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/
ÉVÊQUES AUXILIAIRES
DU SIÉOE MËTROPOLITAIN m BE8AN(I0N
Auguste [CASTAN
BESANCON
IMFRIHBHIB DJDIVERS ET C'", GR\NDE-HDÏ, 87.
Eilrail des Néoioires de la Société dTmulalion du Oonbs.
Séance du 11 mars 1876.
BRUEi
>^ _ A
LES EVEQUES AUXILIAIRES
DU SIÈGE MÉTROPOLITAIN DE BESANCON
; Dès les premiers temps de l'organisation des diocèses ecclé-
siastiques, les conciles prévirent le cas où les évêques ne
pourraient à eux seuls faire les fonctions religieuses qui leur
étaient réservées : on les autorisa à se choisir des suppléants
qui agiraient en qualité de leurs mandataires. Ces lieute-
nants épiscopaux furent appelés chorêvêques , c'est-à-dire
évêques forains. On ne connaît qu'un seul personnage ayant
exercé cette charge dans le diocèse de Besançon : c'est Etienne,
doyen du chapitre de Saint-Jean, qui vivait en 620 (l).
L'institution des chorêvêques tomba en désuétude au
dixième siècle, et ce fut, paraît-il, au grand dommage de Fac-
complissement régulier des devoirs épiscopaux. Le quatrième
concile de Latran, qui se tint en 1215, constata cette lacune
et prescrivit, par son dixième canon, les moyens de la com-
bler, a Gomme il arrive souvent, dit le concile, que les évê-
ques, en raison de leurs occupations multiples, ou de leur
santé, ou des invasions belliqueuses , ne peuvent suffire
par eux seuls à administrer au peuple la parole de Dieu, sur-
tout dans les diocèses étendus et dont la population est dissé-
minée , nous ordonnons que, dans les églises cathédrales
(l) DuNOD, Hist. de l'Egl. de Besançon, 1. 1, p. 378.
ivi359978
— 4 -
ou conventuelles, on institue des hommes capables, que les
évoques puissenH cfaoisia' comme coadjuteurs et coapérateurs,
non-seulement dans Toffiee de la prédi(îafcion , mais encore
dans le ministère des confessions à entendre et des pénitences
à enjoindre, et généralement dans toutes les fonctions qui
intéressent le salut des âmes (i). »
On le voit , cette recommandation canonique visait spécia-
lement les diocèses qui avaient une vaste circonscription, des
paroisses d'un difficile accès, une situation topographique les
exposant fréquemment à être envahis par les armées. Tel
était le cas du diocèse de Besancon : aussi l'institution d'un
lieutenant archiépiscopal suivit-elle de près l'ordre donné à
ce sujet par le concile. La fonction ainsi créée exista jusqu'à
la révolutioa frauçaise, c'eat-à-dire pendant près de six cents
ans.
Le titulaire de cet office prenait la qualité de suffragant. Il
étaifc choisi et pouvait être révoqué par l'archevêque. Pen*
daat radmini&tration intérimaire du chapitre métropolitain,
le siège vacant, c'était au coarpe des chanoines à confirmer le
sulfragant ou à en élire un nouveau. Ordinairement le choix
de l'archevêque oa du chapitre se pointait sur uû religieux du
diocèse ayant da renom oocuaie prédicateur. Quelquefois on
conférait la dignité à un chanoine éliâtlngué par son érudition
ou son éloquence..
La iKunination du sufTragant était notifiée à la cour de
Rome, et celle^ei^ après information canonique, donnait des
bulles à l'élu, en lui attribuant un titre d'évêque, ou plus
i,[\ « Gum sgepe contingat quod episcopi, propter occupationes multi-
pliées, vel invaletudines corporales, aut hostiles incursus , per
seipsos Ho-n saflî'ekmt rainistrare pepulo verbum Dei, maxime pw
ompibaS' ôk»te^e& et diffusas , pi^fiecipivaiuâ, tas» in caithed-ralibus
quapa, in aliis çonveAtualibus ecclesiis, viros i4oneos ordinari, quos
episcopi possint coadjutores et cooperatores habere, non solum in ppse-
dïcfttioitit» dl&e^, v^fvtH» e^m m ftudieitdi» 6€H»£»6«io&ibu» &L pssai^
tentils injungendis, ac csBtcris quse ad salutem pertinent animarum. »
— 5 -
rarement d'archevêque, in partibusi infidtèmtn» L© «uÉFragant
était ensuite sacré et installé dans ses fonctions.
Le suffragant ne participait pas , en qualit«é d'éréque auxi-
liaire, à Tadminislration du diocèse : il n'exerçait que d-es
fonctions épiscopales purement religieuses, par délation de
Tarchevêque quand le siège était occupé, ou par délégation
du chapitre en cas de vacance de Tardievêché. Substitut de
l'archovêque in spiritiialibm , il ne faisait pas double emploi
avec le vicaire général qui suppléait l'arclievêque in terrvpo^
ralibus, ni avec le vices gerens, chargé, pendant la vatrance
du siège ou une longue absence d'archevêque, de la direo-
tion spirituelle et temporelle du diocèse. Exception iiellemeiit,
quelques-uns de ces vicaires eurent, concurremment avec le
suffragant, la qualité épiscopale.
Si le suffragant était un religieux, il n'avait pas entrée au
chapitre et cédait même le pas aux abbés mitres du diooèse <U.
S'il était chanoine, il conservait son siège daos l'assemblée
capitulaire, mais sans primer les quatre hauts dignitaires qui
y présidaient suivant l'ordre de préséance de leurs titres. On
avait fini pourtant par décider que, quand le suffragant serait
un chanoine, il aurait, dans les proceasioxis, le pas suf tous
ses confrères lorsqu'il marcherait revêtu des ornements épis-
copaux , mais qu'il céderait ce pas aux quatre dignitaires
lorsqu'il ne porterait point les insignes de l'épiscopat P).
Le suffragant vivait d'une pension assignée sur les revenus
de l'archevêque : ce traitement, qui était de 150 francs par
année au quinzième siècle, fut élevé à 200 francs au siècle
suivant (3).
(1) Voir le procès-verbal de la première entrée de l'archevêquo
Hugues de Vienne, le 15 août 1334. Le suffragant y est nommé après
les abbés de Saint-Paul et de Saint-Vincent de Besançon, de Mont-
benoît, de Corneux et de Bellevaux. {Mém de la Soc. d'Emul. du Doubs,
4« série, t. X, 1875, p. 220.)
(2) Acta CapituH Bisunt, 1514, 13 decemb.
(3) Ibid., passim.
— 6 —
Les historiens de TEglise de Besançon n'ont pas accordé
grande attention aux suifragants auxiliaires du diocèse, et
cependant c'était à ces lieutenants qu'incombait la plus lourde
part du fardeau religieux de l'épiscopat : leur délégation était
permanente pour tout ce qui concernait les fonctions pasto-
rales au point de vue purement spirituel, fonctions que nos
archevêques, du treizième siècle au dix-septième, exercèrent
rarement en personne. Les suffragants étaient sans cesse en
action pour consacrer des églises ou des autels, pour bénir
des cimetières, pour donner Tonction aux prêtres du diocèse,
pour administrer la confirmation , pour visiter les paroisses
et les bénéfices qui relevaient de la juridiction de l'ordinaire.
Il y a donc beaucoup d'actes dans lesquels figurent nos évo-
ques auxiliaires, et ces actes, pour qu'ils servent à l'histoire
des localités franc -comtoises, ont besoin d'être datés avec
précision : de là l'intérêt d'une nomenclature aussi exacte
que possible des titulaires de la suffragance.
L'érudit abbé Richard est le seul qui, jusqu'à présent, ait
essayé d'en dresser la liste (i). Celle qui va suivre est notable-
ment plus complète P), et nous pensons faire œuvre utile en
la livrant aux amis de l'histoire franc-comtoise.
I. — Henri, évêque de la Troade
12.. -1232.
Le premier titulaire de la fonction qui nous occupe paraît
avoir été l'abbé cistercien du Mont-Sainte-Marie, celui qui
avait présidé à l'organisation de ce monastère (3). Il se nom-
(1) Histoire des diocèses de Besançon et de Saint-Clavde, t. III, pp. 9-10.
(2) Elle comprend onze noms nouveaux, sur lesquels deux (numé-
rotés in et vin) m'ont été fournis par mon savant collègue M. J. Gau-
thier, archiviste du Doubs : je dois en outre à l'obligeance du môme
collaborateur un certain nombre d'indications qui ont été fondues dans
les divers articles que l'on va lire.
(3) Un catalogue des abbés du Mont-Sainte-Marie qui termine le
Martyrologe de cette abbaye, conservé à la Bibliothèque de Besançon,
— 7 —
mait Henri et reçut le titre d'évêque de la Troade (Troge Ma--
gne pontifex) : c'est ainsi qu'il se qualifie dans le seul procès-
verbal que nous possédions de ses actes épiscopaux ; cet acte
est du 26 mars 1230 (0. On a de lui un opuscule théologique
sur la Grâce i'^). Il mourut en 1232, à l'abbaye de Haute-
Combe (3), et fut enterré, dit-on, à l'abbaye de Glairvaux,
devant Tautel de la Sainte-Trinité W.
H. — Renaud, archevêque de Corinthe
avant 1242.
Mort avant 1242. 11 avait fondé trois places de chapelains
dans l'église de Sainte-Madeleine de Besançon; témoin ce
passage d'un acte de donation fait en faveur de cette église
par Guillaume de Choys, l'un des chanoines du lieu :
a Dédit etiam et concessit dictus W. canonicus, in perpe-
tuam elemosinam, tribus sacerdotibus constitutis in predicta
ecclesia pro magistro Renaldo bone memorie, quondam ar-
chiepiscopoGhorintiensi ..., triajornalia terre.... Actumanno
Domini M*> GG*> XUP (5). »
III. — Armand, évêque de
1274.
Armand, suffragant de l'archevêque Eudes de Rougemont,
débute par cette mention : « Primus ergo est Henricus, qui post Ma-
gnae Troiae fuit autistes. » — Cf. Gallia chrisliana, t. XV, col. 304.
(1) C'est l'acte de la bénédiction du cimetière de Villers-sous-Ghala-
mont, document qui appartient à l'auteur de ce travail.
(2) « Henrici, primi abbatis Montis-Sancte-Marie (et postea Trojse
Magnae episcopi), libellus qui dicitur Verbi gracia. » [Catalogue des
manuscrits de la bibliothèque de Troyes, n» 953.)
(3) « M. ce. XXXII. — Obiit apud Altam Tumbam {kg. Gumbam)
domnus Henricus, quondam Magne Troie episcopus. » (Albkici Trium-
FoNTiuM chronic, ap. Pertz, Monura. Germ. Scriptor.j t. XXIII, p. 930.)
(À) Chronic. Balernense, ms. de la bibliothèque de M. Droz des Vil-
lars.
(5) Cartular. B.-M. Magdalenes, ms de la Bibliothèque de Besançon.
— 8 -
reçut en cette qualité le serment prêté au siège métropolitain
de Besançon, le 25 février 1274, par Regnaud II, abbé de
Baume-les-Moines W,
IV. — Thierry de Chariez , évêque de Suda.
1281-1315.
Moine cistercien , successivement abbé de La Charité et de
Bellevaux, il paraît avoir été fait suffragant en 1281 (^). On a
des actes de lui, en cette qualité, qui appartiennent à Tannée
1294(3). Il figura, le 5 mai 1310, aux obsèques du comte de
Bourgogne Othon IV, à Tabbaye de Cherlieu(4). Le cordelier
gascon Vital, qui devint archevêque de Besançon en 1312 (5),
ne tarda pas à le remplacer comme suffragant par un reli-
gieux franciscain. Thierry n'en conserva pas moins sa qua-
lité d'ôvêque; il mourut le 9 mai 1324, suivant l'épitaphe qui
couvrait sa tombe à l'abbaye de Bellevaux et qui était ainsi
conçue (6) ;
«
Mille tbrcentenis
ivnctis binis dvodenis
nona lvce maii
FeRTVR ad iETHRA TRAHI
Domnvs'Thirricvs
Pr^svl Svdensis amicvs
Ghristi catholigvs
QVI SIT El MEDICVS
HVIVS IN HAC FOSSA
(1) Inventaire des titres de r Archevêché de Besançon, dressé en 1689:
aux Archives du Doubs.
(2) Baverel, Evêques comtois, ms de la bibl. de Besançon.
(3) DuNOD. Hist. de l'Egl. de Besançon, t. I, p. 214.
(4) Voyage littér. de deux bénédictins, t. I, p. 139. — Une erreur de
transcription ayant fait imprimer, dans cet ouvrage, Luds au lieu de
Sudey M. Ed. Clerc (Essai, t. II, p. 15) a cru qu'il s agissait d'un évêquo
de Leyde, bien que Leyde n'ait jamais eu de siège cpiscopal.
(5) DuNOD, Hist. de lEgl. de Besançon, t. I, pp. 217-220.
(6) DuNAND, Notes sur Vhist. de Franche-Comté, à la Bibliothèque de
Besançon, t. XXX.
— 9 —
RbQVIESGANT PRiGSVLIS OSSA
Spiritvs in doxa
VrVAT SINE NOXA
Amen.
V. — Guy de Gy, évêque de Saint-Jean de Jérusalem
1315-1328.
C'était un cordelier du couvent de Gray. Le comte de Bour-
gogne Othon IV l'avait choisi, en 1287, pour organiser l'U-
niversité d'études qu'il venait de créer dans cette dernière
ville (1). Dès 1315, on le voit agir dans le diocèse comme suf-
fragant de l'archevêque Vital P) : au mois de septembre 1319,
il figurait en cette qualité à la reconnaissance des reliques des
saints Epiphanc et Isidore, dans l'église de Saint- Jean de
Besançon (3). Par son testament, de l'an 1328, il fonda deux
chapelles dans l'église de Gy, lieu de ses origines, en affec-
tant de plus, dans cette même localité, une chambre à Pusage
de tous les Gordeliers qui y seraient de passage (4).
VI. — Hugues, évêque de
1328.
C'est le nom du suffragant de l'archevêque Vital qui, le
premier dimanche de TAvent, en Tannée 1328, reçut le ser-
(1) Gatin et Besson, Hist. de Gray, pp. 26 et 424.
(2) ïnvent. des titres de l Archevêché de Besançon, dressé en 1689 : aux
Archives du Doubs.
(3) Reliques de Véglise métrop. de Besançon^ ms de la Biblioth. de cette
ville; — DuNOD, Hist. de VEgl., t. I, p. 219.
(4) Par un acte du 9 août 1329, l'archevêque Vital confirma et com-
pléta ces dispositions du suffragant défunt, appelant celui-ci : « bone
memorie venerabilis in Ghristo pater dominus frater Guido de Gy,
quondam civitatis Sancti-Johannis episcopus, noster in spiritualibus
vicarius generalis. » (Archives du Doubs : fonds du Chapitre métropo-
litain.)
2
- 10-
nient prûLé au siège métropolitain de Besançon par Jean de
Fondremiind, abbé do Gorneus (').
VII. — RlQUIER, ÉVÊQUE DE TlBÉRIADE
1331.
II figurait dans le cortège do l'archevêque Hugues do
Vienne, lors de la première entrée h Besançon de ce prélat,
lo 1& août 1334. Lo populaire l'appelait ïavcsque de Tabarîe,
contraction française
du mot Tibériade(2).
On ne connaît pas son
nom de famille; mais,
à en juger par son pi'é-
nom, il devait êlrc ori-
ginaire dn Poutliieu,
province oCi florissait
le culte do saint Ili-
quier. Il s'était fait
graver un sceau imité
de ceux des cardinaux
de la cour pontificale
d'Avignon. Ce sceau,
dont la matrice appar-
tient h la biblioLlièque
de Besançon , est de
forme ogivale. Le mi-
lieu est occupé par un
dais d'architecture à
trois étages. En haut se
(1) DtNoo. Hist. lie l'Eglise de Besançon, t. I, p. 2!0; — Archives du
Doiibs : Invenl. des titres de VArchevéché de Besançon, dressé en 1I)S9.
(2) La première entrée des archevêques de llesançon; dans les Mém. de
la Soc. d'Hmul, da IJoubs, 4- série, t. X, 1875.. p. 2Ï0.
^li-
se voit une Vierge tenant l'Enfant-Jésus. Plus bas est Té-
vêque de Tibériade en costume pontifical et bénissant. Au-
dessous, le même prélat, tête nue et les mains jointes, fléchit
les genoux en invoquant la Vierge. A droite et à gauche de
la figure intermédiaire sont deux écussons. Sur Fun est le
monogramme du nom de Jésus, avec alliage des lettres FR,
lesquelles signifient Franciscus et prouvent que le sufi'ragant
en question appartenait à Tordre de Saint-François. Sur l'autre
écusson sont les lettres MA, c'est-à-dire Maria. La légende
gothique du pourtour est remarquable par son incorrection
latine; elle est ainsi conçue : J^ijUtum : iomixA : tfmop :
amare : tiimaita : ulta (pour ultra) : marittia : fratr^er (pour fra-
ter) : tithmm, — € Sceau du seigneur évêque de l'amère Ti-
bériade d'outre-mer, frère Riquier. » Quant à la fleur de lys
qui termine cette légende, elle semble être là pour rappeler^
que le souverain temporel du diocèse de Besançon, Eudes IV,
duc de Bourgogne, tenait la Franche-Comté en qualité d'é-
poux d'une fille de la maison de France.
VIII. — Clément, évêque de Domochus
1370.
Ce sufiragant, qui appartenait à un ordre religieux {frater
Clemens, Dei gratia, episcopus Domocensis), consacra l'église
de Sainte-Madeleine de Besançon, le 3 octobre 1370, par dé-
légation de l'archevêque Aymon de ViUersexel (U.
IX. — N., ARCHEVÊQUE d'AcHAÏE (?)
1392.
Le jour de Noël de Tan 1392, les offices furent célébrés à
Auxonne, ville du diocèse de Besançon, par un prélat que
les documents appellent Varchevesque de Chiesse (2) .
(1) Archives du Doubs, fonds Sainte-Madeleine, carton V, n* 17 bis.
(2) Note extraite par le P. Dunand des archives de la ville d' Auxonne.
— Biblioth. de Besançon.
- 12-
(Jefctc lièiiomination populaire nous paraît dériver de la for-
mule lairn^ Achaïensis arehkpiscapns.
X. — Jean, évêque de Nazareth.
1410.
Ce suffragant consacra, le 2 avril 1410, l'autel de l'oratoire
rural dédié à saint Maximin , sur le territoire de Fouche-
raos (U.
XI. — PIERRE, ÉVÊQUE d'EsQUILIUM.
1428.
Petbus, Dci gracia episcopus Squillinensis, agissant comme
délégué de l'archevêque Thiébaud de Rougemont, conféra les
ordres moindres, le 23 avril 1428, dans la chapelle du palais
archiépiscopal do Besançon l^).
XII. — N., ÉVÊQUE DK CaRPI (?)
Avant 1448.
Dans le testament d'^Etienne Despotots, de Besançon, passé
au mois de janvier 1450, il est parlé d'une sienne maison
« située dans la rue des Granges de Besançon, près de celle
qui â appartenu à fut révérend père en Dieu l'évesque de
Grappes C3). »
La locution populaire évesque de Grappes nous a paru dé-
river de la formule Carpensis episcopus^ que mettait sans doute
à la suite de son prénom latin le suffragant que révèle le tes-
tament ci-dessus indiqué.
(1) L'abbé Suchet, Saintr Maximin, p. 29, note 2.
(2) Acte transcrit au fol. 1G8 du registre 1432-46 des Délibérations
municipales de Besançon.
{^ Note dtr P. Dttkano, à la Bibliothèque de Besançon.
- 13 -
XIII. — Antoine, évêqub de Sidon.
1448-1474.
C'était un docteur en théologie de l'ordre des Domini-
cains (l). Le 23 août 1448, on le trouve à Auxonne, donnant
les ordres par délégation de Tarchevêque Quentin Ménard (2).
11 était très apprécié comme prédicateur, et le chapitre mé-
tropolitain récompensait ses sermons et ses offices pontificaux
par des cadeaux de comestibles (3). L'archevêque Charles de
Neufchâtel lui retira sa confiance ; mais le chapitre métro{K)-
litain refusa l'investiture aux deux religieux qui essayèit}nt,
lui vivant, de prendre sa place W,
(1) « Le VI' jour de jung mil iiiic cinquante et neuf, la chapelle de
monseigneur le prince d*Oranges fut dédiée, et consacrez les deux
aultez, par révérend père en Dieu maistre Antoinne, évesque de Sy-
don, docteur en théologie de l'ordre des frères prescheurs.. .- » (Noie du
feuillet de garde d'un missel provenant de l'abbaye du Mont-Sainte-
Marie : à la Bibliothèque de Pontarlier.)
(2) Note extraite des archives de la ville d* Auxonne, par le P. Dunand.
— Bibliothèque de Besançon.
(3) « Ordinaverunt domini presentari, ex parte Gapituli, domino epi-
scopo Sydoniensi, qui missam majorera et sermonem die sancti Dyo-
nisii ultimate fecit in ecclesia Bisuntina Sancti-Stephani, due prébende
panis et vini et unum quartum mutonis. » fÂcta Gapituli Bis. y 12 oc-
tobr. 1461.) — « Pro buUis super Societate Jesu contra Turcbos eon-
cessis publicandis, fiant dominica proxima, hora majoris misse, pro-
cessiones générales apud Sanctum-Stephanum, et fiât sermo per do-
minum episcopum Sydoniensem » {Ibid., 12 febr. 1463.) — « Intaitu
laborum et penarum sumptorum per do. episcopum Sydonensem in
consecrationem duorum altarium, in ecclesia Bisuntina Sancti-Johannis
de novo constructorum, habeat idem dominus episcopus unam char-
giam salis per sexcallum expediendum. » (Ibid., 20 decemb. 1463.)
(4) Les frères Mansuet Fichet et Mammès, do Tordre des frères prê-
cheurs, se présentèrent successivement au Chapitre comm<3 devant être
promus à l'épiscopat en remplacement de l'évêque de Sidon. Le Cha-
pitre répondit à tous deux : « nuUatenus consentire hujusmodi requisi-
tioni quamdiu dominus episcopus Sydoniensis, modernus sufi'raganeus
archiepiscopatus Bisuntini, vitam duxerit in humanis. » [Acla Capituli
Dis., 29 jul. 1467, 8jan. 1468.)
— 14 -
XIV. — Philibert Vuillot, évêque de Salone.
1474-1480.
Né à Poligny, d'une famille ancienne, il se fit religieux au
couvent des Dominicains de cette ville et en devint prieur,
fonction qu'il cumula avec^ celle d'inquisiteur général de la
foi au comté de Bourgogne. Il était docteur en théologie.
L'archevêque de Besançon, Charles de Neufchâtel, le choisit
pour suffragant et demanda pour lui des bulles au pape
Sixte IV (juillet 1474). Il fut sacré à Chalon-sur-Saône, dont
le siège était occupé par son compatriote Jean de Poupet. Il
mourut à Besançon en 1480, et fut inhumé dans Péglise des
religieux de son ordre (i).
A la même époque, Jacques de Clerval, vicaire général de
l'archevêque, avait la qualité d'évêque d'Hébron (^).
XV. — Henri Potin, évêque de PmLADELPHiE.
1480-1489.
Né à Gournay-en-Bray (3), il entra dans Tordre des Carmes
au couvent de Rouen et eut la qualité de professeur en théo-
logie W. L'archevêque Charles de Neufchâtel, qui venait de
favoriser la conquête de la Franche-Comté par Louis XI ,
crut sans doute être agréable au nouveau gouvernement en>
choisissant pour suffragant un religieux français. Le chapitre
métropolitain ratifia ce choix par une délibération du 23 août
1480(5). Mais lorsque la maison d'Autriche vint reprendre
possession de notre province, l'archevêque et son suflragant
durent quitter le diocèse : Charles de Neufchâtel reçut comme
(1) Chevalier, Hist. de Poligny y i. II, pp. 54-55.
(2) J.-J. Ghifflet, Vesontio, II, p. 303.
(3) Note sur un pontifical ayant appartenu aux Carmes de Besançon
et possédé actuellement par la Bibliothèque de celte ville.
(4) Daniel av. m.. Spéculum Carmeliianum, t. II, p. 927.
(5) Âcta Oapituli Bisunt,
— 15 —
compensation Tadministration de révêché de Bayeux, et Té-
vêque de Philadelphie devint prédicateur du roi de France
Charles VIII. On a de lui des lectures de théologie scholas-
tiquo, des sermons au clergé et au peuple, un carême prêché
devant le roi Charles VIII. Il mourut à Ôouen en 1502 (D.
XVI. — Guy Rosselet, évêque de Tibériade.
1491-1493.
Originaire d'Audrehem, village de T Artois, il appartenait
à Tordre des Carmes et y était professeur en théologie. En
1481 , il se trouvait prieur du couvent de Marche-en-Fameno,
dans le duché de Luxembourg (2). Dix ans plus tard, Tarche-
vêque Charles de Neufchâtel le substitua, comme suffragant,
au carme Henri Potin , que ses attaches avec la France ren-
daient impossible dans le diocèse (3).
XVII. — Odet Tronchet, évêque db Tibériade.
1493-1502.
Né à Gray, il avait fait profession chez les Cordeliers de
cette ville : de là il avait été envoyé à Paris, dans le grand
couvent du même ordre, oii il était devenu docteur et profes-
seur en théologie. Son séjour dans la capitale de la Franco,
qui remontait au moins à l'année 1483, lui avait permis
d'acheter de beaux livres de théologie. Sur deux de ces vo-
(1) Daniel a v. m., loc. cit,
(1) Un livre qui avait appartenu à ce religieux, et que possède au-
jourd'hui la Bibliothèque de Besançon, porte Tinscription manuscrite
que voici : « Liber iste est ad usum magistri Guidonis d'Audrehem,
sacre pagine professoris et prioris conventus Marchie sacri ordinis
beatissime Dei genitricis Marie de Monte Garmeli. Et émit in oppido
de Delft in Ilollandia. 1481. »
(3) La prélature de Guy Rosselet nous a été révélée par une note
inscrite sur un pontiiical qui appartenait aux Carmes de Besançon et
qui est aujourd'hui à la Bibliothèque de cette ville.
— 16-
lumes, aujourd'hui à la Bibliothèque de Besançon, il avait
fait peindre ses armoiries : d'argent à un tronc d'arbre au
naturel (1). A Paris, il connut Charles de Neufchâtel, arche-
vêque de Besançon^ qui était exilé de son diocèse depuis que
la Franche-Comté avait fait retour à la maison d'Autriche.
Ce prélat créa le cordelier de Gray son sufTragant, en 1493,
lui obtint des bulles d'évêque de Tibériade, puis le fit agréer
en cette qualité par le chapitre métropolitain (^;. L'archevêque
mort , le chapitre continua les pouvoirs spirituels au sufFra-
gant (3), et il en fut de même lors de l'intronisation de Fran-
çois de Busleyden W, Qdet Tronchet mourut en 1502(5).
XVIII. — Jean Favel, évêque de Nazareth.
1502-1514.
Né à Motey-Besuche (Haute-Saône) et dominicain du cou-
vent de Besançon, il était parvenu dans son ordre aux fonc-
tions de professeur en théologie et d'inquisiteur de la foi pour
le diocèse de Besançon. L'archevêque François de Busleyden,
au moment de partir pour l'Espagne avec Philippe le Beau,
roi de Castille, dont il avait été le précepteur, choisit Jean
Favel comme sufTragant et, par une lettre datée de Tolède
le 12 mai 1502, lui alloua 200 francs par année sur. les reve-
nus de son siège (6). Moins de trois mois et demi après cet
acte, l'archevêque mourait à Tolède (23 août) (7), et le chapitre
(1) Renseignements puisés sur les ex-libris de divers volumes du
quinzième siècle, à la Bibliothèque de Besançon.
(2) Acta Capituli Disunt,, 22 april. 1494.
13) Ibid., 22 aug. 1498.
(4) Procès-verbal de l'entrée de François de Busleyden : l" nov. 1499
(Archives de la ville de Besançon).
(5) Ddnod, Hist. de VEgl. de Besançon, t. I, p. 277.
(6) Acia Capituli Bis., 15 jun. 1502.
(7) Ant. DE Lalaing, Voyage de Philippe le Beau en Espagne, publ.
par M. Gachard dans la Collection des voyages des souverains des Pays-
Bas, t. I, pp. 196-197.
— 17 —
métropolitain élisait à sa place un écolier de quatorze ans,
Antoine de Vergy (l). Jean Favel, donné comme mentor à ce
jeune prélat, fut chargé de le conduire à Innspruck pour qu'il
y reçût l'investiture de l'empereur Maximilien. Pendant <son
séjour à Innspruck, on célébra (25 septembre 1503) un service
funèbre pour le défunt prince Hermès de Milan : le suffra-
gant de Besançon officia pontificalement dans cette céré-
monie (^). Jean Favel mourut en 1514, après avoir fondé à
Besançon l'oiïice de saint Dominique dans la cathédrale de
Saint-Etienne, et celui de saint Thomas d'Aquin dans la ca-
thédrale de Saint-Jean (3).
XIX. — Jean d'Emskerque, dit d'Anvers,
ÉVÊQUE DE SaLONE.
1514-1523.
Issu d'une famille originaire de Hollande et qui s'était fixée
à Besançon au quinzième siècle W, il était chanoine du cha-
pitre métropolitain quand il fut fait suffragant, au mois de
juillet 1514, par la volonté de Tarchevêque Antoine de Ver-
gy ©. A cette occasion, « le chapitre, par délibération du
4 juillet 1520, lui accorda la séance et le suffrage après les
quatre dignités, sauf que dans les élections et options de pré-
bende, il ne pourroit opiner qu'à son tour de chanoine, qu'on
ne lui annonceroit ni leçons ni répons, et qu'il ne seroit pas
obligé de chanter Tépitre et l'évangile comme les autres cha-
. •'«-•-««'^
(1) A. Gastan, Granvelle et le petit empereur de Besançon, dans la
Bévue historique, \'^ année, t. I, 1876, pp. 81-82.
(2) Ant. DE Lalaing, ouvrage cité, p. 31G. — C'est à tort que le chro-
niqueur appelle notre suffragant évesque de Bethléem.
(3) Arch. du JJoubs : fonds rlu Chapitre métropolitain ; — Uihlioth. de
Besançon : Ordinaires des églises cathédrales.
(4) Perregiot, Discours sur la dénomination des rues de Besatiçon^
dans les Docum, inéd. pour servir à Vhist. de la Fr. -Comté, t. III, p. 62.
(5) Âcta Capituli Bis., 26 jul. 1514.
— 18 —
noines (1). » II mourut le 23 novembre 1523, et fut inhumé
en l'église de Saint-Etienne, dans la petite nef, entre le chœur
et la chapelle de la Vierge W. Sur sa tombe étaient gravées
les armes de sa famille (d'azur à trois harengs d'argent cou-
ronnés d'or adextrés et posés en fasce ; devise : en dieu mon
espérance) accompagnant l'épitaphe suivante W :
Rdvs Dns Ioannes d'Anvers episcopvs Salonensis
COMMENDATARIVS M0NA3TERII LOCIGRESCENTIS DIGTI TrIDM
ReGUM ORDINIS GiSTERCIEN3I3 : OIVIS ET CANONIGVS BiSVNT.
Animam Deo reddidit anno Dni 1523.
XX. — Pierre Tassard, évêque de Ghrysopolis.
1524-1533.
Dominicain du couvent de Lyon, il avait étudié à Paris,
comme en témoiLjao ïex-libj^is d'un volume de la Somme de
saint Thomas, aujourd'hui conservé à la Bibliothèque de Be-
sançon. Sur la présentation de Tarchevêque Antoine de Vergy,
alors exilé volontaire de la ville par suite de ses démêlés avec
la commune, le chapitre métropolitain, par délibération du
11 janvier 1524, agréa Pierre Tassard en qualité de suffra-
gant du siège archiépiscopal (^i). Ce prélat mourut vers le mi-
lieu de Tannée 1533.
En ce même temps , il y avait dans le diocèse un second
évêque in partibus infidelium : c'était Jean Renault, qui s'in-
titulait évesque de Magayre (quelquefois Maguère) et était
prieur commendataire de Saint-tTust d'Arbois. Ses actes con-
nus sont des années 1526 à 1528 (5).
(1) Dl'nod, Hist de VEgl. de Besançon, t. I, p. 280.
(2) Liher anniversarior. Ecoles. Disunt., aux Archives du Doubs et à
ha Bibliothèque de Besançon, fol. xvii.
(3) Menues observations pour Vhist. du Comté de Bourgogne, ms des
Ghitïlet à la Bibliothèque de Besançon, t. I, fol. 125 V.
(4) Acla Capituli liisunt.y 11 jan. 1524.
(5) Collection DuNANri, ms de la Bibliothèque do Besançon, t. XXX,
fol. 3, et XXXII, fol. 15.
— 19 —
XXI. — François Simard, évêque db Nicopolis.
1533-1554.
Né à Mondon, près de Vesoul, et admis comme boursier
au collège dit de Bourgogne, fondé à Paris pour des étudiants
pauvres de la Franche-Comté, Simard revint dans sa province
natale avec le grade de docteur en théologie qu'il avait obtenu
à la Sorbonne. Il professa quelque temps à TUniversité de
Dole; mais bientôt le chapitre métropolitain de Besançon,
reconnaissant en lui les qualités d'un « habile controversiste
et prédicateur pathétique, » se l'attacha en lui conférant
l'une de ses prébendes canoniales. Simard fut employé à
prêcher contre la doctrine protestante qui menaçait de s'in-
troduire dans la ville (1). Le 17 sopicmbre 1533, il annonçait
au chapitre que Tarchevêque Antoine de Vergy venait de le
choisir pour suffragant, aux appointements de 200 francs par
année sur les revenus du siège métropolitain. Simard mourut
dans cet emploi le 9 septembre 1554, « et fut inhumé entre
deux piliers de l'église métropolitaine (de Saint-Etienne) au-
près delà chaire du prédicateur, sous une tombe sur laquelle,
dit Dunod, il est représenté avec épitaphe P). »
Cette épitaphe était ainsi conçue (3) :
Hic iacet reverendvs in Ghristo pateu et domfnvs
DNS FkANCISGVS SyMARD de MonDONE : DOGTOR SORBONIGVS :
EPVS NlCOPOLlTANVS : SVFFRAGANEV3 ET GANONICVS BiSVNTINVS :
QVI OBIIT DIE 9a MENSIS SEPT. ANNO 1554. AnIMA EIVS
REQVIE3GAT IN PAGE.
(1) « Per dominum Salins facta relatione de providendo statui domini
Francisci Symard, sacre pagine professons, ut in hac diocosi residore
possit ad obviandum secte leutherane dielim pululanti » {Acta Capi-
tuli Bis., 22 decemb. 1528.) -- Le 23 janvier 1529, François Simard était
élu chanoine prébende « suis exigentibus meritis, scientia, doctrina et
ydoneitate.» — L'archevêque lui constitua en outre une pension d6
50 francs sur la recette de son palais {Acta, 23 jun. 1529).
(2) Dunod, Hist. de VKgl. de Besançon, t. I, p. 284.
(3) Menues observations pour l'hist. du Comté de Bourgogne, mss des
Ghifllet à la Bibliothèque de Besançon, 1. 1, fol. 114 v*>.
— 20 —
XXII. — François Richardot, évêque de Nicopolis.
1554-1557.
'Né à Morey (Haute-Saône), en 1507, il entra chez les Au-
gustins de Champlitte et fut envoyé à Paris pour faire de
hautes études de théologie : il professa publiquement cette
science k Tournay et à Paris. Il passa ensuite en Italie et
obtint de la cour de Rome sa sécularisation. Il revint alors
à Champlitte et y fut élu prévôt du chapitre de cette ville.
Appelé bientôt après à Besançon pour lutter contre les agis-
sements du protestantisme, le chapitre métropolitain lui ac-
corda une place de chanoine. A la mort de l'évêque Simard,
en 1554, François Bonvalot, administrateur de Tarchevêché,
le choisit, de' concert avec le chapitre, pour remplir l'ofRce
de suffragant; mais la famille du titulaire de l'archevêché,
Claude de la Baume, fit opposition à ce choix. Il en résulta
un long procès, pendant lequel l'évêque d'Arras, Perrenot de
Granvelle, attacha Richardot à son église en qualité de suf-
fragant (1557) ; il lui céda, en 1561, le siège épiscopal quil
quittait pour devenir archevêque de Malines. Richardot
mourut sur le siège d'Arras, le 26 juillet 1574 (i).
Ses armoiries étaient : d'azur à deux palmes d'or passées
en sautoir, accompagnées de quatre étoiles aussi d'or(-).
Il existe un portrait de Richardot, en costume de religieux
augustin , gravé dans Elogia viror. illustr. ex ord, Erem.
D. Augustini, auct. Corn. Curtio; Ante^^p., 1636, in-4.
XXIII. — Nicolas Guérin, évêque d'Alessio.
1557-1578.
Originaire de Pontoise (3), il était docteur en théologie,
sous l'habit de l'ordre de Cîteaux, et régissait comme prieur
(1) Gall. christ. y t. III, col. 349; Mémoire sur François Richardot,
dans VAlnianach du Comté de Bourgogne pour 1788.
(2) DuNOD, Ilist. du Comté de Bourgogne, t. III, p. 178.
(3) Anniversaires des Clarisses de Besançon : aux Archives duDoubs-
— 21 —
claustral l'abbaye de Gherlieu, dont Tarchevêque Claude de
la Baume avait la commende, quand ce prélat le promut à la
dignité de suffragant du siège de Besançon : le chapitre mé-
tropolitain l'agréa en cette qualité, le 2 juin 1557 (l). Il mou-
rut le 16 mai 1578, et fut inhume dans le chœur de l'église
des Cordelières de Besançon, au pied du maître-autel (2).
XXIV. — Louis du Tartre, évêque de Nicopolis.
1578-1584.
Issu d'une famille d'ancienne noblesse fixée à Poligny, il
devint abbé de Bellevaux et suffragant de l'archevêque de
Besançon Claude de la Baume, avec le titre d'évêque de Ni-
copolis : il eut en outre la fonction de vice-chancelier de l'U-
ni vorsité de Dole (3). Il consacra, dans cette dernière ville,
l'autel de la chapelle particulière du Parlement de Franche-
Comté, où il inséra des ossements du pape saint Grégoire :
cette cérémonie eut lieu le 20 mars 1583(4). Le prélat qui
l'avait faite mourut le 15 octobre 1584, et fut inhumé dans
l'église de l'abbaye de Bellevaux, sous une tombe avec effigie
qui est aujourd'hui à l'église de Cirey-lez-Bellevaux , devant
l'autel de Saint-Pierre de Tarantaise; on y lit cette épitaphe:
IIlG lACET REVERENDVS DOMINVS LVDOVICVS
Dv Tartre : episcopvs de Nicopoli : svffraganevs
BiSVNTINVS : VICECANGELLARIVS ALMiE VnTVERSITATIS
DOLANiE : ABBAS MONASTERII HVIVS BeLL^VALLIS.
ObIIT 15a OGTOBRIS ANNO DOMINI 1584.
Ses armoiries étaient : d'azur à deux barbeaux adossés,
d'argent, accompagnés de quatre croisettes de même.
(1) Acta Capituli Bis., 2, jun. 1557.
(2) Note du P. Dunand (Biblioth. de Besançon); -— Annivers. des Gla-
risses.
(3) Chevalier, Hist de Poligny, t. II, p. 492. — de Billy, Hist. de VU^
niversité du comté de Bourgogne, t. I, pp. 297-98.
(4) Evangéliaire du Parlement de Franche-Comté : ms de la Biblio-
thèque de Besançon.
- 22 —
XXV. — Jean Doroz, évêque de Nicopolis.
1585-1604.
Né à Poligny, il embrassa la vie religieuse au prieuré de
Vaux, de Tordre bénédictin de Cluny. On Tenvoya étudier à
rUniversité de Dole, où il reçut les grades de docteur en théo-
logie et en droit canon, puis obtint au concours une chaire
de professeur de ce droit qu'il occupa pendant une vingtaine
d'années. Il s'en démit pour accepter de l'archevêque Fer-
dinand de Rye le poste de suffragant du siège métropolitain
de Besançon : ses bulles sont du mois d'août 1585. Dix ans
plus tard, le gouvernement des Pays-Bas et de Franche-
Comté lui donna l'abbaye de Faverney, qu'il s'agissait de
reconstruire. « Il me serait difficile, dit-il à l'archiduc Albert,
de bien bâtir sans Chaux, » faisant ainsi allusion au prieuré
de Chaux-lez-CIerval, qui était vacant et dont il désirait le
revenu pour l'appliquer à son entreprise de restauration.
— « Vous l'aurez, répondit l'archiduc, afin que vous n'ayez
point d'excuse de rétablir Faverney. » Nommé par le pape
évêque de I^ausanne, le 10 avril 1600, il alla se faire installer
à Fribourg, puis revint habiter la Franche-Comté où, pen-
dant quatre années encore, il fit par délégation des fonctions
épiscopales. Il mourut dans son prieuré de Chaux-lez-Glerval,
le 14 septembre 1607, à l'âge de 70 ans (i). On l'inhuma dans
la cathédrale de Saint-Etienne de Besançon, où un monument
lui fut érigé avec épitaphe ainsi conçue P) :
D. 0. M.
Rmo D. Ioanni Doroz episcopo et comiti lavsannensi :
s. r. i. princtpi : abbati de faverniaco : viro morvm
gravitate et vitie integritate pr^stantissimo :
(1) Ce qui précède est en grande partie extrait du tome II (pp. 348-
349) de V Histoire de Poligny, par Chevalier.
(2) Mémoires historiques sur le diocèse de Lausanne, par Martin
ScHMiTT, publ. par J. Gremaud, t. II, pp. 414-422.
— 23 —
IVRIS CIVILIS AC PONTIFICII DIVINiEQVE SCRIPTVRiB
CVMVLATA DOCTRINA ET ELOQVENTIA CVM IIS QVOS
MIRATA EST ANTIQVITAS COMPARANDO.
OBIIT ANNO 1607 : 13 SEPTEMBRIS : VIXIT 70
NoBiLis Anaïolivs Doroz dominvs A Cramant mcestissimvs
PATRVVS POSVIT.
Ses armoiries étaient : d'or à la fasce d*azur, chargée d'une
rose d'argent au cœur d'or. Devise : Honos alit artes.
XXVI. — Guillaume Simonin, archevêque de Gorïnthe.
1604-1616.
Né à Poligny, vers 1560, il prit l'habit des Bénédictins à
l'abbaye de Saint-Vincent de Besancon et en devint bientôt
le directeur effectif. L'archevêque Ferdinand de Rye ayant a
l'cmplaccr comme suffragant Jean Doroz, devenu évoque de
Lausanne, choisit à cet effet D. Simonin et lui obtint le titre
d archevêque de Corinthc (0. Le chapitre métropolitain s'of-
fensa de n'avoir pas été consulté sur cette nomination : aussi
refusa-t-il à l'élu la permission de se faire consacrer au grand
autel de la cathédrale de Saint-Etienne : une simple cha-
pelle fut mise à sa disposition pour cette cérémonie qui eut
lieu au mois d'avril 1604 P). L'abbé de Saint- Vincent étant
venu à mourir le 5 février 1608, D. Simonin le remplaça et
introduisit dans ce monastère, en 1611 , la réforme bénédic-
tine de Saint- Vanne et de Saint-Hydulphe, dont il pratiqua
tout le premier les observances. Il affecta presque toute sa
fortune à la fondation, dans sa ville natale, d'un séminaire
de jeunes clercs, appelé le séminaire de Corinthe. Relevé de
ses fonctions de suffragant depuis 1616, à la suite de mésin-
telligences avec l'archevêque Ferdinand de Rye, D. Simonin
conserva les prorogatives honorifiques de sa prélature. Il
mourut au château de Villers-Pater, qui dépendait de son
(1) Chevalier, Hist. de Poligny, t. Il, pp. 486-87,
(2) Acta Capituli Bis., 24 april. 1604,
- 24 -
abbaye, le 26 août 1630. On l'inhuma dans l'église de Saint-
Vincent de Besancon (t).
Ses armes étaient : de gueules à un cœur d'or, traversé de
deux flèches de même, empennées d'argent et mises en sau-
toir (2). Son portrait existe au musée de Dole.
XXVII. — Claude de la Barre, évêque d'Andreville.
1616-1629. '
Gordelier du couvent de Dole et docteur en théologie de
Paris, il est ainsi dépeint dans la Narration historique du
P. Fodéré : « Claude de la Barre, homme d'une rare érudi-
tion et profonde doctrine, zélé à son estât, qui a fait continuer
ce convent en son ancienne splendeur et exactement observer
l'intégrité des statuts et ordonnances de la religion. Et de plus,
par sa grande œconomie, a fait de signalées et très remar-
quables réparations en ce convent; car l'église n'estoit que
simplement lambrisée de bois, et depuis quelques années il
l'a fait tout voûter de pierre, blanchir, embellir, et meubler
de riches ornements et précieux joyaux : pour l'entrée de
laquelle il a fait un très beau portail de pierre jaspée , lequel
néantmoins ne se monstre pas encore si riche qu'il est en
effect. Comme père des bonnes lettres, il a fait une biblio-
thèque des plus magnifiques en son bastiment , mais des
mieux meublées et enrichie de livres de toutes sciences
Enfin, pour ses rares mérites, il fut esleu au chapitre de Ta-
ran taise, l'an 1595, ministre de ceste province, laquelle il a
si heureusement et si pacifiquement gouvernée, nonobstant
les grands troubles et guerres civiles qui estoient pour lors
en ce royaume, qu'il a du depuis esté commissaire général
en icelle trois fois en trois divers chapitres provinciaux , avec
tant d'édification et érudition qu'on pouvoit désirer. Despuis
peu de jours, par ses très grands mérites, rare doctrine et
^i^— «^^^^^^^^— ^™.— .^p-^^^— ^^.^^^.^— ^— — ^— ^^^^— ■-~-"^"^— ^— ^^^^^^^^^^■"^^".^^■"^^■^.^■^^^^
(1 et 2) Chevalier, Hist. de Poligny, t. Il, pp. 488-89.
- 25 —
singulière capacité, il a esté créé et sacré évesque (i*Andre-
ville et suffragant en l'archevesché de Besançon , charge
certes qu'il exerce avec une dextérité et révérence fort hono-
rable (1). »
Le P. de la Barre fut sacré à Ornans, par l'archevêque
Ferdinand de Rye, au mois de novembre 1616. Lors de son
arrivée à Besançon, le chapitre métropolitain et la munici-
palité renvoyèrent saluer : le chapitre lui offrit le pain et le
vin {^) ; la municipalité lui fit porter six grands pots de vin
blanc et clairet (3).
Il mourut le 16 octobre 1629, âgé de 71 ans. Son portrait
se voyait dans le petit réfectoire des Gordeliers de Dijon, avec
ses armoiries qui étaient : d'azur à la croix ancrée d'or et
bordure de même (4).
XXVIII. — Philippe Patornay, évêque d'Andreville.
1631-1639.
Né à Salins, d'une famille annoblie dès le quinzième
siècle (5), il était entré, dès 1611, âans Tordre des Minimes,
et il y avait professé avec distinction la philosophie et la
théologie (6). Sur la demande de l'archevêque Ferdinand de
Rye, le pape Urbain VIII, par bulles du 27 novembre 1631,
promut le P. Patornay à la dignité d'evêque d'Andreville et
de suffragant de Besançon (7) : son sacre eut lieu le 14 mars
1632(8). Il mourut en 1639.
(1) Narration historique des convens de l'ordre Saint-François en la
province de Dourgongne-, Lyon, 1619, in-4, pp. 661-662.
(2) Acta Capituli Dis., 17 decemb. 1616.
(3) Délibérât, municip.y 15 décembre 1616.
(4) Note extraite, par le P. Dunand, du Nécrologe des Cordeliers de
Dijon.
(5) Guillaume, Hist. des sires de Salins, t. II, pp. 190-1^1.
(6) Lanovii Chronicon générale ord. Minim., p. 575.
(7) Archives du Doubs, fonds des Minimes.
(8) Lànov., loCf cit.
-- 26 —
Ses armes étaient : d'azur à trois croissants d'argent, 2 en
chef et 1 en pointe, et une quintefeuille d'or en cœur.
XXIX. — Joseph Saulnier, évêque d'André ville.
1640-1081.
Né à Ornans le 16 décembre 1596, il avait fait profession
dans la congrégation bénédictine de Saint- Vanne et de Saint-
Hydulphc, en l'abbaye de Saint- Vincent de Besançon, le
23 septembre 1619(1). Maître des novices à l'abbaye de Fa-
verney, puis sous-prieur et prieur à l'abbaye de Saint- Vincent
de Besançon, il fut appelé, en 1630, au poste d'abbé régulier
de ce grand monastère P). Dix ans plus tard , l'archevêque
de Besançon Claude d'Achey le choisit pour son suffragant
et lui obtint des bulles d'évêque. Il fit en cette qualité une
longue carrière : on conserve aux Archives du Doubs le re-
gistre fort bien tenu par lui-même de ses actes épiscopaux.
Le plus remarquable de ces actes est la consécration qu'il
donna en secret, dans une chapelle souterraine de son abbaye
de Saint- Vincent , à Antoine -Pierre I de Grammont, élu
archevêque de Besançon dans un moment oli le chapitre mé-
tropolitain était en difficultés avec la cour de Rome : un bref
spécial avait autorisé le suffragant à faire extraordinairement
cette cérémonie (3). D. Saulnier mourut le 25 avril 1681 , âgé
de 85 ans (^). 11 fut inhumé dans le chœur de l'abbaye de Saint-
Vincent, sous un mausolée que décorait son portrait et dont
l'épitaphe était ainsi conçue (5) :
HiG lAGEÏ ILLVSTRISSIMVS AC REVERENDISSIMVS
D. D. lOSEPHVS SaVLNIEU REGVLiE DIVI BenEDIGTI
(1) Matricula religiosorum congregationis SS. Vitoni et Ihjdulphi;
Nanceii, 17Z7, in-4, p. II.
(2) Gallia christ., t. XV, col. 19ô.
(3) Dl'xod, Ilist. de VEgl. de Besançon, t. I, p. 3ii.
(4) Oraison funèbre de D. Saulnier, ms de la Bibliotlièque de Besan-
con.
(5) Archives du Doubs, fonds Saint-Vincent, cart. 1.
— 27 —
PER SEXAGINTA DVO ANNOS 0BSERVANTI3SIMVS :
PER QVINQVAGINTA HVIVS MONASTERÏI ABBAS :
PER QVADRAGINÏA EPISGOPVS AnDREVILLENSIS.
InTER H03 TITVLOS MODESTUS MIRAM VIT^E
AVSÏERITATEM MORVM SVAVITATE LENIVIT.
Ex VOTO PAVPER : EX BENEFICIO IN PAVPERES
ET PROPRIAM ECGLESIAM LIBERALIS.
InSIGNIS CAPITVLI AMICVM SEMPER NEC
INVTILE MEMBRVM FVIT. DiLIGEBAT
CIVITATEM SEPTVAGENARIVS INGOLA ET
PARITER GIVIVM SPES ERAT ET AMOR.
VlXIT ANNOS 85 PROGERO SANO EREGTOQVE
CORPORE ET AD MAIESTATEM ET DEGOREM
GOMPOSiTO. Gernis FAGIEM QVAM NEG
FINGI NEG PINGI VNQVAM VOLVIT.
SaGRAVIT TRES ARGHIEP1SG0P0S ET TOT
EGGLESI.E MINISTROS GRE.VVIT VT PATREM
GLERI SEQVANIGI REGTE DIXERIS. HORAS
GANONICAS NON OMISIT VSQVE AD MORTIS
DIEM QVEM INTER FRATRVM LVGENTIVM
MANVS GLAVSIT ORANS DIE 25 APRILIS
AiNNO Dni 1681.
qVasI Vas aVrI : qVasI soL effVLsIt
In teMpLo DeI. — egglesiastic. 50.
Le sceau et les cachets de l'évêque Saulnier W portent pour
armoiries : une fasce accompagnée de trois annelets posés
2 et 1 .
XXX. — François-Joseph de Grammont, évèque
DE Philadelphie.
1686-1699.
Entré au chapitre métropolitain, en 1663, sous les auspices
de son oncle, l'archevêque Antoine-Pierre I, il alla compléter
son éducation sacerdotale au séminaire de Saint-Sulpice. De
(1) V. le fac-similé du cachet et de la signature de D. Saulnier dans
l'opuscule de M. Ad. Marlet intitulé : Episodes de la guerre de dix ans
dans la vallée dOrnans-, Besançon, 1865, in-8.
— 28 -
retour à Besançon, il fut pourvu successivement des abbayes
de Bithaine et de Montbenoît, des prieurés de Morteau et de
Beaupré, ainsi que d'une charge de conseiller-clerc au parle-
ment de Franche-Comté. Elu successivement par le chapitre
grand-archidiacre, en 1679, et haut-doyen en 1680, son oncle
l'oblint pour sutTragant en 1686, se déchargeant dès lors sur
lui des fonctions les plus pénibles de l'épiscopat. « On se
plaisait à le regarder comme Tarchevêque lui-même, et, dans
l'estime publique, il ne lui en manquait plus que le titre.
Aussi l'allégresse fut-elle grande dans le clergé et dans le
peuple, lorsqu'on apprit que le roi Tavait nommé au siège de
Besancon (U. »
Sa lettre pastorale de prise de possession est datée du 10 dé-
cembre 1699 ; elle est suivie de la bulle pontificale annonçant
au clergé et au peuple du diocèse la promotion du nouveau
pasteur.
Ses armes étaient : d'azur à trois bustes de reines de car-
nation, vêtues d'argent, chevelées et couronnées d'or, 2 et 1 ;
écartelé d'azur à six besans d'argent, 3, 2, 1, au chef d'or; sur
le tout de gueules au sautoir d'or. Devise : diev ayde av gar-
dien DES ROYS.
XXXI. — François-Gaspard de Grammont,
ÉVÊQUE d'ArÉTHUSE.
1707-1727.
Déjà chanoine du chapitre métropolitain en 1672, il fut
gratifié de la commende de l'abbaye de Saint-Vincent de Be-
sançon, en 1701. Son oncle l'archevêque François-Joseph de
Grammont le demanda pour sufTragant : il fut sacré à Paris,
le 21 décembre 1707, par le cardinal de Noailles. Après la
mort de son oncle, dont il avait élé le collaborateur intime,
le chapitre le plaça à sa tête en qualité de haut-doyen, et il
(1) Jacquenet, Hist. du séminaire de Besançon, t. I, pp. 223-225.
- 29-
fut le pasteuL* effectif da di4;)cèse sou8 l'autorité nomiaale des
archevêques René de Mornay et Honoré de Monaco. Il mou-
rut à Besançon, le 17 novembre 1727, et fut inhumé dans
l'église de Marchaux.
Ses armes étaient : de gueules au sautoir d'or; écartelé
d'azur à trois bustes de reines de carnation, vêtues d'argent,
chevelées et couronnées d'or, 2 et 1. Devise : diev ayde av
GAADIXM 0HS)/IOT3.
XXXII. — Pierre-François Hïtôgn, évêque
DE Philadelphie.
1736-1754.
Né à Gray, le 15 octobre 1674, il fut nommé chanoine-
coadjuteur au chapitre métropolitain le 4 septembre 1690, et
ordonné prêtre» avec dispense d'âge, en 1696. « Sa science, la
solidité de ses vertus et la noblesse de son caractère , lui
acquirent une haute influence parmi ses collègues. Ce fut
principalement en lui que se personnifia la grande autorité
du chapitre pendant les vacances du siège archiépiscopal,
depuis la mort de François-Joseph de Grammont jusqu'à
l'avènement d'Antoine-Pierre II. » Choisi, de l'agrément du
roi, comme suiFragant par l'archevêque, il obtint des bulles
qui le nommaient évêque de Philadelphie. Son sacre eut
lieu au séminaire, dont il avait été supérieur, le dimanche
24 juin 1736 : l'archevêque de BesançjOn, qui le consacra,
fut assisté dans cette cérémonie par les évéques de Langres
et de Dijon. Il ne survécut que dix jours au prélat dont il
avait été le dévoué collaborateur : sa mort arriva le 17 sep-
tembre 1754, et son corps fut déposé dans le caveau des cha-
noines de l'église métropolitaine (i).
Ses armes étaient ; de gueules à la bande ondée d'or, ac-
(1) Cette note est empruntée à VHistoire du séminaire de Besançon,
par M. Jagqubnbt, t. I, pp. 424-25, 572-73.
- 30 —
compagnée de deux aiglettes d'argent, l'une en chef et l'autre
en pointe.
XXXIII. — Claude-Ignace-François-Xavier-Alexis
DE Franchet de Rans, évêque de Rhosy.
1755-1792.
Né à Besançon le 7 janvier 1722, il entra en 1743 au cha-
pitre métropolitain, obtint, en 1745, la commende du prieuré
de Fontaine-lez-Luxeuil , fut choisi comme suffragant par
Tarchevêque Cleriadus de Choiseul , nommé par le pape
évêque de Rhosy et sacré en cette qualité le 23 mai 1755. Le
chapitre métropolitain lui conféra graduellement toutes ses
dignités, jusqu'à C/elle de haut-doyen à laquelle il fut élu le
15 juillet 1775. Il avait été pourvu, en 1767, de la commende
de l'abbaye de Balerne. Déporté le 12 septembre 1792 pour
n'avoir pas adhéré à la constitution civile du clergé, il reçut,
après la mort de l'archevêque exilé, une commission aposto-
lique pour administrer le diocèse. Il y rentra dès qu'il en eut
la possibilité, et ce fut lui qui reçut, à la tête du clergé, l'ar-
chevêque Claude Lecoz, en 1802. L'évêque de Rhosy prit
rang dans le nouveau chapitre, d'abord comme chanoine ho-
noraire, puis comme chanoine titulaire. Il mourut à Besan-
çon le 21 février 1810, dans sa 89* année. Ses obsèques eurent
lieu le lendemain à l'église métropolitaine : après quoi, sa dé-
pouille mortelle fut conduite à Rans.
Ses armes étaient : d'azur à une tête de cheval d'argent.
Devise : libertate non freno.
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