. éume offotÊvie ,
fUin tPhomnemr Çf de hiems^ non fujet à Tcn vie^
Sans jnmsis en (on aife Mn mal aife êfrênver.
Ce non/njei à l^emviey qui n'efl: pas trop bon i.
fait encore une équivoque , U c'eft ce qu'on ne
fçauroit trop évitet dans la profe , & dans le»-
Ters. En enet, quoique cette manière de par-
ler, ileft /n\nàtnmonry ikefifitfet à U coUre^
^'entende de ceiuj qui eft poné nanirellement à
aimer, ou à fe mettre en colère , il n'en eft^
pas de mefme de l'autre 5 & pour peu qu'on aie
l'oreille délicate âf )u(le, on trouvera '^qu'eftre-
fiijet à l'envie ne fignifie pas feulement emviep^^
mais encore ejireem/fé,
7<L» £tqneUsdeferfetifer
Vnefilenpêe mal-veillance;,
Le demeurant».
107; Méùs fênveit' il ejfre ignerum-
Sienne fenr dw-tamtd» merèt^^
^mmit terni le demeurant ?-
fei« U s>n efl fcFvi^en profe ; Lm fmdenee bmmétinêf .
j M jptêéfin f€9fi>nnéige j €*efiém» bensdêfiins^de Uê*
^x^Shimce S' faire \t demeurant , C^r; Aa demeou^
jnant, em ne^t jamais eemêignaget^ajfeéhênreei^'
r4«. /vvf ivr, arc. Au^ demeurant , jf f# n^enffe cemnm .
'vefire étritmrt'^.
Départie;
l|ti«. Quel afife^maLbemtMnmafiftmme a ka^ \ \
^.^neile dûtes Uin mU ie^Ciei attaehè !
Quetextrime ritgueurne maitfimemfefiUti.
Jke me iaijfer refamdre i cène départie;
Melâitvr eft le pmpre des AAre»", 9l non pM*
kagindc c'èftfaillir (galement^^quc d'efcme,^
guêlUPaeipn édairc mes. |>m9>
Qgeluifire a fili xm natjfimce f
©rra.
Ji rcnome à t^momr ^ je quitte frn emfirt^ p, j^|S^.
Et ne VCMX foint d'excufe à mon $mfieté ,
Si U beauté des Cieux n*efi i*uni^ne àeétnté^
Dent en ni*0£ra {smétis les merveiUes écrtre.-
Concemptible..
Toi^ ma peur eff qne ta^fencê' if/gfy
Ne luj donne quelque licence
De tourner ailleurs Tes appa^fc
Etqn'efinntcemme elle efi étnnfexe 'onriahk:^
Mafej^ qn^en fne ^éint ^ elU aveit MgreuMê
Ke /R^/i^z/concemprible en ne me njo^antféU.
lia dit dans une lettre, en parlant du Ro^r, ^Oi
Ceft un jeune Ison e^ui aura hen-teft de U firce
aux ongles^ çg aUrj mal^keur aux offreffeurs de
fin feufU , Ç£ aux contempteurs de fin autkoritéi ,
Et dans une autre lettre ^J^aytoujeurs tenu ma lo^.
firvitttde une offrande p contcmptibie , qu*a^queU
e^ue autel que je laferfe , ce neft jamais qu^aveeqp^
konte y Çf sPune main tnemblaute , &c..
Parentage«
Si nemmer enfin Parentage* f|^
Vue longue fiite d'oyeux, J
Ji'Orient qui de leurs heaux jeu»- Vf3L^.
S fait le s titres amhitteux ,
Donne a leutjaugun aitantage^
Qu*enne leur ^ut faire quitter'
Sans eftre #^«^-</â^ Parentage
Oude-vouSy eu de/ufittr»
JStfittr Se quitter ^ ne isymcnt qu'en NbrmiandîcjJ,
qnieftlepaTsdetioftreAuthenri Et je ne^con*^
nois' que le$ étrangers à qui et parentage devouw'
puifle plaire.. IL a. fait, ailleurs, la^ meûne famé;
Soorlarjrxae^
«5^ RfiVfAitctyes SEULES Fo'Esr&fl^
Que U dùuctttrqm î9ut excède
ifeft fomt ce qttefert GMnimede
^ U téible de Jupiter.
Il r7ine encore fhsUjofherzvtc Enfer.
IJ5, Mais /ans efireffAitanT , (g fans philofopher,
jimeiàr en foit ioùé , )e n* en fuis foint en fesne^
Oit CaUfte n'eft ftnt c'efi Uqn^efimon ËnfeCr
ic mer avec confiâmer.
i^» £m ces fr^fes nfuransfer complaintes fe meu^
rent^
Métis n/ivdMêes fans^finfès angoifles demeurent^
Pemr le faire en langneurd iamais\onJumer^
Tandis U nttirs*etr va ^fes lumières s^eteignem^y
Et des^ja devant luy les camfagnesfe feigtêên^
J>ufafran f#ff le )9Hr apporte de la Mer.
Ayantureox.
ff^» Parqmels faits £arm€sy^vazt\xi.
Plus que nul antre SLrsLXïtiLteux
Jf^'aS't» mis ta gloire en eftime \
Il femble qu'il ak afeâéle verbe r/tr/v , ti qu'il:
Tait préféré ifermer^
14*5» ^W m*advient quel^nefeis de clorre les fattm
fieref »
car il pottvoit mettre tle fermer les fottfseres j»
mais il fe fert prefque toujours de ce verbe , Se
s'en feit quelquefois trcs<mal, comme en cener
Scance r
JciS» Mais 0 rigenretifè avétsstmre \
Vn chefd'tt90vre de^ la Nésttsr^
•ééis lieu du monde le f lus heau^
Tient ma liberté fi bien clofe.
Mm bkerté eft cUfe , n'eft pas François , ou je CxAê
rhomme du monde le plus trompé» Û coacinuô^
loujoius y
l)exêmfie des ornant efi clos dans et tomèetim^^P» iz^tr
Quand fa$âréty clos mon dernier jour, |! 141.
^uffi quoyquetonmefrofofe 14^,
Que Vejferance m^en eft clofc. ^
SeiU mme y aux henux traruaux fans refês éti~ xow
donnée ,
Sifarmy tantdeghtre Ç^ de contentement
Rien te fafche là bas , c*eft l'enKujJeulemenf
Qu*Hn indtgne trépas sh clos ta defiinêe^ f
Mats la narvetç , %^
Dont mefines au arceau Us enfans te confeffen$
Cloft-elle fas la bouche À leurimfieté ?
Ce dont pour an^ec laquelle , ne yaut rien.
Quand desja demj clos fous la 'vague f refonde, f 17^
Et qui n^ont rten 5^ clos i leur ')ufte courroux^ f^
J'avQUC que je ne voudrois pas me fcrvir dt
eUrre , ni àc faillir^ comme il s*cn fcrt.
Tu faux du Pré de nous fortraire i«t^
Ce que l^ Eloquence a d*a^fas : f
Sfâfflice qui jamats ne faut l)^«.
^ux defirs qui volent trop haut, f
Wf en doute fo$nt y quojqu*il aviennt y. X4psm
La telle Oranthc fera tienne ,
Ceft chofe qm ne peut faillir.
Il eft ccnain qu'il eft bas en ce dernier rers ^
que manquer eft plus en ufage s & qu*on ne die
point, tu faux y pour tu fats une faute ^ ni cel^
wte fant pour cela me manque, J'aymerois encorp'
mieux le cours de mes larmes que le flux.
Let deftinsfont 'vaincus Ç^ le flux de mes larmes,^ i^r
O Reine y qui pleine de charmes 74^.
Pour toutes fortes d'accidens ,
,é4s home le flux de nos larmei
En ces miracles évidents,
U a fluHeurs autres mots 'vifux Ici^ r^'^ ^^
ijt Kfi>YAltCtj!is str'R ISS Poésies
employé dont il change la fîgnifîcation naCtiv
telle , 8c dont il femblc aVoir ignore Tufager
Deflorahle pour detefiaètt^
f. 4X. Le Aêj vit , Çg ctmiferdhU
Ce mowftre «r^yr^w^ji/ depîoraBle; •
Contrétintej^oMi vsoîettte,
f ja^ Suit Upn de mes,jtt$âfs co AtiCaxnté , û'u natiêrelte^
* car là mort nstiârette eft mefmes v^jv/^^âé/t poilr
mefcrvir de îts termes. N*a-t-i! pas traduitT?
^vezy'vêHS oftnhn ifU^on fuiffeftnsfe rider ^ Çf*
€9mme fotUntCes nffetetL \ enfutfant les douxjeMk^
itotef^^ifer la mort ? An tu exiftinias qtiemqiiani'
*?• *i« fblutovultu, &, utiftî deliCati Ibquontur , hi»
lari ocalo mortem contemnere ? Qureftcelm qn$
meure fans ^yei^ue regret ? Qui eft Vhomme t^ui éUk
dernier moment de Jd 'vie airfétffiérance de dire\
Au gré de mes deftins mes jours font achcTezf
Cjfi efi ceiuytfui atâ fartir du mende , ne fiufire fi
ÇSneféifpe eonuoiftre ^ue s^ilf^uveit^ il n'en far»
Sto€t» tirûft feint} lUudin confefTo eft 5 guis fine quc-
de Benef. j^^\^ moritur?quis ei^tremo die dicere audet?
gL*j \i^ Vtxi <i^yquem dederétt curfum fe'rtUnn^ f^^V •'
Quis non recufans', quis non gemens exitf
Il y n de la feine ^uand nensfimmei arrii/et» 4^
eéfft'heurv inêvitalle , de s- en fùuvotr aller Jant
fea,Ep''*/'*^> ÇS n^'^f^rmmrrfùint^ Venit aliqiiis ai
fn\ mortem s iratus morti : venientem nemo hila^
ris ezcipit; if eut a^uens iiienfu^etdevùtdéirmûU'^
rir^ tfue ntms ne lé veulêHs f as faire i £f fuand
meus mentons mefme , et n*efi eft^à regret VkeW^
wsedu monde qui /fait le mâ'inr^ Jfàii àieM qn*st'
luy faudra mourir quelque jour^ mais quand ilem^
èift' fur le foin&\ il recule\ il ttem^ ^ itplemre^-
Wfi^7T Sstpe debemus m'ori , nec rolaftias : morimuri^
nec rdômof», Nema tam iint^exitos cil^ ^
xefeiâC £bi qoandoque moriendum : eamen^
cum prope acce0enCy cergiverfàtur^ trcmi^i
plorac.
Philiftian aroic Ht quelque chofe de fcmbk- ï^wî»**
Wea^amSeneqne, ^«1,°^
BuffKHd 0 ^nffKvv KMT ^mm eii^diffAtfnu oumRar.
& Ton peut ▼oir à ce propos , la remarque de f "viiH»
Semus & de Sabinos fur le mot du dernier rers Xqîs lec-
de l'Enéide : tionibuf>
Effroyable ^•«r redoutable, p j^,
J^ U cûnnoà^ defiins^ weus avez, attefti
QtfnHX demi pis démo» Roy fe fartage ta terre^
Etqtâ'affis le trefoj , ce Mirsiclc de guerre
Soitencofe effroyable en/apofief'sté^
tffnjahU eft toujours pris en mauvaise part ^
quand on le dit des pexfonnes ^ & qui traduiroic
ce vers de Virgile,
TmvnHS ad hac^ ecuhs borrenda in mirgmefxtis : JBntU4
O^ d€cmltai$a^ti$rio^(£€. ^^ **'
V tes mots^ Tumus ame fiant fes yen» fur cette file ^^*
effiroyable iHonnenrde l* Italie ^ dit^il^ &c. tra«
dniroit mal, & Servius explique i&«rivWtf pour
admirable , tisais terrible , [ odmiraMs , atqne be^
ftibni borrendd,] Les Grecs rcndroient cet i^i^-
fends vitfine par AfiT/ce Kop » , ce que Quin- ^j^^ ^^
tus Calaber a dit de> Penthefilée ^ çc/kfm iteli I>ialogtie
3^«C;»f , ce que Lucien adicdePatias en quel- fcje^Jiw
que endroit. La Clorinde du. TalTe eftoit à peu pidoa«
près comme Pallas , com^me P<enthefilée ^ & Ca-
mille : JeioCi^
l^lgiar^liecM,efi^arariliJi04rdi ^;^Ji^^
i54 Kemah^cs svb. ^^stoisUi
& la belle Laponne de M. de Scuderj leitf re^
fembloit.
'Ataïic. Af rf// tf»^« ftfi i^tâerrsers , #/ t;tfi/ /y/i^ gmerrêêm*
R y. 1 . g^; faroift àfes y eu» aujjî heik eiucfitrt^
Jib. c. A- Achilles Tacius a donné ce me fmc regard. ^ Leow
wpîi.^^^^^PP^ ^*f^* /'Of^tF iV /<^oi»i?'* Et c'eft avec ce-
JLcttcJpp. regard Her & adouci qu*Anacreon vouloit qu'oi>
peignit: Ton cher Bachyllns , afin qu^'en l un d
refftmhUft au Oteu de UGuefie^ Qf en psutfe^
i ia Sâtre de l * ^mour,
fAtKoif S(4fXA yypyov (cm
ri J'i 7nS KetxHt KjiJl^^nfr
I rerfîb- Ocnlus nigerfitÇ^ trux ,
■e Httit, MtxtHS tMmenfêpenù :
^ccphan*.. ^ ^^^^ ^^^^^ ^^^^ ^
Ai hù€ fuod À Grddi've ï
M^nufe. ott, comme je Tay crouyé un peti pfas cftenJs
coi intt. ^ijjns un Manufcric :
Toi. fil- -^' trucem factto ntgrum^ue eftellnm^
cohis A. Stellù luciduium ntétgis ferenh y
■acf con- Hic fit à Venere , tUe Ç$ à GrMlïve^
ficUttfui rlie/ffemfiraf, hicferat^merem.
Scace aparléd*un aimable & genereor affran^
chi qui avoic ce regard commun avec Bathjllus.
Blémdtepee Jtv§f9r
' Silvar* ^^^ 9culi ^ ( fturifs Miis jam eajpde ntifie
}H>: X* in Parthenefdus ênit)fimflexque horrore decoro*
li'V» 4»" Wonficur Chapelaîn aobfervé judicicufement Ia^
mefme chofe , & ne confond pas U terreur &
/4/ifrff/tfr quand il a feint que TAnge infpire Igr
force £c la Taillance i la Pucelle,
p0is , ttun cekfle fcu l'ombrageant toute entêere^ Riceîl^
t^jfotij^e du Seigneur la fusjfance guerrière , ^*^« **
Lujfaft , flf<«»/ /^i regatds , écUtterfit terreur,
£f //#/ /wtf-^j ^#<»/ /tf j maires ^ les tratts de fa fureur,
En efFct, il n*appartient qu'aux brutaux , aux
furieux , aux Tyrans , &c. d*eftre hùrrtïks ^
d'eftre effroyables ; & c*eft à quoy le Taâe a pris
garde quand il a parlé de Soliman : »
Tten su U fptda , mentre eà s'tfa'velU y Jerttfal*
JLa fera défera in mfnacàetal Otto . Canto
Rtmarf ctajcuuo^ a quel farUr€ , a ^uelU
Horribil /^ff//< muto^ e fiupefittto^
Mais quand il a parlé de fon Héros, il a em-
ployé le m ot Terrible
Ma il fto Goffredo , la njittoria , e # minti Caiitir
'Ha'Tèta feguitt , e Itbere le 'vie ^ &c. i«.St.f^
£ rff;? maggiore , ^ ^/iîr terribil faccié»
Di guerra , / r^/is^y? barbari minaccia^
îflonfieur deScudery n'en a pas ufé; d'une autre
manière , quoy qu'en d'autres termes :
Uitnstncthle j^laric qui 'voit la grande armée AT^fiill
If un héroïque feu Jent fon ame allumée , JÎYi ♦*
// éclate en fe • jeux , ($ d'un regard brillattt^
Le Héros fefyit voir auffigaj que 'vaillant ,
Ce feu Héroïque comprend tout j & Mars luy-
mefme n'eft autre chofe qu'un fca ternble^-
mais agréable,
Ufni Keirmçihfim VtMi. RointJ
Les Latins ont employé , comme chacun fçait '|l^j "^"^
le mot , Herrendm , en des fignifications difFe- Hymn»
rentes , & contraires , mais on ne nous a point In Mâ^-«
encore permis cette liberté pour effroyable , fc**"*!:
nous jie deyons pas edre aÂez hardis pour la
prendre de nous.mefmes. Il faut fc fertic de
fedeutahk» & Àt êemkit , dansic &sis dont aov
if€ ILs&rARCl^is 501 LES Pdistii
t'enons de parler, puis que nous ne pouv'oli^
uppeller une perfonnc ^,j^^7^^/p & merùe/iUafi
en mefnte temps. Je fçay bien que ^fr de Vaa-
gela», parnjvfesr Remarques, en a fait une fur
Edi t. *^'*''^^*^ * ^^^''^ > & dit que fw ^^z/i^^/"^/ /U^
i*îo. i^fif^^nf fotivent aux chio/es hmKS Çg excellente/^
^H ^H9y ^m*elles me femblentcomienit ^u^à celles ^«#
fenttres^métm/atfis (§ tres.femicieufes j M lis il fef
trompe-, & s'il euft pris j^rde à la fîgnification
^kombilis , danî le paflage de Ciceron qu'il ak
legtfe , il n'euft pas traduit , fa ttitejfe hsrrtlde y
& je ne croy pas qu'il euft approuvé en cç^cns^
la' mefme Épitlrete de meroetlleux^
ATiîn o Dieu je te frie ifumblement ,
w R^^r« '**'' f «'-rw>r »ff /i^// atUgeance ,
d"uH 4 . t>e mm tres-merreilleux tourment , ^
moureux. En U dame 'Oj Tarquin Nrguetileux
é^S^G^ -ff/ '^^ l»y des Romains moult grand frejff
laîj dans Lequel commit un crime merveilleux
fon Stm Qjftfrt àlujÇf auxfiens fenlleux
i^r iluand par ardeur il i/ieU Lucrejfe.
on» parce que mervetUeax & admirable figni fient une
mefnrc choie , Se que le propre du mal n'eft pis
de porter les hommes à Tadmiration , mais à la^
pitié.
^ccrotftre pcrtîr haujfer,
P,S7' ^^^ ^'^^ ^*^** 'v^'"'' l^ Csel leurs murailles accroiftret
Deux Stances pJns haut il y a on folecifme j
Lesfceptres devant eux n^ont feint de privilèges ,
tes Immortels eux- mefme en font ferfecutet* \
les moins deUcats verront bien qu'il falloit r»xr
mefmes^
YcnpêurctiYcts,
I4*# O fureurs dent mefme les Scythes
ite^èr^ent pas vers des mcmêcê
mur.
»B MAlHSÏtBi; i|^
ifm n*$nt rien de fareil A Coy ^
fear tout le mponde fçait la diflFerence de frgéi èc
^erfuf. Elle.cftparmjr les Remarques xle Mr.de
Vaugelas , & Ton doit au/C peu dire hauffèrdes ^
jfmsâraHleA cnyers le Ciel^ (S^'ufer de rtgHeHryti%
^mel^m*un. U s'en cft fouvcnt fcrvi dans cette
France ^
JLe Ciet fui dùsf U Hen félon qm'en le mérite^ Pp jfc
^$ de çegrsnd Or/^le tlnffetêfi affifté ,
Par$tn antre frejent n'eufi ^amsis efié juittê
UnycrsMfJe/fi^
Mieux ^^4^r ^avantage.
^t/ans fUtter , ms fers- tu féis les DteujK %j^
^JfeK^fonravotr mieux ? J"
Etfonrphenir mieux %¥tl/9ubMtfeut-'i),f4ênti a.
jSlKTe fpitr fe gli,fli;
Vn maLhe^ér /ac4)anu gli^ç farmy les hommei». 14.
Il fait encore un verbe neutre de fUsndrp^
pfinrqnoj donc fi fen /aiemfinf jo^
P engiea canj: 'vofire \ugtmenf^
PaJfeK^-tiOUf en cette amertume
Le me'illettr de t^firefuifon ?
aimant mseux pla^ndjre/^/<r couflumê
Que vous cpnJçUrfar téiîfo^^
EcaÂlleors^ ^
Ce fi fait de moj , ijuoy que \ef^p , , j^^
J'ay beau plaindre ^ beau fou firer^
fjefeul remède en madi/grace
Cefi qu*il v^'e» fiuft foinf efferer ,
|1 n*7 a qa*à mettre ,
faj beau me fUsndre (g fêufirer^
§c la copie fie fer^ pas indigne de l'original, VfrpI
Vnufalus ntiais nuUamJferatffalutem* *° 1
Pclapoiron^^-rdupoifon. ;%*;^
P"9H s*fft çpu^p tu moj çtftelafhefosfonf f^ ^^^
±lji KeMARQ^BS S9a LES POESlfit
11 eft vraj qu'on le difoic autrefois , & mcftnct
U contrefçijètt.
Haifaa Ce Médecin far Izcùnttcj^oiCon,
V^^^r ^ ^^ pôilbn doufte hten guenfon^
AaiouK.'Mais an^ourd^huj il eâ: tnafculin aafli bien que
naMre ^ Scdpute^
i», 7. Carsuxfiois de U feur fa navire qmfremhie,^
117. uitt tefos ùù je Juss tout ce qu$ me trétmatlU,
Cefi la doute ^ut faj qu*ién malheurne m^ff"
130. Il »'f^ ennujifi grand que celuj que f endure ^
Et U feule ratfon qsê$ niemfe/che U m»rf ,
C*efi la doute que fay que ce dernier effort
Nefufi mal emfto^é four une ame fi dure ^
Outre qu'on ne dit poinr , Cefi une ratfon qui
m^emftjcbe la v/tf , la mert^ le refas^ pour une
raifon qui m*emfefche de 'vivre , de meuitty de
manger^ &c,
U a même cfctkenprofe , oii il parie de fon fils»
MA. JeCa^ tirtd^tcj four la doute que f orvets quefee
farttes ne luy eujpent tendu quelque fiege.
Si l'Imprimeur a fuivi exaârement la copîeJ
Mr de Malherbe a fait échange féminin , au/fi
XncncpLtfoi/on^ navire ^ 8c doute.
i77« E/frits malavifeic qui (fUme^, une échange.
Comme /'oiv/' comment.
a4. Coinme efchaf ferons netts en des nttits fifres
fondes?^
f 9« Comme j foumireK^^ottt quand il attra iitttgt
ans }^
^$» Comme te fUsns.fu de mes vers ^
Toy qui /ouffre s fi bien les cornes ^
Le comme eft dautant plus vicieux en ces trois
exemples , que Ton ne s'en fert jamais quanii
loa incefxogé quel(ju^m j ac Mr de Yaugelas a
5> 1 M A I H B H B I« i|^
|)ftrlé de ladifFcrence de commt & comment^ ^^^J
^ù'il ne Tait pas nettement marquée. J*en par-
icxay peut-eftre en quelque autre endroit.
Premier queÀe fatre , pour , atiant que defiùre.
Premier que 4'avoir mal , tis tt^Hveni U ^. m
remed/e^
Cependant que^ p»r^ pendant que.
Cr^nâ Henry , grand foudre de guerrt , >4Ji
Que , cependant que^^r«^ not^s
Tét maU»f efiennoit la Terre ,
Les defiim firent fùn époux.
AufE* toft comme , four , auffi toll qii€,
£t rendra les dépeins , qu* ils feront foitr Ufy X$l
nuire ,
Aftffi-toft confondus comme délibérez,^
Il en ufe de meûne pjrefqwe dans tous les Cooi*
^aràtifs •
Il fi^eft rien de fi beau comme Califte eft heUe. f '*>*
Mais enquelasstrecetureft la douleur & vrajc ''^*
Comin£ elle efi dansie m$en f C
^nne a cette heure eft de faife» , *®f •
Bt ne voit rien {\ beau comme ete. n
11 faut dire rien de fi beau tfue Califte , rien défi
àeau qu*£lle, Mrde Malfcerbe croyoit peut-crtrc,
^u'en cette rencontre , il eftoit indiffèrent de
mettre Tairticle De , ou de l'oubfier i & que
(Comme on dk Rien ne m*eft fi cher ^ue voftm
smitié , on pouvoit dire auffi , Je n*aj r$en fi cbeir
que 'voftre amitié. Mr de Vaugelas , fur fa Re-
marque, Iln*jétriendetel^Un]yarientel^ s'cft
declari de cette manière , Tous deux /ont hne^
fg iljèmble qu'en farlanten dit flutofl , // n"j,M
fiemtel^ que f autre ^ mais qu'en é€m>ant ^ endii
fUtfoft , llff% a rien de tel. Pour moj^ continue-
t'ily yentêftinif totàiours écrire ainfi, MaisUn'n
140 »f MAIKXltlfi.
pas fceo qu'il faut mettre Tarcicle De^ qnand u«
f¥er^e précède râ</t^ Se qu'il ne je faut point met-
tre quand il le fuir. En eiFct , quoj qu'en cet
exemple , Rie» nefout/ùi/ marrrver de fins faf*
eheuxi Rien Toit procédé du Tcrbe, & que l'ar-
cicle de^ j foit en fa place , la Règle que î'Àa>
kis , n'en eft pas moins bonne , parce qu'il j a
une inveifion en cette phrafe $ & que la naturelle
€ ft celle- cy^ Il me me fouveit r$en éttrèuer de fUfs
fafcheux > & que l'article qui doit eftre neceflai-
remenc dans cette d^erniere^ s'eft au(E contèrvé
dans l'autre , par la bizarrerie de Tufàge. Ce-
pendant , il eft certain que quand la Règle que
i*ay donnée y fbufFriroit quelque exception,
comme il n'y en a presque point qui n'en fouf-
frc toujours quelqu'une , on n'en peut trouver
de meilleure ny de plus feure , & /î Mr de Mal-
herbe l'euft fçeuè' , il n'euft pas fait la faute qu'il
a. faite dans le vers fuivant ;
f^ l^« Bt n'ayant rien fi cher ^ut ten ^heïffance ^
Ou tu le Jais régner , il teferafemar^
Iheferafervir^ fignifîe également, il/erje éjne t0
fertitréu^ & que tm Jèrms Jeruii mais en parlant
icyâDieu, il a ofté tout équivoque.
- Il a peu de foin des Particules , qui ont une
J^race merveilleufe dans noftre Langue , & qui
ont mefme abâ>lument neceffaires, comme
icy,
t¥)« Etfeife Us cb^fes fans ésrt
Eft Cartdont ils font plus d'eftime ;
pour lefU^s d'eftime j Et il les retranche encore
^Ibuvent au devant des Verbes,
Semble pour slfemhte ^ Fésutmiettsf , pour il nféust
mèenx.
**'• M^if fut m*0ft inutile , gj fc»blc jwe mes /^r-
BX M A L HïHB H. Z4.1 '
Mxchent ft rigueur à U faire farhr, f
Mes -vffux donc ne fervent de rien]; r, 137.
Les Dieux ennemis de mon éien
Ne veulent fins que je U ^oye 5
Et femblc ciue ies rechercher
X>t me fermertre ceue voye
Les incite à me temfe/cher.
75r rcchcKhe un homme de me fermettre une chofe
cft fans doutcunc eftrange manière déparier. * * ^^
Mats il le faut -vouloir & vaut mieux fe refondre , ir,
II oublie <i'aurres Particules qui ne font pas ^*
moms nccciTaires, comme on le peut yoir
dans les Vers fuivans :
Qui n^voit jamais éfrouvé .41;
Que peut un vifage d'^Uide. J
Ttin^rois que ce fowvoit eftre lotf.
Qui luj eoloroit ce beau teint ^
Ou l'Aurore mefme n'atteint.
Quand elle commence de naêflre.
Mr. de Vaugelas a remarqué qu'il falloir ^îre
Tâcher de faire une chofe ^ Commencer à faire
une chojr, & j'aj toujours efté pour cette Remar*
U refos du fiecle ou nous fommes . tt,^
Va faire à la moitié des hommet
Ignorer que c'eft que le fer.
Pour, ce que f eut un -vifage d'^ilcide 5 ce que ce
f9uvott eftre qui luy eoloroit le te$nt^ quoj quç
cette manière de parler foit baffe jpour , ^norer
'^%^e c'eft que lofer. Il n'eft pas plus fu-
pcrHiticux en profe. Mais je vojùien que c'efii ,7#4
^ne cQurtoifie qui euft eu quelque défaut';^ ne
yus cufl fasfemhîé digne de -vous , qui efles U
f'^fifion mefme.
V n*cft pas quelquefois plus délicat pour les
141 RemAUQ^eS sur is$ Poisiis
Adverbes que pour les Particules & pour les
Articles.
r. €. Ne rcfufe à mes 'vaux un f^orable affuj. J
8. Les frewues que je fiûs de leur imfieté ,
Pleines également de fureur Ç$ d'ordure,
Ne me font uac preuve omx entrailles fi
dure
Com^ie /^ fou-venir de ta déloyauté, f
Ï94. ' Vous n'eftcs feule en ce tourment
Qui témoignez, du [entiment. f
I*. ^t forçant fromftement de mon fens £f
de moy ,
Ne me fuis afferçu qu*un dep» favorable .
Tour , ne refufe fas à mes -vceux , &c. ne me
' ^font fas une freuve , ôcç. vous nefies fasfeuu^
Il met encore fas pour fotnt,
IXS* ^^ JfO^^ ^^^ ^^^ ^*' ^^ s'irrite f os ,
Que le fuccez^ n'en foitfunefie.
7>e^s fçmfiri dfiffous ponr/ous î dedans pour
dans.
Il commence ainfi. des Stances ,
^i. Xtf ie/»/>r ^f mes jours efi deflUf rHoriTon .
& dans U mefmc pièce,
. Ont dontîé jufiement
Deflus mes volontez un emf ire fuf rente ,^
nid ^ ^^ »»«'*^ / i^ "^^V" ^^'^^>'"' ^^*'!;
Prefarant/on départ, cacher fa cruauté,
Deiïbtts quelque crifteife ou femte ^ «
liCfitathe. C >^
jf ». • -«^-^ ^''/'^ tnconfoUk , ^ dcdan* /-^
mémoire
Bnfermer un ennuy j f
Al* Btfour achever leurs journées
flue Us OrsteUs ont bornées
»E Malherbe. ^^.
Dedans le throne tmfertal'^ J
La rigueur de Jes Uix après tant de licence P^ if.
Ht donnera le cteur À la fithU innocence
Que dcdahs la mifcrc on faijoit cnTieillir^
Comme il a des mots 'vieux & bas^ il a quel*
<jQeofis des expreffions qui ne font guère plus
nobles 5 & pour voir des Vers cftrangcmenc
négligez , il ne faut que lire ceux-ci, parmi
Icfquels on en trouvera de profaïques^ de bas ,
Ije feu ^u*iis ont vécm Uur fut grand a^ ij«
vantage
Et le trof que je ly ne me fait que donU
mage, f
Et foHant ffomftement de mon fins f^ de '*.
Çue faite s.vous four eux f motâs Us re» X4»
gretteK. f
Vous fâchez leur repos, f
Ou que le«r avint-il en ce itifte défart^^.
jQue laijer fromftement une baffe ^<.
meure
42ui n*a rien que du mal, !f
^ Comme un homme dolent ^ueiegléùfoe con- 1^«
traire ,
\A fri'vé de fin fils ^ du titre dé fere^
Plaignant deiça , delà y fin malheur avenu,
iS*i/ Arrive en la flace ou s^eft fait le
dommage f
ye ffay bien que ma langue ayant commis if »
l'offenfi.
M^n cœur incontinent en a fait fenitence
Mais quoy, (î peu de cas ne me rend
/àtisfait: f
ya^ Jaijfc^moj^ dit-il^ va defiojale w f»
L «
•. i44 H.EMAXQ^ES SUR tes Poésies
Sf de te retenir autrefois feus retruie
Btfi j'^jdejiré qne tu rfufTes chez moy f
P II 2*^ d'hommes firtunez, en leur âge prc-
xnicrc,
TromftK, de tinconftsnce k nos ans coté"
ttêmiere ^
Du depuis fe font vens en eftrange lan^
gueur *
Qtéi fersienê morts contents^ J$ le Ciel
amiable , &c»
Nous parlerons bien toft de cette âge, ( p. ifl. )
I*. si fajfait comme un homme en faifant
une offenfe J
^. Ce miraele d* amour ^ ce courage iwvinoihle
Qui n*e/peroit jamais une chofefofiihle
Que rienfiniftfafoj ^fue le mefme tréfas. f
7, > feine la faroU avoit yuitté fa houcke,^
f La flaceduydéfUif^^oùUtroufemau*
dite .
Son Seigneur attaché far outrage defke ,
Et craint tant de tomber en un autre fort*
W/W. ^^ '^f^ àufaramant fi chèrement gardée ,
* ^ Lujfemhi^ trofleng*temft icy has rciardéc ,
G*efi eUe qui ùfafche , ^ le fait confamcr
On dit bien, retarder la mçrtde quelqu'un j mais,
on ne dit point retarder la vie , outre que ma
mie méfait eonfumer^ eft un galimathias. 11 ache*
vc ainfî la Stance.
// U mmme parjure, il U nomme etuette^
* • Et toujours fe flaignant que fa faute vient
d'elle,
jl n'en meut faire conte ^^ nela feuiatmer.
Ma faute vient de m% vie , ne 'vaut fus mieux
^ue ma vie me fait confumcr.
^t MxtHt%tis, Hf
Sûnt^ce tes heatéx dejfems ^ menfingire JJ i»f. p« \^
(hante ,
Qu'une féconde fois ta malice m* enchante f
Et ^ue four retarder une heure feulement
La »«// déjà' prochaine à ta courte ioumée^
e demeure en danger ^ue Tanie qui cft née
Pour ne mourir jamats , meur^éterneUement ? J
s' il demande à f es jours davantage de terme fil* ^
Vous fafcheK, leur refos (g vous rendez cou- 14*
pables *
Ou de n'ejfimer fas leurs trefas honorMes
Ou de forter envie a leurs félicitez^ »
pour, vous vous rendez, coufahles.
Mais moj^ fuifyue les loix me dejfendent ifi
i* outrage ,
Qu* entre tant de langueurs me commande Lo
■ Et qu*il ne faut foy n>efme éteindre fon
âambeau :
Que m'ef^il demeuré four confeily Çf four
armes ,
Que d'écouler ma vie en un fleuve de larmes^
' fit la chafTanc de moy renvoyer au tom-
beau ? y
]^ la fin égaré ^ Car la nuit ^ui le ttouhU* If.
far les edux de fes fleurs fon ombrage re-
double, f
• Toutefois tl n*a rien-^*ume trifieffe peinte f ï^.
H 7 fiche fes yeux, tlles hatghe ^ tl les hasjeiy^
Il fc couche deflus, ($ feroit à ton atfe
S'il f^uvoit aruêc eux a jamais s*attacher }
// demeure muet du refpik f^u il leur forte |
Méus enfin la douleur /e rertdant la fins forte
Luy fait encore un coup une plainte arrar; .
cher.
u;
14^ RiMAKQpis S0& LES Poésies
féU mdortK» de moj quand par éucomfitê-'
mance -» •- ?
Je n^Mêrois cêmme faj de ntous U cùmnoiffance^
Tant de f^rfedicns uotâs dccouiireat offtK» :
Votâs étveKs, une odeur de farfuns d^^ffyùe ,
Les autres ne Cûnt fas^ ^ U terre fieftt se
Bfi helle feulement où tous cftcs paHTez \ f
P. 17, To0s ceux qus furent tiens , /'//r ne t^ont fast
injure ,
Ont laiflTc ca prcfence & t*ont manque de foj. f
iS, DeRr^ux de thetmeur d'une fi heHe fmhe
Afin qu*en aacre part ma defouslle ne tom^e , f
ie« S«< parole fè Uffe (^ le quitte au hefiïn^ ^
1^1 Ses jeux par un dépit en ce monde regardent^
Ses chevaux tantofi 'vont y Ç^ tantoft fe retirdeuty
Xt^x^mefmes ignora ns de la courfe qu'ils font\ ^
S. Toutes les cr^auteZs de ces mains qui m'attachent
Le mépris tffrontè que ces Bourreaux me crachent.
Ce dernier Vers m*a fait fouvenir de celujr
s;tIrM. de Furins Bibaculus doïit fe mocque Horace
r^'* *' dans quelqu'une de fes Satires.
Sac. <• -. '^ J* # V • f
'fi '41. Jupiter bihemns cana mrve conjputt Alpes.
lod.Luer Ecfî l'on. me demandoit lequel fcftiime le pluf
iixÂefpuê jg Qç^ jiem Yçf 5 ^ ^ réponirois franchement ,
quo|r ijue. QiÊuiius en puiâè dire, que je n!ef->
time ni l'un., ni l'autre. Ctacher du Latin ^
des injures , des Sentences , comme Ta remar-
i>ans fcs que Mr. de B.alzac , eft bas & vilain ; Encore
enirct.t qu^ j^ns Ic fcns figuré, ce verbe puifiTe eftic
^ ^* employé par Iç Poète Comique j il faut laif-
fcr cette figure aax Valets &; aux Serrantes \
& Plaute n'y a pas manqué , quand il a fait
. . parler le Henutsrt car c'ed ainfi que Mr. de
Se. t.f • Saumaile tourne P/etàdolus.
7j. *^ I 11 \pnmic€9S oculûs hatç§^ non qtte^
Lacrumdm exorare ut exfUAnt undm modo,
• Et Tcrcncc après luy a fait dire à un Parafitc
^Quaft ubi iU*m exfuertt mifsrUm ex ammo^ *^^ *^^
^^^^^^r n'cft pas plus beau que irachfer^ quand j^^ *,. fg*
il s*agk des perfonncs $ *» t. Jf<
/>tf /««/ rtf/?tf;ç, nous regorgeons dti kiens P» 87,
Et qui 'voit l'aife où tu nous tiens 5
Je connois des perfonnes fort délicates , qui
ne peuvent (buffrir 'vomir des hUfphemes ^ dts
injures , &c, quoy qu'elles fouffrent que Iç
Mont Vcfuve tfomijfe du feu \ & pour dire la '
vérité, regorger oie femble bien mieux ejoa-
plojé ici.
Tant de fois le Rhin Ç^ U Meuft 179*
Pétr nos redoutables efforts
' auront 'veu leur onde ècumeuft
Regorger de fang gf de morts ^ f
Cette fredtHion femhUtt une a'vantare ft»
Contre le fens & le difcours. J
^# mes amis ont qnei^tâè foin U4*
De ma fttoyahle arvanture ,
Qtfils fenfent à ma fefulturé
C'eft tout ce dequo j faj hefàin, f
^on non , elle a bien fait de m^èflre fa'vàrahle i^g.
Voyant mon feu fi grand (^ ma fij fi durable ;^ *
£t faj bien fait aujji d*affervtr ma ratfen
En fi belle f ri/on ; f
Mais fi c'eft pour cela que ^ous caufeK, nfs^U
^ la fin c^efl trof de fi le ne e '9 J.
Bn fi beau fH\et de farler , J
Puis quand ainfi ferait que félon ta friere . 197,
Elle auroit obtenu J
Il eft bien dur à fa^ftice *%u
L 111;
- 14« RlllÀ!l(V5£S svii lis Poisiit
Z>* voir Vsmfudente malUe
Donc mus Nffençons fb^qtte i^ur: f
>. ijr, i^' ^//*/ ^/ méchans , tant fiient-elles Jcretif »
'. i ^4Mfi // /«?/ fûHrfm'vrs^ n'auront fint de cachet^
j^^ Z«#» , iienMin trifies fenjétê
Oiê ms mtfergs fajfées
Nous étvoient enfevelis y
- Soui Henry c'eft ne voir goacc
Que de révoquer en doute
Le fulut des fleurs de Lys. J
4^f ^u foint quil écuma fa rage
Le Dieu de Seine ejioft dehors, f
Cccy cft bien mieux,
Sfumeu tune trimum radies 'nefimét ter ors
ï Jf • N*0gueres que fojois la temfefie fiuffler ,
Q^e fe vojais ia vague en montagne s^ enfler
£t Neptune à mes cris faire la four de oreille
A peu près englouty ,
Eujfe-ie ofé f rétendre à theureufe merveilU
D'en efire garentj, J
ift.SeoMtéy far qui Us Dieux Us de mftre dommge^
Ont v^ulu réparer les défauts de noftre aage ,
. J^, mourraj dans vos feux ,'éteignez-les , ou ûon^f
^i^ Q!*]^i^tf^jfi*ffijc que l'Effagne
Rédmife far tant de combats
ui ne Pofèr voir en campagne ,
A mis rire & les armes bas, f
'Mettre has tire , cft une eftraîige façon de parler,
77, Tous leurs yteux feront de te plaire ^
Bt fi ta faveur tutelaire ^
^ Fait figne de les avouer, C
^4. ^^^^ fout incontinent leur honheur fe retire ; J
jj;» Mms de dfcrfbtr 0u;c fepulrurcs
\
jbéS tèmot^nages éh -valeur y
€'cft à ceux qui n'ont tïcti du Icûf
Ellimabie aux races futures^ f
Ceft aux magnanimes exemples V^ 9S;
Que JQUs U hantert de Mars
Sonfi £aits au mtlfetê des hasLards
Qu'il dffantent d'antetr des Templcis. f i
C*cfi peu d*exï)ericncc à conduire fa vie 1 1 Si
De ratÇvii^t fin aifi au tûmfas de i' envie ^ f
O qu^il me feroic defirablc i-x-^;
Que je ne fufTe miferablc
Que fQur eftre dans fa ffifin \
Mon mal ne mejtonnefoit^uefef^
£t les herbes les pins vulgaires
AiVn donneroienc lli-gueiifbn. f
Qtte fais^ru , Menart^ue adorable l • iW'
JLuy dit un démon favoraèle ,
En quels tci'mes te réduis-tuf
Veuxo-tu fuccomber a Nrage
Et Iftiffer perdïe à ton courage
Le nom fj^V/ a four fit 'vertu f^
CcmfUees de ma fitiittude ^ t^fl
Penjers ^ odmon inquiétude
Troure fon repos defiré , f
Sedutè mon beau fiucj^ de e^ui l'amê hêcertélim \€Ve
^ , eomme l'Oeean , fin flus ^ fin reflus ,
Penfez de rous refoudre afiuUger ma f&ine «•
Ou je me vaj refiudre à ne le finffrir fins» J
Ce grand Démon éjiui fi déflatfi ^S)^
J>€ftre frofhané comme il eft y
P fr euxveùt refu^trfin TemfUy
M$ €r^j t^u*sU auront ce pouvoir
Que ce qu-on ne fait par devoir
On te fera far leur exemple. ^
Uffelle kmfMr defimnmt ^ de fer t^^
RfiMAROpiS SV&lEf PasSIES
N'efl efparie comme en Enfer
^uie fins be^nx lieux de cet Emfiî^ f
f^ 1 C€. T^ifez^ttom fanefles langages
Qui jamais ne faites prefages
Ou ^uelaine médhenr ne foif joint j f
17^^ ^fn que je ne/faj quels Scjtkes
Bas de Fortune & de mérites.
Vre fument de nous égdler» C
Si. l^ fnix ne voit rien qui menace
De faire renniftrt n9i fleurs. J
Et ailleurs ,
x^. N^us n*étvêns rien qui menaicc
De tr^nUer nofire honnce\ f
Pour , qui n^ns menace,
loo. Soit que fris de Seinc (jf de Loîrc f
1^9^ Souf tn '^ùnté s'en nsn r^nnsfirt
Jje JiecU, on Saturne fut mntfire »
Themis ifis mices déttuirn ,
V Honneur ounw'trn Jon efcbole
Et dans Stïnt Çf Marne Inirn
Mèfine fésbkn que dans Paâole.
H n*7 a. perfbnnt <fiï ne V0yc qu*il faut cctice
dans U Seine , dans U Marne ^ dans le Paâ»^^
& ce n*eft pas^feulennentane liberté, «nais une:
^ h^pHkvct que de vouloir oftec aux Riricrcs»
l'article qui feul les dilèinguc de leurs frci«
& Ac leurs fœurs, car on dit /r PaUth^ ^
Tibre , ic Gange , flcc. auffi bien que la Tasni/t^
la Seine & /<• ^itfntt^. 11 s'en cft bien finircnu
ailleurs.
^j. Paret^x de tes beaux faits la terre fera fUftf^
Et les fffUfUs du Nil qui Us aurons 0^'»
Donneront de l'encens , temme "ceux àe »
Seine
'^4tM nnttls de X^mjX
1 4t.
^ B M A I H £ & B B. tji
Bntre les Rois À qui €tt Âge i>. Jq,
Doit fou frincifal ornement ^
Ceux de la Tamife Çg du Tagc
'Sont louer leur gouvernement ; J
Quéond tu f^jfas en Italie , 9^^
Ou tu fus quenr four mon Roj
Ce jojau d" honneur Ç^ de foy ,
Dont TArne à la Seine s^alhe 5 f
^u^dela des hords de la Meufe
L'Allemagne a 'veu nos guerriers.
Mais il faut paflcr à quelque chofe de plus
important
H n*eft foihlejfe égale à nos inJlrmiteiC,^ \ li
Nos f lus /âges dif cours ne font que vanstet. ,
Et nos fens corromfus n'ont gouft qu'à dtà
ordures 5 C
Toute la Cour fait cas du fi jour eu jefuist^t^
Et pour y prendre goufl je fa$s ce que je
ZQtn de mon front fiient ces f aime s e^m* x/7»
munes
oit tout le monde peut affirer^
Loin les 'vulgaires fortunes
Où ce nVft qu'un , jouir & defirer 9
Mon gouft cherche rempcrchcmcnt ,
Çuand fatme fans feine , fatme lâche*
ment.
Lâchement fignifie tout autre chofe que ce qu'il
▼eut dire. Nos fens n^ ont gouft qu'à cela i fren^
dre gouft à un /ejour ^ Mon gouft cherche i'em»
fejihemerit^ pour, la difficulté me flaifi ^ font
des manières de parler un peu trop hardies;,
& je ne croy pas ique ceux qut ont le gouft kon^
voulurent jamais s'en fervir. Il employé ail-
leurs gouft poujc regret^ défUiftr^ &c. & lem*
'i,ft Remar<^7i$ Sun LES Poésies
ployé mal. C'cft tians une Lettre à Madame î»
Princefle de Coati , fur la mort de Monfieur le
'• ^^» Chevalier de Gui fefbn frère. Jie vous ay fatt voir
les lettres ^ue Mr. dié V^tr (£ Mr, de ia CePpede
, m*en ont écrstes , ou Céxfrefji^n du regret q»*âU
en ont ^ efi (i cUtte ^ q^e tan ne feut douter de
leur affeâton. Et d' ailleurs l'un ejUnt Premier
Vrepdent-au Parlement^ flf l^ autre ajant U mef-
me charge en U Chamhre des Corn f te s » vous
fouveK* hien \ugtr ouc çc gouft leur eft com-
man avec mne tnpntté de kons Serviteurs dtt
3*" Roy\ El ua peu plus bas. Jit vous latjje à fet^
r [er , bAadame , comme Dieu peut trouver hon que
nous le foum-^ttions à nofire cenfure, Vous ave^
toujours eu feur de luj déplaire > Ne fôjeK, fotnt
âijfembUble à vous^mefme en cette occapon. S* il
fdtt des chùfes contre noftre goufl , // nen fait
foint qui ne (osent four nofire bien, il s*en eft (èrvi
plus heureufement dans une Lettre écrite à
p^ M^ame de Termes , quand il a dit ^ On fe
f remet force Salets à ce cate/me-p^enant î maif
Madame vous n*y, JèreK* feint , fjf far confequent
la Bourgogne aura quelque chofe de flus qme Ite
Cour ^ au jugement de tous ceux qui ont le gou(b
bon, C'efl ainû ^u'il s'en eft fervi ailleurs.
lOiâ il efi lirajy la yievjUe ^ Ç^ quiconque U
nie
Condamne impudemment le bon gouft di
mon Rjoy, Ç
^k Henry de qui lesytux g^ l'image fatrée
font un vifage d'or à cette âge ferrée
Nous avons, dé^a veu.
zz ^^ d: hommes fortuneK» en leur âge piCi^
micre j
il a mkiu écrit ailleurs^
JeuB Malherss ifl
£f mftre âge efi ingrat ^«i o/o// iémt dt /*• It9^
threfors^
Mr. de Balzac après avoir dit. Ce fut Mece- ©ans Te»
n^s ^1»/ dora un îiecle de fer, adjoufte plus Baticii*»
bas , Ses amfs eft oient contraints de luy dire^ ^ ^^^'^
C*efi affe^ , gf /«»/ marques de leur fatieté Çf
de fê frofupon Je 'voyent dans les écrits de cet
âge-la. Il a t>ien jugé qu*on ne di/bit point
une aage ^ & encore moins Paage ferrée ^ pour
le JiecUy ou Ca^ge de fer.
Licinius a dit , en parlant d'un certain Atti* cSce^o.fi
lius qui avoit traduit l'Elcâ^re de Sophocle , de finibr
^erreum Scrtftorem ; verum ofinor ; fcrtftorem *• J*
famen » ut legendus Jtt,
Quelque autre a donné la mefme Epichctc a
TertHlien , mais je ne voudrois pas traduite
après Mr. de Malherbe, que ce font des Ecri"
vains ferrez, ? ni dire avec Mr. Balzac , que ©an^' fg^
Cet Jifricam parle des pierres Ç$ du fer, tant Fmietie»
fin ftile efi rabutteux Qf dur 5 parce que farler ^1* **
cft un verbe neutre. Je fçajr bien qu'on dit
farler une langue > farler Grec j £<i///r 5 ^lleman^
français^ &c. Mais icy Grec^ Latin , &c,
font mi« adverbialement , (7r^f^ , Lattne , &c.
& je fuis fort afluré que les délicats ne
^ront famais, Il farte tsen le Latin ^ le Grec^.
Je franfoh ^ T^lleman^ t^^aêe on tHehreuy
Je doute mefine ^ les (crupuleux ccrÎToient
farler Ruelle^ farler Cercle^ parler Cahnet ^ "M^ dr
comme Ta écrit noftre Orateur, Cet Homme. î'''"^-.
y» » • f - r — Giins ICI-
Morjkur^ tout fletn du Lou%'re^ de Fonta$ne. Ocuvrct
f/eaUj Qf de S, Germain^ ne farloit que Cer^ incflées».
ides , que RueUes , g? que Cabinets. Quoyqu'àl '"' *^
en foit , nous ne diibïis point avec les Latins , ^î'^dVft»
farUf tme choJ,e^ Coaur
nU
AtaReî- iJ^e fartons ni de fasx mi de pede dore
«e . ïoii- T^nt que n^s ennemts attronp de i^tf^rameéé
Mais il n*y a perfonûc qui »*avo«€J qu'il »
Tnieuz parl6 quand il a die,
> Mr le kH-in effrit jUtirfjtit me demande fkês riem^
ChADiC- j'ff ffg^ fertts fi haut^ ^ tne rrsitfejfi bten ,.
atctLé Qmmmieiârd'hir^ mèn àemkeur fafê mem ef"
ferance y
Que ta belle Chimie étenne tVmmers
De cet âge de fer fui méfnfe lis 'vers y
Tu fais un âg« d'ôr aux f^srgsies de franee^
Cette penfée Chtmifue y pour eftre eOrangere,
n'en eft poufcanc pas plus belle,
fulvio D'um' ^ugeltca man frefrte elLmoro^
Tefti al £ chimico divin fuo il vofro ingegne
5'-l' c*fi' ^"^^ ^**»' ^»»« ^' /«'''* «w* aune d^erê.
cefcoBar, j^in^crois autant pour le moins le Dutique
bfrjno. anden^ qui a fervî vrailcmblablemenr au Poè'to
Buonca^ Italien & à Mr de Malherbe , qui n'ont fai*
^0 que lûfy donner un lens contraire.
InClaud. ^urea mutafii Safurni Jéuuta ^ Ce far ^
T ib. C ae- Iricolums nam te yferreajemfer erumK
mttm» ^215 je ne voudrois pas traduire
Tibère du âecle doré
£m a fuit un fieclc ferrf :
& il me fenable qu'il feroit beaucoup mieux
ainfiy
Cefar^ du fiecled'or, eu a fait un de itt^
p PT Cet affaut ^ comp/itrahie a féctat d^ une fendre »
PeuJJe Ç^ jefte d^sàn ceuf /es dejfen/es §m
foudre ,
Ne laifTanr rien cliet luj que le melme
pe-ifer
p'un homme qui t9ut nud^ dc glaire £^
ie courage ^
»E Malhersh xs-f
Voit de fes ennemis U menace Çf U rage
Q»i le fer en U main le 'viennent ofFenfer»
Offen/èr ne dit pas aflez pour des ennemis en-
rageK. , & il y a Une choie affez eftrangc dans
le quatrième vers de cette Stances En effet
on ne dit point nuÀ de courage , nud d*ejfée ,
pour denue de courage , dénué d'efiée.
Il a dit ailleurs ,
Vluton efi feul entre les Dieux P, ift^
Denue d'oreilles Çg d^cux
A quiconque le Jolltcite.
Et fi l'on pouvoit dire nudd'effée , £^ de cou^
fog^j pour n*avoir ni courage , ni effée ^ on
pourroit dire auffi nud d'jeux (^ d'oreilles , ce
qui ne peut eftre fouHrenu 5 outre que ce fe-
roit encore mal ait ^ Je fuis dénué d*jeux Ç^
d'oreilles ^ luy y 8c faudroit mettre four luj.
Cette phrafe eft Latine , & les Italiens c'en
fervent.
Suferheifa e fafiofetta ToWî#
///// mia di mefuol rider e » ^^Ç* "«/
£ dertdere ^^ J[^
jy^mor Parce y e U faefta i Canzo<«
J5 non sa che /'Arcicr crud» "^lî?*\»i
Sempre è nudo ^^t'f^
D/ ^/#ft< ^/lir che dt ffoglte, miferU
Nos vieux Poètes mefmes s'en (crvoictn»
^ins mourraj , quand mounr devraj ^^ *
De joye pue, ^ au rivrc
Safu efire à fortune tenue. des f«/c*
Ce mot ajjaut, qui eft dans le premier vers'ï'c ^^
^e la Stance entière que j'aj rapportée, me***'*
fait fouvenir que dans une autre de la mefme
pièce > il y a fa/re drs ét£auu^
Ce n^efi ^é$s en mes ven juum amant9 $»
ahufée
léo Remarq^is SUR LE^ Poésies ^
I Mf dût a'vêsr étffrsj À me ttmr debout y
l£.i Jf avoir difcemer de U trefiie U guerre ,
Des rtehejfes du Ciel Us fétnges de Us terre ^
Zt du tien qui s^euvele , un qui ués feiut
de bout.
Outre que pour la netteté il euft fallu mettre
un A où Mr de Malherbe a mis un Et,
Le ceuf encore frais de tua chutte fajfeê
Me dost avoir apfrss À me tenir debout
A fç avoir dij cerner do la trejve^ la guet*
re , &c.
On dit bien // m* a uffris à écrire , mais à ffo»
ntotr écrire ^ efb à mon avis une tres-mauYai(é
chofe : Et un bten qui n'a fotnt de bout y pour
un bten qut n*a foint de fin , en ell encore une
plus mauvaife.
Il parle des Innocens , qui furent égorge^
par le commandement d*Hcrode.
^« ^^•^ QH'^ je forte d*ew$e à la trouve innocente
De ceux qui maffacrex» d*une main violente^
Virent dès le muttn leur beau jour accoùrci ;
Le fer qai les tua leur donna cette grâce
Q£e (i de faire bien ils n'eurent pas Tef-
pace,
/// n^ eurent fas le temfs de faire mal auffi^
les trois premiers vers fpnt beaux , & le fen$
jnefme de toute la Scance efl admirable. J^ewvie
4e bonheur de ces Innocens qui furent cruellement
'maJfacrtK. q^and ils ne commenfotemt qu^à naiflre^
-^ qui tirèrent de leur mort cet avantage , q^es*ilf
u'eurent pas le temps de bien faire , /// n^ eurent
fas auffi le temps de pécher. Cependant je UC
dirois pas après Mr de Malherbe, Vous mU^
'VOK. donné ce c te grâce que je n*ay pu fuire cela^
êc avoir Cefpace de faire une cioje ^ pour , /#
fis Maiherbb. 2,^t
te79tfs ie f dire une choje ^ vCtÇt pas François en
cet endroit , quoy qu'il foit fort bon en Latin , Terenfi
Cur non hahf ifikc'sum ut de te Jumamjufflt^ i a A n«
cïum ut voie ? *''^' fik'^''
Kamque hecce tcmpus fréud^ere mihi me ^ jc. ^^ '
haud te uict/ci fimt : A â. 5 *
& que nos anciens Poètes fc fbicnt bien trou- . G^av*
vcz de cette phrafc. ti'ti^t
^'vançons-nous donc U eft heure fon $€<%
Le /ejùur nefi ores dutfant « ;o«>;^
Jfj fas/oHf longiée demeure y d'hotuur^
En peu d'c(pace Dieu Uheure^
C^efl alors fu§ (es cris en tonnerre s 'éclat- p^ j^^
cent,
Ses foupirs & font Tens f «/' /#/ chefntf corn*
béUtenty
Bt fes fletfrs^ qui tantofi defcendoient mçU
. lemént , ' -
Reflemblenc lan torrent qui def hautes moum
tagnes
Rétvageant Çj nojant les t)oiJtnes famfagnes^
Veut que totst tVnrvers nefott qu*un éltment,
Outre^qa*on ne dit jamais rejfembler unechoft^
mais i une chojè^ Sappho n'eut pas plutoft
écrit d'un fort vaillant homme , qu^sl efiost
fartil at^\pieu Af-<r/, qu'elle en eut hontç,
s'il faut s'en rapporter à Dcmctrius : & com-
me elle jugea bien que la cbofe eftoit impofl
fible, elle mit ^u dcflbus, qu^au moins tl ejl
tOit le flut vaillant de tous les hommes. Il faU
loit qu'elle fuft plus fcrupuleufe qu'Homère
qui a tranché pet, qt^e Merione efiost fareil ap
D £0 Uars.
£t fi cette dixkime Mufe a trouyé mauvais t< .#i^
xêi Remarques stjR les ToESits
de faire difpucer àc la vaillance un Guerrier
avec le Dieu des Guerriers , qu*auroic-elle die
il elle euft veu un homme dx)nt les cris écU'
soient comme le tonherre , donc les (bupirs n'ef»
toienc pas d« ces petits vcns ,
Qjti durant les grandes chaleurs
Des 'uojageurs UJftK, étdoucijfeut Us feines^
Et qui de leur douces haleines ,
Ou dans les hofs ^ ou ddns Us f laines^
Rafraâcbtjfent U teint des fleursi
mais de ces vens efiroyahUs qui ébranlent les
maifons . & qui combattent les che/nes. Je ne
veux point exagérer cette Hyperbole, depeur
que quelqu'un ne me reprochaft de railler un
more , & de perdre le refpecl que j'ay pour
la mémoire d'une pcrfbnne a qui les .Mufes
Françoifes ont la dernière obligation. Je me
contenteray de dire que cette figure infolence
l^heto- "^ "^^ plaift- pas , & que j*ay pafTé Tâge qui
rie. I. j: Ta fait aimer, parce que c'eft la figure des
c. £1. jeunes gens , félon Arillote,
jt ir J^^ii comme noftre Père il excufe nos crimes
Et mefme fes courroux tant foient^ls Ugi»
times^
& ailleurs;
jfi* Certes 'vous efies bons , (j combien que mt
crimes
Vous donnent quelquefois des courroux le«
gitimes.
Je connois un Grammairien qui foutient fort
autement que fian^ailUi ^ funerailUs , ohfe»
que s , épouKAtlUs , uinnaltfi , fleurs , n'ont point
de fingulier, (quoy. que nos anciens Poetei
a^ent dit fleur 5 )
iàlaia Htdas il me fuft trof meilleur
1> E M A L H E K. B I. té»5
* Que je f^ffe fintr mon pleur , Chartitt
& que foj y bonheur ^ courroux , ,Çf ahjjnthe ^ ^***^ ^
n'ont point de pluriel , quo/ que Mr de Mai- J^n^ji^
herbe ait dit mourer4x^
Quand tu la vois p dignement f^^ ^^
adoucir toutes nos ahjjzthes , T'^Dame»
Et /e tirer des lahjtinthes, J . *
Mais «[uoj , de quelque Jo$n qu*incej^amment T. 74.
il 'veille , ^
Quelque gloire qu* il ait À nulle autre far eille ^
J5t quelque cxcez d'amour qu'il porte à
noftre bien.
Ceux qui difent écrire t^une grande délie atejfe >
metller d*un grand foik , nc parlent pas avec
tant de pureté , que ceux qui difent , 'veiller
dvec un grand fotn ; écrire a'vec une grande dé^
licatejfe. Si ces manières de parler font de
celles que Mr de Malherbe appelloit (ôuvent fet
mignonnes , elles ne méritent pas qu'un hom-
me fî délicat ait forte un exce^. d^ amour à leur
étalfUJfement , On dit , il a un excez, d'amour four
moj ^ mais ce n'eft pas écrire comme il faut,
que d'écrire , // forte un excez> d\tmour à mon
tieu^ à mon refos^ &c. Encore fcroit-il mieux
de cette forte , fi l^ait répété ne choquoit point ,
Mais arvic quelque Jotn quUncefJamment il
njeille ^
Quelque gloire qu*il ait à nul autre pareille ,
£/ quelque excez, ^Mmour qu'il ait four nof-
tre Vten , f
Cefendant^ fi» Ùaufhin^ ttune'vitejfe fronte^ it«
Des ans de fa \eunejfe accomfltra. le conte ,
Et fiii'vant de l'honneur les aimables afas^
De faits fi renomme'^ ourdira fin Hifioire ,
Que ceux qui dedans Nombre étemelUm^
\
1^4 RiMAR^ES %tK lES POISIES
Ignorent le Soleil, ne Tignoreront pa$
Virgile n'a pas dit qu'en ces lieux- là , §» 'gnê^
rost le Seleil , il a dit qfte ces lieux^Ui efioient
fans Soleil.
li**t' -■ Quétteformn^fatt^at,
Il j « Vt trifitsjtne Sole démos , hca tnrhidéi , étdires f
Les Latins ont porté plus loin que nous ia
fîgnifîcation ciu verhe tgnero , car ils ne fe font
pas contentez de dire Htftorsam iiHorare^ coin*
me nous le difons ordinairement, & comme
le dit icy Mr de Malherbe 5 ils ont dit encore
komtnem ègnorare , pour , ne connoèjhe foinf un
hommf.
Tetenr. Erras , fi id credis^ Ç^ me ignoras Clinia.
in Heau. Il y a dans Virgile ,
too.Aft. Ne fugire ho/fiùumi ne^e ijnorate Latines,
V/tV'*^ ailkurs, . .
jBneid. Mené faits flaçtdi unltum , finSnfque qnittos
lî. 7. f". Jgnorare \uhesî
!^n.' lib. ^^" comme je ne voudrois pas dire après
5, ir^ eux , ni à leur exemple , ignorer le 'vifage de la
%\'^* Mer '^ ignorer les Italiens % Us ^llemans ^ &c,
(enpore que faye ouy dire a quelques- uns T^'
tJius ignore) je ne dirois pas aufU après Mr de
^^al herbe, ignorer le Soleil^ pour, ne 'voir feint
le Soleil y & je ne penfc pas qu'on s'avife ja-
mais d'écrire , llj a dtx ans w^ne je 'voms ignore^
pour , ilj a dix ans ans que je ne vons aj 'vçm^
J'écrirois aufli peu après Mr de Malleyille,'
A ttoe ^'* ^'^ efirange efiat où foulent je me faftfte
Dame J'ignore également la vie & le trépas ,
3"* 1 "J ^"^y 4*^*^^ ^'^^^ ^^^^^ après beaucoup d'autres ,
do?t des & q**c plufieurs récrivent fort hardimçnt a-
Enigmes. près luy. On dit bien fignorois Ja mort -^ mais
Sonner on ne dit point fimplement , ftgnore la fuort ;
D 1 M A L H E H B 1. t$S
Zc pour faire voir quelle eft la tyrannie de
rafage , on peut dire comme chacun fçait ,
yignorQis la mort â*un ul^ pour, \e ne fçavoh
fas qtâ'un ul fuft mort '^ & Ton ne dira point
figpore Ul 'vît d*M» tel, pour, je ne J^ay fas s*U^
tft 'vivant, Noftre Aucheur s'eft encore fort
mal fervi de ce verbe , en un autre endroit :
Les Dieux qu'il ignoroit ayant fait cet échange^ 7», 4^.'
Car on ne dit point, H ignore Oien^ poar, -
il ne connoifl fotnt Dieu , ou // ne troit point
tjnil j ait un Dieu. A la vérité , Tuftge qui -
donne la \oy dans toutes les Langues , eft
un Legiflateur bien étrange & bien bizarre i '< .
mais les plus fages fé &nt accommodez à
cette bizarrerie ; & c'eft vouloir perdre dit
temps que d'en employer à contefter contre
un Maiflre qui ne paye ni d'exemple ni de
railbn. Il authorife les fautes 5 il met en cré-
dit, les bagatelles 5 & fait agréer tout ce qu'il
approuve. 11 veut mefmc que chaque Lan» . •
gue ait quelque chofe de particulier & de na- "'
turel^ que Tune ait des ptivileges dont, l'a^^
tre ne pniflc jouir, foit dans les mots, foie . • .^^
dans les manières de s'exprimer , ou fimples^'* \^. *
ou figurées , & quq la beauté de l'une foit bien -- |r .
fouvent Je défaut de l'autre. En effet , je n'i- ; .
crirois jamais après Chaeremon, g»'^/ "'/^*' -..-
foi avoir des fneenrs^ des affo^t^m ^ ou un '^J-^^J^^
frit au pic léger, .,,î^ CoU
O; x^ »•/««» # Wi»«t AW %o%Siu ?c^a. tic-
Quoy que quelqu'un ait écrit, Cefi un e/frii ^ \^^^^
^ui nia fort vsfie en hefongne , ni aptes iEfchyle^ ^Vt^
t^ etflau fié liger volthut «/u/lw. Ce dernier ^»^^
a dit encore dam la mcfinc Tragédie , ^i B^Mh
M
tê^ Remarques sur les Poésies
^ f^ed ^^^ ^* ^'^Ê^V'fioK, pour 0ft homme d^ exécution ^
f rephan. m^is J€ nc croy pas que cclay-îà trpuvaft
p. »« ^. des admirateurs en France , qui écriroit^
' It qui diroit après Sophocle ,
^'vengU de Veffrit^ des jeux (f des oreilles.
V^îe Eu- ^^^ Gmcs ont encore porté plus loin la figni-
lipid. in ficadim dk Tof Aoir ^ cuis <p^'il$ ont nommé
Phocnifl. ^t«if /sif , ëeé pifecis chjtttcêîans ^ <tes flotft imprc-
16 lo. * ^^s, & d^ IbniàinVi cnfclficrsw Les Lacinf
Plûtar.in qui Hf^ ioiiii^ (k#ti» , Û^t MnSmé i#t«H^i<f/ > ICS
Galba , chôféS qtjnfi^ifî Hè içàliréit yoir,
Sylla"! ' **^ igèmrVéHfi %$d^Bm torfûfM tlU0 î
Icc. otf (jâi fohc cèe^éef ,
xenoph, i7i^ y»tefjf> àpuîtgê»s fui^tê^ mtlé^fas Ofiem
Lucrec. Nbus difehè Hfh $mtt fmri , 51 ils diftnc un
*7«. . uitrora ceufiémmMfnnm
"i* i ï^' ïwihitttertc -rwîpll^/è rentrée ^«»«r d'un lien |
lo.""!^* ôciitnisdiforts i ^eu p*és. <k?ïs le mcfme fens,
ê7j' ' pê^îCahiret h^t^ne. Ils appellent éimeugUy une
,^.,, naît noire, fe rtoi0 âppellotts une lanterne
J(Mdi^ qtfi n'a de lutnicrc que poiit ccluj
' ■ •"' ♦TÉui la porte. Nous appelions î&ucke le vin qm
•'''' jfccche eh cdôWj ufte "ifide /w«i^, qui n'eft
y f%itû t«te d'un a>ft4 : Mais jofqu'icy je n'af
: ; î N^ pctwnfit qui ait donné TEpithete i^rven^
' /fe âU cabaret ^ à 1^ Interne 5^ au vin j ûuoy
qiif .Mi: de Balz^ employé ce mot fort har«.
#W^f*^diniicnt, ^ fort bien après Ciçcron , temts
os MALH£RB/1. a€7
smtn^les ǧ fleïns de tenthres ^ matheureux e» Aûl^îf*-
Pr/nces ^ ^c. çc t, 5r*
<2cri feroit affez bardi £)aur nommer après un
Poae Grec, & après Lucrèce , la lueur du
feu , & de la âamme , Ufiem du feu , /^ fiemr
àç, la £ainme >
Z>00ef fimxtirmn flamméù fiere €0§no iit>^ i%
4c quel Ancien a die comme nous Je di(cms
tous , «v^r* >i âeiu: d'eau , ou «vA/f r J fleur de
<erre? Si j'avois à décrire uûe tcmpcfte, je ^
nommerois bien les vents /mrtetM^ mais je ne
les appellexois jamais Phrenetèfues i Marcs
Femtèyte fr*gtd9 (t éth^ axe truferémi Tec*Var«
Pkrenettct &eftentr$êHMmfii*i^ roindeC
Horace, & quelques autres ont dit que les^'^^g^
Tens gaieffeat^ 4M1 ^^nt À tkental (uc la Mec. ripid. m
*-— tMms Phœn.dc
Fef 5^«i^ eftièmvif nmUs^ eicmpîo
Kons ne youdricMis pas l^écrife après Horace j oppiaiu
& ceux ^i parlent Latin , ne Youdioient pas fi^^tur
aoffî écrire srec nous , que les vents friJcent ^, hq^
la Mer. Us ne diioéent fomtJemt^ d'un vaif- rat. U 44
&an,poaf Ufrmèi 6c je ne i'appellerots pas après ^*V ^^*
tm: , U bouche , ie wJAge , ou Ufdce du vaiileui , videMu ^
^Qntà mttnut tôt ora nanimm gréwi setmn U«
Roftrata duci pondère? . *' J'"^*^
^iolemoi im fatiem mem/èrmi more \ exûmm f^ffis 5. carm*
Smt^mmf Otamw. <^d. 4.
Je ^bray ^uffi peu iW fUyet d'un Navire , pour J^? J^^^^
4n fentn. ^ jn ^^i;!^
■ Ke lywjf , Arg^
- Tétrte g pahMt4Mcitmmfefffis. matiè , ff^f^ fu9^ Va a c.
Vti pue , -vr/ jw«//«i co»il$êdfre vuiner» cent . ^^^*ï*^" .
' Mil' ^*'"*
ttfS RlMARC^^ES SUR IBS I^OBSIBS
i^» «• Encore q^uc nous difîons de quelqu'un , qu'il
a TeCpric ftin ou maUdê^ je ne dira^ pouicanc
pas que fa réputation eft maUde ,
lucrec< Langue »t officia , éitqtàe agrotatfamd 'vaciUétnu
y,\ *• . & quoy que plufîeurs difcnt , mes affatres vont
httnc ver- ^^^«^ ) ou yîp f «rf*»/ iien^ jc ne voudrois pas
fim no- dire , mes affaires font en fanté, Cepeodanc
b?ni^ uTJ ^^ ^^ Malkcrbe n'a pas cfté fi délicar. Il a
edic. fol. ^^^ ^" quelque endroit , f^«âw we donnez» toMl
390. À la fois deux très ^grandes j^es^ L'une ^ de me
P.llj. faire fçavoir la bonne fanté de tous & de vos
afFaires j t autre ^ &c. outre qu'il n'y a que les
Etrangers qui (oient capables de dire , la fanti
de mous , il falloir tourner , i}ohs me donnez»
tout à la fois detix grandes jojes ^ l'une de me
faire Jfa^uoir ntofire fantè ^ £^ l'heureux ^ ou le
ho» efiut de vos affaires ^ l'autre^ &c.
Il y auroit icy une ample matière de faire
des lieux communs ; mais comme ce n'eft ni
mon dëfTein , ni mon humeur , je me coiw
centeray de dire que nous avons , auilî biea
que les Latins & les Grecs » des phrafes qui
nous font propres & naturelles , & que cclay
qui les voudroie rourner en fa Langue , mot
pour mor, (è picqueroit d'une fidélité ridi»
. cule. Je lailTe à qui voudra l'éprouver , le foin
de traduire, déchaujfer des dents ^ ou umarkrei
démanteler une ysUi i amaUr un hras , pour
fabafre > enfiler un homme , pour le fercer de
fart en f^rti enfler une rue s ferrer le hemto» À
fuel^'un 9 efire /on fis mUer % luj frire tefie »
demander le fas , pu la forte ; tirer ^ ou gagner
fajsi n^a'voir ^u* un filet de ntoix ; efire en paffe
de quelfue chofe } *v9i$t jf^gâz, hem mal • ilj en
0 trof fem.
ds Malhbusi; i^>
O^Gfit tes If ^nnèeres aillent^ P» %%é
Quoj i^ut tes afmes f/fétslUni^
Il n^eft orgueil endures
Que bfsscé comme du iserre
^ tes fieds elle r^Mtetre ^
SUl rCimflore ta, merci^
Ou qu^asUemt tes bannseres , pour ets quelque etf^
dt^st qu^uiUent tes bannières , cft une chofe £
mauvaife, qu'elle ne le peut cftrc davantage ,
quoy que nos derniers Poètes fc foient fervis I^^^J' •**
«e cette manière de parler. ^ç^Pç, ^^
où que tu fois y quoj que tufajfes^ mours. *
OÙ qtée tu motênes tes fas, Tibcit-
Tu meines cent mille grâces \j^\l^'h
Qut ne t abandonnent fas, Sulpitîz
Mais je ne puis croire que ceux qui (e piquent ad Maiif
de biea parler, & de bien écrite, s'avifent ja- t. ^^7^
mais d'ufurper fur le menu peuple de Paris , ^^jj^ *
une phrafe qui luy a eftc laifTée en panage quidagît,
av€c beaucoup d'autres qui ne valent guère quoguo
mieux. Je ne fçay pas mefme/ '^''^/rt^'^ ^^f^*
bn^é ccmme du 'verre eft une comparailon fort compo-
jufte, & quand elle feroit ^admirable , il s'en nirftwriim
ferviroit toujours mal, parce qu'il s'en fert [^^^'^'J.'^*"
en trop de rencontres. ^Içco, *
Ce fera là que ma lyre p^ i^^
faifant fou dernier effort y
Entreprendra de mieux dire
Qu*un Cygne frh de fa mort^
* Il feroit fort inutile de parler icy du chant
des Cygnes, & de faire voir fi ce que les An-
• Ovide dam lef 1. pfcmîers vers de l'Epir. de Didon
i Encs. Mat. liv. 5. Epig. 77- Ciccr. au premier liv.
des C^ucftions Tuf. Pline liv. x. ch %y Lucien au
JiaUéde i'Ambie ou it% Cygaei. EUea au liv, $• deâ
Miij
17^ KBiki:AR<i3|Bf siTttLss^fo^srf»
•icns en ont cceu eft utw vérité^ oa unpe fa*
blc. CcD: aL&z que Mr de Malherbe n' ait écrir
iue ce qu avoient écrit aratit hxy des Poètes y
es Orateurs , aies Hiftorkns , & des Philofo*
phes. Mais coas généralement ont par-lé de
Ck^Bt ou déchanter , quand ils ont parlé def
Cygnes. Le Cygne ne dtt donc pas , mais it
êb^tnte , & qaoy qu-on écriye en vers , M^m
liâib cbanteré» 'vùs $metnmltei f Je ne penfe pas
^u^im homme fort délicat youluft écrire dant-
le bsau ftyle , ot#ii imth dint if^s tmêf^tiMês ^
parce qtt*il n'y a que le menu peuple qui foie
capable de dire, f^aiU un Imtt tfuà dit kUn^
£n efF(!t, je ne fçaurois concevoir par quel
miliicur ou par quelle négligence il eft échap*
fté à Mr de Malherbe de faire deux fautes eir
écrivant ms lyre dira miemjf -f^W» ijgmê. Il
IL bien chante d*un ton plu« geare 9c plus haut
ailleurs
f' ^*« SêJffue de tes Uu fiers méihfre s*e9trêùêmtê^
S9ft f «w de tes ^ntex* je la fafe parler;
Mais il détonne fort xcy
79* ^fiffi yien chanter id*autre chofe^
^a»t ck^mfé de /s grmmdemr
car on ne dit plus ehmtter d^une chofà ^ comme-
on le difoit autrefois ,
Baîf ail Oe ^ttoy fremier ehamteréy-jef
j. U dttr iif^// fMr ûif cnnmenceray^ie ? &C.
Amours.' ^ '"'^ ^^^^ ^""^ ^^ *^^^ miemx
Qife /«chante de tes yeux ,
& au quatrième Livre des Awsùmsdê rrésnemt^^
Cefi trof (hsnté du tourment que f endure.
Anfio. ch' }4. 6r att i. lî^. de fon Hjlft. diir. ch. I4»
Athénée liT. f. ch« f i. PUc. dans le Phxdoa« Philé
da» i:«it Hift* des Aotm. tu%
éi Ma ti<SR>i. #rK
On die chanter tt»9 ih%fi\ chéu^f^pf É^m Htraii'
tbétnter Us avions dt ^ei^nun^
fe ckânte UV'Mn^ueHr d^sViUn^uemtii^ U ttrn^ AlarfÊ
J^ chjtntff U Pmclh , ($ Uféimu Fé^Um^ce. u ^^^
Cccj n'cft pj|( mieux.
D€ ç9mfen$€r Qafi^»^ & d*écfice de luy?
^arcc qu*on nç dk poiac fimpkiaenr & abfiiu
lumen: <vw« </Vii iwmmt y que q4iel(}ae chofi»
ne précède, au ne Tmve , comme, tl ^ éti^t
ttU d* ^Uanétmdre i il s écrit à* AiJMtMnÀre ^ f«*//
tflùit efirangement f^loux de fa ghirt y Scç, f C
quand on die , U a écrit it^leatandre qitil e/^
toit y &€. on (oxks^tntené , cecy , cm ceite far*
ticularné , ^ nW efieit , &c^ Dans l'exemple
filiranCi l'Âecufatif eft encore fous-e-nteâdu ,
// a icriê de tHêfieÀtey c'cft^à-dire un Li^re ^
un Trétité^ dt CUtBeire^ car il y a bien de
la difFereBde enue ieiàite ^Hifioite^ & ttrire dé.
JtUifieire. Mai» en païUnc de« pk^rfones on
ne dit point fimplem^m, // teritde «m/ y fé^
trir^ dt kty.
ilneféutêfmi^ngiiàfenfe* if\
Trouver de P^rnité
£«1! ces fêmpemfes défemfé*
Qn* invente la fùaniié,
Tens ces eheftm^wes antUfùêi
One a peine leurs reliques %
Par Us Misfes fenlmftent
IJ Homme eft exemft de U Parqi^^
Bt ce fui f%He leur nfat^ne
Bernent» éternellement.
Trouver du flaifiren ^Ique Aofe efï une tc^,
nicre de parler fore bonne $ mais trouver dé'
i éternité y. tronver df i^jmmmédité en futlqné'
M iiij'
%yi RSMARQPBS SV% ISS POESXES
^êfi, en cft une fors étrange. La fuhrante
n'eft pas faulemenc obfcare : elle a encore
quelque chofe àc plus yicieuz que Tobfcuricé.
Jene parle point de Reli^ifes ^ & ne yeux
iioint examiner û ce mot cd coniâcré aux cho-
es Saintes, comme Ta touIu Mr de Balzac.
On dit i feine 'vost-^m des reftes de ces chef»
éTmttvres, Il refte encore k cette femme queteftse
chofe de fr fremiere ke^mté > cette femme a ^ueU
efues refies de ècMité, Mais cette ftrnme s fis
.refies i U beauté de cette femme s fis rejies ^ n'eft
pas plus François que
Teus ces chefd'œttntres ants^es
Ont a feme leurs reliques.
Cette copie n'eft pas fi belle que l'Original.
Vmert* Nétt» neqne Pjramidum fumfttst adjydera dtt^t^
lib ). E- - Nicjotfis Eléù cetltfm imstatM domms:
legia I. 2lec MMnfiUi dives fortnnM /ePhlchrè
Vide etifi Mortts ak extrême cenastsene nutcétt^
in Catal. ^ut tUis fiéunmés^ ont imker fuhdncet kêuorés^
Jof.ScaU ^mnemm étut idu fondera 'uiBa rttent,
Pcopcrtf -^^ "^^ ingénie qtàdfitHm nomen ah dvê
l'mîrat* * Excidet^ ingénie fiât fine merte decus^
De Itter'a^ La France , devant (es orages ,
rum^" l^jcine de mœurs & de courages,
„ ^ Qnon ne fowvott Mj/et* louer ^
* S*eft faice aujourd Imy G, tragique
On dit bien pêne a/vanture tragit^ue \ un fuccez*.
tragique-^ un couf tragique, comme il le dit
ailleurs,
2^9^ Tout Seau, f enfers melatocholiques
^Mtheurs d'avantures tragiques, f
III, Qu^l tragique fuccez ne dois^je reaouterff
Si. ^uft^tofi que le coup tragique
Dont 9f90s fumes f reflue Mkatsss^
B t M AIHEUB^I . 275
Mais }e doute fore qu'on puiiTe dire ce RoyaU"
999é Je fait trafique | cet h^mme devient tréigtque ^
quoy que j'aye leu dans Properce,
Tune me ifel tragicae 'vexetis Efynnyes , ^i^- *•
Je dirois bien encore après les Latins, f^^^^ f^^x^J^"^
ethemteur^flein de cœur^ Se plein d^effrit^ conune
noftre Autheur Ta dit ailleurs ;
Quicùn^fâe de flaijir a fin Mfne Affonvie ^ ^* i^à
Plein d'honneur ^ & de biens , n^n /u\et
À Penvie^
Sprès Marot ,
Et mourut , 'uojea:» quel bonheur^ Tfini
Plein d*ans ^flein de biens ^flein d'honneur^ ^If ^H*^
Mais je ne voudrois pas dire en noftre Lan- Général
gue comme Ciceron Ta dit en la ûenne , c^^fi Preu-
un homme fini efi flein de biens du corfs yà^^^'°'>^i
plenus corporis bonis > fUin de fommeil , pour
ajfoufi 'y i^mni plenus i flein d'ennemis^ inimi'^
corum flenus. Il me femi>le que la France
fleine de mœurs (§ de courages , eft quelque
chofe de plus hardi, ic que ce qui liiit ne
raut pas mieux ^
Henry ^ C exemple des Monarques ^%o^
Les flus 'vailUns (^ les meilleur»
Plein de mérites 9c de marques
Qui jamais ne furent ailleurs , J
La main de cet efprit farouche $f »
Qui , forti des ombres d'Enfer ,
D*un coup /anglant frappa fa bouché ^
1^ peine avoit laijfé le fer j
Et ifoicj ^u*un autre perfide
Ou la mefme audace refide , &c,
Mr de Malherbe en donnant une main a tefm
frit n'a pas eftc plus hardi que Chaercmoxi
Qjfi lu/ a 4oAné un fie h^er^ ni plus fcru^i^
174 KtUAUf^Ei 8Cf& tss Porsxis
feux qu'iEfchylc qui a donné le mefoie piê
«g i^mH^ 8t éesjetfx mefineà la main, comme
je l'ay déjà rematqaé. Qocj qu'il en foie,
êi eft mal employé dans le dernier vers, ôc
il ne l'employé pas mieux ailleurs.
P. f «• Mais étjUmi fiis d*um Ctrt oà tant d9 gUire
Il &at dîi«, Et v$f€y fir*SMi sâttne ferfide em qui
Umêfme émàtutrefiàe^ Mait efiantplsd^tm fert
êm fMÎ U gUtft ahtnde > <^oy qu'à dire la vé-
rité cette dernière phcafe ioit un peu forcée.
Ojy, en cette fignificarion , eft un adveii>e de
Meu , qui ne doit point eftre mris pour le Pro-
Hom Relatif, fW, deaptel ^ ou Uquelèe^ quand
â ^*agtc des perfimnes. Par cette règle il eft.
ftifé de conduit qu*on ne dit point , Cefi une
femme tt«k je tire de gtwuls ésvantagts'y t'efi'
mm ktmme enrefide U mefine mndMéy^ mus ms-
fnmme en tfni refide U Me[me Mttdace ; nnefsm^
me de UqneUe je thrt de grands anumtages. II-.
U fim bien dtt aîîlcurf ,
^^,. Et féêès dn mefme lien d*ou /affine eft venue-
Ventr fa gnerifen.
le màt à^ farenche eft trop foiblé encore:
pour un parricide», & pour. Tcnroyable meiu^
trier d'un Roy.
4»v O. Soleil! 6 grand Lmninaire::
Si fedù: i*hvrrenr éPunfift'tn
gitijne de ta tente erdmaim
Tn reculât vers, le matin ^
Et d^n émerreillable chairge.^
Te couchas aux rrvet dn Oaugr:
Xfoi nàent fuetA ftrerité , &c. f:
Tu dits ta flamme à teut /f meudè^y,
Jb:TQa alleara ta^akemlm:
y
et MALH^KBlf. Vf^
€$mm9 mnt fervile a&èûB
içui défend d^»m^ émtre PmiJfMHti^
N*ayant aucoxie connolflance
-^W fùint aujji d'affeOion.
QU07 qu'il n'j ait poiat de Tcrs dans ces dcut
Stances fur lequel on ne puft faire quelque
remarque , je me eontencerax de crtlcsrcy;
^ileure^ pour le-coiir^ du Sokii, ne dit paJ"
àflcz y^ tom aUeun n*4 mi ^iffféi'som ni ftmai/^
/»»f*, eft ce qu*oii appelle Galimatkias. Maïs
voicy une ciofc qiii me fcnable confider able»-
fl eft certain que quand Mr de Malherbe a^
âiis, S Sêltili i gréuid tMNMMM! il n'a rien'
dea mttxxt en fuite, qiii ne puft eftre com-
mun an Soltii Se au L^mmaire. Cependant
un Luisnnaire n'a ftimi dt feinté , na fi €êH<
tht f oint y nd ni €9nmiffim€€ ni dfeHi^n ; & il^
&ifoit à craindre qa*on réprocbaft à Mr de
Malherbe d'avoir cfté véritable fans y penfcr,
quand il a écrit dans la Stanee qui fuir k»
deux dont je parle,'
«• Mais # fUnete ùiU Çf clairet
Je ne f tir le fos fagement%
Le jupe extet» de ma colère
Wa fait ferdre le jngementi»
ft poorrois prouver ce que j'ay dit pair^ les pré-i
ceptes de tous les Rhéteurs , 6c par une iofi«
nité dVxeûaples y mm ppar faire toir* qtfe je
n'ay pas efté le premier en Franco à qui ces
ibites de choCtt ont dépleu , îl ne rfktic qn^'-ap-
l^iler Mr de Bakac en téskKMgnage. Mr
liiajnard ardit mis dans la dernière des Stan***
Q€$ d*^deiffe :, parlant du Soleil,
JLe ^^mnipunéêam fm fanMÙ¥ ^ a^^
Fera fa tombe de (m lit*-
i^i REiiAlt(^fis tVK Li s Poésies
Mais comme il eut fceude Mr de Balzac qS'ois
ne difait point U lit à^unflamhe^ié ^ quoj qu'on
dife U lever ^ le couther âié SoUU , des EtoHes ^
des uifires , &c. il corrigea ,
Le grand A lire qui tembeU'tt
fera fs fmke de frn lit^
Kt il feroit inutile d'alléguer qu'on dit bien:
le lit d^un fletêve y d^un ruiffeau^ &c. Mr de
MalleTille a fait malheureufement la merme*
faute dans an beau Sonnet ;
Sonnée Sacré Flambeau dià jour^ n'en Cojn foinf
»7. foU jaloux
^^ Veus fétrutes , éthn , suffi fe» demsnt elle ^
Que le rfeujf de la nM avoientfait devant *voms^
Il n'avoic qu'à mettre, '
Sacré Père d^ jeur, n^en fiyez. foins jaloux*-
Noftre Autheur a dit ailleurs,
^, ï jj. Certes l^ autre Soleil d^mne erreur Vagabonde
Ceurt smtt'slement farfes douze masfoms.
Encore que nous difionc les Etoilles errantes^
nous ne difons pourtant point l^ erreur des B^
foilles^ quoy qu'en veuillent dire<toas ceux qui
ont imité Mr de Malherbe. Erreur eft pro-
prement en noflre Langue $Me fauffe finion ^
{ il n'y a'* pas long- temps qu'on difoit une epi^
aùo» ert^nnéev) Et quoy que Virgile ait achevé
le premier Liyze de l'^neide par ces vers ,
jHHnû a^e^ Çg À frima ^ dic^ bo/fts ûrtgimâ
noUs
. . infidias , ntfuit , Danaum , cafuftfue^ tuorunu
; £rrore£^ç tuos i nam te pem /estima forrat
Omniius erxantem terris , Çf ftuailms aSlas.
)e n'en tonnois point d'aflez hardi qui von»
IxSk madilire^ infi^meKfi-wmi de v$s irratrs^
BB MALMEUBB. VJf
Annib&l Caro Ta fait pourtant dans fa verfioa
de TiEncidc.
^n:^i (fi non fi ^ra*ve ) édfin le dijft i
IncomminctM À contât fin dit princifi^
Et l*èn^diede Greci^ Ç£ la ruina
Et Cincendto d't Tro'\a cH corfo interê
De ^U crtor voftri
Mais noftre Langue n'a rien à dcmeder arec
les Langues étrangères ^ & comme nous Tom-
mes plus retenus que ceux qui ont dit les er^
rturs d'VlyJfe , je m'aflure qu'il n'y en a point
qui voulue écrire a Ton ami qui /eroit de re-
tour d'un long voyage , Je 'viens d^aff rendre
^ne vens efies de retêur de vos grandes Ç$ lem»
gnes erreurs, Auffi ne puis- je affez m'étonncr
que Mr de Voiture qui avoir le goud admi-
rable , ait écrit à Mademoifelle Paulet , en par-
lant de (es voyages , Si après cela ie fais «fueU
tfnes fitthaits fartsculiers four moy , c'efi qu^a U
fn de tant d'erreurs, \e puijfe anjoir Pbênnemt
de 've0s entretenir , &c.
Carde fa compagne fdeUe ^ A 44^
Cette Reine dont tes honteK»
De noftrc foiblffle mortelle
Tous les defFauts ont furmontez, \
ïcy mortelle ne fert qu'à la ryme y 8c le dejfauf
d^une fothleffe ne vaut pas mieux que la foU
hleffe d^un défaut.
Coute\ Us , beaux effrits , ^ donnes:» connoif j fi
fance
En texeet, de ntofire fl^ift^^
Ç^à des cœurs bien toucher, tarder U jouifi;
fance
C'efi infaiUihlement leur croiftre le defir.
Tarder & croifire font des verbes ncutics, S
17^ KsiirARC^CS S^k LES PbïSlEi»
falloit dire retarder U J9iêsffance 3 aceroifift it
^'vlà' ^^''* ^' ^^ de Vaugdas en a paclé dans fc»-
tioa de ' ftemargaes. Me de Voicare a niir la mefoie
1650 infante wr autre verbe ,
4« Tandis qti'tU nioae doublant mes féines rs^ûs^
fiufès , pour redouhUni, On dit bien domtler'
mn csf^ d$ubUr mm hahti 8c meûne éUm^ler
U pas ; mais on ne dit point doMer ie mul^
de quitlqu^tm , pour redemhleri Se ce feroit faiU
iir ûinsdoutjSf que d'écrire, /evsm^M-iia heu^>
ou ie fruit q»*sl a mamgé Isty a domblé la fièvre y
pour rednuili U fièvre.
f\ S'^» Fais cheir enjactifiee au Demen de U France'
Les fronts trop élevez de ces âmes d'Enfer ,•
£r nU farine contre eux four nefire délivramm'
Ni le fru , nt h fer.
Encore atie lès deux premiers rers de cette
Stance (oient dans le fens figuré , je doute*
fort qu*on puiflTe \iiicfrtire choir un front ^ Çj /r
front dune ame,
, 7t^ St quelque 4ttt9rton de teniiie
Ofe encore lever les jeux y-
Je veux, hander centre fa vie
L*ire de la- Ter te Çj des Ciettx^^
£e verbe qui cil dans le troiiiéme vers laifle*
d*âbord une fort vilaine idée , parce qu*il ne'
tient pas au nom qu'il régit. SLimn aprâ avoir
leu dans Terence,
Ifl Eu* * Facps nunc , fromijfa apfareatU :
McAâ. sive adeo digna tes efi ^ uh$ tse nervos èmem^
avoît dit y Quid tihi videturf habet^ne ulttrM*
alifuid , que nervos tua loquacètatis intendkjt^
S^ Hieroime ne manque pas de l'en repren«
drc ,. âc de lu}r. reprockcr mefinc une fi- * '
manière (te s'exprimer. £/ ind$gt$Mr$s , dit.il,
y? fmtide U loqm ^rpMm , mw» Comœdisrsàm
furfhudmes , MmMtûrmn^fte hêdicra £cdefiafifcut
Sfr$ft9r aJftimAsY Quelle penfée pouToit avoir
S, Hierofmc de celle de Cicewn , quand il a
dit, Ii^€ me frêfitetr frftefijpt magmêm otms , ^ Vetri?
Cf Mifi&# ftrtcuhfum ^ 'vemntamen àignum in ygicuf.
f«0 omnes^ nervos dtatis^ $ndMftridque mat €9n^ loftic.
tBmderem. Je fçay bien que Voffius dcfFend Qtnou,
Rufin contre faint Hierofme, & ^"^ OSî^*^^^" LT.Vcaî
lien a fort bien dît, BtSs fsnBe (f ^fff/fi^iô.'
ndentMr À nohs s tjuj*m culfam non fihhentium Quîntik
fW^nsy ;W/Vv , fid Ugtntmm 5 Cependant il j^^^J^^
ad joufte , ténnen viundum , epmttnus nreràs hê^ oraii<H
«^^ wtofibus ftrdiàtmus , {Jf e^incenfihm ettsm tàur
wtN <td€ndtêm tft. On voit par là que ceux
qui écrivent doivent s*empefcter , autant quUls
peuvent , de donner de fales idée* 5 & s'il cft"
▼rajr, félon quelques-uns , que les Anciens»
^yent mieux aime le nohfcum^ que cum /u^
^«, pour une raifon que je n'ofc étire, cm*
peut juger fi l'Authcur du rcrs -fuirant ,
On U mit étM combat , tel qu*efiohéi$tirefois , 6cc;
ne mcritoit pas qu'on lujr donnaft un* mot:
d'avis à l'oreille. Comme l'intention de Mr
de Malherbe eftoit innocçntc, dans ce qutf"
jjî viens de remarquer, peut eftre que fa faute,
eft excu&ble. Mais qui peut le îttftiiîcr d'à»
▼oir écrit à Madame de Termes fur Ifci Nop-
ees de Mr de Racan? Pmt tEfitbsUmne , /'/ ne PI fli^\
hfy t9uftera rien, llfetnfes écrttnres injr fnefme.
^fn4 ctU , Mdieu Us àSèfis, il Mita bien J$
^tf^nterMillenrsefuefnr Pâmait, Oii nepeatnirr
yic ces dernières paroles ne laiffent uwc imagç:
j^us liontcufe que- «clles^^ ,.
Terent* -Arrive Mares Psmfbtle.
4?ja Aa' ^'^ ^nim»m MrrûHê didis,
f . Se 4.' Cependant les Critiques en ont fait a^ez de
i^* iu bruic, & )e ne doace point qu'ils n'euffenc
ifincid. trouvé plus mauvais que noftre Âutheur cuftr
fSj!* * ^^^^^ ^ librement à une Dame, & qu'ilfe fuft
fervi d'une iî vilaine figure, en parlant à une
Reine,
^, ^i, y OMS efies en des litMx 9h^Us champs tou'^
fOMts 'verds ,
Parce qu^sù tient fÀmétis quê de tiedes Hinerf
Semblent e>y,^^^4f/rxiftf avoir quelque mérite»
On die, rf lien mérite bien €^ne vons l^allie:^ V9sr^
mérite bien êfne vens taimteK* , &c. mais on ne
die point ce lien n dn mérite , qaoy qu'on le
dife d'une pecfofiney & d'une aâion , comme
il s'en eft lervi dans une Ode ,
X#X« ReJ/hnviens-toj qn'nne n/tton
Ne fent nveir fen de mérite^
u4yam beanconf d^dffeélion ^
mais cette nélien m de l^affe£tien^ eft une mra-^
niere de parler qui vaut xxvoins encore que 1»
première.
s^o. Beauté men benn fenci de qni l^ame incertnim^
^ , cenpme tOcenn , fin fins Ç$ fin reflns^
Cette éune incertaine qni a fin fins Çffin refims^
m'a fait fouvenir d'^abord de la Metempfycofe
de Pythagore, que TeriuUien nomme rectum"
cationem animarum in cor fera , après^ Platon qui
avoit nommé récif recatien ^ le âus & le refluf
de la Mer. Je fçay bien que Mr de Malher-
be ne vifoit pas là , mais je fçaj bien aufC
qu'il jne dit pas nettement ce qu'il veut dire*
En effet ^ cette manière de s'exprimer, Vùflrm
amc mccrféiine afin fins ($ fin refins cemne^
»« Malherbe.^ i»ï
JOcedny n*cft pas moins obfcurc que cette
autre ,
Les i}oicy de retour^ ces jéfires MéUrakUs , |», x^y
Où prend mon Océan fon flus & fan rcflus.
Quoy qu'on devine qu'il a voulu reprefentcr
un efprif irrefolu dans les deux premiers vers ,
& marquer dans les féconds , la joye que le
retour d'une Maidrefle peut caufer à un Amant
S[ui ne pouvoir fe cpnfokr de fa longue ab-*
ence.
On tient que ce fUifir efi fertile de peines i%^
Et tju^tân maté vats ftuceK» taccomfagne /etêvenf .
Je ne fçay fi Ton die abondante 4e quelcfue chofe ,
ni fertile de qnelqne chofe , pour abondante Ç^
ferttU en. cfuelque chofe j quoy que Mr de Bal-
2ac ait écrit dan& fon Âri (lippe , Temps aveu^ foU >^
gies Çf pleins de tenehrâs ^ mMeurettx en Prin^
^'', a fteriles d*hommes. Noftrc Poète a fort
bien écrit ailleurs ,
Ma mère 'vient de race !$$•
Si fertile en demi^Dteux ^
& noftre Orateur a parlé plus purement ^ quand Au cooh
il a dit , M4is d^ ordinaire lent connoiffance de- ™^^^*jg
meure cachée dans leur effrit^ Qf n^j produit difc. 5,
^u^une *vaine Qf oifi've contemplation i elle n'efi <à:.A\9Lé
fertile qu'en penfées fteriles, &c. ^
Tout le foin ^ué me demeure 2Xf«
N'e/l que étobtenir du fort
Que ce ifu'eUe efi à cette heure ^
Elle foit jufqu''à la mort ,
^e la manière qu'il a tourné le vers, il fast
dire neceflairement , que ce qu*elle efi à cette
ècure^ elle le foit \ujqu^à la mort^
Je pefe mes difcours , \€ ht tf9uhk (g m'e/-^^ \0i»
tonne
iR^iUAiK^ss Sun LIS l^àfSflf
Tét$ff j*ay peu d'alTurance em Ufoj de ftP'
fbnne,
Mis$s JvM/s jejkis Hère & n*aj tien de
fccrer.
KfoQ^ difons ^ il ne fi fit €9t ftifnme % ilfiff
gn feu de ferfonnes j mais en ne die point , //
fé fie feu e» fer/onne i outre qu^*oii ae dit poias
encore , %e Jùh iAre s ntpms , mais ^vuee ntoM f
ai je ff'aj ne» de-Jecref à 'ùêtUy itoais évifte vûmt^
fc four vêuf,
jP« J^I. J^ ff^ >" f^' êufetmUe éêvetigie çftemtrsirey
Je tennis kiem Terreur qm à*AmmMt rnsfaif
faite ,
Cela féal ùy ^as furfaffnt mom efirt^
Ce dernier rers eft bas -, & dans celny qui k
précède , rexptcfllon n'eft nullemcnc puref
car encore qa*on die , umker em mme ewmum^
on ne dit poincauioi»rd'buy,/^iw U9ie erremr^
pour, f^tre une fauH , comme k difoicttl not
derniers Poètes,
lîilf Kv, Pardennez>^m$j fi f^aj fait cectc eireur^
4- dts A, Cefi Vàmùnr fine
ÎJ*®"".dç Qui me trémffrts ,
[*""*• & Baif ^crivoit prcfquc tofijouts ainfi,
gM A-e -■ Iljfdu ffofiê^i
moursd ^ eennoifire Terreur e[u'um mifirayle fit
tnnclnti ^f^ ^^ Ufr$P,fi eHe /e fre/eme.
Hl y^y ^^^^^ ^*^^ ^* délivrance
Dm mé^ur de fute U tranct
Je la ff^urdy faire du mie».
Quoy qu'il fe icrft en beaucoup d*endfoits Je
terre façon de parler , elle cft pourtant ▼!-
cieufe , & Ton ne dit point , fi firsj U dèiè^
'vfétuee de vofire malheur. Il a écrit plus pœ-
lement quand il a écrit à Mr le Cardinal 64
tfE Kf A tir kit SI €t^
Hichelieu > JS? «w»**/ mets tm Et fit mm gf'Mmd mùnf^ /*, ^
$rt y ^»a$$d je nttis fro^efs mm mmâttaffi fepttâftè ^
mats émfft efies-'v^ms $tft graÊ$d Hetxmit^ Vous
avezvainctt celle de la France ^ 'ueus wfmireii:,
hem À hùMt de U mienne^
Et ^ut€»f9fme fer»^ ikffieip^ \^
De ce grand chef^^mmurt de gkirt ,
VincreduU f^ftttuè
Rt\ettetA Je» ttmoifgnéige ^
S'éi me U dépeint heUt gf fage
Aa deçà de U •veivré.
II a veu Ùtt\% douce ^ue , am- deiÀ de U, eftoâr
une répétition dont Tofeille iecoic choquée f
Mail comme on ne die point je vems atme ate
defét , mais am dtéJ de temf ce fme *9eMs ffam^
^<» -iméitgmer ^ il ne dev^oh point adoucii le
▼eis aux dépen-s de la Grammaire ic de 1*»-.
fage. Si q*iclqtt*an iburient qoe Mr de Mai-*
bcrhe votiloit dire le canrraire , O^e U IKemt
Htfe efie$t fi fage (f fi hrlle , que U fofîerlté fi
ftrfué$dere$tr à fetne c^uelie eufi efié U PalUt^
far qui tt^af avest efié gemverméj comme il le
dit fix ytts plus haut s que cette vemé deviem»
droit fi^feÛe , £jf qu'il en faUeit moins dire fomr
'* faire creire darvantage , Je repondt que cel»
cft bien^ mais que la penfée de noftre Au-
theur n'eft pas exprimée aiTez nettement, tc
qu'on ne dit point, iî? 'veus refrefimeraj heUei
& fage au deçà de U verttè,
iine te Bo/fhore en fis deux rives M^
^ura de Sultanes capives .
^t que de mères a MemfhiSy
£n fleurant diront la vaillance
De Ton courage Se de fa lance
fmnerailki de leurs fils ?
t
1%^ RlMAROyES SUR lis POESIlSf
Dans ftf TMtf eeU feroit le mieux du monde , die Mr de
j°j/"^^'* Balzac, fi U ntsêlUnce de fêm courage n'y efint
' foint : Im mMillamce de fa Ume , encore fis y
quoj fue le feu fie die , 'oailUnt comme fon ejfée^
(f 'vatlUnt comme teffèe tfuUl forte, Mait MmI^
kerée condamne luy-mefme les locutions flehées,
Mr de Balzac a remarqué fort judicieurcment
|u'on ne di(bit point U 'vaillance d'sén courage^
'vaillance d^une lance 9 mais je m'eftonne
qu'il ne fe foit point apperceu qu'en cet en-
droit , dire la 'uasllance de tfuelqu'un , efl une
manière de parler fort bafle, & que aoftsc
AucJieur aroit dit ailleurs ,
T» If • Et comme fa râleur maifirejfe de forage
^nous donner la faix a montré fon courage j
Il n'avoir pas encore fongé que Mr de Mal-
lierbe eftoit tombé dans le defFaot des locu-
tions flebèes qu*il condamnoit, pou^ 'vaillant
comme teffée , quand il écrivoit en profe,
^^» qu'une efiée eftoit 'vaillante^ Bien vous àtray-
f e que ton nta icj entamer des affaires , ou fans
•doute Von regretera voflre efpée comme la plus
brave , dont U France ait \amaisfait feur à fis
•ennemis. ^
Il n'employé pas plu» heureusement ailleurs
le mot de irave ^ quoy qu*en une autre ûgoi*
fication.
**^. Tantoft nos narres braves
De la dé fouille d'Alger, f
f4u QuÀnd le monflre infâme d'Envie
^ qui rien de Taucruy ne fiaift^
Comme on ne dit point un autruj, Mr de
Malherbe n'a pu dire a qui rien de tautruj ne
fUift^ & je ne penfe pas que cette manière
de parler foit bien receue , quoy qu'on Au-
tliear &dmîrâ.hle ait cafché de la renoureler Se
de rintroduire.
fi/faj de quels affas fin enfance efioit fUine^ T. 157:
Et n'ay fas entrefris
Injnrseftx am't » de foulaget ta peine
Âvecque fin méfrts.
Cet injurieux ami n'efl pas bien placé. San*
Uger U feine de quelqu^un avec le méfris , &c,
cftune façon de parler qui eftfi obfcure qu'elle
n'eft pas intelligible j & de quelque façon
qu'on l'explique, on fera contraint d'avouer
qu'elle n'cft ni pure ni nette. La fuivantc eft.
nette , mais elle n'cft pas pure.
La fij qui fut au cœur d^ oit finirent ces larmes ^,
Efl le fremter effay de tes ftemieres armes
Par qui tant d'ennemis à tes fieds abatus
Pas les ombres d Enfer ^ fougère de la Terre
Ont connu ta fortune ^ & que Tart de la
guerre
^ moins d^enfeignemens que tu n*as de 'vertus;
Je laiiTe â part le repos qui manque au troi.
ficfnae vers > On ne doit jamais ^dire , fe voy
'^oftre deffein , Ç$ que vous efles freft de texe^
cuteri encore qu*on puifle répondre , pour def-
fendre Mr de Malherbe, qu'on fous-cntcnd
& je «wy que vous efles freft de t exécuter. Mais
^n ne jçauroit parler purement fi Ion ne dit,
'* '^^J f *' T«J^/ aveii, un dejfein , QT que vous eft es
f^ft dg Nxecuter , ou bien ,/<? 'voj voftre deftein ,
£? •«'«7 encore que vous eftes freft de Vexecuter.
ï^our paflcr à des chofes plus agréables, j'en
laifTc quantité d'autres , ou vieilles , ou vicicu- .
fc$, conyne çellcs-çy^
Qaantesfpis lorfque fur les ondes (S»
Ce nçwveéi» miracle ftotoit , f
• 5 1 • Frapé non moins tftfe de charnus , f
*7, £/ /<• frefence des nuer^tiUes
Qu^tn ojroicnc xlite nos oreilles.
Je fçay qu'on àSx. , ;* Z*^ o^^r dw mes fn^fret
jeux » ^e tay etftendm de mes oreiiies 5 m;ki&.cccy
m'efl fore (a{pe<^ , rV^ «^xre r^^ q$àe mes srt$i*
les ûnt euy dire,
'ifé. Le Sceftre qtte ferrefn ntce
Oh rheur Mtx mérites tfi \otm
Luj eUèt le reffeû tvi la face
tlM tint l'enorgueillk feir^ti
te ailleurs,
%I^^M Et fi tous fes dffdsfint encore en fa face.
Ce neft que depuis la mort de Mr de Mal-
herbe qu^on ne fc ferr plus de l^fuce^ pour
le "vifé^e ii*uae perfonne.
ji8« Ce fendant nefite grand Alcide
Amolli féumvy vos affos
Perdra U fureur if ut fans bride.
Vemforte à chercher le trefas
Cette Bride eft une vilaine cho(è poar ua
grand Roy, & Ton ne fçauroit éviter a^ec
trop de ruperfticioh , les figures qui £onc ton*
jours dans fcfprit, im mauvais effirt.
f^» '. J^^efi..ce faj nous rendre au naufrage
jtfris nous arvùir mi^ À hord.
On dit bien rendre à la Mort^ parce qu^on 6\t ^
rendre à efuelquun , & que la Mort eft une pcr*
Ibnne Poétique $ tktai^ voits me rendes» am nam^
frage , pour , mous me remettes, dans le nmnfrage^
ne fjauroit eftre extufë.
!)• Bt Ui Uix ^ui n'birceptent rien
J)e leur glame Çj de leur^ balance
*' ' JFonr tout ferdre à la Violence
Qui lieut avoir plos que tip H^JXp
08 MAlHBRSfl, ttf
Ct fie» eft mal, bas, 5cc. & le yctbcexce ftgr
li*cii ni net , ni propre.
Certes , ces miracles vijlhles P^
Ezcedaac le f enfer humam ,
Ne font point ouvrages poÂibles
A nxoins qu'une imnonelle main^
Ef U raijon , &c.
tl rCj a perfbnne qui ne Qïate que U penféc
«ft imparfaite , & qu'il manque içy quelque
^hofe , f^0/ aétions merveillemfes ne font fos des
Matons fùfià/es , À motns qn'mne main immortelle.
Oh jet divtn des urnes ǣ des jeux , %^^
Reine ^ le chef-d^auMre 4*s Cienss^
Qnels daSes 'vers me feront avouer
Digne de ce iouçr i
Ce n'eft pas écrire bien purement , que d'éciire,
Jt me ferdy étvouer digne de naus lener , pour ^
\^ feréty étvouer que je fuis digne de ntous loner^
Les Mnfes hétutaines Ç$ braves ^«^
Tiennent le flatter odieux,
Peu de gens voudroient écrire aujourd'hoy le
fUtfer^ pour U flatterie i & peu nommeroienc
encore àrnves , les Mufes qui ne cherchent qup
1a Paix leur bonne amie , qui fe picqqent plue
d'efpri]t que de cœur ^ qui fe contentent de
promettre ou de donner une couronne aux
Vidoricux au retour de la bataille. Il faut
laifTer cette Epichece ^ Pallas, qui eft née le
cafque e;i teftc, & que les Anciens ontrepre-
fentée comme une nlle dont le coeur ne pou^
▼oit cftrc âechi. -,
qui panage avec le Dieu Mars , tout le foin ^tljn*^ *
Bl lovxt u glpUe 4e la guerre, igPAtiid»
tSS Rbmarqj}es sur les Poésies
Idem al. ^ ^J, A''fW (AtKH ^ohi^j^iiA ify^
Hymn. ritfSô'^waci Tf Tr^hmiÇ y ùti Tf mjohA^'ii TU
MFillad. Après avoir <iic,
^«>/ Mtéfes hautaines Çf érsêver
Tiennent le flatter edtenx ,
il concinae.
Et C9mme farentes des Dienx
Ke farlent jamais en efclaves.
Mais afijp ne fint^eUes fat
De ces beattteK» dont les affas
Ke font ^us rigueur Çf tjue glace *
£t de 'tjui le cerveau léger
Qoelquesy^rv/i-^/ «[u^on leur faffe
Ne fe peut jamais obliger.
S*il a entendu que les Mufes ne (ont pas de
ces Beautez infehfibles qui ne s'engagent fa-
mais , quelques grands fervices qu'on leur
rende , oUtger , n'cft pas fi propre en cet
«ndroit, ({^'eti^ager. S'il a entendu que ces
Beautez né Ce tiennent jamais obligées àes
fervices qu'on-leur rend , c'eft parler mal que
de dire, elles ne Je feuient jamais e^ligen &
de quelque façon qu*on explique fa peafce
( car il ç(ï certain qu'elle eft obfcure ) on ne
peut def&ndre cette manière de parler, um
ceneau qu*on ^l/^e , ou If »# s* oblige^
li y a dans les Livres imprimez ,
Et de qui le cet'veau léger
Quei<jue fervice qu'on \^J f^Jft^' '
Mais j'ay mis leur qui fe rappporte à Beasê^
teic , pour luj qui fe rapporte à cerveau » n'cf-
tant pds croyable que Mr de Malherbe eufl
chargé trois vers de tant de fautes $ & qu'il aie
. fpnge à tQùizyffire du/emiceÀmm cemeaUm .
I> ï M A I H B R B s, tt^
En ^nellt efcktU nomfareiUe Puzsj
^uroit elle Offris UtHerveiUê
Défi bien charmer frs appas ?
Q^jefMigeUtfêitverheUei
Il veut dire de rendre fes appas fi charmons;
mais ce qu'il dit n'eft pas net , car charmer U
heétnté n'eftpas la rendre charmante j &cene
font pas Us affas qtfen charme : ce font les appa$
eux-mêmes qui çharmentczva. qui les Toyent,
Je me rends dencfans refi fiance Ij^,
A la mercy décile & du fort.
Cette conftrudion eft cftrangcre , & l«on «e dit "
point ,;îf me rends à la mercj d'elle Çg dnfêrt,^
maiis à fa mercy Se z la mer^difi/ert^
Mais jnoy ? ces loix , dent la rigueur ^ - g
Tiennent mes fouhaits en Ungueur ^ *
Régnent avec un telemfire ,
QMefi le Ciel ne le difTènt ,
On dit bien dijfèudte , ou romfre isn mariage l
difiudre un métal , &c. mais on ne die point dif*
fendre un Bmfire,
Neus le vous amenens déf ouille de fes armes j .
O Roy taftre des Rojs ,
pour nens vous i*amenons. On mettoit autrefois
rarticlc devant le pronom pofTcfljif ,
Vos grâces enfait^ dit " l^aMI
Ont crédit . dans fet
DefUire , Dieu ff ait combien , f J*'*°«
' Ceux qui /j eonmiffènt hie» ^- *
Le m'ont dit^
pour nie tont dit j mais c'cft ce que Ton ne peut
foufftir aujourdliuy j & je m'eftonne que Mr de
Balzac tombe quelque ^ois dans la meûn«
290 Remark^vss sur les POISIE»
jf, I So. Ces arrpgéins ftti /e dej^emt
De n^wvoiffiu de \xSi re *iffcK, ,
Imfudemmunt Çr glorifieiK
^Âtiz fables des pelles fétfe^i^
tmfife a*eft pas icy en £t place, U/egkrifers
^ueit^me ch9je » ae vaut iij^a cU ^eicyxfi fajoa
qa*oxv le prenne»
S 9 • O t^ue nos fortunes fxs^eres
Ont un changje bien apparent l
O que dujtexle druas Petes
Le nûftre s'eft fait différent !
Il çûc écrie avec plus 4^ ^p^recé ,.s'il dk mis ^
fuêst Le nefire différent^
Si • ^ejerrveza ie repus À eei fliieiUes éusûes
pMr fui le fang efi refrùdy y .
7^utle flatûr des purs $fi eu^ leurs nuusnii^
La nuic eft déjà ptocbe à^ui palTe xnidy.
Je n'ai vu perfonne qui n*aic loué cette Stance^
& tQkUtefoÎK je fuis ^fluré qu'il y a dans ce der*
2iiei vcrSytt^e faute zS^jt, giodlere. En effet^
f roche , en cet endroit efl: la même cholè %a*^
freche ^ |c a l^vektat iregime^ Cependant on ne
dit point » et ff rocher Je qml^efun ^ proéte à qu*eU
.qu*^^m»M de quieiqu'un ^ 4c il Édloit meccreAf
puit eft proche de fukpajfe uùdj^.i car c'eft faire la
même faute que fi je difois , ie/uis ennemi à qui
àslaire mes aâions , pour de qui , .ovkd^xeluyqui
et faire mes a&ions^
'4m ' N*eJpfrons fluJ^ «M» ^IMM^ éiM^ fnmeff^t dst
euonde y t
êMlmmitr^efiunfvimfty^j^pvùetÊriÊMtond^^
igueto^^urtf»elqm€'ventettipèci» 4c calmer»
Il &Uoit mettre de/e e^Umêr^çAX on ne dit poinc
fedu calme ^foiixfe c^mc ^ puifque eulmer cft
aa ¥ecbeaâif y^ non pas on verbe neutre.
Ce fonc à peu piès les ckofes que je ne toii-
iiois pas itaicer en noftre Anteur ^ 5c qui onc
Jiefoin de quelque indulgence pour eftre (auf*
fertes , encore qu'il j en aie quelques - unes qtu
(emblenc plus excuubies.| te qui ionc à la vccit& '
.biemnoiRSYlcieufesque tes aucces. Dans tous
lereûe il 7 aureicde la gloire 4c du plaifir d*i^
xnicer Mr de Malkerbe » & de fbraaer fon çÇptm
fc fon caraâere fur le £en.
. Je fçay qu'il 7 a des gens qui condamnenc
4oute lorce dlmitacion , qui appellent ignorans
Se foibles ceux qui ne s'avancent qu^à n^efurc
qu'ils font ou foutenus y ou poudTez ; qui difenc
que le Génie de chacun doit icre libre « qu'om
ne peut TaiFujettir fans I117 t&ter quelque cào(ë
de fa vigueur & de fa nobleflc. Mais comme
cettt qui Tafluf etciflent à un fcul Auteur » le mecr
:tent dans une étrange fervicude ; ceux qui vea*
ient qu'il ne fepropofe aucun modçle , quelque
1>eatt qu'il (bit , le mettent dans un extrême
danger^ Encore, vaudroit-il mieux à mon avis«
^treitKiépendanc,qu'efclave« L'opiniokn la plus
commune ^ oft de ceux qui croient qu'il faiw
cboifir les Écrivains qui méritent d'être imitejBf
qu'on doit les fuivre tant qu'ils (ont dans le bon
cbemin ,te les quittai quand ils s'en éloignent,
ou^uand ils s'égarent. C'eft pour cette raifon Non qwi
S 'us fouticanent que, le meilleur ne doit pas "*.*]2*^
e le feul imité i ni même ioiifé en toutes cho- ^^i^^^^ "J'
^es ^ & c'cil de iaibrte qu'on en doit ufer à l'é- lus imita*,
gudde lyattc Mr de Malberbe. Aufli n'eft^il pas dus eftc
poiliblc à «n homme de s'approprier tout Tefprit ^5,*",^*,
^*4ia(ciili&quandia$ine illc pQurroit^ ilncct'at êê
Nij
i^J. fREM^K.Q!3?J^s SVR LES Voiijis
in»- it« doit ni îc (buhaiter , ni le faire , parce que le«
Non^cft P*°' grands Ecrivains ont leurs incgalitez, &
unusquâ- îcucs delFauts j qu'on n« doit pbinr imiter ce qui
vis pf«- cft'oa dcfeducux , ou (bible ^ qu'il y en a qiii
*^'^!?îîîl* finiffcnt ce que d'autres n'ont fait qu'ébauck'cr.
Sente. Cette opinion n a pas dcpleu a Virgile , qui n a
Rhccor. |»as feulement ftriv i Naerias , Enniûs , l^acuvius,
J." P^*' Lticilias , Furius'Bibaculus , Lucrèce, ôrc. maif
Ccnito-* q«i a encore imité Theocrite dansées Eciogucs,
Terf, Hefiodc dans fes Gcorgiques , Apollonius. dan»
VidcMa- le quatrième Livre de rj€neide,& Homère dans
UM " fie ^°"^ ^^ ^^(^^ ^^ ^^" metyeilleux Ouvrage. Le?
«: satur- Guides quéyirgile n'a point eu liente de fuivre,
oaJ, eh ont fuivy d'autres î*£t comme lés Latins fc
A^tcnrichis de la dépouille des Grecs / les Ita-
liens & les trançoisle font parez bien fbiivent
dfes richcffes des uns & des autres. En effet , il y
areu des copies en môme-tems qu'il y a eu dés
originaux j & quoyque ceux qui ont intenté Ici
cîiofcs, doivent avoir précédé ceux qui n'ont
fiit que les imiter 5 je pénfe qu'on en pourroit
dire ', â peu prés , ce que répondit un Philofbphe
Ifidi'en au Grand Alexandre, qui \uy demandoiè
qui éflroit lé premier e.u du jour , eu de la nuit ,
Plutatq. Que cel^yUavoiffrécedêU ntf/t ^Ârun jo^r. Il cft
vie Va* Vray qu'i4 faut icy diftingUer les Pirates d'avec
cxandxe. les Marchands , & ceux qui empruntent d'avec
T ' • les autres qui dérobent.
Mais comme il feroit à defirer que qaelqa'aa
iniiitât heureufement Mr de Malherbe', dans les
bedes chofes qu'il nous a données , n'auroit-U
point imité luy-même les Anciens & les Moder-
nes ? n'auroit-il rien tiré de la Grèce ? rien de la
vieille ou de la;lo^veUe icalie ? I) eft aifé d'eâ
DE MaLMEUBtI; li^3
juger , fi je ne me trompe , par la fuite de c<fs
Remarqués.
Z' aurore d^une main enfortant défis fartes \ P. J^^
Tsext utt tut/è de flestrs Ungu'tffantes Çg mortes ^
Èlk licrfe de C autre une éfuche de fleurs X
Et d'un vofie fiffù de /apeur £{? d*oragç '
{^ouvrant /es cheveux d*or^ decou-ure enjon 'as/ag»
Tvut ce qu'une mmtient de crueUes douleurs.
té Soleil qui dédaigne me teUe carrière y
Puis qu' il J**sêt qu'il déloge , éloigne fa Barrière 5
Mais comsue un trimixel qui chemine au tréfoftk
Montrant que dans (ec ce ur ce mojagé le fâche ^
Il marché lentement ^ Çf de^re qu'on /fâche
Quejtce n'cftoit force , il ne leferottfas^
tucain a dit (jue ce fut avec violence que le
Soleil éclaira lin Champ de Bataille j qu'il ne"
l^écloisA pas même de its rayons prdinaires.
Segniùr Oceofto , quam lex atetna itocuBat^ .^ L ibt ' x .
UêHifcus Titan nttnquam magis athera centra Phaif.
Egit eqUfos , currumqhe Polo rafiente f^forjlt ; - ^* *•
Z}efié^ujque fétti voluit y raftaque lahores ^
Lucisi- ^ attraxit nuhei , npn fabula fiamiiuA
Sed ne Thejfalicù furus luceret in orhe.
Depuis Lucain^Sannazar adit fur re'(ûjet même
qd*a traitté Mr de Malherbe , après le Tanfille , p'e partu
Quodfcehs Eois ut frimum cernes ah undis. n! ^^'"^L
Sol , inthjgnantts retrà converfere curriss Ciic^, "
Oftahit ^fruftraquefuis luélatus habenis ,
Quod foterit , tandem auratos ftrrugine erhtes
Jtnficiet , mœftamque diufine lumine fronte'm
0fiendet terris , ut qui \am fioret ademftum
^uSorem ^^egemque juum \ quin sffa nigranH'
ttétrie ah'ore ttmens ^ M tante cencita cafse
1)4 "lliMAiti^ES S9R LES Poésies
,A7M:rtttqiie seules yUurjm.tfque effsfmdtt inénes^
jp^ x^ Certes ^icomqme a veufUuvûir dclTas ms uftes
Ltsfnneftts écUrs des y tus grandes ttmfe fies
Qtà'exttterent^smais deux cùmimires fétrtis^
bailleurs ^
7 0% êiats étatier ffus i cet hataiHet
OÙ tonnent les fâudwes d'Enfer y
£t lutter contre des murAtUes
lyon plcuvcnt U âame & le Fer.
THeft excufable de s'èrte fcrvy deire fois dé cette
penfêe , parce qa^:>ii lîe peat rien voir de plus-
grand ni de plus beau que cette fluye de tempêtes y.
CîraTi» ^efir^^defeuJVKxxitxxx de U conefueftt deàresM-
ino cra- de % enchéri fur Mrde Mallierbe pour la redite;,
ji'"'* Gfà dtfiréêliéêerMuuhe iicteh nCcuréS^
St*f«» Xinde fie^gUfiergmds fondue ntemspM In
Cià vâU» da iê ttsMihinè fw ^rs^i
CU A^ri ftMcigfù , e Ufirrdtè ir/tti-^
& txois Stances phis bas ,
Piomke d^arnda esUe dtdetat fhjtp^
Stt Ugèntt "thripidnés , ê fiem^a anc^rÀ
Di bitume ^e dé z^oifb m n^Ariefoggi^
lùsmma , cbe ddui^t^ arde , e dsvorm,
tantoTt. ^'•^^ ^ tittewtre , t dijétetfe , e nu fie-
Se. \%m Horridottemh^ dn^i guerriers éideji
Canto Catnfuïte ^ luliflè , 9 altre $rdigni
Mit. Su PievotieatsebetadUcittéideinprmke^.
JOîfeette , ds Uneie , e di macsgni
Cenftrage ^ditentofét h^rriio nemh^
Se dans la Sutkct fiursnre,
BS M A L HBK.B i; l^f
Citie intMttto da $ mun infimfta fio^a ,
Che ifitri ajfalitori À terr^fi^nd^
Da le métthfrse ^fcir , da UftPetre
Pece yê^olfr^e hitmim ^edarài ^tfktfe.
HjadansTArioftc ,
Chefirro , ef9€9^ e wmfli , e tmigr^tvi ?^*!f *?'"
«dans le Chant icizicme, 46. Si.
Gnamdme /èm^ram Ufiejfefitette ' ^ •
/)W murêfafrm gi'immci g,^rtê. îfd! h!Îl
Je me rouriens d'avoir lu dans la PaflSon de iaifit Vcwiis '
SftienneqaePrudemiusadécriteenqaatrcTers, ^ No/i
Primut ènh Stefbémm memdcm JmÊmnis . '^jft'™-
& dans Clandicn *" , n«jn fa.
VéeidiK duliî».^* ^
en parlant de ces deux Villes ^^ai pear «n critne **
efFroyable furent caftfaittècs pa* fefeu du Cwl , JJ^o^f^
^^hincutDeusctftfir^fit , Âisi^4f ^nsrnnme' junior c '
^iiimhres^ vijt^r.
Ammian MarcdHn Veftfttvy plus d*attc fois J'ç^;^^f;
«cette manière de frAtt'^),Ot»}NSPctafu^ in cô uuVu
^^<J«? diUffi fofmùtrês tfus $¥»m&s^ mvxtpié'ne ra- Honcrii
^erettirratione]ufia r^rt0 , nmmer^ gentes ad ^* H*%
^rw^ cUm$rthus diffpmt conckiminf : tjm/trum con^
furfu ritu grandints hinc rôde cohvolantièfus te-
^Miydtrox C9mmitHtur fstpt^ £t dans un autre
I'ivre(c), Etcafisomn$hms mtcHs^ ^mtnih/fyâfe^comr
CMljb.'dt MHo.c 1. frcSi edii.frol^. ^tt.iti^
(t) Lib. 19. f. 3 5. cdir. Hcnr. Vali 1
(tX.Lib. j5; f, 40J. ejuf. cHjtr
N iiij
ifi Rem^4^bs SUR LES Poésies
fUnMtn yod Tingttanum Caftelium frogrefftts * fer
^miêntrium mpntem ^ ÈSa^Jeai io untfm foUeUos
invajtt^^am cela leciprocanifs volitantia gran-
dinisxùu. Un aucfc^iftorien aproiîcé et cette
^tnAç(z)\V^forf/nlnerum f.efentsnamtœlo nehfc^
Um $mtemUkat : dies effmâ telorum grandine
/<f/f^^/^r. Et pour revenir a nos Pocccs , Virgile
n'avoic-il pas die ,
(b) It mo turhidJcœU
TemfefiMS ttUrum , ^efenem ingmitmhcr ï
ce qu'il avoiç pris d'£nnti|s ,
A ces vers on peut ajourer ceux dix fixiéme tivre
de Lucrèce , ^
l^une ratio f^udjtt , perfiittetis mêntff t$t Mtnà
£xftrentigneis interdum tnrhsne tanto ,
Mxfediam ^ $ff^m fnim dU de cUde eoortti
FÛmméttemfefias^ &c«
Kotlsaâ ^^ ^i^^^ouimedM^tOi de |a correâtoadarçib
Vhxdrfi vantMr.leFcbvre. f /
lig. 4*> Yoicy une Stance admirable*
Telqu^Àtuigueséfétndtfis ^
P -^ Marche un fieftve imferieuK
^' ^** I>e ^m Us meigts fendu'h
Mandent le cou^ ghrieux :
Mien n^efijeur enfin rintéige^
Ce tin*$l treu%e fi if ra'va^e ,
JSi tTétinàtnt cemme imjfonf^
X^sche figes , (^ leurs racines ^
Ofte aux campagnes "vût fines
Xr'e^efunce des meiffens^
(97 ^axo Grammac. Hifl.Dan. lî. 8. t t4^i tâku^Smg
<b)iCiiffr'lî ii.f. i8j
40 Mâcipb^lib. «iSatur, ca. i..
S^en étlloh ce Cûnqtâeféint ^.
Sa colère mefurant^
Son front avoir une attlace
Telle que Mars en là Thrace i
Et Us éclairs de fes yeux
Éflotent comme d'un tonnere^
Qui gronde coutte laTe^t^
Quand elle M fàthè lès C'teu^.^
Ce que Mr de Malherbe a dit du Roy , Mr
Chapelain l'a dit depuis de fon Héroïne dans Ton
bcauPocmc.
Cefi ainfiqu un tùf^reni'd* une chute fukite la ^o-
D,'4' fommet des rockers en hasfeftéctfite^, y^î® ^
Roule far Us vallons , gj d'un cours furieUx^
S^owwed^tns la camfisgne un chemin glorieux.
lî adit encore ailleurs ^.en parlant de lar colère
d'Amaury,
Ainpyjors fUé Jtun Uc l^fohâe chaujfée î )<4«
ParunfUfà^eauvhte efijpurdementfercii ^
£t que four de/brmais s* écouler librement f-
Ctft^ férti 9 fi montrée au cafitf.éUment\
Veau nient de toute s fstts à t étroite ouvertffrtti ^ ^
S*entrefreffè au fajfer Jort ^èoHUonne , £jf mur»
mure v
Et fur Us chamfs voijfns refandant/afureitr ,
Détruit , far /es dégâts , ff^oir du lahoureur»
Gequ'ildit de la colère d'Amaury, 1* Auteur i</«-/i
ewi^«^4P^e de Grenade , le dit de l'Amour, .dans- , |
Iccœurd'BlTire.
Quai fume i cuitifugna ecceUa lp,onda ^. Cioto^
Confo danuonto bumor trahocca aifne ^ * '-v^^^TJ»
H^^éÊTgi^mtimfi^ftumJittUe cou tondu « ' ' '
E move d^ûgn'wnrtn iàn ruèm s
Lifelve chUnta y ifwmhhrté Mffànd^ ^
Tutto ingomhrs di morti ^e d$ rmftne ^
P$rtsndo fer trofeo de* fitm fifreré
Cafanne , éÊp-ic9Îfor , fregj^it , * fnfim ,
Taie ilferfidù Am^r , &C.
Le Comte FulvioTcfti,dansfon fragment </r
l^ Inde eentjHffè , dit , en parlant de detntfemeor
Avantuciers quiïbndoient fur kurs ennemis ,
Cofi taUr de ie nervefe ^Mh
Scmdon de tAffeTtHm dme grmrtl têrrtwfi ^
Che pûfiia utùti à lafitggetta/uaUe
Pnnon difcioltogel^errefrementi s
Romfen^li Ofpnt^ffpfh ^ecen iefi^Ue^
ItafiJc9n9ftf'iy$M gt èfftierf xrmtnti^
Viiontxntti P^otfiange ,« s^a^âmut^
tdafirriatnveîdinarfendAttrMnnM
Le Taffc dit Ja même chofc de Tarmée dct*
Chrcftiens,
HklTa l€- Nttn ègente PMgttma ÎTtfieme Mcc^lrs ,
J?^' Nen muro cinto di frafondm ftffk ,
U^Tl^' ► A^rt^r^» imrente , \menit ^itfefhe ^ t fdfm
Seha , ch^'îtor vraggro arefat f^ffm.
VpA degiH aîthj/mmi $1 Re Ufi nteUa
Quande ftiferbe eltra mi/ura ingrolpi , ,
SfKfra If^vnde rmnofe fcerre :
, I^ coft e mas^ rbegif s'afdffis ^ff^ntm-
11 y a dans TArioftc ,
Kff.*Of^ Xkfnqweiftefery che* iRe de'fi^me Mkmm ,,
brdoFu. QftétndorQmfetul'voita argsj^é e^mtde y.
Cm. ^ , £* Atf ff^^ campi Ocnei i^afrt Hfiimkre^,
Si. )i« £»grdffif9kh$ ^eieliddefteenâe y
£.uule£sit^tAf4fmeii^;r^^inm9^ • -^
Lîb* 3*
Carmi.
Od. X9*
»'B M'a l h I 11 ttl 19^
^ c9 $ Cétni ifaJlorf9fta ne inonde ,
Gfffz,XA»o f fefci àgii uimi in su U tima ,
OutJoUan 'voUrgli attgelti tn frima^
SiIiusIralicttsaToitcxpnmélamèmechofe,en . ,
parlant du Gonful Gracchus ,
Vttorrtns teififrdcefs è vertrce P'sndi ^^ ^ A»
Ctémf9n$tmrmtin csmfps h ma^noe^ue ftag^re **""**^'
^nmlfummmtis 'voMt iàtns j phta faffim ^
u!trmerftM^fmmanèfifneftréty fylvx9[ue trahuntur.
Sffimeafiixojts chmvLt c$frvaiif^ns amljt,
et c/amatcû pris d*Horace qui compare l'avenir
à un toff cnt , dans ces admîrabks vers fur nôtre
fnjet.
Quôdadefi , mementê
Cntrfûnere a^nns : CAtemfltnmnh
Kituferumuf , nnnemtdio aheo
Cmm f^e dtMtnth Ettufcum
In mare , nunc ittf/dfs adefis ,
Snrfeffyme r^ftds , Ç$ fecns , ($ danfi
Fùlventis unà , non fine monttum
Clamore , iticmd^ue j^hd 5 ^
Cum frradsluvies tfutetns
Irritât amneis,
Êacain en a dit autant de Pompée,
Si€ flenoPadm ore tumensfnfer aggere twtas
Excttrrttfffds , Ç^ fofos concntitagros.
Succuhniffiqud telitts ^ cumnlnmque ffirentem
Vndammnvn fdfa ruit : t»m p^mine toto
Tranfity gf ignotos aferitfièignrgitecMmfos.
Virgile aroit lai/Té dans !e deuxième Livre de
r.£neide, une belle id^e de cette peiatore, aptes 1^. 4T&*
en avoir ciré cette comparaison du quatrième
Livre de riliadc, *«"^-
^« fiiettm tfiluùcumfammsfurentfhmsmftris loi*
Nvj
nb.^:
)0» Rbma^q^iS' sun tB8 Poésies
Inciâit } autrsfidm yW^ntsmo fitimiue tùrremr
Siérait ngroSyfèemuf^UsUtéi^^ koumcpêe Uk9re$^
VrAcifStefyue trahit fjlvas.
Il y a une tnftme defcripcion cian$ le premier
VerfiXtc Livre de Lucrèce , & toutes celles que je viens de
* ^*^ remarquer femblent en avoir elle tirées. Mais
ce que Je5 Latins^les Italiens , &. les François
ont appliqué àdiyers fujets , oo à des perfonnes
^ diâv^rentes > Homère Ta voit dit de Diomedeft
niai '* d'Ajax. Cependant il me femble que les vers
't* 1^7. Grecs , Latins ,.3c Italiens n'ont point d*avanra-
lliad. libi ge fur les François que fay rapportez j.que ces
^2* ^' derniers même font plus pompeux que ceux de
* Gratiani , de Tefti , du Taffc , & de PAriofte , »
qu'ils peuvent être comparez à ceux d'Horace ,
qui ont quelque chofe de plus grand. & dé-
plus fort que ceux de Locain , de Siliusi Italiens^
4c de Virgile.
Son front Avait M/te muidce-
TtUe «[ue Mars en U Thrace ».
MtUs éclairs de/esjemx
Efiûientt ùmme J^un tonnerre
S^i gronde centre ié$ Terre
Quand elle a fâché Ut Cèettx,
lib. 4» Ce qp'il dit icy ài Roy ,. en qttat4rc vers , Prof-
ile. S. perce Ta dit., en trois mots , de Cynthia en co*
'^ s lulminatilU oculit j.
4. 7 &. je ne puis oublier fur ce fujet onc expreflîon
^J . aflcz étrange , qui eft dans l'Afcbyle, ^ifief
f js*'^ ^A«îr«F y Jê^ofamt XfnK Je me fouvicns-
edit. Sep- d'avoir lu la même chofe dans Ariftophane».
-fis dans PiiKàarc à la fia de l'Ode ix. l^plfm
Pour, avoine regdrdfiery Âfartialy ttrrihU. Arifto-
phane la dit encore d'une autre manière SKlvttp
W^'vÀt 3. rejpjciens. corujcaticnei , pour dire
qu'il fortoit du feu de fcs yeux , & c'cft la pcn-
fée de liOttthyxttxxïyEt^Us tcUirsdefesjtuxXXcfk
vray que cecy n'eft pas fort bien , Et les éciairs de
fis yemx eftùtenpcommê d^un tonnere^ pour, tejftm*
khiint À un tonnerre , ou tfioêtnt C9mmt Its ècUirs
d'tm tùnnerre 5 car outre que cette manière de
parler eft baffe, elle n'cft ni pure ni aetre \ & l'onr
n'éçfit point dans le beau ftyle , U froideur de
moftre main efi comme d'tmmafère ; iahUncheur
de vofire teint e fi comme d^unly , pour y. comme
eelie d'un lys , comme ceUe^ d'un mnfère^ &C«
QueUe véiène refiRance p^ yj^
^ fon fuijfunt a^fajaeil ,
if'euflportéléc fémience
Qui fuit un mauvais con/eiAf
Et veuf^ faute homee
D* une chute infortunée
Comme lureheliien y.
Dont U * (w\c(kc Jolie ^fameufe^
ïitvotr à la Thejjalie
Olymfefur Pelion i^
êL ailleurs en parlant de la Viâoire ^>
Telle , en ee grand affaut où des fis de U Tertre ^
l^rage amhttieu(è à leur honte fdrut^,
Bllejauvale Ciel Qf rua U tonnere.
J^ont' Sriaremourut^.
%^% RsHAROyiSS seX LIS PofeSXfe^^
Des 9rt9$s r$»eg^le commère i
Et telle dejfms tHùri/en
iJ^urere au-mà^ttn ne s*êt^le ,
Quand les jeux mêmes de CefbaU
î'^^St** BnfirùieutU cemfaré^sfin ,
iff Epice' ^^^'•' ^l'^^'
d ?o P.leti ^nte décor , f^usntum fréuedtt 'cUfés minores
Jlt 'sli Lunafitces , ^uM/ititmfue sites frémit Hefféntt
Epitha. Lattéts mettre quidultrd
**™jo« Smitteatmdtres , qu^tntum Lateni^t Njmfhâs
vfoUn ^'^* frémit^ quautumqu a egomet Neretdas extt*
ti « ^..C'cftccque Vcnos dit elle même en faveur dk
iM- VioJanrille; & datis Horace^ Lalagé ne brille
C*"'o!l* P** nnoins qncl'iuegàile tour^fercJes meis^^
'^. ^ ill ^Uefichu/neronfte»^^
In Hîp- Vt fttrM neélurtfo rentdef
^/^^^ j* Seneque ufe de la jtnème cômparai(bn, poaf'
vide Co* Hippôljce ,dans urt Chaur ,
fîp. Irb. PulchriortÂntetuafirmmhcH',
^ '•• CUfierifUMnt$'mtcMt9fkefleu0 0'
et liiia Cumfmos tj^nes ceeuntt cemn
Juft Imp Junxit^ (g curru frefenerste ftrue^
*|^^"*"' £«rfv> *wtltns fubtcundés Phet^e , ftc;
fîdJLKv ^t ce que les Anciens ont die de plufieurs pex&
% dePa- Tonnes , notre Aureorle dit de la Keine McrC|>
fyal fc jij^ns jine Stance.
Stella y. C?»/?:* e»/îr/ muratUes forcées
'fyCicKt Rsmeetra les homes fa fées
Bpi ftola QtééSfOott nêfre Empire Marin ^
l^and, j, Sêt^onsfataUux fuferhes
^ 7i.'lC> fera chercher farmj les hefhti^
fc^t lcc% EnqueUefiMceJntTmrm;.
(
.DE M A L H E R B B, 30^
Gmlio Guaflauim a retnarqué fur une S tance de
îa Jcrufalem dn Talfc , quelque chofe de'fem<
blable. Mt de Balzac a fait après luy la même Pag*
]S.cma-rqUCjdansfcs EntreticnsySc ce que Virgile 2-94.
a dit en cinq vers de Troie ,.& Sannazaf eu hu^c
de Carc&age , Mr de Malùerbe Ta dit en deux
de Turin. Sfcneque a dit de Lyon , la même
cEofe , en moins dé paroles , Lugdunum qu^d E^ld.M*
ofiendebatur m Gatlitt , qudrUur s & peut- eflre
que Florus ^ profité de cette penfée ,.cn parlant
au peuple Romain -ylta ruinas $fj*ts urhinm d$ruit I*»*». i. €•
mt hodsê Sam?fiftm^fr4pjQ S^mnio requiratur^ Mais *^*
je ne puis oublier ce <lemi yers de Virg^k y
Bt campas ubi Trc\afmt^ ^^è^' ^*
qui ne peut eftre ni plus ierrc ni plus i»ix.^ti *' "*
qui a fait ^Mt à Maciobe , VU audire fUum
{ Maronem ) tanta brevitatc dicentem , ut étrûari}^^*l:^*'
inagts Çg C9ntrah$ brê'uitas tffa non fojjtt r ecce y^
fsuàfimU veréis maxim^tm à'vitatem haufit Ç^
sàjôrfjtt : non reitquit //// nec ruinam. Ovide s*eft
ferry de cette même penffc ,
X^fn figes efi uhi Trojafiâft, Ipi/I.^ï6*
Et je me (buviens d'avoir v4dans les Cataleâes , ""^ ^'3^*
H^fu^t quas mérita quondam efi mirataVetnfias^ ,„ Athc-
Magnarum rerum magna JeftsUhra jacent, nas fie a«
Ce qu'écrit Sulpitius a Ciceron , pour le con-|j*' ""^
(blcr de la mort de fa fille Tullia, cft , à la terité, **
plas hardi ^ mais il ne iaiâe pat d'être admirable.
ix A fia rtdiens ^.àxi il , qtsum ah j£gina hiegàranf
'Vfrfusna'vtgarem,C0f$ regiones circum circa frof^
ficeretfofimeeratJEgina , ante Megara : dextra
Pirofts , finifira Connthus ; qua offida quêdam
Hmfcre jUrentifftma fuernnt , nu**c frofirata Qf
iiruta ante •ctéks \tscent* Cœfï egomet mtcmnfie
f66 HsKfÂl^t^BS $I7R Lt3 PorSllS
cêgitafe j U^m nos h$m»ocui$ tndtgimmur ,^
^s nêftrum mttriit y autpccsjus efi ^ tfuorumnntê
éreviortjp! dilrtt i^mun nnof /^^rot oppidonim
eàdavera frojéSa jaceétnt. Cependant , quoyquc
)C trouve c€ttc cxprcffion admirable , j*avoac
<|Ue je ne ferois pis afez hardi pont nommer
CétélMvffs , oxxSquelttes , les mïncs d'ane Vilk.
Fr 7f. AffeK.iefunefitsbéàtatlie$
Et de camMges inkumains ,
Bntféiii en nêsfrofres entrjtrffes
Rû¥^n9s déUjkUimaim s
Denne ûrdffB t^êfius ien Gensê
Se termine cette manie
£t ifue Us de ferfetiter
^nefi lengue mahetlLunce'
^ens emfhjions nefire n)aitiane0
jnltcurt ^*ànoMs etâtretuer.
JU Di/hrde aux crins de CènSmvreT'
^efieféttMeanx Petentétts ^ (Sec,
Matuleadk»
jff^ftè adiwfïtnteir Dijfhrdi* 'vin^acatenss'
jÉtem^s ha&eit , fren9s in carcere etaufe.
Ces rets qui font auffi peu du fieclc d'Augufte
que leur Auteur, ont cfté farttf d'après un cx-
43cUcntOriginal',
^ ^ Tftrw impins intus
V.*48.* S'^* fidins fisfer arma ^ ÇS çentum 'ùnâut
ahtnis
9^tergumr,odïs , f remet kefriius ère entente.
On trouvé dans- tous les Auteurs qui ont parlé
dès Guerres Civiles, ce que dit icy Mr de Mal-^
liçrbe , & Lucaân a^omtnenoé par iàf<Mi Poème
Epique ,. .
ir? Ma LH SA 6 s. jej
tentem
Horace avoic deia dit ,
Vrbs hdtc pertrttdextni . Carm.
Et izns le même Livre , ?J** ^*
ShÛ Çg iffu RomM virilus rmk.. Ode iV
Pour rcttc Difcorde aux crins de Cotiîctivrcs , '5^* *•
elle eft du fixiémc Livred* TiEncide*
B$(K9rd*ademt9i' fulo».
Vifertum crtn^m wttù tn9i€m>i cruentu^
êc Pétrone en a fait fon profit en quelque en-
droit auffi bien qne noftrc Mr. de Malherbe.
S^$ffo Dijc^fd'tA iréne Hemet»^
BxtnUt4tdfiéfer9s Sfjgium €éifuf ; huias in $rê ««"«^^
T^ho hniuafiuens , ùhjejjfk draimAus^n.
QSf^ndiefmnj^l^mU^mtmmttmtintê p. ^^
Me dêuMOit de \tmtea defirs^
TmttQft 'vouifiufsrieK. mes feinêt
Tantofi 'VOUS chanHeK mts fUifirs j
MMts têuiottrd%Mj ^fue mes émnies
Vers leur fin t'en vont terminées ,
Sîeroit- si bien À mts écrits
D* ennuyer les rates futures-
Des rtdieule4 dfuantutes
p*un amoureux en cheveux gris f
Soupirer eft un verbe neutre i mais il eft adifen
cette fîçnifîcation , & les Poètes François s'en
fervent a l'exemple des Latins qui en ont fait un ^.^ „
iU!»d_0ftrteslie*J0m.mmufitffinUMmmty *. m
3^ Re^AH^ES SVR les Pj)£SIE8
auin bien que (iUnieo^ & de cofufco.
1. ^. I.
Virgîl.io '^^ii^ '^C'fir^^^fi^MMr yftri3i»$nqme C9fufcét
^ n £ id. Mucronem^
if 4 éftt TibuHc a cru qu*an ricillard ne poiivôit dire des
fleurettes , de benne grâce ,
. Jkmjurrefer èners Atar^ nec étmare decéVtif^
1^2 X . f"* Dicere née cmno ItUndhias cafite^
«/. Pcoperce veut qu'il ne Toit' permis qu'a la jfcâ-
neffe de parier d'amour $
f. \u ^ ^ ^'°" en croit Ovide, qui n*entendoitpas mal
li mer* - ^2 gaUnceric , il Faut eflre jeune pour faire 1^-
lib. i. E niour & la' guette ,
wg* > w • Turptjtnex nùUs , tUffefeniUs âjmr»
!? tf 1 ^'^^ ^^ S°^ ^^ ^^ Malherbe a dit ailfedti? ,
Ceux à qui U chaleur ne hut fius ddns ks
vêtues y
En ttuiujdéms les eemhuts^eni des feins diligeus t
Mars efi tomme tumeur i fes truràau^ Qft9
fetnes
Venlenf de \tunes gens^
Quoy qu'Afiacrcon ait cfté d'un (intiment coni^
traire a celuy d*0 vide ,
np4Tf tù wtfTfct Tdi^ea
iP. S IV Them$i cafitétle ennemie
Des ennemis deleurdenjoif, 8tc, ^
%± ^(9/ chamfs me/me ont leur ahendâmef^
Hors de Centrale des '^mrS'^
•i^C M A tH B^ B*. 30f
lesftflms , La jeux Ç^ la danff
En banntjfi fit toutes douleurs^
Rien n*jfemit , .rien n*j/ièmfire j '
chaque ^maryUe a/on Titjre s
Eifrus téféiiffetÊT des ^ ormeaux * rAmedtêf
Il n*efi fUce oit tomhe/oit bonne
jgffifiir Çf matin ne tefonne
On de voix ^eude chalnmeawxe
D'autres ont dit ce que dit Mr de Malherbe en
ceuei^tance , & dan.s les trois derniers vers de
cotic qui la précède ,
L^ refos dujîecle où nousfomtnês ^* Si«
Va faire à la moitié des hommes
Ignorer qnee^e fi que le fer.
Jeniecçntenteray dererivoyerleLcdcurà TE- Edog.y.
dogue entière de Calphurnius , où il trouvera ^^ 57 •
Licet omne t/agetur
Seciiro euftoie fecus , &c,
^t redit ad ferras îanderp Jqualore fitue^ue
^Ima Themis fojito^
Vlena quiesadent quafiri&i nefciaferri , &c.
Pour la fin de la Stance , il me fen-ri^le qu'il y en
A quelque idée dans les ^r^imicrs vers d*une
pièce de Pontan.
^ax Cererem redd'ttque agris^redditque Ljdum , Jovîami»
pt Jita cantantem ManaLé Panajonant. Pontan us
Janifacilis , \am Uta choros fer f rata njolupas j^^\^^
Ducit Ûf oftatns rufarevijit jâmor, gaii ijb.
X. in £•
Ce n*eâ point aux rives dtun fleuve *"*'• .^*
Ou dorment les vents Q les eaux ^ ^,
Que fatt fa véritable freu'x.e p^ %q^
Vart de conduire les ^atffeau Xp
fi faut enlaflainefalée
v|XO REMAR(vy£S SilR LÉS PoSSItS
^'uoir lutté cêiitfû Malet ^
Et frcs du uMifié^e dtrmier
S^eftrc -ve» d^ms Us Pkïaées ,
Blùi^né de forts Ç^ de radu ,
PotèTt/he creM kç» mMffmûr
Seneque aroic dk^
-Seiiecâ ifsntfusuo^ m astm
fipid.Sf • CtthemAtortmim têmfefiéfU^ m MciemUmmnS'
Ucmlib. teU$iéis »
c/p. 4! ' & ce Philofophe ilit la même cho(èen quelques
autres endroits. Maléc ( au}our<i*huy Mau«)
eft ua cap du Peloponnerc» faaicux pjkr pluiîeurs
naufrages , & dont Stace a die ,
Thebaid. Etratsatcsrcumtonat ira hitiliA,
1*^ 2 1^* Euftathius en a parle fur ce vers d*Hamere,
Et fionenveut fçayoir davanrage,oa n*aqu*àvoii:
jf.|»x, la Géographie facrée de Mr Bochart , Se les
Commentateurs de Virgile Tur le dernier des
Tcrs foi^ans^
J^unf , ftunc $fifur;^iie remit
ji.ncîd. Weéioreif$cii yTroi^quosjortefufrema
li- S • . 1^ •- Delegi comités : nunc tlUs promtte 'uires ^
** Nunc étttimos , tj/âs^ns in Cxtulis sjrtthus ujt ^
loniùa[ue mari j Male^que fequacibus uadis.
pour le refte , il femble que notre Auteur ait
>fongé à Scneque , ou à Horace ,
5«nee4» iiitic qua teftnti 'vere la^atur diet ,
Hef cuU TjriA fer undas licéior Et^ffA nitet %
j^ '^^ g* lUtnc ^ timendtàip rat/^ui ac fQiftogregem
' Vajftm vagatucs exeruftt MléÊUtiÀct ^
«DE M AL H EU ES. 5II
ïndowifai fr^fc q$*aits unâas Horat.li.
txer&et ^ftfier , VieïàdHm cher» 4 • C j tm j
5cindcnte nubes, ^ ^^^'
-Car CCS fept Etoiles pat cfté nommées des Grecs l>t PUud
pUiades ; AtUntides y.^ KergtUét des Xannsi& ^i^«
Ton voit dans le çoçnmencement de ce dernier pj^^'ô,
ïYcrs pourquoy elles font à. craindre, f, i i ^ ^
Tel ^0e d'uft effort dtffiaU i* ^^^
^nfleftveautraven de L^ Mer^
Sans t^uefongoufi de'vienne amerp
Pajfe d'£lide e» U Sic fie ,
:Sesfl^s far moyens inconnus ^
Bn leur douceur entretenus ^
jiucun mejlange ne refoiventi
Et dans Syracufe arrivant ^
Sont trouvez* de ceux qui Us boiyent ,
^uffi feufnU\^pe devait.
AlpHéceft le Fleuve dont il parle. Homère le lUadeir.
jîomnie [îi pcV j^-iii \ & Sencquejdit après luy^ l'j |^^«
î^ecfuas frofert/a€ras eft. a an
Mfheus uudas^ i.Sccn.u
Sur quay Ton pÇHt corifultcr Plutarque dans le "^'
Traici des Oracles qui ont c^lFé. Au iç0e la
comparaifonde notce m>ète cA tirée de Stace ,
Tumida fie tram frgaPi/^ ^^j^^^^
uimnis , in externes longe fUmmatus amores j, ^b i . ia
'Fbimina demfitfo trahit intc,mtrataca»aU ^ ipiihala-
Bpne^Sicantes tandem ff^latus anbeU ^^^Vio!
4ire èf^t fentes , miratur dultia Nais la ntilts *
Ofcula^nec crédit felagomeniffemaritum^ t* xo$i
41 cA parlé de ce ieuve dans Aulboc
Qmss CMinampkat i quis quadruf liées Sjré^ in clarîs
cu/às} Cttbibwx.
0Mnc au^hufitarHmfratrum fietau cMirem ^
fli ReMAKQ^CS &17R LES "POESI^S
J/Lim cû/ffpUxam miracalafonffs ^ amifis^
Çu4m n arts îonn fubter n)ad^ f^^f^ meuntes
ConJQcià^nt diélcts fUctdMjtb'tJe^e liqmrts
IncorrHftafmm mifientes ofcula aqu^trumm
Et dans 'Virgile,
Eclog %• sic fibi , tnmfiuBmifuhtêfUbêre Sieanos ,
V' 4* Doris sm^irafmam non insermifceat undam, *
E P l G R ji U M Z.
i*. 10 ^. Jeanne tandis t^ue tu fus heîU , 8c ç.
Mats *tJ0$l4 cemme nja le monde .
fe fay moulue , £^ \f iu 'veux,
Mai;ot.
yttd'ts Catin tu efiois t entre- fifjfg
yen%ne à frefènt toutes Us uuuci f^Jfe,
£t four dornerlarrefi d'entre tjous denx^
Bile fera ce dequoj tu tedeulx :
Tu referas jamais de fa value.
Que fait le temfs ? il fait e^ue je là vensf ,
£t que je iay autrefois bien voulue^
Martial.
Aâly'.p- fetmina fraferri fêtuir tiè$ nulla , £jrf •r# ••
i'^Ê pia! * PraferriGljcerœfœmsna nuUafPtefi.
* ' '^ OvîJe traite reuexnecaaior. fiii la fin du Uy. f. Ach^'U^s
Tacfus , dans les amours deCIhophon & de Leucippe parle
de ce fleuve 8c d'Arethu(e.
Claudienen a fait une Elégie { 8c qoî voudra voir ce ^t
les Anciens en.oot^crit,n'a qu'i lire Mofcbus dans l'Idylie
Î, qui doit eftre le dernier fclon quelques pns ; Paufanias
ans les Eliaques livre f . Philoftrace dans le Tableau d'Ai-
ricbion i StraDon-dansfa Geograph. liv. 6i Senequedaos
£csx2J.eft>ons Naturelles liv. |. ch. %6. 8c au liw. ê cfa* 1^»
^iineau liv. t.ch ro^. 8c ao jiv. )> chap. 4« LuciendaDS
le Dialogue de Neptune ^ d'Alpbée ; 8c Mr Bochari 4ii^s
U a. yanic de 2â Geograpjiit sacrée £> 5^S.
//4f
JHdi tri f hoc ^ (jttfidfu: fu mn fotes eJte^.qMod bés
Temfora .juidfacimiU î hamc vqIo^ tcvoM,
PROSOPPPJE'E P'OSTENDB,
jTc»// 4WJ déjà féjfez* , ihèatre de l^^fterre , &c^ 1*. lo t«
^resfarvM ducum , ititHS quant refficit 9rbis , Hugo
^U^oruna malisj^ €[uam ddmnare ruinA ÇtoSni
Kmpk «uoqme fata tsmènt^aliew in litUre refiû^ '." *^**^'
Tertttés éinnus abst , tmes mufétvtmms iioftem» 4,1, p ^q,
S^tvit hjems feUgo , mêMfjme frremtbns dfiéu îofQ^u
£f m'tmmum eji qmdfecit iher^ crudelior srmi
Jn nos orfs ine^innUnmfinefnnerefrnns t
Necfet^nùt mort nnétftnooLVortnnn ffuid bdrei^
Onn merce4^ tenes mi^sinfnngmne Mdnosf
Unis tumuUs morietnhos occufet hofie feromto
Quéurintr]Çg flterili tnntnmde fnVvertfngnn ofi^
^nfin cetie beauté nfaiaflace rendm , \ f y^
Qne ttunpegep long elle avoit défendue j
Mes tiéûnqueurs font foaincm^tsêx fui mont
faiiULoj
La reçoivent JU msy^
Me triunof baies circutn mea temforn Uuri^ ^ ^^^
yicsmus , in nofiro efi ^tce Connna finu^ A mor ,
^lus \*y^voy de boKAfd^f lits fj trouve d^étmof ce i }* *•**
OÀ le damger eftgrmU^ ^efi la que je m^éfirce, ***xV^«
£n unfujetatfé ntopns defeine affottant^ '*
Je ne brûle fus tant.
Wn courage élevé toute peine furmome ,
^t timidjes confeils n^ont rien que de l^ bonté
1^ le front ttun guerrier aux combats ^itonné
JitmaiiM^efteouronném
i^olo qtÊod cufio fiattm ttnereh 9eîtotuL
fiTec viaeri^jUtiflui/etfaratu^ à^ i
fli ReMAKQ^CS &17R LES TOESI^S
J/Um co/ffpUxam miraculafontis ^ am.jfU^
Çu4m n arts fonit fubter 'oaiA f^lf^ me an f es
Conjociant dtélces ^Ucfdajsbijâ^' It^mrts
IncorrMftafum nnfientes ofcula aqu^rtâmm
Et dans 'Virgile,
Eclog . %• ^ic fihè , tnmfluBuifuhtifUhère Sieanos ,
*.' 4« Darïi amarafram non intermifceat undam, *
E t i G R J^ M M S.
J^0 W> 9» Jeanne tandis ^ne tu fus heîle , 8c ç.
Mats *tJ0tl4 cçmme ^va le monde .
J^e fay moulue , g? /<• iu 'veux,
Macot.
Jttdfs Catin tu efio'ts t entre- f/t Jpg
yenrsne à frefint toutes Us auttej p^Jfe,
£t four dornerlarrefi d'entre vous denx^
Btiefirace dequoj tu tedeulx :
Tu referas jamais de fa v^Iuë,
Que fan le temfs ? il fait «fut je la vensf ,
£t que je iay autrefois bien voulue^
Maitiai.
Aily^P- fœminafréferri fêtuit t'ibs nulla , tycori t
i'Ê la! * PraferriCljcerœfnminanuUafoteft.
* ' ?^ OvîJe traite cette xnecaaior. fiir la fin du Uy. f. AchjUrs
Tarfus , dans les amours de Clhophon & de Leucippe parle
de ce fleuve 8c d'ArethuCe.
Claudienen a fak une Elégie { 8c qoî voudra voir ce ^t
les Anciens enpot.ccrit>n'a qu'i lire Mofcbus dans l'fdjFik
Î, qui doit eftre le dernier félon quelques pns ; Paufanias
ans les £l/aques livre f . Philoftrace dans le Tableau d'Ar-
ricbioD i Strabon-dans fa Geograph. liv. 6i Senequedans
fesjQj^eftioos Naturelles liv. |. ch. %6. 8c au liw. ê cfa* ^•
Piineau liv. t.ch ro^. 8cao|iv. )*chap. 4. Luciendaos
lé Dialogue de Nepcune ^ d'Alpbée ; 8c Mr Bochari <Uds
U a. yirtic de 2k Geograpjiit sacrée £• %f%.
U4f
JH^ trithfic^ qnflim: tu mn fûtes ej^e^.qtâêi hêê
'A'
Tâmfctét .^mUfétctint ! hume voU^ tentoM,
P R,0 S OPP PJE'E P'OSTENDB,
S'^h éihs dejaféffez» , théâtre de I4 guerre , &.c^ p^ j^^^
^reMfarvaducum^ ttitHS quétm refficit orbis , Hugo
^lùùruna malts ,^ «^uam damnare ruinA ÇtoSni
Kmhc «fuoqtte fitta ttmètst ^alterné i» litfore refiQ. '." *^**^''
Tertftss anntts abit , tottes mutétvttisms mftem» 4,1, p ^q,
S^thjems felago , mêfhifqme fitrenttbms dfiéts ^opoj^
Et mintmum eji qttedfecit iher^ erttdelsar srttûi
Jftnos 9rta'lu€4\nuUttmptteftéiterefuttHs i
Hec fer^tiût m$rs uttésftmel^Vwtttttéi ff/tid hétnt^
Hiut mereedt tettes msfiiÊsmfamgmite Mdttêsf
•guis tmmuUs mpriefts hos êceufet bofte fereitftê
Quéritur\Çj jlertli taniumde fttlvertfa^tié efi^
fnfn cette beauté ttf a UfUce retultte , I f y^
Qne d^tmpegefi kng elle avoèt défèndttt ;
Mes 'Véumqueurs fent roMttctu^etfUt fut tii9tU
faiiUUj
Lu ref^fviut dfi uuff.
Jti triumfhules cinum meu temtferu Uftri^ ^ ^^^
Vicsmtês , in ttefire eft ^ccê Cerittmu finu, A mor ,
JPlusj*y^debuK^fd^flusfjtrottved*umûrcei }* *•*•
iOù ie dumger efigrmtdy €*efi U que je tu'éfirce, ^'11 «•
Mm MUfiâjet utfé nt^ns de fettte uffettdut^ '*
/e ne brûle fas tant.
-fVu ceuru^â élevé faute peine furmenu ,
l^s ttmidjis confeils u^ent rien que de I4 bénie
ff le firent et un guerrier aux c^mbéUs^ifewné
JktuaisM^eft^euronné.
glele qmd cufie fiattt» tenerej^ #etrqifL
jBTecviSiriuntifJui/etfarata, Afk* 1
)C4 KÈHA%t^^ $«R/i.M *«**»«*»
4ib.4.EU ^om imvé^ ex fét€$UUaé$ corons iM£0.
Fî" LMhûuiemrde/sioiieékhuirksr^^dt
>. ijo. AïPQur cft cafcs.jtcux,.ily trempe fc$ dards,
' Mtt^c a dit autrefois que ç'étok des rayons de
deux beaux yeux ( qui dévoient être pareils a
ceux de Califte ) que le ilambcaU de l' Amour ti-
roit fa force & fa nouri tare. ^ * ^ ^
;Stv $m4f^^ f^' 4>Ti>y dit^^ ^9^^ k^
J^.«><
>t l'on trouve^ ocu grès la mcfine penÇç dws
^cpctite Ode d'Anacrcon,
TMatut h/U cantas ^
TrojémM €m$MÊfMktr: ^
MémsféffrcLiàes.
jj^omfertUdfrtiÊsnfeH .
Dêmm» mfidfmoejMs ,
lT"t? H- On ne pcat nier que TibuUc n'a» diC ipelq^e
leg. i-t chofe éefembiabfe après Anactean,
î\ ?\ mmstxocHUs,9inmmn,9dtejmrefêd0moi
ildcëti jitunAitiim^sUmtM4as0^^m^. .
îéY«tu &qpcnôfl;rcAuthcur n'ait i«««/V?f^i'****
g^/^i-Wavoit travaillé fur Upcnftc daPoctc Grcc>
,..^.^ï^%
^^^^"- , ., (CI A..
v^^yd*^fe$0mmdmmhmm'fléemkê^€ mouride
J>eux jeux d^nttuimomr allume ;Fr*Bcin»
«Ir de Voittirc a tfowré ccctt magtnâcion ifieE mour, d«
vbcUc, Mcliae
SêfeJisqtndmmfcséitmxymx
1?9^d€sirmt^*dÂméefmrk€ nkm
»iéfr^amdeférmm9fmtU4<wwrs4eUr€rm^ w
i& l'Arioftc ae l'a p«negligéc scn parlam d'AfaS^
. )ff^//tf ^«M mf/W , i fottilifflmi anhi Cantt 55^
Un4uêm^r$iH«k$^^miJém*kiuiriéti$^ *«i**
Pùffià^$guéirdmre\ à mvvfr^mrchè
Jntûmo s<$Hfarch*^mmrfihenù^ ^^vUt^
^cjt'iniitMttaUfarètràJchankê
Bcb€'uifih$lment9$€9r$ imfoll' # "^
f 1 adit encore ailleurs d^iymjple qttî «toit iès
yeux ncfez de larmes , •- ^
Cifisleêeaei^ff9èeUfikmê 4:àM0JÊû
Sik^ns^m9r9^êg^eêlMdt9t»mÊ •*•*«*
VxmrêtoJtt»h
\x% qnitre ^en d'Alcimus font crpf delkât»
'four eftre oubliez ,
OkUmlos 9cHlê4 ^ inquiétés ,
£/ quéidam frvfria netétbqUaces »
iitf/r Çg Venus (f lèves ^mores^
.^fnpniffaànnued/efedetyolmftnt.
fiensêx ÇSgrnndt bnfiimetfs d-inmeUe /Mânre^ ^, t j«»
Bws ^finuiimis , CMiéimx , fifdrmù *vt/ fUsprs
Ce ffefifim qutn effttvam j»*^#^ dts étfféui
lèft/%
Et moi je. me W rie» f0émdie me U fvci fMS^
)n a remarqué il y a long, temps , qu'il a pris II
n de ce beauSonner d' uneEpigramme dejoliea
u de Platon, félon quelqu'un qui travaille à des
■ommentaire^ Grecs fur Théoccite , &qui m*a
it plnfieurs fois en Suéde qu'elle eft de ce Phtlo-
'phe , s'il faut s'en rapporter à la plupart des
lanufcrits qu'il a leus en Alemagne 5t en Ita>
. 1. Quoiqu'il en foit , yoici l'Epigrammc Grecr
« m»
Thr»MMC0mwJe0 ;^ videormiki emmffs viéUre^
HocJiMefiviJeMm amBa , videre nibil^
f j0, Mr de laMenajrdiere c'a pas oublié cette Epi-
- grammç dans fes belle; Imitations , & fe ne puis
m'empercher^de^n^ettreicydeux (bnnetsdeMr
de Malleville qui repondent admirablement i
1|L penCte dç nodre ^a;heur , ^ qui femblen^
'meune en avoir eftétirez,
SONNET.
•carm '**' '*** T/w/^r fmtmtfw Ut UnU dt Ut
ii il A i un iti» 3i>
Éfi tm Utu que Ndture s cûmUé defUifirs 2 kyîlfe
rakitmâdmè àti biens en banntÉ tes defi^s^ Sonoei)*
Bt rien n'y vient jdnUis qui h'j vienne famf^i'^ ■ ^'
^ne smfle meijfon d'oreonnife tome Ufluinei
jACielquitenràmnpteeeiéUedéfdfhiH %
Vair eft tontdefaffamis^ÇS rien fW les zefiif*
^m cbétntdes ReffifneU n^éccerde leur baieinfm
J^emhrage (i le Soleil défendent duJouhast\ ^
hes Prescjfent d^enMtl j U rivière de Uit^
te tivage efi jôncti de ferles £^ de re/es,
O vûms ! qui m*emtende^ étvec êtànnementy
S fâchez, qn*iiéfi aifé de voir tentes ces chofes ,'•
Po'nrven qn*en fnijfe voir Oljmfe/enlemenf.
Il 7 a quelque trait de' ce fonnet . au premier Li«
^re des Amours de Ctitôfhon Çg de Leuciffe^ maii^
Ce que Mr de Malleville a dit d'Olympe , mb
femble incotnparabletn^nt plus beau que cb
qu'AchillcsTatiuS a fait dire àClitophdn.Qftons
en pourtant cette conftruélion monftrueufe'j
jUen n'necorde leur bsleine nm (htnt des Roffignelr
^ les icefhirf^
SONNEfl
Zg^eici , te Be^m heu , ce lieufidefinshle^ Sotinet*
Quand fj voyais Pkilis tobjèt de mon tourment^ &)• p M*'
gue]eNntretenois ^ Çf lui fisifois ferment
guemMfUnte , comme elle , étoitincomfarMUe.
Dejfons ce cbefne éfais dontl^éssgeyeneréshk
Ji forte les rmmeasix ju/ques au tirmament\
JTas goufté lès fUiftrs du flus heureux amant*
ut qui jamais f Amour ait efle favorable^
Mais fi ce Dieu m*a fait un traitement fi doux ^
£m deulêttrvsàe jejinrm'affrmd quefim coàreuà
Oiij,
f9dett0feMsliêm;g4UUétatpÊ4 je m*jfims ^
^tji dans kun sf^s €9 fiff fe «o«i m^éffiig^ r
Ce^tfejemy 'otjfoimtm^étjfitgetncêrtflMS;
On toit par U que Mi «Le MallcTiUc s'eft fera
^'uncmankre admirajble du Sonnet de soflre
/«thcur , ou de rËpigramme de Julien » de qB*-ii*
faifoit bonneur à ceux dont Uempiuntok quek
que cho(è,
T^ 14 y* Comme U n$$iiét97tve^ (^ f^mefor UfUmce^-
Quifétitdes huifj du jeMrceffirU tùetoKê
Vfffùt efi reUfihéh
fit 'voi de tous cofieK, ^/^rU Terwe^ Ç^fiur tOnde^
Lesfa'vots^tiM^eUefeme éiffo»firt9Ht U mende ,
Mt nemfuu point toucU^
Cejtieme ^mifaitcefftr U àmit , eft une chofe qui'
n'eft pas ttop bonne,{i on l'examiiK à la ligoen»'
carie filence n*efl luj-mcfaie qu*uae ceJjfstMmèH'
bruit. On dit bien le bruic fait plaee au filence»'
Mais il Taut mieux s'atr cfter 4 ]!iiottarion^ aptis
aroii veu ces beaux rer s>,
KfrChI'- CeftndémtU nuit 'voie ^ Ç^ fins fomsifketfimtt
î^mmenl D'unfdipUêfommeil endormant UKéUttr^ ^
ce par ces ^^** ^* fieim» des mwA t'mmeles vens em tefes^
irçis le 1. Et fur Us ehamfsfnieK»fnit rtfofer les fûts.
^^VLtx '^fouteefmijemMuiyd toest ceqrni weffiré
^ *'^' Dans les fret, ^dnsos les hoês^UreféÊ eiUinffitei'
ZUefnfpendféSPtout iêA trnméMS Çf les Ifrntts ,
BifartomtéCtns les tteurs éofes^it ùe emmMit.
Chétrietjeul éveillé^ &C.
CnnBét fer ç^ terras , Çf Intiftàgnmfrefassii
Siliuslta- CondiderutfimntsSy fojlto^ue Isbore Memm
\ic\A llb. pacem nofte dstnm mertétlsàns orêis sgetat^
'' ' ' ^fnonSidoninmcmrisflngrdmtîac0fdéo
lit MÀ'tiTBitfV . , jîjf
Virgile dont cf PoctcCt)nful étoit k Sbge^aToit
dit la mcfihc chofc 5 & w ce qui fuit , on peut
juger de la différence de l'Homme & du Singe,
^cxenUyÇifiMUMmfSff^bMtfeffufifùnm jfoeid.!i.!
Cwf^ra fer ttrras , fj^mét^ut Ç^Jàrva qmèerant ^fs ».^
,^B^9rs:€Hmmed$$ vUvunmrfidêMUffits s^um
Cmm tétcetomnh égety fecudts^iBdqut'^Utcrts^ Syly . ij^^
, ÇusiimtUêemUtêUqmédtfs^qmfB^k^
Burd ttMéntJbmnp fêjits^fih noâeMenti S^mi^
JLettaHamfcMnu^ ff tmtâd Mta Uiorum.
^t non infœUx nnimi Pbœnipt : née nw^uoià
Sohfitnr mfinuàas^ocniisve émt feéhre neàemf
^ccsfii: &c.
]Ê*Ariofte n'a ptis cjtté le fens de ces beaux terl^f
CsÀmêimPsr/eiiiMnimdnttUfi ^^ ^.
M>ém4nrtf^0dtravdilMttffim y ^J^^
€hè si kfinme^e (h$ sk tdnrijafi ^ Cantb.8.
E€hiA^e9h9yi€bumf4itynùr$i. 5c: 7#»
Tfftefétlfekrt^OrUmd^yÀfendM^
p0m$9ddHmfenJle»éf€nt$(gtiftK
Keqnelfilfreve^ ^fn^^fyàfetnn
Cederemfdeeaneeliftié» ùfnn»^
tx le Tafiè ks i copier exaâexàeat y Ktti* }*•
»nUnH$€iUtbar,cy^MUori^fi ^^^^
Hémhndêyêê'oemiyefurenmMHHmmdêi ^^^j, ^.
Ch énùméù Ufi , # qmêi eheU msf emdêfi V\. ^^*
O^éhiêfnidiUibésihefgéÊUfondey
iibifigiéêeeintétnsyemfndraétfaj^i
M èfinS éÊmeiiine Miie jumfinéU
Sotte il filênneiefe€retibti9rm
S^fùmtlè dffsnnt , e raddoUiéma $ tori
Ma neH camfofedel , nt'k frmuo Bncs
SidifciogUemel/onnOyUQé
OiiiJ
Jlè' RjMARt^BS SÔR LIS V&t$lt^
P^Ift» fiuelfenfeKa^reabU étfauUié mes fUintes f
iiuefie hure de refes a iiniertt mei ctaimtts
Tant ^ du cher e^êt en mm améadofê' *
Lefehla dmré »•
& un peu plus bas,
fjz^ Dieu» demUfreviience ^ttrmmmsfewOerai^
nés
Terminant fa langueur 9nt misfitrà me^ feines^
Cela eft beau', mais qudlt tendrcffc cft com^
'rabJcàccUe-cyr
Tibul*^ i'ir^tf/r-w. Um magna tibi-trihuetur^ tn um^ ^
lib 4. e- Corfore firvatù ^ teftitniffeduos,
Itg» 4. * si nen mnius , qu^fi mifèrere duomm s
P roperi. yi^amji 'vi-vet :fi cadet illa , eadanti
lîbi.e1eg.-^'^^^f**y^ ieauté toutes beautez^ arrivent;
ju . 1 4^« Ces deferts jent jardins de l'un à t antre keut^
*X 4r Tant textrémefou^oir disgrâces fuilafitivewtr
Les femnetre far tout,
* • Ces êeis en ont re fris leur verdutiBtteiSevelle^ ^
Xiefoge en eft tejp/air en eft édairci ,
Mt me/me ces canaux ont leur cenrfi' fins belbt
Dé fuis 4iù*elk eft icj-.
Br ailleurs dansuR Sonnet',
5 1 Comment faètes^'oêus^eas dé ck'ofeftfêtit^ ,
rous de fui chausse fasfaitnaiftre mille fteurt^
WDr de Malleville a dit. après Mrdc MalEtrbcr
- dans le premier Sonnerde ks Potfîcs ,
La Terre , de fes fleurs n^eft fointfi redeva^lt
ui latfofvetÊr du Cselffu^À celte dèjesfas^^
Et de mille keauteK» €^u*on ne connoijfiit fa$^
On en 'voitenfesjeuxlefortrait^veritalfk^
fcWî ^i^^JtcTicore,
deMallfe - Cet objet qui charme les Dieux
'¥iUef..57; Ce riche ormeusenfde eesHernse^
siB^ M AiitiitB r; $%i
£0it d'une /Umme/âns/ecudf i
Et c*eji moins À Cafire du jmr
Qnon dott U lumière du mtmde ,
- Qu'à ce grand fiambeiâu de i^^mûfên^
iaïf avoir écrit il y a long- temps ,
Tairaj-^e tesfiedifetits
pieds étfgentins de Tketir Ao livre'
dui font fleurir une prée * des A w
^^^ ^ • f* 1» iDCiurs de*
. J>e cent gf cent mtuefleun McJm^
par la place diafrée
De l^ email de cent couleurs
Sclatant de toutes farts .
D*où marchante tu defars
J*ai Icu depuis peu dans un Soniict d'Antonio^
Oogaro,.
Scuotea dal lemh astrato ifrefchi aliori
LahlU Dea^ che'l^iotifo efiinto auviya^^
£ à fen^ ufcito il Sol digrembe à Dort
tafommità de menti ^olortva
tfuando U mia bellifftma Lyori
^Ifno doratocriu'vilfregsoofrdi'va \y
Ma non cogliea cantdndo tantifori
Quanio congli oc çhi e codifie n*a f priva ^ &•»*
On trouve parmi les Sonnets de Pétrarque quel-'
que chofc de ce qu'a dit Mr de Malherbe, f^^^
Vherhctta verde , e ifor di color mille
Sfarfifetio quell* elce antifua , e ttegra^
Pregan fur^ che'lMftè U frema , o tocchr
£*i cieldi vagbe^ e lucidefavillé
Sdccende intorno j è^n vffiafi rallegnê*
D*eJfer/attoferen da^ begli^chi
* lîc TaiTe n'a- 1 'il. pas dit ?
. Ooveinfaffandolevefligia cifofa >fellàje*
Par ch^ivi/caturifca , o che germoglie. Tuf.Canif
hi sufrtilpglio , ,e fui^MUta la ro/a i \%\%pt^y
Cffifi^e mn finit , m mm rm/telfifiiôPUe :,
£/ot0ra,9 imfrmflÀlmUfehm Mnwjéi
Tutta farta rimghbemirlefi^lfe^
S'émmùitfiêmitfeêrte^ tfirmverie
Più Itetsmemtê in ê^ifàamhê , il%enle.
Les trois Poètes François, & les trois Poètes lisb&
liens avoient Icu fans dout»les vers de Perfc ft
de Claudien. *
f erfSat. Bmni tftemtgemtmm Rtm , Çf Regima ifmella
ciaudU; "'"^ raf,ann€imiciiuid€aUa^,erithi0^ ftfrfaf^
în Uu. — — (hfétmmfme fêrkfràétm
dem Se^ R^tares .flmxen rrfa , camdemtia mafà
Ut de Scodery a mit fort heoreufemcnt en qua*
tre vers, l'Epigramme de Julien dont j'ay parlé.
& tout ce Qu'ont dit \t% François, \t% hsdicas,^
les Latins fur ce ftjet.
Abric !K Tip/Fw mw^me èêMmtéremd ia Terre fins heSe
4- ^w e/i^ tmtfèk$fi,mau rien nefUtfifmns eÊi j
£/ ^Af n ^«r U Natnre aifemé ces éeamx liem»
Ils doivent lettricUt a têcUt de vosyemm. *
Calporn; C^lpurnius a dit prefqnc la mefinc dïofe !
IdtgL l'fi'/yy^^^firemibi, Utianigra^videmur^^.
if, 51» ^ecfafjnntfintes^ çf acefcmnfuina hi^nsi ;
uittmji^n$Ms s ÇS candida lilis fent
^^/'•V^nt finies Çg duleia ^ina hil^enrnr.
VîdeVôf. ^^ f ^"^'^y que Voflîtts croit qu'il a pris le prc.^
fium inf. mier & Ic troifiémc vers d'Aurclius Nemefia-
tîi. Poiît. nus ,
»^è."•ï- ^'^*'' '»*mifinmibi, blUnigra-«idéntHr
acScalig. PiSenMfme nfr-, ntc dmtce rutems HyMcimitiu.
Poet lc« ifùttosbtc mjrtmt , Uut», nêc^irat ,dmt.
yinei»' Ptrfnretqite n/«, tmm duke ruêens tty^intlmt-
timttAm, T»mmb$€mm»amimfmfifrMHttéétt*
KfMê heure de keam ttmfs/es cr^ges n^effiije , relîut
MtfagtMe divi wt endure e» te tùurmewt ^ïîf^*
Ce qm^eniurê unefle»r^0e U Ufi ùm Uflmje 5^44 **
Bétt exceffimemenf. P.* 1 8 ; .
St ailleurs dans un Sonnet ,
Comme totnkemufkmrtiifeUhifré^feeheë *®®*
^ènfifiât shéOm ce chef.d*»mtre des CiepM, 1 4^^
U' a dk encore ,
^MgifaêS'\e mnfqmêiete ,
EiUnfÎQlete
Qmmmfreid , hws defaifm ,
Ou le fie d tombée^
De m^feaufethée
Bft U eemfurétffin,
le Taflc en atoit touché quclqtic chofe dànt kf
derniers vers d'une Stancc de fon nKrveillcicc
Poème ,
perchp vede ( éihi deier)gi^ente uecifo Ca^to >ï
llfuiLefiinquéifihelfierfMecife. *'••»•
fit dans fon vingticfme Chant , en parlant d'Ari
BUà€MdeéiquafifùrmeKJùinCffi «*• »*'*^
PieiMndoillenfiêUa,
E'Arioftaavoit dit avant Malherbe & le Taffe, .
Corne furfureoforUnguenio more , ^^ ^^y ,0^
Cè^i vomei^ é$l féêjfsr Mglidfo isfét , . WndFut
O come cétreo dififferchio k^more \ Jî******
i/ faféiverne l'orto tUsf MéÊfsy » M H
Cos\ iiù de U fMicis ogni tokre
Caâendo^Osriàt$eld$vi$4tfaff'^*
Il n'y a pcrfohnc qui ne voyc qu'ils ont toitt VU6
àccs t rois vers de Virgile , ^ . vU ^
P «ri^i^r^^^i -uelHÛ cumflosfiéccêfusdrdtro ^>rt\
X MÈguefc$$ moùenSiUffove f^pamer^ coMo ^-T-^J^
pémifirê €Af0t ^flmU itm/orfegr^^^^*
O'Vj
}t4 Hbmarc^s S17R tu Pomis
Et qui ne devine, s*il a ieu les bons Auclieurr^qiir
' Virgile a tiré Iny-merme cette penfée du huitié-^
Jç^ ^ me de riliadc ?.Pcuc cftiequc Stace aioiitéVii-
gile & Homère dans ces yers ^
ffi^af/- ^'^'* ifilon^fdies ^.ficemere muUus
nis **Hc- N^ttùrmm , widetique genap tihi \ufia deiijfegi
t^ufd t • Stofmina, Sed mcdit açidere akfuftét ju^e^u
* *4 GaudU ^florentefyue manufcidit ^trùfos émmsz
Qmtlia pattentes deciitumt liUéi culmos ,.
VubenteJt^uerofAfrimùsmprmnturad ^uftr»^
Jimt nht 'vema «mx êxfiratfurfum fmtÎJi
La mermepenfée eft dans Catulle «
^ Aure- Qg^g fUifgg ^^^^ audit , veUtffrati-
^l^m p,. 'Qltimifles^frétUremntefofi^éim^
' T^àusétratroefi^.
i*t 1 50, 7^ ^^ y^; /^^ ^j frtidents
En toutes fûrtes' d'accidents
Sûnt lotÊCK» mefmrit t Envie j .
Perdras t» U raifinJMfqn'À tefgttrer'
Que Us morts reviennent en vie ,
Et qu'en leur rende tame àfirce de fleurer f'
Il avoit traduit en profe , Que flesàrez^-vous^f ftùr
demmndee&^veus ? teutce fue veus faites /sefi qu»
temfsferdu}'
Les deftinspourprier^ne feâechi(rentpoiat«.
5lnsc. Quidfles î quid eftas iferdis eferami s
*P*ft 77» Definefaue DeumfUHijferare freatudo^
Mais CCS vers approchent bien plus, encore de *
ceux dé Menandre , que de la proie de Senequc,,
lAi Khctii rit ôatyctracr '^ . i ytti- i^ihei
horûYCT*c'eftà.dire,
de J?r um ^^f^^^re feint les morts ;eeu^ qui neftntem^tm ,,
Dif Mai H'b r b b. jtf
n 7 a encore quelque diofe de Menandre dan^la rarîîr
ïadiiadraBlc Paraphrafc des quatre premiers ver- ^V'*.^"-
fets du Pfeaumc 1 4 y . M?iîl\
Ont- fis rendu te/prit^ ce vleft flus «fue fet/JJiere & 4i <8
ig»e cette Ma^eftéjtfomfeu/è Ç^fifere , P. Si
JDont CécUt orgueilleux étonnoit tVnhers y
Mt dans ces grandi tomheatsx^ ou Uurs amtsbdtt^j
htimer
Tontencùte Us Véiiuery
JU fintmMuieK* des verr^
tafeferdentcesuomsdeMaifiresdeUTerriy
& Arbitres ^e Ufaix , de^ foudres de U Guerre 5?
Comme ils n'ont f Isa de fceftre , ils n'ont flus de-
fiéstteure y
Mt tombent anac eux,^ tune ebàte eommmne ^ /
Toiàs 09UX «pseU Fortune
FaifiitUnrs feriHteursi.
Menandreadic,
oV«r èJ'ivoLi Bihiff noBuriit cçif a^^
ïyBûSOT iHÇlvôç%k,ijKb^n%oytfy dadooe
K<u [Al yctp^foivrmf f ;rî ytw ii yptf^Afftf fu» vîde
9r»prî <f ef ji , ic^ xmk^ T«y c^is^imr, &C. Libî'i.va^
C^eft à dire , riar.Leit
PaffMUty ^uundtsi^vois ces tombeaux . f<>|' 40^
pe Rois y d*bommes/f avant ^ d'hommes richtt Ç^
beauxy • ••
Fojrre-que tu dois eftrtà ton heure dernière s
Des biens qu^ilsfojèdoientils fat fitent leur orgueil^ ,
2» ce^^us refie iei$x n'eft qu*un feu de^fouffietei
Qif enferme leur tercueiL
Ces vers
Comme ils n^ontfkndefceftteUsn^nt^m de ^
fiateurs^ ^*
^ Rbuauq^ks Sun tis PotsiE»
£t nmbtmtétvec eux d'une chutt cpmmMMe\
TûMS ceux que infortuné
féùfoit Uurs ftrviuuri ,
tfont pour le moins auffi forts & auiE pompent
^Vie ceux de Stcfichorc & d'Euripide ,
efliy^Tor «y'cf paV Tic* ivpfJiVTtu x^^
ToV^ ><*'f fcVaç T«f oV tf/^f »«» çiA«r
qui fignifienc ,
Ceiuj'Uvêtmouriffy^gréUitmdêÇ^KAU ,.
AuffuHfi que U mert cruelle
Defij jours éteint le fUm^eum^
£t/ou étmi ie flus fideie
Ne le fuit f oint dans le tomiesmi-
>,l^X« Teéqu^étufoirowvovt le Soleil
Se jetterétux hrdsdu Sowomeil^
Teldu nunin il fort 4e tonde :
Les afféitres de C homme eut un stutH defim j ;
^fres quilefifurtidu monde ,
Lu nuitjmo lu/furvientn^M jMuais de ma$m^ -
estnThM Soles occidère , Ç$ redire foffunt »
«d lelbie ^^^ ^ cumfemel oceidit hrevis lux ,
*W» ^* if9xeftf0ffetuuunadormiends,
Vto^txct a pris la mefme penféc de Catulle »
LUiro té Piyjii nesféstufinumt , eeulesfMemm umerê :
I^ft «*• NoXuhiUngwvenit^necredituradêes.
*» *'• Et il y a quelque chofc de fcmklablc dans ttne-
Jes Odes d'Horace ,
lAb4» Nos uhi deâdimus
Car Ode gii ^/iM ^«Tif/ , quo TuAùs divês (g^meus ;
7* ^» »4- Pitfto'/ Qj umif^fumus.
Qutifcit an étdficiantbodiemd truflinafu
Temfora dI fufert i
Pluton efifeul entre les Dieuu^
"%$ U JDéi^'d^rûlles ef d^jêof»'
Zd'qtficomqueUfiUicke:
IldeMore/a fraye auj^i-tofi quUU ftend\
£t quûj qu'en life d*H$ffûlyte , '
O qu* urne fais il tient , \anMts il ne le rend^
Agamemnon die dans Homère ^ que de tous lel'
Dieux il n'y en a point que les hommes ayenc
|flns en horreut que Plucon, patce qu'il ne fe
litifle point 6îtc)nx,
Et ce font les vers dont Themiftius entendoit Oui 4»
parler, quand ildsfoit à l'Empereur Valens ,
qu*Homere introduisit des Dieux qu'on pou-
Toit fléchir s que Pluton eftoitfeul inexorable*
C'eft en ce fens qu^Horace le nomme lilacryms^
hilem , félon Lambin , un Dieu qui ne peut eftxe
lechi par les larmes.
iSenûtrecemès , qnûtqt/ût ettntdies^ iSb, £i
^nme,. fkKtt illacrymabtlem^ Car.-odÔ
VUttana tamris 5 '^' ^* ^*
comme il a dit ailleun , qu'ilne pouTOit eftre
4echi par lès prefen^ ,
C^id via ffofnnt , étnt horrea f qnidvé CaUhif tib «* E ^
Sslti$ns adjeSi Lncani Yfmetit Orcm ^}\îiLm
Cféindia cum fétrvis , non exershiUsante. * ■w«r
mil I Et quejqifenUfe dHiffelyte
H regardoit peuti eftre à "quelqu'un des Tcrs fidi
liétmqnefemntféimJl , Hiffoljtum , fofiqu^nm étr- yj^. jjy
te nevercd y.Ant'di
Occiderh , fatriafque exflerhfitn^nine fmnas ih 7«1 »
Turhatis diftréUtus equis^ ndfidera turjks
JKtherea^ (£/u feras tœli 'ventffefuh auras ^
^es^niù^ revocatstOf hetéis , (jf dmênDiémé^i.
^rS RlMAR(Xj7SS suit LIS PbsSlBf
ÎTcarml ^^*^** ^^^ *ww teneèrii Dians fudicOm
Ode 7« ùbtrÉH Uiffdjtum.'
i^" . 1 5 . Quelqa*autre *- dit ,
S?ran* f^rmunjtfutft^fuit^ ctcsdif fuUberrimtii jifur^
J*J''t J7^' OtcMkat Hfffoljfms , n€epêfer€xtsf.,âém.
^infit^usHà MtmfrUfutmêrty.
DefUt^rsfi noya te niifagt s
Bt dit aux ^ftres itmêcent
Têmtc^^xefah'dsre^ réige ,
Suamd elle ejk matftrejfe desfens»
^mfifut fùurde att recênfirt , .
Êtumd tlU eut tremvé dans k fêrt-"^
iMferteqt$*eileavêit foulée y^
Celle , i^ f /»# les faffl^ns
firent nturàla tder JEge0
lA premier nid des Mcjenê.
Ces rer^'qtii foht admirables , & par lefqBels il
. «commencé la confblacioh à CsM^itée, ont quel*
que choie de ccax par lefqaels Sannazàrafini
une Blegie ,
W" s^iar» Sed <ecidi \ fit fers tulit imfia y ttmtat^ttf fte jnr
iigiâ 'iui '^''^ falutares demeruetrDees.
qui IcM He&orafic conjux ^fic eenjmxflevit ^cbiMem^
^((ui in .$«r m$fera éxtinSintt Laedama virumi
ciaciliLu. ^^^^ ^^ ^^ plas yraifemblable que Mr de Mal«
cretia herbe a plutûft -regardé Pedo All»no?aniis qac
lixor. Sannazar,
E leeîa ad Talis gn umBrofis mitis nnnedeni^ue Sjhis-
I#lviacn DsflitThretcium Dassnias aies Ityn.
D^îJfi^ç* Halctenum taies ventofa f,er aqmora «^uefint
raais i;, ^dfurdas fenui ntecefenanturaquas , &€«
191% \ SicfleTfitCljmene ypcÇgCljmeneidfszïtx^.
Cmmimt€misi/ttriiê4X€uUt4Bttse^¥is^»
W% Malkiubi^ 319
J"a7 voulu mettre ces deux derniers vers, parce
quo^e fuh de l'opinion de Rucgerfms', qu'il faut
sxfetcre.
Sic fievit Cljjnene ^fic (f Cljm9niNdês\ altc ^^ ^-"^
Cttm)ti^enssfdtriÙ€Xcid$t$àuSe^uis^ ^*/ J*'^
duoy qu*il foit plus pour sUû , & qu'il rapporte pag; ^ôjf^
en faveur iUlti , ces cinq mdcs d''un paflage de ''
action j fi ^ftiando minus Juccedet ^ métgnum td- laOfatÉ
men fericuium non adikit ^altè enint code te nonff^
teft. Eli effet, l'Autheur de cette Slegie dir, dtoz
cens foixante-neuf vers plus bar,
Ndtk qnod €s altè,
C<î qui peut fervir à' cdnfîi-inet la cohjedure dé^
Rucgcriîas.Il eflf^mefitle crè$- difficile de bien tx-»
fliquct Cijmcnesdes alfd ^ & je ne voy rien qui
puilTe faciliter cette explicàtioli que ce que dit
Apollonius^que les Hehadts rrvefiuts de fenfUers l Ibrt '4)r
iMMts (g droits, fe fUignoient d*inu ssianiere ff- Ai^«&
toyét^le dam te lieu où hutfrtfefntftecifit^fésrU'u
s%uf défendre ; mais à moins qu'il n'y ait quel-
que chofe de plus fort , il me femble que la cor*
xeâion eft Fort jufte.
Mais le defiin qui fait nos ioist^ ^tr I ffir
Mfijdloux qu^oufoffedeuxfoiif
Au de fa À rpifâge êle/me s^
Itles Dieux onf gardé ce dem
Si rare , qisejufiter me/me
ÀTe le fceUft/airé à SarfedeHé
yiêpiteragardéce don fi tare ^ eft une eftrange ihaC
niere de s'exprimer , mais nous en fommes zxm
confbrmitcz , & non pas aux fautes.
Il y ar dans Anacreon ,
A i^^^ yttf ^t lomof
Soi ^ofcf , «^ }r«|C it 9ii0r
jYo llBMrAit^tfis 8#it lis Porisiks^
Scaliger a remarqué for ces deoz vers deCatirflc^j
Jj|!?* lUiâc^tâmdenêgétnt redire ^uemqmim^
ir.io'. 'qttcrAchcron avoir efté nommé par Théocritc^
«r*i| 0 A^^fic /«^l'xaTpof^if par Ncandcr. Virgile
jgjjçj^ j^.a die
T.f.^ii^ OccufstMneds édirum , eufiode jfefuko\
Evéidit^tte ceiet riptm irrezt&eabihs mmdéir
^ib. f Stace s'eftfervi du mefme Epithece ^
Thcbàid. TdnMrtd liménfent irremfiabile pottae,
^* ^^' 9t tirremeahUu de Virgile a eûé auez bien para*
'Al Sfpi. parafé parle Coàice Fixivio Tefti »
tait G io Vemdm di Sti^e aman
}êoaM. ^^fidvarcar, ned^fetlpàai^efiremé
Beicfudêfaffcfgiefv€néU€?lremù\
Pour ks tEoi& derniers vers« Virgile intxodmc^
'J&neld. Jupiter qui confole Hercule de cette (brte ,
^6 '°*ir * ^^^Ji^emUime diesJ^rt'veÇ^ irrefMréiUk umfmt*
^etiânr Q^km^fi '^litéL-iJkèpumam exteudertfâBù ^
Hom.*rii HoctfirtMMofms, Troidfiêt' ménikm éUis'
ff. f*. Au refte , ces Stances, Tf| 4£f f «i Zr/ irv// fnultms'
4^j*U ti Telqm'étufiironuMtU Sde$l'% P bitume ftfemLemtr^
its Dieux , & la detniere mefme que jViy rappor-
t€e y femblent avoir efté prifes d'une filegie de-
Propérce,
t% 4". E- Oi#j£m i';r#/» MfMMR Uerjmis mferefifiàUhmm^
legU.ait« PM»ditMt ad mt£uiamiMmiji;rÀf fèces ^
^ '• fHummfemel infemas intrarumtfunera leges ,
Lib. de Hfenexwate fiant adamante nia ^
Confoh- ou tirées de la proie de Seneque .- $ed fi mtUÎs'
^1^ ^,fU»aihiâs defmnaarevôcamtmr '^fi fors immeta Çg
m atemumjixa , tmlla mij.ef$smmtt$$ti^^ > ^ mort-
gfeliCf qokquid abftulit y de/t^at éioUr ^ fênf. c^. é
Pcdo Àlbinovanus le dit en deux vers ^
etftm remet umhnfiro Hétviut^ Imirt tulis. Ji viara
&Chr7r9themis,ouqueîqu'autre, awit dpnné d^S?n«"
le mcfm^ confeil à filedrc, i cnis.-
A'm* lyrn ^Wy Cl AV* if cLaS'
€'cft à; dire »
IJûfenJtt^ fèti tirer dit téneSptihi f^H»9^'
fr»tnmMx/omtmé^ri/0Ky(f'9H>:f iétrmês finf vainiS'
C9n^oieK*''vm d*tm «m/ ^«'o» ne feut éviter^
^Mj/l htem ces regrffs , àitt d'adêmir V9i f/thte^p^
I9itJeif^ttnt^u*d'lt9iM4HK
Le nmfs d^un inftnpyU €9»rs • «^jj
Kms fêftw À Uf» de nôt jcmrs i ^* *^^
C9fiÀnôftf€féi^t€9ndHiie,
Sam mmmurer de et deffiiiêt ,/
DenêMseênfflerdefétfiité
Bnle memi^étmeommeilpmti
JUferveK» iê ref^t i ces weilks amtèer 1^
Pàu^^i UféÊng eft^ refrêidi s
Têut le fUipr des iottrseji en temrs matinées
L^ttustefidès^afnckeatpêifafemidj.
Sèncqaeadk,
Perdtre efl dignns hna- tu^ Mfpi
agimefeifrstti^, pulAdir
N.
ift KtuAt^SU suK lis Pdiskir
î. 9c. i. crois Tcrs plus bas ,
.#. Ut JEtatêfruete : moh'di cMrfmfugit.
Sunc facile ft&usvgréùa nunc ^uveniVemili^
Exultetammtês. cur toro 'vidmo JMtej i
Triftem ituvenféunfihe^ntmcUiXHsrétfei^
^ff finie hahenas \ 9fttmes 'vM diès
hffiuete frebibe.
Et dans Je Chœur du mefine k€tt ,
Res eB forma JmgMC , i^uisfafiens hwni
5;|[[f jPj\', Scace * Au&nc donnent le mcfmc confcfl que
le Viola donne Seneoue ; & Philoilrace die Sien pliis que
tiUir. Scace & Aulone j car aufli bien que Sapp&o , il'
d"u*JV "^'""^^ ^^^^^ ^" perfonnes qui? ne fc fcrvcnc
^ç. ' point de la beauté quand elle cft en fleur.
Philoftr. Si Ventreprcnois de*tranfcrire icy tous lesfcis*
Épift 3î. qui ont du rapport avec ces derniers de notre
'p^J 5°o. Autbeur^îen ferois un jaflc Volume. MaiscoixS-
Iwum lit. "^c i*^7 défia dit que }é ne trivaillois pas à des
dcBreyU licux commttns^&qùejenechoifisquecequi'io
ïiîJ!!"? prcfente à mon cfprit & à mon fujet , je me coiU
Idyll. 18 tenteray des trois exemples qui fuivenr.
WclU le. Deh / mira {egli cani^ )JJtunrdrU rejafiffyk
rnfalem Cofitrafajfa al trafÀfar^un^éfnv
éamo ttf -O^Ar W/zf mortate ilfiere , eHmerde v
IKi 14» Nèfenhefaeàa indietro ^fril rtHrmo ,-
Sirinfiora ella mai^nèflrinuerde i
Cogltam d^^morla roja^ in sul mattinùéidênÊ
Di tfuefto di , che tofio Ufet^n ferde :
Cogltam £ Amûr la rofio , amktmo h$r qnrnUê'
Ejfirfi ftiote riamato^amatulô\
- . Coatemfïate , amirate il Sol \ cbe nafce , &Ci^
c:oii<]u':r« C'tf* ^^ rota fatal gsran^gli anni^
ilKdi Gi#- ^^^4^^ , ^^«^^^ ^;^^yi.^. ^ iisolpigiem^
«5
Mjftordrde Cetà tingiurie , e $ dstuni.
^fre $lyolt9 dt ryghe , il crin dUrgtnH
La vecche^ ^,e nel côrfimima affamni i
Bsnvéïnfintù jeolor U^thtftcie éuUmM l
Cfo^nûf.chefrigi^mMifiinontJjnta.
X CK^ofd beita ferdefuo manto ,
fdngis éunù à vêi§^ & f^girar di iufiri
Cét^giêBâ i mMfmi M fin non (àe i Ugùftri
Vn htn che tofio ^Mnca, un don chefn^g
B^fr^iilsùêfardi^ioTfine^/cn/
Imf9rfunn!v€cchi€KZjn
^ '^fi y *jf (?/' '« f»ff momentê ddtigge
Cmfgtrd» qnalitÀ UiUétncin e' Urine *
Q»€llofiffrnd^$r^^ueftodHrin€ *
S^d t€ dn^nt (ftmgno ilciei conceffe
PreKipfêtefir^ercbc il trafcnrif
JEccp fonder mntnri
^ni ifoneo ifpmi^ e hiondeigiar U meffe^
. lE mfoUe verrai frid che raccorli
Beltemfe à tire inutilmeme ejporli ?
Tiballc & Propcrcc ont fourni à ces dwnicrs k
«luspart de lc«rs pcnfécs.commc ils les avoicnr
jfoarnies à Seiieque
^/ tu , dum frimifioret Mi temforis éUds ,
Vtere non tarde MiturilUfede.
M>um ntemdtfenguis^ dum rugis integerdnmns^
ytere , ne quis eatliher amere dief^
Fidi igo odorati ni aura rofarià Pdfii
Suh mdtutine coBa jacere Noto.
II7 apluficurs autres vcr« comme ceux-cj ,
tifhon n* M plus les nus qui le firent CigdJe ,
Et Pluton dujourd^hâfy ^ '
Sdnséiurd dufnffê , les mérites égale '
iy^rchemere (i lie lui.
Pffidit 0 Peleffygenitor^ convivu Deerum
folvî«
Tefti â
Ciaiia.
Tibuli L
I. elcg. >
Fropcrr.
P. x^*
n^nuHii
4t i< ,f 7 TithoHmsqme remttms in émrén.
/». 197 . J^fi^àe quels *ff^fomemfémc€é$9itfU$mi,^,
Pedo Al- èiass elle efiehdm monde , &c*
.W.dc MMximmilUfm$den^iMisemmmff0s fmUkMWHt,
ad Lim. ^^^ WêrnaUs^ersî.
< 9f • ^^ 'vonsenifitk ceshemtfc chêvêetfe
Vtdo At- Dignes eij€ts de Uni de vetmn
%^u (^•f^rendnrervoftrecêUre^^c.
'.Prufi Ne. 1^0 r/tferh lamétSMiemév ^ fimUiêfne/mmm
mA Livil. QuomisiMfonitéi quidfeiis trxfmmml
i ^* /"^ meins de refeniir fimjefen/i à ma fia^p
BtUheanté des fruits d*mmejt4Êlmefi.knff
Me fait far le fUsJlr enhlier le ddnge^.
flu 11* S^^dfidêfriantvitwi^Mmdéseiaetm
' * , .' ^ * l ^»i Mt: i» msiignds Çf '^Im^Jmfêfj,
Senec. in y^^mais Came n*efi hèen atteinte
«Vippol" QtMnâ onféde amecqne taifin^
A^i .Se. cur* lèves UqntmtMT^ éti^eniesfimfenii^
"^ xr ' ^^^' defeurdt iafeinêatêtemftnrdê^iiUit^
' * Il n*y a ri^n de plus cottiBian au€ ce yen,
Odefsfnt feteammali/èfmi£n0fetm0^
Iplf^^g q»î cft oppo(ë à celai d'Horace ,
^; j g^ Odemnt fetca^t hêm 'mrttOis amêft^
Il parle au Soleil,
4c* N^nymomytmlnis/irlecênfaklê
Cemmetnfaiijmrtinnêcent.
Si Deos^ inqnis ^ imitoHs , da Çfit^nttii èem^Um
.Beneficiis ^^^ Prudemias a ça k melmepenfée,
1*4. c. U Nem nege eemmmmm etmétis ^èvemsim mfinm
lo^Syni ^^'^'y aftremm^ felagi^tMsm^ Çg èm^rit^ »•
sac. \t\ ■ ■ Vmaieofit imfim ^ftmamras , ko
^g#. -y . . ^ftfinttHméÊt»/iiÊe^
cd&trcize yers plus bas ,
SicfrêkAs éiifme tems cÀfitslis criminis^ èi/dtm
Siitnhut ^fdc$Us4jp»§f^Ub9mst^t$€frtmmtmr^
fBc dans SL Mathiea il eft dit qiie péemftUt lever Cap. f «
fin SêUUfn^ hs hns Çf fur Us me^sns , (g qu^il f*AU
Mmt^ye iéêfimjefmr les jsffies çf frr les imjufies.
Cependant quelque rappott qui fe troure en-
tre le François de neftre Auçkeur , & le Grec , le
.Latin & Tltalien des Autheurs que i'aj alléguez,
je ne voudrais pas fqutenir qu'il les a toujours
fiiiTis,quand il a efcrir ce que je riens de j:emv^«
. quer.Il y a des connoiffances jgenerales qui toqi-
4>ent dans Te^rit de tous les koinines« Cicerofi
veut qu'elles, (oient imprioiées en nous, par la
-fiaturesft: comme celles qui fe présentent le plus
k nos fens , dotTcnt eftre les premières^ félon
^riftote, il ne faut pas s'étonner fi de tout ce Aoaff.
« .que nous voyons ou de. tout ce qu'on nous dit » P^l^* 1*^<
Qous en tirons des avantages qui nous (ont com-^' ^'' ^
mxms avec l<s autres. Qjii doute que deux honi-
.mes , dont l'imagination fera tgale , ne conçoi*
vent quelquefois la mefine ckoft , fur la.mâcic«
;Xe qu'ils traitterof] t.? Et que les meiincs fujcts
ne tournidènt bien (buvent les mefmes idées? ^
fyj bien qu'il j aura eoi^ouis quelque differen*
^ : .Que l'une Ara infiîlliblement plus nette ^
plus forte, ou pltts délicate que l'autre, parcis
.qu'ils n'auront pat le itiefixie art de s'exprimer. I
Mais quand Mr de Malberbe auroit imité quel-
3ues Autheurs Grecs ,i.atins & Italiens, on ne
oit ni s'en étonner , ni s'en plaindre. 11 n'ef^
pas plushonteux de former £bn jugement 5r foïk
jftyle furies écrits d'un bon Autbeur , que de re«
j^ler fes aâions fur celles d'un honnefle homnie^
fc quo/ qu'il 7 ait f lu&dc gloire à donnçr jinjboa
exemple qu'à le futyre i il eft coajours beiii d'à
proficer & de s'en feryizr.Peuteftre qa'apres a voie
déconvctt quelques défauts & auelques confor-
mitez de noftre Autheur, il ne (eroit pas inatHe
d'examiner les belles oiiofes don t. il n'eft redcTa-
jble qu'à (on étude & à ion efpiit. Mais hors ce
que f aj fait voii: dans la pren^iere partie de mes
éeniiarqaes , 9c certains ejidroics , ^r lefqnels je
n'a^ pas crei) devoir chicanent il eft certain qu'il
n'i rien fait que de meryeilleujr}& ^^^4^ ne P^^'
«lieux finir qu'en difant de Tes Poé'fies , ce qv'^i}
fidit^uj-meliae d'un beau parterre, ^
W» f 4« Qtfeny ciêeilUmt une gmrUnéU
Ukemme efi d^^iâttétni fûts travéîlff ,
Qu€ le f atterre efi émailU
iy»ne âtnerfité fUtt^rémdti
Tantdefieiêfsdetétntdecpfiez* .
Fdêfmt pétroijtre en (emrs ifiémuZ
V artifice de la Nature \
HfâUl tient fiit/f endu/on defir^
]Etneffaiten cette feintum
^ifuelaéffirnif0exh0fJlr^
# ■
AUTRM
AUTR ES
REMARQUES
DE M. CHEVREAU
Sur les Poëfies de Malherbe, ex-
traites de Ces Oeuvres mêlées.
A Mopiteur AUard^ Chaminede^Eflife
defamt VgaUdeUvaL
QE fub trop \tt&e,^c.f. 4}. éJit.ijiy,
FCependanc , Monûeur , je ne dois
■iiulcnicnt me plaindre Ac mes Aé-
■ couvertes lur Malherbe , puifiquc
Qtous le) trouvés uciles ScbelleiôSc je
ne fuis pas affés incivil pour nomer ingia.
■" & jîulhureufes des chofes qui ont v
àé\z vocic aprpbation. Ce n'cA pas aulTi que je
les regarde comme un tiélôc, pour me 1er vif
de vos propres termes ; & fi je me croyois capa-
ble de fajrc du bien »u Public , jufqu'à l'eariclû^
corne Tett» le cik«s , fe ne me finmcndxeirpfaf
4i Phijofiïpiie qui Teor qoe le PanYre ne pal/Te
être magaifiqiie. Ceux qui ont cm ^e j'àfoii
^flêin d*acftqoec ]& mânoûee de Malheii>e |
n'ont pas bien pris num incendia: A: je n'ai
travaillé fat cet AuEàic qae pcmr m^ le rendre
]pliw fiH»i)k€4afi&le«ettff <k« veni êc ipottr fin-
re confeiTer à Monfieuj: le Fevre nocre anù »
S|ue foa adniÂratioii Ae dsTok pas être toute re-
enrée pour l'Antiquité. Dans mes Asm^rquei
le GrammaÎMeD'a a é» reftieft pour k PaelK,
Se s'eft contenté (te rcsciiter, qjiand il n'a pu
rroaver de raiiên pour le déîcndre. Il a prouré
ea la peHbne de MADiorbe, que iet plosgrans
lioines peuvent faillir:. 3c s'il le fait maichec
avec Marot en certains endroits-, il ne le placf
pas-tiop malaiHeurSy quand iiletntrair-deCQS
«be TAilûfte ^ de Locain : ^'qaelqiiiQfQÎs^iiime
a coté du TalTe , de Virgile & de Théocritc.
Jn^n)'aiéféha|:4i fiiu ètrein(bkat; ic'y^ùÙA
bien-aifc que parmi les livres d'érudition , vous
i^és mis dans votre Aiblioriseqiie,<îelm de Votct
A MttnfliUf de Bcnfptj$èfk
^^^•t'L ^ft iu:ai , Monteur, que la AMiUtfdklY
705 Xaprès avoir la mes dernières observations
fur les Poefies de Mal^eibe^ me folicita de les
Ini laifTer pour quelque tems; que pour obtenif
finftante priefe qu'il m'en faifoit , il ut recourt
àrautoritede M. de Chandenier qui a un poa«>
voir abfblu fur moi. Il garda ces observations &
Paris plus de^uatre mois s de pour les ravoir |e
»B MiitHinvi. fil
tus obligé de me feryir de tout le crédit qu^a voie
fur lui uae Demoifelle de ces quarciers qu^il ai-
moic, & dont il n'eftoit nulcment aimé , parce
«qu'il Y avoit une trop g* ande diûance entre ellç
^ lui du coté de i'age & de la fortune. A fa priè-
re âc à Tes reproches y il me renvoya mon ma^
nufcrit a^Tés mal en ordre pour me faire croirç
<)u!il avoir du pa/fer par les mains de- rouf
les Cuiftres de la rue faint Jaques. Je ftis depuis
iqn'il Tavoic prêté à Mr Ménage, contre la pro*
meffe qu'il m*a voit faite de ne les montrer^;
qui que ce fut : & par les Obferyattons de Us
Ménage fur les mêmes Poefies de Malherbe , jj^
reconasTinfidelité de mon ami • Cependant Mr
Ménage die dans fa Préface : JSs remétr^^e t9utes
4^€S déUts dfi» ^0*on voie Cong^iemênt ùh je mçJHit
irouiié de fMier as OhfervstifnsfMtr lej Poëfie* 4$
Méêihivbe ^ Fg fu'ûm pe €me pas fffe (afe niêpîf
f9ffref0€9uUefmr Jdr Chevredmfui a fuklté 4fp0if
fesâ É/m C4mmeMt4it€ fur Us mimes Poëjles, Je n§ .
à9êH€ feins §ue se CcmmetUdire ne fois rfmfli df
fUêfieurs shôfes cunesàfes (^ très^dignes d^itre luës^
Cefendéêssty je mejuisfrkvi dufiaifr de iJrf toutes
€9s €k9fes âfnqn^e» ne m*acçsâfÀtfoins d*/tvoir,*volç
MrClUvreasSyfi je me renconSfoss l^nsfei ff^fécs ^
ni é€ tétvw^timUâ cùHtredire ^fi \€^Uws fas de fin
éifyis. Ce n'eft pas de mes cèfervations qui (ont
t0ipriniéef ,que je mo plains,piiifqu'elies étoient
déjapubiiqves, & que tout le monde les pouvoir
lirt. C'eft de la révifion de ces Remarques & du
mtnufcrit où j*avois entrejptis un Commentaire
generalfur toute&les Poeues de Malherbe , ç^
f avois confié à la^M^nardiese quUe prêta i M»
Minégé £ms réfléchir fur ma bone foi , ni fur ûi
y iirok* Qgoiqiicceki^ci alTureforc , corne [C
Pij -
)i# ^EUARQj^lS SV% IIS PbiSZES
viens de le remarquer , tjM*il i*e/i frivé de Im
têmtes ces cbofes , ^tfim qt^en ne Paccufit fini de
m'dvêfrv^ié , /il/e rencentrùit éUns mes feu fées ,
m de m^énêir nfêulm contredire , s*il n^éteii fas de
menants , il n*a pas été fincére dans cetce ren-
contre \ 5c j*en apèie à fa confience. H 7 ^ Ion-
^en>s qu'on la tait palier pour le parafice de
^ous les livres; qu'on le foupçone de larcin pour
peu qu'il fe pare : 5c Boileau dans (on Aw s Mr
Ménage orouve & condane la longue habitude
qu'il s'eft: faite d'être plagiaire. Pour moi qui
ne porte pas fi loin mon reflentiment, j'avoue
que je ne me trouve point obligé à ceux qui Te
^nt honeur de ce qu'ils me prènent : & f aime-
fois mieux que l'on témoignât qu'on n'eft pas
àt mon avis, parce qu''au moins je profiterois de
la Critiqu(î fi elle étoit jufte. J'avoue encor que
Mr Ménage a une grande érudition, 5c imc
ieôure mcrveillenfc : qu'il entend fort bien les
gangues <;rccque, Latine, Efpagnole & Italicne
|c que je ne conois qu^ Mr Thevenot & lui qui
méritent d'être à la tête d'une Académie, Maii
sommeil défère beaucoup à l'Antiquité dont il
a re^en^ cette maxime , que tans les tiens deteent
hre comnns entre ffs smû\)çne fai pas fi Ton s*cn
{>eut faire ut>e conCéquence pour le larcin $ & fi
a Coutuinenous permet d'adopter indiférem*
jnent les enf^ns d'autrui. Je ne croi pas même
que l'on en foit quite pour afiurcr q^'il y a des
iietions générales dans tous les homes, que cha-
cun a droit de s'en prévaloir : & c'eft de qi|oi
l'on peut convenir a certains égards. On dit ^
jpar exemple, quand on veut marquer la derniè-
re ignorance die quelqu'un , qu'il ne (ait ni A ni
Jl : Se fzraiJL nous, il n'y a fi$a dç plus «rdinaiie.
KvéC tom cela on pomoic douter fi iA\ Méntgei
â rezaminer ptz (on humeur^ en éeriyant ^
iim n^fétvéh ni ji^nï B.
n'aroic pbinc èii vaè' les detii dernleis tefs df
Joachim du Bellaj ^
iomtetjkt U Uwgue HêirMU[9àe ^
Méùs en Latin U tom ^àhé
jfyêntindoiimi^ymiM.
Quoiqu'il en foie , il lui a pla de s'aprôbf iei^ tAti
plus curieures Obièryations fur Malherbe » qiid
je ne ferai jamais imprlnier aptes avoir la lesl
fîènes y afin ^n*on ne mi'accufi fàint dé tiitvcif W/*
On en verra pourtant quelqûe^-unts dans rtietf
lettres Critiques à Monfieur le f être j & pont
les aatres,Je les abandône à qui les a prifes. Yoi^
la , Monueur , ce que Vous aVe2 u la curiofité
de (avoir de moi : & je vous procefte qu'il n'en^
tre ni mépris^ ni haine» ni déguifemetic dans mu
reponfe. Je fuis votre &c.
^ Lenknn Urj.de JntlUt U^f.
A MapfîeHr de (oint Martin. \
Tdge T TicT je m'avifiii d'en voir unRecuenîf
1 19. JrX( defenfies on maximes des Rahhms ) i
& je vous prie de vous fouvenit que c'eftaprè^
«ivxque j*ai écrit , en faifant quelques Obfèrva-
cions fur les Poêfies de Malherbe qui ne font pa^
route à^nnc même force : Qne toutes les heures né
^ontfas fastes fossr les mitaeUs 'y (§ jne l'on fené
eomfter entre Usgrasss homes cenx , dept il eft ^
fé de eomfter les fautes
^ Loudnm U »• sk kUrs li^^t
Piï)
ui M^njUwr. •
Pétg^X B Cnriqtie de Mr ^odeâB cil itn fkraae
^f ) \L^hoinc& lin bel cfprit Gomme tous le
iices i & tout le moitié le dit corne tous. Mais
Monfieiir, les fàrans homes & ks be^iiz efjprics
forment qacl^acfois, & kufs lumietes (bu&enr
àcs éciipfes. Ils k tirent des paflkges les phs
dificilcs 3 & tombent feu vent dans on cKemia
WOi & batB« Cmrkêc {ùcuLaru necpuis éiftrti f La
icfre cpnvexM de &Robbe veite ^fro hethn^ m$fi
_iicMncwivtnt de fii Robbe blancbe^/i» nàuefSed
if9de1i$ansU£i0t$9mtJ mends no» decrrtti excutfre ^
2it cet Auteur dans \t petit Liyre qui a pou titre
Am TOMiUS GoJ>^h^v^.^» Eicgii j^urèlianifiri»
ffridêmtks^emqste ro'ètdXf^'ïl poiïible aaïl aie
' •ui>lié que dans le fens figuré, taftire n'eft autre
cho/e aix^emhtUir , ùrner^ couvrir , farer , remptitf
^ue AOtts difons tous les jours un Bafiion revétm
de f terre , de lyrique , de^AK.ên ^ &c. XI» Temflê
revêtu de marbre i Le Soleil revêtu de fftemdiemp
£f de lum$ere î Se que dans les Pfeaumes, M>âem
en revêtu do gloire (g de force \ Nos Toifins
«ifent un*Uum9 vefiito di fenfi : verfi vefiiti d$
mfâ9fe fioffi^ di cefi Mie , après Cicesen qui &
|crit, Sed de M, Goiiidi^ duumm aiiquid^ fit uem
^t Orstor umm e neuUis , fetius iuternouhoi frofc
JlvguUrh.fiùt i oté^ruêudftMsexqutfiiMSfuefeHUU"
ti^smoUfS (^rlueoHSvefliehMtonaSt9^Y^ ^^ <^^^
ma chapitre de Saint Mathieu des herbes vétmcs^
M^i 74 y \o^i^f T» «>f4i 0\^\f^ &¥rm, i^ mufi*9
iiixhj&*}ff$oo^f»!iif9f^ i <^W ir^ er^Mf Jtryurir
Si Dieu donc u foin dévêtir de cette forte ^ tkerém
des cbamfj jui eft ms^npdtsiy ^-ftififu demsùm
Uitt i^^i Ufour, A la fin des eaercitatlcms fàiii^
%t% de Daniel Heinfius , il f a akie Remarque
iîur cet afi^fUfi ^ & voas poorés foir celle d*
Ca&itbioa fiir jçjifrêf » atcc celle de Gcoiio» tm
Dans Martial j?ai tu it^AAttstcdc^CiaoûS
têtus
Kidet hué(0s , n^fihw àgtt ^ ^effifMt Çf éttéé$
t)ans le fixiéme dr Pfinéide ^ des Cumfdgna i«*
f$ris de tumiite
Largior hic rdmfos éMer. ^ Çf ItHmim nftfiit
TutfUre9t
Dans un yirttx Poéfce oui éft aîff gaé dans 1^ àà»,
ikiéme LiTre des Tulctilanes de Ciceron , à^.
Prés 'vetus Jthithes ^
CœUàm niteftert , arkores frvtfdtffiéte fgt,
Tîntes fcéttert , i&ef^#j ^r<f r^g càfifvefiirier.
Dans le troifiéme Livre de Tice-Lire^/ mêtttéts
gnes rt^tmes de Ms : Jffi fftentes Éfiri , Çfc, ite/»
tiùftei^uenti^misfihufunt. Il y zdej vignes ve*
tues iéfèuiUes f$ âegtétfts de rMtfin , dans le Cflaè*
ttiémc Livre de Côldûidliï , EUeime ( rine* ) M
fe frondi^us (f 0vis ntéftietinf jtèneri's cauMus^
net dum sdultis modus éMshéndus efi^ Des chamj
Tetn$ de moiflbns , 8c vêtus d*épis , d^ns Prudenh
CCI
1. VejUtimeffihmSéÊgri, ^
Vndejeges UiecriHitiifluêHhssMgris
Denfus , ^gnmdisfe vefliat étqtiér arifiis»
TcrtuUiert a dit dans le chapitre a. ©to Palli^î
Sic Ç^ terramfirecenftéutemferdtim veftifi dmas^
tem \ t^f^P* edndem negdremefmrwridem j ctnm
eerijfkis flivam , mùx 'wfitrus f$ otnam. Ce tem-^
prmim eft de la côrreâd«n de Samnaife \ & Ci-
Ms ^iuAfLQvm> tmt fis Posstts
ji Mânficur.
9dg$^ B Cnriqtie de Mr ^odeâH eft onikTanr
|f ) \L^haine& un bel eiprit comme vous le
cites i & tout le monde k dit corne vous. Mais
Monfieur , les favans homes & les be^ax efjpiitf
forment quelquefois, & leurs lumietes (bucrenr
àt% éciipfes. Ils fe tirent des paflkges les plas
dificiles 3 & tombent fou vent dans un chemia
90i & bacB. Cmrkêc {ocularis necjéttis étftrti f La
terre conveiM de faRobbe verte ^fr^ hetha^ m fi
jikMticwxvtnt de fa Robbe blancbe,//i0 nhefSed
if9d€liian4iU,£uti9m$j menda n9ft decretti excuurt ,
Ait cet Auteur dans le petit Livre qui a pour titre
Am TOMIÛS GoDEi,i.Vft.-^i» Elugii jÉurèlianifcri^
ftorfdtmt^s^êmqtte rcetétXf^-il podible aull uC
^ m\à>VA que dans le fcns figuré, 'vefiire n'eu autre
cho/e (^tCemMlfty orner^ couvrir ^farer ^remfiir}
Sue AOtts difons tous les jours un Bafiion revém
e f serre , dé lyrique , de g*K9n , &c. tï« Temfii
rèvétm de marhre 2 Le Soleil revêtu de ffiendeuf
£f de lumtere î & que dans les Pfeaumes, t>ieiê
Jp revTtu de gloire Çf de force \ Nos voîfins
difent ùm*hûth9 mefiito. di fenfi : merfi ttefim di
vm/^e f^fi^ drcefi Mie , après Cicesen qui a
|orir, Sed de M. CtUlidi^ duétmm éUi^id^ fit tun
j^M Orstor umm e muUis , fMms iutermukot ^rofi
jititguUrhfmt » ita rtiûudttms exqu$fii*sfuefenfeM'
Ù^LX moUis (^rlueens ttefiJeàMtomSiV^Y^ ^^ ^^
^n chapitre de Saint Mathieu dej lieràes 'oéttuisi
âid't 74 y X4^rwf^ 7« iyfS^ifAifo^ «yr*^ i^ «vpi
thitKj^909$ti)^fM!if99, i <^W iréf er^Mf llifyurir
Si Dieu donc ^ foin devécir de cette forte , ^kefh
dei chamfj ijfù eft éwymt^i^^-ftéJèrmdtmâSH
« t m A t «t ski t; itf,
htti dans le'feur. A la fin des c3wrciratldîW Ciio^
tes de Daniel Hcinflus , il y a urïc Remarqa^
fttf cet Afi^inm^i 'f 9c Tcms pour4s t^ir celle d«
Cafaubon fur 7t^>T»r , at«c ceUc de GfotiBS fw
Dans Martial |îai tu des AAm&dc^Chamf
irettts . ^ ^^
bans le fixiême dr FEncide , des CMmfognes tv*
tffës de tumieie
Lapgier hic €dmfOi £tbeK i (S lnin$m ntefift
Pûtpunot ^^
Dans un Ticttx Fotte oui éft aîfégoé dan^ Vt dW
iiéme Livre des Ttitettlaties diiCiccron, d$$.
Prés vetUJ éthérèes ^
Cœlum nitefuri , arbores fionditftétt Çfe,
rentes fcMtere , herhss frata eon'veft trier.
Dans le troifiémc Livre de Ticc-Lirc^/ m^nid^
gnes re^tmes de Ms : Iffi toontes Êfin , gjr. à«/-
tiùfre^iêentiftmisffhisfrnt. Il 7 a ^^^ -oignes if€^
tues âè feuilles tS degfé^esde ratfin , dans le qu**
oriémc Livre de Côlûmelle , EJ^ue ( yinc« ) uh
te frondiius (g ftvis 'uéfiiefint ^téneris CMU^kus ^
née dum adultis modus éMihéndus efi. Des chams
▼ctu$ de moiffons , «c vetui d*épis , d^ns Pruden-
_ Veftitimffihusdgri. f
Viêdejeges Ute criHimflméti»ftsMgfis
Denfêus , (gfrdvidfsfi ^^fi^^* ^^^^ ^'^/'^*
TcrtuUieiî a dît dans le chapitre a. ©S Pallios
Stc Ç$ terramfi recenffastemforattm ^efittt amd^
tem , frefefis eundem negésrememr^rtdem , cum
éeHfpitisjUo^ymox w/arus (f canam.Qt tem-.
frmim eft de la CQireâim de Sattmaile s & Ci-
BcrnardoCappello commence un Sonaet &r le
éépart da Cardinal Facnezc,par les tcxs fiuTans^
D*^tre mihi ^tlaf^ , ^ i/^/r» #» fiant9 •
p#r /• vff/^fv ^rf/> , fmeH Cielfiagma %,
M mtftt * Jette c9Uiy Çf U Cdm^fétgna
Sf9gl$a»fi il vefde lorjtûht» munsv»
Kernarda Taflb a)auce vaèokt mt pris dVu»
beau Lac en Lombardie ^ cece RMe eft toute £o»
mééd'Bmeraudcs^
y^fiéi di éei SmitrMi dmte le^ùndé
Ilfglhoèdi Semtc^»
Dans les diTetTesDefcrlpticms dtt^TAn&éej OU
Toic ce rets de Palladius^
Tr$ft$s hicms wmntts mve^vflamme *vtfiiu
èelurd'£utlicmius ,
O^tegsmr teUus ferfirigêr^ntefienhéiU^
Ces Robbes n'cmt pas trop dépla à Claudic» qui
a dit fur le Confulat de ProWnus & d'Oljbrius,
Prima tibiftocedat biems , nùnfrtgon t^rfem j
A>0 Céiuas 'nefiita mves.
Sur les Noces d'Honoiius & de k FrincefiS:
Marie , .
Mons UtmJ^nium Cjfri fr4tmfms ohiMhrÂ$
Invitas btMmn^grtgté , Vhaniijtit cMU
TrùUQty (^ Çeftemdej^t^ns^ormMllM,
Hum ne«pé€ cémdtnuê dmdknt mefiirtftmném
le ailleurs y
Ingidiêteriecies nudammfrmâihàt UMum,
Tendit hicmi mefiire^elm , tmdttnpfefiimtit
Ver nèyibus^ifideffk mtmti mftifyÊfvhéumiSM» »
Malherbe s^eft (ervi admirablement bien decetc
JR^^,.quandila écririHenûleGJtaadfiisl>*iui^
reux fuccès du vojage de 5edanv
Qi^defftttdmtm^Uim^
S^tÊfftntfM des fun^rdilks
J^Uàs que n*enft Ht^n {
Mt'fK^étvdi^t fMVife À Ufitê
2>efi fémtble cùtt^uète ^
Bt Ufttti'm éu jétvèie ,
. 1>ei^ fiis Ui Hésslmms î
^QWLt la Sf àncc feroit mervciHeiife , iîi ji*îtf
]K>int ictic j «^4«i^ f *•«?» pow a^ant tfie d'i&éi
et ûmmttm fM ki màruiUes de Sedtin uffetêt fmt
fhu éê fiênitmllêt ^tun^en fit iikn. MefEeurs <Ie'
VKc^Àisem oât (en hkn condaoé ce veri dâ
Se faire tm ht du remfstt de mille funeraUtèi.
car le mot de fmnerdiUes ne fignifie point de»
corps morts.
péige QUr yotïe demande , iVi/y -» W«r tel t rf
174. 0»^ a rien de tel: Vons TaETez, Monfieury
Îne VaugclaiJ $*eft déckré de ccte manière::
eus deux fénthont iÇf ilmé femlfte tpfenfarUwi
•m difflutet^l n*f a rieto tel j mais ^u*em êerhétnf
ûm dftfluief^ Il n'y arien de teî« reurmeiy conti«-
une- t^il , je 'voudrais fctt jours enuferainp. Mais il
n*a pas fa qu'il faoc toujours mettre la canicule.
M 9 quand le Terbe précédé KiBi^.
Mais il n*efi rieu de tel ^ue dealer fureiueni
\t Vtfitnre : & Mal&erbe a fort bien écrit félon
cecc Règle. - ^
Matsfu^ellefiitlfyHfheouDteJ/i^ * ^*
i^fimg immmeim n^mal s '
P V|
)4S KiirAxi^BY txni cirFosmr
jlféiMt qi†le mcndê confejjif
Qi^ilnt niii j^matj riem de tel»
Qjaad xisR préccdc k yerbc, jamais oxi ne
mec lapanlcule de*
Rien m^eftfiheéimqMefim eerftge.
Zc l'on ne peut écrire aacremenc, £uis écrire maL
Pour cete autre expreflion de Maliserbe \
#• \L% lin'tfl rien de fi ke^tâ eeme~ Cahjh efi Me.
elle eft monftruenre, quoiqu'il ait forrWai écrît
félon ma Règle, linefifien défi heét» ^ car.ontic
<ga'après le si comparatif , H fane metcre aa
^1 y Se non pa« un coms , qui pouroit (bufxii^^
Un*eft riem défi keMm cerne venj if et IteiU. » »^.
I»
An meme^
V fM^e I^Uif^ine je vous ai promis des obierfJ^
%fff, Jl cions fur ces Ters,
Pardenfétcréflamheétnde la Terre Çj àer Ciemt^
$0crèflami9eém dm '^enrn*enfiyés feint iaionn»
H faut, Monfienr ,,que je m*aquice de ma pro-
meffe.Vous vèus fouWendrés donc que r^Mi
fAcré fUmbeau ne. peut être félon la règle de nos
iLhétcorst encore moins, &Mré ^Àmkea»dn i$nr
myn/eyés feint jahnx j parce que les fiamitamn
ne font feint iédenxi.^ ilfâlloic mettxe>£our écri*
JK bien.)
SéurèPere dn jonr n*è»flyés feint jéUenx^
Un aurr^Poece n'a pas étcplus exaâ , qiundiï
a écrit ,.parlantau Soleil ,.
Reviens Ini/knt fiamheAtà- , finis fiee tn trej^
klendè
De mille fenk noumedièn fare mètre hrifin^
farce que les Aàmbeanz n!oac ai trefleaoice.^
frdie blonde : & pour faire voir que je n*ai pam
M le premier à qui ces jfbrte» de chofes ont d6«
plu , il fuffit d*apeler le fameux Balzac en témoiu
gnage. Maynard avoir mis dans la dernière dcf-
Stances d'Alcippe, en parlant du Soleil,
Le grand finmhta» ^tÊt iftmlfellit
Tera/a $omhe def$n /ir.
Comme il Ut apris de no^re Orateur, qu^on nt
difoit point ^ U lit d^mnfiamhta» , il coirigesb,-
Le grand ^firt t^utl^emhtUity
lerà fa tombe de fin lit^
parce qu'en effet nous difons fort bien , le kvir
Se le comher du Soleil^ des u^res , le lttd*nn rui/L
feau^une rhiert^Scc. Vous pouvés juger fi l'A tu-
teur fameux oui a parlé de la perlecution de
Kéron à l'égard de ceux qui prôfeilbient le Ghri-*
IHanifmv, à qui ce Mon/he faifoii donerune
chemife enduire de (bufre où il faifoic mettre
le feu , pour éclairer les paiTans durant \m
nuit y s'eft biirn fervi de fon jugement , quoi-*
qu'il ut infiniment de l'eTpfit , quand'il ap21e
chacun de ces marty^rs dans ce rrifte état ^
Vne-fvrtke ^micrte^ un fiaml^eauqsâifeflainK.
Si cotte yifion peut être fouferte, on poura*
dire en dépit de Quintilien , de Longin ,.
d'Hermogéne& d'Ariftote 3 Vne torthef^nifriê-
l>iemfourfès ennemis* v Vnflambeas^ jpi immê*-
^sê Cieb tenter fis fenfees yj^€^
Malle ville qui a écrit ,
Sacré fiémbeau dm j$nrH*enfijés fffifÈt jafiM;
cft tombé dans une ftuite pareille en une ait-^
Re endroit quand il a dit ,
Massptelexcèsép0ignemil\ f[steHe étùengle fMê
De blâmer le flambeau tfssi nom done le jomr^
. CMfir/ temt cedi/tomn nlefl tjue U réUfiUê-
&nne^imre d^jimeur^
^f0 HiMAiKt^i^ 8tr& vu VcftÉitÉ^
,Ccft en effet ïévcr d'une écrange foitc,p*rc«
qae les fiam^emêx ne font dignes ni de louange
ai de blâme ; & qae cete nfanîeiede parler eit
sion-feolement contre hi raifon , mai» contre
Tufagc > auoiqtfil apfouve cùnd^mtf mte font
Se unefrnetrf. Malherbe eft e<^mbé pent^èrrc
dan» la même faute, dans l*Qde ftar taatntaf
€9mh tn U ferfmnê de Henri it GfMnd Jlr \%
de Becemltre i^of.
F, 40» O S^Uèi \ egtmnd Uimèaaif !
Si ^4dff CtHfrteur d^nn fefm
lit qffâ de /» rofâte erdtmtirê
Tr recuUs nters U matin ^
Et d'an émerveiUMe ebétnge
Te cencim atâpt rives dm Gétngé f
Ifêif vient f0e ptfeveriiè^ dcc.
fjjgo! qu'il n'y ah prefqûc point de Tefs dSiÀi
eefe Stame Çf U fnivante , fur lequel je no
fuiSé faire quelque remarque,^ me conten*
ferai de celles-ci. SnrerueilUèle otcA jlns cm
Hfage. Panfe dir trop peu pour un cfiaie que
le Soleil ne put éclairer. ^Awi» pour le cours
du Soleil; , ne dit pas affés : & un aUmre »'-f ne
éiffeaion ni eenmijfsme^ eft ce que Ton nome
^limatias. Ten.aUnre efi nne aétien fer'Oiie qni
défend d'nne antre fnijftnce^ eft utie expieffion
foxt embaraflSe & fort oSfcnife. Mais Toiciune
ckofe qui me femble plus confiderable. C^imI
il a die, i Soleil • ê grand ImrnnmireVWn^z dû rien
dice qui ne put être commun au Soleil & au ,
liminaire. Cependant un Inminniré n'a point
de fevcrité ; ne fe couche point j- n'a ni connoit
lance ni afFeâion: ac il feroit foR à craindre aue
Ton ne reprochât à Malherbe , qu'il a été vcri*
fable (ans f penfisr , quand il ajoute d^o» 1%
9 V* M'Jkt M s X,V X. fft
St^nce qui fuie les deux autres dont fé parle ^
Mé$is 0 PUmete b^lk çg tUèrr*
Je ne fMrie féufsêgement r
Le \ûfie txch de Im cùlire
Meféùtftrâre U ytêgeminf*
Pétrarqne a été repris fur une figure pareHIe
pour a?air écrit dans iftn Sonnet. Ai Sigaor Sceis
iano Colonnaé"^
Cloù^fa CohnnM ê» cmi ^MffggfM
Kofira JfttMiKA » tU^fétn nome LéUimê ,
Ch*étneêr nontorfe détl verv camimù
Vira a Giove ftrntem^fs fiêggi^»
VeffertaffoggtùefoftéimenH^ dit Akflandro Ta&
foneàlapagej^.A: $4. defes Observations fur
\c^ Rimes de Pétrarqae,« frofrie deUa ccUfma^Çj^
^tdtjfd f cù0tvâême si nntto' pondeki iiHAiioR,
^c. PAre imfrùfrieti U dire ike U fieg^ia td ië
wêntû ne» torcéma U iêUnme éfei vero eammo^ f'k*
eBê 1$ soUwH m fn '9€f4S ^ ne fer fslfeftféid^
€ammtnétnù'y msfimfrejisnncfermey e di mémierm
fheinfieffêM^-nei'^nnne» fonê mfti smneverie^
Sur ce principe , };e condanèrois dans TO^
thon du fameux Cocneilk y le xaàmt Ochoi»
^ui dit a Camille ,
Atiémt tfn*en,dêcéder\ t*^^*'J ^^^^ Mad^mtj.
Ctfi *vHrt intérêt Jeul ^uifmifMrUrmi^fUmmf^
Jr roam^*àTOttraqu''«f«'\ pu quelque autre nH)it
Ht été plus propre « parce que la fiammie ncpjer*
ie point y quoîqur'icijiWMM fignifie «iiMw/j ae;
Sue la plupart de nos Poètes fans 7 prendre giUB^
e Ji'£»irent frcfqiie j/toiais a«^mem«»
$f s KiMâiK^is 8ÙX tïs Ponxif
tm
i
Ah même»
'^H^ T r Oicî,Môhfl-cui;cc que jfe vous lis il fil
^11. V Huit iours,& puifque Mr de la M.voa^
le demande ,. il ne tiendra cju*à tous de kf loi
' montrer.
wm 14*. ^u$jms jg 00 fyutùttef y
QtkUHfioiâ hors de fafjom^
Ou k Jw a touchée ,.
JH m^ fenufechèè
Bfi U lomfMréfifon^
fe douce fort que l'on puiiTe dif e aj^rts Mal6â!3^
le, Lt ntioktte queleJotM touchée^ ep la comfil^
TMjon de ma feau/ethe , pour, ma feau ftchâ
feut être tfomfavêe à la violette touchée àufifià
eu du foc.
Dans les Stances pottt Henxi lé (Srànd , il' ar
fcrit,
lf« yt^' Nulle heure de beau temfsfil 4i^é^ef defféê.
Bt fa grâce divine endure en ce tourment^
te fH*endurt ttnefièut q$te la bifeeu lie fUiw
Bat excejivemenf,
Cear qui' fe mèlenrd'élèref defS fleurs ne di(èii(
jamais'quhine fleur endure , mài& qu'elle yiii;^
0U .qtt>ellc fàtfti ii ^ dit dans' un-Sofiiiet'du UttC
fixieme»
f^ 900» Comme Hnéeumeficun^ue U hife afechée ^
ji'tnjifut abatu et chê-^* œuvre des Cieux,
Ile mo tahatu eft ici trop fort.Qùoiqu'i 1 en ibit^
j!ai lu dans la St&nce ^j. du chant 9» de lajiN
Ifiifalem 4âiTré€;»'
»B M A L M I R 1 1. 5^
Perche 'oùle ( ahi dolor ) giéKtrne uuifo ,
Ilfue Lefim tftMjiheljtùrJttccife^
êc aille U£S <n parlant d'Armide ,
Cerne furfureo for Ungt^mde màr€
Che*l njemere al fajfur. tagfiétte Ltjfk ,
O eome tarce dijuferchto Immere
Ilfafaver ne tcrto il eorfe akbit^é^i
' Ceù ^giù de Ufate À e^ni cehre
Cadende \ Dardinel di 'uitafalfs^
Pétrarque a commencé an Sonnet par les Tert
fuiyans , fur la mort de Laure , & ce Sonnet eft
le $o, délai, partie de fcs Rimes.
^l coder d^una fUnêét , che fi frelfi ,
. Cerne t^uelU che ferre o tjente fierfe ,
3 f attende À terra fue ff plie eccelfe j
hlçftrande al loi la fna fyuallid^ ferfe.
Il 7 a peu de perfones , (I les l»ons livres ksf
font conus , qai ne voient d*abord qu'ils onÇ
Tifé aux vers du Livre 9. de i'Bneïde.
. . Purfnrems ntelun cmn flos fùcàfus araire^
Lan^uefât monetu , lajprve fafétvera celle
Demifere captt ^ f Imita cmm forte grar^uinpl$.
ou a ceux du livre j. des Silves de Stace.
Pelix yê fi loetga dies , fixemere muUm
Natornm , 'virideffue gênas tihi \ufta dediffent
Stamma %fed média cecidere ahrufta jnvents
Catédiaiflorentef^e manufcidet Atrofosannesi
Qtfalia fallentes déclinant lilia culmos ,
PaUentefyuero fa frimes mormntur ad aufirei
^Ht nhi 'vema ne^s exfiratfnrfura fratis.
Homère avoir dk dansk buitiénve livre del'I-^
liade
MitiM^r /* Se iriftfffi y icc.
la première penfée àt lA^Wicih^^on le fec atetH
fhéê^ cft exprimée plus aettemem dans ÇacoUc»
jf/ie mmâm ftfyt^t ut ante ^ mmvrtm ,
Qui iilèm , €âf^ cécidtt , v#^f prati
VMmmf fis y fmi9rem»t0 fêji^mam
Ces conformitéi ii« fbnc tooe a« p^t» que del
lietix Commune «{a'ioii' nonve pas toac .r
1^ Mrdû U MenarMin , LeSear
d$ U Charàhre dm Roi.
P^éTE n*apeleraf point kSaleîl, aprisOri
367. J pfaée^Qn T0tém iifmfife ^ &inecomea«
serai de nommer la Lune , après Malherbe;
JK ^;* Des wnis tinégéêie €9mfi€T0 ^
lut!» a jonter ,
SAcUrum mater equêfiri$^
' Ces fortes de vifions ne me tentent plas : Ù
Xj^ssuutçpÀ a fait der^M/^relaplosmerrcii?
leufe des Déeflcs,
It fon Bien dit ,
Teè 9'»AX« i^hfJLdf #0^X* tf^«pT</yl/r roH^
pour avertir que les plus hardis font ordinal-^
rement les p'us grandes fautes. En effet , le
fublime ne va pas & ha.ut, & Ton donne foa«
Tent dans le ridicule , quand on croit donner
ilans le merveilleux. • • . • •
Pkge A Ces lieux communs, j'afoute ces Ven
}9/« /jL de Claudien , dont le dernier de Iff
» <^ M ^ t H t ft y it fff
«demi ont éré fort bien rendns par ootfe MalU
Iierbc , comnie Ta renurqué Mr de Balzac.
Sdfè nnhi dubUm traxnJeniemM mentem ,
Curèrent fùffri urrMS , ^m nmlèus inejfet
Keéiùr^ Çg incertêfluerentmênaiidtdju ^^^
Sed €Ùm tes hominmm tant» sMigint 'voM
jidjfuenm , idtpfque dm JUrtre nêsenêes ,
f'exariqtêe f$9S : tuffm iéêhefsdét uêd^f
Jteiif£t9^ &c.
^^fiulitbune tandem RMfmjmthttmtMtltttml
^ifiivtsqmt DeoJ^
Ce fi affis qu*ea ctmq am fn audéue êfromie^ r« lOf^
9ufMs ailes de cire étttx, étoîUs mentée ,
Primes Çg Rois ait e/é défier :
La firtune ia^ie au rang de fes ffiétisnee^
Et le Ciel aceufé defitforter tes crimes ^
Bfl réfelu defe \ufiifer.
A M. le Fèvre,
T^g^ X 'Bxjpicflîon de votre Héroïne ne mê
443. -Li plaît pas , des gens emcertés rendent
won ejf rit gêné. Le rerbe ivWf* cft un efpecc
d'écncuil , contre lequel il eft aîff de heurter fi
l'on n'y prend garde 5 & pour juftificr ce que
|e dis, je n*aiqu'à raponcr ces Vers de Mal-
iierbe.
Mt rends'fteus temhnfoint cerne la guéri fon J/>. %^^
Et rendra les deffiins qu'ils feront fpur luip^ » y;
nuire ^
'^ujp^/ot confondus comme déiiéerés, f
Rendantfarmes foufirs ma douleur rfconuêlP. X J Ji
Celui de Mr de Benferade , après Malherbe.
Jûk ie miUe têurmens atteint ^
Vous rendra fê âmiUur connue.
Celai de Tfitoile dans one Cbanfcn.
Ingrate Mehut^é
Le mépris que je fus de veus ^
Veut rend affez, funie.
Voas TOUS foaviendrés peut - être d'une totrc/
Mtentet far fut Us jUurs feront écUfes j
Lu terre aura des millets Çg des refis ^
Btmon asnoufn*aura que des fouets ,
Cœur fans fitie^ je m'en nfuis mourante
Vouiés^vouffas fendre adoucis
Les maux que jefiuffre en ntous aioranii
ta même faute cft dans la petite Note 4û
•KouTcau Teftamentde Mons, furie xi.vcr-
fet du 13. Chapitre de l'Epittede S. Pattl aux
Hébreux O' S% Biù rh itfivnf , &Ç;
KoiretfriçûLi i!(Aic if ««tti t^y^ «>«J<f
TArabe a traduit , Que le Dieu de paix: Fout
eonfirme en touxc èonne œuvre. Le Syriaque; Fout
rende parfait en toute bonne œuvre.LaVulgatc,
^tet vos in omni ofere hno* Et Grotius a fort
bien traduit ^aptos vos reddat^^ &c. Ainfi MeU
ficurs de Port-Royal ont traduit au/Iî parfaite-
ment bien y vous aplique à toute bonne ttuvrt^
Mais dans la petite Note ils ont mis, •»«*'
rende dijpofes 5 & c'cft ce qui eft mal. Car en-
core que nous difîons , \e vous rendrai prtfH*
, cela y nous ne difons point y K vous jt^^
difpojé.
LeTradufteurdes Hymnes de l'Eglife poor
toute Tannée, a fait à peu près la mcine fauïC
• 4ans THymne, yethum fupertmm prodious.
Jndexque cùm pofi aderis
* Himati faûa peÛoris s
1> K M A t H B R B B; ipf^
Reidens n/icem fro Mbditis ,
Jmpifqtte regnum €mm àcms*
il a traduit ,
^ £/ Urfftu decoMvrafft les vertms 00 le vice
fit/qu'au fiftd d0 cœur des hismaint ,
Tié rendras en ntrai' Juge aux micbans le,
Jufl^ce^
£t U Couronne aux Saints,
Quoique nous diûons avec les Latins , reni
dre la.fareUle j far fats reddere : qu'il y ait dans
le Pfeaume 94. Redde retributsonem fuferbis^
& dans le dernier Verfet du même Pfeaume»
C^ reddet eh sns^uftatem eorum; corne nous
iiùms ^rendre le mal four le mal s nous ne di*
fons point ^ rendre le fufliç^ aux méchans , pour
rendre aux méchans ce qu'ils méritent y fitire re»
tomber fur Us méchans leur iniquité ; funir Ui
méchans du fuflice qui leur efl du. On n'écrie
pas mieux , quand on écrit ; ie vous rendrai
funie : fe itous rendrai ma douleur cenuë ^ ou
reeenuë \ Il rendra fes deffeins confondus : Ren^
dre un nsal adouci ': y'ous m*avés rendu ,ma /ivé*
rijàns Ces gens rendent, mon ejfrtt gêné : Je vont .
réitérai difpojé , &c.
P^£^ 4f 4vOi; >Q^aR<l 11 efi adverbe de lîeu«
jar peut être n^is . pour qui ^ lequel ou laquelle ^
quand il s'agit des perfones / & par cette Re-
jgle, il eft ^ifé de conclure que l'on ne dit
peine , Ceft un home où fai remarqué beaucoup
de 'vertu : C*efi une femme d*où je tire de grant
éniéêntages. On a fait icncore un mauvais ufagé
ii« cec adverbe % ce qu'il eft aifé de juiUâer par
MalhcAe,
OiSr quêtes hat$iéret éillettti ^^ • ^» )),
0»f qme tu fiss , f im/ fM*9mj fafft ,
Tiv mets en jern tes bèjaitux^
par Brcbeuf $
Comtfé mm^ M^mee tmiitrt Uft trêitve ffftK^fort^
oh tfiê*tl pêtfe lûSjemM , ilj ferte U m^rt,
car OQ ne dit poiot , m f»e tMfû$s:oùqm^MlUnt
tes hanUres : eu qiitl forte les jeux , pour em
quelque lieu que tu fats : en quelque hest qu^aîL
2fUt tes kéueiéres • eu qsselque endreit qu*tl forte
Us jeet» s quoique l'on troat^e cette expreffioA
ézxk% la plupart de nos TÎeax Poètes , & qu'il f
ait des jnodecoes qui t^^n fcryent. •.••..
«
Ai^ mime.
^M^\^ 7 a on mois que je vous disà la Moi^
4f9. X ce , devant le Seigneur de. la Maifim,
2u*aajourdui on n'aprouiKMt plus certaines
gures,que les Anciens ont nourées fort belles;
£e que je n'aimois point le mot de Platon , qui
a dit d'Aridote ft de Xenocrate, ce qQ*Ifocrate
a dit encore de Théopompe A: d'Bphore:
Que iuu uneeit kêfom d^tftmtt , Çj tm^trû dit
krtie. Je yous alléguai ces Vess de Mil^
berbe.
F« ^g« Cefendaut nette gratta jâkiie^
usuels farmi ntet ufMt^
Perdra U fureur sfuè funi kri49 '
Vemferte usê-delà du trèfus.
Outre qa*<<«M/>' ne me Ciureit pliiâre en cet ea*
ixoxi , pour fa raifon que tous pourez deviner
d*abord , cete MAr eA une Ttlaine c!io{ê pooc
an grand Roi ^ & nous &mcs tfap cejjpfr^
tel MALYtBRBi; );p
iftiiaix 6c trop retenus en France , poar y don-
ner une hide aux Rois 5c aux Princes. On ne
fauroit jamais éviter avec^rop de fuperfticion
les figures qui laiiTenc une vilaine idée dans TeC-
prit.
C'eft pour ccte raifon que Ton a trouvé fi
peu civile cete manière de parler : // m déftrtê
une tèU femme , ou »n tel home > que Ton a fub*
Aicué à déferrer le verbe détomerttr\ qui cft
incomparablement plus honèce. De Serres a
écrit dans la Vie de Hugues Capet : Et àvofts
montre non^feniement qu*fl je ttnt fur fes pei^
afres la mort de jon père Robert j mats qu^tljfd^
tjt/es dejjetns fur ce même fondement , fous les
Jiegnes de Louis e^uatrtéme , d$t d* Outre mer^ (^
Lothaire ^ Prtnces néanmoins mal si f es À ferrer %
& nos bons Auteurs ne Técriroient point après
De Serres. H eft vrai que Ton fe fert de ce»
£gareen d'autres Langues: & vous- vous foo-
▼enés du Verfet du Pfeaume j i , Serres étvee
le mords Çf U bride U hotâche de ceux fui ne
iétf prêchent foinf de vous. Mais ce qui eft bon
ponr les Hébreux, n*eftpas toujours bon pour
les François. Sur ces Vers du ii8. Sonnet de
la première artie des Rimes de Pétrarque.
O Mvifi y 0 M* ésmere infieme fofè
Cli/frùni , e* l fren y onde nufunge i itoho ,
C>i9f* À lui fiscOy è ealeitrar non vole,
-Caftelvetro a remarqué , Gii fproni fino ie
itère étccp^ltentje , che iruitano ad amart ^ Ç$ s
fferare : il freno fino gli aiti turèat^ d$ Laura^
fer gis ipsaîi eglt perde U fferanzjgy Ç^firitr^
ehe ssuisetro. Et Calcitkake mo^ valx. fito
/è eSty^Wiy è il n/ifo di Lauto ^ Camalliero, C'eft
Mac Tifioa affez étrange en galanterie, que
I
\
)i9 HlMA&l^lf I9it XSi POISIIS
de fe faire un cheyal , & de faire de Lauie n
Cavalier ; que de doner une bride & des cpe-
xons à un vifage 5 que d*ètre monté par ù
MaicrefTe , & d*ètre fous elle à faire manège.
Cete figure n'a pas femblé belle à Muzio , comt
r^fre/enUnte btufei^KA in m» itàfo chefi deftngd
fer beUtlJimo^fitcendoio un Soppididno de giiér^
nejidi cM*daUsre, ffrono^freno^ è fitvaif che ei
$mmcMn9, Le TaHe dans la preixuere partie de
fesVers d'Amour , a fini par cece vilaine £ga-
£e ie Sonnet qui a pour titre ^ Siegno , e dm*'
ftJUms donna gMti^ &C.
Hêr che fia ma$ ^ che arrefti il mio defirt
ê^equaimemte U fftnge , è fronto il rende ^
Cenjemhïante mirtUy lofprono^ t^l frenei
Vage 4^4. Mais à propos du paflagecÀ. ^5. ^
th'tfiotre de Philippcs de Comines , Ç$ ainif
£êùt en ces chojes d*^/eméigne^_^yoiidncz*yoos
bien traduire à la lettre ie yibtàeu winfi «
yîvît^at KmtSf 3 yir/ÊWy, après Euripide, So«
phocle & Mofchus ? le ©«er^rv yêiît^Ai ^^
S. Mathieu , de S. Marc , de S. Luc & de 5.
Paul ? Je fai que les Çrccs ont employé danP
ie figuré le yîji^at dans le même fens qaC
les Hébreux ont employé leur Oyo Se
Ses Latins leur gufiare^ Mais je tous demaih
de, fi dans les chofes triftes, facheafesymai*
Taifes^^&c. vous vous ferviriés du ▼eri>e /«S|-
ter, ]^onrfintir^ f prouver^ ^c. fie fi vous «'aLi
meriés pas mieux le Vers de Malherbe,
f» n . C^^fi ^ '^^^^ à goûter des délices dmpftm
ic celui d'un autre Auteur ,
' U^ toufonrs goiftè les flaifirs de Le nfifp
^ue les deux fui vans }
Il M tetf^otâPt goiti Us nstrages dnfirt^
là
9B MALHBRBS ^<C
Léi frifo» , les dùuùsurs ^ U mifert (f U mors
<aDoi(]a*après tout ^'yoirU mort&,^oAter U mort
toit un Hcbraïftne » poux mourir. . , , ,
Z'-*/^468. ...Vaugelas a écrk encore &Lihor»
rfhie Se effrpyahU» Ces Eftthetts s*jtfl$qu€nt fiu»
njent aux chofes éones , quêfqu*eJies ne Jembienê
jCOH'uenêr qu*/t celles tfus fint mauvaifes (^ très^
fermhieujes^ Il alegue la £n d'une lettre de
Ciccron à Pomponius Atticas { Sed hue Ti'fou
horribili vigilanfia , celeritate , dsUgenfU , &c.
Il ajoute, il reut louer Ceux , &l dit f««/r
«vigilance , fa viteiTe ou fa p£o<aitiQide ^ (à du
licence eil horxible.
La diUgence de Cefaritoiti! grande .en eâSse
idaiis fes expéditions militaixes , <]u*il fembloîc
vpler pbitotx^ue courir, corne Taferc Menre*
marqué JLucain.
^^mine nuhiferétm raftê Jufere^olat Mfem^^
Pathelin a dit qu'un difcouxs fUifiit terril
Uement^ pour faire entendre ^a'il ^loit jMTr
vtiUcufemeut SfreMe^
Tl0S réfondok^
Tlus hâbofidoit
Son fétrUment^
Dont me fWtfoti
Ce ft^il dijott^
Terriblement,
- Nos anciens fe fervoiciit aufli it merveilleun
«cbns les c Ko fes m^uie \qs plus fachett(ês , les
pins borribles ^ les plus mauyaifes 3 & je
TOUS en raporterai quelques exemples. Alaia
Charriera die dans le Kegret d*un^mùsênnxi
O Dteu je te frie humblement
ptsis quUfuoir ne fuis Mlegeance
J>€ jmn tris-mcrveiUeux têurmemt^
X
3<?1 KEMA9QJJES SUR tBS POBSIK
Odavien de faine Celais ^ dans fon Séjour
d'Honneur,
Bn U dknce un T^r^^i» ^Oirgueilleux ,
Et a'v^c lui df Romains moult gnmà^ffejfe^
Letf âl commit un crime merveilleux
Qut fut à Ui ($ aux fiens fénlleux
Quand far ardeur il viola LMtreJfe^
Philippcfi de Cpniines n'écrivpic prefqae ja-
mais autrement ; /// étoient tien ^ die il, fix
mille homes t^ui faifoient mervetlleufemem du
maux : Ailleurs .* Et feit ceci far trois fois ^ tant
defiroit demeurer en cet état^ nageant entre les
deux , car tous le çrafgnoient tturveilleufemtnt;
Dans le chapitre %o, V^uglois nen demeura
foint content y Ç^ dit un mot au Roi qui s* en cour-
fou^a merveilleufement. En un autre endroit;
^frès que le Duc de Bourgogne ut oui la rèfon^
fe. du CpnètMe , iV conut iten qu*il étoh iefriih
cifaî (on duReur de cete guère , £^ connut une trh'
merveilleufe haine contre lui , qui jamais de fuis
ne lui fartit du cétur» Cete haine niecTeilleijre
me fait (buvenir de David , qui dit , quUlhah
d*une farfaite haine , ou corne il y a dans THe*-
brcu , d^une ferfeélion de haine ^ les éq émis de
Dieu. Vouslfavés , Moniteur , ce qu*a dit Quia-
tilien , Confi^tudo eirtiffima loquendi m4gift^^^
utendumque flâne fermone , ist numo cuifuklicu
forma ejf : 8clz conclufion du même chapitre
Confuetudinem fermonis vocaho confenfumerudî»
torum \ficut vivendi^ confinfum honorum. Après
cela je ne dirai point , une haine farfaite , lu
ferfeélion d*une hainfs^ une haine mertieilleuf^ ^
un merveilleux crtme ^ un merveilleux tourment.^
pour horrible : un dffcoun terrible pour âgreabU%
4k oc me jEervirai (Uns notre langue 4cs A4«
OE MALH£R11. 5^f
-vcrbrs Latins , infant , mifcrè , mire , ferditè ,
im^robe ^ indigne , m^lè ^ f^c, que quand les
Maîtres l'auront approuvé. Je lai bien que Ton
s'écrie fou vent dans laConvcrfation j Cefi mm
home ^ui m furienfement de l^effrit $ qui <f une
mémoire horrible , effrojéêhle , pour -merueilleu/e^
incroyable , étonante , frodigieufe , ^r. & je le
dirai avec tout le monde, quand tout le inon-
de ne fera point de difficulté de le dire $ parce
que la Raifon doit être muette où règne rUfa-
^e. Il en cil pourtant un bon &un mauvais,
Iclon la Règle de Quint il i en $ & le bon n'a
■point encore aprouve , f*€fl une femme qui efl
vterveilleufement Uide , ou tffrojablement belle ^
Jugés maintenant fi Malherbe s*eft bien fervi
du mot effrojitbU , dans un Sonnet à Henri le
Grand.
Je le eonnois ^ Deftins , vous nntèt arrête T, y*.
Qudux deux ïds d§ mon Roi fe fnrtéige 1a
Terre ,
If qu*afris le tréfms , €0 mirmele de guerre
Soit encore. effrojMe en fâfofterité^
Tous demandés fi f^crirois après ce dernier ?
euire les bordi, C'eft dans l'Ode â Mr de Bel-
legarde.
Sosi t^ue fres de Seine ^ de Loire ^ p^ 100.
// pdvdt les Plaines de morts ;
Soit ^ne le Rêne outre fes bords
Lui n/$t faire écUter fa gloire,
Je lépons que jene voadrois pas l'écrire apris
lui, ni après Racan qui i*a imité dans un Son-> *
net à Mr le Doc deGiiife.
Prince , theisr de la faix Çf la foudre des
armes ,
Sifottfuerfetdeifleftft tomracbetoit les morte ,
/>/ûMJ ujfémsfita enfler U Seine os^tre fes hrds^
EfMmh^ntfeurtùn frère 0tn déluge fie Urmes^
Cece fftçon de parler n*eft pa^ faporcablcj
Le fiène im ^ vu finre éîUurfn gloire outre fef
jtêrdi » lli fmffi^t etrfier U Seine ûntre/et hords\
" . & Tqn ne dir point .• Le ff,oi a fait écUtep
fsgUire outre (on Sin^fémn^e , pour ^tin delà de
fen Roj0nmfi» }1 favic hiffcf cet 0¥fre au¥ Ltr
lins.
Vftrà Sanrom^tai f^gere kinc /iéet.
^hrà SjH^UM^ ^VéiUm ^ft ^Uétm fnto titi notm
fffe, î^ous hL)i![timi% 'tnçi^ft çcxfiu^ aoz Ir|r
Jicns.
L^ulhmni^ Jf^tfnnht $krn fe htUe helU^
Teroehe t^ Cittd, d$ firent -non fi fiendeét^ i$
prn kuhité^tn meljeflo , JNUr^ ^rno: Oltre ^imê
ffdvea ire Borghi, |ls (t feryènt indiSèremaieot
4e 9km .& okre^ vpoar di ^uÀ^MlÀ^ centrÀ^
Jfuori , ifutnfi9iJ^y fin , fof^n , Jimerchiénnenie » &
nous ne fondes pa$ a^és Jiardis ppur ncMis en
ièryjr enfant de i»ani«ire<. IfoQs difons, m^
tre les nmmuttfges fnUl foged^it ^ centre jftdil m0
. jfiit» ffffir fmrçi entm^eU ; 8c -oe n!eft plus ^9
^dans lés Aittears du tcms pajfTé qz^ aojis /ou-
frons les gens d'outre mer, lions apelpnscnoo^
fc outre^m9r ^ctics Italieins, oltrAJtB^rinn ^^%
f oulenr bleniê^ jbeUc ^ xicfae cju^etnplpienr V%
Peintres. Malherbe a4oiic mie^x 4ci:i( 44^^ '^
ajitre eadrpir ,
:aM%delà 'deis éerds de U Menfè ,
f. 7* • 'VAUm4guê «4» vu nos Guerriers^
Mais 4 propos d*«M delÀ^ yoii4rteZ'¥OBS W>l
'■ èctï re après CoefFc teau , corne il l'a icrir dans
fa. yer^on de Florus ? Toutefois il n'j ttt riem
"PP^ere^^ni^ffra^ttawt^Us ^n/^d^mens ^ fhi^
feitt de huis ^Uies , fmr lefyMelln ftttémf hé
^uM^ ils remarquèrent qu*eUes svetent étèfai^
tes ^ non éfvee de fefits efiecs ^ mè dtnjée des fige^
tes , ni étrvec aucunes de ces Ugetes Armes , detiê
âtjènt hs Grecs ^ mais a>Mec de fuiffans ja'vehttf
méûs arvec des maJfueS Çf fêtantes éfées qui em»
fpufeéent des ccufsjs énormes , qusis s^étendosetoê
an- delà de U mort. Vous you^ foutenés bieif
du latin : Quum tamen nihil terrihtius Mace^-:
donthus fuit ifft ^ulnerum affeéfu > qud non^ffi^
€hUs , nên fagtttis ^ née uUo Crcteuh firrà^fed
i9gentitus filis , née msnorikus adaka gûdiis
mltrà mOrtem fatehsnt. Comment traduirîés-
^ous ctt ultra moHem fatehantiU dinés*vou^.
ttien après Malherbe f
£f quiconque fera tWfioi^é A i#,
2^e ce grand chè-d* centre de ^ioi/it
X^increduh fcfteriti,
Rejettera fin témoignage ^
S'il ne U dé feint telle Ç^ (agi
ÂM-àt^ï dé U verjfé,
'4axx$ une Chanfonr
Vn m^l ZU'dc^z du tréfa/ ^ >, jf^,
Témf fiit'il extrême tse nteus énteêt. fué»
îk apràs Majnard?
Dseusù ne m'aiderés- véus f4S f
La cruauté du fréfas
£fi aû-deçà de ma peiné,
a iw femblc que ces manières de padér it>h^
monfttttcufcs : Elh efi heUe Çf frge au-defd , ou'
an^^deli de la mérité: Vn mal au-deçÀdu tréjat
ne vous touche f oint : La cruauté de la morte/tau^
def4 de U féine que je foufre : Ce font des f laies
qui s* étendent ats-delà de ta mort , quoique
ûous difions j h mal qsse je fou/fre eft au^deli
Riij
3#^ R I M A 11 (^ E S S VR IIS POES^lBf
ié têmt Ci ^u*ê0 feut imaginer • . • , .
'Psgi 477, Daas les dernières converfations
que nous âmes à la Motte, à Tégard des ma-
oicres de parler hdffes^fépiUïres ^ g^c. que Ton
ne dévoie jamais faire encrer dans un fïjleno»
ble , je vous fis fouvenir de celles ci. Dans fa
parafrafe du Pfeaume 1)9. Malherbe a écrit *,
Watf Récités^ dijoient- ils^ quel^Mi^tân de ces CéÊmtuino
\ Qf* )adis femflijfunt vos Temples imAgmf^tiA
Téifiient uut retentir j
Mais Mvec mépris toute U tr/Jfe hanJe
Taifois la fourde oreille à UurfiUe demând€
Sans daigner rtf4rtir^
fc ailleurs
f^ X u ^'^ fixités des méchant , tantfiient^etlesfecretttt
Quand, aies fourfuivra^ n auront fotnt decéu
tkettes.
Dans les premières Reprcfentations de Ma»
riane il y avoir ,
de crainte ^ue Us Parthet
K'' entrent dans cet état ponrj IroniUer les eartet^
9l notre Triftan retrancha ces vers par le con-
fcil de Tes amis qui les condanerenc : & il 1
encore fort bien raie , s'il a . àiè de fbn autre
Tragédie quifa pour titre, lamàrt de Senefne^
ce "vilain endroit ,
Il fait le Chietf^eonchant four faire le Lso»,
Ceux qui ont écrit ,
Ces dangereux projets e^t^ il trame à lafomritei^
£t de Pair cfue U Ciel conduit nos defiinees^
Vousfaurés couper broche a fautes leurs menées,
n'ont pas mieux écrite
* Ces vcrï ne fc crouvenc point Hans les PoÇfîes de Mal-
iierbf , il n'a lico parafrafe du Pfeautne l$5*
BB MAtHlUBS; f«7.
Ah mêmeé
^étge AN Uelqucs.noms d'Herbes , ic Planter,'
48». V^d'Arbrcs , de Racines ou de îruits
n'ont point de Plurier , corne cerfeuil , f^fil \
fimfreneliè^ om fmfmelle fi on le veut yruë ^
fenêmU ^ Jéifran ^ éibjpHte : quoique Malkerbe^iit
écrit.
adoucimiâtes nûs dhpntei^ />. 81,
Page 48tf. . . Je tiens fur es toutes les deux
obfcrvations de Vaugelas fur troitre & tarder ,
qu'il a fait neutres , Se on ne doute point que
Malherbe n'ait très - mal écrit 5
Qu'à des cœurs bien touchés tarder la \ouiffant§ ,P^ f j ,
Ceft infailltblemtnt leur croître le dejlr»
il n'av oit qu'à mettre 9
C'eft infailliblement acroîcre kur. dcfir.
& il a eflé ailleurs plus régulier.
Je fat hsen ^ue fitr U yujlïce^ P» 4S
Dont la faix actoit le fouttoir.
Voiture a fait une même faute fur un autre
Verbe,
Tandis qu'ils 'vont doublant mes feinesamou^
reufes,
pour redoublant. On dit bien , doubler les rangsi
doubler un Caf : doubler un Mit : doubler le nom»
bre : & je ne fai fi on dit encore doubler le fas^
Mais on ne dit point doubler le mal de queU
cuuy pour redoubler ; le vin qu^H a bu^ o\x le^
fruit «lu'il a mangé ^ lus a doublé fa fe'vre^ four
redoublé, Auffî Voiture a- 1- il mieux, écrit dans,
un autre endroit.
X# fett far Ceé^ ftiblemettt cùmbatm
CroiffsMt /é$ force , am lie» d'être akattr,
Fs rcdeuUUnt U chaleur êrâtndire
mais en écrivant , i;-i redoiêhUmt , ce qui cft
*^'^tt3 il a dit, c^mÊreLefiree'^ ce qui eft mal.
Aie memim
^^/«T 70uf (temandéi m* deiniexie ohfafSb
4^7, V tioo (ôr lef Vers (iii«ans ^
^•7^» Srqmeifme avertomde l*£nv9e*y
(ije- encore lever lesyntx^
J^ '•eux kétnder centre fit n>ie
Vire de U Terre (f des Cfemx,
U k Toict, Bander l'ire de U Terre (fde9Ctt0§
contre la nrie d\ne jtvertom de tEmne» eft one
maniçrç de parler qui nepeut Stre jamais a^
prottr£e t ^ le Werhe hÀSk une aflfés Tilaiuc
idée , parce qa*il ne tient pas au nom qu'il
régit» L'expreifion {uivante fait le même ef-
fet , quoiqu'elle (bit dans un Ecrivain fon elia»
tié ; & fenrens parler de notre Bslzac qui %
écrit à M. Conrart , 8cc . . . . .
Page f oo. Au rcftc corne l'intention de Mai-
herbe étoit inocente dans ce que je viens de
remarquer fur le Vers de la 5tance qui eft
dans l'Ode ilk Rehn Mère ébo Jtoi fendant fi
Megence , peut-être que fa faute eft: ez€ufàble«
Mais oui pouroit le juftifier (Savoir fcrit à Ma<
dame de Termes fur les Noces de Racan , *ce
F[ue le fioïardo*& le Bexni avoient â peu prêt
ait dire à la belle Annide , quoique le pror
^ C'cAfai IX. tcciKt dtt Line pnmur HHff^
0i\et W ei\ q*^^»^ f^on dégttifé la choft »
rourl'EfithaUme Une luicouteréi nen \ èl fera
fis^ fcrttmt^ U^i^mâmey Afvh^ ctluk ^ jiàuu. Us
Mufes , $1 attrakien siliefârj à momer ^9^ frr le
Pamaffè, On nepettt nkv que ces paroles, nd
laiiTens une image plu» df shonefte (jue celles-
ci, Atrig^Atéres P^^mfhyLe^ fiis éênimsâm é$nieS$*dU
iét$s:^erif vmmftmt^u^fMàfi^ baeha$. Cependant il
jr a u des Scholiaftcs le des Critiques , oufl
en 1« veut d«s Cliiciuiettfs^ qui en ont fait a£-
fcs de- bruit 3 & ils ufient encore trouvé plot
mauvais^que notre Auteur- up écrit av^c tant
de liberté à M^danpio de TQrmes , & qu'il («
fot feryi d'un ft YÎlain mot en pairlane à une
Reine. Il Faut èt^e aveugle pour ne pas voir
ces- (brte&di» ebo^»: dt q^nd on ne s'aper^
^it point de ces ordtires , c'en un témoignage-
que l*ctn y eA fort^ acoutumé •
rfUMiÉÉ«MHiaM«>ÉiAM*«Étaifa
■ ■ %
Péige'tL ya, Monfieur, une infinité d'èxeiiii-
fk}4* Jkpli^ dans ks Anciens^ 4c d^s les Mo^
dernes , de THyperbole dont notre Xlàlherbe
s^eft fecvi dans VOde at^Rei Hemm UGrdndfuf
Phturet/Mfaccis^ du itùjitge de Siubm^
Quf fera / ri décrie P. jl. •
Quine co»fiffÈ tfHk^Htweule
Bfi mûins Hnctuie^ fite-tàé't
•ti^dans l'fipitafe de Mi le Doc d'Orivans ,
Plus Mars fue Ai^fS dt-U Thfytee , P» l^t;
Balzac, après avoir remarqué dans fcs Entier
fiuns^ lé^Vers de Piauce,.
)70 ReMAR<^VES sur LSI POESIIS
Ktitimtii , Umiês^ ut e^ê hmîcjéicrtficem fmmmê
Nam ksc mihê nmmc eft f%twr fuffitur fusm
6c ce demi Vers de Daniel Heinfias,
fUêttfmoiBSS Cétfure Cétf^r.
conclud le chapitre par ces mats , je ne cwm
iéme fMi ces MÎes figures /;> dis feulement ^ueU
Us ne feront fltts à men ufnge^
Demetrius de Phalere après avoir dit qnede
toutes les Figures de la Rhétorique » il n*/ en
a point qui foit plus froide que rH)iperboie ,
KÎ qui demande plus de jugement ^parce quel-
le en cil la moins Tiai^femblable, aporte un
exempIedeSappho, dont je parlerai ; & à cet
<:xemple Viâorius en ajoute un autre dans les
commentaires fur ce Rhéteur.
Luhenmremtefuctdm «fUétmiJâiemttét efi.
dit-il , ^ firtéijfe iUud TerentUrmm ^
if/kfi €Mp$Mt Salus^
Servétre frtffus non fetefi hanc familiénn.
Il ne faloit point quiter Plaute pour Terence,
puifquc le premier avoir dit dans fa MoflelU"
Necf^ilus nohis fétinti j^tm effe^p cufiéitfte^
& ailleurs
JV»lfi»s me efii hodie Tœnus Punscr^
La même Figure eft dans ce Vers d'Afranios;
Nemo ttta vi'vit csne cariojiûr^
ce Céirtofêt eft de ia reftitution de Scioppios :
& je me fouviens d'avoir likdans Scaliger,
fttventa fonns d^ne , n$n itenmfiior Fenni»
Dans Martial, à Pjerus^ *
y es dtcéSfn iftrforni 'ueris f
Cete Figure a fait des Proverbes cbés iesGrcci^
DE M A L H £ R B E. 37t
qui ont die de cetcaiashomcs : Qu*$U étotent
flu^ jitft^^ €[He Uftàfiice ,ou flus timides jtte U
Timidité mime. Voiture s'encft fcrvi ,
// efi de fscbeux entfetien ,
Saturne efi moins. Saturnien»
Un autre Poece donc il eil parlé dans la lettre
S i , du Rccueuil de celles dç Thomas Reines , de
de Chrétien Daum , a dit
Philo/efhus nimis es ^ PUtone PJatcni&r iffi^
Carc'cft ainfi que le corrige Reinéiîus. Pierre
Roi d* Arragon avoir écrit a peu près la même .
cho(e à Charles Duc d'Anjou , qui avoit faic
couper la tète a ConradiA fils de TEmperenr
Conrad , Tu Nerone Neronsor , (^ Samcenis
çrudelteres. Avec tout cela Balzac avoit raifon
d« n*aprouver pas le fréquent ufage de cette
Figi;re : & pour voir s*il 7 a de la fureté à
l'employer , on n*a qu'à réfléchir fur ces paro-
les de.Quintilien , Hjferbolen ^udac'têris àmatut
Jummo ioco ffui , Qff. fed ejus rei fervetur
quofue menjura quétdétm, Quamvis efi 0/»-
nis Hyferioie ultra fidem , nen tamen
ejjfh deket ultra medum , nec alia 'via im
tLtUù^nKietf itur^ (gc, Pemenit hac frequeniiffime
ad rtfum : quificaftatus efi ^ Vrbatiitatis \fin alim
ter fiultitia nomen affeeiuitur,
•Il faut revenir à Demetrius qui après avoir
nomé l'Hyperbole , vicicufe \ 8c loué pourtant
le mot de Szp]pho*jç^fVffS'^fVffêi7ife^i^ttfr$ma^
litaurea^
Plut MU que la ée4uté même:
ou come le dit le Guatini dans le Madrigal à
CleUa Farncfc ,
)7^ Remmi^ss s17& lb» Poisxir
£ ehi de U BeitÀpiù hUét fete^
ajoute ^«te*F tx«^ y » *px€^^T<i : qnr
cete divine fiUe eft d'autant plus admi'
sable quViie s*cft fervitt élégacnenc d*ajie
J^arc (kagereu&^i&domii n'eft pxefquepas
poffible de fortir avec booenr : Mais a'il cil
vrai que ceneSa^j^q ait a quelqife b^ncedV
«oi( éctit qu'on certain. Guerrier étcuc beta-
coup plus Taillant que Macs le E>iea àti Gnei-
rieis, qu'autoic-elle die ^ £ elle uc vu Htpemk
wf9$mHercml9 f«tf Htnri kÛ3témà\ âc Honfdgneac
]e Duc d'Orieans , ^ ^x W»t ^im^ J|tf;«wy d« /#
TkrMce i La Stanoe fuiTaatc l'auioitâms domc
bien plus éconée*
'• I ^•^ C*^ 4/«ri ^u€ fti crU fwimnÊÊmê écUunfi^
Su (•mftMifrfiMt^'oenf qmiJtoi Mm^ss cûm^kaUMiy
JUsffége^m^^ i^jéimiet *uêifines cdmf^gmêt ,
Vwuf ftut9t^t l'Vniiters ne frit ^W élément.
]e laiiTe à part le repos du Vers, oiï ildeyroir
être ; & wffemk/er tme thefi , pour ^ m»e ài^l^*
. j(.ç S^bécena gre(^ que j'ai dçja allégué ^.^ fort
bien dit, Que certaines cbofes oiikt d'elles mt*
xfy^\ de^ g^^^^ q^ ^cur fonç otiesL pax la ma-
nière dont l'oi;^ fe feit pour les oxprjiai^r : K
ii dl certain, qu^e ce n'eft pas feolemeai^ <!>«$
la Morale, mais encore dans la Rh^oriqnc,
qu'il y a dfcs excès % dps def;î^uts <J^'^1. fa^ut é-
titçi cotpe des yicç$« Penxettii^s allègue fi^
' ce fujct un paiTage de Clitarqu(^ , CQCQnie d'tt^
grand ezagératcur , qui dit* d'une nioucke ,
iurmiilf^m nùui ifttf» &c* àefafcitur Uu
» I Mai h j r b ». ^ 57^
Sofprl\Aure rsemfia , e yf-rf ben artttê^
dhe dt lagrime amare tljtn mi iwvi,
lo pu ingrate almiù Dio , chcl necchiê afflitto ,
HeUe de* cori^ egU delCiel te chiavi^
iTét lui negatofù , dd me trafitto.
L'ouvrage dont il cft parlé dans îc Sonnet
du Aiarin , devoir ètrcjraifemblablementfort
libre, quoique dans uirpctit Livre qui a poux
titre > La Libraria del Dùiti , cet Auteur fur Lui^
gi T^nfiUo , ait dit feulement , Ha fatto meltê
Stance di eoltura , de //' erti délie Donne ,
Sfance htUiJftme ^ argute e dolci ^ Çg l'ha /«-
titolate , Il Vbndemmiatorb, La pièce de$
termes de Saint Vierre a eu des admirateurs,
cnltaliei8rje l'ai lue en Efpagnol de la verfion de
Maeflro fraj Damian M^muk» de la Orden
de la Prùvincia de kffana^ Elle a été encore
traduite .par 7oan Sedenno^
Je reviens à l'Hyperbole que je n'ai pas la bar-
dieiïe de condaner , puifqu'elle a été fanâi*
fiéc par le Saint Efprit ; & i*on n'a qu'à lire le
Rabbin Moscs Maimonidès dans la deuxième
Partie de /on More Ne'vochim , au chap. 47.
Dilher daijs. le premier Tome . de fes Difputcs
Académiques à la page 7^0. Hackrpan dan$
fes Mélangçs facrés , & daiis les Remarques
Philologiques & Théologiques , vol. i. Gla£-
Sus dans fa Philologie Sainte,au Traité de l'Hy-
perbole. Je dis feulement qu'elle doit être em-
ployée avec retenue: qu'il cft des rencontre»
oii elle peut être . fouferte ; où elle eft même
fore agréable ^ mais qu'elle ne doit pas être la
favorite des Philofofcs qui doivent inllruire y
ni celle à^s Orateurs qui prènent à tache de .
perfuader. Les Poètes font xnoias de fciupule
%ji KtMA^Qfts Btyn LIS Poésies
de s'en fçrvir : % ils fe fouriendront , s'il
leur plaît , qae les mimes Loix qui leur or-
donnenrde métiager les meilleures chofes ^^leur
défendeaC d'être pxpdignes des mauvaifes^ des
(brpedes^ ou des dangèreufes^ de les faire en-
ivrer en foule & corne encriomfe, oH ellçsne
doivent encrer qa*à là dérobée.
Je conclurai cece Obfèrvacion par une autre
de Plut arque, qui dit que les chofes ihcrojra-
bies (ont toujours frôidçs ; qui fe mo^<r fort
d*Hbgefias pour avoir tctït ^ Qu0, UTem^U dt
I>Ume d^Efhefefkt hrulé\ furet f «^ U Déejli d9
te Ttmfk émtéé fente ^ £^ q»*eUe éttir édon wm*
fêta tdC9»cktmenn^fymfidsme,rt d* jiiejpdnire^
JM^ais corne les plus étaéls tombent (bavent
dans les mêmes fauterdont ils reprênent le^ao*
dres-, Pltitarque a dît que cete penfée étbit fi
froide tiM^eUe émrtit fm éteindre far fm frtidtm
h fou de ce Temfle, Le mot de VHiftorien Hc-
gefias dontPlutarque s*e(l: ainfî' raillé , a été
aprouvé de Ciceron qui Ta raportéde Tim^ée:-
& peu' de gens (èront du parti' de Ciceron con*
f re Plutarq^e.
Dans la même Pieoe des i^nnex tbe Sithtf
Pierre:^ vottsaurés vu ,
0 t Toutes les crtnuttés de ces mains ttui^nlataciestf^ •
^'' Lemèfriseponté^tteceshureastxmtnaihem,
Ce Vers me fait fotltënir de celui de Furiut'
Bibaculus dont fe moque Horace ,
JuffiterhilfertMS rana nroe tenj^it ^Ifes^
ëc û Ton me dcmandoit ^ lequel des deux Vers
j^cftimelc plus? je répondrôis , quoique Gif*-
hiusen putâfe dire, que je n'eftime ni l*un ni
?auue. . Crmbtr àtà- Latin , » dee t»\$tnê^ » ,àet Jtn^
fmcêf , CKims Ta reman|uè notre Bilnc àsnm
fes Btttfcticns, cft kt& at vilain^ II. fiiot kifc
kt aux Comiqttes ktir ,
• • • . fmmùeas oaidâs hétte^ ^ »êm fÊê0 .
Ldfrmmétm eMorétrt uttnpum $mm» mndê^
Stiê
Quafiiihî HUm txfuerH mifertAm ^ smimf^
9c Yoffias s^ien eft expliqué dans fes Mi^étmtmtf^
Qrat9tfw en parlant èc kt leéhtre de. Pkut««
Jt (ai (jœ Ton trouve dans les oieiUeur» A»**
cears de l-Anrkjnké; deffuere^ reffMcn fiitme^^
•ffen/éêi^ mandatât^ ûmêM^ Mtofits , impirimmi 3t
njfuere aUquêm émrthm , pour ne 'oouhir foinf
écouter tfueifu^tm î h méfrifer tfmamd fiptfl^. Lcf
Hcbrcoi dffent dans le même feus W] fr|3 5^
les Grecs, jtiyaV *i&o x^Iaitivf $ les italiens ^
€t$llart , ow. firoliare U tefta s fcuetere $1 çafe :■ ^
parmi nous eeox qui n^aproiiyene pas ce quQ
Î^OQ dit , ou ce qu'on demande y ont acoutiw
mé de branler la tète. Mais quelque ckofe que
puisent alléguer les Grammairiens fur leuA
àeffmere 8c re/fmtre , noua ne pouTons fuirr©
leur exemple i Se nous n'enrions point à Pifrr
das ce qu'il a dit de la Mec ,
ni à Lucrèce Texpreffion qui repirefente aflSt
bien la chefe,
^éttereM immen fer termuà frdnfit^ ae iméer
Refimiftâr.
ni cete autre « Dîogene qui nomoie ïe» Rl-
cfaef&s y àet Vomiffetnenf de U TertÊtne, Ventir^
des èffjmres Çf dcf^ èUsfimes , n'cft donc pa#
moins fale que cmcher des mefnis Çf d^ fim»
êêmes : quoiq^u* il fait beaui de yoir de* Hionb
)7t UlUAXfJ^nM SlfK LIS PoiSXES
f tgnes ^m$ tfêmtffemt dt U temÀn , du fam Çf
des pierrts s & nous ne ferions jaunais Tooiir
ëcs mots , corne on a riouvé beau d*ea faire
toitiir à deoz Poètes de i* Antiquité.
.jtftmutnf^ue Itget terrai ^ frugtfirMê
^Sitêi ^ Çf ^midqiêid PMctevifffqtte 'vemmitt
L*Abbé de Yilleioin qoi dans le ftjle Comique
le pottToit fcfTir de cete manière de parler
du mentt-pcaple , féùte rendre ^w^e s ^ueCjumm^
pour , lut fêtre retêdre ce f mV/ m frts , a évi-
té judideaiement cete YÎlaine Figure dam ua
paàage du CurcuLom de Plaute ,
^tque Mrgenimm f réfère f refera vemere^
En effet le verbe vernir eà û vilain , quand il
s'agit des perfonnes , que j*aurois beaucoup
mieux aimé xendie avec TArabe , le /c/mi»
€i iftl^u 1». Tt ç 0(4^70 f fAv de TApo-
calypfe , par rejeitery que pzt vernir *^ Parce ^me
veut m* êtes mi froid m ckamd^ je fuis fret de veut
fomir de ma bouche. Quoi que tous les mois
de TEcriture foienc bonètes ^ il y a des idées
qui ne le font pas , que Ton atachc bien /bu*
Tent à de certains mots , ou par . l'afage ^ ou
par la corruption de Tàfprit de Thome. Il me
frinbleatt moinç qu'en $:ete rencontre, la ver-
£on d'un pafTage qui fait conoitre le fens &
rintencion de ton Auteur , dans ibn étendu^
fans lui rien oter^ vaut bien mieux que celle
qUi's'aréte (crupuleui>:ment aux mots qui peu-
rem porter quelque vilaine idée dan» Tefprit.
Le verbe eruâe eft de ceux-là , & je me cou*
tenterai de cet exemple : il y a dans le i8,
PfeaumQ de Pavid , oies dtei eruSai verbum
(^ uox neût iudfcar fetenysm ^ que Mr dé Sad
ft B M A l H B It « f . ^7^
t traduit , fans avoir égard à rOriginal f'^St
ni à VBmasf de la Vqlgacc , Le i^mr ^hnfct fit '
fétnk ém your^ ^U mmtinfirunU nmt : cL^
éftée iot^r amonts /m farplf ém \9ut ^i iè f^h: ff .
€ks^M0 mu$t éifrtnd m h iêuer, À U nph JuivML
/#, Maroc Ta tourné â pca près de même :
jQur après j§mr çêmUnt
DmStijgnenryétpirUmf
P^r Ungue txftrienit,
• • La nuit /f^vafti U m0tt
ÎSùus freche çg nous infiruh
^•f^Zranitfafience.
t)e$ Portes qui a fait la verdon dc« Pfeasme*
lur I Original & qui par confcquent pouvoir
favoir que fMsMM étoit la même chofc qae
ysry* ftiabber ^ ou eU^uinm^ fclon Kimhi ,
« traduit s
Le jûUr ^ui fafft 4u jour naifftnf
Tient frofûs du Dieu tout fnijjant%
£t U nun d'ètùtlesjemêes
J# U nuit, ecnte en fnijfant
Sa fcience (^ fm renommée.
Jean d'Efpagne qui a été Miniftre en HoIIatW
de &cn Ahgletere, & qui a u égard à la na-
«urcle fignification du Vctbe , a traduit dans
la Préface de VHarmpnie des Tems , Vn jour dc^
gorge profês À t autre \ouf ^ Ç^ la nuit enjeignt
Jaence à P autre nuit ^ & je vous lai (Te à pcn-
fer fi dégorger^ & regorger dont Malherbe s'eft
ieryi dans fes Stances â la Rtinc Mcre du
Roi pendant fa Régence ,
De tous cotés nous regorgeons de hiens : /», 87.
Bt efui toit Caife nu tu nous tttns , ^r.
font plus honcces que rendre gorge ^ cracher^
êc vomir. Balzac qui a condanc le mot £xrr<-
»* » - .•*
lia KiiTAKCt^BS stm tu foiiîtii
^tent daass cet autre Vecs de M»tiierbe ,
Se qsi paf malh^^c s'eit tft îtttï dsnfs <{ue&
ete cndtoit de fim Sùtnête ehrénsn , & je ne
tae 'crampe, n%c pajt excuiî^ f otts eet Yttztns
mots oue i'ai onrqtiés. Si qurt^'^i^ eft d'un
â«cre icntiment , il ttowrewi bette l^txp'rcffioiï
d'EupoIis , guc f â kê^ dcpw» qweltqtfe tcn»
ians Athénée,
f«
Cratids iSe meiit, d
Hefrmiids céuat , mm/^ excneat,
jnais corne je fuh d'un autre goàcy jelaitflkcet
Sejamides k pfi Us ifoudra * , . . ^
jLMi«hfl«MMM«BMlMMMia*MnMMrMMM«|««HMMai«
P^g.X/t On Jugement s'eft toujours troJXf écaoi'
yii, JVxforme au vôtre fui: les Ver& ûirivins ,
£: Soilfons , ^/v«/ aux fufrAes ^ .
^. 7*- J^^r^ chercher farmf les httéts -^
Zn c^ueie fUct fiât Turin^
Giulio Guaftavini a remarque quelque choft
de fcmblableà la penfée de Malherbe, fiu une
itance de la Jèrufalem deliiirée du Taflc. Balw*
â fait la même Obrervation après lui daos le*
Bnffttient : & ce que Virgile a dit de Troie
en cwiq Vers, & Sannazare en huit de Car-
ihage^ Malherbe Ta dit en deux de Toùa^So»
0< M>AI.H£X.BI. fSc
jieqoe pâilant de Lyon , a écrie 1â même cho*
/e en moins de paroles , l^ugdunum quod cfien*
dth^tur $n G^ia , ^HAri$ur : ^ Flo^us peut- et rç
^ profité de tête penfée ^ If a ruinas iffas ur^
kmm dtruit yUt hodte Samnimm in tffi Samnio r$^
^Mirafn^r. Mais je n^oublirar pas lecijpmi ye^s da
^roi^cme liyre deTËneii'de,
Et cdmf^s uètTroja fuit»
X}ui nepeu^ être jii pltis ferré, ni f]fss fort;^
&'qui a fait4ire à Microbe , Fis ^udtrt tllum
( Maconem ] teinta bre'vitMte dfcenfem , ut uritAy
ri magis Ç$ C9ntrs}it irevit/ts if fa non foffit f
f,€Cfifaucigimis %fitbis ^ m^ifcim/im ct%fitatem lMt0»
fit^ abjorfjtt: non reitt^uêt flli n€crmn0un» Ovj»
de s*eft fcrvi de ^ete •petifée ,
Jamfeges eft uht Trpja fuit.
Jk j'ai lu aut;re£ois .dans les CataleAes»
HacfuntquAs merito qufindam tfi nnraté$
met u fi AS ^
^é^narum remm màgn^ ftfuUhm
jucent»
€e qu'écrit Sul.pitius i Ciceron pou;: le con-
foler de la mort de fa £lle Tullia , eft à 1»
^vérité pim hardi, mais. i} ne lai/Te pas à^ètt»
a^dmirable. £ft ^jta. rediens , dit- il, ^uum ah/B^
^maMegétram merjus néPv'^arem ^ cttfi Rfgifims
^ircumcirc^ ftoff itère, Pefi tnit erat i/Bgina s am»
te , Megara j dextra , VirêMS ; Jiniftra , Or#Ju
thus : qu4 offida quodam temfere jkrentjpms
ft^runt^ nuncfroftrata (g diruta ^nte ocnUs \âm
€tnt. Cœpi egùmet mecufn pc îogitare ; Hem \ i0S
kemuntuli ipdignamnr ji quis nefirum infertit ,
aut Qccifus efi^ quorum mita kr^vipr ejfe dehtt t
quum Mfiû lcc0 tôt Opidorum cadavera projcda
jaceant, C'eft peujt-è^e aj>rè^ un 6 gjilant-bojnc
que Virgile a dit ,
Noff medsM de ^ente '^hrygum , ixedtjfe mefétnâlt
Vriem ùdifs fatîs eft ^fœtMm trétx'tffe fer ùmnem
Refltqutéts Tr9J4t : ctneres Mque ofis feremfu
Infe^mitttr,
êc que fialcha&r Cafliglione z écrit encore fur
U mort de Raphaël d^Urbin ,
^tqtât Miéis Ucerumferro^iffti^éêm^ifîjtêeCétâd'ver
^d liitam itm/^UMm j^f» tfvocaft^ue decms^
Il f a dans une Epitre de Saint Ambroi^e, Tu
tgirur femirutàrum urhium cada'vera , terrétfttH^'
^mejulf eodem éifft^té fofiui & dans une autre
de Saint JerÂmè , iitfj»^ ifuo»dam orbis eafmf^
fpf^e^ fofuli RomjifH feifnlçhrum, J*ai dit que cctc
Tigute étoir admirable , parce que de grans
homes Tout employée ; 5c que deux grans Saints
n*ont pas été capables de lui refider. Cependant,
je ne me fuis point encore lai/Té tenter de ce
coté- là : & je ne me fens pas a (Tés hardi pour
nomer cadavres , «/ , ZcfyiétLetes , les rttines d'u-
ne , Ville. Il efl vrai pourtant que Ba.Izac s'en
e(l admirablement W7i après les Anciens :
J^ ne fmi^ dit^il , ^ f«0' ils fenfèntde mêfrifer U
force , U ^viguet^r çf U lumière de Rome , f9»r
m'ètre ameureux ^%e défis msléuHes ^ de fesesT^
édites , ^ue de Jem fefuiehre Ç^ de Jes cendres ,
C*e(l dans une Lettre au Père Dalmes : 8c dans
(es Entretiens il e(l parlé des carcalfes des Vil-
les. Le CoAmte Fulvio Tefli dans une Ode
qu'il a faite contre Rome , & qui peut-être
n*eA point imprimée , a dit dans le même lens
figuré au Cavalier Bernin ,
Roma in Scm^ èjèfoh/i , e ^uelcbe étnv^nK^
Del ftiùgran corpù hùggî è corrste , e fuie :
Bslf^mo di valore e di *virtute
Kel c^êdavere fnê non bi feJfuntÀfp
PB .M A L H S R s' !• ff J
L*Iarcripcioa d*Inocenc Dixième, dont la cau-
Ct cft coBGte de couc le monde , £«/ fè Çaftro^
n*eft pas moins force que les premières expref-
fions que j'ai marquées : & la fuivance qui eft
du deuxième de rfineïde ^ JPmt itium eic plus
courte encore. '
J'ai bien cru ^ Monficur , que l'allufîon de ^- 1<>7'
Msrgutrite dans le Sonnet à R^hel Peintre f^r
W Z,w* iê fliurs , ne vous plairoic pas , 5c
que vous en fériés très peu d'état , après Tavoic
lu. En tSci quand Rabel ur peint une Margut^
rifU parmi les fleurs dont il avoit fait un^ Li-^
vre , elle ne les ut* point éfacées ; & que pouvoir
avoir de comun ccte Marguerite avec la Dame
qui portoit ce noii) ? & qui relTenlbloit auffi
peu à cete fleur qu'à la Giroflée. Les Italiens
tpttient étrangement fur ces ba^atèles , quand
ils font des vers pour quelque Dame nomée
Bêtry^ra^ tiendrais ^ CofiAnK»^ ^ Lsura , Fa»fi$^
«*, ouVittorU^ &c. Ces allufions font froides
quand elles font tirées de loin j & les meil-'
leures ae font pas trop jufles. On ne les doit
voir que corne un éclair^ Daits les premiers
Ouvrage» de Scudéti il 7 a un Epinfe pour
une fille noniée Marguerite qui vécut fort peu,
•c la penfée eft Italiène,
Pétjftnt ne n>erfe foiift de plenrr^
Carde- les fur U m$nde tfuel^ttet miJèrMti^
Les Métrgttentes Jontdes peurs ^
lEt far confee^uertt f^é durables, ^
Il tCy a peifone qui ne Soit plus pottrl*EpkaIe
2ue pour le Sonner, Nos dernicis Poète» OàJt
irtaiipéces AUufipns, $iily en a une qui a
fait rire autrefois les gen« du Collège, & qui
peut-ètr« aujpurdui leur fa^ic .pitié. Ç*eft oà
MTynard a Fait Allufioa de Crai^^ a <:?«r^
^ii* f*w' ttgnùtJLW^ M Mul aune efi fec^mde
i^re cherchas point U^fiAct enUCant àuMon^.
Vmj^u'U fUkà UfiufM .eue efi fur -ms bstm.
& Balzac a doaé malliaccufcnient dans ce mau^
vais £ofc , <î«And il a nom^ /*-/»' Z*-^^^ #
Coniart «li ne fa^roit pas la Langue Lacm^
le n'ai point changé de fcntuncnt & a»i ca-
iwic aiuî Mr de la Uèn^Àiere ne va jamais
droit a refprit 4cs Gxccs 5 ouxju'il n> va gue
par un iletour de longues pacoles qm atoi-
Wiffcnc , & q«i cacbenc m^mc bien Xoavcnt la
beauté de leurs penftes. Je me fuis expUquéa
lui fort konltenacnt fur une Epigrame de La-
^cn: & î^rous alé« voir de quèlc naanierc il en a
tX2A\x)3i une autre de Julien ou de Platon , car
Mt Unehcrman x^ii cft un favant «c un W
^prit in"a dit en Suéde cju^elle eft de ce Phi-
lorofe , fi Ion s'en rappxte à ia plupart des Ma^
SLuficiiw qu'il a vus en Alcmagne & en Ipajtf.
QuétndOljmfeefidêifiAntmujeM»^
X^s Us oijets deliciemse
BriUent dans mên âme étuee elle»
j4àtis enl^étyffstcedeU ^dU
jslf feulant tien afenenjêtt
Qm fisife à ma douleur merteile^
jefiêis'mje'^ifils dans uue emhm étetrueUe^
Bt mes yeux n'ont flus rien a 'vêir^
> Il 7 a dans le Grec come tous &vés^, ^ ^
Bm>» > tèy ^i }i t^P TVf4WitMr «Vti
Ea
9> 1 M A 1 H I & B S« 3^;
■a voici la verfion licerale.
Hûc^ fine fi vidcMm çunBs^ midtre nihiL
Corne les hèmifticlies dans notre Langue n'onr
pas trop ë« grâce , »yec ^ peu d'aide on peu* '
r oie t^ien cojir ner »
SpHt m$t nifÊi de lis (^ de r^fee
Therfm dèc^umre mile étfae,
*' jgtutnd je le nui , je etei nteir fet^ies ehêfis^
Et me rien veir quand je ne le *vùi fss^
Peut-icre ^ue tous après TeçiaKjué dans Ma-
M^sjeusefenf $ênf, CreUefe ^f^ nentei riem
Car fè n^éù fins U frefenee de celie
yejant Ufnele an mende ntpi temt hien ,
BtvejétntHmi je ne niei riemfiens eÊe.
la fin de deux Sonnets de Malleville a ^el*
^que raport arec la penlëe du Grec.
O vous qmi m'éeûuiés avec itenement. '
S0ubis qti^il eft aifi de voir tontes eet thofès ,
Venrvn qtfon fssiffe veir Oljmfe feulement,
Uy a dans l'autre»
Je detefie tes lien» , émtsntque jémy flAs ^
Bt fi dans leurs afas , te fue |> vos m^afiige ,
Ce ifsse jetfj vei Pas m*a/îige encere fins,
N'ouUions pasia $a du Sonnet de notre Ma3U
Ce tfefi foint qtfen effet vous tfajh des afas ; p. i j j;
Mtess quoi que yous ajés , yout t^àvés feint Ca-
iifie, \ '
Bt moi ^ je ne voi rien quand je ne la voi fas.
CIê n'efi foint qu*en effet^ n*eft pas trop bon ;
£ on l'examine à la rigueur : & iffau droit met-
tre pour b^en parler 9c pour bien écrire , Ce
0'efi fut qu'eu effet ; mais parce c^'afus eft
^fé HbMAR^ES SQ& I.BS POESIfif
trop proche, & qacfds fe rencontre encore dans
iç dernier Vers , il a nUeux zimé confalter
ji'oreille que U Graxiui>airç*
J'ai bien voji^la faire cete Obferva^ion pQor
wo^s tén^oigner que notre ami fft trop &en-
du dans fes rerfions , en ce qui regarde YB^
pigratne , & que la cradp^ion la plus Uterale
/cft , félon moi , toujours la meilleure. Vouf
ii'aurés de n^oi que ce ieul é;remple 4e Car
ifolfif cum ftmtl pccidit kre^is lux ,
.^ ATtfjtf £fi ferfetuéi[ unM dormienAéi^
le Taflfe 4a4S fc* Vers lugubres qui font la
JTeptièn^e partie de fes Rin&cs , a £ni un Son*
net par ^çs Yc;[s ftilv^s , fur U mort d'Hpr*-
Ma i Ufff èreve Uâce i noi J^a/cofe ^
/>0r«9âxô^f«0//^ 0/^^c« ttcm^ finm»
& Mliljieibe a> £ai(^ iimplement que )es imi^
cei:^
• 1 91. T^^ qtiamfQÎr qm ^ùit le Soleil
' ^ Se \euer au^ iras du Someil ,
Tel atf matm iljw ^Jf (OnÀe,
Jf^fafaires de Inhume mt un autre defimê
^frès quil efi farti du monde ^
iM nuit qui^ lui furvient^ «'4 jamais de maik.
Mais pour confoler Mr de la Ménardiçre ds
ma critique , voici une Stance de fa fa^a
qui vous fera voir qu'il parle mieuit « quan4
il parle de lui- mênie , que quaud ilfectd^ii»^
^Vrprete aux autres.
JL* aiguillon de l'^mofàf é'eft. U dificuùé 1
^fs tb^rmef^ /fnt dfi^Ms far la/4fili/c ^
Di Malheubs. 3^7
pès tjHil eft fasfiyie il fomeiiU.
^il iCa fçint de frayeur^ il rCa f^'tnt de depri
V^ffursnce t endort , A« crainte le reveille ;
£tj*fl ét^mierf/ans feifit , iljeuitfétnsfUifir, .
Notre ami eft affuremcnt dé îliumeur d'O*
^idc...
ji/i mime»
Pdge Q
f 4 1. . ^Vt CCS V«r« ,
// me ne faut f AS que t» fenfiâ p, jf,
Trouver de t Eternité
£n ces fomfemfes définfes
Qu invente la Vanité,
Je répons, o^^trouverduflaijiren e^iàtle^têe ekêm ^ '
/è , eft une manière de parler qui eft fort bpn-
ne i que trouver de t Eternité en quelque îhoft ^
tfft une expreffien très-mauraife : & ceux qui
vous ont écrit de Paris , qu'on avoit raifon de
la condaner,. parce que TEternité ne peut re-
cevoir le flus ni le moins ^ ne ilbrît chés moi
ni Grammairiens, ni Théologiens, ni Philo-
ibfes» II y a une Eternité ah/oluë ^ fie une au*
tre , Périodique. On peut confultcr Cornélius
i Lafide dans le 14. de fçs Canons fur le Pen-
tateuque : voir ce qu*il a écrit fur ces paroles
du i«. Verfet du ctapitre iy.de TExode: />#-
minus regnahit in aternum : & pour ne vous
pas renvoyer plus loin, voici ce qull dit fur
le 9. Verfet du chapitre 1, de la Genèfe, Qua^
tes tertio , qualis fuerit hdc jEtemitas quam at^ ' '
fmlijfet efut ligni %ità an abfoluta ? an reipe-«
Ri;
|fl| HlMAlK^lS <«R Lit POISXBS
^ïya? ôçc, f^ermm mtlius ScitMS ^ VéUepus Çf
Çs\etémms eefifent faèjfe tt^nStzva. ^ mn ab&lif-^
fam , qfêUntidelicet héc ligtmm intogdjfet iMmimi
mîtMm (g vi^$ftm adéU$qmt^ annonim nûilia;
itmec Dtms emm tramfiuliffit m Cœlmm , f im 4i-
fgrmitdf qii4déUf» ffi. H^hrM tutm 0^19 OUm^
id êjè^ ftÊrmum ^vocant ex ttmtgi uju , tewfiti
f9Ji^sfftm$^m C0i0s fuis 4ih bomine mn frmâdê^
fmr. Il jr a ionc ^« Eten»ifé éAfilm qui ntf
iconyicnc proprement qu'à Dieu » une anti>
feriodiw pu reffeéti-ve : &: J on peut voir à Ja
page 6o8. duPUGio ?idbi de Raimond
des Martins, <yjL Eternel figtiifie quelquefois
iin tcms de eouree durée. ((Juand Malherbe
irçft feryi de X i^imthç ifermelemenè ^ la findf
la mi^lii Strefbe
frit'; . T9«? CCS ché-d'oeuyrcs antiques
Ont a peinp leur? reliques :
ï^ar ^cs Mî^es fpulcment
L'home «ft éxemt de la Parque j
Bt ce cpx pprtc leuj: marque
Peqaeure (jt^rn^lement.
Par elles traçant l'hiftoire
De tps Éaits laborieux ,
Je défendrai ta mémoire
pu ;rép« injurieux j
JKt quelque aflaut que te fac^
JL'oubli par qui tpûi s^éface ,
Ta louante dans pcs Vers ,
D'Amarante couronpe.
N'aura fa fin terminée
iQu'en' gclle de l'UniVcrs. f ^
ff. Encete li'a^taine entrcprife ;
Çomune à tous les Beaux Efprits »
plus atden^ qu'un Àifel^^ ^^^»
k
fc ihe feni quiter le prix»
1t quand j'aurai peint fon image j / ^ >
Qoiconqae Texra mon oayrage^
AYoora que Fontainebleas ^
le LouTie, ni les Tuileries,
£n leurs fuperbes galeries
1^^'onc point on â riche tableatfi
Apollon y à portes ouyertes ^
LaifTe indiferament caenillir
Les belles feuilles toujours rettcÉ
Qui gardent las noms de Tieilliri
Mais Tait d'eii faire des couronet
K'eft pas ÙL de toutes peribiines |
£t trois ou onatre feulement, '
An nombre defqnels on me range;
PeuTent donei une louange
Qui demeure étemUemtnf.
te ailleurs,
Xe/ êthm^es cùmmns 'oPhemà ^l^âtêt étitttJês ; ^•!^*
Ce qmê Maiherh ecM dftre éiermiUment.
il ne l'a pai entendu dans le même fens qu'il
a écrit en un autre endroit , par une Hyper-
bole affés étrange ^
De faits Ji renùmis ourdira Hn Uifinre , a %
Queieu» tpti dedans fêmire éiérmiUmêtstnêirÊ
^nêrent /e Soleil , ne Pignèrerems fas-.
il a Toiilu dire dans ks premiers Vers qiie fe>
OuTrages durereient Ion- tems , & que les Ou*
▼rajges des autres dureroient peu en compas
laiton : Que les autres écrivent ordinairement
pour leur Siècle ^ & que (es Ouvrages paffe-'
Jfoient jufqu'à la dernière Pofterité^
Telle que notre Siècle aujourdui yoOs regarde 9%.
Merreille incomparable en toute qualité ,
iTellc |e me réfous de yoIis bailler en gaidft
Riij
Aux faftes étemeU de la fùflerité. f
^^^^^ T«/ UéMtiges par moi publiées^
Je le, jaic , fur les autels
In la mémoire des monels
Ne feront jamais oubliées :.
Et VEternifé que promet
La niontagne au double fbmet ,
N'eft que menfonge & que fum^e.
Ou je rendrai cet Unirers
Amoureux de ta renomée
Autant que tu l'es de mes vers.
Dans u« autre endroit il n'a pas &endtt (ott
loin le même Adverbe, puifqu*il Ta leglê au
cours de fa rie* ,
i%% ^°^^ ^•^ '^ "' ^^^^ point de eeîfiîAUt e/frits
Qffi biinnt délivrée , came ilsfimf bientôt fris ,
£n leur f délite firent rien ^e dm Ut^ge :
Toute jette d^eh'yets les totiche également i
iimtntÀmei je diffute avémt iftte fem^ engage"^
Mais éjnnnd je l'ai promis faime étemèJement,
dans le même fèns que l'ont écrit Horace & Te«
*ence : le premier ,
Servie t atemum qsâifarvo nefiiefnù,
& le fecorid V
^t mime dettncffer» asnnmn huer nesgrésùém
Foret
. Ces Vers. LesOsrvrésges eemmns^icc. font les der-
niers d'un Sonnet à Henri U Gnend^ & il dit
au Roir Kens a^is étenfé U réhellren. Kens émet
été heureux fftr mer Çf fur terre ; Et votre fortuwe
a votre cuulr vous font efferer ^ue tous les feu^
fies. du monde vous feront fournis , Oft un grand
« bon heu 1 3 mais le flus grand ^ afin que vous le
facbiés , efi ^ue les Deflinéeïm^ajem rejervéfenr
être le témoin de vos avions , ^ U Tromfett
?
^É Mil <:*f «* <ïî ta
'été ^hè ghfre. Tous iet Ecrhaifis *voUi féUvent
iêMer^ msis cerne ienrs 9U^ragesJhnt comuns^ Ç^
^u*Us durent feu y cefi de Maiherh j*^ 'wwT/ de^^
éi,és éitendre t immortalité. Il en dit beaucoup %
& il avoit faifon de le dire. Maïs j'aurois^ vou*
Ju qu'il n'utpas dit féchement au Roi ,
Méùs qifem deft Be^ttix faits ifouf m*Mjés fOUfte^ Pi 14*
fnoin ,
ConùiffésM^nimKûi^eeftkiofrtblédféfim \
Que de ifous ehlfgeimt u les Dèfiméeim
ic ailleurs ^
Ce fera là que ma Ijre . , iU
Hifant fon dernier éforf ^
Entreprendra de mieux dire
Qu'un Cygne près de fa mort >
Et fc rendsint' favorable
Ton otcillc 'incomparable , *
Te forcera d'avouer S
Qu'en l'aife de la vi«floire
Rien n'eft fi dont que U ghiri
De fe voir fi bien louer.
^ dUfn des Poéfies dans un fragment jj
Je veux croire que la Seine * ' ^*
Aura des Cygnes alors ,
Qui pour toi feront en peiner
De faire quelques efforts.
Mais vu le nom que me dette
Tout ce que ma Ljre fent
Quell» fera la hauteur
De THymne de ta vidloirc ;
Quand elle zatz cete gloire ^
Que Malherbe en foit l' Auteuf ;
A cela près , tout le relie eft bien i & qtf^tï*
il s'cft mis au deffus des autres , il s'cit t»*
i«fticc, ....
T. éi^ Soit que de ccsUuricrs nu lyre s'cQCfccimfle
Soit que de tes boncésjelafacc patler
Quel riyal afics yain prétendra que U iienne
Ait de quoi m'égaler. *
' le Tafle a cru de Tes Poëfies , ce que notre
Auteur a cru des fîennes : 8c quand Paul Troi-
^ème lui demanda Qui éfti le plus ^éÊ»à
Tcete étlratie , il regarda fixement le Pape 5 &
mettant le doigt fur Teftomac , répondit U ,
c'ettàdûe, Mû. Il cft prefque naturel à tous
les grands, homes de parler d'eux- mimes zS*
(is librement: & quand le Comte Maurice de
NalTau Prince d*Orange » répandit à qoelcua
qui lui demandoit ^ (^/ éfoitie fims gramiCé^
fêuime deJ'JLunfe f Qtte U M*r^is de SfimU
éteit lejetémd} quelque modefte que fut la ré-
ponfe , le Comte m voir , qu'il mettoit le
Marquis de Spinola au defTous de lui. Corne le
C orrcge avoir une paffion incroyable de voir
un tableau de Raphaël , dont tout le monde
vantoit les ouvrages , il ut enfin le plaiûr qu'il
fouhaitoit. Mais parce qu'il s*atendoic vrai-
femblàblcment à quelque chofe de plus extr»»
ordinaire qu'à ce qu'il vid , il dit aprèf l'a-
voir bien confideré , Veramente , ^mefie è Am •
reprit un moment après , il^efio è hem , ac
ajouta en <c tournant du coté de la Cempa.
gnie, mÀ fe» fimr étmbe mi. le Titien preffé
d'un Peintre de voir une pièce qu'jl avoit fai-
te, & de lui en dire fon i!entimenc avec fran*
cliife , Seie dijfe^ comme le remarque l'Hiftou
^Vojh la fixi«rtlkff$ SmphêsJU au Oée , Us pm^M
3^t i^9.S9:ci.devant,à'ia Crinem 'if ttt ttWf Mfmui
tien, ejfimJc^iâ fia€duts, fbefartVM difnmmd^
^H^ jf^.M* le Vers que toiïs m'alIegués df
Pretrarqae, ne me plaît pas.
Giunt9 ^lejffmànÀUféitMfaHmhé^
Del/etù ^ihiiie ^ fofùtémiû iiffe.
OfortunAfi che Ji cUétra tnmiét ,
Tr^vafii ^ê ihe di te fi sift frrijpt.
its mots de tnmis de firtjfè , s'acordent fott
Aial, parce que ïe projpre des Trompettes c(V
iitfinner, & non pas à* tertre. L'Ariofte a mieux
écrit par cece raiibn :
N^mfit fi fétmtù , ttê lenigtte ^ttgtt^
Corne U ttttét di Vitgilie fitona^
& Malherbe Ta bien inûté à la fin H^êsit Od#
poux le Roi y
Um 'Vit le nêm que tue detmt p ^n^
Tout ce q$te ma lyre fonue.
Ce dernier n'a pas écrit £ bien dans ûii aatfCT
adroit y
Ceferd li que tna tyrtf
téùjémttm de fuie f effort y
Èmtrefreudru de mtiu^ù dire ff'
g^'uu Cjgue frh de fi$ mort.
f^TCc qae le propre in Cjgrie , à ce qtfe YoA
dit y eft de ctanter^ Si noA pas de dire -, Se quoi
qae les Grecs' emploient indiferament ij^np «
èc hiye» que les Lasin» , les italiens 96
no% Modernes (t fervens de Vxia & de l'an-
cre à leiur exemple y si eft pourtant trai qu'il
mCy a que le menu-peupfe qui pûifle dire y
wU tm itttk fut d/t fiem. Il a chanté d'un ton
pins grave & pte hau» dans TOde ao Koi ak
lant châtier la Rébellion des Rochelois i
êH$ft9 tU t€S iétttrkrs nts ijre s*entretietme y é^^
394 RiMAHoyss SUR ISS Poésies
Soit que de tes kentès je l^frffe féirUtm
8c pcuc-ètre que les délicats en feront d*ac^
COffd.
péi^e f4^. Vous demandés fi f e me (buviendroif
bien d'avoir vu quelque chofe de femblable i
ces derniers yers d'un Sonnet au même Roi ?
• . Certes , 0U ce miracle a mesfens ébhuïs ,
- Ou Murs i*e^ mis Usi^mème MM trône iéUirémee^
Ets^efif dit notre Roi fous le nom de Loués,
J'ai lu dans le fo. Chapitre de l'Hiftoire da
Chevalier Baïard, Mftts UheUe (§ gloriessje frife
de U VtUe de Breffe fdr les franfois ^Ç£ queùt
fuicur fut faffée^ fe logeM le 'victorieux Duc de
Nem9urs qui n*étoit fMs ^effigie du Dieu Mmts ,
mais lui-même. Notre Gothberville Ta dit dans
le 3. livre de la première partie de fa Cytherée
»' à la page )4^* ^'"' frêfufo/knt de U comunicM»
tion fu^iis urent autrefois arvec Venus Vrasose ,
que U beauté qui leur efi fre/ente ^ Çf qui leur
farle maintenant efi ou U même Dèeffe , ou une
autre qui lui reJfembU y ils demeurèrent d^accord
, \ ^c. Sannazare a donné lieu , fi je ne me crona-
pe , à ces pen(?es ,
Hic jimarantha jacet^ V^^^ff^^ nterafateri ^
.^êut Veneri fimilis , «ve/ Venus if fa fuit,
& c'eft tout ce que la mémoire me peut fournir»
Sur ces derniers Vers ,
221, Mm$s des conditions où ton mit ici- bas ^
Certes , celle d^ aimer eft U fins nutlheureufs^
qui font des Stances que Malherbe a comencées
par telui-ci,
Quos donc ma lachetî fera p crimineh ?
îe ne vous dirai que ce Pentamètre de Jeas
Second ,
Q Natum tpsfiifidere quifqms,
31 MAintK^t: f9f
iMâfS Toici un Sonnet que tous nVivés peut-
être point vu, qui n*a jamais été imprimé , à
ce qu*on m*a dit $ & qui me pasoit afiés pro-
fane.
Ai ConfefTofe.
Oh ide le cêifê éthrui gsudice fié
Ch*éd Tartuno fur9r s*ûttrétgg$ $ C9r$^
S€€o , t$ Stùfrù $ gèovamiii erroti
Onde in torhède mMre erre e tntfMte,
^derai d^un bel er'm Voro matie , •
lyun M *voke gentil gNfiri egtanierig
Per gùder d'nn M fen falfi tefirè
l teferi del Ciel fep in ob^o* .
La raggien m'adombrare ombre letdlt f
pin rdrdûr fétvenui d*nn M/embiant^
ChediStigia frigionfiamme immertéUi,
. Se fur brami funir Ranima errante »
fa ch^iQ tâmi ad anfar , ehefrà mertale
Non n>*è fena maggier tWeffti^amattte.
'Avant que d'avoir vu ce Sonnet , favois écîïr^
2)tf tons les maux emels que ^on foufre en €p
mende^
Le fins cruel de tous efi cebti ' d*itre ^manf^
Aujoardui cete expiefCon ne me plaiîoit pasi^
Se j 'aim ef oi s mie nx ,
De tous les maux emels que ^on foufre en e€
tuende.
Le fins cruel de fous eft celui de l'amour*
^ TOUS en Yoyés d*abord la raifon.
Le Sonnet
Quoi afire malheureux ma fortune a baùei P, lyi^
tic m'a jamais plu. // ne me faroit fas moins
ffofane que ie Sonnet Italien,
Dans les Stances de Mr le Comte de Soiflbns^
i2{ia£oxt bien dî&y
|^< RlMAA^^S ttf& IMS POBSIIS
Kêm , M» , Uéjom^mo0s VéWfcrt dftes tam Jtê
M}€ wfm 'wèféige Mmes^
Btféms tnms cêmjùk^ ,
MHfmfmà des JMtrs queU Parque eUe^wùrniÊ
ji fine ie filer.
Corne filer cft le propre de laPâonfwr yéeiùrtr
eft AiiIE le propre des ^fim , & non pas> inc-
//r : & c'eft faillir également d'écrire^
Sgeéle Pétrque etUtre me* jours i
Quel étflre a filé ma nsiffkme.
A Monfieur le IcvH.
P«/«*t rOas avés bien cm, Monfieur , ^se
588. V notre Malherbe avoir écrir in&illîr
kkment ,
p^ ^« Etnmgi timfelenee. dux fies de U Bjùfest.
as Heu qae dans la plupart des Editions iljs^
Etrange t Innocence mtx fiés de U RMfin,
parce que Ylnnêsenct dit le conuaire de ce qu'il
▼esc dire : & Mr PeUiilba Ta remarqué dam
ion Hiftoire de rAcadémie. Ce n'eft pas (ans
doute la première fois que les Copiftes êc
les Imprimeurs ont embarailé les Grammai-
riens ; & vous farés quelechangeiqenc ou la
tranfpofition d*une feule lettre, peut rompre
le fens , Tordre & la beauté d'un difcours : qu%
>Utte TÎrgule hors de fa place , peut faire fou-
irent la même cho(ê» Vous Tavés heure ufement
juftifié dans vos lettres belles Ac fayantesj U
ie vais encore le confirmer par deux éxemplcs^
quipouroicAt bien avoir échapé à votre ciisis
»1 MAIrNI&Bl. ^97
que. Le premier eft de Pecrone, fntraS^ ntéijz,
€uh um nêd$ ^ho€ , in^mit^ cras in ftùmulpiê
iikiditth noftrA mUiuht^ Le veibe mtlitdrê^^m
yec le nom V^tfculum , ne fauroit être du gouc
des Rhéteurs: & vous m'entendis à demi- mot,
de forte que pour lui doner un bon fens , corne
je le croi , on doit reftituer , mM , ou ml htétL
Mt i il m'en ferM unfactifce: & je ne yeux pas
apujrer fur ce paflage qui n'eft fûis honète.L'aa«
tte , eft de Pétrarque , & le yoici,
Voi, cW affltaie in rime ffMr/e ilfnenù
Di queifeffiri , ondoie nntriva il cere
InJuH mie giememl errore
Quétnttera in fsrte y alit^iuem di fuel ch*i
fene
Del fmrie ftile in chUe fiétnge , e raggimê
IrM le ntane ffetMnKje ^ et om» dâlore
Ove fis ehifer freva imendét amore y
Sfere trovur fiitd , nen che ferdone.
J'ai lu fur le Vers de ce premier Sonnet de
Pétrarque , tout ce qu'ont dit les Commenta»
teurs. J*ai vu trois leçons fur ce fu jet , & je n'aî
yu que des bagatèles > car qui pouroit jamais
acorder cete monftrneufe <9nftrnétien^ VeicWafm
eeltérte ^fferettevarfietà. Ce que je n'ai pu trou-
ver dans les livres , je l'ai trouvé dans les con-
verfations que j'ai uès à Rome avec Mr Colo-
mera , qui m'a dit fouvent que dans la Bi-
bliothèque des R. P. Tefuites de la mèmeVil-.-
le, 5c il avoit été affcs lon-tcms de leur Con>-
pagnîe, il y avoit un fort ancien manufcrit
dans lequel il avoit lu.» & avoit fait lirci
beaucoup de gens,
Poi eh'aftohdte Çge^
Sfen trovsr fieti Ç^c^ ^^
)9^ REMARCtfTBS SfTR ItS Pôfi»Ef
Il ti*j a perfone qui apris cela n'entende Pe^
crarqne: le fi vous demandas cornent le V»*
ihU/coltate s*eft rencontré en tant de copies , je
n'ai qu'à vous dire ce que vous autre» favans"
ne cei!és jamais de répéter,^ Qu'une feule faute
a doné licii à toutes les autres. Ceux qui ont
lu les anciens manufcrits, ont pu renaarquer
que les premières letres des Chapitres , des
Blegies, des Sonnets &c. étoient ordinairemenc
laiflees en blanc , ou pour être enluminées, oa
entichies de quelque ornement :
Que ceux qui acnetoient ces manufcrits , Cub*
ftituoient fourent àt^ letres à d'autres fans y
f>ren(lre garde. J'ai des éditions d'Aide Manu«
ce oik cete première letre n'eft jamais marquée»
Vous en avés àufli bien que moi $ & il n'en faut
pas davantage pour vous , Monfieur qui êtes
plus fayant que je ne le fins fur ces matières.
Mon étonement eft que le Taflbn qui a fais
de très-belles Obfervations fur Pétrarque n'aie
îpoint fait celle dont je viens de voufr parler . . . ,.
P^£^ 99^» ^àut vous rendre compte de mon
dernier doute , il faut cranfccire la Séance
emiere.
f» £X0« De leur moUfffè lètétfgiqmê
Le Dffiord fertant des Enfers ^
Des maux queneus avons Jnifeft^
Neus ourdi f U toile tragique^
JLaTufliee n^ut flus de foids ,
Jllmfuntté ehajfa les loix $
Bt le Taon des guerres cimtUsf
piqua les anses des mtckans g
Qui firent arvoir À nos Villes^
La face déferte des Chamfs,
Vbtis zjU lu ce qu'a écrit Cun«tts for ce Vea#
VI Malhsris* 19^9
in troificxne Livre des Dionjfiaques de Non*
nus y
& (avés encore que Demetrius feut corne A-
xiftoce , que l'on obferTe une jufte proportion
encre Tidée que nous nous formons des chofes,
& les chofes mêmes ; que nous diâons ample-
ment y les chofes finiples & petites > & noble-
ment celles qui font grandes ; T« ^|V fÀtK^ji ^
lÂiKfSf y 7« (AtyeLKoL </If ii%yih»i; & il con-
dane Theopompe de Chio pour en avoir u(£
d'une autre manière. C*cft fur cece loi ^ corne
Ta remarqué Viâorius dans fes Commentaire»
fur ce Rhéteur ^ que certains Critiques onc
fait le procès au Dante pour avoir nomé le
Soleil , U Umfi d$é m9nde , parce qu'une lamje
eft quelque chofe de trop falle & de trop pe-
tit pour'le Soleil qui n'eft que lumiere4& qui eft
environ quatre cens trente quatre fois plus
grand que la Terre *. Tomalo Stigliani pour
ce fujet même , s'eft moqué de ce Vers de TA-
done,
I>al Cielo onde e/ce il gtanfanal di DeU,
Sapricio Saprici , Nicolao Villani, fous le nom
de Fagiano , apiouve la ctitique du Stigliani;
& le dernier ditj tAnuldi tteUfarÀ pgUatùdét
fhi chefiét^ fer lo 'vero Lanternone di quel^ IJoUt,
Mais je reviens à Demetrius qui trouve mau-
vais qu'Homerc ayant à décrire la querelle &
l'effroyable combat des Dieux , ait dit que tente
U Terre en trembla , Qf que tout le Ciel fit entêta
f Siliu nés Affnemes U l'^efi un miiltm de fdf^
4M KlMÀltC^S SUR iBS FoitiM
4re mt àntif f^rêil À ceimsétâme Tnmfete, Apr(^
cet horrible cremblemeac de terre , ce bruit de
nônfpetteeft trop petit pour le Ciel : & ce n'eft
pas agrandir les chofes, ni les égaler $ c'eflries
diminaer & les afoiblir. C'eft nous dire que le
bruit du Ciel ne fut pas fort grand ;. & quoi
qu'fittftathe & Vidotinspoiflènt alléguer > ce
n'eft pas vraifèmblablement ce qja'Homere a-
Yoit oeâein de nous faire croire.
Tbeopompe dans laDcfcente du Roi de Per&
en Bgjpte , dit qu'il Ptj ut ni Ville ni Peuple
en Afie , qui n'envojâ^ au Roi des Amba^-*
deurs . Qu'il fut régalf de rout ce que l'art 6r
la nature ,pouvoient fournir déplus precienr
en ce pajs-Ii : Que parmi les ritiies prefens
^'on^ui fit , il 7 ut àts f apis rares j des Teftes^
iuperbes s des tentes doiceSi des Hts^ magni-
fiques $ des rafes d*or & d'argent » ou garni»
de pierreries , ou travaillés avec une induflrior
nrerreilleufe, Un nombre incroyable de bète»'
de charge i d'antres deflinées pour les facri5«r
ces f des boiffeaux de rout ce qui pouvoit con^
tenter le gouf ; des armoires, des fiurs , une
quantité de viandes fàlées, &c« Longin re«
marque dans fon Traité du SmhUmê ^ que ce»
viandes falées , ces boifleanx , ces (acs*& cesptf*
pieridévelopéis , ne peuvent faire on'unmau^
vais effet parmi tant de chofes ineftioubles ;
patmy tant de Vafes d*or 5c d'àrçent .- Que
ces demieir mots pour être trop bas , gâtent
le refle qui efb admirable j Se que rHiftorie»
eft tombe of il devoit le pias s'élever.
Cela fuppofé) le comencement delkStance
de Malheibe eft grand U beau. Mais aprè»
avoic écrit ^ Que la. Dilcoirde fortin des fintc»:;
tgt MALinnfit: 461
p^éh Juftice n'Ut plus de force, ni de pou-
voir I Que l'impunité des crimes rendit les loix
inutiles s il devoit conclure félon fa pcnféc ,
Que le Démon des Guerres CritUes s'emf^r^
4e t Mme des mèchans, Cdmencet par la Dif-
torde qui fort des Enfers , paf la Juftice bari-
nic, par toutes leî loix violées^ & non pa»
ehéijfées , car on ne dit point ibétffet léi leiSS ,
c'eft mal finir, que de finir par une mouche. VU
mage de ce Ttte» , (f le Taon des Guerres Ci*
naltr eft trop petite pdur celles qui la précé-
dent , & Tcft encore pour cete autre qui la fuie
& qui nous reprefcnte des Villes auffi déferres
que la Campagne. C'eft à peu près , k ParitH
rient Montes d'Horace , &c. ~
Définit in fifcem muUer fifmofr fufeme.
du même Poète, ou in ftifttm^ félon laconje?
ânre de Gxondrius» • •»••
A Monjieur Dacier*
r^/»T rOus m'aTés fait un fort grand plal-J
éoa. V fir de remarquet fur VOde du troifièmc
livre,
SifréfSMt èlUkdtisr Othis
Imfétvidum ferient fuind,
que /èriemt vous femble trop foible pour un
tome jufte & réfolu , que les feditîons du peu-
ple , les orages de la mer , les coups de foii-
drc ne font pas capables d'&ranler , & qui ver-
roit fans émotion la chutedu Ciel dont il feroic
prêt d'être acablé. Jugés fi Malherbe a mieux
xéuB quand ila écrit parlant des Titans ,
401 HlHARCl^ll ÏVIL IM PotêllBlM
Etttatcutverts Jt'rutmti ju'ilt ^voitnt mrMtkii-
rUegre^utUinfût,futeiieareUJa»dn '
D»ni lit fiirtnt umhii.
Après aToir dit , qu'ils furem tous mis en poofl
fierc, t»Mchtr diminue l'idée qu'il nous donc Je
IcHi cbatùnenf...,.
4o|
SUITE
DES REMARQUES
DE M^ CHEVREAU,
Extraites du Chevraana.
Edition d*Amfterdam 1700.
ToMi I.Pagb 94. V-^E dcvoît être un ^iWù
lege particulier , & un pafTe-droit pour notre
Malherbe quand ilécrivoic;
l^es f faisantes fieveurs dont Pama^e m*hûnore^p g^
Kon loin de won hercedu comencerent leurcotitsi
Je Us fùfiediti jeune , g^ Us fojfede encore
A lajtn'%^ mes jours ^
Mr Daillé m'a dît autrefois: Mr Chevreau ^tl^
locjuence dont mUflate Mr de B^k^c fi trouva
mot fie s Ci \efens bien que quand les Auteurs veum
Unt écrire À un ctrtétin âge ^ii n*j m flus que Us
Epiciers qui frofitent de leurs écritures, Mr CorJ
neirlle , cinq ou fix ans ayanr qu'il mourur , m'#
dit : Ôifi^ éi^oitfrss congé du Tnéatre , Ç^ que //$
Poèfie s* en étoit allée étvec fes dents ^
TouB IL Pagi 177. Ceux qui ont lu tsiC^Oent^
'4o4 RiMAR^jfBS tit% lis Poiîiié .
nnt€S^mèiéts y auionc pa Toif' que nôtre M^^
herbe a pris de rfioipereur Julien « oa de Pla^
ton, les crois derniers vers qaifofnt ibànd'oil
fort beau Sonner :
fé i\lé Ce u*efi foint f mVin êjjfet nout n^^jès des ^^^
Mms ^moi qtêê vous ^/, vom ffétvés pùmi Céîsfit^
Bt moi , je ne vei rien , qnémd je ne U moiféO,
Alain Charrier avoir die à peu près la mâfme cUo^
te dans le Livre des QuéUre Dames s
^infi mon' cmnr fe£nementeie
De Uitémê^dùtilent qu^il ferîM
Est ce pUifAnt lien /hUtnirê
Où nndoux VenfeUt venteit ^
Si firy qn*ùn ne lefenteit ,
lers que Violette mienlnfUireé
Ce fat le gracienlx refaire
Veceqne Nature a feu faire
î}e helÇj joyenlx en Êflè^
ÏM fins n^ariioiten rien à faire
tietoutee qui me fenvoit plaire
Mais qtêo Maiétme y euft efté.
Ceux qiii ont traita des Origines de notre
Langue, difenccjue ^ Mais riem de Magis\ca
otant le à, iu. aioi laciii ^ J^ân equidem êma"
deo^ mirer magis^ Ilsjpouvoienc encore bienre^
marquer qu'il fignine Plns^ cônie on le pcuf
voir dans les derniers Vers du Teftament do
François Villon :
Un* a Tante ny Pavillon
gn'ii n'ait laiffe à fis ésmy^
"^ Magis^ Lûfîcanice Méû/ ,- tfifpan. Mat ;
Gallice Mais^ pro Séd ut illud ^ Non eqnidem
invideo ^ mirer mé^is. AngeU CaniniuS ÏM i]Pf#«
p#» pag. i^. Hdir. Morcï. M. D. tV. ,
Et «U magj tfung feu de Me»
Quijkrs iientpfl À fin m'$s^
Pans la piècjc oij Villon entre en matière pljcfc
ne d'eiudition & de bon îx^vtdii :
Le dfH du Sage { très htémlx dsS^ ^
féntotahit ( ^ bien en fuis métis )
Susdit^ esjeuystojmemjpb:,
J£t ton adoU/centsf mets
\AiU€ur9^ ferthien fmsg4Utf€miâK»'i
Cdr \euneffe Çf étdolefeence
{ Cftfi J»n ferler y ne moins ne m^is )
Ne fynt qu*Ahhuf Çf ignorstme y
On fe fc/voit autrefois de Masjt[ue , pour 9i i
pu Pourvu que , corne on Ta pu voir dans I9
dernier Vers de la Scance d'Alain Chartier : U
fe me con/ienterai d'jan ajutre exemple du m^->
me Villon à^n$ Uf Regretp de ift ^eil/f fieétulmyf^
Tf ja farv0nui à yieilUffe.
Toiùs m* as U Isaulte frémffsifi
Quê he4Hlrp m'étvùitwdemsê
SurCiereiL^ Àfétrchans Çfgeus d'fgfiji^
Cétrfersif n^efio$themme ni ,
Qui tout leRen ne mieufi donné ^
( Qu9y qu* il en fut dfs refentaiUes )
fiéùs que lui euffe Miandonné
Çê «ptê reffuJenttruadduiUe).
I>*ns les Provinces 1^ Menu-peuple dit toustef
|ouxs, Mfssqfse fésje ffiit celu^ pour, ^fris qu$
f auras f*iit cela^Qumnd je tapr^s/aif^
ToM? II. r AGE %i}. Voici iç premier couplet
4'unê Chanfon qui autrefois étoit eftimie , tç,
c}lc f(t peut être de ^r de Bcnferade ,
\élilés*njousmen , tous mes fUififê^
Çflimenf fe» efi aUfe ^
4.0^ Rbmar^es s vu lbs Poisiis
EtiaiJSe mon ame troublée
De de/èffoirs Çg de iéfirt.
Quittés- mot ^ fuivés eete Belle ^
Et 9fe revenés qu*^tnjee elle.
Avant cet Autear quel qu'il puiCcètre , Mrde
i*Ecoile avoitéctit dans les Stances qu'il a co-
mencées par , Chris eft Reine de nntt^ Ame :
HeUs ! cete Cleris fi belle .
Ne fera fïus ict qu*un jour^
Mes flaifiri allés avec elle
Btne re^enésfas ^ufques à fon retentm
Malherbe avoit comcncé les Stances four jéL
csndre au retour d^Oranthe À Fonfdinebleau^ par ce
Vers
'*• ïJî* Revenés mes flaifirs y Madame eft reventte:
Et je fuis trompé , fi ce dernier n*a fourni aux
■ autres , la mèjcïc penfée. Mais c*eft à quoi je
ne veux point ici m'arfcter , & mon obferra-
cion eft uniq[uement fur R E V E N I R, La pla-
part de ceux qui n'ont paffé que par le Collè-
ge s'imaginent que le Verhe Latin efl yenu da
notre , ou qu'il doit être de la baffe Latinité.
R E Y 8 N I o , dit Becman , eft rurfum vemio,
(lui eam 'vocem flageUant y non f^Jfnnt difcemere
interri Ke dbo,Rbvenio,Rjitiiltoil:
, ^ unà flagellant Plautum in éimfhit^ Viâores,
' Viftis hoilibus reveniunt domum j Terenùnm %
' in Hecjra j Ciceronem in Orat, Cum miles rc-
venifïet , *egiflctque lege in hacreditatem patct-
nam« Prudentius Apoth, Veniam quibus ille re-
venir Calcata de morte viis. Il ur pu ajoater
^ ' quclqu'autre pàffagc de Ciceron , & des bons
Auteurs $ & dire même que Plaute n'écrit pref-
que janiaK autrement. Dans le Vers deufiéms
de la Scène deuxième du fécond Afte de 1*.
fhitryom
Bi Malhirbi* 407
Sisâ hoc me heat^ /altem ^uod ferJuelUs. vicsf ,
f^ domum
Léutdis corn f os rtnjenit.
Dans le Vers vingt fepcième de la Scène croi«'
/ième (iutroifième Aâe des BMcchèdes^
Xnd0 , de hiffodtçmo Çg féUfttM t^i revenifes
domum
CinSulo fréumUus^ in felU éifui Msgiftmm
fffideres^
Dans le Vers vingt quatrième de la Scène fe-'
gronde , du quatrième Adle de la.mème pièce ,
J» eum mMHC idc re^enit rfs Utmm , uf ^usd
conjilii
pem meo fidals fufer nmUa^ nefeiam^
Pans le Vers cent vingt quatrième de la nett«*
yiéme Scène du quatrième Aâe y
if^ y ille tdefol Ffbef muho fiumeUem foret ^
Dum Jéd'vos e^et y ^uamrtyentjfet dommm»
Et dix huit Vei^ puis ba^, Cmta hoc. /4m ego huû
re^enero^ On ve^ra le n^bi^ne Verbe dans le qoa^
trième Vers de la Scène troiiième de l'Aâe
cinquième des Menechmes } dans le troiûème
Vers de la première Scène del'Aâe quatrième
du MercAtot-y dans la MûfielUrifi, dans les Caf*
fifi^àzï^^.lt StichtâSi dans Ui Trinmmmms'^&iç^
Nous avops beaucoup d'autres mots dans n^-
cre Langue, que l'on croit tirés du Latin Bar-
bare desdcrniers Siècles »&: que l'on trouve da^s
la. plupart àt% bons Auteurs de TAntiquité. J'en
veux ici mettre quelques uns pour fatisfaire.à
la curiofîté du Lc<Steur. Contemforaneus ^ pour
$tre du mimetemi , dans Aulu-Gelle, Entéigifmve^
pour ùrtr £cfit du foureMu , dans Juftin , dans
Hygin & dans Vegece.//if«w#ffip/^, dans Arnobe*
^rrutionabiliter ^ da^s MarccUin«/rr^|ypjM/M^i/r/|i
^Ot Ilf MAURES SVH tes PoCSIIf
(lluisQaînt iiien ,<ians Celfas^dansM arcianus Çapet
ia Se dansApulée.Sj^^n'tfydansQaintilien. Hifiê-
r$9grétfhus^ dans Jules Capitoiin, Ctétdjmtory dan;
les infcripcions de Grucer , tonfifiorinm , dans
Marcellin , & dans Marcianus Cajpella. Mt£MêveU
Unn y dans Columelle. Rafimu^i ^ àv^s Vairon,
BxfUnture t pour transplanter, déraciner, dans
Columelle. fait^tahilker , dans Quinciliea, dans
Seneque , dans Palladias & dans Mac/obe. /«f*
nim^tui , dians Çiceron, SenfAtms y pour ,*• iS«iii»
i/e ^d;f /#!«/ , cpnie imfinfatus , pour ^ èt^emfi ,
dans JaIîus f iroiicus. Sm^jugare , SmlfjtÊjgéMs ,
dans Claudien, dans Afconius Pedianus , dans
Arnobe, dans Laâance & dans Vegece^rnsi^
ndirer , Temforalis , dans Quintilien 6c dans Ta-
cite* Vnru€i^éUit€ry 4an5 Têrenjpd Varrpn. Péuiu
emUriSy PétffiçffUrher ^ dans Api;Ûe& dans Jh-
lius Fif miens» Twmra^ pour genf , tomrmmt ^
dans Palladius, T^rUtt^y dans Lucrèce & dans
Arnpi^. TriMare ^ pour *fi*ZPC\ §c TwUitiétiia ^
pour , éifflîBkn ^ danf Palladius. Je nie conten-
te de ces exemples que Ton poura voir arec
beaucoup d'autres dans Je Traité qui a pour tv-
' tre y OUI Bowubfi Ujgkatkmes , Je nmriià Limgifé
'Lshtis 4t4films\ & pout des pfarafes entières >
~ on pQUca lire Jean Vorftius Léùinètate féi^^/mf»
fèé^M, Ces Livres font bons pour un Critique ;
le l'on y trouve du premier coup d'oeil , loni
ce qu^il faudroit chercher aille^rs ^ ^vec ttn«
MÎ^e qui n'eft pas imaginabljp,
ToMS IL Pagi 121» J'ai été le premier à
teprendre dans Malherbe, le commencement
< de i'Ode » PwrUê fi€$$$f Mite dt$ Rpf^ femîUm
/À Regeme ;
Si
^i quelque Mtorton de l^erfvie ' i*. 78,
X)fe encore tenter les jeux ,
Te veux Mander contre fa, v/e
. Z*fre de U Terre ǧ des Cieuit^
M. Ménage qui avoir lu ma Remarque, a dit
à la page 388. 4c ^es Obfervations furie mê-
me Auteur, fans m'avoirnomé, QuilfaUttA- Vayjz
vf/r t imagination hien gâtée four trouver dans Us^ *J^
Auteurs de femklahles ordures : & je répondis , .
Çu* il faut être aveugle four ne fat njctr cesfortis
de chofes ^ Ç^ que quand on ne i'afer^ott fas de ces
erdures , c*efi un ttmoignagt que tonj eft fort éu
eoutumé. Mais dans Çts Additions £^ Change^
gemens , à la fin des Ohfervations'fur Malherbe ^
à la page fSi, il a été contraint de changer
de ton $ & il a écrit. Ceux qui trouvent quelque
^hfcenité dans , Si quelque Avorton de Vcnvie ,
&c. ant encor flus de ratfon que ceux qui en trou»
vent dam Terence , arrige aures 5 Ç^ dans SaUu-^
fie^ zTTÏgcre animos > le mot aures , (^ animos,
étant tout équivoque, Cc n'cft rien dire, parce
qie bander tir^ fait le même cfièt ; que c'eft
le Verbe que je condane 5 & que la figure ne
vaut pas mieux. Il y a d'autres ordures dans
Malherbe, mais en petit nombre: & les Rabr
bins veulent que l*on confipte entre les grands
Homes, ceux dont il eft aifé de compter les
fautes. On ne cherche pas ces ordures dans les
Livres j & Ton en rougit quand on les j trou-
ve. <Jii'auroit pu dire Mr Ménage ? fi après a-
voir apronvé dans fes Changemens mon Obfer-
vation , il a voit lu dans un petit Livre q^ue je
viens de lire , 7e fuis convaincu qu'on examine
aujourdut les chûfes ^ &c. Et dans un autre, O»
W dams un Confifloire tout autrement. S'il eft
S
^onceax de faire voir ces obfi:cnicés, il cftcR'*
^ore plus Uomeax de les écrire ; & pour les fai*
jCjéviicr, on cft forcé de les découvrir.
Voici deux Vers ^'un jpetic fra^menc de no*
tre Malherbe, alTés étranges encoures n^ânif»
y^ pjp^ Elle éfêh jufyu^am nfrnhril^
ISur les ondes f/aroijfunte,
L^cxpreflîon. n'cft pas fuportable. Elle êtostfd*
roijjante ^Hfyt^aH nombril-^ ^ ce dernier mot cft
(nème de çeu? que l\on ne peut plus écrire foit
bonètenxent. Pla^te a d^tdians le premier A<îje
4es Menecho^es , Oies t^uUem aâVmbilknm dû
fHià'tMMt mortui^s , pour « #/ tfi m$d» ^ & }a pc^
pte ligne qui cft noméc Vmhtlicus Solss^ eftcor
^ue des Aftronomes. Le milieu de la Sicile en
^(l apelé , le Ncmhrsl^ par Cicergn : âc Ton pOQp
^a voir Strabon & Varron fur ce qui regaKk
le Temple 4^ Delphes* Les ^ebreux qui étoien^
perfuadés que la Ville de Jerufaleoi étoic dans
)e milieu de la Terre, ont dit qu'elle en étoi;
^e Thétkhri 8c les Rabbins emploient ordinai*
xement ce mot pour Em0mim£e.Onpcnz cncor fe
fottvenir de ces petits ornemens de bois^de corne
pu d'ivoixeqije Ton mettoit à la fin desVolume^
pu rouleaux , d'ojk nojis efl venue' la manière
4e parler, Mem ad Vmltilêctfm deducere^ Toutes
fcs figures ne font pas pour nous j A: nouslaifr
/bns le ViffhlicMs Venons ^ aux Hilioriens &n
Îlantes, & aux Curieux de coquillages. Ce mot
ans le fens propre , n'apartient qu'aux Mede«
pns & aux Sages < femmes quidifcnt les ciio*
Tes par }eur nom : & en ceci la bienféanco ^
J*^p;>èrc;^ t^ n,o^$ {>e;:nic^rjpnt pa^ dp Iç$ \x^
D s M A Z. H E R B«, 4IC
^Tous nos bons Auteurs or^ raifon dédire que
les iîz derniers Vers de la Scance diivancç ,
p9nr la Reine Mère du Roi , fendant fa Régenc^^
ibnc merveilleux h Se Monfîeur k Duc du Mai-
ne qui en peut juger , les apeloit ^ on ^an Paiïfa^
§e e» msnfatnrf,
Kes chams mhne ûnt 4enr a^ndance
Hors de J^^ontrage des moleurs t
Lesfeftins , les jeux (^ U dance
£» banijfent toutes douleurs ^
Rien n^j gémit , rien nj /ouf ire «
Chas[ue ^mmrjUe a /on Titjre ;
£t fous féfaiffeur des ermeaux ,
Jln*eft fUce oit l^ombrejoit hohtoê
Qui Çotr Ç£ matin ne refonne
Ou de voix , ou de chalumeaux ^
Cha<^b Amajlyllb a son TixyRs, pour,
chaque Bergère afin Berger j & il peut Ta voir
écrit après Théocrite qui dans l'Idylle troifiê-
mc a mnt un Berger qu'il nome Tz/jw amou-
reux d'une Betgeie apelléc ^marjilts, Virgile
dans la première de Tes £glogues a imité Théo*
crirc fur ces deux noms 5 & l'on peut voir ce
uV)nt écrit fur l'origine de Satyre le Scholiaftç
c Théocrite, de Nicandre, Euftathc,Phurnu-.
tus , Elien, Hefychius & Macrobe dans le clu'-
pitre huitième du premier Livre des Saturnales.
PiCut-ètre que l'origine en ell Hébraïque 5 &
que Satyre vient de Suthera , vilain , d$fforme^
bu de Sair , velu. D'autres Iç titent de SathaIl
i iatendo : Quod Satyri ferarum inft^tr , in Jfe»
itâncis ac nemoribus Usèrent ^ quod ah aliis jam
pi/ervatum , dit Heinfius , dans fon ^riffarchus
EMcer à la page 307. £n eftet Cafaubon aToit-dé-
ja dit ^oL9v^i9fua(iSAXHVKlH,juodin/f€iun^
9ii
P* S5.
2
4^§, ^EMâfUU'Sfi 8V& X.BS POC^IEC
fjj fere ac mQHtt^ms Utere ftftantur^
Jcpourai bien ajoucei: ici deux çhofes j t'a*
ne qull n'y z point de dife;«nce entre les Satj*
^cs & les Silènes , £ ce n'efb q;Ue Ton nome aia'*
£ }es derniciTS , quand ils fon^ yieux ; & que les
autres gardent leur nom quand ils font jeunes,
JL*autrç efl que Myftert cQ de la mçQfie origine
que Satyre, C'eft par Texplication àcMjfi^re qac
Cafaubon a cpmçncé fpn Exercûtarion feizième
contre le Cardinal Baronius ^ fur Tan 49. Tax
ftt/Ç'i-ôcoy £^ âri^inem nominïs efie I^tàr^û^m vïx
fofeft duhifarè. $atha^ eft occulure, Mcstah.
ftut lAiSTOKcfi tes abjc9ndita , fecretum , mjfte^
rium ig$t0it, j^l'i'i ptjmum fie txfitcmnt ^n^ 71
audiuftt, Çeft ce que les Anciens apfloienc /4-
vere iinguis , ore. Fa vbri, dit Feftfis ^fro S i leeç,
pfifunt^ Ik dans un aut^e endroit, P*fiim Un^
j^uam ^ fn Séicrifctfs dieekatur ^ id eft, Cêerten^
fontiniU ^ taceto, Sand^ius l'explique pourtant
d'une autre manière , dans fa Mimerve. Favere
jiinguis > 9ton inteilig^ idem e^ ^uùd Tacere , m^
fttM Mfb'it9sntHry Jed ^pna yç;ba djcere. tfétm
fredekant 'vitiarf ISacrg^^fi qtêit durM , tmaU ^ 'vef
pminofa vetfs lofiterpmr. Tibullu$ Ub. z. £•
îeg.i.
DtCétmHs hon^i verha , 'u^mh iMtétUs sd drMs t
Quffyfth é^dei ^ lif^»^ , v|> , mrniûrjMe /sve,
Ovid.Fs^ft, ' . . ,
profyeréilu^ or'ttuv^ IfffgffOl^ étnimi/^ttefik'oeu^
Ni^ne dtcfirtia hono (unt bona verbéi die,
Jlorat. 5. Corm. Mf^ïe 9minat$s farcite tterhis^
'ferent. Andr, Bona verb*: q^d/o , id cfti £e»c
eminare^ &c.
Dans la même Odeil y a une manière et pM«
Ut eftropiéç , baffe ^ o{)fcuf c.
ttfi lès fÀles E/àmenides P, |f*^
Pour reveilier nos f^rriàdés^
Toutes trois ne firtent d'Enfif j
Le refos du fiècle oh nousfommel
Va faire à U moitié des hommes
Ignorer que c*eft qtse le fer.
U a mieux ^crît & plus noblement dans les Scait-î
ces pour le Roi alant en Lhnoufin :
La terreur dé fin nom rendra Us ViUes fortes , »#;
On n*en gardera fius ni Us muri^ ni Us fortes^
tes /heilUs céderont au fëmmet de nostourf 5
Le fer mieu:i emfUyê ctUttveta ta tefte ,
Bt le feufU ^tsi t/^mbU auk ff ajouts de U
guerre^
Si ce nefifoUrdanfer , n^aura fins de tamhours^
Monfieur le Duc tlu Maine trouve cecc Stancc^
incomparable : & voici en gros ce que j'ai 1»
dans les bons Auteurs , (xtt la plupart des Vers^
que Ton vient de voir. Caîputntodan» fo* K-
glogue feptième ,
Ltcet omne vagetar^
Securo cuftode fecus , Sec,
Bt redit ad terras tandem fyudlorejlft^qtse
Mma Themis fojito , &c.
pUna qutes aderh qud firiai ftefitaferri.
Il 7 a dans le Livre 1. de Pontan , où il traite dtf
TAmour conjugal :
pax Cererem teddiffuê agris , redditqme Lj^m^
Vt/uacantantem ^dnela Panafondnt.
Jamfacièis^ jamUtd cbâros ferfrata noUtftas
Ducit , fi? oftatus rura revifit jim»r.
Et dans un Sonnet du livre cinquième des ?o^
£es deBernardo TalTo:;
E€C9 feefa dal Ciel lieta , e gioconda
La face^ ehi déf wi dimxJfnggrt»^.
S flji
4X4 Kektaik^es sur Lit Pcitn»
Ecc9 tmnt^ndù con la treccia hiùttda
Cèmta di Itttt fût , di te ma frin>a y
JLm Pajlcrella , Q've fsù l'hcréa abhondét
Menarla g^f^gta ove fiù L*a€q»a è vi'va^
t.i€ù' / dsi($ro j U letitta eU g$oc9
Ch^njfa tn âJio il monda , hor notte e giorno
Daw^jtryer $gm colle ^ e ogni prata.
Bacchjrlidc a dit , Que durant la Pssxquiefil»
mère de U ine Çf des richejfes , les araignées feaP
leur toile dans teshùuclsers\ Que U rousUe méi»'
ge les éfées ; Que l*o» ne wott flus que des fef'
t:ns j Qu'au lieu ^entendre le Bru$t des trom^
fêtes ^ ou n*entend flus que des chanfôns amoth'
reufes.
ClaudieiT dans le premier Livre du Conitilatde
Sûlicoa :
Rhenumque tniruuem
Cornihus infraBis , adeo nsitefcere cogisy
Vt Snlius jam rura colat , flexofque Sicamtrf
Ifi fft'crm (urventfladtos,
f)vidc dans le Vers é^S*. du premier Lirre dw
Fades :
Sella d'su tenuere viros : erat dfttor epfs
Vomere : eedehtt taurus arator eque^
Sarcula te^ahant , 'verjique $n fiU ligûnes y
Faéiaque de rufiri fondere , caffii erat^
Barizus s*e(l acomodé de fes penfées daAS ce
^u;il a faic poux le Pesé Balde qui m'a régalé
de fes ouvrages :
Pugnatumque fa$is , o Reges ^de/uffitu htlU :
Perfidus tn faUes ertfis (^ sdtor eat,
£t le Père Balde ravoir déjà tournée en un feus
contraire :
Bifionisàsfikx^
SfletuUre etjgitettjis^
D tf iA J^t n ita i. 4ïf
iarcuU dirifèunrur Mgris
LéUttfyuê tifigit 4^uoi fuiTM Ug9.
I^Iigile avûit peut-être foarni cete penfée i
Vun & à Tautrc (}am le Vers fo6. de fonprcf
miet Livre des Georgi<|ùes /
NtnuUus àféitrô
i>ijgnus honffs ^ filMéilem Mhdu&is ar^scohnls ^
£t carvM rigidité faUif s ewflétnmr in enfem.
Il 7 a darïs U dixième Verfet du troifiénie<hat-r
^itie dejcrel $ Cuditê mrdtr^ mefira in gUdiu , ^
ligQwes nfefifQs in UnieM \ Dans le Verfet qua^
triémedu chapitre deuxième de Jeremie j 7«i#*
€abit ginHs g Ç$ ^fpttt f^uhs muhùsi (^ eon^
jUhtânt gUdiùs /nos in nfCmerei Çf Unceéts : & la^
même exprelÉon eft dans le troiliénFie verfet
du chapitre quatrième de Michée. On peut a*
)ouier , £ on le veut , ce qui eft dan« k chœur
du trolfième A6^e de Thyefte.
Jéêm msHd fievi teàdere ferM ,
Jkm fiUt mnrmmr grave cLJficorum^
fMm féuit fttidoy litfii firefénùs , &c;
Bt l'on peut lire dans Claudien fur les néces^
d'Honorius & de Marie ,
Tibiéi-fn tituis , ^ }r^ ctangùtê tmèamm
MùUe IjrM fêfinmfni ednmni v tfmUnWf éuf
ÈxeuBiéts , mediit ffirtnr cfanres in armis^
H y z plus de quarante ans , que les B9Hts^fL
mes étoient à la mode y Bc en ce tems là une^
perfbnne de qualité me fit donirer ceux que'
l'on va voir , qui: dévoient être acomodès aux
biens de la Paix.Come je portai le Sonnet une
heure après , on fe loua fort de ma diligencei»
le il f^rvisa de conclufion â cete Remarque.^
S m . .,
111)1
4X6 RemARjQJJIS soit I.£S>POBSUt
s o M N E T i/e Boutt- rimes.
Toi qui tkas de nous jufques au dcrnîtr yVr,
Donc l'ôrcrile à nos cris fut toujours ét^ufétv
Soldat daGiand Çondé, Soîdat de VKzc\ïuDtse
Le Ciel nous rend îaPaixJCon arteiKc eft dmfée^
Le vieillard la bénit d>ns (bnage Cétdue i
La femme voit au croc ton cafque & ton êftétt
Et ranimai i^u'on peint à coté de (aint Lmc^
A qui oaanquoit de pain va fervir de lifée^
CerAs pour notre bien nous ofrira fonfimcf
Chacun fera gagner les Rotiileurs en-^/^sc^
L'Amant réveillera Ton humeur zffou^ffe.
Le Marchand à fon gré débitera Ton dréf%
L*eiifant e» liberté reprendra la toufit i
Et l'Ivrognç en repos vuidera lehatMf^
f On ne fera peut-être pas fâché de yoirîcl
quelques Obferyations fiir la même Qdedcnp^
tre Malherbe.
^. 79. S^^»d lefang hou'slUnt dans mcivcmes^
Me dont, oit de jeunes defirs ^
Tantôt vous foufiriés mes ftines ,
Tantôt 'VOUS cifi$ntiés mes fUiJUrt^
QiJANo LE Sang bovillant , &c. Ceft ce
qu'il appelle dans une Ode à Moniteur le Car-
dinal de Richelieu; î^ette Saifon^ qui a é^é du
gouc de tant de Poètes. Pétrarque a comcncé
par là un Sonnet :
Tutu la mia fioritaè verde etade^
Il y a dans la première Scène du Paftor Pidoj
^ te duiique comme fféo
Fit la mia verde età
Et dans le cinquième Livre de l-Eneide:
£t*0^ltês forma infittii ^ttiridï^ue juvtfffsi,
Ce teint de U Verti Sat/Qn » eft oe que Virgile
apcllc peur- être,
Ltmtift^ue inventa
Bfquc Ton nome avec Piffdare^
C'efl ce que Malherbe a exprimé parfaiccmcntf
6i"cn en écrivant » Omand U fang bàuHUnt dani
me* 'Mêmes , c'cA à dire, Qifandfétoh dansCtir^
deur de U \eunejfe. tv(Aatrêi^ dit Brafme Schmid*
dans fon Commentaire fur Pindare, efl une
Métaphore tirée des flots de la Mer , m migo*
re efi Afiuans (g tiâmtms^ C*cft ce que Lucre,
ce & Florus noment, Iretd éttatis y tretum m»
dùUfcentiét^ corne Virgile a dit dans le premier*
Livre des Géofgiques > Vretéi P^mti^ car fretuim
ou firxetfim vient dt firveû i & c*eft ce qu'Ho-
race a bien expliqué dans fa Poétique,
IntereritnjuUum Da'Vfâs- ne lot^atnr , ^n Heror^s
h/Laturtts^ne ftnex , am odhtK-flotentt juvemtaf
Fervidf/s,
Sur ce Frefa fânfi de Virgile , j'ajouterai une'
Obfervation de Sandius , & elle peut être de
quelque fer vice :Nec etiam nectljejuit Ponù etj^
mon Jctutar$ , t^uum fro M^r$ accifitttr : nam frtU
frtè Métré non Jtgnifcdt y fed regtorem tUémcufns'
Mithridates fuit Rex, tJnde JuvcnaliSé
Fefiino éîd ncftros , Ç^ Rtgem franfèo-Pentf,
Jhi eft Pontns Ëuxinus ; Ç^ iut Pontus actif ItkT
frù Métriy exf^rte tantum ^ utPtetum fro Mari y
€^nm fretum fropric fit t^uod Gnus 'v^f^w/Porth-
mon , M fervendo , qnod ihi maxime fervet aqun^
nos 'uêcamus^diccho^Deniqne fajfim It^s *jr Q^ret
ihofy id eft y. Ponium U^rie^ ^ Fréta V^ntiy
mp at^or M fris ^ S y
^it KlUdKQpiS SU& CES FOZ3IKB
Tantôt tous sovpirie's mes peines, ^m^
firer cft un Verbe neutre, mais il eft Adkif eir
cete figaificicion ; & les Poeces François s'ea
fervenc à Tezemple des Lacins, Il y a dans la
cinquième Elégie du Livre qjaacriéme de Ti-
bullc,
Quod fi forte mUos )nm-nunc fmffirdtamôreSi
Maynard a comencé une Epigramme par k$
yf:i% fui vans;
^ffts étff hcrd d'mne finfétme
Ou cbaqi$e foiS il fi: m'troit ^
L'atifrt joMT^ Diifhnts fiftfir9it
Ce e^jimour lu$ donne defeine^
Et M r de Racan dans une Chan(on ,
Mon cttmr ^i f ouf $re feins cejfe
lAi ennuys donutl eft touche^
Et ailleurs
lettre gonp- fmtt nn ans^ U Vieille ffe de^rê-
Vn hen vim fkvefârenx ^
\Au Heu ^ne U J^uneffe inceffAment feufirê
LesfLtifirtMmenttitx,
Les Italiens qui difcntauilî bien que nous ,yS«K^
• p^^r fes feines ^à\(cnl encore /èupirerâfn vs/M^e,
fin firer une ftrfenne,. Pétrarque dans le Sonnçr
a 19. delà première partie defes Rime».
In quel kel nàfo ch* ie fùffiiro e ^mme,
Surquoi Caftelvcrro a remarqua' , Soffir^
fer lacci^lienKetrife ihe aUnne *t/ilt$ mifÀ, De
Lingen4|ps s*cft exprimé en un autre fens « de
là même forre ,.dans les Vers qui font au g>
mencement de la Tradu^ion de F enouard ,
Quitte donc tes Romains , t^o tan nme chénrmh^
Ne fait que foufirer^
Swr vùir cete Prineeffeà qui ta ren^mètr
Ta^^tt $ém$defimr^
Isi Italiens diCent encore , £tre fouftréde quel- ♦
q»0n^j9jfir^o fk dalie domtt. Le Marin eft
allé on pea plus loin dans la Scance 8o. du ,
chant hoiciième de Ton Adone.
Che far cht pff^f^utfi 'u^gliit il cuore,
£c il en a été, (clon quelques-uns y juftcment
i^epris \ Soffirarfiiltmtrt y ciô è effaUrlo tuito sn^
Jojffirfy dit le Stiglitni dans l'Occhiale, è Nafo-
èiunifmo , tftTttofra^ ^^S*^ M a rot s*en eu fer-
YÎ d'une dutre manieire. Il a écrit dans PElègie*
lR« SoMfmr À ti$êelquun de qUelsfue chofe.
X^ft qu'aè-je dit y fard^nés à mon sre^
Vous ne Jent tels , fen mî h$enjn éltrr
Vn très Ioj^mI ,
^■ipsi msm cetstr fe Umen$€ Çffoufsre
Des mat^x que fai,
Joachin Du Bellay a dit , fittfmrdes Verr..
Si tu rtneftfres donc ta quelque rtjèe ,
Jsfe bap'tfe fourrant de. flasnte deguifh
Les Vers que \e fo»ftre au bord jiuf omets.
Tantôt voirs cuanti&-s mes plaisirs* B>
a plus mal écrit,
<jiuffi bten (hanter d^autfe tftofe p, «^
^ymt tkanre de ta grandeur,
Nos premiers Poètes chantoicnt de même,
Jlaïf dans le Livre troifième des diverfes Amours,.
O ifta cbere ame , fl %aut m$eux
Que je chante de tes yeux,
Klarot dans la* Chanfpn 51.
Changeons frùf os y c*ejf, triff chanter d^ ani0urs ^
Ce Jùnr eUniours^ chantons de la ferfette,
J^acbin du Bellay a àtt.y Chanter de la gloire^
Ceux qui aimenr Ihonueur y chanteront de Ut-
gloire. . \
lie Chanteur du noth de quelqu'un après les \x^
410 K£MA.RQJ}ES SVR L<S POESIF»
Ken four ce qu'un Grand Roi sitéténMrt Ptrt^y
Non pour votre d^ré Ç$ Jto^ie hauteur^
Chacun de votre Nom veut être le Chanteur y.
Maii farce qu'un Grand IU$ foitores votre ff€9€^
Et le Sonneur d'une gloire y
Je bàtts à ta mémoire
Ln flui mémorahU gUire
Oont\e fm oncq^es Sentteur.
Les Italiens écxlvenc ^ Chanter d'une chofi s Ijt
Guariai dans le Madrigal « Cantar diceéo
Corne cantar foj^ te
ly^moryfe/degno ne helU occhi hétvete ^
Péirarque dans le Sonnet iqo«
/* canterei famor fi novamente^
Nous ne les imitons qpe quand ils écriTenr;
Canta^ o Aiafa , iojdegno e U cecente
ira dt CancelottOi^. *
Corne Ta écrie Luigl Akmaniu dans rAt«frf
chcïde.
Le Donne ^i Cavalier ^ l*nrme ^ gli ameri ^.
Le cortefie , ^audaci impefe^ ie eamte^
Come TArioftc Ta écrit dans fon Roland..
Canto l'arme fietoji , <V Cafitano^
Come l'a écrit Torcjuata Taiïb dans faJiéruS^
km ddiviéc.
L'arme canto d'Achille , ifieri /degni
I foco lieti ^, e i malfuccejjt amoii»
Come raécritLodovico.Dolcç dans fon Adiil^
leide
Leggiddri amanti ^ e donne innamerate
Va^be d'udir fiacevol cofe ^.e. innove^
Senignamente^ vi.frege ^/cfita^e ;
La hlla Hffioria^cb* il mtocantomuove,
Come Ta écrit Francefco Berni dans le Roland
Amours ux du Comte Boïardp, qu'il a refaicw
^X W/o^ canto ^ r V ytaiof-delgrama Heroe^
bbMalrbubv» 4it
de friét da Troia fer defi$no m* lidr
D*IféUis , è dp Larvini^ errande uenne,
Bn quoi k Coman<leur AnitibalCaro dans Coit
Eneïde a fkm Poriginal. On dit Chanter tme
ebcfe , chétmer ttm Héros , ehdnfer les aHiôns de ^
Je chante leVaèni^mur des Vétinqneurs de laTerrt^
Je chante U Pucelle Çg Ufitinte vaii/ance.
Je chante nn/aintGuerrier^ÇgU guerre en trefrife-^
Je chante les cemhats ^ ce Prélat terrihie^
Jialherbe achevé la Stance , & die : .
Mais astfmrdmi que mes années p^ 7^^
Vers leur fin s*en vont terminées^
Siéreit^êl héest à mes écrits
D'^ennssjer Us rmeesfisttêfês^
Des ridtcmleS ovantÊtrer
D*nn ^mûttremx au» cheveux gris T
l^s trois premiers Vers ne font pas trop boni,'
mais il en faut Yoir la conformité, Ménandré
a.dic^
lif»^ %fu.^iiif if^rW E«ftjr r^x^m^
CeJ^le dernier malheur an Vieillard q$te d'aimeri
Publius Syrus apcHe crime ^ ce que* J^énan^
dre apelie Malheup.,
^mare ftsnieniftnBuseff ^ crimenfenii
Tibulle a cm qtt^un Vieillard ne pouvoît dire*
des fleurettes de bonne grâce.
fétm frhrefet intrs atas ^necamare decehit y
Dsctre nec can^hlandithtr cafite ,
Properce veut dan^ la dcrntcre Elégie du Lirre-
deuxième , Qu'il ne foir permis qu'à la jeunel^.
fe de parler d'amotir.
JEtas ffima tanat Vénères , extrema tumultus^
Et fî Ton en croît Ovide qui n'entendoit pas;
mai la galantef ie^îMaut être icune pour faire TA»;
moue & la Guerre.,
4£t KiMAAavlH SM tts^ PotfiES
T0rfe ffHêx miles , Mi^f JemHis étm9r.
C*eft ce que Malkeibe a dit an Roi «kuit cb^
ticr la rébellion des Rockelo».
/• é%^ Ceu» À ^tfi U €ht$le»r 90 houffltts ddnt Irs 'veimêf'
Bu tuitm dans ies CûmhMts êm des/mms àêUgens X
Métti tfinme V^mour , fis trwvauxr ^/^f^i^^
FsssienP de ft une s gens.
Dans la première Scène da premier Aéle da Pa-
ftorFido,linco a dit quelque chofè de îoxt naturel
9l de fort beau à Sil^io^ for ce fujec ^ '
Non è ^ens wsMggtûre
Che* n vecckie m€mkri0 il fSKXJc^ d*^»s%re , $tc^
Le même Auteur a fait un Sonnet Se un MadtW
gai dans ïe même fciti. Le Sonnet oomencct
Pnrjl trenj9' cki €êm pÀUnm in^gnê i
It le Madrigal,
Se fMêf iV H Hfui À U tHeJHÊmmi\^ ^Mr«#e.
Aaatréon n*a pas kxt de Topinion de tous cet'
Poètes , dan» fon Ode onzième fort bien tra«
duite tïï Kaiien &: en François par Mr L'Abbé'
Uégnier des Marets> Sécretake perpétuel de-
J^Acadeniie.
Mi dicên le DonzjtlU ^
^nsiee , tss fei vecchie^
Mimti neUQ fiêcckh^
CWii il crtngiÀ tss'snMéin94f^
M su*'l cnf9 ù maniée.
Srms métnchin U cBi^me^^
efefien àinncbè , ù tome^ ^
lo no' i siÇ' nsés si Uen^
€he goder ci cgnviene
QuttntOf fin- /on *ofcinr
L'are del »o0ro fi/»e,
'A- tonte heure les Dtmoifeilet
^# ^refrockent %fsê \$ viêidlif^r
B B M il fi 1^ S K r ï». \^^
V9»s CHS futchanmg çj$$utgris\,
Je ne Jkt fas f \e gr^fonne ,
ifififétî des cheveux y ùmm9nr
Ce que ^ fit$ msêux que fttrfmne ,
C*efi que fhês U $nert neus. ud^mue ,
Plus les fU$firsJon% defasfûu^
Quatre Stances après celle que j'ai marquée de"
Malherbe, en yoici une fur laquelle jzxï, faicc
une Obfervacion.
Ce nefifotnt étux rives d^uu fleuve P', So«
Ou dorme» fies vents Çg les eaux ^
guefaà/a veritaêle fnuve
JL'^rt de conduire les Vuijfenux^
Il faup en U PUine Jalée
mévoir lutté eantre MaUe ^
£t frès du naufrage derater
S*èfre vu dejfous Us Plêiudes ,^
Blûsgné des Porta Q$ des Modes ,^
Pour être cru hou Marinier^
Seneque a écik; dans la Lettre f 8v TrancpstiL
lo y ut aïunt , qusléheP Guhemator tft , &c. DanS^
le chapitre quatrième èa Livre de la Pioviden»
ce, GuAematorem in temf^flate ySn aàe mtlttem;
intelltgatf; & dans Ife chapitr.e 6^ de la Confola-r
tion à* Marda , Nec Guheruatens qusdem artem
tranqutllum ^ oBfequens Mare oftendit, Adver^
fi aliquid incurrat oferpet , tptod autmum ftoheâ;^ 40
Pline dans la^ Lenrc x4. du Liv^e % a écrie à^
Lupercus : Su»t emm maxime miraktUa , qss^
maxime infftrata v maxime ferkuioja^ , utqu^
Graci magis ex^rimuut'jret^^c^ii^ou^ grandi /un fi
^éjeSa di/crimiui : idc.» nequ^quam f^er Guher^
natoris efl virtus , quum fïaciào Ç£ quutn turhat^i
Mari vihsttsf :> $U9oc admiréfntê^ nulU iUaudams ^
4fi4 RsUARQSifS SVR CBS P0ESU9
ingUrius fubst fortmm : dt «(Minm firtdunt fiânis ^
gtàrvAturétrhr^itherméKtfiMgemum^^tmntUie ^rm ^
Qf Dtis marts froMimt$s^ Jaiien dans la prciuicrer
Oraifbn fur Ics^loaangrs dcrfimpereurGonftanCC
Te J^f ivmîf^i rfréx^fVf^*^^''^^^ ' ^^- ^^
éfct qui ciè le Pilote qui ne foie capable de
gouverner un VailTeau quand la Merel^aloie.
€ehtt . U •fk incomfMréthlemênt flus À efltmtt ,
f«/ fpé^it Vêrage^ qttt l'évite auiétnt t^uyiiut efl
fo0Ïle s •• f «/ Je 'vejaut dans U tempère , eea^
dmt Jèn Vaijfeatê éFvec Untétadreffe , qu'itiece»'
ferve fut emhr énec fd ckétrge. Je rtrc foulrîen*
d'un paffagc de Virés , qui eft dans le Traité
qu'il * faii ^ De eaujk cerruftdtum drtium j tC
je me trompe , s'il n'eft dans le quatrième Li-
vre du même Traité, Qm$ eu$m tHs tMmrmmi'
ta , %mm varid , quikfàs undlque àrcumfiâenmry
effugUt / ee minus ^um in cnram fit rei f^tttfS
t^Àm 'oerbemm interttns : uf de M, BfMtrreferr
Sahius^ non éditer efusm Gtêhernatoris fit feriti/m
fimi éitqfte exenita^mijinévvem mter CjeUuUs eurfk
àu'ept^
^iTdemcs amis ne trouve pas bien ici, Lut^.
ter, quoique Juvcnal l'ait dit d%ne autre ma^
niere , qui ne Uifife pas d'en aprocher :
tilè igttmr nmtfmtm- direxiP brachsM contrM
T^rrentem,
Matée aujourdui Cape Malte di fmt^\éit^eU\.
eft un Promontoire de Laconis fameux par
pluficurs naofragcr, fie dofnt Stace a dit d'ans le
quatrième Livre de fa Thcbaïde ,
Et rxueo' circumtanat ira iêalta
Dans le deuxième, il lui donne TEpithcte dfe*
ffumans ,
Q»a fùrmiîatnmHakaQumantiS^ in 4«wva-
U ea^ut^.
«rsMALKtRBr. 4H
iDscns le premier de rAchillcïde ;
I^ec undf/offd ^uds c$rcH$t »mho Maied^
Euftathe en a parlé for le Vers y 14^ du quatrièw
me Livre de TOdylKe 9 Se ^ Ton en veut favoir
davantage, on n'a qu'à lire la Géografie fainte
de Mr Bochart : & les Commentateurs de Vir-
gile fur le dernier des Vers fuivansr qui font du,
cinquième de TEneïde :
N'Mftc n»ne infurgite rtmis
Heéfêrei focif y Trojd i^uos forte fuffemd
Delegi comités^ nunc tUas ftomitt vins ^
hff^ncanmos quihus in Géttulis fyrtihus uji
lonsoque mart^ iisUdefue fet^uacibus undis,
Pcurle rcfte^ iimcfemble que Mr de MalhcrJ
be avoit en vue ces Vers de l'Ode quatoriifr
me du Livre quatrième d'Horace ^
Jndêmitas frofe qualis undas
Mxercêt diàfier ^ Pieiddum chorê^
Siindente mmhs.
Ou ceux du premier k&t dertjerculeForîeuï
de Seneque :
Hinc qud tefenti vere Uxdtur dies
Tjridftêefer tmddsve&or Eurofd mstet,
Hinc Çj timendum Pdtihus dc pnto grtgem
.Pdffim 'vdgdmtes txerunt .AtUmtides»
Ces fepc Etoiles qui ont été nomées par les Gredl^
VWiddes^ jitUntidet , Hefferides ^ & parles La-
; voi
obligé Ovide d'écrire dans le quatrième Livre
ics Faftes ,
1 Vêt GUIfu # mt flmsfiru Uiflâtm d*»* PKr
^2,4 HixiAU^^is iBtfR lui Pcfisué
tltÏMdes $nctftf»nt humeras ttUmare pUêm0 ^
Qttufefum d$c$ ,fex tamtm^Jfe/éU»K
Elles font nooiées par Arcas ,
Et les Poètes ont feint <^\!^LieSire ne voulut ja-
mais parolrrc depuis que la Ville de Troie fuf
lainée. D'autres ont dit que c*écoic Merofe^
parce qu'elle avoir époufè ui> hothe mortel j &
que (es fœurs ou cotapagnes avoient été ma-
riées avec les Dieux , ce que l'on peut toir
éans le quarrième des Faft^s d'Ovide. Sttrce»
Pleïétdes ^ vojès ^ fi vous avcé du loifîr de refte,
ie chapitre dix-huitième du premier Livre des-'
Commentaires de Maçrobe , fur le fonge de
Scipioii j le Père Kirchcr dans le premier Tome
de Ion Oedfpe Egyptien : Schmïd dans fes Conï<
mcntaires Air Pindare,rar ces mots o p âÎ4y v^àflC^
Jm , qui font de l'Ode deuxième des Ném飻.
^ues , & firr ceé aecres mots ^né^ftf^f TtiT^r
qui font de TOde quatrième de Pytkion. Le
grand Diâiennaire de BaxtorfF for t\WJ
Drufîus dans (t% Fragmens des tieust Interprè-
tes Grecs fur le vcrfet 31. da chapitre trente-'
iffitième de Job t , Oriùfta (g FieMdas ^ Pem^
traif/t ^0jfrf. On peut voir encore îe Perc Cor-
neille de la Pierre fur ce PafTage du même Pro^
phetr , de Guillaume Sckickard dans Ton wd^iv-
€9fistm où il eft parlé de '^fàf ^K^fil ^ Kjnutts^
^ Chsdrê^Theman. Après cela > je rt'ai rien »
dire rur ces P^eUde ^ fi ce; n'eft. que GdMlée »
#
1 ÏJumquid eoHJungere valebis micâtttts fitUéU 'Platdnf^
SB M À L H B H B f , 4^
IcéplttS heureux que les Anciens, puifi]U*il a
découvert contre le fentiment d'Ovide , plus de
quarante Etoiles dans cece Conftellation s U
que depuis Galilée, en en a découvert plus de
cinquante avec des Lunettes qifi dévoient être
Aitilleures que toutes celles dont il fe fervoit»
Dans la troifîème Stance de la Piicre fpnr
le Ro$ Henri te Ctémâ édUnf e» Lêmw^n , il a
dit.
CerHs qmieêntjut m niu fletivêir defits im/ tètes p^ x4^
Les funejèes écUss des fiiss grandes temfèses^
£ff ailleurs y
Mais d*éUler flsss À ces Bdânilies 7%h
OÙ tonnent les Foudres d^tnfer.
Et Intter contre des snurésiUes
D*ott fleis'vem la flamme £^ le fir.
Il n*/ a rien de plus grand que cete pluie de
tempête , de fer te de feu $ & T Auteur de la Con«-
quèce de Grenade , a enchéri £ur notre MaU
herbe pour la redite ; il a écrit dans la Suncc:
j ^. du dixième Chant ,.
Gia dfftrali atra nuhe il CieU ofcnrét
Onde fioigié^ jgorgù di Jangne hmmastê^
.T'ois Stances plus bas ,
Piomka d^horrida calce ardente fieffiar
Su iagenu Cbrtftiana 3 e fiomha ancors
Di Bitume , di Zolfo èm varie figgia
liamma cbe dilatata arde^ # dimora^ ^
La mcaie expreffion eft dans la Stance t8« di>
troifiéhie Chant \ dans la Stance 4 s. du dcr«
jiier Chant & dans la Suivante* Le Comtr
Boiaido dans la Stance 41, du Livre deuxié- -
jne au Chant if. de fon Çrlando Imtamoréf%
Uor fi cemmincia la hataglêa dum
E dt fïhfft0 eelfi U Um/efta^.
v^
4%t 1t.Ily|AIlQ^J$ SÛR. LES I^OE^lfS
lij ^ danslaScance 19. du Chant quatriémcT
thi Roland Furieux de TAriofle ,
Che fem , € foco ^ e merl't^ e te ni grdvi
Caêer foiendùd gutjadi twmfefle.
Dans le Chant lé. du même Pocnie/
Granitne feminran U ffejft JaeUe
Dal muro frfrs gNntmiet Jf^rte.
Dans la Stance 17. dtt Chant «. de la JeruA-r
km délivrée,
EtnffMun hôfcû hahUm» d*bafte ^ ediff^^
E /9^ra nof , d$ firtdi un uembo e^de,
Ammien Marcellin avoic dcja dit dans fort
Livre 2^. Cuiuf •ccaftê in fngam diUffi fofuUttt
9)ms omues , (ft, QjMrum c^ncnrfu rtt» grand'tfùs
$ude iOfivoléinttkms telis , Mmxcotmmimtur fttgmM :
& dans le tfoifième Livre , MazJcas m unum
làhilos tH'9afit^ iétm ttU 'vêhtantM grétndmts rh
/i». Je crcfi avoir k la même chofe dans Saxon
le Grammairien y Dies effnfa ttUnrum gr^ndine
tegehattÊri & c*cft , fi je ne me trompe , dans
Je Livre 8. de fon Hiftoirc de Dancmarck. Pra^v
dcntius a dit de la Patience ,
foms^éidomnis
Ttlorum nimlfos^
Quatre Vers plus ba#
It fdeuhfUfHf
Nmki fiêftf*\)M€Udm UJféf^rMi irtfts dextramf^
Et de Saint Etienne,
frimus inh Stefhanus mercêdemfMUgmimsimhn
^ffiiBms Ufidum.
S'il eft vrai pourtant que PrudewGC (bit rAn»
teinrdc TEnchitidion du Vieux ft du Nouvcatt
Teftatnent , parce que d'autres Teulent qu'it
£oii à* ^mœnms-^ ^ que quelques-uns l'atribuent
à Sed0lf0s Prêtre EcoHois qui viroic fous IcRcr
t)B MALHBltBC, 4ftf
^nc de Tiiéodofè Icjeuiic, Tout le monde lait
le Vers du Livre douzième de FEneide,
// tôt» tufhida Cdlo
Temfiftds teUrum , gtc ferreus mgruit iwAer^
Qm a été pris du jLivte S. des Annales d*En«
nius , corne M acrobe l'a remarqué dans le pre-
mier Chapitre du Livre fixième des Saturne-
ie^j £c lé Vers de Pacuvius eft ai^és connu*
Sagittis , flumbû Ç^ f^xis gran^inat^
Tertullien , quand il a parlé de ces deux Vil.
les qui Foxenc confumées par le feu du Ciel, a.
die , Dtktnc m DeMS Cenjor effet , imfietas
ignium meruit imhres : c'eft dans le chapitre
deuxième du Traité //< r^/^/o. David s*e(l fer-
vi de cete manière de .parler dai^s le Pfeaume
onzième ) Pluet jufer imfios ignem Ci frlfhur^
Elle eft encore dans Claudieh,
N*m flammem imher in h^ftei^
Dtcidit.
fie dans Pétrarque «
fUmma dal Ciel fii le tue treccie fiêvs^
Il ne faut pas oublier Lucrèce y
if une ratio quà fit fer fé^ucet mentir ut JEtnê
Ex firent ignés ^ $nterdum turhitte tante
Bxfediam ^ neque enim Dis de tUde €99rt4
Tlamma temfefias.
Ce Dia , pour , Media , eft de la correâion de
Mr le Fcvre. Malleville qui étoit un imitateur
ftâcs exaâ de notre Malherbe , pour le tour des
Vers , n*a pas lallFé perdre cete expreflîon dans
ceux qu'il a faits , four un Seigneur qui allant^
la Çuerre , cejfa de fervir une Dame dent il rr-
devint atneurt^K à fin reteur^
Quand je me reffouviens des Ouvrages de Mém
fit juefartéont de fiuxfleuvéms de toutes fértf
^)« ft£MA&'QJ7ES ^nt LES POESIl^
fui 'V» tant de Gutmers dejctndre Jojts U
Terre.
Oa s'en cft même feivi en d'autres fujets , té-
moin l'Af hillini dans fa Bellêgtwue MenàêCM :
Che p vaga pet d^altre Ujeto ,
Chiiui U riuA e frtzJefA tefijt
Cke fieveréin le chiome d^ote.
Qaoique la penfée , à mon avis , foie ridicok,
corne quel^u^un Ta ixmarqaé avant moi % quand
la Belle Geufe lu u des cheveux de couleur d'or,
pour pencher (a tète fur 6>n fein , elle n'en
devoir pas écie plus riche. Il en feroir même
fionibé de ces petits Animaux qui marquent la
dernière négligence , & qui acompagneot ordi-
nairement la Pauvreté,
J'ai vu des Plmes de f leurs dans Clandies
fut les Nocec d'Honorlus & de Marie,
Hee miles fUt^is jUreâ dt/fergere rint»
Cejftty furfureeque diem ferfundtrenimhê.
JBt dans la Chanfon quatorzième de lapcemiefc
patrie des Poè'fies de Potrarque
0a he^ rami'/ceadtéê
( Deice nelU mewÊêria )
Vffs fseggSM di fer Je^téCl fis* gfmtlkê^
La mime Pluie iè trouve dans Stace : & Pofl
peut ¥oir l'Epithalame de Stella.
Il y a des Plmes de R«Jes dans une Chanfon
de Bonacurcio Montemagno , qui eft allégué
parfiLobéfro Tici, contre Yvo Villiomarus^oa
Jofeph Scaliger y dans le ringt-troifiéme Cha-
pitre de les ^^ersiems.
Pitggùê d$ rofi désl M vififiûve.
Des PMes d€ GtMU & de Vtnm , dans Bernair
4^me^ qMi^li occhi keli$ ^nde fiavêét
DoUe gratsa , e nnriuf€ a tmte l'hure .
VtsPJuus de fa^uu , dans le Iwc qflatxiè.
Aie du même Auteur/ ^
Vcnnagenttl^ tant' } il f^^r che fmm
Pahift-uffir' cccht, tn varie foht$e ee^re.
Di^sPjuses Je Songes, dans h dcrnîw Stanct
du ÇhAnc fixiemc 4c U Jerufalcm conquifc /
Pteiotfo tnj^rtmhoa theri^^ tjannt ^mu.
Des Huies de tumiere , dans la deuxième Scan.
ce de Dante AUghicri , qui comenpc, U M
CUjcuna fitUa ni gli otehi ttti pievt
Delafita luçe^
Pes PhiesdePtftr, xlans un Sonnet du mèm^
^ocre qai coincnçc , DÀ gU eccki de U mtm
fiQntta fi mst^et
£t da fitai maggifQftaH mie' ter fie^
Tanfa fattra , chfi mi fà trem^tre.
Pes Pluies de Bai/ers, dans le Marin , fur les
Noces de François defionzaguc SdcMarrue-
xite , Infante de Savoie , ^
Piûveatto , , ^acciI à groffi
Grandinavaam i milfe.
?" ^/«'^^ ^^ Plaintes : des Nuages deebagrite:
dans la fixièmc Séance des Soupirs d'Ergafte du
incme Autcpr $ & dans la Scène deuxUmc^dtt
premier Adedu Pafiorfido,
Sefra ntmkidi dmeh cgn' her tnUttg^tmhrs
Pfoggsadt pattra ^ e vento di /offiri, ^
Ifoft jon €9meà te forg
Qyeftijeffiri ardenu^
Rrfrtgeriû del C9fe :
M^fin fth fjh ^ettfji vturi
4T^ Remail<^V£S sur les Pocsiis
<:he ffïrum neLC tnceni$» , e^ l fuH maggi^re
Con turifim d^Mmpre ,
CH Mff^rtMn fèmfre À $ mtfertlli ftwutnti
Vofchtntmht dt duol^ f'^^ ^f ftanti.
Des Ifttees de Témoins , dans TBpitre de S^nc
Paul aux Hébreux. Virgile a die dan^ le mê-
me feus y
infeqmhur nimhut fedkum ,
Après Hocnere, r«^or eîo'ero 7i^«r«
J*ai allégué ce grand nombre de PalTa^es,
pour faire roir que cete Figure a été la favo-
rite de toutes les Nations : & ctnx qui ont quel-
que conoidTance de l:'Anciquicé, font informés
pourquoi les Grecs & les Latins ont àiz ^Vnç
M€f 'y Vn Monde de Richeffet , de Biens ǧ de
Mésu% S Des Nuées d'hommes ; Oes Hitusges de
Chagrin > Des Grejles de Co/âfs ^ Des Plûtes de
T leurs ^ de Fer Çj de Fén, En effet les Anciens
nomoient une multitude, pu une abondancç
de chofes , Nnhem , Tempe ji^tem^ Legiones , Glo^
^os t Drungos , Mare , &c. On peut voir André
Schot dans Tes Proverbes , dyabcAf dethûi^et ,
WWOf «;'«i3^efr;Guevart fur Stace à la page $34.
& \\U '^^ Nimh Oraùonss ; Schoppius dans
fcs ObfctFâtions contre Claude du Verdier j 8ç
Gronovius dans les (iennes , ûir les Ecrivains
Ecclé/iaftiques, On peut joindre Gifanius dans
(es Remarques fur la Langue Latine 5 VoiI|us
dans Ton Commentaire fur l'Bpicre atribuéc à
Marc Antonîni Barthius furie Vers de Clau-
dien que j'ai cité , Nec miles flnviét flores j & les
Commentaires de Martial lur cp vçr$ du Li«
vre huitième de fesEpigrames ,
Hunctienient [uhiùs UfiivéO n^mifmata Nim-
bis^
J'ajouterai
^ijoctem à tous ces Exemples que j*ai allé»
^gucs celui de Conftantin Manaffès , qui dans
Je J^oicioic qu'il a fait d'Helene , l'appelle une
-il faudcoit être beaucoup plus hardi que je ne
;léfuis pour l'imiter.
Malherbe a dit dans l'Ode pour le V^mi allant
châtier la Rébellion xles Rochelois , en parlant
jic laVidoire :
TeUe en €t grsmd éâffaut , ùh des fils de U r« f |K»
Terre
La Kdge smh'metêfe Je leur hente fanu^
Bilef^uva le Ciel^ Çg rtêa le Tmnere
Dont.Briaré mourut»
Déjà de tous cotes s'avétufoieut les .Mf roches #
Jcâ couroit MfmasilÀ Tjfhonfehétttoïtl
^tlÀfuoit Euryte À détacher les roches
Qu*EttColade jettost,
<^elqae Grammairien chicaneur ^uroit fim«
tenir que Huer , eft plus propre que Lancer ^
/que la lettre R. fertà rcprcienter les chofesdu-
j:es iL facheufes : Rébus atrocihus iverha etUm
àffo usêdtiu .affera .magis cowveniunt , dit Quin-*
:tilien ^ & que Virgile pour mieux exprimer 1*
colère de ^non, a emplo/é fcpt fois ,en fiz
ti^ers.lafyllabk k j.
iy:eU déthunt Usa ^ Çg ffumas faits a'B.m, rue^,
hane
MUtm Jkn0 aterm/m firvans fuh feâore vuU
nui i
'Hae/ecum: Mené incefto de/fflenE nJOamt
Nec fojfe Itali Tetfcrorum jfverteKt Ksgemf
■Qftiffe metor fatis» P allas ne exuKEKE cU/l
/em
^^tgévim , atju4 if fis fe$ui$ demergeKi Pûniof
T
,G. f abrice a compté jufqu'à douze rigares dêfi^
/ce dcmi-vcK, Sflisffumaséfrersâebamt'y icSci?
^vîtts fui le mç^ 'vuJfftus ^ ;jk remarqué,^ f 4^
fif§ dolfjryde ftâjtnfi maUêm^ 4p ittroftâê nmlmuj
mais cece remarque m'«fl: fort (ufpc^e 4 & je ne
,^tt<e point qu'elle ne Toit d'un autre que de
(Scrvius.Le Grammairien chicaneur pouioit al-
léguer Terei^^anus KJaufus qui no^je le f^ ^
fii/Ptdum } & faire feryir â ce Vt^sàt Pçrff ,
jSoMéifbicdf ndrefanfttf
fct autre de Lucili^s^
IrrirarM eanis^îjMd R quém flmrfms 4*^^ f
Aarce que ce vers marque le 1/ irrire des Chitof
enragés : & le chicaneur pouroit rapor^er Cnt
fn lettre R* , beaucoup 4c chofcs .qui pour ctrç
^urieufes , n'en fcroient pciir-ètre pas plus Ur
.Ciles. Mais li me fuHt dé répondre au Gxaav
,^airien , qu'avec le Yerhe RÙs^céte Lettrée^
^emplo^rée ju(qifà douze fpÂs danj^i les quatrç
Vex5l de fiéu^ Malherbe, & qu'elle s'y trouvç^
tz' orne fois, quand on mettra ^LamfsfieTêm^
nêre, ies Rhéteurs en condanent mèmelatrop
xréqueni;e répétition,,qu'j^s renient ^«iTtfju^fUf
pnfm7f^lÂ09i8c ies .Grecs^les J^ztins ne Tour
aredée en nulle manière quand ils ont pirt^
^; ]^ i^olie dçs Çé^ns , & 4^ .chacinaent de leu;;
folie.
Il eft yiû^ eaeore q^e RÉffrum ^«f, n'tft
]>*ns parmi nous du bel ufage , quoiqu'il (bit
Latin 9 çofçe on l'a pu voix dans le dernier
\%ts que j'ai allégué , Spttmas falis dre rmhémt.
\\ j a dfins le neuyiénxç liy;:e de l'Enéïdc , *"
Imffdfiem TêucrimoUm vehttMtqtte^ rMâftn^gê,
Cfnsla Çç^ea. 4ei'Aftc. j. de; Adciphtjdfi
k
il UÀikii Bt" . 4ft
Sfdûlefiéuti if fi triferem omks 5 fofl bdé f'rdc^
fitém éUrtm :
froftemerem^ . i
Pans Plaùte qui a écrit , ^tss nàirvûs riait i
et dans k Vers 414. de VA^àthtoCt de tr^
[étnce ,
£r« Gttdjènés ligià ruii €fftfà fwc^.
^ÈMt^ vient de iJi;^©": ccluï-ci des Giecsfv»^
éc ce dernier de l'Hebrcu , Taracn-^
tuif^ eptdf^frojMi : Bfidfiè, félon queIqueSé<
uns , auflî .: bien que Êravé , de A b a Rry
firfffi€Mrey Hhoi^aré , d ou les Grecs ont fait leuc-
(^éfM , fohor9 5 iSecflB£^V rthu^m , Vit , virilis.'
.Voyés fur Énsfèt le P. Kircher dans la pre-
mière partie de fon ôedype Egyptien , àlapatf'
ge 409. fa chine illufirée a la page 149. MrBo^
chart dans le chapitre ^i; du premier Livre-*
de fdh Chknaàm^ Mais on dit auffi ^tviBridré^^
;joar Bridrèe^ qu'Orphé , pour Orphée*^ Mufe^
^ur JlirW^tf y The/é^ fontTheJee ^ quoique Joa^
^Inn du Bellay ait coni'encé ainu un Sonnetf,.
Si Pirithoii né fat anx Enfers defcendn y
VamitH de Thtféftroit enfevelie.
Ou'il en ait comehc6 un autte par les Vers fo^
.fans*.
Je voi Diiiier'ty je '09i ferenerhtiinÊifeJie.
Je 'voi le tfieil Protéfin tronfe^n renferme f^ .
jdai^ les mauvaifes chofes ne font jamais tii-
jées eii exemple j & je croi aroir remarqué e^^
Quelque endroit , que c*eft un beau mot de
daint Jérôme. Je ne Voudrois pas encore dite'
iere^ pour Berèe, quoique Prudence ait écrit^
^i^i KiuAUQSts SUR zts Poisirar
«près les. Grecs , Bùrras^ pour Bweas , dans le
.T€rs 847« de là Pr^chomachie j
Stiê fueros Sol frimus d£at\ feufett»9t efteU/ff
imeenâdt nimius , /èfê confummmb'fiss âmi
. Ttffctat lux frima wros ^Jiifê algidéi Borm
JEtéU decrefftam vêcet ad fia facra feneétami.
le que Paulin ait écrit â Nicecas , corne NL^
colas Heinfius Ta remarqué à la page x^li. d^
fon Comentaire fur Prudence ,
Te fatrem dictPflaga iota Bêrrm'
Pans la Scance que nous avons yxxc\ îès T!«
tans font appelles /#/r de la Terre , de leur*
mcre Tithea qui vient de THèbrcu T i t H ,.
1^9aë\^ & c*efl pour cela qu'ils font només X#«
tigena , on come les appelle Florus , Terrigemé^
fur quoi Ton peut consulter Gérard VofHus dans-
fon chapitre deuxième du troifîéme Livre de*
l'Idolatrie.Quelques-uns veulent qu'il vicnncde
mralwfy^frahndo^velexMfdendûid'zvLlTt^â^iTlit
Wt»ç,aàu/fiemeiScd*Si^ttcs de leniregard^cariyT*^'
fiJ'îS fiKivreif, cft ,avoir le regard horrible. C'cft
a peu près ce qu'a dit Senequedans fonThjeftQr
u4t^Me uUrù Deps
Tirtet minantes , jamque demijfà mers
^Uiluit aifis , tùrttum (g ehlf^mum inmenS,
^ Etlcf^MT^r içepÀf d'Ariftophane , Rtffh
'eiens cûrufcationes ^ après Homete qui avoir dir
là même chofc d'un Sanglier
Ilfnem tefficiens 5 que notre Poète n'a pas ren^
du affés nettement 5 Et les éclairs de fes jeux
étaient cemme d*un Tonnere^
Ces Titan! font apelés Refhains par les Hé-
breux , ou de la peur qu'ils faifdient de leur
^^gStà , ou de leur taille prodigieufe. Sebaitiça
•i»«r
X>1 M .A L H B RBB# 4^7
jîï'unfter a parlé des NtphiltmSva le quatïîéme
rerfet du chapitre fixiémc de la Genèfe; Il y?'
à une Obrervation de Procope fur ces mots ,i
^^/i/ U y allée des Tkans ^ qui fonc da cha-'
pitre y. du Livre deuxième des Rois r dedans'
cete Obfervation-, il dit qu'il- eft piobablc^que-'
cece Vallée put avoir ce nom de- la Bataille-'
qu'ils y donnèrent^ Ceux^ qui diit- qiiclque eu*"
riofîté pour ces chofes , pouront voir les Die»-"
ïionnaires fur Raf^'^n j YOnomafitcon facram^
de MrLeusderi {mi Kefhains yS\a'I.mim & '^n^
Kfimmim s la reiiîatqùè d'Adam Sckerzep, dai«'
fbn Trifol'tum Omjy/^f/tf S fùrSalomon Jarchi ,>
fur la première fedion de la Genèifei'& là il»»
trouveront l'allégorie des Rabbins-, fur les fept-
noms qu'ils ont donnés aux- Titans ,• j^our fi-
enifier les Arts Libéraux. }*ai même apris d'un'
fameux Rabbin que ce nom d< Réphatns , veut'
dire Démn^K. ; ôcqu'ilpouroit être celui de quel-
que famille particulière. Quoi qu'il en (oit ;.
6n fe fouviendrà que Ci^as efl* de la mème^^
origine que T/>*»,fjw»/?^).6fî'^ ,//» de Ih Terres-
& Lutatius yeut que dans le 54Ï. vers du Lu-
Vte t des Géorgiques , on lifc Terres fregenier^^
au lieu de /!ffrfi#', ce- qjii n'eftpas roptinionée'
'Itaiïbman;
Malherbe a écrit' daità «rOâe à Mr Je [Dûc-
flè Béllcgârde,;
Tel ejiée dfufi éffùft dtffciltr Plffl
Vn fUu^e éM tmeveridê U Mer^;^
Sétvs' t(uefiHgeiét defùienne amer^
PéiJptd'Ehde en U Sitile-^
$es fi< tè far moyens inconnui-
Bn i€$tr' dùuceur entretènm^
^Huttii^ mêiéttigt ne re^ohepty
ïiiji
45S Remarques sor lis PotnM
Et détns SjréKttfi éirrinMnt^
Sont trMntês de ceux ^m Ut hoivenî ,
^itjji feu fédés que devant^
j/^Ifhée cfl le Fleuve que notre Malherbe riCl^
prime point , ôc qui a eu le nom de StymfhdU^
de Njéiime y &de RofheMt , ou Rofhea, Homère
nome fiurée ccte Rivière , dans le Vers yif.
de Tonziéme Liyre de Tlliade 5 Se Seneqae a-,
près lai, a dit,
ATer /UM frofin/dCfdt
^Ifheus uudéU^
Bc ailleurs ,
£/ quoi ^OHtus Ute»
^Iffheufque fétcer Uvdit
Sur quoi Ton peut coninker- Plucarqae dans lé
Traité des Oré$clei que entcejfe , & la remarque
de Delrto , fur fes Eaux ftcrêes. Il en tlï parlé
dans le troificme Liyre des Dionysiaques de
Konnusj dans r^ithalame de Stella^ deVi^
lantille ,
TumïdApetTMisfuga Pift
^mnh iu externes ieuge fimmmatus aumet-
fittmina dpverfù tr*htt intemetats cmumIu
Donec Stcanus tandem frelatns anheU
Ort MéHfentet , mirutnr duUia Kaët
OJcuU , nec eredti PeL^Q ifenijfe msntmui
Dans Aufbne,
i2^h Caùndm file m i quît qttadrufiices Sjruf
cujksf
H^nc amhufterum frMmm fietate teleirem^
Jltam cemflexnm^ mènêeuU fruits Çf éimms \
Quant Mans lemlfukter 'oada fai/u meémM^
Cenfocsant dulces fUcidafeki fede ièquoret
Iu£9rmftarum msjeentes ejèttlu uquarumë
JDans Virgile,
Zétfkeumfama eft hue Eiidis ainmm^
Occultas ei^tffc 'v$as/uhter> Mare , ^m HUf»'
Ore ^rtthufjtt tuo Siculis ccnfundifuroris^ .
Bc dansBeflus Âvicnus,.
Sic Eiidis incûU Pontsàm'
Dijftàt Mfheuf^ VeUgo fie tnférit undir
llUJum oftau flumen ductns ^rethu/ét,
Malherbe écrit de TAlphée ce qu'en ont écrit"
Mofchus , Paufanias , Lucien , Philoftrate ^ O-
▼ide, Scneque , Pline , Thomas FazelliK flc
beaucoup d'autres « Mais l'opinion qu'il a fur^
vie , n'eft pas la bonne ; & il ne faut voir qufi ■
Strabon dans le Livre 6, Voflîus dans le cha-
pitre 80. du Livre xv de l'Origine de Çïd^Utrie r-
Lambertus Dana:us dans fes Obfervations' faxr'
Hefiode, aux pages 'io4« & xof. Mr Bochart'
dans le chapitre )8> du premier Livre de (omi
Chanaan.
Au refte j'ai à dire ici ftir les eaut facréesr de l'Al^-
phée, que les Poètes ont donné à d'autres 'Ri--
vieres & même aux Fontaines^. la même épia
thete qu'ils ont donnée à- cete Kiviere du Pr-
loponêie. Il y a dans le premier Livre des Odtc^
d'Horace ,
Kumc 'uirids memhrMjut-étrhta^-
StfAtms , Hunc ad a^ud Une cafutfacrét^
Bans le 1 . des Metanmorphofes d'Ovide,
ï fracul hi»c dixst nec fdcros foUue fontes ts
et' ailleurs
J^ans fitcer in medio ^/feluncafue fumicefemàr-
dens, ^
£fi nitidtâs y 'vitrêque mugis ferlucidés amni^*
Fons facer ^hunc muiù numen haéere futant^
Ofiniofrifca erat^ dit Lipfe fur le Panegyri*
qçc d« Pline , £/«•«/« ^ hUntes mimrtf e0f^
iStêS ^fi've Gtn$os\ & les Nymphes y prêfidorenr,'
A r«n sVn raportc à S^rviuj: Oh en pcu^ ju-
ger par l'Epigramme fuiylntè,
Hu\hs Nymfhét loei , Ucri cufi'odia' fùfith ,
Dùtmio y dmm hUnddir JentUt m^rmur Mqut?^'
V^nt metàm'^^mfquh tàngii cavamarmohi ^^
fimnum'
RuTfffen : Ji'urM^s , fve ' ta-oère , Tàce"^
Se par cete Infcnpnonrrwr le ix)rd d'une- ^otijf
tèine ,
NY- M P HiC LO C i;
B l B & L A' V A. T A C g.-
On /èfotf viendra dcTirifrflC^o) ®aoy yivùf^Fiuyii'
dhinum genui \ • de ridyllc huitième de Théo-'
crite : & les anciens' pïonvbient bien ajppellcr
fiuréts lès' Faux qui étoîenÉ robjtt de leurs &
ctifices, Senequc a dit dans ]le LivYê- quacri^
lïie de fts Qùeftiohs Naturelles , oi il parle dti^
Nil:/;» hétcora fliftm Smc€rdofés\ Ç$ nurea d^^
nMfr^feàî^ €Um jolénnt" 'vtnsr fdtmm ^ jsciuut^
Dans l'Epicfc 9f; Colithr non T^tunmm ûfimis
cérforihâs c^nttuoidMHi ^ net MUré MfgenHqUc fufi
ptnfô , necin the/kurûs fiifè infiâfa • fed fut sU
ttHa 'voluntàté'. Dans rBpirre'4; Mé^nommfl»^
pAmufftCétpiu venerMn^uHfiàiifa e^^akdttohjafidm^
nh etuftioMtàs fUhet: coluntttf ^efimntyn cmlemtwA
Jhntét ^ fjf ^0àtdam ftagnA , *véi 'çfaeitMs , v'el im*
ffitnfa altitkdo /acréfvit, ^qimm eotuni ^ - dit Ja<^
Kûs . firtnicus , dans lé Livïc de lia Fdnjfèté des
JLéligtons Profanes , ^quh fuffUe^mt \ ^«lUàsfm
f^rffiùùjà continuMtionë' njeHerUfOUr : ^ la pTO-
jftefïè d'Horace, cft folennellc» dân« TOdc ij«-
«fe j; Livre '
O-i^/r/ Biandftfiî^ ffhndidior ^p^^^i
If V' Bï" A t It B It B t. ^^t
Bu Ici digne mero s non pnefloriiui
CfMS donaherit hddo^
Il faut ajouter que les Anciens faifoient nn^
fa(crifice de leurs cneveuz, aâx Riyieres. Il eu
cft parlé dans le Livre deuxième de PoUux ^^
dans le Vers 140. du vingt- troifiéme Livre de
niiade : & il eft remarque dans le troifiéme dé»
©ionyfiaqucs" de Nonnus 5 qme le fils à*EUéire^
facrifia Tes cheveux au Simoïs $ dans Philoftra«
te , que Memnon £Is de V^urore , facrifia le8#
fiens au Nil y 8c pour conclure cete remarque
par la Rivière qui en a été la caufe , que Letâ^
€ippe^ félon Paufanias. fit le mime prefenc k*
TAlphée.
J*aî fur toutes les Poc*fies àc MalHerBe dé»
Obfervations de cette nature , qui pouroient
être dç quelque lèrvice pour les Gens de Lettres»
On en a pu voir déjà quelques-unes dans mer
Oeuvres^ mêlées; Se j'en ai mis quelques antres^
dans ce Recueil , pour contenter un de mes^
amis qui les eftime. Mais corne ces fortes de
Remarques , ne fbnr pas propres pour tout le
monde , je m*empeclieni bien d*en fatiguer ctxasf
qui n'aiment pas cete efpece de Literature».
9if$ ies^ Remettes de MrChi'wnétK
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