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Full text of "Les œuvres de François de Malherbe, avec les observations de Mr Ménage, et les remarques de Mr Chevreau sur les poesies"

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SKIPWORTH 
BEQUEST 


4 


1 


\ 


> 


V   » 


V* 


,    Il 

* 


LES    (gUVRE'S 

DE    FRAN(50IS 

PE  MALHERBE, 

AfEÇ 

lES      OBSERVATIONS 

DE  M"  MÉNAGE, 

f.T      LE?      R  E  M  A  R  Q_U  E  S 
DE  M»  CHEVREAU 
SUR     LES    POESIES. 


A    PARIS, 

Che»  le»ïreret  B  ARBOU ,  Lil^ra^f ,  rue  S.Jtfr 
qneSipiès  U  Foniainc  S.  BençjiA,>ii«;Cig.9S",g*' 

■  M.D.    ce.  JSXIII. 
^r£C    i^iyfLEGE    I?V    B.fiT- 


1 8  AUG  1965 


OF'  OX^i."  -O        / 


ù   H    ^  ^^^ 


A 
MONSEIGNEUR. 

CO  L  BE  RT* 

eONXaOLECR.     GENERAL 

O  ES    f  IN  ANC  ES, 

•KAND    TILBSORIES.     D«    L'OKOM  î 

ET 

MINISTRE   D'ETAT, 


Za  Po'éfe  *  fajts  doute  U  phf 
/iffèabli  chofi  ^i  fùft  dans  PEm^ 


iij 


E  P  I  T  R.  E. 

pire  des  Lettres.  Ses  termes ,  fes  exm 
freffions^  fes  fmfi$s ,  fis  beauté^  ^ 
fis  omemuns  y  l'ont  fait  afpeller  if 
y  a  Un-tans  le  langage  des  Dieux ^ 
Mms  feu  âhvmmes  favent  parler 
ce  langage  des  Dieux,  Il  faut  plu^ 
fieurs  fiècles  pour  produire  itn  Poë^ 
te  achevé  i  ^  tous  les  fie  des  en  ont 
4peine  produit  trois  ou  quatre  en 
fhafue  langue.  Mais  aujji^  Mo^- 
5£i  G  N  ÊtJ  ^.^quand  unPoëte  efi  arri'vé 
et  ce  haut  degré  de  perfeïlion  ^  on  ne 
lit  pas  finalement  fis  vers  ^  on  les  ap. 
frantpar  cœur  •y  on  les  cite  en  toutef 
cccafons  ^  on  les  traduit  en  toutes  lef 
langues  :  ^  ce  qui  efi  de  plus  glo^ 
rieux^  les  fluî  grands  é^  les  plus  fa* 
fvans  pèrfonnages  les  illufirentpar  des 
Commentaires.  Virgile  ^   le  Prince 
des  Poètes  Latins ,  a  u  parmi  les 
\Anciens  ^  parmi  Us  Modernes  un 
pombre  étonnant  de^ommentateurs 
célèbres  t  ^  on  peut  dire  quUl  a  été 

^fmpmté  p($r  tout  ce  ^uUp  y  a  n 


.    .   ,     ÉPÏtHÈ. 

iè  Critiques  Zatins-y  fuifqfCili/Cy  a 
aucun  de  ces  Criticjkes  qui  n*en  ait 
expliqué  quelques  endroits.  Pétrar^ 
que   ^ .  le  Prince  des  Poètes  Jta^ 
liens  ,  quoique  flus  intelligible  que 
Virgile ,  n*afas  été  illufiré par  moins 
tt Interprètes  que  J^irple.  Tous  les 
Savons  d^ Italie  ont  fait  fur  fes  Ri^ 
mes  3   ou  fur  une  partie  de  fes  Ri^ 
mes  ^  des  Annotations  ou  des  Contr 
mentaires.    Ronfard  ,  qui  de  fon 
tans  a  paffépour  le  Prince  des  Poê^ 
tes  François  ^  quoiqu^au   jugement 
de  Monfieur  de  Palx^c  il  ne  fait 
teut  au  plus  que  la  matière  f^  le 
commencement  d'un  grand  Poète  , 
a  u  auJB  de  grands  hommes  pour  fes 
Interprètes.  Mais  tous   ces   Com^ 
mentateurs  é*  *^^s  ces  Interprètes 
de  Virgile  ,  de  Pétrarque  ,    ^  de 
ibonfard  ne  font  rien  en  comparai- 
fon  de  ceux  d  Homère  ,  ce  premier 
de  tous  les  Poètes  ,  ^  par  Perdre 
du  tans  éf  t^^  celui  du  mérite  •,  qui 

aiij 


BPITRB;     m.^r^j^ 
m'd  imité  ferfinne  ,  &  ^^f  <^  ^ 

ne  n'a  tu  imiter.  i^'^^^^^^'jîJ^N-i 
feroit  ennuyeufe.  Il  fuj^^^  ^     Ttûf^^ 
SBiGNEu  K,  de  vous  dire  ,  ^^  J  ^^ 
les  livres  épi  ont  été  fai^^  J^^ .  '^ 
mère  yfe  trouvaient  aujûU^f^*^^^,       ' 

mafez^  enfembU  ,    ils  f^^^^^^^JZ 

^miiHheque  frefyue  auft  ^^^^'T 

Ce  que  la  votre.   '}e  ne  p^l^  ^î«rt 

t:ant  m^empefcber  de   vous  nommer 

les  flus   célèbres  Auteurs   qui   ^nf 

travaillé  fur  les  Ouvrages  de  ce  Poè^ 

te  inimitable..   Je  ne  vous  pâflerav 

foint  des  tins  ilhfircs  Grammutriç^,^ 

d^u€rij}urque  ,ce  Critique  fi  fameux 

4jue  fen    nom  faffe  four  celui   de 

Critique  j.    de  Cratès  ,.   Ambafiai 

deur  du    Roy  Attalus  vers  le  sê\. 

nat  de  Rome  5  de  Zénodote  ^  Pre^ 

fepteur  des  enfarts  du   fremier  des 

Ptotomées  y  ^  Bibliothécaire  en  chef 

)de  la  fameufe   Bibliothèque  d^j4^ 

lexandriè  j  de  Démétrius  Scepfius^ 

de  Didymus  suk  entrailles  ^airain; 


I 


êAfolhmius  le  Dyfcole ,  JtApihH 
Alexandrin ,  i^ Afclépiade\  d^AfoU 
hdùte  ^  de  Philo xene ,  d^Eufiathius 
Archevefque  de  Thefabmique  ,  dé 
Théodore  de  Gàz^:  Je  ne  vous  nani-^ 
fheray  fas  mefméces  Pattes  illufites*^ 
Arat  ^  Callimaque  (jr  Antmaquet 
Quoique  le  premier  ait  ft  Cicérort 
four  Traduîléur^  que  le  fécondait  à 
Catulle  ^'  Pràférce  four  Imitât 
féurs  ,  (^  qiie  lé  tt^ijième  ait  été' 
f référé  k  Homère  par  fEmpereuf 
Hadrien.  Je  ne  vous  dllépeetajf'  que* 
des  JLépflateuts  y  des  Souverains  éf' 
des  Philofophes  j  ^  parmi  cesPhi^ 
hfofhes  \;  je  ne  vous  ndmmeraf 
que  des'Pàndatéérs  dé  àeRèt ,  ôi^ 
a  autres  non  moins  célèbres  que  ces" 
Fondateurs  :  Lycuryte  ^  Solon  ,-» 
Pififfrate  ,-  Hipparchûs  y  Pigrès^ 
Ibémétrius  le  Phatérién  j  JCéno-^  " 
fhane  y  Démocriïe  ,  Anaxagoras  ^ 
Antifihene  ^  Platon ,  Arijiote  y  zé'^ 
%9W  ,  Métrodore^  Méraclide  y  Pfr* 

s  ^4 


JU>  Dkéarp^e^^  Maxime  ètTj»  % 

Plutarépie^  Dion  Cbfyfofiome^  FéU 
vorin  ^  Gaiien ,  Zangtn  ^  Proclus ,  ^ 
JP^orphyre.  Après  uinM  de  gtans  f€U 
ferma^di  y  qui  ont  comnmmè  ^  esê^ 
fLiqfut ,  illufiré ,.  au  refiiÈuc  la  Pri3iu. 
ces  ifesPaëtes  Grecs  ,  Zatins  ,  ^ 
Jtatieîts  y  fay  cru  que  je  fouvois 
faire  des  Gkferuations  fur  Mal* 
herbe  ,.  qui  fans  contredit  faffe  au* 
purd!bui  parmi  nous  pour  le  Prin^ 
ce  de  nûs  Poètes,  Cependant^  quand 
je  confidère  les  Ouvrais  que  fayi^ 
donnex^au  Public  ,  je  pih  prefqut 
honteux  J^ avoir  employé  du  tans  À 
expliquer  un  Poète  François ,  J^  clair 
éf  fi  inulligihle.  Puifqut  ces  Oh  fer* 
vatïans  me  paraifient  peu  diffus  de 
moy ,  vous  pouvex^iien  croire^  M  o  N^ 
SXJGNBVII  ^que  je  n'aje  garde  eh  les 
trouver  dignes  de  vous.  j^uJSî^  Mom- 
SEIGNEUR  ^jene  vous  les  offre  qu'en 
attendant  quelque  autreOuvrage plus 
confiderable^i^  dans  t impatience  qui 


ÊPITRÉ- 

fay  de  tèfnoipierfubliqntmerittefiL 
me  que  je  fais  de  votre  vertu  ,  ^ 
les  refentimens  que  fay  des  grâces 
que  vous  •  n^avex^  faites.  Mais  Ji  ce 
Travail  ne  m*efi  fas  fort  glorieux  , 
il  fera  -du  moins  très,  utile  au  Pu* 
htic  ,  que  vous  aime^  avec  une  fafm 
fion  extraordinaire:  ^  ainft  ^  MoN- 
SEiGNEUK  ^  fofeeffererque  vous  k 
recevrez^  apéablement.  Et  comme 
vous  .aimex^.  oufB  la  Poëfie  avec 
beaucoup  de  fajjion  ,  (  ètte  efi  ai^ 
mèe  de  la  forte  de  tous  ceux  qui 
font  de  belles  aBions  )  f^y  quelque 
fujet  de  croire  que  mm  Ouvrage  ne 
vous  déplaira  fas  i  étant  rempli  d^un 
nombre  infini  Jtobjervations  Poéti- 
ques affex^  curieufes  ^  ^  de  beaucottp 
de  chofes  Hiftoriques  feu  connues  , 
qui  expliquent  flufieurs  endroits  dis 
Vers  de  Malherbe.  Mais  ,  Mon- 
seigneur, vous  n^aimex^as  feule- 
ment la  Poëjte ,  vous  aimex^  les  Poe^ 
tes  y  ^  vous  leur  renàex^tous  les  jours 


EPITRE. 

de  bons  offices  auprès  du  Roi.  fofi' 
vous  dire  ,  f «V»  leur  rendant  ces 
ions  offices  ^.  vous  rendez^  un  féru 
vice  confiderable  a.  Sa  Majefié.  Car 
infin  ^  Monseigneur >  Une  faut^ 
fas  que  le  Roy  fe  perfuade  ,  que  ce 
Palais  fuferbo  qui  occupa  aujoun. 
d^hui  tant  d'efprits^  ^  qui  lajje  tant 
de  mains  ^  étemife  fin  nom^Ce  Pa^ 
\  ►  lais  fupetbe  périra  lui^mejme  par  le 
tans  :  ^  fans  quHl  pèrifie  par  U 
tans  yil  peut  périr  par  le  feu  ,  pat 

^  fi^  î  î^^  ^^  ^«^    Mais   ni  le 

tans  ,  ni  le  feu  ,  ni  le  fer  ,  ni  les 
.  eaux  T^ont  point  de  pouvoir  fur  les 

Vers  des  Homères  ,  des  Virples*^ 
jdes  Petsarques    c^   des    Malhet:^ 

tes.. 

Par  lès  Mufc5  feulcmenr 

L'Homme  eft  estant  de  là  Parqqe.  5; 
Et  ce  qui  porte  leur  marque 
Demeure  éternellement». 


EIX I T  RK 

Jt^'  Roy  lia  paf  a»B ,  f^^^  iâutt ,» 
Mte  fenpe  de  ùs  Batimens  :    ^ 
iT^ie^^jr  /^j  fenfions  qu^il  donne  fat" 
'Oos  mains  aâji  Memmes  de  lùeu 
très  i  nonfenlem^pdifen^  Jtcjiau^ 
me^  ,  mais  de  toute,  1^ Europe  5  qui 
éjt  siHé  fiiayiïftcence  qui  n'a  foinf- 
(^exemple  ^  &  qui  n'en  aura  peuU 
pfire  ^pimais  i  font  aj[fez  eonnoifire' 
que  tes  Favoris  d^s  Mujes  ,  le  font 
auj/i  de  S2B  Majefiè ,  é*  qu'elle  efir 
bien  ferjuddêe  ds  l^ excellence  de  leur 
aft ,    ^  de  V immortalité  de  leurs- 
vtUles.  Puifque  nouis  avons  *n^  Am^ 
,yifie  en  lui  y^ên  vous  un  Méck-- 
Mos  ,  il  fe  iroMveWf,  bien^tofi  parmi' 
nous  des  Virgile  s  ^  des  Hotiaces  y 
des  Ovides  ^  des  Tibulles  &  dis 
PtoperceS  ^   qui  cékbretont  î^  P envi' 
les  héroïques.  aBions  de  M  invinci* 
hle  Monarque^  ^  rempUronp  tou:. 
*e  la  terre  de  fes  louanges  immoe^- 


En  celte  hatttaise  eotreprife» 
Commune  à  tons  les  Beaux  Eïprits  ; 
Plus  ardent  qu'un  A  tWète  à  Pife  , 
Je  me  fcray  qtiitter  le  prix. 
Il  verra  mon  adrefife^  ôc  fon  front  cette 


Sera  ceint  de  rayons  qu'on  ne  vit  jamaSy 

lûke  ,  ' 

Surlateftede^Roif. 

dit  en  C0tte  aceafion  ^  lorfque  Icfam 
kimiUoit  ions  nms  vehes  y  ^  que  m 
feu  de  la  Jtuneffe  ^  qui  èchan^df 
mon  imaginatiifn  (^  enfiammoitmm 
iâuragt ,  nu  doimoit  des  penfies  Pac^ 
tiques  (^  ttlevUs^  Mais  aujetùr^ 
diui  que  je  fiay  plus  ce  feu  ^  je 
n^ay  plus  ces  penfies*  fen  ày  de, 
flus  retenues  é^  de  plus  modeftes.  Je 
ne  me  vante  que  Rajouter  une  voix 


E  PITRE 

aux  Blâges  de  Sa  Majefié  ^  ($•  ék 
tenir  ma  fanie  dans  U  concert  de 
fis  louanges.  Ce  ferait  ici  le  lieu^  d^K 
taler  les^^tres  :  mais ^  Monse^. 
c  N  EU  R  ^vous  ni arveiJÀfendu  de  vous 
louer.  Comme  les  Amans  ne  croyent 
fas  defobèir  à  leurs  Maitreffes  quand 
ils  les  aiment  contre  leurs  dêfenfes  , 
je  crois  auJ[li^\AovrB\Gii^i,\jSk ,  fu*em 
ne  déférant  fas  aux  dêfenfes  que  vous 
Tii avexjaites  de  vous  louer  ,  je  ne 
feray  tien  de  contraire  à  Pobeiffan^ 
ce  que  je  vous  ay  vouée.  Les  louan^ 
fes  font  la  recomfanfe  de  la  vertu  : 
^  farceque  vous  efies  modefie ,  fê^ 
rois^je  oiligi  £efireou  injufle^ou  mL 
eomtoiffant  i  Néanmoins  ,  Mon* 
SEi^i^EvKjevousavoue^qu*icy  vo^^ 
ire  modefiie  £  accorde  avec  mon  incita 
nationiquiefid^ épargner  la  pudeurdes 
ferfonnes  que  f honore^  f^  de  ne  les  fas 
louer  en  leur  fréfance  autant  que  je 
lesefiime.  Je  remettray  donc  ^  M oif-^ 
SEIGNEUR  ,  à  faire  votre  Eloge  em 


EM'TftB. 

^m  al  fana  :•  é*  J^  finit/^  ^ttf 
J^ettre  far  de  fmpîes  f  rot  épations- ^* 
Maa\ms-fincères  é*  tre^^veritaidei^^, 


MONSJSIGTrjevJi^: 


obéiflant  ferviteur  ^ 


A  f  àris  ce  ):  3ahYi#r 


curel  â  la  Poëfie>&  que  je 

ne  hOé  des  vers ,.  s*il  faut 

ainfi  dire  qu'en  dépic  des  Mufes, 

j.'ay  néanmoins  aimé  de  tout  tan^ 

la  leâure  des  Poètes  :  Centre  nos 

Poètes  François ,  MaU^erbe  m'ai 

toujours  touché  davantage  que 

tous  les*  a4itres.  La  jufteilè  de  fes 

^enféesj  la  nobieflè  de  les  expre£» 

^ns^  la  variété  de  Ton  ftile^le  beait 

tour  de  fes  -vers,&  fur  tout ,  ce  je  ne 

fai  quoi ,  qui  tè  voit ,  qui  fe  fent  y  6l 

<)ui  ne  fe  peut  exprimer  ,Jui  doo- 

nentauifi  fans  doute  le  premier 

rang  fur  n  otre  Parnafle..  Je  n'avois 

guère  plus  de  vingt  ans  qju'il  me 

prit  envie  de  le  commenter  :  &  je 

voulois  mefme  commencer  par  là 

à  me  faire connoi(lr«  auPublic«. 


PRE  FACé,^ 
J'en'  fus  détourné  par  quelques* 
uns  de  mes  illuftres  Amis  qui  ju- 
geaat  de  moi  plus  favorablegpenc 
que  moi-mefme  ,  crurent  qu'un 
Gommemiatre  fur  un  Poëte  Fratt* 
ço&eftolt  au  delTous  de  l'opinion 
que  l'avoir  donnée  de  mes  études  ; 
il  quen  tout  cas ,  je  devois  corn» 
mancer  k  me  produire  par  quelque. 
Ouvrage  plus  confîdérable. Dès  ce 
tanS'làj'aveis  hxi  des  Obfervationt 
fiir  les  Livres  de  Marc  Aurèle  ^  de 
Àts  Notes  fur  les  Loix  qui  nou  s  reC 
cent  de  cet  Empereur  dans  le  Code 
&  dans  le  Digefte.  Comme  je  n'a« 
vois  plus  de  de0ein  furMalherbe^SC 
comme  d'un  autre  collé  je  fuis  ex- 
trêmement comunicatif  ^  je  ne  fis 
point  de  difiiculté  de  communia 
tjuer  à  tout  le  monde  aux  occafîons 
les  réâéxions  que   j'avois  faites 
dans  mon  efprit  fur  les  Poëfies  de 
ce  grand  homme.  Je  les  communi- 
^ay  ^entre  autres  peribnes^à  Mon- 


l£ear  Coftar  &  â  Monfîeor  de  Vàtr2 

geta55  qui  en  onc  employé  une  pari 

tie  $  celtii-là^dans  fes  Lettres  i  Ma^ 

dame  la  Marquife  de  Lairafdio ,  S( 

celui-^ci,  dans  les  Remarques  Air  Itf 

LatngueFrançdfeXoni-tans  depttit 

&  il  y  a  plu  s  de  douze  an$^m*encrer 

ttnanc  drec  Monteur  Conrarc  de 

ce  defiem  que  j'avoiscfûictë  ^  il  me 

convia  avec  beaucoup  d'empreâe-» 

mant  de  le  reprendre  :  &  commet 

par  i'amîtié  intime  &  particulière 

^x  etoit  ÛGts  efintre  iioùs ,  ii  poiï* 

voit  tout  fur  moy  il  m'y  engagea  en 

fnefme  tans.  }ele  repris  donc  à  fa 

prière  &  en  fa  confideration  :  &  je 

fis  imprimer  dès  ce  tans-là  mefme 

le  Texte  des  Poëfies  de  Malherbe 

avec  la  première  feuille  de  mes 

Obièfvationf.  Il  iè  paîTa  enfuittf 

quelque  cbofe  dont  il  n'eft  pas  1 

propos  déformer  te  Public ,  qui 

n'obligjedk  de  faire  arrefter  Viàu 

tion  de  çec  Oavrag^.  Mon&eur  èê 


PRBTACE: 
ibahâc  daœ  une  de  fes  Létales  ^ 
Motafieur  Gonrarcjécrite  il  y  a  plW 
de  dix  ans *^  fait  mTcntion  de  ccr 
Ouvrage  commencé  :  A  j*en  ay 
fait  auffi  mencioû'  dansmeslbeinarj 
^ues  iur  PAmyntc  du  Taâè  ^  iinv 
primées^  Ion- cans  avaôc  queMôiï-* 
£eur  de  Bal^zac  ôt  écnt  cette  lettre 
â  Monfieur  Gonrart.  Je  remarque 
toutes  ce»'  dates.  3  afm  qu'on  voye 
VengagenAent  où  je  me  foiar  trouvé 
de  publier  ces  Obfervations  fur  les^ 
Poëfies  de  Malherbe  ^  &  qu'on  ne 
#roye  pas  que  j'aye  voulu  entre-- 
prendre  fur  Monfieur  Ghevreau  .4 
qui  a  publié  depuis  peu  uâ  Gom- 
meneaire  fur  les'raefmes^  Pocfies.  Je 
se  doute  point  que  ce  Gommentai^ 
ye  ne  foie  rempli  de  plufieura  cko« 
les  curieufes  &  très  -  digAe^  d*eftre 
kùes.  Cependant  je  me  fui^  prïv^ 
du'plaifi]^  de  li^e  toutes  ces  cHoiês; 

*  Le  1^.  Janvier  16 fu  BSiIzac  Lettre  ^ 


ifîn  qu'on  né  m'accuiâft  point  à^iJ 

Yôîr  vofé  Monfieur  Chevreau,  fi  je 

me  renconcrois  dans  fes  penfces  > 

ni  de  l'avoir  voulu  contredire ,  fî  je 

ne  me  trouvons  pa^deibn  avis.Pour 

mes  ObièrvarioDSyjele'  di^  comme 

je  le  peniè ,  jie  n'en  ay  pas  une  opiw 

nion  fort  avantageuse.  Ce  ne  fonii 

<^e  petites  queftion»de  Grammai-* 

ce  -,  &  de  Grammaire  Franqoiïe.  £r: 

non  ienlement  je  iVanans  aucune 

louange  dececofté-là,maisjem'atw 

tans  bien  ^ fi  le  Journal  des  Savâ^s^* 

recommance,  comme  on  dit  quUlf 

▼arecommancer^quefonAuteuieffi 

fera  des  railleries ,  puifqu'il'  en  fai& 

de  quelques  Chapitres  de  Gram* 

maire  de  mes  Âméitftez  de  £)roity 

qui  font  beaucoup  plus  ebnfkléra«r 

blesen  toutes  façons.  J'aurois  pul. 

facilement  me  vanger  de  ces  rail* 

leries  par  d'aqtœs  railleries  y  iC 

plusiîne«^&  pfos  ingénieufes.  Jau-r 

lois  pu  faire  voir  au  P  ublic^  que  le^ 


PàiÈAÔÉ.  , 

g.  sfai- Gazettes  de  ce  nouvel  Ariftar^iië 
qui  vient  icy  éehfurer  les  plus  céle--" 
bres  Ëcrivaiàs  duriîècle^lui'^  qui  n*é 
f ien  écrit  ^  &  dont  le  nom  n'a  efté 
hnpritiié  que  dans  àts  liftes  de  1^ 
Quatrième  Chambre  à^s  Ênquef- 
tes^né  font,pour  ufer  des  termes  de 
Mr  Sarafîn ,  que  Billevezées  Heb- 
domadaires. Et  /a  dignité,  quelque 
f  efpeâ;  que  j*ay e pour  elfe ,  ne  m'enr 
auroit  pas  empeiché.  Maledici  Se^ 

^^^'  natoribus  non  oportet  >  remaledici  j  eu 
éilefafqueefi.  Mais  je  tire  trop  de^ 
gloire  de  ceux  qui  écrivent  contre 
moîi  pour  écrire  contre  eux.  Il  n'y 
a  guère  diiommes  fa  vans  dans^ 
l'Europe  qui  tc  rh'ayent  donné 
dians  leurs  écrits  àts  témoignages» 
de  feur  ellime  ;  &  ptufieurs  memie 
d'entre  eux  m*ont  fait  l'honneur 
de  m*adrefler  de  leurs  ouvragés/ 
Cependant  ^  je  le  dis  encore  com- 
me je  le  penfe  ^  tous  ces  témoigna^ 
ges  d'eftime  de  tant  de  grands 


PREFACE. 
Hommes  ^   quelque  avantageuap 

Îiu'ils  fbicDt  à  ma  rjépucacion  ^  Iç 
ont  beaucoup  moiûs  que  les  injU'* 
rcs  que  ^e  ne  lay  combjien  djg  pécit$ 
Envieux  ont  publiées  conu-e  moi 
dans  leurs  Bwhapfodies  :  ^  les  Li- 
belles  qu'on  a  faits  pour  me  difTa- 
mer,  me  font  infiniment  plus  glo- 
rieux que  tous  les  Livres  qui  ont 
^été  faits  à  ma  louange.  Mais  c'eft 
i:rop  parler  d'^ne  chofe  dont  il  u^ 
jcfté  niieu?:  de  ne  point  parjer  du 
.tout^  &  que  jedevois  lailfer  enfev(^- 
lie%  comme  elle  rej[):oit^   daas 
le    mépris  te  dans  le  nlénce. 
Je  reviens  i  mes  Ôbfer varions. 
Comme  je  les  ay  compofëes  avec 
beaucoup  de  précipitaAoo  ,    ôc 
qu'on  les  imprimoic  à  mefure  que 
je  les  compofois ,  j'y  ay  omis  beaul 
coup  de  chofes  que  je  (puh^iterois 
qtu  y  fufTent  $  >&  j'y  en  ay  mis  auffi 
quelques-unes  que  je  fouhaiterois 
^  n'y  îuflei^  pas.  Je  mç  fuis  explj* 


qu,é.de  touces  ,ces  chofes  dans  Isa 
j^ddi.tipDS  &L  d^ns  Jes  CÊatigemens, 
gvifioçc  àjs-iiç  dp  ce  Liyrp.  Et  .^ 
qucjqup  jo.ur  op  rimpûmoic  ceji 
Pbfervationspnrpon  abfaocCj  ou 
âpres  ma  mott,  j^e  fuppUe  cçox  qm 
prendront  le  /oip  de  reditipn  j  dç 
f^irein/ererdanis  leur  lieu  ces  A-^- 
^i.tionsôc  çps  CH3,ngçmeas, 

;  0»  a  inféré  dans  leur  ligu.en  cette 
troifiéme  Edition  ceî  Additions  ér  "f 
Çhan^emens ,  ^  même  on  y  a  ayiutji. 
les  endroits  que  Mr  Ménage  avoit.  rpjt 
trfinfhiidx  Ufremièrel  ,  ,  '    ,  ^ 


I.SS 


1 

EXTRAIT 

DES    MEMOIRES 

DE    LITTERATURE; 

împrimexà  laHayeen  1717.  àroc' 
cafion  de  la  Vie  4e  MalJierbe 
<[\xi  s'y  trouve  réimprimée. 

JTofcrc  îd  cette  Vîc ,  conformcaicnt  a« 
-plan  que  je  me  fuis  propofé  ,  parce 
qa  elle  eft  bonne  »  peu  commune  ^  & 
ifauleuts  allez  courte.  Elle  avoic  déjà  4. 
té  imprimée  fcpàrément  ,  lorfqu*eîlc  pa- 
juc  à  la  tête  d*un  livre  in-i  i ,  intitule  ;  D/-  ^ 
vers  Traitez,  ^Hijloire  ,  de  Murale  &  d^E^ 
lo^Hence^W^m  i€yi  '•  Il  faut  que  }edifi; 
im  mot  de  r  Auteur  de  cette  Vie. 

*  Honorât  4e  Bueil  y  Marquis  de  Ra* 
can  fils  d*un ^  Ghevâlier  des  Ordres  du 
Roî ,  naquît  à  la  Roclie-Racan  en  Tou- 

g  Mrde  Saint  Cflaos  eftl'édireor  de  ce  ReciicîL 
1  Extrait  d^  Moceiy  qoi  a  eu  tore  de  dire  i  qu*OD  actrT* 
teoîc  cette  Vie  à  Balzac.  Dm/  LUtUnmde- 171%  *  tiUd^ 

âij 


^•ainel'an  1589.  &  fut  mîs,par  fqnJPérc, 
entre  les  Pages  du  Roi  Henri  IV.  Il  n'a- 
Yoic  poiot  étiicUé  y  mais  l'inelination  qu'il 
jjEp  fentoîc   pour  la  l^oëfîe  Françoife  ,  le 
jporta  \  s'y  app liqi^er  fpus  la  conduire  ^ 
Malherbe,  duquel  il  a  confelTé  depuis  t«- 
nir  wic  ce  qu'il  ffivoit.  Ce  maître  con- 
/bmmé  prcferoit  Racan, Jlourle  génie,  à 
/es  autres  éléves«  Il  féufluTok  fur  Cf)Ut  \ 
faire  des  Eglogues.  Il  publia  fcs  Poclîes 
en  1^17.  (bas  le  titre  de  Bergeries ,.  Qn  Iqs 
e  réimprimées  depuis  à  Paris  en  \C^%.  dans 
le  Rçcu^il  des  plus  bçll.es  Epigra^i^mes  des 
poètes  jFrançoîs  ,   dont  elles  çompefent 
tout  le  fécond  volume.  Il  fut  un  desprç» 
miers  membres  de  l' Académie  françoifr, 
SfÇ  mçurut  en  1^70. 

Pour  donner  une  Vîe  de  Maliierbe  up 
peu  plus  complette ,  j'ajoute  ici  plufieurs 
^hofes  â  ceque*Racan^n  dit.  M^Baylea 
mis  d^os  fon  Oî<^ionnairç  i|p  fo|:t  bon  ar* 
ticlc  touchant  Malherbe.  Il  reoiarquc  qu*ij 
^toit  un   de  ces  jPoetçs  qui  fc  font  des 
Maitreffcs  în^agjnaires ,  pour  avoir  lieu  de 
débiter   des  penfées  ;  qu'il  y  a  beaucoup 
.<i*apparencc  que  Malherbe  n'avoir  gucrç 
;de  '  I^eligion  :   que  fpn  bon    ami  Racai} 
aymt  yo^lu  faire  en  forte  qucPonne  ctMt 
pas  cela  ,  s'y  eft  pris  d'une  manière  ^  n  ei> 
r^JQC  iai^Tef  cjou^er  :  qu'il  étoit  du  OORav 


ite  de  ces  Antéurs  quK  côrâpoftnt  avec 

une  peine  extrême,  &  qui  mettent  Icuï  cf-* 

ptit  à  la  torture  en  corrigeant  feur  tra* 

vail  V  fur  quoi  Mt  Baylc  étale  ùttô  Li- 

térature  prodigîeufe.  Il  dit  encore  qùé  If 

manière  fanfaronne  dont  il  parloit  de  fcf 

l^oëfics  ferôiic  plus  choquante ,.  fi  l'on  nf 

confidéroît  que  les  Poètes  ont  toujours 

pris  la  liberté  de  fe  louer  à  perte  de  vuï ir 

Il  a  voit  déjà  blâmé  ailleurs  '  iialherbe  dô^ 

/ctre  d9H9ii  der  iUgcs  plus  digrtes  d'nn  Ca- 

fîtan  de  Théâtre ,  qiee  d^Hn-hennite  hom-' 

me.  Mais  Ménage  à  tacèé  dans  fcs  Ôbfcr" 

vdtUns  fur  ce  Poète  •.  &  dans  foh  jinti" 

Bailler  xAc  lejuftiJÊier,  eh  faifant  voir  par 

quantité  d'exemples  ^  que  la  licence  de  ft 

donner  de  pompeux    éloges >  iû  un  a> 

cien  privilège  desenfans  dcsMufes.  Ilob- 

'fciîv©  que  Virgild ,  Horace  &  Gvidc  sW 

font  fervis  auffi  bien  qu'Énnius  ^  Naeviusy 

Plauté  y  Catulle  ,  Lucrèce  y  Properce.  ^ 

Hucain^  Stace  &  Martial.  Il  rappoac  les 

endroits  où  ils*  fe  louent  eux-mêmes  y  no- 

tei  qu'il  remonte  jufqufaux  Poètes  Grecs,- 

car*  il  cite  Pindare  ,  Héfiode ,  Tliéocritc- 

&  Mofchus;  il  fait  voir  que  lés  Moder'- 

nes'ont  imité  ces  exemples ,  le  Père  Cafi- 

mii-  Sarhlefchiy  fe  Veto  ravapnr  .UPtre 

rSanr  les  nouvelles  Lettres  de  la  Critique  général^de' 

Maiinhourg ,  pag.  1x3 

arTotn.  II*  cbap%  157.  138.  i}5t  140. 

>  •  •  • 

ail! 


? 

Méipin  y  te  Vert  Cmrnfre  l  Mr  ffket  danr 
feurs  Vers  Latins:  Rifnfard ^  Jpachim  ,  Jff 
Sàlay  ,.  Malherhy  dtt  Perier  dans  leurs- 
Tcrs  François.  MaIBerbcs*eft  loué  en  pla- 
ceurs endroits  de  fcs  Poefics  ;  )c  n'en  ral^ 
porterai  que  celui-ci ,  tiré  d'un  de  fcs  Son- 
wts  au  Roi  Henri  rV.  »• 

_  ^ 

Totts  Toas  (àvent  leuer,  mais  non  également^ 
Les  ourragcs  communs  TÎTcnt  cjuelqaes  aor 

nées  : 
Ce  que.  Malherbe  écrit  dure  écemelleincnr*- 

Le  bien  &  le^  mal  qu'on  a  dit  de  fcs^ou* 
Yragcs ,  a  été  foigncufement  recueilli  pas: 
ïir  Baillet  *^,  j'y  renvoie  IcsLcileurs. 

La  Langue  Se  fa  Poëfic  Françoifc  ont' 
fans  contredit  de  très  grandes  obligatioiisk 
à  Malherbe.  Il  en  eft  eonfideré  connne  le* 
Fére ,  &  on  peut  dire  que  tous  les  Poètes- 
de  notre  Langue  qui  ont  paru  avant  lui  ont 
trouvé  leur  tombeau  dans^  fes  Vcr^  r  c'cfl^ 
lui  qui  le  premier  les  a  purifiez,  &  a  firayfc 
lé  chemin  à*  ceux  qui  lotit  venus  après  lui.- 
Tous  les  Auteurs  François  lui  rendent  cette- 
juftice.  Mr  Baylc  ^  Tcftime  un  des  prc-- 
miers  &  àes  plus  grands  maîtres  qui  aicnr 
formé  le  goût  &  le  jugement  de  notre  na- 
tion en  matière  d'ouvrages  d'cfpric.  Balzac- 

i«?«j5,  î4.  Vof»pag.  55*  ï^»«*»  7«.  90»y4»»^ 
%  Jugemens  des  Savaos ,  nuœ*  944*  ^  i4*'« 

^  Diâioan*  ail,  'Dej'Lops  ,  note  D^ 


4 

(fit  que  la  plupart  dcà  Vcts  Fraiiçoîs  qut 
ont  été  faità  avant  Malherbe,  étpient  plu- 
tôt Gothiques  que  François  K  Malherbe V 
4.it-il  ehfttite  ,  mt  le  premier  qui  fit  fentit 
la  cadence  dans  les  Vers ,  qui  nous  appritT 
lé  choix  &  rarrangémcnt  des  mots',  &c/ 
"^ôicilc^^paffagede  Balzac. ** PrimnsFranr 
$ifcHS  Malhttrba ,.  Mit  in  frimis y'Oiam  vi^' 
jh^Hàirkuradcitmen  y  at^Hé  hanv  inter' 
irroris  &  infcitUcaKginemadvniam  fHcefnf 
f0exh  pHmHs\>fupèrhi(pmo^He  aurium  JH^ 
dfiio  ffitkftcitv  N'ontHlit  mfirùs  hotninisln^ 
'àentis  fingitm  arhpliïis  f^KtifuiHySa.  D^»' 
éuit  €jiùd  ejfif  fwfi  &  cum  reUgionefcriktri^ 
Hùcuit  in  vocUms  &  ftfitentiiï  drieSmé ,  f - 
hquentté-  e^  origincm  ^^at^HC  adt&rernfn^ 
^erhhtmfMé  cûttacariûftem  aptam^  if  fis  rébus 
•&  iUrlns  fâtiotm  plerum^tie  f/Sf  K  BoileAtt' 
aïibftfirmé  cela  dans  ces  beaux  Vers  ^: 

•    tnûn  Kialhcfbè  Vint,  Se  le  picmlercrt  France,  - 
Fit  fentir  dans  les  Vers  une  jade  cadeniçe  y 
£'un  mot  rnis^  en  fâ  place ,  enseigna  le  poii«^ 

voir , 
Et  réduifit  k  Mùfc  iûJf  rcglcsidu  devoir. 
Par  ce  fagé  écrivain  la  langurréparée , 
N'offrit  plus  rien  de  rude  àroreille  épurée* 

»*  BroÏÏem  Couamcnt.  fur  Hoîlcaa  ,  Tom.  1;  pag,  %  9% . 

l'Epift.  ad SUboB.  Tom»  lï.  p»8^  «5»  col.  1;  de*  Oeuvres^ 
Kicines. 

iVoyézle  Kftedçcepaflage  ^ig.i4x.'-def  ObrervidoÀs^ 
d^  MChjge,  8t  la  DiflercatieD  XXiv,  dtBàl2ac« 

CAttPio€û<}tte>'Ch9ittr  irv.  1)1.' 

^  •  •  •  • 

a-inji 


f 

Les  Smucci arec  grâce  «pprîrchtà  fomSer;  ; 
Et  le  Vers  fur  le  Vexs  n'ofa  plus  enjamber^ 
Tout  reconnut  fcs  loix ,  &  ce  guide  fidèle  ;     ' 
Aux  Auteurs  de  ce  rem  s  f  en  en  cou  de  mpdèlc; 
Maréhcx  donc  fm  Ces  pats  ,  zinxez.  fà  pureté , 
Et  de  Ton  cottc  heureux  iqatteria.  cl^nté, , 

Toutes  les  Oeuvres  Je  Malherbe  ontés- 
.té  laflenablées  er^  un  volume  in- 4.  &  impri^ 
niées  a  Paris  ^  Long-tems  &pi?ès^  cette  é- 
ditîon  ,  Ménage  publia  les  Pceiîeçde  MaU 

,terbe ,  avec  un  commentaire  de  fa  façon. 

.La  première  édition  fe  fit  en  f^Sé.  iïi-i. 
mails  elle  n'eft  pas  la  meilleure,  quoiqu'on 
dife  Mr  Baylc,  puis  qu'il  en  parue  une  fé- 
conde augmentée  de  beaucoup  ^  en  1^89. 

;în-i2.  *      . 

Malherbe  a  traduit  quelques  ouvtag^s 
de  Sénéquc,  §  &  quelques  livres  de  Titc- 
Live  -j  4  &  s'il  ne  réuffit  pas  ^  il  eut  pouf  le: 

lUy  «n  a  deux  <Jitions>  la  première  de  1^50.  &iaft« 
•Onde  de  ifji. 

1  C'eft  cciîe  que  Ton  a  fuivîe  dans  la  prefcnte  édition  ca- 
la çor^férant  avec  celle  de  1^66.  porti  y  téiablir  quél(]ues> 
endroits  que  Ménage  avoir  fuprimez. 

3  lien  il  iradttitle  Traité  des  Bifnfahs\  A  Végard  des  £. 
pitres  de  Seneque  .  la  Pre£ice  qui  cft  i  la  tcce  de  l'édition 
de  ctsEfitres  în-ti.  1639.  reconnoîf  que  Malherbe  nVn 
a  ^is  achevé  la  f^erfion.  Ilp«iroic  que  Mr  J.  l^udoin  5c 
^  r  Boyer  neveu  de  Malherbe  ont  eu  beaucoup  de  part  i 
rédiuonde  c<s  Epictes.  Voyez  ci-açrés  la  rai fon  pour  la* 
qi>e*le  piufîcurs  on(^  ciu  que  la  ifaduâiqn  de  ces  Epfcres 
n'c  oK  pas  de  Malherbe.  Confultez  àufli  Mr  Huei'  ie  CUr^ 
Interpret.  lib.   %,,fag.  186.  ,     ' 

4*^1  ri>n  atradAJÎt  q-ie  le  XXXHT.  liVre ,  qfieMr  du  Ryer  \ 
inféré  dans  fa  tradtiûiôa  de  Tiie-Live« 


^     .  9 

Jnoins  le  bonheur  d'être  fort  conjcnt  de  foh 

travail.  Sa  principale:  occupation  V  étant' 

,,  d'exercer  fa  critique  fUr  leLangagcFrari- 

^3  çois ,  à  quoi  on  le  croyoit  fort  expert , 

y^  quelques  -  uns  de  fes  amis  le  prièrent  un' 

y,  jour  de  faire  une  Grammaiic   denctrç" 

3i  Langue ......  Il  leur  répondit  quefiins 

,j  ^H  il  prit  cette  peine  yOn  n  avêii'  i]H*a  //- 

,,  re  fa  traduBion  dn  trente^troifUrne  livre 

,3  de  Tite.Live ,  &  if  ne  c'était  de  cette  ferte 

,5  tjH  il  faUît  écrire.  Cependant  chacun  ne- 

toit  pas  de  cet  avis.  Mademoifclle  d^ 

Gournay ,  qui  étoit  une  fille  favantc  de 

ce  jiéde«»là ,.  difbit  prdin^iiénient ,  tjue 

ce  livre  fie  lui  parùijfék   eftC un  bouillon 

d'eau  claire.  Elfe' vôuloît  faire  chtendre 

que  le  langage^ eh  étoit  trop  ^«iple,  6cL 

quelques  gens  ont  cru  qu'elle  avoit  raifon. 

Malherbe  mourut  en  1 6 28.  âgé  de  73. 

ans  ,  s'il  avoit  vécu  quelques  années  de  * 

plus,  on  auroit-pu  lui  appliquer  ces  vers- 

du  Chevalier  de  Cailly,aurk  mort  d'un; 

Vieux  Poète. 

•    •  ■ 

Ne  dis  plus  que  lafainifafle  nionnrllesg^n;,  ' 
lîn  Poète  a  vécu  plus  de  quatre-vingts  ans. 

Vohfi  TEpitaphe  de  Malherbe   compo- 

l^'Sdrel  MHot.  Ffaof.  pag.  i$5*  &tfo»éditS«DdtUC7*^ 


yy 
2» 


lU  par  Gombam!  :   0^  y-  voit  l'a-  pa^ 
.vretÉ  de  Tua  ôc  dcl'auue; 

L'Apollon  de  noi  jours,  Malherbe-,  KirtfoCei- 
]la.rfcDlong-icinilantbeaticoupdertipport.- 
Xnqtiel,  fiéclerP>flîuit,ie  o'en  dû  antre  chofè,. 
11  eft  mon  fitoTce ,  Ac  moi  jç  vis  comme  il-elb^ 
mon.. 


:  -    ._^  t'A, :^.t:E :;::;'  ■■; 
SÈÎvlAtHERBÈ 

BAR'  racan;      . 


|It>1-â^ ç  d  r  s  dfe'Màlhetbe  nk-- 
Jquit  i  Gddi' environ  j'an  i^jt.- 
jinSit  iic^nfloftrc  Maîfon  de 
Malhffbe  S.  Ai^nan ,  qûiapoc- 


fé  Ici  armes  -cri'  An^Stte'  (b«s  im  Duc  '' 
■JEeîi't  ^e  NorftïOTidié'',  JK  cette'.  Mâifon 
'4*éh)it  iHjJôejHiis-iikiftrc  en  ce  Pàyîs-li,- 
'qi/aiïUetfdc Tort  ot^Éïc'.-où'cHe  s'étoic 
'ïéllenieht  ràbîrfffce,  que  le  Pére-dt  nofte 
■MalherBcn'itoit  ê[u^AjΣ(^r  à  Cacft.  Il 
fé  fit  JrUa  Rdîgiôn  ail  peu  avant  que  de' 
•imomir;  .fdnfilE;  donc  nous  parlons,  ea 
eut  lin  dépiaifit  fifenfîtdc',  ga'ilen  t^nit- 
-tà  lePayis  &  s'alta  habituer  en  Piowcnce 
à:  la  fuite  de  Mr  le  Gfattd  Prieut*,  qui  fen^ 

I  Guillitiilie  firiiif  Rohtn  |[.  ■  J     _ 

>■  Htaii  Duc d'ADianlJme  6ti  natuicl  duRai  Hemi  1I>' 
«  d(  LcTJattLPmWtnt'Btoiloilêi''       -   ."   t 

âvj; 


^ireMé  plus  cotnottqaséïtlc  eh  fa  -  Vie' kv*ànt^ 
itot±ff  comidîffancc.*  "! 

S6n  nom  &^  &m  ' mari te&tenc  conntis  it- 

Henri  tè  Gtatid^  par  le  ta pqport' avantageux 

que  lai  en  fit  Mr  le  Gardital  âQ  Perron  »; 

•  Eh  unctcétcailie  raicx>i;itfas.y:!^Roirlui  de-' 

ihândanr  s'il  né  ËiifatOipioâ  deiVerts^;  ^iiilâi' 

Ait  y '  que  dqpuis  qoe^Sa  i  Majdftâ  lui  kvddt 

HSiitVfaiisrnnenD  <fe'l^em|flQ^e^  en  fes  a&irei^ 

il  avûit  tout  a  £fit  quitté. cet  éxércite  ^  âc 

au  it  ne  fallait  point  qiie  perfcnntf  sfen  rn£^ 
[t  après  un  ^ef  caîn  Q^ntHn  homme  driMvfe 
Taaodié ,  habitué  énlPtovettcëj,  xxniunéMâd*- 
-faerbeV  quiîavoit  p6t|é  la  PoSfié  l^^çDiio 
jifom  fi  biot  pointe  ;>i}ùep»foiunleû'entpQd« 
-voit  |atnaîi  apprbcher.  .         :   ;. 

Le  Roife  rcflbuviht  de  ce  nom  de  MaU 
•lîerbe^  &>a^ot  mècor  il'et^.pâdioit  à  Jilirf  des 
:YveCèaùx>at(»3lH*ecepteardéMr'deVà^ 
^me^&qnioQ  todtds  reàodmiittsciffroielîSa 
rMaféftè  d0le&iicinRiid  écî^ProYehcè^^ 
4e  Roi  ne  Itri  en  '  domia  pom^  d'otdi^e  :  ile 
efofte  que  MalKefbenevinti  ta  Cour  qtTe 
<tfri^x>tt  qaatte  an$  r  après  que  le  Gardiâbir 
:<hi  Pêf  ro»  eue  parlé  ideihii/''î  rA     Pi^ii> 
.  EtanrdoncveftuaPàriipaTocoafionrpaiir 
jC»  affaitôs  p^rticaliercéi^  ^M[r  de»  Yve»rauK  '- 
prit  £bn  tcèus  pcmr  en  avcrfeir  le  Roiy&  îwiffi- 

t  AJàts  fcDlêmenc  l^vé(}ue  d'£vtwt«>Ce  fut.tin  i^of^- 


tôt  Sa  Majcfte  l'envoya  <pierîr .   Cctoit  en 

èannéc:  i€c$:  comme  le  Roi  étoit  far  le  ■ 

point  âe  pattir  poiïr  le  timoufin.    Sa  M». 

/çfté  laikrommanda  de  fidre  cfes  v^rs  fur  fon^ 

voyage;qu'xllui^rcfcntà  à  fon  retour.  C'eflt^ 

«tce«Kdlentefiéce>qtiicw»neûce:('f.x5) 

•     .       .    '  '    . 
O  Dleiudom  ièsbontcrdc^ioslarincf  touchées* 

teRoi  fuc'fî  content' de  ces  vctSp  qtie 
défîrant  le  rfetenit  à^fon  fcrvke,  il  com- 
f»anda  par  avàncô  à.  Mt  dirfe^ègtfrdfc  de 
8*  doftncr  fa  maîfoti  yfdîgpsi'fc^e  q«  il  Peê« 
&it  itioctre&tff^^r  <MesfMt(^         l' 

M%  âWBieâègdrdMtif dé]»riâ#table,  im 
etievali  ^ftiteeli'^fe§d^à{^pidSïtétaei!^:Rt^ 
€an  ,  ^ôi'étoîê  alors  Page  de  là  Ghafi^©: 
feus  Mr  def  eUegwdéi  &  ^î  c^cmiincBçrft 
i^fiire  des  vers ,  ^  cmi^ ';^mim^&:^ieU 

^"ît  ft^  jainëë^  fil  é^lA-'PWiWi^tûtii^ 
re,Afi.«'afr*vfâbgliila»ÎWô€fdâfemî^ 
trcqu'â aéctîèe'à  M* Contâtr;^  ^^    "  •  ■    ^ 

tfafta  avec  M^tobêdurl)u%u%f4  «>ôtti> 

atrivfe    m  '  i^i 8/  q«îÉtlP&  "  -ôU  :««| ^|dlll^ - 

avant  la»  ptîfe  delà  Rotiïe%  céifihiéwi^  ^ 

Itdirons  d.aprè».-  '  '    '-'  ^      y     [''  '    ":\ 
ATamottdeHèfirrfctîrâïid,  bRdtie- 

Marie  de  Mèdkis- gtatîfià  Màlhèsbedè^ 

flsna  ren5ticttsde0enfiofr*^eilui4\îldoia4* 


»'<f  E  A-  .V l' E  t 

joycn  de  n'être  plttt  à  charge;*  Mr^e' 
BeJlegîirde,  DâÊîffiïfillBais-IàJl  aforc-pea 
<taVaiUe}.&:  je  ne  penfepas  <iù:ii  ait  (m  éah- 
te  ^autre  chofe  que  l«i  Ôdes  pour  là  Keinè 
Mère,  quelques  vers  dèBaIet,quelqpesSon- 
pets  au  Roi,  à  Monficur  &và  des  particu- 
liers &  cette  dernière  pièce  qu'il  fit  avane- 
^e  dé  mourir  ,  qui  commence.      -    •    - 

^   :   Donc  un  hoùVci»  labeur  &c.  f>^>  ;<?.  1     . 
...  P^ur  Mrfoff.ck  fa  perfonne  &:  d«  fa  = 

que^ -ai  ouï  4ke?ar  çeÙ3^  quHîcHîiç  cor^u  en  fa 

M^^ff^M*^^  6|CH^  ayoicaat  qqelgutf  çho- 
ft.4'agféafele,\  con^ilgiç^eUbs  d' Ai4xa[ïî4ra« 
j : ,  Sa  c^j^vctfanop  éfoié  brufque ,  il'^parloit 
J^  Jamais  il  iWilbit  i»^r  q|iji  9e  pprcâti  eu  • 

e^?çH4a4.t4^.fH:ifon  ^a  Mt  k  ÎRri^dc;  le  fcri^' 

^Wfeîdpf4fi^a;.^nfefiç  jxi^tt^y  gouf  avoir 
été  incommodée  delà  fnraée  qq*il  feifoit  ea  * 
fictàmbrèauboisde  VinceianeSiil'trbjuva 
Jfe'.Confcjller  de  Proy^Bce'  dcfcs  ami/4wi  ' 
^n^pfHàfi  mftefle•che?;^t^  le  Gar4c:4cs 
SfîWx  d)*:Vfiir,,  iHui  denSaildi  U  caùÈ. 4^  • 
m  afflidîbri;  te  Confeitier  ^i  rép6ndit^4c 
Wg0nç  Se  feiea  no  fini  voient  "avoir  de  ^  joie 
^pxès.k  mdheur  qui  veooic  d'arriver  de  ù 
l^riededeux  Pdaces  .d^fang,  pjir  Iç^maît- 


DE  MALHERBE.  r^f 

irarfcs  couches  de  Madame  la  Piîûceffe, 
Malherbe  lui  repartit  ces  propres  mots  : 
A4onfieur  ,  Monfieurcela  ne  vans  deit poiot 
ajfiigery  vous  nt  mdn^Hcrez  jamais  de  rMutre^ 
Uxie  autre  fetfs  un  de  fes  neveux  le  venant 
voir  au  retour  du  Collège^  où  H  avoit  été 
neuf  ans  >  il  lui  deman^  s*il  ctoit  favant, 
&  lui  ouvrant  fon  Ovide  ,  il  l'obligea  de 
lui  en  expliquer  quelques  vers  s  fon  neveu 
fe  trouvant  fort  empêché  ,  &  ne  faifant 
qu'hcfitcF ,  Malherbe  lui  dit  plaifamment  r 
Creyez-moi ,  foye:^  vaillant  ^  vohs  ne  valez^ 
rien  à  autre  chofe^ 

Un  jour  dans  lé  Cercle  ua  prude  l'abor- 
dant ,  lui  fit  un  grand  éloge  de  Madame  la 
MarquifcrfcGuercheville,  qui  étoitlà  prè- 
fcnte ,  comme  Dame  d'honneur  de  la  Rei- 
ne ;  &  après  lui  avoir  conté  toute  fa  vie  ,  & 
ïa  confiance  qu*clle  avoit  eue  aux  pourfuir- 
te$  de  feu  Henri  le  Grand  ,  il  conclud  fon 
panégyrique  par  ces  mots ,  en  la  montrant 
a  Malherbe:  roUa,  dit-il,  ce  qu'a  fait  la 
jvertu.  '  Malherbe  auffi-tôt  lui  montra  de  la 
même  forte  la  Connétable  de  Luines  qi^i 
avoit  Ion  tabouret  auprès  de  la  Reine ,  &  il 
lui  dit:  F'oila  eecfu^afaitlevice. 

Un  Gcntil-horàme  de  fes  parenB  faifoit 
tous  les  ^$  des  enfaus  à  fa  femme,  dot^ 
Malherbe  fe  plaignoit ,  en  lui  difai^t ,.  qu'il 
eraignoi  t  que  cela  n'apporuç  de  Tincommo- 


4îcé  à  fes  arfaires^fc  qu  iln*eut  pas  ïc  mdyèn 
de  les  élever  fcloh  fon  étàCy  àqtioHeparcnc 
fépondit ,  qu'il  ne  poavoît  avcfir  ttop  d'ea- 
fens  j>  pourvu'  ^'ils  ftiflfetir  genà  d^biert^ 
Malherbe  ki  dit  6>rc  fécheïnent  qu'il  n'é-- 
«bit  pas  de  cet  avis-lài  &  qu'il  aimoic  mieâtr 
îraanger  un  chapoii  avet  un  voteur,  qu'aveC 
firencb  CaDucins; 

Quand  ion  fils  fixe  tiié  par  NÏt  deKIes,îI' 
alla  exprès  au  fîége  de  la  Rodièlle ,  pour 
<^  demandiéï'  j1ifti<:e  au  Rd^nais  n'en  ayant 
•pas  eu  tôuteia  fatisfadion  qu'il  en  efpéroic , 
H  difoit  tout  haut  dans  la  Cour  d'EftrééV^ 
xjui  étoic  alors  le  logis  du  ^oi ,  qu  il  vou- 
R)it  d^nandet  le -ccrmbat' contre  MrdéPîw- 
fes.  Quelques  Capitaines  des  Gardée  &  au-^ 
tfres  gens  de  guerre  qui  étoicnt-là ,  fe  fofr- 
iSoient  de  le  voir  \  fon  âge  parler  encore  * 
4'allerfur  leprév  &  Racan  comme  fon  amî,^ 
fe  tiraà'|Mirr,  pour  lui  donner  avis  qu'il  fe^ 
•fiiifoit  moquer  de  lui,  &  qu'il  étoit  ridicule 
à  Page  de  7^  a!^-,  qu'il  avoir  j  dcfevouloit 
1>atrre  contre  un  homme  de  15*    Sts&  ^t< 
rendre  qu'il  achevât  fa  rcmonttance ,  il  rc^ 
cliqua  brûfquement  :>  C^  poHr  cela  tfHefc 
l^fris ,  fe  hazétriie  nnfol  ^àntrè  Uïïe  fiftoU. 

La  façon  de  fcotrfgct  fon  valet  étoit  aflcr - 
jjlaifante  •,*  il  lui^  dônnoft  dix  fok  par  jouB^ 
pour  fa  vie  ,  ce' qui' étoit  honnête  en  ce- 
tMns*!»'^.  &' vingt:  écus  dc-gagd^  par  an.i 


©E    «TA  É HERBE.  rf 

Oiiand  donc  a  ravdit  fâché  ,  illui  faifoit 
^tit  rânonrtànco^  en  ces  termes .-  Monandy 
^Hand  on  ûffenfefcn  Maitrf^on  o^nfe  Dieu^. 
€r.  quand  on  of^nfe  Dieu  ^  il  faut  avoir  abfom 
iHtton  deforfpich€yJeâner&  donner  taumo^ 
ne  'y.  cffi  pourquoi  fo  retiendrai  <înq  fols  dp 
^^tre  dhenfe  y  fue  je  donnerai  auxfanvreg 
a^  votre  intention  pourtexfiatiion  ekvos  ti^ 

Etant  allié  viSte):  iCf  adame  de  Belîegarde^ 
an  matin ,  un  peu  après  la  mott  du  Maté-» 
chai  d'Ancre  ,  comme  on  lui  dit  qu'elle 
étoit  allée  à  la  MefTe,  il  demanda  fi  elle 
avok  quelque  chofe  à  demander  à  Dieu  y 
après  qu'il  avoir  délivré  la  Fxance  du  Ma-< 
léchai  a  Ancre; 

Mr  de  Meziriac  accompagné  de  deux bit 
trois  de  fes  amis ,  lui  apportant  un  livre' 
d'Arithmétique  d'un  Auteur  Grec^nommé 
Sic^hante»  qull  avoit  cc»nmenté>  &  fcs^ 
amis  louant  extraordmairement  ce  livre V^ 
comme  fi>rt  utile  au  Publir,  Malherbe  leur 
demanda  s'il  feroh  amander  le  pdn. 

Il  fit  prefque  uiie  même  rqponfe  à  Un" 
GentiUhompar  de  la  Religion  y  cjui  l'impôt-' 
fimoit  de  controverfes^  lui  demandant  POuT 
toute  réplique,  fi  l'on  bo^roit^dc  meilleur 
vin,  &  fi  onvivrott  de  meilleur  bled  à  k 
Aochelle  qu'à  Paris.  \ 

II-  n'êftimoit  aucun  des  anciâis  PoëCet^ 


V 

\ 


ter  LA    VtÊ 

François,  qu*uMpeu  Bertaut:  eacore^cïïfbîi:^ 
il,  que  fes  Stances  étoient  nlMUau-dos  «',  & 
que  pour  mettre  ufie  pointe  à  la  fin,  ilfai- 
fortles  trois  derniers  vers  infupportables. 

Il  avoir  été  artii  de  Régnict  le  Satiri- 
que ,  &  leftiraiôit  en fon  genre  à? Tégal  d^ 
Latins  -,  mais  ilfiirvint  entre  eux  un  divbr-* 
ce ,  dont  voici  la  caufe.    Etant  allez  dine? 
ensemble  chez  TAbbé  Defportes  ,  oncle 
de  Régnier,  ils  trouvèrent  qu  on  avéit  déjà 
fervi  les  potages  ^Defportes  fe'tevai«rde  ta- 
ble reçut  Malherbe  avec  grande  civilité,  & 
ofFrant  de  lui  donner  un  éxfempferre  de  fes 
Pfeaumes,  qu'il'  avoir  nouvellement  faits , 
comme  tl  fe  mit  en  d«voïr  de  monter  en 
fon  cabinet ,  pour  l'aller  quérir ,  Malherbe 
Juidit ,  qu'il  les  avoit  déjà  vus ,  que-  cela  ne 
mérîtoic  pas  qu'il  prit  cetce^peinc  ,«  &  que 
fofl  potage  valoft  mieux  que  fes  Pfeaumesv 
Cette  brufquerie  déplut  ftfort  à*  Defportes,, 
qu'il  ne  lui'  dit  pas^  utt^môt  durant  tout  k 
diner,  &  auflî-tôtrqu'îls  forent  fortis  de  ta^ 
ble,  ils  fe  féparérent ,  &  ne  fe  font  jamais 
vas  depuis  :  cela  donna  lieu  à  Régnier  de:* 
feire  k  Satire  contre  Malherbe,  qui  cont- 
inence, C  Satire  c^J 
'     Rapin  le  Favori  d'Apollon  &  des  Mafcs. 
-     Il  n'eftimoit  point  du  tout  les  Grecs ,  & 
particulièrement  il  s'étx)it  déclaré  ennenài 

1  Voyez'  lé  Dîaionai're  érymologique  dc  Ménagé,  8t  VAf- 
fo  ogle  podr  Hero-a  Me  ,  pags  ^j* 


Dt  MAIHERBE.  i, 

au  galimatias  de  Pindare.  Pour  les  Latins, 
celui  qu'il  aimoît  leplusétoit  Stace  i,  & 
après  luiSéncque  le  Tragique, Horace,  Ju- 
•svenal,  Ovide,  &  Martial.  Ilfaifoicpeude 
cas  àes  Poètes  Italiens  ,  &  difoit  que  tou« 
les  Sonnets  de  P^trarqu^étoientà  la  Grec- 
que >,  auâi^-bién  que  les  Epigrammes 
^e  Madennoîfelle  de  Goumay. 

Il  fefaifoit  prefque  tous  les  jours  fur  le 
foir  quelques  petites  confcrences  dans  fa 
chambre ,  où  affi(loient  particulièrement 
Coulomby,Maînard,Racan^d«Moutier,& 
quelques  autres,  don ties  noms  n'ont  pas  été 
connus  dans  le  monde  :  &  un  Jour  un  ha* 
bitantd'Âurillac,  où  Mainara  étoitalors 
Préfident,  venant  heurter  à  la  porte  dt  cet- 
te cha^ubr^,  &  demandant  fiMxU  Vicfu 

t  Muet  ,  Orîg..  de  Caen  >  page  545.^ 
s,  Pour  en(Cflar«  cela  iHatit  avoi:  lûr^ndroit  CiAviotéa 
Meoagiana  T.  %,  p.  )44*  éd.  dt  Paris  en  17.15.  Mr  de 
Kacan  ntU  ve^r  un  )êur  Mademoifèlle  de  Gvurnay  ,  ^  Uà 
ft  xfoir  des  Efi^rammes  qu'(U£  aviit  faites  ^  ^  lui  tn  Àe* 
mtMia  fin  fentiment .-  Mr  de  Rojiut»  lui  dit  qu'il  ny  ttvtnt 
ntn  de  bon  y  &*  qu^eUesn'avoient  pas  de  pnotè.  Madenui^ 
fsUe  deGoumay  lui  dit  qu'il  ne  fallait  pas  prendre  garde  À  ceU^ 
4Be  c'^tmntde^  Epigrammes  a  ta  Grecque,  Ils  allèrent  eà'" 
fuite  diiùr  en/eïfme.eJht^Mrd^  Ztrme  Médecin  des  Eut»: 
4e  Bpurhn»  Mr  de  Lo/'me  leur  ayant  fait  fervir  un  fta^% 
epàiéto'tpas  forthon  ,  MadcmoipUe  àe  Gturnay  fè  tour^ 
eu  (été  de  Mr  de  Racan  Ifr  ^i  dir^  Monfieury  i/otla  wne  me^ 
fha^efou^f.  Mademoifflle  ,  Repartit  Mr  de  Racan  ,  cUft  um 
foupeà  U  'Grecque,  Cela  fi  répandit  ttllemd^nt  qu*on  tt$ 
ferlât  énptufieurs  endroits  que  de  foupe  à  Iadec<|ué  ,  piluir 
^Hun  méchant^ fet*ge  :  é*  pourmarqtttr  un  tâchant cmm 
fnier  »  #«  difint  .*  Hfak  dtU  fii^pi  k  A  Gr4Cfi€. 


1*         ^        1  A   V  T  E 

dentrfy  étoît  point,  Malherbe  fe  leva  bruC- 
quemenc ,  &  parUnt.  au  Provincial  ji  Q^ei 
jPrifiicnt  ^  dit4l ,  dernandez.-vous  ,  apprg^ 
nez.  qu'il  n  y  a  point  ici  étamn  Prèfidcnt  qng 

moi^ 

Quelqu'un  lui  difant  que  Mr  Gaumia 
^voit  trouve  le  moyen  d'entendre  le  fecrec 
làe  la  ï-anguc  Punique ,  &  qu'il  y  avoît  fait 
\s  P ater  nofler '^  il  dit  auflS- têt  aflc?:  brut 
fiueiiieut  i  Je  rnen  vais  tout  a,  l*  heure  y  faire 
iç  Credù\ic  ài'inilantll  prononça  une  dou» 
jtaine  de  mots  ^  qui  n'^toient  d'aucune  Lan»- 
gucj  en  difant;  Je  vousfeutiens  que  voila 
ie  Credo  en  Langue  Punique  -;  qui  eji^cc  qui 
me  pourra  dire  le  contraire? 

Il  ^'opiriiatra  fort  long-tems  avec  un  nom^ 
fné  Mr  de  la  Loy  à  faire  des  Sonnets  irré« 
gulicrsj  Cpulomby  n'en  voulut  jamais  faire. 
Se  ne  les  pouvoit  approuver.  Racan  en  fit 
an  ou  d^^  \  mais  ce  fut  le  premier  qui  s'ea 
ennuya ,  Se  comme  il  en  vouloir  détournei: 
Malherbe ,  en  lui  difant ,  que  ce  tf  étoit  pas 
£iire  un  Sonnet ,  que  de  paiTer  par  demis 
les  régies  ordinaires  ,  qui  veulent  que  les 
deux  premiers  quatrains  ayent  la  même  ri- 
*mei  Malherbe  lui  répondit  ;  Hé  bitn^Mon- 
peut  i  (ice  nefl  un  Sonnet ,  ce  font  des  verSp 
'  Toutefois  îl  s*en  ennuya ,  &  U  n*y  a  eu  que 
Mftinard  de  tous  fes  écoliers,  qui  ait  con- 
tinué d'«içifair^  juf(}u  ila  mojx.>  MaiJ;i^rbç 


•DE  MALHER  B«-         %$ 

4£S  quitta  de  lui-mè  me  lors  qiiie  Coulomby 
;&  ^acan  ne  l^jcn  perfécutcMcnt  plus  i  c'écoit 
4bn  ordinaire  de  s'opiniatrer  d'abord  coiu 
Me  le  confeii  de  (es  ainîs ,  &  .d^  s'y  rendre 
aptiès  de  lui-même. 

Il  avoît  ayerfion  des  fixions 'Poétiques^ 
&  en  U(antune  Elégie  de  Régnier  à  Hmif. 
^  Grande  qui  commence. 

Il  étoir  prefque  jour ,  Se  le  Ciel  foûiiaiic .  &e, 

,45c  où  îl  feint  que  la  'France  s'enleva  «nl'ak 
jpour  parler  à  Jupiter ,  &  fe  plaindre  di| 
.mifcrablc  état  pô  elle  étoit  pendant  la  Lî« 
^ue  y  il  demandoit  à  Régnier  en  quel  teiqs 
«ia  étoit  arrivé ,  &  difoît  qu'il  avoit  tou,. 
jours  demeuré  en  France  depuis  cinquante 
ans,  &  qu'il n^  s'étoit point apperçûqu!cj» 
le  fe  fA  eiftvée  bors  àç  fa  place.' 

Il  avoit  un  frère  aîné  avec  lequel  il  avoic 
toujours  été  pti  procès^  t$c  conune  un  df 
[es  amis  ^  gl^gnoit  dç  ççttç  nuuy  aife  io« 
tcUigcnce ,  Malherbe  lui  dit ,  qu*il  nepoi>. 
voit  pas  en  avoir  avec  les  Turcs  Se  les  Mo^* 
jcovîte^ ,  avec  qui  il  n'avoir  rien  i  partager, 
ïl  perdît  fa  mère  environ  l'an  i4ij.  ç'èfti 
,dire  étant  agc^  de  plus  de  foijcante  ans  :  fir 
comme  la  Rcinç  Mère  envoya  lîn  Gentiir 
lidmme  pour  le  cpnfolcr^  il  dit  à  c^  Gentjl- 
homme  ;  cju'li  ne  pouvoir  fe  revanchcr  àf 
l'honneur  qHi&'luî'  fai(oi|c  la  R^Iq^^  fjf£,çq^ 


t4  LAVIE 

pciant  'Dieu ,  que  le  Roi  fon  Fils  pleuiât  fa 
Ignore  aufld  vkux  (ju'il  pk uroic  celle  de  fa 

Il  ne  pouvoir  fouffrîr  que  les  pauvres  de- 
mandant raumôn^ ,  difent:  NohleGentiL 
^•«witfjildifoitque  noble étoit  /upeiflu,  Sc 
ûuc  s'ilicoit  Gentil  bomrae^il  érok  nobleu 

Quand  les  pauvces  lui  difoient  qu'ils 
prioicntDiçu  pour  lui,illeur  répondoît,  qu'il 
fie  croyoît  pas  qu'ils  cuflenr  grand  crédit  au 
Ciel  y  vu  k  mauvais  état  auquel  il  les  laiC- 
/bit  en  ce  monde,  &  qu'il  eût  mieux  aimé 
que  Mj:  de  Luincs  ^  ou  quclqu'autre  favori  ^ 
lui  0Ût  fait  la  même  promefTe^ 

Mr  de  Termes  reprenant  Racari  d'un 
vers  qu'il  a  changé  depuis ,  &  oii  il  y  a- 
voit  j  parlant  d'un  homme  champêtre^ 

. ,  Le  labeur  <lc  fes  bras  rend  fa  maifon  profjpcrc, 

Racan  lui  répondît  que  Malherbe  avofc 
iafé  de  ce  mot  profpere ,  en  ces|  vers. 

"        O quenoi fortunes  prpfpcf es.  i 

.  Malherbe  qui  étoit  préient ,  lui  dit  bruf- 
quement  ;  Hé  bien  morbltH ,  fi  je  fais  une 
frttife ,  en  VûuUz^vjfUS  faire  une  aktre  > 

Quand  on  lui  montrôit  quelques  vers 
4)ù  il  y  avpiç  àes  mors  fuperHus ,  il  difoit  3 

que 


DE  MALHEUBE  ly 

ifoc  d*ètdic  uoe  bride  de  cheval  attachée 
avecune  éguiUette. 

Un  Tiomme  de  robe  &     de  condition 
lui  apporta  d-es  vers  alTcz  mal  polis,  qu'il 
avoit  feîts  à  la  louante  d*uneDarae ,  &  liS 
•dit  avant  que  de  les  lui  montrer ,  que  des 
confidératîons  particulières  l'avoîcnt  obli- 
ge de  faire  ces  vers  ^    Malherbe  les  lût 
«vec  mépris,  &  lui  demanda  après  qu'ail  eue 
achev«  ,  s*îl  avoit  été  condamné  à  être  pen- 
du,  ou  à  faire  ces  vers-Ui  y  par^e  qu^à  moins 
de  cela ,  il  ne  devoir  pas  expofer  (a  répu- 
tation en  prodtufant  une  pièce  fi  ridicule. 
S*ètant  vêtu  un  jour  extraordinairement^ 
à  cauie  du  grand  froid ,  il  avoit  encore  é- 
tendu  fur  la,  fenêtre  trois  ou  quarre  aunes 
de  frife  verte ,  &  comme  on  lui  demianda 
ce  qu'il  vouloir  faire  de  cette  frife ,  il  ré- 
pondit brufquement  ;  Je  petjfe  çhit  e(i  avis 
a  ce  froid  ^nil  rfy  a,  fas  de  frife  dans  Paris  ^ 
je  lui  montrerai  lien  quejl.  En  ce  mêmç 
tems  ayant  mis  à  fes  Jambes  une  fi  grande 
quantité  de  bas ,  prefque  tous  noirs ,  qu'il 
ne  fe  pouvoir  chauflit  également  qu'avec 
des  )ettons  ,  Racan  arriva  en  fa  ^tiimbrc 
comme  il  écoit  en  cet  état-là ,  &  lui  con^» 
feilla  pour  fe  délivrer  de  la  peine  de  fc  fer- 
vir  de  jettons ,  de  mettre  à  chacun  de  fes 
bas  un  ruban  de  quelque  couleur ,  ou  une, 
marque  de  foie,  -qui  commençât  par  une 


^ectre  de  Valpbabet  5  comme  au  premier  vaf^ 
iTuban  ^  ou  un  bout  de  foie  arnarante  ^  ait 
fécond  un  bleu ,  au  troîGéme  un  cramoifi^ 
&ain(î  des  autres.  Malherbe  approuvant 
'  ce  confeil  réxécuta  à  l'heure  même  *  &  le 
rlend^maîu  venant  dincr  che?;  Mr  de  BcU 
Icgardc,  en  voyant  Flacan,il  lui  dit,a^j 
îlieu  de  bonjdur^  Ven  ai  JHfqHa  i*L.  De^. 
^quoixout le  monde  futfori  fucprisj  ScRacan 
^ème  eOt  de  la  peine  à  concevoir  d  abor^ 
fQ  qu'il  vouloit  dire ,  ne  fe  fouvenant  035 
alors  du  confeil  qu'il  lui  a  voit  donne  le 
^our  précédente 

Il  aifoit  auffi  \  ce  propos^  que  Dieu  ir'a* 
voit  fait  le  frcid  que  pour  les  pauvres ,  Se 
pour  les  fors,  &  que  ceux  qui  a  voient  [ç 
moyen  4.e  fc  ^^^  chauffer ,  &  bien  babil- 
ier  y  ne  dévoient  point   fouffrir  de  froid^ 

Qyand  on  lui  parloit  àts  affaires  d'Etat, 
|1  avoit  toujours  ce  oiot  çn  la  bouche,  qu'il 
a'nris  dans  l'Epitre  liminaire  de  Tite  Livc  j 
.adreffce  à  Mr  de  Laines  \  Qu'i-l  ne  falloir 
^oint  fe  mêler  de  la  conduite  d'un  vaiflea»; 
pu  l'on  n'ctoit  que  fimjie  paffa^cr. 

Une  fois  le  Roi  Henri  le  Grand  ,  lui 
inoncrant  la  première  lettre  que  le  feu  Roi 
Louis  XI  IL  î^voit  écrite  à  Sa  Majefté^ 
Malherbe  ayant  remarqué  ,  qu'il  avoir  fi- 
^nè  Lois  au  lieu  de  Louis ,  demanda  af- 
du  br ufquemcBX  w  ^oi ,  fi  Mon/eignpui: 


fe Dauj^in  avoit  nom  Lois  î  le  Roi  èton- 
.né  de  cette  demande  en  voulut  favoir  U 
cCaufe  :  Ktalberhe  lui  fit  vent  qu  il  avoit  (u 
gné  Lois  &  non  pas  Louis ,  ce  qui  donna 
$eu  d'envoyer  auerir  celui  qui  apprenoit 
:à  écrire  à  Monieigneur  le  Dauphin  ^  pour 
4ui  enjoindre  de  lui  faire  mieux  ortogra* 
phier  fbn  nom  :  &  voilà  d'où  vient  que 
Malherbe  difoicetre  caule  que  le  defFunt 
fi.oi  s'appeloit  Lomj. 

Comme  les  Etats  généraux  fetenoientâ 
Paris  )  il  y  eût  une  grande  conteftation  en-* 
tre  le  Tiers^Etac  &  le  Clergé ,  qui  donna 
iujet  à  cette  belle  Harangue  de  M<  le  Caiv 
dinal  du  Perron  ^  &  cette  affaire  s'échaufl 
£anc,  les  Evéques  menaçoieùt  de  fe  retiret 
&  de  mettre  la  France  en  interdit.  Mr  de 
fiellegacde  entretenant  Malherbe  de  fap- 
prêhenflon  qu'il  avoit  d  être  excommunié» 
Malherbe  lui  dit»  pour  le  confoler.*  qu'au 
contraire  »  il  s'en  devoir  réjouir  ,  de  que 
.devenant  tout  noir  »  comme  font  les  ex« 
communiez ,  cela  le  délivreroît  de  la  peine 
qu'il  psenoit  tous  les  jours  de  (^  peindre  la 
barbe  &  les  cheveux. 

Une  autrefois,  il  dîfoît  à  Mrdc  Bdlc- 
garde  »  vous  faites  bien  le  galant  &  l'amou- 
rcux  des  belles  Dames  ,  Ufez-vous  encore 
à  livre  ouvert  -,  c'ctoit  fa  façon  de  parler, 
pour  dic^  s'ilécoit  encore  prêtâtes  (ervic  h 


P$  l  A    V  î  E  . 

^r  de  Sellegatde  lai  dit  qu'oui  :  Malher^^ 
^répçndit  çn  c«s  mots;  Parbleu  y ^onficur^ 
f/iimerois  mieux  vous  reJfpmhUr  en  ceU  qiietp 
f^otre  Duché  &  P/$irie. 

Un  jour  Henri  le  Grand  lui  mpiiitradei 
Arers  qu  on  lui  ^ypit  4^^^???  ^  &  ^"î  cotp^, 
pi^cnçoipnc 

Toujours  liieur  éc  ia  gloixe 
Soient  à  votre  côjré, 
'  De  vos  faits  la' me^noiiCj 
P|irc  à  r^tcroit^. 

Malherbe  fur  le  diatnp  ,  Se  fans  en  lire  da^ 
^ifUitage  9  les  retourna  de  cette  forte 

/Que  4*ipée  êc  ia  daguç 
i^oicnc  à  votre  côté, 
•    yic.cpvLXfz  ppint  la  bagw* 
Si  ypjDs  ii^êtes  botté. 

Ik  là-4cflusil  fç  retira  f^ns  faire  aucun  j^« 
iement. 


jpri^  qaç.mmçi  favpit  Mr  dçJFoucquc- 
roUes ,  $n^gnje  ou  LieiitenatuauxGardef 
4'iCorpsiMi:  delaMazure  Gfntil-hqmme 
de  Norn^andie ,  qui  étoit  à  ja  fuite  deMr 
de  Bcllegarde  ;  Mr  de  Coulornby ,  &  Mp 
^atris  f  niais  le  ^pur  de  dçvant  eue  fe  àfj 


6e  i^ALHEfeBÉ  ti 

♦bit  faite  le  feftin ,  Yvrandc  &  KaCan  re'- 
vinrent  de  Touraime  de  la  tna^n  de  Ra^ 
can  *,  étant  defcendus  chdL  lAÀhtxh^,  fîrôtf 
^ qu'il  les  vit,  â  commanda  à  (m  vakt  dV 
chete't  encore  deux  ckapons  y  &  les  pria  d#' 
venir  le  lendemain  dîner  che^  lui  i  enfin^ 
pour  le  faire  court  y  tout  le  fefttn  ne  fut- 
que  de  fe^gji^ckapons  bouillis ,  dont  illeur  Soi 
/irvir  unàcbaeun ,  &'feiir  dit  ^  Meffiettrs^ 
je  vans  aime  tons  également  )-  cefl  peHrauai 
fe  V9H5  veHX  traiterdé  même  ^  &  ne  frètent 
foint  éfHe  voHs  oyné  d^évamagM  tan  fnf 
f  autres 

Tout  fon  coifftBtcmcnt  ctbît  de  s^'ehtrc-- 
fenir  avec  fes  amis  particuliers  y  comme  Kaw 
can,  CouJomby,  Yvrande,  &  auttes^  du? 
mépris  qu'îtfaifoi^  de  toutes  les  chofesque' 
l'on  eftimc  le  plus  dans  fe  monde  ;  eh  voî- 
ci  une  exemple  :  il  difoit  fouvcnt  à  Raçafv 
que  c'étoif  unefolie  de  fe vmtet  d'être  d'iP^- 
ne  ancienne  NobleflTc ,  &  que  plus  elle  é- 
foit  an^ii^nne,  &  plus  elle  étoit  douteufe  :- 
quif  ne  feUoit  qu'urc  fommerlafçive  pour' 
pervertir  le  fang  des  Céfars  :  &  que  tel  qui 
pcnfoit  ctpe  iffu  d'un  de  ceS  grands  Héro^^ 
étoit  peut  être  venu  d'ua valet  de  chambr&y 
ou  d^iin  violoiî.' 

Il  ne  ï'épargnoit  pas  fuirmème  en  Tart  o& 
M  excelloît  ,  il  diioit  foùvent  à  Racan  .• 
V'oyez.^QHS  y  Monfienr  >  fi  nos  veh  vivent 

c  iij 


3©        ^        1  A   Vf  E 

pdraprh  mus  ,  totHe  la  gUire  qurmtnefÊ' 
f^HVons  efpereVyefi  ^u'on  dira  que  n9HS  j«- 
^ons  été  deux  excellent  arrangeurs  defylld^ 
-tes  r  qMe  n9us  Avons  en  une  grande  pmffarS'*:, 
se  fur  les  paroles  y  pour  Us  placer  fi  a  pro-^ 
fos  chacune  en  leur  rang  x-  €^  que  nous  d^ 
0ûns$om  deux'€té  bienfous^depajjerla  meit^ 
iéure  partie  de  notre  Âge  dans  un  exercice  0 
peu  utils  au  publié  y.  &  inms^mêmes  y  am 
iiM de  l'employer klnous donner dubon  temf^ 
^H  à  penfer  à  Pitabltffiment  de  notre  fortune. 
Il  avoir  aufli  an  gcanili'mépm  pour  tous 
lès  hommes  en  général^  &  après  avoir  fait 
letedt  du  pécfaé  de  Caïh  te  de  la  mort: 
Hd'Abei  £Ba¥&érr,  ildifoicà  peu  près  :  F'ou^ 
Ji  un^  ieau  début ,  ils  netoient  que  trois  ow 
^quatre  mu  monde ,  &  l'un  d'eux  va  tuerfoff- 
fiml  Que  Dieu  pouvoitM  tjperer des  hom»- 
sues  après  cela  >  JST  eut-il  pas  mieux  fait  d*efr 
éteindre  tâs  rheure  même  pour  jamais  /Vji- 
geance  V  Voila  les  difcours  ordinaires ,  qu*î? 
tenoir  avec  les  pfus  familiers  amis  ^  ]tlaij^ 
Sis  ne  fe  peuvent  exprimer  avec  la  grâce- 

!u  il  les  prononçoit  j  parce  qu'ils  tiroicnt 
:tir  plus  grand  ornement  deion  geftc,  & 
4a  ton  de  £a  voix. 

Mr  r  Archevêque  de  Rouen  ,  Tàyant 
^prié  d*cnccndrc  un  Sermon  ,  qu'il  devoit 
îaire  en  une  Eglife  près  de  fon  logis  ,  au^. 
inxvi  ^ cablc-il s'éndbrmit  dansune chair 


f>ÊMALHÉRBt  ^i 

K,  &  comme  Monfcjgncur  dd  Rouen  vou^' 
kt  le  réveiUerpour  le  mener  au  Sermon, 
a  le  pria  de  l'en  difpenfer^  difent  qu'il' 
dormiroit  biénfans cela/ 

Il  parlôit  fort  ingénument'  dé  tôutte  cBo-»' 
fes  3  &  avoit  uii  grand  mépris  pour  les  fcien* 
Ces  y  par'tiçulierérhènt  pour  «celles  qui  ne' 
fervent  qu'aux  plaifirs  dés  yeuï  ^  &  des' 
oreilles,  comme  la  Peinturé^  la  Mufique 
&  même  la  Poëfie  r^ur  quoi  Bôrdier  ié 
j^laignant  àlili^  qu'il  n'yavôij^  desrecbm- 
penies ,  que  pour  ceux  qui  fervoient  le  Ilbi* 
dans  lest  armées  ^  &  dans  les  affairies  ^  & 

3a'on  abandonnoit  ceux  qui  excellôient'^ 
ans  Ids  belles  Lettres'  \  il  répondit  que 
c'étoit  eh  ufer  fort  faeement ,  &  qu'il  y 
avoir  de  la  fottilc  de  faire  un  métier  de  la^ 
Poëfie ,  qtf on  n'en  devôît  point  éfpérer' 
d*autre  récompenfe  que  fon  plaifir  ,  8c 
<ja*irti^bon  Pofoe  n'étôîif  pas  plus  utile  à' 
l'Etat ,  qu'ucTBon  joueur  de  quilles. 

Un  certain  jour  qu'il  fe  r^îroit  fort  tard 
de  chez  Mr  de  Béllegarde^  avec  un  flam- 
beau allumé  devant  lui ,  il  rencontra  Mr 
dcSaint-I*aul3Gentil-feoïnme  de  condition,' 

Êarent  de  Mirde  éellcgardc ,  qui  Id  vou- 
ait entretenir  de  quelques  nouvelles  de  peu' 
d'importance  j  il  lui  coupa  courte  eh  lui  di- 
sant: AJtîtH^  adieu,  vous  mefaîte's  brûler 
Mpêur  cinq  fils  de/Umiesu  ,  &  tokt  ci 

cmj 


31  L  A   VI  E 

^ue  7!asfS  me  dites  ne  vaut  pasfixhlMfJr, 

Dans  [es  Henres  U  avoir  effacé  des  Lita- 
nies des  Saints  y  tous  les  noms  particuliets, 
dîfant  qu'il  étoic  fuperflu  de  les  nommer 
tous  ks  uns  après  les  autres,  &  qu'il  fuf- 
fifoit  de  les  nommer  en  général^  Omnesfan^ 
ïli  &  fanBA  Dei  ,  orate  fro  nohis.lX  avoit 
auffi  efface  plus  de  la  moitié  de  fon  Ron- 
fard  &  en  cottoit  à  la  marge  les  raifons» 
Un  jour  Yvlande,  Racan,  Coulomby  '^ 
&  quelques  autres  de  fes  amis  le  feuille- 
toientfur  fa  table,  &  Racan  lui  denuiï- 
da  s'il  approuvoit  ce  qu  il  n'avoit  point  ef- 
facé ;  Pas  pins  (jne  le  refte  ^  dit-il  >  cela  don- 
na fujet  à  la  compagnie  y  &c  entr'autres  à- 
Coulpmby  ,.  de  lui  dire  ,  que  fi  Ton  trou- 
vok  ce  Rvre  après  fa  mort^  on  croîroit  qu'iî 
auroit  pris  pour  bon  ce  qu'il  n'auroit  pas 
effacé ,  fur  quoi  il  lui  répondit  qu'il  difoit 
vrai  2  &  tout  à  l'heure  il  acheva  d'e£[ar 
cer  le  reflc. 

Il  étoit  affez  mal  meuble  \  logeant  or- 
dinairement en  chambre  garnie  v  il  n'avoit 
même  que  fept  ou  huit  chailes  de  paille  ^ 
Se  comme  il  étoît  fort  vifité  de  ceux  qui 
aîmoicnt  les  belles  Lettres  ,  quand  les  chai- 
fes  étoient  toutes  remplies  ,  il  fermoit  fa 
porte  par  dedans  >  &  u  quelqu'un  venoit 
heurter,  il  lui  crioit  :  y^nenù'^  U  ny,  a 
plks  de  cbal/is  z  eflimant  qu'il  valoit  mieux 


DE  MALHERBE.  3j 

6c  les  point  recevoir  que  de  leax  donner 
ITncommodicé  d'être  debôur. 

One  fois  entrant  dans  rftôtel  de  Sens  ; 
â  trouva  dans  la  falle  deux  hprnmes  qui' 
jpuoient  au  Trie- trac  ,.  &  qui.  diiputanc 
d'un  coup  fe  donnoient  tous-deux  au  Dia-* 
1i>le  y  qu'ils  avoient  gagné  :  au  lieu  de  lés» 
Êilucr^il  ne  fit  que-  dire  :  f^ien  Diable  y 
tfien  y  tu  ne  faurais  faillir  ^  il  y  en  A  tun  on  * 
CaMreatoi.' 

Il  y  eût  une  grande  conteftatîon  entre" 
ceux  du-  Payis  a  A  iioufias  ,«  qui-  étoient- 
tous  cnxxt  de  delà  la  Loire  *,   &  cdiix  ^e- 
Aeçà ,  quHl  appelloit  du  bayis  de  Dieayous' 
êoniuîfèy  favoir,  s'il  fiiUoitappcllerle  pe- 
rit  vaie  y  donc  on  fe  ferc  pour  manger  du' 
potage  3  une  cuiller  ,.oxk  une  cuillirc}  La 
ifaifon  de  ceux  du  payis  d'Adioufias  ,d'ôà^ 
étoic  Henri  le  grand  y  ayant  été  nourri' 
en  Bcarn  ,  étoit  que  ce  mot  étant  fen^nin,» 
il  devoit  avoir  une  terminaifon  féminine.' 
Le  payis  de  Dieu  vous  cohduife ,-  allé- 
guoit  outre  l'utage ,  qu'il  n'étoit  pas  fans* 
exemple  de  voîr  deS  mots  féminins  avoir' 
des  terminaifons  mafculines^Sc  qu'aihfi  Toa 
dit  une  perdrix  ÎCune  met  *a  Êoulangerjen" 
fin*  cette  difpatc'dum  fi  long-temps ,  qt'el-* 
lie  obligea  le  Roi  d'en  demander  à-  Mal- 
Herbe  u>n  fentimciit  :  &  fon  avis  fot  qu'il' 

lîvj; 


34  lA    VIE 

falloit  dire  CHeiller.  Le  Roi  néanmoins,  rscr 
le  rendant  point  à  ce  jugement ,  il  lui  dir 
ces  mêmes  mots  :  Sire ,  vous  êtes  le  pins 
abfolH  Roi  qui  ait  JsmMis  gouverné  U 
France  ^  &  avec  tout  cela  vous  ne /auriez 
faire  dire  de  de  fa  la  Loire  une  cueillere,^ 
à  moins  que  de  faire  defenfe ,  ir^ine  de 
cent  livres  à* amende  y  de  la  notmmr  au^ 
trement. 

Mr  deBelIcgardc,  qurétoît  Gafcon  y, 
liii  envoyant  demander  lequel  étoit  mieux' 
dit ,  de  dépen/e  ou  dépendu  ,  il  répondicT 
fur  le  champ ,  que  dépenfé  étoit  plus  Fran-i 
^is  *>  mais  que  pendu ,  dépendn ,  rependn  ^. 
hc  tous  les  compofez  de  ce  vilain  mot  ^  qui  : 
lui  vinrent^  la  bouche ,  étoient  plus  pxb^ 
près  poux,  les  Ga(cons.. 
Quand  on  lui.demaadoît  fbn  avis  d&quél-' 
ques  vers  François ,  il  renvoyoit'ordînairc- 
snent  aux  çrocheteors  du  Port-au*fbin ,  Se 
difoit  que  c'étoient  fes  mal^tres  |)our  le  lan- 
gage.^ ce  qui,  peut-être 3. a  donné  lieu  à: 
Régnier  de.dke% 

i<  Conuncat,  irSnidrott  donc  peas  faire' me 
œuvre  gtande , 
Q^i  de  la  caloauûe^   &  da  cemff  ic-  d^ 

feade , 

€tmmi»  ilmiér  /fur  dam  9  évt  • 


DE  MALHERBE.  35 

l' Bt  qui  nous  donne  rang  parmi  les  bons  Au', 
tcurs  j 
Parler  comme  à  Saine  Jean  parlent  les  Cro- 
chet eurs» 

Comme  il  recîtoît  des  ve»  à  Racan  J 
du*il  avoir  ftouvellemcnt  faits,  il  lui  en 
oemanda  fôn  avis ,  Racan  s'en  cxcufa  , 
difanr  qu'il  ne  les  avoit  pas  bien  enten- 
dus y  Se  qu  il  en  avoit  mangé  la  moitié. 
Malherbe  qui  ne  pouvoir' fboffrîr  qu'on' 
lui  rejprochat  le  défaut  qu'il  avoit  de  bé- 
gayer, fe  fcntant  piqué  des  paroles  de  Ra- 
can ,  lui  dit  cri  colère  :  Morbleu  fi  vous  me 
fâchez  j  je  les  mangerai  tons  j  ils  font  à  mol 
pHifyue  je  lésai  faits  ,  fen  fuis  faire  ce  que' 
je  voudrai. 

Il  ne  vouloît  pas  ^qûe Ton  fit' autrement 
dés  vers  qu'en  (a  langue  ordinaire  \  il  foû- 
téhoit  que  l'on  ne  fâurôît  entendre^  la  fi- 
nèfle  des  langues  que  l'on  n'a  apprifes  que 
jAr  art ,  &  à  ce  propos  pour  fe  moquer  de 
ceux  qoi  faifoiènt  des  vers  Xatiiis ,  il  difoic 
q[ùe  (î  Virgile  &  Horace  revenoicnt  aa 
inonde ,  ihdonneroiént  t& fouet  à  Bourbon' 
&àSirmond.- 

Il    difoic  fouvent  .,  &  principalement' 
quand  on  lé  reprenoit  de  ne  pas  bien  fui- 
vre  le  fens  d«  Auteurs  qu'il  traduifoit  ou  ' 

I  lad  miilM  Bditiàk  lit  :  ' 

^manm^imïfmflûctmrtUri  &i9 


}(r  L  A  V  I  E 

paraphrafoit ,  Qu'il  n'aprctoic  pas  les  via»^ 
des  pour  les  cuiunîers ,  comme  s'il  eût  vou- 
lu dire ,  qu'il  fe  foucioit  fort  peu  d'être  loué: 
des  gens  de  Lettres  qui  cntcndoient  les  lu 
vres  qu'il  avoir  traduits  ^  pourvu  qu'il  le* 
'  fut  des  gens  de  la  Cour  :  &c  c'etoit  de  cet- 
te même  forte  queIRacan  fe  defendoit  de 
fes  cenfures ,  en  avouant  qu'elles  étoicnt 
fort  juftes  •,  mais  que  les  fautes  dont  il  le^ 
reprenoit ,  n'étoient  connues  que  de  trois- 
ou  quatre  perfonnes  qui  le  hantoient,^ 
qu'il  faifoic  fès  vers  pour  être  lus  dans  le 
Cabinet  du  RoL^  &  dans  les  ruelles  ,  plu- 
tôt que  dans  fa  chambre ,  ou  dans  celle 
des  autres  favans  en  Poëfie. 

Il  avouoit  pour  fts  Ecoliers  les  Sieurs  de 
Touvant,  Coulomby,  Mainard,,  &  Ra^ 
can^^  il  jugeoit  d'eux  fort  divcrfement  ,  il 
difoît  en  termes  généraux ,  que  TouvanC 
faifoit  fort  bien  des  vers ,  (ans  dire  en  quoi 
il  extclloit  i  que  Coulomby  avoir  bon  cf- 
prît ,  mais  qu'il  n'avoit  point  le  génie  à  la. 
Poëfie  y  queMainatd  ctoit  celui  de  tous 
qui  faifoit  les  meilleurs  vers  •,  mais  qu'il 
n'avoit  point  de  force ,  qu'il  s'étoit  adon- 
ne à  un  genre  de  Poeiîe.  auquel  il  nietoic 
pas  propre ,  voulant  parler  de  fcs  Epigram- 
mes,  &  qu'il  n'y  réuflîroit  pas,  parce  qu'il 
manquoit  de  pointes.  Pour  Racan  ,  qu'il 
avoir  de  la  force  y  mais  qu'il  ne  travaiÛoit 


D  E  MALHERBE.  jf 

pas  afiez  fes  vsrs  vque  le  plus  (ouvent  pour 
s'aidet  <i'une  bonne  pcnlée^^il  prenoix  de 
trop  grandes  licences ,  &  que  de  ces  deut 
derniers  on  feroit  un  grand  VoHtc^ 

Racan  ayant  dans  fa  plus  tendre  jeui^eile 
fait  ccnnoiflancé  avec  Malherbe.,  il  le  re& 
peâoit  comnae  ion  pére^  &  Malherbe  dt 
ton  côte  vivoit  avec  lui  comnac  avec  fo» 
fils  V  cela  donna  fu jet  à  Racan  àfon  retour 
de  Calais ,  où  il  fut  porter  les  armes  en  for* 
tant  d:e  Page  3  delui  demander  en  confident 
ce  de  quelle  force  il'  fe  devoir  gouverner 
dans  le  monde  *>  ri  lui  proposa  quatre  ou 
cinq  fertes  de  vies  qu'il  pouvoir  ^re.  La 

Î première  ,  &  la.  plus,  honorable  étoit  de 
îiîvre  les  armes  r  mais  d'autant  qu'il  n'y 
avoit  point  alors  de-  guerre  plus  près  qu'en 
Suéde  ou  en  Hongrie ,  il  n'avoir  pas  moyen 
delà  chercher  fi  loin ,  à  moins  que  deven-» 
dre  tout  fon  bien  pour  s'équiper  ,  Se  poul^ 
fournir  aux  firais  du  voyage- 
La  deuxième  étoit  de  demeurer  dans  Pa^ 
ris  y  pour  liquider  fes  affaires  qui  êlpient 
ferc  brouillées ,.  Se.  celle-là  lui)plaifb][t  le 
moins. 

Latroifiéme  3  ctoirdefc  marier/,, dans 
Tefpérance  qu'il  avotc  de  trouver  un  bon 
partie  en  vue  de  la  fucceffion  de  Madame 
de  Bellegarde ,  qui  ne  lui  pou  voie  manquer: 
iur  quoi  il  djibic  ^.q&iocâCcefucceilionfQroifi: 


^^       t  A  V  r  Ê 

pcut.ctfc  longue  à  venir  ,  &  que  '  cèpdài' 
dànt  époufant  une  femme  qui  robligeroic^  ^ 
il  fcroic  contraint  d'en  fbuË:ir  ,  en  cas' 
qu'elle  fût'  dê^mauvàife  Kûmeurî 

Il  propofoit  eticofc-  de  fo  retîtcr  aux*' 
champs  ymaii  cdz  ne  lui  fembloit  pas' 
léant  à  un  homme' de  fon  âge,  &  de  fa- 
<X)nditioft, 

Sur  toutes  CCS  propbfitiôtis  (a! tes  par  Ra- 
c^n ,  Mîàlberbe  au  lieu  de  rép^dré  dirèdte- 
meût  coAimcnçâ  par  une  Fable  ,-cn   ccé;* 
W>ts.  Un  homme ,  dit-il ,  âgé  environ  de' 
cinquante  ans  ,  ayant  un  fik  de  treize  ou  ' 
^tHatorac  anï  au  '  plù^  ,  43'aT6it  au  un  pctk  ' 
ane  pour  le  porter  lui  &  Ton  fils  dans  unr* 
long  voyage  qtfik  chtreprciîoicnt  enfenw 
We.  Le  péte  monta  le-preihier  fur  râhci-^ 
^rès  deux  bu  trois  lieues  de  chemin ,  le  fils  ^ 
qui  coannênçoît  à  fe  lafiTcr ,  le  fuivoit à  pied 
dé  loin  y  &;  avec  beâiucôiip  dé  peine  »  ce'  qui  - 
donna  fu jet  à  ceux^qui  les  vdyoient  pafler* 
db^dîre  3  qâe  ce  bdn  homme  avôit  tort  de- 
làiJIer  aller  à  pied  cet  enfant  ,&  qa  il  au^ 
rôit  mieux  porté  cette  fatiguc-ià  que  lui  ; 
le  bon  hômnae  mit  foti  fils  fur  Tahe  ,  &- 
fûivif  â  pied ,  cek  fiit  encore  trouvé  étran- 
fe  par  d'autres  ,  qui  difoieiit  que  ce  fils 
ïtoit  bien  ingjfat,  &r'de  mauvais  naturel, 
de  voit  fatiguer  foh  pérc  ,  pendant  qu'il  ^ 

iîok  luî-mcme  4 'iba  aifc  3  âs-^'avifeireaC' 


DE  MALHERBE.        jy 
i£>nc  de  monter  tous  doux  fur  T&ne  ,  ôc 
alors  on  y  trouva  encore  à  dire  3  ils  font 
bien  cruel^ ,  difoienrles  pafTans  ^  de  monter 
ainfî  fur  cette  pauvre  petite  bêté  ,  qui  à 
peine  ferok  aifer  forte  pouren porter  un.* 
comme  ils  eurent  ouf  cela  ils  ddcendîrent 
tous  deur  de  àeShs ,  &  le  toucberent  de- 
vant eux.  Ceux  qui  les  voyoicnr  aller' de 
cette  forte  fe  moquoient  de  les  voir  à  pied 
quand  l'un  &  l'autre  pouvoient  alterna- 
tivement fe  fervir  de  l'^e  ;  aififi  il^  ne 
furent  jamais  fe  mettre  au  gré  détour  le 
inonde  :  c*eft*  pourquoi  ilsferéfolureût  dé- 
lire à^  leur  vdontè^  &  de  laifSbr  à^cluu 
oun  la  liberté  d'en  fn^cï'  k  fa  (ântalfie^ 
Faites^en  de^ètncy  dit  Malherbeà  Racan  ,^ 
pour  toute  conctlofion  î  car  quoi  que^  vous^ 

Îmiffi^  faire ,  vous  Bcfereai^  jamais  généra-^ 
èment  approuvé  de  tout  le  monde  »  A^ 
lion  trouvera  toujours  à  redire  à*  votr^^ 
conduite. 

Mr  de  lâFontâifteami^cet  Apologue  li&'^ 
vers^&^l'a  ajufiédecette  «anitreé  *' 

L*InTentxondes  Atts  étantnih  droi^  dWiie^» 
Nous  deyefis  TApologue  àrancieAné  Greee:  '- 
Mais  ce  champ  oc  fe  peuc- tellement  moiâornicr^  ^ 
Que  les  4ernier9  Tcntis  n'7  trouvent  à  glanex. 
là  feinteeft  ua  pajts  plein  de*ceircs  defcrteS|  / 

v^  ^fA  m  Corne  da  Wàpif- 


4^  tA  VÎE 

Tous  les  jours  nos  Auceuri  y  font  its  dicéu^ 

vcKts  ^ 
Jç  t*en  veux  dire  uti  rrait  aflci  bien  inventé. 
Autrefois  à  Racan  ,  Malherbe  Ta  conté  \ 
Ces  dciir  rivaux  d'Hoface  ,  héritiers^dô  fk  ly*e,» 
Dilciples  d'A|»o^lIon  ,  nos  Maîtres  pour  nûeur 

dire , 
Se  rencontrant  un  joartous  feuls  &  (ans  téxnoins»> 
Coii^me  ii«  fe  confibient  leurs  penfëes ,  dclcûrsf 

foim , 
Kacan  commence  ainfi;  Dites- moi  ,  ft  Tiws^ 

Vous  qiii  devez  {avoir  les  choies  delà  vie  ^. 
Qui  par  tous  fes  dégrer  avez  déjà  paiTé^ 
Bt  querien  ne  doit'  fuir  en  cet  ige  avancé  ;- 
A  quoi  me  refondrai-  je  ?  H  eft  temps  quejy 

penfc} 
Tous  connoiffez  mon  bien,  mon  talent  ,.  ma* 

nai/Tance  3 
Dois  je  dans  la  Province  établir  mon  réjour  t 
Prendre  Emploi' dans  l^Arméej  ou  bien  Cbafge' 

À>  h  Cour  ?• 
Tout  au*  monde  oft  mêlé  d'amertume-,  &  de' 

cliarmes, 
la  Guerre  a  fes  douceurs  ,  THymen  a  Cet  al^ 

larmes, 
Si  je  fui  vois  mon  gofit  \  je  (aurbis  où  buter  ^ 
Mais'j*ai  les  Miens,  la-Cour,. le  Peuple  àcoa-^- 

tenter. 
Malherbe  là  delTas;  Contenter  tout  le  mondt/' 
Ecoutez  ce  récit  avant  que  je  réponde, 

J^ai  lu  dans  quelqtfendroit  qa'ufi  Mcâhicr  &  /ôn-^ 

fils , 
£'un  yieillard^  raocre enfant,  non p.ftr des phMF^ 

petits  ^ 


Ï)E  MALHERBE.  41 

Mais  garçon  de  quinze  ans ,  fi  j*ai  bonne  md- 

knoixc  y 
Alldient  Tendre  knr  Ane  on  certain  joor  de 

foire. 
Afin  qu'il  fut  i)lus  frais,  &  de  meillcnr  débit 
On  lui  lia  les  preds,  en  vousiefirfprndic  ; 
Puis  cet  homnae&  Ton  fils  k  portent  comme 

un  luftre, 
l^au^res  gens  idiots  ,  couple  ignoranc^&  ruflté, 
Le  premier  qui  les  vit,  de  rire  s'éclata  r 
Qpeile  farce  ,  dit  ii ,  vont  jouer  ces  gens- là  > 
{•e  plas  Ane  des  trois  n'eft  pas  celui  qu'on  penfr» 
Le  Meunier,  à  ces  mots,  connoir  fon  ignorance* 
11  met  fur  pied  la  bête,  &ia  fak  détaler, 
L'Ane  qui  goôtoit  fort  l'autre  façon  d'aller , 
5c  plaint  en  fon  patois.  Le  Meunies  n'en  acufr. 
Il  fait  monter  fon  fils ,  il  fuit ,  &  d'avamure 
Pafifènt  trois  bons  Marchanda  j  cet  objet  leur  déi. 

pluti 

Le  plus  vieux  av  garçon  s'écria  tant  qu'il  pût 
Holà  ho ,  dc(cendez  ,  que  Pon  ne  vous  le  diïcy 
Jeane  komme  qui  menez  Laquais  à  barbe  grife^ 
C'étoit  à  vous  de  fuivre ,  au  vieillard  de  monter, 
Meffieors,  dit  le  Meunier,  il  faut  vous  contenter^ 
I*cnfant  nict  pied  à  terre  j  &  puis  le  vieillard 

monte  ^ 
Qinnd  trois  files  padant»  l'inédit  :  Ceft  grand* 

boute. 
Qu'il  faille  voir  ainfi clocher  ce  jeune  fils. 
Tandis  que  ce  nigaut ,  comme  un  fivèque  aflîff  ; 
fait  le  veau  (ur  fon  Ane,  &  penfe  être  bien  Aige, 
K  n'cft ,  dit  le  Meunier ,  plus  de  veaux  à  mon 

faUfi  v«tre  dbemin  ,1a  fille  >  &  m'en  croyez. 
^^^^s  maints  quolibets  ,  coup  fur  coup  ren^ 


41  tAVtt 

yhommt  crut  avoir  tort>  &  mie  fon  fils  tti 

croupe. 
'Au  bouc  de  xtemt  pas  une  ciOifiéme  troupe 
l'rouvè  encore  à  glofer.  LHin  dit  ;  Ces  gens  (bnr 

fous, 
le  Baudet  n'en  peurplaS,  il  mouîrafoQS  leurs^ 

coups  y 
j^é  quoi ,  charger  ainfî  cette  pauvre  Bourique  / 
K'ont  -  ils  point  de  pitié  de  learyieaz  dîln)jB& 

tiqué  I 
Sans  doute  qu*à  la  Foire  ils  ront  yéndre  (à  peam 
J^arbien-,  die  le  Meunier,  eft  \Àtn  foa'da  cei-* 

veau. 
Qui  prétend  cohtenter  &:  le  mbnde  drlbri  père* 
Sflaj^ons  toutesfois  fi^ar'qnelqae  n^aniére 
)>ïoas  en  Tiendrons  kh&iu  II  de&endent  totts' 

deux, 
Ë'Ane  fe  prélaffiint  marche  feul  devant  eat. 
Un  quidatn  les  rencontra,  &  dit  :  Eflce  la  mode' 
Qu^  Baudet  aille  àl'aîfe,  &  Meunier  s'incom<< 

mode-? 
<^i  de  TAneou  dci^Mdtrc  eft»&it  pontife  ladbrf 
Je  coftfeilteià  ces  gens  de  le  £aire  endùifler , 
lis  uCent leurs  fbttlieïs  ^âcconferveift  leur  Aner 
ïticolas  aa'rebours  ;  car  quand  il  va  voir  Jeanne» 
n  monte  fur  (àb^e ,  &:  la  chanfbnle  dit  : 
ïeati  trio  de  baudets  /  Le  Mbuhief  repartit  : 
Je  fuis,  Ane,  il  eft  vrai,  j'en  conviens  ,^e  11k 

vode: 
Klais  que  doteûiavant  on  mé  bUhnt ,  on  me 

loue , 
Qu'on dife quelque ch6(é, ou qn^on  né  di&'rien^ 
r^  J*en  veux  faire  à  ma  mode  ,  il  le  fit  Bc  fit  bien; 

?.  Cela  révîeiic  aQ'fchtimem  du  Vythâgore  d*A«fi)mqj 
yuitxiffe  fiiij  t9tum  feexpUfdt  ai  um^utm  f 
^id  ffùctres  ,  vAfti^ueftTM  ^id  o£itM  ff^gf 
St€Mrm, »  f ' 


#' 


iQaanc  i  yoos,  fuiycz^Mar»  ou  i-Amtef  eu  le 

Prince  s 
Allez  ,  venez ,  cenrez ,  demeurez  eh  Prbtince, 
f renez  femme  »  AhbtLjit ,  Emploi ,  Gou?erne« 
•  ment. 
Les  gens  enparleztnti  n'en  doutez  nttllejfieaff» 

Encore  qull:  rectnnnf  ^omme  Hoiï^  a^ 
fons  déjà  tih ,  que  Racan  .eut  de  la   force 
en  (es  vers ,  il  dilbit  néatimoins  y  qu'il  étoic 
lîérécique  en  f  oëfie  ,  pour  ne  fe  tenir  pas 
aflèz  etreitement  attacfié   à  tes  obfervà- 
tions  :  voici  particulièrement  de  quoi  il  le 
BMmoit.-  Fxcmieremrat  y  de  rimer  inditfc-<^ 
ramment  à  toutes  les  terminaisons  en  £nt^ 
comsne  Irmûunti  Se  PMiJfknce ,  jifannt  ^ 
Se  Conqutrdnt  ,  Grand  ^  &  freTtd  ;  il  le 
leprenoit  aufS  de  rimer  le  iimple  de  le  com« 
pofé  y  conam^  Tems  4c  Prin^cms  y  Séjour 
Se  Jour  y  il  lui  defendoit  encore  de  rimei^ 
tes  mots  qui  ont  quelque  convenance  y  com« 
me  JHûtaagm  ik  Catt^agfU.  s  iUie  vouloit> 
pas  non  {4us  que  Ton  rimai  leà  dérivez  ;' 
comme  Admettre ,  Cmtvmenrt ,  framittrê  , 
Se  autïes  db  même  nature ,  qtd  tous  deti^ 
vent  de^  JHUnre.  Il  ne  pouvoir  ibutfrir  pa« 
mllement  que  Pon  rimât  les  noms  propre 
les  uns  z^tts  les  auttes ,  comme  Thêffalie  Se 
ItsUi.CafiilU  Se  BaftUU  i  &  fur  là  fin  tC 
6oit  devenu  fi  rigide  en  fes  vers ,  qu'ilavôit 
ntoe  peine  ifouttcir  qu'on  rimât  des  mots 


z 


44  t  A  V  ï  B 

<jjii  oiSmt  tant  foît  peu  de  convcriancp^'y 
parce  qxxe ,  difoit-il ,  on  trouve  de  plus 
.  beaux  vers  en  rapruchant  ies  naots  ei€>i- 
ghez  y  qu'en  joi^anc  Côui  qui  n'ont  quafî 
qu'une  même  fignification.  Il  s'ctudibit 
encore  à  chercher  des  rimes  rares  &  ftéri- 
les  ,  dans  la  créance  qufil  a /oit  qu*dlesle 
condutfoienr  à  àé  nouvelles  penfées ,  outre 
[u'il  difoit  que  rien  ne  kacok  davantage 
3n  grand  Poëte ,  que  de  tenter  des  rinnes 
difficiles  >  il  ne  (buftroit  point  qu'on  rimât 
bonheur  2L  malheur^  àiix^t  que  les  PariQens^ 
ne  prononçolent^  que  Ïh  de  l'uû  ou  de  raa- 
tre. 

Il  reprenoit  encore  Racan  3  de  rimer  eti 
avec  t/ertu  'y  parce' qu'il  difoit  qu*oif  prônon-f 
^OÏl  à  Paris  ii  en  deux  fyllabes. 

Outre  les  réprimandes  ,  qu'il  lui  faifoit 
pour  fes  rimes  y  il  le  reprenoit  encore  de 
beaucoup  de  chofes  touchant  k  conftruc- 
tion  de  les  vers ,  6c  de  quelques  façons  de 
parler  hardies  ^  qui  feroient  trop  longues  à 
déduire  y  6c  qui  auroient  meilleure  gtace 
d^ns  un  arc  Poëtique,  quedansfa  vie  vc*oft 
pourquoi  je  me  contenterai  de  faire  encore 
une  remarque  fut  ce  fu)er« 

Au  commencement  que  Malherbe  vint 
à  la  Cour  \  c'eft  à  dire  en  1^05.  il  n'obfor- 
▼oit  pas  encore  de  ^re  une  paufeaatr()i< 
fiémevers  des  Stances  de  (îx  vil  demeura^ 


PE  MÀLttERBE.        45 

toujours  en  cette  négligence  ,  durant  U  " 
Régne  de  Mcnri  le  Grand  ,  comme  il  fe 
yelt  en  la  pièce <jiii commence^. 

Que  n'êtes- y ous  lafféps,  [fa^e  14;.) 

On  en  peut  remarquer  autant  en  la  (eccmf 
Àç  Stance  >qu'il  ût  pour  Madamela  Pri»* 
ceiTe  ^  &  Je  œ  (ai  s'il  n*a  point  encorde  con- 
tinué dans  cette  même  négligence  en  1^12, 
aux  vers  qu'il  fit  pour  la  Place  Royale.* 
tant  y  a  que  le  premier  qui  s  apperçut ,  que 
cette  obfcrvation  étoit   néccffjwrê  pour  U 
perfeâion  des  Stances  de  fix  ^  Eic,Mai- 
nard  :  6c  c^eft  peut-i^tre  pour  cette  taifon  » 
que  MaUierbele  con/idéroit  comme  Thom- 
loe  de  France  qui  favoit  le  mieux  faire  de$  . 
vers.  D  abord  Racan  ,  qui  jouoit  un  peii 
du  Luth  y  Ce  rendit  en  faveur  des  Muficiens 
qui  ne  peuvent  faire  leur  reprife  aux  Stance 
^e  fix,$'il  xi*y  axepos  au  i:roifiéme  vers  ^ 
mais  quand  Malherbe  &  Maia^rd  voulur 
rent  qif*aux  Stances  de  dix ,  outre  le  repos 
du  quatrième  vers,  i)n en  fit  encore  un  au  • 
feptiéne ,  Racan  6*y  oppoCa  ^  Se  neVsL  pres- 
que jamais  obfervéj»  u  raifèn  étôit  que  l$s 
Stances  de  dix  ne  fe  chantent  prefque  ja- 
mais :  &  qiie  quand  oii  les  chanteroir,  ce  ne 
ieioit  pas  en  trois  reprises  j  ç  eft  pourquoi 
il  foiitenoit  i)ue  c^é^olc  ^(Tez  d  en  faire  ttO$ 


4^.  lA   YIEJ 

paafe  au  quatrième  yers|;  voilà  U  {Ktis 
gcande  conceftatbn  qu'il  aie  eue  contre 
Malherbe  &  (es  écoUers  -,  &c  c'eft  pouc 
cela  quon  i'appeUoit  hércjtîqucen  Pocfîe. 
Malherbe  vouloir  auffi  qae  ies  Elégies 
eurent  un  fens  pacéàit  de  quatre  en  qua- 
tre vers  ^  même  de  deux  en  deux  ^ers  ^ 
s'il  le  pouvoit  ^  à  ^uoi  jamais  Racan  ne 

^*eft  accordé- 

H  ne  vodoît  pas  qu'on >nombrât  envers 
de  CCS  nombres  vagues ,  comn>e  cent  ^  ou 
mile  'j  &  il  difoit  atfez  plaifamment  ^  quand 
Il  Voyoit  nombrcr  quelqu'un  de  cette  forte;: 
TiHMtreiij  en  av6it4l^He99*  Maisilefti^ 
moit  qu'il  y  avok  de  la  grâce  à  nombrqc 
jpécefiàireraent>çommiB  en  ce  vers  deRacai^ 

yiexiles  fi^cècs  de  crpic  fiéclcs  âgées, 

C'eft  encore  une  des  ccnfures^  à  quoiRa«^ 
can  no  pouvoit  fe  readtc ,  &  néanmoins 
il  rfa  ofé  s'jsn  licencier  qu'après  fa  more 

;  Ses  amis  particuUcrs  qui  voyoient  dp 
quelle  trianiére  ;il  travaillok  ,  difcnt  avoic 
remarqué  trois  fortes  de  ftylcscnfa  Profç. 

Le  premier ,  étoit  en  (es  Litres  familiè- 
res ,  qu'il  écrivoit  à  fcs  amis ,  fans^rémé- 
dîtadon  s  &  néanmoins  toutes  négligée^ 
qu'd  les  ètoient ,  on  y  remarquoit  .tpu  jourf^ 
qiKique  chofe  d'agr4abl^,qui  fpntoif  ^^^ 
honnête  hoiome» 


D£  MÀLHERB€.  '4^ 

i.c  deuxième  ,  étoic  en  celles  qu*il  joc 
trayailloit  qu'^  demi  ,  où  Ton  trouyok 
^aucQup.  de  d]ateté,,&  des  pen(çe$ indi* 
jgcftcs  ,,,qiH  n'avoient  aucup  agrçmenç. 

{.e  troiiiérne  ,  pétait  dans  lés  çhofes  que 
par  un  long  ^travail ,  il  mettioic  4^n$  leuç 

^erfeâian^  &  Uians  doute  ,  H  s'élevok 

beaucoup  au  d^iTusdjs  40^  ^es^cn^  df 
fon  tcms . 

.  De  ces  trois.dty^rs  ftyles ,  le  premier  le 
Remarque  en  £es  Lettres f^ùUéres  à  JSlacan^ 
6c  à  &s  autres  arnis  :  le  (econd  en  fes  Leto- 
tres.d'Âmour  ,  qui  n'ont  Jamais  été  beau^. 
iCoup  eftimé;es  :  éc  le  troiuéme  en  la  con-» 
iblationde  Madamcia  PcinceiTe  de  Conti  ^ 
.qui  efi  preîque  Ip  (eul  ouvra^  qu  il  a^; 
achevé. 

Il  k  tnocquoit  de  cet^qui  difoient «  quf 
la  Profe  ayoit  £e$  nombres  »^&  ils'éçoitii  ; 
biçn  mis  dans  rjçfprit  y  que  défaire  despéi- 
xiodes  non:ibi;/eufes  »  c*étoit  faire  des  V^rs  c^ 
Proie >  que  plufieurs  pax  f^te^le  confi* 
dération  ont  cru  qvip  les  Epi  très  de  Séné» 
/]uc  n'étoient  point  jde  lui ,'  parce  que  le^ 
nombres  &  l'iiarmqnie  font  obfe^^y^^z  d^^ 
leurs  périodes. 

Cdle  pour  jqui  il  a  fait  des  Visrs  fous  U 
nom  de  Callifte ,  étoit  la  VicomteiTe  d'Auk 
chy  ,  *  dont  le  bd  efprit  a  paru  juA^'ài» 


I 


J^X  L  A    V    I    fi 

mort  5  &  fa  Rodante  étoit  Madame  fa 
Marquifc  de  Ramboufllec  :  voicî  la  taî* 
fon  pour  la^uéHe  il  lui  donna  ce  nottulà. 

Racan  &  lui  s'entretenolent  un  jour  de 
leurs  amours  -,  c*eft  à  dire  ,  du  deflcin 
qu'ils  ^voient  de  cjioifir  quelque  Dame  de 
inérite  &  de  qualité,  pour  être  le  fujetdc 
leurs  vers.  Malherbe  nomma  Madame  de 
Rambouillet ,  &  Racan  Madame  de  Ter- 
mes ,  qui  étoit  alors  veuve  ,  il  fc  trouva 
que  toutes  deux  avoîent  nom  Catherine  j 
lavoi-r  ,1a  première  qu'avoit  cJioîfie  Mal- 
herbe ,  Catherine  de  Vivonne  ;  &  celle  de 
Racan  y  Catherin^  Chabot  :  le  plaîfir  que 

git  Malherbe  dans  cette  converfation  lui 
prempttrc  d^en  fliire  une  Eglogue ,  fous 
les  Qomsde  Mihbie  ^  ppurlui  j6c  à'Ar^ 
£4Sj  pour  Racan  5  &  je  fuis  étonné  qu'il 
ne  s'en  eft  point  trouvé  quelques  com* 
mencemens  eti  fes  manulcrits  ^car  jelui 
en  ai  ouï  réciter  piès  de  quarante  vers. 

Prévoyant  donc  que  ce  nom  de  Catherin 
ne  fervant  à  too«  deux ,  feroit  de  la  con- 
fufion  dans  cette  Eglogue ,  qu'il  fe  pro- 
piettoit  de  faire  ,il  paffa  tout  le  reftede 
i'après-dinée  avec  Racan ,  à  chercher  des 
Ahagrammes  fur  ce  nom  ,  qui  euflent  af. 
fez  de  douceur  pour  pouvoir  entrer  dans 
des  vefs,ils  n'en  trouvér,ent  que  trois , 
Aribemec  »  ^mçjmlpfi  »  âc  Chmmiq  j  le 

premier 


DX  MAL«ER;BE.  45 

premier  /hcjugé  plus  beau  ;  mais  Racan 
s'en  étant  fcrvi  dans  fa  Paftorale  ,  qu'il 
fit  incontinent  aptes ,  Malherbe  méprî- 
)fa  les  deux  autres ,  Se  fe  détermina  à  Ro^ 
dante  ,  ne  fe  fouciant  pkis  de  prendre  ua 
nom  qui  fut  Anagramme» 

Malherbe  étoit  alors  marié  &  fort  avan- 
«ce  en  ftge,)  c^efi  pourquoi  fon  amour  ne 
produifit  que  quelque  peu  de  vers ,  en- 
?tr  autc^es  ceux  qui  commencent  : 

Chère  beaaté ,  que  mon  ame  ravie  ^[f.ifS.J  . 

Et  ces  autres  ,  que  BoiiTet  mît  en  air  .• 

Ils  s'en  Yontces  Rois  demayle.  [f^^e  it6.\ 

Il  fit  aufli  quelques  Lçtres  fons  lenom 
de  Rodante;  mais  Racan  ,  qui  avoit  tren* 
f e^uatre  ans  moins  que  lui,  &  qui  étok: 
alors  garçon ,  changea  ion  amonr  Poëti- 
.que  en  un  amour  ^éritabfe  &  légitime  « 
&  fit  quelques  voyages  en  Bourgogne 
pour  cet  efÎPet  ^  c'eft  ce  qui  donna  lieu  à 
Malherbe  de  lui  écrire  une  Lettre ,  où  il 
y  a  des  vers  pour  le  divertir  de  cette  pad 
îîon/ur  ce.qu^il  avoit  appris  que  Madame 
de  Termes  fe  laiflait  cajoler  par  Mr  Vi- 
gnier  ,  qui  Ta  époufce  depuis  4  comme 
auffi  d'autre  côté  quand  il  fut  que  Racan 
étoit  réfôlu  de  fe  marier  en  fon  payîs,  il  le 
manda  aufli*tôtà  Madame  de  Ttsrmes  est 


(X^  t  A    Y  i  « 

Âane  Lettre ,  qui  eft  imprimée. 

Il  mourut  à  Paris  vers  laiindu  Siège  de 

Jd  Roc-helle.  oi\  Racan  commandait  U 

Compagnie  de  Mr  DeflSac  j  ce  qui  rut 

i:aare   qu'il  n'aflifta  point  a  fa  mort>& 

.qu'il  n*en  a  fu  que  <^e  qu'H  en  a  ouï  dire 

à  Mr  de  Porchères  d'Arjbaud^^  il  ne  lui 

a  ppint  celé ,  que  pendant  fa:  maladie ,  il 

j;i'e4t  eu  beaucQup  de  difficulté  9.  le  faire 

^éfoudre  de  fie  cenfeflfer/lui  disant  qu^il 

.n'avoic  accoutumé  de  le  f^re  qu'à  Pâ* 

.qùes  :  il  écoit  pourtant  fore  fournis  aux 

Çpi][iipandem6n5  de  J'Eglife^  xjuoi  qu^^l 

fut  fort  avancé  en  âge ,  il  ne  mangeoit 

f  as  volontiers  de  la  viande  aux  jours  de^ 


I  La,Iloc,h9nes>fl  rendue  le  A9.  CM*tt  iSi^î. 
Kir  de  Segrais  dans  le  Segraipa»a  ,  Ait  que  Malherbe  pk 
more  au  mois  d'Oâobre  itfiS.  c*e(l  â  .1^   pige  U8.  de 

r£dltiqn  dei?!'* 

Cçu- 
avhit 


4  eau icn  oc  17x1.  * 

1  Fraiçois  d^À  rbaud  Ecuyer  Siear  de  Porchères  éroît 
iùïde  hAiWicibtfhqiiclPeu  duparavAMt  fin  décès  lui 

' t£    J. ' *^-     A.      • .  •  . 


^étùf^ent  fttit  ci  devdHf  quettfues'  Imprimeurs  &  Librdir'er 
3^}  f*^  /^^Toienr  imj^rim^  çu  foft  imftif»ff  i^/tl^it^S'  fieees  fe* 
fÀrêment  ,[ous  ptivUege  particulier.  Ce  font  les  propres  téf« 
/mes  du  Privilège  obtenu  par  ce  Mrd*Ai!baud,'cïcnné  à  la 
p.ochei1c  le  neuvième  foyr  ^eT^ovên^bre  i/i8.  de  qui  Xç 
'rrôuve  àia'cecedes  £(iicions  i»-quattê  à&  léio.  &  t6}i« 
jChtzChîpdaiti,    •     «        »  *  •'  -         ^-      :    ' 

Mr  felIKTçn  da^s  CpnBiffoire  4*  V  Acttdeme  ^zg,  m^ 
Atf4.  n'.<  p.iric  dit  qtt2  Mr      d'Arbaui  fuc    confia    jt 

.  >4atherbe.  H  n^'é'oic  point  de  la  maifon  de  ^orchc^es ,  puiC- 
qu'il  fe  dit  à' Arboffd  Siturie  porchères  ^  fio^  -  pas  ffojf^ 

riçhtiu^Arlauâ^'  -"  '  '       *^ '  •   -^  •  *  •  ' 


DE  MALPERBE.  ^ 
i«p(his  iatls  permifïïon  3  il  allôità  là 
Ifefle  toutes  les  Fêtes  &  tous  les  DJman'x 
ches  ;  &  ne  manquait  point  à  fe  ConfetTer 
A:  Communier'  à^  Pâques  à  &  Paroiflè  ;  i]! 
parloit  tôûjburs^  de  Dieu ,  &  des  chofê^ 
laintes  ayec  grand  refpèâ:  :  &  uii  de  iti 
amis  lui  firun  jour  avouer  devant  Racan V 
qu'il  avoir  une  fois  fait  vœu  d'allisr  d'Ai» 
à  la  Sainte  Baui&e  ^  tête  nuë  ,  pour  la  mà'^ 
ladie  de  fk  femme^néanmoins  iriui  échap:^ 
poit  de  dire  que  la  Religion  des  honnêtes 
gens  étoit  celle  de  leur  Prince;  c'efl:  pour^ 
quoi  Racan  a*ehquit  fbrt^  foigneufement^ 
de  quelle  fôrie  ilétoit  mort.  Il  apprit  que 
celui  quiracheva  de  refoudrc  furYvran^, 
de, Geiitil  homme,  qui  aVoitétc  nourri 
Pagcde  la  gfàhdeEcorife,  &  quiétoit Ton 
Ecolier  en  Poëfie  ^  auflî-bien  que  Racan« 
Ce  qu^il  lui  dit' pour  le perfuiéder' de  rece- 
voir les  Sacremciîs,  fut  qu'ayant  toujours' 
fzvi  profeffion  de  vivre  conime  lès  autre^ 
lierame5,  il  falloir  auffi  mourir  comme 
eux  \  &  Malherbe  lui  demandant  ce'qùé 
cela  vouloit  dire ,  Yvtande  lui  dit  :  que- 
quand  les'aùtres  rhouroient ,  ils  fé  con- 
fe/Ibient  /coAmunioient^  &  rece voient/ 
les  autres  Sacremens  de  rÉglife^MalheT-i 
be  avoua  qu'il'  avoit  ràlfbn  ,  &  envoya; 
oùerir  le  Vicaire  de  S«  Germain  ,qui  1*3^ 
hfta  jetfqùes  a  la  mort*  Il  ayoit  roùvcnc 

ces^  mots  à  la  bouche  ^  à  Téxentiple  de  Virf 

**  Il 


51  I  A    V  TE 

Coc{]Feteau ,  Bonus  Animns  y  Bênur  Dtnf^ 
Bonus  CultHS, 

On  dit  qu'une  heure  arantquef  de  môu- 
fir,  après  avoir  été  deux  h«ûres' à  Tago^ 
nie^  il  fe  rë veilla  cotnmeen  furfaut ,  pour 
reprendre  fon  hôtefTe  ,  qui  lui  fervoit  de 
garde,  d'un  nnot  qui  n'écoir  pais^bien-  Fran-^ 
çois  à  fon  gré  y  &  comme  fon  Gonfe(&ot 
lui  en  iit  réprimande ,  il  lui  dit,  qu'il  ne' 
pouvoit  s'en  empêcher  ,  Se  qu'il  vouloit 
défendre  jufqu'à  la  mort  la  pureté  de  la 
I^gue  Françoifè, 

J'ai  jugé  qu'il  ne  feroît  pas  inutile  <£r 
joindre  à  ces  obfervations ,  celles  qui  ont 
été  faites  par  M.  de  Bakac ,  dans  le  tren^ 
te.fcptiéme  de  fes  Entretiens,  où  il  écrit 
de  Malherbe  à  M.  de  PlafTacMeré» 

'^ENTRETIEN   XXXYIT^^, 

CE  que  j'ai  die  de  Malherbe^  eftdone 
à  votre  goût ,  &  l'homme  que  vous 
avez  à  gages  pour  vous  interpréter  le  La^ 

«  M.  Ba^le  dit  dans  fin  Dtaionuaire  ,  kl' Article  de 
7>es'  Loges  a  U  remarque  f.  af  oit  oui  dire  que  cet  Entretien 
a  été  )Oiotpai  Une  licence  de  Libraire,  d  la  Vie  de  Mal- 
herbe »  dans  l'Edition  de  1^7  a<  En  effet  ce  qu'on  y  trouve 
de  Malherbe  »  de  de  Madame  Des  Loges  ne  a'eft  point  paflé 
«tnfi  i  U  Racan  afaii  lui-même  le  récit  del'Hiftoire  â  Mé- 
oage ,  qui  Ta  fait  imprioier  dans  fes  Obiervatiooa  fur  iet 
Foè'Eesde  Maihetbe  (p^ge^tj.)  Par  confequent  il  nVfl 
pas  probable  que  Racao  eut  laiiTé  inférer  tout  le  recîe  de 
BAlzac  dans  la  \  ie  de  àfaiherbe  fa»  le  reâlfier  le  noînl 
^M  fnofl4ç» 


DEMALflERBE.         'jj 
tîh,  vous  donne  allez  d'intelligence  d'Ho- 
race ,  pour  vous  faire  bien  connoîcre  que 
lès  imitât ioris  du  Moderne ,  ne  font  pas  in* 
fçrieures  aux  originaux  dé  r^^^riV/y.  Je 
ftris  bien  aife ,  que  mon  fentîment  foit 
•ppiîyé ,  d'une  fî  grande  autorité'  que  là 
vôtre  ;  car  vous  favez  que  je  vous  oppofe 
toujours  à  tonte  tVniverJtti ,  &  je  dis  or- 
dinaireiheht  qu'ofn  ne   trouvé  point  lé 
fonds  dé  votre  critique.  Equivoque  à 
patljVoiK  êtes  un  excellent  homme,  &* 
Vt>us  m'avez  dit  mille  cfeôfes  agréables  à' 
votre  dernière  vîiîce ,  dont  je  ris  encore' 
dé  niérhoirë.  Votre  Lettre  eft  pleine  de 
Ces  mêmes  chofés  agréables ,  &  ine  donne 
tb'uté  lâ  gafété  ^  que  je  fuis  capable  de  re- 
cfevoir'.  II  eft  donc  bien  jûftè,  que  je  con- 
tèntcii'nc  perfonne^qui  prèndcant'de  foirf 
de  moi ,  &  que  je  vbds  donné'  récbircif- 
ftmerit  que  vous  attendez. 
^  Oh  vb'usa  dit  là  vérité,  Mâlhétbe  diToiV 
lés  plujs  jolies  cBofes  dû  monde  ^  mais  it* 
ire  lès'difoît  pbint'debohhe'grâce  ,&  il 
étoit'lé  plus  m^auvâis  recîtatéûr  <k^foii* 
tèms.  Nous  Vz^ipt\\\du%T  j4hiUMondory , 
fi  gâtoit  -fes  b'eaiîx  vers  en  les'pronon-' 
çSnt  ;  outré  qu'ion  né  l'entcndoit  prefque' 
pas  jàcaufe  dc-rempêdiém'iént  de  fa  làn-i- 
g^e',&  de-l'bbfcuritc  de  fa  v©ix  :il  crà- 
•feoît  pottt^le  moins  fix  foial  e;i- récttâiit 

iiij. 


j4  L  A*  V  I    E 

une  Scance  de  qaacce  vers^  &:ce  fut  ce 
qui  obligea  le  Cavalier  Marin  à  dire  de 
lui,  qu'il  n'avoic  jamais  vu  d'homme  plus 
humide  ^  ni  de  Poète  plus  fec». 

Mais  pour  levenir  à  ce  que  vous  déd^ 
rez  particulièrement  apprendre  de  moi  J 
la  dernière  année  de  fa  vie ,  il  perdit  fon 
fils  unique  ^  qui  fut  tué  en  duel  par  un 
Gentil-homme  de  Provence  ^  cette  perte 
le  toucha  (ènfiblement ,  )t  le  v<xyois  touft 
les  jours  dans  le  fort  de  fon  affîtâion  , 
&  )e  le  vis  agité  de  plufieors  penfées  dif- 
férentes i  il  longea  une  fois  à  fe  battre 
contre  celui  qui  avoir  rué  fon  fils^  &  com« 
me  nous  lui  repréfentâmes^Mr  dePorche-: 
res  d' Arbaud ,  8c  moi  ^  qu'il  y  a  voit  trop 
de  difproportion  de  fon  âge  de  fptxante& 
douze  ans ,  à  cel4tt  d'un  homme  qui  n'en 
avoit  pas  encore  vingt  -  cinq  :  C'efi  à 
canfe  de  cela  qiée  je  me  ve'4x  battre  ^  nous 
répondit- il ,  m  veyez^vçus  fas  que  jern^ 
haz^arde  ^H*Hn  denier  contre  une-pijhle^ 

On  lui  parla  enfaite  d'accommode-i 
ment ,  de  cm  Confeillex  du  Pàrleçnent  de 
Provence ,  fon  ami  particulier  ^  lui  portft 
parole  de  dix  mille  rcus  ;  il  en  re jetta  la 
première  proportion  (  cela  eft  encore 
vrai }  ôc  nous  dit  l'aprés  .  dinée  ^  ce  qui 
s'étoic  paffele  matin  entçe  Iai.&  fon  ami. 
Mais  nous  lui  fimes  conîidérer  ^  que  la 


DE  itJAtHÈRBE.  Jf 
fecgeance  qu'il  défiroic  étant  apparem- 
ment impaflîble  y  àcaufe  da  crédit  que  fa 
partie  avoit  à  la  Cour ,  il  ne  de  voit  pas 
lefufer  cette  légère  fàtisfaâion  qu'on  lui 
préfentoit  ^  que  nous  appellâmes  ^ 

«•••••  wjotatla  IffUAs 
JExigiM  mgemîs  ,  mifirvfed  débita  fatri^^ 

tt  hun  y  dh-îl ,  fe  croirai  votyt  conjeil  ; 
ftfûurtai  f  rendre  de  ( argent -çuhqu* on  m^ 
fkrce  >  mais  je  frotefte  que  jt  ne  garderai 
fas  un  teften  four  moi,  de  ce  tfu^on  me 
baillera  \  f  emploierai  le  tout  a  faire  bktir 
nn  Maujolee  a  mon  fits.  Il  ufa  du  mot  de 
Maufolie,  au  lieu  de  celui  de  rombean  ;  ^ 
fit  le  Poète  par  tout. 

Peu  die  tcms  après ,  il  fit  irn  voyage  â  laf 
CouT,qui  étoit  alors  devant li^ Rochelle, 
êc  apporta  de  TArmée  la  maladie  y  donr 
il  vint  mourir  à  Paris.  Ainfile  traité  de 
dirmiîle  écorne  fut  point  <ronclu,  &le 
deiTein  du  Maufolée  demeura  dans"  fou 
cfprit.  Il  fit  feulement  imprimer  un  JF^- 
£«»»,&  trois  Sonnets  ,  qui  n'ont  point 
été  mis  da33s  le  corps  de  fes  autres  ou- 
vrages. Je  voudrois  bien  pouvoir  con- 
tenter la  curiofîté  que  vous  avez  de  les 
Vttir-;  ttiotis^èc  pluôeurs  exemplaires  quil 
f3i'en  avoit  donnez  >'^nè  s1eh  left  pu  trou- 


}^  L'  A     V  I  E. 

ver  aùcoh  parmi  mes  papiers  ,  &  i}  né  ine 

ibuvienc  que  de  ce  feui  vers  :  ' 

Mon  fils  qar  flic  fi 'bravé /drcjaerj'iiijnfiii  fi 
fort. 

Sur  ma  parole  adurez  *  vous  qu'ils!" 
étoienc  tous  exoeliens  ,  &  quç  ce  n'eft- 
pas  une  petite  perte-  que  celle  que  vou» 
en  faites. 

Il  s'eff  néanmoins  trouvé  quelque' 
Chofè  que  mon  homme  vous  envoie  ^ 
an  lieu  de  l'autre  ;&c'e({àlui  féul  que' 
vous  eni  aurels   lobtieatiori. 

Malherbe  étoit  un  des  plus  amdus' 
Court  ifans  de  Madame  Des  Loges  ^Scla, 
Vjfitoit  règlement  dé  deux  jours  Tun  ^  un 
de  ces  jours.là  ayant  trouvé  fur  la-tàblft 
de  fon  Cabinet ,  le  gros  livre  du  Miniftre  - 
du  Moulin ,  contre  le  Cardinal  du  Pèr» 
fon  ^  ,  &  rentoudafme  l'ayant  pris ,  à  la 
feule  leâiirè  du  titre  «  il  démanda  uner' 
{dume&du  papier  ^  fur  lequel  il  écrivit^ 
ces  dîx  vers».' 

î  J^êye^le  SûHntt  pâgi  115.' 

trefi  celui  ^ui  eft  intitulé  Kod^éabté  du  Pai^r»e  fwi 
frtfitéU  première  fois  i  Sedan  infol^  en  léi^..  Vm\Ut  'Bi"] 
Slioteque  chnfiede  [oltmUs fagJ'i^,  )9*  ^  te  DiaJ'deBajle» 
l^'Cetce  Hifteire  s*tR,  ^aiî&  aotiemeoi-C'eft'Raçan  <im  a*' 


arâri<mf4eMé0ag»i  pa^^  jS^^ 


DEMAtMERBE;         $7. 

^'  Quôi.qaé  1* Auteur  Je  ce  gros  livre 
Semble  n'avoir  rien  ignoré , 
£e  meilleur  eft  tofijours  de  fuivre 
LePronê  de  notre  Curé. 
Toutes  ces  do<5^rines  nouvelles  } 
1Ne  plaident  qu'aux  folles  cervelles  y 
Pour  moi  comme  une  humble  brebis ,  • 
^ous  la  houlette  je  me  range , 
Il  ri'eft  permis  d'aimer  le  change ,  • 
i&e  des  femme$'&  des  habits. 


Madame  Des  togés  ayant  vu  les  verf 
et  Malherbe  3  piquée  d'honneur  ,  &  de' 
«èle  ,  prit  là  même  plume  j  &  de  l'autre 
cêté  du  papier  écrivit  ces  autres^vei^s* 

C'eft  vous ,  dont  Taudace  nouvelle 
A  rejette  l'Antiquité, 
Et  du  Moulin  ne  vous  rappelle  ;> 
Qu'à  ce  que  rou^  avez  quitté. 
Vous  aimc'A  mieux  croire  à  la  modéf  ^ 
C'eil  bien  la  foi  la  plus  commode  , 
Pour  ceux  que  le  monde  a  charmez 
Les  femmes  7  font  vos  idoles, 
Xf  ais  a  grand  ton  von^  les  aimez, 
y  ous  qui  n'avez  que  des  paroles. 

On  peut  voir  daDs  ce  même  livre  des 
Entretiens  de  M.de  Balzac ,  la  comparai- 
fon  qu'il  fait  de  Ronfard  &  de  Malheibe^ ^ 
c'eft  dans  l'Entretien  xxxu 


Jris. 

D;A  isF  s  la  itxnittt  édition  dès  Peëpes  ié 
Malherbe  H^s  Ohjerttamm  de  Mt  IVië^^na* 
ge  écoient  i  là  fuite  des  Pôè'fies,  dans  cellë-^ 
€i  ce  font  Itt'  Remérquét  de  lAit  Cbeyfëauî 
Cet  jtrrangement  a  para  neceiTàire  pour  ren- 
dre égaux  les  ti^is  'itùlntftei'iît  h  p^e&ntè  é<li^ 
don,  dont  le  fécond  contient  les  àhfirvatioms 
et  Mr  Ménage ,  &  le  troifiénue  Its  Lettres  Sc 
Ifl  Ttdiuâion  du  xxxni.  L/t/r*  <^e  Tttê-JÙve. 
On  a  fuivi  pour  rimpreiliOR'  de  ce  dernier  vo« 
Inmt  Tortliographe  derédition/;r-9JV4«//0  i^jijr 
Celle  du  fecotld  À  des  Poefes  tfk  conforme' â 
l'édition  de  Mr  Ménage  de  1^89,  laquelle  i 
fttTi  de  copie  à  celle-ci. 

Outre  \z^P^ie,dr  MalherBe  par  Racan,  à  îa» 
dnelle  on  a  ajouté  quelques  Notes ,  &  YEioge  dk 
fis  Oeitn)res  par  Mr  6oaeaii',  cette  édition  ei¥ 
augmentée  des  JZfiKMTf 00/  de  Mr  Chevreau  auT 
lie  font  pas  ndoins  eftimées  des  Savaiis  que  \ti 
0^t&rv4//MM  de  Mr  Ménage; 


/  i6\mB 


POESIES 

DE 

MALHERBE. 

LIVRE     PRiEMÏER.. 

PARAPHRASE 

DU    PSEAUME    Viri. 

E  Sageflè  étemelle ,  a  qui  cet  Univers 
il  Doit  le  nombre  infini  des  miiaclcs 
M     divers 

m  Qu'on  y.oit  égalemeat  fiir  laTerrc 
&  fur  rOnde;  - 
Mon  Dieu, mon  Créateur, 
Que  ta  magnificence  étonne  tout  lemonde,' 
£t  tjue  le  Ciel  eft  eft  bas  auprix  de  ca  hauteur  L 


p  ^   O   E   s  ^X   E^S 

QuelcuiesMafphéniateurs,  opprefléurs  d*îni«>- 

cens , 
A.  qui  Tcicès  d'orgaeil  a  fait  perdre  le  fcns^, 
jDc  profanes  difcours  tapuilTancc  r^baJ^Tent: 

Mais  la  naïveté , 
.  Dont  même  au  berceau  les  enfans  te  confedènç, 
Cloft-elle  pas  la  bouche  à  leur  impiété  ? 

îPe  moy,  toutes  les  fois  que  j'arrefte  les  yea^ 
A  voir  les  ornemens  dont  tu  parc  les  Cieux, 
Ju  me  femble  fi  grand,  &  nous  i\  peu  de  chofe^ 

42ue  mon  entendement 
Ne  p^ut  s*imaginer  quel  amour  ce  difpofc 
'a  no^s  fayorilcir  d^un  regard  feulement. 

Il  ri'eft  foible^e  égale  à  nos  infirnûtez  : 
'Nos  plus  îages  difcours  ne  font  que  vanités: 
Et  nos  fens  corrompus  n*ont  goût  qu*àdes  ordiir 
Toutefois ,  6  bon  Dieu ,  [  res. 

Nous  te  fommes  fi  chers,  qu'entre  tes  créature?, 
SirAn^eeft  Icgremi^i  l'Homme  a  le  fegond 
•      '•  '  [  lieu. 

.Quelles  marques  d'honneur  fe  peuvent  ajouter 
A  ce  comblé  de  gloire  où  tu  Tas  fait  monter? 
£t  pour  .obtenir  mieux,  quel  fouhait  peut^l  fai- 
Luy ,  que  jufqu'au  Ponant ,  [  re  ? 

depuis  où  le  Çoleil  vient  deflus  l'hémifphcre , 
Ton  abfolu  pouvpix  a  fait  fon  liestenant. 

Si-toft  que  le  befQÎn  excite  fon  defir , 
Kîu*eft-ce  qu'en  ta  largeffc il  ne  trouve  à  choifir? 
-tt  par  ton  réglemcnt,rAir,  la  Mer,  &.laTerrc , 

N'entretiennent-ils  pas 
JJne  fecrete  loy  de  fe  faire  la  guerre 
^  qui  de  plu*  de  mets  fournira  fcs  repas  i 


]>£    M  A  I  HEK.BB.  XlV.    I.  I 

Certes  je  ne  puis  faire  en  ce  raviflemcnt 
Que  rapelcr  mon  ame  5  &  dire  balTement , 
O  fageUe  éternelle,  en  merveilles  féconde. 

Mon  Dieu, mon  Créateur 
Que  ta  magnificence  étonne  tout  le  monde , 
£t  que  le  Ciel  eft  bas  au  prix  de  ta  hauteur  i 

PARAPHRASE 

D  U 

PSEAUMECXXVIII. 

LEs  funeftes  complots  des  âmes  forcenées , 
Qui  penfoient  triompher  de  mes  jeunes  an* 
nées. 
Ont  y  d'un  commun  aiTaut ,  mon  repos  oScaCc, 
Leur  rage  a  mis  au  jour  ce  qu'elle  avoic  de  pire  ^ 

Certes  je  le  puis  dire  : 
Mais  je  puis  dire  auàî  qu'ils  n'ont  rien  arancé. 

J'cftois  dans  leurs  filets:  c'eftoit  fait  de  ma  vie. 
Leur  funefte  rigueur  qui  l'avoir  pourfuivie, 
Mépri(bit  le  confeil  de  revenir  a  foy  : 
Et  le  coutre  aiguifé  s'imprime  fur  la  terre 

Moins  avant  que  leur  guerre 
N'efperoitsimprimer  fes  outrages  fur  mojr. 

[nelle, 
Dieu,quideceux  qu'il  aime  eft  la  garde  érer- 
Me  témoignant  contre  eux  fa  bonté  paternelle  » 
A  {elon  mes  (bidiaits  terminé  mes  douleurs. 
Il  a  rompu  leur  piège  3  &  de  quelque  artifice 
C^ait  ufé  leur  malice ,  [  leurs 

Ses  mains ,  qui  peuvent  tout,  m'ont  dégagé  des 

A  ij 


4  •  T   O   E   s   ï   E  8 

La  <yk)ire  des  méchans  eft  pareille  à  cette  herbe, 
Qiif  fans  porter  jamais  ni  javelle,  ni  gerbe, 
Croift  fur  ie  toid  pourri  d'une  vieille  maifpn. 
On  la  voit  feiche  &  niprte  aufli-toft  qu'elle  eft 
Et  vivre  une  journée ,  [  i^^ç  ; 

Eft  réputé  pour  elle  une  longue  faifon. 

Bien  eft-il  mal-aitt  que  Tinjufte  licence  [  ce. 
Qu'ils  prennent  chaque  jour  d'affliger  l'innoccn- 
En  quelqu'un  de  leurs  vœux  ne  puifle  profperer  : 
Mais  tout  incontinent  leur  bon-heur  fe  retire  : 

Et  leur  honte  fait  rire 
Ceux  que  leur  infol.ence  avoit  fait  fpupirer, 

PARAPHRASE 

PSEAUME   CXLV. 

N 'ESPERONS  plus ,  mon  ame ,  aux promeffes 
du  monde: 
Sa  lumière  eft  un  verre ,  &  fa  faveur  une  onde , 
Que  toujours  quelque  vent  enipefche  de  calmer. 
Quittons  ces  vanicfez  :  laiTons-nous  de 4e$  fiiivre: 
.  C'eft  Dieu  qui  nous  fait  vivre  ; 

Ceft  Dieu  qu'il  faut  aimer. 

En  vain  ,  pour  fatisfaire  à  nos  lafches  envies 

Nous  paflbns  près  des  Rois  tout  le  tems  de  nos 

Àibufirir  des  mépris,  &  ployer  les  genoux,  [vies 

Ce  qji'ils  peuveni  n'eft  rien:  ils  font  .çoawc 

'  nous  fommes , 

Véritablement  hommes  i 
Et  jncurçnt  cpmnae  nous. 


dsMalhsrbi.  Lxv.  I.  f 

[re 
Ont-ils  rendu  l'efprit  ?  ce  n'eft  plus  que  poufllc^ 
Que  cette  Majefté  fî  pompeufe  &  fi  fiere , 
Dont  réclat  orgueilleux  étonnoit  l'Univers  ; 
Et  dans  ces  grands  tombeaux ,  où  leurs  âmes 
Font  encore  les  vaines.  {  hautaines 

Ils  font  mangez  des  vers.        •  '' 

;r     .     '  ' 

Là  fe  perdent  ces  noms  de  Maiftres  de  laTerre, 
D'Arbitres  de  la  paix,  de  Foudres dôlatjçuerrc. 
Comme  ils  n'ont  plus  de  fceptre ,  iis  n'ofic  plus 

de  flateurs:  ? 

£c  tombent  avec  eux ,  d'une  chute  commune , 
Tous  ceux  que  Içur  fonune  t . 
Faifoij:  leurs  feryit^urs.      .  <    .. 


LES  'LARMES  DE  S.  PIERRE, 
ipiicéés  du  Tanfille. 

'    '      AU     ROY. 

CE  h*eft  ^as  en  mes  vers  qu'une  attlante  abufée 
Des  appas  enchanteurs  d'un  parjure  Théfée, 
Après  rhonneur  ravi  de  fa  pudicité , 
Laifiee  ingratement  en  un  bord  (blitaire , 
Fait  de  tous  les  aiTauts  que  la  rage  peut  faire 
Une  fidèle  preuve  à  l'infidélité. 

Les  ondes  que  j*épans d'une  éternelle  veine, 
Dans  un  courage  Cùnt  ont  leur  fainte  fontaine  ; 
Ou  l'amour  de  la  terre  &  le  foin  de  la  chair 
Aux-fragiles  penfers  ayant  ouvert  la  porte, 
Une  plus  belle  amour  fè  rendit  la  plus  forte  > 
Et  le  fit  repentir  aoffi-toft  que  pccner« 

A  ii| 


1 


f  POISIE$ 

H  S  N  R  2 ,  de  qui  les  yeux  &  Timage  facrée 
Tont  un  vifage  cl*or  à  cet  âge  ferrée , 
Ne  refufc  à  mes  vœux  un  favorable  appuy  : 
Et  fî  pour  cqn  autel  ce  n*e{l  chofe  alTez  grande  » 
Penfe  qu'il  eft  fi  grand,  qu'il  n*auroit  point  d*of-. 

frandes , 
S'il  n*en  recevoir  point  que  d'égales  à  luy. 

[  nîcs^ 

La  foy ,  qui  fut  an  cœur  d'où  fonirent  ces  lar- 
Eit  le  premier  efTay  de  tes  premières  armes  j 
Pour  qui  tant  d'ennemis  à  tes  pieds  abatus , 
pafîcs  ombres  d'enfer ,  pouffiere  de  la  terre. 
Ont  connu  ta  fortune ,  &  que  l'art  de  la  guerre 
A  moins  d'enfeignemens  que  tu  n'as  de  vertus. 

De  (on  nom  de  rocher,  comme  d'un  bon  augu* 
Un  éternel  eftat  l'Églife  fe  figure  j  [  ré  , 

£t  croit  par  le  deftin  de  tes  julies  combats. 
Que  ta  main  relevant  fon  épaule  courbée , 
Un  jour  qui  n'eft  pa$  loin ,  elle  verra  tombée 
la  troupe  q]iira4aat^  &Uveac  mettre  bas. 

Mais  le  coq  â.  chanté  pendant  que  je  m^arrefte 
A  l'ombre  des  lauriers  qui  t'embraflènt  la  tefte 
£t  la  fimrce  déjà ,  commentant  à  s'ouvrir , 
A  lafché  les  raiiTeaux  qui  font  bruire  leur  trace  » 
Entre  tant  de  malheurs  eftimant  une  grâce, 
Qu^un  Monaixjue  fi  grand  les  regarde  courir. 

Ce  miracle  d'amour ,  ce  courage  invincible , 
Qmn'efpéroit  jamais  une  chofe  pofEble 
Que  rien  finift  fa  foy  que  le  mefme  trépas , 
De  vaillant  fait  couard ,  de  fidèle  fait  traiftrc. 
Aux  portes  de  la  peur  abandonne  fon  maiftre. 
Et  jure  impudemment  qu'il  ne  le  connoift  pas 


6  s     M* A  L  HE  R  B  E.    L  1  V.    L  f 

A  peine  la  parole  avoit' qiîîtcc  fit  bouche , 
Qu'un  regret  aufïî  promc  en  fan  ame  le  touche  ? 
Et  xnèfurant  fa  faute  à  la  ptiîie  d'autrui , 
Voulant  faire  beaucoup ,  il  ne  peut  davantage 
Que  fbupircr  tout  bas ,  &  fe  mettre  au  vifage 
Sur  le  feu  de  fa  honte  liiie  cendre  d'ennui, 

Lesarcsqui  déplus  près  fa  poitrine  joigfairêntj- 
tes  traits  qui  plus  avant  dans  le  feinl'atteigni- 
Ce  fut  quand  du  Sauveur  il  fe  vit  regarde,  [rent: 
Les  yeux  furent  les  arcs,  les  cuilladcs  les  flèches , 
Qai  percèrent  fon  ame,&  remplirent  de  brèches 
Le  rempart  qu'il  avoit  fi  lafchemenr  gardé; 

Cet  alTaut ,  comparable  à  Péclat  d'une  foudre  ' 
Pouffe  &  jette  d'un  coup  fes  défenfcs  en  poudrç: 
Ne  laiffant  rien  chez  lui  que  le  même  penfer 
D'un  homme  qui  tout  nud  de  glaive  &  de  courîy- 
Voit  de  iès  ennemis  la  menace  &  la  rage ,  [ge  , 
Qui  le  fer  â  la  main  le  viennent  offenfer. 

[terre. 

Ces  heaux  yeux  fôuverains  qui  traversent  k 
Mieux  que  les  yeux  mortels  ne  travcrfent  le  ver- 
Et  qui  n'ont  rien  de  clos  àleur  juftè  couroux,  [re> 
Entrent  victorieux  en  fon  ame  étonnée , 
Comme  dans  une  place  aux  pillage  donnée , 
Etluy  font  recevoir  plus  de  morts  que  de  cous. 

[tes, 

La  mer  a  dans  le  fein  moins  de  vagues  couran- 
Qu^il  n'a  dans  le  cerveau  de  formes  différentes  : 
Et  n'a  rien  toutefois ,  qui  le  mette  en  repos  : 
Car  aux  flots  de  la  peur  fa  navire  qui  tremble , 
Ne  trouve  point  de  port,  &  toiijours  il  lui  femble 
Que  des  yeux  de  [an  maiftrc  il  entent  ce  propos: 


t  -  P.O  E.  s  I  B  s     ' 

Et  bien,  ou  maintenant  eft  ce  brave  langage  ? 
Cette  rocîie  de  foy  ?  cet  acier  de  courage  ? 
•Qu'eft  le  feu  de  ton  zèle  aubefoin  devenu  ? 
Ou  font  tant  de  fermens  qui  juroient  une  fable? 
Comme  tu  fus  menteur,  fuis-je  pas  véritable  ? 
%t  que  t'ay-je  promis  qui  n,e  /bit  avenu  ? 

•  [chentj 
Toutes  les  cruautez  de  ces  mains  qui  m'axta- 
le  mépris  efFronté  que  ces  bourreaux  me  cra- 
Les  preuves  que  je  fais  de  leur  impiété  „  [chent  y 
Pleines  égalen^ent  de  fureur  &  d'ordure  ; 
Ne  me  font  une  pointe  aux  entrailles  £  dure^ 
Comme  le  fbuvenir  de  ta  déloyauté. 

Jp  fay  bien  qu'aïf  danger  les  autres  de  ma  fuite 
Ont  u  peur  de  la  mort,  &  fe  font  mis  en  fuite. 
Mais  toi,  que  plus  que  tous  j'aimai  parfaitement. 
Pour rendre,en  me niant,tonofFenie  plus  grande, 
Tù  fuis  mes  ennemis,  t'afTembles  à  leur  bande , 
£t  des  maux  qu'ils  me  font  prens  ton  ébatement. 

Le  nombre  efl  infini  des  paroles  empreintes 
Que  regarde  TApofïre  en  ces  lumières Uintes. 
Et  celui  feulement  que  fous  une  beauté 
Xes  feux  d'un  œuil  humain  ont  rendu  tributaire, 
Jugera  fans  mentir  quel  effet  a  jpu  faire 
Des  rayons  inunortels  l'immortelle  clarté. 

ïl  efl  bien  afTuré  que  l'angoifTe  qu'il  porte 
Ne  s'emprifonne  pas  fous  les  clés  d'une  porte. 
Et  que  de  tous  coftez  elle  fui vra  fes  pas  r 
Mais  pour  ce  qu'il  la  voit  dans  les  yeux  de  fon 

maiflre. 
Il  fe  veut  abfènter,  efperant  que  peut-eflce 
Il  la  fentira  moins  cxi  ne  la  voyant  pas«. 


2>  E      AiALHSS.St.     LiV.     I.  9 

La  place  lui  déplaift  ^  ou  la  troupe  maudite 
Son  Seigneur  attaché  par  outrage  dépite  : 
Et  craint  tant  de  tomber  en  un  autre  forfait. 
Qu'il  eftime  déjà  fes  oreilles  coupables      [  bks^ 
D'entendre  ce  qui  fort  de  leurs  bouches  danna- 
Etfes  yeux  d'aflîiler  aux  tourmens  qu'on  lui  fait. 

îlpart  :  &  la  douleur  qui  d'un  morne  fflencc 
Entre  les  ennemis  couvroit  ia  violence , 
Comme  il  fe  voit  dehors  a  fi  peu  de  combas , 
Qu'il  demande  tout-haut  que  le  fort  favorable 
Lui  fafTe  rencontrer  un  ami  fecourable , 
Qui,  touché  de  pitié,  lui  donne  le  trépas. 

Kl  ce  piteux  eftat  il  n'a  rien  de  fidèle 
Que  fa  main ,  qui  le  guide  où  l'orage  rappelle. 
Ses  piedsjcomme  fes  yeux,ont  perdu  la  vigueur, 
H  a  de  tout  confeil  fon  ame  dépourveue  : 
Et  dit,  en  fcupirant ,  que  la  nuit  de  fa veue 
Ne  rempefche  pas  tant  que  la  nuit  de  fon  cœur. 

Sa  vie ,  auparavant  fi  chèrement  gardée  ^ 
Luiiemble  trop  long -temps  ici -bas  retardée» 
C'eft-elle  qui  le  fâche ,  &  le  fait  confumer. 
Il  la  nomme  parjure  :  il  la  nomme  cruelle  : 
Et  toujours  fe  plaignant  que  fa  faute  vient  d'elle, 
U  n'en  veut  faire  conte ,  &  rie  la  peut  aimer. 

Va  ;  laifle-moi  ;  dit-il ,  va ,  déloyale  vie  y 
Si  de  te  retenir  autrefois  j'eus  l'envie  , 
Et  fi  j*ai  defiré  que  tu  fulles  chez  moi , 
Puifque  tu  m'as  eflé  Ci  mauvaife  compagne. 
Ton  infidèle  foi  maintenant  jcjdédagne  -, 
Quitte-moi ,  je  te  prie,,  je  ne  veux  plus  de  toi, 

A  V 


10  Poésies 

Sont-<:e  tes  beaux  deflêins,  menfongerc  Se  mé- 
chante , 
Qu]une  fegonde  fois  ta  malice  m'enchante  ^ 
Et  que  pour  recarder  une  heure  feulement 
La  nuit  déjà  prochaine  à  ta  courte  journée , 
Je  demeure  en  danger  que  l*ame ,  qui  cft  née 
Pour  ne  mourir  jamais  ,  meure  éternellement  > 

Non ,  ne  m'abufe  plus  d'une  lafche  penfée  : 
Le  coup  encore  frais  de  ma  chute  paflee 
Me  doit  avoir  appris  à  me  tenir  debout  $ 
Et  favoir  difcerner  de  la  trêve  la  guerre  j 
Des  richefTes  du  ciel  les  fanges  de  la  terre  j 
Et  d*un  bien  qui  s*envole ,  un  qui  n*a  point  de 
bout. 

Si  quelqu'un  d'avanture  en  délices  abonde  , 

11  fe  pert  auflî-toft ,  &  déloge  du  monde. 
Qui  te  porte  amitié ,  c'eft  à  lui  que  tu  nuis. 
Ceux  qui  te  veulent  mal,  font  ceux  que  tu  con- 

ferves. 
Tu  vas  à  qui  te  fuit  j  &  toujours  le  réferves 
A  fouiFrir ,  en  vivant ,  davantage  d'ennuis. 

On  voit  par  ta  rigueur  tant  de  blondes  jeu- 
nèfles  , 
Tant  de  riches  grandeurs ,  tant  d'hureufes  vieil- 

lefTes , 
JEn  fuyant  le  trépas  au  trépas  arriver  : 
Et  celui  qui  chétif  aux  mifères  fuccombe , 
Sans  vouloir  autre  bien  que  le  bien  de  la  tombe  ,' 
N'ayant  qu'un  jour  à  vivre  >  il  ne  peut  l'ache- 
ver. 


Que  d'hommes  fortunez  en  leur  âge  première. 
Trompez  de  riiiconAaiice  à  nos  ans  coiiftumie- 

rc, 
Du  depuis  fe  font  vus  en  étrange  langueur  5 
Qui  fuirent  morts  contens,  file  Ciel  amiable 
Ne  les  abufant  pas  en  fbnfein  variable , 
Au  temps  de  leur  repos  euft  coupé  fa  lon- 
gueur. 

Quiconque  de  phtifir  a  fon  ame  afTouvie , 
Plein  d'honneur  &  de  bien ,  non  fujet  à  Tenvie^ 
Sans  jamais  en  (on  aife  un  mal-aife  éprouver , 
S*il  demande  à  fcs  jours  davantage  de  terme , 
Que  £ait-il,  ignorant,  qu'attendre  de  pied  fer-* 

me 
De  voir  à  fon  beau-tems  un  orage  arriver  ?    . 

Et  moi ,  fi  de  mes  jours  l'importune  durée 
Ne  m'euft ,  en  vieilhlfant ,  la  cervelle  empiréc , 
Ne  devois-je  eftre  fage ,  &  me  relfçuvenir 
D'avoir  vu  la  lumière  aux  aveugles  rendue  -, 
Rebailler  aux  muets  la  parole  perdue  $ 
£c  faire  dans  les  corps  les  âmes  revenir  ? 

De  ces  faits  non  communs  la  merveille  pro- 
fonde , 
Qui  par  la  main  d'un  feul  étonnoit  tout  le 

•     monde. 
Et  tant  d'autres  cncor-,  me  dévoient  avertir 
Que  fi ,  pour  leur  auteur ,  j'endurois  derl'ou. 

trage , 
Le  mefine  qui  les  fit ,  en  faifant  davantage. 
Quand  on  m'oiîenfcroit ,  me  pouvoit  garentic 

A  Vj 


U  -  Pofi&ISS 

Mais  troublé  par  les  ans,j*ai  fouflèrc  que  la. 

crainte , 
loin  encore  du  mal ,  ait  découvert  ma  feinte  j 
£t  fortant  promtement  de  mon  fens  &  de  moi  , 
Ne  me  fuis  apperçu  qu'un  deftin  favorable 
M*ofFroit  en  ce  danger ,  un  fujet  honnorable 
D'acquérir  ^  par  ma  perce ,  un  triomphe  à  ma 

foi. 

Que  je  porte  d'envie  à  la  troupe  innocen-' 
te 
De  ceux  qui  maflâcrez  d'une  main  violente. 
Virent  des  le  matin  leur  beau  jour  accourci» 
Le  fer  qui  les  tua, leur  donna  cette  grâce. 
Que  fl  de  faire  bien  ils  n'eurent  pas  l'efpace  ^ 
Ils  n'eurent  pas.le  tems  de  faire  mal  aulE». 

De  ces  jeunes  guerriers  la  flote  vagabonde 
AUoit  courre  fortune  aux  orages  du  monde  j,    • 
Et  déjà  pour  voguer  abandonnait  le  bord , 
Quand  l'aguet  d'un  pirate  arrefta  leur  voya- 
ge: 
Mais  leur  ibrt  fut  lî  bon  ,  que  d'un  mefhic  nau-- 

frage 
I  Is  fe  virent  fous  l'onde ,  &  fe  virent  au  port. 


Ce  furent  de  beaux  lis ,  qui  mieux  que  la 
Nature , 
Mèlans  à  leur  blancheur  l'incarnate  peinture 
Que  tira  de  leur  fein  le  couteau  criminel  ^. 
Devant  que  d'un  hy ver  la  tempefte  &  l'orage 
A  leur  teint  délicat  pulfent  faire  dommage  ^ 
S'en  allèrent  fleurir  aii  printems  éternel. 


DB   Maihirbi.    Liv.   L  x^ 

:    Ces  enÊins  bien-hureax  (  créatures  parfaites , 
Sans  rimperfedion  de  leurs  bouches  muettes) 
Ayaiis  Dieu  dans  le  cœur ,  ne  le  purent  louer  r 
Mais  leur  fang  leur  en  fut  un  témoin  véritable  : 
£t  moi ,  pouvant  parler ,  j*ai  parlé ,  miférable. 
Pour  lui  faire  vergogne ,  &  lé  defkvouer. 

Le  peu  qu'ils  ont  vécu,leur  fut  grand  avantage; 
Et  le  trop  que  je  vis ,  ne  me  fait  que  dommage. 
Cruelle  occafion  du  fouci  qui  me  nuit  ! 
Quand  j'avois  de  nu  foi  Tinnocence  première , 
Si  la  nuit  de  la  mort  m'euft  privé  de  lumière^ 
Je  n'àurois  pas  la  peur  d'une  éternelle  nuit» 

Ce  fut  en  ce  troupeau ,  que  venant  a  la  guerre 
Pour  combattre  TEnfer  &  défendre  la  Terre, 
Le  Sauveur  inconnu  fa  grandeur  abaifla. 
Par  eux  il  commença  la  première  méfiée  j 
Et  furent  eux  auflî  que  la  rage  aveuglée 
Du  contraire  parti  les  premiers  ofbenfa»    ' 

Qui  voudra  fe  vanter ,  avec  eux  fe  compare  j 
D 'avoir  reçu  la.  mort  par  un  glaive  barbare , 
Et  d'eftre  allé  fbi-me(me  au  martyre  s'bfftir. 
L'honneur  leur  appartient  d'avoir  ouvert  la  por- 
A  quiconque  o(èra,d'une  ame  belle  &  forte,  [te 
Pour  vivre  dans  le  Ciel ,  en  la  Terre  mourir. 

O  deiîrable  fin  de  leurs  peines  pafTées  t 
Leurs  pieds,qui  n'ont  jamais  les  ordures  prelïëe^ 
Un  fupcrbe  plancher  des  étoiles  fe  font, 
leur  falaire  payé  lés  fervices  précède  r 
Premier  que  d'avoir  mal  ik  trouvent  le  remèdej. 
Et  devant  le  combat  ont  les  palmes  au  front. 


14  POESIJS 

{   Que  d'applaudiilemens ,  de  rumeur  ,  êc  de 
prefles  j 

Que  de  feux ,  que  de  jeux  ,  que  de  traits ,  de  ca^ 
relTcs, 

Quand  là-haut ,  en  ce  point ,  on  les  vit  arriver  ! 

Et  quel  plaifîr  encore  a  leur  courage  tendre , 

Voyant  Dieu  devant  eux  en  fes  bras  les  atten- 
dre. 

Et  pour  leur  faire  honneur  ^  les  Anges  fe  lever  ! 

Et  vous,  femmeSytrois  fois ,  quatre  fois  bien* 
hureu^cs , 

De  ces  jeunes^  amours  les  mères  amoureufès , 

Que  faites- vous  pour  eux  fi  vous  les  regrettez  ? 

Vous  fâchez  leur  repos  -,  Se  vous  rendez  coupa- 
bles. 

Ou  de  n'eftimer  pas  leurs  trépas  honorables , 

Ou  de  porter  envie  à  leurs  félicitez. 

Le  fbir  fut  avancé  de  leurs  belles  journées  : 
Mais  qu'euflent-ilsgagné  par  un  iiècle  d'années? 
Ou»queleur  avint-ilenceviftedépartj 
Que  laifTer  promtement  une  baflè  demeure , 
Qui  n'a  rien  que  du  mal  ^  pour  avoir  de  bonne 

heure , 
Aux  plaifirs  éternels  une  éternelle  part  ? 

Si  vos  yeux  pénétrant  jusqu'aux  chofes  futures 
Vous  pouvoient  enfeigner  leurs  belles  avantures 
Vous  auriez  tant  de  bien  en  û  peu  de  malheurs , 
Que  vous  ne  voudriez  pas  pour  Tempire  du 
N'avoir  eu  dans  le  fein  la  racine  fécondefmondc 
D'où  naquit  entre  nous  ce  miracle  de  fleurs. 


Ds  Malherbe.   Lit.  I.  i^ 

Mais  moi^puifque  les  loix  me  défendent  Tou* 
txage 

Qu'entre  tantde  lajigueurs  me  commande  la  ra- 
ge, 

£c  qu'il  ne  faac  fbi-mème  éteindre  (on  âanv 
beau^ 

Que  m'eft-il  demeuré  pour  conièil  &  pour  ar- 
mes. 

Que  d'écoulçr  ma  vie  en  un  fleuve  de  larmes , 

Et  la  chaflànt  de  moi ,  l'envoyer  au  tombeau  ? 

Je  fai  bien  que  ma  langue  ayant  commis  Tof* 
fcnfe , 
Mon  cœur  incontinent  en  a  fait  pénitence. 
Mais  quoi  ?  £  peu  de  cas  ne  me  rend  fàtisfait. 
Mon  regret  c  fi  grand ,  Se  ma  faute  G  grande  ^ 
Qu'une  mer  éternelle  à  mes  yeux  je  demande , 
Pour  pleurer  à  jamais  le  péché  que  j'ai  fait.» 

Pendant  que  le  chétif  en  ce  point  fe  lamente. 
S'arrache  les  cheveux ,  fe  bat ,  &  fe  tourmente , 
£n  tant  d'extrémitez  cruellement  réduit  y 
Il  chemine  toujours  -,  mais  rêvant  à  fa  peine , 
Sans  donner  à  fes  pas  une  règle  certaine , 
Il  erre  vagabond  ou  le  pied  le  conduit. 

A  la  fin  égaré ,  (  car  la  nuit  qui  le  trouble 
Par  les  eaux  de  fes  pleurs  fbn  ombrage  redouble) 
Soit  un  cas  d'avantiire,  ou  que  Dieu  Tait  per- 
mis , 
Il  arrive  au  jardin ,  où  la  bouche  du  traître , 
Profanant  d'un  baifer  la  bouche  de  fbn  maître , 
Pour  en  priver  les  bons ,  aux  méchans  l'a  remis* 


14  P  O   2  s  X  B  s 

Comme  un  homme  dolent  que  le  glaiTe  cooè 
traire 
A  privé  de  fon  fils ,  &  du  titre  de  père , 
Plaignant  deçà  delà  fon  malheur  avenu , 
S'il  arrive  en  la  place  ou  s'eft  fait  le  dommage  i 
L'ennui  renouvelle  plus  rudement  Toutrage 
En  voyant  le  fiijet  à  £cs  yeux  revenu. 

Le  vieillard  gui  n'attend  une  telle  rencontre-, 
Si-toft  qu'au  dépourvu  fa  fortune  Im  montre 
Le  lieu  qui  fut  témoin  d'un  fî  lâche  méfait , 
De  nouvelles  fureurs  Ce  déchire  &  s'entame  ;. 
Et  de  tous  les  penfers  qui  travaillent  fon  ame , 
L'extrême  cruauté  plus  cruelle  fe  fait. 

•    Toutefois- il  n*a  rien  qu'une  trifteflè  pein- 
te. 
Ses  ennuis  font  des  jeux  ;  (on  angoilEe  une  i&in- 

Son  malheur,  un  bonheur  5  &  les  larmes,  un  ris  j 
Au  prix  de  ce  qu'il  fent ,  quand  fa  veue  abaiiTée 
Remarque  les  endroits:  ou  la  terre  preilce 
A  des  pieds  du  Sauveur  les- veftiges  écries. 

C'eft  alors  que  (es  cris  en  tonnerre  s'éclatent. 
Ses  foupirs  fe  font  vens,  qui  les  chefhes  comba^< 

tent  : 
Et  fes  pleurs ,  qui  tantoft  defcendoiem  molle* 

ment , 
Reflèmblent  un  torrent,  qui  des  hautes  monta? 

.     gnes 
Ravageant  Se  noyant  les  voifines  campâmes  , 
Veut  que  tout  l'Univers  ne  ibit  qi>'un  élânent. 


Di  Malherbe.  Liy.  I.  17 

.  Il  y  fiche  fes  yeux  -,  il  les  baigne  ;i\  les  baifci 
n  (e  couche  deilus  :  &  feroit  à  ion  ai(e , 
S'il  pouvoit  avec  eux  à  jamais  s'attacher» 
Il  demeure  muec  du  refped  qu'il  leur  porte. 
Mais  enfin  la  douleur  fe  rendant  la  plus  forte , 
Lai  fait  encor  un  coup  une  plainte  arrachex. 

.   Pas  adorez  de  moi ,  quand  par  accouftuman- 

ce 
Je  n'aurois  ,  comme  j*ai,  de  vous  la  connoiflan- 

ce. 
Tant  de  perfetfèions  vous  découvrent  afïèz. 
Vous  avez  une  odeur  de  parfums  d'Afïyrie  : 
Les  autres  ne  Tont  pas ,  &  la  terre  flétrie 
Eft  belle  feulement  où  vous  cftes  paficz. 

.  Beaux  pas  de  ces  feuls  pieds  que  les  aftres  con- 

noiflènt. 
Comme  ores  à  mes  jtva  vos  marques  appar oif-* 

fent  î 
Telle  autrefois  de  vous  la  mtenreille  me  prit , 
Quand  déjà  demi-<:los  fous  la  vague  profonde,' 
Vous  ayant  appelez  ,  vous  afitrmites  l'onde^ 
£t  m*aâujrant  les  pieds ,  m'étonnâtes  Tefprit. 

Mais,  ô  de  tant  de  biens  indigne  récompen^ 
fe! 
O  delTus  les  fablons  inutile  fenxence  ! 
Une  peur ,  ô  Seigneur  !  m'a  féparé  de  toi  r 
£r  d'une  âme  femblable  à  la  mienne  parjure , 
•tous  ceux  qui  furent  tiens  ,  s'ils  ne  t'ont  fait  in- 
jure , 
Ont  laifG^  ta  pcefènce ,  &  t'ont  manqué  de  fbt* 


ift  9  O  E  s  X  s  « 

De  dotize^ deux  fois  cinq  étonnez  de  coàt&ge,^ . 
Par  une  lafche  fuite  évitèrent  l'orage , 
Et  tournèrent  le  dos  quand  tu  fus  affailli. 
L'autre,  qui  fut  gagne  d'une  fale  avarice  , 
Fit  un  prix  de  ta  vie  à  l'injufte  fupplice  ; 
£t  l'autre ,  en  te  niant ,  plus  que  tous  a  failli; 

C'eft  chofc  à  mon  efprit  impoffible  à  comprend 

dre: 
Et  nul  autre  que  toi  ne  me  la  peut  apprendre  ', 
Comme  a  pu  ta  bonté  nos  outrages  foaifrir. 
Et  qu'attend  plus  de  nous  ta  longue  patience  , 
Sinon  qu'à  l'iiomme  ingrat  la  icûle  confeieiv*^ 

ce 

Doive  eftre  le  couteau  qui  le  bSh  mourir  > 

Toutefois  tu  fais  tout^  tù  connois  qi^i  noui 

fommes  ; 
Tu  vois  quelle  inconftance  accompagne  le$" 

hommes , 
Faciles  à  âéchir  quand  il  faut  endurer. 
.Si  j'ai  fait  comme  un  homme  en  faiâutt  une 

ofFenfe , 
Tu  feras  comme  Dieu^'en  lailTer  lavengçan-^ 

Et  sMitiïst  un  fujet  de  me  défefpérer. 

Au  moins ,  fi  les  regi;ets  de  ma  faute  avenue 
M'-ont  de  ton  amitié  quelque  part  retenue , 
Pendant  que  je  me  trouve  au  milieu  de  tes  pas; 
Défireux  de  l'honneur  d'une  fi  belle  tombe ,   ^ 
Afia  qu'en  autre  pan  ma  dépouille  ne  tombe, 
Pui%ue  ma  fin  eft  près ,  ne  la  recule  pas. 


^  fi    M  A  I.  H  E  R  B  E.   L  I V.  I.  19 

£n  ces  propos,  mourans  fcs  complaintes  fe 
meutenc  j 
Mais  vivantes  fans  fin  fès  angoi/Iès  demeurent, 
Pour  le  faire  en  langueur  à  jamais  confumer. 
-Tandis  la  nuit  s'en  va  5  fes  lumières  s*éteigent^ 
Et  déjà  devant  lui  les  campagnes  Ce  peignent 
•Dufaffran  que  le  jour  apporte  de  la  mer. 

L'Aurore  d'une  main  ,  en  fbrtant  de  Ces  por- 
tes , 
Tient  un  vafe  de  âeurs  languiflantes  &  mortes. 
£lle  verlè  de  l'autre  une  cruche  de  pleurs  3 
£c  d'un  voile  tiffu  de  vapeur  &  d'orage , 
Couvrant  fes  cheveux  d'or ,  découvre  en:  ion  vi- 

iàge 
Tout  ce  qu'une  ame  fent  de  cruelles  douleurs. 

Le  Soleil  qui  dédaigne  une  telle  carrière , 
Puifqu'il  faut  qu'il  déloge,  éloigne  fa  barrière; 
Mais  comme  un  criminel  qui  chemine  au  tré- 
pas. 
Montrant  que  dans  le  cœur  ce  voyage  le  fâche. 
Il  marche  lentement ,  &  defire  qu'on  fâche 
Que  fi  ce  n'eftoit  force*,  il  ne  le  feroit  pas* 

Ses  yeux ,  par  un  dépit ,  en-  ce  monde  regar- 
dent : 
Ses  chevaux  tantoft  tont,  &  tantoft  fc  retar- 
dent, 
Eux-mefines  ignorans  de  la  courfe  qu'ils  font. 
Sa  lumière  pahit  s  fa  couronne  Ce  cache  : 
Auflî  n'en  veut-il  pas ,  cependant  qu'on  attache 
A  celui  qui  l'a  fait,  des  épines  au  front. 


10 


P  O  E  s  I  B  s 


An  point  accoutumé  les  oifeaox  qui  (bm-* 
meillent , 
Apprenez  à  chanter  dans  les  bois  fe  réveillent  :  ! 
Mais  voyant  ce  matin  des  autres  différant , 
Remplis  d'étonnement ,  ils  ne  daignent  paroî- 

■    tre; 
Et  font ,  à  qui  les  voit ,  ouvertement  connoître  > 
De  leur  peine  fegrettc  un  regret  apparant. 

Le  jour  eft  déjà  grand  ;  &  la  honte  plus  claire 
•DeTApôtre  ennuyé  l'avertit  àcCe  taire. 
Sa  parole  fe  laiTe ,  &  le  quitte  au  befoin  : 
Il  voit  de  tous  collez  qu'il  n'eft  vu  de  perfbnne»' 
Toutefois  le  remors  que  fon  ame  lui  donne  y 
Témoigne  alTez  le  mal  qui  n'a  point  de  témoin» 

Audi  rhomme  qui  pone  une  ame  beUe  &  hao» 

te, 
Quand  feul  en  une  part  il  a  fait  une  faute  , 
S'il  n'a  de  jugement  fbn  cfprit  dépourvu. 
Il  rougit  de  lui-mefine ,  &  combien  qu'il  ne  (ciw 

te 
Rien  que  le  Ciel  préfent ,  8c  la  Terre  préfenrc, 
Penfe  qu'en  fe  voyant ,  tout  le  monde  Ta  vu. 


'*'• 


SB  Malherbe.  Lit.  I. 


>t 


STANCES 

SPIRITUELLES, 

LOuEZ  Dieu  par  toute  U  Terre, 
Non  pour  la  crainte  du  tonnerre 
Dont  il  menace  les  humains  $ 
Mais  pource  que  fa  gloire  en  merveilles  abonde, 
£t  quêtant  de  beautez  qui  reluifent  au  mondée 
Sont  les  ouvrages  de  fes  mains. 

Sa  providence  libérale 

Eft  une  fource  générale. 

Toujours  prefte  à  nous  arro  fer  •  ' 
L'Aurore  &  ^Occident  s'abreuvent  en  fa  coijrfe. 
On  y  puife  en  Afrique ,  on  y  puife  fous  VQuifc  ^ 

Et  rien  nç  1^  peut  épuifer. 

N'eft-ce  pas  lui  qui  fait  aux  pnde^ 
Germer  les  femences  fécondes 
D'un  nombre  infini  de  poifibns  ? 
Qui  peuple  de  troupeaux  les  bois  &  les  monta^ 

gnes , 
Donne  aux  prez  la  verdure ,  &  couvre  Içs  cam- 
pagnes 
De  vendange?  &  de  «loiffons  ? 

Il  eft  bien  dur  à  fa  juftice 

De  voir  l'impudente  malice 

Dont  nous  l'ofFcnfons  chaque  jour  : 
Mais  jcommc  noftre  pcre  il excufc  nos  crimes  :  ; 
Et  mcfme  fes  courroux,  tant  foient-ils  légitimes 

Sont  des  marques  de  fon  amour. 


%Z  V  O    B  s  ï  %  9 

Nos  afFc<aions  pafTagères ,  ' 
Tenant  de  nos  humeurs  légères. 
Se  font  vieilles  en  un  moment. 

Quelque  nouveau  defir  comme  un  vent  les  em-« 
porte  : 

La  fîenne  toujours  ferme,&  toujours  d*une  forte. 
Se  coaterve  éternellement. 


SUR   UNE    IMAGE 
de  Sainte  Catherine, 

£PI  GRAMME. 

L'Art  auffi.bien  que  la  Nature 
Uft  fait  plaindre  cette  peinture: 
Mais  il  a  voulu  figurer , 
<^'aux  tourmens  dont  la  caufe  eft  belle  ^ 
Xa  gloire  d'une  ame  fidelle 
JBft  de  iôuârii:  ùaxs  murmurer. 


1"  Il     an   '  Il  '  iirî~  i      1 1     uni    m     mm    i  i    ■  i   ^  ^  ^  .▼  ▼■  T  ▼^ 


POESIES 


D  E 


M  A  L  H  E  R  B  a 

LIVRE    DEUXIEME. 


jffRI^REPOURLE  ROY  HENRIXE  GRAND, 
allant  en  Limoufn. 

N.  .    -^  ■      • 

S  T  A  H  C  B  S. 

CJ|  D  l'E  a  ,  dont  les  boncez  de  ik>5  larmes 
/    toudïées , 
Ont  aux  vaines  fureurs  les  ^mes  arrachées. 
Et  rangé  l'infôlence  mix  pieds  de  la  rai(bn  ; 
Puifqa*àrien  d'imparfait  ta  louange  n'afpire. 
Achève  ton  ouvrage  au  bien  de  cet  Empire , 
£c  nous  rens  rembenpoiat  cofhme  la  guérifba. 

Nous  fomnaes  fous  un  Roy  il  vaillante  fi  fâge^ 
*Et  qui  fi  dignement  a  fait  rapprentiiTage 
De  toutes  les  vertus  propres  à  commander , 
•Qo^il  fembleque  cet  heur  nousimpofe  fiknce  , 
Et  qu'alTurez  par  lui  de  toute  violence , 
Nous  n'avons  plus  fujet  de  te  rien  demandiQr  « 


i4  Poésies 

...  •  ** 

Cènes  quiconque  a  vu  pleuvoir  dellus  nos  telles 
Les  funeftes  éclats  des  plus  grandes  tempeftes 
Qii|excitèrent  jamais  deux  contraires  partis , 
Et  n'en  voit  aujourd*lMii  nulle  inarqu<pparoiftrc^ 
En  ce  nwracle  (cul  il  peut  affez  connoiftrc 
Quelle  force  àla  main  qui  nous  a  garantis. 

Mais  quoi  ?  de  quelque  foin  qu*inceflamment  il 

veille, 
Quelque  gloire  qu*il  ak  à  nulle  autre  pareille , 
Et  quelque  excès  d*amour  qu'il  porte  à  noftre 

bien  i 
Comme  échaperons-nous  en  des  nuits  fi  pro~ 

.    fondes. 
Parmi  tant  de  rochers  que  lui  cachent  les  ondes  , 
Si  ton  entendement  ne  gouverne  le  fien? 

Un  malheur  inconnuglifle  parmi  les  hommes. 
Qui  les  rent  ennemfis^du  repos  où  nous  fommes  ; 
Laplufpartde  leurs  voeux  tendent  au  ch^ge- 

ment  5 
Et  comme  s'ils  vivoient  des  mif^res  publiques. 
Pour  lès  renouveler  ils. font  tant  de  pratiques. 
Que  qui  n*a  point  de  peur ,  n*a  point  de  juger 

mène. 

.  '  En  ce  fâcheux  état  ce  qui  nous  réconforte , 
C'eH;  que  la  bonne  caufe  eft  toujours  la  plus  forte 
£t  qu'un  bras  fi  puilTant  t'ayant  pour  Ton  appui , 
Quand  la  Rébeliion,plus  qu'une  Hydre  féconde,' 
Auroit  pour  le  combattre  afièmblé  tout  le  mon- 

de. 
Tout  le  monde  aflèmblé  s'enfuiroit  devant  lui. 

Conforme; 


«H    MALHlRH.XlT.il. 


^S 


Conforme  donc  ,-Seigneiu^,  ta  grâce  à  -nos 
penices: 

Ofte-nous  ces  objets  ,  qui  des  chofes  pafTées 
Ramènent  à  nos  yeux  lejtrifte  fouvcnir  • 
Et  comiae  fa  valeur ,  xnaiftrefle  de  Pora^e , 
A  nous  donner  la  pak  a  montré  Con  courage 
Tais  luire  fa'prudençe  à  nous  l'entreteair.      ' 

11  n'a  point  Ton  efpoir  au  nombre  des  arnxéess 
iftant  bien  afluré  que  ces  vaines  fumées 
N*ajoutent  que  de  Tombre  à  nos  obfcuritez 
L'Mdc  qu'il  veut  avoir ,  c'eft  que  ru  le  confcij- 
Jesj 

Si  tu  le  fais ,  Seigneur ,  il  fera  des  merveilles 
Et  vaincra  nos  fouhaits  par  nos  profpéritez^ 

tes  fuites  des  mcchans,  tant  foient-elles  fç* 
gretes , 

Quand  il  les  pourfuivra,  n'auront  point  de  ca- 
chettes 5 

Aux  lieux  les  j)lus  profons  ils  feront  éclairez. 

Il  verra  fans  effet  leur  honte  fe produire. 

Et  rendra  les  deflçins  qu'ils  feront  pour  lui  nià- 
re, 

AufC-tofl:  confondus  comme  délibérez, 

La  rigueur  de  fes  îoix  ^  après  tant  de  licence , 
Redonnera  le  cœur  à  la  foible  Innocence , 
Que  dedans  la  mifere  on  faifoit  envieillir.    ' 
A  ceux  qui  roppreffoient ,  il  oftera  Taud  ice  : 
Et  £kns  diftinâion  de  richeffe  ou  de  ra^ce , 
Tous  de  peur  de  la  peine  auront  peur  de  fail- 
lir« 

B 


±4  POESSES 

La  terreur  de  fon  nom  rendra  nos  ylUes  for-* 
tes. 
On  n*en  gardera  plus  ni  les  mors  ni  les  portes. 
Les  veilles  cefTeront  aux  fommets  de  nos  tours» 
Le  fèr  mieux  employé  cultivera  la  terre  ; 
I  Et  le  peuple  qui  tremble  aux  frayeurs  de  la  guer- 
re, 
Ci  ce  n*eft  pour  dan£èr,n*auraplus  de  tambours. 


Loin  des  mœurs  de  fbn  iîccle  il  bannira  les 

vices  , 
L'oifîve  nonchalance  ,  ôc  les  molles  délices , 
Qui  nous  avoient  portez  jufqu*aux  derniers  hz^ 

zars. 
Les  venus  reviendront  de  palmes  couronnées  : 
£t  Tes  juftes  faveurs  aux  mérites  données , 
Feront  relTufciter  Texcellence  dés  Arts. 

La  foy  de  fes  Ayeux ,  ton  amour  &  ta  crainte^ 
Dont  il  porte  dans  Tame  une  éternelle  emprein-^ 

te, 
D'ades  de  piété  ne  pourront  Taflbuvir. 
Il  étendra  ta  gloire  autant  que  fa  puiifance  $ 
Et  n*ayant  rien  fi  cher  que  ton  obéiffancc , 
Où  tu  le  fais  régner,  il  te  fera  fervir. 

Tu  nous  rendras  alors  nos  douces  deftinécs  : 
Nous  ne  reverrons  plus  ces  fâcheufcs  années 
*Qui  pour  les  plus  heureux  n*ont  produit  que  des 

pleurs. 
Toute  forte  de  biens  comblera  nos  familles. 
La  uioîflbn  de  nos  chams  lalicra  nos  faupilcs^ 
Et  les  fruits  paiTeront  la  promeile  des  ^eurs. 


la  fin  de  tant  d'ennais  dont  nous  fûmes  la 
prôye , 
:Noiis  raTîra  les  fens  demenreîfîes  8c  de  joye: 
Et  dautant  que  le  monde  eft  ainfi  compoC , 
Qtt'une  bonne  iortune  en  craint  une  mauvais 

Tonpouvok  abfblu,  pour  oonfèrver  noftfe  ai- 

•Confervera  celui  qui  nous  Taura.caufé. 

'<)uand  un  Roy  fainéant ,  la  rergogae  (kc 
Princes,  -    ' 

lai/Iàntàfes  flateursle&inde  les  provinces, 
Bntre  les  volupté*  indignement  s'endort , 
QSpique  Ton  diiCnaule,  on  n'en  fait  point  d*efti-« 

me: 
£t  fi  la  vérité  fe  peut  dire  fan«  crim^ , 
C*eft  avecque  plaifir  qu'on  furvit  à  fa  mort. 

Mais  ce  Roy,  des  bons  Rois  réternel  exem- 
plaire j 
Qui  de  noftre  (klut  eft  TAnge  mteiaîre , 
L'infaillible  refuge  &  l'affuré  fecours  -, 
Son  extrême  douceur  ayant  dom.té  l'envie , 
De  quels  jours  aflcz  longs jpcut-il borner  fa  vie , 
Quenoflxe  aiFedion  ne  les  Juge  trop  courts.? 

Nous  voyons  les.  e(pri ts  ne:ç  à  la  tyrannie , 
Ennuyez  de  couver  leur  cruelle  manie , 
Tourner  tous  leurs  confeils  à  noftre  affliAion^ 
Et  iifbns  clairement  dedans  leur  confcience , 
Que  s'ils  tiennent  la  bride  à  leur  impatience , 
Nou^  ïCcnCommci  tenus  qu'à  fa  protedioa. 

\ 


il  ?OBsrBf* 

Qu]il  vive  donc ,  Seigneur ,  &  qu'il  nous  iat 

le  vivre  j 
Que  de  toutes  ces  peurs  nos  atnes  il  délivre^ 
Et  rendant  TUnivers  de  fbn  heur  étonné, 
Ajoute  chaque  jour  quelque  npuvelle  marque 
Au  nom  qu'il  s*eft  acquis  du  plus  rare  Monar.* 

que 
Que  ta  bonté  propice  ait  janiais  çouronj^é« 

Cependant  ,(bn  Daiifin  d*uhc  vitelïc  promcc 
Des  ans  de  fa  jeuneiTe  accomplira  le  conce  ; 
Et  fuivant  de  l'honneur  les  aimab^s  appas , 
De  faits  û  renommez  ourdira  fbn  hiitoire , 
Que  ceux  qui  dedans  Tonxbi^e  étémeUemenc 

,  noire 
Ignorent  le  Soleil ,  ne  l'ignoreront  pas. 

Par  fa  fatale  n\ain  qui  vengera  nos  pertes  i 
L' Espagne  pleurera  fes  Provinces  défèrtes  , 
Ses  châteaux  abatus ,  8c  fçs  chams  déconfits  z . 
Et  fi  de  nos  difcordes  Tinfame  vitupère 
A  pu  la  dérober  aux  viâ:oires  duPère , 
Nous  la  verrons  captivç  aux  triomphes  du  Fis*. 


;t£  Maihérse.  Lit.  IL         19 

AU  ROY  HENRI  LE  GRAND, 
Air  rhureux  fuccès  du  voyage  deSedàn/. 

Obi. 

ENf IN  ,  après  les  tempcftes  ; 
•Nous  voici  rendus  auporc  j. 
Enfin ,  nous  voyons  nos  ceftes 
Hors  de  Tinjure  du  fort. 
Nous  n'avons  rien  qui  menace 
De  troubler  noilre  bonace  ; 
Et  ces  matières  de  pleurs , 
Maffacres ,  feux ,  ic  rapines  , 
De  leurs  fîineftesr' épines  •  '  ' 

Ne  gâteront  plus  nos£eurs« 

Nos  prières  font  ouies , 
Tout  eft  réconcilié  3 
Nos  peurs  font  évanouies  ^ 
Sedan  s'eft  humilié, 
A  peine  il  a  vu  le  fôiidre 
Parti  pour  le  mettre  en  poudre  ^ 
Que  hiifant  compara  i(bn 
De  l'efpoir  &  de  la  craintt , 
Pour  éviter  la  conttaintc 
U  s'eft  mis  à  la  raifbn» 

« 

Qui  n'uft  cru  que  feé  mvfrailles  ^ 
Que  défendoit  un  Lion ,  • 
N'uffent  fait  des  funérailles 
Plus  que  n'en  fit  Ilion  ; 

Biii 


loin ,  bien-loin ,  triftes  pcnfées  i 

Où  nos  miferes  paâTées 

Kous  avoient  enfèvelis. 

Sous  Henri,  c'eft  ne  yoir  goace  ^ 

Que  de  révoquer  en  doute 

Le  lalut  des  Fleurs  de  Lis. 

O  Roy ,  qui  du  rang,  des  hommes 
T'excepçes  par  ta  bonté  5 
Koy  5  qui  de  Tâge  ou  nous  ^mmes^ 
Tout  le  mal  as  lurmonté  $ 
Si  tes  labeurs  d'où  la  Prauca 
A  tiré  ia  délivrance  , 
5ont  éç||ti^àvecque  foy  j. 
Qui  fqÈâ  û  rid  icule 
Qui  ne  confeffe  qu'Hercule 
fut  moins  Hercule  que  toy  > 

De  combien  de  tragédies , 
5ans  ton  aiïuré  fècours  , 
Eftoient  les  trames  ourdies 
JRour  enifanglanter  nos  jours  ? 
Et  qu*auroit  fait  l'innocence , 
Si  Toutrageufe  ]icence , 
De  qui  le  fouverain  bien. 
Eft  d'opprimer  &  de  nuire ,. 
N'uft  trouvé  pour  la  détruire 
\Jn  bras  fort  comme  le  tien  ? 

Mon  Roy ,  connois^ta  puiffance;. 
El  le' Cil  capable  de  tout. 
Tes  defleins  n'ont  pas  naiflance 
Qu]on  en  voit  déjà. le  bout  :    . 


DB  Malhbrbè.  LiV.  lî.  3) 

Et  la  Torranc  amoureufe 
De  la  vertu  généreufè 
Trouve  de ^douxapas 
.  A  te  fervir  &  te  plaire , 
Que  c*eft  la  mettre  en  colère 
Que  de  ne  l'employer  pas, 

Ufe  de  fa  bienveillance  j 
Et  lui  donne  ce  plaifîr , 
Qu^elle  fuive  ta  vaillance 
A  quelque  nouveau  defîr. 
Où  que  tes  bannières  aillent', 
Quoyque  tes  armes  aflaillent  y 
Il  n*eft  orgueuil  endurci ,       , 
Que  brifé  comme  du  verre 
A  tes  pieds  elle  n'atterre  ,1 
S*il  n'implore  ta  merci. 

Je  /ay  bien  qtfe  le*  brade» 
Prédifent  tous ,  qu'à  ton  Fis    ' 
Sont  réfervez  les  miracles 
De  la  prife  de  Meniîs  :  ^ 

Et  que  c'eft-luy ,  dont  •  l'épée 
Au  fang  barbare  trempée , 
Quelque  jour  apparoiffanr' 
A  la  Grèce  qui  foupire  ; 
Fera  décroiftre  PEmpire- 
De  l'infidèle  CroifTant. 

Mais  tandis  que  ies  années  ' 
Pas-à-pas  font  avancer 
X'àge  où  de  fes  defHnées  . 
I.a  gloire  doit  commencer  :' 


J4  -FoïsiB» 

Qoe  fais-tu ,  que  d'une  armée  ,' 
A  te  yenger  animée , 
Tu  ne  mets  dans  le'  ton^au 
Ces  voifins  donf  les  pratiques 
De  nos  rages  domeftiques 
•^nt  allumé  le  âambeau  ? 

Quoique  les  Alpes  chenues 
les  couvrent  de  toutes  parts  ^ 
£t  faflent  monter  aux  nues 
Leurs  effroyjiles  remparts  r 
Alors  que  de  ton  paiTage 
On  leur  fera  le  meflage  y 
Qui  verront-elles  venir , 
Envoyé  fous  tes  aufpices , 
Qji^auflîtofl  leurs  précipices 
Ne  fe  laiilent  applanir  B 

Croy-mof ,  contente  Vcntîc 
Qg^owt  tant  déjeunes  Guerriers 
^D'aller  expoièr  leur  vie 
Pour  t'acquerir  des  lauriers  y 
Et  ne  tiens  point  ocieufes 
Ces^mésambitieufès^  " 
Qui  jufqucs  od^  matin 
Met  les  eftoiles  en  fuite , 
Q feront ,  fous  ta  conduite , 
Allée  querii  du  butin» 

Déjà  lè  Tézin  tout  mome 
€onmlte  de  fb  cacher  ; 
Voulant  garentir  la  corne  ' 
Qtoe  tuJuy  dois  arraches  4^ . 


£c  le  Pô,  tombe  cercaine 
De  Taudace  trop  hautaine , 
Tenant  bailTé  le  menton  , 
Dans  fa  caverne  profonde 
yapprefte  à  voir  en  fon  onde  . 
Choir  un  autre  Phaeton.. 

Va ,  Monarque  magnanime  ; 
Soui&e  à  ta  jufte  douleur , 
Qu*en  leurs  rives  elle  imprime 
Les  marques  de  ta  valeur. 
L*aftre ,  dont  la  courfè  ronde 
Tous  les  jours  voit  tout  le  monde  ^ 
N'aura  point  achevé  Tan , 
Que  tes  conqueftes  ne  içafênc 
Tout  le  Piémont ,  &  n'écrafent 
La  Couleuvre  de  Milan 

Ce  fera  laque  ma  Ivre 
Faifant  fbn  dernier  effort  y 
Entreprendra  de  mieux  dire 
Qu'un  Cygne  près  de  fà  mort  t 
Etïè  rendant  favorable 
Ton  oreille  incomparable  > 
Te  forcera  d'avouer ,  ^ 

Qu^en  l'aife  de  la  vidoire 
Rienn^eflfidouxquela'gloixô   . 
De  fè  voir  fi  bien  louer. 

Il  ne  faut  pas  que  tu  penfès 
Trouver  de  l'éternité 
£n  ces  pompeufès  dépenfès 
lu'invcme  la  vanité. 


^6  ta  tint 

Totts  ces  cUcd'œuvifs  antiques 
Oui  à  peine  leurs  relitjues  : 
J'at  les  Mules  feulenienc 
X'hoinme  eft  exemt  de  la  Parque , 
Et  ce  qui  porte  leur,  marque 
Z}eincuie  éteineUcnicnt, 

Par  elles  traçant  l'iiiftoirc- 
De  tes  faits  latwricur  , 
Je  défendrai  ta  mémoire 
Da  trépas  injurieux  ;  . 
£r  quelque  alTaur  que  te  face 
X'oubli  pat  qui. tout,  s'efface. 
Ta  louange  dans  mes  vers , 
^'amarante  couronnée , 
N'aura  (a  fin  terminée 
Kitt'ax  celle  de.  l'Univers. 


D  B   M  A  L  n  B  R  B  B.   L  Z  Tft  1 1.  37c 


AU  ROY  HENRI  LE  GRAND, 

Sonnet; 
T^ifON  Roy,  s'ileft  ainfi  que  des  chofes  futu-r 


res 


L'ccole  d'Apollon  apprenf  la.  vérité', 
Quel  ordre  merveilleux  de  belles  avântureâr 
Va  combler  de  lauriers  voftre  poftéricé  ? 

Qge  vos  jeunes  lions  vont  anuflèr  de  proye  r 
5oit  qu'aux  rives  du  Tage  ils  portent  leurs  com^. 

bas  ; 
Soit  que  de  TOriant  mettant  rfimpî te.  lAs  \ 
Jh  veuillent  rebâtir  les  murailles  de  Troye^ 

Ils  feront  malhureux  feulement  en  un  point  j- 
C'eft  que  Çl  leur  courage  à  leur  fortune  joint , 
Avoit  aJûTujetti  l'un  &  l'autre  Hémi/piicre, 

Voftre  gloire  eft^fî  grande  en  labomcBede  tous; 
Que  toujours  on  dira  qu'ils  nepouvoient  moins' 

feirc , 
Puiiqu'ils  avoient  rhonnear  d*eftre  fbrtis  à^r 

vous* 


jf  Passifs 

S0R   rATTÉNTAT 

•  ■        ■  . 

commis  en  k  perfomie  de  Henri 
le  Grandjle  19.  Décembre  1605» 

Qtï  s  diKz-Toas ,  Races  futures  , 
Si  quelquefois  ua  vrai  difcours 
Tous  récite  les  attotiires 
De  nos  abominables  jours } 
0rez-yous ,  fans  rougir  de  honte  ^ 
Que  noftre  impiété  furmonte 
Les  faits  ies  plus  audacieux , 
£t  lès  plus  dignes 4u  tonnerre^ 
Q|ii  firent  jamais  à  la  Terre 
Sentir  ia^Golece  des  Cieux  ^ 

O  que  nos  fortunes  profpâtes 
Ont  un  change  bien  appaxant  i 
Û  que  du  fiécle  de  nos  pèces 
Le  noftre  s'eftiait  digérant  | 
La  France ,  devant  ces  orages  ^• 
Pleine  de  moettîs  &  de  couxagctf 
^^on  ne  pou;¥oit  aJflTez  louer  y 
S^îi  faite  aujourd'hui  fi  ttagique, 
(^'elle  poduit  ce  que  TAfrique 
Aiiroit  vergogne  d'avouer» 

Quelles  preuves  incomparable» 
Peut  donner  un  Prince  de  foi ,  ' 
Qbe  les  Rois  les  plus  adorables 
N-en  quittent  Thonneur  à  mon  Roi  2 


xri  M-ii£ Rirai.  Lir.  I^         ^ 

Qiieile  terre  n*eft  pjirfuméc 
Des  odeurs  de  fa  renommée  »'   . 
Et  qui  peut  nier ,  qu'après  Dieu; 
Sa  gloire  y  qui  n'a  point  d'exemples  J. 
N'ait  mérite  que  dans  nos  temples^ 
On  lui  donne  le  fegond  lieu? 


Qm  ne  fait  poine  qu'à  ù,  ▼^ilblKbe' 
H nele peut  rieii ajouter  ? 
Qu'on  reçoit  de  fa  bienveillance^» 
Tout  ce  x3u'on<en  doit  fouhaitcr  ?* 
Et  que  G.  de  cette  Couronne  , 
Qge  fa  tige  illuftre  1  ui  donne  »v 
Les  loiz  ne  l'uflèntirevéftu , 
Nos  peuples  d'un  jufte  (bârag;e 
Ne  pouvoient  fans  faire  naunrage 
Ne  l'offirir  point  à  fa  vertu  i 

Toutefois ,  ingrats  que  nOUs  (bounts^ 
Barbares  y  6c  dénaturez  ^ 
Plus  qu'en  ce  climat  od  les  l&omascs 
Hu:  les  hommes  font  dévorez  » 
Toujours  nous  aflaillons  ùl  tefte 
De  quelque  nouvelle  tempe^  i^ 
Et  d'un  courage  forcené , 
Kejettant  fbn  obéiflance  , . 
£ui  défendons  la  jouiflânce 
Du  repos  qu'il  nojLis  a  doRfié.' 

La  main  de  cet  efpdt  fafouclflS'; 
Q^  ifbrti  des  ombres  d'Enfer , 
D'un  coup  fiuiglant  frapa  fa  bouclie  j^ 
A  peine  avoic  laiiK'  le  fer  ^^    ' 


S^  1^  0  E  s  I  E  » 

Et  voici  qu'un  autre  perfide; 
Ou  la  mcfine  audace  réfide  j 
Comme  fi  détruire  l'Eftat 
Tenoit  lieu  de  jufte  conquefte  y 
De  pareilles  armes  s'appreft* 
A  faire  un  pareil  attcntac.- 

O  Soleil ,  ô  grand  luminaite , 
Si  jadis  Thorreur  d'un  feftin 
Pit  que  de  ta  route  ordinaire 
Tu  reculas  veri  l6  matin , 
Et  d*un  émerveiilable  change- 
Te  couchas  aux  rives  du  Gange  3  ♦ 
D*ou  vient  que  ta  fé vérité 
Moindre  qu'en  la  faute  d'Atrée  ,^ 
Ne  punit  point  cette  contrée 
B'une  éternelle  obfcuritét 

Nori,  tifbti ,  tu  Itfis  fur  le  C(ïapable  \ 
Comme  tu  fais  fur  Tinnocent  : 
Ta  nature  n*«fl  point  capable 
Du  trouble  qu'une  ame  reflent. 
Tu  dois  ta  flame  à  tout  le  inonde  y,. 
£  t  ton  allure  vagabonde , 
Gomme  une  fervile  aûion' 
Qui  dépent  d'une  autre  puiflance  5  : 
ji^'ajant  aucune  connoiuance , 
K'a  point  auiE  d'afE^dion» 

Mais  ^  6  plaftôtte  belle  éclaire  ,. 
Je  ne  parle  pas  fagement  5 
]|^  jufte  excès  de  la  colère 
MTà  fa^it  perdre  k  ;ugcmeiu«. 


Ce  traitre ,  quelque  frenéfie 
Qui  travaillaft  É  fantaife , 
XJt  encore  affez  de  raîToii', 
Pour  ne  vouloir  rien  entreprendre" 
Bel  aftre ,  qu'il  n'uft  vu  defcendrc* 
Ta  lunûere  fous  Torifon. 

Au  point  qu'il  cGuma  fa  rage  ^ 
le  Dieu  de  Seine  efloit  dehors 
A  regarder  croiftre  l'ouvrage 
Dont  ce  Prince  embellit  Ces  bords  : 
Il  fe  referra  tout-à-l'heure 
Au  plus  bas  lieu  de  fa  demeure  ^ 
Et  fcs  Nymphes  de/Tous  les  eaux ^ 
Toutes  lans  voix  &  6ns  haleine,*^ 
Pour  fc  cacher  furent  en  peine 
De  trouver  affez  de  tc^eaux. 

La  terreur  des  chofes  pafl&s 
A  leurs  yeux  fe  ramentevant , 
îaifoit  prévoir  à  leurs  penfées 
Plus  de  malheurs  qu'auparavant  r 
Et  leur  eftoit  fi  peu- croyable 
Qu^en  cet  accident  effroyable^ 
Perfonne  les  puft  fecourir , 
Que  pour  en  eflre  dégagées , 
Le  Ciel  les  auroit  obligées 
S'il  leur  ufl  permis  de  mourir. 

Revenez ,  belles  fugitives  ; 
De<juoy  verfez-vous  tant  de  pleurs    2 
Afliirez-vos  âmes  craintives  : 
K^mertez  vos  chapeaux  de  fleurs  r 


4^ 


Lf  ^o^  vit ,  &  ce  miCètàblc  3 
Ce  monftre  vrayment  dcpJotaUe  ^ 
Qui  n*avôit  jamais  éprouvé 
Que  peut  un  vifage  d'Alcide  y 
A  commancéle  parricide  ,> 
Mais  il  ne  Ta  pas  achevé. 

Pucelles ,  qii*on  Ce  téjoniSè  :' 
Mettez-vous  réfprît  en  repos  : 
Que  cette  peur  s'évaneuiue  $ 
Vous  la  prenez  mal-â^propos. 
Le  Roy  vit ,  &  les  deftinccs 
Lui  gardent  un  nombre  d'ànnéefy 
Qui  fera  nlïicidire  le  fort 
A  ceux  dont  Taveugle  manie 
PrefTe  des  plans  de  tvranuie.^ 
Pour  bâtir  G[uand  il  lera  mort» 

O  bien-hureufe  Intelligence  » 
PoilTance ,  andconque  ttilois.y 
Dont  la  fatale  diligence 
Préfîde  à  TEmpire  François  j 
Toutes  ces  viables  merveilles» 
De  foins ,  de  peines ,  &  de  veàles  ^ 
Qui  jamais  ne  t*6nt  pn  laiTer , 
N'ont-elles  pas  fait  une  hiftoire  ^ 
Q^en  la  plus  ingrate  mémoire 
L'oubli  ne  faurott  eflacer  l 

Ces  Archers  aux  casaques  peintei: 
Ne  peuvent  pas  n'eftrc  mrpris  , 
Ayans  à  comoattre  les  feintes. 
De  tant  d*infidèles  elprits» 


m  Ma  nr»a  b  I.  1 1 y.  n.  43^ 

Leur  préfencc  »*eft  qu'une  :pompe  5  - 
Avecque  peu  d'art  on  les  trompe. 
Mais  de  quelle  dextérité 
Se  peut  clcgttifer  une  audace, 
Qg'en  Tame  aufCtoft  qu'ien  la  face 
Tu  n'en  lifes  la  vérité  ? 


9 


Grand  Démon  d'éternelle  marque 
Pais  qu'il  te  fbuvienne  toujours 
Que  tous  nos  maux  en  ce  Monarque 
Ont  leur  refuge  &  leurs  fecours  y 
Et  qu'arrivant  l'heure  prescrite  ^. 
Que  le  trépas ,  qui  tout  limite  ,. 
Nous  privera  de  fa  valeur , 
Nous  n'avons  jamafs  a  d'aJaxmes 
Où  nous  ayons  verfé  des  kxmes 
Ikmi  une  femblabde  douleur. 


Je  ùj  bien  que  par  la  Juftice  ;  . 
Bont  la  Paix  accrotft  le  pouvoir^ 
Il  fait  demeurer  la  Malice 
Aux  bornes  de  quelque  devoir  y 
Et  que  (on  invincible  épée 
Sous  telle  infiuence  eft  trempée  J 
Qu'elle  met  la  frayeur  par  tout , 
AofGtofl  qu'on  la  voit  reluire  : 
Mais  quand  le  malKeur  nous  veut  nuire^ 
De  quoy  ne  vient-il  point  à  bout  2 

Soit  que  Tardeur  de  la  prièce 
Le  tienne  devant  un  autel  ; 
Soit  que  l'honneur  à  là  barrièrer 
L'appelle  à  débatre  un  çartçl  ^ , 


'41;^  t  6  %  S  Xtt 

Soit  que  dans  la  chambre  il  médite  ^ 
Soit  qu'aux  bois  la  chafle  Tinvite  3 
Jamais  ne  t'écarte  fi-loin. 
Qu'aux  embufches  qçr^on  lui  peut  tendre 
tu  ne  fois  preflrà  te  défendre , 
Sitoft  qu'il  en  aura  béibin» 

Garde  fa  Compagne  fidelTc  -. 
Cette  Reyne ,  doht  les  bontez 
De  noftre  foibleffe  mortelle 
Tous  les  défauts  ont  furmonrez. 
ïay  que  jamais  rien  ne  l'ennuyé  i 
Que  toute  infortune  làfuye  j 
£t  qu'aux. rofes  de  fa  beauté  , 
L'âge ,  par  qui  tout  fe  confume  , 
S^edonne ,  contre  •"fiiicoûtume , , 
La  grâce  de  la  nouveauté: 

5?erre  d'une  étreinte  fî  ferme 
te  nœu  de  leurs  chaftes  amours  ^. 
Que  la  feule  mort  foit  le  terfatef' 
Qui  puiife  en  arrefter  le  cours. 
Béni  les  plaidrsde  leur  couche  j 
Ht  fay  renaiftre  de  leur  fouchc 
Des  fiions  û  beaux  &  fî  ver^  , 
Que  de  leur  feuillage  fans  nolTibrc  ' 
A  jamais  ils  puiffent  fiire  ombre 
Aux  peuples  de  tout  rUhivers, 

Sur  tout,  pour  lèut  comtnune  joye , 
Dévide  aux  ans  de  leur  Dàufîn ,, 
A  Ions  filets  d'or  Si  de  Toyc  \ 
tfn  bon-heur  qui  n'ait  point  de  'ftn: 


Malhirb^,  Lit.  Il,         4f 


Qoelqoes  voeui  que  face  l'Envie , 
Coaferve-Icur  ià  chère  vie  : 
ft  liens  pu  eUe  cnTcvelis 
ÏD'une  bonace  continue 
Les  Aquilons ,  dom  Cx  YCnap 
A  gaianii  les  Fleiiis.4e  lis,  ' 

Conduis-Je  lôosleur  aHurânce 
Tromtement  jufques  au  focnniec 
De  l'indubitable  efpérance 
Que  fon  enfance  leur  promet  :  • 
Et  pour  achever  laurs  journées , 
Que  les  oracles  ont  bornées 
Dedans  le  Trône  Impérial , 
Avant  que  le  Ciel  les  appelle , 
Fais  leur  ouir  cette  nouvelle 
qu'ilar»[£l'Efcw;ial, 


s 


4*  FoiStBJ 

:AU  ROY  HENRI  LE  GRAND 
fur  la  prife  de  Marfcillc 

O  D  S,. 

ENfmi  ,  Après  t%m  d'ann/écs^ 
Voici  rhureufe  faifbn , 
Oâ  nos  misères  bornées 
Vont  avoir  leur.gucrifon. 
Les  Dieux ,  Ions  a  feXjéfoudre^ 
Ont  fait  un  coup  de  leur  foudx^, 
Qjii  monftre aux  ambitieux. 
Que  les  fureurs  de  la  Terre 
Ne  font  que  paille  &  que  vcjrîC 
A  la  colère  des  Cieux. 

Peuples ,  i  qui  ktempefte 
A  fait  faire  tant  de  vœux  ^ 
Quelles  fleurs  à  cette  fefte 
Couronneront  vos  cheveux  ? 
Quelle  viâime  affez  grande 
Donnerez* vous  pour  offrande? 
Et  quel  Indique  f^our 
Uncperle  fera  naiftre  . 

D'aflez  de  lufbre ,  pour  eflre 
La  marque  d'un  £  beau  jour  ^ 

Cet  effroyable  coloiTe , 
Casaux;  Tappui  des  mutins^ 
A  mis  le  pied  dans  la  fofTe 

uelui  cavoient  les  deflins. 


DS     MAJLHEflLB»,     LiV.     II.  47 

Il  eft  mort ,  ce  parrieiclç. 
Un  Alcidefîs  d'Alcide, 
h  qui  la  France  aprefté 
Son  invincible  génie , 
A  coupé  fa  tyrannie 
D'un  glaive  de  liberté. 

Les  avanturcs  du  monde 
Vont  d'un  oxdre  mutuel , 
Comme  on  voit  au  bord  de  l'bixdc 
Un  reflus  perpétuel. 
L*ai(è  &  Tennui  de  la'vïç 
Ont  leur  courfe  entrefùivie 
Auffi  natureUement 
Que  le  chaud  &  la  froidure^: 
Et  rien ,  afin  q^e  tout  dure , 
Ne  dure  ét^meUcmextt. 

Cinq  ans  Marfeiiie  volée 
A  fon  jufte  polTeflèuc, 
Ayoit  langui  d^fblée .      . 
Aux  mains  de  cet  opprcfleuri 
Enfin ,  le  tems  Ta  remife 
En  (a  première  franchifè  : 
Et  les  maux  qu'elle  enducoit 
Ont  u  te  bien  pour  échange , 
Qu'elle  a  vu  parmi  la  fange 
louller  ce  qu'elle  adoroit. 

Déjà  tout  le  peuple  More 
A  ce  miracle  entend  : 
A  l'un  &  l'autre  Boiphooe 
Le  bruit  en  eft  répandu: 


Toutes  ks  plaines  le  fiiTent 
<^  l'Inde  &  TEufrate  layent  ; 
£c  déjà  pafle  d'eiFroy 
Mempbis  fe^enfe  captivç  ^ 
Voyant  fi  près  de  fa  rive 
Un  Neveu  de  Godefroy. 


SUR  LE  MESMJE  SUJET, 

O  D  'e. 

S  Oit  que  de  tes  lauriers  la  grandeur  pourM- 
vant 
JD'un  cœur  où  Tire  jufte  &  la  gloire  commande, 
Xu  paJTe  coixune  un  foudre^n  la  Terre  Flaman- 
de ^ 
D*Ëi^agnols  abatus  lacampagne  pavant  ; 
Soit  qu'en  fa  dernière  tefte 
JL'Hydre  civile  t'arrefte  j  ' 
Roy  ,  que  je  verrai  jouir 
De  l'Empire  de  la  Terre, 
LailTe  le  foin  de  la  guerre. 
Et  penfe  à  te  réjouir^ 

• 

Nombre  tous  les  fuceès  où  ta  fatde  maîn ,   * 
Sous  l'appui  du  bon  droit  aux  batailles  conduite, 
De  tes  peuples  mutins  la  malice  a  détruite  , 
Par  jun  neur  éloigné  de  tout  penfer  hum^* 
Jamais  tu  li'as  vu  journée 
De  û  douce  deftinée  j 
Non  celle ,  où  tu  lepcontras 

Sui 


0M  Ma;.hbiibb.  Lit:  IL  <f^ 

^iir  la  Dordonne^èndefordre 
L'orgueil  à  qui  tu  fis  mordre 
Xa  peuf&ère  de  Coutras. 

îCas  AUX  y  ce  gxand  Tit^n ,  qui  fe  moquoiç 
desCieux, 
A  Tii  par  le.  trépas  fen  audace  arreftée ,   ' 
Et  ÙL  raee  infidèle  aux  étoiles  montée , 
Pu  plai^  de  fa  chute  a  £^t  rire  nos  yeiu. 


Ce  dos  chargé  de  ppinj>re ,  JSc  rayé  d^ç  clift* 
quan^, 
A  dépouillé  fa  gloirç  a^  milieu  de  la  fange  i 
)Les  Dieux  qu'il  ignoroit  ayant  fait  cet  échange 
Pour  yengei:  en  Jon  }our  Tes  crimes  de  cinq  ans. 
La  mèr ,  en  ceçte  furie , 
  peine  a  fauve  Dorie  ^ 
Et  lé  funefte  remors  ' 
XJije  fait  la  peur  des  fuppjiccs , 
A  laiiTé  tous  ces  complices 
plus  morts  que  s'ils  eftoient  morts. 


» 


e 


(6  .FOESIBS 

^^qpQppqpqppqpqpç^  qp 
AU  ROY  HENRI  LE  GRAND. 

S  O  M  K  s  T. 

JE  le  coiuiois ,  Deftins ,  vous  avez  arrefté 
Q2*auz  deux  fi&  de  mon  Koy  fe  parcage  li 
Terre , 
Et  qu'après  le  trépas ,  ce  miracle  de  guérit 
Soit  encore  effroyable  enrapoflériçe 

Leur  courage  aufC  grand  que  leur  profpcrité 
Tous  les  fores  orgueilleux  brifera  comme  verre  : 
Ecqui  de  leurs  combats  attendra  le  tonnerre. 
Aura  le  châtiment  de  ùl  téméiité. 

Le  .cercle  imaginé ,  qui  de  mefme  interroUe 
Du  Nort  3c  du  Midy  les  diftances  égalle , 
De  pareille  grandeur  t>ornera  leur  pouvoir. 

Mais  eftant  fis  d*iin  père  oi.  tant  de  gloire 

abonde ,     . 
Pardonnez-moi^  Deftins  ,. quoiqu'ils 'puiflenc 

avoir. 
Vous  ne  leur  donnez  rien ,  s'ils  n'ont  chacun  oa 

Monde. 


"¥ 


t>B'^AL«)iiBt.  Lit.  II.  fj 

A  MONSEIGNEITR  LE  D  AUFIN^ 

s  é  î^  N  B  T. 

QTTb  llionnear  dihion  Prince  eft  cher  f  lut 
\    deftinées! 
Que  le  Démon  eft  grand  qai  lui  ferc  de  fuporc  ! 
£t  que  yifiblement  un  favorable  fore 
Tient  (es  piofpéhcez  Tune  à  l'autre  enchaînées) 

Ses  Filles  fi>nc  encore  en  leurs  tendres  années , 
Et  déjà  leurs  appas  ontiin  charme  fi  fort , 
Que  les  Rois  les  plus  grands  du  Ponant  &  du 

Nort, 
Brûlent  d'impatience  après  leurs  Hyménées. 

Penfeïà  vous ,  Daufin  j'ai  prédit  en  mes  vers'x 
Que  le  plus  grand  oi^ueuil  de  tout  cet  Univers; 
Quelque  jourâ  vos  pieds  doit  abaiflèr  la  telle  i 

■ 

Mais  ne  vous  flatez  point  de  ces  vaines  dou-> 
ceurs; 
Si  vous  ne  vous  haftez  d'en  faire  la  conquefte , 
Yoos  en  Cctet  &uftré  parles  yeux  de  vos  Sœurs. 


SUR  LE  MARIAGE  IMiJ  RO^ 
&  dç  la  Reyne. 

MOpsb,  entre  les  Devins  rApolion  dexej* 
âge,  «  ^ 

Avoit  toujours  fait  efpèrer , 
Qu*un  Soleil^quinftiftroit  fur  les  rives  duTage^ 
Enla  terre  du  Lis  nous  yiendroit  éclairer* 

Cette  prédidion  fêmbloit  une  avanture 
*  Contrele  fens  &  le  dilcours  ; 

K*eftant  pas  convenable  aux  règles  dénature^' 
^u'un  Soleil  fe  levaft  od  fe  coucnem  les  jours« 


•    Anne  ,  qui  de  Madrid  (ut  llunique  miracle  / 

Maintenant  Faife  de  nos'yeox , 
Au  fein  de  noftire  Mars  fatisfait  à  Formule , 
£t  dégage  envers  nous  la  promelfedes  Cienr. 

Bien  efl-elle  un  Soleil  j  &  (es  yeux  adorables 
«  Déjà  vus  de  tout  VkonCon , 

font  croire  queno5  maux  feront  maux  inçura. 

blés. 
Si  d'un  fi  beau  remède  ils  n'ont  leur  guérifon. 

Quoyquerefprit  7  eherche ,  il  n'y  voit  que  des 
chaînes 

Qui  le  captivent  à  fes  loix. 
Certes ,  cVft  à  l'Efpagnc  à  produire  des  Reynes , 
Comme  c'cft  à  U  Fraoce  à  produire  des  Rois. 


m  Malhbkbi.  Liv.  II.  1} 

'  Hàreux  couple  d'amans ,  noftre  grande  Mi^ 
jLia 

A  pour  Tous  combattu  lefbrr« 
SQe  a  force  les  yens ,  6c  domté  leur  furie  : 
C'dft  â  tous  à  goûter  les  délices  du  port. 

<6oûtez^les,  Beaux  efprics,  &  donnez  connolA 

En  l'excès  de  toftre  plaifir , 
Qjg^i  des  cœurs  bien  toucUbz  tarder  la  jouiflàa* 

ce, 
C'eft  infailliblement  leur  croiltre  le  de£r. 

'    Les^eurs  de  Yoftre  amour  dignes  de  leur 'raçi% 
ne 

Monftrent  un  grand  conunencement  :* 
Mais  il  faut  Rafler  outre ,  &  dés  fruits  de  Luciiie 
Faire  avoir  à  nos  VQBur  leur  accompliâement.  ' 

Réfervez  le  repos  a  ces  vieilles  années 
Pju:  oui  le  fang  eft  refroidi.         • 
"t'ont  le  plaiur  des  jours  eftettieursmatinécsi 
Lannit  eft  déjà  proche  à  qui paiTe  midi. 


<¥ 


4         -» 
t 


C  iij 


AU     ROY. 

SONNETi 


XU*ATsc  une  raleitr  à  nulle  autre  (egpnde^ 
,ix  qui  feule  eft  fatale  à  noftce  ^érubn ^ 
^apfttt  cQuiage  mur  en  fa  yene  iaiion    ; 
Mous  ait  acquis  la  paix  fur  kT erre  de  fur TO^- 
(le: 

:  .Qnei'H^ike  de  la  ItBncttnréfxàxc  Seconity 
^ar  TOUS  ioit  iu.  tout  moite  >  ou  n'ait  «plus  de 

pmibn, 
€ertcs ,  c*eft  un  bonheur  dont  la  iufte  rajibn  ^ 
Promet  â  votre  front  la^oaronnedu  monde*. 

Maisqo'endc^beattzfaicsTousm'ajie&lfOiir 

témoin ,  ' 

Connoiilèz-le,  mon  Ro^,  c*eft  le  comble  du£atl^ 
Que  de  .tous  obliger  ont  u  les  Oeftinées« 


Tous  vous  favent  louer^  mais  non  égaleoient; 
Les  ouTrages  communs  vivent  quelques  aiu; 

nées  : 
€e  que  MsUherbe  écrit  dure  éterneUement«. 


>B  M  AXH-XHB  t.  1.IT.  II.  .  f^ 

5JP  ^f^.qpqpqpqp«p^qp«qp 

AUTRE. 

-■  •         .  ■  •  * 

MTTs  B$,  je  fuis  confiis  :  mon  devoir  me 
,    convie 
A  louer  de  mon  Rov  les  tSLtfis  qualitcz  : 
Mais  le  mauvais  deftin  qu'ont  les  céméritet 
lait  peur  à  ma  foibleffc ,  Jk  m'en  pfte  l'envie. 

A  quel  front  orgueilleux  n'a  l'audace  ravie 
Leaomisre  des  lauriersqu'il  a  déjà  plantez  >• 
Mt  ce  que  fit  valeur  a  fait  en  deux  eftez , 
Aidide  Tuft-il  £ût  tu  deux  iièçle$  ie  vie  » 

Il  ariivoit  à  peine  à  l'ace  d«  vint  ans  y 
Quand  fa  iufte  colère  aflaillant  nos  Titans ,. 
M011S  doiina  de  nos  maux  llieuf  eofe-dclivrancé. 

Certes,  «n  ce  miracle  à  mes  fêns  éblouis. 
Ou  Mars  s'cft  mis  Itty-mèmc  au  trône  de  la»  { 
France,  | 

£t  ittk  £tk  notre  R07  fbos  le  nom  de  Loi^xs«   ' 


C  HÇ 


fi  f  o  1  s  1 1"  f 


POUR    LE    R  O  Y, 

allant  châtier  la  rébellion  des  Rocl^-^ 
lois  y  &  chafler  les  Anglois ,  qui.,  ejkr 
leur  fayear  écoient  defcendus  ga, 
irifledeRé. 

O  »  1. 

DOrc  nm  naureaa  labeur  à  tes  arintt 
s'apprefte:  , 

'l^rend  ta  foudre  )  Louis,  &yacominettaliiQil 
Donner  le  dernier  coup  à  la  dernière  teftc 
'De  là  Rébellion. 

7ay  choir  en  £ucri£ce  au  Démon  de  la  France 
%cs  fronts  trop  élevez  deces  antes  d*Enfer , 
£t  n^épargne  contre-eux,pour  notre  délivrance^ 
Nik  feu,  ni  le  fier. 

*  •• 

Aflez  de  leurs  complots  Tinfidèle  malice 
A  nourri  le  defbrdre  &  la  fédition. 
V  Quitte  le  nom  de  Jufte ,  ou  fay  voir  ta  juftice 
En  leur  punition. 

/«  Le  centième  Décembre  a  les  plaines  ternies. 
Et  le  centième  Avril  les  a  peintes  de  fleurs , 
Depuis  que  parmy-nous  leurs  brut^es  manies- 
Ne  caufent  que  des  pleucs. 


PS     M  A  t  H  EX  B  b/IxT.    II.       *"|7 

Dans  toutes  les  futeors  des  liècles  dettes 
pères. 
Les  monftxes  les  plus  noirs  firent-ils  januis 

rien , 
Que  rinhunmnité  de  ces  cœurs  d«  vipères  ^ 
Ne  renouvelle  au  tien  ? 

Par  qui  font  aujourd'huy  tant  de  villcis  defer* 
tes  } 
Tant  de  grands  baflimens  en  nufures  changez  $ 
fie  de  tant  de  chardons  les  campagnes  cou* 
vertes , 

Qge  par  ces  enragez  i 

« 

Les  Sceptres  devant  eux  n*ont  point  .dtf 
privilèges  :      . 
Les  Immortels  eux-mefmes  en  font  perfécutez: 
£t  c*eft  aux.  plus  faints  lieux  que  leurs,  mains 
(àcriléges 

font  plus  d'impiétez, 

Marche  :  va  les  détruire:  éteiiis^en  la  fb* 
nience  : 
£t  fiiy  jufqu'à  leur  fin  ton  courroux  gêné-» 

reux , 
Sans  jamais  écouter  ni  pitié  ,•  ni  clémençç 
Qui  te  parle  pour  eux. 

Ils  ont  beau  veis  le  Ciel  leurs  murailles  ac* 
c|:oiftre  ,  .   .  . 
Ik^u'd'un  foin  affidu  travailler  à  leurs  forÇs^ 
Et  çxeulèr  leurs  foflez  juCqu'à  faire  parwftfç; 
Xe  iour  entre  les  morts. 


LsLi^4tstCpcrez',  laiflè-ks  entreprendre: 
Il  fufHt  que  ta  caufc  eft  la  cau(è  de  Dieu  ; 
•£t  qu'svecque  ton  bras  elle  a  pour  la  défendre 
Les  foins  de  Richeiib?. 

R I  c  H  E  L I  EU,  ce  Prélat,  de  qui  toute  l'ei»» 
▼ie 
Eft  dé  Toir  ta  grandeur  aux  Indes  ic  borner  , 
£t  qui  yifiblement  ne  fait  cas  de  fà  vie 
Que  pour  te  la  donner. 

Rien  que  ton  intéreft  n'occupe  fa  penffie  :  * 
Nuls  divcnilFêmens  ne  rappellent  ailleurs  : 
St  de  quelques  bons  ^eux   qu'on  ^  vanté 
Lancée  , 

U  en  a  de  meilleutis» 

Son  ame  toute  eraqde  eft  une  ame  hardie  ,  . 
Qui  pratique  fi  bien  Tart  de  nous  (ecourir, 
Q^e  pourvu  qu^il  (bit  cru.  nous  n'avons  maU^ 
die 

Qu|il  ne  fâche  guérir* 

'Le  Ciel  y  qui  doit  le  bien  félon  qu'on  le  mtr- 

nte. 
Si  de  ce  grand  oracle  il  ne  t'uft  affîfté, 
PStr  un  autre  prêtant  n'uft  jamais  eflé  quitte 
Envers  ta»  piété. 

Vai  ne  diffère  plus  tes"  bonnes  deftinéesj 
Mon  Apollon  t'alTure,;  &  t'engage  fa  fojrj 
<^*cmployant  ce  T/phts ,    Syrtes  &  C/aaies 
^Seîxnii  havres  pour  toy. 


Centty  on  )e  me  ttompe^  w  d^k  Viâoiie^ 
Qui  Con  plus  grand  bonneux  de  te»  palmes  a(- 

tant, 
Eilanz  bots  de  Cliacantc  en  £bn  hatût^de  gjoke^ 
Pour  te  rendse  contait; 

« 

Je  k  TDjr  qmYappelIe  y  &  qici  (êmMe  re  dire  » 
II07 ,  le  pliis  grand  &s  Hois  ^  &  qm  m'eft  ]c 

pli^s  cher , 
Si  t«  YtfKx  me  je  t'aide  à  GHmrer  ton  EmpHre, 
II;  eft  tenops  4e  marcher. 

Qne  la  façon  êft  bravé,  &  fi  nhse  :^irée  £ 
g^eUe  a  hit  richement  (on  armure  6ûfies  t 
&  qu*il  fè  connoift  bien ,  à  Ta  vois  fi  pafi£e  ^ 
Que  tu  Tas  triomphes. 

Telle  eB  ce  grand  aflâor,  oil  Je»  fir  &  la 

terre 
La  rage  amUtieii(é  i^  lesr  honte  ftrntt^ 
Elle  faiiTa  le  Ciel .  &  rua  le  tonaere. 
Dont  ^iate  nowrat» 

Déjà  de  toi»  coftez  s'aTançoient  fef  api- 
proches  : 
ïcy  conroit  Mimas  -,  là  Typhon  Ce  banoR  ç 
£t  la  fuoit  Eoryte  a  détachea  les  roche» 
Qu]Encékde  yettoic, 

A  peine  cette  Vierge  ut  VàSikc  cmbtaflfe^ 
CJu'auflîtoft  Jupiter  en  fon  trône  remis  ^ 
Vit,  félon  {on  defir,  la  tempeftc  cciKe, 
Et  n'iit  plus  d'exmemiff» 


4ie  P  O  B  s  I  B  s 

Ces   coloiTes  d'orgueil  fuient  tous  rais  en 
poudre , 
Et  tous  couverts  des  monts  qu'ils  ayç^ient  aria'* 
_  chez  : 
^  PWégre  qui  les  reçut ,  put  encore  la  foudre 
Dont  ils  furent  touchez. 

L'exemple  de  leur  race  à  jamais  abolie 
*    Deyoit  fous  ta  merci  tes  rebelles  ployer.: 
^ais  feioit-ce  raifon  qu'une  même  folie 
N'uft  pas  meûne  loyer? 

Déjà  réronnement  leur  fait  la  couleur  blefinC} 
£ç  ce  laCche  yoi(în  qu'ils  font  allé  quérir,,    \ 
Miferable  qu'il  eft,  fe  condanne  lui-mefme 
A  fuir  ou  mourir^ 

'  Sa  facute  le  temort  :  Mégère  le  regarde , 
Bt  luy  porte  l'eforit  à  ce  vtzy  fentiment , 
Que  d'une  kijèAe  offanfe  il  aura,  quoy  qi£i| 
tarde , 

Le  jade  châciment. 

•Bien  (êmble  eftre  la  mèr  une  barre  aflez  fbrte^ 
pour  nous  ôtcr  l'cfpoir  qu'il  puifTe  eftre  battu  : 
Mais  eft^il  rien  de  clos  dont  ne  t'ouvre  la  porte 
Ton  heur  &  ta  vercu } 

« 

Neptune  importuné  de  fes  voiles  infâmes;. 
Comme  tu paroiftras  au  paâage  des  flots, 
Voudra  que  fes  Tritons  mettent  la  main  aux  ti^ 

Et  (oient  tes  matelots. 


o£  MiCLHiiiBB.  Lit.  il        gt 

là  rendronc  tes  guerriers  tant  de  forces  de 
■      preuves ,  f  : . 

Et  d'une  telle  ardeur  pou^Teront  leujrs  çfibns  • 
Que  le  fàng  eftiangç(  feira  monter  nçs  fleuves 
Au  deiTus  de  leurs  hors. 

Par  cet  exploit  fatal  en  tous  lieux  va  renaiftre 
Labonne  opinion  des  courages  Prançois^ 
Et  le  monde  croira  y  s'il  doit  avoir  un  Maiidre  > 
Qu'il  faut  que  tu  le  (bis, 

O  que  pour  avoir  part  en  £  belle  aranture 
Je  me  fbuhaiterois  la  fortune  d'£{bn, 
Qui ,  vieil  comme  je  fiiis ,  revint  contre  nature^ 
En  ùl  jeune  faifon  î 

De  quelperil  extrême  eft  la  guerre  fuivic ,: 

Od  jenefifle  voir  que  tout  l'or  du  Levant 

N'a  rien  que  je  compare  aux  honneurs  d'une  vie 

Perdue  en  te  fervant  ? 

> 

Toutes  les  autres  mores    n*ont  mérite  m 
marque  : 
Celle-cy  pone  j(èi^Ie  un  éclat  radiaux  ^ 
Qui  fait  revivre  l1iomme,&  lé  nïet  de  ïabar^C 
A  kl  table  des  Dieux. 

Mais  quoj  ?  tous  les  penfèrs  dont  les  âmes 
bien  nées 
&citent  leur  valeur  &  flattent*  leur  devoir, 
Q\ie  fbnt-<:e  que  regrets,  quand  te  noitito 
d'années 
Leur  6te  le  pouvok# 


Cent  à  qoi  k  chaiéiir  ne  bouc  ptos  &ns 
les  yeines^^  < 
Ea  ▼axnp  4«iis  fes  cùtaim^  ttu  de9  foins  d>* 
ligCâas: 
..Mars'  dl  coiQme  l'^Aisioar  ;  Ces  travaux  &  (es 
''"'^         peines 

Teidenr  de  feones  jgpy^ 

Je  i^s  vaincu  du  ten»s  y  j^  cédé  à&s  -ootc»» 

)  lion  efpck  (eulemenr  ezant  deui  rigneuf^ 
A  At  quoy  témoigpei  en  Tes  derniers  oavc»* 

gps 

Sa  pceimèf  e  T^gueuTà)' 

.  les  puiflànces  &vai»  donc  V'innSlê  m'&o* 

n€>0Bi^ 

CQim^ 

|çIespo(réda7)eane.  4clcspoffide  csicoïc 
A  la  fia  de  mes  jours. 

\    Ce  que  j'en  ay^cp.»  J^  v^^i^^ç  te  Teproduîr^  ; 
T&  verras  mon  adreflè:  &ciQfn£ronr  cette  fois? 
Sera  ceint  de  rayons  qu'on  ne  vit  jamais  luire 
Surk  tefte  des  Rois. 

Soit  que  de  te^làn£tets  ma  l^re  s'entre* 
'  ciemie  j 

Soir  que  de  tes  bfontez  fe  la  face  parler , 
Qgel    rival  alTez  vain  prétendra  que  la  &en^ 
ne 

Mt  de  quoi  m'égaler  ? 


v»B  MAiliBitv^  Lit.  II,       C| 

Le  fameux  Amphion^  dont.  U  roîx  nom^ 
reille 
Bâtiflànt  une  rille  jrbnna  l'Univers , 
Quelque  bruit  qu'il  ait  n>  n'é  f  oinc  fair  de 
merveille 

Qge  ne  facent  mes  vers. 

lar  eux  de  tes  beaux  faits  la  Terre  Ctsm 
plein/e  : 
•  Et  les  Peuples  du  Nil  qui  les  auront  ouiss 
Donneront  de  Tencens»  comme  c^ttx  de  1(^ 
Seine, 

Aux  amels  de  Lovis^ 


*^ 


POESIES 

DE 

MALHERBE. 

LIVRE  TROISIE'ME 


A  LA  REVN£  MEKE    DU   ROY, 
£m  £à.  bien-venae  en  France. 

ê 
4 


^~?-^ 


£  U^  £  B  s^^  qu'on  mette  fur  ia  tefte 
Tout  ce  que  la  terre  a  de  fleurs^- 
Peuples^,  que  cette  belle  fefte 
A  jamais  taridè  nos  pleurs  : 
<|[tf  awc  deux  bouts  du  Monde  (e 

TOfC 

^oirr  k  feur  de  notre  jo/e  ^ 


^t   MASRlltlI.  £it.  ïïh        % 

ti  /bient  dans  les  coupes  noje^ 

Les  ibucis  M  tous  ces  orages ,  . 

Que  pour  hoâ  rebelles  courages  -  / 

Les  Dieux  nous  aroiem  env^et; 

A  ce  coup  ircrfit  en  fiun^e 
Les  Toeuz  que  faifbient  nos  mutila  f  > 

£n  km:  ame  encore  aflàmée 
Ce  mailàcres  &  de  butins. 
Kos  doutes  feront  éclaircies  t 
Et  mentirctnt'  les  Fropbéties 
De  tous  ces  vifiiges  pâlis  ,    .    . 
Dont  le  Tain  itude  s'appSqiwr 
A  chercher  Tan  climatiriquQ 
De  r^emelle  Tleur  de  LjS4t 

Aujourd'huy  noiâ  cft  amexiée 
Cette  princene,  que  la  (oj  > 

D'Amour  enfemble  &  d'Hymçnfil 
Deftine  au  lit  de  noftre  Rof.^ 
La  voicy,  ^  belle  Marib^ 
Belle  merveille  d*Hétrurie  j 
Qui  fait  confeflèr  au  Soleil  ^  . 
Quovque  Tâgc  paiTé  raconte  i 
Que  du  Ciel ,  depuis  au'il  y  monté  i 
Ne  vint  jamais  rien  ae  pareil. 

Telle  li'eft  point  la  Cythérée , 
Quand  d'un  nouveau  feu  s*allumane  ^ 
Elle  fort   pompeufe  &  parée 
Pour  la  conquefte  d'un  amant  : 
Telle  ne  luit  en  fa  carrière 
Des  mois  Tincgalc  courrièrc'; 


ji^       .         .    f  Q  a  S  r  I  s 

Mt  ttUt  àtStt^  îhcûCoA 
JL'âurore  au  matin  ne  s'éicale, 
Quand  les  jtnx  mefine  Aè  Céfaîir 
finferoient  kt  ^mpatraifoii. 

Le  Sce|itie  que  ^ne  ia  Race  , 
0û  rhe«i5  anï  sxiérkes  eft  joint  , 
Ltiy  mec  le  tefpeâ  en  la  hucCy 
Mais  il  ne  renoifitt^illk:  point  i 
Nulle  vanité  ne  4a  toucne  : 
Les  grâces  pariei|t<]»ar  Çaf^bovtAci 
£t  fi>n  front,  téixMh ^ffllié^ 
C^'au  vice  ell&we^  tinacceâible , 
Ke  peut  que  d*on  oâeur  én(èiifible, 
Eftre  va  &ns  eftf^  adocé,  .  ^ 

Q^uitèsfois  y  Itfffqiiè  ââr  Içs  ondes 
€3e  noovean^mitadk  iHottdtrv 
Neptuiic  «n  frs  caves  çrofondesr 
Plaignit-il  le  kn  ^tfil  içntoit  i 
Et  quantesfois ,~  en  là  penfée  ^ 
De  vives  atteintes  bl^éc ,  - 
Sans  Fhonneot  de  ia  Rojautiê 
Qui  luy  fit  celet&n  maityxe^ 
Uit-il  voulu  de  Jôn  Empire 
laire   échangea'  à^cette  beauté  ^ 

Dix  jours ,  ne  pouvant  Ce  àiftnice 
Dû  {^fir  de  la  regarder  : 
Il  a  y  par  un  effort  contraîi»  , 
ESSjé  de  la  retarder  : 
Mais  à  lai  fin^foit   qtfe  Tàiidace 
Ali  meiUeut  avisait  fm  piacc^ 


VB  M^X'HBitiB.  tir,  in;       '4f 

Sbit  qa*an  autre  Démon  pltishn 
Aux  yents  ait  impùCé  filehce^ 
Elle  eit'  bots  de  ùl  viiolence  , 
Et  la  TOicy  dans  nolbe  pou* 

La  Toicy,  Peuptes,  qui  nous  moiillrè^ 
Tout  ce  que  la^Gloire  a  de  prix: 
ies  fleurs  naiflènt^  à  fà  rencpntre. 
Dans  les  coeurs^  de  danries  efprits  ? 
Et  la  préfance  des  merveilles 
Qu'en  oyent  dire  nos  oreilles , 
Accufè  là  témérité 

De  ceux  qui  nous  l'aroienc  décrite  ^. 
D'avoir  figuré  fbn  mérite 
Moindre  que  n-eft  la  ^vérité*      - 

O"  toute  parfaite  ftincefô; 
L^étonnement  de  l'Univers  $ 
Aftre ,  par  qui  vont  avoir  çeib 
Nos  ténèbres,  &  nos  hyvcrs. 
Exemples  -fans  -autres  exemples  : 
Future  Image  de  nos  temples  r 
Quoique  noftse  fotble  pouvoir  , 
En  voftre  accueuil  ofe  entreprendre  y 
Doit-il  efpérer  de  vous  rendre 
Ce  que  nous  vous  allons  devoir  ? 

Ce  (èfla  tous  qui  de  nos  villea 
Ferez  la  beauté  refleurir^ 
Vous ,  qui  de  nos  haine$  civile$ 
Ferez  la  radne  mourir  : 
Et  par  vous  la  paix  aflurée*^    ' 
N'aura  pas  là  courre  durée , 


i^oii  htkz  de  noftre  fouf&once , 

Ces  François  qu^  n'ont  de  la  Irance  ,'- 

^  ue  la  Langue  &  rhaboltement. 


tar  f^s  on  Ëaûfin.ndasTla  naiftre^ 
Q^e  Toas-mefme  verrex  tin  jour 
De  la  ïcrre  entière  Hi  maiflxe  »  • 
Ou  par  anâe^ ,  ou  par  amour  : . 
fet  ne  tarderont  fcs  ceiwucftes^ 
Dans  les  oracles  déjà  preftes  >       . 
Qu'autant  que  le  premier  coton, 
^m  de  jùiiti^flk  m  le  meflage  » 
iTardera  d'eftre  en  fon  yifage , 
ic  de  £ûjre  ombrt  à  fon  xneuton» 

• 

„  O  combien,  l6t^i  aunt  de  yeuYC» 
£a  gent  qui  porte  le  Turban! 
^^t  de  Cuig  foùgira  les  fleures 
ùi  lavent  les  pieds  dtt  Liban  ï   ^    - 
juê  le  Bolphore  en  fes  deitt  tvits^ 
Aura  de  Sultanes  captives  l 
Et  que  de  mères  à  Mempliisy     • 
Enpleufàftt,  diront  la  vaillance 
l>eron  courage  &  de  fa  lance  | 
Au  funérailles  de  leurs  fis  ? 

Cependant,  notre  grand  Alcidc,!  ' 
Amolli  parmy  vos  appas , 
Perdra  la  furetfr  qui  lans  bride 
L'emporte  à  chercher  le  trépas  :- 
£c  cette  valeur  inlioititéey 
De  qui  rhonncur  cft  rhcuriftéej^ 


«E  MAiHfiRB^i,  Lit.  III. 

tuitqac  f  ien  n*a  fii  Tobliger 

'A  ne  nous  d<>nn€;r -pUis  d*aUrines, 

Aumoins ,  fi>W  1^9ies^- 

Aura  fc^  de  nous  aâïiger* 

Si  refpQ^^u'aux  bouches  des  hoauneiy 
Nos  beaux  £u^  lâ»Qnc  récitez , 
£ft  Taiguillon  par  qui  nous  fopfiqies 
Dans  les  ^^aar^  pr^ipitez.: 
$MY  de  qui  If  g^ire  femée 
|Par  les  voix  de  la  Renommée^ 
£n  tant  de  parîs  s*eft  fait  ouir, 
jQne  tout  le  £ècle  49  c.St  nn  Hyre^ 
JN'cft-il  pas  indigne  de  virre^ 
^il  ne  rît  popr  (ç  réjouir  ? 

.^u^il  lui  fiiffifè  que  l'ECpagne^ 
Héduite  par  tant  de  çomhis 
(A  ne  Toier  voir  en  ca^p^gne^ 
A  mis  rire  &  }ç«  ^pies  bas  j 
iQtt'il  ne  pjoypquc  point  Tenvie 
iDa  mauvais  fort  contre  fa  vie  : 
£c  puifque ,  félon  fon  deflein , 
Jl  a  rendu  nos  troubles  calmes, 
5'ii.yeut  davantage  de  palmes. 
Qu'il  les  acquière  en  yoftre  fcin^ 

C'eft-là  ^ull  faut  qu*à  fon  Génie  , 
Seul  arbitre  de  fes  plaifirs , 
Quoiqu'il  demande,  il  ne  dénjfi. 
Hien  quUmagine  fes  deiîrs  : 
C'eft-là  qu'il  faut  que  les  annéeç 
luy  coulent  comme  des  jpurn(ç§ ,    ,  • 


7^  \9otsinM 

Et  qtill  ftic  ie  quby  fb  Tantôt  ; 
Qge  la  dottceiir  qui  tout  exHèdc^ 
N'eft  point  ce  que  fètt  Ganimèdis 
A  U  cable  Àc  Jufitet, 

Mais  d^aUer  plus  à  ces  batailles^ 
Oi  tonnent  les  foudres  d-finfièr. 
Et  lutter  contre  des  murailles/ 
D'oA  pleuvenc  la  flamme  &  le  Rr^ 
Puifqu'il  (ait  qu'en  fes  defiinées 
Lesnoftres  feront  termiiiées, 
Et  qu'après  lui  noftre  difcord 
N'aura  pkis  qui  domte  fit  rage^ 
N*e(l:-ce  pas  nous  rendre  au  nauÎErage 
Après  ^ous  aToir  mis  â  bord  : 

Cet  Achille  de  qui  la  pique 
Faifoit  au  brare  4*Ilion 
La  terreur  que  fait  en  Afrique 
Aux  troupeaux  l'aflaut  d'un  lion.^ 
Bien  que  fa  mère  uft  1  Ces  armes 
Ajoute  la  force  des  charmes  , 
Quand  les  deftins  l'urenc  permis, 
N*ut-il  pas  (a  crame  couple 
De  la  moins  redoutable  cpée 

\m  fîift  parmi  fes  ennemis^    , 


Les  Parques  d'une  meime  fojc 
Ne  dérident  pas  tous  nos  jours  3 
Ni  toujours  par  femblable  voye 
Ne  font  les  planettes  leurs  cours  : 
Qttoyque  promette  la  Fortune, 
Ala  nn ,  quand  on  l'impomme^ 


Ce  qu'elle  aç:oît  fadr  proférer. , 
Tombe  d  u  faiâe .  au  '  préjcipicç  ^ 
Et  pour  Tayojr  toujours  propici^^ 
Il  la  fe»t  toujours  ,j:éyércr. 

Je  (ày .  bien  ^c  fa'Cannagiiôle 
Devontiuy  fc  repréfantaiit 
Telle  qu'une  plaintive  idole. 
Va  fon  coMXîoux  foUicitan^; 
Et  rinvite  à  |u:endre  pour  elle 
Une  légitime  querelle  :    ' 
Mais  doit-il  vouloir  que  pour  lujr 
Nous  ayons  toujours  Je  teint  tlefine,' 
Cependant  qu'il  tente  lui-mefine  7- 

Ce  qu'il  peut  faire.pax  autruy» 

Si  Yos  ytux  ;ùmt  toute  (a  braifè , 
Et  vous  la  fin  de  tous  Ces  vœux , 
Peut- il  pas  languir  à  fbn  aifb 
En  la  prifbn  de  vos  cheveux  ? 
Et  conunettre  aux  dtures  corvées 
Toutes  ces  âmes  relevées , 
Q^e  d'un  confeil  ambitieux  ^^' 

La  faim  de  gloire  per(uade 
D'aller  flir  les  pas  d'Ëncélade 
Porter  des  échelles  aux  Cieux? 

Apollon  n'a  point  de  myflère 
Et  (ont  profanes  Ces  ch  an  Ions , 
Ou ,  devant  que  le  Sagittère 
Deux  £bis  ramène  les  glaçons  , 
Le*  fiiccès  de  leurs  entreprifes , 
De  qui  deux  Provinces  conquifes 


^»  fOtttMt 

pnt  d^i  ^t  prevTC  i  le^f  «Lut, 
FavoiiU  de  11  viâoiie, 
Changen  U  faible  ea  JuftQii;^ 
De  PEù'tgB  ieo  l'Eridan, 

Nice,  p»7an[  atcc  honte 
Cn  lîégc  autrefois  tepoullë, 
Ceflè»  de  nous  nettie  ea  coiuc 
3atberou0c  qu'cUe  %  flta^é  : 
Guife ,  en  fes  iputa^es  forc^^^ 
Rcmetcu  les  bernes  palQes 
jQu'avoit  noftre  Empire  matin; 
£t  SoiQpns,  fatal  aux  fupeibes, 
'  Fera  cbetcliet  parmf  les  herbes 
JEn  qwilc  place  fi^c  Tniia, 


4>'i  Ma  t  h b r b  b.  1î  V.  I II,        ^^ 

A   LA   REYNE   MERE   DU  ROY. 
iur  Içs  hiireux  fuccès  de  fa  Régence. 

O     DE. 

NY  M  p  H  «  ,,qui  jamais  ne  fommcilles, 
£c  donc  les  meâages  divers 
En  un  moment  font  aux  ^oreille^s 
Des  Peuples  de  tout  TUnivers^ 
Vole  yifte,  &  de  la  contrée 
Par  oil  le  jour  £u.t  fbn  entrée 
Joiqu'au  rivage  dç  Calis, 
Conte  ,  ^r  la  Terre  &  iUr.rOnde, 
Que  rhonneur  unique  du  monde  ^ 
C*eft  la  Reyne  des  Fleurs  de  Xfs. 

Quand  fen  HsuJii ,  de  qui  la  gloire 
lut  une  merveille  jà  nps  yeur , 
jLoin  des  hommes  s'en  alla  boire 
Le  neâar  avecque  les  Dieux  ^ 
En  cette  avanture  ef&ojable  ^ 
A  qui  ne  fpmbloitril  croyable , 
CJg'on  alloit  voir  une  faiibn  ^ 
Ou  nos  brutales  perfidies 
IFeroienc  naiftre  des  maladies 

ui  n'aïuoient  jamais  guérifoni 


Qi^  ne  pen(bit  que  les  Furies 
Viendroient  des  abyûnes  d'Enfêr^ 
En  de  nouveUes  barbaiies 
JSmployej:  h  jBaou^e  ^  le  fêr  ? 

9 


74  P<»BSHS 

Qu^un  débordement  de  licence 
Feroic  fouffric  à  Tinnocence 
Toute  forte  de  ^ruautez  î 
Et  que  nos  malheurs  feroient^pire$  » 
Que  naguères  fous  les  Bufires 
Que  cet  Hercule  ayoit  domtez  ? 

Toutefois,  depuis  riàfonune 
De  cet  abominable  jour, 
A  peine  la  quatrième  lune 
Achève  de  faire  fbn  tour  : 
Et  la  France  a  les  deftinees 
Pour  elle  tellement  tournées 
Contre  les  vents  (Sditieux, 
Qu'aulieu  de  craindre  la  tempefté  ^ 
Illemble  que  jamais  fa  tefte 
Ne  fut  plus  voifine  des  Cieox, 

Au  delà  des  bords  de'  la  ATeafV 
L*Alemagne  a  vu  nos  guerriers , 
Par  une  conquefte  £ameaiè 
Se  couvrir  le  front  de  lauriers. 
Tout  a  âéchi  ibtts  leur  menace: 
L'Aigle  mefme  leur  a  fait  place  5 
Et  les  regardant  approcher 
Comme  lions  à  qui  tout  cède, 
N'a  point  u  de  meilleur  remède , 

ue  de  fuît ,  &  fe  cacher. 


O  Reyne;  qui  pleine  de  charmer 
Pour  toute  forte  d'accidons  , 
As  borné  le  aux  de  nos  larmes 
£a  ces  niitacles  évid^ns , 


•JD  B     M  A  &  H  X  OL  J   B.  î^ir.    m.      ^ 

Que  peut  la  fortune  publique 
Te  Touer  <l*aflez  inagnifique , 
Si  y  mifè  au  rang  des  Immortels  ^ 
Dont  la  rerm  fuit  les  exeniples  , 
Tu  n'as  avec  eux  dans  nos  Temples, 
Des  images  fc  4es  aii«eis  > 

Qnc  (auroit  enfèignér  aux  Princes 
l«e  grand  Démon  qui  les  inftruit , 
Dont  ta  fiigeflè  en  nos  Provinces 
Chaque  jour  njêpande  le  finit  ? 
£t  qui  jixftement  ne  peut  dire  ^ 
A  te  voir  régir  cet  Empire^ 
Que  fi  ton  heur  jetait  pareil 
A  tes  admirables  mérites , 
Tu  ferois  dedans  fes  limites 
Levcu:  &  co^icher  leSoleil-l 

Le  fiân  qm  refte  i  nos  penfSes^ 
O  bel  Aftre  •  c'eft  que  toujours 
Nos  félicitez  commencées 
Puiflènt  continuer  .kurs  cours. 
Tout  nous  rit  $  Se  noftre  narite 
A  la  bonace  quUl  délire  : 
Mais  fi  quelque  injure  du  (brc 
Pîrovoquoit  i'ire  de  Nepninc  , 
Quel  excès  d'hureufe  fortune 
Nous  gaxantiroit  de  la  more  f 

Aflez  de  (oneftes  batailles  y 
Be  de  carnages  inhumains , 
Ont  fait  en  nos  propres  entfaiUef 
Rougir  nos  déloyales  0iains. 

Di| 


7^  •  P   O  B  «  î  «  s         ' 

Donne  ordre  que  fous  ton  Génie    • 
Se  termine  cçt&?  manie  i 
Et  que  las  4^  perpétuer 
Une  fi  longue  mal-veuillànce , 
Nous  emplojons  noftre  vaillance 
Ailleurs  qu'à  nous  entretuer. 

La  Difcgrde  aux  crins  de  œùîéuyres  ^  ^ 
Pefte  fatale  ajiz  '  Potentats , 
Ne  finit  fe$  tragiques  oeuvres 
Qu*en  la  fin  mefme  ^es  Ëftats. 
D'elle  naquit  l^  frenéfie 
De  la  Grèce  contre  TAfie  : 
Et  d'elle  prirent  le  flambeau  ^ 
Dont  ils  dcfolèrent  leur  terre, 
Les  deux  frères  de  qui  la  guerre. 
Ne  cefla  point  dans  le  tombeau. 

C*eft  en  1^  paix  que  toutes  choks 
Succèdent  félon  nos  defîrs  ; 
Commi?  aujp  Printems  naiflent  les  to&Bp 
En  la  paix  naiiTent  les  plaifirs. 
Elle  met    les  pompes  aux  villes  ; 
Donne  aux  chams  les  moiflbxis  fcreiles  $ 
Et  de  la  majefté  .des  loix  ' 
Appuyant  les  pouvoirs  fnprêmes, 
Fait  demeurer  les  Diadèmes 
Fermes  fur  la  tefte  des  Rois. 

Ce  fera  defibus  cet  Agidc, 
Qu|invincible  de  tous  couez , 
Tu  verras  .ces  peuples  fans  bride 
Obéir  à  tes  volonté:^  « 


D  s  M  A  L  H  1  HSl^  X,l  V.  III.  77 

Et  furmontant  leiic  eQ>érance  , 
&einçttrâs'  en  telle  a-fmranoe 
Leur  falut  qui  fut  déploré, 
Que  vivre  au  fiécle  de  M  a  k  i  s ,      ' 
Sans  mcnCâhgc  J^  .fans  £aterie 
Sera  vivre  au  ficelé  doré. 

Les  Mufes,  les  neuf  belles  Fées, 
&ont.  les  bois  fuivent  les  chanforis , 
Rempliront  de  nouveaux  Orfées 
Lai  troupe  de  leuïs  nourriflbns. 
Tous  leur^  voeui  feront  de  te  plaire  : 
Et  fi  ta  &veur  tutelaire 
Fait  figne  de  les  avouer. 
Jamais  ne  partit  de  leurs  veilles 
Rien  qui  fè  compare  aux  merveilles 
Qu^elles  feront  pour  te  louer^ 

En  cette  ha'utaine  entreprife. 
Commune  à  tous  les  Beaux-efprirs  ,> 
Plus  ardent  qu*une  Athlète  à  Pife , 
Je  me  ferai  quitter  le  prix. 
Et  quand  j'aufày  peint  ton  iinage  ^v  ■ 
Quiconque  vçrra  'mon  ouvrage  y 
Avoura  que  Tôncaine^bleaU-, 
Le  Louvre,  ni  les  Tuileries,  . 
En  leurs  fiiperbes  galeries 
N'ont  point  ,un  fi-  riche  tableau. 

Apollon,  i  portes  ouvertes 
Laiue  indifiëramment  cueillie 
Les  belles  feuillues  toujours  vërteir 
Qui  gardent  les  noms  de  vieillir: 

Diij 


Mais  Tart  3^  faite  des  couronnes , 
K'eft  pas  fa  de  toutes  perfonnes  5 
Et  trois  ou  quatre  feulement  y 
Au  nombre  defijuelson  me  range  ^ 
Peuvent  donner  une  louange 
QuJL  demeure  éternellement. 

POUR  LA  REYNE  MERE  DU  ROVv 
pendant  fa  Régence» 

SI  quelque  arorton  de  l%nyie 
Ole  encore  lever  les  yeux , 
3fe  veux  bander  contre  fa  vie 
l*irc  de  la  Terre  &  des  Cieux^ 
Bt  dans  les  {ayantes  oreilles 
Verfer  de  fi  douces  merveilles  ,^ 
Que  ce  mifèrable  corbeau. 
Comme  oifeau  d'augure  finiftre^ 
Banni  des  rives  de  Caïftre, 
S'aille  cacher  daas  le  tombeau; 

-     Veifez  donc,  non  pas  habillées 
Comme  on  vous  trouve  quelquefois , 
£n  ju^pe  deflbus  les  feuiuées , 
Danfant  au  filence  des  bois. 
Venez  en  robes ,  où  Ton  voye 
Deifus  les  ouvxages  de  fbyc 


»B   M  At  HBRB:E.   LiV,  III.       7^ 

Les  rayons  d'or  étûi^eler  j 
Et  chargez  de  perles  vos  tcftes , 
Comme  quand  tohs  aller  aux  feAes 
<0ù  les  Dieux  yo^  f^at  appeler. 

Quand  le  fang  bouillant  en  mes  veines 
Me  donnoit  de  jeunes  dciîrs , 
Tantoft  vous  ibu^iriez  mes  peûies , 
Tantoft  vous  chantiez  mes  plaifirs  : 
Mais  aujourd'hui  que  mes  années 
Vers  leur  fin  s'en  vont  terminées , 
<Siéroit-il  bien  à  naes  écris 
D'ennuyer  les  races  futures 
Des  ridicules  avantures   - 
D'an  amoureiu:  eii  cheveux  gris. 

Non,  Vierges,  non ,  je  ixie  retire 
De  tous  ces  trivoles  difçours  : 
Ma  Rejne  eft  un  bot  à  ma  lyre  , 
Plus  jufte  que  nulles  amours  ^ 
fit  quand  j'auray ,  comme  f'efpère , 
Fait  ouir  du  Gange  à  l'Ibire 
Sa  louange  à  tout  l'Univers , 
Permefle  me  (bit  an  Cocyte, 
Si  jamais  je  vous  ibllicite 
De  m'aider  à  faire:  des  vers* 

AniH  bien  chanter  d'autre  choie. 
Ayant  chanté  de  (à  grandeur, 
5croit-ce  pas  apri^s  la  rofè 
Aux  pavots  chercher  de  l'odeur  ? 
£t  des  louanges  de  la  Lune 

Defcendre  à  la  darté  commune. 

__  « .  • , 

D  in} 


1 


S9  f  o  1  %  r  i  i 

D-an  de  ces  fenx  du  Firmament  ^ 
Qui  fans  profiter  &  farts  noire  y 
N'ont  reçu  Tafage  de  loire  ' 
Qoe  par  le  nombre  feolemeut^ 

Bntse  les  Kois  à  ^i  cet  âge 
Doit  {on  principal  ornement , 
Ceux  de  la  Tamife  8c  du  Tage 
Font  louer  leur  gouvernement  ; 
Mais  en  de  fi  calmes  Provinces, 
Où  le  Peuple  adore  lejf  Princes', 
Et  met  au  degré  le  plus  haut 
l*iK>nneur  da  Sceptre  légitime, 
Sauroit-on  excufer  le  crime 
De  ne  régner  pas  comime  il  fautf 

Ce  n'eft  pôinf  ate  rives  d'un  ffcttve  y 
Où  dorment  les  vens  &  les  eaiix , 
Que  fait  fà  véritable  preuve 
l'art  de  conduire  les  vaifleaur. 
Il  faut  en  la  plaine  falée 
Avoir  lutté  contre  Maléé, 
Et  près  du  naufrage  dernier , 
S'ellre  vu  deflbus  les  Pléiades^, 
Éloigné  de  ports  &  de  rades  y 
Pour  eftxe  cru  bon  marinier. 

Ainfi.  quand  la  Grèce  partie 
D'où  le  mol  Anaure  couloit , 
Traverfa  les  mers  de  Scythie 
En  la  navire  qui  parloit  5 
Pour  avoir  fu  des  Cyanées , 
Tromper  les  vagues  forcenée^^ 


Ds    Malhb&bi..  Itv.  m* 

Les  pilotes  du  fils  d'Efon , 
Dont  le  nom  jamais  ne  s'cffzcc^^ 
Ont  gagné  la  première  place 
£a  la  fable  de  la  Toifon». 

Ainfi  con^èryant  cet  Emfkt} 
On  rinfidclïté  du  fort , 
Jointe  à  la  noftre  cncore^îre; 
Alloit  faire  un  dernier  efiort , 
Ma  R^rîe  acquiert  à  fcs  mérites^* 
tJn  nom  qui  n'a  point  de  limites  ^ 
Et   terniilant  le  fouvenir 
Des  ^eynes  qui  Tont  précédée,^ 
Devient  une  éternelle  idée 
De  celles  qui  font  à  yeniiir 

ÂufE-toft  que  le  coim  csaeiqitt;* 
Dont  nous  fumes  presque  sMtU$^> 
Eut  fait  la  fortune  publique 
l'exercice  de  fes  vertus ,» 
En  qu*elle  nôuveauté^  d'ocagé 
Ne  rat  éprouvé  (on  courage  î   . 
Et  quelles  malices  de  flots. 
Par  des  murmures  effroyables  ^. 
A  des  vœux  à  peine  payables 
N'obligèrent  les  matelots  > 

Qui  n'ollit  la  voix  de  Bélonv  y  , 
£afle  d'un  repos  de  douze  ans,  . 
Telle  que  d'un  foudre  qui  tonne  ^ . 
Appeler  tous  fes  partifans  ;. 
Et  déjà  les  rages  extrêmes, 
Fac  crai  tombent  les  Diadi^mes , 


Z^  F  o  &  8  r  1  i 

Taire  apptéjxender  le  retour 
Pe  ces  ^mbfits,  dont  la  manie 
Wt  réterrïelle  ignominie 
JDe  Jamac  de  de  Moncontour? 

Qui  ne  voiç  ,-4SftCôtc  à  cette  heure  ^ 
Tous  içs  infidèles  cerveaux;  y 
Doiu  la  fortun^'-^ft  l'a  meilleur, 
Ne  chercher  que  troubles  £  nouveaux  y  * 
£t  reflembler  à  ce»  fontaines 
Dont  les  conduities  feuteraines 
FafTent  par  un  plomb  û  gafté, 
QOf  toujours  ayant  quelque  tare , 
Au  mefme  temps  qte'on  les  réparé 
X^eau  $*enfttit  d'ua  «iftre  eoftf  ? 


La  Paix  ne  voit  rfcft  qm  menace" 
Se  faire  re^aiftre  nos  pleurs: 
Tour  s'accorde  à  noftre  bonace  $ 
Xes  hy vers  nous  donnent  des  fleurs  : 
Et  &  les  pafles  Eutoienides , 
Pour  réveiller  noï  parricides. 
Toutes  trois  ne  fortént  d'Bnftr, 
Le  repos  du  fièck  où  nous  fbmmc^" 
Va  faire  à  la  moitié  des  hommes 
Ijgnorer  que  c'eft  "^que  le  fk.- 

Thémis^,  cnjtitaleeiitttmie 
Bes  ennemis  de  leur  devoir; 
Comme  un  roclier  eft  affermie 
£n  (on  redoutable  pouvoir. 
I^Ue  Ta  d*liin  pas  &  d'un  ordre,. 
Oà  la  ceafiixe  n'a  que  mordre  : 


j>z  Malhx&bs.  Lit.  III.        ^ 

£c  Ici  loiz  qui  n'exceptent  rien 
De  leur  glaive  8c  de  leur  balance  » 
Font  tout  perdre  a  la  violance 
(ui  yeut  avoir  plus  que  le  £en. 


Nos  chams  mefine  ont  leur  abondance 
Hors  de  Tdutrage  des  voleurs. 
Les  feftins,  les  jeux,  &  ladance, 
fin  bannilTent  toutes  douleurs. 
Rien  n'y  géniit ,  rien  n'y  fbupire  ; 
Chaque  Amarylle  a  fbn  Tityre  : 
£t  fous  répaifleur  des  rameaux 
U  n'eft  place  où  l'ombre  foit  bonne. 
Qui  fbir  &  matin  ne  refbnne 
Ou  de  voix  ou  de  chalumeaux. 

Puis,  quand  ces  deux  gransHyménéeSi 
Dont  le  fatal  embrasement 
Doit  applanir  les  Pyrénées  , 
Auront  leur  accompliflèment  ; 
Devons-nous  douter  qu'on  ne  voye , 
Pour  accompagner  cette  joye, 
L*encens  germer  en  nos  buiHbnsi 
La  nayrrhe  couler  en  nos  rues } 
£t  fans  l'uûige  des  cfaarues. 
Nos  plaines  jaunir  de  moiilbns? 

Quelle  moins  hautaine  efpérance 
Pourrons-nous 'concevoir  alors. 
Que  de  conquefter  à  la  France 
La  Propontide  en  fçs  deux  bor  s  ? 
Et  veneeant  de  fuccès  profpères 
Les  infortunes  de  nos  vètcs, 

'  Dv) 


S4  Poésies 

ê 

Que.  tient  TEgypte  pnféyelisy 
A^r  fi  près  du  bout  du  monde  ^ 
Que  le  Solfeil  forte  de  Tonde 
Sur  la  terre  des^âeur^  de  lis?  . 

* 

Certes,  ces  miracles  vUîbles 
Excédant  lé^penfer  humain. 
Ne  (ont  point  ouvrages  poflîbles 
A  moins  qu'une  immortelle  main^ 
£t  la  raifon  ne  fe  peut  dire , 
De  nous  voir  en  noftre  navire  ' 
A  fi  bon  port  acbe^iinez  , 
Ou  fans  tard  &  fans  flatterie,   , 
Ceft  PallaS'  que  cette  M  a  un,. 
Par  qui  nous  fommes  gouvernez» 

Mais  qu'elle  foit  Nymphe  ou  Di^^ 
De  fiing" immortel  ou  mortel,. 
Il  faut  que  le  monde  confcfle 
Qu[il  ne  vit  jamais  rien  de  teU 
£t  quiconque  fera  Thiftoire 
De  ce  grand  chéd'ceuvre  de  gloire^ 
L'incrédule  poftërité 
Kejettera  foii  témoignage,.     . 
S'il  ne  la  dépeint  belle  6c  iâgc^ 
Au  de^  de  U  véritéi^ 

Grand  H  s  n  r  i ,  grand'  foudre  de  gaezcf  , 
Que  cependant  que  parmi  nous 
Ta  valeur  étonnoit  la  Terre, 
Les  Deftins  firent  fon  époux  ;. 
^^Yy  dont  la  mânoire  eft  fans  blâme ^ 
C^e  di»*ai  4c  cette  belle  aixu:> 


DE    Malhb&bs.  Lit,  III.      sj 

Quand  tu  U  vois  fi  dignement 

Adoucir  touUs  nos  abfintltes  y 

Et  fe  tirer  des  labyrinthes 
Où»  la  met  ton  éloigniement  ^ 

Que  dis^tu  lorique  tu  remarques} 
Après  fes  pas  ton  Héritier  , 
De  la  fâgeflc  dei  Monarques 
Monter  le  pénible  fentier? 
Et  pour  étendre  fa  Couronne , 
Croiftre  comme  un  JFan  de  lionne  T 
Que  s'il  peut  uh  jour  égaler 
Sa  force  averqne  fit*  furie ,  .  . 

Les  Nomades  n'onr  bergtrte , 
Qu;il  ne  fiiffifc  à  dcfolcr. 

Q]]i  doute  que  fi  de  fes  arme^ 

Bion  avoit  u  Tappuy , 

I.e  jeune  Atride  avecque  larmes 

Ne  s'en  faft  retourne  chez-luy  j 

fit  qu'aux  beaux  chams  de  l'a  Phrygie^ 

De  tant  de' batailles  rougie , 

Ne  fuflent  entOre  bonnorez 

Ces  ouvrages,  des  mâin^  céleftes , 

Que  juiques  à  leurs  derniers  reftes 

Xa  âamme  Grecque  a  dévorez?' 


m 


%€'  I^OISIKS 


a;  m  RÉrNÊ  MERE  DU  ROY , 
pendant  fa  Régence. 

S'V  A  N  C  B  s.   ' 

OBf  S  T^ditin  des  smes  Se  des  yeux, 
Rejne  le  chéd'œuyre  des  ëieiiz  , 
Quels  dodes  yers  me  feronc  avotier 
Digiie  de  te  loiréi  r 

£ès  monts  fameux  des  Vierges;  que  je  (ers 
Ont-ils  des  fleurs  en  leurs  defens. 

Qui  s'efforçanc  d'embellir  ta  couleur. 
Ne  tettxiffe  la  leur  l 

Le  Termodon  a  tu  feob'  autrefois 

iDes  Re^ÀTes  au  trône  des  Rois  : 

Mais  que  vic^il  par  qui  fbit  detxatu 
Le  prix  à  ta  vertu  I     - 

Certes,  nos  Liî;,  quoyqne  bieii  cultivez  , 

Ne  s*eftoient  jamais  élevez 
Au  point  hureux  où  les  deftins  amis 

Sous   ta  main  les  a  mis. 

A  leur  odeur  TAnglois  fè  relafchaiit , 
Noftre  amitié  va  recherchant  : 

Et  TEipagnol ,  prodige  merveilleux  ! 
CeiTe  d'eftre  orgueilleux^ 


t  r  M  Xi  flFE  Bf  «  t:  tSi  T.  I IC       97 

De  cous  cotez  hotrs  regorgecfns  de  biens  : 
Ec  qni  voit  Taifè  oà  m  nous  dens,. 

De  ce  vieux  ûècîe  aux  £aUes  técké 
Voie  la  félicité. 

r 

Quelque  difcord  mutmuraot  bkStmtMt^ 
Nous  fit  peur  au  conunancement  : 

Mais  fans  efiêt  prefque  il  s'évànouic^ 
Plutoft  qu'on  ne  Touit* 

Tu  menaças  Ibrage  pàroiflanc  : 

Et  tour  ù)ndsLin  obéiilant , 
Ildifparut,  comme  flots  courroucez, 

Qge  Neptune,  a  tancez. 

Q^  puiflès-tu,  grand  Soleil  de  nos  jours  y 
Faipe  £uis'fih  lé  mefnïei  cours  | 

Ik  foin  du  Ciel  ce  gardant  aui&  bien^ 
Que  nous  garde  le  tien/ 

Puiilès^tu  yôi^  fotiS  le  bïas  de  tonîis 

Trébucher  les  murs  de  Memphis  ^ 

Bc  de  Marfeille  au*  rivage  de  Tjt 
Son  Empire  aboutir^^ 

les  riXùt  font  grands  :  mais  avecque  raifon 
Que  ne  peut  Tardante  oraiion  ? 

£c  (ans  âater,  ne  fèrs-tu  pas  les  Dieux 
iU&z  pour  avoir  mieux  ? 


!»» 


s» 


PO  BStSt 


POESIES 


D  E 


M  A  L  H  E  R  B  E.^ 

LIVRÉ  QÛATRIE'ME. 


A    MONSEIGNEUR 

•  "  * 

FRERE    DU    ROY. 

S  O   N   K   I  T. 

j»  U  S  B  S  ,  quand  finira  cette  lo/^gur 
lemife 

De  contenter  Gaston,  &  d'é- 
crire de  luy  ? 

Le  foin  que  rout  avez  de  la  gloire 

d'autray , 
Peut-ii  mieiiz  s'employer  qu*à  £  belle  entre^ 
prife? 


DE    MAÊKBllLBlt.    LlY.   IV.  8^ 

En  ce  malhilrcuz  fiècle  oà-chacim  tous  mé^ 

prife , 
Et  .<}uiconque  Vous  fcrt  n'en  a  qiie  dd  Kenntty-, 
Miferablc  Ncufvaine ,  où  fera  voftre  appuy , 
S*il  ne  Vous  tent  les  mains  &  ne  vous  uyon 

rife? 

|e  croy  bien  que  la  peur  d'o&r  plus  qu'il 
ne  faut. 
Et' les  difficultex  d'un  ouVifàgé  fi' haut  ^       - 
Vous  oftent  le  dcfir  que  fa  yertu  vous  donne  : 

Mais  tant  de  beaux  objets  tons  les  jours 

s'augmentans , 
Puiiiqti^en  âge  fi  bas  leur  nosibre  vpus  étonfie^^, 
Comme  y  fournirez^vous  q^and  il  auia  vint 

ans  i 

A     M  O  UÈEtCN  ÉITR 

LE    CARDINAL  É^E  RICHELIEU^ 

Sonnet»    * 

A  Ce  coup  nos  frayeurs  n'auront  plus  de  rai- 

Grande  ame  aux  gruiï^  travaux  fans  repos 

adonnée  : 
Puifque  par  vos  confeils  la  France  cft  gouvcr* 

née ,     . 
Tout  ce  qui  la  travaille  aura  fa  guéri&nv 


f9  totlit-s 

Tel  qne  tm  ti^eimi  Je  vieil  âge  d'Elôn , 
Telle  cette  Pilnccffe  en  vos  nuins  têlînée 
Vaincra  âc  Ces  defliiu  U  lipicai  obftinic , 
Et  leptendti  le  teint  de  d  vene  ^ifon. 

le  bon  fens  de  mon  Roy  m'a  toujours  &jt 
prédire  , 
Que  les  frai»  de  ta  I>ûz  conibleroient  San  Em- 


<fab  k  TÔIbe  aufonrd'liDj  le 

Je  ne  Iny  promets  pu  ce  qu'il  doit  elpfret, 
»  Je  ne  loi  pcoBM»  k  oawSKftfrdo  Moo^ 


Mais  vorani 
fcgonde. 


BB   MaVhirse   Lit.  IV.       $t 


A      MADAME 

LA  PRINGESSt  DOUAÏRIERÊ,^ 

CHARLOTTE  DE  LA  TREMCMLLE.- 

S  O  H  lï   X  Tr 

QIT  o  T  doûc  I  grande  PrmcdTc  en  la  Terre' 
^  adorée  ,\ 
t,t  que  mefme  le  Ciel  eft  contraint  d'admirer. 
Vous  avez  réfoîu  de  nous  Tèit  demeorez 
fin  une  -obfcurité  d'éternelle  durée  ? 

La  flame  de  vos  yeux ,  dont  la  Cour  éclalirée 
A  Yos  rares  vertus  ne  veut  rien  préférer , 
Ne  fe  laflè  donc  point  de  nou$  defeQ^érer, 
£r  d'abufer  les  voifax  dont  elle  eft  defitée  ? 

-^Vous  eftes  en  des  lieux,  où  les  chams  toujours 
vers , 
Pourcequ*ils  n'ont  jamais  que  de  tièdes  hyvers  , 
Semblent  en  apparance  avoir  quelque  mérite  : 

Mais  û  c*eft  pour  cela  que  vott$  caufez  ïiôir 
pleurs  y 
Comment  faites- vous  cas  de  chofe  fî  petite , 
Vous  de  qçi  chaque  pas  fait  naiftre  mUle  fleurs  3 


9»  PO'ESI^^ 


A     MADAME 

LA  PRINCESSE  DE  CONTY. 

S  G  N  N    B  T» 

RA  c  I  de  mille  Rois ,  adorable  Princeile  ^ 
Dont  le puiiTant appoide faveurs  in*a coin* 
blé, 
Si-faQt-il  qu*àia  fin  j'^cquittç  ma  promeflt  ^ 
Et  m'allège  du  faiz^dont  je  fuis  accablé. 

TeUeqne noftve fiècle  anjourd'huy  yoas  ta- 

garde. 
Merveille  incomparable  en  toute  qualité. 
Telle  je  me  ré(bus  de  vous  bailler  en  gardé 
Aux  faftes  évemels  de  la  poftér-ité^ 

Je  fay  bien'quel  effort  cet'otivtagè  demande  : 
Mais  iî  la  pefanteur  d*une  charge  fi  grande 
Réfifle  à  mon  audace ,  &  me  la  refroidit  5 

Voy-jepas'vosbontezàmbn  aide  paroiftre, 
£t  parier  dans  vos  yeux  un  figne  qui  me  dit*, 
Q^e  c'eftaiTez  payer  que  de  bien  reconnoiftre  ? 


■  * 

•  ;    .        1  -       i. 

A      MONSEIGNEUR 

LE  DUC  DE  BELLEGARDE, 
Grand-Bcuyer  de  I;râ.nce. 

P  D  E. 

A  La  fin  c*eft  trop  de  iilâjice 
En  fi.  beau  fujec  de  parler; 
.Le  mciice  qu'on  veut  celer 
Souffre  une  injufte  violance  -, 
fiELL£GA&DE,  unique  fupporc 
Où  mes  vœHx  ont  trouvé  leur  port^ 
'Que  tarde  maparelTe  ingrate,    . 
X^e  déjà  ton  bruit  nompareil 
Aux  bords  du  Tage  &  de  l'Ëufjratc 
N*a  VU'  l'un  &  l'autre  Soleil  ? 

Les  Mufc;  hautaines  4c  bjaves 
Tiennent  le  Mater  odieuixj 
fit  comme  parentes  des  Dieu^x 
Ne  parlent  jamais  en  cCcU^Y^Si 
Mais  aufC  ne  foi^trelles  pas 
De  ces  beautez  dont  les  appas 
Ne  font  que  rigueur  Se  que  glace  j 
Et  de  qui  le  cerveau  léger. 
Quelque  fcrvice  qu'on  leur  face  » 
Ne  fe  peut  jamais  obliger.  ' 

La  vertu  qui  de  leur  étude 
Bft  le  fruit  le  plus  précieux  , 


Sui  tous  les  aâes  vic^cuz 

Lear  fait  haïr  l'ingratitude,: 

Et  les  aeréables  cnan£^f , 

Par  qui  leijirs  40!â:es  NoAirriâlbas 

Savent  charmer  les.dçftinées, 

Récptnpenfent  im^  bon  accueuil 

De  louanges ,  qj^c  les  années 

l^e  j^ettenc  ppiat  dans  le  cercueuil, 

'Les  tiennes  par  moi  publiées  j 
Je  le  jure  fur  .les  autels  5 
-£n  la  ménooire  des  mortels 
Ne  jferont  jamais  oubliées  : 
Ec  réteirnité  que  promet 
La  mpntagne  au  dquble  (binmet . 
N'efl:  que  menfonge  &  que  funiee.. 
Ou  je  rendray^  cet  Univers 
Amoureux  de  ta  renommée 
Autant  q^e  tu  Tes  de  mes  vçrs» 

Comme  en  cueuiQant  un  guirlanjle 
L'homme  eft  dautant  plus  travaillé. 
Que  le  parterre  eft.émaillé 
lyune  diverfité  plus  grande: 
Tant  de  fleurs  de  tant  de  cotez 
Faifant  paroiftre  en  kurs  beautés 
L'artifice  de  la  Nature. 
Il  tient  fufpendu  Ton  déiir , 
Et  ne  fait  en  cette  peinture 
Ki  que  laiiTer  ^  ni  que  choiiîr. 

Ainfi ,  quand  preflï  de  la  honte  » 
Dont  me  rait  rougir  mon  devoir. 


Je  veux  une  œuvre  concevoir 
Qui  pour  toy  ks  âges  fUrmonce  ; 
Tu  me  tions  les  fens  ençjbanteK 
De  tant  de  ra^es  quaiitez , 
Où  brille  un  excès  de  luoiière» 
Que  plus  je  m*arrefte  à  penièr 
Laquelle  fera  la  première. 
Moins  Je  ùj  pa^r  où  çonupoticer. 

Si  nommer  en  fbn  parentage 
Une  longue  fuite  d'Aïeux , 
Que  la  gloire  a  mis  dans  les  Cieux, 
£ft  réputé  gtand  avantage  5 
De  qui  n'eft-il  point. reconnu 
Que  toujours  les  tiens  ont  tenu 
Les  Charges  les  plus  lionnorables , 
Dont  le  mérite  &  la^raifon, 
Quand  les  Defti^s  font  favorables. 
Parent  une  illùflre  Maifon  ? 

Qui  ne  (àk  de  quelles  .tempeftc$ 
Leur  fatale  main  autrefpis , 
Portant  la  foudre  de  nos  Rois, 
Des  Alpes  a  battu  les  teftesi 
Qui  n'a  vu  dellbus  leurs  combas 
Le  Pô  mettre  les  cornes  bas  ? 
Et  les  Peuples  de  fes  deux  rives , 
Dans  la  frayeur  enfévelis  , 
LailTer  leurs  dépouilles  captives 
A  la  merci  des  fleurs  de  Lis  ?  . 

Mais  de  chercVr  aux  Tépulcures 
Des  témoignages  ^e  valeur , 


^  9  0S$I£S 

£'eft  i  ceux  qui  n'ont  rien  du  leur 
pftimablc  aux  races  futures  j 
Non  pas  à  toy ,  qui  reveftu 
De  tous  les  dons  que  la  Vertu 
Peut  recevoir  de  la  Fortune, 
Connois  que  c*eft  que  du  vray  bien  , 
Et  ne  veux  pas ,  conime  la  Lune , 
JLuire  d'auçre  feu  que  du  -rien.     , 

Quand  le  monftre  Infeme  d'Envié^ 
A  qui  rien  de  Taucruy  ne  plaift ,  ^ 

Tout  laibke  &  perfide  qu'il  eft , 
Jette  les  yeux  deiTus  ta  vie , 
Et  te  voit  emporter  le  prix 
Des  grands  coeurs,  &  des  Beaux  ofprits, 
pont  aujourd'huy  la  France  eft  pleine  i 
Éft-il  pas  contraint  d'avouer , 
Qu^il  .a  luy-mefme  de  la  peiuc 
A  s'empefcher  de  te  louer  ? 

Soit  que  rhonncur  de  la  carrière 
T*appeUe  à  monter  à  cheval , 
Soit  qu'il  fe  ,préfant€  un  rival 
Pourla  lice,  ou  j)Our  la  barrière. 
Soit  que  tu^donnes  <on  loifir 
A  prendre  quelque  autre  plaifir. 
Eloignez  des  molles  délices  j 
Qui  ne  fait  que  toute  la  Court, 
À  regarder  tes  exercices , 
Comité  à  des  théâtres  accourt  î 

Quand  tu  paffas  en  Italie  , 
Oà  t)i  fus  querk  pour  mpn  ilpfi 


Ce 


mt  Maxrs&bi.  Xxr.  IV.       ^ 

Ce  joyan  d*honneQr  8c  de  (oj 
Donc  TArne  i  la  Seine  s'allie  4 
Thétis  ne  fuivit-tfllc  pas 
Ta  bonne  grâce,  &  ces  appas. 
Comme  un  ofcjcc  émerveillablc, 
£c  jura  qif  ave&que  Tafen , 
Jamais  Argonauce  iemblable 
f^ï'alla  conijuerir  la  Toifbn  ? 

Tu  menois  le  blond  Hf  ménjle  i 
iQui  dévoie  iblenneUemenc 
De  ce  facal  accouplement 
Célébrer  Thureufe  journée* 
Jamais  il  ne  ivc  £  paré  $ 
Jamais  en  fon  faabic  doré 
Tanc  de  richeflès  n'éclatèrent  $ 
Toutefois  les  'Nymphes  du  lieu^ 
Non  fans  apparance,  doutèrent 
<2ai  de»yous  deux  eftoic  le  Dieu, 

De  combien  de  pareilles  marques» 
Dont  on  ne  nie  peut  démencir, 
Ay-je  de  quejr  te  garantir 
Contre  les  menaces  des  Parques  f 
Si  ce  n*efl;  qu*un  fi  long  difcoucs 
A  de  trop  pénibles  détours  $ 
Bc  qu'à  bien  difpenfer  les  cfao(ès. 
Il  faat  mefler,,  pour  un  Guerrier^ 
A  peu  de  myrrhe  &  peu  de  rofi» 
force  palme  &  force  laurier  ? 

Achille  eftott'haut  de  corfagei 
LVir  écUtoic  ea  &s  chereuK  1 


t!?  /    «     /"      *P  O-  E-  5  I  E  S«   '        "  •* 

Et  les.  Dames  ^yecque  vœux 
Soupiroient  après  (on  vifagç: 
Sa  gloire  à  danfer  &  chanter. 
Tirer  de  Tare  -,  fauter ,  lutter», 
A  nulle  aut{e  n'eftoit  fegonde  : 
Mais  s'il  n*uft  rien  u  de  plus  beau. 
Son  nom  qui  vole  par  le  Monde, 
Seroit-il  pas  dans  le  tombeaux 

S'il  n*u(t  pat  un  bras  homicide  « 
Dont  rien  ne  reponiFoit  Terforç^ 
Sur  Ilion  vengé  le  t^rt 
Qu^avoit  reçu  le  jeune  Atride  j 
De  quelque  adrefle  qu*au  giron 
Ou  de  Phénix ,  ou  de  Chiron  , 
Il  uft  fait  fon  apprentilTage , 
Noftre  âge  .aaroit-il  aujourd'hui 
Le  mémorable  témoignage 
Que  la  Grèce  a  donné  de  lu/?         ^ 

C*efl:  a^x  magnanimes  exemples , 
Qui  feus  la  bannière  de  Mars 
Sont  faits  au  milieu  des  hazars , 
Qu'il  appartient  d'avoir  des  Temples  | 
Et  c'eft  avecque  ces  couleurs , 
Que  rhiflioire  de  nos  malheurs 
Marquera  £  bien  ta  mémoire. 
Que  tous, les  fiècles  avenir 
N'auront  point  de  nuit  afiez  noire  » 
Pour  en  cacher  le  fouvenir* 

En  ce  long-rems ,  oâ  les  mam^s 
D*iin  nombre  infini  de  mutins ,    • 


DE   Malhirbe  II  t.  iv.        ff 

Fouflez  de  nos  mauvais  deftins , 
Ont  aflbuvi  leurs  félonnies , 
Par  quels  faits  d*armes  valumix. 
Plus  que  nul  autre  avantureux , 
N*as-tu  mis  ta  gloire  en  eftime  I 
Et  déclaré  ta  pamon  y 
Contre  Tefpoir  illégitime 
De  la  rebelle  ambition  ? 

Tel  que  d'tin  effort  diflfcile 
Un  fleuve  au  travers  de  la'm'èr,," 
Sans  que  fon  gouft  àeyicnnc  amer,  ,, 
Patfe  d'EUde  en  la  Sicile  ^  : 

Ses  flots  par  moyens  inconnus 
En  leur  douceur  entretenus , 
Aucun  mélange  ne  reçoivent  j 
Et  dans  Syracufe-  arrivant , 
Sont  trouvez  de  ceux  qui  les  boivent 
Aofld  peu  falez  que  devant. 

Tel,  entre  ces  efprits  tragiques," 
Ou  plutoft  démons  infenfez  ^  * 

Qui  de  nos  dommages  paflèz  ; 

Tramoient  les  funeftes  pratiques  ,' 
Tu  ne  t'es  jamais  diverti  '    * 

De  fuivre  le  jufte  parti  j 
M  ais  blafmant  Fimpur  e  licence 
De  leurs  déloyales  humeurs , 
As  toujours  aimé  Tinnocence , 
Et  pris  plaifir  aux  bonnes  mœurs. 

Depuis  que  pouf  ïàuver  fa  terre ,' 
Mon  Roy,  le  plus  grand  des  bam^tins  ; 

fi  ij 


•M 


%QO  9   O   B  f  I  «  s 

Ut  lêiSé  partir  de  Ces  mains 
Le  premier  trait  de  Con  tomier;^ 
Ja(qu*à  la  fin  de  Ces  explois  , 
Que  tout  a  reconnAi^res  loi  s , 
A-t-il  jamais  défait  ajoaiée^ 
Pris  ville ,  ni  forcé  rempart^ 
Où  ta  yaleur  accoutamqp 
N*ait  u  la  principale  part  f 

• 

Soit  que  près  de  Seii>e  Bc  de  Lpûse 
Il  pavaft  les  plaines  de  morts  $ 
Soit  que  le  E.pC:ie^utre  Ces  hors 
X,ui  Yift  faire  éclater  £a  gloire  js 
Ne  Tas^tu  pas  toujours  luivi  ? 
Ne  Tas-tu  pas  toujours  fervi? 
Et  toujours  par  dignes  ouvrages 
Témoigné  le  mépris  du  fort,     . 
Que  fait  imprimer  aux  pourages 
LeToin  de  vivre  après  la  mort  ? 

Mais  quof  !  ma  barque  vagabonde 
Bft  dans  les  Sortes  bien  avant , 
Et  le  plaifir  la  décevant 
Toujours  remporte  au  gré  de  Tonde. 
B  B  t  L  B  G  A  K.  D  E ,  ks  matelot» 
Jamais  ne  méprifent  les  flpts^ 
Quelque  Phare  qui  leur  éclaire^ 
Je  feray  mieux  de  relâcher , 
Et  borner  le  foin  de  te  plaire  , 
Par  la  crainte  dé  te  fachçr. 

L'unique  but  i>ù  mon.attanta^ 
Gitoic  avoir  caifon  d*a%ireiV 


C'oftqae  ta  yetûUe  m'afltirer 
Que  mon  of&ande  te  contante* 
Donne^m'èn  d'an  clm  de  tes  jenr 
tJn  témoignage  gxacieaz  ^      . 
^'fi.ta lai tiaouTe  petite, 
KeflooTiens-toy  qu'âne  adionr 
Ne  peut  avoir  peu  de  mérite 
Ajant  beaucoup  d'afie^^ion»  > 

Ainfi  de  tant  d'or  êc  de  foje  r 
Ton  s^e  dévide  ion*  coûts , 
Que  ture çoive  tous  les  joiu^ 
Nouvelles  noatières  de  |oye  $ 
Ainfi  tes  honneurs  fleuriuans 
De  joar  en  JouraiHent  crbifTans,. 
Malgré  la  fortune  contifaife  5  ' 

Et  ce  qui  les  fait  trébucher , 
De  fy ,  ni  de  Termes  ton  frère  y, 
Ne  pui&  jamais  approcher; 

Qaand  la  faveur  à  pleiftes  vdîïes  ^ 
Toujours  compagne  de  vos  pas ,. 
Vous,  feteit  devant  le  trépatf 
Amir  k'filbnt  dans  les  eftoile^  , 
Et  remplir  de  voftre  grandeur 
Ce  que  la  Terre  a  de  rondeur  ; 
Sans  eftre  menteur ,  je  puis  dite 
Que  jamais  vo«  profpériter 
N'iwnt  jafqùes  o  J  fc  défire, 
Mi  j.a(^iies  oà  vous  mériter; 


Ki») 


X0&  .       JP  0  B  8  X  £  «^« 

POUR.    LE    MARQUIS 

DE  LA   VIEUVILLE^ 

Sur-intendant  des  Finances* 

S  O  N  N  E  Tr 

IL  eft  vrai,    xa  Vieuvillb,  &   qui* 
conque  le  jiie 
Condanne  impudemment  le  bon  goufi;  de  jcûfxn 

Roy, 
Nous  devons  des  autels  àia  fincère  foy 
Dont  ta  dextérité  lîos  afFaires  manie. 

« 

Tes  foins  laborieux.».  ^  ton  libre  génie. 
Qui  hors  de  la  raifbn  ne  connoift.point  de  loy  j 
Ont  mis  fin  aux  malheurs  qu'attiroit  après  ibyf  i 
De  nos  profuCLons  IkfFroyable  manie. 

Tout  ce  qu'à  tes  vertus  il  refte  à  défirer  ; 
Ceft  que  les  beaux  ei^rits  les  veuillent  honno» 

rer , 
Et  qu'en  l'éternité  la  Mufe  les  imprime. 

J'en  ay  bien  le  deiTein  dans  mon  ame  formé  t 
Mais  je  luis  généreux ,  &  tiens  cette  maxime,.- 
Qu'il  ne  faut  point  aimer  quand  on  a'eftpoini: 
aimé. 


1 


»E  ïwlA  ïkiJiîii.  liv.  IV.     îoy 


PRCSOPOPE'E  D'OSTENDE. 

S  T  A  N  C  S  S. 

TROIS  ans  déjà  pafTez ,  théâtre  de  la  guerre^ 
JVxei-cc  de  deux  Chefs  les  fiuieftcs  coftibas?, 
It  fais  émerveiller  tous  les  yeux  de  la  Terre ,  „ 
De  Yoir  que  le  malheur  ne  m'ofc  mettre  bas^ 


K  la  mercy  du  ciel  en  ces  rives  je  rcfte  ^ 
je  fouffre  rhyvèr  froid  à  Textrcmité  : 


A 

0.\ , 

Lorfque  Tefté  revient ,  il  m'apporte  la  pçftc , 
Et  le  glaive  eft  le  moins  de  mx  calamité.- 

Tour  ce  dont  la  îortune  afflige  cette  vie 
Pcflc-mefle  aflcmblé  ne  prefle  tellement  ,• 
Que  c'eft  pa:rmi  les  miens  eftrc  digne  d'enviêy  - 
Que  dç  pouvoir  mourir  d'une  mort  feulement* 

Que  tardez  -  vous ,  Dèftins  ?  cecy  h'eft  pas 
matière 
Qtt'avccque  tant  de  doute  il  faille  décider. 
Toute  la  queftion  n'eft  que  d'un  Cimetière  :. 
Blononccz  librement  qui  le  doit  poflKdcr, 


1 


%€4  fois»!» 

POUR  M.  DE  LA  CEPPEDÈ, 

fiir  fbn  Livre  de  la  PaffioA 

ié  Notre-Seignear, 

Son  mit. 

rESTIMB    LA    CSPPIDZ   ,     êC    TllOlUiOIt^    H 
r:^dmixe^ 
Comme  un  des  ornemcns  des  premiers  de  nos 

jours  : 
Mais  qu'à  fa  plume  feule  on  doWe  ce  di(coQis  ^ 
Certes ,  fans  le  âater ,  jiç  ne  l'oferois  dire, 

L'Ë^iÂt  do  Tout-puiflant ,  qui  fes  grâces 
infpire 
A  celuj  qui  fans  feinte  enattend  le  feconrs  , 
Pour  élever  noftre  ame  aux  célefles  amours  ^ 
5ur  un  fi  beau  fujet  l'a  fait  fi  bien  écrire. 

KzxNi,  rbeur  de  la  France,  9e  ie  téof 

l'Univers , 
Qui  voyez  chaque  jour  tant  d'hommaj^es  diveri^ 
Que  prcfànte  la  Mufe  aux  pieds  de  voftxe  imag/ri 

Bieaque  voftre  bonté  leur  fbit  propice  à toos^ 
Ou  je  ny  connois  rien,oû  devant  cet  Ouvrage 
Yousn'cn  vifles  jamais  qui  f\i&  digne  de  tous» 


9B  Maihs&bb;  Ixt.  IY.       tdf 

A  MOr^STElTR  DU  MAINE^ 
far  ies  Oeuvres  Spirituelles» 

Son  hs  t^ 

TU m6  rài^Is,  »v  Maine,  ll£Eiu&qtre}e 
Tatoue , 
Bc  tes  (àcrez  difcours  me  charment  teUemenr  , 
Que  le  monde  aujoùrdliajr  ne  m'eftant  plus  que 

boue. 
Je  me  tiens  profanfd'en  parler  ièulemeiit. 

Je  renonce  à  rAmonr  :  îe  quitte  (on  EmpiieNS 
Et  ne  veux  point  d'excufe  a  mon  impiété , 
Si  la  beauté  des  Cieux  n'eft  l'unique  beauté 
Pont  on  m'orra  jamais  les  mermUes-écrire»- 

Califte  (è  pfàindrà  de  voir  it  peu  durer 
la  forte  pamon  qui  me  faifoit  jurer 
Qg^elle  auroit  en*mes  vers  une  gloire  étemelle» 

Mais  fi  mon  jugement  n'eft  point  tors  de  (on 
lieu 
Doy-je  eftimerl'ènnuy  de  mc(Sparer  d'elle  j. 
iUunt  que  le  plaî&t  de  me  donner  à  Dijèi)». 


* 


«j 


10€  F   O   E    s  I    E    5 

A    MONSIEUR  PE   FLtJRANCE, 

.    fur  foft  Art  d'embell|r. 

Sonnet, 

»  .  •  "  ■ 

VO  Y  A  H  T   ma  Q^iAc  fi  belle  ; 
Que  Ton  n'y  peut  rien  defirer^ 
Je  ne  ix\ç  pouvois  figurer 
(Que  ce  fini  çhpft  naturelle» 

yignorois  que  cp  pouvoir  eftrç 

jui  lui  coloroit  ce  Beau  teint , 
OuTAurore  mefine  n'atteint 
Quand  elle  commence  de  niuftre* 

Mais ,  FtyRANCB,  ton  dofte  Ecrit 
M'ayant  fait  voir  qu'un  bel  Esprit 
ïft  lacaufe  d'un  beau  vilage , 


Ce  ne  m'eft  plus  de  nouveauté', 
Puifqu'elle  eft  parfaitement  fagc^ 
Qu'elle  foit  parfaite  en  beauté. 


r 


»E  Ma l h e rs-'B'.  r iy;  IY;      i^ 


A    RABEt,    PEINTRE^ 

fur  un  Livre  de  Fleurs. 

S  O  N'  N  B  T5. 

QU  E  L  Qjj  E  S  louanges  nomï»areillc$ 
Qu'ait  Appelle  encore  aujourd'hui^. 
Cet  ouvrage  plein  de  merveilles 
Met  RABEt  ag-deifiis  de  luf. 

I^Art  y  fiirmonte  la  Nature  r 
Et  fi  mon  jugement  n'cft  vain , 
Flore  luy  conduifoit  la  main 
Quand  il  faifoit  cette  peinture. 

Certes ,  il  a  privé  m'es  yeuat 
De  l'objet  qu'ils  aiment  le  mieux; 
N'7  mettalii  ^omt  de  Maigaeri^  >  - 

r  f  I  .       > 

Mais  pou voit-il  éftre  ighorànr 
Qu'une  Pleur  de  tant  de  mèritt^ 
Auroit  terni  le  demeurant  ? 


ït} 


XOS  POESIIS 


POUR    METTRE     AU    DEVANT 
du  Lirre  du  Sieur  de  Lotcigues» 

VO  V  s ,  dont  les  cenfures  s'étendent 
DeiTus  les  ouvrs^ges  de! tous. 
Ce  Livre  fe  mocque  de  tous  $ 
Mars,  &  les  Mules  le  défendent.. 

A  MONSIEUR    DU    P  R  E"^^,. 

fur  Ton  Portrait  de  l'Eloquence 

Françoife» 

TXT  (ûxtXy  D  u  p  R I*,  de  nous  portraire 
Ce  aae  TEloquence  a  d'appas  : 
Quel  beloin  às-tu  de  le  faire  f 
Qui  te  voit,  ne  la  voit-il  pas? 

4W* Wl^«  WS^ CjB*  t)®l  l4H'*iiM ^flW î-HwlW  Ww 

PROPHETIE  DU  DIEU  DE  SEINE 

S  T   ▲  H  es  S.. 

VA-t'en  à  la  malheure  ,  excrément  de  la 
terre  f  guerre, 

Monftre  qui  dans  la  paix  fais  les  maux  de  la^ 
Etdant  rorgueuilne  connoift  point  de 
loix  : 
En  quelque  haut  deflem  que  ton  efprit  s'égare^ 
Tes  jours  (ont  à  leur  fin,  ta  chute  (e  prépare, 
Keg^dc-mo  j  pour  la  dernière  fois., 


tfi  MÀlKS^]tBl..IlV.  IV.       lor 

Ceft  stflèz  que  cinq  ans  ton  audace  effrontée  » 
Su£  des  aides  de  cire  aux  eftoiles  montée  yt. 

Princes  &  Rois  aie  ofé  défier  : 
La  Fortune  t'appelle  au  rang  de  fes  viâimei^ 
£t  le  Ciel  accule  de  (upponcr  tes  crimes , 

Eft  réfblu  de  le  juftifier. 


£  »  X.  6  H  A  M  M  E. 

TU  dis.  Colin,  de  tous  coftcr,. 
Que  mes  vers,  à  les  ouir  lire,. 
Te  font  venir  ties  cruditez , 
Et  pen{èsqu*on  en  doive  rire,- 
Cpcu  de  long  &  de  travers , 
Sot  aadelà  de  toutes  bornes ,, 
Conunent  teplains^tu  de  mes  vers*, 
T07  qui  (buâres  fi  bien  les  cornes  ? 

Ettgkauuu 

JE  A N  N  B ,  tandis  que  tu  fus  belle; 
Tu  le  fus  fans  comparaifon  y 
Anne  à  cette  heure  eft  dt  (ai(bn , 
Et  ne  Yois  rien  de  beau  comme  elle. 
Je  ùlj  que  les  ans  I117  mettront , 
Comme  a  toy  les  rides  au  front. 
Et  feront  à  fa  treffe  blonde 
Mefine  outrage  qu'à  tes  cheveux  : 
Mais  voilà  comme  va  le  Monde , 
Je  t'aj  voulue ,  &  je  la  veux. 


IT*  ■     P  O  B  S  I  B  f 


POUR  LA  PUCELLE  D'ORLEANS. 

E  p*  r  G  K   A  M  M  E. 

L'EN  N  E  MI ,  tous  droits  YÎoIaac^ 
Belle  Amazone  en  vous  brûlant , 
Témoigna  fon  ame  perfide  ;  , 

Mais  le  deflin  n*ut  point  de  tort  : 
Celle  qui  vivoit  comme  Alcide , 
Devoit  mourir  comme  il  eft  mort. 

E  ^   X   G  &  A  M  M  X«. 

• 

GE  T  Abfintlie  au  nez'  de  barbet , 
En  ce  tombeau  fait  fa  deniéure;'  - 
Chacun  en  rit ,  &  nipy  f  en  pleurer  j^ 
Je  le  YOttlois  Toir  au  gibet» 


V  ^ 


DB  Makhekbe.  LlY.  V.  tXg 

A.  ySi  ^  yb  A  A  jIl  'Jk.  ySt  'lU.  '^  'Jli 

^    fgi    ^    fgL  ^    !ffi    9f^    ^    ffL    ift    ffL    ffi 

POESIE  S 

DE 

r 

MALHERBE. 

LI V  RE  C I  N  OU  I  E'M  E. 


P  Q  U  R     MONSEIGNEUR 

LE   COMTE.de  SOISSONS. 

S  T   A  N   C   I  S ,/ 

BE  délibérons  plus,  allons  droit  h 
li.     U  mort  ; 
La  trifteffe  m'appelle  à  cç  dernier 
cJforc, 
Et  rhonncor  m'y  cotevie , 
Je  n'zy  que  troj)  gémii 
31  panxû  tant  d*ennuis  j'aimé  encoi:e  iQa  vie , 

Js  G;d&  oguon  ennemi^ 


yfi  ToMttïït 

.  O  beàuz  ^enz ,  beaox  objets  de  gloire  B:*^ 

grandeur , 
Tives  fources  de  flamme ,  oiTj'ai  pris  une^dèut 

Qui  toute  autre  âurmonce  ! 

Piiis-je  fbuffilr.  alTez, 
Sour  expier  le  crime  ^&  réparer  la  hoate 

De  vous  avoir  hiSez  t 

Quelqu'un  dira  pour  moy  que  je  fais  mon  d'tfs» 

voir  5 
fit  que  les  volontez  d'un  abfolu  pouvoir 
Sont  de  juftes  comraintes  : 
Mais  à<])ielle  autre  lo^ 
Doit  un  parfair  Amant  des^feipeds^  desrcntiûM' 

CCS, 

fà  celle  de  fa  foj  ? 


Quand  le  Ciel  ofifriroit  à  mes  jeunes  défirs 
Le&jplus  rares  tréfors ,  U  les  plus  grans  ^ai£rs 

Donc  (à  richeâè  abonde , 

Que  faurois-je  eTpétec,. 
A  quoy  voftre  prélence ,  o  merveille  du  monde. 

Ne  fbit  à  préférer? 

On  parle  de  rEîifôr,  &  des  maux  éteiv* 
nels 
Baillez  pour  châtiment  k  CJt%  grans  csimU 
nels 

Dont  les  fables  font  pleines  : 
Mais  ce  qu'ils  (buflrent  tons , 
Se  (buf&é-jo  pas  t&ù^  en  la  moindre  des: 
peines 

D'eftrc  éloigné  deto»? 


«1  ttÂintxtt^  Lit.  V.  t^ 

"y^j  bean  par  la  raifôn  exhorter  mon-aiilOBr.    . 
t>e  ▼ouloir  rèlerrcr  à  Taifé  du  retouc 
Qoelquc  refle  de  larmes: 
Mifcrable  qu'il  eft. 
Contenter  fa  douleur,  &  luy  donner de<  a^ 
*me$, 

C*elt  tdtit  ce  qui  luy  plaift. 

Kon  y  non ,  laiflont-nous  Tainere  après  tan^ 
de  combas. 
Allons  épouvànter^es  ombres  de  là-Bas 
De  mon  vifage  bleûne»  . 
Et  fans  nous  coniblex' ,     .  [^me 

Uettons  £n  àdies  jours  qut  la  Parque  clle-me£^ 
A  pitié  de  £ler. 

Je coxmois Cha&igb^ne,  êc n'ofe défiret 
IJu^elle  ait  un  fentiment  qui  la  face  pleurer 
Beflus  ma  fépulture. 
Mais  cela  m'arriyant , 
Qgellefèroit  ma  gloire?  &  pour  quelle  âVift-^ 
turc 

Youdroi$.}e  eftre  Tirant  ? 


5  T  A  K   C  1  $• 

QUoY  donc,  malafcheté  (era  fi  criminelle. 
Es.  les  vœux  que  j^'ay  faits  pourront-  fi  peu 
fiir  moy , 
Q[tte  je  Quitte  Madame ,  &  démente  la  (of 
Dont  je  luy  pfomettois  une  amour  éternelle  ^ 


Que  ferons-nous ,  mon  cœur?  avec  quelfc* 
fciance 
Vaincrons  ~  nous  les  malhears  qui  nous  font 

préparez? 
Courrons- nous  le  hazard  conùniJ  defefpérez  ? 
Ou  nous  refbudrons-nous  à  prendre  patiancer 

Non,  non  y  quelques  aflauts^^que  me  donne 

Tenvie, 
Et  quelques  vains  refpeâs  qu'allègue  mon  de-* 

voir 
Je  ne  céderay  point ,  que  du  mefme  pouvoir 
Dont  on  m*oftc  Madame ,  on  ne  m*ofte  la  vie; 

Mais  o  va  n^t  fureur  i  quelle  cttent  me- 
transporte , 
De  vouloir  en  Géant  aux  Aftres  commander  ? 
Ay-je  perdu  Tefprit ,  de  me  pcrfuader 
lue  la  néceiGté  ne  foit  pas  la  plus  forte  ? 


Achille,  à  qui  k  Grèce  a  donné  cette  mar^ 

que  : 
ï)*avoir  u  le  courage  aufC  haut  que  les  Cieux  ^ 
Fut  en  la  mefme  peine ,  &  ne  put  faire  mieux, 
Que  foupirer  neuf  ans  dans  le  fond  d'une  bari 

que. 

Je  veux  dtt  mefme.  e(prit  que  ce  miracle 

d'armes 
Chercher  en  quelque  pan  un  féjour  écarté  ^ 
Oi  ma  douleur  &  moy  (oyons  en  liberté  , 
Sans  que  rien  qui  m'approche  interrompe  mes* 

lajcnxcs..  ^     '  - 


DB     MAbHZXBB*     IlY.     V.         I7f 

Bien  (èra^ce  à  jaunis  irenoncer  à  la  joye^ 
D'eflxe  fans  la  Beauté  dont  Tobjet  m'eft  /î  doux- 
Mais  qui  m'empe(chera,qu'en  dépit  des  jalouf, 
Avecque  le  pcnfer  mon  ame  ne  la  voye  ? 

Le  temps  qui  toujours  rôle ,  &  fous  qui  tous 
fuccombe , 
Fléchira  cependant  rinjuftice  du  fort , 
Ou  d'un  pas  infenfible' avancera  la  mort  y 
Qui  bornera  ma  peine  au  repos  de  la  tombe;, 

La  Fortune  en  tous  lieux  à  lliomme  eft  dan:-» 

gereufe  :  ' 

Quelque  chemin  qu'il  tienne  il  trouve  des  conv^ 

bas: 
Mais  des.  conditions  où  Ton  vit  icy  bas  , 
Certes ,  celle  d'aimer  eft  la  plus  malhureufcr 

ySt  itf  ^  ^  ^  -^  ^  >Sr  '^  ySt  ^  ^' 
Chanson» 

C*Eft  fauflement  qu'on  eftime 
Qu'il  ne  foit  point  de  Beautcr 
Où  ne  fe  trouve  le  crime 
De  fe  plaire  aux  nouveauter. 

Si  Madame  avoit  envie 
D'aimer  des  objets  divers  ^ 
Seroit-elle  pas  fuivie        \ 
Des  yeux  d£  tout  l'Univers  ^ 


lM  Foitxt» 

•« 

Eft-il  connge  fi  br are , 
Qpi  puft  avec  raiibn 
îuïr  d'cftrc  fon  efclave, 
]&  de  Tirre  en  ùl  pr  Kbn  ? 

Toutefois,  cette  belle  amt; 
A  qni  llionneur  (en  de  loy , 
Ne  hait  rien  tant  que  le  blâme 
P'aimer  on  autre  que  moj» 

Tous  ces  charmes  de  langage' 
D*ont  on  s*offi:e  à  la  (èrrir^ 
Me  Ta/Turent  da^aiRagîil, 
Aulleu  de  me  la  ravir. 

Aufli  ma  gloire  eft  fi  grande'' 
D*ttn  tré(br  fi  précieux ,.  ^ 
Ctne  je  nefa}r  quelle  omaiide 
M'enfiut'acqiiicte^^aitx  Cieut« 

1^ out  le  foin  qui  me  demeure  y, 
K'eft  que  d'obtenir  du  fort , 
Que  ce  qu'elle  eft  à  cette  heuze  ^ 
Elle  fbit  jufqu'à  la  mort*. 

De  moy,  c*éft  chd(è  fans  doute. 
Que  TAftre  qui  fait  les  jours 
X,uira  dans  une  autre  voûte , 
Quand  j'auraj  d'autres  amoucs;^ 


DE  Malhb&bi.  Lit.  V.        i^ 

yK5TOlR£  ©E  LA  <:ONSTANCE^ 

S  T  A  V  Ç   E  S^ 

ETî.*!» ,  cette  Beauté  m'a  la  place  rendue ^^ 
'Que  d'un  fiége  û  long  elle  avoit  défendue. 
Mes  rainqueurs  font  raincus  :  ceux  qui  m*o^ 
faitlaloj 

JLa  reçoiyent  de  moy^ 

Jliomiore  tant  ia  palme  acquifè  en  ceçte 
guerre , 
Que  fi  vidorieux  des  deux  bouts  de  la  Tçrre  , 
Farois  mille  lauriers  de  ma  gloire  témoins , 
Je  lesj>riferois  oipinsu 

Au  repos  où  je  firis ,  t^ot  ce  qui  ntctraTaillc  • 
C'cft  la  joute  que  fay  qu'un  malheur  ne  m'al^ 
faille* 
ui  me  fépare  d'elle,  &  me  face  lafcher 
Un  bien  que  j'ay  fi  cher. 

il  n'èftirieyiioy-bas  dîétcjcnelle  durée  : 
TJne  chôfe  qui  plaift  n*cfk  jamais  afluréc  :  . 
L*épineiùit  la-rofc,  &  ceux  qui  font  contcnfi 
Ne  le  font  pas  long-^ems. 

Et  puis^qui  ne  fait  point  que  la  mir  amoureofi; 
En  (a  bonac^ïocûnecft  fouirent  dangercufei 
]|t  qu^o»  y  itok  toujours  quelques  nouveaux  ro, 
inconnus  an»  noicheis  ?  [  cheis  ^ 


Jjt  P  O  1  s  I  B  t 

Déjà  de  toutes  par^s  tout  le  monde  tn*éclaires 
Et  bien-toft  les  jaloux  ennuyez  de  fe  taire , 
Si  les  vœux  que  je  fais  n'en  détournent  TaiÉioc  , 
Vont  médire  tout-haut  ? 

Peuple  qui  me  yeux  mal ,  &  m*imputes  à  vice 
D*avoir  efté  pay-é  d'un  fidèle  fervice ,.  .  '  '  - 

OÙ  trouves-tu  qu'il  iaille  avoir  £èmé  fbn  bien  ^ 
Et  ne  recueillir  rien  ? 

Voudrois-tu  que  Madame  eftant  fi  bien  fervie 
Hefufaft  le  plainr  ou  l'âge  la  convie , 
£t  qu'elle  uH  des  rigueurs  à  qui  mon  amitié 
Ne  luft  faire  pitié  ? 

\ 

Ces  vieux  contes  d'bonneor,  invifibleschimè* 


res } 


Qui  naiffent  aux  cerveaux  des  maris  &  des 

mères 
£{loient.ce  impre(nons<}a]  ^puflent  aveugler 

Un  jugement  Ci  cler  ? 

Non,  non ,  elle  a  bien  fait  de  m'eftre  favora^ 
ble , 
Voyant  mohfeii  fi  grand ,  Se  ma  /oy  fi  dora^ 

ble  : 
Et  j'ay  bien  fait  aufiî  d'aiTervîr  ma  raifon 
En  G.  belle  prilbn, 

'  Ceft  pcu'd^xpérience  à  conduite  fà  vie,' 
De  mefurer  fon  aife  au  compas  de  l'Envie  ^ 
Et  perdre  ce  que  l'âge  a  de  fieur  &  de  fruit  ^ 
Pour  éviter  un  bruit. 


^E    Mi^irHs&BE;  Lit.  y.       .119 

De  moy ,  que  tout  le  monde  a  me  nuire-^^ap- 
prefte  : 
Xe  Ciel  à  cous  fes  traits  face  un  but  cie  ma  tcfte:' 
Je  me  fuis  réfolu  d*attcndre le  trépas. 
Et  ne  la  quitter  pas^ 

Plus  j'y  voy  de  hazard,  plus  j'y  trouve  d'a- 
morce : 
Où  le  danger  eft  grand ,  c'eft-là  que  je  m'e£. 

force: 
En  un  fujet  ail?  moins  de  peine  apportant , 
Je  r^.hmlc  pas  tant. 

Un  courage  élevé  toute  peine  furmonte  •  ' 
Les  timides  conféils  n'ont  rien  que  de  la  honte  j 
£t  le  front  d'un  guerrier  aux  combas  étonné , 
Jamais  n'eft  couronné. 

Soit  la  fin  de  mes  jours  contrainte  ou  natu« 
relie , 
S'il  plaift  à  mes  deftins  que  je  meure  pour  elle^ 
Amour  en  foit  loué ,  je  ne  veux  un  tombeau. 
Plus  hureux ,  ni  plus  beau. 

Chanson* 

ES  T  -  c  E  à  jamais,  folle  éfpérance. 
Que  tes  inndèles'appas 
Empefcheront  la  délivrance 
Que  me  propofc  le  tréjpas? 


La  r«i(bn  veut ,  &  la  Nature^ 
Qu'après  le  mal  vienne  le  bien: 
Mais  en  ma  funefte  avanture, 
Leurs  règles  ne  fervent  de  <f  ien* 

C*cft  fait  de  moy ,  qaoyaue  je  fiw^ 
fay  beau  {Plaindre  &'beau  loupirert 
Le  feul.remède  en  ma  disgrâce , 
C'eft  qu'il  a'en  faut  point  e^ércr^ 

Une  léfiftance  mortelle 
Ne  m*empefche  point  (on  retour  : 
Quelque  Dieu  qui  brûle  pour  elle  , 
Fait  ccptfi  injure  à  mon  amour« 

Ainfi ,  tromp(  de  mon  attante^* 
Je  me  confume  vainement  : 
£t  les  remèdes  que  je  tante 
Demeurent  fans  événement* 

Tonte  ntfit ,  enfin ,  Ce  termine^: 
La  mienne  feule  a  ce  deftin.^ 
<^e  d'autant  plus  qu'elle  chemine. 
Moins  elle  approche  du  matin» 

Adieu  donc,  importune  pefte, 
A  qui  j*ay  trop  donné  de  fov  : 
Le  meilleur  avis  qui  me  refte, 
4C*eft  de  me  (Sparer  de  toy. 

Sors  de  mon  ame ,  &  t'en  va  fuivre 

Ceux  qui  défirent  de  guérir  : 

Plus  tu  me  confeiUes  de  vivre^ 

Plus  je  xne  réfous  de  mourir. 

STANCBf. 


»  B    M  A  L  H  s  H  B  E.    L  I  T.     V. 


Ut 


Stances^ 

LE  dernier  de  mes  jours  eft  deffiis  rhorifon: 
Celle  donc  mes  ennuis  a¥oienc  leur  guéri. 
fbn , 
S'en  va  porter  ailleurs  fes  appas  êc  fes  charmes  : 
Je  fais  ce  que  je  puis ,  l'en  penfant  dirertir  : 
Mais  tout  nVelt inutile,  &  iemble  que  mes  lar«' 

mes 
Excitent  fa  rigueur  à  la  faire  partir. 

Beaux  yeux.,  à  qui  le  Ciel  &  mon  confancci' 
mcnç^ 
Pour  me  combler  de  gloire  ont  donné  juflement 
Deifus  mes  volontez  un  empire  fuprème  j 
Que  ce  coup  m*eft  fenfible  j  &  que  tout  à  lotfifi 
Je  rais  bien  éprourer  qu'un  déplaifîr  extrême     , 
Bi\  toujours  à  la  fin  d'un  extrême  plaifir. 

Qael  tragique  fuccès  ne  dois-je  redouter 
Du  funefte  voyage  ou  vous  m'allez  olier 
Pour  un  terme  fi  long  tant  d*aimables  délices 
Puifque  voftre  préfance  eflant  mon  élément , 
Je  penfe  eftre  aux  Enfers ,  &  foufFrir  leurs  fupai 

plices } 
Lorfque  je  m'en  fépare  une  heure  feulement. 

Au  moins ,'  iî  je  voyoîs  cette  fiere  Beauté 
Préparant  fon  départ  cacher  fa  cruauté 
Delfqus  quelque  triftefie,QU  feinte  ou  véricabfél 
X'cfpoix  qui  volontiers  accompagne  l'amour , 


Vfc 


P  O  B  s  I  s  s 


Soulageant  ma  langueur ,  la  tendroit  fuppoN 

cable , 
£t  me  confoleroit  julques  à  Ton  recour. 

Mais  quel  aveuglemenr  me  le  fàic  défîrer  ? 
Avec  quelle  railon  me  puis-je  figurer 
Que  cecce  ame  de  roche  une  grâce  ni  o^roye? 
Ec  qu*ayanc  faic  deflein  de  ruiner  ma  £oy  , 
Son  humeur  fe  difpoie  à  vouloir  que  je  cxoyc 
Qii'elle  ait  compafîîon  de  s*cioigncr  de  mpy  ? 

Puis,eftanc  fon  mérice,  infini  comme  il  eft, 
Doy-je  pas  me  réfoudre  à  tout  ce  qui  luy  plaift , 
Quelques  loix  qu'elle  face,  &.quoyqu*ilm*cn 

avienne , 
Sans  faire  cecce  injure  à  mon  afièdlion , 
D'appeller  fa  douleur  au  fecours  de  la  mienne , 
Et  chercher  mon  xepos  en  fon  afflidion  ? 

Non ,  non ,  qu'elle  s'en  aille  à  (on  cpncante- 
menc. 
Ou  dure ,  ou  picoyable ,  il  n*irfiporte  comment: 
Je  n'ay  poinc  d*aucrc  voeu  que  ce  qu'elle  fou- 

,  .   haice. 
Ec  quand  de  mes  fouliaics  je  n'aurois  jamais 

rien, 
Le  fore  en  eft  jeccé  5  l'encreprife  en  eft  faite. 
Je  ne  faurois  brûler  d*aucre  feu  que  du  fien. 

Je  ne  reflemble  poinc  à  ces  foibles  efprits , 

Qui  bien-coft  délivrez .  comme  ils  fbnc  bien- 
cote  pris, 
£n  leur  fidélité  n*onc  rien  que  du  langage  : 


DB  Malherbe.  Lit.  y. 


m 


Toute  force  d'objets  les  touche  également  : 
Quant  à  moy ,  je  diipute  avant  que  je  m'engage» 
Mais  quand  je  Tay  promis  j'aime  ctcrnellemencl 

Chanson. 

M  Es  yeux,  vous  m'eftes  fuperflus  : 
Cette  Beauté  qui  m'eft  ravie  , 
tut  ieule  ma  veue  &  ma  vie. 
Je  ne  voy  plus ,  ni  ne  vy  plus. 

Qui  me  croit  abfant ,  il  a  tort:  * 
Je  ne  le  fuis  point ,  je  fuis  morr,  \ 

O  qu'en  ce  trille  éloignement , 
Où  la  necclfitc  me  traine  , 
Les  Dieux  me  témoignent  de  haine , 
Et  m'affligent  indignement  » 

Qui  me  croit  abfant ,  il  a  tort  ? 

Je  ne  le  fuis  point ,  je  fiiis  mort  : 

Quelles  flèches  à  la  douleur 

Dont  mon  ame  ne  foit  percée  ? 

Et  quelle  tragique  penfée 

N'eitl  peinte  en  ma  pafle  couleur? 

Qui  me  cfoit  abfant,  il  a  tort: 
Je  ne  le  fuis  point ,  je  fuis  mort,  j  ' 

Certes ,  où  Ton  peut  m'écouter , 
J'ay  des  refpeds  qui  me  font  taire  : 
Mais  en  un  réduit  folitaire 
Quels  regrets  ne  fais^je  éclater  ? 

Qui  me  croit  abfant,  il  a  tort: 
Je  ne  le  fuis  point,  je  fuismorc» 

Fij 


X14  P  O  B   s   I  B  s 

Quelle  fi^icftc  liberté 
Ne  prennent  mes  plçms,/5c  picsjplaintcs. 
Quand  je  puis  trouver  à.  mes  çr^mf^ 
Un  fcjour  alFez  écarté  ? 

Qui  mé  croit  abfknt ,  il  a  tort  : 
Je  ne  le  fiiis  point ,  jciliis  mort. 

Si  mes  amis  ont  cjuelque /oiji 
De  ma  pitoyable  avanture. 
Qu'ils  penfcnt  à /ma  Cpulture  : 
C'eft  tout  ce  de"  quoi  j*ay  befoin. 

Qui  me  croit  abfant ,  il  a  tor;  : 
Je  ne  le  fuis  point ,  je  fuis  mon. 


Chanson. 

C*EsT  aflcz ,  mes  defirs ,  qu*un  aveugle  penfet 
Trop  peu  difcretement  vous  ait  fait  adreifer 
Au  plus  haut  objet  de  la  Terre  : 
Quittez  cette  pourfuite,  &  vous  reflbuvencz 

Qu'on  pe  voit  jamais  de  tonnerre 
Pardonner  au  deflcin  que  vous  eatreprenez. 

Quelque  flateur  efpoir  qui  vous  tienne  en- 
chantez y 
Ne  connoiflez-vous  pas  qu'en  ce  que  vous  tentez 

Toute  raifon  vous  defavoue  ? 
Et  que  vous  m'alfez  faire  un  fegond  Ixion  , 

cloué  là-bas  fur  une  roue . 
Pour  avç;^  çrop  permis  à  ion  afFedion  ? 


D£  M  AL  HEKBs.  Lit:  V.         uf 

[pas 
Bornez-Tous,  croyez-moy^dans  un  juftc  coin* 
£c  fuyez  une  mèr  qui  ne  s'irrite  pas , 

Que  le  fiiccès  n*cn  foit  funefte. 
Le  caline-ju^u-icy  -vous^a  trop  alTurez  : 
Si  quelque  fageffc  vous  rcftc , 
.ConnoifTez  le  pcril,  &  vous  en  recirez. 

Mais ,  6  confèil  infâme ,  ô  profanes  difcours 
Tenus  indignenaent  des  plus  dignes  amours 

Dont  jamais  âmes  fut  bleffée  ! 
Quel  excès  de  frayeur  m'a  fii  faite  goufter 

Cette  abominable  penfée , 
Qi}/e  ce  que  je  pour  fuis  ne  peut  affez  coufter  ? 

D'où  s'eft  coulée  en  moy  cette  lafche  poifon, 
D'ofer  impudamment  faire  comparaifbn 

De  mes'épincs  à  mes  rol!es  ? 
Moy,  de  qui  la  fortune  eft  R  proche  des  Cieax , 

Que  je  voy  fous  mov  toutes  chofes , 
£c  tout  ce  que  je  voy  n'eic  qu'un  point  à  ikits 
yeux. 

Non,  non,  férvons  Chrysarti,  &  fans 
penfer  à  moy , 
Penfons  àTaddrer  d'une  aufS  ferme  foy 

Que  fon  empire  eft  légitime. 
Exposons -nous  pour  elle  aux  injures  du  Corti  ^^ 
Ets'ilfauteftre  Cl  vidime,  V\ 

En  un  Cl  beau  danger  moquons-nous  de  la  mort.  \ 

Ceux  que  l'opinion  fait  plaire  aux  vanitez , 
îont  deflus  leur  tombeau  graver  des  qualités 
Dont  à  peine  un  Dieu  Cçioit  digne  : 

F  iij 


"*■  P  os  s  J  J|  s 

Irfoy ,  poai  un  monument  &  pltf  s  cr*nd  &  dIui 
beau ,  or 

Je  ne  veux  rierr  que  cette  ligne , 

/L*EXéMPI.E    DBS    amans   BST  CiOft     DANt  €1 
TOMBEAU. 

Chanson. 

IL  $  s*en  vont ,  ces  Rois  de  ma  vie , 
Ces  vcDx  j  ces  bcâux  veux . 
Dont  récîat  faitpaflir  d'envie 

Ceux  mefme  des  Cieujr. 
Dieux,  amis  de  rinnoccncc, 
Qu'ayjcfait  pour  mériter 
les  ennuis  oti  cette  abfcncc 
Me  va  précipiter  ? 

ïUe  s'en  Va,  cette  merveille,      - 

Pour  qui  nuit  &  jour, 

Quoyque  la  raifon  me  confeillc  » 

Je  brûle  d'amour. 
Dieux  amis,  ^r. 

En  quel  cfFroy  de  folitudc 

Affez  écarté, 
Mcttray^je  mon  inauiécude 

En  fa  libercc  ? 
Dieujf  amis,  ^c,' 


0E    M  AI  HCR  BS.    LiV,    V.  Il7 

Les  afflige*  ont  en  leurs  peines 

Recours  à  pleurer  : 
Mais  quand  mes  yeux  feroient  fontaines  , 

Que  puis- je  efpérer? 
Dieux  amis,  (^c. 

Stances. 

PH  Y  L  z  s  qui  me  voit  le  teint  blefmei 
Les  fens  ravi^  hors  de  moi- me/me, 
Et  les  yeux  trempez  tout  le  jour  ^ 
Cherchant  la  caufe  de  ma  peine. 
Se  figure,  tant  elle  eft  vaine, 
Qu*eÛe  m*a  donné  de  Tamour. 

Je  fuis  marri  aue  la  colère 
Me  porte  jufqu^a  luy  déplaire  $ 
Mais  pourquoy  ne  m*eft-il  permis 
De  luy  dire  Qu'elle  s*abufc , 
PuiCju'à  ma  nontc  elle  s*accufe 
De  ce  qu'elle  n*a  point  comn^is  ? 

En  quelle  éco}e  nompareille 
Auroit-eJle  appris  la  merveille 
De  fi  bien  charmer  fcs  appas , 
Que  je  pufle  la  trouver  belle ,       * 
Paflit^  tranfir,  languir  pour  elle, 
Et  ne  m'en  appercevoir  pas  } 

O  qu'il  me  feroit  defiraJtAc 

Que  je  ne  fulTe  miférable 

F  m) 


^^t  F   O   B  t   X  B  s 

C^ge  pour  eftre  dans  fa  prifon  ! 
Mon  mal  ne  m'étonneroh  guères,. 
Et  les  herbes  les  plus  vulgaixes 
M'en  donneroient  la  guérifbn. 

Mais ,  6  rigoureufe  aranture  l 
Un  chéd'ceuvre  de  l^-  Nature  <, 
Au  lieu  du  Monde  le  plus  beau , 
Tient  ma  liberté  û  bien  clofc , 
Que  le  mieux  que  je  m'en  propofe^. 
C Vfl  d'en  fortir  pai  le  tombeau» 

Pauvre  P  h  y  l  x  s .  mil-ayifée^ 
Celkz  de  fervii  de  riiéc  ^ 
£t  fouffirez  que  la  vérité 
Vous  témoigne  voftre  ignorance  y 
Affin  que  perdant  Tefpérance , 
Vous  perdiez  la  teBoérité* 

C*eft  de  6  L  Y  c  B*  R  B  que  procèdent 
Tous  les  ennuis  qui  me  poflèdent , 
Sans  remède,  &  fans  réconfort. 
G  L  Y  c  B*]i  B  fait  mes  deftinées  i 
Et  comme  il  luy  plaift  mes  années 
Sont  ou  près  ou  loin  de  lamorc« 

C*eft  bien  un  courage  de  glace  ^ 

Où  la  pitié  n*a  point  de  place. 

Et  que  rien  ne  peut  émouvoir  : 

Mais  quelque  défaut  que  j'y  blâow , 

I  Je  ne  puis  l'ofter  drinon  ame , 

'  Non  plus  que  vous  y  recevoir. 


Sonnet. 

C'E  s  T  fait ,  belle  C~A  l  i  s  T  s  j  il  n'y  faut? 
plus  penfer  : 
Il-fc  faut  âftraiichir  des  loix  de  voftre  empire  : 
Leur  rigueur  me  dcgoufte,  &  fait  que  je  foupiie. 
Que  ce  qui  s'eft  parte  n*eft  à  recommancer. 

Plus  en  vous  adorant  je  me  penfe  avancer , 
Phis  voftre  cruauté ,  qui  toujours  devient  pirc^ 
Me  défant  d*arriver  au  boii-heur  où  j'afjpiie. 
Comme  fi  yous  fervir  eftoit  vous  olFenfer. 

Adieu  donc,   ô  Beauté,  des  Beautez  la  mer- 
veille i 
Il  faut  qu'à  Tavenir  ma  raifon  me  confeille , 
Et  difpofe  mon  atne  à  fe  laîucr  guérir. 

Vous  m*"eftie2  uji  tréfor  auffi  cher  que  la  vie  t-  . 
Mairpuifquc  voftre  amour  ne  fc  peut  acquérir 
Comme  j'en  pcrsTcipoir,  j'en  veux  perdre  Vcn 
vie. 


S    O   K  N    E  T. 

IL  n*eft  rien  de  fi  beair comme  Califte  eftbcUé; 
C'eft  un  œuvre  oui  Nature  a  fait  tous  fes  ef- 
fets i     • 
Et  noftre  âge  eft  ingrat  qui  voit  tant  de  trcfors. 
S'il  n'clcrc  a  fa  gloite  une  marque  cternelie. 

r  V 


xjo  P  o  t.  s  X  I  s 

La  ckrcé  de  (on  teint  n*eft  pas  chofè  mortelle: 
Le  b^ame  efl  dans  fa  bouche,&  les  rofes  dehors  : 
Sa  parole  &  fa  voix  reirufcitent  les  morts  j 
£t  Tart  n'égale  point  fa  douceur  naturelle. 

La  blancheur  de  fa  gorge  éblouit  les  regards: 
Amour  eft  en  fes  yeux  5  il  y  trampe  Ces  dards  j 
£t  la  fait  recomioiftre  un  miracle  vifîbk. 

En  ce  nombre  infini  de  grâces ,  &  d*appas , 
Qu*en  dis-tu  ^  ma  raiibn?  croj^u  qull  ioit  po^* 

.fiblc 
D*ayoir  du  jugement,  U  ne  Tadorer  pas  ? 

S  O   H  N  E  T. 

BE  A  u  T  £*,  de  qui  la  grâce  étonne  la  Nature. 
Il  faut  donc  que  je  cède  à  Tin  jure  du  fort , 
Que  je  vous  abandonne ,  &  loin  de  voftre  port 
M  en  aille  au  gré  du  vent  fuivre  mon  avanture* 

Il  n*eft  ennui  fi  grand  que  celuy  que  j*endurc; 
Et  la  feule  raifon  qui  m*empefche  la  mort , 
C'eft  la  doute  que  j*ay  que  ce  dernier  effort 
Ne  fuft  jfulemployé  pour  une  ame  fi  dure, 

C  A  L 1  s  T  B ,  où  penfez-vous  ?  qu*avez-you$ 
entrepris  ? 
Vous  refbudrez-vous  point  à  borner  ce  mépris  , 
Qui  de  ma  patience  indignement  £è  joue  ? 


»  £      M   A  £  R  B   X  t   E.    L I  Y»   T.  I^T 

Mais ,  ô  de  mon  erreur  l'étrange  nouveauté  î 
Je  vous  fouhaite,  douce.,  &toutcfoisj*avoue 
Que  je  doy  mon  falut  à  voftre  cruauté. 

Stances.' 

♦ . 

Eaux  &  grans  baftimens  d'éternelle  ftruc- 
^     turc. 
Superbes  de  matière  &  d'ouvrages  divers , 

r 

Nature. 


B1 
turc. 

Superbes  dt ^^. 

Où  le  plus  digne  Roy  qui  Ibit  en  l'Univers 
Aux  miracles  de  TArt  fait  céder  la 


Beau  parc  y  &  beaux  fardins ,  qui  dans  voftre 
çlofturc 
Avez  toujours  des  fleurs^  Se  des  ombrages  vef5 , 
Non  fans  quelque  Démon  qui  défant  aux  hy- 

vers 
D'en  effacer  jamais  l'agréable  peinture.  ' 

Lieux ,  qui  donnez  aux  coeurs  tant  d'aima-. 
blés  deiîrs) 
Bois ,  fontaines ,  canaux ,  d  parmy  vos  plaiiSrs 
Mon  humeur  efl:  chagrine  y  &  mon  vifage  trifte^ 

Ce  n'eft  point  qu'en  eiFet  .vous  n'aiiez  de^ 
appas  : 
Mais  quoyque  vous  aiicz ,  vous  n'avez  point 

C  A  L  I  s  T  E  5  * 

£t  moy ,  je  ne  voy  rien  quîind  je  ne  la  voy  pas 


«.4 

•4 


î  vy 


iji  P  0  ï  s  r  B  s 

s  O  M  N  £  T. 

CAtiiTE ,  en  cet  exil  j'ajr  Tame  fî  geCiéc» 
Qu*au  tourmanc  que  je  foufte  il  ii*cfl  rien 
de  pareil  j 
]Bt  ne  (aurois  ouir  ni  rai(bn  ni  confeil , 
Tant  je  fois  dépité  contre  ma  deftinéc» 

J*ay  beau  voir  commencer  &  finir  la  journée^. 
En  quelque  part  des  Cieux  que  luife  le  Soleil 
Si  le  plaiûr  me  fuit ,  auflî  fait  le  fommeil , 
Et  la  douleur  que  j*a)r  n*eft  jamais  terminée. 

Toute  ta  Cour  fait  cas.  du  fSjour  ou  je  fuis  ; 
Et  pour  y  prendre  gouft ,  je  fais  ce  que  je  puis  : 
Mais  j'y  deviens  plusfeç ,  plus  j'y  voy  de  ver- 
dure» 

En  ce  piteux  cftat ,  fi^  j'ay  du  réconfort , 
C'eft,  ô  rare  Beauté,  que  vous  eftes  fi  durc^ 
Qu'autant  près  comme  loin  je  n'attans  que  la 
mort. 

s  Q  K  M  s  r. 

QUit  aftre  malhnrcux  ma  fortune  a  baftie, 
A  quelles  dures  loix  m'a  le  Ciel  attaché  > 
Qije  Itxtrème  regret  iie  m'ait  point  empcfcbé 
^  me  lai^Firr  refoudxe  a  cette  départie  ? 


deMax-heubs*  Lit*V.        i3)« 

Qiselle  fone  d'ennotsfut  jamais  reflèntie 
Egale  au  dcplaifîr  dont  i*ai  re(prit  touché  ? 
Qui  jamais  vit  coupable  expier  fbn  péché 
D'une  douleur  (î  fone  &  fi  peu  divertie  ? 

Qn  doute  ea  quelle  part  eft  le  funefte  lieu 
Que  réferve  aux  dannez  la  juftice  de  Dieu , 
Et  de  beaucoup  d'avis  la  dilpute  enelLpleine  : 

• 
Mais  fans  eftre  favant ,  Se  fans  philofopher.^ 
Amour  en  fbit  loué  5  je  n*en  fuis  point  en  peinej 
Où  C  A  L I  &  x.E.  n'eft  point ,  c'eft  là  qu'elt  moa 
EnRr. 

S  X   A.  N   C   S  S^ 

DU*.B  contrainte  départir, 
A  quoy  jjs  ne  puis  confentir. 
Et  dont  je  n'bfc  me  dcFandre , 
Que  ta  rigueur  a  de  pouvoir,. 
Et  que  tu  me  fais  bien  apprandrc 
Quel  tyran  c'eft  que  le  devoir^ 

J'anrajrdonc  nommé  ces  beaux  yeux 
Tant  de  fois  mçs  Rois  &  mes  Dieux, 
Pour  aujourdliuy  n*cn  tenir  conte, 
Et  permettre  qu'à  l'avenir 
On  leur  impute  cette  honte 
De  ne  m'ayoir  fù  retenir?; 


1)4  ^  O  B  8  I  E  » 

.    Ils  auront  donc  ce  dcplaiiîr  ^ 
Que  je  meure  aptes  un  defir , 
Ou  la  ranicé  me  convie  > 
£t  qu*a}rant  juré  £  Iburenc 
D'eftre  auprès  d'eux  toute  ma  vie  y 
Mes  fermens  s*en  aillent  au  vent  > 

Vrayment ,  fe  puis  bien  atoucr 
Que  j*avois  tort  de  n>é  louer 
Pardeffus  le  refte  des  hommes  : 
Je  n*ay  point  d'autre  qualité 
Que  celle.dtriîècleoii  nous  Tommes, 
La  fraude ,  &  Tinfidélicé^ 

Mais^  àquoy  tendent  ces  difcours^ 
O  Beauté ,  qui  de  mes  amours 
Efteç  le  jpôrt  &  le  naufrage  ?  > 

Ce  que  je  dy  comte  ma  foy  ^ 
N'eu-'Ce  pas  un  vray  témoignage 
Qge  jëTuis  déjà  hors  de  moy  ? 

Voftre  efjprit  ^  de  qui  la  beauté 
Dans  la  plus  fombre  obscurité 
Se  fait  une  infenfible  voye , 
Ne  vous  laifTe  pas  ignorer 
Que  c'eft  le  comble  de  ma  joye 
Que  rhonneur  de  vous  adorer* 

Mais  pourrois'je  n'obéir  pas 
Au  deflin  ,^  de  qcu  le  compas 
Marque  à  chacun  fon  avantuze  $ 
Puifqu'en  leur  propre  adverfîté 
Les  Dieux ,  tout-jpuifTans  de  nature  ^ 
Cèdent  à  la  nécemté  ? 


D  £  M  A  L  H  B  R  B  E.    L  I  V.   V.  i^f 

Pour  le  moins,  j'ay  ce  réconfort. 
Que  les  derniers  traits  de  la  mort 
Sont  peints  en  mon  vifage  blcfine ,     ' 
Et  font  voir  aflez  clair  à  tous , 
Que  c'eft  m'arrachcr  à  moy-mefine 
Que  de  me  féparer  de  vous* 

Un  lafche  efpoir  de  revenir 
Tafche  en  vain  de  ni'emretenir  • 
Ce  qu'il  me  propoTe  m'irrite  : 
Et  mes  vœux  n'auront  point  de  lieu , 
Si  par  le  trépas  jeoi'cvite 
La  douleur  de  vous  dire  adieu. 

Stances. 

LA  I  s  s  £-moy ,  Raifbn  importune ,  ' 

Celle  d'affliger  mon  repos*. 
En  me  faifant  mal-à-propos 
Defefpérer  de  ma  fortune  5  . 

Tu  pcrs  tems  de  me  fecourir, 
Puifque  je.ne  veux  point  guérir. 

Si  l'amour  en  tout  (on  Empire , 
Au  jugement  des  Beaux-efprits , 
N'a  rien  qui  ne  quitte  le  prix 
A  celle  pour  qui  je  foupire  5       ' 
D'où  vient  que  tu  me 'veux  ravir 
L'aife  que  j'ay  de  la  fetvir  ? 


<|^  P  O  B  s  I  X  s 

A  qaelles  rofes  ne  fait  honte"- 
De  Ton  teinc  la  vive  frâifcheur  ?  ^ 
Qu,elle  neige  a  taac  de  blancheur 
Que  (à  gorgé  ne  là  furmontc  ? . 
£t  auelle  âamnie  luit  aux  Cieux 
Claire  &  nette  comme  fes  yeux  ? 

Soit  que  de  fes  douces  merveillet-^ 
Sa  parole  enchante  les  fens  j 
Soit  que  fa  voix  de  fes  accens 
Frappe  les  coeurs  par  les  oreilles  j, . 
A  qui  ne  fait-elle  avouer 
Qu'on  ne  la  peut  aifez  louer  >  . 

Tout  ce  que  d'elle  on  me  peut  dire*i, 
C*éft  que  (on  trop  cHàftè  pcnfer  , 
Ingrat  à  me  récompenfer , 
Se  moquera  de  mon  martyre  y. 
Supplice  qui  jamais  ne  faut 
Aux  deiîrs  qui  volent  trop  haut^ 

Je  1  accorde  il  eft  véritable  : 
Je  de  vois  bien  moins  defîrcr  : 
Wais  mon  humeur  eft  d'afpirer 
Où  la  gloire  eft  indubitable» 
Les  dangers  me  font  des  appjs  r 
Un  bien  £ans  mal  ne  me  plaift  pas. 

Je  me  rends  donc  fïins  rcùftanc& 
A  la  mercy  d'elle  &  du  Sort  : 
Au/Iîbien  par  la  ftule  mort    . 
Se  doit  faire  la  pénicance 
D'avoir  ofé  délibérer. 
Si  je  la  deyois  adorer. 


»  X  M  A  L  H  X  n  B  I.   L  X  y.  V.        137 


^•l^<k^<h4^4>4h4><hH>H>H9*<K'$H>H><i^'lih'4>'(ih:  ^f^l* 


S   T   A  K    C   E   S. 

DONC  cette  mcrreille  des  Cieux , 
Pource<]i£*elle  eft^hére  à  mes  yeàx , 
£n  {èra  toujours  éloignée  5 
Et  mon  impatiante  amour , 
Par  tant  de  larmes  témoignée^ 
N'obtiendra  jamais  (on  retour  f 

Mes  vœux  donc  ne  feryent  de  rien  ? 
Les  Dieux  ^  ennemis  de  mon  bien^ 
Ne  veulent  plus  que  \c  lavoye  ^ 
Et  fcmble  que  les  rechercher 
De  me  peripettre  cette Joye  , 
Les  invite  à  me  Tempeicber. 

O  Beauté,  Reynedésbeatttez, 
Seule  de  qui  les  volontez 
Préfident  à  ma  deflinée , 
Pourquoy  n'eft  comme  la  Toifbtt 
Voftre  conquefte  abandonnée 
A  l'eâbn  de  quelque  Jafon  l 

Quels  feux,  quels  dragons,  quels taureauxv 
Quelle  horreur  de  monftres  nouveaux ,, 
Et  quelle  puifTance  de  charmes , 
Garderoit  que  jurqu*aux  Enfers 
Je  n'allafle  avecque  mes  armes 
Rompre  vos  cbames  &  vos  fers  l 


1)8  P   O    B    s   X   £   s 

N'ay-je  pas  le  cœur  aaffl  haat , 
ït  pour  ofcr  tout  ce  qu'il  faut 
Vn  aufE  grand  «lëfir  de  gloire , 
Que  }*avois  lors  que  je  couvry 
D'exploits  d'étemelle  mémoire 
Les  Plaines  d'Arqués  &  dlriy  i 

Mais  cJUoyf  ces  loix  dont  la  rigttcixr 
Tiennent  mes  fouhaits  en  langoeur^ 
Régnent  avec:  un  tel  empire , 
Que  fi  le  Ciel  ne  les  diflout , 
Pour  pouvoir  ce  <Jue  je  deiSre , 
Ce  n'eft  rien  que  de  pouvoir  toutr 

Je  ne  veux  point  ^  en  me  flattaTy. 

Croire  que  le  Sort  inconftant 
De  ces  tempeftes  me  délivre. 
Quelque  efpoir  qui  fe  puidè  offrir  , 
Iliaut  que  je  ceife  de  vivre* 
Si  je  veux  celTer  de  foufErii,. 

Arrière  donc  ces  vains  diicours  i 
Qu'après  les  nuits  viennent  les  jours , 
£t  le  repos  après  l'orajee  : 
Autre  forte  de  récon&n 
Ne  tne  fatisfait  lecourag^e. 
Que  de  me  réfoudre  à  la  mort* 

C'eft  là  qae  de  tout  mon  tourmanr 
Se  bornera  le  ioitimant  ; 
Ma  foy  feule ,  aufli  pure  5r  belle 
Comme  le  fujer  en  eft  beaa^ 
Sera  ma  compagne  éternelle  y    ' 
Et  me  fuivra  daAs  le  tombeau» 


Bl      M^ALHERBK.    L I  T.   V«         >}9 

Kinfi,  d'une  mourante  voix, 
A  L  c  A  N  B  IL  I,  au  filance  des  bois 
Témoignoic  fes  vives  attaimes  : 
£t  (on  vifage  fans  couleur 
Faifoic  connoiflre  que  fes  plaintes 
Eftoient  moindre  que  fa  doolear, 

O  n  A  M  T  H:i  I  qui  jpar  les  zéphies 
Reçue  les  funeftes  (oupirs 
D'une  paffion  £  fidetle, 
Le  cœur  outré  de  mefnie  ennu/, 
Jura  que  s*il  monroit  pour  elle, 
Elle  momroit;  aTecque  lujr« 

POUR    ALCANDRE^ 

S  T  A  K  C  £  s. 

•  * 

fil  <^  I  ennuy  donc  qu'en  cette  abfénce 

Lvec  une  injufte  licence 

ftin  me  face  endurer , 
Ma  oeine  luy  ièmUe  petite^ 
Si  cnaque  jour  il  ne  Tirrite 
D'un  nouveau  fujct  de  pleurer  f 

Paroles ,  que  permet  la  rage 
A  rinnocencc  qu'on  outrage , 
C*eft  aujourd'hui  vollre  faifon  : 
Faites-vous  ouir  en  ma  plainte  : 
Jamais  Tame  n*eft  bien  attaintc  , 
Quand  on  parle  avecque  raifbn. 


I4#  ?  O   B    s   I   i    9 

O  fureurs^  dont  mefme'les  Scythes 
N'ufèroient  pas  vers  des  mérites-' 
Qui  n*ont  rien  de  pueil  à  Coj  î 
Madame  eft  captive,  8c  Con  crime^'^ 
C'eft  que  je-  Taime,  &  qu'on  eftime  ' 
Qu'elle  en  fait  de  mefine  dé  mof*. 

Rochers  •  oïl  mes  inquiétudes  > 
Viennent  chercher  les  (blitudes,  . 
Pour  blafphémer  contre  le  Sort ,  - 
Quoyqu'infen/îbles  aux  tempefles. 
Je  fuis  plus  rocher  que  tous  n'eftes  y 
De  le  Toir,  &  n'eftrc  pas  moftr 

AfTez  de  preuves  à. la  guerre. 
D'un  bout  à  l'autre  de  la  Terre,  , 
Ont  fait'  par&iftre  ma  vadeuï» 
Icy  je  renonce  à  la  gloire v- 
Et  ne  veux  point  d'autre  viftoirc 

Qie  de  céder  à  ma  douleur; 

•  •  * 

Quelquefois ,  les  Dieux  pitoyables 
Terminent  des  maux  incroyables:^ 
Mais  en  un  lieu  que  tant  d'appas  A- 
Expofent  à  la  jaloufie. 
Né  feroit-ce  pas  frénéfie. 
De  ne  les  en  foupçonner  pas } 

Qui  ne  (ait  combien  de  mortelles»* 
Les  ont  fait  ibupirer  pour  elles ,  . 
Et  d'un  confeil  audacieux , 
En  Bergers,  bettes,  &- Satyres, 
Afiin  d'appaifer  leurs  martyres, 
Les  ont  fait  defcendre  des,  Cieux  h- 


DE     M  A  L  H  S  R  B  fi»    L  X  T.  y.  X4Z 

Non ,  non ,  fi  je  yieux  un  remède , 
C'cft  de  moy ,  qu'il  fauc  qu'il  procède  ,  , 
Sans  les  importuner  de  rien. 
yaj  Tu  faire  la  délivrance 
Du  malheur   de  toute  la  France  > 
Je  la  (auraj  faire  du  mien. 

Haftons  donc  ce  fatale  ouvrage  : 
Trouvons  le  fàlut  au  naufrage  :» 
Et  multiplions  dans  les  bois 
Les  he;rb?s  4oor  les  feuilles  peintes 
Gardent  les  fanglantes  empreintes 
De  la  fin  tragique  des  Rois. 

Pour  le  moins  la  Haine  &  TEiivie 
Ayant  leur  rigueur  aflbuvie , 
Ôiand  j'auray  clos  mon  dernier  jour, 
O  R  A  N  T  H  I  fera  fans  alarmes  , 
Et  mon  trépas  aura  des  larmes 
De  quiconque  aura  de  ramour. 

A  ces  mots j.rambaht  fur  la  place, 
Tranfi  d'une  mortelle  glace , 
Alcandre  ceifa  de  parler  : 
La  nuit  aifiéeea  fes  prunelles  j 
Et  fon  ame  étendant  les  aifles 
Fut  toute  prefte  à  s'envoler. 

Que  fais  tu ,  Monarque  adorable , 
Luydit  un  Démon  favorable: 
En  quels  termes  te  réduis-tu  ? 
Veux-tu  fiiccomber  à  Torage , 
Et  laiffer  perdre  à  ton  courage 
Le  nom  qu'il  a  pour /a  venu? 


'i4i  P  o  E  s  i  I  s 

N'en  doute  point,  quoiqu'il  avienne, 
La  belle  O  R  a  n  T  H  b  fera  tienne  ; 
C*eft  chofe  qui  ne  peut  faillir  : 
Le  tems  adoucira  les  chofes  : 
Et  tous  deux  vous  aurez  des  ro{es , 
plus  que  vous  n'en  faurez  cueillir. 


ALCANDRE     PLAINT 
la  captivité  de  fa  Maiftrefle. 

STANCES. 

QUE  d'épines,  Amour,  accompagnent  te ^ 
rofe»  ?  , 
Que  d'une  aveugle  erreur  tu  laifle  toutes  chofi 

A  la  mercy  du  Sort  ? 
Qu*en  tes  profpéritez  à  bon  droit  on  fbupirc 
Et  cju'il  eft  maUaifé  de  vivre  en  ton  empin 
Sans  defirer  la  mort  ! 

Je  fers ,  je  le  confeffe ,  une  jeutie  mer- 
veille , 
En  rares  qualitez  à  nulle  autre  pareille  ; 

Seule  femblable  à  Coy  : 
Et ,  fans  faire  le  vain ,   mon  avanture  efl; 

telle, 
Que  de  la  me&ie  ardeur  que  je  brûle  pour 
elle. 

Elle  brûle  p«ir  moj  ? 


D£     MAt;HB&B£.     LiT.  ¥«  14^ 

Mais  parmy  tout  cet  heur ,  6  dure  Deftinée  • 
Que  de  tragiques  £>ins,CQmme  oyfeaux  de  Phi- 
Sens- je  me  dévorer  ?  [  née. 
Et  ce  que  je  fupporte  avec  patiànce , 
Aj-je  quelque  ennemi,s'il  h'cft  fans  confciance. 
Qui  le  viil  £ins  pleurer  ? 

LaMèr  a  moins  de  vens  qui  fes  vagues  irritent^ 
Que  je  n*ay  de  penfersqui  tous  me  fbllicitent 

D'un  funefte  delFein. 
Je  ne  trouve  la  paix  qu*a  me  faire  la  guerre  : 
Et  fi  TEufèr  eft  îable  au  centre  de  la  Terre , 

Il  cil  vray  dans  mon  fcin. 

Depuis  que  le  Soleil  eft  deflus  rhcmifphère , 
Qu'il  montCjOu  qu*il  defcende,il  ne  me  voit  rien 

Que  plaindre  &  foupirer  :  [  faire 

Des  autres  adions  j*ay  perdu  la  couftume  : 
Et  ce  qui  s'offre  à  moy ,  s'il  n'a  de  l'amertume , 

Je  ne  puis  l'endurer. 

Comme  la  nuit  arrive ,  *&  que  par  Je  iilance  , 
Qui  fait  des  bruits  du  jour  ceflcr  la  violance , 

L'efprit  eft  relafché , 
Je  voy  de  tous  coftez  (ur  la  Terre  &  fur  l'Onde 
Les  pavots  qu'elle  Cémc  affoupir  tout  le  monde  , 
Et  n'en  iiiis  point  touché. 

[  pières 

S'il  m'avient  quelquefois  de  clorre  les  pau. 

Auffî-toft  ma  douleur  en  nouvelles  manières 

Fait  de  nouveaux  efibrs  : 
Et  dc'qitflque  fouci  qu'en  veillant  je  me  ronge , 
Il  ne  me  trouble  point  comme  le  meilleur  (bnge 
Que  je  fais  quand  je  dors. 


144-  ~POBSlBS 

[crin 
'   Tahtoft  cette  Beauté  <iont  ma  flamme  éft  le 
M'apparoifb  à  l'autel ,  oà  comme  une  viâime 

On  la  Tcut  égorger  : 
Tantoft  je  me  la  voy  <i*un  pirate  ravie  : 
£t  tantoft  la  fortune  al>andonne  fa  vie 

A  quelque  autre  danger. 

En  ces  cxtrémitez  la  pauvrette  s'écrie, 

Alcaudre  ,monALCAj<ïpRE,o£te  moy,  je  te 

Du  malheur  ou  je  fttis,  [p"^» 

La  fureur  me  faifit .;  je  mecs  la  main  aux  armes  9 

Mais  Ton  Dcllin  m'arrèfl:e,&  luy  donner  des  lar- 

'    C'eft  tout  ce  que  je  puis.  [  mes 

Voilà  comme  je  vy  ,  voilà  ce  que  j'endure 
Pour  une  aflfedlion  que  je  veux  qui  me  dure 

Audelà  du  trépas. 
Tout  ce  qui  me  la  blalme  ofianfe  mon  oreille  ; 
Et  qui  veut  nVaffliger ,  il  faut  qu'il  me  confcillci 

De  ne  m'affliger  pas. 

On  me  dit  qu'à  la  fyi  toute  chofe  fe  change , 

Et  qu'avecque  le  tems  les  beaux  yeux  de  mon 

Reviendront  m'éclairer  :  '  [  Ange 

Mais  voyant  tous  les  jours  fcs  chaines  ferctrain- 

dre , 
Défolé  que  je  {liis,que  ne  dois-je  point  craindre, 
Ou  que  puis- je  efpérer  ? 

Non,  non  j  je  veux  mourir:  la  raifon  m'y  con- 
Aufïî-bien  le  fujet  qui  m'en  donne  l'envie  [  vie  : 

Ne  peut  cure  plus  beau  : 
Et  le  Sort  qui  détruit  tout  ce  que  je  confudic; 
Me  fait  voir  ailez  clair  que  jamais  ce  tumulte 

N'aurapaix  qu'au  tombeau.  Ainil 


«>M4tHtllBI.    JLiy.    V. 


Ht 


raifoit    lom  de  témoins    le  récit  de  f.peine. 

Et  iefondoit  en  pleurs  * 

Le  fleuve  en  fut  émûjfesjNymphes  Ce  cachèrent- 

&  1  herbe  du  rmge  où  fes  LLs  toucSSr"  ' 

Perdit  toutes  Ces  fleurs. 

SUR  LE  MESME  SUJET. 

5tawces. 

QIT  E  n'eftes-vous  la/Técs , 
Mes  triftcs  pcnfécs , 
De  troubler  ma  i^aifon , 
Ft  faire  arecque  blâme  > 

Rebeller  mon  am« 
Contre  ma  guérifon  ? 

Que  ne  ceffcnt  mes  larmes: 
Inutiles  armes? 
Et  que  n'ofte  des  Cieur 
La  ratale  ordonnance 
A  ma  ibuvenance 
Ce  qu'elle  oftc  à  mes  yeux  ? 

O  Beauté  nompareîllc. 
Ma  chère  merveille, 
Qac  le  rigoureux  fort 


Z4(  P  OB  »  I  B  s 

pont  vous  m'eftes  rsivie 

Aimeroit  ma  vie, 

S'i)  me  donnoic  la  more  !    ' 

.  Quelles  pointes  de  rage 
Ne  lent  nion  courage 
De  voir  que  le  danger 
En  vos  ans  les  plus  cendres 
Menacent  vos  cendres 
I^*un  cercueuil  étranger  i 

■Je  m'impofe  filancc 
En  la  violance 
Que  me  fait  le  malheur  : 
Mais  j*accrois  mon  martyre  % 
Et  n'ôîer  rien  dire 
M'eft  douleur  fur  douleur» 

Auffi  fuis- je  un  fquelette  2 
Et  la  violetttf, 
Qu[un  froid  hors  de  faifon  ^ 
Ou  le  foc  a  touchée , 
De  ma  peau  féchée 
£ft  la  comparai&n. 

Dieux,  qui  les  deflinéeç 
Les  plus  obflinées  .    , 

Tournez  de  mal  en  bien. 
Après  tant  de  tempeftes 
Mes  jufles  requelles 
N'obtiendront-clles  rien? 

ATez-yous  11  les  titres 


deMalhirb».   Lit.  V.     14^ 

O'atfoJus  Arbitres 
I^c  l'eftat  des  mortels , 
Pour  eftre  inexorables 
Quand  les  miférables 
Implorent  vos  autels  ? 

Mon  foin  n'eft  point  de  faire 
^l'autre  hcmifphère 
Voir  mes  adcs  guerriers ,  .     , 

fit  jufqu'aujc  bors  de  l'Onde  ! 

^u  finit  le  Monde  "  ! 

Acquérir  des  lauriers.  , 

Deux  beaux  yeux  font  Tempirc  ! 

Pour  qui  je  foupire  : 
Sans  eux  rien  ne  m'eft  doux  : 
Doniiez-moy  cette  joye 
Que  je  les  revoyc  : 
Je  fuiis  Dieu  conune  vous. 

PLAINtE   SUR    UNE    ABSANCE. 

S    T    A    N    C    E    $. 


c 


Omplices  de  ma  (èrvitude , 
Penfors,  oà  mon  inquiétude 
Trouve  fon  repos  defiré. 
Mes  fidèles  amis ,  Se  mes  vrais  fëgretaires^ 
Ne  m'abandonnez  point  en  Tes  lieux  folitaxres  ï 
C*cft  pour  l'amour  dç  vous  que  j'y  fuis  retiré, 

Gij 


X4S  .  P  o  s  s  X  s  s 

Par  tout  ailleurs  je  fiiis  en  crainte: 
Ma  langue  demeure  contrainte  : 
Si  je  parle ,  c*eft  à  regret  : 
Je  pèfe  mes  difcours  j  je  me  trouble  Se  m'étonne, 
Tf  nt  j*ay  peu  d'affiirance  en  la  £oy  de  perfonnc  : 
Mais  a  vous  je  fuis  libre ,  &  n'ay  rien  de  fegrct. 

Vous  lifez  bien  en  mon  vi/àgc 
Ce  que  je.fouftre  en  ce  voyage 
Dont  le  Ciel  m'a  voulu  punir  : 
£t  {avez  bien  aufli  que  je  ne  vous  demande , 
Etant  loin  de  Madame ,  ujie  grâce  plus  grande , 
Que  d*aimer  fa  mémoire ,  &  m'en  entretenir. 

Dites-moy  donc  fans  anifice , 
Quand  je  luy  vouay  mon  fervicc , 
Failly-je  en  mon  élection  ? 
N'cft-ce  pas  un  fujet  digne  d'avoir  un  temple , 
£t  dont  les  qualitez  n'ont  jamais  u  d'exemple , 
Comme  il  n'en  fut  jamais  de  mon  alFedion? 

Au  retour  des  faifons  nouvelles 
Choifiifez  les  fleurs  les  plus  beUes  ^ 
,    De  qui  la  campagne  fe  peint  ; 
En  trouverez-yous  une ,  où  le  foin  de  Nature 
Ait  avecque  tant  d'art  employé  fa  peinture , 
Qujelle  foir  comparable  aax  rofes  de  fon  teint } 

Peut-on  affez  vanter  l'yvoirc 
De  fon  front ,  ou  font  en  leur  gloire 
La  douceur  &  la  majefté  ? 
Ses  yeux,  moins  à /les.  jeux  qu'à  des  Soleib 
femblabks  $ 


DE  MAiHBUBi.  Lit.  Y.       149 

Et  de  Ces  beaux  cheveux  les  nœuds  inviolables. 
D'où  n*cchapa  jamais  rien  qu'elle  ait  arrefté  ? 

Ajoutez  à  tous  ces  miracles 
Sa  bouche  de  qui  les  oracles 
Ont  toujours  de  nouveaux  tré(brs. 
Prenez  garde  à  Tes  mœurs  j  con(îderez-la  toute j 
Ne  m'avourez-vous  pas  que  vous  eftes  en  doute 
Ce  qu'eHe  a  plus  parfait ,  ou  Tefprit ,  ou  le  cors  ? 

Mon  R07  y  par  Con  rare  mérite 
A  fait  que  la  terre  eft  petite 
Pour  un  nom  fi  sgrand  que  le  iîen  : 

Mais  fi  mes  Ions  travaux  failoient  cette  con- 
quefle , 

Quelques  fameux  lauriers  qui  luy  couvre  la  tcf^ 

Il  n'en  auroit  pas  un  qui  fufl  égal  au  mien. 

Auffi,  quojque  l'on  me  propofe 
Que  refperance  m'en  eft  clofe , 
Bt  qu'on  n'en  peut  rien  obtenir , 
Puifqu'à  fi  beau  deftein  mon  defir  me  convie  ^ 
Son  extrême  rigueur  me  coûtera  l2:viCy 
Oo-mon  extrême  foy  m'y  fera  parvenir. 

Si  les  tigres  les  plus  fauvages 
Enfin 'apprivoifent  leurs  rages , 
Elatez  par  un  doux  traitement  ; 
Parla  mefme  raifon  pourquoy  n'eft-il  croya;!. 

ble 
Q^k  la  fin  mes  ennuis  la  rendront  pitoyable. 
Pourvu  que  je  la  (èrve  à  Ton  contantement  ? 

Giij 


IJO  '  P  O  1  8  I  B  a  "^ 

Toute  ma  peur  eft  que  rabfenee 
Ne  luy  donne  quelque  licence 
De  tourner  ailleurs  fes  appas  5 
Et  qu'cftant,coiiune  elle  eft,d*un  fexe  rariablc  ^^ 
Ma  foy ,  qu'en  me  voyant  elle  avoit  agréable , . 
Ne  luy  ibitcontemptible  en  ne  me  voyant  par,. 

m 

Amour  a  cela  de  Neptune , 
Que  toujours  à  quelque  infonune 
11  fe  faut  tenir  préparé. 
Ses  infidcllès  flots  ne  font  point  fans  orages  :.  • 
Aux  jours  les  plus  fereins  on  /fait  des. naufrages; 
£t  mefme  dans  le  port  on  eft  mal-aiTuré. 

Peùt-eftre  qu'à  cette  mefme  heure 
Que  je  languis ,  foupire ,  &  pleure , 
De  triftcli^mc  confumant3 
elle  qui  n*a  fouci  de  mtoy,  ni  de  mes  larmes  y 
Etalle  fes  beautez ,  fait  montre  de  fes  charmes^ 
Se  met  en  fes  filets  quelque  nouvel  amante 

Tout-beau ,  penfers  mélancoliques^ 
Auteurs  d'avantures  tragiques , 
De  quoy  m*o(ez-vous  discourir  ? 
Impudans  boutefeux  de  noife  &  de  querelle , 
Ne  favcz-vou3  pas  bien  que  je  brûle  pour  elle , 
£t  que  me  la  blâmer ,  c'eft  me  faire  mourir  ? 

Dites-moy  qu'elle  eft  fans  reproche  5 
Que  fa  confiance  eft  une  roche  3 
Que  rien  n'eft  égale  à  fa  foy  :         [  veilles: 
Pxichezrmoy  fes  vertus  -^  contez-m'en  des  mer- 


'  ©I  M  -à  L  H  £  R  B I.  Lit.  V.         ifi 

C'eft  le  féal  entretida  qui  plaîft  à  mes  oreilles  î 
Mais  pour  en  dire  mal  n'approchez  point  de 
moy. 


POUR    LA    GUERISON 

de  Chryiance. 

S  T  A  N   C  £  s. 

LE r  deftins  font  vaincus ,  &  le âus  de  m«$ 
larmes 
De  leur  main  infolante  a  fait  tomber  les  ar- 
més : 
Amour  en  ce  combat  a  reconnu  ma  foy  : 
•  Lauriers,  couronnez-moy. 

Quel  penfer  agréable  a  foulage  mes  plaintes  j 
Quelle  heure  de  repos  a  diverti  mes  craintes , 
Tant  que  du  cher  objet  en  mon  ame  adore 
Le  péril  a  duré  ? 

J*ay  toujours  vu  Madame  avoir  toutes  ks 
maïques 
De  n'eftre  point  fu  jette  à  l'outrage  des  Parques  : 
Mais  quel  efpoir  de  bien^en  Texccs  de  ma  peur^ 
N'euimois-je  trompeur  ? 

Aujourd'hui  c'en  eft  fait  :  elle  eft  toute  guc^» 
rie:* 
£t  les  Soleils  d'Avril  peignons  une  prérie , 

^m     •••• 

C  iiij 


# 


Sn  leurs  tapis  de  £eurs  n'ont  jamais  égal£- 
Son  teint  renouvelé'. 

Je  ne  la  yy  jamais  fi  fraifche ,  ni  fi  belle  : 
Jamais  de  fi  bon  cœur  je  ne  brulay  pour  elle  5. 
£t  ne  penfe  jamais  avoir  tant  de  raifon . 
Devenir  ma  prilpn. 

Dieux  y  dont  là  providance^  les  mains  fb»* 
veraines , 
Terminant  fa  languçur-,  ont  mis  fin  à  mes  pei- 
nes , 
Yous  iaurois.je  payer  avec  aflez  d*encens. 
L*aife  que  je  refiens  ? 

Après  une  faveur  fi  vifible  &  fi  grande  y. 
Je  n*ay  plus  à  vous  faire  aucune  autre  demande: 
Vous  m*avez  tout  donné  redonnant  à  mes  yeux 
Ce  Ciiéd*oeuvre  des  Cieuz. 


Certes ,  vous  eftes  bons ,  Se  conabienque  noc 
crimes 
Vous  donnent  quelquefois  des  courroux  légiti* 

mes, 
Quand  des  cœurs  bien  touchez  vous  deman- 
dent fecours  , 

Us  Tobtiennent  toujoars» 

Continuez,  grans  Dieux,  &  ne  faites  pas 
dire , 
Ou  que  rien  icy  bas  ne  connoift  voftrc  Empire , 
Ou  qu*aux  occafions  les  plus  dignes  de  fiùns ,. 
Voas  en  avez  le  moins. 


i>B    Malherbe.  Lit.  V.      lyj 

Donnez-nous  tous  les  ans  des  moilTons  re- 
doublées 5  * 
Soient  toujours  dcnedar  nos  rivières  comblées. 
Si  Chrysantb  ne  vit.  &  ne  fe  porto  bien. 
Nous  ne  vous  devons  rien. 

POUR     AL  C  ANDRE, 

au  recour  d'Oranthe  à  FoncaineUeau. 
Stances. 

RE V E K E z  mes  plaifirs ,  Madame  eft  re- 
venue 5 
R  les  votnx  que  j'ay  faits  pour  revoir  Tes  besràx 

yeux. 
Rendant  par  mes  foupirs  ma  douleur  reconnue  3 
Ont  u  grâce  des  Cieux. 

Les  voicy  de  retour  ces  Aftres  adorables , 
Où  prend  mon  Océan  fon  iius  dcïon  reflus  : 
fSoucis ,  retirez- vous ,  cherchez  les  miférables,^ 
Je  ne  vouçconnois  plus. 

^ac-on  voir  ce  miracle ,  ou  le  foin  de  Nature 
A&mécomme  fleurs  tant  d'aimables  appas^^  ^ 
£t  ne  confedècpoint  qu'il  n'eft  pire  avanture 
Que  de  ne  la  voir  pas  ? 

Certes ,  Tautre  Soleil  d'une  erreur  vagabonde 
Coun  ixiutilement  par  fes  douze  maifons  : 

Gv 


rpf  F  o  F  »  I  B  * 

C*eft*éire y  &  non  pas  luy,  qui  fait  fentic  as 
monde 

Le  change  des  iaifons;* 

• 

ÀTecque  fa  beauté  toutes  beautez  arrlyentr 
Ces  dcfers  font  jardins  de  l'un  àTautre  bout  ; 
Tant  Textième  pouvoir  des  Grâces'  qui  la  fiii» 
vent 

Les  pénètre  par  tout. 

Ces  bois  en  ont  repris  leur  verdure  nouvelle  y 
L'orage  en  eft  ceffé ,  l'air  en  eft  éclairci  5 
£t  mefine  ces  canaux  ont  leur  courfè  plus  belle 
Depuis  qu'elle  eft  icy.. 

De  moy ,  que  les  refpeâs  obligent  au  filance  ^ 
fay  beau  me  contrefaire  ;  &  beau  diilimulei  -, 
Les  douceurs  où  je  nage  ont  une  violance 
Qui  né  fe  peut  celer,   • 

Mais ,  6  rigueur  du  Sort  !  tandis  que  je  m'âr- 
rèfte. 
A  chatouiller  mon  ame  en  ce  contantement ,. 
Je  ne  m'apperçois  pas  que  le  Deftin  sn'apprefte 
Un  autre  partement» 

Arrière  ces  penfers  que  la  crainte  m'envoye  j 
Je. ne  fay  que  trop  bien  l'inconftance  du  Sort  : 
Mais  de  m'ofter  le  gouft  d'une  fi  chère  joye  , 
C'eft  m€  donner  la  mon. 


DE     MALHBRBSriY.    V.'  I^J- 

Stances. 

ENf  I N  ma  patiance,  &  les  foins  que  fzy 
pris , 
Ont  ielon  mes  fouhaics  adouci  les  eiprits 
Dont  rinjufte  rigueur  fî  long-tems  m'a   fait 
plaindre. 

CefTons  de  foupirer  : 
Çraces  à  -mon  deftin ,  \ç  n'a/  plus  rien  a  craia- 
drc. 

Et  puis  tout  cfpcrer. 

Soit  qu'eftant  le  Soleil,dont  je  fuis  enflammq, 
c£ê  plus  aimable  objet  qui  jamais  fut  aimé , 
On  ne  m'ait  pu  nier  qu'il  ne  fut  adorable  : 

Soit  que  d'un  oppreiFé 
Le  droit  bien  reconnu  foit  toujours  favorable  » 

Lès  Dieux  m'ont  exaucé; 

'    Naguères  que  foyois  la  tcmpeftc  fouffler , 
QgejeToyois  la  vague  en  montagne  s'enfler^. 
Et  Neptune  à  mes  cris  faire  la  feurde  oreille  y 

A  peu  près  englouti , 
B^ffé-je  ofc  prétendre  a  l'hureufe  merveille  . 

D'en  eftrc  garenti  2 

Contre  mon  jugement  les  orages  celTez. 
'Ont  des  calmer  fî  doux  en  leur  place  laiffe2  ^' 
Q^'aujourd'huy  ma  fortune  a  l'Empire  de  l'Qiu 
de  î 
*£f  je  voy  iîif  lébord 


li<  PO  E  s  I  E  s 

Un  Ange  dont  lagr  ace  eft  la  gloire  du  xnondd» 
Qui  m*aflurc  du  port. 

Certes ,  c'eft  lafchement  qu'un  tas  de  médi- 
fans^ 
Imputans  à  Tamour  qu*il  abufe  nos  ans ,    , 
De  frivoks  (bup^ons.  nos  courages  étonnent  ;- 

Tous  ceux  à  qui  déplaiic 
L'agréable  tourment  que  fes  flammes  nous  don-^ 
nént , 

Ne  favent  ce  qu'il  eft. 

S'il  a  de  l'amertume  à  fbn  commancement , 
Fouryu  qu'à  mon  exemple  on  foufFre  douce- 
ment , 
Et  qu'aux  appas  du  change  une  ame  ne  s*ënvole^ 

On .  fe  peut  aflurer 
Qu'il  eft  maiftre  équitable .  &  qu'enfin  il  cont 
ible 

Ceux  qu'il  a  fait  pleurer, 

G  H  A  N   s   O  Nv» 

CRerb  Beauté,  que  mon  ame  ravie 
Comme  fon  pôle  va  regardant , 
Quel  attre  d'ire  &  d'envie 
Quand  vous  nai/Eèz ,  marquoir  voftre.  afceni* 

dant}.  ''* 
Que  voftre  courage  endurci. 
Plus  je  le  fupplie ,  moins  ak  de  merci  ? 


DB     MAvLH  EUBJ-LlV.  V.  Tjy" 

En  tous  climats,  voire-au  fond  de  h.  T*licace  y. 
Après  les  neiges  &  les  glaçons  ^. 
Le  beau  tems  reprent  U  place ,  * 
Et  les  Eftez  meurifTent  les  moiflbns  r 
Chaque  faifbn  y  fait  fbn  cours  : 
£n  vous  feule  on  trouve qullgcle  toujours. 

J'ày  beau  me  plaindre  ,^&  vous  conter  mes. 
peines. 
Avec  prières  d'y  compatir  : 
J*ay  beau  m*cpuifer  les  veines, 
Et  tout  mon  fang  en  larmes  convertir  :  -. 
ITn  mal  au  deçà  du  trépas , 
Tant  foit-il  ejttrème ,  ne  vous  émeut  pair^. 

Je  fay  que  c'éff  j  .vous  eftes  ofFenfée ,. 
Comme,  d'un,  crime  hors  de  raifon  ^^  ■ 
Que  mon  ardeur  ihfènféé 
En  trop  haut  lieu  borne  fa  guérifbn  |  » 
Et  voudriez  bien ,  pour  là  fftiir  j 
M'ofter  Tefpérance  de  rien  obtenir, . 

Vous  vous  trompez,cVft  aux  foibles  courages^ 
Qui  toujours  portent  la  peur  au  fein  y 
De  fuccomber  aux  orages ,  ^ 

Bt  fe  lafTer  d'un  pénible  defTein  : 
De  moy ,  plus  je  fuis  combattu , 
Blus  ma  réiiftance  montre  fa  vertu* 

Loin  de  mon  front  ibient  ces  palmes  coa»- 
munes,. 
Ou  tout  le  mondé  peut  afpirer  ; 
Xoia  les  vulgaîjxs  fonunes^^ 


Iff'  ?  O  B  s  IB  9' 

OA  çc  n'eft  qu*un,  jouir  &  dcfirer  : 
Mon  eouft  cJjcrche  ]'empefcheinciit , 
Quand  j'aime  fans  peine,  j*aime  lardiemeht» 

Je  cohnois  bien  que  dans  ce  labyrinthe 

Le  Ciel  injufte  m*a  réfcrvé 

Tout  le  fiel  &  tout  TabAnthe 

'Dont  un  amant  fut  jamais  abreuvé  : 

Mais  je  ne  m*étonne  de  rien  : 

Je  fuis  à  Rodante,  je  veux  nK)urir  fiem 

G  H  A  N  S  ON. 

vITav-tres  que  vousfoient défiréeSy, 
Qu'autre  que  vous  fbient  adorées  ,.^ 
Cela  fe  peut  facilement  : 
Mais  qu'il  foit  des  Beautés  pareillcs^ 
A  vous,  merveille  des  merveilles  »  ^ 
Cela  ne  fe  peut  nullement. 

Que  chacun  fbuS  telle  puiflâncc  . 
€iaptive  fon  obéiflance , 

Cela  fe  peut  facilement  : 
Mais  qu'il  foit  une  amour  fi.  fone 
ue  celle-là  que  je  vous  porte  , 

Cela  ne  fe  peut  nullement.: 

Qjae  le  fafcheuxnoni  de  cruelles 
Semble  doux  à  beaucoup  de  belles  ,, 
Cela  ic  peut  facilement 


DE     MALHEILB&.    tiV.  V,         "ïf$ 

Mais  qu'en  leur  ame  trouve  place  * 
Rien  de  fi  froid  q^ue  voftre  glace , 
Cela  ne  le  peut  nullement. 

Qn^autres  que  moj  foient  mifërables  - 
Par  vos  rigueurs  inexorables, 

Cela  fe  peut  facilement  r 
Mais  que  la  caule  de  leurs  plaintes- 
Poite  de  il  vives  attaintes , 

Cela  ne  Ce  peut  nullement. 

Qu'on  fervc  bien ,  lorCmc  Ton  panfè 
£n  recevoir  la  récompanlè, 

Cela  fc  peut  facilement , 
Mais  qu'une  autre  fojr  que  la  mienne.. 
N'efpère  rien ,  &  fe  maintienne , 

Cela  ne  fe  peut  nullement. 

Q2i]à  la  fin  la  raifon  cflaje- 
Quelque  guérifon  à  ma  playe  , 

Cela  fe  peut  facilement  i. 
Mais  que  d'un  fi  digne  fervage 
La  remontrance  me  dégage , 

Cela  ne  iè  peut  nullement.. 

Qu'en  ma  feule  mort  (oient  finies 
Mes  peines  &  vos  tyranies , 

Cela  fe  peut  facilement  i 
lisis  que  Jamais  parle  martyre 
De  vous  fcrvir  je  me  retire  » 

Cela  ne  fe  peut  nullement. 


X^#  P  O-  B  8  I  E  r 


Ma 


lï^^SlVS^ol^O 


DESSEIN    DE   QUITTER    UNE    DAME 
qui  ne  le  comencoic  que  de  promefles. 

BE  A  u  T  E%  mon  ^au-fouoi  de  qui  Pâme 
incertaine 
A,  comme  TOcéan,  fon  flus  &  fon  reflus, 
Penfez  de  vous  réfoudre  a  foulager  ma  peiae, 
Ou  je  me  vois  réfoudre  à  ne  la  foufFcix  f^us. 

Vos  yeux  ontdes  appas  que  j'aime  &  q^^vK 
|)rife  , 
Et  qui  peuvent  beaucoup  deflus  ma  liberté  : 
Mais  pour  me  retenir^s'ils  font  cas  de  ma  prife, 
II  leur  faut  de  Tamour  autant  que  de  beautré: 

Quand  je  panle  eftre  au  point  que  cela  s'ac» 
complifTe,  , 
Quelque  ezcufe  toujours  en^empefche  Téfiet  : 
G^cft  la  toile  fins  fin  de  la  femme  d'UlyfTe , 
Dont  l'ouvrage  du  foir  au  matin  fe  défait* 

Madame ,  avifez-y>  vous  perdez^©ftrfr  glôice 
De  me  l'avoir  pseunis ,  &  vous  rire  de  moy  : 
S'il  ne  vous  en  (buvient,  vous  manquez  de  ni& 

moire  j 
JEt  s'il  vous  en  Ibttvieot  y.yoas  a'avcz  point  de 
foy. 


Bi    MAitHiftVs;.  Lit.   V.       xtfi 

J'aTois  toujèars  fait  conte ,  aimant  chofe  fi 
haute  , 
De  ne  m*en  féparer  qu'avecque  le  trépas  :  - 
SU  arrive  auttement  »  .ce  fera  vqftrc  faute-, 
De.  faire  des  feimens  &  ne  les  tenir  pas. 

POUR      MONSIEUR 

©E     M  O  N  T  PE  N  S  I  E  R, 

à  Madame 9  devant  fon  mariage». 

S  T  Aj  K  c  X  s^ 

BEAU  Ciel ,  par  qui  mes  jours  (but  ^trou* 
blés ,  ou  font  calmes , 
Seule  Terre  ou  jeprans   mes  cyprès  &  m» 
paîmes,.  > 

Catherine,  dont  Toeuil  ne.  luit  que  pour  les 

Dieux , 
PuhilTez  vos  beautez  plutofl  que  mon  courage. 
Si  trop  haut  s'élevant  il  .adore  un.Yifage 
Adorable  par  force  à  quiconque  a  des  yeux. 

Je  ne  fiiis  pas  enfemble  aveugle  &  téméraire, 
Jb  connois  bien  Terreur  que  l'amour  m'a  fait 

faire. 
Cela  feule  icy  bas  furpafloit  mon  effort  :  . 
Mais  mon  a  me  qu'à  Vous  ne  peut  eftre  affervie  ; 
tes  deÛins  n'ayant  point  eftabli,  pour  ma  vit^ 
Hors  de  cet  Océan ,  de  naufrage  où  de  pojt^ 


Uz  1  o  1  s  I  »  i       '    *  " 

BejLUtc ,  par  qui  les  Dieux  las  de  noftre  donw 
mage 
Ont  voulu  reparer  les  défauts  de  noftre  âge , 
Je  mourray  dans  vos  feux, «éteignez-les  ou  non, . 
Conune  le  fis  d*Aicmene  en  me  brûlant  moj- 

mefme  :  [trême, 

U  fuffit  qu'en  mourant  dans  cette  flame  ex- 
Une  gloire  étemelle  accompagne  mon  nom. 

[  pire  : 

On  ne  doit  point  fans  fceptre  a(pirer  ou  j'af- 

G'eftpourquoy  Cuis  quitter  les  loix  de  voftre 

empire , 
Je  veux  de  mon  cCpnt  tout  efpoir  rejetter. 
Qui  celle  d'clpércr,  il  cefTe  auffide  craindre  : 
Et  fans  atteindre  au  btîtoù  l'on  ne  peutatteindre. 
Ce  m'eft  affez  d'honneur  que  j'y  voulois  mo»» 

ter. 

[naiftre, 
'  Je  maudis  le  bonheur  oâ  le  Ciel  m'a  fait 
Qui  m'a  fait  de/Irer  ce  qu'il  m'a  fait  cofinoiftre  ; 
Iliaùt  ou^ous  aimer,ou  ne  vous  faut  point  voir. 
L'àftre  qui  luit  aux  Grans ,  en  vain  a  ma  naif* 

fkncé 
Epandit  defliis  moytant  d'heur  &  de  puiflance, 
Si  pour  et  que  je  veux  j'ay  trop  peu  de  pouvoir. 

Mais  il  le  faut  vouloir  y  ,&  vaut  mieux  fe  ré« 
foudre  - 
Eh  a(pirant  au  Ciel  eftre  frapé  de  foudre , 
Qu'aux  delTeins  de  la  Terre  alTuré  fe  ranger. 
J'ay  moins  de  repentir  plus  je  penfe  à  ma  faute , 
£t  la  beauté  des  fruits  d'une  palme  Ci  haute. 
Me  fait  par  le  plaifir  oublier  le  danger» 


é  E     M  A  L  H  B  R  B  E.      L  I  V.     V.        të} 

POIJR    METTRE     DEVANT 
les  Heures  de  Califte. 

TA  N  T  que  vous  ferez  fans  amonr , 
C  A  L I  s  T  E  ,  priez  nuit  &  jour. 
Vous  n*aurez  point  miféricorde  : 
Ce  n*eft  pas  que  Dieu  ne  (bit  doux  : 
Mais  penfez-vous  qu'il  vous  accorde 
Ce  qu'on  ne  peut  avoir  de  vous  ? 


m*^ 


AUTRE  SUR   LE  MESME  SUJET, 

PR I  E  R   Dieu  qu'il  vous  foie  propice , 
Tant  que  vous  me  tourmanierezy  . 
C'eft  le  prier  xl'une  injuftice  ?   • 
laites-moy  grâce,  &  vous  l'aurez. 


1^4  ?OBSXIf 


P  O  E  S  r  E  s 

D  E 

MALHERBE. 

LIVRE     SIXIEME. 


POUR      LE     PREMIER      BALET 
dé  Monfeigneur  le  Daufin». 

AU  ROY  HENRY  LE  GRAND. 

S  o  N  N  B  T. 

1^   O I  c  Y  de  ton  Eftac  la  plus  grande 
j        merveille , 
CfeFiso4'jra..vcrtu  reluit  fi  tîvc- 

nient  j 
Approchc-toy,  .mon  Prince,  & 
yoj   le  mouvement 
ji*en  ce  jeune  Dauhin  la  mufique  réveille. 


PB    M  A  L  H  tu  B  E.  Xfy.   VI.        Xtff 

^  Qui  témoigna  jamais  une  fî  jufle  oreille. 
A  remarquer  des  tons  le  divers  changement  ? 
Qui  jamais  à  les  fuivre  ut  tant  de  jugement  ^ 
Ou  mefura  fes  pas  d'une  grâce  pareille  ? 

Les  efprits  de  la  Cour  s'attachant  par  les  yeux 
A  voir  en  cet  objet  un  chcd*œuvre  des  Cieux 
Difent  tous  que  la.fxance  eflmoins  qu'il  ne 
mérite  j 

Mais  moy,  que  du  Futur  Apollon  avertit , 
Je  dy  que  fa  grandeur  n'aura  point  de  limite, 
Et  que  tout  l'Univers  luy  fera  trop  petit. 

LES    SIBYLLES. 

Sur  la  Fefte  des  alliances  de  France 

&   d'Eipagne. 

La    Sibylle    Persi qjj e. 

QTJ  E  Bellonne  &  Mars  fe  détachent , 
Et  de  leurs  cavernes  arrachent 
Tous  les  vens  des  féditionsj 
La  France  cft  hors  de  leur  furie  , 
Tant  qu'elle  aura  pour  .Alcyons 
L'heur  &  la  vertu  de  M  a  k  x  s* 


146  P  e  s  s  I  s  s. 

La     l  I  b  y  0^17  s. 

Ccffe,  Pô,  d'abafer  le  monde: 
Il  e(l  tems  d*oter  à  ton  onde 
Sa  fabaleufe  Royauté  : 
L*Arne ,  fans  en  faire  autres  preuves  ^ 
Ayant  produit  cette  Beauté  ' 
S'en  acquis  l'empire  des  Fleuves. 

La     Dblphi  q^u  i, 

Xa  France  à  TEfpagne  s'allie  : 
Leur  difcorde  ciï  enfévelie , 
Et  tous  leurs  orages  finis  : 
Armes  du  refte  de  la  Terre, 
Contre  ces  deux  peuples  unis 
Qu^eftes-vous  que  paille  &  que  verre? 

La    C  V  m  s'  b. 

Arrières  ces  plaintes  communes  « 
Que  les  plus  durables  fortunes 
Padènt  du  jour  au  lendemain , 
Les  nœuds  de  ces  grans  hyménées 
Sont-ils  pas  de  la  propre  main 
De  ceux  qui  font  les  deftinées? 

L*  £  R  T  T  H  B.  B*  B. 

Tai{èz-vous  fijneftes  langages  V 
Qui  jamais  ne  faites  préfages , 
o!r quelque  malheur  ne  (bit  jointe 
La  difcorde  icj  n'eft  mcfléci 


Da  Mai^hiube.  Lit.  YI.       U^ 

Et  Thétis  n'y  foupire  point 
Pour  avoir  époufé  Pelée, 

La    s  a  m  I  b  n  I. 

Roy,  que  tout  bon-heur  accompagne, 
Voy  partiç  du  coté  d'Eipagnc 
Un  Soleil  qui  te  vient  chercher: 
O  vrayement  divine  avamure , 
Que  ton  re^d  face  marcher        v^ 
Les  Aftres  contre  leur  nature  î  /^ 

La    C  17  m  a  n  i^ 

O  que  rheur  de  tes  deftinées 
pouâera  tes  jeunes  années 
A  de  magnanimes  fbucis  !.. 
Et  combien  te  verront  répandre 
De  fang  des  peuples  circoncis    . 
Les  £ots'  qui  noyèrent  Léandre  ? 

L'Hbllxsponti  q^c  «. 

Soit  que  le  Danube  t*arrefle  $ 
Soit  que  TEufrate  à  fa  conquefte 
Te  face  tourner  ton  defir  ; 
Trouveras-tu  quelque  puiâance, 
A  qui  tu  ne.faces  cnoiur 
Ou  la  mort ,  ou  TobéilTance  ? . 

< 
La    P  h  b.  y  c  I  b  n  n  Sm 

Courage ,  Reyne  fans  pareille.^ 


ta 


f  O  E  s  I  B^  s 


z' 


L'cfprit  fiicré  qui:  te  confciUe 
Eft  ferme  en  ce  cju'il  a  promis. 
Achevé ,  &  que  rien  ne  t'arrefte  : 
Le  Ciel  tient  .pour  fcf  ennemis 
Xcs  ennemis  de  cette  fefte. 

%  A    Tyburtinb* 

Sous  ta  bonté  s'en  va  renaiftrc 
le  fièclc  où  Saturne  fut  maiftre  j 
Thcmis  les  vices  détruira  j 
L'Honneur  ouvrira  ion  école  j 
Et  dans  Seine  &  Marne  luira 
Mefme  fablon  que  dans  Padolc. 


SUR  LE  MESME  SUJET. 

DONC,  après  un  fi  long  féjour , 
rieurs  de  Lys,  voicy  le  retour 
De  vos  avantures  profpcres  j 
Et  vous  allez  cftcc  à  nos  ycur 
îraifches  comme  aux  yeux  de  nos  pères 
Lorfque  vous  tombaftes  des  Cieux. 

A  ce  coup  s'en  vont  les  Deftins 
Entre  les  jeux  &  les  feftihs 
Nous  faire  couler  nos  années^ 
Et  commaticer  une  faifon^ 
Oà  nulles  funeftes  journées 
Ne  verront  jamais  ïhon&>tu 


B8  Malmxubb. -Lit.  VI,       u^f 

Ce  n'eit  plus ,  comme  auparavant  | 
Que  fi  l'Aurore  en  fe  levant 
D'avancure  nous  voyoit  rire. 
On  fe  pouvoit  bien  aflurer. 
Tant  la  Tortune  avoir  cl*empire, 
~uç  lefoir  nous  verroit  pleurer. 


De  toutes  parts  (ont  éclaircis 
Les  nuages'éénos  foucis 
La  fureté  chafle  les  craintes  $ 
£t  la  difcorde  fans  flambeau, 
Lailfe  mettre,  avecque  nos •plaintirf. 
Tous  nos  fbupçons  dans  le  tombeau, 

O  qu'il  nous  uft  coûté  de  morts! 
O  que  la  France  uft  fait  d*efforts , . 
Avant  que  d'avoir  par  les  armes 
Tant  de  Provinces  qu'en  un  jour. 
Belle  Reyne ,  avecque  vos  charmes 
Yo^s  nous  acquérez  par  amour  2 

Qui  pouvoit ,  finon  vos  bontez , 
Taire  à  des  peuples  indontez 
Laiffer  leurs  haines  obftinées, 
Pour  jurer  folennellement , 
En  la  main-de  deux  Hyménées , 
D'eftre  amis  éternellement  ? 

Fleur  des  bçautcz  êc  des  vertus , 
Après^nos  malheurs  abatus 
D'unç  fi  parfaite  vidoire , 
Quel  marbre  à  la  Px)ftérité 
Fera  paroiftre  voftre  gloire 
Au  Ittilre  qu'elle  a  mérite  l 

H 


tfOLi  Pô  S  8  I  B  • 

Non  y  «ton  y  malgré  Ie$  envieax 
La  raifon  Tcut  qu'entre  les  Dieux 
Voftre  image  foit  adorée; 
Et  qu'aidant  comme  eux  aux  mortel^  j|^ 
Loilque  vous  ferez  implorée , 
Comme  eux  yous  ayez  des  autels. 

Nos  Faftes  font  pleins  de  lauriers 
De  toute  forte  de  guerriers  : 
Mais ,  hors  de  toute  âaterie  , 
Furent- ils  jamais  embellis 
Des  miracles  que  fait  Marie 
pour  le  falut  dés  Fleurs  de  Lis  ? 


mS3tti^ 


BALLET    DE  .LA   REYNE. 
La  Renommée,  au  Roy  Henri  le  Grand* 

PLEINE  de  langues  &  de  voix , 
O  Roy  ,,  le  miracle  des  Rois , 
Je  viens  de  voir  toute  la  Terre , 
£t  publier  en  fes  deux  bouts , 
Que  pour  la  paix  ni  pour  la  guerre 
Il  n*eft  rien  de  pareil  à.  vous. 

Par  ce  bruit  je  vous  ay  donné 
Un  renom  qui  n*cft  terminé 
Ni  de  fleuve  ni  de  montagne  | 
Et  par  luy  j*ay  fait  deiirer 
A  la  troupe  que  j'accompagne 
De  vott$  voir  Se  tow  adorer. 


9B  Maucerbu.  Lit.  VL     îji 

Ce  font  dou^e  rares  beaucez , 
^'Qui  de  fi  dignes  qualirez  ^ 
Tirent  un  cœur  à  leur  fervïçe  , 
Que  leur  fouh^ter  p^lus  d'appas , 
C*efl:  vouloir  avec  injuftice 
Ce  que  les  Gieux  ne  peurcac  pas. 

L'Oriant ,  qui  de  leurs  Aïeux  "" 

Sait  les  titres  ambitieux , 
Donne  à  leur  &ng  un  avantage^ 
Qu'on  ne  leur  peut  faire  quittée 
Sans  eftre  iffu  du  parantage. 
Ou  de  Vous,  ou  de  Jupiter. 

Tout  ce  qu'à  façonner  un  côr$ 
Nature  aflemble  de  tréfbri  ,| 
£{l  en  elles  fans  artifice; 
Et  la  force  de  leurs  efprits, 
D'oi  jamais  n'approche  le  vice  ^ 
¥ait  encore  accroiflre  leur  pris. 

Elles  fouf&ent  bien  que  rAmout 
Par  elles  face  chaque  jour 
Nouvelle  preuve  de  fès  charmes  : 
Mais  fi-toft  qu'il  les  veut  toucher  ^ 
Il  reconnoifl  qu'il  n^a  point  d'armes 
Qu^elles  ne  facent  reboucher. 

Loin  des  vaines  impreffions 
De  toutes  folles  pafiîons, 
La  vertu  leur  apprent  à  vivre , 
Et  dans  la  Cour  leur  fait  des  lois,' 
Que  Diane^  auroit  peine  à  fuivre 
Ah  plus  grand  filance  des  bois. 


17^  *P  O  B  S  I  1  s 

Une  Reyne  qui  les  conduit , 
De  tanç  de  merveilles  reluit. 
Que  le  Soleil  qui  tout  furmonte. 
Quand  meûne  ileft  plus  flamboyante 
S'il  eftoit  fenfîble  à  la  bonté  ,- 
Se  cacherpit;  jcn  la  ypyant. 

Aufn  le  tems  a  beau  courir  $ 
Je  la  ferav  toujours  fleurir 
Au  rang  des  chofes  étemelles  ; 
Et  non  moins  que  les  immortels  ^ 
Tant  que  mon  dos  aura  des  jtiiles^ 
Son  image  aura .  des«  autels. 

Grand  Roy ,  faites-leur  bon  accueofî. 
Louez  leur  magnanime  prgueuil , 
Que  vous  feul  avez  fait  plôyablc  j 
Et  vous  acquérez  fagemeut,  . 
Affin  de  me  trendre  croyable , 
La  faveur  de  leur  jugement, 

Jufiju'icy  vos  faits  glorieux 
Peuvent  avoir  des  envieux  , 
Mais  quelles  âmes  &  farouches 
Oferont  douter  de  ma  foy,    • 
Quand  on  Verra  leurs  belles  bouckes 
Les  raconter  avecque  moy  ? 


* 


BS' MAIHSlt^BI.    IXT.    YI,        175 

BALET   DE    MADAMEv 

Dé    petites   Nymphes    qui    xnènenf 
l'Amour  prifonmer. 


AU     R  a  Y, 

A'  La  fin  tant <l'«ians <<iont  les  âmes  hïtSéfS 
,       LaneuilTent  nuit  &  jour. 
Verront  fur  leur  auteur  leurs  peines  rcnverfêcs^ 
Et  feront  confolez  aux  dépans  de  rÀmouc* 

Ce  public  ennemi ,  cette  pefte  du  monde  ; 
Que  Terreur  des  humains 
îait  le  Maiftrc  abfolu  de  la  Terre  &  de  TOnde, 
Se  trouve  à  lamercjdenos  pttites  mains. 

Nous  k  vous  amenons  dépouiHé  de  fes  armes^ 
O-R07,  l'aftre  des  Rois  : 
Quittez  voftre  bonté  $  mocquez^vous  de  fes  lat* 

mesj 
£t  luj  faites  (èntir  la  rigueur  de  vos  lois. 

Commandez  quefans^  g«ace  oaluy  face'juf- 
tice, 

Il  fera  mal^fé 
Que  Ùl  vaine  éloquance  ait  affez  d'artifice 
Pour  démentir  les  faits  dont  il  cft  accufS» 

Hii) 


y  4  ï  0  1  s  I  B  S^ 

famais  fe^  paffioif s  par  qui  chacun  Toupire^^  ' 
Neiious  ont  fait  d'ennui  :       [  Empire- 
Mais  c'eft  un  bruit  commun  que  dans  toutvoftre 
Il  n'eft  point  de  .malheur  qui  ne  Tienne  de  Jui^ 

Mar^ ,  qui  met  fa  lopange  à  déferter  k  Terre 
-Par  des  meurtres  épais  ^ 
K'a  rien  de  £  tragique  aux  fureui-s  de  la  guerre. 
Comme  ce  déloyal  aux  douceurs  de  la  paix. 

Mais,  fans  qnlLfbic  befoin  d*en  parler  dft«p. 
Voftre  Icule  valeur,  .[vantage^ 

Qui  de  fon  impudance  a  reiTenti  l'outrage ,  ' 
Vous  foumiti^elk  pas  tmejufte  douleur  e 

^e  meflez  rien  de  lafcheà  vos  hautes  penfSes^ 
Et  par  quelques  appas 
Qu*il  demande  merci  de  les' fautes  paffées , 
Imûez^fen  exemple  k  ne  pardonner  pas.- 

L'ombre  de  vos  lauriers  admirez^de  rEnvte 
Fait  l'Europe  trembler, 
attachez  bien  ce  monftre,  ôuie  privez  de  vie, , 
Tous  n'aurez  jamais,  ûcnroui  vouspuiA:  trou^ 
blet.  ^         . 


m» 


PS  Max^juji.  I-iy.  YI.    ^%jf 

KECIT  D'UN  BERGER  AU  BALET 

de  Madame,   PrinceflTe  d'EfpagnCr^ 

HO  u l' E T T E    de  Lovis  ,    houlette  de 
M  AKIE, 

Dont ïefatal  appui  met  noflre  Bergerie 

TRoKmi  pouvoir  des  lous , 
Vous  placer  dans  lesCieuz  en  la  mefme  contrée 

Des  balances  d'Aftrée , 
]^ce  un  prix  de  vertu  (|ui  ibit  digne  de  tous,  ? 

Vos  pénibles  trayauxifans  qui  nos  pafturages^ 
Battus  depuis  cinq  ans  de  greiks  &  d*orages , . 

S'en  alloient  delblez  5 
Sont-ce  pas  des  effets  que  mefme  en  Arcadie^ 

Quoyque  la  Grèce  die , 
£és  plus  fameux  Pafteurs  n'ont  jamais  égalez  ^ 

Voyez  des  bors  de  Loire  &  des  bots  de  Gà^ 
ronne 
Jûiques  à  ce  rivage  où  T Wtis  fe  couronne 

De-bouquets  d'orangers  ,. 
'A^qui  ne  donnez- vous  une  hurcufe  bonace , 

Loin  fie  toute  menace 
Et  de  maux  inteftins  &  de  maux  étrangers  ?    1 

Ou  ne  voit-on  la  paix ,  -comme  un  roc  af&À^ 
mie. 

Faire  à  nos  Gérions  détefter  l'infatme 

_ . .  • . 


Jjg  ?  O  1  s  î  1  f- 

De  leurs  aâes  fanglans  ? 
Et  la  belle  Cerèsen  javelles  féconde 

Qter  à  tout  le  ttionde 
La  peur  de  retournet  à  Tufage  des  gl<^n3  f 

Auflî  dans  nos  maifons ,  en  nos  places  publi- 
ques. 
Ce  ne  font  que  feftins ,  ce  ne  font  que  mu^quf  s 

De  peuples  réjouis  : 
Et  que  Taftre  du  jour  ou  fe  lève  ou  fe  jcouche , 

Nous  n'avons  en  la  boucBe 
Que  le  nom  de  Marie  Se  le  nom  de  Louis. 

Certes ,  une  douleur  quelques  âmes  afHige,- 
.  QiL'uû  fleuron  de  nos  Lis  féparé  de  fa  tige  . 

Soit  preft  à  nous  quitter  : 
JMaisquojqu'on  nous  augurent  qu'on  nous  face 
Elise  e(b-elle  à  plaindre       [  craindre, 
X)'un  bien  que  tous  nos  voeux  lui  doivent  (bu^ 

[haite£} 
Le  jeune  Demi-dieu  qui  pour  elle  foupire , 
De  la  fin  du  couchant  termine  foui  Empire 

En  la  fource  du  jour. 
Elle  va  dans  fes  bras  prendre  part  à  fa  gloires 

Quelle  malice  noire 
F^,  fans  aveuglementyCondanner  leur  ampuil 

[  beUe , 
Il  eft  vray  cju'efie  eft  fage,il  eft  vray  qu'elle  eft 
Et  noftre  afFeâion  pour  autre  que  pour  elle 

Ne  peut  mieux  s'employer  : 
Aufll  la  nommons-nous  la  Pallas  de  cet  âge  t 

Mais  que  ne  dit  le  Tagp 
Decell&9iii'«nfaplace  il  nous  don  envoyer  f 


D  B     M  A  t  H  B  H  B  E«   1. 1  V.  V I.        177 

Esprits  mal-avifcz,  qui blafincz  un  échange. 
Où  le  prcnc  &  Ce  baille  un  Ange  pour  un  Ange, 

Jugez  plus  ikinemenc  : 
Noftrc  grande  Bergère  a  Pàn  qui  la  confeille  : 

Seroit-ce  pas  merveille  [ment. 

Qu'un  deffein  qu'elle  uft  fait  n'uft  bon  événcr 

1 

C'eft  en  raflembiement  de  ces  couples  céleftes. 
Que  fi  nos  maux  paâez  ont  laiffc  quelques  ref^ 

Ils  vont  du  tout  finir.  [  tes^ 

Mopfe  qui  nous  l'afliire  a  le  don  de  prédire  : 

Et  les  cheûies  (PEpire 
Savent  moins  qu'il  ne  fait  les  chofes  à  venir. 

Un  ficelé  renaiftra  comble  d'heur  et  de  joye  ^ 
Où  le  nombre  des  ans  fera  la  feule  voye 

D'arriver  au  ttrpas. 
Tous  venins  y  mourront  comme  au  tems<de  n6s 
Et  mefme  les  vipères  [  pères  j 

Y  picqueront  fans  nuire,  ou  n'y  piequetoncpas* 

[fes. 

La  terre  en  tous  endroits  produir»  toutes  cho« 

Tous  métaux  feront  orj  toutes  ikurs  feront.ro- 

Tous  arbres,  oliviers.  f.fesf; 

L-'an  n'aura  plus  d'hprèr ,  le  jour  n'aura,  plus 

Et  les  perles  fans  nombre       [  d'ombre, 

'Germeront  dans  la  Seine  au  milieu  des  graviers. 

Dieux^qtti  de  vos  arrefts  formes;  nos  deflinées. 
Donnez  un  dernier  terme  à  ces^gr ansH/méuées. 

C'eft  trop  les  différer  , 
L'Europe  les  demande  ;  accordez  fa  rcquefte  • 

Qui  verra,  ce.t^e  fefle , 
Four  mourir  fàcisfait  n'aura  que  dcfirer. 

Hv 


POUR  UN  BAtET  DE  MADAME. 

CE  T  T s    A  KrN  B   fi  bcUc^ 
Qu*ont^ante  fi  fort ,  - 

Pourq^uoy  ne  vient-elle  ? 
vYraynaent  elle  a  tort, 

Son  L  o  u  I  s«(bu£ire.i 
'Après  Ces  appas  :-, 
Qu£  veut- elle  dire? 
De  ne  venir  pas? 

S'il  ne  la  poflcde 
11  s'en  va  mourir: 
Donnons-7  remède  i. 
AUons^  la  qucric  ] 

Afiemblons  Marib^. 
Ses  yeux  à  vos  yeux  : 
Noftre  Bergerie 
N'en  vaudra  que  mieux». 

Haftons  le  voyage  : 
Le  fiècle  dore 
En  ce  mariage 
Noos  cft  afliirÊ 


^ 


D  «   M  A  I.  H  E  R  B  E.   Cl  r;  VI.'        T}^' 

POUR  LES  PAIRS  DE  FRANCE, 
aflàillans  au  combat  de  barrière. 

Stances. 

• 

ET  quoy  donc  la  France  féconde 
En  incomparables  guerriers , 
Aura  jufqu'^aux  deux  bouts  du  Monde 
Blanté  des  forefts  de  lauriers, 
£t  fait  gagner  à  fes  armées 
Des  batailles  fi  renommées, 
Affin  d'avoir  cette  douleur 
D'ouir  démentir  fes  vidoires , 
£c  nier  ce  que  les  hiftoires 
Ont  publié  de  fa  valeur  ? 

Tant  de  fois  le  Rhin  &  la  Meufc 
Bat  nos  redoutables  efforts 
Auront  vu  leur  onde  écumeufc 
Regorger  de  fang  &  de  morts  y 
Et  tant  de  fois  nos  deAinées 
Pes  Alpes  &  des  Pyrénées 
Les  fommets  auront  fait  branler  , 
AflSn  que  je  ne  fay  quels  Scythes  > 
Bas  de  fortunes  &  de  mérites , 
Eréfument  de  nous  égaler  ? 

Non ,  non ,  s*il  eft  vray  que  nçus  fbmmw 
Iffus  de  CCS  nobles  Aïieux  » 
Que  la  Yoix  commune  des  hommçs 

H  vj      . 


J%%  P  O  £  s  I  E*t 

A  fait  aflbir  entre  les  Dieux  |  , 
Ces  arrogans  ,  a  leur  dommage  ,^^ 
Apprend  |;onciin  autre  langage  }•  • 
Bc  dans  leur  honce  enfêvelis 
Teront  voir  à  toute  la  Terre 
Qu[on  eft  brifé  conime  du  verre 
Quand  on  choque  les  Fleurs  de  L^s, 

• 

H  E  N  Ri^ ,  l'exenAple  des  Monarque^ 
I:es  plus  vaiUans  &  les  meilleurs  y 
Plein  de  mêiites  &  de  marques 
Qui  jamais  ne  furent  ailleurs  ^ 
Bel  aftre  vrajment  adorable , 
Be  qui  Tafcendant  favorable 
En  tous  lieux  nous  fert  de  rempart, .. 
Si  vous  aimez  vQftrc  louange , 
Defirez-vous  pas  qu'on  la  vange 
D'une  injure  où  vous  avez  part  ? 

Ges  arrogant,  qui  fe  défient 
De  n'avoir  point  de  luftre  aflèz  , 
Impudamment  fe  glorifient 
Aux  fables  des  fiècles  pafiez  $ 
Et  d'une  audace  ridicule  , 
Nous  content  qu'ils  font  fis  d'Hercule-, 
Sans  toutefois  en  faire  foy. 
Mais  qu'importe-t-il  qui  puifle  eftre , 
Ni  leur  père,  ni  leur  anceftre, 
Puifque  vous  eftes  noftre  Roy  ? 

Contre  l'avanture  funefle 
Que  leur  garde  noftre  courroux; 
Si  quelijue  efpérancc  km  refte. 


€'eft  d'obtenir  grâce  de  vous  ;  : 
Et  confelïcr  que  nos  épées , 
Si  forcer  &  fi  bien  trempées 
Qu'il  faut  leur  céder  ou  mourir^ 
Donneront  à  voftre  Couronne 
Tout  ce  que  le  Ciel  environne. 
Quand  vous,  le  voudrez,  acquesic. 

AUX     DAMES, 

JOUR  LES  DEMI-DIEUX  MARII^S» 
condaits  par  Neptune. 

S  T  A  tt  C  B   S.; 

O- Qu'une  figefic  profonde 
Aux  avantures  de  ce  monde  . 
Préfide  fouveisiinement  $ 
£C  que  l'audace  -  eft  mal  apprife 
De  ceux  qui  font  une  entreprifè, 
Sauis  douter  derl'éyénement  ! 

Le  renom  que  chacun  admire 
Dfu  Prince  qui  tient  cet  Empire , 
Nous  avoit  /ait  ambitieux  . 
De  mériter  fa  bien-veuillance , 
Bt  donner  à  voftre  vaillance 
Ee  témoignage  dierfes  jeux.. 

Nos  forces ,  par  -tour*  reconnues , 
Zaifoient  monter  jufques  aux  nues 


^-  Pc  a  8  X  I  s 

les  deflèins  dt  nos  vanitez  : 
£c  voicY  qu'avecque  des  charmes 
Un  enfanc  qui  n'avoit  pomc  d'arme»* 
Nous  a  navi  pos  libencz. 

Belles  merveilles  de  lia  terre , 
Doux  fujets  -de  pair  Se  de  guerre  , 
Pouvons-nous  avecque  raifon 
Ne  bénir  pas  les  dminées 
Par  qui  nos  âmes  enchaînées 
Servent  en:  fi  beHe  prifbn? 

^      L*aifè  nouveau  de  cette  vie- 
Kbus  a7ant  fait  perdee  Tcnvie 
De  nous  en  retourner  chez  nous , 
Soit  noftre  gloire ,  ou  noftre  honte , , 
Neptune  peut  bien  faire  conte 
De  nouS'  laiiTer  avecque  vous. 

Nous  favons  quelle  obéiflahce 
Nous  obligea  noftre  naiflance 
De  porter  à  fa  Royauté  : 
Mais  eft-il  ni  crime  ni  blâiïfe 
Dont  vous  ne  di^enfiez  une  ame 
Qgi  dépent  de  voftre  beauté  ? 

Qg^il  sîen  aille  à:fes  Néréides , 
Dedans  fes  cayernes  humides  ^ 
£t  vive  miférablement 
Confiné  parmy  fes  tempeftes  $ 
Quant  à  nous,  eftant  ou  vous  eftes/^.. 
Nous  fomiûes  en  noAre  élément*. 


^  l  M.  A  i  H  s  il  B  B.  1 1  T.  YI.       t8^, 

POUR    tïNE   m:asçarad£.. 

s  T  A  K  c  B  s^, 

GBlyx-c  Y  (kqui  vos  yeux  admirent  îà  venue^. 
Pour  un  fameux  honneur  qu'ils  brûlent  d'à* 
quérir. 
Partis  des  bors  lointains  d'une  terre  inconnue: 
5*en  vont  au  gré  d'Amour  toutfemondecourir;^ 
Ce  grand  Démon  qui  fc  déplaift  . 
D'eitre  profané  comme  il  eft , 
Par  eux.  veut  repurger  fbn  temple  s-,- 
Et  croit  qu'ils  auront  ce  pouvoir  ,- 
Que  ce  qu'on  ne  fait  par  devoir  ,. 
On  le  fera  par  leur  exemple», 

€c  ne  font  point  efjirits  qu'une  vague  licei^e- 
ïorte  inconfidécez  à  leurs  contentemens. 
E'or  de  cet  âge  vieil  ou  regnoit  l'innocence 
N'eft  pas  moins  en  leurs  mœurs  qu'en  leiw s  ac- 
La  fo)r,rhonneur,&  la  raifon  [cqutr  emens  :. 
Gardent  la  dé  de  leur  piifon  : 
Penfer  aa  change  leur  eft  crime  :, 
Leurs  paroles  n'ont  point  de  fart  t 
Ct  faire  les  chofes  fans  art  » 
£ft  l!àn  dont  ils.  font  plus  d'eftimei 

Compo(èz-vous  fin  euxj  âmes  belles  &  hautes, 
lotirez  voftre  humeur  de  l'infidélité  j 
I«alIèz-vQus  xl'àbafe£.les  jçuneflès  peu  caute^  y 


iri-  F  o  I  9  z  E  s 

Ef  de  vous  prévaloir  de  leur  crédulité. 
N'ayez  jamais  imprefllon 
Que  d'une  feule  païïion^ 
Arquojr  que  Telpoir  vous  convie. 
Bien  aimer  foit  voftre  vxzj  bien , 
Et ,  bien  aimez  y  a-^eftimez  rien. 
Si  doux  qu'une  û  douce  vie.  . 

On  tient  que  ce  plaifir  eft  fertile  de  peines  ^ 
Et  qu'un  mauvais  fuccès  l'accompagne  fouvent: 
Mais  n'eft^ce  pas  la  loy  des  fortunes  humaines^ 
Q^î!elles  n'ont  point  de  havre  à  l'abri  de  tout 

Puis^cela  n'avient  qu'aux  amours  y  .[vent  î . 

Oà  les  defirs  comme  vautours , 

Se  paiifent.de  faks  rapines  : 

Ce  qui  les  forme  les  détruit  : 

Cell^  que  la  vertu  produit,   . 

Sont  rofes  qui  n'ont  point  d'épines* 

VERS    FUNEBRES^. 

SUR  LA  MORT  DE  HENRI 

le  Graad.^ 

SEANCE  s; 

EN  1 1  w  l'ire  du  Ciel ,  &  fit  fatale  envfc  ; 
Dont  l'avois  repouffé  tant  d'injuftcs.  efforts». 
Ont  détruit  ma  fostune ,  Se  (ms  m'ofter  U.  vk 
M'Ont  mis  en^rcles-morts,»^ 


•  1  M ALflriXBir,  liv.  VI.      rf^ 

[  Nature 

Henui  y  ce  grand  Henri  ,  que  les  foins  de 

Avoient  fait  un  miracle  aux  yeux  de  l'Uiiivcrs, 

Comme  un  homme  vulgaire  eft  dans  la  fépul- 

A  la  merci  des  vers*  [  turc 

Belle  ame,bea4i  patron  des  céleftcs  ouvrages, 
Qui  fus  de  mon  e^oir  infaillible  recours V, 
Quelle  Quit  fut  pareille  aux  funeftes  ombrages 
Où  tu  laiffes^  mes  jours  ? 

[playe, 
C*eft  bien  a  tout  le  monde  une  commune 
It  le  m^heur  que  j'ay  chacun  Teftime  fien  j  , 
Mais  en  quel  aufite  cœur  eft  la  douleur  fi  vra)re. 
Comme  elle  eft  daiis  le  mien  ? 

Ta  fîdelle  compagne  aspirant  à  la  gloires 
Que  fon  afBiâion  ne  fe  puifle  imiter ,-  , 
Seule  de  cet  ennui  me  débat  la  vidboire-l  * 
£t  me  la  fait  quitter. 

L'image  de  fes  pleurs  dont  la  fburce  féconde 
Jamais  ,,d/€pui$,&l  mort,  fès-vaiffeaux  n^a  ca^isi  5 
C'eft4a'  Seine  en  fureur  qui  déborde  fon  ond^ 
Sur  les  quais  de  Paris. 

Nulle  heure  de  beau  tems  fes  orages  n'effùye; 
Et  fa  grâce  divine  endure  en  ce  tourment , 
Q;  qu'endure  une  fleur  que  la  bife  ou  la  pluyc 
Bat  exceffiyement. 

Qttkonqueapproche  d'elle ,  a  part  à  (on  mar-; 
Et  par.  contagion  prent  fa  trifte  couleur  :  [  tyre^ 
Carpourlaconfoler,  que^lny-faoroit-ondire   . 
£n  a  jufte  douleut  ^ 


lU  folSXKf 

Heyieu-Ià  voir ,  grande  ame  :  oftc-luy  cette 
Dont  la  fombre  épaifleur  aveugle  fa  raifon:  [nuè, 
£t  fais  du  meûne  lieu  d'ofiLia  peine  eft  venue  : . 
Venir  fa  gaérifbn, 

m 

Bienque  tout  récomfort  lu^r  Coït  une  amertame, 
Avec  quelque  douceur  qu'il^luy  {bit  préfanté , 
Elle  prendra  le  tien ,  &  ij^lon  fa  coutume 
Suivia  ta  volonté. 

[elle. 
Quelque  foir  en  fa  chambre  apparois  devant 
Non  le  fang  en  la  bouche ,  &  le  vifage  blanc , 
Comme  tu  demeui:as  fous  rattèince  mortelle 
Qvâ  tcperf  à  le  flanc^ 

Viens-y  tel  que  tu  fas,qiiand  aux  monts  de  Sa- 
Hymen  en  robe  d'or  te  la  vint  amener ,    [  voyc 
Ou  tel  qu*à  Saint  Denys,  entre  nos  cris  de  joye^, 
Tu  la  ;£s.  couronner*.. 

' .  Après  cet  eflay  fair,  ^H  demeure  inutile , 
Té  ne  connois  plus  rien  qui  la  puifTe  toucher  : 
Et  fans  doute  la  France  aura ,  comme  Sy pile  , 
Quelque  famemc  rocker.^. 

Four  moy ,dont  là  foibleife  à  l'orage  (uccombe^ 
Quand  mpn  heur  abatu  pourroit  fe  redrefler , 
}*ay  mis  avecque  toy  mesdefleins  en  la  tomber 
Je  les  y  veux  laiflèr. 

Qjtoyqme  pour  m'ôBIigër  face  la  deflinée , 
£t  quelques  hùreuz  fucces  qui  me  puiffe  arriver 
|e  n'atcans  mon  repos  qu'en  Thureufe  journée  ' 
Où  je  t'iray  trouver. 


»E  MAXHE3tB4«  Lit.  VI.      ^ 

Ainfi  de  cette  Cour  l'honneur  &  la  merveille  : 
Aicippe  foupiroit ,  preftà  s'évanouir  : 
On  Tâuroit  confblé  ^.mais  il  fernoa  l-oreille - 
De  peur  de  rien  ouir. 

A' LA   REYNE  MEKE   DU  ROY, 
fur  la  mort  de  Monfeigneur  le  Duc. 

d'Orléans.. 

Se   H   n   E   T. 

GO  N  s  G  L  ï  2  -  VOUS,  M  A  i>  A  M  B  5  appaii- 
fez  voftrc  plainte  5 
La  France  à  qui  vos  yeux  tiennent  lieu  de  Soleil, 
Ne  dormira  jamais  d'un  paifible  fbmmcil 
Tant  que  fur^voflre  from^Udouleui  fera  peinte» , 

Rendez- vous  à.  vous-meCne  $  affiliez  vaft«c  r 
crainte: 
Et  de  voftre  verra  recevez  ceconicil , 
Que  foufFrir  fans  murmure  eftle  feul  appareil 
Qui  peut  guérir  Tennui  dvnt  vous  eftes  jttteinte. . 

Le  Ciel,en  qurvoOte  amea.  borné  6$  amours^  > 
Eftoit  bien  obligé  $)e  vous  donner  desjours 
Qui  fuffent  fans  orage^  de  qui.n'ulïcnt  point, 
d'ombre  i^ 

[vers. 
Mais  ayant  de  vos  fîs  les  grans  cœurs  decou- 
N*a-t-il  pas  moins  failli  d'en  oter  un  du  nombre,  . 
Que  d'en  partager  tnûs  ea  un  feul  Univers  l 


EPITAPHE 

m 

DE    FEU    MONSEIGNEUR 

t'E    DUC;  D'ORLEANS^ 

S  O  H  Jl   E  T. 

PL  u  S  Mars  que  Mars  de  la  Thrace^  « 
Mon  Père  vidorieux 
Aqx  Rois  les  plus  glorieux. . 
Ota  la  première  place. 

Ma  Mère  vient  d*ùne  R'àcc 
SI  fertile  en  Demi-dieux, 
Que  Ton  éclat  radieux 
Toutes  lumières  efiàce;* 

Je  fuis  poudre  toutefois  5 
Tàntyla  Pa'rque  a  fait  fcs  loix  ^ 
Egales  &  néceâairesc 

Rien' ne  m'en  a  fu  parer/ 
Apprenez ,  âmes  vulgaires  ^  . 
A.moarix^fans  murmu^er*^. 


»s  Maihk&bs.  Lkt.  YL       ttf 

EP  IT APHE 

DE  MADEMOISELLE  DE  COMTY^ 

MARIE   DE    B  OU  Jl  B  O  N. 

Son  KBT* 

Tu  Tois,  Paffant,  la  fëpulture 
•D'un  chc-d*œuvrc  û  précieux, 
Qu^avoir  mille  Rois  pour  Aïeux 
Fut  le  moins  de  fon  avanture. 


O  qu'el  afftont  à  la  Nature , 
Et  qu*elle  injuftice  des  Cicux , 
Qu^un  moment  ait  fermé  les  yeaz 
D'une  il  belle  créature  l 


On.  doute  pour  quelle  raifbn 
Les  Deflins,  H  hors  de  faifon. 
De  ce  monde  l'ont  appellce* 

Mais  leurs  prétexte  le  plus  beau , 
C'eft  que  la  Terre  eftoit  brûlée 
S'ils  n*uj[Iènt  cûc  ce  flambeau. 


?Ç?P 


<  .J 


f)*  9  o  s  s  t  B  s 

POUR    ÈLLE-MESME 

'^jLT E'g  A  Xr  o  M  S  point  cette  petite^ 
•XN  Aux  DéefTes  que  nous  récite 
L'Hiftoire  desj  fiècles  pai&z  t 
Tout  cela  n'eft  qu'une  chimire^ 
Il  faut  dire ,  pour  dire  alfez  y 
Elle  eft  belle  comme  fa  mère. 


CONSOLATION 

A   MONSIEUR   LE  PREMIER 

PRESIDANT    DE    VERDUN. 

"  /fur  la  mort  de  Madame  fâfemme* 

S  Acre*  Miniftre  de  Thémis, 
Verdun,  en  qui  le  Ciel  a  mis 
Une  fagelTe  non  commune  j 
Sera-ce  pour  jamais  que  ton  cœur  abatu 
LaiiTera  fbus  une  infortune 
Au  mépris  de  ta  gloire  accabler  ta  venu  l 

Toj ,  de  qui  les  avis  prudans 
En  toute  forte  d'accidans 
'  Sont  louez  mefme  de  l'Envie, 
Perdias-ta  la  laifbn,  juiqu'à  re  figurer 


^1  MAtfti&iB.  i;iT.  YI.        i^if 

Que  les  morts  reviennent  en  vie , 
,  £t  qu'on  leur  rende  Tame  à  force  de  pleurer? 

-  Telle  qu'au  foîr-on  voit  le  Soleil 
Se  îetter  aux  bras  dufommeil, 
Tel  au  matin  il  fort  de  TOnde  : 
.  Les  aflkires  de  Thomme  ont  un  autre  deftin; 
Après  qu'il  eft  parti  du  Monde , 
La  nuit  qui  luy  fiirvient  n'a  jamais  de  matia  » 

Jupiter,  ami  des  morteU^ 
Ne  rejette  de  fes  autels 
Ni  requeftes  ni  facrifîces  : 
Il  reçoit  en  fes  bras  ceux  qu'il  a  m^acer^ 
Et  qui  s'eft  nettoyé  des  vices , 
Ne  luy  fait  point  de  vœux  qui  ne  (oient  exaucez; 

» 

Neptune ,  en  la  fureur  des  flots, 
"Invoqife  par  les  matelots , 
Remet  Tefpoir  en  leurs  courages  ; 
Et  ce  pouvoir  fi  grand  dont  il  eft  renommé, 
N'eft  connu  que  par  les  naufrages 
Dont  il  a  garenti  ceux  qui  l'ont  reclamé. 

Pluton  eft  feul  entre  les  l£eux 
Dénué  d'oreilles  8c  d'yeux 
A  quiconque  le  follicite. 
Il  dévore  fa  prove  auffi-toft  quHl  la  prent  ; 
Et  quoyqu'on  lile  d'Hippolyte , 
Ce  qu'une  fois  il  tient  ^  jamais  il  ne  le  renc* 

S'il  eftoit  vray  que  la  pitié 
Vt  voir  un  excès  d'amitié 


t-'- 


Luy  fift  faire  cc.qu'on  dcfire  5 

Qui  devoir  le  fléchir  avec  plus  de  couleur^ 

Que  ce  fameux  Joueur  de  lyre , 

Q^  fut  jufciu'aux  Enfers  luy  montrer  fa  dott^ 


leur  2 


Cçpendant  il  ut  beau  chanter. 
Beau  prier  ,  prefler ,  &  flatcr , 
Il  s'en,  revint  fans  Eurydice:         '^ 
Et  la  vaine  faveur  dont  il  fut  obligé , 
îut  une  fi  noire  malice,  «.   # 

Qu'un  abfolu  refus  l'auroit  moins  afflige. 

Mais  quand  tu  pourrois  obtenir 
Que  la  mort  laiffait  revenir 
Celle  dont  .tu  pleures  l'abfence, 
La  voudrois-tu  remettre  en  un  fiecle  eftront^j 
Qui  plein  d'une  extrême  licence 
îî^  feroit  que  troubler  fon  extrême  bont» 

Que  voyons-nous  que  des  Titans^ 
De  bras  &  de  jambes  luttans 
Contre  les  pouvoirs  légitimes  ? 
Infâmes  rejettons  de  ces  ;iudacieux , 
Oui  dédaisnans  les  petis  crimes , 
p3ir  en  faLe  un  iUuftre,  attaquèrent  lei  Cieux, 

Qufille  horreur  de  flamme  &  defèr 
K'eft  éparfe  comme  en  Enfer 
Aux  plus  beaux  lieux  de  cet  Empire  ?      ^ 
Et  les  moins  travaillez  des  iniures  du  fort , 
i>euvent-ils  pas  juftement  dire  "     ^ 

J2un  hom^edU  la  tombe  eft  un  navij^ 
gort?  ^ 


DB  MALiffiiitBB.  Lit.  VL      tff 

Croj-moj ,  ton  deuil  a  trop  duré  ; 
Tes  plaintes  ont  trop  murmuré  : 
Chaue  Tennui  qui  te  poflide  $ 
Sans  t'irrirer  en  rain  contre  une  adTerfité| 
Que  tu  fais  bieh  qui  n*a  remède 
Autre  que  d'obéir  à  la  néceilkc,  • 

Rens  à  ton  ame  le  tcpùs 
"X^u'elle  s*ofte  mal-à-propos , 
Jiuqu*à  te  dégoûter  de  viyre  : 
Et  u  tu  n'as  l'amour  que  chacun  a  pour  fbj^ 
Aime  ton  Prince,  Se  le  délivre 
Dm  regret  qu*il  aura  s'il  eft  privé  de  tof . 


Quelque  jour- ce  jetine  Lion 
Choquera  la  Rébellion^ 
En  forte  qu'il  en  fera  maiftre  : 
Mais  quiconque  voit  clair,  ne  connoift-ii  pi$ 

bien 
<2^c  V^^  Tempefcher  de  renaiftre , 
U  faut  que  ton  labeur  accompagne  le  fiea  9 

Lajufticç,  le  glaive  en  main, 
Eft  un  pouvoir  autre  qu'humain 
Contre  les  révoltes  civues  : 
Bile  feule  (ait  Tordre,  &  les  iceptres  des  Roi$^ 
N'ont  que  des;  pompes  inutiles. 
S'ils  ne  font  appuyea  ith,  force  iç$  Ipî^ 


^^ 


29f  P  o  s  •  I  I  • 

CONSOLATION   A    CARITFE, 
fut  la  mort  de  fbn  mari. 

4 

AINSI  quand  MauTole  fuc  mort, 
Artémife  accofà  le  fbrt^ 
De  pleurs  fe  noya  le  vifage , 
£c  dit  aux  aftres  ihnocens 
Tout  ce  que  fait  dire  la  rage\ 
Quand  elle  eft  maiftreiTe  des  fcns,'] 

Ainfi  fut  (burde  au  réconfort  ^ 
Quand  elle  ut  trouvé  dans  le  port 
La  perte  qu'elle  avoit  fongée , 
Celle  de  qui  les  pafEons 
firent  voir  a  lamêr£gce 
l£  premier  nid  des  Alcyons^ 

Vous  n'êtes  feul  en  ce  tourment 
<!jui  témoignez  du  fcntiment , 
O  trop  fidelle  G  a  r  x  t  s' s  : 
£a  toutes  âmes  Tamitié , 
Pe  mefmes  ennuis  agitée , 
Tait  les  mefines  traits  de  pitié. 

De  combien  de  jeunes  maris 
En  la  querelle  de  Paris 
Tomba  la  vie  entre  les  armes , 
Qui  fuifent  retournez  tifi  jour  ^ 
Si  la  mort  fe  payoit  de  larmes  ^ 
^A  Mjcéne»  faire  l'amour  i 


"Mais  le  Deftln  qui  fait  nos  loiS| 
ïft  jaloux  qu'on  pafTe  deux  foi» 
Au  deçà  du  rivage  blefine  : 
£t  les  Dieux  ont  gardé  ce  don^ 
Si  rare ,  que  Jupicer  meûne 
^e  le  fiit  taire  à  Sarpédon. 

Pourquoy  donc  fi  peu  fkgemettr^ 
Démentant  voftre  jugement , 
Paiïcz-vous  en  cette  amertume 
Le  meilleur  de  voftre  faifbn , 
Aimant  mieux  plaindre  par  coutume ^^ 

>ue  vous  confoler  par  raifbn  ? 


Nature  fait  bien  quelque  eiFort , 
<Ju]on  ne  peut  condanner  qu*à  tort  : 
Mais  que  direz- vous  pour  aëfendrc 
Ce  prodige  de  cruauté,    . 
^ar  qui  vous  femblez  entreprendre 
De  ruiner  voftre  beauté  ? 

Que  vous  on&fait  ces  beaux  cbevÀix^ 
Dignes  objctsrde  tant  de  vœux. 
Pour  endurer  voftre  colère , 
Et  devenus  vos  ennemis 
Recevoir  l'injufte  falaire 
D*an  crime  qu'ils  n'ont  point  commis  f 

Qiielles  aimables  qualités 
En  celuy  que  vous  regrettez 
Ont  pu  mériter  qu'à  vos  rofes 
Vous  oftiez  leur  vive  couleur,' 
Et  livriez  de  fi  belles  chofcs 
A  lamçxd  de  la  douleur  f  I  % 


4§^  "V  o'is  in  t; 

Remette  vvous  Vamt  en  repo«  3 
Quittez  ces  foneftes  propos  : 
£t  par  la  fin  de  vos  cempeftes. 
Obligeant  tous  lesiBeaux-efprics , 
Con&vez  au  fiécle  o&  vous  eftes 
Ce  que  vous  lujr  donnez  .de  prix. 

Amour,  autrefois  en  vos  jreoz 
pleins  d*appas  fi  délicieux , 
Devient  mélancolique  &  fombre. 
Quand  il  voit  qu'un  Gl  long  ennui 
Vous  Eût  confiimer  pour  une  ombre 
Ce  que  vous  n'avez  que  pour  lui, 

S*il  vous  iiçflbuvient  du  pouvoir 
Que  Tes  traits  vous  ont  fait  avoir , 
Quand  vos  lumières  eftoient  calmes  , 
Permettez-luy  de  vous  guérir , 
£t  ne  difiérez  point  les  palmes 

ui  brûlent  de  vous  ^cquer^r. 


Le  tems  â'un  infenfible. cours 
Nous  porte  i  la  fin  de  nos  jour$  ; 
C'^sft  à  noftre  fage  conduite. 
Sans  murmurer  de  ce  défaut , 
De  nous  coxifpler  de  (a  fuite. 
En  le  ménageant  comme  il  faut» 


SE  Maihi&b-*. -]biT.  VI.      iyf 
CONSOLATION 

A    MOKSIEUR    DUPE' RI E R , 

GetitiU homme  d'Aix  en  Provence, 
fur  -la  mort  de  ia  fîUe. 

* 

fT^A  douleur,  duPerrier,  fera  donc  éter- 
X^    «  £t  les  triftes  difcours  [  neHe , 

Que  te  met  en  Tëfprit  l'amitié  paternelle? 
L^ugmenteront  toujours  ? 

Le  malheur  de  ta  fille  au  tombeau  defccndue^ 
Par  un  commun  trépas 
£ft*ce  quelque  dédale ,  où  ta  raifon  perdue 
Ne  fe- retrouve  pas  ? 

Je  (ai  de  quels  appas  (on  enfance  eftoit  pleine^ 
Ei  n'ajr  pas  entrepris , 
Injurieux  ami,  de  foulager  ta  peine 
Arecque  fon  mépris. 

Mais  elle  eftoit  du  monde  ,  ou  les  plus  belles 
Ont  le  piie  dcftin  :  [  chofes 

Et  Réfc  elle  a  vécu  ce  que  vivent  les  roics ,  . 
L'efpacf  d'uii  matin.  . 

Puis,  quand  ainfi  feroit  que  félon  ta  prière 
Elle  auroit  obtenu 
Ciîvoix  eh  cheveux  blancs  terminé  fa  carrière^ 
Qtfen  fuft-il  avenu*? 


Pcnfcs-tn  qpcplus  vieille  en  kmaifon  cflcfte 
Elle  uft  u  plus  d*accueuil  ?. 
Ou  qu'elle  uft  moins  fenti  la  pouffière  funcfte. 
Et  ÏQs  Ycrs  du  cercueuil  ? 

Non,  non,  monDU  pe'rier,  aufli-toft 
Gfte  rame  du  cors ,        [  que  la  Parqut 
L  âge  s'cvanouit  au  deçà  de  la  barque , 
Et  ne  fuit  point  les  morts. 

Tithon  n'a  plus  les  ans  qui  le  firent  Gigalc  ; 
Et  Pluton  àujourd*huy 
Sans  égard  du  paiTé  les  mérites  égale 
D'Archémorc  &  de  lujr. 

Ne  te  laiTe  donc  ^lusd'inutilcs  complaintes  r 
Mais  fage  a  l'avenir, 
Aime  une  ombre  comme  ombre,  &  des  cendres 
Eteins  le  fouvenir.  [  éteintes 

€'eft  bien ,  je  leconfeffe ,  une  jufte  coutume. 
Que  le  cœur  affligé. 
Bar  le  canal  des  yeux  vuidantfon  amertume. 
Cherche  d'çftre  allégé. 

Mefmc  quand  il  avient  que  la  tombe  fépare^ 
Ce  que  Nature  a  joint , 
€clu7  qui  ne  s'émeut  a  Tame  d'un  barbare , 
Ou  n'en  a  du  tout  point. 

Mais  d'eftre  inconfolable,  &  dedans  fa  mémoire 

Enfermer  un  ennujr , 
\  K'eft-ce  pas  fe  hair  pour  acquérir  la  gloire 
\  Ce  bien  aimer  autruj  ? 


BS    MAlHSltBB  LZY.  VI.  Ii| 

Pxiam^  qui  vit  fes  fis  abacus  par  Achille  $ 

Dénué  de  fupport , 
Brhois  de  tout  efpoir  du  falut  de  ù,  yille^ 
Keçut  du  le confort, 

Ir^çois,  quand  la  Caftille,  inégale  à  ûts 

Luj  vola  fon  Daufin,  [armes. 

Sembla  d'un  fi  grand  coup  devoir  jetter  des  lar- 

Qui  n'aifent  point  de  fin.    .         [  mc$» 

Il  les  fécha pourtant,  &  comme  un  autre  AU 
Contre  fortune  inftruit,  [cide 

lit  qu'à  fes  ennemis,  d*un  ade  fi  perfide 
La  honte  fut  le  fruir. 

Leur  camp,qui  la  Durance  ayoit  prefque  tarie 
De  bataillons  épais , 
Entendant  fa  confiance  ut  peur  de  fa  furie , 
£t  demanda  la  paix. 

De  mey ,  déjadeux  fois  d'une  paieille  foudre 
Je  me  fuis  vu  perclus , 
Et  deux  fois  la  raifon  m'a  fi  bien  fait  réfbudrc, 
Qu'il  ne  m'en  fouvicnt  plus. 

Non ,  qu'il  ne  me  (bit  grief  que  la  terre  pof- 
Ce  qui  me  fut  fi  cher  :  [  sède  : 

Jilais  en  un  accidant  qui  n'a  point  de  remcde  ^ 
Il  n'en  faut  point  chercher. 

La  mort  a  des  rigueurs  à  nulle  autre  pareli«- 
On  a  beau  la  prier ,  [  les  j 

La  cruelle  qu'elle  eft ,  fe  bouche  les  oreilles , 
Et  nous  lailTe  crier» 

Ulj 


"1 


j  Le  pauvre  en  fk  cabane,  ou  le  chaume  le  c<nh 
I  Eft  fu/et  à  fès  loiz  :  [  ▼^e , 

(Et  la  Garde  qui  reille  aux  barrières  du  Louvre 
1  N'en  défant  point  nos  Rois. 

DjC  murmurer  contre  elle,&;  perdre  patiance 

licft  maI-à*propos  : 
Vouloir  ce  que  Dieu  veut  y  eft  la  feule  fdance 
[ui  nous  met  en  repos. 


iiiif1^T*ti»*''Wt^Énf 


POUR. 

UN  GENTIL-HOMME  DE  SIS 
amis ,  qui  mourut  âgé  de  cent  ans. 

N-^A  T  T  A  M  s ,  Paflknt ,  que  de  magloJM 
Je  te  faile  une  longue  biftoire-, 
Pleine  de  langage  indifcret  : 
Qui  fe  loue ,  irrite  TEnvic 
Juge  de  moy  par  le  regret 
Qu^ut  la  Mon  de  m'oter  la  vie. 

ïdM$fldldldklfcJMktt<kllBlMieifcJkiMkdfc*JklldMkdMMUIJfc«jfe&lUUkikAM 

SONN.ST. 

CSllb  qu'avoitHymen  a  mon  cœur  attachée  y 
Et  qui  fût  icy-bas  ce  que  j'aimois  le  mieux, 
Allant  changer  la  Terre  a  de  plus  dignes  lieux  i 
Au  marbre  que  tu  vois  fa  dépouille  a  cachée. 

Comme  tombe  une  fleur  que  la  bife  a  féchée , 
icinfifutabbitUcechéTd'œuvre  des  Cieux  y 


©  B  Malherbe.  L  i v.  VI.     zoi' 

Et  depiH^  le  trépas  qui  luy  ferma  les  yeux  ? 
L'eau  qiH5  verlcm  les  miens  n'eft  jamais  étan- 

[chée. 
Ni  prières,  ni  vœux,  ne  m*y  purent  fervir  : 
La  rigueur  de  la  mort  fe  voulut  aflouvir  : 
£c  mon  afieâton  n'en  pût  avoir  difpanfe. 

Tôy  dont  la  pieté  vient  fa  tombe  honorer. 
Pleure  monintortune,  &  pour  ta  rccompanie 
Jamais  autre  douleur  ne  te  face  pleurer. 


B^  L I.  2  -ame ,  qui  fus  mon  flambeau  ^ 
Reçois  rhonneur  qu'en  ce  combe^ui 
Je  fuis  obligé  de  te  rendre': 
Ce  que  je  fais  te  ferr  de  peu  ; 
Mais  au  moins  tu  vois  en  la  cendré 
Comme  j'en  conferve  le  feu. 


StJR 

LA  MORT  D'UN  GENTIE^HOMME 
qui  fut  alîaifiné. 

BE  i  L  B   ame ,  aux  beaux  travaux  fans  re^v 
p08  adonnée. 
Si  parmi  *aut  de  gloire  &  de  contantement 
Rien  te  fafchc  là-bas,  c'eft  l'ennuy  feulement! '■ 
Ji^un  indigiiç.trépas  ait  clos  ta  deftinée. 


2;j9^  ?  O   B  9*1  I» 

Tu  penfes  que  d'Yvry  la  fatale  journécy. 
Où  ta  belle  vertu  parât  û  clairement , 
Avecque  plus  d'honneur  &  plus  hureufcment- 
Auroit  de  tes  beaux  jours  la  carrière  bornée. 

Toutefois  y  Bel-efprit ,  confole  ta  douleur 
Il  faut  par  la  raijfbn  adoucir  fbn  malheur, 
JBt  telle  qu'elle  vient  prendre  fan  avanture. 

Il  ne  le  fit  jamais  un  ade  fi  cruel , 
Mais  c*eft  un  témoignage  à  la  race  future , 
Qti*an  ne  t'auroit  fu  vaincre  en  un  jufte  duel* 


POUR    UNE    FONTAINE.. 

VO I  s-tu ,  Pafiant  y  couler  cette  onde , 
Et  s*écoulcr  incontinant? 
Ainfi  fuit  la  gloire  du  monde , 
Et  rien  que  Dieu  n'eft  permananf« 


F  R  A  G  M  E  N  S. 


A      MONSEIGNEUR 

tE  CARDINAL   DE   RICHELIEU^ 

GRAND  &  grand  Prince  de  TEglifc  , 
TCîThTl  Ï  e  w ,  jii(ques  à  la  mort  .v 
Quelque  chemin  que  l'homme  élifc,. 
Il  eiè  a. la  merci  du  Sort. 
Nos  jours  fiiez  de  toutes  foyes 
Car  des  ennuis  comme  des  jo/es  $ 


9  E    M  A  L  H  B  Itï  1    II V.  VI.        l^y 

Ec  de  ce  mélange  divers 
Se  compofcnt  nos  deftinéés , 
Comme  on  voir  le  cours  des  années 
Compofé  d'Eftcz  &  d*Hivers. 


Tantoft  une  molle  bonace 
Nous  laifTe  jouer  fur  les  flots  : 
Tantoft  un  péril  nous  menace , 
Plus  grand  que  Tart  des  matelots  : 
Et  cette  fagefle  profonde , 
Qui  donne  aux  fortunes  du  monde 
Leur  fatale  nécefHté , 
N'a  fait  I07  qui  moins  fe  révoque , 
Que  celle  du  flux  réciproque 
De  rheur  &  de  l'advcrfité. 


AUX  OMBRES  DE   DAMON. 


L'Okné  ,  comme  autrefois ,  nous  reverroîr 
encore , 
Kavis  de  ces  penfers  que  le  vulgaire  ignete. 
Egarer  à  Técart  nos  pas  &  nos  difcours  3 
Et  couchez  fur  les  fleurs  comme  eftoiles  feméés^ 
Rendre  en  fl  doux  ébat  les  heures  confumées  ^ 
Que  les  Soleils  nous  fcroient  cours. 

.    Irj 


104  P  q  «  8  I  BA 

Maïs,  ô  loy  rigoureufe  à  la  race  des  hommes  ?r 
C*eft  lin  point  arrefté^que  cput  ce  que  nous  fom;*-. 

mes 
Iflhs  de  pères.  Rois  ^  de;pè|:es  Bergers, 
La  Parque  également  foas  la  tombe  nous  (errer 
£p  les  mieux  établis  au  repos  de  la  Terre , 
N*x  fout  qu*iio():es  &  palTagers. 

Tout  ce  que  ^.grandeur  a  de  vains  équipa^ 

D'habillemens  de  pourpre,  &  de  fuicede  pages^ 
Quand  le  terme  eft  ccnu  n'allonge  point  nos 

jours  : 
H  faut  aller  tout-nus  ou  le  Deftin  commande  : 
£cde  tQutes  doiileurs,  la  douleur  la  plus  grande 
C'eft  qull/auç:  laiifex  nos  amours. 

Amours ,  qui  la  ploÇpart  inffdelles  <t  £siar 

Tont  gloire  de  manquer  à  nos  cendres  éteintes  ^ 
£t  qui  plus  que  Thonneur  eilimant  le  plaifir , 
Sous  le  mafque  trompeur  de.  Içnrs  yi&gçs  bje£r 

mesi. 
A(kc  digne  du  foudre  !  en  nos  obféques  mefmcSv 
Conçoivent  de  nouveaux  dciirs* . 

Elles  favenr  affez  alléguer  Artémife  ^ 
Difputer  du  devoir  &  de  la  foi  promife  : 
Mais  tout  ce  beauiangage  eft  de  fi  peu  d'efièt  ^ 
Qu'à  peine  enleuii  grandnomb/e  uiK/çole  k 

trcuve 
De  qui  la  foi  furvive ,  &;qiii  faflè  la  preuve 
Que  ta  Carinice  te  fait» 


Qiepais  que  cun'isplttSv  la^  campAgne  de-, 
fcrte 
A  deflbus  deux  H7  vers  perdu  fa  robe  verte ,  . 
£t  deux  fois  le  Printams  Ta  repeinte  de  fleurs  y^ 
Sans  que  d'aucun  difcours  fa  douleur  fe^on^ 

foie,  ' 
Et  .que  ni  la  raifon ,  ni  le  tems  qui  s'envole ,   . 
Poifle  faire  tarir  fes  pleurs. 

le  filance  des  nuits,  i;horr«uir.des  cimetiises,/. 
De  fon  contantement  font  les  feules  matières* 
Toutcequîplaift,  déplaift  àibîi  tritte  penfet; 
Et  û  tous  les  appas  font  encore  en  fa  face , 
Gjcft  que  l'amour  y  loge,  &  que  rien  qu'elle 
face, 

Mf'eft  capable  de  l'ea  chaflcjr. . . 


Mais  quôj?  c*ëft  un  ch^teuvre  où  tout  tnè^\f 
rite  abonde  j  ^^ 

Un  miracle  du  Ciel  -,  une  perle  du  monde  ; 
Uilefprit  adorable  à  tous  autres  efprits  : 
Et  nou^/ommes  ingrats.d'une  telk  axanture  i 
Si  nous  ne  confefibns  qiie  jamais  la  Nattzre 
N'a  rieti  fait  de  femblable  pris. 

ysLj  vu  maintes  Beautez  à  la  Cour  adorées  l 
Qui  des  vœux  des  amans  à-l'envi  deiîrécs. 
Aux  plus  audacieux  odoient  la  liberté  3 
Mais  de  les  approcher  d'une  chofè  fi  rare . 
C'eft  vouloir  que  la  rofe  au  pavot  fe  compare^ 
£t  le  ngage  ila  clarté.. 


Celle  i  qtri'  dans  mes  vers ,  fous  le  nomît 

N  1  R  E*B  , 

Tallois  bâtir  uu  temple  étemel  en  durée» 
Si  fa  déloyauté  ne  Tavoit  abacu, 
tui  peut  bien  reflembler  du  front  ou  de  la  joue  i 
M^s  quoi  ?  puifqu'à  ma  bonté  il  faut  que  je  l'a^ 

'TO«e, 

Elle  n'a  rien  de  fi.  verttti 

L'ame  de  cette  ingrate  eftuneame  de  cire. 
Matière  à  toute  forme ,  incapable  d*élirc , 
Changeant  de  paffion  auffi-toft  que  d'objet  j . 
Et  de  la  vouloir  vaincre  avecque  des  fervices. 
Après  qu'on  a  tout  fait ,  on  trouve  que  fcs 
vices 

Sontdcreflkncc  du  fujet. 

Souvent- de  tes  confeils  laprudance  fidelle 
M'avoit  folicité  de  içe  féparer  d'elle , 
Et  de  m'affiijettir  jgi  meilleures  loii  : 
Mais  l'àife  de  la  Wïï  avoit  tant  de  puiflknce^ 
Que  cet  ombrage  feux  m'oftoit  la  connoit- 
fance 

Du  vrai  bien  où  tu  m'appellois. 

Enfin,  après  quatre  ans,  une  juftc  colèfc, 

*         *.        *         *         ir        Hr- 

Que  le  ilus  de  ma  peine  a  trouvé  fbn  icRhs, 
Mes  fe^s  qu'elle  aveugloit  ont  connu  leur  o^ 

fanle. 
Je.  les  en  ay  purgez ,  &  leur  ay  feit  défan& 
De  me  U,  ramencâ^oir  plus. 


»B   Malhbrbi.  Lit.  VI.     tmj 

tA  (emme  cft  une  mèr  aux  naufrages  fatale  j^ 
Rien  ne  peut  applauir  fon  liun>eux  inégale  5 
Ses  fiâmes  d'aujourd'huy  feront  glaces  demain. 
Et  s'il  s'en  roiconece  une  à  qui  cela  n'aviennc , 
iais comte,  cher  Efprit,  quelle 'a  comme  U 
tienne 

Quelque  chofe  de  plus  qu!humain. 


£££££££M'  3££££££££& 

F    B.  A'  G   M  £  N  T., 


OT-  o  T  ,  qui-d'on  clin  d'ôeuil  fur  la  T^rre  • 
&  /fur  l'Onde 

Fais  trembler  tout  le  Monde , 
Dieu ,  qui  toujours  es  t)Qn ,  &  toujours  Tas  efté  ^ 
Verras-tu  concerter  à  cessâmes  tragiques . 

Leurs  funeftes  pratiques,. 
Et  ne  tonneras  point  fur  leur  impiété  ? 

Tu  vois  en  queleftac  eft  aujourd'hui  li. 
France, 

Hors  d'humaine  efpéfance. 
I:es  peuples  les  plus  fiers  du  Couchant  8c  dâ: 

Nort, 
Du  font  alliez  d'elle ,  ou  recherchent  de  Teftre  j. 

Et  ceux  qu'elle  a  fait  naifbre 
Tournent  tout  leur  confeil  pour.  lui. donnexLls^ 
laott^ 


U9  '  Poisisr 


AuTHB    Fragment. 


AxL  L  E  z  a  là  malheure ,  allez ,  âmes  tra- 
^     giqucs 
Qgi  fondei.  votre  gloire  aux  misères  pubLU 
qaes, 
£c  dom  Torgueuilne  connoift  point  de  lois. 
Allez ,  £eam^e.ja.lrance,  ^,ks  pâles  du  mon* 

de,  . 
Jamais  pas-un  de  vous  ne  reverra  mon  Onde  -, 
Rji^aidez-la  pour  la  dernière  fois.  ,• 

A  Ù  T  &  E      F  R  A  G  M IS  N  T»   . 


A  M  F  s  théines  de  vent,  que  la  rage  a 
.  bleffées , 
Cbnnoiflez  voftré  faute,  8c  bornez  vos  pen- 
fées 

Eilun-jufte  compas  r 
Atcacliervoftrè  efpoir  à  de  moindres  conquei^ 

ces  i 
Briare  avoir  cent^mains^Tifon  avoir  cent  te£> 

Bc  ce  que  vous  tantez ,  leur  coûta  le  trépas. 


DB    M  A  L  R-Bll^B-I.  LlV.    VL         M^ 

Soucis  retirez- vous  :  faites  place  à  la  joye  i 
MUèrable  douleur,dont  nous  fommes  laproyc: 

Nos  vœux  font  exaucez  : 
Les  vertus  de  la  Reyne ,  &  les  bontez  célcftés. 
Ont  fait  évanouir  ces  orages  fuheftes. 
Et  diflîpé  les  vens  qui  nous  ont  métizceza 

ôiHùiôiùbiôiâiôiùiôiôiâiMùiMùi 

At^T  ^1.   F  H  A  G  M  IK  TS  « 


TA  N  T  o  s  T  nos  navires  ^braves-. 
De  la  dépouille  d'Alger, 
Viendront  les  Mores  efclaves  . 
A  Marfcillê  décharger  :^ 
Tantoft  riches  de  la  perte  • 
De  Thunis  &  de  Biferte , 
Sur  nos  bords  étaleiont 
Le  cottoa  pris  en  leurs  rives ,' 
Que  leurs  puceUes  captives 
E^  nos  maifbns  fileront» 


stm  F  o  t  s  i8# 


AxïT  K  IL-   Frac  ME  n  x. 


LE  s  Peupres  pipez  de  leur  mine , 
Les  voyant  ainfi  renfermer , 
Jugeoient  qu-ils  parloienc  de  s*armet 
Pour  conquérir  la  Pakfhne  y 
•  Et  borner  de  Tyt  à  CaHs 
L'Empire  de  la  Fleur  de  Lis  r* 
Et  toutefois  leur  entreprifc 
Eftoit  le  parfum  d*un  collet',, 
le  point  coupé  d'une  chemife,^ 
Et  la  figure  d'un  ballet*.   . 

Dfe  leur  mollefle  létargiquc| 
lie  Difcoxd  fortant  des  Enfers , 
Des  maux  que  nous  ayons  foui&rs 
Nous  ourdit  la  toile  tragique  :. 
La  Juftice  n'ut  plus  de  poids  : 
L'impunité  chaffa  les  loix  : 
Et  le  taon  des  giierres  civiles 
Piqua  les  âmes  des  méchans,. 
QuL^rent  avoir  à ,  nos  villes 
Palace  déferte  des  chams«. 


jri  Mal  H 1  RU»  tin  Vl.     tj;% 


Fin  d'une  Ode  pour  le  Rox, 


JE  veux  croire  que  1»  Seinc/ 
Aura,  des  Cygnes  alors, 
Qgi  pour  toi  feront  en  peine 
De  faire  quelques  efForts. 
Mais  veu  le  nom  que  me  donne- 
Tout  ce  que.  ma  lyre  fonne  ^, 
Quelle  fera  la  liauteur 
De  THymne  de  ta  vi(5toirc  ^, 
Quand  elle  aura  cette  gloire  , 
Que  Malherbe  en  foit  TAuteur., 

A  U  T  Rr  S       F  R  A  G*M  E  N  T*' 


ET  quand  j'auray  peint  ton  image  3^. 
Comme  j'en  prépare  Touvrage' , 
Sans  doute  on  dira  quelque  jour , 
Qfipyque  d' Appelle  on  nous  raconte,'^ 
Malherbe  pouvoit  à  fa  honte 
Achever  la  mère  d'Amour, 


ïfar-  foiS^-Bt- 


*  ^  *  i 


EL L  B  eftoit  jUÏqta'aa  ïiombtil  T 
Sur  les  ondes,  paroiflante,^ 
Telle  que  TAubé  naiflante 
Peint  les  rofes  en  Avril. 


F   R   A  O^M  £  H    T. 

1J  T'matntenant«ttcor  en  cet  âge  panchant,*; 
^  Où  mon  peu  deiumière  cft  fi  près  du  cou-' 
chant  y 
Quand  je  verroisr  Hélène  au  monde  rerenuej 
£n  Teftat  glorieux  où  Paris  l'a  connue  , 
laire  à  toute  la  terre  adorer  fe»*  appas  ,  . 
N%n  eftant  point  aimé ,  je  ne  l'aimeroîs  pa^^ 
Cette  belle.  Bergère-,  arqui  les  Deftinées 
Sembloient  avoir  gardé  mes  dernières  années  i 
Ut  en  perfeé^ion  tous  les  rares,  tréfors. 
Qui  parent  un  efpcit ,  &  font  aina^ei.  on  corps. 
Ce  ne  furent  qu*auraits  >ce  ne  furent  que  chai- 

mes. 
Si-toft  que  je  la  vis ,  je  lui  rendis  le$  armes» 
Un  objet  G.  puifTant  ébranla  maraiibn. 
Je  voulus  eftre  fien  $  j'entray  dans  fa  prl(oir> 
Et  de  tout  mon  pouvoir  eiTayay  de  lui  plaire,. 
Tant  que  ma^fervitude  efpera  du  falaire. 
Mais  comme j*apperceus  Tinfaillible  danger^ 
Qû^  û  je  pourfuivôis ,  je  m'allois  engager  ^ 


VM  Maihkhbi.  Itr.  VI.    >t^ 

te  Coin  de  mon  falot  m'ofta  cette  penfSe  ; 
fus  honte  de  brûler  pour  une  ame  glacée  : 
Et  me  travailler  à  lui  faire  pitié, 
Reftraignis  xnon  amour  aux  termes  d'amitié; 


ifiàl^(SI^%^(S(:^ 


MONSIEUR    COLLETETj 

fur  la  mort  de  (à  Sceor. 

Epig&ammi.; 

EN  Tain,  mon  Colletet  ,  tu  conjures  Isi 
Parque 
De  repafler  ta  Sœur  dans,  la  fatale  Barque  : 
Elle  ne  rent  jamais  un  tréfor  (qu'elle  a  pris. 
Ce  que  Toadit  d'Orphée  eft  bien  peu-véritable; 
Son  chant  n'a-  point  forcé  TEmpire  des  ££^ 

prits  y 
Puisqu'on  fait  que  l'Arreft  en  eft  irrévocable, 
Certes^fi  les  beaux  vers  faifoient  ce  bel  effet. 
Tu  ferois  mieux  que  loi  ce  qu'on  dit  qu'U^ 

fait* 


9ȏ 


^14  T  a  ï  s  X  5  'S 

SUR    XE    PORTRAIT 

D'ESTIENNE     PASQJJIER, 
qui  n'avoit  point  de  mains» 

IL  ne  faut  qu'avec  le  vifage 
On  tire  tes  mains  aa  pinceau; 
Tu  les  monftres  en  ton  Ouvrage^ 
£t  les  caches  dans  le  Tableau, 


SUR    LB    PORTRAIT 

DE     CASSANDRE 

Maiftrefle  de  Ronfard. 

L'Art,  la  Nature  exprimant  ^ 
En  ce  Portrait  m'a  fait  telle  ; 
Si  n'y  fuis-je  pas  fi  belle , 
~  u'auz  Ëfcrits  de  mon  Amant. 


RIS 


SI  MALKttLtM,  Lit.  TI,      «^ 

EPITAPHE 

DE     MpNSIEl^R    D'IS; 

,  parant  de  TAuceur .,  &  de  qui 
TAuteur  cftoit  héritier. 

1C  Y  dclTous  gift  Monfieur  dl  s  ;  * 

Pluft  or  à  Dieu  qu'ils  fuflenr  dix  ! 
Mes  trois  Sœurs,  mon  Pcre&maMcrc: 
Le  grand  Eléafar  ,  mon  Frère  5 
Mes  crois  Tances ,  &  Monfieur  dl  $. 
Vous  les  nommé-je  pas  tous  dix  ? 

SUR  LA  MORT  DE   SON  FIS. 

Sonnet. 

QtJ  B  mon  Fis  ait  perdu  ùl  dépouille  moi.:: 
telle; 
Ce  Fis  qui  fut  fi  brave ,  &  que  j'aimay  fi  fort  5 
Je  ne  Timpute  point  à  l'injure  du  Sort , 
^^ûifiiue  finir ,   à  Thomme  eft  chofe  naturelle; 

Mais  que  de  deux  maraux  la  fiirprife  infideUe 
Ait  terminé  fes  jours  d'une  tragiqne  mort , 
Eu  cela  ma  douleur  n'a  point  de  réconfort  j 
Bc  tous  mes  featimens  font  d'accord  avec  elle. 


rt6   PoMXif  0B  MAtHiiiBv.txT.  VL 

•O  mon  Dieu ,  mon  Saaveor ,  pttifi|tte  par  la 
raifbn 
Le  trouble  de  mon  amc  eftaac  (ans  gaérifbn 
Le  vœu  de  la  vengeance  eft  im  vœu  légitime  ; 

Fais  que  de  ton  appui  je  (bis  fortifié: 
ir  a  Juftice  t Vn  prie  ^  &  les  aateiirs*da  crime 
Sont  lis  de  ces  Boorreaiu  ^oi  t'Ont  craeifié. 


Fin  des  faeficu 


REMARQUES 

SUR     LES 

OEUVRES  POETIQUES 

DE    MONSIEUR 

DE  MALHERBE. 

PAR  M.   CHEVREAU, 

Sus  rixnpiimé  à  Saumur  par   Jean  Lefiiiec 


"f 


AV  ERTI  SS  EM  E  NT 

AU    LECTEUR, 

Par   Monsieur     2.e     Fctue. 

CEhx  (jui  Cûnnoiffent  Mr  U  Marcjuls 
de  Chandenier  ^  fçavent  cjuil  ejiimc 
infirment  les  Gen$  de  ^.ettres  j  ijHil  a  fef^ 
frit  pénétrant  &  délicat  i  quil  neft  pas 
feulement  C Arbitre  des  belles  chefe s  ^  malt 
qud  en  eft  encore  U  Pere^   C'efi  dans  fr 
maifon  j  qui  efi  nne  des  plus  magnifiques 
m^^if^ns  de  France,  pour  les  dehors ,  que 
Air  Chevreau  ayant  pris  Malherbe  ^  fit  plui 
de  la  moite  de  ces  Remarques ,  en  moins  de 
trois  heures ,  fans  autre  de fein  que  celui  de 
fe  divertir  ;  &  il  ne  les  eut  pas  plutofl  mon^ 
tries  a  Mr  de  Chandenier^  quilfutprej/e 
fort  obligeamment  de  les  mettre  en  ordre ,  d* 
de  pré  fier  a  la  Critique ,  qui  eflfeche  &  di'» 
fagreable  d'elle  mtfine ,  tous  les  ornement 
dont  il  la  trouveroit  capable.  V  Auteur  fe 
latjfa  perfuader  aifémentaune  perfonne  il^, 
tuflre  par  fon  mérite  &  par  fa  naijjancei 
^m  a  four  lui  de  CejHme  &  de  la  tendrejfe^ 

Xi; 


'  dr  <ihI  ji4>fij^icy  na  rien  épargné  four  lui 
en  donner  des  mar^^es  folidts.  Il  acheva 
pes  Qhferyathns  $n  dix  jours  $  0'ilne  luy 
fut  pas  maUifé  £en  vemr  à  bont  en  fifen  de 
fernp?>  p^^Ç^  1^*^^  ^  /^  tn^m^lre  forp  hffi^ 
reiife  »  &  eju  avant  efne  d'y  travailler  ,  il 
dvoit  çmpleyé  pris  di  quatre  années  a  lire^ 
étvec  une  ajfiiuité  incroyable  ^  tout  ce  que . 
nous  avons  de  bean  des  /inciens  &  Moder^ 
pes.  flf^f  confeillç  enfuit f  ^  de  mettre  a^ 
jour  ces  BLenaar(|ues  j  &  ceft  deqmy  je  me 
fms  chargé^  parce  <]h  elles  contiennent  une 
itffinite  de  jphofes  rarfs&  curîenfçs  ^  dont 
fePMc  peut  tirer  di^piaifir  &  dufervice, 
^prh  cela^  je  ne  tiens  pas  quilfoit  necef^ 
faire  dejtifttfier  te  deffein  de  mon  Amy  ^  ny 
de  louer  fin  Ouvrage  ,  qui  ne  peut  man^ 
jttuer  de  plaire  aux  perfonttes  tjfui  auront  dff 
yeux^dfhraifon. 


J 


REMARQUES 

SUR    LES 
OEDVRES   POETIQUES 

DE      MONSIEUR 

DE    MALHERBE, 

îiOtFS  avons  en  plafiea»  Poè'cef 
■  en  Fiance,  msis  nous  n'en  avonr 
ji  point  (13  jufqu'icy ,  qui  ayeni  touf- 
y  né  pins  dél:catemcnr  lei  vers  que 
'  les  a  toainez  Mî  de  Malheibe  i  8c 
il  s'eft  fait  ,  par  avance ,  la  jnftice  que  la 
Poftcrité  lui  tendra,  quand  il  a  dn. 

Ztt  tn-vragei  ruBmumt  vivent  ^Ktl^nêi  annict^  P-  f  4t 

Ct^t  Matturit  efcrit  iurt  itermeUtmtut.      ,,,»^ 

Il  a  cfté  le  picmicr  qui  a  leconcilt^  les  Grâce» 

»eclesUu&s,fc  qm  en  afahceicc  agréable 

»flcmblée,  dont  il  efi  parlé  dans  Euripide.*  11 

*  0>  mi'ffti/ai   rit  "i.iv.tvVita'Uf  rfMoHnet' 
K  ii| 


111       HlJJLkTLQJOlS  StTR  LES  FOEHEl 

H%  reçctt  mefinc  en  cette  iUttftre  cotDfftgnfe' 
que  les  Grâces  toutes  Ctieftcs  v-  &  s*il  s'y  en  eft 
rencontré  de  V^fnUttes  ,  il  Icor  a  donné  la  place 
qu'il  ne  leur  pouvpit  rcfufcr ,  &  prefque  toa- 
jours  celle  que  les  autres  ne  pouvoiênt  remplir^ 
Il  luy  eft  pourtant  arrivé  ce  qui  arrive  ordi- 
naireflient  àceiètquifbni  debclirs  &  d«  g;r2m- 
des  afTemblées ,  qui  malgjré  leur  diligence  Se 
leur  foin,  ne  (fauroienc  ei^pe&het  que  dan» 
la  foule  &  dans  le  tunatilte  ^  il  ne  s'y  gliiCe  tou^. 
jours  quelque  trouble- fefte  ,  quelque  étranger^ 
quelqu'un  de  la  lie  dix  peuple.  Quelque  peine 
qu'il  fe  foie  donnée ,  il  n*a  pu  prendre  garde  à 
tout  j  &  de  quelques  lunweres  qu'il  fuft  éclairé^ 
il  n'a  pu  voir  certaines  chofes  que  d'autres  ont 
veucs ,  qaoy  qu'ils  n'euflent  nifes  y^cua^,  ni  fer 
lumières.  lia  elle  homme,  & c'eft afTez pour 
eflre  fiije?  a  faillir.  Mais  comme  i:eux  qui  {>u. 
blioient  Its  foibfcfles  &'  les  imperfections  des^ 
Empereurs ,  au  milieu  mefme  de  leurs  triom* 
pkes,  n'empefchoicfit  point  que  ceux -dont  ils 
découvroient  les  Tices ,  ne  re^euCent  les  louan- 
ges &  r«ncens  ^  dont  o\\  les  aroit  trouvez  di- 
gnes ^  les  défauts ,  que  quelques-uns  ont  def- 
ja  remarquez  en  cet  Autneur ,  ne  peuvent  licnr 
diminuer  de  ion  meriÉC  y  ni  de  fa  gloire.  L*or  a 
fa  terre  :  le  Soleil  a  (es  taches  ,  &  Tes  éclipfes  ;, 
Cepefndant  Tun  ne  laifle  pas  d'eftre  le  plus  pré- 
cieux de  tous  les  Métaux  r  l'autre  eft  la  fource 
jnefme  de  la  lumière.  Il  faut  avouer  que  les 
Poëfîes  de  Mr  de  Malherbe  font'  admirables  -^ 
pour  le  nier ,  il  faudroii:  eftre  ennemi  du  bon 
fens,  &  de  la  raifon^  mais  il  y  auroit  de  Ti* 
gnorance  &  de  Topiniattreté  à  foute nir  qu'elles- 
font  toutes  également  putes,  également  belles, 


'igiiettiCAt  fortes.  Il  n'a  pas  toujours  efté  in£< 
J>ir6  de  (on  bon  génie ,  &  les  Grâces  ont  eftér 
quelquefois  cliez  luy  en  mauvaife  intelligence 
avec  les  Mufes.  Comme  ceux  qui  l'ont  devan-i 
ce ,  lui  avoient  kiffé  à  cultiver  un  champ  in-  ^ 
grat ,  il  n'a  pas  efté  tîk  fen  pouvoir  d'en  ofter 
routes  les  pierres  .  &  d'en  arracher  toutes  les 
épines.  Un  petft  dire  toutefois  qu'il  a  cultivé  ce 
champ  avec  une  induftrie  merveilleufe ,  &  avec 
un  bonheur  extraordinaire  j>  que  nous  luyfon^ 
mes  redevables  de  tout  ce  qu'on  y  trouve  au- 
Jourd'huyde  plus  riche,  &  de  plus  beau.  Ad- 
jurons encore,  que  ce  qu'on  voit  de  plus  net^ 
de  plus  délicat,  &  de  plus  pur  dans  les  Poëfies 
de  Mr  de  Malherbe  ,  eft  de  luy  j^que  ce  qu'il  y  a 
d'étranger ,  de  bas  &  de  rude  ,  eft  un  vilaia 
lefte  du  £ecle  paflé.  Peut-eftre  mefme  qu'a- 
près la  chaleur  de  la  compoâtron ,  il  a  reconnu 
dans  fès  ouvrages  ^  des  fautes  qu'il  euft  co'rri* 
gées ,  s'il  euft  eu  plusde  ioiûr  qu'il  n'en  avoit  f 
«u  qu'il  a  négligé  les  petite)^  chofes  pour  conw 
&rver  les  plus  grandes.  Mais  comme  il  écri voit 
dans  un  temps  qui  n'eftoit  pas  fi  fuperfticieux 
que  le  noftre ,  &  que  les  langues  vivantes  n'ont 
nen  d'arrefté,parce  qu'elles  dépendent  de  l'u fa- 
ge  qui  eft  bizarre  8c  cnangeant^rejettons  far  fonr 
temps  &  fur  cet  ufage^  ce  qu'on  trouve  de  plus 
vicieux  dans  fes  écrits.  S'il  y  a  quelque  mit* 
A&ere  de  parler,  obfcure  8c  h^Sc^  ou  quelque 
chofe  de  pire,  difons  qa'il  ne  nous  a  donné 
que  fès  premières  idées  :  Q\rc  ce  n'eiiqu'en  paf-*    ^ 
unt  qu'il  a  fait  quelquefois  la  cour  aux  Mafes^ 
puce  qu'il  eftoit  obligé ,  pour  fes  affaires  do- 
meftiques ,  de  la  faire  à  des  Rois  $c  à  des  Reines  ' 
ions  les  faveocs  font  plus  folides  que  celles  d^s 


1*4  RlMARa?BS  SUR  tV»PoffSlBS 

Mufes.  Qnoy  qu'il  en  foit ,  il  peut  avoir  faMS 
par  foiWcffc  &  par  négligence,  &  jenevoiii- 
drois  pas  rirtiitcr  en  toutes  chofes,  ni  me  fer- 
yir  de  tous  les  mots  dont  il  s'eft  fervi ,  parce 
qn*il  en  a  de  trop  vieux  ou  de  trop  bas  j  &  qa'il 
en  a  mefme  employé ,  qui  ont  une  autre  figni- 
fication  que  celle  qu'il  leur  a  donnée.  Je  me 
contentcray  de  rapporter  quelques  exemples 
des  uns  &  des  autres» 
Ores  , 

Vergogne. 
IJ.     Et  mcj  fottnmni  f^Htr^  ffj^fsriè ,  miftrMe^ 

PoHriuyftire  vergogne  Çf  le  défai^utr.  f 
»7r    Qtêéind  m$  Roy  fainéant  U  vergogne  deê 

Jîr  BUe  fnduit  ce  fm  IT^fiique^ 

^unh  vergogne  d'aivêfâer. 

108.  Ht  ^ans  une  Lettre,  ro$U^  ^rmces  à  Dteu^tim 

gf^ndàemeniy^Çj  unegTéindeytt^o^ntt^nten^ 

femUe  éfMgaiétnt  homme  <imii/o$t  que  Von  tenoit 

ÀUCourtfue  vous  eu  aviez»  affè^,^  II  faut  laiffer 

»  Alaîn^*^  ^^^  ^^  Anciens  quifefetvoieiu  mefmc  de 
Chartler  ^^^^Kt^T^é, 
dans  le  *  EtfommtesfMulaç 

du  métu  I>cfvergognei  muuvuU  ($  hefiUuh^ 

gre,        Efbatement. 

g.  MtdesméOuxqujlsmêfmi^remrmtf^MXtcta^Tiï^ 
Dedagne. 

f.       Pms«fuemméuefièfimamimifeeomféign€^ 
Tou  êuf délit  fojmMutenéim  ^dedaene. 
Bailler,  ftebailler.  ^ 

m.     On  pétrU  do  l'Enfer^  Ci  des  muuxiteruels. 

Bêliez  four  cinofiiméutéO  ces  grand  f  criminels^  { 
i^U  Ttileje  me  rej9m  de  vQm  bailler  et^iurdû: 


fis     MALâ^fiUBS.  Ztf 

W^xfffles  éterfu/s  de  U  Pêfterité.  f 

Et  moy  g^fi  de  mes  jours  timfêrtMne  d/ftée       ^*  ***' 

i^re  m'euft  en  wiUtJfant  la  ccnrcUe  cmpirée. 

Ne  dcvois-jc  cftrc  ft^e  f  Çgme  reffuu^enit 

D*étwArnieu  U  immtere  mux  auet/gles  rendue  ^ 

Rebailler  anx  muets  Ufarùleferduë  f 

Et  faire  dans  les  cerfs  les  éimes  re*venir  }■ 

En ee piteux  efiétt Un'étfsen déjidelle^  5» 

AngoiiTe. 
//  efi  bien  sffuré  efsie  HtigùïSt  fu^Ufefte,  f  *• 

^es  emnms  font  des  jeux  ,  fin  angoifle  u$te  ^^* 

fesnte.  f 
Bn  cesfrofos  menrans  fes  complaintes^^  mat-  '^» 

rent , 
Mais  ntivsntes  fans  fin  yfei  angoiflei  demttêi' 
renp. 
Kieffait; 

Si  tofitptMê  deponrveiâ  fiefirtunê  Inj  mentre  ^^* 
Le  lien  t^ui  fut tef moin  d^unfiUcbe  xQcfFait. 
CSouard. 

Be  véMUnt^fé^t  couard  3  defideUe^fsit  tr^ifirt.  ^»' 
IRamentCToir. 

Lm  terreur  de^  thoffes  fétjféer,  4^*' 

^  leurs jenx Je  ramcntev  jtnc»  - 
Vitapere. 

EtJpdenosi^Ccoiiil'infMmêViiJifttt.^  ^^ 

Ruer. 

Elle/éittva  le  Ciel  y  ^  rua  /r  tonnent  $9.  • 

Dent'Btiaiie^mourtât^. 
Lancir  euftcfté  plus  doux  Se  plus  l>eau  que- 

Elle  fMUthi  le  Ciel,  0  lança  lé  temnert . .&c; • 
Un  Grammairien  chicanneui  foutiéndroic  que-' 
itv«rcftp.lu$p.roprcicj  qpc  i^/vr^f^Que  laleuxo^ 

JLt 


11^  REMARi^fiS  $U&  LES  POESIES 

Qiiîntîl.  R  fert  fort  bien  à  rcprcfenter  les  chofes  afpres; 
**^vd  '  dures  &  fafcheafcs ,  Rébus  Mtrocikusi>erhéi  ^  etiam 
Voffi  m  iffê^dituétfferay  mugis  convenéent  ^  &  qucVir- 
lib  4  In.  gilc  a  employé  huit  fois  en  fix  vers  ,  la  fylabe 
ftitut.  ^^  ^  pour  mieux  exprimer  la  colère  de  Junon  : 
^"t*  r^/rf  déihantUù ,  Ç£ f^mnas Jalss  £R£  Ruehétnt-^ 

fêâ.  1 .        CumjMHO  dternum  /ervans  fuh  fe&^RE  ttnlmês^ 

i£nsii.      7/4r  fecum  :  Mène  inceffo  deJifteRe  vi^am  ? 
lib.  I.         ^^^  ^^jj-^  UdliaTcucroPkih  MverteRe  REgem  ? 
*^*  Quïffe  'vetorféiùs,  PalUsne  exuRERE  cUfem 

^rgivûm^  Mt^ue  if  fis  ffuit/uinmergeREfenn  î 
Sat.T*     Ce  Grammairien  chicaneur  penferoic  mefjnc 
V.  I09-  faire  fervirdc  commentaire  au  vers  dePcrft 
^^^i^  !■  Semai  hk  de  maAE  eatÊÛut 

Liftera 
levers  deLucilius, 

Irrita  fd  canis  qtsod  RR  yuamflurima  dicat , 
&  rapporter  fur  la  lettre  R  des  chofes  ,  qui  pour 
eftrc  curieufes ,  n'eii  fcroicnt  pas  plus  utiles. 
Quo)r  qu'il  en  foit ,  il  me  fuffit  de  répondre  que 
fans  le  verbe  ruer^  cette  lettre  eft  employée 
onze  fois  dans  les  quatre  vers  de  noftre  Autheur, 
&  qu'elle  s*y  trouvera  douze  fois ,  quand  <hi  j 
mettra  Uncer:  Que  les  Rhéteurs  en  condam- 
nent la  fréquente  répétition  qu'ils  nomment, 
f^Ttmtto'fJLov  o\if»Tei(TlAip:  Que  les  Grecs  &  le* 
Latins  ne  l'ont  afFe<^ée  en  nulle  manière,  quand 
ils  ont  parlé  de  la 'folie  des  Geans,  &duchaaU 
.  ment  de  leur  folie  :  {  car  j'en  ay  examiné  la  plus^ 
part  fur  ce  fujet  5  )  Et  que  ruer  un  eouf^  eft  bas, 
&  un  mot  mctmc  du  menu  peuple.  On  peut  ad- 
jouter  qu'on  dit  auflî  peu  Brtare  pour  Briarée, 
qvCOrfhe  pour  Orphée  3  ^JfrepouT  ^firèe  >  Theft 
pour  The/ée  5  hlufi  pour  Mu[ée  ^  &C. 
Il  a  dit  encorf  ailleurs, 
P.  aoS.      Briare  arv^itcent  mains^  Tjfhom  avoit  cent  te  fies 


Hcmordre. 

SdfMute  le  remord ,  Megere  k  nguràt.  P»  ^^ 

Cela  eftoit  bon  du  temps  de  Maroc  : 

Sêuci  me  tient  f^ns  effoir  de  eenfort  y 

Regf  et  af  tés  m^ofieliejje  pleine  • 

Peine  méfiait^  Ç^  teuionrs  me  remordr 
Dtan. 

Lefiâceea^  de  de^x  enfreft'tfes  ^j^ 

De  t^ut  deux  PrenÀnces  comfHifès 

Ont  despifaitfrewue  à  leur  daiu 
Ayoïrccffe. 

O  tonte  farfêite  Prineejfe  \  ^7» 

Bfiennement  de  CVnivers  > 

^ftre  fdr  qui  vent  2.y  oit  ctSc 

Nés  tenehres ,  Ç^  nés  hivers^ 
Change  pour  changement» 

O  \  ^ne  nosfittnnes  froffertf^  ?*• 

Ont$m  ckange  hien  af furent^ 
Caut. 

Comf^fe\y^s  frnrenx^  étmes  Mies  Çf  hxutês^  i8}r 
Retirez  voftre  humeur  de  Tinfidelicé  j 

Lajfezj-'vêm  d'éihuferles  ^eunegès^efê  caufes.^ 

Rt  de  meus  fre^aUêr  de  knr  crédulité. 
Outre  quey^  retirer  dm  t>icey  delà  dekauche  ^  &c» 
eft  incompaïablemient  plus  net  que  retirer  (en 
ketmeur  du  vice  Ç$  de  la  débauche^  il  eft  certaii^' 
que  rettrest-'veus  de  C infidélité  ,■  qui  eft  obrcuf, 
ne  fignifie  pas  feulement  'ne  feyez^  flus  infidelles^ 
mais  encore ,  retireK^ttem  desfet/ennes  infideUes^  .    s 
ftc'eft  le  contraise  de  ce  que  veut  dire  Mi  dc 
Malherbe. 
OcicuXy  pout  OifiF. 

Et  ne  tiens  feint  otcïtxSkt  -j4^ 

€es  amss  étmèitèexfcs^ 


Mal.aife.  Malveillmce. 
^.  XI*      Qmitontiftê  de  fUifir  a  fin.  éume  offotÊvie , 

fUin  tPhomnemr  Çf  de  hiems^  non  fujet  à  Tcn  vie^ 
Sans  jnmsis  en  (on  aife  Mn  mal  aife  êfrênver. 
Ce  non/njei  à  l^emviey  qui  n'efl:  pas  trop  bon  i. 
fait  encore  une  équivoque ,  U  c'eft  ce  qu'on  ne 
fçauroit  trop  évitet  dans  la  profe ,  &  dans  le»- 
Ters.  En  enet,  quoique  cette  manière  de  par- 
ler,  ileft  /n\nàtnmonry  ikefifitfet  à  U  coUre^ 
^'entende  de  ceiuj  qui  eft  poné  nanirellement  à 
aimer,  ou  à  fe  mettre  en   colère ,  il  n'en  eft^ 
pas  de  mefme  de  l'autre  5  &  pour  peu  qu'on  aie 
l'oreille  délicate  âf  )u(le,  on  trouvera '^qu'eftre- 
fiijet  à  l'envie  ne  fignifie  pas  feulement  emviep^^ 
mais  encore  ejireem/fé, 
7<L»  £tqneUsdeferfetifer 

Vnefilenpêe  mal-veillance;, 
Le  demeurant». 
107;  Méùs  fênveit'  il  ejfre  ignerum- 

Sienne  fenr  dw-tamtd»  merèt^^ 
^mmit  terni  le  demeurant  ?- 
fei«  U  s>n  efl  fcFvi^en  profe  ;  Lm  fmdenee  bmmétinêf  . 

j  M  jptêéfin  f€9fi>nnéige  j  €*efiém»  bensdêfiins^de  Uê* 
^x^Shimce  S' faire  \t  demeurant ,  C^r;  Aa  demeou^ 
jnant,  em  ne^t  jamais  eemêignaget^ajfeéhênreei^' 
r4«.  /vvf  ivr,  arc.  Au^  demeurant ,  jf  f#  n^enffe  cemnm  . 
'vefire  étritmrt'^. 
Départie; 
l|ti«.     Quel  afife^maLbemtMnmafiftmme  a  ka^  \  \ 
^.^neile  dûtes  Uin  mU  ie^Ciei  attaehè  ! 
Quetextrime  ritgueurne  maitfimemfefiUti. 
Jke  me  iaijfer  refamdre  i  cène  départie; 
Melâitvr  eft  le  pmpre  des  AAre»",  9l  non  pM* 
kagindc  c'èftfaillir  (galement^^quc  d'efcme,^ 
guêlUPaeipn  édairc  mes.  |>m9> 


Qgeluifire  a  fili  xm  natjfimce  f 
©rra. 

Ji  rcnome  à  t^momr  ^  je  quitte  frn  emfirt^       p,  j^|S^. 
Et  ne  VCMX  foint  d'excufe  à  mon  $mfieté  , 
Si  U  beauté  des  Cieux  n*efi  i*uni^ne  àeétnté^ 
Dent  en  ni*0£ra  {smétis  les  merveiUes  écrtre.- 
Concemptible.. 

Toi^  ma  peur  eff  qne  ta^fencê'  if/gfy 

Ne  luj  donne  quelque  licence 
De  tourner  ailleurs  Tes  appa^fc 
Etqn'efinntcemme  elle  efi  étnnfexe  'onriahk:^ 
Mafej^  qn^en  fne  ^éint  ^  elU  aveit  MgreuMê 
Ke  /R^/i^z/concemprible  en  ne  me  njo^antféU. 
lia  dit  dans  une  lettre,  en  parlant  du  Ro^r,  ^Oi 
Ceft  un  jeune  Ison  e^ui  aura  hen-teft  de  U  firce 
aux  ongles^  çg  aUrj mal^keur  aux  offreffeurs  de 
fin  feufU ,  Ç£  aux  contempteurs  de  fin  autkoritéi  , 

Et  dans  une  autre  lettre  ^J^aytoujeurs  tenu  ma  lo^. 
firvitttde  une  offrande p  contcmptibie ,  qu*a^queU 
e^ue  autel  que  je  laferfe ,  ce  neft  jamais  qu^aveeqp^ 
konte  y  Çf  sPune  main  tnemblaute ,  &c.. 
Parentage« 

Si  nemmer  enfin  Parentage*  f|^ 

Vue  longue  fiite  d'oyeux,  J 
Ji'Orient  qui  de  leurs  heaux jeu»-  Vf3L^. 

S  fait  le  s  titres  amhitteux , 
Donne  a  leutjaugun  aitantage^ 
Qu*enne  leur ^ut faire  quitter' 
Sans  eftre  #^«^-</â^  Parentage 
Oude-vouSy  eu  de/ufittr» 
JStfittr  Se  quitter ^  ne  isymcnt  qu'en  NbrmiandîcjJ, 
qnieftlepaTsdetioftreAuthenri  Et  je  ne^con*^ 
nois' que  le$  étrangers  à  qui  et  parentage  devouw' 
puifle  plaire..  IL  a.  fait,  ailleurs,  la^  meûne  famé; 
Soorlarjrxae^ 


«5^        RfiVfAitctyes  SEULES  Fo'Esr&fl^ 

Que  U  dùuctttrqm  î9ut  excède 
ifeft  fomt  ce  qttefert  GMnimede 
^  U  téible  de  Jupiter. 
Il  r7ine  encore  fhsUjofherzvtc  Enfer. 
IJ5,       Mais  /ans  efireffAitanT ,  (g  fans  philofopher, 
jimeiàr  en  foit  ioùé ,  )e  n* en  fuis  foint  en  fesne^ 
Oit  CaUfte  n'eft  ftnt  c'efi  Uqn^efimon  ËnfeCr 
ic  mer  avec  confiâmer. 
i^»       £m  ces  fr^fes  nfuransfer  complaintes  fe  meu^ 

rent^ 
Métis  n/ivdMêes  fans^finfès  angoifles  demeurent^ 
Pemr  le  faire  en  langneurd  iamais\onJumer^ 
Tandis  U  nttirs*etr  va  ^fes  lumières  s^eteignem^y 
Et  des^ja  devant  luy  les  camfagnesfe  feigtêên^ 
J>ufafran  f#ff  le  )9Hr  apporte  de  la  Mer. 
Ayantureox. 
ff^»  Parqmels  faits  £arm€sy^vazt\xi. 

Plus  que  nul  antre  SLrsLXïtiLteux 
Jf^'aS't»  mis  ta  gloire  en  eftime  \ 
Il  femble  qu'il  ak  afeâéle  verbe  r/tr/v  ,  ti  qu'il: 
Tait  préféré  ifermer^ 
14*5»       ^W  m*advient  quel^nefeis  de  clorre  les  fattm 

fieref  » 
car  il  pottvoit  mettre  tle  fermer  les  fottfseres  j» 
mais  il  fe  fert  prefque  toujours  de  ce  verbe ,  Se 
s'en  feit  quelquefois  trcs<mal,  comme  en  cener 
Scance  r 
JciS»  Mais  0  rigenretifè  avétsstmre  \ 

Vn  chefd'tt90vre  de^  la  Nésttsr^ 
•ééis  lieu  du  monde  le  f  lus  heau^ 
Tient  ma  liberté  fi  bien  clofe. 
Mm  bkerté  eft  cUfe ,  n'eft  pas  François ,  ou  je  CxAê 
rhomme  du  monde  le  plus  trompé»  Û  coacinuô^ 
loujoius  y 


l)exêmfie  des  ornant  efi  clos  dans  et  tomèetim^^P»  iz^tr 
Quand  fa$âréty  clos  mon  dernier  jour,  |!  141. 

^uffi  quoyquetonmefrofofe  14^, 

Que  Vejferance  m^en  eft  clofc.  ^ 
SeiU  mme  y  aux  henux  traruaux  fans  refês  éti~  xow 

donnée , 
Sifarmy  tantdeghtre  Ç^  de  contentement 
Rien  te  fafche  là  bas ,  c*eft  l'enKujJeulemenf 
Qu*Hn  indtgne  trépas  sh  clos  ta  defiinêe^  f 

Mats  la  narvetç  ,  %^ 

Dont  mefines  au  arceau  Us  enfans  te  confeffen$ 
Cloft-elle  fas  la  bouche  À  leurimfieté  ? 
Ce  dont  pour  an^ec  laquelle ,  ne  yaut  rien. 
Quand  desja  demj  clos  fous  la  'vague  f  refonde,  f   17^ 
Et  qui  n^ont  rten  5^  clos  i  leur  ')ufte  courroux^  f^ 

J'avQUC  que  je  ne  voudrois  pas  me  fcrvir  dt 
eUrre ,  ni  àc  faillir^  comme  il  s*cn  fcrt. 

Tu  faux  du  Pré  de  nous  fortraire  i«t^ 

Ce  que  l^ Eloquence  a  d*a^fas  :  f 
Sfâfflice  qui  jamats  ne  faut  l)^«. 

^ux  defirs  qui  volent  trop  haut,  f 
Wf  en  doute  fo$nt  y  quojqu*il  aviennt  y.  X4psm 

La  telle  Oranthc  fera  tienne  , 
Ceft  chofe  qm  ne  peut  faillir. 
Il  eft  ccnain  qu'il  eft  bas  en  ce  dernier  rers  ^ 
que  manquer  eft  plus  en  ufage  s  &  qu*on  ne  die 
point,  tu  faux  y  pour  tu  fats  une  faute  ^  ni  cel^ 
wte  fant  pour  cela  me  manque,  J'aymerois  encorp' 
mieux  le  cours  de  mes  larmes  que  le  flux. 
Let  deftinsfont  'vaincus  Ç^  le  flux  de  mes  larmes,^  i^r 
O  Reine  y  qui  pleine  de  charmes  74^. 

Pour  toutes  fortes  d'accidens  , 
,é4s  home  le  flux  de  nos  larmei 
En  ces  miracles  évidents, 

U  a  fluHeurs  autres  mots  'vifux Ici^ r^'^  ^^ 


ijt        Kfi>YAltCtj!is str'R  ISS  Poésies 
employé  dont  il  change  la  fîgnifîcation  naCtiv 
telle ,  8c  dont  il  femblc  aVoir  ignore  Tufager 
Deflorahle  pour  detefiaètt^ 
f.  4X.  Le  Aêj  vit ,  Çg  ctmiferdhU 

Ce  mowftre  «r^yr^w^ji/  depîoraBle;  • 
Contrétintej^oMi  vsoîettte, 
f  ja^      Suit  Upn  de  mes,jtt$âfs  co AtiCaxnté ,  û'u  natiêrelte^ 
*  car  là  mort  nstiârette  eft  mefmes  v^jv/^^âé/t  poilr 
mefcrvir  de  îts  termes.  N*a-t-i!  pas  traduitT? 
^vezy'vêHS  oftnhn  ifU^on  fuiffeftnsfe  rider  ^  Çf* 
€9mme  fotUntCes  nffetetL  \  enfutfant  les  douxjeMk^ 
itotef^^ifer  la  mort  ?  An  tu  exiftinias  qtiemqiiani' 
*?•  *i«  fblutovultu,  &,  utiftî  deliCati  Ibquontur ,  hi» 
lari  ocalo  mortem  contemnere  ?  Qureftcelm  qn$ 
meure  fans  ^yei^ue  regret  ?  Qui  eft  Vhomme  t^ui  éUk 
dernier  moment  de  Jd  'vie  airfétffiérance  de  dire\ 

Au  gré  de  mes  deftins  mes  jours  font  achcTezf 
Cjfi  efi  ceiuytfui  atâ  fartir  du  mende  ,  ne fiufire  fi 
ÇSneféifpe  eonuoiftre  ^ue  s^ilf^uveit^  il  n'en  far» 
Sto€t»  tirûft  feint}  lUudin  confefTo  eft  5  guis  fine  quc- 
de  Benef.  j^^\^  moritur?quis  ei^tremo  die  dicere  audet? 
gL*j  \i^       Vtxi <i^yquem  dederétt curfum  fe'rtUnn^  f^^V  •' 
Quis  non  recufans',  quis  non  gemens   exitf 
Il  y  n  de  la  feine  ^uand  nensfimmei  arrii/et»  4^ 
eéfft'heurv  inêvitalle ,  de  s- en  fùuvotr  aller  Jant 
fea,Ep''*/'*^>  ÇS  n^'^f^rmmrrfùint^  Venit  aliqiiis  ai 
fn\        mortem  s  iratus  morti  :  venientem  nemo  hila^ 
ris  ezcipit;  if  eut  a^uens  iiienfu^etdevùtdéirmûU'^ 
rir^  tfue  ntms  ne  lé  veulêHs  f  as  faire  i  £f  fuand 
meus  mentons  mefme ,  et  n*efi  eft^à  regret  VkeW^ 
wsedu  monde  qui /fait  le  mâ'inr^  Jfàii  àieM  qn*st' 
luy  faudra  mourir  quelque  jour^  mais  quand  ilem^ 
èift' fur  le  foin&\  il  recule\  il  ttem^  ^  itplemre^- 
Wfi^7T  Sstpe  debemus  m'ori ,  nec  rolaftias  :  morimuri^ 

nec  rdômof»,  Nema  tam  iint^exitos  cil^  ^ 


xefeiâC  £bi  qoandoque  moriendum  :  eamen^ 
cum  prope  acce0enCy  cergiverfàtur^  trcmi^i 
plorac. 

Philiftian  aroic  Ht  quelque  chofe  de  fcmbk-  ï^wî»** 
Wea^amSeneqne,  ^«1,°^ 

BuffKHd  0  ^nffKvv  KMT  ^mm  eii^diffAtfnu     oumRar. 

&  Ton  peut  ▼oir  à  ce  propos  ,  la  remarque  de  f  "viiH» 
Semus  &  de  Sabinos  fur  le  mot  du  dernier  rers  Xqîs  lec- 
de  l'Enéide  :  tionibuf> 

Effroyable  ^•«r  redoutable,  p  j^, 

J^  U  cûnnoà^  defiins^  weus  avez,  attefti 
QtfnHX  demi  pis  démo»  Roy  fe  fartage  ta  terre^ 
Etqtâ'affis  le  trefoj ,  ce  Mirsiclc  de  guerre 
Soitencofe  effroyable  en/apofief'sté^ 
tffnjahU  eft  toujours  pris  en  mauvaise  part  ^ 
quand  on  le  dit  des  pexfonnes  ^  &  qui  traduiroic 
ce  vers  de  Virgile, 
TmvnHS  ad  hac^  ecuhs  borrenda  in  mirgmefxtis  :    JBntU4 
O^  d€cmltai$a^ti$rio^(£€.  ^^   **' 

V  tes  mots^  Tumus  ame fiant  fes  yen»  fur  cette  file  ^^* 
effiroyable  iHonnenrde  l* Italie  ^  dit^il^  &c.  tra« 
dniroit  mal,  &  Servius  explique i&«rivWtf  pour 
admirable ,  tisais  terrible ,  [  odmiraMs ,  atqne  be^ 
ftibni borrendd,]  Les  Grecs  rcndroient  cet  i^i^- 
fends  vitfine  par  AfiT/ce  Kop »  ,  ce  que  Quin-  ^j^^  ^^ 
tus  Calaber  a  dit  de>  Penthefilée  ^  çc/kfm  iteli  I>ialogtie 

3^«C;»f ,  ce  que  Lucien  adicdePatias  en  quel-  fcje^Jiw 
que  endroit.  La  Clorinde  du.  TalTe  eftoit  à  peu  pidoa« 
près  comme  Pallas ,  com^me  P<enthefilée  ^  &  Ca- 
mille :  JeioCi^ 

l^lgiar^liecM,efi^arariliJi04rdi     ^;^Ji^^ 


i54        Kemah^cs  svb. ^^stoisUi 
&  la  belle  Laponne  de  M.  de  Scuderj  leitf  re^ 
fembloit. 
'Ataïic.       Af  rf//  tf»^«  ftfi  i^tâerrsers ,  #/  t;tfi/  /y/i^  gmerrêêm* 
R  y.  1 .  g^;  faroift  àfes  y  eu»  aujjî  heik  eiucfitrt^ 

Jib.  c.  A-  Achilles  Tacius  a  donné  ce  me fmc  regard.  ^  Leow 

wpîi.^^^^^PP^  ^*f^*  /'Of^tF  iV /<^oi»i?'*  Et  c'eft  avec  ce- 

JLcttcJpp.  regard  Her  &  adouci  qu*Anacreon  vouloit  qu'oi> 

peignit:  Ton  cher  Bachyllns ,  afin  qu^'en  l  un  d 

refftmhUft  au  Oteu  de  UGuefie^  Qf  en  psutfe^ 

i  ia  Sâtre  de  l  *  ^mour, 

fAtKoif  S(4fXA  yypyov  (cm 

ri  J'i  7nS  KetxHt  KjiJl^^nfr 

I  rerfîb-  Ocnlus  nigerfitÇ^  trux , 

■e  Httit,  MtxtHS  tMmenfêpenù  : 

^ccphan*..  ^  ^^^^  ^^^^^  ^^^^  ^ 

Ai  hù€  fuod  À  Grddi've  ï 
M^nufe.  ott,  comme  je  Tay  crouyé  un  peti  pfas  cftenJs 
coi  intt.  ^ijjns  un  Manufcric  : 
Toi.  fil-        -^'  trucem  factto  ntgrum^ue  eftellnm^ 
cohis  A.        Stellù  luciduium  ntétgis  ferenh  y 
■acf  con-  Hic  fit  à  Venere ,  tUe  Ç$  à  GrMlïve^ 

ficUttfui         rlie/ffemfiraf,  hicferat^merem. 

Scace  aparléd*un  aimable  &  genereor  affran^ 
chi  qui  avoic  ce  regard  commun  avec  Bathjllus. 

Blémdtepee  Jtv§f9r 
'  Silvar*      ^^^  9culi  ^  (  fturifs  Miis  jam  eajpde  ntifie 
}H>:  X*  in      Parthenefdus  ênit)fimflexque  horrore  decoro* 

li'V»  4»"  Wonficur  Chapelaîn  aobfervé  judicicufement  Ia^ 
mefme  chofe ,  &  ne  confond  pas  U  terreur  & 
/4/ifrff/tfr  quand  il  a  feint  que  TAnge  infpire  Igr 
force  £c  la  Taillance  i  la  Pucelle, 


p0is  ,  ttun  cekfle  fcu  l'ombrageant  toute  entêere^     Riceîl^ 
t^jfotij^e  du  Seigneur  la  fusjfance guerrière  ,       ^*^«  ** 
Lujfaft ,  flf<«»/  /^i  regatds  ,  écUtterfit  terreur, 
£f //#/  /wtf-^j  ^#<»/  /tf  j  maires  ^  les  tratts  de  fa  fureur, 
En  efFct,  il  n*appartient  qu'aux   brutaux  ,  aux 
furieux ,  aux   Tyrans  ,  &c.    d*eftre    hùrrtïks  ^ 
d'eftre  effroyables  ;  &  c*eft  à  quoy  le  Taâe  a  pris 
garde  quand  il  a  parlé  de  Soliman  :  » 

Tten  su  U  fptda ,  mentre  eà  s'tfa'velU  y  Jerttfal* 

JLa  fera  défera  in  mfnacàetal  Otto .  Canto 

Rtmarf  ctajcuuo^  a  quel  farUr€  ,  a  ^uelU 
Horribil /^ff//<  muto^  e  fiupefittto^ 
Mais  quand  il  a  parlé  de  fon  Héros,  il  a  em- 
ployé le  m  ot  Terrible 

Ma  il  fto  Goffredo ,  la  njittoria  ,  e  #  minti         Caiitir 
'Ha'Tèta  feguitt ,  e  Itbere  le  'vie  ^  &c.  i«.St.f^ 

£  rff;?  maggiore ,  ^  ^/iîr  terribil  faccié» 
Di  guerra  ,  /  r^/is^y?  barbari  minaccia^ 
îflonfieur  deScudery  n'en  a  pas  ufé; d'une  autre 
manière  ,  quoy  qu'en  d'autres  termes  : 

Uitnstncthle  j^laric  qui 'voit  la  grande  armée  AT^fiill 

If  un  héroïque  feu  Jent fon  ame  allumée  ,  JÎYi  ♦* 

//  éclate  en  fe  •  jeux ,  ($  d'un  regard  brillattt^ 
Le  Héros  fefyit  voir  auffigaj  que  'vaillant , 
Ce  feu  Héroïque  comprend  tout  j  &  Mars  luy- 
mefme   n'eft  autre  chofe  qu'un  fca  ternble^- 
mais  agréable, 

Ufni  Keirmçihfim  VtMi.  RointJ 

Les  Latins  ont  employé ,  comme  chacun  fçait  '|l^j  "^"^ 
le  mot ,  Herrendm ,  en  des  fignifications  difFe-  Hymn» 
rentes ,  &  contraires ,  mais  on  ne  nous  a  point  In  Mâ^-« 
encore  permis  cette  liberté  pour  effroyable ,  fc**"*!: 
nous  jie  deyons  pas  edre  aÂez  hardis  pour  la 
prendre  de  nous.mefmes.  Il  faut  fc  fertic  de 
fedeutahk»  &  Àt  êemkit ,  dansic  &sis  dont  aov 


if€       ILs&rARCl^is  501  LES  Pdistii 
t'enons  de  parler,  puis  que  nous  ne  pouv'oli^ 
uppeller  une  perfonnc  ^,j^^7^^/p  &  merùe/iUafi 
en  mefnte  temps.  Je  fçay  bien  que  ^fr  de  Vaa- 
gela»,  parnjvfesr  Remarques,  en  a  fait  une  fur 
Edi t.      *^'*''^^*^  *  ^^^''^  >  &  dit  que  fw  ^^z/i^^/"^/  /U^ 
i*îo.  i^fif^^nf fotivent  aux  chio/es  hmKS  Çg  excellente/^ 
^H  ^H9y  ^m*elles  me  femblentcomienit  ^u^à  celles  ^«# 

fenttres^métm/atfis  (§ tres.femicieufes  j  M  lis  il  fef 
trompe-,  &  s'il  euft  pris j^rde  à  la  fîgnification 
^kombilis ,  danî  le  paflage  de  Ciceron  qu'il  ak 
legtfe ,  il  n'euft  pas  traduit ,  fa  ttitejfe  hsrrtlde  y 
&  je  ne  croy  pas  qu'il  euft  approuvé  en  cç^cns^ 
la'  mefme  Épitlrete  de  meroetlleux^ 
ATiîn  o  Dieu  je  te  frie  ifumblement  , 

w  R^^r«         '**''  f «'-rw>r  »ff /i^//  atUgeance , 
d"uH  4  .         t>e  mm  tres-merreilleux  tourment ,  ^ 
moureux.  En  U  dame  'Oj  Tarquin  Nrguetileux 

é^S^G^         -ff/  '^^  l»y  des  Romains  moult  grand  frejff 
laîj  dans         Lequel  commit  un  crime  merveilleux 
fon  Stm  Qjftfrt  àlujÇf  auxfiens  fenlleux 

i^r  iluand  par  ardeur  il  i/ieU  Lucrejfe. 

on»  parce  que  mervetUeax  &  admirable  figni fient  une 
mefnrc  choie ,  Se  que  le  propre  du  mal  n'eft  pis 
de  porter  les  hommes  à  Tadmiration ,  mais  à  la^ 
pitié. 

^ccrotftre  pcrtîr  haujfer, 
P,S7'    ^^^  ^'^^  ^*^**  'v^'"''  l^  Csel leurs  murailles accroiftret 

Deux  Stances  pJns  haut  il  y  a  on  folecifme  j 
Lesfceptres  devant  eux  n^ont  feint  de  privilèges , 
tes  Immortels  eux- mefme  en  font  ferfecutet*  \ 

les  moins  deUcats  verront  bien  qu'il  falloit  r»xr 

mefmes^ 

YcnpêurctiYcts, 
I4*#  O  fureurs  dent  mefme  les  Scythes 

ite^èr^ent  pas  vers  des  mcmêcê 


mur. 


»B    MAlHSÏtBi;  i|^ 

ifm  n*$nt  rien  de  fareil  A  Coy  ^ 
fear  tout  le  mponde  fçait  la  diflFerence  de  frgéi  èc 
^erfuf.  Elle.cftparmjr  les  Remarques  xle  Mr.de 
Vaugelas ,  &  Ton  doit  au/C  peu  dire  hauffèrdes  ^ 
jfmsâraHleA  cnyers  le  Ciel^  (S^'ufer  de  rtgHeHryti% 
^mel^m*un.  U  s'en  cft  fouvcnt  fcrvi  dans  cette 
France  ^ 

JLe  Ciet  fui  dùsf  U  Hen  félon  qm'en  le  mérite^  Pp  jfc 
^$  de  çegrsnd  Or/^le  tlnffetêfi  affifté , 
Par$tn  antre  frejent  n'eufi  ^amsis  efié  juittê 
UnycrsMfJe/fi^ 
Mieux  ^^4^r  ^avantage. 

^t/ans  fUtter ,  ms  fers- tu  féis  les  DteujK  %j^ 

^JfeK^fonravotr  mieux  ?  J" 
Etfonrphenir  mieux  %¥tl/9ubMtfeut-'i),f4ênti      a. 
jSlKTe  fpitr  fe  gli,fli; 

Vn  maLhe^ér  /ac4)anu  gli^ç  farmy  les  hommei».        14. 
Il  fait  encore  un  verbe  neutre  de  fUsndrp^ 

pfinrqnoj  donc  fi  fen /aiemfinf  jo^ 

P  engiea  canj:  'vofire  \ugtmenf^ 
PaJfeK^-tiOUf  en  cette  amertume 
Le  me'illettr  de  t^firefuifon  ? 
aimant  mseux  pla^ndjre/^/<r  couflumê 
Que  vous  cpnJçUrfar  téiîfo^^ 
EcaÂlleors^  ^ 

Ce  fi  fait  de  moj  ,  ijuoy  que  \ef^p  ,  ,  j^^ 

J'ay  beau  plaindre  ^  beau  fou firer^ 
fjefeul  remède  en  madi/grace 
Cefi  qu*il  v^'e»  fiuft  foinf  efferer  , 
|1  n*7  a  qa*à  mettre , 

faj  beau  me  fUsndre  (g  fêufirer^ 
§c  la  copie  fie  fer^  pas  indigne  de  l'original,  VfrpI 

Vnufalus  ntiais  nuUamJferatffalutem*  *°  1 

Pclapoiron^^-rdupoifon.  ;%*;^ 

P"9H  s*fft  çpu^p  tu  moj  çtftelafhefosfonf        f^  ^^^ 


±lji  KeMARQ^BS  S9a  LES  POESlfit 

11  eft  vraj  qu'on  le  difoic  autrefois  ,  &  mcftnct 
U  contrefçijètt. 
Haifaa  Ce  Médecin  far  Izcùnttcj^oiCon, 

V^^^r  ^  ^^  pôilbn  doufte  hten  guenfon^ 

AaiouK.'Mais  an^ourd^huj  il  eâ:  tnafculin  aafli  bien  que 
naMre  ^  Scdpute^ 
i»,  7.       Carsuxfiois  de  U  feur  fa  navire  qmfremhie,^ 
117.       uitt  tefos  ùù  je  Juss  tout  ce  qu$  me  trétmatlU, 
Cefi  la  doute  ^ut  faj  qu*ién  malheurne  m^ff" 

130.       Il  »'f^  ennujifi  grand  que  celuj  que  f  endure  ^ 
Et  U  feule  ratfon  qsê$  niemfe/che  U  m»rf  , 
C*efi  la  doute  que  fay  que  ce  dernier  effort 
Nefufi  mal  emfto^é  four  une  ame  fi  dure  ^ 
Outre  qu'on  ne  dit  poinr ,  Cefi  une  ratfon  qui 
m^emftjcbe  la  v/tf ,  la  mert^  le  refas^  pour  une 
raifon  qui  m*emfefche  de  'vivre  ,  de  meuitty  de 
manger^  &c, 

U  a  même  cfctkenprofe  ,  oii  il  parie  de  fon  fils» 
MA.  JeCa^  tirtd^tcj  four  la  doute  que  f orvets  quefee 
farttes  ne  luy  eujpent  tendu  quelque  fiege. 
Si  l'Imprimeur  a  fuivi  exaârement  la  copîeJ 
Mr  de  Malherbe  a  fait  échange  féminin  ,  au/fi 
XncncpLtfoi/on^  navire  ^  8c  doute. 
i77«        E/frits  malavifeic  qui  (fUme^,  une  échange. 

Comme /'oiv/' comment. 
a4.         Coinme  efchaf ferons  netts  en  des  nttits  fifres 

fondes?^ 
f  9«  Comme  j  foumireK^^ottt  quand  il  attra  iitttgt 

ans  }^ 
^$»  Comme  te  fUsns.fu  de  mes  vers  ^ 

Toy  qui /ouffre  s  fi  bien  les  cornes  ^ 
Le  comme  eft  dautant  plus  vicieux  en  ces  trois 
exemples ,  que  Ton  ne  s'en  fert  jamais  quanii 
loa  incefxogé  quel(ju^m  j  ac  Mr  de  Yaugelas  a 


5>  1     M  A  I  H  B  H  B  I«  i|^ 

|)ftrlé  de  ladifFcrence  de  commt  &  comment^  ^^^J 
^ù'il  ne  Tait  pas  nettement  marquée.  J*en  par- 
icxay  peut-eftre  en  quelque  autre  endroit. 
Premier  queÀe  fatre  ,  pour  ,  atiant  que  defiùre. 

Premier  que  4'avoir  mal ,  tis  tt^Hveni  U  ^.  m 
remed/e^ 
Cependant  que^  p»r^  pendant  que. 

Cr^nâ  Henry  ,  grand  foudre  de  guerrt ,  >4Ji 

Que ,  cependant  que^^r«^  not^s 

Tét  maU»f  efiennoit  la  Terre  , 

Les  defiim  firent fùn  époux. 
AufE*  toft  comme ,  four ,  auffi  toll  qii€, 

£t  rendra  les  dépeins  ,  qu* ils  feront  foitr  Ufy      X$l 
nuire , 

Aftffi-toft  confondus  comme  délibérez,^ 
Il  en  ufe  de  meûne  pjrefqwe  dans  tous  les  Cooi* 
^aràtifs  • 

Il  fi^eft  rien  de  fi  beau  comme  Califte  eft  heUe.  f     '*>* 
Mais  enquelasstrecetureft  la  douleur  &  vrajc     ''^* 
Comin£  elle  efi  dansie  m$en  f  C 
^nne  a  cette  heure  eft  de  faife» ,  *®f  • 

Bt  ne  voit  rien  {\  beau  comme  ete.  n 

11  faut  dire  rien  de  fi  beau  tfue  Califte ,  rien  défi 
àeau  qu*£lle,  Mrde  Malfcerbe  croyoit  peut-crtrc, 
^u'en  cette  rencontre ,  il  eftoit  indiffèrent  de 
mettre  Tairticle  De ,  ou  de  l'oubfier  i  &  que 
(Comme  on  dk  Rien  ne  m*eft  fi  cher  ^ue  voftm 
smitié ,  on  pouvoit  dire  auffi ,  Je  n*aj  r$en  fi  cbeir 
que  'voftre  amitié.  Mr  de  Vaugelas  ,  fur  fa  Re- 
marque, Iln*jétriendetel^Un]yarientel^  s'cft 
declari  de  cette  manière ,  Tous  deux  /ont  hne^ 
fg iljèmble  qu'en  farlanten  dit  flutofl ,  //  n"j,M 
fiemtel^  que  f  autre  ^  mais  qu'en  é€m>ant  ^  endii 
fUtfoft ,  llff%  a  rien  de  tel.  Pour  moj^  continue- 
t'ily  yentêftinif  totàiours  écrire  ainfi,  MaisUn'n 


140  »f     MAIKXltlfi. 

pas  fceo  qu'il  faut  mettre  Tarcicle  De^  qnand  u« 
f¥er^e  précède  râ</t^  Se  qu'il  ne  je  faut  point  met- 
tre quand  il  le  fuir.  En  eiFct ,  quoj  qu'en  cet 
exemple  ,  Rie»  nefout/ùi/  marrrver  de  fins  faf* 
eheuxi  Rien  Toit  procédé  du  Tcrbe,  &  que  l'ar- 
cicle  de^  j  foit  en  fa  place ,  la  Règle  que  î'Àa> 
kis ,  n'en  eft  pas  moins  bonne  ,  parce  qu'il  j  a 
une  inveifion  en  cette  phrafe  $  &  que  la  naturelle 
€  ft  celle-  cy^  Il  me  me  fouveit  r$en  éttrèuer  de  fUfs 
fafcheux  >  &  que  l'article  qui  doit  eftre  neceflai- 
remenc  dans  cette  d^erniere^  s'eft  au(E  contèrvé 
dans  l'autre ,  par  la  bizarrerie  de  Tufàge.  Ce- 
pendant ,  il  eft  certain  que  quand  la  Règle  que 
i*ay  donnée  y   fbufFriroit  quelque    exception, 
comme  il  n'y  en  a  presque  point  qui  n'en  fouf- 
frc  toujours  quelqu'une ,  on  n'en  peut  trouver 
de  meilleure  ny  de  plus  feure ,  &  /î  Mr  de  Mal- 
herbe l'euft  fçeuè' ,  il  n'euft  pas  fait  la  faute  qu'il 
a.  faite  dans  le  vers  fuivant  ; 
f^  l^«  Bt  n'ayant  rien  fi  cher  ^ut  ten  ^heïffance  ^ 

Ou  tu  le  Jais  régner ,  il  teferafemar^ 
Iheferafervir^  fignifîe également,  il/erje éjne t0 
fertitréu^  &  que  tm  Jèrms  Jeruii  mais  en  parlant 
icyâDieu,  il  a  ofté  tout  équivoque. 
-    Il  a  peu  de  foin  des  Particules  ,  qui  ont  une 

J^race  merveilleufe  dans  noftre  Langue ,  &  qui 
ont  mefme  abâ>lument  neceffaires,  comme 

icy, 
t¥)«  Etfeife  Us  cb^fes  fans  ésrt 

Eft  Cartdont  ils  font  plus  d'eftime  ; 
pour  lefU^s  d'eftime  j  Et  il  les  retranche  encore 
^Ibuvent  au  devant  des  Verbes, 
Semble  pour  slfemhte  ^  Fésutmiettsf ,  pour  il  nféust 
mèenx. 
**'•       M^if  fut  m*0ft  inutile ,  gj  fc»blc  jwe  mes  /^r- 


BX      M  A  L  HïHB  H.  Z4.1      ' 

Mxchent  ft  rigueur  à  U  faire  farhr,  f 

Mes  -vffux  donc  ne  fervent  de  rien];  r,  137. 

Les  Dieux  ennemis  de  mon  éien 
Ne  veulent  fins  que  je  U  ^oye  5 
Et  femblc  ciue  ies  rechercher 
X>t  me  fermertre  ceue  voye 
Les  incite  à  me  temfe/cher. 
75r  rcchcKhe  un  homme  de  me  fermettre  une  chofe 
cft  fans  doutcunc  eftrange  manière  déparier.  *        *  ^^ 
Mats  il  le  faut  -vouloir  &  vaut  mieux  fe  refondre        ,  ir, 
II  oublie  <i'aurres  Particules  qui  ne   font  pas       ^* 
moms  nccciTaires,  comme   on  le  peut   yoir 
dans  les  Vers  fuivans  : 

Qui  n^voit  jamais  éfrouvé  .41; 

Que  peut  un  vifage  d'^Uide.  J 
Ttin^rois  que  ce  fowvoit  eftre  lotf. 

Qui  luj  eoloroit  ce  beau  teint  ^ 
Ou  l'Aurore  mefme  n'atteint. 
Quand  elle  commence  de  naêflre. 
Mr.  de  Vaugelas  a  remarqué  qu'il  falloir  ^îre 
Tâcher  de  faire  une  chofe  ^  Commencer  à  faire 
une  chojr,  &  j'aj  toujours  efté  pour  cette  Remar* 

U  refos  du  fiecle  ou  nous  fommes  .  tt,^ 

Va  faire  à  la  moitié  des  hommet 

Ignorer  que  c'eft  que  le  fer. 
Pour,  ce  que  f  eut  un  -vifage  d'^ilcide  5  ce  que  ce 
f9uvott  eftre  qui  luy  eoloroit  le  te$nt^  quoj  quç 
cette  manière  de  parler  foit  baffe  jpour ,  ^norer 
'^%^e  c'eft  que  lofer.  Il  n'eft  pas  plus  fu- 
pcrHiticux  en  profe.  Mais  je  vojùien  que  c'efii  ,7#4 
^ne  cQurtoifie  qui  euft  eu  quelque  défaut';^  ne 
yus  cufl  fasfemhîé  digne  de  -vous ,  qui  efles  U 
f'^fifion  mefme. 

V  n*cft  pas  quelquefois  plus  délicat  pour  les 


141        RemAUQ^eS  sur  is$  Poisiis 
Adverbes  que  pour  les  Particules  &   pour  les 

Articles. 
r.    €.        Ne  rcfufe  à  mes  'vaux  un  f^orable  affuj.  J 
8.  Les  frewues  que   je  fiûs  de  leur  imfieté  , 

Pleines  également  de  fureur  Ç$  d'ordure, 
Ne  me  font  uac  preuve  omx  entrailles  fi 

dure 
Com^ie  /^  fou-venir  de  ta  déloyauté,  f 
Ï94.       '      Vous  n'eftcs  feule  en  ce  tourment 
Qui  témoignez,  du  [entiment.  f 
I*.  ^t  forçant  fromftement  de  mon  fens  £f 

de  moy , 
Ne  me  fuis  afferçu  qu*un  dep»  favorable . 

Tour ,  ne  refufe  fas  à  mes  -vceux ,    &c.  ne  me 
'    ^font  fas  une  freuve ,  ôcç.  vous  nefies  fasfeuu^ 

Il  met  encore  fas  pour  fotnt, 
IXS*  ^^  JfO^^  ^^^  ^^^  ^*'  ^^  s'irrite f  os , 

Que  le  fuccez^  n'en  foitfunefie. 
7>e^s  fçmfiri  dfiffous  ponr/ous  î  dedans  pour 

dans. 

Il  commence  ainfi.  des  Stances , 
^i.         Xtf  ie/»/>r  ^f  mes  jours  efi  deflUf  rHoriTon . 
&  dans  U  mefmc  pièce, 

.  Ont  dontîé  jufiement 

Deflus  mes  volontez  un  emf  ire  fuf rente  ,^ 

nid     ^     ^^  »»«'*^  /  i^  "^^V"  ^^'^^>'"'  ^^*'!; 

Prefarant/on  départ,  cacher  fa  cruauté, 
Deiïbtts  quelque  crifteife  ou  femte  ^  « 
liCfitathe.  C  >^ 

jf  ».       •       -«^-^  ^''/'^  tnconfoUk  ,  ^  dcdan*  /-^ 

mémoire 
Bnfermer  un  ennuy  j  f 
Al*  Btfour  achever  leurs  journées 

flue  Us  OrsteUs  ont  bornées 


»E    Malherbe.  ^^. 

Dedans  le  throne  tmfertal'^  J 
La  rigueur  de  Jes  Uix   après  tant  de  licence  P^  if. 
Ht  donnera  le  cteur  À  la  fithU  innocence 
Que  dcdahs  la  mifcrc   on  faijoit  cnTieillir^ 
Comme  il  a  des  mots  'vieux  &  bas^  il  a  quel* 
<jQeofis  des  expreffions  qui  ne  font  guère  plus 
nobles  5  &  pour  voir  des  Vers  cftrangcmenc 
négligez ,  il  ne  faut  que  lire  ceux-ci,    parmi 
Icfquels  on  en  trouvera  de  profaïques^  de  bas , 

Ije  feu  ^u*iis  ont  vécm  Uur  fut  grand  a^  ij« 

vantage 
Et  le  trof  que  je  ly  ne  me  fait  que  donU 

mage,  f 
Et  foHant  ffomftement  de  mon  fins  f^  de  '*. 

Çue  faite s.vous  four  eux  f  motâs  Us  re»  X4» 

gretteK.  f 
Vous  fâchez  leur  repos,  f 
Ou  que  le«r  avint-il  en  ce  itifte  défart^^. 
jQue  laijer  fromftement  une   baffe  ^<. 

meure 
42ui  n*a  rien  que  du  mal,  !f 
^    Comme  un  homme  dolent  ^ueiegléùfoe  con- 1^« 
traire , 
\A  fri'vé  de  fin  fils  ^  du  titre  dé  fere^ 
Plaignant  deiça ,  delà  y  fin  malheur  avenu, 
iS*i/  Arrive  en  la  flace  ou  s^eft  fait  le 

dommage  f 
ye  ffay  bien  que  ma  langue  ayant  commis  if  » 

l'offenfi. 
M^n  cœur  incontinent  en  a  fait  fenitence 
Mais  quoy,  (î  peu  de  cas  ne  me   rend 

/àtisfait:  f 
ya^  Jaijfc^moj^  dit-il^  va  defiojale  w     f» 

L  « 


•.   i44        H.EMAXQ^ES  SUR  tes  Poésies 

Sf  de  te  retenir  autrefois  feus  retruie 
Btfi  j'^jdejiré  qne  tu  rfufTes  chez  moy  f 
P     II  2*^  d'hommes  firtunez,  en  leur  âge  prc- 

xnicrc, 
TromftK,  de  tinconftsnce  k  nos  ans  coté" 

ttêmiere  ^ 
Du  depuis  fe  font  vens  en  eftrange  lan^ 

gueur  * 

Qtéi  fersienê  morts  contents^  J$  le   Ciel 
amiable  ,  &c» 
Nous  parlerons  bien  toft  de  cette  âge,  (  p.  ifl.  ) 
I*.  si  fajfait  comme  un  homme  en  faifant 

une  offenfe  J 

^.  Ce  miraele  d* amour  ^  ce  courage  iwvinoihle 

Qui  n*e/peroit  jamais  une  chofefofiihle 

Que  rienfiniftfafoj  ^fue  le  mefme  tréfas.  f 

7,  >  feine  la  faroU  avoit yuitté  fa  houcke,^ 

f  La  flaceduydéfUif^^oùUtroufemau* 

dite  . 
Son  Seigneur  attaché  far  outrage  defke , 
Et  craint  tant  de  tomber  en  un  autre  fort* 

W/W.  ^^  '^f^  àufaramant  fi  chèrement  gardée , 

*  ^  Lujfemhi^  trofleng*temft  icy  has  rciardéc , 
G*efi  eUe  qui  ùfafche  ,  ^  le  fait  confamcr 
On  dit  bien,  retarder  la  mçrtde  quelqu'un  j  mais, 
on  ne  dit  point  retarder  la  vie ,  outre  que  ma 
mie  méfait  eonfumer^  eft  un  galimathias.  11  ache* 
vc  ainfî  la  Stance. 

//  U  mmme  parjure,  il  U  nomme  etuette^ 
*     •  Et  toujours  fe  flaignant  que  fa  faute  vient 

d'elle, 
jl  n'en  meut  faire  conte  ^^  nela  feuiatmer. 
Ma  faute  vient  de  m%  vie ,  ne  'vaut  fus  mieux 
^ue  ma  vie  me  fait  confumcr. 


^t    MxtHt%tis,  Hf 

Sûnt^ce  tes  heatéx  dejfems  ^  menfingire  JJ  i»f.  p«  \^ 

(hante , 
Qu'une  féconde  fois  ta  malice  m* enchante  f 
Et  ^ue  four  retarder  une  heure  feulement 
La  »«// déjà' prochaine  à  ta  courte  ioumée^ 
e  demeure  en  danger  ^ue  Tanie  qui  cft  née 
Pour  ne  mourir  jamats ,  meur^éterneUement ?  J 
s' il  demande  à  f es  jours  davantage  de  terme  fil*   ^ 
Vous  fafcheK,  leur  refos  (g  vous  rendez  cou-  14* 

pables  * 

Ou  de  n'ejfimer  fas  leurs  trefas  honorMes 
Ou  de  forter  envie  a  leurs  félicitez^  » 
pour,  vous   vous  rendez,  coufahles. 

Mais  moj^  fuifyue  les  loix  me   dejfendent  ifi 

i* outrage , 
Qu* entre  tant  de  langueurs  me  commande  Lo 

■    Et  qu*il  ne   faut   foy  n>efme  éteindre  fon 
âambeau  : 
Que  m'ef^il  demeuré  four  confeily  Çf  four 

armes , 
Que  d'écouler  ma  vie  en  un  fleuve  de  larmes^ 
'  fit  la  chafTanc  de  moy  renvoyer  au  tom- 
beau ?  y 

]^  la  fin  égaré ^  Car  la  nuit  ^ui  le  ttouhU*       If. 
far  les  edux  de  fes  fleurs  fon  ombrage  re- 
double, f 
•     Toutefois  tl  n*a  rien-^*ume  trifieffe  peinte  f  ï^. 
H  7  fiche  fes  yeux,  tlles  hatghe ^  tl  les  hasjeiy^ 
Il  fc  couche  deflus,  ($  feroit  à  ton  atfe 
S'il  f^uvoit  aruêc  eux  a  jamais  s*attacher  } 
//  demeure  muet  du  refpik  f^u  il  leur  forte  | 
Méus  enfin  la  douleur  /e  rertdant  la  fins  forte 
Luy  fait  encore  un  coup  une  plainte  arrar;  . 
cher. 

u; 


14^       RiMAKQpis  S0&  LES  Poésies 

féU    mdortK»    de    moj  quand  par  éucomfitê-' 
mance  -»  •-  ? 

Je  n^Mêrois  cêmme  faj  de  ntous  U  cùmnoiffance^ 
Tant  de  f^rfedicns  uotâs  dccouiireat  offtK»  : 
Votâs  étveKs,  une  odeur  de  farfuns  d^^ffyùe  , 
Les  autres  ne  Cûnt  fas^  ^  U  terre  fieftt se 
Bfi  helle  feulement  où  tous  cftcs  paHTez  \  f 
P.  17,    To0s  ceux  qus  furent  tiens  ,  /'//r  ne  t^ont  fast 
injure  , 
Ont  laiflTc  ca  prcfence  &  t*ont  manque  de  foj.  f 
iS,  DeRr^ux  de  thetmeur  d'une  fi  heHe  fmhe 

Afin  qu*en  aacre  part  ma  defouslle  ne  tom^e ,  f 
ie«  S«<  parole  fè  Uffe  (^  le  quitte  au  hefiïn^  ^ 
1^1  Ses  jeux  par  un  dépit  en  ce  monde  regardent^ 
Ses  chevaux  tantofi  'vont  y  Ç^  tantoft  fe  retirdeuty 
Xt^x^mefmes  ignora ns  de  la    courfe  qu'ils  font\  ^ 
S.  Toutes  les  cr^auteZs  de  ces  mains  qui  m'attachent 
Le  mépris  tffrontè  que  ces  Bourreaux  me  crachent. 
Ce  dernier  Vers  m*a  fait  fouvenir   de  celujr 
s;tIrM.    de  Furins  Bibaculus  doïit   fe  mocque  Horace 
r^'*  *'     dans  quelqu'une  de  fes  Satires. 

Sac.  <•  -.     '^      J*  #  V    •         f 

'fi '41.         Jupiter  bihemns  cana  mrve  conjputt  Alpes. 

lod.Luer  Ecfî  l'on. me  demandoit  lequel  fcftiime  le  pluf 
iixÂefpuê  jg  Qç^  jiem  Yçf 5 ^  ^  réponirois  franchement , 

quo|r  ijue. QiÊuiius  en  puiâè  dire,  que  je  n!ef-> 

time  ni  l'un.,  ni  l'autre.    Ctacher  du  Latin  ^ 

des  injures ,  des  Sentences ,  comme  Ta  remar- 

i>ans  fcs  que  Mr.  de  B.alzac ,  eft  bas  &  vilain  ;  Encore 

enirct.t  qu^  j^ns  Ic  fcns  figuré,  ce  verbe  puifiTe  eftic 

^  ^*       employé  par  Iç  Poète  Comique  j  il  faut  laif- 

fcr  cette  figure  aax  Valets  &;  aux  Serrantes  \ 

&  Plaute  n'y  a  pas  manqué  ,  quand  il  a  fait 

.  .         parler  le  Henutsrt  car  c'ed  ainfi  que  Mr.  de 

Se.  t.f  •  Saumaile  tourne  P/etàdolus. 

7j.       *^  I        11       \pnmic€9S  oculûs  hatç§^  non  qtte^ 


Lacrumdm  exorare  ut  exfUAnt  undm  modo, 
•  Et  Tcrcncc  après  luy  a  fait  dire  à  un  Parafitc 

^Quaft  ubi  iU*m  exfuertt  mifsrUm  ex  ammo^  *^^  *^^ 
^^^^^^r  n'cft  pas  plus  beau  que  irachfer^  quand  j^^  *,.  fg* 
il  s*agk  des  perfonncs  $  *»  t.  Jf< 

/>tf  /««/  rtf/?tf;ç,  nous  regorgeons  dti  kiens       P»  87, 
Et  qui  'voit  l'aife  où  tu  nous  tiens  5 
Je  connois  des  perfonnes  fort   délicates ,  qui 
ne  peuvent  (buffrir  'vomir  des  hUfphemes  ^  dts 
injures ,  &c,   quoy  qu'elles    fouffrent    que    Iç 
Mont  Vcfuve  tfomijfe  du  feu  \  &  pour  dire  la  ' 
vérité,  regorger  oie  femble  bien   mieux   ejoa- 
plojé  ici. 

Tant  de  fois  le  Rhin  Ç^  U  Meuft  179* 

Pétr  nos  redoutables  efforts 
'  auront  'veu  leur  onde  ècumeuft 

Regorger  de  fang  gf  de  morts ^  f 
Cette  fredtHion  femhUtt  une  a'vantare  ft» 

Contre  le  fens  &  le  difcours.  J 
^#  mes  amis  ont  qnei^tâè  foin  U4* 

De  ma  fttoyahle  arvanture  , 
Qtfils  fenfent  à  ma  fefulturé 
C'eft  tout  ce  dequo j  faj  hefàin,  f 
^on  non ,  elle  a  bien  fait  de  m^èflre  fa'vàrahle     i^g. 
Voyant  mon  feu  fi  grand  (^  ma  fij  fi  durable  ;^  * 
£t  faj  bien  fait  aujji  d*affervtr  ma  ratfen 

En  fi  belle  f  ri/on  ;  f 
Mais  fi  c'eft   pour  cela    que  ^ous   caufeK,  nfs^U 

^  la  fin  c^efl  trof  de  fi  le  ne  e  '9  J. 

Bn  fi  beau  fH\et  de  farler ,  J 
Puis  quand  ainfi  ferait  que  félon  ta  friere  .   197, 
Elle  auroit  obtenu  J 

Il  eft  bien  dur  à  fa^ftice  *%u 

L  111; 


-  14«         RlllÀ!l(V5£S  svii  lis  Poisiit 
Z>*  voir  Vsmfudente  malUe 
Donc  mus  Nffençons  fb^qtte  i^ur:  f 
>.  ijr,  i^'  ^//*/  ^/  méchans  ,  tant  fiient-elles  Jcretif  » 
'.  i     ^4Mfi  //  /«?/  fûHrfm'vrs^  n'auront  fint  de  cachet^ 

j^^  Z«#»  ,  iienMin  trifies  fenjétê 

Oiê  ms  mtfergs  fajfées 
Nous  étvoient  enfevelis  y 
-  Soui  Henry  c'eft  ne  voir  goacc 
Que  de  révoquer  en  doute 
Le  fulut  des  fleurs  de  Lys.  J 
4^f  ^u  foint  quil  écuma  fa  rage 

Le  Dieu  de  Seine  ejioft  dehors,  f 
Cccy  cft  bien  mieux, 

Sfumeu  tune  trimum  radies  'nefimét  ter  ors 

ï Jf  •  N*0gueres  que  fojois  la  temfefie  fiuffler  , 

Q^e  fe  vojais  ia  vague  en  montagne  s^ enfler 
£t  Neptune  à  mes  cris  faire  la  four  de  oreille 

A  peu  près  englouty , 
Eujfe-ie  ofé  f  rétendre  à  theureufe  merveilU 
D'en  efire  garentj,  J 
ift.SeoMtéy  far  qui  Us  Dieux  Us  de  mftre  dommge^ 
Ont  v^ulu  réparer  les  défauts  de  noftre  aage , 
.  J^,  mourraj  dans  vos  feux  ,'éteignez-les ,  ou  ûon^f 
^i^  Q!*]^i^tf^jfi*ffijc  que  l'Effagne 

Rédmife  far  tant  de  combats 
ui  ne  Pofèr  voir  en  campagne , 
A  mis  rire  &  les  armes  bas,  f 
'Mettre  has  tire ,  cft  une  eftraîige  façon  de  parler, 
77,  Tous  leurs  yteux  feront  de  te  plaire  ^ 

Bt  fi  ta  faveur  tutelaire  ^ 
^  Fait  figne  de  les  avouer,  C 
^4.  ^^^^  fout  incontinent  leur  honheur  fe  retire  ;  J 
jj;»        Mms  de  dfcrfbtr  0u;c  fepulrurcs 


\ 


jbéS  tèmot^nages  éh  -valeur  y 

€'cft  à  ceux  qui  n'ont  tïcti  du  Icûf 

Ellimabie  aux  races  futures^  f 

Ceft  aux  magnanimes  exemples  V^  9S; 

Que  JQUs  U  hantert  de  Mars 

Sonfi  £aits  au  mtlfetê  des  hasLards 

Qu'il  dffantent  d'antetr  des  Templcis.  f  i 

C*cfi  peu  d*exï)ericncc  à  conduire  fa  vie  1 1  Si 

De  ratÇvii^t  fin  aifi  au  tûmfas  de  i' envie  ^  f 

O  qu^il  me  feroic  defirablc  i-x-^; 

Que  je  ne  fufTe  miferablc 

Que  fQur  eftre  dans  fa  ffifin  \ 

Mon  mal  ne  mejtonnefoit^uefef^ 

£t  les  herbes  les  pins  vulgaires 

AiVn  donneroienc  lli-gueiifbn.  f 

Qtte  fais^ru ,  Menart^ue  adorable  l    •  iW' 

JLuy  dit  un  démon  favoraèle , 

En  quels  tci'mes  te  réduis-tuf 

Veuxo-tu  fuccomber  a  Nrage 

Et  Iftiffer  perdïe  à  ton  courage 

Le  nom  fj^V/  a  four  fit  'vertu  f^ 

CcmfUees  de  ma  fitiittude  ^  t^fl 

Penjers  ^  odmon  inquiétude 

Troure  fon  repos  defiré ,  f 
Sedutè  mon  beau  fiucj^  de  e^ui  l'amê  hêcertélim  \€Ve 
^ ,  eomme  l'Oeean ,  fin  flus  ^  fin  reflus , 
Penfez  de  rous  refoudre  afiuUger  ma  f&ine  «• 
Ou  je  me  vaj  refiudre  à  ne  le  finffrir  fins»  J 

Ce  grand  Démon  éjiui  fi  déflatfi  ^S)^ 

J>€ftre  frofhané  comme  il  eft  y 

P  fr  euxveùt  refu^trfin  TemfUy 

M$  €r^j  t^u*sU  auront  ce  pouvoir 

Que  ce  qu-on  ne  fait  par  devoir 

On  te  fera  far  leur  exemple.  ^ 

Uffelle  kmfMr  defimnmt  ^  de  fer  t^^ 


RfiMAROpiS  SV&lEf  PasSIES 

N'efl  efparie  comme  en  Enfer 
^uie  fins  be^nx  lieux  de  cet  Emfiî^  f 
f^  1  C€.  T^ifez^ttom  fanefles  langages 

Qui  jamais  ne  faites  prefages 
Ou  ^uelaine  médhenr  ne  foif  joint  j  f 
17^^  ^fn  que  je  ne/faj  quels  Scjtkes 

Bas  de  Fortune  &  de  mérites. 
Vre fument  de  nous  égdler»  C 
Si.  l^  fnix  ne  voit  rien  qui  menace 

De  faire  renniftrt  n9i  fleurs.  J 
Et  ailleurs , 
x^.  N^us  n*étvêns  rien  qui  menaicc 

De  tr^nUer  nofire  honnce\  f 
Pour  ,  qui  n^ns  menace, 
loo.  Soit  que  fris  de  Seinc  (jf  de  Loîrc  f 

1^9^  Souf  tn  '^ùnté  s'en  nsn  r^nnsfirt 

Jje  JiecU,  on  Saturne  fut  mntfire  » 
Themis  ifis  mices  déttuirn , 
V Honneur  ounw'trn  Jon  efcbole 
Et  dans  Stïnt  Çf  Marne  Inirn 
Mèfine  fésbkn  que  dans  Paâole. 
H  n*7  a.  perfbnnt  <fiï  ne  V0yc  qu*il  faut  cctice 
dans  U  Seine ,  dans  U  Marne  ^  dans  le  Paâ»^^ 
&  ce  n*eft  pas^feulennentane  liberté,  «nais  une: 
^    h^pHkvct  que  de  vouloir  oftec  aux   Riricrcs» 
l'article  qui  feul  les  dilèinguc  de   leurs  frci« 
&  Ac  leurs  fœurs,  car  on  dit  /r  PaUth^  ^ 
Tibre ,  ic  Gange ,  flcc.  auffi  bien  que  la  Tasni/t^ 
la  Seine  &  /<•  ^itfntt^.  11  s'en  cft  bien  finircnu 
ailleurs. 
^j.  Paret^x  de  tes  beaux  faits  la  terre  fera  fUftf^ 

Et  les  fffUfUs  du  Nil  qui  Us  aurons  0^'» 
Donneront  de  l'encens ,  temme  "ceux  àe  » 
Seine 
'^4tM  nnttls  de  X^mjX 

1  4t. 


^  B     M  A  I  H  £  &  B  B.  tji 

Bntre  les  Rois  À  qui  €tt  Âge  i>.    Jq, 

Doit  fou  frincifal  ornement  ^ 
Ceux  de  la  Tamife  Çg  du  Tagc 
'Sont  louer  leur  gouvernement  ;  J 
Quéond  tu  f^jfas  en  Italie ,  9^^ 

Ou  tu  fus  quenr  four  mon  Roj 
Ce  jojau  d" honneur  Ç^  de  foy  , 
Dont  TArne  à  la  Seine  s^alhe  5  f 
^u^dela  des  hords  de  la  Meufe 
L'Allemagne  a  'veu  nos  guerriers. 
Mais  il   faut  paflcr  à  quelque  chofe  de   plus 
important 

H  n*eft  foihlejfe  égale  à  nos  inJlrmiteiC,^      \    li 
Nos  f  lus /âges  dif cours  ne  font  que  vanstet. , 
Et  nos  fens  corromfus  n'ont  gouft  qu'à  dtà 

ordures  5  C 
Toute  la  Cour  fait  cas  du  fi  jour  eu  jefuist^t^ 
Et  pour  y  prendre  goufl  je  fa$s  ce  que  je 

ZQtn  de  mon  front  fiient  ces  f  aime  s  e^m*  x/7» 
munes 

oit  tout  le  monde  peut  affirer^ 
Loin  les  'vulgaires  fortunes 
Où  ce  nVft  qu'un ,  jouir  &  defirer  9 
Mon  gouft  cherche  rempcrchcmcnt , 
Çuand  fatme  fans  feine  ,    fatme  lâche* 
ment. 
Lâchement  fignifie  tout  autre  chofe  que  ce  qu'il 
▼eut  dire.   Nos  fens  n^ ont  gouft  qu'à  cela  i  fren^ 
dre  gouft  à  un  /ejour  ^  Mon  gouft  cherche  i'em» 
fejihemerit^  pour,  la  difficulté  me  flaifi ^   font 
des  manières  de  parler  un  peu  trop  hardies;, 
&  je  ne  croy  pas  ique  ceux  qut  ont  le  gouft  kon^ 
voulurent  jamais  s'en  fervir.    Il  employé  ail- 
leurs gouft  poujc  regret^  défUiftr^  &c.  &  lem* 


'i,ft        Remar<^7i$  Sun  LES  Poésies 
ployé  mal.  C'cft  tians  une  Lettre  à  Madame  î» 
Princefle  de  Coati ,  fur  la  mort  de  Monfieur  le 
'•    ^^»  Chevalier  de  Gui  fefbn  frère.  Jie  vous  ay  fatt  voir 
les  lettres  ^ue  Mr.  dié  V^tr  (£  Mr,  de  ia  CePpede 
,  m*en  ont  écrstes ,  ou  Céxfrefji^n  du  regret   q»*âU 
en  ont  ^  efi  (i  cUtte  ^  q^e  tan  ne  feut  douter  de 
leur  affeâton.    Et  d' ailleurs  l'un  ejUnt  Premier 
Vrepdent-au  Parlement^  flf  l^ autre  ajant  U  mef- 
me  charge  en  U  Chamhre   des   Corn f  te  s  »    vous 
fouveK*  hien  \ugtr  ouc  çc  gouft  leur  eft  com- 
man   avec  mne    tnpntté  de  kons   Serviteurs  dtt 
3*"  Roy\    El  ua  peu  plus  bas.  Jit  vous  latjje  à  fet^ 
r    [er ,  bAadame  ,  comme  Dieu  peut  trouver  hon  que 
nous  le  foum-^ttions  à  nofire  cenfure,    Vous  ave^ 
toujours  eu  feur  de  luj  déplaire  >  Ne  fôjeK,  fotnt 
âijfembUble  à  vous^mefme  en  cette  occapon.  S* il 
fdtt  des  chùfes  contre  noftre  goufl ,  //  nen  fait 
foint  qui  ne  (osent  four  nofire  bien,  il  s*en  eft  (èrvi 
plus  heureufement   dans  une    Lettre   écrite  à 
p^  M^ame  de  Termes  ,  quand  il  a  dit  ^  On  fe 
f  remet  force    Salets  à  ce  cate/me-p^enant  î  maif 
Madame  vous  n*y,  JèreK*  feint ,  fjf  far  confequent 
la  Bourgogne  aura  quelque  chofe  de  flus  qme  Ite 
Cour  ^  au  jugement  de  tous  ceux  qui  ont  le  gou(b 
bon,     C'efl  ainû  ^u'il  s'en  eft  fervi  ailleurs. 
lOiâ  il  efi  lirajy  la  yievjUe  ^   Ç^  quiconque  U 

nie 
Condamne  impudemment  le  bon  gouft  di 
mon  Rjoy,  Ç 
^k  Henry  de  qui  lesytux  g^  l'image  fatrée 

font  un  vifage  d'or  à  cette  âge  ferrée 
Nous  avons,  dé^a  veu. 
zz  ^^  d: hommes  fortuneK»  en  leur   âge  piCi^ 


micre  j 


il  a  mkiu  écrit  ailleurs^ 


JeuB  Malherss  ifl 

£f  mftre  âge  efi   ingrat    ^«i  o/o//  iémt  dt  /*•  It9^ 
threfors^ 
Mr.  de  Balzac    après  avoir  dit.  Ce  fut  Mece-   ©ans Te» 
n^s  ^1»/  dora  un  îiecle  de   fer,  adjoufte  plus  Baticii*» 
bas  ,  Ses  amfs    eft oient  contraints  de  luy    dire^  ^   ^^^'^ 
C*efi  affe^ ,  gf  /«»/  marques  de  leur  fatieté  Çf 
de  fê  frofupon  Je  'voyent  dans  les  écrits  de  cet 
âge-la.    Il  a  t>ien  jugé  qu*on  ne   di/bit  point 
une  aage  ^  &  encore  moins  Paage  ferrée  ^  pour 
le  JiecUy  ou  Ca^ge  de  fer. 

Licinius  a  dit ,  en  parlant  d'un  certain  Atti*  cSce^o.fi 
lius  qui  avoit  traduit  l'Elcâ^re   de  Sophocle ,  de  finibr 
^erreum    Scrtftorem  ;  verum  ofinor  ;  fcrtftorem  *•  J* 
famen  »  ut  legendus  Jtt, 

Quelque  autre  a  donné  la  mefme  Epichctc   a 
TertHlien ,  mais  je  ne  voudrois  pas  traduite 
après  Mr.  de  Malherbe,  que  ce  font  des  Ecri" 
vains  ferrez,  ?  ni  dire  avec   Mr.    Balzac ,   que  ©an^'  fg^ 
Cet  Jifricam  parle  des  pierres   Ç$  du  fer,  tant  Fmietie» 
fin  ftile  efi  rabutteux  Qf  dur  5  parce  que  farler  ^1*  ** 
cft  un  verbe  neutre.     Je  fçajr  bien  qu'on   dit 
farler  une  langue  >  farler  Grec  j  £<i///r  5  ^lleman^ 
français^  &c.     Mais  icy    Grec^    Latin  ,    &c, 
font  mi«  adverbialement ,  (7r^f^  ,  Lattne ,  &c. 
&  je   fuis   fort    afluré   que    les    délicats    ne 
^ront  famais,  Il  farte  tsen  le  Latin  ^  le  Grec^. 
Je  franfoh  ^  T^lleman^   t^^aêe  on    tHehreuy 
Je  doute  mefine  ^  les  (crupuleux    ccrÎToient 
farler  Ruelle^   farler    Cercle^  parler  Cahnet ^     "M^  dr 
comme  Ta  écrit  noftre  Orateur,  Cet  Homme.  î'''"^-. 

y»  »    •  f         -  r         —  Giins     ICI- 

Morjkur^  tout  fletn  du  Lou%'re^  de  Fonta$ne.  Ocuvrct 
f/eaUj  Qf  de  S,  Germain^  ne  farloit  que  Cer^  incflées». 
ides  ,  que  RueUes ,  g?  que  Cabinets.     Quoyqu'àl  '"'  *^ 

en  foit ,  nous  ne  diibïis  point  avec  les  Latins ,  ^î'^dVft» 
farUf  tme  choJ,e^  Coaur 


nU 


AtaReî-  iJ^e  fartons  ni  de  fasx  mi  de  pede  dore 

«e .  ïoii-  T^nt  que  n^s  ennemts  attronp  de  i^tf^rameéé 

Mais  il  n*y  a  perfonûc  qui   »*avo«€J    qu'il  » 
Tnieuz  parl6  quand  il  a  die, 
>  Mr  le  kH-in  effrit  jUtirfjtit  me  demande  fkês  riem^ 

ChADiC-  j'ff  ffg^  fertts  fi  haut^  ^  tne  rrsitfejfi  bten ,. 

atctLé  Qmmmieiârd'hir^  mèn  àemkeur  fafê  mem  ef" 

ferance  y 
Que  ta  belle  Chimie  étenne  tVmmers 
De  cet  âge  de  fer  fui  méfnfe  lis  'vers  y 
Tu  fais  un  âg«  d'ôr  aux  f^srgsies  de  franee^ 
Cette  penfée  Chtmifue  y  pour  eftre  eOrangere, 
n'en  eft  poufcanc  pas  plus  belle, 
fulvio  D'um'  ^ugeltca  man  frefrte  elLmoro^ 

Tefti   al  £  chimico  divin  fuo  il  vofro  ingegne 

5'-l'  c*fi'  ^"^^  ^**»'  ^»»«  ^'  /«'''*  «w*  aune  d^erê. 

cefcoBar,  j^in^crois  autant  pour  le  moins  le  Dutique 
bfrjno.  anden^  qui  a  fervî  vrailcmblablemenr  au  Poè'to 
Buonca^  Italien  &  à  Mr  de  Malherbe ,  qui  n'ont  fai* 
^0  que  lûfy  donner  un  lens  contraire. 

InClaud.  ^urea  mutafii  Safurni  Jéuuta  ^  Ce  far  ^ 

T  ib.  C  ae-  Iricolums  nam  te  yferreajemfer  erumK 

mttm»     ^215  je  ne  voudrois  pas  traduire 

Tibère  du  âecle  doré 
£m  a  fuit  un  fieclc  ferrf  : 
&  il  me  fenable  qu'il  feroit  beaucoup  mieux 
ainfiy 

Cefar^  du  fiecled'or,  eu  a  fait  un  de  itt^ 

p  PT  Cet  affaut  ^  comp/itrahie  a  féctat  d^  une  fendre  » 

PeuJJe  Ç^  jefte  d^sàn   ceuf  /es  dejfen/es  §m 

foudre  , 
Ne  laifTanr  rien  cliet  luj  que  le  melme 

pe-ifer 
p'un  homme  qui  t9ut  nud^  dc   glaire   £^ 
ie  courage  ^ 


»E    Malhersh  xs-f 

Voit  de  fes  ennemis  U  menace  Çf  U  rage 
Q»i  le  fer  en  U  main  le  'viennent  ofFenfer» 
Offen/èr  ne  dit  pas  aflez  pour  des  ennemis  en- 
rageK. ,  &  il  y  a  Une  choie  affez  eftrangc  dans 
le  quatrième  vers  de  cette  Stances  En  effet 
on  ne  dit  point  nuÀ  de  courage ,  nud  d*ejfée , 
pour  denue  de  courage  ,  dénué  d'efiée. 
Il  a  dit  ailleurs , 

Vluton  efi  feul  entre  les  Dieux  P,  ift^ 

Denue  d'oreilles  Çg  d^cux 
A  quiconque  le  Jolltcite. 
Et  fi  l'on  pouvoit  dire  nudd'effée ,  £^  de  cou^ 
fog^j  pour  n*avoir  ni  courage  ,  ni  effée  ^  on 
pourroit  dire  auffi  nud  d'jeux  (^  d'oreilles ,  ce 
qui  ne  peut  eftre  fouHrenu  5  outre  que  ce  fe- 
roit  encore  mal  ait  ^  Je  fuis  dénué  d*jeux  Ç^ 
d'oreilles  ^  luy  y  8c  faudroit  mettre  four  luj. 
Cette  phrafe  eft  Latine ,  &  les  Italiens  c'en 
fervent. 

Suferheifa  e  fafiofetta  ToWî# 

/////  mia  di  mefuol  rider e  »  ^^Ç*  "«/ 

£  dertdere  ^^  J[^ 

jy^mor  Parce  y  e  U  faefta  i  Canzo<« 

J5  non  sa  che  /'Arcicr   crud»  "^lî?*\»i 

Sempre  è  nudo  ^^t'f^ 

D/  ^/#ft<  ^/lir  che  dt  ffoglte,  miferU 

Nos  vieux  Poètes  mefmes  s'en  (crvoictn» 

^ins  mourraj ,  quand  mounr  devraj  ^^      * 

De  joye  pue,  ^  au  rivrc 

Safu  efire  à  fortune  tenue.  des  f«/c* 

Ce  mot  ajjaut,  qui  eft  dans  le  premier  vers'ï'c   ^^ 
^e  la  Stance  entière  que  j'aj  rapportée,  me***'* 
fait  fouvenir  que  dans  une  autre  de  la  mefme 
pièce  >  il  y  a  fa/re  drs  ét£auu^ 

Ce  n^efi  ^é$s  en  mes  ven   juum   amant9   $» 
ahufée 


léo        Remarq^is  SUR  LE^  Poésies  ^ 

I  Mf  dût  a'vêsr  étffrsj  À  me  ttmr  debout  y 

l£.i  Jf avoir  difcemer  de  U  trefiie  U  guerre , 
Des  rtehejfes  du  Ciel  Us  fétnges  de  Us  terre  ^ 
Zt  du  tien  qui  s^euvele ,  un  qui  ués  feiut 
de  bout. 
Outre  que  pour  la  netteté  il  euft  fallu  mettre 
un  A  où  Mr  de  Malherbe  a  mis  un  Et, 
Le  ceuf  encore  frais  de  tua  chutte  fajfeê 
Me  dost  avoir  apfrss  À  me  tenir  debout 
A  fç avoir  dij cerner  do  la  trejve^  la  guet* 
re  ,  &c. 
On  dit  bien  //  m* a  uffris  à  écrire ,  mais  à  ffo» 
ntotr  écrire  ^  efb  à  mon  avis  une  tres-mauYai(é 
chofe  :  Et  un  bten  qui  n'a  fotnt  de  bout  y  pour 
un  bten  qut  n*a  foint  de  fin ,  en  ell  encore  une 
plus  mauvaife. 

Il  parle  des  Innocens ,  qui  furent  égorge^ 
par  le  commandement  d*Hcrode. 
^«  ^^•^  QH'^  je  forte  d*ew$e  à  la  trouve  innocente 

De  ceux  qui  maffacrex»  d*une  main  violente^ 
Virent  dès  le  muttn  leur  beau  jour  accoùrci  ; 
Le  fer  qai  les  tua  leur  donna  cette  grâce 
Q£e  (i  de  faire  bien  ils  n'eurent  pas  Tef- 

pace, 
///  n^ eurent  fas  le  temfs  de  faire  mal  auffi^ 
les  trois  premiers  vers  fpnt  beaux ,  &  le  fen$ 
jnefme  de  toute  la  Scance  efl  admirable.  J^ewvie 
4e  bonheur  de  ces  Innocens  qui  furent  cruellement 
'maJfacrtK.  q^and  ils  ne  commenfotemt  qu^à  naiflre^ 
-^  qui  tirèrent  de  leur  mort  cet  avantage ,  q^es*ilf 
u'eurent  pas  le  temps  de  bien  faire  ,  ///  n^ eurent 
fas  auffi  le  temps  de  pécher.  Cependant  je  UC 
dirois  pas  après  Mr  de  Malherbe,  Vous  mU^ 
'VOK.  donné  ce c te  grâce  que  je  n*ay  pu  fuire  cela^ 
êc  avoir  Cefpace  de  faire  une  cioje  ^  pour ,    /# 


fis    Maiherbb.  2,^t 

te79tfs  ie  f dire  une  choje  ^  vCtÇt  pas  François  en 
cet  endroit ,  quoy  qu'il  foit  fort  bon  en  Latin ,    Terenfi 
Cur  non  hahf  ifikc'sum  ut  de  te  Jumamjufflt^  i  a    A  n« 

cïum  ut  voie  ?  *''^' fik'^'' 

Kamque  hecce  tcmpus  fréud^ere  mihi  me  ^  jc.  ^^  ' 
haud  te  uict/ci  fimt  :  A  â.   5  * 

&  que  nos  anciens  Poètes  fc  fbicnt  bien  trou-  .  G^av* 
vcz  de  cette  phrafc.  ti'ti^t 

^'vançons-nous  donc  U  eft  heure  fon    $€<% 

Le  /ejùur  nefi  ores  dutfant  «  ;o«>;^ 

Jfj  fas/oHf  longiée  demeure  y  d'hotuur^ 

En  peu  d'c(pace  Dieu  Uheure^ 
C^efl  alors  fu§  (es  cris  en  tonnerre  s 'éclat-  p^  j^^ 

cent, 
Ses  foupirs  &  font  Tens  f  «/'  /#/  chefntf  corn* 

béUtenty 
Bt  fes  fletfrs^    qui  tantofi  defcendoient  mçU 

.    lemént ,        '       - 
Reflemblenc  lan  torrent  qui  def  hautes  moum 

tagnes 
Rétvageant  Çj  nojant  les  t)oiJtnes  famfagnes^ 
Veut  que  totst  tVnrvers  nefott  qu*un  éltment, 
Outre^qa*on  ne  dit  jamais  rejfembler  unechoft^ 
mais  i  une  chojè^  Sappho  n'eut  pas  plutoft 
écrit  d'un  fort  vaillant  homme ,  qu^sl  efiost 
fartil  at^\pieu  Af-<r/,  qu'elle  en  eut  hontç, 
s'il  faut  s'en  rapporter  à  Dcmctrius  :  &  com- 
me elle  jugea  bien  que  la  cbofe  eftoit  impofl 
fible,  elle  mit  ^u  dcflbus,  qu^au  moins  tl  ejl 
tOit  le  flut  vaillant  de  tous  les  hommes.  Il  faU 
loit  qu'elle  fuft  plus  fcrupuleufe  qu'Homère 
qui  a  tranché  pet,  qt^e  Merione  efiost  fareil  ap 
D  £0  Uars. 

£t  fi  cette   dixkime  Mufe  a  trouyé  mauvais  t<  .#i^ 


xêi  Remarques  stjR  les  ToESits 
de  faire  difpucer  àc  la  vaillance  un  Guerrier 
avec  le  Dieu  des  Guerriers ,  qu*auroic-elle  die 
il  elle  euft  veu  un  homme  dx)nt  les  cris  écU' 
soient  comme  le  tonherre ,  donc  les  (bupirs  n'ef» 
toienc  pas  d«  ces  petits  vcns , 

Qjti  durant  les  grandes  chaleurs 
Des  'uojageurs  UJftK,  étdoucijfeut  Us  feines^ 
Et  qui  de  leur  douces  haleines  , 
Ou  dans  les  hofs  ^  ou  ddns  Us  f laines^ 
Rafraâcbtjfent  U  teint  des  fleursi 
mais  de  ces  vens  efiroyahUs  qui  ébranlent  les 
maifons .  &  qui   combattent  les  che/nes.   Je  ne 
veux  point  exagérer  cette  Hyperbole,  depeur 
que  quelqu'un  ne  me  reprochaft  de  railler  un 
more ,  &  de   perdre  le  refpecl   que  j'ay   pour 
la  mémoire  d'une   pcrfbnne  a  qui   les  .Mufes 
Françoifes  ont  la  dernière  obligation.     Je  me 
contenteray  de  dire  que  cette  figure  infolence 
l^heto-     "^  "^^  plaift-  pas  ,  &  que  j*ay  pafTé  Tâge  qui 
rie. I.  j:   Ta  fait  aimer,  parce   que  c'eft  la  figure  des 
c.  £1.       jeunes  gens ,  félon  Arillote, 
jt      ir  J^^ii  comme  noftre  Père  il  excufe  nos  crimes 

Et  mefme  fes  courroux  tant  foient^ls    Ugi» 
times^ 
&  ailleurs; 
jfi*         Certes  'vous  efies  bons ,  (j  combien  que  mt 
crimes 
Vous  donnent  quelquefois  des  courroux  le« 
gitimes. 

Je  connois  un  Grammairien  qui  foutient  fort 
autement    que  fian^ailUi  ^  funerailUs  ,  ohfe» 
que  s ,  épouKAtlUs ,  uinnaltfi ,  fleurs ,  n'ont  point 
de  fingulier,  (quoy.  que  nos  anciens    Poetei 
a^ent  dit  fleur  5  ) 
iàlaia  Htdas  il  me  fuft  trof  meilleur 


1>  E      M  A  L  H  E  K.  B  I.  té»5 

*  Que  je  f^ffe  fintr  mon  pleur  ,  Chartitt 

&  que  foj  y  bonheur  ^   courroux  ,  ,Çf    ahjjnthe  ^  ^***^  ^ 
n'ont  point  de  pluriel ,  quo/  que  Mr  de  Mai-  J^n^ji^ 
herbe  ait  dit  mourer4x^ 

Quand  tu  la  vois  p  dignement  f^^  ^^ 

adoucir  toutes  nos  ahjjzthes ,  T'^Dame» 

Et  /e  tirer  des  lahjtinthes,  J  .  * 

Mais  «[uoj ,  de  quelque  Jo$n  qu*incej^amment  T.    74. 

il  'veille  ,   ^ 
Quelque  gloire  qu*  il  ait  À  nulle  autre  far  eille  ^ 
J5t  quelque  cxcez   d'amour    qu'il   porte   à 
noftre  bien. 
Ceux  qui  difent  écrire  t^une  grande  délie atejfe  > 
metller  d*un  grand  foik  ,  nc  parlent    pas    avec 
tant  de  pureté ,  que  ceux   qui   difent ,   'veiller 
dvec  un  grand  fotn  ;  écrire  a'vec  une  grande  dé^ 
licatejfe.     Si  ces    manières  de  parler  font  de 
celles  que  Mr  de  Malherbe  appelloit  (ôuvent  fet 
mignonnes  ,  elles  ne  méritent  pas  qu'un  hom- 
me fî  délicat  ait  forte  un  exce^.  d^ amour  à  leur 
étalfUJfement ,  On  dit ,  il  a  un  excez,  d'amour  four 
moj  ^  mais  ce  n'eft  pas  écrire  comme  il  faut, 
que  d'écrire  ,  //  forte  un  excez>  d\tmour  à  mon 
tieu^  à  mon  refos^  &c.    Encore  fcroit-il  mieux 
de  cette  forte ,  fi  l^ait  répété  ne  choquoit  point , 
Mais  arvic   quelque  Jotn  quUncefJamment  il 

njeille  ^ 
Quelque  gloire  qu*il  ait  à  nul  autre  pareille  , 
£/  quelque  excez,  ^Mmour  qu'il  ait  four  nof- 

tre  Vten ,  f 
Cefendant^  fi»  Ùaufhin^  ttune'vitejfe  fronte^  it« 
Des  ans  de  fa  \eunejfe  accomfltra.  le  conte , 
Et  fiii'vant  de  l'honneur  les  aimables  afas^ 
De  faits  fi  renomme'^  ourdira  fin  Hifioire  , 
Que  ceux  qui  dedans  Nombre  étemelUm^ 


\ 


1^4  RiMAR^ES   %tK  lES    POISIES 

Ignorent  le  Soleil,  ne  Tignoreront  pa$ 
Virgile  n'a  pas  dit  qu'en  ces  lieux- là ,  §»  'gnê^ 
rost  le  Seleil ,  il  a  dit  qfte  ces  lieux^Ui   efioient 
fans  Soleil. 

li**t'  -■  Quétteformn^fatt^at, 

Il j «  Vt  trifitsjtne  Sole  démos ,  hca  tnrhidéi ,  étdires  f 

Les  Latins  ont  porté  plus  loin  que  nous  ia 
fîgnifîcation  ciu  verhe  tgnero ,  car  ils  ne  fe  font 
pas  contentez  de  dire  Htftorsam  iiHorare^  coin* 
me  nous  le  difons  ordinairement,  &  comme 
le  dit  icy  Mr  de  Malherbe  5  ils  ont  dit  encore 
komtnem  ègnorare ,  pour ,  ne  connoèjhe  foinf  un 
hommf. 
Tetenr.        Erras ,  fi  id  credis^   Ç^  me  ignoras  Clinia. 

in  Heau.  Il  y  a  dans  Virgile  , 

too.Aft.       Ne fugire  ho/fiùumi  ne^e  ijnorate  Latines, 

V/tV'*^  ailkurs,  .         . 

jBneid.        Mené  faits  flaçtdi  unltum ,  finSnfque  qnittos 
lî.  7.  f".        Jgnorare  \uhesî 

!^n.'  lib.  ^^"  comme  je   ne  voudrois  pas  dire  après 
5,  ir^      eux  ,  ni  à  leur  exemple ,  ignorer  le  'vifage  de  la 
%\'^*        Mer '^  ignorer  les  Italiens  %   Us    ^llemans  ^   &c, 
(enpore  que  faye  ouy  dire  a  quelques- uns  T^' 
tJius  ignore)  je  ne  dirois  pas  aufU  après  Mr  de 
^^al herbe,  ignorer  le  Soleil^  pour,  ne  'voir  feint 
le  Soleil  y  &  je  ne  penfc  pas  qu'on  s'avife  ja- 
mais d'écrire ,  llj  a  dtx  ans  w^ne  je  'voms  ignore^ 
pour ,  ilj  a  dix  ans  ans  que  je  ne  vons  aj  'vçm^ 
J'écrirois  aufli  peu  après  Mr  de  Malleyille,' 
A  ttoe        ^'*  ^'^  efirange  efiat  où  foulent  je  me  faftfte 
Dame  J'ignore  également  la  vie  &  le  trépas , 

3"*  1  "J  ^"^y  4*^*^^  ^'^^^  ^^^^^  après  beaucoup  d'autres , 
do?t  des  &  q**c  plufieurs  récrivent  fort  hardimçnt  a- 
Enigmes.  près  luy.  On  dit  bien  fignorois  Ja  mort -^  mais 
Sonner    on  ne  dit  point  fimplement ,  ftgnore  la  fuort  ; 


D  1    M  A  L  H  E  H  B  1.  t$S 

Zc  pour  faire  voir  quelle  eft  la  tyrannie  de 
rafage ,  on  peut  dire  comme  chacun  fçait , 
yignorQis  la  mort  â*un  ul^  pour,  \e  ne  fçavoh 
fas  qtâ'un  ul  fuft  mort '^  &  Ton  ne  dira  point 
figpore  Ul  'vît  d*M»  tel,  pour,  je  ne  J^ay  fas  s*U^ 
tft  'vivant,  Noftre  Aucheur  s'eft  encore  fort 
mal  fervi  de  ce  verbe  ,  en  un  autre  endroit  : 

Les  Dieux  qu'il  ignoroit  ayant  fait  cet  échange^  7»,    4^.' 
Car  on  ne  dit  point,  H  ignore  Oien^  poar,  - 
il  ne  connoifl  fotnt  Dieu ,  ou  //  ne  troit  point 
tjnil  j  ait  un  Dieu.     A  la  vérité ,  Tuftge  qui  - 
donne  la  \oy    dans  toutes   les    Langues ,   eft 
un  Legiflateur  bien  étrange  &  bien  bizarre  i     '<    . 
mais  les  plus  fages    fé  &nt   accommodez  à 
cette  bizarrerie  ;  &  c'eft  vouloir    perdre  dit 
temps  que  d'en  employer  à  contefter  contre 
un  Maiflre  qui  ne  paye  ni  d'exemple  ni  de 
railbn.     Il  authorife  les  fautes  5  il  met  en  cré- 
dit, les  bagatelles  5  &  fait  agréer  tout  ce  qu'il 
approuve.    11  veut  mefmc  que  chaque   Lan»       .         • 
gue  ait  quelque  chofe  de  particulier  &  de  na-  "' 

turel^  que  Tune  ait  des  ptivileges  dont,  l'a^^ 
tre  ne  pniflc  jouir,  foit  dans  les  mots,  foie     .  •  .^^ 
dans  les  manières  de  s'exprimer  ,  ou  fimples^'*         \^.  * 
ou  figurées ,  &  quq  la  beauté  de  l'une  foit  bien     --    |r  . 
fouvent  Je  défaut  de  l'autre.  En  effet ,  je  n'i-  ;    . 

crirois  jamais  après  Chaeremon,  g»'^/  "'/^*'    -..- 
foi  avoir  des  fneenrs^   des  affo^t^m ^  ou  un  '^J-^^J^^ 
frit  au  pic  léger,  .,,î^    CoU 

O;  x^  »•/««»  #  Wi»«t  AW  %o%Siu       ?c^a.  tic- 
Quoy  que  quelqu'un  ait  écrit,  Cefi  un  e/frii  ^  \^^^^ 
^ui  nia  fort  vsfie  en  hefongne ,  ni  aptes  iEfchyle^  ^Vt^ 
t^  etflau  fié  liger  volthut  «/u/lw.    Ce  dernier  ^»^^ 

a  dit  encore  dam  la  mcfinc  Tragédie ,    ^i  B^Mh 

M 


tê^      Remarques  sur  les  Poésies 
^  f^ed  ^^^  ^*  ^'^Ê^V'fioK,  pour  0ft  homme   d^ exécution  ^ 
f  rephan.  m^is  J€  nc   croy  pas  que  cclay-îà    trpuvaft 
p.  »«  ^.  des  admirateurs  en  France ,  qui  écriroit^ 

'       It  qui  diroit  après  Sophocle , 

^'vengU  de  Veffrit^  des  jeux  (f  des  oreilles. 

V^îe  Eu-  ^^^  Gmcs  ont  encore  porté  plus  loin  la  figni- 
lipid.  in  ficadim  dk  Tof  Aoir  ^  cuis  <p^'il$  ont  nommé 
Phocnifl.  ^t«if /sif ,  ëeé  pifecis  chjtttcêîans  ^  <tes  flotft  imprc- 
16 lo.    *  ^^s,  &   d^  IbniàinVi  cnfclficrsw     Les   Lacinf 

Plûtar.in  qui  Hf^  ioiiii^  (k#ti» ,  Û^t   MnSmé  i#t«H^i<f/  >  ICS 

Galba  ,    chôféS  qtjnfi^ifî  Hè  içàliréit  yoir, 

Sylla"!  '         **^  igèmrVéHfi  %$d^Bm  torfûfM  tlU0  î 

Icc.        otf  (jâi  fohc  cèe^éef , 

xenoph,        i7i^  y»tefjf>  àpuîtgê»s  fui^tê^  mtlé^fas  Ofiem 

Lucrec.  Nbus  difehè  Hfh  $mtt  fmri ,  51  ils  diftnc  un 
*7«.  .  uitrora    ceufiémmMfnnm 

"i*    i  ï^'  ïwihitttertc  -rwîpll^/è  rentrée  ^«»«r  d'un  lien  | 

lo.""!^*  ôciitnisdiforts  i  ^eu  p*és. <k?ïs  le  mcfme  fens, 

ê7j'      '  pê^îCahiret  h^t^ne.    Ils  appellent  éimeugUy  une 

,^.,,  naît  noire,  fe  rtoi0  âppellotts  une  lanterne 

J(Mdi^  qtfi  n'a   de  lutnicrc  que  poiit  ccluj 

'  ■  •"'    ♦TÉui  la  porte.    Nous  appelions  î&ucke  le  vin  qm 

•''''     jfccche  eh  cdôWj  ufte  "ifide  /w«i^,  qui  n'eft 

y      f%itû  t«te  d'un  a>ft4  :  Mais  jofqu'icy  je  n'af 

:  ;  î  N^  pctwnfit  qui  ait  donné  TEpithete  i^rven^ 

'    /fe  âU  cabaret  ^  à  1^  Interne  5^  au  vin  j  ûuoy 

qiif  .Mi:  de  Balz^  employé  ce  mot  fort  har«. 

#W^f*^diniicnt,  ^  fort  bien   après   Ciçcron  ,  temts 


os     MALH£RB/1.  a€7 

smtn^les  ǧ  fleïns  de  tenthres  ^  matheureux    e»  Aûl^îf*- 
Pr/nces  ^  ^c.  çc  t,  5r* 

<2cri  feroit  affez  bardi  £)aur  nommer  après  un 
Poae  Grec,  &  après  Lucrèce  ,  la  lueur  du 
feu ,  &  de  la  âamme  ,  Ufiem  du  feu ,  /^  fiemr 
àç,  la  £ainme  > 

Z>00ef  fimxtirmn  flamméù  fiere  €0§no  iit>^  i% 

4c  quel  Ancien  a  die  comme  nous  Je  di(cms 
tous ,  «v^r*  >i  âeiu:  d'eau ,  ou  «vA/f r  J  fleur  de 
<erre?   Si  j'avois  à  décrire  uûe  tcmpcfte,  je  ^ 

nommerois  bien  les  vents  /mrtetM^  mais  je  ne 
les  appellexois  jamais  Phrenetèfues  i  Marcs 

Femtèyte  fr*gtd9  (t  éth^  axe  truferémi  Tec*Var« 

Pkrenettct  &eftentr$êHMmfii*i^  roindeC 

Horace,  &  quelques  autres  ont  dit  que   les^'^^g^ 
Tens  gaieffeat^  4M1  ^^nt  À  tkental  (uc  la  Mec.     ripid.  m 

*-—  tMms  Phœn.dc 

Fef  5^«i^  eftièmvif  nmUs^  eicmpîo 

Kons  ne  youdricMis  pas  l^écrife  après  Horace  j  oppiaiu 
&  ceux  ^i  parlent  Latin ,  ne  Youdioient  pas  fi^^tur 
aoffî  écrire  srec  nous  ,  que  les  vents  friJcent  ^,  hq^ 
la  Mer.  Us  ne  diioéent  fomtJemt^  d'un  vaif-  rat.  U  44 
&an,poaf  Ufrmèi  6c  je  ne  i'appellerots  pas  après  ^*V  ^^* 
tm: ,  U  bouche ,  ie  wJAge ,  ou  Ufdce  du  vaiileui ,  videMu  ^ 
^Qntà  mttnut  tôt  ora  nanimm  gréwi  setmn  U« 

Roftrata  duci  pondère?  .    *' J'"^*^ 

^iolemoi  im  fatiem  mem/èrmi  more  \  exûmm  f^ffis  5.  carm* 
Smt^mmf  Otamw.  <^d.  4. 

Je  ^bray  ^uffi  peu  iW  fUyet  d'un  Navire ,  pour  J^? J^^^^ 
4n  fentn.  ^  jn     ^^i;!^ 

■ Ke  lywjf    ,  Arg^ 

-  Tétrte  g pahMt4Mcitmmfefffis.  matiè  ,  ff^f^  fu9^    Va  a c. 
Vti  pue ,  -vr/  jw«//«i  co»il$êdfre  vuiner»  cent  .       ^^^*ï*^" . 
'  Mil'  ^*'"* 


ttfS  RlMARC^^ES  SUR  IBS  I^OBSIBS 

i^»  «•     Encore  q^uc   nous  difîons  de  quelqu'un ,  qu'il 
a  TeCpric  ftin  ou  maUdê^  je  ne  dira^  pouicanc 
pas  que  fa  réputation  eft  maUde , 
lucrec<  Langue »t  officia ,  éitqtàe  agrotatfamd  'vaciUétnu 

y,\  *•  .  &  quoy  que  plufîeurs  difcnt ,  mes  affatres  vont 
httnc  ver- ^^^«^  )  ou  yîp  f  «rf*»/   iien^  jc  ne   voudrois  pas 
fim   no-  dire ,  mes    affaires  font   en  fanté,     Cepeodanc 
b?ni^  uTJ  ^^  ^^  Malkcrbe  n'a  pas  cfté  fi  délicar.    Il  a 
edic.  fol.  ^^^  ^"  quelque  endroit ,  f^«âw  we  donnez»  toMl 
390.        À  la  fois  deux  très  ^grandes  j^es^    L'une  ^  de  me 
P.llj.  faire  fçavoir  la  bonne  fanté  de  tous  &  de  vos 
afFaires  j  t autre  ^  &c.  outre  qu'il  n'y  a  que  les 
Etrangers  qui  (oient  capables  de  dire ,  la  fanti 
de  mous ,  il  falloir    tourner ,  i}ohs   me  donnez» 
tout  à  la  fois  detix  grandes    jojes  ^  l'une  de  me 
faire  Jfa^uoir  ntofire  fantè  ^  £^  l'heureux  ^  ou  le 
ho»  efiut  de  vos  affaires ^  l'autre^  &c. 

Il  y  auroit  icy  une  ample  matière  de  faire 
des  lieux  communs  ;  mais  comme  ce  n'eft  ni 
mon  dëfTein ,  ni  mon  humeur ,  je  me  coiw 
centeray  de  dire  que  nous  avons ,  auilî  biea 
que  les  Latins  &  les  Grecs  »  des  phrafes  qui 
nous  font  propres  &  naturelles ,  &  que  cclay 
qui  les  voudroie  rourner  en  fa  Langue ,  mot 
pour  mor,  (è  picqueroit  d'une  fidélité  ridi» 
.  cule.  Je  lailTe  à  qui  voudra  l'éprouver ,  le  foin 
de  traduire,  déchaujfer des  dents ^  ou  umarkrei 
démanteler  une  ysUi  i  amaUr  un  hras ,  pour 
fabafre  >  enfiler  un  homme ,  pour  le  fercer  de 
fart  en  f^rti  enfler  une  rue  s  ferrer  le  hemto»  À 
fuel^'un  9  efire  /on  fis  mUer  %  luj  frire  tefie  » 
demander  le  fas ,  pu  la  forte  ;  tirer  ^  ou  gagner 
fajsi  n^a'voir  ^u* un  filet  de  ntoix  ;  efire  en  paffe 
de  quelfue  chofe }  *v9i$t  jf^gâz,  hem  mal  •  ilj  en 
0  trof  fem. 


ds    Malhbusi;  i^> 

O^Gfit  tes  If ^nnèeres aillent^  P»    %%é 

Quoj  i^ut  tes  afmes  f/fétslUni^ 

Il  n^eft  orgueil  endures 

Que  bfsscé  comme  du  iserre 

^  tes  fieds  elle  r^Mtetre  ^ 

SUl  rCimflore  ta,  merci^ 
Ou  qu^asUemt  tes  bannseres ,  pour  ets  quelque  etf^ 
dt^st  qu^uiUent  tes  bannières ,  cft   une  chofe   £ 
mauvaife,  qu'elle  ne  le  peut  cftrc  davantage , 
quoy  que  nos  derniers  Poètes  fc  foient  fervis  I^^^J' •** 
«e  cette  manière  de  parler.  ^ç^Pç,  ^^ 

où  que  tu  fois  y  quoj  que  tufajfes^  mours.  * 

OÙ  qtée  tu  motênes  tes  fas,  Tibcit- 

Tu  meines  cent  mille  grâces  \j^\l^'h 

Qut  ne  t abandonnent  fas,  Sulpitîz 

Mais  je  ne  puis  croire  que  ceux  qui  (e  piquent  ad  Maiif 
de  biea  parler,  &  de  bien  écrite,  s'avifent  ja-  t. ^^7^ 
mais  d'ufurper  fur  le  menu  peuple  de  Paris ,  ^^jj^  * 
une  phrafe  qui  luy  a  eftc   laifTée   en  panage  quidagît, 
av€c  beaucoup  d'autres   qui  ne  valent  guère  quoguo 
mieux.    Je  ne  fçay  pas  mefme/  '^''^/rt^'^  ^^f^* 
bn^é  ccmme  du  'verre  eft  une  comparailon  fort   compo- 
jufte,  &  quand  elle  feroit  ^admirable ,  il  s'en  nirftwriim 
ferviroit  toujours  mal,  parce  qu'il  s'en  fert  [^^^'^'J.'^*" 
en  trop  de  rencontres.  ^Içco,  * 

Ce  fera  là  que  ma  lyre  p^  i^^ 

faifant  fou  dernier  effort  y 

Entreprendra  de  mieux  dire 

Qu*un  Cygne  frh  de  fa  mort^ 
*  Il  feroit  fort  inutile  de  parler  icy  du  chant 
des  Cygnes,  &  de  faire  voir  fi  ce  que  les  An- 

•  Ovide  dam  lef  1.  pfcmîers  vers  de  l'Epir.  de  Didon 
i  Encs.  Mat.  liv.  5.  Epig.  77-  Ciccr.  au  premier  liv. 
des  C^ucftions  Tuf.  Pline  liv.  x.  ch  %y  Lucien  au 
JiaUéde  i'Ambie  ou  it%  Cygaei.    EUea  au  liv,  $•  deâ 

Miij 


17^      KBiki:AR<i3|Bf  siTttLss^fo^srf» 

•icns  en  ont  cceu  eft  utw  vérité^  oa  unpe  fa* 

blc.  CcD:  aL&z  que  Mr  de  Malherbe  n'  ait  écrir 

iue  ce  qu  avoient  écrit  aratit  hxy  des  Poètes  y 
es  Orateurs ,  aies  Hiftorkns  ,  &  des  Philofo* 
phes.  Mais  coas  généralement  ont  par-lé  de 
Ck^Bt  ou  déchanter  ,  quand  ils  ont  parlé  def 
Cygnes.  Le  Cygne  ne  dtt  donc  pas ,  mais  it 
êb^tnte ,  &  qaoy  qu-on  écriye  en  vers ,  M^m 
liâib  cbanteré»  'vùs  $metnmltei  f  Je  ne  penfe  pas 
^u^im  homme  fort  délicat  youluft  écrire  dant- 
le  bsau  ftyle  ,  ot#ii  imth  dint  if^s  tmêf^tiMês  ^ 
parce  qtt*il  n'y  a  que  le  menu  peuple  qui  foie 
capable  de  dire,  f^aiU  un  Imtt  tfuà  dit  kUn^ 
£n  efF(!t,  je  ne  fçaurois  concevoir  par  quel 
miliicur  ou  par  quelle  négligence  il  eft  échap* 
fté  à  Mr  de  Malherbe  de  faire  deux  fautes  eir 
écrivant  ms  lyre  dira  miemjf  -f^W»  ijgmê.  Il 
IL  bien  chante  d*un  ton  plu«  geare  9c  plus  haut 
ailleurs 
f'  ^*«  SêJffue  de  tes  Uu fiers  méihfre  s*e9trêùêmtê^ 

S9ft  f «w  de  tes  ^ntex*  je  la  fafe  parler; 
Mais  il  détonne  fort  xcy 
79*         ^fiffi  yien  chanter  id*autre  chofe^ 
^a»t  ck^mfé  de /s  grmmdemr 
car  on  ne  dit  plus  ehmtter  d^une  chofà  ^  comme- 
on  le  difoit  autrefois , 
Baîf  ail  Oe  ^ttoy  fremier  ehamteréy-jef 

j.  U  dttr         iif^//  fMr  ûif  cnnmenceray^ie  ?  &C. 

Amours.'  ^  '"'^  ^^^^  ^""^  ^^  *^^^  miemx 

Qife  /«chante  de  tes  yeux  , 
&  au  quatrième  Livre  des  Awsùmsdê  rrésnemt^^ 
Cefi  trof  (hsnté  du  tourment  que  f  endure. 

Anfio.  ch'  }4.  6r  att  i.  lî^.  de  fon  Hjlft.  diir.  ch.  I4» 
Athénée  liT.  f.  ch«  f  i.  PUc.  dans  le  Phxdoa«  Philé 
da»  i:«it  Hift*  des  Aotm.  tu% 


éi   Ma  ti<SR>i.  #rK 

On  die  chanter  tt»9  ih%fi\  chéu^f^pf  É^m  Htraii' 
tbétnter  Us  avions  dt  ^ei^nun^ 

fe  ckânte  UV'Mn^ueHr  d^sViUn^uemtii^  U  ttrn^  AlarfÊ 
J^  chjtntff  U  Pmclh ,  ($  Uféimu  Fé^Um^ce.     u  ^^^ 
Cccj  n'cft  pj|(  mieux. 

D€  ç9mfen$€r  Qafi^»^  &  d*écfice  de  luy? 
^arcc  qu*on  nç  dk  poiac  fimpkiaenr  &  abfiiu 
lumen:  <vw«  </Vii  iwmmt  y  que  q4iel(}ae  chofi» 
ne  précède,  au  ne  Tmve  ,  comme,  tl ^  éti^t 
ttU  d* ^Uanétmdre  i  il  s  écrit  à* AiJMtMnÀre  ^  f«*// 
tflùit  efirangement  f^loux  de  fa  ghirt  y  Scç,  f  C 
quand  on  die ,  U  a  écrit  it^leatandre  qitil  e/^ 
toit  y  &€.  on  (oxks^tntené ,  cecy ,  cm  ceite  far* 
ticularné  ,  ^ nW  efieit ,  &c^  Dans  l'exemple 
filiranCi  l'Âecufatif  eft  encore  fous-e-nteâdu , 
//  a  icriê  de  tHêfieÀtey  c'cft^à-dire  un  Li^re  ^ 
un  Trétité^  dt  CUtBeire^  car  il  y  a  bien  de 
la  difFereBde  enue  ieiàite  ^Hifioite^  &  ttrire  dé. 
JtUifieire.  Mai»  en  païUnc  de«  pk^rfones  on 
ne  dit  point  fimplem^m,  //  teritde  «m/  y  fé^ 
trir^  dt  kty. 

ilneféutêfmi^ngiiàfenfe*  if\ 

Trouver  de  P^rnité 

£«1!  ces  fêmpemfes  défemfé* 

Qn* invente  la  fùaniié, 

Tens  ces  eheftm^wes  antUfùêi 

One  a  peine  leurs  reliques  % 

Par  Us  Misfes  fenlmftent 

IJ Homme  eft  exemft  de  U  Parqi^^ 

Bt  ce  fui  f%He  leur  nfat^ne 

Bernent»  éternellement. 
Trouver  du  flaifiren  ^Ique  Aofe  efï  une  tc^, 
nicre  de  parler  fore  bonne  $  mais  trouver  dé' 
i  éternité  y.  tronver  df   i^jmmmédité  en  futlqné' 

M  iiij' 


%yi  RSMARQPBS    SV%  ISS    POESXES 

^êfi,  en  cft  une  fors  étrange.  La  fuhrante 
n'eft  pas  faulemenc  obfcare  :  elle  a  encore 
quelque  chofe  àc  plus  yicieuz  que  Tobfcuricé. 
Jene  parle   point  de   Reli^ifes  ^   &    ne  yeux 

iioint  examiner  û  ce  mot  cd  coniâcré  aux  cho- 
es  Saintes,  comme  Ta  touIu  Mr  de  Balzac. 
On  dit  i  feine  'vost-^m  des  reftes  de  ces  chef» 
éTmttvres,  Il  refte  encore  k  cette  femme  queteftse 
chofe  de  fr  fremiere  ke^mté  >  cette  femme  a  ^ueU 
efues  refies  de  ècMité,  Mais  cette  ftrnme  s  fis 
.refies  i  U  beauté  de  cette  femme  s  fis  rejies  ^  n'eft 
pas  plus  François  que 

Teus  ces  chefd'œttntres  ants^es 
Ont  a  feme  leurs  reliques. 
Cette  copie  n'eft  pas  fi  belle  que  l'Original. 
Vmert*      Nétt»  neqne  Pjramidum  fumfttst  adjydera  dtt^t^ 
lib  ).  E-      -    Nicjotfis  Eléù  cetltfm  imstatM  domms: 
legia  I.        2lec  MMnfiUi  dives  fortnnM /ePhlchrè 
Vide  etifi  Mortts  ak  extrême  cenastsene  nutcétt^ 

in  Catal.      ^ut  tUis  fiéunmés^  ont  imker fuhdncet  kêuorés^ 
Jof.ScaU  ^mnemm  étut  idu  fondera  'uiBa  rttent, 

Pcopcrtf       -^^  "^^  ingénie  qtàdfitHm  nomen  ah  dvê 
l'mîrat*  *  Excidet^  ingénie  fiât  fine  merte  decus^ 

De  Itter'a^  La  France  ,  devant  (es  orages , 

rum^"  l^jcine  de  mœurs  &  de  courages, 

„    ^  Qnon  ne  fowvott  Mj/et*  louer  ^ 

*  S*eft  faice  aujourd  Imy  G,  tragique 

On  dit  bien  pêne  a/vanture  tragit^ue  \  un  fuccez*. 
tragique-^  un  couf  tragique,  comme  il  le  dit 
ailleurs, 
2^9^  Tout  Seau,  f enfers  melatocholiques 

^Mtheurs  d'avantures  tragiques,  f 
III,      Qu^l  tragique   fuccez  ne  dois^je  reaouterff 
Si.  ^uft^tofi  que  le  coup  tragique 

Dont  9f90s  fumes  f  reflue  Mkatsss^ 


B  t      M  AIHEUB^I  .  275 

Mais  }e  doute  fore  qu'on  puiiTe  dire  ce  RoyaU" 
999é  Je  fait  trafique  |  cet  h^mme  devient  tréigtque  ^ 
quoy  que  j'aye  leu  dans  Properce, 

Tune  me  ifel  tragicae  'vexetis  Efynnyes ,         ^i^-  *• 
Je  dirois  bien  encore  après  les  Latins,  f^^^^  f^^x^J^"^ 
ethemteur^flein  de  cœur^  Se  plein  d^effrit^  conune 
noftre  Autheur  Ta  dit  ailleurs  ; 

Quicùn^fâe  de  flaijir  a  fin  Mfne  Affonvie  ^      ^*  i^à 

Plein  d'honneur  ^  &  de  biens ,  n^n  /u\et 
À  Penvie^ 
Sprès  Marot , 

Et  mourut ,  'uojea:»  quel  bonheur^  Tfini 

Plein  d*ans  ^flein  de  biens  ^flein  d'honneur^  ^If  ^H*^ 
Mais  je  ne  voudrois  pas  dire  en  noftre  Lan-  Général 
gue  comme  Ciceron  Ta  dit  en  la  ûenne ,  c^^fi  Preu- 
un  homme   fini    efi  flein    de  biens    du   corfs yà^^^'°'>^i 
plenus  corporis  bonis  >  fUin  de  fommeil ,  pour 
ajfoufi  'y  i^mni  plenus  i  flein  d'ennemis^  inimi'^ 
corum  flenus.    Il    me    femi>le   que   la  France 
fleine  de  mœurs  (§  de  courages  ,  eft  quelque 
chofe  de  plus  hardi,  ic  que  ce   qui    liiit  ne 
raut  pas  mieux  ^ 

Henry  ^  C exemple  des  Monarques  ^%o^ 

Les  flus  'vailUns  (^  les  meilleur» 

Plein  de  mérites  9c  de  marques 

Qui  jamais  ne  furent  ailleurs  ,  J 

La  main  de  cet  efprit  farouche  $f  » 

Qui ,  forti  des  ombres  d'Enfer , 

D*un  coup  /anglant  frappa  fa  bouché  ^ 

1^  peine  avoit  laijfé  le  fer  j 

Et  ifoicj  ^u*un  autre  perfide 

Ou  la  mefme  audace  refide  ,  &c, 
Mr  de  Malherbe  en  donnant  une  main  a  tefm 
frit  n'a  pas  eftc  plus   hardi  que   Chaercmoxi 
Qjfi  lu/  a  4oAné  un  fie  h^er^  ni  plus  fcru^i^ 


174  KtUAUf^Ei  8Cf&  tss  Porsxis 
feux  qu'iEfchylc  qui  a  donné  le  mefoie  piê 
«g  i^mH^  8t  éesjetfx  mefineà  la  main,  comme 
je  l'ay  déjà  rematqaé.  Qocj  qu'il  en  foie, 
êi  eft  mal  employé  dans  le  dernier  vers,  ôc 
il  ne  l'employé  pas  mieux  ailleurs. 
P.   f  «•      Mais  étjUmi  fiis  d*um  Ctrt  oà  tant  d9  gUire 

Il  &at  dîi«,  Et  v$f€y  fir*SMi  sâttne  ferfide  em  qui 
Umêfme  émàtutrefiàe^  Mait  efiantplsd^tm  fert 
êm  fMÎ  U  gUtft  ahtnde  >  <^oy  qu'à  dire  la  vé- 
rité cette  dernière  phcafe  ioit  un  peu  forcée. 
Ojy,  en  cette  fignificarion ,  eft  un  adveii>e  de 
Meu ,  qui  ne  doit  point  eftre  mris  pour  le  Pro- 
Hom  Relatif,  fW,  deaptel  ^  ou  Uquelèe^  quand 
â  ^*agtc  des  perfimnes.    Par  cette  règle  il  eft. 
ftifé  de  conduit  qu*on  ne  dit  point ,  Cefi  une 
femme  tt«k  je  tire  de  gtwuls   ésvantagts'y    t'efi' 
mm  ktmme  enrefide  U  mefine  mndMéy^  mus  ms- 
fnmme  en  tfni  refide  U  Me[me  Mttdace  ;  nnefsm^ 
me  de  UqneUe  je  thrt  de  grands  anumtages.    II-. 
U  fim  bien  dtt  aîîlcurf , 
^^,.      Et  féêès  dn  mefme  lien  d*ou /affine  eft  venue- 

Ventr  fa  gnerifen. 
le  màt  à^  farenche  eft  trop  foiblé   encore: 
pour  un  parricide»,  &  pour.  Tcnroyable  meiu^ 
trier  d'un  Roy. 
4»v       O. Soleil!  6  grand  Lmninaire:: 
Si  fedù:  i*hvrrenr  éPunfift'tn 
gitijne  de  ta  tente  erdmaim 
Tn  reculât  vers,  le  matin  ^ 
Et  d^n  émerreillable  chairge.^ 
Te  couchas  aux  rrvet  dn  Oaugr: 
Xfoi  nàent  fuetA  ftrerité ,  &c.  f: 
Tu  dits  ta  flamme  à  teut  /f  meudè^y, 
Jb:TQa  alleara  ta^akemlm: 


y 


et    MALH^KBlf.  Vf^ 

€$mm9  mnt  fervile  a&èûB 

içui  défend  d^»m^  émtre  PmiJfMHti^ 

N*ayant  aucoxie  connolflance 

-^W  fùint  aujji  d'affeOion. 
QU07  qu'il  n'j  ait  poiat  de  Tcrs  dans  ces  dcut 
Stances  fur  lequel  on  ne  puft  faire  quelque 
remarque ,  je    me  eontencerax  de  crtlcsrcy; 
^ileure^  pour  le-coiir^  du  Sokii,  ne  dit  paJ" 
àflcz  y^  tom  aUeun  n*4  mi  ^iffféi'som  ni  ftmai/^ 
/»»f*,  eft  ce  qu*oii  appelle  Galimatkias.  Maïs 
voicy  une  ciofc  qiii  me  fcnable    confider able»- 
fl  eft  certain  que  quand  Mr  de  Malherbe  a^ 
âiis,  S  Sêltili  i  gréuid  tMNMMM!  il  n'a  rien' 
dea  mttxxt  en  fuite,  qiii  ne  puft  eftre  com- 
mun an  Soltii   Se  au  L^mmaire.    Cependant 
un  Luisnnaire  n'a  ftimi  dt  feinté  ,  na  fi  €êH< 
tht  f  oint  y  nd  ni  €9nmiffim€€  ni  dfeHi^n  ;  &  il^ 
&ifoit  à  craindre  qa*on   réprocbaft  à   Mr  de 
Malherbe  d'avoir  cfté  véritable  fans  y  penfcr, 
quand  il  a  écrit   dans  la  Stanee  qui  fuir  k» 
deux  dont  je  parle,' 

«•  Mais  #  fUnete  ùiU  Çf  clairet 
Je  ne  f tir  le  fos  fagement% 
Le  jupe  extet»  de  ma  colère 
Wa  fait  ferdre  le  jngementi» 
ft  poorrois  prouver  ce  que  j'ay  dit  pair^  les  pré-i 
ceptes  de  tous  les  Rhéteurs ,  6c  par  une  iofi« 
nité  dVxeûaples  y  mm  ppar  faire  toir*  qtfe  je 
n'ay  pas  efté  le  premier  en  Franco  à  qui  ces 
ibites  de  choCtt  ont  dépleu ,  îl  ne  rfktic  qn^'-ap- 
l^iler    Mr   de  Bakac   en   téskKMgnage.     Mr 
liiajnard  ardit  mis  dans  la  dernière  des  Stan*** 
Q€$ d*^deiffe :,  parlant  du  Soleil, 

JLe  ^^mnipunéêam  fm  fanMÙ¥  ^  a^^ 

Fera  fa  tombe  de  (m  lit*- 


i^i        REiiAlt(^fis  tVK  Li  s  Poésies 
Mais  comme  il  eut  fceude  Mr  de  Balzac  qS'ois 
ne  difait  point  U  lit  à^unflamhe^ié  ^  quoj  qu'on 
dife  U  lever  ^  le  couther  âié  SoUU ,  des  EtoHes  ^ 
des  uifires ,  &c.  il  corrigea , 

Le  grand  A  lire  qui  tembeU'tt 
fera  fs  fmke  de  frn  lit^ 
Kt  il  feroit  inutile  d'alléguer  qu'on  dit  bien: 
le  lit  d^un  fletêve  y  d^un  ruiffeau^   &c.  Mr    de 
MalleTille  a  fait  malheureufement  la  merme* 
faute  dans  an  beau  Sonnet  ; 
Sonnée       Sacré  Flambeau  dià  jour^  n'en  Cojn  foinf 
»7.  foU  jaloux 

^^  Veus  fétrutes ,  éthn ,  suffi  fe»  demsnt  elle  ^ 

Que  le  rfeujf  de  la  nM  avoientfait  devant  *voms^ 
Il  n'avoic  qu'à  mettre,  ' 

Sacré  Père  d^  jeur,  n^en  fiyez.  foins  jaloux*- 
Noftre  Autheur  a  dit  ailleurs, 
^,  ï  jj.       Certes  l^ autre  Soleil  d^mne  erreur  Vagabonde 

Ceurt  smtt'slement  farfes  douze  masfoms. 
Encore  que  nous  difionc  les  Etoilles  errantes^ 
nous  ne  difons  pourtant  point  l^ erreur  des  B^ 
foilles^  quoy  qu'en  veuillent  dire<toas  ceux  qui 
ont  imité  Mr  de  Malherbe.  Erreur  eft  pro- 
prement en  noflre  Langue  $Me  fauffe  finion  ^ 
{  il  n'y  a'*  pas  long- temps  qu'on  difoit  une  epi^ 
aùo»  ert^nnéev)  Et  quoy  que  Virgile  ait  achevé 
le  premier  Liyze  de  l'^neide  par  ces  vers , 

jHHnû  a^e^  Çg  À  frima  ^  dic^  bo/fts  ûrtgimâ 
noUs 
. .   infidias ,  ntfuit ,  Danaum ,  cafuftfue^  tuorunu 
;    £rrore£^ç  tuos  i  nam  te  pem  /estima  forrat 

Omniius  erxantem  terris ,  Çf  ftuailms  aSlas. 
)e  n'en  tonnois  point  d'aflez  hardi  qui  von» 
IxSk  madilire^  infi^meKfi-wmi  de    v$s    irratrs^ 


BB     MALMEUBB.  VJf 

Annib&l  Caro  Ta  fait  pourtant  dans  fa  verfioa 
de  TiEncidc. 

^n:^i  (fi  non  fi  ^ra*ve  )  édfin  le  dijft  i 
IncomminctM  À  contât  fin  dit  princifi^ 
Et  l*èn^diede  Greci^  Ç£  la  ruina 
Et  Cincendto  d't  Tro'\a  cH  corfo  interê 
De  ^U  crtor  voftri 
Mais  noftre  Langue  n'a  rien  à  dcmeder  arec 
les  Langues  étrangères  ^  &  comme  nous  Tom- 
mes plus  retenus  que  ceux  qui  ont  dit  les  er^ 
rturs  d'VlyJfe ,  je  m'aflure  qu'il  n'y  en  a  point 
qui  voulue  écrire  a  Ton  ami  qui  /eroit  de  re- 
tour  d'un  long  voyage  ,  Je  'viens  d^aff  rendre 
^ne  vens  efies  de  retêur  de  vos  grandes  Ç$  lem» 
gnes  erreurs,     Auffi  ne  puis- je  affez  m'étonncr 
que  Mr  de  Voiture  qui  avoir  le  goud  admi- 
rable ,  ait  écrit  à  Mademoifelle  Paulet ,  en  par- 
lant de  (es  voyages  ,  Si  après  cela  ie  fais  «fueU 
tfnes  fitthaits  fartsculiers  four  moy ,  c'efi  qu^a  U 
fn  de  tant  d'erreurs,   \e  puijfe  anjoir  Pbênnemt 
de  've0s  entretenir ,  &c. 

Carde  fa  compagne  fdeUe  ^  A   44^ 

Cette  Reine  dont  tes  honteK» 
De  noftrc  foiblffle  mortelle 
Tous  les  defFauts  ont  furmontez,  \ 
ïcy  mortelle  ne  fert  qu'à  la  ryme  y  8c  le  dejfauf 
d^une  fothleffe  ne  vaut  pas  mieux   que  la  foU 
hleffe  d^un  défaut. 

Coute\  Us ,  beaux  effrits ,  ^  donnes:»  connoif  j  fi 
fance 
En  texeet,  de  ntofire  fl^ift^^ 
Ç^à  des  cœurs  bien  toucher,  tarder  U  jouifi; 

fance 
C'efi  infaiUihlement  leur  croiftre  le  defir. 
Tarder  &  croifire  font  des  verbes  ncutics,    S 


17^  KsiirARC^CS  S^k  LES  PbïSlEi» 

falloit  dire  retarder  U  J9iêsffance  3  aceroifift  it 
^'vlà'  ^^''*  ^'  ^^  de  Vaugdas  en  a  paclé  dans  fc»- 
tioa  de  '  ftemargaes.    Me  de  Voicare  a  niir  la  mefoie 
1650  infante  wr  autre  verbe , 

4«  Tandis  qti'tU  nioae  doublant  mes  féines  rs^ûs^ 

fiufès ,  pour  redouhUni,     On  dit  bien  domtler' 
mn  csf^  d$ubUr  mm  hahti  8c  meûne   éUm^ler 
U  pas  ;  mais    on  ne  dit  point  doMer  ie  mul^ 
de  quitlqu^tm ,  pour  redemhleri  Se  ce  feroit  faiU 
iir  ûinsdoutjSf  que  d'écrire,  /evsm^M-iia  heu^> 
ou  ie  fruit  q»*sl  a  mamgé  Isty  a  domblé  la  fièvre  y 
pour  rednuili  U  fièvre. 
f\   S'^»       Fais  cheir  enjactifiee  au  Demen  de  U  France' 
Les  fronts  trop  élevez  de  ces  âmes  d'Enfer  ,• 
£r  nU farine  contre  eux  four  nefire  délivramm' 
Ni  le  fru ,  nt  h  fer. 
Encore  atie  lès  deux  premiers   rers  de  cette 
Stance  (oient    dans  le  fens  figuré ,  je   doute* 
fort  qu*on  puiflTe  \iiicfrtire  choir  un  front ^  Çj  /r 
front  dune  ame, 
,  7t^  St  quelque  4ttt9rton  de  teniiie 

Ofe  encore  lever  les  jeux  y- 
Je  veux,  hander  centre  fa  vie 
L*ire  de  la-  Ter  te  Çj  des  Ciettx^^ 
£e  verbe  qui  cil  dans  le  troiiiéme  vers  laifle* 
d*âbord  une  fort  vilaine  idée ,  parce  qu*il  ne' 
tient  pas  au  nom  qu'il  régit.   SLimn  aprâ  avoir 
leu  dans  Terence, 

Ifl  Eu*      * Facps  nunc ,  fromijfa  apfareatU : 

McAâ.       sive  adeo  digna  tes  efi  ^  uh$  tse  nervos  èmem^ 

avoît  dit  y  Quid   tihi  videturf    habet^ne  ulttrM* 
alifuid ,  que  nervos  tua  loquacètatis  intendkjt^ 
S^  Hieroime  ne  manque  pas  de  l'en  repren« 
drc ,.  âc  de  lu}r.  reprockcr  mefinc  une  fi-    *  ' 


manière  (te  s'exprimer.     £/  ind$gt$Mr$s ,  dit.il, 
y?  fmtide  U  loqm    ^rpMm  ,   mw»  Comœdisrsàm 
furfhudmes ,  MmMtûrmn^fte  hêdicra  £cdefiafifcut 
Sfr$ft9r  aJftimAsY  Quelle  penfée  pouToit  avoir 
S,  Hierofmc  de  celle  de  Cicewn ,  quand  il  a 
dit,  Ii^€  me  frêfitetr  frftefijpt  magmêm  otms ,  ^  Vetri? 
Cf  Mifi&#  ftrtcuhfum  ^   'vemntamen    àignum  in    ygicuf. 
f«0  omnes^  nervos  dtatis^  $ndMftridque  mat  €9n^  loftic. 
tBmderem.    Je   fçay   bien  que  Voffius   dcfFend  Qtnou, 

Rufin  contre  faint  Hierofme,  &  ^"^  OSî^*^^^"  LT.Vcaî 
lien  a  fort  bien  dît,  BtSs  fsnBe  (f  ^fff/fi^iô.' 
ndentMr  À  nohs  s  tjuj*m  culfam  non  fihhentium  Quîntik 
fW^nsy  ;W/Vv  ,  fid  Ugtntmm  5  Cependant    il  j^^^J^^ 
ad  joufte ,  ténnen  viundum ,  epmttnus  nreràs  hê^  oraii<H 
«^^  wtofibus  ftrdiàtmus ,  {Jf  e^incenfihm  ettsm  tàur 
wtN  <td€ndtêm  tft.    On  voit  par  là  que  ceux 
qui  écrivent  doivent  s*empefcter ,  autant  quUls 
peuvent  ,  de  donner  de  fales  idée*  5  &  s'il  cft" 
▼rajr,  félon  quelques-uns  ,  que   les   Anciens» 
^yent  mieux  aime  le  nohfcum^  que  cum  /u^ 
^«,  pour  une  raifon  que  je  n'ofc  étire,  cm* 
peut  juger  fi  l'Authcur  du  rcrs  -fuirant , 

On  U  mit  étM  combat ,  tel  qu*efiohéi$tirefois ,  6cc; 
ne  mcritoit  pas  qu'on  lujr  donnaft   un*  mot: 
d'avis  à  l'oreille.    Comme  l'intention  de  Mr 
de  Malherbe  eftoit  innocçntc,  dans   ce  qutf" 
jjî  viens  de  remarquer,  peut  eftre  que  fa  faute, 
eft  excu&ble.     Mais  qui  peut  le  îttftiiîcr  d'à» 
▼oir  écrit  à  Madame  de  Termes  fur  Ifci  Nop- 
ees  de  Mr  de  Racan?  Pmt  tEfitbsUmne ,  /'/  ne  PI  fli^\ 
hfy  t9uftera  rien,    llfetnfes  écrttnres  injr  fnefme. 
^fn4  ctU ,  Mdieu  Us  àSèfis,     il  Mita  bien  J$ 
^tf^nterMillenrsefuefnr  Pâmait,  Oii  nepeatnirr 
yic  ces  dernières  paroles  ne  laiffent  uwc  imagç: 
j^us  liontcufe  que-  «clles^^ ,. 


Terent*  -Arrive  Mares  Psmfbtle. 

4?ja  Aa'  ^'^  ^nim»m  MrrûHê  didis, 

f .  Se  4.'  Cependant  les  Critiques  en  ont  fait  a^ez  de 
i^*  iu     bruic,  &  )e  ne  doace   point   qu'ils    n'euffenc 
ifincid.  trouvé  plus  mauvais  que  noftre  Âutheur  cuftr 
fSj!*    *  ^^^^^  ^  librement  à  une  Dame,  &  qu'ilfe  fuft 
fervi  d'une  iî  vilaine  figure,  en  parlant  à  une 
Reine, 
^,    ^i,       y  OMS  efies  en  des  litMx  9h^Us  champs  tou'^ 

fOMts  'verds , 
Parce  qu^sù  tient  fÀmétis  quê  de  tiedes  Hinerf 
Semblent  e>y,^^^4f/rxiftf  avoir  quelque  mérite» 
On  die,  rf  lien  mérite  bien  €^ne  vons  l^allie:^  V9sr^ 
mérite  bien  êfne  vens  taimteK* ,  &c.  mais  on  ne 
die  point  ce  lien  n  dn  mérite  ,  qaoy   qu'on  le 
dife  d'une  pecfofiney  &  d'une  aâion  ,  comme 
il  s'en  eft  lervi  dans  une  Ode , 
X#X«  ReJ/hnviens-toj  qn'nne  n/tton 

Ne  fent  nveir  fen  de  mérite^ 
u4yam  beanconf  d^dffeélion  ^ 
mais  cette  nélien  m  de  l^affe£tien^  eft  une  mra-^ 
niere  de  parler  qui  vaut  xxvoins  encore  que  1» 
première. 
s^o.        Beauté  men  benn  fenci  de  qni  l^ame  incertnim^ 
^ ,  cenpme  tOcenn ,  fin  fins  Ç$  fin  reflns^ 
Cette  éune  incertaine  qni  a  fin  fins  Çffin  refims^ 
m'a  fait  fouvenir  d'^abord  de  la  Metempfycofe 
de  Pythagore,  que  TeriuUien  nomme  rectum" 
cationem  animarum  in  cor  fera ,  après^  Platon  qui 
avoit  nommé  récif recatien  ^  le  âus  &  le  refluf 
de  la  Mer.     Je  fçay  bien  que  Mr  de  Malher- 
be ne  vifoit  pas  là ,  mais   je   fçaj    bien  aufC 
qu'il  jne  dit  pas  nettement  ce  qu'il  veut  dire* 
En  effet ^  cette  manière  de  s'exprimer,  Vùflrm 
amc  mccrféiine  afin  fins  ($  fin  refins  cemne^ 


»«    Malherbe.^  i»ï 

JOcedny  n*cft   pas   moins   obfcurc   que   cette 
autre , 

Les  i}oicy  de  retour^  ces  jéfires  MéUrakUs ,  |»,  x^y 
Où  prend  mon  Océan  fon  flus  &  fan  rcflus. 
Quoy  qu'on  devine  qu'il  a  voulu  reprefentcr 
un  efprif  irrefolu  dans  les  deux  premiers  vers , 
&  marquer  dans  les  féconds ,  la  joye  que  le 
retour  d'une  Maidrefle  peut  caufer  à  un  Amant 

S[ui  ne  pouvoir  fe  cpnfokr  de  fa  longue  ab-* 
ence. 
On  tient  que  ce  fUifir  efi  fertile  de  peines       i%^ 
Et  tju^tân  maté  vats  ftuceK»  taccomfagne  /etêvenf . 
Je  ne  fçay  fi  Ton  die  abondante  4e  quelcfue  chofe  , 
ni  fertile  de  qnelqne  chofe  ,  pour  abondante  Ç^ 
ferttU  en.  cfuelque  chofe  j  quoy  que  Mr  de  Bal- 
2ac  ait  écrit  dan&  fon  Âri (lippe  ,  Temps  aveu^  foU  >^ 
gies  Çf  pleins  de  tenehrâs  ^  mMeurettx  en  Prin^ 
^'',  a  fteriles  d*hommes.    Noftrc  Poète  a  fort 
bien   écrit  ailleurs  , 

Ma  mère  'vient  de  race  !$$• 

Si  fertile  en  demi^Dteux  ^ 
&  noftre  Orateur  a  parlé  plus  purement  ^  quand  Au  cooh 
il  a  dit  ,  M4is  d^ ordinaire  lent  connoiffance  de-  ™^^^*jg 
meure  cachée  dans  leur  effrit^    Qf  n^j  produit  difc.    5, 
^u^une  *vaine  Qf  oifi've  contemplation  i  elle  n'efi  <à:.A\9Lé 
fertile  qu'en  penfées  fteriles,  &c.  ^ 

Tout  le  foin  ^ué  me  demeure  2Xf« 

N'e/l  que  étobtenir  du  fort 
Que  ce  ifu'eUe  efi  à  cette  heure  ^ 
Elle  foit  jufqu''à  la  mort , 
^e  la  manière  qu'il  a  tourné  le  vers,  il  fast 
dire  neceflairement ,  que  ce  qu*elle  efi  à  cette 
ècure^  elle  le  foit  \ujqu^à  la  mort^ 

Je  pefe  mes  difcours ,  \€  ht  tf9uhk  (g  m'e/-^^       \0i» 
tonne 


iR^iUAiK^ss  Sun  LIS  l^àfSflf 
Tét$ff  j*ay  peu  d'alTurance  em  Ufoj  de  ftP' 

fbnne, 
Mis$s  JvM/s  jejkis  Hère  &  n*aj    tien  de 
fccrer. 
KfoQ^  difons  ^  il  ne  fi  fit  €9t  ftifnme  %  ilfiff 
gn  feu  de  ferfonnes  j  mais  en  ne  die  point ,  // 
fé  fie  feu  e»  fer/onne  i  outre  qu^*oii  ae  dit  poias 
encore ,  %e  Jùh  iAre  s  ntpms  ,  mais  ^vuee  ntoM  f 
ai  je  ff'aj  ne»  de-Jecref  à  'ùêtUy  itoais  évifte  vûmt^ 
fc  four  vêuf, 
jP«  J^I.      J^  ff^  >"  f^'  êufetmUe  éêvetigie  çftemtrsirey 
Je  tennis  kiem  Terreur  qm  à*AmmMt  rnsfaif 
faite  , 

Cela  féal  ùy  ^as  furfaffnt  mom  efirt^ 
Ce  dernier  rers  eft  bas  -,  &  dans  celny  qui  k 
précède  ,  rexptcfllon  n'eft  nullemcnc  puref 
car  encore  qa*on  die ,  umker  em  mme  ewmum^ 
on  ne  dit  poincauioi»rd'buy,/^iw  U9ie  erremr^ 
pour,  f^tre  une  fauH  ,  comme  k  difoicttl  not 
derniers  Poètes, 
lîilf  Kv,  Pardennez>^m$j  fi  f^aj  fait  cectc  eireur^ 

4-  dts A,  Cefi  Vàmùnr  fine 

ÎJ*®"".dç  Qui  me  trémffrts  , 

[*""*•  &  Baif  ^crivoit  prcfquc  tofijouts  ainfi, 
gM  A-e  -■  Iljfdu  ffofiê^i 

moursd         ^  eennoifire  Terreur  e[u'um  mifirayle  fit 
tnnclnti       ^f^  ^^  Ufr$P,fi  eHe  /e  fre/eme. 

Hl  y^y  ^^^^^  ^*^^  ^*  délivrance 

Dm  mé^ur  de  fute  U  tranct 
Je  la  ff^urdy  faire  du  mie». 
Quoy  qu'il  fe  icrft  en  beaucoup  d*endfoits  Je 
terre  façon  de  parler ,  elle  cft  pourtant  ▼!- 
cieufe ,  &  Ton  ne  dit  point ,  fi  firsj  U  dèiè^ 
'vfétuee  de  vofire  malheur.  Il  a  écrit  plus  pœ- 
lement  quand  il  a  écrit  à  Mr  le  Cardinal  64 


tfE    Kf  A  tir  kit  SI  €t^ 

Hichelieu  >  JS?  «w»**/  mets  tm  Et  fit  mm  gf'Mmd  mùnf^  /*,    ^ 
$rt  y  ^»a$$d  je  nttis  fro^efs  mm  mmâttaffi  fepttâftè  ^ 
mats  émfft  efies-'v^ms  $tft  graÊ$d  Hetxmit^    Vous 
avezvainctt  celle  de  la  France  ^  'ueus  wfmireii:, 
hem  À  hùMt  de  U  mienne^ 

Et  ^ut€»f9fme  fer»^  ikffieip^  \^ 

De  ce  grand  chef^^mmurt  de  gkirt , 

VincreduU  f^ftttuè 

Rt\ettetA  Je»  ttmoifgnéige  ^ 

S'éi  me  U  dépeint  heUt  gf  fage 

Aa  deçà  de  U  •veivré. 
II  a  veu  Ùtt\%  douce  ^ue ,  am-  deiÀ  de  U,  eftoâr 
une  répétition  dont  Tofeille  iecoic  choquée  f 
Mail  comme  on  ne  die  point  je  vems  atme  ate 
defét ,  mais  am  dtéJ  de  temf  ce  fme  *9eMs  ffam^ 
^<» -iméitgmer  ^  il  ne  dev^oh  point  adoucii  le 
▼eis  aux  dépen-s  de  la  Grammaire  ic  de  1*»-. 
fage.  Si  q*iclqtt*an  iburient  qoe  Mr  de  Mai-* 
bcrhe  votiloit  dire  le  canrraire ,  O^e  U  IKemt 
Htfe  efie$t  fi  fage  (f  fi  hrlle ,  que  U  fofîerlté  fi 
ftrfué$dere$tr  à  fetne  c^uelie  eufi  efié  U  PalUt^ 
far  qui  tt^af  avest  efié  gemverméj  comme  il  le 
dit  fix  ytts  plus  haut  s  que  cette  vemé  deviem» 
droit  fi^feÛe  ,  £jf  qu'il  en  faUeit  moins  dire  fomr 
'*  faire  creire  darvantage ,  Je  repondt  que  cel» 
cft  bien^  mais  que  la  penfée  de  noftre  Au- 
theur  n'eft  pas  exprimée  aiTez  nettement,  tc 
qu'on  ne  dit  point, iî?  'veus  refrefimeraj  heUei 
&  fage  au  deçà  de  U  verttè, 

iine  te  Bo/fhore  en  fis  deux  rives  M^ 

^ura  de  Sultanes  capives  . 
^t  que  de  mères  a  MemfhiSy 
£n  fleurant  diront  la  vaillance 
De  Ton  courage  Se  de  fa  lance 
fmnerailki  de  leurs  fils  ? 


t 


1%^  RlMAROyES  SUR   lis  POESIlSf 

Dans  ftf  TMtf  eeU  feroit  le  mieux  du  monde ,  die  Mr  de 
j°j/"^^'* Balzac,  fi  U  ntsêlUnce  de  fêm  courage  n'y  efint 
'  foint  :  Im  mMillamce    de  fa  Ume  ,   encore    fis  y 
quoj  fue  le  feu  fie  die ,  'oailUnt  comme  fon  ejfée^ 
(f  'vatlUnt  comme  teffèe  tfuUl  forte,    Mait  MmI^ 
kerée  condamne  luy-mefme  les  locutions  flehées, 
Mr  de  Balzac  a  remarqué  fort  judicieurcment 
|u'on  ne  di(bit  point  U  'vaillance  d'sén  courage^ 
'vaillance   d^une  lance  9  mais  je    m'eftonne 
qu'il  ne  fe  foit  point  apperceu  qu'en  cet  en- 
droit ,  dire  la  'uasllance  de  tfuelqu'un ,  efl  une 
manière  de  parler  fort  bafle,  &  que  aoftsc 
AucJieur  aroit  dit  ailleurs  , 
T»  If •         Et  comme  fa  râleur  maifirejfe  de  forage 

^nous  donner  la  faix  a  montré  fon  courage  j 
Il  n'avoir  pas  encore  fongé  que  Mr  de  Mal- 
lierbe  eftoit  tombé  dans  le  defFaot  des  locu- 
tions flebèes  qu*il  condamnoit,  pou^  'vaillant 
comme  teffée  ,  quand  il  écrivoit  en  profe, 
^^»  qu'une  efiée  eftoit  'vaillante^  Bien  vous  àtray- 
f  e  que  ton  nta  icj  entamer  des  affaires ,  ou  fans 
•doute  Von  regretera  voflre  efpée  comme  la  plus 
brave ,  dont  U  France  ait  \amaisfait  feur  à  fis 
•ennemis.  ^ 

Il  n'employé  pas  plu»  heureusement  ailleurs 
le  mot  de  irave  ^  quoy  qu*en  une  autre  ûgoi* 
fication. 
**^.  Tantoft  nos  narres  braves 

De  la  dé  fouille  d'Alger,  f 
f4u  QuÀnd  le  monflre  infâme  d'Envie 

^  qui  rien  de  Taucruy  ne  fiaift^ 
Comme    on  ne  dit   point  un  autruj,  Mr  de 
Malherbe  n'a  pu  dire  a  qui  rien  de  tautruj  ne 
fUift^  &  je  ne  penfe  pas  que  cette   manière 
de  parler  foit  bien  receue ,  quoy  qu'on  Au- 


tliear  &dmîrâ.hle  ait  cafché  de  la  renoureler  Se 
de  rintroduire. 

fi/faj  de  quels  affas  fin  enfance  efioit  fUine^  T.  157: 

Et  n'ay  fas  entrefris 
Injnrseftx  am't  »  de  foulaget  ta  peine 
Âvecque  fin  méfrts. 
Cet  injurieux  ami  n'efl   pas  bien  placé.    San* 
Uger  U  feine  de  quelqu^un  avec  le  méfris ,  &c, 
cftune  façon  de  parler  qui  eftfi  obfcure  qu'elle 
n'eft    pas   intelligible  j  &  de    quelque  façon 
qu'on  l'explique,  on  fera  contraint  d'avouer 
qu'elle  n'cft  ni  pure  ni  nette.    La  fuivantc  eft. 
nette ,  mais  elle  n'cft  pas  pure. 

La  fij  qui  fut  au  cœur  d^ oit  finirent  ces  larmes    ^, 
Efl  le  fremter  effay  de  tes  ftemieres  armes 
Par  qui  tant  d'ennemis  à  tes  fieds  abatus 
Pas  les  ombres  d  Enfer  ^  fougère  de  la  Terre 
Ont  connu  ta  fortune  ^  &  que  Tart  de  la 

guerre 
^  moins  d^enfeignemens  que  tu  n*as  de  'vertus; 
Je  laiiTe  â  part  le  repos  qui  manque  au  troi. 
ficfnae  vers  >  On  ne  doit  jamais  ^dire ,  fe  voy 
'^oftre  deffein  ,  Ç$  que  vous  efles  freft  de  texe^ 
cuteri  encore  qu*on  puifle  répondre ,  pour  def- 
fendre  Mr  de  Malherbe,  qu'on  fous-cntcnd 
&  je  «wy  que  vous  efles  freft  de  t exécuter.  Mais 
^n  ne  jçauroit  parler  purement  fi  Ion  ne  dit, 
'*  '^^J  f  *'  T«J^/  aveii,  un  dejfein ,  QT  que  vous  eft  es 
f^ft  dg  Nxecuter ,  ou  bien  ,/<?  'voj  voftre  deftein  , 
£?  •«'«7  encore  que  vous  eftes  freft  de  Vexecuter. 
ï^our  paflcr  à  des  chofes  plus  agréables,  j'en 
laifTc  quantité  d'autres ,  ou  vieilles ,  ou  vicicu-  . 
fc$,  conyne  çellcs-çy^ 

Qaantesfpis  lorfque  fur  les  ondes  (S» 

Ce  nçwveéi»  miracle  ftotoit ,  f 


•    5 1  •  Frapé  non  moins  tftfe  de  charnus  ,  f 

*7,  £/  /<•  frefence  des  nuer^tiUes 

Qu^tn  ojroicnc  xlite  nos  oreilles. 
Je  fçay  qu'on  àSx. ,  ;*  Z*^  o^^r  dw  mes  fn^fret 
jeux  »  ^e  tay  etftendm  de  mes  oreiiies  5  m;ki&.cccy 
m'efl  fore  (a{pe<^  ,  rV^  «^xre  r^^  q$àe  mes  srt$i* 
les  ûnt  euy  dire, 
'ifé.         Le  Sceftre  qtte  ferrefn  ntce 

Oh  rheur  Mtx  mérites  tfi  \otm 
Luj  eUèt  le  reffeû  tvi  la  face 
tlM  tint  l'enorgueillk  feir^ti 
te  ailleurs, 
%I^^M     Et  fi  tous  fes  dffdsfint  encore  en  fa  face. 

Ce  neft  que  depuis  la  mort   de  Mr  de  Mal- 
herbe qu^on  ne  fc  ferr  plus   de  l^fuce^  pour 
le  "vifé^e  ii*uae  perfonne. 
ji8«  Ce  fendant  nefite  grand  Alcide 

Amolli  féumvy  vos  affos 
Perdra  U  fureur  if  ut  fans  bride. 
Vemforte  à  chercher  le  trefas 
Cette  Bride  eft  une  vilaine  cho(è  poar    ua 
grand  Roy,  &  Ton  ne   fçauroit   éviter    a^ec 
trop  de  ruperfticioh ,  les  figures  qui  £onc  ton* 
jours  dans  fcfprit,  im  mauvais  effirt. 
f^»  '.       J^^efi..ce  faj  nous  rendre  au  naufrage 
jtfris  nous  arvùir  mi^  À  hord. 
On  dit  bien  rendre  à  la  Mort^  parce  qu^on  6\t  ^ 
rendre  à  efuelquun ,  &  que  la  Mort  eft  une  pcr* 
Ibnne  Poétique  $  tktai^  voits  me  rendes»  am  nam^ 
frage ,  pour ,  mous  me  remettes,  dans  le  nmnfrage^ 
ne  fjauroit  eftre  extufë. 
!)•         Bt  Ui  Uix  ^ui  n'birceptent  rien 

J)e  leur  glame  Çj  de  leur^  balance 
*'  '  JFonr  tout  ferdre  à  la  Violence 

Qui  lieut  avoir  plos  que  tip  H^JXp 


08    MAlHBRSfl,  ttf 

Ct  fie»  eft  mal,  bas,  5cc.  &  le  yctbcexce ftgr 
li*cii  ni  net ,  ni  propre. 

Certes  ,  ces  miracles  vijlhles  P^ 

Ezcedaac  le  f  enfer  humam , 

Ne  font  point  ouvrages  poÂibles 

A  nxoins  qu'une  imnonelle  main^ 

Ef  U  raijon  ,  &c. 
tl  rCj  a  perfbnne  qui  ne  Qïate  que  U  penféc 
«ft  imparfaite ,  &  qu'il  manque  içy  quelque 
^hofe ,  f^0/  aétions  merveillemfes  ne  font  fos  des 
Matons  fùfià/es ,  À  motns  qn'mne  main  immortelle. 
Oh  jet  divtn  des  urnes  ǣ  des  jeux ,  %^^ 

Reine  ^  le  chef-d^auMre  4*s  Cienss^ 
Qnels  daSes  'vers  me  feront  avouer 
Digne  de  ce  iouçr  i 
Ce  n'eft  pas  écrire  bien  purement ,  que  d'éciire, 
Jt  me  ferdy  étvouer  digne  de  naus  lener  ,  pour  ^ 
\^  feréty  étvouer  que  je  fuis  digne  de  ntous  loner^ 

Les  Mnfes  hétutaines  Ç$  braves  ^«^ 

Tiennent  le  flatter  odieux, 
Peu  de  gens  voudroient  écrire  aujourd'hoy  le 
fUtfer^  pour  U  flatterie  i  &  peu  nommeroienc 
encore  àrnves  ,  les  Mufes  qui  ne  cherchent  qup 
1a  Paix  leur  bonne  amie  ,  qui  fe  picqqent  plue 
d'efpri]t  que  de  cœur  ^  qui  fe  contentent  de 
promettre  ou  de  donner  une  couronne  aux 
Vidoricux  au  retour  de  la  bataille.  Il  faut 
laifTer  cette  Epichece  ^  Pallas,  qui  eft  née  le 
cafque  e;i  teftc,  &  que  les  Anciens  ontrepre- 
fentée  comme  une  nlle  dont  le  coeur  ne  pou^ 
▼oit  cftrc  âechi.  -, 

qui  panage  avec  le  Dieu  Mars ,  tout  le  foin  ^tljn*^  * 
Bl  lovxt  u  glpUe  4e  la  guerre,  igPAtiid» 


tSS        Rbmarqj}es  sur  les  Poésies 

Idem  al.  ^  ^J,  A''fW  (AtKH  ^ohi^j^iiA  ify^ 

Hymn.         ritfSô'^waci  Tf  Tr^hmiÇ y  ùti  Tf  mjohA^'ii  TU 
MFillad.  Après  avoir  <iic, 

^«>/  Mtéfes  hautaines  Çf  érsêver 

Tiennent  le  flatter  edtenx  , 
il  concinae. 

Et  C9mme  farentes  des  Dienx 

Ke  farlent  jamais  en  efclaves. 

Mais  afijp  ne  fint^eUes  fat 

De  ces  beattteK»  dont  les  affas 

Ke  font  ^us  rigueur  Çf  tjue  glace  * 

£t  de  'tjui  le  cerveau  léger 

Qoelquesy^rv/i-^/  «[u^on  leur  faffe 

Ne  fe  peut  jamais  obliger. 
S*il  a  entendu  que  les  Mufes  ne  (ont  pas  de 
ces  Beautez  infehfibles  qui  ne  s'engagent  fa- 
mais  ,  quelques  grands  fervices  qu'on  leur 
rende  ,  oUtger  ,  n'cft  pas  fi  propre  en  cet 
«ndroit,  ({^'eti^ager.  S'il  a  entendu  que  ces 
Beautez  né  Ce  tiennent  jamais  obligées  àes 
fervices  qu'on-leur  rend ,  c'eft  parler  mal  que 
de  dire,  elles  ne  Je  feuient  jamais  e^ligen  & 
de  quelque  façon  qu*on  explique  fa  peafce 
(  car  il  ç(ï  certain  qu'elle  eft  obfcure  )  on  ne 
peut  def&ndre  cette  manière  de  parler,  um 
ceneau  qu*on  ^l/^e ,  ou  If  »#  s* oblige^ 
li  y  a  dans  les  Livres  imprimez , 

Et  de  qui  le  cet'veau  léger 

Quei<jue  fervice  qu'on  \^J  f^Jft^'  ' 
Mais  j'ay  mis  leur  qui  fe  rappporte  à  Beasê^ 
teic ,  pour  luj  qui  fe  rapporte  à  cerveau  »  n'cf- 
tant  pds  croyable  que  Mr  de  Malherbe  eufl 
chargé  trois  vers  de  tant  de  fautes  $  &  qu'il  aie 
.  fpnge  à  tQùizyffire  du/emiceÀmm  cemeaUm  . 


I>  ï    M    A    I    H    B  R  B    s,  tt^ 

En ^nellt  efcktU nomfareiUe  Puzsj 

^uroit  elle  Offris  UtHerveiUê 

Défi  bien  charmer  frs  appas  ? 

Q^jefMigeUtfêitverheUei 
Il  veut  dire  de  rendre  fes  appas  fi  charmons; 
mais  ce  qu'il  dit  n'eft  pas  net ,  car  charmer  U 
heétnté  n'eftpas  la  rendre  charmante  j  &cene 
font  pas  Us  affas  qtfen  charme  :  ce  font  les  appa$ 
eux-mêmes  qui  çharmentczva.  qui  les  Toyent, 

Je  me  rends  dencfans  refi fiance  Ij^, 

A  la  mercy  décile  &  du  fort. 
Cette  conftrudion  eft  cftrangcre ,  &  l«on  «e  dit  " 
point  ,;îf  me  rends  à  la  mercj  d'elle  Çg  dnfêrt,^ 
maiis  à  fa  mercy  Se  z  la  mer^difi/ert^ 

Mais  jnoy  ?  ces  loix ,  dent  la  rigueur  ^  -  g 

Tiennent  mes  fouhaits  en  Ungueur  ^  * 

Régnent  avec  un  telemfire , 

QMefi  le  Ciel  ne  le  difTènt , 
On  dit  bien  dijfèudte ,  ou  romfre  isn  mariage l 
difiudre  un  métal ,  &c. mais  on  ne  die  point  dif* 
fendre  un  Bmfire, 

Neus  le  vous  amenens  déf  ouille  de  fes  armes  j  . 
O  Roy  taftre  des  Rojs , 
pour  nens  vous  i*amenons.  On  mettoit  autrefois 
rarticlc  devant  le  pronom  pofTcfljif , 

Vos  grâces  enfait^  dit  "    l^aMI 

Ont  crédit  .  dans    fet 

DefUire ,  Dieu  ff ait  combien  ,  f  J*'*°« 

'  Ceux  qui  /j  eonmiffènt  hie»  ^-  * 

Le  m'ont  dit^ 
pour  nie  tont  dit  j  mais  c'cft  ce  que  Ton  ne  peut 
foufftir  aujourdliuy  j  &  je  m'eftonne  que  Mr  de 
Balzac  tombe  quelque  ^ois  dans  la   meûn« 


290    Remark^vss  sur  les    POISIE» 
jf,  I  So.  Ces  arrpgéins  ftti  /e  dej^emt 

De  n^wvoiffiu  de  \xSi  re  *iffcK, , 
Imfudemmunt  Çr  glorifieiK 
^Âtiz  fables  des  pelles  fétfe^i^ 
tmfife  a*eft  pas  icy  en  £t  place,  U/egkrifers 
^ueit^me  ch9je  »  ae  vaut  iij^a  cU  ^eicyxfi  fajoa 
qa*oxv  le  prenne» 
S  9  •  O  t^ue  nos  fortunes  fxs^eres 

Ont  un  changje  bien  apparent l 
O  que  dujtexle  druas  Petes 
Le  nûftre  s'eft  fait  différent  ! 
Il  çûc  écrie  avec  plus  4^  ^p^recé  ,.s'il  dk  mis  ^ 
fuêst  Le  nefire  différent^ 
Si  •       ^ejerrveza  ie  repus  À  eei  fliieiUes  éusûes 
pMr  fui  le  fang  efi  refrùdy  y . 
7^utle  flatûr  des  purs  $fi  eu^  leurs  nuusnii^ 
La  nuic  eft  déjà  ptocbe  à^ui  palTe  xnidy. 
Je  n'ai  vu  perfonne  qui  n*aic  loué  cette  Stance^ 
&  tQkUtefoÎK  je  fuis  ^fluré  qu'il  y  a  dans  ce  der* 
2iiei  vcrSytt^e  faute  zS^jt,  giodlere.  En  effet^ 
f  roche ,  en  cet  endroit  efl:  la  même  cholè  %a*^ 
freche  ^  |c  a  l^vektat  iregime^  Cependant  on  ne 
dit  point  »  et ff  rocher  Je  qml^efun  ^  proéte  à  qu*eU 
.qu*^^m»M  de  quieiqu'un  ^  4c  il  Édloit  meccreAf 
puit eft  proche  de  fukpajfe  uùdj^.i  car  c'eft  faire  la 
même  faute  que  fi  je  difois ,  ie/uis  ennemi  à  qui 
àslaire  mes  aâions ,  pour  de  qui  ,  .ovkd^xeluyqui 
et  faire  mes  a&ions^ 
'4m    '  N*eJpfrons  fluJ^  «M»  ^IMM^  éiM^  fnmeff^t  dst 
euonde  y  t 

êMlmmitr^efiunfvimfty^j^pvùetÊriÊMtond^^ 
igueto^^urtf»elqm€'ventettipèci»  4c  calmer» 
Il  &Uoit  mettre  de/e  e^Umêr^çAX  on  ne  dit  poinc 
fedu  calme  ^foiixfe  c^mc  ^  puifque  eulmer  cft 


aa  ¥ecbeaâif  y^  non  pas  on  verbe  neutre. 

Ce  fonc  à  peu  piès  les  ckofes  que  je  ne  toii- 
iiois  pas  itaicer  en  noftre  Anteur  ^  5c  qui  onc 
Jiefoin  de  quelque  indulgence  pour  eftre  (auf* 
fertes ,  encore  qu'il  j  en  aie  quelques  -  unes  qtu 
(emblenc  plus  excuubies.|  te  qui  ionc  à  la  vccit&  ' 
.biemnoiRSYlcieufesque  tes  aucces.  Dans  tous 
lereûe  il  7  aureicde  la  gloire  4c  du  plaifir  d*i^ 
xnicer  Mr  de  Malkerbe  »  &  de  fbraaer  fon  çÇptm 
fc  fon  caraâere  fur  le  £en. 
.  Je  fçay  qu'il  7  a  des  gens  qui  condamnenc 
4oute  lorce  dlmitacion ,  qui  appellent  ignorans 
Se  foibles  ceux  qui  ne  s'avancent  qu^à  n^efurc 
qu'ils  font  ou  foutenus  y  ou  poudTez  ;  qui  difenc 
que  le  Génie  de  chacun  doit  icre  libre  «  qu'om 
ne  peut  TaiFujettir  fans  I117  t&ter  quelque  cào(ë 
de  fa  vigueur  &  de  fa  nobleflc.  Mais  comme 
cettt  qui  Tafluf  etciflent  à  un  fcul  Auteur  »  le  mecr 
:tent  dans  une  étrange  fervicude  ;  ceux  qui  vea* 
ient  qu'il  ne  fepropofe  aucun  modçle ,  quelque 
1>eatt  qu'il  (bit ,  le  mettent  dans  un  extrême 
danger^  Encore,  vaudroit-il  mieux  à  mon  avis« 
^treitKiépendanc,qu'efclave«  L'opiniokn  la  plus 
commune  ^  oft  de  ceux  qui  croient  qu'il  faiw 
cboifir  les  Écrivains  qui  méritent  d'être  imitejBf 
qu'on  doit  les  fuivre  tant  qu'ils  (ont  dans  le  bon 
cbemin  ,te  les  quittai  quand  ils  s'en  éloignent, 
ou^uand  ils  s'égarent.  C'eft  pour  cette  raifon  Non  qwi 

S 'us  fouticanent  que,  le  meilleur  ne  doit  pas  "*.*]2*^ 
e  le  feul  imité  i  ni  même  ioiifé  en  toutes  cho-  ^^i^^^^  "J' 
^es  ^  &  c'cil  de  iaibrte  qu'on  en  doit  ufer  à  l'é-  lus  imita*, 
gudde  lyattc  Mr  de  Malberbe.  Aufli  n'eft^il  pas  dus  eftc 
poiliblc  à  «n  homme  de  s'approprier  tout  Tefprit  ^5,*",^*, 
^*4ia(ciili&quandia$ine  illc  pQurroit^  ilncct'at  êê 

Nij 


i^J.      fREM^K.Q!3?J^s  SVR  LES    Voiijis 

in»-    it«  doit  ni  îc  (buhaiter ,  ni  le  faire  ,  parce  que  le« 

Non^cft  P*°'  grands  Ecrivains  ont  leurs  incgalitez,  & 

unusquâ-  îcucs  delFauts  j  qu'on  n«  doit  pbinr  imiter  ce  qui 

vis  pf«-  cft'oa  dcfeducux  ,  ou  (bible  ^  qu'il  y  en  a  qiii 

*^'^!?îîîl*  finiffcnt  ce  que  d'autres  n'ont  fait  qu'ébauck'cr. 

Sente.     Cette  opinion  n  a  pas  dcpleu  a  Virgile  ,  qui  n  a 

Rhccor.    |»as  feulement  ftriv  i  Naerias ,  Enniûs ,  l^acuvius, 

J."    P^*'  Lticilias , Furius'Bibaculus ,  Lucrèce,  ôrc.  maif 

Ccnito-*  q«i  a  encore  imité  Theocrite  dansées  Eciogucs, 

Terf,        Hefiodc  dans  fes  Gcorgiques  ,  Apollonius. dan» 

VidcMa-  le  quatrième  Livre  de  rj€neide,&  Homère  dans 

UM  "  fie  ^°"^  ^^  ^^(^^  ^^  ^^"  metyeilleux  Ouvrage.  Le? 
«:  satur-  Guides  quéyirgile  n'a  point  eu  liente  de  fuivre, 
oaJ,         eh  ont  fuivy  d'autres  î*£t  comme  lés  Latins  fc 
A^tcnrichis  de  la  dépouille  des  Grecs  /  les  Ita- 
liens &  les  trançoisle  font  parez  bien  fbiivent 
dfes  richcffes  des  uns  &  des  autres.  En  effet ,  il  y 
areu  des  copies  en  môme-tems  qu'il  y  a  eu  dés 
originaux  j  &  quoyque  ceux  qui  ont  intenté  Ici 
cîiofcs,  doivent  avoir  précédé  ceux  qui  n'ont 
fiit  que  les  imiter  5  je  pénfe  qu'on  en  pourroit 
dire  ',  â  peu  prés ,  ce  que  répondit  un  Philofbphe 
Ifidi'en  au  Grand  Alexandre,  qui  \uy  demandoiè 
qui  éflroit  lé  premier  e.u  du  jour  ,  eu  de  la  nuit , 
Plutatq.   Que  cel^yUavoiffrécedêU  ntf/t ^Ârun  jo^r.  Il  cft 
vie  Va*  Vray  qu'i4  faut  icy  diftingUer  les  Pirates  d'avec 
cxandxe.  les  Marchands  ,  &  ceux  qui  empruntent  d'avec 
T      '  •  les  autres  qui  dérobent. 

Mais  comme  il  feroit  à  defirer  que  qaelqa'aa 
iniiitât  heureufement  Mr  de  Malherbe',  dans  les 
bedes  chofes  qu'il  nous  a  données  ,  n'auroit-U 
point  imité  luy-même  les  Anciens  &  les  Moder- 
nes ?  n'auroit-il  rien  tiré  de  la  Grèce  ?  rien  de  la 
vieille  ou  de  la;lo^veUe  icalie  ?  I)  eft  aifé  d'eâ 


DE     MaLMEUBtI;  li^3 

juger  ,  fi  je  ne  me  trompe  ,  par  la  fuite  de  c<fs 

Remarqués. 

Z'  aurore  d^une  main  enfortant  défis  fartes  \      P.    J^^ 
Tsext utt tut/è de flestrs  Ungu'tffantes  Çg  mortes ^ 
Èlk  licrfe  de  C autre  une  éfuche  de  fleurs  X 
Et  d'un  vofie  fiffù  de  /apeur  £{?  d*oragç  ' 
{^ouvrant /es  cheveux  d*or^  decou-ure  enjon  'as/ag» 
Tvut  ce  qu'une  mmtient  de  crueUes  douleurs. 

té  Soleil  qui  dédaigne  me  teUe  carrière  y 
Puis  qu' il  J**sêt  qu'il  déloge  ,  éloigne  fa  Barrière  5 
Mais  comsue  un  trimixel  qui  chemine  au  tréfoftk 
Montrant  que  dans  (ec  ce  ur  ce  mojagé  le  fâche  ^ 
Il  marché  lentement  ^  Çf  de^re  qu'on /fâche 
Quejtce  n'cftoit  force  ,  il  ne  leferottfas^ 
tucain  a  dit  (jue  ce  fut  avec  violence  que  le 
Soleil  éclaira  lin  Champ  de  Bataille  j  qu'il  ne" 
l^écloisA  pas  même  de  its  rayons  prdinaires. 

Segniùr  Oceofto ,  quam  lex  atetna  itocuBat^  .^  L  ibt  '  x . 

UêHifcus  Titan  nttnquam  magis  athera  centra     Phaif. 
Egit  eqUfos ,  currumqhe  Polo  rafiente  f^forjlt  ;     -  ^*  *• 
Z}efié^ujque  fétti  voluit  y  raftaque  lahores  ^ 
Lucisi-  ^  attraxit  nuhei ,  npn  fabula  fiamiiuA 
Sed  ne  Thejfalicù  furus  luceret  in  orhe. 
Depuis  Lucain^Sannazar  adit  fur  re'(ûjet  même 
qd*a  traitté  Mr  de  Malherbe ,  après  le  Tanfille ,  p'e  partu 
Quodfcehs  Eois  ut  frimum  cernes  ah  undis.         n!  ^^'"^L 
Sol ,  inthjgnantts  retrà  converfere  curriss  Ciic^,  " 

Oftahit  ^fruftraquefuis  luélatus  habenis , 
Quod  foterit ,  tandem  auratos  ftrrugine  erhtes 
Jtnficiet ,  mœftamque  diufine  lumine  fronte'm 
0fiendet  terris  ,  ut  qui  \am  fioret  ademftum 
^uSorem  ^^egemque  juum  \  quin  sffa  nigranH' 
ttétrie  ah'ore  ttmens  ^  M  tante  cencita  cafse 


1)4     "lliMAiti^ES  S9R  LES  Poésies 

,A7M:rtttqiie seules yUurjm.tfque  effsfmdtt  inénes^ 

jp^   x^      Certes  ^icomqme  a  veufUuvûir  dclTas  ms  uftes 
Ltsfnneftts  écUrs  des  y  tus  grandes  ttmfe fies 
Qtà'exttterent^smais  deux  cùmimires  fétrtis^ 
bailleurs  ^ 
7  0%  êiats  étatier  ffus  i  cet  hataiHet 

OÙ  tonnent  les  fâudwes  d'Enfer  y 
£t lutter  contre  des  murAtUes 
lyon  plcuvcnt  U  âame  &  le  Fer. 
THeft  excufable  de  s'èrte  fcrvy  deire  fois  dé  cette 
penfêe ,  parce  qa^:>ii  lîe  peat  rien  voir  de  plus- 
grand  ni  de  plus  beau  que  cette  fluye  de  tempêtes  y. 
CîraTi»  ^efir^^defeuJVKxxitxxx  de  U  conefueftt  deàresM- 
ino  cra-  de  %  enchéri  fur  Mrde  Mallierbe  pour  la  redite;, 
ji'"'*  Gfà  dtfiréêliéêerMuuhe  iicteh  nCcuréS^ 

St*f«»  Xinde  fie^gUfiergmds  fondue  ntemspM  In 

Cià  vâU»  da  iê  ttsMihinè  fw  ^rs^i 
CU  A^ri  ftMcigfù ,  e  Ufirrdtè  ir/tti-^ 
&  txois  Stances  phis  bas , 

Piomke  d^arnda  esUe  dtdetat  fhjtp^ 
Stt  Ugèntt  "thripidnés ,  ê  fiem^a  anc^rÀ 
Di  bitume  ^e  dé  z^oifb  m  n^Ariefoggi^ 
lùsmma ,  cbe  ddui^t^  arde ,  e  dsvorm, 

tantoTt.       ^'•^^  ^  tittewtre ,  t  dijétetfe ,  e  nu  fie- 
Se.    \%m       Horridottemh^  dn^i guerriers  éideji 

Canto  Catnfuïte  ^  luliflè ,  9  altre  $rdigni 

Mit.  Su  PievotieatsebetadUcittéideinprmke^. 

JOîfeette ,  ds  Uneie ,  e  di  macsgni 
Cenftrage  ^ditentofét  h^rriio  nemh^ 

Se  dans  la  Sutkct  fiursnre, 


BS    M  A  L  HBK.B  i;  l^f 

Citie  intMttto  da  $  mun  infimfta  fio^a , 
Che  ifitri  ajfalitori  À  terr^fi^nd^ 
Da  le  métthfrse  ^fcir ,  da  UftPetre 
Pece  yê^olfr^e  hitmim  ^edarài  ^tfktfe. 
HjadansTArioftc  , 

Chefirro ,  ef9€9^  e  wmfli ,  e  tmigr^tvi  ?^*!f  *?'" 

«dans le  Chant  icizicme,  46.  Si. 

Gnamdme  /èm^ram  Ufiejfefitette  '  ^  • 

/)W  murêfafrm  gi'immci  g,^rtê.  îfd!  h!Îl 

Je  me  rouriens  d'avoir  lu  dans  la  PaflSon  de  iaifit  Vcwiis  ' 

SftienneqaePrudemiusadécriteenqaatrcTers,  ^  No/i 

Primut  ènh  Stefbémm  memdcm  JmÊmnis  .  '^jft'™- 

&  dans  Clandicn  *" ,  n«jn  fa. 

VéeidiK  duliî».^*  ^ 


en  parlant  de  ces  deux  Villes  ^^ai  pear  «n  critne  ** 
efFroyable  furent  caftfaittècs  pa*  fefeu  du  Cwl ,  JJ^o^f^ 
^^hincutDeusctftfir^fit ,  Âisi^4f  ^nsrnnme'  junior c  ' 
^iiimhres^  vijt^r. 

Ammian  MarcdHn  Veftfttvy  plus  d*attc  fois  J'ç^;^^f; 
«cette manière  de  frAtt'^),Ot»}NSPctafu^  in  cô  uuVu 
^^<J«?  diUffi  fofmùtrês  tfus  $¥»m&s^  mvxtpié'ne  ra-  Honcrii 
^erettirratione]ufia  r^rt0  ,  nmmer^  gentes  ad  ^*  H*% 
^rw^  cUm$rthus  diffpmt  conckiminf  :  tjm/trum  con^ 
furfu  ritu  grandints  hinc  rôde  cohvolantièfus  te- 
^Miydtrox  C9mmitHtur  fstpt^  £t  dans  un  autre 
I'ivre(c),  Etcafisomn$hms  mtcHs^  ^mtnih/fyâfe^comr 

CMljb.'dt  MHo.c  1.  frcSi  edii.frol^.  ^tt.iti^ 

(t)  Lib.  19.  f.  3  5.  cdir.  Hcnr.  Vali  1 

(tX.Lib.  j5;  f,  40J.  ejuf.  cHjtr 

N  iiij 


ifi  Rem^4^bs  SUR  LES  Poésies 
fUnMtn  yod  Tingttanum  Caftelium  frogrefftts  *  fer 
^miêntrium  mpntem  ^  ÈSa^Jeai  io  untfm  foUeUos 
invajtt^^am  cela  leciprocanifs  volitantia gran- 
dinisxùu.  Un  aucfc^iftorien  aproiîcé  et  cette 
^tnAç(z)\V^forf/nlnerum  f.efentsnamtœlo  nehfc^ 
Um  $mtemUkat  :  dies  effmâ  telorum  grandine 
/<f/f^^/^r.  Et  pour  revenir  a  nos  Pocccs ,  Virgile 
n'avoic-il  pas  die , 

(b)  It  mo  turhidJcœU 
TemfefiMS  ttUrum ,  ^efenem  ingmitmhcr  ï 
ce  qu'il  avoiç  pris  d'£nnti|s  , 

A  ces  vers  on  peut  ajourer  ceux  dix  fixiéme  tivre 

de  Lucrèce ,  ^ 

l^une  ratio  f^udjtt ,  perfiittetis  mêntff  t$t  Mtnà 
£xftrentigneis  interdum  tnrhsne  tanto , 
Mxfediam  ^  $ff^m  fnim  dU  de  cUde  eoortti 
FÛmméttemfefias^  &c« 

Kotlsaâ  ^^  ^i^^^ouimedM^tOi  de  |a  correâtoadarçib 
Vhxdrfi  vantMr.leFcbvre.  f  / 

lig.  4*>  Yoicy  une  Stance  admirable* 

Telqu^Àtuigueséfétndtfis  ^ 
P   -^  Marche  un  fieftve  imferieuK 

^'  ^**  I>e ^m Us meigts fendu'h 

Mandent  le  cou^  ghrieux  : 

Mien  n^efijeur  enfin  rintéige^ 

Ce  tin*$l  treu%e  fi  if  ra'va^e , 

JSi  tTétinàtnt  cemme  imjfonf^ 

X^sche figes ,  (^  leurs  racines  ^ 

Ofte  aux  campagnes  "vût fines 

Xr'e^efunce  des  meiffens^ 

(97  ^axo  Grammac.  Hifl.Dan.  lî.  8.  t  t4^i  tâku^Smg 

<b)iCiiffr'lî   ii.f.  i8j 

40  Mâcipb^lib.  «iSatur,  ca.  i.. 


S^en  étlloh  ce  Cûnqtâeféint ^. 

Sa  colère  mefurant^ 
Son  front  avoir  une  attlace 
Telle  que  Mars  en  là  Thrace  i 
Et  Us  éclairs  de  fes  yeux 
Éflotent comme  d'un  tonnere^ 
Qui  gronde  coutte  laTe^t^ 
Quand  elle  M fàthè  lès  C'teu^.^ 
Ce  que  Mr  de  Malherbe  a  dit  du  Roy  ,  Mr 
Chapelain  l'a  dit  depuis  de  fon  Héroïne  dans  Ton 
bcauPocmc. 

Cefi  ainfiqu  un  tùf^reni'd* une  chute  fukite  la  ^o- 

D,'4' fommet des  rockers  en  hasfeftéctfite^,  y^î®    ^ 

Roule  far  Us  vallons ,  gj  d'un  cours  furieUx^ 
S^owwed^tns  la  camfisgne  un  chemin  glorieux. 
lî  adit  encore  ailleurs  ^.en  parlant  de  lar  colère 
d'Amaury, 
Ainpyjors  fUé  Jtun  Uc  l^fohâe  chaujfée  î  )<4« 

ParunfUfà^eauvhte  efijpurdementfercii  ^ 
£t  que  four  de/brmais  s*  écouler  librement  f- 
Ctft^  férti  9 fi  montrée  au  cafitf.éUment\ 
Veau  nient  de  toute  s  fstts  à  t  étroite  ouvertffrtti    ^  ^ 
S*entrefreffè  au  fajfer  Jort ^èoHUonne  ,  £jf  mur» 

mure  v 
Et  fur  Us  chamfs  voijfns  refandant/afureitr , 
Détruit ,  far /es  dégâts ,  ff^oir  du  lahoureur» 
Gequ'ildit  de  la  colère  d'Amaury,  1*  Auteur  i</«-/i 
ewi^«^4P^e  de  Grenade ,  le  dit  de  l'Amour, .dans-  ,  | 
Iccœurd'BlTire. 

Quai  fume  i  cuitifugna  ecceUa  lp,onda  ^.  Cioto^ 

Confo  danuonto  bumor  trahocca  aifne  ^  *  '-v^^^TJ» 

H^^éÊTgi^mtimfi^ftumJittUe  cou  tondu  «  '  '  ' 


E  move  d^ûgn'wnrtn  iàn  ruèm  s 
Lifelve  chUnta  y  ifwmhhrté  Mffànd^  ^ 
Tutto  ingomhrs  di  morti  ^e  d$  rmftne  ^ 
P$rtsndo  fer  trofeo  de*  fitm  fifreré 
Cafanne ,  éÊp-ic9Îfor ,  fregj^it ,  *  fnfim , 

Taie  ilferfidù  Am^r ,  &C. 
Le  Comte  FulvioTcfti,dansfon  fragment  </r 
l^ Inde  eentjHffè ,  dit ,  en  parlant  de  detntfemeor 
Avantuciers  quiïbndoient  fur  kurs  ennemis , 
Cofi  taUr  de  ie  nervefe  ^Mh 
Scmdon  de  tAffeTtHm  dme  grmrtl  têrrtwfi  ^ 
Che  pûfiia  utùti  à  lafitggetta/uaUe 
Pnnon  difcioltogel^errefrementi  s 
Romfen^li  Ofpnt^ffpfh  ^ecen  iefi^Ue^ 
ItafiJc9n9ftf'iy$M  gt  èfftierf  xrmtnti^ 
Viiontxntti  P^otfiange  ,«  s^a^âmut^ 
tdafirriatnveîdinarfendAttrMnnM 
Le  Taffc    dit  Ja  même  chofc  de  Tarmée  dct* 
Chrcftiens, 
HklTa  l€-       Nttn  ègente  PMgttma  ÎTtfieme  Mcc^lrs , 
J?^'  Nen  muro  cinto  di  frafondm  ftffk , 

U^Tl^'  ►   A^rt^r^»  imrente ,  \menit  ^itfefhe  ^  t  fdfm 
Seha ,  ch^'îtor  vraggro    arefat  f^ffm. 
VpA  degiH  aîthj/mmi  $1  Re  Ufi  nteUa 
Quande  ftiferbe  eltra  mi/ura  ingrolpi  , , 
SfKfra  If^vnde  rmnofe  fcerre  : 
,  I^  coft  e  mas^  rbegif  s'afdffis  ^ff^ntm- 
11  y  a  dans  TArioftc , 
Kff.*Of^      Xkfnqweiftefery  che*  iRe  de'fi^me  Mkmm ,, 
brdoFu.        QftétndorQmfetul'voita  argsj^é  e^mtde  y. 
Cm.  ^ ,       £*  Atf  ff^^  campi  Ocnei  i^afrt  Hfiimkre^, 
Si.  )i«  £»grdffif9kh$  ^eieliddefteenâe  y 

£.uule£sit^tAf4fmeii^;r^^inm9^     •  -^ 


Lîb*   3* 
Carmi. 
Od.  X9* 


»'B  M'a  l  h  I  11  ttl  19^ 

^  c9  $  Cétni  ifaJlorf9fta  ne  inonde , 
Gfffz,XA»o  f  fefci  àgii  uimi  in  su  U  tima , 
OutJoUan  'voUrgli  attgelti  tn  frima^ 

SiIiusIralicttsaToitcxpnmélamèmechofe,en  .         , 
parlant  du  Gonful  Gracchus  , 

Vttorrtns  teififrdcefs  è  vertrce  P'sndi  ^^  ^  A» 

Ctémf9n$tmrmtin  csmfps  h  ma^noe^ue  ftag^re     **""**^' 
^nmlfummmtis  'voMt  iàtns  j  phta  faffim  ^ 

u!trmerftM^fmmanèfifneftréty  fylvx9[ue  trahuntur. 
Sffimeafiixojts  chmvLt  c$frvaiif^ns amljt, 
et  c/amatcû  pris  d*Horace  qui  compare  l'avenir 
à  un  toff  cnt ,  dans  ces  admîrabks  vers  fur  nôtre 
fnjet. 

Quôdadefi  ,  mementê 

Cntrfûnere  a^nns  :  CAtemfltnmnh 
Kituferumuf ,  nnnemtdio  aheo 
Cmm  f^e  dtMtnth  Ettufcum 
In  mare ,  nunc  ittf/dfs  adefis , 
Snrfeffyme  r^ftds ,  Ç$  fecns  ,  ($  danfi 
Fùlventis  unà ,  non  fine  monttum 
Clamore  ,  iticmd^ue  j^hd  5  ^ 
Cum  frradsluvies  tfutetns 
Irritât  amneis, 
Êacain  en  a  dit  autant  de  Pompée, 

Si€  flenoPadm  ore  tumensfnfer  aggere  twtas 
Excttrrttfffds ,  Ç^  fofos  concntitagros. 
Succuhniffiqud  telitts  ^  cumnlnmque  ffirentem 
Vndammnvn  fdfa  ruit  :  t»m  p^mine  toto 
Tranfity  gf  ignotos  aferitfièignrgitecMmfos. 
Virgile  aroit  lai/Té  dans  !e  deuxième  Livre  de 
r.£neide,  une  belle  id^e  de  cette  peiatore,  aptes  1^.  4T&* 
en  avoir  ciré  cette  comparaison  du  quatrième 
Livre  de  riliadc,  *«"^- 

^«  fiiettm  tfiluùcumfammsfurentfhmsmftris  loi* 

Nvj 


nb.^: 


)0»        Rbma^q^iS'  sun  tB8  Poésies 
Inciâit }  autrsfidm  yW^ntsmo fitimiue  tùrremr 
Siérait  ngroSyfèemuf^UsUtéi^^  koumcpêe  Uk9re$^ 
VrAcifStefyue  trahit  fjlvas. 
Il  y  a  une  tnftme  defcripcion  cian$  le  premier 
VerfiXtc  Livre  de  Lucrèce ,  &  toutes  celles  que  je  viens  de 

*  ^*^    remarquer  femblent  en  avoir  elle  tirées.  Mais 

ce  que  Je5  Latins^les  Italiens ,  &.  les  François 
ont  appliqué  àdiyers  fujets ,  oo  à  des  perfonnes 
^  diâv^rentes  >  Homère  Ta  voit  dit  de  Diomedeft 

niai  '*  d'Ajax.  Cependant  il  me  femble  que  les  vers 
't*  1^7.  Grecs  ,  Latins  ,.3c  Italiens  n'ont  point  d*avanra- 
lliad.  libi  ge  fur  les  François  que  fay  rapportez  j.que  ces 
^2*   ^'   derniers  même  font  plus  pompeux  que  ceux  de 

*  Gratiani  ,  de  Tefti ,  du  Taffc ,  &  de  PAriofte  ,  » 
qu'ils  peuvent  être  comparez  à  ceux  d'Horace , 
qui  ont  quelque  chofe  de  plus  grand.  &  dé- 
plus fort  que  ceux  de  Locain  ,  de  Siliusi Italiens^ 
4c  de  Virgile. 

Son  front  Avait  M/te  muidce- 

TtUe  «[ue  Mars  en  U  Thrace  ». 

MtUs  éclairs  de/esjemx 

Efiûientt  ùmme  J^un  tonnerre 

S^i  gronde  centre  ié$  Terre 

Quand  elle  a  fâché  Ut  Cèettx, 
lib.  4»  Ce  qp'il  dit  icy  ài  Roy ,.  en  qttat4rc  vers  ,  Prof- 
ile. S.    perce  Ta  dit.,  en  trois  mots ,  de  Cynthia  en  co* 

'^       s  lulminatilU  oculit  j. 

4.  7  &.  je  ne  puis  oublier  fur  ce  fujet  onc  expreflîon 
^J  .  aflcz  étrange  ,  qui  eft  dans  l'Afcbyle,  ^ifief 
f  js*'^  ^A«îr«F  y  Jê^ofamt  XfnK  Je  me  fouvicns- 
edit.  Sep-  d'avoir  lu  la  même  chofe  dans  Ariftophane». 


-fis  dans  PiiKàarc  à  la  fia  de  l'Ode  ix.  l^plfm 

Pour,  avoine  regdrdfiery  Âfartialy  ttrrihU.  Arifto- 
phane  la  dit  encore  d'une  autre  manière  SKlvttp 
W^'vÀt  3.  rejpjciens.  corujcaticnei  ,    pour  dire 
qu'il  fortoit  du  feu  de  fcs  yeux ,  &  c'cft  la  pcn- 
fée  de  liOttthyxttxxïyEt^Us  tcUirsdefesjtuxXXcfk 
vray  que  cecy  n'eft  pas  fort  bien ,  Et  les  éciairs  de 
fis yemx eftùtenpcommê  d^un  tonnere^  pour,  tejftm* 
khiint  À  un  tonnerre  ,  ou  tfioêtnt  C9mmt  Its  ècUirs 
d'tm  tùnnerre  5  car  outre  que  cette  manière  de 
parler  eft  baffe,  elle  n'cft  ni  pure  ni  aetre  \  &  l'onr 
n'éçfit  point  dans  le  beau  ftyle  ,  U  froideur  de 
moftre  main  efi  comme  d'tmmafère  ;  iahUncheur 
de  vofire  teint  e fi  comme  d^unly  ,  pour  y. comme 
eelie  d'un  lys ,  comme  ceUe^  d'un  mnfère^  &C« 

QueUe  véiène  refiRance  p^    yj^ 

^  fon  fuijfunt  a^fajaeil , 

if'euflportéléc  fémience 

Qui  fuit  un  mauvais  con/eiAf 

Et  veuf^  faute  homee 

D* une  chute  infortunée 

Comme  lureheliien  y. 

Dont  U  *  (w\c(kc Jolie  ^fameufe^ 

ïitvotr  à  la  Thejjalie 

Olymfefur  Pelion  i^ 
êL  ailleurs  en  parlant  de  la  Viâoire  ^> 

Telle ,  en  ee  grand  affaut  où  des  fis  de  U  Tertre       ^ 
l^rage amhttieu(è  à  leur  honte  fdrut^, 
Bllejauvale  Ciel  Qf  rua  U  tonnere. 
J^ont'  Sriaremourut^. 


%^%  RsHAROyiSS  seX  LIS  PofeSXfe^^ 

Des  9rt9$s  r$»eg^le  commère  i 
Et  telle  dejfms  tHùri/en 
iJ^urere  au-mà^ttn  ne  s*êt^le  , 
Quand  les  jeux  mêmes  de  CefbaU 
î'^^St**        BnfirùieutU  cemfaré^sfin , 

iff  Epice'  ^^^'•'  ^l'^^' 

d  ?o  P.leti      ^nte  décor ,  f^usntum  fréuedtt  'cUfés  minores 

Jlt  'sli        Lunafitces ,  ^uM/ititmfue  sites  frémit  Hefféntt 

Epitha.  Lattéts  mettre  quidultrd 

**™jo«  Smitteatmdtres  ,  qu^tntum  Lateni^t  Njmfhâs 

vfoUn  ^'^*  frémit^  quautumqu  a  egomet  Neretdas  extt* 

ti  «  ^..C'cftccque  Vcnos  dit  elle  même  en  faveur  dk 
iM-         VioJanrille;  &  datis  Horace^  Lalagé  ne  brille 
C*"'o!l*  P**  nnoins  qncl'iuegàile  tour^fercJes  meis^^ 
'^.  ^  ill  ^Uefichu/neronfte»^^ 

In    Hîp-       Vt  fttrM  neélurtfo  rentdef 

^/^^^  j*  Seneque  ufe  de  la  jtnème  cômparai(bn,  poaf' 
vide  Co*  Hippôljce  ,dans  urt  Chaur , 
fîp.  Irb.         PulchriortÂntetuafirmmhcH', 
^      '••       CUfierifUMnt$'mtcMt9fkefleu0  0' 
et  liiia  Cumfmos  tj^nes  ceeuntt  cemn 

Juft  Imp       Junxit^  (g  curru  frefenerste  ftrue^ 
*|^^"*"'  £«rfv>  *wtltns  fubtcundés  Phet^e  ,  ftc; 

fîdJLKv  ^t  ce  que  les  Anciens  ont  die  de  plufieurs  pex& 
%  dePa-  Tonnes ,  notre  Aureorle  dit  de  la  Keine  McrC|> 
fyal  fc    jij^ns  jine  Stance. 
Stella  y.  C?»/?:*  e»/îr/  muratUes  forcées 

'fyCicKt  Rsmeetra  les  homes  fa  fées 

Bpi  ftola  QtééSfOott  nêfre  Empire  Marin  ^ 

l^and,  j,  Sêt^onsfataUux  fuferhes 

^  7i.'lC>  fera  chercher farmj  les  hefhti^ 

fc^t  lcc%  EnqueUefiMceJntTmrm;. 


( 

.DE     M  A  L  H  E  R  B  B,  30^ 

Gmlio  Guaflauim  a  retnarqué  fur  une  S  tance  de 

îa  Jcrufalem  dn  Talfc ,   quelque  chofe  de'fem< 

blable.  Mt  de  Balzac  a  fait  après  luy  la  même    Pag* 

]S.cma-rqUCjdansfcs  EntreticnsySc  ce  que  Virgile  2-94. 

a  dit  en  cinq  vers  de  Troie  ,.&  Sannazaf  eu  hu^c 

de  Carc&age ,  Mr  de  Malùerbe  Ta  dit  en  deux 

de  Turin.  Sfcneque  a  dit  de  Lyon  ,  la  même 

cEofe ,  en  moins  dé  paroles  ,  Lugdunum  qu^d  E^ld.M* 

ofiendebatur  m  Gatlitt  ,  qudrUur  s  &  peut-  eflre 

que  Florus  ^  profité  de  cette  penfée  ,.cn  parlant 

au  peuple  Romain  -ylta  ruinas  $fj*ts  urhinm  d$ruit  I*»*».  i.  €• 

mt  hodsê  Sam?fiftm^fr4pjQ  S^mnio  requiratur^  Mais  *^* 

je  ne  puis  oublier  ce  <lemi  yers  de  Virg^k  y 

Bt  campas  ubi  Trc\afmt^  ^^è^'  ^* 

qui  ne  peut  eftre  ni  plus  ierrc  ni  plus  i»ix.^ti  *'      "* 
qui  a  fait  ^Mt  à  Maciobe  ,    VU  audire  fUum 
{  Maronem  )  tanta  brevitatc  dicentem ,  ut  étrûari}^^*l:^*' 
inagts  Çg  C9ntrah$  brê'uitas  tffa  non  fojjtt  r  ecce  y^ 
fsuàfimU  veréis  maxim^tm  à'vitatem  haufit  Ç^ 
sàjôrfjtt  :  non  reitquit  ////  nec  ruinam.  Ovide  s*eft 
ferry  de  cette  même  penffc , 

X^fn figes  efi  uhi  Trojafiâft,  Ipi/I.^ï6* 

Et  je  me  (buviens  d'avoir  v4dans  les  Cataleâes  ,  ""^  ^'3^* 
H^fu^t  quas  mérita  quondam  efi  mirataVetnfias^  ,„  Athc- 
Magnarum  rerum  magna  JeftsUhra  jacent,        nas  fie  a« 
Ce  qu'écrit  Sulpitius  a  Ciceron  ,  pour  le  con-|j*'    ""^ 
(blcr  de  la  mort  de  fa  fille  Tullia,  cft ,  à  la  terité,    ** 
plas  hardi  ^  mais  il  ne  iaiâe  pat  d'être  admirable. 
ix  A  fia  rtdiens  ^.àxi  il ,  qtsum  ah  j£gina  hiegàranf 
'Vfrfusna'vtgarem,C0f$  regiones  circum  circa  frof^ 
ficeretfofimeeratJEgina  ,  ante  Megara  :  dextra 
Pirofts  ,  finifira  Connthus  ;    qua  offida  quêdam 
Hmfcre  jUrentifftma  fuernnt ,  nu**c  frofirata  Qf 
iiruta  ante  •ctéks  \tscent*  Cœfï  egomet  mtcmnfie 


f66  HsKfÂl^t^BS  $I7R  Lt3  PorSllS 
cêgitafe  j  U^m  nos  h$m»ocui$  tndtgimmur  ,^ 
^s  nêftrum  mttriit  y  autpccsjus  efi  ^  tfuorumnntê 
éreviortjp!  dilrtt  i^mun  nnof  /^^rot  oppidonim 
eàdavera  frojéSa  jaceétnt.  Cependant ,  quoyquc 
)C  trouve  c€ttc  cxprcffion  admirable  ,  j*avoac 
<|Ue  je  ne  ferois  pis  afez  hardi  pont  nommer 
CétélMvffs ,  oxxSquelttes ,  les  mïncs  d'ane  Vilk. 
Fr   7f.  AffeK.iefunefitsbéàtatlie$ 

Et  de  camMges  inkumains  , 

Bntféiii  en  nêsfrofres  entrjtrffes 

Rû¥^n9s  déUjkUimaim  s 

Denne  ûrdffB  t^êfius  ien  Gensê 

Se  termine  cette  manie 

£t  ifue  Us  de  ferfetiter 

^nefi  lengue  mahetlLunce' 

^ens  emfhjions  nefire  n)aitiane0 

jnltcurt  ^*ànoMs  etâtretuer. 

JU  Di/hrde  aux  crins  de  CènSmvreT' 
^efieféttMeanx  Petentétts  ^  (Sec, 
Matuleadk» 

jff^ftè  adiwfïtnteir  Dijfhrdi*  'vin^acatenss' 
jÉtem^s  ha&eit ,  fren9s  in  carcere  etaufe. 
Ces  rets  qui  font  auffi  peu  du  fieclc  d'Augufte 
que  leur  Auteur, ont  cfté  farttf  d'après  un  cx- 
43cUcntOriginal', 
^  ^    Tftrw  impins  intus 

V.*48.*     S'^*  fidins  fisfer  arma  ^  ÇS    çentum 'ùnâut 

ahtnis 
9^tergumr,odïs ,  f remet  kefriius  ère  entente. 
On  trouvé  dans-  tous  les  Auteurs  qui  ont  parlé 
dès  Guerres  Civiles,  ce  que  dit  icy  Mr  de  Mal-^ 
liçrbe ,  &  Lucaân  a^omtnenoé  par  iàf<Mi  Poème 
Epique ,.     . 


ir?   Ma  LH  SA 6  s.  jej 

tentem 

Horace  avoic  deia  dit , 

Vrbs  hdtc  pertrttdextni  .   Carm. 

Et  izns  le  même  Livre ,  ?J**  ^* 

ShÛ  Çg  iffu  RomM  virilus  rmk..  Ode  iV 

Pour  rcttc  Difcorde  aux  crins  de  Cotiîctivrcs , '5^*  *• 
elle  eft  du  fixiémc  Livred*  TiEncide* 

B$(K9rd*ademt9i'  fulo». 

Vifertum  crtn^m  wttù  tn9i€m>i  cruentu^ 
êc  Pétrone  en  a  fait  fon  profit  en  quelque  en- 
droit auffi  bien  qne  noftrc  Mr.  de  Malherbe. 

S^$ffo  Dijc^fd'tA  iréne  Hemet»^ 

BxtnUt4tdfiéfer9s  Sfjgium  €éifuf  ;  huias  in  $rê  ««"«^^ 

T^ho  hniuafiuens  ,  ùhjejjfk  draimAus^n. 

QSf^ndiefmnj^l^mU^mtmmttmtintê  p.   ^^ 

Me  dêuMOit  de  \tmtea  defirs^ 

TmttQft  'vouifiufsrieK.  mes  feinêt 

Tantofi  'VOUS  chanHeK  mts  fUifirs  j 

MMts  têuiottrd%Mj  ^fue  mes  émnies 

Vers  leur  fin  t'en  vont  terminées  , 

Sîeroit-  si  bien  À  mts  écrits 

D* ennuyer  les  rates  futures- 

Des  rtdieule4  dfuantutes 

p*un  amoureux  en  cheveux  gris  f 
Soupirer  eft  un  verbe  neutre  i  mais  il  eft  adifen 
cette  fîçnifîcation ,  &  les  Poètes  François  s'en 
fervent  a  l'exemple  des  Latins  qui  en  ont  fait  un  ^.^  „ 

iU!»d_0ftrteslie*J0m.mmufitffinUMmmty  *.  m 


3^  Re^AH^ES  SVR  les  Pj)£SIE8 

auin  bien  que  (iUnieo^  &  de  cofufco. 

1.  ^.  I. 

Virgîl.io      '^^ii^ '^C'fir^^^fi^MMr  yftri3i»$nqme  C9fufcét 

^  n  £  id.  Mucronem^ 

if  4  éftt   TibuHc  a  cru  qu*an  ricillard  ne  poiivôit  dire  des 

fleurettes ,  de  benne  grâce , 
.  Jkmjurrefer  èners  Atar^  nec  étmare  decéVtif^ 

1^2  X .  f"*  Dicere  née  cmno  ItUndhias  cafite^ 

«/.        Pcoperce  veut  qu'il  ne  Toit'  permis  qu'a  la  jfcâ- 

neffe  de  parier  d'amour  $ 

f.  \u      ^  ^  ^'°"  en  croit  Ovide,  qui  n*entendoitpas  mal 
li  mer*   -  ^2  gaUnceric ,  il  Faut  eflre  jeune  pour  faire  1^- 
lib.  i.  E   niour  &  la'  guette , 
wg*  >  w  •  Turptjtnex  nùUs ,  tUffefeniUs  âjmr» 

!?    tf  1    ^'^^  ^^  S°^  ^^  ^^  Malherbe  a  dit  ailfedti? , 

Ceux  à  qui  U  chaleur  ne  hut  fius  ddns  ks 

vêtues  y 
En  ttuiujdéms  les  eemhuts^eni  des  feins  diligeus  t 
Mars  efi  tomme  tumeur  i  fes  truràau^  Qft9 

fetnes 
Venlenf  de  \tunes  gens^ 
Quoy  qu'Afiacrcon  ait  cfté  d'un  (intiment  coni^ 
traire  a  celuy  d*0 vide , 

np4Tf  tù  wtfTfct  Tdi^ea 

iP.    S IV         Them$i  cafitétle  ennemie 

Des  ennemis  deleurdenjoif,  8tc,  ^ 
%±  ^(9/  chamfs  me/me  ont  leur  ahendâmef^ 

Hors  de  Centrale  des '^mrS'^ 


•i^C    M  A  tH  B^  B*.  30f 

lesftflms ,  La  jeux  Ç^  la  danff 
En  banntjfi  fit  toutes  douleurs^ 
Rien  n*jfemit ,  .rien  n*j/ièmfire  j  ' 

chaque  ^maryUe  a/on  Titjre  s 
Eifrus  téféiiffetÊT  des  ^  ormeaux  *  rAmedtêf 
Il  n*efi  fUce  oit  tomhe/oit  bonne 
jgffifiir  Çf  matin  ne  tefonne 
On  de  voix  ^eude  chalnmeawxe 
D'autres  ont  dit  ce  que  dit  Mr  de  Malherbe  en 
ceuei^tance  ,  &  dan.s  les  trois  derniers  vers  de 
cotic  qui  la  précède  , 

L^  refos  dujîecle  où  nousfomtnês  ^*    Si« 

Va  faire  à  la  moitié  des  hommes 
Ignorer  qnee^e fi  que  le  fer. 
Jeniecçntenteray  dererivoyerleLcdcurà  TE-  Edog.y. 
dogue  entière  de  Calphurnius ,  où  il  trouvera      ^^  57  • 

Licet  omne  t/agetur 
Seciiro  euftoie  fecus ,  &c, 
^t redit  ad  ferras  îanderp  Jqualore fitue^ue 
^Ima  Themis  fojito^ 

Vlena  quiesadent  quafiri&i  nefciaferri ,  &c. 
Pour  la  fin  de  la  Stance ,  il  me  fen-ri^le  qu'il  y  en 
A  quelque  idée  dans  les  ^r^imicrs  vers  d*une 
pièce  de  Pontan. 

^ax  Cererem  redd'ttque agris^redditque  Ljdum  ,  Jovîami» 
pt  Jita  cantantem  ManaLé  Panajonant.  Pontan  us 

Janifacilis ,  \am  Uta  choros  fer f rata  njolupas       j^^\^^ 
Ducit  Ûf  oftatns  rufarevijit  jâmor,  gaii  ijb. 

X.  in  £• 
Ce  n*eâ  point  aux  rives  dtun  fleuve  *"*'•  .^* 

Ou  dorment  les  vents  Q  les  eaux  ^  ^, 

Que fatt  fa  véritable  freu'x.e  p^    %q^ 

Vart  de  conduire  les  ^atffeau  Xp 
fi  faut  enlaflainefalée 


v|XO  REMAR(vy£S    SilR  LÉS  PoSSItS 

^'uoir  lutté  cêiitfû  Malet  ^ 
Et  frcs  du  uMifié^e  dtrmier 
S^eftrc  -ve»  d^ms  Us  Pkïaées  , 
Blùi^né  de  forts  Ç^  de  radu  , 
PotèTt/he  creM  kç»  mMffmûr 

Seneque  aroic  dk^ 


-Seiiecâ  ifsntfusuo^  m  astm 

fipid.Sf  •       CtthemAtortmim  têmfefiéfU^  m  MciemUmmnS' 

Ucmlib.  teU$iéis  » 

c/p.  4!  '  &  ce  Philofophe  ilit  la  même  cho(èen  quelques 
autres  endroits.  Maléc  (  au}our<i*huy  Mau«) 
eft  ua  cap  du  Peloponnerc»  faaicux  pjkr  pluiîeurs 
naufrages  ,  &  dont  Stace  a  die , 
Thebaid.  Etratsatcsrcumtonat  ira  hitiliA, 

1*^  2 1^*  Euftathius  en  a  parle  fur  ce  vers  d*Hamere, 

Et  fionenveut  fçayoir  davanrage,oa  n*aqu*àvoii: 
jf.|»x,     la  Géographie  facrée  de  Mr    Bochart  ,  Se  les 
Commentateurs  de  Virgile  Tur  le  dernier  des 
Tcrs  foi^ans^ 

J^unf ,  ftunc  $fifur;^iie  remit 
ji.ncîd.  Weéioreif$cii  yTroi^quosjortefufrema 

li-  S  • .  1^  •-        Delegi  comités  :  nunc  tlUs  promtte  'uires  ^ 
**  Nunc  étttimos ,  tj/âs^ns  in  Cxtulis  sjrtthus  ujt  ^ 

loniùa[ue  mari  j  Male^que  fequacibus  uadis. 
pour  le  refte  ,  il  femble  que  notre  Auteur  ait 
>fongé  à  Scneque  ,  ou  à  Horace , 
5«nee4»        iiitic  qua  teftnti  'vere  la^atur  diet , 
Hef cuU  TjriA  fer  undas  licéior  Et^ffA  nitet  % 

j^  '^^  g*        lUtnc  ^  timendtàip  rat/^ui  ac  fQiftogregem 
'  Vajftm  vagatucs  exeruftt  MléÊUtiÀct  ^ 


«DE      M  AL  H  EU  ES.  5II 

ïndowifai  fr^fc  q$*aits  unâas  Horat.li. 

txer&et  ^ftfier ,  VieïàdHm  cher»  4  •  C j  tm j 

5cindcnte  nubes,  ^  ^^^' 

-Car  CCS  fept  Etoiles  pat  cfté  nommées  des  Grecs  l>t  PUud 
pUiades ;  AtUntides y.^  KergtUét  des  Xannsi&  ^i^« 
Ton  voit  dans  le  çoçnmencement  de  ce  dernier  pj^^'ô, 
ïYcrs  pourquoy  elles  font  à.  craindre,  f,  i  i  ^  ^ 

Tel  ^0e  d'uft  effort  dtffiaU  i*     ^^^ 

^nfleftveautraven  de  L^  Mer^ 
Sans  t^uefongoufi  de'vienne  amerp 
Pajfe  d'£lide  e»  U  Sic  fie , 
:Sesfl^s  far  moyens  inconnus  ^ 
Bn  leur  douceur  entretenus  ^ 
jiucun  mejlange  ne  refoiventi 
Et  dans  Syracufe  arrivant  ^ 
Sont  trouvez*  de  ceux  qui  Us  boiyent , 
^uffi  feufnU\^pe  devait. 
AlpHéceft  le  Fleuve  dont  il  parle.  Homère  le  lUadeir. 
jîomnie  [îi pcV   j^-iii  \  &  Sencquejdit  après  luy^  l'j  |^^« 

î^ecfuas  frofert/a€ras  eft.  a  an 

Mfheus  uudas^  i.Sccn.u 

Sur  quay  Ton  pÇHt  corifultcr  Plutarque  dans  le       "^' 
Traici  des  Oracles  qui  ont   c^lFé.  Au  iç0e  la 
comparaifonde  notce  m>ète  cA  tirée  de  Stace , 

Tumida  fie  tram frgaPi/^  ^^j^^^^ 

uimnis ,  in  externes  longe  fUmmatus  amores  j,  ^b  i .  ia 

'Fbimina  demfitfo  trahit  intc,mtrataca»aU  ^  ipiihala- 

Bpne^Sicantes  tandem  ff^latus  anbeU  ^^^Vio! 

4ire  èf^t fentes ,  miratur  dultia  Nais  la  ntilts  * 

Ofcula^nec crédit felagomeniffemaritum^  t*  xo$i 
41  cA  parlé  de  ce  ieuve  dans  Aulboc 

Qmss  CMinampkat  i  quis  quadruf  liées  Sjré^  in  clarîs 

cu/às}  Cttbibwx. 

0Mnc  au^hufitarHmfratrum  fietau  cMirem  ^ 


fli  ReMAKQ^CS    &17R    LES  "POESI^S 

J/Lim  cû/ffpUxam  miracalafonffs     ^  amifis^ 
Çu4m  n  arts  îonn  fubter  n)ad^  f^^f^  meuntes 
ConJQcià^nt diélcts  fUctdMjtb'tJe^e  liqmrts 
IncorrHftafmm  mifientes  ofcula  aqu^trumm 
Et  dans 'Virgile, 
Eclog  %•       sic  fibi ,  tnmfiuBmifuhtêfUbêre  Sieanos , 
V'  4*  Doris  sm^irafmam  non  insermifceat  undam,  * 

E  P  l  G  R  ji  U  M  Z. 

i*.  10  ^.  Jeanne  tandis  t^ue  tu  fus  heîU ,  8c  ç. 

Mats  *tJ0$l4  cemme  nja  le  monde  . 
fe  fay  moulue ,  £^  \f  iu  'veux, 
Mai;ot. 

yttd'ts  Catin  tu  efiois  t entre- fifjfg 
yen%ne  à  frefènt  toutes  Us  uuuci  f^Jfe, 
£t four  dornerlarrefi  d'entre  tjous  denx^ 
Bile  fera  ce  dequoj  tu  tedeulx  : 
Tu  referas  jamais  de  fa  value. 
Que  fait  le  temfs  ?  il  fait  e^ue  je  là  vensf , 
£t  que  je  iay  autrefois  bien  voulue^ 
Martial. 
Aâly'.p-  fetmina  fraferri  fêtuir  tiè$  nulla ,  £jrf •r#  •• 

i'^Ê  pia!     *  PraferriGljcerœfœmsna  nuUafPtefi. 

*  '  '^  OvîJe  traite  reuexnecaaior.  fiii  la  fin  du  Uy.  f.  Ach^'U^s 
Tacfus ,  dans  les  amours  deCIhophon  &  de  Leucippe  parle 
de  ce  fleuve  8c  d'Arethu(e. 

Claudienen  a  fait  une  Elégie  {  8c  qoî  voudra  voir  ce  ^t 
les  Anciens  en.oot^crit,n'a  qu'i  lire  Mofcbus  dans  l'Idylie 

Î,  qui  doit  eftre  le  dernier  fclon  quelques  pns  ;  Paufanias 
ans  les  Eliaques  livre  f .  Philoftrace  dans  le  Tableau  d'Ai- 
ricbion  i  StraDon-dansfa  Geograph.  liv.  6i  Senequedaos 
£csx2J.eft>ons  Naturelles  liv.  |.  ch.  %6.  8c  au  liw.  ê  cfa*  1^» 
^iineau  liv.  t.ch  ro^.  8c ao  jiv.  )>  chap.  4«  LuciendaDS 
le  Dialogue  de  Neptune  ^  d'Alpbée  ;  8c  Mr  Bochari  4ii^s 
U  a.  yanic  de  2â  Geograpjiit  sacrée  £>  5^S. 

//4f 


JHdi  tri f  hoc  ^  (jttfidfu:  fu  mn  fotes  eJte^.qMod  bés 

Temfora  .juidfacimiU  î  hamc  vqIo^  tcvoM, 

PROSOPPPJE'E   P'OSTENDB, 

jTc»//  4WJ  déjà  féjfez* ,  ihèatre  de  l^^fterre ,  &c^       1*.  lo t« 
^resfarvM  ducum ,  ititHS  quant  refficit  9rbis  ,    Hugo 
^U^oruna  malisj^  €[uam  ddmnare  ruinA  ÇtoSni 

Kmpk  «uoqme  fata  tsmènt^aliew  in  litUre  refiû^  '."    *^**^' 
Tertttés  éinnus  abst ,  tmes  mufétvtmms  iioftem»    4,1,  p  ^q, 
S^tvit  hjems  feUgo ,  mêMfjme  frremtbns  dfiéu  îofQ^u 
£f  m'tmmum  eji  qmdfecit  iher^  crudelior  srmi 
Jn  nos  orfs  ine^innUnmfinefnnerefrnns  t 
Necfet^nùt  mort  nnétftnooLVortnnn  ffuid  bdrei^ 
Onn  merce4^  tenes  mi^sinfnngmne  Mdnosf 
Unis  tumuUs  morietnhos  occufet  hofie  feromto 
Quéurintr]Çg  flterili  tnntnmde  fnVvertfngnn  ofi^ 
^nfin  cetie  beauté  nfaiaflace  rendm  ,  \  f  y^ 

Qne  ttunpegep  long  elle  avoit  défendue  j 
Mes  tiéûnqueurs  font  foaincm^tsêx  fui  mont 
faiiULoj 

La  reçoivent  JU  msy^ 
Me  triunof  baies  circutn  mea  temforn  Uuri^  ^  ^^^ 

yicsmus ,  in  nofiro  efi  ^tce  Connna  finu^  A  mor , 

^lus  \*y^voy  de  boKAfd^f  lits  fj  trouve  d^étmof ce i     }*  *•** 
OÀ  le  damger  eftgrmU^  ^efi  la  que  je  m^éfirce,  ***xV^« 

£n  unfujetatfé  ntopns  defeine  affottant^  '* 

Je  ne  brûle  fus  tant. 
Wn  courage  élevé  toute  peine  furmome , 
^t  timidjes  confeils  n^ont  rien  que  de  l^  bonté 
1^  le  front  ttun  guerrier  aux  combats  ^itonné 
JitmaiiM^efteouronném 
i^olo  qtÊod  cufio  fiattm  ttnereh  9eîtotuL 

fiTec  viaeri^jUtiflui/etfaratu^  à^  i 


fli  ReMAKQ^CS    &17R    LES  TOESI^S 

J/Um  co/ffpUxam  miraculafontis     ^  am.jfU^ 
Çu4m  n  arts  fonit  fubter  'oaiA  f^lf^  me  an  f es 
Conjociant  dtélces  ^Ucfdajsbijâ^'  It^mrts 
IncorrMftafum  nnfientes  ofcula  aqu^rtâmm 
Et  dans 'Virgile, 
Eclog .  %•       ^ic  fihè ,  tnmfluBuifuhtifUhère  Sieanos , 
*.'  4«  Darïi  amarafram  non  intermifceat  undam,  * 

E  t  i  G  R  J^  M  M  S. 

J^0  W>  9»  Jeanne  tandis  ^ne  tu  fus  heîle ,  8c  ç. 

Mats  *tJ0tl4  cçmme  ^va  le  monde  . 
J^e  fay  moulue ,  g?  /<•  iu  'veux, 
Macot. 

Jttdfs Catin  tu  efio'ts  t entre- f/t Jpg 
yenrsne  à  frefint  toutes  Us  auttej  p^Jfe, 
£t  four  dornerlarrefi  d'entre  vous  denx^ 
Btiefirace  dequoj  tu  tedeulx  : 
Tu  referas  jamais  de  fa  v^Iuë, 
Que  fan  le  temfs  ?  il  fait  «fut  je  la  vensf , 
£t  que  je  iay  autrefois  bien  voulue^ 
Maitiai. 
Aily^P-  fœminafréferri  fêtuit t'ibs nulla ,  tycori  t 

i'Ê  la!     *  PraferriCljcerœfnminanuUafoteft. 

*  '  ?^  OvîJe  traite  cette xnecaaior.  fiir  la  fin  du  Uy.  f.  AchjUrs 
Tarfus ,  dans  les  amours  de  Clhophon  &  de  Leucippe  parle 
de  ce  fleuve  8c  d'ArethuCe. 

Claudienen  a  fak  une  Elégie  {  8c  qoî  voudra  voir  ce  ^t 
les  Anciens  enpot.ccrit>n'a  qu'i  lire  Mofcbus  dans  l'fdjFik 

Î,  qui  doit  eftre  le  dernier  félon  quelques  pns  ;  Paufanias 
ans  les  £l/aques  livre  f .  Philoftrace  dans  le  Tableau  d'Ar- 
ricbioD  i  Strabon-dans  fa  Geograph.  liv.  6i  Senequedans 
fesjQj^eftioos  Naturelles  liv.  |.  ch.  %6.  8c  au  liw.  ê  cfa*  ^• 
Piineau  liv.  t.ch  ro^.  8cao|iv.  )*chap.  4.  Luciendaos 
lé  Dialogue  de  Nepcune  ^  d'Alpbée  ;  8c  Mr  Bochari  <Uds 
U  a.  yirtic  de  2k  Geograpjiit  sacrée £•  %f%. 

U4f 


JH^  trithfic^  qnflim:  tu  mn  fûtes  ej^e^.qtâêi  hêê 

'A' 

Tâmfctét  .^mUfétctint  !  hume  voU^  tentoM, 
P  R,0 S OPP PJE'E   P'OSTENDB, 

S'^h  éihs  dejaféffez» ,  théâtre  de  I4 guerre ,  &.c^       p^  j^^^ 
^reMfarvaducum^  ttitHS  quétm  refficit  orbis  ,    Hugo 
^lùùruna  malts  ,^  «^uam  damnare  ruinA  ÇtoSni 

Kmhc  «fuoqtte  fitta  ttmètst ^alterné  i»  litfore  refiQ.  '."    *^**^'' 
Tertftss  anntts  abit ,  tottes  mutétvttisms  mftem»    4,1,  p  ^q, 
S^thjems  felago ,  mêfhifqme  fitrenttbms  dfiéts  ^opoj^ 
Et  mintmum  eji  qttedfecit  iher^  erttdelsar  srttûi 
Jftnos  9rta'lu€4\nuUttmptteftéiterefuttHs  i 
Hec  fer^tiût  m$rs  uttésftmel^Vwtttttéi  ff/tid  hétnt^ 
Hiut  mereedt  tettes  msfiiÊsmfamgmite  Mdttêsf 
•guis  tmmuUs  mpriefts  hos  êceufet  bofte  fereitftê 
Quéritur\Çj  jlertli  taniumde  fttlvertfa^tié  efi^ 
fnfn  cette  beauté  ttf a  UfUce  retultte  ,  I  f  y^ 

Qne  d^tmpegefi kng  elle  avoèt  défèndttt  ; 
Mes  'Véumqueurs  fent  roMttctu^etfUt  fut  tii9tU 
faiiUUj 

Lu  ref^fviut  dfi  uuff. 
Jti  triumfhules  cinum  meu  temtferu  Uftri^  ^  ^^^ 

Vicsmtês ,  in  ttefire  eft  ^ccê  Cerittmu  finu,  A  mor , 

JPlusj*y^debuK^fd^flusfjtrottved*umûrcei     }*  *•*• 
iOù  ie  dumger  efigrmtdy  €*efi  U  que  je  tu'éfirce,  ^'11  «• 

Mm  MUfiâjet  utfé  nt^ns  de  fettte  uffettdut^  '* 

/e  ne  brûle  fas  tant. 
-fVu  ceuru^â  élevé  faute  peine  furmenu , 
l^s  ttmidjis  confeils  u^ent  rien  que  de  I4  bénie 
ff  le  firent  et  un  guerrier  aux  c^mbéUs^ifewné 
JktuaisM^eft^euronné. 
glele  qmd  cufie  fiattt»  tenerej^  #etrqifL 

jBTecviSiriuntifJui/etfarata,  Afk*  1 


)C4         KÈHA%t^^  $«R/i.M  *«**»«*» 

4ib.4.EU  ^om  imvé^  ex  fét€$UUaé$  corons  iM£0. 

Fî"       LMhûuiemrde/sioiieékhuirksr^^dt 
>.  ijo.  AïPQur  cft  cafcs.jtcux,.ily  trempe fc$  dards, 
'       Mtt^c  a  dit  autrefois  que  ç'étok  des  rayons  de 
deux  beaux  yeux  (  qui  dévoient  être  pareils  a 
ceux  de  Califte  )  que  le  ilambcaU  de  l' Amour  ti- 
roit  fa  force  &  fa  nouri tare.  ^  *  ^  ^ 

;Stv  $m4f^^  f^'  4>Ti>y dit^^  ^9^^  k^ 


J^.«>< 


>t  l'on  trouve^  ocu  grès  la  mcfine  penÇç  dws 
^cpctite  Ode  d'Anacrcon, 

TMatut  h/U  cantas  ^ 
TrojémM  €m$MÊfMktr:  ^ 
MémsféffrcLiàes. 

jj^omfertUdfrtiÊsnfeH  . 

Dêmm»  mfidfmoejMs  , 


lT"t?  H-  On  ne  pcat  nier  que  TibuUc  n'a»  diC  ipelq^e 
leg.  i-t  chofe  éefembiabfe  après  Anactean, 
î\  ?\         mmstxocHUs,9inmmn,9dtejmrefêd0moi 
ildcëti  jitunAitiim^sUmtM4as0^^m^.     . 

îéY«tu   &qpcnôfl;rcAuthcur n'ait  i«««/V?f^i'**** 
g^/^i-Wavoit  travaillé  fur  Upcnftc  daPoctc  Grcc> 


,..^.^ï^% 


^^^^"-    ,       .,  (CI A.. 

v^^yd*^fe$0mmdmmhmm'fléemkê^€   mouride 
J>eux jeux  d^nttuimomr  allume  ;Fr*Bcin» 

«Ir  de  Voittirc  a  tfowré  ccctt  magtnâcion  ifieE  mour,  d« 
vbcUc,  Mcliae 

SêfeJisqtndmmfcséitmxymx 

1?9^d€sirmt^*dÂméefmrk€  nkm 
»iéfr^amdeférmm9fmtU4<wwrs4eUr€rm^  w 
i&  l'Arioftc  ae  l'a  p«negligéc  scn  parlam  d'AfaS^ 


.  )ff^//tf  ^«M  mf/W ,  i  fottilifflmi  anhi  Cantt  55^ 

Un4uêm^r$iH«k$^^miJém*kiuiriéti$^  *«i** 

Pùffià^$guéirdmre\  à  mvvfr^mrchè 
Jntûmo  s<$Hfarch*^mmrfihenù^  ^^vUt^ 
^cjt'iniitMttaUfarètràJchankê 

Bcb€'uifih$lment9$€9r$  imfoll'  #  "^ 

f  1  adit  encore  ailleurs  d^iymjple  qttî  «toit  iès 
yeux  ncfez  de  larmes ,  •-     ^ 

Cifisleêeaei^ff9èeUfikmê  4:àM0JÊû 

Sik^ns^m9r9^êg^eêlMdt9t»mÊ  •*•*«* 

VxmrêtoJtt»h 
\x%  qnitre  ^en  d'Alcimus  font  crpf  delkât» 
'four  eftre  oubliez , 

OkUmlos  9cHlê4  ^  inquiétés , 

£/  quéidam  frvfria  netétbqUaces  » 

iitf/r  Çg  Venus  (f  lèves  ^mores^ 

.^fnpniffaànnued/efedetyolmftnt. 
fiensêx  ÇSgrnndt  bnfiimetfs d-inmeUe  /Mânre^  ^, t  j«» 


Bws  ^finuiimis ,  CMiéimx  ,  fifdrmù  *vt/  fUsprs 

Ce  ffefifim  qutn  effttvam  j»*^#^  dts  étfféui 

lèft/% 

Et  moi  je.  me  W  rie»  f0émdie  me  U  fvci  fMS^ 

)n  a  remarqué  il  y  a  long,  temps ,  qu'il  a  pris  II 

n  de  ce  beauSonner  d' uneEpigramme  dejoliea 

u  de  Platon,  félon  quelqu'un  qui  travaille  à  des 

■ommentaire^  Grecs  fur  Théoccite ,  &qui  m*a 

it  plnfieurs  fois  en  Suéde  qu'elle  eft  de  ce  Phtlo- 

'phe ,  s'il  faut  s'en  rapporter  à  la  plupart  des 

lanufcrits  qu'il  a  leus  en  Alemagne  5t  en  Ita> 

.  1.  Quoiqu'il  en  foit ,  yoici  l'Epigrammc  Grecr 

«    m» 

Thr»MMC0mwJe0  ;^  videormiki  emmffs  viéUre^ 

HocJiMefiviJeMm  amBa ,  videre  nibil^ 

f  j0,    Mr  de  laMenajrdiere  c'a  pas  oublié  cette  Epi- 

-   grammç  dans  fes  belle;  Imitations ,  &  fe  ne  puis 

m'empercher^de^n^ettreicydeux  (bnnetsdeMr 

de  Malleville  qui  repondent  admirablement  i 

1|L  penCte  dç  nodre  ^a;heur  ,  ^  qui  femblen^ 

'meune  en  avoir  eftétirez, 

SONNET. 
•carm       '**'  '***  T/w/^r  fmtmtfw  Ut  UnU  dt  Ut 


ii   il  A  i  un  iti»  3i> 

Éfi  tm  Utu  que  Ndture  s  cûmUé  defUifirs  2        kyîlfe 
rakitmâdmè  àti  biens  en  banntÉ tes  defi^s^  Sonoei)* 

Bt  rien  n'y  vient  jdnUis  qui  h'j  vienne famf^i'^  ■  ^' 

^ne  smfle  meijfon  d'oreonnife  tome  Ufluinei 
jACielquitenràmnpteeeiéUedéfdfhiH  % 
Vair  eft  tontdefaffamis^ÇS  rien  fW  les  zefiif* 
^m  cbétntdes  ReffifneU  n^éccerde  leur  baieinfm 
J^emhrage  (i  le  Soleil  défendent  duJouhast\         ^ 
hes  Prescjfent  d^enMtl  j  U  rivière  de  Uit^ 
te  tivage  efi  jôncti  de  ferles  £^  de  re/es, 
O  vûms  !  qui  m*emtende^  étvec  êtànnementy 

S  fâchez,  qn*iiéfi  aifé  de  voir  tentes  ces  chofes  ,'• 
Po'nrven  qn*en  fnijfe  voir  Oljmfe/enlemenf. 
Il  7  a  quelque  trait  de'  ce  fonnet .  au  premier  Li« 
^re  des  Amours  de  Ctitôfhon  Çg  de  Leuciffe^  maii^ 
Ce  que  Mr  de  Malleville  a  dit  d'Olympe  ,  mb 
femble  incotnparabletn^nt  plus  beau  que  cb 
qu'AchillcsTatiuS  a  fait  dire  àClitophdn.Qftons 
en  pourtant  cette  conftruélion  monftrueufe'j 
jUen  n'necorde  leur  bsleine  nm  (htnt  des  Roffignelr 
^  les  icefhirf^ 

SONNEfl 

Zg^eici ,  te  Be^m  heu ,  ce  lieufidefinshle^  Sotinet* 

Quand  fj  voyais  Pkilis  tobjèt  de  mon  tourment^    &)•  p  M*' 
gue]eNntretenois  ^  Çf  lui fisifois  ferment 
guemMfUnte ,  comme  elle ,  étoitincomfarMUe. 

Dejfons  ce  cbefne  éfais  dontl^éssgeyeneréshk 
Ji  forte  les  rmmeasix  ju/ques  au  tirmament\ 
JTas  goufté  lès  fUiftrs  du  flus  heureux  amant* 
ut  qui  jamais  f  Amour  ait  efle  favorable^ 

Mais  fi  ce  Dieu  m*a  fait  un  traitement  fi  doux  ^ 
£m  deulêttrvsàe  jejinrm'affrmd  quefim  coàreuà 

Oiij, 


f9dett0feMsliêm;g4UUétatpÊ4  je  m*jfims  ^ 
^tji  dans  kun  sf^s  €9  fiff  fe  «o«i  m^éffiig^  r 
Ce^tfejemy  'otjfoimtm^étjfitgetncêrtflMS; 
On  toit  par  U  que  Mi  «Le  MallcTiUc  s'eft  fera 
^'uncmankre  admirajble  du  Sonnet  de  soflre 
/«thcur ,  ou  de  rËpigramme  de  Julien  »  de  qB*-ii* 
faifoit  bonneur  à  ceux  dont  Uempiuntok  quek 
que  cho(è, 
T^  14  y*     Comme  U  n$$iiét97tve^  (^  f^mefor  UfUmce^- 
Quifétitdes  huifj  du  jeMrceffirU  tùetoKê 

Vfffùt  efi  reUfihéh 
fit  'voi  de  tous  cofieK,  ^/^rU  Terwe^  Ç^fiur  tOnde^ 
Lesfa'vots^tiM^eUefeme  éiffo»firt9Ht  U  mende  , 
Mt  nemfuu  point  toucU^ 
Cejtieme  ^mifaitcefftr  U  àmit ,  eft  une  chofe  qui' 
n'eft  pas  ttop  bonne,{i  on  l'examiiK  à  la  ligoen»' 
carie  filence  n*efl  luj-mcfaie  qu*uae  ceJjfstMmèH' 
bruit.  On  dit  bien  le  bruic  fait  plaee  au  filence»' 
Mais  il  Taut  mieux  s'atr cfter  4  ]!iiottarion^  aptis 
aroii  veu  ces  beaux  rer  s>, 
KfrChI'-      CeftndémtU  nuit 'voie  ^  Ç^  fins  fomsifketfimtt 
î^mmenl     D'unfdipUêfommeil  endormant  UKéUttr^  ^ 
ce  par  ces     ^^** ^*  fieim»  des mwA  t'mmeles vens  em  tefes^ 
irçis  le  1.      Et  fur  Us  ehamfsfnieK»fnit  rtfofer  les  fûts. 
^^VLtx      '^fouteefmijemMuiyd  toest  ceqrni  weffiré 
^  *'^'     Dans  les  fret,  ^dnsos  les  hoês^UreféÊ  eiUinffitei' 
ZUefnfpendféSPtout  iêA  trnméMS  Çf  les  Ifrntts , 
BifartomtéCtns  les  tteurs  éofes^it  ùe  emmMit. 
Chétrietjeul éveillé^  &C. 
CnnBét  fer  ç^  terras ,  Çf  Intiftàgnmfrefassii 
Siliuslta-     CondiderutfimntsSy  fojlto^ue  Isbore  Memm 
\ic\A  llb.       pacem  nofte  dstnm  mertétlsàns  orêis  sgetat^ 
''   '       '    ^fnonSidoninmcmrisflngrdmtîac0fdéo 


lit  MÀ'tiTBitfV    .    ,     jîjf 

Virgile  dont  cf  PoctcCt)nful  étoit  k  Sbge^aToit 
dit  la  mcfihc  chofc  5  &  w  ce  qui  fuit ,  on  peut 
juger  de  la  différence  de  l'Homme  &  du  Singe, 

^cxenUyÇifiMUMmfSff^bMtfeffufifùnm    jfoeid.!i.! 
Cwf^ra  fer  ttrras ,  fj^mét^ut  Ç^Jàrva  qmèerant    ^fs  ».^ 
,^B^9rs:€Hmmed$$  vUvunmrfidêMUffits       s^um 
Cmm  tétcetomnh  égety  fecudts^iBdqut'^Utcrts^  Syly .  ij^^ 
,  ÇusiimtUêemUtêUqmédtfs^qmfB^k^ 
Burd  ttMéntJbmnp  fêjits^fih  noâeMenti  S^mi^ 

JLettaHamfcMnu^  ff  tmtâd  Mta  Uiorum. 
^t  non  infœUx  nnimi  Pbœnipt  :  née  nw^uoià 
Sohfitnr  mfinuàas^ocniisve  émt  feéhre  neàemf 
^ccsfii:  &c. 
]Ê*Ariofte  n'a  ptis  cjtté  le  fens  de  ces  beaux  terl^f 

CsÀmêimPsr/eiiiMnimdnttUfi  ^^    ^. 

M>ém4nrtf^0dtravdilMttffim  y  ^J^^ 

€hè  si  kfinme^e  (h$  sk  tdnrijafi  ^  Cantb.8. 

E€hiA^e9h9yi€bumf4itynùr$i.  5c:  7#» 

Tfftefétlfekrt^OrUmd^yÀfendM^ 

p0m$9ddHmfenJle»éf€nt$(gtiftK 
Keqnelfilfreve^  ^fn^^fyàfetnn 
Cederemfdeeaneeliftié»  ùfnn»^ 
tx  le  Tafiè  ks  i  copier  exaâexàeat  y  Ktti*  }*• 

»nUnH$€iUtbar,cy^MUori^fi  ^^^^ 

Hémhndêyêê'oemiyefurenmMHHmmdêi    ^^^j,  ^. 

Ch  énùméù  Ufi ,  #  qmêi  eheU  msf  emdêfi  V\.  ^^* 

O^éhiêfnidiUibésihefgéÊUfondey 

iibifigiéêeeintétnsyemfndraétfaj^i 

M  èfinS  éÊmeiiine  Miie  jumfinéU 

Sotte  il filênneiefe€retibti9rm 

S^fùmtlè  dffsnnt ,  e  raddoUiéma  $  tori 

Ma  neH  camfofedel ,  nt'k  frmuo  Bncs 

SidifciogUemel/onnOyUQé 

OiiiJ 


Jlè'         RjMARt^BS    SÔR  LIS    V&t$lt^ 

P^Ift»      fiuelfenfeKa^reabU  étfauUié  mes  fUintes  f 
iiuefie  hure  de  refes  a  iiniertt  mei  ctaimtts 
Tant  ^  du  cher  e^êt  en  mm  améadofê'      * 
Lefehla  dmré  »• 
&  un  peu  plus  bas, 
fjz^     Dieu»  demUfreviience  ^ttrmmmsfewOerai^ 
nés 

Terminant  fa  langueur 9nt  misfitrà  me^  feines^ 

Cela  eft  beau',  mais  qudlt  tendrcffc  cft  com^ 
'rabJcàccUe-cyr 
Tibul*^    i'ir^tf/r-w.  Um  magna  tibi-trihuetur^  tn  um^    ^ 
lib  4.  e-  Corfore firvatù ^  teftitniffeduos, 

Itg»  4.  *  si  nen  mnius  ,  qu^fi  mifèrere  duomm  s 
P  roperi.  yi^amji  'vi-vet  :fi  cadet  illa ,  eadanti 

lîbi.e1eg.-^'^^^f**y^  ieauté  toutes  beautez^  arrivent; 
ju .  1 4^«  Ces  deferts  jent  jardins  de  l'un  à  t antre  keut^ 
*X  4r  Tant  textrémefou^oir  disgrâces  fuilafitivewtr 

Les  femnetre  far  tout, 
*     •  Ces  êeis  en  ont  re fris  leur  verdutiBtteiSevelle^      ^ 
Xiefoge  en  eft  tejp/air  en  eft  édairci , 

Mt  me/me  ces  canaux  ont  leur  cenrfi' fins  belbt 

Dé  fuis  4iù*elk  eft  icj-. 
Br  ailleurs  dansuR  Sonnet', 
5 1  Comment faètes^'oêus^eas  dé  ck'ofeftfêtit^ , 
rous  de  fui  chausse  fasfaitnaiftre  mille  fteurt^ 
WDr  de  Malleville  a  dit.  après  Mrdc  MalEtrbcr 
-  dans  le  premier  Sonnerde  ks  Potfîcs , 

La  Terre ,  de  fes  fleurs  n^eft  fointfi  redeva^lt 
ui  latfofvetÊr  du  Cselffu^À  celte  dèjesfas^^ 
Et  de  mille  keauteK»  €^u*on  ne  connoijfiit  fa$^ 
On  en  'voitenfesjeuxlefortrait^veritalfk^ 
fcWî       ^i^^JtcTicore, 
deMallfe  -  Cet  objet  qui  charme  les  Dieux 

'¥iUef..57;         Ce  riche  ormeusenfde  eesHernse^ 


siB^  M  AiitiitB  r;  $%i 

£0it  d'une /Umme/âns/ecudf  i 

Et  c*eji  moins  À  Cafire  du  jmr 

Qnon  dott  U  lumière  du  mtmde  , 

-  Qu'à  ce  grand fiambeiâu  de  i^^mûfên^ 

iaïf  avoir  écrit  il  y  a  long-  temps , 

Tairaj-^e  tesfiedifetits 

pieds  étfgentins  de  Tketir  Ao  livre' 

dui  font  fleurir  une  prée  *  des  A  w 

^^^  ^  •  f*  1»  iDCiurs  de* 

.  J>e  cent  gf  cent  mtuefleun  McJm^ 

par  la  place  diafrée 

De  l^ email  de  cent  couleurs 

Sclatant  de  toutes  farts  . 

D*où  marchante  tu  defars 
J*ai  Icu  depuis  peu  dans  un  Soniict  d'Antonio^ 
Oogaro,. 

Scuotea  dal  lemh  astrato  ifrefchi  aliori 

LahlU  Dea^  che'l^iotifo  efiinto  auviya^^ 

£  à  fen^  ufcito  il  Sol  digrembe  à  Dort 

tafommità  de  menti  ^olortva 
tfuando  U  mia  bellifftma  Lyori 

^Ifno  doratocriu'vilfregsoofrdi'va  \y 

Ma  non  cogliea  cantdndo  tantifori 

Quanio  congli  oc  çhi  e  codifie  n*a f priva ^  &•»* 
On  trouve  parmi  les  Sonnets  de  Pétrarque  quel-' 
que  chofc  de  ce  qu'a  dit  Mr  de  Malherbe,  f^^^ 

Vherhctta  verde ,  e  ifor  di  color  mille 

Sfarfifetio  quell*  elce  antifua ,  e  ttegra^ 

Pregan  fur^  che'lMftè  U  frema ,  o  tocchr 

£*i  cieldi  vagbe^  e  lucidefavillé 

Sdccende  intorno  j  è^n  vffiafi  rallegnê* 

D*eJfer/attoferen  da^  begli^chi 
*  lîc  TaiTe  n'a- 1 'il.  pas  dit  ? 

.    Ooveinfaffandolevefligia  cifofa  >fellàje* 

Par  ch^ivi/caturifca ,  o  che  germoglie.  Tuf.Canif 

hi  sufrtilpglio ,  ,e  fui^MUta  la  ro/a  i  \%\%pt^y 


Cffifi^e  mn finit ,  m  mm  rm/telfifiiôPUe  :, 
£/ot0ra,9  imfrmflÀlmUfehm  Mnwjéi 
Tutta  farta  rimghbemirlefi^lfe^ 
S'émmùitfiêmitfeêrte^  tfirmverie 
Più  Itetsmemtê  in  ê^ifàamhê ,  il%enle. 
Les  trois  Poètes  François,  &  les  trois  Poètes  lisb& 
liens  avoient  Icu  fans  dout»les  vers  de  Perfc  ft 
de  Claudien.  * 

f  erfSat.      Bmni  tftemtgemtmm  Rtm ,  Çf  Regima  ifmella 

ciaudU;       "'"^  raf,ann€imiciiuid€aUa^,erithi0^  ftfrfaf^ 
în  Uu.  — —  (hfétmmfme  fêrkfràétm 

dem  Se^      R^tares  .flmxen  rrfa ,  camdemtia  mafà 

Ut  de  Scodery  a  mit  fort  heoreufemcnt  en  qua* 
tre  vers,  l'Epigramme  de  Julien  dont  j'ay  parlé. 
&  tout  ce  Qu'ont  dit  \t%  François,  \t%  hsdicas,^ 
les  Latins  fur  ce  ftjet. 
Abric  !K      Tip/Fw  mw^me  èêMmtéremd  ia  Terre  fins  heSe 
4-  ^w  e/i^  tmtfèk$fi,mau  rien  nefUtfifmns  eÊi  j 

£/  ^Af n  ^«r  U  Natnre  aifemé  ces  éeamx  liem» 
Ils  doivent  lettricUt  a  têcUt  de  vosyemm.        * 
Calporn;  C^lpurnius  a  dit  prefqnc  la  mefinc  dïofe  ! 
IdtgL      l'fi'/yy^^^firemibi,  Utianigra^videmur^^. 
if,  51»         ^ecfafjnntfintes^  çf  acefcmnfuina  hi^nsi  ; 
uittmji^n$Ms  s  ÇS  candida  lilis  fent 
^^/'•V^nt finies  Çg  duleia  ^ina  hil^enrnr. 
VîdeVôf.  ^^  f  ^"^'^y  que  Voflîtts  croit  qu'il  a  pris  le  prc.^ 

fium  inf.  mier  &  Ic  troifiémc  vers  d'Aurclius  Nemefia- 
tîi.  Poiît.  nus , 

»^è."•ï-     ^'^*''  '»*mifinmibi,  blUnigra-«idéntHr 
acScalig.      PiSenMfme  nfr-,  ntc  dmtce  rutems  HyMcimitiu. 
Poet lc«       ifùttosbtc  mjrtmt  ,  Uut»,  nêc^irat  ,dmt. 

yinei»'       Ptrfnretqite  n/«,  tmm  duke  ruêens  tty^intlmt- 
timttAm,     T»mmb$€mm»amimfmfifrMHttéétt* 


KfMê  heure  de  keam  ttmfs/es  cr^ges  n^effiije ,    relîut 
MtfagtMe  divi  wt  endure  e»  te  tùurmewt  ^ïîf^* 

Ce  qm^eniurê unefle»r^0e U Ufi ùm  Uflmje     5^44 ** 
Bétt  exceffimemenf.  P.*  1 8  ;  . 

St  ailleurs  dans  un  Sonnet , 

Comme  totnkemufkmrtiifeUhifré^feeheë  *®®* 

^ènfifiât  shéOm  ce  chef.d*»mtre  des  CiepM,  1 4^^ 

U' a  dk  encore , 

^MgifaêS'\e  mnfqmêiete  , 

EiUnfÎQlete 
Qmmmfreid ,  hws  defaifm , 
Ou  le  fie  d  tombée^ 
De  m^feaufethée 
Bft  U  eemfurétffin, 
le  Taflc  en  atoit  touché  quclqtic  chofe  dànt  kf 
derniers  vers  d'une  Stancc  de  fon  nKrveillcicc 

Poème  , 

perchp  vede  (  éihi  deier)gi^ente  uecifo  Ca^to  >ï 

llfuiLefiinquéifihelfierfMecife.  *'••»• 

fit  dans  fon  vingticfme  Chant ,  en  parlant  d'Ari 

BUà€MdeéiquafifùrmeKJùinCffi  «*•  »*'*^ 

PieiMndoillenfiêUa, 

E'Arioftaavoit  dit  avant  Malherbe  &  le  Taffe, . 

Corne  furfureoforUnguenio  more ,  ^^  ^^y  ,0^ 

Cè^i  vomei^  é$l  féêjfsr  Mglidfo  isfét , .  WndFut 

O  come  cétreo  dififferchio  k^more  \     Jî****** 

i/  faféiverne  l'orto  tUsf  MéÊfsy  »  M  H 

Cos\  iiù  de  U  fMicis  ogni  tokre 
Caâendo^Osriàt$eld$vi$4tfaff'^* 

Il  n'y  a  pcrfohnc  qui  ne  voyc  qu'ils  ont  toitt  VU6 

àccs  t  rois  vers  de  Virgile ,  ^  .  vU  ^ 

P  «ri^i^r^^^i  -uelHÛ  cumflosfiéccêfusdrdtro  ^>rt\ 

X  MÈguefc$$  moùenSiUffove  f^pamer^  coMo         ^-T-^J^ 
pémifirê  €Af0t  ^flmU  itm/orfegr^^^^* 

O'Vj 


}t4      Hbmarc^s  S17R  tu  Pomis 

Et  qui  ne  devine,  s*il  a  ieu  les  bons  Auclieurr^qiir 
'  Virgile  a  tiré  Iny-merme  cette  penfée  du  huitié-^ 
Jç^  ^      me  de  riliadc  ?.Pcuc  cftiequc  Stace  aioiitéVii- 

gile  &  Homère  dans  ces  yers  ^ 
ffi^af/-      ^'^'*  ifilon^fdies  ^.ficemere  muUus 
nis  **Hc-     N^ttùrmm ,  widetique  genap  tihi  \ufia  deiijfegi 
t^ufd  t  •       Stofmina,  Sed  mcdit  açidere  akfuftét  ju^e^u 
*  *4  GaudU  ^florentefyue  manufcidit  ^trùfos  émmsz 

Qmtlia  pattentes  deciitumt  liUéi  culmos  ,. 
VubenteJt^uerofAfrimùsmprmnturad  ^uftr»^ 
Jimt  nht  'vema  «mx  êxfiratfurfum  fmtÎJi 
La  mermepenfée  eft  dans  Catulle  « 

^  Aure-  Qg^g  fUifgg  ^^^^  audit ,  veUtffrati- 

^l^m    p,.  'Qltimifles^frétUremntefofi^éim^ 

'  T^àusétratroefi^. 

i*t  1 50,  7^  ^^  y^;  /^^  ^j  frtidents 

En  toutes  fûrtes'  d'accidents 

Sûnt  lotÊCK»  mefmrit  t Envie  j . 
Perdras  t»  U  raifinJMfqn'À  tefgttrer' 

Que  Us  morts  reviennent  en  vie , 
Et  qu'en  leur  rende  tame  àfirce  de  fleurer  f' 
Il  avoit  traduit  en  profe ,  Que  flesàrez^-vous^f  ftùr 
demmndee&^veus  ?  teutce  fue  veus  faites  /sefi  qu» 
temfsferdu}' 

Les  deftinspourprier^ne  feâechi(rentpoiat«. 
5lnsc.         Quidfles  î  quid  eftas  iferdis  eferami  s 
*P*ft  77»        Definefaue  DeumfUHijferare  freatudo^ 

Mais  CCS  vers  approchent  bien  plus,  encore  de  * 
ceux  dé  Menandre ,  que  de  la  proie  de  Senequc,, 
lAi  Khctii  rit  ôatyctracr '^ .  i  ytti-  i^ihei 

horûYCT*c'eftà.dire, 

de  J?r  um    ^^f^^^re  feint  les  morts  ;eeu^  qui  neftntem^tm  ,, 


Dif  Mai  H'b  r  b  b.  jtf 

n  7  a  encore  quelque  diofe  de  Menandre  dan^la  rarîîr 
ïadiiadraBlc  Paraphrafc  des  quatre  premiers  ver-  ^V'*.^"- 
fets  du  Pfeaumc  1 4  y .  M?iîl\ 

Ont-  fis  rendu  te/prit^  ce  vleft  flus  «fue  fet/JJiere  &  4i  <8 
ig»e  cette  Ma^eftéjtfomfeu/è  Ç^fifere ,  P.  Si 

JDont  CécUt  orgueilleux  étonnoit  tVnhers  y 
Mt  dans  ces  grandi  tomheatsx^  ou  Uurs  amtsbdtt^j 
htimer 

Tontencùte  Us  Véiiuery 
JU  fintmMuieK*  des  verr^ 
tafeferdentcesuomsdeMaifiresdeUTerriy 
&  Arbitres  ^e  Ufaix ,  de^ foudres  de  U  Guerre  5? 
Comme  ils  n'ont  f  Isa  de fceftre  ,  ils  n'ont  flus  de- 

fiéstteure  y 
Mt  tombent  anac  eux,^  tune  ebàte  eommmne  ^  / 

Toiàs  09UX  «pseU  Fortune 
FaifiitUnrs  feriHteursi. 
Menandreadic, 

oV«r  èJ'ivoLi  Bihiff  noBuriit  cçif  a^^ 

ïyBûSOT  iHÇlvôç%k,ijKb^n%oytfy  dadooe 

K<u  [Al  yctp^foivrmf  f  ;rî  ytw  ii  yptf^Afftf      fu»  vîde 

9r»prî  <f  ef  ji ,  ic^  xmk^  T«y  c^is^imr,  &C.  Libî'i.va^ 
C^eft  à  dire  ,  riar.Leit 

PaffMUty  ^uundtsi^vois  ces  tombeaux  .  f<>|'  40^ 

pe  Rois  y  d*bommes/f  avant  ^  d'hommes  richtt  Ç^ 

beauxy  •    •• 

Fojrre-que  tu  dois  eftrtà  ton  heure  dernière  s 
Des  biens  qu^ilsfojèdoientils  fat fitent  leur  orgueil^ , 
2»  ce^^us  refie  iei$x  n'eft  qu*un  feu  de^fouffietei 

Qif  enferme  leur  tercueiL 
Ces  vers 
Comme  ils  n^ontfkndefceftteUsn^nt^m  de  ^ 

fiateurs^  ^* 


^     Rbuauq^ks  Sun  tis  PotsiE» 
£t  nmbtmtétvec  eux  d'une  chutt  cpmmMMe\ 
TûMS  ceux  que  infortuné 
féùfoit  Uurs  ftrviuuri  , 
tfont  pour  le  moins  auffi  forts  &  auiE  pompent 
^Vie  ceux  de  Stcfichorc  &  d'Euripide , 

efliy^Tor  «y'cf  paV  Tic*  ivpfJiVTtu  x^^ 
ToV^  ><*'f  fcVaç  T«f  oV  tf/^f »«»  çiA«r 

qui  fignifienc , 

Ceiuj'Uvêtmouriffy^gréUitmdêÇ^KAU  ,. 

AuffuHfi  que  U  mert  cruelle 
Defij  jours  éteint  le  fUm^eum^ 
£t/ou  étmi  ie  flus  fideie 
Ne  le  fuit  f oint  dans  le  tomiesmi- 
>,l^X«       Teéqu^étufoirowvovt le  Soleil 
Se  jetterétux  hrdsdu  Sowomeil^ 
Teldu  nunin  il  fort  4e  tonde  : 
Les  afféitres  de  C homme  eut  un  stutH  defim  j  ; 

^fres  quilefifurtidu  monde  , 
Lu  nuitjmo  lu/furvientn^M  jMuais  de  ma$m^  - 
estnThM         Soles  occidère ,  Ç$  redire foffunt  » 
«d  lelbie       ^^^  ^  cumfemel  oceidit  hrevis  lux  , 
*W»  ^*       if9xeftf0ffetuuunadormiends, 

Vto^txct  a  pris  la  mefme  penféc  de  Catulle  » 
LUiro  té      Piyjii  nesféstufinumt ,  eeulesfMemm  umerê  : 
I^ft  «*•  NoXuhiUngwvenit^necredituradêes. 

*»  *'•     Et  il  y  a  quelque  chofc  de  fcmklablc  dans  ttne- 
Jes  Odes  d'Horace , 
lAb4»  Nos  uhi  deâdimus 

Car  Ode      gii  ^/iM  ^«Tif/ ,  quo  TuAùs  divês  (g^meus  ; 
7*  ^»  »4-  Pitfto'/  Qj  umif^fumus. 

Qutifcit  an  étdficiantbodiemd  truflinafu 

Temfora  dI  fufert  i 
Pluton  efifeul entre  les  Dieuu^ 
"%$  U       JDéi^'d^rûlles  ef  d^jêof»' 


Zd'qtficomqueUfiUicke: 
IldeMore/a  fraye  auj^i-tofi  quUU  ftend\ 
£t  quûj  qu'en  life  d*H$ffûlyte  ,  ' 

O  qu*  urne  fais  il  tient ,  \anMts  il  ne  le  rend^ 
Agamemnon  die  dans  Homère  ^  que  de  tous  lel' 
Dieux  il  n'y  en  a  point  que  les  hommes  ayenc 
|flns  en  horreut  que  Plucon,  patce  qu'il  ne  fe 
litifle  point  6îtc)nx, 

Et  ce  font  les  vers  dont  Themiftius  entendoit  Oui  4» 
parler,  quand  ildsfoit  à  l'Empereur  Valens  , 
qu*Homere  introduisit  des  Dieux  qu'on  pou- 
Toit  fléchir  s  que  Pluton  eftoitfeul  inexorable* 
C'eft  en  ce  fens  qu^Horace  le  nomme  lilacryms^ 
hilem ,  félon  Lambin ,  un  Dieu  qui  ne  peut  eftxe 
lechi  par  les  larmes. 

iSenûtrecemès ,  qnûtqt/ût  ettntdies^  iSb,  £i 

^nme,.  fkKtt  illacrymabtlem^  Car.-odÔ 

VUttana  tamris  5  '^'  ^*  ^* 

comme  il  a  dit  ailleun ,  qu'ilne  pouTOit  eftre 
4echi  par  lès  prefen^ , 
C^id  via ffofnnt ,  étnt  horrea  f  qnidvé  CaUhif  tib  «*  E ^ 
Sslti$ns  adjeSi  Lncani  Yfmetit  Orcm  ^}\îiLm 

Cféindia  cum  fétrvis ,  non  exershiUsante.  *  ■w«r 

mil         I  Et  quejqifenUfe  dHiffelyte 
H  regardoit  peuti  eftre  à  "quelqu'un  des  Tcrs  fidi 

liétmqnefemntféimJl ,  Hiffoljtum  ,  fofiqu^nm  étr-  yj^.  jjy 
te  nevercd  y.Ant'di 

Occiderh ,  fatriafque  exflerhfitn^nine  fmnas       ih  7«1  » 
Turhatis  diftréUtus  equis^  ndfidera  turjks 
JKtherea^  (£/u feras  tœli  'ventffefuh  auras  ^ 
^es^niù^  revocatstOf  hetéis ,  (jf  dmênDiémé^i. 


^rS       RlMAR(Xj7SS  suit  LIS     PbsSlBf 

ÎTcarml       ^^*^**  ^^^  *ww  teneèrii  Dians  fudicOm 
Ode    7«  ùbtrÉH  Uiffdjtum.' 

i^" .  1 5 .     Quelqa*autre  *-  dit , 

S?ran*       f^rmunjtfutft^fuit^  ctcsdif  fuUberrimtii  jifur^ 
J*J''t  J7^'      OtcMkat  Hfffoljfms ,  n€epêfer€xtsf.,âém. 
^infit^usHà  MtmfrUfutmêrty. 

DefUt^rsfi  noya  te  niifagt  s 
Bt  dit  aux  ^ftres  itmêcent 
Têmtc^^xefah'dsre^  réige , 
Suamd  elle  ejk  matftrejfe  desfens» 
^mfifut  fùurde  att  recênfirt , . 
Êtumd  tlU  eut  tremvé  dans  k  fêrt-"^ 
iMferteqt$*eileavêit  foulée  y^ 
Celle ,  i^  f /»#  les  faffl^ns 
firent  nturàla  tder  JEge0 
lA  premier  nid  des  Mcjenê. 
Ces  rer^'qtii  foht  admirables ,  &  par  lefqBels  il 
.  «commencé  la  confblacioh  à  CsM^itée,  ont  quel* 
que  choie  de  ccax  par  lefqaels  Sannazàrafini 
une  Blegie , 
W"  s^iar»        Sed  <ecidi  \  fit  fers  tulit  imfia  y  ttmtat^ttf  fte  jnr 
iigiâ  'iui  '^''^  falutares  demeruetrDees. 

qui    IcM       He&orafic  conjux  ^fic  eenjmxflevit  ^cbiMem^ 
^((ui  in  .$«r  m$fera  éxtinSintt  Laedama  virumi 

ciaciliLu.  ^^^^  ^^  ^^  plas  yraifemblable  que  Mr  de  Mal« 
cretia  herbe  a  plutûft -regardé  Pedo  All»no?aniis  qac 
lixor.        Sannazar, 

E  leeîa  ad      Talis  gn  umBrofis  mitis  nnnedeni^ue  Sjhis- 
I#lviacn  DsflitThretcium  Dassnias  aies  Ityn. 

D^îJfi^ç*      Halctenum  taies  ventofa  f,er  aqmora  «^uefint 
raais  i;,  ^dfurdas  fenui  ntecefenanturaquas ,  &€« 

191%    \        SicfleTfitCljmene  ypcÇgCljmeneidfszïtx^. 
Cmmimt€misi/ttriiê4X€uUt4Bttse^¥is^» 


W%  Malkiubi^  319 

J"a7  voulu  mettre  ces  deux  derniers  vers,  parce 
quo^e  fuh  de  l'opinion  de  Rucgerfms',  qu'il  faut 
sxfetcre. 

Sic fievit Cljjnene ^fic (f  Cljm9niNdês\ altc        ^^ ^-"^ 

Cttm)ti^enssfdtriÙ€Xcid$t$àuSe^uis^  ^*/  J*'^ 

duoy  qu*il  foit  plus  pour  sUû  ,  &  qu'il  rapporte  pag;  ^ôjf^ 
en  faveur  iUlti ,  ces  cinq  mdcs  d''un  paflage  de  '' 

action  j  fi  ^ftiando  minus  Juccedet  ^  métgnum  td-  laOfatÉ 
men  fericuium  non  adikit  ^altè  enint  code  te  nonff^ 
teft.  Eli  effet,  l'Autheur  de  cette  Slegie  dir,  dtoz 
cens  foixante-neuf  vers  plus  bar, 

Ndtk  qnod  €s  altè, 
C<î  qui  peut  fervir  à'  cdnfîi-inet  la  cohjedure  dé^ 
Rucgcriîas.Il  eflf^mefitle  crè$- difficile  de  bien  tx-» 
fliquct  Cijmcnesdes  alfd  ^  &  je  ne  voy  rien  qui 
puilTe  faciliter  cette  explicàtioli  que  ce  que  dit 
Apollonius^que  les  Hehadts  rrvefiuts  de  fenfUers  l  Ibrt  '4)r 
iMMts  (g  droits,  fe  fUignoient  d*inu  ssianiere  ff-  Ai^«& 
toyét^le  dam  te  lieu  où  hutfrtfefntftecifit^fésrU'u 
s%uf  défendre  ;  mais  à  moins  qu'il  n'y  ait  quel- 
que chofe  de  plus  fort ,  il  me  femble  que  la  cor* 
xeâion  eft  Fort  jufte. 

Mais  le  defiin  qui  fait  nos  ioist^  ^tr  I  ffir 

Mfijdloux  qu^oufoffedeuxfoiif 

Au  de  fa  À  rpifâge  êle/me  s^ 

Itles  Dieux  onf gardé  ce  dem 

Si  rare ,  qisejufiter  me/me 

ÀTe  le  fceUft/airé  à  SarfedeHé 
yiêpiteragardéce  don  fi  tare  ^  eft  une  eftrange  ihaC 
niere  de  s'exprimer ,  mais  nous  en  fommes  zxm 
confbrmitcz ,  &  non  pas  aux  fautes. 
Il  y  ar  dans  Anacreon , 

A  i^^^  yttf  ^t  lomof 

Soi  ^ofcf ,  «^  }r«|C  it  9ii0r 


jYo     llBMrAit^tfis  8#it  lis   Porisiks^ 
Scaliger  a  remarqué  for  ces  deoz  vers  deCatirflc^j 

Jj|!?*  lUiâc^tâmdenêgétnt  redire  ^uemqmim^ 

ir.io'.  'qttcrAchcron  avoir  efté  nommé  par  Théocritc^ 

«r*i| 0 A^^fic  /«^l'xaTpof^if  par  Ncandcr.  Virgile 
jgjjçj^  j^.a  die 
T.f.^ii^       OccufstMneds  édirum ,  eufiode  jfefuko\ 

Evéidit^tte  ceiet  riptm  irrezt&eabihs  mmdéir 
^ib.  f     Stace  s'eftfervi  du  mefme  Epithece  ^ 
Thcbàid.       TdnMrtd  liménfent  irremfiabile  pottae, 
^*  ^^'     9t  tirremeahUu  de  Virgile  a  eûé  auez  bien  para* 
'Al  Sfpi.  parafé  parle  Coàice  Fixivio  Tefti  » 
tait  G  io  Vemdm  di  Sti^e  aman 

}êoaM.  ^^fidvarcar,  ned^fetlpàai^efiremé 

Beicfudêfaffcfgiefv€néU€?lremù\ 

Pour  ks  tEoi&  derniers  vers«  Virgile  intxodmc^ 
'J&neld.    Jupiter  qui  confole  Hercule  de  cette  (brte , 
^6  '°*ir  *      ^^^Ji^emUime  diesJ^rt'veÇ^  irrefMréiUk  umfmt* 
^etiânr      Q^km^fi  '^litéL-iJkèpumam  exteudertfâBù  ^ 
Hom.*rii       HoctfirtMMofms,  Troidfiêt' ménikm éUis' 

ff.  f*.     Au  refte ,  ces  Stances,  Tf|  4£f  f «i  Zr/  irv//  fnultms' 
4^j*U  ti  Telqm'étufiironuMtU  Sde$l'%  P bitume ftfemLemtr^ 

its  Dieux ,  &  la  detniere  mefme  que  jViy  rappor- 

t€e  y  femblent  avoir  efté  prifes  d'une  filegie  de- 

Propérce, 
t%  4".  E-  Oi#j£m  i';r#/»  MfMMR  Uerjmis  mferefifiàUhmm^ 
legU.ait«  PM»ditMt  ad  mt£uiamiMmiji;rÀf  fèces  ^ 

^  '•        fHummfemel  infemas  intrarumtfunera  leges  , 
Lib.  de  Hfenexwate fiant  adamante  nia  ^ 

Confoh-  ou  tirées  de  la  proie  de  Seneque .-  $ed  fi  mtUÎs' 
^1^ ^,fU»aihiâs  defmnaarevôcamtmr  '^fi  fors  immeta  Çg 

m  atemumjixa ,  tmlla  mij.ef$smmtt$$ti^^  >  ^  mort- 


gfeliCf  qokquid  abftulit  y  de/t^at  éioUr  ^  fênf.  c^.  é 
Pcdo  Àlbinovanus  le  dit  en  deux  vers  ^ 

etftm  remet  umhnfiro  Hétviut^  Imirt  tulis.    Ji  viara 

&Chr7r9themis,ouqueîqu'autre,  awit  dpnné  d^S?n«" 
le  mcfm^  confeil  à  filedrc,  i  cnis.- 

A'm*  lyrn  ^Wy  Cl  AV*  if cLaS' 

€'cft  à;  dire  » 
IJûfenJtt^  fèti  tirer  dit  téneSptihi  f^H»9^' 

fr»tnmMx/omtmé^ri/0Ky(f'9H>:f  iétrmês  finf  vainiS' 
C9n^oieK*''vm  d*tm  «m/  ^«'o»  ne  feut  éviter^ 
^Mj/l  htem  ces  regrffs ,  àitt  d'adêmir  V9i  f/thte^p^ 

I9itJeif^ttnt^u*d'lt9iM4HK 

Le  nmfs  d^un  inftnpyU  €9»rs  •  «^jj 

Kms  fêftw  À  Uf»  de  nôt  jcmrs  i  ^*  *^^ 

C9fiÀnôftf€féi^t€9ndHiie, 

Sam  mmmurer  de  et  deffiiiêt ,/ 

DenêMseênfflerdefétfiité 

Bnle  memi^étmeommeilpmti 


JUferveK»  iê  ref^t  i  ces  weilks  amtèer  1^ 

Pàu^^i  UféÊng  eft^  refrêidi  s 
Têut  le  fUipr  des  iottrseji  en  temrs  matinées 
L^ttustefidès^afnckeatpêifafemidj. 
Sèncqaeadk, 

Perdtre  efl dignns  hna-  tu^  Mfpi 

agimefeifrstti^,  pulAdir 


N. 


ift      KtuAt^SU  suK  lis  Pdiskir 
î.  9c.  i.  crois  Tcrs  plus  bas  , 
.#.  Ut  JEtatêfruete  :  moh'di  cMrfmfugit. 

Sunc  facile  ft&usvgréùa  nunc  ^uveniVemili^ 
Exultetammtês.  cur  toro  'vidmo  JMtej  i 
Triftem  ituvenféunfihe^ntmcUiXHsrétfei^ 
^ff finie  hahenas  \  9fttmes  'vM  diès 
hffiuete  frebibe. 
Et  dans  Je  Chœur  du  mefine  k€tt , 
Res  eB  forma  JmgMC ,  i^uisfafiens  hwni 

5;|[[f  jPj\',  Scace  *  Au&nc  donnent  le  mcfmc  confcfl  que 
le  Viola  donne  Seneoue  ;  &  Philoilrace  die  Sien  pliis  que 
tiUir.       Scace  &  Aulone  j  car  aufli  bien  que  Sapp&o ,  il' 

d"u*JV  "^'""^^  ^^^^^  ^"  perfonnes  qui?  ne  fc  fcrvcnc 
^ç.  '        point  de  la  beauté  quand  elle  cft  en  fleur. 
Philoftr.     Si  Ventreprcnois  de*tranfcrire  icy  tous  lesfcis* 
Épift  3î.  qui  ont  du  rapport  avec  ces  derniers  de  notre 
'p^J  5°o.  Autbeur^îen  ferois  un  jaflc  Volume.  MaiscoixS- 
Iwum  lit.  "^c  i*^7  défia  dit  que  }é  ne  trivaillois  pas  à  des 
dcBreyU  licux  commttns^&qùejenechoifisquecequi'io 
ïiîJ!!"?  prcfente  à  mon  cfprit  &  à  mon  fujet ,  je  me  coiU 
Idyll.  18  tenteray  des  trois  exemples  qui  fuivenr. 
WclU  le.     Deh  /  mira  {egli  cani^  )JJtunrdrU  rejafiffyk 
rnfalem        Cofitrafajfa  al  trafÀfar^un^éfnv 
éamo  ttf      -O^Ar  W/zf  mortate  ilfiere ,  eHmerde  v 
IKi  14»         Nèfenhefaeàa  indietro  ^fril  rtHrmo  ,- 
Sirinfiora  ella  mai^nèflrinuerde  i 
Cogltam  d^^morla  roja^  in  sul  mattinùéidênÊ 
Di  tfuefto  di ,  che  tofio  Ufet^n  ferde  : 
Cogltam  £  Amûr  la  rofio ,  amktmo  h$r  qnrnUê' 
Ejfirfi  ftiote  riamato^amatulô\ 
- .  Coatemfïate ,  amirate  il  Sol  \  cbe  nafce ,  &Ci^ 

c:oii<]u':r«     C'tf*  ^^  rota  fatal  gsran^gli  anni^ 

ilKdi  Gi#-    ^^^4^^ ,  ^^«^^^  ^;^^yi.^.  ^  iisolpigiem^ 


«5 


Mjftordrde  Cetà  tingiurie ,  e  $  dstuni. 
^fre  $lyolt9  dt  ryghe ,  il  crin  dUrgtnH 
La  vecche^  ^,e  nel  côrfimima  affamni  i 
Bsnvéïnfintù  jeolor  U^thtftcie  éuUmM  l 

Cfo^nûf.chefrigi^mMifiinontJjnta. 
X  CK^ofd  beita  ferdefuo  manto  , 

fdngis  éunù  à  vêi§^  &  f^girar  di  iufiri 

Cét^giêBâ  i  mMfmi  M  fin  non  (àe  i  Ugùftri 

Vn  htn  che  tofio  ^Mnca,  un  don  chefn^g 

B^fr^iilsùêfardi^ioTfine^/cn/ 
Imf9rfunn!v€cchi€KZjn 

^  '^fi  y  *jf (?/'  '«  f»ff  momentê  ddtigge 
Cmfgtrd»  qnalitÀ  UiUétncin  e' Urine  * 

Q»€llofiffrnd^$r^^ueftodHrin€      * 
S^d  t€  dn^nt  (ftmgno  ilciei  conceffe 
PreKipfêtefir^ercbc  il  trafcnrif 
JEccp  fonder  mntnri 

^ni  ifoneo  ifpmi^  e  hiondeigiar  U  meffe^ 
.    lE  mfoUe  verrai  frid  che  raccorli 

Beltemfe  à  tire  inutilmeme  ejporli  ? 
Tiballc  &  Propcrcc  ont  fourni  à  ces  dwnicrs  k 
«luspart  de  lc«rs  pcnfécs.commc  ils  les  avoicnr 
jfoarnies  à  Seiieque 
^/  tu ,  dum  frimifioret  Mi  temforis  éUds , 
Vtere  non  tarde  MiturilUfede. 
M>um  ntemdtfenguis^  dum  rugis  integerdnmns^ 

ytere ,  ne  quis  eatliher  amere  dief^ 
Fidi  igo  odorati  ni  aura  rofarià  Pdfii 

Suh  mdtutine  coBa  jacere  Noto. 
II7  apluficurs  autres  vcr«  comme  ceux-cj , 
tifhon  n* M  plus  les  nus  qui  le  firent  CigdJe  , 
Et  Pluton  dujourd^hâfy  ^  ' 

Sdnséiurd  dufnffê  ,  les  mérites  égale   ' 

iy^rchemere  (i  lie  lui. 
Pffidit  0  Peleffygenitor^  convivu  Deerum 


folvî« 
Tefti     â 
Ciaiia. 


Tibuli  L 
I.  elcg.  > 

Fropcrr. 


P.  x^* 


n^nuHii 


4t  i<  ,f  7  TithoHmsqme  remttms  in  émrén. 

/».  197 .    J^fi^àe  quels  *ff^fomemfémc€é$9itfU$mi,^, 
Pedo  Al-      èiass  elle  efiehdm  monde ,  &c* 
.W.dc  MMximmilUfm$den^iMisemmmff0s  fmUkMWHt, 

ad  Lim.  ^^^  WêrnaUs^ersî. 

<  9f  •  ^^  'vonsenifitk  ceshemtfc  chêvêetfe 
Vtdo  At-       Dignes  eij€ts  de  Uni  de  vetmn 
%^u  (^•f^rendnrervoftrecêUre^^c. 

'.Prufi  Ne.  1^0  r/tferh  lamétSMiemév  ^ fimUiêfne/mmm 
mA Livil.       QuomisiMfonitéi  quidfeiis  trxfmmml 
i  ^*  /"^  meins  de  refeniir  fimjefen/i  à  ma  fia^p 

BtUheanté  des  fruits  d*mmejt4Êlmefi.knff 
Me  fait  far  le  fUsJlr  enhlier  le  ddnge^. 

flu  11*    S^^dfidêfriantvitwi^Mmdéseiaetm 
'  *  ,  .'  ^  *      l  ^»i  Mt:  i»  msiignds  Çf  '^Im^Jmfêfj, 
Senec.  in     y^^mais  Came  n*efi  hèen  atteinte 
«Vippol"        QtMnâ  onféde  amecqne  taifin^ 
A^i  .Se.     cur*  lèves  UqntmtMT^  éti^eniesfimfenii^ 
"^      xr  '     ^^^'  defeurdt  iafeinêatêtemftnrdê^iiUit^ 
'  *  Il  n*y  a  ri^n  de  plus  cottiBian  au€  ce  yen, 
Odefsfnt  feteammali/èfmi£n0fetm0^ 
Iplf^^g  q»î  cft  oppo(ë  à  celai  d'Horace , 
^;  j  g^         Odemnt  fetca^t  hêm  'mrttOis  amêft^ 
Il  parle  au  Soleil, 
4c*      N^nymomytmlnis/irlecênfaklê 
Cemmetnfaiijmrtinnêcent. 
Si  Deos^  inqnis  ^  imitoHs ,  da  Çfit^nttii  èem^Um 

.Beneficiis  ^^^  Prudemias  a  ça  k  melmepenfée, 
1*4.  c.  U      Nem  nege  eemmmmm  etmétis  ^èvemsim  mfinm 
lo^Syni   ^^'^'y  aftremm^  felagi^tMsm^  Çg  èm^rit^  »• 
sac.  \t\  ■    ■  Vmaieofit imfim  ^ftmamras ,  ko 

^g#.  -y  .   .        ^ftfinttHméÊt»/iiÊe^ 


cd&trcize  yers  plus  bas , 

SicfrêkAs  éiifme  tems  cÀfitslis  criminis^  èi/dtm 
Siitnhut  ^fdc$Us4jp»§f^Ub9mst^t$€frtmmtmr^ 
fBc  dans  SL  Mathiea  il  eft  dit  qiie  péemftUt  lever  Cap.  f  « 
fin  SêUUfn^  hs  hns  Çf  fur  Us  me^sns ,  (g  qu^il  f*AU 
Mmt^ye  iéêfimjefmr  les  jsffies  çf  frr  les  imjufies. 

Cependant  quelque  rappott  qui  fe  troure  en- 
tre le  François  de  neftre  Auçkeur ,  &  le  Grec ,  le 
.Latin  &  Tltalien  des  Autheurs  que  i'aj  alléguez, 
je  ne  voudrais  pas  fqutenir  qu'il  les  a  toujours 
fiiiTis,quand  il  a  efcrir  ce  que  je  riens  de  j:emv^« 
.  quer.Il  y  a  des  connoiffances  jgenerales  qui  toqi- 
4>ent  dans  Te^rit  de  tous  les  koinines«  Cicerofi 
veut  qu'elles,  (oient  imprioiées  en  nous,  par  la 
-fiaturesft:  comme  celles  qui  fe  présentent  le  plus 
k  nos  fens ,  dotTcnt  eftre  les  premières^  félon 
^riftote,  il  ne  faut  pas  s'étonner  fi  de  tout  ce  Aoaff. 
«  .que  nous  voyons  ou  de.  tout  ce  qu'on  nous  dit  »  P^l^*  1*^< 
Qous  en  tirons  des  avantages  qui  nous  (ont  com-^'  ^''  ^ 
mxms  avec  l<s  autres.  Qjii  doute  que  deux  honi- 
.mes ,  dont  l'imagination  fera  tgale ,  ne  conçoi* 
vent  quelquefois  la  mefine  ckoft ,  fur  la.mâcic« 
;Xe  qu'ils traitterof] t.?  Et  que  les  meiincs  fujcts 
ne  tournidènt  bien  (buvent  les  mefmes  idées?  ^ 
fyj  bien  qu'il  j  aura  eoi^ouis  quelque  differen* 
^  :  .Que  l'une  Ara  infiîlliblement  plus  nette  ^ 
plus  forte,  ou  pltts  délicate  que  l'autre,  parcis 
.qu'ils  n'auront  pat  le  itiefixie  art  de  s'exprimer.  I 

Mais  quand  Mr  de  Malberbe  auroit  imité  quel- 

3ues  Autheurs  Grecs  ,i.atins  &  Italiens,  on  ne 
oit  ni  s'en  étonner ,  ni  s'en  plaindre.  11  n'ef^ 
pas  plushonteux  de  former £bn jugement  5r  foïk 
jftyle  furies  écrits  d'un  bon  Autbeur ,  que  de  re« 
j^ler  fes  aâions  fur  celles  d'un  honnefle  homnie^ 
fc  quo/  qu'il  7  ait  f  lu&dc  gloire  à  donnçr  jinjboa 


exemple  qu'à  le  futyre  i  il  eft  coajours  beiii  d'à 
proficer  &  de  s'en  feryizr.Peuteftre  qa'apres  a  voie 
déconvctt  quelques  défauts  &  auelques  confor- 
mitez  de  noftre  Autheur,  il  ne  (eroit  pas  inatHe 
d'examiner  les  belles  oiiofes  don  t. il  n'eft  redcTa- 
jble  qu'à  (on  étude  &  à  ion  efpiit.  Mais  hors  ce 
que  f  aj  fait  voii:  dans  la  pren^iere  partie  de  mes 
éeniiarqaes ,  9c  certains  ejidroics ,  ^r  lefqnels  je 
n'a^  pas  crei)  devoir  chicanent  il  eft  certain  qu'il 
n'i  rien  fait  que  de  meryeilleujr}&  ^^^4^  ne  P^^' 
«lieux  finir  qu'en  difant  de  Tes  Poé'fies ,  ce  qv'^i} 
fidit^uj-meliae  d'un  beau  parterre,  ^ 
W»  f  4«  Qtfeny  ciêeilUmt  une  gmrUnéU 

Ukemme  efi  d^^iâttétni  fûts  travéîlff  , 

Qu€  le  f  atterre  efi  émailU 

iy»ne  âtnerfité  fUtt^rémdti 

Tantdefieiêfsdetétntdecpfiez*  . 

Fdêfmt  pétroijtre  en  (emrs  ifiémuZ 

V artifice  de  la  Nature  \ 

HfâUl  tient fiit/f  endu/on  defir^ 
]Etneffaiten  cette  feintum 
^ifuelaéffirnif0exh0fJlr^ 


#   ■ 


AUTRM 


AUTR  ES 

REMARQUES 

DE   M.    CHEVREAU 
Sur  les  Poëfies  de  Malherbe,  ex- 
traites de  Ces  Oeuvres  mêlées. 


A  Mopiteur  AUard^  Chaminede^Eflife 
defamt  VgaUdeUvaL 

QE  fub trop  \tt&e,^c.f. 4}. éJit.ijiy, 
FCependanc  ,  Monûeur  ,  je  ne  dois 
■iiulcnicnt  me  plaindre  Ac  mes  Aé- 
■  couvertes  lur  Malherbe  ,  puifiquc 
Qtous  le)  trouvés  uciles  ScbelleiôSc  je 
ne  fuis  pas  affés  incivil  pour  nomer  ingia. 
■"  &  jîulhureufes  des  chofes  qui  ont  v 
àé\z  vocic  aprpbation.  Ce  n'cA  pas  aulTi  que  je 
les  regarde  comme  un  tiélôc,  pour  me  1er  vif 
de  vos  propres  termes  ;  &  fi  je  me  croyois  capa- 
ble de  fajrc  du  bien  »u  Public ,  jufqu'à  l'eariclû^ 


corne  Tett»  le  cik«s  ,  fe  ne  me  finmcndxeirpfaf 
4i  Phijofiïpiie  qui  Teor  qoe  le  PanYre  ne  pal/Te 
être  magaifiqiie.  Ceux  qui  ont  cm  ^e  j'àfoii 
^flêin  d*acftqoec  ]&  mânoûee  de  Malheii>e  | 
n'ont  pas  bien  pris  num  incendia:  A:  je  n'ai 
travaillé  fat  cet  AuEàic  qae  pcmr  m^  le  rendre 
]pliw  fiH»i)k€4afi&le«ettff  <k«  veni  êc  ipottr  fin- 
re  confeiTer  à  Monfieuj:  le  Fevre  nocre  anù  » 

S|ue  foa  adniÂratioii  Ae  dsTok  pas  être  toute  re- 
enrée  pour  l'Antiquité.  Dans  mes  Asm^rquei 
le  GrammaÎMeD'a  a  é»  reftieft  pour  k  PaelK, 
Se  s'eft  contenté  (te  rcsciiter,  qjiand  il  n'a  pu 
rroaver  de  raiiên  pour  le  déîcndre.  Il  a  prouré 
ea  la  peHbne  de  MADiorbe,  que  iet plosgrans 
lioines  peuvent  faillir:. 3c  s'il  le  fait  maichec 
avec  Marot  en  certains  endroits-,  il  ne  le  placf 
pas-tiop  malaiHeurSy  quand  iiletntrair-deCQS 
«be  TAilûfte  ^  de  Locain  :  ^'qaelqiiiQfQÎs^iiime 
a  coté  du  TalTe  ,  de  Virgile  &  de  Théocritc. 
Jn^n)'aiéféha|:4i  fiiu  ètrein(bkat;  ic'y^ùÙA 
bien-aifc  que  parmi  les  livres  d'érudition ,  vous 
i^és  mis  dans  votre  Aiblioriseqiie,<îelm  de  Votct 

A  MttnfliUf  de  Bcnfptj$èfk 

^^^•t'L  ^ft  iu:ai ,  Monteur,  que  la  AMiUtfdklY 
705  Xaprès  avoir  la  mes  dernières  observations 
fur  les  Poefies  de  Mal^eibe^  me  folicita  de  les 
Ini  laifTer  pour  quelque  tems;  que  pour  obtenif 
finftante  priefe  qu'il  m'en  faifoit ,  il  ut  recourt 
àrautoritede  M.  de  Chandenier  qui  a  un  poa«> 
voir  abfblu  fur  moi.  Il  garda  ces  observations  & 
Paris  plus  de^uatre  mois  s  de  pour  les  ravoir  |e 


»B   MiitHinvi.  fil 

tus  obligé  de  me  feryir  de  tout  le  crédit  qu^a voie 
fur  lui  uae  Demoifelle  de  ces  quarciers  qu^il  ai- 
moic,  &  dont  il  n'eftoit  nulcment  aimé  ,  parce 
«qu'il  Y  avoit  une  trop  g*  ande  diûance  entre  ellç 
^  lui  du  coté  de  i'age  &  de  la  fortune.  A  fa  priè- 
re âc  à  Tes  reproches  y  il  me  renvoya  mon  ma^ 
nufcrit  a^Tés  mal  en  ordre  pour  me  faire  croirç 
<)u!il   avoir   du  pa/fer  par  les  mains  de-  rouf 
les  Cuiftres  de  la  rue  faint  Jaques.  Je  ftis  depuis 
iqn'il  Tavoic  prêté  à  Mr  Ménage,  contre  la  pro* 
meffe  qu'il  m*a voit  faite  de  ne  les  montrer^; 
qui  que  ce  fut  :  &  par  les  Obferyattons  de  Us 
Ménage  fur  les  mêmes  Poefies  de  Malherbe ,  jj^ 
reconasTinfidelité  de  mon  ami  •  Cependant  Mr 
Ménage  die  dans  fa  Préface  :  JSs  remétr^^e  t9utes 
4^€S  déUts  dfi»  ^0*on  voie  Cong^iemênt  ùh  je  mçJHit 
irouiié  de  fMier  as  OhfervstifnsfMtr  lej  Poëfie*  4$ 
Méêihivbe  ^  Fg  fu'ûm  pe  €me  pas  fffe  (afe  niêpîf 
f9ffref0€9uUefmr  Jdr  Chevredmfui  a  fuklté  4fp0if 
fesâ  É/m  C4mmeMt4it€  fur  Us  mimes  Poëjles,  Je  n§ . 
à9êH€  feins  §ue  se  CcmmetUdire  ne  fois  rfmfli  df 
fUêfieurs  shôfes  cunesàfes  (^  très^dignes  d^itre  luës^ 
Cefendéêssty  je  mejuisfrkvi  dufiaifr  de  iJrf  toutes 
€9s  €k9fes  âfnqn^e»  ne  m*acçsâfÀtfoins  d*/tvoir,*volç 
MrClUvreasSyfi  je  me  renconSfoss  l^nsfei  ff^fécs  ^ 
ni  é€  tétvw^timUâ  cùHtredire  ^fi  \€^Uws  fas  de  fin 
éifyis.  Ce  n'eft  pas  de  mes  cèfervations  qui  (ont 
t0ipriniéef ,que  je  mo  plains,piiifqu'elies  étoient 
déjapubiiqves,  &  que  tout  le  monde  les  pouvoir 
lirt.  C'eft  de  la  révifion  de  ces  Remarques  &  du 
mtnufcrit  où  j*avois  entrejptis  un  Commentaire 
generalfur  toute&les  Poeues  de  Malherbe ,  ç^ 
f  avois  confié  à  la^M^nardiese  quUe  prêta  i  M» 
Minégé  £ms  réfléchir  fur  ma  bone  foi ,  ni  fur  ûi 
y iirok*  Qgoiqiicceki^ci  alTureforc ,  corne  [C 

Pij      - 


)i#  ^EUARQj^lS  SV%  IIS  PbiSZES 

viens  de  le  remarquer ,  tjM*il  i*e/i  frivé  de  Im 
têmtes  ces  cbofes ,  ^tfim  qt^en  ne  Paccufit  fini  de 
m'dvêfrv^ié ,  /il/e  rencentrùit  éUns  mes  feu  fées  , 
m  de  m^énêir  nfêulm  contredire ,  s*il  n^éteii  fas  de 
menants ,  il  n*a  pas  été  fincére  dans  cetce  ren- 
contre \  5c  j*en  apèie  à  fa  confience.  H  7  ^  Ion- 
^en>s  qu'on  la  tait  palier  pour  le  parafice  de 
^ous  les  livres;  qu'on  le  foupçone  de  larcin  pour 
peu  qu'il  fe  pare  :  5c  Boileau  dans  (on  Aw  s  Mr 
Ménage  orouve  &  condane  la  longue  habitude 
qu'il  s'eft:  faite  d'être  plagiaire.  Pour  moi  qui 
ne  porte  pas  fi  loin  mon  reflentiment,  j'avoue 
que  je  ne  me  trouve  point  obligé  à  ceux  qui  Te 
^nt  honeur  de  ce  qu'ils  me  prènent  :  &  f  aime- 
fois  mieux  que  l'on  témoignât  qu'on  n'eft  pas 
àt  mon  avis,  parce  qu''au  moins  je  profiterois  de 
la  Critiqu(î  fi  elle  étoit  jufte.  J'avoue  encor  que 
Mr  Ménage  a  une  grande  érudition,  5c  imc 
ieôure  mcrveillenfc  :  qu'il  entend  fort  bien  les 
gangues  <;rccque,  Latine,  Efpagnole  &  Italicne 
|c  que  je  ne  conois  qu^  Mr  Thevenot  &  lui  qui 
méritent  d'être  à  la  tête  d'une  Académie,  Maii 
sommeil  défère  beaucoup  à  l'Antiquité  dont  il 
a  re^en^  cette  maxime ,  que  tans  les  tiens  deteent 
hre  comnns  entre  ffs  smû\)çne  fai  pas  fi  Ton  s*cn 

{>eut  faire  ut>e  conCéquence  pour  le  larcin  $  &  fi 
a  Coutuinenous  permet  d'adopter  indiférem* 
jnent  les  enf^ns  d'autrui.  Je  ne  croi  pas  même 
que  l'on  en  foit  quite  pour  afiurcr  q^'il  y  a  des 
iietions  générales  dans  tous  les  homes,  que  cha- 
cun a  droit  de  s'en  prévaloir  :  &  c'eft  de  qi|oi 
l'on  peut  convenir  a  certains  égards.  On  dit  ^ 
jpar  exemple,  quand  on  veut  marquer  la  derniè- 
re ignorance  die  quelqu'un ,  qu'il  ne  (ait  ni  A  ni 
Jl  :  Se  fzraiJL  nous,  il  n'y  a  fi$a  dç  plus  «rdinaiie. 


KvéC  tom  cela  on  pomoic  douter  fi  iA\  Méntgei 
â  rezaminer  ptz  (on  humeur^  en  éeriyant  ^ 

iim  n^fétvéh  ni  ji^nï  B. 
n'aroic  pbinc  èii  vaè'  les  detii  dernleis  tefs  df 
Joachim  du  Bellaj  ^ 

iomtetjkt  U  Uwgue  HêirMU[9àe  ^ 

Méùs  en  Latin  U  tom  ^àhé 
jfyêntindoiimi^ymiM. 

Quoiqu'il  en  foie ,  il  lui  a  pla  de  s'aprôbf  iei^  tAti 
plus  curieures  Obièryations  fur  Malherbe  »  qiid 
je  ne  ferai  jamais  imprlnier  aptes  avoir  la  lesl 
fîènes  y  afin  ^n*on  ne  mi'accufi  fàint  dé  tiitvcif  W/* 
On  en  verra  pourtant  quelqûe^-unts  dans  rtietf 
lettres  Critiques  à  Monfieur  le  f  être  j  &  pont 
les  aatres,Je  les  abandône  à  qui  les  a  prifes.  Yoi^ 
la  ,  Monueur ,  ce  que  Vous  aVe2  u  la  curiofité 
de  (avoir  de  moi  :  &  je  vous  procefte  qu'il  n'en^ 
tre  ni  mépris^  ni  haine»  ni  déguifemetic  dans  mu 
reponfe.  Je  fuis  votre  &c. 

^  Lenknn  Urj.de  JntlUt  U^f. 

A  MapfîeHr  de  (oint  Martin.        \ 

Tdge  T  TicT  je  m'avifiii  d'en  voir  unRecuenîf 
1 19.  JrX(  defenfies  on  maximes  des  Rahhms  )  i 
&  je  vous  prie  de  vous  fouvenit  que  c'eftaprè^ 
«ivxque  j*ai  écrit ,  en  faifant  quelques  Obfèrva- 
cions  fur  les  Poêfies  de  Malherbe  qui  ne  font  pa^ 
route  à^nnc  même  force  :  Qne  toutes  les  heures  né 
^ontfas fastes  fossr  les  mitaeUs 'y  (§  jne  l'on  fené 
eomfter  entre  Usgrasss  homes  cenx ,  dept  il  eft  ^ 
fé  de  eomfter  les  fautes 

^  Loudnm  U  »•  sk  kUrs  li^^t 

Piï) 


ui  M^njUwr. • 

Pétg^X  B  Cnriqtie  de  Mr  ^odeâB  cil  itn  fkraae 
^f  )  \L^hoinc&  lin  bel  cfprit  Gomme  tous  le 
iices  i  &  tout  le  moitié  le  dit  corne  tous.  Mais 
Monfieiir,  les  fàrans  homes  &  ks  be^iiz  efjprics 
forment  qacl^acfois,  &  kufs  lumietes  (bu&enr 
àcs  éciipfes.  Ils  k  tirent  des  paflkges  les  phs 
dificilcs  3  &  tombent  feu  vent  dans  on  cKemia 
WOi  &  batB«  Cmrkêc  {ùcuLaru  necpuis  éiftrti  f  La 
icfre  cpnvexM  de  &Robbe  veite  ^fro  hethn^  m$fi 
_iicMncwivtnt  de  fii  Robbe  blancbe^/i»  nàuefSed 
if9de1i$ansU£i0t$9mtJ  mends  no»  decrrtti  excutfre  ^ 
2it  cet  Auteur  dans  \t  petit  Liyre  qui  a  pou  titre 
Am  TOMiUS  GoJ>^h^v^.^»  Eicgii  j^urèlianifiri» 
ffridêmtks^emqste  ro'ètdXf^'ïl  poiïible  aaïl  aie 
'  •ui>lié  que  dans  le  fens  figuré,  taftire  n'eft  autre 
cho/e  aix^emhtUir ,  ùrner^  couvrir ,  farer  ,  remptitf 
^ue  AOtts  difons  tous  les  jours  un  Bafiion  revétm 
de  f  terre ,  de  lyrique  ,  de^AK.ên  ^  &c.  XI»  Temflê 
revêtu  de  marbre  i  Le  Soleil  revêtu  de  fftemdiemp 
£f  de  lum$ere  î  Se  que  dans  les  Pfeaumes,  M>âem 
en  revêtu  do  gloire  (g  de  force  \  Nos  Toifins 
«ifent  un*Uum9  vefiito  di  fenfi  :  verfi  vefiiti  d$ 
mfâ9fe  fioffi^  di  cefi  Mie  ,  après  Cicesen  qui  & 
|crit,  Sed  de  M,  Goiiidi^  duumm  aiiquid^  fit  uem 
^t  Orstor umm  e neuUis  ,  fetius  iuternouhoi  frofc 
JlvguUrh.fiùt  i  oté^ruêudftMsexqutfiiMSfuefeHUU" 

ti^smoUfS  (^rlueoHSvefliehMtonaSt9^Y^  ^^  <^^^ 
ma  chapitre  de  Saint  Mathieu  des  herbes  vétmcs^ 

M^i  74 y  \o^i^f  T»  «>f4i  0\^\f^  &¥rm,  i^  mufi*9 

iiixhj&*}ff$oo^f»!iif9f^  i  <^W  ir^  er^Mf  Jtryurir 
Si  Dieu  donc  u  foin  dévêtir  de  cette  forte  ^  tkerém 
des  cbamfj  jui  eft  ms^npdtsiy  ^-ftififu  demsùm 


Uitt  i^^i  Ufour,  A  la  fin  des  eaercitatlcms  fàiii^ 
%t%  de  Daniel  Heinfius ,  il  f  a  akie  Remarque 
iîur  cet  afi^fUfi  ^  &  voas  poorés  foir  celle  d* 
Ca&itbioa  fiir  jçjifrêf  »  atcc  celle  de  Gcoiio»  tm 

Dans  Martial  j?ai  tu  it^AAttstcdc^CiaoûS 
têtus 

Kidet  hué(0s  ,  n^fihw  àgtt  ^  ^effifMt  Çf  éttéé$ 
t)ans  le  fixiéme  dr  Pfinéide  ^  des  Cumfdgna  i«* 
f$ris  de  tumiite 

Largior  hic  rdmfos  éMer.  ^  Çf  ItHmim  nftfiit 

TutfUre9t 
Dans  un  yirttx  Poéfce  oui  éft  aîff gaé  dans  1^  àà», 
ikiéme  LiTre  des  Tulctilanes  de  Ciceron ,  à^. 
Prés  'vetus  Jthithes  ^ 

CœUàm  niteftert ,  arkores  frvtfdtffiéte  fgt, 

Tîntes  fcéttert ,  i&ef^#j  ^r<f r^g  càfifvefiirier. 
Dans  le  troifiéme  Livre  de  Tice-Lire^/  mêtttéts 
gnes  rt^tmes  de  Ms  :  Jffi  fftentes  Éfiri  ,  Çfc,  ite/» 
tiùftei^uenti^misfihufunt.  Il  y  zdej  vignes  ve* 
tues  iéfèuiUes  f$  âegtétfts  de  rMtfin ,  dans  le  Cflaè* 
ttiémc  Livre  de  Côldûidliï ,  EUeime  (  rine*  )  M 
fe  frondi^us  (f  0vis  ntéftietinf  jtèneri's  cauMus^ 
net  dum  sdultis  modus  éMshéndus  efi^  Des  chamj 
Tetn$  de  moiflbns ,  8c  vêtus  d*épis ,  d^ns  Prudenh 

CCI 

1.  VejUtimeffihmSéÊgri,  ^ 

Vndejeges  UiecriHitiifluêHhssMgris 
Denfus  ,  ^gnmdisfe  vefliat  étqtiér  arifiis» 
TcrtuUiert  a  dit  dans  le  chapitre  a.  ©to  Palli^î 
Sic  Ç^  terramfirecenftéutemferdtim  veftifi  dmas^ 
tem  \  t^f^P*  edndem  negdremefmrwridem  j  ctnm 
eerijfkis flivam ,  mùx  'wfitrus  f$  otnam.  Ce  tem-^ 
prmim  eft  de  la  côrreâd«n  de  Samnaife  \  &  Ci- 


Ms      ^iuAfLQvm>  tmt  fis  Posstts 


ji  Mânficur. 


9dg$^  B  Cnriqtie  de  Mr  ^odeâH  eft  onikTanr 
|f  )  \L^haine&  un  bel  eiprit  comme  vous  le 
cites  i  &  tout  le  monde  k  dit  corne  vous.  Mais 
Monfieur ,  les  favans  homes  &  les  be^ax  efjpiitf 
forment  quelquefois,  &  leurs  lumietes  (bucrenr 
àt%  éciipfes.  Ils  fe  tirent  des  paflkges  les  plas 
dificiles  3  &  tombent  fou  vent  dans  un  chemia 
90i  &  bacB.  Cmrkêc  {ocularis  necjéttis  étftrti  f  La 
terre  conveiM  de  faRobbe  verte  ^fr^  hetha^  m  fi 
jikMticwxvtnt  de  fa  Robbe  blancbe,//i0  nhefSed 
if9d€liian4iU,£uti9m$j  menda  n9ft  decretti  excuurt , 
Ait  cet  Auteur  dans  le  petit  Livre  qui  a  pour  titre 
Am TOMIÛS  GoDEi,i.Vft.-^i»  Elugii  jÉurèlianifcri^ 
ftorfdtmt^s^êmqtte  rcetétXf^-il  podible  aull  uC 
^  m\à>VA  que  dans  le  fcns  figuré,  'vefiire  n'eu  autre 
cho/e  (^tCemMlfty  orner^  couvrir  ^farer  ^remfiir} 

Sue  AOtts  difons  tous  les  jours  un  Bafiion  revém 
e  f  serre ,  dé  lyrique  ,  de g*K9n  ,  &c.  tï«  Temfii 
rèvétm  de  marhre  2  Le  Soleil  revêtu  de  ffiendeuf 
£f  de  lumtere  î  &  que  dans  les  Pfeaumes,  t>ieiê 
Jp  revTtu  de  gloire  Çf  de  force  \  Nos  voîfins 
difent  ùm*hûth9  mefiito.  di  fenfi  :  merfi  ttefim  di 
vm/^e  f^fi^  drcefi  Mie  ,  après  Cicesen  qui  a 
|orir,  Sed  de  M.  CtUlidi^  duétmm  éUi^id^  fit  tun 
j^M  Orstor  umm  e  muUis  ,  fMms  iutermukot  ^rofi 
jititguUrhfmt  »  ita  rtiûudttms  exqu$fii*sfuefenfeM' 

Ù^LX  moUis  (^rlueens  ttefiJeàMtomSiV^Y^  ^^  ^^ 
^n  chapitre  de  Saint  Mathieu  dej  lieràes  'oéttuisi 
âid't  74 y  X4^rwf^  7«  iyfS^ifAifo^  «yr*^  i^  «vpi 

thitKj^909$ti)^fM!if99,  i  <^W  iréf  er^Mf  llifyurir 
Si  Dieu  donc  ^  foin  devécir  de  cette  forte ,  ^kefh 
dei  chamfj  ijfù  eft  éwymt^i^^-ftéJèrmdtmâSH 


«  t  m  A  t  «t  ski  t;       itf, 

htti dans  le'feur.  A  la  fin  des  c3wrciratldîW  Ciio^ 
tes  de  Daniel  Hcinflus ,  il  y  a  urïc  Remarqa^ 
fttf  cet  Afi^inm^i  'f  9c  Tcms  pour4s  t^ir  celle  d« 
Cafaubon  fur  7t^>T»r ,  at«c  ceUc  de  GfotiBS  fw 

Dans  Martial  |îai  tu  des  AAm&dc^Chamf 
irettts  .       ^  ^^ 

bans  le  fixiême  dr  FEncide ,  des  CMmfognes  tv* 
tffës  de  tumieie 
Lapgier  hic  €dmfOi  £tbeK  i  (S  lnin$m  ntefift 
Pûtpunot  ^^ 

Dans  un  Ticttx  Fotte  oui  éft  aîfégoé  dan^ Vt  dW 
iiéme  Livre  des  Ttitettlaties  diiCiccron,  d$$. 
Prés  vetUJ  éthérèes  ^ 

Cœlum  nitefuri ,  arbores  fionditftétt  Çfe, 
rentes  fcMtere ,  herhss  frata  eon'veft trier. 
Dans  le  troifiémc  Livre  de  Ticc-Lirc^/  m^nid^ 
gnes  re^tmes  de  Ms  :  Iffi  toontes  Êfin ,  gjr.  à«/- 
tiùfre^iêentiftmisffhisfrnt.  Il  7  a  ^^^  -oignes  if€^ 
tues  âè feuilles  tS  degfé^esde  ratfin ,  dans  le  qu** 
oriémc  Livre  de  Côlûmelle ,  EJ^ue  (  yinc«  )  uh 
te  frondiius  (g  ftvis  'uéfiiefint ^téneris  CMU^kus ^ 
née  dum  adultis  modus  éMihéndus  efi.  Des  chams 
▼ctu$  de  moiffons ,  «c  vetui  d*épis ,  d^ns  Pruden- 

_  Veftitimffihusdgri.  f 

Viêdejeges  Ute  criHimflméti»ftsMgfis 

Denfêus ,  (gfrdvidfsfi  ^^fi^^*  ^^^^  ^'^/'^* 
TcrtuUieiî  a  dît  dans  le  chapitre  a.  ©S  Pallios 
Stc  Ç$  terramfi  recenffastemforattm  ^efittt  amd^ 
tem ,  frefefis  eundem  negésrememr^rtdem ,  cum 
éeHfpitisjUo^ymox  w/arus  (f  canam.Qt  tem-. 
frmim  eft  de  la  CQireâim  de  Sattmaile  s  &  Ci- 


BcrnardoCappello  commence  un  Sonaet  &r  le 
éépart  da  Cardinal  Facnezc,par  les  tcxs  fiuTans^ 

D*^tre  mihi  ^tlaf^ ,  ^  i/^/r»  #»  fiant9  • 

p#r  /•  vff/^fv  ^rf/> ,  fmeH  Cielfiagma  %, 

M  mtftt  *  Jette  c9Uiy  Çf  U  Cdm^fétgna 

Sf9gl$a»fi  il  vefde  lorjtûht»  munsv» 
Kernarda  Taflb  a)auce  vaèokt  mt  pris  dVu» 
beau  Lac  en  Lombardie  ^  cece  RMe  eft  toute  £o» 
mééd'Bmeraudcs^ 

y^fiéi  di  éei  SmitrMi  dmte  le^ùndé 

Ilfglhoèdi  Semtc^» 
Dans  les  diTetTesDefcrlpticms  dtt^TAn&éej  OU 
Toic  ce  rets  de  Palladius^ 

Tr$ft$s  hicms  wmntts  mve^vflamme  *vtfiiu 
èelurd'£utlicmius , 

O^tegsmr  teUus  ferfirigêr^ntefienhéiU^ 
Ces  Robbes  n'cmt  pas  trop  dépla  à  Claudic»  qui 
a  dit  fur  le  Confulat  de  ProWnus  &  d'Oljbrius, 

Prima  tibiftocedat  biems  ,  nùnfrtgon  t^rfem  j 

A>0  Céiuas  'nefiita  mves. 
Sur  les  Noces  d'Honoiius  &  de  k  FrincefiS: 

Marie , . 
Mons  UtmJ^nium  Cjfri  fr4tmfms  ohiMhrÂ$ 
Invitas  btMmn^grtgté ,  Vhaniijtit  cMU 
TrùUQty  (^  Çeftemdej^t^ns^ormMllM, 
Hum  ne«pé€  cémdtnuê  dmdknt  mefiirtftmném 
le  ailleurs  y 

Ingidiêteriecies  nudammfrmâihàt  UMum, 

Tendit  hicmi  mefiire^elm  ,  tmdttnpfefiimtit 

Ver  nèyibus^ifideffk  mtmti  mftifyÊfvhéumiSM»  » 

Malherbe  s^eft  (ervi  admirablement  bien  decetc 

JR^^,.quandila  écririHenûleGJtaadfiisl>*iui^ 

reux  fuccès  du  vojage  de  5edanv 

Qi^defftttdmtm^Uim^ 


S^tÊfftntfM  des  fun^rdilks 
J^Uàs  que  n*enft  Ht^n  { 
Mt'fK^étvdi^t  fMVife  À  Ufitê 
2>efi  fémtble  cùtt^uète  ^ 

Bt  Ufttti'm  éu  jétvèie , 
.  1>ei^  fiis  Ui  Hésslmms  î 
^QWLt  la  Sf àncc  feroit  mervciHeiife ,  iîi  ji*îtf 
]K>int  ictic  j  «^4«i^  f  *•«?»  pow  a^ant  tfie  d'i&éi 
et  ûmmttm  fM  ki  màruiUes  de  Sedtin  uffetêt  fmt 
fhu  éê  fiênitmllêt  ^tun^en fit iikn.  MefEeurs  <Ie' 
VKc^Àisem  oât  (en  hkn  condaoé  ce  veri  dâ 

Se  faire  tm  ht  du  remfstt  de  mille  funeraUtèi. 
car  le  mot  de  fmnerdiUes  ne  fignifie  point  de» 
corps  morts. 

péige  QUr  yotïe  demande ,  iVi/y  -»  W«r  tel  t  rf 
174. 0»^  a  rien  de  tel:  Vons  TaETez,  Monfieury 

Îne  VaugclaiJ  $*eft  déckré  de  ccte  manière:: 
eus  deux  fénthont  iÇf  ilmé  femlfte  tpfenfarUwi 
•m  difflutet^l  n*f  a  rieto  tel  j  mais  ^u*em  êerhétnf 
ûm  dftfluief^  Il  n'y  arien  de  teî«  reurmeiy  conti«- 
une-  t^il ,  je  'voudrais  fctt  jours  enuferainp.  Mais  il 
n*a  pas  fa  qu'il  faoc  toujours  mettre  la  canicule. 
M  9  quand  le  Terbe  précédé  KiBi^. 
Mais  il  n*efi  rieu  de  tel  ^ue  dealer  fureiueni 
\t  Vtfitnre  :  &  Mal&erbe  a  fort  bien  écrit  félon 
cecc  Règle.  -    ^ 

Matsfu^ellefiitlfyHfheouDteJ/i^  *   ^* 

i^fimg  immmeim  n^mal  s  ' 

P  V| 


)4S       KiirAxi^BY  txni  cirFosmr 

jlféiMt  qi† le  mcndê  confejjif 

Qi^ilnt  niii  j^matj  riem  de  tel» 
Qjaad  xisR  préccdc  k  yerbc,  jamais  oxi  ne 
mec  lapanlcule  de* 

Rien  m^eftfiheéimqMefim  eerftge. 
Zc  l'on  ne  peut  écrire  aacremenc,  £uis  écrire  maL 
Pour  cete  autre  expreflion  de  Maliserbe  \ 
#•  \L%  lin'tfl  rien  de  fi  ke^tâ  eeme~  Cahjh  efi  Me. 
elle  eft  monftruenre,  quoiqu'il  ait  forrWai  écrît 
félon  ma  Règle,  linefifien  défi  heét»  ^  car.ontic 
<ga'après  le  si  comparatif ,  H  fane  metcre  aa 
^1  y  Se  non  pa«  un  coms  ,  qui  pouroit  (bufxii^^ 
Un*eft  riem  défi  keMm  cerne  venj  if  et  IteiU.  »  »^. 


I» 


An  meme^ 

V  fM^e  I^Uif^ine  je  vous  ai  promis  des  obierfJ^ 
%fff,  Jl  cions  fur  ces  Ters, 

Pardenfétcréflamheétnde  la  Terre  Çj  àer  Ciemt^ 

$0crèflami9eém  dm  '^enrn*enfiyés  feint  iaionn» 
H  faut,  Monfienr  ,,que  je  m*aquice  de  ma  pro- 
meffe.Vous  vèus  fouWendrés  donc  que  r^Mi 
fAcré  fUmbeau  ne.  peut  être  félon  la  règle  de  nos 
iLhétcorst  encore  moins,  &Mré  ^Àmkea»dn  i$nr 
myn/eyés  feint  jahnx  j  parce  que  les  fiamitamn 
ne  font  feint  iédenxi.^  ilfâlloic  mettxe>£our  écri* 
JK  bien.) 

SéurèPere  dn  jonr n*è»flyés feint jéUenx^ 
Un  aurr^Poece  n'a  pas  étcplus  exaâ ,  qiundiï 
a  écrit  ,.parlantau  Soleil ,. 

Reviens  Ini/knt  fiamheAtà- ,  finis  fiee  tn  trej^ 
klendè 

De  mille  fenk  noumedièn  fare  mètre  hrifin^ 
farce  que  les  Aàmbeanz  n!oac  ai  trefleaoice.^ 


frdie  blonde  :  &  pour  faire  voir  que  je  n*ai  pam 
M  le  premier  à  qui  ces  jfbrte»  de  chofes  ont  d6« 
plu ,  il  fuffit  d*apeler  le  fameux  Balzac  en  témoiu 
gnage.  Maynard  avoir  mis  dans  la  dernière  dcf- 
Stances  d'Alcippe,  en  parlant  du  Soleil, 

Le  grand  finmhta»  ^tÊt  iftmlfellit 

Tera/a  $omhe  def$n  /ir. 
Comme  il  Ut  apris  de  no^re  Orateur,  qu^on  nt 
difoit  point  ^  U  lit  d^mnfiamhta» ,  il  coirigesb,- 

Le  grand  ^firt  t^utl^emhtUity 

lerà  fa  tombe  de  fin  lit^ 
parce  qu'en  effet  nous  difons  fort  bien  ,  le  kvir 
Se  le  comher  du  Soleil^  des  u^res ,  le  lttd*nn  rui/L 
feau^une  rhiert^Scc.  Vous  pouvés  juger  fi  l'A  tu- 
teur fameux  oui  a  parlé  de  la  perlecution  de 
Kéron  à  l'égard  de  ceux  qui  prôfeilbient  le  Ghri-* 
IHanifmv,  à  qui  ce  Mon/he  faifoii  donerune 
chemife  enduire  de  (bufre  où  il  faifoic  mettre 
le  feu  ,    pour  éclairer  les  paiTans  durant  \m 
nuit  y  s'eft  biirn  fervi  de  fon  jugement ,  quoi-* 
qu'il  ut  infiniment  de  l'eTpfit ,  quand'il  ap21e 
chacun  de  ces  marty^rs  dans  ce  rrifte  état  ^ 
Vne-fvrtke  ^micrte^  un fiaml^eauqsâifeflainK. 
Si  cotte  yifion  peut  être  fouferte,  on  poura* 
dire  en  dépit  de  Quintilien  ,    de  Longin  ,. 
d'Hermogéne&  d'Ariftote  3  Vne  torthef^nifriê- 
l>iemfourfès  ennemis*  v  Vnflambeas^  jpi  immê*- 
^sê  Cieb  tenter  fis  fenfees  yj^€^ 
Malle  ville  qui  a  écrit , 

Sacré  fiémbeau  dm  j$nrH*enfijés  fffifÈt  jafiM; 
cft  tombé  dans  une  ftuite  pareille  en  une  ait-^ 
Re  endroit  quand  il  a  dit  , 

Massptelexcèsép0ignemil\  f[steHe  étùengle fMê 
De  blâmer  le  flambeau  tfssi  nom  done  le  jomr^ 
.  CMfir/  temt  cedi/tomn  nlefl  tjue  U  réUfiUê- 
&nne^imre  d^jimeur^ 


^f0     HiMAiKt^i^  8tr&  vu VcftÉitÉ^ 

,Ccft  en  effet  ïévcr  d'une  écrange  foitc,p*rc« 
qae  les  fiam^emêx  ne  font  dignes  ni  de  louange 
ai  de  blâme  ;  &  qae  cete  nfanîeiede  parler  eit 
sion-feolement  contre  hi  raifon  ,  mai»  contre 
Tufagc  >  auoiqtfil  apfouve  cùnd^mtf  mte  font 
Se  unefrnetrf.  Malherbe  eft  e<^mbé  pent^èrrc 
dan»  la  même  faute,  dans  l*Qde  ftar  taatntaf 
€9mh  tn  U  ferfmnê  de  Henri  it  GfMnd  Jlr  \% 
de  Becemltre  i^of. 
F,    40»      O  S^Uèi  \  egtmnd  Uimèaaif  ! 

Si  ^4dff  CtHfrteur  d^nn  fefm 

lit  qffâ  de  /»  rofâte  erdtmtirê 

Tr  recuUs  nters  U  matin  ^ 

Et  d'an  émerveiUMe  ebétnge 

Te  cencim  atâpt  rives  dm  Gétngé  f 

Ifêif  vient  f0e  ptfeveriiè^  dcc. 
fjjgo!  qu'il  n'y  ah  prefqûc  point  de  Tefs  dSiÀi 
eefe  Stame  Çf  U  fnivante  ,  fur  lequel  je  no 
fuiSé  faire  quelque  remarque,^  me  conten* 
ferai  de  celles-ci.  SnrerueilUèle  otcA  jlns  cm 
Hfage.  Panfe  dir  trop  peu  pour  un  cfiaie  que 
le  Soleil  ne  put  éclairer.  ^Awi»  pour  le  cours 
du  Soleil; ,  ne  dit  pas  affés  :  &  un  aUmre  »'-f  ne 
éiffeaion  ni  eenmijfsme^  eft  ce  que  Ton  nome 
^limatias.  Ten.aUnre  efi  nne  aétien  fer'Oiie  qni 
défend  d'nne  antre  fnijftnce^  eft  utie  expieffion 
foxt  embaraflSe  &  fort  oSfcnife.  Mais  Toiciune 
ckofe  qui  me  femble  plus  confiderable.  C^imI 
il  a  die,  i  Soleil  •  ê grand  ImrnnmireVWn^z  dû  rien 
dice  qui  ne  put  être  commun  au  Soleil  &  au  , 
liminaire.  Cependant  un  Inminniré  n'a  point 
de  fevcrité  ;  ne  fe  couche  point  j-  n'a  ni  connoit 
lance  ni  afFeâion:  ac  il  feroit  foR  à  craindre  aue 
Ton  ne  reprochât  à  Malherbe ,  qu'il  a  été  vcri* 
fable  (ans  f  penfisr ,  quand  il  ajoute  d^o»  1% 


9  V*   M'Jkt  M  s  X,V  X.  fft 

St^nce  qui  fuie  les  deux  autres  dont  fé  parle  ^ 

Mé$is  0  PUmete  b^lk  çg  tUèrr* 

Je  ne  fMrie  féufsêgement  r 

Le  \ûfie  txch  de  Im  cùlire 

Meféùtftrâre  U  ytêgeminf* 
Pétrarqne  a  été  repris  fur  une  figure  pareHIe 
pour  a?air  écrit  dans  iftn  Sonnet.  Ai  Sigaor  Sceis 
iano  Colonnaé"^ 

Cloù^fa  CohnnM  ê»  cmi  ^MffggfM 
Kofira  JfttMiKA  »  tU^fétn  nome  LéUimê  , 
Ch*étneêr  nontorfe  détl  verv  camimù 
Vira  a  Giove  ftrntem^fs  fiêggi^» 
VeffertaffoggtùefoftéimenH^  dit  Akflandro  Ta& 
foneàlapagej^.A:  $4.  defes  Observations  fur 
\c^  Rimes  de  Pétrarqae,«  frofrie  deUa  ccUfma^Çj^ 
^tdtjfd  f  cù0tvâême  si  nntto'  pondeki  iiHAiioR, 
^c.  PAre  imfrùfrieti  U  dire  ike  U  fieg^ia  td  ië 
wêntû  ne»  torcéma  U  iêUnme  éfei  vero  eammo^  f'k* 
eBê  1$  soUwH  m  fn  '9€f4S  ^  ne  fer  fslfeftféid^ 
€ammtnétnù'y  msfimfrejisnncfermey  e  di  mémierm 
fheinfieffêM^-nei'^nnne»  fonê  mfti  smneverie^ 
Sur   ce  principe ,   };e   condanèrois  dans  TO^ 
thon  du  fameux  Cocneilk  y  le  xaàmt  Ochoi» 
^ui  dit  a  Camille , 

Atiémt  tfn*en,dêcéder\  t*^^*'J  ^^^^  Mad^mtj. 

Ctfi  *vHrt  intérêt  Jeul  ^uifmifMrUrmi^fUmmf^ 
Jr  roam^*àTOttraqu''«f«'\  pu  quelque  autre  nH)it 
Ht  été  plus  propre  «  parce  que  la  fiammie  ncpjer* 
ie  point  y  quoîqur'icijiWMM  fignifie  «iiMw/j  ae; 

Sue  la  plupart  de  nos  Poètes  fans  7  prendre  giUB^ 
e  Ji'£»irent  frcfqiie  j/toiais  a«^mem«» 


$f  s        KiMâiK^is  8ÙX  tïs  Ponxif 


tm 


i 


Ah  même» 

'^H^  T  r  Oicî,Môhfl-cui;cc  que  jfe  vous  lis  il  fil 
^11.    V  Huit  iours,&  puifque  Mr  de  la  M.voa^ 
le  demande ,.  il  ne  tiendra  cju*à  tous  de  kf  loi 
'         montrer. 
wm  14*.        ^u$jms  jg  00  fyutùttef  y 

QtkUHfioiâ  hors  de  fafjom^ 
Ou  k  Jw  a  touchée ,. 
JH  m^  fenufechèè 
Bfi  U  lomfMréfifon^ 
fe  douce  fort  que  l'on  puiiTe  dif e  aj^rts  Mal6â!3^ 
le,  Lt  ntioktte  queleJotM  touchée^  ep  la  comfil^ 
TMjon  de  ma  feau/ethe  ,  pour,  ma  feau  ftchâ 
feut  être  tfomfavêe  à  la  violette  touchée  àufifià 
eu  du  foc. 

Dans  les  Stances  pottt  Henxi  lé  (Srànd ,  il'  ar 
fcrit, 
lf«  yt^'  Nulle  heure  de  beau  temfsfil  4i^é^ef  defféê. 
Bt  fa  grâce  divine  endure  en  ce  tourment^ 
te  fH*endurt  ttnefièut  q$te  la  bifeeu  lie  fUiw 
Bat  excejivemenf, 
Cear  qui' fe  mèlenrd'élèref  defS  fleurs  ne  di(èii( 
jamais'quhine  fleur  endure ,  mài&  qu'elle  yiii;^ 
0U  .qtt>ellc  fàtfti  ii  ^  dit  dans'  un-Sofiiiet'du  UttC 
fixieme» 
f^ 900»  Comme Hnéeumeficun^ue U hife afechée ^ 
ji'tnjifut abatu  et chê-^* œuvre  des  Cieux, 
Ile  mo  tahatu  eft  ici  trop  fort.Qùoiqu'i  1  en  ibit^ 
j!ai  lu  dans  la  St&nce  ^j.  du  chant  9»  de  lajiN 
Ifiifalem  4âiTré€;»' 


»B    M  A  L  M  I  R  1 1.  5^ 

Perche  'oùle  (  ahi  dolor  )  giéKtrne  uuifo  , 
Ilfue  Lefim  tftMjiheljtùrJttccife^ 

êc  aille U£S  <n  parlant  d'Armide , 
Cerne  furfureo  for  Ungt^mde  màr€ 
Che*l  njemere  al  fajfur.  tagfiétte  Ltjfk  , 
O  eome  tarce  dijuferchto  Immere 
Ilfafaver  ne  tcrto  il  eorfe  akbit^é^i 
'  Ceù  ^giù  de  Ufate  À  e^ni  cehre 
Cadende  \  Dardinel  di  'uitafalfs^ 

Pétrarque  a  commencé  an  Sonnet  par  les  Tert 

fuiyans ,  fur  la  mort  de  Laure ,  &  ce  Sonnet  eft 

le  $o,  délai,  partie  de fcs Rimes. 
^l  coder  d^una  fUnêét ,  che  fi  frelfi  , 
.    Cerne  t^uelU  che  ferre  o  tjente  fierfe  , 
3 f  attende  À  terra  fue  ff  plie  eccelfe  j 
hlçftrande  al  loi  la  fna  fyuallid^  ferfe. 

Il  7  a  peu  de  perfones ,  (I  les  l»ons  livres  ksf 

font  conus ,  qai  ne  voient  d*abord  qu'ils  onÇ 

Tifé  aux  vers  du  Livre  9.  de  i'Bneïde. 

. .  Purfnrems  ntelun  cmn  flos  fùcàfus  araire^ 
Lan^uefât  monetu ,  lajprve  fafétvera  celle 
Demifere  captt  ^  f  Imita  cmm  forte  grar^uinpl$. 

ou  a  ceux  du  livre  j.  des  Silves  de  Stace. 
Pelix  yê  fi  loetga  dies ,  fixemere  muUm 
Natornm  ,  'virideffue  gênas  tihi  \ufta  dediffent 
Stamma  %fed  média  cecidere  ahrufta  jnvents 
Catédiaiflorentef^e  manufcidet  Atrofosannesi 
Qtfalia  fallentes  déclinant  lilia  culmos  , 
PaUentefyuero fa  frimes  mormntur  ad  aufirei 
^Ht  nhi  'vema  ne^s  exfiratfnrfura  fratis. 

Homère  avoir  dk  dansk  buitiénve  livre  del'I-^ 

liade 

MitiM^r  /*  Se  iriftfffi  y  icc. 
la  première  penfée  àt  lA^Wicih^^on  le  fec  atetH 
fhéê^  cft  exprimée  plus  aettemem  dans  ÇacoUc» 


jf/ie  mmâm  ftfyt^t  ut  ante  ^  mmvrtm  , 
Qui  iilèm ,  €âf^  cécidtt ,  v#^f  prati 
VMmmf  fis  y  fmi9rem»t0  fêji^mam 

Ces  conformitéi  ii«  fbnc  tooe  a«  p^t»  que  del 
lietix  Commune  «{a'ioii'  nonve  pas  toac .r 


1^  Mrdû  U  MenarMin ,  LeSear 
d$  U  Charàhre  dm  Roi. 

P^éTE  n*apeleraf  point  kSaleîl,  aprisOri 
367.  J  pfaée^Qn  T0tém  iifmfife  ^  &inecomea« 
serai  de  nommer  la  Lune ,  après  Malherbe; 
JK   ^;*       Des  wnis  tinégéêie  €9mfi€T0  ^ 
lut!»  a jonter , 

SAcUrum  mater  equêfiri$^ 
'  Ces  fortes  de  vifions  ne  me  tentent  plas  :  Ù 
Xj^ssuutçpÀ  a  fait  der^M/^relaplosmerrcii? 
leufe  des  Déeflcs, 

It  fon  Bien  dit , 

Teè  9'»AX«  i^hfJLdf  #0^X*  tf^«pT</yl/r  roH^ 

pour  avertir  que  les  plus  hardis  font  ordinal-^ 
rement  les  p'us  grandes  fautes.  En  effet ,  le 
fublime  ne  va  pas  &  ha.ut,  &  Ton  donne  foa« 
Tent  dans  le  ridicule ,  quand  on  croit  donner 
ilans  le  merveilleux.  •  • .  •  • 


Pkge   A    Ces  lieux  communs,  j'afoute  ces  Ven 
}9/«  /jL  de  Claudien ,  dont  le  dernier  de  Iff 


»  <^  M  ^  t  H  t  ft  y  it  fff 

«demi  ont  éré  fort  bien  rendns  par  ootfe  MalU 
Iierbc ,  comnie  Ta  renurqué  Mr  de  Balzac. 
Sdfè  nnhi  dubUm  traxnJeniemM  mentem  , 
Curèrent  fùffri  urrMS ,  ^m  nmlèus  inejfet 
Keéiùr^  Çg  incertêfluerentmênaiidtdju  ^^^ 
Sed  €Ùm  tes  hominmm  tant»  sMigint  'voM 
jidjfuenm ,  idtpfque  dm  JUrtre  nêsenêes  , 
f'exariqtêe  f$9S  :  tuffm  iéêhefsdét  uêd^f 
Jteiif£t9^  &c. 

^^fiulitbune  tandem  RMfmjmthttmtMtltttml 
^ifiivtsqmt  DeoJ^ 

Ce  fi  affis  qu*ea  ctmq  am  fn  audéue  êfromie^  r«  lOf^ 
9ufMs  ailes  de  cire  étttx,  étoîUs  mentée , 

Primes  Çg  Rois  ait  e/é  défier  : 
La  firtune  ia^ie  au  rang  de  fes  ffiétisnee^ 
Et  le  Ciel  aceufé  defitforter  tes  crimes  ^ 
Bfl  réfelu  defe  \ufiifer. 


A  M.  le  Fèvre, 

T^g^  X  'Bxjpicflîon  de  votre  Héroïne  ne  mê 
443. -Li  plaît  pas  ,  des  gens  emcertés  rendent 
won  ejf  rit  gêné.  Le  rerbe  ivWf*  cft  un  efpecc 
d'écncuil ,  contre  lequel  il  eft  aîff  de  heurter  fi 
l'on  n'y  prend  garde  5  &  pour  juftificr  ce  que 
|e  dis,  je  n*aiqu'à  raponcr  ces  Vers  de  Mal- 
iierbe. 

Mt  rends'fteus  temhnfoint  cerne  la  guéri fon  J/>.  %^^ 
Et  rendra  les  deffiins  qu'ils  feront  fpur  luip^  »  y; 
nuire  ^ 

'^ujp^/ot  confondus  comme  déiiéerés,  f 
Rendantfarmes  foufirs  ma  douleur  rfconuêlP.  X  J  Ji 

Celui  de  Mr  de  Benferade ,  après  Malherbe. 


Jûk  ie  miUe  têurmens  atteint  ^ 
Vous  rendra  fê  âmiUur  connue. 
Celai  de  Tfitoile  dans  one  Cbanfcn. 

Ingrate  Mehut^é 

Le  mépris  que  je  fus  de  veus  ^ 
Veut  rend  affez,  funie. 
Voas  TOUS  foaviendrés  peut  -  être  d'une  totrc/ 
Mtentet  far  fut  Us  jUurs  feront  écUfes  j 
Lu  terre  aura  des  millets  Çg  des  refis  ^ 
Btmon  asnoufn*aura  que  des  fouets  , 
Cœur  fans  fitie^  je  m'en  nfuis  mourante 
Vouiés^vouffas  fendre  adoucis 
Les  maux  que  jefiuffre  en  ntous  aioranii 
ta  même  faute  cft  dans  la  petite  Note  4û 
•KouTcau  Teftamentde  Mons,  furie  xi.vcr- 
fet  du  13.  Chapitre  de  l'Epittede  S.  Pattl  aux 
Hébreux  O'    S%     Biù    rh   itfivnf   ,    &Ç; 
KoiretfriçûLi    i!(Aic    if     ««tti    t^y^     «>«J<f 
TArabe  a  traduit ,  Que  le  Dieu  de  paix:  Fout 
eonfirme  en  touxc  èonne  œuvre.  Le  Syriaque;  Fout 
rende  parfait  en  toute  bonne  œuvre.LaVulgatc, 
^tet  vos  in  omni  ofere  hno*  Et  Grotius  a  fort 
bien  traduit  ^aptos  vos  reddat^^  &c.  Ainfi  MeU 
ficurs  de  Port-Royal  ont  traduit  au/Iî  parfaite- 
ment bien  y  vous  aplique  à  toute  bonne  ttuvrt^ 
Mais  dans   la  petite  Note  ils  ont  mis,  •»«*' 
rende  dijpofes  5  &  c'cft  ce  qui  eft  mal.  Car  en- 
core que  nous  difîons  ,  \e  vous  rendrai  prtfH* 
,  cela  y  nous  ne  difons  point  y  K  vous  jt^^ 
difpojé. 

LeTradufteurdes  Hymnes  de  l'Eglife  poor 
toute  Tannée,  a  fait  à  peu  près  la  mcine  fauïC 
•  4ans  THymne,  yethum  fupertmm  prodious. 
Jndexque  cùm  pofi  aderis 
*  Himati  faûa  peÛoris  s 


1>  K     M  A  t  H  B  R  B  B;  ipf^ 

Reidens  n/icem  fro  Mbditis  , 
Jmpifqtte  regnum  €mm  àcms* 
il  a  traduit , 

^  £/  Urfftu  decoMvrafft  les  vertms  00  le  vice 

fit/qu'au  fiftd  d0  cœur  des  hismaint , 

Tié  rendras  en  ntrai'  Juge   aux  micbans  le, 
Jufl^ce^ 

£t  U  Couronne  aux  Saints, 
Quoique  nous  diûons  avec  les  Latins ,  reni 
dre  la.fareUle  j  far  fats  reddere  :  qu'il  y  ait  dans 
le  Pfeaume  94.  Redde  retributsonem  fuferbis^ 
&  dans  le  dernier  Verfet  du  même  Pfeaume» 
C^  reddet  eh  sns^uftatem  eorum;  corne  nous 
iiùms  ^rendre  le  mal  four  le  mal  s  nous  ne  di* 
fons  point  ^  rendre  le  fufliç^  aux  méchans ,  pour 
rendre  aux  méchans  ce  qu'ils  méritent  y  fitire  re» 
tomber  fur  Us  méchans  leur  iniquité  ;  funir  Ui 
méchans  du  fuflice  qui  leur  efl  du.  On  n'écrie 
pas  mieux ,  quand  on  écrit  ;  ie  vous  rendrai 
funie  :  fe  itous  rendrai  ma  douleur  cenuë  ^  ou 
reeenuë  \  Il  rendra  fes  deffeins  confondus  :  Ren^ 
dre  un  nsal  adouci  ':  y'ous  m*avés  rendu  ,ma  /ivé* 
rijàns  Ces  gens  rendent,  mon  ejfrtt  gêné  :  Je  vont  . 
réitérai  difpojé ,  &c. 

P^£^  4f  4vOi;  >Q^aR<l  11  efi  adverbe  de  lîeu« 
jar  peut  être  n^is .  pour  qui  ^  lequel  ou  laquelle  ^ 
quand  il  s'agit  des  perfones  /  &  par  cette  Re- 
jgle,  il  eft  ^ifé  de  conclure  que  l'on  ne  dit 
peine  ,  Ceft  un  home  où  fai  remarqué  beaucoup 
de  'vertu  :  C*efi  une  femme  d*où  je  tire  de  grant 
éniéêntages.  On  a  fait  icncore  un  mauvais  ufagé 
ii«  cec  adverbe  %  ce  qu'il  eft  aifé  de  juiUâer  par 
MalhcAe, 

OiSr  quêtes  hat$iéret éillettti     ^^      •  ^»  )), 


0»f  qme  tu  fiss ,  f  im/  fM*9mj  fafft , 

Tiv  mets  en  jern  tes  bèjaitux^ 
par  Brcbeuf  $ 

Comtfé  mm^  M^mee  tmiitrt  Uft  trêitve  ffftK^fort^ 

oh  tfiê*tl  pêtfe  lûSjemM ,  ilj  ferte  U  m^rt, 
car  OQ  ne  dit  poiot ,  m  f»e  tMfû$s:oùqm^MlUnt 
tes  hanUres  :  eu  qiitl  forte  les  jeux ,  pour  em 
quelque  lieu  que  tu  fats  :  en  quelque  hest  qu^aîL 
2fUt  tes  kéueiéres  •  eu  qsselque  endreit  qu*tl  forte 
Us  jeet»  s  quoique  l'on  troat^e  cette  expreffioA 
ézxk%  la  plupart  de  nos  TÎeax  Poètes ,  &  qu'il  f 
ait  des  jnodecoes  qui  t^^n  fcryent.  •.••.. 


« 


Ai^  mime. 

^M^\^  7  a  on  mois  que  je  vous  disà la  Moi^ 
4f9.  X  ce  ,  devant  le  Seigneur  de.  la  Maifim, 

2u*aajourdui   on  n'aprouiKMt  plus   certaines 
gures,que  les  Anciens  ont  nourées  fort  belles; 
£e  que  je  n'aimois  point  le  mot  de  Platon ,  qui 
a  dit  d'Aridote  ft  de  Xenocrate,  ce  qQ*Ifocrate 
a  dit  encore   de   Théopompe  A:  d'Bphore: 
Que  iuu  uneeit  kêfom  d^tftmtt ,   Çj  tm^trû  dit 
krtie.    Je  yous  alléguai  ces  Vess  de  Mil^ 
berbe. 
F«  ^g«        Cefendaut  nette  gratta  jâkiie^ 
usuels  farmi  ntet  ufMt^ 
Perdra  U  fureur  sfuè  funi  kri49  ' 
Vemferte  usê-delà  du  trèfus. 
Outre  qa*<<«M/>'  ne  me  Ciureit  pliiâre  en  cet  ea* 
ixoxi ,  pour  fa  raifon  que  tous  pourez  deviner 
d*abord ,  cete  MAr  eA  une  Ttlaine  c!io{ê  pooc 
an  grand  Roi  ^   &  nous  &mcs   tfap  cejjpfr^ 


tel    MALYtBRBi;  );p 

iftiiaix  6c  trop  retenus  en  France ,  poar  y  don- 
ner une  hide  aux  Rois  5c  aux  Princes.  On  ne 
fauroit  jamais  éviter  avec^rop  de  fuperfticion 
les  figures  qui  laiiTenc  une  vilaine  idée  dans  TeC- 
prit. 

C'eft  pour  ccte  raifon  que  Ton  a  trouvé  fi 

peu  civile  cete  manière  de  parler  :  //  m  déftrtê 

une  tèU  femme ,  ou  »n  tel  home  >  que  Ton  a  fub* 

Aicué  à  déferrer  le  verbe  détomerttr\  qui  cft 

incomparablement  plus  honèce.    De  Serres  a 

écrit  dans  la  Vie  de  Hugues  Capet  :  Et  àvofts 

montre  non^feniement  qu*fl  je  ttnt  fur  fes  pei^ 

afres  la  mort  de  jon  père  Robert  j  mats  qu^tljfd^ 

tjt/es  dejjetns  fur  ce   même  fondement ,  fous  les 

Jiegnes  de  Louis  e^uatrtéme  ,  d$t  d* Outre  mer^  (^ 

Lothaire  ^  Prtnces  néanmoins  mal  si f es  À  ferrer  % 

&  nos  bons  Auteurs  ne  Técriroient  point  après 

De  Serres.   H  eft  vrai  que  Ton  fe  fert  de  ce» 

£gareen  d'autres  Langues:  &  vous- vous  foo- 

▼enés  du  Verfet  du  Pfeaume  j  i ,  Serres  étvee 

le  mords  Çf  U  bride  U  hotâche  de  ceux  fui  ne 

iétf  prêchent  foinf  de  vous.  Mais  ce  qui  eft  bon 

ponr  les  Hébreux,  n*eftpas  toujours  bon  pour 

les  François.  Sur  ces  Vers  du  ii8.  Sonnet  de 

la  première  artie   des  Rimes  de  Pétrarque. 

O  Mvifi  y  0  M*  ésmere  infieme  fofè 

Cli/frùni ,  e*  l  fren  y  onde  nufunge  i  itoho  , 

C>i9f*  À  lui  fiscOy  è  ealeitrar  non  vole, 

-Caftelvetro  a  remarqué  ,  Gii  fproni  fino  ie 

itère  étccp^ltentje ,  che  iruitano  ad  amart  ^  Ç$  s 

fferare  :  il  freno  fino  gli  aiti  turèat^  d$  Laura^ 

fer  gis  ipsaîi  eglt  perde  U  fferanzjgy  Ç^firitr^ 

ehe  ssuisetro.  Et  Calcitkake  mo^  valx.   fito 

/è  eSty^Wiy  è  il  n/ifo  di  Lauto  ^  Camalliero,  C'eft 

Mac  Tifioa  affez  étrange  en  galanterie,  que 


I 


\ 


)i9  HlMA&l^lf  I9it  XSi  POISIIS 

de  fe  faire  un  cheyal ,  &  de  faire  de  Lauie  n 
Cavalier  ;  que  de  doner  une  bride  &  des  cpe- 
xons  à  un  vifage  5  que  d*ètre  monté  par  ù 
MaicrefTe ,  &  d*ètre  fous  elle  à  faire  manège. 
Cete  figure  n'a  pas  femblé  belle  à  Muzio ,  comt 
r^fre/enUnte  btufei^KA  in  m»  itàfo  chefi  deftngd 
fer  beUtlJimo^fitcendoio  un  Soppididno  de  giiér^ 
nejidi  cM*daUsre,  ffrono^freno^  è  fitvaif  che  ei 
$mmcMn9,  Le  TaHe  dans  la  preixuere  partie  de 
fesVers  d'Amour ,  a  fini  par  cece  vilaine  £ga- 
£e  ie  Sonnet  qui  a  pour  titre  ^  Siegno ,  e  dm*' 
ftJUms  donna  gMti^  &C. 

Hêr  che  fia  ma$  ^  che  arrefti  il  mio  defirt 
ê^equaimemte  U  fftnge ,  è  fronto  il  rende  ^ 
Cenjemhïante  mirtUy  lofprono^  t^l  frenei 
Vage  4^4.  Mais  à  propos  du  paflagecÀ.  ^5.  ^ 
th'tfiotre  de  Philippcs  de  Comines ,  Ç$  ainif 
£êùt  en  ces  chojes  d*^/eméigne^_^yoiidncz*yoos 

bien  traduire  à  la  lettre  ie  yibtàeu  winfi  « 
yîvît^at  KmtSf  3  yir/ÊWy,  après  Euripide,  So« 
phocle  &  Mofchus  ?  le  ©«er^rv  yêiît^Ai  ^^ 
S.  Mathieu ,  de  S.  Marc ,  de  S.  Luc  &  de  5. 
Paul  ?  Je  fai  que  les  Çrccs  ont  employé  danP 
ie  figuré  le  yîji^at  dans  le  même  fens  qaC 
les  Hébreux  ont  employé  leur  Oyo  Se 
Ses  Latins  leur  gufiare^  Mais  je  tous  demaih 
de,  fi  dans  les  chofes  triftes,  facheafesymai* 
Taifes^^&c.  vous  vous  ferviriés  du  ▼eri>e /«S|- 
ter,  ]^onrfintir^  f prouver^  ^c.  fie  fi  vous  «'aLi 
meriés  pas  mieux  le  Vers  de  Malherbe, 
f»  n  .  C^^fi  ^  '^^^^  à  goûter  des  délices  dmpftm 
ic  celui  d'un  autre  Auteur , 

'  U^  toufonrs goiftè  les  flaifirs  de  Le  nfifp 
^ue  les  deux  fui  vans  } 

Il  M  tetf^otâPt  goiti  Us  nstrages  dnfirt^ 

là 


9B    MALHBRBS  ^<C 

Léi  frifo» ,  les  dùuùsurs  ^  U  mifert  (f  U  mors 
<aDoi(]a*après  tout  ^'yoirU  mort&,^oAter  U  mort 
toit  un  Hcbraïftne  »  poux  mourir. . , , , 

Z'-*/^468.  ...Vaugelas  a  écrk  encore  &Lihor» 
rfhie  Se  effrpyahU»  Ces  Eftthetts  s*jtfl$qu€nt  fiu» 
njent  aux  chofes  éones ,  quêfqu*eJies  ne  Jembienê 
jCOH'uenêr  qu*/t  celles  tfus  fint  mauvaifes  (^  très^ 
fermhieujes^  Il  alegue  la  £n  d'une  lettre  de 
Ciccron  à  Pomponius  Atticas  {  Sed  hue  Ti'fou 
horribili  vigilanfia ,  celeritate ,  dsUgenfU  ,  &c. 
Il  ajoute, il  reut  louer  Ceux  ,  &l  dit  f««/r 
«vigilance  ,  fa  viteiTe  ou  fa  p£o<aitiQide  ^  (à  du 
licence  eil  horxible. 

La  diUgence  de  Cefaritoiti!  grande  .en  eâSse 
idaiis  fes  expéditions  militaixes ,  <]u*il  fembloîc 
vpler  pbitotx^ue  courir,  corne  Taferc  Menre* 
marqué  JLucain. 

^^mine  nuhiferétm  raftê  Jufere^olat  Mfem^^ 
Pathelin  a  dit  qu'un  difcouxs  fUifiit  terril 
Uement^  pour  faire  entendre  ^a'il  ^loit  jMTr 
vtiUcufemeut  SfreMe^ 
Tl0S  réfondok^ 
Tlus  hâbofidoit 
Son  fétrUment^ 
Dont  me  fWtfoti 
Ce  ft^il  dijott^ 
Terriblement, 
-    Nos  anciens  fe  fervoiciit  aufli  it  merveilleun 
«cbns  les  c  Ko  fes  m^uie  \qs  plus  fachett(ês ,  les 
pins  borribles  ^   les  plus  mauyaifes  3  &  je 
TOUS  en  raporterai  quelques  exemples.  Alaia 
Charriera  die  dans  le  Kegret d*un^mùsênnxi 
O  Dteu  je  te  frie  humblement 
ptsis  quUfuoir  ne  fuis  Mlegeance 
J>€  jmn  tris-mcrveiUeux  têurmemt^ 


X 


3<?1  KEMA9QJJES  SUR  tBS  POBSIK 

Odavien  de  faine  Celais  ^  dans  fon  Séjour 
d'Honneur, 

Bn  U  dknce  un  T^r^^i»  ^Oirgueilleux , 
Et  a'v^c  lui  df  Romains  moult  gnmà^ffejfe^ 
Letf  âl  commit  un  crime  merveilleux 
Qut  fut  à  Ui  ($  aux  fiens  fénlleux 
Quand  far  ardeur  il  viola  LMtreJfe^ 
Philippcfi  de  Cpniines   n'écrivpic  prefqae  ja- 
mais autrement  ;  ///  étoient  tien ^  die  il,  fix 
mille  homes  t^ui  faifoient  mervetlleufemem  du 
maux  :  Ailleurs  .*  Et feit  ceci  far  trois  fois  ^  tant 
defiroit  demeurer  en  cet  état^  nageant  entre  les 
deux ,  car  tous  le  çrafgnoient  tturveilleufemtnt; 
Dans  le  chapitre  %o,  V^uglois  nen  demeura 
foint  content  y  Ç^  dit  un  mot  au  Roi  qui  s* en  cour- 
fou^a  merveilleufement.  En  un  autre  endroit; 
^frès  que  le  Duc  de  Bourgogne  ut  oui  la  rèfon^ 
fe.  du  CpnètMe ,  iV  conut  iten  qu*il  étoh  iefriih 
cifaî  (on  duReur  de  cete  guère  ,  £^  connut  une  trh' 
merveilleufe  haine  contre  lui ,  qui  jamais  de  fuis 
ne  lui  fartit  du  cétur»  Cete  haine  niecTeilleijre 
me  fait  (buvenir  de  David  ,  qui  dit ,  quUlhah 
d*une  farfaite  haine ,  ou  corne  il  y  a  dans  THe*- 
brcu  ,  d^une  ferfeélion  de  haine  ^  les  éq émis  de 
Dieu.  Vouslfavés ,  Moniteur ,  ce  qu*a  dit  Quia- 
tilien ,  Confi^tudo  eirtiffima  loquendi  m4gift^^^ 
utendumque  flâne  fermone ,  ist  numo  cuifuklicu 
forma  ejf  :  8clz  conclufion  du  même  chapitre 
Confuetudinem  fermonis  vocaho  confenfumerudî» 
torum  \ficut  vivendi^  confinfum  honorum.  Après 
cela  je  ne  dirai  point ,  une  haine  farfaite ,  lu 
ferfeélion  d*une  hainfs^  une  haine  mertieilleuf^  ^ 
un  merveilleux  crtme  ^  un  merveilleux  tourment.^ 
pour  horrible  :  un  dffcoun  terrible  pour  âgreabU% 

4k  oc  me  jEervirai  (Uns  notre  langue  4cs  A4« 


OE      MALH£R11.  5^f 

-vcrbrs  Latins  ,  infant ,  mifcrè ,  mire  ,   ferditè , 
im^robe  ^  indigne  ,  m^lè  ^   f^c,  que    quand    les 
Maîtres  l'auront  approuvé.  Je  lai  bien  que  Ton 
s'écrie  fou  vent  dans  laConvcrfation  j  Cefi  mm 
home  ^ui  m  furienfement  de  l^effrit  $  qui  <f  une 
mémoire  horrible ,  effrojéêhle ,  pour  -merueilleu/e^ 
incroyable  ,    étonante ,  frodigieufe ,  ^r.  &  je  le 
dirai  avec  tout  le  monde,  quand  tout  le  inon- 
de ne  fera  point  de  difficulté  de  le  dire  $  parce 
que  la  Raifon  doit  être  muette  où  règne  rUfa- 
^e.  Il  en  cil  pourtant  un  bon  &un  mauvais, 
Iclon  la  Règle  de   Quint  il  i  en  $  &  le  bon  n'a 
■point  encore  aprouve  ,  f*€fl  une  femme  qui  efl 
vterveilleufement  Uide ,  ou  tffrojablement  belle ^ 
Jugés  maintenant  fi  Malherbe  s*eft  bien  fervi 
du  mot  effrojitbU ,  dans  un  Sonnet  à  Henri  le 
Grand. 

Je  le  eonnois  ^  Deftins ,  vous  nntèt arrête  T,  y*. 

Qudux  deux  ïds  d§  mon  Roi  fe  fnrtéige  1a 

Terre , 
If  qu*afris  le  tréfms  ,  €0  mirmele  de  guerre 
Soit  encore.  effrojMe  en  fâfofterité^ 
Tous  demandés  fi  f^crirois  après  ce  dernier  ? 
euire  les  bordi,  C'eft  dans  l'Ode  â  Mr  de  Bel- 
legarde. 

Sosi  t^ue  fres  de  Seine  ^  de  Loire  ^  p^  100. 

//  pdvdt  les  Plaines  de  morts  ; 
Soit  ^ne  le  Rêne  outre  fes  bords 
Lui  n/$t  faire  écUter  fa  gloire, 
Je  lépons  que  jene  voadrois  pas  l'écrire  apris 
lui,  ni  après  Racan  qui  i*a imité  dans  un  Son->   * 
net  à  Mr  le  Doc  deGiiife. 

Prince  ,  theisr  de  la  faix  Çf  la  foudre  des 

armes , 
Sifottfuerfetdeifleftft  tomracbetoit  les  morte  , 


/>/ûMJ  ujfémsfita  enfler  U  Seine  os^tre  fes  hrds^ 

EfMmh^ntfeurtùn frère  0tn  déluge  fie  Urmes^ 
Cece  fftçon  de  parler  n*eft  pa^  faporcablcj 
Le  fiène  im  ^  vu  finre  éîUurfn  gloire  outre fef 
jtêrdi  »  lli  fmffi^t  etrfier  U  Seine  ûntre/et  hords\ 
"  .  &  Tqn  ne  dir  point  .•  Le  ff,oi  a  fait  écUtep 
fsgUire  outre  (on  Sin^fémn^e  ,  pour  ^tin  delà  de 
fen  Roj0nmfi»  }1  favic  hiffcf  cet  0¥fre  au¥  Ltr 
lins. 

Vftrà  Sanrom^tai  f^gere  kinc /iéet. 
^hrà  SjH^UM^  ^VéiUm  ^ft  ^Uétm  fnto  titi  notm 
fffe,  î^ous  hL)i![timi% 'tnçi^ft  çcxfiu^  aoz  Ir|r 
Jicns. 

L^ulhmni^  Jf^tfnnht  $krn  fe  htUe  helU^ 
Teroehe  t^  Cittd,  d$  firent  -non  fi  fiendeét^  i$ 
prn  kuhité^tn  meljeflo ,  JNUr^  ^rno:  Oltre  ^imê 
ffdvea  ire  Borghi,  |ls  (t  feryènt  indiSèremaieot 
4e  9km  .&  okre^  vpoar  di  ^uÀ^MlÀ^  centrÀ^ 
Jfuori ,  ifutnfi9iJ^y  fin ,  fof^n ,  Jimerchiénnenie  »  & 
nous  ne  fondes  pa$  a^és  Jiardis  ppur  ncMis  en 
ièryjr  enfant  de  i»ani«ire<.  IfoQs  difons,  m^ 
tre  les  nmmuttfges  fnUl  foged^it  ^  centre  jftdil  m0 
.  jfiit»  ffffir  fmrçi  entm^eU  ;  8c  -oe  n!eft  plus  ^9 
^dans  lés  Aittears  du  tcms  pajfTé  qz^  aojis  /ou- 
frons  les  gens  d'outre  mer,  lions  apelpnscnoo^ 
fc  outre^m9r  ^ctics  Italieins,  oltrAJtB^rinn  ^^% 
f  oulenr  bleniê^  jbeUc  ^  xicfae  cju^etnplpienr  V% 

Peintres.  Malherbe  a4oiic  mie^x  4ci:i(  44^^ '^ 
ajitre  eadrpir , 

:aM%delà  'deis  éerds  de  U  Menfè , 
f.  7*  •      'VAUm4guê  «4»  vu  nos  Guerriers^ 

Mais  4  propos  d*«M  delÀ^  yoii4rteZ'¥OBS  W>l 
'■  èctï  re  après  CoefFc teau ,  corne  il  l'a  icrir  dans 
fa.  yer^on  de  Florus  ?  Toutefois  il  n'j  ttt  riem 
"PP^ere^^ni^ffra^ttawt^Us  ^n/^d^mens  ^  fhi^ 


feitt  de  huis  ^Uies  ,  fmr  lefyMelln  ftttémf  hé 
^uM^  ils  remarquèrent  qu*eUes  svetent  étèfai^ 
tes  ^  non  éfvee  de  fefits  efiecs  ^  mè  dtnjée  des  fige^ 
tes ,  ni  étrvec  aucunes  de  ces  Ugetes  Armes ,  detiê 
âtjènt  hs  Grecs  ^  mais  a>Mec  de  fuiffans  ja'vehttf 
méûs  arvec  des  maJfueS  Çf  fêtantes  éfées  qui  em» 
fpufeéent  des  ccufsjs  énormes ,  qusis  s^étendosetoê 
an- delà  de  U  mort.  Vous  you^  foutenés  bieif 
du  latin  :  Quum  tamen  nihil  terrihtius  Mace^-: 
donthus  fuit  ifft  ^ulnerum  affeéfu  >  qud  non^ffi^ 
€hUs  ,  nên  fagtttis  ^  née  uUo  Crcteuh  firrà^fed 
i9gentitus  filis  ,  née  msnorikus  adaka  gûdiis 
mltrà  mOrtem  fatehsnt.   Comment  traduirîés- 
^ous  ctt  ultra  moHem  fatehantiU  dinés*vou^. 
ttien  après  Malherbe  f 

£f  quiconque  fera  tWfioi^é  A  i#, 

2^e  ce  grand  chè-d* centre  de  ^ioi/it 
X^increduh  fcfteriti, 
Rejettera  fin  témoignage  ^ 
S'il  ne  U  dé  feint  telle  Ç^  (agi 
ÂM-àt^ï  dé  U  verjfé, 
'4axx$  une  Chanfonr 

Vn  m^l  ZU'dc^z  du  tréfa/ ^  >,   jf^, 

Témf  fiit'il  extrême  tse  nteus  énteêt.  fué» 

îk  apràs  Majnard? 

Dseusù  ne  m'aiderés-  véus  f4S  f 

La  cruauté  du  fréfas 

£fi  aû-deçà  de  ma  peiné, 
a  iw  femblc  que  ces  manières  de  padér  it>h^ 
monfttttcufcs  :  Elh  efi  heUe  Çf  frge  au-defd ,  ou' 
an^^deli  de  la  mérité:  Vn  mal  au-deçÀdu  tréjat 
ne  vous  touche  f  oint  :  La  cruauté  de  la  morte/tau^ 
def4  de  U  féine  que  je  foufre  :  Ce  font  des  f  laies 
qui  s* étendent  ats-delà  de  ta  mort  ,  quoique 
ûous  difions  j  h  mal  qsse  je  fou/fre  eft  au^deli 

Riij 


3#^       R  I  M  A  11  (^  E  S   S  VR  IIS  POES^lBf 

ié  têmt  Ci  ^u*ê0  feut   imaginer  • .  • , . 

'Psgi  477,  Daas  les  dernières  converfations 
que  nous  âmes  à  la  Motte,  à  Tégard  des  ma- 
oicres  de  parler  hdffes^fépiUïres  ^  g^c.  que  Ton 
ne  dévoie  jamais  faire  encrer  dans  un  fïjleno» 
ble ,  je  vous  fis  fouvenir  de  celles  ci.  Dans  fa 
parafrafe  du  Pfeaume  1)9.  Malherbe  a  écrit  *, 
Watf         Récités^  dijoient-  ils^  quel^Mi^tân  de  ces  CéÊmtuino 
\  Qf*  )adis  femflijfunt  vos  Temples  imAgmf^tiA 
Téifiient  uut  retentir  j 
Mais  Mvec  mépris  toute  U  tr/Jfe  hanJe 
Taifois  la  fourde  oreille  à  UurfiUe  demând€ 
Sans  daigner  rtf4rtir^ 
fc  ailleurs 
f^    X  u     ^'^  fixités  des  méchant ,  tantfiient^etlesfecretttt 
Quand,  aies  fourfuivra^  n  auront  fotnt  decéu 

tkettes. 
Dans  les  premières  Reprcfentations  de  Ma» 
riane  il  y  avoir , 

de  crainte  ^ue  Us  Parthet 
K'' entrent  dans  cet  état  ponrj  IroniUer  les  eartet^ 
9l  notre  Triftan  retrancha  ces  vers  par  le  con- 
fcil  de  Tes  amis  qui  les  condanerenc  :  &  il  1 
encore  fort  bien  raie  ,  s'il  a  .  àiè  de  fbn  autre 
Tragédie  quifa  pour  titre,  lamàrt  de  Senefne^ 
ce  "vilain  endroit , 

Il  fait  le  Chietf^eonchant  four  faire  le  Lso», 
Ceux  qui  ont  écrit , 

Ces  dangereux  projets  e^t^ il  trame  à  lafomritei^ 
£t  de  Pair  cfue  U  Ciel  conduit  nos  defiinees^ 
Vousfaurés  couper  broche  a  fautes  leurs  menées, 
n'ont  pas  mieux  écrite 

*  Ces  vcrï  ne  fc  crouvenc  point  Hans  les  PoÇfîes  de  Mal- 
iierbf ,  il  n'a  lico  parafrafe  du  Pfeautne   l$5* 


BB      MAtHlUBS;  f«7. 


Ah  mêmeé 

^étge  AN  Uelqucs.noms  d'Herbes  ,  ic  Planter,' 
48».  V^d'Arbrcs  ,  de  Racines  ou  de  îruits 
n'ont  point  de  Plurier ,  corne  cerfeuil ,  f^fil  \ 
fimfreneliè^  om  fmfmelle  fi  on  le  veut  yruë  ^ 
fenêmU  ^  Jéifran  ^  éibjpHte  :  quoique  Malkerbe^iit 

écrit. 

adoucimiâtes  nûs  dhpntei^  />.    81, 

Page  48tf. . .  Je  tiens  fur  es  toutes  les  deux 
obfcrvations  de  Vaugelas  fur  troitre  &  tarder  , 
qu'il  a  fait  neutres ,  Se  on  ne  doute  point  que 
Malherbe  n'ait  très  -  mal  écrit  5 

Qu'à  des  cœurs  bien  touchés  tarder  la  \ouiffant§  ,P^  f  j , 
Ceft  infailltblemtnt  leur  croître  le  dejlr» 
il n'av oit  qu'à  mettre  9 

C'eft  infailliblement  acroîcre  kur.  dcfir. 
&  il  a  eflé  ailleurs  plus  régulier. 

Je  fat  hsen  ^ue  fitr  U  yujlïce^  P»  4S 

Dont  la  faix  actoit  le  fouttoir. 
Voiture  a  fait  une  même  faute  fur  un  autre 
Verbe, 

Tandis  qu'ils 'vont  doublant  mes  feinesamou^ 

reufes, 
pour  redoublant.  On  dit  bien  ,  doubler  les  rangsi 
doubler  un  Caf  :  doubler  un  Mit  :  doubler  le  nom» 
bre  :  &  je  ne  fai  fi  on  dit  encore  doubler  le  fas^ 
Mais  on  ne  dit  point  doubler  le  mal  de  queU 
cuuy  pour  redoubler  ;  le  vin  qu^H  a  bu^  o\x  le^ 
fruit  «lu'il  a  mangé  ^  lus  a  doublé  fa  fe'vre^  four 
redoublé,  Auffî  Voiture  a- 1- il  mieux,  écrit  dans, 
un  autre  endroit. 

X#  fett  far  Ceé^  ftiblemettt  cùmbatm 


CroiffsMt  /é$  force ,  am  lie»  d'être  akattr, 
Fs  rcdeuUUnt  U  chaleur  êrâtndire 

mais  en  écrivant ,  i;-i  redoiêhUmt ,  ce  qui  cft 
*^'^tt3  il  a  dit,  c^mÊreLefiree'^  ce  qui eft  mal. 


Aie  memim 

^^/«T  70uf  (temandéi  m*  deiniexie  ohfafSb 
4^7,  V  tioo  (ôr  lef  Vers  (iii«ans  ^ 
^•7^»  Srqmeifme  avertomde  l*£nv9e*y 

(ije-  encore  lever  lesyntx^ 
J^  '•eux  kétnder  centre  fit  n>ie 
Vire  de  U  Terre  (f  des  Cfemx, 
U  k  Toict,  Bander  l'ire  de  U  Terre  (fde9Ctt0§ 
contre  la  nrie  d\ne  jtvertom  de  tEmne»  eft  one 
maniçrç  de  parler  qui  nepeut  Stre  jamais  a^ 
prottr£e  t  ^  le  Werhe  hÀSk  une  aflfés  Tilaiuc 
idée  ,  parce  qa*il  ne  tient  pas  au  nom  qu'il 
régit»  L'expreifion  {uivante  fait  le  même  ef- 
fet ,  quoiqu'elle  (bit  dans  un  Ecrivain  fon  elia» 
tié  ;  &  fenrens  parler  de  notre  Bslzac  qui  % 
écrit  à  M.  Conrart ,  8cc . . . . . 

Page  f  oo.  Au  rcftc  corne  l'intention  de  Mai- 
herbe  étoit  inocente  dans  ce  que  je  viens  de 
remarquer  fur  le  Vers  de  la  5tance  qui  eft 
dans  l'Ode  ilk  Rehn  Mère  ébo  Jtoi  fendant  fi 
Megence ,  peut-être  que  fa  faute  eft:  ez€ufàble« 
Mais  oui  pouroit  le  juftifier  (Savoir  fcrit  à  Ma< 
dame  de  Termes  fur  les  Noces  de  Racan ,  *ce 

F[ue  le  fioïardo*&  le  Bexni  avoient  â  peu  prêt 
ait  dire  à  la  belle  Annide  ,  quoique  le  pror 

^  C'cAfai  IX.  tcciKt  dtt  Line  pnmur  HHff^ 


0i\et  W  ei\  q*^^»^  f^on  dégttifé  la  choft  » 
rourl'EfithaUme  Une  luicouteréi  nen  \  èl fera 
fis^  fcrttmt^  U^i^mâmey  Afvh^  ctluk  ^  jiàuu.  Us 
Mufes ,  $1  attrakien  siliefârj  à  momer  ^9^  frr  le 
Pamaffè,  On  nepettt  nkv  que  ces  paroles,  nd 
laiiTens  une  image  plu»  df  shonefte  (jue  celles- 
ci,  Atrig^Atéres  P^^mfhyLe^  fiis  éênimsâm  é$nieS$*dU 
iét$s:^erif  vmmftmt^u^fMàfi^  baeha$.  Cependant  il 
jr  a  u  des  Scholiaftcs  le  des  Critiques  ,  oufl 
en  1«  veut  d«s  Cliiciuiettfs^  qui  en  ont  fait  a£- 
fcs  de- bruit  3  &  ils  ufient  encore  trouvé  plot 
mauvais^que  notre  Auteur-  up  écrit  av^c  tant 
de  liberté  à  M^danpio  de  TQrmes  ,  &  qu'il  (« 
fot  feryi  d'un  ft  YÎlain  mot  en  pairlane  à  une 
Reine.  Il  Faut  èt^e  aveugle  pour  ne  pas  voir 
ces-  (brte&di»  ebo^»:  dt  q^nd  on  ne  s'aper^ 
^it  point  de  ces  ordtires ,  c'en  un  témoignage- 
que  l*ctn  y  eA  fort^  acoutumé • 


rfUMiÉÉ«MHiaM«>ÉiAM*«Étaifa 


■      ■        % 


Péige'tL  ya,  Monfieur,  une  infinité  d'èxeiiii- 
fk}4*  Jkpli^  dans  ks  Anciens^  4c  d^s  les  Mo^ 
dernes  ,  de  THyperbole  dont  notre  Xlàlherbe 
s^eft  fecvi  dans  VOde  at^Rei  Hemm  UGrdndfuf 
Phturet/Mfaccis^  du  itùjitge  de  Siubm^ 

Quf  fera  /  ri  décrie  P.  jl.  • 

Quine  co»fiffÈ  tfHk^Htweule 

Bfi  mûins  Hnctuie^  fite-tàé't 
•ti^dans  l'fipitafe  de  Mi  le  Doc  d'Orivans , 

Plus  Mars  fue  Ai^fS  dt-U  Thfytee  ,  P»  l^t; 

Balzac,  après  avoir  remarqué  dans  fcs  Entier 
fiuns^  lé^Vers  de  Piauce,. 


)70  ReMAR<^VES    sur    LSI    POESIIS 

Ktitimtii  ,  Umiês^  ut  e^ê  hmîcjéicrtficem  fmmmê 

Nam  ksc  mihê  nmmc  eft  f%twr  fuffitur  fusm 

6c  ce  demi  Vers  de  Daniel  Heinfias, 

fUêttfmoiBSS  Cétfure  Cétf^r. 
conclud  le  chapitre  par  ces  mats  ,  je  ne  cwm 
iéme  fMi  ces  MÎes  figures  /;>  dis  feulement  ^ueU 
Us  ne  feront  fltts  à  men  ufnge^ 

Demetrius  de  Phalere  après  avoir  dit  qnede 
toutes  les  Figures  de  la  Rhétorique  »  il  n*/  en 
a  point  qui  foit  plus  froide  que  rH)iperboie , 
KÎ  qui  demande  plus  de  jugement  ^parce  quel- 
le en  cil  la  moins  Tiai^femblable,  aporte  un 
exempIedeSappho,  dont  je  parlerai  ;  &  à  cet 
<:xemple  Viâorius  en  ajoute  un  autre  dans  les 
commentaires  fur  ce  Rhéteur. 

Luhenmremtefuctdm  «fUétmiJâiemttét  efi. 
dit-il ,  ^  firtéijfe  iUud  TerentUrmm  ^ 

if/kfi  €Mp$Mt  Salus^ 
Servétre  frtffus  non  fetefi  hanc  familiénn. 
Il  ne  faloit  point  quiter  Plaute  pour  Terence, 
puifquc  le  premier  avoir  dit  dans  fa  MoflelU" 

Necf^ilus  nohis  fétinti  j^tm  effe^p  cufiéitfte^ 
&  ailleurs 

JV»lfi»s  me  efii  hodie  Tœnus  Punscr^ 
La  même  Figure  eft  dans  ce  Vers  d'Afranios; 

Nemo  ttta  vi'vit  csne  cariojiûr^ 
ce  Céirtofêt  eft  de  ia  reftitution  de  Scioppios  : 
&  je  me  fouviens  d'avoir  likdans  Scaliger, 

fttventa  fonns  d^ne  ,  n$n  itenmfiior  Fenni» 
Dans  Martial,  à  Pjerus^  * 

y  es  dtcéSfn  iftrforni  'ueris  f 
Cete  Figure  a  fait  des  Proverbes  cbés  iesGrcci^ 


DE     M    A    L   H    £    R    B    E.  37t 

qui  ont  die  de  cetcaiashomcs  :  Qu*$U  étotent 
flu^  jitft^^  €[He  Uftàfiice  ,ou  flus  timides  jtte  U 
Timidité  mime.  Voiture  s'encft fcrvi , 

//  efi  de  fscbeux  entfetien , 

Saturne  efi  moins.  Saturnien» 
Un  autre  Poece  donc  il  eil  parlé  dans  la  lettre 
S  i ,  du  Rccueuil  de  celles  dç  Thomas  Reines ,  de 
de  Chrétien  Daum ,  a  dit 

Philo/efhus  nimis  es  ^  PUtone  PJatcni&r  iffi^ 
Carc'cft  ainfi  que  le  corrige  Reinéiîus.  Pierre 
Roi  d*  Arragon  avoir  écrit  a  peu  près  la  même . 
cho(e  à  Charles  Duc  d'Anjou ,  qui  avoit  faic 
couper  la  tète  a  ConradiA  fils  de  TEmperenr 
Conrad  ,  Tu  Nerone  Neronsor  ,  (^  Samcenis 
çrudelteres.  Avec  tout  cela  Balzac  avoit  raifon 
d«  n*aprouver  pas  le  fréquent  ufage  de  cette 
Figi;re  :  &  pour  voir  s*il  7  a  de  la  fureté  à 
l'employer ,  on  n*a  qu'à  réfléchir  fur  ces  paro- 
les de.Quintilien ,  Hjferbolen  ^udac'têris  àmatut 
Jummo  ioco  ffui  ,  Qff.  fed  ejus  rei  fervetur 
quofue  menjura  quétdétm,  Quamvis  efi  0/»- 
nis  Hyferioie  ultra  fidem  ,  nen  tamen 
ejjfh  deket  ultra  medum  ,  nec  alia  'via  im 
tLtUù^nKietf  itur^  (gc,  Pemenit  hac  frequeniiffime 
ad  rtfum  :  quificaftatus  efi  ^  Vrbatiitatis  \fin  alim 
ter  fiultitia  nomen  affeeiuitur, 

•Il  faut  revenir  à  Demetrius  qui  après  avoir 
nomé  l'Hyperbole  ,  vicicufe  \  8c  loué  pourtant 
le  mot  de  Szp]pho*jç^fVffS'^fVffêi7ife^i^ttfr$ma^ 
litaurea^ 

Plut  MU  que  la  ée4uté  même: 
ou  come  le  dit  le  Guatini  dans  le  Madrigal  à 
CleUa  Farncfc  , 


)7^       Remmi^ss  s17&  lb»  Poisxir 
£  ehi  de  U  BeitÀpiù  hUét  fete^ 

ajoute    ^«te*F    tx«^  y    »    *px€^^T<i  :  qnr 

cete     divine    fiUe    eft  d'autant   plus    admi' 

sable   quViie    s*cft   fervitt    élégacnenc     d*ajie 

J^arc  (kagereu&^i&domii  n'eft  pxefquepas 

poffible  de  fortir   avec  booenr  :    Mais  a'il  cil 

vrai  que  ceneSa^j^q  ait  a  quelqife  b^ncedV 

«oi(  éctit  qu'on    certain.  Guerrier  étcuc  beta- 

coup  plus  Taillant  que  Macs  le  E>iea  àti  Gnei- 

rieis,  qu'autoic-elle  die  ^  £  elle  uc  vu  Htpemk 

wf9$mHercml9  f«tf  Htnri  kÛ3témà\  âc  Honfdgneac 

]e  Duc  d'Orieans ,  ^ ^x  W»t  ^im^  J|tf;«wy  d«  /# 

TkrMce  i  La  Stanoe  fuiTaatc  l'auioitâms  domc 

bien  plus  éconée* 

'•  I  ^•^    C*^  4/«ri  ^u€  fti  crU  fwimnÊÊmê  écUunfi^ 

Su  (•mftMifrfiMt^'oenf  qmiJtoi  Mm^ss  cûm^kaUMiy 

JUsffége^m^^  i^jéimiet  *uêifines  cdmf^gmêt , 

Vwuf  ftut9t^t  l'Vniiters  ne  frit  ^W  élément. 

]e  laiiTe  à  part  le  repos  du  Vers,  oiï  ildeyroir 

être  ;  &  wffemk/er  tme  thefi ,  pour  ^  m»e  ài^l^* 

.  j(.ç  S^bécena  gre(^  que  j'ai  dçja  allégué  ^.^  fort 
bien  dit,  Que  certaines  cbofes  oiikt  d'elles  mt* 
xfy^\  de^  g^^^^  q^  ^cur  fonç  otiesL  pax  la  ma- 
nière dont  l'oi;^  fe  feit  pour  les  oxprjiai^r  :  K 
ii  dl  certain,  qu^e  ce  n'eft  pas  feolemeai^  <!>«$ 
la  Morale,  mais  encore  dans  la  Rh^oriqnc, 
qu'il  y  a  dfcs  excès  %  dps  def;î^uts  <J^'^1.  fa^ut  é- 
titçi  cotpe  des  yicç$«  Penxettii^s  allègue  fi^ 

'  ce  fujct  un  paiTage  de  Clitarqu(^ ,  CQCQnie  d'tt^ 
grand   ezagératcur  ,  qui  dit*  d'une  nioucke  , 

iurmiilf^m  nùui   ifttf»  &c*    àefafcitur   Uu 


»  I    Mai  h  j  r  b  ».  ^  57^ 

Sofprl\Aure  rsemfia ,  e  yf-rf  ben  artttê^ 

dhe  dt  lagrime  amare  tljtn  mi  iwvi, 
lo  pu  ingrate  almiù  Dio  ,  chcl  necchiê  afflitto  , 

HeUe  de*  cori^  egU  delCiel  te  chiavi^ 

iTét  lui  negatofù ,  dd  me  trafitto. 

L'ouvrage  dont  il  cft  parlé  dans  îc  Sonnet 
du  Aiarin  ,  devoir  ètrcjraifemblablementfort 
libre,  quoique  dans  uirpctit  Livre  qui  a  poux 
titre  >  La  Libraria  del  Dùiti ,  cet  Auteur  fur  Lui^ 
gi  T^nfiUo ,  ait  dit  feulement  ,  Ha  fatto  meltê 
Stance  di  eoltura  ,  de  //'  erti  délie  Donne  , 
Sfance  htUiJftme  ^  argute  e  dolci  ^  Çg  l'ha  /«- 
titolate  ,  Il  Vbndemmiatorb,  La  pièce  de$ 
termes  de  Saint  Vierre  a  eu  des  admirateurs, 
cnltaliei8rje  l'ai  lue  en  Efpagnol  de  la  verfion  de 
Maeflro  fraj  Damian  M^muk»  de  la  Orden 
de  la  Prùvincia  de  kffana^  Elle  a  été  encore 
traduite  .par  7oan  Sedenno^ 

Je  reviens  à  l'Hyperbole  que  je  n'ai  pas  la  bar- 
dieiïe  de  condaner ,  puifqu'elle  a  été  fanâi* 
fiéc  par  le  Saint  Efprit  ;  &  i*on  n'a  qu'à  lire  le 
Rabbin  Moscs  Maimonidès  dans  la  deuxième 
Partie  de  /on  More  Ne'vochim  ,  au  chap.  47. 
Dilher  daijs.  le  premier  Tome .  de  fes  Difputcs 
Académiques  à  la  page  7^0.  Hackrpan  dan$ 
fes  Mélangçs  facrés ,  &  daiis  les  Remarques 
Philologiques  &  Théologiques  ,  vol.  i.  Gla£- 
Sus  dans  fa  Philologie  Sainte,au  Traité  de  l'Hy- 
perbole. Je  dis  feulement  qu'elle  doit  être  em- 
ployée avec  retenue:  qu'il  cft  des  rencontre» 
oii  elle  peut  être .  fouferte  ;  où  elle  eft  même 
fore  agréable  ^  mais  qu'elle  ne  doit  pas  être  la 
favorite  des  Philofofcs  qui  doivent  inllruire  y 
ni  celle  à^s  Orateurs  qui  prènent  à  tache  de  . 
perfuader.  Les  Poètes  font  xnoias  de  fciupule 


%ji  KtMA^Qfts  Btyn  LIS  Poésies 
de  s'en  fçrvir  :  %  ils  fe  fouriendront  ,  s'il 
leur  plaît ,  qae  les  mimes  Loix  qui  leur  or- 
donnenrde  métiager  les  meilleures  chofes  ^^leur 
défendeaC  d'être  pxpdignes  des  mauvaifes^  des 
(brpedes^  ou  des  dangèreufes^  de  les  faire  en- 
ivrer en  foule  &  corne  encriomfe,  oH  ellçsne 
doivent  encrer  qa*à  là  dérobée. 

Je  conclurai  cece  Obfèrvacion  par  une  autre 
de  Plut  arque,  qui  dit  que  les  chofes  ihcrojra- 
bies  (ont  toujours  frôidçs  ;  qui  fe  mo^<r  fort 
d*Hbgefias  pour  avoir  tctït  ^  Qu0,  UTem^U  dt 
I>Ume  d^Efhefefkt  hrulé\  furet  f «^  U  Déejli  d9 
te  Ttmfk  émtéé fente  ^  £^  q»*eUe  éttir  édon  wm* 
fêta  tdC9»cktmenn^fymfidsme,rt  d* jiiejpdnire^ 
JM^ais  corne  les  plus  étaéls  tombent  (bavent 
dans  les  mêmes  fauterdont  ils  reprênent  le^ao* 
dres-,  Pltitarque  a  dît  que  cete  penfée  étbit  fi 
froide  tiM^eUe  émrtit  fm  éteindre  far  fm  frtidtm 
h  fou  de  ce  Temfle,  Le  mot  de  VHiftorien  Hc- 
gefias  dontPlutarque  s*e(l:  ainfî'  raillé  ,  a  été 
aprouvé  de  Ciceron  qui  Ta  raportéde  Tim^ée:- 
&  peu'  de  gens  (èront  du  parti' de  Ciceron  con* 
f  re  Plutarq^e. 

Dans  la  même  Pieoe  des  i^nnex  tbe  Sithtf 
Pierre:^  vottsaurés  vu , 
0   t  Toutes  les  crtnuttés  de  ces  mains  ttui^nlataciestf^  • 

^''         Lemèfriseponté^tteceshureastxmtnaihem, 

Ce  Vers  me  fait  fotltënir  de  celui  de  Furiut' 
Bibaculus  dont  fe  moque  Horace , 

JuffiterhilfertMS  rana  nroe  tenj^it  ^Ifes^ 
ëc  û  Ton  me  dcmandoit  ^  lequel  des  deux  Vers 
j^cftimelc  plus?  je  répondrôis  ,  quoique  Gif*- 
hiusen  putâfe  dire,  que  je  n'eftime  ni  l*un  ni 
?auue. .  Crmbtr  àtà- Latin  ,  »  dee  t»\$tnê^  »  ,àet  Jtn^ 


fmcêf  ,  CKims  Ta  reman|uè  notre  Bilnc  àsnm 
fes  Btttfcticns,  cft  kt&  at  vilain^  II.  fiiot  kifc 
kt  aux  Comiqttes  ktir , 

•  •  • .  fmmùeas  oaidâs  hétte^  ^  »êm  fÊê0    . 
Ldfrmmétm  eMorétrt  uttnpum  $mm»  mndê^ 

Stiê 
Quafiiihî  HUm  txfuerH  mifertAm  ^  smimf^ 
9c  Yoffias  s^ien  eft  expliqué  dans  fes  Mi^étmtmtf^ 
Qrat9tfw  en  parlant  èc  kt  leéhtre  de.  Pkut«« 
Jt  (ai  (jœ  Ton  trouve  dans  les  oieiUeur»  A»** 
cears  de  l-Anrkjnké;  deffuere^  reffMcn  fiitme^^ 
•ffen/éêi^  mandatât^  ûmêM^  Mtofits  ,  impirimmi  3t 
njfuere  aUquêm  émrthm ,  pour  ne  'oouhir  foinf 
écouter  tfueifu^tm  î  h  méfrifer  tfmamd  fiptfl^.  Lcf 
Hcbrcoi  dffent  dans  le  même  feus  W]  fr|3  5^ 
les  Grecs,  jtiyaV  *i&o  x^Iaitivf  $  les  italiens  ^ 
€t$llart ,  ow.  firoliare  U  tefta  s  fcuetere  $1  çafe  :■  ^ 
parmi  nous  eeox  qui  n^aproiiyene  pas  ce  quQ 
Î^OQ  dit ,  ou  ce  qu'on  demande  y  ont  acoutiw 
mé  de  branler  la  tète.  Mais  quelque  ckofe  que 
puisent  alléguer  les  Grammairiens  fur  leuA 
àeffmere  8c  re/fmtre  ,  noua  ne  pouTons  fuirr© 
leur  exemple  i  Se  nous  n'enrions  point  à  Pifrr 
das  ce  qu'il  a  dit  de  la  Mec  , 

ni  à  Lucrèce  Texpreffion  qui  repirefente  aflSt 
bien  la  chefe, 

^éttereM  immen  fer  termuà  frdnfit^  ae  iméer 

Refimiftâr. 
ni  cete  autre  «  Dîogene  qui  nomoie  ïe»  Rl- 
cfaef&s  y  àet  Vomiffetnenf  de  U  TertÊtne,   Ventir^ 
des  èffjmres  Çf  dcf^  èUsfimes ,   n'cft  donc  pa# 
moins  fale  que  cmcher  des  mefnis  Çf  d^  fim» 
êêmes  :  quoiq^u* il  fait  beaui  de  yoir  de*  Hionb 


)7t         UlUAXfJ^nM    SlfK     LIS   PoiSXES 

f tgnes  ^m$  tfêmtffemt  dt  U  temÀn  ,  du  fam  Çf 
des  pierrts  s  &  nous  ne  ferions  jaunais  Tooiir 
ëcs  mots ,  corne  on  a  riouvé  beau  d*ea  faire 
toitiir  à  deoz  Poètes  de  i* Antiquité. 
.jtftmutnf^ue  Itget  terrai  ^  frugtfirMê 

^Sitêi  ^  Çf  ^midqiêid  PMctevifffqtte  'vemmitt 
L*Abbé  de  Yilleioin  qoi  dans  le  ftjle  Comique 
le  pottToit  fcfTir  de  cete  manière  de  parler 
du  mentt-pcaple ,  féùte  rendre  ^w^e  s  ^ueCjumm^ 
pour  ,  lut  fêtre  retêdre  ce  f mV/  m  frts  ,  a  évi- 
té  judideaiement  cete  YÎlaine  Figure  dam  ua 
paàage  du  CurcuLom  de  Plaute , 

^tque  Mrgenimm  f  réfère  f  refera  vemere^ 

En  effet  le  verbe  vernir  eà  û  vilain  ,  quand  il 
s'agit  des  perfonnes  ,  que  j*aurois  beaucoup 
mieux  aimé  xendie  avec  TArabe ,  le  /c/mi» 

€i  iftl^u     1».  Tt  ç  0(4^70  f     fAv    de     TApo- 
calypfe  ,  par  rejeitery  que  pzt  vernir  *^  Parce  ^me 
veut  m*  êtes  mi  froid  m  ckamd^  je  fuis  fret  de  veut 
fomir  de  ma  bouche.  Quoi  que  tous   les  mois 
de  TEcriture  foienc  bonètes  ^  il  y  a  des  idées 
qui  ne  le  font  pas  ,  que  Ton  atachc  bien  /bu* 
Tent  à  de  certains  mots ,  ou  par  .  l'afage  ^  ou 
par  la  corruption  de  Tàfprit  de  Thome.  Il  me 
frinbleatt  moinç  qu'en  $:ete  rencontre,  la  ver- 
£on  d'un  pafTage  qui  fait  conoitre  le  fens  & 
rintencion  de  ton  Auteur ,  dans  ibn  étendu^ 
fans  lui  rien  oter^  vaut  bien  mieux  que  celle 
qUi's'aréte  (crupuleui>:ment  aux  mots  qui  peu- 
rem  porter  quelque  vilaine  idée  dan»  Tefprit. 
Le  verbe  eruâe  eft  de  ceux-là ,  &  je  me  cou* 
tenterai  de  cet  exemple  :    il  y  a  dans  le  i8, 
PfeaumQ  de  Pavid  ,  oies  dtei  eruSai  verbum 
(^  uox  neût  iudfcar  fetenysm  ^  que  Mr  dé  Sad 


ft  B     M  A  l  H  B  It  «  f .  ^7^ 

t  traduit  ,  fans  avoir  égard  à  rOriginal  f'^St 
ni  à  VBmasf  de  la  Vqlgacc  ,  Le  i^mr  ^hnfct  fit   ' 
fétnk  ém  your^  ^U  mmtinfirunU  nmt  :  cL^ 
éftée  iot^r  amonts /m  farplf  ém  \9ut  ^i  iè  f^h:  ff      . 
€ks^M0  mu$t  éifrtnd  m  h  iêuer,  À  U  nph  JuivML 
/#,  Maroc  Ta  tourné  â  pca  près  de  même  : 
jQur  après  j§mr  çêmUnt 
DmStijgnenryétpirUmf 
P^r  Ungue  txftrienit, 
•  •  La  nuit /f^vafti  U  m0tt 
ÎSùus  freche  çg  nous  infiruh 
^•f^Zranitfafience. 
t)e$  Portes  qui  a  fait  la  verdon  dc«  Pfeasme* 
lur  I  Original    &  qui  par  confcquent  pouvoir 
favoir  que  fMsMM  étoit  la  même  chofc  qae 
ysry*  ftiabber  ^   ou   eU^uinm^    fclon   Kimhi  , 
«  traduit  s 

Le  jûUr  ^ui  fafft  4u  jour  naifftnf 
Tient  frofûs  du  Dieu  tout  fnijjant% 
£t  U  nun  d'ètùtlesjemêes 
J#  U  nuit,  ecnte  en  fnijfant 
Sa  fcience  (^  fm  renommée. 
Jean  d'Efpagne  qui  a  été  Miniftre  en  HoIIatW 
de  &cn  Ahgletere,  &  qui  a  u  égard  à  la  na- 
«urcle  fignification  du  Vctbe  ,  a  traduit  dans 
la  Préface  de  VHarmpnie  des  Tems ,  Vn  jour  dc^ 
gorge  profês  À  t autre  \ouf  ^  Ç^  la  nuit  enjeignt 
Jaence  à  P autre  nuit  ^  &  je  vous  lai  (Te  à  pcn- 
fer  fi  dégorger^  &  regorger  dont  Malherbe  s'eft 
ieryi   dans  fes  Stances  â  la  Rtinc  Mcre  du 
Roi  pendant  fa  Régence  , 

De  tous  cotés  nous  regorgeons  de  hiens  :  /»,  87. 

Bt  efui  toit  Caife  nu  tu  nous  tttns ,  ^r. 
font    plus  honcces  que  rendre  gorge  ^    cracher^ 

êc  vomir.  Balzac  qui  a  condanc  le  mot  £xrr<- 


»*  »  -  .•* 


lia         KiiTAKCt^BS  stm  tu  foiiîtii 
^tent  daass  cet  autre  Vecs  de  M»tiierbe  , 

Se  qsi  paf  malh^^c  s'eit  tft  îtttï  dsnfs  <{ue& 
ete  cndtoit  de  fim  Sùtnête  ehrénsn  ,  &  je  ne 
tae 'crampe,  n%c  pajt  excuiî^  f otts  eet  Yttztns 
mots  oue  i'ai  onrqtiés.  Si  qurt^'^i^  eft  d'un 
â«cre  icntiment ,  il  ttowrewi  bette  l^txp'rcffioiï 
d'EupoIis  ,  guc  f  â  kê^  dcpw»  qweltqtfe  tcn» 
ians  Athénée, 


f« 


Cratids  iSe  meiit,  d 

Hefrmiids  céuat ,  mm/^  excneat, 
jnais  corne  je  fuh  d'un  autre  goàcy  jelaitflkcet 
Sejamides  k  pfi  Us  ifoudra  * , . .  ^ 


jLMi«hfl«MMM«BMlMMMia*MnMMrMMM«|««HMMai« 


P^g.X/t  On  Jugement  s'eft  toujours  troJXf écaoi' 
yii,  JVxforme  au  vôtre  fui:  les  Ver&  ûirivins  , 

£:  Soilfons  ,  ^/v«/  aux  fufrAes  ^  . 
^.  7*-  J^^r^  chercher  farmf  les  httéts  -^ 

Zn  c^ueie  fUct  fiât  Turin^ 
Giulio  Guaftavini  a  remarque  quelque  choft 
de  fcmblableà  la  penfée  de  Malherbe,  fiu  une 
itance  de  la  Jèrufalem  deliiirée  du  Taflc.  Balw* 
â  fait  la  même  Obrervation  après  lui  daos  le* 
Bnffttient  :  &  ce   que  Virgile  a  dit   de  Troie 
en  cwiq  Vers,    &  Sannazare  en  huit  de  Car- 
ihage^  Malherbe  Ta  dit  en  deux  de  Toùa^So» 


0<     M>AI.H£X.BI.  fSc 

jieqoe  pâilant  de  Lyon ,  a  écrie  1â  même  cho* 
/e  en  moins  de  paroles ,  l^ugdunum  quod  cfien* 
dth^tur  $n  G^ia  ,  ^HAri$ur  :  ^  Flo^us  peut- et  rç 
^  profité  de  tête  penfée  ^  If  a  ruinas  iffas  ur^ 
kmm dtruit yUt  hodte Samnimm  in  tffi Samnio  r$^ 
^Mirafn^r.  Mais  je  n^oublirar  pas  lecijpmi  ye^s  da 
^roi^cme  liyre  deTËneii'de, 

Et  cdmf^s  uètTroja  fuit» 
X}ui  nepeu^  être  jii  pltis  ferré,  ni  f]fss  fort;^ 
&'qui  a  fait4ire  à  Microbe  ,  Fis  ^udtrt  tllum 
(  Maconem  ]  teinta  bre'vitMte  dfcenfem ,  ut  uritAy 
ri  magis  Ç$  C9ntrs}it  irevit/ts  if  fa  non  foffit  f 
f,€Cfifaucigimis  %fitbis  ^  m^ifcim/im  ct%fitatem  lMt0» 
fit^  abjorfjtt:  non  reitt^uêt  flli  n€crmn0un»  Ovj» 
de  s*eft  fcrvi  de  ^ete  •petifée  , 

Jamfeges  eft  uht  Trpja  fuit. 
Jk  j'ai  lu  aut;re£ois  .dans  les  CataleAes» 

HacfuntquAs  merito  qufindam  tfi  nnraté$ 
met u fi  AS  ^ 
^é^narum    remm   màgn^  ftfuUhm 
jucent» 
€e  qu'écrit  Sul.pitius  i  Ciceron  pou;:  le  con- 
foler  de  la  mort  de  fa  £lle  Tullia  ,  eft  à  1» 
^vérité  pim hardi,  mais. i}  ne  lai/Te  pas  à^ètt» 
a^dmirable.  £ft  ^jta.  rediens  ,  dit-  il,  ^uum  ah/B^ 
^maMegétram  merjus  néPv'^arem ^ cttfi  Rfgifims 
^ircumcirc^  ftoff  itère,  Pefi  tnit  erat  i/Bgina  s  am» 
te  ,  Megara  j  dextra  ,   VirêMS  ;  Jiniftra ,  Or#Ju 
thus  :  qu4  offida  quodam  temfere  jkrentjpms 
ft^runt^  nuncfroftrata  (g  diruta  ^nte  ocnUs  \âm 
€tnt.  Cœpi  egùmet  mecufn  pc  îogitare  ;  Hem  \  i0S 
kemuntuli  ipdignamnr  ji  quis  nefirum  infertit  , 
aut  Qccifus  efi^  quorum  mita  kr^vipr  ejfe  dehtt  t 
quum  Mfiû  lcc0  tôt  Opidorum  cadavera  projcda 
jaceant,  C'eft  peujt-è^e  aj>rè^  un  6  gjilant-bojnc 
que  Virgile  a  dit , 


Noff  medsM  de  ^ente  '^hrygum  ,  ixedtjfe  mefétnâlt 
Vriem  ùdifs  fatîs eft ^fœtMm  trétx'tffe fer ùmnem 
Refltqutéts  Tr9J4t  :  ctneres  Mque  ofis  feremfu 
Infe^mitttr, 
êc  que  fialcha&r  Cafliglione  z  écrit  encore  fur 
U  mort  de  Raphaël  d^Urbin , 

^tqtât  Miéis  Ucerumferro^iffti^éêm^ifîjtêeCétâd'ver 
^d  liitam  itm/^UMm  j^f»  tfvocaft^ue  decms^ 
Il  f  a  dans  une  Epitre  de  Saint  Ambroi^e,  Tu 
tgirur  femirutàrum  urhium  cada'vera  ,  terrétfttH^' 
^mejulf  eodem  éifft^té  fofiui  &  dans  une  autre 
de  Saint  JerÂmè ,  iitfj»^    ifuo»dam  orbis  eafmf^ 
fpf^e^  fofuli  RomjifH  feifnlçhrum,  J*ai  dit  que  cctc 
Tigute  étoir  admirable  ,  parce  que   de  grans 
homes  Tout  employée  ;  5c  que  deux  grans  Saints 
n*ont  pas  été  capables  de  lui  refider.  Cependant, 
je  ne  me  fuis  point  encore  lai/Té  tenter  de  ce 
coté- là  :  &  je  ne  me  fens  pas  a  (Tés  hardi  pour 
nomer  cadavres ,  «/  ,  ZcfyiétLetes ,  les  rttines  d'u- 
ne ,  Ville.  Il  efl  vrai  pourtant  que  Ba.Izac  s'en 
e(l  admirablement   W7i  après  les  Anciens  : 
J^  ne  fmi^  dit^il ,  ^  f«0'  ils  fenfèntde  mêfrifer  U 
force ,  U  ^viguet^r  çf  U  lumière  de  Rome  ,  f9»r 
m'ètre  ameureux  ^%e  défis  msléuHes  ^  de  fesesT^ 
édites  ,  ^ue   de  Jem  fefuiehre  Ç^  de  Jes  cendres , 
C*e(l  dans  une  Lettre  au  Père  Dalmes  :  8c  dans 
(es  Entretiens  il  e(l  parlé  des  carcalfes  des  Vil- 
les.  Le  CoAmte   Fulvio  Tefli  dans   une  Ode 
qu'il  a  faite  contre  Rome  ,  &  qui  peut-être 
n*eA  point  imprimée ,  a  dit  dans  le  même  lens 
figuré  au  Cavalier  Bernin , 

Roma  in  Scm^  èjèfoh/i ,  e  ^uelcbe  étnv^nK^ 
Del  ftiùgran  corpù  hùggî  è  corrste ,  e  fuie  : 
Bslf^mo  di  valore  e  di  *virtute 
Kel  c^êdavere  fnê  non  bi  feJfuntÀfp 


PB     .M  A  L  H  S  R  s'  !•  ff  J 

L*Iarcripcioa  d*Inocenc  Dixième,  dont  la  cau- 
Ct  cft  coBGte  de  couc  le  monde ,  £«/  fè  Çaftro^ 
n*eft  pas  moins  force  que  les  premières  expref- 
fions  que  j'ai  marquées  :  &  la  fuivance  qui  eft 
du  deuxième  de  rfineïde  ^  JPmt  itium  eic  plus 
courte  encore.      ' 

J'ai  bien  cru  ^  Monficur  ,  que  l'allufîon  de  ^- 1<>7' 
Msrgutrite  dans  le  Sonnet  à  R^hel  Peintre  f^r 
W  Z,w*  iê  fliurs ,  ne  vous  plairoic  pas  ,  5c 
que  vous  en  fériés  très  peu  d'état ,  après  Tavoic 
lu.  En  tSci  quand  Rabel  ur  peint  une  Margut^ 
rifU  parmi  les  fleurs  dont  il  avoit  fait  un^  Li-^ 
vre ,  elle  ne  les  ut*  point  éfacées  ;  &  que  pouvoir 
avoir  de  comun  ccte  Marguerite  avec  la  Dame 
qui  portoit  ce  noii)  ?  &  qui  relTenlbloit  auffi 
peu  à  cete  fleur  qu'à  la  Giroflée.  Les  Italiens 
tpttient  étrangement  fur  ces  ba^atèles ,  quand 
ils  font  des  vers  pour  quelque  Dame  nomée 
Bêtry^ra^  tiendrais  ^  CofiAnK»^  ^  Lsura  ,  Fa»fi$^ 
«*,  ouVittorU^  &c.  Ces  allufions  font  froides 
quand  elles  font  tirées  de  loin  j  &  les  meil-' 
leures  ae  font  pas  trop  jufles.  On  ne  les  doit 
voir  que  corne  un  éclair^  Daits  les  premiers 
Ouvrage»  de  Scudéti  il  7  a  un  Epinfe  pour 
une  fille  noniée  Marguerite  qui  vécut  fort  peu, 
•c  la  penfée  eft  Italiène, 

Pétjftnt  ne  n>erfe  foiift  de  plenrr^ 
Carde-  les  fur  U  m$nde  tfuel^ttet  miJèrMti^ 

Les  Métrgttentes  Jontdes  peurs ^ 

lEt  far  confee^uertt f^é  durables,  ^ 

Il  tCy  a  peifone  qui  ne  Soit  plus  pottrl*EpkaIe 

2ue  pour  le  Sonner,  Nos  dernicis  Poète»  OàJt 
irtaiipéces  AUufipns,  $iily  en  a  une  qui  a 
fait  rire  autrefois  les  gen«  du  Collège,  &  qui 
peut-ètr«  aujpurdui  leur  fa^ic  .pitié.  Ç*eft  oà 


MTynard  a   Fait  Allufioa   de   Crai^^  a  <:?«r^ 

^ii*  f*w'  ttgnùtJLW^  M  Mul  aune  efi  fec^mde 
i^re  cherchas  point  U^fiAct  enUCant  àuMon^. 
Vmj^u'U  fUkà  UfiufM  .eue  efi  fur  -ms  bstm. 
&  Balzac  a  doaé  malliaccufcnient  dans  ce  mau^ 
vais  £ofc  ,  <î«And  il  a  nom^  /*-/»'  Z*-^^^  # 
Coniart  «li  ne  fa^roit  pas  la  Langue  Lacm^ 
le  n'ai  point  changé  de  fcntuncnt  &  a»i  ca- 
iwic  aiuî  Mr  de  la  Uèn^Àiere  ne  va  jamais 
droit  a  refprit  4cs  Gxccs  5  ouxju'il  n>  va  gue 
par  un  iletour    de   longues  pacoles  qm  atoi- 
Wiffcnc ,  &  q«i  cacbenc  m^mc  bien  Xoavcnt  la 
beauté  de  leurs  penftes.  Je  me  fuis  expUquéa 
lui  fort  konltenacnt  fur  une  Epigrame  de  La- 
^cn:  &  î^rous  alé«  voir  de  quèlc  naanierc  il  en  a 
tX2A\x)3i  une  autre  de  Julien  ou  de  Platon  ,  car 
Mt  Unehcrman  x^ii  cft  un   favant  «c  un  W 
^prit  in"a  dit  en  Suéde  cju^elle  eft  de  ce  Phi- 
lorofe ,  fi  Ion  s'en  rappxte  à  ia  plupart  des  Ma^ 
SLuficiiw  qu'il  a  vus  en  Alcmagne  &  en  Ipajtf. 
QuétndOljmfeefidêifiAntmujeM»^ 
X^s  Us  oijets  deliciemse 
BriUent  dans  mên  âme  étuee  elle» 
j4àtis  enl^étyffstcedeU  ^dU 
jslf  feulant  tien  afenenjêtt 
Qm  fisife  à  ma  douleur  merteile^ 
jefiêis'mje'^ifils dans  uue emhm étetrueUe^ 
Bt  mes  yeux  n'ont  flus  rien  a  'vêir^ 
>     Il  7  a  dans  le  Grec  come  tous  &vés^,      ^     ^ 

Bm>»  >  tèy  ^i  }i  t^P  TVf4WitMr  «Vti 

Ea 


9>  1     M   A  1  H    I  &   B  S«  3^; 

■a  voici  la  verfion  licerale. 

Hûc^  fine  fi  vidcMm  çunBs^  midtre  nihiL 
Corne  les  hèmifticlies  dans  notre  Langue  n'onr 
pas  trop  ë«  grâce ,  »yec  ^  peu  d'aide  on  peu*  ' 
r  oie  t^ien  cojir  ner  » 

SpHt  m$t  nifÊi  de  lis  (^  de  r^fee 
Therfm  dèc^umre  mile  étfae, 
*'     jgtutnd  je  le  nui  ,  je  etei  nteir  fet^ies  ehêfis^ 
Et  me  rien  veir  quand  je  ne  le  *vùi  fss^ 
Peut-icre  ^ue  tous  après  TeçiaKjué  dans  Ma- 

M^sjeusefenf  $ênf,  CreUefe  ^f^  nentei  riem 
Car  fè  n^éù  fins  U  frefenee  de  celie 
yejant  Ufnele  an  mende  ntpi  temt  hien  , 
BtvejétntHmi  je  ne  niei  riemfiens  eÊe. 
la  fin  de  deux  Sonnets  de  Malleville  a  ^el* 
^que  raport  arec  la  penlëe  du  Grec. 
O  vous  qmi  m'éeûuiés  avec  itenement.  ' 
S0ubis  qti^il  eft  aifi  de  voir  tontes  eet  thofès , 
Venrvn  qtfon  fssiffe  veir  Oljmfe feulement, 
Uy  a  dans  l'autre» 
Je  detefie  tes  lien» ,  émtsntque  jémy  flAs  ^ 
Bt  fi  dans  leurs  afas ,  te  fue  |>  vos  m^afiige  , 
Ce  ifsse  jetfj  vei  Pas  m*a/îige  encere  fins, 
N'ouUions  pasia  $a  du  Sonnet  de  notre  Ma3U 

Ce  tfefi  foint  qtfen  effet  vous  tfajh  des  afas  ;  p.  i  j  j; 
Mtess  quoi  que  yous  ajés ,  yout  t^àvés  feint  Ca- 

iifie,  \    ' 

Bt  moi  ^  je  ne  voi  rien  quand  je  ne  la  voi  fas. 
CIê  n'efi  foint  qu*en  effet^   n*eft  pas  trop  bon  ; 
£  on  l'examine  à  la  rigueur  :  &  iffau droit  met- 
tre  pour  b^en  parler  9c  pour  bien  écrire  ,   Ce 
0'efi  fut  qu'eu  effet  ;  mais  parce  c^'afus  eft 


^fé  HbMAR^ES   SQ&    I.BS  POESIfif 

trop  proche,  &  qacfds  fe  rencontre  encore  dans 
iç  dernier  Vers  ,  il  a  nUeux  zimé  confalter 
ji'oreille  que  U  Graxiui>airç* 

J'ai  bien  voji^la  faire  cete  Obferva^ion  pQor 
wo^s  tén^oigner  que  notre  ami  fft  trop  &en- 
du  dans  fes  rerfions  ,  en  ce  qui  regarde  YB^ 
pigratne ,  &  que  la  cradp^ion  la  plus  Uterale 
/cft  ,  félon  moi  ,  toujours  la  meilleure.  Vouf 
ii'aurés  de  n^oi  que  ce  ieul  é;remple  4e  Car 

ifolfif  cum  ftmtl  pccidit  kre^is  lux  , 
.^  ATtfjtf  £fi  ferfetuéi[  unM  dormienAéi^ 
le  Taflfe  4a4S  fc*  Vers  lugubres  qui  font  la 
JTeptièn^e  partie  de  fes  Rin&cs ,  a  £ni  un  Son* 
net  par  ^çs  Yc;[s  ftilv^s  ,  fur  U  mort  d'Hpr*- 

Ma  i  Ufff  èreve  Uâce  i  noi  J^a/cofe  ^ 
/>0r«9âxô^f«0//^  0/^^c«  ttcm^  finm» 
&  Mliljieibe  a>  £ai(^  iimplement  que  )es  imi^ 
cei:^ 
•   1 91.  T^^  qtiamfQÎr  qm  ^ùit  le  Soleil 

'  ^  Se  \euer  au^  iras  du  Someil  , 
Tel  atf  matm  iljw  ^Jf  (OnÀe, 
Jf^fafaires  de  Inhume  mt  un  autre  defimê 

^frès  quil  efi  farti  du  monde  ^ 
iM  nuit  qui^  lui  furvient^  «'4  jamais  de  maik. 
Mais  pour  confoler  Mr  de  la  Ménardiçre  ds 
ma  critique  ,  voici  une  Stance  de  fa  fa^a 
qui  vous  fera  voir  qu'il  parle  mieuit  «  quan4 
il  parle  de  lui- mênie ,  que  quaud  ilfectd^ii»^ 
^Vrprete  aux  autres. 

JL* aiguillon  de  l'^mofàf  é'eft.  U  dificuùé  1 
^fs  tb^rmef^  /fnt  dfi^Ms  far  la/4fili/c  ^ 


Di     Malheubs.  3^7 

pès  tjHil  eft  fasfiyie  il  fomeiiU. 
^il  iCa  fçint  de  frayeur^  il  rCa  f^'tnt  de  depri 
V^ffursnce  t endort ,  A«  crainte  le  reveille  ; 
£tj*fl  ét^mierf/ans  feifit ,  iljeuitfétnsfUifir,  . 
Notre  ami  eft  affuremcnt  dé  îliumeur  d'O* 
^idc... 


ji/i  mime» 


Pdge         Q 

f  4 1. .      ^Vt  CCS  V«r« , 

//  me  ne  faut  f AS  que  t»  fenfiâ  p,  jf, 

Trouver  de  t  Eternité 

£n  ces  fomfemfes  définfes 

Qu  invente  la  Vanité, 
Je  répons,  o^^trouverduflaijiren  e^iàtle^têe  ekêm  ^     ' 
/è ,  eft  une  manière  de  parler  qui  eft  fort  bpn- 
ne  i  que  trouver  de  t  Eternité  en  quelque  îhoft  ^ 
tfft  une  expreffien  très-mauraife  :  &  ceux  qui 
vous  ont  écrit  de  Paris ,  qu'on  avoit  raifon  de 
la  condaner,. parce  que  TEternité  ne  peut  re- 
cevoir le  flus  ni  le  moins  ^  ne  ilbrît  chés  moi 
ni  Grammairiens,  ni  Théologiens,  ni  Philo- 
ibfes»  II  y  a  une  Eternité  ah/oluë  ^  fie  une  au* 
tre  ,  Périodique.  On  peut  confultcr  Cornélius 
i  Lafide  dans  le  14.  de  fçs  Canons  fur  le  Pen- 
tateuque  :  voir  ce  qu*il  a  écrit  fur  ces  paroles 
du  i«.  Verfet  du  ctapitre  iy.de  TExode:  />#- 
minus  regnahit  in  aternum  :  &  pour   ne  vous 
pas  renvoyer  plus  loin,  voici  ce  qull  dit  fur 
le  9.  Verfet  du  chapitre  1,  de  la  Genèfe,  Qua^ 
tes  tertio  ,  qualis  fuerit  hdc  jEtemitas  quam  at^  '  ' 
fmlijfet  efut  ligni  %ità  an  abfoluta  ?  an  reipe-« 

Ri; 


|fl|  HlMAlK^lS    <«R  Lit  POISXBS 

^ïya?  ôçc,  f^ermm  mtlius  ScitMS  ^  VéUepus  Çf 
Çs\etémms  eefifent  faèjfe  tt^nStzva.  ^  mn  ab&lif-^ 
fam ,  qfêUntidelicet  héc  ligtmm  intogdjfet  iMmimi 
mîtMm  (g  vi^$ftm  adéU$qmt^  annonim  nûilia; 
itmec  Dtms  emm  tramfiuliffit  m  Cœlmm ,  f  im  4i- 
fgrmitdf  qii4déUf»  ffi.  H^hrM  tutm  0^19  OUm^ 
id  êjè^  ftÊrmum  ^vocant  ex  ttmtgi  uju  ,  tewfiti 
f9Ji^sfftm$^m  C0i0s  fuis  4ih  bomine  mn  frmâdê^ 
fmr.  Il  jr  a  ionc  ^«  Eten»ifé  éAfilm  qui  ntf 
iconyicnc  proprement  qu'à  Dieu  »  une  anti> 
feriodiw  pu  reffeéti-ve  :  &:  J  on  peut  voir  à  Ja 
page  6o8.  duPUGio  ?idbi  de  Raimond 
des  Martins,  <yjL  Eternel  figtiifie  quelquefois 
iin  tcms  de  eouree  durée.  ((Juand  Malherbe 
irçft  feryi  de  X i^imthç  ifermelemenè  ^  la  findf 
la  mi^lii  Strefbe 
frit'; .  T9«?  CCS ché-d'oeuyrcs  antiques 

Ont  a  peinp  leur?  reliques  : 
ï^ar  ^cs  Mî^es  fpulcment 
L'home  «ft  éxemt  de  la  Parque  j 
Bt  ce  cpx  pprtc  leuj:  marque 
Peqaeure  (jt^rn^lement. 

Par  elles  traçant  l'hiftoire 
De  tps  Éaits  laborieux , 
Je  défendrai  ta  mémoire 
pu  ;rép«  injurieux  j 
JKt  quelque  aflaut  que  te  fac^ 
JL'oubli  par  qui  tpûi  s^éface , 
Ta  louante  dans  pcs  Vers , 
D'Amarante  couronpe. 
N'aura  fa  fin  terminée 
iQu'en'  gclle  de  l'UniVcrs.  f       ^ 
ff.  Encete  li'a^taine  entrcprife  ; 

Çomune  à  tous  les  Beaux  Efprits  » 
plus  atden^  qu'un  Àifel^^  ^^^» 


k 


fc  ihe  feni  quiter  le  prix» 
1t  quand  j'aurai  peint  fon  image  j  /  ^    > 

Qoiconqae  Texra  mon  oayrage^ 
AYoora  que  Fontainebleas  ^ 
le  LouTie,  ni  les  Tuileries, 
£n  leurs  fuperbes  galeries 
1^^'onc  point  on  â  riche  tableatfi 
Apollon  y  à  portes  ouyertes    ^ 
LaifTe  indiferament  caenillir 
Les  belles  feuilles  toujours  rettcÉ 
Qui  gardent  las  noms  de  Tieilliri 
Mais  Tait  d'eii  faire  des  couronet 
K'eft  pas  ÙL  de  toutes  peribiines  | 
£t  trois  ou  onatre  feulement,  ' 

An  nombre  defqnels  on  me  range; 
PeuTent  donei  une  louange 
Qui  demeure  étemUemtnf. 
te  ailleurs, 
Xe/  êthm^es  cùmmns  'oPhemà  ^l^âtêt  étitttJês  ;  ^•!^* 
Ce  qmê  Maiherh  ecM  dftre  éiermiUment. 
il  ne  l'a  pai  entendu  dans  le  même  fens  qu'il 
a  écrit  en  un  autre  endroit ,  par  une  Hyper- 
bole affés  étrange  ^ 

De  faits  Ji  renùmis  ourdira  Hn  Uifinre ,  a  % 
Queieu»  tpti  dedans  fêmire  éiérmiUmêtstnêirÊ 
^nêrent  /e  Soleil ,  ne  Pignèrerems  fas-. 
il  a  Toiilu  dire  dans  ks  premiers  Vers  qiie  fe> 
OuTrages  durereient  Ion-  tems ,  &  que  les  Ou* 
▼rajges  des  autres  dureroient  peu  en  compas 
laiton  :  Que  les  autres  écrivent  ordinairement 
pour  leur  Siècle  ^  &  que  (es  Ouvrages  paffe-' 
Jfoient  jufqu'à  la  dernière  Pofterité^ 

Telle  que  notre  Siècle  aujourdui  yoOs  regarde  9%. 
Merreille  incomparable  en  toute  qualité  , 
iTellc  |e  me  réfous  de  yoIis  bailler  en  gaidft 

Riij 


Aux  faftes  étemeU  de  la  fùflerité.  f 
^^^^^  T«/  UéMtiges  par  moi  publiées^ 

Je  le,  jaic ,  fur  les  autels 
In  la  mémoire  des  monels 
Ne  feront  jamais  oubliées  :. 
Et  VEternifé  que  promet 
La  niontagne  au  double  fbmet , 
N'eft  que  menfonge  &  que  fum^e. 
Ou  je  rendrai  cet  Unirers 
Amoureux  de  ta  renomée 
Autant  que  tu  l'es  de  mes  vers. 
Dans  u«  autre  endroit  il  n'a  pas  &endtt  (ott 
loin  le  même  Adverbe,  puifqu*il  Ta  leglê  au 
cours  de  fa  rie*  , 

i%%         ^°^^  ^•^  '^  "'  ^^^^  point  de  eeîfiîAUt  e/frits 
Qffi  biinnt  délivrée  ,  came  ilsfimf  bientôt  fris  , 
£n  leur  f  délite  firent  rien  ^e  dm  Ut^ge  : 
Toute  jette  d^eh'yets  les  totiche  également  i 
iimtntÀmei  je  diffute avémt  iftte  fem^ engage"^ 
Mais  éjnnnd  je  l'ai  promis  faime  étemèJement, 
dans  le  même  fèns  que  l'ont  écrit  Horace  &  Te« 
*ence  :  le  premier , 

Servie t  atemum  qsâifarvo  nefiiefnù, 
&  le  fecorid  V 

^t  mime  dettncffer»  asnnmn  huer  nesgrésùém 
Foret 
.  Ces  Vers.  LesOsrvrésges  eemmns^icc.  font  les  der- 
niers d'un  Sonnet  à  Henri  U  Gnend^  &  il  dit 
au  Roir  Kens  a^is  étenfé  U  réhellren.  Kens  émet 
été  heureux  fftr  mer  Çf  fur  terre  ;  Et  votre  fortuwe 
a  votre  cuulr  vous  font  efferer  ^ue  tous  les  feu^ 
fies. du  monde  vous  feront  fournis ,  Oft  un  grand 
«      bon  heu  1 3  mais  le  flus  grand  ^  afin  que  vous  le 
facbiés ,  efi  ^ue  les  Deflinéeïm^ajem  rejervéfenr 
être  le  témoin  de  vos  avions ,  ^  U  Tromfett 


? 


^É  Mil  <:*f  «*  <ïî         ta 

'été  ^hè  ghfre.  Tous  iet  Ecrhaifis  *voUi  féUvent 
iêMer^  msis  cerne  ienrs  9U^ragesJhnt  comuns^  Ç^ 
^u*Us  durent  feu  y  cefi  de  Maiherh  j*^  'wwT/  de^^ 
éi,és  éitendre  t immortalité.  Il  en  dit  beaucoup  % 
&  il  avoit  faifon  de  le  dire.  Maïs  j'aurois^  vou* 
Ju  qu'il  n'utpas  dit  féchement  au  Roi , 

Méùs  qifem  deft  Be^ttix  faits  ifouf  m*Mjés  fOUfte^  Pi  14* 

fnoin , 

ConùiffésM^nimKûi^eeftkiofrtblédféfim    \ 

Que  de  ifous  ehlfgeimt  u  les  Dèfiméeim 
ic  ailleurs  ^ 

Ce  fera  là  que  ma  Ijre  . ,  iU 

Hifant  fon  dernier  éforf  ^ 
Entreprendra  de  mieux  dire 
Qu'un  Cygne  près  de  fa  mort  > 
Et  fc  rendsint'  favorable 
Ton  otcillc  'incomparable ,  * 
Te  forcera  d'avouer  S 

Qu'en  l'aife  de  la  vi«floire 
Rien  n'eft  fi  dont  que  U  ghiri 
De  fe  voir  fi  bien  louer. 
^  dUfn des  Poéfies  dans  un  fragment  jj 

Je  veux  croire  que  la  Seine  *  '  ^* 

Aura  des  Cygnes  alors , 
Qui  pour  toi  feront  en  peiner 
De  faire  quelques  efforts. 
Mais  vu  le  nom  que  me  dette 
Tout  ce  que  ma  Ljre  fent 
Quell»  fera  la  hauteur 
De  THymne  de  ta  vidloirc  ; 
Quand  elle  zatz  cete  gloire  ^ 
Que  Malherbe  en  foit  l' Auteuf  ; 
A  cela  près ,  tout  le  relie  eft  bien  i  &  qtf^tï* 
il  s'cft  mis  au  deffus  des  autres  ,  il  s'cit  t»* 
i«fticc,  .... 


T.  éi^       Soit  que  de  ccsUuricrs  nu  lyre  s'cQCfccimfle 
Soit  que  de  tes  boncésjelafacc  patler 
Quel  riyal  afics  yain  prétendra  que  U  iienne 
Ait  de  quoi  m'égaler.  * 
'  le  Tafle  a  cru  de  Tes  Poëfies  ,  ce  que  notre 
Auteur  a  cru  des  fîennes  :  8c  quand  Paul  Troi- 
^ème   lui    demanda   Qui  éfti  le   plus  ^éÊ»à 
Tcete  étlratie ,  il  regarda  fixement  le  Pape  5  & 
mettant  le  doigt  fur  Teftomac  ,  répondit  U  , 
c'ettàdûe,  Mû.  Il  cft  prefque  naturel  à  tous 
les  grands,  homes  de  parler  d'eux- mimes  zS* 
(is  librement:  &  quand  le  Comte  Maurice  de 
NalTau  Prince  d*Orange  »  répandit  à  qoelcua 
qui  lui  demandoit  ^  (^/  éfoitie  fims  gramiCé^ 
fêuime  deJ'JLunfe  f  Qtte  U  M*r^is  de  SfimU 
éteit  lejetémd}    quelque  modefte  que  fut  la  ré- 
ponfe  ,  le  Comte  m   voir  ,  qu'il  mettoit  le 
Marquis  de  Spinola  au  defTous  de  lui.  Corne  le 
C  orrcge   avoir  une  paffion  incroyable  de  voir 
un  tableau  de  Raphaël ,  dont  tout  le  monde 
vantoit  les  ouvrages  ,  il  ut  enfin  le  plaiûr  qu'il 
fouhaitoit.   Mais  parce   qu'il  s*atendoic  vrai- 
femblàblcment  à  quelque  chofe  de  plus  extr»» 
ordinaire  qu'à  ce  qu'il  vid ,  il  dit  aprèf  l'a- 
voir bien  confideré ,  Veramente ,  ^mefie  è  Am  • 
reprit  un   moment  après  ,  il^efio  è  hem  ,  ac 
ajouta  en  <c  tournant  du  coté  de  la  Cempa. 
gnie,  mÀ  fe»  fimr  étmbe  mi.  le  Titien  preffé 
d'un  Peintre  de  voir  une  pièce  qu'jl  avoit  fai- 
te,  &  de  lui  en  dire  fon  i!entimenc  avec  fran* 
cliife ,  Seie  dijfe^  comme  le  remarque  l'Hiftou 

^Vojh  la  fixi«rtlkff$  SmphêsJU  au  Oée  ,  Us  pm^M 
3^t  i^9.S9:ci.devant,à'ia  Crinem  'if  ttt  ttWf  Mfmui 


tien,  ejfimJc^iâ  fia€duts,  fbefartVM  difnmmd^ 

^H^  jf^.M*  le  Vers  que  toiïs  m'alIegués  df 
Pretrarqae,  ne  me  plaît  pas. 

Giunt9  ^lejffmànÀUféitMfaHmhé^ 

Del/etù  ^ihiiie  ^  fofùtémiû  iiffe. 

OfortunAfi  che  Ji  cUétra  tnmiét , 

Tr^vafii  ^ê  ihe  di  te  fi  sift  frrijpt. 
its  mots  de  tnmis   de  firtjfè ,   s'acordent  fott 
Aial,  parce  que  ïe  projpre  des  Trompettes  c(V 
iitfinner,  &  non  pas  à* tertre.  L'Ariofte  a  mieux 
écrit  par  cece  raiibn  : 

N^mfit  fi  fétmtù  ,  ttê  lenigtte  ^ttgtt^ 

Corne  U  ttttét  di  Vitgilie  fitona^ 
&  Malherbe  Ta  bien  inûté  à  la  fin  H^êsit  Od# 
poux  le  Roi  y 

Um  'Vit  le  nêm  que  tue  detmt  p    ^n^ 

Tout  ce  q$te  ma  lyre  fonue. 
Ce  dernier  n'a  pas  écrit  £  bien  dans  ûii  aatfCT 

adroit  y 

Ceferd  li  que  tna  tyrtf 

téùjémttm  de  fuie f  effort  y 

Èmtrefreudru  de  mtiu^ù  dire  ff' 

g^'uu  Cjgue  frh  de  fi$  mort. 
f^TCc  qae  le  propre  in  Cjgrie ,  à  ce  qtfe  YoA 
dit  y  eft  de  ctanter^  Si  noA  pas  de  dire  -,  Se  quoi 
qae  les  Grecs'  emploient  indiferament  ij^np  « 
èc  hiye»  que  les  Lasin»  ,  les  italiens  96 
no%  Modernes  (t  fervens  de  Vxia  &  de  l'an- 
cre à  leiur  exemple  y  si  eft  pourtant  trai  qu'il 
mCy  a  que  le  menu-peupfe  qui  pûifle  dire  y 
wU  tm  itttk  fut  d/t  fiem.  Il  a  chanté  d'un  ton 
pins  grave  &  pte  hau»  dans  TOde  ao  Koi  ak 
lant  châtier  la  Rébellion  des  Rochelois  i 

êH$ft9  tU  t€S  iétttrkrs  nts  ijre  s*entretietme  y        é^^ 


394         RiMAHoyss  SUR  ISS  Poésies 

Soit  que  de  tes  kentès  je  l^frffe  féirUtm 
8c  pcuc-ètre  que  les  délicats  en  feront  d*ac^ 

COffd. 

péi^e  f4^.  Vous  demandés  fi  f e  me  (buviendroif 
bien  d'avoir  vu  quelque  chofe  de  femblable  i 
ces  derniers  yers  d'un  Sonnet  au  même  Roi  ? 
•    .  Certes ,  0U  ce  miracle  a  mesfens  ébhuïs , 

-    Ou  Murs  i*e^  mis  Usi^mème  MM  trône  iéUirémee^ 
Ets^efif dit  notre  Roi  fous  le  nom  de  Loués, 
J'ai  lu  dans   le  fo.  Chapitre  de  l'Hiftoire  da 
Chevalier  Baïard,  Mftts  UheUe  (§  gloriessje frife 
de  U  VtUe  de  Breffe  fdr  les  franfois  ^Ç£  queùt 
fuicur  fut  faffée^  fe  logeM  le  'victorieux  Duc  de 
Nem9urs  qui  n*étoit  fMs  ^effigie  du  Dieu  Mmts  , 
mais  lui-même.  Notre  Gothberville  Ta  dit  dans 
le  3.  livre  de  la  première  partie  de  fa  Cytherée 
»'        à  la  page   )4^*  ^'"'  frêfufo/knt  de  U  comunicM» 
tion  fu^iis  urent  autrefois  arvec  Venus  Vrasose  , 
que  U  beauté  qui  leur  efi  fre/ente  ^  Çf  qui  leur 
farle  maintenant  efi  ou  U  même  Dèeffe ,  ou  une 
autre  qui  lui  reJfembU  y  ils  demeurèrent  d^accord 
,  \      ^c.  Sannazare  a  donné  lieu  ,  fi  je  ne  me  crona- 
pe ,  à  ces  pen(?es  , 
Hic  jimarantha  jacet^  V^^^ff^^  nterafateri  ^ 
.^êut  Veneri  fimilis  ,  «ve/  Venus  if  fa  fuit, 
&  c'eft  tout  ce  que  la  mémoire  me  peut  fournir» 
Sur  ces  derniers  Vers , 
221,         Mm$s  des  conditions  où  ton  mit  ici- bas  ^ 

Certes  ,  celle  d^ aimer  eft  U  fins  nutlheureufs^ 
qui  font  des  Stances  que  Malherbe  a  comencées 
par  telui-ci, 

Quos  donc  ma  lachetî fera p  crimineh  ? 
îe  ne  vous  dirai  que  ce  Pentamètre  de  Jeas 
Second , 

Q  Natum  tpsfiifidere  quifqms, 


31    MAintK^t:  f9f 

iMâfS  Toici  un  Sonnet  que  tous  nVivés  peut- 
être  point  vu,  qui  n*a  jamais  été  imprimé  ,  à 
ce  qu*on  m*a  dit  $  &  qui  me  pasoit  afiés  pro- 
fane. 

Ai  ConfefTofe. 
Oh  ide  le  cêifê  éthrui  gsudice  fié 
Ch*éd  Tartuno  fur9r  s*ûttrétgg$  $  C9r$^ 
S€€o ,  t$  Stùfrù  $  gèovamiii  erroti 
Onde  in  torhède  mMre  erre  e  tntfMte, 
^derai  d^un  bel  er'm  Voro  matie  ,  • 
lyun  M  *voke  gentil  gNfiri  egtanierig 
Per  gùder  d'nn  M  fen  falfi  tefirè 
l  teferi  del  Ciel  fep  in  ob^o* . 

La  raggien  m'adombrare  ombre  letdlt  f 
pin  rdrdûr  fétvenui  d*nn  M/embiant^ 
ChediStigia  frigionfiamme  immertéUi, 
.  Se  fur  brami  funir  Ranima  errante  » 
fa  ch^iQ  tâmi  ad  anfar ,  ehefrà  mertale 
Non  n>*è  fena  maggier  tWeffti^amattte. 
'Avant  que  d'avoir  vu  ce  Sonnet ,  favois  écîïr^ 
2)tf  tons  les  maux  emels  que  ^on  foufre  en  €p 

mende^ 
Le  fins  cruel  de  tous  efi  cebti  '  d*itre  ^manf^ 
Aujoardui  cete  expiefCon  ne  me  plaiîoit  pasi^ 
Se  j 'aim ef  oi s  mie nx , 

De  tous  les  maux  emels  que  ^on  foufre  en  e€ 

tuende. 
Le  fins  cruel  de  fous  eft  celui  de  l'amour* 
^  TOUS  en  Yoyés  d*abord  la  raifon. 

Le  Sonnet 

Quoi  afire  malheureux  ma  fortune  a  baùei    P,  lyi^ 
tic  m'a  jamais  plu.  //  ne  me  faroit  fas  moins 
ffofane  que  ie  Sonnet  Italien, 

Dans  les  Stances  de  Mr  le  Comte  de  Soiflbns^ 
i2{ia£oxt  bien  dî&y 


|^<  RlMAA^^S  ttf&  IMS  POBSIIS 

Kêm ,  M» ,  Uéjom^mo0s  VéWfcrt  dftes  tam  Jtê 

M}€  wfm  'wèféige  Mmes^ 
Btféms  tnms  cêmjùk^ , 
MHfmfmà  des  JMtrs  queU  Parque  eUe^wùrniÊ 
ji  fine  ie  filer. 
Corne  filer  cft  le  propre  de  laPâonfwr  yéeiùrtr 
eft  AiiIE  le  propre  des  ^fim ,  &  non  pas>  inc- 
//r  :  &  c'eft  faillir  également  d'écrire^ 
Sgeéle  Pétrque  etUtre  me*  jours  i 
Quel  étflre  a  filé  ma  nsiffkme. 


A  Monfieur  le  IcvH. 

P«/«*t  rOas  avés  bien  cm,  Monfieur  ,  ^se 
588.  V  notre  Malherbe  avoir  écrir  in&illîr 
kkment , 
p^  ^«  Etnmgi  timfelenee.  dux  fies  de  U  Bjùfest. 

as  Heu  qae  dans  la  plupart  des  Editions  iljs^ 

Etrange  t Innocence  mtx  fiés  de  U  RMfin, 
parce  que  Ylnnêsenct  dit  le  conuaire  de  ce  qu'il 
▼esc  dire  :  &  Mr  PeUiilba  Ta  remarqué  dam 
ion  Hiftoire  de  rAcadémie.  Ce  n'eft  pas  (ans 
doute  la  première  fois  que  les  Copiftes  êc 
les  Imprimeurs  ont  embarailé  les  Grammai- 
riens ;  &  vous  farés  quelechangeiqenc  ou  la 
tranfpofition  d*une  feule  lettre,  peut  rompre 
le  fens ,  Tordre  &  la  beauté  d'un  difcours  :  qu% 
>Utte  TÎrgule  hors  de  fa  place ,  peut  faire  fou- 
irent la  même  cho(ê»  Vous  Tavés  heure ufement 
juftifié  dans  vos  lettres  belles  Ac  fayantesj  U 
ie  vais  encore  le  confirmer  par  deux  éxemplcs^ 
quipouroicAt  bien  avoir  échapé  à  votre  ciisis 


»1    MAIrNI&Bl.  ^97 

que.  Le  premier  eft  de  Pecrone,  fntraS^  ntéijz, 
€uh  um  nêd$  ^ho€  ,  in^mit^  cras  in  ftùmulpiê 
iikiditth  noftrA  mUiuht^  Le  veibe  mtlitdrê^^m 
yec  le  nom  V^tfculum ,  ne  fauroit  être  du  gouc 
des  Rhéteurs:  &  vous  m'entendis  à  demi- mot, 
de  forte  que  pour  lui  doner  un  bon  fens ,  corne 
je  le  croi ,  on  doit  reftituer  ,  mM ,  ou  ml  htétL 
Mt  i  il  m'en  ferM  unfactifce:  &  je  ne  yeux  pas 
apujrer  fur  ce  paflage  qui  n'eft  fûis  honète.L'aa« 
tte ,  eft  de  Pétrarque ,  &  le  yoici, 

Voi,  cW  affltaie  in  rime  ffMr/e  ilfnenù 
Di  queifeffiri ,  ondoie  nntriva  il  cere 
InJuH  mie  giememl  errore 
Quétnttera  in  fsrte  y  alit^iuem  di  fuel  ch*i 

fene 
Del  fmrie  ftile  in  chUe  fiétnge ,  e  raggimê 
IrM  le  ntane  ffetMnKje  ^  et  om»  dâlore 
Ove  fis  ehifer  freva  imendét  amore  y 
Sfere  trovur  fiitd ,  nen  che  ferdone. 
J'ai  lu  fur  le  Vers  de  ce  premier  Sonnet  de 
Pétrarque ,  tout  ce  qu'ont  dit  les  Commenta» 
teurs.  J*ai  vu  trois  leçons  fur  ce  fu jet ,  &  je  n'aî 
yu  que  des  bagatèles  >  car  qui  pouroit  jamais 
acorder  cete  monftrneufe  <9nftrnétien^  VeicWafm 
eeltérte  ^fferettevarfietà.  Ce  que  je  n'ai  pu  trou- 
ver dans  les  livres ,  je  l'ai  trouvé  dans  les  con- 
verfations  que  j'ai  uès  à  Rome  avec  Mr  Colo- 
mera ,  qui  m'a  dit  fouvent  que  dans  la  Bi- 
bliothèque des  R.  P.  Tefuites  de  la  mèmeVil-.- 
le,  5c  il  avoit  été  affcs  lon-tcms  de  leur  Con>- 
pagnîe,  il  y  avoit  un  fort    ancien  manufcrit 
dans  lequel  il  avoit  lu.»  &  avoit  fait  lirci 
beaucoup  de  gens, 

Poi  eh'aftohdte  Çge^ 

Sfen  trovsr  fieti  Ç^c^  ^^ 


)9^  REMARCtfTBS  SfTR  ItS  Pôfi»Ef 

Il  ti*j  a  perfone  qui  apris  cela  n'entende  Pe^ 
crarqne:  le  fi  vous  demandas  cornent  le  V»* 
ihU/coltate  s*eft  rencontré  en  tant  de  copies ,  je 
n'ai  qu'à  vous  dire  ce  que  vous  autre»  favans" 
ne  cei!és  jamais  de  répéter,^  Qu'une  feule  faute 
a  doné  licii  à  toutes  les  autres.  Ceux  qui  ont 
lu  les  anciens  manufcrits,  ont  pu  renaarquer 
que  les  premières  letres  des  Chapitres  ,  des 
Blegies,  des  Sonnets  &c.  étoient  ordinairemenc 
laiflees  en  blanc  ,  ou  pour  être  enluminées,  oa 
entichies  de  quelque  ornement  : 

Que  ceux  qui  acnetoient  ces  manufcrits ,  Cub* 
ftituoient  fourent  àt^  letres  à  d'autres  fans  y 
f>ren(lre  garde.  J'ai  des  éditions  d'Aide  Manu« 
ce  oik  cete  première  letre  n'eft  jamais  marquée» 
Vous  en  avés  àufli  bien  que  moi  $  &  il  n'en  faut 
pas  davantage  pour  vous  ,  Monfieur  qui  êtes 
plus  fayant  que  je  ne  le  fins  fur  ces  matières. 
Mon  étonement  eft  que  le  Taflbn  qui  a  fais 
de  très-belles  Obfervations  fur  Pétrarque  n'aie 
îpoint  fait  celle  dont  je  viens  de  voufr  parler  . . . ,. 
P^£^  99^»  ^àut  vous  rendre  compte  de  mon 
dernier  doute  ,  il  faut  cranfccire  la  Séance 
emiere. 
f»  £X0«  De  leur  moUfffè  lètétfgiqmê 

Le  Dffiord  fertant  des  Enfers  ^ 
Des  maux  queneus  avons  Jnifeft^ 
Neus  ourdi f  U  toile  tragique^ 
JLaTufliee  n^ut  flus  de  foids  , 
Jllmfuntté  ehajfa  les  loix  $ 
Bt  le  Taon  des  guerres  cimtUsf 
piqua  les  anses  des  mtckans  g 
Qui  firent  arvoir  À  nos  Villes^ 
La  face  déferte  des  Chamfs, 

Vbtis  zjU  lu  ce  qu'a  écrit  Cun«tts  for  ce  Vea# 


VI    Malhsris*  19^9 

in  troificxne  Livre  des  Dionjfiaques  de  Non* 
nus  y 

&  (avés  encore  que  Demetrius  feut  corne  A- 
xiftoce  ,  que  l'on  obferTe  une  jufte  proportion 
encre  Tidée  que  nous  nous  formons  des  chofes, 
&  les  chofes  mêmes  ;  que  nous  diâons  ample- 
ment y  les  chofes  finiples  &  petites  >  &  noble- 
ment celles  qui  font  grandes  ;  T«  ^|V  fÀtK^ji  ^ 
lÂiKfSf  y  7«  (AtyeLKoL  </If  ii%yih»i;  &  il  con- 
dane  Theopompe  de  Chio  pour  en  avoir  u(£ 
d'une  autre  manière.  C*cft  fur  cece  loi  ^  corne 
Ta  remarqué  Viâorius  dans  fes  Commentaire» 
fur  ce  Rhéteur  ^  que  certains  Critiques  onc 
fait  le  procès  au  Dante  pour  avoir  nomé  le 
Soleil ,  U  Umfi  d$é  m9nde ,  parce  qu'une  lamje 
eft  quelque  chofe  de  trop  falle  &  de  trop  pe- 
tit pour'le  Soleil  qui  n'eft  que  lumiere4&  qui  eft 
environ  quatre  cens  trente  quatre  fois  plus 
grand  que  la  Terre  *.  Tomalo  Stigliani  pour 
ce  fujet  même ,  s'eft  moqué  de  ce  Vers  de  TA- 
done, 

I>al  Cielo  onde  e/ce  il  gtanfanal  di  DeU, 
Sapricio  Saprici ,  Nicolao  Villani,  fous  le  nom 
de  Fagiano ,  apiouve  la  ctitique  du  Stigliani; 
&  le  dernier  ditj  tAnuldi  tteUfarÀ  pgUatùdét 
fhi  chefiét^  fer  lo  'vero  Lanternone  di  quel^  IJoUt, 
Mais  je  reviens  à  Demetrius  qui  trouve  mau- 
vais qu'Homerc  ayant  à  décrire  la  querelle  & 
l'effroyable  combat  des  Dieux ,  ait  dit  que  tente 
U  Terre  en  trembla ,  Qf  que  tout  le  Ciel  fit  entêta 

f  Siliu  nés  Affnemes  U  l'^efi  un  miiltm  de  fdf^ 


4M  KlMÀltC^S  SUR  iBS  FoitiM 

4re  mt  àntif  f^rêil  À  ceimsétâme  Tnmfete,  Apr(^ 
cet  horrible  cremblemeac  de  terre ,  ce  bruit  de 
nônfpetteeft  trop  petit  pour  le  Ciel  :  &  ce  n'eft 
pas  agrandir  les  chofes,  ni  les  égaler  $  c'eflries 
diminaer  &  les  afoiblir.  C'eft  nous  dire  que  le 
bruit  du  Ciel  ne  fut  pas  fort  grand  ;.  &  quoi 
qu'fittftathe  &  Vidotinspoiflènt  alléguer  >  ce 
n'eft  pas  vraifèmblablement  ce  qja'Homere  a- 
Yoit  oeâein  de  nous  faire  croire. 

Tbeopompe  dans  laDcfcente  du  Roi  de  Per& 
en  Bgjpte  ,  dit  qu'il  Ptj  ut  ni  Ville  ni  Peuple 
en  Afie  ,  qui  n'envojâ^  au  Roi  des  Amba^-* 
deurs .  Qu'il  fut  régalf  de  rout  ce  que  l'art  6r 
la  nature ,pouvoient  fournir  déplus  precienr 
en  ce  pajs-Ii  :  Que  parmi  les  ritiies  prefens 
^'on^ui  fit ,  il  7  ut  àts  f  apis  rares  j  des  Teftes^ 
iuperbes  s  des  tentes  doiceSi  des  Hts^  magni- 
fiques $  des  rafes  d*or  &  d'argent  »  ou  garni» 
de  pierreries  ,  ou  travaillés  avec  une  induflrior 
nrerreilleufe,  Un  nombre  incroyable  de  bète»' 
de  charge  i  d'antres  deflinées  pour  les  facri5«r 
ces  f  des  boiffeaux  de  rout  ce  qui  pouvoit  con^ 
tenter  le  gouf  ;  des  armoires,  des  fiurs  ,  une 
quantité  de  viandes  fàlées,  &c«  Longin  re« 
marque  dans  fon  Traité  du  SmhUmê  ^  que  ce» 
viandes  falées ,  ces  boifleanx ,  ces  (acs*&  cesptf* 
pieridévelopéis ,  ne  peuvent  faire  on'unmau^ 
vais  effet  parmi  tant  de  chofes  ineftioubles  ; 
patmy  tant  de  Vafes  d*or  5c  d'àrçent .-  Que 
ces  demieir  mots  pour  être  trop  bas ,  gâtent 
le  refle  qui  efb  admirable  j  Se  que  rHiftorie» 
eft  tombe  of  il  devoit  le  pias  s'élever. 

Cela  fuppofé)  le  comencement  delkStance 
de  Malheibe  eft  grand  U  beau.  Mais  aprè» 
avoic  écrit  ^  Que  la.  Dilcoirde  fortin  des  fintc»:; 


tgt  MALinnfit:  461 

p^éh  Juftice  n'Ut  plus  de  force,  ni  de  pou- 
voir I  Que  l'impunité  des  crimes  rendit  les  loix 
inutiles  s  il  devoit  conclure  félon  fa  pcnféc  , 
Que  le  Démon  des  Guerres  CritUes  s'emf^r^ 
4e  t Mme  des  mèchans,  Cdmencet  par  la  Dif- 
torde  qui  fort  des  Enfers ,  paf  la  Juftice  bari- 
nic,  par  toutes  leî  loix  violées^  &  non  pa» 
ehéijfées ,  car  on  ne  dit  point  ibétffet  léi  leiSS  , 
c'eft  mal  finir,  que  de  finir  par  une  mouche.  VU 
mage  de  ce  Ttte» ,  (f  le  Taon  des  Guerres  Ci* 
naltr  eft  trop  petite  pdur  celles  qui  la  précé- 
dent ,  &  Tcft  encore  pour  cete  autre  qui  la  fuie 
&  qui  nous  reprefcnte  des  Villes  auffi  déferres 
que  la  Campagne.  C'eft  à  peu  près  ,  k  ParitH 
rient  Montes  d'Horace ,  &c.  ~ 

Définit  in  fifcem  muUer  fifmofr  fufeme. 
du  même  Poète,  ou  in  ftifttm^  félon  laconje? 
ânre  de  Gxondrius»  •  •»•• 


A  Monjieur  Dacier* 

r^/»T  rOus  m'aTés  fait  un  fort  grand  plal-J 
éoa.  V  fir  de  remarquet  fur  VOde  du  troifièmc 
livre, 

SifréfSMt  èlUkdtisr  Othis 

Imfétvidum  ferient  fuind, 
que  /èriemt  vous  femble  trop  foible  pour  un 
tome  jufte  &  réfolu ,  que  les  feditîons  du  peu- 
ple ,  les  orages  de  la  mer  ,  les  coups  de  foii- 
drc  ne  font  pas  capables  d'&ranler ,  &  qui  ver- 
roit  fans  émotion  la  chutedu  Ciel  dont  il  feroic 
prêt  d'être  acablé.  Jugés  fi  Malherbe  a  mieux 
xéuB  quand  ila  écrit  parlant  des  Titans , 


401     HlHARCl^ll   ÏVIL  IM  PotêllBlM 

Etttatcutverts  Jt'rutmti ju'ilt ^voitnt mrMtkii- 

rUegre^utUinfût,futeiieareUJa»dn         ' 

D»ni  lit  fiirtnt  umhii. 

Après  aToir  dit ,  qu'ils  furem  tous  mis  en  poofl 

fierc,  t»Mchtr  diminue  l'idée  qu'il  nous  donc  Je 

IcHi  cbatùnenf...,. 


4o| 
SUITE 

DES  REMARQUES 

DE  M^  CHEVREAU, 
Extraites  du  Chevraana. 


Edition  d*Amfterdam  1700. 

ToMi  I.Pagb  94.  V-^E  dcvoît  être  un  ^iWù 
lege  particulier  ,  &  un  pafTe-droit  pour  notre 
Malherbe  quand  ilécrivoic; 

l^es  f  faisantes  fieveurs  dont  Pama^e  m*hûnore^p  g^ 
Kon  loin  de  won  hercedu  comencerent  leurcotitsi 
Je  Us  fùfiediti  jeune ,  g^  Us  fojfede  encore 

A  lajtn'%^  mes  jours ^ 
Mr  Daillé  m'a  dît  autrefois:  Mr  Chevreau ^tl^ 
locjuence  dont  mUflate  Mr  de  B^k^c  fi  trouva 
mot  fie  s  Ci  \efens  bien  que  quand  les  Auteurs  veum 
Unt  écrire  À  un  ctrtétin  âge  ^ii  n*j  m  flus  que  Us 
Epiciers  qui  frofitent  de  leurs  écritures,  Mr  CorJ 
neirlle ,  cinq  ou  fix  ans  ayanr  qu'il  mourur ,  m'# 
dit  :  Ôifi^  éi^oitfrss  congé  du  Tnéatre ,  Ç^  que  //$ 
Poèfie  s* en  étoit  allée  étvec  fes  dents ^ 

TouB  IL  Pagi  177.  Ceux  qui  ont  lu  tsiC^Oent^ 


'4o4       RiMAR^jfBS  tit%  lis  Poiîiié . 
nnt€S^mèiéts  y  auionc  pa  Toif'  que  nôtre  M^^ 
herbe  a  pris  de  rfioipereur  Julien  «  oa  de  Pla^ 
ton,  les  crois  derniers  vers  qaifofnt  ibànd'oil 
fort  beau  Sonner  : 
fé  i\lé     Ce  u*efi foint f mVin êjjfet nout n^^jès des ^^^ 

Mms  ^moi  qtêê  vous  ^/,  vom  ffétvés  pùmi  Céîsfit^ 
Bt  moi ,  je  ne  vei  rien ,  qnémd  je  ne  U  moiféO, 
Alain  Charrier  avoir  die  à  peu  près  la  mâfme  cUo^ 
te  dans  le  Livre  des  QuéUre  Dames  s 
^infi  mon'  cmnr  fe£nementeie 
De  Uitémê^dùtilent  qu^il  ferîM 
Est  ce  pUifAnt  lien /hUtnirê 
Où  nndoux  VenfeUt  venteit  ^ 
Si  firy  qn*ùn  ne  lefenteit , 
lers  que  Violette  mienlnfUireé 
Ce  fat  le  gracienlx  refaire 
Veceqne  Nature  a  feu  faire 
î}e  helÇj  joyenlx  en  Êflè^ 
ÏM  fins  n^ariioiten  rien  à  faire 
tietoutee  qui  me  fenvoit  plaire 
Mais  qtêo  Maiétme  y  euft  efté. 
Ceux  qiii  ont  traita  des  Origines   de  notre 
Langue,  difenccjue  ^  Mais  riem  de  Magis\ca 
otant  le  à,  iu.  aioi  laciii  ^  J^ân  equidem  êma" 
deo^  mirer  magis^  Ilsjpouvoienc  encore  bienre^ 
marquer  qu'il  fignine  Plns^  cônie  on  le  pcuf 
voir  dans  les  derniers  Vers  du  Teftament  do 
François  Villon  : 

Un* a  Tante  ny  Pavillon 
gn'ii  n'ait  laiffe  à  fis  ésmy^ 

"^  Magis^  Lûfîcanice  Méû/ ,-  tfifpan.  Mat  ; 
Gallice  Mais^  pro  Séd  ut  illud  ^  Non  eqnidem 
invideo  ^  mirer  mé^is.  AngeU  CaniniuS  ÏM i]Pf#« 
p#»  pag.  i^.  Hdir.  Morcï.  M.  D.  tV. , 


Et  «U  magj  tfung  feu  de  Me» 
Quijkrs  iientpfl  À  fin  m'$s^ 
Pans  la  piècjc  oij  Villon  entre  en  matière  pljcfc 
ne  d'eiudition  &  de  bon  îx^vtdii  : 

Le  dfH  du  Sage  { très  htémlx  dsS^  ^ 
féntotahit  (  ^  bien  en  fuis  métis  ) 
Susdit^  esjeuystojmemjpb:, 
J£t  ton  adoU/centsf  mets 

\AiU€ur9^  ferthien  fmsg4Utf€miâK»'i 
Cdr  \euneffe  Çf  étdolefeence 
{  Cftfi  J»n  ferler  y  ne  moins  ne  m^is  ) 
Ne  fynt  qu*Ahhuf  Çf  ignorstme  y 
On  fe  fc/voit  autrefois  de  Masjt[ue ,  pour  9i  i 
pu  Pourvu  que ,  corne  on  Ta  pu  voir  dans  I9 
dernier  Vers  de  la  Scance  d'Alain  Chartier  :  U 
fe  me  con/ienterai  d'jan  ajutre  exemple  du  m^-> 
me  Villon  à^n$  Uf  Regretp  de  ift  ^eil/f  fieétulmyf^ 
Tf  ja  farv0nui  à  yieilUffe. 

Toiùs  m* as  U  Isaulte  frémffsifi 
Quê  he4Hlrp  m'étvùitwdemsê 
SurCiereiL^  Àfétrchans  Çfgeus  d'fgfiji^ 
Cétrfersif  n^efio$themme  ni  , 
Qui  tout  leRen  ne  mieufi  donné  ^ 
(  Qu9y  qu* il  en  fut  dfs  refentaiUes  ) 
fiéùs  que  lui  euffe  Miandonné 
Çê  «ptê  reffuJenttruadduiUe). 
I>*ns  les  Provinces  1^  Menu-peuple  dit  toustef 
|ouxs,  Mfssqfse  fésje  ffiit  celu^  pour,  ^fris  qu$ 
f  auras  f*iit  cela^Qumnd  je  tapr^s/aif^ 

ToM?  II.  r  AGE  %i}.  Voici  iç  premier  couplet 
4'unê  Chanfon  qui  autrefois  étoit  eftimie ,  tç, 
c}lc  f(t  peut  être  de  ^r  de  Bcnferade , 

\élilés*njousmen ,  tous  mes  fUififê^ 

Çflimenf  fe»  efi  aUfe  ^ 


4.0^     Rbmar^es    s  vu  lbs  Poisiis 

EtiaiJSe  mon  ame  troublée 

De  de/èffoirs  Çg  de  iéfirt. 

Quittés- mot  ^  fuivés  eete  Belle  ^ 

Et  9fe  revenés  qu*^tnjee  elle. 
Avant  cet  Autear  quel  qu'il  puiCcètre  ,  Mrde 
i*Ecoile  avoitéctit  dans  les  Stances  qu'il  a  co- 
mencées  par ,  Chris  eft  Reine  de  nntt^  Ame  : 

HeUs  !  cete  Cleris  fi  belle . 

Ne  fera  fïus  ict  qu*un  jour^ 

Mes  flaifiri  allés  avec  elle 
Btne  re^enésfas  ^ufques  à  fon  retentm 
Malherbe  avoit  comcncé  les  Stances  four  jéL 
csndre  au  retour  d^Oranthe  À  Fonfdinebleau^  par  ce 
Vers 
'*•  ïJî*      Revenés  mes  flaifirs y  Madame  eft  reventte: 
Et  je  fuis  trompé ,  fi  ce  dernier  n*a  fourni  aux 
■  autres ,  la  mèjcïc  penfée.  Mais   c*eft  à  quoi  je 
ne  veux  point  ici  m'arfcter  ,  &  mon  obferra- 
cion  eft  uniq[uement  fur  R  E  V  E  N  I  R,  La  pla- 
part  de  ceux  qui  n'ont  paffé  que  par  le  Collè- 
ge s'imaginent  que  le  Verhe  Latin  efl  yenu  da 
notre ,  ou  qu'il  doit  être   de  la  baffe  Latinité. 
R  E  Y  8  N  I  o ,  dit  Becman  ,  eft  rurfum  vemio, 
(lui  eam  'vocem  flageUant  y  non  f^Jfnnt  difcemere 
interri  Ke  dbo,Rbvenio,Rjitiiltoil: 
,  ^  unà  flagellant  Plautum  in  éimfhit^  Viâores, 
'  Viftis  hoilibus  reveniunt  domum  j  Terenùnm  % 
'  in  Hecjra  j  Ciceronem  in  Orat,   Cum   miles  rc- 
venifïet ,  *egiflctque  lege  in  hacreditatem  patct- 
nam«  Prudentius  Apoth,  Veniam  quibus  ille  re- 
venir Calcata  de  morte  viis.  Il  ur   pu  ajoater 
^  '  quclqu'autre  pàffagc  de   Ciceron  ,  &  des  bons 
Auteurs  $  &  dire  même  que  Plaute  n'écrit  pref- 
que  janiaK  autrement.  Dans  le  Vers  deufiéms 
de  la  Scène  deuxième  du  fécond  Afte  de  1*. 
fhitryom 


Bi  Malhirbi*  407 

Sisâ  hoc  me  heat^  /altem  ^uod  ferJuelUs.  vicsf  , 
f^  domum 
Léutdis  corn f  os  rtnjenit. 
Dans  le  Vers  vingt  fepcième  de  la  Scène  croi«' 
/ième  (iutroifième  Aâe  des  BMcchèdes^ 

Xnd0 ,  de  hiffodtçmo  Çg  féUfttM  t^i  revenifes 

domum 

CinSulo  fréumUus^  in  felU  éifui   Msgiftmm 

fffideres^ 

Dans  le  Vers  vingt  quatrième  de  la  Scène  fe-' 

gronde ,  du  quatrième  Adle  de  la.mème  pièce  , 

J»  eum  mMHC  idc  re^enit  rfs  Utmm  ,  uf  ^usd 

conjilii 
pem  meo  fidals  fufer  nmUa^  nefeiam^ 
Pans  le  Vers  cent  vingt  quatrième  de  la  nett«* 
yiéme  Scène  du  quatrième  Aâe  y 

if^  y  ille  tdefol  Ffbef  muho  fiumeUem  foret  ^ 
Dum  Jéd'vos  e^et  y  ^uamrtyentjfet  dommm» 
Et  dix  huit  Vei^  puis  ba^,  Cmta  hoc.  /4m  ego  huû 
re^enero^  On  ve^ra  le  n^bi^ne  Verbe  dans  le  qoa^ 
trième  Vers   de  la   Scène  troiiième  de  l'Aâe 
cinquième  des  Menechmes  }  dans  le  troiûème 
Vers  de  la  première  Scène  del'Aâe  quatrième 
du  MercAtot-y  dans  la  MûfielUrifi,  dans  les  Caf* 
fifi^àzï^^.lt  StichtâSi  dans  Ui  Trinmmmms'^&iç^ 
Nous  avops  beaucoup  d'autres  mots  dans  n^- 
cre  Langue,  que  l'on  croit  tirés  du  Latin  Bar- 
bare desdcrniers  Siècles  »&:  que  l'on  trouve da^s 
la.  plupart  àt%  bons  Auteurs  de  TAntiquité.  J'en 
veux  ici  mettre  quelques  uns  pour  fatisfaire.à 
la  curiofîté  du   Lc<Steur.  Contemforaneus  ^  pour 
$tre  du  mimetemi ,  dans  Aulu-Gelle,  Entéigifmve^ 
pour  ùrtr  £cfit  du  foureMu ,  dans  Juftin  ,  dans 
Hygin  &  dans Vegece.//if«w#ffip/^, dans Arnobe* 
^rrutionabiliter  ^  da^s  MarccUin«/rr^|ypjM/M^i/r/|i 


^Ot  Ilf MAURES  SVH  tes  PoCSIIf 

(lluisQaînt  iiien  ,<ians  Celfas^dansM  arcianus  Çapet 
ia  Se  dansApulée.Sj^^n'tfydansQaintilien.  Hifiê- 
r$9grétfhus^  dans  Jules  Capitoiin,  Ctétdjmtory  dan; 
les  infcripcions  de  Grucer  ,  tonfifiorinm  ,  dans 
Marcellin ,  &  dans  Marcianus  Cajpella.  Mt£MêveU 
Unn  y  dans  Columelle.  Rafimu^i  ^  àv^s  Vairon, 
BxfUnture  t  pour  transplanter,  déraciner,  dans 
Columelle.  fait^tahilker ,  dans  Quinciliea,  dans 
Seneque ,  dans  Palladias  &  dans  Mac/obe.  /«f* 
nim^tui ,  dians  Çiceron,  SenfAtms  y  pour  ,*•  iS«iii» 
i/e  ^d;f  /#!«/ ,  cpnie  imfinfatus  ,  pour  ^  èt^emfi  , 
dans  JaIîus  f iroiicus.  Sm^jugare  ,    SmlfjtÊjgéMs  , 
dans  Claudien,  dans  Afconius  Pedianus ,  dans 
Arnobe,  dans  Laâance  &  dans  Vegece^rnsi^ 
ndirer ,  Temforalis  ,  dans  Quintilien  6c  dans  Ta- 
cite* Vnru€i^éUit€ry  4an5  Têrenjpd  Varrpn.  Péuiu 
emUriSy  PétffiçffUrher  ^  dans  Api;Ûe&  dans  Jh- 
lius  Fif miens»  Twmra^  pour  genf  ,  tomrmmt  ^ 
dans  Palladius,  T^rUtt^y  dans  Lucrèce  &  dans 
Arnpi^.  TriMare  ^  pour  *fi*ZPC\  §c  TwUitiétiia  ^ 
pour ,  éifflîBkn  ^  danf  Palladius.  Je  nie  conten- 
te de  ces  exemples  que  Ton  poura  voir  arec 
beaucoup  d'autres  dans  Je  Traité  qui  a  pour  tv- 
'  tre  y  OUI  Bowubfi  Ujgkatkmes ,  Je  nmriià  Limgifé 
'Lshtis  4t4films\  &  pout  des  pfarafes  entières  > 
~  on  pQUca  lire  Jean  Vorftius  Léùinètate  féi^^/mf» 
fèé^M,  Ces  Livres  font  bons  pour  un  Critique  ; 
le  l'on  y  trouve  du  premier  coup  d'oeil ,  loni 
ce  qu^il  faudroit  chercher  aille^rs  ^  ^vec  ttn« 
MÎ^e  qui  n'eft  pas  imaginabljp, 

ToMS  IL  Pagi  121»  J'ai  été  le  premier  à 
teprendre  dans  Malherbe,  le  commencement 
<  de  i'Ode  »  PwrUê  fi€$$$f  Mite  dt$  Rpf^  femîUm 
/À  Regeme  ; 

Si 


^i  quelque  Mtorton  de  l^erfvie  '  i*.  78, 

X)fe  encore  tenter  les  jeux , 
Te  veux  Mander  contre  fa,  v/e 
.      Z*fre  de  U  Terre  ǧ  des  Cieuit^ 
M.  Ménage  qui  avoir  lu  ma  Remarque,  a  dit 
à  la  page  388.  4c  ^es  Obfervations  furie  mê- 
me Auteur,  fans  m'avoirnomé,  QuilfaUttA-   Vayjz 
vf/r  t  imagination  hien  gâtée  four  trouver  dans  Us^  *J^ 
Auteurs  de  femklahles  ordures  :  &  je  répondis  ,    . 
Çu* il  faut  être  aveugle  four  ne  fat  njctr  cesfortis 
de  chofes  ^  Ç^  que  quand  on  ne  i'afer^ott  fas  de  ces 
erdures ,  c*efi  un  ttmoignagt  que  tonj  eft  fort  éu 
eoutumé.    Mais  dans  Çts   Additions  £^  Change^ 
gemens ,  à  la  fin  des  Ohfervations'fur  Malherbe ^ 
à  la  page  fSi,  il  a  été  contraint  de  changer 
de  ton  $  &  il  a  écrit.  Ceux  qui  trouvent  quelque 
^hfcenité  dans  ,  Si  quelque  Avorton  de  Vcnvie  , 
&c.  ant  encor  flus  de  ratfon  que  ceux  qui  en  trou» 
vent  dam  Terence ,  arrige  aures  5  Ç^  dans  SaUu-^ 
fie^  zTTÏgcre  animos  >  le  mot  aures  ,  (^  animos, 
étant  tout  équivoque,  Cc  n'cft  rien  dire,  parce 
qie  bander  tir^  fait  le  même  cfièt  ;  que  c'eft 
le  Verbe  que  je  condane  5  &  que  la  figure  ne 
vaut  pas  mieux.  Il  y  a  d'autres  ordures  dans 
Malherbe,  mais  en  petit  nombre:  &  les  Rabr 
bins  veulent  que  l*on  confipte  entre  les  grands 
Homes,  ceux  dont  il  eft  aifé  de  compter  les 
fautes.  On  ne  cherche  pas  ces  ordures  dans  les 
Livres  j  &  Ton  en  rougit  quand  on  les  j  trou- 
ve. <Jii'auroit  pu  dire  Mr  Ménage  ?  fi  après  a- 
voir  apronvé  dans  fes  Changemens  mon  Obfer- 
vation ,  il  a  voit  lu  dans  un  petit  Livre  q^ue  je 
viens  de  lire ,  7e  fuis  convaincu  qu'on  examine 
aujourdut  les  chûfes  ^  &c.  Et  dans  un  autre,  O» 
W  dams  un  Confifloire  tout  autrement.    S'il  eft 

S 


^onceax  de  faire  voir  ces  obfi:cnicés,  il  cftcR'* 
^ore  plus  Uomeax  de  les  écrire  ;  &  pour  les  fai* 
jCjéviicr,  on  cft  forcé  de  les  découvrir. 

Voici  deux  Vers  ^'un  jpetic  fra^menc  de  no* 
tre  Malherbe,  alTés  étranges  encoures  n^ânif» 

y^  pjp^  Elle  éfêh  jufyu^am  nfrnhril^ 

ISur  les  ondes  f/aroijfunte, 

L^cxpreflîon.  n'cft  pas  fuportable.  Elle  êtostfd* 

roijjante  ^Hfyt^aH  nombril-^  ^  ce  dernier  mot  cft 

(nème  de  çeu?  que  l\on  ne  peut  plus  écrire  foit 

bonètenxent.  Pla^te  a  d^tdians  le  premier  A<îje 

4es  Menecho^es ,  Oies  t^uUem  aâVmbilknm  dû 

fHià'tMMt  mortui^s ,  pour  «  #/  tfi  m$d»  ^  &  }a  pc^ 

pte  ligne  qui  cft  noméc  Vmhtlicus  Solss^  eftcor 

^ue  des  Aftronomes.  Le  milieu  de  la  Sicile  en 

^(l  apelé ,  le  Ncmhrsl^  par  Cicergn  :  âc  Ton  pOQp 

^a  voir  Strabon  &  Varron  fur  ce  qui  regaKk 

le  Temple  4^  Delphes*  Les  ^ebreux  qui  étoien^ 

perfuadés  que  la  Ville  de  Jerufaleoi  étoic  dans 

)e  milieu  de  la  Terre,  ont  dit  qu'elle  en  étoi; 

^e  Thétkhri  8c  les  Rabbins  emploient  ordinai* 

xement  ce  mot  pour  Em0mim£e.Onpcnz  cncor  fe 

fottvenir  de  ces  petits  ornemens  de  bois^de  corne 

pu  d'ivoixeqije  Ton  mettoit  à  la  fin  desVolume^ 

pu  rouleaux ,  d'ojk  nojis  efl  venue'  la  manière 

4e  parler,  Mem  ad Vmltilêctfm  deducere^  Toutes 

fcs  figures  ne  font  pas  pour  nous  j  A:  nouslaifr 

/bns  le  ViffhlicMs  Venons  ^  aux  Hilioriens  &n 

Îlantes,  &  aux  Curieux  de  coquillages.  Ce  mot 
ans  le  fens  propre ,  n'apartient  qu'aux  Mede« 
pns  &  aux  Sages  <  femmes  quidifcnt  les  ciio* 
Tes  par  }eur  nom  :  &  en  ceci  la  bienféanco  ^ 
J*^p;>èrc;^  t^  n,o^$  {>e;:nic^rjpnt  pa^  dp  Iç$  \x^ 


D  s     M  A   Z.  H  E  R  B«,  4IC 

^Tous  nos  bons  Auteurs  or^  raifon  dédire  que 
les  iîz  derniers  Vers  de  la  Scance  diivancç  , 
p9nr  la  Reine  Mère  du  Roi ,  fendant  fa  Régenc^^ 
ibnc  merveilleux  h  Se  Monfîeur  k  Duc  du  Mai- 
ne qui  en  peut  juger ,  les  apeloit  ^  on  ^an  Paiïfa^ 
§e  e»  msnfatnrf, 

Kes  chams  mhne  ûnt  4enr  a^ndance 

Hors  de  J^^ontrage  des  moleurs  t 

Lesfeftins ,  les  jeux  (^  U  dance 

£»  banijfent  toutes  douleurs ^ 

Rien  n^j  gémit ,  rien  nj /ouf  ire  « 

Chas[ue  ^mmrjUe  a  /on  Titjre  ; 

£t  fous  féfaiffeur  des  ermeaux  , 

Jln*eft  fUce  oit  l^ombrejoit  hohtoê 

Qui  Çotr  Ç£  matin  ne  refonne 

Ou  de  voix ,  ou  de  chalumeaux ^ 
Cha<^b  Amajlyllb  a  son   TixyRs,  pour, 
chaque  Bergère  afin  Berger  j  &  il  peut  Ta  voir 
écrit  après  Théocrite  qui  dans  l'Idylle  troifiê- 
mc  a  mnt  un  Berger  qu'il  nome  Tz/jw amou- 
reux d'une  Betgeie  apelléc  ^marjilts,  Virgile 
dans  la  première  de  Tes  £glogues  a  imité  Théo* 
crirc  fur  ces  deux  noms  5  &  l'on  peut  voir  ce 
uV)nt  écrit  fur  l'origine  de  Satyre  le  Scholiaftç 
c  Théocrite,  de  Nicandre,  Euftathc,Phurnu-. 
tus  ,  Elien,  Hefychius  &  Macrobe  dans  le  clu'- 
pitre  huitième  du  premier  Livre  des  Saturnales. 
PiCut-ètre  que  l'origine  en  ell  Hébraïque  5   & 
que  Satyre  vient  de  Suthera  ,  vilain ,  d$fforme^ 
bu  de  Sair  ,  velu.  D'autres  Iç  titent  de  SathaIl 
i   iatendo  :  Quod  Satyri  ferarum  inft^tr ,  in  Jfe» 
itâncis  ac  nemoribus  Usèrent  ^  quod  ah  aliis  jam 
pi/ervatum ,  dit  Heinfius ,  dans  fon  ^riffarchus 
EMcer  à  la  page  307. £n  eftet  Cafaubon  aToit-dé- 
ja  dit  ^oL9v^i9fua(iSAXHVKlH,juodin/f€iun^ 

9ii 


P*  S5. 


2 


4^§,  ^EMâfUU'Sfi  8V&   X.BS  POC^IEC 

fjj   fere  ac  mQHtt^ms  Utere  ftftantur^ 

Jcpourai  bien  ajoucei:  ici  deux  çhofes  j  t'a* 
ne  qull  n'y  z  point  de  dife;«nce  entre  les  Satj* 
^cs  &  les  Silènes ,  £  ce  n'efb  q;Ue  Ton  nome  aia'* 
£  }es  derniciTS ,  quand  ils  fon^  yieux  ;  &  que  les 
autres  gardent  leur  nom  quand  ils  font  jeunes, 
JL*autrç  efl  que  Myftert  cQ  de  la  mçQfie  origine 
que  Satyre,  C'eft  par  Texplication  àcMjfi^re  qac 
Cafaubon  a  cpmçncé  fpn  Exercûtarion  feizième 
contre  le  Cardinal  Baronius  ^  fur  Tan  49.  Tax 

ftt/Ç'i-ôcoy  £^  âri^inem  nominïs  efie  I^tàr^û^m  vïx 
fofeft  duhifarè.  $atha^  eft  occulure,  Mcstah. 
ftut  lAiSTOKcfi  tes  abjc9ndita ,  fecretum  ,  mjfte^ 

rium  ig$t0it,    j^l'i'i  ptjmum  fie  txfitcmnt  ^n^  71 

audiuftt,  Çeft  ce  que  les  Anciens  apfloienc  /4- 
vere  iinguis ,  ore.  Fa vbri,  dit  Feftfis  ^fro  S  i  leeç, 
pfifunt^  Ik  dans  un  aut^e  endroit,  P*fiim  Un^ 
j^uam ^  fn  Séicrifctfs  dieekatur ^  id  eft,  Cêerten^ 
fontiniU  ^  taceto,  Sand^ius  l'explique  pourtant 
d'une  autre  manière  ,  dans  fa  Mimerve.  Favere 
jiinguis  >  9ton  inteilig^  idem  e^  ^uùd  Tacere  ,  m^ 
fttM  Mfb'it9sntHry  Jed  ^pna  yç;ba  djcere.  tfétm 
fredekant 'vitiarf  ISacrg^^fi  qtêit  durM  ,  tmaU  ^  'vef 
pminofa  vetfs  lofiterpmr.  Tibullu$  Ub.  z.  £• 
îeg.i. 

DtCétmHs  hon^i  verha ,  'u^mh  iMtétUs  sd  drMs  t 
Quffyfth  é^dei  ^  lif^»^  ,  v|> ,  mrniûrjMe  /sve, 
Ovid.Fs^ft,  '    .       .  , 

profyeréilu^  or'ttuv^  IfffgffOl^  étnimi/^ttefik'oeu^ 
Ni^ne  dtcfirtia  hono  (unt  bona  verbéi  die, 
Jlorat.  5.  Corm.  Mf^ïe  9minat$s  farcite    tterhis^ 
'ferent.  Andr,  Bona  verb*:  q^d/o ,  id  cfti  £e»c 
eminare^  &c. 

Dans  la  même  Odeil  y  a  une  manière  et  pM« 
Ut  eftropiéç  ,  baffe  ^  o{)fcuf  c. 


ttfi  lès  fÀles  E/àmenides  P,  |f*^ 

Pour  reveilier  nos  f^rriàdés^ 
Toutes  trois  ne  firtent  d'Enfif  j 
Le  refos  du  fiècle  oh  nousfommel 
Va  faire  à  U  moitié  des  hommes 
Ignorer  que  c*eft  qtse  le  fer. 
U  a  mieux  ^crît  &  plus  noblement  dans  les  Scait-î 
ces  pour  le  Roi  alant  en  Lhnoufin  : 
La  terreur  dé  fin  nom  rendra  Us  ViUes  fortes  ,  »#; 

On  n*en gardera  fius  ni  Us  muri^  ni  Us  fortes^ 
tes /heilUs  céderont  au fëmmet  de  nostourf  5 
Le  fer  mieu:i  emfUyê  ctUttveta  ta  tefte , 
Bt  le  feufU  ^tsi  t/^mbU  auk  ff ajouts  de  U 

guerre^ 
Si  ce  nefifoUrdanfer ,  n^aura  fins  de  tamhours^ 
Monfieur  le  Duc  tlu  Maine  trouve  cecc  Stancc^ 
incomparable  :  &  voici  en  gros  ce  que  j'ai  1» 
dans  les  bons  Auteurs ,  (xtt  la  plupart  des  Vers^ 
que  Ton  vient  de  voir.  Caîputntodan»  fo*  K- 

glogue  feptième , 

Ltcet  omne  vagetar^ 

Securo  cuftode  fecus ,  Sec, 
Bt  redit  ad  terras  tandem  fyudlorejlft^qtse 
Mma  Themis  fojito  ,  &c. 
pUna  qutes  aderh  qud  firiai  ftefitaferri. 
Il  7  a  dans  le  Livre  1.  de  Pontan  ,  où  il  traite  dtf 
TAmour  conjugal  : 

pax  Cererem  teddiffuê  agris ,  redditqme  Lj^m^ 

Vt/uacantantem  ^dnela  Panafondnt. 
Jamfacièis^  jamUtd  cbâros  ferfrata  noUtftas 
Ducit ,  fi?  oftatus  rura  revifit  jim»r. 
Et  dans  un  Sonnet  du  livre  cinquième  des  ?o^ 
£es  deBernardo  TalTo:; 

E€C9  feefa  dal  Ciel  lieta  ,  e  gioconda 
La  face^  ehi  déf  wi  dimxJfnggrt»^. 

S  flji 


4X4      Kektaik^es  sur  Lit  Pcitn» 

Ecc9  tmnt^ndù  con  la  treccia  hiùttda 
Cèmta  di  Itttt  fût ,  di  te  ma  frin>a  y 
JLm  Pajlcrella  ,  Q've  fsù  l'hcréa  abhondét 
Menarla  g^f^gta  ove  fiù  L*a€q»a  è  vi'va^ 
t.i€ù'  /  dsi($ro  j  U  letitta  eU  g$oc9 
Ch^njfa  tn  âJio  il  monda ,  hor  notte  e  giorno 
Daw^jtryer  $gm  colle  ^  e  ogni  prata. 
Bacchjrlidc  a  dit ,   Que  durant  la  Pssxquiefil» 
mère  de  U  ine  Çf  des  richejfes ,  les  araignées  feaP 
leur  toile  dans  teshùuclsers\  Que  U  rousUe  méi»' 
ge  les  éfées  ;  Que  l*o»  ne  wott  flus  que  des  fef' 
t:ns  j  Qu'au  lieu  ^entendre    le  Bru$t  des  trom^ 
fêtes  ^  ou  n*entend  flus  que  des  chanfôns  amoth' 
reufes. 

ClaudieiT  dans  le  premier  Livre  du  Conitilatde 
Sûlicoa  : 

Rhenumque  tniruuem 
Cornihus  infraBis  ,  adeo  nsitefcere  cogisy 
Vt  Snlius  jam  rura  colat ,  flexofque  Sicamtrf 
Ifi  fft'crm  (urventfladtos, 
f)vidc  dans  le  Vers  é^S*.  du  premier  Lirre  dw 
Fades  : 
Sella  d'su  tenuere  viros  :  erat  dfttor  epfs 

Vomere  :  eedehtt  taurus  arator  eque^ 
Sarcula  te^ahant ,  'verjique  $n  fiU  ligûnes  y 
Faéiaque  de  rufiri  fondere ,  caffii  erat^ 
Barizus  s*e(l  acomodé  de  fes  penfées  daAS  ce 
^u;il  a  faic  poux  le  Pesé  Balde  qui  m'a  régalé 
de  fes  ouvrages  : 

Pugnatumque  fa$is ,  o  Reges  ^de/uffitu  htlU  : 
Perfidus  tn  faUes  ertfis  (^  sdtor  eat, 
£t  le  Père  Balde  ravoir  déjà  tournée  en  un  feus 
contraire  : 

Bifionisàsfikx^ 
SfletuUre  etjgitettjis^ 


D  tf   iA  J^t  n  ita  i.  4ïf 

iarcuU  dirifèunrur  Mgris 
LéUttfyuê  tifigit  4^uoi  fuiTM  Ug9. 
I^Iigile  avûit  peut-être  foarni  cete  penfée  i 
Vun  &  à  Tautrc  (}am  le  Vers  fo6.  de  fonprcf 
miet  Livre  des  Georgi<|ùes  / 

NtnuUus  àféitrô 
i>ijgnus  honffs  ^  filMéilem  Mhdu&is  ar^scohnls  ^ 
£t  carvM  rigidité  faUif s  ewflétnmr  in  enfem. 
Il  7  a  darïs  U  dixième  Verfet  du  troifiénie<hat-r 
^itie  dejcrel  $  Cuditê  mrdtr^  mefira  in  gUdiu ,  ^ 
ligQwes  nfefifQs  in  UnieM  \  Dans  le  Verfet  qua^ 
triémedu  chapitre  deuxième  de  Jeremie  j  7«i#* 
€abit  ginHs  g  Ç$  ^fpttt  f^uhs  muhùsi  (^  eon^ 
jUhtânt gUdiùs  /nos  in  nfCmerei  Çf  Unceéts  :  &  la^ 
même  exprelÉon  eft  dans  le  troiliénFie  verfet 
du  chapitre  quatrième  de  Michée.  On  peut  a* 
)ouier ,  £  on  le  veut ,  ce  qui  eft  dan«  k  chœur 
du  trolfième  A6^e  de  Thyefte. 
Jéêm  msHd  fievi  teàdere  ferM  , 
Jkm  fiUt  mnrmmr  grave  cLJficorum^ 
fMm  féuit  fttidoy  litfii  firefénùs ,  &c; 
Bt  l'on  peut  lire  dans  Claudien  fur   les  néces^ 
d'Honorius  &  de  Marie , 

Tibiéi-fn  tituis ,  ^  }r^  ctangùtê  tmèamm 
MùUe  IjrM  fêfinmfni  ednmni  v  tfmUnWf  éuf 

ÈxeuBiéts ,  mediit ffirtnr  cfanres  in  armis^ 
H  y  z  plus  de  quarante  ans ,  que  les  B9Hts^fL 
mes  étoient  à  la  mode  y  Bc  en  ce  tems  là  une^ 
perfbnne  de  qualité  me  fit  donirer  ceux  que' 
l'on  va  voir  ,  qui:  dévoient  être  acomodès  aux 
biens  de  la  Paix.Come  je  portai  le  Sonnet  une 
heure  après ,  on  fe  loua  fort  de  ma  diligencei» 
le  il  f^rvisa  de  conclufion  â  cete  Remarque.^ 

S        m  .   ., 
111)1 


4X6  RemARjQJJIS   soit  I.£S>POBSUt 

s  o  M  N  E  T  i/e  Boutt- rimes. 

Toi  qui  tkas  de  nous  jufques  au  dcrnîtr  yVr, 
Donc  l'ôrcrile  à  nos  cris  fut  toujours  ét^ufétv 
Soldat  daGiand  Çondé,  Soîdat  de  VKzc\ïuDtse 
Le  Ciel  nous  rend  îaPaixJCon  arteiKc  eft  dmfée^ 

Le  vieillard  la  bénit  d>ns  (bnage  Cétdue  i 
La  femme  voit  au  croc  ton  cafque  &  ton  êftétt 
Et  ranimai  i^u'on  peint  à  coté  de  (aint  Lmc^ 
A  qui  oaanquoit  de  pain  va  fervir  de  lifée^ 

CerAs  pour  notre  bien  nous  ofrira  fonfimcf 
Chacun  fera  gagner  les  Rotiileurs  en-^/^sc^ 
L'Amant  réveillera  Ton  humeur  zffou^ffe. 

Le  Marchand  à  fon  gré  débitera  Ton  dréf% 
L*eiifant  e»  liberté  reprendra  la  toufit  i 
Et  l'Ivrognç  en  repos  vuidera  lehatMf^ 
f  On  ne  fera  peut-être  pas  fâché  de  yoirîcl 
quelques  Obferyations  fiir  la  même  Qdedcnp^ 
tre  Malherbe. 
^.  79.  S^^»d  lefang  hou'slUnt dans  mcivcmes^ 

Me  dont,  oit  de  jeunes  defirs  ^ 
Tantôt  vous  foufiriés  mes  ftines  , 
Tantôt  'VOUS  cifi$ntiés  mes  fUiJUrt^ 
QiJANo  LE  Sang  bovillant  ,  &c.  Ceft  ce 
qu'il  appelle  dans  une  Ode  à  Moniteur  le  Car- 
dinal de  Richelieu;  î^ette  Saifon^  qui  a  é^é  du 
gouc  de  tant  de  Poètes.  Pétrarque  a  comcncé 
par  là  un  Sonnet  : 

Tutu  la  mia  fioritaè  verde  etade^ 
Il  y  a  dans  la  première  Scène  du  Paftor  Pidoj 

^  te  duiique  comme fféo 
Fit  la  mia  verde  età 
Et  dans  le  cinquième  Livre  de  l-Eneide: 
£t*0^ltês  forma  infittii  ^ttiridï^ue  juvtfffsi, 


Ce  teint  de  U  Verti  Sat/Qn  »  eft  oe  que  Virgile 
apcllc  peur- être, 

Ltmtift^ue  inventa 

Bfquc  Ton  nome  avec  Piffdare^ 

C'efl  ce  que  Malherbe  a  exprimé  parfaiccmcntf 
6i"cn  en  écrivant  »  Omand  U  fang  bàuHUnt  dani 
me*  'Mêmes ,  c'cA  à  dire,  Qifandfétoh  dansCtir^ 
deur  de  U  \eunejfe.  tv(Aatrêi^  dit  Brafme  Schmid* 
dans  fon  Commentaire  fur  Pindare,  efl  une 
Métaphore  tirée  des  flots  de  la  Mer  ,  m  migo* 
re  efi  Afiuans  (g  tiâmtms^  C*cft  ce  que  Lucre, 
ce  &  Florus  noment,  Iretd  éttatis  y  tretum  m» 
dùUfcentiét^  corne  Virgile  a  dit  dans  le  premier* 
Livre  des  Géofgiques  >  Vretéi  P^mti^  car  fretuim 
ou  firxetfim  vient  dt  firveû  i  &  c*eft  ce  qu'Ho- 
race a  bien  expliqué  dans  fa  Poétique, 

IntereritnjuUum  Da'Vfâs- ne  lot^atnr  ,  ^n  Heror^s 

h/Laturtts^ne  ftnex ,  am  odhtK-flotentt  juvemtaf 

Fervidf/s, 
Sur  ce  Frefa  fânfi  de  Virgile  ,  j'ajouterai  une' 
Obfervation  de  Sandius ,  &  elle  peut  être  de 
quelque  fer  vice  :Nec  etiam  nectljejuit  Ponù  etj^ 
mon  Jctutar$ ,  t^uum  fro  M^r$  accifitttr  :  nam  frtU 
frtè  Métré  non  Jtgnifcdt  y  fed  regtorem  tUémcufns' 
Mithridates  fuit  Rex,  tJnde  JuvcnaliSé 

Fefiino  éîd  ncftros ,  Ç^  Rtgem  franfèo-Pentf, 
Jhi  eft  Pontns  Ëuxinus  ;  Ç^  iut  Pontus  actif  ItkT 
frù  Métriy  exf^rte  tantum  ^  utPtetum  fro  Mari  y 
€^nm  fretum  fropric  fit  t^uod  Gnus  'v^f^w/Porth- 
mon  ,  M  fervendo ,  qnod  ihi  maxime  fervet  aqun^ 
nos  'uêcamus^diccho^Deniqne  fajfim  It^s  *jr  Q^ret 
ihofy  id  eft  y.  Ponium  U^rie^  ^  Fréta  V^ntiy 
mp  at^or  M  fris  ^  S  y 


^it  KlUdKQpiS    SU&   CES  FOZ3IKB 

Tantôt  tous  sovpirie's  mes  peines,  ^m^ 
firer  cft  un  Verbe  neutre,  mais  il  eft  Adkif  eir 
cete  figaificicion  ;  &  les  Poeces  François  s'ea 
fervenc  à  Tezemple  des  Lacins,  Il  y  a  dans  la 
cinquième  Elégie  du  Livre  qjaacriéme  de  Ti- 
bullc, 

Quod  fi  forte  mUos  )nm-nunc  fmffirdtamôreSi 
Maynard  a  comencé  une  Epigramme  par  k$ 
yf:i%  fui  vans; 

^ffts  étff  hcrd  d'mne  finfétme 
Ou  cbaqi$e  foiS  il  fi:  m'troit  ^ 
L'atifrt  joMT^  Diifhnts  fiftfir9it 
Ce  e^jimour  lu$  donne  defeine^ 
Et  M  r  de  Racan  dans  une  Chan(on , 
Mon  cttmr  ^i  f ouf  $re feins  cejfe 
lAi  ennuys  donutl  eft  touche^ 
Et  ailleurs 

lettre  gonp- fmtt  nn  ans^  U  Vieille ffe  de^rê- 

Vn  hen  vim  fkvefârenx  ^ 
\Au  Heu  ^ne  U  J^uneffe  inceffAment  feufirê 
LesfLtifirtMmenttitx, 
Les  Italiens  qui  difcntauilî  bien  que  nous  ,yS«K^ 
•  p^^r  fes  feines  ^à\(cnl  encore  /èupirerâfn  vs/M^e, 
fin  firer  une  ftrfenne,.  Pétrarque  dans  le  Sonnçr 
a  19.  delà  première  partie  defes  Rime». 
In  quel  kel  nàfo  ch*  ie  fùffiiro  e  ^mme, 
Surquoi    Caftelvcrro    a    remarqua'  ,    Soffir^ 
fer  lacci^lienKetrife  ihe  aUnne  *t/ilt$  mifÀ,  De 
Lingen4|ps  s*cft  exprimé  en  un  autre  fens  «  de 
là  même  forre  ,.dans  les  Vers  qui  font  au  g> 
mencement  de  la  Tradu^ion  de  F  enouard  , 
Quitte  donc  tes  Romains ,  t^o  tan  nme  chénrmh^ 

Ne  fait  que  foufirer^ 
Swr  vùir  cete  Prineeffeà  qui  ta  ren^mètr 
Ta^^tt  $ém$defimr^ 


Isi  Italiens  diCent  encore  ,  £tre  fouftréde  quel-  ♦ 

q»0n^j9jfir^o  fk  dalie  domtt.  Le   Marin  eft 
allé  on  pea  plus   loin  dans  la  Scance  8o.  du  , 
chant  hoiciième  de  Ton  Adone. 

Che  far  cht  pff^f^utfi  'u^gliit  il  cuore, 
£c  il  en  a  été,  (clon  quelques-uns  y  juftcment 
i^epris  \  Soffirarfiiltmtrt  y  ciô  è  effaUrlo  tuito  sn^ 
Jojffirfy  dit  le  Stiglitni  dans  l'Occhiale,  è  Nafo- 
èiunifmo  ,  tftTttofra^  ^^S*^  M  a  rot  s*en  eu  fer- 
YÎ  d'une  dutre  manieire.  Il  a  écrit  dans  PElègie* 
lR«  SoMfmr  À  ti$êelquun  de  qUelsfue  chofe. 
X^ft  qu'aè-je  dit  y  fard^nés  à  mon  sre^ 
Vous  ne  Jent  tels ,  fen  mî  h$enjn  éltrr 

Vn  très  Ioj^mI  , 
^■ipsi  msm  cetstr  fe  Umen$€  Çffoufsre 
Des  mat^x  que  fai, 
Joachin  Du  Bellay  a  dit ,  fittfmrdes  Verr.. 
Si  tu  rtneftfres  donc  ta  quelque  rtjèe , 
Jsfe  bap'tfe  fourrant  de.  flasnte  deguifh 
Les  Vers  que  \e  fo»ftre  au  bord  jiuf omets. 
Tantôt  voirs  cuanti&-s  mes  plaisirs*  B> 
a  plus  mal  écrit, 

<jiuffi  bten  (hanter  d^autfe  tftofe  p,  «^ 

^ymt  tkanre  de  ta  grandeur, 
Nos    premiers  Poètes    chantoicnt   de   même, 
Jlaïf  dans  le  Livre  troifième  des  diverfes Amours,. 
O  ifta  cbere  ame ,  fl  %aut  m$eux 
Que  je  chante  de  tes  yeux, 
Klarot  dans  la*  Chanfpn  51. 

Changeons  frùf  os  y  c*ejf,  triff  chanter  d^ ani0urs  ^ 
Ce  Jùnr  eUniours^  chantons  de  la  ferfette, 
J^acbin  du  Bellay  a  àtt.y  Chanter  de  la  gloire^ 
Ceux  qui  aimenr  Ihonueur  y  chanteront  de  Ut- 
gloire.       .        \ 
lie  Chanteur  du  noth  de  quelqu'un  après  les  \x^ 


410         K£MA.RQJ}ES    SVR  L<S  POESIF» 

Ken  four  ce  qu'un  Grand  Roi  sitéténMrt  Ptrt^y 
Non  pour  votre  d^ré  Ç$  Jto^ie  hauteur^ 
Chacun  de  votre  Nom  veut  être  le  Chanteur  y. 
Maii  farce  qu'un  Grand  IU$  foitores  votre ff€9€^ 
Et  le  Sonneur  d'une  gloire  y 
Je  bàtts  à  ta  mémoire 
Ln  flui  mémorahU  gUire 
Oont\e  fm  oncq^es  Sentteur. 
Les  Italiens  écxlvenc  ^  Chanter  d'une  chofi  s  Ijt 
Guariai  dans  le  Madrigal  «  Cantar  diceéo 

Corne  cantar  foj^  te 
ly^moryfe/degno  ne  helU  occhi  hétvete  ^ 
Péirarque  dans  le  Sonnet  iqo« 

/*  canterei  famor  fi  novamente^ 
Nous  ne  les  imitons  qpe  quand  ils  écriTenr; 
Canta^  o  Aiafa ,  iojdegno  e  U  cecente 
ira  dt  CancelottOi^.   * 

Corne  Ta  écrie  Luigl  Akmaniu  dans  rAt«frf 
chcïde. 

Le  Donne  ^i  Cavalier ^  l*nrme  ^  gli  ameri  ^. 
Le  cortefie ,  ^audaci  impefe^  ie  eamte^ 
Come  TArioftc  Ta  écrit  dans  fon  Roland.. 

Canto  l'arme  fietoji ,  <V  Cafitano^ 
Come  l'a  écrit  Torcjuata  Taiïb  dans  faJiéruS^ 
km  ddiviéc. 

L'arme  canto  d'Achille ,  ifieri  /degni 

I  foco  lieti  ^,  e  i  malfuccejjt  amoii» 
Come  raécritLodovico.Dolcç  dans  fon  Adiil^ 
leide 

Leggiddri  amanti  ^  e  donne  innamerate 

Va^be  d'udir  fiacevol  cofe  ^.e. innove^ 

Senignamente^  vi.frege  ^/cfita^e     ; 

La  hlla  Hffioria^cb*  il mtocantomuove, 
Come  Ta  écrit  Francefco  Berni  dans  le  Roland 
Amours  ux  du  Comte  Boïardp,  qu'il  a  refaicw 
^X W/o^  canto  ^  r  V  ytaiof-delgrama  Heroe^ 


bbMalrbubv»  4it 

de  friét  da  Troia  fer  defi$no  m*  lidr 

D*IféUis ,  è  dp  Larvini^  errande  uenne, 
Bn  quoi  k  Coman<leur  AnitibalCaro  dans  Coit 
Eneïde  a  fkm  Poriginal.  On  dit  Chanter  tme 
ebcfe ,  chétmer  ttm  Héros ,  ehdnfer  les  aHiôns  de       ^ 

Je  chante  leVaèni^mur  des  Vétinqneurs  de  laTerrt^ 
Je  chante  U  Pucelle  Çg  Ufitinte  vaii/ance. 
Je  chante  nn/aintGuerrier^ÇgU guerre  en trefrife-^ 
Je  chante  les  cemhats  ^  ce  Prélat  terrihie^ 
Jialherbe  achevé  la  Stance ,  &  die  :  . 

Mais  astfmrdmi  que  mes  années  p^  7^^ 

Vers  leur  fin  s*en  vont  terminées^ 
Siéreit^êl  héest  à  mes  écrits 
D'^ennssjer  Us  rmeesfisttêfês^ 
Des  ridtcmleS  ovantÊtrer 
D*nn  ^mûttremx  au»  cheveux  gris  T 
l^s  trois  premiers  Vers  ne  font  pas  trop  boni,' 
mais  il  en  faut  Yoir  la  conformité,  Ménandré 
a.dic^ 

lif»^  %fu.^iiif  if^rW  E«ftjr  r^x^m^ 
CeJ^le  dernier  malheur  an  Vieillard  q$te  d'aimeri 
Publius  Syrus  apcHe  crime  ^  ce  que*  J^énan^ 
dre  apelie  Malheup., 

^mare  ftsnieniftnBuseff  ^  crimenfenii 
Tibulle  a  cm  qtt^un  Vieillard  ne  pouvoît  dire* 
des  fleurettes  de  bonne  grâce. 

fétm  frhrefet  intrs  atas  ^necamare  decehit  y 
Dsctre  nec  can^hlandithtr  cafite  , 
Properce  veut  dan^  la  dcrntcre  Elégie  du  Lirre- 
deuxième ,  Qu'il  ne  foir  permis  qu'à  la  jeunel^. 
fe  de  parler  d'amotir. 
JEtas  ffima  tanat  Vénères ,  extrema  tumultus^ 
Et  fî  Ton  en  croît  Ovide  qui  n'entendoit  pas; 
mai  la  galantef  ie^îMaut  être  icune  pour  faire  TA»; 
moue  &  la  Guerre., 


4£t         KiMAAavlH  SM  tts^  PotfiES 

T0rfe  ffHêx  miles ,  Mi^f  JemHis  étm9r. 
C*eft  ce  que  Malkeibe  a  dit  an  Roi  «kuit  cb^ 
ticr  la  rébellion  des  Rockelo». 
/•  é%^       Ceu»  À  ^tfi  U  €ht$le»r  90  houffltts  ddnt  Irs  'veimêf' 
Bu  tuitm  dans  ies  CûmhMts  êm  des/mms  àêUgens  X 
Métti  tfinme  V^mour ,  fis  trwvauxr  ^/^f^i^^ 
FsssienP  de  ft  une  s  gens. 
Dans  la  première  Scène  da  premier  Aéle  da  Pa- 
ftorFido,linco  a  dit  quelque  chofè  de  îoxt  naturel 
9l  de  fort  beau  à  Sil^io^  for  ce  fujec  ^  ' 

Non  è  ^ens  wsMggtûre 
Che*  n  vecckie  m€mkri0  il  fSKXJc^  d*^»s%re ,  $tc^ 
Le  même  Auteur  a  fait  un  Sonnet  Se  un  MadtW 
gai   dans  ïe  même  fciti.  Le  Sonnet  oomencct 

Pnrjl  trenj9'  cki  €êm  pÀUnm  in^gnê  i 
It le  Madrigal, 
Se  fMêf  iV  H  Hfui  À  U  tHeJHÊmmi\^  ^Mr«#e. 
Aaatréon  n*a  pas  kxt  de  Topinion  de  tous  cet' 
Poètes ,  dan»  fon  Ode  onzième  fort  bien  tra« 
duite  tïï  Kaiien  &:  en  François  par  Mr  L'Abbé' 
Uégnier  des  Marets>  Sécretake  perpétuel  de- 
J^Acadeniie. 

Mi  dicên  le  DonzjtlU  ^ 
^nsiee ,  tss  fei  vecchie^ 
Mimti  neUQ  fiêcckh^ 
CWii  il  crtngiÀ  tss'snMéin94f^ 
M  su*'l  cnf9  ù  maniée. 
Srms  métnchin  U  cBi^me^^ 
efefien  àinncbè  ,  ù  tome^  ^ 
lo  no'  i  siÇ'  nsés  si  Uen^ 
€he  goder  ci  cgnviene 
QuttntOf  fin- /on  *ofcinr 
L'are  del  »o0ro  fi/»e, 
'A-  tonte  heure  les  Dtmoifeilet 
^#  ^refrockent  %fsê  \$  viêidlif^r 


B  B     M  il  fi    1^  S    K  r  ï».  \^^ 

V9»s  CHS  futchanmg  çj$$utgris\, 
Je  ne  Jkt  fas  f  \e  gr^fonne , 

ifififétî  des  cheveux  y  ùmm9nr 

Ce  que  ^  fit$  msêux  que  fttrfmne  , 

C*efi  que  fhês  U  $nert  neus.  ud^mue , 

Plus  les  fU$firsJon%  defasfûu^ 
Quatre  Stances  après  celle  que  j'ai  marquée  de" 
Malherbe,  en  yoici  une  fur  laquelle  jzxï,  faicc 
une  Obfervacion. 

Ce  nefifotnt  étux  rives  d^uu  fleuve  P',  So« 

Ou  dorme»  fies  vents  Çg  les  eaux  ^ 

guefaà/a  veritaêle  fnuve 

JL'^rt  de  conduire  les  Vuijfenux^ 

Il  faup  en  U  PUine  Jalée 

mévoir  lutté  eantre  MaUe  ^ 

£t  frès  du  naufrage  derater 

S*èfre  vu  dejfous  Us  Plêiudes  ,^ 

Blûsgné  des  Porta  Q$  des  Modes  ,^ 

Pour  être  cru  hou  Marinier^ 
Seneque  a  écik;  dans  la  Lettre    f 8v  TrancpstiL 
lo  y  ut  aïunt ,  qusléheP  Guhemator  tft  ,  &c.  DanS^ 
le  chapitre  quatrième  èa  Livre  de  la  Pioviden» 
ce,  GuAematorem  in  temf^flate ySn  aàe  mtlttem; 
intelltgatf;  &  dans  Ife  chapitr.e  6^  de  la  Confola-r 
tion  à*  Marda ,  Nec  Guheruatens  qusdem  artem 
tranqutllum  ^  oBfequens  Mare  oftendit,  Adver^ 
fi  aliquid  incurrat  oferpet ,  tptod  autmum  ftoheâ;^      40 
Pline  dans  la^  Lenrc  x4.  du  Liv^e  %  a  écrie  à^ 
Lupercus  :   Su»t  emm  maxime  miraktUa ,  qss^ 
maxime  infftrata  v  maxime  ferkuioja^ ,    utqu^ 
Graci  magis  ex^rimuut'jret^^c^ii^ou^  grandi /un fi 

^éjeSa  di/crimiui  :  idc.»  nequ^quam  f^er  Guher^ 
natoris  efl  virtus ,  quum  fïaciào  Ç£  quutn  turhat^i 
Mari  vihsttsf  :>  $U9oc  admiréfntê^  nulU  iUaudams  ^ 


4fi4  RsUARQSifS   SVR  CBS  P0ESU9 

ingUrius  fubst  fortmm  :  dt  «(Minm  firtdunt  fiânis  ^ 
gtàrvAturétrhr^itherméKtfiMgemum^^tmntUie  ^rm  ^ 
Qf  Dtis  marts  froMimt$s^  Jaiien  dans  la  prciuicrer 
Oraifbn  fur  Ics^loaangrs  dcrfimpereurGonftanCC 

Te  J^f  ivmîf^i  rfréx^fVf^*^^''^^^  '  ^^-  ^^ 
éfct  qui  ciè  le  Pilote  qui  ne  foie  capable  de 
gouverner  un  VailTeau  quand  la  Merel^aloie. 
€ehtt .  U  •fk  incomfMréthlemênt  flus  À  efltmtt , 
f«/  fpé^it  Vêrage^  qttt  l'évite  auiétnt  t^uyiiut  efl 
fo0Ïle  s  ••  f  «/  Je  'vejaut  dans  U  tempère ,  eea^ 
dmt  Jèn  Vaijfeatê  éFvec  Untétadreffe  ,  qu'itiece»' 
ferve  fut  emhr  énec  fd  ckétrge.  Je  rtrc  foulrîen* 
d'un  paffagc  de  Virés ,  qui  eft  dans  le  Traité 
qu'il  *  faii  ^  De  eaujk  cerruftdtum  drtium  j  tC 
je  me  trompe ,  s'il  n'eft  dans  le  quatrième  Li- 
vre du  même  Traité,  Qm$  eu$m  tHs  tMmrmmi' 
ta  ,  %mm  varid  ,  quikfàs  undlque  àrcumfiâenmry 
effugUt  /  ee  minus  ^um  in  cnram  fit  rei  f^tttfS 
t^Àm  'oerbemm  interttns  :  uf  de  M,  BfMtrreferr 
Sahius^  non  éditer  efusm  Gtêhernatoris  fit  feriti/m 
fimi  éitqfte  exenita^mijinévvem  mter  CjeUuUs  eurfk 
àu'ept^ 

^iTdemcs  amis  ne  trouve  pas  bien  ici,  Lut^. 
ter,  quoique  Juvcnal  l'ait  dit  d%ne  autre  ma^ 
niere ,  qui  ne  Uifife  pas  d'en  aprocher  : 
tilè  igttmr  nmtfmtm- direxiP  brachsM  contrM 
T^rrentem, 
Matée  aujourdui  Cape  Malte  di  fmt^\éit^eU\. 
eft  un    Promontoire  de  Laconis   fameux  par 
pluficurs  naofragcr,  fie  dofnt  Stace  a  dit  d'ans  le 
quatrième  Livre  de  fa  Thcbaïde , 

Et  rxueo'  circumtanat  ira  iêalta 
Dans  le  deuxième,   il  lui  donne  TEpithcte  dfe* 
ffumans  , 

Q»a  fùrmiîatnmHakaQumantiS^  in  4«wva- 

U  ea^ut^. 


«rsMALKtRBr.  4H 

iDscns  le  premier  de  rAchillcïde  ; 

I^ec  undf/offd  ^uds  c$rcH$t  »mho  Maied^ 
Euftathe  en  a  parlé  for  le  Vers  y  14^  du  quatrièw 
me  Livre  de  TOdylKe  9  Se  ^  Ton  en  veut  favoir 
davantage,  on  n'a  qu'à  lire  la  Géografie  fainte 
de  Mr  Bochart  :  &  les  Commentateurs  de  Vir- 
gile fur  le  dernier  des  Vers  fuivansr  qui  font  du, 
cinquième  de  TEneïde  : 

N'Mftc  n»ne  infurgite  rtmis 
Heéfêrei focif  y  Trojd  i^uos  forte  fuffemd 
Delegi  comités^  nunc  tUas  ftomitt  vins ^ 
hff^ncanmos  quihus  in  Géttulis  fyrtihus  uji 
lonsoque  mart^  iisUdefue  fet^uacibus  undis, 
Pcurle  rcfte^  iimcfemble  que  Mr  de  MalhcrJ 
be  avoit  en  vue  ces  Vers  de  l'Ode  quatoriifr 
me  du  Livre  quatrième  d'Horace  ^ 
Jndêmitas  frofe  qualis  undas 
Mxercêt  diàfier  ^  Pieiddum  chorê^ 
Siindente  mmhs. 
Ou  ceux  du  premier  k&t  dertjerculeForîeuï 
de  Seneque  : 

Hinc  qud  tefenti  vere  Uxdtur  dies 
Tjridftêefer  tmddsve&or  Eurofd  mstet, 
Hinc  Çj  timendum  Pdtihus  dc  pnto  grtgem 
.Pdffim  'vdgdmtes  txerunt  .AtUmtides» 
Ces  fepc  Etoiles  qui  ont  été  nomées  par  les  Gredl^ 
VWiddes^  jitUntidet ,  Hefferides  ^  &  parles  La- 

;  voi 

obligé  Ovide  d'écrire  dans  le  quatrième  Livre 
ics  Faftes , 

1  Vêt  GUIfu  #  mt  flmsfiru  Uiflâtm  d*»*  PKr 


^2,4         HixiAU^^is  iBtfR  lui  Pcfisué 

tltÏMdes  $nctftf»nt  humeras  ttUmare  pUêm0  ^ 
Qttufefum  d$c$  ,fex  tamtm^Jfe/éU»K 
Elles  font  nooiées  par  Arcas , 

Et  les  Poètes  ont  feint  <^\!^LieSire  ne  voulut  ja- 
mais parolrrc  depuis  que  la  Ville  de  Troie  fuf 
lainée.  D'autres  ont  dit  que  c*écoic  Merofe^ 
parce  qu'elle  avoir  époufè  ui>  hothe  mortel  j  & 
que  (es  fœurs  ou  cotapagnes  avoient  été  ma- 
riées avec  les  Dieux  ,  ce  que  l'on  peut  toir 
éans  le  quarrième  des  Faft^s  d'Ovide.  Sttrce» 
Pleïétdes  ^  vojès  ^  fi  vous  avcé  du  loifîr  de  refte, 
ie  chapitre  dix-huitième  du  premier  Livre  des-' 
Commentaires  de  Maçrobe  ,  fur  le  fonge  de 
Scipioii  j  le  Père  Kirchcr  dans  le  premier  Tome 
de  Ion  Oedfpe  Egyptien  :  Schmïd  dans  fes  Conï< 

mcntaires  Air  Pindare,rar  ces  mots  o p âÎ4y  v^àflC^ 
Jm  ,  qui  font  de  l'Ode  deuxième  des  Ném飻. 
^ues ,  &  firr  ceé  aecres  mots  ^né^ftf^f  TtiT^r 
qui  font  de  TOde  quatrième  de   Pytkion.  Le 
grand    Diâiennaire     de   BaxtorfF  for    t\WJ 
Drufîus  dans  (t%  Fragmens  des  tieust  Interprè- 
tes Grecs  fur  le  vcrfet  31.  da  chapitre  trente-' 
iffitième  de  Job  t ,  Oriùfta  (g  FieMdas  ^  Pem^ 
traif/t  ^0jfrf.  On  peut  voir  encore  îe  Perc  Cor- 
neille de  la  Pierre  fur  ce  PafTage  du  même  Pro^ 
phetr ,  de  Guillaume  Sckickard  dans  Ton  wd^iv- 
€9fistm  où  il  eft  parlé  de  '^fàf  ^K^fil  ^  Kjnutts^ 
^  Chsdrê^Theman.  Après  cela  >  je  rt'ai  rien  » 
dire  rur  ces  P^eUde  ^  fi  ce;  n'eft.  que  GdMlée  » 

# 

1  ÏJumquid   eoHJungere  valebis  micâtttts fitUéU  'Platdnf^ 


SB      M    À   L   H    B    H    B  f ,  4^ 

IcéplttS  heureux  que  les  Anciens,  puifi]U*il  a 
découvert  contre  le  fentiment  d'Ovide ,  plus  de 
quarante  Etoiles  dans  cece  Conftellation  s  U 
que  depuis  Galilée,  en  en  a  découvert  plus  de 
cinquante  avec  des  Lunettes  qifi  dévoient  être 
Aitilleures  que  toutes  celles  dont  il  fe  fervoit» 
Dans  la  troifîème  Stance  de  la  Piicre  fpnr 
le  Ro$  Henri  te  Ctémâ  édUnf  e»  Lêmw^n  ,  il  a 
dit. 

CerHs  qmieêntjut  m  niu  fletivêir  defits  im/  tètes  p^  x4^ 
Les  funejèes  écUss  des  fiiss  grandes  temfèses^ 
£ff  ailleurs  y 

Mais  d*éUler  flsss  À  ces  Bdânilies  7%h 

OÙ  tonnent  les  Foudres  d^tnfer. 
Et  Intter  contre  des  snurésiUes 
D*ott  fleis'vem  la  flamme  £^  le  fir. 
Il  n*/  a  rien  de  plus  grand  que  cete  pluie  de 
tempête ,  de  fer  te  de  feu  $  &  T  Auteur  de  la  Con«- 
quèce  de  Grenade  ,  a  enchéri  £ur  notre  MaU 
herbe  pour  la  redite  ;  il  a  écrit  dans  la  Suncc: 
j  ^.  du  dixième  Chant ,. 

Gia  dfftrali  atra  nuhe  il  CieU  ofcnrét 
Onde  fioigié^  jgorgù  di  Jangne  hmmastê^ 
.T'ois  Stances  plus  bas , 

Piomka  d^horrida  calce  ardente  fieffiar 
Su  iagenu  Cbrtftiana  3  e  fiomha  ancors 
Di  Bitume ,  di  Zolfo  èm  varie  figgia 
liamma  cbe  dilatata  arde^  #  dimora^  ^ 

La  mcaie  expreffion  eft  dans  la  Stance  t8«  di> 
troifiéhie  Chant  \  dans  la  Stance  4 s.  du  dcr« 
jiier  Chant  &  dans  la  Suivante*  Le  Comtr 
Boiaido  dans  la  Stance  41,  du  Livre  deuxié-  - 
jne  au  Chant  if.  de  fon  Çrlando  Imtamoréf% 
Uor  fi  cemmincia  la  hataglêa  dum 
E  dt  fïhfft0  eelfi  U  Um/efta^. 


v^ 


4%t  1t.Ily|AIlQ^J$  SÛR.  LES  I^OE^lfS 

lij  ^  danslaScance  19.  du  Chant  quatriémcT 
thi  Roland  Furieux  de  TAriofle  , 

Che  fem ,  €  foco  ^  e  merl't^  e  te  ni  grdvi 

Caêer  foiendùd  gutjadi  twmfefle. 
Dans  le  Chant  lé.  du  même  Pocnie/ 

Granitne  feminran  U  ffejft  JaeUe 

Dal  muro  frfrs  gNntmiet  Jf^rte. 
Dans  la  Stance  17.  dtt  Chant  «.  de  la  JeruA-r 
km  délivrée, 

EtnffMun  hôfcû  hahUm»  d*bafte  ^  ediff^^ 

E  /9^ra  nof  ,  d$  firtdi  un  uembo  e^de, 
Ammien  Marcellin  avoic   dcja  dit  dans  fort 
Livre  2^.  Cuiuf  •ccaftê  in  fngam  diUffi  fofuUttt 
9)ms  omues ,  (ft,  QjMrum  c^ncnrfu  rtt» grand'tfùs 
$ude  iOfivoléinttkms  telis  ,  Mmxcotmmimtur  fttgmM  : 
&  dans  le  tfoifième  Livre ,  MazJcas  m  unum 
làhilos  tH'9afit^  iétm  ttU  'vêhtantM  grétndmts  rh 
/i».  Je  crcfi  avoir  k  la  même  chofe  dans  Saxon 
le  Grammairien  y  Dies  effnfa  ttUnrum  gr^ndine 
tegehattÊri  &  c*cft ,  fi  je  ne  me  trompe  ,  dans 
Je  Livre  8.  de  fon  Hiftoirc  de  Dancmarck.  Pra^v 
dcntius  a  dit  de  la  Patience , 

foms^éidomnis 

Ttlorum  nimlfos^ 

Quatre  Vers  plus  ba# 

It  fdeuhfUfHf 

Nmki  fiêftf*\)M€Udm  UJféf^rMi  irtfts  dextramf^ 
Et  de  Saint  Etienne, 

frimus  inh  Stefhanus  mercêdemfMUgmimsimhn 

^ffiiBms  Ufidum. 
S'il  eft  vrai  pourtant  que  PrudewGC  (bit  rAn» 
teinrdc  TEnchitidion  du  Vieux  ft  du  Nouvcatt 
Teftatnent ,  parce  que  d'autres  Teulent  qu'it 
£oii  à* ^mœnms-^  ^  que  quelques-uns  l'atribuent 
à  Sed0lf0s  Prêtre  EcoHois  qui  viroic  fous  IcRcr 


t)B    MALHBltBC,  4ftf 

^nc  de  Tiiéodofè  Icjeuiic,   Tout  le  monde  lait 
le  Vers  du  Livre  douzième  de  FEneide, 

//  tôt»  tufhida  Cdlo 
Temfiftds  teUrum  ,  gtc  ferreus  mgruit  iwAer^ 
Qm  a  été  pris  du  jLivte  S.  des  Annales  d*En« 
nius ,  corne  M  acrobe  l'a  remarqué  dans  le  pre- 
mier Chapitre  du  Livre   fixième  des  Saturne- 
ie^j  £c  lé  Vers  de  Pacuvius  eft  ai^és  connu* 

Sagittis ,  flumbû  Ç^  f^xis  gran^inat^ 
Tertullien ,  quand  il  a  parlé  de  ces  deux  Vil. 
les  qui  Foxenc  confumées  par  le  feu  du  Ciel,  a. 
die  ,   Dtktnc  m    DeMS    Cenjor    effet ,   imfietas 
ignium  meruit  imhres  :  c'eft   dans  le  chapitre 
deuxième  du  Traité //<  r^/^/o.  David  s*e(l  fer- 
vi  de  cete  manière  de  .parler  dai^s  le  Pfeaume 
onzième  )  Pluet  jufer  imfios  ignem  Ci  frlfhur^ 
Elle  eft  encore  dans  Claudieh, 
N*m  flammem  imher  in  h^ftei^ 
Dtcidit. 
fie  dans  Pétrarque  « 

fUmma  dal  Ciel  fii  le  tue  treccie  fiêvs^ 
Il  ne  faut  pas  oublier  Lucrèce  y 

if  une  ratio  quà  fit  fer  fé^ucet  mentir  ut  JEtnê 
Ex  firent  ignés  ^  $nterdum  turhitte  tante 
Bxfediam  ^  neque  enim  Dis  de  tUde  €99rt4 
Tlamma  temfefias. 
Ce  Dia ,  pour  ,  Media ,  eft  de  la  correâion  de 
Mr  le  Fcvre.  Malleville  qui  étoit  un  imitateur 
ftâcs  exaâ  de  notre  Malherbe  ,  pour  le  tour  des 
Vers  ,  n*a  pas  lallFé  perdre  cete  expreflîon  dans 
ceux  qu'il  a  faits  ,  four  un  Seigneur  qui  allant^ 
la  Çuerre ,  cejfa  de  fervir  une  Dame  dent  il  rr- 
devint  atneurt^K  à  fin  reteur^ 

Quand  je  me  reffouviens  des  Ouvrages  de  Mém 
fit  juefartéont  de  fiuxfleuvéms  de  toutes  fértf 


^)«  ft£MA&'QJ7ES    ^nt  LES  POESIl^ 

fui  'V»  tant  de   Gutmers   dejctndre  Jojts  U 
Terre. 
Oa  s'en  cft  même  feivi  en  d'autres  fujets ,  té- 
moin l'Af  hillini  dans  fa  Bellêgtwue  MenàêCM  : 
Che  p  vaga  pet  d^altre  Ujeto , 
Chiiui  U  riuA  e  frtzJefA  tefijt 
Cke  fieveréin  le  chiome  d^ote. 
Qaoique  la  penfée ,  à  mon  avis ,  foie  ridicok, 
corne  quel^u^un  Ta  ixmarqaé  avant  moi  %  quand 
la  Belle  Geufe  lu  u  des  cheveux  de  couleur  d'or, 
pour  pencher  (a  tète  fur  6>n  fein  ,  elle  n'en 
devoir  pas  écie  plus  riche.  Il  en  feroir  même 
fionibé  de  ces  petits  Animaux  qui  marquent  la 
dernière  négligence ,  &  qui  acompagneot  ordi- 
nairement la  Pauvreté, 

J'ai  vu  des  Plmes  de  f  leurs  dans  Clandies 
fut  les  Nocec  d'Honorlus  &  de  Marie, 
Hee  miles  fUt^is  jUreâ  dt/fergere  rint» 
Cejftty  furfureeque  diem  ferfundtrenimhê. 
JBt  dans  la  Chanfon  quatorzième  de  lapcemiefc 
patrie  des  Poè'fies  de  Potrarque 
0a  he^  rami'/ceadtéê 
(  Deice  nelU  mewÊêria  ) 
Vffs  fseggSM  di  fer  Je^téCl  fis*  gfmtlkê^ 
La  mime  Pluie  iè  trouve  dans  Stace  :  &  Pofl 
peut  ¥oir  l'Epithalame  de  Stella. 

Il  y  a  des  Plmes  de  R«Jes  dans  une  Chanfon 
de  Bonacurcio  Montemagno ,  qui  eft  allégué 
parfiLobéfro  Tici,  contre  Yvo  Villiomarus^oa 
Jofeph  Scaliger  y  dans  le  ringt-troifiéme  Cha- 
pitre de  les  ^^ersiems. 

Pitggùê  d$  rofi  désl  M  vififiûve. 
Des  PMes  d€  GtMU  &  de  Vtnm ,  dans  Bernair 


4^me^  qMi^li  occhi  keli$  ^nde  fiavêét 
DoUe  gratsa  ,  e  nnriuf€  a  tmte  l'hure . 

VtsPJuus  de  fa^uu ,  dans  le  Iwc  qflatxiè. 

Aie  du  même  Auteur/  ^ 

Vcnnagenttl^  tant'  }  il  f^^r  che  fmm 
Pahift-uffir'  cccht,  tn  varie  foht$e  ee^re. 

Di^sPjuses  Je  Songes,  dans  h  dcrnîw  Stanct 

du  ÇhAnc  fixiemc  4c  U  Jerufalcm  conquifc  / 
Pteiotfo  tnj^rtmhoa  theri^^  tjannt  ^mu. 

Des  Huies  de  tumiere ,  dans  la  deuxième  Scan. 

ce  de  Dante  AUghicri ,  qui  comenpc,  U  M 

CUjcuna  fitUa  ni  gli  otehi  ttti  pievt 

Delafita  luçe^ 
Pes  PhiesdePtftr,  xlans  un  Sonnet  du  mèm^ 
^ocre     qai  coincnçc  ,  DÀ  gU  eccki  de  U  mtm 
fiQntta  fi  mst^et 

£t  da  fitai  maggifQftaH  mie'  ter  fie^ 
Tanfa  fattra ,  chfi  mi  fà  trem^tre. 
Pes  Pluies  de  Bai/ers,  dans  le  Marin  ,  fur  les 
Noces  de  François  defionzaguc  SdcMarrue- 
xite ,  Infante  de  Savoie ,  ^ 

Piûveatto , ,  ^acciI  à  groffi 
Grandinavaam  i  milfe. 
?"  ^/«'^^  ^^  Plaintes  :  des  Nuages  deebagrite: 
dans  la  fixièmc  Séance  des  Soupirs  d'Ergafte  du 
incme  Autcpr  $  &  dans  la  Scène  deuxUmc^dtt 
premier  Adedu  Pafiorfido, 

Sefra  ntmkidi  dmeh  cgn'  her  tnUttg^tmhrs 
Pfoggsadt  pattra  ^  e  vento  di /offiri,   ^ 
Ifoft  jon  €9meà  te  forg 

Qyeftijeffiri  ardenu^ 

Rrfrtgeriû  del  C9fe  : 

M^fin  fth  fjh  ^ettfji  vturi 


4T^        Remail<^V£S  sur  les  Pocsiis 
<:he  ffïrum  neLC  tnceni$»  ,  e^  l  fuH  maggi^re 

Con  turifim  d^Mmpre , 
CH  Mff^rtMn  fèmfre  À  $  mtfertlli  ftwutnti 
Vofchtntmht  dt  duol^  f'^^  ^f  ftanti. 
Des  Ifttees  de  Témoins  ,  dans  TBpitre  de  S^nc 
Paul  aux  Hébreux.  Virgile  a  die  dan^  le  mê- 
me feus  y 

infeqmhur  nimhut  fedkum , 

Après  Hocnere,  r«^or  eîo'ero  7i^«r« 

J*ai  allégué  ce    grand  nombre  de   PalTa^es, 
pour  faire  roir  que  cete  Figure  a  été  la  favo- 
rite de  toutes  les  Nations  :  &  ctnx  qui  ont  quel- 
que conoidTance  de  l:'Anciquicé,  font  informés 
pourquoi  les  Grecs   &  les  Latins  ont  àiz  ^Vnç 
M€f  'y  Vn  Monde  de  Richeffet ,  de    Biens  ǧ  de 
Mésu%  S  Des  Nuées  d'hommes  ;   Oes  Hitusges  de 
Chagrin  >  Des  Grejles  de  Co/âfs  ^  Des  Plûtes  de 
T leurs  ^  de  Fer  Çj  de  Fén,  En  effet  les  Anciens 
nomoient  une  multitude,  pu  une  abondancç 
de  chofes ,  Nnhem ,  Tempe ji^tem^  Legiones ,  Glo^ 
^os  t  Drungos ,  Mare  ,  &c.  On  peut  voir  André 
Schot  dans  Tes  Proverbes  ,  dyabcAf  dethûi^et , 
WWOf  «;'«i3^efr;Guevart  fur  Stace  à  la  page  $34. 
&    \\U    '^^  Nimh   Oraùonss   ;  Schoppius  dans 
fcs  ObfctFâtions  contre  Claude  du  Verdier  j  8ç 
Gronovius  dans  les  (iennes  ,  ûir  les  Ecrivains 
Ecclé/iaftiques,  On  peut  joindre  Gifanius  dans 
(es  Remarques  fur  la  Langue  Latine  5  VoiI|us 
dans  Ton  Commentaire  fur  l'Bpicre  atribuéc  à 
Marc  Antonîni  Barthius  furie  Vers  de  Clau- 
dien  que  j'ai  cité  ,  Nec  miles  flnviét  flores  j  &  les 
Commentaires  de   Martial  lur  cp  vçr$  du  Li« 
vre  huitième  de  fesEpigrames  , 

Hunctienient  [uhiùs  UfiivéO  n^mifmata  Nim- 
bis^ 

J'ajouterai 


^ijoctem  à  tous  ces  Exemples  que  j*ai  allé» 

^gucs  celui  de  Conftantin  Manaffès ,  qui  dans 

Je  J^oicioic  qu'il  a  fait  d'Helene  ,  l'appelle  une 

-il  faudcoit  être  beaucoup  plus  hardi  que  je  ne 
;léfuis  pour  l'imiter. 

Malherbe  a  dit  dans  l'Ode  pour  le  V^mi  allant 
châtier  la  Rébellion  xles  Rochelois ,  en  parlant 
jic  laVidoire  : 

TeUe  en  €t  grsmd  éâffaut ,  ùh  des  fils  de  U  r«  f  |K» 

Terre 
La  Kdge  smh'metêfe  Je  leur  hente  fanu^ 
Bilef^uva  le  Ciel^  Çg  rtêa  le  Tmnere 

Dont.Briaré  mourut» 
Déjà  de  tous  cotes  s'avétufoieut  les  .Mf roches  # 
Jcâ  couroit  MfmasilÀ  Tjfhonfehétttoïtl 
^tlÀfuoit  Euryte  À  détacher  les  roches 
Qu*EttColade  jettost, 
<^elqae  Grammairien  chicaneur  ^uroit  fim« 
tenir  que  Huer  ,  eft  plus  propre  que  Lancer  ^ 
/que  la  lettre  R.  fertà  rcprcienter  les  chofesdu- 
j:es  iL  facheufes  :  Rébus  atrocihus  iverha  etUm 
àffo  usêdtiu  .affera  .magis  cowveniunt ,  dit  Quin-* 
:tilien  ^  &  que  Virgile  pour  mieux  exprimer  1* 
colère  de  ^non,  a  emplo/é  fcpt  fois  ,en  fiz 
ti^ers.lafyllabk  k  j. 

iy:eU  déthunt  Usa  ^  Çg  ffumas  faits  a'B.m,  rue^, 

hane 
MUtm  Jkn0  aterm/m  firvans  fuh  feâore   vuU 

nui  i 
'Hae/ecum:  Mené   incefto  de/fflenE    nJOamt 
Nec  fojfe  Itali  Tetfcrorum  jfverteKt  Ksgemf 
■Qftiffe  metor  fatis»  P allas  ne  exuKEKE  cU/l 

/em 
^^tgévim ,  atju4  if  fis  fe$ui$  demergeKi  Pûniof 

T 


,G.  f  abrice  a  compté  jufqu'à  douze  rigares  dêfi^ 
/ce  dcmi-vcK,  Sflisffumaséfrersâebamt'y  icSci? 
^vîtts  fui  le  mç^  'vuJfftus ^  ;jk  remarqué,^  f  4^ 
fif§  dolfjryde  ftâjtnfi  maUêm^  4p  ittroftâê  nmlmuj 
mais  cece  remarque  m'«fl:  fort  (ufpc^e  4  &  je  ne 
,^tt<e  point  qu'elle  ne  Toit  d'un  autre  que  de 
(Scrvius.Le  Grammairien  chicaneur  pouioit  al- 
léguer Terei^^anus  KJaufus  qui  no^je  le  f^  ^ 
fii/Ptdum  }  &  faire  feryir  â  ce  Vt^sàt  Pçrff , 

jSoMéifbicdf  ndrefanfttf 

fct  autre  de  Lucili^s^ 

IrrirarM  eanis^îjMd  R  quém  flmrfms  4*^^  f 
Aarce  que  ce  vers  marque  le  1/ irrire  des  Chitof 
enragés  :  &  le  chicaneur  pouroit  rapor^er  Cnt 
fn  lettre  R* ,  beaucoup  4c  chofcs  .qui  pour  ctrç 
^urieufes  ,  n'en  fcroient  pciir-ètre  pas  plus  Ur 
.Ciles.  Mais  li  me  fuHt  dé  répondre  au  Gxaav 
,^airien  ,  qu'avec  le  Yerhe  RÙs^céte  Lettrée^ 
^emplo^rée  ju(qifà  douze  fpÂs  danj^i  les  quatrç 
Vex5l  de  fiéu^  Malherbe,  &  qu'elle  s'y  trouvç^ 
tz' orne  fois,  quand  on  mettra  ^LamfsfieTêm^ 
nêre,  ies  Rhéteurs  en  condanent  mèmelatrop 
xréqueni;e  répétition,,qu'j^s  renient  ^«iTtfju^fUf 
pnfm7f^lÂ09i8c  ies  .Grecs^les  J^ztins  ne  Tour 
aredée  en  nulle  manière  quand  ils  ont  pirt^ 
^;  ]^  i^olie  dçs  Çé^ns ,  &  4^  .chacinaent  de  leu;; 
folie. 

Il  eft  yiû^  eaeore  q^e  RÉffrum  ^«f,  n'tft 
]>*ns  parmi  nous  du  bel  ufage ,  quoiqu'il  (bit 
Latin  9  çofçe  on  l'a  pu  voix  dans  le  dernier 
\%ts  que  j'ai  allégué ,  Spttmas  falis  dre  rmhémt. 
\\  j  a  dfins  le  neuyiénxç  liy;:e  de  l'Enéïdc  ,    *" 

Imffdfiem  TêucrimoUm  vehttMtqtte^  rMâftn^gê, 

Cfnsla  Çç^ea.  4ei'Aftc.  j.  de;  Adciphtjdfi 


k 


il   UÀikii  Bt"     .       4ft 

Sfdûlefiéuti  if  fi  triferem  omks  5  fofl  bdé  f'rdc^ 
fitém  éUrtm  : 

froftemerem^ .  i 
Pans  Plaùte  qui  a  écrit ,  ^tss  nàirvûs  riait  i 
et  dans  k  Vers  414.  de  VA^àthtoCt  de  tr^ 
[étnce , 

£r«  Gttdjènés  ligià  ruii  €fftfà  fwc^. 

^ÈMt^  vient  de  iJi;^©":  ccluï-ci  des  Giecsfv»^ 
éc  ce  dernier  de  l'Hebrcu  ,  Taracn-^ 
tuif^  eptdf^frojMi  :  Bfidfiè,  félon  queIqueSé< 
uns  ,  auflî .:  bien  que  Êravé  ,  de  A  b  a  Rry 
firfffi€Mrey  Hhoi^aré  ,  d  ou  les  Grecs  ont  fait  leuc- 
(^éfM  ,  fohor9  5  iSecflB£^V  rthu^m  ,  Vit  ,  virilis.' 
.Voyés  fur  Énsfèt  le  P.  Kircher  dans  la  pre- 
mière partie  de  fon  ôedype Egyptien ,  àlapatf' 
ge  409.  fa  chine  illufirée  a  la  page  149.  MrBo^ 
chart  dans  le  chapitre  ^i;  du  premier  Livre-* 
de  fdh  Chknaàm^  Mais  on  dit  auffi  ^tviBridré^^ 
;joar  Bridrèe^  qu'Orphé  ,  pour  Orphée*^  Mufe^ 
^ur  JlirW^tf  y  The/é^  fontTheJee  ^  quoique  Joa^ 
^Inn  du  Bellay  ait  coni'encé  ainu  un  Sonnetf,. 

Si  Pirithoii  né  fat  anx  Enfers  defcendn  y 

VamitH  de  Thtféftroit  enfevelie. 
Ou'il  en  ait  comehc6  un  autte  par  les  Vers  fo^ 
.fans*. 

Je  voi  Diiiier'ty  je  '09i  ferenerhtiinÊifeJie. 

Je  'voi  le  tfieil  Protéfin  tronfe^n  renferme f^    . 
jdai^  les  mauvaifes  chofes  ne  font  jamais  tii- 
jées  eii  exemple  j  &  je  croi  aroir  remarqué  e^^ 
Quelque  endroit ,  que  c*eft  un  beau  mot  de 
daint  Jérôme.  Je  ne  Voudrois  pas  encore  dite' 
iere^  pour  Berèe,  quoique  Prudence  ait  écrit^ 


^i^i       KiuAUQSts  SUR  zts  Poisirar 

«près  les.  Grecs ,  Bùrras^  pour  Bweas  ,  dans   le 

.T€rs  847«  de  là  Pr^chomachie  j 

Stiê  fueros  Sol  frimus  d£at\  feufett»9t  efteU/ff 
imeenâdt  nimius ,  /èfê  confummmb'fiss  âmi 
.  Ttffctat  lux  frima  wros  ^Jiifê  algidéi  Borm 

JEtéU  decrefftam  vêcet  ad  fia  facra feneétami. 
le  que  Paulin  ait  écrit  â  Nicecas  ,  corne  NL^ 
colas  Heinfius  Ta  remarqué  à  la  page  x^li.  d^ 
fon  Comentaire  fur  Prudence , 

Te  fatrem  dictPflaga  iota  Bêrrm' 
Pans  la  Scance  que  nous  avons  yxxc\  îès  T!« 
tans   font  appelles  /#/r  de  la  Terre  ,  de  leur* 
mcre  Tithea    qui  vient  de  THèbrcu  T  i  t  H ,. 
1^9aë\^  &  c*efl  pour  cela  qu'ils  font  només  X#« 
tigena ,  on  come  les  appelle  Florus  ,  Terrigemé^ 
fur  quoi  Ton  peut  consulter  Gérard  VofHus  dans- 
fon  chapitre  deuxième  du  troifîéme  Livre  de* 
l'Idolatrie.Quelques-uns  veulent  qu'il  vicnncde 

mralwfy^frahndo^velexMfdendûid'zvLlTt^â^iTlit 
Wt»ç,aàu/fiemeiScd*Si^ttcs  de  leniregard^cariyT*^' 
fiJ'îS  fiKivreif,  cft  ,avoir  le  regard  horrible.  C'cft 

a  peu  près  ce  qu'a  dit  Senequedans  fonThjeftQr 

u4t^Me  uUrù  Deps 
Tirtet  minantes ,  jamque  demijfà  mers 
^Uiluit  aifis ,  tùrttum  (g   ehlf^mum  inmenS, 

^  Etlcf^MT^r  içepÀf  d'Ariftophane  ,  Rtffh 
'eiens  cûrufcationes  ^  après  Homete  qui  avoir  dir 
là  même  chofc  d'un  Sanglier 

Ilfnem  tefficiens  5  que  notre  Poète  n'a  pas  ren^ 
du  affés  nettement  5  Et  les  éclairs  de  fes  jeux 
étaient  cemme  d*un  Tonnere^ 

Ces  Titan!  font  apelés  Refhains  par  les  Hé- 
breux ,  ou  de  la  peur  qu'ils  faifdient  de  leur 
^^gStà ,  ou  de  leur  taille  prodigieufe.  Sebaitiça 


•i»«r 


X>1     M  .A   L  H  B  RBB#  4^7 

jîï'unfter  a  parlé  des  NtphiltmSva  le  quatïîéme 
rerfet  du  chapitre  fixiémc  de  la  Genèfe;  Il  y?' 
à  une  Obrervation  de  Procope  fur  ces  mots  ,i 
^^/i/  U  y  allée  des  Tkans  ^  qui  fonc  da  cha-' 
pitre  y.  du  Livre  deuxième  des  Rois  r dedans' 
cete  Obfervation-,  il  dit  qu'il- eft  piobablc^que-' 
cece  Vallée  put  avoir  ce  nom  de-  la  Bataille-' 
qu'ils  y  donnèrent^  Ceux^  qui  diit-  qiiclque  eu*" 
riofîté  pour  ces  chofes ,  pouront  voir  les  Die»-" 
ïionnaires  fur  Raf^'^n  j  YOnomafitcon  facram^ 
de  MrLeusderi  {mi  Kefhains  yS\a'I.mim  &  '^n^ 
Kfimmim  s  la  reiiîatqùè  d'Adam  Sckerzep,  dai«' 
fbn  Trifol'tum  Omjy/^f/tf  S  fùrSalomon  Jarchi  ,> 
fur  la  première  fedion  de  la  Genèifei'&  là  il»» 
trouveront  l'allégorie  des  Rabbins-,  fur  les  fept- 
noms  qu'ils  ont  donnés  aux- Titans  ,•  j^our  fi- 
enifier  les  Arts  Libéraux.  }*ai  même  apris  d'un' 
fameux  Rabbin  que  ce  nom  d<  Réphatns  ,  veut' 
dire  Démn^K.  ;  ôcqu'ilpouroit  être  celui  de  quel- 
que famille  particulière.  Quoi  qu'il  en  (oit  ;. 
6n  fe  fouviendrà  que  Ci^as  efl*  de  la  mème^^ 
origine  que T/>*»,fjw»/?^).6fî'^  ,//»  de Ih  Terres- 
&  Lutatius  yeut  que  dans  le  54Ï.  vers  du  Lu- 
Vte  t  des  Géorgiques ,  on  lifc  Terres  fregenier^^ 
au  lieu  de /!ffrfi#',  ce- qjii  n'eftpas  roptinionée' 
'Itaiïbman; 

Malherbe  a  écrit'  daità  «rOâe  à  Mr   Je  [Dûc- 
flè  Béllcgârde,; 

Tel  ejiée  dfufi  éffùft  dtffciltr  Plffl 

Vn  fUu^e  éM  tmeveridê  U  Mer^;^ 

Sétvs'  t(uefiHgeiét  defùienne  amer^ 

PéiJptd'Ehde  en  U  Sitile-^ 

$es  fi<  tè  far  moyens  inconnui- 

Bn  i€$tr'  dùuceur  entretènm^ 

^Huttii^  mêiéttigt  ne  re^ohepty 

ïiiji 


45S        Remarques  sor  lis  PotnM 

Et  détns  SjréKttfi  éirrinMnt^ 

Sont  trMntês  de  ceux  ^m  Ut  hoivenî , 

^itjji  feu  fédés  que  devant^ 
j/^Ifhée  cfl  le  Fleuve  que  notre  Malherbe  riCl^ 
prime  point ,  ôc  qui  a  eu  le  nom  de  StymfhdU^ 
de  Njéiime  y  &de  RofheMt ,  ou  Rofhea,  Homère 
nome  fiurée  ccte  Rivière  ,  dans  le  Vers  yif. 
de  Tonziéme  Liyre  de  Tlliade  5  Se  Seneqae  a-, 
près  lai,  a  dit, 

ATer  /UM  frofin/dCfdt 
^Ifheus  uudéU^ 
Bc  ailleurs , 

£/  quoi  ^OHtus  Ute» 
^Iffheufque  fétcer  Uvdit 
Sur  quoi  Ton  peut  coninker-  Plucarqae  dans  lé 
Traité  des  Oré$clei  que  entcejfe ,  &  la  remarque 
de  Delrto  ,  fur  fes  Eaux  ftcrêes.  Il  en  tlï  parlé 
dans  le  troificme  Liyre  des  Dionysiaques  de 
Konnusj  dans  r^ithalame  de  Stella^  deVi^ 
lantille , 

TumïdApetTMisfuga  Pift 
^mnh  iu  externes  ieuge  fimmmatus  aumet- 
fittmina  dpverfù  tr*htt  intemetats  cmumIu 
Donec  Stcanus  tandem  frelatns  anheU 
Ort  MéHfentet ,  mirutnr  duUia  Kaët 
OJcuU  ,  nec  eredti  PeL^Q  ifenijfe  msntmui 
Dans  Aufbne, 

i2^h  Caùndm  file  m  i  quît  qttadrufiices  Sjruf 

cujksf 
H^nc  amhufterum  frMmm  fietate  teleirem^ 
Jltam  cemflexnm^  mènêeuU  fruits  Çf  éimms  \ 
Quant   Mans  lemlfukter  'oada  fai/u  meémM^ 
Cenfocsant  dulces  fUcidafeki  fede  ièquoret 
Iu£9rmftarum  msjeentes  ejèttlu  uquarumë 
JDans  Virgile, 


Zétfkeumfama  eft  hue  Eiidis  ainmm^ 
Occultas  ei^tffc  'v$as/uhter>  Mare ,  ^m  HUf»' 
Ore  ^rtthufjtt  tuo  Siculis  ccnfundifuroris^ . 
Bc  dansBeflus  Âvicnus,. 

Sic  Eiidis  incûU  Pontsàm' 
Dijftàt  Mfheuf^  VeUgo  fie  tnférit  undir 
llUJum  oftau  flumen  ductns  ^rethu/ét, 
Malherbe  écrit  de  TAlphée  ce  qu'en  ont  écrit" 
Mofchus ,   Paufanias  ,  Lucien  ,  Philoftrate  ^  O- 
▼ide,  Scneque  ,  Pline  ,  Thomas   FazelliK  flc 
beaucoup  d'autres  «  Mais  l'opinion  qu'il  a  fur^ 
vie ,  n'eft  pas  la  bonne  ;  &  il  ne  faut  voir  qufi  ■ 
Strabon  dans  le  Livre  6,  Voflîus  dans  le  cha- 
pitre 80.  du  Livre  xv  de  l'Origine  de  Çïd^Utrie  r- 
Lambertus  Dana:us  dans  fes  Obfervations'  faxr' 
Hefiode,  aux  pages 'io4«  &   xof.  Mr  Bochart' 
dans  le  chapitre  )8>  du  premier  Livre  de  (omi 
Chanaan. 

Au  refte  j'ai  à  dire  ici  ftir  les  eaut  facréesr  de  l'Al^- 
phée,  que  les  Poètes  ont  donné  à  d'autres 'Ri-- 
vieres  &  même  aux  Fontaines^. la  même  épia 
thete  qu'ils  ont  donnée  à-  cete  Kiviere  du  Pr- 
loponêie.  Il  y  a  dans  le  premier  Livre  des  Odtc^ 
d'Horace , 

Kumc  'uirids  memhrMjut-étrhta^- 
StfAtms  ,  Hunc  ad  a^ud  Une  cafutfacrét^ 
Bans  le  1 .  des  Metanmorphofes  d'Ovide, 

ï  fracul  hi»c  dixst  nec  fdcros  foUue  fontes  ts 
et'  ailleurs 

J^ans  fitcer  in  medio  ^/feluncafue  fumicefemàr- 
dens,  ^ 

£fi  nitidtâs  y  'vitrêque  mugis  ferlucidés  amni^* 
Fons  facer  ^hunc  muiù  numen  haéere  futant^ 
Ofiniofrifca  erat^   dit  Lipfe  fur  le  Panegyri* 
qçc  d«  Pline  ,  £/«•«/«  ^  hUntes  mimrtf  e0f^ 


iStêS  ^fi've  Gtn$os\  &  les  Nymphes  y  prêfidorenr,' 
A  r«n  sVn  raportc  à  S^rviuj:  Oh  en  pcu^  ju- 
ger par  l'Epigramme  fuiylntè, 

Hu\hs  Nymfhét  loei ,  Ucri  cufi'odia'  fùfith , 

Dùtmio  y  dmm  hUnddir  JentUt  m^rmur  Mqut?^' 
V^nt  metàm'^^mfquh  tàngii  cavamarmohi  ^^ 
fimnum' 
RuTfffen  :  Ji'urM^s ,  fve  '  ta-oère ,  Tàce"^ 
Se  par  cete  Infcnpnonrrwr  le  ix)rd  d'une-  ^otijf 
tèine , 

NY-  M  P  HiC    LO  C  i; 
B  l  B  &     L  A'  V  A.    T  A  C  g.- 

On /èfotf viendra  dcTirifrflC^o)  ®aoy  yivùf^Fiuyii' 
dhinum  genui  \  •  de  ridyllc  huitième  de  Théo-' 
crite  :  &  les  anciens'  pïonvbient  bien  ajppellcr 
fiuréts  lès' Faux  qui  étoîenÉ  robjtt  de  leurs  & 
ctifices,  Senequc  a  dit  dans  ]le  LivYê- quacri^ 
lïie  de  fts  Qùeftiohs  Naturelles ,  oi  il  parle  dti^ 
Nil:/;»  hétcora  fliftm  Smc€rdofés\  Ç$  nurea  d^^ 
nMfr^feàî^  €Um  jolénnt" 'vtnsr fdtmm ^  jsciuut^ 
Dans  l'Epicfc  9f;  Colithr  non  T^tunmm  ûfimis 
cérforihâs  c^nttuoidMHi ^  net  MUré  MfgenHqUc  fufi 
ptnfô  ,   necin  the/kurûs  fiifè  infiâfa  •  fed  fut  sU 
ttHa  'voluntàté'.  Dans  rBpirre'4;  Mé^nommfl»^ 
pAmufftCétpiu  venerMn^uHfiàiifa  e^^akdttohjafidm^ 
nh  etuftioMtàs  fUhet:  coluntttf  ^efimntyn  cmlemtwA 
Jhntét  ^  fjf  ^0àtdam  ftagnA ,  *véi  'çfaeitMs  ,  v'el  im* 
ffitnfa  altitkdo  /acréfvit,  ^qimm  eotuni  ^  -  dit  Ja<^ 
Kûs .  firtnicus ,  dans  lé  Livïc  de  lia  Fdnjfèté  des 
JLéligtons  Profanes ,  ^quh  fuffUe^mt  \  ^«lUàsfm 
f^rffiùùjà  continuMtionë' njeHerUfOUr  :   ^  la  pTO- 
jftefïè  d'Horace,  cft  folennellc»  dân«  TOdc  ij«- 
«fe  j;  Livre  ' 

O-i^/r/  Biandftfiî^  ffhndidior  ^p^^^i 


If  V'    Bï"  A  t  It  B  It  B  t.  ^^t 

Bu  Ici  digne  mero  s  non  pnefloriiui 
CfMS  donaherit  hddo^ 
Il  faut  ajouter  que  les  Anciens   faifoient  nn^ 
fa(crifice  de  leurs  cneveuz,  aâx  Riyieres.  Il  eu 
cft  parlé  dans  le  Livre  deuxième  de  PoUux  ^^ 
dans  le  Vers  140.  du  vingt- troifiéme  Livre  de 
niiade  :  &  il  eft  remarque  dans  le  troifiéme  dé» 
©ionyfiaqucs"  de  Nonnus  5  qme  le  fils  à*EUéire^ 
facrifia  Tes  cheveux  au  Simoïs  $  dans  Philoftra« 
te ,  que  Memnon  £Is  de  V^urore ,  facrifia  le8# 
fiens  au  Nil  y  8c  pour  conclure  cete  remarque 
par  la  Rivière  qui  en  a  été  la  caufe ,  que  Letâ^ 
€ippe^  félon  Paufanias.  fit  le  mime  prefenc  k* 
TAlphée. 

J*aî  fur  toutes  les  Poc*fies  àc  MalHerBe  dé» 
Obfervations  de  cette  nature  ,  qui  pouroient 
être  dç  quelque  lèrvice  pour  les  Gens  de  Lettres» 
On  en  a  pu  voir  déjà  quelques-unes  dans  mer 
Oeuvres^ mêlées;  Se  j'en  ai  mis  quelques  antres^ 
dans  ce  Recueil  ,  pour  contenter  un  de  mes^ 
amis  qui  les  eftime.  Mais  corne  ces  fortes  de 
Remarques  ,  ne  fbnr  pas  propres  pour  tout  le 
monde ,  je  m*empeclieni  bien  d*en  fatiguer  ctxasf 
qui  n'aiment  pas  cete  efpece  de  Literature». 


9if$  ies^  Remettes  de  MrChi'wnétK 


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