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Full text of "Les évêques auxiliaires du siége métropolitain de Besançon"

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/ 



ÉVÊQUES AUXILIAIRES 

DU SIÉOE MËTROPOLITAIN m BE8AN(I0N 



Auguste [CASTAN 







BESANCON 
IMFRIHBHIB DJDIVERS ET C'", GR\NDE-HDÏ, 87. 



Eilrail des Néoioires de la Société dTmulalion du Oonbs. 
Séance du 11 mars 1876. 



BRUEi 






>^ _ A 



LES EVEQUES AUXILIAIRES 



DU SIÈGE MÉTROPOLITAIN DE BESANCON 



; Dès les premiers temps de l'organisation des diocèses ecclé- 
siastiques, les conciles prévirent le cas où les évêques ne 
pourraient à eux seuls faire les fonctions religieuses qui leur 
étaient réservées : on les autorisa à se choisir des suppléants 
qui agiraient en qualité de leurs mandataires. Ces lieute- 
nants épiscopaux furent appelés chorêvêques , c'est-à-dire 
évêques forains. On ne connaît qu'un seul personnage ayant 
exercé cette charge dans le diocèse de Besançon : c'est Etienne, 
doyen du chapitre de Saint-Jean, qui vivait en 620 (l). 

L'institution des chorêvêques tomba en désuétude au 
dixième siècle, et ce fut, paraît-il, au grand dommage de Fac- 
complissement régulier des devoirs épiscopaux. Le quatrième 
concile de Latran, qui se tint en 1215, constata cette lacune 
et prescrivit, par son dixième canon, les moyens de la com- 
bler, a Gomme il arrive souvent, dit le concile, que les évê- 
ques, en raison de leurs occupations multiples, ou de leur 

santé, ou des invasions belliqueuses , ne peuvent suffire 

par eux seuls à administrer au peuple la parole de Dieu, sur- 
tout dans les diocèses étendus et dont la population est dissé- 
minée , nous ordonnons que, dans les églises cathédrales 

(l) DuNOD, Hist. de l'Egl. de Besançon, 1. 1, p. 378. 



ivi359978 



— 4 - 

ou conventuelles, on institue des hommes capables, que les 
évoques puissenH cfaoisia' comme coadjuteurs et coapérateurs, 
non-seulement dans Toffiee de la prédi(îafcion , mais encore 
dans le ministère des confessions à entendre et des pénitences 
à enjoindre, et généralement dans toutes les fonctions qui 
intéressent le salut des âmes (i). » 

On le voit , cette recommandation canonique visait spécia- 
lement les diocèses qui avaient une vaste circonscription, des 
paroisses d'un difficile accès, une situation topographique les 
exposant fréquemment à être envahis par les armées. Tel 
était le cas du diocèse de Besancon : aussi l'institution d'un 
lieutenant archiépiscopal suivit-elle de près l'ordre donné à 
ce sujet par le concile. La fonction ainsi créée exista jusqu'à 
la révolutioa frauçaise, c'eat-à-dire pendant près de six cents 
ans. 

Le titulaire de cet office prenait la qualité de suffragant. Il 
étaifc choisi et pouvait être révoqué par l'archevêque. Pen* 
daat radmini&tration intérimaire du chapitre métropolitain, 
le siège vacant, c'était au coarpe des chanoines à confirmer le 
sulfragant ou à en élire un nouveau. Ordinairement le choix 
de l'archevêque oa du chapitre se pointait sur uû religieux du 
diocèse ayant da renom oocuaie prédicateur. Quelquefois on 
conférait la dignité à un chanoine éliâtlngué par son érudition 
ou son éloquence.. 

La iKunination du sufTragant était notifiée à la cour de 
Rome, et celle^ei^ après information canonique, donnait des 
bulles à l'élu, en lui attribuant un titre d'évêque, ou plus 



i,[\ « Gum sgepe contingat quod episcopi, propter occupationes multi- 
pliées, vel invaletudines corporales, aut hostiles incursus , per 

seipsos Ho-n saflî'ekmt rainistrare pepulo verbum Dei, maxime pw 

ompibaS' ôk»te^e& et diffusas , pi^fiecipivaiuâ, tas» in caithed-ralibus 

quapa, in aliis çonveAtualibus ecclesiis, viros i4oneos ordinari, quos 
episcopi possint coadjutores et cooperatores habere, non solum in ppse- 
dïcfttioitit» dl&e^, v^fvtH» e^m m ftudieitdi» 6€H»£»6«io&ibu» &L pssai^ 
tentils injungendis, ac csBtcris quse ad salutem pertinent animarum. » 



— 5 - 

rarement d'archevêque, in partibusi infidtèmtn» L© «uÉFragant 
était ensuite sacré et installé dans ses fonctions. 

Le suffragant ne participait pas , en qualit«é d'éréque auxi- 
liaire, à Tadminislration du diocèse : il n'exerçait que d-es 
fonctions épiscopales purement religieuses, par délation de 
Tarchevêque quand le siège était occupé, ou par délégation 
du chapitre en cas de vacance de Tardievêché. Substitut de 
l'archovêque in spiritiialibm , il ne faisait pas double emploi 
avec le vicaire général qui suppléait l'arclievêque in terrvpo^ 
ralibus, ni avec le vices gerens, chargé, pendant la vatrance 
du siège ou une longue absence d'archevêque, de la direo- 
tion spirituelle et temporelle du diocèse. Exception iiellemeiit, 
quelques-uns de ces vicaires eurent, concurremment avec le 
suffragant, la qualité épiscopale. 

Si le suffragant était un religieux, il n'avait pas entrée au 
chapitre et cédait même le pas aux abbés mitres du diooèse <U. 
S'il était chanoine, il conservait son siège daos l'assemblée 
capitulaire, mais sans primer les quatre hauts dignitaires qui 
y présidaient suivant l'ordre de préséance de leurs titres. On 
avait fini pourtant par décider que, quand le suffragant serait 
un chanoine, il aurait, dans les proceasioxis, le pas suf tous 
ses confrères lorsqu'il marcherait revêtu des ornements épis- 
copaux , mais qu'il céderait ce pas aux quatre dignitaires 
lorsqu'il ne porterait point les insignes de l'épiscopat P). 

Le suffragant vivait d'une pension assignée sur les revenus 
de l'archevêque : ce traitement, qui était de 150 francs par 
année au quinzième siècle, fut élevé à 200 francs au siècle 
suivant (3). 



(1) Voir le procès-verbal de la première entrée de l'archevêquo 
Hugues de Vienne, le 15 août 1334. Le suffragant y est nommé après 
les abbés de Saint-Paul et de Saint-Vincent de Besançon, de Mont- 
benoît, de Corneux et de Bellevaux. {Mém de la Soc. d'Emul. du Doubs, 
4« série, t. X, 1875, p. 220.) 

(2) Acta CapituH Bisunt, 1514, 13 decemb. 

(3) Ibid., passim. 



— 6 — 

Les historiens de TEglise de Besançon n'ont pas accordé 
grande attention aux suifragants auxiliaires du diocèse, et 
cependant c'était à ces lieutenants qu'incombait la plus lourde 
part du fardeau religieux de l'épiscopat : leur délégation était 
permanente pour tout ce qui concernait les fonctions pasto- 
rales au point de vue purement spirituel, fonctions que nos 
archevêques, du treizième siècle au dix-septième, exercèrent 
rarement en personne. Les suffragants étaient sans cesse en 
action pour consacrer des églises ou des autels, pour bénir 
des cimetières, pour donner Tonction aux prêtres du diocèse, 
pour administrer la confirmation , pour visiter les paroisses 
et les bénéfices qui relevaient de la juridiction de l'ordinaire. 
Il y a donc beaucoup d'actes dans lesquels figurent nos évo- 
ques auxiliaires, et ces actes, pour qu'ils servent à l'histoire 
des localités franc -comtoises, ont besoin d'être datés avec 
précision : de là l'intérêt d'une nomenclature aussi exacte 
que possible des titulaires de la suffragance. 

L'érudit abbé Richard est le seul qui, jusqu'à présent, ait 
essayé d'en dresser la liste (i). Celle qui va suivre est notable- 
ment plus complète P), et nous pensons faire œuvre utile en 
la livrant aux amis de l'histoire franc-comtoise. 

I. — Henri, évêque de la Troade 

12.. -1232. 

Le premier titulaire de la fonction qui nous occupe paraît 
avoir été l'abbé cistercien du Mont-Sainte-Marie, celui qui 
avait présidé à l'organisation de ce monastère (3). Il se nom- 



(1) Histoire des diocèses de Besançon et de Saint-Clavde, t. III, pp. 9-10. 

(2) Elle comprend onze noms nouveaux, sur lesquels deux (numé- 
rotés in et vin) m'ont été fournis par mon savant collègue M. J. Gau- 
thier, archiviste du Doubs : je dois en outre à l'obligeance du môme 
collaborateur un certain nombre d'indications qui ont été fondues dans 
les divers articles que l'on va lire. 

(3) Un catalogue des abbés du Mont-Sainte-Marie qui termine le 
Martyrologe de cette abbaye, conservé à la Bibliothèque de Besançon, 



— 7 — 

mait Henri et reçut le titre d'évêque de la Troade (Troge Ma-- 
gne pontifex) : c'est ainsi qu'il se qualifie dans le seul procès- 
verbal que nous possédions de ses actes épiscopaux ; cet acte 
est du 26 mars 1230 (0. On a de lui un opuscule théologique 
sur la Grâce i'^). Il mourut en 1232, à l'abbaye de Haute- 
Combe (3), et fut enterré, dit-on, à l'abbaye de Glairvaux, 
devant Tautel de la Sainte-Trinité W. 

H. — Renaud, archevêque de Corinthe 

avant 1242. 

Mort avant 1242. 11 avait fondé trois places de chapelains 
dans l'église de Sainte-Madeleine de Besançon; témoin ce 
passage d'un acte de donation fait en faveur de cette église 
par Guillaume de Choys, l'un des chanoines du lieu : 

a Dédit etiam et concessit dictus W. canonicus, in perpe- 
tuam elemosinam, tribus sacerdotibus constitutis in predicta 
ecclesia pro magistro Renaldo bone memorie, quondam ar- 
chiepiscopoGhorintiensi ..., triajornalia terre.... Actumanno 
Domini M*> GG*> XUP (5). » 

III. — Armand, évêque de 

1274. 

Armand, suffragant de l'archevêque Eudes de Rougemont, 

débute par cette mention : « Primus ergo est Henricus, qui post Ma- 
gnae Troiae fuit autistes. » — Cf. Gallia chrisliana, t. XV, col. 304. 

(1) C'est l'acte de la bénédiction du cimetière de Villers-sous-Ghala- 
mont, document qui appartient à l'auteur de ce travail. 

(2) « Henrici, primi abbatis Montis-Sancte-Marie (et postea Trojse 
Magnae episcopi), libellus qui dicitur Verbi gracia. » [Catalogue des 
manuscrits de la bibliothèque de Troyes, n» 953.) 

(3) « M. ce. XXXII. — Obiit apud Altam Tumbam {kg. Gumbam) 
domnus Henricus, quondam Magne Troie episcopus. » (Albkici Trium- 
FoNTiuM chronic, ap. Pertz, Monura. Germ. Scriptor.j t. XXIII, p. 930.) 

(À) Chronic. Balernense, ms. de la bibliothèque de M. Droz des Vil- 
lars. 
(5) Cartular. B.-M. Magdalenes, ms de la Bibliothèque de Besançon. 



— 8 - 

reçut en cette qualité le serment prêté au siège métropolitain 
de Besançon, le 25 février 1274, par Regnaud II, abbé de 
Baume-les-Moines W, 

IV. — Thierry de Chariez , évêque de Suda. 

1281-1315. 

Moine cistercien , successivement abbé de La Charité et de 
Bellevaux, il paraît avoir été fait suffragant en 1281 (^). On a 
des actes de lui, en cette qualité, qui appartiennent à Tannée 
1294(3). Il figura, le 5 mai 1310, aux obsèques du comte de 
Bourgogne Othon IV, à Tabbaye de Cherlieu(4). Le cordelier 
gascon Vital, qui devint archevêque de Besançon en 1312 (5), 
ne tarda pas à le remplacer comme suffragant par un reli- 
gieux franciscain. Thierry n'en conserva pas moins sa qua- 
lité d'ôvêque; il mourut le 9 mai 1324, suivant l'épitaphe qui 
couvrait sa tombe à l'abbaye de Bellevaux et qui était ainsi 

conçue (6) ; 

« 

Mille tbrcentenis 

ivnctis binis dvodenis 

nona lvce maii 

FeRTVR ad iETHRA TRAHI 

Domnvs'Thirricvs 

Pr^svl Svdensis amicvs 

Ghristi catholigvs 

QVI SIT El MEDICVS 
HVIVS IN HAC FOSSA 



(1) Inventaire des titres de r Archevêché de Besançon, dressé en 1689: 
aux Archives du Doubs. 

(2) Baverel, Evêques comtois, ms de la bibl. de Besançon. 

(3) DuNOD. Hist. de l'Egl. de Besançon, t. I, p. 214. 

(4) Voyage littér. de deux bénédictins, t. I, p. 139. — Une erreur de 
transcription ayant fait imprimer, dans cet ouvrage, Luds au lieu de 
Sudey M. Ed. Clerc (Essai, t. II, p. 15) a cru qu'il s agissait d'un évêquo 
de Leyde, bien que Leyde n'ait jamais eu de siège cpiscopal. 

(5) DuNOD, Hist. de lEgl. de Besançon, t. I, pp. 217-220. 

(6) DuNAND, Notes sur Vhist. de Franche-Comté, à la Bibliothèque de 
Besançon, t. XXX. 



— 9 — 

RbQVIESGANT PRiGSVLIS OSSA 

Spiritvs in doxa 

VrVAT SINE NOXA 

Amen. 



V. — Guy de Gy, évêque de Saint-Jean de Jérusalem 

1315-1328. 

C'était un cordelier du couvent de Gray. Le comte de Bour- 
gogne Othon IV l'avait choisi, en 1287, pour organiser l'U- 
niversité d'études qu'il venait de créer dans cette dernière 
ville (1). Dès 1315, on le voit agir dans le diocèse comme suf- 
fragant de l'archevêque Vital P) : au mois de septembre 1319, 
il figurait en cette qualité à la reconnaissance des reliques des 
saints Epiphanc et Isidore, dans l'église de Saint- Jean de 
Besançon (3). Par son testament, de l'an 1328, il fonda deux 
chapelles dans l'église de Gy, lieu de ses origines, en affec- 
tant de plus, dans cette même localité, une chambre à Pusage 
de tous les Gordeliers qui y seraient de passage (4). 



VI. — Hugues, évêque de 

1328. 

C'est le nom du suffragant de l'archevêque Vital qui, le 
premier dimanche de TAvent, en Tannée 1328, reçut le ser- 



(1) Gatin et Besson, Hist. de Gray, pp. 26 et 424. 

(2) ïnvent. des titres de l Archevêché de Besançon, dressé en 1689 : aux 
Archives du Doubs. 

(3) Reliques de Véglise métrop. de Besançon^ ms de la Biblioth. de cette 
ville; — DuNOD, Hist. de VEgl., t. I, p. 219. 

(4) Par un acte du 9 août 1329, l'archevêque Vital confirma et com- 
pléta ces dispositions du suffragant défunt, appelant celui-ci : « bone 
memorie venerabilis in Ghristo pater dominus frater Guido de Gy, 
quondam civitatis Sancti-Johannis episcopus, noster in spiritualibus 
vicarius generalis. » (Archives du Doubs : fonds du Chapitre métropo- 
litain.) 

2 



- 10- 
nient prûLé au siège métropolitain de Besançon par Jean de 
Fondremiind, abbé do Gorneus ('). 

VII. — RlQUIER, ÉVÊQUE DE TlBÉRIADE 

1331. 

II figurait dans le cortège do l'archevêque Hugues do 
Vienne, lors de la première entrée h Besançon de ce prélat, 
lo 1& août 1334. Lo populaire l'appelait ïavcsque de Tabarîe, 
contraction française 
du mot Tibériade(2). 
On ne connaît pas son 
nom de famille; mais, 
à en juger par son pi'é- 
nom, il devait êlrc ori- 
ginaire dn Poutliieu, 
province oCi florissait 
le culte do saint Ili- 
quier. Il s'était fait 
graver un sceau imité 
de ceux des cardinaux 
de la cour pontificale 
d'Avignon. Ce sceau, 
dont la matrice appar- 
tient h la biblioLlièque 
de Besançon , est de 
forme ogivale. Le mi- 
lieu est occupé par un 
dais d'architecture à 
trois étages. En haut se 



(1) DtNoo. Hist. lie l'Eglise de Besançon, t. I, p. 2!0; — Archives du 
Doiibs : Invenl. des titres de VArchevéché de Besançon, dressé en 1I)S9. 

(2) La première entrée des archevêques de llesançon; dans les Mém. de 
la Soc. d'Hmul, da IJoubs, 4- série, t. X, 1875.. p. 2Ï0. 



^li- 
se voit une Vierge tenant l'Enfant-Jésus. Plus bas est Té- 
vêque de Tibériade en costume pontifical et bénissant. Au- 
dessous, le même prélat, tête nue et les mains jointes, fléchit 
les genoux en invoquant la Vierge. A droite et à gauche de 
la figure intermédiaire sont deux écussons. Sur Fun est le 
monogramme du nom de Jésus, avec alliage des lettres FR, 
lesquelles signifient Franciscus et prouvent que le sufi'ragant 
en question appartenait à Tordre de Saint-François. Sur l'autre 
écusson sont les lettres MA, c'est-à-dire Maria. La légende 
gothique du pourtour est remarquable par son incorrection 
latine; elle est ainsi conçue : J^ijUtum : iomixA : tfmop : 
amare : tiimaita : ulta (pour ultra) : marittia : fratr^er (pour fra- 
ter) : tithmm, — € Sceau du seigneur évêque de l'amère Ti- 
bériade d'outre-mer, frère Riquier. » Quant à la fleur de lys 
qui termine cette légende, elle semble être là pour rappeler^ 
que le souverain temporel du diocèse de Besançon, Eudes IV, 
duc de Bourgogne, tenait la Franche-Comté en qualité d'é- 
poux d'une fille de la maison de France. 

VIII. — Clément, évêque de Domochus 

1370. 

Ce sufiragant, qui appartenait à un ordre religieux {frater 
Clemens, Dei gratia, episcopus Domocensis), consacra l'église 
de Sainte-Madeleine de Besançon, le 3 octobre 1370, par dé- 
légation de l'archevêque Aymon de ViUersexel (U. 

IX. — N., ARCHEVÊQUE d'AcHAÏE (?) 

1392. 

Le jour de Noël de Tan 1392, les offices furent célébrés à 
Auxonne, ville du diocèse de Besançon, par un prélat que 
les documents appellent Varchevesque de Chiesse (2) . 

(1) Archives du Doubs, fonds Sainte-Madeleine, carton V, n* 17 bis. 

(2) Note extraite par le P. Dunand des archives de la ville d' Auxonne. 
— Biblioth. de Besançon. 



- 12- 

(Jefctc lièiiomination populaire nous paraît dériver de la for- 
mule lairn^ Achaïensis arehkpiscapns. 

X. — Jean, évêque de Nazareth. 

1410. 

Ce suffragant consacra, le 2 avril 1410, l'autel de l'oratoire 
rural dédié à saint Maximin , sur le territoire de Fouche- 
raos (U. 

XI. — PIERRE, ÉVÊQUE d'EsQUILIUM. 

1428. 

Petbus, Dci gracia episcopus Squillinensis, agissant comme 
délégué de l'archevêque Thiébaud de Rougemont, conféra les 
ordres moindres, le 23 avril 1428, dans la chapelle du palais 
archiépiscopal do Besançon l^). 

XII. — N., ÉVÊQUE DK CaRPI (?) 
Avant 1448. 

Dans le testament d'^Etienne Despotots, de Besançon, passé 
au mois de janvier 1450, il est parlé d'une sienne maison 
« située dans la rue des Granges de Besançon, près de celle 
qui â appartenu à fut révérend père en Dieu l'évesque de 
Grappes C3). » 

La locution populaire évesque de Grappes nous a paru dé- 
river de la formule Carpensis episcopus^ que mettait sans doute 
à la suite de son prénom latin le suffragant que révèle le tes- 
tament ci-dessus indiqué. 






(1) L'abbé Suchet, Saintr Maximin, p. 29, note 2. 

(2) Acte transcrit au fol. 1G8 du registre 1432-46 des Délibérations 
municipales de Besançon. 

{^ Note dtr P. Dttkano, à la Bibliothèque de Besançon. 



- 13 - 
XIII. — Antoine, évêqub de Sidon. 

1448-1474. 

C'était un docteur en théologie de l'ordre des Domini- 
cains (l). Le 23 août 1448, on le trouve à Auxonne, donnant 
les ordres par délégation de Tarchevêque Quentin Ménard (2). 
11 était très apprécié comme prédicateur, et le chapitre mé- 
tropolitain récompensait ses sermons et ses offices pontificaux 
par des cadeaux de comestibles (3). L'archevêque Charles de 
Neufchâtel lui retira sa confiance ; mais le chapitre métro{K)- 
litain refusa l'investiture aux deux religieux qui essayèit}nt, 
lui vivant, de prendre sa place W, 



(1) « Le VI' jour de jung mil iiiic cinquante et neuf, la chapelle de 
monseigneur le prince d*Oranges fut dédiée, et consacrez les deux 
aultez, par révérend père en Dieu maistre Antoinne, évesque de Sy- 
don, docteur en théologie de l'ordre des frères prescheurs.. .- » (Noie du 
feuillet de garde d'un missel provenant de l'abbaye du Mont-Sainte- 
Marie : à la Bibliothèque de Pontarlier.) 

(2) Note extraite des archives de la ville d* Auxonne, par le P. Dunand. 
— Bibliothèque de Besançon. 

(3) « Ordinaverunt domini presentari, ex parte Gapituli, domino epi- 
scopo Sydoniensi, qui missam majorera et sermonem die sancti Dyo- 
nisii ultimate fecit in ecclesia Bisuntina Sancti-Stephani, due prébende 
panis et vini et unum quartum mutonis. » fÂcta Gapituli Bis. y 12 oc- 
tobr. 1461.) — « Pro buUis super Societate Jesu contra Turcbos eon- 
cessis publicandis, fiant dominica proxima, hora majoris misse, pro- 
cessiones générales apud Sanctum-Stephanum, et fiât sermo per do- 

minum episcopum Sydoniensem » {Ibid., 12 febr. 1463.) — « Intaitu 

laborum et penarum sumptorum per do. episcopum Sydonensem in 
consecrationem duorum altarium, in ecclesia Bisuntina Sancti-Johannis 
de novo constructorum, habeat idem dominus episcopus unam char- 
giam salis per sexcallum expediendum. » (Ibid., 20 decemb. 1463.) 

(4) Les frères Mansuet Fichet et Mammès, do Tordre des frères prê- 
cheurs, se présentèrent successivement au Chapitre comm<3 devant être 
promus à l'épiscopat en remplacement de l'évêque de Sidon. Le Cha- 
pitre répondit à tous deux : « nuUatenus consentire hujusmodi requisi- 
tioni quamdiu dominus episcopus Sydoniensis, modernus sufi'raganeus 
archiepiscopatus Bisuntini, vitam duxerit in humanis. » [Acla Capituli 
Dis., 29 jul. 1467, 8jan. 1468.) 



— 14 - 

XIV. — Philibert Vuillot, évêque de Salone. 

1474-1480. 

Né à Poligny, d'une famille ancienne, il se fit religieux au 
couvent des Dominicains de cette ville et en devint prieur, 
fonction qu'il cumula avec^ celle d'inquisiteur général de la 
foi au comté de Bourgogne. Il était docteur en théologie. 
L'archevêque de Besançon, Charles de Neufchâtel, le choisit 
pour suffragant et demanda pour lui des bulles au pape 
Sixte IV (juillet 1474). Il fut sacré à Chalon-sur-Saône, dont 
le siège était occupé par son compatriote Jean de Poupet. Il 
mourut à Besançon en 1480, et fut inhumé dans Péglise des 
religieux de son ordre (i). 

A la même époque, Jacques de Clerval, vicaire général de 
l'archevêque, avait la qualité d'évêque d'Hébron (^). 

XV. — Henri Potin, évêque de PmLADELPHiE. 

1480-1489. 

Né à Gournay-en-Bray (3), il entra dans Tordre des Carmes 
au couvent de Rouen et eut la qualité de professeur en théo- 
logie W. L'archevêque Charles de Neufchâtel, qui venait de 
favoriser la conquête de la Franche-Comté par Louis XI , 
crut sans doute être agréable au nouveau gouvernement en> 
choisissant pour suffragant un religieux français. Le chapitre 
métropolitain ratifia ce choix par une délibération du 23 août 
1480(5). Mais lorsque la maison d'Autriche vint reprendre 
possession de notre province, l'archevêque et son suflragant 
durent quitter le diocèse : Charles de Neufchâtel reçut comme 



(1) Chevalier, Hist. de Poligny y i. II, pp. 54-55. 

(2) J.-J. Ghifflet, Vesontio, II, p. 303. 

(3) Note sur un pontifical ayant appartenu aux Carmes de Besançon 
et possédé actuellement par la Bibliothèque de celte ville. 

(4) Daniel av. m.. Spéculum Carmeliianum, t. II, p. 927. 

(5) Âcta Oapituli Bisunt, 



— 15 — 

compensation Tadministration de révêché de Bayeux, et Té- 
vêque de Philadelphie devint prédicateur du roi de France 
Charles VIII. On a de lui des lectures de théologie scholas- 
tiquo, des sermons au clergé et au peuple, un carême prêché 
devant le roi Charles VIII. Il mourut à Ôouen en 1502 (D. 

XVI. — Guy Rosselet, évêque de Tibériade. 

1491-1493. 

Originaire d'Audrehem, village de T Artois, il appartenait 
à Tordre des Carmes et y était professeur en théologie. En 
1481 , il se trouvait prieur du couvent de Marche-en-Fameno, 
dans le duché de Luxembourg (2). Dix ans plus tard, Tarche- 
vêque Charles de Neufchâtel le substitua, comme suffragant, 
au carme Henri Potin , que ses attaches avec la France ren- 
daient impossible dans le diocèse (3). 

XVII. — Odet Tronchet, évêque db Tibériade. 

1493-1502. 

Né à Gray, il avait fait profession chez les Cordeliers de 
cette ville : de là il avait été envoyé à Paris, dans le grand 
couvent du même ordre, oii il était devenu docteur et profes- 
seur en théologie. Son séjour dans la capitale de la Franco, 
qui remontait au moins à l'année 1483, lui avait permis 
d'acheter de beaux livres de théologie. Sur deux de ces vo- 






(1) Daniel a v. m., loc. cit, 

(1) Un livre qui avait appartenu à ce religieux, et que possède au- 
jourd'hui la Bibliothèque de Besançon, porte Tinscription manuscrite 
que voici : « Liber iste est ad usum magistri Guidonis d'Audrehem, 
sacre pagine professoris et prioris conventus Marchie sacri ordinis 
beatissime Dei genitricis Marie de Monte Garmeli. Et émit in oppido 
de Delft in Ilollandia. 1481. » 

(3) La prélature de Guy Rosselet nous a été révélée par une note 
inscrite sur un pontiiical qui appartenait aux Carmes de Besançon et 
qui est aujourd'hui à la Bibliothèque de cette ville. 



— 16- 

lumes, aujourd'hui à la Bibliothèque de Besançon, il avait 
fait peindre ses armoiries : d'argent à un tronc d'arbre au 
naturel (1). A Paris, il connut Charles de Neufchâtel, arche- 
vêque de Besançon^ qui était exilé de son diocèse depuis que 
la Franche-Comté avait fait retour à la maison d'Autriche. 
Ce prélat créa le cordelier de Gray son sufTragant, en 1493, 
lui obtint des bulles d'évêque de Tibériade, puis le fit agréer 
en cette qualité par le chapitre métropolitain (^;. L'archevêque 
mort , le chapitre continua les pouvoirs spirituels au sufFra- 
gant (3), et il en fut de même lors de l'intronisation de Fran- 
çois de Busleyden W, Qdet Tronchet mourut en 1502(5). 

XVIII. — Jean Favel, évêque de Nazareth. 

1502-1514. 

Né à Motey-Besuche (Haute-Saône) et dominicain du cou- 
vent de Besançon, il était parvenu dans son ordre aux fonc- 
tions de professeur en théologie et d'inquisiteur de la foi pour 
le diocèse de Besançon. L'archevêque François de Busleyden, 
au moment de partir pour l'Espagne avec Philippe le Beau, 
roi de Castille, dont il avait été le précepteur, choisit Jean 
Favel comme sufTragant et, par une lettre datée de Tolède 
le 12 mai 1502, lui alloua 200 francs par année sur. les reve- 
nus de son siège (6). Moins de trois mois et demi après cet 
acte, l'archevêque mourait à Tolède (23 août) (7), et le chapitre 



(1) Renseignements puisés sur les ex-libris de divers volumes du 
quinzième siècle, à la Bibliothèque de Besançon. 

(2) Acta Capituli Disunt,, 22 april. 1494. 
13) Ibid., 22 aug. 1498. 

(4) Procès-verbal de l'entrée de François de Busleyden : l" nov. 1499 
(Archives de la ville de Besançon). 

(5) Ddnod, Hist. de VEgl. de Besançon, t. I, p. 277. 

(6) Acia Capituli Bis., 15 jun. 1502. 

(7) Ant. DE Lalaing, Voyage de Philippe le Beau en Espagne, publ. 
par M. Gachard dans la Collection des voyages des souverains des Pays- 
Bas, t. I, pp. 196-197. 



— 17 — 

métropolitain élisait à sa place un écolier de quatorze ans, 
Antoine de Vergy (l). Jean Favel, donné comme mentor à ce 
jeune prélat, fut chargé de le conduire à Innspruck pour qu'il 
y reçût l'investiture de l'empereur Maximilien. Pendant <son 
séjour à Innspruck, on célébra (25 septembre 1503) un service 
funèbre pour le défunt prince Hermès de Milan : le suffra- 
gant de Besançon officia pontificalement dans cette céré- 
monie (^). Jean Favel mourut en 1514, après avoir fondé à 
Besançon l'oiïice de saint Dominique dans la cathédrale de 
Saint-Etienne, et celui de saint Thomas d'Aquin dans la ca- 
thédrale de Saint-Jean (3). 

XIX. — Jean d'Emskerque, dit d'Anvers, 

ÉVÊQUE DE SaLONE. 
1514-1523. 

Issu d'une famille originaire de Hollande et qui s'était fixée 
à Besançon au quinzième siècle W, il était chanoine du cha- 
pitre métropolitain quand il fut fait suffragant, au mois de 
juillet 1514, par la volonté de Tarchevêque Antoine de Ver- 
gy ©. A cette occasion, « le chapitre, par délibération du 
4 juillet 1520, lui accorda la séance et le suffrage après les 
quatre dignités, sauf que dans les élections et options de pré- 
bende, il ne pourroit opiner qu'à son tour de chanoine, qu'on 
ne lui annonceroit ni leçons ni répons, et qu'il ne seroit pas 
obligé de chanter Tépitre et l'évangile comme les autres cha- 



. •'«-•-««'^ 



(1) A. Gastan, Granvelle et le petit empereur de Besançon, dans la 
Bévue historique, \'^ année, t. I, 1876, pp. 81-82. 

(2) Ant. DE Lalaing, ouvrage cité, p. 31G. — C'est à tort que le chro- 
niqueur appelle notre suffragant évesque de Bethléem. 

(3) Arch. du JJoubs : fonds rlu Chapitre métropolitain ; — Uihlioth. de 
Besançon : Ordinaires des églises cathédrales. 

(4) Perregiot, Discours sur la dénomination des rues de Besatiçon^ 
dans les Docum, inéd. pour servir à Vhist. de la Fr. -Comté, t. III, p. 62. 

(5) Âcta Capituli Bis., 26 jul. 1514. 



— 18 — 

noines (1). » II mourut le 23 novembre 1523, et fut inhumé 
en l'église de Saint-Etienne, dans la petite nef, entre le chœur 
et la chapelle de la Vierge W. Sur sa tombe étaient gravées 
les armes de sa famille (d'azur à trois harengs d'argent cou- 
ronnés d'or adextrés et posés en fasce ; devise : en dieu mon 
espérance) accompagnant l'épitaphe suivante W : 

Rdvs Dns Ioannes d'Anvers episcopvs Salonensis 

COMMENDATARIVS M0NA3TERII LOCIGRESCENTIS DIGTI TrIDM 
ReGUM ORDINIS GiSTERCIEN3I3 : OIVIS ET CANONIGVS BiSVNT. 

Animam Deo reddidit anno Dni 1523. 

XX. — Pierre Tassard, évêque de Ghrysopolis. 

1524-1533. 

Dominicain du couvent de Lyon, il avait étudié à Paris, 
comme en témoiLjao ïex-libj^is d'un volume de la Somme de 
saint Thomas, aujourd'hui conservé à la Bibliothèque de Be- 
sançon. Sur la présentation de Tarchevêque Antoine de Vergy, 
alors exilé volontaire de la ville par suite de ses démêlés avec 
la commune, le chapitre métropolitain, par délibération du 
11 janvier 1524, agréa Pierre Tassard en qualité de suffra- 
gant du siège archiépiscopal (^i). Ce prélat mourut vers le mi- 
lieu de Tannée 1533. 

En ce même temps , il y avait dans le diocèse un second 
évêque in partibus infidelium : c'était Jean Renault, qui s'in- 
titulait évesque de Magayre (quelquefois Maguère) et était 
prieur commendataire de Saint-tTust d'Arbois. Ses actes con- 
nus sont des années 1526 à 1528 (5). 



(1) Dl'nod, Hist de VEgl. de Besançon, t. I, p. 280. 

(2) Liher anniversarior. Ecoles. Disunt., aux Archives du Doubs et à 
ha Bibliothèque de Besançon, fol. xvii. 

(3) Menues observations pour Vhist. du Comté de Bourgogne, ms des 
Ghitïlet à la Bibliothèque de Besançon, t. I, fol. 125 V. 

(4) Acla Capituli liisunt.y 11 jan. 1524. 

(5) Collection DuNANri, ms de la Bibliothèque do Besançon, t. XXX, 
fol. 3, et XXXII, fol. 15. 



— 19 — 
XXI. — François Simard, évêque db Nicopolis. 

1533-1554. 

Né à Mondon, près de Vesoul, et admis comme boursier 
au collège dit de Bourgogne, fondé à Paris pour des étudiants 
pauvres de la Franche-Comté, Simard revint dans sa province 
natale avec le grade de docteur en théologie qu'il avait obtenu 
à la Sorbonne. Il professa quelque temps à TUniversité de 
Dole; mais bientôt le chapitre métropolitain de Besançon, 
reconnaissant en lui les qualités d'un « habile controversiste 
et prédicateur pathétique, » se l'attacha en lui conférant 
l'une de ses prébendes canoniales. Simard fut employé à 
prêcher contre la doctrine protestante qui menaçait de s'in- 
troduire dans la ville (1). Le 17 sopicmbre 1533, il annonçait 
au chapitre que Tarchevêque Antoine de Vergy venait de le 
choisir pour suffragant, aux appointements de 200 francs par 
année sur les revenus du siège métropolitain. Simard mourut 
dans cet emploi le 9 septembre 1554, « et fut inhumé entre 
deux piliers de l'église métropolitaine (de Saint-Etienne) au- 
près delà chaire du prédicateur, sous une tombe sur laquelle, 
dit Dunod, il est représenté avec épitaphe P). » 

Cette épitaphe était ainsi conçue (3) : 

Hic iacet reverendvs in Ghristo pateu et domfnvs 

DNS FkANCISGVS SyMARD de MonDONE : DOGTOR SORBONIGVS : 

EPVS NlCOPOLlTANVS : SVFFRAGANEV3 ET GANONICVS BiSVNTINVS : 

QVI OBIIT DIE 9a MENSIS SEPT. ANNO 1554. AnIMA EIVS 

REQVIE3GAT IN PAGE. 



(1) « Per dominum Salins facta relatione de providendo statui domini 
Francisci Symard, sacre pagine professons, ut in hac diocosi residore 

possit ad obviandum secte leutherane dielim pululanti » {Acta Capi- 

tuli Bis., 22 decemb. 1528.) -- Le 23 janvier 1529, François Simard était 
élu chanoine prébende « suis exigentibus meritis, scientia, doctrina et 
ydoneitate.» — L'archevêque lui constitua en outre une pension d6 
50 francs sur la recette de son palais {Acta, 23 jun. 1529). 

(2) Dunod, Hist. de VKgl. de Besançon, t. I, p. 284. 

(3) Menues observations pour l'hist. du Comté de Bourgogne, mss des 
Ghifllet à la Bibliothèque de Besançon, 1. 1, fol. 114 v*>. 



— 20 — 
XXII. — François Richardot, évêque de Nicopolis. 

1554-1557. 

'Né à Morey (Haute-Saône), en 1507, il entra chez les Au- 
gustins de Champlitte et fut envoyé à Paris pour faire de 
hautes études de théologie : il professa publiquement cette 
science k Tournay et à Paris. Il passa ensuite en Italie et 
obtint de la cour de Rome sa sécularisation. Il revint alors 
à Champlitte et y fut élu prévôt du chapitre de cette ville. 
Appelé bientôt après à Besançon pour lutter contre les agis- 
sements du protestantisme, le chapitre métropolitain lui ac- 
corda une place de chanoine. A la mort de l'évêque Simard, 
en 1554, François Bonvalot, administrateur de Tarchevêché, 
le choisit, de' concert avec le chapitre, pour remplir l'ofRce 
de suffragant; mais la famille du titulaire de l'archevêché, 
Claude de la Baume, fit opposition à ce choix. Il en résulta 
un long procès, pendant lequel l'évêque d'Arras, Perrenot de 
Granvelle, attacha Richardot à son église en qualité de suf- 
fragant (1557) ; il lui céda, en 1561, le siège épiscopal quil 
quittait pour devenir archevêque de Malines. Richardot 
mourut sur le siège d'Arras, le 26 juillet 1574 (i). 

Ses armoiries étaient : d'azur à deux palmes d'or passées 
en sautoir, accompagnées de quatre étoiles aussi d'or(-). 

Il existe un portrait de Richardot, en costume de religieux 
augustin , gravé dans Elogia viror. illustr. ex ord, Erem. 
D. Augustini, auct. Corn. Curtio; Ante^^p., 1636, in-4. 

XXIII. — Nicolas Guérin, évêque d'Alessio. 

1557-1578. 

Originaire de Pontoise (3), il était docteur en théologie, 
sous l'habit de l'ordre de Cîteaux, et régissait comme prieur 



(1) Gall. christ. y t. III, col. 349; Mémoire sur François Richardot, 
dans VAlnianach du Comté de Bourgogne pour 1788. 

(2) DuNOD, Ilist. du Comté de Bourgogne, t. III, p. 178. 

(3) Anniversaires des Clarisses de Besançon : aux Archives duDoubs- 



— 21 — 

claustral l'abbaye de Gherlieu, dont Tarchevêque Claude de 
la Baume avait la commende, quand ce prélat le promut à la 
dignité de suffragant du siège de Besançon : le chapitre mé- 
tropolitain l'agréa en cette qualité, le 2 juin 1557 (l). Il mou- 
rut le 16 mai 1578, et fut inhume dans le chœur de l'église 
des Cordelières de Besançon, au pied du maître-autel (2). 

XXIV. — Louis du Tartre, évêque de Nicopolis. 

1578-1584. 

Issu d'une famille d'ancienne noblesse fixée à Poligny, il 
devint abbé de Bellevaux et suffragant de l'archevêque de 
Besançon Claude de la Baume, avec le titre d'évêque de Ni- 
copolis : il eut en outre la fonction de vice-chancelier de l'U- 
ni vorsité de Dole (3). Il consacra, dans cette dernière ville, 
l'autel de la chapelle particulière du Parlement de Franche- 
Comté, où il inséra des ossements du pape saint Grégoire : 
cette cérémonie eut lieu le 20 mars 1583(4). Le prélat qui 
l'avait faite mourut le 15 octobre 1584, et fut inhumé dans 
l'église de l'abbaye de Bellevaux, sous une tombe avec effigie 
qui est aujourd'hui à l'église de Cirey-lez-Bellevaux , devant 
l'autel de Saint-Pierre de Tarantaise; on y lit cette épitaphe: 

IIlG lACET REVERENDVS DOMINVS LVDOVICVS 

Dv Tartre : episcopvs de Nicopoli : svffraganevs 

BiSVNTINVS : VICECANGELLARIVS ALMiE VnTVERSITATIS 

DOLANiE : ABBAS MONASTERII HVIVS BeLL^VALLIS. 

ObIIT 15a OGTOBRIS ANNO DOMINI 1584. 

Ses armoiries étaient : d'azur à deux barbeaux adossés, 
d'argent, accompagnés de quatre croisettes de même. 

(1) Acta Capituli Bis., 2, jun. 1557. 

(2) Note du P. Dunand (Biblioth. de Besançon); -— Annivers. des Gla- 
risses. 

(3) Chevalier, Hist de Poligny, t. II, p. 492. — de Billy, Hist. de VU^ 
niversité du comté de Bourgogne, t. I, pp. 297-98. 

(4) Evangéliaire du Parlement de Franche-Comté : ms de la Biblio- 
thèque de Besançon. 



- 22 — 
XXV. — Jean Doroz, évêque de Nicopolis. 

1585-1604. 

Né à Poligny, il embrassa la vie religieuse au prieuré de 
Vaux, de Tordre bénédictin de Cluny. On Tenvoya étudier à 
rUniversité de Dole, où il reçut les grades de docteur en théo- 
logie et en droit canon, puis obtint au concours une chaire 
de professeur de ce droit qu'il occupa pendant une vingtaine 
d'années. Il s'en démit pour accepter de l'archevêque Fer- 
dinand de Rye le poste de suffragant du siège métropolitain 
de Besançon : ses bulles sont du mois d'août 1585. Dix ans 
plus tard, le gouvernement des Pays-Bas et de Franche- 
Comté lui donna l'abbaye de Faverney, qu'il s'agissait de 
reconstruire. « Il me serait difficile, dit-il à l'archiduc Albert, 
de bien bâtir sans Chaux, » faisant ainsi allusion au prieuré 
de Chaux-lez-CIerval, qui était vacant et dont il désirait le 
revenu pour l'appliquer à son entreprise de restauration. 
— « Vous l'aurez, répondit l'archiduc, afin que vous n'ayez 
point d'excuse de rétablir Faverney. » Nommé par le pape 
évêque de I^ausanne, le 10 avril 1600, il alla se faire installer 
à Fribourg, puis revint habiter la Franche-Comté où, pen- 
dant quatre années encore, il fit par délégation des fonctions 
épiscopales. Il mourut dans son prieuré de Chaux-lez-Glerval, 
le 14 septembre 1607, à l'âge de 70 ans (i). On l'inhuma dans 
la cathédrale de Saint-Etienne de Besançon, où un monument 
lui fut érigé avec épitaphe ainsi conçue P) : 

D. 0. M. 

Rmo D. Ioanni Doroz episcopo et comiti lavsannensi : 

s. r. i. princtpi : abbati de faverniaco : viro morvm 

gravitate et vitie integritate pr^stantissimo : 



(1) Ce qui précède est en grande partie extrait du tome II (pp. 348- 
349) de V Histoire de Poligny, par Chevalier. 

(2) Mémoires historiques sur le diocèse de Lausanne, par Martin 
ScHMiTT, publ. par J. Gremaud, t. II, pp. 414-422. 



— 23 — 

IVRIS CIVILIS AC PONTIFICII DIVINiEQVE SCRIPTVRiB 

CVMVLATA DOCTRINA ET ELOQVENTIA CVM IIS QVOS 

MIRATA EST ANTIQVITAS COMPARANDO. 

OBIIT ANNO 1607 : 13 SEPTEMBRIS : VIXIT 70 

NoBiLis Anaïolivs Doroz dominvs A Cramant mcestissimvs 

PATRVVS POSVIT. 

Ses armoiries étaient : d'or à la fasce d*azur, chargée d'une 
rose d'argent au cœur d'or. Devise : Honos alit artes. 

XXVI. — Guillaume Simonin, archevêque de Gorïnthe. 

1604-1616. 

Né à Poligny, vers 1560, il prit l'habit des Bénédictins à 
l'abbaye de Saint-Vincent de Besancon et en devint bientôt 
le directeur effectif. L'archevêque Ferdinand de Rye ayant a 
l'cmplaccr comme suffragant Jean Doroz, devenu évoque de 
Lausanne, choisit à cet effet D. Simonin et lui obtint le titre 
d archevêque de Corinthc (0. Le chapitre métropolitain s'of- 
fensa de n'avoir pas été consulté sur cette nomination : aussi 
refusa-t-il à l'élu la permission de se faire consacrer au grand 
autel de la cathédrale de Saint-Etienne : une simple cha- 
pelle fut mise à sa disposition pour cette cérémonie qui eut 
lieu au mois d'avril 1604 P). L'abbé de Saint- Vincent étant 
venu à mourir le 5 février 1608, D. Simonin le remplaça et 
introduisit dans ce monastère, en 1611 , la réforme bénédic- 
tine de Saint- Vanne et de Saint-Hydulphe, dont il pratiqua 
tout le premier les observances. Il affecta presque toute sa 
fortune à la fondation, dans sa ville natale, d'un séminaire 
de jeunes clercs, appelé le séminaire de Corinthe. Relevé de 
ses fonctions de suffragant depuis 1616, à la suite de mésin- 
telligences avec l'archevêque Ferdinand de Rye, D. Simonin 
conserva les prorogatives honorifiques de sa prélature. Il 

mourut au château de Villers-Pater, qui dépendait de son 



(1) Chevalier, Hist. de Poligny, t. Il, pp. 486-87, 

(2) Acta Capituli Bis., 24 april. 1604, 



- 24 - 

abbaye, le 26 août 1630. On l'inhuma dans l'église de Saint- 
Vincent de Besancon (t). 

Ses armes étaient : de gueules à un cœur d'or, traversé de 
deux flèches de même, empennées d'argent et mises en sau- 
toir (2). Son portrait existe au musée de Dole. 

XXVII. — Claude de la Barre, évêque d'Andreville. 

1616-1629. ' 

Gordelier du couvent de Dole et docteur en théologie de 
Paris, il est ainsi dépeint dans la Narration historique du 
P. Fodéré : « Claude de la Barre, homme d'une rare érudi- 
tion et profonde doctrine, zélé à son estât, qui a fait continuer 
ce convent en son ancienne splendeur et exactement observer 
l'intégrité des statuts et ordonnances de la religion. Et de plus, 
par sa grande œconomie, a fait de signalées et très remar- 
quables réparations en ce convent; car l'église n'estoit que 
simplement lambrisée de bois, et depuis quelques années il 
l'a fait tout voûter de pierre, blanchir, embellir, et meubler 
de riches ornements et précieux joyaux : pour l'entrée de 
laquelle il a fait un très beau portail de pierre jaspée , lequel 
néantmoins ne se monstre pas encore si riche qu'il est en 
effect. Comme père des bonnes lettres, il a fait une biblio- 
thèque des plus magnifiques en son bastiment , mais des 

mieux meublées et enrichie de livres de toutes sciences 

Enfin, pour ses rares mérites, il fut esleu au chapitre de Ta- 
ran taise, l'an 1595, ministre de ceste province, laquelle il a 
si heureusement et si pacifiquement gouvernée, nonobstant 
les grands troubles et guerres civiles qui estoient pour lors 
en ce royaume, qu'il a du depuis esté commissaire général 
en icelle trois fois en trois divers chapitres provinciaux , avec 
tant d'édification et érudition qu'on pouvoit désirer. Despuis 
peu de jours, par ses très grands mérites, rare doctrine et 
^i^— «^^^^^^^^— ^™.— .^p-^^^— ^^.^^^.^— ^— — ^— ^^^^— ■-~-"^"^— ^— ^^^^^^^^^^■"^^".^^■"^^■^.^■^^^^ 

(1 et 2) Chevalier, Hist. de Poligny, t. Il, pp. 488-89. 



- 25 — 

singulière capacité, il a esté créé et sacré évesque (i*Andre- 
ville et suffragant en l'archevesché de Besançon , charge 
certes qu'il exerce avec une dextérité et révérence fort hono- 
rable (1). » 

Le P. de la Barre fut sacré à Ornans, par l'archevêque 
Ferdinand de Rye, au mois de novembre 1616. Lors de son 
arrivée à Besançon, le chapitre métropolitain et la munici- 
palité renvoyèrent saluer : le chapitre lui offrit le pain et le 
vin {^) ; la municipalité lui fit porter six grands pots de vin 
blanc et clairet (3). 

Il mourut le 16 octobre 1629, âgé de 71 ans. Son portrait 
se voyait dans le petit réfectoire des Gordeliers de Dijon, avec 
ses armoiries qui étaient : d'azur à la croix ancrée d'or et 
bordure de même (4). 

XXVIII. — Philippe Patornay, évêque d'Andreville. 

1631-1639. 

Né à Salins, d'une famille annoblie dès le quinzième 
siècle (5), il était entré, dès 1611, âans Tordre des Minimes, 
et il y avait professé avec distinction la philosophie et la 
théologie (6). Sur la demande de l'archevêque Ferdinand de 
Rye, le pape Urbain VIII, par bulles du 27 novembre 1631, 
promut le P. Patornay à la dignité d'evêque d'Andreville et 
de suffragant de Besançon (7) : son sacre eut lieu le 14 mars 
1632(8). Il mourut en 1639. 



(1) Narration historique des convens de l'ordre Saint-François en la 
province de Dourgongne-, Lyon, 1619, in-4, pp. 661-662. 

(2) Acta Capituli Dis., 17 decemb. 1616. 

(3) Délibérât, municip.y 15 décembre 1616. 

(4) Note extraite, par le P. Dunand, du Nécrologe des Cordeliers de 
Dijon. 

(5) Guillaume, Hist. des sires de Salins, t. II, pp. 190-1^1. 

(6) Lanovii Chronicon générale ord. Minim., p. 575. 

(7) Archives du Doubs, fonds des Minimes. 

(8) Lànov., loCf cit. 



-- 26 — 

Ses armes étaient : d'azur à trois croissants d'argent, 2 en 
chef et 1 en pointe, et une quintefeuille d'or en cœur. 

XXIX. — Joseph Saulnier, évêque d'André ville. 

1640-1081. 

Né à Ornans le 16 décembre 1596, il avait fait profession 
dans la congrégation bénédictine de Saint- Vanne et de Saint- 
Hydulphc, en l'abbaye de Saint- Vincent de Besançon, le 
23 septembre 1619(1). Maître des novices à l'abbaye de Fa- 
verney, puis sous-prieur et prieur à l'abbaye de Saint- Vincent 
de Besançon, il fut appelé, en 1630, au poste d'abbé régulier 
de ce grand monastère P). Dix ans plus tard , l'archevêque 
de Besançon Claude d'Achey le choisit pour son suffragant 
et lui obtint des bulles d'évêque. Il fit en cette qualité une 
longue carrière : on conserve aux Archives du Doubs le re- 
gistre fort bien tenu par lui-même de ses actes épiscopaux. 
Le plus remarquable de ces actes est la consécration qu'il 
donna en secret, dans une chapelle souterraine de son abbaye 
de Saint- Vincent , à Antoine -Pierre I de Grammont, élu 
archevêque de Besançon dans un moment oli le chapitre mé- 
tropolitain était en difficultés avec la cour de Rome : un bref 
spécial avait autorisé le suffragant à faire extraordinairement 
cette cérémonie (3). D. Saulnier mourut le 25 avril 1681 , âgé 
de 85 ans (^). 11 fut inhumé dans le chœur de l'abbaye de Saint- 
Vincent, sous un mausolée que décorait son portrait et dont 
l'épitaphe était ainsi conçue (5) : 

HiG lAGEÏ ILLVSTRISSIMVS AC REVERENDISSIMVS 
D. D. lOSEPHVS SaVLNIEU REGVLiE DIVI BenEDIGTI 

(1) Matricula religiosorum congregationis SS. Vitoni et Ihjdulphi; 
Nanceii, 17Z7, in-4, p. II. 

(2) Gallia christ., t. XV, col. 19ô. 

(3) Dl'xod, Ilist. de VEgl. de Besançon, t. I, p. 3ii. 

(4) Oraison funèbre de D. Saulnier, ms de la Bibliotlièque de Besan- 
con. 

(5) Archives du Doubs, fonds Saint-Vincent, cart. 1. 



— 27 — 

PER SEXAGINTA DVO ANNOS 0BSERVANTI3SIMVS : 

PER QVINQVAGINTA HVIVS MONASTERÏI ABBAS : 

PER QVADRAGINÏA EPISGOPVS AnDREVILLENSIS. 

InTER H03 TITVLOS MODESTUS MIRAM VIT^E 

AVSÏERITATEM MORVM SVAVITATE LENIVIT. 

Ex VOTO PAVPER : EX BENEFICIO IN PAVPERES 

ET PROPRIAM ECGLESIAM LIBERALIS. 

InSIGNIS CAPITVLI AMICVM SEMPER NEC 

INVTILE MEMBRVM FVIT. DiLIGEBAT 

CIVITATEM SEPTVAGENARIVS INGOLA ET 

PARITER GIVIVM SPES ERAT ET AMOR. 

VlXIT ANNOS 85 PROGERO SANO EREGTOQVE 

CORPORE ET AD MAIESTATEM ET DEGOREM 

GOMPOSiTO. Gernis FAGIEM QVAM NEG 

FINGI NEG PINGI VNQVAM VOLVIT. 

SaGRAVIT TRES ARGHIEP1SG0P0S ET TOT 

EGGLESI.E MINISTROS GRE.VVIT VT PATREM 

GLERI SEQVANIGI REGTE DIXERIS. HORAS 

GANONICAS NON OMISIT VSQVE AD MORTIS 

DIEM QVEM INTER FRATRVM LVGENTIVM 

MANVS GLAVSIT ORANS DIE 25 APRILIS 

AiNNO Dni 1681. 

qVasI Vas aVrI : qVasI soL effVLsIt 
In teMpLo DeI. — egglesiastic. 50. 

Le sceau et les cachets de l'évêque Saulnier W portent pour 
armoiries : une fasce accompagnée de trois annelets posés 
2 et 1 . 

XXX. — François-Joseph de Grammont, évèque 

DE Philadelphie. 

1686-1699. 

Entré au chapitre métropolitain, en 1663, sous les auspices 
de son oncle, l'archevêque Antoine-Pierre I, il alla compléter 
son éducation sacerdotale au séminaire de Saint-Sulpice. De 

(1) V. le fac-similé du cachet et de la signature de D. Saulnier dans 
l'opuscule de M. Ad. Marlet intitulé : Episodes de la guerre de dix ans 
dans la vallée dOrnans-, Besançon, 1865, in-8. 



— 28 - 

retour à Besançon, il fut pourvu successivement des abbayes 
de Bithaine et de Montbenoît, des prieurés de Morteau et de 
Beaupré, ainsi que d'une charge de conseiller-clerc au parle- 
ment de Franche-Comté. Elu successivement par le chapitre 
grand-archidiacre, en 1679, et haut-doyen en 1680, son oncle 
l'oblint pour sutTragant en 1686, se déchargeant dès lors sur 
lui des fonctions les plus pénibles de l'épiscopat. « On se 
plaisait à le regarder comme Tarchevêque lui-même, et, dans 
l'estime publique, il ne lui en manquait plus que le titre. 
Aussi l'allégresse fut-elle grande dans le clergé et dans le 
peuple, lorsqu'on apprit que le roi Tavait nommé au siège de 
Besancon (U. » 

Sa lettre pastorale de prise de possession est datée du 10 dé- 
cembre 1699 ; elle est suivie de la bulle pontificale annonçant 
au clergé et au peuple du diocèse la promotion du nouveau 
pasteur. 

Ses armes étaient : d'azur à trois bustes de reines de car- 
nation, vêtues d'argent, chevelées et couronnées d'or, 2 et 1 ; 
écartelé d'azur à six besans d'argent, 3, 2, 1, au chef d'or; sur 
le tout de gueules au sautoir d'or. Devise : diev ayde av gar- 
dien DES ROYS. 

XXXI. — François-Gaspard de Grammont, 

ÉVÊQUE d'ArÉTHUSE. 
1707-1727. 

Déjà chanoine du chapitre métropolitain en 1672, il fut 
gratifié de la commende de l'abbaye de Saint-Vincent de Be- 
sançon, en 1701. Son oncle l'archevêque François-Joseph de 
Grammont le demanda pour sufTragant : il fut sacré à Paris, 
le 21 décembre 1707, par le cardinal de Noailles. Après la 
mort de son oncle, dont il avait élé le collaborateur intime, 
le chapitre le plaça à sa tête en qualité de haut-doyen, et il 

(1) Jacquenet, Hist. du séminaire de Besançon, t. I, pp. 223-225. 



- 29- 

fut le pasteuL* effectif da di4;)cèse sou8 l'autorité nomiaale des 
archevêques René de Mornay et Honoré de Monaco. Il mou- 
rut à Besançon, le 17 novembre 1727, et fut inhumé dans 
l'église de Marchaux. 

Ses armes étaient : de gueules au sautoir d'or; écartelé 
d'azur à trois bustes de reines de carnation, vêtues d'argent, 
chevelées et couronnées d'or, 2 et 1. Devise : diev ayde av 

GAADIXM 0HS)/IOT3. 

XXXII. — Pierre-François Hïtôgn, évêque 

DE Philadelphie. 

1736-1754. 

Né à Gray, le 15 octobre 1674, il fut nommé chanoine- 
coadjuteur au chapitre métropolitain le 4 septembre 1690, et 
ordonné prêtre» avec dispense d'âge, en 1696. « Sa science, la 
solidité de ses vertus et la noblesse de son caractère , lui 
acquirent une haute influence parmi ses collègues. Ce fut 
principalement en lui que se personnifia la grande autorité 
du chapitre pendant les vacances du siège archiépiscopal, 
depuis la mort de François-Joseph de Grammont jusqu'à 
l'avènement d'Antoine-Pierre II. » Choisi, de l'agrément du 
roi, comme suiFragant par l'archevêque, il obtint des bulles 
qui le nommaient évêque de Philadelphie. Son sacre eut 
lieu au séminaire, dont il avait été supérieur, le dimanche 
24 juin 1736 : l'archevêque de BesançjOn, qui le consacra, 
fut assisté dans cette cérémonie par les évéques de Langres 
et de Dijon. Il ne survécut que dix jours au prélat dont il 
avait été le dévoué collaborateur : sa mort arriva le 17 sep- 
tembre 1754, et son corps fut déposé dans le caveau des cha- 
noines de l'église métropolitaine (i). 

Ses armes étaient ; de gueules à la bande ondée d'or, ac- 



(1) Cette note est empruntée à VHistoire du séminaire de Besançon, 
par M. Jagqubnbt, t. I, pp. 424-25, 572-73. 



- 30 — 

compagnée de deux aiglettes d'argent, l'une en chef et l'autre 
en pointe. 

XXXIII. — Claude-Ignace-François-Xavier-Alexis 
DE Franchet de Rans, évêque de Rhosy. 

1755-1792. 

Né à Besançon le 7 janvier 1722, il entra en 1743 au cha- 
pitre métropolitain, obtint, en 1745, la commende du prieuré 
de Fontaine-lez-Luxeuil , fut choisi comme suffragant par 
Tarchevêque Cleriadus de Choiseul , nommé par le pape 
évêque de Rhosy et sacré en cette qualité le 23 mai 1755. Le 
chapitre métropolitain lui conféra graduellement toutes ses 
dignités, jusqu'à C/elle de haut-doyen à laquelle il fut élu le 
15 juillet 1775. Il avait été pourvu, en 1767, de la commende 
de l'abbaye de Balerne. Déporté le 12 septembre 1792 pour 
n'avoir pas adhéré à la constitution civile du clergé, il reçut, 
après la mort de l'archevêque exilé, une commission aposto- 
lique pour administrer le diocèse. Il y rentra dès qu'il en eut 
la possibilité, et ce fut lui qui reçut, à la tête du clergé, l'ar- 
chevêque Claude Lecoz, en 1802. L'évêque de Rhosy prit 
rang dans le nouveau chapitre, d'abord comme chanoine ho- 
noraire, puis comme chanoine titulaire. Il mourut à Besan- 
çon le 21 février 1810, dans sa 89* année. Ses obsèques eurent 
lieu le lendemain à l'église métropolitaine : après quoi, sa dé- 
pouille mortelle fut conduite à Rans. 

Ses armes étaient : d'azur à une tête de cheval d'argent. 
Devise : libertate non freno. 



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