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LES ARCHEVÊQUES
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DEPUIS 1682 JUSQU'A 1801
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LES EVEQUES
ET
LES ARCHEVÊQUES
DE FRANCE
DEPUIS 1682 JUSQU'A 1801
PAR
Le P. Armand JEAN
De la Compagnie de Jésus
PARIS
Alphonse PICARD
82, rue Bonaparte, 82
MAMERS
G. FLEURY ET A. DANGIN
28, Place des Grouas, 28
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AVANT -PROPOS
L'histoire ecclésiastique de la France dans un grand
nombre de ses pages, n'est pas distincte de l'histoire natio-
nale elle-même ; et la France , fille aînée de l'Eglise catho-
lique, est placée providentiellement si près de sa mère, que
souvent la fortune, bonne ou mauvaise, de l'une et de
l'autre offre des ressemblances frappantes et que leur histoire
paraît se confondre.
C'est ce qui explique l'intérêt qu'a toujours présenté chez
nous l'histoire soit de l'Eglise de France , prise dans son
ensemble, soit d'une église particulière.
Enumérer les prélats qui ont occupé durant tel temps et
de telle ou telle manière chaque siège épiscopal, nommer
les doyens ou prévôts qui ont été successivement investis
de la plus haute dignité après l'évêque, citer les abbés ou
les abbesses, même commendataires, qui ont été mis à la
tête des abbayes proprement dites: tel est, on le sait, le
but que se sont proposé les auteurs d'un ouvrage célèbre,
important et volumineux, connu sous le titre de Gallia
Christiana.
Ces auteurs étaient des moines Bénédictins, érudits et
laborieux, que le Supérieur général de la congrégation de
Saint-Maur désignait et réunissait dans l'abbaye de Saint-
VI AVANT-PROPOS
Germain-des-Prés à Paris. Dans l'intervalle de soixante-dix
ans, entre 1716 et 1785, ils ont publié en latin treize
volumes in-folio. Ils touchaient presque au terme de leur
gigantesque travail quand survint la Révolution française:
dépouillés de leurs biens et dispersés en France ou à l'étran-
ger, s'ils avaient pu éviter l'échafaud , ils durent laisser leur
œuvre incomplète et inachevée.
Confiants dans l'avenir, les Bénédictins avaient résolu
de prendre l'une après l'autre, en suivant rigoureusement
l'ordre alphabétique, les provinces ecclésiastiques dont se
composaient les Gaules: or, comme leur dernier volume
qui date de 1785, traite des provinces de Toulouse et de
Trêves, ils n'ont pu atteindre les provinces de Tours,
Turones ; de Besançon, Vesuntio ; de Vienne, Vienna.
D'un autre côté leur premier volume, qui traite à lui
seul des cinq provinces d'Albi, d'Aix, d'Arles, d'Avignon,
d'Auch, ayant paru en 1716, ils laissent nécessairement
incomplètes derrière eux, les séries épiscopales, abba-
tiales , etc. , de ces cinq provinces. Il y manque en
effet une quinzaine d'archevêques et une cinquantaine
d'évêques.
On doit appliquer la même observation, toute proportion
gardée, aux provinces de Bourges, de Bordeaux, de Cambrai,
d'Embrun, de Lyon, traitées dans les volumes suivants dont
le plus récent est daté de 1727.
Nous n'ignorons pas qu'on trouve en tête des tomes II,
III et IV, sous la rubrique Mutationes in clero gallicano
fadœ, une certaine suite aux séries des volumes précé-
dents. Mais cette suite interrompue , accidentelle pour ainsi
dire et très succincte, demeure encore très incomplète.
D'ailleurs, ces sortes d'additions ne peuvent jamais donner
ce qu'on cherche et ce qu'on est habitué de trouver dans
le corps de l'ouvrage, la notice biographique et caracté-
AVANT-PROPOS VII
ristique des personnages, des archevêques et des évêques
principalement.
De nos jours, il est vrai, on a réimprimé l'œuvre des
anciens Bénédictins. Mais les souscripteurs ont été avertis,
c'était de stricte justice, qu'ils n'allaient recevoir que la
réimpression pure et simple de l'œuvre bénédictine. En
réimprimant lad Gallia Christiana, on s'est contenté tout au
plus d'indiquer à la marge l'appendice attendu, désiré,
préparé peut-être , mais resté , pour quels motifs , nous
l'ignorons, malheureusement inédit.
Tout autre a été le sort des trois provinces de Tours, de
Besançon et de Vienne, que les Bénédictins de Saint-Maur
n'ont pas eu le bonheur d'atteindre : elles ont été entière-
ment publiées de nos jours. Chargé par l'Académie des
[nscriptions et Belles-Lettres de continuer la Gallia Chris-
tiana, M. Barthélémy Hauréau a donné en 1856 la province
de Tours, en 1860 la province de Besançon, en 1865 enfin
la province de Vienne.
Rien n'empêchait cet auteur, notre contemporain, de
pousser sa course jusqu'au terme final, c'est-à-dire jusqu'à
la grande ligne de démarcation qui sépare les anciennes
églises de France des nouvelles, en un mot jusqu'à la pre-
mière année de notre siècle, 1801. Il a préféré s'arrêter à
l'année 1790.
Que l'année 1801 soit réellement la dernière de l'ancienne
église gallicane, comme elle est la première des nouvelles
églises de France, c'est un fait facile à établir.
Avec ses confiscations, ses suppressions, ses massacres,
ses prisons , ses échafauds , la Révolution a bien pu multi-
plier les vacances de sièges , déterminer l'émigration des
1. Si nous employons le féminin, nous ne prétendons point imposer une règle et
ne pensons pas en violer une.
VIII AVANT-PROPOS
pasteurs, favoriser le schisme, les scandales, les apostasies,
créer une église nouvelle, qui n'était pas catholique, pour
l'anéantir deux ans plus tard. Mais elle n'a pu enlever aux
évêques légitimes, fussent-ils émigrés, leur juridiction ordi-
naire ; elle n'a pu annuler le pouvoir des vicaires généraux ,
qu'ils avaient choisis , ni des vicaires capitulaires canoni-
quement élus, le siège vacant, ni, dans les cas imprévus,
des administrateurs ou délégués apostoliques. Au mois de
juillet 1801, les quatre-vingts archevêques ou évêques de
France, qui survivaient au cataclysme révolutionnaire,
gardaient sur leurs diocèses respectifs les mêmes droits
qu'ils y avaient exercés douze ans auparavant. Ils usèrent
de ces droits par eux-mêmes ou par leurs mandataires : les
églises se rouvrirent d'elles-mêmes, les diocèses se reconsti-
tuèrent, le culte fut réintégré presque partout bien avant le
Concordat. C'est une histoire intéressante, qui n'a pas
encore été suffisamment mise en lumière.
Ce fut seulement à partir du mois d'août 1801 que la
plupart des évêques renoncèrent à leurs droits par une
démission volontaire, que leur demandait le pape. Les
autres ne perdirent leur juridiction que cinq mois plus tard
par la soustraction de sujets et de territoire qu'opéra l'auto-
rité suprême du Pontife Romain dans la bulle Qui Christi
Dornini du 29 novembre.
Le pape, dans la première partie de cette bulle, renverse,
supprime, anéantit les 23 églises métropolitaines et les
125 églises cathédrales jusque-là existantes sur le territoire
des 102 départements qui formaient alors la République
française. Dans la seconde partie de cette même bulle,
Pie VII répartit tous les territoires de la République entre
10 archevêchés et 50 évêchés qu'il érige à nouveau. Telle
est donc bien certainement la grande ligne de démarca-
AVANT-PROPOS IX
tion entre l'ancien et le nouvel ordre hiérarchique de la
France.
Nous sommes persuadé que si jamais la Gallia Christiana
est complétée par les héritiers naturels des anciens Béné-
dictins, ce que nous appelons de tous nos vœux, l'œuvre
n'aura pas d'autre terme que celui-là. Aucun historien reli-
gieux ne voudra ravir à l'antique église des Gaules les onze
années si fécondes, si instructives et si palpitantes qui
s'étendent de 1790 à 1801 ; et nul ne fera remonter les
églises actuelles dites concordataires plus haut que le
Concordat.
L'année 1801 est pour nous le point d'arrivée. Ce n'est
nullement le dépasser que de retracer en quelques mots la
carrière ultérieure d'une cinquantaine de prélats, qui ayant
fait partie de la vieille église gallicane, ont occupé un siège
ou rempli un rôle dans l'église concordataire, nouvellement
constituée.
Il nous fallait un point de départ commun à toutes les
provinces ecclésiastiques de l'ancienne France, point notable,
marquant , important. Lequel choisir ?
L'année 1715 s'offrait à nous. Marquée par la mort de
Louis XIV, par le commencement de la Régence, parla
publication toute récente de la bulle Unigenitus et l'impres-
sion du premier volume de la nouvelle Gallia Christiana ,
cette année semble réunir toutes les conditions. Mais les
événements eux-mêmes, que nous venons de rappeler, nous
reportent plus haut; et en lisant attentivement le volume
des Bénédictins, paru en 1716, on s'aperçoit vite qu'ils
restent en arrière de plusieurs années, peut-être parce que
les cinq provinces dont ils s'occupent dans ce volume,
étant toutes situées dans le midi, étaient trop éloignées de
leur rayon visuel.
L'année 1701, la première du XVIIIe siècle, ne présen-
AVANT-PROPOS
tant pas un événement ecclésiastique assez notable pour
faire époque, nous avons jugé bon, utile, nécessaire même
de remonter un peu plus haut, jusqu'à l'Assemblée extra-
ordinaire de 1682, c'est-à-dire jusqu'à cette manifestation
gallicane de Tépiscopat français, qui désarmant l'Eglise au
profit de l'Etat, enhardit les sectes, et amena notamment la
recrudescence janséniste de Quesnel. Or, ce jansénisme,
combattu par les plus purs catholiques et soutenu par
la plupart des gallicans, fait à lui seul presque toute
l'histoire ecclésiastique du XVIIIe siècle.
Entre ces deux grandes époques, choisies, fixées et déter-
minées, mars 1682 et novembre 1801, il y a cent vingt
ans.
Un jour nous eûmes besoin d'étudier dans leurs sources
et le plus à fond possible l'histoire de ces cent vingt ans :
c'était en vue de leçons que nous avions à faire à des
auditeurs religieux, studieux, intelligents. En outre des
auteurs que nous avions à consulter, la Gallia Christiana
nous était indispensable pour connaître les noms , le carac-
tère et l'action des évêques français.
Chacun a pu constater ce qui manque à cette œuvre
fondamentale ; ce déficit nous a paru plus fâcheux et
nous a été plus pénible, alors que l'expulsion, puisqu'il
faut en rappeler le souvenir, nous privait de biblio-
thèque et même nous chassait de France. Ceux qui nous
expulsaient ne songeaient guère sans doute à nous faire
pratiquer plus d'actes de vertus : ils se proposaient bien
moins encore de favoriser nos études. Il nous fallait
cependant fournir nos leçons en tirant parti du peu de
livres que nous avions sous la main et en nous efforçant
de compléter pour notre usage l'œuvre des anciens
Bénédictins.
Nous venons de révéler ingénument l'origine du présent
AVANT-PROPOS XI
travail ; ajoutons qu'il s'est continué depuis dans des cir-
constances qui n'étaient pas toujours favorables.
Puisque nous voulions connaître tous les évêques qui ont
occupé un siège en France pendant la durée du XVIIIe
siècle, il nous fallait d'abord établir sur des bases solides
les diverses séries épiscopales ; ensuite porter un jugement
court, équitable et caractéristique sur chaque prélat, si
c'était possible, comme essaient de le faire les Bénédictins.
Les hommes compétents prononceront que ni l'une ni
l'autre de ces deux tâches n'était aisée.
Parlons en premier lieu des séries épiscopales ; pour être
complètes, elles ne doivent pas seulement présenter les noms
de chaque évêque et ceux de ses parents, mais encore relater
ses antécédents et porter les dates de sa naissance, de sa
nomination, de son sacre et de sa mort.
Gomme nous reprenons à l'an 1682, nous avons généra-
lement trouvé notre commencement chez les Bénédictins,
auxquels nous empruntons de confiance le nom de l'évêque
et son numéro d'ordre dans la série. Toutefois nous avons
pu environ une fois sur deux, contrôler leurs listes avec
celles que donnent Hugues du Tems et Henri Fisquet , deux
auteurs que nous citons souvent, mais qui embrassent à
peine la moitié des matériaux nécessaires.
Quand ces trois auteurs nous ont fait défaut, il a fallu
nous contenter de la simple nomenclature, dressée par
un de nos confrères, que nous nommerons tout à l'heure,
ou recourir à YAlmanach Royal, qui, donnant année par
année l'état du clergé de France, nous offre au moins
une base solide. Sa nomenclature, d'abord sèche, devient
suffisante, sinon copieuse quand elle contient outre les
noms de l'évêque, la date de sa naissance, de son sacre,
de sa translation ou de sa démission ; jamais pourtant
elle ne relate la mort. Nous avons dû chercher le com-
XII AVANT-PROPOS
plément de nos séries dans les biographies générales ou
particulières, dans les monographies des églises et jusque
dans les tables généalogiques du grand Moréri, du Père
Anselme et de son continuateur moderne, Pol Potier de
Gourcy.
Nos dates une fois trouvées, nous les résumons à la fin
de chaque notice en ajoutant, après la mention de la mort,
le nombre des années écoulées depuis la naissance et depuis
le sacre , et nous servant pour cela d'une abréviation facile
à comprendre, aet. (aetatis), es. (consecrationis).
Ne recherchant que les évêques, pareequ'eux seuls ont
joué un rôle dans l'Etat, dont ils formaient le premier
ordre, eux seuls sont de l'Eglise enseignante, nous avons
omis tout le reste, doyens ou prévôts, abbés ou abbesses.
Loin de nous, en effet, la pensée de compléter la Gallia
Christiana sous tous les rapports. Et puis , avouons-le sans
détour, la seule nomenclature des évêques nous avait
infligé assez de tortures, pour que nous ayons songé un
instant à élargir notre champ de travail. .
Les listes épiscopales une fois dressées, nous avions à
porter un jugement sur chacun des évêques, du moins sur
ceux qui ont le plus marqué dans un sens ou dans un autre.
Devons-nous l'avouer? Ce jugement calme, impartial et
vrai nous préoccupait moins que l'établissement des listes.
Nous avions en effet pour nous guider l'histoire générale
des églises de France, honnêtement continuée par l'abbé
Jager ; nous connaissions les personnages principaux qui
ont eu de l'influence sur ces églises au XVIIIe siècle et les
grands faits de ce siècle où les évêques apparaissent indivi-
duellement ou collectivement. Gela suffisait pour nous
orienter.
Enumérons brièvement les faits importants de la période
AVANT-PROPOS XIII
que nous embrassons et qu'on trouvera sommairement
rappelés ça et là dans nos notices.
Nous commençons par l'Assemblée de 1682. Quel évêque
en a fait partie, comme député du premier ordre, et quel
théologien , comme député du second ordre ? Question de
nomenclature, facile à résoudre. Quel rôle a joué l'évêque
ou le théologien dans cette Assemblée ? C'est ce que nous
avons soin d'indiquer sans parti pris, par exemple, sans
condamner irrémissiblement tous ceux qui y assistaient et
sans exalter outre mesure ceux qui n'y assistaient pas.
Huit années se passent après la clôture de l'Assemblée et
la promulgation des Quatre -Articles. Pendant ces huit
années, Innocent XI et Alexandre VIII, indignés de la pro-
mulgation, refusent indistinctement leurs bulles aux évêques
nommés par le roi. Ces évêques nommés exercent-ils au
spirituel un pouvoir quelconque, comme ils administrent
le diocèse au temporel ? La question sera tranchée chaque
fois, et assez diversement.
Fénelon ayant encouru la disgrâce du roi, et soutenant
quelques principes discutables, se voit poursuivi par tous
les courtisans et par Bossuet ; il est enfin censuré à Rome.
Il a eu beau donner l'exemple d'une soumission exemplaire ;
sa condamnation devra être ratifiée dans chaque assem-
blée provinciale de France. La majorité gallicane obéit
servilement. Nous aurons pourtant à enregistrer d'hono-
rables exceptions.
Tels sont les trois faits importants que nous présente la
fin du XVIIe siècle, pour asseoir le jugement à porter sur
les évêques.
Une quinzaine de faits saillants que nous allons énumérer
se partagent inégalement le XVIIIe siècle, antérieurement
au fait qui est saillant entre tous, la Révolution française.
Pour l'exposition claire, l'enchaînement et la suite de ces
XIV AVANT-PROPOS
faits, comme pour l'appréciation des personnages qui y
interviennent, nous nous appuyons sur l'ouvrage bien connu
de Picot, auquel nous renvoyons, et qui est intitulé: Mémoires
pour servir à V histoire ecclésiastique pendant le dix-huitième
siècle. La troisième édition en 7 volumes in-8, Paris, 1853,
due à l'abbé Lequeux, est celle que nous avons suivie.
Le jugement que nous prononçons sur les évoques est
emprunté le plus souvent à ce grave auteur; il connaît
merveilleusement sa matière ; il aime beaucoup, peut-être
à l'excès, l'église gallicane; il n'en est que plus recevable
quand il dévoile les plaies dont souffre cette église : asser-
vissement au pouvoir séculier, propension de plusieurs
prélats vers le jansénisme, favorisée par l'engouement incon-
cevable des Parlements pour la secte, par l'inconséquence
ou la faiblesse du pouvoir royal à Tendroit des champions
de Forthodoxie, audace croissante de l'impiété, qui se cache
sous le nom de philosophie, guerre déclarée aux ordres
religieux, déchaînement final de toutes les passions, qui
aboutit à la Révolution française.
Où Picot insiste le plus, c'est sur le jansénisme de
Quesnel, plus fin, plus insinuant, plus français et plus
pernicieux que le jansénisme primitif. Quoique foudroyé
par la bulle Unigenitus, il résista, se propagea jusqu'en
Italie, s'allia finalement aux philosophes et aux membres
des Sociétés secrètes, pour renverser les barrières les plus
solides et pour établir sur les ruines de l'église gallicane ce
simulacre de religion qu'on nomma l'église constitutionnelle.
Le roi Louis XV, pour avoir mal saisi le monstre, impru-
demment écarté les évêques, seuls gardiens de la foi, et
continuellement cédé aux Parlements jusqu'au jour tardif
où il les brisa, eut les premiers torts. Son successeur,
Louis XVI acheva de tout perdre par sa faiblesse et ses
autres défauts. C'est ce qu'il reconnut avant de mourir en
AVANT-PROPOS XV
contemplant les ruines des antiques églises de France
entassées sur les débris de son trône.
Un cas de conscience où le jansénisme se déguise à peine,
approuvé par quarante docteurs et condamné bientôt par
Clément XI, ouvre l'histoire ecclésiastique du XVIIIe siècle.
Deux ans plus tard la bulle Vineam paraît avoir clos à
jamais les débats.
Mais la mine souterraine du jansénisme, préparée secrète-
ment et depuis longtemps par l'oratorien Quesnel, fait alors
explosion. L'incendie ne sera pas étouffé par la simple con-
damnation du livre : Les Réflexions morales ; il faudra, pour
trancher les cent une questions qu'il soulève, la célèbre
bulle Unigenitus du 8 septembre 1713.
La soumission due au Souverain Pontife eût été vite
assurée, si le roi Louis XIV, redevenu fils aîné de l'Eglise
catholique, avait pu vivre encore quelques années. Grâce à
lui, la bulle avait été reçue par l'Assemblée du clergé, par
la Faculté de théologie de Paris, par les différentes pro-
vinces ecclésiastiques de France ; et des lettres-patentes en
avaient ordonné l'enregistrement, toute opposition cessante.
Le roi étant mort, le Régent remet les affaires ecclésias-
tiques, le choix des évoques, l'acceptation de la bulle, etc.,
au cardinal de Noailles, le chef nominal des opposants. Une
grande rigueur envers les défenseurs de l'orthodoxie, une
tolérance coupable envers les récalcitrants font que plusieurs
évêques, un grand nombre de particuliers et des corpora-
tions entières appellent de la bulle au futur concile. Et pour
combler la mesure, on prescrit le silence sur les matières
contestées.
Comme le pape ne se pressait pas d'expédier les bulles à
certains évoques nouvellement nommés, une rupture était
imminente entre la France et le Saint-Siège, quand tout à
coup le ciel s'éclaircit, les yeux du Régent furent dessillés,
XVI AVANT-PROPOS
et le cardinal de Noailles se trouva réduit à chercher des
accommodements.
Louis XV ayant pris les rênes du gouvernement, le clergé
se plaignit à lui du Parlement qui soutenait les Appelants.
Ce ne fut pas en vain. L'évêque appelant de Senez, Soanen,
pour avoir dépassé toute borne, fut cité devant le concile
d'Embrun, y fut jugé et condamné. Le roi qui avait autorisé
ce concile provincial, en sanctionna la sentence.
Un si rude coup effraya quelques appelants, exaspéra les
autres qui remuèrent plus qu'auparavant. Mais sur ces
entrefaites, le cardinal de Noailles retira son appel, accepta
purement et simplement la bulle et frappa ainsi sur le parti
un coup sensible. La déclaration solennelle du roi contre le
jansénisme, 24 mars 1730, eût amené la paix et la soumis-
sion que voulait l'Assemblée du clergé, si le roi et son
premier ministre, le cardinal de Fleury, n'avaient pas
écouté les avocats des rebelles , et prescrit de nouveau le
silence sur les questions religieuses.
Gomment les fidèles et les évêques auraient-ils pu se
taire, quand les Nouvelles ecclésiastiques, imprimées et dis-
tribuées clandestinement, déversaient le fiel des sectaires
sur FEglise, quand la secte prônait les miracles du diacre
Paris , quand les convulsionnaires de Saint-Médard livraient
la religion à la risée du public et des nouveaux incrédules ?
Il est vrai que l'autorité royale intervint pour fermer le
cimetière Saint-Médard, pour défendre la divulgation des
miracles du sieur Paris, pour interdire les assemblées des
convulsionnaires. Mais que des évêques appuient ces mesures
du gouvernement, celui-ci les laisse attaquer par les gens
du Parlement et supprime de lui-même leurs Mandements
ou leurs Lettres pastorales.
Des prêtres, dûment instruits de leur devoir, refusent-ils
les sacrements aux obstinés , le Parlement qui s'est permis
AVANT-PROPOS XVII
de rendre un arrêt doctrinal sur la matière, applique
impitoyablement son arrêt, qui est contraire à la théo-
logie, lance des décrets de prise de corps et menace
les réfractaires des peines les plus sévères. En vain les
évêques réclament; le gouvernement, à la tête duquel
est encore le cardinal de Fleury, ne les écoute pas, ou les
fait taire.
Christophe de Beaumont, installé archevêque de Paris,
vient d'ordonner à ses curés d'exiger un billet de confession
avant de porter le viatique aux mourants suspects d'hérésie.
Il est dénoncé au Parlement comme fauteur du schisme ;
plus de quatre-vingts évêques l'ayant approuvé, le roi le
soutient, refuse d'écouter les remontrances du Parlement,
qu'il finit par exiler. Mais peu à près il rappelle le Parlement,
auquel il annonce que l'archevêque vient d'être relégué à
Conflans, d'où il ira à Lagny et peu après à la Roque en
Périgord.
Profitant de ces lamentables faiblesses, l'impiété voltai-
rienne s'affiche ostensiblement, secondée par les travaux
souterrains des loges, et comme autorisée par les désordres
du roi. Pour comble de malheur, l'incorruptible distributeur
des bénéfices, J.-B. Boyer, ancien évêque de Mirepoix,
étant venu à mourir, l'épiscopat se divise : les uns veulent
la modération, comme La Rochefoucauld de Bourges, le
nouveau dépositaire de la Feuille des bénéfices, et reçoivent
à cause de cela le nom de Feuillants ; les autres se montrent
avant tout évêques catholiques.
Ni les humiliations infligées à la patrie par la guerre de
Sept ans, ni les ravages causés dans les esprits par l'incrédu-
lité, ne désarment les sectaires, constamment soutenus par
les gens du Parlement. Les Jésuites, leurs ennemis-nés, ayant
été chassés du Portugal en 1759, seront au premier prétexte
chassés de France et même complètement anéantis. L'admi-
XVIII AVANT-PROPOS
rable concert de l'épiscopat en leur faveur ne fait qu'attiser
la haine. Les Parlements frappent ; le roi après quelques
hésitations sanctionnera l'iniquité ; il obtiendra même
que le fait accompli soit sanctionné par l'autorité suprême du
Pontife Romain.
La destruction des Jésuites présageait et préparait celle
des autres ordres religieux, que les Jansénistes voulaient
partielle, mais que les Voltairiens et les francs-maçons
voulaient totale. Voici comment on s'y prit.
Loménie de Brienne, archevêque de Toulouse, fin, cupide
et peu consciencieux , présidait le bureau de juridiction à
l'Assemblée du clergé en 1765. Il y fit, conformément à
l'avis de la majorité du bureau, un rapport habile, qui con-
cluait à la formation d'une commission de cardinaux,
d'archevêques et d'évêques français, « ayant pour but de
réformer les ordres religieux, et de les préserver, moyennant
cette réforme, de la destruction » ; on devait solliciter l'au-
torisation du Saint-Siège, et s'assurer le concours de l'auto-
rité royale.
Mais le recours au pape, qui était Clément XIII, n'entrait
pas dans les vues du gouvernement, c'est-à-dire de Choiseul
et de ses collègues. Celui-ci jugea plus simple de s'attribuer,
nonobstant tout privilège, exemption, etc., le droit de changer,
de bouleverser et même de détruire. On le voit, nous
sommes loin du temps où le pieux cardinal de la Roche-
foucauld, « commissaire apostolique », aidé par Louis XIII
et Richelieu, réformait les monastères de France aussi
religieusement que canoniquement.
En conséquence de ses vues égoïstes, le gouvernement de
Louis XV constitua le 23 mai 1766 par arrêt du conseil une
commission, dite des Réguliers, composée de hauts prélats
et de magistrats. Cette commission commença à fonctionner
le 31 juillet.
AVANT-PROPOS XIX
Le président était C.-A. de la Roche - Aymon, alors
archevêque-duc de Reims, le secrétaire E.-G. de Loménie
de Brienne, archevêque de Toulouse, les membres prin-
cipaux : Boisgelin d'Aix, Phelypeaux de Bourges. Tous sont
responsables. Mais c'est Loménie qui est le grand coupable.
C'est lui, en effet qui, secondant les Jansénistes, les
Parlementaires, les Philosophes, sous couleur d'améliorer la
situation, détruisit graduellement l'état religieux. C'est lui qui
allécha les évêques par l'appât des unions *, qui fomenta les
divisions dans les monastères, la dénonciation contre les
supérieurs. C'est à son instigation que fut rendu l'édit de mai
1768, qui retardait l'émission des vœux pour les hommes à
21 ans, pour les femmes à 18, qui conseillait la rédaction de
Constitutions nouvelles, qui fixait la conventn alité à 15 ou du
moins à 9 religieux et supprimait les maisons où il n'y
aurait pas ce nombre, etc.
Ce travail de démolition dura vingt ans ; la Commission
des Réguliers, formée le 23 mai 1766 et dissoute le 19 mars
1780, ayant été continuée jusqu'en 1787, par la Commission
des Unions.
Après ce laps de temps, l'état religieux était ruiné, les
bénéficiers, les évêques surtout, enrichis. Mais la Révolution
était prête pour consommer la ruine de l'Église.
En 1769 , parlementaires, jansénistes, philosophes et mi-
nistres d'État purent s'applaudir de leur commun triomphe,
surtout quand la mort les eut débarrassés de l'intrépide
Clément XIII. Ils s'en applaudirent en effet, comme le
témoignent les Nouvelles Ecclésiastiques de la secte, la
correspondance de Voltaire et la plupart des écrits du
temps. Toutefois, les Parlements étant devenus de plus
en plus exigeants, furent enfin cassés par le roi Louis XV et
1. Cf. L. Guibert, Destruction de l'Ordre de Grandmont in-8, Paris, 1877.
II
XX AVANT-PROPOS
remplacés par des conseils. Choiseul lui-même et ses prin-
cipaux collègues furent disgraciés. Louis XV dès lors put
vivre tranquille et mourir en paix.
Le clergé dut le regretter, quand il vit le faible Louis XVI
rappeler inconsidérément les Parlements qui revenaient avec
toutes leurs rancunes, chosir des ministres incrédules, exiger
des quartiers de noblesse pour les sièges épiscopaux, comme
pour les grades de l'armée, hésiter entre ses attaches à
Fancien régime et ses projets de réforme.
Les États-Généraux furent convoqués ; ils se constituèrent
bientôt en Assemblée nationale. On connaît les décrets qui
exproprièrent le clergé de ses biens, qui bouleversèrent de
fond en comble les antiques églises de France et lui substi-
tuèrent une église schismatique, dite constitutionnelle. Tous
ces décrets étaient sanctionnés par le roi. Personne n'ignore
que sept évêques sacrés, dont quatre seulement étaient à
la tête d'un diocèse, prêtèrent le serment exigé par la
constitution schismatique, tandis que les cent cinquante
autres préférèrent l'exil, la pauvreté, les souffrances de
toute sorte, à ce que leur conscience taxait de forfaiture ou
de sacrilège.
Nous n'aurons ici qu'à noter les prévaricateurs : leur infime
minorité, formant l'exception, nous laissera prononcer en
général que le haut clergé de la France à cette époque s'est
montré admirable.
Quand l'orage fut passé, laissant après lui des ruines
matérielles irréparables, le clergé ne s'occupa que des ruines
spirituelles, qu'il eût sans doute réparées à la longue avec le
secours de la grâce divine. Mais le souverain Pontife, ayant
agréé le concours du gouvernement consulaire, qui venait
de s'imposer à la France, se vit forcé d'accepter plusieurs
conditions, dont la plus dure peut-être fut de ménager ou
de procurer la vacance de tous les sièges épiscopaux de
AVANT-PROPOS XXI
l'ancienne France, condition que le pape remplit en solli-
citant la démission de tous les évêques survivants.
Le pape savait bien qu'il demandait là un acte héroïque.
Aussi ceux qui l'ont fait, et ce fut la majorité, ont droit à
une mention spécialement honorable. Les autres sont sim-
plement notés comme récusants ; ils méritent une qualifica-
tion plus sévère, s'ils ont ajouté à leur refus des motifs
blâmables, surtout s'ils ont été cause d'un nouveau schisme,
la Petite-Église.
Tels sont les faits compris dans la période de cent vingt
ans, que nous embrassons, d'après lesquels nous portons
un jugement sur les évêques et les archevêques de France.
Si notre jugement est dur envers quelques-uns, et ne l'est
pas envers d'autres, c'est que l'équité commande cette diffé-
rence. L'histoire n'est pas un panégyrique.
Outre les événements généraux, où les évêques inter-
viennent et s'offrent au grand jour, nous avons eu beaucoup
de renseignements particuliers et quelques portraits tout
faits. Nous les devons à un homme sûr, bien renseigné et
parfaitement compétent. C'est le P. François Le Lasseur,
à qui nous aimons à rendre ici un hommage posthume.
Né à Nantes le 29 mars 1814, François Le Lasseur
entra dans la compagnie de Jésus le 21 octobre 1837.
Il est mort à Paris, dans le collège Sainte-Geneviève, le
21 avril 1881.
Bon religieux, prêtre dévoré de zèle, missionnaire infati-
gable, véritable homme de fer, il avait travaillé au salut des
âmes dans plusieurs régions de la France. Frappé de
l'indifférence, de la froideur ou de l'hostilité que son minis-
tère avait rencontrées, il était remonté aux causes, l'histoire
en main. Ici c'était la prétendue philosophie de Voltaire et
de Rousseau, là c'étaient les scandales de la Révolution, là
c'était le jansénisme. Il attribuait au jansénisme des deux
XXII AVANT-PROPOS
siècles derniers une influence particulièrement délétère
de la piété et même de la foi.
Durant bien des années, dans l'intervalle de ses missions,
il a recueilli des documents précieux sur un grand nombre
de personnages ecclésiastiques, évêques ou non ; sur la fin
de sa vie il songeait à mettre ses documents sous presse.
Son titre devait être Répertoire biographique ; il suivait
strictement l'ordre alphabétique, et rédigeait dans cet ordre
la notice de tous ses personnages. Il venait d'arriver à la
lettre G, quand l'expulsion ralentit son travail, que la mort
devait interrompre quelques mois après.
Dans les notices rédigées par cet infatigable chercheur, et
qui sont probablement condamnées à rester inédites, nous
avons trouvé un assez bon nombre d'archevêques et
d'évêques ; nous avons regretté de n'y pas rencontrer tous
ceux que l'initiale de leur nom semblait nous promettre :
c'est que le Répertoire ne contenait pas absolument tous
les évêques ; et puis il reste à jamais inachevé.
Une observation trouve naturellement sa place ici pour
ce qui regarde l'appréciation des personnages historiques.
Si les Bénédictins de Saint-Maur ont jugé les évêques
suivant leurs idées, qui étaient celles de leur temps, de leur
pays, de leur corps peut-être, on ne pourra nous en vouloir
de les avoir jugés avec nos idées qui sont fort différentes.
Nos idées ne sont autres que les enseignements de l'Eglise
appliqués à la lecture et à l'interprétation des documents
historiques.
Il nous reste à dire comment nous avons exécuté notre
dessein.
Nous devions avoir présente sous les yeux, comme
existante encore, la circonscription aujourd'hui effacée, et
déjà presque oubliée, des provinces ecclésiastiques, des
diocèses et des paroisses de l'ancienne France. Pour cela
AVANT-PROPOS XXIII
nous avions les cartes, si imparfaites soient-elles, qu'on
trouve dans chaque volume de la Gallia Christiana. Nous y
renvoyons faute de pouvoir les reproduire et surtout les
perfectionner. Les cartes de Jaillot et de Gourajod rendraient
plus de service à ceux qui pourraient les consulter.
Nous avons suivi l'ordre alphabétique des provinces entre
elles, comme les Bénédictins et leur continuateur. Nous
avons cru devoir suivre le même ordre dans le recensement
des évêchés de la même province , nous écartant ainsi
de nos devanciers, qui ont préféré un certain ordre de
dignité pour les évêchés et l'ordre d'ancienneté pour les
abbayes.
Nos séries épiscopales, ayant pour point de départ l'année
1682, commencent à l'évêque qui siégeait en cette année-là
depuis plus ou moins de temps. Cet évêque porte le numéro
d'ordre qui lui est assigné dans la Gallia Christiana. Son
prédécesseur est toujours indiqué au moins par un mot.
Pour les séries archiépiscopales, nous les avons reprises d'un
peu plus haut, mais fort brièvement.
Voulant alléger notablement le poids de notre volume,
sans priver nos lecteurs de quoi que ce soit d'essentiel, nous
n'avons pas craint de couper en deux, en trois et même en
quatre la notice d'un prélat qui aura par hasard été autant
de fois transféré. Pour embrasser toute sa vie, on n'aura qu'à
rapprocher les uns des autres les divers fragments de sa
notice, en se laissant guider ou par les indications qui sont
dans le texte ou par les renvois que portent les tables.
N'ayant à faire connaître que les cent vingt dernières
années de l'église gallicane, nous avons consulté les ouvrages
qui en parlent, histoire d'un diocèse, biographie d'un évêque,
etc., ouvrages nécessairement récents que nous avons eu soin
de citer. Nous indiquons même les travaux nouvellement
publiés sur telle ou telle abbaye.
XXIV AVANT-PROPOS
Quoique nous omettions la série des abbés et des abbesses,
comme la série des doyens ou des prévôts, nous énumérons
cependant, en terminant le chapitre consacré à chaque
diocèse, les abbayes qui s'y trouvaient, et nous n'hésitons
pas, s'il y a lieu, de signaler en passant quelque abbé remar-
quable. De plus nous donnons, immédiatement avant nos
tables, la liste alphabétique des abbayes d'hommes qui
étaient ou avaient été en commende, et nous ajoutons le
nom des titulaires qui possédaient ces abbayes en 1788.
Cette liste avec les indications qu'elle contient pourra servir
de table.
Notre voeu le plus ardent est que la Gallia Christiana
des Bénédictins soit revue, corrigée et complétée de tout
point, et que notamment l'histoire des abbayes, maintenant
disparues, soit continuée jusqu'à la Révolution. Plusieurs
même seraient d'avis qu'on poursuivît cette histoire un peu
plus loin, en nommant hardiment le premier acquéreur
de cette abbaye et en lui consacrant une notice, qui
serait instructive. On commencerait ainsi un travail qui
manque sur ceux qui ont acheté les biens de l'Église, et
n'en ont pas été plus heureux.
Les autres établissements religieux d'un diocèse, collé-
giales, couvents, séminaires, collèges, hôpitaux, à peine men-
tionnés par les auteurs de la Gallia Christiana, le sont
encore moins par nous, peut-être à tort, la plupart de ces
établissements, tous même, sauf les collégiales, s'étant
relevés après la tourmente révolutionnaire, quelquefois dans
un autre local, mais toujours pour le même but. Ne semble-
t-il pas que l'église cathédrale rétablie ne pouvait se soutenir
que par le moyen de ces puissants contreforts ?
Remercions ici ceux qui ont pris une plus grande part à
la publication de notre travail, M. l'abbé Odelin, chanoine
et promoteur de Paris, qui nous a pour ainsi dire forcé de
AVANT-PROPOS XXV
le mettre sous presse, M. Victor Pierre, avocat distingué à
la Cour d'Appel et historien consciencieux, qui a bien voulu
relire toutes nos épreuves, et ceux que nous ne pouvons
nommer, parcequ'ils nous touchent de trop près, mais qui
nous ont puissamment encouragé.
Nous avons dû signaler quelques défauts, des vices même
dans plusieurs membres de l'épiscopat français ; mais nous
avons pu y relever des vertus, souvent héroïques, dans le
plus grand nombre. Oui, l'antique Église de France, avant
de disparaître, a jeté sur la sainte Église catholique, un
éclat incomparable : la France n'a pas cessé alors d'être la
fille aînée de l'Église.
Telle est la conclusion qui se dégage du travail que nous
publions A. M. D. G.
Mamers, 3 i juillet 1891, en la fête de saint Ignace.
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LES ÉVÊQUES
ET
LES ARCHEVÊQUES
DE FRANCE
DEPUIS 1682 JUSQU'A 1801
ALBIENSIS PROVINCIA
PROVINCE D'ALBI
Cette province comprend six sièges. D'abord le siège archiépiscopal,
Albien. Albi. Ensuite cinq sièges épiscopaux : Gadurcen. Cahors,
Castren. Castres, Mimaten. Mende, Ruthenen. Rodez, Vabren. Vàbres.
La province ecclésiastique d'Albi, démembrée de Bourges, ne date
que de l'an 1678, 3 octobre, bulle d'Innocent XL Nous remonterons
cependant d'un siècle en arrière pour Albi et pour Paris, qui est aussi
une métropole récente, comme nous remontons pour les autres sièges
métropolitains.
Cf. Gallia Christiana, Tomus I, editus armo 1716. — Hugues du Tems, Le Clergé
de France; 4 in-8, Paris, Delalain, 1774-75; Tome I. — Almanach royal, années
successives, au chapitre intitulé: Clergé de France.
PROVINCE D ALBI
ALBIA, ALBIGA, ALBI
Cf. Hipp. Crozes, Le diocèse d'Albi, ses évêques et ses archevêques, in-12, Paris
Didron, 1878.
DERNIERS ÉVÊQUES D'ALBI, SUFFRAGANTS DE BOURGES
84. — Alphonse d'ELBÈNE (del Bene), né à Lyon, 84e évêque
d'Albi, sacré 1589, f 1608.
85. — Alphonse II d'ELBÈNE, neveu du précédent, sacré 1609,
f 1634.
86.— Gaspard- de DAILLON DU LUDE, transféré d'Agen, 28 jan-
vier 1635 ; était né à Paris ; avait été sacré évêque d'Agen, 24 août 1631.
f 25 juillet 1676, œt. 74, es. 45.
ARCHEVÊQUES D'ALBI
1. — Hyacinthe SERRONI, 0. P. 1er archevêque, 87e évêque.
Transféré de Mende 1678-79, deux ans après la mort du dernier
évêque d'Albi, Gaspard de Daillon du Lude.
Né à Rome 30 août 1617, il entra dans l'Ordre des Dominicains, fut
appelé en France par le cardinal Michel Mazarin.
Nommé évêque d'Orange 1646, sacré 1647.
Transféré à Mende 1661, il y fonda un Séminaire pour les Doctri-
naires. Avait été employé dans des négociations politiques.
Nommé 9 octobre 1678 premier archevêque d'Albi, il prit possession
22 février 1679.
Fit partie de l'Assemblée de 1682.
Il a laissé plusieurs ouvrages ascétiques.
f à Paris, 7 janvier 1687, set. 70/ es. 40.
2. — Charles Le Goux DE LA BERGHÈRE.
Transféré d'Aix ou mieux de Lavaur. Cf. Aix et Lavaur.
ARCHEVÊCHÉ D'ALBI
Nommé archevêque d'Albi, 18 janvier 1687, il arriva d'Aix et admi-
nistra en qualité de vicaire capitulaire comme à Aix, ne fut préconisé
que le 5 octobre 1693. Devenu archevêque d'Albi, il acheva la cathé-
drale, le palais archiépiscopal, donna le Propre des SS. d'Albi, fonda
l'hôpital.
Fit une ordonnance de visite en 54 titres, qui est un véritable code
de législation ecclésiastique, 1701.
Transféré à Narbonne, 15 août - 12 novembre 1703. Cf. Narbonne.
3. — Henri DE NESMOND.
Transféré de Montauban, 15 août - 12 novembre 1703. Cf. Montauban.
Grande douceur pour ramener les huguenots de l'Albigeois.
Fut reçu à l'Académie française en remplacement de Fléchier, 1710.
Transféré à Toulouse, 5 novembre 1719 - 14 janvier 1722. Cf. Toulouse.
4. — Armand-Pierre de la Croix DE CASTRIES.
Transféré de Tours, 5 novembre 1719, prit possession 14 janvier
1722. Cf. Tours.
Il fit beaucoup de bien à ses diocésains qui l'aimèrent.
Se sentant vieillir, il prit pour auxiliaires :
1° Charles-Joseph Quiqueran de Beaujeu, évêque de Leuse, 1735 ;
Qui devint, 1736, évêque de Mirepoix. Cf. Mirepoix.
2° Jean-Paul Brunet de Castries de Panât, évêque d'Evry, 1740, qui
mourut à Albi, le 18 juillet 1766, sous le 3e successeur d'Armand-Pierre
de Castries ; celui-ci
f à Albi, 15 mars (avril) 1747, aet. 83, es. 28.
Il était Commandeur de l'Ordre du Saint-Esprit depuis 1733.
5. — Dominique DE LA ROCHEFOUCAULD Saint-Elpis (Saint-
Ilpize).
Né 1713, à Saint-llpize, diocèse de Mende, d'une branche peu for-
tunée de sa maison, vicaire général à Bourges de son cousin le cardi-
nal de la Rochefoucauld, qui l'avait tiré de son pays et placé au
séminaire Saint-Sulpice.
Nommé archevêque d'Albi, 1747, il fut sacré le 20 juin par Gabriel-
Florent de Choiseul, évêque de Mende, se montra dès lors un homme
admirable.
Abbé de Cluny, 1757, grâce à son parent.
PROVINCE D'ALBI
Transféré à Rouen, mai - juillet 1759. Cf. Rouen.
6. — Léopold-Charles de CHOISEUL-Stainville.
Transféré d'Evreux, 1759, par le crédit de son frère, le fameux
Ministre. Cf. Evreux. Introduisit la Liturgie parisienne à Albi ; embellit
la ville ; accepta de nouveaux bénéfices.
Transféré à Cambrai, 15 mai 1764. Cf. Cambrai.
7. — François- Joachim de Pierre, cardinal DE RERNIS.
Né au château de Saint-Marcel, diocèse de Viviers, 22 mai 1715 ;
Elève des Jésuites et de Saint-Sulpice ; petits vers à la Pompadour ,
qui l'ont fait surnommer la belle bouquetière ; autres légèretés
ou galanteries. Chanoine-comte de Rrioude, 1739 ; Académie fran-
çaise, 1744 ; Comte de Lyon, 1750 ; Ambassadeur à Venise, 1752 ;
Prêtre , 1755 ; Abbé de Saint - Arnould ( Metz ) , de Saint - Médard
( Soissons ) ; Ambassadeur à Vienne, 1756 ; Ministre d'Etat, 1757 ;
créé cardinal, 2 octobre 1758 par Clément XIII, quoique disgracié.
Nommé archevêque d'Albi, 1764, sacré le 5 août à Sens, par le
cardinal de Luynes ;
Fut ambassadeur de France à Rome depuis 1769 jusqu'en novembre
1791, 22 ans, y vivant, recevant, agissant! Evêque d'Albano, 1773.
-j- à Rome, 2 novembre 1794, set. 80, card. 36, es. 30, bien revenu,
à ce qu'il paraît i.
8. — François de Pierre DE RERNIS.
Neveu, auxiliaire, coadjuteur et successeur légitime du cardinal.
Né à Nîmes, 29 novembre 1752, fils de Philippe-Charles-François
et de Renée d'Arnaud.
Sacré à Rome par S. S. Pie VI, 30 décembre 1781, évêque d'Apollonie,
il ne fut d'abord que l'auxiliaire de son oncle. Mais le 14 juillet 1784,
il devint coadjuteur avec future succession, sous le titre d'archevêque
de Damas et gouverna ainsi le diocèse pendant que son oncle était à
Rome.
Député aux Etats Généraux, en 1789, il émigra.
Il prit légitimement le titre d'archevêque d'Albi, 1794, à la mort du
cardinal, donna sa démission, 1801.
1. Cf. Mémoires publiés par Frédéric Masson. — Blampignon, L'Épiscopat de
Massillon.
EVECHE DE CAHORS
Nommé archevêque de Lyon, par Louis XVIII, 8 mai 1817, et pré-
conisé seulement administrateur, 1er octobre, il dut surseoir. Nommé
archevêque de Rouen, juillet 1819, préconisé 27 septembre, il prit
possession 27 novembre.
Pair de France, 1821.
f à Paris, 4 février 1823, set. 71, es. 42. ,
Enterré à Saint-Sulpice. Ses restes ont été rapportés à Rouen en 1875.
ABBAYES DU DIOCÈSE D'ALBI
Candelium, Candeil, 0. Cist., en règle et commende alternativement.
S. Michael de Galliaco, Gaillac, 0. S. B., sécularisée et unie au
Collège des Jésuites de Toul, retomba en commende après 1762.
L'abbaye de Saint-Salvi était devenue une collégiale.
CADURCUM, CAHORS
Siège épiscopal très ancien.
70. Henri-Guillaume LE JAY, 70e évêque de Gahors.
Né à Paris, fils de Charles, maître des requêtes, il était docteur de
Sorbonne.
Nommé évêque de Cahors, 9 mars 1680, pour remplacer Louis-
Antoine de Noailles, transféré à Châlons cette année-là, il fut sacré le
1er juin 1681, prorogea les pouvoirs de vicaire général du vertueux
R. Fouilhac.
Saint évêque, il encouragea et protégea Françoise de Boissy, ver-
tueuse fondatrice d'une congrégation enseignante en Quercy ; il soutint
le monastère de la Visitation, fondé par le duc de Bouillon (1684).
f à Cahors, 22 avril 1693, set. ? es. 12.
N. B. — Ce digne prélat avait eu deux saints prédécesseurs avant
Noailles qui ne fit que passer :
Le premier fut Alain DE SOLMINIHAC, né en Périgord, militaire,
puis chanoine régulier 0. S. A., réformateur de Chancelade.
PROVINCE D'ALBI
Nommé évêque de Gahors en 4636, sacré le 27 septembre 1637 à
Sainte-Geneviève, Paris,
f saintement, 31 décembre 1659 *.
Le second fut Nicolas SEVIN, né à Paris, transféré de Sarlat en
1660, coadjuteur, successeur et fidèle imitateur d'Alain.
f à Paris, 9 novembre 1678.
71. — HENRI DE BRIQUEVILLE de la Luzerne.
Né en 1638, fils de Gabriel, marquis de la Luzerne, sous -gouverneur
de la Basse-Normandie, Henri était docteur de Navarre, abbé de Chan-
temerle (Troyes), aumônier de la Dauphine, Anne-Christine- Victoire
de Bavière.
Nommé évêque de Gahors, 1693, sacré le 18 octobre à Saint-Louis S. J.,
Paris, il eut pour vicaire général l'orthodoxe et zélé Baudus ; approuva
Françoise de Boissy, publia un Proprium SS. Cadurcensium. Avait
résigné Ghantemerle en recevant l'abbaye de la Garde-Dieu (Gahors).
f à Gahors, 16 juillet 1741, set. 83, es. 48.
72. — Bertrand-Jean-Baptiste-René DU GUESCLIN.
Né à Rennes en 1703 de l'illustre famille du Connétable, Bertrand
était aumônier du roi, vicaire général de Rouen.
Nommé évêque de Gahors, 20 août 1741, le même jour que Belle-
fonds était nommé archevêque d'Arles, Beaumont, évêque de Bayonne,
Lévis, évêque de Pamiers et Fargues, évêque de Saint-Claude, il reçut
en même temps l'abbaye de Theulley (Dijon), fut sacré le 15 octobre
suivant.
Orthodoxe, très charitable envers les pauvres clercs, il fit un rapport
très élogieux pour Beaumont à l'Assemblée de 1765. Il avait écrit deux
lettres au Pape en faveur des Jésuites dès 1759.
f à Cahors, 20 août 1766, 83t. 63, es. 25.
73. — Joseph-Dominique DE CHEYLUS.
Transféré de Tréguier, 1766. Cf. Tréguier.
Ne démentit pas son passé fort louable sur son nouveau siège, et ne
dévia pas de la ligne tracée par ses prédécesseurs.
1. Cf. sa vie édifiante, écrite par différents auteurs.
ÉVÊGHÉ DE CAHORS
En 1772, il déféra à la Sorbonne une proposition anti-hiérarchique.
Transféré à Bayeux, 1776. Cf. Bayeux.
74. — Louis-Marie DE NIGOLAY.
Né à Montpellier le 17 février 1729, était fils de Joseph-Louis, baron
de Sabran, capitaine de dragons, et de Marie-Louise de Saint-André.
Nommé évoque de Gahors, 1776, sacré le 9 mars 1777, fut un prélat
aussi saint que noble : il couronne dignement la série des anciens
évêques de Gahors.
Député aux Etats Généraux en 1789, il résista aux innovations sans
pouvoir les empêcher, et mourut avant que le schisme fut consommé.
f 1791,a3t. 62, es. 14.
ABBAYES DU DIOCÈSE DE CAHORS
0. S. B. vir. Figiacum, Figeac.
Musciacum, Moissac.
Marciliacum, Marcillac.
Sordiliacum vel Sublacum, Souillac.
fem. Desertum, Le Désert.
0. Cist. vir. Gordonium, Gourdon (La nouvelle abbaye de).
Sanctus Marcellus, Saint-Marcel.
Custodia Dei, La Garde-Dieu.
fem. Eremus, Lerme ou Leyme.
Lazeriae, Lazières.
Vicus, Vic-lès-Capdenac.
Lissiacum, Lissac.
N.B. — Beata Maria de Rupe Amatoris, N.-D. de Roquemadour
ou Rocamadour, était une abbaye bénédictine unie à l'évêché de Tulle ;
Bellus locus, Beaulieu, était un prieuré de l'ordre de Saint-Jean-de-
Jérusalem, occupé par des religieuses.
PROVINCE D'ALBI
CASTRUM, CASTRES
Siège épiscopal établi au XIVe siècle, une abbaye ayant été érigée en
évêché par Jean XXII, l'an 1317.
29. — Michel TUBCEUF, 29e (alias 35e) évêque de Castres.
Transféré de Saint-Pons , 1664, Charles - François d'Anglure de
Bourlemont étant transféré de Castres à Toulouse cette année-là.
Michel était fils de Simon, avocat au Parlement de Paris et de Marie
Talon, frère de Jacques, intendant des finances. Il fut aumônier du roi,
abbé de Saint-Urbain (Châlons).
Nommé évêque de Saint-Pons, 20 juin 1653 et sacré à la Sorbonne,
12 avril 1654, il éprouva dans son diocèse des oppositions méritées.
Transféré à Castres, il fit bâtir un magnifique palais épiscopal.
N'osa pas contrarier le roi qui attribuait le collège de Castres aux
Jésuites, 1664 ; il n'aurait pas eu autant de déférence pour le pape.
f à Paris, 16 avril 1682, ast. 80, es. 28.
30. — Augustin DE MAUPEOU.
Né à Paris, en 1648, était fils de René, Président aux Enquêtes, et
de Marie Doujat, docteur de Sorbonne, doyen du chapitre de Saint-
Quentin, député du deuxième ordre à l'assemblée de 1682 pour la
province de Paris, était avocat-général au Grand-Conseil.
Nommé évêque de Castres pendant l'Assemblée, le 3 juillet 1682, il
gouverna comme vicaire capitulaire, ne fut préconisé que le 23 no-
vembre 1693, sacré le 10 janvier 1694 à Narbonne, par Bonzi, choisit
pour vicaire-général le pieux Flaman ville, depuis évêque de Perpignan.
Transféré à Auch 1705-1706. Cf. Auch.
31. — Honoré QUIQUERAN DE BEAUJEU, de funeste mémoire.
Né 23 juin 1655 à Arles, frère de Charles-Joseph, auxiliaire d'Albi.
Cf. Alri, p. 3. Oratorien à 17 ans, prédicateur, vicaire-général de
Fléchier à Nîmes.
Nommé évêque d'Oloron, mars 1705, de Castres, 11 avril, il reçut
ses bulles pour Castres et fut sacré le 25 octobre. Il débuta fort bien :
charité, zèle, orthodoxie pour la bulle Vineam et même Unigenitus.
Mais en 1716, il s'unit à Noailles, fit une opposition scandaleuse à la
EVECHE DE CASTRES
bulle, à la légende de Saint Grégoire VII, etc., conduite qui lui aliéna
ses diocésains. Durant ses fréquents séjours à Arles, il froissa l'ortho-
doxe archevêque Jacques de Janson, qui lui fit refuser à cause de son
obstination les sacrements à la mort, excommunia le dominicain assez
hardi pour les lui avoir donnés quand même.
f à Arles, 26 juin 1736, aet. 81. es. 21, associé vétéran de l'Académie
des Inscriptions. Quid prodest?
32. — F. DE LASTIC de Saint- Jal.
Transféré d'Uzès 1736. Cf. UzÈs.
Evêque simple, droit, zélé, très aimé, répara sans bruit les fautes de
son prédécesseur.
f à Castres, 24 mai 1752, set. 55, es. 23, très regretté.
33. — Jean-Sébastien DE BARRAL, saint et bienfaisant prélat.
Né près Grenoble, 15 octobre 1710, fils de Joseph, frère de Jean-
Baptiste-François, président à mortier, de Claude Mathias, évêque de
Troyes, élève des Jésuites et des Sulpiciens, vicaire général d'Ize de
Saléon à Vienne.
Nommé évêque de Castres 1752, sacré le 17 décembre, eut successi-
vement pour vicaires-généraux Claude-Louis de Leyssin, depuis arche-
vêque d'Embrun ; puis Al. de Barrai, son frère puîné, l'abbé Favier, si
vénéré ; employa les Jésuites qu'il défendit éloquemment en 1762, se
rendant ainsi odieux aux Jansénistes et à Voltaire. Charités immenses.
Ordonna à ses curés de prêcher la culture des pommes de terre,
perça des routes, commença la construction d'un séminaire, établit
les Frères des Écoles Chrétiennes ; fonda pour les filles, de concert
avec sa vertueuse sœur, l'orphelinat de la Présentation.
f à Castres, juillet, 1783, set. 63, es. 21 *.
34. — Jean-Marc de ROYÈRE, dernier évêque.
Transféré de Tréguier, 1773. Cf. Tréguier.
Fut un évêque pieux, ferme et fidèle jusqu'à la mort.
Emigra en Espagne 1791, y consola diversement les prêtres exilés.
1. La notice de ce pieux prélat, rédigée par le P. Le Lasseur, est empruntée au
vol. in-8, qui a pour titre : Etude historique sur Jean-Sébastien de Barrai, éiêque
de Castres. Castres, 1843, et dont l'auteur est Anacharsis Combes.
10 PROVINCE D'ALBI
Fit sa démission dès 1801 d'une façon particulièrement belle.
f en Portugal, 24 mai 1802, set. 75, es. 35.
ABBAYES DU DIOCÈSE DE CASTRES
0. Gist. vir. Sancta Maria de Ardorello, Ardorel ou Arborel [Notre-
Dame d'J.
Bella Aqua, Belle Eau.
Bellus Visus, Beauvoir.
0. S. B. fem. Vêtus murus, Villemur ou Vieil-mur.
MIMAS, MENDE
Le siège de Mende, assez ancien, avait changé de place
au moins deux fois.
Cf. L'abbé J.-B.-E. Pascal, Gabalum Christianum, ou Recherches sur l'église
de Mende ; in-8° Paris, Dumoulin, 1853.
66. — Dom François - Placide de Baudry DE PIANCOUBT,
0. S. B., 66° évêque de Mende.
Né au diocèse d'Evreux en 1630, fut moine, puis abbé de la Croix
Saint-Leufroy (Evreux).
Nommé évêque de Mende 1677, après la- nomination d'Hyacinthe
Serroni à l'archevêché d'Albi, il fut sacré à Saint-Germain-des-Prés,
à Paris, le dimanche 16 janvier 1678, fit partie de l'Assemblée de 1682,
résida, prêcha, fut très charitable.
f à Mende, 13 décembre 1707, set? es. 30.
67. — Pierre de Baglion de la Salle DE SAILLANT.
Né à Lyon en 1661, d'une famille originaire de Pérouse, était neveu
et vicaire général de François-Ignace de Saillant, à Poitiers.
Nommé évêque de Mende en 1707, sacré le 24 juin 1708 à Paris, par
Noailles, il se dévoua pendant le grand hiver de 1709 et pendant la
ÉVÊCHÉ DE MENDE \\
peste de 1720-23, au soulagement des malheureux.
f à Mende, 27 septembre 1723, aet. 62, es. 16.
168. — Gabriel-Florent DE CHOISEUL-Beaupré.
Transféré de Saint-Papoul, 1723-24. Cf. Saint-Papoul.
Etait pieux ; il eut un épiscopat long et paisible, mais peu glorieux ;
car il toléra les Jansénistes et notamment le P. Geoffroy, doctrinaire.
Il introduisit la liturgie parisienne à Mende, en même temps que son
cousin, Charles-Léopold l'imposait à Albi.
Eloge excessif dans Hugues du Tems : « La maison de Choiseul a
perdu en lui un bienfaiteur, les pauvres un ami, le Clergé de France
un de ses plus illustres prélats ».
Pourvu des abbayes de Tyronneau (Le Mans), de Sainte-Colombe
(Sens), il les résigna en 1758 ; mais ne se compromit pas en faveur des
Jésuites les années suivantes.
f à Mende le 7 (17) juillet 1767, set. 82, es. 49, doyen des évêques
de France.
69. — Jean-Arnauld DE CASTELLANE.
Né au Pont-Saint-Esprit, 11 décembre 1733, vicaire général de
Reims, aumônier du Roi.
Nommé évêque de Mende le 1er novembre 1767, sacré le 14 février
1768, dans la chapelle du Roi à Versailles, fut 20 ans en paix, surveil-
lant l'enseignement ecclésiastique, exterminant les Jansénistes.
Mais ayant refusé le serment schismatique et restant, néanmoins à
son poste, il fut calomnié, forcé de fuir. Arrêté, emprisonné à Orléans
et traîné à Versailles, il y fut massacré le dimanche 9 septembre 1792,
aet. 59, es. 25.
ABBAYE DE L'ÉVÊCHÉ DE MENDE
Il n'y avait plus dans le diocèse de Mende, une abbaye d'hommes,
mais seulement une abbaye de femmes : Mercoria, Mercoire, 0. Cist.
On y comptait en revanche cinq collégiales : Marvejols, Quésac,
Bedonez, Malzieu, Saugues.
12 PROVINCE D'ALBI
RUTHENI , RODEZ
Cf. Servières (l'abbé) Histoire de l'église du Rouergue, gr. in-8. Rodez, veuve
Carrère, 1875. — Bosc. Mémoires pour servir à l'histoire du Rouergue, 2e édition,
in-8, ibid. 1879. (La 1" édition, an VI - 1797.)
60. — Gabriel de Voyer de Paulmy d'ARGENSON, 60e évêque
de Rodez.
Né en 1597, il était fils de Louis, vicomte de Paulmy, bailli de
Tours.
Nommé évêque de Rodez, 1666, après la démission de Louis Abelly,
il fut sacré le 8 mai 1667, à Saint-Louis des Jésuites, à Paris.
Ce fut un saint évêque.
f à Rodez, 11 octobre 1682, set. 75, es. 26.
N. B. — L'ancien évêque, Louis ABELLY, retiré à Saint-Lazare,
Paris.
f 4 octobre 1691, set. 88, es. 28.
61. — Paul-Louis-Philippe de LÉZAY DE LUSIGNAN.
Né en Poitou, docteur en théologie.
Abbé de Saint-Barthélémy (Noyon), fut député du deuxième ordre à
l'Assemblée de 1682 pour la province de Sens.
Nommé évêque de Rodez, 1683, il administra comme vicaire capitu-
laire, ne fut sacré que le 15 novembre 1693. Rentré à Rodez, 1694, il
s'y distingua par ses visites et ses charités, fonda un séminaire qu'il
confia aux Jésuites ; réforma Aubrac à la prière des deux Noailles,
successivement doms d'Aubrac, mérita d'autres éloges que lui refusent
les auteurs du Gallia Christiana.
f saintement à Rodez, le 25 février 1716, set. ? es. 23.
62. — Jean-Armand de la Vove DE TOUROUVRE, Janséniste.
Né en Normandie, 1673.
Élevé à Saint-Magloire, mauvaise époque.
Formé à Rouen, sous Golbert, par Touet.
Nommé évêque de Rodez 1716, par le Régent, en même temps que
Lorraine à Bayeux, sous l'inspiration de Noailles, mais refusé par le
ÉVÊCHÉ DE RODEZ 43
Pape, il ne fut sacré par Noailles que le 10 juillet 1718, fit son entrée à
Rodez, 17 juillet 1719.
Son premier acte fut d'inviter deux Appelants à combattre l'influence
des Jésuites qu'il discrédita, isola et finit par interdire, n'osant les
chasser. Ceux-ci, défendant la doctrine catholique, sauvèrent le dio-
cèse, jusque-là pur. Ces agitations intestines, le coup frappé au Concile
d'Embrun malgré ses réclamations, les exhortations de Massillon
ramenèrent Tourouvre qui publia solennellement la bulle Unigenitus,
25 septembre 1729, rendit justice aux Jésuites, etc. Il avait toujours
été généreux et charitable.
f en paix à Salles-Curan, 18 septembre 1733, set. 60, es. 15.
63. — Jean d'IZE DE SALÉON, le réparateur.
Transféré d'Agen, 1734 - 31 octobre 1735. Cf. Agen.
Il cicatrisa toutes les blessures, remit les choses en bon état *.
Transféré à Vienne, 1746. Cf. Vienne.
64. — C. DE GRIMALDI d'Antibes.
Né à Vence, 1705, des marquis de la Cagne, branche des princes de
Monaco, abbé de la Grâce-Dieu, vicaire-général de Rouen.
Nommé évêque de Rodez 1746, sacré le 22 janvier 1747.
Compatit aux Jésuites supprimés et les remplaça de son mieux. Fit
donner une mission par Brydaine.
f mars 1770, set. 65, es. 24.
N. B. — Grimaldi du Mans était neveu de celui-ci ; Grimaldi de
Besançon était son cousin éloigné ; mais ces Grimaldi ne se rattachent
aucunement au cardinal de Grimaldi d'Aix.
65. — Jérôme-Marie CHAMPION DE CICÉ.
Né à Rennes, le 3 septembre 1735, était fils de Jérôme-Vincent et de
Marie de Varennes.
Vicaire-général de son frère aîné à Troyes et à Auxerre ; agent
général du clergé.
Nommé évêque de Rodez, 24 juin 1770, sacré le 26 août, installé
8 août 1771, continua, pour l'esprit, ses deux prédécesseurs, mais non
1. Cf. Les historiens cités plus haut.
14 PROVINCE D'ALBI
pour la forme, se montrant quelquefois Breton entêté, plus souvei
homme faible, par exemple en face de la Commission des Réguliers.
Transféré à Bordeaux, 4 février - 2 avril 1781, il y fut plus répréhen-
sible encore. Cf. Bordeaux.
66. — Seignelay Colbert DE CASTLE-HILL (de Gast le Hill,
Almanach-Royal.).
Sic dans Servières et Bosc sans nom de baptême.
Né, 1736, au château de Castle-Hill, en Ecosse, d'une branche
catholique des Cuthbert (Servières), des Colbert (Bosc), fut élevé en
France, devint vicaire-général de Brienne à Toulouse, ce. qui est
mauvais signe, fut bien poussé.
Nommé évêque de Rodez, 1781, sacré le 22 avril, il débuta bien ;
mais député aux Etats-Généraux avec Malrieu et Villaret, depuis
évêque d'Amiens, il s'unit au Tiers, juin 1789; et peu s'en fallut
en 1791 qu'il ne prêtât le serment schismatique.
Emigré en Angleterre, il refusa avec éclat de se démettre en 1801.
f à Londres, 1813, set. 77, es. 32.
ABBAYES DU DIOCÈSE DE RODEZ
0. S. B. vir. Conchse, Conques.
fem. S. Saturninus Ruthenensis, Saint-Saturnin de Rodez.
B. M. de Arpajone, Notre-Dame d'Arpajon.
0. Cist. vir. Locus Dei, Loc-Dieu *.
Bona Vallis, Bonneval.
Bona Cumba, Bonnecombe.
Bellus locus, Beaulieu, unie à l'évêché de Blois.
fem. Oratio Dei, Oraison.
0. S. A. Aubracum, Domerie oVAuhrae.
0. S. Clarse. S. Clara, Sainte- Claire.
1. Claude Fleury, l'historien de l'Eglise, fut nommé abbé de Loc-Dieu le 1er sep-
tembre 1684. Il se démit en 1706, f 14 juillet 1723, set. 82.
ÉVÊCHÉ DE VABRES 15
VABRA, VABRES
Abbaye du IXe siècle érigée en évêché par Jean XXII, l'an 1317.
Cf. Servières (l'abbé) Histoire de l'église du Rouergue, gr. in-8. Rodez, veuve
Carrère, 1875. — Bosc. Mémoires pour servir à l'histoire du Rouergue, 2e édition,
in-8, ibid. 1879. (La lre édition, an VI-1797.)
22. — Daniel-Louis DE BARADAT, 22« évêque de Vabres.
Né en Champagne, il était fils de François, neveu de Henri, évêque,
comte de Noyon, 1627-59 *.
Nommé évêque de Vabres le 14 janvier 1673, deux ans après la
translation de Tressan au Mans, il fut sacré le 31 décembre à Vitré, en
Bretagne. Montra une certaine hauteur dans ses relations, se distingua
cependant par la sagesse de son gouvernement (Servières) ; prononça
l'oraison funèbre de Harlay, archevêque de Paris, devant l'Assemblée
du Clergé, 25 septembre 1695.
Etait abbé de Clermont (Le Mans).
f 17 mars 1710, œt. ? es. 37.
23. —'Charles-Alexandre Le Filleul DE LA CHAPELLE.
Né à la Chapelle (Lisieux), 1676. Docteur de Sorbonne, neveu et
vicaire général de Piancourt, à Mende.
Nommé évêque de Vabres, sacré le 4 janvier 1711 à Paris, par
Noailles, durant l'Assemblée du Clergé.
Abbé de Saint-Pierre (Châlon). Long épiscopat d'abord tranquille,
puis troublé ; le prélat vivait ordinairement dans un château de cam-
pagne, allait souvent aux Assemblées du Clergé à Paris ou en Nor-
mandie.
N.B. — Il s'est probablement rangé avec la majorité des évêques
français pour défendre les Jésuites en 1761. Mais la lettre qui lui est
attribuée dans Clément XIII et Clément XIV du P. de Ravignan, est de
Fontanges, évêque de Lavaur. Cette lettre, signée J.-B.-Jos. episc.
Vauren., n'a pas éveillé le moindre doute chez le trop zélé servant
du P. de Ravignan.
1. Cf. Anselme, t. II, généalogie de Baradat.
16 PROVINCE D'ALBI
f à la Chapelle en Normandie, 8 février 1763, set. 83, es. 53, doyen
des évêques de France.
24. — Jean de la. Croix de CASTRIES - Mairargues , dernier
évêque de Vabres.
Né dans le diocèse d'Uzès le 5 février 1716, il était fils de Jean, baron
de Gaujac et d'Isabelle Cabot.
Prévôt d'Albi 1747, à la mort de son parent, l'archevêque Armand,
agent général du Clergé 1754, et abbé de Foigny (Laon).
Nommé évêque de Vabres en 1763, sacré le 9 septembre 1764, fut
un prélat digne d'éloges *.
N'émigra pas, son siège étant supprimé en 1790, et la loi n'exigeant
de lui aucun serment.
f à Paris, 6 mai 1796, œt. 79, es. 32.
N. B. — Trois évêques seulement occupèrent le siège de Vabres
durant 123 ans ; ce qui est assez remarquable.
ABBAYES DU DIOCÈSE DE VABRES
0. S. B. vir. S. Petrus de Nanto, Nantz.
fem. Arpajonia, Arpajonie^.
0. Cist. vir. Salvanesium, Salvane ou Silvanis.
fem. Elnonnenca, Nonanque.
0. S. A. Bellus mons, Beaumont, petite abbaye, de petit revenu.
1. Servières, op. cit.
2. Placée ici par quelques auteurs, cette abbaye était dans les limites du diocèse
de Rodez.
mmmm
AQUENSIS PROVINCIA
PROVINCE D'AIX
Cette province comprend six sièges. D'abord le siège archiépiscopal,
Aquen. Aix, puis cinq sièges épiscopaux , Apten. Apt , Forojulien.
Fréjits, Rejen. Riez, Sistaricen. Sisteron, Vapincen. Gap.
Cf. Gallia Christiana, Tomus I. — Hugues du Tems, Le Clergé de France, Tomel.
— Almanach Royal.
AQUiE SEXTLE, AIX EN PROVENCE
Siège archiépiscopal très ancien, maintenu par le Concordat de 1804 .
ARCHEVÊQUES D'AIX
Cf. Fisquet, France pontificale, Aix, Arles et Embrun ; 1 vol. in-8. Paris, Repos,
1860.
G7. — Dom Gilbert GENEBRARD, 0. S. B., docteur en théologie,
savant et fécond écrivain, nommé archevêque d'Aix par le duc de
Mayenne, fut préconisé le 10 mai 1591 par Grégoire XIV, sacré à
Sainte-Geneviève de Paris le 10 avril 1592, ne se fit installer que le
19 septembre 1593. Mais banni, comme Ligueur, le 7 janvier 1594, il
ne put résider plus longtemps.
f à Semur en Auxois, le 16 février 1597, œt. 65, es. 5.
68. — Paul HURAULT DE L'HOSPITAL, fils de Robert Hurault,
2
18 PROVINCE D'AIX
seigneur de Belesbat, et de Madeleine de l'Hospital, sacré en 1598.
f 8 septembre 1624.
69. — Guy HURAULT DE L'HOSPITAL, neveu du précédent,
sacré en 1619, archevêque d'Augustopolis, coadjuteur, succéda en 1624.
f à Paris, 3 décembre 1625.
70. — Dom Alphonse-Louis du Plessis DE RICHELIEU, chartreux,
frère du grand Ministre, sacré le 21 juin 1626 ; créé cardinal le
19 novembre 1629 ; était dès lors transféré à Lyon, dont il prit posses-
sion aussitôt. Cf. Lyon.
71. — Louis de BRETEL, né à Rouen, d'une famille de magistrats,
sacré le 11 janvier 1632.
f à Aix, le 27 mars 1644.
72. — Frère Michel MAZARIN,,0. P., frère du premier Ministre,
sacré à Rome, juillet 1645, créé cardinal le 7 octobre 1647.
f à Rome, 1er septembre 1648.
73. — JÉRÔME CARDINAL GRIMALDI-CAVALLERONI1.
Etait né à Gênes le 20 août 1597, ayant été sacré évêque d'Albano ?
1628.
Il fut nonce apostolique auprès de l'Empereur, 1632, du roi de
France, 1641.
Créé cardinal le 13 juillet 1643, il favorisa l'évasion des Barberins,
1644, encourant ainsi la colère d'Innocent X.
Nommé par le Roi, archevêque d'Aix, 1648, pour succéder au
cardinal Michel Mazarin, qui était mort le 1er septembre à Rome et
qu'Innocent X entendait remplacer à son gré, suivant une clause du
Concordat.
Il ne reçut ses bulles que le 30 août 1655, d'Alexandre VII ; mais il
avait pris l'économat ou l'administration du temporel depuis qu'il
tenait le brevet royal.
Ayant fait son entrée à Aix le 25 novembre 1655, il se montra aussi galli-
can que les natifs, plus courtisan envers le Roi et fort indulgent envers
1. Cf. Moréri, art. Grimaldi.
ARCHEVÊCHÉ d'AIX 19
les Jansénistes. Aussi est-il comblé d'éloges par la Gallia Christiana.
f à Aix, 4 novembre 1585, set. 88, es. 57, card. 43.
— Charles Le Goux DE LA BERGHÈRE, évêque de Lavaur
1677 - 78, ayant été nommé archevêque d'Aix par brevet royal,
13 novembre 1685, vint habiter le palais archiépiscopal, administra
avec les pouvoirs de vicaire capitulaire, visita, redressa, ordonna, jus*
qu'à sa nomination, 19 janvier 1687, à l'archevêché d'Albi. Cf. Albi.
74. — Daniel DE GOSNAG.
Transféré- de Valence et Die par brevet royal, 19 janvier 1687, par
bulle d'institution canonique, seulement le 23 octobre 1693, à cause de
ses irrégularités, par exemple de son rôle à l'Assemblée de 1682 et de
son intrusion à Aix. Il avait pris le gouvernement du diocèse, malgré
les oppositions, avec le titre de vicaire capitulaire et persisté durant
6 ans dans cette conduite anticanonique.
Devenu archevêque légitime, il accepta les riches abbayes de Saint-
Riquier et de Saint-Taurin, puis écrivit ses peu édifiants Commen-
taires qu'a récemment publiés la Société de l'Histoire de France.
Il fut chansonné de son vivant et après sa mort.
f à Aix le 18 janvier 1708, aet. 82, es. 53. Doyen des évêque s de
France.
75. — Charles-Gaspar-Guillaume DE VINTIMILLE du Luc.
Transféré de Marseille, 1er février -30 avril 1708. Cf. Marseille.
Il prit possession en personne le 4 novembre.
Démolit le somptueux château de Grimaldi, condamna le janséniste
Antoine Léger, supérieur du Grand-Séminaire, dont il modifia la direc-
tion par trop scandaleuse, se dévoua pendant la peste, à l'exemple de
Belsunce, attira ainsi sur lui l'attention du Roi.
Transféré à Paris, 12 mai -16 juillet 1729 ; il s'empressa d'accepter,
malgré ses 74 ans et les regrets des Provençaux. Cf. Paris.
76. — Jean-Baptiste-Antoine DE BRANGAS.
Transféré de La Rochelle, 21 juin -16 juillet 1729. Cf. La Rochelle.
Il fit donnera Aix en 1733, par les Jésuites, alors tracassés4, une
mission fructueuse.
1. Procès de la Cadière contre le P. Girard devant le Parlement de Provence.
20 PROVINCE D'AIX
Fidèle exécuteur des Constitutions apostoliques, exilé pour ce motif,
1755, il défendit vigoureusement les Jésuites dès 1759, fonda le petit
Séminaire, les Frères des Ecoles Chrétiennes, soutint les orphelines et
d'autres œuvres, comme son frère de Lisieux, fut chéri des pauvres,
estimé de tous, même de ses chanoines, qu'il dut contrarier.
Abbé de Montmorel et de Saint-Pierre de Melun.
f à Aix, 30 août 1770, eet. 77, es. 45, sess. Aquen. 41.
77. — Jean de Dieu Raymond DE BOISGELIN de Cucé *.
Transféré de Lavaur, 4 novembre 1770-4 mars 1771. Cf. Lavaur.
Imprima son activité aux Etats de Provence, aux magistrats, sans
blesser personne. Académie française, 1776. Mais voulant s'épargner
les embarras parlementaires, il laissa libre son clergé, puis il se lia
d'amitié avec des philosophes ou littérateurs légers. Entré dans la
Commission des Réguliers, il ne résista pas assez à l'entraînement
malsain de ses collègues ; fit unir par Louis XVI, novembre 1774,
l'abbaye de Saint-Gilles à son archevêché.
Député aux Etats Généraux, il eut d'abord des illusions ; sa gloire
date de 1790 : pour sauver la propriété ecclésiastique, il proposa
400 millions à l'Etat ; il composa l'admirable Exposition des principes
sur la constitution civile du Clergé, refusa le serment, émigra en
Angleterre.
Donna sa démission en 1801, devint archevêque de Tours, 1802
et cardinal.
f 22 août 1804, set. 78, es. 40.
ABBAYE DU DIOCÈSE D'AIX
Il n'y avait plus aucune abbaye d'hommes.
Les Bénédictines ftArtecelle, Arta cella, établies à Aix par Anne
d'Autriche, 1660, venues du Val-de-Grâce de Paris, étaient en règle ;
leur abbesse était triennale.
1. Cf. Notice sur le cardinal de Boisgelin, en tête de ses œuvres par M. de Bausset.
Article de M. de Carné dans le Correspondant de mai 1874.
ÉVÊCHÉ D'APT 21
APTA, APT
Siège épiscopal très ancien.
Cf. Histoire de l'Église d'Apt, par l'abbé Boze ; in-8, Apt, 1820. — Les Évêques
d'Apt, leurs blasons et leurs familles, par Jules de Terris, 1877.
82. — Jean de GAILLARD de Longjumeau, 82e (84e) évêque.
Né à Granville, suivant Lecanu, en Provence selon Moréri, son pro-
tégé et son admirateur, il était fils de Pierre et frère de Magdeleine
sous-gouvernante des enfants de France ; était chanoine et théologal
de Goutances, quand il fut promu à l'évêché d'Apt, que laissait vacant,
7 janvier 4670, Modeste de Villeneuve, Récollet, mort après 41 ans
d'épiscopat.
Sacré à Goutances, 28 juillet 1671, le nouvel évêque travailla à la
réformation des religieuses de Sainte-Catherine, réforma son Chapitre ;
il établit un Mont-de-piété, un hospice de la Charité, fut l'ennemi des
nouveautés, du Jansénisme et du Gallicanisme.
En 1674, Moréri, son aumônier, lui dédia la première édition de son
Dictionnaire historique universel.
f à Apt, le 28 janvier, 1695, set. ? es. 23, à la suite d'une longue
maladie qui l'avait réduit à l'état d'enfance,
83. — Joseph-Ignace DE FORESTA de Golongne.
Né à Marseille, 14 mai 1654, d'une noble et pieuse famille, fit de
bonnes études ; capacités, grande piété, zèle; chanoine de la cathédrale
et prévôt de Marseille, il fut vicaire-général de Févêque Charles de
Vintimille.
Nommé évêque d'Apt, 1695, sacré le 14 février 1696 aux Carmélites
de Paris, se fit chérir de ses diocésains et fit aimer la religion ; fonda
un séminaire qu'il confia aux PP. Jésuites, 1699 ; fut le premier à
condamner, 15 avril 1702, les Réflexions morales de Quesnel. Il écrivit
en outre contre les Jansénistes et les Gallicans, sous la Régence, en
appela du roi mineur au roi majeur, 1718, appel qui fut condamné par
le Parlement et lui valut la saisie de son temporel.
Démissionnaire 1722 , il administra encore deux ans le diocèse
d'Apt.
22 PROVINCE D'AIX
Se retira à Marseille près de Belsunce ; protesta contre la loi du
silence, 1731.
f saintement à Marseille, 18 décembre 1736, set. 83, es. 44, assisté
par Belsunce. Son corps déposé dans l'église des Jésuites, y fut trouvé
intact en 1793. Mais les profanateurs impies vengèrent alors sur ces
restes vénérés les haines de leurs devanciers : Jansénistes, philosophes,
etc. ; ces hommes se soutiennent les uns les autres *.
84. — Je an-Baptiste- Antoine DE VAGGON.
Neveu, vicaire-général et successeur du précédent, était prêtre du
diocèse d'Aix, ami du vertueux abbé de la Motte, dont il avait été le
condisciple à Viviers.
Nommé évêque d'Apt, 1723, sacré le 1er octobre 1724.
Assista au concile d'Embrun, 1727, soutint les immunités ecclésias-
tiques, fit donner une mission à Apt par Bry daine 1741, y avait établi
les Frères des Ecoles Chrétiennes, 1738 ; avait supprimé l'abbaye de
Sainte-Catherine pour transporter l'Hôtel-Dieu dans les bâtiments de
l'abbaye et partager les biens entre les Ursulines et les Visitandines.
Désintéressement, charité pour les pauvres, dévouement pour ses
prêtres.
f à Apt, 7 décembre 1751, set. ? es. 24.
85. — Félicien Bocon de la MERLIÈRE.
Né à la Merlière, diocèse de Vienne, 1714 (1715), chanoine de
Grenoble, zélé missionnaire.
Nommé évêque d'Apt, 7 janvier 1752, fut sacré à Paris, 4 juin, par
Christophe de Beaumont.
Quoique valétudinaire, 1758, il gouverna cependant fort bien son
diocèse, réclama énergiquement en faveur des Jésuites 1761 , les regretta
beaucoup 1768 , exigea que leur détracteur Montclat se rétractât
avant de recevoir les Sacrements.
Démissionnaire en 1778.
f à Paris aux Missions Etrangères, 26 octobre 1788, set. 74, es. 37.
86. — Laurent-Michel EON DE CÉLY, dernier évêque d'Apt.
Né au diocèse de Bayeux, en septembre 1735.
1. Cf. Dom Bérengier, Belsunce, 11, 83.
ÉVÊCHÉ DE FRÉJUS 23
Abbé de La Valette, vicaire-général de Marbeuf à Autun.
Nommé évêque d'Apt, fin 1778, sacré à Issy, 10 janvier 1779, suppri-
ma le séminaire d'Apt, introduisit le Bréviaire parisien, fit de l'agri-
culture ; reçut en 1788 l'abbaye de S. Memmie (Ghâlons).
Émigré dès 1789 en Italie, il y étudia les antiquités. Démissionnaire
en 1801, il fixa sa résidence à Marseille où il est f le 16 décembre
1815, œt. 80, es. 27.
ABBAYES DU DIOCÈSE D'APT
0. S. B. vir. S. Eusebius, Saint-Eusèbe.
0. Gist. Vallis Sancta, Valsainte.
0. Cist. fem. Sancta Grux, Sainte-Croix.
Communautés d'hommes : Cordeliers, Récollets, Capucins, Carmes,
Frères des Écoles Chrétiennes.
Communautés de femmes : Ursulines, Visitandines.
N. B. — L'abbaye de Sainte-Catherine, femmes, 0. S. A., supprimée
à la demande de Jean-Baptiste-Antoine de Vaccon, était tombée dans e
relâchement.
F0RUMJUL1UM , FRÉJUS
Siège épiscopal très ancien.
Cf. Fisquet, France pontificale, Fréjus et Toulon. 1 vol. in-8. Paris, Repos.
69. — Luc D'AQUIN (Dàquin), 69e (71°, 72e ou même 84e) évêque
de Fréjus.
Transféré 1680-17 mars 1681 de Saint-Paul-Trois-Châteaux, dont il
avait été sacré évêque le 12 août 1674, le siège de Fréjus étant vacant
depuis le 15 juillet 1678, par la mort d'Antoine Benoît de Clermont-
Tonnerre, par la translation de Louis d'Anglure de Bourlemont à
Carcassonne et par la nomination de Novion à Evreux. Cf. Evreux
et Carcassonne.
24 PROVINCE D'AIX
Né dans le diocèse d'Avignon, était fils du médecin Louis-Henri
Thomas, et de Glaire Lopez, frère d'Antoine, 1er médecin de la reine,
oncle de Louis, qui suit, petit-fils de Philippe, juif de Carpentras, qui
se convertit, fut baptisé à Aquin en Italie et professa l'hébreu à Paris.
Avare, administrateur malhabile, Luc fit sa démission en 1697, mal-
gré lui, au profit de son neveu, s'en repentit ensuite, disputa, menaça
de censures. On finit par l'exiler en Bretagne. Ses défauts et sa parti-
cipation à l'Assemblée de 1682, méritent que nous l'abandonnions aux
coups de l'impitoyable Gh. Gérin.
f à Paris, 2 mars 1718, set. 77, es. 44.
70. — Louis d' AQUIN, neveu du précédent, était fils d'Antoine,
1er médecin de la reine, filleul de la reine et de Monsieur le Prince. Il
naquit à Paris, fut baptisé le 11 novembre 1667 ; devint en 1678, abbé
de Saint-Serge (Angers), procureur général du clergé.
Nommé évêque de Fréjus, le 12 janvier 1697, il fut sacré à la Sor-
bonne le 10 juin suivant ; puis il plaida contre son oncle qui faisait oppo-
sition à sa prise de possession, qu'il effectua cependant par procureur
le 12 avril 1698, sans venir alors ni plus tard à Fréjus, ayant été
transféré à Séez, 1er novembre 1698 - mars 1699. Gf. Séez.
71. — Hercule-André DE FLEURY.
Né à Lodève le 22 juin 1653, fils de Jean et de Diane de la Treille,
chanoine de Montpellier 1668, député du 2e ordre à l'Assemblée de
1682 pour la province de Narbonne, avait de la souplesse, de l'aménité,
des connaissances variées ; était docteur en théologie, devint aumônier
du Roi.
Nommé évêque de Fréjus le 1er novembre 1698, il fut sacré le 22 no-
vembre 1699, résida, consola ses diocésains, 1707 et années suivantes.
Abbé de Tournus, de Saint-Etienne de Gaen.
Devenu précepteur du jeune Dauphin, mars 1715, il se démit de son
évêché, instruisit Louis XV, qui le fit ministre d'Etat, puis 1er ministre.
Benoît XIII le créa cardinal le 11 septembre 1726. A partir de cette
époque, son histoire fait corps avec l'histoire de la France et de
l'Eglise elle-même.
f à Issy, 29 janvier 1743, aet. 90, es. 44, card. 17.
72. — Joseph-Pierre DE GASTELLANE.
Né en Provence, de l'illustre famille de Gastellane, était vicaire gêné-
ÉVECHE DE FRÉJUS 25
rai de Charles de Vintimille à Aix, quand il fut nommé évêque de
Fréjus par Louis XIV, sans doute d'après la désignation de Fleury.
Muni de ses bulles presque aussitôt que du brevet royal, il se fit
sacrer le 30 juin 1715, dans la chapelle du noviciat de la Compagnie de
Jésus à Paris.
Il résida dans son diocèse, y fit observer les Constitutions des Sou-
verains pontifes, comme ses deux métropolitains, Vintimille et Brancas,
sans faire autrement parler de lui.
f 1738, œt. ? es. 24.
73. — Martin DU BELLAY.
Né au château de Clereau, diocèse d'Orléans, 5 mai 1703.
Etait fils de François-René et de Marthe-Suzanne de Rochechouart.
Nommé évêque de Fréjus 1739, sacré le 13 décembre, il suivit son
métropolitain Brancas en tout, et notamment dans les réclamations
relatives aux Jésuites.
Démissionnaire en 1766, il resta abbé de Saint-Melaine de Rennes.
Il était depuis dix ans le dernier représentant de sa maison.
f 19 décembre 1775, aet. 73, es. 36.
74. — Emmanuel-François DE BAUSSET de Roquefort.
Né à Marseille le 24 décembre 1731. Agent général du Clergé.
Nommé évêque de Fréjus 1766, sacré le 31 août à Saint-Roch, Paris,
par Beaumont, en même temps que Malide d'Avranches et Girac de
Saint-Brieuc, il bâtit un séminaire à Fréjus, publia un catéchisme et
donna, c'était la mode, un Bréviaire nouveau, quoiqu'il fût un saint
évêque. Émigré, il donna sa démission en 1801.
f 10 février 1802, à Fiume, œt. 71, es. 36.
ABBAYE DU DIOCESE DE FREJUS
Il n'y en avait qu'une, Beata Maria de Toroneto, Notre-Dame-du-
Tfioronet, 0. Cist. Encore cette abbaye, à partir de 1785, fut-elle unie
;i l'évêché de Digne1.
1. Cf. Etude historique et archéologique sur l'abbaye du Thoronet (Var), par l'abbé
I ■'. BÉRARD, in-8. Avignon, Seguin, 1884.
26 PROVINCE D'AIX
Mais il se trouvait cinq chapitres ou collégiales dans le diocèse
Barjols, Aaps, Draguignan, Lorgues, Pignans.
REJUS, RIEZ
Siège épiscopal très ancien.
Cf. Fisquet, France Pontificale, Digne. — Histoh e de la ville de Riez, par J.-J.-M
Feraud, curé de Sièyes, in-8 de 241 p. Aix. Nicot, 1885.
72. — Nicolas de VALAVOIR (Vallavoire), 72e (67°) évêque de
Riez. .
Né à Voix, près Manosque, était fils de Pierre et de Gabrielle de
Forbin de Solliers.
Nommé évêque de Riez, 40 mai 1652 après la translation de Louis
Dony d'Attichy à Autun, il fut sacré le 8 décembre suivant aux
Feuillants de Paris par ce même prélat.
Son instruction était médiocre, mais il s'entoura d'hommes doctes,
fut très charitable, refondit le Proprium Rejense, fit partie de l'Assem-
blée de 1682, sans y briller.
f à Riez, 28 avril 1685, œt. ? es. 33.
— Jean-Ralthasar de CARANES DE VIENS, neveu de Nicolas,
nommé évêque de Riez, préféra Vence. Cf. Vence.
73. — Jacques DESMARETZ.
Né à Soissons, propre neveu de Golbert, frère aîné de Vincent-
François, évêque de Saint-Malo, était docteur de Sorbonne, pourvu de
bonnes abbayes, agent général du clergé ; il assista en cette dernière
qualité à l'Assemblée de 1682.
Nommé évêque de Riez, août 1685, il administra sans doute en qualité
de vicaire-capitulaire, ne fut préconisé qu'en 1693, sacré le 24 janvier
1694, aux Feuillants de Paris, par son cousin, Jacques-Nicolas Colbert,
archevêque de Rouen.
Aima beaucoup ses diocésains et en fut aimé. Sous le rapport de
l'orthodoxie, il valait mieux que son frère de Saint-Malo.
ÉVÊCHÉ DE RIEZ 27
Transféré à Auch, 1713-1714. Cf. Auch.
74. — Louis-Baltasar PHELYPEAUX d'Herbault.
Né à Paris, était fils de François, conseiller au Parlement, cousin-
germain de Michel, grand-oncle de Georges-Louis, tous deux arche-
vêques de Bourges. Cf. Bourges. — Louis Baltasar, docteur en théo-
logie, était abbé du Thoronet (Fréjus).
Nommé évêque de Biez, 1713, sacré le 14 décembre à Paris, résida,
fonda un séminaire, dota l'hospice, bâtit un collège, embellit le palais
épiscopal , la cathédrale , etc. , fit beaucoup d'aumônes , fut très
orthodoxe.
■j- à Biez, le 31 août 1751, ast. ? es. 38, laissant une mémoire bénie.
75. — Lucretius-Henri-François DE LA TOUB DU PIN de
GOUVERNET DE LA CHAU-MONTAUBAN.
Né à Alais, diocèse de Valence, 1705, abbé de Saint-Pierre de
Vienne, 1738.
Nommé et préconisé évêque de Biez, 1751, il fut sacré le 29 janvier
1752, dans la chapelle de l'archevêché de Paris.
Pieux, poli, bien entouré, continua les œuvres de son prédécesseur.
f d'apoplexie à Biez, 28 mars 1772, set. 67, es. 21.
76. — François de GLUGNY, dernier évêque de Biez.
Né en 1728, diocèse d'Autun, il était comte de Lyon, abbé de
Savigny (Lyon).
Nommé et préconisé évêque de Biez, 1772, sacré le 21 juin à
Versailles, fut pompeusement accueilli à Biez ; donna un catéchisme,
voulut changer le Bréviaire et le Missel romain, mais ne le put. Allait
souvent à Autun ou à Paris, revenait cependant à Biez pour visiter,
corriger, plaider.
Émigré à Lausanne, il refusa de donner sa démission en 1801, tout
en cédant ses pouvoirs à l'évêque de Digne.
f à Lausanne, après 1814, œt. 86, es. 42.
Il n'y avait aucune abbaye dans le diocèse de Biez.
28 PROVINCE D'AIX
SISTARICUM, SISTERON
Siège épiscopal très ancien.
Cf. Fisquet, op. cit. Digne.
76. — Louis DE THOMASSIN, 76e évêque de Sisteron.
Transféré de Vence, 2 février 1680-20 mars 1681, Jacques Potier
de Novion dégoûté de Sisteron avant trois ans d'épiscopat, s'étant fait
nommer à Fréjus, ensuite à Evreux. Cf. Fréjus et Evreux.
Louis était fils de François, neveu ou cousin du célèbre P. Thomassin
de l'Oratoire.
Né à Aix, 16 août 1637, il fut nommé coadjuteur d'Antoine Godeau,
évêque de Vence, 24 avril 1671, sacré le 21 février 1672, succéda le
17 avril suivant, acheva le séminaire de Vence.
Son premier soin à Sisteron fut d'adhérer aux actes et articles de
1682. Il confia aux Lazaristes le séminaire de Manosque, fondé par le
P. Thomassin ; approuva les Missionnaires de la Croix et de Sainte-
Garde, dont le zélé Bertet, directeur de l'évêque, était le supérieur,
fonda le séminaire de Lurs ; c'est là qu'il est f 16 juillet 1718, aet, 81,
es. 47, écrasé par la chute d'un mur.
77. — Pierre-François LAFITAU, 77e évêque1.
Né à Bordeaux en 1685, était entré dans la Compagnie de Jésus, où
il devint « concionator disertus ». Employé à des négociations en cour de
Rome 1716, il rendit des services importants au pape Clément XI et au
Régent de France.
Nommé évêque de Sisteron, 5 novembre 1719, il fut sacré à Rome,
10 mars 1720.
Il gérait encore l'ambassade de France à Rome pendant que la peste
ravageait la Provence. Mais il se rendit enfin à Sisteron, prêcha, écrivit
beaucoup, lutta contre les Jansénistes qui le déchirèrent, se dévoua
pour ses diocésains qui le chérirent, et n'oublia jamais les Jésuites
surtout en 1762.
1. Cf. Dom Th. Bérengier, Notice sur Mgr P. F. Lafitau, évêque de Sisteron et
prince de Lurs, in-8, de 87 p. 1887, Aix, Nicot.
ÉVÊCHÉ DE SISTERON 29
f à Lurs, 3 avril 1764, set. 80, es. 45, sous-doyen des évêques de
France.
Son Histoire de la Constitution Unigenitus, 1744, est une autobio-
graphie intéressante à la fin, une histoire médiocre au début.
78. — Louis-Jérôme de SUFP'REN de Saint-Tropez.
Né en 1722, diocèse d'Arles, était frère aîné du célèbre bailli de
Suffren. Il fut vicaire-général de Belloy à Marseille, docteur en théo-
logie à Paris, 1746.
Nommé évêque de Sisteron, le 9 juin 1764, sacré le 30 septembre, il
résida, fit construire le canal si utile, appelé de son nom Saint-Tropez,
1779. Donna un Bréviaire, 1774, un Missel, 1785, du rit Sisteronéen, que
loue Fisquet. Abbé de Saint-Vincent de Metz, 1784, il fit beaucoup de cha-
rités ; ne fut cependant pas aimé, faillit même être tué dans une émeute.
Tranféré à Nevers, 3 août - 13 septembre 1789. Cf. Nevers.
79. — François DE BOVET, 79e et dernier évêque de Sisteron.
Né à Grenoble, 21 mars 1747.
Docteur en Sorbonne, abbé de Bonlieu (Bordeaux), prévôt du cha-
pitre d'Arras, élu député du clergé d'Artois aux Etats-Généraux de
1789, érudit et pieux.
Nommé évêque de Sisteron, 1789, sacré le 13 septembre, prit
possession de son siège ; mais bientôt troublé, il émigra en Italie, en
Allemagne, en Angleterre.
Après un refus motivé de se démettre en 1801 et années suivantes,
il se démit cependant en 1812, rentra en France avec les Bourbons, 1814.
Nommé archevêque de Toulouse, 1817, il prit possession en 1819,
mais se démit en 1820 et devint alors chanoine de Saint-Denis.
f à Paris, 6 avril 1838, set. 92, es. 47.
Il a publié quelques ouvrages et laissé sa bibliothèque aux Jésuites.
ABBAYES DU DIOCÈSE DE SISTERON
0. S. B. vir. Lura, Lurs.
0. S. Cl. fem. S. Clara Sistaricensis, Sainte-Claire de Sisteron.
L'abbaye de Cruys, S. Martini Crossiensis, 0. S. A., était en règle.
30 PROVINCE D'AIX
VAPINCUM, GAP
Siège épiscopal assez ancien.
Cf. Fisquet, France pontificale, Gap ; 1 vol. in-8.
58. — Victor-Augustin DE MÉLIAND, 58e (63e) évêque de Gap.
Né à Paris.
Fils de Biaise, conseiller au Parlement de Paris, ambassadeur en
Suisse, et de Geneviève Hurault.
Il était aumônier de la Reine, quand il fut nommé évêque de Gap le
21 juillet 1679, pour succéder à Guillaume Meschatin de laFaye, décédé
le 22 février précédent, après 3 ans seulement d'épiscopat, tandis qu'un
de ses prédécesseurs, Artus de Lionne, le propre père du célèbre ministre
d'Etat, Hugues de Lionne, ayant perdu sa femme, Isabelle Servien, et
embrassé l'état ecclésiastique, avait occupé le siège de Gap bien plus
longtemps.
Victor-Augustin fut sacré en juillet 1680 ; mais il ne resta guère à
Gap, s'étant laissé nommer en 1684, évêque d'Alet, dont il ne devait
pas devenir de sitôt le pasteur légitime. Cf. Alet.
59. — Charles Bénigne HERVÉ.
Né en 1651.
Fut nommé évêque de Grasse en 1681, suivant Hugues du Tems ; il
fut sûrement nommé évêque de Gap en 1684, mais ne fut pas préconisé
à cause des différends survenus entre Innocent XI et Louis XIV.
Administra-t-il en qualité de vicaire capitulaire, comme les autres
évêques nommés, ou avec les pouvoirs de vicaire général que lui aurait
conférés l'évêque Victor-Augustin de Méliand ? Nous l'ignorons.
Nous savons seulement qu'il fut sacré à l'Assomption de Paris le
7 décembre 1592. — Nous savons aussi qu'il donna sa démission en
1706. Pour quel motif? Ayant été accusé de mener une conduite peu
édifiante, il se vit pour ainsi dire contraint de se démettre. Devenu
simple prévôt d'Aubrac,
f à Paris, 27 juin 1722, set. 71, es. 30.
60. — François Berger DE MALISSOLES.
ÉVÊCHÉ DE GAP 31
Né à Vienne en 1676, il fut vicaire général de Die, dont le siège se
reconstituait alors. Cf. Die.
Nommé évêque de Gap le 3 avril 17,06, sacré le 2 janvier 1707, il fut
l'un des trois premiers adversaires de Quesnel, un grand ami de Bel-
sunce, son imitateur durant la peste et au Concile d'Embrun. C'est faire
de cet évêque le plus bel éloge.
f à Gap, 21 août 1738, aet. 62, es. 31.
61. — Claude DE CHABANNES (Cabannes?).
Il était vicaire général de Belsunce à Marseille, quand il fut nommé
évêque de Gap. Sacré le 9 août 1739, il eut à peine le temps de montrer
ses qualités que le grand évêque de Marseille avait remarquées en lui,
et signalées au cardinal de Fleury.
f à Gap le 10 septembre 1740 (1741 Hugues du Tems), set. ? es. 2.
62. — Jacques-Marie de Caritat DE CONDORCET.
Né au château de Condorcet, diocèse de Die, 11 novembre 1703, était
fils d'Antoine et de Judith Arnica, neveu de Jean d'Yse de Saléon ;
oncle du fameux marquis de Condorcet.
D'abord militaire, puis ecclésiastique, vicaire général de son oncle à
Agen et à Rodez, Jacques-Marie fut nommé évêque de Gap en 1741,
sacré le 28 janvier 1741 ; il déploya aussitôt une grande énergie, un
zèle à toute épreuve, et fut surtout un chaud défenseur de la bulle
Unigenitus*. Ces éminentes qualités frappèrent Boyer, chargé alors de
la Feuille, et le firent transférer en 1754, à Auxerre, dont le siège était
en souffrance depuis 50 ans. Cf. Auxerre.
63. — Pierre-Anne DE PÉRUSSE (Annet de Pérouse, Hugues
du Tems).
Né à Vienne en 1699, était conseiller-clerc au Parlement de Grenoble,
vicaire général de Vienne, quand- il fut nommé évêque de Gap en 1754,
sacré le 16 mars 1755 à Conflans, par Christophe de Beaumont, encore
exilé.
Le choix de son consécrateur, non moins que l'honneur d'avoir été
désigné par l'orthodoxe Boyer, font assez son éloge.
f 18 juillet 1763, œt. 64, es. 9.
1. Voir Jacques-Marie de Condorcet, évêque de Gap, par l'abbé Range, professeur
à la Faculté de Théologie d'Aix, in-8. Paris, 1885.
32 PROVINCE D'AIX
64. — François DE NARBONNE-Lara.
Né au château d'Aubiac, diocèse de Condom, en 1720, était fils de
François, seigneur de Birac et d'Aubiac, et de sa seconde femme,
Angélique-Olympe Goth.
Il était vicaire général de Chabannes, évêque d'Agen, quand il fut
nommé évêque de Gap en 1763. Or, ni l'époque de la nomination, ni
Jarente, alors distributeur des bénéfices, ne nous rassurent pleine-
ment sur les antécédents.
Sacré le 25 mars 1764, il devint en 1770 1er aumônier de Mesdames
de France.
Transféré à Evreux, 1773-75. Cf. Evreux.
65. — François-Gaspard de JOUFFROY DE GONSSANS.
Né au château de Gonssans, diocèse de Besançon, 15 août 1723,
reçu au chapitre noble de Saint-Claude, 1735, nommé chevalier de
Saint-Georges, 1748, abbé de Lieu-Croissant, 1766, était âgé de 50 ans,
par conséquent un homme mûr et suffisamment éprouvé, quand il fut
nommé évêque de Gap par Louis XV en 1773.
Sacré le 20 mars 1774, il ne manqua pas de déployer ses grandes
qualités. Mais peu après il vit s'ouvrir devant lui un champ plus vaste,
où il se distingua.
Transféré au Mans 1777 - 78. Cf. Le Mans.
66. — Jean-Baptiste-Marie DE MAILLÉ DE LA TOUR-LANDRY.
Né au château d'Entrammes, près Laval, diocèse du Mans, le 6
décembre 1743, après avoir été vicaire général de Grimaldi au Mans,
était devenu vicaire général de Hercé à Dol, quand il fut nommé évêque
de Gap, 7 décembre 1777, sacré le 3 mai 1778, montra dès lors une
modération qui sans doute, ne fut jamais lâche, mais fut rarement
intrépide.
Transféré à Saint-Papoul, 21 février 1784. Cf. Saint-Papoul.
67. — Henri-François de la Broue DE VAREILLES.
' Né en 1734 dans le diocèse de Poitiers, d'une famille de bonne
noblesse, avait 50 ans, lorsqu'il fut nommé évêque de Gap, 1784; sacré
le 25 juillet, il se vit bientôt troublé par la Révolution. Son siège étant
supprimé par la constitution civile du clergé, il émigra.
Refusa sa démission en 1801, ne la donna qu'en 1815 ; devint en 1825
ÉVÊCHÉ DE GAP 33
chanoine de Saint-Denis, tout en demeurant à Poitiers, où il put exer-
cer ses pouvoirs d'ordre pendant la vacance du siège épiscopal.
Or, cette vacance, qui avait commencé en 1809 par la translation de
l'évêque, Dominique de Pradt au siège de Malines, ne cessa qu'en
1819, à l'arrivée de M?r Jean-Baptiste de Bouille.
f à Poitiers le 25 novembre 1831, aet. 97, es. 47.
ABBAYE DU DIOCÈSE DE GAP
Clausone, 0. S. B. abbatia de Glosso, était une commende sans
moines et sans habitation.
Souribes, S. Petrus de Subripis, abbaye de femmes 0. S. B., était
depuis deux siècles unie aux Glarisses de Sisteron.
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ARELATENSIS PROVINCIA
PROVINCE D'ARLES
Cette province comprend cinq sièges. Un siège archiépiscopal,
Arelaten. Arles; quatre sièges épiscopaux : Arausican. Orange;
Massilien. Marseille; Tolonen. Toulon; Tricasten. Saint-Paul-Trois-
Châteaux.
Cf. Gallia Christiana, Tomus I; H. du Tems, ouvrage cité, Tome Ier; Ahnanach
Royal.
ARELATE, ARLES
Siège archiépiscopal de la plus haute antiquité, supprimé en 1801,
rétahli en 1817 de droit, non de fait.
Cf. Trighaud (l'abbé J.-M.), Histoire de la Sainte Eglise d'Arles, 4 vol. in-8 ;
Paris, Giraud, 1856-64. Trop de phrases, mais érudition et bon esprit. — Fisquet,
France pontificale : Aix, Arles et Emrrun.
ARCHEVÊQUES D'ARLES
94. — Horace MONTANO, 94e archevêque d'Arles, transféré de
l'évêché d'Adria, 1599.
f à Salon, 11 septembre 1603.
95. — Dom Gaspard DU LAURENS, 0. S. B., nommé en décembre
1603, par Henri IV.
ARCHEVÊCHÉ D' ARLES 35
Sacré le 40 août 1605.
f 43 juillet 4630, en réputation de sainteté.
96. — Jean JAUBERT DE BARRAUT, transféré de Bazas dont il
avait été sacré évêque en juillet 4644, prit possession d'Arles 4634.
f à Paris, 30 juillet 4643.
97. — François Adhémar de Monteil DE GRIGNAN.
Transféré de Saint-Paul-Trois-Châteaux, 4643-4645.
Né à Grignan en 4603.
Fils de Louis-François, comte de Grignan, et de Jeanne d'Ancesune.
Abbé d'Aiguebelle, avait été sacré à Grignan, 44 septembre 4634,
évêque de Saint-Paul-Trois-Châteaux, par Jean Jaubert de Barraut,
tout récemment promu au siège d'Arles. Il devint son coadjuteur en
janvier 4643, et lui succéda 30 juillet suivant ; il prit possession par
procuration en mai 4645, en personne 34 décembre.
Occupations pastorales, missions dans le diocèse, fondations pieuses
ou charitables.
Affligé de cécité, il obtint successivement pour coadjuteurs ses deux
neveux : Ange-Gabriel, 4664 f 4666, et Jean-Baptiste qui suit.
François f à Aix, 9 mars 4689, aet. 86, es. 58, sess. Arelat 48,
honoré d'un bel éloge par Mme de Sévigné, etc.
Ses frères, Jacques, évêque d'Uzès, et Louis-Joseph, évêque de
Carcassonne, l'avaient précédé depuis longtemps dans la tombe.
98. — Jean-Baptiste Adhémar de Monteil DE GRIGNAN, neveu,
coadjuteur et successeur du précédent, était le troisième fils de Louis
Gaucher et de Marguerite d'Ornano, né en 4638, reçu docteur en
Sorbonne, il fut nommé coadjuteur de son oncle après la mort de son
frère Ange-Gabriel, 4666, sacré archevêque de Claudiopolis, 44 dé-
cembre 4667, il s'effaça devant son oncle, en brillant cependant surtout
dans la prédication.
Devenu titulaire d'Arles, 1689, il fut tout à fait régulier.
Abbé d'Aiguebelle, de la Rivour et du Thoronet.
f à Montpellier, 2 novembre 4697, set. 59, es. 30, sess. Arelat 8.
99. — François DE MAILLY, beau, bon et saint prélat.
Né à Nesle , en Picardie, 4 mars 1658, était le troisième fils de
36 PROVINCE D'ARLES
Louis-Charles, marquis de Nesle et de Jeanne de Monchi ; aumônier
du roi, abbé de Flavigny, 1693, de Saint-Martin (Bourges), 1695, avait
pour frère le saint évêque de Lavaur, Victor Augustin.
Nommé archevêque d'Arles, -J697, sacré le 11 mai 1698, il fit son
entrée solennelle le 3 octobre suivant, encouragea les missions, brava la
petite vérole, consola durant l'hiver de 1709 beaucoup de malheureux.
Transféré à Reims, 12 juillet - lor octobre 1710, il fut très regretté
des Arlésiens auxquels il envoya des secours pendant la peste de 1720.
Pour ce qui concerne la famille, on peut ouvrir Moréri, à l'article
Mailly, remonter aux parents qui virent deux de leurs fils haut placés
dans l'Eglise, et leur aîné haut placé dans l'Etat ; mais on voudrait
effacer une génération dans la généalogie de celui-ci.
100. — Jacques DE FORBIN JANSON.
Né en 1673, fils de Laurent, marquis de Janson et de Geneviève de
Briançon, était neveu et vicaire général du cardinal Toussaint de For-
bin Janson à Beauvais, docteur de Sorbonne, abbé de Saint- Valéry. Il
songeait à la Trappe, comme son frère aîné, qui y était devenu l'austère
frère Arsène, quand il fut nommé archevêque d'Arles en 1711. Sacré à
Beauvais par son oncle, 2 août 1711, il fit son entrée à Arles le 17 mars
1712.
Dans son premier mandement, il signala les hypocrisies jansé-
nistes, y revint encore plus tard ; enleva son séminaire aux Oratoriens,
fonda deux chaires de théologie pour les Jésuites, se dévoua pendant
la peste 1720-1721, fut exilé neuf mois à Saint- Valéry, 1733, à cause de
son orthodoxie ; ne se montra pourtant pas moins inflexible, en 1736,
envers l'obstiné Quiqueran de Beaujeu, évêque de Castres.
Sa dernière bonne œuvre fut l'établissement des Frères des Ecoles
Chrétiennes à Arles, en 1740. •
f à Arles le 14 janvier 1741, eet. 68, es. 30.
101. — Jacques Bonne Gigault DE BELLEFONDS.
Transféré de Bayonne 24 août -20 décembre 1741. Cf. Bayonne.
Il prit possession par procuration le 21 février, fit son entrée le 27
mai 1742, réforma les Honorâtes de Tarascon, affermit les Frères des
Ecoles Chrétiennes en 1744, dirigea fort habilement le chapitre des
Pères de la Doctrine Chrétienne à Beaucaire, fut en tout et toujours
d'une orthodoxie irréprochable.
ARCHEVÊCHÉ D'ARLES 37
Transféré à Paris, 15 mars - 25 avril 1746. Cf. Paris.
102. — Jean-Joseph Chapelle de Saint-Jean DE JUMILHAC.
Transféré de Vannes, 1746. Cf. Vannes.
Contrasta beaucoup avec ses prédécesseurs en ménageant les Jansé-
nistes, en allant souvent à la Cour, en s'associant à la Commission des
Réguliers, dont il ralentit les opérations sans les arrêter. Ce fut un
prélat tolérant, ou Feuillant, comme on parla vers cette époque.
S'il fit peu d'efforts pour sauver les Jésuites, il soutint cependant les
Frères des Ecoles Chrétiennes.
Fut malheureux durant deux émeutes populaires.
f à Paris, 20 février 1775, set. 69, es. 33.
103. — Jean-Marie DU LAU, 103e et dernier archevêque d'Arles,
le Martyr.
Né au château de la Côte, diocèse de Périgueux, 30 octobre 1738, de
la branche aînée de sa maison, était neveu de Jean-Louis, évêque de
Digne (1742 f 1746) et de Jean, curé de Saint-Sulpice de Paris.
Licencié en théologie au collège de Navarre, Paris, chanoine de
Pamiers, vicaire général de Lussan à Bordeaux, agent général du
Clergé , abbé d'Ivry ( Evreux ) 1774, il fut nommé par Louis XVI
archevêque d'Arles, le 2 mars 1775, préconisé le 25 avril et sacré le
1er octobre suivant.
Ayant pris possession de son siège, il se mit aussitôt à l'œuvre.
Grande mission d'Arles, 1776 ; réorganisation du collège d'Arles,
que la suppression des Jésuites avait ruiné.
Il fut l'oracle de toutes les Assemblées du Clergé. Dans l'Assemblée
de 1780, il déplora la suppression des Jésuites et gémit sur les pré-
end ues réformes qu'opérait la Commission des Réguliers. Il signala
également dans cette Assemblée et dans les Assemblées suivantes la
propagation des mauvais livres et proposa des encouragements pour
les apologistes, ce qui attira sur lui la haine des incrédules.
Député aux Etats Généraux de 1789, il soutint énergiquement les
principes, tout en cédant sur les détails, comme son collègue Boisgelin,
archevêque d'Aix.
Arrêté à Paris, 11 août 1792, enfermé aux Carmes, y fut massacré le
2 septembre, œt. 54, es. 17.
38 PROVINCE D'ARLES
ABBAYES DU DIOCÈSE D'ARLES
On en compte deux, l'une d'hommes, l'autre de femmes, l'une et
l'autre de l'Ordre de Saint-Benoît.
0. S. B. vir. Abbatia Montis Majoris, Saint-Pierre-de-Montmayour.
fem. Sanctus Csesarius Arelaten., Saint-Césaire d'Arles.
On y compte de plus trois collégiales : Sancta Maria Major, N.-D. de
la Major à Arles, Saint-Laurent du Vallon, et N.-D. de Pamiers à
Beaucaire.
Ulmetum, YAumet, et Mologesium, N.-D. de Mologèze, abbayes cis-
terciennes, la première d'hommes, la deuxième de femmes, étaient
depuis longtemps réunies à d'autres abbayes.
Sainte-Glaire d'Arles paraît s'être éteinte sur place.
ARAUSI0, ORANGE
Siège épiscopal très ancien, supprimé en 1801, rétabli en 1817
de droit, non de fait.
Ce diocèse était l'un des douze qui, sans faire partie du Clergé de
France, contribuait néanmoins aux subventions extraordinaires que le
Clergé accordait au roi de France. Il avait pour circonscription une
principauté dont le territoire, enclavé dans la France, comme toute la
province d'Avignon, ne relevait pas du royaume.
72. — Jean-Jacques D'OBEILH (d'Aureil), 72e évêque d'Orange.
Né à Moulins en Bourbonnais, suivant Gagnare (Histoire de V église
d'Autun), Tresvaux, etc., et non à Munich en Bavière, comme dit la
Gallia Christiana, était docteur en Sorbonne, abbé de Montfort en
Bretagne, quand il fut nommé évêque d'Orange en 1675, par Louis XIV,
alors maître de la principauté ; le siège était vacant par la mort d'Albert
Fabri, Italien, f 26 août 1674.
Sacré aux Célestins de Paris, août 1677, Jean-Jacques fit beaucoup
de bien à son diocèse, rebâtit le palais épiscopal.
ÉVÊCHÉ d'orange 39
f à Moulins (al. Malines), août 1720, set. ? es. 43.
73. — Louis-Armand CHOMEL.
Né à Paris en 1688, était neveu du précédent, fut nommé son
coadjuteur en 4719, puis son successeur en 4720.
Sacré le 25 juillet 4724, évêque d'Orange.
Il se dévoua pendant l'épidémie qui suivit la peste. Devint infirme.
Pourvu d'une abbaye, il se démit en 4734, mais survécut 50 ans.
On voit son nom figurer tout ce temps-là dans YAlmanach royal.
f à Paris, 25 mai 4780, set. 92, es. 60.
74. — François-André Roussel DE TILLY.
Né dans le diocèse d'Autun en 4686 (4695, Almanach royal et
Hugues du Tems).
Nommé évêque d'Orange en 4734.
Sacré le 47 février 4732, il déploya beaucoup de talents, de vertus,
de ressources dans ses entreprises apostoliques ; réforma les Béné-
dictines de Caderousse.
Démissionna en 4774.
f 30 juillet 4775, œt. 80 (89), es. 44.
75. — Guillaume-Louis DU TILLET1, dernier évêque d'Orange.
Né au château de Montramé en Brie le 24 janvier (al. février) 4729,
descendait de Jean du Tillet, greffier civil au Parlement de Paris en
4570.
Nommé évêque d'Orange par Louis XVI, mai 4774.
Sacré le 47 juillet du vivant de ses deux prédécesseurs.
Il prit possession en personne, résida, fut édifiant et très charitable.
« Saint prélat » dit M?1' Allou dans sa Chronique des évêques de Meaux.
Mais député aux Etats Généraux, il fut des premiers de son ordre à
s'unir au Tiers. Il eut le tort ensuite de résigner son mandat. Son
siège étant supprimé par la- constitution civile du clergé, il n'eut à
prêter aucun serment. Il se retira en Brie.
f 22 décembre 4794, à Blunay près de Provins, set. 65, es. 26.
(Mer Allou le fait mourir à Melz-sur-Seine).
4. Notice biographique sur G. -L. du Tillet, par l'abbé S. Bonnel, prêtre de la
Congrégation de N.-D. de Sainte-Garde, in-8. Meaux, Cochet, 1880.
40 PROVINCE D'ARLES
ABBAYES ATTRIBUEES AU DIOCESE D'ORANGE
QUOIQUE SITUÉES DANS DES DIOCÈSES ÉTRANGERS
0. S. B. vir. SS. Andréas, Martini et Caesarise monasterium, Saint-
André-lès- Avignon.
B. M. de Sinanca, N.-D. de Sinanque (diocèse de
Gavaillon).
ABBAYE DU DIOCÈSE D'ORANGE
0. Gist. fem. S. Petrus de Podio, Saint-Pierre-du-Puy ou N.-D. des
Plants.
MASSIL1A, MARSEILLE
Siège épiscopal fort ancien, qui fut cependant supprimé en 1801 ,
mais rétabli en 1817 de droit et de fait.
Cf. Fisquet, France pontificale, Marseille ; 1 vol. in-8.
72. — Jean-Baptiste D'ESTAMPES, 72e (75e) évêque de Marseille.
Transféré de Perpignan 1679-1680, pour remplacer Toussaint de
Forbin-Janson, qui passait à Beauvais.
Il était né en 1629, fils de Joseph, marquis d'Autry, et de Louise Le
Grand. Les seigneurs d'Autry étaient la branche cadette, les seigneurs
de Valençay, la branche aînée d'Estampes. Docteur de Sorbonne, Jean-
Baptiste d'Estampes avait été sacré évêque de Perpignan en 1673 ; il
était transféré à Marseille depuis moins de deux ans, quand il dut faire
partie de la grande Assemblée de 1682. Il ne s'y fit remarquer par rien
d'extraordinaire.
Il mourut subitement au bout de quelques mois, le 6 janvier 1684,
aet. 55, es. 9.
ÉVÊCHÉ DE MARSEILLE 41
73. — Charles-Gaspard-Guillaume DE VINTIMILLE du Luc.
Né le 15 novembre 1655, au château du Luc, diocèse de Fréjus, fils
et frère de militaires, était neveu de Jean de Vintimille évêque de
Toulon, 1675-1682, dont il fut vicaire général.
Nommé évêque de Marseille le 27 juin 1684, il administra comme
vicaire capitulaire pendant six ans, avec une sorte de bonne foi, que
n'eurent pas tous ses collègues.
Préconisé le 21 janvier 1692, il se fit sacrer le 25 mars suivant dans
sa cathédrale.
Régulier, pieux, modéré surtout, il mérita par là de monter plus
haut et de vivre longtemps.
Transféré à Aix le 1er février- 30 avril 1708. Cf. Aix.
Il y demeura plus de 30 ans, et ne refusa pas de monter ensuite sur
le siège de Paris. Cf. Paris.
74. — Bernard-François DE POUDENX de Castjllon.
Neveu et vicaire général de François de Poudenx à Tarbes, 1692.
Cf. Tardes.
Agent général du Clergé, 1705.
Nommé évêque de Marseille le 1er février 1708, il fut sacré le 26 août
au noviciat des Jésuites à Paris, par Noailles.
Arrivé à Marseille, il eut à peine le temps de se montrer à son
peuple qu'éprouvaient à la fois la guerre, l'invasion, l'hiver, la maladie.
Saisi de douleurs aiguës, le choléra probablement, le pieux évêque
mourut à Marseille le 19 janvier 1709, aet. ? es. 1.
75. — Henri-François-Xavier DE BELSUNCE de Castelmoron1,
d'héroïque mémoire.
Né le 4 décembre 1670, au château de la Force, en Périgord, il était
fils d'Armand, marquis de Belsunce et d'Anne de Caumont-Lauzun,
protestants.
Il fut baptisé au prêche, devint catholique avec ses parents, vers
1685, fut ensuite élève des Jésuites à Paris, entra dans leur noviciat,
1689, fit ses vœux de Scolastique en 1691 et devint régent au collège
d'Amiens.
1. Vie de Mar Henri de Belsunce, évêque de Marseille, par Dom Théophile Béren-
gier, bénédictin, 2 vol. in-8. Lyon et Paris, Delhomme, 1887.
42 PROVINCE D'ARLES
Mais sorti de la Compagnie en 1701 à cause de sa santé, il étudia la
théologie sous les Lazaristes du séminaire d'Agen ; l'évêque Jules
Mascaron lui conféra les premiers ordres. Ayant pris le bonnet de
docteur à Cahors, il reçut la prêtrise à Saintes, 1703, évangélisa un an
les vassaux de sa famille ; fut nommé vicaire général d'Agen en 1704,
par l'évêque F. Hébert, qui l'emmena avec lui dans ses visites pasto-
rales, lui fit donner en 1706 l'abbaye de Chambons (Poitiers), et le
députa à Versailles pour faire adoucir, dit-on, le sort des Protestants !
Nommé évêque de Marseille, le 5 avril 1709, il fut sacré à Saint-
Louis des Jésuites, à Paris, par Noailles, et partit aussitôt pour son
diocèse qu'il administra suaviter ac fortiter pendant 46 ans consécutifs.
On connaît son héroïque dévouement pendant la peste de 1720, et
sa dévotion au Sacré Cœur de Jésus.
Nommé évêque duc de Laon, 17 octobre 1723, il refusa.
Après le Concile d'Embrun, auquel il avait assisté, on lui proposa
l'archevêché de Bordeaux, 1728 ; il refusa encore.
Il n'accepta l'abbaye de Saint-Arnould de Metz, qu'en résignant
Montmorel (Avranches).
Il fonda le collège des Jésuites de Marseille, Collegium Belsunceum,
et d'autres maisons religieuses ; favorisa toutes les bonnes œuvres.
D'une orthodoxie irréprochable et militante, il combattit les Jansé-
nistes, les Gallicans, les prétendus philosophes par sa parole et ses
écrits ; en retour, il eut beaucoup à en souffrir.
Clément XII le décora du Pallium, 1735.
f près de Marseille, dans la maison de campagne du Collège des
Jésuites, le 4 juin 1755, set. 85, es. 46, doyen des évêques de France.
La statue que les Marseillais ont érigée à Belsunce est glorieuse pour
sa mémoire, moins cependant que la consécration de la ville au Sacré-
Cœur, dont il eut l'initiative et que renouvelle annuellement l'élite de la
population.
— F. R. DE VILLENEUVE, nommé évêque de Marseille, 17 octobre
1723, le même jour que Belsunce était nommé évêque duc de Laon, mais
écarté par le refus de Belsunce, fut nommé évêque de Viviers. Cf. Viviers.
Il n'y eut pas, que nous sachions, d'évêque nommé à Marseille en
1728, quand l'archevêché de Bordeaux fut proposé à Belsunce.
76. — Jean-Baptiste DE BELLOY.
ÉVÊCHÉ DE MARSEILLE 43
Transféré de Glandève, fin juin - 4 août 1755. Cf. Glandève.
Il assistait à la fameuse assemblée du clergé, 4755, député pour la
province d'Embrun, et s'y montrait bon Feuillant, quant on apprit la
mort de Belsunce. Présenté aussitôt par le cardinal de La Rochefou-
cauld au roi pour l'évêché de Marseille, Belloy fut nommé et reçut ses
bulles cette même année.
Arrivé à Marseille, « il apaisa les agitations causées par le zèle de son
prédécesseur », satire amère d'un panégyriste maladroit. Ce qui est plus
vrai, c'est que l'évêque continua sans effort les œuvres commencées.
Il ne se compromit pas en 1762, dans l'affaire des Jésuites, qu'il
justifia cependant. 11 fit chanter le Te Deum quatre-vingt-dix-neuf fois
sous Louis XV, dont il confia l'oraison funèbre à un Oratorien.
On peut signaler en lui d'autres actes de faiblesse, tout en louant ses
incontestables vertus.
Le siège de Marseille ayant été supprimé par la Constitution civile
du Clergé en 1791, Belloy protesta, puis se retira dans son pays natal,
vécut tranquille à Chambly (Oise) pendant la Terreur.
Il fut le premier à donner sa démission au Pape, 21 septembre 1801 :
bon exemple qui fut suivi par la majorité des prélats survivants.
Nommé archevêque de Paris, 9 avril 1802, et institué aussitôt par le
cardinal légat, il prit possession le 12, présida à Notre-Dame de Paris
la magnifique cérémonie du 18 avril (28 germinal), organisa les
paroisses, les pourvut de pasteurs en faisant une part large, trop large
assurément, aux anciens constitutionnels.
Il fut créé cardinal en 1803.
f à Paris, dans l'archevêché, 10 juin 1808, set. 99, es. 57, card. 6.
ABBAYES DU DIOCÈSE DE MARSEILLE
O. S. B. vir. S. Victor Massil., Saint-Victor de Marseille1.
fem. S. Salvator, Saint-Sauveur.
0. Cist. fem. Mons Sionis, Mont de Sion.
Il y avait à Marseille, outre ces abbayes, beaucoup de couvents, de
1. La commende de Saint-Victor, copieuse et très recherchée, était en économats
avant la fin du XVIII» siècle.
PROVINCE D'ARLES
communautés, d'hôpitaux, de collèges, dont on peut voir l'énuméra-
tion dans le Gallia Christiana ou dans Hugues du Tems.
TELO MARTIUS, TOLO, TOULON
Siège épiscopal ancien, supprimé en 1801 et non rétabli.
Cf. Fisquet, France pontificale, Fréjus et Toulon.
61. — Jean DE VINT1MILLE du Luc, 61* évêque.
Transféré de Digne, 1675-1676, pour remplacer Louis de Forbin
d'Oppède, f 29 avril 1675.
Né au château du Luc, diocèse de Fréjus, il était fils de Magdelon et
de Marguerite de Vins, oncle de Charles-Gaspard-Guillaume, dont il fit
son vicaire-général et qu'il ne vit pas évêque de Marseille, etc. Il avait
été prévôt de Riez pendant 36 ans, puis doyen de Tarascon, grand
archidiacre d'Avignon avant 1669; sacré évêque de Digne, 21 sep-
tembre 1670.
Transféré à Toulon, il résida fidèlement, ne sortit que pour assister
à l'assemblée de 1682 ; venait de rentrer à Toulon.
Y est f le 15 novembre 1682, set. ? es. 13, « laissant une mémoire
digne d'une vénération éternelle » dit Moréri, ou son continuateur,
Goujet, suspect.
62. — Armand-Louis Bonnin DE CHALUGET.
Né en Bretagne.
Fils de François, comte de Morveau.
Abbé des Vaux-de-Cernay, 1673.
Nommé évêque de Toulon, 1684, il gouverna huit ans comme vicaire
capitulaire, avec la plus entière bonne foi.
Ne fut sacré que le 25 mars 1692.
Donna un catéchisme, des statuts synodaux, des mandements pour
défendre la saine doctrine.
Saint et courageux évêque. Une inscription patriotique rappelle ce
ÉVÊGHÉ DE TOULON 45
qu'il fit en 1708, quand la Provence fut envahie par le duc de Savoie,
Victor Amédée.
Armand o Ludovico
bonnin de chalucet,
Quod
Urbe terra marique
A Germanis , Anglis , Batavis et Sabaudil obsessa,
inter missiles hostium ignes
Et disject^: domus ruinas
Intrepidus,
Optimates Gonsilio et exemplo firmavit
Plebem frumento et pecunia juvit ;
gonsules
Et givitas Tolonensis
post depulsos hostes
Grati animi
monumentum
p p.
M D GG VIII
Ce digne prélat f à Toulon, août 1712, set. ? es. 21, regretté de tous,
principalement des pauvres.
63. — Louis-Pierre DE LA TOUR DU PIN Montauban.
Issu de l'illustre famille dauphinoise qui avait donné et devait donner
encore à la France, à l'Eglise et à la religion de Malte plusieurs
hommes distingués, Louis-Pierre, était comte de Lyon, docteur en
théologie, abbé de Saint-Guillem (Lodève), 1698.
Ayant été nommé évêque de Toulon, 1712, il fut sacré le 6 novembre
à Lisieux, encore sous Léonor de Gouyon de Matignon. Il se dévoua
pendant la peste ; fut grand ami de Belsunce et des Jésuites, écrivit un
mémoire en faveur du P. Girard. Aussi fut-il particulièrement haï des
Jansénistes.
f à Toulon, 12 septembre 1737, aet. ? es. 25.
64. — Louis-Albert JOLY DE GHOIN.
Né h Bourg-en-Bresse, le 22 janvier 1702, élève des Jésuites et des
46 PROVINCE D'ARLES
Sulpiciens, doyen de Nantes, vicaire -général de l'orthodoxe Sanzay,
évêque de Nantes.
Nommé évêque de Toulon, 1737, sacré le 1er juin 1738, prévôt de
Pignans, 1739.
Réforma le Catéchisme de Chalucet, publia un Rituel qui est devenu
célèbre et dans lequel est sagement mitigé le rigorisme qui était alors
à la mode dans le clergé de France.
f à Toulon le 16 avril 1759, set. 58, es. 11.
65. — Alexandre DE LASCARIS de Vintimille.
Né dans le diocèse de Marseille en 1721.
Abbé de Figeac (Cahors) 1749.
Fut nommé évêque de Toulon en 1759, après la mort du cardinal de
La Rochefoucauld, mais quand dominait plus que jamais le parti
Feuillant. Il se fit sacrer le 12 septembre de la même année. On se
demande ce qu'il a fait en 1762 et plus tard.
f en 1785, set. 64, es. 26.
66. — Elléon DE CASTELLANE-Mazangues, dernier évêque de
Toulon.
Etait né en Provence le 11 juin 1746, d'une branche de la famille
bien connue de Castellane.
Nommé évêque de Toulon en 1786, sacré le 13 août.
Emigré en Italie, il essaya de rentrer à Toulon sous la protection des
Anglais et des Espagnols, 1793 ; mais il fut bientôt forcé de se retirer.
Il refusa sa démission en 1801 . Mais on lui pardonne volontiers cette
faute, quand on apprend qu'il est mort, en 1806, à Udine, en soignant
les blessés, 33t. 60, es. 20.
ABBAYE DU DIOCÈSE DE TOULON
Il n'y avait qu'une abbaye de femmes, Almanarra, 0. Cist. Lama-
nare ou Hyères. Il y avait de plus la collégiale d'Hyères.
ÉVÊCHÉ DE SAINT-PAUL-TROIS-CHATEAUX 47
TRICASTINI, ST-PAUL-TROIS-GHATEAUX
Siège très ancien, supprimé en 1801, n'a pas été rétabli.
Saint-Paul-Trois-Châteaux n'est plus aujourd'hui qu'un simple doyenné
rural du diocèse de Valence.
88. — Louis AUBE DE ROQUEMARTINE, 88* (85°) évêque de Saint-
Paul-Trois-Châteaux.
Transféré de Grasse, 2 novembre 1680-17 mars 1681, Luc d'Aquin
étant aux mêmes dates transféré à Fréjus.
Fils d'André, marquis de Roquemartine et de Marie de Tinelis de
Gastelet, nobles Provençaux,
Louis Aube était né à Arles, le 9 décembre 1630 ; fut prévôt d'Arles,
1650.
Nommé évêque de Grasse, septembre 1675, il fut sacré le 26 février
1677 par le coadjuteur d'Arles.
Devenu évêque de Saint-Paul-Trois-Châteaux, il fit composer par le
Père L. Bouquin, 0. P., savant et pieux controversiste, les Instruc-
tions chrétiennes et orthodoxes en forme de Catéchisme, in-12, 1686 et
1693. Il garda la Prévôté d'Arles jusqu'en 1704; cette dignité resta
ainsi aux Aube près de deux siècles. Il répara son église cathédrale,
y établit un théologal, fit fleurir la discipline dans son clergé.
f mars 1714, set. 84, es. 37, fort regretté.
89. — Joseph MAUREL DE CHAFFAUT.
Né en 1658 en Provence, était conseiller-clerc au Parlement de Pro-
vence et vicaire général de l'archevêque d'Aix, quand il fut nommé par
le roi Louis XIV, le 1er avril 1714, évêque de Saint-Paul-Trois-Châteaux,
il se fit sacrer le 26 août à Aix, par l'archevêque Vintimille, qu'assis-
taient Belsunce, de Marseille et La Tour du Pin, de Toulon.
Cet évêque eut à peine le temps de se faire connaître.
f 10 mars 1717, aet. 59, es. 3.
90. — Claude-Joseph-Ignace DE SIMIANE de Gordes d'Esparron.
Né dans le diocèse de Carpentras, 2 juillet 1679, doyen de Saint-
Agricole d'Avignon, abbé de Saint-Pierre-sur-Dives (Séez).
48 PROVINCE D'ARLES
Nommé évêque de Saint-Paul-Trois-Châteaux par le Régent en 1717,
il obtint ses bulles sans retard, n'ayant pas été présenté par Noailles. Il
se fit sacrer par l'archevêque d'Arles, son métropolitain, Forbin-Janson,
qu'il prit pour modèle. Il favorisa les dames du Saint-Sacrement.
S'étant démis de son évêché en 1743, il se retira dans son abbaye de
Saint-Pierre- sur-Dives .
G'est-là qu'il mourut le 7 décembre 1767 (alias, février 1768), set. 8
ou 89, es. 50.
91. —Pierre-François-Xavier de Reroul DE LAMBERT, 91e et
dernier évêque de Saint-Paul-Trois-Châteaux.
Né à Aix en 1704, était vicaire général et officiai d'Aix, quand il fut
nommé évêque de Saint-Paul-Trois-Châteaux en 1743, sacré le 17
février 1744, il fit preuve de hautes vertus.
Réclama énergiquement en faveur des Jésuites le 19 octobre 1761 et
défendit ensuite les autres ordres religieux.
Voyant son siège supprimé, sans l'assentiment du Souverain pontife,
il protesta et demeura à son poste jusqu'à sa mort, qui ne tarda pas.
f 13 mars 1791, aet. 87, es. 45.
ABBAYE DU DIOCÈSE DE St-PAUL-TROTS-CHATEAUX
0. Cist. vir. Aqua bella, seu Vallis honesta, Aiguebelle, abbaye réta-
blie et florissante de nos jours.
w&œm
mmm*^m*^m^mmm^m*^m^m*^mmm^m*^
AVENIONENSIS PROVINCIA
PROVINCE D'AVIGNON
Cette province comprend quatre sièges. Le siège archiépiscopal,
Avenionen. Avignon; trois sièges épiscopaux: Garpentoracten. Carpen-
tras ; Gabellicen. seu Cavallionen. Cavaillon ; Vasionen. Vaison.
C'est la province la moins étendue en territoire de toute la Gaule.
Elle n'est du reste devenue une province distincte de Vienne et d'Arles
que depuis le 21 novembre 1475, xi kalendas decembris, date de la
bulle de Sixte IV.
Le territoire de cette province étant du domaine pontifical, les arche-
vêques et les évoques ne sont pas nommés par le roi de France, mais
directement par le Souverain Pontife, qui délègue assez souvent l'auto-
rité civile soit à l'archevêque, soit à l'un des évêques.
Quoique ces prélats ne fissent point partie du Clergé de France, que
leurs noms ne se trouvent inscrits qu'exceptionnellement dans YAlma-
nach royal et que la plupart d'entre eux fussent Italiens, nous n'hésitons
pourtant pas à dresser ici le catalogue des archevêques d'Avignon et des
évêques suffragants, qui étaient en contact continuel avec la France. Les
auteurs de la Gallia Christiana Font fait, bien imparfaitement il est vrai,
jusqu'à l'an 1715. Hugues du Tems est moins incomplet et plus récent.
Nous avons eu heureusement d'autres documents. Outre M. l'abbé
Granget, dont nous allons citer l'ouvrage et avec qui nous avons
été en relation, nous devons mentionner avec reconnaissance M. l'abbé
Fer-Duclaux, de Carpentras, qui a mis à notre disposition avec une grâce
charmante les précieuses notes qu'il avait recueillies sur son pays.
Nous ne donnons pas la série des légats et des vice-légats, qu'on
peut voir au besoin dans la Gallia Christiana jusqu'à 1708.
Cf. Gallia Christiana, 1. 1. — Hugues du Tems, op. cit., t. IL — Granget (l'abbé),
Histoire du diocèse d'Avignon et des anciens diocèses dont il est formé ; 2 vol. in-8 ;
Avignon, 18C2. — Nouguier, Histoire des Evêques d'Avignon.
4
50 PROVINCE D'AVIGNON
AVENIO. AVIGNON
11. — François-Marie TARUGI, onzième archevêque, était général
de l'Oratoire de Saint-Philippe-de-Néri, quand il fut nommé archevêque
d'Avignon par Clément VIII en 1593 ; il fut créé cardinal en 1596 et
transféré à Sienne le 15 septembre 1597.
f à Rome, 11 juin 1608, âgé de 84 ans. Il fut déposé dans la même
tombe que Baronius, son confrère.
12. — Jean-François BORDINI, transféré de Cavaillon en 1597,
accueillit dans Avignon la nouvelle reine de France, Marie de Médicis,
1600, assista à la sainte mort du Vénérable César de Bus, 15 avril 1607,
propre jour de Pâques. Etant oratorien, il avait composé l'excellent
ouvrage intitulé : Vitse Romanorum Pontificum.
f en 1609.
13. — Frère François-Etienne DULCI, 0. P., natif d'Orvieto,
prieur du couvent de la Minerve à Rome, examinateur des évêques
nommés, fut désigné par Paul V pour le siège d'Avignon, dont il prit
possession en 1610. Il y reçut magnifiquement Louis XIII en 1622 et
mourut en 1624.
14. — Mario FILONARDI, désigné archevêque en 1624, fut en
même temps vice-légat d'Avignon et du Comtat Venaissin. Envoyé par
Urbain VIII comme nonce en Pologne, 1643, il vint mourir à Rome,
août 1644.
15. — Bernard PINELLI, Théatin, nommé par Innocent X arche-
vêque et vice-légat d'Avignon, ne remplit pas longtemps cette double
charge ; il mourut en effet le 18 janvier 1646.
16. — César ARGELLI, Bolonais, ancien auditeur de la ville et du
comtat d'Avignon, sacré archevêque à Rome le 12 mai 1647, fit son
entrée solennelle dans sa ville épiscopale. Mais il mourut le 30 juillet
1648, des suites d'une chute, âgé de 74 ans.
17. — Dominique MARINI, sacré archevêque d'Avignon à Rome le
ARCHEVÊCHÉ D'AVIGNON 51
14 avril 1649, fit son entrée solennelle le 11 juillet. Il fonda une chaire
de théologie dans l'Université d'Avignon pour l'exposition de Saint-
Thomas, et lui-même donna en quatre volumes un savant commentaire
de la Somme, Lyon, 1668.
f à Avignon, 20 juin 1669, eet. 76, es. 21.
18. — Azon ARIOSTI, natif de Bologne, nommé par Clément IX,
archevêque d'Avignon, fut sacré le 22 septembre 1669. Il exerça en
même temps la charge de vice-légat.
f 18 novembre 1672.
19. — Frère Hyacinthe LIBELLI, 0. P., 19e archevêque, 98e évêque
d'Avignon.
Né à Gittà di Castello en Ombrie, 1616, entra chez les Frères
Prêcheurs, devint orateur, écrivain et professeur distingué, enfin
maître du sacré Palais. Nommé archevêque d'Avignon pour remplacer
Azon Ariosti de Bologne, qui était mort le 18 novembre 1672, il fut
sacré le 4 janvier 1673, prit possession par procuration le 21 féyrier,
arriva 14 mai. Il était en même temps vice-légat. Fidèle à la résidence
et aux devoirs de sa charge, il fit, 26 mars 1674, la translation des
reliques de saint Benezet, obtint un Avent et un Carême du vénérable
Père Antoine, 0. P. et réformateur du Thor. Assista, 28 février 1678, à
la sainte mort de Magdeleine Maselli, fondatrice de la Miséricorde.
Il avait été un bon religieux, et fut un digne prélat.
f à Avignon, 23 octobre 1684, aet. 68, es. 12.
20. — Alexandre de MONTECATINO.
Issu des comtes de son nom, il était procureur général des Char-
treux à Rome, quand Innocent XI le nomma archevêque d'Avignon,
6 avril, 1686. Il fut sacré le 26 mai, prit possession par procureur le
11 juin, arriva simplement le 15 octobre, fit son entrée solennelle
monté sur une mule blanche le 17 novembre. Il reçut encore d'Inno-
cent XI plusieurs dignités honorifiques, dont il ne jouit pas longtemps.
f à Avignon, le 6 octobre 1689, aet. ? es. 4.
21. — Laurent FIESCHI (de Flisco).
Né à Gênes, 21 mai 1642, des comtes de Savagna, fut d'abord gou-
52 PROVINCE D'AVIGNON
verneur de différentes villes de l'Etat ecclésiastique, puis secrétaire de
la Congrégation des Rites.
Nommé archevêque et vice-légat, 4690, par Alexandre VIII, il prit
possession par procureur le 8 septembre, n'arriva que le 30 mai 1691.
Clément XI l'envoya en 1704 comme nonce extraordinaire près du
roi Louis XIV. C'est grâce à cet archevêque qu'en 1705 le séminaire
Saint-Charles de la Croix fut agrégé à la Compagnie de Saint-Sulpice.
Cette même année Laurent Fieschi fut transféré à l'archevêché de
Gênes, sa patrie ; il fut créé cardinal le 17 mai 1706.
f à Gênes, le 1er mai 1726, set. 84, es. 36, card. 20.
22. — François-Maurice GONTERIO (de Gonteriis).
Né 1658. à Turin, des marquis de Cavaillac, il eut d'abord à gouver-
ner plusieurs villes ou provinces de l'Etat ecclésiastique.
Sacré archevêque d'Avignon le 21 septembre 1705, il prit possession
par procureur le 25 septembre, arriva sans cérémonie le 6 mai 1706,
il fut deux fois vice-légat, répara le palais archiépiscopal, encouragea
toutes les œuvres de zèle ; assembla un synode le 18 mai 1712 ; tint
son concile provincial le 1er septembre 1725 ; s'était montré admirable
de dévouement pendant la peste, 1720-1721.
f à Avignon en 1742, set. 84, es. 37. Enterré dans la cathédrale.
23. — Joseph de Guyon de CROCHANS.
Transféré de Cavaillon, 2 juin 1742. Cf. Cavaillon.
Il fit son entrée solennelle à Avignon le 17 décembre. Dès le 23 juin
1743, il publia un mandement contre une association secrète La Félicité
où l'on recevait les hommes et les femmes avec des cérémonies indé-
centes ou frivoles. Cette association était sans doute une ramification
de la franc-maçonnerie.
Joseph de Crochans était assistant au trône pontifical.
f à Avignon, le 23 septembre 1756, set. 83, es. 46. Enterré à la
cathédrale.
24. — François-Marie de MANSI.
Transféré de Cavaillon, en décembre 1756. Cf. Cavaillon.
Il prit possession en 1757.
Fut vice-légat 1760, 1766 et 1774, recueillit les Jésuites expulsés de
France, 1764 ; mais ces religieux furent chassés par suite de l'occupa-
ARCHEVÊCHÉ D'AVIGNON 53
tion française. Comme l'archevêque s'était soumis aux Français, il fut
disgracié et même exilé par le pape. Mais réintégré dans son siège et
sa vice-légation, il n'eut plus de désagrément que du côté de Malière,
son indigne vicaire-général.
f à Avignon, le 5 novembre 1774, set. 80, es. 32.
25. — Jean - Charles - Vincent - Gaspar - Constantin - Antoine
GIOVIO.
Né le 5 avril 4729, à Pérouse, « d'une famille noble de Césène », s'il
faut en croire Nouguier, il fut nommé archevêque d'Avignon, 1775,
par Pie VI ; il prit possession par procureur le 15 février 4776, arriva
le 6 novembre.
Il devint infirme peu après et habita dès lors Villeneuve-lès-Avignop.
En 1791, il protesta contre l'intrusion de Malière dans la charge de
vicaire-cap itulaire d'un siège qui n'était pas vacant ; puis il se retira.
f à Rome, le 12 octobre 1793, œt. 65, es. 18.
N.B. — Nouguier le fait mourir à Césène en 1797 : erreur.
ABBAYES DU DIOCÈSE D'AVIGNON
0. S. B. vir. Nobile SS. Andrese, Martini et Cassarise monasterium
in Monte-Andaone, Monastère noble de Villeneuve-lez-
Avignon.
fem. Abbatia S. Laurentii, Saint-Laurent d'Avignon, abbaye
en règle ; abbesses triennales.
Monasterium S. Honorati, Saint-Honorat de Tarascon.
0. Cist. fem. S. Catharina Avenionensis, Sainte-Catherine d'Avignon,
abbaye en règle ; abbesses triennales .
COLLÉGIALES DU DIOCÈSE
On en compte huit : Saint- Agricole, Saint-Didier, Saint-Geniès, Sainte-
Madeleine, Notre-Dame la principale, Saint-Pierre, Saint-Symphorien,
Villeneuve.
54 PROVINCE D'AVIGNON
CARPENTORACTE, CARPENTRAS
Ville ancienne, Carpentras était le siège d'un évêché en même temps
que le chef-lieu du Gomtat Venaissin.
Cf. Les Évêques de Carpentras, étude historique, par Jules de Terris, 1 vol.
gr. in-8, Avignon, Séguin, 1886.
80. — Gaspard de LASGARIS, 80e évêque de Carpentras.
Né au Castelar, était fils de Claude, comte de Vintimille, et de
Camille Lascaris, avait été vice-légat d'Avignon, 1659-1664.
Nommé le 28 septembre 1665, par Alexandre VII, évêque de Carpen-
tras, dont le siège vaquait depuis 1661, année où était mort Louis de
Fortia de Monréal, il fut sacré à Rome le 4 octobre 1665, prit possession
par procureur le 23. Mais il vint aussitôt et résida fidèlement jusqu'à
sa mort.
f à Carpentras, le 6 décembre 1684, set. ? es. 20. Enterré à la
cathédrale.
81. — Marcel, cardinal DURAZZO.
Né à Gênes, le 6 mars 1630, fut gouverneur de villes ou de provinces
ecclésiastiques ; archevêque de Chalcédoine, en 1670, il fut vice-légat
d'Avignon, 1672, nonce en Portugal, 1573, en Espagne, 1684.
Gréé cardinal par Innocent XI, 2 septembre 1686, il fut pourvu du
siège de Carpentras, 1687, n'arriva que le 26 août 1690.
Transféré au siège de Spolette 1691, il eut la légation de Bologne,
devint finalement évêque de Faenza, où il est
f 27 avril 1710, set. 80, es. 40, card. 24.
82. — Laurent BUZZI (Butius).
Patrice Romain, exerça les fonctions de gouverneur dans plusieurs
provinces.
Nommé et sacré évêque de Carpentras en 1691, il remplit fidèlement
et pieusement ses devoirs de pasteur. C'est lui qui a donné le beau
tableau de saint Laurent, qu'on voit encore à la cathédrale, et qui fit
exécuter par Bernus la superbe gloire en bois doré qui orne l'abside.
f à Carpentras, le 22 avril 1710, set., 76, es. 19.
ÉVÊGHÉ DE CARPENTRAS 55
83. — François-Marie ABBATI.
Transféré de Rieti, 1710.
Etait né à Pesaro, 13 janvier 1660, cousin du pape Clément XI, avait
été auditeur du nonce en Portugal et à Vienne, fut recteur du Comtat,
depuis le 17 février 1702 jusqu'en 1706, sacré évêque de Rieti en 1707,
il accepta sa translation à Garpentras 1710, vint prendre possession,
administra bien, mais il dut plaider, pour se faire rendre justice. Il fut
large avec La Motte, le futur évêque d'Amiens, son diocésain et envers
les pauvres : « Vivens aluit pauperes, moriens heredes fecit, » lit-on
sur sa tombe.
f à Garpentras, le 22 avril 1735, set. 75, es. 28.
84. — Joseph-Dominique d'INGUIMBERT (dom Malachie, strict.
Obs. Cist.) *
Né à Garpentras, 26 août 1683, entra chez les Dominicains 1698,
étudia à Paris, reçut le bonnet de docteur en théologie, enseigna la
théologie à Pise. Mais frappé de la mort d'un ami, et voulant fuir les
honneurs qui l'attendaient dans son ordre, il se rendit à Buon Solazzo,
près Florence, y embrassa la stricte observance de Gîteaux, fut pour-
tant forcé d'accepter la crosse abbatiale.
Devenu bibliothécaire du cardinal Corsini, conseiller du Saint-Office,
archevêque titulaire de Theodosiopolis, sous Clément XII, il se sentit
en butte aux jalousies italiennes, qui lui firent accepter volontiers le
siège de Garpentras, sa ville natale, le 11 mai 1735.
Il y résida fidèlement, y mena une vie mortifiée et ne laissa pas que
d'être zélé, charitable, magnifique même. Il bâtit un bel hôpital, où il
établit les sœurs hospitalières, agrandit la villa Saint-Félix pour la
retraite des prêtres, dressa près de son palais une vaste bibliothèque
avec un médaillier et une galerie de tableaux. Tint un synode célèbre
1756.
f à Carpentras, le 6 septembre 1757, set. 74, es. 25.
Son corps repose sous un mausolée dans la chapelle de son hôpital.
Le P. Magy, S. J., prononça son oraison funèbre qui a été imprimée.
Une statue en bronze lui a été érigée sur la place de l'hôpital, M. de
Jocas étant maire de Carpentras en 1858.
1. Cf. Vie de dom Malachie d'Inguimbert, archevêque-évêque de Carpentras, par
dom Théophile Bérengier ; grand in-8. Avignon, 1888.
56 PROVINCE D'AVIGNON
Nous possédons d'Inguimbert entre autres ouvrages : 1° Spécimen
catholicx veritaiis ; 2° La vie de Rancé en latin et en italien ; 3° La vie
de Barihèlemi des Martyrs.
85. — Joseph de VIGNOLI.
Transféré de San-Severino, 42 décembre 1757.
Arriva à Carpentras, le 44 avril 4758.
Il était né à Gamerino en 4740, avait fait ses études sous les Jésuites,
dont il gardait bon souvenir. Aussi écrivait-il, 2 octobre 4764, au chan-
celier de France, en faveur de ses anciens maîtres.
Fit sa démission 40 juillet 4776.
f œt. ? es. ?
86. — Joseph- Vincent de BENI, dernier évêque de Garpentras.
Né à Gubbio, duché d'Urbin, en 4729.
Nommé évêque de Garpentras, en 4776, il fut sacré à Rome par Pie VI,
prit possession par procureur, le 46 septembre, arriva 44 juin 4777.
Il fut nommé recteur du Gomtat en 4784 et 4786, après Zollio, son
ami, qui s'était fait détester, il fut plus heureux.
Mais survinrent les agitations révolutionnaires, qu'il brava, ne quitta
Carpentras que le 3 mai 4792, pour se retirer dans les Etats romains ;
y accueillit beaucoup de prêtres réfugiés à Pesaro, dont il avait accepté
l'administration avant 4794 * et dont il devint titulaire.
Il y est f le 42 janvier 4806, aet. 77, es. 30. S'étant démis de Gar-
pentras en 1804, entre les mains de Pie VII.
ABBAYE ET COLLEGIALE DE GARPENTRAS
Il n'y a qu'une abbaye de femmes, B. Maria Magdalena, Sainte-Marie
Madeleine de Carpentras, 0. Gist. Cette abbaye est en règle et les
abbesses sont triennales.
Il y a de plus une collégiale, Notre-Dame du Grez, qui est aussi
en règle.
1. Cf. Theiner, Affaires de France.
ÉVÊCHÉ DE CAVAILLON 57
GABELLIO, CAVAILLON
Ville ancienne, bien située, mais déchue peu à peu,
quoique possédant un siège épiscopal.
76. — Jean-Baptiste de SADE1, 76e évêque de Gavaillon.
Né en 1632, fils de Jean-Baptiste, seigneur de Mazan, et de Diane de
Simiane de la Coste.
Nommé évêque de Gavaillon, le 5 septembre 1665, pour succéder à
son oncle Richard de Sade, qui était mort à Rome, le 27 juin 1663,
n'ayant siégé que trois ans, comme son prédécesseur François Hallier,
Jean-Baptiste fut sacré à Rome, le 14 mars 1666 ; il prit possession,
le 17 juillet suivant.
Approuva les Carmélites de Gavaillon, les hospitalières de Saint-
Joseph à l'Isle, appela les Frères des Ecoles Chrétiennes à Gavaillon.
f pieusement à Gavaillon, 18 janvier 1708, set. 76, es. 42.
77. — Joseph de Guyon de CROGHANS.
Né 19 mars 1674, à Avignon, d'une famille noble.
Fut nommé évêque de Cavaillon, en janvier 1709, sacré peu après,
il prit possession, 23 juin 1710, gouverna son petit diocèse 32 ans.
Transféré à Avignon, 2 juin 1742. Cf. Avignon.
78. — François-Marie MANSI (de Mansi).
Né le 6 novembre 1694, au château de Longiano, diocèse de Rimini,
était patricien de Césène.
Nommé évêque de Gavaillon, le 2 août 1742, il prit possession par
procuration, le 5 septembre 1743, se fit sacrer à Avignon, le 30 sep-
tembre, jour de saint Jérôme, entra solennellement à Cavaillon, le
30 octobre.
Transféré à Avignon, 1756. Cf. Avignon.
79. — Pierre- Joseph ARTAUD.
Etait chanoine de Saint-Louis du Louvre, à Paris, chargé par MM. les
1. Ce nom, honorable jusque-là, a subi malheureusement une éclaboussure de nos
jours par la faute de l'ignoble Donatien-Alphonse, mis de Sade, né le 2 juin 1740, f 2
décembre 1814, à Charenton. — - Cf. Michaud j., Biographie universelle.
58 PROVINCE D'AVIGNON
chanoines de Notre-Dame de la cure-chefcerie de Saint-Merri, 1744. Il
a laissé des souvenirs dans cette paroisse parisienne.
Nommé évêque de Gavaillon, 1756, par Benoît XIV, et sacré en
septembre 1757, ne siégea pas trois ans, étant f le 5 septembre 1760.
80. — Joseph-Crispin des AGHARDS l de la Baume, dernier évêque
de Gavaillon, né en 1721, à Avignon.
Nommé évêque de Cavaillon, le 14 des calendes de mars 1761, sacré
peu après, se montra pieux, bon, charitable, fut cependant forcé de
quitter Cavaillon dès la fin de 1789.
Il erra d'Apt à l'Isle, d'Avignon à Lyon, vieux, pauvre, lassé2.
f à Lyon, 1793, set. 73, es. 23.
ABBAYES DU DIOCÈSE DE GAVAILLON
0. S. B. vir. B. Maria Sinanqua, Notre-Dame de Senanque, abbaye
située dans le diocèse de Gavaillon, mais attribuée au
diocèse d'Orange, pour mieux signifier le droit de
collation royale,
fem. Parthenon S. Joannis, Saint- Jean de Cavaillon.
vasio, vaison
La ville et le siège épiscopal sont d'une ancienneté respectable.
60. — Louis-Alphonse de SUABÈS, 60e évêque de Vaison.
Né à Avignon, le 6 juin 1642, élève des Sulpiciens à Paris, fut le
dernier des trois frères qui se sont succédé sur le siège de Vaison,
depuis 1633 jusqu'à 1685 : le premier Joseph-Marie, savant3 ; le deu-
xième, Charles -Joseph, charitable; le troisième, Louis-Alphonse, pieux.
Ge dernier, âgé de 28 ans, fut nommé évêque de Vaison par
1. Almanach Royal et Hugues du Tems écrivent des Arcades, sans réflexion.
2. V. Theiner, Affaires de France, T. II, p. 70. Sa lettre au cardinal secrétaire
d'Etat porte: « En France, 3 novembre 1792. »
3. Niceron, Mémoires, T. XXII, p. 297-306.
ÉVÊCHÉ DE VAISON 59
Clément X, sacré à Rome, le 17 mai 1671, fit son entrée solennelle à
Vaison, le 7 juillet, fonda une maison pour le P. Antoine Le Quien,
réformateur des Frères Prêcheurs, soumit les religieuses dyscoles de
Saint- André de Ramières, se retira à Sorgues, où il est
f 13 mars 1685, aet., 43, es. 14.
Son corps fut transféré à Avignon, dans la paroisse Saint-Didier, où
se trouve son épitaphe : « Hic jacet cui satis est vixisse pro aliis ; nunc
autem pro se mori sua res est. »
61. — François GENET1.
Né à Avignon, le 18 octobre 1640, fut élève de M. de Lantage au Puy,
missionnaire à Grenoble, directeur au séminaire d'Aix, se montrant
partout rigoriste.
Promu par Innocent XI, sur la recommandation des cardinaux Le
Camus et Grimaldi, au siège de Vaison, juillet 1685, sacré 25 mars
1686, il prit aussitôt possession et gouverna bien son diocèse. Mais son
aversion pour les Français, trop accusée et l'accueil qu'il fit aux dames
de l'Enfance, chassées de Toulouse, par le roi, exaspéra celui-ci.
L'évêque de Vaison fut arrêté par les dragons, 29 septembre 1688,
enfermé d'abord au Pont-Saint-Esprit, puis à Nîmes, puis à l'Ile-de-Ré
où il demeura quinze mois, n'ayant que son bréviaire et sa bible, qu'il
apprit par cœur.
Relaxé, 1690, il reprit avec zèle ses fonctions, se rendit à Rome pour
le Jubilé de l'an 1700. Deux ans plus tard, en revenant d'une char-
treuse, il se noya dans un torrent à Sarrians ; et malgré tous les
efforts, on ne put le retirer vivant.
C'est ainsi que mourut François Genêt, le 17 octobre 1702, aet. 62,
es. 17. Son corps fut enseveli chez les Dominicains d'Avignon.
Genêt est l'auteur d'une théologie morale en français, 8 vol. in-12,
qu'approuvèrent les deux cardinaux Le Camus et Grimaldi, mais qui
fut plus tard condamnée à Rome.
62. — Joseph-François GUALTERI.
Né 13 novembre 1659, à Carpentras, fils de Pierre Siffrein, président
de la chambre apostolique et d'Angélique d'Inguimbert, fut archidiacre
de Cavaillon, vicaire-général d'Albano,
1. Nicéron, Mémoires, T. XV.
60 PROVINCE D'AVIGNON
Nommé évêque de Vaison en 1702, sacré le 4 mars 1703, à Rom<
il prit possession par procureur le 21 juin, fit son entrée le 21 octobre
inaugura un épiscopat édifiant et fécond. Il tint un synode chaque
année, rebâtit le palais épiscopal, transféra l'hôpital de la ville haute
dans la ville basse. La piété s'alliait chez lui au goût pour les beaux-
arts et pour la poésie; il composait avec facilité les vers latins. Ce
saint évêque dont on a écrit la vie édifiante
f à Vaison le 20 novembre 1723, set. 64, es. 21.
63. — Joseph-Louis de CAHORNE DE LA PALUN.
Né à Garpentras en 1670, fut l'ami et le condisciple du pieux La
Motte à Viviers, devint prévôt de Vaison et vicaire général de
Mer Gualteri.
Nommé évêque de Vaison en 1724, il refusa d'abord; mais le Pape lui
ayant dit : « On m'a bien fait pape malgré moi », il accepta, fut sacré à
Rome le 1er janvier 1725 par le cardinal Gualterio. On voit son portrait
dans une salle de l'hôpital dont il fut le bienfaiteur et le restaurateur.
Il mourut en janvier 1748, 83t. 69, es. 24.
64. — Paul-Loup de SALIÈRES DE FOSSERAN.
Nommé évêque de Vaison par Benoît XIV, et sacré peu après, il fit
peu de bruit et beaucoup de bien sans doute.
Il mourut en 1758, aet. ? es. 10.
65. — Charles-François de PÉLISSIER DE SAINT-FERRÉOL.
Né en 1709 â Visan, diocèse de Saint-Paul-Trois-Châteaux, était
chanoine pénitencier de Carpentras et vicaire général d'Inguimbert,
quand il fut nommé par Clément XIII, évêque de Vaison 18 décembre
1758, sacré à Rome le 27 décembre.
Se sentant vieillir, il demanda et obtint un coadjuteur, 1782, sur
lequel il s'appuya, fit sa démission, 1786.
f 1789, 33t. 80, es. 31.
66. — Etienne - André François FALLOT DE BEAUMONT de
Beaupré, dernier évêque de Vaison.
Né le 1er avril 1760 à Avignon, était vicaire général de Thémines, à
Blois. Nommé coadjuteur avec future succession de Tévêque de Vaison,
en 1782, il fut sacré à Frascati évêque de Sébastopol 23 décembre,
ÉVÊCHÉ DE VAISON 61
aida le vieil évêque, lui succéda, quand il eut fait sa démission, 1789.
Accusé devant l'Assemblée Constituante 20 avril 1791, il se défendit,
mais fut forcé d'émigrer à Chambéry, à Turin 1792, en Suisse, 1793-94,
àFermo, 1795-97 *.
Donna sa démission en 1801, fut institué évêque de Gand 1802,
passa de là à Plaisance, puis à Bourges, sans gloire pour lui ni pour
Napoléon, comme le montrent Pacca, d'Haussonville et même Thiers.
Il est mort dans la retraite et l'oubli, à Paris, le 27 octobre 1835, set.
75, es. 53.
Il n'y avait plus aucune abbaye dans le diocèse de Vaison ; mais il y
avait plusieurs couvents de religieux et de religieuses.
1. Cf. Theiner, op. cit.
&*mmm
mm^mmmm*^^*^m*fi^smmmm*^m*^mmmm
AUXITANA PROVINCIA
PROVINCE D'AUCH
Cette province comprend onze diocèses peu étendus, mais anciens.
D'abord le siège archiépiscopal, Auscii, Auch ; puis dix sièges épisco-
paux, qui sont dans l'ordre alphabétique : Aquas Tarbellicse, Acqs ou
Dax; Atura vel Adura, Aire-sur-V 'Adour ; Bajona, Bayonne; Conserani,
Conserans ou Couserans ; Convense, Cominges ; Lactora, Leitour ou
Lectoure ; Lascurra, Lescar ; Oloro vel Olero, Oloron ; Tarbse, Tarbes ;
Vasates, Bazas.
Cf. Gallia Christiana, Tome I. — Hugues du Tems, ouvrage cité, Tome Ier. —
Almanach royal.
AUSCII, AUCH
La ville d'Auch, Augusta Ausciorum , eut de bonne heure ses
évoques ; mais ils relevaient d'Elusa, Eauze, qui était métropole de la
Novempopulanie. Cette ville étant déchue ou ayant été détruite, Auch
devint métropole et ses évoques devinrent ainsi archevêques.
Le chapitre de la cathédrale était un des plus nombreux et des plus
nobles de France. Il y avait de plus dans le diocèse d'Auch huit autres
chapitres de collégiales, dont chacun se composait de dix ou douze
chanoines. Nous parlerons plus bas des abbayes et des couvents ou
communautés du diocèse.
Cf. Dom Louis-Charles de Brugères, Chroniques ecclésiastiques du diocèse d'Auch,
in-4°, Auch, 1746.
ARCHEVÊCHÉ D'AUCH 63
ARCHEVÊQUES D'AUCH
45. — Léonard de TRAPES, 45« archevêque, 87e évêque d'Auch,
était originaire de Nevers, conseiller-clerc au Parlement de Paris,
administrateur du diocèse d'Auch, depuis plusieurs années, quand il
en fut nommé archevêque, par Henri IV, en 1597. Le siège était vacant
depuis plus de dix ans.
Sacré à Paris par le cardinal Pierre de Gondi, il fit son entrée
solennelle à Auch, le 5 novembre 1600, visita toutes les paroisses,
reconstruisit les églises, fit faire partout le catéchisme et donner sou-
vent des missions, orna la cathédrale, obtint un coadjuteur, qui put
l'aider et lui succéder.
f à Auch, 29 octobre 1629, set. ? es. 30.
46. — Dominique de VIG, né à Paris, en 1588, fut élève des Jésuites
à Ingolstadt et à La Flèche, puis docteur en Sorbonne, conseiller d'Etat,
ami particulier du pieux Louis XIII.
Demandé au roi comme coadjuteur et futur successeur par l'arche-
vêque d'Auch, Dominique fut nommé, approuvé par Grégoire XV et
préconisé par Urbain VIII.
Sacré archevêque de Gorinthe à Ermenonville, le 25 mai 1625, il vint
aider son archevêque dans les fonctions épiscopales, disciplinaires,
administratives. Il embellit avec goût le château de Mazères , cam-
pagne des archevêques d'Auch.
Devenu archevêque le 29 octobre 1629, il visita tout son diocèse,
convertit beaucoup de protestants, fît bien instruire les fidèles, embel-
lit notablement sa cathédrale.
f à Auch le 21 décembre 1660, aet. 72, es. 36.
47. — Henri DE LA MOTHE-HOUDANGOURT.
Transféré de Rennes, 1661-1662, pour remplacer Dominique de Vie,
dont nous venons de faire l'éloge.
Né en 1602, Henri était le cinquième fils de Philippe, seigneur
d'Houdancourt en Picardie et de Louise du Plessis-Piquet, sa 3e femme.
Il eut pour frères aînés Philippe, qui devint maréchal de France, et
Jérôme, qui devint évêque de Saint-Flour. Son autre frère, Daniel, fut
évêque de Mende, 1625-1628.
64 PROVINCE D'AUCH
Henri, après avoir fait de bonnes études à Paris, et être devenu doc-
teur et proviseur de Navarre, fut pourvu de quatre abbayes et devint
premier aumônier de la reine Anne d'Autriche, 1651. Il reçut le collier
de l'ordre du Saint-Esprit le 31 décembre 1661 .
Il avait été sacré évoque de Rennes le 5 janvier 1642 ; il s'était égale-
ment déclaré hostile aux novateurs et aux Gasuistes.
Devenu archevêque d'Auch, 1662, et dégagé de son aumônerie par
la mort de la reine, 1666, il ne fut pas moins ferme dans ses principes :
aversion des moralistes relâchés, ce que louent fort en lui les auteurs
de la Gallia Christiana, zèle contre les innovations dogmatiques des
Jansénistes et les déclarations gallicanes, dont les mêmes auteurs ne
soufflent mot.
Entre autres fondations pieuses de ce prélat, nous trouvons six mille
livres allouées aux missions.
■j- à Mazères, château des archevêques d'Auch, le 24 février 1684,
ast. 82, es. 42.
48. — Armand-Anne-Tristan DE LA BAUME de Suze.
Transféré de Saint-Omer, en réalité de Tarbes. Cf. Tarbes et Saint-
Omer.
Nommé archevêque d'Auch en mai 1684, quoique bien instruit et
dûment averti par son vertueux oncle, Tévêque de Viviers, il ne crai-
gnit pas de gouverner le diocèse pendant huit ans, avec le titre de
vicaire capitulaire, sachant qu'il n'avait pas de pouvoirs.
Préconisé enfin en 1693, il dispensa du maigre durant le carême de
1694 ob famem ; établit les Jésuites à perpétuité dans le séminaire, fit
approuver la condamnation de Fénelon par ses suffragants, 1699, et
leur fit accepter un Rituel composé par son vicaire général, Paul de
Chaulnes, depuis évêque de Sarlat.
Atteint d'une maladie de langueur, il dut s'abstenir longtemps de
tout divertissement et renoncer à remplir ses fonctions.
f à Paris le 4 mars 1705, set. ?, es. 29. Enterré à l'église Saint-Paul
de Paris.
49. ■— Augustin de MAUPEOU.
Transféré de Castres, 11 avril - 22 juin 1705. Cf. Castres.
Il prit possession d'Auch l'année suivante, se montra très libéral
envers les pauvres, surtout durant le rude hiver de 1709, ne négligea
ARCHEVÊCHÉ D'AUCH 65
pas son séminaire ni sa cathédrale ; il dota les sœurs grises (hôpital
Saint- Augustin).
f à Auch le 12 juin 1712, set. 65, es. 15.
50. — Jacques DESMARETZ.
Transféré de Riez le 21 juillet 1713-12 février 1714. Cf. Riez.
On osa demander pour lui, propre neveu du grand Golbert, le gratis
pour l'expédition des bulles ; Rome accorda. Le nouvel archevêque ne
fit son entrée que le 14 mars 1715.
Dès le 14 avril, on publia par ses ordres la bulle Unigenitus, ce que
Noailles s'était bien gardé de faire à Paris.
Il fut aussi charitable qu'orthodoxe, bien différent de son frère
Vincent-François évêque de Saint-Malo, et de ses cousins, les Colbert.
S'étant rendu à l'Assemblée du clergé, il mourut à Paris le 25
novembre 1725, set. ? es. 32.
51. — Melchior, cardinal de POLIGNAC.
Il était né auPuy le 11 octobre 1661, d'une famille déjà célèbre, étant fils
de Louis-Armand, vicomte de Polignac, gouverneur du Puy, chevalier de
l'ordre du roi (c'est l'ordre du S. Esprit), et de Jacqueline de Reauvoir.
Il posséda de bonne heure cinq abbayes, trois prieurés et d'autres
bénéfices ; entra, en place de Rossuet, à l'Académie française en 1704,
fut reçu à l'Académie des Sciences, 1715, des Inscriptions, 1717.
Il avait été envoyé par le roi Louis XIV auprès du roi de Pologne
Jean Sobieski, pour préparer l'élection du successeur.
Auditeur de Rote pour la France en 1706, il devint plénipotentiaire
à Gertruydenberg, puis à Utrecht, 1710-1712. Gréé cardinal par
Clément XI le 18 mai 1712, à la demande du Prétendant d'Angleterre,
il devint ambassadeur de France près du Saint-Siège, 1724-1736.
Sur ces entrefaites, l'archevêché d'Auch étant venu à vaquer, le roi
Louis XV y nomma le cardinal de Polignac, qui se fit sacrer à Rome
le 19 mars 1726, et prit possession par procureur au mois de juin sui-
vant ; mais ne prit possession personnellement qu'à son retour de
Rome. Durant son épiscopat, il eut plusieurs différends ecclésiastiques,
au dedans et au dehors de son diocèse ; mais il fut constamment
orthodoxe.
Il reçut le collier du Saint-Esprit, à Versailles, le 1er janvier 1733,
dans la chapelle du château.
66 PROVINCE d'auch
f à Paris, 20 novembre 1741, set. 80, card. 30, es. 17.
Il laissait des œuvres littéraires et notamment son Anti-Lucrèce,
poème latin aussi goûté des bons littérateurs que des profonds philo-
sophes 4, publié en 1747 par l'abbé de Rothelin.
52. — Jean - François de Ghastellard DE MONTILLET de
Grenaud.
Transféré d'Oloron, 1742. Cf. Oloron.
Aussitôt installé, il commença ses visites diocésaines,, il catéchisa,
prêcha par lui-même, aussi fidèle à ses fonctions épiscopales qu'aux
lois de la résidence. Il défendit Christophe de Beaumont en 1755, et
de concert avec ses dix suffragants que nous allons nommer, il soutint
noblement les Jésuites, en 1762, contre leurs ennemis. Il protégea
également autant qu'il le put, les ordres religieux à partir de 1766,
contre la Commission des Réguliers.
Noble caractère, estimé même des ennemis de l'Eglise, quoiqu'il
ne les ménageât pas.
f à Auch, le 7 février 1776, set. 74, es. 41, en réputation de sainteté.
53. — Claude-Marc-Antoine D'APGHON de Corgenon.
Transféré de Dijon, 1776. Cf. Dijon.
Continua parfaitement son admirable prédécesseur sans se départir
en rien de la conduite qu'il avait tenue lui-même jusque-là.
Durant une épizootie qui ravageait la Gascogne, il fit des prodiges de
charité. Pour sauver deux enfants d'un incendie, il s'exposa au péril.
Fidèle aux lois de la résidence.
Etant cependant allé à Paris pour consulter les médecins, il y mou-
rut en juin 1783, set. 62, es. 28, regretté autant que Montillet.
54. — Louis-Apollinaire DE LA TOUR DU PIN Montauran.
Transféré de Nancy, 22 juillet 1783. Cf. Nancy.
Parfait archevêque pour continuer ses prédécesseurs, comme il avait
été parfait évêque pour tout fonder à Nancy, dont il avait été le pre-
mier évêque.
Il se montra surtout admirable en 1791, réglant l'administration dio-
césaine, opposée au schisme, avant d'émigreren Espagne.
1. Cf. Moréri, article particulier et détaillé, au mot Polignac.
ÉVÊCHÉ DE DAX 67
Démissionnaire en 1801, il fut nommé par le Premier Consul, le 9
vendémiaire an XI (1er octobre 1802), archevêque-évêque de Troyes.
Il réorganisa son immense diocèse, qui en comprenait trois anciens,
savoir : Sens, Auxerre et Troyes. Son prédécesseur Marc-Antoine de
Noé était mort le 21 septembre 1802 avant d'avoir pu visiter même les
principales villes de l'Aube et de l'Yonne.
I f à Troyes, 28 novembre 1807, set. 64, es. 30.
ABBAYES DU DIOCÈSE D'AUCH
O. S. B. vir. Pecianum vel Pessanum, Saint-Michel de Pessan.
Gella Medulphi, Notre-Dame de Saramon.
Simorra, Notre-Dame de Simorre.
0. Cist. vir. Berdona, Notre-Dame de Berdone.
Flaranum, Notre-Dame de Flaran.
Gimundus, Notre-Dame de Gimont.
L'abbaye cistercienne de Bouillas, Boillanum, sive Portaglonium,
était en règle depuis la fin du XVIIe siècle.
0. Prsemonstr. Casa Dei, Notre-Dame de la Case de Dieu.
Parmi les collégiales, nommons : Castelnau de Magnoac, Jégun, Vic-
Fézenzac, Sos, etc. Nous ne parlons pas du collège des Jésuites, ni des
nombreux couvents d'hommes ou de femmes.
AQU.E TARBELLICE, ACQS ou DAX
Cf. sauf réserves, Joseph Légé. Les diocèses d'Aire et de Dax, ou le département
des Landes sous la Révolution française 1789-1803 ; 2 in-8, Aire, 1875.
57. — Paul-Philippe DE GHAUMONT, 57° évêque d'Acqs.
Né à Ghaumont en Vexin, était fils de Jean, seigneur de Bois-Garnier,
et de Marie de Bailleul ; il était de l'Académie française depuis 1654,
bibliothécaire et lecteur du roi, abbé de Saint- Vincent de Bourg
(Bordeaux).
Il fut nommé évêque d'Acqs en 1671, pour remplacer Hugues de
Bar qui était cette année-là transféré à Lectoure, il se fit sacrer le
68 PROVINCE d'auch
1er mai 1672, prit part à la petite Assemblée de 1681 . Il se montra
constamment opposé aux Jansénistes et autres novateurs.
Ayant donné sa démission en 1684, il publia en 1693 un bon ouvrage
apologétique de la religion chrétienne.
f à Paris, 24 mars 1697, set. ? es. 25, sess. 12 tantum.
Pendant que cet évêque réformait le diocèse d'Acqs, ses deux prédé-
cesseurs occupaient, Hugues de Bar, le siège de Lectoure, et Guillaume
Le Boux, le siège de Périgueux. Cf. Lectoure et Périgueux.
— Léon DE LA LANE, nommé évêque d'Acqs en 1684, administra
sans doute le diocèse comme vicaire capitulaire ou comme vicaire
général de Févêque démissionnaire.
Mais ayant été nommé évêque de Bayonne le 15 août 1688, il partit
d'Acqs. Cf. Bayonne.
— Jean-Marie DE PRUGNES, vicaire général d'Aire, ayant été
nommé évêque d'Acqs le 15 août 1688, mourut à Paris au mois de juin
1690, avant d'avoir été sacré ni même préconisé.
Il s'était rendu à Paris pour assister à l'assemblée du Clergé, comme
représentant du diocèse d'Acqs ; ce qui prouve qu'il administrait le
diocèse, du moins au temporel.
58. — Bernard d'Arradie D'ARBOGAVE, janséniste.
Etait né dans l'Armagnac, d'une famille noble de Gascogne, et curé
de Maseclac, au diocèse de Lectoure, quand il fut nommé ëvêque
d'Acqs le 15 août 1690.
Gomme il n'avait aucun antécédent contre lui, pas même d'avoir
administré le diocèse d'Acqs, avec le titre de vicaire capitulaire, il
reçut à temps ses bulles et se fit sacrer le 26 octobre 1692.
Douze ans plus tard, le 14 août 1704, l'abbaye de Saint-Vincent-du-
Luc (Oloron) étant venue à vaquer, le roi la lui fit donner.
Il n'en fut pas moins janséniste, ennemi, sinon appelant de la bulle
Unigenitus, comme son voisin Dreuilhet de Bayonne. Mais il se rétracta
en 1728, après que le cardinal de Noailles eut enfin donné le Mande-
ment dans lequel il exprimait en termes touchants son adhésion pure
et simple à la Constitution Unigenitus.
L'évêque d'Acqs se rétracta purement et simplement, en publiant la
bulle.
f 1732, set. ? es. 30.
ÉVÊCHÉ DE DAX 69
59. — François D'ANDIGNÉ.
Issu de la noble famille d'Anjou qui s'était déjà distinguée et n'a pas
dégénéré, François était vicaire général et doyen de Luçon, après avoir
été peut-être Oratorien, quand il fut nommé évêque d'Acqs par le car-
dinal de Fleury.
Il fut sacré le 22 novembre 1733 ; mais il eut à peine le temps de se
montrer.
f juin 1736, œt. ? es. 3.
60. — Louis-Marie DE SUARÈS d'Aulan.
Né à Avignon, 8 novembre 1696, d'une famille qui avait donné plu-
sieurs évoques à l'Eglise, par exemple à Vaison. Cf. Vaison.
Nommé évêque d'Acqs en 1736, Louis-Marie fut sacré le 2 juin 1737
et reçut l'année suivante l'abbaye de la Cagnote. Il célébra pompeuse-
ment avec ses diocésains la canonisation de saint Vincent-de-Paul,
1737.
Toutefois, son long épiscopat nous est mieux connu par deux actes
fort honorables. Il visita Beaumont exilé en 1758. Pour défendre les
Jésuites, non-seulement il s'unit à son métropolitain Montillet et aux
autres suffragants d'Auch, mais encore il écrivit au Chancelier de
France, le 1er décembre 1761, une lettre apologétique des Religieux
persécutés.
Démissionnaire en 1771, sous la réserve d'une pension de 15,000
livres et tout en gardant son abbaye, il se retira.
f 11 avril 1785, œt. 89, es. 48.
61 . — Charles-Auguste Le Quien DE LA NEUFVILLE, dernier
évêque d'Acqs.
Né à Bordeaux, 25 juillet 1728 (al. 1726).
Elève de Saint-Sulpice, vicaire général de Mer de Lussan à Bordeaux ;
visiteur général des Carmélites de France.
Nommé évêque d'Acqs en 1771, sacré le 1er mars 1772 aux Carmé-
lites de Saint-Denis près Paris, où se trouvait alors Madame Louise de
France, et pourvu dune abbaye, il se rendit dans son diocèse, y renou-
vela les statuts synodaux qu'il fit observer jusqu'à la Révolution.
Il protesta vivement contre l'intrusion de Saurine sur le siège de
Dax que la Constitution civile du Clergé avait désigné comme le seul
siège épiscopal des Landes.
70 PROVINCE D'AUCH
II émigra aussitôt en Espagne.
Donna sa démission en 1801. Nommé évêque de Poitiers le 9 avril
1802, il prit possession, mais se démit avant la fin de l'année propter
inflrmam valetudinem.
f à Cenon (Gironde), le 28 octobre 1805, set. 77, es. 34.
ABBAYES DU DIOCÈSE D'ACQS
0. S. B. vir. Beata Maria de Gagnota, La Cagnote.
S. Joannes de Sordua, Sordes.
0. Gist. fem. S. Bernardus de Lasteron, S. Bernard près Bayonne.
S. Sigismundus prope Ortesiam, N.-D. d'Espérance.
0. Prsem. Artona, Artoux.
Dei villa, Duvielle ou Villedieu.
ATURA, AIRE
Cf. Pouillé du diocèse d'Aire, par l'abbé Cazauran, in-8 de 165 p . Paris, Maison-
neuve, 1886. — Joseph Légé, Les diocèses d'Aire et de Dax, ouvrage déjà cité.
58. — Jean-Louis DE FROMENTIËRES, 58° évêque d'Aire.
Il était né le 30 octobre 1632 à Saint-Denis de Gastine, dans le bas
Maine, d'une famille noble, Fromentières des Etangs, qui le destinait à
la religion de Malte ; mais il inclina vers la prédication, dès le temps
où il faisait ses études chez les Oratoriens, chez lesquels il entra.
Ayant reçu le bonnet de docteur en théologie, il exerça les fonctions
de théologal au Mans. Contrarié peut-être par le chapitre du Mans, ou
attiré à Paris, il y prêcha avec grand succès, se fit goûter à la cour.
On peut voir la notice que lui consacre la Biographie universelle de
Michaud.
Nommé évêque d'Aire le 14 janvier 1673, pour succéder à Bernard de
Sariac, qui était mort le 12 octobre 1672, il fut sacré au Val-de- Grâce à
Paris, le 1er octobre 1673, et se rendit bientôt dans son diocèse. Il y
travailla avec succès à la conversion des Huguenots, à la réforme des
abus. Il fit notamment abolir les combats de taureaux à Mont-de-Marsan.
ÉVÊCHÉ D'AIRE 71
C'est ce prélat qui donna le sermon de vêture, quand Madame de la
Vallière entra au Garmel de Paris,
f à Aire, décembre 1684, set. 52, es. 11.
59. — Jean-Baptiste-Armand Bazin DE BESONS.
Né à Paris en 1655, avait pour père Claude, conseiller d'Etat, qui
était en même temps de l'Académie française et intendant ; il eut pour
frères Jacques, maréchal de France en 1709 f 1733, et Louis, intendant.
Agent général du Clergé en 1682, Armand fit partie, à ce titre, de la
fameuse Assemblée du Clergé.
Nommé évêque d'Aire en août 1685, il administra comme vicaire
capitulaire. Aussi l'expédition de ses bulles fut-elle ajournée. Il put
enfin se faire sacrer le 12 octobre 1693, aux Bénédictines de la Ville-
l'Evêque à Paris, par C. M. Le Tellier, archevêque de Reims.
Durant les cinq années qu'il occupa le siège d'Aire, Bazin de Bezons
fut irréprochable.
Transféré à Bordeaux, 29 mars - 21 juillet 1698, où son frère Louis
était intendant. Cf. Bordeaux.
60. — Louis-Gaston FLEURIAU d'Armenonville.
Né à Paris le 15 juin 1662, il était fils de Charles, seigneur d'Arme-
nonville, secrétaire du roi. Son frère, Jean-Baptiste-Joseph, devint
garde des sceaux de France.
Elève du séminaire Saint-Sulpice, prêtre en 1687, docteur en théo-
logie, 1689, Louis-Gaston était trésorier de la Sainte-Chapelle, abbé de
Moreilles (La Rochelle), chanoine de la cathédrale de Chartres.
Nommé évêque d'Aire le 29 mars 1698, il fut sacré le 18 janvier 1699,
au séminaire Saint-Sulpice, par l'évêque de Chartres, Godet des Marais.
Ayant pris possession en personne le 14 juin suivant, il fut, dès lors,
ce qu'il fut toujours, pieux, prudent, ferme, quoique d'une santé délicate.
Transféré à Orléans, 1706. Cf. Orléans.
61. — François-Gaspard de la Mer DE MATH A.
Issu d'une famille noble d'Auvergne, François-Gaspard était docteur
de Sorbonne.
Abbé de Saint-Cyran, 1700.
Nommé évêque d'Aire le 15 août 1706, il fut sacré à Paris le 10
octobre 1707, dans l'église de la Sorbonne.
72 PROVINCE D'AUCH
Installé le 3 avril 1708, ne fit que paraître.
f à Aire, 30 juin 1710, œt. ? es. 3.
62. — Joseph-Gaspard DE MONTMORIN de Saint-Hérem de la
Chassaigne.
Né en Auvergne en 1659, s'était marié en 1684 à Louise-Françoise
de Bigny d'Ainay, était père de huit enfants, 5 fils et 3 filles, quand il
perdit sa femme, 28 novembre 1700.
Il entra alors au séminaire Saint-Magloire, y reçut les Saints ordres.
Devint vicaire général de son parent Armand de Montmorin, arche-
vêque de Vienne.
Se trouvant à l'Assemblée générale du Clergé, comme député de la
province de Vienne, il fut nommé évêque d'Aire en 1710, il se fit sacrer
dans la cathédrale de Vienne, par l'archevêque Armand, le 4 janvier
1711, et prit possession de son siège.
Il gouverna paternellement par lui-même ou aidé de son fils, qui
suit.
f à Paris, le 2 novembre 1723, set. 64, es. 13.
63. — Gilbert DE MONTMORIN de Saint-Hérem de la Chas-
saigne, fils, coadjuteur et successeur du précédent.
Né au château de Lansac, diocèse de Clermont, le 6 juillet 1691,
était le 3e fils du précédent ; il fit ses études au séminaire Saint-Sulpice
et garda toujours les principes de son éducation sulpicienne.
Nommé coadjuteur de son père, il fut sacré à Meaux, par le cardinal
de Bissy, le 7 novembre 1723, sous le titre d'évêque de Sidon. Mais
en apprenant le jour même où il avait été sacré que son père venait de
mourir, il prit aussitôt le titre d'évêque d'Aire.
Son épiscopat à Aire fut l'heureux prélude d'un épiscopat à la fois
plus long et plus glorieux.
Transféré à Langres, 1734. Cf. Langres.
64. — François de Serret DE GAUJAC.
Né à Béziers, en 1691, fut d'abord militaire, puis missionnaire de
Garaison, fit beaucoup de bien en Gascogne, par ses missions.
Nommé évêque d'Aire en 1735, par Fleury, à la sollicitation de
Gilbert de Montmorin.
Il fut sacré le 25 mars 1736, prit possession le 1er mai, continua ses
ÉVÈGHÉ D'AIRE 73
missions ou donna des retraites dans son diocèse surtout. « Homme
de Dieu ; père des prêtres » ;
Réclama contre l'exil de Beaumont, 1755.
f pieusement à Aire le 18 novembre 1757, set. 66, es. 22. Obsèques
populaires.
65. — Plaicart DE RAIGEGOURT.
Né à Nancy en 1708, vicaire général de Liège, abbé de Saint-Pierre-
aux-Monts (Ghâlons).
Nommé évêque d'Anvers ? 1746, il refusa peut-être.
Mais nommé évêque d'Aire, fin 1757, et préconisé le 13 mars 1758,
il se fit sacrer le 16 avril à Meaux : il prit possession par procureur le
6 mai suivant.
Nous ignorons ce que fit en 1762 et les années suivantes le noble
Lorrain, désigné par Jarente à un siège de Gascogne.
f 26 octobre 1783, set. 76, es. 26.
66. — Sébastien-Charles-Philibert de Roger DE GAHUZAG DE
GAUX.
Né au château de Gaux, diocèse de Garcassonne, 2 décembre 1745.
Nommé coadjuteur de Plaicard, il fut sacré le 8 octobre 1780, évêque
d'Assur, devint évêque d'Aire en 1783.
Son siège étant supprimé en 1791, il émigra en Espagne, puis en
Angleterre, en Allemagne. C'est de Paderborn qu'il refusa sa démission
en 1801 ; il ne la donna qu'en 1816.
f à Paris, 30 octobre 1817, 83t. 72, es. 37.
ABBAYES DU DIOCÈSE D'AIRE
0. S. B. S. Severus in capite Vasconise, Saint-Sever.
0. Cist. Pons altus, Pontault.
0. Praem. Gratia Dei, La Castelle, en règle.
Parthenon Montis Martiani, Les Clarisses de Mont-de-
Marsan.
Trois abbayes bénédictines, S. Geruntius, Saint-Gérons, S. Leborius,
Saint-Loubouer, et Pembus, Pimbo, étaient sécularisées et devenues
des collégiales.
74 PROVINCE D'AUCH
BAJONA, BAYONNE
La juridiction des évêques de Bayonne n'était pas limitée par la Bidassoa;
elle s'étendait jusqu'aux portes de Saint-Sébastien en Guipuscoa.
46. — Jean D'OLGE (Dolce), 40e évêque de Bayonne.
Transféré de Boulogne 4643, pour remplacer François Fouquet, qui
passait cette année-là au siège d'Agde.
Né vers 4600, en Basse-Navarre, d'Olce était neveu de Bertrand
d'Eschaux ; il avait été sacré évêque de Boulogne en 4632 par son
oncle, alors archevêque de Tours.
Devenu évêque de Bayonne en 4643, ayant déjà plus de 40 ans, il
occupa son siège près de 40 ans encore. Il était en même temps abbé
de Saint- Vincent-du-Luc (Oloron) et de la Boissière (Angers).
f à Bayonne le 8 février 4684, set. 80, es. 49.
47. — Gabriel DE LA ROQUE - Prielé , abbé de la Réaule
(Lescar).
Nommé évêque de Bayonne en 4684, obtint ses bulles dès le 22 sep-
tembre et se fit sacrer peu après , entra en possession le 23 mai
4682. Les difficultés, que suscita l'Assemblée de 4682, n'existaient pas
encore.
f à Peyrourade, Peyrehorade, Petra perforata, le 49 juillet 4688,
aet. ? es. 6. — On enterra le pieux évêque, suivant une clause de son
testament, sous le bénitier de l'église.
48. — Léon DE LA LANE.
Né à Bordeaux, était fils d'un président à mortier et frère d'un
conseiller au Parlement de Bordeaux, quand il fut nommé évêque
d'Acqs en 4684. Il administra sans doute ce diocèse, ou comme vicaire
général de l'évêque démissionnaire, ou comme vicaire capitulaire.
Cf. Acqs.
Nommé évêque de Bayonne le 45 août 4688, il n'obtint ses bulles
que quatre ans plus tard et ne fut sacré que le 24 août 4692.
f à Tustat, 6 août 4700, 33t. ? es. 8. Fut inhumé dans son abbaye de
Saint-Ferme (Sancti Fremeriï), diocèse de Bazas.
ÉVÊCHÉ DE BAYONNE 75
49. — René-François DE BEAUVAU du Rivau.
Né en Anjou, d'une famille illustre, était fils de Jacques, marquis du
Rivau, colonel des Suisses, neveu et vicaire général de Pierre-François,
évêque de Sarlat, cousin de Gilles, évêque de Nantes.
Nommé évêque de Bayonne le 1er novembre 4700, il fut sacré le 17
juillet 1701, orna magnifiquement sa cathédrale, fut chéri de ses dio-
césains, comme l'indique la notice qui lui est consacrée dans Moréri
et dans Michaud. Il dut pourtant se laisser transférer à Tournay, le 23
avril 1707, par la volonté expresse de Louis XIV. Cf. Tournay.
50. — André DREUILHET (ou Drouillet), janséniste.
Né à Toulouse, était le fils de Jacques, président aux enquêtes,
vicaire-général de Tressan, évêque du Mans, abbé de Saint-Jean-
d'Angély. C'était un orateur distingué, qui se fit souvent entendre dans
les chaires de la province du Maine, au dire de dom Piolin *.
Nommé évêque de Bayonne, le 23 avril 1707, il se fit sacrer à Paris
par Noailles.
Les regrets que laissait Beauvau et les prétentions de la reine douai-
rière d'Espagne, qui était confinée à Bayonne, rendirent difficile au
nouvel évêque le séjour de sa ville épiscopale.
Il compliqua lui-même les difficultés en favorisant les Doctrinaires
appelants, en humiliant les prêtres fidèles. Il se radoucit à l'occasion
du Concile d'Embrun.
f à Bayonne, le 19 novembre 1727, eet. ? es. 20.
51. — Pierre-Guillaume DE LA VIEUXVILLE.
Né en 1672, était doyen du chapitre de Nantes.
Nommé évêque de Bayonne, en mars 1728, et préconisé en juin, il se
fit sacrer le 22 août à Meaux, par le cardinal de Bissy.
Formé à bonne école, avec son tempérament breton et sa haute
vertu, il frappa vigoureusement les Jansénistes, remplaça par Daguerre
au séminaire les Doctrinaires appelants 2.
Mais il fut prématurément enlevé.
f le 30 juin 1734, set. 52, es. 6.
1. Histoire de l'Eglise du Mans, tome VI, p. 373.
2. ,1. Daguerre, fondateur du Séminaire et des missionnaires de Laressore, si
pieux, si orthodoxe, si humble, le bras droit des six derniers évêques de Bayonne,
f en odeur de sainteté le 25 février 1785, set. 82.
76 PROVINCE d'auch
52. — Jacques-Bonne Gigault DE BELLEFONDS.
Né en Touraine, en juin 1698, il était fils de Louis-Christophe et de
Marie-Olympe Mazarin, petit-fils du pieux maréchal de Bellefonds1.
Chanoine de Saint-Martin de Tours, prédicateur et aumônier du roi,
abbé de la Cour-Dieu, appelé à de hautes dignités dans l'Eglise, l'abbé
de Bellefonds fut présenté par le cardinal de Fleury au roi.
Nommé évêque de Bayonne, le 8 octobre 1735, et préconisé aussitôt
par Clément XII, il se fit sacrer à Paris, 25 mars 1736. Arrivé à
Bayonne, il frappa sans miséricorde les Jansénistes, aida généreuse-
ment le pieux Daguerre dans la fondation de Laressore
Transféré à Arles, 1741. Cf. Arles.
53. — Christophe DE BEAUMONT 2.
Né au château de la Boque, diocèse de Sarlat, le 26 juillet 1703, était
fils de François, seigneur du Repayre, et de Marie-Anne de Lostanges,
sa deuxième femme 3.
Comte de Lyon ; vicaire-général de Crussol d'Uzès à Blois, abbé de
Notre-Dame de Vertus (Châlons), était destiné par la divine Providence
à monter plus haut.
Nommé évêque de Bayonne, 1741, n'ayant encore que 38 ans, il fut
sacré le 24 décembre de cette même année, à Paris, dans la chapelle
des religieuses du Chasse-Midi par Rastignac, archevêque de Tours.
Il prit possession de son siège par procureur le 12 janvier 1742, en
personne 11 avril 1743, se montra dès lors, ce qu'il fut plus tard,
pasteur fidèle, vigilant, dévoué.
Transféré à Vienne, 1745. Cf. Vienne.
54. — Guillaume D'ARCHE, « l'un des plus saints évêques du
XVIIIe siècle » P. Le Lasseur.
Né à Bordeaux, en 1702, était vicaire-général de Maniban à Bor-
deaux, abbé de la Roë.
Nommé évêque de Bayonne en 1745.
4. Fisquet ne cortnait pas cette généalogie, qui est celle de Moréri. Il fait des-
cendre Jacques-Bonne de la branche aînée et nous le présente comme cousin du
maréchal.
2. Cf. Christophe de Beaumont, archevêque de Paris, par le P. Emile Regnault,
S. J. 2 vol. in-8°, Paris, Lecoffre, 4882.
| 3. Cette sainte femme, veuve en 4740, f 47 mars 4747 à Sarlat, eut la joie de voir
son fils évêque et deux fois archevêque.
ÉVÊCHÉ DE BAYONNE 77
Il fut sacré le 15 septembre, et montra dès lors simplicité, droiture,
charité, modération ; déploya en même temps un zèle ardent d'abord,
au jubilé de 1751, puis contre la loi du silence (sa lettre fut lacérée),
enfin contre les Doctrinaires , s' appuyant toujours sur le vertueux
Daguerre. Il n'épargna pas sa peine en faveur des Jésuites.
Ce fut cependant lui qui imposa le bréviaire d'Auch, et supprima des
fêtes : c'était le courant.
f à Bayonne, le 13 octobre 1774, set. 72, es. 30.
Obsèques touchantes.
— L'abbé DE TAILLEFER de Babbièbe, vic.-gén. de Périgueux.
Nommé évêque de Bayonne, refusa. Il consentit cependant à accepter
l'abbaye de Sauve-Majeure.
55. — Jules-Basile Ferron DE LA FERRONNAYS.
Transféré de Saint-Brieuc, 1774-1775. Cf. Saint-Brieuc.
Fut constamment orthodoxe, pieux, charitable ; durant une inonda-
tion, « il alla à l'eau comme ses frères au feu », a-t-on dit de lui.
Transféré à Lisieux, 1783. Cf. Lisieux.
56. — Etienne-Joseph de PAVÉE de VILLEVIEILLE.
Né au château de Villevieille, diocèse de Nîmes, le 31 décembre 1739.
Nommé évêque de Bayonne en 1783.
Sacré le 11 janvier 1784.
Imita en tout ses quatre derniers prédécesseurs. Député aux Etats -
Généraux en 1789, il vota contre les motions révolutionnaires.
Son siège étant supprimé en 1791, il émigra en Espagne ; mais n'y
vécut pas longtemps.
f au couvent d'Oliva, mars 1793, aet. 56, es. 10.
ABBAYES DU DIOCÈSE DE BAYONNE
Il y en a deux, l'une sur le territoire français, l'autre sur le terri-
toire espagnol, l'une et l'autre appartiennent à l'ordre des Prémontrés.
Leuntium, La Home, non loin de Bayonne.
Urdacium, Ourdach, h l'entrée de la Navarre.
78 PROVINCE D'AUCH
CONSERANI, COUSERANS (saint-lizier de)
Ce siège, ainsi que celui de Comminges, ne porte pas le nom d'une ville,
mais celui d'une région. L'évêque réside à Saint-Lizier.
Cf. Duclos (H.) Histoire des Ariégeois (comté de Foix, vicomte de Gouserans,
etc.), 2 vol. in-8 ; Paris, Didier-Perrin, 1883.
65. — Gabriel DE SAINT-ESTÈVE (de Saint-Estevain), 65e évo-
que de Gonserans ou Gouserans.
Né en 1635, d'une famille noble de la Navarre, avait un frère officier
dans les gardes du corps.
Abbé de Plainpied (Bourges) et-., de Gombelongue (Gouserans), il fut
nommé évêque de Gouserans, février 1680, pour remplacer Bernard
Goignet de Marmiesse, mort le 22 janvier précédent. Innocent XI ne
mit pas de retard à lui expédier ses bulles, puisqu'il put se faire sacrer
en août 1680.
Cette complaisance du Souverain Pontife n'empêcha pas l'évêque de
Couserans d'assister à l'Assemblée de 1682, de souscrire les quatre
articles et sans doute de les publier.
Rentré dans son diocèse et perdu dans les montagnes, il ne fit plus
parler de lui.
f 24 décembre 1707, set. 72, es. 28.
66. — Jean-Jacques DE VERTHAMON.
Issu d'une famille de robe du Limousin, cousin de Jean -Baptiste,
évêque de Pamiers, et son vicaire général, il était Oratorien depuis sa
jeunesse ; il avait puisé à l'Oratoire un goût prononcé pour les lettres.
« Optimus pastor, musarum cultor et patronus ». Gallia Christiana.
Nommé évêque de Gouserans, 14 janvier 1708, il fut sacré le 24 juin
par l'évêque de Pamiers.
« Ne se montra pas ardent contre les Jansénistes (le pouvait-il ?),
sans toutefois penser comme eux ». P. Le Lasseur.
f fin octobre 1725, set. ? es. 18.
67. — Jean-François de Macheco DE PRÉMEAUX.
Né à Dijon en 1692, d'une famille originaire de Nuits, frère aîné de
ÉVÊCHÉ DE COUSERANS 79
Jean Chrétien, évêque de Périgueux, était agent général du clergé,
avait déployé de vrais talents dans les Assemblées ordinaires.
Nommé évêque de Gouserans, 1726, il fut sacré le 12 janvier
1727.
Son épiscopat n'offre aucun événement notable, ce qui n'est certai-
nement pas un mauvais signe.
f à Couserans, avril 1752, set. 60, es. 26.
68. — Joseph de Saint-André de Marnays DE VERCEL.
Né à Paris en 1713.
Docteur en théologie à Paris en 1738 ; sulpicien à Angers ; vicaire
général et grand ami du saint évêque J. de Vaugirault.
Trésorier de la cathédrale d'Angers.
Nommé évêque de Couserans en 1752, il fut sacré le 22 octobre.
Il protesta en faveur de Beaumont exilé, 1755, et plus énergique-
ment en faveur des Jésuites, 10 octobre 1761.
f à Couserans, 28 septembre 1779, set. 66, es. 27.
69. — Dominique DE LASTIC, dernier évêque de Couserans.
Né dans le diocèse de Mende, 16 octobre 1742, d'une famille connue
dans les fastes militaires et dans l'Eglise, était neveu d'Antoine, évêque
de Comminges.
Nommé évêque de Couserans en 1779, il fut sacré le 9 janvier
1780.
Fut louable dans ses fonctions sacrées.
Député aux Etats-Généraux de 1789 ; il se comporta dignement.
Emigra.
f à Munster, 3 mars 1795, set. 53, es. 16.
ABBAYE DU DIOCÈSE DE COUSERANS
0. Preem. Comba longa, Notre-Dame de Combelongue.
80 PROVINCE D'AUCH
CONVENUE, COMINGES ou COMMINGES
Nom régional, comme celui de Couserans, dont nous avons parlé.
L'évêque réside à Saint-Bertrand.
53. — Louis de Rechignevoisin DE GURON (sic rectius d'Hozier),
53e évêque de Gomminges.
Transféré de Tulle, 1671, Gilbert de Ghoiseul étant transféré de
Comminges à Tournay cette année-là.
Né en Anjou, d'une bonne noblesse, Guron avait été sacré évêque de
Tulle le 1er novembre 1653, avait bien réussi à Tulle, comme l'atteste
Baluze, Historia Tutelensi, III, 31.
Il réussit également à Gomminges, quoique fort différent de son
bruyant prédécesseur. Son zèle toujours pur, n'eut-il pas cependant
une tendance à l'exagération ? *,
f à Saint-Bertrand de Comminges, le 20 mai 1693, aet. 77, es. 40.
54. — Jean-François de BREZAY mieux BRIZAY DE DENONVILLE.
Né dans le Blésois, alors diocèse de Chartres, était officiai de Char-
tres, archidiacre et vicaire général de l'évêque Ferdinand de Villeroy,
abbé de Joncels (Béziers).
Nommé évêque de Comminges le 31 mai 1693, sacré le 6 décembre
suivant au Val-de-Grâce à Paris, il se rendit dans son diocèse, où il
résida assidûment. Il fonda à Saint-Gaudens un séminaire dont il confia
la direction aux PP. Jésuites.
f 12 avril 1710, set. ? es. 17.
55. — Olivier-Gabriel de LUBIËRES (NUBIÈRES, Gai. Christ.]
DU BOUCHET.
Né à Saint- Pourçain, en Auvergne 2, était grand chantre de Rodez.
1. Cf. Quelques pages inédites de L. de R. de Guron, évêque de Tulle et de Com-
minges, publiées par Ph. Tamizey de Larroque, in-8 de 38 p. Tulle, 1885.
Apud Revue des Questions historiques, juillet 1886, Rulletin, p. 333.
Dans une lettre du 4 mai 1681, écrite à Baluze, Guron affirme que Richelieu eut
la pensée de se faire « patriarche d'Occident ». Oh !
2. Aujourd'hui Allier.
ÉVÊCHÉ DE COMMINGES 81
Nommé évêque de Comminges en 1710, il se fit sacrer le 29 mars
1711, à Paris, dans l'église du noviciat des Jésuites,
f 1739, set. es. 28.
56. — Antoine DE LASTIG.
Né au château de Sieuzac, diocèse de Saint-Flour, 1709, fils de
François, seigneur de Sieuzac et de Marie de la Roche-Aymon, était
vicaire général de son oncle maternel, La Roche-Aymon, à Tarbes
abbé de Saint-Guillem, 1738.
Nommé évêque de Comminges, le 14 octobre 1739, il fut sacré à
Paris le 9 octobre 1740.
Il protesta en 1755 contre la loi du silence.
Parla-t-il en 1762 ?
Transféré à Ghâlons, 16 novembre 1763, préconisé le 19 décembre.
f quatre jours après, sans avoir pris possession, aet, 54, es. 23.
Cf. Chalons.
57. — Charles-Antoine-Gabriel D'OSMOND de Médavy.
Né en 1722 à Médavy, diocèse de Séez, était comte de Lyon, vicaire
général et officiai d'Auxerre. N'est-ce pas plutôt de Nevers?
Nommé évêque de Comminges en 1763, mauvaise époque, il fut
sacré à Nevers par Tinseau, 1er avril 1764. Sa réputation reste entachée
de galanterie avec la duchesse d'Orléans, si on en croit Laurentie, Ducs
d'Orléans, III.
En 1785, il résigna son évêché en faveur de son neveu, qui suit.
En 1791, il émigra à Constance, puis en Bavière. En mars 1800, il
souscrivit une lettre de félicitation au nouveau pape Pie VII, qui répon-
dit le 7 mai : « Carolo episcopo Convenarum, apud Bavaros exulanti ».
Il rentra en France au moment du concordat.
f à Saint-Germain-en-Laye, 28 avril 1806, set. 84, es. 43.
58. — Antoine-Eustache D'OSMOND, dernier évêque de Comminges.
Né à Saint-Domingue, 6 février 1754, originaire de Normandie, neveu
du précédent1.
1. Vie épiscopale de Af9r Antoine-Eustache Osmond... par l'abbé Guillaume, in-8.
Nancy, 1862.
6
82 PROVINCE d'auch
Fit ses études à Paris, partie à Saint-Sulpice, partie à Saint-Magloire :
licencié en Sorbonne, il devint, jeune encore, vicaire général de
Brienne à Toulouse, 1777.
Nommé évêque de Gomminges à la résignation de son oncle, il fut
sacré le 1er mai 1785, se distingua par la grâce, les bonnes manières.
Réfugié d'abord dans le Val-d'Arran, qui était de son diocèse, il
émigra de là en Angleterre.
Donna sa démission pure et simple, datée de Londres, 26 septembre
1801.
Devenu évêque de Nancy en 1802, il réorganisa le culte catholique
dans les trois départements de la Meurthe, de la Meuse et des Vosges
qui formaient son diocèse.
Nommé archevêque de Florence en 1.810 par l'empereur, mais non
institué par le pape, il sut rester fidèle à celui-ci, sans irriter celui-là.
Rentré dans le diocèse de Nancy en 1814, il ne s'opposa nullement
au rétablissement des sièges de Verdun et de Saint-Dié en 1817 et
en 1822.
f à Nancy le 27 septembre 1823, set. 70, es. 39.
ABBAYES DU DIOCÈSE DE GOMMINGES
0. Gist. vir. Beata Maria Boni Fontis, Notre-Dame de Bonnefont.
Anissorium vel Benedictio Dei, Nisors ou Bénissondieu.
fem. Lumen Dei, Lum-Dieu ou Fabas1.
Il y avait de plus une collégiale à Saint-Gaudens, outre le chapitre
de la cathédrale à Saint-Bertrand.
LACTORA, LEITOUR ou LECTOURE
54. — Hugues DE BAR, 54e évêque de Lectoure.
Transféré d'Acqs, 1671, pour remplacer Louis Gazet de Vautorte, qui
passait cette année-là de Lecloure à Vannes.
1. Cf. L'abbaye de Lum-Bieu à Fabas, par le comte Odet de la Hitte, in-8. Auch
1882.
ÉVÊCHÉ DE LECTOURE 83
Né en Picardie, sans doute à Amiens, dont son père était gouver-
neur, Hugues avait été sacré évêque d'Acqs, le 10 avril 1667. Il avait
favorisé les Jansénistes dans le diocèse d'Acqs, pendant les quatre
ans de son épiscopat. Il les favorisa également dans son nouveau diocèse.
Aussi est-il comblé de louanges dans la Gallia Christiana et même par
Hugues du Tems. Il était abbé de Saint- André de Vienne, de Pontault
(Aire), de Vertus (Ghâlons) : ces abbayes grossissaient notablement les
revenus de l'évêque.
f à Lectoure, le 22 décembre 1691, set. ? es. 25.
Son père, Guy, gouverneur d'Amiens, grand bailli de Picardie, lui
survécut, étant mort à Paris nonagénaire.
55. — François-Louis DE POLASTRON, Janséniste.
Né dans l'Armagnac, d'une illustre maison, était vicaire général de
Lombez,
Abbé de Saint-Sauveur de Blaye.
Nommé évêque de Lectoure, le 6 avril 1692, il se fit sacrer à Paris,
le 9 novembre suivant.
Aux éloges que lui donnent les auteurs de la Gallia Christiana, on
devine qu'il mérite l'épithète de Janséniste, qui est du reste incon-
testable, comme il est facile de s'en convaincre.
f à Lectoure, le 13 octobre 1717, set. ? es. 25.
N. B. — 11 fut peut-être proposé en 171.5, pour le siège de Clermont,
mais repoussé à cause de son jansénisme.
56. — Louis de BALZAC D'ILLIERS D'ENTRAGUES.
Issu d'une famille bien connue, originaire' d'Auvergne. Abbé de
Bellefontaine (La Rochelle), 1710, aumônier du roi.
Louis fut nommé évêque de Clermont en 1715 ou en 1716, par le
Régent, mais refusé par le pape. Nommé évêque de Lectoure en 1717,
mauvaise époque encore, il reçut ses bulles et se fit sacrer le 24 juillet
1718.
Alla-t-il prendre possession ? Nous ne le savons pas.
f à son abbaye de Bellefontaine, le 20 août 1720, 83t? es. 2.
57. — Paul-Robert Hertault DE BEAUFORT.
Était docteur en théologie, doyen d'Ipres, abbé de Foresmontier
(Amiens).
84 PROVINCE d'auch
Nommé évêque de Lectoure 1721, sacré le 7 juin 1722, il prit posses-
sion d'un diocèse infecté ; mais il ne se découragea pas. Il fit exiler
quelques appelants, catéchiser les Carmélites de Lectoure avec plus de
zèle que de succès.
f le 26 août 1745, set. ? es. 24.
58. — Claude-François DE NARBONNE-Pelet.
Né dans le diocèse d'Arles, en 1689, était parent de François de
Narbonne, qui fut évêque de Gap, puis d'Evreux. Claude avait été
vicaire de l'intrépide Janson, archevêque d'Arles ; il était abbé de
Belleville (Lyon), depuis 1736.
Nommé évêque de Lectoure en 1745, il fut sacré le 19 mai 1746, et
se démit aussitôt de son abbaye.
« Vertueux prélat » dit Hugues du Tems, il visita Beaumont exilé à
la Roque, 1758 ; avait protesté en 1755 contre son exil à Conflans et
contre la loi du silence.
Il écrivit à Clément XIII, 27 août 1759, une lettre fort belle en faveur
des Jésuites persécutés en Portugal et menacés en France.
f le 14 mai 1760, set. 71. es. 14.
59. — Pierre Chapelle DE JUMILHAC de Curjac.
Né en 1713, en Périgord, était parent de Jean- Joseph de Jumilhac,
évêque de Vannes, qui devenu archevêque d'Arles, le fit nommer
archidiacre. Il fut agent général du clergé en 1755.
Nommé évêque de Lectoure en 1760, il se fit sacrer le 4 janvier 1761,
par l'archevêque d'Arles, son parent. Nous ne savons rien de plus sur
cet évêque.
f à Paris, 26 juin 1772, set. 58, es. 12, pendant l'Assemblée du clergé.
60. — Louis-Emmanuel DE CUGNAC1, dernier évêque de Lectoure.
Né en 1729, dans le diocèse de Cahors.
Chanoine de Paris, vicaire général de Bayeux, abbé de Longues
(Bayeux).
Nommé évêque de Lectoure en 1772, il fut sacré le 27 septembre de
la même année.
1. Cf. L'Episcopat de Louis-Emmanuel de Cugnac, dernier évêque de Lectoure,
par Amable Plieux, juge au tribunal de Lectoure. In-8, Auch, 1879.
ÉVÊGHÉ DE LESCAR 85
Son siège étant supprimé en 4791, il n'émigra pas. Emprisonné
pendant les deux Terreurs, il survécut sans bruit.
f subitement au château de Fondelin, près de Condom, le 8 décembre
1800, œt. 72, es. 28.
Il n'y a pas une seule abbaye dans le diocèse de Lectoure.
LASCURRA, LESCAR
La ville de Lescar (Lascurra, autrefois Benehamum), trop voisine de
Pau, était destinée à déchoir. Elle est réduite aujourd'hui, malgré sa
belle cathédrale, à l'état d'un simple bourg et nous donnons ici la liste
des cinq derniers évêques de Lescar.
47. — Jean du Haut DE SALLIES, 47e évêque de Lescar.
Né en 1594, était frère d'un Procureur général au Parlement de Pau,
et abbé de la Honce (Bayonne).
Nommé évêque de Lescar pour remplacer Henri de Salettes qui était
mort le 21 juin 1658, il se fit sacrer le 1er décembre 1658 par Nicolas
Sevin, évêque de Sarlat.
La vertu dominante de ce prélat fut une profonde humilité.
f à Lescar, le 18 avril 1681, set. 87, es. 23.
48. — Dominique d'Esclaux DE MESPLEZ (et non MESSELEZ).
Il était magistrat et père de famille à Pau.
Il entra dans l'état ecclésiastique après la mort de sa femme.
Nommé évêque de Lescar le 31 juillet 1681, il se fit sacrer en avril
1682. Il prêta serment au roi le 11 avril. Il était donc à Paris pendant
que se tenaient les deux Assemblées, auxquelles cependant il n'a point
participé.
Retourné dans son diocèse, il le gouverna trop longtemps en bon
père.
f après 1714 et avant 1717, set. ? es. 32 aut 35.
PROVINCE D'AUCH
49. — Martin DE LA CASSAIGNE.
Né dans le diocèse de Lescar en 1641, plus probablement en 1652,
fut d'abord curé dans les pays Basques, puis prieur de Morlaas, cha-
noine de Lescar.
Nommé évêque de Lescar en 1717, époque malheureuse pour les
églises de France, il fut sacré le 26 avril 1719, devint abbé de la Réaule
(Lescar).
f à Lescar, 13 janvier 1729, aet. 88 aut 77, es. 10.
50. — Hardouin de GHASLON DE MAISONNOBLE.
Né dans le diocèse de Bazas en 1695, vicaire général de Chavigny, à
Sens.
Nommé évêque de Lescar en 1729, bonne époque, il fut sacré le
5 février 1730, par Chavigny, au noviciat de la compagnie de Jésus à
Paris.
Ce fut le premier évêque de Lescar qui ne fût pas né dans le pays ;
il protesta en faveur de Beaumont 1755, et suivit en toutes choses son
zélé métropolitain, Montillet.
f à Bazas, 28 octobre 1762, set. 67, es. 33, abbé de Sablonceaux
(Saintes).
51. — Marc-Antoine DE NOÉ, dernier évêque de Lescar.
Né en 1724 (1728), au château delà Gremenaudière, près La Rochelle,
était fils de Marc-Roger, baron de l'Isle-Noé en Armagnac, et de Char-
lotte Colbert. Cultiva la poésie et la littérature légère1 ; reçut l'abbaye
de Simorre (Auch) en 1756, fut vicaire général d'Albi, puis de Rouen.
Nommé évêque de Lescar en 1763, époque néfaste, il se fit sacrer le
12 juin. A peine installé, il se sépara bruyamment de son métropolitain,
Montillet, pour la question des Jésuites. Esprit bizarre dans les idées,
il montra cette bizarrerie aux Etats-Généraux de 1789, dont il faisait
partie comme député du clergé de Béarn. Toutefois, il ne se déshonora
ni par le serment, ni par la conduite.
Il émigra en Espagne, 1791.
Donna sa démission en 1801.
1. Le fameux caricaturiste Cham, fils de Noé (Amédée de Noé), né en 1819, mort
en 1879, est le petit neveu de Marc- Antoine.
EVEGHE D'OLORON 87
Nommé évêque de Troyes, en avril 1802, il prit aussitôt possession,
organisa le culte et commença ses visites.
f à Troyes, 21 septembre 1802, aet. 74, es. 40 K
Il eut pour successeur à Troyes, son ancien métropolitain d'Auch,
La Tour-du-Pin, qui acheva heureusement l'œuvre de la reconstitution
ecclésiastique dans les deux départements de l'Aube et de l'Yonne.
ABBAYES DU DIOCÈSE DE LESGAR
0. S. B. vir. Sanctus Petrus de Régula, La Réaule.
0. Gist. vir. Silva lata, Notre-Dame de Saubalade.
De plus, il y avait à Pau un assez grand nombre de couvents, tant
d'hommes que de femmes.
OLORO vel OLERO, 0L0R0N
49. — Arnauld-François DE MAYTIE, 49e évêque d'Oloron.
Né à Mauléon, était neveu d'Arnauld II et petit neveu d'Arnauld Ier
de Maytie, qui successivement avaient occupé le siège d'Oloron de 1599
à 1646.
Nommé évêque d'Oloron pour remplacer Jean de Miossens de San-
sons, qui était mort le 8 février 1658, il ne fut sacré par son métropo-
litain, Dominique de Vie, archevêque d'Auch, que le 27 avril 1661. Il
fut en même temps pourvu de l'abbaye de Saubalade (Lescar).
Il établit les Capucins à Oloron, apaisa une émeute soulevée par un
prêtre, etc.
f à Oloron, 2 juillet 1681, set. ? es. 22.
50. — François-Charles DE SALETTES.
Né en 1614, était neveu ou frère de deux Salettes, qui s'étaient suc-
cédé à Lescar avant 1658.
1. Les Œuvres de Marc-Antoine de Noé, publiées en 1 vol. in-8, Paris, 1818, par
Auguis, ne sont ni complètes ni fort instructives.
PROVINCE D'AUCH
Il avait près de 70 ans, quand il fut nommé évêque d'Oloron en
janvier 1682 ; préconisé et sacré la même année, sans doute avant la
fameuse Assemblée, où il n'entra pas, il s'occupa soigneusement, pieu-
sement et charitablement de son diocèse.
f à Oloron le 22 juillet 1704, set. 90, es. 22.
— Antoine-Simon DE MAGNY.
Doyen de Saint-Martin de Tours, nommé et préconisé évêque
d'Oloron en 1704.
f le 22 février 1705, avant d'être sacré. Il n'avait que 52 ans.
— Honoré Quiqueran de BEAUJEU, oratorien janséniste.
Nommé évêque d'Oloron en mars 1705, préféra le siège de Castres,
pour lequel il fut nommé le 11 avril suivant. On ne dut pas le regretter
dans le diocèse d'Oloron. Cf. Castres.
51. —Joseph DE RÉVOL.
Né en 1663, dans le diocèse de Vienne, était fils de Pierre, vicomte
de Révol, magistrat au Parlement du Dauphiné. Reçu docteur en théo-
logie à Paris, il devint vicaire général de Poitiers.
Nommé évêque d'Oloron le 11 avril 1705, il se fit sacrer à Poitiers,
le 8 novembre suivant par l'évêque Jean-Claude de la Poype de
Vertrieù.
Il fonda le séminaire d'Oloron, qu'il confia aux Barnabites.
Démissionnaire en 1735. f à Oloron le 21 mars 1739, set. 76, es. 34.
L'oraison funèbre de cet évêque, prononcée par le P. Day, S. J., le
jour anniversaire de sa mort, 21 mars 1740 , est en même temps un
panégyrique bien mérité.
52. — Jean-François de Chastellard DE MONTILLET de
Grenaud.
Né le 14 mars 1702 au château de Champdore en Bugey, était fils de
Nicolas, seigneur de Champdore et du Chastellard, mais légataire du
nom et des biens de Jean-Louis de Grenaud, grand bailli de Bugey.
Nommé évêque d'Oloron en 1735, et sacré le 2 octobre de cette
même année, il se montra dès lors régulier, zélé, orthodoxe, comme il
devait se montrer plus tard sur un siège archiépiscopal.
Transféré à Auch, 1742. Cf. Auch.
ÉVÊCHÉ DE TARBES
53. — François DE RÉVOL.
Né en 1715, au château de Terrebasse, en Dauphiné, diocèse de
Vienne, était neveu de Joseph de Révol, dont nous venons de parler ;
il fut son vicaire général.
Nommé évêque d'Oloron en 1742, il fut sacré le 5 août, protesta en
faveur de Beaumont, 1755, en faveur des Jésuites, 1762, de concert
avec son métropolitain, Montillet.
C'est François de Révol qui ordonna Saurine et bientôt fut forcé
d'interdire ce mauvais prêtre qui devait être évêque schismatique des
Landes puis des Basses-Pyrénées, avant d'être l'évêque légitime, quoique
très indigne, de Strasbourg.
François de Révol f à Oloron le 25 avril 1783, ast. 68, es. 41.
54. — Jean-Baptiste-Auguste DE VILLOUTREIX de Faye, dernier
évêque d'Oloron.
Né le 3 novembre 1739, au château de Faye, en Limousin, fut
nommé évêque d'Oloron en 1783, sacré le 17 août.
Député aux Etats-Généraux en 1789, il y tint une conduite plus sage
que son collègue de Lescar. Son siège ayant été assigné à l'évêque
constitutionnel des Basses-Pyrénées, le Bénédictin Sanadon, il protesta.
f à Paris, 12 mars 1792, set. 53, es. 9.
ABBAYE DU DIOCÈSE D'OLORON
0. S. B. Sanctus Vincentius de Luco, Saint-Vincent~du-Luc, ou
Saudebonne.
TARB.E, TARBES
Les évêques de Tarbes ou de Bigorre, ayant à gouverner spirituelle-
ment la Bigorre, le Lavedan ou pays de Lourdes, et les plus hautes
Pyrénées, avaient une juridiction très étendue dans la province.
53. — Armand-Anne Tristan DE LA BAUME de Suze, 53e évêque
de Tarbes.
90 PROVINCE D'AUCH
Né en Dauphiné, fils d'Anne, comte de Roquefort, et de Catherine de
la Croix de Chevrières, était neveu du saint évêque de Viviers, Louis-
François de la Baume, en considération duquel, sans doute, il fut
nommé évêque de Tarbes, pour remplacer Marc Mallier du Houssay,
qui était mort le 3 mai 1675.
Préconisé aussitôt, Armand-Anne se fit sacrer en 1676, mais il ne
prit pas possession de son siège de Tarbes.
Dès l'année suivante, 1677, il se laissa nommer par Louis XIV au
siège de Saint-Omer pour lequel il n'était pas encore préconisé en 1681,
époque de la petite Assemblée dont il fit partie. Reçut-il même jamais
ses bulles pour Saint-Omer? Je n'ai pu le découvrir. Prit-il l'adminis-
tration du spirituel comme du temporel ? Je l'ignore aussi.
Nommé archevêque d'Auch en 1684, il gouverna d'abord sans pou-
voirs, puis devint légitime, et fut louable. Cf. Auch.
54. — François-Clément de POUDENX.
Né en 1640, était fils d'Etienne, vicomte de Poudenx et de Gabrielle
de Montluc, docteur de Sorbonne, chanoine de Lescar, député par la
province d'Auch à l'Assemblée de 1682, mais du 2e ordre, quoi-
qu' évêque nommé.
Nommé évêque de Tarbes, dès l'année 1677, il ne fut pas préconisé
avant 1682, à cause du conflit qui existait au sujet de la nomination
royale au siège de Saint-Omer ; il ne le fut pas immédiatement après,
à cause du conflit plus grave que suscitèrent les quatre articles aux-
quels il avait participé.
Préconisé enfin en 1692, par Innocent XII, et sacré le 24 août, il
gouverna bien son diocèse, et se distingua de plus comme amateur
d'antiquités.
f à Tarbes, 24 juin 1716, set. 76, es. 24.
55. — Anne-François-Guillaume DU CAMBOUST-Reçay.
Né en 1686, était docteur en théologie, agent général du Clergé.
Aumônier du Roi, quand il fut nommé par le Régent, sur la présen-
tation de Noailles sans doute, qui n'avait pas la main bonne, à l'évêché
de Tarbes, 1717.; mauvaise note.
Il ne fut sacré que le 19 novembre 1719. Devenu évêque, il ne fit
pourtant pas d'éclat.
ÉVÊCHÉ DE TARBES 91
Abbé de Saint-Memmie (Châlons).
f juillet 1729, jet. 43, es. 10.
56. — Charles-Antoine DE LA ROGHE-AYMON.
Transféré de Sarept (Limoges) 1729.
Né en Limousin, 17 février 1697, fils de Renaud-Nicolas, comte de
la Roche Aymon et de Geneviève Raudry, peu instruit, mais bien
poussé, il fut sacré à Meaux par le cardinal de Bissy, le 5 août 1725,
évoque de Sarept , auxiliaire d'Antoine de Gennetines , évêque de
Limoges. Quand celui-ci se démit de son siège en 1729, l'auxiliaire fut
nommé évêque de Tarbes.
Il fut bon évêque. Mais il eut le malheur de monter de plus en plus
haut, et d'arriver au faîte des honneurs dans le clergé de France. En
sorte qu'on a pu dire de lui : « Saltibus magis quam doctrina et virtute
memorandus ».
Transféré à Toulouse, 1740. Cf. Toulouse.
57. — Pierre de Beaupoil DE SAINT-AULAIRE.
Né en 1700, fils de François- Antoine , seigneur du Pavillon , et
d'Anne du Puy de la Forest, était vicaire général de Périgueux, quand
il fut nommé par le roi, sur la présentation de Fleury ou de Boyer,
évêque de Tarbes en 1740, il fut sacré le 5 mars 1741.
Sa gloire, et c'en est une, c'est de n'avoir toléré aucune innovation
dans un diocèse resté jusque-là pur et religieux.
f 1er janvier 1751, set. 51, es. 10.
58. — Pierre DE LA ROMAGÈRE de RONSSEGY.
Né au château de Filolie (Périgord), le 8 novembre 1712, il devint
chanoine du Mans, puis grâce au vertueux évêque, Charles de Froullay,
il devint grand archidiacre du diocèse, 30 juin 1742.
Abbé de la Pelice (Le Mans), 1748.
Nommé évêque de Tarbes 1751, par Boyer, et sacré le 29 août, il
protesta en faveur de Beaumont, 1755, et d'accord avec Montillet, son
métropolitain, en faveur des Jésuites, 1762.
f à Tarbes, le 18 février 1769, aet. 57, es. 18.
59. — Michel-François Couet du VIVIER DE LORRY.
Transféré de Vence, 1769. CL Vence.
92 PROVINCE d'auch
Ne montra pas plus d'énergie à Tarbes qu'à Vence ; il devait en
montrer encore moins plus tard.
Transféré à Angers, 1782. Cf. Angers.
60. — François de GAIN DE MONTAIGNAG.
Né au château de Montaignac en Limousin, le 6 janvier 1744, il avait
un frère lieutenant général des armées du roi.
Nommé évêque de Tarbes en 1782, il se fit sacrer le 20 octobre de
la même année, et gouverna tranquillement son diocèse jusqu'à la
Révolution.
Il ne manqua pas de protester contre l'intrusion de Molinier sur son
siège ; et contre Torné, autre Doctrinaire, né à Tarbes, qui se fit sacrer
le même jour que Molinier pour occuper le siège de Bourges.
L'évêque de Tarbes retiré dans les Etats du pape, de 1794 à 1796,
écrivit de bonnes lettres, que rapporte Theiner.
Il passa en Portugal, et se trouvait à Lisbonne, quand il donna sa dé-
mission, le 6 octobre 1801. S'il protesta vivement le 28 août 1802 contre
les articles organiques, il était dans son droit. Mais en protestant le 26
octobre, contre la rentrée des ecclésiastiques en France, au prix d'un
serment de fidélité au gouvernement consulaire, il se rapprochait des
Récusants et sortait évidemment de son rôle.
f à Lisbonne, en 1806, aet. 62, es. 24.
ABBAYES DU DIOCÈSE DE TARBES
O. S. B. vir. S. Severus de Rustano, Saint-Sever-de-Rustan.
S. Savinus in Levitania, Saint-Savin en Lavedan.
S. Petrus Generensis, Saint-Pé de Gêner est.
S. Petrus de Tasqua, Tasque.
S. Orentius de Régula, Saint-Orenz de Reulle.
0. Gist. vir. ScalaDei, Notre-Dame de VEscal-Dieu.
ÉVÊCHÉ DE BAZAS 93
VASATES, BAZAS
Situé au nord de la province d'Auch, le diocèse de Bazas était pour
ainsi dire enclavé dans la province de Bordeaux.
59. — Guillaume DE BOISSONNADE d'Orty, 59e évêque de Bazas.
Né en 4613, fils d'Antoine, seigneur d'Orty, capitaine des gardes, et
de Madeleine de Beaumanoir, Guillaume était grand chantre d'Agen.
Nommé évêque de Bazas pour succéder à Samuel Martineau de
Turé, qui était mort le 24 mai 1667, il fut sacré par l'archevêque
d'Auch, le 29 août 1668, à l'abbaye de Sainte-Marie d'Issy.
Les auteurs de la Gallia Chrisliana le louent fort d'avoir renversé le
temple protestant de Bazas, et d'avoir admis les Ursulines à Langon.
N'avait-il pas d'autres mérites, pour faire partie de l'Assemblée extraor-
dinaire de 1682 ?
Il y assista, sans scrupule mais sans bruit.
f à Paris, 22 septembre 1682, set. 62, es. 14, quand l'Assemblée
n'était pas encore dissoute. Il fut enterré à Saint-Sulpice.
60. — Jacques-Joseph DE GOURGUES.
Né à Bordeaux, fils de Marc-Antoine, maître des requêtes au Parle-
ment de Bordeaux, était docteur de Sorbonne et prieur de Saint-Caprais
d'Agen, quand il fut élu par la province de Bordeaux pour assister à la
grande Assemblée de 1682, en qualité de député du second ordre.
Nommé évêque de Bazas en 1684, il administra le diocèse comme
vicaire capitulaire, avec une parfaite bonne foi.
Ne reçut pourtant ses bulles que 9 ans plus tard.
Il se fit sacrer par l'évêque de Vabres, le 15 novembre 1693 à Saint-
Louis des Jésuites à Paris, et retourna aussitôt à Bazas. Il y fit rebâtir
le palais épiscopal, y érigea un séminaire qu'il confia aux Barnabites,
y remit l'hôpital en bon ordre. Bref, ce fut un évêque très recomman-
dable.
f à Bazas le 9 septembre 1724, set. ? es. 31.
61. — Edme MONGIN.
Né à Baroville, diocèse de Langres, en 1668, fut reçu solennellement à
94 PROVINCE d'auch
l'Académie française en 1708 ; il était alors précepteur de M. le duc et
son frère, le comte de Gharolais.
Abbé de Saint-Martin (Autun) 1711.
Nommé évêque de Bazas en 1724, par le crédit de son élève, alors
premier ministre de Louis XV, il se fit sacrer le 11 mars 1725.
Homme d'esprit et de goût, il fit respecter son caractère.
f à Bazas le 5 mai 1746, aet. 78, es. 26.
On peut lire ses Œuvres, in-4. Paris, 1745.
62. — Jean-Baptiste-Amédée de Grégoire DE SAINT-SAUVEUR,
dernier évêque de Bazas.
Né le 24 juin 1709, dans le diocèse de Mende, était aumônier du roi,
prévôt et vicaire général de Mende.
Nommé évêque de Bazas en 1746 par Boyer, sacré le 16 octobre,
abbé de l'Isle (Bordeaux).
Fut un évêque digne d'estime et d'éloge, sans restriction.
Il unit à son séminaire les menses monacales de Blasimont et de
Saint-Ferme, dont nous allons parler. Il avait auparavant uni à sa
mense épiscopale le prieuré de Mons.
f à Bazas le 16 juin 1792, set. 83, es. 46, témoin désolé de toutes les
ruines déjà consommées et qui en présageaient d'autres.
ABBAYES DU DIOCESE DE BAZAS
0. S. B. vir. S. Mauritius de Blasimonte, Blasimont ou Blâmont.
S. Fremerius, Saint-Ferme.
0. Cist. vir. Fons Guillelmi, Fontguilhem.
B. Maria de Riveto, Notre-Dame du Rivet, abbaye
régulière ou en règle.
COLLÉGIALES DU DIOCÈSE
Casteljaloux, Uzeste, La Réole.
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BITURICENSIS PROVINCIA
PROVINCE DE BOURGES
Après l'érection d'Albi en métropole, 3 octobre 1678, et la division
des six diocèses qui forment depuis lors la nouvelle province, il reste
encore à l'antique métropole de la première Aquitaine une vaste éten-
due de territoire ; mais au lieu de douze sièges, elle n'en retient plus
que six.
C'est d'abord le siège archiépiscopal : Bituricen. Bourges, auquel est
annexé le titre de Primat d'Aquitaine. Ce sont ensuite cinq sièges
épiscopaux : Anicien. Le Puy-en-Velay ; Glaromonten. Clermont-en-
Auvergne; Lemovicen. Limoges; S. Flori, Saint-Flour ; Tutelen. Tulle.
Cf. Gallia Christiana, tomus II, anno 1720 editus. Ce tome ne contient que les
deux provinces de Bourges et de Bordeaux. — Almanach royal, années successives,
au chapitre intitulé, Clergé de France. — Hugues du Tems, Le clergé de France,
tome III, paru en 1776.
(Ce troisième volume de Hugues du Tems ne comprend que la province ecclé-
siastique de Bourges. Mais on y trouve, en sus de cette province, quatre supplé-
ments, dont voici l'indication sommaire.
Le premier supplément est la bulle de Clément XIV, par laquelle ce pape, confor-
mément aux vœux de la Commission des Réguliers, dont l'archevêque de Bourges,
G.-L. Phélypeaux d'Herbault, faisait partie, éteint et supprime à perpétuité l'ordre
de Grandmont. Le second supplément contient des additions et des corrections
aux trois volumes de l'ouvrage, déjà parus. Le troisième supplément donne sous la
rubrique, Pièces justificatives, la bibliographie des provinces ecclésiastiques, des
diocèses et des personnages illustres, dont il est question dans les trois volumes.
Il y a dans les 112 pages de ce supplément, des renseignements précieux. Le
quatrième supplément, enfin, donne le relevé des pièces, Instrumenta , qui sont
insérées à la fin des deux premiers tomes de la Gallia Christiana.J
96 PROVINCE DE BOURGES
BITURICiE, BOURGES
Métropole de l'Aquitaine sous les empereurs Romains, Avaricum
BiUtrigum fut de très bonne heure un siège épiscopal, et fut un centre
de rayonnement pour le christianisme, avant de devenir plus tard ce
foyer ardent de vie religieuse que démontrent les nombreux monastères
du diocèse.
ARCHEVÊQUES DE BOURGES
97. — Renaud de BEAUNE, né à Tours le 12 août 4527, 97* arche-
vêque de Bourges.
Il avait été sacré évêque de Mende en 1568. Devenu archevêque de
Bourges, il reçut, sans les pouvoirs nécessaires, l'abjuration de
Henri IV, à Saint-Denis, le 25 juillet 1593.
Ce prince l'ayant nommé archevêque de Sens en 1594, le pape refusa
les bulles, qui ne furent accordées qu'en 1602. Renaud devint alors
archevêque de Sens.
f à Paris, 27 septembre 1606, set. 80, es. 38.
98. — André FRÉMYOT, né à Dijon le 26 août 1573, sacré arche-
vêque de Bourges le 7 décembre 1603 par Renaud de Beaune, son
prédécesseur, se démit en 1621.
f à Paris, 13 mai 1641, set. 78, es. 38.
Sainte Jeanne-Françoise Frémyot de Chantai, sœur aînée d'André,
mourut à Moulins sept mois après son frère, le 13 décembre 1641.
99. — Roland HÉBERT, né à Beaumont-sur-Oise (Beauvais), en
1560 ; sacré le 16 mai 1622.
f 21 juin 1638, set. 78, es. 16.
100. — Pierre d'HARDIVILLIER, né en Picardie, docteur de Sor-
bonne et curé de Saint-Benoît à Paris ; sacré le 8 février 1643.
f 10 octobre 1649, set. 70, es. 7.
101. — Anne de LÉVIS-VENTADOUR, sacré le 30 avril 1651.
f 17 mars 1662, set. 56, es. 11.
ARCHEVÊCHÉ DE BOURGES 97
102. — Jean de MONTPEZAT DE CARBON.
Transféré de Saint-Papoul, 1664-1665, fut à peine dix ans sur le
siège de Bourges.
Il se laissa en effet nommer archevêque de Toulouse en mai 1674, et
se fit transférer à Sens au mois d'octobre suivant. Cf. Sens.
103. — Michel PONCET, transféré de Sisteron, 27 juillet 1675.
Devenu archevêque de Bourges, il consentit au démembrement de
sa trop vaste province et à la formation de la province d'Albi.
f 21 février 1677, set. 71, es. 10.
104. — Michel PHÉLYPEAUX DE LA VRILLIÈRE, transféré d'Uzès,
1678-79.
Deuxième fils de Louis Phélypeaux d'Herbault, seigneur de la Vril-
lière, secrétaire d'Etat, et de Marie Particelle, il était né en 1642.
Fortement recommandé par son père, Michel avait été de bonne
heure pourvu de trois riches abbayes, et fut nommé évêque d'Uzès en
1675 ; il se fit sacrer le 7 juin 1676.
Désigné sans doute dès le commencement de l'année suivante pour
le siège de Bourges, que la mort de Poncet laissait vacant, il dut
attendre que les difficultés, soulevées à Paris et à Rome par la division
et l'érection d'Albi, fussent entièrement aplanies. Or, elles ne le furent
qu'en octobre 1678.
Muni enfin du brevet royal, et gratifié de ses bulles, Michel de la
Vrillière prit possession du siège de Bourges, en même temps
qu'Hyacinthe Serroni prenait possession du siège d'Albi.
L'acte le plus saillant du nouvel archevêque, est d'avoir représenté
sa province à l'Assemblée de 1682 avec le plus humble de ses suffra-
gants, H. Ancelin, évêque de Tulle, et le plus fier des gallicans,
l'auvergnat François Feu, docteur de Sorbonne. Il devait cependant
porter alors encore le deuil de son père, qui était mort au mois de mai
précédent.
Michel de la Vrillière fit bâtir à Bourges un magnifique séminaire,
auquel il fit unir le chapitre de Moutier-Moyen.
f subitement à Paris, 28 avril 1694, œt. 52, es. 18.
105. — Léon POTIER, cardinal de Gesvres.
Né le 15 août 1656, deuxième fils de Léon, duc de Tresmes et de
7
PROVINCE DE BOURGES
Gesvres, et de Marie-Françoise du Val, ayant été destiné dès son
enfance à l'état ecclésiastique, reçut l'abbaye de Bernay (Lisieux) et fut
l'un des douze protonotaires apostoliques participants. Quand il eut
23 ans, il reçut l'abbaye de Saint-Géraud d'Aurillac.
Il n'avait pas 28 ans, quand il fut nommé archevêque de Bourges.
Il prit aussitôt le bonnet de docteur en théologie et se fit sacrer le
23 janvier 1695 au noviciat des Jésuites de Paris. Il ne tarda pas à
prendre possession de son siège.
D'autres honneurs ou bénéfices lui étaient réservés. Le 29 novembre
1719, il fut créé cardinal par Clément XI, à la sollicitation du roi de
Pologne ; mais ce fut le jeune Louis XV qui lui imposa la barrette, en
lui conférant d'abord l'abbaye de Saint-Amand (Tournay), puis celle
d'Arrouaise (Arras). Nous aimons mieux louer en ce prince de l'Eglise,
l'orthodoxie, les vertus et surtout la charité, que nous verrons briller
du plus vif éclat dans son neveu et vicaire général, Etienne-René
Potier, lui aussi cardinal. Cf. Beau vais.
Se sentant vieillir, le cardinal de Gesvres résigna son siège en jan-
vier 1729 ; accepta en même temps l'abbaye de Saint-Remi (Reims).
f à Paris, le 12 novembre 1744, set. 89, es. 50, card. 25.
106. — Frédéric-Jérôme, cardinal DE LA ROCHEFOUCAULD.
Né à Versailles le 16 juillet 1701, deuxième fils de François II, comte
de Roye et de Roucy, et de Catherine-Françoise d'Arpajon, il fit ses
études à Saint-Magloire, étant déjà pourvu de deux riches abbayes,
Saint-Romain de Blaye (Bordeaux) et Bonport (Evreux).
Tressan, archevêque de Rouen, lui donna des lettres de vicaire
général en 1725.
Nommé archevêque de Bourges à la démission du cardinal de
Gesvres, il fut sacré le 7 août 1729 et prit possession de son siège,
mais n'observa guère les lois de la résidence.
Abbé général de l'ordre de Cluny en 1738, ambassadeur extraordi-
naire du roi à Rome, 1745, cardinal, 10 avril 1747, il dut souvent
s'absenter. Ses absences devinrent plus fréquentes à partir de 1755 ;
cette année-là il fut nommé grand aumônier de France et comme tel,
chargé de la Feuille des bénéfices.
Par nécessité de position ou par tempérament, il se montra modéré
dans l'Assemblée de 1755, où l'on agita les plus graves questions. Dix-
sept prélats s' étant déclarés pour le ministre de la Feuille, reçurent
ARCHEVÊCHÉ DE BOURGES 99
dès lors le nom de Feuillants. Mais hâtons-nous d'ajouter que si, dans
cette assemblée, les Feuillants modérés l'emportèrent sur les seize
Intolérants, dont le saint évêque d'Amiens, G. de la Motte, était le
chef, ils n'eurent jamais la majorité dans le clergé de France.
Le cardinal de la Rochefoucauld voulait la paix ; c'est incontestable,
et il aimait l'Eglise catholique, non moins que la France. Hugues du
Tems ne sait comment louer la bonté, l'affabilité, les charités de cet
éminent prélat. Nous voudrions louer de plus en lui la fermeté.
Il n'était plus abbé de Saint-Romain, ni de Ronport ; car il avait reçu
en échange Ainay, Saint-Vandrille et Reaulieu ; et il restait toujours
abbé général de Gluny.
f à Paris, 22 avril 1757, set. 56, es. 28, card. 10.
107. — Georges-Louis PHÉLYPEAUX D'HERRAULT.
Né au château d'Herbault (diocèse d'Orléans) en 1720, fils aîné de
Georges, conseiller au Parlement, gouverneur du Rlésois et d'Anne-
Louise de Kérouart, paraît s'être tourné de lui-même vers la carrière
ecclésiastique, plutôt en consultant son grand oncle, Louis- Ralthazar,
saint évêque de Riez, que son cousin, le comte de Maurepas, ministre
d'Etat.
Le cardinal de la Rochefoucauld lui avait donné des lettres de vicaire
général pour le diocèse de Rourges.
Nommé archevêque de Rourges par Jarente, qui venait de recevoir
la Feuille, Georges-Louis se fit sacrer le 20 novembre 1757. Il fut en
même temps abbé de Saint-Ouen (Rouen) et de Saint-Renoît-sur-Loire
(Orléans).
On peut se demander s'il agit et parla en faveur des Jésuites, en
1762 et les années suivantes. On sait trop bien qu'il fit partie de la
commission des Ordres religieux dès 1766, et que par ce fait seul, il a
encouru une terrible responsabilité devant l'histoire. Toutefois, le
continuateur de Feller parle avec éloge du zèle, des fondations chari-
tables et de la piété de ce prélat : ce que nous sommes trop heureux
de pouvoir relever.
Ajoutons qu'il présida dignement l'assemblée provinciale du Rerry
en 1779.
f à Paris, 23 septembre 1787, aet. 67, es. 30.
Avec lui s'est éteinte la famille Phélypeaux qui avait donné pendant
plus de deux siècles tant de magistrats, de ministres d'Etat et de
pontifes.
100 PROVINCE DE BOURGES
108. — François de FONTANGES.
Transféré de Nancy, octobre 1787. Cf. Nancy.
Il prit possession par procureur le 3 février 1788. Mais déjà prévenu
des intentions du gouvernement, il s'arrêta en route. Car si Bourges
avait un grand besoin de lui, Toulouse en avait un plus grand besoin.
Dès le 10 mars 1788, il y fut transféré. Cf. Toulouse.
109. - Jean-Auguste de GHASTENET DE PUYSÉGUR.
Transféré de Garcassonne, 10 mars - 6 avril 1788. Cf. Carcassonne.
Aussitôt après avoir reçu ses bulles , il vint prendre possession
de son siège, eut à peine le temps de montrer en sa personne l'arche-
vêque pieux, orthodoxe et généreux.
Elu député aux Etats généraux, il resta constamment uni aux prin-
cipaux députés de son ordre, sans oublier les vœux de ses commet-
tants. Il protesta contre l'intrusion des deux évêques constitutionnels
du Cher et de l'Indre.
Emigré, il résidait à Wolfenbûtel avec l'archevêque de Reims,
Talleyrand-Périgord. Ce dernier refusa de se démettre en 1801, Puy-
ségur se démit promptement, mais n'accepta pas de nouveau siège.
f août 1815, set. 75, es. 41.
ABBAYES DU DIOCÈSE DE BOURGES
Nous commençons par six abbayes, toutes de l'ordre de Saint-Benoît,
qui ont subi un changement notable durant le XVIIIe siècle ; elles
réclament une place à part.
Bourg-Dieu et Saint-Gildas, sécularisées en 1622 et incorporées au
duché de Châteauroux, étaient remplacées par une collégiale au
XVIIIe siècle.
Chézal-Benoît, Casale benedictum, qui était la tête d'une congréga-
tion bénédictine réformée depuis 1516, en s'agrégeant à la congréga-
tion de Saint-Maur en 1636, devint ainsi régulière et triennale. Mais en
1763, Louis XV la remit en commende.
Saint-Sulpice de Bourges, de la congrégation de Chézal-Benoît, puis
de Saint-Maur, régulière et triennale, retomba en commende, 1763.
Saint-Pierre et Saint-Paul de Meaubec, Mille Beccum, ayant été
ARCHEVECHE DE BOURGES 101
unie à Févêché de Québec en 1674, passa aux économats en 1765,
quand la France eut perdu le Canada.
Saint- Cyran en Brenne, S. Cigirannus, si célèbre par deux de ses
abbés, Duvergier de Hauranne, 1620 f 1643, Martin de Barcos 1644
f 1678, fut unie en 1712 à l'évêché de Nevers pour la mense abbatiale
et au collège des Jésuites pour la mense conventuelle. Tout échut à
Nevers, quand les Jésuites eurent été chassés.
Voici maintenant les abbayes du diocèse de Bourges qui avaient
subsisté sans changement. Elles sont nombreuses, quoique de trois
ordres seulement ; car il n'y en a pas une de l'ordre de Prémontré.
0. S. B. vir. Fons Gumbaldi, N.-D. de Fontgombaud.
S. Genulfus Stradensis, Saint-Genou-de-VEstrée.
Exoldunum, N.-D. d'Issoudun.
Masciacum, Saint-Martin de Massay.
Virzio, Saint-Pierre de Vierzon.
Podium Ferrandi, N.-D. de Puy-Ferrand.
fem. S. Laurentius, Saint-Laurent de Bourges.
Carentonium, Charenton.
S. Menulphus, Saint-Menou.
0. Cist. vir. Albiniacum, N.-D. oV Aubignac.
Barzellse, N.-D. de Barzelles.
Gallovium, N.-D. de Chalivoy.
Fons Moriniaci, N.-D. de Font-Morigny .
Landasium, N.-D. de Landais.
Locus regius, N.-D. de Loroy.
Niger lacus, N.-D. de Noirlac.
Petrae, N.-D. des Pierres.
Pratea, N.-D. de La Prée.
Olivetum, N.-D. d'Olivet.
Varennse, N.-D. de Varennes.
Cella, N.-D. de Celle-sur-Cher. Rattachée à la congré-
gation des Feuillans, l'abbaye de Celles était régulière
et triennale depuis 1613.
fem. Bellus Visus, Beauvoir.
Buxeriae, Bussières.
S. Aug. S. Ambroisius Biturencis, Saint-Ambrois de Bourges.
S. Saturus, Saint-Satur-sous-Sancerre.
Miseraium, Saint-Nicolas de Miseray.
102 PROVINCE DE BOURGES
S. Aug. Vernutia, N.-D. de La Vernuce. Rattachée à la Réforme
de Bourg-Achard, cette abbaye était régulière.
S. Martinus Plenipedensis, Saint-Martin de Plein-Pied,
en règle ou en commende, alternativement1.
COLLÉGIALES
La Sainte-Chapelle de Bourges était la plus noble ; mais le cardinal
de la Rochefoucauld la fit réunir à la cathédrale pour que son empla-
cement devînt une promenade publique.
Il restait cependant trois autres collégiales dans la ville : Saint-Ursin,
le Château et N.-D. de Sales.
Dans le diocèse, on comptait : la Sainte-Chapelle de Bourbon-
l'Archambaud, les Chapitres de Château-Meilland, de Châteauroux, de
Châtillon-sur-Indre, de la Châtre, de Dun-le-Roy, Hérisson, Levé,
Levroux, Linières, Mehun - sur - Yèvre, Montluçon, Neuvy - saint -
Sépulcre, Palluau, Saint-Aignan, Vatan.
Il y avait de plus environ 45 prieurés à nomination royale dans le
vaste archidiocèse.
ANICIUM vel PODIUM, LE PUY-EN-VELAY
Siège épiscopal aussi ancien que Clermont, supprimé en 1801,
il a été rétabli en 1817.
87. — Armand de BÉTHUNE, 87e évêque du Puy.
Né dans le diocèse de Paris en 1635, fils d'Hippolyte, comte de
Celles en Berry, et d'Anne-Marie de Beauvillier, frère aîné d'Hippolyte,
évêque de Verdun, avait été élevé à Pontlevoy, était abbé de la Vernuce
(Bourges).
Nommé évêque du Puy, 1661, en concurrence avec Jacques de
1. Le grand théologien, Honoré Tournely, fut abbé de Plein-Pied, de 1709 à 1722.
Ayant résigné son abbaye, il eut pour successeur un abbé régulier.
ÉVÊCHÉ DU PUY-EN-VELAY 103
Montrouge, évêque de Saint-Flour, pour remplacer Henri de Maupas,
qui devenait cette année-là évêque d'Evreux, il fut préféré définitive-
ment à son concurrent, mais ne reçut qu'assez tardivement ses bulles
et ne put se faire sacrer que le 12 juillet 1665.
Cet évêque, zélé pour l'œuvre des retraites que saint Jean-François
Régis avait établies au Puy, attaché aux saines doctrines et très chari-
table, fonda lui-même des maisons d'instruction et de bienfaisance.
Ayant été témoin d'exorcismes en 1674, il se livra depuis lors à des
mortifications extraordinaires.
f à Monistrol, 10 décembre 1703, set. 68, es. 36.
88. — Claude de la ROGHE-AYMON.
Né vers 1655, était le 2e fils d'Antoine, comte de la Roche-Aymon en
Limousin, et de Marie de Lezay de Lusignan. Son frère aîné ayant
épousé la sœur de Piancourt, celui-ci fit de Claude, son vicaire général
à Mende.
Nommé évêque du Puy le 24 décembre 1703, sacré le 22 juin 1704
au séminaire Saint-Sulpice à Paris, Claude administra son diocèse en
homme mûr, en prélat orthodoxe, en bon père, sans ambitionner les
dignités que l'avenir réservait à son neveu Charles-Antoine, dont il
dirigea les premiers pas. Cf. Limoges, Tarbes, etc.
f juin (alias, juillet) 1720, œt. 65, es. 16.
89. — Godefroid-Maurice de CONFLANS.
Fils de Jean-François, seigneur de Fouilleuse, capitaine, et de Claire
Doulcet, né en 1676, fut d'abord prieur de Vesseaux en Vivarais, puis
archidiacre et vicaire général de Soissons, enfin abbé d'Aiguebelle,
1708.
Nommé évêque du Puy le 8 janvier 1721, il se fit sacrer à Paris, dans
l'église du noviciat des Jacobins, aujourd'hui Saint-Thomas-d'Aquin,
le 20 juillet suivant.
Son âge lui promettait un long épiscopat ; cet espoir fut trompé.
f dans son diocèse, le 14 mars 1725, set. 49, es. 4.
90. — François-Charles de BÉRINGHEN d'Armainvilliers.
Né en 1691, fils de Jacques-Louis, comte de Châteauneuf,. lor écuyer
du roi (Monsieur le Premier) et de Marie-Elisabeth d'Aumont.
Etait docteur en théologie, prévôt de Pignans (Fréjus), abbé de
404 PROVINCE DE BOURGES
Sainte-Croix (Bordeaux), archidiacre de Melun, diocèse de Sens, et
vicaire général de Ghavigny à Sens, fut député par la province de Sens
à l'Assemblée générale du clergé en 1723.
Nommé évêque du Puy dès le 31 mars 1725, il fut sacré le 24 mars
1726, par Ghavigny.
Etablit les Frères des Ecoles Chrétiennes au Puy, et soutint les
autres œuvres du diocèse. Ayant reçu l'abbaye de Saint-Gilles (Nîmes),
en 1738, il résigna la prévôté de Pignans.
f au Puy, le 17 octobre 1742, set. 51, es. 17.
91. — Jean-Georges LE FRANC de POMPIGNAN.
Né à Montauban le 22 février 1715, était le frère puîné du poète que
détestait Voltaire.
Elève des Jésuites à Louis-le-Grand et de Saint-Sulpice à Paris ,
docteur et proviseur de Sorbonne, archidiacre de Montauban, Jean-
Georges s'était révélé de bonne heure.
Il n'avait pas encore 28 ans quand il fut désigné au roi par Fleury,
pour l'évêché du Puy, fin 1742. Sacré le 11 août 1743, il prit possession
dès le 19 novembre.
Pieux, instruit et brave, Tévêque du Puy fut constamment sur la
brèche pour défendre contre les prétendus philosophes les saines
doctrines, la morale chrétienne et les ordres religieux, les Jésuites
principalement. Aussi mérita-t-il de monter plus haut.
Transféré à Vienne, 1774. Cf. Vienne.
92. — Marie- Joseph de GALARD de Terraube.
Né le 20 mai 1736, dans le diocèse de Leictour (Lectoure), était fils
de Gilles, marquis de Terraube, capitaine, et de Marguerite-Victoire de
Moret.
Prieur de Sorbonne, aumônier du roi ; abbé de la Ghassaigne (Lyon)
en 1769.
Il fut nommé évêque du Puy en février 1774, put se faire sacrer à
Paris dès le 24 juillet suivant, et prendre possession de son siège le
28 octobre.
Durant seize ans, il gouverna en paix son diocèse. Mais voyant son
siège envahi par un évêque constitutionnel, Etienne Delcher, il fut
forcé d'émigrer en Savoie 1791, à Saint-Maurice 1792-94, d'où il écrivit
à Rome plusieurs lettres, qui ont été conservées.
ÉVÊCHÉ DE CLERMONT-EN-AUVERGNE 105
Il refusa de se démettre en 1801. Il fit cependant une sainte mort à
Ratisbonnne le 8 octobre 1804, set. 65, es. 31, assisté par le vertueux
abbé Joseph des Granges, son vicaire général. Il fut enterré dans le
tombeau des princes-évêques.
ABBAYES DU DIOCÈSE DU PUY
0. S. B. vir. Galmeliacensemonasterium, Saint-Chaffre-le-Monastier .
0. Praem. S. Jacobus de Doa, Saint-Jacques de Doué ou Doë, en
règle.
0. Gist. fem. Bella Cumba, Bellecombe.
Silva benedicta, Sauvebenite ou Sauvebenoite.
0. S. Clarse. S. Clara Podiensis, Sainte-Claire du Puy.
Nous ajoutons Saint-Saturnin de Vorey, prieuré titulaire 0. S. B.
COLLÉGIALES
On en compte cinq dans la ville épiscopale : Saint-Pierre-le-Monas-
tier, Saint-Pierre-de-la-Tour, Saint -Vosy, Saint - Georges et Saint-
Agrève, Saint-Jean-de- Jérusalem.
Il y en a trois autres dans le diocèse : Saint-Paulien, Monistrol,
Retournac.
Communautés d'hommes : Dominicains, Cordeliers, Carmes, Capu-
cins, Missionnaires de Saint-Sulpice au séminaire depuis 1645, Frères
des Ecoles Chrétiennes, etc.
Couvents de femmes : Religieuses de Sainte-Catherine (Domini-
caines), de Notre-Dame, de la Visitation, du Refuge au Puy, Augustines
à Vais, Ursulines à Monistrol, Bernardines réformées à Montfaucon, etc.
CLARUS MONS arvernorum, CLERMONT en Auvergne
Les premiers évoques ont porté le nom des habitants , Arverni ; on
les compte néanmoins en tête des évoques de Clermont dont le siège
a été maintenu en 1801.
87. — Dom Gilbert de VÉNY d'ARBOUZE, 87° évêque de Clermont,
Né en 1605 de la même famille que la vénérable Marguerite de
406 PROVINCE DE BOURGES
Sainte-Gertrude, première abbesse du Val-de-Grâce, était profès de
l'ordre de Cluny ; il devint abbé régulier de Manlieu, diocèse de Cler-
mont.
Nommé évêque de Glermont en 1664 pour succéder à Louis d'Estaing
qui était mort le 45 mars 4664, il fut sacré le 24 septembre au Val-de-
Grâce, où l'on gardait encore tout vivant le souvenir de la Mère
d'Arbouze.
Pieux, orthodoxe et charitable évêque, Gilbert établit à Glermont les
Filles du Refuge, encouragea les œuvres de charité et maintint les
institutions pieuses de ses prédécesseurs, entre autres le collège des
Jésuites.
f à Beauregard, maison de campagne des évêques, le 49 avril 4682,
set. 77, es. 48.
— Michel Cassagnet de TILLADET, évêque de Mâcon, nommé en
4682 par le roi, évêque de Glermont, fut formellement repoussé par le
pape en 4684. Cf. Maçon.
— Claude de SAINT-GEORGES, comte de Lyon, député du second
ordre à l'Assemblée de 4682.
Nommé évêque de Clermont en 4684, après avoir été nommé en
4682 évêque de Mâcon, administra le diocèse de Glermont jusqu'à sa
nomination en 4687, à l'archevêché de Tours, qu'il administra plus
longtemps comme vicaire capitulaire. Cf. Tours.
Il fut enfin nommé archevêque de Lyon, le 5 septembre 4693 ; et
cette troisième nomination eut les plus heureux effets. Gf. Lyon.
88. — François BOGHART DE SARON de Champigny.
Né à Paris, était fils de François, intendant de justice en Dauphiné,
et de Marie Lhuillier, cousin de Guillaume Bochart, évêque de Valence1.
Il était chanoine de l'église Notre-Dame à Paris, quand, nommé par
le roi évêque de Glermont, pour remplacer Claude de Saint-Georges,
il administra le diocèse.
Comme il n'avait pas fait partie de la fameuse Assemblée de 4682, il
reçu ses bulles plus promptement que son cousin Guillaume et se fit
sacrer le 34 août 4692.
4. Voir Moreri. Généalogie de Bochart.
ÉVÊCHÉ DE CLERMONT-EN-AUVERGNE 107
Ayant pris possession, il bénit les Filles de la Charité que deux
magistrats fondaient à Clermont ; accepta et publia, aussitôt parue, la
Bulle Unigenitus ; fonda le petit séminaire en 1712 ; il en confia la
direction aux Sulpiciens qui avaient le grand séminaire depuis 1651 .
f à Clermont le 11 août 1715, set. ? es. 23.
— Louis d'Illiers d'ENTRAIGUES, janséniste notoire, nommé
évêque de Clermont par le Régent, 1715 ou 1716, mais refusé par le
pape, nommé ensuite évêque de Lectoure, 1717, il fut retardé avec
ceux de sa fournée : Castries de Tours, Lorraine de Bayeux, Tourouvre
de Rodez, Bossuet de Troyes ; mais finit par obtenir ses bulles.
Cf. Lectoure.
— Camille LE TELLIER, fils de Louvois, docteur de Sorbonne,
abbé de Bourgueil, académicien, janséniste ardent et militant.
Nommé évêque de Clermont 1717, refusa prétextant sa santé ou, s'il
faut en croire Saint-Simon, dédaignant l'Auvergne. Il mourut de la
pierre le 5 novembre 1718, âgé de 43 ans. Le continuateur de Moreri
lui consacre un long article.
Tant de refus actifs ou passifs amenèrent enfin sur le siège de Cler-
mont l'homme illustre dont nous allons parler.
89. — Jean-Baptiste MASSILLON*.
Né à Hières le 24 juin 1663, oratorien à Aix, 1681, puis régent
successivement à Pézenas, à Marseille, à Montbrison, professeur de
philosophie et de théologie à Vienne, où il commença à prêcher,
Massillon se retira à Sept-Fonds, 1696, d'où il fut rappelé par ses
Supérieurs, se rendit à Paris, où il prêcha pendant 20 ans.
On connait son oraison funèbre de Louis XIV et son Petit-Carême.
Nommé par le Régent, 11 novembre 1717, évêque de Clermont, il
fut préconisé le 10 mai 1718 et sacré le 21 décembre aux Tuileries, en
présence du jeune roi par Fleury, assisté de Tressan et de Caumartin.
Après son sacre, il servit d'assistant aux consécrateurs de Varlet et
de Dubois, sur lesquels on peut parler impunément sans lui faire tort.
Il fut ensuite reçu à l'Académie française.
1 . Cf. Blampignon (l'abbé), professeur à la Sorbonne, Massillon, d'après des do-
cuments inédits, étude historique et littéraire ; in-12, Palmé, 1870.
Id. L'épiscopat de Masêillon; in-12. Pion, 1884.
108 PROVINCE DE BOURGES
Ayant pris possession de son siège, 29 mai 1719, il résida fidèlement,
visita son diocèse, instruisit et forma ses prêtres, édita un bréviaire et
un missel de Glermont, suivant ainsi le torrent.
Il fit donner des missions par les Jésuites, par Brydaine, 1740.
Sa grande douleur fut de ne pouvoir convertir l'obstiné Soanen, qui
mourut à la Chaise-Dieu en 1740. Cf. Senez.
Outre son évêché de Glermont, J.-B. Massillon avait l'abbaye de
Savigny (Avranches).
•j- à Beauregard, campagne des évêques de Clermont, le 28 septembre
1742, set. 79, es. 24.
90. — François -Marie Le Maistre de la GARLAYE.
Né en 1701 au château de la Garlaye, diocèse de Nantes.
Comte de Lyon, aumônier du roi, abbé de Chery, 1734.
Nommé par Fleury, le 30 octobre 1742, évêque de Clermont, il se fit
sacrer le 24 février 1743. Cinq ans plus tard, il reçut l'abbaye de
Moreilles (La Rochelle).
Ce digne successeur de Massillon purgea son diocèse du Jansénisme
« en se montrant impitoyable à l'égard des Appelants et notamment
des Oratoriens de Riom » (Blampignon).
Il regretta fort les Jésuites, dont il s'était porté garant en 1762, se
faisant l'écho de sa ville épiscopale, et s'associant à l'immense majorité
des évêques français.
f à Clermont le 5 juin 1775, set. 74, es. 33.
Cf. Eloge de M. de la Garlaye, lu le 25 août 1777 à la Société des
Sciences, Arts et Belles-Lettres de Clermont.
91. — François de BONAL.
Né au château de Bonal, diocèse d'Agen, 9 mai 1734, élève des Sul-
piciens, abbé de Saint-Ambroix (Bourges), vicaire général de Châlon.
Nommé évêque de Clermont, fin 1775, sacré le 6 octobre 1776, se
montra ferme dans tous ses devoirs.
Il brilla surtout à la Constituante, dans les graves questions qui
concernaient non-seulement les églises de France, mais l'Eglise
catholique.
Emigré, il souffrit horriblement dans les Pays-Bas ; se reposa à
Altona, puis en Suisse, d'où il écrivit à Rome des lettres touchantes,
à Clermont des lettres un peu sévères.
f à Munich, 3 septembre 180O, set. 66, es. 24.
ÉVÊCHÉ DE CLERMONT-EN-AUVERGNE 109
ABBAYES DU DIOCÈSE DE GLERMONT
0. S. B. vir. Casa Dei, Saint-Robert de La Chaise-Dieu.
Issiodurum vel Iciodorum, Saint-Austremoine d'Issoire.
Mauziacum vel Mauzacum, Saint-Pierre de Mauzac.
Magnus locus, N.-D. de Manlieu, en règle, remise en
commende, 4763.
Thiernum, Saint-Symphorien de Thiers.
Menatum, Saint-Martin de Menât.
Ebrolium, Saint-Léger oVEbreuil. La mense conven-
tuelle fut attribuée aux Frères de la Charité en 1767.
S. Illidius, Saint-Allyre, abbaye de Bénédictins ayant
été donnée à des clercs réguliers, était triennale.
Mais Louis XV la remit en commende, 1763.
S. Portianus, St-Pourçain.\
Celsinianum, Saucilange. ' Prieurés célèbres de Cluny.
Silviniacum, Souvigny. \
fem. S. Petrus de Bello Monte, Saint-Pierre de Beaumont.
Brajacum, N.-D. de Bragheac.
Cussetum vel Cussiacum, Saint-Sauveur ou N.-D. de
Cusset.
0. Cist. vir. Boschetum, seu Vallis lucida, N.-D. de Bouchet ou
Vauluisant.
Fenerias seu Vallis honesta, N.-D. de Féniers ou
Vallonnette i.
Mons Petrosus, Montpeyroux.
Bella Aqua, Belle- Aiguë.
N. B. — Une abbaye cistercienne, Mégemont, pri-
mitivement de femmes, était d'hommes depuis l'an
1612.
fem. Esclachia vel Eschalaria, Etclache.
Vallis sana, Le Vassin.
0. S. A. vir. S. Amabilis Ricomagensis, Saint-Amable de Riom.
1. Voyez Histoire de l'abbaye de Feniers ou du Val-Honnête, par Adrien de Chal-
vet de Roghemonteix, in-8, de vn-352 p. avec planches. Clermont-Ferrand, Thibaud,
1882.
110 PROVINCE DE BOURGES
0. Prsem. S. Andréas Glaromontensis, Saint-André de Clermont.
S. Gilbertus seu Novem Fontes, Saint-Gilbert de
Neufons.
0. S. Clarae. S. Joannes Baptista Glaromontensis, Saint-Jean-Baptiste
de Clermont.
S. Clara de Aquis Sparsis, Sainte-Claire d'Aigueperse.
COLLÉGIALES
On en compte 31 dans le diocèse de Clermont ; nous n'en donnons pas
ici les noms, pas plus que nous n'énumérons les couvents d'hommes
ou de femmes.
Faut-il faire exception pour les deux collèges rivaux, celui des
Jésuites à Clermont et celui des Oratoriens à Riom? C'est pour dire
que le premier, si ancien et si fécond en heureux fruits, disparut dans
l'ouragan de 1762, tandis que le second subsista jusqu'à la Révolution.
S. FLORI FANUM, SAINT-FLOUR
Sur le tombeau de saint Florus, évêque de Lodève, qui était venu
prêcher en Auvergne et mourut vers 389 dans un lieu nommé Indi-
ciacus, s'éleva plus tard une abbaye, que Jean XXII érigea en évêché,
le x des Calendes de mars 1317.
29. — Jérôme de la MOTHE-HOUDANCOURT, 29* évêque de Saint-
Flour.
Né en 1617, frère de Philippe, maréchal de France, et de Henri,
archevêque d'Auch, qui était en même temps premier aumônier de la
reine Anne d'Autriche.
Nommé évêque de Saint-Flour, pour succéder à Jacques de Mont-
rouge, qui était resté à Saint-Flour, malgré sa nomination au Puy, et
qui était mort le 20 avril 1664, Jérôme reçut aussitôt ses bulles et fut
sacré le 17 août 1664 à Compiègne.
On loue avec raison sa fidélité à la résidence pendant les 29 ans qu'a
ÉVÊCHÉ DE SAINT-FLOUR 411
duré son épiscopat. On peut louer aussi en lui d'autres vertus. Il ne
fut pas étranger à la fondation des religieuses de Ghaudesaigues entrer-
prise par Pierre Chomel, son vicaire général.
f à Saint-Flour, le 29 mai 1693, set. 76, es. 29.
30. — Joachim-Joseph D'ESTAING 4 de Satllans.
Né en 1654, fils de Jean d'Estaing, baron de Saillans, et de Claude
Combourcier, dame du Terrail et de Bayard, Joachim-Joseph fut comte
de Lyon et prieur de Saint-Irénée à Lyon.
Nommé évêque de Saint-Flour en 1693, il se fit sacrer à Paris, dans
l'église du noviciat des Jésuites, le 3 janvier 1694.
Parti aussitôt pour son diocèse, il ne fut pas moins fidèle que son
prédécesseur aux lois de la résidence et aux autres devoirs de sa
charge pastorale.
Nous le voyons seulement assister à l'Assemblée du clergé en 1715,
et y présider.
f à Saint-Flour, le 13 avril 1742, aet. 88, es. 49. Doyen des évêques
de France.
31. — Paul de RIBEYRE.
Né en 1692 dans le diocèse de Clermont, d'une famille de robe,
élève de Saint-Sulpice, docteur en théologie, abbé de Saint-André-le-
Bas (Vienne), vicaire général de Massillon à Clermont, après le ver-
tueux Champfïour.
Sur la recommandation de Massillon 2, il fut nommé évêque de
Digne, le 2 avril 1742.
Mais l'évêché de Saint-Flour étant venu à vaquer sur ces entrefaites,
le vicaire général de Clermont y fut appelé le 12 mai. Il put se faire
sacrer dès le 12 août suivant.
Ce digne et vertueux évêque avait 50 ans ; il réalisa tous les présages
de Massillon par sa belle conduite dans les circonstances difficiles et
critiques marquées par les années 1755, 1762, etc.
f à Saint-Flour, le 10 juin 1776, set. 84, es. 34.
1. Voir Moreri, Généalogie oVEstaing ou d'Esteing.
2. Cf. sa lettre du 8 avril 1740, au cardinal de Fleury, dans Blampignon, V épis-
copat de Massillon, p. 112.
112 PROVINCE DE BOURGES
32. — Marie-Anne-Hippolyte Hay de BONTEVILLE.
Né au château de Montbuan, diocèse de Rennes, le 5 août 1741,
n'avait que 35 ans et une médiocre expérience, quand il fut nommé
évêque de Saint-Flour, juillet 1776, sur je ne sais quelle recomman-
dation.
S'étant fait sacrer le 6 octobre de cette année, il se déplut dans le
pays, n'ayant pas manqué d'y déplaire. Il devait être malheureux
partout.
Transféré à Grenoble 1779. Cf. Grenoble.
33. — Claude-Marie RUFFO DE LABIC.
Né le 16 novembre 1746 à Grenoble de la famille des comtes de
Laric.
Nommé évêque de Saint-Flour en 1779, sacré le 23 janvier 1780, il
n'eut pas de peine à faire oublier son prédécesseur immédiat. Aussi
fut-il élu par son clergé député aux Etats généraux. S'il ne put empê-
cher les mesures impies et schismatiques, il protesta du moins contre
elles par son vote.
Voyant son siège envahi par l'évêque constitutionnel Thibault, il
émigra en Italie, vécut à Florence, à Caserte, etc.
Donna sa démission en 1801.
f à Paris, 1er octobre 1816, aet. 70, es. 37.
ABBAYES DU DIOCÈSE DE SAINT-FLOUR
0. S. B. vir. S. Petrus de Maurtio, Maurs.
fem. S. Petrus de Blasilia, Blesle.
S. Joannes de Buxo, Buix-lès-Aurillac.
S. Petrus de Gasis, Chazes ou les Chases.
0. S. A. Piperacum, Pébrac*.
0. S. Clarae. Boissetum, Le Boisset.
1. Cette abbaye a été rendue célèbre par Jean-Jacques Olier, fondateur de la
Compagnie de Saint-Sulpice, qui fut abbé de Pébrac en 1626.
ÉVÊCHÉ DE LIMOGES 113
COLLEGIALES
Saint -Pierre d'Aurillac, abbaye bénédictine jusqu'en 1561, était
depuis lors transformée en chapitre, ayant cependant à sa tête un abbé.
Saint-Julien de Brioude, « ecclesia collegiata S. Juliani Brivatensis »,
est un chapitre noble, dont tous les chanoines sont appelés comtes de
Brioude et dont les deux premiers dignitaires sont le prévôt et le
doyen.
Les autres collégiales du diocèse sont: Murât, Langeac, Ghau-
desaigues, Montsalvy, etc.
LIMOVIGE, LIMOGES
Siège épiscopal, qui remonte à la plus haute antiquité possible,
grâce à l'apostolat de saint Martial.
89. — Louis de Lascaris D'URFÉ, 89e évêque de Limoges.
Né en 1634, fils aîné de Charles-Emmanuel, marquis d'Urfé, comte
de Sommerive, il mena d'abord un train de grand seigneur.
Mais s'étant décidé pour l'état ecclésiastique, il entra au séminaire
de Saint-Sulpice et s'y fit remarquer par une vie très édifiante.
Le vertueux évêque de Limoges, François de La Fayette, octogénaire
et infirme, l'ayant obtenu pour coadjuteur, mars 1676, puis étant venu
à mourir le 3 mai suivant, Louis de Lascaris fut sacré évêque de
Limoges le 11 janvier 1677.
Ayant pris possession, il publia des statuts synodaux, un rituel, et
un catéchisme très estimés.
Par sa piété, son orthodoxie et ses grandes charités, en soutenant
les Sulpiciens avec le concours des frères Bourdon, en écartant les
Jansénistes, il continua parfaitement son prédécesseur.
f dans son séminaire le 30 juin 1695, aet. 61, es. 19.
Le continuateur de Moreri, lui consacre un article élogieux, qui
n'est pas inspiré cette fois parl'esprit de parti.
8
114 PROVINCE DE BOURGES
90. — François de Garbonnel de CANISY.
Né en 1653, d'une famille noble de la Basse-Normandie, était doyen
d'Avranches et chantre de Lisieux.
Nommé évêque de Limoges en 1695, sacré au séminaire Saint-
Sulpice de Paris, le 25 mars 1696, fut très charitable pendant la famine
de 1697 ; reçut les Barnabites à Guéret.
Devenu infirme, il se démit en 1706, restant abbé de Montebourg
(Goutances) et de Belvot (Reims).
f à Paris le 28 octobre 1723, œt. 70, es. 30.
91. — Antoine Gharpin de GENNET1NES.
Né à Saint-Romain-en-Forez, était docteur en théologie, comte de
Lyon, vicaire général de Joachim- Joseph d'Estaing à Saint-Flour.
Nommé évêque de Limoges en 1706, sacré à Lyon le 23 janvier 1707,
il gouverna sagement son vaste diocèse pendant vingt ans.
Sur la fin de son épiscopat, il se fit aider par un auxiliaire ou suffra-
gant, que nous allons nommer, et finit par donner sa démission en
1729.
Gomme il était abbé de Pébrac (Saint-Flour) et de la Creste (Langres)
il garda ces abbayes, auxquelles vint s'ajouter l'abbaye de Relecq
(Léon).
f à Paris le 21 juin 1739, aet. ? es. 33.
Son corps rapporté de Paris en Forez et non à Limoges, fut inhumé
dans un tombeau de famille.
91 bis. — Charles-Antoine de LA ROCHE-AYMON.
Né le 17 février 1697 (alias 1692) dans le diocèse de Limoges, était
aimable, bien élevé, mais peu instruit. Poussé de bonne heure, même
par son oncle Claude, évêque du Puy, il fut désigné comme auxiliaire
ou suffragant à l'évêque de Limoges et sacré le 25 août 1725 à Meaux,
par le cardinal de Bissy, sous le titre d'évêque de Sarept. Ce fut son
premier pas.
Comme il n'était pas coadjuteur avec future succession, il perdit ses
pouvoirs en 1729, année où Gennetines se retira."
Mais il fut aussitôt nommé évêque de Tarbes. Cf. Tarbes.
92. — Benjamin de L'ISLE DU GAST.
Né en 1689 à l'Isle du Gast, diocèse du Mans, était chanoine de
Chartres.
ÉVÊCHÉ DE LIMOGES 115
Nommé évêque de Limoges en janvier 1730, il fut sacré à Paris, dans
la chapelle de l'archevêché par Charles de Vintimille, qui avait récem"
ment succédé au cardinal de Noailles.
C'est cet évêque qui a donné en 1736 un Breviarium Lemovicense,
et deux ans plus tard un missel en rapport avec le Bréviaire.
f à Limoges, le 5 septembre 1739, set. 50, es. 9. Enterré dans la
chapelle du séminaire de Limoges, la même année que son prédéces-
seur Gennetines était inhumé en Forez.
93. — Jean-Gilles du COETLOSQUET*.
Fils d'Alain-François, seigneur de Kérigou, et de Gillette des Isles.
Jean-Gilles naquit le 17 septembre 1700, près Saint-Pol de Léon en
Bretagne.
Docteur et prieur de Sorbonne, chancelier de l'Université de Bourges,
il avait été vicaire général du cardinal de Gesvres, archevêque de
Bourges, puis de l'évêque de Tulle, Charles d'Argentré.
Nommé évêque de Limoges en 1739, il fut sacré le 7 février 1740, et
prit possession le 13 mars suivant.
Il fit appliquer la mense monacale de Vigeois à la pension des
pauvres clercs, et prépara la construction du splendide palais épiscopal
que son successeur commença en 1766, acheva en 1787, nous allons
voir aux dépens de qui.
Nommé archevêque de Tours en 1750, Jean-Gilles préféra rester à
Limoges. Il était abbé de Tournus (Châlon) depuis 1745, et reçut
l'abbaye de Saint-Paul de Verdun en 1755.
Mais devenu en 1758 précepteur du duc de Bourgogne et de ses
trois frères, il se démit de son évêché.
Il fut reçu de l'Académie française en 1761, année où mourut le duc
de Bourgogne : il continua de faire l'éducation des trois frères survi-
vants qui devaient monter un jour sur le trône.
En 1771, il devint premier aumônier du comte de Provence.
f à Paris, 21 mars 1784, set. 85, es. 44. Enterré dans l'abbaye de
Saint-Victor.
94. — Louis-Charles du PLESSIS D'ARGENTRÉ.
Né en 1723 au château du Plessis en Argentré de Bretagne, était
1. Cf. René Kerviler, Notice sur J.-G. du Coetlosquet ; in-8, 1885. Nantes, Forest,
et Courcy, continuation du P. Anselme, t. IX, lre p. Généalogie de Coetlosquet.
116 PROVINCE DE BOURGES
parent éloigné du précédent évêque de Limoges, neveu propre de
Charles, évêque de Tulle, fils de Pierre, frère cadet de Jean-Baptiste,
que ses charges à la cour et ses riches bénéfices satisfaisaient pour le
moment et qui accepta plus tard l'évêché de Séez. Cf. Séez.
Louis-Charles, quoique cadet, précéda son frère dans la voie des
honneurs ecclésiastiques, l'un et l'autre protégés par Jean-Gilles du
Coetlosquet, leur parent, dont nous venons de parler.
Docteur et prieur de Sorbonne, vicaire général de Poitiers, officiai
de Bordeaux, Louis-Charles fut nommé évêque de Limoges le 3 sep-
tembre 1758, et sacré à Versailles le 14 janvier 1759 dans la chapelle
du roi, il prit possession le 19 mars suivant.
Il défendit chaudement les Jésuites en 1762. Devint abbé des Vaux-
de-Cernay, 1766, de Saint-Jean-d'Angély, 1774, quoique déjà nanti par
Clément XIV et Louis XV, des menses de Grandmont 1772.
Il avait sollicité dès 1767 auprès de la commission des Réguliers, et
c'est en cela qu'il est inexcusable, la suppression totale de l'Ordre de
Grandmont pour des motifs qu'il est difficile de justifier1.
Les relations de l'évêque de Limoges avec Turgot, intendant du
Limousin, n'ont rien de commun avec les affaires ecclésiastiques.
Député aux Etats généraux, l'évêque de Limoges s'opposa énergi-
quement aux innovations ; puis il émigra en Allemagne avec son frère
l'évêque de Séez.
Il refusa de se démettre en 1801, tout en accordant ses pouvoirs au.
nouvel évêque de Limoges, qui n'en avait pas besoin.
f à Munster, le 28 mars 1808, set. 86, es. 50.
ABBAYES DU DIOCÈSE DE LIMOGES
Nous mettons à part Saint-Martial de Limoges, abbaye sécularisée
en 1535.
0. S. B. vir. S. Augustinus Lemov., Saint- Augustin de Limoges.
S. Martinus Lemov., Saint-Martin de Limoges.
Maimacum, Saint-Léger de Maymac, C. S. M.
Solemniacum, Saint-Pierre de Solignac, C. S. M^
1. L. Guibert. Debtruction de V ordre et de l'abbaye de Grandmont, in-8, 1877;
art. VI et XII.
ÉVÊCHÉ DE LIMOGES 117
0. S. B. vir. Usarchise, Saint-Pierre cTUzerches, G. S. M.
Agedunum vel Acedunum, Saint - Etienne d'Almn,
G. S. M.
Bellus locus, Saint-Pierre et Saint-Paul de Beaulieu,
G. S. M.
Vosii, N.-D. de Vigeois, G. E.
fem. Régula, La Règle, à Limoges.
Bona Sania, Bonnesaigne.
Allodii, Les Allois.
SS. Trinitas de Dorato, Le Dorât.
0. Gist. vir. Alba Petra, N.-D. d'Aubepierre.
Bulium, N.-D. de Bueil.
Bonus locus, N.-D. de Bonlieu.
Bona aqua, N.-D. de Bonne-Aigue.
Dalonum, N.-D. de Dalon.
Obasina, N.-D. oVObazine.
Pratum benedictum, N.-D. de Prébenoit.
Palatium B. M., N.-D. du Palais.
Columba, N.-D. de la Colombe, en règle depuis 4615.
0. S. A. Beneventum, Saint-Barthélémy de Bénévent.
Stirpum, Saint-Pierre de VEsterp.
Outre ces abbayes, nous citons Grandmont, abbatia Grandimon-
tensis, chef d'ordre, en règle sous des prieurs jusqu'en 1318, et sous
des abbés réguliers ensuite, surtout à partir de 1603. Mais en 1772,
l'abbaye et l'ordre entier furent supprimés par le pape Clément XIV,
suivant le désir exprimé par la commission des Réguliers.
Hugues du Tems donne la bulle. Si on veut connaître l'histoire de
cette lamentable suppression, il faut lire L. Guibert, dont nous venons
de citer l'ouvrage.
COLLÉGIALES DU DIOCÈSE DE LIMOGES
Saint - Junien, Saint - Léonard, Saint - Yrieix, Saint - Germain de
Masseré, Eymoutiers, Guéret, Le Dorât, Aubusson, Brives, Uzerches,
Noailles, Turenne.
118 PROVINCE DE BOURGES
TUTELA, TULLE
Siège épiscopal érigé en 1317 par Jean XXII, sur un siège abbatial
préexistant. Le diocèse de Tulle était fort peu étendu.
Cf. Historiœ Tutelensis libri très, auctore Stephano Baluzio Tutelensi, in-4. Pari-
siis, typogr. regia, 1717.
33. — Humbert ANGELIN, 33e évêque de Tulle.
Né à Paris, était fils de la nourrice du roi, d'où vint à quelques plai-
sants l'idée de le nommer V évêque Téton. Aumônier de la reine ; abbé
de Marsillac.
Nommé évêque de Tulle le 4 octobre 1680 pour succéder à Mascaron,
qui venait d'être transféré à Agen1, il fut sacré le 18 mai 1681.
Sa notoriété, si ce n'est pas sa gloire, est d'avoir siégé au rang des
évêques dans l'Assemblée de 1682.
Démissionna en 1702. Resta abbé de Ham (Noyon).
f à Paris, 26 juin 1720, set. ? es. 40.
34. — André-Daniel de BEAUPOIL de SAINT-AULAIRE (S. Eula-
RIA, BALUZE).
Né le 16 juin 1651 en Limousin, était fils de Daniel et de Guyonne
de Blot, frère de François-Joseph, le poète académicien, qui mourut
nonagénaire en 1742.
André-Daniel était vicaire général de Périgueux.
Nommé évêque de Tulle le 18 avril 1702, sacré le 3 octobre, prit
possession le 14 janvier 1703.
Etablit à Tulle en 1706, les Sœurs de la Charité de Nevers dont la
supérieure, Marcelline Pauper, mourut à Tulle le 25 juin 1708, en
odeur de sainteté, proclamée par l'évêque.
C'est sur cet évêque que se clôt le troisième et dernier livre de
Baluze.
Démissionne en 1720.
f 18 novembre 1734.
1. Celui-ci et son prédécesseur Guron, transféré à Comminges, vivaient encore et
sont loués par Baluze, dans son Histoire de Tulle, d'après leurs communications
écrites ou verbales.
EVECHE DE TULLE H9
Hugues du Tems dit : f 4720, sans parler de la démission ; il se
trompe.
35. — Louis-Jacques Ghapt de RASTIGNAC.
Né en 1684, en Périgord, troisième fils de François, seigneur de
Rastignac, et de Jeanne- Gabrielle Touchebœuf, était docteur en théo-
logie.
Nommé évêque de Tulle le 29 décembre 4720, fut sacré le 4er février
4722, aux Jésuites de Luçon, par Lescure, en même temps que le
coadjuteur de Poitiers, Foudras de Gourcenay.
Ayant pris possession de son siège, il gouverna bien son petit dio-
cèse ; mais n'y resta pas deux ans.
Transféré à Tours, octobre 4723. Cf. Tours.
36. — Charles du PLESSIS D'ARGENTRÉ.
Né le 46 mai 4673, au château d'Argentré de Bretagne, était fils
d'Alexis et de Marguerite de Tanoarn, élève de Saint-Sulpice, abbé de
Guingamp, 4699, docteur de Sorbonne en 4700, aumônier du roi, 4709,
vicaire général de Tréguier.
Nommé évêque de Tulle le 26 octobre 4723, sacré le 40 juin 4725 au
séminaire Saint-Sulpice, il résida, confessant, visitant les moribonds,
prêchant souvent, s'occupant beaucoup de ses prêtres, et cependant
travaillant sept heures par jour à ses ouvrages, v. g. Collectif) judicio-
rum...; zèle, fermeté contre le Jansénisme, politesse, simplicité.
f à Tulle, 27 octobre (septembre) 4740, set. 67, es. 47.
N. B. — Il a laissé un grand nombre d'ouvrages solides, philoso-
phiques, théologiques et ascétiques en latin et en français. Son éloge par
M. de Mabaret est inséré dans les Mémoires de Trévoux, février 4743.
Il était oncle du futur évêque de Limoges, Louis-Charles, dont nous
venons de parler, et de l'évêque de Séez, Jean-Baptiste, dont nous
parlerons en son lieu.
37. — François de BEAUMONT* D'AUTIGHAMP.
Né en 4690, fils de Charles-Just, était grand doyen de la cathédrale
1. On peut voir dans Moreri, la Généalogie de Beaumont, soit à propos de cet
évêque de Tulle, soit à propos de son illustre parent Christophe de Beaumont,
archevêque de Paris.
420 PROVINCE DE BOURGES
d'Angers, ami du saint évêque Vaugirault; abbé d'Oigny (Autun) 1736,
sans faveur aucune.
Nommé évêque de Tulle en 1740, sacré le 11 juin 1741.
Refusa l'évêché de Senlis en 1754, accepta en 1761 l'abbaye de la
Victoire (Senlis). Cette année-là, il écrivit une lettre touchante en faveur
des Jésuites au Chancelier, 9 novembre 1761 .
f à Tulle, 11 novembre 1761, set. 71, es. 21. Son oraison funèbre,
par Melon de Pradou, mérite d'être lue.
— Nicolas-Bonaventure THIERRY, chancelier de l'Université de
Paris.
Nommé évêque de Tulle en 1761, refusa.
38. — Henri-Joseph-Claude de BOURDEILLES.
Né le 7 décembre 1720 dans le diocèse de Saintes.
Servit quelque temps dans les mousquetaires ; fut ordonné prêtre en
1746, abbé de la Trinité de Vendôme, 1753, vicaire général de Prémeaux
à Périgueux.
Nommé évêque de Tulle en mai 1762, sacré le 12 décembre ; il se
montra doux dans les formes, zélé dans les principes, charitable.
Transféré à Soissons, 1764, pour succéder à Fitz-James, il y fit beau-
coup de bien. Cf. Soissons.
39. — Charles-Joseph de RAFFÉLIS de SAINT-SAUVEUR.
Né en 1725 dans le diocèse d'Orange, était archidiacre d'Amiens et
vicaire général du saint évêque G. de La Motte, abbé d'Orbestier.
Nommé évêque de Tulle en 1764, sacré le 27 janvier 1765. Abbé de
Montiéramey (Troyes) 1770.
Il remplit ses fonctions avec zèle et dignité. En janvier 1791, il
repoussa les avances des constitutionnels qui voulaient le garder,
comme évêque de la Corrèze. C'est à son refus qu'ils élurent Brival.
Accablé de tristesse, l'évêque se retira.
f à Paris, 28 avril 1791, set. 66, es. 27.
ABBAYE DU DIOCÈSE DE TULLE
0. Cist. Valeta (Vallis lseta), N.-D. de la Valette.
m*^^^è^^^»^^mmmmmmm^m*^m^m*^
BURDIGALENSIS PROVINCIA
PROVINCE DE BORDEAUX
La province romaine qui se nommait sous les derniers empereurs
seconde Aquitaine et dont la métropole était Bordeaux, forma de bonne
heure une province ecclésiastique, comprenant les pays qui ont été
nommés plus tard Guyenne, Périgord, Angoumois, Saintonge, Aunis
et Poitou.
Dans cette province on compte dix sièges ou diocèses. C'est d'abord
le siège archiépiscopal, Burdigalen., Bordeaux. Il y a ensuite neuf sièges
épiscopaux que nous énumérons non dans l'ordre géographique qui
serait le plus naturel, mais dans l'ordre alphabétique, qui est le plus
commode. Ce sont: Aginnen., Agen; Gondomien., Condom; Engolis-
men., Angoulême; Lucionen., Luçon; Petrocoren.,Pm#wew#;Pictavien.,
Poitiers; Rupellen., LaRochelle; Santonen., Saintes; Sarlaten., Sarlat.
Cf. Gallia Christiana, Tomus II, anno 1720 editus. — Aïmanach Royal, années
successives. — Hugues du Tems, Le Clergé de France, Tome II, de la page 177 à la
page 643.
Nous faisons observer que Hugues du Tems, écrivant en français et suivant
strictement l'ordre alphabétique des noms français, place Bordeaux avant Bourges*,
il met Besançon avant l'une et l'autre. C'est l'inverse du latin de la Gallia, qui nous
commande : Vesuntio, Burdigala, Bituricae ; mais c'est logique.
BURDIGALA, BORDEAUX
Cf. Fisquet, France Pontificale, Bordeaux, 1 vol. in-8.
Avant d'être métropole dans l'ordre ecclésiastique, et même dans
l'ordre civil, Bordeaux eut des évoques. De là vient en grande partie
122 PROVINCE DE BORDEAUX
l'écart considérable qui existe dans le nombre ordinal que nous allons
signaler, une fois pour toutes, en tête de la série archiépiscopale
suivante :
ARCHEVÊQUES DE BORDEAUX
77 (65). — François d'ESCOUBLEAU, cardinal de SOURDIS.
Né en 1575, créé cardinal le 3 mars 1598, sacré archevêque de
Bordeaux en 1599, est compté ou comme le 77e évêque ou comme
le 65e archevêque.
f 8 février 1628, œt. 53, es. 29.
78. — Henri d'ESCOUBLEAU de SOURDIS, frère du cardinal, était
évêque de Maillezais, fut transféré à Bordeaux en 1628 pour y rem-
placer son frère. Tout archevêque qu'il était, il aida Louis XIII à faire
la guerre sur mer et sur terre.
f à Auteuil le 18 juin 1645, aet. 51, es. 23.
79. — Henri de BÉTHUNE, neveu de Sully, fut d'abord évêque de
Bayonne, puis de Maillezais, enfin archevêque de Bordeaux en 1646.
f 11 mai 1680, set. 76, es. 51.
80. — Louis d'ANGLURE de BOURLEMONT.
Né en 1617 à Anglure, diocèse de Troyes, septième fils de Claude,
seigneur de Bourlemont, Louis fut auditeur de Rote pour la France de
1657 à 1679, résidant ainsi à Rome vingt-deux ans consécutifs.
Il avait refusé en 1668 le siège de Tournai, en 1669 celui de Lavaur.
Mais il accepta en mars 1679 le siège de Fréjus, pour lequel il fut sacré
à Rome le 1er octobre, et dont il ne prit pas possession. Car il se laissa
transférer à Carcassonne dès le mois de janvier 1680.
Prit-il possession de ce nouveau siège par procureur? c'est possible.
Mais il n'alla pas à Carcassonne, ayant accepté le 6 septembre suivant
sa nomination au siège de Bordeaux, vacant par la mort de Henri de
Béthune. Il venait d'assister à la petite Assemblée, quand il reçut ses
bulles.
C'est lui qui alla représenter la province de Bordeaux, avec l'évêque
de La Rochelle, à la grande Assemblée de 1682. Son long séjour à
ARCHEVÊCHÉ DE BORDEAUX 423
Rome, sa connaissance du droit canonique et plusieurs raisons de
haute convenance ne l'avaient pas arrêté.
Rentré dans son diocèse, il y résida, déploya un grand zèle contre
les Protestants, avant et après la révocation de l'édit de Nantes. Il
confia son séminaire aux Prêtres de la Mission.
f à Rordeaux le 9 novembre 1697, aet. 70, es. 18.
— Henri de RISSY, évêque de Toul, nommé archevêque de
Rordeaux le 25 décembre 1697, refusa. Cf. Toul.
— Henri de RARILLON, évêque de Luçon, passe pour avoir aussi
refusé le siège de Rordeaux.
81. — Jean-Raptiste-Armand RAZIN de RESONS.
Transféré d'Aire, mars-juillet 1698. Cf. Aire.
Le nouvel archevêque trouvait à Rordeaux son frère Louis, qui était
intendant de la Guyenne.
Il allait cependant souvent à Paris soit pour voir son frère le
maréchal soit pour assister aux Assemblées du clergé. C'est lui qui fit
adopter par une Assemblée la nouvelle édition de la Gallia Christiana.
Sous la Régence, il dut rester plus longtemps dans la capitale, en sa
qualité de membre du Conseil.
Il fit publier en leur temps dans son diocèse les bulles Vineam et
Unigenitus. Il établit à Rordeaux, en 1715, l'hospice des Enfants
trouvés.
Le crédit de son frère Jacques, maréchal de France, l'ayant fait
nommer par le Régent archevêque de Rouen, avril 1719, il accepta.
Cf. Rouen.
82. — François-Élie de VOYER de PAULMY d'ARGENSON.
Transféré d'Embrun, 1719. Cf. Embrun.
Fidèle aux lois de la résidence et des visites pastorales, il ne montra
pas moins de zèle que ses deux prédécesseurs immédiats pour convertir
les Protestants, et il se défia plus qu'eux du Jansénisme.
Il fit réimprimer les décrets des conciles tenus à Rordeaux en 1583
et en 1624 pour mieux maintenir la discipline.
f à Rordeaux 25 octobre 1728, set. 72, es. 27.
424 PROVINCE DE BORDEAUX
— Henri de BELSUNCE, évêque de Marseille, à qui le cardinal de
Fleury proposa le siège de Bordeaux, refusa.
83. — François-Honoré LANGELOT de MANIBAN de GASAUBON.
Transféré de Mirepoix, 4729-1730. Cf. Mirepoix.
Ayant pris possession, il se distingua, par une résidence stricte, par
ses visites pastorales réglées et de fréquentes prédications.
Il était en même temps très charitable et fort pieux. Aussi fut-on
surpris qu'il eût supprimé ou renvoyé 46 fêtes chômées jusque-là.
Très aimé de son vivant, le saint archevêque fut vivement regretté
de tous à sa mort.
f à Bordeaux 29 juin 4743, set. 59, es. 22.
Les auteurs de la Gallia Christiana, mal informés sans doute sur ce
prélat, se contredisent formellement pour ce qui concerne la mort.
— Jean - Chrétien de Macheco de PRÉMEAUX, évêque de
Périgueux, nommé archevêque de Bordeaux le 8 septembre 4743,
ayant refusé de quitter son siège, amena la permutation dont nous
allons parler.
84. — Louis- Jacques d'Audibert de LUSSAN.
Né au château de Bain-sur-Bain (Baix-sur-Bhône), diocèse de Viviers,
en 4703, fut d'abord capitaine de cavalerie, puis ecclésiastique,
Sulpicien, docteur en théologie et professeur au séminaire d'Angers, enfin
vicaire-général de Joseph-Alphonse de Valbelle à Saint-Omer.
Nommé évêque de Périgueux le 8 septembre 4743, en même temps
que J.-G. de Prémeaux, était nommé archevêque de Bordeaux, il fut
arrêté court par le refus que celui-ci opposa à sa translation.
Lussan fut alors nommé archevêque de Bordeaux, au mois de
novembre 1743 et sacré le 22 avril 4744 ; il ne fit son entrée que le
28 novembre 4745. Il reçut en 4748 l'abbaye de Froidmont (Beauvais).
Durant son épiscopat, il promulgua trois jubilés, s'associa aux joies
et aux deuils de la nation, établit la fête du Sacré-Cœur de Jésus. S'il
ne prit nullement part à la commission des Réguliers, il ne se montra
pas non plus ardent pour sauver les Jésuites, qui pourtant faisaient
beaucoup de bien à Bordeaux. C'est-là qu'aboutit la modération de ce
prélat, d'ailleurs estimable.
f d'apoplexie à Bordeaux, 45 novembre 4769, set. 66, es. 25.
ARCHEVÊCHÉ DE BORDEAUX 125
85. — Ferdinand-Maximilien-Mériadec de ROHAN-Guémené.
Né à Paris le 7 novembre 1738, était le 4e fils d'Hercule Mériadec,
duc de Montbazon, et de Louise-Gabrielle-Julie de Rohan-Soubise,
grand-prévôt de Strasbourg, tréfoncier de Trêves, abbé du Mont-Saint-
Quentin, etc.
Nommé archevêque de Bordeaux, le 26 décembre 1769, préconisé
le 29 janvier 1770, il fut sacré le 8 avril suivant dans l'église de la
Sorbonne par son frère, Louis-René-Édouard, coadjuteur de Strasbourg.
Il fit son entrée solennelle à Bordeaux treize mois plus tard, le 5 mai
1771, retourna aussitôt à Paris, gouvernant de loin et dotant généreuse-
ment son diocèse.
Transféré à Cambrai, 4 février - 2 avril 1781. Cf. Cambrai.
86. — Jérôme-Marie Champion de CICÉ.
Transféré de Rodez, 4 février - 2 avril 1781. Cf. Rodez.
Il prit sans retard possession de son siège, mais n'y resta pas
assidûment, ayant accepté d'entrer dans la commission des Réguliers.
Le diocèse de Bordeaux ne paraît pas lui avoir gardé rancune ; on
voyait tant de qualités en lui. (
Élu par son clergé député aux États-Généraux, l'archevêque de
Bordeaux fut un des premiers de son Ordre qui s'unit au Tiers.
Devenu garde des sceaux, du 4 août 1789 au 21 octobre 1790, il contre-
signa la Constitution civile du clergé.
Cette faute grave, il se la reprocha publiquement le reste de sa vie.
Il refusa le serment schismatique, émigra finalement à Londres, où,
quoique déchiré par les médisances et les calomnies des autres émigrés,
dénué de secours, de consolations et de sympathies, il se comporta
dignement. Il faut lire dans Theiner, Affaires de France, les lettres
touchantes de l'évêque de Luçon, qui recommande à la pitié du
Souverain-Pontife son métropolitain malheureux.
Le pape l'avait chargé en 1792 d'administrer le siège vacant de
Saintes ; il le chargea en 1793 du diocèse de Condom, qui venait de
vaquer.
Dès le 8 octobre 1801, l'archevêque de Bordeaux envoya au pape sa
démission pleine et entière, se distinguant ainsi de la plupart des
évêques français, qui étaient réfugiés à Londres et de son propre frère,
Jean-Baptiste, évêque d'Auxerre, réfugié en Allemagne.
En 1802, l'archevêque démissionnaire de Bordeaux, fut nommé et
institué archevêque d'Aix.
126 PROVINCE DE BORDEAUX
Son nouveau diocèse comprenant les deux départements des
Bouches-du-Rhône et du Var, qui correspondaient à six anciens
diocèses, exigea de lui un travail immense, qu'il ne déclina pas, malgré
son âge.
f à Aix, le 22 août 1810, œt. 75, es. 40.
ABBAYES DU DIOCÈSE DE BORDEAUX
0. S. B. vir. Sancta Grux Burdigalensis, Saint-Croix de Bordeaux.
Silva Major, Sauve-Majeure ou La Grande-Sauve.
S. Maria de Aquistriis, N.-D. de Guistres {.
S. Salvator de Blavia, S. Sauveur de Blaye.
0. Gist. vir. Bonus locus vel Risus Agni, N.-D. de Bonlieu ou du
Carbonblanc.
Faisia vel Faeria, Faise ou la Faire.
0. S. A. Burgum, S. Vincent de Bourg 2.
Insula in Medulco, Vide en Médoc.
S. Romanus de Blavia, S. Romain de Blaye.
Vertolium aut Vertullum, S. Pierre de Verteuil.
0. Preem. Plana Silva, Pleine Selve.
COLLÉGIALES
Outre Sainte-Croix de Bordeaux, qui était à la fois abbaye et chapitre,
nous notons S. Seurin, S. Severinus, et S. Émilion, S. Emilianus, sans
prétendre tout énumérer.
1. Le célèbre Peyresc (Nie. Cl. Fabry de), fut abbé de Guistres depuis 1618 jusqu'à
sa mort, le 24 juin 4637.
2. Cl. F. Houtteville, abbé de Bourg depuis 1723 jusqu'à sa mort, le 8 novembre
1742, était natif de Paris. Ayant fait partie de l'Oratoire 18 ans, il devint secrétaire
du cardinal Dubois, membre de l'Académie française, apologiste de la religion.
Il est en effet l'auteur d'un ouvrage capital intitulé : La vérité de la religion
Chrétienne prouvée par les faits. In-4. 1722.
ÉVÊCHÉ d'agen 127
AGINNUM, AGEN
Cf. Histoire religieuse et monumentale du diocèse d'Agen, par l'abbé Barrère :
2 vol. in-4. Agen, 1855 et 1856.
Cet auteur cite souvent Labrunie, historiographe local du XVIIIe siècle.
69. — Jules MASCARON, 69* évêque d'Agen.
Né à Marseille en 1634, entré à l'Oratoire à l'âge de 16 ans, il devint
de bonne heure un prédicateur distingué en province, à Paris, à la
cour.
Louis XIV l'ayant nommé évêque de Tulle, il fut sacré en 1671. Tout
en gouvernant son petit diocèse de façon à mériter les éloges que lui
prodigue Baluze dans son Histoire de Tulle, Mascaron continua de
monter dans les plus hautes chaires et d'y briller.
Le siège d'Agen étant venu à vaquer par la mort de Claude Joly, le
21 octobre 1678, Louis XIV y nomma l'évêque de Tulle en février 1679;
Innocent XI lui fit expédier ses bulles quelques mois plus tard.
Mascaron partit aussitôt pour son nouveau diocèse ; il y fit son entrée
solennelle le 1er mai 1680. Par ses visites dans les cantons peuplés de
Huguenots, par ses catéchismes et ses instructions, par les missions
qu'il fit donner, il obtint 26,000 abjurations, avant la Révocation de
Fédit de Nantes et sans le secours des dragons. Il glorifiait ainsi Dieu
bien mieux que s'il avait assisté à l'Assemblée de 1682.
En 1686, il construisit un hôpital général, sorte de manufacture, où
les pauvres étaient recueillis et travaillaient, s'ils pouvaient.
L'évêque d'Agen prêcha encore des stations, des sermons ou des
oraisons funèbres en dehors de son diocèse ; mais il se faisait un devoir
d'y résider le plus possible.
f à Agen le 16 novembre 1703, aet. 70, es. 32.
70. — François HÉBERT, lazariste1.
Né à Tours en 1651, d'une famille parisienne, il entra chez les
Lazaristes en 1670, devint professeur de théologie à Sens, puis curé de
Versailles, chaud partisan de la morale sévère.
Nommé évêque d'Agen par le crédit de Bossuet, son protecteur, il
1. Cf. Dom Th. Bérengier, Belsunce, Tome I, le chapitre III en entier.
128 PROVINCE DE BORDEAUX
se fit sacrer par Noailles à Versailles dans son église paroissiale le
dimanche du Bon Pasteur, 6 avril 1704. Le samedi suivant, il assista
Bossuet mourant, et l'enterra pontificalement à Meaux quelques jours
après.
Ayant fait son entrée le 17 juin, il commença ses visites pastorales,
inaugura les conférences ecclésiastiques, fonda les Minimes, établit les
Visitandines, s'aida de son diocésain Belsunce, à qui il avait donné les
pouvoirs de vicaire.-général.
Malheureusement il garda des accointances jansénistes, qui lui firent
tort, malgré ses qualités réelles et sa rétractation de 1728, peu de
temps avant sa mort.
f à Paris le 20 août 1728, œt. 78, es. 25.
Il laissait des écrits historiques sur Versailles, sur Madame de
Maintenon, etc., qui sont restés inédits ; ses sermons seulement ont
été publiés.
71. — Jean d'Yse de SALËON.
Né en 1669 à Grenoble d'une famille honorable, jusque-là peu
connue, était docteur en théologie, homme d'expérience et de grande
vertu, quand il fut chargé d'administrer le diocèse de Senez après le
concile d'Embrun. Cf. Senez.
Il continua d'administrer ce malheureux diocèse l'année suivante
malgré sa nomination à l'évêché de Digne, et ne cessa qu'en 1729.
Nommé en effet cette année-là évêque d'Agen et préconisé, il se fit
sacrer le 16 avril 1730 par l'évêque de Saintes, Léon de Beaumont.
Par sa piété, sa science, son orthodoxie, il répara les fautes de son
prédécesseur, en faisant revivre le souvenir de Mascaron. Pour avoir
censuré le Quesnellisme, contrairement à la prétendue loi du silence,
il fut exilé en Auvergne par le Parlement de Bordeaux ; mais il ne
surveilla pas moins activement la doctrine de son clergé, jusqu'à sa
translation au siège de Rodez en 1734-1735. Cf. Rodez.
72. — Joseph-Gaspard-Gilbert de CHABANNES.
Né à Riom en 1702 de la branche de Pionsac, descendait de
Dammartin et de la Palisse.
Docteur en théologie et Prieur de Sorbonne, agent-général du clergé,
vicaire-général de Rastignac à Tours.
Nommé évêque d'Agen en 1735, sacré le 29 janvier 1736, il prit
possession, fonda une maison du Bon-Pasteur.
ÉVÊCHÉ d'agen 129
ce II avait, dit Labrunie, une grande facilité à parler et à écrire, de
l'esprit, du cœur surtout ; mais ces qualités dégénérèrent souvent en
une faiblesse de caractère qui lui valut des amertumes. Il refusa
pourtant l'archevêché de Bayonne » (de Bordeaux, sans doute).
Nous voudrions savoir au juste quelles amertumes éprouva cet
évêque par suite de s*, faiblesse de caractère, et quel parti il prit en
1762, sur la fin d'un épiscopat que Barrère qualifie de long et stérile 9
f à Monbran, château des évêques d'Agen, le 26 juillet 1767, aet. 65,
es. 32.
73. — Jean-Louis d'Usson de BONAG.
Né en 1734 à Paris (à Soleure en Suisse, s'il faut en croire Barrère
et Hugues du Tems), était fils de Jean-Louis, marquis de Bonac,
illustre diplomate, et de Françoise-Marie de Gontaut-Biron.
Il embrassa de bonne heure l'état ecclésiastique, devint vicaire-
général de Bourges.
Nommé évêque d'Agen le 1er novembre 1767, il fut sacré le 14 février
1768 et fit son entrée le 30 octobre suivant.
Il reconstruisit le palais épiscopal, répara sa cathédrale, se fit estimer
de son clergé.
Député aux États-Généraux de 1789, il ne se sépara pas de la majorité
de ses collègues. Mais il se distingua surtout par la noble fierté avec
laquelle le premier de tous, en pleine Assemblée nationale, il refusa le
serment schismatique, 4 janvier 1791. Peu de mois après, il émigra en
Bavière.
Malheureusement, en 1801, il refusa net sa démission, qu'il ne donna
qu'en 1815.
f à Paris le 11 mars 1821, aet. 87, es. 53, étant alors premier
aumônier du roi Louis XVIII.
ABBAYES DU DIOCÈSE D'AGEN
0. S. B. Sancti Gervasius et Protasius de Aziis ad Oldum, Essay ou
Eyssès-sur-Lot.
S. Maurinus, Saint- Maurin.
0. Cist. B. Maria de Gondonio, Gondon-les-Montastruc.
B. Maria de Periniaco, Pérignac.
y
130 PROVINCE DE BORDEAUX
L'abbaye bénédictine de Clairac, Clara-Aqua, était sécularisée depuis
1604 et unie à Saint-Jean-de-Latran.
CONDOMIUM, CONDOM
Le siège de Condom, érigé par Jean XXII en 1317, ne compte pas
encore quatre siècles d'existence. Il est enclavé dans la province
d'Auch à peu près autant que le diocèse de Bazas dans la province de
Bordeaux.
21. — Jacques de Goyon de MATIGNON, 21e évêque de Condom.
Né en 1643 à Thorigny-sur-Vire dans la Basse-Normandie, fils de
François, comte de Thorigny et d'Anne Malon de Bercy, était frère de
Léonor, évêque de Lisieux. L'un et l'autre eurent pour neveu François-
Léonor-Jacques, qui par son mariage avec l'héritière de Monaco, en
1715, est devenu la tige des princes actuels de Monaco.
Le célèbre Jacques-Bénigne Bossuet, évêque de Condom, ayant fait
sa démission le 31 octobre 1671 , Jacques de Matignon fut désigné pour
lui succéder en 1672, et se fit sacrer en avril 1673.
Fut-il plus fidèle aux lois de la résidence que son prédécesseur, qui
ne vint point à Condom? Nous Fignorons. Mais nous savons qu'éloigné
ou présent, il favorisa les Jansénistes et leur doctrine.
On fut tout étonné qu'en 1693, n'ayant pas encore cinquante ans,
ayant à peine vingt ans d'épiscopat, il donnât sa démission. L'étonne-
ment dut redoubler, quand on le vit survivre 34 ans à sa démission.
Il avait gardé la riche abbaye de Saint- Victor de Marseille, qui lui
valait trente mille livres de rentes.
f à Paris, 15 mars 1727, œt. 84, es. 54.
— Mathieu Isoré d'HEBVAUT, nommé évêque de Condom le
8 septembre 1693, ayant été nommé archevêque de Tours le 1er novembre
suivant, oublia Condom. Cf. Tours.
22. — Louis MILON.
Né à Tours en 1658 d'une famille de robe, était chanoine de Saint-
ÉVÊCHÉ DE CONDOM 131
Martin à Tours, aumônier du roi, quand il fut associé à Fénelon dans
les missions de Saintonge en 1686.
Nommé évêque de Condom le 1er novembre 1693, il se fit sacrer le
14 février 1694 à Paris dans l'église Saint-Louis des Jésuites.
Dans son diocèse, il fonda un hôpital, qu'il confia aux Filles de la Foi ;
rebâtit le palais épiscopal ; donna des gages aux Jansénistes, renchéris-
sant encore sur son prédécesseur.
f à Condom le 24 janvier 1734, set. 76, es. 40.
23. — Emmanuel-Henri-Timoléon de COSSÉ-BRISSAC.
Fils d'Artus-Timoléon-Louis, duc de Brissac, et de Marie-Louise
Béchameil de Nointel, il naquit à Paris le 12 octobre 1698.
Abbé de Fontfroide (Narbonne) et de Saint-Urbain (Ghâlons), il devint
aumônier du roi en 1725, agent-général du clergé en 1730.
Nommé évêque de Condom en 1735, sacré le 22 janvier 1736, il
administra son diocèse de haut et de loin.
f à Paris le 26 août 1757, set. 59, es. 22.
24. - Louis-Joseph de MONTMORENCY-LAVAL.
Transféré d'Orléans, 1757. Cf. Orléans.
Dégoûté de son premier diocèse, parce qu'il y avait rencontré des
difficultés, il se dégoûta promptement du second, qui avait été infecté
de jansénisme sous Matignon et Milon, sans pouvoir s'assainir sous
leur successeur.
Transféré à Metz, 8 septembre 1760. Cf. Metz.
25. — Etienne-Charles de Loménie de BRÏENNE.
Cet homme justement qualifié « suae patriae non minus quam
Ecclesiae odiosus », était le second fils de Nicolas-Louis, comte de
Brienne et d'Anne-Gabrielle Chamillart. Il naquit à Paris en 1727, fut
pourvu de riches bénéfices de très bonne heure.
En 1751, il présenta une thèse erronée à la Sorbonne ; il fut néan-
moins reçu docteur en théologie l'année suivante, quoiqu'il fût déjà
profondément engagé dans le parti philosophique par ses confrères
Turgot et Morellet, qui l'avaient mis en rapport avec d'Alembert.
Dévoré d'ambition, il étudia beaucoup, écrivit sur la tolérance et
d'autres sujets analogues. Conclaviste du cardinal de Luynes en 1758,
432 PROVINCE DE BORDEAUX
il revint de Rome en France pour briguer les bénéfices dont Jarente
avait alors la feuille.
Nommé évêque de Gondom le 8 septembre 1760, et sacré le
44 janvier 1761, il se fit donner encore quelques bonnes abbayes.
Étant député de sa province à l'Assemblée du clergé en 1762, il s'unit
à la majorité des prélats, pour réclamer en faveur des Jésuites. Cette
attitude ne lui nuisit pas.
Il fut transféré h Toulouse en 1763. Cf. Toulouse.
26. — Alexandre-César d'ANTERROCHES, dernier évêque de
Condom.
Né en 1721 dans le diocèse de Saint-Flour, était chanoine-comte de
Brioude, vicaire-général de Cambrai.
Nommé évêque de Condom et préconisé aussitôt, il se fit sacrer à
Cambrai dès le 5 juin 1763 et s'occupa exclusivement de son diocèse,
qui avait cruellement souffert.
Que put-il faire aux approches de la Révolution, quand il se sentait
vieillir ? Il eut le bonheur de prendre pour vicaire-général en 1788
l'abbé Pierre-Paul de Faudoas, prêtre du diocèse d'Auch, qu'il deman-
dait comme coadjuteur, et qui est devenu en 1805 évêque de Meaux.
En 1789, il partit pour les États-Généraux.
Le siège de Condom étant supprimé en 1791 et le diocèse enclavé
dans le département du Gers, l'évêque émigra.
f à Londres le 28 janvier 1793, set. 72, es. 30.
L'administration du diocèse vacant fut confiée par Pie VI à l'archevêque
de Bordeaux, Champion de Cicé, déjà chargé d'administrer le diocèse
de Saintes, qui était vacant depuis les massacres de septembre 1792.
Il n'y a aucune abbaye dans le diocèse de Condom. Mais on y compte
deux collégiales : Larroumieu et Le Mas d'Agenois.
ENGOLISMA, ANGOULÊME
Cf. Mighon (l'abbé). Chronique des évoques d'Angoulême, 176 pages in-8, en
ête de la vie de Jean- Joseph-Pierre Guigou, évêque d'Angoulême. Soulié, 1844.
Ouvrage très superficiel.
64. — François de PÉRICARD, 64e ou 73e évêque d'Angoulême.
Né en Basse-Normandie, était neveu de trois évêques et cousin du
ÉVÊCHÉ d'angoulême 433
célèbre Tourville, ayant pour père Charles de Péricard et pour mère
Esther de Costentin de Tourville.
Nommé évêque d'Angoulême en 1646 pour remplacer Jacques
Le Noël du Perron, qui passait au siège d'Évreux, il se fit sacrer aux
Carmélites de Paris par le fameux coadjuteur, Paul de Gondi, le
25 août 1647.
Il fut l'un des fauteurs du jansénisme, du moins en 1668.
La ville d'Angoulême lui fut redevable d'un hôpital-général pour les
pauvres, d'un Hôtel-Dieu pour les malades et d'un séminaire.
En 1673, il bénit solennellement la grotte de Saint-Cybard.
f 29 septembre 1689, set. ?, es. 42, léguant sa bibliothèque au sémi-
naire et ses ornements à la cathédrale.
65. — Cyprien- Gabriel Bénard de RÉSAY.
Fils de Cyprien, conseiller d'État, il naquit en 1651 (1657); était
docteur de Sorbonne, abbé de la Grâce-Dieu (La Rochelle).
Nommé évêque d'Angoulême le 1er novembre 1689, il administra
sans doute le diocèse en qualité de vicaire capitulaire. C'est après trois
ans d'attente qu'il put se faire sacrer, le 24 août 1692.
Il confia aux Lazaristes le séminaire fondé par son prédécesseur et
qui venait d'être achevé. En 1720, il interdit les Jésuites du collège
d'Angoulême, et favorisa ostensiblement les Jansénistes. Mais à la suite
du concile d'Embrun, il se rétracta, ainsi que les autres fauteurs de la
secte, le cardinal de Noailles en tête.
Sa charité le fit aimer des pauvres.
f à Angoulême le 5 janvier 1737, set. 86 (80), es. 45.
66. — François du VERDIER.
Né en 1678 dans le Limousin, avait été avocat du roi à Limoges avant
d'être ecclésiastique.
Ordonné prêtre, il devint doyen d'Angoulême, vicaire-général du
précédent évêque, auquel il fut appelé à succéder, quoique sexagénaire.
Sacré le 10 mars 1738, il reçut l'abbaye de Saint-Cybard en 1746,
répara sa cathédrale, où il tint un synode le 8 mai 1753, peu de mois
avant de mourir.
f à Angoulême le 21 septembre 1753, aet. 75, es. 16.
67. — Joseph-Amédée de BROGLIE.
Né en 1710 à Arles, était fils de Jean-Joseph Broglio (de Broglie),
134 PROVINCE DE BORDEAUX
de la branche établie en Provence depuis 1637 mais rattachée à l'illustre
famille qui donna successivement trois maréchaux de France durant le
XVIIIe siècle.
Entré de bonne heure dans la carrière ecclésiastique, Joseph-Amédée
fut redevable de son avancement à ses mérites personnels et non au
crédit de ses parents.
Boyer le fit nommer évêque d'Angoulême en 1753 ; préconisé sans
retard, le nouvel évêque put se faire sacrer le 4 mars 1754, et se mit
aussitôt à l'œuvre. Le diocèse était en souffrance depuis plus d'un
siècle, comme on le conclut facilement de tout ce que nous venons
de dire. Il était même bien tard pour appliquer les remèdes
efficaces.
L'évêque d'Angoulême ne se découragea point. Ayant choisi pour
vicaire-général le savant, aimable et pieux Bareau de Girac, que nous
verrons plus tard occuper le siège de Saint-Brieuc et le siège de
Rennes, il combattit l'erreur, le relâchement et les autres vices.
Il écrivit une fort bonne lettre au chancelier de France, le 29 novembre
1761, en faveur des Jésuites, qu'il voyait faire beaucoup de bien au
collège d'Angoulême.
En 1777, il alla aider à mourir saintement son cousin Charles de
Broglie, évêque de Noyon.
f lui-même saintement en 1784, set. 74, es. 30, laissant un nom
vénéré.
68. — Philippe-François d'Albignac de GASTELNAU.
Né en 1742 dans le diocèse de Mende, devint docteur de Sorbonne,
aumônier du roi, vicaire-général de Bayeux.
Nommé évêque d'Angoulême en 1784, il fut sacré le 18 juillet
de cette même année et prit aussitôt le gouvernement de son
diocèse.
En 1789, il fit partie des États-Généraux, sans s'y distinguer dans un
sens ni dans un autre. Son refus du serment schismatique amena
l'élection, comme évêque de la Charente, de Pierre- Mathieu Joubert,
qui ne tarda pas à donner du scandale.
L'évêque légitime était émigré en Angleterre. En 1801, il refusa de
se démettre.
f en Angleterre 1806, œt. 64, es. 22.
ÉVÊGHÉ DE LUÇON 135
ABBAYES DU DIOCÈSE D'ANGOULÊME
0. S. B. vir. S. Eparchius, Saint-Cybar ou Cybard.
S. Amantius de Buxia, Saint-Amand-de-Boixe.
fem. S. Ausonii Parthenon, Saint-Ausone.
0. Gist. Bornetum, N.-D. de Bournet.
Grossum Boscum vel Pons vivus, Grosbos, en règle.
0. S. A. Cella Fruini, La Celle-Frouin.
Corona, La Couronne.
COLLÉGIALE
Blanziacum, Blanzac.
LUCI0, LUÇON
En l'an 4317, le pape Jean XXII érigea un siège épiscopal dans
l'abbaye de Luçon, assignant tout le Bas-Poitou comme circonscription
au nouveau diocèse.
Cf. Histoire des moines et des évêques de Luçon, par l'abbé du Tressay ; 3 vol.
in-8, Paris, Lecoffre, 1869.
Cet auteur s'appuie sur l'histoire des évêques de Luçon, encore inédite,
composée par Jean de Beauregard, vicaire-général de Luçon avant et pendant la
Révolution, depuis évêque d'Orléans.
31. — Henri de BABILLON, 31e évêque de Luçon, cinquième
successeur de l'illustre Bichelieu dans ce titre-
Né le 4 mars 1637 au château d'Amboise où Jacques, son père, était
alors détenu, fut élevé d'abord avec ses trois frères à la maison pater-
nelle dans un milieu gallican ou janséniste, puis à Saint-Magloire, où il
fit de bonnes études, ne manquant ni d'intelligence ni d'autres qualités.
Nommé évêque de Luçon en 1671 pour remplacer Nicolas Colbert,
436 PROVINCE DE BORDEAUX
qui venait d'être transféré à Auxerre, il se fit sacrer à Saint-Magloire
le 5 juin 1672.
Cet évêque mérite de justes éloges pour sa piété, sa régularité, ses
austérités, sa bienfaisance et son zèle. Il refusa, paraît-il, deux
archevêchés. Ainsi nous sommes d'accord avec le P. Ingold, de
l'Oratoire *.
Mais il approuva le Rituel oVAlet ; il donna son nom et son concours
au Catéchisme des trois Henri (d'Angers, de Luçon et de La Rochelle).
f à Paris le 6 mai 1699, set. 62, es. 27, mal opéré de la pierre.
32. — Jean-François Salgues de Valderiès de LESGURE.
Né le 5 janvier 1644 au château de Lescure près Albi, élève des
Jésuites et des Sulpiciens, très éclairé, très droit et fort pieux, fit
longtemps des missions dans les Gévennes pour ramener les Protestants.
Il était vicaire général d'Albi, quand il assista comme député du
second ordre à l'Assemblée de 1682.
Nommé évêque de Luçon le 7 juin 1699, et pourvu aussitôt de ses
bulles, il put se faire sacrer à Paris par Noailles dès le 8 novembre
suivant.
Ayant pris possession, il commença ses visites pastorales, donna
lui-même des missions, en fit donner par les Jésuites, par le B. Louis
Grignion de Montfort et par d'autres. Il surveilla l'enseignement de
ses prêtres; confia son séminaire aux Jésuites, excluant ainsi les
Oratoriens ; interdit le Catéchisme des trois Henri ; démasqua en 1710
de concert avec son ami Ghampflour, évêque de La Rochelle, les
Jansénistes nouveaux ou Quesnellistes.
Sa charité ne brilla pas moins que son zèle : il agrandit l'hôpital, etc.
Par tous ces actes, il mérita l'amour de tous les catholiques, de ses
diocésains surtout, et s'attira la haine méprisante des Jansénistes.
f dans la maison de campagne des évêques, à Ghâteauroux près
Luçon, le dimanche de la Trinité, 23 mai 1723, set. 80, es. 24.
Le vertueux évêque de La Rochelle était venu assister son ami
durant ses derniers moments. Il présida à ses obsèques le lendemain
dans la cathédrale de Luçon.
1. Brochure de 111 p. in-8, publiée chez Poussielgue en 1885, sous ce titre :
Archives de Vévêché de Luçon.
EVECHE DE LUÇON 137
33. — Mighel-Celse-Roger de RABUTIN de Bussy.
Deuxième fils du fameux Rabutin, comte de Bussy, Michel était
doyen de Tarascon, abbé de Bonnevaux (Nevers), très mondain et de
plus ami de Voltaire.
Nommé évêque de Luçon le 17 octobre 1723 et sacré le 20 février
1724, il se hâta de prendre possession, pour ne plus faire ensuite que
des apparitions dans son diocèse. Il fut reçu de l'Académie française
pour remplacer Houdart de la Mothe.
Quoique très différent de ses deux prédécesseurs, comme ecclé-
siastique, Rabutin cependant imita Lescure sous le rapport de la
doctrine ; il poursuivit à outrance les Jansénistes qui l'ont décrié et
vilipendé à leur aise.
f à Paris le 31 octobre 1736. set. 67, es. 13.
34. — Guillaume-Samuel de VERTHAMON de Chavagnag.
Né en 1693 à Limoges, était neveu de Jean-Jacques de Verthamon,
évêque de Gouserans, 1708-1725, et petit-neveu du P. Pierre de
Verthamon, S. J, Provincial de France en 1678. A la mort de son
oncle, dont il était vicaire-général, il devint doyen de Limoges.
Nommé évêque de Luçon en 1737, il se fit sacrer le 2 février 1738 et
prit immédiatement possession.
Esprit étroit et taquin, homme sans cœur, livré corps et âme aux
Jansénistes, il favorisa les Appelants, lutta contre son chapitre, en
majorité orthodoxe et tracassa les Jésuites entre autres le P. Bonnin,
lança une instruction pastorale contre le P. Pichon.
Ayant fait reparaître le Catéchisme des trois Henri, que les Jésuites
de Luçon refusèrent d'accepter, il les interdit de la confession, de la
prédication et de l'enseignement de la théologie. Malgré l'appel du
P. Michelin, recteur du collège de Luçon, appuyé par le P. Nectoux,
recteur du collège de Poitiers, les Jésuites durent quitter leur collège
le 3 juin 1758.
Cet exil en présageait un autre que l'évêque n'avait pas prévu, qu'il
eût peut-être déploré.
f à Luçon, 1er novembre 1758, aet. 65, es. 21.
35. — Glaude-Antoine-François-jacquemet Gaultier d'ANCYSE.
Né en 1707 dans le diocèse de Bourges, était docteur et prieur de
Sorbonne, vicaire-général de Bourges.
138 PROVINCE DE BORDEAUX
Nommé évêque de Luçon en 1758, il fut sacré le 29 avril 1759.
Il eut beaucoup de peine à rétablir le calme dans son diocèse ; mais
il y réussit par la patience, le tact et la fermeté. On lui doit des statuts
synodaux. C'est lui qui introduisit à Luçon la liturgie parisienne.
f 27 octobre 1775, set. 68, es. 17.
36. — Marie-Charles-Isidore de MERGY.
Né au château de Maubec, diocèse de Vienne, le 3 février 1736, grand
archidiacre de Sens, conclaviste du cardinal de Luynes en 1775, il était
rentré en France après l'élection de Pie VI.
Nommé évêque de Luçon le 17 novembre 1775, il se fit sacrer le
18 février 1776.
Régulier, instruit, poli, mais trop'grand seigneur, il eut la chance de
trouver et d'employer pour gouverner son diocèse les deux frères
Brumauld de Beauregard.
Député de son clergé aux États-Généraux, il se tint fort bien. Il resta
à son poste, malgré l'évêque constitutionnel Rodrigue, jusqu'en 1792.
Étant alors passé en Suisse et de là à Ravenne, au lieu de féliciter ses
héroïques diocésains de la Vendée, il leur envoya de sévères mande-
ments, retira même les pouvoirs à son courageux vicaire-général Jean
de Beauregard, sauf à les lui rendre ensuite. Plus tard, il écrivit des
lettres moins dures, qui sont rapportées par Theiner, Affaires de
France. L'évêque de Luçon s'honora surtout par les charitables
sympathies qu'il montra à l'archevêque de Bordeaux, Champion de
Cicé, retiré en Angleterre.
De Ravenne l'évêque de Luçon se rendit à Venise, enfin à Vienne.
Ayant donné sa démission en 1801, il fut nommé archevêque de
Bourges le 19 germinal an X (9 avril 1802) et institué aussitôt par le
cardinal-légat. Il put en neuf ans réorganiser le culte catholique dans
les deux départements du Cher et de l'Indre, la lutte entre Pie VII et
Napoléon n'étant pas encore parvenue à son point extrême.
f à Bourges le 22 février 1811, 33t. 75, es. 35.
ABBAYES DU DIOCÈSE DE LUÇON
0. S. B. Orbisterium, Saint-Jean-Baptiste-d'Orbestier.
Brolium Herbaldi, Breuil-Herbaud.
ÉVÊCHÉ DE PÉRIGUEUX 139
0. S. B. Granataria, N. -D. de la Grenetière.
Insula Calveti, Gongr. Camald. N.-D. de VIsle-Chauvet.
de la congrégation des Camaldules.
0. Cist. Brolium Grolandi, Boisgroland.
B. Maria de Alba, La Blanche en Noirmoutier.
Trisagium, Trisay.
0. S. A. B. Maria de Fontanellis, Fontenelles.
B. Maria de Anglis, Angles.
0. Praem. Locus Dei in Jardo, Lieu-Dieu en Jard.
Les abbayes de Saint-Michel en VHerm, S. Michael in Eremo, et de
Talmond, S. Grux de Talmundo, avaient été unies à quelque établisse-
ment. Talmond pourtant était retombée en commende avant la fin du
XVIIP siècle.
COLLEGIALE
Une surtout Montaigu, Mons Acutus, était connue.
PETR0C0ILE, PÉRIGUEUX
Siège très ancien, avec juridiction sur tout le Périgord jusqu'en 1317,
année où fut érigé le siège de Sarlat.
78. — Guillaume LE BOUX, 78e évêque de Périgueux.
Il était né à Souzay ou à Pernay près Saumur, le 13 juin 1621, d'une
famille obscure et pauvre. N'ayant pu entrer chez les Capucins, il fut
admis à l'Oratoire, devint bon prédicateur, même à la Cour où il fut
goûté en 1657.
Nommé évêque d'Acqs l'année suivante, il put se faire sacrer seule-
ment le 4 avril 1660. S'il avait contracté à l'Oratoire quelque accoin-
tance avec le jansénisme, il n'en fit plus rien voir après son sacre.
Transféré d'abord à Mâcon, puis à Périgueux, le 15 décembre 1666,
pour remplacer Gyrus de Villers-la-Faye, il fit preuve de la plus louable
orthodoxie.
140 PROVINCE DE BORDEAUX
C'est lui qui fit unir le chapitre de la cathédrale à la collégiale de
Saint-Front.
f 4 août 1693, œt. 72, es. 34.
79. — Daniel de FRANCHEVILLE.
Né à Vannes, le 21 juin 1648, de parents aussi pieux que nobles,
était neveu de la vénérable Catherine de Francheville, fondatrice des
maisons de Retraite. Il fut d'abord avocat royal au Parlement de
Bretagne, puis se décida pour l'état ecclésiastique.
Nommé évêque de Périgueux le 8 septembre 1693, Daniel se fit sacrer
à Paris, le 17 janvier 1694, dans l'église de la maison professe des
Jésuites, et prit possession de son siège le 30 mai suivant.
Pieux, mortifié, charitable, vrai père des pauvres, l'évêque de
Périgueux eut au plus haut degré le zèle des âmes. Il fit donner partout
des missions, favorisa l'œuvre des retraites, etc.
•J- à Périgueux le 20 mai 1702, set. 54, es. 9, en odeur de sainteté.
Il fut enterré à la Visitation dans la Cité.
80. — Pierre CLÉMENT.
Né à Besançon, fut vicaire-général de Jacques-Nicolas Colbert à
Rouen.
Nommé évêque de Périgueux, aussitôt après Ja mort de Daniel de
Francheville, il se fit sacrer à Rouen dès le 29 octobre 1702, et vint
remplacer, sans prétendre le faire oublier, son saint prédécesseur.
f 6 janvier 1719, set. ?. es. 17.
81. — Michel d'ARGOUGES.
Né à Paris en 1685, était docteur en théologie, abbé de Jouy (Sens).
Le siège de Périgueux était vacant depuis deux ans quand Michel y
fut nommé, le 8 janvier 1721. Ayant reçu ses bulles le 16 juin, il se fit
sacrer le 3 août suivant.
Comme son prédécesseur immédiat, il suivit la route tracée sans
dévier ni à droite ni à gauche.
f 13 novembre 1731, 38t. 46, es. 11.
82. — Jean-Chrétien de Macheco de PRÉMEAUX.
Né à Dijon, le 15 mai 1697, d'une famille originaire de Nuits, étail
frère puîné de Jean-François, évêque de Couserans, 1726-1752. Il étail
vicaire-général de Sens.
ÉVÊCHÉ DE PÉRIGUEUX 141
Nommé évêque de Périgueux , fin 1731, il fut sacré le 25 mai 1732, prit
possession sans retard et s'acquit une réputation de science, de pru-
dence et de vertu qui attira les regards de Boyer, ministre de la Feuille.
L'archevêché de Bordeaux vacant, par la mort de Maniban, 29 juin
1743, fut offert à Jean-Chrétien. Mais celui-ci ne voulut pas s'éloigner
de Périgueux, où il était aimé et faisait du bien.
Il écrivit au chancelier de France, le 25 septembre 1761, une bonne
lettre en faveur des Jésuites.
f au Château-l'Évêque le 28 novembre 1771, set. 74, es. 41.
— Louis- Jacques d'Audibert de LUSSAN.
Nommé évêque de Périgueux, le 8 septembre 1743, mais arrêté par
la résolution de l'évêque, fut nommé archevêque de Bordeaux à sa
place. Cf. Bordeaux.
83. — Gabriel-Louis de ROUGÉ.
Vicaire-général de Séez.
Nommé évêque de Périgueux en 1771, fut sacré en mai 1772 ; mais
il mourut au mois de novembre suivant, sans avoir pu montrer ce qu'il
était.
84. — Emmanuel-Louis de GROSSOLES de Flamarens.
Transféré de Quimper, où il était depuis peu. Cf. Quimper.
Nommé évêque de Périgueux le 22 avril 1773, il prêta serment au
roi le 3 juillet et muni de ses bulles, il partit pour son diocèse.
Évêque pieux, généreux et régulier, il gardait cependant quelque
chose de brusque et de fier, qui rappelait l'ancien officier d'artillerie *..
En 1789 ne se voyant pas élu député aux États - Généraux , il
s'échappa de Périgueux, émigra peu après, abandonnant ainsi la
place aux constitutionnels qui élurent pour évêque l'ignoble Pontard.
L'évêque émigré de Périgueux refusa net sa démission en 1801,
fomenta de la sorte au moins indirectement la Petite-Église. Il ne
rentra même pas en France à la première Restauration.
f à Londres, juin 1815, set. 80, es. 44.
1. Dans un moment de vivacité, il donna un soufflet à son domestique. Mais se
repentant aussitôt, il lui demanda pardon et le gratifia d'un louis.
142 PROVINCE DE BORDEAUX
ABBAYES DU DIOCÈSE DE PÉRIGUEUX
Nommons en premier lieu Chancelade, Cancellata, 0. S. A., abbaye
en règle depuis le vénérable Alain de Solminihac, f 31 décembre 1659.
Cette abbaye était la tête d'une congrégation réformée.
0. S. B. vir. Brantosmum, Brantosme.
Turturiacum, Tourtoirac.
fem. B. M. de Ligurio, Ligueux.
Albugia, Le Bugne.
0. Cist. B. M. de Petrosa, La Peyrouse.
B. M. de Bosco Cavo, Boschaud.
0. S. A. B. M. de Castris, N.-D. de Chastres.
COLLÉGIALES
Saint-Front de Périguèux, collégiale ancienne, fut unie au chapitre
de la cathédrale sous Tépiscopat de G. Le Boux. Saint-Astier et Saint-
Sauveur d'Aubeterre, anciennes abbayes, étaient devenues collégiales.
PICTAVI, POITIERS
Siège épiscopal très ancien, qui a eu l'honneur d'être occupé par un
Père de l'Église, saint Hilaire, et d'avoir appuyé les premiers pas de
saint Martin. Le diocèse, malgré la division de Luçon au XIVe siècle,
reste un des plus étendus de la France.
102. — Hardouin Fortin de la HOGUETTE, 102e évêque de
Poitiers.
Né dans le diocèse de Saintes en 1643, était fils de Pierre, gouver-
neur de Blaye, et d'une sœur de Hardouin de Péréfixe.
Grâce à son oncle, il obtint un canonicat à Paris. Il fut plus tard
nommé évêque de Saint-Brieuc, et sacré le 3 mai 1676.
Transféré à Poitiers le 19 janvier 1680, pour remplacer Gilbert de
ÉVÊCHÉ DE POITIERS 143
Clérembault1, qui venait de mourir, il fut préconisé le 27 mai suivant
et prit aussitôt possession.
Sa grande occupation fut de catéchiser les Huguenots, très nombreux
dans son diocèse. Il dédia solennellement l'église abbatiale de Saint-
Maixent, le 3 août 1682. Ne se trouvait-il pas mieux dans ces fonctions
épiscopales que dans l'Assemblée, qui se tenait alors à Paris ?
Il quitta cependant Poitiers, dès qu'il eut reçu le brevet royal du
13 novembre 1685, qui le nommait archevêque de Sens, quoiqu'il n'eût
pas ses bulles. Cf. Sens.
— Armand de QUINGEY, abbé de Saint-Léonard de Ferrières
(Poitiers), nommé évêque de Poitiers en 1685, refusa. Il mourut
en 1688.
103. — François-Ignace de Baglion de SAILLANT.
Transféré de Tréguier, 1686-1692. Cf. Tréguier.
Le pape Innocent XI refusant absolument leurs bulles aux évêque s
nommés par Louis XIV après l'Assemblée de 1682, les refusa particu-
lièrement à François-Ignace qui avait siégé dans cette Assemblée au
rang des évêques.
Celui-ci administra-t-il le diocèse de Poitiers dans l'intervalle avec un
titre quelconque? C'est possible. Ce qui est certain, c'est que préconisé
enfin par Innocent XII, il fut un évêque très édifiant.
f à Poitiers le 26 janvier 1698, set. 64, es. 21.
Son éloge funèbre fut prononcé par le P. Jacques Chesnon, S. J.
\
104. — Antoine GIRARD de La Bornât (La Bournat).
Né en 1656 dans l'Auvergne d'une famille de robe, était docteur en
théologie, abbé de Pontlevoy (Blois), précepteur du comte de Toulouse.
Son frère Louis, docteur de Sorbonne et abbé d'Arborel (Castres),
membre de l'Académie française, f 13 avril 1747, est connu par plu-
sieurs ouvrages.
Nommé successivement évêque de Toul, de Boulogne et de Poitiers,
1. Cet évêque avait succédé, après une vacance réelle de six années à Henri-
Louis-Chasteigner de La Rocheposay, f 30 juillet 1651 , set. 74, es. 40, sous l'épisco-
pat duquel avaient eu lieu à Loudun les événements extraordinaires, marqués
diversement par les noms d'Urbain Grandier, de Laubardemont, de Kériolet, de
Surin, etc.
144 PROVINCE DE BORDEAUX
Antoine accepta ce dernier siège, reçut ses bulles et se fit sacrer
19 octobre 1698.
Pieux et zélé prélat, il fut enlevé prématurément.
f à Poitiers le 2 mars 1702, set. 46, es. 4.
Son oraison funèbre fut prononcée par le P. Ducros, S. J.
— Maurice Le PELETIER, Sulpicien, supérieur du séminaire
d'Angers, fils de Claude, surintendant des finances, nommé évêque de
Poitiers, 1702, refusa malgré les plus vives supplications.
— Charles-Mathurin Lény de COATELEZ, vicaire -général de
Vannes, député suppléant du second ordre à l'Assemblée de 1682,
proposé pour l'évêché de Poitiers, fut repoussé par le roi lui-même.
— Jean Trotti de la CHÉTARDIE, curé de Saint-Sulpice de Paris,
nommé évêque de Poitiers, refusa court.
105. — Jean-Claude de la Poype de VERTRIEU.
Né en 1654, était comte de Lyon.
Nommé évêque de Béziers le 14 avril 1702, de Poitiers le lendemain,
il reçut ses bulles pour ce dernier siège, fut sacré le 12 novembre 1702,
était en même temps abbé de Gaillac (Albi).
Hugues du Tems a dit de lui : « C'est un des plus saints évêques
qui aient gouverné l'église de Poitiers. On doit à ses soins la théologie
dite de Poitiers ». Nous souscrivons à cet éloge, en le fondant sur des
titres moins contestables, régularité, piété, orthodoxie.
Dans la vingtième année de son épiscopat, il demanda et obtint pour
coadjuteur celui qui suit.
f à Poitiers le 3 février 1732, aet. 78, es. 30.
Nous avons son oraison funèbre, dont nous ne connaissons pas
l'auteur.
106. — Jérôme-Louis de Foudras de COURCENAY.
Neveu ou cousin, coadjuteur et successeur du précédent.
Il était né en Bourgogne, d'une famille originaire du Lyonnais, vers
l'année 1685. Il aidait l'évêque de Poitiers, quand celui-ci l'obtint du
Régent pour coadjuteur, le 8 janvier 1721.
Ayant reçu ses bulles, il fut sacré évêque de Tlos (Tloanus) par
ÉVÊCHÉ DE POITIERS 145
Lescure dans l'église des Jésuites de Luçon le 1er février 1722. Pendant
dix ans, il suppléa l'évêque vieux et infirme, avec les revenus de
l'abbaye de Saint-Liguaire (Saintes).
Devenu évêque de Poitiers, il gouverna sagement et pieusement.
f 14 août 1748, set. 63, es. 27.
Son oraison funèbre fut prononcée par M. Arnault.
107. — - Jean-Louis de la Marthonie de GAUSSADE.
Né à Périgueux en 1712, il fut élève de Saint- Sulpice, excellent
catéchiste, devint docteur de Sorbonne en 1742, puis vicaire-général
de Saint- Aulaire à Tarbes.
Nommé évêque de Poitiers en 1748, il fut sacré le 18 mai 1749.
« Pieux, instruit, mais froid », dit de lui Msr Allou, « il déplut et se déplut
à Poitiers. Aussi se laissa-t-il volontiers transférer à Meaux en 1759.
Cf. Meaux.
Il avait publié une nouvelle édition de la théologie de Poitiers.
108. — Martial-Louis de Beaupoil de SAINT- AULAIRE.
Né le 1er janvier 1719 d'une branche cadette de la famille limousine
qui avait donné un évêque à Tulle, un autre à Tarbes, puis un Acadé-
micien célèbre mort en 1742 et un autre en même temps homme d'État
de nos jours, le propre neveu de Martial-Louis.
Celui-ci était fils de Louis, seigneur de Gorre, et de Françoise
Guingaud.
Il avait 40 ans accomplis, quand il fut nommé évêque de Poitiers, le
15 février 1759 ; il put se faire sacrer dès le 13 mai suivant. Peut-être
trompa-t-il les calculs des Feuillants qui l'avaient fait nommer.
Car il défendit énergiquement les Jésuites, combattit vigoureuse-
ment les Jansénistes, qui le détestèrent ainsi que son vicaire-général
d'Aviau, que nous verrons archevêque de Vienne et de Bordeaux.
Député aux États-Généraux, l'évêque de Poitiers refusa solennelle-
ment le serment schismatique, protesta contre l'élection de René
Lecesve, premier évêque constitutionnel, puis contre le sacre de
Charles Montault, son successeur.
Il émigra en Suisse.
f à Fribourg en 1798, œt. 79, es. 39.
10
146 PROVINCE DE BORDEAUX
ABBAYES DU DIOCESE DE POITIERS
0. S. B. vir. S. Gyprianus Pictaviensis, Saint-Cyprien de Poitiers.
S. Jovinus de Marais, Saint-Jouin-de-Marnes.
S. Maxentius, Saint-Maixent.
Nantolium in Valle, Nanteuil-en- Vallée.
Carrofum, Charroux.
Nobiliacum, Nouaillé.
S. Maria de Allodiis, Les Alleuds.
Ferrariae S. Leonardi, Février es.
Campus bonus seu Cambonium, Chambon.
B. Maria de Sede Brignoni, La Sye-en-Brignon.
Quinciacum, Quinçay.
S. Maria de Morellis, Moreaux.
fem. Parthenon Sanctae Crucis, Sainte-Croix de Poitiers.
SS. Trinitas Pictaviensis, Sainte-Trinité de Poitiers.
Bona Vallis prope Thoarcium, Bonneval-les-Thouars.
0. Gist. B. Maria de Castellariis, Les Châtelliers.
Valentia, Valence.
B. Maria de Bonis Vallibus, Bonnevaux.
Misericordia Dei, La Merci-Dieu.
B. Maria de Pinu, Le Pin.
0. S. A. Gella S. Hilarii, La Celle Saint-Hilaire à Poitiers.
Gella Sanctae Mariae, Notre-Dame de Celle près Niort.
S. Launus Thoarcensis, Saint-Laon de Thouars.
S. Severinus, Saint-Severin.
S. Maria Regalis, N.-D. de la Réau.
Sancta Crux de Anglo, Angle.
Fons Gomitis, Fontaine-le-Comte.
Nous signalons à part Fontevrault, Fons Ebraldi, chef d'Ordre, dont
les constitutions diffèrent de toutes les autres.
Nous signalons aussi Montiemeuf, monasterium novum, prieuré
célèbre à Poitiers, de l'ordre de Gluny.
Nous ne comptons plus Airvaux, Châtillon, VÉtoile, Saint-Savin
anciennes abbayes sécularisées depuis plus ou moins longtemps.
ÉVÊCHÉ DE LA ROCHELLE 147
COLLEGIALES
On en compte 48 dans le diocèse, dont quatre à Poitiers même,
savoir : Saint-Hilaire-le-Grand, Sainte-Radegonde (Sancta Radegundis),
Notre-Dame-la-Grande, Saint-Pierre-le-Puellier (S. Petrus Puellaris).
Nous omettons les autres.
RUPELLA, LA ROCHELLE
En l'an 4317, le pape Jean XXII avait érigé un siège épiscopal à
Maillezais, en lui assignant pour circonscription FAunis et une partie
de la Saintonge. C'est ce même siège qui fut transporté à La Rochelle
par le pape Innocent X, le 4 mai 4648.
Cf. Documents pour servir à l'histoire des diocèses de Saintes et de La Rochelle, par
L. Audiat ; in-8, Pons, 1882. — Briand, Histoire de Véglise Santone et Aunisienne,
3 vol. in-8, La Rochelle 1833 : ouvrage gâté par la déclamaiion qui y règne.
Le premier évêque qui vint siéger à La Rochelle fut Jacques RAOUL
de la Guibourgère, précédemment évêque de Maillezais, « episcopus
Malleacensis ». Il mourut à La Rochelle le 46 mai 4664.
Nous allons énumérer les successeurs d'après d'autres sources et un
peu d'après l'ouvrage mal fait de l'abbé Briand, dont nous venons de
donner le titre complet.
2. — Henri-Marie de LAVAL-Boisdauphin, second évêque de La
Rochelle, 26e évêque de Maillezais.
Deuxième fils de Philippe-Emmanuel, marquis de Sablé, et de
Madeleine de Souvré, petit-fils d'Urbain, maréchal de France, Henri-
Marie naquit en 4620, fut baptisé le 2 mars, la reine Marie de Médicis
étant sa marraine.
Il avait été sacré évêque de Saint-Pol-de-Léon le 47 août 4652. A la
mort de Jacques Raoul, premier évêque de La Rochelle en 4664, il fut
désigné pour occuper le siège vacant.
Gomme sa mère, la fameuse marquise de Sablé, il était tout dévoué
148 PROVINCE DE BORDEAUX
aux Jansénistes, donnait sa confiance à Michel Bourdaille, l'un des
coryphées de la secte. Il fut un des 19 évoques qui en 1664 appuyèrent
les 4 évêques rebelles. Il donna un nouveau gage à la secte en
publiant de concert avec Henri Arnauld, évêque d'Angers, et Henri de
Barillon, évêque de Luçon, le Catéchisme des trois Henri.
Un pareil évêque était donc bien placé dans l'Assemblée de 1682,
dont il fit partie. Mais il ne se compromit pas.
Lié d'amitié avec le saint curé Moreau, il fonda une maison de la
Mission à Fontenay en 1676, soutint Fénelon et ses missionnaires en
1686, employa aussi les Jésuites. Il alla jusqu'à demander Fénelon
pour coadjuteur.
f 22 novembre 1693, set. 74, es. 42.
En lui s'éteignait la branche cadette de Laval, qui avait duré plus de
deux siècles et n'avait pas été sans gloire. Les autres branches de la
maison de Laval ont subsisté jusqu'à nos jours, ainsi que la branche
aînée de Montmorency. Mais aujourd'hui, 1890, toutes sont éteintes.
3. — Charles-Madeleine Frezeau de la FREZELIÈRE.
Né le 4 septembre 1654, était fils de François, lieutenant-général de
l'artillerie et gouverneur de Salins. Il fut lui-même colonel de dragons,
avant d'entrer dans l'état ecclésiastique.
C'est au séminaire des Missions étrangères qu'il étudia la théologie.
Abbé de Saint-Sauveur-le-Vicomte (Coutances), il se retira quelque
temps dans son abbaye.
Devenu vicaire-général de Strasbourg, il donna des missions
fructueuses. En 1692, il déploya un dévouement héroïque au service
des soldats.
Nommé évêque de La Rochelle le 24 décembre 1693, il se fit sacrer
le 27 juin 1694 à Paris, au noviciat des Jésuites, et résigna aussitôt son
abbaye.
Arrivé à La Rochelle, il confia son séminaire aux Jésuites ; travailla
à convertir les Calvinistes de sa ville épiscopale et des alentours ;
maintint la discipline ecclésiastique avec fermeté, mais sans amertume,
ni rigueur. Il était aidé en tout par son vicaire-général, le savant abbé
Hillerin, aussi pieux qu'orthodoxe, qui ne mourut qu'en octobre 1748,
âgé de 89 ans.
L'évêque de La Rochelle dont nous parlons ne vécut pas aussi
longtemps. Fidèle aux lois de la résidence, des visites pastorales et
des autres devoirs de sa charge, il s'épuisa vite.
ÉVÊCHÉ DE LA ROCHELLE 149
f à La Rochelle le 4 novembre 4702, aet. 48, es. 9.
Très regretté de ses ouailles, il fut enterré par son saint ami Lescure,
évêque de Luçon.
4. — Etienne de GHAMPFLOUR.
Né en 1644 dans le diocèse de Glermont, fut de bonne heure chanoine
de la cathédrale, puis vicaire-général de son évêque, Bochart de Saron.
Il avait étudié les lettres sous les Jésuites et la théologie sous les
Sulpiciens, à Clermont même, avec le plus grand succès.
« Néant, ignorant, grossier, ultramontain, abandonné aux Jésuites »,
dit Saint-Simon. « Noble de race et de caractère, champion de la vérité,
père des pauvres, instituteur de l'enfance », ainsi parle son plus récent
biographe1.
Nommé évêque de La Rochelle le 31 décembre 1702, sacré le 10 juin
1703, il entra immédiatement en fonctions : visites, encouragements,
réformes.
Ayant publiquement démasqué Quesnel, de concert avec Lescure,
évêque de Luçon, il se trouva en conflit avec le cardinal de Noailles.
Mais le pape Clément XI se prononça pour les deux évêques.
Le zélé Champflour attira le P. de Montfort dans son diocèse, établit
l'hôpital Saint-Étienne'et les Dames-Blanches à La Rochelle. Il promulgua
de sages ordonnances ; mena constamment une vie édifiante et
mortifiée.
Étant allé préparer à la mort son saint ami Lescure, évêque de
Luçon, il lui rendit les derniers devoirs, et revint se préparer lui-même
au suprême passage, en travaillant néanmoins jusqu'au dernier jour.
f à La Rochelle le 26 novembre 1724, aet. 80, es. 23.
5. — Jean-Baptiste-Antoine de BRANGAS.
Né à Pernes, diocèse de Carpentras, en 1693, était le 6e fils de Henri,
marquis de Céreste et de Dorothée de Cheylus. Son frère aîné, Louis,
fut fait maréchal de France en 1741 ; un autre frère, Henri-Ignace était
évêque de Lisieux.
Jean-Baptiste-Antoine, reçu docteur en théologie, devint aumônier du
roi, agent-général du clergé, etc.
Nommé évêque de La Rochelle le 16 avril 1725, il obtint ses bulles
1. Étude historique: Mar Etienne de Champflour, 4e évêque de La Rochelle, par
l'abbé Stanislas Braud, in-8 de 78 p. avec portrait ; La Rochelle, Dubois, 1883.
450 PROVINCE DE BORDEAUX
le 23 juillet et se fit sacrer le 23 octobre suivant à Paris, dans l'église
du noviciat des Jésuites.
Arrivé à La Rochelle, il s'appliqua uniquement à continuer ses deux
excellents prédécesseurs, Frezeau et Champflour, surtout le dernier.
Sans faire de bruit, il étouffa les oppositions à la bulle Unigenitus. En
moins de quatre ans il avait conquis l'estime et l'affection de tous.
Transféré à Aix, 21 juin - 6 juillet 4729. Cf. Aix.
6. — Augustin-Roch de MENOU de Charnizay.
Né le 15 mai 1681 dans le diocèse d'Auxerre, était le 5e fils d'Armand-
François, marquis de Menou, seigneur de Gharnisay en Touraine, et
de Françoise de Glere.
Abbé d'Angle (Poitiers), Augustin Roch devint vicaire-général du
vertueux Mérinville à Chartres.
Nommé évêque de La Rochelle en 1729, il fut sacré le 10 septembre
1730, étant déjà dans sa cinquantième année. Mais il devait atteindre
sa quatre-vingt-septième.
Quoique vieux et infirme, il gouverna son diocèse avec sagesse,
piété, charité. La fermeté peut-être fit quelquefois défaut, quand elle
eût été indispensable. On nous comprend.
Cet évêque posa la première pierre de la cathédrale de Saint-Louis.
Par son testament il institua l'hôpital Saint-Louis son légataire
universel.
f à La Rochelle le 26 novembre 1767, aet. 87, es. 38.
Son corps fut enterré à l'hôpital où se trouve son épitaphe.
7. — François-Joseph-Emmanuel de Crussol d'Uzès d'AMROISE.
Né à Paris le 4 juin 1735, fils de Joseph-Emmanuel, comte d'Amboise,
était neveu de François, évêque de Rlois, qui devint archevêque de
Toulouse. Ayant perdu son père en naissant, François-Joseph dut à
son oncle ce qu'il ne pouvait attendre du très noble chef de sa maison,
le duc d'Uzès.
Nommé évêque de La Rochelle, fin 1767, il fut sacré le 17 juillet 1768.
Il continua sa cathédrale sans pouvoir l'achever ; bâtit au moins le
palais épiscopal. Mais surtout il déploya une grande fermeté pour
maintenir la discipline aux approches de la Révolution.
f à La Rochelle le 7 juin 1789, aet. 54, es. 21.
ÉVÊCHÉ DE LA ROCHELLE 451
8. — Jean-Charles de COUGY.
Né le 23 septembre 4746 au château d'Escordat près de Réthel, était
fils de Charles-Nicolas de Gallebaut, de la branche de Coucy-Polecourt,
et de Marie- Anne du Bois de Lauberelle.
Protégé de la Roche-Aymon, qui le fit nommer aumônier de la reine
et lui donna en 4777 la riche abbaye d'Igny (Reims), il attendait d'autres
honneurs, dont la Révolution faillit lui interdire l'accès. Il eut cependant
la chance pour lui.
Nommé évêque de La Rochelle en 4789 et pourvu aussitôt de ses
bulles, il fut sacré le 3 janvier 4790, dans la chapelle du séminaire
Saint-Sulpice à Paris, par le nonce Dugnani, en même temps que
d'Aviau, archevêque de Vienne, et Asseline évêque de Boulogne.
Ayant pris possession, il fit beaucoup de charités, donna de bons
conseils , qui se perdirent dans le bruit. Le siège épiscopal de La
Rochelle étant supprimé par la Constitution civile du clergé, il adressa à
ses diocésains, le 27 juillet 4794, une lettre d'adieu, et se retira.
Il résida en Espagne de 4797 à 4804. C'est de là qu'il envoya au pape
un refus motivé de sa démission. Il ne se démit qu'en 4846 pour être
nommé l'année suivante archevêque de Reims.
L'opposition que rencontra le concordat de 4847 retarda jusqu'en
4824 l'intronisation du nouvel archevêque, qui mourut moins de trois
ans après.
f à Reims le 9 mars 4824, set. 78, es. 35.
ABBAYES DU DIOCÈSE DE LA ROCHELLE
0. S. B. Absia, UAbsie-en-Gâtine.
Bellus Fons, Belle fontaine.
0. Cist. S. Leonardus de Calmis, Chaumes.
Gratia Dei, La. Grâce-Dieu.
Gratia S. M. de Caronte, Char on.
Morolia, Moreil.
0. S. A. Aurea Vallis, Airvaux.
Maleolium, Mauléon.
Niolium, Niœuil.
Cette dernière abbaye, sécularisée en 4745, était restée en commende
à la disposition du roi, ou redevint une commende ordinaire en 4763.
152 PROVINCE DE BORDEAUX
Faute de collégiales, nous signalons à La Rochelle, sans les énumé-
rer, plusieurs communautés d'hommes et de femmes.
SANTONES, SAINTES
Siège ancien, illustre et d'une circonscription fort étendue, même
après l'érection du siège de Maillezais et de La Rochelle.
Cf. Histoire de V église Santone et Aunisienne, par l'abbé Briand ; 3 vol. in-8, La
Rochelle, 1843 ; ouvrage historique gâté par le genre déclamatoire. — Documents
pour servir à l'histoire des diocèses de Saintes et de La Rochelle, par L. Audiat ; in-8,
Pons, 1882.
71. — Guillaume de la BRUNETIÈRE du Plessis-Gesté, 71e
évêque de Saintes.
Né au château du Plessis-en-Gesté, dans le diocèse d'Angers,
en 1630, il fut élève des Jésuites à La Flèche, acheva ses études à
Navarre, sous Nicolas Cornet. Reçu docteur de Navarre, il devint
archidiacre de Brie dans le diocèse de Paris ; il fut l'un des vicaires
capitulaires en 1662, se montra dès lors attaché aux saines doctrines.
Le siège de Saintes étant venu à vaquer, le 1er juillet 1676, par la
mort de Louis de Bassompierre, Guillaume fut appelé à ce siège ; il se
fit sacrer le 30 novembre 1677.
Aussitôt installé, il fit donner des missions et il en donna lui-même
pour instruire les Huguenots fort nombreux de la Saintonge. Plus de
dix mille abjurations furent le fruit de son zèle, de son affabilité, de sa
charité et de sa piété.
Si Fénelon et ses auxiliaires purent à bon droit remercier Dieu de
leurs heureuses courses apostoliques et de leurs succès en Saintonge,
ils ne manquèrent pas de reporter sur le vertueux évêque de Saintes
une partie de leurs mérites.
Le digne évêque f à Saintes le 22 mai 1702, set. 72, es. 25.
Son éloge funèbre fut prononcé par le P. Voisin, S. J.
— B. de SÉNAUX, vicaire-général d'Autun, nommé évêque de
Saintes le 3 juin 1702, d'Autun le 15 août suivant, opta pour ce dernier
siège. Cf. Autun.
ÉVÊCHÉ DE SAINTES 453
72. — Alexandre de GHEVRIERS de Saint-Mauris *
Né le 29 décembre 1653 dans le Maçonnais, était fils d'Honoré, comte
de Saint-Mauris, et de Claudine de Damas-Thianges ; docteur de
Sorbonne, il devint prévôt de Saint-Pierre de Mâcon le 24 décembre 4701 .
Nommé évêque de Saintes le 15 août 1702, il se fit sacrer le 25 mars
1703 à Paris dans l'église du noviciat des Jésuites.
Durant son trop court épiscopat, il eut à cœur de continuer en tout son
vertueux prédécesseur.
f à Saintes le 3 juin 1710, set. 57, es. 7, « regretté de tous les gens
de bien », Hugues du Tems.
73. — - Henri-Augustin Le PILEUR.
Né à Paris en 1650, était fils de Jean, seigneur de Grandbonne,
auditeur aux Comptes. Pourvu des abbayes d'Épernay et de Bonnevaux,
il était sexagénaire quand il fut nommé évêque de Saintes, le 4 avril
1711. Il se fit sacrer à Paris le 21 décembre suivant.
Son épiscopat, qui ne devait pas durer quatre ans, est marqué par
un fait regrettable, l'interdit lancé en 1714 contre le P. de Montfort,
aujourd'hui Bienheureux. Il est vrai que le prélat leva peu après sa
censure ; mais il n'en avait pas moins frappé un coup qui retomba sur
lui-même.
Il donna sa démission l'année suivante, se retira à Paris, où il
mourut le 23 février 1726, est. 76, es. 15.
74. — Léon de BEAUMONT.
Fils de Henri de Beaumont, seigneur de Gibaut, Usseau, etc. maré-
chal-de-camp, et de Marie de Salignac, sœur aînée de fénelon 2, naquit
en 1660 au château de Gibaut en Saintonge. En 1693, il devint sous-
précepteur du duc de Berry, Fénelon étant précepteur en titre de ce
duc et de ses deux frères aînés. En 1638, il fut vicaire-général de son
oncle à Cambrai. Après la mort de Fénelon, le chapitre de Cambrai,
pour le retenir, l'élut doyen et l'installa, 23 décembre 1715.
Nommé évêque de Saintes en 1716 par le Régent, qui n'eut pas
toujours la main aussi bonne, il souffrit du retard de ses bulles. Il put
1. Voir Moreri, Généalogie de Chevriers.
2. Fénelon n'avait pas quatre ans, le 23 février 1655, quand Marie, sa sœur du
premier lit, fut mariée à Henri de Beaumont ; et il n'avait que neuf ans à la nais-
sance de son neveu Léon.
154 PROVINCE DE BORDEAUX
enfin se faire sacrer à Paris, au noviciat des Jésuites, par l'archevêque
de Bordeaux, Bazin de Besons, métropolitain de Saintes, le 3
juillet 1718. Il résigna aussitôt son riche doyenné de Cambrai, pour
être tout entier à son diocèse.
En 1720, il ne craignit pas de censurer les douze articles, Le corps
de doctrine, que le cardinal de Noailles daignait accepter, en place de
la bulle Unigenitus pure et simple ; il fut approuvé sur ce point par
Clément XI.
Vrai modèle du clergé par la science, la foi, la piété, la douceur, il
fut estimé de tous, et très aimé de son peuple. C'est précisément ce
qui lui a valu l'honneur d'être plus insulté que les autres dans les
Nouvelles ecclésiastiques, surtout après sa mort.
f à Saintes le 10 octobre 1744, set. 85, es. 27, léguant sa belle biblio-
thèque et sa précieuse chapelle au séminaire de Saintes, où son corps
fut enterré. On y a retrouvé son tombeau en 1836.
L'oraison funèbre du vénérable évêque fut prononcée par le
P. Danehil, S. J.
75. — Simon-Pierre de LACORÉ (La Corée).
Né au château de Saint-Ouen-lès-Paris le 2 juin 1691, était visiteur
des Carmélites de France et vicaire-général de Léon de Beaumont à
Saintes, abbé de Bénévent (Limoges).
Nommé évêque de Saintes par Boyer en 1744, selon le vœu de
Beaumont et le désir des fidèles, il fut sacré le 17 septembre 1745.
Fidèle à la résidence, aux visites pastorales, il tint régulièrement les
synodes diocésains. Orthodoxe, affable, très charitable, il rappela en
tout son prédécesseur.
Il réclama en faveur des Jésuites auprès du chancelier de France, le
5 septembre 1761, du Parlement de Bordeaux, le 14 mars 1762.
f d'apoplexie à son château de Douhé, le 12 septembre 1763, aet. 73,
es. 18. Il fut enterré dans la cathédrale.
76. — Germain CHASTEIGNIER de la Chasteigneraye.
Né en 1716 dans le diocèse d'Agen, était comte de Lyon, aumônier
du roi, abbé de Thiers (Clermont), de 1733 à 1750 ; devint alors abbé
de Bourgueil (Angers).
Nommé évêque de Saintes, novembre 1763, il fut sacré à Versailles,
dans la chapelle du roi, le 25 mars 1764.
Il fit de son mieux pour remplacer les Jésuites au collège de Saintes.
ÉVÊCHÉ DE SAINTES 155
Il eut des contestations avec son chapitre touchant les réparations de
la cathédrale et les quatre dîners annuels !
Une maladie qu'il fit en 1767, suscita des prières et montra combien
on l'aimait.
f à Saintes le 29 septembre 1781, set. 65, es. 17.
Il fut enterré à la cathédrale.
77. — Pierre-Louis de la ROCHEFOUCAULD-BAYERS, dernier
évêque de Saintes.
Né le 13 octobre]1744 au château de Maumont, diocèse de Périgueux,
était fils de Jean, seigneur de Maumont, et de Marie-Marguerite des
Escaud. Il fut agent général du clergé en 1775, abbé de Vauluisant
(Sens) en 1779.
Nommé évêque de Saintes en 1781, et préconisé la même année, il
fut sacré à Paris le 6 janvier 1782 et fit peu après son entrée solennelle
à Saintes.
Sa première visite fut pour le collège ; ses visites pastorales se firent
régulièrement. Le pieux évêque édifia partout.
Elu député aux Etats généraux, il lutta contre la Révolution, de
concert avec la majorité des évoques et notamment avec son frère,
l'évêque de Beauvais. En 1791, il protesta contre l'intrusion de Robinet
sur le siège de Saintes, que la constitution civile du clergé avait assigné
à l'évêque de la Charente-Inférieure.
Après le 10 août, il fut saisi, emprisonné aux Carmes de Paris ; il y
fut massacré le 2 septembre 1792, set. 48, es. 11.
La mort de l'évêque, coïncidant avec la dispersion du chapitre et
l'absence forcée du métropolitain, causèrent des embarras de juridiction,
que touche Theiner, Affaires de France. Pie VI confia l'administration
de Saintes à l'archevêque de Bordeaux, Champion de Cicé.
ABBAYES DU DIOCÈSE DE SAINTES
0. S. B. vir. Angeriacum seu Angeliacum, Saint-Jean-d'Angély.
Bassacum, Saint-Etienne de Bassac.
Beania, Saint-Etienne de Baigne.
Vallès S. Stephani, Saint -Etienne de Vaux.
Fons Dulcis, N.-D. de Fontdouce.
156 PROVINCE DE BORDEAUX
0. S. B. vir S. Leodegarius, Saint-Léger ou Liguaire.
Masdio seu Mansum Dionysii, Madiau.
Tonniacum seu Tolniacum, Tonnay-Charente.
fem. S. Maria Santonensis, N.-D. de Saintes.
0. Gist. Frenada, La Frenade.
0. S. A. S. Maria de Gastris, N.-D. de Chastres.
Sabloncellse, Sablonceaux.
L'abbaye bénédictine de Tenaille ou La Thenaille, unie au collège
des Jésuites de Saintes depuis 1629, resta à ce collège même après le
départ des Jésuites en 1762.
COLLÉGIALES
Nous en nommons seulement deux : Maigne et Taillebourg.
SARLATUM, SARLAT
Le siège épiscopal de Sarlat fut érigé en 1317 par le pape Jean XXII,
sur un siège abbatial préexistant.
Nous avons eu entre les mains, pour écrire ce qui va suivre, un Précis historique
sur la ville de Sarlat et ses évêques, par M. l'abbé Audierne, natif de Sarlat et
vicaire général de Périgueux. C'est un recueil factice, composé d'articles que
Fauteur avait publiés entre 1840 et 1850, dans un annuaire local. L'exemplaire est
unique et sera sans doute légué par l'auteur, à une bibliothèque.
32. — François de Salignac de la MOTHE-FÉNELON *, 32e évêque
de Sarlat.
Quatrième fils de François, baron de la Mothe-Fénelon, et de Marie
de Bonneval, était l'oncle et le parrain du futur archevêque de Cambrai.
Né en 1605, il fut de bonne heure doyen du prieuré de Garenac, en
attendant patiemment de monter sur le siège de Sarlat qu'avaient
occupé cinq membres de sa famille.
Le siège devint vacant en 1658, Nicolas Sevin, évêque de Sarlat,
1. Voir Gourcy, lre partie, p. 480 et suivantes, Généalogie de Salignac.
ÉVÊCHÉ DE SARLAT 157
ayant accepté d'être le coadjuteur d'Alain de Solminihac, évêque de
Gahors. François de Salignac fut alors nommé évêque de Sarlat ; il se
fit sacrer le 25 mai 1659.
Il eut d'abord à réparer les ruines causées dans le Sarladais soit par
les guerres de la Fronde, soit par des inondations et un tremblement
de terre. Grâce aux missions qu'il donna et fit donner, il ramena beau-
coup de Huguenots à l'Eglise. Il fonda des écoles, établit un séminaire
à Temniac et le confia aux Lazaristes.
Par sa douce piété, ses grandes charités, ses vertus exemplaires, il
édifia son peuple et contribua beaucoup à former son neveu, le grand
Fénelon.
f à Sarlat le 1er mai 1688, set. 83, es. 29, très regretté.
33. — Pierre-François de BEAUVAU du Rivau4.
Deuxième fils de Jacques, seigneur de la Bessière au Maine, et du
Rivau en Poitou, et d'Isabeau de Clermont, fut abbé de Turpenay
(Tours) en 1668. Elu par la province de Tours, député du second ordre
à l'Assemblée de 1682, une maladie le dispensa fort à propos de s'y
rendre.
Nommé évêque de Sarlat en 1688, il administra en qualité de vicaire
capitulaire, de façon à continuer Tévêque précédent ; notamment, il
fonda l'hôpital.
Ayant enfin reçu ses bulles, fin 1692, et s'étant fait sacrer en janvier
1693, il bâtit le séminaire de Sarlat, embellit la cathédrale, employa les
Jésuites et les autres religieux pour instruire son peuple.
f à Sarlat le 23 octobre 1701, set. 76, es. 9, s'étant préalablement
dépouillé de tout et ne laissant après lui ni biens ni dettes.
34. — Paul de CHAULNES.
Né à Grenoble, d'une famille de robe, était chanoine de Saint-André,
à Grenoble, abbé de Pessan (Auch), vicaire général et officiai d'Auch.
Nommé évêque de Sarlat en 1701, il fut sacré le 26 mars 1702 à
Paris au noviciat des Jésuites.
Pieux, orthodoxe et libéral, il soulagea les misères particulières et
1. Voir Moreri, au mot Beauvau, ou Courcy, 2e partie, p. G62 et seq. Généalogie
de Beauvau.
158 PROVINCE DE BORDEAUX
publiques, surtout en 4709 ; appela les Jésuites dans son diocèse,
publia promptement la bulle TJnigenitus.
Il fut transféré à Grenoble en 1721. Gt. Grenoble.
— Joseph-Alphonse de VALBELLE de Tourves.
Nommé évêque de Sarlat le 8 janvier 1721, prit possession en per-
sonne le 25 juillet suivant, ayant reçu ses bulles, mais n'étant pas
encore sacré.
Deux mois après, le 25 septembre, se voyant nommé coadjuteur de
son oncle, évêque de Saint-Omer, il résigna Sarlat. Cf. Saint-Omer.
35. — Denis-Alexandre LE BLANC.
Né à Vitry en 1676, était fils de Louis, maître des Requêtes, frère
de Nicolas, ministre de la Guerre, de François-César, évêque d'Avran-
ches. Les trois frères avaient pour oncles le maréchal de Besons et
l'archevêque de Rouen.
Denis-Alexandre était curé de Dammartin en Brie, quand il fut
nommé évêque de Sarlat, 25 septembre 1721. Quinze jours après,
8 octobre, mourut son oncle, Armand Bazin de Bezons, archevêque de
Rouen ; en sorte qu'il ne put être sacré par lui, le 15 mars 1722.
Affable, bon, simple, cet évêque ne prit aucune part aux démêlés
religieux de son temps, ce qui est peut-être un éloge. Il supprima
quelques fêtes.
f à Sarlat le 3 mai 1745, œt. 69, es. 25.
36. — Henri-Jacques de MONTESQUIOU-Poylobon*.
Né le 17 janvier 1710 au château de Balignac, près Mirande, était fils
de Melchior, seigneur de Poylobon ou Poylebon, et de Marguerite de
Mazères. Pourvu de deux abbayes, il fut vicaire général de Coetlosquet,
à Limoges.
1. La branche des seigneurs de Poylobon ou Poylebon, devenue la branche aînée
de Montesquiou vers 1450, eut huit générations avant de s'éteindre, vers la fin du
XVIIIe siècle. C'est alors seulement que les deux branches cadettes de Marsan et
d7 rtagnan ajoutèrent à leur nom de famille le titre de Fezensac, qui a été érigé en
duché sous la Restauration. — Cf. Moreri au mot Montesquiou et Art de vérifier
les dates, au chapitre Armagnac, etc. — Cf. Généalogie de la maison de Fezensac ;
in-4. Paris, 1784. — Cf. Histoire de la maison de Fezensac, par M. le duc de Fezen-
sac ; in-8. Paris, 1847.
ÉVÊCHÉ DE SARLAT 159
Nommé évêque de Sarlat, le 3 mai 1747, il se fit sacrer le 17 sep-
tembre suivant, et prit immédiatement possession.
Il restaura l'hôpital, le séminaire et le collège. Ce collège, il songeait
à le confier aux Jésuites, déjà menacés et sur le point d'être bannis.
Au lieu de se déconcerter, le courageux évêque défendit ces religieux
dans un mandement que le Parlement de Bordeaux fit lacérer, mais
que le pape Clément XIII combla d'éloges.
C'est cependant Henri-Jacques de Montesquiou qui a doté son dio-
cèse d'une liturgie particulière, Breviarium Sarlatense et d'autres
nouveautés sarladaises.
f saintement à Sarlat, le 19 janvier 1777, aet. 67, es. 30.
37. — Joseph- Anne-Luc Falcombelle de Ponte D'ALBARET,
dernier évêque de Sarlat.
Né à Perpignan, le 18 octobre 1736, d'une famille originaire du
Piémont, élevé au collège Louis-le-Grand, sous les Jésuites, et au
séminaire Saint-Sulpice, était docteur en théologie, vicaire général de
Juigné, à Châlons.
Nommé évêque de Sarlat, le 15 avril 1777, il ne reçut ses bulles que
neuf mois plus tard. Sacré le 4 janvier 1778, et peu après installé, il se
fit aimer par son urbanité, sa douceur, son obligeance, son dévoue-
ment durant une épidémie.
Il ne fut pourtant pas élu député aux Etats généraux de 1789, pas
plus que l'évêque de Périgueux. Le siège de Sarlat étant supprimé
par l'Assemblée nationale, il n'eut à prêter aucun serment ; il resta
dans la ville et se laissa élire maire. Les temps devenant trop mauvais,
il se retira à Paris, fut un moment forcé de rechercher la protection de
Pontard, évêque constitutionnel de la Dordogne et membre de l'Assem-
blée législative.
Rentré à Sarlat après thermidor, il ne put y tenir longtemps. Il finit
par émigrer à Pignerol, puis à Turin, 1796.
f à Turin, le 20 mai 1800, set. 64, es. 23.
Son acte de décès, que nous avons lu, et l'épitaphe gravée sur sa
tombe, font de lui le plus bel éloge.
160 PROVINCE DE BORDEAUX
ABBAYES DU DIOCÈSE DE SABLAT
0. S. B. vir. Terracinum, Terrasson.
fem. Fons Gaufferii, Fontgouffier.
0. Gist. Caduinum, Cadouin.
0. S. A. S. Amandus, Saint-Amand.
COLLÉGIALES
Nous en nommons deux : Biron et Montpazier.
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CAMERACENSIS PROVINCIA
PROVINCE DE CAMBRAI
Presque tous les pays qui forment aujourd'hui les départements
français du Pas-de-Calais et du Nord, les provinces belges de Flandre,
de Hainaut , de Brabant et le royaume entier des Pays-Bas, ne
comptaient, au milieu du XVIe siècle, que cinq sièges épiscopaux:
Cambrai, Arras, Térouanne, Tournai et Utrecht. Une circonscription
trop étendue rendait difficile pour ne pas dire impossible l'administra-
tion des diocèses. Cet état de choses dura jusqu'en 1559.
Mais cette année-là, le pape Paul IV, sollicité par Philippe II, roi
d'Espagne et prince souverain des Pays-Bas, répartit en dix-huit
diocèses les vastes territoires qui n'en avaient formé jusque-là que
cinq ; et pour les soustraire à toute juridiction étrangère, il érigea trois
sièges en métropoles : Cambrai, Malines, Utrecht. A l'archevêché de
Cambrai, il rattacha les sièges anciens d'Arras et de Tournai, puis les
deux sièges nouveaux de Namur et de Saint-Omer. L'archevêché de
Malines eut sous sa dépendance les évêchés d'Anvers, de Gand, de
Bruges, d'Ypres, de Bois-le-Duc et de Ruremonde. Les sept sièges de
cette nouvelle province étaient tous de nouvelle création. Les arche-
vêques d'Utrecht eurent pour suffragants les évêques de Harlem, de
Deventer, de Leuwarden, de Middelbourg et de Groningue.
Telles sont les dispositions de la bulle Super universas, donnée à
Rome, près de Saint-Pierre, le 4 des ides de mai, c'est-à-dire le 12 mai
1559. Paul IV étant mort le 18 août suivant, ce fut Pie IV, son succes-
seur, qui confirma la bulle en la mettant à exécution, en préconisant
les archevêques ou évêques, le 6 janvier 1560, en tenant pour non-
avenues les réclamations intéressées que le cardinal de Lorraine,
archevêque de Reims, lui adressa quatre ans plus tard, contre cette
érection, qui enlevait à sa province trois évêchés : Arras, Cambrai,
Tournai.
Les trois nouvelles provinces, quoique formées en dehors de la
11
162 PROVINCE DE CAMBRAI
France et à la sollicitation d'un souverain étranger, restent pourtant
comprises dans l'ancienne Gaule et font partie de l'ouvrage intitulé
Gallia Christiana, comme Cologne, Mayence, Trêves. Toutefois elles
n'entrent dans notre plan, que le jour où elles deviennent françaises
par droit de conquête ou en vertu d'un traité ; ce qui n'a jamais eu
lieu pour la province d'Utrecht, et n'a eu lieu qu'un peu de temps
pour une faible partie de la province de Malines.
Il en a été tout autrement de la province de Cambrai. Car sauf
l'évêché de Namur, qui n'est jamais tombé, même partiellement, sous
la domination du roi de France, nous aurons à mentionner les évêques
de Tournai, qui ont été nommés par Louis XIV depuis 1670 jusqu'à
1713 ; et nous devrons énumérer, outre les archevêques de Cambrai,
devenus français après la guerre de Dévolution, les évêques d'Arras et
de Saint-Omer, qui appartenaient à la France depuis les traités de
Westphalie ou du moins de Nimègue.
Nous avons cependant une observation à faire au sujet de la nomi-
nation royale. Le droit de nomination à un siège épiscopal ou à une
abbaye, accordé au roi de France par le concordat de 1516, ne pouvait
s'étendre sans un induit spécial aux évêchés et abbayes qui n'étaient
pas de la France en 1516. Pour nous borner à la province de Cambrai,
la bulle Super universas n'accordant pas à Philippe II le droit de nomi-
nation, laissait aux chapitres des cathédrales et à chaque communauté
de Réguliers l'obligation d'élire, suivant les saints canons , l'évêque, le
prévôt, l'abbé ou le prieur, que le pape instituait ensuite. La conquête
d'une province et son annexion à la France devaient être suivies d'un
induit spécial ou d'une concession perpétuelle pour que le roi exerçât
légitimement le droit de nomination , stipulé par le Concordat.
L'observation que nous venons de faire trouve son application dans
ce que nous allons dire de la province de Cambrai et dans ce que nous
dirons à propos de Perpignan, de Strasbourg, des trois évêchés, Metz,
Toul et Verdun, de Besançon, etc.
La province de Cambrai possède cinq sièges : le siège métropolitain
Cameracen., Cambrai; les sièges épiscopaux: Atrebaten., Arras ;
S. Audomaren., Saint- Orner; Tornacen., Tournai; Namurcen. , Namur.
Cf. Gallia Christiana, tomus III, anno 4725 editus. — Hugues DU Tems, Le Clergé
de France, tome IVe et dernier, de la page l à la page 254, in-8°. Paris, Briinet, 1875.
— Almanach royal, années successives.
ARCHEVÊCHÉ DE CAMBRAI 163
CAMERACUM, CAMBRAI
Siège épiscopal, fondé à la fin du VIe siècle, uni longtemps au
siège d'Arras, puis séparé , érigé enfin en siège archiépiscopal le
12 mai 1559.
Cf. Le Glay, Cameracum Christianum, 1 vol., gr. in-8, Lille, Lefort, 1849. —
Fisquet, France Pontificale, Cambrai, 1 fort vol. in-8 de 714 pages; Paris
Repos, 1862.
ARCHEVÊQUES DE CAMBRAI
1. — Maximilien de BERGHES, 74e évêque, premier archevêque.
Robert de Croy, 73e évêque de Cambrai, étant mort le 31 août 1556,
le chapitre élut pour lui succéder Maximilien de Berghes, 10 septembre
1556. Des raisons particulières et les difficultés de l'érection de
Cambrai en métropole retardèrent l'institution canonique et le sacre de
Maximilien, qui finit par être installé sans bruit « archevêque duc de
Cambrai, prince du Saint-Empire, comte du Cambrésis. »
Il réunit ses suffragants en concile provincial dès 1563 pour promul-
guer les décrets du Concile de Trente, et tint un synode en 1567 pour
régler certains points particuliers. Il assista comme prince de l'Empire
à la diète d'Augsbourg.
f à Berg-op-Zoom, le 28 août 1570.
2. — Louis de BERLAYMONT.
Fils de Floris, comte de Berlaymont, Louis fut élu archevêque
de Cambrai, le 15 septembre 1570; il prit possession cette même
année.
Son épiscopat coïncidant avec les agitations politiques et religieuses
des Pays-Bas, avec l'occupation de Cambrai même par les troupes de
François, duc d'Alençon et d'Anjou, il s'établit à Mons, gouverna de là
son diocèse et celui de Tournai, ne gagna rien à la reprise de Cambrai
par les Espagnols.
f à Mons, en Hainaut, le 15 février 1596.
464 PROVINCE DE CAMBRAI
3. — Dom Jean SARRAZIN, 0. S. B., moine, puis abbé de Saint-
Waast à Arras, fut élu archevêque de Cambrai le 6 mars 1596, et sacré
à Bruxelles, le 15 décembre suivant.
Durant son trop court épiscopat, il fit de louables efforts pour hâter
la paix entre les Français et les Espagnols. Il contribua ainsi à préparer
le traité de Vervins, qui ne fut signé qu'après sa mort.
f à Bruxelles, le 3 mars 1598.
4. — Guillaume de BERGHES, fils de Ferri, baron de Berghes et
d'Anne de Bucquoy, était grand doyen de Liège quand il fut élu évêque
d'Anvers, 1597. Deux ans plus tard, il fut élu archevêque de Cambrai,
de préférence à François Buisseret, qui se désista humblement, selon
le vœu de l'archiduc Albert.
Guillaume prit possession le 30 décembre 1601, gouverna son diocèse
avec douceur, modestie et vigilance.
f à Cambrai le 25 avril 1609, set. 58, es. 12.
5. — Jean RICHARDOT, évêque d'Arras depuis 1602, fut élu arche-
vêque de Cambrai en 1609 et prit possession en 1610.
f à Cambrai le 28 février 1614, aet. ? es. 12.
6. — François BUISSERET, celui-là même qui s'était désisté en
1598, de Cambrai et qui était devenu évêque de Namur en 1602.
Elu archevêque de Cambrai en 1614, il prit possession le 24 mars
1615. Mais après quelques semaines d'une administration qui promet-
tait beaucoup
-j- à Valenciennes le 2 mai 1615, set. 66, es. 14.
7. — François Van der BURCH, né à Gand en 1567, fit de bonnes
études à Douai, puis à Louvain. Ayant servi de conseiller à l'évêque
d'Arras, Mathieu Moulart, il devint vicaire général de Mathias Hovius,
archevêque de Malines.
Il aspirait à la retraite ; mais le pieux archiduc Albert le fit élire
évêque de Gand, en 1612, et le recommanda en 1615 au chapitre de
Cambrai, qui l'élut canoniquement archevêque, sans tenir compte de
ses refus.
Aussitôt élu, il parcourut le diocèse pour extirper les vices, combattre
l'erreur ou l'ignorance, encourager le zèle des pasteurs. Il tint son
ARCHEVÊCHÉ DE CAMBRAI 465
synode en 1617, son concile provincial en 1631 ; fonda des écoles pour
les enfants, des hôpitaux pour les infirmes et les malades, une maison
dite de Sainte-Agnès, pour cent orphelines pauvres , assignant des
revenus suffisants à chacune de ces institutions.
f à Mons le 23 mai 1644, set. 77, es. 32, emportant dans la tombe le
glorieux surnom de père des pauvres.
8. — Frère Joseph de BERGAIGNE, Récollet, était né à Anvers,
avait rempli dans son ordre les plus hautes fonctions, et rendu au roi
d'Espagne ou à l'empereur les plus grands services par des missions
diplomatiques.
Elu évoque de Bois-le-Duc en 1637, il brilla par des vertus et des
talents, qui le firent élire archevêque de Cambrai, le 24 février 1645.
Il n'avait pas encore pris possession en personne, quand il dut se
rendre à Munster, en qualité de plénipotentiaire d'Espagne.
f à Munster, le 22 novembre 1647, œt. 60, es. 10.
9. — Gaspard NEMIUS (Dubois), docteur en théologie et professeur
à l'Université de Douai, avait été pendant vingt ans président du sémi-
naire royal à Douai.
Elu évêque d'Anvers en 1634, il se fit sacrer dans sa cathédrale le
22 juillet 1635.
Postulé par le chapitre de Cambrai, le 24 août 1649, pour occuper le
siège archiépiscopal, il n'obtint ses bulles que le 1er décembre 1651, à
cause des droits que revendiquait le pape Innocent X sur l'élection.
C'est sous cet archevêque que les Carmes déchaussés s'établirent
dans la ville.
f à Cambrai, le 29 novembre 1667, 83t. 80, es. 23.
10. — Ladislas JONNART, doyen de Cambrai depuis 1635, fut élu
évêque d'Arras en 1651, par le crédit des Espagnols, mais il ne fut pas
agréé par Louis XIV.
Elu et sacré évêque de Saint-Omer en 1656, il se laissa postuler par
le chapitre de Cambrai en 1668. Obtint-il aussitôt ses bulles ? Le fait
est qu'il ne prit possession que le 4 avril 1671. Il fonda une rente en
faveur des pauvres.
f 22 septembre 1674, œt. ? es. 18.
166 PROVINCE DE CAMBRAI
11. — Jacques-Théodore de BRIAS.
Né en Artois d'une famille noble, il fut élu et sacré évêque de Saint-
Omer en 1671.
Après la mort de Ladislas Jonnart, il fut élu ou postulé archevêque
de Cambrai, et put sans difficulté prendre possession le 28 octobre
1676.
Par ses abondantes aumônes, ses autres bonnes œuvres et toutes
ses vertus, il mérita l'estime universelle.
Convoqué à l'Assemblée de 1682, il y fit moins de bruit que son
suffragant, Gilbert de Choiseul, évêque de Tournai, sans pouvoir
cependant, quand même il l'aurait voulu, empêcher l'adoption des
quatre articles.
Fut-il pour quelque chose en cette année 1682 dans la décision prise
par le chapitre de Cambrai, de résigner au roi de France son droit
d'élire l'archevêque ? Nous ne savons : ce qui est certain, c'est que
la résolution du chapitre fut signifiée au roi, le jour de sa fête, 25 août
1682, par Jacques de Franqueville, prévôt de Cambrai, en présence du
comte de Montbron et de Michel Le Peletier. Ce dignitaire avait fait
partie de l'Assemblée de 1682, en qualité de député du second ordre.
Jacques-Théodore f à Cambrai le 16 novembre 1694, set. ? es. 23.
12. — François de Salignac de la Mothe FÉNELON.
Né le 6 août 1651, était fils de Pons, comte ou marquis de la Mothe
Fénelon et de sa seconde femme, Louise de la Cropte ; il avait pour
oncles paternels François, saint évêque de Sarlat, qui l'initia aux ver-
tus ecclésiastiques, et Antoine, marquis de Magnac, lieutenant général,
chrétien exemplaire, qui fut son guide dans le monde.
Ayant fait ses premières études sous les yeux de son père, il fut
d'abord envoyé à l'Université de Cahors, et de là au séminaire de Saint-
Sulpice à Paris. Ordonné prêtre en 1675, il exerça les fonctions pénibles
du ministère paroissial avec autant de dévouement que de capacité.
Nommé supérieur de la maison des Nouvelles-Catholiques à l'âge de
27 ans, il fit preuve de capacités extraordinaires. Il ne déploya pas
moins de talents en 1686 dans les missions de la Saintonge et de
l'Aunis, où il s'agissait de ramener les Protestants à la vraie foi, par la
persuasion et la douceur.
Nommé précepteur du duc de Bourgogne et de ses deux frères en
1689, il entra en fonctions au mois de septembre, et continua jusqu'en
ARCHEVÊCHÉ DE CAMBRAI 167
1694. C'est pour les jeunes princes qu'il composa ses Dialogues des
Morts, ses Fables, son Télémaque et plusieurs autres ouvrages.
C'est alors seulement que l'abbaye de Saint- Valéry (Amiens), donnée
à l'abbé Fénelon, qui n'avait jusque-là que son modeste prieuré de
Carenac, lui permit de tenir un rang honorable.
L'archevêché de Cambrai étant venu à vaquer sur la fin de l'année,
Fénelon y fut appelé par le roi, 4 février 1695, et fut en même temps
élu par le chapitre : le pape Innocent XII s'empressa de ratifier l'élec-
tion, en expédiant les bulles. Aussitôt préconisé, le nouvel archevêque
résigna son abbaye de Saint-Valéry.
Il se fit sacrer dans l'église de la maison de Saint-Cyr, par Bossuet,
le 10 juillet 1695, et prit possession de son siège le 10 août suivant. Il
devait revenir à la cour pour compléter l'instruction des princes durant
quelques mois chaque année ; mais en août 1697, il fut dispensé de
cette obligation par le roi, qui, le confinant dans son diocèse, le rendit
par là-même plus cher à ses diocésains.
L'animosité royale, longtemps contenue et diversement envenimée,
éclata surtout à l'occasion de madame Guyon dont Fénelon prit la
défense de vive voix et par écrit contre Bossuet. Si l'archevêque de
Cambrai eut des torts, il les racheta en se soumettant héroïquement,
le 9 avril 1699, au décret du Souverain Pontife qui le condamnait. Le
roi, non apaisé, voulut que le Bref de condamnation fût accepté et
promulgué dans les différentes provinces ecclésiastiques de France.
Fénelon ne se montra pas moins le fidèle champion des papes contre
les gallicans ; et les jansénistes anciens ou nouveaux n'échappèrent
pas à sa vigilante perspicacité. Il s'empressa de condamner le fameux
Cas de conscience, de publier les bulles Vineam et Unigenitus.
Sa grande douleur fut d'apprendre la mort du dauphin, duc de
Bourgogne, son élève chéri, sans avoir pu l'assister à ses derniers
moments. Le roi était inexorable ; Fénelon finit par se résigner.
f à Cambrai, le 7 janvier 1715, set. 64, es. 20.
Le cardinal de Bausset a écrit une Histoire de Fénelon qui a de la
valeur, mais qui cependant ne dispense pas de lire avec profit la notice
placée en tête des œuvres de Fénelon et rédigée par un savant
sulpicien.
Par la mort de Fénelon, le siège de Cambrai fut vacant de droit et de
fait. Or, cette vacance dura longtemps, comme on va le voir.
168 PROVINCE DE CAMBRAI
— Jean d'ESTRÉES, docteur en théologie, frère de deux maréchaux
de France et neveu du cardinal d'Estrées, nommé archevêque de
Cambrai par le Régent, en février 1716,
f à Paris le 4 mars 1718, avant d'avoir reçu ses bulles.
13. — Joseph-Emmanuel, cardinal de la TRÉMOILLE.
Né le 11 juillet 1660, fils de Louis, duc de Noirmoutier, et de Renée-
Julie Aubery, fut de bonne heure pourvu de riches bénéfices, devint
auditeur de Rote pour la France en 1693.
Gréé cardinal par Clément XI, le 17 mai 1706, il fut chargé des
affaires de France à Rome.
Nommé et préconisé évêque de Bayeux en 1716, il se contenta de
prendre possession par procureur. Cf. Bayeux.
Nommé archevêque de Cambrai par le Régent, à la mort de Jean
d'Estrées, il fut sacré à Rome le 30 mai 1719, par Clément XI lui-
même. Il n'eut pas le temps de venir à Cambrai.
f à Rome le 8 janvier 1720, œt. 60, es. 1, card. 14. Il fut enterré à
Saint-Louis-des-Français.
14. — Guillaume, cardinal DUBOIS.
Né le 6 septembre 1654 à Brives, précepteur de Philippe d'Orléans
en 1687, fut pourvu de deux, puis de quatre abbayes, devint conseiller
d'Etat en janvier 1716, ministre secrétaire d'Etat au département des
Affaires étrangères en 1718.
La haine que Saint-Simon et les Jansénistes appelants ont vouée
à Dubois, date du 15 avril 1718, jour où s'adjoignant pour le conseil de
Régence, les cardinaux de Rohan et de Bissy, les évêques Fleury et
Massillon, contrebalançant ainsi l'autorité du cardinal de Noailles, il
rapprocha le Régent du pape et ménagea l'accommodement de 1720.
Nommé archevêque de Cambrai le 14 avril 1720, par le Régent, et
préconisé sans retard, il se rendit à Canteleu près de Triel, alors
diocèse de Rouen. G'est-là que l'évêque de Nantes, Louis de Tressan,
lui conféra les ordres mineurs et le sous- diaconat, le samedi des
Quatre-Temps, 24 février, le diaconat le lendemain, deuxième dimanche
de carême et la prêtrise, huit jours après, le dimanche 2 mars. Ce
n'est pas sans dessein que nous relevons ces dates.
L'archevêque de Cambrai se fit sacrer le dimanche 9 juin dans
l'église du Val-de-Grâce à Paris, en présence du Régent et de son fils
ARCHEVÊCHÉ DE CAMBRAI 169
Louis d'Orléans, duc de Chartres, par le cardinal de Rohan, évêque de
Strasbourg, grand aumônier de France, qu'assistaient Louis de Tressan,
évêque de Nantes, et Jean-Baptiste Massillon, évêque de Glermont ; il
prit possession de son siège par procureur.
Retenu auprès du roi par ses fonctions politiques, il fut créé cardinal
par Innocent XIII le 16 juillet 1721 et continua d'exercer ses charges,
qui s'accrurent au lieu de diminuer. Il fut en effet nommé surintendant
des postes, ministre principal et premier ministre d'Etat, 1722.
L'Académie française, l'Académie des Sciences et l'Académie des
Inscriptions et Belles-Lettres l'avaient reçu dans leur sein ; l'assemblée
générale du clergé le choisit comme son premier président.
f à Versailles le 10 août 1723, set. 69, es. 3, card. 2.
Pour contrôler Saint-Simon, Duclos, les Nouvelles ecclésiastiques et
tous leurs copistes, tant du XVIIIe que du XIXe siècle, il faut lire :
Lîabbé Dubois, premier ministre de Louis XV, parle comte de Seilhac ;
2 vol. in-8. Paris, Amyot, 1862.
lb. — Charles de SAINT-ALBIN.
Transféré de Laon, le 17 octobre 1723 par son père, alors premier
ministre de Louis XV, après avoir été Régent de France. Cf. Laon.
Le nouvel archevêque fit son entrée solennelle à Cambrai le 19
février 1726. Depuis la mort de Fénelon, la ville n'avait pas vu ses
premiers pasteurs.
Celui-ci visita une fois les paroisses de son diocèse, accrut les reve-
nus de son séminaire et poursuivit à outrance les Jansénistes, sans
aimer outre mesure les Jésuites, ses anciens maîtres. Comme il restait
souvent à Paris, il se fit donner pour auxiliaire ou suffragant Albert-
Simon d'Aigneville de Millancourt, qu'il sacra lui-même le 23 novembre
1760 et dont nous parlerons bientôt.
f à Paris le 9 mai 1764, set. 66, es. 43.
16. — Léopold-Charles de CHOISEUL-Stainville.
Transféré d'Albi, 15 mai 1664, par son frère le duc de Choiseul,
premier ministre. Cf. Albi.
Ayant pris possession, il revendiqua la seigneurie temporelle de
Cambrai, transporta de Beuvrage à Cambrai son grand séminaire, qu'il
enrichit moyennant les unions opérées par la Commission des Réguliers.
f à Moulins le 4 septembre 1774, set. 54, es. 18, en revenant des
eaux de Vichy.
170 PROVINCE DE CAMBRAI
17. — Henri - Marie - Bernardin de Rosset de Rocozel de
FLEURY.
Transféré de Tours, le 24 septembre 1774, malgré lui. Cf. Tours.
Préconisé par le nouveau pape Pie VI, il fit prêcher le jubilé dans
toutes ses paroisses. Doux, charitable et zélé, cet archevêque obtint les
plus heureux résultats en moins de sept ans.
f à Cambrai le 22 janvier 1781, aet. 63, es. 30.
Il était abbé de Royaumont, de Rebais, de Jouy. Son frère, Pierre-
Augustin, évêque de Chartres, l'avait précédé d'un an dans la tombe.
18. — Ferdinand-Maximilien-Mériadec de ROHAN-Guémené.
Transféré de Bordeaux le 4 février 1781. Cf. Bordeaux.
Préconisé le 2 avril 1781, il ne fit son entrée solennelle à Cambrai
que le 29 août 1782, s'en retourna demeurer à Paris, y fut témoin des
prodigalités ruineuses ou des imprudences de ses frères et des excès
de la Révolution naissante.
Emigré en Autriche dès l'an 1790, il éprouva bien des infortunes.
Ayant donné sa démission en 1801, il rentra en France, accepta
d'être le premier aumônier de l'impératrice Joséphine, et chanoine de
Saint-Denis.
f à Paris le 31 octobre 1813, set. 75, es. 34.
— Albert-Simon d'Aigneville de MILLANCOURT, auxiliaire ou
suffragant de Cambrai.
Né à Cambrai le 6 décembre 1706, chanoine de la métropole en 1733,
archidiacre de Hainaut en 1752, postulé comme auxiliaire ou suffragant
par le chapitre et par l'archevêque, fut préconisé le 23 septembre 1760,
sous le titre d'évêque d'Amycles et fut sacré par l'archevêque à Cam-
brai le 23 novembre suivant. Il fut élu doyen de Cambrai en 1774.
Il remplit les fonctions épiscopales sous quatre archevêques; la
Révolution elle-même ne le fit pas fuir.
f à Cambrai le 26 octobre 1793, set. 87, es. 33. Il fut inhumé sans
cérémonie.
ABBAYES DU DIOCÈSE DE CAMBBAI
Détruites, déchues ou transformées, les abbayes de Saint-Géry
(S. Gaugerici), de Soigniez (Sonegise), deLeuze (Lutosa), de Condè-
ARCHEVÊCHÉ DE CAMBRAI 171
sur-Escaut (Condatum ad Scaldim), et cinq ou six autres sont une fois
pour toutes mentionnées ici ou reportées plus bas aux collégiales.
Restent trente-six abbayes que nous allons classer, qu'elles soient
ou non sur territoire français. 11 y aurait pourtant à noter une
différence essentielle : c'est que la plupart des abbayes, soumises au
roi de France, sont en commende, tandis que presque toutes les autres
sont en règle.
0. S. B. vir. Laubium seu Laubacum, Lobbes.
S. Gislenus, Saint-Ghislain.
Crispinium, Crespin.
Brocareia seu Broqueroia, Broqueroy.
Hunocurtum, Honnecourt.
Altus Mons, Haumont.
S. Sepulcrum, Saint-Sépulcre à Cambrai.
Lsetiae, Liessies.
Maricolse, Maroilles.
S. Salvius, Saint-Sauve de Valenciennes.
S. Andréas de Novo Castello, Saint-André de Câteau-
Cambrésis.
Fidemium, Fémy.
fem. S. Valdetrudis Montensis, Sainte-Waudru de Mons.
Malbodium, Maubeuge.
Gillengemium, Ghislenghien.
B. Maria de Pace, N.-D. de la Paix à Mons.
Anglarum parthenon, Bénédictines anglaises à Cambrai.
0. Cist. vir. Gamberona seu Gambero, Cambron.
Vallis Cella, Vaucelle.
fem. Fontinella, Fontenelle.
Viridarium seu Virgultum, N.-D. du Verger.
Sartum vel Salicetum, N.-D. du Sart ou de Sauchois.
Oliva, V Olive ou VHermitage.
Refugium B. Virginis, Le Refuge de Notre-Dame.
Spinosus locus, Espinlieu.
0. S. A. vir. S. Autbertus, Saint-Aubert de Cambrai.
S. Joannes Baptista, Saint-Jean de Valenciennes.
Cantipratum, Cantimpré.
Vallis Scholarium seu Pratum Marianum, Val - des -
Ecoliers à Mons.
172 PROVINCE DE CAMBRAI
0. S. A. fem. Premiacum, Prémy.
Quercetum, Le Quesnoy.
Bethléem, Bélian.
0. Praem. Mons S. Martini, Mont-Saint-Martin.
S. Foillanus, Saint-Foillan.
Bona Spes, Bonne-Espérance.
0. S. Clarse. Forum piscium Cameraci, Clarisses de Cambrai.
COLLÉGIALES ET COUVENTS
On compte douze collégiales dans le diocèse : Saint-Géry et Sainte-
Croix, à Cambrai, Wallincourt, Condé, Saint-Quentin de Maubeuge,
Saint-Géry de Valenciennes, Saint-Nicolas d'Avesnes, sur le territoire
français ; Antoing, Leuze, Soignies, Mons, Binch, sur le territoire
étranger, Espagnol avant le traité d'Utrecht, Autrichien après.
Les couvents d'hommes sont fort nombreux. On en compte neuf à
Cambrai seulement, de Capucins, de Récollets, de Carmes déchaus-
sés, etc. Il n'y a pas de ville importante qui n'en compte au moins un
de Frères Prêcheurs, de Frères Mineurs, d'Augustins, de Carmes.
Il y a plusieurs collèges de Jésuites qui se maintiennent jusqu'en
1762 dans la partie française et jusqu'en 1773 dans la partie autri-
chienne du diocèse.
On compte à Cambrai six couvents de femmes et quatre hôpitaux.
On en compte beaucoup d'autres dans le diocèse.
ATREBATES, ARRAS
Le siège d'Arras, occupé par S. Waast et S. Dominique depuis l'an
500 jusqu'à l'an 545, fut dès lors abandonné pour Cambrai. Il ne
recouvra ses évêques particuliers qu'à partir de l'an 1093, sous le
pontificat d'Urbain IL
Cf. Le clergé du diocèse d'Arras, Boulogne et Saint-Omer pendant la Révolution,
par l'abbé Deramecourt, 4 vol. in-8, Paris, Bray et Retaux, 1884.
ÉVÊCHÉ d'arras 473
56. — Paul BOUDOT, 56e évêque d'Arras.
f le 11 novembre 1635, set. 64. es. 17.
— Nicolas du FIEF, désigné par le roi d'Espagne, Philippe IV, ne
put prendre possession, la ville d'Arras ayant été sur ces entrefaites
conquise par le roi de France.
f à Bruxelles, le 21 octobre 1551.
— Quoique la ville d'Arras fût occupée par les Français, le roi
d'Espagne désigna Ladislas JONNART pour le siège épiscopal ; le roi
de France nomma au même siège Jean-Pierre CAMUS, ancien évêque
de Belley. Le pape ne confirma ni l'un ni l'autre.
Camus étant mort en 1652 et Jonnart étant devenu évêque de Saint-
Omer, on pouvait considérer le siège comme vacant.
57. — Etienne MOREAU, docteur en théologie, abbé de Saint-Josse-
sur-Mer, nommé évêque d'Arras par le roi de France, le 28 avril 1656,
prit possession par procureur deux ans après, mais n'obtint pas ses
bulles, le roi n'ayant pas encore reçu l'induit, qui l'autorisât à nommer
les évêques d'Arras.
Clément IX octroya enfin l'induit, expédia les bulles à l'évêque
nommé, qui put enfin se faire sacrer à Paris dans l'église de Saint- Victor,
le 21 octobre 1668, et prendre possession de son siège. Il ne l'occupa
que peu de mois.
f à Arras le 8 janvier 1670, 33t. 75, es. 2.
58. — Guy de SÈVE de Rochechouart.
Alexandre de Sève, maître des requêtes, ayant épousé en 1637 Marie-
Marguerite de Rochechouart, fit souche d'une famille nouvelle. Son fils
Guy, né vers 1640, docteur de Sorbonne, abbé de Saint-Michel-en-
Thiérache, etc. fut nommé évêque d'Arras en 1670 par Louis XIV, et
reçut aussitôt ses bulles.
Sacré le 30 novembre 1670, à Paris, dans l'église de l'Oratoire, par
le coadjuteur d'Arles, Jean-Baptiste de Grignan , il ne tarda pas à
prendre possession.
Son épiscopat, qui a duré plus de cinquante ans, est présenté en
beau dans la Gallia Christiana ; nous sommes forcé de présenter la
contre-partie.
174 PROVINCE DE CAMBRAI
Si Guy de Sève fut louable en fondant un séminaire qu'il confia aux
Lazaristes, en gardant fidèlement la résidence et en maintenant exacte-
ment la discipline, il fut très blâmable en tenant sévérité aux Religieux,
en commettant sciemment des actes arbitraires d'un gallicanisme franc
et d'un jansénisme perfide. Nous ne pouvons entrer dans les détails,
même pour signaler les incivilités du sufïragant envers son métropoli-
tain, Fénelon.
Vieilli et fatigué, Guy de Sève demanda pour coadjuteur en 1719 son
neveu, qui suit; en 1721, il lui résigna son siège. Mais le pape ayant
refusé les bulles au neveu pour cause grave, l'oncle dut rester évêque.
f à Arras le 27 décembre 1724, set. 84, es. 54, doyen des évêques de
France.
— Guy de SÈVE de Rochechouart, neveu du précédent, docteur
en théologie, prieur de Cornes (Laon), nommé par le Régent, le
11 décembre 1719, coadjuteur de son oncle, et le 3 août 1721, évêque
d'Arras, ne put obtenir ses bulles à aucun titre.
f 23 avril 1750.
59. — François de Baglion de la SALLE.
Né en 1682, neveu et vicaire-général de Pierre de Baglion à Mende,
docteur de Sorbonne en 1720.
Nommé évêque d'Arras par Louis XV le 29 octobre 1725, il ne put se
faire sacrer avant le 19 janvier 1727.
Ayant pris possession, il exigea de tous ses prêtres l'acceptation
pure et simple de la bulle Unigenitus, sans se laisser rebuter par les
difficultés que lui suscita un chanoine appelant, Charles Blondin.
f à Paris, le 14 mars 1752, 33t. 70, es. 26, abbé de Saint- Vincent
(Laon) et de Bonnevaux (Poitiers).
60. — Jean de BONNEGUISE.
Né en 1706 dans le diocèse de Périgueux.
Nommé évêque d'Arras par Boyer en avril 1752, il put se faire sacrer
dès le 22 octobre suivant.
Son mérite est d'avoir continué son prédécesseur immédiat, et de
s'être tenu d'accord avec la majorité des évêques dans l'affaire des
Jésuites.
f à Arras le 28 février 1769, 33t. 63, es. 17.
ÉVÊCHÉ d'arras 175
61. — Louis-François-Marc-Hilaire de GONZIÉ.
Transféré de Saint-Omer par Jarente en 1769. Cf. Saint-Omer.
Il était de grande mine et de prestance imposante, allait souvent à la
cour et passait pour ambitieux. Toutefois en 1774, il refusa l'archevêché
de Tours, qui fut ensuite accepté par son frère cadet ; et plus tard,
obéissant à sa conscience, il ne craignit pas d'abolir deux fêtes popu-
laires à Arras et à Douai.
Protecteur du jeune Robespierre, il vit en 1789 et plus tard ce que
lui rapportait cette protection. Le siège d'Arras fut supprimé ; Porion,
curé de Saint-Nicolas d'Arras, fut élu et sacré évêque constitutionnel
du Pas-de-Calais.
Émigré en Angleterre, Tévêque d'Arras joua un rôle politique auprès
du comte d'Artois. Il est mal noté par Fornerou (Histoire des Émigrés,
tome II, passim), par le duc de Lévis (Mémoires...) et n'est guère
relevé par Deramecourt.
On l'a accusé sans preuves suffisantes d'avoir fomenté le complot de
nivôse, an VIII (machine infernale) et le projet de Georges Cadoudal.
Ce qui est trop certain, c'est qu'il refusa de se démettre en 1801 et
qu'ainsi, malgré lui sans doute, il compliqua les difficultés du nouvel
évêque d'Arras, La Tour d'Auvergne.
f à Londres le 17 décembre 1804, aet, 72, es. 29.
ABBAYES DU DIOCÈSE D'ARRAS
0. S. B. vir. S. Vedatus in urbe Atrebati, Saint-Waast d'Arras,
abbaye en règle, sauf réserve de pension ; en com-
mende après 1765.
Marchienae,Mar chiennes.
Hasnonium, Hasnon.
Aquicinctum, Anchin.
fem. Strumum, Estrun.
Avense, N.-D. d'Avesnes.
Denonium, Denain.
Pax urbis Duaci, La Paix de Douai.
Ces deux dernières abbayes étaient à la fin du XVIII0 siècle des
chapitres nobles de dames sans vœux.
176 PROVINCE DE CAMBRAI
0. S. A. vir. Mons S. Eligii, Mont-Saint-Éloi-les-Arras*.
Arroasia, Arrouaise près Bapaume, abbaye en règle, et
même chef-lieu d'une congrégation depuis le XII0
siècle.
Henninum Lietardi, Hennin- Liétard,
Mareolum, Marœuil-les-Arras.
Aqua curta, Eaucourt, près Bapaume.
fem. Bellus locus, N.-D. de Beaulieu.
0. Gist. fem. Flinae seu Felinae, N-D. de Flines.
B. M. de Pratis, Les Prés à Douai.
Vivarium, Le Vivier.
Braella, La Brayelle-les-Aunoy.
0. Preem. Viconia, Vicogne, en règle.
Castellum abbatiale, Chat eau-V Abbaye.
0. S. Garas. S. Clara Atrebatensis, Sainte-Claire d'Arras.
COLLÉGIALES ET COUVENTS
Les collégiales du diocèse d'Arras sont: Saint-Barthelemy de
Béthune, Saint-Amé et Saint-Pierre de Douai, Notre-Dame de Lens.
Il y a plusieurs couvents d'hommes et de femmes à Arras, à Douai,
et plusieurs chartreuses dans le diocèse.
L'Université de Douai comprenait un assez bon nombre de collèges,
notamment celui des Jésuites, supprimé en 1762, et le collège anglais,
qui subsista jusqu'à la Révolution française.
1. Pierre Le Roy, chanoine régulier de Saint- Victor, élu canoniquement abbé du
Mont-Saint-Éloi le 28 avril 4654 et béni solennellement dans l'église Saint-Victor de
Paris le 14 mai suivant, n'eut pas horreur du cumul.
Nommé en effet par le roi de France en 1656 abbé et supérieur de Marœuil, en
opposition à Nicolas de La Tour, qui avait été nommé par le roi d'Espagne, il plaida
contre son concurrent.
Il accepta peu après d'être supérieur et proviseur du collège de Boncourt à Paris,
conjointement avec François de Lières, abbé de Saint-Bertin.
On ne s'étonne donc plus d'apprendre que ce même Pierre Le Roy ait volontiers
consenti à représenter la province de Cambrai, en qualité de député du second
ordre, à la fameuse Assemblée de 1682. On s'étonnera moins encore qu'en mourant
le 17 février 1685, il ait laissé son abbaye du Mont-Saint-Éloi grevée de dettes.
ÉVÊCHÉ DE SAINT-OMER 177
S. AUDOMARI, SAINT-OMER
Constitué le 12 mai 1559 par la bulle Super universas de Paul IV, qui
érigeait une collégiale en cathédrale, le diocèse de Saint-Omer {Audo-
marensis) avait peu d'étendue, et ne comptait encore que douze évoques,
quand le droit de conquête , sanctionné aussitôt par le traité de
Nimègue, en fit une terre française.
Le siège épiscopal de Saint-Omer se trouvait pour lors vacant,
Jacques - Théodore de Brias ayant été canoniquement transféré à
Cambrai en 1675 ; et Jean - Charles de Longueval, désigné pour
lui succéder, étant mort le 10 novembre 1676.
Pour faire cesser la vacance, Louis XIV devait ou laisser le chapitre
élire canoniquement un évêque, ou demander au pape un induit qui
lui permît de nommer lui-même l'évêque de Saint-Omer, comme il
nommait les autres évêques français. Mais il ne prit ni l'un ni l'autre
parti, et nomma en 1677 au siège de Saint-Omer, Armand-Anne
Tristan de la Baume de Suze qui venait d'être sacré évêque de
Tarbes, et n'avait pas encore pris possession. Cf. Tarbes.
Cet évêque reçut-il ses bulles par une sorte de faveur ? Exerça-t-il à
Saint-Omer en vertu de quelque titre un pouvoir spirituel? Nous
l'ignorons ou nous en doutons. De fait, il se laissa nommer archevêque
d'Auch en 1684. Cf. Auch.
Ce fut seulement le 20 mai 1686 qu'Innocent XI signa l'induit, accor-
dant à Louis XIV et à ses successeurs le droit de nommer les évêques
de Saint-Omer et d'Ypres, dont les territoires venaient d'être cédés au
roi de France par le traité de Nimègue.
15. — Louis-Alphonse de VALBELLE1.
Transféré d'Alet en 1684-1693. Cf. Alet.
L'induit pontifical n'était pas encore signé, quand Louis XIV nomma,
juin 1684, au siège de Saint-Omer l'évêque d'Alet, un de ceux qui
avaient pris part à l'Assemblée de 1682. C'était compliquer les diffi-
cultés. Aussi les bulles ne furent-elles expédiées ni par Innocent XI, ni
par Alexandre VIII, mais par Innocent XII en 1693.
1. Voir Moréri, au mot Valbelle, la généalogie de la famille.
12
478 PROVINCE DE CAMBRAI
Ayant enfin pris possession de son siège, Louis-Alphonse de Valbelle
établit un hôpital-général, où il installa les Sœurs grises, fonda des
bourses au séminaire et un pensionnat de filles, dit le Jardin-Notre-
Dame. Ces bonnes œuvres, une vie régulière et un zèle' apostolique
recommandent assez la mémoire de cet évêque.
f 29 octobre 1708, set. 65 (68), es. 39.
16. — François de VALBELLE de Tourves.
Cousin du précédent, fils de Jean-Baptiste, marquis de Tourves et de
Marguerite de Vintimille, était docteur de Sorbonne, aumônier du roi,
doyen de Saint-Omer, abbé de Pontron (Angers).
Nommé évêque de Saint-Omer le 1er novembre 1708, il se fit sacrer
le 6 avril 1710.
Moins de douze ans plus tard, il demanda et obtint pour coadjuteur
son neveu, qui suit.
f 17 novembre 1727, set. 64, es. 19.
17. — Joseph-Alphonse de VALBELLE de Tourves.
Neveu, coadjuteur et successeur du précédent.
Il était docteur de Sorbonne, aumônier du roi, quand il fut nommé
évêque de Sarlat en 1721. Cf. Sarlat.
Nommé coadjuteur de son oncle avec future succession, le 25 sep-
tembre 1721, il fut préconisé à Borne, le 2 avril 1722, évêque
d'Hiérapolis, et sacré avec ce titre le 4 avril 1723 à Paris, au noviciat
des Jésuites, par le cardinal de Bohan, grand aumônier de France.
A la mort de son oncle, il devint évêque de Saint-Omer, et gouverna
sagement son diocèse.
f 13 juin 1754, set. 70, es. 32.
18. — Pierre-Joseph de Brunes de MONTLOUET.
Né à Dol en Bretagne, était officiai de Dol et vicaire-général de
l'évêque, Jean-François Dondel.
Nommé évêque de Saint-Omer en 1754 et muni peu après de ses
bulles, il se fit sacrer le 12 janvier 1755 aux Bénédictines de Conflans
par Beaumont exilé.
Élu des États d'Artois en 1762, il allait souvent à la cour.
f à Gompiègne le 23 août 1765, set. 53 (55), es. 11. Son épitaphe très
louangeuse est dans l'église Saint-Jacques de Gompiègne.
ÉVÊCHÉ DE SAINT-OMER 179
19. — Louis-François-Marc-Hilaire de CONZIÉ.
Né au château de Pommier en Bresse, diocèse de Lyon, le 13
janvier 1732, avait pour frère cadet Joachim-François-Mamert, dont
nous allons parler. Leur père, tué à la chasse par le Dauphin, fut cause
accidentelle de la fortune des deux frères.
L'aîné était vicaire -général de Roquelaure à Senlis quand il fut
nommé évêque de Saint-Omer en 1765. Il se fit sacrer le 11 mai 1766.
Trois ans plus tard, le siège d'Arras étant venu à vaquer, il y fut
transféré. Cf. Arras.
20. — Joachim-François-Mamert de CONZIÉ.
Frère du précédent, était né le 18 mars 1736.
Nommé évêque de Saint-Omer le 18 juin 1769, il fut sacré le 17 sep-
tembre suivant et prit possession.
En 1774, l'archevêché de Tours ayant été proposé à son frère, et
celui-ci, l'ayant refusé, c'est à Joachim qu'on le proposa ; il ne refusa
pas. Cf. Tours.
21. — Jean- Auguste de Chastenet de PUYSÉGUR.
Né le 11 novembre 1740 au château de Rabasteins, diocèse d'Albi,
était le quatrième fils de Pierre-Hercule, seigneur de Barrast. Docteur
de Navarre, prieur d'Élincourt, Jean-Auguste devint vicaire-général de
La Rochefoucauld à Rouen.
Nommé évêque de Saint-Omer en octobre 1774, il fut sacré le 29
juin 1775, et montra dès lors ses grandes qualités.
Tranféré à Carcassonne en 1778. Cf. Carcassonne.
22. — Alexandre-Joseph-Alexis de Bruyère de CHALABRE,
dernier évêque légitime de Saint-Omer.
Né en 1736 à Castelnaudary, diocèse de Saint-Papoul, vicaire-général
de Lyon, reçut d'abord l'abbaye de l'Absie (La Rochelle), que son frère,
Louis-Henri, résigna en sa faveur, 1769, en devenant évêque de Saint-
Pons. Plus tard, il fut premier aumônier du comte d'Artois.
Nommé évêque de Saint-Omer en 1778 et sacré le 9 août, il imposa
la théologie de Lyon, et fut encore en d'autres points la dupe du parti
janséniste, qu'il finit par renier, sans se rendre plus aimable.
Il allait passer les hivers dans le midi de la France, en Espagne ou
même en Italie.
180 PROVINCE DE CAMBRAI
C'est de Milan qu'en février 1791 il protesta contre l'usurpation de
son siège par l'intrus Porion ; car Saint-Omer eut le triste honneur,
épargné à Arras et à Boulogne, de posséder l'évêque constitutionnel du
Pas-de-Calais.
Après avoir passé quelque temps en Italie, où il avait rencontré de
puissantes recommandations, l'évêque de Saint-Omer se transporta en
Espagne.
f à Barcelone, le 22 novembre 1796, set. 60, es. 18.
ABBAYES DU DIOCÈSE DE SAINT-OMER
0. S. B. vir. S. Bertinus in urbe, Saint-Bertin à Saint-Omer.
Hamum Lileriense, Ham-les-Lillers.
Ces deux abbayes étaient en règle.
fem. Burburgi Parthenon, Bourbourg près Gravelines.
0. S. A. S. Joannes Choquensis, Chocques, près Béthune.
0. Cist. vir. Clarus Mariscus, Clairmarais, en règle,
fem. Blandeca, Blandecque, près Saint-Omer.
Bellum pratum, Beaupré, sur la Lys.
Vastina, Woestine ou YOustine.
Ravensberga, Ravensberghe.
0. Prsem. S. Augustinus Tarvanenis, /Saint - Augustin - lès -
Térouanne.
S. Martinus Hesdinensis, Saint-Martin-d'Hesdin.
S. Audomarus Lileriensis, Saint-Omer de Lillers.
0. S. ClaraB. S. Clara Audomarensis, Sainte-Claire de Saint-Omer.
S. Clara Hesdinensis, Sainte-Claire d'Hesdin.
COLLÉGIALES, COLLÈGES ET COUVENTS
La collégiale de Saint-Omer, qui existait en 101 6, et qui fut érigée en
cathédrale par la bulle Super universas comprenait 34 chanoines,
8 vicaires, 23 chapelains et un grand nombre d'enfants de chœur, dirigés
par un maître de musique.
Il y avait en outre dans le diocèse quatre collégiales : Saint-Pierre
d'Aire, Saint-Martin d'Hesdin et Saint-Omer de Lillers, ces deux
ÉVÊCHÉ DE TOURNAI 181
dernières, récemment encore abbayes de Prémontré. Waten, Vatinum
seu Vatanum, abbaye de l'ordre de Saint-Augustin, jusqu'à la fondation
du siège épiscopal, fut donnée alors aux Jésuites Anglais.
Trois collèges florissaient à Saint-Omer : le collège de Saint-Bertin,
le collège royal français et le collège royal anglais, ces deux derniers
sous la direction des Pères Jésuites. Il y avait de plus les classes
confiées aux Frères des Écoles chrétiennes. Les Jésuites avaient encore
des collèges à Hesdin et à Aire.
Il y avait quatre couvents d'hommes à Saint-Omer : Dominicains,
Récollets, Capucins, Carmes déchaussés ; et il y avait une Chartreuse
à Longuenesse. On comptait dix couvents de femmes : Ursulines,
Pauvres-Claires, etc., et neuf hôpitaux.
TORNACUM, TOURNAI
La ville de Tournai, séjour des premiers rois des Francs et restée
française durant bien des siècles, avait pourtant cessé au XVIe siècle
d'appartenir au roi de France. Son siège épiscopal très ancien et d'une
juridiction très étendue, ne releva même plus de Reims à partir de
l'année 1559.
Mais Louis XIV ayant occupé en 1667 Tournai, Lille et tout le terri-
toire qui formait le diocèse, revendiqua le droit de nommer l'évêque,
droit contestable pour bien des raisons, et pourtant plausible à un
point de vue : Tournai faisait partie de la France en 1516, date du
concordat.
Au moment de la conquête française en 1667, le siège épiscopal de
Tournai se trouvait vacant ; l'évêque, François Vilain était mort le 28
décembre 1666 ; Alphonse de Berghes, élu ou désigné pour lui succé-
der, n'avait pas reçu ses bulles. Louis XIV nomma donc au siège de
Tournai en 1668 Louis d'Anglure de Bourlemont, auditeur de Rote ; et
celui-ci ayant refusé d'accepter, le roi jeta les yeux sur l'évêque de
Comminges, Gilbert de Choiseul, qui accepta.
48. — Gilbert de CHOISEUL, 48e évêque de Tournai.
Né en 1613, deuxième fils de Ferri, comte du Plessis, et de Made-
482 PROVINCE DE CAMBRAI
leine Barthélémy de Beauverger, avait pour frère aîné César de Choi-
seul, illustre maréchal de France.
Il avait été sacré évêque de Gomminges le 8 avril 1646.
Nommé évêque de Tournai en 1670, il fut agréé sans trop de diffi-
cultés par Clément X, entra sans pompe dans la ville et prit possession
de sa belle cathédrale.
Sur ce nouveau siège il se montra constamment gallican, partisan de
la morale sévère, ennemi des ordres mendiants, fauteur avoué des
Jansénistes. Les auteurs de la Gallia Christiana le comblent d'éloges ;
et pourtant ils omettent de mentionner le rôle prépondérant qu'il joua
dans l'Assemblée de 1682. Ils parlent du zèle qu'il déploya contre les
Huguenots et des trois volumes qu'il publia en 1680 contre eux et
contre les athées, qui n'étaient assurément pas les seuls ennemis de
l'Eglise.
f à Paris le 31 décembre 1689, set. 77, es. 45.
49. François CAILLEBOT de la Salle.
Né en 1652, quatrième fils de Louis, seigneur de la Salle en Beauce,
et d'Anne Martel, dame de Montpinchon en Normandie, fut reçu doc-
teur en théologie, 1684, devint aumônier du roi, abbé de Pleinpied
(Bourges) et de Bebais (Meaux).
Nommé évêque de Tournai au mois de mai 1690, il n'obtint ses
bulles que deux ans plus tard, et ne put se faire sacrer que le 31 août
1692.
Ce fut un ardent fauteur des Jansénistes pendant la durée de son
épiscopat et tout le reste de sa vie.
Ayant donné sa démission en mars 1705 ou par crainte des embarras
ou par amour pour la retraite, il accepta une nouvelle abbaye, la Cou-
ture du Mans, et se retira dans son abbaye de Bebais, où il remuait
encore en faveur du jansénisme en 1722 et en 1727.
f à Bebais le 21 décembre 1736, set. 84, es. 45.
50. - Louis-Marcel de COETLOGON.
Transféré de Saint-Brieuc, dont il était évêque depuis 25 ans. Cf.
Saint-Brieuc
Il prit possession de son nouveau siège en avril 1705, y déploya les
qualités, mélangées de quelques défauts qui sont relevés dans l'article
auquel nous venons de renvoyer.
ÉVÊCHÉ DE TOURNAI 483
f à Tournai le 18 avril 1707, set. 59, es. 26, après y avoir siégé seule-
ment deux ans.
51. — René-François de BEAUVAU.
Transféré de Bayonne par l'expresse volonté de Louis XIV, d'accord
avec Clément XI. Cf. Bayonne. .
Il ne prit possession qu'en 1708, et dès l'année suivante, abandon-
nant son poste, pour n'être pas témoin des défaites de l'armée française
et du succès des Impériaux, il se retira à Paris. Le Tournaisis et les
autres provinces espagnoles des Pays-Bas étant devenues autrichiennes
à la paix d'Utrecht, l'évêque de Tournai donna sa démission, juillet
1713, et fut aussitôt nommé archevêque de Toulouse par Louis XIV.
Cf. Toulouse.
52. — Jean-Ernest de LŒWENSTEIN, élu évêque de Tournai en
1713, ne peut entrer, pas plus que ses successeurs dans le plan de ce
travail.
Nous énumérons cependant toutes les abbayes du diocèse, la plupart
d'entre elles se trouvant situées dans le Hainaut français, dans les
environs de Lille ou dans d'autres cantons, que les traités laissaient au
roi de France.
ABBAYES DU DIOCÈSE DE TOURNAI
0. S. B. vir. S. Martinus apud Tornacum, Saint-Martin à Tournai.
S. Amandus in Pabula seu Elno, Saint-Amand-en-
Pévèle*, ou Elnon.
fem. B. Maria de Pace, La Paix à Saint-Amand.
1. On ne lira pas sans intérêt Y Histoire de la ville et de Vabbaye de Saint-Amand,
par V. de Courmaceul, ancien magistrat ; in-8, Valenciennes, 1866.
Parmi les abbés se distingue Nicolas Dubois, 1621-1673, remarquable comme
administrateur et comme fondateur de la basilique, dont la tour, encore debout,
atteste la beauté. A partir de 1705, l'abbaye, jusque-là en règle, tomba en com-
mende. Le dernier abbé fut le cardinal d'York, 1755-1790.
L'abbaye, vendue en 1795, fut démolie, ainsi que la basilique. Il ne reste plus que
la tour.
184 PROVINCE DE CAMBRAI
0. Gist. vir. B. Maria de Laude, IV. -D. deLooz, près de Lille, abbaye
en règle,
fem. Marquetta, Marquette, ou Bonrepos.
Vevelgemium, Vevelghem.
Groninga, Grœninghen.
0. S. A. vir. Cisonium, Cisoing.
Falempinum seu Fanopinum, Falempin.
S. Nicolaus de Prata, Le Pré-Porcin.
fem. B. Maria de Pratis, Les P.rés-aux-Nonnains.
COLLÉGIALES ET COUVENTS
La collégiale de Saint-Pierre à Lille, est la plus nombreuse ; mais il
y en a plusieurs autres dans le diocèse.
Il y a de plus à Tournai, à Lille et dans les villes principales des
collèges pour les lettres, et un grand nombre de couvents tant
d'hommes que de femmes.
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EBREDONENSIS PROVINCIA
PROVINCE D'EMBRUN
Ville très forte par sa position dès le temps de la domination romaine,
Embrun devint au IVe siècle la métropole civile des Alpes maritimes et
peu après une métropole ecclésiastique. Les archevêques portèrent le
titre de comtes, de princes ; ils jouissaient d'une juridiction temporelle
et pouvaient battre monnaie.
La province ecclésiastique d'Embrun se compose à la fin du
XVIIe siècle de sept diocèses, qui sont : Ebredunen. Embrun; Dinien.
Digne ; Glandaten. Glandève ; Grassen. Grasse ; Sanicien. Senez ; Ven-
cien. Vence ; Nicien. Nice. Ce dernier diocèse, qui comprend le comté
de Nice, relève au civil non des rois de France, mais des ducs de
Savoie.
Ces divers diocèses ont cela de commun qu'ils sont anciens, d'une
assez petite étendue de territoire et n'ont qu'un tout petit nombre de
paroisses. Embrun en a 98, Digne 31, Glandève 49, Grasse 23, Senez
33, Vence 21. Nous ne parlons pas de Nice. La province d'Embrun,
cependant, marque singulièrement dans l'histoire ecclésiastique du
XVIIIe siècle par le concile qu'elle célébra en 1727 et dont nous allons
parler bientôt.
Cf. Gallia Christiana, tomus III, anno 1725 editus ; Hugues du Tems, Le clergé
de France, tome IV, 1775 ; Almanach royal, années successives.
186 PROVINCE d'embrun
EBREDUNUM, EMBRUN
Cf. Fisquet, France pontificale, Aix, Arles et Embrun ; 1 vol. in-8. Paris, Repos,
1862.
ARCHEVÊQUES D'EMBRUN
74. — Guillaume d'AVANÇON, fils de Jean, seigneur de Saint-
Marcel, était camérier du pape, quand il fut nommé archevêque d'Em-
brun par Charles IX, en 1561, et sacré aussitôt.
Il assista au colloque de Poissy, siégea au concile de Trente, fit
partie des États-Généraux en 1577 et en 1588 ; ne put empêcher, malgré
sa courageuse résistance , que Lesdiguières et les Huguenots ne
prissent la ville et ne pillassent la cathédrale d'Embrun, 1579. Il tint
néanmoins son concile provincial en 1583, pour promulguer les décrets
du concile général de Trente.
Retiré quelque temps à Rome, il se réconcilia avec Henri IV, qui le
rappela en France et demanda même pour lui le chapeau de cardinal,
que la mort l'empêcha de recevoir. .
f à Grenoble, juillet 1600, set. 65, es. 40.
75. — Honoré du LAURENS.
Ancien avocat du roi au Parlement de Provence, était entré dans
l'état ecclésiastique après la mort de sa femme.
Nommé archevêque d'Embrun par Henri IV, en 1600, il fut le modèle
des pasteurs, sans laisser d'être un prodige d'austérité.
f à Paris le 23 janvier 1611, 33t. 58, es. 11.
76. — Frère Guillaume d'HUGUES, cordelier.
Entré jeune encore dans l'ordre des Frères Mineurs, il y remplit les
fonctions de professeur, de gardien et de ministre général avec succès.
Nommé archevêque d'Embrun par la reine régente, en 1611, et
sacré à Saint-Pierre de Rome le 11 novembre 1612, il fut chargé
d'accompagner Elisabeth de France en Espagne, Henriette de France
en Angleterre, avec mission d'adoucir le sort des catholiques persécutés.
ARCHEVÊCHÉ D'EMBRUN 187
C'est lui qui reçut solennellement à Grenoble le 25 juillet 1622 le
duc de Lesdiguières dans le sein de l'Eglise.
La ville d'Embrun ne peut l'oublier. Il orna magnifiquement la cathé-
drale, bâtit le superbe palais archiépiscopal, il établit les Capucins,
fonda l'église des Jésuites, sous le vocable de saint François-Xavier.
f à Embrun le 27 octobre 1648, set. ? es. 37.
77. — Georges d'Aubusson de la FEUILLADE.
Deuxième fils de François, comte de la Feuillade et d'Elisabeth
Brachet de Pérusse, docteur en théologie, très estimé dans les assem-
blées du Clergé, fut d'abord nommé évêque de Gap, pour remplacer
Arthur de Lionne, qui était nommé archevêque d'Embrun. Mais celui-
ci ayant refusé de quitter Gap, Georges fut nommé au siège d'Embrun
en 1648, et sacré à Paris le 11 septembre 1649.
Son entrée solennelle n'eut lieu qu'en juillet 1651, différentes fonc-
tions épiscopales l'ayant retenu à Paris. Depuis, il eut à remplir en
Espagne et à Venise des missions diplomatiques. Il reçut le collier du
Saint-Esprit le 31 décembre 1661.
Transféré à Metz en 1668, il y porta le titre d'archevêque-évêque.
Cf. Metz.
78. — Charles Brulart de GENLIS.
Né en 1628, fils de Florimont, marquis de Genlis, et de Charlotte de
Béthencourt, était aumônier du roi, abbé de Joyenval (Chartres).
Nommé archevêque d'Embrun en 1668, il se fit sacrer dans l'église
de Saint-Lazare à Paris, en 1669, ne fit cependant son entrée dans sa
ville métropolitaine que le 7 novembre 1671.
Il prit part au rang des évêques à l'Assemblée de 1682, sans s'y faire
remarquer dans un sens ni dans un autre.
Il passa pour janséniste, sans l'être. Car il confia son séminaire aux
Jésuites, et s'empressa de publier, aussitôt parue, la bulle Unigenitus.
f à Embrun le 3 novembre 1714, set. 86, es. 46.
79. — François-Elie de Voyer de Paulmy d'ARGENSON.
Transféré de Dol en 1715. Cf. Dol.
Il avait des qualités et des vertus éminentes, qu'il eut à peine le
temps de déployer à Embrun.
188 PROVINCE D'EMBRUN
Transféré à Bordeaux en 1709, il s'y montra plus nettement et plus
avantageusement. Cf. Bordeaux.
80. — Jean-François-Gabriel de HENNIN-LIÉTARD.
Transféré d'Alais, novembre 1719, juin 1720. Cf. Alais.
Une cruelle infirmité l'empêcha sans doute de prendre possession
de son siège avant le 28 juin 1722.
Il fit du reste peu de bruit dans son nouveau diocèse. La Gallia
Christiana lui applique pourtant une de ses phrases favorites : « Adhuc
prœest et prodest prsesul optimus ». Gela prouve que le tome III, daté
de 1725, avait été rédigé antérieurement. Car le prélat dont il s'agit,
torturé de la pierre, ne vivait plus en 1725.
f à Paris le 26 avril 1724, set. 58, es. 12.
81. — Pierre Guérin de TENGIN.
Né à Grenoble le 22 août 1679, fils d'Antoine, conseiller au Parlement
de Grenoble, et de Louise de Buffévant, avait une sœur bel-esprit,
Claudine, qui contribua beaucoup à le pousser. Dès 1702 il fut abbé de
Vézelay ; il fut grand archidiacre de Sens, 1703 ; prieur de Sorbonne,
1705 ; député du clergé aux Assemblées de 1705 et 1710.
C'est lui qui reçut à Melun en 1719 l'abjuration du fameux John Law.
Parti pour Rome avec le cardinal de Bissy en 1721, il y resta après le
conclave comme chargé des affaires de France, pour remplacer Lafitau,
évêque de Sisteron. Dans ce poste, il rendit de grands services au
Régent et à son ministre Dubois.
Il était à Rome quand il reçut le brevet royal du 6 mai 1724, qui le
nommait archevêque d'Embrun. Les bulles ayant été accordées aussi-
tôt, il fut sacré à Rome même, le 2 juillet, par Sa Sainteté Benoît XIII.
Il ne tarda pas à prendre possession de son siège; il tint avec la
permission du roi et l'agrément du pape, dans son église métropoli-
taine, Notre-Dame d'Embrun, son célèbre concile provincial, août et
septembre 1727. L'histoire en est bien connue.
Le vieil évêque de Senez, canoniquement condamné par le concile,
fut relégué par le roi à la Chaise-Dieu et son diocèse confié à des
administrateurs. Cf. Senez.
Mais l'archevêque d'Embrun, quoique soutenu par le roi, le pape et
les catholiques, avait encouru la haine irréconciliable du parti dont
ARCHEVÊCHÉ D'EMBRUN 489
Saint-Simon, les Nouvelles ecclésiastiques et autres pamphlétaires se
sont fait l'écho.
Créé cardinal par Clément XII, le 23 février 4739, sur la présen-
tation du roi d'Angleterre (Jacques III), et pourvu en même temps de
l'abbaye de Trois-Fontaines (Châlons), l'archevêque d'Embrun, assista
au conclave qui élut Benoît XIV, le 47 août 4740. Quelques semaines
après, il était transféré à Lyon, 24 septembre - 8 novembre 4740.
Cf. Lyon.
82. — Bernardin-Louis FOUCQUET.
Né à Rennes, 8 janvier 4705, neveu du maréchal de Belle-Isle
et arrière-petit-fils du surintendant, docteur en théologie.
Nommé archevêque d'Embrun en 4740, il fut sacré le 8 janvier 4744,
résida fidèlement dans son diocèse, fit exactement ses visites pasto-
rales, encouragea les conférences et les retraites ecclésiastiques, fut
très charitable.
Ayant donné sa démission le 47 avril 4767, il se retira à Paris. C'est
là qu'il f le 20 avril 4785, set. 80, es. 45 ; abbé de la Couture au Mans.
83. — Pierre-Louis de LEYSSIN, dernier archevêque d'Embrun.
Né à Aoste en Dauphiné en 4724, docteur en théologie, fut successi-
vement vicaire général des deux Barrai à Castres et à Troyes.
Nommé archevêque d'Embrun, le 49 avril 4767, préconisé le 4er juin,
sacré le 5 juillet suivant, fut dès lors tout entier à son diocèse ; abbé
de Boscaudon 4779. S'il eut quelques défauts, il les racheta par sa
charité et ses autres vertus.
En 4794, il excommunia l'évêque intrus Cazeneuve, constitua vicaire
général le vertueux Jacques Roux de la Mazelière, émigra d'abord à
Lausanne, où il composa un mandement apologétique, 4794, qu'il
soumit au pape ; passa de Suisse en Bavière où il fut tracassé.
f à Nuremberg le 26 août 4804, set. 77, es. 35, le Concordat non
signé n'imposant pas encore la démission et la lettre du pape, datée du
46 août, n'ayant été délivrée aux évêques qu'en septembre.
On peut consulter Farticle que consacre à cet archevêque l'abbé de
Boulogne dans ses Annales catholiques, tome IV, p. 404, septembre
4801.
Le Bulletin de la société d'études des Hautes-Alpes, n° d'avril-juin
4890, parle aussi de cet archevêque.
190 PROVINCE D'EMBRUN
ABBAYE DU DIOCÈSE D'EMBRUN
0. S. B. vir. Boscodunum, Boscaudon.
Il n'y a qu'une seule collégiale : Briançon.
Il y a deux collèges : celui des Jésuites à Embrun, et celui des
Doctrinaires à Barcelonnette.
Couvents : Gordeliers, Capucins, Ursulines à Embrun ; Dominicains,
Capucins, Ursulines à Briançon ; Cordeliers à Barcelonnette.
DINIA, DIGNE
Cf. Fisquet, France pontificale, Digne. Un vol. in-8, très développé, Digne étant,
croyons-nous, la patrie de l'éditeur, Etienne Repos.
Pierre Gassend (Gassendi), chanoine et prévôt de Digne, mort à Paris, en 1655, a
fait connaître les évêques antérieurs à l'époque que nous embrassons. On trouve
cette Notitia episcoporum Diniensium dans ses œuvres complètes, en 6 vol. in-folio,
Lyon, 1658.
60. — François LETELLIER, 60e évêque de Digne.
Né en 1633, fils de Simon, médecin du roi, était aumônier de la
reine, curé de Saint-Séverin à Paris.
Nommé évêque de Digne, 1677, pour remplacer Félix de Tassy,
qui venait d'être transféré à Chalon-sur-Saône, il fut sacré le 15 mai
1678.
Ne résida guère.
Accepta l'abbaye d'Aiguebelle, 1700.
f à Paris, 11 février 1708, set. 75, es. 30.
61. — Henri du PUGET (de Puget Almanach-Royal, Fisquet).
Né en 1655, fils d'un président au Parlement de Toulouse, docteur
en théologie, abbé de Simorre (Auch), vicaire général de Viviers.
Nommé évêque de Digne, le 7 avril 1708 et sacré à Paris, le 9 mars
1710, résida, fut très aimé, fit de grandes charités....
Son infirmité l'empêcha d'assister en personne au concile d'Embrun,
il s'y fit représenter par son vicaire général qui était son neveu.
f à Digne, le 22 janvier 1728, set. 73, es. 18.
ÉVÊCHÉ DE DIGNE 491
— Jean d'Yse de SALÉON.
Administrateur de Senez en 4727, fut nommé évêque de Digne, le
10 février 1728, d'Agen, le 1er novembre. Cf. Agen.
62. — Antoine-Joseph-Amable FEYDEAU.
Né à Moulins 1658, était Carme, avait été général de son ordre ; très
zélé contre les Jansénistes, il avait blanchi dans les travaux aposto-
liques.
Il était septuagénaire, quand il fut nommé évêque de Digne, le
1er novembre 1728 et sacré à Rome, le 24 septembre 1730, résida,
protesta en 1731 contre la loi du silence, maintint la discipline ; zèle
pur, qui porta ses fruits.
f à Digne, le dimanche 3 décembre 1741, set. 83, es. 12.
— Paul de RIBEYRE.
Vicaire général de Massillon à Glermont, nommé évêque de Digne,
puis de Saint-Flour. Cf. Saint-Flour.
63. — Jean-Louis DU LAU d'ALLEMANS.
Né en 1708, en Périgord, était frère aîné de Jean, célèbre curé de
Saint -Sulpice, à Paris, avait été vicaire général du cardinal de Bissy à
Meaux.
Nommé évêque de Digne, le 29 mai 1742, il fut sacré à Meaux, le 21
octobre suivant, ne fit que paraître, emporté avant l'âge.
f à Paris, le 15 septembre 1746, set. 38, es. 4.
64. — Louis-Sextius de JARENTE de la Bruyère.
Né à Marseille en 1706, mais baptisé à Aix, fut vicaire général de
Belsunce, ami de La Motte, lié ainsi avec deux saints qu'il n'imita pas.
Nommé évêque de Digne en 1746, sacré le 21 octobre 1747 à Amiens
par La Motte, fut dès lors affairé, courtisan, tolérant par ambition
plutôt que par zèle, obtint la feuille des bénéfices.
Transféré à Orléans, 1758. Cf. Orléans.
65. — Pierre-Paul du QUAYLAR (du Gaylar, suivant d'Hozier).
Né le 29 juin 1716 à Varages, diocèse de Riez, était le quatrième fils
de Jean, écuyer et d'Anne de Gastillon. Il devint archidiacre de Digne,
192 PROVINCE D'EMBRUN
abbé de Saint-Urbain (Châlons) et vicaire général de Jarente, qu'il
suppléa, puis remplaça.
Nommé évêque de Digne, le 2 février 1758 et sacré le 16 avril, il
flatta Louis XV quand il était le plus répréhensible ; se brouilla avec
son chapitre en projetant la fusion de Digne et de Senez (un projet
d'union canonique), fut forcé de se décharger sur Louis-François de
Bausset, se retira à Varages en 1778, finit par se démettre en 1783.
f à Varages, le 15 décembre 1784, set. 68, es. 27.
S'il faut en croire l'abbé de Sambucy (Vie de M%r de Beauvais, évêque
de Senez, p. 78), on projetait la suppression de plusieurs sièges épis-
copaux du Midi par le moyen d'unions canoniques. Le projet d'unir
Digne avec Senez a été certainement agité, l'évêque de Digne, P. -P. du
Quaylar ayant pris l'initiative pour un motif ou pour un autre et le roi
Louis XVI, par un brevet daté de Versailles, 28 avril 1776, ayant
déclaré que son intention était, les formes canoniques d'usage obser-
vées, de supprimer l'évêché et le chapitre de Senez, de transporter à
Digne le siège épiscopal et les titres capitulaires de Senez.
Le projet a échoué, on peut voir comment, dans Sambucy : on
apprend par là que l'œuvre schismatique de la Constituante aurait pu
s'effectuer canoniquement dix ans avant le Concordat, si le Jansénisme
irréligieux avait pu admettre le concours de l'autorité civile et du
pouvoir pontifical.
66. — François Mouchet de VILLEDIEU.
Né le 20 novembre 1731, dans le diocèse de Bourges ; docteur en
théologie de Paris en 1759.
Elu doyen de Nevers, 1756; prédicateur, abbé de Foresmontier
(Amiens).
Nommé évêque de Digne, le 2 février 1784, fut sacré le 18 juillet
suivant.
Ayant pris possession, il fit des règlements singuliers, introduisit la
liturgie parisienne, etc. Son vicaire général était l'abbé d'Auribeau.
Emigré à Munster, il refusa positivement sa démission en 1801, de
concert avec les frères d'Argentré, l'un évêque de Séez et Fautre
évêque de Limoges, ses compagnons d'exil, fit même des réclamations
contre le concordat en 1803, ne rentra en France qu'en 1814, bien
infirme.
ÉVÊCHÉ DE GLANDÈVE ■ 193
f à Paris, le 10 août 1823, set. 92, es. 40. Inhumé au cimetière de
Vaugirard.
Il n'y avait dans le diocèse de Digne ni abbaye ni collégiale, mais
seulement trois couvents d'hommes : Gordeliers, Récollets, Trinitaires,
et deux couvents de femmes : Visitandines, Ursulines.
Il y avait un collège de la compagnie de Jésus à Digne.
GLAND ATA, GLANDÈVE
La ville de Glandève (Glandata, Glandateva), ayant été détruite par
un débordement du Var ou par une autre catastrophe, le siège épisco-
pal avec le chapitre furent établis à Entrevaux (Intervalles), ville située
en face de Glandève, sur l'autre rive du Var. Le château ou palais
épiscopal se nommait la Sedtz.
Le diocèse était formé de 49 paroisses, dont plusieurs n'étaient pas
de la France.
Cf. Fisquet, op. cit. Digne.
46. — Frère Léon BAGOUE (de Bacoué), 46° évêque de Glandève
qu'on connaisse.
Né à Casteljaloux, en Basse-Guyenne, entre 1600 et 1613, d'une
famille protestante, abjura l'hérésie, entra chez les Mineurs-Observan-
tins, fut chargé de réformer le couvent de Paris, publia la somme de
Villalobos, 1635, un poème latin en l'honneur du pape Clément IX en
1667, un autre sur l'éducation du Dauphin, Delphinus, en 1670. C'est
ce dernier ouvrage qui le fit connaître.
Nommé évêque de Glandève le 27 septembre 1672, pour succéder à
Frère Jean-Dominique Ithier, cordelier, qui était évêque de Glandève
depuis 1653, et qui venait de mourir à la Sedtz. Frère Léon Bacoue est
le seul huguenot converti que Louis XIV ait promu à l'épiscopat.
Sacré en 1673, il fut appelé à représenter sa province à l'Assemblée
de 1682. Comme il était déjà vieux, il demanda et obtint pour coad-
juteur le 2 avril 1682, François de Camps, dont nous allons bientôt
13
194 PROVINCE d'embrun
parler, et se retira à Pamiers, dans un couvent de son ordre. Il donna
même sa démission en 1684.
f à Pamiers, 13 février 1694, set. 94 (87 ou 84), es. 21.
— François de CAMPS, député du second ordre à l'Assemblée de
1682, pour la province d'Albi, était natif d'Amiens, docteur en théologie,
savant numismate, vicaire général de l'archevêque d'Albi, Hyacinthe
Serroni.
Nommé le 2 avril 1682, coadjuteur de Glandève, il administra deux
ans avec les pouvoirs de l'évêque et un an sans pouvoir aucun.
Nommé évêque de Pamiers, en novembre 1685, il administra de
nouveau sans pouvoirs et ne fut jamais préconisé. Cf. Pamiers.
— François VERJUS, oratorien, nommé évêque de Glandève en
novembre 1685, fut nommé évêque de Grasse en avril 1686. Cf. Grasse.
47. — Charles de VILLENEUVE de Vence.
Fils de Claude, baron de Vence, et de Catherine de Grasse, était
prévôt de l'église de Grasse et docteur en théologie, quand il assista
comme député du second ordre à l'Assemblée de 1682, y représentant
la province d'Embrun.
Nommé évêque de Glandève le 18 avril 1686, il ne fut préconisé que
le 5 octobre 1693 pour avoir assisté à la fameuse Assemblée et pour
avoir administré le diocèse de Glandève sans bulles.
Sacré enfin à Aix le 18 avril 1694, il fut un des évêques assistants au
sacre de Soanen à Paris, le 1er juillet 1696, et gouverna paisiblement
ensuite son diocèse.
f à Vence le 2 mai 1702, set. ? es. 10.
48. — César de SABRAN.
Etait fils de Charles, capiscol de Riez, des comtes de Forcalquier.
Nommé évêque de Glandève le 3 juin 1702, préconisé le 25 septembre
suivant, il se fit sacrer, prit possession de son siège, mais habita Aix
ou Paris plus souvent que la Sedtz, où il vint passer ses derniers jours.
f à la Sedtz, dans son palais épiscopal, le 19 juin 1720, ast. ? es. 18.
49. — Dominique-Laurent de Balre de Berton de CRILLON.
Il avait pour oncle François de Crillon, évêque de Vence, et pour
ÉVÊCHÊ DE GLANDÈVE 195
frère Jean-Louis, évêque de Saint-Pons. Il fut vicaire général de son
oncle à Vence d'abord, ensuite à Vienne.
Nommé évêque de Glandève le 8 janvier 1721, il fut sacré le 20 jan-
vier 1722. Se montra pieux, régulier, orthodoxe.
Il prit une part active au concile d'Embrun en 1727, parut à l'Assem-
blée du clergé, 1740.
f dans son palais de la Sedtz, 28 octobre 1747, set. provectae, es. 26.
50. — André-Jean-Baptiste-Dominique de CASTELLANE.
Né à Poitiers en 1703, était fils d'Horace ; fut élève de Saint-Sulpice
et vicaire général du vertueux Montillet à Auch.
Nommé évêque de Glandève le 23 décembre 1747, et sacré le 31 mai
1748, il promettait beaucoup, mais mourut subitement le 8 septembre
1751, a3t. 48, es. 4.
51. — Jean-Baptiste de BELLOY.
Né à Morangles, diocèse de Beauvais, le 9 octobre 1709, reçu docteur
en théologie en 1737, fut vicaire général de Gesvres à Beauvais ; abbé
de Saint- André (Avignon), 1747 ; il avait deux frères Prémontrés.
Nommé évêque de Glandève en 1571, il se fit sacrer le 30 janvier
1752 à Paris au séminaire Saint-Sulpice par l'évêque de Beauvais, prit
possession.
En 1755, à l'Assemblée du clergé dont il faisait partie, il se montra
bon- feuillant, ce qui lui valut le siège de Marseille, devenu vacant
sur ces entrefaites par la mort de Belsunce. Cf. Marseille.
52. — Gaspard Brunet de TRESSEMANES.
Né en 1721 dans le diocèse de Riez, était chanoine de la métropole
d'Aix.
Nommé évêque de Glandève le 5 juillet 1755, et sacré le 19 octobre
suivant à Paris, n'est connu par aucun acte, même en 1762.
Démissionnaire le 23 juin 1771, il reçut l'abbaye de Saint-Georges de
Bocherville, vint habiter Franconville près Pontoise, servit d'auxiliaire
à Christophe de Beaumont qui l'estimait et remplaça ou suppléa,
auprès des Carmélites de Paris, le vertueux Hachette des Portes, qui
suit.
f à Franconville, 5 septembre 1784, œt. 63, es. 29.
196 PROVINCE d'embrun
53. — Henri HACHETTE DES PORTES, dernier évêque de Glan-
dève.
Né en 1712 dans le diocèse de Reims, fut choisi comme visiteur
général des Carmélites en 1748 ; il avait été élève à Saint-Sulpice avec
Bernis et Dominique de La Rochefoucauld ; était docteur en théologie
depuis 1740.
Sacré évêque de Cydon (Crète) 31 août 1755, auxiliaire ou suffragant
de Rohan à Reims, il administra dix ans l'archidiocèse avec un zèle
aussi pur qu'éclairé ; puis suppléa Beaumont à Paris.
Nommé évêque de Glandève 1771, préconisé le 23 septembre, il prit
aussitôt possession, fit ses visites pastorales, s'occupa de son sémi-
naire, propagea la dévotion au Sacré-Cœur de Marie ; avait brillé dans
l'Assemblée du clergé de 1775. Ce fut un pieux, ferme et savant
évêque.
Son siège étant supprimé par la Constitution schismatique de 1790,
il émigra à Nice, puis en Piémont, enfin à Bologne, 1791-1795, adressa
à Rome, de Bologne, 1796, dix lettres qui sont publiées par Theiner,
Affaires de France, tome II, et qui sont touchantes.
f à Bologne en 1798, set, 86, es. 43.
Il- n'y a aucune abbaye ni collégiale dans le diocèse de Glandève,
mais seulement le chapitre de la cathédrale.
On ne mentionne même pas de couvent, le diocèse ne se composant
guère que de villages, presque tous perdus dans les montagnes.
GRASSA, GRASSE
Le siège épiscopal, fondé dans le principe à Antibes (Antipolis), fut
établi à Grasse par Innocent IV, le 19 juillet 1244. L'antique cité perdit
ainsi ses évêques, sans perdre tous ses privilèges, comme l'expose la
Gallia Christiana, tome III, p. 1145. Mais la série des évêques de
Grasse est la continuation de la série des évêques d'Antibes.
Cf. Fisquet, France pontificale, Fréjus.
ÉVÊCHÉ DE GRASSE 197
66. — Antoine LE CONTE, 66° évêque d'Antibes, 39* de Grasse.
Né le 29 décembre 1629, fils de François, trésorier des guerres, et
de Marie Le Clerc, était prévôt de Glandève.
Nommé évêque de Grasse, en décembre 1680, pour remplacer Louis
Aube de Roquemartine, qui venait d'être transféré à Saint-Paul-Trois-
Châteaux, il fut d'abord institué vicaire apostolique d'Antibes ; puis il
se fit sacrer à Paris, le 16 août 1682.
Mais il ne vit pas son diocèse, étant f le 6 septembre 1683, eet. 54,
es. 1, à Mouchy, près de Creil, terre dont il était seigneur. Il possédait
en sus deux autres terres patrimoniales, et jouissait de trois prieurés
en commende.
— Charles-Bénigne HERVÉ, nommé évêque de Grasse en 1683, fut
nommé évêque de Gap, 1684. Cf. Gap.
67. — François VERJUS, oratorien.
Avait pour frères, Louis, comte de Crécy, diplomate, et le P. Antoine
de la Compagnie de Jésus, écrivain de mérite. Lui-même était prédi-
cateur, abbé de Barbeaux ou de Barbery.
Trois fois en trois ans il fut honoré de la nomination royale à
l'épiscopat.
Nommé évêque de Grasse, le 31 mai 1684, en place de C.-B. Hervé,
dont nous venons de parler, il fut nommé évêque de Glandève, novembre
1685, en place de François de Camps.
Mais celui-ci ayant été nommé évêque de Pamiers, et Jean-Baltasar
de Cabanes de Viens ayant refusé Grasse, préférant Vence, François
Verjus renonça volontiers à Glandève et se laissa nommer de nouveau
évêque de Grasse, avril 1686.
Il ne reçut ses bulles que six ans plus tard pour des raisons que
l'on connaît et qui ne lui étaient pas personnelles. Il put enfin se
faire sacrer le 7 décembre 1692 dans l'église des Dominicaines de
Charonne.
Il avait obtenu du pape Innocent XII, bulle du 30 juillet 1692, que
les revenus de la prévôté de Grasse fussent réunis à la mense épisco-
pale, disposition que le roi Louis XIV sanctionna le 21 mars 1693.
François Verjus résida fidèlement dans son diocèse.
f à Grasse, le 17 décembre 1710, œt. ? es. 18.
198 PROVINCE d'embrun
68. — Joseph-Ignace-Jean-Baptiste de MESGRIGNY (Atranase
d'Aix, capucin).
Etait né à Aix en 1653, quoique l'historien moderne du diocèse de
Langres, l'abbé Roussel, le fasse naître au château de Ghamesson. Il
avait pour père Jean, vicomte de Troyes, baron de Vendœuvre, alors
premier président du Parlement de Provence1, et pour mère Huberte-
Renée de Bussy d'Inteville.
Joseph, à 23 ans, était à la fois docteur de Sorbonne et mestre de
camp. C'est alors qu'il entra chez les Capucins de Paris, devint prédi-
cateur ardent, sans laisser d'être religieux exemplaire. Dans son ordre
il fut lecteur, gardien , définiteur, visiteur. Trois de ses sœurs étaient
religieuses.
Il approchait de la soixantaine, quand il fut nommé par Louis XIV,
le 5 avril 1711, évêque de Grasse et vicaire apostolique d'Antibes.
S'étant fait sacrer le 20 décembre suivant aux Capucins de Paris, il
partit aussitôt pour son diocèse qu'il visita dans le plus grand détail. Il
embellit sa cathédrale, consacra plusieurs églises, révisa les archives
paroissiales et diocésaines, veilla sur l'enseignement de la chaire et du
catéchisme. Austère et belle figure , dénaturée à plaisir par les
Jansénistes.
f à Grasse, le 2 mars 1726, set. 73, es. 15, « en réputation de haute
vertu », dit Hugues duTems, « de sainteté », pouvons-nous dire avec
dom Théophile Bérengier, bénédictin, Notice sur Msr Joseph-Ignace de
Mesgrigny, in-8, Marseille, Roy, 1888.
69. — Claude-Léonce-Octavien D'ANTELMY.
Né en 1668, était prévôt de Fréjus.
Nommé évêque de Grasse en 1726, il fut sacré le 12 janvier 1727 à
Paris, au séminaire Saint-Sulpice par l'archevêque d'Aix, Charles de
Vintimille.
Il venait de prendre possession de son siège, quand il fut canoni-
quement convoqué au concile d'Embrun, où il se distingua. En 1729,
il reçut l'abbaye de Saint-Chinian (Saint-Pons). En 1736, il fut abbé
de Lérins (Grasse).
Homme éminent, il poursuivit avec fermeté les Jansénistes qui le
détestèrent.
1. On peut voir dans Moréri la généalogie de Mesgrigny (Champagne).
ÉVÊCHÉ DE SENEZ 499
f à Grasse, le 21 octobre 1752, set. 84, es. 26, regretté de tous les
orthodoxes et laissant plusieurs écrits historiques qui ont de la valeur.
70. — François d'Etienne de Saint-Jean de PRUNIÈRES, dernier
évêque de Grasse. «
Né en 1718, dans le diocèse de Gap.
Nommé évêque de Grasse en 1752, par Boyer et sacré le 20 mai 1753,
il écrivit une bonne lettre au chancelier de France en faveur des
Jésuites, 1761.
Le diocèse de Grasse étant supprimé par la Constituante, l'évêque
émigra 1791-1794 à Savillian en Piémont, 1794-1796, à Bologne.
f à Bologne, après juin 1797, set. 80, es. 46.
ABBAYE DU DIOCÈSE DE GRASSE
Lerinus, Lérins (Saint-Honorat de).
L'antique et célèbre abbaye de Lérins n'avait pas été préservée de
la commende. Toutefois, au commencement du XVIe siècle, s'étant
unie à la congrégation du Mont-Cassin, elle obtint le privilège d'avoir
un abbé régulier triennal à côté de l'abbé commendataire. On peut
voir les deux séries d'abbés dans la Gallia Christiana, tome III,
p. 1208.
Le Cartulaire de Lérins, annoté par M. de Flamare, archiviste de la
Nièvre, paraît par fascicules depuis 1883. Fascicule I, in-8, 164 p.
Nice, imp. et lib. Gauvin.
SAN1TIUM vel SENECIUM, SENEZ
Toute petite ville de Provence ou simple bourg, Senez fut néanmoins
avant la fin du Ve siècle un siège épiscopal, qui obtint transitoirement
au XVIII0 siècle une trop grande notoriété ; nous allons bientôt dire
pourquoi.
En 1432, le diocèse de Senez fut uni par Eugène IV au diocèse de
Vence ; l'union ne dura pas. En 1485, l'évêque fixa bien définitivement
200 PROVINCE d'embrun
sa résidence à Castellane, mais ne put y transporter son siège. En
1650, Innocent X réussit à séculariser les chanoines de la cathédrale,
qui étaient jusque-là de l'ordre de Saint- Augustin ; il fallut cependant
laisser les chanoines sécularisés à la cathédrale de Senez.
L'union projetée avec Digne en 1776, quoique désirée par le roi,
échoua également, comme nous venons de le dire en parlant de Digne.
Et pourtant ni ce diocèse de trente-trois paroisses ni les petits diocèses
du voisinage ne pouvaient longtemps subsister ; le balai révolutionnaire
allait les faire brutalement disparaître.
Cf. Fisquet, France pontificale, Digne.
40. — Louis-Anne Aubert de VILLESERIN.
Né à Paris, était chevalier de l'Ordre de Saint-Michel.
Nommé évêque de Senez le 17 avril 1671 pour succéder à Louis du
Chaîne, mort le 1er mars précédent, octogénaire et doyen des évoques
de France, il reçut ses bulles le 15 juillet et se fit sacrer le 9 août
suivant à Paris, dans l'église des Ursulines.
Ne pouvant transporter son siège épiscopal à Castellane, il y fixa du
moins sa résidence dans la maison que son prédécesseur avait habitée,
meublée et léguée.
Cet évêque avait de Fesprit, du cœur et de la vertu, comme l'attestent
ses lettres et ordonnances pastorales.
f 7 février 1695, set. ? es. 24.
41. — Jean SOANEN, oratorien, prédicateur, Janséniste.
Né à Riom, le 6 janvier 1647, fils d'un procureur au présidial
d'Auvergne, et d'une nièce du P. Jacques Sirmond, S. J., fit ses pre-
mières études dans sa ville natale, où les Oratoriens avaient un collège,
et se rendit de là, en 1661, à l'institution de l'Oratoire, dont Quesnel
était alors directeur.
Après avoir étudié, il enseigna, prêcha même à la cour, avec une
véritable éloquence. Dans ses discours et dans son enseignement il
combattit le jansénisme avec une grande vigueur. Nommé évêque de
Senez le 8 septembre 1695, il prêcha encore la station suivante de
l'A vent à la Cour.
Sacré le 1er juillet 1696 dans l'église de l'Oratoire à Paris, il prit
aussitôt possession de son siège, ce qui ne l'empêcha pas de prêcher
ÉVÊCHÉ DE SENEZ 201
avec succès à Aix le carême de 1698, à Toulouse le carême de 1700.
C'est lui qui fit le panégyrique de Saint-Augustin en 1705 devant
l'assemblée du clergé, réunie aux Augustins de Paris.
Une rare simplicité dans sa manière de vivre lui permit de multi-
plier ses aumônes. Il exposa généreusement sa vie pour retirer le
Saint Sacrement du tabernacle, un jour de grande inondation. « Vivit
etiamnunc prsesul senex in sua diœcesi assiduus ». Gallia Christiana,
tome III, p. 1264.
Soanen avait mérité ces éloges jusqu'en 1713 ; il ne les méritait
plus en 1723 , quand s'imprimait le volume que nous venons de
copier fidèlement. La bulle Unigenitus avait paru, était admise dans
l'univers catholique et publiée dans un bon nombre de diocèses de
France. Circonvenu par d'habiles sectaires, le vieil évêque non-seule-
ment ne publia pas la bulle, mais il se rangea parmi les appelants,
renouvela plusieurs fois son appel, et finit par lancer, le 28 août 1726,
une instruction pastorale tout à fait janséniste.
Cité au concile d'Embrun, il eut la hardiesse de s'y présenter en
personne, d'employer pour se défendre tantôt les chicanes des plai7
deurs ou les expédients du sophisme, tantôt la médisance ou même la
calomnie. Il fut solennellement condamné et déclaré suspens de toute
fonction épiscopale, et même sacerdotale : sentence qui fut approuvée
par le Souverain Pontife et que le roi sanctionna.
Relégué à l'abbaye de la Chaise-Dieu, dans le diocèse de Clermont,
Soanen, quoique déjà octogénaire, vécut encore treize ans, résista aux
exhortations de l'évêque diocésain, J.-B. Massillon, son ancien confrère
de l'Oratoire, ne cessa de recevoir la visite de pèlerins fanatiques ou
de lire les écrits de ses partisans.
f à la Chaise-Dieu, sans repentir, le 25 décembre 1740, set. 94,
es. 45.
— Les administrateurs apostoliques du diocèse de Senez, qui se
succédèrent depuis le concile d'Embrun jusqu'à la mort de Soanen,
furent :
1. Jean d'Yze de SALÉON , désigné par le concile même, au
grand dépit de Soanen, qui en disant de lui : « C'est le loup qui va
dévaster ma bergerie », lui décernait le plus juste éloge. Il administra
sagement et habilement le diocèse, non-seulement jusqu'à sa nomina-
202 PROVINCE D'EMBRUN
-
tion au siège de Digne en 1728, mais jusqu'à sa promotion au siège
d'Agen. Cf. Agen.
2. Louis - François - Gabriel d'Orléans de LA MOTTE, investi
canoniquement de la juridiction, l'exerça parfaitement, jusqu'à sa
nomination à Févêché d'Amiens en 4733. Cf. Amiens.
3. Louis-Jacques-François de VOGANGE , qui suit , fut admi-
nistrateur jusqu'à la mort de Soanen, et devint alors évêque de
Senez.
42. — Louis- Jacques-François de VOGANCE.
Né en 4681 dans le diocèse de Viviers, était conseiller-clerc au Parle-
ment du Dauphiné, vicaire général de Grenoble, abbé de Simorre
(Auch), quand il fut chargé d'administrer le diocèse de Senez. Il acheva
de pacifier les esprits.
Nommé évêque de Senez en janvier 4744, et préconisé le 47 avril, il
se fit sacrer le 8 octobre suivant. Son gouvernement fut sage, conforme
à toutes les règles et couronné d'un plein succès.
-j* à Riez le 44 mai 4756, aat. 75, es. 45, admin. 22.
43. — Antoine-Joseph d'Amat de VOLX.
Né en 4744 à Voix en Provence, fut archidiacre d'Arles et vicaire
général de l'archevêque Jumilhac.
Nommé évêque de Senez en 4757, il fut sacré à Arles le 48 sep-
tembre de cette même année, reçut l'abbaye de Boscaudon (Embrun)
en 4760.
Fit-il quelque chose pour les Jésuites en 4762? Nous l'ignorons.
Mais on sait qu'il fut le bienfaiteur insigne de sa petite ville épiscopale
et de la ville de Castellane.
f à Senez le 48 mars 4774, set. 67, es. 24.
44. — Etienne-François-Xavier des Michels de CHAMPORCIN.
Né le 46 septembre 4724 dans le diocèse de Digne, fut vicaire géné-
ral de Jumilhac, archevêque d'Arles, comme son prédécesseur.
Nommé évêque de Senez en mai 1771, quoique sacré dès le 17 juin,
ne put guère que se montrer à ses diocésains, ayant été transféré à
Toul le 1er novembre 1773. Cf. Toul.
ÉVÊCHÉ DE SENEZ 203
45. — Jean-Baptiste-Charles-Marie de BEAUVAIS *.
Né à Cherbourg le 10 décembre 1731 de parents aisés, pieux, hon-
nêtes, mais non nobles, il fut élevé soigneusement à Paris, devint
prédicateur éminent dans la ville et à la cour.
Il était vicaire général de Charles de Broglie, évêque-comte de
Noyon, quand Louis XV, considérant le mérite plutôt que la naissance,
le nomma évêque de Senez, le 31 décembre 1773.
Sacré le 20 mars 1774, il fut accueilli triomphalement dans son
diocèse, défendit éloquemment les Ordres religieux, y compris les
Jésuites, récemment supprimés, dans la solennelle Assemblée du
clergé de 1775, où il avait été député par sa province.
Mais se voyant forcé de s'absenter souvent de son diocèse, il donna
sa démission en 1783 et vint habiter Paris, où il seconda le vertueux
archevêque, M?r de Juigné.
Député par le clergé de Paris aux Etats-Généraux en 1789, il se
découragea.
f à l'archevêché de Paris le 4 avril 1790, set. 59, es. 16. Il fut enterré
au Mont-Valérien.
— Xyste-Louis-Constance Roux (Ruffo) de BONNEVAL, nommé
évêque de Senez le 1er novembre 1783, refusa.
Député lui aussi par le clergé de Paris aux Etats-Généraux, et décou-
ragé, il émigra ; f à Vienne en Autriche, le 1er mars 1820, longtemps
avant son frère, qui va suivre.
46. — Joseph- Victor de CASTELLANE-Adhémar.
Né à Marseille le 10 février 1748, fut d'abord vicaire général de
Senez, puis d'Aix.
Nommé évêque de Senez le 24 décembre 1783 et sacré le 18 juillet
1784, il prit possession, résida, gouverna bien, mais pas longtemps.
f à Rome le 7 novembre 1788, set. 41, es. 5.
47. — Jean-Baptiste-Marie-Scipion Roux (Ruffo) de BONNEVAL,
dernier évêque de Senez.
Né à Aix le 22 janvier 1747, frère cadet de Xyste, dont nous venons
1. Voir Vie de Mar de Beauvais, ancien évêque de Senez, par l'abbé de Sambucy,
1 vol. in-12, xiv-500 p. Paris, Vaton, 1842.
204 PROVINCE d'embrun
de parler, avait été élève des Jésuites à Aix avant leur expulsion ;
vicaire général de J.-B. de Beauvais et de son successeur à Senez,
chanoine de la métropole d'Aix.
Nommé évêque de Senez le 15 décembre 1788, il fut sacré le 22
février 1789 à Paris par Jean-Baptiste de Beauvais, résida jusqu'au
bout, soutint ses droits contre l'intrus, émigra lentement à Nice, à
Turin, à Bologne, à Borne.
On peut lire dans Theiner, Affaires de France, les lettres qu'il a
écrites, de 1792 à 1805.
Donna sa démission en 1801, mais ne rentra pas en France quoiqu'on
lui ait offert l'archevêché d'Avignon en 1817.
Fixé à Viterbe, il y f 13 mars 1837, set. 90, es. 49.
Il n'y a pas d'abbaye dans le diocèse de Senez, mais seulement le
prieuré de Saint-Jacques à Barrême.
Il y a de plus à Gastellane deux couvents d'hommes, les Ermites de
Saint- Augustin et les Beligieux de la Merci. A Gastellane aussi se trouve
un couvent de Visitandines, qui joue un grand rôle dans l'histoire de
Soanen et des trois administrateurs.
VENCIA, VENCE
Le diocèse de Vence, n'ayant que 21 paroisses, était le plus petit de
France, quoique l'un des plus anciens. Il avait subi récemment, sous
Antoine Godeau4, une union temporaire avec Grasse, qui ne dura pas
dix ans. C'était la troisième tentative de ce genre ; elle eut le même
sort que les deux précédentes.
Cf. Fisquet. France pontificale. Fréjus.
60. — Frère Théodore-Germain ALLART, 60e évêque de Vence.
Né en 1617, était Récollet depuis longtemps, quand il fut nommé
1. Le célèbre Antoine Godeau, né à Dreux, 24 septembre 1605, sacré évêque de
Grasse, 14 décembre 1636, avait uni Vence à Grasse du 7 décembre 1644 au 25
novembre 1653. Mais à cette dernière date, il ne retint plus que Vence et f 17 avril
1672.
ÉVÊCHÉ DE VENCE 205
évêque de Vence en 1680 ; L. de Thomassin, coadjuteur et successeur
d'Antoine Godeau, venait de passer à Sisteron.
Préconisé avant la fameuse Assemblée du clergé, Frère Allart fut
sacré le 12 juillet 1682, prit possession 25 septembre, resta fort étran-
ger, paraît-il, aux agitations de son temps.
f 13 décembre 1685, œt. 68, es. 4.
61. — Jean-Baltazar de CABANES de Viens.
Né en Provence, d'une famille de robe, avait pour père Baltazar,
baron de Viens, président à la Chambre des Comptes à Aix, et pour
mère Madeleine de Valavoir, sœur de Nicolas de Valavoir, évêque de
Riez, était vicaire général de son oncle maternel à Riez, assista comme
député du second ordre à la grande Assemblée de 1682.
Nommé successivement évêque de Grasse, de Riez, de Vence, il
s'arrêta à cette dernière nomination en 1686, administra sans doute en
qualité de vicaire capitulaire, ce qui retarda d'autant l'expédition de
ses bulles.
Sacré enfin le 29 novembre 1693 au séminaire des Missions étrangères
à Paris, il put gouverner en paix son petit troupeau, fort peu de temps.
f à Tournay le 9 mai 1697, œt. ? es. 4.
62. — François Balbe de Berton de GRILLON *.
Né en Provence, était fils de Louis, marquis de Crillon, et de Marie
d'Albertaz.
Il était oncle paternel de deux futurs évêques, François-Louis de
Saint-Pons et Dominique-Laurent de Glandève.
Vicaire général de Saint-Paul-Trois-Châteaux et prévôt de Cavaillon,
il pouvait légitimement s'attendre à l'épiscdpat.
Nommé évêque de Vence le 26 mai 1697, fut sacré le 29 décembre
suivant aux Jésuites d'Avignon par l'archevêque Laurent Fieschi, fut
pourvu en 1701 de l'abbaye de Saint-Liguaire (Saintes).
François montra dès lors les qualités qu'il déploya plus tard en grand,
mais trop peu de temps.
Transféré à Vienne, 1713-1714. Cf. Vienne.
1. On peut consulter Notice historique sur les Balbes Berton de Crillon et leur
généalogie, gr. in-16, 69 p. Paris, imp. Philipona, 1883. Selon Pol de Courcy, on
devrait dire: Berton des Balbes de Crillon.
206 PROVINCE D'EMBRUN
63. — Ennemond-Flodoard Moret de BOURCHENU.
Né en 4663, était vicaire général de Grenoble.
Nommé évêque de Vence en 1744, il fut sacré le 6 janvier 4745 à
Saint-Antoine de Paris, par le cardinal de Rohan, évêque de Strasbourg.
II fit partie du concile d'Embrun en 4727, se démit la même année.
I II janvier 4744, aet. 84, es. 30.
64. — Jean-Baptiste SURIAN, Oratorien1.
Né à Saint-Chamans en 4668, entré à l'Oratoire, il y devint bon
prédicateur.
Nommé évêque de Vence en 4727, il fut sacré le 43 juin 4728 ; fut en
même temps abbé de Saint- Vincent-du-Luc (Oloron).
Il fut reçu de l'Académie française en 4733 ; mais resta fidèle à la
résidence, prescrite par les saints canons.
Acquitta de sa bourse, au nom de sa ville épiscopale, une contribu-
tion de 60,000 livres.
f à Vence le 3 août 4754, aet. 86, es. 26.
65. — Jacques de GRASSE.
Né en 4720 dans le diocèse de Beauvais, était frère du comte de
Grasse, marin célèbre, vicaire général de Beauvais.
Nommé évêque de Vence en 4754, sacré le 23 mars 1755, se montra
feuillant et janséniste. C'est pour cela sans doute qu'il fut transféré à
Angers par Jarente, 4758. Cf. Angers.
66. — Gabriel-François MOREAU.
Né à Paris le 24 septembre 4724 (et non 4743), conseiller-clerc au
Parlement, chanoine et théologal de Notre-Dame ; abbé d'Aniane, 4753.
Nommé évêque de Vence en 4758, sacré le 29 avril 4759, réclama en
faveur des Jésuites en 4762.
Transféré à Mâcon en 4763, il s'y distingua. Cf. Maçon.
67. — Michel-François Couet du Vivier de LORRY.
Né à Metz, 4728 (4730), docteur en théologie, ancien prieur de Sor-
bonne, vicaire général de Rouen.
1. Cf. Surian, Pensées et discours précédés d'une étude historique et littéraire, par
Vabbé Rosne, in-12 de 338 p. avec portrait. .Paris, Gaume, 1886.
ÉVÊCHÉ DE VENCE 207
Nommé évêque de Vence en 1763, sacré le 1er mai 1764, fut un
homme sans caractère à Vence, à Tarbes, à Angers et finalement à La
Rochelle, au commencement de notre siècle.
Transféré à Tarbes en 1769. Cf. Tarbes.
68. — Jean de Gairol de MADAILLAN 4.
Né en 1712 dans le diocèse de Narbonne, avait été sacré évêque de
Sarept, in parlibus, le 3 août 1761.
Nommé évêque de Vence en 1769, il ne put guère s'y faire connaître.
Transféré à Grenoble, 1771. Cf. Grenoble.
69. — Antoine-René de BARDONNENGHE.
Né à Grenoble le 17 juin 1721.
Nommé évêque de Vence en 1771, sacré le 15 mars 1772.
f à Varces, 6 octobre 1783, set. 63, es. 12.
70. — Charles-François-Joseph Pisani de la GAUDE, dernier
évêque de Vence.
Né à Aix en 1743, fit ses premières études sous la direction des
Jésuites avec Portalis, son compatriote.
Nommé évêque de Vence en 1783, et sacré le 8 février 1784, il
déploya, dans le gouvernement de son petit diocèse, des talents extra-
ordinaires.
Son diocèse étant supprimé par la constitution civile du clergé, et la
Révolution présageant la persécution, il passa en Italie. Theiner,
Affaires de France, donne 50 lettres pétillantes d'esprit qu'il écrivit
presque toutes de Rome entre les années 1792 et 1802.
Il fit sa démission au pape dès le 17 octobre 1801. Il avait 58 ans. Sa
carrière épiscopale n'était pas finie.
Nommé évêque de Namur le 13 pluviôse an XII (3 février 1804) par
le crédit de Portalis, il n'eut d'abord à s'occuper que de son siège, qui
comprenait le seul département de Sambre-et-Meuse. Mais les autres
sièges de la Belgique étant venus à vaquer l'un après l'autre, surtout
après la formation du royaume des Pays-Bas en 1814, il dut s'occuper
1. Est-il issu des Madaillan de Lesparre et fils d'un Léon qui épousa sa propre
tante? Il faut, pour résoudre la question, comparer Moréri, article Madaillan,
avec d'autres auteurs.
208 PROVINCE D'EMBRUN
des autres diocèses, malgré son âge avancé et malgré les exigences
déraisonnables du roi Guillaume,
f à Namur, février 1826, aet. 89, es. 42.
Dans le diocèse de Vence, il n'y avait aucune abbaye ni même de
couvent d'hommes ou de femmes. On ne peut y signaler que la collé-
giale de Saint-Paul.
NICIA vel NICEA, NIZZA ou NICE
Le diocèse de Nice, correspondant au comté de Nice, relevait bien
sous le rapport de la juridiction ecclésiastique de la métropole d'Em-
brun, mais non sous le rapport civil et politique. Les ducs de Savoie,
devenus rois de Sicile ou de Sardaigne, portaient avec une certaine
fierté le titre de comtes de Nice.
Ils n'ont pas toujours été d'accord avec les papes, même pour ce qui
concernait l'administration purement ecclésiastique, comme nous
allons le constater. Nous ne nommerons pourtant que les cinq derniers
évêques de Nice, antérieurs à 4801 , et seulement en tant qu'ils inter-
viennent dans les affaires ecclésiastiques de la France.
69. — Henri de PROVANA, carme déchaussé, nommé évêque de
Nice, par le duc de Savoie, Charles-Emmanuel II, en 1672, et sacré
aussitôt.
f le 29 novembre 1706, set. ? es. 34.
Les démêlés politiques et religieux qui existaient entre Rome et
Turin, causèrent une vacance de 21 ans.
70. — Raymond REGROSIO, clerc régulier de Saint-Paul (Barnabite),
nommé ou du moins agréé par le duc de Savoie, roi de Sardaigne,
Victor-Amédée II, reçut ses bulles le 30 juillet 1727 et fut envoyé au
concile d'Embrun dans lequel il siégea en qualité de Père.
Il fut sacré solennellement à Embrun par son métropolitain, en pré-
sence des autres Pères du Concile, le 21 septembre 1727.
f à Nice le 23 mai 1732, set. ? es. 5.
ÉVÊCHÉ DE NICE 209
74. — Charles-François COUTON.
72. — Jacques-Thomas ASTESAN.
73. — Charles-Eugène Valperga de MAGLIONE.
Evêque de Nice au commencement de la Révolution française. Il
offrit une généreuse hospitalité aux prêtres qui fuyaient la persécu-
tion ou la tyrannie.
Malheureusement, forcé lui-même de fuir, après l'invasion du comté
de Nice par les troupes françaises en 1792, il ne put continuer ses
charitables offices.
L'occupation de Nice par les Français et la création du département
des Alpes-Maritimes eut sans doute pour effet immédiat l'humiliation
ou la persécution du clergé. Mais on ne songea pas à organiser le culte
constitutionnel dans le nouveau département, comme on l'avait fait
dans les départements de Vaucluse et du Mont-Blanc : ni le clergé ni
la population de Nice ne réclamèrent cette institution schismatique.
De cette façon, quand sonna l'heure du Concordat, le siège de Nice
se trouva prêt pour recevoir Févêque que le gouvernement français
allait nommer et que le pape allait instituer canoniquement.
ABBAYE DU DIOCÈSE DE NICE
0. S. B. vir. S. Pontius, Saint-Pons.
%mm&
14
mm$mmmmmïmm&m&mmmi$Mmmœg$m
LUGDUNENSIS PROVINCIA
PROVINCE DE LYON
Antique et grande cité, Lyon, Lugdunum, fut pour les Romains
comme la tête d'une région fort étendue, la Celtique, qui se divisa
d'abord en deux, puis en quatre et même en cinq provinces, nommées
Lyonnaises. La semence évangélique jetée de bonne heure dans la
ville, y fut arrosée par le sang d'illustres martyrs. Aussi le siège épis-
copal de Lyon eut-il dès les premiers siècles de notre ère une gloire
particulière ; son église cathédrale fat non seulement métropolitaine,
mais encore primatiale, les archevêques de Lyon ayant à s'occuper
comme ordinaires de leur diocèse, comme métropolitains, de leur
province, la Lyonnaise première, comme primats, des autres Lyon-
naises, sinon de toutes les Gaules.
Jusqu'au XVIIIe siècle, la province ecclésiastique de Lyon ne comprit
que cinq diocèses : Lugdunen. Lyon, ^Eduen. vel Augustodunen. Autun,
Gabilonen. Chalon-sur-Saône, Lingonen. Langres, Matisconen. Mâcon.
Un sixième diocèse, Divionen. Dijon, fut constitué en 1731, un septième
S. Claudii, Saint-Claude en 1742 ; un huitième, Molinen. Moulins était
sur le point d'être formé, quand survint la Révolution française.
Nous donnerons d'abord dans leur ordre les cinq diocèses primitifs,
leurs abbayes, collégiales etc.; viendront ensuite dans l'ordre alpha-
bétique, qui coïncide par hasard avec l'ordre chronologique, les diocèses
nouveaux de Dijon et de Saint- Claude.
à la seule province de Lyon ; il ne peut parler, comme on le voit par les dates,
des diocèses de Dijon et de Saint-Claude, encore moins du diocèse de Moulins.
Hugues du Tems, Le clergé de France, t. IV (fin). « Il est fâcheux, dit le conti-
nuateur de Feller, que l'auteur, mort seulement le 19 juillet 1811, n'ait pas donné
la suite de son ouvrage. »
Almanach rotjal, années successives.
ARCHEVÊCHÉ DE LYON 211
LUGDUNUM, LYON
L'immense diocèse de Lyon comprenait, avant l'érection de Saint-
Claude en évêché, 853 paroisses ou annexes, réparties en 20 archi-
prêtrés et situées dans le Lyonnais, le Forez, le Beaujolais, la Bresse,
le Bugey, les Dombes, la Bourgogne même et le Dauphiné.
Pour ne parler ici que du chapitre de la Primatiale, il se composait
de 32 chanoines, ayant fait chacun preuve de 32 degrés de noblesse,
et d'une noblesse d'épée, 16 du côté paternel et 16 du côté maternel ;
chacun de ces chanoines prenait le titre de comte de Lyon.
Il y avait dans le diocèse des abbayes, des prieurés, des collégiales,
des couvents et d'autres établissements pédagogiques ou charitables,
comme nulle part ailleurs. Nous n'en pourrons donner tout-à-1'heure
qu'une simple esquisse.
Cf. Fisquet, France pontificale ; Lyon, 1 vol. in-8, Paris, 1859.
ARCHEVÊQUES DE LYON
110. — Pierre d'ESPINAG, né le 10 mai 1540, sacré archevêque de
Lyon en 1574, embrassa avec ardeur et soutint le plus qu'il put le
parti de la Ligue.
f à Lyon le 9 janvier 1599, aet. 59, es. 35.
111. — Alrert de BELLIÈVRE, fils du chancelier, nommé arche-
vêque de Lyon par Henri IV en 1599 et sacré le 8 juillet, prit posses-
sion, assista en 1600 à la fameuse dispute de Fontainebleau entre
Jacques du Perron et Philippe du Plessis-Mornay, introduisit les Gla-
risses à Lyon. Mais en 1604, tombé dans une maladie de langueur, il
se démit en faveur de son frère ; f 1621.
112. — Claude de BELLIÈVRE, frère puiné du précédent, agréé
par Henri IV, préconisé par Clément VIII et sacré à Paris le 12 décem-
bre 1604, fit son entrée solennelle en 1605, restaura son palais, orna
sa cathédrale, visita plusieurs fois les paroisses de son diocèse.
f à Lyon le 19 avril 1612, set. ? es. 8.
212 PROVINCE DE LYON
413. — Denis-Simon, cardinal de MARQUEMONT.
Né à Paris, auditeur de Rote pour la France, nommé archevêque de
Lyon par Louis XIII, prit possession le 9 mars 1613.
Homme de devoir comme son ami saint François de Sales, il se
livra tout entier à ses fonctions, sans abandonner un seul de ses droits.
Aucun archevêque ne montra autant de bienveillance envers les
ordres religieux : témoins les fondations qui se firent à Lyon, à Roanne,
à Bourg-en-Bresse et ailleurs avec son agrément pendant son épiscopat.
Créé cardinal par Urbain VIII le 9 janvier 1626, quoique déjà sous
letreinte d'un mal cruel, il honora cependant sa nouvelle dignité par
une héroïque patience et une grande piété.
f à Rome le 16 septembre 1626, aet. 54, es. 14.
114. — Charles MIRON, évêque d'Angers depuis 1588, fut nommé
archevêque de Lyon par Urbain VIII, d'après une clause du concordat ;
et malgré les réclamations de Talon, Louis XIII agréa ce choix.
L'archevêque prit possession le 12 février 1627 ; mais f 6 août 1628,
doyen des évêques de France.
115. — Alphonse-Louis du Plessis de RICHELIEU, dit le cardi-
nal de Lyon.
Frère aîné du grand ministre, auquel il avait résigné le siège de
Luçon en 1605, pour se faire chartreux, Alphonse-Louis fut tiré de la
Chartreuse en 1626, sacré archevêque d'Aix le 21 juin et deux ans
après transféré à Lyon.
Créé cardinal par Urbain VIII le 21 août 1629 moyennant une
dispense spéciale, doté par Louis XIII de riches bénéfices et comblé
de dignités, soit avant soit après la mort de son frère, il n'usa de ses
biens que pour soulager les pauvres, de ses dignités que pour obliger,
de son autorité que pour favoriser les ordres religieux.
f à Lyon le 23 mars 1653, aet. 71, es. 27, card. 24.
116. — Camille de Neufville de VILLEROY.
Né le 22 août 1606 à Rome, où son père était ambassadeur de France,
il eut pour parrain le pape Paul V (Camille Borghese). Son frère aîné,
Nicolas, duc de Villeroy, fut maréchal de France, et son autre frère
Ferdinand fut évêque de Saint-Malo, puis de Chartres.
ARCHEVÊCHÉ DE LYON 213
Nommé archevêque de Lyon le 28 mai 1653, il se fit sacrer dans son
église primatiale le 29 juin 1654.
Puissant, riche et généreux prélat, et non moins pieux, il fit dans
son diocèse et ailleurs pendant 40 ans un bien immense.
f à Lyon le 3 juin 1693, set. 87, es. 39.
Son oraison funèbre fut prononcée à Lyon par Massillon qui en était
à ses premiers débuts.
117. — Claude de SAINT-GEORGES.
Né en 1630 à Montceau-l'Etoile (Gharolais), comte de Lyon, agent
général du clergé, député du 2e ordre à l'Assemblée de 1682, fut
nommé successivement évêque de Mâcon en 1682, de Glermont en
1684, archevêque de Tours en 1687. Il administra sans bulles, avec
bonne foi, ces divers diocèses, surtout le dernier. On sait pourquoi les
bulles étaient refusées ou retardées alors.
Enfin, nommé archevêque de Lyon le 5 septembre 1693, et sacré le
22 novembre au séminaire Saint-Sulpice de Paris, il se montra pieux,
zélé, éclairé. Il soutint sa primatie contre Colbert de Rouen, avec une
force et un calme qui contrastaient avec la passion de son adversaire.
La fameuse horloge de Lyon fut réparée grâce à lui.
Les Jésuites, grâce à lui encore, donnèrent à Lyon une mission qui
produisit les fruits les plus consolants.
f à Lyon le 9 juin 1714, 33t. 84, es. 21.
118. — François-Paul de NEUFVILLE de Villeroy.
Né en 1677, fils de François, duc de Villeroy, pair et maréchal de
France, et de Marie de Gossé, petit-neveu de l'archevêque Camille,
abbé de Fécamp, 1698.
Nommé archevêque de Lyon le 15 août 1714, préconisé le 1er octobre,
il fut sacré le 30 novembre aux Jésuites de Paris, dans l'église de la
maison professe, rue Saint-Antoine.
« Une douceur extrême formait son caractère », dit Hugues du
Temps, en parlant de ce prélat ; ce qu'on doit entendre dans le meilleur
sens possible.
f à Lyon le 6 février 1731, set. 54, es. 16.
119. — Charles-François de Chateauneuf de ROCHEBONNE.
Transféré de Noyon, 26 juillet 1731. Cf. Noyon.
Abbé d'Elan (Reims), de Saint-Riquier (Amiens). Chaud ami des
214 PROVINCE DE LYON
Jésuites partout et toujours, comme son frère Louis-Joseph, évêque de
Garcassonne.
En 4734, la fête de Pâques tombant le 25 avril, et la Fête-Dieu dépla-
çant la fête du patron de la Primatiale, saint Jean-Baptiste, l'archevê-
que célébra le grand jubilé de Lyon, l'ayant fait précéder de missions
confiées surtout aux Jésuites.
f à Lyon le 26 février 1740, set. 70, es. 32.
120. — Pierre, cardinal de TENGIN.
Transféré d'Embrun, 24 septembre-8 novembre 1740. Cf. Emrrun.
Ne prit possession personnelle que le 20 juillet 1742 ; ses fonctions
comme ministre d'Etat, son entreprise sur l'Angleterre, où il lança le
Prétendant, etc., l'empêchèrent de résider avant 1750. Il était cepen-
dant très attaché à ses diocésains, dont il eut grand soin et qu'il secou-
rut au spirituel et au temporel. Il fit unir l'Isle-Barbe au chapitre
primatial en 1743.
Il était proviseur de Sorbonne, protecteur de la Visitation, abbé
d'Ainay, etc. Il avait reçu le collier du Saint-Esprit dans la chapelle
royale de Versailles le 1er janvier 1743.
« L'accroissement de ses dignités parut ralentir son zèle pour la
constitution Unigenitus », dit Hugues du Tems, sans prouver son dire.
Son successeur allait pendant trente longues années le faire amère-
ment regretter des pieux fidèles.
f à Lyon le 2 mars 1758, aet. 79, es. 26, card. 21.
121. — Antoine Malvin de MONTAZET.
Transféré d'Autun par Jarente, 16 mars-21 août 1758. Cf. Autun.
Se fondant sur un privilège contestable attaché au siège d'Autun, il
s'était arrogé déjà, pendant la vacance de Lyon, sur l'archevêché de
Paris une juridiction arbitraire, que Christophe de Beaumont déclina
victorieusement. Devenu archevêque, il persista dans ses prétentions
pour complaire aux Parlements, aux jansénistes et aux gallicans.
Il ne manqua pas d'accabler Berruyer, de lâcher les Jésuites, sans
ménager beaucoup les autres Réguliers.
C'est lui qui, en imposant à son diocèse une liturgie nouvelle, enleva
par là-même à l'antique liturgie lyonnaise le droit qu'elle avait de
subsister indéfiniment. Il imposa aussi à ses clercs la théologie dite de
Lyon, qui a été censurée depuis.
ARCHEVÊCHÉ DE LYON 215
Toutefois, il rencontra sur sa route des oppositions de plusieurs
sortes. Il eut aussi à dévorer plus d'une humiliation. Aussi parut-il se
radoucir de ses rigueurs sur la fin de son épiscopat, en voyant déjà
poindre la Révolution.
f à Saint-Victor de Paris, le 2 mai 1788, set. 76, es. 40.
122. — Yves-Alexandre de MARBEUF.
Transféré d'Autun, 1788. Cf. Autun.
Ayant pris immédiatement possession de son siège et connaissant
fort bien les besoins de son troupeau, il inaugura un gouvernement
réparateur, qui, en dilatant les âmes, leur imprima une vigoureuse
énergie. Mais l'œuvre du vertueux archevêque fut bientôt interrompue
par la Révolution.
Loin de se décourager, il voulut être tout entier à son diocèse. Il
commença par remettre au roi la feuille des bénéfices que depuis 1772
il administrait sagement. Sans attendre l'arrivée de l'évêque constitu-
tionnel, Adrien Lamourette, il régla tous les détails de juridiction
avec un calme que les temps ne comportaient guère et commit à ses
vicaires généraux les pouvoirs dont ils devraient user.
C'est alors seulement qu'il émigra, ne perdant néanmoins jamais de
vue son diocèse en souffrance, ni surtout sa chère ville de Lyon, quand
les troupes de la Convention y mirent tout à feu et à sang.
Son auxiliaire ou suffragant, J.-D. de Vienne étant mort sur ces
entrefaites, il en proposa un autre au pape Pie VI avant la reprise des
persécutions qu'amena le coup d'Etat du 18 fructidor.
f à Lubeck le 15 avril 1799, set. 65, es. 22.
AUXILIAIRES OU SUFFRAGANTS DE LYON
1. — Nicolas NAVARRE.
Sacré le 10 juillet 1735 évêque de Cydon en Crète, aida l'archevêque
Rochebonne et son successeur.
2. — Jean-Raptiste-Marie RRON.
Né dans le diocèse de Lyon en 1713, sacré en 1755 évêque d'Egée
in partibus, fut l'auxiliaire du cardinal de Tencin et de Montazet.
216 PROVINCE DE LYON
3. — Jean-Denis de VIENNE.
Né à Saint-Germain-en-Laye le 16 juin 1739, sacré le 14 janvier 1776
évêque de Sarept, zélé et vertueux, rendit les meilleurs services à
Montazet.
f pendant la Révolution, très regretté de Marbeuf.
4. — Jean-Pierre GIRARD, curé de Lucenay.
Proposé à Pie VI, 12 juillet 1797, par l'archevêque émigré, qui fait
de lui les plus grands éloges.
ABBAYES DU DIOCESE DE LYON
0. S. B. vir. Athanacum, Ainay, à Lyon, devenue chapitre séculier
en 1685.
Insula Barbara, L'Isle-Barbe, unie au chapitre de la
primatiale en 1743.
Jugum Dei, Jougdieu, sécularisée en 1713.
S. Glaudius in monte Jura, Le Grand-Saint-Claude,
abbaye érigée en évêché le 22 janvier 1742.
Ambroniacum, Ambournay.
S. Ragnebertus, Saint-Rambert-de-Joux.
Savigniacum, Savigny.
fem. S. Petrus Lugdunensis, Saint-Pierre de Lyon.
Déserta, N.-D. de la Déserte.
Brienna ad Ansam, Brienne-lès-Anse.
Gasale, Chazeaux-en-Forez.
0. S.A. vir. Bella villa, Belleville-en-Beaujolais.
0. Gist. vir. Miratorium, Le Miroir, abbaye unie à Gîteaux en 1619.
Gassania, La Chassaigne.
Vallis benedicta, Valbenoite.
fem. Benedictio Dei, La Bénisson-Dieu.
Bonus locus, Bonlieu.
Locus Nostrse Dominas, Lieu-Notre-Dame.
0. S. Clarae. S. Clara Lugdunensis, Sainte-Claire de Lyon.
— Montis Brisonis, — de Montbrison.
— Burgi in Bressia, — de Bourg-en-Bresse.
ARCHEVÊCHÉ DE LYON 217
COLLÉGIALES, COUVENTS, etc.
Il y a cinq collégiales dans la ville de Lyon après l'an 4685. Ce sont :
Saint-Martin d'Ainay, Saint-Thomas de Gantorbéry à Fourvières, Saint-
Just, Saint-Nizier et Saint-Paul.
Dans le diocèse, on en compte quatorze autres, dont les principales
sont : Bourg-en-Bresse, Montluel, Pont-de-Vaux, Trévoux, Montbrison
et Villefranche en Beaujolais.
Il y a de plus quatre chapitres nobles de chanoinesses : Alix, l'Ar-
gentière, Leigneu, Neufville.
Nous ne pouvons omettre les chanoines réguliers de Saint-Antoine,
de Saint-Ruf et de Sainte-Geneviève, qui se trouvaient à Lyon.
Les Jésuites avaient à Lyon un collège florissant, une maison de
probation et une maison professe. Ils avaient d'autres collèges dans le
diocèse. Mais tous ces établissements furent impitoyablement fermés
en 1762 ; les religieux sans défense furent bannis.
On comptait trois séminaires : Saint-Irénée, dirigé par les Sulpiciens
depuis l'an 1649 ; Saint-Charles, fondé en 1670 pour les pauvres clercs :
ces deux séminaires se trouvaient à Lyon. Le troisième, Saint-Pothin,
se trouvait à FIsle-Barbe.
La ville de Lyon avait des couvents de tous les ordres mendiants, et
de plus les Oratoriens, les Lazaristes, les missionnaires de Saint-
Joseph. Dans le reste du diocèse, les Capucins comptaient 9 couvents,
les Cordeliers et les Chartreux, chacun 7, les Minimes 6, les Augustins,
5, les Récollets 3, les Dominicains et Picpus, chacun 2, les Camaldules
et les religieux de Sainte-Geneviève, chacun un.
Quant aux communautés de femmes, les Hospitalières avaient 15
maisons, les Ursulines 14, les Visitandines 5, les Pauvres-Claires 2.
Les Carmélites, les Dominicaines, les Chartreusines, les Bénédictines,
les Sœurs de Notre-Dame et les religieuses de Sainte-Elisabeth,
comptaient au moins une maison.
218 PROVINCE DE LYON
^DUORUM AUGUSTODUNUM, AUTUN
Le diocèse d'Autun, comprenant 800 paroisses, 17 chapitres, plus de
100 monastères, etc., avait une grande étendue. L'évêque avait trois
prérogatives : 1° porter le Pallium ; 2° présider les Etats de Bourgogne ;
3° posséder la Régale de Lyon, quand le siège primatial était vacant.
Ce siège remontait à la plus haute antiquité chrétienne.
Cf. Histoire de l'église d'Autun, par un chanoine (Gagnare), 1 vol. in-8, Autun,
1774.
88. — Gabriel de ROQUETTE *, 88e évêque d'Autun.
Né en 1624 à Toulouse, d'une famille de robe, alliée à la famille de
Sénaux, s'attacha en 1645 à la société peu édifiante d'Armand de
Bourbon, prince de Gonti, en compagnie de Daniel de Gosnac.
Il fut vicaire général du prince-abbé de Cluny, en reçut de riches
prieurés, puis l'abbaye de Granselve. Il avait dégagé le prince de la
Fronde, des intrigues et de la licence, l'aidant à se marier, non sans
recevoir lui-même quelques éclaboussures.
Il eut des accointances jansénistes ; mais ne s'asservit pas au parti,
qui ne menait à rien ; resta bon gallican. Ordonné prêtre à 38 ans, il
prêcha, obtint par-là quelque succès.
Le siège d'Autun était vacant depuis la mort de Louis Doni d'Attichy,
30 juin 1664 2; Gabriel de Roquette fut nommé évêque d'Autun le
1er mai 1666. Il se fit sacrer par Gondrin, archevêque de Sens le 17
avril 1667 au couvent de la Croix à Paris, où sa tante, la mère Margue-
rite de Sénaux avait été supérieure et où elle était morte saintement
dix ans auparavant. Son entrée solennelle eut lieu le 21 août suivant.
Si Roquette fut un évêque réformateur, ce fut en vue de son auto-
1. Cf. Un évêque réformateur sous Louis XIV, Gabriel de Roquette, par J .-H. Pignot;
2 vol. in-8 ; Paris, Durand, 1874.
C'est un essai de réhabilitation qui relève un peu Roquette des accusations ou des
charges dont l'accablent Cosnac, Saint-Simon et autres. Enfin de compte, Roquette
ne paraît p as être le type du Tartufe de Molière. Il n'est cependant pas un Saint,
comme son prédécesseur et son successeur même en ne s'en rapportant qu'à
M. Pignot.
2. L. Doni d'Attichy, minime, né à Paris le 10 janvier 1598, évêque de Riez 1628-
1652, d'Autun 1652-1664, est un homme remarquable dont parlent avec éloge
Fisquet, Riez, et la Galha Christiana, Autun.
ÉVÊCHÉ d'autun 219
rite, aux dépens de droits respectables et par des voies anti-canoniques.
En gallican parfait, il recourait sans cesse aux Parlements. Son galli-
canisme eut l'occasion de se produire avec éclat dans l'Assemblée de
1682, où il siégea.
Craignant plus de déplaire au roi qu'au pape, il fut désobligeant pour
celui-ci, servile pour celui-là, surtout quand advint la révocation de
l'édit de Nantes. Il avait pourtant obtenu du pape Innocent XI en 1678,
de porter le Pallium, privilège tombé depuis longtemps en désuétude.
Il espérait monter sur le siège primatial de Lyon en 1693 : déçu dans
son attente, il en conçut un dépit très vif.
Disons maintenant ce qui est incontestablement à la gloire de
Roquette. Il fonda l'hôpital général, confia son séminaire aux Sulpi-
ciens, fit prêcher le jubilé de 1701 à Autun par cinq Jésuites, et vit
avec joie les fidèles profiter de cette grâce insigne.
En revanche, nous ne pouvons le féliciter de s'être cru miraculé
cette même année, guéri d'une fistule lacrymale par l'intercession de
l'ex-roi d'Angleterre, Jacques II, qui venait de mourir.
Le 22 juillet 1702, il donna sa démission au roi, ayant obtenu pour
lui succéder B. de Sénaux, qu'il sacra lui-même et auquel il servit de
coadjuteur, étant resté à Autun jusqu'à la fin.
f à Autun le 22 février 1707, aet. 84, es. 40. Enterré au séminaire.
89. — Bernard (Bertrand) de SÉNAUX.
Né à Toulouse en 1646, fils d'un conseiller, neveu ou cousin de
Roquette et son vicaire général pendant 30 ans, chanoine et chantre
d' Autun, député du second ordre à l'Assemblée de 1682, avait été
nommé évêque de Saintes, 3 juin 1702, mais à la supplication de
Roquette, il fut nommé évêque d'Autun le 15 août 1702.
Ayant reçu ses bulles en 1703, il prit possession le 8 février 1704 ; se
fit sacrer à Autun le 6 avril suivant par Roquette lui-même.
Il entreprit aussitôt ses visites pastorales, faisant beaucoup de cha-
rités et des mortifications excessives dans une année de famine.
f au séminaire d'Autun le 30 avril 1709, set. 63, es. 5. Enterré près
de Roquette.
N. B. — Le Pallium envoyé de Rome, arriva 11 jours après sa mort.
— Charles Andrault de Maulevrier DE LANGERON.
Comte de Lyon, agent général du clergé, abbé de Réomé (Langres)
et de Saint-Pierre (Chalon).
220 PROVINCE DE LYON
Nommé évêque d'Autun le 18 mai 1709, résigna ses droits, mai 1710,
en alléguant ses infirmités,
f 8 janvier 1721.
90. — Charles-François d'HALLENCOURT de Dromesnil.
Né en 1675, d'une famille noble de Picardie, était neveu de Boufflers,
aumônier du roi, député de la province de Reims à l'Assemblée de
1710.
Nommé évêque d'Autun le 19 juillet 1710, il reçut ses bulles et le
Pallium le 23 février 1711, et se fit sacrer à Paris le 22 mars, à Saint-
Louis des Jésuites, par le cardinal de Noailles.
Il se fit aimer de ses diocésains par son affabilité, ses charités et ses
autres vertus, qui rappelaient Sénaux ; promulgua la bulle TJnigenitus
en 1715.
Transféré à Verdun, 8 janvier 1721. Cf. Verdun.
91. — Antoine-François de Bliterswyck de MONTCLEY.
Né en Franche-Comté d'une famille originaire de Gueldres ; chanoine,
grand trésorier, grand chantre, enfin haut-doyen de Besançon, abbé de
Cherlieu, dès 1694, administra l'archidiocèse, comme vicaire général
d'abord de l'archevêque François-Joseph de Grammont, puis du cha-
pitre pendant la longue vacance , 1717-24, du siège archiépiscopal.
Nommé évêque d'Autun en 1721, préconisé le 14 janvier 1722, il fut
retenu encore deux ans à Besançon, dont le siège était vacant, « pour
y surveiller les novateurs », dit Dunod. Cf. Besançon.
Il se fit enfin sacrer à Paris au noviciat des Jésuites par le cardinal
de Rohan le 5 mars 1724, et gouverna son diocèse selon toutes les
règles canoniques.
En 1727, il assista au concile d'Embrun ; fut élu cette même année
haut-doyen de Besançon et reçut peu après l'abbaye de Fontenay, 1729;
c'est cependant lui qui donna en 1728 un Bréviaire d'Autun.'
Transféré à Besançon en 1732. Cf. Besançon.
92. — Gaspard de Thomas de LA VALETTE.
Né dans le diocèse de Toulouse, d'une famille provençale, fils de
François, avait pour frère Louis, officier de marine, qui devint général
de l'Oratoire et mourut en décembre 1772, âgé de 94 ans.
Gaspard reçut en 1712 l'abbaye de Figeac (Cahors).
ÉVÊGHÉ D'AUTUN 221
Nommé évêque d'Autun en 1732, et sacré le 24 septembre, il eut des
contestations avec le nouvel évêque de Dijon, Claude Bouhier, relati-
vement à la présidence des Etats de Bourgogne .
Il eut aussi à lutter dans son diocèse à l'occasion de ses propres
statuts.
Donna sa démission en février 1748.
f à Paris, au séminaire des Missions Étrangères 10 juillet suivant,
set. ? es. 16.
93. — Antoine-Malvin de MONTAZET.
Né en 1712, dans l'Agenais, fut de bonne heure attaché à Fitz-James
de Soissons, comme écolâtre et vicaire général ; il prit cet évêque pour
modèle ; devint abbé de Nogent-sous-Goucy en 1743.
Nommé évêque d'Autun en 1748, et sacré à Soissons par Fitz-James
le 25 août, il prit possession, fut bien accueilli et mérita les éloges qu'à
lui vivant prodiguait l'historien de l'église d'Autun (Gagnare) que nous
avons mentionné plus haut.
De fait, Montazet installé à Autun fut irréprochable dix ans, jusqu'en
1758. Mais cette année-là, quand il tint la régale de Lyon, dont le siège
devint vacant le 2 mars par la mort du cardinal de Tencin, il entra par
complaisance ou par ambition en conflit avec Christophe de Beaumont,
archevêque de Paris.
Ce fut sans doute pour le récompenser que Jarente le fit nommer
archevêque de Lyon le 16 mars 1758. Cf. Lyon.
94. — Nicolas de BOUILLE de Saint-Géran.
Né en 1702, dans le diocèse de Saint-Flour, doyen des comtes de
Lyon 1753, vicaire général du cardinal de Tencin, aumônier du roi,
abbé d'Hautvilliers.
Nommé évêque d'Autun en 1758 et sacré le 1er octobre à Chartres,
par Fleury, il prit possession de son siège, réclama en faveur des
Jésuites en 1762, établit en 1765 dans son diocèse la fête du Sacré-
Cœur de Jésus, dont la dévotion inaugurée à Autun par le vénérable
Père Jean Eudes, avait reçu à Paray-le-Monial sa forme définitive par
l'organe de la Bienheureuse Marguerite-Marie.
f subitement à Paris le 22 février 1767, œt. 65, es. 9.
222 PROVINCE DE LYON
95. — Yyes-Alexandre DE MARREUF1.
Né le 17 mai 1734 à Rennes, fils de Charles, président à mortier au
Parlement de Bretagne, et de Marie-Anne de Kerouzy, eut pour frère
Jacques Ange, marquis de Marbeuf, qui soumit la Corse à la France.
Ecclésiastique par une vocation bien prononcée, Yves fut reçu comte
de Lyon, 1752, choisi comme conclaviste par le cardinal de Luynes,
1758, abbé de Saint-Jacut (Dol) en 1761, vicaire général de La Roche-
foucauld à Rouen.
Nommé évêque d'Autun, mars 1767, sacré le 12 juillet à Lyon par
Montazet, prit possession en personne le 22 mai 1768. « Esprit, aménité,
grandes manières, connaissances » ; Parisot, loc. cit. Ajoutons :
« Vertus ecclésiastiques et pastorales », lui valurent une influence salu-
taire.
C'est à lui que fut confiée la feuille des bénéfices en 1772, il la tint
aussi équitablement que possible jusqu'en 1789, sauf de courtes inter-
mittences.
L'abbaye du Bec qui lui fut donnée en 1782, le collier du Saint-Esprit
qu'il reçut le 1er janvier 1785 et plusieurs autres faveurs royales étaient
les préludes d'une plus haute faveur. Il fut nommé archevêque de
Lyon en 1788. Cf. Lyon.
96. — Charles-Maurice de TALLEYRAND-PÉRIGORD.
Puisqu'il faut que nous inscrivions ce nom dans le catalogue des
évêques d'Autun, nous serons aussi réservé que précis.
Né à Paris le 2 février 1754, fils aîné de Charles-Daniel, comte de
Talleyrand, mais disgracié de la nature, fut jeté à l'Eglise sans vocation.
Il avait de grandes capacités, mais des mœurs suspectes, et put rece-
voir à ces deux titres la bénédiction de Voltaire.
Agent général du clergé en 1780, il fit des études financières avec
Calonne et Necker, tout en se mêlant d'intrigues politiques 2.
Nommé évêque d'Autun par Louis XVI le 1er octobre 1788, et sacré à
Paris le 4 juillet 1789, il n'alla pas prendre possession en personne de
1. Cf. Biographie universelle de Michaud. — 1° éd. suppl., art. sur les deux
Marbeuf, par Val. Parisot et Courcy, op. cit., lre partie, p. 925 et seq. Généalogie
de Marbeuf.
2. Cf. Biographie universelle, lre édition, supplément, article de Michaud jeune
au mot Talleyrand.
ÉVÊCHÉ d'autun 223
son siège ; car s'étant fait élire par son clergé député aux Etats-Géné-
raux, il voulut y assister.
On connaît son rôle aux Etats - Généraux et à la Constituante ,
comment de concert avec Mirabeau cet évêque, député du clergé, prit
l'initiative d'une proposition qui spolia le clergé de France ; on sait
qu'il prêta le serment suivant la constitution civile du clergé, et qu'il
sacra les premiers évêques constitutionnels. Tous ces faits appar-
tiennent encore malheureusement à notre histoire.
Mais le ministre du Directoire et de Napoléon, l'ambassadeur du
gouvernement de juillet, le prince de Bénévent marié, etc., etc., ne
nous appartiennent plus, Dieu merci. Que d'autres le jugent, favorable-
ment, s'ils le peuvent !
f à Paris, le 17 mai 1838, dans sa 85e année.
ABBAYES DU DIOCÈSE D'AUTUN
0. S. B. vir. S. Martinus apud Eduam, Saint-Martin-lès-Autun.
Gorbiniacum, Saint-Léonard de Corbigny.
Flaviniacum, Saint-Pierre de Flavigny .
Vezeliacum, Vézelay*.
fem. S. Andochius Eduensis, Saint- Andoche oVAutun.
S. Joannes Eduensis, Saint- Jean-le-Gr and.
Marciniacum, Marcigny-les-Nonnains, prieuré de Gluny.
0. Cist. vir. Septem Fontes, Sept-Fonts®, en règle.
Fontanetum, Fontenay.
Buxeria, La Bussière.
Marciliacum, Marcilly.
fem. Locus Dei, Lieu-Dieu, transférée de Vergy à Beaune.
B. M. de Consolatione, Notre-Dame de Réconfort, en
Nivernais.
0. S. A. vir. Sancta Margarita, Sainte-Margue.
Ungiacum, Oigny.
S. Ursinus de Ghoris, Chors.
1. Célèbre abbaye bénédictine, Vézelay avait été sécularisée en collégiale sous
François Ier. Toutefois elle était toujours donnée en commende.
2. L'abbaye de Sept-Fonts, réformée par dom Eustache de Beaufort, 1654-1709,
était revenue et restait en règle.
224 PROVINCE DE LYON
COLLÉGIALES, PRIEURÉS, etc.
On compte 18 collégiales dans le diocèse : Notre-Dame d'Autun,
Aigueperse, A vallon, Notre-Dame de Beaune, Bourbon-Lancy, Gervon,
Châtel-Censois, Couches, Montagnet, Montréal, Notre-Dame de Moulins,
Nuits, Saulieu, Notre-Dame de Ternant, Thil, Semur-en-Auxois, Semur-
en-Brionnais, Vézelay.
Les prieurés plus célèbres sont : Perrecy, Saint- Vivant-sous-Vergy.
Méparts ou Familiarités : on en compte huit dans le diocèse.
Les séminaires, collèges, hôpitaux et couvents, tant d'hommes que
de femmes, y sont en grand nombre.
CABILONUM, CHALON-SUR-SAONE
Bien moins étendu que celui de Lyon, d'Autun et de Langres, le
diocèse de Châlon a cependant ses gloires particulières comme on va
le voir. Le siège épiscopal de Châlon remonte à une haute antiquité.
72. — Henri-Félix de TASSY, 72e évêque de Châlon.
Né en 1639, fils du célèbre Charles-François, premier chirurgien de
Louis XIV, était archidiacre d'Auch, trésorier de la Sainte-Chapelle de
Vincennes et docteur de Sorbonne, quand il fut nommé évêque de
Digne en 1675, n'étant âgé que de 36 ans.
Sacré le 6 décembre 1676, il eut à peine le temps de prendre posses-
sion ; car Jean de, Maupeou, évêque de Châlon, étant mort le 26 mai
1677, l'évêque de Digne fut appelé à lui succéder.
Fisquet loue sa science, sa sagesse et sa douceur dans l'histoire des
évêques de Digne. Nous ne croyons pas qu'il ait démérité sur son nou-
veau siège.
Une particularité s'ajoute à sa louange. C'est que l'abbaye de Mai-
zières, qui était de son diocèse, lui ayant été donnée en commende,
1688, il fit construire pour les moines un monastère dont toutes les
pièces étaient admirablement adaptées aux usages de la communauté.
f à Châlon le 10 novembre 1711, set. 72, es. 35.
ÉVÊCHÉ DE CHALON-SUR-SAONE 225
73. — François de MADOT.
Transféré de Belley, 28 décembre 1711. Cf. Belley.
Ayant pris possession le 3 juin 1722, il se montra ferme contre les
appelants, zélé, pieux, charitable, il fit honneur à ses maîtres, les
Jésuites de Limoges et les Sulpiciens de Paris.
f à Châlon le 7 octobre 1753, set. 78, es. 48, abbé de l'Absie (La
Rochelle) et de Loroy (Bourges).
74. — Louis-Henri de ROCHEFORT d'Ally.
Né en 1710, était fils de Pierre, seigneur de Prades et de Thérèse de
Vogué.
Nommé évêque de Châlon en 1753 et sacré le 18 avril 1754, il fut un
bon évêque, dit simplement le P. Le Lasseur ; il eut une grande pureté
de mœurs et une charité inépuisable, dit en précisant davantage
Hugues du Tems.
Il écrivit au chancelier de France, le 8 octobre 1761, une lettre en
faveur des Jésuites.
f à Dijon le 13 juin 1772, 33t. 62, es. 19, après la clôture des Etats
de Bourgogne où il avait assisté. Son oraison funèbre fut prononcée à
Châlon le 28 août suivant.
75. — Jean-François d'ANDIGNÉ de la Chasse.
Transféré de Saint-Pol de Léon, 1772. Cf. Léon.
Reçut l'abbaye d'Eu en 1773.
Orthodoxe, zélé, charitable, mais infirme avant l'âge, il se montra
assez pour se faire regretter des Bourguignons, comme il avait été
regretté des Bretons, devint chanoine de la cathédrale et vicaire géné-
ral du diocèse de Metz, puis aumônier de la reine, abbé de Saint-
Clément en 1766, de la Valasse en 1775.
Il se démit de son siège 1781, non de son abbaye.
N'émigra pas à la Révolution.
f à Paris, 12 juillet 1806, aet. 83, es. 44.
76. — Jean-Baptiste du CHILLEAU, dernier évêque de Châlon1.
Né le 7 octobre 1735, au château de la Charrière, diocèse de Saintes.
1. Cf. Recherches historiques sur la persécution révolutionnaire dans le départe'
ment de Saône-et-Loire (il89-i803), par l'abbé Bauzon, tome I, l'arrondissement
de Châlon ; gr. in-8, Châlonrsur-Saône, Marceau, 1889.
15
226 PROVINCE DE LYON
Nommé évêque de Ghâlon en 1781, fut sacré le 30 décembre de la
même année. Il confia la direction du collège aux Congréganistes de
Saint-Joseph, fonda les petites écoles, recommanda à la charité publi-
que les Religieux Trinitaires, qui rachetaient les captifs chrétiens à
Alger, etc.
Son siège étant supprimé par la constitution civile du clergé, les
insultes et les menaces dont il fut l'objet, tant à la campagne que dans
sa ville épiscopale, de poursuites même devant les tribunaux, le déci-
dèrent à s'éloigner. Il émigra d'abord à Fribourg en Suisse, 1790-95,
d'où il passa en Italie, de là à Munich.
Refusa sa démission en 1801, ne la donna qu'en 1815 ou même en
1816 ; fut nommé archevêque de Tours en 1817, mais ne put prendre
possession qu'en octobre 1819, et moins de deux ans après, cassé de
vieillesse, il fut forcé de se décharger sur un coadjuteur, Augustin-
Louis de Montblanc. Louis XVIII le nomma Pair de France en 1822.
f à Tours le 26 novembre 1824, set. 90, es. 45, le plus âgé, sinon le
doyen des évêques de France.
ABBAYES DU DIOCÈSE DE GHALON
Nommons en première ligne Cistercium, Cîteaux, abbaye chef-
d'ordre, et Firmitas ad Gronam, La Fer té-sur- Grosne, fille aînée de
Cîteaux, l'une et l'autre en règle. Les trois autres filles de Cîteaux, qui
seront nommées ailleurs, sont Pontigny, Clairvaux et Morimond : les
abbés de ces quatre filles sont les Pères de V Ordre, subordonnés
cependant à l'abbé général de Cîteaux.
0. S. R. vir. S. Petrus Cabilonensis, Saint-Pierre-de-Châlon.
Tornutium vel Trenorchium, Tournus.
fem. R. M. de Lancharre, Lancharre ou N.-D. de Châlon.
0. Cist. vir. Macerise, Maizieres.
fem. Molesia, Molèze.
La collégiale de Saint-Marcel à Châlon, n'est autre que l'abbaye
fondée par le roi Gontran en 577.
ÉVÊCHÉ DE LANGRES 227
LINGONES, LANGRES
Vaste et beau diocèse, partie en Champagne, partie en Bourgogne
avant l'érection du siège de Dijon, était riche en fondations pieuses.
L'évêque de Langres était duc et pair de France depuis le XIIe siècle
au moins. C'est à ce titre qu'on trouve la série et la généalogie des
évêques-ducs de Langres dans le tome II du P. Anselme.
Cf. Le diocèse de Langres, histoire et statistique, par l'abbé Roussel ; 4 vol. in-
4°, Langres, 1873.
98. — Louis-Marie- Armand de Simiane de CORDES, 98e évêque
de Langres, 38e pair de France.
Né en 1625 d'une illustre famille de Provence, était fils de Guillaume
marquis de Gordes, et de Gabrielle de Pontevès.
Abbé de la Roë (Angers), de Saint- Vincent (Senlis), comte de Lyon,
1er aumônier de la reine.
Nommé évêque de Langres pour succéder à Louis Barbier de la
Rivière, qui était mort le 30 juin 1670, il se fit sacrer le 30 novembre
1674, en présence de la reine Marie-Thérèse, dans l'oratoire des Récol-
lets à Saint-Germain-en-Laye.
Ayant pris possession de sa dignité de Pair à Paris, et de son siège,
il célébra la canonisation de saint François de Borgia aux Jésuites de
Langres avec une grande pompe.
Saint Simon dit de lui : « Vrai gentilhomme, répandu dans le plus
grand monde, n'avait rien de mauvais, même pour les mœurs ; mais il
n'était pas fait pour être évêque ». Il aimait le jeu ; il publia un rituel
composé à Port-Royal ; il prit part à l'Assemblée extraordinaire de
1682 : ce n'est pas sur ces derniers faits sans doute que saint Simon a
fondé sa critique.
Nous ajoutons à la décharge du bon Langres, comme on l'appelait,
qu'il établit dans son diocèse les conférences ecclésiastiques.
f à Paris, 21 novembre 1695, aet. 70, es. 24, après l'Assemblée ordi-
naire du clergé. Enterré à Saint-Sulpice.
99. — François-Louis de CLERMONT-TONNERRE.
Né vers 1660, 2° fils de Jacques, comte de Clermont-Tonnerre, et de
Virginie Bonne de Fléard.
228 PROVINCE DE LYON
Neveu et vicaire général de François de Clermont-Tonnerre à Noyon,
aumônier du roi, abbé de Thenailles, puis de Bonne-Combe, enfin de
la Fontaine-Bèze.
Nommé évêque-duc de Langres le 25 décembre 1695, il se fit sacrer
le 14 octobre 1696 par son oncle, Pévêque-comte de Noyon, dans
l'église du noviciat des Jésuites à Paris.
Il commença par poursuivre avec une sorte d'acharnement le quié-
tisme sans ménager Fénelon. Il fut mieux inspiré en encourageant
l'instruction dans son séminaire, en publiant et soutenant la bulle
Unigenitus dans les assemblées du clergé où il brilla.
Il embellit le château de Mussy, maison de campagne des évêques
de Langres.
f à Langres le 12 mars 1724, set. 64, es. 28.
100. — Pierre de Pardaillan de GONDRIN d'Antin.
Né en 1692, fils de Louis-Antoine duc d'Antin, et de Julie de Crussol
d'Uzès ; était chanoine de Strasbourg et de Paris ; abbé de Lire, depuis
1713, fut reçu docteur de Sorbonne en 1718.
Nommé évêque-duc de Langres, 1724 et sacré le 27 décembre de
cette même année, il consentit à l'érection de Dijon en évêché. Or, le
nouveau diocèse était un démembrement notable du diocèse de Langres.
L'évêque de Langres fut reçu de l'Académie française en 1725.
On vante en lui le talent, l'aménité, la douceur.
C'est lui qui donna en 1731 un Breviarium Lingonense, l'année
même où la division de Dijon fut consommée définitivement.
ce Vivat ad plurimos annos praesul humanissimus », lisons-nous à la
fin de sa notice, Gallia Christiana, IV, 643. Hélas ! ce vœu fut déçu.
f à Bougey en Franche-Comté, le 2 novembre 1733, aet. 41, es. 9.
101. — Gilbert de MONTMORIN de Saint-Hérem.
Transféré d'Aire, 1734. Cf. Aire.
Ayant pris possession de sa pairie et de son siège en 1735, il visita
son diocèse, examina ses prêtres sur les sciences ecclésiastiques et la
pureté de la foi ; renvoya de son séminaire en 1738 les Oratoriens
suspects au point de vue de l'orthodoxie ; surveilla l'enseignement, la
discipline, les cérémonies.
Il fit tous les efforts possibles comme évêque et comme Pair de
France pour conjurer la suppression des Jésuites dont il déplora
ÉVÊCHÉ DE LANGRES 229
ensuite amèrement la perte (1763) ; il signala bientôt les progrès de
l'irréligion.
Il répara sa cathédrale, fit dresser une belle carte du diocèse.
Il était vénéré pour sa piété, son zèle, ses fondations charitables.
f à Paris, 19 mai 1770, set. 80, es. 48, doyen des évêques de France.
N. B. — Sa sœur, Catherine-Henriette, fut abbesse de Jouarre en
1739. Elle était nonagénaire quand elle mourut en 1792, dépossédée
de son abbaye depuis deux ans. Cela ne se prête guère, on le voit,
aux fantaisies d'une imagination dévergondée, ni aux ignobles calculs
d'un cœur dévoyé.
102. — César-Guillaume de LA LUZERNE1.
Né le 17 juillet 1738, à Paris, d'une noble famille normande, 2e fils
de César-Antoine, marquis de Beuzeville, et d'Elisabeth de Lamoignon
de Malesherbes, docteur de Navarre, abbé de Mortemer, vicaire géné-
ral de Narbonne, agent général du clergé, 1765.
Nommé évêque-duc de Langres, le 24 juin 1770 et sacré le 30 sep-
tembre suivant, il prit possession, résida fidèlement, établit la régula-
rité dans son séminaire, prépara une nouvelle liturgie, et bâtit.
Mais son principal titre de gloire, c'est qu'il défendit la religion par
ses mandements, ses dissertations et ses autres écrits de controverse.
On loue aussi ses écrits ascétiques.
Député aux États-Généraux, il fut modéré en politique, mais ferme
contre les innovations religieuses et le serment. Après avoir pris de
sages mesures, rédigé une lettre pastorale, qui devait être publiée la
veille du sacre de Wandelaincourt, évêque constitutionnel de la Haute-
Marne, il émigra le 23 mars 1791, d'abord à Constance, puis à Vienne,
d'où il écrivit, 5 janvier 1796, une lettre mémorable.
Il se démit de son siège en 1801.
Créé cardinal en 1817, et nommé de nouveau évêque de Langres, il
ne put prendre possession, mais fut pair de France et commandeur du
Saint-Esprit.
f à Paris, 21 juin 1821, set. 83, es. 51, card. 4.
1. Cf. Sa vie par l'abbé Godard, donnée par Migne en tête de ses œuvres.
230 PROVINCE DE LYON
ABBAYES DU DIOCÈSE DE LANGRES
avant l'érection du siège de dijon
0. S. B. vir. Reomaus, Moutier- Saint- Jean ou Réomé.
S. Benignus Divionensis, Saint-Benigne de Dijon.
S. Sequanus, Saint-Seine.
Besua ad fontes, La Fontaine- Beze.
S. Michael Tornodorensis, Saint-Michel de Tonnerre.
Molismus, Molesme.
Molosmus, Molosme.
Pultarise, Pouthières.
Vallis caulium, Val-des-Choux, simple prieuré, mais
chef-d'ordre,
fem. Polongeium, Poulengy.
Pratum longum, Praslon.
Puteus Orbis, Puits-d'Orbe.
Rubeus mons, Rougemont.
0. S. A. vir. Gastellio, Châtillon.
Vallis Scholarium, N.-D. du Val-des-Ecoliers, abbaye
en règle, autrefois chef-d'ordre.
0. Cist. vir. Clara Vallis, Clairvaux, en règle.
Morimundus, Morimond.
Alba ripa, Auberive.
Bellus locus, Beaulieu.
Garitas, La Charité-Ves-Lézines.
Crista, La Creste.
Longum Vadum, Longue.
Morae, Mores.
Quinciacum, Quincey.
Tulleium, Tulley.
Vallis dulcis, Vaux-la-Douce.
fem. Tartum, Le Tart, transférée à Dijon en 1626, en règle,
élective et triennale.
Bellus Mons, Bémont.
0. Praem. Septem fontes, Sept-Fontaines, en règle.
ÉVÊCHÉ DE MAÇON 231
COLLÉGIALES DU DIOCÈSE DE LANGRES
Il faut placer en tête d'abord la Sainte-Chapelle de Dijon, Sacra
Capella Divionensis, et puis surtout Saint-Etienne de Dijon, S. Stepha-
nus Divionensis, ancienne abbaye, sécularisée plus tard et finalement
érigée en cathédrale en 1731.
Les autres collégiales sont : Bar-sur- Aube, Bar- sur-Seine, Chablis,
Champlitte, Châteauvillain, Chaumont, la Chapelle-aux-Biches, Notre-
Dame et Saint- Jean-Baptiste de Dijon, Epoisses, Fouvent, Gevrey,
Grancey, Jully-le-Château, Larrey, Mussy-l'Evêque, Saulx-le-Duc.
Dans le diocèse de Langres, on comptait 6 couvents de Capucins,
2 de Récollets, 1 de Cordeliers, de Carmes, de Dominicains, de
Minimes et de Doctrinaires. Les Jésuites avaient un collège à Langres,
et deux autres dans le diocèse.
Les couvents de femmes étaient nombreux. Il y en avait 5 d'Ursu-
lines, et 2 de Carmélites, de Dominicaines, de Visitandines, etc.
Il faut voir ci- dessous au diocèse de Dijon les abbayes, collégiales et
couvents qui ont cessé d'appartenir au diocèse de Langres en 1731.
MAT1SC0, MAÇON
Simple castrum des Eduens, Mâcon dut à sa situation topographique
une grande importance sous la domination romaine. Le siège épiscopal,
qui s'y établit de bonne heure, augmenta son importance.
Circonscrits par notre plan, nous n'avons à relever que trois noms
d'évêques entre 1682 et 1801.
Cf. Histoire des évoques de Mâcon, par le comte de La Rochette ; 2 vol. gr. in-8.
Mâcon, 1867.
78. — Michel Cassagnet de TILLADET, 78e évêque de Mâcon.
Né en 1643, ou s'il faut en croire Hugues du Tems, en 1636, fils de
Gabriel, marquis de Tilladet, et de Magdelène Le Tellier, sœur du
chancelier, Michel ne manqua pas de protection. A défaut de son père,
232 PROVINCE DE LYON
tué à l'ennemi en 1655, il eut son oncle maternel et son propre frère,
premier chambellan du roi. Il était docteur en théologie, abbé de la
Honce, etc.
Nommé évêque de Mâcon le 48 décembre 1676, pour succéder à
Michel Golbert de Saint-Pouange, qui était mort le 28 novembre précé-
dent, il se fit sacrer à Paris, dans l'église des Jésuites, rue Saint-
Antoine, par son cousin-germain Charles-Maurice Le Tellier, archevê-
que de Reims, le 4 juin 1678.
Il fut repoussé de Glermont en 1682, comme nous l'avons dit en son
lieu, et resta dès lors fidèle à son église, malgré son inconstance. S'il
promulgua la constitution Unigenitus en 1714, quand Louis XIV était
encore vivant, il interjeta appel en 1717, sauf à rétracter son appel au
moment du concile d'Embrun.
Il adhéra définitivement à la bulle le 9 mai 1729.
f d'apoplexie au château de Romenay le 5 septembre 1731, set. 88
(ayant 95 ans accomplis, selon Hugues du Tems), es. 54.
Au moment de sa mort, il devait être le doyen des évêques de
France. Mais nous ne trouvons nulle part qu'on lui ait donné ni qu'il
ait pris ce titre.
— Claude de SAINT-GEORGES, comte de Lyon.
Nommé évêque de Mâcon en 1682, pour remplacer Tilladet, resta en
suspens jusqu'en 1684.
Il devint archevêque de Lyon en 1694. Cf. Lyon.
79. — Henri-Constance de Lort de Sérignan de VALRAS.
Né le 6 août 1690 à Béziers, agent général du clergé.
Nommé évêque de Mâcon le 29 janvier 1732, sacré le 27 juillet de la
même année, résida fidèlement, visita même Cluny et sa banlieue qui
fut enfin adjugée à sa juridiction épiscopale.
Cet évêque était très charitable ; il crut devoir supprimer des fêtes.
Sur la fin de son épiscopat, il se fit aider par un suffragant nommé
de Livry, évêque de Callinique.
f à Paris, 8 novembre 1763, 33t. 74, es. 32.
N. B. — En 1755, les Oratoriens furent remplacés au séminaire de
Mâcon par des prêtres séculiers. En 1763, les Jésuites furent rempla-
cés au collège par les Dominicains, qui cédèrent la place à des prêtres
séculiers en 1769.
ÉVÊCHÉ DE MAÇON 233
80. — Gabriel-François MOREAU, dernier évêque de Mâcon.
Transféré de Vence, 1763-1764. Cf. Vence.
Prédicateur, érudit, modéré, sans céder toutefois sur les principes,
il se fit estimer de tous.
Résigna son abbaye d'Aniane, et fit unir à son séminaire, en 1767,
les biens de l'abbaye de Saint-Rigauld, bâtit l'hôpital.
Le 14 février 1790, il prêta le serment civique, mais en 1791 il
refusa le serment à la constitution civile du clergé.
Resta dans son diocèse pendant toute la Révolution ; emprisonné
dans l'hôpital de Mâcon qu'il avait fait bâtir, il y resta jusqu'en juin
1797.
Démissionnaire de son siège en 1801, il accepta le nouveau siège
d'Autun, 30 mai 1802, qui, comprenant tout le département de Saône-
et-Loire, renfermait son ancien diocèse.
Malgré son âge avancé, il travailla beaucoup pour réorganiser le
culte ; mais succomba bientôt.
f à Autun le 8 septembre 1802, set. 81, es. 44.
ABBAYES DU DIOCÈSE DE MACON
O. S. R. Cluniacum, Clugny ou Cluny, chef d'ordre * .
S. Rigaldus, Saint-Rigauld, abbaye unie au séminaire de
Mâcon en 1767.
COLLÉGIALES
Saint-Pierre de Mâcon, S. Petrus Matisconensis, anciennement
abbaye de l'ordre de Saint-Augustin ; Notre-Dame de Beauj eu, R. Maria
Rellijoci.
On compte dans la ville cinq couvents d'hommes et cinq couvents de
femmes. Il y avait de plus le collège important des Jésuites avant 1762.
1. Cette illustre abbaye, dont l'histoire est mémorable, tout en restant la tête de
prieurés fort nombreux, était néanmoins tombée en commende à la fin du XVe
siècle.
234 PROVINCE DE LYON
DIVIO, DIJON
Cf. Sautereau (l'abbé). Uévêché de Dijon et ses évêques, notice accompagnée
de deux planches portant les blasons de tous les évêques de Dijon, in-8 de 48 p.
imp. et lib. de Cîteaux, 1885.
La ville de Dijon, simple castrum sous les Romains et jusqu'au
Xe siècle, prit de l'importance en devenant la capitale du duché de
Bourgogne. On ne put cependant pas obtenir, malgré les plus vives
requêtes, un siège épiscopal à Dijon avant 4725 : un évêque fut nommé
par le roi dès cette année-là.
Mais ce fut seulement le 9 août 1731, date de la bulle Super speculo
de Clément XII, que le siège de Dijon fut canoniquement érigé.
D'après les clauses de cette bulle, l'église collégiale de Saint-Etienne
fut érigée en cathédrale; l'archidiaconné de Dijon, démembré deLangres,
et comprenant 174 paroisses et quelques territoires détachés de Besan-
çon formèrent le diocèse nouveau; l'évêque et ses chanoines eurent pour
revenus les prébendes de l'ancienne collégiale de Saint-Etienne de Dijon.
1. — Jean-Jacques BOUHIER de Lantenay, 1er évêque de Dijon.
Né à Dijon en 1665, d'une famille très honorable, était cousin-
germain du célèbre président Bouhier. En 1706, il avait été élu doyen
de la Sainte-Chapelle de Dijon ; au mois de septembre 1723, il fut nommé
chancelier de la Faculté de Droit, qui se fondait dans sa ville natale.
Nommé par Louis XV au futur siège épiscopal de Dijon dès le 25
décembre 1725, préconisé dans la bulle même qui érigeait le siège, il
se fit sacrer à Paris par l'archevêque Charles de Vintimille le 16 sep-
tembre 1731, et se mit aussitôt à l'œuvre.
Pendant douze ans, il travailla courageusement à organiser son
diocèse, quoiqu'il ne fût plus jeune.
S'il faut en croire Hugues du Tems, et nous avons peine à le croire
sur ce point, le premier évêque de Dijon refusa en 1741 de devenir le
premier évêque de Saint-Claude.
Démissionnaire en 1743, f à Dijon le 15 octobre 1744, set. 79, es. 13.
2. — Claude BOUHIER.
Né en 1684 à Dijon, était le propre frère du président Bouhier, par
conséquent le cousin du premier évêque de Dijon.
ÉVÊCHÉ DE DIJON 235
Après avoir été vicaire général de l'évêque de Langres pour l'archi-
diaconné de Dijon, il devint vicaire général de son parent, le premier
évêque, auquel il succéda.
Nommé évêque de Dijon en 1743, il se fit sacrer le 26 mars 1744, il
disputa aussitôt la présidence des Etats de Bourgogne à l'évêque
d'Autun, Thomas de la Valette. On se figure difficilement qu'il n'eût
rien de mieux à faire.
Abbé de Fontaine-Daniel, prieur de Pontailler.
f à Dijon le 21 juin 1755, aet. 71, es. 11.
3. — Claude-Marc-Antoine d'APGHON.
Né à Montbrison en 1721, fils d'Antoine-Marie, comte de Saint-
Germain, avait été élève des Jésuites de Lyon, et même quelque temps
novice de la Compagnie de Jésus. Il fut ensuite marin, enfin prêtre en
1747.
Il devint vicaire général de Claude Bouhier à Dijon, doyen delà
Chapelle-aux-Riches ; était pieux, modeste, zélé, capable.
Nommé évêque de Dijon par Boyer en 1755, en dépit des Oratoriens,
à la satisfaction des autres, il se fit sacrer le 19 octobre suivant.
Secourut les Jésuites autant qu'il put en 1762, apaisa une sédition
causée par la disette, 1774.
Transféré à Auch, 1776. Cf. Auch.
4. — Jacques-Joseph-François de VOGUÉ.
Né à Aubenas, diocèse de Viviers, le 13 avril 1740, fils de Charles-
François-Elzéar, marquis de Vogué, lieutenant général des armées du
roi.
Nommé évêque de Dijon en 1776, fut sacré le 9 juin de la même
année.
Son âge lui promettait de longues années ; son épiscopat ne dura pas
dix ans.
f 1786, set. 46, es. 10.
5. — René des Montiers de MËRINVILLE.
Né à Aubis près Nouic (Limoges), en juillet 1742, 2° fils de François,
officier de cavalerie.
Fut aumônier de la reine, chanoine, grand archidiacre et vicaire
général de Chartres, en considération de feu son grand-oncle paternel
Charles-François.
236 PROVINCE DE LYON
Nommé évêque de Dijon en 1786, et sacré le 13 mai 1787, fut installé
le 21 juillet.
Député aux Etats-Généraux de 1789, il résigna son mandat dès 1790,
en voyant comment les choses prenaient une mauvaise direction.
Emprisonné à Paris, septembre 1792, il échappa aux massacres, se
retira à Bruxelles, à La Haye, en Angleterre, en Autriche.
Il donna sa démission en 1801. Au commencement de l'année sui-
vante, il fut nommé et institué évêque de Ghambéry. Mais avant de se
rendre à son poste, il fut chargé d'administrer l'archidiocèse de Lyon,
et d'installer l'archevêque Joseph Fesch, 4 mai 1802. C'est après s'être
dépensé sur un territoire étranger, qu'il alla prendre possession de
son siège et réorganiser le culte dans la Savoie et jusqu'à Genève qui
était de son diocèse.
Il y rencontra mille oppositions et des difficultés qui lui firent donner
sa démission en 1805. Nommé en 1806 chevalier de la Légion d'hon-
neur et chanoine de Saint-Denis, il se reposa et survécut longtemps,
quoiqu'il fut devenu aveugle les dernières années de sa vie.
f au château de Versailles le 12 novembre 1829, set. 88, es. 45.
ABBAYES DU DIOCÈSE DE DIJON
L'abbaye sécularisée en collégiale, S. Stephanus Divionensis, Saint-
Etienne de Dijon, et l'abbaye de Bèze, Besua ad Fontes, dont il est fait
mention plus haut, dans ce qui concerne le diocèse de Langres, furent
assignées à la mense épiscopale de Dijon dès 1731.
Plus tard, vers 1772, la mense abbatiale de Saint-Benigne, fut aussi
unie à l'évêché ; et dès 1755, l'abbaye de Praslon avait été unie au
chapitre de la nouvelle cathédrale.
Il ne restait en tout dans le diocèse de Dijon que les quatre abbayes
suivantes :
0. S. B. vir. S. Sequanus, Saint-Seine.
fem. Rubeus mons, Rougemont.
0. Cist. vir. Tulleium, Tulley ou Theuley près de Gray.
fem. Tardum, Le Tart, régulière et triennale.
Il y avait de plus la Chartreuse de Dijon, fondée par le duc de Bour-
gogne, Philippe-le-Hardi, en 1383.
Le prieuré du Val-des-Choux, chef d'une congrégation bénédictine
ÉVÊCHÉ DE SAINT-CLAUDE 237
réformée, possédait cinq ou six autres prieurés dans le diocèse et
autant dans le diocèse de Langres.
COLLÉGIALES ET COUVENTS
On comptait quatre collégiales à Dijon : la Sainte-Chapelle, la Cha-
pelle-aux-Riches, Notre-Dame et Saint-Jean-Baptiste.
On en comptait trois autres dans le diocèse : Champlitte, Gevrey,
Saulx-le-Duc.
Il y avait des couvents d'hommes et de femmes en nombre, et le
collège des Jésuites qui fut fermé en 1762, au grand dépit du vertueux
évoque Claude d'Apchon.
S. CLAUDIUS, SAINT-CLAUDE
La célèbre abbaye du Grand-Saint-Claude, qui a donné son nom à la
ville de Saint-Claude, fut érigée en siège épiscopal par Benoît XIV ; sa
bulle est du 22 janvier 1742 ; le roi Louis XV qui l'avait sollicitée
s'empressa de la mettre à exécution.
Aux termes de la bulle pontificale et des lettres-patentes du roi, les
vingt chanoines composant le chapitre doivent être nobles. Le diocèse
ne comprend que 90 paroisses, démembrées en grande partie de Lyon,
en petite partie de Besançon.
Deux évêques seulement ont occupé le siège de Saint-Claude avant
la Révolution française ; mais ces deux évêques sont dignes d'être
honorablement mentionnés.
1. — Jean-Baptiste- Joseph de MÉALLET de Fargues, premier
évêque de Saint-Claude.
Né au château de Fargues, diocèse de Saint-Flour en 1708, élève des
Sulpiciens à Lyon en 1728, docteur de Sorbonne en 1738, comte de
Lyon, vicaire général de Rochebonne à Lyon, abbé de Saint-Ambrois
(Bourges).
Nommé premier évêque de Saint-Claude par le roi Louis XV dès
238 PROVINCE DE LYON
1741, préconisé dans la bulle même d'érection, 22 janvier 1742, il se
fit sacrer le 5 août et prenant possession le 8 décembre, il inaugura
son nouveau siège sous les auspices de la Très-Sainte Vierge.
Pieux, actif, éclairé, il devint bientôt la terreur des Jansénistes en
exigeant une pleine adhésion à la constitution Unigenitus, en poussant
à la communion fréquente, en donnant un excellent catéchisme, 1765.
Affligé de cécité dans sa vieillesse, le saint évêque se livrait à de
longues oraisons et s'occupait encore de son cher diocèse.
f saintement à Saint-Claude le jour de Saint-Joseph, 19 mars 1785,
set. 77, es. 43.
Son petit-neveu, François de Méallet de Fargues, prêtre estimable,
fut massacré aux Carmes de Paris le 2 septembre 1792.
2. — Jean-Baptiste de CHABOT.
Né en Poitou le 21 février 1740, descendait, s'il faut l'en croire lui-
même, de la même souche que les ducs de Rohan-Chabot.
Nommé évêque de Saint-Claude en avril 1785 et préconisé sans
retard, il se fit sacrer le 31 juillet suivant. Il trouva que tout était bien
organisé dans son diocèse, grâce à son saint prédécesseur. Mais la
Révolution vint bientôt bouleverser choses et personnes.
L'évêque constitutionnel du Jura, Claude-François Moyse, étant
venu s'installer à Saint-Claude, l'évêque légitime fut contraint de fuir.
Il était retiré à Lugano en 1795 et en 1796. C'est de là qu'il écrivit au
pape des lettres que nous a conservées Theiner (Affaires de France,
t. II, p. 102), et dans lesquelles il est aussi modeste en parlant de lui-
même, qu'élogieux pour son vicaire général, l'abbé de Barre.
Ayant donné sa démission en 1801, il fut nommé le 19 germinal
an X (9 avril 1802) à l'évêché de Mende qui comprenait les deux dépar-
tements de la Lozère et de l'Ardèche. Pendant deux ans il réorganisa
le culte dans ces régions montagneuses, rétablit le pèlerinage de La
Louvesc, en reconnaissant authentiquement les reliques de saint Jean-
François Régis, sauvées de la Révolution, et réveilla la piété des fidèles.
Mais mal secondé ou même contrarié par les autorités civiles, il
donna sa démission, fin 1804, et devint peu après chanoine de Saint-
Denis.
En 1817, il refusa l'archevêché d'Auch ; f à Picpus le 28 avril 1819,
33t. 78, es. 34.
ÉVÊCHÉ DE SAINT-CLAUDE 239
ABBAYE, COLLÉGIALES ET COUVENTS
Il n'y a pas d'autre abbaye dans le nouveau diocèse que celle qui
s'appela Condatescum, puis Sanctus Eugendus [Saint- Oyan-de-Joux),
enfin Le Grand-Saint-Claude, Sanctus Glaudius, du nom d'un saint
évoque de Besançon, qui vint finir là ses jours en 693.
Après une longue suite d'abbés réguliers, ce monastère tomba en
commende. En 1718, il échut à Louis de Bourbon-Condé, comte de
Clermont, prince du sang il est vrai, mais incrédule, luxurieux et
franc-maçon, qui résigna ce bénéfice en 1742 pour qu'on érigeât le
siège épiscopal.
On compte deux collégiales dans le diocèse : S. Petrus de Gigniaco,
Gigny, et S. Thomas de Cusillo, Cuiseau. A Guiseau encore il y a un
mépart ou une familiarité.
Il y a trois couvents d'hommes à Saint-Claude : les Carmes déchaus-
sés, les Capucins et les Pénitents blancs. Il y a deux couvents de
femmes : les Annonciades et les dames de Saint-Maur.
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MECHLINIENSIS PROVINCIA
PROVINCE DE MALINES
Tirée tout entière du néant le 12 mai 1559 par la bulle Super uni-
versels de Paul IV, la province ecclésiastique de Malines jouit immé-
diatement de sa vie propre, que menacèrent sans la détruire les
révolutions des Pays-Bas et que respecta la conquête française.
Cette province comprenait sept sièges : Mechlinien. seu Machlinien.
Mecheln ou Malines , Antuerpien. Antwerpen ou Anvers , Brugen.
Brugghe ou Bruges, Gandaven. Ghent ou Gand, Ruremunden. Roer-
mund ou Ruremonde, Sylvseducen. S' Hertoghenboch ou Bois-le-Duc,
Ypren. lperen. ou Ypres.
Le seul de ces sièges qui ait dû ses évêques à la nomination du roi
de France est le siège d'Ypres ; et cette sujétion n'a duré que 35 ans,
depuis la glorieuse paix de Nimègue jusqu'au traité fatal d'Utrecht. Il
est vrai qu'une partie notable du diocèse, Dunkerque, Cassel, Bergues,
Bailleul, etc., appartenait antérieurement à la France, ou ne lui a pas
été arrachée par les humiliantes stipulations d'Utrecht ; elle entre
conséquemment dans notre étude.
Nous ne parlerons donc point des archevêques de Malines, ni des
évêques qui ont siégé à Anvers, à Bruges, à Gand, à Ruremonde et à
Bois-le-Duc ; mais nous énumèrerons les évêques d'Ypres, nous arrê-
tant sur un qui fut trop célèbre et sur ceux que le roi de France a
nommés. Nous mentionnerons ensuite les abbayes, les collégiales et
les couvents qui étaient établis dans la partie française du diocèse.
Les sièges épiscopaux d'Ypres, de Saint-Omer et de Boulogne, fondés
au XVIe siècle et relevant de trois métropoles différentes, remplacent
le siège unique des Morins qui existait à Térouanne avant la destruc-
tion de cette ville par Charles-Quint.
Cf. Gallia Chrisliana, tomus V, anno 1731, editus.
ÉVÊCHÉ d'ypres 241
1. —Martin BAUDOUIN, premier évêque, sacré à Sainte-Gudule
de Bruxelles par le cardinal de Granvelle, le 2 novembre 1562.
f à Saint-Omer le 9 octobre 1583.
2. — Pierre SIMONS, élu en 1584, sacré en 1585 à Tournai,
f à Ypres le 5 octobre 1605.
3. — Charles MAEZ, sacré à Sainte-Gudule de Bruxelles le 24 juin
1607, fut transféré à Gand en 1610.
4. — Jean WISCHEB, élu en 1610, sacré le 6 février 1611.
f à Ypres le 26 mai 1613.
5. — Antoine de HENNIN, né à Valenciennes, avait fondé le collège
de Hennin à Douai ; élu évêque d'Ypres, il se fit sacrer dans sa cathé-
drale par l'archevêque de Malines, le 13 avril 1614.
f à Ypres le 1er décembre 1626.
6. — Georges CHAMBERLAIN, né à Gand d'un père anglais catho-
lique, élu évêque d'Ypres en 1627, sacré le 5 novembre 1628, fut un
saint et grand prélat.
f à Ypres le 19 décembre 1634.
7. — Cornélius Janssen, dit JANSENIUS, né en 1585 au village
d'Acquoi en Hollande, étudia d'abord à Utrecht, puis à Louvain, ensuite à
Paris et à Bayonne, devint recteur du collège Sainte-Pul chérie à Louvain.
Elu évêque d'Ypres en 1635, il se fit sacrer à Bruxelles le 28 octobre
1636 et prit aussitôt le gouvernement de son diocèse, mais pour peu
de temps.
f à Ypres le 6 mai 1638, aet. 52, es. 2.
Quelques-uns de ses ouvrages avaient été imprimés de son vivant,
entre autres Mars gallicus, 1635. Il en laissait d'autres manuscrits,
surtout le fameux Augustinus qui devait causer dans l'Eglise tant
d'agitations et de scandales.
8. — Josse BOUCKAERT, né à Bruges, docteur en théologie et
rompu aux travaux du ministère paroissial, fut élu évêque d'Ypres en
1640, sacré en 1641.
f à Ypres le lor novembre 1646. 16
242 PROVINCE DE MALINES
— Louis de CROY, élu évêque d'Ypres en 4647, mourut cette même
année avant d'être sacré,
9. — François de ROBLES, né près de Lille, était aumônier de l'archi-
duc Léopold, gouverneur des Pays-Bas, quand il fut élu au siège d'Ypres,
vacant depuis cinq ans. Il retarda sa consécration deux ans encore.
f 18 mai 1659, set. 63, es. 4.
10. — Martin PRATS, né à Bruxelles d'une famille aragonaise,
licencié en l'un et l'autre droit, doyen de Sainte-Gudule, fut élu évêque
d'Ypres et se fit sacrer le 1er mars 1665.
En visitant la partie française de son diocèse, il se fatigua.
f à Dunkerque le 7 octobre 1671.
11. — Henri Van HALMAELE, officiai et doyen d'Anvers, sacré
évêque d'Ypres le 28 octobre 1672.
f à Furnes, le 19 avril 1676.
12. — Frère Guillaume HERINKX, Récollet, bon théologien.
Sacré évêque d'Ypres à Bruxelles le 24 octobre 1677.
f le 16 août 1678.
Sur ces entrefaites, la ville d'Ypres conquise par les armées fran-
çaises fut cédée au roi de France par une clause du traité de Nimègue.
Celui-ci se crut donc en droit de nommer au siège vacant. Il se trom-
pait ; car il n'avait pas encore reçu l'induit nécessaire.
— Jacques de LIERE, doyen de Saint-Omer, nommé évêque d'Ypres
par Louis XIV en 1679, n'obtint pas ses bulles avant l'assemblée de
1682 parce que le roi n'avait pas encore l'induit ; et voyant qu'il ne les
obtenait pas après cette assemblée, il renonça au siège d'Ypres.
f 6 septembre 1703.
13. — Martin de RATABON.
Né à Paris en 1654, d'une famille distinguée, docteur de Navarre,
aumônier du roi, vicaire général de Strasbourg, avait assisté à l'assem-
blée de 1682 comme député de la province de Bourges.
Nommé au siège d'Ypres par Louis XIV, qui était muni de l'induit,
il se fit sacrer à Saint-Germain-des-Prés, par le cardinal de Fursten-
ÉVÊCHÉ d'ypres 243
berg le 6 décembre 1693, et prit possession de son siège huit jours après.
Pendant vingt ans, il gouverna son diocèse avec sagesse et douceur,
ne laissant rien à désirer sous le rapport de l'orthodoxie : ce qui déplut
fort aux Jansénistes de la France et des Pays-Bas, auxquels le diocèse
d'Ypres paraissait devoir appartenir.
Mais les revers des armées françaises, qui avaient découragé Beau-
vau, évêque de Tournai, découragèrent aussi Ratabon. Il se démit
d'Ypres en 4713. Le roi nomma aussitôt un autre évêque d'Ypres ;
quant à l'évêque démissionnaire il le nomma évêque de Viviers l'année
même. Cf. Viviers.
14. — Charles-François-Guy de LAVAL-MONTMORENCY.
Le nouvel évêque d'Ypres était chanoine et archidiacre de Cambrai,
ami de Léon de Beaumont et de son oncle Fénelon.
Il avait pour père Jean-Louis, seigneur de Montigny, et pour mère
Françoise de Chevestre de Cintré ; il était le neveu de François de
Laval, premier évêque de Québec, mort cinq ans auparavant en odeur
de sainteté.
Nommé évêque d'Ypres par Louis XIV et préconisé presqu'en même
temps par Clément XI, il ne se laissa pas effrayer. Sacré par Fénelon à
Cambrai, le 6 mai 1713, il prit à cœur ses devoirs d'évêque. Malheu-
reusement ce fut pour peu de temps.
f le 26 août 1713, set. 45, es. 1.
Cette mort prématurée ouvrit une vacance qui dura huit ans et ne
prit fin que le 21 avril 1721, jour où fut sacré Jean-Baptiste de Smedt,
élu par le chapitre ou nommé par l'empereur Charles VI, nouveau
souverain des Pays-Bas.
ABBAYES DU DIOCÈSE D'YPRES
SITUÉES SUR LE TERRITOIRE FRANÇAIS
0. S. B. vir. Bergae seu Mons S. Winoci, Bergues-saint-Winoc.
fem. Virgines Anglse apud Dunkerkam, Bénédictines anglai-
ses de Dunkerque.
0. S. A. fem. Novum Claustrum prope Bergas, Nouveau-Cloître, près
Bergues.
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MOGUNTIM PROVINCIA
PROVINCE DE MAYENCE
Métropole de la Germanie première sous les Romains, Moguntiacum,
Moguntia, Mainz ou Mayence, reçut dès le premier siècle de notre ère
la semence évangélique. Cette grande ville eut ses pasteurs ou ses
évêques de bonne heure. Ses évêques devinrent archevêques, dès le
début, du moins au VIIIe siècle, grâce à Saint-Boniface, princes-élec-
teurs de l'empire vers le XIIe siècle et plus solennellement au XIVe,
grâce à leur situation.
La province ecclésiastique de Mayence comprend cinq sièges : Mogun-
tiacen. Mayence, Argentoraten. Strasbourg, Gonstantien. Constance,
Spiren. Spire, Vormatien. Worms. Un seul de ces sièges, celui de
Strasbourg doit entrer dans notre plan, la ville impériale de Strasbourg
et toute la partie du diocèse située en deçà du Rhin ayant été réunies à
la France en 1681 .
ARGENTORATUM, STRASBOURG
Une fois maître de Strasbourg, Louis XIV ne déposséda pas les
Luthériens, qui avaient usurpé les titres et envahi les biens de l'Eglise
au siècle précédent. Il se contenta de réintégrer dans leurs droits
l'évêque, le chapitre et les bénéfices à charge d'âmes. Plusieurs églises
paroissiales et la cathédrale elle-même, demeurèrent mixtes, les Luthé-
riens pouvant y célébrer leur office à telle heure et les catholiques à
des heures différentes.
Cf. Gallia Christiana, tomus V, anno 1731, editus.
ÉVÊCHÉ DE STRASBOURG 245
83. — François-Egon de FURSTENBERG, 83e évêque de Strasbourg,
Né le 20 mai 4626, fils d'Egon, landgrave de Furstenberg, et d'Anne-
Marie de Hohenzollern, était grand-doyen de Cologne, prévôt de Saint-
Géreon, chanoine de Spire et de Liège.
Elu évêque de Strasbourg par les chanoines catholiques résidant à
Saverne, le 19 janvier 1663, pour succéder à Léopold-Guillaume, archi-
duc d'Autriche, il se fit sacrer ; racheta des Luthériens plusieurs béné-
fices ecclésiastiques.
La ville de Strasbourg ayant été réunie à la France, la cathédrale fut
aussitôt rendue à l'évêque et à son chapitre. L'évêque accueillit
Louis XIV aux portes de la ville le 24 octobre 1681.
f à Cologne le 1er avril 1682, set. 56, es. 20.
84. — Guillaume-Egon, cardinal de FURSTENBERG.
Frère du précédent, né en 1629, avait été emprisonné à Vienne de
1674 à 1678.
Elu évêque de Strasbourg le 8 juin 1682, à l'unanimité des chanoines
réunis à Saverne, il se fit sacrer, hérita des bénéfices de son frère, en
reçut plusieurs autres de Louis XIV. Guillaume alors fonda à Strasbourg
un séminaire qu'il confia aux Pères Jésuites, pour lesquels de plus il
fonda un collège en 1685.
Il fut créé cardinal le 2 septembre 1686 par Innocent XI, mais né fut
pas agréé par ce même pape, deux ans plus tard, quand les chanoines
de Cologne le postulèrent pour coadjuteur d'abord, ensuite pour arche-
vêque. Louis XIV le dédommagea en lui donnant l'abbaye de Saint-
Germain-des-Prés. Il avait déjà les abbayes de Gorze, de Stavelo, de
Montmédy, de Saint-Evroult (Evreux), de Saint-Vincent (Laon), etc.
f à Saint-Germain-des-Prés le 10 avril 1704, aet. 75, es. 22, card. 18.
85. — Armand-Gaston, cardinal de ROHAN 4.
Coadjuteur et successeur du précédent.
Né en 1674, fils de François de Rohan-Guémené, prince de Soubise,
et d'Anne de Rohan-Chabot, fit de bonnes études en philosophie et en
théologie, devint chanoine de Strasbourg.
Ayant obtenu du pape Clément XI une dispense d'âge, il fut élu
coadjuteur de Strasbourg, le 28 février 1701, et sacré évêque de Tibé-
1. On peut lire dans la Biographie universelle de Michaud, un bon article signé
Picot, sur ce cardinal.
246 PROVINCE DE MAYENCE
riade le 26 juin suivant à Saint-Germain-des-Prés par le cardinal de
Furstenberg.
Le 31 janvier 1704, il fut reçu de l'Académie française, en place de
Perrault ; le 10 avril suivant, il succéda sur le siège de Strasbourg au
cardinal de Furstenberg, dont il célébra pompeusement les obsèques.
Il ne manqua pas de prendre possession de son siège, ni de consti-
tuer canoniquement l'administration de son diocèse. Mais, on doit
l'avouer, il ne garda guère les lois de la résidence.
Proposé à Clément XI pour le cardinalat, par Louis XIV dès l'année
1706, il fut ajourné de six ans, mais enfin créé cardinal le 8 mai 1712.
L'année suivante, il fut nommé grand aumônier de France et reçut le
collier du Saint-Esprit.
Orné de ces dignités, qui rehaussaient les éminentes qualités de son
esprit, sa politesse, la distinction de ses manières, il put tenir tête au
cardinal de Noailles et à ses partisans en faveur de la bulle Unigenitus,
surtout durant les mauvais jours de la Régence. Il rendit aussi des
services signalés à la patrie. Les Jansénistes l'ont décrié à cause de
son orthodoxie plutôt qu'à cause de ses défauts et de son train de
grand seigneur.
f à Paris le 19 juillet 1749, set. 75, es. 48, card. 37.
86. — François-Armand-Auguste de Rohan, cardinal de SOU-
BISE, petit-neveu, coadjuteur et successeur du précédent.
Né à Paris le 1er décembre 1717, était le deuxième fils de Louis-
François-Jules, prince de Soubise-Ventadour, et d'Anne de Melun ; il
avait pour frère aîné Charles, que devait tristement illustrer la défaite
de Rosbach.
Janséniste appelant, mais rétracté, Armand fut élu coadjuteur de
son oncle et sacré évêque de Ptolemaïde le 30 juillet 1742, n'ayant pas
encore 25 ans accomplis. Il avait à peine 30 ans, quand il fut créé
cardinal par Benoît XIV, le 10 avril 1747, à la demande du Prétendant
d'Angleterre.
Le 19 juillet 1749, il succéda à son oncle sur le siège de Strasbourg,
mais non dans la charge de grand-aumônier de France : ce qui lui
permit de résider dans son diocèse, n'ayant pas pour l'aider, comme
son prédécesseur et ses successeurs, un évêque suffragant.
f à Saverne le 28 juillet 1756, œt. 39, es. 14, card. 12.
ÉVÊCHÉ DE STRASBOURG 247
87. — LOUIS-CÉSAR-CONSTANTIN, CARDINAL DE ROHAN.
Septième fils de Charles de Rohan-Guémené, duc de Montbazon, il
avait pour frère Armand-Jules, archevêque-duc de Reims. D'abord
chevalier de Malte, puis capitaine de vaisseau, enfin ecclésiastique, il
devint premier aumônier du roi, abbé de Lire, de Saint-Epvre, etc.
Il était dans sa soixantième année à la mort du second cardinal de
Rohan, évêque de Strasbourg, son cousin. On l'élut pour lui succéder
le 27 septembre 1756 ; il se fit sacrer le 6 mars 1757 au séminaire
Saint-Sulpice par le cardinal de la Rochefoucauld, et le 23 novembre
1761, il fut créé cardinal par Clément XIII.
Fut-il fidèle aux lois de la résidence ? Que fit-il en 1762 pour sauver
les Jésuites qu'on tenait en si haute estime à Strasbourg ? Nous voyons
bien qu'il se ménagea un auxiliaire dès la première année de son épis-
copat ; mais nous voyons aussi que trois ans après, il accepta pour
coadjuteur son neveu, qui n'avait guère que 26 ans et ne promettait
pas de devenir fort édifiant avec son goût pour le faste et ses tendances
mondaines.
Le vieux cardinal eut les yeux dessillés avant de mourir.
f à Paris le 11 mars 1779, aet. 82, es. 22, card. 18.
88. — Louis-René-Edouard, cardinal de ROHAN1.
Neveu, coadjuteur et successeur du précédent, plus difficile à juger.
Né à Paris le 25 septembre 1734, troisième fils d'Hercule Mériadec,
duc de Montbazon, et de Louise-Gabrielle de Soubise, fut destiné à
l'Eglise, comme son frère cadet, Ferdinand, qui devint successivement
archevêque de Rordeaux et de Cambrai.
Le prince Louis commença par être coadjuteur de son oncle ; il fut
sacré à Paris par Reaumont, le 18 mai 1760, sous le titre d'évêque de
Canople (Réchir). Ayant accepté d'être ambassadeur à Vienne en 1772,
il y fit beaucoup de bruit, d'étalage et de dettes, mais peu de bonne
politique, ayant mécontenté l'impératrice Marie-Thérèse et sa fille la
reine de France, Marie- Antoinette.
Toutefois à sa rentrée en France, il obtint les plus hautes dignités
l'une après l'autre : il devint en effet grand-aumônier de France,
commandeur de l'ordre du Saint-Esprit ; fut créé cardinal par Pie VI
le 1er juin 1778 ; entra en possession de Strasbourg en 1779, reçut en
1780 la riche abbaye de Saint- Waast (Arras).
1. Cf. Biographie universelle de Michaud, long article signé Durozoir.
248 PROVINCE DE MAYENCE
Comme pourtant il ne parvenait pas à se libérer de ses dettes ni à
conquérir la bienveillance de la reine, il se laissa circonvenir par
d'habiles filous dans l'affaire du collier. Ce fut le signal de sa disgrâce,
de son exil même.
Député aux Etats-Généraux par le clergé d'Alsace en 4789, il hésita
quatre mois avant de venir siéger, arriva enfin au mois de septembre
pour subir les motions portées contre lui, pour être sommé de payer
ses anciennes dettes. 11 s'opposa énergiquement à la constitution civile
du clergé, protesta contre l'intrusion de Brendel. Retiré au-delà du
Rhin dans la partie allemande de son diocèse, il y résista le plus qu'il
put aux idées et aux menées de la Révolution, bravant les haines
déchaînées contre lui.
En 4801, il donna au pape la démission de son siège ; mais ne put
s'empêcher de gémir l'année suivante en voyant ce siège occupé par
Saurine. Il était, semble-t-il, bien converti la dernière année de sa vie.
f à Ettenheim le 47 février 4803, aet. 69, es. 43, card. 25.
AUXILIAIRES OU SUFFRAGANTS DE STRASBOURG
4. — Jean VIVANT, docteur de Sorbonne, sacré évêque de Paros le
8 octobre 4730.
f à Strasbourg le 46 février 4739.
2. — Toussaint DUVERNIN, né en 4743 dans le diocèse de Cler-
mont, sacré évêque d'Arrat en 4757, abbé de Glairefontaine (Chartres),
f 4785.
3. — Jean-Jacques de LANTZ, sacré évêque de Dore, mourut pen-
dant la Révolution.
ABBAYES DU DIOCESE DE STRASBOURG
On en compte dix en-deçà du Rhin ou dans la partie française, et
quatre au-delà, c'est-à-dire dans la partie allemande du diocèse.
En-deçà du Rhin :
0. S. B. vir. Novientum seu Apri monasterium, Ebersmunster.
ÉVÊCHÉ DE STRASBOURG 249
0. S. B. vir. Mauri monasterium, Maursmunster.
Altum monasterium, Altorf.
fem. Andlavium, Andlaw.
Bibelis seu S. Valpurgis domus, Biblisheim.
0. S. B. fem. S. Joannes Baptista prope Tabernas Alsaticas, Saint-
Jean-Baptiste, près Saverne.
0. S. A. Marbacum, Marbach.
0. Gist. vir. Novum Castrum, Nuwenburg.
fem. Pons Régis, Kœnigsbruck.
0. S. Cîarae. Alspacum, Altzpach.
Au-delà du Rhin :
0. S. B. vir. Hettenii domus, Ettenheim.
Gengenbacum, Gengenbach.
Arnolfi augia seu Schvarzacum, Schwarzach.
0. Praem. Abbatia Omnium Sanctorum, L'abbaye de Tous-les-
Saints.
COLLÉGIALES, COLLÈGES ET COUVENTS
Il y a dans la ville trois collégiales célèbres : Saint-Pierre-le-Jeune,
Saint-Pierre-le-Vieux et Toussaint. Il y a de plus les chanoines réguliers
de Saint- Antoine, de Nôtre-Sauveur.
Les Pères de la Compagnie de Jésus avaient à Strasbourg, avant la
destruction de leur ordre, un collège auquel était joint le séminaire
épiscopal et une Académie. Ils avaient aussi un collège à Schelestadt et
un autre à Haguenau.
Non loin de Strasbourg se trouve la belle Chartreuse de Molsheim.
Quant aux couvents d'hommes et de femmes ils sont nombreux,
moins à Strasbourg, longtemps occupé par les Luthériens, que dans
les autres villes du diocèse.
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NARBONENSIS PROVINCIA
PROVINCE DE NARBONNE
L'ancienne et vaste région de la Gaule que les Romains appelèrent
Narbonnaise ayant été divisée en cinq provinces sous Honorius, la
Narbonnaise première seule resta soumise à la métropole primitive,
Narbo Martius. C'est alors que le siège épiscopal, fondé dès les premiers
jours de la prédication chrétienne à Narbonne devint archiépiscopal et
que fut constituée une province ecclésiastique s'étendant des Pyrénées
au Rhône, sans s'écarter beaucoup du pied des montagnes au couchant
ni du littoral méditerranéen au levant.
Cette province fut démembrée au commencement du XIVe siècle par
le pape Jean XXII au profit d'une province nouvelle, celle de Toulouse.
Mais la circonscription de Narbonne en se resserrant s'enrichit aussitôt
de plusieurs sièges nouveaux, auxquels s'ajouta un nouveau siège,
celui d'Alais, à la fin du XVIIe siècle.
Au commencement du XVIIIe siècle, la province de Narbonne compte
douze sièges, que la Gallia Christiana nous donne dans un ordre
historique ou géographique , et que nous préférons donner dans
l'ordre alphabétique. C'est d'abord le siège archiépiscopal, Narbonen.
Narbonne, puis les sièges épiscopaux : Agathen. Agde, Alesien. Alais.
Biterren. Béziers, Carcassonen. Carcassonne, Electen. Alet, Luteven,
Lodève, Montepessulan. Montpellier, Nemausen. Nimes, Perpinianen.
seu Helenen. Perpignan ou Elne, S. Pontii. Saint-Pons, Uceticen.
Uzès.
Sur ces douze sièges, deux seulement, Carcassonne et Montpellier,
furent rétablis en 1802, et deux autres, Nîmes et Perpignan, l'ont été
plus tard. Mais huit sont depuis lors et restent supprimés, quoique le
concordat de 1817 ait rétabli Narbonne comme archevêché et Béziers
comme évêché.
Cf. Gallia Christiana, tomus VI, editus anno 1739.
ARCHEVÊCHÉ DE NARBONNE 251
NARBO MARTIUS, NARBONNE
ARCHEVÊQUES DE NARBONNE
66. — François, cardinal-duc de JOYEUSE.
Né à Carcassonne le 14 juin 1562, nommé archevêque de Narbonne en
1582, créé cardinal en 1583, nommé archevêque de Toulouse en 1584,
tout en restant malgré lui archevêque de Narbonne jusqu'en 1600, fut
obligé d'être presque toujours à Rome pour y soutenir les intérêts des
rois de France.
En 1604, il devint archevêque de Rouen, f 23 août 1615.
67. — Frère Louis de VERVINS, 0. Pr^d., né dans le diocèse de
Carpentras, entré de bonne heure dans l'Ordre de Saint-Dominique,
s'y distingua.
Nommé archevêque de Narbonne par Henri IV, il fut sacré le 8
décembre 1601, fit un bien immense dans son diocèse malgré son âge
avancé et mille obstacles.
f à Narbonne le 8 février 1628, aet. 81, es. 27.
68. — Claude de REBÉ, nommé coadjuteur avec future succession,
fut sacré à Rome le 22 septembre 1622 sous le titre d'archevêque
d'Héraclée ; devint archevêque de Narbonne en 1628.
f le 17 mars 1659, set. 72, es. 27.
69. — François FOUGQUET, frère aîné du surintendant des finances,
fut d'abord évêque de Bayonne, puis d'Agde, ensuite coadjuteur de
Narbonne, le 18 décembre 1656 ; il devint enfin archevêque en 1659,
et entreprit beaucoup de bonnes oeuvres.
Mais enveloppé dans la disgrâce de son frère en 1661, et relégué à
Alençon, il fit cependant malgré son exil continuer les œuvres qu'il
avait commencées à Narbonne, la maison des Incurables, par exemple.
f à Alençon, le 19 octobre 1673, set. 62, es. 35.
70. — Pierre, cardinal de BONZI.
Né à Florence en 1630 , avait été sacré évêque de Béziers le
12 décembre 1660, et se trouvait sur ce siège le sixième de sa famille.
252 PROVINCE DE NARBONNE
Durant un siècle en effet, des Bonzi ont occupé le siège de Béziers.
Pierre de Bonzi évêque de Béziers, fut en même temps ambassadeur
de France en Pologne. Devenu archevêque de Toulouse en 4670, il
accepta l'ambassade d'Espagne. Sur ces entrefaites il fut créé cardinal
par Clément X, le 22 février 1672.
Le siège de Narbonne étant devenu vacant par la mort de François
Foucquet, fut offert au cardinal de Bonzi, qui ne le refusa pas, les
revenus étant deux fois plus considérables. Partout et toujours, il se
montra plus habile diplomate que prélat correct en ses devoirs et
même dans ses mœurs.
f à Narbonne, le 14 juillet 1703, œt. 73, es. 43, card. 31.
74. — Charles Le Goux de la BERCHÈRE.
Transféré d'Albi, 45 août-12 novembre 4703. Cf. Albi.
Déjà connu avantageusement, le nouvel archevêque de Narbonne fit
promptement oublier son prédécesseur.
C'est grâce à lui que Y Histoire du Languedoc fut commencée par les
Bénédictins. C'est aussi grâce à lui qu'en 4740 l'Assemblée du clergé
résolut de subvenir aux frais que devait entraîner la nouvelle Gallia
Christiana, dont il vit paraître le premier volume en 4746.
Aussitôt la bulle Unigenitus parue, il la publia dans son diocèse,
comme valant en autorité la lettre de saint Léon à Flavien.
Il fit continuer la basilique de Saint-Just. Par son testament, il légua
sa riche bibliothèque aux Jésuites.
f à Narbonne le 2 juin 4749, set. 72, es. 42.
72. — René-François de BEAUVAU du Rivau.
Transféré de Toulouse, novembre 4749-28 mai 4724. Cf. Toulouse.
Pour peu qu'on examine ces dates, on saisira la raison des retards,
apportés par Rome, aux nominations du Régent.
Dès qu'il eut reçu ses bulles, l'archevêque de Narbonne déploya les
mêmes capacités d'administration, le même dévouement et la même
orthodoxie qu'à Bayonne, à Tournai, à Toulouse.
f à Narbonne, le 4 août 4739, set. 75, es. 38.
73. — Jean-Louis Balbe de Berton de CRILLON * .
Transféré de Toulouse, 4739. Cf. Toulouse.
1. Il faudrait dire suivant Courcy, Berton des Balbes de Crillon.
ARCHEVÊCHÉ DE NARBONNE 253
Ayant pris possession, il se montra aussi décidé contre les Jansénistes
qu'à Toulouse et à Saint-Pons de Tomières. C'était du reste ce que
promettait à l'Église la postérité du brave Grillon, ce que venait de
tenir à Glandève Dominique Laurent, frère de Jean-Louis, et ce qu'avait
tenu peu de temps auparavant à Vienne leur oncle François.
L'archevêque de Narbonne reçut le collier du Saint-Esprit en 1742 et
l'abbaye de Cherlieu (Besançon) en 1745.
f à Avignon, le 15 mars 1751, ast. 67, es. 38.
74. — Charles- Antoine de la ROCHE- AYMON.
Tranféré de Toulouse en 1751-1752. Cf. Toulouse.
Bon, pieux, orthodoxe, mais feuillant jusqu'à scandaliser les faibles,
il se prêta aux mesures de la politique, faute d'oser résister.
Aussi fut-il nommé grand-aumônier de France en 1760. Depuis huit
ans il était commandeur de l'Ordre du Saint-Esprit.
Narbonne était le second siège archiépiscopal où il montât après
avoir occupé deux sièges épiscopaux : il n'était pas au terme de ses
ascensions ni de ses faiblesses.
Transféré à Reims, 1762-1763. Cf. Reims.
75. — Arthur-Richard DILLON, dernier archevêque de Narbonne.
Tranféré de Toulouse en 1762-1763. Cf. Toulouse.
Feuillant comme son prédécesseur et prélat besoigneux, de mœurs
peu régulières, il ne se mit pas en frais pour défendre les Jésuites.
Il entra sans scrupule dans la commission des Réguliers, que prési-
dait La Roche-Aymon et que dirigeait Loménie de Brienne ; accepta les
riches abbayes de Saint-Jean-des-Vignes (Soissons) en 1766, de Saint-
Etienne de Caen (Bayeux) en 1777, de Signy (Reims) en 1787.
N'ayant pas été élu aux États-Généraux de 1789, quoiqu'il eût pris
part en 1787 à l'Assemblée des Notables, il en conçut un vif dépit, qui
s'accrut encore à la vente des biens ecclésiastiques, à la promulgation
de la Constitution civile du clergé et lors de l'intrusion du vieux
Guillaume Besaucèle sur le siège de Narbonne, devenu le siège
épiscopal du département de l'Aude.
Émigré en Angleterre, Dillon protesta en 1800 contre le sacre de
Louis Belmas, que les constitutionnels donnaient comme coadjuteur à
Besaucèle. En 1801 il opposa un refus motivé au pape qui lui demandait
sa démission.
f à Londres, le 5 juillet 1806, set. 85, es. 53.
254 PROVINCE DE NARBONNE
ABBAYES DU DIOCÈSE DE NARBONNE
0. S. B. vir. S. Petrus de Caunis, Cannes.
S. Polycarpus, Saint-Polycarpe.
0. Gist. vir. Fons frigidus, Fontfroide.
fem. Olivae, Les Olives ou les Olieux.
0. S. A. Beata Maria de Quadraginta, Quarante.
0. S. Clarae. Clarisse Liciniani, Sainte-Claire de Lézignan.
Clarissœ de Asyliis, Sainte-Claire d'Asilhac.
COLLEGIALE
Saint-Paul de Narbonne, ancienne abbaye sécularisée.
AGATHA, AGDE
Siège fort ancien, mais diocèse très-petit, n'ayant que 26 paroisses.
Cf. Fisquet, France pontificale, Montpellier.
72. — Louis FOUCQUET, 72e évêque d'Agde.
Né à Paris le 4 février 1633, était frère puîné de Nicolas, surintendant
des finances, et de François, évêque d'Agde, qui devint coadjuteur de
Narbonne en 1656 et qu'il remplaça sur le siège d'Agde.
Nommé évêque d'Agde, il reçut les ordres mineurs et majeurs
immédiatement avant son sacre, et se fit sacrer à Paris le 2 mai 1659
dans l'église de la maison professe des Jésuites. Il possédait les abbayes
de Vézelay, de Ham, de Sorèze et du Tard.
Exilé trente ans, de 1661 à 1691, par suite de la disgrâce de son frère
et à cause de son jansénisme, il rentra dans son diocèse en 1691 aussi
janséniste qu'auparavant.
f à Agde, le 4 février 1702, set. 69, es. 43.
ÉVÊCHÉ d'agde 255
73. — Philibert-Charles de Pas de FEUQUIÈRES.
Né en 1657 dans l'Artois, docteur en théologie, vicaire-général de
Sens, abbé de Cormeilles (Lisieux).
Nommé évêque d'Agde le 15 avril 1702 et sacré le 10 septembre,
résida fidèlement, suivant la lettre des canons.
Sa rigidité pour les autres s'unit à une grande faiblesse envers les
Jansénistes.
f à Agde, fin juillet 1726, set. 69, es. 24.
74. — Claude-Louis de LA CHATRE.
Né à Paris le 28 septembre 1698, élève de Saint-Magloire, docteur
en théologie.
Nommé évêque d'Agde 1726, sacré, le 26 octobre 1727, fut bien
accueilli, se montra libéral. Il sacra dans sa cathédrale en 1733 J.-G.
de Souillac, évêque de Lodève.
Quoiqu'il eût publié la bulle Unigenitus en 1729 par pure politique
ou par peur, il laissa dominer les Jansénistes.
f à Agde, le 22 mai 1740, set. 42, es. 13.
75. — Joseph-François de Cadenet de CHARLEVAL * ,
Ce fut l'évêque réparateur du petit diocèse.
Né à Aix en Provence le 6 mars 1710, abbé de Pessan (Auch), vicaire-
général de Brancas, à Aix, il avait fait ses preuves d'orthodoxie et de
vertus.
Nommé évêque d'Agde en 1740, il fut sacré le 22 novembre à Aix par
Brancas, fit prêcher des missions, établit les Frères des Écoles
chrétiennes, extirpa le jansénisme en déployant constamment un zèle
éclairé, une grande prudence et une louable fermeté.
Sa piété est au-dessus de tout éloge.
f à Agde, le 22 janvier 1759, set. 49, es. 19.
76. — Charles-François-Siméon de Saint-Simon de Vermandois
de Rouvroy de SANDRICOURT, dernier évêque d'Agde.
Né à Paris le 5 avril 1727, fils de Louis-François, marquis de
Sandricourt, et de Louise de Gourgues, fut abbé de Conches (Évreux)
et vicaire-général de Metz.
1. Cf. Notice sur J. F. de Cadenet de Charleval par Dom Tu. Bérengier, béné-
dictin. In-8, Marseille, 1884.
256 PROVINCE DE NARBONNE
Nommé évêque d'Agde le 8 mars 1759, préconisé le 9 avril, il se fit
sacrer à Paris le 6 mai par son cousin Claude, évêque de Metz.
C'était un érudit, membre de l'Académie des Inscriptions, ayant une
riche bibliothèque. Il crut devoir donner un Breviarium Agathense,
qu'il fit suivre d'un Missel.
Son siège ayant été supprimé en 1791, il s'était retiré à Paris, mais
fut jeté en prison. Là il contribua à la conversion de La Harpe aussi
efficacement que l'évêque de Saint-Brieuc.
f guillotiné à Paris, le 8 thermidor an II (25 juillet 1794), la
veille de la chute de Robespierre.
ABBAYES DU DIOCÈSE D'AGDE
0. S. B. S. Thiberius in Cesserone, Saint-Thibéry . . . en règle.
0. Cist. vir. Vallis magna, Valmagne.
L'abbaye de femme, Beata Maria de Nitido loco, ordre de Cîteaux,
avait disparu en 1490 ; et ses biens appartenaient à Valmagne.
ALESIA , ALAIS
A la demande du roi Louis XIV, avec le consentement de l'évêque
de Nîmes, Esprit Fléchier, et de tous les intéressés, un siège épiscopal
fut érigé dans la ville d'Alais par le pape Innocent XII, bulle Animarum
zelus, du 17 mai 1694. Le motif allégué en première ligne est la conver-
sion des hérétiques, nombreux dans cette partie du Languedoc.
1. — François Chevalier de SAULX, premier évêque d'Alais.
Né en Poitou, docteur en théologie, missionnaire.
Désigné par le roi dès le mois d'août 1687 pour occuper le siège
d'Alais, il fut préconisé par la bulle même d'érection, sacré le 29 août
1694.
Ses occupations de fondateur n'absorbèrent pas tous ses soins
d'évêque ni ses capacités de missionnaire.
f fin octobre 1712, set. ? es. 19.
ÉVÊCHÉ d'alais 257
2. — Louis-François-Gabriel de HENNIN-Liétard.
Né en 1666 d'une noble famille artésienne, vicaire-général de
l'orthodoxe Madot à Chalon-sur-Saône.
Nommé évêque d'Alais le 23 janvier 1713, il fut sacré le 3 juillet
suivant par trois évoques jansénistes, qui paraissent avoir déteint sur
lui.
Transféré à Embrun le 1er novembre 1719. Cf. Embrun.
3. — Charles de Bannes d'AVÉJAN.
Né en 1688.
Nommé évêque d'Alais le 8 janvier 1721, après quatorze mois de
vacance du siège, il se fit sacrer le 27 juillet par son prédécesseur, qui
était devenu archevêque d'Embrun.
Il était abbé de Montebourg (Coutances).
f à Paris le 23 mai 1744, 33t. 56, es. 23.
4. — Louis-François de Vivet de MONTCLUS.
Transféré de Saint-Brieuc en 1744. Cf. Saint-Brieuc.
Ayant combattu énergiquement le Jansénisme en Bretagne, il ne le
combattit pas moins dans le Languedoc, sans oublier la conversion des
Huguenots.
f à Alais, le 21 juillet 1755, aet. 75, es. 27.
5. — Jean-Louis du Buisson de BEAUTEVILLE.
Cet évêque de révoltante mémoire était né en 1708 dans le diocèse
de Mirepoix. Élève des Bénédictins de Sorèze et des Doctrinaires de
Toulouse, Jansénistes, il sut se contenir tant qu'il fut vicaire-général
de l'orthodoxe Champflour à Mirepoix.
Nommé évêque d'Alais en 1755 par le cardinal de la Rochefoucauld,
chef du parti feuillant, il se fit sacrer en 1756, imposa le Bréviaire
Parisien, signa YExtrait des Assertions si calomnieux et si hostile aux
Jésuites, alors persécutés, insulta le vénérable Brancas d'Aix, que le
pape Clément XIII appuyait, brava l'Assemblée du clergé de 1765, qui
sollicitait sa déposition et fut insolent même à l'égard du pape.
f à Alais, le 25 mars 1776, cet. 68, es. 20, laissant dans son testament
un appel, qu'il n'avait pas osé publier de son vivant, contre la bulle
Unigenitus.
Les éloges prodigués à Beauteville par Tabaraud dans la Biographie
17
258 PROVINCE DE NARBONNE
universelle, rapprochés des critiques dont Picot et son continuateur,
malgré leur modération, accablent ce même prélat, confirment notre
appréciation, qui est celle du P. Le Lasseur.
6. — Pierre-Marie-Madeleine GORTOIS de Balore.
Né à Dijon en 1734, fils d'Antoine, seigneur de Quincey.
Nommé évêque d'Alais en 1776 et sacré le 30 juin, s'appliqua à
remettre les choses dans le bon ordre, en consolant les bons prêtres et
en ramenant les égarés.
Transféré à Nîmes en 1784. Cf. Nîmes.
— Louis-François de BAUSSET, dernier évêque d'Alais.
Né le 14 décembre 1748 à Pondichéry, dont son père était gouver-
neur, il fut d'abord élève des Jésuites à La Flèche, en 1760, puis des
Sulpiciens à Paris.
Neveu et petit-neveu de deux saints évêques (Béziers et Fréjus) qui
le protégèrent, il fut vicaire-général de Boisgelin à Aix, ensuite admi-
nistrateur de Digne, 1778-84. Cf. Digne.
Nommé évêque d'Alais, il se fit sacrer à Issy le 18 juillet 1784 et prit
possession de son siège.
Il brilla aux États de Languedoc, aux deux Assemblées des Notables,
protesta contre la suppression de son siège, resta à Paris pendant la
Terreur, émigra en 1797.
Ayant donné sa démission en 1801, il fut nommé chanoine de Saint-
Denis en 1806, créé cardinal en 1817.
Il est célèbre comme historien de Fénelon et de Bossuet. Il l'est
aussi comme gallican.
f à Paris, 21 juin 1824, aet. 76, es. 30, card. 7. Enterré dans la cha-
pelle des Carmes, rue de Vaugirard.
ABBAYES DU DIOCESE D'ALAIS
0. S. B. vir. B. M. de Sendraco, Sendras.
S. Petr. Salvensis, Salve ou Sauve.
0. Cist. fem. B. M. de Fontibus, Font-aux-Nonnains.
ÉVÊCHÉ DE BÉZIERS 259
BITERrUE, BÉZIERS
Siège épiscopal très ancien, célèbre et recherché.
Cf. Fisquet, op. c. Montpellier. . ,
78. — Jean- Armand de Rotundis de BISCARAS.
Fils d'un colonel et docteur en théologie, fut nommé évêque de Digne
en 1668 et peu après évêque de Lodève, siège pour lequel il fut sacré en
janvier 1669.
Mais l'année suivante, Pierre de Bonzi, le sixième de sa famille qui
occupât le siège de Béziers, ayant été tranféré à Toulouse, Biscaras lui
succéda sur le siège de Béziers.
Il y bâtit un séminaire, y fonda un hôpital. C'est lui qui bénit
solennellement en 1681 le canal des deux mers que Riquet venait
d'achever. En 1685, il adoucit de son mieux le sort des Protestants,
que frappait la révocation de Fédit de Nantes.
f à Béziers, le 15 février 1702, aet. ?. es. 34.
79. — Louis-Charles des Alris du ROUSSET.
Né dans le Dauphiné en 1662, reçu docteur en théologie en 1696,
était doyen et vicaire-général de Carcassonne.
Nommé évêque de Béziers le 21 avril 1702 et sacré le 3 décembre à
Carcassonne, il publia le Proprium Sanctorum Biterrensium, protégea
les Jésuites, assista les malades, fonda le Refuge.
f à Béziers, le 6 septembre 1744, aet. 82, es. 42.
— Louis-Ange de Ghistelle de SAINT-FLORIS, nommé évêque
de Béziers le 10 décembre 1744, renonça en 1745 au bénéfice de sa
nomination ; f 1747.
— Jean-Baptiste-Antoine de MALHERBE, docteur de Sorbonne,
né à Caen, nommé évêque de Béziers, refusa ; f 1771.
80. — Joseph Bruno de BAUSSET-ROQUEFORT.
Né en 1702 à Aubagne, diocèse de Marseille, officiai d'Aix et vicaire-
général de l'archevêque Brancas.
260 PROVINCE DE NARBONNE
Nommé évêque de Béziers en 1745, fut sacré à Aix par Brancas le
1er mai 1746.
Régulier, actif, charitable, il regretta beaucoup les Jésuites, qu'il
avait éloquemment défendus en 1761.
f à Béziers, le 26 juin 1771, set. 70, es. 26.
81. — Aimard-Claude NIGOLAY, dernier évêque de Béziers.
Né à Paris le 4 août 1738, fils d'Aimard-Jean, marquis de Goussain-
ville, premier président de la Gour des Comptes *, neveu d'Aimard-
Chrétien, évêque de Verdun, était chanoine de Paris, vicaire-général de
Reims après avoir été vicaire-général de son oncle à Verdun, abbé de
Saint- Sauveur-le- Vicomte (Goutan ces) .
Nommé évêque de Béziers, par Louis XV, en juillet 1771, il fut
préconisé le 26 septembre et sacré le 13 octobre.
Généreux et riche, il répandit d'abondantes aumônes, mais ne
recueillit que l'ingratitude au moment de la Révolution. Il resta néan-
moins à Béziers, dont le siège était assigné à l'évêque constitutionnel
de l'Hérault, et n'émigra qu'en 1792.
Il passe pour avoir refusé sa démission en 1801, et ne l'avoir donnée
qu'en 1805. C'est une erreur qu'il faut redresser d'après Theiner
(Histoire des deux Concordats, tome I, pages 344 et 345). Cet auteur
donne deux lettres du prélat, datées de Florence 1801, l'une du 29 août
au roi Louis XVIII, pour lui remettre sa démission de l'évêché de
Béziers, qu'il avait reçu de Louis XV, l'autre du 7 octobre à
Msr Caleppi , pour lui envoyer copie de la lettre précédente , lui
rappeler son passé, etc. Il ajoute : « Je remets, avec le consentement
de S. M. Louis XVIII, la démission de mon évêché de Béziers à
N. T. S. P. Pie VII ».
Rentré en France avec les Bourbons, l'ancien évêque de Béziers
f à Paris le 24 janvier 1815, aet. 77, es. 44.
On peut consulter Fabregat (A.). — Vie des hommes illustres de
Béziers : M&r de Nicolay, dernier évêque de Béziers, 1738-1815. — In-8,
99 p. Béziers, impr. Granié, 1880.
1 . Aimard-Jean était le neuvième Nicolay qui fût investi de cette haute dignité ;
et un de ses fils lui succéda en 1768.
ÉVÊCHÉ DE CARCASSONNE 261
ABBAYES DU DIOCÈSE DE BÉZIERS
0. S. B. vir. S. Petrus de Juncellis, Joncels.
Villa magna, Villemagne.
0. S. A. vir. S. Jacobus, Saint- Jacques.
Bessanum, Bessan, prieuré,
fem. S. Spiritus, Le Saint-Esprit.
0. S. Garas. Clarissse Biterrenses, Sainte-Claire de Béziers.
COLLÉGIALE
Saint-Afrodise, ancienne abbaye bénédictine, sécularisée.
CARCASSONA, CARCASSONNE
Siège ancien, transporté de la vieille cathédrale dans la ville neuve
à une époque récente.
76. — Louis- Joseph Adhémar de Monteil de GRIGNAN.
Né en 4654, frère puîné de Jean-Baptiste, qui de coadjuteur devint
archevêque d'Arles, était lui-même ecclésiastique et destiné à
l'épiscopat.
Il fut en effet nommé évêque d'Évreux en 1680 ; mais le siège de
Carcassonne, qu'avait occupé récemment un de ses oncles, étant venu à
vaquer par la translation de Louis d'Anglure de Bourlemont à Bordeaux,
il y fut appelé.
S'étant fait sacrer à Grignan le 21 décembre 1681, il prit possession
de son siège et gouverna longtemps, trop mollement peut-être, son
diocèse. Vers la fin, il obtint pour coadjuteur son neveu qui suit.
f 1er mars 1722, set. 78, es. 41 .
77. — Louis-Joseph de Ghateauneuf de ROCHEBONNE.
Neveu, coadjuteur et successeur du précédent.
Né dans le Forez, frère puîné de Charles François, qui d'évêque-
262 PROVINCE DE NARBONNE
comte de Noyon devint archevêque de Lyon : ils étaient fils de Charles,
gouverneur du Lyonnais et de Marie-Thérèse de Grignan.
Louis-Joseph fut d'abord simple comte de Lyon, puis il fut doyen du
noble chapitre en 1713.
Nommé coadjuteur de son oncle maternel en 1718, il dut attendre ses
bulles, retardées pour des motifs qui ne lui étaient pas personnels. 11
fut enfin sacré à Toulouse, le 21 juillet 1720, avec le titre d'évêque
de Hiérocésarée.
Devenu évêque de Carcassonne en 1722, il exigea de ses prêtres
l'acceptation pure et simple de la bulle Unigenitus, confia son séminaire
aux Jésuites, etc.
f à Carcassonne, le 31 décembre 1729, ast. ?. es. 10.
78. — Armand Bazin de BEZONS, fauteur des Jansénistes.
Né à Paris le 30 mars 1701, deuxième fils du maréchal de Besons,
neveu et filleul de Jean-Baptiste-Armand, alors archevêque de Bordeaux,
depuis archevêque de Rouen, fut élève de Saint-Magloire, posséda de
bonne heure deux abbayes.
Nommé évêque de Carcassonne, mars 1730, et sacré aux Théatins de
Paris le 14 janvier 1731, il inaugura un gouvernement qui devait
trancher avec le précédent et allait durer longtemps.
Non-seulement il n'exigea pas l'acceptation de la bulle, mais il fit
attaquer l'enseignement des Jésuites. Il refusa formellement de s'as-
socier aux réclamations de l'épiscopat en leur faveur, 1761-1765, donna
un bréviaire gallican et un missel en rapport avec le bréviaire.
On vante ses charités, sa régularité, sa piété. Nous voulons croire
que ce n'était pas de l'hypocrisie et qu'il s'était amendé ; mais ce prélat
était habile à cacher ses sentiments.
f le 11 mai 1778, set. 78, es. 49.
79. — Jean-Auguste de Chastenet de PUYSÉGUR.
Transféré de Saint-Omer en 1778. Cf. Saint-Omer.
Le diocèse de Carcassonne avait besoin d'un évêque zélé, orthodoxe
et sincèrement pieux ; il dut être satisfait d'avoir Puységur dix ans.
Transféré à Bourges en 1788. Cf. Bourges.
80. — François-Marie-Fortuné de VINTIMILLE.
Né le 6 janvier 1751 dans le diocèse de Marseille.
ÉVÊCHÉ DE CARCASSONNE 263
Nommé évêque de Garcassonne le 10 mars 1788, il fut sacré le
12 octobre suivant, et trouva son diocèse agité.
En 1791, il n'eut pas la douleur de voir son siège occupé par un
intrus, Narbonne étant assigné à l'évêque constitutionnel de l'Aude ;
mais il fut affligé de voir monter sur ce siège le doyen du chapitre de
Carcassonne, Guillaume Besaucèle, octogénaire, janséniste assermenté.
Réfugié en Italie sous la protection de Bernis, l'évêque de Carcas-
sonne perdit cette protection en 1794.
Il refusa de se démettre en 1801. Par ce refus, il désobligea le pape
et contraria celui qui venait de prendre légitimement possession du
nouveau diocèse de Carcassonne.
Vintimille était à Vienne en février 1810 conseillant à l'archevêque
de ne pas prêter son ministère au second mariage de Napoléon.
Rentré en France à la Restauration, l'ancien évêque f à Paris le
6 août 1822, set. 72, es. 34.
ABBAYES DU DIOCÈSE DE CARCASSONNE
0. S. B. vir. B. M. de Crassa, La Grasse.
S. Hilarius, Saint- Hilaire.
Mons Oliveti, Montolivet.
0. Cist. vir. Villa longa, Villongue.
fem. Rivus Nitidus, Rieunette.
COLLÉGIALE
Mons Regalis, Montréal.
Il y avait à Carcassonne plusieurs couvents d'hommes : Frères
Prêcheurs, Mineurs, Carmes, Ermites de Saint-Augustin, Minimes,
Capucins, Jésuites, Religieux de la Merci.
Parmi les couvents de femmes, on distinguait les Ursulines et les
Hospitalières.
264 PROVINCE DE NARBONNE
ELECTA, ALET
Abbaye du IXe siècle, érigée en évêché par le pape
Jean XXII en 1317.
Cf. Fédié (L.) — Le comté de Razès et le diocèse d'Alet, notices historiques. In-8,
de vn-420 p. Carcassonne, impr. Polère, libr. Lajoux, 1880.
30. — Louis-Alphonse de VALBELLE.
Né en Provence, fils d'Antoine, seigneur de Monfuron, et de
Françoise de Félix, docteur de Sorbonne, aumônier du roi, agent-
général du clergé.
Nommé évêque d'Alet, le 25 décembre 1677, aussitôt après la mort
de Nicolas Pavillon *, il fut préconisé le 14 mars et sacré le 1er sep-
tembre 1680, à Paris, aux Minimes de la place Royale, par Bonzi, son
métropolitain.
Il siégea au rang des évêques dans l'assemblée de 1682, ce qui n'est
pas certes à sa gloire et ce qu'Innocent XI lui fit bien expier sept
années durant.
En effet, nommé en 1684 évêque de Saint-Omer, il n'obtint ses bulles
qu'en 1693. Mais sur son nouveau siège il ne garda pas rancune au siège
apostolique. Cf. Saint-Omer.
31. — Victor-Augustin de MÉLIAND (alias Melrand).
Transféré de Gap, juin 1684-1" juillet 1692. Cf. Gap.
Le retard de ses bulles, compliqué d'ennuis qu'il rencontra dans son
administration, le portèrent à faire sa démission en 1698.
Retiré à Paris, aux Bons-Enfants, f le 23 septembre 1713, aet. ?.,
es. 34.
1. Nicolas Pavillon, évêque d'Alet 1639-1677, fut l'un des quatre évêques français
qui tinrent en échec l'autorité du pape et celle du roi pour soutenir Jansénius. Et
quand la paix de Clément IX semblait avoir terminé la guerre, Pavillon et son
voisin Caulet, évêque de Pamiers, poussés par leur cabale, eurent l'adresse de
soulever la question de la Régale qui devait, en irritant le roi et en excitant le pape,
allumer une guerre nouvelle, non moins regrettable que la première.
C'est ce même homme que la Gallia Christiana comble d'éloges en vers et en
prose, qu'elle donne comme un Père de l'Église et semble canoniser.
ÉVÊCHÉ d'alet 265
32. — Charles-Nicolas TAFFOUREAU de Fontaine.
Fils d'un conseiller au Présidial de Sens, docteur de Sorbonne, était
doyen, officiai et vicaire-général de Sens.
Nommé évêque d'Alet, le 1er novembre 1698, il reçut ses bulles le
22 décembre et fut sacré à Sens par l'archevêque, Fortin de la
Hoguette.
Son épiscopat qui fut court n'est marqué d'aucun fait saillant. Le
lieu de sa mort au contraire et la place de son tombeau sont à noter
d'après la Gallia Christiana, quoique dans un sens tout différent.
f à Alet, le 8 octobre 1708, aet. ?., es. 10. Il fut enterré auprès de son
immortel prédécesseur, Nicolas Pavillon !
33. — Jacques MABOUL.
Fils et frère de conseillers du roi, vicaire-général de Poitiers, était
un prédicateur en renom, surtout pour ses oraisons funèbres .
Nommé évêque d'Alet le 1er novembre 1708 et sacré le 13 juillet 1710
à Agde par Feuquières, il continua de prêcher le plus souvent hors de
son diocèse.
f à Alet, le 21 mai 1723, aet. ?., es. 13.
34. — Joseph-François BOGAUD (alias de Boucaud).
Né en 1685 dans le diocèse de Montpellier.
Nommé évêque d'Alet le 17 octobre 1723, il se fit sacrer le 11 juin
1724 au séminaire Saint-Sulpice à Paris.
Il reçut l'abbaye de Saint-Maurin (Agen) en 1752, et celle de Locdieu
(Rodez).
f le 6 décembre 1762, est. 77, es. 39.
— Charles de la CROPTE de Chanterac, dernier évêque d'Alet.
Né dans le diocèse de Périgueux en 1723 d'une famille bien honora-
blement connue, dont était issue la mère de Fénelon. L'évêque-comte
de Noyon, 1733-1766, Jean-François de la Cropte, était aussi de cette
famille.
Nommé évêque d'Alet en 1763, sacré le 19 juin, Charles fit le plus de
bien qu'il put dans son diocèse jusqu'à la Révolution. Alors il émigra
en Espagne.
f en Espagne en 1793, set. 60, es. 30.
266 PROVINCE DE NARBONNE
Il n'y a pas d'abbaye dans le diocèse d'Alet mais une collégiale, celle
de Fenouillèdes, S. Paulus de Fenolieto.
LUTEVA, LODÈVE
Siège très ancien, qui venait d'être occupé par plusieurs hommes
remarquables, notamment par le savant hébraïsant, Plantavit de la
Pause et par l'illustre François Bosquet.
Cf. Fisquet, op. cit. Montpellier.
83. — Charles-Antoine de la Garde de CHAMBONAS.
Fils d'Antoine de la Garde, marquis de Chambonas, et de Charlotte
de la Baume de Suze, était vicaire-général de son oncle maternel, le
vénérable L.-F. de la Baume, évoque de Viviers.
Nommé évêque de Lodève en 1671, et sacré à Paris par son oncle,
le 15 novembre de cette même année, il gouverna son diocèse, non
selon les canons ni suivant l'exemple qu'il avait eu sous les yeux à
Viviers, mais selon ses caprices.
Transféré à Viviers, 1690-1692. Cf. Viviers.
84. — Jacques-Antoine PHÉLYPEAUX.
Second fils d'Antoine, seigneur du Verger, conseiller d'État, et de
Marie de Villebois, était docteur en théologie.
Nommé évêque de Lodève le 1er novembre 1690, il ne fut sacré que
le 24 août 1692. Deux ans plus tard, il reçut l'abbaye de Nantz (Vabres).
Cet évêque mena tout le Languedoc, quoiqu'il ne résidât pas assi-
dûment. Si on ne peut l'accuser de jansénisme, comme quelques
membres de sa famille, on doit reconnaître qu'il n'avait guère les mœurs
épiscopales.
f subitement à Lodève le mardi de Pâques, 15 avril 1732, set. ?.,
es. 30.
85. — Jean-Georges de SOUILLAC.
Fils de François, seigneur de Verneuil, et de Charlotte d'Aubusson,
était vicaire-général de Périgueux.
ÉVÊCHÉ DE LODÈVE 267
Nommé évêque de Lodève le 14 juin 1732, il se fit sacrer le 18 jan-
vier 1733 à Agde par l'évêque janséniste Cl.-L. de la Châtre. Lui-même
tenait pour la doctrine dite augustinienne ou jansénisme modéré.
C'est lui qui bâtit le superbe palais épiscopal de Lodève.
f à Lodève, le 14 février 1750, aet. ?. es. 17.
86. — Jean-Félix-Henri de FUMEL *, dernier évêque de Lodève.
Né à Toulouse en 1715, élève des Jésuites, docteur en théologie,
archidiacre de Vannes en 1749 et vicaire-général de l'orthodoxe évêque
C.-J. Bertin.
Nommé évêque de Lodève en mars 1750, il fut préconisé le 27 avril
et sacré le 5 juillet de la même année.
Il résida dans son diocèse, visita les paroisses, exhorta les fidèles,
combattit les incrédules, se distingua en défendant les Jésuites, 1761 et
années suivantes, établit la dévotion au Sacré-Cœur de Jésus, se
montra en tout et toujours un évêque aussi saint que savant.
f à Lodève, le 26 janvier 1790, aet. 75, es. 40.
Il ne fut pas remplacé, Jean-Jacques-Gabriel de Lavezou, nommé par
Louis XVI évêque de Lodève, n'ayant pas été préconisé avant la sup-
pression du siège par la Constituante.
ABBAYES DU DIOCÈSE DE LODÈVE
0. S. B. vir. S. Salvator, Saint-Sauveur.
S. Guillelmus de Deserto, seu Gellonense monasterium,
Saint-Guilhem-du-Désert, ou monastère de Gellone.
fem. Gorjanum, Gorjan.
1. Cf. Éloge de Mw J.-F.-H. de Fumel, par l'abbé Lazaire. In-8° de 80 p. Montpel-
lier. 1890.
268 PROVINCE DE NARBONNE
MONS PESSULLANUS, MONTPELLIER
Le siège épiscopal fondé primitivement à Maguelonne, Sedes Magalo-
nensis, avait été transporté à Montpellier par une bulle de Paul III
du vi des Calendes d'avril, 27 mars 1534.
Cf. Fisquet, France pontificale, Montpellier, 1. vol. in-8. Ce volume qui comprend
les cinq anciens diocèses d'Agde, de Béziers, de Lodève, de Montpellier et de Saint-
Pons, enclavés aujourd'hui dans le département de l'Hérault, est le seul que cet
auteur ait consacré à la région dont nous nous occupons.
8. — Charles de PRADEL, 60e évêque de Maguelonne, 8e évêque
de Montpellier.
Issu d'une famille noble du Dauphiné, chanoine de Montpellier,
vicaire-général de son oncle, François Bosquet1, il fut nommé en 1675
son coadjuteur avec future succession.
Sacré aux Jésuites de Paris le 28 juin 1676, sous le titre d'évêque de
Marcopolis, il prit le titre d'évêque de Montpellier le lendemain, en
apprenant que son oncle était mort le 24.
Ce fut un évêque zélé, charitable, ami des arts et des lettres. Quoiqu'il
ait siégé au rang des évêques dans l'Assemblée de 1682, il échappe aux
critiques des plus austères censeurs.
En 1683, il attira Bourdaloue à Montpellier, où le grand et saint
prédicateur obtint un plein succès.
f à Montpellier, le 17 septembre 1696, aet. ?., es. 21.
9. — Charles-Joachim COLBERT de Croissy.
Ce prélat de triste mémoire, né à Paris le 11 juin 1667, était fils de
Charles, marquis de Croissy, célèbre diplomate, et par conséquent
neveu du grand ministre de Louis XIV, Jean-Baptiste-Colbert.
Reçu docteur en théologie, Charles-Joachim devint en 1692 vicaire-
général de son cousin Jacques-Nicolas, archevêque de Rouen, pour
l'archidiaconé de Pontoise. Il fut aussi abbé de Froidmont et prieur de
Longue ville.
1. Cf. Henry (l'abbé P.) François Bosquet, intendant de Guyenne et de Languedoc,
évêque de Lodève et de Montpellier ; étude sur une administration civile et ecclé-
siastique au XVIIe siècle. Un vol. gr. in-8 de xiv-788 p. Paris, Thorin, 1889.
ÉVÊCHÉ DE MONTPELLIER 269
Nommé évêque de Montpellier, le 1er mars 1696, il obtint ses bulles
gratis et se fit sacrer aux Feuillants de Paris par son cousin, l'arche-
vêque de Rouen.
Son long épiscopat commença bien et fut même louable tant que
vécut Louis XIV. Mais à partir de 1717, Golbert s'afficha Janséniste
appelant, obstiné, scandaleux. On le vit pendant vingt ans accumuler
des écrits tous plus vifs les uns que les autres, mandements, lettres au
pape, au roi, aux évêques. Il était dominé par trois jansénistes fougueux:
Gaultier, Croz et Dilhe.
A l'Assemblée du clergé de 1725, il fut déféré comme aussi condam-
nable que Soanen ; et la province de Narbonne, dont le métropolitain
était alors Beauvau, l'aurait certainement déposé, si les Golbert ne
s'étaient puissamment opposés à la tenue du concile provincial.
L'évêque de Montpellier continua ses agissements jusqu'à la fin.
f 2 avril, 1738, set. 71, es. 42.
Ce que nous venons d'écrire est le résumé de la notice que consacre
à cet évêque Fabbé Lequeux, annotateur des Mémoires de Picot, t. III,
p. 393 et 394.
10. — Georges -Lazare Berger de CHARANCY.
Transféré de Saint-Papoul en 1738 par Fleury. Gf. Saint-Papoul.
Aussitôt installé, il cassa les actes de son prédécesseur, refit son
catéchisme, qui eut alors beaucoup de débit, sans cependant être parfait.
Il fit donner par Bry daine une mission, qui réussit admirablement à
Montpellier.
f subitement, le 14 février 1748, set. 60, es. 13.
11. — Louis Renaud de VILLENEUVE.
Tansféré de Viviers en 1748. Cf. Viviers.
Choisi pour continuer le travail réparateur de Gharancy, il ne trompa
point les espérances de Boyer qui l'avait fait nommer, ni l'attente de
ses nouveaux diocésains.
Il réduisit les Jansénistes à l'obéissance et prit hautement la défense
des Jésuites en 1761.
t le 24 juin 1766, 33t. 83, es. 43.
12. — Raymond de DURFORT.
Tranféré d'Avranches en 1766. Gf. Avranches.
270 PROVINCE DE NARBONNE
Par sa fidélité à la résidence, ses visites pastorales et ses fondations
pieuses, il mérita bien de son second diocèse.
Transféré à Besançon en 1774. Cf. Besançon.
43. — Joseph-François de MALIDE.
Tranféré d'Avranches en 4774. Cf. Avranches.
Régulier, actif, conciliant, il se fit aimer de son clergé. Aussi fut-il
élu député aux États-Généraux de 1789.
G'est-là qu'il se montra faible, en s'unissant au Tiers après le serment
du Jeu-de-Paume.
Il n'est pas moins répréhensible pour avoir refusé sa démission
en 4804.
f à Londres, le 48 janvier 4842, set. 83, es. 46.
ABBAYES DU DIOCÈSE DE MONTPELLIER
0. S. B. vir. Aniana, Aniane.
fem. S. Genesius, Saint- Génies.
Gigeanum, Gigean.
0. Cist. fem. Vinegolium, Vignoles.
0. S. Clarae. Clarissse Monspelienses, Sainte-Claire-de-Montpellier.
COLLÉGIALE
L'ancienne cathédrale de Maguelonne.
NEMAUSUS, NIMES
Ville dont l'ancienneté est démontrée par de superbes monuments
et pourvue d'un siège épiscopal très ancien.
Cf. Histoire de l'église de Nîmes, par A. Germain, professeur à la Faculté des
lettres de Montpellier, 2 vol. in-8, Nîmes, 1842.
72. — Jean-Jacques SÉGUIER de la Verrière.
Issu d'une branche différente des Séguier Parisiens, chanoine et
ÉVÊCHÉ DE NÎMES 271
théologal de Paris, fort instruit et très pieux, Jean-Jacques avait été
sacré évêque de Lombez le 6 août 1662.
Il gouvernait saintement son diocèse depuis huit ans, quand il fut
nommé pour remplacer l'orthodoxe et vertueux Denis Cohon, qui venait
de mourir le 7 novembre 1670, set. 72, es. 36, après son second épiscopat
de Nîmes.
Séguier remplaça dignement ce saint homme, sans modifier en rien
sa propre ligne de conduite.
Mais comme il se permit de condamner dans un mandement les
Quatre articles de 1682, on le pria de donner sa démission. C'est ce
qu'il fit en 1687.
Gomme compensation, les abbayes de Lire (Evreux) et de Livry
(Paris) lui furent offertes ; mais il n'en jouit pas longtemps.
f le 8 novembre 1689, set. 83, es. 26.
73. — Esprit FLÉCHIER.
Né à Pernes dans le diocèse de Carpentras le 10 juin 1632, entra en
1647 dans la congrégation de la Doctrine Chrétienne, dont son oncle
maternel, Hercule Audiffret, était supérieur-général. Mais douze ans
après, étant sorti de la Congrégation, il se rendit à Paris. Il y remplit
les fonctions de catéchiste dans une paroisse, se fit une réputation de
poète bel-esprit, devint précepteur d'un Caumartin, prédicateur, ce qui
lui valut d'être admis à l'Académie française en 1673.
Son nom était célèbre en 1685. Nommé évêque de Lavaur, le 12 novem-
bre de cette année, Fléchier administra le diocèse, comme vicaire-
capitulaire. Nommé évêque de Nîmes deux ans plus tard, il administra
au même titre, sans demander aux deux évêques survivants les pouvoirs
qu'ils avaient encore.
Ayant enfin reçu ses bulles pour l'évêché de Nîmes, le 9 janvier 1692,
et s'étant fait sacrer le 24 août, il fut irréprochable.
Il consentit à l'érection du siège d'Alais, condamna les Jansénistes,
ramena beaucoup de Huguenots, mais ne put rien obtenir des
Camisards.
Durant l'hiver de 1709, il répandit d'abondantes aumônes.
f à Nîmes, le 16 février 1710, set. 78, es. 18.
74. — Jules-César Rousseau de la PARISIÈRE.
Né à Poitiers le 3 mai 1667.
Nommé évêque de Nîmes le 11 juillet 1710, préconisé le 1er décembre
272 PROVINCE DE NARBONNE
suivant, sacré le 8 février 1711, fut très zélé pour la conversion des
Protestants et très opposé à la secte janséniste.
f le 15 novembre 1736, set. 74, es. 26.
75. — Charles-Prudent de BEGDELIÈVRE.
Né à Nantes en 1705.
Nommé évêque de Nîmes en 1737, fut sacré le 12 janvier 1738.
f en 1784, set. 79, es, 46, sous-doyen des évoques de France.
76. — Pierre-Marie-Madeleine GORTOIS de Balore.
Transféré d'Alais en 1784. Cf. Alais.
Il fut sur son deuxième siège ce qu'il avait été sur le premier, un
évêque aussi bon que digne.
Député aux États- Généraux de 1789, il fit corps avec la majorité de
son ordre. Ayant eu la douleur de voir son siège envahi par le misérable
Dumouchel, il se retira à Constance, tout en dirigeant de loin son
diocèse et en distribuant aux prêtres réfugiés à Constance les aumônes
qu'il quêtait pour eux.
Theiner rapporte (Affaires de France, t. II, 560) la lettre qu'il écrivit
dans ce but, de Constance, le 16 janvier 1795, à l'archevêque d'Albi,
neveu du feu cardinal de Bernis, résidant à Rome.
Il obtint de rentrer en France dès les premiers jours de 1801, avec
son frère de Saint-Malo ; donna sa démission avant la fin de l'année.
f à Polisy, près Bar-sur-Aube, le 19 octobre 1812, set. 84, es. 34.
ABBAYES DU DIOCÈSE DE NIMES
0. S. B. vir. S. ^Egidius, Saint-Gilles, abbaye sécularisée.
fem. Fir mitas, La Ferté.
0. Cist. vir. Francse Vallès, Franquevaux.
fem. Fontes Nemausi, La Font de Nîmes.
0. S. Clarse. Clarissse Nemausensus, Sainte-Claire de Nîmes
COLLÉGIALE CÉLÈBRE A NIMES
Sanctus Baudilus, Saint-Baudile.
ÉVÊCHÉ DE PERPIGNAN 273
PERPINIANUM seu HELENA, PERPIGNAN
ou ELNE
Le siège épiscopal très ancien d'Elne (Helenensis, Elnensis) releva
selon les temps de Tarragone ou de Narbonne. C'est seulement à
partir de 4604 que, fixé définitivement, à Perpignan, ce même siège
fut rattaché à Narbonne.
14. — Louis Habert de MONTMORT, 14e évêque de Perpignan,
109e évêque d'Elne.
Né à Paris en 1644, était fils de Henri-Louis, seigneur de Montmort,
conseiller au Parlement, et de Marie-Henriette de Buade-Frontenac.
Nommé évêque de Perpignan le 2 novembre 1680, il se fit sacrer à
Paris, au Val-de-Grâce, le 12 avril 1682.
Il ne prit aucune part à la grande Assemblée qui se tenait alors à
Paris et préféra partir pour son diocèse.
f à Montpellier, le 23 janvier 1695, aet. 51, es. 13.
15. — Jean-Hervé Bazan de FLAMANVILLE.
Né vers 1659 à Flamanville-Hague, diocèse de Goutances, fils de
Hervé, marquis de Flamanville, et d'Agnès Mole, entra au séminaire
Saint-Sulpice en 1682.
Ordonné prêtre, il exerça son ministère dans la paroisse. Pendant la
mission qu'y donnait le P. Honoré de Cannes, il évangélisait les laquais,
ce qu'il continua neuf ans de suite (1685-1694). Augustin de Maupeou,
évêque de Castres, le prit alors pour vicaire-général.
Nommé évêque de Perpignan le 8 septembre 1695, et sacré à Saint-
Sulpice le 12 février 1696, il se rendit aussitôt dans son diocèse.
Il n'eut pas à lutter contre le jansénisme qui n'avait pas infecté son
clergé ; il gouverna en paix son bon peuple, tout en construisant le palais
épiscopal et la maison de campagne, qui devait servir à ses successeurs.
f à Perpignan, le 5 janvier 1721, set. 62, es. 25, « en réputation de
sainteté », Lecanu, Histoire des évêques de Goutances.
— Antoine-Jérôme Boyvin de VAUROUY, docteur en théologie, abbé
de Saramon (Auch) et de la Réale (Perpignan), nommé et préconisé
18
274 PROVINCE DE NARBONNE
évêque de Perpignan en 4721, ne voulut pas se faire sacrer, mais donna
sa démission en 1722, f le 19 janvier 1763, set. 89.
16. — Jean-Mathias de BARTHÉLÉMY de Gramont de Lanta.
Né en 1688.
Nommé évêque de Perpignan le 17 octobre 1723, se fit sacrer le
26 mai 1726 dans l'église du noviciat des Jésuites à Paris.
Il est connu par sa grande piété,
f à Perpignan, juillet 1743, set. 55, es. 17.
17. — Charles - François - Alexandre Gardevac de Gouy
d'HAVRINCOURT.
Né en 1698 au château de Bonchy, diocèse de Noyon.
Nommé évêque de Perpignan en 1743, et sacré le 17 février 1744, il
eut un long épiscopat, obtint à la fin un coadjuteur, 1779, et l'union
de l'abbaye de la Réale à l'évêché, 1780.
f en 1783, set. 85, es. 40.
18. — Jean-Gabriel d'AGAY.
Né à Besançon, le 26 mars 1731.
Nommé coadjuteur du précédent avec future succession en 1779, il
fut sacré le 3 janvier 1780 évêque de Ganope, devint trois ans après
évêque de Perpignan.
f à Perpignan, le 28 août 1788, set. 57, es. 9.
19. — Antoine-Félix de Leyris d'ESPONCHEZ4.
Né le 20 décembre 1750 à Alais, fut dirigé par le saint évêque de
Lodève, Fumel, devint chanoine de Nîmes, abbé de Lesterp (Limoges)
et vicaire-général de Senlis.
Nommé évêque de Perpignan le 14 septembre 1788, il résigna
aussitôt son abbaye. Sacré peu après, il fut installé le 13 mars 1789, au
moment même où se faisaient les élections.
1. Cf. Revue des Questions historiques, juillet 1874, article du vicomte Bastard
d'Estang, intitulé : Une mémoire oubliée, A.-F. de L. d'Esponchez.
Nous renvoyons à cet article, sans en garantir toutes les particularités.
Histoire du clergé dans le département des Pyrénées Orientales pendant la Révo-
lution française, par l'abbé Ph. Torreilles, professeur au Grand Séminaire de
Perpignan. In-8, Perpignan, 1890.
ÉVÊCHÉ DE SAINT-PONS DE TOMIÈRES 275
Élu député aux États-Généraux, il s'opposa aux innovations schisma-
tiques, malgré sa modération. L'intrusion sur son siège d'un évêque
constitutionnel, Gabriel Deville, le contraignit de se retirer d'abord à
Rome, puis à Ancone et à Venise, 1795, de là à Goritz, 1797. Il gou-
vernait cependant son diocèse par ses vicaires-généraux réfugiés en
Espagne : ils avaient à lutter contre un second intrus, Paul Villa, plus
redoutable que son prédécesseur.
f à Campo-Longo, près Udine le 13 juillet 1801, set. 52, es. 13, en
odeur de sainteté, avant que Pie VII n'eût demandé les démissions.
ABBAYES DU DIOCÈSE DE PERPIGNAN
0. S. B. vir. Beata Maria de Arulis, Notre-Dame d'Arles.
S. Michael de Goxano, Saint-Michel de Cuxa*.
S. Genesius de Ganigone, Saint-Geniès de Canigou.
0. S. A. vir. B. M. Regalis de Aspirano, La Réale.
0. Gist. vir. B. M. de Jalo, Notre-Dame du Jau.
Vallis bona, Valbonne.
S. PONTIUS DE TOMERIIS, SAINT-PONS
DE TOMIÈRES
Dans le bourg appelé Tomières, Tomerise, s'était établie une abbaye
sous le vocable de Saint-Pons. C'est cette abbaye qui fut érigée en
évêché par Jean XXII le 18 février 1317 (1318, n. s.).
Cf. Fisquet, op. cit. Montpellier.
29. — Pierre-Jean-François Percin de MONTGAILLARD 2.
Né à Toulouse, le c29 mars 1633, d'une ancienne famille de Gascogne,
1. Cf. Histoire de l'abbaije royale de Saint-Michel de Cuxa, par l'abbé F. Font.
in-8, de 497 p, Perpignan, impr. Cornet, 1882.
2. Cf. Moreri, au mot Monlgaillard : généalogie de la famille et long article sur
l'évêque dont nous parlons.
276 PROVINCE DE NARBONNE
était fils de l'infortuné Pierre-Pol, qui avait eu la tête tranchée pour
avoir rendu une place, mais dont la mémoire avait été réhabilitée.
Élevé avec beaucoup de soin en vue de l'église, Pierre-Jean-François
fut nommé évêque de Saint-Pons, le 6 avril 1644, pour remplacer
Michel Tubœuf que le roi venait de nommer évêque de Castres.
Préconisé le 12 janvier 1665, il se fit sacrer à Chaillot le 12 juillet
suivant.
Pendant près d'un demi-siècle, il allait attirer sur lui tous les regards.
Il commença par s'attaquer à l'évêque de Toulon, Jean de Vintimille,
qui avait critiqué le Rituel janséniste d'Alet. Ses mandements furent
condamnés par les tribunaux, par les évêques voisins et par les papes :
ce fut en vain.
Ayant interdit les Récollets et ceux-ci ayant appelé de la sentence
épiscopale, ce fut le signal d'un nouveau déluge d'écrits, de procès et
d'actes arbitraires. Montgaillard résista même à Rossuet.
Fisquet est contraint de blâmer l'évêque de Saint-Pons, tandis que la
Gallia Christiana, suivant ses inclinations jansénistes le comble d'éloges.
Dans le catalogue de la Ribliothèque nationale, Histoire de France,
tome VIII, § m, les « diocèses », Saint-Pons seul et Montgaillard sont
représentés par 33 articles.
L'évêque de Saint-Pons achevait sa 80e année ; il paraissait en paix.
f à Saint-Pons, le 13 mars 1713, aet. 80, es. 48.
Le 8 septembre suivant Clément XI signait la bulle Unigenitus, que
Montgaillard eût peut-être repoussée et que son successeur se hâta de
promulguer.
30. — Jean-Louis Ralbe de Rerton de CRILLON *,
Né en 1684, fils de Philippe-Marie, marquis de Crillon, et de Françoise
de Saporta, avait pour frère Dominique-Laurent, qui fut évêque de
Glandève, 1721-1747, et pour oncle paternel François, évêque de Vence
en 1697, qui était devenu archevêque de Vienne, 1714-1720.
Nommé évêque de Saint-Pons dès le mois d'avril 1713, et pourvu
aussitôt de ses bulles, il se fit sacrer le 15 octobre au noviciat des
Jésuites à Paris.
Son premier acte fut de faire accepter la bulle Unigenitus, qui venait
1. Courcy, Chevaliers du Saint-Esprit, p. 726, mentionne ce prélat et donne la
généalogie de sa famille sous les noms de « Berton des Balbes de Crillon ».
ÉVÊCHÉ DE SAJNT-PONS DE TOMIÈRES 277
d'être promulguée. Il s'opposa de toutes ses forces au jansénisme et
calma les troubles causés par son prédécesseur.
Transféré à Toulouse, juillet-septembre 1727. Cf. Toulouse.
31. — Paul-Alexandre de GUÉNET.
Né à Rouen en 1688, vicaire-général de Mérinville à Chartres.
Nommé évêque de Saint-Pons en 1727, préconisé le 25 janvier 1728
et sacré le 7 mars suivant, déploya un zèle ardent contre les Jansénistes
et contre les laxistes, contre les Parlementaires et les prétendus Philo-
sophes. Pour prix de son zèle, il fut exilé à Golmar en 1758.
Rentré dans son diocèse en 1760, il déploya le même zèle ; défendit
vigoureusement les Jésuites.
f à Saint-Pons, le 26 août 1769, aet. 81, es. 32, fort regretté du clergé
et des fidèles.
32. — Louis-Henri de Rruyères de CHALABRE, dernier évêque
de Saint-Pons.
Né en 1731 à Castelnaudary, reçut en commende à l'âge de 22 ans
l'abbaye de l'Absie (La Rochelle).
Nommé évêque de Saint- Pons en 1769, il résigna son abbaye à son
frère Alexandre, qui ne la résigna pas en devenant évêque de Saint-
Omer neuf ans plus tard.
Sacré évêque de Saint-Pons le 22 avril 1770, Louis-Henri gouverna
paisiblement son diocèse jusqu'à la Révolution.
Forcé de fuir en 1791, quoique son siège fut supprimé.
f à Londres en 1795, set. 64, es. 15.
ABBAYES DU DIOCÈSE DE SAINT-PONS
0. S. B. vir. S. Anianus, Saint-Chignan.
0. Prsem. Fons Galidus, Fontcaude.
Il y avait à Saint-Pons entre autres couvents celui des Récollets dont
l'existence est assez révélée par une des notices qui précède.
278 PROVINCE DE NARBONNE
UCETIA, UZÈS
Siège épiscopal très ancien ; diocèse le plus considérable
de la province, après celui de Narbonne.
59. — Michel PONCET de la Rivière.
Né en 1638, docteur de Sorbonne.
Nommé évêque d'Uzès, le 18 juin 1677, pour remplacer Michel
Phélypeaux de la Vrillière, qui venait d'être nommé archevêque de
Bourges, il se fit sacrer à la Sorbonne le 8 mai 1678.
En 1685, à la révocation de l'édit de Nantes, il démolit le temple
protestant, et, ce qui valait mieux, il releva les églises ruinées.
Ayant établi les chanoines réguliers de Sainte-Geneviève dans sa
cathédrale, il refusa ensuite à leur supérieur-général la faculté de les
visiter : c'était une inconséquence, et c'est à cette occasion que
Marsollier se sécularisa.
Michel Poncet, qui inaugurait son épiscopat au moment où son oncle,
Michel Poncet, archevêque de Bourges, venait de mourir, le termina
seulement deux ans avant que son neveu, Michel Poncet, évêque
d'Angers, n'achevât le sien ; et il vit les débuts de son petit-neveu
Mathias, déjà mûr pour Fépiscopat et qui allait monter bientôt sur le
siège de Troyes.
f à Paris, le 18 novembre 1728, set. 90, es. 51, doyen des évêques
de France.
60. — François de LASTIG de Saint-Jal.
Né en 1697 dans le Limousin, fils de François-Antoine, seigneur de
Saint-Jal et de Gabriac, et de Louise Blondeau, fut vicaire-général de
Bordeaux, ensuite de Rouen.
Nommé évêque d'Uzès le 26 novembre 1728 et sacré le 3 avril 1729
au séminaire Saint-Sulpice de Paris, il prit aussitôt possession. Ce fut
un homme droit et simple, un évêque orthodoxe et ferme.
Transféré à Castres en 1736. Cf. Castres.
61. — Bon aventure BAUYN 4.
Né à Dijon le 25 novembre 1699, fils d'un conseiller au Parlement de
1. Bauyn ou Bauhin est le nom d'une famille ancienne qui se divisa en trois
ÉVÊCHÉ d'uzês 279
Bourgogne, docteur de Sorbonne, vicaire-général de Vintimille à Paris
en 1730.
Nommé évêque d'Uzès le 8 septembre 1736, préconisé le 11 février
1737, il se fit sacrer à Paris le 24 mars suivant.
Zélé, régulier, orthodoxe, il réclama en faveur des Jésuites, fit donner
des missions par Brydaine dans son diocèse.
f le 16 octobre 1779, set. 80, es. 43, doyen des évêques de France.
62. — Henri-Benott-Jules de BËTHIZY, dernier évêque d'Uzès.
Né le 28 juillet 1744 au château de Mézières en Picardie, était le
quatrième fils d'Eugène, marquis de Mézières, lieutenant-général, et de
Henriette Tarteron.
Nommé évêque d'Uzès en 1779 et sacré le 16 janvier 1780, eut à
peine dix ans de tranquillité. Élu député aux États-Généraux en 1789,
il émigra en 1791.
En 1801, il refusa sa démission, ne rentra même pas en France à la
Restauration.
f à Londres, le 8 juillet 1817, 83t. 73, es. 38.
ABBAYES DU DIOCÈSE D'UZÈS
0. Gist. fem. Vallis Salva, Valsauve-de-Bagnols*.
0. Clun. vir. S. Saturninus de Portu, Le Pont-Saint-Esprit, prieuré
célèbre de Cluny.
branches : l'une habitait à Paris, l'autre à Dijon, la troisième devenue protestante
s'établit à Bâle.
Cf. Moréri et Courcy.
1. Cf. Notice historique sur V abbaye royale de Valsauve, par l'abbé Laville ; in-8
de 200 p. Nîmes, 1885.
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PARISIENSIS PROYINCIA
PROVINCE DE PARIS
L'église de Paris, malgré son ancienneté vénérable et sa situation
privilégiée, ne fut pourtant pas métropolitaine avant le XVIIe siècle.
Son siège épiscopal, comme les sièges de Meaux, d'Orléans et de
Chartres relevaient de Sens, métropole de la Quatrième Lyonnaise.
C'est en 1622 que cet état de choses fit place à un autre.
Sur les instances du roi Louis XIII, toutes les parties intéressées
ayant été entendues, le pape Grégoire XV signa la bulle Universi orbis
qui érigeait en archiépiscopal le siège de Paris, enlevait à la province
ecclésiastique de Sens les évêchés de Meaux, d'Orléans et de Chartres
pour les soumettre à l'archevêché de Paris (xvm Kal. Decembris-
14 novembre 1622).
La nouvelle province ne comprit donc d'abord que quatre diocèses.
Mais, soixante-quinze ans plus tard, un nouveau diocèse, celui de Blois,
fut canoniquement formé dans cette même province, comme nous
allons le dire en son lieu.
Ainsi, à la fin du XVIIe siècle, la province de Paris se compose de
cinq sièges qui sont: Parisien. Paris; Aurelianen. Orléans ; Blesen.
Blois; Carnoten. Chartres; Melden. Meaux.
Cf. Gallia Christiana, tomus VII, qui in sola ecclesia Parisiensi versatur, et
tomus VIII, qui tractât, de quatuor ecclesiis episcopalibus, Parisiensis metropoleos
suffraganeis. Tomus uterque anno 1744 editus est.
ÉVÊCHÉ DE PARIS 281
LUTETIA PARISIORUM, PARIS
Cf. Fisquet, France pontificale, Paris 2 vol. in-8, Paris, 1864.
DERNIERS ÉVÊQUES DE PARIS, SUFFRAGANTS DE SENS
104. — Etienne PONCHER, né à Tours; élu1 évêque de Paris en
1503, fut nommé archevêque de Sens en 1519.
f à Lyon en 1524.
105. — François PONGHER, neveu du précédent, nommé évêque
de Paris en 1519 et sacré la même année, fut très justement empri-
sonné à Vincennes en 1527.
f en 1532.
106. — Jean, cardinal du RELLAY, déjà évêque de Rayonne, fut
nommé évêque de Paris en 1532; il accepta en sus les sièges de
Limoges, do Rordeaux et du Mans.
Créé cardinal le 21 mai 1535, il donna sa démission de Paris en 1551
pour se retirer à Rome.
f à Rome, le 16 février 1560, set. 68, es. 36, card. 25.
•
107. — Eustache du RELLAY, neveu du précédent.
Nommé évêque de Paris en 1551, sacré le 15 novembre, se démit
en 1564.
f le 4 septembre 1565, au Rellay en Anjou.
108. — Guillaume VIOLE.
Nommé et préconisé évêque de Paris en 1564, sacré le 18 mars 1565.
f le 4 mai 1568.
109. — Pierre, cardinal de GONDI 2.
Né à Lyon en 1533, évêque-duc de Langres, en 1568, transféré à
1. On remarque sans doute le mot élu. Avant le Concordat de 1516 entre Léon X
et François Ier, les évoques étaient élus, ordinairement par le chapitre.
2. Cf. Moréri, Généalogie de Gondi.
282 PROVINCE DE PARIS
Paris en 1569, créé cardinal par Sixte V le 18 décembre 4587, résigna
son évêché en faveur de son neveu qui suit en 1598.
f à Paris, le 17 février 1616, aet. 84, es. 48, card. 29.
110. — Henri de GONDI, cardinal de Retz, neveu du précédent.
Né en 1572 ; nommé coadjuteur de son oncle par Henri IV en 1596,
il fut sacré évêque de Paris le 1er mars 1598, vit s'établir et fonda lui-
même beaucoup de maisons religieuses.
Gréé cardinal par Paul V, le 25 mars 1618.
f à Béziers, le 3 août 1622, set. 50, es. 25, card. 5.
ARCHEVÊQUES DE PARIS
1. — Jean-François de GONDI, frère puiné du dernier évêque, porta
d'abord l'habit de Capucin ; mais sécularisé, il se laissa accabler de
bénéfices ecclésiastiques et désigner enfin coadjuteur de son frère
Henri.
Celui-ci étant mort, et le siège de Paris ayant été aussitôt érigé en
métropole par Grégoire XV, Jean -François fut nommé par brevet royal
et préconisé par la bulle même d'érection premier archevêque de Paris.
S'étant fait sacrer le 19 février 1623, il eut à bénir beaucoup de pieuses
institutions ou fondations, qui surgirent de son temps. C'est son mérite ;
mais il a son coadjuteur à sa charge.
f à Paris, au palais de l'archevêché, le 21 mars 1654, set. 71, es. 31.
2. — Jean-François-Paul de Gondi, cardinal de RETZ, le trop
fameux coadjuteur, neveu et successeur du précédent.
Né à Montmirail en octobre 1614, ne profita guère des exemples et
des leçons de saint Vincent-de-Paul.
Nommé cependant coadjuteur de son oncle en 1643, et sacré arche-
vêque de Corinthe, le 22 janvier 1644, il joua dans la Fronde un rôle
peu édifiant. Créé quand même cardinal par Innocent X en 1651, il ne
se tint pas mieux.
Devenu archevêque de Paris en 1654, quoique prisonnier d'État ou
fugitif, il gouverna le diocèse par ses vicaires-généraux. Il fallut tran-
siger avec lui pour qu'il donnât enfin sa démission en 1662.
ARCHEVÊCHÉ DE PARIS 283
f à Paris, à son abbaye de Saint- Germain-des-Prés, le 24 août 1679,
set. 65, es. 36, card. 28.
Avec lui s'éteignait le dernier des Gondi. Deux nièces lui survécurent,
l'une duchesse de Lesdiguières, l'autre supérieure des Filles du
Calvaire à Paris. Celle-ci mourut le 1er juillet 1716 en réputation de
sainteté.
3. — Pierre de MARCA.
Né à Gaut en Béarn, le 24 janvier 1594, fut d'abord conseiller au
conseil souverain de Béarn et président au Parlement de Pau. Entré
dans les ordres après la mort de sa femme, il fut nommé évêque de
Couserans, sacré en octobre 1648, devint ensuite archevêque de
Toulouse.
Nommé archevêque de Paris aussitôt que le cardinal de Retz eut
donné sa démission et préconisé sans retard, il prit possession le
5 juin 1662.
f le 29 juin suivant, set. 69, es. 14.
4. — Hardouin de Beaumont de PÉRÉFIXE.
Né en 1605 dans le diocèse de Poitiers, fut le précepteur du jeune
roi Louis XIV en 1647 et proviseur de Sorbonne.
Sacré évêque de Rodez le 18 avril 1649, il continua d'exercer ses
fonctions de précepteur royal.
Nommé archevêque de Paris en 1662, il n'obtint ses bulles que le
24 mars 1664. Sa bonté, sa piété, son zèle auraient eu besoin d'une
plus grande fermeté pour dominer la situation.
f à Paris, le 31 décembre 1670, eet. 66, es. 22.
5. — François de HARLAY * de Champvallon.
Né à Paris le 14 août 1625. Son oncle paternel, François, archevêque
de Rouen, ayant donné sa démission en sa faveur, il fut sacré le
22 décembre 1651, n'ayant que 26 ans, et monta sur le siège archiépis-
copal de Rouen.
Le crédit de sa famille le fit nommer archevêque de Paris trois jours
1. Moreri donne la Généalogie de Harlay, celle de Noailles, de Vintimille, de
Bellefonds et de Beaumont.
Courcy donne la suite de ces mêmes généalogies. Il ajoute celle de Le Clerc.
284 PROVINCE DE PARIS
après la mort de Péréfixe. Ayant reçu ses bulles le 12 mars 1671, il
administra son diocèse avec plus de faste et d'habileté que d'édifica-
tion. Il fut répréhensible surtout dans l'Assemblée de 1682, où il
joua un rôle prépondérant ; il ne le fut pas moins dans sa conduite
privée. Ce prélat est pourtant comblé de louanges dans la Gallia
Christiana.
f subitement à Conflans, le 6 août 1695, aet. 70, es. 44.
6. — Louis-Antoine, cardinal de NOAILLES.
Transféré de Châlons, août-novembre 1695. Cf. Chalons.
C'est par faveur, tout le monde l'affirme, que Louis-Antoine, pei
connu par lui-même, fut nommé archevêque de Paris, duc de Saint-
Cloud, douze jours après la mort de Harlay. Si cette nomination est
due à madame de Maintenon, elle n'en est que plus regrettable.
En effet, pendant trente-quatre ans, l'archevêque de Paris, embarque
dans toutes les affaires de quiétisme, de gallicanisme, de jansénisme,
etc., paraissant tout mener, quand il était mené lui-même, entrava les
oeuvres catholiques, embarrassa Louis XIV, compromit le Régent,
faillit lancer dans le travers le jeune Louis XV, contraria successive-
ment quatre Pontifes Romains, mit la division dans le clergé de
France.
Ce que nous résumons en ces quelques lignes est développé nette-
ment dans notre Avant-propos, auquel nous renvoyons.
Créé cardinal par Innocent XII le 21 juin 1700, il ne devint pas plus
romain dans sa doctrine, et ne se montra ni plus ferme de caractère,
ni moins étroit dans ses idées, quoi qu'en dise la Gallia Christiana.
« Mais le jour du repentir arriva. Le 19 mai 1728, l'archevêque fit
signifier au procureur-général qu'il se désistait de son opposition ai
Concile d'Embrun. Le 19 juillet, il écrivit au pape pour lui annoncei
qu'averti par l'âge, il se conformait aux décisions du Saint-Siège et
acceptait sincèrement la bulle Unigenitus. Enfin le 11 octobre, ilpubli;
un Mandement dans ce sens, rendit aux Jésuites les pouvoirs qu'
leur avait. ôtés. » Picot, Mémoires, année 1728.
f à Paris, le 3 mai 1729, aet. 78, es. 50, card. 29.
7. — Charles-Gaspard-Guillaume de VINTIMILLE du Luc.
Transféré d'Aix, 12 mai-16 juillet 1729. Cf. aix.
Quoique modéré de caractère et chargé de ses 74 ans, il montra de
ARCHEVÊCHÉ DE PARIS 285
la vigueur en condamnant les Appelants, en stigmatisant les Convul-
sionnaires, en poursuivant les Nouvelles ecclésiastiques, sans parvenir
cependant à les atteindre.
Mais il donna en 1736 le Breviarium Parisiense, en 1738 le Missale
Parisiense, composés par Viger, Mésenguy et Coffin, jansénistes appe-
lants, sous l'inspiration du vieux chanoine Louis-Abraham d'Harcourt,
fauteur du Jansénisme. Cette liturgie, pour le moins anti- canonique,
n'est pas une gloire pour Charles de Vintimille, d'ailleurs estimable.
f à Paris, le dimanche 13 mars 1746, set. 91, es. 54, doyen des
évoques de France.
8. — Jacques-Bonne Gigault de BELLEFONDS.
Transféré d'Arles, 15 mars-27 avril 1746. Cf. Arles.
Les vertus et les capacités dont il avait fait preuve sur les sièges de
Bayonne et d'Arles assuraient une haute influence au nouvel arche-
vêque de Paris. Il eût pu faire beaucoup de bien.
Ayant pris possession le 2 juin, il se prononça aussitôt contre les
récalcitrants. Mais attaqué de la petite vérole, à la grande joie des
Jansénistes,
f à Paris, le 20 juillet 1746, set. 48, es. 11.
9. — Christophe de BEAUMONT du Repayre.
Transféré de Vienne malgré lui, août 1746. Cf. Vienne.
L'expédition des bulles ayant suivi d'aussi près que possible le brevet
royal, l'archevêque de Paris prit possession par procureur le 19 sep-
tembre, et en personne le 3 novembre 1746. C'était le troisième
archevêque qu'on vît assis sur le siège de Paris dans l'intervalle de
huit mois; mais Beaumont devait garder ce siège trente-cinq ans,. en
l'illustrant par d'incessants combats, par des vertus héroïques et des
mérites incomparables.
Il fut véritablement l'Athanase du XVIII0 siècle, titre que lui assurent
son orthodoxie, sa fermeté tempérée de douceur, sa constance dans
l'adversité, sa charité inépuisable. Nous ne répéterons pas ici ce que
nous avons esquissé dans notre Avant-propos ; et, pour les détails,
nous renvoyons à l'ouvrage que nous avons déjà indiqué1.
f à Paris, le 12 décembre 1781, set. 79, es. 40.
1. Christophe de Beaumont, par le P. Regnault, 2 in-8, Paris, 1882.
286 PROVINCE DE PARIS
10. — Antoine-Ëléonore-Léon Le Clerc de JUIGNÉ.
Transféré de Châlons, décembre 1781-février 1782. Cf. Chalons.
Ayant pris possession le 20 mars 1782, il garda les vicaires-généraux
de son prédécesseur Asseline , Dampierre , Émery etc. ; soutint les
mêmes œuvres.
La douceur, l'affabilité, la charité appuyant son orthodoxie le firent
aimer. En 1786, il publia un Pastorale Parisienne, fut élu supérieur de
Navarre en 1787, distribua d'immenses aumônes en 1788 et 1789, fut
élu député aux États-Généraux.
Mais l'attitude qu'il tint en face du Tiers le rendit impopulaire aux
Parisiens, surexcités par la Révolution ; il fut contraint de se retirer
dès 1790 à Chambéry, en 1792 à Constance, en 1799 à Augsbourg,
restant partout charitable, zélé, pieux.
Il donna sa démission en 1801, rentra en France en 1802, mais refusa
toute dignité ; il finit par se laisser nommer chanoine de Saint-Denis
en 1806.
f à Paris, le 19 mars 1811, set. 83, es. 47.
Enterré à Vaugirard, son corps fut rapporté à Notre-Dame le 7
mars 1815.
ABBAYES DU DIOCÈSE DE PARIS
O. S. B. vir. S. Dionysius in Francia, Saint-Denis-en-France. La
mense abbatiale est unie à Saint-Cyr depuis l'an 1680.
S. Germanus a Pratis, Saint-Germain-des-Prés. En
économats à la fin du XVIIIe siècle.
Benedictina S. Mauri reformata congregatio ad Alba
Mantella, les Blancs-Manteaux, abbaye en règle,
tête de la congrégation bénédictine réformée de
Saint-Maur.
Latiniacum, Lagny.
B. M. de Argentolio, Notre-Dame d 'Argenteuil, prieuré.
S. Martinus de Campis, Saint- Martin-des-Champs,
prieuré.
Benedictina Cluniacensis reformata congregatio, Con-
grégation bénédictine réformée de Cluny, prieuré.
ARCHEVÊCHÉ DE PARIS 287
0. S. B. vir. S. Dionysius de Garcere, Saint-Denis-de-la-Chartre,
prieuré.
B. M. de Longo Ponte, Notre-Dame de Longpont,
prieuré,
fem. Calae, Chelles.
Vallis Gratise, Le Val-de-Grâce.
Malanoa, Malnoue.
Giffum, Gif.
Hedera, Y erre.
Mons Martyrum, Montmartre.
Issiacum, lssy.
Gersiacum, Gercy.
Vallis Onae apud Garentonium , Valdosne - près -
Charenton.
Salceia, La Saussaye.
B. Magdalena de Triagnello, Sainte - Madeleine de
Trainel.
S. Thomas de Valle, Laval.
B. M. de Pratis, Notre-Dame-des-Prés.
B. M. de Conceptione apud Confluentes, La Conception
de Conflans.
B. M. de Bono Auxilio, Bon-Secours.
Praesentatio B. Marise, La Présentation.
B. M. de Consolatione, Le Chassemidy.
S. Ludovicus de Torciaco, Torcy.
Gongregatio de Galvario, Le Calvaire.
0. S. A. vir. S. Victor Parisiensis, Saint-Victor de Paris.
S. Genovefa Parisiensis, Sainte-Geneviève de Paris,
maison-mère des chanoines réguliers de France.
Herivallis, Hérivaux.
Livriacum, Livry.
B. M. de Rocha, Notre-Dame de la Roche.
Ibernale, Ivernaux.
S. Gatharina Vallis Scholarium, Val-des-Écoliers.
S. Eligius prope Longum Jumellum, Lonjumeau.
fem. S. Petronilla de Villula, Sainte-Perrine de la Villette.
S. Genovefa de Calloello, Chaillot.
S. Anastasia a S. Gervasio, Les Filles Saint-Gervais.
288 PROVINCE DE PARIS
0. Cist. vir. Vallis S. Mariée, Le Val, prieuré de Feuillans.
Vallès Sernaii, Les-Vaux-de-Cemay .
fem. S. Antonius Parisiensis, Saint-Antoine.
Malodumum, Maubuisson.
Portus Regius de Gampis, Port- Roy al-des-Champs,
abbaye détruite en 1707.
Portus Regius Parisiensis, Port-Royal de Paris,
abbaye fondée en 1625.
Libéra abbatia de Bosco, VAbbaye-aux-Bois, transférée
de Noyon à Paris en 1654.
S. M. de Pantemonte, Pantemont, transférée de Beau-
vais à Paris en 1671.
0. Praem. Hermerise, Hermières.
0. S. Clarse. Sorores minores Urbanistse, Les Urbanistes.
S. Marcellus de Ursina, Les Cordelières de Lourcine,
transférées de Champagne à Paris en 1650.
S. Clara de Nativitate Jesu, les Petites-Cordelières,
fondées en 1627.
Ave Maria, L'Ave Maria, sœurs Récollettes.
COLLÉGIALES ET CHAPITRES
Sacra Capella Palatii, La Sainte-Chapelle du Palais ;
Sacra Capella Vincennarum, La Sainte- Chapelle de Vincennes ;
S. Germanus Autissiodorensis, Saint-Germain-V Auxerrois ;
S. Maurus Fossatensis, Saint-Maur-des-Fossés ;
S. Martinus de Campellis, Saint-Martin-de-Champeaux ;
S. Marcellus, Saint-Marceau ;
S. Exuperius Gorboliensis, Saint-Spire de Corbeil.
Les cinq dernières collégiales étaient d'anciennes abbayes. Une autre
ancienne abbaye, S. Maglorius, Saint-Magloire, était devenue en 1620
le séminaire des Oratoriens.
CONGRÉGATIONS DE PRÊTRES
Ne pouvant mentionner les nombreux couvents, tant d'hommes que
de femmes, pas plus que les divers collèges et les autres établisse-
ARCHEVÊCHÉ DE PARIS 289
ments religieux qui fïorissaient à Paris, et dont parlent les historiens
spéciaux, nous allons nous contenter d'énumérer, d'après la Gallia
Christiana, les maisons-mères de plusieurs congrégations, qui ont leur
berceau ou leur centre dans cette grande ville.
Disons seulement pour expliquer ce qui revient souvent dans mainte
notice, que les Jésuites avaient à Paris : une maison professe, dite de
Saint-Louis, rue Saint-Antoine ; un collège, dit de Glermont ou de
Louis-le- Grand, rue Saint-Jacques ; une maison de Probation ou novi-
ciat, rue du Pot-de-Fer, près de Saint-Sulpice. Mais en 1762, toutes
ces maisons furent impitoyablement fermées.
1 . Clerici seculares Doctrinae Christianae, Les Doctrinaires, fondés à
la fin du XVIe siècle par César de Bus.
2. Sacerdotes Oratorii Domini Jesu, Les Oratoriens, fondés en 1611
par Pierre de Bérulle.
3. Sacerdotes a Missione, Les Lazaristes, fondés en 1630 par saint
Vincent-de-Paul.
4. Sacerdotes de Galvaria, Prêtres du Mont- Valérien, fondés en 1638
par Hubert Charpentier.
5. Sacerdotes seminarii S. Nicolai de Gardineto, Saint-Nicolas-du-
Chardonnet, séminaire fondé en 1640 par Adrien Bourdoise.
6. Presbyteri S. Sulpitii, Les Sulpiciens, fondés par Jean-Jacques
Olier en 1642.
7. Seminarium Ghristi familiae, Les Trente-Trois, fondés par Claude
Bernard en 1643.
8. Sacerdotes a Missionibus exteris, Les Missions étrangères, fondés
par les PP. de Rhodes et Bagot, S. J.
9. Seminarium S. Pétri et S. Ludovici, Saint-Louis.
10. Sodalitium et seminarium S. Spiritus, le Séminaire du Saint-
Esprit.
11. Benedictina Anglorum in Francia congregatio, Les Bénédictins
Anglais, établis au faubourg Saint- Jacques.
12. Hibernorum collegium, Les Irlandais, fondés à la fin du
XVII* siècle.
19
290 PROVINCE DE PARIS
AURELIAN1, ORLEANS
Siège fort ancien et très célèbre.
Cf. Fisquet, France Pontificale, Orléans-Blois ; un vol. in-8, Paris, Repos. 1860.
104. — Pierre du CAMBOUST, cardinal de Coislin, 104e évêque
d'Orléans.
Deuxième fils de César, marquis de Goislin, et de Marie Séguier, né
en novembre 1636, posséda successivement les riches abbayes de
Saint-Victor de Paris, de Saint-Jean-d'Amiens, de Saint-Pierre d'Abbe-
ville, de Saint- Gildas-des-Bois, de N.-D. du Quay, les prieurés d'Argen-
teuil, de Longpont, etc.
Il était aumônier du roi, fort peu docte, mais bien recommandé,
quand il fut nommé évêque d'Orléans, juin 1665, pour remplacer
Alphonse d'Elbenne, qui avait succédé à Nicolas de Netz, celui-ci
approbateur de la Fréquente Communion d'Arnauld, celui-là persécu-
teur du vénérable P. Grasset.
Sacré à Saint- Victor de Paris le 20 juin 1666, Pierre continua ses
deux prédécesseurs pendant les 40 ans de son épiscopat, n'admirant
que les théologiens de Port-Royal, sous l'inspiration desquels il donna
en 1693 un Breviarium Aurelianense et fit des règlements singuliers.
Désigné pour le chapeau en 1695, il fut créé cardinal le 22 juin 1697,
devint grand-aumônier de France en 1700, à la disgrâce du cardinal de
Bouillon.
Adulé de toute façon comme le prouvent encore les notices du temps,
en particulier celle de la Gallia Christiana, infatué de lui-même et
manquant d'équilibre, il perdit le mérite de ses fondations pieuses et
de ses qualités.
f à Versailles, le 5 février 1706, ast. 70, es. 40, card. 9.
— Michel LE PELETIER , évêque d'Angers, nommé évêque
d'Orléans le 9 avril 1706.
f à Paris, le 9 août suivant, sans avoir reçu ses bulles. Cf.
Angers.
ÉVÊCHÉ D'ORLÉANS 291
105. — Louis-Gaston FLEURIAU d'Armenonville.
Tranféré d'Aire, 14 août-15 novembre 1706. Cf. Aire.
Ayant pris possession, il fit tout ce que peut inspirer une sage
fermeté pour réparer les trois épiscopats précédents: signature du
formulaire, 1707-1713 ; acceptation pure et simple de la bulle Unige-
nitus, 1713-1721, etc. Il eut de la peine à réussir, par suite des influences
du dehors et des oppositions qui se rencontraient dans le diocèse
même.
Toutefois la vigilance, les mœurs aimables, les charités du vertueux
prélat et l'achèvement des fondations commencées, finirent par lui
concilier les esprits et les cœurs.
Il obtint un coadjuteur digne de l'aider et de lui succéder.
f à Orléans, le 9 juin 1733, a3t. 71, es. 35.
106. — Nicolas-Joseph de PARIS.
Neveu, coadjuteur et successeur du précédent, était né à Paris le
14 avril 1680.
Nommé coadjuteur avec future succession, le 10 février 1723, il fut
sacré à Orléans évêque d'Europée, le 27 février 1724, par son oncle,
qu'il seconda et auquel il succéda.
Il continua, sans pouvoir néanmoins l'achever, l'œuvre de réparation
commencée. Donna sa démission en 1753.
f à Orléans, le 4 juin 1757, set. 77, es. 34.
107. — Louis-Joseph de MONTMORENCY-LAVAL.
Né le 11 décembre 1724 à Bayers, diocèse d'Angoulême, avait pour
parents Guy André, marquis de Lezay et Marie- Anne Turmenies de
Nointel. Son frère aîné devint maréchal de France.
Nommé évêque d'Orléans en 1753, et sacré le 10 février 1754 à
Notre-Dame de Paris, il fut aussi orthodoxe que bien intentionné. Mais
ayant rencontré des difficultés, qui le dégoûtèrent, il demanda sa
translation.
Tranféré à Condom en 1757. Cf. Condom.
108. — Louis-Sextius de JARENTE de la Bruyère.
Transféré de Digne, 29 janvier-13 mars 1758. Cf. Digne.
S'étant déclaré pour les modérés, dits Feuillants, en 1755, contre son
saint ami l'évêque d'Amiens, il hérita de la Feuille le 21 juin 1757,
292 PROVINCE DE PARIS
accepta de plus la direction des économats et n'oublia ni lui ni les siens.
Il avait commencé par se faire transférer à Orléans et par se faire
donner l'abbaye de Saint- Wandrille (Rouen), quoique déjà abbé de
Lérins. Plus tard il obtint les abbayes de Brioude et de Saint-Vincent
du Mans.
Disgracié avec Ghoiseul en 1771, il fut contraint à la résidence, en
profita pour publier un nouveau Breviarium Aurelianense, suivi d'un
Missale d'autorité pareille.
Pendant qu'il tint la feuille, il fit quelques choix déplorables. Il eut
encore assez d'influence après sa disgrâce pour obtenir le coadjuteur
et successeur dont nous allons parler.
f à son château de Meung le 28 mai 1788, set, 82, es. 41.
109. — Louis - François - Alexandre de JARENTE de Senas
d'Orgeval.
Né le 1er juin 1746 au château de Soissons, diocèse de Vienne, n'avait
d'autre titre à l'épiscopat que d'être cousin du précédent, son neveu à
la mode de Bretagne.
Nommé coadjuteur avec future succession en 1780, il fut sacré le
18 février 1781 évêque d'Olba en Cilicie, devint évoque d'Orléans
en 1788 malgré les désordres affichés de sa vie privée.
Ayant prêté le serment exigé par la Constitution civile du clergé
en 1791, il devint ainsi évêque du Loiret ; cessa d'en exercer les fonc-
tions en 1793, fit parvenir sa démission à Pie VI et se maria.
Déjà repentant le 29 octobre 1801, il envoya de Valence au cardinal
Gaprara une nouvelle démission, qui est polie et qu'il signe encore :
« L.-F. Jarente, évêque d'Orléans ».
f Paris en 1805, bien réconcilié.
ABBAYES DU DIOCÈSE D'ORLÉANS
0. S. B. vir. S. Benedictus Floriacensis, Saint-Benoît-sur-Loire ou
Fleur y.
S. Maximinus de Miciaco, Saint- Mesmin de Micy.
fem. S. Lupus ad Ligerim, Saint-Loup-sur-Loire.
0. Gist. vir. Curia Dei, La Cour dieu.
fem. Vicinae, Voisines.
Locus Nostrse-Dominse, Lieu-Notre-Dame.
ÉVÊGHÉ DE BLOIS 293
0. S. A. vir. S. Euvertus, Saint-Euverte.
B. M. de Balgentiaco, Notre-Dame de Beaugency.
COLLÉGIALES
S. Anianus Aurelianensis, Saint- Aignan d'Orléans; B. M. Cleria-
censis, Notre-Dame de Cléry.
BLES.E, BLOIS
Cf. Fisquet, op. cit. Orléans-Blois.
Par la bulle In Sacra du 1er juillet 1697, Innocent XII à la prière de
Louis XIV et avec le consentement des parties intéressées, notamment
de l'évêque de Chartres, érige un siège épiscopal à Blois, dans l'église
Saint-Solemme, qui est appelée depuis lors Saint-Louis.
1. — David-Nicolas de BERTIER, premier évêque de Blois.
Prêtre du diocèse de Vabres, pieux, éloquent et instruit, l'abbé de
Bertier avait été associé à Fénelon dans les missions de Saintonge. Il
était issu d'une famille de Toulouse qui s'était distinguée dans le
Parlement et qui avait donné plusieurs évêques *.
Désigné pour le futur siège de Blois dès le 22 mars 1693, David-
Nicolas fut institué par la bulle d'érection et sacré à Saint-Cyr le 15
septembre 1697. Il fit son entrée solennelle à Blois le 26 juin 1698.
Ses premiers soins furent pour l'organisation de son chapitre et des
paroisses. Il était orthodoxe et régulier.
f à Blois, le 20 août 1719, aet. 67, es. 22.
2. — Jean-François-Paul Le Fèvre de CAUMARTIN.
Transféré de Vannes en 1719. Cf. Vannes.
Il sembla jouir trop humainement des avantages temporels de son
nouveau siège.
1. On peut voir dans Moréri la généalogie de Bertier.
294 PROVINCE DE PARIS
S'il ne fut pas Appelant lui-même, non-seulement il n'inquiéta pas,
mais il parut favoriser les Appelants ; il déclama contre le Concile
d'Embrun, sauf à changer de ton, quand son métropolitain le cardinal
de Noailles adhéra sincèrement à la bulle. Il ne rompit jamais avec les
Jansénistes et ne fut pas estimé du cardinal de Fleury. Toutefois il
obtint l'union de Pontlevoy à sa mense épiscopale.
f subitement à Blois le 30 août 1733, set. 65, es. 15.
— Charles-Henri PHÉLYPEAUX de Pontchartrain.
Abbé de Royaumont, docteur en théologie, vicaire-général de son
oncle maternel, le cardinal de La Rochefoucauld, à Bourges, nommé
évêque de Blois le 24 mai 1734.
f le 24 juin suivant.
3. — François de Crussol d'UZÈS d'Amboise.
Né le 24 janvier 1702 à Montmaur en Lauraguais, fils d'Alexandre,
comte d'Amboise, entra dans les ordres à 22 ans, plaida contre le duc
d'Uzès pour un bénéfice de famille ; mais débouté, il reçut en compen-
sation l'abbaye de Charroux (Poitiers).
Nommé évêque de Blois le 29 juin 1734 et sacré à Paris le 9 janvier
1735, il prit pour vicaire-général son ami Christophe de Beaumont,
qu'il mit ainsi en évidence et vit avec bonheur devenir enfin son
métropolitain.
Lui-même se montra parfaitement orthodoxe à Blois.
Transféré à Toulouse en 1753. Cf. Toulouse.
4. — Charles- Gilbert de May de Termont.
Né à Périgueux en 1712 (alias dans le diocèse de Limoges en 1707)
fut abbé de la Grande-Sauve (Bordeaux).
Nommé évêque de Blois le 18 août 1753 et sacré le 30 décembre
suivant, il ne se sépara pas de son métropolitain, Christophe de
Beaumont, regretta les Jésuites, forcés de quitter le collège de Blois.
Il avait résigné son abbaye pour accepter le prieuré de Morteau.
f à Blois, le 22 juillet 1776, set. 64 (alias 71), es. 23.
5. — Alexandre - François - Amédée - Adonis - Louis - Joseph de
Lauzières de THÉMINES.
Né à Montpellier, le 13 janvier 1742, fut aumônier du roi.
ÉVÊCHÉ DE BLOIS 295
Nommé évêque de Blois en 1.776 et sacré le 6 octobre de la même
année, il crut urgent de supprimer plusieurs fêtes, 1784.
A la suite de l'intrusion du fameux Henri Grégoire, évêque de
Loir-et-Cher, il émigra en 1791.
En 1801, il refusa nettement sa démission, et par ce refus obstiné et
schismatique, il devint le fauteur principal, sinon l'auteur de la Petite-
Église. Durant ce même temps, Grégoire, se disant évêque de Blois, se
portait comme l'apologiste des constitutionnels.
Thémines resta à l'étranger pendant la Restauration.
f à Bruxelles, le 2 novembre 1829, set. 88, es. 53
ABBAYES DU DIOCÈSE DE BLOIS
0. S. B. vir. S. Launomarus, Saint-Laumer, unie à l'évêché par la
bulle d'érection.
B. M. de Pontelevio, Pontlevoy, unie à l'évêché
en 1729.
SS. Trinitas de Vindocino, La Trinité de Vendôme.
0. S. A. vir. B. M. Blesensis seu Burgus médius, Notre-Dame de
Blois ou le Bourg-Moyen, unie à l'évêché parla bulle
d'érection.
0. Cist. vir. Eleemosyna seu Gistercium minus, V Aumône, ou le
Petit-Citeaux.
0. Praem. Stella, L'Étoile.
0. S. Glarae. Gustodia B. M. seu Guichia, La Garde-Notre-Dame ou
La Guiche.
COLLEGIALE
S. Georgius Vindocinensis, Saint-Georges-de-Vendôme, où se trouvait
le tombeau des comtes de Vendôme, de cette branche de Bourbon, qui
monta sur le trône de France avec Henri IV.
296 PROVINCE DE PARIS
CARNOT.E, CHARTRES
Siège fort ancien, vénérable à cause de Notre-Dame de Sous-Terre
et rehaussé par une cathédrale splendide.
Cf. Fisquet, France pontificale, Chartres; 1 vol. in-8, de 600 p. Paris, Repos, 1871.
108. — Ferdinand de Neuf ville de VILLEROY.
Troisième fils de Charles, marquis d'Alincourt, ambassadeur de
Henri IV à Rome, et de Jacqueline de Harlay, né à Rome en 1608,
reçut en 1622 l'abbaye de Saint-Wandrille (Rouen), en 1628 celle de
Belle ville (Lyon).
Demandé comme coadjuteur par son oncle maternel, Achille de
Harlay, évêque de Saint-Malo, il fut sacré évêque de Sébaste le 28 août
1644 ; succéda en 1646 à son oncle.
Le siège de Chartres étant venu à vaquer, le 22 août 1656, par la mort
de Jacques Lescot, l'évêque de Saint-Malo y fut appelé, fit son entrée à
Chartres en 1657. Son principal titre de gloire est d'avoir fait rebâtir le
séminaire ; mais n'eut pas tous les mérites de son frère Camille arche-
vêque de Lyon, son aîné qu'il précéda au tombeau.
f à Paris, le 8 janvier 1690, aet. 82, es. 46.
Son corps rapporté à Chartres fut déposé dans l'église du séminaire.
109. — Paul Godet des MARAIS.
Né en juin 1647 à Talcy en Beauce, fut pourvu à 14 ans de l'abbaye
d'Igny (Reims), étudia à Saint -Sulpice et reçut le bonnet de docteur en
théologie à 30 ans, devint alors supérieur des Trente-Trois, confesseur
à Saint-Cyr et peu après directeur de Madame de Maintenon.
Nommé évêque de Chartres le 11 février 1690, il n'obtint ses bulles
que deux ans plus tard, et se fit sacrer à Saint-Cyr par Harlay assisté
de Coislin et de Bossuet.
Il donna son plein consentement à l'érection du siège de Blois ;
servit de médiateur entre Bossuet et Fénelon, qu'il aimait également ;
détesta le jansénisme ; fonda quatre séminaires dans son diocèse et fut
très charitable.
f à Chartres, le 26 septembre 1709, set. 62, es. 17.
ÉVÊCHÉ DE CHARTRES 297
110. Charles-François des Montiers de MÉRIN VILLE.
Né à Paris, le 2 février 1682, fils aîné de Charles, comte de Mérinville,
et de Marguerite de Grave, neveu du précédent à la mode de Bretagne,
avait été pourvu en 1701 de l'abbaye de Saint-Calais (Le Mans). Ayant
achevé ses études à Saint-Sulpice et reçu le bonnet de docteur, il tut
archidiacre et vicaire-général de Chartres.
Demandé comme coadjuteur par son oncle, il fut nommé le 26 avril
1709, fut préconisé évêque de Chartres après le 26 septembre et sacré
le 18 mai 1710 à Paris.
Homme de prière, de mortification et de bonnes œuvres, il était
d'une charité inépuisable, mais se montra inflexible envers les Jansé-
nistes. En 1736, il lança un Mandement contre leur Journal clandestin,
les Nouvelles ecclésiastiques.
f à Chartres, le 10 mai 1746, set. 65, es. 36.
On a publié en un volume in-12, Chartres, 1765, L'Esprit et les vertus
de M. de Mérinville. C'est une vie de saint.
111. — Pierre- Augustin-Bernardin de Rosset de Rocozel de
FLEURY.
Né le 3 mai 1717 au château de Fleury en Pérignan, diocèse de
Narbonne, avait pour père Jean-Hercule, marquis de Rocozel, qui
devint duc de Fleury à la mort du cardinal-ministre, son oncle ; il eut
pour frère Henri qui devint archevêque de Tours en 1751, de Cambrai
en 1774.
Ses études achevées au séminaire Saint-Sulpice et reçu docteur de
Sorbonne en 1742, Pierre fut nommé premier aumônier de la reine ; il
possédait depuis six ans les abbayes de Longpont (Soissons) et de
Buzay (Nantes).
Nommé évêque de Chartres le 25 juin 1746, il se fit sacrer à Gaillon
le 16 octobre suivant par l'archevêque de Rouen et prit possession de
son siège en novembre.
Ayant à cœur d'imiter en tout son saint prédécesseur, il fut charitable,
pieux, zélé. Il procura à la ville de Chartres une mission de Bry daine
l'année du jubilé ; exigea une soumission entière aux constitutions
apostoliques et ordonna de refuser les Sacrements aux obstinés ; il
réclama, comme son métropolitain, Christophe de Beaumont, contre
l'ingérence des Parlements dans les affaires ecclésiastiques, ce qui lui
valut un exil temporaire.
298 PROVINCE DE PARIS
Il défendit les Jésuites, comme Beaumont et comme son propre
frère, l'archevêque de Tours. Ses aumônes abondantes ne l'empêchèrent
pas de construire le palais épiscopal de Chartres.
Commandeur du Saint-Esprit,, premier aumônier de la reine Marie-
Antoinette.
f subitement aux Tuileries, le 13 janvier 1780, set. 63, es. 34.
112. — Joseph-Baptiste-Joseph de LUBERSAC.
Transféré de Tréguier en 1780, Cf. Tréguier.
Orthodoxe et pieux, il imposa pourtant d'autorité le Bréviaire et le
Missel de Paris, fit nommer chancelier de l'église de Chartres le trop
fameux abbé Sieyès4, qu'il amenait de Tréguier et dont il fit son
vicaire-général ; enfin aux États-Généraux, il s'unit des premiers au
Tiers.
Forcé de s'exiler, en 1791, en Angleterre, puis en Allemagne, il
donna sa démission en 1801, rentra en France, fut nommé chanoine de
Saint-Denis le 21 mars 1806.
f à Paris, le 30 août 1822, set. 83, es. 47.
Son corps fut rapporté à Chartres.
ABBAYES DU DIOCÈSE DE CHARTRES
0. S. B. vir. S. Petrus in Valle, Saint-Père-en-Val, unie à l'évêché
en 1778 ;
Bona Vallis, Bonneval ;
Nealfa Vêtus, Neaufle-le-Vieux ou YAivieux;
Columbse, Coulombes;
Tiro seu Tironium, Tiron, longtemps tête d'une congré-
gation de huit ou neuf abbayes ;
Josaphat ad Carnotas, Josaphat-lès-Chartres ;
S. Nicasius Mellentensis, Saint-Nicaise de Meulan,
prieuré,
fem. S. Avitus Castrodunensis, Saint-Avit de Châteaudun;
S. Cyricus, Saint-Cyr-au-Val de Galie ;
1. Joseph- Emmanuel Sieyès, né à Fréjus, député aux États-Généraux, conven-
tionnel régicide, etc. f à Paris, le 20 juin 1836, set. 88, sans religion.
ÉVÊCHÉ DE MEAUX 299
0. S. B. fem. S. Remigius de Landis, Saint-Remi des Landes;
S. Corentinus, Saint-Corentin ;
Arcissas, Arcisses.
0. S. A. S. Ceraunus, Saint-Cheron ;
S. Joannes in Valle, Saint-Jean-en-V allée ;
Glarus fons, Clair efontaine ;
S. Magdalena Gastrodunensis , La Madeleine de
Châteaudun ;
S. Vincentius in Nemore, Saint-Vincent-au-Bois ;
0. Cist. fem. S. M. de Claretis, Les Clairets ;
S. M. de Aquis, Notre- Dame-de-V Eau.
0. Praem. Alba Curia, Abbecourt, abbaye en règle ;
Grandis Campus, Grandchamp, près Houdan ;
Gaudium Vallis, Joyenval, unie à Blois en 1697.
COLLÉGIALES ET COUVENTS
Saint-André de Chartres, S. Andréas Carnotensis, et la Sainte-
Chapelle de Châteaudun, fondée par Dunois, sont les principales des
treize collégiales du diocèse.
Saint-Louis de Poissy, S. Ludovicus Pisciacensis, était un prieuré de
religieuses Dominicaines, fondé par Philippe-le-Bel en 1304. Les
prieures furent d'abord élues par les sœurs, mais plus tard elles furent
nommées par les rois de France.
La célèbre maison de Saint-Cyr, fondée par Madame de Maintenon,
était du diocèse de Chartres.
MELDI, MEAUX
Le diocèse de Meaux se composait de 236 paroisses réparties entre
les deux archidiaconnés de France et de Brie. Le siège épiscopal
remontait à la plus haute antiquité possible.
Cf. Chronique des évoques de Meaux, par Auguste Allou, évêque de Meaux ; in-8,
Meaux, 1875 ; ouvrage aussi exact que consciencieux.
300 PROVINCE DE PARIS
404. — Jacques-Bénigne BOSSUET *, 404e évêque de Meaux.
Né à Dijon le 27 septembre 4627, ayant fait ses premières études
sous les Jésuites de sa ville natale, étudia sous Nicolas Cornet la philo-
sophie et la théologie au collège de Navarre à Paris, fut reçu docteur
en théologie en 4652. Comme il était chanoine de Metz et résidait dans
cette ville, il y commença ses prédications ; mais appelé à Paris, il y
prêcha. Ses succès lui valurent l'Avent de 4664 et le Carême de 4662 à
la cour, d'autres stations, sermons, etc.
L'oraison funèbre de la reine d'Angleterre fixa sur lui l'attention du
roi, qui le nomma évêque de Condom le 43 septembre 4669. Il se fit
sacrer à Pontoise durant l'Assemblée du clergé le 24 septembre 4670.
Mais il ne put aller gouverner son diocèse ; car il venait d'être
chargé, le 44 septembre, de l'éducation du Dauphin. Aussi l'année
suivante il résigna son siège afin d'être tout entier au prince pour
lequel il composa son Discours sur l'histoire universelle et plusieurs
autres ouvrages, sans refuser d'entrer à l'Académie française ni
d'instruire les Protestants. Sur ces entrefaites, il fut nommé abbé de
Saint-Lucien de Beau vais.
Le Dauphin ayant été marié, son ancien précepteur fut nommé
premier aumônier de la Dauphine, 9 mars 4680. Le siège de Meaux,
rendu vacant par la mort de Dominique de Ligny, le 27 avril 4684, fut
offert à Bossuet le 2 mai. Innocent XI expédia gracieusement les bulles
au mois de novembre, et l'évêque de Meaux fit son entrée le 7 février
4682. Il était déjà député par la province de Paris pour siéger dans
l'Assemblée qui allait se tenir cette année-là.
« L'Assemblée de 4682 est l'époque la plus mémorable de l'histoire
de l'Eglise gallicane », ose avancer l'éminent historien de Bossuet?
t. VI, p. 4. C'est aussi la plus regrettable, ne craignons-nous pas de
dire. Sans doute Bossuet ne joua pas le premier rôle dans cette Assem-
blée ; il y fut plutôt modérateur qu'inspirateur ; mais il eut le tort
impardonnable de défendre la Déclaration et les Quatre-Articles avec
plus d'insistance que de conviction et de gloire.
Nous ne partageons pas l'enthousiasme que lui inspira la révocation
de l'Edit de Nantes ; nous ne pouvons louer la part qu'il prit à la
condamnation de Fénelon, pas plus que ses rigueurs pour Richard
1. Cf. Histoire de Bossuet, par L.-F. de Bausset, ancien évêque d'Alais ; in-8°,
ÉVÊCHÉ DE MEAUX 301
Simon et ses ménagements pour les Jansénistes. Nous applaudissons
au contraire son Histoire des Variations et Sa Correspondance avec
Leibnitz : si le projet d'union n'aboutit pas, ce fut la faute de Leibnitz
et de ses patrons Hanovriens, qui se virent inopinément appelés au
trône d'Angleterre, à la condition de rester Protestants.
Bossuet f à Paris le 12 avril 1704, set. 77, es. 45.
Il fut enterré dans la cathédrale de Meaux, où l'on a retrouvé son
cercueil et reconnu son corps le 14 novembre 1854.
105. — Henri Pons de Thyard, cardinal de BISSY.
Transféré de Toul, 10 mai 1704. Cf. Toul.
Ayant pris possession de son siège en février 1705, il se laissa guider
par les conseils de Fénelon, condamna la théologie de Juénin, 1710,
fit recevoir la bulle Unigenitus dans l'Assemblée de 1713, et poussa
fortement Louis XIV à l'appuyer, malgré Noailles et ses adhérents. Il
donna cependant cette année-là Bfeviarium Meldense, etc.
Il fit mieux en établissant à Meaux les Frères de la Doctrine Chré-
tienne. Le roi le gratifia de l'abbaye de Saint-Germain-des-Prés et
demanda pour lui le chapeau de cardinal, que le pape Clément XI
accorda le 29 mai 1715.
Cardinal, évêque de Meaux, abbé de Saint- Germain, il condamna les
Appelants de son abbaye bénédictine, corrigea les professeurs Géno-
vefains de son grand séminaire, extirpa le jansénisme de son diocèse.
Son influence contrebalança celle de Noailles pendant la Bégence.
Becommandable même à ses ennemis par ses mœurs, ses charités,
ses fondations.
f à Saint-Germain-des-Prés le 26 juillet 1737, set. 81, es. 45, card.
23. Son corps rapporté à Meaux est enterré dans la cathédrale.
106. — Antoine-Bené de la Boche de FONTENILLE.
Né en 1699 à Paris, fils de François, marquis de Fontenille, comte
de Courtenay, etc., et de Marie-Thérèse de Mesmes, fut chanoine de
Paris, vicaire général du saint évêque d'Amiens, G. de la Motte.
Nommé évêque de Meaux le 31 août 1737, et sacré le 12 janvier
1738 au séminaire Saint- Sulpice, il se montra pieux, régulier, zélé
contre le jansénisme.
Il fit donner une mission à Meaux par le P. Duplessis et d'autres
Jésuites. Il épousa chaudement la cause de son métropolitain Beau-
302 PROVINCE DE PARIS
mont contre les ingérences parlementaires et les connivences du pou-
voir.
f à Meaux le 7 janvier 1759, set. 60, es. 22.
107. — Jean-Louis de la Martronie de GAUSSADE.
Transféré de Poitiers, 15 février-7 juin 1759. Cf. Poitiers.
Pieux, instruit, mais froid, il ne fut pas populaire.
En 1767, il se prêta aux vues de la commission des Réguliers contre
les Trinitaires, même réformés, de son diocèse. En 1773, il accepta
l'abbaye de Lagny, sans résigner celle d'Auberive.
f à Paris le 3 février 1779, eet. 67, es. 30. Fut enterré à Saint-Sulpice.
— Marie-Joseph Green de SAINT-MARSAULT, neveu, vicaire
général et auxiliaire du précédent, né en 1727 dans le Limousin, abbé
de Longpont (Soissons), premier aumônier de Madame Adélaïde, fut
préconisé et sacré évêque de Pergame en 1779, reçut en même temps
l'abbaye de Lagny.
Il émigra avec Mesdames de France en 1791.
f à Saint-Louis des Français, Rome, le 2 septembre 1818, aet. 91,
es. 39.
108. — Camille-Louis-Apollinaire de POLIGNAG.
Né à Paris le 31 août 1745, était petit-neveu du cardinal de Polignac
et cousin du prince Jules, qui fut le dernier ministre de la Restauration.
Nommé évêque de Meaux en 1779 et sacré le 8 août, il commença
par supprimer des fêtes ; fit prêcher sa retraite ecclésiastique de 1782
par le célèbre P. Beauregard.
Premier aumônier de la reine et abbé de Saint-Epvre (Toul), 1784, il
honora les pauvres ; résista au schisme constitutionnel en éclairant les
consciences, en protestant contre l'intrusion de Pierre Thuin, en
confiant l'administration de son diocèse à J. Bonnet de Ghâteaurenaud.
Il se rendit alors en Suisse, puis en Hongrie. Le 10 novembre 1801,
il envoya sa démission au pape et une lettre d'adieu à ses anciens
diocésains ; ne rentra pourtant pas en France avant 1814.
-J- à Paris le 27 octobre 1821, aet. 78, es. 43. — Obsèques célébrées à
Saint-Sulpice.
ÉVÊCHÉ DE MEAUX 303
ABBAYES DU DIOCÈSE DE MEAUX
Nous commençons par un couvent, Gervus frigidus, Cerfroid, chef-
d'ordre ou maison-mère des Religieux dits Mathurins, de la Sainte-
Trinité pour la rédemption des captifs.
0. S. B. vir. S. Petrus de Resbaco, Rebais.
Sancta crux S. Faronis, Saint-Far on.
fem. Eboriacum seu Farse monasterium, Faremoutiers.
S. Maria de Jotro, Jouarre.
0. Cist. fem. Pons dominarum, Pont-aux-Dames.
0. S. A, vir. S. M. de Cagia, N.-D. de Chaâge.
fem. S. M. Meldensis, N.-D. de Meaux.
0. Praem. Camerae fons, Chambre-Fontaine.
Prieurés célèbres : Sainte-Céline, Saint-Fiacre, Sainte-Foy, La Celle,
Noëfort, de l'Ordre de Saint-Benoît ; Reuil, Radolium, Nanteuil-le-
Haudouin, Grand-Champ, de l'Ordre de Cluny, Fontaine-les-Nonnes,
de l'Ordre de Fontevrault.
Commanderies de Malte : Choisy-le-Temple, Maison-Neuve, Hôpital
de Coulommiers, La Ferté-Gaucher, Moisy.
COUVENTS ET COLLÉGIALES
Couvents d'hommes : Cordeliers, à Meaux, Capucins, à Meaux et à
Coulommiers, Tiers-Ordre de Picpus, à Crouy, Minimes à Fublaines,
puis à Grécy ; Frères de la Doctrine Chrétienne, à Meaux.
Couvents de femmes : Augustines de l'Hôtel-Dieu, "Visitandines,
Ursulines, Filles de la Charité, Augustines de la Congrégation Notre-
Dame, Dominicaines, Filles Charitables, Miramionnes.
Chapitres et collégiales. Outre le chapitre de la cathédrale qui possé-
dait 6 dignités et 38 canonicats, on comptait dans le diocèse trois
collégiales : Saint-Saintin de Meaux, Notre-Dame de Dammartin et
Saint- Georges de Grécy.
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REMENSIS PROVINCIA
PROVINCE DE REIMS
Ville principale des Rémois, Rémi, Durocortorum, acquit plus d'im-
portance sous les Romains en devenant la métropole de la seconde
Belgique. Son église, illustrée par le baptême de Clovis, par la sainte
Ampoule et par le sacre des rois de France, fut auguste entre toutes ;
ses archevêques, reconnus ducs et pairs de France dès la fin du XIIe
siècle, étaient à la tête d'une province immense et jouissaient dans
l'État d'une grande autorité.
Si la création des trois provinces ecclésiastiques de Cambrai, de
Malines et d'Utrecht en 1559 diminua la circonscription de Reims, il
resta cependant à L'antique province neuf sièges: Remen. Reims;
Ambianen. Amiens; Bellovacen. Beauvais; Bolonien. Boulogne ; Cata-
launen. Chatons ; Laudunen. Laon ; Noviodunen. Noyon ; Silvanecten.
Senlis ; Suessionen. Soissons.
Cinq de ces sièges sont en même temps pairies, savoir : Reims et
Laon, duchés ; Beauvais, Ghâlons et Noyon, comtés. Aussi trouve-t-on
dans le P. Anselme * et dans son continuateur moderne, Pol Potier de
Gourcy 2, les séries épiscopales, accompagnées de notices généalo-
giques. Astreint à l'ordre alphabétique, nous faisons abstraction des
dignités séculières ; et nous plaçons au dernier rang les évêques
de Soissons qui étaient les premiers suffragants de Reims.
Cf. Gallia Christiana, tomus IX et tomus X, uterque anno 1751 editus. —
Almanach Royal, années successives, au chapitre intitulé: Clergé de France.
1. Histoire généalogique et chronologique de la maison royale de France, des pairs
et des officiers de la couronne, tome II.
2. Histoire généalogique, etc. continuée... tome IX.
ARCHEVÊCHÉ DE REIMS 305
REMI, REIMS
ARCHEVÊQUES DE REIMS, DUCS ET PAIRS DE FRANCE
85. — Philippe du BEC, noble normand, évêque de Vannes en 1559,
de Nantes en 1566, nommé archevêque de Reims par Henri IV en 1594,
reçut ses bulles en 1597.
f le 10 janvier 1605, set. 85, es. 46.
Il était le 85e archevêque de Reims et le 34e pair de France au même
titre.
86. — Louis de Lorraine, cardinal de GUISE, fils du Balafré,
nommé coadjuteur de Reims en 1601, succéda en 1605 ; créé cardinal
le 21 décembre 1615.
f à Saintes, le 21 juin 1621, set. 36, card. 8, n'étant que sous-diacre.
87. — Guillaume Gifford (Dom GABRIEL de Sainte-Marie).
Bénédictin anglais, théologal de Milan sous saint Charles Borromée,
puis professeur de théologie à Reims, sacré évêque d'Archidal le 23
septembre 1618, servit d'auxiliaire au précédent, fut nommé archevêque
de Reims en 1622.
f saintement, le 11 avril 1629, set. 75, es. 11.
88. — Henri de LORRAINE-GUISE, neveu de Louis qui précède.
Nommé et préconisé archevêque de Reims, quoiqu'il n'eût que
14 ans, prit possession le 17 septembre 1629. Mais en 1641, il se démit,
et n'étant que simple clerc, il se sécularisa sous le nom de duc de
Guise,
f en 1664.
89. — Léonor D'ESTAMPES de Valançay.
Né en 1589, sacré évêque de Chartres en 1621, nommé archevêque
de Reims en 1641, rétablit le culte catholique à Sedan,
f à Paris, le 8 avril 1651, aet. 63, es. 30.
20
306 PROVINCE DE REIMS
90. — Henri de SAVOIE-NEMOURS.
. Nommé archevêque de Reims en 1651, se démit en 1657, étant
simple clerc, prit le titre de duc de Nemours, épousa alors Marie de
Longueville.
f 14 janvier 1659.
91. — Antoine, cardinal BARBERINI, neveu du pape Urbain VIII.
Nommé archevêque de Reims le 27 juin 1657, n'obtint ses bulles
qu'en 1667 et n'administra jamais par lui-même.
f à Nemi près de Rome, le 3 août 1671, set. 63, es. 16, card. 44.
92. — Charles-Maurice LE TELLIER.
Né à Paris, le 18 juillet 1641 , second fils de Michel, secrétaire d'État,
plus tard chancelier, avait pour frère aîné le célèbre Louvois. Destiné à
l'Église, il fut élevé en conséquence ; il fut pourvu de riches bénéfices
et devint docteur de Sorbonne.
Nommé coadjuteur de Reims avec future succession et sacré arche-
vêque de Nazianze le 11 novembre 1668, il administra dès lors le
diocèse.
Devenu archevêque de Reims après la mort du cardinal Barberini,
et premier pair de France, il afficha son gallicanisme dans l'Assemblée
de 1682, étala ses titres et ses prétentions en toute circonstance, ne
comprima pas ses antipathies ni ses haines. Chez lui le pair de France
et le fils du chancelier absorbèrent constamment l'archevêque de Reims.
f subitement à Paris, le 22 février 1710, eet. 69, es. 42.
93. — François, cardinal de MAILLY.
Transféré d'Arles le 12 juillet-ler octobre 1710. Cf. Arles.
Aussitôt installé, il montra en sa personne le pontife irréprochable
et le vrai pair de France parfaitement assortis. Il eut beaucoup à faire
dans son diocèse pour réparer les fautes de son prédécesseur et dans
l'Église de France pour résister au cardinal de Noailles, aux Gallicans,
aux Jansénistes.
Gréé cardinal par Clément XI, le 29 novembre 1719, sans postulation
royale, il fut cependant agréé par le Régent, qui s'était dépris de
Noailles. Il avait accepté et promulgué la bulle Unigenitus ; il n'hésita
pourtant pas à signer le Corps de doctrine en 1720.
f à Saint-Thierry de Reims, le 13 septembre 1721, eet. 64, es. 24,
card. 2.
ARCHEVÊCHÉ DE REIMS 307
94. — Armand-Jules de ROHAN-Guémené.
Né à Paris, le 10 février 1695, était le 6e fils de Charles, duc de
Montbazon. Il entra jeune dans l'état ecclésiastique et reçut de nom-
breux bénéfices.
Nommé archevêque-duc de Reims, fin 1721, il se fit sacrer le 23 août
1722, quoiqu'il n'eût que 27 ans, sacra et couronna Louis XV le 25
octobre suivant.
En 1727 il interdit le pèlerinage janséniste d'Avenay ; se fit aider
successivement par deux suffragants, qui l'exemptèrent d'une résidence
assidue.
f le 28 août 1762, aet. 68, es. 40.
SUFFRAGANTS : 1. François-Joseph ROBUSTE, d'une famille
sacré de Normandie, docteur de Sorbonne, désigné suffragant en 1728,
noble évêque de Nitrie le 21 août 1729.
f après 1751.
2. Henri Hachette des PORTES, visiteur-général des Carmélites de
France, sacré évêque de Cydon le 31 août 1753, fut nommé évêque de
Glandève en 1771. Cf. Glandève.
95. — Charles-Antoine cardinal de la ROCHE-AYMON.
Transféré de Narbonne, novembre 1762. Cf. Narronne.
Déjà grand-aumônier de France depuis deux ans, il prit possession
de son cinquième siège et de sa pairie, accepta de présider la commis-
sion des Réguliers en 1766, reçut la feuille des bénéfices en 1771, fut
créé cardinal par Clément XIV la même année.
Il assista Louis XV à sa mort en 1774 et sacra Louis XVI en 1775.
Quoique toujours orthodoxe, pieux et bon, il se montra le plus
souvent trop faible de caractère.
f à son abbaye de Saint-Germain-des-Prés, le 27 octobre 1777,
set. 81, es. 53, card. 6, doyen des évêques de France.
96. — Alexandre-Angélique de TALLEYRAND-PÉRIGORD.
Né à Paris le 18 octobre 1736, était fils de Daniel-Marie, qui fut tué
au siège de Tournai en 1745, et de Marie-Elisabeth Chamillart.
Nommé coadjuteur de Reims avec future succession en 1766, et
sacré archevêque de Trajanople le 28 décembre, il remplit à Reims les
fonctions épiscopales.
308 PROVINCE DE REIMS
Devenu archevêque-duc de Reims en 1777, il continua bonnement et
simplement ce qu'il avait commencé, jusqu'à l'ouverture des États-
Généraux dont il faisait partie, moins bruyamment que son scandaleux
neveu, l'évêque d'Autun.
Il émigra en protestant contre l'intrusion de Nicolas Diot, refusa
positivement sa démission en 1801. Il ne l'avait pas donnée encore le
24 septembre 1814, jour où il fut nommé par Louis XVIII grand-
aumônier de France ; mais il la donna enfin en 1815.
En 1817, il fat nommé archevêque de Paris et créé cardinal ; il ne
put toutefois monter sur le siège de Paris avant 1819.
f à Paris, dans l'archevêché, le 20 octobre 1821, set. 85, es. 55,
card. 6.
ABBAYES DU DIOCÈSE DE REIMS
0. S. B. vir. S. Remigius Remensis, Saint-Remi de Reims.
S. Basolus Virziaci, Saint-Basle de Verzi.
Altum Villare, Hautvillers.
Mosomagum, Mouzon.
S. Nicasius Remensis, Saint-Nicaise, unie à la Sainte-
Chapelle de Paris en 1641.
S. Theodoricus Remensis, Saint-Thierri , unie à
l'archevêché en 1696.
fem. S. Petrus Superior, Saint-Pierre de Reims.
Avenacum, Avenay.
0. Gist. vir. Igniacum, Igny.
Signiacum, Signy.
Bonus fons, Bonnefontaine.
Gaherium seu Gheriacum, Chéery.
Ellantium, Élan.
Vallis Régis, Valroy.
0. S. A. vir. S. Dionysius Remensis, Saint-Denis de Reims.
Spernacum, Épernay.
Landeviae, Landèves.
fem. S. Stephanus, S aint-É tienne.
ÉVÊCHÉ D'AMIENS 309
0. Praem. Bella vallis, Belval.
Galvus mons, Chaiimont-la-Piscine.
Longum vadum, Longvay ou Longvé.
Septem fontes, Septfontaines .
Vallis Dei, Valdieu.
0. S. Clarœ. S. Clara Remensis, Sainte-Claire de Reims.
AMBIANI, AMIENS
77. — François FAURE, 77e évêque d'Amiens.
Né le 8 novembre 1612, au château de Sainte-Quiterie, près
Angoulême, étudia sous les Jésuites, se fit en 1628, cordelier à
Angoulême, devint prédicateur éloquent, même à Paris, 1644; y rendit
des services à la reine-régente pendant la Fronde, était sous-précep-
teur du jeune roi Louis XIV.
Nommé évêque de Glandève, le 6 mars 1651, et sacré le 3 septembre
suivant, il fut nommé évêque d'Amiens le 7 mars 1653, pour remplacer
Le Fevre de Caumartin, et reçut ses bulles le 13 juin.
Sur le siège d'Amiens, il lutta pour les Jésuites contre son métropo-
litain Le Tellier. Il détestait YAugustinus ; mais ne se défia pas assez
de Pavillon dont il avait approuvé le Rituel et garanti la sincérité
en 1668.
f d'apoplexie, à Paris, le 11 mai 1687, aet. 75, es. 36.
Enterré à Amiens.
78. — Henri FEYDEAU de Brou.
Né à Paris le 13 juin 1653, fils de Henri, conseiller au Parlement,
docteur en théologie, aumônier et prédicateur du roi.
Nommé évêque d'Amiens le 18 mai 1687, il administra cinq ans
comme vicaire capitulaire.
Ayant enfin reçu ses bulles, il fut sacré aux Feuillants de Paris le
31 août 1692.
Il résida, visita son diocèse, mais se montra hostile à Sfondrate par
gallicanisme.
f à Amiens, le 14 juin 1706, set. 53, es. 14.
310 PROVINCE DE REIMS
79. — Pierre de SABATIER.
Né à Valréas (Gomlat) le 14 novembre 1654, étudia chez les Jésuites
d'Avignon, puis à Saint-Sulpice de Paris, docteur en théologie en 1685,
abbé de Verteuil (Bordeaux) un an, fut d'abord sulpicien, supérieur du
séminaire de Limoges, 1685-95, de Cambrai, puis d'Autun, 1695-1706,
et vicaire-général en même temps, excepté à Cambrai, où Fénelon,
tout en louant son orthodoxie, blâmait l'excès de son activité.
Nommé évêque d'Amiens le 15 août 1706, il fut sacré à Saint-Sulpice
le 15 mai 1707. Il est comblé d'éloges, mérités cette fois, par la Gallia
Christiana : résidence, piété, zèle, nous ajoutons orthodoxie.
f à Amiens, le 20 janvier 1733, set. 79, es. 26.
80. — Louis-François-Gabriel d'Orléans de LA MOTTE.
Né à Carpentras le 13 janvier 1683. Théologal de Carpentras, vicaire-
général de Forbin-Janson à Arles, s'y forma ; s'était dévoué pendant la
peste, 1720-1721 ; assista au concile d'Embrun, fut par suite chargé
d'administrer le diocèse de Senez, 1728-1733, après J. d'Yze de Saléon.
Cf. Senez.
Nommé évêque d'Amiens, en septembre 1733, il fut préconisé le 20
janvier 1734 et sacré le 4 juillet suivant.
Il se montra dès lors ce saint, habile et ferme évêque que tous,
même ses ennemis, ont respecté, dont la mémoire est encore en véné-
ration.
Il crut cependant pouvoir donner Breviarium Ambianense.
f à Amiens, le 10 juillet 1774, set. 82, es. 40.
Plusieurs auteurs ont écrit sa vie qui est aussi intéressante qu'édi-
fiante.
81. -— Louis-Charles de MACHAUT.
Né à Paris le 29 décembre 1737, était fils de Jean-Baptiste le fameux
ministre d'État ; élève des Jésuites, vicaire-général du précédent, son
coadjuteur et son successeur.
Nommé coadjuteur de La Motte 1771 et sacré évêque d'Europée le
15 mars 1772, il succéda en 1774, continua les œuvres tant qu'il put.
Député aux États-généraux en 1789, il signa Y Exposition des prin-
cipes contre la Constitution civile du clergé.
Émigra après l'intrusion de l'hypocrite Desbois.
ÉVÊCHÉ D'AMIENS 311
Donna sa démission motivée et très belle le 6 novembre 1801, datée
de Paderborn en Westphalie.
Rentré en France il devint chanoine de Saint-Denis en 1806.
f à Arnouville le 12 juillet 1820, œt. 83, es. 49.
ABBAYES DU DIOCÈSE D'AMIENS
0. S. B. vir. S. Fuscianus in Nemore, Saint-Fuscien-du-Bois.
S. Richarius, Saint-Riquier.
S. Valaricus, Saint-Valéry.
S. Judocus ad Mare, Saint-Josse-sur-Mer.
S. Salvius, Saint-Sauve.
Forestimonasterium, Foresmoutier.
Gorbeia, Corbie.
S. Vedastus de Morolio, Moreuil.
S. Petrus Abbavillseus , Saint -Pierre d'Abbeville,
prieuré.
B. M. de Monte Desiderii, Notre-Dame de Montdidier,
prieuré,
fem. Sancta Austreberta, Sainte-Austreberte.
Bertolcurtis, Bertaucourt.
S. Michael apud Dulincum, Saint-Michel de Doullens.
0. S. A. S. Acheolus, Saint- Acheul.
Glarum fagenum, Clairfay.
0. Cist. vir. Carus Campus, Cercamp.
Gardum, Le Gard.
Locus Dei, Lieu-Dieu.
Valloria, Valloire.
fem. Hispania, Espagne.
Willencurtis, Willencourt.
Paracletus, Le Paraclet.
0. Praem. S. Joannes, Saint- Jean-lès- Amiens.
Domnus Martinus, Dompmartin.
Selincurtis, Selincourt.
Seriacum, Serry.
S. Andréas in Nemore, Saint- André-du-Bois.
312 PROVINCE DE REIMS
BELLOVACI, BEAUVAIS
Le siège épiscopal de Beauvais très ancien reçut à la fin du XIIe
siècle, comme nous l'avons dit, un privilège politique : ses titulaires
furent comtes de Beauvais et pairs de France.
86. — Toussaint (Panagius), cardinal de FORBIN-JANSON *,
86e évêque de Beauvais, 33e pair de France.
Fils de Gaspard, marquis de Janson, et de sa seconde femme, Claire
de Libertat, il était né en Provence le 1er octobre 1631 (alias 1626),
avait été sacré évêque de Philadelphie, à Marseille, le 14 mai 1656,
coadjuteur de Raphaël Capisucchi de Bologne, évêque de Digne, qu'il
suppléa dès lors et auquel il succéda en 1664. Mais nommé évêque de
Marseille, février 1668 et préconisé le 10 juin, il s'était laissé envoyer
en Toscane 1673, comme ambassadeur de France, puis en Pologne, où
il fit élire Jean Sobieski 1674.
En 1679 le siège épiscopal de Beauvais étant venu à vaquer par la
mort du trop fameux Nicolas Choart de Buzenval, l' évêque de Marseille
fut appelé à ce siège, auquel était annexée la dignité de pair de France :
il s'empressa d'accepter.
Devenu évêque-comte de Beauvais, pair de France, il négligea ses
fonctions ecclésiastiques pour les charges politiques dont il fut accablé,
quoique le diocèse eût grand besoin d'un pasteur selon le cœur de
Dieu.
Créé cardinal le 13 février 1690, il fut nommé en 1706 grand-aumônier
de France, charge qui exigeait sa présence à la cour.
f à Paris, le 24 mars 1713, set. 82 (87), es. 57, card. 23, doyen des
évêques de France.
87. — François-Honoré de BEAUVILLIER de Saint-Aignan.
Né à Paris 6 octobre 1682, fils de François, premier duc de Saint-
Aignan et de sa 2e femme, Françoise Géré de Rancé, abbé de Saint-
Germer, 1701, docteur en théologie.
Nommé évêque de Beauvais le 1er avril 1713, eût été refusé à Rome,
1. Cf. Moréri, Généalogie de Forbin.
ÉVÊCHÉ DE BEAUVAIS 313
si Fénelon n'était intervenu ; mais ayant reçu ses bulles, il se fit sacrer
le 1er octobre 1713, et prit possession de son siège et de sa pairie.
Il se mit aussitôt à lutter énergiquement contre le jansénisme qui
paraissait acclimaté dans le diocèse : ce fut-là son oeuvre principale. Il
n'oublia pourtant pas ses titres politiques. Il assista au sacre de
Louis XV en qualité de pair de France.
Mais désespéré des résistances jansénistes, il se démit de son évêché
en 1728, reçut en échange l'abbaye de Saint- Victor de Marseille,
vacante par la mort de Matignon, ancien évêque de Gondom.
f à Prémontré, le 19 août 1751, set. 71, es. 38.
88. — Étienne-René Potier, cardinal de GESVRES.
Né à Paris le 2 janvier 1697, 3e fils de François-Bernard, duc de
Tresme, et de Marie-Madeleine de Seiglière, vicaire-général de son
oncle paternel à Bourges, avait été élève de Saint-Sulpice, très pieux.
Nommé évêque de Beauvais en 1728, et sacré le 6 juin, il prit à cœur
sa charge pastorale, se montra saint, zélé, dévoué jusqu'à l'héroïsme.
Gréé cardinal le 5 avril 1756, il n'en fut que plus zélé, obtint les plus
consolants résultats.
Il défendit les Jésuites en 1762 avec le prestige de ses dignités, la
vigueur de sa conviction et l'énergie de son caractère.
Il se démit en 1772, après s'être assuré un digne successeur et reçut
l'abbaye de Liessies (Cambrai).
f à Paris, le 24 juillet 1774, set. 78, es. 46, card. 19, doyen des
évêques de France, laissant après lui une mémoire vénérée.
89. — François-Joseph de la ROCHEFOUCAULD-Bayers.
Né à Angoulême en 1735 (alias le 7 août 1727), fils de Jean, seigneur
de Maumont, et de Marie-Marguerite des Escaud.
Nommé évêque-comte de Beauvais, à la demande du cardinal de
Gesvres, il se fit sacrer le 22 juin 1772.
Son éloge peut se résumer en quelques mots significatifs : il continua
dignement son éminent prédécesseur.
Député aux États-Généraux par le bailliage de Glermont, il s'opposa
aux mesures révolutionnaires , refusa net le serment, se retira à Paris,
fut décrété d'accusation, saisi et emprisonné aux Carmes, après le
10 août, avec son frère cadet Pierre-Louis, évêque de Saintes.
f massacré aux Carmes, le 2 septembre 1792, œt. 57, es. 20.
314; PROVINCE DE REIMS
ABBAYES DU DIOCÈSE DE BEAUVAIS
0. S. B. vir. S. Lucianus Bellovacensis, Saint-Lucien de Beauvais.
S. Symphorianus, Saint-Symphorien.
Britolium, Breteuil.
S. Geremarus, Saint-Germer.
fem. S. Paulus, Saint-Paul.
0. Gist. vir. Regalis mons, Royaumont.
Frigidus mons, Froidmont.
Alnetum seu Lanneium, Lannoy ou Briostél.
Bellum pratum, Beaupré.
Monciacum, Mouchy-le-Péreux.
S. Quintinus, Saint-Quentin.
S. Martinus de Ruricurto, Rurcourt.
S. Justus, Saint- Just.
fem
0.
S. A.
0.
Praem.
0.
S. Clarse.
Moncellum, Monceau.
COLLÉGIALE CÉLÈBRE
Gerboredum, Gerberoy.
B0L0NIA M0RIN0RUM, BOULOGNE-SUR-MER
Siège épiscopal érigé par Pie V, bulle Divinœ majestatis du 3 mars
1566, sur la partie restée ou redevenue française du diocèse de
Térouanne ou de Morinie, la portion principale, artésienne, étant
devenue le diocèse de Saint-Omer, et la moins étendue, flamande, étant
devenue le diocèse d'Ypres, sept ans auparavant.
Les évêques de Boulogne, sufïragants de Reims, étaient nommés par
les rois de France.
Cf. Histoire des évêques de Boulogne, par l'abbé E. Van Drival ; 1 vol, in-8,
Boulogne-sur-Mer, Berger frères, 1852.
Le clergé du diocèse dlArras, Boulogne et Saint-Omer "pendant la Révolution, par
l'abbé Deramecourt, 4 vol. in-8, Paris, Bray et Retaux, 1884.
ÉVÊCHÉ DE BOULOGNE-SUR-MER 315
7. —Claude Le Tonnelier de BRETEUIL, 7e évêque de Boulogne,
66e évêque de Morinie ou de Térouanne.
Né le 17 novembre 1644, était le 4e fils de Louis, contrôleur-général
des finances et de Chrétienne Le Court.
Le siège de Boulogne étant devenu vacant le 11 avril 1681 par la
mort de Nicolas Ladvocat, il y fut nommé le 9 mai. Ayant reçu ses
bulles le 1er décembre, il fut sacré à Paris, aux Minimes de la place
Royale, le 2 février 1682 par son métropolitain, C. M. Le Tellier.
Il visita son diocèse, fit donner des missions, confia son séminaire
aux Lazaristes.
f à Paris, le 8 janvier 1698, set. 54, es. 16.
— Antoine GIRARD, nommé évêque de Boulogne en février, de
Poitiers en avril 1698, préféra ce dernier siège. Cf. Poitiers.
8. — Pierre de LANGLE.
Né le 6 mars 1644, à Évreux, d'une famille honorable, ayant fait ses
premières études dans sa ville natale, entra dans la Maison et société
de Navarre, où il connut Bossuet ; il fut reçu docteur en théologie
en 1670. Retourné à Évreux, il y exerça durant vingt ans les fonctions
de pénitencier, d' officiai et de grand-vicaire ; le pieux Henri Boudon
était alors grand archidiacre d'Évreux.
Grâce à Bossuet, P. de Langle fut nommé précepteur du comte de
Toulouse, reçut l'abbaye de Saint-Lô, et devint agent-général du
clergé.
Nommé évêque de Boulogne le 26 avril 1698, préconisé le 22 juillet
et sacré aux Feuillants de Paris le 14 décembre, il déploya une activité
incroyable, une vigilance continuelle, une charité sans borne, surtout
pendant l'hiver de 1709. C'est ce que la Gallia Christiana loue en
disant de lui : « Propositi tenax, et antiquse disciplinas retentissimus ».
Le continuateur de Moréri, l'abbé Goujet, dans un article spécial,
renchérit encore sur cet éloge.
Il nous faut malheureusement ajouter que l'évêque de Boulogne fut
un des quatre premiers évêques Appelants de la bulle Unigenitus,
qu'il fut l'ennemi acharné des Jésuites, qu'il écarta le plus possible les
Frères des écoles chrétiennes, etc. ce dont ses panégyristes ne disent
mot.
f à Boulogne, le 12 avril 1724, set. 81, es. 26.
316 PROVINCE DE REIMS
9. — Jean-Marie HENRIAU.
Né à Paris en 1661, fils d'un procureur au Parlement, docteur en
théologie.
Nommé évêque de Boulogne le 6 mai 1724 et préconisé le 11 sep-
tembre, il put se faire sacrer le 28 octobre à Fontainebleau par Fleury.
Son arrivée à Boulogne amena une détente, qui fut aussi heureuse
qu'elle était désirable.
f à Boulogne, le 25 janvier 1738, set. 77, es. 14.
10. — Auguste-César d'HERVILLY de Devise.
Né en 1702 d'une noble famille de Picardie, était chanoine et archi-
diacre de Cambrai.
Nommé évêque de Boulogne le 4 mars 1738, et sacré le 14 septembre,
il fit sentir son autorité aux Appelants, entre autres à Blandin, chanoine
d'Arras. Mais il fut emporté prématurément par la mort.
f près de Béthune, le 11 octobre 1742, set. 40, es. 4.
11. — François-Joseph-Gaston de Partz de PRESSY.
Né en 1712 au château d'Esquire, diocèse de Boulogne, fit avec
beaucoup de succès ses études à Paris, sous la direction des Sulpiciens
qu'il aima toujours. Devenu vicaire - général d'Auguste - César, son
évêque, il l'aida puissamment.
Nommé évêque de Boulogne le 20 décembre 1742, il reçut ses bulles
en avril 1743 et se fit sacrer par le vertueux évêque d'Amiens, L. F. G.
de la Motte.
Il s'est immortalisé par ses fondations de charité, d'instruction et de
zèle, par les missions, les retraites, les conférences ecclésiastiques,
par sa vie pauvre, sa tendre piété. « Il pouvait servir de modèle au
clergé de tout le monde chrétien », a-t-on dit de lui.
Ses dissertations sur l'accord de la foi et de la raison, insérées par
Migne dans sa Démonstration évangélique, lui font honneur.
f à Boulogne, le 8 octobre 1789, set. 77, es. 44.
12. — Jean-René ASSELINE1, dernier évêque de Boulogne.
Né à Paris en 1742 de parents pauvres, fit ses études au collège de
Navarre, puis au séminaire des Trente-Trois avec une rare distinction.
1. Cf. Biographie universelle de Michaud article signé Picot.
ÉVÊGHÉ DE BOULOGNE-SUR-MER 317
Reçu docteur en Sorbonne, il obtint jeune encore la chaire d'hébreu,
accepta cependant la charge de vicaire-général que lui conféra M&r de
Beaumont et que lui continua Msr de Juigné.
Nommé évêque de Boulogne par Le Franc de Pompignan et muni
promptement de ses bulles, il fut sacré le 3 janvier 1790 dans la chapelle
du séminaire Saint-Sulpice par le nonce Dugnani et se hâta de prendre
possession.
Les temps étaient orageux, les populations en effervescence, l'As-
semblée constituante en délire. Asseline osa combattre à front décou-
vert les innovations de l'Assemblée ; sa lettre pastorale du 24 octobre
1790 fut adoptée par un grand nombre d'évêques.
Mais le schisme étant devenu légal, l'évêque de Boulogne fut contraint
de se retirer en Belgique, puis en Allemagne. Il resta à Hildesheim
de 1794 jusqu'à 1807; c'est là qu'il contribua puissamment à la conver-
sion du comte de Stolberg ; c'est de là aussi qu'il envoya à ses diocé-
sains des Mandements et des décisions parfois sévères et au pape des
réclamations irrévérencieuses.
Il avait en effet refusé sa démission en 1801 et conseillé à ses
collègues, émigrés comme lui, de la refuser. Non content de ce refus,
il lança le 4 avril 1803 des Réclamations canoniques, qui furent signées
par 38 évêques, et le 8 avril 1804 la Suite des Réclamations, côtoyant
ainsi le schisme anti-concordataire après avoir évité le schisme consti-
tutionnel.
Appelé par Louis XVIII, il rejoignit ce prince en Angleterre, fut le
confesseur du duc et de la duchesse d'Angoulême. Il habitait Ailesbury
près Hartwel.
Il y f le 10 avril 1813, set. 71, es. 24.
ABBAYES DU DIOCÈSE DE BOULOGNE
O. S. B. vir. S. Vulmarus, Saint- Vulmer, vulgairement Samer.
Alciacum, Auchy-les- Moines.
Andra, Andernes.
Blangiacum, Blangy.
fem. S. Leonardus Guisnensis, Saint-Léonard de Guînes.
0. Gist. vir. Longum Villare, Longvillers.
318 PROVINCE DE REIMS
0. S. A. vir. Bellus locus, Beaulieu.
S. Joannes Dudellivillse, Doudeauville.
0. Praem. Lisquia seu Liskae, Licques.
COLLEGIALES ET COUVENTS
Notre-Dame de Boulogne, ancienne abbaye, fut unie à l'évêché par la
bulle d'érection, et devint chapitre. Il y avait à Saint-Pol la collégiale
de Saint- Sauveur, et à Fouquemberg la collégiale de Notre-Dame.
Il y avait, outre les couvents de Boulogne, des Capucins, des
Minimes, des Bénédictines, des Dominicaines, des Hospitalières à
Calais, des Carmes et des Bénédictines à Ardres, des sœurs grises et
des sœurs noires à Saint-Pol, et la Charteuse de Neufville près de
Montreuil.
CATALAUNI , CHALONS-SUR-MARNE
Siège épiscopal très ancien ; les évoques étaient comtes de Châlons
et pairs de France depuis le XIIe siècle.
88. — Louis-Antoine de NOAILLES, 88e évêque de Châlons, 34e
comte et pair de France.
Né à Paris le 27 mai 1651, deuxième fils d'Anne de Noailles,
duc d'Ayen, et de Louise Boyer, Dom d'Aubrac (Rodez), avait été
sacré évêque de Cahors en juin 1679. Au mois d'août 1680, il fut nommé
évêque de Châlons, pour remplacer Félix Vialart, le gallican entêté, et
le janséniste perfide qui venait de mourir.
Le successeur accepta l'héritage tout entier : il fit preuve de gallica-
nisme à l'Assemblée de 1682 et donna des gages aux Jansénistes en
approuvant les Réflexions morales de Quesnel, qui devaient faire tant
de bruit dans l'Église.
C'est avec ou malgré de pareils antécédents qu'il fut désigné au roi
par Madame de Maintenon pour le siège de Paris en 1695. Cf. Paris.
ÉVÊGHÉ DE CHALONS-SUR-MARNE 319
89. — Gaston-Jean-Baptiste-Louis de NO AILLES.
Frère du précédent, né le 7 juillet 1657, Dom d'Aubrac, moyennant la
résignation de son frère.
Nommé évêque-comte de Châlons en 1695 et sacré le 20 mai 1696, il
fonda un asile pour les repenties en 1697, enleva de l'église Notre-Dame
malgré le peuple une relique superstitieuse en 1707, fut admirable de
charité en 1709.
Mais en 1714, il refusa d'accepter la bulle Unigenitus, en appela et
réappela jusqu'au scandale.
f à son château de Sarry, le dimanche 15 septembre 1720, set. 64,
es. 25, sans s'être rétracté.
90. — Nicolas-Charles de SAULX-TAVANNES.
Né à Paris le 19 septembre 1?90, fils de Charles-Marie, comte de
Tavannes, et de Marie-Catherine d'Aguesseau, docteur en théologie,
1716, comte de Lyon, abbé de Montbenoît, vicaire-général de Rouen à
Pontoise.
Nommé évêque de Châlons le 1er janvier 1721, il fut sacré par Fleury
aux Théatins de Paris le 9 novembre. Dès son arrivée à Châlons, il
exigea suaviter et fortiter des chanoines, des curés, des religieux et
des ordinands une soumission filiale à la bulle, ce qu'il finit par
obtenir.
Il assista au sacre de Louis XV en qualité de pair de France, maria
le duc Louis d'Orléans, fut choisi comme premier aumônier par la reine
Marie Leczinska.
Transféré à Rouen en 1733. Cf. Rouen.
91. — Claude-Antoine de CHOISEUL Beaupré.
Né le 1er novembre 1697 au château de Daillecourt, diocèse de
Langres, fils aîné d'Antoine Clériadus, marquis de Beaupré, lieutenant-
général, et d'Anne-Françoise Barillon de Morangis, avait pour oncle
paternel Gabriel-Florent, évêque de Mende ; il eut pour frère cadet
Antoine-Clériadus archevêque de Besançon.
Claude-Antoine ayant fait essai de la vie militaire, entra au séminaire
Saint-Magloire, devint aumônier du roi, archidiacre de Mende, abbé de
Bolbonne.
Nommé évêque-comte de Châlons en 1733 et sacré le 7 mars 1734
par son oncle, il prit possession. Tantôt il exigea l'adhésion à la bulle,
u
320 PROVINCE DE REIMS
tantôt il ne l'exigea plus. Il avait accueilli Voltaire dans son château
épiscopal de Sarry en 1748.
En 1762 il demanda, comme son frère de Besançon, son oncle de
Mende et son cousin d'Albi, quelques modifications à l'Institut des
Jésuites.
f le 2 octobre 1763, set. 66, es. 30.
92. — Antoine de LASTIC *.
Transféré de Gomminges en 1763. Cf. Comminges.
Le brevet royal de nomination est du 16 novembre 1763, les bulles
de Clément XIII, qui instituaient l'évêque et lui conféraient l'abbaye de
Montiérender, sont du 19 décembre. Nous voyons dans l'empressement
du pape une marque d'estime, qui contrebalance un choix fait par
Jarente en un temps critique.
L'évêque-comte de Châlons n'eut pas le temps de prendre possession.
f le 23 décembre 1763, set. 54, es. 23.
93. — Antoine-Éléonore-Léon Le Clerc de JUIGNÉ.
Né à Paris le 2 novembre 1728, fils de Samuel-Jacques, marquis de
Juigné 2, et de Marie-Gabrielle Le Cirier de Neuchelles, docteur de
Navarre, bon vicaire-général du triste évêque de Carcassonne, Armand
de Besons, fut député de la province de Narbonne à l'Assemblée de 1758,
devint agent-général du Clergé en 1760.
Nommé évêque de Comminges le 16 novembre 1763, il vit sans
déplaisir sa nomination changée à la mort d'Antoine de Lastic. Il fut
en effet nommé évêque-comte de Châlons cinq jours après, le 28 décem-
bre, et put se faire sacrer, le 29 avril 1764, au collège de Navarre, à
Paris.
S'étant rendu aussitôt dans son diocèse, il le visita, le purgea du
jansénisme et le pourvut de bons prêtres, édifia les fidèles par sa piété,
les soulagea par ses aumônes, les affermit dans la foi par ses Mande-
ments, 1769, 1772.
Il fit donner des missions par d'anciens Jésuites, fonda un petit-
séminaire, rebâtit le grand, secourut les incendiés de Saint-Dizier le
20 août 1775.
Transféré à Paris, 23 décembre 1781-25 février 1782. Cf. Paris.
1. Cf. P. de Courcy, op. cit. p. 132-142, la Généalogie de Lastic, (Auvergne).
% Cf. P. de Courcy, op. cit. p. 143 et suivantes, la Généalogie de Le Clerc. (Maine).
ÉVÊCHÉ DE CHALONS -SUR-MARNE 321
94. — Anne-Antoine-Jules de CLERMONT-TONNERRE1.
Né à Paris le 1er janvier 4749, second fils de Jules, marquis de
Cruzy, et de Marie-Anne Le Tonnelier de Breteuil, était à Rome quand
Pie VI y fut élu.
Nommé évêque de Ghâlons et abbé de Montiérender, il reçut ses
bulles promptement et se fit sacrer le 14 avril 1782. S'il fit valoir les
prérogatives de sa pairie, comme avaient fait ses cousins de Noyon et
de Langres, s'il se prévalut de son aïeul paternel le maréchal et de son
aïeul maternel, intendant-général au département de la guerre, il n'en
fut pas moins un évêque estimable.
Député de son clergé aux États-Généraux, il vota contre les innova-
tions schismatiques. Son siège étant supprimé, il se retira en Belgique,
rentra dans son diocèse à la suite des Prussiens en 1792, mais fut
contraint de revenir à Bruxelles, de passer à Gemert, puis à La Haye,
Là il apprit que son père et sa mère venaient d'être décapités à Paris ;
lui-même sentait les étreintes de la pauvreté. Theiner, Affaires de
France, II, 72... donne les lettres qu'il écrivit alors à Rome.
Pendant cette période agitée, il faisait administrer son diocèse par
l'abbé Dubois de Crancé. En 1797, il répondit d'Altona que le serment
de soumission était licite, mais signa l'année suivante l'Instruction
pastorale collective sur les atteintes portées à la religion par le gouver-
nement.
En 1801, il donna sa démission au pape ; c'est à tort qu'on a voulu en
douter, comme le prouve Theiner, op. cit. On ne peut cependant s'em-
pêcher de sourire, quand on lit le passage où le nom de Glermont
rapproché du nom de Ghiaramonti, par l'ancien évêque de Ghâlons,
tend à montrer une parenté originelle entre le pape Pie VII (Barnabe
Ghiaramonti) et lui. Rentré en France, il vécut retiré. A la Restauration,
il fut nommé pair de France.
En 1817, nommé et préconisé évêque du nouveau siège de Ghâlons,
il ne put prendre possession. Mais en 1820, il devint archevêque de
Toulouse, prit possession le 16 octobre et gouverna fort bien. Créé
cardinal en 1822, il assista aux Conclaves de 1823 et de 1829. En France,
il montra de la vigueur surtout en 1828 à la veille des fatales ordon-
nances.
f à Toulouse, le 21 février 1830, ast. 81, es. 48, card. 8.
1. Cf. Biographie universelle, de Michaud, article signé Picot.
21
322 PROVINCE DE REIMS
ABBAYES DU DIOCÈSE DE CHALONS
0. S. B. vir. Dervum, Montiérender.
S. Urbanus, Saint-Urbain.
S. Petrus ad montes, Saint-Pierre-du-Mont.
S. Salvator Virtudensis. Saint- Sauveur-de- Vertus.
B. M. de Orione, Notre-Dame de Huiron.
Mauri nions, Moirmont.
fem. AndeciaB seu Andecium, Notre-Dame d'Andecy.
0. Gist. vir. Très fontes, Tr ois-Fontaines.
Ghemino, Cheminon.
Altus fons, Hautefontaine.
Monasterium in Argona, Moustier-en-Argonne.
Gharmeia, La Charmoie.
fem. S. Jacobus de Vitriaco, Saint-Jacques de Vitry.
B. M. de S. Desiderio, Notre-Dame de Saint-Dizier.
0. S. A. vir. S. Memmius Catalaunensis, Saint-Memmie de Châlons,
Omnes Sancti in Insula, Toussaint.
B. M. Virtudensis, Notre-Dame de Vertus.
Castriciae, Chatrices.
0. Prsem. Moncelli, Moncels, en règle.
LAUDUNUM, LAON
Siège épiscopal très ancien, duché-pairie depuis la fin du XII0 siècle.
Cf. Fisquet, France pontificale, Soissons et Laon ; 1 vol. in-8. Paris, 1867. —
Dom Nicolas Le Long, Histoire ecclésiastique et civile du diocèse de Laon ; 1 vol.
in-4°, Châlons, 1783. L'auteur, religieux bénédictin, est trop peu ecclésiastique.
Devismes et Melleville, historiens de Laon, ne sont nullement religieux.
82. — César, cardinal d'ESTRÉES, 82e évêque de Laon, 33* duc
et pair de France.
Né à Paris le 5 février 1628, fils de François, maréchal de France, et
de Marie de Béthune, docteur en théologie, abbé de Longpont, etc.
ÉVÊCHÉ DE LAON 323
Nommé évêque-duc de Laon en février 1653, pour succéder à Phili-
bert de Rrichanteau, sacré en septembre 1655, reçu de l'Académie
française en 1657, fut créé cardinal le 24 août 1671 par Clément X pour
avoir ménagé ce qu'on nomme la paix de Clément IX.
Depuis lors, il fut employé en diverses négociations ou missions
diplomatiques par Louis XIV, principalement à Rome, où il servit
mieux le roi que le pape. On peut lire l'article qui lui est consacré
dans le grand Moréri.
En 1681, il se démit de son évêché en faveur de son neveu, qui suit,
mais non de ses abbayes, qui s'accrurent de Saint-Germain-des-Prés
en 1703.
f à Saint-Germain-des-Prés le 19 décembre 1714, set. 87, es. 60,
card. 44, doyen des évoques de France et du Sacré-Collège.
83. — Jean d'ESTRÉES.
Né à Paris en 1651, fils de François- Annibal et de Catherine de
Lauzières-Thémines, docteur en théologie, neveu du précédent.
Nommé évêque de Laon en 1681 et sacré peu après, il prit possession
le 10 septembre, visita son diocèse, qu'il fit évangéliser et surveiller.
Les temples des Huguenots furent fermés. Ce que nous louons davan-
tage en cet évêque, ce sont ses charités.
f à Paris le 1er décembre 1694, 83t. 43, es. 13.
84. — Louis- Annet de Clermont de Chaste de ROUSSILLON.
Né en 1658, fils de François-Alphonse, sénéchal du Puy-en-Velay,
et de Claire de Morges, docteur en théologie, vicaire général de Choi-
seul à Tournai.
Nommé évêque-duc de Laon en 1695 et sacré le 6 novembre, « il
gouverna sagement, ne voulant point troubler son diocèse pour la bulle
Unigenitus ». Melleville, t. II, p. 314.
On comprend parfaitement. Nous ne voyons pourtant pas que la
modération de cet évêque soit allée jusqu'au scandale de l'Appel.
f le 5 octobre 1721, 83t. 63, es. 27.
85. — Charles de SAINT-ALRIN.
Né le 5 avril 1698, fils naturel de Philippe d'Orléans, depuis Régent,
et d'une fille nommée Florence, fut élève des Jésuites, reçu docteur en
théologie, 1720, abbé de Saint-Ouen.
324 PROVINCE DE REIMS
Nommé coadjuteur du précédent en 1721, et pourvu de ses bulles
moyennant double dispense, il se fit sacrer évêque de Laon le 26 avril
1722, n'ayant que 24 ans. Son administration est marquée par un
Mandement dans lequel il presse les Jansénistes.
Transféré à Cambrai le 17 octobre 1723, il y emporta les honneurs
de la pairie. Cf. Camrrai.
— Henri-François-Xavier de BELSUNCE, évêque de Marseille,
nommé évêque-duc de Laon le 17 octobre 1723, refusa par modestie.
Cf. Marseille.
86. — Etienne-Joseph de la FARE.
Né à Paris en 1691, fils de Charles- Auguste, le poète erotique, était
docteur en théologie, abbé de Mortemer (Rouen), quand il fut nommé
évêque de Viviers, en février 1723, moyennant la permutation de son
abbaye avec l'évêque démissionnaire, Martin de Ratabon. Cf. Viviers.
Il n'avait pas encore reçu ses bulles pour Viviers, fin 1723. C'est
alors qu'il fut nommé évêque-duc de Laon. Muni de ses bulles, il se fit
sacrer le 25 juillet 1724.
Aussitôt installé, il ne laissa aucun repos aux Jansénistes, fit venir à
Laon et soutint les Jésuites, visita soigneusement son diocèse : autant
de titres à l'impopularité dont Melleville (Histoire de Laon, t. II, p. 60)
s'est fait l'écho.
On peut voir dans Lafitau [Histoire de la constitution Unigenitus,
liv. VI), tout ce qu'eut à souffrir du gouvernement l'orthodoxe évêque
de Laon ; et le gouvernement était cependant celui du cardinal de
Fleury. La Fare ne se tint pas pour battu. Fort des encouragements
du pape Clément XII, il sépara de sa communion trois évêques
Appelants.
f en visite pastorale, le 23 avril 1741, set. 50, es. 16, au village de
Leschelles, non loin de Vervins, où son corps repose.
87. — Jean-François-Joseph, cardinal de ROCHECHOUART.
Né le 28 janvier 1698 (alias 1708) dans le diocèse de Toulouse, qua-
trième fils de Charles, seigneur de Faudoas, lieutenant-général, et de
Françoise de Montesquieu, élève de Saint-Sulpice, suivait les cours de
Sorbonne, prieur de Saint-Etienne de Castillon (Carcassonne), abbé de
ÉVÊCHÉ DE LAON 325
la Madeleine de Châteaudun, etc., fut vicaire général de Saulx-Tavannes
à Rouen.
Nommé évêque-duc de Laon en 1741 et sacré le 15 octobre, se mon-
tra modéré envers les Jansénistes, les Parlements et les Philosophes
même. Aussi vit-il ses bénéfices s'accroître ; il devint premier aumô-
nier de la reine.
Ambassadeur de France à Rome en 1757, il fut créé cardinal le 23
novembre 1761, joua un rôle dans l'affaire des Jésuites, fut fait
commandeur du Saint-Esprit en 1762. Tant de titres accumulés sur
une tête de prélat en ces mauvais jours, disent déjà quelque chose :
les éloges prodigués par Melleville et Devismes à des vertus qui sont
des défauts, excepté la bienfaisance, comblent la mesure.
f à Paris le 20 mars 1777, set. 79 (69), es. 36, card. 16.
AUXILIAIRE ou SUFFRAGANT : Charles-Bernard-Collin de
CONTRISSON, né en 1722 dans le diocèse de Toul, sacré le 2 avril
1775 évêque des Thermopyles, remplit les fonctions épiscopales dans
le diocèse jusqu'à la Révolution.
88. — Louis-Hector-Honoré-Maxime de SABRAN, dernier évêque
de Laon.
Né le 4 décembre 1739 au château de Baudinard en Provence, fils de
Joseph-Jules, comte de Forcalquier, et de Marie-Thérèse d'Artalan.
Ayant été nommé premier évêque de Nancy dès 1774, il réglait les
difficultés pendantes avec Févêque de Toul avant de se faire sacrer.
Nommé évêque-duc de Laon en 1777, il se fit sacrer à Paris le 26
avril 1778, devint premier aumônier de la reine Marie-Antoinette
en 1780.
Député aux Etats-Généraux et n'ayant pu rien empêcher, il protesta
du moins contre le sacre de Marolles, évêque intrus de l'Aisne, émigra
en Allemagne. Il était à Vienne en 1801, refusa net sa démission, signa
les remontrances des récusants, émigrés à Londres, déclama, écrivit
contre le concordat, irritant ainsi Napoléon tout-puissant.
f en Pologne chez les princes Lubomirski vers 1811 , aet. 72 ,
es. 33.
326 PROVINCE DE REIMS
ABBAYES DU DIOCÈSE DE LAON
0. S. B. vir. S. Vincentius Laudunensis, Saint-Vincent de Laon.
S. Joannes Laudunensis, Saint-Jean de Laon.
S. Michael in Teoracia, Saint-Michel-en-Thiérache.
Novigentum subtus Cociacum, Nogent-sous-Coucy.
Ribodi nions, Ribemont.
S. Nicolaus in Bosco, Saint-Nicolas-au-Bois.
fem. Origniacum, Origny.
Calvaria, Le Calvaire.
0. Gist. vir. Fusniacum, Foigny.
Vallis clara, Vauclair.
Boherise, Bohéries.
fem. Monasteriolum subtus Laudunum, Montreuil-sous-Laon.
Salvatorium, Le Sauvoir.
0. Prsem. Praemonstratum, Caput Ordinis, Prémontré, Chef-
d' Ordre, en règle.
S. Martinus de Lauduno, Saint- Martin de Laon.
Guisiacum, Cuisy.
Thenalise, Thenailles.
Buciliacum, Bucilly.
Pèlerinage célèbre : B. M. Lastitiensis, Notre-Dame de Liesse.
N0VI0MUM seu N0VI0DUNUM, N0Y0N
Le siège épiscopal fondé primitivement à Vermand, fut plus tard
uni à Tournai ; séparé enfin en 1147, il devint peu après un comté-
pairie.
92. — François de GLERMONT-TONNERRE, 92* évêque de Noyon,
34e pair de France.
Né en 1629, deuxième fils de François, comte de Clermont, duc de
Tonnerre, lieutenant-général en Bourgogne, et de Marie Vignier, fit
ses études chez les Jésuites à Paris, fut reçu docteur de Sorbonne et
devint prédicateur.
ÉVÊCHÉ DE NOYON 327
Nommé évêque-comte de Noyon en 1660, pour remplacer Henri de
Baradat, et sacré le 2 octobre 1661, s'est rendu célèbre par sa vanité
fabuleuse dont la Biographie universelle de Michaud est l'écho. S'il fut
excusable en faisant le panégyrique de Barbier d'Aucour, à qui il suc-
cédait dans l'Académie française, 1694, il ne l'est pas d'avoir été le
fauteur des Jansénistes.
f à Paris le 15 février 1701, set. 72, es. 40.
93. — Claude-Maur d'AUBIGNÉ.
Né à Tigné près de Saumur le 7 juin 1658, fils d'Urbain et de Marie
Gabriau, cousin de Madame de Maintenon, abbé de la Victoire (Senlis)
1693, docteur en théologie, successivement vicaire général de Luçon,
de Beauvais et de Chartres.
Nommé évêque de Noyon en 1701 et sacré le 24 juillet à Saint-Cyr
par l'évéque diocésain Godet des Marais, il visita deux fois en sept ans
toutes les paroisses de son diocèse, fit bâtir le petit séminaire, agran-
dir le palais épiscopal. Il censura la théologie janséniste de Juénin.
Transféré à Rouen, 1707-1708, avec conservation des honneurs de la
pairie. Cf. Rouen.
94. — Charles-François de Chateauneuf de ROCHEBONNE.
Né en Forez le 6 janvier 1671, fils de Charles, marquis de Roche-
bonne, gouverneur du Lyonnais, et de Marie-Thérèse de Grignan,
comte de Lyon en 1691, docteur de Navarre, vicaire général de Poitiers,
fut député de la province de Bordeaux à l'Assemblée de 1707.
Nommé évêque de Noyon le 25 décembre, il se fit sacrer à Poitiers
le 29 juillet 1708 ; reçut l'abbaye d'Elan (Reims) en 1710, de Saint-
Riquier (Amiens) en 1717 : ce qui lui permit de redoubler ses aumônes.
Comme son prédécesseur, il poursuivit le jansénisme, accepta la
bulle Unigenitus dès son apparition, donnant ainsi un exemple que
devait imiter son frère sur le siège de Carcassonne.
Ayant assisté en sa qualité de Pair de France au sacre de Louis XV,
et aux cérémonies de cette nature, il revint de préférence à ses fonc-
tions épiscopales.
Transféré à Lyon en 1731. Cf. Lyon.
95. — Claude de Rouvroy de SAINT-SIMON.
Né le 20 septembre 1695, fils de Titus-Eustache, marquis de Saint-
328 PROVINCE DE REIMS
Simon, et de Glaire-Eugénie d'Hauterive, abbé de Moissac et de
Jumièges, 4716.
Nommé évêque-comte de Noyon en 1732 et sacré le 15 juin, il se
laissa facilement transférer à Metz l'année suivante, sans oublier les
honneurs de la pairie. N'était-il pas un Saint-Simon ? Cf. Metz.
96. — Jean-François de LA GROPTE de Bourzac
Né en 1696 à Paris, fils de François-Isaac, seigneur de Bourzac et
de Vendoire, et de sa seconde femme Marie- Anne Van Gangelt, abbé
de Saint-Martial de Limoges, 1729.
Nommé évêque-comte de Noyon le 28 août 1733 et sacré le 7
novembre 1734, il lutta contre son chapitre, qui prétendait à des
exemptions, donna de sa propre autorité un Breviarium Noviomense,
reçut en 1744 l'abbaye du Mont- Saint-Quentin.
En juin 1762, il signa une lettre collective de douze évêques en
faveur des Jésuites. Il était cousin de Fénelon.
f à Noyon le 23 janvier 1766, aet. 70, es. 32.
97. — Charles de BROGLIE.
Né le 17 novembre 1734 au château de Broglie, fils de François-
Marie, deuxième maréchal de Broglie, abbé de la Chalade (Verdun), de
Sauve-Majeure (Bordeaux), agent général du clergé.
Nommé évêque-comte de Noyon, le 1er mars 1766, et sacré le 22
juin, tomba aussitôt dans une maladie de langueur ; échangea Sauve-
Majeure contre Ourcamp, 1774 ; allait être créé cardinal.
f à Carlepont le 20 septembre 1777, assisté par son cousin, Joseph-
Amédée de Broglie, évêque d'Angoulême, set. 43, es. 13.
98. — Louis-André de GRIMALDI, dernier évêque de Noyon.
Transféré du Mans en 1777-1778. Cf. Le Mans.
Ayant reçu ses bulles du 20 mars 1778, et pris possession de son
comté-pairie, il put étaler impunément pendant dix ans, ses goûts
fastueux. Mais à partir de 1789, il paya cher ses fautes.
Il ne fut pas élu député aux Etats-Généraux ; son siège fut supprimé
par la Constituante ; il émigra dans les Pays-Bas, puis en Allemagne,
enfin en Angleterre, refusa de se démettre en 1801 et signa toutes les
remontrances ou réclamations anti-concordataires.
f à Londres en 1808, set. 72, es. 41.
ÉVÊCHÉ DE SENLIS 329
ABBAYES DU DIOCÈSE DE NOYON
0. S. B. vir. S. Eligius Noviomensis, Saint-Eloi de Noyon.
Humolarise, Homblières.
S. Quintinus de Monte, Mont-Saint-Quentin.
S. Quintinus in Insula, Saint-Quentin-en-VIsle.
S. Prsejectus, Saint-Prix.
0. Cist. vir. Ursi campus, Ourcamp.
fem. Favarchias seu Fons Sommas, Fer vaques ou Fontsomme.
Biachia, Biache.
0. S. A. S. Bartholomaeus Noviomensis, Saint-Barthélemi de
Noyon.
Hamum, Ham.
S. Eligii fons Calniaci, Saint-Eloi-Fontaine à Chauny.
0. Praem. Vermandum, Vermand.
Genliacum, Genlis.
0. S. Clarse. S. Clara Galniacensis, Sainte-Claire de Chauny.
S. Clara Peronensis, Sainte-Claire de Péronne.
COLLÉGIALE CÉLÈBRE
Saint-Furcy de Péronne.
SILVANECTUM, SENLIS
Siège épiscopal très ancien, diocèse peu étendu, comprenant seulement
74 paroisses, le plus petit de la région.
98. — Denis SANGUIN de Livry, 98° évêque de Senlis.
Né en 1621, fils de Jacques, seigneur de Livry, conseiller du roi et
maître de son hôtel, et de Jeanne de Thou.
Nommé évêque de Senlis en 1651 pour remplacer son saint oncle,
Nicolas Sanguin, qui venait de résigner en sa faveur, il fut sacré le 14
janvier 1652, par son oncle, à Saint-Louis des Jésuites, Paris.
330 PROVINCE DE REIMS
Il eut un épiscopat long et pacifique.
f à Paris le 13 mars 1702, set. 81, es. 51, doyen des évêques de
France.
99. — Jean-François de CHAMILLART.
Transféré de Dol, 16 avril-3 juillet 1702. Cf. Dol.
Dans son nouveau diocèse, comme dans le premier, il ne toléra pas
le jansénisme, et confia son séminaire aux Eudistes, fidèles observa-
teurs, comme les Jésuites, des constitutions apostoliques.
f à Paris le 16 avril 1714, set. 57, es. 16.
100. — François -Firmin TRUDAINE.
Né le 13 janvier 1679, d'une famille honorable de Picardie, qui devait
donner un prévôt des marchands à Paris en 1717, était chanoine et
vicaire général d'Amiens.
Nommé évêque de Senlis le 20 mai 1714 et sacré à Paris le 25
novembre, il remplit souvent à Paris, grâce au voisinage, les fonctions
épiscopales.
Abbé de Fémy (Cambrai) en 1726, de la Victoire (Senlis) en 1736,
par permutation du prieuré de Bourg-Achard (Rouen), il fut de la
Commission mixte qui devait apaiser le Parlement en 1752.
f à Paris le 4 janvier 1754, 88t. 75, es. 40.
101. —Jean- Armand de Bessuéjouls de ROQUELAURE, dernier
évêque de Senlis.
Né en 1721 à Roquelaure, diocèse de Rodez, d'une autre famille que
les Roquelaure d'Armagnac, docteur en théologie, 1747.
Nommé évêque de Senlis par faveur, en 1754, et sacré le 16 juin à
Notre-Dame de Paris, devint premier aumônier du roi en 1764, conseil-
ler d'Etat en 1767, fut reçu de l'Académie française en 1770 à la place
de Moncrif. On peut se demander d'où lui venaient tous ces titres.
Son siège étant supprimé en 1791, il n'émigra pas, habita Crespy,
qui était de son diocèse ; fut emprisonné pendant la Terreur, mais
épargné. Il pontifia même à Senlis le 12 et le 15 août 1797.
Ayant donné sa démission en 1801, il fut institué archevêque de
Malines en 1802, réorganisa le culte catholique dans son archidiocèse,
qui comprenait le département de la Dyle et le département des Deux-
Nèthes. Il était pourtant octogénaire.
ÉVÊGHÉ DE SOISSONS 331
Mais en 1808, il donna sa démission, devint chanoine de Saint-Denis.
f à Paris le 24 avril 1818, get. 97, es. 62. Obsèques célébrées à Saint-
Sulpice, corps rapporté à Senlis.
ABBAYES DU DIOCÈSE DE SENLIS
0. Gist. vir. Caroli locus, Chaalis.
fem. Parcus dominarum, Le Par c-aux- Dames.
0. S. A. Victoria, La Victoire, fondée en 1214 par Philippe-
Auguste, au retour de Bouvines.
S. Vincentius Silvanectensis, Saint-Vincent de Senlis,
berceau de la Congrégation de France et du réfor-
mateur, le P. Charles Faure.
PRIEURÉS ET COLLÉGIALES
Saint-Nicolas-d'Acy, prieuré de Cluny.
Saint-Maurice, prieuré de chanoines réguliers de Sainte-Geneviève.
Saint-Michel de Crespy-en- Valois, prieuré de femmes de l'ordre de
Saint- Augustin.
Les collégiales sont : Saint-Rieul à Senlis, ecclesia collegiata
S. Reguli, Saint - Frambauld, sacra capella S. Frambaldi, Saint-
Thomas à Crespy, S. Thomas Cantuariensis.
SUESSIONES, SOISSONS
Siège très ancien, le premier de la province après le siège métro-
politain, l'évêque de Soissons ayant l'honneur de sacrer le roi au défaut
de l'archevêque de Reims.
Cf. Fisquet, France pontificale, Soissons et Laon, 1 vol. in-8. Paris, 1865.
84. — Charles de BOURLON, 84e évêque de Soissons.
Né à Paris en 1611 (al. 1613), fils de Mathieu, maître des requêtes, et
de Christine Bailly, docteur de Sorbonne, abbé de Chartreuve (Soissons).
332 PROVINCE DE REIMS
Nommé en 1652 coadjuteur de Simon Le Gras, évêque de Soissons,
et muni de ses bulles le 13 décembre, il fut sacré à Paris, dans l'église
Saint-Etienne- du-Mont, le 2 février 1653, sous le titre d'évêque de
Césarée. Le 7 juin 1654 il assista l'évêque de Soissons, qui sacrait
Louis XIV à Reims ; il lui succéda le 28 octobre 1656.
Aussitôt installé, il exigea de son chapitre la signature du formulaire,
fit démolir cinq temples protestants, confia son séminaire aux
Oratoriens.
f à Ghâteau-Landon le 26 octobre 1685, œt. 74 (72), es. 33. Son
corps fut rapporté à Soissons.
— Pierre-Daniel HUET, nommé évêque de Soissons le 17 novembre
1685, administra comme vicaire capitulaire. Mais en 1689 il permuta
pour Avranches son brevet de nomination à Soissons avec le suivant.
Cf. Avranches.
85. — Fario BRULART de Sillery.
Né le 22 octobre 1655 à Pressigny, diocèse de Tours, sixième fils de
Louis, marquis de Sillery, de Puisieux etc., et de Marie-Elisabeth de
la Rochefoucauld, fut très studieux, devint docteur en théologie à
26 ans, doyen de Reims, et successivement abbé de Tonnerre, de
l'Espau, de la Pelice, du Gard.
Nommé évêque d'Avranches le 10 juin 1689, il consentit volontiers à
la permutation de son brevet avec P. D. Huet ; mais il dut attendre ses
bulles jusqu'au 15 janvier 1692. Son sacre eut lieu dans l'église Saint-
Louis des Jésuites à Paris, le 23 mars suivant.
S'il s'est fait remarquer par sa charité, par des fondations utiles, des
ouvrages divers, même des poésies, s'il fut reçu à l'Académie des
Inscriptions en 1701, à l'Académie française en 1705, il fut néanmoins
un fauteur secret des Jansénistes. C'est ce qu'on ne trouve ni dans
l'article élogieux de Moréri, ni dans Fisquet.
f à Paris le 19 novembre 1714, set. 59, es. 23.
86. — Jean-Joseph LANGUET de Gergy.
Né le 25 août 1677 à Dijon, d'une famille distinguée, frère puîné de
Jean-Baptiste, curé de Saint-Sulpice à Paris, docteur de Navarre,
aumônier de la Dauphine, abbé de Coetmaloën (Quimper), vicaire
ÉVÊCHÉ DE SOISSONS 333
général du pieux Senaux à Autun, supérieur des Visitandines de
Paray-le-Monial.
Nommé évêque de Soissons par Louis XIV le 5 janvier 1715, il se fit
sacrer à Saint-Sulpice le 23 juin par trois Pairs de France, Mailly de
Reims, Beauvillier de Beauvais et Rochebonne de Noyon, qui étaient
ses co-provinciaux.
Ayant pris possession d'un diocèse en souffrance, il mérita bien de
son église, du Saint-Siège et de sa patrie, malgré le déchaînement des
haines jansénistes. Il est le premier biographe de la B. Marguerite-
Marie. Il fut reçu de FAcadémie française le 18 août 1721 son mérite
seul le fit appeler à un archevêché.
Transféré à Sens en 1730. Cf. Sens.
— René de SESMAISONS, né à Nantes, d'abord scolastique de la
Compagnie de Jésus, puis chevalier de Malte, enfin prêtre et vicaire
général de Poitiers.
Nommé évêque de Soissons le 3 janvier 1731, renonça fin-mai,
accepta l'abbaye de Ham (Noyon) en juin, puis Saint-Clément de Metz.
f le 25 mai 1742.
87. — Charles-François Le Fèvre de LAUBRIÈRES.
Noble Angevin, conseiller au Parlement, marié en 1713 et père de
deux enfants, veuf en 1718, entré dans les ordres en 1719, bon prêtre
fort édifiant.
Nommé évêque de Soissons le 26 juillet 1731, préconisé le 3 sep-
tembre, sacré à Paris le 13 janvier 1732, fut tout dévoué à son diocèse,
fonda des prix à l'Académie de Soissons. Mais attaqué de la rougeole,
f dans son séminaire le 25 décembre 1738, set. 51, es. 7.
88. - François de FITZ-JAMES.
Né le 9 juin 1709 à Saint-Germain-en-Laye, second fils du maréchal
de Berwick, renonça aux espérances mondaines pour embrasser l'état
ecclésiastique à 18 ans, fut alors nommé abbé de Saint-Victor de Paris.
Ayant reçu le bonnet de docteur en théologie, il devint vicaire général
de Saulx-Tavannes à Rouen, 1735, abbé de Saint-Georges de Bocher-
ville, trois ans après.
Le 31 décembre 1738 il fut nommé évêque de Soissons ; préconisé le
23 février et sacré à Rouen le 31 mai 1739, il prit possession de son
334 PROVINCE DE REIMS
siège, fit accepter la bulle et mérita l'estime de tous. Devenu premier
aumônier du roi en 1742, il se trouvait à Metz au moment où le roi
tomba malade ; il aida le P. Sylvain Pérussault, confesseur du roi, à
remplir son difficile ministère.
Jusque-là, Fitz-James n'avait eu que de l'aversion pour les Jansé-
nistes. Mais ses censures contre le P. Pichon, son instruction pastorale
contre le P. Berruyer, son catéchisme rigoriste, ses liaisons avec
Gaylus d'Auxerre, lui ayant valu les compliments du parti, il détesta
les Jésuites et passa toute borne. Seul des évoques en 176c2, il demanda
la suppression de la Compagnie de Jésus, « comme inutile et dange-
reuse, quoique ses membres fussent de mœurs pures » !
Son mandement, réprouvé par l'épiscopat français, fut condamné
par le pape Clément XIII. L'article de la Biographie universelle, con-
sacré à cet évêque de Soissons, omet tout ce qui n'est pas à sa louange.
L'article consacré à son frère, le maréchal, est plus exact.
L'évêque f à Paris le 19 juillet 1764, set. 55, es. 16.
89. — Henri-Joseph-Claude de BOURDEILLES.
Transféré de Tulle, août 1764-janvier 1765. Cf. Tulle.
Dès qu'il eut pris possession, ce digne évêque s'appliqua à réparer
les fautes de son prédécesseur. Il enleva son séminaire aux Oratoriens
jansénistes, fit reprendre le catéchisme de Languet, exigea des béné-
ficier s la signature du Formulaire, et purgea ainsi son diocèse du
poison.
Il n'édifia pas moins les fidèles, malgré son train de grand seigneur,
par sa régularité, sa piété, ses charités. En 1791, il déploya une
vigueur extraordinaire pour résister au schisme ; son siège allait être
envahi par Marolles qui venait d'être sacré le 24 février.
Forcé de s'enfuir à Bruxelles, à Munster, à Granhoff, il n'oublia pas
ses diocésains. Ayant donné sa démission en 1801, il rentra en France.
f à Paris le 12 décembre 1802, aet. 82, es. 40. Inhumé à Vaugirard.
ABBAYES DU DIOCÈSE DE SOISSONS
0. S. B. vir. S. Medardus Suessionensis, Saint-Médard de Soissons.
S. Crispinus Major, Saint-Crespin-le-Grand.
Casiacum, Chézy.
ÈVÊCHÉ DE SOISSONS 335
0. S. B. vir. Orbacum, Orbais.
S. Cornélius Compendiensis, Saint- Corneille de Com-
piègne.
fem. B. M. Suessionensis, Notre-Dame de Soissons.
Mauriana Vallis, Morienval.
S. Remigii parthenon, Saint-Remy-aux-Nonnains.
Regalis locus, Royal-Lieu.
0. Gist. vir. Longus pons, Longpont.
fem. Amor Dei, Amour-Dieu.
Argenceolas, Argensoles.
0. S. A. vir. S. Joannes in Vineis, S aint-Jean-des- Vignes.
Essomi, Essommes.
S. Grispinus in Cavea, Saint- Crespin-en-Chaye.
S. Leodegarius, Saint-Léger.
fem. Barra, La Barre.
S. Paulus, Saint-Paul.
0. Praem. Cartovorum, Chartreuve.
Brana, Saint-Yved-de-Braine.
Giarus fons, Claire fontaine.
Locus Restauratus, Lieu-Restauré.
Vallis christiana, Valchrétien.
Vallis sécréta, Valsecret.
Vallis serena, Valsery.
0. S. Clarae. Novigentum Artaldi, Nogent-V Artaud.
vmmm
mœg$mmœm*$mmmmm&m*$mmmmsm*mœ
ROTOMAGENSIS PROVINCIA
PROVINCE DE ROUEN
Ville ancienne de la Gaule Celtique, Rotomagus, Rouen, devint métro-
pole de la Lyonnaise seconde sous les empereurs romains. Ses évêques
devinrent ainsi métropolitains ou archevêques. La province prit le nom
de Neustrie sous les Mérovingiens, de Normandie à partir de Fan 911,
on sait pourquoi. Les archevêques de Rouen s'intitulèrent primats.
La province ecclésiastique est divisée en sept diocèses : Rotomagen.
Rouen; Abrincen. Avranches; Bajocen. Bayeux; Gonstantien. Coutances;
Ebroicen. Evreux; Lexovien. Lisieux; Sagien. Séez. Tel est l'ordre
alphabétique des suffragants ; l'ordre de dignité placerait Bayeux en tête.
Cf. Gallia Christiana, tomus XI, anno 1759, editus. Ce volume tout entier est
consacré à la province de Rouen. Almanach royal, années successives.
ROTOMAGUS, ROUEN
Diocèse contenant près de 1400 paroisses, s'étendant depuis le cours
inférieur de l'Oise jusqu'à la mer et sur un littoral considérable.
Cf. Léon Fallue, Histoire politique et religieuse de Véglise métropolitaine et du
diocèse de Rouen ; 4 vol. in-8, Rouen, 1849-1851 ; — Fisquet, France pontificale,
Rouen, 1 vol. in-8, Paris, 1866.
ARCHEVÊQUES DE ROUEN
83. — Charles de BOURBON- VENDOME, né en 1522, cardinal en
1547, archevêque de Rouen après Georges d'Amboise en 1550, pro-
ARCHEVÊCHÉ DE ROUEN 337
clamé roi de France par la Sainte-Union en 1589, sous le nom de
Charles X f le 9 mai 1590, à Fontenay-le-Gomte.
84. — Charles de BOURBON-CONDÉ, neveu du précédent, né en
1562, cardinal en 1582 et coadjuteur de son oncle, archevêque de
Rouen en 1590.
f à Paris le 30 juillet 1594, n'étant que sous-diacre.
85. — Charles de BOURBON-NAVARRE, fils naturel d'Antoine de
Bourbon, roi de Navarre, et de Louise de la Béraudière, né en 1557,
devint docteur en l'un et l'autre droit, nommé archevêque de Rouen
par son frère Henri IV, ne reçut ses bulles qu'en 1597, se fit sacrer à
Paris, prit possession, gouverna bien, fut très généreux, mais peu
régulier dans sa vie privée.
Ayant donné sa démission en faveur du suivant le 1er décembre
1604, et s'étant retiré à Marmoutier, il s'y livra aux exercices de la
pénitence et de la dévotion.
f le 15 juin 1610, un mois après Henri IV.
86. — François, cardinal de JOYEUSE, né en 1562, archevêque
de Narbonne en 1582, cardinal en 1583, archevêque de Toulouse en
1589, archevêque de Rouen en 1604, prit possession par procureur le
14 mars, par lui-même le 2 novembre 16ÔÊT, fit refleurir la religion, la
piété et les études, favorisa les fondations religieuses et charitables,
tout en remplissant ses fonctions de cardinal à Rome ou des missions
diplomatiques très importantes, à Venise, par exemple.
f à Avignon, au retour d'un pèlerinage à Montserrat, le 23 août 1615,
set. 53, es. 33, card. 32.
87. — François de HARLAY de Champvallon, né en 1586, fils de
Jacques, seigneur de Champvallon et de Bréval, et de Catherine de la
Marck, accordé comme coadjuteur au cardinal de Joyeuse, qui put le
sacrer le 14 mars 1614 archevêque d'Augustopolis et auquel il succéda
l'année suivante.
Son mérite est d'avoir suivi la ligne de conduite de son prédécesseur
vis-à-vis des ordres religieux qui se réformaient et des établissements
charitables qui se fondaient. Il a aussi publié beaucoup d'ouvrages
dont Fisquet donne la liste.
338 PROVINCE DE ROUEN
En 1651 , il se démit de son archevêché en faveur du suivant, son
neveu, jeune, peu édifiant, ambitieux, se retira au château de Gaillon,
où il mourut le 22 mars 1653, set. 67, es. 39.
88. — François de HARLAY de Ghampvallon, né à Paris le 14
août 1625, fils d'Achille et d'Odette de Vaudetar, neveu et filleul du
précédent, fut nommé archevêque de Rouen, malgré saint Vincent-de-
Paul, et sacré le 18 décembre 1651.
Sa conduite privée nuisit beaucoup à son administration, louable en
plusieurs points. De puissantes protections lui valurent l'archevêché
de Paris en 1671. Cf. Paris.
89. — François Rouxel de MÉDAVY, né le 8 août 1604, fils de
Pierre, baron de Médavy près de Séez, comte de Grancey-le-Château,
près de Mâcon, et de Charlotte de Fervaques, abbé de Gormeilles
(Lisieux), de Saint- André-en-Gouffern (Séez).
Nommé évêque de Séez en 1651, l'année même où son frère aîné
recevait le bâton de maréchal, il se fit sacrer aux Jésuites de Pontoise
le 21 mai 1652. Elevé sur le siège de Rouen en 1671, à l'âge de 67 ans,
« quoiqu'il eût haute taille, yeux vifs, goûts économes » (L. Fallue), il
se laissa gouverner par une curia et bientôt par son coadjuteur et
cependant il n'entrava pas le mouvement catholique dans son diocèse.
Son rôle dans l'Assemblée de 1682, où il siégea, fut décoratif plutôt
qu'actif. Par déférence pour son coadjuteur, autant que par infirmité,
il se retira au château de Grancey les deux dernières années de sa vie.
f à Grancey le 27 janvier 1691, set. 87, es. 39.
90. — Jacques-Nicolas COLRERT, coadjuteur et successeur du
précédent.
Né à Paris le 14 février 1655, second fils de Jean-Raptiste, dit le
Grand Colbert, et de Marie Charron, eut à dix ans l'abbaye du Rec et
le riche prieuré de la Charité-sur-Loire, fut reçu quelques années après
docteur en théologie et à 23 ans, membre de l'Académie française.
Demandé comme coadjuteur par l'archevêque de Rouen, il obtint ses
bulles gratis et fut sacré le 4 août 1680 archevêque de Carthage. C'est
avec ce titre qu'il siégea dans l'Assemblée de 1682, dont son père était
le promoteur ardent quoique secret.
Il gouverna le diocèse de Rouen à sa guise, tant avant qu'après 1691,
ARCHEVÊCHÉ DE ROUEN 339
sans tenir compte des droits même de Rome. Il fit décorer à grands
frais par Mansard le château de Gaillon. G'est-là que dans une réunion
nommée indûment concile provincial, il condamna Fénelon, le 30 juin
1699. Contestant la primatie de Lyon, il fit trancher la question dans
son sens par l'autorité royale.
Toutefois, il favorisa les études des jeunes clercs, les conférences
ecclésiastiques et les œuvres charitables.
f à Paris le 10 décembre 1707, set. 53, es. 28.
91. — Claude-Maur d'AUBIGNÉ.
Transféré de Noyon, 25 décembre 1707-27 février 1708. Cf. Noyon.
Apportant avec lui son titre de Pair de France, il prit possession de
son siège archiépiscopal le 10 juillet 1708, au milieu de l'allégresse
universelle. Cette fois Madame de Maintenon avait eu la main bonne.
« Très attaché aux décisions de l'Eglise, il résida, visita son diocèse
qui était fort étendu, mena une vie exemplaire, pieuse, ennemie de la
frivolité » (L. Fallue).
L'éloge nous paraît complet, et il est mérité. Fisquet renchérit encore
en parlant de la dévotion du prélat, de sa vigilance, de son aversion
pour le jansénisme, de sa charité.
Frappé d'apoplexie, il mourut à Rouen le samedi 22 avril 1719,
33t. 61, es. 19.
Le 7 avril précédent, jour du Vendredi-Saint, était mort à Saint- Yon
près de Rouen celui qui est maintenant le Bienheureux Jean-Baptiste
de la Salle.
92. — Jean-Baptiste-Armand Bazin de BESONS.
Transféré de Bordeaux, 27 mai-18 septembre 1719. Cf. Bordeaux.
Ayant pris possession par procureur le 15 décembre 1719, en per-
sonne le 12 janvier 1720, il institua comme vicaire général Hue de la
Roque, qui était janséniste, et lui en adjoignit cinq autres, puis il
retourna à Paris, étant du conseil de Régence, ainsi que son frère le
maréchal.
Il dirigea malheureusement les premiers pas de son neveu et filleul,
Armand de Besons, évêque de Carcassonne, et poussa par des vues
trop humaines, à l'épiscopat, les deux frères Le Blanc, ses neveux
aussi, l'un évêque d'Avranches, l'autre de Sarlat.
Ces actes de népotisme sont plus préjudiciables à sa mémoire que
340 PROVINCE DE ROUEN
l'ordination de Guillaume Dubois à Triel, qu'on lui reproche d'avoir
autorisée.
f à Gaillon le 8 octobre 1721, get. 66, es. 29.
93. — Louis de la Vergne de TRESSAN.
Transféré de Nantes, 17 octobre 1723-14 février 1724. Cf. Nantes.
Le siège archiépiscopal de Rouen était vacant depuis plus de deux
ans, quand Tressan, enfin préconisé, put en faire prendre possession
par Hue de la Roque, dont il ne fut débarrassé qu'en 1728. Il fit son
entrée en personne le 10 décembre 1724.
A Rouen, comme à Nantes, il fut très opposé au jansénisme, érigea
un autel au Sacré-Cœur de Jésus, et dans l'Assemblée du clergé en
1725 il releva les erreurs de son premier suffragant, Lorraine de
Rayeux, janséniste. Quatre ans plus tard, il eut la joie de sacrer évêque
de Rayeux l'orthodoxe Paul d'Albert de Luynes.
C'est grâce à l'archevêque de Rouen que Louis XV octroya des
lettres-patentes en faveur des Frères de la Doctrine Chrétienne, que le
pape avait approuvés par une bulle.
Mais « il laissa réparer maladroitement la cathédrale » (L. Fallue),
et plus maladroitement, ajoutons-nous, il imposa une liturgie nouvelle,
Rréviaire, Missel, livres de chant, quoique rédigés par Urbain Robinet.
Il fit paraître un catéchisme, 1730, dont nous n'avons rien à dire.
f à Gaillon le 16 avril 1733, set. 63, es. 25.
94. — Nicolas-Charles, cardinal de SAULX-TA VANNES.
Transféré de Châlons, 28 août-17 décembre 1733. Cf. Chalons.
Comme Claude-Maur d'Aubigné, il arrivait à Rouen avec les honneurs
de la pairie ; il prit possession par procureur le 28 janvier, par lui-
même le 24 mai 1734. Dès cette année-là, il donna les pouvoirs de vicaire
général à F. de Fitz-James, qu'il sacra évêque de Soissons cinq ans
plus tard.
Sans favoriser les Jansénistes, il les toléra, ce qu'il n'avait pas fait à
Châlons. Engagé dans les voies de la modération, il suivit les Feuil-
lants. Aussi fut-il proposé pour le cardinalat par le roi ; et dans le
consistoire du 5 avril 1756, Renoît XIV le créa cardinal. L'année sui-
vante, il fut nommé grand-aumônier de France, honneur qui eût dû
revenir à Christophe de Reaumont. En 1758, il fut élu proviseur de
Sorbonne.
ARCHEVÊCHÉ DE ROUEN 341
Beaumont était alors en exil, persécuté pour la justice ; le cardinal
de Tavannes s'honora en demandant son rappel,
f à Paris le 10 avril 1759, set. 69, es. 38, card. 3.
95. — Dominique, cardinal de la ROCHEFOUCAULD.
Transféré d'Albi, 25 avril-2 juin 1759. Cf. Albi.
Ayant fait prendre possession de son siège le 28 juillet 1759, il régla
ses autres affaires et vint enfin à Rouen le 10 janvier 1760. On éprouva
bientôt les effets de sa charité, de sa douceur et de sa grandeur d'âme.
Pour sauver les Jésuites en 1762, il crut bon de solliciter avec Choi-
seul de Besançon, Choiseul de Châlons, Tinseau de Nevers et Cicé
d'Auxerre, des modifications à l'Institut de Saint-Ignace. Cette modé-
ration n'ayant abouti à rien, il montra de la fermeté en 1771 après la
disgrâce des Parlements.
Sous Louis XVI, il grandit en considération : créé cardinal à la
demande du roi le 1er juin 1778 et reçu commandeur du Saint-Esprit
le 14 mai 1780, il fut l'oracle des Assemblées du clergé. Son crédit à la
cour était grand.
Aux élections de 1789, il fut élu premier député de son clergé, garda
son rang aux Etats-Généraux et ne perdit pas son prestige dans
l'Assemblée constituante. N'ayant pu empêcher le vote des lois révo-
lutionnaires, il éclaira du moins la conscience de ses ouailles sur le
schisme constitutionnel et régla l'administration canonique de son
diocèse.
Il quitta la France après le 10 août, passa par Bruxelles et Maes-
tricht, se fixa enfin à Munster. De-là, il gouvernait encore son diocèse
et prenait la direction des quatre diocèses de sa province, qui étaient
venus successivement à vaquer. Son âge et ses infirmités l'empêchè-
rent de se rendre au conclave de Venise.
f à Munster le 22 septembre 1800, set. 87, es. 54, card. 23, doyen
des évêques de France. Les restes du vénérable cardinal ont été rap-
portés à Rouen en 1875.
A la nouvelle de son décès, le chapitre de Rouen, quoique décimé,
put cependant se réunir en nombre suffisant : il nomma vicaires capi-
tulâmes les vicaires généraux du feu cardinal. Cela n'empêcha pas que
Belbœuf d'Avranches et d'Argentré de Séez, les seuls évêques survi-
vants de la province, ne revendiquassent la juridiction sur Rouen et
sur les quatre autres diocèses vacants. De son côté, l'abbé de Salamon,
342 PROVINCE DE ROUEN
ancien internonce de Pie VI en France, dut s'occuper de la Normandie.
Ces conflits inopportuns durèrent jusqu'à la promulgation du Concordat.
ABBAYES DU DIOCÈSE DE ROUEN
0. S. B. vir. S. Audoenus Rotomagensis, Saint-Ouen de Rouen.
Fontanella seu S. Vandregisilus, Fontenelle ou Saint-
Wandrille.
Gemeticum, Jumièges.
Fiscannum, Fécamp.
Beccum, Le Bec.
Ulterior Portus, Le Tréport.
S. Martinus Pontisarensis, Saint-Martin de Pontoise.
S. Victor apud Gaietés, Saint-Victor-en-Caux.
S. Georgius de Balcherivilla, Saint-Georges de Boscher-
ville.
Alciacum seu Alba Maria, Auchy ou Aumale.
Validus seu Walonis mons, Valmont.
Prioratus B. M. de Prato seu Boni Nuncii, N.-D. du
Pré ou de Bonne-Nouvelle, prieuré de l'abbaye du
Bec à Rouen,
fem. Monasterium villare, Montivilliers .
S. Amandus Rotomagensis, Saint-Amand de Rouen.
Gratia Dei, La Grâce-Dieu, Bénédictines anglaises éta-
blies à Rouen en 1658.
Prioratus Novi Gastri in Braio, Prieuré de Neufchâtel-
en-Bray.
0. S. A. vir. Augum, Notre-Dame ou Saint-Laurent d'Eu.
Gornevilla, Comeville.
0. Cist. vir. Bellus Beccus, Beaubec.
Fulcardi mons, Foucarmont.
Mortuum mare, Mortemer.
Valassia seu Vallis Azonis, La Volasse ou Notre-Dame
du Vœu.
fem. Bivallis, Bival,
Bondevilla, Bondeville, érigée en 1657.
Arcae, Arques.
ÉVÊCHÉ d'avranches 343
0. S. B. fem. Fontes Guerardi, Fontaine-Guérard.
Gomeri Fons, G orner fontaine.
S. Sidonius, Saint-Saens.
Thésaurus B. M., Le Trésor.
0. Prsem. Bellosanna, Bellozane.
Insula Dei, Vile-Dieu.
Marchasium Radulphi, Marcheroux.
Ressonium, Ressons.
0. S. Clarae. S. Clara Rotomagensis, Sainte-Claire de Rouen.
Graveningae, Les Gravelines, Glarisses anglaises venues
de Gravelines.
Congr. FF. S. Ionius, caput Fratrum regularium, Saint-Yon, mai-
son-mère de la Congrégation des Frères des Ecoles
Chrétiennes.
COLLÉGIALES, COUVENTS ET COMMUNAUTÉS
On compte trois collégiales à Rouen et dix autres dans le diocèse.
Les couvents et communautés diverses, tant d'hommes que de femmes
qui se trouvent dans le diocèse, sont au nombre de 120, en sorte que
nous renonçons à les énumérer.
ABRIN&E, AVRANCHES
Le siège épiscopal remonte au VIe siècle ; le diocèse composé de
177 paroisses, est le moins considérable de la province.
Cf. Lecanu (Le chanoine) : Histoire du diocèse de Coutances et d'Avranches, 2 vol.
gr. in-8 ; Coutances, 1877 et 1878. — Pigeon (l'abbé) : Le diocèse dAvranches, ses
origines, ses évêques, sa cathédrale, ses églises, ses comtes et ses châteaux ; 2 vol.
in-8, Coutances, 1889.
59. — Gabriel - Philippe Froulay de TESSÉ , 59° évêque
d'Avranches.
Né vers 1615, quatrième fils de René, comte de Tessé, et de Marie
de Sourdis, eut successivement deux abbayes.
344 PROVINCE DE ROUEN
Après le refus de François d'Aligre *, l'austère réformateur, il fut
nommé évêque d'Avranches, pour remplacer Gabriel de Boylesve,
angevin, qui était mort le 3 décembre 4667. Ayant reçu ses bulles, il
se fit sacrer à Paris le 20 janvier 1669 et prit aussitôt possession.
C'est lui qui, avec les deux archevêques de Rouen, représenta la
province à l'Assemblée de 1682 ; il était de caractère à s'y montrer
complaisant.
f à Avranches le 27 avril 1689, aet. 74, es. 21.
— Fabio Brulart de SILLERY, nommé évêque d'Avranches en
juin 1689, permuta en octobre avec P.-D. Huet, qui était nommé
évêque de Soissons depuis le 13 novembre 1685 et restait sans bulles.
Cf. Soissons.
60. — Pierre-Daniel HUET.
Né à Caen le 8 février 1630, fils d'un Huguenot converti, fut élève
des Jésuites à Caen et malgré cela protégé de l'illustre ministre protes-
tant, Samuel Bochart, qui l'emmena en Suède, 1652. Aussi érudit
qu'original, Huet devint sous-précepteur du Dauphin en 1670, membre
de l'Académie française en 1674, abbé d'Aunay en 1678.
Nommé évêque de Soissons depuis quatre ans, il permuta avec
Brulart en 1689, comme nous venons de le dire ; mais il attendit ses
bulles encore trois ans.
Sacré enfin évêque d'Avranches à Paris le 24 août 1692, il résida,
visita son diocèse, confia son séminaire aux pieux Eudistes. Il fut
moins bien inspiré en donnant un Breviarium Abrincense.
Ayant donné sa démission le 20 avril 1699 et reçu l'abbaye de Fonte-
nay, il se retira dans la maison professe des Jésuites à Paris, et y
vécut encore vingt-deux ans.
f à Paris le 25 janvier 1721, aet. 91, es. 29, doyen de l'Académie
française, laissant des ouvrages nombreux et variés.
61. — Roland-François de KERHOENT de Coetenfao.
Né dans le diocèse de Vannes, d'une noble famille, docteur de
Navarre.
1. Fils du chancelier, ami de Rancé et de Gondrin, François réforma Saint-
Jacques de Provins, en même temps que Rancé la Trappe, refusa le siège d'Avran-
ches en 1668 et mourut en 1712 âgé de 91 ans.
ÉVÊCHÉ d'avranches 345
Nommé évêque d'Avranches en avril 1699, put se faire sacrer le 29
novembre au noviciat des Jésuites à Paris. Evêque pieux, régulier,
orthodoxe, assista néanmoins avec Gaylus d'Auxerre le cardinal de
Noailles qui sacrait Bossuet le petit, le 31 juillet 1718, association
fâcheuse pour sa mémoire.
f à Paris le 2 octobre 1719, aet. ? es. 20. Enterré à Saint-Sulpice.
62. — François-César LE BLANC.
Né à Paris le 15 mars 1672, fils de Louis, maître des Requêtes, et de
Suzanne Bazin de Besons, neveu du nouvel archevêque de Rouen, qui
le poussa.
Nommé évêque d'Avranches en novembre 1719 et sacré aux Invalides
de Paris le 1er mai 1720 par son oncle de Rouen, il gouverna en paix
son diocèse, comme son frère Denis-Alexandre gouvernait le diocèse
de Sarlat presque en même temps.
f à Paris le 13 mai 1746, aet. 74, es. 26.
63. — Pierre- Je an-Baptiste Durand de MISSY.
Né à Bouen en 1692, fils d'Augustin et de N. Le Guerchois, doyen
de Saint-Germain-FAuxerrois à Paris et vicaire général de Luynes à
Bayeux.
Nommé évêque d'Avranches le 21 août 1746, il put se faire sacrer
dès le 9 octobre dans l'église Saint-Louis des Jésuites à Paris.
f près de Caen le 2 avril 1764, set. 72, es. 18.
64. — Raymond de DURFORT.
Né le 10 août 1725 au château de la Roque-en-Quercy, fils de Gilles-
François, seigneur de Léobard, et de Jeanne de Mérully, abbé de la
Vieuxville (Dol) en 1750, de Lessay (Coutances) en 1757, aumônier du
roi en 1761.
Nommé évêque d'Avranches en 1764 et sacré à Versailles le 8 sep-
tembre, vit à peine son église.
Transféré à Montpellier le 25 mai-6 août 1766. Cf. Montpellier.
65. — Joseph-François de MALIDE.
Né à Paris le 12 juillet 1730, vicaire général du cardinal de Roche-
chouart à Laon.
346 PROVINCE DE ROUEN
Nommé évêque d'Avranches, 25 mai 1766, il se fit sacrer à Saint-
Roch de Paris par Christophe de Beaumont, le 31 août.
Ce fut un évêque docte, vigilant et bon, quoique flatteur de Louis XV.
Transféré à Montpellier, 20 janvier-9 mai 1774. Cf. Montpellier.
66. — Pierre-Augustin Godard de BELBŒUF, dernier évêque
d'Avranches.
Né à Rouen le 8 mai 1730, fils de Pierre, marquis de Belbœuf, pro-
cureur général au Parlement de Normandie, et d'Augustine Le Peletier,
vicaire général de Rouen.
Nommé évêque d'Avranches le 20 janvier 1774, il fut sacré le 15 mai
à Issy. Reçut l'abbaye de Bonneval (Chartres) en 1781.
Son siège étant supprimé en 1791, il passa en Angleterre. Après la
mort du cardinal de la Rochefoucauld en 1800, il s'arrogea la juridiction
comme étant le plus ancien évêque de la province.
Il était à Londres en 1801, quand il signifia au pape le refus de sa
démission.
f à Hampton près de Londres le 26 septembre 1808, set. 79, es. 35.
Enterré au cimetière Saint-Pancrace.
ABBAYES DU DIOCÈSE D'AVRANCHES
0. S. B. vir. S. Michael in periculo maris, Le Mont-Saint- Michel.
fem. B. M. de Mostonis, N.-D. de Moutons, prieuré.
0. S. A. vir. Mons Morellus, Montmorel.
0. Cist. vir. Saviniacum, Savigny, abbaye-mère de beaucoup d'autres
abbayes et de plusieurs prieurés, en France, en
Angleterre et ailleurs,
fem. Albse Dominse, Les Blanches, à Mortain.
0. Praem. Lucerna, La Luzerne, réformée au XVIIe siècle, et en
règle.
COLLEGIALE
S . Ebrulfus Moretoniensis, Saint-Evroult à Mortain.
ÉVÊCHÉ DE BAYEUX 347
BAJOCiE, BAYEUX
Le siège épiscopal de Bayeux, très ancien, le premier des suffragants
de la province, est important à cause des 600 paroisses, des abbayes,
des collégiales qui sont dans le diocèse et par les nombreux établisse-
ments de la ville de Gaen.
Cf. Histoire du diocèse de Bayeux pendant le XVIIe et le XVIIIe siècle, par l'abbé
Jacques Laffetay, docteur ès-lettres, chanoine titulaire de Bayeux; 1er vol. in-8,
Bayeux, 1855 ; 2e vol. 1868. — Fisquet, France pontificale, Bayeux et Lisieux ; 1 vol.
in-8, Paris, 1867.
73. François de NESMOND, 73e évêque de Bayeux.
Né à Paris le 31 août 1629, fils de François-Théodore, président au
Parlement, et d'Anne de Lamoignon, élève des Jésuites à Louis-le-
Grand, puis de Nicolas Cornet au collège de Navarre, il fut reçu
docteur en théologie et fit partie de l'Assemblée où fut acceptée la bulle
d'Innocent X qui condamnait les cinq propositions de Jansénius. Il était
depuis quelques années prieur de la Voûte, abbé de Mauléon (La
Rochelle) et de Ghézy (Soissons).
Nommé évêque de Bayeux pour remplacer François Servien, qui
était mort le 2 février 1659, il attendit ses bulles près de trois ans, à
cause de la dispute de deux cardinaux relative à une certaine pension.
Sacré enfin à la Sorbonne le 19 mars 1662, il prit possession de son
diocèse, qu'il édifia par sa douce piété, son zèle pur, son orthodoxie
irréprochable et ses utiles fondations durant plus d'un demi-siècle.
f à Bayeux, le 16 juin 1715, set. 86, es. 54, doyen des évêques de
France et des docteurs de Sorbonne, laissant une mémoire vénérée.
— Joseph-Emmanuel cardinal de la TRÉMOILLE, chargé des
affaires de France à Rome, nommé évêque de Bayeux en février 1716,
prit possession par procureur le 13 novembre, n'étant pas encore
sacré.
Nommé archevêque de Cambrai deux ans plus tard, il ne vint pas à
Bayeux. Cf. Cambrai.
74. — François-Armand de LORRAINE.
Né à Paris le 13 février 1665, fils de Louis, comte d'Armagnac, etc.,
PROVINCE DE ROUEN
grand écuyer de France, et de Catherine de Villeroy, pourvu de trois
abbayes et d'une dignité à Nancy, docteur de Sorbonne en 1688, fut
écarté de l'épiscopat, tant que vécut Louis XIV.
Nommé évêque de Bayeux le 7 mai 1718 par le Régent, il fut tenu en
échec par le pape. Préconisé enfin le 18 septembre 1719, et sacré le
5 novembre par Noailles, il fit prendre possession par un Janséniste
notoire, interdit les Jésuites et vint enfin lui-même pour s'en retourner
presque aussitôt.
Ses ordonnances maladroites lui aliénèrent son clergé ; son aversion
pour les Jésuites sema la discorde parmi les religieux ; sa prévention en
faveur des Jansénistes lui fit embrasser de monstrueuses erreurs contre
lesquelles réclamèrent la Faculté de théologie de Gaen, l'archevêque
de Rouen et même le Parlement de Normandie. Condamné à Rome, cet
évêque allait être déposé par le concile provincial.
f à Paris, le 9 juin 1728, aet. 64, es. 9.
Enterré à Royaumont, ses restes mortels ont été transférés à Nancy
en 1856.
75. — Paul d'Alrert de LUYNES.
Né le 5 janvier 1703 à Paris (à Versailles, Alm. R.), deuxième fils
d'Honoré-Charles, comte de Montfort, qui fut tué à l'ennemi en 1704,
dut son éducation à ses aïeux paternels, bien conseillés par Fénelon.
D'abord militaire, puis ecclésiastique, Paul devint vicaire-général du
cardinal de Bissy à Meaux, abbé de Cérisy (Bayeux) en 1727.
Nommé évêque de Bayeux en 1728 et sacré le 25 septembre 1729 à
Paris, au noviciat des Dominicains, il prit possession le 11 décembre.
Son prédécesseur lui léguait une tâche pénible, mais facile à remplir.
Il exigea de tous et obtint généralement l'adhésion à la bulle Unigenitus,
fit donner et donna lui-même des missions, prêcha, instruisit, catéchisa,
réparant ainsi les fautes du coupable Lorraine et rappelant les sages
ordonnances de Nesmond.
Il eut cependant le tort de publier un Breviarium Bajocense suivi
d'un Missale. Reçu de l'Académie française le 16 mai 1743 en place du
cardinal de Fleury, il devint en 1747 premier aumônier de laDauphine.
Transféré à Sens, 18 août 1753. Cf. Sens.
76. — Pierre-Jules-César de ROCHECHOUART.
Transféré d'Évreux, 18 août-26 septembre 1753. Cf. Évreux.
ÉVÊCHÉ DE BAYEUX 349
Était bien intentionné, comme le prouve le discours qu'il prononça
devant les évêques de la province à Rouen en faveur des Jésuites et
contre les Assertions.
Il compléta la liturgie Bayeusaine.
Se démit de son évêché et de ses abbayes en 1776 pour se retirer à
Montigny près d'Orléans.
f à Montigny, le 24 janvier 1781, aet. 84, es. 48.
On a célébré pour lui un service de centenaire, le 23 août 1882, à
Montigny (Loiret).
77. — Joseph-Dominique de GHEYLUS.
Transféré de Cahors, 1776. Cf. Gahors.
Orthodoxe, pieux, charitable, il ne se défia pas assez tôt des idées
nouvelles en 1789, se laissa élire maire de Bayeux. Mais sortant enfin
de sa fausse position, réclamant surtout contre les innovations schisma-
tiques, il fut contraint de se retirer d'abord en Angleterre, puis à Jersey.
Là il fut par ses aumônes, ses exemples et ses conseils, la providence
des prêtres réfugiés comme lui 4.
f à Jersey, le 22 février 1797, aet. 80, es. 35.
ABBAYES DU DIOCÈSE DE BAYEUX
0. S. B. vir. Cerasium,Ce'Wsr/.
Fontanetum, Fontenay.
Troarnum, Troarn.
S. Stephanus Gadomensis, Saint-Étienne-de-Caen.
Longse, Longues.
fem. SS. Trinitas Gadomensis, La Trinité de Caen.
Gordelio, Saint-Laurent de Cordeillon.
0. S. A. vir. Vallis, Le Val.
Plessaeum Grimoldi, Le Plessis-Grimoult, prieuré.
0. Gist. vir. Alnetum, Aulnay.
Vallis Richerii, Val-Richer.
Barbereium, Barbery.
Thorigneium I, Thorigny (abbaye aux hommes),
fem. Thorigneium II, Thorigny (abbaye aux dames).
1. C'est ce que nous avons pu démontrer nous-même dans un article intitulé Un
évêque émigré à Jersey, publié dans la Revue du Monde catholique, juin 1883.
350 PROVINCE DE ROUEN
0. Praem. Ardena, Ardenne,
Bella Stella, Belle-Étoile.
COLLÉGIALES ET COUVENTS
Outre le chapitre de la cathédrale, il y a dans le diocèse la collégiale
du Saint- Sépulcre à Gaen et la collégiale de Croissanville.
Les couvents tant d'hommes que de femmes sont nombreux dans la
ville épiscopale et à Gaen. Dans cette dernière ville, les Jésuites avaient
un collège célèbre, dit le collège du Mont ; mais ils furent chassés
en 1762. Les Eudistes qui tenaient le séminaire de Caen subsistèrent
jusqu'à la Révolution.
La Délivrande, non loin de Gaen, est un lieu de pèlerinage célèbre
en l'honneur de Notre-Dame.
CONSTANTIA, COUTANGES
Le diocèse de Goutances comprend toute la presqu'île dite du
Gotentin et même les îles voisines de Jersey, Guernesey, Aurigny,
quoique protestantes. Le siège épiscopal est ancien. Pour le distinguer,
on dit Constantia Neustriœ ou provinciœ Rotomagensis.
Cf. Lecanu (Le chanoine): Histoire du diocèse de Coûtâmes et d'Avranches; '2 vol.
gr. in-8 ; Coutances, 1877-1878.
75. — Charles-François de LOMÉNIE, 75e évêque de Goutances.
Né à Paris en 1637, fils de Henri-Auguste, comte de Brienne, secré-
taire d'État, et de Louise de Béon, fut page du jeune roi Louis XIV, puis
ecclésiastique, docteur de Sorbonne, abbé de Saint-Germain d'Auxerre,
de Saint-Éloi de Noyon, de Saint-Cyprien de Poitiers.
Au refus de Claude Auvry, ancien évêque de Goutances, auquel on
proposa de nouveau le siège, Charles-François fut nommé en 1666,
pour succéder à Eustache Le Clerc de Lesseville, qui était mort à Paris
le 3 décembre 1665. S'étant fait sacrer le 19 février 1668 aux Carmélites
de Saint-Denis, il prit possession.
Modeste, pieux, charitable, il souscrivit néanmoins à la condamna-
tion de Fénelon en 1699, donna une édition du Bréviaire de sa propre
autorité, garda toujours ses idées gallicanes, tout en favorisant les
Capucins, les Eudistes, etc.
ÉVÊCHÉ DE COUTANCES 351
f à Coutances, le 7 avril 1720, set. 83, es. 54, doyen ou sous-doyen
des évoques de France.
— Claude AU VRY, sacré évêque de Coutances en 1647, démission-
naire en -1658, refusa de remonter sur son ancien siège en 1666.
f à Paris, le 9 juillet 1687, set. 80, es. 41.
76. — Léonor de Goyon de MATIGNON *.
Né en 1683, deuxième fils de Charles-Auguste comte de Gacé,
maréchal de France, et de Marie-Elisabeth Berthelot, docteur de
Sorbonne, prieur du Plessis-Grimoult, abbé de Lessay.
Nommé évêque de Coutances le 9 janvier 1721, se fit sacrer aux
Carmes de Paris le 11 janvier 1722. Il se montra constamment l'adver-
saire du jansénisme ; et cependant il donna sans scrupule un Brevia-
rium Constantiense, et un Missale particulier.
Quelques actes d'autorité l'avaient rendu moins populaire, malgré
ses vertus incontestables.
f le 29 mars 1757, set. 74, es. 36, peu regretté.
77. — Jacques Le Fèvre du QUESNOY.
Né en 1694 à Golleville (Lecanu), en 1707 à Valognes (Alm. #.), abbé
de Saint-Sauveur-le-Vicomte en 1743, vicaire-général du précédent.
Nommé évêque de Coutances en 1757 et sacré le 21 août à Acquigny,
près de Lou Aers, eut un épiscopat paisible, dit Lecanu ; ce qui signifie
que le prélat était Feuillant et ne se soucia guère des Jésuites, étrangers
du reste à son diocèse.
f à son abbaye de Saint-Sauveur, le 9 septembre 1764, aet. 57 (ce
qui donne raison à YAlmanach Royal), es. 5.
78. — Ange-François de TALARU de Chalmazel 2.
Né le 14 mai 1725 au château de Chaussiu en Bourbonnais, troisième
fils de Louis, marquis de Chalmazel en Forez, comte de Chamarande
en Hurepoix, chevalier du Saint-Esprit, et de Marie de Bonneval, fut
chanoine et vicaire-général de Sens en 1753.
Nommé évêque de Coutances en 1764, il se fit sacrer le 10 mars 1765,
1. V. Moréri, Généalogie de Goyon de Matignon,
2. V. Gourcy, op. cit. I, p. GG5, Généalogie de Talaru (Forez).
352 PROVINCE DE ROUEN
reçut en 1767 l'abbaye de Blanchelande, en 1771 celle de Montebourg.
Cet évêque à eu l'honneur d'être poursuivi avec acharnement dans
sa personne et dans ses actes par les Nouvelles ecclésiastiques. La
haine des sectaires fut compensée par l'estime du clergé, qui l'élut
député aux États-Généraux. Il fut un des premiers évêques qui obtem-
pérèrent aux exigences du Tiers pour la vérification des pouvoirs en
commun ; mais il s'opposa énergiquement aux mesures révolution-
naires et aux lois schismatiques. Voyant son siège envahi par l'intrus
Bécherel, il passa en Angleterre, au lieu de se rendre à Jersey, qui
relevait territorialement de sa juridiction.
f à Londres, le 20 mars 1798, set. 73, es. 33.
ABBAYES DU DIOCÈSE DE COUTANGES
0. S. B. vir. S. Severus, Saint-Sever.
Exaquium, Lessay.
S. Salvator Vicecomes, Saint-Sauveur-le-Vicomte.
Montisburgus, Montebourg.
Hambeia, Hambie.
fem. B. M. de Protectione, Notre-Dame de Protection,
établie à Valognes en 1626.
B. M. de Angelis, Notre-Dame des Anges, établie à
Goutances en 1633.
0. S. A. vir. S. Laudus, Saint-Lô.
Gaesarisburgus, Notre-Dame du Vœu à Cherbourg.
0. Prsem. Blanca landa, Blanchelande.
EBROIO*, EVREUX
Siège épiscopal illustré par S. Taurin ; diocèse de 550 paroisses,
de 14 abbayes, de 4 collégiales et d'un grand nombre de couvents.
Cf. Chassant et Sauvage, Histoire des évêques d'Évreux, 1 vol. in-16, Évreux,
1846. — Fisquet, France pontificale, Évreux ; 1 vol. in-8, Paris, 1867.
77. — Jacques Potier de NOVION, 77e évêque d'Évreux.
Né à Paris en 1647, fils de Nicolas, premier président au Parlement,
ÉVÊCHÉ d'évreux 353
et de Catherine Gallard, abbé du Petit- Gîteaux (Chartres), docteur en
théologie, fut nommé successivement évêque de Sisteron et de Fréjus.
Il venait d'être sacré pour ce dernier siège, quand il fut nommé évêque
d'Évreux, mai 1681, en même temps que L.-J. de Grignan, qui avait été
nommé évêque d'Évreux l'année précédente, était appelé au siège de
Carcassonne. Il succédait en réalité au pieux évêque Henri de Maupas
mort le 12 août 1680.
Malgré ses efforts pour pacifier les esprits, il y eut scission entre lui
et son clergé. Il ne fut peut-être pas assez ferme. S'il ne persécuta pas
le vertueux H. Boudon, grand archidiacre d'Evreux, il ne déploya pas
assez d'énergie pour le soutenir et le venger.
f à Évreux, le 14 octobre 1709, set. 62, es. 32.
— Gaston-Armand Sublet de HEUDICOURT, docteur de Sorbonne,
abbé de la Roë (Angers), vicaire-général de Rouen à Pontoise, nommé
évêque d'Évreux le 1er novembre 1709.
f à Rouen, le 10 février 1710, n'ayant pas encore reçu ses bulles.
78. — Jean LE NORMANT.
Né en 1662 à Orléans de parents humbles, fut agrégé à la maison de
Sorbonne et reçu docteur avant l'âge de trente ans. Promoteur du
diocèse de Paris en 1700, syndic du clergé en 1705, député à l'Assemblée
de 1710.
Nommé évêque d'Évreux le 12 juillet et sacré à la Sorbonne le 21
décembre 1710, il mérita l'honneur d'être signalé par les Jansénistes
comme l'un des destructeurs de Port-Royal, quoiqu'il eût fait partie de
l'administration du cardinal de Noailles.
La vérité est qu'il surveilla l'enseignement de la théologie dans son
diocèse, qu'en 1728 il fit taire les cinquante avocats de Soanen. Il crut
pourtant devoir supprimer des fêtes.
f à Évreux, le 7 mai 1733, set. 71, es. 23.
79. — Pierre-Jules-César de ROCHECHOUART*.
Né le 8 mars 1698 au château de Montigny, diocèse d'Orléans, fils de
Louis, seigneur de Montigny, et d'Elisabeth de Cugnac, prieur de
1. Histoire de la maison de Rochechouart, parle général comte de Rocheghouart;
2 vol. in-4, Paris, 1859.
23
354 PROVINCE DE ROUEN
Saint-Lo (Rouen) en 1724, vicaire-général de l'orthodoxe Fleuriau,
évêque d'Orléans.
Nommé évêque d'Évreux le 1er septembre 1733, préconisé le 2 décem-
bre, il se fit sacrer le 21 mars 1734 au noviciat des Jésuites de Paris
par son métropolitain, Nicolas de Tavannes.
Strict observateur des canons, il soutint la bulle Unigenitus même
devant le Parlement de Rouen, où des Appelants l'avaient poursuivi ;
il embellit la maison de campagne des évêques, fit accorder à ses
chanoines des ornements spéciaux, donna un Breviarium Ebroicense.
Transféré à Bayeux en 1753. Cf. B a yeux.
80. —Arthur-Richard DILLON.
Né en 1721 à Saint-Germain-en-Laye, quatrième fils d'Arthur, Irlandais
au service de la France, archidiacre de Rouen à Pontoise, abbé d'Élan
(Reims).
Nommé évêque d'Évreux le 18 août 1753, il se fit sacrer le 28 octobre
par Saulx-Tavannes, prit possession. Député de sa province à l'Assem-
blée de 1755, il se tourna vers les Feuillants, en grand seigneur pauvre,
qui visait plus haut qu'Évreux,
Transféré à Toulouse en 1758. Cf. Toulouse.
81. — Léopold-Charles de CHOISEUL-Stain ville.
Né le 6 décembre 1724 au château de Lunéville, était frère du fameux
ministre de Louis XV et vicaire-général de son cousin Claude- Antoine
de Choiseul à Châlons ,
Nommé évêque d'Évreux le 14 mai 1758 et sacré le 29 octobre, il ne
se pressa pas d'aller occuper son modeste siège.
Transféré à Albi, avril-juin 1759. Cf. Alri.
82. — Louis-Alrert de LEZAY-MARNESIA.
Né en 1707 dans le diocèse de Besançon, troisième fils de Claude-
Hubert, gouverneur du château de Brest, et de Claude-Françoise de
Poligny, fut reçu comte de Lyon en 1728, devint doyen en 1758.
Nommé évêque d'Évreux le 5 avril 1759 et sacré le 6 novembre, il
fit la translation solennelle des reliques de S. Taurin, fonda la chapelle
sépulcrale des évêques dans la cathédrale d'Évreux.
Mais devenu infirme, il se démit de son évêché en 1773, reçut en
ÉVÊCHÉ d'évreux 355
échange l'abbaye de Beaulieu (Verdun), tout en gardant Bellevaux
(Besançon) qu'il tenait depuis 1731.
f à Lons-le-Saulnier, le 4 juin 1790, aet. 83, es. 31.
83. — François de NARBONNE-LARA.
Transféré de Gap, 1773-1775. Cf. Gap.
Un de ses premiers soins fut de supprimer plusieurs fêtes. Quelques
autres réformes le rendirent impopulaire, quoiqu'il fût très généreux.
Il était premier aumônier de Mesdames Victoire et Sophie (1771), abbé
de Lire (1779), etc.
Aux élections de 1789, il attacha une grande importance aux privilèges
de son ordre, ce qui le fit rejeter et amena l'élection de Lindet.
Quand son siège fut occupé par ce dernier, il détourna ses prêtres
du serment. Émigré à Tournai, juin 1791, il lança un mandement qui
fut cause de beaucoup de rétractations.
f à Rome, le 12 novembre 1792, set. 72, es. 29.
ABBAYES DU DIOCÈSE D'ÉVREUX
0. S. B. vir. S. Taurinus, Saint-Taurin.
Grux S. Leufredi, La Croix-Saint-Leufroy.
Conchae, Conches.
Lira, Lire.
Ibreium, Ivry.
fem. S. Salvator Ebroicensis, Saint-Sauveur-d'Évreux.
S. Nicolaus de Vernolio, Saint-Nicolas de Vemeuil.
Novus Burgus, Neubourg.
Paceium, Pacy.
0. S. A. fem. S. Ludovicus de Vernone, Saint-Louis de Vemon.
0. Cist. vir. Brolium Benedicti, Breuil-Benoît.
Noa, La Noë.
Bonus portus, Bonport.
fem. Strata, Notre-Dame de VEstrée.
356 PROVINCE DE ROUEN
COLLÉGIALES, COLLÈGES ET COUVENTS
Il y a quatre collégiales dans le diocèse : N.-D. de Vernon, Saint-
Louis de la Saussaie, Saint- Antoine et Saint-Georges de Gaillon.
Il y a trois collèges pour l'instruction de la jeunesse : Évreux,
Verneuil et Vernon.
On distingue en tête des couvents la belle Chartreuse de Gaillon. Les
Dominicains ont un couvent à Évreux, ainsi que les Gordeliers et les
Capucins. Il y a des Picpuciens à Louviers, à Pont- de-F Arche et à
Laigle ; des Ursulines à Évreux, des Franciscaines à Louviers, des
Augustines de la Congrégation Notre-Dame à Vernon, etc.
LEXOVII, LISIEUX
Les évêques de Lisieux étaient en même temps comtes de la ville
et conservateurs de l'Université de Caen.
Cf. Fisquet, op. cit. Bayeux et Lisieux; 1 vol. in-8, Paris, 1867. — Dubois, Histoire
de Lisieux et de son comté ; 2 vol. in-8, Lisieux, 1865.
50. — Léonor II de Goyon de MATIGNON, 50e évêque de Lisieux.
Né à Thorigny le 5 septembre 1637, second fils de François, gouver-
neur de la Basse-Normandie, et d'Anne Malon de Bercy, fut abbé de
Lessay, doyen de Lisieux, aumônier du roi.
Nommé évêque-comte de Lisieux en 1676 à la démission de son
oncle Léonor Ier, il se fit sacrer le 14 mars 1677 au noviciat des Jésuites
à Paris.
Il embellit sa cathédrale, rebâtit le palais épiscopal, fonda deux
séminaires pour les étudiants, deux hospices pour les pauvres et fut
plus orthodoxe que son frère de Condom. Il donna pourtant en 1704 un
Breviarium Lexoviense.
f à Paris, le 14 juillet 1714, set. 77, es. 34.
Son corps fut rapporté à Lisieux.
ÉVÊCHÉ DE LISIEUX 357
51. — Henri-Ignace de BRANCAS.
Né à Pernes, diocèse de Carpentras, en 1684 (alias 1687), quatrième
fils de Henri, marquis de Céreste, et de Dorothée de Cheylus, fut abbé
de Saint-Gildas-des-Bois en 1706, de Chambre-Fontaine en 1712,
docteur en théologie, 1710.
Nommé évêque-comte de Lisieux le 15 août 1714 et sacré le 13
janvier 1715 au noviciat des Jésuites à Paris, il fit beaucoup pour sa
ville et pour son diocèse. Orthodoxe, comme son héroïque frère,
l'archevêque d'Aix, il fut aussi recommandable par sa charité, sa piété
et ses autres vertus.
Il fit approuver les Filles de la Providence en 1723 pour l'instruction
de la jeunesse, termina les contestations de son chapitre et rédigea des
statuts pour son clergé.
f à Lisieux, le 31 mars 1760, set. 76 (73), es. 46, sous-doyen des
évêques de France.
Son éloge de 15 p. in-4° par ses vicaires-généraux, dont l'un était
J.-D. de Cheylus, est signalé dans le Journal de Trévoux, juin 1760.
52. — Jacques-Marie de Caritat de CONDORCET.
Tranféré d'Auxerre, 1er janvier-16 mars 1761. Cf. Auxerre.
Arrivé à Lisieux, dans un diocèse préservé de l'hérésie, le courageux
athlète put se reposer des luttes glorieuses qu'il avait soutenues à
Auxerre, sans toutefois enfouir ses talents.
Il déploya son zèle pour défendre les Jésuites ; il poursuivit les
Jansénistes ; il s'attaqua vigoureusement à Voltaire, sans pouvoir, hélas !
lui arracher son propre neveu, Jean- Antoine-Nicolas, le trop fameux
marquis de Condorcet.
Les pieux fidèles s'étonnèrent de voir un si saint évêque supprimer
plusieurs fêtes.
f à Lisieux, le 21 septembre 1783, set. 80, es. 42.
S'il faut en croire Fisquet, la Vie de J.-M. de Condorcet, a été publiée
par un anonyme: où et quand? Nous avons mentionné, p. 31, celle
que M. l'abbé Rance a donnée en 1885.
53. — Jules- Basile Ferron de la FERRONNAYS, dernier évêque
de Lisieux.
Transféré de Bayonne, 1783-1784. Cf. Bayonne.
Suivant son désir, on l'accueillit sans pompe ; de son côté, il ne
358 PROVINCE DE ROUEN
montra que bienveillance et douceur, ce qui n'empêcha pas les Nouvelles
ecclésiastiques, 24 avril 1786, de l'accuser de dureté et d'apathie.
Aux élections du bailliage d'Évreux, mars 1789, il ne vit pas assez
clairement les tendances révolutionnaires qui mirent en avant Lindet,
un de ses prêtres. Mais bientôt il protesta contre les lois schismatiques
et les intrus.
Forcé de fuir en Suisse, dans les Pays-Bas, en Allemagne, il écrivit
de Brunswick à Rome, 1795-1796, deux lettres que rapporte Theiner.
f à Munich, le 15 mai 1799, set. 74, es. 29.
ABBAYES DU DIOCÈSE DE LISIEUX
0. S. B. vir. S. Ebrulfus Uticensis, Saint-Evroult oVOuche.
Bernaicus, Bernay. .
Pratellum, Préaux.
Grestanum, Grestain.
Cormelise, Cormeilles.
Bellus mons in Algia, Beaumont-en-Auge, prieuré,
fem. S. Leodegarius Pratelli, Saint-Léger de Préaux.
S. Desiderius Lexoviensis, Saint-Désir de Lisieux.
0. S. A. S. Barbara in Algia, Sainte-Barbe-en-Auge, prieuré
cédé aux Jésuites de Gaen en 1607.
0. Praem. Mons Dei, Mondaye, près de Bayeux.
SAGII, SÉEZ
Cf. Fisquet, France pontificale, Séez ; 1 vol. in-8, Paris, 1865. — Maurey
d'Orville, Recherches historiques sur la ville, les évêques et le diocèse de Séez; 1 vol.
in-8, Séez, 1829. — H. Marais et H. Beaudouin, Essai historique sur la cathédrale
et le Chapitre de Séez; 1 vol. gr. in-8. Alençon, 1876.
69. — Jean de FORGOAL, 69* évêque de Séez.
Originaire des Gévennes, d'une famille protestante convertie, mais né
catholique, fut aumônier du roi, prieur de Moustiers-au-Perche.
1. C'est à dessein que nous gardons cette orthographe respectable.
ÉVÊCHÉ DE SÉEZ 359
Nommé évêque de Séez en 1671, pour remplacer François-Rouxel
de Médavy, qui passait au siège de Rouen, il se fit sacrer à Paris le 24
août 1672, et prit possession le 22 mars 1673.
Il soutint à bon droit ses statuts, même contre son métropolitain,
mais à tort ses prétentions au gouvernement temporel de sa ville
épiscopale contre le marquis d'Angennes.
f à Séez, le 22 février 1682, set. ?.. es. 10.
70. — Mathurin SAVARY.
Né à Paris, était fils * ou parent de Jacques Savary, auteur du livre
intitulé le Parfait Négociant. Aumônier de la reine, il fut pourvu de
deux abbayes.
Nommé évêque de Séez le 22 mai 1682, il resta dix ans sans bulles,
administrant néanmoins comme vicaire -capitulaire, malgré certaines
oppositions locales.
Ayant enfin reçu ses bulles le 6 mars 1692, il se fit sacrer le 24 août
aux Feuillants de Paris, prit possession le 23 octobre, visita ses parois-
ses, donna un excellent catéchisme.
f à Séez, le 16 août 1698, aet. ?., es. 6.
71. — Louis d'AQUIN.
Transféré de Fréjus, 1698-1699. Cf. Fréjus.
Il prit possession le jour de la Pentecôte 1699, se montra dur contre
Fénelon, doux pour les Jansénistes, tout en employant les Jésuites
d'Alençon. Il assista Rancé à la mort.
Cet évêque eût de la dignité, de la piété, de l'activité.
f à Séez, d'une maladie contagieuse le 17 mai 1710, set. 45, es. 13,
léguant ses biens aux pauvres.
72. — Dominique-Barnabe TURGOT de Saint-Clair.
Né à Paris le 26 octobre 1667, d'une famille bretonne, établie en
Normandie, était fils d'Antoine, maître des requêtes, et de Jeanne du
Tillet, docteur en théologie, aumônier du roi, agent général du clergé.
Nommé évêque de Séez le 12 juillet 1710 et sacré le 14 décembre aux
Jésuites de Paris, il prit possession le 15 février 1711, confia aux
Jésuites d'Alençon la direction de son grand séminaire, publia la bulle
1. Fisquet nie la filiation tout en convenant de la parenté.
360 PROVINCE DE ROUEN
Unigenitus dès 1714, mérita l'estime générale par son exquise affabilité
et la distinction de ses manières.
Premier aumônier de la duchesse de Berry, il venait de recevoir
l'abbaye de Silly et de donner un Proprium SS. Sagiensium.
f à Séez, le 18 décembre 1727, set. 60, es. 17.
73. — Jacques-Charles-Alexandre LALLEMANT.
Né le 8 février 1691, fils de Charles-Louis, comte de Lévignen,
seigneur de Betz, ancien receveur-général des finances à Soissons, et
de Catherine Trois-Dames, fut reçu docteur de Sorbonne en 1716,
devint vicaire-général de Montcley, évêque d'Autun, puis visiteur-
général des Carmélites.
Nommé évêque de Séez le 27 mars 1728 et sacré le 23 janvier 1729 à
l'Assomption de Paris, il fit exiler en 1731 trois de ses curés Appelants,
donna un Bréviaire de Séez, analogue au Bréviaire de Paris, fit réparer
sa cathédrale. Instruit, zélé, mortifié, il était aimé de tous.
Député de sa province à l'Assemblée du clergé.
f à Paris, le 6 avril 1740, set. 49, es. 12.
Enterré à Saint-Roch.
74. — Louis-François Néel de CHRISTOT.
Né à Rouen en 1698, conseiller-clerc au Parlement de Normandie
en 1719, abbé de Silly en 1728, doyen du chapitre de Bayeux en 1735,
plus fort en droit qu'en théologie, mais charitable et bon.
Nommé évêque de Séez le 5 mai 1740 et sacré le 18 décembre à
Gaillon par Saulx-Tavannes, il fit son entrée le 14 octobre 1741, visita
son diocèse.
En 1744, il laissa partir les Jésuites de son grand-séminaire, qui
échut aux Eudistes. En 1762 il se contenta de signer une lettre collective
en faveur des Jésuites, quoiqu'il regrettât leur collège d'Alençon. Il allait
trop souvent à Rouen, n'étant plus que conseiller honoraire du Parle-
ment. Toutefois, il ne perdait pas de vue son diocèse, où sa mémoire
s'est gardée longtemps.
f à Saint-Victor de Paris, le 8 septembre 1775, 33t. 77, es. 35.
Enterré à Saint- Victor.
75. — Jean-Baptiste du Plessis d'ARGENTRÉ.
Né au château du Plessis, dans la paroisse d'Argentré-de-Bretagne,
ÉVÊCHÉ DE SÉEZ 361
le lor novembre 1720, l'un des fils de Pierre, ancien page de Louis XIV
et de Marie-Louise Hindret de Ravenne, qui eurent six fils et sept filles,
il fut protégé ainsi que son frère Louis-Charles, par Gilles du Goetlosquet,
ancien évêque de Limoges, devenu précepteur des Enfants de France.
Pourvu d'une commanderie de Malte, du prieuré de Saint- Junien,
des abbayes d'Olivet (Orléans), d'Évron (Le Mans), de Saint-Germain
(Auxerre), de Saint- Aubin (Angers), de Saint-Martin (Séez), vicaire-
général de son frère Louis-Charles, évêque de Limoges.
Devenu lecteur des Enfants de France, Jean-Baptiste fut sacré évêque
de Tagaste le 20 mars 1774, pouvant rester ainsi à Paris ou à Versailles,
tandis que son frère Louis-Charles était à Limoges.
Nommé évêque de Séez, fin 1775, il prit possession, mais revint
souvent à la cour, d'où il protégeait son frère de Limoges, sans oublier
ses neveux, protection qui est onéreuse pour sa mémoire. Premier
aumônier de Monsieur en 1784, il fit achever les réparations de sa
cathédrale, bâtir le palais épiscopal.
La Révolution l'ayant remplacé par un évêque constitutionnel,
Lefessier, il émigra en Angleterre et finit par s'établir à Munster en
Westphalie avec son frère de Limoges.
C'est de Munster en 1801 qu'il data deux actes déplorables. Par le
premier, il revendiquait la juridiction sur le diocèse de Rouen ; par le
second, il refusait sa démission au pape, refus aggravé le 3 avril 1803
par les Réclamations qu'il signa.
f à Munster, le 24 février 1805, aet. 85, es. 31.
Enterré à Munster, il a été rapporté à Séez en 1875 .
ABBAYES DU DIOCÈSE DE SÉEZ
0. S. B. vir. S. Martinus Sagiensis, Saint-Martin de Séez1.
S. Petrus supra Divam, Saint-Pierre-sur-Dive.
fem. Almaniscae, Almenèches.
Vinacium, Vignats.
0. S. A. fem. Esseium, Essai.
1. Le monastère, rebâti depuis peu, fut vendu comme bien national en 1791, mais
non démoli. On l'a racheté de nos jours, et il est aujourd'hui le grand séminaire.
362
PROVINCE DE ROUEN
0. Gist. vir. S. Andréas de Gofferno, Saint-André en Gouffem.
Trappa, La Trappe, en règle depuis 1662 4.
Villare Caniveti, Villers-Canivet.
S. Joannes in Falesia, Saint- Jean de Falaise.
Silleium, Silly 2.
0. S. Clarse. S. Clara Alenconiensis, Sainte-Claire iï Alençon.
0. Gist. fem
0. Prsem.
COLLÉGIALES, COLLÈGES ET COUVENTS
Il y avait une collégiale à Mortagne, une autre à Garrouges. Les
Jésuites avaient un collège à Alençon qui fut fermé en 1762. Alençon,
Séez, Argentan, Falaise avaient des couvents d'hommes ou de femmes.
1. L'histoire de l'abbé de Rancé et de sa réforme est assez connue.
2. Henri Dumont, maître de chapelle du roi, célèbre par la messe royale, fut abbé
de Silly en 1667. f le 8 mai 1684.
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SENONENSIS PROVINCIA
PROVINCE DE SENS
Métropole de la quatrième Lyonnaise, Agedincum ou Agendicum,
prit le nom du peuple qui l'environnait, Senones, comme Durocortorum
le nom de Rémi, Lutetia de Parisii. Le siège épiscopal qui s'y établit
de très bonne heure devint par le fait même un siège métropolitain.
Les limites de la province ecclésiastique de Sens furent pendant
seize siècles celles qu'avait eues autrefois la quatrième Lyonnaise.
Mais en Tan 1622, comme nous l'avons déjà dit, l'érection de Paris en
métropole détacha de Sens quatre sufïragants ; et la province diminuée
n'eut plus dès lors que quatre diocèses : Senonen. Sens, Autissiodoren.
Auxerre, Nivernen. Nevers, Trecen. Troyes.
Il est vrai, un cinquième siège épiscopal existait dans la province,
sur un point presque imperceptible. C'est celui de Bethléem, transporté
de la Palestine dans l'Hôtel-Dieu de Pantenère près Glamecy. Mais les
évêques de Bethléem, n'ayant aucune juridiction en dehors de leur
Hôtel-Dieu, n'étaient pas, à proprement parler, des suffragants de
l'archevêque de Sens.
Cf. Gallia Christiana, tomus XII, anno 1770 editus. — Almanach royal, années
successives, au chapitre intitulé Clergé de France.
SENONES, SENS
Par Etampes, Provins et Melun, l'archidiocèse de Sens touchait
presque à Paris ; mais il ne s'étendait guère à l'est. On y comptait près
de 800 paroisses et un grand nombre de monastères ; nous ne men-
tionnerons que les abbayes.
Cf. Fisquet, France pontificale : Sens et Auxerre ; 1 vol. in-8. Paris, 1868.
364 PROVINCE DE SENS
ARCHEVÊQUES DE SENS
95. — Nicolas, cardinal de PELLEVÉ.
Né en 1515 ; évêque d'Amiens en 1553 ; archevêque de Sens,
16 décembre 1562, créé cardinal par saint Pie V le 17 juin 1570, alla
résider à Rome de 1572 à 1592.
Nommé et préconisé archevêque de Reims par Clément VIII, juillet
1592, il prit possession de Reims tout en gardant Sens ; fauteur ardent
de la Ligue.
f à Paris, hôtel de Sens, le 28 mars 1594, eet. 79, es. 41, card. 24.
96. — Renaud de REAUNE.
Né en 1527 ; évêque de Mende en 1568 ; archevêque de Rourges en
1581 ; nommé archevêque de Sens par Henri IV le 26 mai 1594,
n'obtint ses bulles qu'en 1602 ; put alors exercer les fonctions de grand
aumônier de France ; disputa sans succès le droit de primatie à Claude
de Rellièvre, archevêque de Lyon.
f à Paris le 27 septembre 1606, aet. 80, es. 36.
Nicolas de Pellevé et Renaud de Reaune ont joué dans notre patrie en
des temps agités un rôle trop actif pour n'avoir pas encouru des critiques
exagérées ou reçu des éloges menteurs, selon le parti embrassé par les
historiens. Il faut n'être d'aucun parti.
97. — Jacques Davy, cardinal du PERRON.
Né à Saint-Lô le 25 novembre 1556, fils de Julien, médecin, et
d'Ursine Lecointe, huguenots l'un et l'autre, fut élevé en Suisse, fit
preuve d'une facilité prodigieuse pour l'érudition et les lettres. Etant
venu à Paris en 1576, il abjura l'hérésie, entra dans l'état ecclésiasti-
que, prononça l'oraison funèbre de Marie Stuart et composa un poème
sur la mort de Joyeuse, 1587 ; s'attacha bientôt à Henri IV, qui le
nomma évêque d'Evreux en 1595, le députa aussitôt à Rome où il
arriva le 12 juillet, et de concert avec Arnaud d'Ossat, procura l'abso-
lution au roi. Préconisé le 11 décembre, il fut sacré le 27 décembre à
Saint-Louis- dès-Français, revint en France, salua le roi à Amiens et
se rendit dans son diocèse. Il y convertit d'abord sa mère, puis Henri
de Sponde, Sancy, etc., confondit du Plessis-Mornay à la conférence
de Fontainebleau, 4 mai 1600, ce qui « rougit son chapeau ».
ARCHEVÊCHÉ DE SENS 365
Créé cardinal par Clément VIII, le 4 juin 1604, il partit pour Rome
en qualité d'ambassadeur, y entra le 18 décembre quand se tenaient
les Congrégations de Auxiliis ; assista aux deux conclaves de l'an 1605.
Nommé archevêque de Sens et grand aumônier de France en 1606,
il se hâta de rentrer, prit possession de son nouveau siège le 26
octobre 1608, s'occupa beaucoup de son diocèse, sans négliger ses
autres fonctions et ses écrits polémiques. Tint son concile provincial
en 1612 où fut condamné le livre d'Edmond Richer, etc. Mais attaqué
d'une rétention, il reçut pieusement les Sacrements.
f à Paris, 5 septembre 1618, set. 62, es. 23, card. 15.
98. — Jean Davy du PERRON, frère puîné, coadjuteur et suc-
cesseur du précédent. Nommé et préconisé archevêque d'Héraclée en
1617, et sacré en 1618, il succéda la même année, fut zélé.
f sous Montauban, 24 octobre 1621, set. 56, es. 4.
99. — Octave de BELLEGARDE, évêque de Conserans, 1614,
nommé archevêque de Sens le 14 novembre 1621, ne reçut ses bulles
qu'après le démembrement de sa province et l'érection de Paris en
métropole.
Ayant pris possession le 23 février 1623, il fonda un collège de
Jésuites à Sens, réforma les monastères, censura les Libertés galli-
canes de Pithou, 1639. S'il approuva la Fréquente Communion
d'Arnauld, il finit par rompre avec les Jansénistes.
f à Montreuil-sous-Bois, 26 juillet 1646, set. 58 (59), es. 32.
100. — Louis-Henri de Pardaillon de GONDRIN.
Cousin, coadjuteur et successeur du précédent, étant fils d'Antoine-
Arnauld et de Paule de Bellegarde ; il fut sacré archevêque d'Héraclée
au Lys, par Bellegarde, 14 mai 1645. Devenu archevêque de Sens
l'année suivante, il enleva aux Jésuites le pouvoir d'entendre les
confessions, lui qui avait été élevé à La Flèche ; il tracassa les Capu-
cins. S'il accepta la bulle d'Innocent X contre Jansénius, ce fut en
distinguant le fait et le droit.
Cet archevêque est célèbre par la singularité de ses statuts synodaux,
par sa mobilité d'esprit, par ses excès de zèle et de lâcheté.
f à son abbaye de Chaume, 19 septembre 1674, set. 54, es. 30.
366 PROVINCE DE SENS
101. — Jean de MONTPEZAT de Carbon.
Il était né en Languedoc, avait été nommé le 5 juin 1657 évêque de
Saint-Papoul et sacré le 8 septembre aux Carmélites de Paris ; transféré
à Bourges, 28 octobre 1664-19 juin 1665.
Nommé archevêque de Toulouse, mai 1674, il n'avait pas encore
reçu ses bulles pour ce nouveau siège, quand Gondrin vint à mourir.
Nommé alors archevêque de Sens le 10 octobre 1674, préconisé le
22 juillet 1675, il rendit tous les pouvoirs aux Jésuites, prit possession
19 octobre, fit donner des missions, acheva le séminaire qu'il confia
aux Lazaristes, assista à la Petite-Assemblée de 1681, non à la Grande,
mais se trouva à l'Assemblée ordinaire de 1685, toujours gallican.
f à Sens le 5 novembre 1685, set. 85 (80 aut 79), es. 29.
102. — Hardouin Fortin de LA HOGUETTE.
Transféré de Poitiers, 13 novembre 1685-11 janvier 1692. Cf. Poitiers.
Comme on le voit, sept ans s'écoulèrent entre la date du brevet
royal et celle des bulles.
Ayant administré tout ce temps comme vicaire capitulaire, le nouvel
archevêque prit possession le 20 avril 1692.
Il modifia en synode, 24 septembre 1692, les statuts de Gondrin ;
visita son diocèse, se montra zélé contre les Huguenots : il était
modéré, condamna pourtant Fénelon ; donna en 1702 « Breviarium
Senonense », en 1715 « Missale, Rituale », de sa propre autorité.
f à Sens le 28 novembre 1715, set. 72, es. 30.
103. — Denys-François Le Bouthillier de CHA VIGNY.
Transféré de Troyes, 20 janvier 1716-24 juin 1718. Cf. Troyes.
Les deux ans et demi qui s'écoulèrent entre la nomination et la
préconisation laissent entendre que le pape Clément XI se défiait alors
du Régent et contrôlait ses choix.
Avait-il si grand tort dans le cas qui nous occupe ?
Chavigny, devenu archevêque, se hâta de rendre obligatoire, comme
s'il eût été dans son droit : « Novum Breviarium ex solis Scripturse
sacras verbis compositum », 1er décembre 1725; il tenait pour la
morale sévère, qu'il alliait du reste facilement avec le gallicanisme.
f à Marcilly, 9 novembre 1730, 83t. 65, es. 33.
104. — Jean-Joseph LANGUET de Gergy.
Transféré de Soissons, 25 décembre 1730-5 mars 1731. Cf. Soissons.
ARCHEVÊCHÉ DE SENS 367
Fut aussi pieux, savant et zélé à Sens, qu'il l'avait été à Soissons.
Il lutta victorieusement contre ses collègues jansénistes et notamment
contre ses trois suffragants que nous allons nommer.
Il se vit forcé d'interdire l'enseignement aux Ursulines de Sens qui
s'obstinaient dans l'erreur; fit donner en 1741 une mission par
Brydaine, embellit sa cathédrale.
f à Sens le 11 mai 1753, aet. 76, es. 38, laissant beaucoup d'ouvrages
publiés ou manuscrits, tous dignes d'un prélat catholique et d'un
académicien.
105. — Paul d'Albert, cardinal de LUYNES.
Transféré de Bayeux, 18 août-16 septembre 1753. Cf. Bayeux.
Il fut reçu à l'Académie des Sciences 1755, comme il avait été reçu
à l'Académie française douze ans auparavant pour ses mérites
personnels.
Créé cardinal par Benoît XIV le 5 avril 1756, il assista à trois
Conclaves ; défendit de son mieux les Jésuites, en 1762 contre les
Parlements et soutint les Ordres religieux contre la Commission des
Réguliers dans laquelle il se garda bien d'entrer.
f à Paris le 21 janvier 1788, aet. 83, es. 59, card. 32, doyen des
évêques de France.
106. — Etienne-Charles de Loménie, cardinal de BRIENNE.
Transféré de Toulouse, 30 janvier-10 mars 1788. Cf. Toulouse.
Au moment de sa translation, il était ministre principal de
Louis XVI ; mais il tomba sans gloire du ministère ou fut congédié le
16 août de la même année.
Il garda soigneusement ses abbayes et autres bénéfices qui lui
rapportaient plus de six cent mille livres de rente.
Créé cardinal par Pie VI le 15 décembre 1788, il n'alla pas à Rome,
et pourtant il ne fit son entrée à Sens que le 3 mai 1790.
On sait qu'il prêta le serment schismatique et devint ainsi l'évêque
constitutionnel de l'Yonne.
Il renvoya à Rome les insignes de la dignité cardinalice, ce qui
n'empêcha pas Pie VI de le dégrader dans le Consistoire du 26 sep-
tembre 1791. Il avait refusé de se prêter au sacre des évêques consti-
tutionnels.
368 PROVINCE DE SENS
Ayant acheté l'abbaye de Saint-Pierre-le-Vif, il en fit démolir l'église,
s'établit dans l'abbatiale. G'est-là qu'il fut arrêté, gardé à vue, menacé.
f d'apoplexie ou suicidé le 49 février 4794, à l'âge de 67 ans.
On comprend que nous ne comptions pas les années de son sacre,
ni de son cardinalat.
406 bis. — Pierre-François-Marcel de LOMÉNIE.
Neveu à la mode de Bretagne et coadjuteur du précédent, mais non
successeur.
Né à Marseille le 48 juillet 4763, abbé de Jumièges, 4788, agent
général du clergé. Nommé coadjuteur de son oncle, avec future succes-
sion, et sacré archevêque de Trajanople le 44 janvier 4789, prêta le
serment qu'on ne lui demandait pas.
Il fut cependant arrêté, jugé et guillotiné à Paris avec sa famille le
24 floréal an II (40 mai 4794), set. 34, sans avoir pris le titre d'arche-
vêque de Sens, que, du reste, il ne reconnaissait plus, bien différent
en cela du coadjuteur d'Albi, neveu du cardinal de Bernis.
ABBAYES DU DIOCÈSE DE SENS
0. S. B. vir. S. Petrus vivus, Saint-Pierre-le-Vif.
S. Golumba, Sainte-Colombe.
Ferrari as, Février es.
S. Petrus Melodunensis, Saint-Pierre de Melun.
Maurigniacum, Morigny.
Calma, Chaume ou La Chaume.
fem. S. Joannes Senonensis, Saint- Jean de Sens.
S. Severinus Castri Landonis, Château- Landon.
S. Jacobus Pruvinensis, Saint- Jacques de Provins.
Jardum, Le Jard.
0. Cist. vir. Pruliacum, Prully.
Scaleise, Eschaalis.
Joyacum, Jouy.
Fons Johannis, Fontaine- Jean.
Vallis lucens, Vauluisant.
Barbellum, Barbeaux.
Sacra cella, Cercanceaux.
ÉVÊCHÉ d'auxerre 369
0. Gist. fem. Villarium, Villiers.
Gaudium, La Joie.
Lilium, Le Lys.
0. Praem. Dei locus, Dilot.
S. Paulus, Saint-Paul.
0. S. Claree. Mons S. Catharinse, Le Mont-Sainte- Catherine.
AUTISSIODORUM, AUXERRE
Siège épiscopal, un des plus anciens et des plus célèbres
de la France.
Cf. Fisquet, op. cit. Sens et Auxerre, in-8 de 472 p. Paris, 1868.
102. — André COLBERT, 102e évêque d' Auxerre.
Né en 1647 à Reims, était fils de Charles, président au présidial de
Reims, et de Marguerite de Mévilliers, n'était que cousin du Ministre
et de son frère Nico'as ; fut chanoine à Reims, dès 1660, docteur de
Sorbonne en 1669.
Nommé évêque d'Auxerre pour succéder à son cousin Nicolas
Golbert, qui était mort le 5 septembre 1676, il fut préconisé le 5 avril
1677 et sacré le 24 juillet 1678 à la Sorbonne ; il confia son séminaire
aux Lazaristes.
Bien en cour et à la ville, mal en province, il assista volontiers à la
petite Assemblée de 1681 ; ce qui ne l'empêcha pas de siéger dans
l'Assemblée extraordinaire de 1682, comme représentant de sa province
et comme partisan du grand Golbert.
f à Régennes le 9 juillet 1704, œt. 55, es. 26.
103. — Louis-Daniel-Garriel de Pestel de Lévis de Thubières
de GAYLUS.
Né à Paris le 20 avril 1669, était fils de Henri et de Claude Fabert,
élève des Jésuites à Louis-le -Grand et des Sulpiciens, docteur en
théologie, devint aumônier du roi, vicaire général de Noailles h Paris,
grâce à Madame de Maintenon.
24
370 PROVINCE DE SENS
Nommé évêque d'Auxerre le 15 août 1704, préconisé le 27 janvier
1705 et sacré le 1er mars aux Carmes-Déchaussés de Paris, commença
bien son épiscopat.
Il érigea l'Adoration perpétuelle du Saint-Sacrement dans une cha-
pelle en 1707, publia la bulle Unigenitus avec l'instruction des quarante
évêques en 1714.
Mais Louis XIV mort, il changea complètement, se laissa guider par
les Jansénistes, appela de la bulle en 1718, répliqua aux papes avec
insolence, interdit les Jésuites, supprima la Congrégation de la Sainte-
Vierge, en arriva jusqu'au fanatisme, vénérant le diacre Paris, se
vantant d'être en communion avec la Sainte-Eglise d'Utrecht. C'est
dans ces sentiments et en renouvelant son appel qu'il f à Régennes,
Mercredi-Saint, 3 avril 1754, set. 85, es. 50, doyen des évêques de
France, ayant perverti son diocèse par ses fautes et même par ses
qualités, pendant son épiscopat d'un demi-siècle.
N. B. — Ses œuvres, mandements, instructions pastorales etc., ont
été condamnées à Rome le 11 mai 1754.
104. — Jacques-Marie de Caritat de CONDORCET.
Transféré de Gap, grâce à Boyer, 24 juin-16 septembre 1754. Cf. Gap.
Ayant pris possession le 2 février 1755, il interdit aussitôt tous les
prêtres réguliers ou séculiers qui rejetteraient la Bulle ; et comme
tout son chapitre persistait dans le jansénisme, il refusa de commu-
niquer in divinis avec lui.
Cette fermeté causa des procès, des arrêts, l'exil de l'évêque pendant
un an (novembre 1756-novembre 1757), ce qui interrompit les visites
épiscopales, mais non les missions des Jésuites, Cordeliers, Capucins,
chargés de réveiller la foi dans le diocèse et d'y ranimer la piété.
A son retour, l'indomptable évêque, toujours éloquent et charitable,
reprit ses visites diocésaines avec le même zèle, refusa de se démettre,
dut cependant consentir à une translation, que Louis XV estimait
nécessaire !
Transféré à Lisieux, 1er janvier-16 février 1761. Cf. Lisieux.
105. — Jean-Baptiste-Marie Champion de CICÉ, dernier évêque
d'Auxerre.
Transféré de Troyes, 8 janvier-16 février 1761. Cf. Troyes.
évêchè d'auxerre 371
Il prit possession le 2 mars, procéda en bon Feuillant contre les
Jansénistes, pacifia le diocèse, déplora sincèrement l'expulsion des
Jésuites.
Député par le bailliage d'Auxerre aux Etats-Généraux, il s'opposa le
plus possible aux innovations, se distinguant ainsi de son frère, l'arche-
vêque de Bordeaux, refusa énergiquement de jurer la constitution
civile du clergé et d'imiter en cela son propre métropolitain ; il émigra
en Allemagne. Son vicaire général, l'abbé Viart, mort seulement en
1832, gouverna le diocèse pendant toute la Révolution.
L'évêque d'Auxerre fut louable jusqu'en 1801. Alors, non-seulement
il refusa de se démettre, mais encore il protesta contre le concor-
dat, signant les réclamations d'Asseline et se distinguant cette fois
encore de son frère, avec infiniment moins de mérite. L'archevêque
reconnaissait ses fautes, et les pleurait, l'évêque, exempt jusque-là de
fautes graves, se mettait en rébellion ouverte contre l'autorité souve-
raine du pape, sans vouloir reconnaître cette faute et s'en repentir.
f à Halberstadt 16 août (nov.) 1805, aet. 81, es. 47.
ABBAYES DU DIOCÈSE D'AUXERRE
0. S. B. vir. S. Germanus, Saint-Germain.
Caritas, La Charité.
fem. S. Julianus, Saint- Julien.
Griseno, Crisenon.
0. S. A. vir. S. Laurentius, Saint- Laurent.
S. Petrus, Saint-Pierre.
0. Cist. vir. Pontiniacum, Pon%ny, l'une des quatre filles de Cîteaux.
Bonus radius, Bouras.
Rigniacum, Rigny.
Rupes, Les Roches.
fem. InsulaB, Les Isles.
0. Prsem. S. Marianus, Saint-Marien.
372 PROVINCE DE SENS
NIVERNUM, NEVERS
Ce siège, très ancien, était soumis à la nomination royale ; mais pour
cette nomination, le roi tenait compte de la proposition des ducs de
Ne vers, qui se sont maintenus jusqu'à la Révolution française.
Cf. Fisquet, op. cit. Nevers et Bethléem, 1 vol. in-8 ; Paris 1864. — Grosnier
(l'abbé), Notice historique sur les évêques de Nevers, ajoutée à la Monographie de la
cathédrale de Nevers ; gr. in-8, Nevers, 1854.
95. — Edouard Valot, 95e évêque de Nevers.
Né en 1637, fils d'Antoine, premier médecin du roi et de Catherine
Gayant, préféra par vocation la carrière ecclésiastique, reçut en 1653
l'abbaye de Saint-Aubin-des-Bois (Saint-Brieuc), en 4658, celle de
Saint-Maurin (Agen), en 4660, celle de Nogent-sous-Coucy (Laon),
devint docteur de Sorbonne.
Nommé évêque de Nevers à la démission d'Eustache de Chéry, le 6
septembre 4666, et sacré à la Sorbonne par Gondrin, archevêque de
Sens, le 28 août 4667, il confia son séminaire aux Oratoriens, donna
l'habit, 44 juillet 4685, aux premières sœurs de la Charité de Nevers4,
dont il approuva les règles en 4698.
Malade, il se démit de son évêché, février 4705.
f à Paris, le 3 septembre suivant, ast. 68, es. 39.
96. — Edouard de BARGEDÉ.
Né en 4654 à Corbigny, fils de Gaspard, bailli de Nevers.
D'abord curé, puis chanoine de la cathédrale, vicaire-général, enfin
coadjuteur désigné du précédent.
Nommé évêque de Nevers le 4er novembre 4705, et sacré le 2 mai
4706 au noviciat des Jésuites à Paris par Fleuriau, encore évêque d'Aire,
il confia son petit séminaire aux Jésuites en 4709, reçut l'abbaye de
Saint-Cyran en 4740, fut détesté des Jansénistes, de son chapitre et de
tous les Appelants.
1. Ces religieuses, hospitalières et institutrices, avaient été fondées à Saint-Sauge
quelques années auparavant par Dom J.-B. Delaveyne, 0. S. B. — Cf. Histoire de
Jean-Baptiste Delaveyne, par l'abbé Marillier, vicaire-général de Nevers. 1 vol.
in-8. Paris, Lecoffre, 1890.
ÉVÊCHÉ DE NEVERS 373
f d'une fluxion de poitrine à Nevers le 20 juill. 1719, set. 68, es. 14,
vivement regretté par les pieux fidèles.
97. — Charles Fontaine des MONTÉES.
Né en 1662 à Orléans, fils d'Anne, conseiller du roi et de Françoise
Boyetet, fut reçu docteur de Navarre en 1689, puis conseiller clerc au
Parlement de Paris.
Nommé évêque de Nevers le 27 août 1719 par le crédit de Noailles,
et sacré le 12 novembre aux Carmes-Déchaussés de Paris ; étant très
riche, fut libéral et charitable.
Il légua sa belle bibliothèque aux chanoines de Saint-Martin ; mais
favorisa les Jansénistes, entrava les Jésuites, ce que Fisquet ne dit pas.
f à Paris, le 20 février 1740, 33t. 79, es. 21.
98. — Guillaume d'HUGUES de la Motte.
Né en 1690 au château de la Motte (Gap), fils de François, baron de
Beaujeu, et de Françoise de Gastellane-Salernes ; chanoine et prévôt
d'Embrun, il devint vicaire-général du cardinal de Tencin à Embrun.
Nommé évêque de Nevers le 24 septembre 1740 et sacré le 5 mars
1741 au Séminaire Saint-Sulpice par son métropolitain Languet, eut
beaucoup de peine à réparer les ravages jansénistes causés par son
prédécesseur dans les couvents de femmes ; quoique bon et doux, il se
montra ferme.
Transféré à Vienne, 4 avril 1751. Cf. Vienne.
99. — Jean-Antoine de TINSEAU.
Transféré de Belley, 4 avril 1751. Cf. Belley.
Il arrivait zélé pour la discipline, lui-même austère, charitable, pieux.
Pour sauver les Jésuites en 1762, il s'unit aux prélats qui demandè-
rent que l'Institut de Saint-Ignace fut modifié, et lui-même simplifia
les vœux des sœurs de Nevers.
Il fit beaucoup de Mandements de circonstance, assista comme
député de la province à six Assemblées du Clergé, fut prié d'écrire au
Pape en 1780, au nom de l'Assemblée pour déplorer la suppression de
certains ordres religieux.
Se sentant vieillir, il demanda pour coadjuteur l'ancien Jésuite, qui
suit.
f à Nevers, le 24 septembre (novembre) 1782, œt. 86, es. 37.
374 PROVINCE DE SENS
100. — Pierre de SÉGUIRAN, ancien Jésuite.
Né à Aix, 19 avril 1739, fils de Jean-Baptiste, avocat- général, et de
Louise d'Oraison; élève des Jésuites d'Aix, entra dans la Compagnie de
Jésus et y resta jusqu'à la suppression.
C'est alors que Dillon, archevêque de Narbonne, le prit pour vicaire-
général, le fit archidiacre de Corbières, lui fit avoir le prieuré de Saint-
Marcel (Bourges), puis l'abbaye de Landais (Bourges).
Agréé par le roi, 14 juillet 1782, comme coadjuteur de Tinseau, et
celui-ci étant venu à mourir, il fut sacré évêque de Nevers le 5 janvier
1783, dans l'église de Villejuif près Paris.
Ayant pris possession, il fonda des écoles gratuites, confiées aux
Frères de la Doctrine Chrétienne, un petit séminaire, un bureau
d'aumônes, se priva de tout pendant le rude hiver de 1788-89, sans
pourtant éviter la calomnie ; se dépensa pour les élections de 1789, en
devint malade.
f à Nevers, le 3 avril 1789, set. 50, es. 7.
101. — Louis-Jérôme de SUFFREN de Saint-Tropez.
Transféré de Sisteron, 3 août-13 septembre 1789. Cf. Sisteron.
Il prit possession aussitôt, mais en quelles circonstances !
Quinze mois après, ayant refusé le serment, et voyant son siège
envahi par G. Tollet, il partit pour Turin, d'où il écrivit à Rome en 1795.
f à Turin, le 21 juin 1796, aet. 74, es. 32.
ABBAYES DU DIOCÈSE DE NEVERS
0. S. B. vir. S. Stephanus, Saint- Etienne, prieuré.
fem. S. Maria, Notre-Dame.
0. S. A. vir. S. Martinus, Saint-Martin.
0. Prsem. Bella Vallis, Bellevaux.
ÉVÊCHÉ DE TROYES 375
TRECE, TROYES
Siège ancien , le plus considérable de la province après le siège
métropolitain, et le plus riche en abbayes, mais non en revenus.
85. — Denis-François Le Bouthillier de GHA VIGNY, 85e évêque
de Troyes.
Né en 1642 à Paris, fils de Léon1, secrétaire d'État, et d'Anne
Phélypeaux, docteur de Sorbonne, aumônier du roi, fut nommé et
préconisé évêque de Rennes, 1676 et 1677, mais se démit ou fut
repoussé par les fidèles.
La mort de François Malier du Houssay, évêque de Troyes, survenue
le 11 octobre 1678, permit à Chavigny d'occuper un siège épiscopal
plus voisin de Paris.
Nommé évêque de Troyes dans le mois même où était, mort F. du
Houssay, il put se faire sacrer à l'Oratoire de Paris le 9 avril 1679,
prendre possession et se reposer.
Il siégea au rang des évêques, comme représentant de sa province,
dans l'Assemblée de 1 682, qui se tenait à Paris ; publia des Statuts
synodaux à l'usage de son diocèse.
Après dix-huit ans d'épiscopat, cet évêque ami du repos et de sa
famille se démit de son siège en faveur de son neveu, qui suit, mais
non de ses abbayes. Il devait vivre encore 34 ans et survivre un an à
son neveu.
f à Paris, le 15 septembre 1731, aet. 89, es. 54.
86. — Denis-François Le Bouthillier de CHAVIGNY.
Né à Paris en 1665, neveu du précédent par son père, Armand-Léon,
et du grand Bossuet par sa mère, Elisabeth Bossuet, reçu docteur de
Sorbonne, fut vicaire-général de Troyes, doté de riches abbayes.
Nommé évêque de Troyes, le 22 avril 1697, grâce à la renonciation
de son oncle, il se fit sacrer le 20 avril 1698 au séminaire Saint-Sulpice
de Paris.
Un de ses premiers actes fut de souscrire à la condamnation de
Fénelon en 1699. Il refit le toît de sa cathédrale incendiée en 1700,
1. On peut voir dans Moréri la Généalogie de la famille Le Bouthillier.
376 PROVINCE DE SENS
donna un Catéchisme, un Bréviaire et un chant particuliers. Son
successeur allait le faire regretter.
Transféré à Sens, 21 janvier 1716-24 juin 1718. Cf. Sens.
Il gardait pour lui les abbayes de Vauluisant, de Mortemer, de Saint-
Loup, etc.
87. — Jacques-Bénigne BOSSUET.
Né à Dijon le 7 mars 1664, était fils d'Antoine, maître des Requêtes,
frère du grand Bossuet. Pour le distinguer de son oncle, on a pu le
surnommer Bossuet le petit ; et ce surnom il l'a trop justement mérité
à plus d'un titre.
Quoiqu'il fût licencié en théologie, vicaire-général de Meaux et forte-
ment recommandé par son oncle, Louis XIV l'écarta constamment de
l'épiscopat, ne lui laissant que l'abbaye de Saint-Lucien de Beauvais.
Mais le Régent, à la sollicitation de Noailles, le nomma évêque de
Troyes en 1716. Il n'obtint ses bulles que deux ans plus tard.
Sacré enfin le 18 juillet 1718, il soutint Colbert de Montpellier, Caylus
d'Auxerre et tous les Appelants.
Il lança un mandement contre l'office de saint Grégoire VII, lutta
contre son métropolitain, Languet, à propos d'un Missel singulier,
étrange même, qu'il venait de donner, 1736.
Nous ne parlons pas des mauvais services qu'il avait rendus à son
oncle vivant, pendant que se traitaient à Rome les affaires de Fénelon,
ni du tort qu'il lui a fait après sa mort en publiant ou en supprimant
ses écrits.
Se démit le 30 mars 1742.
f à Paris, le 12 juillet 1743, set. 80, es. 25.
88. — Mathias PONCET de la Rivière.
Né à Paris en 1707, fils de Pierre, comte d'Ablis et de Jeanne Severt,
était neveu de Michel Poncet, évêque d'Angers, qui surveilla son éduca-
tion ; il reçut l'abbaye de Noaillé (Poitiers), devint vicaire-général de
Lallemant à Séez.
Nommé évêque de Troyes le 2 avril 1742 et sacré le 2 septembre par
son métropolitain, Languet, il lutta énergiquement contre les Jansénistes.
Ceux-ci le déchirèrent dans leurs Nouvelles ecclésiastiques ; les magis-
trats locaux et les Parlements, se mettant de la partie, exilèrent l'évêque
ÉVÊCHÉ DE TROYES 377
d'abord à Méry-sur-Seine, 1755, puis à Murbach, 1756, pour un an. Le
roi Stanislas de Lorraine en fit alors son aumônier.
Rentré dans son diocèse, 1757, au lieu d'accepter le siège d'Aire,
l'évêque de Troyes continua de lutter. Mais les Feuillants ne le soute-
nant pas, il se démit, janvier 1758, accepta l'abbaye de Saint-Bénigne,
et se mit à prêcher des oraisons funèbres ou des panégyriques et
d'autres sermons.
f à Paris, le 5 août 1780, set. 73, es. 37.
89. — Jean-Baptiste-Marie Champion de GIGÉ.
Né à Rennes, 10 février 1725, l'un des douze enfants de Jérôme-
Vincent, capitaine de dragons et de Marie de Varennes, fut abbé de
Landevenec, 1746, docteur en théologie, vicaire-général du cardinal de
La Rochefoucauld à Bourges.
Nommé évêque de Troyes le 2 février 1758, préconisé le 13 mars,
et sacré le 3 septembre au Quirinal par S. S. Clément XIII, assisté de
deux patriarches, il vint à Troyes rétablir la concorde au gré des
modérés et mérita d'être, pour le même but,
Transféré à Auxerre, 1761. Cf. Auxerre.
90. — Claude-Mathias-Joseph de BARRAL.
Né à Grenoble le 6 septembre 1714 (1716), fils de Joseph, président
à mortier, frère de Jean-Sébastien, saint évêque de Castres, dont nous
avons parlé en son lieu, reçut l'abbaye de Saint-Géraud en 1752, fut
aumônier du roi, vicaire-général de Foucquet à Embrun.
Nommé évêque de Troyes le 8 janvier 1761, et sacré le 29 mars à
Sens par le cardinal de Luynes, il répara, autant qu'il put, les fautes de
ses prédécesseurs, tint à la Constitution Unigenitus, malgré les opposi-
tions locales et les calomnies du dehors.
Ayant obtenu son neveu, qui suit, pour coadjuteur en 1788, il se
démit le 23 janvier 1790, n'émigra pas ; officia même à Paris le
1er novembre 1796.
f le 1er février 1803, aat. 87, es. 42, à Meaux, dont son neveu était
devenu évêque, après le concordat.
91. — Louis-Mathias de BARRAL.
Neveu, coadjuteur et successeur du précédent.
Né à Grenoble, 20 avril 1746, fils de Charles-Gabriel Justin, conseiller
378 PROVINCE DE SENS
au Parlement du Dauphiné, neveu des deux bons évêques que nous
venons de louer, élève de Saint-Sulpice, docteur de Navarre en 1770,
conclaviste du cardinal de Luynes en 1774, grand archidiacre de Sens
en 1777, abbé du Mas-d'Azil (Rieux) en 1782, agent-général du clergé
en 1785.
Nommé coadjuteur de son oncle à Troyes en 1788, et sacré évêque
d'Isaure le 5 octobre, il devint évêque de Troyes en 1790, refusa le
serment qu'on lui demandait avec instance, émigra d'abord à Constance,
puis en Angleterre, d'où il envoya en 1801, sa prompte et belle démis-
sion au Pape.
Nommé évêque de Meaux le 19 germinal an X (9 avril 1802) et insti-
tué immédiatement, il organisa le culte catholique dans les deux
départements qui formaient son diocèse avec un tact et une habileté
louables.
Mais devenu archevêque de Tours en 1805, il fut moins louable par
suite de ses complaisances envers Napoléon, sa belle-sœur, Anne de
Beauharnais, cousine de Joséphine, l'ayant rattaché au régime impérial,
et son ambition personnelle l'ayant rendu incivil envers le Pape, ingrat
envers le roi, odieux à ses diocésains. Son rôle pendant les Cent- Jours
fut peu honorable.
Forcé de donner sa démission le 26 septembre 1815.
f d'apoplexie à Paris, 6 juin 1816, set. 70, es. 28.
ABBAYES DU DIOCÈSE DE TROYES
O. S. B. vir. Nigella abscondita, Nielle ou Nesle-la- Reposte.
Cella, Moustier-la-Celle.
Monasterium Aremarense, Moustier-Ramey : ces trois
abbayes sont de la congrégation de Saint- Vannes.
S. Julianus de Sesania, Saint- Julien de Sésanne,
prieuré,
fem. S. Marias Parthenon, Notre-Dame-aux-Nonnains.
Paracletus, Le Paraclet*.
Bricolium, Bricœil ou N.-D. de Sésanne.
1. Trop célèbre dans l'histoire à cause d'Héloïse.
ÉVÊCHÉ DE BETHLÉEM 379
0. S. A. vir. S. Martinus de Areis, Saint-Martin-des-Aires.
S. Lupus Trecensis, Saint-Loup de Troyes.
Cantumerula, Ghantemerle.
0. Cist. vir. Ripatorium, La Rivour.
Reclusum, Le Reclus1.
Bullencuria, Roullencour.
Sigillariae, Scellières®.
Pietas Dei, La Pitié-Dieu -lès-Ramerupt.
fem. B. M. de Pratis, Notre-Darne-des-Prés.
0. Prgem. Bellus locus, Beaulieu.
Bassus fons, Basse-Fontaine.
Gapella ad Plancas, La Chapelle-aux-Planches.
0. Grandim. Macheretum, Mâcher ay, d'abord prieuré, devint abbaye
en 1621.
BETHLEEM I. P. 1. BETHLÉEM
Siège en France près de Clamecy, dans l'hôpital ou Hôtel-Dieu
de Pantenère.
Cf. Fisquet, op. cit. Nevers et Bethléem.
Un siège épiscopal fut fondé à Bethléem en Palestine par Baudouin I,
roi de Jérusalem, l'an 1110 ; ce siège fut doté en 1168 par Guillaume,
comte de Nevers, de l'hôpital de Pantenère ou Pantenor près Clamecy,
diocèse d'Auxerre. G'est-là que se réfugièrent à partir du XIIIe siècle
les évêques de Bethléem, nommés par le duc de Nevers, agréés par le
roi de France.
47. — François de BATAILLER, 47° évêque de Bethléem.
Il avait été capucin, mais il était sécularisé, 1663, quand le vertueux
Christophe d'Authier de Sisgau se démit.
1. Le monastère devint de 1744 jusqu'en 1790 une maison de détention pour les
ecclésiastiques ou religieux coupables ; l'abbaye restait néanmoins en commende.
2. L'abbé commendataire, Mignot, y enterra Voltaire, son oncle, le 2 juin 1778.
380 PROVINCE DE SENS
Nommé alors évêque de Bethléem par le duc de Nevers et agréé par
le roi, il fut sacré à Rome le 25 juin 1664, prêta serment au roi en 1665,
fut employé à diverses fonctions épiscopales, assista à la petite Assem-
blée de 1681 , fut pourvu successivement de trois abbayes en
commende.
f à Paris, le 22 juin 1701, est. 84, es. 36.
Enterré à Sainte-Croix-de-la-Bretonnerie.
— Louis de SANLECQUE.
Génovéfain, poète agréable au duc, fut nommé évêque de Bethléem
le 24 juin 1701, mais rejeté par le roi comme indigne.
f à son prieuré de Garnay, près Dreux , 14 juillet 1714.
48. — Louis LE BEL, frère Chérurin.
Religieux Récollet, sous le nom de Frère ou de Père Chérubin, et
défmiteur-général de son Ordre, Louis Le Bel, présenté par le duc,
agréé par le roi et préconisé à Rome, fut sacré aux Récollets de Paris
le 4 février 1714, obtint une pension et une commende, eut avec
Gaylus d'Auxerre un procès de juridiction, qu'il n'aurait pas eu avec le
successeur, Gondorcet.
f à Paris, le 8 octobre 1738, set. 77, es. 15.
49. — Louis-Bernard LA TASTE, o. s. b.
Né à Bordeaux d'une famille obscure, il fut admis chez les Bénédictins
et devint assistant du supérieur-général de la congrégation de Saint-
Maur aux Blancs-Manteaux. C'est de là qu'il lança ses lettres mordantes
contre les Convulsionnaires.
Nommé évêque de Bethléem par le duc de Nevers, agréé par le roi,
sacré le 5 avril 1739 à Paris dans la chapelle de l'archevêché et pourvu
de l'abbaye de Moirmont (Châlons), il n'eut que plus d'autorité et
d'ardeur à combattre les Jansénistes qui le craignaient.
Devenu supérieur des Carmélites de Saint-Denis en 1740, il fut
nommé visiteur-général des Carmélites de France en 1747, et s'acquitta
dignement de cette fonction.
f à Saint-Denis en France, le 22 avril 1754, set. 62, es. 15, laissant
de bons ouvrages et une gloire incontestable, aujourd'hui incontestée.
ÉVÊCHÉ DE BETHLÉEM 381
50. — Charles-Marie de QUÉLEN.
Né en 1703 dans le diocèse de Quimper, de la même famille que le
futur archevêque de Paris, il était curé du Havre depuis 1733, brûlant
ie zèle et très charitable, quand il fut pourvu de la Rivour (Troyes) et
peu après nommé évêque de Bethléem par le duc et agréé par le
roi, 1754.
Sacré le 19 janvier 1755 au séminaire Saint-Sulpice par Bertrand du
Guesclin, évêque de Gahors, assisté de G. -Al. de Plan des Augiers et
de F. de Prunières, évêques de Die et de Grasse, il ne fit plus rien de
uotable, même en 1762, lui qui avait été si remarquable comme curé.
f au Faou, le 21 avril 1777, set. 74, es. 23.
51. — François-Camille de Duranti de LIRONCOURT, dernier
évêque de Bethléem.
Né à Paris le 9 octobre 1733, chanoine honoraire de Laon et vicaire-
général du cardinal de Rochechouart ; aumônier de Madame Sophie de
France.
Nommé évêque de Bethléem par le duc et agréé par le roi, août 1777,
il fut sacré le 26 avril 1778 ; abbé de la Rivour (Troyes), 1779 ; dans
l'histoire, avant la Révolution, il n'a pas laissé de traces.
Émigré en Angleterre, 1792, il vécut sans bruit, jusqu'en 1801 qu'il
refusa net la démission que le Pape lui demandait, prétextant que le
Concordat n'avait pas eu le droit de supprimer son siège !
f en Angleterre, peu après cette manifestation ridicule de gallica-
nisme, ast. 70, es. 24.
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TOLOSANA PROVINCIA
PROVINCE DE TOULOUSE
Ville principale des Volques Tectosages, Tolosa, Toulouse, fut sous
les Romains, non une métropole, mais une importante cité comprise
dans la Narbonnaise. Elle eut dès les premiers jours du christianisme
ses prédicateurs, ses martyrs, ses évoques. Ayant acquis une plus
grande importance par la suite des temps, elle mérita d'être érigée en
métropole ecclésiastique.
L'érection fut faite en l'an 1317 par le pape Jean XXII. L'évêché de
Pamiers, institué vingt-deux ans auparavant par Boniface VIII, fut
rattaché à la nouvelle métropole, ainsi que les quatre nouveaux évêchés
de Montauban, de Lombez, de Rieux et de Saint-Papoul, que la bulle
d'érection constituait sur les limites du diocèse de Toulouse. L'année
suivante, deux autres évêchés, ceux de Lavaur et de Mirepoix, fondés
par le même pape, complétèrent la province, telle qu'elle a subsisté
jusqu'au concordat de 1804 .
On y distingue donc huit sièges : Tolosan. Toulouse ; Appamien.
Pamiers; Lumbarien. Lombez ; Mirapicen. Mirepoix; Montalban.
Montauban ; Riven. Rieux; S. Papuli, Saint-Papoul; Vauren. Lavaur.
Le diocèse de Toulouse comprend 213 paroisses, celui de Rieux 104,
celui de Pamiers 100 ; les autres en ont moins, celui de Mirepoix, par
exemple qui n'en a que 28.
Cf. G allia Christiana, tomus XIII et ultimus Benedictinorum, in quo de provincia
Tolosana et de provincia Trevirensi agitur. Editus est anno 1785. — Almanach
R oyal, années successives.
ARCHEVÊCHÉ DE TOULOUSE 383
TOLOSA, TOULOUSE
Siège épiscopal très ancien, devenu archiépiscopal depuis le XIVe
siècle ; diocèse primitivement fort étendu, mais notablement réduit par
la création des diocèses énumérés ci-dessus.
Cf. Histoire des évêques et archevêques de Toulouse, par l'abbé Cayre, 1 vol. in-8,
Toulouse, imp. Douladoure, 1873. — Histoire générale de l'église de Toulouse, par
l'abbé Salvan ; 4 vol. in-8, Toulouse, 1858-1861.
ARCHEVÊQUES DE TOULOUSE
22. — François, cardinal de JOYEUSE, 22e archevêque, 69e évêque
de Toulouse en 1584 ; devient en même temps archevêque de Rouen en
1605 ; résigne Toulouse en 1614. Cf. Rouen.
23. — Louis de Nogaret, cardinal de LA VALETTE, archevêque
de Toulouse en 1614, créé cardinal en 1621 ; résigne son archevêché
en 1627.
f le 28 septembre 1639.
24. — Charles de MONTGHAL, sacré archevêque de Toulouse
le 9 janvier 1628.
fie 22 août 1651.
25. — Pierre de MARC A, évêque de Couserans en 1642, archevêque
de Toulouse en 1652, de Paris en 1662. Cf. Paris.
26. — Charles-François d'Anglure de BOURLEMONT, évêque de
Castres, devint archevêque de Toulouse en 1664.
f le 25 novembre 1669.
27. — Pierre, cardinal de BONZI, évêque de Béziers, devint
archevêque de Toulouse en 1670 ; créé cardinal en 1672, il fut transféré
à Narbonne en 1674. Cf. Narbonne.
384 PROVINCE DE TOULOUSE
28. — Joseph de MONTPEZAT de Carbon.
Né en Languedoc, avait remplacé en 1664 sur le siège de Saint-Papoul
son frère Jean, transféré à Bourges.
Nommé archevêque de Toulouse le 22 novembre 4674 et pourvu de
ses bulles le 2 mai 1675, il prit possession; s'est rendu fameux par les
affaires qu'il suscita aux Urbanistes et aux sœurs de la Sainte-Enfance
dans son diocèse, par son intervention anti-canonique dans l'adminis-
tration de Pamiers. Blâmé par le pape Innocent XI, mais loué par
l'Assemblée de 1682, l'archevêque gallican s'attribua la victoire.
f le 17 juin 1687, set. 72, es. 22.
29. — Jean-Baptiste-Michel GOLBERT de Saint-Pou ange.
Transféré de Montauban, 15 août 1687-12 octobre 1693. Cf.
MONTAUBAN.
On remarque bien le long intervalle qui s'écoule entre le brevet de
nomination et les bulles d'institution canonique. Outre les raisons
générales de ce retard, l'évêque de Montauban avait siégé dans l'Assem-
blée de 1682. En vrai Colbert, l'archevêque nommé de Toulouse ne
manqua pas d'administrer comme vicaire capitulaire.
Ayant enfin pris possession, il eut des disputes de préséance avec
l'archevêque d'Albi, H. Serroni, avec le président du Parlement de
Toulouse ; il fut aussi en altercation avec son chapitre, son clergé,
quelques religieux. En 1699, il se montra particulièrement hostile à
Fénelon.
f à Paris, le 11 juillet 1710, 33t. 71, es. 35.
30. — René-François de BEAUVAU du Rivau.
Transféré de Tournai, 1713. Cf. Tournai.
Il venait, pour parler exactement, de résigner le siège épiscopal de
Tournai, quand il fut nommé par Louis XIV, le 29 juillet 1713, au siège
archiépiscopal de Toulouse vacant depuis trois ans.
L'accueil filial qu'il fit à la bulle Unigenitus ne fut malheureusement
pas imité par plusieurs de ses sufïragants, dont nous allons parler.
Nommé archevêque de Narbonne par le Régent, 5 novembre 1719, il
attendit ses bulles plus de deux ans pour des raisons qui ne lui étaient
pas personnelles. Cf. Narbonne.
ARCHEVÊCHÉ DE TOULOUSE 385
31. — Henri de NESMOND.
Transféré d'Albi, 5 novembre 1719-14 janvier 1722. Cf. Albi.
Les belles qualités dont il avait fait preuve sur les sièges de Montauban
et d'Albi, il les montra sur son nouveau siège, mais trop peu de temps.
f à Toulouse, le 27 mai 1727, set. ? es. 34, léguant ses biens aux
hôpitaux.
Il avait hérité des biens du vénérable François de Nesmond, évêque
de Bayeux, son cousin-germain, mort douze ans avant lui. En 1754,
J.-B. Lachaux, prêtre du Puy, publia en un volume in-12 à Paris les
Sermons, discours et harangues d'Henry de Nesmond ; ils ont été
réédités par Migne en 1848, tome XXX des Orateurs Sacrés.
32. — Jean-Louis Berton des Balbes de GRILLON.
Transféré de Saint-Pons, 30 juillet-27 septembre 1727. Cf. Saint-
Pons de Tomières.
Sur le siège de Toulouse, comme sur celui de Saint-Pons, il fut
l'adversaire décidé du jansénisme, l'ami de ses prêtres et le père de
ses diocésains.
Transféré à Narbonne, août-novembre 1739, il laissa des regrets à
Toulouse. Cf. Narbonne.
33. — Charles-Antoine de la ROCHE-AYMON.
Transféré de Tarbes, 8 janvier-8 novembre 1740. Cf. Tarbes.
Choisi par la faveur, à cause de sa modération et en vue des conces-
sions qu'on obtiendrait de sa faiblesse, il ne trompa point cette attente
sur le siège de Toulouse.
Transféré à Narbonne 1751-1752. Cf. Narbonne.
34. — François de CRUSSOL D'UZÈS d'Amboise.
Transféré de Blois, 18 août-26 septembre 1753. Cf. Blois.
En le faisant nommer archevêque de Toulouse, l'orthodoxe Boyer
avait ses vues ; il ne fut pas déçu. Ayant pris possession en personne
le 12 janvier 1755, François agit à Toulouse, comme à Blois, en prélat
catholique, en homme ferme, en digne ami de Christophe de
Beaumont.
f à Paris, dans l'archevêché, le 30 avril 1758, set. 55, es. 24,
Beaumont étant alors exilé à La Roque.
25
386 PROVINCE DE TOULOUSE
35. — Arthur-Richard DILLON.
Transféré d'Évreux, le 14 mai-19 juillet 1758. Cf. Évreux.
S'il a immortalisé son nom à Toulouse par la digue qui préserve le
faubourg Saint-Cyprien et par d'autres utiles créations, on remarque
avec peine qu'il n'a rien dit en faveur des Jésuites, même pour réfuter
ex-officio le factum de Fitz- James.
Transféré à Narbonne , 12 novembre 1762 - 24 janvier 1763.
Cf. Narronne.
36. — Etienne-Charles de LOMÉNIE de BRIENNE.
Transféré de Condom, 2 février-9 avril 1763. Cf. Gondom.
Il fit continuer les travaux d'embellissement et d'utilité commencés
par son prédécesseur à Toulouse, en influant puissamment sur les
États du Languedoc et en contribuant largement de sa bourse. Riche
par lui-même, plus riche par les bénéfices ecclésiastiques qu'il accumuk
et qui lui rapportèrent jusqu'à 678,000 livres de rentes, il put se mon-
trer généreux. « S'il n'a pas fait la fortune de la France, dit de lui
M. Thiers, il a du moins fait la sienne ».
Étant l'âme de la Commission des Réguliers, de 1766 à 1780, avant
d'être le directeur de la Commission des Unions, de 1780 à 1787, il
réforma les ordres religieux en véritable franc-maçon ou, ce qui revient
au même, en vrai disciple de Voltaire.
Reçu de l'Académie française, 25 juin 1770, il résidait à Paris plus
souvent qu'à Toulouse. Devenu enfin ministre principal de Louis XVI
le 1er mai 1787, il ne fut plus rien pour Toulouse.
Transféré à Sens, 30 janvier-10 mars 1788. Cf. Sens.
37. — François de FONTANGES.
Transféré de Bourges, 30 janvier-10 mars 1788. Cf. Bourges.
Ayant pris possession, il eut à peine une année pour réparer les
quarante années précédentes, si fâcheuses au diocèse de Toulouse ;
malgré ce peu de temps, il fit beaucoup de bien.
L'intrusion de Sermet, provincial des Carmes-Déchaussés, qui avait
été sacré le 26 avril 1791, évêque de la Haute-Garonne et qui se portait
comme métropolitain du Sud, força l'archevêque légitime à fuir.
Il était à Palma dans l'île de Majorque, quand il signa sa démission du
siège de Toulouse le 5 novembre 1801, et put aussitôt rentrer en
France.
ARCHEVÊCHÉ DE TOULOUSE 387
Le 9 vendémiaire an XI (1er octobre 4802), il fut nommé par le
Premier Consul à l'évêché d'Autun, qu'il administra sagement avec le
titre d'archevêque-évêque, continuant l'œuvre de réorganisation com-
mencée par son prédécesseur immédiat, Gabriel Moreau.
f à Autun, le 26 janvier 1806, œt. 62, es. 23, en soignant les
prisonniers autrichiens pestiférés.
ABBAYES DU DIOCÈSE DE TOULOUSE
0. S. B. vir. S. Saturninus, Saint-Sernin, abbaye séculière.
B. M. Deaurata, La Daurade, prieuré.
Mansum Garnerii, Le Mas-Garnier.
0. Gist. vir. Elnae, Eaunes.
Grandis Silva, Grandselve.
fem. Oratio Dei, Oraison-Dieu, à Muret.
Salanquise, Salanques, à Toulouse.
0. S. A. fem. S. Saturninus, Saint-Semin, en règle.
S. Pantaleo, Saint-Pantaléon.
0. Praem. Gapella, La Capelle.
0. S. Clarse. S. Clara Tolosana, Sainte-Claire de Toulouse.
S. Clara de Alta Ripa, Sainte-Claire de Hauterive.
Leviniacum, Sainte-Claire de Lévignac.
S. Cyprianus, Saint-Cyprien, Clarisses de la Stricte
Observance.
COLLÉGIALES ET COUVENTS
L'abbaye sécularisée de Saint-Sernin était une insigne collégiale. Les
quatre grands ordres Mendiants avaient des couvents à Toulouse, les
Frères Prêcheurs surtout, dont le fondateur, saint Dominique, quoique
né en Espagne, s'était pour ainsi dire fixé à Toulouse.
Cette ville était pour la Compagnie de Jésus un chef-lieu de province,
comme Lyon, Bordeaux et Paris ; mais en 1762 tous les établissements
des Jésuites furent sacrifiés à la haine de leurs ennemis dans la
province de Toulouse, comme ailleurs.
Il y avait à Toulouse un nombre considérable de couvents de femmes
388 PROVINCE DE TOULOUSE
pour la contemplation et la pénitence, l'instruction et les œuvres de
miséricorde.
APPAMI.E, PAMIERS
L'abbaye de Saint- Antonin, fondée à Pamiers en 950 , fut érigée en
cathédrale par Boniface VIII le 16 septembre 1295.
Cf. J. de Lahondès, Annales de Pamiers, L2 vol. in-8, Toulouse, 1824.
29. — François-Etienne de CAULET, 29e évêque de Pamiers.
Né à Toulouse le 19 mai 1610, fit ses études à La Flèche, reçut
l'abbaye de Saint-Volusien de Foix en 1627, déposa contre Saint-Cyran en
1628, fut un des trois premiers compagnons d'Olier au séminaire de
Vaugirard. Rien donc en lui ne présageait le Janséniste.
Nommé et préconisé évêque de Pamiers, il se fit sacrer le 3 mars
1645, succédant aux deux frères de Sponde, Henri le célèbre historien,
démissionnaire en 1640, -j- 18 mai 1643, six semaines après Jean,
son coadjuteur et successeur.
Gaulet qui était pieux, régulier, austère, fut entraîné dans le Jansé-
nisme par son voisin d'Alet, Pavillon, qu'il dépassa sous plus d'un
rapport et auquel il survécut trois ans.
f à Pamiers, le 7 août 1680, set. 71, es. 36.
N. B. — Le siège resta vacant en réalité 14 ans, comme nous allons
le voir.
— Gosme ROGER, évêque de Lombez.
Nommé évêque de Pamiers en 1680, refusa. Cf. Lombez.
— François d'Anglure de BOURLEMONT , neveu de Louis
archevêque de Bordeaux.
Nommé évêque de Pamiers le 4 juillet 1681, n'ayant pu obtenir
ses bulles, quoique docteur en théologie, renonça, en novembre 1681,
au bénéfice de sa nomination. Il obtint en compensation l'abbaye de
Saint-Florent de Saumur.
f août 1711.
ÉVÊCHÉ DE PAMIERS 389
— François de CAMPS.
Nommé évêque de Pamiers, le 12 novembre 1685, administra comme
vicaire-capitulaire ; fit achever et dédier la cathédrale en 1689.
Mais cette ingérence elle-même, compliquée d'antécédents fâcheux,
empêcha qu'il obtînt ses bulles. Il fut pourvu alors de l'abbaye de
Signy (Reims) et de plusieurs prieurés.
f à Paris, 15 août 1732, aet. 80.
30. — Jean-Baptiste de VERTHAMON, Janséniste.
Né en 1646, fils de François, maître des Requêtes, « doctor et socius
Sorbonicus » vicaire-général de Rouen à Pontoise, promoteur de la
Sainte-Chapelle de Paris.
Nommé évêque de Pamiers le 8 septembre 1693, se fit sacrer le
3 janvier 1694 à Saint-Louis des Jésuites, Paris. Il est loué par la Gallia
Christiana comme ayant tout rétabli à Pamiers, même les Jésuites, qui
avaient là un collège ; mais il est signalé par Picot et par ses propres
mandements pour avoir appelé de la bulle Unigenitus. On ne voit pas
qu'il se soit rétracté, comme le cardinal de Noailles, quoiqu'il en ait eu
le temps.
f le 20 mars 1735, aet. 90, es. 42.
31. — François-Barthélemi de Salignac de la Mothe FÉNELON.
Né en 1691, troisième fils de François, marquis de Fénelon, et
d'Elisabeth Beaupoil de Saint- Aulaire, petit-neveu de l'illustre Fénelon,
était chanoine et archidiacre de Cambrai, abbé de Saint-Martin de
Pontoise, 1730.
Nommé évêque de Pamiers le 8 octobre 1735, préconisé le 19 décem-
bre, sacré le 22 janvier 1736 au séminaire Saint-Sulpice, avait la volonté
de réparer les maux causés par ses deux prédécesseurs ; mais le temps
lui fit défaut.
f à Paris, 17 juin 1741, aet. 50, es. 6,
32. — Henri-Gaston de LÉVIS-Leran.
Né en 1713 au château de Leran, diocèse de Mirepoix, de la branche
cadette de Lévis-Mirepoix, était vicaire-général de Maniban, son ancien
évêque, à Bordeaux.
Nommé évêque de Pamiers le 24 août 1741, et sacré le 11 février 1742,
il obtint de Benoît XIV en 1745 que les chanoines réguliers de sa
390
PROVINCE DE TOULOUSE
cathédrale fussent sécularisés, sans plus de respect pour l'œuvre trop
vantée de Gaulet, son prédécesseur.
Il réclama instamment le maintien des Jésuites, 1761, se dévoua
en 1782 durant l'épidémie de la suette.
f à Pamiers en 1786, set. 74, es. 45.
33. — Charles-Gésar-Louis d'Agoult de BONNEVAL.
Né à Grenoble en 1749, vicaire-général du cardinal de La Roche-
foucauld à Rouen.
Nommé évêque de Pamiers fin 1786, il fut sacré le 13 mai 1787.
Émigra dès 1789, laissant ainsi son église à la merci des constitu-
tionnels qui élurent et intronisèrent impunément Bernard Font.
Cet évêque est mal noté par Forneron dans son Histoire des Émigrés,
tome II ; il donna pourtant sa démission en 1801 .
f à Paris, le 21 juillet 1824, set. 75, es. 28.
ABBAYE DU DIOCÈSE DE PAMIERS
0. S. A. vir. S. Volusianus de Fuxo, Saint-Volusien de Foix.
N.-D. de Montjoie, chapelle célèbre près de Foix.
Les Jésuites avaient à Pamiers un collège, le plus ancien qu'ils
eussent fondé en France, après celui de Paris. Le but des fondateurs
avait été d'étouffer l'hérésie dans son foyer. Malgré toutes sortes de
résistances, le but fut atteint, et le collège subsista jusqu'en 1762.
LUMBARIUM, LOMBEZ
Un monastère consacré à la Très-Sainte Vierge fut la première gloire
de Lombez, qu'enrichit un siège épiscopal en 1317. Le diocèse, limi-
trophe de la Gascogne, fut compris dans le Languedoc surtout à cause
de sa dépendance de Toulouse.
28. — Cosme ROGER, 28e évêque de Lombez.
Né en 1615, était entré chez les Feuillants sous le nom de dom Cosme
ÉVÊCHÉ DE LOMBEZ 391
Roger de Saint-Michel ; il fut 30 ans prédicateur goûté à Paris ; il était
général de son ordre pour son second triennat depuis 1669.
Nommé évêque de Lombez le 5 janvier 1671, après la translation du
pieux Séguier de la Verrière à Nîmes, il se fit sacrer le 30 janvier 1672
aux Feuillants de Paris ; résida fidèlement ; refusa l'évêché de Pamiers
en 1680.
Il n'ambitionna pas l'honneur de représenter sa province à la grande
Assemblée de 1682. Il eut le privilège d'atteindre les extrêmes limites
de la vieillesse.
f à Lombez, le 20 décembre 1710, set. 95, es. 39.
29. — Antoine FAGON, Janséniste.
Né à Paris en 1665, fils de Guy Crescent, premier médecin du roi,
était docteur en théologie, pourvu de trois riches abbayes.
Nommé évêque de Lombez le 5 avril 1711 et sacré le 22 mai 1712, il
contint son Jansénisme tant que vécut Louis XIV, publia même la bulle
Unigenitus ; fut seulement déféré au Parlement de Toulouse pour sa
brutalité envers le doyen de son chapitre.
Transféré à Vannes, novembre 1719-août 1720, pour le malheur de
son nouveau diocèse. Cf. Vannes.
30. — Charles-Guillaume de MAUPEOU.
Né à Paris en 1680, chanoine de Paris, agent-général du clergé, avait
d'abord été nommé évêque de Vannes en 1719 ; mais il fut supplanté
par Antoine Fagon, qui se déplaisait à Lombez et se fit donner le siège
de Vannes.
Nommé évêque de Lombez en 1721 et sacré le 13 juillet à Paris,
Maupeou reçut l'abbaye de Lézat (Rieux) 1732, et gouverna paisible-
ment son lointain diocèse.
f à Lombez, le 17 février 1751, set. 71, es. 30.
31. — Joseph- Antoine-Jacques Richier de CÉRISY.
Né en 1709 à Cérisy-la-Salle, diocèse de Coutances, vicaire-général
du cardinal de Tavannes à Rouen, abbé de N.-D. de Chaage (Meaux)
en 1744.
Nommé évêque de Lombez le 4 avril 1751 et sacré le 22 août, il prit
la défense des Jésuites en écrivant au Pape dès 1759.
f à Montpellier 14 juillet 1771, œt. 62, es. 20.
392 province de toulouse
32. — Léon-François-Ferdinand de Salignag de la Mothe
FÉNELON.
Né le 30 mai 4734 (1737) à La Haye, où son père, Gabriel-Jacques,
petit-neveu du grand Fénelon, était ambassadeur de France.
Nommé évêque de Lombez en 4771 et sacré le 29 décembre à
Versailles dans la chapelle du roi, il prit l'abbé Maury pour vicaire-
général, se démit en 1787.
f en 1788, set. 54 (51), es. 17.
33. — Alexandre-Henri de GHAUVIGNY de Blot, dernier évêque
de Lombez.
Né en 1751 dans le diocèse de Glermont.
Nommé évêque de Lombez en 1787 et sacré le 30 mars 1788.
Émigra à Pérouse, 1791-94, se rendit à Venise, 1795. Refusa de se
démettre en 4801.
f à Londres en 1805, 83t. 54, es. 17.
— Son vicaire-général Jean-Antoine-Robert de RAZEBOURG,
docteur en théologie, demeura au poste jusqu'à ce qu'on l'expulsât,
fin 1793 ; désirant rentrer, avril 1795, il demanda au Pape tous les
pouvoirs. — Theiner, Affaires de France, t. II.
Aucune abbaye ni prieuré célèbre dans le diocèse de Lombez.
MIRAPICUM, MIREPOIX
C'est un prieuré de Saint-Maurice, établi au château de Mirepoix, qui
fut érigé en siège épiscopal en Tan 1318. Le diocèse, n'ayant que 28
paroisses, était tout petit.
30. — Pierre de la BROUE, 30« évêque de Mirepoix.
Né à Toulouse en 1643, entra dans l'état ecclésiastique à 25 ans ; fut
très lié avec Bossuet ; prêcha à la cour en 1678, était gallican, partisan
de la morale sévère.
Nommé évêque de Mirepoix le 2 février 1679 pour succéder à Louis-
ÉVÊCHÉ DE MIREPOIX 393
Hercule de Lévis-Ventadour, ex-Jésuite, il fut sacré le 8 septem-
bre 1680.
« Cet évêque déploya un zèle ardent pour convertir les hérétiques,
pour l'instruction du peuple, pour la discipline ecclésiastique, fonda
trois séminaires » Gallia Christiana.
Complétons : il fut un des quatre évêques qui appelèrent de la bulle
Unigenitus au futur Concile, le 5 mars 1717, causant ainsi un grand
scandale dans l'église de France.
f à Bélestat, le 20 septembre 1720, set. 77, es. 40, sans repentir.
31. — François-Honoré-Lancelot de MANIBAN de Casaubon.
Né à Toulouse en 1684, fils de François, conseiller au Parlement,
étant entré chez les Chartreux, fut forcé par arrêt d'en sortir.
Admis au séminaire Saint-Sulpice, il travailla les sciences sacrées,
dirigea fort bien les grands catéchismes de la paroisse.
Abbé de Sandras (Alais) 1712, vicaire - général de Beauvau à
Toulouse, 1714.
Nommé évêque de Mirepoix, le 8 janvier 1721, sacré le 26 octobre,
tâcha de réparer les fautes de son prédécesseur, non sans succès.
Transféré à Bordeaux, octobre 1729-février 1730. Cf. Bordeaux.
32. — Jean-François BOYEB, l'incorruptible Théatin.
Né à Paris le 12 mars 1675, élève des Jésuites à Louis-le-Grand,
entra chez les Théatins en 1690, y fit profession, devint prédicateur,
professeur de philosophie et de théologie, maître des novices, enfin
supérieur de 1716 à 1729.
Nommé évêque de Mirepoix le 8 janvier 1730, il essaya de décliner
cet honneur ; mais, Fleury insistant, il se fit sacrer le 6 janvier 1731,
aux Minimes de la place Royale, et partit aussitôt pour son diocèse, où
il fut simple, frugal, laborieux, homme de prière. Il refusa de prêcher
à la cour en 1733.
Mais choisi pour être le précepteur du Dauphin en 1736, il se démit
de son évêché, accepta l'abbaye de Saint-Mansuy (Toul), s'occupa de
son royal élève, on sait avec quel succès. Fut des trois Académies.
Tint la feuille des bénéfices, de 1743 à 1755, au grand déplaisir des
Jansénistes qui le détestèrent.
t à Versailles, 20 août 1755, aet. 81, es. 26.
394 PROVINCE DE TOULOUSE
— Charles-Joseph Quiqueran de BEAUJEU, parent d'Honoré
évêque de Castres, vicaire-général de Castries à Albi, 1730, fut son
auxiliaire ou sufïragant, ayant été sacré le 25 août 1735, évêque de
Leuse (Eleusinus).
Nommé évêque de Mirepoix en septembre 1736.
f 24 juillet 1737, avant d'avoir pris possession, set. 37, es. 2.
33. — Jean-Baptiste de CHAMPFLOUR.
Né en 1683 à Clermont, neveu d'Etienne, le vaillant et pieux évêque
de la Rochelle, vicaire-général de Massillon à Clermont.
Nommé évêque de Mirepoix en 1737, sacré le 23 février 1738, n'est
honoré d'aucune notice dans la Gallia Christiana, parce qu'il fut très
opposé aux Jansénistes et de plus un saint. On n'a qu'à lire Blampignon,
Episcopat de Massillon ou Ravignan, Clément XIII et Clément XIV.
f à Mirepoix, le 6 février 1768, 83t. 84, es. 30.
34. — François-Tristan de CAMBON, dernier évêque de Mirepoix.
Né à Toulouse en 1716, abbé de La Capelle (Toulouse), 1753, vicaire-
général de Brienne à Toulouse.
Nommé évêque de Mirepoix en 1768, fut aussitôt désigné par arrêté
du roi pour assister Brienne dans l'exécution de l'ordre de Grandmont ;
il se prêta à cette besogne avant et après son sacre que fit Brienne à
Toulouse, 10 juillet 1768. Ce sont-là de mauvaises notes.
Il se dégagea plus tard, à ce qu'il semble, de toute influence perni-
cieuse ; voyant son siège supprimé, il réclama vainement et se retira
dans sa famille.
f à Toulouse, 20 novembre 1791, eet. 75, es. 24.
ABBAYES DU DIOCÈSE DE MIREPOIX
0. S. B. vir. Cambonum, Cambon, prieuré.
0. Cist. vir. Bolbona, Bolbonne.
ÉVÊCHÉ DE MONTAUBAN 395
MONS ALBANUS, MONTALBANUM,
MONTAUBAN
In monte Albano sive Aureolo abbatia S. Theodardi ad sedem
episcopalem erecta est anno 1317.
Cf. Histoire de l'église de Montauban, depuis les premiers temps jusqu'à nos jours,
par l'abbé Daux ; 2 vol. in-8, Montauban, 1878-1885. — Documents historiques sur
le Tam-et-Garonne, par Moulenq, tome III, in-8, Montauban, 1884.
27. — Jean - Baptiste - Michel COLBERT de Saint - Pouange,
27e évêque de Montauban.
Né en 1640, quatrième fils de J.-B. Golbert, seigneur de Saint-
Pouange et de Villacerf, intendant de justice en Lorraine, et de Claude
Le Tellier, fut d'abord conseiller clerc au Parlement et chanoine de
Paris, puis licencié en théologie.
Nommé évêque de Montauban le 22 novembre 1674 pour remplacer
Pierre de Bertier, qui venait de mourir en juillet, octogénaire, après
un épiscopat long et glorieux, sur lequel s'étend Moréri, il obtint ses
bulles gratis, en qualité de Colbert, et se fît sacrer à Picpus le 28
octobre 1675.
Après son installation, il signala son zèle contre les Huguenots dans
son diocèse avec peu de succès, et contre le pape dans l'Assemblée de
1682 avec moins de gloire que de profit.
Transféré à Toulouse, le 15 août 1687-12 octobre 1693. Cf. Toulouse.
28. — Henri de NESMOND, avait pour frère André, célèbre marin,
pour cousin-germain François de Nesmond, saint évêque de Bayeux
(1659-1715) : ils étaient issus d'illustres magistrats parisiens.
Henri, docteur en théologie, devint écrivain et prédicateur distingué,
reçut l'abbaye de Ghézy (Soissons) en 1682, que F. de Nesmond venait
de résigner en sa faveur.
Nommé évêque de Montauban en 1687, il administra comme vicaire
capitulaire ou comme vicaire général du précédent.
Toujours est-il qu'il assista en qualité de député de la province de
Toulouse à l'Assemblée du clergé de 1688, quoique n'ayant pas encore
396 PROVINCE DE TOULOUSE
ses bulles. Les ayant enfin obtenues, il se fit sacrer en 1693 et gou-
verna aussi dignement que légitimement.
Transféré à Albi, 14 août 1703. Cf. Albi.
29. — François de Nettancourt d'Haussonville de VAUBE-
COURT, janséniste.
Né en 1656, fils de Nicolas de Vaubecourt, et de Glaire Guillaume,
docteur en théologie, aumônier du roi, abbé de la Chassaigne et
d'Ainay ; refusa deux évêchés, celui d'Agde, par exemple.
Nommé évêque de Montauban le 15 août 1703, et sacré le 30 mars
1704 à Saint-Victor de Paris, donna un Propre des Saints à sa dévotion,
eut du zèle contre les Huguenots, tant que vécut Louis XIV, n'eut pas
moins de zèle pour le jansénisme après la mort du grand roi.
Il donna sa démission en 1729, sans s'être rétracté.
f à Paris, 17 avril 1736, aet. 80, es. 32.
— Jean de VAUGIRAULT, vicaire général d'Angers, fut proposé en
1729 pour le siège de Montauban ; il eut mieux l'année suivante.
Cf. Angers.
30. — Michel de VERTHAMON de Chavagnac.
Né en 1687, il était frère aîné de Guillaume-Samuel, évêque de
Luçon, mais heureusement différent de ce frère, de l'oncle Jean-
Jacques, évêque de Conserans, et du cousin Jean-Baptiste, évêque de
Pamiers. Il imita plutôt son oncle, l'illustre Jésuite 4.
Nommé évêque de Montauban, juillet 1729, et sacré à Paris le 8 jan-
vier 1730, combattit le Jansénisme de toutes ses forces.
Ecrivit au chancelier de France le 4 octobre 1761, une chaude lettre
en faveur des Jésuites.
f à Montauban le 25 septembre 1762, aet. 75, es. 33.
31. — Anne-François-Victor Le Tonnelier de BRETEUIL.
Né à Paris le 18 janvier 1724, troisième fils de Claude-Charles,
seigneur de Chanteclerc, et de Laure O'Brien, abbé de Belleperche.
1. Le P. Pierre de Verthamon, S. J. secrétaire du P. Général, recteur du collège
de Paris, préposé de la Maison professe, provincial de France en 1678, f à Paris le
26 juillet 1686.
ÉVÊCHÉ DE RIEUX 397
Nommé évêque de Montauban, fin 1762, par Jarente, et sacré le
24 février 1763, il gouverna son diocèse jusqu'à la Révolution.
Député aux Etats-Généraux par la jugerie de la Rivière-Verdun, il
resta uni à la majorité de son ordre.
Emprisonné pendant la Terreur à Rouen, il y souffrit horriblement
et finit par y mourir, 14 août 1794, set. 71, es. 32 4.
ABBAYE DU DIOCÈSE DE MONTAUBAN
0. Gist. vir. Bella pertica, Belleperche.
RIVI, RIEUX
Rivi, antehac villa, in civitatem ac simul in sedem episcopalem erecta
a Joanne XXII, anno 1317.
29. — Antoine-François de BERTIER , 29e évêque de Rieux ,
janséniste.
Issu d'une famille toulousaine, illustrée dans la robe et féconde en
bénéficiers ecclésiastiques, il était fils de Philippe, premier président
au Parlement de Toulouse.
Nommé évêque de Rieux en 1657, à la démission de son oncle, Jean-
Louis, qui lui transmit aussi les abbayes du Mas-Garnier, de Saint-Vin-
cent de Senlis, de Lieu-Restauré, etc., qu'il avait reçues lui-même d'un
oncle, Jean, évêque de Rieux, 1602 -f- 1620.
Ayant attendu ses bulles près de quatre ans, Antoine-François se fit
sacrer dans sa cathédrale le 25 juin 1662, fit des ordonnances singu-
lières que rapporte avec une sorte de honte la Gallia Chridiana,
confia son séminaire aux Oratoriens, donna des gages à la secte.
f subitement à Rieux le 29 octobre 1705, aet. 75, es. 44.
30. — Pierre de Gharritz de RUTHIE.
Né dans le diocèse d'Oloron, archidiacre, officiai et vicaire général de
Gomminges.
1. Cf. Journal de la Religion, t. I, p. 145, ou Theiner, Affaires de France, t. II,
p. 227.
398 PROVINCE DE TOULOUSE
Nommé évêque de Rieux le 24 décembre 1705, et sacré le 31 octobre
1706 à Saint-Bertrand de Comminges.
f à Rieux, le 29 décembre 1719, ast. ? es. 14.
31. — Alexandre de Jouanne de SAUMERY.
Né en 1680, fils de Jean-François, seigneur de la Carre, prévôt de
Rieux, abbé de la Celle-Notre-Dame (Poitiers).
Nommé évêque de Rieux, février 1720, sacré le 17 mars 1721.
f à Rieux en 1747, set. 67, es. 27.
32. — Jean-Marie de GATELAN.
Né en 1696, conseiller clerc au Parlement de Toulouse.
Nommé évêque de Rieux le 29 octobre 1747 et sacré le 28 avril 1748
dans l'église de la maison professe des Jésuites à Toulouse, résigna en
devenant évêque, deux abbayes qu'il avait (Saint-Paul de Narbonne et
Boulencour) ainsi que sa charge de conseiller clerc.
Défendit énergiquement les Jésuites en 1761.
f le 27 mars 1771, aet. 75, es. 23.
33. — Pierre-Joseph de LASTIC-Lescure, dernier évêque de
Rieux.
Né en 1726 dans le diocèse de Saint-Flour, fils de Guillaume, sei-
gneur de Lescure, et de Marguerite Bonafox ; abbé de Nisors (Com-
minges), vicaire général de son parent, Antoine de Lastic, à Comminges.
Nommé évêque de Rieux en 1771, et sacré le 8 septembre 1772, il
fut tranquille jusqu'à la Révolution.
Emigra en Espagne.
Donna sa démission en 1801, et cependant signa une représentation
collective avec quelques prélats non-démissionnaires. Cf. Auribeau, II,
p. 667.
f à Saint-Benoît-de-Bages en Catalogne, 5 septembre 1812, set. 86,
es. 40.
ABBAYES DU DIOCÈSE DE RIEUX
0. S. B. vir. Mansum Azilis, Le Mas-cTAzil.
Lezatum, Lézat.
ÉVÊCHÉ DE SAINT-PAPOUL 399
0. Cist. vir. Calercium, Caler s.
Fulium, Feuillans.
Cette dernière abbaye, réformée par Jean de la Barrière, abbé en
1562, mort à Rome, en odeur de sainteté, le 25 avril 1600, resta en
règle, avec des abbés triennaux, et devint tête d'une congrégation
réformée cent ans avant la Trappe.
S. PAPULUS, SAINT-PAPOUL
Le vieux monastère de Saint-Papoul fut érigé en siège épiscopal
par Jean XXII en 1317.
29. — François de Barthélémy de GRAMMONT de Lanta,
29e évêque de Saint-Papoul.
Issu d'une famille honorable de magistrats toulousains, était docteur
de Sorbonne, conseiller clerc au Parlement de Toulouse, abbé de
Calers (Rieux), d'Eaunes (Toulouse).
Nommé évêque de Saint-Papoul en 1675 pour remplacer Joseph de
Montpezat, qui venait d'être transféré à Toulouse, attendit deux ans
ses bulles et fut enfin sacré le 5 décembre 1677 à Pézenas, en présence
des Etats du Languedoc.
Ayant pris possession de son siège, il répara les édifices ruinés, en
fonda de nouveaux et fit des statuts diocésains.
f janvier (février) 1716, set. ? es. 39.
30. — Gabriel-Florent de GHOISEUL-Beaupré.
Né à Daillecourt en Bassigny 1685, quatrième fils de Jacques-Fran-
çois, marquis de Beaupré, et d'Anne de Fresnières, fut à dix-neuf ans
abbé de Tyronneau (Le Mans) 1706 ; huit ans plus tard, il reçut
l'abbaye de Sainte-Colombe (Sens) 1714, devint sur ces entrefaites,
aumônier du roi ; était pieux.
Nommé évêque de Saint-Papoul, mai 1716, il ne fut sacré que le
17 juillet 1718 aux Minimes de la Place-Royale. C'est ainsi qu'il inau-
gura sa longue carrière épiscopale, remarquable au moins par le
nombre des années. « Annis quam fructibus memorabiliorem ».
Transféré à Mende, 17 octobre 1723. Cf. Mende.
400 PROVINCE DE TOULOUSE
31. — Jean-Charles de SÉGUR, janséniste.
Né à Paris le 26 décembre 1695, d'une famille du Périgord, fils de
Henri- Joseph, marquis de Ségur, gouverneur de Foix, et d'Elisabeth
Binet, servit dans les gardes, entra de là à l'Oratoire, accepta l'abbaye
de Vermand (Noyon), devint vicaire général de Saint- Albin à Laon,
sans théologie et même sans latin.
Nommé évêque de Saint-Papoul le 17 octobre 1723 et sacré le 24
août 1724 à Lavaur, marcha d'abord bien. Mais poussé, il imita Soanen,
Colbert et Gie, et se montra fervent Janséniste.
Il se démit de son siège 25 février 1735 avec un éclat scandaleux,
mais ne résigna pas son abbaye.
La Biographie universelle de Michaud lui consacre un article signé
Picot, à qui on peut s'en rapporter.
f à Paris, 29 septembre 1748, set. 53, es. 24, sans repentir et sans
gloire, « ayant dépensé en des luttes stériles une énergie surhumaine »,
dit un de ses arrière-neveux, le marquis Anatole de Ségur.
32. — Georges-Lazare Berger de GHARANGY.
Né à Autun le 24 octobre 1689, élève de Saint-Sulpice, docteur en
théologie, 1719, vicaire général du cardinal de Bissy à Meaux ; abbé de
Bolbonne (Mirepoix).
Nommé évêque de Saint-Papoul, mars 1735, préconisé le 27 juin, et
sacré le 25 septembre à Meaux, par le cardinal de Bissy, fut le coura-
geux adversaire du Jansénisme qu'il extirpa de Saint-Papoul et qu'il
combattit efficacement sur un autre terrain.
Transféré à Montpellier, 22 avril-15 novembre 1738. Cf. Montpellier.
33. — Daniel-Bertrand de LANGLE.
Né à Rennes en 1702, abbé de Blanche-Couronne (Nantes) 1729,
doyen de Nantes, docteur en théologie, 1732.
Nommé évêque de Saint-Papoul en 1738, sacré à Paris le 5 avril
1739, figure honorablement dans la vie de l'héroïne, Marie de Brugelles.
Il réclama en faveur des Jésuites auprès du pape et du roi.
f juin (juillet) 1774, set. 72, es. 36.
34. — Guillaume-Joseph d'ABZAC de Mayac.
Né le 21 janvier 1731 au château de Mayac en Périgord, doyen de
Tours.
ÉVÊCHÉ DE SAINT-PAPOUL 401
Nommé évêque de Saint-Papoul le 17 juillet 1774, et sacré le 7 mai
1775, il n'eut qu'à continuer son prédécesseur.
f le 23 janvier 1784, œt. 53, es. 9.
35. — Jean-Baptiste de MAILLÉ de la Tour-Landry, dernier
évêque de Saint-Papoul.
Transféré de Gap, 21 février 1784. Cf. Gap.
Il arriva pour assister aux préludes de la Révolution, sans pouvoir
s'opposer à rien.
Son siège étant supprimé par la Constitution civile du Clergé, il
n'eut pas à refuser le serment schismatique en 1791 ; il resta dans
Paris, conférant secrètement les saints ordres et se prêtant aux exi-
gences civiques jusqu'en mai 1794. Dès lors il habita Passy. Après mai
1797, il exerça publiquement les fonctions pontificales, qui lui étaient
demandées, confirmations, ordinations, cérémonies extraordinaires. Il
cessa en septembre (fructidor), n'étant ni intrépide, ni lâche 4. Dénoncé
par Reubell, 24 décembre 1798, condamné à la déportation, il arriva
le 28 février 1799 à l'île de Ré, y exerça la juridiction déléguée par
l'Ordinaire (M&r de Coucy), revint à Paris, février 1800.
Démissionnaire de son siège en 1801 f il fut institué évêque de
Rennes, le 19 germinal an X (9 avril 1802), prit immédiatement posses-
sion, réorganisa le vrai culte catholique dans le département d'Ille-et-
Vilaine, où Claude Lecoz avait prétendu consolider le schisme consti-
tutionnel.
L'évêque de Rennes rencontra des difficultés surtout du côté des
Lanjuinais, jansénistes parlementaires, qui le tracassèrent dans son
administration.
f à Paris le 27 novembre 1804, set. 61, es. 27.
Il n'y a pas d'abbaye dans le diocèse de Saint-Papoul ; mais il s'y
trouve un prieuré célèbre de dominicaines, Prulianum, Prouille.
1 . Cf. Victor Pierre, La Terreur sous le Directoire, 1 vol. in-8, Paris, 1888, p. 194-
199. Nous ne saurions recommander trop cet ouvrage composé sur pièces et qui
établit la vérité historique en même temps qu'il réfute les erreurs les plus
accréditées.
26
402 PROVINCE DE TOULOUSE
VAURUM, LAVAUR
Petite ville du Lauraguais, Vaurum, Lavaur, fut élevée au rang de
cité et de siège épiscopal en 1318.
Le siège épiscopal de Lavaur illustré par Pierre Danès 1557 f 23
avril 1577, par Charles-François d'Abra de Raconis, l'antagoniste de
Jansénius, 1637 f 16 juillet 1646, et même par Jean-Vincent de Tulles,
1646 f 1668, subit d'étranges vicissitudes durant les neuf années qui
suivirent la mort de ce dernier *. Mais après cette courte période, le
diocèse fut singulièrement favorisé durant plus de cent ans, comme
nous allons le montrer.
31. — Charles Le Goux de LA BERCHÈRE, 31e évêque de Lavaur.
Né en 1647, en Bourgogne, d'une famille de robe, originaire de
Nuits, était docteur en théologie, aumônier du roi.
Nommé évêque de Lavaur le 18 juin 1677 pour succéder au vertueux
René Le Sauvage, qui était mort le 17 mai précédent, il se fit sacrer le
12 avril 1678 à Saint-Louis des Jésuites à Paris, fit son entrée solen-
nelle le 18 octobre, visita son diocèse, y fit donner des missions, établit
de louables statuts, convertit beaucoup de Protestants.
Il siégea comme représentant de sa province dans la fameuse Assem-
blée de 1682, moins gallican que Colbert, son collègue, se laissa
nommer archevêque d'Aix en 1685, d'Albi en 1687. Cf. Aix et Alri.
— Esprit- Valentin FLÉCHIER, le célèbre orateur, nommé évêque
de Lavaur le 12 novembre 1685, administra comme vicaire capitulaire
jusqu'à sa nomination à l'évêché de Nîmes. Cf. Nîmes.
1. L. d'Anglure de Bourlemont, nommé évêque de Lavaur le 16 avril 1669, refusa;
— Michel Amelot de Gournay, nommé en 1671, sacré le 23 juin, fut transféré à
Tours, 1673 ; — Bernard de Ruzé, chanoine de Paris, nommé en 1673, refusa ; —
Jean-Baptiste-Michel Colbert, nommé en 1673, refusa ; — Sébastien du Guémadenc,
nommé en 1673, accepta, puis refusa; — René Le Sauvage, né à Gran ville, docteur
de Sorbonne, nommé le 28 avril 1673, sacré en 1674, fit son entrée solennelle le 21
février 1675, f 17 mai 1677, léguant ses biens aux pauvres, sa chapelle à la cathé-
drale, rien à ses parents,
ÉVÊCHÉ DE LAVAUR 403
32. — Victor-Augustin de MAILLY.
Deuxième fils de Louis-Charles, marquis de Nesle et de Jeanne de
Monchi, était chanoine régulier et prieur de Saint- Victor de Paris.
Nommé évêque de Lavaur le 14 août 1687, il assista comme évêque
nommé à l'Assemblée du clergé, 1688 ; préconisé le 13 octobre 1692 et
sacré le 16 novembre à Saint-Victor, il prit possession, résida, tut un
digne et saint prélat, comme son frère cadet, le cardinal de Reims.
f à Montpellier, pendant la tenue des Etats du Languedoc, le
23 décembre 1712, aet. 68, es. 20.
33. — Nicolas de MALEZIEU.
Né en 1672, docteur de Sorbonne, abbé de Moreille (La Rochelle).
Nommé évêque de Lavaur le 22 avril 1713, il fut sacré à Chastenay
le 22 octobre suivant.
C'est lui qui sacra Ségur, évêque de Saint-Papoul, le 24 août 1724.
f à Lavaur le 14 mars 1748, aet. 76, es. 35.
34. — Jean-Baptiste-Joseph de FONTANGES.
Né en 1718 à Saint-Flour, devint doyen d'Aurillac, chanoine-comte
de Brioude, abbé de Chalivoy (Bourges).
Nommé évêque de Lavaur en juin 1748 et sacré le 12 décembre
résigna ses autres bénéfices, réorganisa Sorèze 1759. Dès cette même
année, il prit la défense des Jésuites persécutés en Portugal et mena-
cés en France, par exemple à Luçon. Il fut encore plus énergique-
ment éloquent en 1762, comme le prouvent ses lettres au chancelier
de France, au roi et au pape.
f à Lavaur le 8 novembre 1764, set. 46, es. 16, voyant déjà poindre
les vertus de son neveu, François de Fontanges, futur évêque de
Nancy, archevêque de Toulouse, etc.
35. — Jean-de-Dieu-Raymond de BOISGELIN de Cucé.
Né à Rennes le 27 février 1732, fils de Renaud-Gabriel, marquis de
Boisgelin, et de Jeanne-Françoise du Roscoët, docteur et prieur de
Sorbonne, vicaire général de Rouen à Pontoise.
Nommé évêque de Lavaur le 26 décembre 1764, et sacré le 28 avril
1765, il prononça les oraisons funèbres du Dauphin, du roi Stanislas,
de la Dauphine. Fit construire un pont à Lavaur.
Transféré à Aix, 1770. Cf. Aix.
404 PROVINCE DE TOULOUSE
36. — Jean- Antoine de CASTELLANE Saint-Mauris , derniei
évêque de Lavaur.
Né le 18 mars 1732 dans le diocèse de Saint-Paul-Trois-Châteaux.
Abbé de Boullencour (Troyes), 1761, vicaire-général de l'orthodoxe
Fleury à Chartres.
Nommé évêque de Lavaur en 1770, et sacré le 7 juillet 1771, est loué
sans restriction dans son épitaphe par son vicaire général Alexis
Saussol, depuis évêque de Séez, auquel on peut s'en rapporter.
Emigra d'abord à Montserrat en Espagne. Donna sa démission au
pape en octobre 1801.
f à Florence le 20 mai 1802, aet. 69, es. 31 ».
ABBAYES DU DIOCÈSE DE LAVAUR
O. S. B. vir. Soricinium, Sorèze 2.
0. Gist. Rota, La Rode 3.
1. Cf. Auribeau. Extraits, II, 659, et Theiner, Affaires de France, II, 498.
2. L'histoire de Sorèze est racontée longuement dans la Gallia Christiana, par les
Bénédictins. Anacharsis Combes, avocat castrais, rapporte aussi avec son style
méridional la fondation du collège de Sorèze, dans son Etude sur Jean-Sébastit
de Barrai, évêque de Castres ; in-8, Castres, 1843.
Toujours est-il qu'en 1788, l'abbaye de Sorèze n'a plus d'abbé commendataire, ni
de mense ; elle est « en économats ».
3. L'abbaye de la Rode n'est autre qu'Ardorel ou Arborel, dont le nom est cite
p. 10, à l'occasion des abbayes du diocèse de Castres. Les moines d'Ardorel déci-
més par les Calvinistes, vinrent s'établir au prieuré de la Rode, qui devint ainsi
abbaye.
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TREVIRENSIS PROVINCIA
PROVINCE DE TRÊVES
Métropole de la Belgique première sous les Romains, chef-lieu de
l'immense préfecture des Gaules et séjour ordinaire de quelques
empereurs, Treviri, Trêves ou Trier, reçut la semence évangélique au
premier siècle de l'ère chrétienne. Ses pasteurs eurent le titre d'arche-
vêques et de primats, bien avant de devenir princes-électeurs de
l'empire franco-germanique.
L'insigne église de Trêves et les trois évêchés, Metz, Toul et Verdun,
ses sufïragants, ont toujours été rangés dans la Gaule, quoiqu'ils aient
cessé d'appartenir à la France dès le temps des Garlovingiens ; et si le
droit de conquête a réuni les Trois-Évêchés à la France en 1552, la
métropole est pourtant restée en dehors de nos limites. Nous n'avons
donc pas à nous occuper nécessairement des archevêques de Trêves,
ni à mentionner les nombreuses abbayes de l'archi-diocèse. Aussi n'en
dirons-nous que quelques mots.
Mais tous les sufïragants, anciens et nouveaux, compris dans la
période que nous embrassons, étant Français, nous devons les men-
tionner. Par sufïragants anciens, nous entendons Metz, Toul et Verdun,
déjà cités. Par sufïragants nouveaux, nous entendons Nancy et Saint-
Dié, érigés en sièges épiscopaux après la réunion définitive de la
Lorraine à la France. Tel est l'ordre que nous allons suivre.
A la fin du XVIIIe siècle, la province se compose de six sièges :
Treviren. Trêves; Meten. Metz; Tullen. Toul; Verdunen. Verdun;
Nanceien. Nancy ; Sancti-Deodati. Saint-Dié.
Cf. Gallia Christiana, tomus XIII et ultimus Benedictinorum. — L'art de vérifier
les dates, édition Saint-Allais, tome XV, in-8, Paris, 1819. — Almanach Royal, années
successives, au chapitre intitulé Clergé de France, pour les sufïragants, au chapitre
Souverains étrangers pour les Princes-Électeurs.
406
PROVINCE DE TREVES
TREVIRI, TRIER ou TRÊVES
Les archevêques de Trêves, électeurs de l'empereur, archi-chanceliers
de l'empire, élus eux-mêmes suivant des règles qui n'étaient pas
toujours conformes aux saints canons, demeurent en dehors de nos
modestes études. Nous allons seulement nommer les deux derniers,
ainsi qu'un auxiliaire qui a fait plus tard partie du clergé de France ;
nous énumérerons ensuite quelques-unes des abbayes les plus connues
de l'archi-diocèse.
ARCHEVÊQUES-ÉLECTEURS DE TRÊVES
91. — Jean-Philippe de WALDERDORFF.
Né en 1701, élu coadjuteur de François-Georges de Schœnborn en 1754
et sacré la même année, devint archevêque-électeur de Trêves le 18
janvier 1756.
Ayant écrit au pape Clément XIII une lettre en faveur des Jésuites,
il reçut en réponse un Bref de remerciement le 29 juin 1759. Il écrivit
encore les années suivantes au même pape dans le même but.
En 1763, élu évêque de Worms, il accepta tout en restant archevêque
de Trêves.
f d'apoplexie à Coblentz, le 11 janvier 1768, set. 67, es. 14.
92. — Clément- Wencesl as de SAXE.
Né le 28 septembre 1739, cinquième fils d'Auguste III, roi de Pologne,
et de Marie-Josèphe, archiduchesse d'Autriche, évêque de Frisingue et
de Ratisbonne depuis 1763, résigna ces deux évêchés le 10 février 1768,
jour où il fut élu archevêque de Trêves ; ce qui ne l'empêcha pas
d'accepter l'année suivante l'évêché d'Augsbourg.
En 1790, il protesta contre le décret de l'Assemblée nationale de
France qui lui enlevait ses suffragants, pour rattacher leurs territoires
à la métropole de l'Est, Besançon.
Dépossédé lui-même par l'invasion française en 1794, il fut contraint
de fuir, laissant cependant son auxiliaire sur place. En 1801, il ne
ARCHEVÊCHÉ DE TRÊVES 407
refusa pas sa démission au pape, qui voulait exécuter les clauses du
Concordat ; et ce fut là son sacrifice méritoire.
f en 4812.
AUXILIAIRE ou SUFFRAGANT: Michel - Joseph de PIDOLL
von Quitenbach, né à Trêves le 16 novembre 1734, docteur en droit
canonique, doyen de Saint-Paulin à Trêves, sacré à Coblentz par le
Prince-Électeur, évêque de Dioclétianopolis, le 19 mars 1794, admi-
nistra le diocèse jusqu'à la promulgation du Concordat.
Le 19 germinal an X (9 avril 1802), il fut nommé et aussitôt institué
évêque du Mans. Toutefois il ne put quitter son pays d'origine qu'après
la nomination du nouvel évêque de Trêves, Charles Mannay.
Il fit son entrée au Mans le 7 juillet 1802 et fut installé solennellement
le lendemain. Son diocèse se composant des deux départements de la
Sarthe et de la Mayenne, il y réorganisa le culte catholique, forma le cha-
pitre, les séminaires, les paroisses, bénit les communautés renaissantes.
f au Mans, le 23 novembre 1819, aet. 85, es. 25.
ABBAYES DU DIOCÈSE DE TREVES
0. S. B. vir. S. Maximinus, Saint-Maximîn.
S. Martinus, Saint-Martin.
B. M. Luxemburgensis, N.-D. de Luxembourg.
Prumia, Prum.
B. M. ad Lacum, N.-D. du Lac.
fem. Juviniacum, Juvigny.
Inferior Prumia, etc., Nieder Prum, etc.
0. S. A. vir. Cusa, etc., Cusa, etc.
fem. Andernacum, etc., Andemach, etc.
0. Cist. vir. Aurea Vallis, etc, OrvaH, etc.
fem. Rosea Vallis, etc., Rosenthal, etc.
0. Prsem. Romersdorfium, etc, Romersdorff, etc.
0. S. Clarae. S. Clara Epternacensis, Sainte-Claire d'Eptemach.
1. L'abbaye cistercienne d'Orval, diocèse de Trêves, a conquis de nos jours une
célébrité posthume, par la publicité donnée à la prophétie, dite d'Orval, au sujet de
laquelle on a beaucoup discuté.
PROVINCE DE TREVES
METLE, METZ
Les trois évêchés, Metz, Toul et Verdun, réunis à la France par le
roi Henri II en 1552, c'est-à-dire postérieurement au concordat, ne pou-
vaient pas être pourvus par nomination royale sans un induit du
Souverain Pontife.
93. — Georges d'AUBUSSON de la Feuillade, 93° évêque de
Metz.
Né en 1609, fils de François, comte de la Feuillade, et d'Elisabeth
Brachet de Pérusse, licencié en théologie, avait été sacré archevêque
d'Embrun le 11 septembre 1649. Pendant près de vingt ans, il admi-
nistra son diocèse et sa province à la satisfaction de tous.
Après la démission de Gaston-Henri de Bourbon, duc de Verneuil,
qui voulait se séculariser, l'archevêque d'Embrun fut nommé évêque
de Metz le 23 mars 1668. Muni de ses bulles le 13 juin, il prit posses-
sion portant le titre d'archevêque-évêque ; il posséda en même temps
quatre riches abbayes.
Mais ses fondations charitables, sa grande piété, son orthodoxie
irréprochable, le recommandent quand même.
f à Metz, le 12 mai 1697, set. 88, es. 48, doyen des évêques de
France.
94. — Henri-Charles du Gamboust de COISLIN.
Né le 13 septembre 1664, fils d'Armand, duc de Coislin et de
Magdelène du Halgouët, neveu de Pierre, cardinal-évêque d'Orléans,
abbé de Saint-Georges de Bocherville, 1684.
Nommé évêque de Metz le 26 mai 1697 et sacré le 22 décembre aux
Feuillants de Paris par son oncle, qui venait d'être orné de la pourpre,
il prit possession le 17 février 1698.
Les auteurs de la Gallia Christiana, le trouvent admirable en tout, et
terminent son éloge en disant qu'il légua sa belle bibliothèque aux
moines de Saint-Germain-des-Prés.
Nous sommes forcé d'ajouter, nous, qu'il fut le fauteur des Jansé-
nistes appelants, l'émule de Caylus d'Auxerre, et qu'ayant suivi le
ÉVÊCHÉ DE METZ 409
cardinal de Noailles dans ses résistances, il ne l'imita pas dans sa
rétractation.
f le 28 novembre 1732, aet. 69, es. 36.
95. — Claude de Rouvroy de SAINT-SIMON.
Transféré de Noyon en 1733. Cf. Noyon.
Devenu évêque de Metz et, comme tel, prince du Saint-Empire, tout
en restant pair de France, au titre d'ancien évêque de Noyon, Claude
fut plutôt un seigneur qu'un évêque.
f le 28 février 1760, aet. 65, es. 28.
96. — Louis-Joseph, cardinal de MONTMORENCY-LAVAL.
Transféré de Condom, 8 septembre 1760-6 avril 1761. Cf. Condom.
Abbé de Saint-Arnould 1775, grand-aumônier de France en 1786,
après la disgrâce de son voisin, Rohan de Strasbourg, il fut créé
cardinal le 30 mars 1789.
Mais à partir de ce jour, il n'éprouva plus que des afflictions. Voyant
son siège envahi par un intrus, il émigra en Allemagne ; ne parut pas
au conclave de Venise.
Refusa de se démettre en 1801, au grand dépit de Bonaparte.
f à Altona, le 19 juin 1808, aet. 84, es. 55, card. 20.
AUXILIAIRE ou SUFFRAGANT : Henri de CHAMBRE d'Urgons,
né à Tartas le 15 décembre 1748, grand-archidiacre de Metz et vicaire-
général de l'évêque, abbé de Saint-Martin-des-Aires (Troyes).
Nommé auxiliaire ou suffragant de Metz en 1787 et sacré évêque
d'Orope le 3 février 1788, figure dans différents actes. En 1802, par
exemple, il signe la lettre collective des évêques qui ont refusé leur
démission et qui adressent au pape des représentations peu filiales. Il
disparaît ensuite.
ABBAYES DU DIOCÈSE DE METZ
0. S. B. vir. S. Nabor, Saint-Avold.
Longa villa, Longeville.
S. Symphorianus, Saint-Symphorien.
S. Clemens, Saint- Clément.
410 PROVINCE DE TREVES
0. S. B. vir. Gorzia, Gorze.
S. Arnulfus, Saint-Amou.
S. Vincentius, Saint-Vincent.
Bozonis villa, Bouzonville.
fem. S. Glodessindis, Sainte-Glossinde.
Vergavilla, Vergaville.
S. Ludovicus, Saint-Louis y chapitre noble de cha-
noinesses.
0. S. A. vir. S. Pétri Mons, Saint-Pierre-Mont.
Gollegium S. Ludovici, Collège de Saint-Louis.
fem. Magdalena, La Madelaine.
0. Gist. S. Benedictus in Vavria, Saint-Benoît-en-Voivre.
Villare Betnacum, Villers Betnach.
Freistrofium, Freistrof.
Sturceburnum, Stulzbron.
0. Praem. Justus Mons, Justemont.
Salina Vallis, Salivai.
TULLUM, TOUL
L'évêché de Toul, moins riche que les deux évêchés de Metz et de
Verdun, était beaucoup plus étendu, surtout avant l'érection des sièges
de Nancy et de Saint-Dié. Même après cette érection, il garde encore
764 paroisses, un grand nombre d'abbayes et autres bénéfices.
Cf. Thiéry, Histoire de la ville de Toul et de ses évêques ; 2 in-8, Paris, 1841. —
Pimodan (le Mis de); La réunion de Toul à la France et les derniers évêques, comtes-
souverains ; in-8, Paris, C. Lévy, 1885.
86. — Jacques de Fieux, 86e évêque de Toul.
Né à Paris en 1619, fils de Louis, secrétaire d'État, originaire du
Limousin, était docteur de Navarre, prédicateur, pourvu de deux
abbayes.
Nommé en 1674, coadjuteur de l'évêque de Toul, André de Saussoy,
il n'avait pas encore reçu ses bulles le 27 mars 1675, jour où mourut
l'évêque, auquel il devait succéder.
ÉVÊCHÉ DE TOUL 411
Sacré enfin évêque de Toul à Paris, le 17 janvier 1677, il prit posses-
sion de son siège le 18 août.
Les auteurs de la Gallia Christiana font de lui un éloge qu'ils réser-
vent d'ordinaire aux purs Jansénistes. Est-ce mérité? Il était partisan
d'une morale sévère (Thiéry).
f à Paris, le 15 janvier 1685, set. 66, es. 8.
87. — Henri-Pons Thyard de BISSY.
Né le 25 mai 1657 dans le diocèse de Besançon, était fils de Claude,
lieutenant - général, gouverneur des trois évêchés, fut élève des
Jésuites de Dijon, docteur de Sorbonne, 1685, missionnaire et contro-
versiste en Lorraine, très orthodoxe et très pieux.
Nommé évêque de Toul le 31 janvier 1687, ne fut préconisé que le
10 mars 1692 après qu'il eut administré 5 ans comme vicaire-capitulaire .
Sacré enfin le 24 août à Paris, il prit possession en personne le 30
octobre ; eut des démêlés avec le duc de Lorraine ; refusa Bordeaux,
1697, Narbonne, 1703, était abbé de Noaillé (Poitiers) 1669, de Trois-
Fontaines (Ghâlons).
Transféré à Meaux 1704, pour remplacer Bossuet, fut très regretté à
Toul. Cf. Meaux.
— Antoine GIRARD, Auvergnat.
Nommé évêque de Toul en 1697, de Boulogne en 1698, devint évêque
de Poitiers. Cf. Poitiers.
— Charles-Daniel-Gabriel de CAYLUS.
Nommé évêque de Toul en 1704, refusa; d'Auxerre en 1705, accepta.
Cf. Auxerre.
88. — François Blouet de CAMILLY.
Né à Rouen 22 mai 1664, d'une famille noble de robe et d'épée,
docteur et prieur de Sorbonne, abbé du Val-Richer et de Saint-Pierre-
sur-Dive, vicaire-général de Strasbourg.
Nommé évêque de Toul le 11 mai 1704 et sacré à Strasbourg le 22
novembre 1705, fit son entrée solennelle le 13 décembre ; fut certaine-
ment l'homme du devoir avant tout.
Transféré à Tours, 10 janvier 1721-lor mai 1723. Cf. Tours.
412 PROVINCE DE TRÊVES
89. — Scipion-Jérôme BÉGON.
Né à Brest en 1681, fils d'un intendant-général de la marine, fut
élève des Jésuites et des Sulpiciens, docteur de Sorbonne, abbé de
Saint- Germer, doyen de La Rochelle et vicaire-général de Beauvais.
Nommé évêque de Toul le 10 janvier 1721, ne fut préconisé que le
15 mars 1723.
Sacré le 25 avril aux Minimes de la Place Royale, eut des conflits
avec les chanoines de Saint-Dié, les moines d'Étival, etc.
f à Toul, le 28 décembre 1753, «t. 77, es. 31.
90. — Claude Drouas de BOUSSEY.
Né en 1712 près de Viteaux dans le diocèse d'Autun, fils d'un
capitaine fort riche, était en 1749, abbé de Morigny (Sens) et vicaire-
général de Languet à Sens.
Nommé évêque de Toul, le 17 février 1754 et sacré le 12 mai, prit
aussitôt possession.
Il soutint les Jésuites en 1761, subit les tracasseries de la cour de
Nancy, que du reste Stanislas réprima, et les rancunes de professeurs
routiniers. Se vengea en établissant la dévotion au Sacré-Cœur, en
réorganisant le collège de la ville et en fondant des maisons d'instruc-
tion ou de charité.
Homme admirable, il bénit le projet conçu par le roi d'ériger les
nouveaux diocèses de Nancy et de Saint-Dié qui diminuaient le sien,
mais allaient contribuer à la plus grande gloire de Dieu.
f à Toul, le 21 octobre 1773, 83t. 61, es. 20.
91 . — Étienne-François-Xavier des Michels de CHAMPORCIN,
dernier évêque de Toul.
Transféré de Senez, 1er novembre 1773. Cf. Senez.
Il consentit officiellement, lui et son chapitre, à la division de Nancy
et de Saint-Dié, satisfait d'obtenir en compensation pour lui et ses
chanoines l'abbaye de Saint-Mansuy. Cette conduite fut généralement
désapprouvée.
Mais ce qui mécontenta bien davantage les Toulois, ce fut le démem-
brement du chapitre en 1776, et l'obligation des quartiers de noblesse
pour les chanoines. En prenant cette décision, il se rendait agréable au
roi Louis XVI, mais il froissait les susceptibilités populaires.
Dépouillé de tout en 1790, il réclama vainement contre la suppression
ÉVÊCHÊ DE VERDUN 413
de son siège, émigra, refusa de se démettre en 1801, sans pourtant
faire d'opposition à l'évêque de Nancy, Msr d'Osmond.
f à Gagny, le 19 juillet 1807, set. 86, es. 37.
ABBAYES DU DIOCÈSE DE TOUL
0. S. B. vir. S. Aper, Saint-Epvre.
S. Mansuetus, Saint-Mamuy .
Castinetum, Châtenoy.
fem. Pons Suavis, Poussay.
0. S. A. S. Léo, Saint-Léon.
Alteriacum, Autrey.
Gongregatio canonicorum regularium Salvatoris Nostri,
Congrégation des chanoines réguliers de Notre-
Sauveur.
0. Gist. vir. Vallès in Ornesio, Vaux-en-Ornois.
Escuraium, Escuray.
Insula Barrensis, UIsle-en-Barrois.
fem. Stanchia, UÉtanche.
Sancta Hoildis, Sainte-Hould.
0. Prsem. Regia vallis, Riéval.
Flabonis Mons, Flabimont.
Janduriae, Jandures.
Jovillare, Jovillers.
Bonifagetum, Bonfay.
Rengis vallis, Rengeval.
Mira vallis, Mureau.
VERDUNUM, VERDUN
Siège aussi ancien que Metz et que Toul, conférant à ses évêques le
titre de princes ou comtes de l'empire, même après la conquête de
1552, moins riche que Metz et plus riche que Toul en revenus, comptait
trois cents paroisses.
414 PROVINCE DE TRÊVES
94. — Hippolyte de BÉTHUNE, 94e évêque de Verdun.
Né en 1647 à Bolainville, comme son frère aîné, Armand, le saint,
orthodoxe et vénérable évêque du Puy, fils d' Hippolyte, comte de
Celles en Berry, et de Marie de Beauvillier, reçut jeune encore l'abbaye
de Beaupré (Beauvais), devint doyen du Puy en 1670, aumônier de la
reine.
Nommé évêque de Verdun pour remplacer Armand de Mouchy
d'Hocquincourt, qui était mort le 30 octobre 1679, il se fit sacrer aux
Chartreux de Paris le 3 août 1681, accorda sa confiance aux docteurs
Habert et Philbert, jansénistes, qui lui firent donner un catéchisme,
un missel et un bréviaire que les auteurs de la Gallia Christiana seuls
osent louer. Le pauvre évêque mit le comble à ses imprudences, en
faisant publier par un Cordelier, du haut de la chaire de la cathédrale,
le jour de Toussaint 1717, au milieu du tumulte populaire, son appel
de la bulle Unigenitus.
f à Verdun le 24 août 1720, aet. 73, es. 39.
95. — Charles-François d'HALLENCOURT de Dromesnil.
Transféré d'Autun, 8 janvier 1721. Cf. Autun.
Les antécédents de ce prélat plaidaient en sa faveur. Il était utile
qu'il vînt le plus tôt possible réparer les fautes de son prédécesseur.
C'est dans ce but qu'il avait été choisi par le Régent, bien revenu alors
de ses préventions favorables à Noailles.
Toutefois les bulles de l'évêque de Verdun subirent un retard de
deux ans ; il ne put prendre possession que le 7 janvier 1723. Il ne se
vengea de Rome qu'en exigeant la soumission la plus prompte et la
plus complète aux constitutions apostoliques ; et par ce moyen, il
procura la paix à son cher diocèse, non-seulement pour la durée de
son épiscopat, mais encore pour tous les temps qui devaient suivre.
f à Verdun le 16 mars 1754, set. 79, es. 43.
96. — Aymard- Chrétien-François-Michel de NICOLAY.
Né à Paris le 23 juin 1721, était fils de Jean-Aymard, le 8e Nicolay,
qui fût Premier à la Cour des Comptes, et de Françoise-Elisabeth de
Lamoignon, était prieur de Sainte-Catherine, chanoine de Notre-Dame,
premier aumônier de la Dauphine, agent général du clergé.
Nommé évêque de Verdun en avril 1754, sur la désignation de
Boyer et suivant le désir de son ancien élève, le Dauphin, il fut sacré
ÉVÊCHÉ DE VERDUN 415
le 16 août à Notre-Dame de Paris. A Verdun, comme à Versailles, il
fut constamment l'ami, le confident et le correspondant du Dauphin,
fils de Louis XV. C'est son éloge.
On comprend dès lors ses chaudes réclamations en faveur des
Jésuites, son affliction en constatant les progrès de l'incrédulité et sa
douleur en apprenant la mort du pieux Dauphin. En prenant son neveu
Aimard-Claude, pour vicaire général, il l'initia aux vertus dont celui-ci
fit preuve sur le siège de Béziers.
f à Verdun le 9 décembre 1769, aet. 49, es. 16.
97. — Henri-Louis-René des NOS.
Transféré de Rennes, 25 décembre 1769-février 1770. Cf. Rennes.
Il avait beaucoup souffert à Rennes ; mais il fut consolé à Verdun et
s'y distingua par ses talents, sa charité, sa haute piété.
Forcé d'émigrer, en voyant son siège occupé par l'intrus Jean-Baptiste
Aubry, il passa la frontière sans sortir de sa province ecclésiastique.
f à Goblentz, 2 septembre 1793, aet. 77, es. 32.
ABBAYES DU DIOCÈSE DE VERDUN
0. S. B. vir. Bellus locus, Beaulieu.
S. Michael, Saint-Mihiel.
S. Vitonus, Saint-Vannes 1.
S. Agericus, Saint-Airy.
fem. S. Maurus, Saint-Maur.
0. S. A. S. Nicolaus de Prato, Saint-Nicolas-du-Pré.
0. Cist. Galadia, La Chalade.
Castellio, Chastillon.
0. Praem. S. Paulus, Saint-Paul.
Stagnum seu Stanchia, L'Etang ou VEtanche.
1. On sait que cette abbaye devint la tête d'une congrégation d'abbayes réfor-
mées. La congrégation de Saint- Vannes en Lorraine précéda la congrégation de
Saint Maur en France.
416
PROVINCE DE TRÊVES
NANCEIUM, NANCY
Ville assez récente, et néanmoins capitale de la Lorraine, Nancy fut
dotée en 1602 d'une primatiale * à défaut d'une cathédrale. Toutefois la
fondation d'un évêché à Nancy, longtemps retardée, fut décidée en
1774 par Louis XV, en même temps que la fondation d'un évêché à
Saint-Dié ; les titulaires furent même nommés dès lors. Cette double
fondation ne fut pourtant effectuée que par Louis XVI, édit du 12 mars
1775 et par Pie VI, bulle du 18 décembre 1777.
Les deux nouveaux sièges, érigés dans la province de Trêves, aug-
mentèrent le nombre des suffragants de l'archevêque, sans diminuer
sa juridiction.
— Louis-Hector de SABRAN.
Nommé premier évêque de Nancy par Louis XV en 1774, arrangea
les questions de partage avec l'évêque de Toul en 1776. Les questions
étant tranchées à l'amiable, suivant l'édit royal, il n'attendait plus
que la bulle du pape, qui allait l'instituer, quand il se laissa nommer
évêque-duc de Laon en 1777. Cf. Laon.
1. — Louis-Apollinaire de la TOUR-DU-PIN-Montauban, pre-
mier évêque de Nancy.
Né à Paris le 13 janvier 1744 de l'illustre famille dauphinoise, qu'on
connaît, était vicaire général de Marbeuf à Autun, abbé d'Hauteseille
(Toul), 1769.
Nommé évêque de Nancy le 10 août 1777, et sacré à Paris le 25
janvier 1778, fut un saint prélat sur ses trois sièges, Nancy, Auch,
Troyes.
Transféré à Auch le 22 juillet 1783. Cf. Auch.
2. — François de FONTANGES.
Né le 8 mars 1744 dans le diocèse de Clermont, était neveu de Jean-
Baptiste-Joseph, digne évêque de Lavaur, que nous avons eu l'occasion
de louer.
1. La Gallia Christiana énumère les neuf primats qui se sont succédés à Nancy
de 1607 à 1777.
ÉVÊCHÉ DE NANCY 417
Nommé évêque de Nancy le 22 juin 1783, et sacré le 17 août, il
continua dignement son excellent prédécesseur.
Transféré à Bourges 1787 - 3 février 1788 et de là presque immédia-
tement à Toulouse. Cf. Bourges et Toulouse.
3. — Anne-Louis-Henri de la FARE.
Né le 8 septembre 1752 au château de Bessay près de Luçon, fils de
Joseph-Louis-Dominique, marquis de la Fare, et de Paule-Henriette
Gazeau de Champagne, dame de Bessay, fut abbé de Moreilles en 1776,
vicaire général de Vogué à Dijon, 1778, élu du clergé de Bourgogne en
1787.
Nommé évêque de Nancy le 7 octobre 1787, préconisé le 17 décem-
bre et sacré à Dijon le 13 janvier 1788, prononça le discours d'ouver-
ture des Etats-Généraux à Versailles, 5 mai 1789, résista aux innova-
tions dans l'Assemblée constituante, mais ne put rien empêcher.
Ayant émigré en Allemagne, il fut le chargé d'affaires de Louis XVIII
à Vienne.
Refusa avec éclat sa démission en 1801, ce qui causa une sorte de
schisme à Nancy entre ses partisans et ceux qui obéissaient à l'évêque
concordataire, Mer d'Osmond.
S'étant enfin démis en 1816, il fut nommé archevêque de Sens, 1817,
prit possession en 1821, pair de France en. 1822, fut créé cardinal en
1823.
f au palais des Tuileries, le 10 décembre 1829, set. 77, es. 42,
card. 6.
ABBAYES DU DIOCÈSE DE NANCY
0. S. B. vir. Layum, Lay.
Flaviniacum, Flavigny.
S. Leopoldus, Saint-Léopold.
fem. Buxeriae, Bouxières-aux-Dames, hodie collegium nobi-
lium virginum.
0. S. A. Domnus Aper, Dom-Epvre.
Bellus campus, Belchamp.
S. Remigius, Saint-Remy.
27
418
PROVINCE DE TREVES
0. Cist. Bellum pratum, Beaupré.
Alta silva, Hauteseille.
Glarus locus, Clairlieu.
S. DEODATUS, SAINT-DIÉ
Le Val de Galilée, habité en 620 par Saint-Dié, (S. Deodatus), évêqu(
de Nevers, prit le nom de ce saint, que conserva l'abbaye fondée en c(
lieu. C'est cette abbaye qui fut érigée en évêché par la bulle de Pie V]
du 21 juillet 1777.
— Barthélemy-Louis-Martin de Chaumont de la GALAISIÈR]
premier évêque de Saint-Dié.
Né à Paris, le 24 août 1737, docteur en théologie.
Nommé premier évêque de Saint-Dié par Louis XV en 1774, nomina-
tion confirmée par Louis XVI en 1775, fut préconisé le 21 juillet 177'
par la bulle même d'érection ; il se fit sacrer le 21 septembre
Brienne.
Il était remarquable par sa taille.
Voyant son siège envahi par l'évêque constitutionnel, J.-A. Maudru,
il émigra, écrivit de Munich à Rome, octobre 1794, pour réclamer un
secours.
Refusa de se démettre en 1801, causa par là même de graves embarras
à Msr d'Osmond.
f au château de Mareil, le 30 juin 1808, aet. 71, es. 31.
ABBAYES DU DIOCÈSE DE SAINT-DIÉ
0. S. B. vir. Senoniae, Senones*.
Medianum monasterium, Moyen-Moutier.
1. Cette abbaye doit une célébrité particulière à l'illustre dom Augustin Cal met,
mort en 1757.
ÉVÊCHÉ DE SAINT-DIÉ 419
0. S. B. fem. Romarici mons, Remiremont, nunc nobile virginum
capitulum.
Spinalium, Épinal, nunc etiam nobile virginum capi-
tulum.
0. S. A. Galmosiacum, Chaumonsey.
Heri vallis, Hérival.
0. Praem. Stivagium, Estival ou Etival.
mrngsm
mœmstm*$&$&mmmmmmm*
TMONENSIS PROVINCIA
PROVINCE DE TOURS
La quatrième Lyonnaise des Romains, dont la métropole était
Turones, Tours, comprenait les pays qui se sont plus tard appelés Tou-
raine, Anjou, Maine et Bretagne. Chacun de ces pays entendit la Bonne
Nouvelle et l'écouta, Tours, Le Mans, Angers, Nantes d'abord, cités
plus continentales, ensuite toute la presqu'île armoricaine. Des sièges
épiscopaux furent établis sur différents points, même en dehors des
cités et dans de simples forteresses. Ces sièges furent plus nombreux
et d'une juridiction moins étendue, à mesure qu'ils s'éloignaient de la
métropole.
Cette métropole était Tours, convertie au christianisme par les
disciples mêmes des Apôtres, illustrée au IVe siècle par le soldat thau-
maturge, saint Martin, au VIe par l'historien des Francs, saint Grégoire,
par des souvenirs particuliers et de vénérables monuments.
La province ecclésiastique de Tours comprenait dès le VIe siècle et
comprit jusqu'à la fin du XVIIIe, douze sièges: Turonen. Tours;
Andegaven. Angers; Cenomanen. Le Mans; Corisopiten. Quimper ;
Dolen. Bol; Nanneten. Nantes ; Redonen. Rennes; San-Briocen. Saint-
Brieuc ; San-Maclovien. Saint- Malo ; Sancti Pauli Leonen. Saint-Pol-
de-Léon; Trecoren. Tréguier ; Veneten. Vannes. Le siège du Mans
était le premier en dignité dans la province après le siège de Tours.
S'il ne s'agissait pour nous que de dresser les listes épiscopales, avec
noms, prénoms, dates, traits caractéristiques quelconques, nous n'au-
rions qu'à copier le volume de la Gallia Christiana qui traite exclusive-
ment de la province de Tours. Ce volume publié en 1856 conduit les séries
épiscopales, abbatiales, etc., jusqu'à l'an 1790. Nous aurions tout au
plus à prendre en cette année-là chacun des titulaires pour le suivre à
travers les quelques années suivantes jusqu'à sa mort, ce que ne fait
pas ordinairement l'auteur du volume.
ARCHEVÊCHÉ DE TOURS 421
Mais comme nous n'avons pas craint de reprendre en sous-œuvre le
travail des Bénédictins eux-mêmes, ni de remonter pour toutes les
provinces qu'ils ont traitées jusqu'à l'année 1682, il ne nous sera pas
moins permis, croyons-nous, de réviser l'œuvre d'un laïc, chargé par
une corporation laïque, d'un travail essentiellement ecclésiastique.
Aussi bien devons-nous présenter à nos lecteurs au moins ce que
nous leur annonçons dans le titre, et voulons-nous donner à notre
étude le mérite de la symétrie, ne pouvant lui donner l'attrait de la
nouveauté.
Les livres à consulter ne nous ont pas manqué. Outre le tome XIV
de la Gallia Christiana, dont nous venons de parler, nous avons un
ouvrage spécial et consciencieux, qui traite des neuf diocèses de la
Bretagne ; nous l'indiquerons en son lieu. Nous avons mieux pour le
diocèse du Mans, aussi bien pour le diocèse d'Angers, suffisamment
pour l'église métropolitaine de Tours.
Cf. Gallia Christiana, tomus XIV, qui est primus a Bartholomaeo Hauréau con-
ditus; in-folio, Parisiis, Didot, 1856. — • Almanach Royal, au chapitre intitulé:
Clergé de France.
TURONES, TOURS
Dans l'archidiocèse de Tours on comptait, au milieu du XVIIe siècle,
730 cures, 778 chapelles, 24 abbayes, 84 prieurés, 3 commanderies de
Malte, 22 maladreries, 7 chapitres. Ce nombre fut réduit par des
unions ou suppressions, sans laisser d'être encore considérable,
comme on va le voir bientôt.
ARCHEVÊQUES DE TOURS
105. — François de la GUESLE, 105« archevêque de Tours, sacré
en 1597.
t le 30 octobre 1614.
422
PROVINCE DE TOURS
106. — Sébastien Dori GALIGAI, nommé et préconisé archevêque
de Tours en 1615, mais non sacré, fit sa démission le 27 avril 1617,
après la ruine du maréchal d'Ancre.
107. — Bertrand d'ESGHAUX, sacré évêque de Bayonne en 1598,
devint archevêque de Tours en 1617.
f le 21 mai 1641, rot. 85, es. 43.
108. — Victor Le BOUTHILLIER, né en 1590, sacré évêque d(
Boulogne le 9 avril 1628, nommé coadjuteur de Bertrand d'Eschaux ei
1630, lui succéda en 1641.
f le 12 novembre 1670, rot. 80, es. 43.
Il avait vu sa mère, Claudine-Françoise de Machecop, devenue
veuve, entrer à la Visitation, s'y faire religieuse et mourir saintement.
Il vit son neveu, le célèbre Rancé, abandonner le monde, se retirer à
la Trappe, établir une réforme très austère.
109. — Charles de ROSMADEC, évêque de Vannes, nommé et
préconisé archevêque de Tours en 1671.
f le 12 juillet 1672.
110. — Michel AMELOT de Gournay.
Né le 15 août 1624, fils de Jean, seigneur de Gournay, président au]
Enquêtes, fut abbé de Saint-Calais et d'Evron, chanoine et archidiacre
de Chartres. Nommé et préconisé évêque de Lavaur, il se fit sacrer le
23 juin 1671 à la Visitation de Paris.
Dix-huit mois après son sacre, il fut nommé archevêque de Tours
prit possession. On ne trouve rien de saillant dans les actes de soi
épiscopat, sinon qu'il assista à la petite Assemblée de 1681.
f à Tours le 17 février 1687, ast. 63, es. 16.
— Claude de SAINT-GEORGES, nommé archevêque de Tours ei
1687, administra cinq ans le diocèse en qualité de vicaire capitulaire
il fut après ce temps nommé archevêque de Lyon. Cf. Lyon.
111. — Mathieu Isoré d'HERVAUT.
Né en 1647 dans la Touraine, fils de Georges, marquis d'Hervaut,
de Marie de Roncherolles, était docteur de Navarre, fut auditeur de
ARCHEVÊCHÉ DE TOURS 423
Rote et supérieur de Saint-Louis-des-Français à Rome pendant des
années, abbé de Saint-Jean-d'Angély, 1687.
Nommé évêque de Condom, le 8 septembre 1693, archevêque de
Tours le 1er novembre suivant, il se fit sacrer pour ce dernier siège à
Paris le 25 février 1694 et prit aussitôt possession. La même année, il
reçut l'abbaye de Saint-Maixent.
Grand ami de Noailles, il favorisa le jansénisme par complaisance,
et se montra gallican par intérêt ou par conviction.
f à Paris le 9 juillet 1716, set. 69, es. 23.
112. — - Armand-Pierre de la Croix de CASTRIES.
Né à Montpellier le 13 avril 1664, était le second fils de René
Gaspard, marquis de Castries, et d'Isabelle Bonzi, sœur du cardinal-
archevêque de Narbonne.
Abbé de Valmagne (Agde), docteur de Sorbonne, grand archidiacre
de Narbonne, aumônier de la Dauphine, premier aumônier de la
duchesse de Berry, ami particulier du Régent.
Nommé archevêque de Tours en 1717, il n'obtint ses bulles que
deux ans plus tard, à cause de son jansénisme, et ne fut sacré que le
29 octobre 1719. Mais avant de prendre possession de son siège, il se
laissa nommer archevêque d'Albi le 5 novembre 1719, au risque de se
voir encore ajourné deux ans. Cf. Alri.
— Henri-Oswald de la TOUR d'AUVERGNE, nommé archevêque
de Tours en 1719 et n'étant pas préconisé par la faute du précédent,
fut nommé archevêque de Vienne, le 9 janvier 1721. Cf. Vienne.
113. — François Blouet de CAMILLY.
Transféré de Toul, 1721-1723. Cf. Toul.
Nommé archevêque de Tours le 9 janvier 1721, il ne put à cause
d'obstacles divers, indépendants de sa volonté, prendre possession de
son siège que le 1er mai 1723. Tours avait pourtant besoin de lui.
Arrivé enfin, il agit vigoureusement contre les Jansénistes, maîtres
de la position. Puissamment aidé par Louis Debras, lazariste, supérieur
du grand-séminaire de Tours, l'archevêque fit beaucoup de bien en
peu de temps.
f à Ligueil le 17 octobre 1723, set. 58, es. 18, après six mois d'une
administration réparatrice.
424
PROVINCE DE TOURS
114. — Louis-Jacques Ghapt de RASTIGNAG.
Transféré de Tulle, octobre-décembre 1723. Cf. Tulle.
Il n'y avait que dix-huit mois qu'il avait été sacré évêque de Tulle et
n'était pas encore dans la quarantième année de son âge.
Devenu archevêque de Tours, il brilla dans les Assemblées du
clergé par des qualités incontestables, appuya Louis Debras dans sa
lutte contre les Jansénistes et fit refleurir la piété des fidèles. Mais par
l'amertume de ses censures contre le P. Pichon, jésuite, en 1747 et
1748, il sembla donner dans l'extrême opposé, la morale sévère.
Abbé de la Couronne (Angoulême) avant 1725, de la Trinité de
Vendôme en 1727, de Vauluisant (Sens) en 1748, reçu commandeur du
Saint-Esprit le 2 février 1746, il grossit ses revenus. Ce fut pour secou-
rir les inondés, fonder un hôpital, faire beaucoup d'aumônes.
f subitement en sortant de table et en demandant pardon de ses
fautes, dans son château de Véretz, le 2 août 1750, set. 66, es. 29.
— Jean-Gilles du COETLOSQUET, évêque de Limoges, nommé
archevêque de Tours en 1750, refusa. Cf. Limoges.
115. — Henri- Marie-Bernardin de Rosset de FLEURY.
Né au château de Fleury, près de Narbonne, le 26 août 1718, quinze
mois après son frère Pierre- Augustin, que nous avons vu occuper
dignement le siège de Chartres, 1746-1780, fut reçu docteur en théo-
logie et pourvu de quelques bénéfices.
Nommé archevêque de Tours, il fut sacré à Saint-Cyr dans le diocèse
de Chartres le 26 août 1751 et vint aussitôt prendre possession de son
siège.
En 1762, il se porta comme un zélé défenseur des Jésuites, mérita
ainsi les éloges du pape Clément XIII et en même temps son exclusion
de la Commission des Réguliers en 1766. Il n'en fut que plus aimé de
ses diocésains, qui le regrettèrent.
Transféré à Cambrai, 1774, malgré lui. Cf. Cambrai.
— Louis-François-Hilaire de CONZIÉ, évêque d'Arras, nommé
archevêque de Tours en 1774, refusa au profit de son frère qui suit.
Cf. Arras.
116. — Joachim-François-Mamert de CONZIÉ.
Transféré de Saint-Omer, 1774-1775. Cf. Saint-Omer.
ARCHEVÊCHÉ DE TOURS 425
A peine installé sur le siège de saint Martin, il se laissa employer
par Brienne dans les dernières opérations de la Commission des Régu-
liers, ne se défia pas assez des moines francs-maçons 4.
C'était pourtant un prélat estimable. En 4783, durant une épidémie,
il transforma son palais en Hôtel-Dieu.
La constitution civile du clergé, qu'il ne put empêcher et qu'il refusa
d'accepter, l'ayant dépouillé, il émigra dans les Pays-Bas.
f à Amsterdam en 1795, ast. 59, es. 26.
ABBAYES DU DIOCÈSE DE TOURS
0. S. B. vir. Majus Monasterium, Marmoutier, chef d'ordre.
S. Julianus Turonensis, Saint-Julien de Tours.
Cormaricus, Cormery.
Villa lupa, Villeloin.
Bellus locus, Beaulieu.
Nucerise, Noyers.
Turpiniacum, Turpenay.
Prulliacum, Preuilly.
Boscus Alberici, Bois-Aubry.
Sulleium, Seuillé.
fem. Bellus mons, Beaumont-les-Tours.
0. S. A. vir. Fontanae albae, Fontaines-les- Blanches.
Gastineta, Gastine.
Aqua viva, Aigue-Vive.
0. Cist. vir. Claritas Dei, La Clarté-Dieu.
Balgereium, Beaugerais.
fem. Mons Caelestis seu Monceium, Moncé.
COLLÉGIALES, COUVENTS, etc.
L'auguste collégiale de Saint-Martin à Tours, ecclesia collegiata
S. Martini, l'emporte sur toutes les autres. Il y avait encore une collé-
giale de Saint-Martin à Candes, les chapitres de Tranchéléon ou Tran-
quelléon, de Bueil, d'Amboise, de Montrésor, etc., dans le diocèse.
1. Cf. Deschamps et Jannet, Les Sociétés secrètes, in-8. Paris, 1883, t. III, p. 48.
426
PROVINCE DE TOURS
Les couvents étaient très nombreux. Contentons-nous de citer le
couvent des Minimes, dont le fondateur, saint François de Paule, était
mort à Tours en 4507.
ANDEGAVI, ANGERS
Cf. Tresvaux, Histoire de Vêglise et du diocèse d'Angers, 2 vol. in-8. Paris,
Lecoffre, 1858.
77. — Henri ARNAULD, 77e évêque d'Angers.
Né à Paris le 30 octobre 4597, d'une famille nombreuse et célèbre,
fut connu dans le monde sous le nom de Monsieur de Trie. Il s'attacha
d'abord au barreau. Ayant embrassé l'état ecclésiastique, il fut nommé
abbé de Saint-Nicolas d'Angers, alla deux fois à Rome, sans y devenir
plus romain.
Nommé évêque d'Angers après la mort de Claude de Rueil, il se fit
sacrer à Port-Royal le 29 juin 4650, implanta le Jansénisme dans son
diocèse, excepté dans l'Université d'Angers.
Il eut néanmoins comme évêque, quelques bonnes qualités ; nous ne
les contestons pas. Ne faut-il pas même rejeter sur le docteur Antoine,
dit le grand Amauld, la plupart des actes répréhensibles que son frère,
l'évêque d'Angers, a commis d'après son conseil? C'est notre avis.
f à Angers le 8 juin 4692, set. 95, es. 42.
78. — Michel LE PELETIER.
Né à Paris le 4 août 4660, fils de Claude, surintendant des finances,
avait pour frères Claude, seigneur de Sousy, et Charles-Maurice, supé-
rieur général de Saint-Sulpice. Il avait perdu un œil par accident.
Abbé de Jouy, 4678, prêtre édifiant, docteur de Sorbonne.
Nommé évêque d'Angers le 45 août 4692, et sacré le 46 novembre
aux Rénédictines de la Ville-l'Evêque à Paris, il établit à Angers les
retraites ecclésiastiques et les discussions réglées qui furent publiées
sous le titre de Conférences d'Angers et sont si connues.
Michel censura les livres jansénistes, favorisa toutes les œuvres de
zèle et de charité. Ce fut un saint évêque.
Nommé évêque d'Orléans le 3 avril 4706 pour un plus grand bien.
ÉVÊCHÉ D'ANGERS 427
f à Paris de sa cruelle maladie 9 août, set. 46, es. 14, non encore
préconisé pour Orléans.
79. — Michel Poncet de la RIVIÈRE.
Né en 1672, bon prédicateur à Paris et devant la cour, missionnaire
dans le pays des Camisards, vicaire général de son oncle, Michel
Poncet, à Uzès.
Nommé évêque d'Angers le 10 avril 1706, et sacré le 1er août, fit
rédiger par M. Babin les Conférences d'Angers ; promulgua la bulle
Unigenitus, condamna les Hexaples, la thèse du P. de Gennes, orato-
rien de Saumur, interdit les Bénédictins appelants des cinq abbayes
angevines ; déféra deux évêques à l'Assemblée du clergé, 1725 ; pro-
nonça l'Oraison funèbre du Régent ; fut reçu à l'Académie française,
1729.
f à Eventard le 2 août 1730, 33t. 58, es. 24.
80. - Jean de VAUGIRAULT.
Né à Angers en 1680, vicaire général de Poncet, avait prouvé ses
capacités extraordinaires, fut proposé pour Montauban, 1729. Cf.
MONTAUBAN.
Nommé évêque d'Angers providentiellement en 1730, et sacré le 28
janvier 1731, continua ses deux prédécesseurs immédiats, fut loué de
tous, excepté des Jansénistes, établit à Angers les Frères des Ecoles
Chrétiennes, assura le fonctionnement des institutions de charité,
d'instruction et de zèle.
f à Angers le 21 juin 1758, 33t. 78, es. 28, laissant le diocèse dans le
plus parfait état possible.
81. — Jacques de GRASSE, janséniste.
Transféré de Vence, 1758-1759 ; Cf. Vence.
A peine installé, il se plaça aux antipodes de son prédécesseur,
donna dans le panneau des Assertions, lâcha les Jésuites en 1762, loua
les Quatre-Articles, fut blâmé par l'Assemblée de 1765, par le pape
Clément XIII et par ses bons prêtres.
Il subit le contre-coup des revers de son frère, le marin, dont il
avait trop goûté les succès ; résida peu ; jouit d'une mauvaise réputa-
tion à Paris en 1780.
f à Paris le 24 juillet 1782, 33t. 62, es. 27, enveloppé dans la
disgrâce de son frère, le comte de Grasse.
428
PROVINCE DE TOURS
82. — Michel-François Gouet du Vivier de LORRY.
Transféré de Tarbes, 28 juillet 1782. Cf. Tarbes.
Il réédita la Liturgie d'Angers ; se laissa grever de dettes ; parut
favoriser la Révolution en n'écrivant rien contre elle ; il se borna à
refuser le serment, puis il alla se cacher en Normandie, laissant une
partie de ses diocésains se grouper autour du méprisable évêque
jureur, Hugues Pelletier, et une autre partie s'insurger héroïquement
contre les persécuteurs de la Religion.
L'évêque d'Angers donna sa démission en 1801 . Ayant été nommé le
9 avril 1802 au siège épiscopal de la Rochelle dont relevaient les deux
départements de la Charente-Inférieure et de la Vendée, il se contenta
d'envoyer un mandement à ses nouveaux diocésains et se démit.
f à Paris le 14 mars 1803, œt. 73, es. 38.
ABBAYES DU DIOCÈSE DANGERS
0. S. B. vir. S. Albinus Andegavensis, Saint-Aubin d'Angers.
S. Florentius ad Ligerim, Saint-Florent-sur-Loire.
S. Sergius Andegavensis, Saint-Serge d'Angers.
S. Petrus Burguliensis, Bourgueil.
S. Maurus ad Ligerim, Saint-Maur-sur- Loire.
Asneriae, Asnières-Bellay.
fem. Roncereium, Le Ronceray.
Ni dus avis, Nioiseau.
0. S. A. vir. Omnes Sancti, Toussaint.
S. Georgius ad Ligerim, Saint-Georges-sur-Loire.
B. M. de Rota, La Roë.
Perreium novum, Le Perray-Neuf.
0. Cist. vir. Chalochium, Chaloché.
Buxeria, La Boissière.
Oratorium, Le Louroux.
Pons Otranni, Pontrond.
fem. Perreium, Le Perray-aux-Nonnains.
ÉVÊCHÉ DU MANS 429
CENOMANI, LE MANS
Grâce à l'apostolat de saint Julien, le siège du Mans remonte à la
plus haute antiquité. Le diocèse, qui comprenait 636 paroisses, était le
plus étendu de la province.
Cf. Dom Paul Piolin, 0. S. B. Histoire de l'Église du Mans; 6 vol. in-8. Le Mans,
1851. — Id. L'Église du Mans pendant la Révolution, complément de l'Histoire, etc.;
4 vol. in-8. — Ibid. 1868.
77. — Louis de la Vergne-Montenard de TRESSAN, 77e évêque
du Mans.
Né en 1638 dans le diocèse de Béziers, avait été sacré évêque de
Vabres le 10 octobre 1670. L'année suivante, il fut nommé évêque du
Mans pour remplacer Philibert-Emmanuel dé Lavardin, de triste
mémoire 4, qui venait de mourir.
Premier aumônier de Monsieur et bien vu des nobles, cet évêque fut
rude pour son clergé ; il ne se défia pas assez des Jansénistes et donna
en 1698 un Breviarium Cenomanense romain pour le fond, mais déjà
trop particulier.
f au Mans le 26 janvier 1712, aet. 74, es. 42.
78. — Pierre Rogier du GRÉVY.
Fils d'un conseiller au Parlement de Bretagne et né à Rennes, il fut
archidiacre de Rennes, doyen de la collégiale N.-D. de Nantes.
Nommé évêque du Mans en 1712, et sacré le 21 août, fut détesté des
Jansénistes, de son chapitre appelant, désespéra peut-être de la situa-
tion, quoiqu'il ait lutté jusqu'à la fin.
f à Yvré-1'Evêque le 2 août 1723, set. ? es. 11.
79. — Charles-Louis de FROULLAY de Tessé 2.
Né le 17 septembre 1687 à Saint-Denis de Gastines, devint en 1711
comte de Lyon, en 1721 abbé de Saint-Benoît-sur-Loire, titre qu'il
permuta pour La Couture en 1729, étant alors sur le siège du Mans.
1. Il déclara, en mourant, n'avoir jamais eu l'intention de faire aucune ordina-
tion ! Dom Piolin discute le dire et les conséquences.
2. Cf. Moréri. Généalogie de Froullay de Tessé.
430 PROVINCE DE TOURS
Nommé évêque du Mans le 17 octobre 1723, et sacré le 25 février
1724, il prit à cœur l'œuvre commencée par son prédécesseur
immédiat.
Il fit accepter la bulle Unigenitus par son chapitre janséniste, se
dégagea de Vaugeois, vicaire général appelant. Il dut procéder contre
plusieurs membres de son chapitre, gémit des audaces parlementaires,
défendit les Jésuites en réfutant les Assertions, honora le Sacré-Cœur.
Si pour céder au torrent, il crut bon dé donner un Breviarium Ceno-
manense, il eut soin de le faire composer par l'orthodoxe Robinet.
Cet évêque se montra constamment ferme, intègre, charitable.
f au Mans le 31 janvier 1767, set. 80, es. 43.
80. — Louis-André de GRIMALDI.
Né le 17 décembre 1736 au château de la Cagne, diocèse de Vence,
était neveu de Charles, évêque de Rodez ; il devint vicaire général de
La Rochefoucauld à Rouen, puis à Pontoise.
Nommé évêque du Mans en 1767, et sacré le 5 juillet, il prit posses-
sion. Mais fier, mondain peut-être, quoique très orthodoxe, il ne
déploya pas les qualités de ses deux prédécesseurs. Aussi le vit-on
partir du Mans sans le regretter.
Transféré à Noyon en 1777-30 mars 1778. Cf. Noyon.
81. — François-Gaspard de Jouffroy de GONSSANS.
Transféré de Gap, 1777-1778. Cf. Gap.
Fut un digne évêque, tout différent de son prédécesseur.
« Il prit à tâche de réformer les abus, de rétablir la discipline, de
consolider la foi des populations, déjà ébranlée par les doctrines philo-
sophiques.
« Visites pastorales dans toutes les parties de son vaste diocèse,
établissement de retraites ecclésiastiques, institution d'un concours
pour la nomination aux bénéfices, réunion d'un synode, création d'un
bureau de charité dans sa ville épiscopale, séances littéraires données
sous sa présidence aux collèges du Mans et de Domfront, il ne négligea
rien.
« Quelques chanoines cependant l'accusèrent de n'avoir confiance
qu'en lui-même, d'autres de ne pas assez régaler la compagnie.
Aujourd'hui tous les historiens du Mans sont unanimes pour saluer
ËVÊCHÉ DU MANS 431
en Mer de Gonssans une des gloires les plus pures de l'épiscopat fran-
çais à la fin du siècle dernier » *.
Elu député de son clergé aux Etats-Généraux, et fidèle à son mandat
ainsi qu'aux principes de l'honneur, il supporta courageusement toutes
les épreuves qui l'accablèrent. Une des plus rudes fut de voir son siège
envahi par un de ses prêtres, Jacques Prudhomme, docteur de Sor-
bonne et sexagénaire.
Après avoir confié l'administration de son diocèse à Charles-François
Duperrier-Dumourier, il partit pour la Hollande avec son vicaire géné-
ral, Claude-Joseph de Sagey, se rendit ensuite à Munster.
f à Paderborn le 23 janvier 1799, set. 76, es. 25.
ABBAYES DU DIOCÈSE DU MANS
0. S. B. vir. S. Carilefus, Saint-Calais*.
S. Vincentius, Saint-Vincent, au Mans 3.
SS. Petrus et Paulus de Cultura Dei, La Couture, au
Mans4.
S. Petrus Solesmensis, Solesmes, prieuré devenu une
illustre abbaye dans notre siècle.
Ebronium seu Aurionum, Evron.
Longiledus, Lonlai.
Vadum Alneti, Le Gué-de-Launay .
Pelicia, La Pelice.
fem. S. Julianus de Prato, Le Pré.
Estivallum in Charnia, Etival-en-Charnie.
Mons sorus, Montsor,
1. Robert Triger, L'année 1789 au Mans et dans le Haut-Maine ; 1 vol. in-8, de
vm-310 p. Mamers, Fleury et Dangin, 1889.
2. Abbé L. Froger, Cartulaire de l'abbaye de Saint-Calais, 1 vol. in-8° xxv-97 p.
Mamers, Fleury et Dangin. Le Mans, Pellechat, 1888.
3. Abbé R. Charles et Menjot d'Elbenne, Cartulaire de l'abbaye de Saint-
Vincent du Mans, 1 vol. in-4°, 478 col. Mamers, Fleury et Dangin. Le Mans, Pelle-
chat, 1886.
4. Cartulaire des abbayes de Saint-Pierre de la Couture et de Saint-Pierre de
Solesmes, in-4°, 530 p. Le Mans, Monnoyer, 1881.
432 PROVINCE DE TOURS
0. S. A. vir. S. Georgius de Nemore, Saint-Georges-du-Bois.
Vadatium, Vaas.
Bellus locus, Beaulieu.
fem. Petrina, La Perrigne.
0. Gist. vir. Persenia, Perseigne i.
Tyronellus, Tyronneau.
Glarus mons, Clermont.
Gampania, Champagne.
Fons Danielis, Fontaine-Daniel.
Pietas Dei, seu Spallum, La Pitié-Dieu ou UEpau.
fem. Bonus locus, Bonlieu.
Virginitas, La Virginité.
COLLÉGIALES ET COUVENTS
Il y avait au Mans, outre le chapitre de Saint-Julien, ceux de Saint-
Pierre-la- Cour et Saint-Michel ; à Laval, ceux de Saint-Thugal et de
Saint-Michel ; à Mamers, celui de Saint-Nicolas.
Ne pouvant énumérer tous les couvents, nous nommons seulement
les Jacobins ou Frères Prêcheurs, les Minimes, les Oratoriens, les
Lazaristes ou Messieurs de la Mission, du Mans, la Visitation du Mans
et de Mamers, puis les Sœurs de la Charité fondées à la Ghapelle-au-
Riboul, qui sont connues aujourd'hui sous le nom de Sœurs d'Evron.
CORISOPITUM, QUIMPER
Les neuf diocèses de la Bretagne, qui nous restent à parcourir, ont
trouvé un historien auquel nous renvoyons de confiance une fois pour
toutes. L'Église de Bretagne, histoire des sièges épiscopaux, séminaires,
collégiales, abbayes, etc., publiée d'après les matériaux de dom
Hyacinthe Morice, 0. S. B., par l'abbé Tresvaux; 1 vol. in-8, de vi-
640 p. Paris, Méquignon, 1839.
1. Gabriel Fleury, Cartulaire de V abbaye cistercienne de Perseigne, 'précédé d'une
Notice historique, 1 vol. in-4, de cxx-271 p. Mamers, Fleury et Dangin. Le Mans,
Pellechat, 1880.
ÉVÊCHÉ DE QUIMPER 433
Disons dès maintenant que très peu d'évêques Bretons trempèrent
dans le jansénisme, qu'aucun ne fut élu député aux Etats-Généraux, la
Bretagne en 1789 ayant fait bande à part.
Le diocèse de Quimper, situé à l'extrémité sud-ouest de la presqu'île
armoricaine, compte 173 paroisses.
51. — François de GOETLOGON-Méjusseaume, 51e évêque de
Quimper.
Né le 3 juin 1631, dans le diocèse de Saint-Brieuc, était le deuxième
coadjuteur du vertueux René du Louet, auquel il succéda le 18 février
1668 ; il avait été sacré évêque de Madaure le 18 avril 1666.
Ce fut un évêque excellent sans restriction et sous tous les rapports :
il fit un bien immense dans son diocèse pendant plus de quarante ans.
f à Quimper le 6 novembre 1706, aet. 76, es. 41.
— René du LOUET de Coetjunval, mort à Quimper le 18 février
1668, aet. 84, es. 26, en odeur de sainteté, avait eu pour premier
coadjuteur en 1661 François de Visdelou, qui fut appelé au siège de
Saint-Pol-de-Léon en 1665, et mourut en 1670.
52. — François-Hyacinthe de PLŒUC du Timeur.
Né le 16 avril 1662 en Basse-Bretagne, d'une noble famille, était
resté sans office ni bénéfice, malgré ses mérites personnels.
Nommé évêque de Quimper en 1707, à 45 ans, et sacré le 26 décem-
bre, il prit possession, visita son diocèse, encourageant par le bon
exemple tous les dévouements et réprimant les abus.
f le 6 janvier 1739, aet. 77, es. 32.
53. — Augustin-François-Annibal de FARGY de Guillé.
Né le 13 juin 1706 au château de Guillé en Anjou, élève de Saint-
Sulpice, chanoine et trésorier de Tréguier.
Nommé évêque de Quimper en 1739, et sacré le 8 novembre, il fut
zélé pour la visite des paroisses, l'examen des clercs, et la discipline
ecclésiastique.
Il favoriba les retraites avant et après la suppression des Jésuites,
dont il regretta vivement le départ.
f à Lorient le 28 juin 1771, set. 65, es. 32.
28
434 PROVINCE DE TOURS
54. — Emmanuel-Louis de GROSSOLES de Flamarens.
Né en 1735 dans le diocèse d'Angers, fut d'abord officier d'artillerie
aux allures brusques. Entré ensuite dans l'état ecclésiastique, il fut
régulier, pieux, généreux, tout en gardant dans son extérieur quelque
chose du militaire. Il devint vicaire général de Fleury, évêque de
Chartres.
Nommé évêque de Quimper en 1771 et sacré le 18 janvier 1772 à
Morlaix, devant les Etats de Bretagne, il n'eut pas le temps de montrer
ses qualités ni ses défauts à Quimper.
Transféré à Périgueux, 1773. Cf. Périgueux.
55. — Toussaint-François-Joseph Conen de SAINT-LUC.
Né à Rennes le 17 juillet 1734, élève des Jésuites, puis des Sulpi-
ciens, était très pieux. Chanoine de Rennes, abbé de Langonet.
Nommé évêque de Quimper le 1er mai 1773, et sacré à Conflans par
Beaumont le 1er août, fut un homme d'oraison, de devoir et de charité.
Voyant la tournure fâcheuse que prenaient les affaires publiques, il
confia ses inquiétudes au pape qui lui répondit le 1er septembre 1790.
f de chagrin à Quimper le 30 septembre 1790, set. 66, es. 17.
Il ne fut pas remplacé par un évêque légitime avant le concordat.
Deux évêques constitutionnels furent sacrés successivement pour
le Finistère durant cet intervalle : Expilly, qui fut guillotiné à Brest le
22 mai 1794, et Audrein, qui fut assassiné entre Morlaix et Quimper le
19 novembre 1800.
ABBAYES DU DIOCESE DE QUIMPER
0. S. B. vir. S. Guingalaeus de Landeveneco, Saint-Guignolé de
Landévénec.
Sancta Crux in Kimperlaio, Sainte-Croix de Quimperlé.
0. Cist. vir. Langonetum, Langonet.
B. M. de Silva Mallonis, Coètmaloèn.
S. Mauritius Carnoetensis, Carnoët.
Bona Requies, Bonrepos.
fem. B. M. de Kerloto, Kerlot.
ÈVÊGHÉ DE DOL 435
DOLUM, DOL
Le diocèse de Dol, resserré entre Saint-Malo, Rennes et Avranches, et
ne comptant que 90 paroisses, était peu étendu. Les évoques pourtant
avaient pris le titre d'archevêques, durant le XIe siècle : il fallut pour
les réduire l'intervention des souverains pontifes, sanctionnée par
l'autorité séculière.
Cf. Tresvaux, op. cit. et de plus Guillotin de Corson, Pouillé de l'archevêché
de Rennes, qui comprend aussi le Pouillé de Dol et de Saint-Malo, in-8. Rennes,
1880.
70. — Mathieu THOREAU, 70* évêque de Dol,
Né à Poitiers, le 44 avril 1642, était fils de René, seigneur de la
Grimaudière, docteur en théologie, doyen de Poitiers, agent général du
clergé de 4655 à 4660.
Nommé évêque de Dol en 4660, pour succéder à Robert Gupif, qui
était mort à Rennes, le 26 septembre 4659, il fut sacré le 2 octobre 4664.
Devenu évêque, il montra le même zèle qu'il avait montré aupara-
vant contre le jansénisme.
f au manoir des Ormes, 34 janvier 4692, set. 80, es. 31.
74. — Jean-François de CHAMILLART.
Né à Paris en 4657, était frère de Michel, contrôleur général des
finances ; ils étaient fils de Guy, maître des requêtes, intendant à Caen,
et de Catherine Gompaing.
Abbé de Fontgombault (Rourges) en 4687, Jean-François fut reçu
docteur en théologie.
Nommé évêque de Dol en 4692, et sacré le 30 novembre, il prit
aussitôt possession, confia son séminaire aux Eudistes, qu'il savait
hostiles au jansénisme et gouverna paisiblement son diocèse.
Transféré à Senlis, 4702. Cf. Senlis.
72. — François-Elie de Voyer de Paulmy d'ARGENSON.
Né à Paris, 22 septembre 4665, fils de René, marquis d'Argenson,
était prieur de Saint-Nicolas (Poitiers), doyen de Saint-Germain-
PAuxerrois (Paris).
436
PROVINCE DE TOURS
Nommé évêque de Dol le 15 avril 4702, et sacré le 18 mars 1703,
combattit le jansénisme à Dol, comme plus tard à Embrun et à Bordeaux.
Député vers le roi par les Etats de Bretagne en 1705, il s'acquitta de sa
mission à la satisfaction de ses commettants et du roi ; reçut en
récompense l'abbaye de Preuilly (Tours), 1706.
Transféré à Embrun en 1714. Cf. Embrun.
73. — Jean-Louis du Bouschet de SOURGHES.
Né en 1669, était fils de Louis-François, marquis de Sourches ; abbé
de Troarn (Bayeux), en 1690, docteur en théologie.
Nommé évêque de Dol en 1715, et sacré le 12 juillet 1716, prit
possession le 12 octobre suivant. Il interdit les appels de la bulle dès
1718, ne se démentit pas dans la suite, et fit éclater en lui d'autres
vertus.
f à Dol le 23 juin 1748, aet. 79. es. 32.
— 74. Jean-François DONDEL.
Né en 1694, dans le diocèse de Vannes, fils de Pierre, seigneur de
Kerauguen, avait été vicaire général d'Antoine Fagon, évêque de
Vannes, mais aussi orthodoxe que son évêque l'était peu.
Nommé évêque de Dol en 1748, et sacré le 16 février 1749, il bâtit le
palais épiscopal. Quand les Jésuites qu'il avait connus à Vannes et vus
à l'œuvre à Rennes, furent en butte aux diatribes de la Ghalotais, il les
défendit énergiquement.
f à Dol le 11 février 1767, set. 73, es. 18.
75. — Urbain-René de HERGÉ, dernier évêque de Dol.
Né à Mayenne, le 6 février 1726, fils de Jean-Baptiste, était vicaire
général delà Musanchère à Nantes.
Nommé évêque de Dol, en 1767, et sacré à Paris le 5 juillet, il prit
possession le 6 septembre et gouverna sagement son diocèse avec le
concours de son frère et de Michel Thoumin de Vieuxponts, qui
étaient ses vicaires généraux.
Quand son siège fut supprimé et la constitution civile du clergé
promulguée, il ne vit pas encore jusqu'à quels excès se porterait la
Révolution. N'approuva-t-il pas en effet en l'appuyant et en y applau-
dissant l'élection que les constitutionnels venaient de faire à Laval 1 de
1. Cf. Dom Piolin, L'Église du Mans durant la Révolution, tome I, p. 95.
ÉVÊCHÉ DE NANTES 437
son vicaire général l'abbé Thoumin, comme évêque du département de
la Mayenne ? Celui-ci en refusant un titre déshonorant fut plus perspi-
cace que l'évêque.
Désabusé enfin et contraint de s'expatrier, l'évêque de Dol passa
d'abord à Jersey, puis en Angleterre. C'est de là qu'il partit en qualité
d'aumônier avec son frère pour la fatale expédition, qui devait aboutir
au désastre de Quiberon. Pris ainsi que son frère, il fut conduit à
Vannes et fusillé le 30 juillet 1795, sur la place de la Garenne, set. 70,
es. 28.
ABBAYES DU DIOCÈSE DE DOL
0. S. B. vir. S. Jacutus, Saint-Jacut.
Tronchetum, Le Tronchet.
0. Cist. vir. Vêtus villa, La Vieuxville.
NANNET.E, NANTES
Si Ton tient compte du numéro d'ordre juxtaposé au nom de chaque
évêque, on pourra conclure que la série des évêques de Nantes
remonte plus haut que toutes les autres séries de la province, celle de
Tours seule exceptée. La conclusion est-elle rigoureuse ? Nous aban-
donnons à d'autres les questions d'origine pour nous borner au siècle
dernier.
Le diocèse de Nantes, comptant 240 paroisses, était le plus considé-
rable de toute la Bretagne, quoique beaucoup au-dessous d'Angers, du
Mans et de Tours.
400. — Gilles- Jean-François de BEAUVAU, 400° évêque de Nantes.
Né en 4652, fils de François et de Louise de la Baume Le Blanc,
cousin de Pierre-François, évêque de Sarlat et de Bené-François,
évêque de Bayonne.
Nommé évêque de Nantes, le 5 juillet 4677, à 25 ans, pour remplacer
438 PROVINCE DE TOURS
son oncle maternel Gilles de la Baume !, démissionnaire, fut sacré le
24 août 1679.
Zélé, bien pensant, il se montra peut-être un peu faible vis-à-vis des
jansénistes et des gallicans jusqu'en 1714. Depuis lors, il déploya une
louable énergie.
f à Nantes le 7 septembre, 1717, aet. 65, es. 38.
N. B. — Son oncle maternel et prédécesseur, Gilles de la Baume le
Blanc de la Vallière, né à Tours le 22 novembre 1616, chanoine de
Saint-Martin, nommé évêque de Nantes en 1667 et sacré le 27 mai
1668, établit les Jésuites à Nantes 1671, se démit en 1677, en faveur
de son neveu, continua d'administrer le diocèse jusqu'au sacre de son
successeur, se livra ensuite aux missions avec les PP. Jésuites pen-
dant plus de 30 ans, fut admis dans la Compagnie en 1707,
f 9 juin 1709, aet. 93, es. 42, en réputation de sainteté 2.
Il avait un frère, Jacques, missionnaire aux Antilles, qui fut marty-
risé par les Caraïbes. L'un et l'autre étaient oncles de Louise de la
Vallière.
101. — Louis de la Vergne Montenard de TRESSAN.
Né en 1670 dans le diocèse de Béziers, comte de Lyon, neveu de
Louis, évêque du Mans, était premier aumônier du Régent.
Nommé évêque de Vannes en 1716, n'avait pas encore reçu ses
bulles l'année suivante, quand le siège de Nantes devint vacant.
Nommé alors évêque de Nantes et pourvu de ses bulles, il se fit
sacrer le 10 juillet 1718 à Dinan en présence des Etats de Bretagne.
C'est lui qui conféra les saints ordres à Guillaume Dubois ; il assista
ensuite à son sacre au Val-de-Grâce : actes que le parti lui a vivement
reprochés sans motif recevable.
L'évêque de Nantes fut très opposé aux Jansénistes ; il ne le fut pas
moins quand il devint archevêque de Rouen, 17 octobre 1723 - mai
1724. Cf. Rouen.
102. — Christophe-Louis Turpin de CRISSÉ DE SANZAY.
Transféré de Rennes, 1723. Cf. Rennes.
Fut admirable de fermeté contre les Jansénistes, de zèle pour la
1. Celui-ci avait succédé en 1667 à Gabriel de Beauvau, évêque de Nantes en 1636
f 1667, grand oncle paternel de Gilles J.-F. de Beauvau.
% Cf. Ménologe de la Compagnie de Jésus, Assistance de France.
ÉVÊCHÉ DE NANTES 439
discipline ecclésiastique, de régularité dans sa conduite privée, de
charité envers les pauvres.
f à Nantes le 29 mars 1746, set. 76, es. 34.
103. — Pierre Mauclerc de la MUSANGHÈRE.
Né en 1700, au château de la Musanchère, diocèse de Luçon, était
doyen de Luçon.
Nommé évêque de Nantes en 1746, sacré le 9 octobre, il frappa les
appelants, soutint les Jésuites malgré les Parlements et mérita l'estime
universelle.
f à Nantes le 1er avril 1775, set. 75, es. 29.
104. — Jean- Auguste FRÉTÂT de Sarra.
Transféré de Tréguier, « invitus invitis ereptus ». Cf. Tréguier.
Prélat édifiant par sa régularité, sa mortification, sa charité, l'un des
modèles du clergé décrits par l'abbé Carron, tome I. Et pourtant il
supprima quelques fêtes, suivant le torrent.
Il avait cédé son abbaye de Ferrières à son cousin, François de
Boissieu, 1775.
f à Nantes, le 20 septembre 1783, 83t. 57, es. 10, très regretté.
105. — Charles-Eutrope de la LAURANGIE.
Né au château de Villeneuve-la-Comtesse, diocèse de Saintes, le
30 avril 1740, était vicaire général de M.-L. de Saint-Aulaire à Poitiers.
Nommé évêque de Nantes en 1783, et sacré le 11 janvier 1784, il
prit possession, donna en 1790, « Novum Breviarium Nannetense ».
Il était bien temps * ! La vente des biens du clergé était imminente, la
ville de Nantes allait être coup sur coup scandalisée par l'évêque
intrus, ruinée ou décimée par les noyades de Carrier, sans pouvoir se
réjouir des succès passagers obtenus par les héros Vendéens.
L'évêque de Nantes, émigré d'abord en Belgique et de là en
Hollande, d'où il écrivit au pape, 1794, pour solliciter des secours,
passa enfin en Angleterre. Il profita du calme dont il jouit alors pour
tracer à ses diocésains une ligne de conduite peu en rapport avec leur
situation et non fondée sur les plus solides principes.
1. Cf. Etat du diocèse de Nantes en 1790, par l'abbé P. Grégoire, in-8 de xiv-368 p.
et carte. Nantes, 1882.
440 PROVINCE DE TOURS
Une faute plus grave, c'est le refus positif de sa démission en 1801
Il lui fut cependant permis de rentrer en France.
f le 13 mai 1816, set. 76, es. 23.
ABBAYES DU DIOCÈSE DE NANTES
0. S. B. vir. S. Gildasius de Nemore, Saint-Gildas-des-Bois.
Calma, La Chaume.
Alba Gorona, Blanche-Couronne.
0. S. A. vir. Genestonium, Geneston.
Pornicium, Pornic.
0. Gist. vir. Busaium, Buzai.
Villa nova, Villeneuve.
Mellereium, Melleray.
COLLEGIALES
Les principales étaient : Notre-Dame de Nantes, Guérande et Clisson.
S. Martinus Vertoviensis, Saint-Martin de Vertou, était une prévôté
sécularisée.
REDONES, RENNES
Le diocèse contenant 221 paroisses devait à la ville même de Rennes,
siège ordinaire du Parlement de Bretagne, une grande importance.
Cf. Guillotin de Corson, op. cit. supra,
69. — Jean-Baptiste de Beaumanoir de LAVARDIN, 69e évêque
de Rennes.
Né au château de Lavardin, diocèse du Mans, fils de Claude, vicomte
de Saint-Jean, maréchal de camp, et de Renée de la Chapelle, était
doyen du Mans.
ÉVÊCHÉ DE RENNES 441
Le siège de Rennes, vacant par la mort de C.-F. de la Vieuville, le
29 janvier 1676, fut d'abord offert à D.-F. Le Bouthillier de Ghavigny,
qui reçut ses bulles, mais se démit ensuite ou fut repoussé et devint
enfin évêque de Troyes, 1678. Cf. Troyes.
Beaumanoir nommé alors évêque de Rennes, s'étant fait sacrer le
20 février 1678, conquit une haute estime par ses vertus, aussi solides
qu'incontestables, auxquelles la marquise de Sévigné rend souvent
hommage.
f à Rennes le 23 mai 1711, set.? es. 34, laissant une mémoire
vénérée.
Avec lui s'est éteinte une famille * qui avait jeté un grand éclal,
moins dans son cousin, le fameux ambassadeur de 1687, que dans son
propre grand-père, maréchal de France, mort en 1614.
70. — Christophe-Louis Turpin de CRISSÉ de Sanzay.
Né le 19 septembre 1670, d'une ancienne famille du Poitou, fils de
Louis, comte de Crissé, était docteur en théologie, chanoine de Tour-
nai, doyen de Saint-Martin de Tours.
Nommé évêque de Rennes le 15 août 1711, et sacré le 7 août 1712,
fit beaucoup de bien à Rennes, notamment après le terrible incendie
de 1720.
Transféré à Nantes en 1723. Cf. Nantes.
71. — Charles-Louis-Auguste Le Tonnelier de BRETEUIL.
Né en 1687, fils de François, marquis de Breteuil, frère de François-
Victor, ministre de la guerre, était abbé de Chaume (Sens), prieur de
Reuil (Meaux), grand-maître de la chapelle du roi.
Nommé évêque de Rennes le 17 octobre 1723, ne fut sacré que le 15
juillet 1725. Il se montra fort opposé aux Jansénistes, en condamnant
deux thèses jansénistes d'un Dominicain et en interdisant ses
confrères, qui le soutenaient.
f d'apoplexie le 24 avril 1732, 33t. 45, es. 7.
72. — Louis-Guy de Guérapin de VAURÉAL.
Né en 1688 (alias 1690) fils de Michel-Antoine, marquis de Belleval ;
reçu docteur en théologie, 1714, était vicaire général du cardinal do
Bissy à Meaux, abbé de Molesmes, 1723, de Jouy.
Cf. Moréri, généalogie Beaumanoir de Lavardin.
442 PROVINCE DE TOURS
Nommé évêque de Rennes en 4732, et sacré le 24 août à Meaux,
prit possession en septembre.
Ambassadeur de France en Espagne, 1740, il n'oublia pourtant pas
son diocèse. Il y fit ses visites, y interdit les Carmes jansénistes. Il fut
reçu en 1749 à l'Académie française. Il se démit de son évêché en 1758,
gardant cependant trois abbayes.
f à Magny près de Nevers le 17 juin 1760, set. 70 (72), es. 28.
73. — Je an- Antoine de Touchebœuf de Beaumont des JUNIES.
Né en 1705 aux Junies, diocèse de Cahors, fils de François, baron des
Junies, licencié en Sorbonne, fut vicaire général de Rastignac à Tours.
Nommé évêque de Rennes en 1758, et sacré le 13 mai 1759, se
démit en 1761, on ne dit pour quelle cause. Il vivait encore en 1762.
74. — Henri-Louis-René DES NOS.
Né à Ernée, diocèse du Mans, le 7 janvier 1717, fils de Charles, sei-
gneur des Nos, était chanoine du Mans, abbé de Redon, de Saint-
Evroult, vicaire général de Saint-Brieuc.
Nommé évêque de Rennes en 1761, et sacré à Paris le 16 août, était
trop bon pour gouverner en paix, quand le Parlement de Bretagne
commettait mille attentats criants contre la Religion, les Jésuites et
l'Etat, à l'instigation de La Chalotais et autres. Le pieux évêque eut
beaucoup à souffrir en faisant son devoir: il le fit quand même. Il
méritait bien de se reposer dans un diocèse moins troublé.
Transféré à Verdun le 25 décembre 1769-1770. Cf. Verdun.
75. — François Bareau de GIRAC.
Transféré de Saint-Brieuc, 1769-70. Cf. Saint-Brieuc.
Pourvu de 3 abbayes, il fit d'abondantes aumônes, fonda deux sémi-
naires, des retraites annuelles d'hommes et de femmes, fut bien vu de
son clergé. Mais comme il désapprouvait les résistances du Parlement,
alors surrexcité, il déplut aux Etats de Bretagne.
Après son refus motivé du serment schismatique et l'élection de
Claude Le Coz, comme évêque d'Ille- et- Vilaine, il émigra en Autriche
chez Metternich, puis à Saint-Pétersbourg, où il aida Stanislas-Auguste,
dernier roi de Pologne, à mourir chrétiennement.
Envoya promptement sa démission en 1801.
Rentré aussitôt en France, il devint chanoine de Saint-Denis en 1806.
ÉVÊCHÉ DE SAINT-BRIEUG 443
f à Paris le 29 novembre 1820, aet. 89, es. 55, doyen des évêques de
France.
ABBAYES DU DIOCÈSE DE RENNES
0. S. B. vir. S. Melanius, Saint-Melaine.
fem. S. Georgius, Saint-Georges.
S. Sulpicius, Saint-Sulpice
0. S. A. vir. S. Petrus de Relleio, Rillé.
COLLEGES ET COUVENTS
Il y avait à Rennes un collège de Jésuites qui comptait un grand
nombre d'élèves, mais qui fut fermé en 1762.
Les Dominicains, les Carmes, les Capucins avaient des couvents qui
subsistèrent jusqu'à la Révolution.
De plus, il y avait beaucoup de couvents de femmes, institutrices,
ho spitalières , contemplatives .
S. BRIOCUS, SAINT-BRIEUG
52. — Louis-Marcel de COETLOGON-Méjusseaume, 52° évêque
de Saint-Brieuc.
Né en 1648, reçut l'abbaye de Bégard (Léon) ; devenu docteur, il fut
vicaire général de son oncle, François de Coetlogon, saint évêque de
Quimper.
Nommé évêque de Saint-Brieuc en 1680 pour remplacer Hardouin
de la Hoguette, qui venait d'être transféré à Poitiers, il fut sacré le 14
décembre 1681 à Saint-Louis des Jésuites de Paris.
Il déploya du zèle pour les missions, les retraites, la conversion des
Protestants ; il eut de la courtoisie envers le roi Jacques II détrôné, de
la prudence, etc. Mais il condamna Fénelon, ce que ne fit pas son
oncle de Quimper.
Transféré à Tournai, 1705. Cf. Tournai.
444
PROVINCE DE TOURS
53. — Louis FRÉTÂT de Boissieu.
Né en 1668 d'une noble famille d'Auvergne, fut capitaine de vaisseau
avant d'être ecclésiastique ; entré dans les ordres, il fut missionnaire
zélé.
Nommé évêque de Saint-Brieuc le 11 juillet 1705, et sacré le 11
octobre, il fit admirer en lui un prélat aussi saint que vigilant. Il publia
sans retard la bulle Unigenitus ; supprima cependant quelques fêtes.
f à Ancenis, durant la tenue des Etats de Bretagne, 30 octobre 1720,
aet. 58, es. 16.
54. _ Pierre-Guillaume de la VIEUXVILLE-Pourpris.
Né dans le diocèse de Saint-Malo, était doyen et vicaire général de
Nantes, abbé de Garnoet (Quimper).
Nommé évêque de Saint-Brieuc le 8 janvier 1721, et sacré le 6 juillet,
il visita son diocèse, édita les Statuts diocésains, se fit estimer.
f d'apoplexie le 13 septembre 1727, aet? es. 6.
55. — Louis-François de Vivet de MONTGLUS.
Né en 1679.
Nommé évêque de Saint-Brieuc, fin 1727, se fit sacrer à Senlis le
9 mars 1728 par l'évêque F.-F. Trudaine.
Ayant pris possession de son siège, il déploya autant de zèle contre
le jansénisme que pour le culte divin.
Il édita un « Proprium Sanctorum Briocensium » ; approuva les
Sœurs du Saint-Esprit, congrégation enseignante qui a rendu et rend
encore les plus grands services dans le pays.
Transféré à Alais, 1744. Cf. Alais.
56. — Hervé-Nicolas Thépault de BRIGNOU.
Né à Morlaix en 1703, était chanoine et vicaire général de Quimper.
Nommé évêque de Saint-Brieuc en 1744, et sacré le 13 mars 1745,
« n'eut pas à lutter contre le jansénisme dans son diocèse ; mais il y
réforma des abus ». Tresvaux.
Gomme il n'y avait pas de Jésuites à Saint-Brieuc, l'évêque se
contenta de gémir sur leur sort.
f à Saint-Brieuc le 26 janvier 1766, set. 63, es. 21.
ÉVÊGHÉ DE SAINT-BRIEUC 445
57. — François Bareau de GIRAG.
Né le 1er février 1730 à Angoulême, élève de Saint-Sulpice, doyen et
vicaire général d'Angoulême sous Broglie, fit preuve de capacité,
d'aménité, d'orthodoxie.
Nommé évêque de Saint-Brieuc en 1766, et sacré le 31 août à Saint-
Roch de Paris, par Beaumont, il présida les Etats de Bretagne à Saint-
Brieuc avec une grande dextérité, qui fixa sur lui les regards.
Transféré à Rennes, 1769-70. Cf. Rennes.
58. — Jules-Basile Ferron de LA FERRONNAYS.
• Né le 2 janvier 1735 près d'Ancenis, était précenteur de Couserans,
et vicaire général de l'évêque Joseph de Vercel ; il fut conclaviste de
Bernis à Rome en 1769.
Nommé évêque de Saint-Brieuc en 1769, et sacré le 8 avril 1770, il
montra du courage lors d'une inondation.
Transféré à Bayonne en 1774. Cf. Bayonne.
59. — Hugues-François de Regnault-BELLESGIZE *.
Né en 1732 au château de Bellescize ou Belcize, diocèse de Lyon,
fils d'un prévôt des marchands de Lyon, était chanoine chamarier de
Vienne.
Nommé évêque de Saint-Brieuc en 1774, et sacré le 25 juin 1775, il
donna un nouveau « Proprium Sanctorum », supprima beaucoup de
fêtes et prit goût aux bâtisses jusqu'à passer pour original.
Réveillé par les attentats de la Constituante, il réclama contre l'intru-
sion de Jean-Marie Jacob, contre le schisme constitutionnel et les
autres mesures révolutionnaires.
N'ayant pas voulu émigrer, il fut emprisonné pendant la Terreur.
Dans sa prison il acheva de convertir La Harpe, qui était déjà ébranlé
par ses réflexions personnelles et par les exhortations de C.-F. de San-
dricourt, évêque d'Agde, lui aussi prisonnier et bientôt victime des
Terroristes.
Elargi après le 9 thermidor, l'évêque de Saint-Brieuc ne quitta pas la
France ; il profita de la réaction thermidorienne pour le bien de son
âme et. pour l'avantage de ses diocésains.
f à Paris le 20 septembre 1796, œt. 64, es. 22.
1. Cf. Annales catholiques, 1196 ; t. II, p. 311.
446 PROVINCE DE TOURS
ABBAYES DU DIOCÈSE DE SAINT-BRIEUC
0. S. B. vir. B. M. de Lantenaco, N.-D. de Lantenac.
0. Cist. vir. S. Albinus de Nemore, Saint- Aubin-du-Bois.
B. M. de Boquiano, Boquien.
0. Prsem. Bellus portus, Beauport.
COUVENTS
Il y avait à Saint-Brieuc des couvents d'hommes ou de femmes, mais
nous aimons à signaler les Sœurs du Saint-Esprit dont nous avons
parlé et les dames hospitalières de Saint-Thomas de Villeneuve, fon-
dées à Lamballe, un siècle auparavant.
S. MACLOVIUS, SAINT-MALO
Le diocèse de Saint-Malo, comprenant 161 paroisses, remontait le
cours de la Rance et pénétrait au- delà jusqu'au centre de la Bretagne
sur une longueur beaucoup plus considérable que sa largeur. Avant
d'être fixé sur le rocher d'Aron, le siège épiscopal était sur le rocher
d'Aleth, dont les évoques ont porté le titre jusqu'en 1144.
Cf. Guillotin, op. cit.
57. — Sébastien du GUÉMADEUG, 57° évêque de Saint-Malo.
Né en 1626, fils de Thomas, gouverneur de Ploërmel, était docteur
de Navarre, archidiacre de Rennes, ancien aumônier de la reine-mère,
agent général du clergé.
Le siège de Lavaur lui ayant été proposé en 1670, il ne s'empressa
pas d'y monter, attendant sans doute un siège moins éloigné de la
Bretagne. L'évêque de Saint-Malo, François de Villemontêe étant venu
à mourir sur ces entrefaites, le 19 octobre 1670, l'abbé du Guémadeuc
obtint d'être nommé au siège vacant ; ses bulles lui ayant été expé-
diées, il se fit sacrer le 5 juillet 1671.
ÉVÊCHÉ DE SAINT-MALO 447
Il assista, comme député de sa province, à l'Assemblée ordinaire du
clergé en 1680, et à l'Assemblée extraordinaire de 1682. Quoiqu'il ait
joué dans cette dernière Assemblée un rôle très secondaire, il a cepen-
dant encouru pour sa simple coopération aux Quatre-Articles les criti-
ques les plus acerbes.
Un reproche trop mérité, c'est que l'évêque de Saint-Malo n'oublia
pas assez sa famille.
f à Saint-Malo de Beignon le 2 mars 1702, set. 76, es. 31.
58. — Vincent-François DESMARETZ.
Né en 1659, fils de Jean Desmaretz ou des Maretz, intendant de
Soissons, et de Marie Colbert, sœur du ministre, avait été capitaine
aux Gardes françaises avant d'embrasser l'état ecclésiastique. Son
défaut d'études n'empêcha pas que J.-N. Golbert, archevêque de
Rouen, ne lui fît avoir un canonicat dans sa cathédrale.
Nommé malgré tout évêque de Saint-Malo, 15 avril 1702, et pourvu
de ses bulles gratis, il put se faire sacrer le 17 septembre à Saint-
Magloire et prendre possession de son siège le 23 octobre.
Tant que vécut Louis XIV, il n'afficha que son gallicanisme. Mais
s'étant laissé plus tard circonvenir par les Jansénistes, il entra dans
leurs rangs pour écarter la bulle Unigenitus, au grand déplaisir de son
frère Jacques Desmaretz, archevêque d'Auch.
Il finit néanmoins par se dégager du parti en 1727 ; il écrivit même
au pape, soutint la bulle et l'imposa à son clergé.
f le 25 septembre 1739, aet. 80, es. 38.
59. — Jean-Joseph de Fogasses d'Entrechaux de la BASTIE.
Né le 23 janvier 1704 à Avignon, fils de Pierre, marquis de la Bastie,
était élève de Saint-Sulpice, fut reçu docteur de Sorbonne en 1737, et
devint vicaire général du pieux Mérinville à Chartres.
Désigné au roi par Fleury, il fut nommé évêque de Saint-Malo le
14 novembre 1739, mais ne put se faire sacrer que le 27 novembre
1740, ses bulles ayant été retardées par la vacance du Saint-Siège, du
6 février, mort de Clément XII, au 17 août 1740, élection de Benoît XIV.
Ayant pris possession de son siège, il déploya une vigueur tempérée
de suavité, fit d'immenses charités, fut très mortifié.
En moins de vingt ans, il extirpa de son diocèse le jansénisme que
448 PROVINCE DE TOURS
son prédécesseur repentant avait combattu trop tard. Orthodoxe, pieux
et studieux, il regretta vivement les Jésuites,
f le 29 janvier 1767, set. 63, es. 28, en réputation de sainteté.
60. — Antoine-Joseph des LAURENTS.
Né le 24 février 1713 à Avignon, fils d'Antoine, seigneur des Laurents
dans le Gomtat-Venaissin, était vicaire général de la Bastie, son compa-
triote, à Saint- Malo.
Nommé évêque de Saint-Malo le 18 avril 1767, et sacré le 2 août, il
prit possession le 17 octobre.
Digne héritier d'un saint évêque, imitateur de ses vertus et déposi-
taire de ses intentions, il acheva d'exterminer le jansénisme, et de faire
fleurir la vraie piété.
f le 15 octobre 1785, set. 72, es. 19, très regretté de tous.
61. — Gabriel CORTOIS de Pressigny, dernier évêque de Saint-
Malo.
Né à Dijon le 11 décembre 1745, fils d'Antoine, seigneur de Quincey,
avait pour frère aîné Pierre, saint évêque de Nîmes, et tous les deux
avaient pour oncle Gabriel, non moins saint évêque de Belley. Elève
de Saint-Sulpice, chanoine de Belley, le futur évêque de Saint-Mal(
était vicaire général de la Luzerne à Langres.
Nommé évêque de Saint-Malo le 1er novembre 1785, et sacré le li
janvier 1786, il prit possession le 13 février, déploya aussitôt les plus
grands talents dans l'administration, malheureusement pour peu d(
temps.
Son siège ayant été supprimé par la constitution civile du clergé,
se réfugia en Savoie, de là en Bavière, donna sa démission en 1801.
rentra en France, resta sous le boisseau jusqu'à la Restauration.
Mais le 7 juillet 1814, il fut envoyé à Rome par Louis XVIII en qualité
d'ambassadeur, fut nommé pair de France en 1816, archevêque de
Besançon en 1847, prit possession de son nouveau siège le 15 septem-
bre 1819. Il eut à réparer les fautes de son prédécesseur, Claude
Lecoz, tout en assistant aux débats de la Chambre des Pairs.
L'œuvre de réparation fut accomplie dans le vaste archidiocèse ou
par l'archevêque lui-même ou par le coadjuteur qu'il s'était fait donner,
Paul-Ambroise Frère de Villefrancon.
ÉVÊCHÉ DE SAINT-POL DE LÉON 449
L'archevêque de Besançon f à Paris le 5 mai 1823, set. 78, es. 38.
Enterré à Saint-Roch.
ABBAYES DU DIOCÈSE DE SAINT -MALO
0. S. B. vir. S. Mevennius, Saint-Meen.
0. S. A. vir. S. Joannes de Pratis, Saint-Jean-des-Pré$.
Bellus locus, Beaulieu.
S. M. de Pane Pontis, Painpont.
S. PAULUS LEONENSIS, SAINT-POL-DE-LÉON
Occupant l'extrémité nord-ouest de la Bretagne et n'ayant que 87
paroisses, le diocèse de Léon était à la fois le plus éloigné du centre et
le moins peuplé de la province.
58. — Pierre Le Neboux de la BROUSSE, 58e évêque de Léon.
Né dans le diocèse de Périgueux, était chanoine de Saint-Brieuc,
ami du vénérable Kerlivio, admirateur de la charitable Madame Le Houx.
Le siège de Léon, vacant par la mort de François de Montigny,
nommé et préconisé, mais non encore sacré, fut donné à Pierre qui se
fit sacrer à Saint-Brieuc par Denis de la Barde en 1672.
Devenu évêque, il ne renia aucune de ses affections, favorisa les
retraites et les missions des Jésuites ; fonda un séminaire qu'il confia
aux Lazaristes.
f le 18 septembre 1701, aet. ? es. 30.
59. — Jean-Louis Cotyon de la BOURDONNAYE.
Né dans le diocèse de Vannes, docteur en théologie, vicaire-général
de Nantes.
Nommé évêque de Léon le 31 octobre 1701 et sacré le 23 avril 1702,
il promulgua des Statuts synodaux, donna un nouveau Propre des
Saints.
f à Brest le 22 février 1745, set. ? es. 43.
29
450
PROVINCE DE TOURS
60. — Jean-Louis de Gouyon de VAUDURAND.
Né en 1702 à Vannes, vicaire général de Matignon à Goutances.
Nommé évêque de Léon le 24 avril 1745 et sacré le 12 octobre, eut
trop de tolérance pour les Jansénistes et trop peu de zèle pour leurs
adversaires-nés, les Jésuites.
Démissionnaire de son siège en 1763, il garda l'abbaye de Saint-
Mahé.
f le 18 juin 1780, œt. 78, es. 36.
61. — Joseph-François d'ANDIGNÉ de la Chasse.
Né à Rennes le 29 janvier 1724, vicaire général de Rouen.
Nommé évêque de Léon en 1763 et sacré le 24 août, il fut sage,
modéré et néanmoins orthodoxe.
Transféré à Chalon-sur-Saône en 1772. Cf. Chalon.
62. — Jean-François de la MARCHE, dernier évêque de Saint-
Pol- de-Léon.
Né en 1729 au château de Kerlors, dans la paroisse d'Ergué près d(
Quimper, fut d'abord capitaine d'infanterie, prit part à la bataille d(
Plaisance ; entré ensuite dans l'état ecclésiastique, licencié de Navarre,
il fut ordonné prêtre en 1756, reçut l'abbaye de Saint-Aubin-du-Bois
(Saint-Brieuc), devint chanoine et vicaire général de Tréguier, auss
distingué que zélé.
Nommé évêque de Léon en 1772 et sacré le 7 septembre, il gouverm
son diocèse en paix jusqu'à la Révolution. La dignité de son attitude
en 1790 lui valut une lettre dans laquelle Pie VI l'encourageait, 4 août
Forcé de s'expatrier, il débarqua en Angleterre le 28 février 1791, et
fut dès lors la providence des évêques et des prêtres français. Grâce
Madame Silburne, à Burke, à Pitt, au roi Georges III lui-même, il eut
à sa disposition des secours abondants, qu'il distribua avec intégrité,
clairvoyance et dévouement.
Tous les auteurs qui ont écrit l'histoire générale * ou particulière de
l'émigration en Angleterre sont unanimes pour louer l'évêque de Saint-
Pol-de-Léon, émigré lui-même.
1. Cf. Le clergé français réfugié en Angleterre, par l'abbé Plasse ; 2 vol. in-8,
Paris, Palmé, 1885.
ÉVÊCHÉ DE TRÉGUIER 451
Mais en 1804, il eut le malheur de refuser sa démission au pape, de
motiver son refus par des raisons irrespectueuses, et de signer les
réclamations d'Asseline.
f à Londres le 25 novembre 1806, aet. 77, es. 34. — Ses restes ont
été rapportés à Saint-Pol en 1866.
ABBAYES DU DIOCÈSE DE LÉON
0. S. B. vir. S. Mathaeus de fine Terrse, Saint-Mahé1.
0. Gist. vir. B. M. de Reliquiis, N.-D. de Relec.
TRECORUM, TRÉGUER, TRÉGUIER
Situé entre les diocèses de Saint-Brieuc et de Saint-Pol, le diocèse de
Tréguier comprenait une grande partie de la côte septentrionale, péné-
trait dans les terres et comptait 104 paroisses bas-bretonnes.
64 . — François-Ignace de Baglion de SAILLANT, 61e évêque de
Tréguier.
Né en 1634 à Agen, fils de Léonor, baron de Jons, et de Françoise-
Henry, petite-fille de Bellièvre, avait été colonel, entra déjà mûr à
l'Oratoire.
Balthasar Grangier de Liverdis, saint évêque de Tréguier2, étant
mort le 2 février 1679, le P. de Saillant fut nommé pour le remplacer,
et put se faire sacrer dès le 23 juillet à Saint-Honoré de Paris.
Pour avoir pris part à l'Assemblée de 1682, il est répréhensible sans
doute, mais ne l'est pas plus que la majorité de ses collègues.
Transféré à Poitiers, 1686-1692. Cf. Poitiers.
62. — Eustache Le Séneschal de GARGADO.
Né en 1624 d'une noble famille bretonne, fut aumônier de la reine
en 1648, abbé de Geneston (Nantes) en 1674.
1. Cf. V abbaye de Saint-Mathieu de fine Terrée, par P. Levot ; in-8. Brest, 1884.
2. Son bonheur était de faire des missions avec le P. Julien Maunoir.
452 PROVINCE DE TOURS
Déjà septuagénaire, nommé évêque de Tréguier le 1er juin 1686, il
ne fut sacré qu'en 1692 et n'eut pas le temps de se faire connaître.
f subitement à Paris le 5 mai 1694, set. 76, es. 2.
63. — Olivier Jégou de KERVILIO, janséniste.
Né en 1643 d'une famille bretonne, était docteur en théologie, grand
archidiacre de Quimper.
Nommé évêque de Tréguier en 1694 et sacré le 3 octobre à Port-
Royal par trois évêques jansénistes, il soutint le parti en Bretagne,
refusa de publier la bulle Unigenitus dans son diocèse, fut, à cause de
son obstination, privé de la grâce du jubilé en 1725, par Benoît XIII.
Ami du cardinal de Noailles, il ne l'imita pas dans sa rétractation en
1728. Les règles qu'il donna aux Filles de Saint-Pol ont eu besoin
d'être retouchées.
f à Tréguier le 2 août 1731, aat. 88, es. 37.
64. — François -Hyacinthe de la Fruglaye de KERVERS.
Né en 1685, était vicaire général de Quimper et curé de Crozon.
Nommé évêque de Tréguier en 1731 et sacré le 4 mai 1732, s'appli-
qua fermement à extirper le jansénisme, que son prédécesseur avait
implanté. Dans ce but il obtint un jubilé en 1734 ; puis il fit accepter la
bulle dans un synode diocésain, et ne rencontra pas de résistance.
f à Tréguier le 3 novembre 1745, 83t. 60, es. 14.
65. — Charles-Guy Le Borgne de KERMORVAN.
Né en 1694 dans le diocèse de Léon, était vicaire général de ce dio-
cèse pour les Bas-Bretons.
Nommé évêque de Tréguier en 1746 et sacré le 11 juillet à Paris, par
l'archevêque Gigault de Bellefonds, était orthodoxe, mais avait un frère
janséniste fanatique, qui a fait tort à son nom.
Attaqué de paralysie, il ne donna pas sa démission.
f à Tréguier le 1er octobre 1761, set. 67, es. 16.
C'est le dernier évêque de Tréguier, qui soit mort dans cette ville
épiscopale.
66. — Joseph-Dominique de CHEYLUS.
Né en 1717 à Avignon, d'une famille très noble, était vicaire général
de son cousin H. de Brancas à Lisieux, abbé de Cormeilles, docteur de
Sorbonne.
ÉVÊCHÉ DE TRÉGUIER 453
L'évêque de Lisieux étant mort, son vicaire général fut nommé
évêque de Tréguier l'année suivante, et sacré à Paris le 25 avril 1762.
Il unit aussitôt sa voix à celle de l'épiscopat, en faveur des Jésuites.
Transféré à Cahors en 1766. Cf. Gahors.
67. — Jean-Marc de ROYÈRE.
Né le 1er octobre 1727 en Périgord, d'une famille noble, mais peu
aisée, fut élevé à Cambrai par Jean de Bonneguise, qui, devenu évêque
d'Arras, fit de lui son vicaire général ; il demeura fidèle aux bons
principes.
Nommé évêque de Tréguier en 1766 et sacré le 20 avril 1767 au
Calvaire de Paris par Beaumont, il établit à Tréguier la confrérie du
Sacré-Cœur de Jésus.
Transféré à Castres en 1773. Cf. Castres.
68. — Jean-Augustin FRÉTÂT de Sarra.
Né le 9 février 1726 au château de Sarra en Auvergne, petit-neveu
du zélé L. Frétât de Boissieu, évêque de Saint-Brieuc, était vicaire
général de Pompignan au Puy, abbé de Ferrières (Poitiers).
Nommé évêque de Tréguier en 1773 et sacré le 22 janvier 1774, fut
aimé et vénéré de ses diocésains, qui le regrettèrent.
Transféré à Nantes en 1775. Cf. Nantes.
69. — Jean-Baptiste- Joseph de LUBERSAC.
Né le 15 janvier 1740 au château de Lubersac1, diocèse de Limoges,
était aumônier du roi, vicaire général de Jumilhac à Arles.
Nommé évêque de Tréguier en 1775 et sacré le 8 août à Versailles
dans la chapelle du roi, il fut peu goûté à Tréguier, où il se déplaisait.
Il y fit donner un canonicat à E.-J. Sieyès, qu'il allait bientôt faire
chancelier et vicaire général de Chartres, ne prévoyant assurément pas
l'avenir, mais se trompant certainement sur la valeur de l'homme.
Transféré à Chartres en 1780. Cf. Chartres.
70. — Augustin-René -Louis LE MINTIER, dernier évêque de
Tréguier.
Né le 28 décembre 1729 à Sévignac, diocèse de Saint-Malo, des sei-
gneurs de Saint- André, fut reçu docteur en théologie à 28 ans et devint
1. Aujourd'hui dans la Corrèze.
454 PROVINCE DE TOURS
peu après vicaire général du vertueux Bareau de Girac à Saint-Brieuc,
puis à Rennes.
Nommé évêque de Tréguier en 1780 et sacré aux Feuillants de Paris
le 30 avril, fut fidèle à la résidence ; il n'était pas moins instruit que
pieux, comme il le démontra aux débuts de la Révolution.
Poursuivi jusque dans l'Assemblée nationale à la suite d'un mande-
ment énergique, il se vit forcé de fuir à Jersey, de là en Angleterre,
sans perdre néanmoins ses diocésains de vue.
f à Londres le 21 avril 1801, aet. 72, es. 21.
Son corps enterré dans le cimetière Saint-Pancrace, a été exhumé en
1867 et déposé solennellement dans la cathédrale de Tréguier.
ABBAYES DU DIOCÈSE DE TRÉGUIER
0. S. A. vir. Sancta Grux Guingampensis, Sainte-Croix à Guingamp.
0. Gist. vir. B. M. de Begardo, Bégard.
Le tombeau de saint Yves près de Tréguier et les restes mortels du
pieux Charles de Blois, près de Guingamp, étaient des buts de pèleri-
nage, ainsi que Notre-Dame de Guingamp.
VENETiE, GUENED, VANNES
Les 160 paroisses de langue bas-bretonne ou française, qui compo-
sent le diocèse de Vannes, occupent la partie méridionale de la
Bretagne, y compris les îles avoisinantes.
73. — Louis Gazet de VAUTORTE, 73e évêque de Vannes.
Né à Laval, fils d'un président au Parlement de Bretagne, avait été
sacré évêque de Lectoure le 21 septembre 1655. Nommé évêque de
Vannes, en novembre 1671, pour remplacer Charles de Rosmadec, qui
passait à l'archevêché de Tours, il prit possession en 1672.
Il débuta mal à Vannes, en persécutant le vénérable Kerlivio, ou
désapprouvant l'œuvre des Retraites, etc. Mais ayant mieux compris
ÉVÊCHÉ DE VANNES 455
cette pieuse institution et les autres, il changea de conduite et finit
bien.
f le 27 décembre 1687, set. ? es. 33.
74. — François d'ARGOUGES.
Issu d'une noble famille normande, avait pour père le premier prési-
dent du Parlement de Bretagne, et pour mère une dame très pieuse.
Nommé évêque de Vannes en 1688 et nanti du temporel, il adminis-
tra même au spirituel comme vicaire capitulaire, ne fut sacré que le
30 mars 1692.
Il supprima seize fêtes, souscrivit à la condamnation de Fénelon, fut
du reste pieux et protecteur du bien.
f à Vannes le 15 mars 1716, 83t. ? es. 24.
— Louis de TRESSAN, nommé évêque de Vannes en 1716, de
Nantes en 1717, opta pour ce dernier siège. Cf. Nantes.
75. — Jean-François-Paul Le Fèvre de GAUMARTIN K
Né le 16 décembre 1668 à Ghâlons, son père Louis, étant alors inten-
dant de justice en Champagne, fut d'abord destiné à l'ordre de Malte,
puis dirigé vers l'état ecclésiastique. A sept ans, il fut pourvu de
l'abbaye de Buzai (Nantes), dont le cardinal de Retz, son parrain, se
dessaisit en sa faveur. A vingt- six ans, il fut admis à l'Académie fran-
çaise, à vingt-neuf ans il était docteur en théologie.
Doyen de Tours, il fut vicaire général de l'archevêque, et devint pen-
dant la vacance du siège, vicaire capitulaire. Ses tendances jansénistes
autant que ses allures mondaines le firent écarter de l'épiscopat tant
que vécut Louis XIV.
Nommé évêque de Vannes par le Régent en 1717, il se fit sacrer à
Dinan par l'évêque de Saint-Malo le 17 juillet 1718. Il put alors prendre
possession ; mais ne siégea pas longtemps à Vannes.
Transféré à Blois le 27 août 1719. Cf. Blois.
— Charles-Guillaume de MAUPEOU.
Nommé évêque de Vannes en 1719, fut supplanté par le suivant et
nommé évêque de Lombez en 1721. Cf. Lombez.
1. Voir Moeéri, article spécial au mot Fèvre (J.-F.-P. Le).
456 PROVINCE DE TOURS
76. — Antoine FAGON, janséniste.
Transféré de Lombez, novembre 1719-août 1720. Cf. Lombez.
Aussitôt installé, il protégea ouvertement les Jansénistes, laissa ensei-
gner dans son séminaire les cinq Propositions condamnées par la bulle
d'Innocent X, supprima la bulle Unigenitus, humilia les Jésuites, etc.
Toutefois il ne put infecter son diocèse jusque-là pur, ni venir à bout
de la résistance bretonne,
f à Kerango le 16 février 1742, set. 77, es. 30.
77. — Jean- Joseph Chapelle de Saint-Jean de JUMILHAG.
Né à Brives le 30 septembre 1706, fils de Jean-Baptiste, comte de
Jumilhac. et de Guillemette de Neufvillars, fut reçu docteur de Navarre
en 1732, et pris pour vicaire général par Mérinville, évêque de Char-
tres. En 1733, il devint abbé de Bonneval (Chartres).
Nommé évêque de Vannes le 2 avril 1742, il put se faire sacrer le 12
août suivant aux Missions étrangères de Paris, et prendre possession
de son siège.
Il ménagea les Jansénistes, au grand déplaisir du peuple et du clergé
fidèle, ne fut pas pour cela plus respecté des Parlements. Aussi le
vit-on partir sans regret.
Transféré à Arles en 1746. Cf. Arles.
78. — Charles- Je an BERTIN *, le réparateur.
Né à Périgueux en 1712, deuxième fils de Jean, comte de Saint-Géran
et de Bourdeille, maître des Requêtes, et de Lucrèce de Saint-Chamans,
fit de solides études, fut choisi comme vicaire général par son évêque
le vertueux Prémeaux.
Nommé évêque de Vannes en 1746 et sacré le 27 septembre, il cen-
sura sans pitié les erreurs, fit tous ses efforts pour corriger les errants,
même son métropolitain, Rastignac, tint ferme contre les Parlements,
avec l'appui de son frère Henri, contrôleur-général des finances et
ministre d'Etat.
L'intrépide évêque ne ménagea rien pour sauver les Jésuites ; il ne
put que déplorer amèrement leur départ de Vannes.
f à Kerango le 23 septembre 1774, aet. 62, es. 28.
1. Cf. Courcy, Ordre du Saint-Esprit, p. 975, Généalogie de Bertin, Périgord.
ÉVÈCHÉ DE VANNES 457
79. — Sébastien-Michel AMELOT 4.
Né le 5 septembre 1741 à Angers, fils de Michel-Denis, seigneur de
Guépéan et de Châteauneuf, et d'Elisabeth Gohon, fut vicaire général
de Boisgelin à Lavaur, ensuite à Aix.
Nommé évêque de Vannes par Louis XVI en 1774, et sacré à Passy
le 23 avril 1775, il conquit aussitôt, quoique jeune, un grand empire
sur ses prêtres. En 1780, il reçut l'abbaye de Saint-Vincent (Besançon),
dont les revenus lui servirent pour multiplier ses aumônes.
Quand le serment schismatique fut demandé, non seulement il le
refusa, mais encore il y fit une opposition formelle, jusqu'à la barre de
l'Assemblée constituante. L'évêque intrus, Charles Lemasle, qui n'avait
ni piété ni foi, ayant occupé le siège, l'évêque légitime se retira en
Suisse, puis à Augsbourg, enfin à Londres.
Là malheureusement en 1801 il refusa de donner sa démission, et
fonda son refus sur des motifs peu avouables.
Il ne rentra en France qu'à la Restauration. Devenu aveugle, il traîna
péniblement ses dernières années.
f à Paris le 2 avril 1829, aet. 88, es. 54, doyen des évêques de
France.
ABBAYES DU DIOCÈSE DE VANNES
0. S. B. vir. S. Salvator de Rotono, Saint-Sauveur de Redon 2.
S. Gildasius Ruiensis, Saint-Gildas de Rhuys.
0. Cist. vir. B. M. Landaevallensis, Lanvaux.
B. M. de Precibus, Prières.
fem. Gaudium, La Joie.
COLLÈGES, COUVENTS etc.
Les Jésuites avaient à Vannes un collège, qui fut fermé en 1762. Les
1. Cf. Courcy, op. cit. p. 959, Généalogie de Amelot, Touraine.
2. Cf. Cartulaire de l'abbaye de Redon, en Bretagne, par Aurélien DE Courson ;
in-4, Paris 1863.
458
PROVINCE DE TOURS
maisons de la Retraite, les Capucins, les Ursulines, etc., subsistèrent
jusqu'à la Révolution.
Sainte-Anne-d'Aurayy pèlerinage célèbre, était desservi par un cou-
vent de Carmes-Déchaussés.
Le Bondon, Bonum Donum, était un couvent de Carmélites, près
de Vannes.
La Chartreuse d'Auray, Alreensis Carthusia, était célèbre. Elle ne
l'est pas moins aujourd'hui à cause de sa destination nouvelle et à
cause du souvenir funèbre qu'elle garde des victimes de Quiberon.
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VESUNTIONENSIS PROVINCIA
PROVINCE DE BESANÇON
Ville principale de la Séquanaise avant les expéditions de Jules
César, Vesuntio, Besançon, devint métropole de la cinquième Lyonnaise
sous les empereurs romains ; et comme la prédication évangélique,
fécondée par les sueurs et le sang, y avait fait établir de bonne heure
un siège épiscopal, il est tout naturel que ce siège soit devenu
métropolitain.
Les vicissitudes opérées dans le pays par l'invasion des Barbares,
par le démembrement de l'empire carlovingien, par les subdivisions
féodales, par l'affranchissement des Suisses, par la fortune même des
derniers ducs de Bourgogne, transportèrent ou détruisirent les sièges
épiscopaux, mais n'enlevèrent rien à la dignité ni à la juridiction des
archevêques.
Quatre sièges épiscopaux, fondés primitivement dans la Séquanaise,
Adventicum Helveticorum, Avanche; Augusta Rauracorum, Augst;
Nividunum Equestre, Mon ; Vindonissa, Windisch; firent place aux
trois sièges de Baie, de Belley et de Lausanne ; en sorte que la pro-
vince se composa seulement de l'archevêché et de trois évêchés:
Vesuntionen. Besançon; Bellicen. Belley; Basileen. Baie; Lausanen.
Lausanne.
Ces deux derniers diocèses, envahis par la prétendue Réforme et
restés ou totalement, comme Lausanne, ou en grande partie, comme
Baie, en dehors de la France, n'entrent pas dans le plan de notre
étude. Les deux autres au contraire nous appartiennent.
Cf. Gallia Christiana, tomus XV, ubi de provincia Vesuntionensi agitur. Ce tome
in-folio, Paris, Didot, 1860, est le second qu'ait publié B. Hauréau. — Hugues du
Tems, Le Clergé de France, tome II, Paris, Delalain, 1774.
460 PROVINCE DE BESANÇON
VESUNTIO, BESANÇON
Au commencement du XVIIe siècle, les archevêques de Besançon,
relevant au temporel des rois d'Espagne, qui avaient hérité des ducs de
Bourgogne, restaient néanmoins princes de l'empire, seigneurs riches,
puissants, presque indépendants. S'ils rencontraient une difficulté,
c'était à leur avènement, le chapitre voulant toujours élire son arche-
vêque, le pape prétendant en certains cas avoir le droit de pourvoir
un sujet nommé par lui de la dignité archiépiscopale. Les rois
d'Espagne se contentaient de recommander telle personne aux élec-
teurs et de ratifier leur choix.
Quand Louis XIV eut réuni définitivement la Franche-Comté à ses
Etats, la difficulté se compliqua, le chapitre ne renonçant pas à son
droit d'élire, le pape h sa prétention de pourvoir et le roi de France
revendiquant le privilège de nommer, privilège toutefois qu'il ne pou-
vait avoir sans un induit, étendant aux provinces nouvellement réunies
à la couronne de France les clauses du concordat de 1516.
Tout finit par s'arranger à l'amiable pour l'archevêché de Besançon,
comme c'était arrangé depuis plus d'un siècle pour l'évêché de Belley.
Les sièges de Baie et de Lausanne demeurèrent dans le statu quo, en-
vahis par les protestants, privés de leurs pasteurs légitimes, Ceux-ci
cependant se perpétuent, les évêques de Baie à Delemont, les évêques
de Lausanne à Fribourg, où se trouvent leurs chapitres, et sont en rela-
tion constante avec l'archevêque de Besançon.
L'archidiocèse de Besançon comptait en 1790 : 840 paroisses,
28 abbayes, 14 collégiales, 99 prieurés et un grand nombre de couvents
tant d'hommes que de femmes. Après avoir énuméré les abbayes, nous
dirons quelques mots des collégiales et des couvents.
Cf. Dunod, Histoire de V église , ville et diocèse de Besançon; 2 vol. in-4°,
Besançon, 1750.
ARCHEVÊQUES DE BESANÇON
88. — Febdinand de RYE, 88e archevêque, pourvu directement par
Sixte V en 1586, après la mort du cardinal de Grandvelle.
Le pape l'ayant fait accepter par le chapitre et agréer du roi
ARCHEVÊCHÉ DE BESANÇON 461
Philippe II, toutes les difficultés s'aplanirent, et Ferdinand gouverna
l'église de Besançon durant 50 ans avec un talent et des vertus extra-
ordinaires.
Sous son épiscopat, les Jésuites établirent à Besançon un collège
complet, 4597 ; les Minimes, Capucins, Ursulines, etc., s'étendirent ;
les Carmélites se fondèrent en 1616, les Oratoriens en 1618, etc.
C'est le 24 mai 1608 qu'eut lieu à Faverney le miracle de la sainte
hostie préservée du feu.
L'archevêque de Besançon, créé par le roi d'Espagne maître des
requêtes au Parlement de Dole, fut de plus chargé en 1630 de gouver-
ner la Franche-Comté. Il ne recula pas même devant les fonctions
militaires qu'il avait remplies pendant sa jeunesse.
f à Courfontaine, le 18 août 1636, set. 86, es. 50.
89. — François de RYE, neveu, coadjuteur et successeur du
précédent.
Fils de Philibert, comte de Varax, frère de l'archevêque Ferdinand
et de Claudine de Tournon, sœur de l'illustre cardinal de Tournon,
François avait été élu par le chapitre en 1618 comme coadjuteur avec
future succession.
Sacré en 1626 archevêque de Césarée, il avait 70 ans quand il devint
archevêque de Besançon à la mort de son oncle. Il était alors à
Bruxelles et se disposait à partir.
f à Bruxelles, le 17 avril 1637, set. 71, es. 11.
90. — Claude d'ACHEY,
Né à Gray, fils de Jérôme, baron de Thoraise, et de Rose de Beauffre-
mont, était haut-doyen de Besançon, abbé de Baume et de Montbenoît,
quand il fut élu archevêque par le chapitre le 23 mai 1637. Peu après,
il fut pourvu par le pape et se fit sacrer.
Fidèle aux lois de la résidence, il ne regretta pas d'être exclu des
diètes de l'empire. Il visita soigneusement ses paroisses, réformant les
abus et maintenant la discipline. Il régla particulièrement la célébration
des fêtes, la liturgie et les détails du culte.
f à Gy, campagne des archevêques, le 17 octobre 1654, 83t. ? es. 17.
— Charles-Emmanuel de GORREVOD.
Haut-doyen de Besançon, ayant pour père le duc de Pont-de-Vaux
46£
PROVINCE DE BESANÇON
et pour mère Isabelle de Bourgogne-Fallais, Charles-Emmanuel fut éli
à l'unanimité du chapitre archevêque de Besançon le 29 octobre 1654.
Il refusa énergiquement d'être pourvu , demandant seulement de
concert avec les empereurs Ferdinand III et Léopold, appuyés par le
roi d'Espagne, Philippe IV, d'être confirmé canoniquement : ce fut
en vain,
f à Madrid, le 20 juillet 1659, non sacré.
91. — Jean- Jacques FAUCHE de Domprel.
Fils d'Etienne et de Marguerite Richardot, était haut-doyen de
Besançon, quand il fut élu archevêque. Il accepta d'être pourvu, au
grand dépit de la majorité des chanoines, de l'empereur et du roi
d'Espagne, qui s'en vengèrent.
Sacré cependant le 1er mai 1661, l'archevêque s'occupa exclusive-
ment des intérêts spirituels de ses diocésains, mais trop peu de temps.
f à Besançon, le 11 mars 1662, set. ? es. 1.
92. — Antoine-Pierre de GRAMMONT, o. s. b.
Né en 1615, fils d'Antide, baron de Melize et de Reine Felletet, reçut
jeune encore l'habit monastique à Luxeuil, devint ensuite chapelain à
Bruxelles, prieur de Champlitte, abbé de Bithaine, coadjuteur de l'abbé
de Luxeuil, haut-doyen de Besançon.
Elu archevêque par le chapitre le 28 mars 1662, il se laissa pourvoir
par le souverain pontife, perdant ainsi sans regret beaucoup de ses
droits temporels, mais se proposant mille avantages spirituels.
Sacré en effet par son suffragant dans une chapelle souterraine, il
brilla par ses vertus, son administration épiscopale, ses fondations
charitables ou pieuses.
Le roi de France s'étant emparé de Besançon et de toute la Comté,
le pieux archevêque n'eut rien à changer dans sa conduite extérieure.
Quoique convoqué à l'Assemblée de 1682, il n'y assista pas. Forcé de
présider à la démolition de la cathédrale Saint-Etienne, que les nou-
velles fortifications commandaient, il transporta solennellement les
reliques à Saint-Jean, qui est devenue depuis lors l'église métro-
politaine.
f à Besançon, le 1er mai 1698, set. 83, es. 36.
ARCHEVÊCHÉ DE BESANÇON 463
93. — François-Joseph de GRAMMONT.
Neveu et suftragant du précédent, fils de Laurent-Théodule et de
Jeanne-Françoise de Poitiers, abbé de Bithaine et de Montbenoît,
prieur de Morteau, haut-doyen de Besançon, avait été sacré en 1686,
évêque de Philadelphie.
Douze ans plus tard, quand le siège fut vacant, comme le chapitre
avait cédé son droit d'élection au roi de France, et que celui-ci s'était
muni de l'induit, l'évêque de Philadelphie fut nommé archevêque de
Besançon, 17 août 1698.
Ayant reçu ses bulles le 7 septembre et prêté serment au roi à
Marly, il fit son entrée solennelle à Besançon, bien décidé à continuer
en tout son vénérable prédécesseur.
Son aversion pour les jansénistes et sa prédilection pour les Jésuites
lui causèrent moins d'embarras que la routine de son clergé, les pré-
tentions des chanoines et l'entêtement de quelques dignitaires. En l'an
1700 par exemple, le doyen de la collégiale de Dole lui interdit l'entrée
de la maison qu'il voulait visiter.
On s'étonne qu'un si digne archevêque ait donné en 1712 « Brevia-
rium e solis Sacris Scripturis compositum. »
f au château de Vieilley, le 20 août 1717, set. ? es. 31.
— René de MORNAY de Montchevreuil.
Fils de Henri, marquis de Montchevreuil, était abbé de Moutier-la-
Gelle (Troyes), d'Ourcamp (Noyon), ambassadeur de France en Portugal.
Nommé archevêque de Besançon en 1717 au nom du roi par le
Régent, qui était alors tenu en grande défiance à Rome, il ne reçut pas
à temps ses bulles.
f à Bourges, le 17 mai 1721.
94. — Honoré-François GRIMALDI de Monaco.
Né le 31 décembre 1669, fils d'Hercule et frère de Louis, princes de
Monaco, était chevalier de Malte, abbé de Saint-Maixent, etc.
Nommé archevêque de Besançon, le 17 octobre 1723 par le roi
Louis XV, qui avait reçu l'induit apostolique d'Innocent XIII l'année
précédente, il n'obtint pourtant ses bulles qu'en décembre 1724, prit
possession le 15 janvier 1725 et fut sacré le 4 février suivant.
Il y avait près de huit ans que le siège de Besançon vaquait, bien
que la vacance fut adoucie par Antoine - François - Gaspard de
464 PROVINCE DE BESANÇON
-
Grammont, évêque d'Aréthuse, haut-doyen et vicaire capitulaire, qui
ne mourut que le 17 novembre 1727.
Grimaldi fut reçu avec honneur, gouverna son diocèse en paix « à la
satisfaction de tous, » Dunod. Toutefois il préparait un nouveau missel,
en rapport avec les missels gallicans de l'époque.
Il fit sa démission en 1731, gardant néanmoins l'abbaye de Saint-
Maixent et recevant celle de Vauluisant.
f à Paris, le 16 février 1748, etc. 78, es. 13.
Avec lui disparaissait la famille des Grimaldi, dont l'héritage et les
titres venaient de passer avec le nom lui-même à un Goyon de
Matignon4.
95. — Antoine-François de Bliterwich de MONTGLEY.
Transféré d'Autun, 30 mars 1732. Cf. Autun.
Il revenait dans un diocèse qu'il avait sagement administré comme
vicaire général et comme vicaire capitulaire de 1712 à 1724. En deve-
nant évêque d'Autun, il avait pu devenir en même temps haut-doyen
de Besançon.
Les novateurs seuls purent gémir de son retour, tandis que les
fidèles s'en réjouirent, malheureusement fort peu de temps.
f d'apoplexie à Besançon, le 12 novembre 1734, set. ? es. 10, laissant
ses biens aux Religieuses du Refuge.
96. — Antoine-Pierre de GRAMMONT.
Né le 18 octobre 1685, fils de Ferdinand et de Susanne du Bêla]
neveu de François-Joseph, petit-neveu d'Antoine-Pierre, 92e archevêque
de Besançon, dont nous venons de parler, fut d'abord militaire, capi-
taine et colonel. Entré dans l'état ecclésiastique en 1717, il devint
chanoine, archidiacre et haut-doyen de Besançon.
Nommé archevêque le 30 janvier 1735, et sacré le 11 septembre, il fut
urt modèle de régularité ecclésiastique, tout en gardant ses airs mili-
taires. C'est à lui que s'arrête le loyal historien Dunod.
f à Gy, 7 septembre 1754, set. 69, es. 19.
— Il avait pour auxiliaire Pierre-François HUGON, évêque de
Philadelphie.
1. Cf. Morêri, au mot Grimaldi.
ARCHEVÊCHÉ DE BESANÇON 465
97. — Antoine-Cleriadus, cardinal de CHOISEUL-Beaupré.
Né au château de Daillecourt le 28 septembre 1707, était frère puîné
de Claude-Antoine, évêque de Châlons, neveu de Gabriel-Florent,
évêque de Mende, fut grand-archidiacre de Mende, abbé de Saint-
Memmie (Ghâlons), aumônier du roi de Pologne, Stanislas, et primat I
de Lorraine, à Nancy.
Nommé archevêque de Besançon en 1754, élu en même temps haut-
doyen, il se fit sacrer le 25 mai 1755, ne refusa pas l'abbaye de Saint-
Bertin. Ayant pris possession de son siège au moment où dominaient
les Feuillants, il se montra feuillant à l'excès.
Créé cardinal le 23 novembre 1761, il proposa avec l'archevêque de
Rouen, les évêques de Châlons, d'Auxerre et de Nevers, quelques
modifications à l'Institut des Jésuites, voulant sans doute sauver ces
religieux d'une ruine totale.
Le cardinal de Choiseul assista au conclave qui élut Clément XIV en
1769. Quatre ans après, en lisant le Bref Dominas ac Redemptor, il vit
non sans douleur que la ruine des Jésuites était consommée.
Le mérite réel de cet archevêque, c'est d'avoir encouragé les travaux
apologétiques du solide théologien Bergier.
f à Gy le 7 janvier 1774, aet. 67, es. 29, card. 13, « aère alieno
oppressus », dit Hauréau.
98. — Raymond de DURFORT.
Transféré de Montpellier, 15 janvier-9 mai 1774. Cf. Montpellier.
La même année, il reçut l'abbaye de Lessay (Coutances).
Intronisé archevêque dans la cathédrale de Saint- Jean, il résida dans
son diocèse, fut simple et pieux ; supprima cependant quelques fêtes ;
régla certains échanges territoriaux avec l'évêque de Baie, Geroldseck,
qu'il avait sacré le 29 juin 1776, en même temps que l'évêque de Baby-
lone, Jean-Baptiste Dubourg-Miroudot, futur jureur.
Dépouillé par la Révolution de tous ses biens, et même de son siège,
que venait d'envahir l'intrus Séguin, chanoine de Besançon, il émigra
en Suisse, 1791.
f à Soleure, 19 mars 1792, aet. 67, es. 28.
Son corps rapporté solennellement à Besançon le 13 mai 1868, fut
reçu par le cardinal Mathieu et neuf évêques, qui célébrèrent de splen-
dides obsèques.
30
466 PROVINCE DE BESANÇON
— Les deux derniers archevêques de Besançon ont eu pour auxi-
liaire Claude-François-Ignace FRANCHET de Ran, né à Besançon
en 1722, sacré le 23 mai 1756 évêque de Rhosy en Syrie, suftragant de
Besançon.
Il reçut l'abbaye de Balerne en 1767, et fut élu haut-doyen en 1774 ;
émigra en 1791.
Il était encore à Soleure en février 1795 ; rentra en France ; devint
chanoine titulaire de la métropole en 1802.
f à Besançon le 21 février 1810, set. 88, es. 54.
Les nombreuses abbayes et collégiales que nous allons énumérer
ayant été anéanties, ainsi que les couvents, par la Révolution, les
églises paroissiales elles-mêmes ayant été réparties entre les quatre
évêchés constitutionnels du Doubs, de la Haute-Saône, du Jura et de
l'Ain en 1791, et trois sièges étant venus à vaquer dans la province,
Belley le 14 janvier 1791, Besançon le 19 mars 1792, Bâlele 9 mai 1794,
ce fut l'évêque de Lausanne, Bernard-Emmanuel de Lensbourg, le der-
nier survivant, qui fut chargé par Pie VI d'administrer toute la province
de Besançon. C'est ce qu'il fit jusqu'à sa mort, le 14 septembre 1795.
Comme à ce moment, on jouissait par hasard d'une paix relative qui
permit aux chapitres d'élire canoniquement des vicaires capitulaires,
ou bien au pape de nommer des administrateurs apostoliques, on put
ainsi traverser les mauvais jours qui suivirent fructidor, braver les
persécutions nouvelles et atteindre l'époque du Concordat.
ABBAYES DU DIOCÈSE DE BESANÇON
0. S. B. vir. Luxovium, Luxeu ou Luxeuil.
Luthra, Lure, sécularisée en 1764.
Balma, Baume-les-Messieurs.
S. Vincentius, Saint-Vincent, à Besançon.
Faverniacum, Favemey, en règle,
fem. Balma seu Palma, Baume-les-Dames.
Carnonis Castrum, Château- Châlon.
0. S. A. vir. S. Paulus, Saint-Paul de Besançon.
Mons Benedicti, Montbenoît.
Golia, Goaille.
ARCHEVÊCHÉ DE BESANÇON 467
0. Gist. vir. Bella vallis, Bellevaux.
Balerna, Balerne.
Garus locus, Cherlieu.
Locus Grescens, Lieu-Croissant.
Caritas, La Charité.
Accinctus, Acey.
Roserise, Rosières.
Bethania, Bithaine.
Glarus fons, Claire- Fontaine.
Gratia Dei, La Grâce- Dieu.
Bulio, Bulion.
Mons Sanctae Marias, Mont-Sainte-Marie.
fem. Ulnans, Ounans.
Battentum, Battant.
0. Praem. Corneolus, Comeux, en règle.
0. S. Clarse. Ledo Salinarius, Lons-le-Saunier.
Montiniacum, Montigny.
Migetta, Migette.
COLLÉGIALES, COUVENTS etc.
Outre le chapitre de l'église métropolitaine, qui se composait de
43 chanoines titulaires, on comptait dans le vaste archidiocèse de
Besançon quinze collégiales, savoir : La Madeleine de Besançon, Saint-
Anatole, Saint-Michel et Saint-Maurice de Salins, Saint-Hippolyte, Ray,
Arlay, Dole, Saint-Jean d'Arhois, Poligny, Saint-Georges de Vesoul,
Notre-Dame de Gray, Saint-Mainbœuf de Montbéliard, Saint-Denis de
Béfort en Alsace et Darnay en Lorraine.
Presque toutes les villes de la Franche-Comté possédaient au moins
un couvent, le plus souvent deux, tant d'hommes que de femmes,
Dominicains, Franciscains, Carmes, Minimes, Ursulines, Augustines de
la congrégation Notre-Dame, Carmélites, etc.
Les Jésuites, avant leur suppression, avaient plusieurs collèges dans
le diocèse. Le plus célèbre était celui de Besançon, qui était complet,
c'est-à-dire qui embrassait toutes les Facultés, depuis les éléments de
la grammaire jusqu'à la théologie.
468 PROVINCE DE BESANÇON
BELLICIUM, BELLEY
Le siège épiscopal fondé à Nion, fut transporté à Belley et rattaché à
la métropole de Besançon. C'est Henri IV qui réunit le pays à la
France, en l'enlevant aux ducs de Savoie. Le diocèse de Belley, n'ayant
pas cent paroisses, était petit.
85. — Dom Pierre du LAURENS, 0. Clun., 85e évêque de Belley.
Neveu des deux saints archevêques, Honoré d'Embrun, 1600 f 4611,
et Gaspard d'Arles, 1603 f 1630, que nous avons mentionnés page 186
et page 34, Pierre étudia la théologie à Paris, fut reçu docteur et entra
dans l'ordre de Gluny, où il fit profession.
Il remplit d'abord les fonctions de vicaire général de l'abbé commen-
dataire, fut ensuite grand-prieur régulier sous trois abbés, Conti,
Mazarin, Este.
Nommé évêque de Belley, quoique déjà presque septuagénaire, pour
remplacer Jean-Albert Belin, lui aussi Cluniste, qui était mort le 29
avril 1677, il se fit sacrer et prit possession le 8 juin 1680.
Strict observateur des lois ecclésiastiques, fondateur d'un séminaire
épiscopal, confié aux Pères Augustins, il se crut néanmoins obligé
d'assister à l'Assemblée de 1682, avec François Parra, doyen de son
chapitre.
f à Belley le 13 janvier 1705, œt. 89 (alias 92), es. 26.
86. — François de MADOT.
Né à Guéret en 1675, fils du premier président au Présidial, élève
des Jésuites à Limoges, et des Sulpiciens à Paris, exerça plusieurs
années le saint ministère dans la paroisse Saint-Sulpice, prépara à la
mort le comte d'Aubigné, Charles, frère de la marquise de Maintenon.
Nommé évêque de Belley le 11 avril 1705 et sacré à Paris le 18
octobre, il prit possession le 8 février 1706, reçut les abbayes de l'Absie
(La Rochelle) et de Loroy (Bourges).
Il assista à l'ouverture de la châsse de saint François de Sales, fit
poursuivre le Père Fabre, Oratorien janséniste.
Transféré à Chalon, 28 décembre 1711-juin 1712. Cf. Chalon-sur-
Saône.
ÉVÊCHÉ DE BELLEY
469
87. — Jean du DOUSSET (Doucet, H. du Tems).
Né en 1662, docteur en théologie, abbé de Grenetière (Luçon), très
charitable.
Nommé évêque de Belley en 1712 et sacré le 11 décembre, fut tou-
jours charitable et non moins zélé que pieux. Invité au concile d'Em-
brun, il s'y rendit volontiers, 1727.
Sentant le poids de la vieillesse, il légua tous ses biens à l'Hôtel-Dieu
de Belley, sauf une somme destinée au collège pour l'instruction des
jeunes clercs.
f à Belley le 4 février 1745, set. 83, es. 33.
88. — Jean-Antoine de TINSEAU.
Né le 20 avril 1697 à Besançon, fils d'Antoine, conseiller au Parle-
ment de Franche-Comté, était docteur en théologie, vicaire général de
Grimaldi à Besançon, abbé de Bithaine.
Nommé évêque de Belley le 18 juillet 1745 et sacré le 12 septembre,
il fit son entrée solennelle le 1er février 1746.
Partisan de la morale sévère, il tint chaque année un synode pour
faire refleurir l'antique discipline, confia aux moines de Saint-Antoine
la direction du collège.
Transféré à Nevers, 4 avril 1751. Cf. Nevers.
89. — Gabriel COBTOIS de Quincey.
Né à Dijon en 1714, fut archidiacre et vicaire général du premier
évêque de Dijon, J.-J. Bouhier et de son successeur Claude Bouhier.
Nommé évêque de Belley le 4 avril 1751, il obtint ses bulles le
19 juillet et se fit sacrer le 22 août.
En 1759, il procéda à la translation des reliques de saint Anthelme ;
en 1772, il présida comme délégué du Souverain Pontife, le chapitre
général des Frères Mineurs à Grenoble. Il avait réclamé en faveur des
Jésuites dix ans auparavant.
Ce vénérable pasteur fut très aimé de ses diocésains et à bon droit ;
c'était un saint. Ayant reçu l'abbaye de Conches (Evreux) en 1764,
celle d'Ambournay (Lyon) en 1783, il multiplia ses charités, ses fonda-
tions pieuses et bâtit le palais épiscopal.
Quoiqu'il eût refusé avec horreur le serment schismatique, il
demeura dans son palais.
f à Belley le 14 janvier 1791, set. 77, es. 40, juste à temps pour qu'il
470
PROVINCE DE BESANÇON
ne vît pas la ruine plus complète de l'Eglise de France, et l'intrusion
de Royer sur son siège.
Un monument sépulcral lui fut érigé par ses deux neveux, Pierre de
Nîmes et Gabriel de Saint-Malo.
ABBAYES DU DIOCÈSE DE BELLEY
0. Cist. vir. S. Sulpitius, Saint-Sulpice *, en règle,
fem. Bunzium, Bons.
COUVENTS
Il y avait à Belley des Mineurs Observantins, des Capucins, des
Yisitandines et des Ursulines.
Dans le diocèse, on comptait huit prieurés de divers ordres et la
Chartreuse de Pierre-Châtel.
BASILEA, BASEL, BALE
Ancienne ville impériale, Bâle venait d'entrer dans la confédération
des Suisses, quand les Protestants s'y établirent,, en chassèrent
l'évéque et s'emparèrent des biens meubles ou immeubles de l'église.
Il ne resta plus au prince-évêque, à son chapitre, au clergé séculier et
régulier, que certains cantons qui étaient demeurés fidèles ou qui le
redevinrent sous la domination française. C'est au XVIIe siècle que
l'occupation française de la Haute-Alsace, qui relevait de Bâle pour le
spirituel, rendit aux catholiques leur liberté, une partie de leurs biens,
une salutaire influence.
Nous allons seulement nommer les quatre derniers évêques de Bâle,
qui ont précédé notre Révolution, le suffragant français qu'ils se sont
donné et les abbayes situées dans la partie française du diocèse.
1. Petit cartulaire de Vabbaye de Saint-Sulpice en Bugey, par C. Guigne ; in-8 de
ix-198 pages. Lyon, Mongin, 1883.
ÉVÊCHÉ DE BALE 471
70. — Joseph-Guillaume Rinck de BALDENSTEIN, 70e évêque de
Baie.
Elu évêque de Bâle par le chapitre le 22 janvier 1744, sacré le
21 novembre à Besançon par son métropolitain, A. -P. de Grammont,
il écrivit de Porentruy, Bruntutum, lieu de sa résidence, le 13 octobre
1761, au chancelier de France, une lettre qui vengeait la doctrine, les
vertus et la fidélité des Jésuites.
f le 13 septembre 1762.
71. — Simon - Eusèbe - Nicolas de Montjoie d'Hirsingue de
FROHBERG.
Elu le 26 octobre 1762, quoique déjà septuagénaire, et sacré à Gy
par son métropolitain, le cardinal de Choiseul, il aima les arts, fut très
charitable, écrivit en faveur des Jésuites le 11 juillet 1765.
Mais il ne fut pas aussi bien inspiré en 1771, quand il demanda pour
suffragant J.-B.-J. Gobel, dont nous allons bientôt parler.
f le 5 avril 1775.
72. — Frédéric de Wangen de GEROLDSECK.
Elu en 1775 et sacré le 29 mai 1776 par son métropolitain, R. de
Durfort, il passa avec lui et le roi de France en 1779 une convention
territoriale qui fixait la juridiction civile et religieuse.
f le 11 octobre 1782.
73. — Joseph-Sigismond de ROGGENBAGH.
Elu évêque de Bâle en 1783, il se fit sacrer dans sa chapelle de
Porentruy par son métropolitain, R. de Durfort.
Dépouillé de presque tous ses biens par les décrets de l'Assemblée
nationale en 1790, privé de sa juridiction même par Févêque intrus du
Haut-Rhin, Arbogast Martin, en 1791, ballotté par la sédition de ses
propres concitoyens qu'appuyèrent bientôt les troupes françaises, il
chercha un refuge à Bielle en 1793. f à Constance le 9 mars 1794.
Les princes-évêques de Bâle n'ont songé qu'à la fin du XVIIIe siècle
à se donner un auxiliaire ou suffragant français, pour la partie française
de leur diocèse. On est humilié du choix qu'ils ont fait de Gobel.
— Jean-Baptiste-Joseph GOBEL.
Né à Thann (Haute-Alsace) le 1er septembre 1727, ayant été envoyé
472
PROVINCE DE BESANÇON
par son père à Rome, au collège germanique ou à la Sapience, pour y
étudier, s'y distingua par son application et sa conduite. A son retour,
il fut pourvu d'une prébende à Delemont, devint officiai, pro-vicaire,
grand écolâtre du chapitre, gagna la confiance du prince-évêque Froh-
berg, qui le demanda et l'obtint pour suffragant, le sacra évêque de
Lydda en 1771.
Gobel, quoique bien rente par le prince-évêque et par le roi
Louis XVI, s'endetta énormément au jeu, intrigua pour faire ériger
Golmar en évêché.
Elu député du clergé aux Etats-Généraux par le bailliage de Belfort
et d'Huningue, il s'opposa énergiquement aux lois anti-canoniques
jusqu'au lor juin 1790 ; mais à cette époque il changea diamétralement
de conduite.
Ayant prêté le serment schismatique, il se laissa élire évêque consti-
tutionnel dans le Haut-Rhin, la Haute-Marne et à Paris, pour lequel il
opta. Il assista conjointement avec Dubourg-Miroudot, évêque de
Babylone, Charles-Maurice Talleyrand qui sacrait les deux premiers
évêques de la nouvelle église le 24 février 1791, conniva lâchement au
mariage des prêtres, etc.
Affilié plus tard au club des Jacobins, il se présenta le 7 novembre
1793 à la barre de la Convention, y déposa honteusement les insignes
de sa dignité, apostasia et laissa inaugurer la déesse Raison à Notre-
Dame de Paris.
Emprisonné par l'ordre de Robespierre, comme hébertiste, anarchiste,
athée, il fut exécuté le 13 avril 1794. Avant de monter à l'échafaud, il
se ménagea moyennant une confession écrite, signée J.-B.-J. évêque
de Lydda, une absolution sacramentelle.
ABBAYES FRANÇAISES DU DIOCÈSE DE BALE
0. S. B. vir. Morbacum, Morbach.
S. Gregorius, Gregorienthal munster.
0. S. A.fem. Vallis Masonis, Massevaux, chapitre de nobles Alsa-
ciennes.
Ottomaris domus, Ottmarsheim.
0. Cist. vir. Lucella, Lûtzel.
Parisium, Pairis.
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VIENNENSIS PROVINCIA
PROVINCE DE VIENNE
Ville antique, dont le nom servit à désigner une province romaine,
la Viennoise et plus tard à distinguer les seigneurs du pays, les Dau-
phins du Viennois, Vienna, Vienne, était de très bonne heure devenue
une métropole ecclésiastique. Mais la circonscription de cette métro-
pole, la juridiction et les titres de l'archevêque subirent dans le cours
des siècles plus d'un changement, que relate l'histoire.
Il y avait longtemps que les limites de la province ecclésiastique
étaient fixées, quand se tint à Vienne un concile œcuménique, 1311,
à plus forte raison quand, quelques années après, le Dauphiné fut cédé
à la France. Comme le Dauphiné faisait partie de la France en 1516, les
sièges qui s'y trouvaient purent dès lors être pourvus, suivant les
termes du Concordat, par nomination royale.
Deux sièges, relevant du métropolitain, mais non du roi de France,
Genève et Maurienne, devaient être pourvus d'une autre manière :
nous les rangeons à part.
La province de Vienne comprenait sept sièges, cinq en France :
Viennen. Vienne; Dien. Die; Gratianopolitan. Grenoble; Valentinen.
Valence ; Vivarien. Viviers ; deux hors de France : Gebennen. Genève;
Maurianen. Saint- Jean-de-Maurienne. Un huitième siège établi en 1779
dans les limites de la province, mais hors des limites de la France,
Camberiacum, Chambéry, ne releva pas de Vienne, mais immédiate-
ment de Rome.
Cf. Gallia Christiana, tomus XVI ; in-folio, Parisiis, 1865. Ce tome est le troi-
sième et dernier publié par B. Hauréau.
474
PROVINCE DE VIENNE
VIENNA, VIENNE
Cf. Histoire de la sainte église de Vienne, par F.-Z. Collombet ; 3 vol. in-8. Lyon,
1847.
ARCHEVÊQUES DE VIENNE
101. — Pierre de VILLARS *, 101e archevêque de Vienne.
Né à Lyon le 3 mars 1543, fils de François, fut élève des Jésuites
Tournon, à Toulouse, à Paris, docteur en théologie, sacré évêque d<
Mirepoix en 1576, archevêque de Vienne en 1588, succédait sur l'un et
l'autre siège à son oncle Pierre de Villars.
C'était un prédicateur distingué, un écrivain de mérite. Il se démit
de son siège en 1599.
f à Saint-Genis-Laval le 18 juillet 1613.
102. — Jérôme de VILLARS, frère puîné du précédent, nommé
sacré archevêque de Vienne en 1599.
f à Vienne le 18 janvier 1626.
103. — Pierre de VILLARS, cousin, coadjuteur et successeur di
précédent.
Fils de Claude, seigneur de Condrieu, était archidiacre d'Agen, quant
il fut accordé comme coadjuteur à l'archevêque de Vienne ; sacre
archevêque d'Ephèse en 1612, il devint en 1626 archevêque de Vienne:
obtint pour coadjuteur son neveu, qui suit.
f près de Condrieu le 27 mai 1663, doyen des évêques de France.
104. — Henri de VILLARS, neveu, coadjuteur et successeur di
précédent.
Né en 1621, fils de Claude, seigneur de la Chapelle, et de Charlott
Louvet de Nogaret, était capiscol de Vienne, agent général du clergé.
Demandé comme auxiliaire ou coadjuteur par son oncle en 1652,
1. Cf. Moréri, Généalogie de Villars (Lyonnais).
ARCHEVÊCHÉ DE VIENNE 475
fut sacré en 1655 archevêque de Philippe-polis, administra dès lors le
diocèse.
Ayant pris possession du siège archiépiscopal en 1663, il intenta des
procès de juridiction, donna un Breviarium Viennense, qui fut la
première publication de ce genre en France, 1678, confia son petit
séminaire aux Oratoriens, 1681, se fit représenter à l'Assemblée de
1682 par le doyen de son chapitre, Antoine Argoud, l'auteur hypercri-
tique du bréviaire Viennois, dont nous venons de signaler l'apparition.
L'archevêque de Vienne mena un train de grand seigneur, que ne
comportait pas sa situation, quoiqu'il fût le frère d'un lieutenant-géné-
ral et l'oncle de l'illustre maréchal de Villars.
f à Vienne le 27 décembre 1693,' œt. 72, es. 38. — Cinq Villars
avaient occupé le siège de Vienne pendant cent dix-sept ans.
105. — Armand de MONTMORIN.
Transféré de Die, 10 avril-30 novembre 1694. Cf. Die.
Il réédita et imposa le bréviaire de Vienne, fit accepter par ses sufïra-
gants, un seul excepté, la condamnation de Fénelon, et prit d'autres
mesures gallicanes.
Toutefois, chargé avec les évêques du Puy et de Valence, par le pape
Clément XI, du procès de béatification de Jean-François Régis, S. J.,
il s'acquitta de cette charge selon toutes les règles canoniques.
f à Vienne le 6 octobre 1713, aet. 70, es. 21.
106. — François Rerton des Ralres de CRILLON.
Transféré de Vence en 1714. Cf. Vence.
Bon, généreux, magnifique même, et très orthodoxe, il réagit contre
le gallicanisme de ses prédécesseurs, publia la bulle Unigenitus et
pensait à retirer la liturgie viennoise.
f à Vienne le 30 octobre 1720, œt. 75, es. 23.
107. — Henri-Oswald, cardinal de la TOUR D'AUVERGNE.
Né à Berg-op-Zoom en 1671, second fils de Frédéric-Maurice, comte
de la Tour d'Auvergne, et de Henriette de Hohenzollern, avait pour
oncle le cardinal de Bouillon, et pour grand oncle Turenne.
Entré dans les ordres sacrés en vertu d'une vocation très prononcée,
il devint juge primatial à Vienne, et vicaire général de l'archevêque
Montmorin. Il fut de plus coadjuteur de Cluny, dont son oncle avait la
476 PROVINCE DE VIENNE
-
commende; il possédait déjà les abbayes de Redon (Vannes) et de
Gonches (Evreux).
Nommé archevêque de Tours par le Régent en 1719, et n'étant pas
encore préconisé en 1720, il accepta le siège de Vienne, auquel il fut
appelé par un brevet royal du 9 janvier 1721.
Ayant été sacré le 10 mai 1722, il prit possession le 20 août, résolu à
suivre la même ligne que son prédécesseur, Grillon. En avril 1730, il
fit signer le Formulaire à tous ses prêtres. Sept ans plus tard, saint
Jean-François Régis ayant été canonisé, le village de La Louvesc, dio-
cèse de Vienne, où se trouvaient les reliques du saint, fut le théâtre de
fêtes extraordinaires, organisées par l'archevêque.
Créé cardinal par Clément XII le 10 décembre 1737, il se montra
aussi ferme dans ses principes de conduite, aussi bon, aimable et cha-
ritable dans les procédés.
Vieilli, infirme et fatigué, il fit agréer sa démission en 1745 ; reçut en
échange l'abbaye d'Anchin.
f à Paris, dans de grands sentiments de piété, le 22 avril 1747,
set. 76, es. 25, card. 10.
108. — Christophe de BEAUMONT.
Transféré de Bayonne en 1745. Cf. Bayonne.
Le brevet royal du 25 avril 1745, confirmé par les bulles pontificales
peu après, permit au nouvel archevêque de prendre possession le
1er décembre par procureur, le 23 décembre par lui-même.
Parfaitement accueilli du clergé, des grands et du peuple, il n'en fut
que plus regretté, huit mois après, quand il fut transféré à Paris.
Cf. Paris.
109. — Jean d'Yze de SALÉON.
Transféré de Rodez en 1746. Cf. Rodez.
Ayant pris possession le 7 février 1747, il censura toujours les Jan-
sénistes et ne fraya jamais avec les Gallicans ; mais il condamna comme
usuraire le prêt à intérêt et les confesseurs faciles, sans laisser d'être [j
à Vienne ce qu'il avait été à Rodez, à Agen et à Senez, un saint et
savant prélat.
f à Vienne, le 10 février 1751, 9et. 82, es. 21.
ARCHEVÊCHÉ DE VIENNE 477
110. — Guillaume d'HUGUES de la Motte.
Transféré de Nevers, 4 avril-30 décembre 1751. Cf. Nevers.
Il continua sagement et fermement ses quatre prédécesseurs immé-
diats, défendit les Jésuites menacés dès 1759, écrivit, signa et réclama
en leur faveur durant les années 1761 et 1762 ; ses réclamations furent
plus énergiques dans l'assemblée de 1765.
Aussi ne songea-t-on pas à le faire entrer l'année suivante dans la
commission des ordres religieux.
f à Grenoble, le 7 janvier 1774, aet. 84, es. 33.
111. — Jean-Georges Le Franc de POMPIGNAN.
Transféré du Puy en 1774. Cf. Le Puy.
Il brilla dans l'assemblée de 1775 autant par la science et la sagesse
que par l'énergie, ne put néanmoins conjurer la ruine des Antonins,
voulue par Loménie et concédée par Louis XVI.
Bon catéchiste, apologiste éminent de la religion et non moins
vertueux, l'archevêque de Vienne fut chargé de la Feuille en 1789, eut
par là-même une grande et salutaire influence sur les églises de
France.
Mais sa politique avait été imprévoyante à l'assemblée de Romans en
1788 et aux Etats-Généraux de Versailles le 22 juin 1789.
Devenu ministre d'Etat le 4 août 1789, il résigna le siège de Vienne
en faveur du suivant, se concentra ensuite dans les affaires publiques
qui l'absorbèrent, le consumèrent en le décourageant et finirent par le
tuer.
f à Paris, le 29 décembre 1790, œt. 76, es. 48.
112. — Charles-François D'AVIAU du Bois-de-Sanzay *, dernier
archevêque de Vienne.
Né le 7 août 1 736 au château du Bois-de-Sanzay en Poitou, fut élève
des Jésuites à La Flèche, 1745, à Poitiers, 1751 ; c'est alors qu'il
connut le vénérable P. Nectoux.
Reçu docteur en théologie à l'Université d'Angers en 1761, il devint
en 1769 chanoine de Saint-Hilaire à Poitiers et trois ans plus tard
vicaire-général de l'évêque, M. L. de Saint-Aulaire.
Nommé archevêque de Vienne, août 1789, il fut sacré le 3 janvier
1. Cf. Histoire de Mv d'Aviau.... par l'abbé Lyonnet, 2 vol. in-8, Paris, 18i7.
478 PROVINCE DE VIENNE
1790 dans la chapelle du séminaire Saint-Sulpice par le nonce Dugnai
avec Asseline de Boulogne et Goucy de La Rochelle. Ce sacre, à la fois
solennel et clandestin, est le dernier de l'ancien régime.
S'étant immédiatement rendu dans son diocèse, il y combattit avec
une grande vigueur les innovations révolutionnaires, la vente des
propriétés ecclésiastiques, la prestation du serment, la constitutioi
civile du clergé, qui répartissait le diocèse de Vienne entre trois
évêques constitutionnels, dont l'un, l'évêque de l'Ardèche, La Font d(
Savines, était son suffragant.
Forcé de s'enfuir en 1791, il passa dans le Valais, de là se rendit à
Rome. Mais il rentra courageusement dans son diocèse en 1797 avec
des pouvoirs très étendus et quoique caché fit beaucoup de bien.
En 1801, il fut des premiers à donner sa démission. Nommé arche-
vêque de Bordeaux le 9 avril 1802, 19 germinal an X, il prit aussitôt
possession et répara, autant qu'il le put, les maux causés par la Révo-
lution, se faisant également respecter de tous les partis sous l'Empire
et la Restauration.
f à Bordeaux le 11 juillet 1826, set. 90, es. 37.
ABBAYES DU DIOCÈSE DE VIENNE
0. S. B. vir. S. Andréas inferior, Saint- André-le- Bas.
fem. S. Andréas superior, Saint- André-le-Haut.
B. M. de Columnis, Notre-Dame-des-Colonnes.
0. S. A. vir. S. Antonius, Saint- Antoine de Viennois, primitivement
chef-d'ordre, et depuis tête d'une congrégation ei
règle.
0. Gist. vir. Bonse Vallès, Bonnevaux.
fem. Vallis Bressiaci, Val-de-Br essieux.
S. Justus, Saint- Just.
S. Paulus de Bello Ripario, Saint-Paul-de-Beaurepaire.
0. S. Clarae. S. Clara Annoniacensis, Sainte-Claire d'Annonay.
COLLÉGIALES ET COUVENTS
Outre l'église métropolitaine, dédiée à saint Maurice, qui comptait
vingt chanoines et cent clercs inférieurs, il y avait trois collégiales
ÉVÊCHÉ DE DIE 479
dans la ville, Saint-Pierre, Saint-André et Saint-Sévère, deux autres
dans le diocèse , Saint - Bernard de Romans et Saint-Theudier de
Bourgoin.
La ville et le diocèse avaient des Franciscains, des Dominicains, des
Carmes, des Minimes, des Récollets, des Augustins, des Capucins, des
Ursulines, des Visitandines, des Bernardines, des sœurs de l'Annon-
ciade et de Saint-Joseph.
DIA, DIE
Le siège épiscopal de Die avait été occupé par 41 évêques, quand
Grégoire X l'unit au siège de Valence en 1275. Après 412 ans d'union,
les deux sièges furent séparés en 1687 par un édit royal de Louis XIV,
en 1692 par une bulle d'Innocent XII.
42. — Armand de MONTMORIN *, 42e évêque de Die et premier
évêque au rétablissement du siège.
Né en 1643, second fils de Gilbert, seigneur de Montaret, et d'Anne
d'Oisilier, avait embrassé la stricte observance de Cîteaux.
Le roi Louis XIV s'étant décidé à rétablir le siège de Die, Armand
fut appelé à ce siège par brevet royal le 7 janvier 1687. Il ne paraît pas
avoir même tenté d'administrer sans bulles un diocèse non encore
reconstitué canoniquement.
Institué par la bulle qui relevait le siège en 1692, il se fit sacrer en
1693 ; mais il eut à peine le temps de prendre possession.
Transféré à Vienne, 10 avril 1694. Cf. Vienne.
43. — Séraphin Pajot de PLOUY.
Issu d'une famille noble de Champagne, il est le véritable restaura-
teur du siège.
Nommé en effet évêque de Die en 1694 et sacré le 14 novembre, il se
mit à l'œuvre, organisa, régla, créa même.
Un acte surtout l'honore. En 1699, quand la plupart des évêques de
1. Cf. Moréri, Généalogie de Montmorin.
480 PROVINCE DE VIENNE
France, y compris l'archevêque de Vienne, Montmorin, adhéraient à fc
condamnation de Fénelon, l'évêque de Die écartant la question d(
doctrine, approuva et loua la conduite de l'archevêque de Cambrai.
f à Die, le 44 novembre 1701, set. ? es. 7.
44. — Gabriel de COSNAC*.
Né en 1652, second fils d'Armand, seigneur de Gosnac et de Marie
Veilhan de Penacors, docteur en théologie, était neveu de Daniel,
archevêque d'Aix, qui lui céda en 1701 son abbaye d'Orbestier (Luçon).
Nommé évêque de Die en 1702, il se fit sacrer le 23 juillet. Son
épiscopat, qui fut long, ne nous offre aucun événement notable.
Héritier de la terre de Gosnac, Gabriel la légua par testament à son
cousin Jean, seigneur d'Espeyruc. Dès 1719, il avait résigné son abbaye
au fils de ce seigneur, et le 15 avril 1734, il lui résigna aussi son siège.
f la même année, set. 82, es. 32.
45. — Daniel-Joseph de GOSNAG.
Né le 30 octobre 1700, fils de Jean, seigneur d'Espeyruc, légataire
de Gosnac, et de Marie Faulcon de la Jugie, reçut en 1719 l'abbaye
d'Orbestier (Luçon), était prévôt d'Aix, suivit à Paris l'archevêque
Vintimille en qualité de vicaire général.
Nommé évêque de Die, le 23 avril 1734, il se fit sacrer le 24 octobn
au séminaire Saint-Sulpice de Paris.
f à Vienne, le 10 septembre 1741, set. 41, es. 7.
— Jean-Baptiste Gautier d'AURIBEAU, natif d'Apt, docteur en
théologie, ancien vicaire général du saint évêque Foresta, nommé
évêque de Die, refusa, se contentant de la prévôté d'Apt, où il mourut
le 28 mars 1747 en odeur de sainteté.
46. — Georges-Gaspard-Alexis de Plan des AUGIERS, dernier
évêque de Die.
Né à Digne le 10 juillet 1709, eut pour guide et pour modèle son
oncle Guillaume d'Hugues, alors vicaire général d'Embrun, qui monta
en 1740 sur le siège de Nevers, en 1751 sur le siège de Vienne.
Nommé évêque de Die en 1741 et sacré le 24 février 1742, G.-G. Alexis
1. Cf. Courcy, Chevaliers du Saint-Esprit , Généalogie de Gosnac (Limousin).
ÉVÊCHÉ DE GRENOBLE 481
prit à cœur tous ses devoirs. En 1761, il fut un ardent défenseur des
Jésuites.
Son siège étant supprimé par la constitution civile du clergé, il pro-
testa, fut contraint de s'enfuir1.
f à Rome, fin avril 1794, aet. 85, es. 53, doyen des évoques de
France.
ABBAYES DU DIOCÈSE DE DIE
0. Cist. vir. Lioncellum, Léoncel.
Vallis Crescens, Valcroissant.
GRATIANOPOLIS, GRENOBLE
61. — Etienne, cardinal LE CAMUS 2, 61e évêque de Grenoble.
Né le 24 novembre 1632 à Paris d'une famille de robe, docteur de
Sorbonne en 1650, aumônier du roi, mena une vie mondaine jusqu'en
1666. Alors il changea de vie en fréquentant la Trappe, l'Oratoire et
Port-Royal, gagna la faveur du roi, qui lui offrit d'abord l'évêché de
Bazas et finit par lui donner, le 8 janvier 1671, l'évêché de Grenoble,
vacant depuis la mort du vieux Pierre Scarron.
Sacré le 24 août 1671, l'évêque de Grenoble se porta comme réfor-
mateur austère des séculiers et des réguliers, plut au pape Innocent XI,
sans déplaire au roi Louis XIV, eut le bonheur de n'être pas convoqué
ni député à l'Assemblée de 1682.
Innocent XI, qui refusait alors impitoyablement de confirmer toutes
les nominations royales, ayant créé cardinal motu proprio, le 2 septem-
bre 1686, Etienne Le Camus, et le roi exprimant son étonnement, il y eut
quelque temps de la froideur entre Versailles et Grenoble. Mais peu à
1. Cf. Pierre Fédon et le diocèse de Die pendant la Révolution, par l'abbé V. Mazet,
aumônier de la Nativité de Valence, in-8 de 32 p. Montbéliard, imp. Hoffmann, 1881.
2. Cf. Histoire du cardinal Le Camus, évêque et prince de Grenoble, par l'abbé
Ch. Bellet ; gr. in-8. Paris, Picard, 1886.
31
482 PROVINCE DE VIENNE
peu le cardinal, par ses manières insinuantes, ses concessions et so]
savoir-faire, rentra en faveur à la cour.
Ce prélat dont la figure est si difficile à saisir, a été et sera long-
temps l'écueil des peintres, qui cherchent avant tout la ressemblance.
f le 12 septembre 1707, aet. 75, es. 36, card. 21.
62. — Ennemond Alleman de MONTMARTIN.
Issu d'une famille noble du Dauphiné et des barons de Faucigny,
docteur de Sorbonne, préchantre de Vienne.
Nommé évêque de Grenoble en 1707, il se fit sacrer à Paris le 6 mai
1708, ne prit possession que le 7 mars 1709, assista en 1711 l'arche-
vêque de Vienne, qui sacrait son parent, Joseph-Gaspard de Montmo-
rin, évêque d'Aire.
f à Fontainebleau le 28 octobre 1719, ast. ? es. 12.
63. — Paul de GHAULNES.
Transféré de Sarlat, 1720-1721. Cf. Sarlat.
Après vingt ans d'une absence obligatoire et méritante, il revenait
dans son pays natal pour y faire beaucoup de bien en quatre ans, mais
sans bruit.
C'est peut-être ce que veut exprimer B. Hauréau par trois mots
assez obscurs : Parvum nomen assecutus.
f à Grenoble le 20 octobre 1725, set. ? es. 24.
64. — Jean de GAULET.
Né à Toulouse le 6 avril 1693, petit-neveu du fameux F.-E. Gaulet
évêque de Pamiers, était chanoine de Saint- Sernin, aumônier du roi,
docteur de Sorbonne, vicaire général de Tressan à Nantes et à Rouen.
Nommé évêque de Grenoble en 1725 et. sacré à Paris, le 14 avril
1726, au noviciat des Jésuites, il n'hésita pas à se rendre au concile
d'Embrun ; il surveilla les Dominicains jansénistes de Grenoble, fit
donner une mission par Brydaine dans sa ville épiscopale en 1739,
recourut souvent aux Jésuites pour les missions et autres saints
ministères.
Quand les Jésuites furent en péril, 1761 et années suivantes, il les
défendit courageusement.
f à Grenoble, le 27 septembre 1771, set. 79, es. 46, léguant à la ville
sa bibliothèque de 40,000 volumes.
EVECHE DE GRENOBLE
65. — Jean de Cairol de MADAILLAN.
Transféré de Vence en 1774. Cf. Vence.
Ayant pris possession le 23 janvier 1772, il consentit au démembre-
ment de son diocèse ; c'est alors que le Décanat de Savoie forma le
nouveau diocèse de Chambéry, dont nous parlerons bientôt.
L'évêque de Grenoble se démit de son siège en 1779, mais garda son
abbaye de Sordes (Acqs) ; il la possédait encore en 1788. C'est à partir
de là que nous le perdons de vue lui-même.
66. — Marie-Anne-Hippolyte Hay de BONTEVILLE.
Transféré de Saint-Flour en 1779. Cf. Saint-Flour.
Ayant pris possession le 9 février, il aurait dû réformer son caractère
et corriger ses mœurs qui laissaient à désirer, dit Hauréau. Malheu-
reusement il n'en fit rien.
Il résista sans prudence aux innovations de Vizille, finit par y perdre
la tête et se suicida le 6 octobre 1788, set. 47, es. 12.
67. — Henri-Charles du LAU d'Allemans.
Né dans le diocèse de Périgueux, de la même famille que le dernier
archevêque d'Arles, était vicaire général de La Rochefoucauld à Rouen.
Nommé évêque de Grenoble en 1788, il fut sacré le 19 avril 1789 au
moment où se faisaient les élections pour les Etats-Généraux ; il prit
possession au milieu des agitations politiques, communes à toute la
France et particulières au Dauphiné, compliquées pour lui de la triste
fin de son prédécesseur.
En 1791, voyant son siège envahi par l'intrus Pouchot, il passa dans
le Piémont, de là à Martigny en Valais.
Il refusa de se démettre en 1801 ; f le 4 avril 1802, œt. ? es. 13.
ABBAYES DU DIOCÈSE DE GRENOBLE
0. Cist. fem. Haia, Les Ayes.
Carthusia Major, La Grande Chartreuse, chef-d'ordre, maison-mère,
en règle.
Nommons seulement dans la période qui nous occupe un prieur
général des Chartreux, dom Innocent Le Masson, qui fut élu en 1675 et
484 PROVINCE DE VIENNE
-
mourut en 1703. Ce fut à la fois un saint réformateur, un écrivain
distingué, un homme hors ligne.
COLLÉGIALES ET COUVENTS
On comptait à Grenoble deux collégiales : Saint-André et La
Madeleine.
Il y avait dans la ville des Dominicains, des Franciscains, des
Minimes, des Récollets, des Capucins, des Augustins, des Visitandines,
des Ursulines, et un collège de la Compagnie de Jésus.
VALENTIA, VALENCE
65. — Daniel de COSNAC, évêque de Valence et Die.
Né en juin 1626 au château de Cosnac, près de Brives, fils de Fran-
çois, et d'Eléonore de Talleyrand-Chalais, étant cadet et laid, fut donné
à l'église. S'il garda ses mœurs pures, il ne fut pas moins mondain,
intrigant, courtisan éhonté du prince de Conti, de Mazarin, de Monsieur,
frère unique du roi : ce qui lui valut plus d'une disgrâce, comme il le
raconte lui-même dans des Mémoires que l'on croyait perdus, mais
qu'a retrouvés et publiés en 1852 un de ses arrière-neveux, aux applau-
dissements des érudits, sans profit pour les âmes pieuses.
Le siège de Valence et Die, occupé durant 70 ans par trois Gelas de
Léberon, était vacant le 22 juillet 1654, jour où Mazarin y fit appeler
Cosnac, qui n'avait pas encore reçu les saints ordres. Les ayant reçus à
Paris, et les bulles étant arrivées, il se fit sacrer à Senlis le 24 octobre
1655.
Il ne résida que par occasion dans son diocèse. En bon gallican, il y
déploya son zèle contre les Huguenots, que poursuivait la cour, siégea
dans l'Assemblée de 1682, reparut dans celle de 1685, toujours hostile
au pape, obséquieux pour le roi.
C'est ainsi qu'il parvint à se faire nommer archevêque d'Aix en 1687,
méritant toutefois que ses bulles fussent retardées de six ans. Cf. Aix.
ÉVECHÉ DE VALENCE 485
66. — Guillaume BOCHART de Champigny.
Né en 1650, le troisième des douze enfants de Jean, seigneur de
Champigny, maître des Requêtes au Parlement de Normandie, et de
Marie Boivin, était docteur en théologie, archidiacre de Pontoise, quand
il assista comme député du second ordre au nom de la province de
Rouen à l'Assemblée de 1682.
Le 4 novembre 1687, il fut nommé évêque de Valence, mais non de
Die, qui eut dès lors son évêque particulier. N'ayant obtenu ses bulles
qu'en octobre 1693, il se fit sacrer le 30 novembre par Golbert de
Rouen au noviciat des Jésuites de Paris et prit enfin possession de son
siège.
Dans l'Assemblée, nous ne disons pas le Concile, de sa province,
mai 1699, il approuva la sentence qui condamnait Fénelon, tout en
louant le vertueux archevêque.
f à Paris le 4 juillet 1705, set. 55, es. 12.
67. — Jean de CATELAN.
Né à Toulouse, d'une illustre famille de robe.
Nommé évêque de Valence le 15 août 1705, fut sacré le 21 février
1706. Outre ses mandements, tous recommandables, il a fait imprimer
un ouvrage historique important 4, dont il est l'auteur.
f à Valence, janvier 1725, aet. ? es. 19.
68. — Alexandre MILON.
Né à Paris le 4 juin 1688, d'une noble famille de l'Anjou.
Nommé évêque de Valence en 1725 et sacré le 31 mars 1726, reçut
en 1735 l'abbaye de Valsecret (Soissons), qu'il résigna peu après. Mais
ayant reçu en 1742 l'abbaye de Fleury ou de Saint-Benoît- sur-Loire, il
la garda jusqu'à sa mort.
Cet évêque n'est remarquable aux yeux de B. Hauréau que par la
longue durée de son épiscopat. La vérité est qu'il était l'ami de Beau-
mont, le défenseur convaincu des Jésuites et l'adversaire décidé des
Jansénistes, ce qu'ignorait l'historien.
f à Saint-Benoît-sur-Loire le 18 novembre 1771, 33t. 84, es. 46.
1. Les antiquités de V église de Valence, in-4, Valence, 1724.
486 PROVINCE DE VIENNE
69. — François-Fiacre de GRAVE.
Né le 6 janvier 1724, dans le diocèse de Bordeaux.
Nommé évêque de Valence en 1771, fut sacré le 26 avril 1772.
f à Paris le 1er juillet 1787, set. 64, es. 14.
70. — Garriel-Melchior de MESSEY.
Né en 1748 au château de Bielle, dans le diocèse de Langres, comte
de Lyon en 1786, vicaire général de Boisgelin à Aix, abbé de Saint-
Romain de Blaye depuis 1779.
Nommé évêque de Valence en 1787 et sacré à Paris le 5 octobre 1788,
ne fit qu'une courte apparition dans son diocèse, que remuaient les
passions révolutionnaires et protestantes.
Forcé de s'éloigner, il était à Paris en janvier 1791, quand devaient
se prêter les serments. Ayant appris l'intrusion sur son siège de Fran-
çois Marbos, il se retira à l'abbaye de Saint-Maurice-en- Valais.
En 1801, il refusa de donner sa démission ; mais il la donna peu de
jours avant de mourir.
f à Vienne, en Autriche, le 17 mars 1806, aet. 58, es. 18.
ABBAYES DU DIOCÈSE DE VALENCE
0. S. B. fem. Subdio vel Sadio, Soyons.
0. Gist. fem. Verneso, Vernaison.
0. S. A. vir. S. Rufus, Saint-Ruf, abbaye célèbre, tête d'une Goi
grégation, supprimée au milieu du XVIIIe siècle.
vivarium, viviers
77. — Louis-François de la BAUME1 de Suze, 77e évêque d(
Viviers.
Né vers 1£95, second fils de Rostaing de la Baume, comte de Su:
1. Cf. Courcy, Chevaliers du Saint-Esprit, p. 72. — Généalogie de la Baut
(Dauphiné).
ÉVÊCHÉ DE VIVIERS 487
en Dauphiné et de Catherine Grolée de Mevouillon, dame de Bressieu,
embrassa jeune encore la vie ecclésiastique.
Il était à peine sorti de l'adolescence quand il fut appelé par Jean de
l'Hostel, évêque de Viviers, à participer au gouvernement du diocèse.
Cet évêque, l'obligé de la famille de la Baume, était nonagénaire.
Louis-François, nommé coadjuteur, fut sacré1 le 14 mai 1618, évêque
de Pompéiopolis ; l'évêque de Viviers étant mort le 6 avril 1621, il lui
succéda et se montra dès le début ce qu'il fut toute sa vie, un saint
prélat, à mœurs antiques.
Durant sa longue carrière épiscopale, il assista à des sacres d'évê-
ques, à des assemblées du clergé, mais non à l'assemblée de 1682,
quoiqu'il y eût été convoqué. Son bonheur et son devoir le retenaient
dans son diocèse.
Abbé de Mazan et d'Orbestier, il profita de ses revenus pour fonder
près de son palais un séminaire qu'il confia aux prêtres de Saint-
Sulpice.
f au Bourg-Saint- Andéol, le 5 septembre 1690, set. 95, es. 72, doyen
des évêques de France et peut-être de la chrétienté.
78. — Charles-Antoine de la Garde de CHAMBONAS.
Transféré de Lodève, 1690-1692. Cf. Lodève.
Neveu et successeur du précédent, mais nullement son imitateur, il
plaida contre les chanoines, réduits à la portion congrue. Ayant obtenu
gain de cause en cette affaire, il fut doublement frustré ensuite quand
il accusa de vol son propre économe, que le tribunal acquitta.
Dans l'assemblée provinciale de Vienne, mai 1699, il condamna
Fénelon sans réserve aucune. Il résida le moins possible.
f à Paris, le 21 février 1713, a3t. ? es. 42.
79. — Martin de BATABON.
Transféré d'Ypres, 1713. Cf. Ypres.
Il ne prit possession que le 22 décembre 1714, quoiqu'il eût reçu ses
bulles l'année précédente ; et quoique nommé en 1716 abbé de Saint-
Barthélémy de Noyon, il vendit le riche domaine de l'Argentière,
appauvrissant ainsi ses successeurs, les évêques de Viviers.
l.Nous ne voyons pas pourquoi Hauréau recule jusqu'au 15 décembre 1628, le
sacre de l'évêque de Pompéiopolis, à qui pourtant il accorde 69 ans d'épiscopat.
PROVINCE DE VIENNE
En 1723, résolu de donner sa démission, il permuta son évêché pour
l'abbaye de Mortemer.
f le 8 juin 1728, aet. 74, es. 35.
— Etienne-Joseph de la FARE, abbé de Mortemer (Rouen), depuis
1721, permuta son abbaye pour l'évêché de Viviers, février 1723. Mais
nommé évêque de Laon le 24 août suivant, il accepta. Cf. Laon.
80. — François-Renaud de VILLENEUVE.
Né le 2 avril 1683 dans le diocèse d'Aix, était directeur du séminaire
et vicaire général de l'archevêque, Charles de Vintimille.
Ayant été nommé évêque de Marseille le 7 octobre 1723 pour rem-
placer Belsunce, nommé évêque-duc de Laon, et celui-ci ayant refusé
de quitter son siège, Villeneuve fut nommé évêque de Viviers peu
après, et sacré le 13 août 1724.
Cet évêque est loué par les uns, dit Hauréau, et c'est à bon droit,
ajoutons-nous, pour sa piété, sa conduite et son zèle, il est blâmé par
d'autres, et c'est encore sa gloire, pour avoir censuré quelques-uns
de ses prêtres entachés de jansénisme. Il fut en effet un pasteur exem-
plaire, ferme, orthodoxe ; s'empressa de féliciter le P. Girard de son
acquittement, 1732.
Ayant reçu en 1743 l'abbaye de Saint-Lucien de Beauvais qu'avaient
possédée successivement les deux Bossuet, il bâtit le superbe palais
épiscopal de Viviers.
Transféré à Montpellier en 1748. Cf. Montpellier.
81. — Joseph Rolin de MOREL DE MONS.
Né en 1715 a Aix, était neveu et vicaire général du précédent, qui le
demanda pour son successeur.
Nommé évêque de Viviers en 1748, il fut sacré le 6 octobre par son
oncle dans la chapelle du séminaire Saint-Sulpice et alla prendre
aussitôt possession de son siège.
Il réclama plusieurs fois en faveur des Jésuites de 1761 à 1765.
Fit sa démission en 1778.
f le 19 septembre 1783, set. 68, es. 35.
82. — Charles de la Font de S AVINES.
Né le 17 février 1742 à Embrun, fils de Charles, comte de Savines,
ÉVÊCHÉ DE GENÈVE
et de Polixène de Castellane, était vicaire général de J.- A. de Castellane
à Mende.
Nommé évêque de Viviers à l'âge de 36 ans, il fut sacré le 26
juillet 1778.
On sait qu'il prêta le serment schismatique en 1791 4 et qu'il devint
ainsi l'évêque constitutionnel de l'Ardèche jusqu'en 1793. Alors il
apostasia, sans se marier pourtant (Annales catholiques, t. III, p. 433);
il essaya de justifier son serment.
Pour dire la vérité, il devint fou. Ayant eu l'audace de refuser sa
démission au gouvernement en 1801, il fut enfermé à Gharenton, d'où
il sortit guéri ou corrigé. Plus tard il se repentit.
f à Embrun le 5 janvier 1815, âgé de 73 ans.
ABBAYES DU DIOCÈSE DE VIVIERS
0. S. B. vir. Grudatium, Cruas.
fem. Villa Dei, Villedieu.
0. Gist. vir. Mansiada, Mazan.
Gampi boni, Chambons.
0. S. Clarae. S. Clara de Albinatio, Sainte-Claire d'Aubenas.
GEBENNA, etc., GENÈVE, etc.
Les évêques de Genève, chassés de leur ville épiscopale par les
Protestants, mais établis avec leur chapitre dans la ville voisine
d'Annecy, quoique canoniquement sufîragants de l'archevêque de
Vienne, ainsi que les évêques de Maurienne, ne relevaient pas pour
cela du roi de France. Deux abbayes de leur diocèse, qui étaient sou-
mises à la collation du roi, ne formaient pas un lien de sujétion. Il y
avait relation de voisinage, de langue commune, d'intérêts religieux,
et c'était tout.
1. Cf. Le Schisme constitutionnel dans VArdèche, par M. S. Brugal (Firmiii
Boissieu), dans la Revue de la Révolution, avril et mai 1889.
PROVINCE DE VIENNE
Un nouveau siège épiscopal établi à Chambéry en 1779, pour gouver-
ner spirituellement un territoire jusque-là dépendant de Grenoble, fut
affranchi non-seulement de Grenoble, mais encore de Vienne.
C'est seulement à l'époque de notre Révolution, quand Annecy,
Chambéry, Saint-Jean-de-Maurienne et Moutiers en Tarentaise eurent
été occupés par nos armées, que les prélats résidant dans ces villes
furent assujettis au gouvernement français. Pour cette raison ils vont
être mentionnés ici, après les évêques de Genève dont nous donnons
la série plus complète.
EVÊQUES DE GENÈVE
97. — Jean d'ARENTHON d'Alex, 97e évêque de Genève.
Sacré le 9 octobre 1661, succédait à Charles- Auguste de Sales, neveu
de saint François de Sales.
f le 4 juillet 1695, set. 75, es. 24. Nous avons sa vie édifiante, écrite
par dom Innocent Le Masson, général des Chartreux.
98. — Michel-Gabriel de ROSSILLION de Bernex, chanoine régu-
lier de Saint-Antoine.
Sacré le 6 octobre 1697.
f à Annecy le 23 avril 1734, aet. 77, es. 37. Sa vie, qui est celle d'un
saint, fut publiée à Paris, in-12, 1751, par le P. Boudet.
99. — Joseph - Nicolas Deschamps de CHAUMONT, abbé de
Chesery ; sacré évêque de Genève le 23 mai 1741.
f le 2 novembre 1763.
100. — Jean-Pierre BIORD, docteur de Sorbonne, vicaire général
du précédent ; sacré évêque de Genève le 12 août 1764, s'opposa le
plus qu'il put à l'érection d'un siège épiscopal à Chambéry. C'était un
prélat pieux, charitable et zélé pour l'instruction de la jeunesse.
f le 7 mars 1785.
101. — Joseph-Marie PAGET, dernier évêque de Genève.
Sacré à Turin le 27 mai 1787, gouverna saintement son diocèse,
même après qu'il se fut réfugié à Turin. Il donna sa démission le 4
ÉVÊCHÉ DE CHAMBÉRY 491
février 1802. Mais quoique démissionnaire, il eut la joie en 1804 de
pontifier à Genève même, dans l'église de Saint-Germain, sur l'invita-
tion de l'évêque concordataire Mérinville, et sous la protection des
autorités françaises.
f à Saint-Julien, son pays natal, le 23 avril 1810, aet. 83, es. 23.
ABBAYES DU DIOCÈSE DE GENÈVE
0. S. B. vir. Talveriae, Talloires.
0. Cist. vir. Alpes, Aulps.
Chesiriacum, Chesery.
Abundantia, Abondance, unie à la collégiale de Thonon.
fem. Bonus locus, Bonlieu.
Sancta Catharina, Sainte- Catherine.
0. S. A. vir. Sisium, Sixt.
Intermontes, Entremont.
0. S. Claras. Aquianum, Evian.
Sancta Grux, Sainte-Croix.
Deux de ces abbayes, Abondance et Entremont, sont portées dans
YAlman ach royal de France, nous ne savons pas bien à quel titre.
CAMBERIACUM, CHAMBÉRY
Une bulle de Pie VI, datée du 8 juillet 1775, avait démembré de
Grenoble le Décanat de Savoie. Une autre bulle du même pape, datée
du 18 août 1779, érige un siège épiscopal à Ghambéry et lui donne
pour circonscription ce même décanat, enlevé à Grenoble, soumettant
le nouveau siège immédiatement au pape, sans aucune dépendance de
Vienne.
Cf. Besson, Mémoire pour l'histoire ecclésiastique de la Savoie ; 1 vol. in-4. Nancy,
1759. — Le cardinal Billiet, Mémoire pour servir à V histoire ecclésiastique du dio-
cèse de Chambéry ; 1 vol. in-8. Ghambéry, 1865.
492 PROVINCE DE VIENNE
— Michel CONSEIL, premier évêque de Chambéry.
Né à Mégève le 19 mars 1716, était chanoine, officiai et vicaire géné-
ral de Genève. Nommé en 1779 évêque de Chambéry par le roi de
Sardaigne Victor-Amédée III, et sacré le 30 avril 1780, il organisa son
chapitre, visita les paroisses, donna bon exemple à ses prêtres.
La Savoie ayant été envahie par les Français en septembre 1792,
l'évêque de Chambéry, malgré sa condescendance, fut déclaré déchu
de son siège pour refus de serment. On le laissa néanmoins dans le
palais épiscopal. C'est-là qu'il mourut le 27 septembre 1793, set. 78,
es. 14.
Avant de mourir, il avait vu F.-Th. Panisset, un de ses prêtres,
revenant de Lyon où il était allé se faire sacrer par Adrien Lamourette
et se donnant comme évêque constitutionnel du Mont-Blanc.
S. JOANNES MAURIANENSIS, SAINT-JEAN
DE MAURIENNE
— Charles -Joseph Compans de BRICHANTEAU, 56° évêque de
Maurienne, avait été sacré le 23 avril 1780. Déclaré déchu de son siège,
après l'invasion française, il passa les Alpes, septembre 1792. Nous le
perdons alors de vue.
TARENTASIA, TARENTAISE
La province des Alpes-Grées, assise au sommet des Alpes, ayant
pour métropole Tarentasia, Tarentaise ou Moutiers, avait pour suffra-
gants Augusta Praetoria, Aoste, et Sedunum, Sion.
Cf. Gallia Christiana, tomus XII , ubi de provincia Senonensi et de provincia
Tarentasiensi agitur. Ce tome étant de 1780, ne va pas jusqu'au dernier archevêque.
ARCHEVÊCHÉ DE TARENTAISE 493
— Joseph de MONTFALGON du Gengle.
Né à Saint-Offenge-Dessous le 12 février 1732.
Sacré à Turin archevêque de Tarentaise le 14 août 1785.
Chassé de son siège par les troupes françaises en 1792, il revint à la
suite de l'armée piémontaise ; mais il tomba aussitôt malade.
f à Moutiers le 20 septembre 1793, 33t. 62, es. 8.
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APPENDICE
ÉVÊCHÉ DE QUÉBEC
Dans la NOUVELLE FRANGE ou CANADA, jusqu'à la fin de la
domination française.
Cf. Almanach royal, années successives jusqu'en 1760. — Gallia Christiana,
tomus VII, au chapitre des missions étrangères. — Aug. Gosselin, Vie de MvT de
Laval, citée en note.
4. — François de LAVAL-MONTMORENCY, premier évêque de
Québec.
Né au château de Montigny-sur-Avre en mars 1622, fils de Hugues
de Laval, seigneur de Montigny, et de Michelle Péricard, fut élève des
Jésuites à La Flèche, puis à Paris, devint grand archidiacre d'Evreux.
Désigné pour être vicaire apostolique de la Nouvelle-France, il fut
sacré à Paris, dans l'église de Saint-Germain-des-Prés, par le nonce,
le 8 décembre 1658, sous le titre d'évêque de Pétrée, et partit aussitôt
pour sa mission.
Québec ayant été érigé en siège épiscopal par Clément X en 1673, il
prit le titre d'évêque de Québec, bénit les œuvres existantes, en fonda
de nouvelles.
Donna sa démission en 1688, resta néanmoins au Canada.
f à Québec le 6 mai 1708, set. 87, es. 50. en odeur de sainteté *.
2. -— Jean-Baptiste de la Croix de Chevrières de SAINT-
VALLIER.
Sacré évêque de Québec en 1688.
f en 1728.
1. Cf. Vie deMw de Laval, premier évêque de Québec et apôtre du Canada, par
l'abbé Aug. Gosselin ; 2 vol. in-8. Québec, 1890.
APPENDICE 495
3. — Louis-François du Plessis de MORNAY.
Sacré évêque d'Euménie le 22 avril 1714, coadjuteur du précédent,
lui succéda de droit en 1728, mais ne prit jamais possession en per-
sonne ; il se démit en 1733.
4. — Pierre-Herman DOSQUET.
Sacré évêque de Samos à Rome le 25 décembre 1727, devint en 1733
évêque de Québec ; donna sa démission en 1738. Son nom se trouve
encore dans YAlmanach royal de 1759.
5. — François-Louis Pourroy de LAUBERIVIÈRE.
Sacré évêque de Québec en 1739.
f en 1741.
6. — Henri-Marie du Breil de PONTBRIAND.
Noble breton, chanoine de Rennes, avait pour frères Henri-Guillaume,
auteur célèbre, et René-François, le père des Petits Savoyards à Paris.
Sacré évêque de Québec le 9 avril 1741, il mourut à Montréal, le
29 juin 1760, suivant la Biographie-Didot.
VAlmanach royal cesse de donner les évêques de Québec à partir
de 1761. Le Canada n'appartenait plus à la France.
II
ÉVÊGHÉS DE LA CORSE
r
Depuis le commencement de la domination française.
SUFFRAGÂNTS DE GÊNES
Cf. Almanach Royal, années successives, à partir de 1772.
MARIANA et AGGIA réunis. — Résidence : BASTIA
1. — Nicolas STEFANINI, sacré évêque de Sagone, devint en
1772 évêque de Mariana et Accia.
f en 1775.
496
APPENDICE
2. — François CITADELLA, transféré de Nebbio en 1776 à Mariant
et Accia.
f en 1781.
3. — Pierre Peineau du VERDIER, né en 1721 à Tonneins, était
prêtre de l'Oratoire. Nommé évêque de Mariana et Accia, il fut sacré le
7 avril 1782.
f en 1787.
4. — Ignace-François de JOANNIS de Verclos. dernier évêque
légitime.
Né le 19 février 1733 à Avignon, était prêtre de Saint-Sulpice.
Nommé et sacré évêque de Mariana et Accia en 1788, se vit presqw
aussitôt en butte aux passions révolutionnaires. Sa résidence ayant ét(
choisie comme siège de l'évêque constitutionnel en 1791, il protesta,
se retira en Italie. Il était à Rome le 23 décembre 1794, quand lui par-
vint la rétractation solennelle de l'intrus, Ignace-François Guasco. Il
rentra dans son diocèse pendant l'occupation anglaise.
f à Pérouse, mai 1801, set. 69, es. 11.
NEBBIO. — Résidence : SAINT-FLORENT
1. — François CITADELLA, né dans le diocèse de Sagone le 4 avril
1740, fut sacré évêque de Nebbio en 1772 et transféré à Mariana en
1776. Cf. Mariana.
2. — Dominique de SANTINI dernier évêque.
Né à Rastia le 29 août 1729, fut sacré évêque de Nebbio le 15 juillet
1776. Forcé à l'exil en 1791, il gagna Rome, obtint un secours du pape
en 1795.
Dernier survivant des évêques de la Corse à la fin de 1801, il donm
sa démission et mourut quelques années après, octogénaire.
SUFFRAGANTS DE PISE
ADJACIUM, AJACCIO. — Résidence : AJACCIO
— Renoit-Antoine DORIA, 48e évêque d'Ajaccio.
Né le 20 novembre 1722 à Rogliano, dans le diocèse de Mariana, était
APPENDICE 497
patrice de Gênes, devint après la conquête de la Corse, conseiller du
roi de France.
Il avait été élu évêque d'Ajaccio en 1769 pour succéder à Bernardin
Genturione, et sacré le 28 mai. En 1771, il tint un synode célèbre.
Forcé de fuir en 1791, il se rendit en Italie.
f à la Spezzia le 17 septembre 1794, set. 72, es. 35.
SAGONE. — Résidence : VIGO
— François-Matthieu GUASGO, dernier évêque de Sagone.
Né le 21 novembre 1720 à Bastia, d'une bonne maison, avait été
sacré évêque de Nebbio le 6 août 1770. Transféré à Sagone deux ans
après, il brigua les suffrages en 1789; mais l'abbé Peretti fut élu
député aux Etats-Généraux,
Son diocèse étant supprimé par la constitution civile du clergé, il se
retira d'abord à Bastia, où il fut témoin de l'intrusion d'Ignace-François
Guasco ; de là il se rendit à Capraja, puis à Livoume ; rentra en Corse
et mourut avant 1801.
ALERIA. — Résidence : GERVIONE
— Jean-Joseph-Marie de GUERNES, dernier évêque d'Aleria.
Né le 23 mars 1725 à Chambon, dans le diocèse de Limoges, était
vicaire général de Cicé à Auxerre.
Nommé évêque d'Aleria, il fut sacré le 6 août 1770. Vivait encore en
1789, mais était mort avant 1801.
III
ABBÉS COMMEND AT AIRES EN 1788
Laissant de côté les abbayes de femmes et tous les couvents, nous
relevons les seules abbayes d'hommes soumises à nomination du roi
et nous donnons leur situation telle qu'elle était en 1788 d'après
YAlmanach royal. ~
498
APPENDICE
795
Quatre ordres seulement ont fourni des abbayes à la nomination du
roi ou à la commende, savoir :
0. S. B., ordre de Saint-Benoît, 376 abbayes
0. Gist. ordre de Citeaux, 187 —
0. S. A., ordre de Saint- Augustin, 126 —
0. Prsem., ordre de Prémontré, 62 —
L'ordre de Cluny, la congrégation des Célestins, la réforme des
Feuillans, ont laissé tout au plus chacun une abbaye à la commende. Les
ordres de Grandmont, de Fonte vrault, des Chartreux, n'ont jamais eu
d'abbaye proprement dite, pas plus que les ordres mendiants ou que les
clercs réguliers ; et même quelques abbayes chefs-d'ordre sont restées
ou sont revenues en règle : les Blancs-Manteaux et Sainte-Geneviève
de Paris, Chancelade, Citeaux, Clairvaux , La Trappe , Sept-Fonts ,
Prémontré, etc. ; on ne les trouvera pas ici. En revanche, on y trou-
vera d'autres abbayes, remises depuis peu en commende. En faisant
abstraction des variantes de l'orthographe, on se servira de cette liste
comme d'une table alphabétique pour les abbayes.
Acey, Cit., Besançon, 1779, de Marnesia, comte de Lyon.
Ahun, S. B., Limoges, 1768, de Nesmond.
Aiguebelle, Cit., Saint-Paul-Trois-Châteaux, 1762, de Peynier.
Aiguevive, S. A., Tours, 1760, Noguier.
Airvaux, S. A., La Rochelle, 1786, du Houx de Dombasle, vicaire
général de Laon.
Aisnay, Lyon, 1758, de Jarente.
Ambournay, S. B., Lyon, 1783, unie à Belley.
Andernes, S. B., Boulogne, 1788, de Montrichard, vie. gén. de Cambrai.
Angle, S. A., Poitiers, 1782, Gabon.
Angles, S. A., Luçon, 1770, de Sinety.
Aniane, S. B., Montpellier, 1782, de Joussineau.
Ardenne, Prém., Bayeux, 1765, Booth, vicaire général de Narbonne.
Ardorel, Cit., Castres, 1761, de Lescoet, comte de Lyon.
Arles, S. B., Perpignan, 1776, l'évêque d'Aire.
Artoux, Prém., Acqs, 1784, d'Haraneder, chanoine de Bayonne.
Asnières-Bellay, S. B., Angers, 1731, unie à La Flèche.
Aubepierre, Cit., Limoges, 1772, de Verdun.
Auberive, Cit., Langres, 1779, de Fumai, prév. de Cambrai.
Aubeterre, Cit., Périgueux, 1778, Desport.
APPENDICE 499
Aubignac, Cit., Bourges, 1777, Dupont de Gompiègne.
Aulnay, Cit., Bayeux, 1781, de Saint-Albin, doyen de Vienne.
Aumale, S. B., Rouen, 1781, de Poix, comte de Lyon.
Aurillac, S. B., Saint-Flour, 1752, l'évêque de Troyes.
Autrey, S. A., Saint-Dié, 1775, unie à l'évêché.
Baigne, S. B., Saintes, 1750, de Grillon.
Balerne, Cit., Besançon, 1767, l'évêque de Rhozy.
Barbeaux, Cit., Sens, 1746, de Rastignac.
Barzelles, Cit., Bourges, 1769, l'évêque d'Uzès.
Bassac, S. B., Saintes, 1762, l'évêque de Pergame.
Bassefontaine, Prém., Troyes, 1759, l'archevêque de Sens.
Beaugerais, Cit., Tours, 1773, de Fontenille, chanoine de Reims.
Baume-les-Messieurs, S. B., Besançon, 1766, de la Fare.
Beaugency, S. A., Orléans, 1786, d'Osmond, vie. gén. de Gomminges.
Beaulieu, S. A., Boulogne, 1755, de Mons, vie. gén. de Saint-Flour.
Beaulieu, S. B., Tours, 1769, Micolon, vicaire général de Clermont.
Beaulieu, S. B., Verdun, 1773, l'ancien évêché d'Evreux.
Beaulieu, Cit., Langres, 1782, de Montesquiou.
Beaulieu, S. B., Limoges, 1787, de Bouille, vie. gén. de Vienne.
Beaulieu, S. A., Saint- Malo, 1755, de Pontual.
Beaulieu, S. A., Le Mans, 1786, de Montesquiou.
Beaulieu, Cit., Rodez, 1739, de Grossoles-s-André.
Beauport, Prém., Saint-Brieuc, 1785, de Pontevès.
Beaupré, Cit., Beauvais, 1783, l'ancien évêque de Senez.
Bégard, Cit., Tréguier, en économats.
Belchamp, S. A., Nancy, le chevalier de Bouffïers.
Belle-Aigue, Cit., Clermont, 1788, Godart, vie. gén. de Toulouse.
Belle-Branche, Cit., Le Mans, 1607, unie au prieuré de La Flèche.
Belle-Etoile, Prém., Bayeux, 1784, de Lestrade, vie. gén. de Châlons.
Belle-Fontaine, S. B., La Rochelle, 1754 de Laage, vie. gén. de Saintes.
Belle-Perche, Cit., Montauban, 1781, l'évêque de Montauban.
Bellevaux, Prém., Nevers, 1756, de Chaûois, chanoine de Besançon.
Bellevaux, Cit., Besançon, 1731, l'ancien évêque d'Evreux.
Belleville, S. A., Lyon, 1787, de Clément du Mez.
Bellozane, Prém., Rouen, 1758, Le Rat, chanoine de Rouen.
Belval, Prém., Reims, 1778, l'évêque de Montpellier.
Bénévent, S. A., Limoges, 1767, de Chabannes, comte de Lyon.
Berdone, Cit., Auch, 1762, de Lordat.
500 APPENDICE
Bernay, S. B., Lisieux, 1754, de Poudenx.
Beuil, Cit., Limoges, 4787, Le Bas de la Londe, vie. gén. d'Autun.
Bèze, S. B., Langres, 1785, unie à l'évêché de Dijon.
Billon, Cit., Besançon, 1782, de Castillon.
Bithaine, Cit., Besançon, 1780, de Tinseau, vie. gén. de Toulouse.
Blanche-Couronne, S. B., Nantes, 1774, de la Tour.
Blanchelande, Prém., Goutances, 1766, l'évêque de Goutances.
Blasimont, S. B., Bazas, 1777, de Chapelain, vie. gén. de Bazas.
Bocherville, S. B., Bouen, 1779, du Gheylar.
Bohéries, Cit., Laon, 1775, de Bayanne,
Bois-Aubry, S. B., Tours, 1776, de Bonnissent, conseiller au Parlement
de Bouen.
Boisgroland, Cit., Luçon, 1784, J.-A. Emery.
Bolbonne, Cit., Mirepoix, en économats.
Bonfay, Prém., Saint-Dié, 1767, de Tournel.
Bonlieu, Cit., Bordeaux, 1781, de Bovet, vicaire général d'Arras.
Bonlieu, Cit., Limoges, 1788, de Verclos.
Bonnecombe, Cit., Bodez, 1779, de Castellas, doyen de Lyon.
Bonnefond, Cit., Comminges, 1777, de Villefond.
Bonnefontaine, Cit., Beims, 1778, de Hercé, vie. gén. de Nantes.
Bonneval, S. B., Chartres, 1781, l'évêque d'Avranches.
Bonneval, Cit., Rodez, 1786, l'évêque de Toulon.
Bonnevaux, Cit., Poitiers, 1752, Frottier de la Goste.
Bonnevaux, Cit., Vienne, 1775, Sigorgne, vicaire général de Mâcon.
Bonport, Cit., Evreux, 1780, l'évêque de Clermont.
Bonrepos, Cit., Quimper, 1776, de la Biochaye.
Boquien, Cit., Saint-Brieuc, 1757, Le Mintier.
Boscaudon, S. B., Embrun, 1779, de Leyssin, vie. gén. d'Embrun.
Boschaud, Cit., Périgueux, 1788, de la Combe, vie. gén. de Tulle.
Boulencour, Cit., Troyes, 1761, l'évêque de Lavaur.
Bourg-Dieu, S. B., Bourges, 1622, unie au duché de Châteauroux.
Bourmoyen, S. A., Blois, 1697, unie à l'évêché de Blois.
Bourgueil, S. B., Angers, 1782, l'évêque de Langres.
Bournet, S. B., Angoulême, 1788, Gaston dePollier.
Bourras, Cit., Auxerre, 1782, de Ganderats.
Bouzonville, S. B., Metz, 1782, de Meun de Sarlabous, vie. gén.
de Comminges. ,
Braisne, Prém., Soissons, 1778, d'Aigreville.
:
APPENDICE
501
Brantôme, S. B., Périgueux, 1758, Bertin, conseiller d'Etat.
Breteuil, S.-B., Beauvais, 1753, de Sainte-Aldegonde.
Breuil-Benoît, Cit., Evreux, 1762, de Larboust, conseiller d'Etat.
Breuil-Herbaud, S. B., Luçon, 1780, de la Rochefoucauld, vie. gén.
de Beauvais.
Buzay ou Busai, Cit., Nantes, en économats.
Cadouin, Cit., Sarlat, 1779, de Solminihac, vie. gén. de Gahors.
Galers, Cit., Rieux, 1751, de Monbalen, vie. gén. de Bordeaux.
Candeil, Cit., Alby, 1771, des Lacs, vicaire général d'Arras.
Carnoët, Cit., Quimper, 1780, de Keroulas.
Caunes, S. B., Narbonne, 1779, de Vernon.
Cellefrouin, S. A., Angoulême, 1760, de Montgazin, vicaire général
de Boulogne.
Celles, S. A., Bourges, 1622, unie aux Feuillans.
Celles, S. A., Poitiers, 1788, l'évêque d'Autun.
Cendras ou Sendras, S. B., Alais, 1762, de Linars, comte de Lyon.
Cercamp, Cit., Amiens, 1772, l'archevêque de Reims.
Cercanceaux, Cit., Sens, 1767, l'évêque de Digne.
Cérisy, S. B., Bayeux, en économats.
Chaage, S. A., Meaux, 1779, le comte Honesti, camérier secret.
Chaalis, Cit., Senlis, 1779, l'archevêque d'Aix.
Chalivoy, Cit., Bourges, 1764, Mallet.
Chambon, S. B., Poitiers, 1782, Brugière de Farsat.
Chambrefontaine, Prém., Meaux, 1780, d'Albignac, vie. gén. de Meaux.
Champagne, Cit., Le Mans, 1767, Ravel.
Chantemerle, S. A., Troyes, 1787, de Castries, vie. gén. de Bordeaux.
Chantoyen, S. A., Clermont, 1642, unie aux Carmes-Déchaussés du lieu.
Charon, Cit., La Rochelle, 1769, Le Blanc, anc. vie. gén. de Reims.
Charroux, S. B., Poitiers, 1759, de Montmorillon, comte de Lyon.
Chartreuve, Prém., Soissons, 1754, H.-C. Le Fèvre.
Chastres, S. A., Saintes, 1772, de Saint-Pierre, vie. gén. de Valence.
Chastres, S. A., Périgueux, 1767, de Raymond.
Chateaudun, S. A., Chartres, 1778, de Vezins, vie. gén. de Senlis.
Château-Landon, S. A., Sens, 1771, de Trécourt, anc. vie. gén. de Tarbes.
Châtillon, S. A., Langres, 1757, d'Argenteuil.
Chatrice, S. A., Châlons, en économats.
Chaume, S. B., Sens, 1774, Rigaud.
Chaumont, Prém., Reims, 1782, de Saint- Albin.
502 APPENDICE
Chaumousey, S. A., Saint-Dié, 1767, de Bassompierre.
Cheminon, Cit., Châlons, en économats.
Cherbourg, S. A., Coutances, 1772, de Bayanne.
Gherlieu, Cit., Besançon, 1780, de Vermond.
Chéry, Cit., Reims, 1776, d'Equevilly, vicaire général de Reims.
Chésy, S. B., Soissons, 1783, de Montazet.
Chezal-Benoît, S. B., Bourges, 1775, de Hercé, vie. gén. de Dol.
Chors (Cores), S. B., Autun, 1753, de Gourmont, vie. gén. de Dijon.
Clairac, S. B., Agen, 1604, unie au chapitre de Latran.
Clairefontaine, S. A., Chartres, 1785, d'Hozier, vie. gén. de Chartres.
Clairfay, S. A., Amiens, 1771, de Lestocq, vie. gén. d'Amiens.
Clairmont ou Clermont, Cit., Le Mans, 1775, de Florence.
Clausonne, S. B., Gap, 1765, de la Villotte, vicaire général de Gap.
Goetmalouen, Cit., Quimper, 1786. de Goyon.
Combelongue, Prém., Couserans, 1741, d'Arbaud de Jougues.
Conches, S. B., Evreux, 1764, Févêque de Belley.
Conques, S. B., Rodez, 1754, de Panât, vie. gén. de Rodez.
Corbie, S. B., Amiens, 1788, l'archevêque de Sens.
Corbigny, S. B., Autun, 1774, de Bonneval, chan. de Notre-Dame.
Cormeilles, S. B., Lisieux, 1766, l'évêque de Marseille.
Cormery, S. B., Tours, 1776, unie au séminaire.
Corneville, S. A., Rouen, 1765, de Gamanson, vie. gén. d'Orléans.
Coulombs, S. B., Chartres, 1787, de Saint-Aulaire, vie. gén. de Poitiers.
Cruas, S. B., Viviers, 1786, des Laurents de Beaujeu, vie. gén. d'Arles.
Dalon, Cit., Limoges, 1784, de Royère.
Daoulas, S. A., Quimper, 1692, unie au séminaire de la marine.
Dilot, Prém., Sens, 1781, Busnel de Beaumais.
Doudeauville, S. A., Boulogne, 1775, de Lansac.
Doué, Prém., Le Puy, 1787, des Granges, vicaire général du Puy.
Eaunes, Cit., Toulouse, 1785, de Cambon, vie. gén. de Toulouse.
Ebreuil, S. B., Clermont, 1780, Hémey.
Elan, Cit., Reims, 1785, de Damas, vicaire général de Nevers.
Eschalis, Cit., Sens, 1778, de Maurous, vicaire général de Reims.
Espernay (Epernay), S. A., Reims, 1776, de Lescures, v. g. de Reims.
Essey, S. B., Agen, 1777, de Cadignan, vicaire général de Reims.
Essomes, S. A., Soissons, 1786, en économats.
APPENDICE 5Q3
Estival (Etival), Prém., Saint-Dié, S 1747' Unie à TouL
( 1775, unie à Saint-Dié.
Evron, S. B., Le Mans, 1782, de Chardebœuf de Pradel.
Faise, Cit., Bordeaux, 1765, de Monbalen, vie. gén. de Bordeaux.
Falaise, Prém., Séez, 1780, de Noguez, vie. gén. de Verdun.
Fécamp, S. B., Bouen, 1778, le cardinal de la Rochefoucauld.
Féniers, Cit., Clermont, 1776, Le Comte.
Ferrières, S. B., Poitiers, 1775, de Boissieu, doyen de Nantes.
Ferrières, S. B., Sens, 1782, l'évêque de Pamiers.
Fesmy, S. B., Cambrai, 1778, de Montagu, vicaire général de Metz.
Figeac, S. B., Cahors, en économats.
Flabémont, Prém. Toul, 1767, Le Besgue.
Flaran, Cit., Auch, 1757, l'évêque de Fréjus.
Flavigny, S. B., Autun, 1782, Verdollin, vicaire général d'Autun.
Foigny, Cit., Laon, 1754, l'évêque de Vabres.
Fontaineblanche, Cit., Tours, 1772, du Châtel.
Fontaine-Daniel, Cit., Le Mans, de Galliffet.
Fontaine-Jean, Cit., Sens, 1784, de Virieu, vie. gén. de Bordeaux.
Fontaine-le-Comte, S. A., Poitiers, 1787, Brissart, v. g. de Carcassonne.
Fontcaude, Prém., Saint-Pons, 1784, de Lisle, vie. gén. de Nevers.
Fontdouce, S. B., Saintes, 1777, de Sinety.
Fontenay, Cit., Autun, 1787, en économats.
Fontenay, S. B., Bayeux, 1775, de Montazet, vicaire général de Lyon.
Fontenelle, S. A., Luçon, 1787, de Fresne, doyen de Luçon.
Fontfroide, Cit., Narbonne, 1768, unie à Perpignan.
Fontgombauld, S. B., Bourges, 1783, de Rech de Se-Amans, v. g. de Vabres.
Fontguilhem, Cit., Bazas, 1757, de Culture, vie. gén. de Bazas.
Fontmorigny, Bourges, 1776, de Cordon, comte de Lyon.
Foresmontier, S. B., Amiens, 1776, l'évêque de Digne.
Franquevaux, Cit., Nîmes, 1784, de Rey, cons. au Pari, de Toulouse.
Froidmont, Cit., Beauvais, 1775, l'évêque de Rennes.
Gaillac, S. B., Alby, 1788, de Faudoas, vicaire général d'Evreux.
Gastines, S. A., Tours, 1773, de Pourteiron, cons. au grand Conseil.
Geneston, S. A., Nantes, 1754, Le Franc de Fontaine.
Genlis, Prém., Noyon, 1785, d'Humières, vicaire général de Reims.
Gimont, Cit., Auch, 1761, de Scey-Montbéliard.
Goaille, S. A., Besançon, 1776, de l'Aubespin.
504 APPENDICE
Gondon, Cit., Agen, 4784, de Villeneuve-Esclapon.
Gorze, S. B., Metz, 4784, le cardinal Doria.
Gourdon, Cit., Gahors, 4783, Colas, vicaire général de Dijon.
Grandchamp, Prém., Chartres, 4785, Tourteau, chan. de la Ste-Chapelle.
Grandselve, Cit., Toulouse, 4779, de Crillon, ancien agent du Clergé.
Grestain, S. B., Lisieux, 4787, de Tilly-Blaru, vie. gén. de Langres.
Guingamp, S. A., Tréguier, 4762, de la Freslonnière.
Guistres, S. B., Bordeaux, 4765, de la Roche- Aymon, vie. gén. d'Arras.
Ham, S. A., Noyon, 4745, de Pressy, évêque de Boulogne.
Hambye, S. A., Coutances, 4772, de la Prune-Montbrun.
Hautefontaine, Cit., Châlons, 4776, Berthelot.
Hauteseille, Cit., Nancy, 4783, de Cambis, chanoine de Chartres.
Hautvilliers, S. B., Reims, 4780, de Bayanne.
Hérivaux, S. A., Paris, 4784. de Damas d'Antigny.
Hermières, Prém., Paris, 4784, d'Oillamson, vie. gén. de Rouen.
Honnecourt, S. B., Cambrai, en économats.
Huiron, S. B., Châlons, 4769, Le Cren.
Humblières, S. B., Noyon, 4757, le prince Camille de Rohan.
Igny, Cit., Reims, 4777, de Coucy.
Issoire, S. B., Clermont, 4784, de Siran, vicaire général de Mende.
Issoudun, S. B., Bourges, 4769, de Sade, prév. de St- Victor-de-Marseille.
Ivernaux, S. A., Paris, 4775, Boutouillic.
Ivry, S. B., Evreux, 4774, l'archevêque d'Arles.
Janssels, S. B., Béziers, 4777, l'évêque d'Alais.
Jendures, Prém., Toul, Alliot.
Josaphat, S. B., Chartres, 4788, de Fénelon.
Joug-Dieu, S. B., Lyon, 4738, unie à l'église de Villefranche.
Jouy, Cit., Sens, 4776, de la Prunarède, vicaire général de Tours.
Jovillier, Prém., Toul, 4767, Goi.
Joyenval, Prém., Chartres, 4698, unie à Chartres.
Juilly, S. A., Meaux, unie à l'Oratoire.
Jumièges, S. B., Rouen, 4788, le coadjuteur de Sens.
Justemont, Prém., Metz. 4779, de Majainville, pr. de Metz.
La Blanche, Cit., Luçon, 4772, de Lanti.
La Boissière, Cit., Angers, 4770, de Saluées, vie. gén. de Meaux.
APPENDICE 505
L'Absie, S. B., La Rochelle, 1769, l'évêque de Saint-Omer.
La Bussière, Cit., Autun, en économats.
La Gaignotte, S. B., Acqs, 1785, Parent, vicaire général d'Orléans.
La Gapelle, Prém., Toulouse, 1753, l'évêque de Mirepoix.
La Case-Dieu, Prém., Auch, 1758, de Vienne, chan. de Notre-Dame.
La Gelle-Saint-Hilaire, S. A., Poitiers, 1781, Pourtain.
La Chaise-Dieu, S. B., Clermont, 1756, le cardinal de Rohan.
La Chalade, Cit., Verdun, 1780, de Lupcourt, doyen de Nancy.
La Chapelle, Prém., Troyes, 1781, de Rouault.
La Charité, Cit., Besançon, 1781, l'archevêque de Besançon.
La Chassaigne, Cit., Lyon, 1784, de Rully, comte de Lyon.
La Chaume, S. B., Nantes, 1782, Meslé.
La Clarté-Dieu, Cit., Tours, 1785, Sève, vicaire général de Verdun.
La Cour-Dieu, Cit., Orléans, 1780, de Lageard, vie. gén, de Reims.
La Couronne, S. B., Angoulême, 1774, Gaston de Pollier.
La Couture, S. B., Le Mans, 1784, de la Chastre.
La Greste, Cit., Langres, 1757, de Chabanne, comte de Lyon.
La Croix-Saint-Leufroy, S. B., Evreux, 1770, de Foy, a. ch. de Meaux.
La Frenade, Cit., Saintes, 1772, Maury, vicaire général de Lombez.
La Garde-Dieu, Cit., Cahors, 1770, de Malartic, prév. de Montauban.
Lagny, S. B., Paris, 1779, l'évêque de Pergame.
La Grâce-Dieu, Cit., La Bochelle, 1770, l'évêque de Gap.
La Grasse, S. B., Garcassonne, 1785, en économats.
La Grenetière, S. B., Luçon, 1773, l'évêque de Chartres.
La Honce, Prém., Bayonne, 1774, de Spens.
La Merci-Dieu, Cit., Poitiers, 1760, de Jons, vie. gén. de Narbonne.
Landais, Cit., Bourges, 1775, l'évêque de Nevers.
Landève, S. A., Reims, 1778, de Cacqueray, vie. gén. de Verdun.
Landevenec, S. B., Quimper, 1781, unie à Quimper.
Langonet, Cit., Quimper, 1786, Chevreuil.
Lannoy, Cit , Beauvais, 1781, de Moléon.
La Noë, Cit., Evreux, 1781, Royer, vicaire général d'Auxerre.
Lantenac, S. B., Saint-Brieuc, 1786, de Barrai, vie. gén. de Troyes.
Lanvaux, Cit., Vannes, 1786, le Corcin.
La Pelice, S. B., Le Mans, 1769, des Fontaines.
La Peyrouse, Cit., Périgueux, 1784, Bragouse de Saint-Sauveur.
La Prée, Cit., Bourges, 1781, Radix.
La Real, S. A., Perpignan, 1780, unie à Perpignan.
La Reau, S. A., Poitiers, 1752, de Mazancourt. chanoine de Noyon.
506 APPENDICE
La Réaule, S. B., Lescar, 1769, de Noguez.
La Réole, S. B., Tarbes, 1761, de Charité.
La Rivour, Cit., Troyes, 1778, l'évêque de Bethléem.
La Roche, S. A., Paris, 1742, de Saint-Cyr.
La Roë, S. A., Angers, 1747, de Lancry de Pronleroy.
Lassée ou la Sye-en-Brignon, S. B., Poitiers, 1755, d'Ethy de Milly.
La Valasse, Cit., Rouen, 1775, l'évêque de Ghâlons.
L'Aumône, Cit., Blois, 1748, d'Entrague, vie. gén. de Bordeaux.
La Valette, Cit., Tulle, 1784, de Conceyt.
La Vernuce, S. A., Bourges, 1782, Grellet de Prades.
La Victoire, Cit., Senlis, 1761, l'évêque de Senlis.
La Vieuville, Cit., Dol, 1784, de la Bintinaye.
Le Bec, S. B., Rouen, 1782, l'évêque d'Autun.
Le Bouchet, Cit. , Clermont, 1742, de la Bâtisse, doyen de Clermont.
Le Gard, Cit., Amiens, 1773, l'évêque d'Arras.
Le Gué-de-Launay, S. B., Le Mans, 1761, L.-J. de Ghabannes.
Le Jard, S. A., Sens, 1780, de Brassac, vicaire général de Chartres.
Le Mas-d'Azil, S. B., Rieux, 1782, le coadjuteur de Troyes.
Le Mas-Garnier, S. B., Toulouse, 1772, l'évêque d'Acqs.
Léoncel, Cit., Valence, 1772, de Moncroc, vicaire général d'Alby.
L'Epau, Cit., Le Mans, 1784, de Langan.
Le Perray-Neuf, Prém., Angers, 1787, de Mallian.
Lérins, S. B., Grasse, 1786, unie à Grasse et à Vence.
Les Aires, S. A., Troyes, 1787, de Chambre.
Les Alleux, S. B., Poitiers, 1788, de Villedon, vie. gén. de Noyon.
Les Aubats, S. A., Auxerre, 1786, de Villeneuve-Tourrettes.
L'Escal-Dieu, Cit., Tarbes, 1752, Malromé, cons. au Pari, de Bordeaux.
Les Chambons, Cit., Viviers, 1786, de Narbonne, vie. gén. d'Evreux.
Les Châteliers, Cit., Poitiers, 1780, l'évêque de Bayeux.
Les Châteliers, Saintes, 1625, unie à l'Oratoire.
Les Roches, Cit., Auxerre, 1779, de Chambertrand, vie. gén. de Sens.
Lessay, S. B., Coutances, 1774, l'archevêque de Besançon.
L'Esterp, S. A., Limoges, 1788, de Layrolle.
L'Etoile, Cit., Poitiers, 1780, de Vergés.
Le Toronet, Cit., Fréjus, 1785, unie à Digne.
Le Tronchet, S. B., Dol, 1786, de Saint-Sauveur.
Lézat, S. B., Rieux, 1779, de Jouffroy, chanoine de Saint-Claude.
Licques, Prém., Boulogne, 1783, l'évêque de Nancy.
Lieu-Croissant, S. B., Besançon, 1778, de Beaumont.
APPENDICE 507
Lieu-Dieu, Cit., Amiens, 4788, de Grouseilles, vie. gén. d'Aix.
Lieu-Dieu-en-Jard, Prém., Luçon, 1788, l'évêque de Luçon.
Lieu-Restauré, Prém., Soissons, 1788, d'Escayrac, v. g. de Besançon.
Lire, S. B., Evreux, 1779, l'évêque d'Evreux.
L'Isle-Barbe, Lyon, 1741, unie au chapitre Lyon.
L'Isle-Chauvet, S. B., Luçon, 1774, de Gacqueray, archid. d'Angers.
L'Isle-Dieu, Prém. Rouen, 1788, de Maillé, vicaire général du Puy.
L'Isle-en-Médoc, S. A., Bordeaux, 1759, l'évêque de Bazas.
L'Isle-en-Barrois, Cit., Toul, 1777, unie à Nancy.
Livry, S. A., Paris, 1781, de Saint-Fare, vie. gén. de Toulouse.
Loc-Dieu, Cit., Rodez, 1784, de Melfort, vicaire général de Rodez.
Longueville, S. B., Metz, 1762, le chevalier de Boufflers.
Longuay, Cit., Langres, 1764, de Beaumelle, vie. gén, d'Embrun.
Longvay, Prém., Reims, 1784, Gigot de Boisbernier.
Longues, S. B., Bayeux, 1759, l'évêque de Lectoure.
Longvilliers, Cit., Boulogne, 1765, d'Arvillars.
Lonlay, S. B., Le Mans, 1758, L.-F. de Gléry de Serans.
Loroy, Cit., Bourges, 1785, Guenée.
Lorroux, Cit., Angers, 1778, de Cusacque.
Lunéville, S. A., Nancy, 1767, Mathy.
Lure, S. B., Besançon, unie à Murbach.
Lure, S. B., Sisteron, 1781, Rousseau, vicaire général d'Alby.
Luxeuil, S. B., Besançon, 1743, de Glermont-Tonnerre, vicaire général
de Besançon.
Madiau, S. B., Saintes, 1787, de Luchet, vicaire général de Saintes.
Maisières, Cit., Châlon, 1755, F.-A. de Romilley.
Manlieu, S. B., Clermont, 1788, de Grézolles, vie. gén. de Vienne.
Marcheroux, Prém., Rouen, 1784, de Méage.
Marmoutier, S. B., Tours, 1737, unie à l'archevêché.
Marsillac, S. B., Gahors, 1773, le cardinal Zelada.
Massay, S. B., Bourges, vacant.
Maubec, S. B., Bourges, 1765, en économats.
Mauléon, S. A., La Rochelle, 1785, de Ségur, vie. gén. de Bordeaux.
Maurs (Saint-Maurice), S. B., Saint-Flour, 1779, de Balauze, vie. gén.
de Noyon.
Mauzac, S. B., Clermont, 1764, de Raze.
Maymac, S. B., Limoges, 1757, de Saint- Val, anc. v. g. de Poitiers.
Mazan, Cit., Viviers, 1784, de Pierrevort, vicaire général d'Aix.
508 APPENDICE
Mégemont, Cit., Glermont, 1776, de Glédat.
Mélinais, S. A., Angers, 16 , unie à La Flèche.
Melleray, Cit., Nantes, 1776, l'évêque de Tréguier.
Menât, S. B., Clermont, 1785, de Sartige, comte de Lyon.
Miseray, S. A., Bourges, 1765, de Fraignes, vicaire général d'Alby.
Moiremont, S. B., Châlons, 1766, de Villeneuve, anc. vicaire général
de Montpellier.
Moissac, S. B., Gahors, 1775, l'archevêque de Sens.
Molesme, S. B., Langres, 1779, l'évêque d'Auxerre.
Molosme, S. B., Langres, 1778, du Gaylar, anc. vie. gén. de Digne.
Monstier-en-Argonne, Cit., Châlons, en économats.
Monstier-en-Der, S. B., Châlons, 1782, l'évêque de Châlons.
Mont-Benoît, S. A., Besançon, 1775, de Saint-Pern, v. g. de Chartres.
Mont-Dée (Mondaye), Prém., Lisieux, 1782, B. de Champigny.
Montebourg, S. B., Coutances, 1770, l'évêque de Coutances.
Montfort, S. A., Saint-Malo, 1787, Fauchet.
Montierneuf, S. B., Poitiers, 1772, de Cressac, vie. gén. de Poitiers.
Montierramé, S. B., Troyes, 1770, l'évêque de Tulle.
Montmayour, S. B., Arles, 1759, unie à l'archevêché.
Montmorel, S. A., Avranches, 1770, de Pontevès.
Montolieu, S. B., Carcassonne, 1782, de Montalet-Alais.
Montpeyroux, Cit., Clermont, 1768, Perthuis, chantre de la Ste-Chapelle.
Mont-sainte-Marie, Cit., Besançon, 1785, de Bourgevin-Vialar, cons.
au Parlement.
Mont-saint- Martin, Prém., Cambrai, 1668, unie à l'archevêché.
Mont-saint-Michel, S. B., Avranches, 1788, l'évêque de Metz.
Mont-saint-Quentin, S. B., Noyon, 1775, l'archevêque de Cambrai.
Moreaux, S. B., Poitiers, 1772, de Bruneau, vie. gén. d'Angoulême.
Moreilles, Cit., La Bochelle, 1776, l'archevêque de Toulouse.
Mores, Cit., Langres, 1786, de Juge de Brassac.
Moreuil, S. B., Amiens, 1759, d'Inguimbert, vie. gén. d'Amiens.
Morigny, S. B., Sens, 1782, de Tressan, vicaire général de Rouen.
Mortemer, Cit., Rouen, 1782, de Boisgelin, vicaire général d'Aix.
Moutier-la-Celle, S. B., Troyes, 1769, unie à l'évêché.
Moutier-saint-Jean, S. B., Langres, 1735, unie à l'évêché.
Mouzon, S. B., Reims, 1782, l'évêque de Mâcon.
Murbach, S. A., Bâle, 1786, d'Andlau d'Hombourg.
Mureaux, Prém., Toul, 1781, de Tromelin, vicaire général de Tréguier.
APPENDICE 509
Nanteuil, S. B., Poitiers, 1770, unie au séminaire.
Nantz, S. B., Vabres, 1773, de Boisse, vicaire général de Vienne.
Neauphle-le-Vieux, S. B., Chartres 1777, de Langlade, v. g. de Rouen.
Nesle-le-Reposte, S. B., Troyes, 1778, de Fontenille.
Niœuil, S. A., La Rochelle, 1763, de la Rocheponcier.
Nisors, Cit., Comminges, 1784, de Lastic, vicaire général de Rieux.
Noaillé, S. B., Poitiers, 1757, de la Ville-Miremone, doy. de Sl-Quentin.
Nogent, S. B , Laon, 1788, en économats.
Noirlac, Cit., Bourges, 1759, l'évêque de Castres.
N.-D. des Vertus, S. A., Châlons, 1774, du Bouzet, vie. gén. de Reims.
N.-D. d'Eu, S. A., Rouen, 1773, l'ancien évêque de Chalon.
N.-D. du Palais, Cit., Limoges, 1783, de Gain, comte de Lyon.
N.-D. du Val, Cit., Paris, unie aux Feuillans.
N.-D. du Val, S. A., Bayeux, 1780, Bridel.
Noyers, S. B., Tours, 1785, d'Andigné, vicaire général de Châlon.
Obasine, Cit., Limoges, 1781, de Béon.
Oigny, S. A., Autun, 1785, de Dillon, vicaire général de Dijon.
Olivet, Cit., Bourges, 1748, l'évêque de Séez.
Orbais, S. B., Soissons, 1788, de Floirac.
Orbestier, S. B., Luçon, 1753, l'évêque de Tulle.
Ourcamp, Cit., Noyon, 1785, l'archevêque de Bordeaux.
Painpont, S. A., Saint-Malo, 1781, du Marais.
Pébrac, S. A., Saint-Flour, 1778, Bourboulon.
Pérignac, Cit., Agen, 1753, Passelaigne, vicaire général d'Agen.
Perseigne, Cit., Le Mans, 1782, Léonard Péricaud, limousin.
Pessan, S. B., Auch, 1783, de Gillain de Cernay, doyen d'Evreux.
Plainpied, S. A., Bourges, 1777, de Maufoult.
Pleine-Selve, Prém., Bordeaux, 1782, Caulet, vicaire général d'Agen.
Ponteau, Cit., Aire, 1783, de Viella, vicaire général de Viviers.
Pontifroy, Cit., Metz, unie au Petit-Clairvaux.
Pontlevoy, S. B., Blois, 1693, unie à l'évêché.
Pontoise, S. B., Rouen, 1762, de Mastin.
Pontron, Cit., Angers, 1752, Blondel, anc. vicaire général de Gap.
Pornic, S. A., Nantes, 1777, du Pargo.
Poultières, S. B. Langres, 1758, de Saint-Non.
Préaux, S. B. Lisieux, 1785, l'ancien évêque de Comminges.
Prébenoît, Cit., Limoges, 1784, Domingon, vie. gén. de Montauban.
510 APPENDICE
Preuilly, Cit., Sens, 1783, de la Rochefoucauld du Breuil, vie. général
d'Aix.
Preuilly, S. B., Tours, 1785, de la Myre-Mory.
Psalmody, S. A., Nîmes, 1692, unie à l'évêché d'Alais.
Puyferrand, S. A., Bourges, 1778, Gayant d'Ormesson.
Quarante, S. A., Narbonne, 1768, l'évêque d'Angers.
Quimperlé, S. B., Quimper, 1785, Davaux.
Quinçay, S. B., Poitiers, 1775, de Buissy, vicaire général d'Autun.
Quincy, Cit., Langres, 1768, Séguin, chanoine de Chartres.
Rangeval, Prém., Toul, 1767, Moreau.
Rebais, S. B., Meaux, en économats.
Reclus, Cit., Troyes, 1763, de Ventoux, doyen de Toul.
Redon, S. B., Vannes, 1747, l'évêque de Verdun.
Relecq, Cit., Saint-Pol-de-Léon, 1785, en économats.
Ressons, Prém., Rouen, 1773, de Lescure, vie. gén. de Reims.
Ribemont, S. B., Laon, 1778, de Montégut.
Rigny, Cit., Auxerre, 1755, du Châtel. *
Rillé, S. A., Rennes, 1763, de Tronjoly.
Riom, S. A., Clermont, 1771, de Riolz.
Rocamadour, S. B., Cahors, unie à l'évêché de Tulle.
Rosières, Cit., Besançon, 1787, de Grimaldi.
Royaumont, Cit., Beauvais, 1781, de Balivière.
Sablonceaux, S. A., Saintes, 1784, de Bourgongne, cons. au Parlement.
Saint- Acheul, S. A., Amiens, 1760, Le Gros.
Saint-Allyre, S. B., Clermont, 1788, Tandeau, conseiller au Parlement.
Saint- Aman d-de-Coli, S. A., Sarlat, 1751, de Vassal.
Saint-Amans-de-Boisse, S. B., Angoulême, 1783, Marie.
Saint-Ambroix, S. A., Bourges, 1780, Bourlet de Vaux-Celles.
Saint- André, Prém., Clermont, 1740, de Scey-Montbéliard.
Saint- André-de-Villeneuve, S. B., Avignon, 1773, unie à Grenoble.
Saint-André-en-Goufern, Cit., Séez, en économats.
Saint-André-le-Bas, S. B., Vienne, 1742, unie auchap. nob. de Vienne.
Saint- Aphrodise, S. B., Béziers, 1784, de Lort-Serignan.
Saint-Arnoult, S. B., Metz, 1775, l'évêque de Metz.
Saint-Astier, S. B., Périgueux, 1787, de Roche, vie. gén. de Lombez.
Saint- Aubin, S. B., Angers, 1782, l'évêque de Séez.
APPENDICE 511
Saint-Aubin-des-Bois, Cit., Saint-Brieuc, 1787, de la Villebouquais.
Saint- Augustin, S. B., Limoges, 1778, de Montfrabœuf.
Saint- Avold, S. B., Metz, en économats.
Saint-Barthelemy, S. A., Noyon, 1772, d'Allerey.
Saint-Basle, S. B., Reims, 1778, d'Autichamp, chan. de Notre-Dame.
Saint-Bénigne, S. B., Dijon, 1774, unie à l'évêché.
Saint-Benoît, S. B., Orléans, 1772, unie à Bourges.
Saint-Calais, S. B., Le Mans, 1783, d'Arvillars.
Saint-Chaffre, S. B., Le Puy, 1776, unie à Vienne.
Saint-Chéron, S. A., Chartres, 1758, Rivière, chan. de Notre-Dame.
Saint-Chinian, S. B., Saint-Pons, 1752, de Larboust.
Saint-Clément, S. B., Metz, 1774, Fumée.
Saint-Corneille, S. B., Soissons, 1656, unie au Val-de-Grâce.
Saint-Crespin-en-Chaye, S. A., Soissons, 1771, de Montbourg, vicaire
général de Sens.
Saint-Crespin-le-Grand, S. B., Soissons, 1782, d'Argent, v. g. de Paris.
Saint-Cybar, S. B., Angoulême, 1779, de Pradines, vie. gén. d'Alby.
Saint-Cyprien, S. B., Poitiers, 1763, de Lentilhac, vie. gén. de Poitiers.
Saint-Cyran, S. B., Bourges, 1712, unie à Nevers.
Saint-Denys, S. B., Paris, 1686, unie à Saint-Cyr.
Saint-Denys, S. A., Reims, 1775, l'évêque d'Autun.
Sainte-Catherine, S. B., Rouen, 1595, unie à Gaillon.
Sainte-Croix, S. B., Bordeaux, 1776, de la Rochefoucauld.
Sainte-Colombe, S. B., Sens, 1758, l'évêque de Callinique.
Saint-Eloi, S. B., Noyon, 1784, l'évêque d'Orléans.
Saint-Eloi-Fontaine, S. A., Noyon, 1780, de Choiseul.
Sainte-Marguerite, S. A., Autun, 1768, de Marsangy.
Saint-Epvre, S. B., Toul, 1782, l'évêque de Meaux.
Saint-Etienne, S. A., Dijon, unie à l'évêché.
Saint-Étienne de Caen, S. B., Bayeux, 1777, l'archevêque de Narbonne.
Saint-Évroul, S. B., Lisieux, 1769, l'évêque de Rennes.
Saint-Eusèbe, S. B., Apt, 1774, de Monteil.
Saint-Euverte, S. A., Orléans, 1774, de Césarges.
Saint-Faron, S. B., Meaux, 1788, de Ruallem.
Saint-Ferme, S. B., Bazas, 1785, de Vichy.
Saint-Florent, S. B., Angers, 1779, unie à la mense conventuelle.
Saint-Fuscien, S. B., Amiens, 1769, d'Aligre.
Saint-Genou, S. B., Bourges, 1777, de Bonal.
Saint-Georges-des-Bios, S. A., Le Mans, 1786, de Juglart du Tillet.
512 APPENDICE
—
Saint-Georges-sur-Loire, S. A., Angers, 1787, de Mallian.
Saint-Germain, S. B., Auxerre, 1761, l'évêque de Séez.
Saint-Germain-des-Prés, S. B., Paris, en économats.
Saint-Germer, S. B., Beauvais, 1768, l'évêque de Senlis.
Saint-Gilbert de Neufons, Prém., Glermont, 1782, de Sorans, vicaire-
général de Mâcon.
Saint-Gildas, S. B., Bourges, 1622, unie au chapitre de Ghâteauroux.
Saint-Gildas-de-Bhuys, S. B., Vannes, 1772, unie à l'évêché.
Saint-Gildas-des-Bois, S. B., Nantes, 1763, de Valory.
Saint-Gilles, S. B., Nîmes, 1774, unie à l'archevêché d'Aix.
Saint-Gilhem, S. B., Lodève, 1781, unie à l'évêché.
Saint-Hilaire, S. B., Garcassonne, 1781, Dolomieux.
Saint-Jacques, S. A., Béziers, 1780, l'évêque de Saint-Malo.
Saint-Jacques de Provins, S. A., Sens, 1787, en économats.
Saint-Jacut, S. B., Dpi, 1786, d'Andrezel.
Saint-Jean, Prém., Amiens, 1780, l'évêque deNoyon.
Saint-Jean, S. B., Laon, 1760, unie à l'école militaire.
Saint- Jean, Sens, 1607, unie à l'archevêché. *
Saint-Jean-d'Angély, S. B., Saintes, 1774, Févêque de Limoges.
Saint- Jean-des-Prés, S. A., Saint-Malo, 1784, de Boisrouvray.
Saint-Jean-des-Vignes, S. A., Soissons, 1778, l'évêque de Soissons.
Saint-Jean-en-Vallée, S. A., Chartres, 1788, de Ghabrillant.
Saint-Josse, S. B., Amiens, 1788, de Castelnau, vie. gén. de Béziers.
Saint-Jouin-de-Marnes, S. B., Poitiers, 1770, unie au chap. d'Amboise.
Saint-Julien, S. B., Tours, 1735, unie au collège.
Saint-Just, Prém., Beauvais, 1778, l'évêque de Périgueux.
Saint-Léon, S. A., Toul, 1785, de Mélignan, aum. de Madame Victoire
Saint-Léonard-de-Chaume, Gît., La Rochelle, 1759, de Montméjan,
ancien vicaire-général de Belley.
Saint-Liguaire, S. B., Saintes, 1748, Rabereuil, doyen de Poitiers.
Saint-Lô, S. A., Goutances, 1782, de Brandis, s. d. de Brixen.
Saint-Lomer, S. B., Blois, 1697, unie à l'évêché.
Saint-Loup, S. A., Troyes, 1757, de Radonvilliers.
Saint-Lucien, S. B., Beauvais, 1788, l'évêque de Metz.
Saint-Mahé, S. B., Saint-Pol-de-Léon, 1780, de Robien, v. g. d'Auxerre.
Saint-Maixent, S. B., Poitiers, 1772, l'archevêque d'Aix.
Saint-Mansuy, S. B., Toul, 1763, Bertin.
Saint-Marcel, Gît., Cahors, 1777, Hangard, doyen de Noyon.
Saint-Marien, Prém., Auxerre, 1771, Clemenceau.
APPENDICE 513
Saint-Martial, S. B., Limoges, 4785, de Maussac, vie. gén. de Limoges.
Saint-Martin, S. B., Autun, 1746, l'évêque de Belley.
Saint-Martin, Prém., Laon, 1728, unie à l'évêché.
Saint-Martin, S. A., Nevers, 1750, de Gascq.
Saint-Martin, S. B., Séez, 1762, de Foy.
Saint-Martin-aux-Bois, S. A., Beauvais, 1677, unie au collège Louis-le-
Grand.
Saint- Maur, S. B., Angers, 1772, Le Jeune de Gréqui.
Saint-Maurin, S. B., Agen, 1783, de Galard-Saldebru, vicaire-général
de Lectoure.
Saint-Médard, S. B., Soissons, 1756, le cardinal de Bernis.
Saint-Méen, S. B., Saint-Malo, 1771, Descognets.
Saint-Melaine, S. B., Rennes, unie à l'évêché.
Saint-Menge (Memmie), S. A., Ghâlons, 1788, l'évêque d'Apt.
Saint-Mesmin, S. B., Orléans, 1773, de Rastignac.
Saint-Michel-en-1'Erm, S. B., Luçon, 1671, unie au coll. Mazarin.
Saint-Michei-en-Thiérache, S. B., Laqn, 1772, de Narbonne-Lara.
Saint-Mihiel, S. B., Verdun, 1762, l'évêque de Saint-Dié.
Saint-Nicaise, S. B., Reims, 1690, unie à la Sainte-Chapelle.
Saint-Nicolas, S. B., Angers, 1772, de Mostuéjouls.
Saint-Nicolas-des-Bois, S. B., Laon, 1788, l'évêque de Laon.
Saint-Nicolas-des-Prés, S. A., Verdun, 1772, de la Frélonnière.
Saint-Ouen, S. B., Rouen, 1787, l'archevêque de Sens.
Saint-Paul, S. A., Besançon, 1733-41, J.-Cl. Boisot (Boisseau).
Saint-Paul, Prém., Sens, 1775, Gou, curé d'Everly.
Saint-Paul, Prém., Verdun, 1784, l'évêque du Puy.
Saint-Pé (S. Pétri Generen), S. B., Tarbes, 1782, de Rey.
Saint -Père-en-Vallée, S. B., Chartres, 1779, unie à l'évêché.
Saint-Pierre, S. A., Auxerre, 1768, de Mauroy. gr. chantre de Melun.
Saint-Pierre, S. B., Châlon, 1786, d'Anstrude, vie. gén. de Châlon.
Saint-Pierre-aux-Monts, S. B., Châlons, 1784, de Vaubecour, vicaire-
général de Châlons.
Saint-Pierre de Melun, S. B., Sens, 1782, de Galonné, vicaire-général
de Cambrai.
Saint-Pierre de Vienne, S. B., Vienne, 1776, unie au chapitre de Saint-
Pierre.
Saint-Pierre-le-Vif, S. B., Sens, 1713, unie à la cure de Versailles.
Saint-Pierre-sur-Dive, S. B., Séez, 1768, de Sainte-Aldegonde.
a3
514 APPENDICE
Sain t-Poly carpe, S. B., Narbonne, 1765, de Gohin, vie. gén. d'Agde.
Saint-Prix, S. B., Noyon, 1784, de Gouvernet, vicaire-général de Mâcon.
Saint-Quentin, S. A., Beauvais, 1788, de Broglie.
Saint-Quentin-en-lTle, S. B., Noyon, 1775, l'archevêque de Reims.
Saint-Rambert, S. B., Lyon, 1781, de Ghantemerle, officiai de Valence.
Saint-Remi, S. B., Reims, 1774, unie à l'archevêché.
Saint-Remi, S. B., Sens, 1674, unie à la cure de Versailles.
Saint-Rigaud, S. B., Mâcon, 1782, Drouas, vicaire-général d'Autun.
Saint-Riquier, S. B., Amiens, en économats.
Saint-Romain de Blaye, S. A., Bordeaux, 1779, l'évêque de Valence.
Saint-Satur, S. A., Bourges, unie à l'archevêché.
Saint-Sauve, S. B., Amiens, 1773, de Malvoisin, vie. gén. de Besançon.
Saint-Sauveur de Blaye, S. B., Bordeaux, 1763, de Pingon, comte de
Lyon.
Saint-Sauveur de l'Étoile, Prém., Blois, 1762, de Ghillaud.
Saint-Sauveur de Lodève, S. B., Lodève, 1770, de Leyssin, aumônier
de Madame.
Saint-Sauveur de Vertus, S. B., Châlons, 1761, dePradine, v. g. d'Alby.
Saint-Sauveur-le-Vicomte, S. B., Coutances, 1766, de Nicolai.
Saint-Savin, S. B., Poitiers, 1768, de Saint-Hilaire, v. g. de Meaux.
Saint-Savin de Lavedan, S. B., Tarbes, 1782, Junot.
Saint-Seine, S. B., Dijon, 1771, de Luzine.
Saint-Serge, S. B., Angers, 1784, l'évêque d'Angers.
Saint-Sernin, S. A., Toulouse, 1778, de Narbonne-Lara.
Saint-Sever, S. B., Aire, 1780, du Lau, vicaire-général de Rouen.
Saint-Sever, S. B., Coutances, 1747, de Chiffrevast.
Saint-Sever de Rustan, S. B., Tarbes, 1781, d'Espagnac, ancien chanoin
de Notre-Dame.
Saint- Severin, S. A., Poitiers, 1781, Jacques Delille4.
Saint-Sulpice, S. B., Bourges, 1764, Le Noir.
Saint-Symphorien, S. B., Beauvais, 1773, de Thémines.
Saint-Symphorien, S. B., Metz, vacant.
Saint-Taurin, S. B., Évreux, 1753, l'évêque de Poitiers.
Saint-Thibery, S. B., Agde, 1786, en économats.
Saint-Thierry, S. B., Reims, 1696, unie à l'archevêché.
1. Quand il obtint cette abbaye, Delille était encore ecclésiastique et déjà célèbre
comme poète : il ne s'est sécularisé que plus tard, en se mariant, au commence-
ment de la Révolution.
APPENDICE 515
Saint-Thiers de Saon, S. A., Valence, 4738, unie à Févêché de Grenoble.
Saint- Vaast, S. B., Arras, 1780, le cardinal de Rohan.
Saint-Valéry, S. B., Amiens, 1788, Févêque de Saint-Pons.
Saint- Vandrille, S. B., Rouen, 1785, l'archevêque de Sens.
Saint- Victor, S. B., Marseille, en économats.
Saint-Victor, S. A., Paris, 1764, l'archevêque de Lyon.
Saint- Victor-en-Caux, S. A., Rouen, 1785, de Goyon, vie. g. de Rouen.
Saint-Urbain, S. B., Châlons, vacant.
Saint-Vincent, S. B., Besançon, 1780, Févêque de Vannes.
Saint- Vincent, S. B., Laon, 1786, Le Duc.
Saint-Vincent, S. B., Le Mans, 1788, Févêque de Tarbes.
Saint-Vincent, S. B., Metz, 1784, Févêque de Sisteron.
Saint- Vincent, S. A., Senlis, 1765, de Mostuéjouls.
Saint-Vincent-aux-Bois, S. A., Chartres, 1781, de Carbonnières.
Saint- Vincent de Bourg, S. A., Bordeaux, 1787, d'Héral, vicaire-général
de Bordeaux.
Saint- Vincent du Luc, S. B., Oloron, 1784, de la Tour-Landry.
Saint-Volusien, S. A., Pamiers, 1776, d'Osmond.
Saint- Vulmer, S. A., Boulogne, 1757, du Masnadau, v. g., de Tréguier.
Samer, S. B., Boulogne, 1778, Févêque de Dijon.
Saramon, S. B., Auch, 1771, de Vicques.
Saubalade, Gît., Lescar, 1747, Damou.
Sauve, S. B., Alais, 1783, de Glandèves, vicaire-général de Noyon.
Sauve-Majeure, S. B., Bordeaux, 1774, Taillefer, a. v.-g. de Périgueux.
Savigny, Cit., Avranches, 1745, d'Aydie.
Savigny, S. B., Lyon, 1761, de Clugny.
Scellières, Cit., Troyes, 1755, Mignot.
Selincourt, Prém., Amiens, 1764, Tascher.
Senanques, Cit., Apt, de Novy.
Senanques, S. B., Cavaillon, 1788, d'Esgrigny.
Septfontaines, Prém., Langres, 1781, Févêque de Vaison.
Septfontaines, Prém., Reims, 1767, de Saint-Val.
Serry, Prém., Amiens, 1750, Févêque d'Alet,
Signy, Cit., Reims, 1787, l'archevêque de Narbonne.
Silly, Prém., Séez, 1783, Hennebert.
Silvanès, Cit., Vabres, 1784, de Comeiras.
Simorre, S. B., Auch, 1756, Févêque de Lescar.
Solignac, S. B., Limoges, 1787, de Foucauld.
Sordes, S. B., Acqs, 1771, l'ancien évêque de Grenoble.
516 APPENDICE
Sorèze, S. B., Lavaur, 4788, en économats.
Souillac, S. B., Cahors, 1777, de Saint-Georges, comte de Lyon.
Stulzbronn, Cit., Metz, 1740, l'évêque des Thermopyles.
Sully, S. B., Tours, 1786, de Bourdeilles.
Talmond, S. B., Luçon, 1784, de la Corbière.
Tasque, S. B., Tarbes, 1776, de Barthes-Thermes.
Terrasson, S. B., Sarlat, 1780, l'évêque de Sarlat.
Thenaille, S. B., Saintes, unie au collège.
Thenailles, Prém., Laon, .„ '
' ( 1788, en économats.
Theulley, Cit., Dijon, 1779, l'évêque d'Agen.
Thouars, S. A., Poitiers, 1753, de Bussy,
Tiers (Thiers), S. B., Glermont, 1776, de Saint-Didier, v.-g. de Mâcon.
Tiron, S. B., Chartres, 1771, de Vermond.
Tonnay-Charente, S. B., Saintes, 1788, l'évêque de Boulogne.
Tonnerre, S. B., Langres, 1785, Guyot d'Ussières.
Torigny ou Thorigny, Cit., Bayeux, 1770, de la Noue.
Tournus, S. B., Châlon, 1781, unie à Châlon et à Mâcon.
Tourtoirac, S. B., Périgueux, 1774, de Patry.
Toussaint, S. A., Châlons, 1768, de Chamillard.
Tréport, S. B., Rouen, 1781, de Ligniville.
Trisay, Cit., Luçon, 1764, de la Roche Saint-André.
Troarn, S. B., Bayeux, 1778, de Véry.
Trois-Fontaines, Cit., Châlons, 1758, le card. de Bernis.
Turpenay, S. B., Tours, 1733, Pineau de Viennay.
Tyronneau, Cit., Le Mans, 1758, de Saint-Simon.
Uzerches, S. B., Limoges, 1782, de Dillon.
Vaas, S. A., Le Mans, 1777, de Siochan.
Valbenoite, Cit., Lyon, 1780, de Forbin-la-Barben.
Valbonne, Cit., Perpignan, 1772, de Bretonneau.
Valchrétien, Prém., Soissons, 1770, d'Eymar.
Valcroissant, Cit., Dié, 1736, de Malissoles.
Valence, Cit., Poitiers, 1786, Bouchet.
Vallemont, S. B., Rouen, 1763, des Forges.
Valleroy, Cit., Reims, 1741, de Chamillard.
Valloires, Cit., Amiens, 1774, l'évêque d'Amiens.
APPENDICE 517
Valmagne, Cit., Agde, 1781, de Puységur.
Valricher, Gît., Bayeux, 1781, de Jaucour.
Valsainte, Gît., Apt, 1736, de Novy.
Valsecret, Prém., Soissons, 1737, Le Clerc.
Valsery, Prém., Soissons, 1778, de Montholon, doyen de Metz.
Varennes, Gît., Bourges, 1775, Bourlier.
Vauluisant, Gît., Sens, 1779, l'évêque de Saintes.
Vaux, S. B., Saintes, 1788, de la Magdeleine.
Vaux-en-Ornois, Gît., Toul, 1785, l'évêque de Dol.
Vaux-de-Cernay, Cit., Paris, 1766, l'évêque de Limoges.
Vendôme, S. B., Blois, 1753, l'évêque de Soissons.
Vermand, Prém., Noyon, 1748, l'évêque de Glandève.
Verteuil, S. A., Bordeaux, 1784, de Boisboissel, comte de Lyon.
Vézelay, S. B., Autun, 1769, d'Argenteuil.
Vierzon, S. B., Bourges, 1760, Le Corgne de Launay.
Vigeois, S. B., Limoges, 1776, de Valory.
Villedieu, Prém., Acqs, 1786, Lallemand.
Villemagne, S. B., Béziers, 1772, de Jouffroy d'Abans.
Villeloin, S. B., Tours, 1754, Rigaud.
Villelongue, Cit., Carcassonne, 1733, F.-J. de Novy.
Villeneuve, Gît., Nantes, 1771, de Radonvilliers.
Villers-Betnach, Cit., Metz, 1774, Le prince Camille de Rohan.
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TABLE ALPHABÉTIQUE
DES NOMS PROPRES DE LIEUX ET DE PERSONNES
Abbadie d'Arbocave (Bernard d'), évê-
que d'Acqs ou de Dax, 68.
Abbati (François-Marie), évêque de
Rieti, évêque de Carpentras, 55.
Abelly (Louis), évêque de Rodez, 12.
Abzac de Mayac (Guillaume-Joseph d'),
évêque de Saint-Papoul, 400.
Achards de la Baume (Joseph-Crispin
des), évêque de Cavaillon, 58.
Achey (Claude d'), archev. de Besan-
çon, 461.
Acqs, v. Dax.
Agay (Jean-Gabriel d'), évêque de Ca-
nope, évêque de Perpignan, 274.
Agde, évêché, 254.
Agen, évêché, 127.
Agoult de Bonneval (Charles-César-
"Louis d'), évêque de Pamiers, 390.
Aigneville de Millancourt (Albert-Simon
d'), évêque d'Amycles et sufïragant
de Cambrai, 170.
Aire, évêché, 70.
Aix, archevêché, 17.
Ajaccio, évêché, 496.
Alais, évêché, 256.
Alet, évêché, 264.
Albert de Luynes (Paul d'), évêque de
Bayeux, 348 ; cardinal-archevêque de
Sens, 367.
Albaret (d'), v. Falcombelle.
Albi, archevêché, 1.
Albignac de Castelnau (Philippe-Fran-
çois d'), évêque d'Angoulême, 134.
Alerta, évêché, 497.
Alex (d'), v. Arenthon.
Allart (Frère Théodore-Germain), évê-
que de Vence, 205.
Allemans (d'), v. Lau.
Ally (d'), v. Rochefort.
Alris du Rousset (Louis-Charles des),
évêque de Béziers, 259.
Amat de Voix (Antoine-Joseph d'), évê-
que de Senez, 202.
Amboise (d'), v. Crussol.
Amelot (Sébastien-Michel), évêque de
Vannes, 457.
Amelot de Gournay (Michel), archev.
de Tours, 432.
Amiens, évêché, 309.
Andigné (François d'), évêque d'Acqs,
69.
Andigné de la Chasse (Jean-François
d'), évêque de Saint-Pol-de-Léon,
450 ; évêque de Chalon-sur-Saône,
225.
Andrault de Mauleviier de Langeron
(Charles), nommé évêque d'Autun,
220.
Ancelin (Humbert), évêque de Tulle,
118.
Angers, évêché, 426.
Anglure de Bourlemont (Charles-Fran-
çois d'), archev. de Toulouse, 383.
Anglure de Bourlemont (François d'),
nommé évêque de Pamiers, 388.
Anglure de Bourlemont (Louis d'),
archevêque de Bordeaux, 122.
Angoulême, évêché, p. 132.
Antelmy (Claude-Léonce-Octavien d'),
évêque de Grasse, 198.
Anterroches (Alexandre-César d') évê-
que de Condom, 132.
Antin (d'), v. Pardaillan.
Apchon de Gorgenon (Claude-Marie-
Antoine d'), évêque de Dijon, 235 ;
archevêque d'Auch, 66.
TABLE ALPHABÉTIQUE
519
Apt, évêché, 21.
Aquin (Louis d'), nommé évêque de
Fréjus, 24 ; de Séez, 359.
Aquin (Luc d'), évêque de Saint-Paul-
Trois-Châteaux, 23 ; de Fréjus, 23.
Arbocave (d'), v. Abbadie.
Arche (Guillaume d'), év. de Bayonne,
Arenthon dAlex (Jean d'), évêque de
Genève, 490.
Argelli (César), archevêque d'Avignon,
50.
Argenson (d'), v. Voyer.
Argentré (d'), v. Plessis.
Argouges (François d'), évêque de
Vannes, 455.
Argouges (Michel d'), évêque de Péri-
gueux, 140.
Ariosti (Azon), archevêque d'Avignon,
51.
Arles, archevêché, 34.
Armainvilliers (d'), v. Beringhen.
Armenonville (d'), v. Fleuriau.
Arnauld ( Henri ) , évêque d'Angers,
426.
Arras, évêché, p. 172.
Artaud (Pierre-Joseph), évêque de Ca-
vaillon, 58.
Asseline (Jean-René), évêque de Bou-
logne, 316.
Astesan (Jacques-Thomas), évêque de
Nice, 209.
Aube de Roquemartine (Louis), évêque
de Saint-Paul-Trois-Châteaux, 47.
Aubert de Villeserin (Louis-Anne), évê-
que de Senez, p. 200.
Aubigné (Claucle-Maur d'), évêque de
Noyon, 326 ; archevêque de Rouen,
339.
Aubusson de la Feuillade (Georges d'),
archevêque d'Embrun, 187 ; évêque
de Metz, 408.
Auch, archevêché, 63.
Audibert deLussan (Louis-Jacques d'),
nommé évêque de Périgueux, 141 ;
archevêque de Bordeaux, 124.
Augiers (des), v. Plan.
Aulan (d'), v. Suarès.
Auribeau (d'), v. Gautier.
Autichamp (d'), v. Beaumont.
Autun, évêché, 218.
Auvergne (d'), v. Tour.
Auvry (Claude), évêque de Coutances,
351.
Auxerre, évêché, 369.
Avançon (Guillaume d'), archevêque
d'Embrun, 186.
Avéjan (d'), v. Bannes.
Aviau du Bois-de-Sanzay (Charles-
François d'), archevêque de Vienne,
477, archevêque de Bordeaux.
Avignon, archevêché, 50.
Avr anches, évêché, 343.
Bacoue (Frère Léon), évêque de Glan-
dève, 193.
Baglion de Saillant (François-Ignace
de), évêque de Tréguier, 451 ; évêque
de Poitiers, 143.
Baglion de la Salle (François de), évê-
que d'Arras, 174.
Baglion de la Salle de Saillant (Pierre
de), évêque de Mende, 10.
Balbe de Berton de Crillon (Dominique-
Laurent de), évêque de Glandève,
194.
Balbe de Berton de Crillon (François
de), évêque de Vence, 205 ; archevê-
que de Vienne, 475.
Balbe de Berton de Crillon (Jean-Louis
de), évêque de Saint-Pons-de-Tomiè-
res, 276 ; archevêque de Toulouse,
385 ; archevêque de Narbonne, 253.
Baldenstein (de), v. Rinck.
Bâle, évêché, 470.
Balore (de), v. Cortois.
Balzac d'Illiers d'Entragues (Louis de),
nommé évêque de Clermont, 107 ;
évêque de Lectoure, 83.
Bannes d' Avéjan (Charles de), évêque
d'Alais, 257.
Bar (Hugues de), évêque de Lectoure,
83.
Baradat (Daniel-Louis de), évêque de
Vabres, 15.
Barberini (Antoine, cardinal), archevê-
que de Reims, 306.
Bardonnenche (Antoine-René de), évê-
que de Vence, 207.
Bareau de Girac (François), évêque de
Saint-Brieuc, 445 ; de Rennes, 442.
Bargedé (Edouard de), évêque de Ne-
vers, 372.
Barillon (Henri de), évêque de Luçon,
136, nommé archevêque de Bordeaux,
123.
Barrai (Claude-Mathias-Joseph de), évê-
que de Troyes, 377.
Barrai (Jean-Sébastien de), évêque de
Castres, 9.
Barrai (Louis-Mathias de), évêque de
Troyes, 377; évêque de Meaux,
archevêque de Tours.
Barrault (de), v. Jaubert.
Barrière fde), v. Taillefer.
Barthélémy de Grammont de Lanta
(François de), évêque de Saint-l'a-
poul, 399.
Barthélémy de Gramont de 1
Mathias de), évêque de Perpignan,
274.
Bastie (de la), v. Fogasses.
Batailler (François de), évoque de
lîrllil.rli), 379.
IJaudoin (Martin), évêque d'Ypres, 211.
520
TABLE ALPHABÉTIQUE
Baudry (de), v. Piancourt.
Baume (de la), v. Achards.
Baume de Suze (Armand-Anne-Tristan
de la), évêque de Tarbes, 89 ; d'Ar-
ras, 177 ; archevêque d'Auch, 64.
Baume de Suze (Louis-François de la),
évêque de Viviers, 486.
Baume le Blanc de la Vallière (Gilles
de la), évêque de Nantes, 438.
Bausset de Boquefort ( Emmanuel -
François de), évêque de Fréjus, 25.
Bausset (Louis-François de), évêque
d'Alais, 258.
Bausset-Roquefort (Joseph-Bruno de),
évêque de Béziers, 259.
Bauyn (Bonaventure), évêque d'Uzès,
279.
Bayeux, évêché, 347.
Bayonne, évêché, 74.
Bazan de Flamanville (Jean-Hervé),
évêque de Perpignan, 273.
Bazas, évêché, 93.
Bazin de Besons (Armand), évêque de
Carcassonne, 262.
Bazin de Besons (Jean-Baptiste-Ar-
mand), évêque d'Aire, 71 ; archevê-
que de Bordeaux, 123 ; archevêque
de Rouen, 339.
Beaufort (de), v. Hertault.
Beaujeu (de), v. Quiqueran.
Beaumanoir de Lavardin (Jean-Bap-
tiste de) évêque de Rennes, 441.
Beaumont d'Autichamp (François de),
évêque de Tulle, 119.
Beaumont de Péréfixe (Hardouin de),
archevêque de Paris, 283.
Beaumont du Repayre (Christophe de),
évêque de Bayonne, 76 ; archevêque
de Vienne, 476 ; de Paris, 285.
Beaumont (de), v. Touchebœuf.
Beaumont (de), v. Fallot.
Beaumont (Léon de), évêque de Saintes,
loo.
Beaune (Renaud de), archevêque de
Bourges, 96; archevêque de Sens,
364.
Beaupoil de Saint - Aulaire ( André -
Daniel de), évêque de Tulle, 118.
Beaupoil de Saint-Aulaire ( Martial -
Louis de), évêque de Poitiers, 145.
Beaupoil de Saint-Aulaire (Pierre de),
évêque de Tarbes, 91.
Beaupré, v. Ghoiseul.
Beaupré (de), v. Fallot.
Beauteville (de), v. Buisson.
Beauvais (Jean-Baptiste-Charles-Marie
de), évêque de Senez, 263.
Beauvais, évêché, 312.
Beauvau (Gilles - Jean - François de),
évêque de Nantes, 437.
Beauvau du Rivau (Pierre - François
de), évêque de Sarlat, 157.
Beauvau du Rivau (René-François de),
évêque de Bayonne, 75 ; de Tournai,
183 ; archevêque de Toulouse, 384 ;
archevêque de Narbonne, 252.
Beauvillier de Saint-Aignan (François-
Honoré de), évêque de Beauvais, 312.
Bec ( Philippe du ), archevêque de
Reims, 305.
Becdelièvre (Charles-Prudent de), évê-
que de Nîmes, 272.
Begon (Scipion - Jérôme) , évêque de
Toul, 412.
Belbœuf (de), v. Godard.
Bellay (Martin du), évêque de Fréjus, 25.
Bellay (Eustache du), évêque de Paris,
281.
Bellay (Jean, cardinal du), évêque de
Paris, 281 ; archevêque de Bordeaux.
Bellefonds (de), v. Gigault.
Bellegarde (Octave de), archevêque de
Sens, 365.
Bellescize, v. Regnault.
Belley, évêché, 468.
Bellièvre (Albert de), archevêque de
Lyon, 211.
Bellièvre (Claude de), archevêque de
Lyon, 211.
Belloy (Jean-Baptiste de), évêque de
Glandève, 195 ; de Marseille, 42 ;
archevêque de Paris.
Belsunce de Castelmoron (Henri-Fran-
çois-Xavier de), évêque de Marseille,
41 ; nommé évêque de Laon, 234.
Bénard de Résay (Cyprien-Gabriel),
évêque d'Angoulême, 133.
Béni (Joseph-Vincent de), évêque de
Carpentras, 56 ; de Pesaro.
Berchère (de la), v. Le Goux.
Bergaigne (Frère Joseph de), archevê-
que de Cambrai, 165.
Bernex (de), v. Rossillion.
Berger de Charancy (Georges-Lazare),
évêque de Saint-Papoul, 400 ; évêque
de Montpellier, 269.
Berger, v. Malissoles.
Berghes (Maximilien de), archevêque
de Cambrai, 163.
Berghes (Guillaume de), archevêque
de Cambrai, 164.
Béringhen d'Armainvilliers (François-
Charles de), évêque du Puy, 103.
Berlaymont (Louis de), archevêque de
Cambrai, 163.
Bernis (de), v. Pierre.
Bertier (Antoine-François de), évêque
de Rieux, 397.
Bertier (David-Nicolas de), évêque de
Blois, 293.
Bertin (Charles-Jean), évêque de Van-
nes, 456.
Berton (de), v. Balbe.
Besançon, archevêché, 460.
Besons (de), v. Bazin.
Bessuéjouls de Roquelaure ( Jean -
Armand de), évêque de Senlis, 330 ;
archevêque de Malines.
TABLE ALPHABÉTIQUE
521
Béthune (Armand de) , évêque du Puy,
102.
Béthune (Henri de), archevêque de
Bordeaux, 122.
Béthune (Hippolyte de), évêque de
Verdun, 414.
Bétizy (Henri-Benoit-Jules de), évêque
d'Uzès, 279.
Bethléem, évêché, 379.
Béziers, évêché, 259.
Biord (Jean-Pierre), évêque de Genève,
490.
Biscaras (de), v. Rotundis.
Bissy (Henri-Pons Thyard de), évêque
de Toul . 411 ; cardinal-évêque de
Meaux, 301.
Blois, évêché, 293.
Blot (de), v. Ghauvigny.
Blouet de Camilly (François), évêque
de Toul, 411 ; archevêque de Tours,
423.
Blyterswyck de Montcley (Antoine-
François de), évêque d'Âutun, 220 ;
archevêque de Besançon, 464.
Bocaud ( Joseph - François ), évêque
d'Alet, 264.
Bochart de Saron de Champigny (Fran-
çois de), évêque de Glermont, 106.
Bochart de Champigny (Guillaume),
évêque de Valence, 485.
Bocon de la Merlière (Félicien), évêque
d'Apt, 22.
Bois-de-Sanzay (du), v. Aviau.
Boisgelin de Cucé (Jean de Dieu-Ray-
mond de), évêque de Lavaur, 403 ;
archevêque d'Aix, 20.
Boissieu (de), v. Frétât.
Boissonnade d'Orty (Guillaume de),
évêque de Bazas, 93.
Bonac (de), v. Usson (d').
Bonal (François de), évêque de Cler-
mont, 108.
Bonneguise (Jean de), évêque d'Arras,
174.
Bonneval (de), v. Agoult.
Bonneval (de), v. Roux.
Bonnin de Chalucet (Armand-Louis),
évêque de Toulon, 44.
Bonteville (de), v. Hay.
Bonzi (Pierre, cardinal de), archevêque
de Toulouse, 383; archevêque de
Narbonne, 252.
Bordeaux, archevêché, 121.
Bordini (Jean-François), archevêque
d'Avignon, 50.
Bornât (de la), v. Girard.
Bossuet (Jacques-Bénigne), évêque de
Meaux, 300.
Bossuet (Jacques-Bénigne), évêque de
Troyes, 376.
Bouchet (du), v. Lubières.
Bouckaert (Josse), évêque d'Ypres, 241.
Boudot (Paul), évêque d'Arras, 173.
Bouhier (Claude), évêque de Dijon, 235.
Bouhier de Lantenay (Jean- Jacques),
évêque de Dijon, 234.
Bouille de Saint-Géran (Nicolas de),
évêque d'Autun, 221.
Boulogne-sur-Mer, évêché, 314.
Bou r bon- Condé (Charles de), archevê-
que de Rouen, 337.
Bourbon-Navarre (Charles de), arche-
vêque de Rouen, 337.
Bourbon- Vendôme (Charles de), cardi-
nal-archevêque de Rouen, 336.
Bourchenu (de), v. Moret.
Bourdeilles (Henri- Joseph-Claude de),
évêque de Tulle, 120; deSoissons, 334.
Bourdonnaye (de la), v. Cotyon.
Bourges, archevêché, 96.
Bourlemont (de), v. Anglure (d').
Bourlon (Charles de), évêque de Sois-
sons, 331.
Bouschet de Sourches (Jean-Louis du),
évêque de Dol, 436.
Bourzac (de), v. Cropte.
Boussey, v. Drouas.
Bovet (François de), évêque de Siste-
ron, 29.
Boyer (Jean-François), évêque de Mire-
poix, 393.
Boyvin de Vaurouy (Antoine-Jérôme),
nommé évêque de Perpignan, 274.
Brancas (Henri-Ignace de), évêque de
Lisieux, 357.
Brancas (Jean-Baptiste- Antoine de),
évêque de La Rochelle, 149 ; arche-
vêque d'Aix, 19.
Breil de Pontbriand (Henri-Marie du),
évêque de Québec, 495.
Bretel (Louis de), archev. d'Aix, 18.
Breteuil (de), v. Tonnelier.
Brezay de Denonville (Jean-François
de), évêque de Comminges, 80.
Brias (Jacques-Théodore de), archev.
de Cambrai, 166.
Brichanteau (de), v. Compans.
Brignon (de), v. Thépault.
Brienne (de), v. Loménie (de).
Briqueville de la Luzerne (Henri de),
évêque de Cahors, 6.
Broglie (Charles de), évêque de Noyon,
328. x M Â
Broglie (Joseph-Amédée de), évêque
d'Angoulême, 133.
Bron (Jean-Baptiste-Marie), suflragant
de Lyon, 215.
Brou (de), v. Feydeau.
Broue (Pierre de la), évêque de Mire-
poix, 903.
Broue de Vareilles (Henri-François de
la), évêque de Gap, 88.
Brousse (de la), v. Le Neboux.
Brulart de Genlis (Charles), archev.
d'Embrun, 1*7.
Brulart de Sillery (Fabio), nommé évo-
que d'Avranches, 344; évêque do
Soissons,
522
TABLE ALPHABÉTIQUE
Brunes de Montlouet (Pierre-Joseph
de), évêque de Saint-Omer, 178.
Brunet de Tressemanes ( Gaspard ) ,
évêque de Glandève, 195.
Brunet de Gastries de Panât (Jean-
Paul), évêque d'Evry, 3.
Brunetière du Plessis-Gesté (Guillau-
me de la), évêque de Saintes, 152.
Bruyères de Chalabre (Alexandre-Jo-
seph-Alexis de), évêque de Saint-
Omer, 179.
Bruyères de Chalabre (Louis-Henri de),
évêque de Saint-Pons-de-ïomières,
277.
Bruyère (de la), v. Jarente.
Buisseret (François), archevêque de
Cambrai, 164.
Buisson de Beauté ville (Jean-Louis du),
évêque d'Alais, 257.
Burgh (François Van der), archevêque
de Cambrai, 164.
Bussy (de), v. Rabutin (de).
Buzzi (Laurent), évêque de Carpentras,
54.
Cabanes de Viens (Jean - Balthasar),
nommé évêque de Riez , 26 ; évêque
de Vence, 205.
Cadenet de Charleval (Joseph-François
de), évêque d'Agde, 255.
Cahorne de la Palun (Joseph-Louis de),
évêque de Vaison, 60.
Cahors, évêché, 5.
Cahuzac (de), v. Roger.
Caillebot de la Salle (François), évêque
de Tournai, 182.
Cairol de Madaillan (Jean de), évêque de
Vence, 207; évêque de Grenoble, 483.
Cambon (François-Tristan de), évêque
de Mirepoix, 394.
Camboust-Beçay (Anne-François-Guil-
laume du), évêque de Tarbes, 90.
Camboust de Coislin (Henri - Charles
du), évêque de Metz, 408.
Camboust, cardinal de Coislin (Pierre
du), évêque d'Orléans, 290.
Cambrai, archevêché, 163.
Camilly (de), v. Blouét.
Camps (François de), nommé coadju-
teur de Glandève, 194 ; nommé évê-
que de Pamiers, 389.
Camus (Jean-Pierre), nommé évêque
d'Arras, 173.
Carbon (de), v. Montpezat.
Carbonnel de Canisy (François de) ,
évêque de Limoges, 114.
Carcado (de), v. Le Seneschal.
Carcassonne, évêché, 261.
Cardevac de Gouy d'Havrincourt (Char-
les-François-AÏexandre), évêque de
Perpignan, 274.
Caritat de Condorcet (Jacques-Marie
de), évêque de Gap, 31 ; évêque d'Au-
xerre, 370, évêque de Lisieux, 357.
Carpentras, évêché, 54.
Casaubon (de), v. Maniban.
Cassagnet de Tilladet (Michel), nommé
évêque de Clermont, 106 ; évêque de
Mâcon, 231.
Cassaigne (Martin de la), évêque de
Lescar, 86.
Castellane (André-Jean-Baptiste-Domi-
nique de), évêque de Glandève,
195.
Castellane (Jean-Arnauld de), évêque
de Mende, 11.
Castellane (Joseph-Pierre de), évêque
de Fréjus, 24.
Castellane-Adhémar (Joseph- Victor de),
évêque de Senez, 263.
Castellane-Maj astre (Elléon de), évêque
de Toulon, 46.
Castellane-Saint-Mauris (Jean-Antoine
de), évêque de Lavaur, 404.
Castelmoron (de), v. Belsunce.
Castelnau (de), v. Albignac.
Castillon (de), v. Poudenx.
Castle-Hill (Seignelay-Colbert de), évê-
que de Rodez, 14.
Castres, évêché, 8.
Castries (de), v. Croix.
Catelan (Jean de), évêque de Valence,
485.
Catelan (Jean-Marie de), évêque de
Rieux, 398.
Caulet (François-Etienne de), évêque
de Pamiers, 388.
Caulet (Jean de), évêque de Grenoble,
482.
Caussade (de), v. Marthonie.
Caumartin (de), v. Le Fèvre.
Caux (de), v. Roger.
Cavaillon, évêché, 57.
Caylus (de), v. Pestel.
Cazet de Vautorte (Louis), évêque de
Vannes, 454.
Cély, v. Eon.
Cerigle (du), v. Montfalcon.
Cérisy (de), v. Richier,
Chabànnes ( Claude de ) , évêque de
Gap, 31.
Chabànnes (Joseph- Gaspard -Gilbert
de), évêque d'Agen, 128.
Chabot (Jean-Baptiste de), évêque de
Saint-Claude, 238 ; évêque de Mende.
Chaffaut (de), v. Maurel.
Chalabre (de), v. Bruyères.
Chalmazel (de), v. Talaru.
Chalon-sur-Saône, évêché, 224.
Châlons-sur- Marne, évêché, 318.
Chalucet (de), v. Bonnin.
Chamberlain (Georges), évêque d' Ypres,
241.
Chambéry, évêché, 491.
Chambonas (de), v. Garde.
TABLE ALPHABÉTIQUE
523
Chambre d'Urgons (Henri de), auxi-
liaire de Metz, 409.
Chamillart (Jean-François de), évêque
de Dol, 435 ; évêque de Senlis, 330.
Champflour (Etienne de), évêque de
La Rochelle, 149.
Champflour (Jean-Baptiste de), évêque
de Mirepoix, 394.
Champigny (de), v. Bochart.
Champion de Cicé (Jean - Baptiste -
Marie), évêque de Troyes, p. 377 ;
évêque dAuxerre, 370.
Champion de Cicé (Jérôme-Marie),
évêque de Rodez, 13 ; archevêque de
Bordeaux, 125.
Champorcin (de), v. Michels (des).
Champ vallon (de), v. Harlay.
Chanterac (de), v. Cropte.
Chapelle de Saint-Jean de Jumilhac
(Jean-Joseph) , évêque de Vannes ,
456 ; archevêque d'Arles, 37.
Chapelle (de la), v. Le Filleul.
Chapt de Rastignac (Louis - Jacques
de), évêque de Tulle, 195; arche-
vêque de Tours, 424.
Charancy (de) , v. Berger.
Charleval (de), v. Cadenet.
Charnizay (de), v. Menou.
Charpin de Gennetines ( Antoine ) ,
évêque de Limoges, 104.
Charritz de Ruthie (Pierre de), évêque
de Rieux, 397.
Chartres, évêché, 296.
Chaslon de Maisonnoble ( Hardouin
de), évêque de Lescar, 86.
Chassaigne (de la), v. Montmorin.
Chasse (de la), v. Andigné.
Chaste (de), v. Clermont.
Chasteignier de la Chasteigneraye.
(Germain), évêque de Saintes, 154.
Chasteigneraye (de la), v. Chasteignier.
Chastellard de Montillet de Grenaud
(Jean- François de), évêque d'Oloron,
88 ; archevêque d'Âuch, 66.
Chastenet de Puységur (Jean-Auguste
de), évêque de Saint - Orner, 179,
évêque de Carcassonne, 262 ; arche-
vêque de Bourges, 100.
Chateauneuf de Rochebonne (Charles-
François de), évêque de Noyon, 327 ;
archevêque de Lyon, 213.
Chateauneuf de Rochebonne (Louis-
Joseph de), évêque de Carcassonne,
Chaulnes (Paul de), évêque de Sarlat,
157 ; évêque de Grenoble, 482.
Chaumont (Paul- Philippe de), évêque
d'Acqs, 68.
Chaumont (de), v. Deschamps.
Chaumont de la Galaisière (Barthélé-
my - Louis - Martin de), évêque de
Saint-Dié, 418.
Chauvigny de Blot (Alexandre-Henri
de), évêque de Lombez, 992.
Chavagnac (de), v. Verthamon.
Chavigny (de), v. Le Bouthillier).
Chetardie (de la), v. Trotti.
Chevières (de), v. Croix.
Cheyriers de Saint-Mauris (Alexandre
de), évêque de Saintes, 153.
Cheylus (Joseph-Dominique de), évê-
que de Tréguier, 452 ; de Cahors, 6 ;
de Bayeux, 349.
Chilleau (Jean-Baptiste du), évêque de
Chalon-sur-Saône, 225; archevêque
de Tours.
Choin (de), v. Joly.
Choiseul (Gilbert dé), évêque de
Tournai, 182. 4
Choiseul-Beaupré (Antoine-Cleriadus
cardinal de), archevêque de Besan-
çon, 465.
Choiseul-Beaupré (Claude-Antoine de).
évêque de Châlons-sur-Marne, 319.
Choiseul-Beaupré (Gabriel-Florent de),
évêque de Saint-Papoul, 399 ; évêque
de Mende, 11.
Choiseul- Stainville (Léopold- Charles
évêque d'Evreux, 354; archevêque
d'Albi, 7 ; de Cambrai, 169.
Chomel (Louis-Armand), évêque d'O-
range, 39.
Christot (de), v. Néel.
Cicé (de), v. Champion.
Citadella (François), évêque de Nebbio,
496 ; évêque d Accia et Mariana, 496.
Clément (Pierre), évêqne de Péri-
gueux, 140.
Clermont-en- Auvergne, évêché, 105.
Clermont de Chaste de Roussillon
(Louis-Annet), évêque de Laon, 323.
Clermont - Tonnerre (Anne - Antoine-
Jules de), évêque de Châlons-sur-
Marne, 321 ; archevêque de Toulouse.
Clermont-Tonnerre (François de), évê-
que de Noyon, 326.
Clermont - Tonnerre ( François - Louis
de), évêque de Langres, 228.
Clugny (François de), évêque de Riez,
27.
Coatelez (de), v. Leny.
Coetenfao (de), v. Kerhoent.
Coetjunval (de), v. Louet.
Coetlogon-Méjusseaume (François de),
évêque de Quimper, 433.
Coetlogon-Méj usseaume (Louis-Marcel
de), évêque de Saint-Brieuc, 443;
évêque de Tournai, 183,
Coetlosquet (Jean-Gilles du), évêque
de Limoges, p. 115, nommé arche-
vêque de Tours, 124.
Coislin (de), v. Camboust.
Colbert (André), évêque d'Au.v
369.
Colbert (Jacques-Nicolas), archevêque
de Rouen, 338.
Colbert de Croissy (Cliarles-Joaelunô.
évêque de Montpellier, 268.
524
TABLE ALPHABÉTIQUE
Colbert de Saint-Pouange (Jean-Bap-
tiste Michel), évêque de Montauban,
395, archevêque de Toulouse, 384.
Colbert, v. Castle-Hill.
Comminges, évêché, 80.
Gompans de Brichanteau ( Charles-
Joseph), évêque de Saint- Jean-de-
Maurienne, 492.
Condom, évêché, 130.
Condorcet (de), v. Caritat.
Conen de Saint-Luc (Toussaint-Fran-
çois-Joseph de), évêque de Quimper,
434.
Conflans (Godefraid-Maurice de), évê-
que du Puy, 103.
Conseil (Michel), évêque de Chambéry,
492.
Contrisson (Charles-Bernard-Collin de),
évêque des Thermopyles et coadju-
teur de Laon, 325.
Conzié (Joachim-François-Mamert de),
évêque de Saint-Omer, 179 ; arche-
vêque de Tours, 424.
Conzié ( Louis-François-Marc-Hilaire
de), évêque de Saint - Omer, 179 ;
d'Arras, 175 ; nommé archevêque de
Tours,' 424.
Cortois de Balore (Pierre-Marie-Made-
leine), évêque d'Alais, 258 ; évêque
de Nîmes, 272.
Cortois de Pressigny (Gabriel), évêque
de Saint-Malo, 448 ; archevêque de
Besançon.
Cortois de Quincey (Gabriel), évêque
de Belley, 469.
Cosnac (Daniel de), évêque de Valence
et de Die, 484; archevêque d'Aix,
19.
Cosnac (Daniel-Joseph de), évêque de
Die, 480.
Cosnac (Gabriel de), évêque de Die,
480.
Cossé-Brissac (Emmanuel-Henri- Ti-
moléon de), évêque de Condom, 131.
Cotyon de la Bourdonnaye (Jean-Louis),
évêque de Saint-Poi-de-Léon, 449.
Coucy (Jean-Charles de), évêque de Li
Bochelle, 151 ; archevêque de Beims.
Courcenay (de), v. Foudras.
Couet du Vivier de Lorry (Michel-
François), évêque de Vence, 205;
évêque de Tarbes, 91 ; évêque d'An-
gers, 428 ; évêque de La Bochelle.
Couserans, évêché, p. 78.
Coutances, évêché, 350.
Couton (Charles-François), évêque de
Nice, 209.
Crévy (du), v. Bogier.
Crillon (de), v. Balbe.
Crissé de Sanzay (Christophe-Louis
Turpin de), évêque de Bennes, 441 ;
évêque de Nantes, 438.
Crochans (de), v. Guyon.
Croissy (de), v. Colbert.
Croix de Castries (Armand-Pierre de la),
archevêque de Tours, 423 ; arche-
vêque d'Albi, 3.
Croix de Castries-Mayrargues (Jean de
la), évêque de Vabres, 16.
Croix de Chevrières de Saint-Vallier
(Jean-Baptiste de la), évêque de
Québec, 494.
Cropte de Chanterac (Charles de la),
évêque d'Alet, 265.
Cropte de Bourzac (Jean-François de),
évêque de Noyon, 328.
Croy (Louis de), élu évêque d'Ypres,
242.
Crussol d'Uzès dAmboise (François
de), évêque de Blois, 294 ; archevê-
que de Toulouse, 385.
Crussol d'Uzès d'Amboise (François-
Joseph-Emmanuel de), évêque de La
Bochelle, 150.
Cubjac, v. Jumilhac.
Cugnac (Emmanuel de) , évêque de
Lectoure. 84.
Cuillé )de), v. Farcy.
Daillon du Lude (Gaspard de), évêque
d'Albi, 2.
Davy, cardinal du Perron (Jacques),
archevêque de Sens, 364.
Davy du Perron (Jean), archevêque de
Sens, 365.
Dax, évêché, 67.
Denonville (de), v. Brezay.
Deschamps de Chaumoiit (Joseph-Ni-
colas), évêque de Genève, 490.
Desmaretz (Jacques), évêque de Biez,
26 ; archevêque d'Auch, 65.
Desmaretz (Vincent-François), évêque
de Saint-Malo, 447.
Desnos, v. Nos (des).
Devise (de), v. Hervilly.
Die, évêché, 479.
Digne, évêché, 190.
Dijon, évêché, 234.
Dillon ( Arthur - Bichard ) , évêque
d'Evreux, 354 ; archevêque de Tou-
louse , 386 ; archevêque de Nar-
bonne, 252.
Dol, évêché, 435.
Domprel (de), v. Fauche.
Dondel (Jean-François), évêque de Dol,
436.
Doria (Benoît -Antoine), évêque d'Ajac-
cio, 496.
Dosquet (Pierre-Herman), évêque de
Québec, 495.
Dousset (Jean du), évêque de Belley,
469.
Dreuilhet (André), évêque de Bayonne,
75.
Dromesnil (de), v. Hallencourt.
TABLE ALPHABÉTIQUE
525
Drouas de Boussey (Claude), évêque
de Toul, 412.
Dubois (Guillaume, cardinal), archevê-
que de Gambai, 168.
Dulci (Frère François-Etienne), arche-
vêque d'Avignon, 50.
Durand de Missy (Pierre-Jean-Bap-
tiste), évêque d'Avranches, 345.
Duranti de Loironcourt ( François-Ca-
mille, évêque de Bethléem, 381.
Durazzo (Marcel), archevêque de Chal-
cédoine ; évêque de Carpentras, 54 ;
évêque de Spolette ; évêque de
Faenza.
Durford (Raymond de), évêque d'Avran-
ches , 345 ; évêque de Montpellier,
269 ; archevêque de Besançon, 465.
Duvernin (Toussaint), évêque d'Arrat
et auxiliaire de Strasbourg, 248.
E
Elbène (Alphonse d'), évêque d'Albi, 2.
Elbène (Alphonse II d'), évêque d'Albi,
A.
Embrun, archevêché, 186.
Entragues (d'), v. Balzac.
Entrechaux (d'), v. Fogasses.
Eon de Cély (Laurent-Michel), évêque
Cl i\ j)lj JLJim
Eschaux (Bertrand d'), archevêque de
Tours, 422.
Esclaux de Mesplez (Dominique d'),
évêque de Lescar, 85.
Escoubleau, cardinal de Sourdis (Fran-
çois d'), archevêque de Bordeaux,
122.
Escoubleau de Sourdis (Henri d'), ar-
chevêque de Bordeaux, 122.
Espinac ( Pierre d' ) , archevêque de
Lyon, 211.
Esparron (d'), v. Simiane.
Esponchez (d'), v. Leyris.
Estaing de Saillans ( Joachim-.Toseph
d'), évêque de Saint-Flour, 111.
Estampes (Jean-Baptiste d'), évêque de
Marseille, 40.
Estampes de Valançay (Léonor d'),
archevêque de Reims, 30b.
Estrées (César, cardinal d'), évêque de
Laon, 322.
Estrées (Jean d'), évêque de Laon, 323.
Estrées (Jean d'), nommé archevêque
de Cambrai, 168.
Etienne de Saint-Jean de Prunières
(François d'), évêque de Grasse, 199.
Evreux, évêché, 352.
F.igon (Antoine), évêque de Lombez,
.7.)] ; évêque de Vannes, 456.
I n^ bTeUe ^P°n*e d'Albaret (Joseph-
Faï£? ^UC dDe)' evê(*ue de Sarlat, 159.
rF?L^AB^u^ont de beaupré
Vaisor "e^ndre:FranÇÇ)is) évêque de
Vaison, 60 ; eveque de Gand.
InL^ ,P^é* (Au^stin-François-
Fio?Abal d?}' e^eque de Quimper, 433.
Fare (Anne-Louis-Henri de la)f évêaue
de Nancy, 417. ;' eve(ïue
Fare (Etienne-Joseph de la), nommé
rao^?^16"'488'^-^
Fargues (de), v. Méallet.
Fauche de Domprel (Jean-Jacques),
archevêque de Besançon, 462
taure (François), évêque d'Amiens, 309.
Faye (de), v. Villoutreix.
Fénelon, v. Salignac.
Ferron de la Ferronnays (Jules-Basile),
eveque de Saint-Brieuc, 445 ; évêaue
de^Bayonne, 77 ; évêque de Lisieux,
Ferronnays (de la), v. Ferron.
Feuillade (de la), v. Aubusson.
Feuquières (de), v. Pas.
Feydeau ( Antoine - Joseph - Amable) .
eveque de Digne, 191.
Feydeau de Brou (Henri), évêque
d Amiens, 309.
Fief (Nicolas du), nommé évêque
d Arras, 173.
Fieschi (Laurent), archevêque d'Avi-
gnon, 52 ; archevêque de Gênes.
Fieux (Jacques de), évêque de Toul,
410.
Filonardi (Mario), archevêque d'Avi-
gnon, 50.
Fitz-James (François de), évêque de
Soissons, 334.
Flamanville (de), v. Bazan.
Flammarens (de), v. Grossoles.
Fléchier ( Esprit- Valentin), nommé évê-
que de Lavaur, 402 ; évêque de Nî-
mes, 271.
Fleuriau d'Armenonville (Louis-Gas-
ton), évêque d'Aire, 71 ; d'Orléans,
291.
Fleury (Hercule-André, cardinal de),
évêque de Fréjus, 24.
Fleury (de), v. Rosset.
Fogasses d'Entrechaux de la Bastie
(Jean-Joseph de), évêque de Saint-
Malo, 447.
Font de Savines (Charles de la), évoque
de Viviers, 488.
Fontaine des Montées (Charles), évô-
• que de Nevers, 373.
Fontaine (de), v. Tafîoureau.
Fontanges (François de), évoque de
Nancy, 416 ; archevêque de Bourges,
100 ; archevêque de Toulouse, 386.
Fontanges (Jean-Baptiste-Joseph de),
évêque de Lavaur, 403.
Fontenille (de), v. Roche.
526
TABLE ALPHABETIQUE
Forbin-Janson (Jacques de), archevê-
que d Arles, 36.
Forbin - Janson (Toussaint, cardinal
de), évêque de Beauvais, 312.
Forcoal (Jean de), évêque de Séez, 358.
Foresta de Colongne (Joseph-Ignace
de), évêque d'Apt, 21.
Fortin de la Hoguette (Hardouin), évê-
que de Poitiers, 142 ; archevêque de
Sens, 366.
Fosseran, v. Salières.
Foucquet (Bernardin-Louis), archevê-
que d'Embrun, 189.
Foucquet (François), archevêque de
Narbonne, 251.
Foucquet (Louis), évêque dAgde, 254.
Foudras de Courcenay (Jérôme-Louis
de), évêque de Tlos ; de Poitiers, 144.
Franchet de Ran (Claude-François -
Ignace), évêque de Rhosy et auxi-
liaire de Besançon, 466.
Francheville (Daniel de), évêque de
Périgueux, 140.
Fréjus, évêché, 23.
Frémyot (André), archevêque de Bour-
ges, 96.
Frétât de Boissieu (Louis), évêque de
Saint-Brieuc, 444.
Frétât de Sarra (Jean-Auguste), évêque
de Tréguier, 453 ; évêque de Nantes,
439.
Frezeau de la Frezelière (Charles-
Madeleine), évêque de La Rochelle,
148.
Frezelière (de la), v. Frezeau.
Frohberg (de), v. Montjoie.
Fromentières (Jean-Louis de), évêque
dAire, 70.
Froullay de Tessé (Charles-Louis de),
évêque du Mans, 429.
Froullay de Tessé (Gabriel-Philippe),
évêque dAvranches, 343.
Fruglaye de Kervers (François-Hya-
cinthe de la), évêque de Tréguier,
452.
Fumel (Jean-Félix-Henri de), évêque
de Lodève, 267.
Furstenberg (François-Egon de), évê-
que de Strasbourg, 245.
Furstenberg (Guillaume-Egon, cardi-
nal de), évêque de Strasbourg, 245.
Gaillard de Longjumeau (Jean de),
évêque dApt, 21.
Gain de Montaignac (François de),
évêque de Tarbes, 92.
Galaisière (de la), v. Chaumont.
Galard de Terraube (Marie-Joseph de),
évêque du Puy, 104.
Galigai (Sébasti'en-Dori), nommé ar-
chevêque de Tours, 422.
Gap, évêché, 30.
Garde de Chambonas (Charles- Antoine
de la), évêque de Lodève, 266 ; évê-
que de Viviers, 487.
Garlaye (de la), v. Le Maistre.
Gast (du), v. Isle.
Gaude (de la), v. Pisani.
Gaujac (de), v. Serret.
Gaultier dAncyse (Claude - Antoine -
François - Jacquemet ) , évêque de
Luçon, 137.
Gautier dAuribeau (Jean - Baptiste) ,
nommé évêque de Die, 480.
Génébrard (Dom Gilbert), archevêque
dAix, 17.
Genêt (François), évêque de Vaison, 59.
Genève, évêché, 489.
Genlis (de), v. Brulart.
Gennetines (de), v. Charpin.
Gergy (de), v. Lan guet.
Geroidseck (de), v. Wangen.
Gesvres (de), v. Potier.
Ghistelle de Saint-Floris (Louis-Ange
de), nommé évêque de Béziers, 259.
Gifïord (Guillaume), archevêque de
Reims, 305.
Gigault de Bellefonds (Jacques-Bonne),
évêque de Bayonne, 76 ; archevêque
d'Arles, 36 ; archevêque de Paris,
285.
Giovio (Jean-Charles-Vincent-Gaspar-
Constantin - Antoine ) , archevêque
d Avignon, 53.
Girac (de), v. Bareau.
Girard (Jean-Pierre), coadjuteur de
Lyon, 216.
Girard de la Bornât (Antoine), nommé
évêque de Toul, 411 ; de Boulogne,
315 ; de Poitiers, 143.
Glandève, évêché, 193.
Gobel (Jean-Baptiste-Joseph), auxiliaire
de Bâle, 471.
Godard de Belbœuf (Pierre-Augustin),
évêque dAvranches, 346.
Godet des Marais (Paul), évêque de
Chartres, 296.
Gondi, cardinal de Retz (Henri de),
évêque de Paris, 282.
Gondi, cardinal de Retz (Jean-Fran-
çois-Paul de), coadjuteur, puis arche-
vêque de Paris, 282.
Gondi (Jean-François de), archevêque
de Paris, 282.
Gondi (Pierre, cardinal de), évêque de
Paris, 281.
Gondrin (de), v. Pardaillan.
Gonssans (de), v. Jouffroy.
Gonterio (François-Maurice), archevê-
que dAvignon, 52.
Gordes (de), v. Simiane.
Gorgenon (de), v. Apchon.
Gorrevod ( Charles -• Emmanuel de ),
nommé archevêque de Besançon,
461.
TABLE ALPHABÉTIQUE
527
Gourgues (Jacques- Joseph de), évêque
de Bazas, 93.
Gournay (de), v. Amelot.
Goux (Le), de la Berchère, évêque de
Lavaur, 402 ; nommé archevêque
d'Aix. 19 ; d'Albi, 2 ; de Narbonne,
252.
Gouy (de), v. Gardevac.
Gouyon deVaudurand (Jean-Louis de),
évêque de Saint-Pol-de-Léon, 450.
Goyon de Matignon (Jacques de), évê-
que de Condom, 130.
Goyon de Matignon (Léonor de), évê-
que de Coutances, 351.
Goyon de Matignon (Léonor II de),
évêque de Lisieux, 356.
Grammont (Antoine-Pierre de), arche-
vêque de Besauçon, 464.
Grammont (Antoine-Pierre de), arche-
vêque de Besançon, 462.
Grammont (François-Joseph de), ar-
chevêque de Besançon, 463.
Grammont (de), v. Barthélémy.
Gréasse, évêché, 196.
Grasse (Jacques de), évêque de Vence,
206 ; évêque d'Angers, 427.
Grave (François-Fiacre de), évêque de
Valence, 486.
Green de Saint-Marsault (Marie-Joseph),
auxiliaire de Meaux, 302.
Grégoire de Saint-Sauveur (Jean-Bap-
tiste-Amédée de), évêque de Bazas,
94.
Grenaud (de), v. Chastellard.
Grenoble, évêché, 481.
Grignan (François-Adhémar de Monteil
de), archevêque d'Arles, 35.
Grignan (Jean - Baptiste - Adhémar de
Monteil de), archevêque d'Arles, 35.
Grignan (Louis - Joseph - Adhémar de
Monteil de), évêque de Carcassonne,
261.
Grimaldi (Louis-André de), évêque du
Mans, 430 ; évêque de Noyon, 328.
Grimaldi d'Antibes (G. de), évêque de
Bodez, 13.
Grimaldi-Cavalleroni (Jérôme), cardi-
nal-archevêque d'Aix, 18.
Grimaldi de Monaco (Honoré-François
de), archevêque de Besançon, 463.
Grossoles de Flammarens (Emmanuel-
Louis de), évêque de Quimper, 434 ;
de Périgueux, 141.
Gualteri (Joseph-François), évêque de
Vaison, 59.
Guasco (François-Matthieu), évêque de
Sagone, 497.
Guémadeuc (Sébastien du), évêque de
Saint-Malo, 446.
Guénet (Paul-Alexandre de), évêque
de Saint-Pons de Tomières, 277.
Guérapin de Vauréal (Louis-Guy de),
évêque de Bennes, 441.
Guérin de Tencin (Pierre), archevêque
d'Embrun, 188 ; cardinal-archevêque
de Lyon, 214.
Guernes (Jean-Joseph-Marie de), évê-
que de Aleria, 497.
Guesclin (Bertrand-Jean-Baptiste-René
du), évêque de Gahors, 6.
Guesle (François de la), archevêque
de Tours, 421.
Guibourgère (Jacques-Raoul de la),
évêque de La Rochelle, 147.
Guise (de), v. Lorraine.
Guron (Louis de Rechignevoisin de),
évêque de Comminges, 80.
Guyon de Crochans (Joseph de), évê-
que de Gavaillon, 57 , archevêque
d'Avignon, 52.
H
Habert de Montmort (Louis), évêque
de Perpignan, 273.
Hachette des Portes (Henri), suflra-
gant de Reims, 307; évêque de Glan-
dève, 196.
Hallencourt de Dromesnil ( Charles-
François d'), évêque d'Autun, 220;
évêque de Verdun, 414.
Halmaele (Henri van), évêque d'Ypres,
242.
Hardivillier (Pierre d'), archevêque de
Bourges, 96.
Harlay de Ghampvallon (François de),
archevêque de Bouen, 337.
Harlay de Ghampvallon (François de),
archevêque de Rouen, 338; arche-
vêque de Paris, 283.
Havrincourt (d'), v. Gardevac.
Haussonville (d'), v. Nettancourt.
Haut de Sallies (Jean du), évêque de
Lescar, 85.
Hay de Bonté ville (Marie- Anne-Hippo-
lyte), évêque de Saint-Flour, 112 ;
évêque de Grenoble, 483.
Hébert (François), évêque d'Agen, 427.
Hébert (Roland), archevêque de Bour-
ges, 96.
Hennin (Antoine de), évêque d'Ypres,
241.
Hennin-Liétard (Jean-François-Gab nel
de), évêque d'Alais, 257 ; archevr<|ur
d'Embrun, 188.
Henriau (Jean-Marie), évêquo de Bou-
logne, 316.
Herbault (d'), v.Phélypeaux.
Hercé (Urbain-René de),
Dol. 436.
Herinkx (Frère Guillaume), évoqua
d'Ypres, 242.
Hertault de I5oaufort (Puul-RolxM-t).
évêque de Lectoun
Hervault (d'), v. Isore.
Hervé (Charles-Bénigne), nommé évo-
que de Grasse, 197; é\.<|u. \é Cap, 30.
528
TABLE ALPHABÉTIQUE
Hervilly de Devise (Auguste-César),
évêque de Boulogne, 316.
Heudicourt (de), v. Sublet.
Hirsingue (d'), v. Montjoie.
Hoguette (de la), v. Fortin.
Hospital (de F), v. Hurault.
Houdancourt, v. Mothe (de la).
Huet (Pierre-Daniel), nommé évêque
de Soissons, 332 ; évêque d'Avran-
ches. 344.
Hugon (Pierre-François), évêque de
Philadelphie et auxiliaire de Besan-
çon, 464.
Hugues (Frère Guillaume d'), archevê-
que d'Embrun, 186.
Hugues de la Motte (Guillaume d'),
évêque de Nevers, 373 ; archevêque
de Vienne), 477.
Hurault de FHospital (Guy), archevê-
que d'Aix, 18.
Hurault de l'Hospital (Paul), archevê-
que d'Aix, 17.
Illiers (d'), v. Balzac.
Inguimbert (Joseph-Dominique d'), évê-
que de Carpentras, 55.
Isle du Gast (Benjamin de F), évêque
de Limoges, 115.
Isoré d'Hervaut ( Mathieu ) , nommé
évêque de Condom, 130 ; archevêque
de Tours, 422.
Ize de Saléon (Jean d'), administrateur
de Senez, 201; évêque de Digne, 191;
évêque dAgen, 128 ; évêque de Bo-
dez, 13 ; archevêque de Vienne, 476.
Janssen dit Jansenius (Cornélius), évê-
que d'Ypres, 241.
Jarente de la Bruyère (Louis-Sextius),
évêque de Digne, 191 ; évêque d'Or-
léans, 291.
Jarente de Senas d'Orgeval ( Louis-
François-Alexandre de), évêque d'Or-
léans, 292.
Jaubert de Barrault (Jean), archevêque
d'Arles), 35.
Jégou de Kervilio (Olivier), évêque de
Tréguier, 452.
Joannis de Verclos (Ignace-François
de), évêque d'Accia et Mariana, 496.
Joly de Choin (Louis-Albert), évêque
de Toulon, 45.
Jonnart (Ladislas), nommé évêque
d'Arras, 173; archevêque de Cam-
brai, 165.
Jouanne de Saumery (Alexandre de),
évêque de Bieux, 398.
Joufïroy de Gonssans (François-Gaspard
de), évêque de Gap, 32; du Mans, 430.
Joyeuse (François, cardinal duc de),
archevêque de Narbonne, 251 ; arche-
vêque de Toulouse, 383 ; archevêque
de Bouen, 337.
Juigné (de), v. Le Clerc.
Jumilhac (de), v. Chapelle.
Junies (des), v. Touchebœuf.
K
Kerhoent de Coetenfao (Boland-Fran-
çois de), évêque d'Avranches, 344.
Kermorvan (de), v. Le Borgne.
Kervers (de(, v. Fruglaye.
Kervilio (de), v. Jégoa.
Lacoré (Simon-Pierre de la), évêque de
Saintes, 154.
Lafiteau (Pierre-François), évêque de
Sisteron, 28.
Lallemant (Jacques-Charles-Alexandre),
évêque de Séez, 360.
Lambert (Pierre -François -Xavier de
Beboul de), évêque de Saint-Paul-
Trois-Châteaux, 48.
La Motte (de), v. Orléans.
Lancelot, v. Maniban.
Langeron (de), v. Andrault.
Langle (Daniel-Bertrand de), évêque de
Saint-Papoul, 400.
Langle (Pierre de), évêque de Boulo-
gne, 315.
Lane (Léon de la), évêque dAcqs, 68 ;
de Bayonne, 74.
Langres, évêché, 227.
Languet de Gergy (Jean-Joseph), évêque
de Soissons, 332; archevêque de
Sens, 366.
Lanta (de), v. Barthélémy.
Lantenay (de), v. Bouhier.
Lantz (Jean-Jacques de ) , évêque-auxi-
liaire de Strasbourg, 248.
Laon, évêché ,322.
Laric (de), v. Bufîo.
La Rochelle, évêché , 147.
Lascaris (Gaspard de), évêque de Car-
pentras, 54.
Lascaris d'Urfé (Louis de), évêque de
Limoges, 113.
Lascaris de Vintimille (Alexandre de),
évêque de Toulon, 46.
Lastic (Antoine de), évêque de Com-
minges. 81 ; évêque de Châlons,
320. '
Lastic (Dominique de), évêque de Cou-
serans, 79.
Lastic-Lescure ( Pierre - Joseph de),
évêque de Bieux, 398.
TABLE ALPHABÉTIQUE
529
H^rffŒLsyp- évêque
Beft?lee„SSS-Bernard)' éVêqUe de
Lavaur, évêché, 402
LdArlJsT37Made dU)' archevê«ue
Lau d'Alîemans (Henri - Charles de)
eveque de Grenoble, 483 }'
m dFnmans jJean-Louis du), évê-
que de Digne, 191. ''
Lauberivière (de), v. Pourroy.
Laubneres de), v. Le Fèvre
fix^d.(tes^8 de ia)'
u^?ASïïr35Ga8pard du)> archevê-
LTE!nLlHT806ré du)> archevê*ue
LaBeTley 468°m Pierre du)' évê(ïue ne
^^tltSS^^1* des)' évêque
Lauzières de Thémines (Alexandre-
François - Amedee- Adonis - Louis-Jo-
seph de), evêque de Blois, 294.
Layal-Boisdauphin (Henri -Marie de)
eveque de La Rochelle, 147
Laval-Montmorency fCbarles-François-
Guy de), eveque d'Ypres, 243.
Laval - Montmorency ( François
eveque de Québec, 494.
Laval y. Montmorency-Laval.
Lavardin (de), v. Beaumanoir.
Lavezou (Jean -Jacques -Gabriel
nomme évêque de Lodève, 267.
Sariaf g£nis"Alexandre)> évêque de
Le Blanc ( François-César ) , évêque
d Avranches , 345. 4
Le Blanc de la Vallière, v. Baume.
Le Borgne de Kermorvan (Charles-
t „?' ,eYe(Iue de Tréguier, 452.
LedfBetfn^m"h|oUbin (L°UiS)' é^Ue
^To™sïmer (Victor) archevê(ïue de
Le Bouthillier de Chavignv (Denis), évê-
quedeTroyes,375. «"«>;, eve
F^nUthiFie' de Ch™igny (Denis-
François), evêque de Troyes, 375-
archevêque de Sens, 366.
gueux* ^9uiUaume)» évê(ïue de Péri"
Le Camus (Etienne, cardinal), évêque
de Grenoble, 481. " 4
Le Clerc de Juigné (Antoine-Eléonore-
Leon), eveque de Châlons, 320 ; ar-
cheveque de Paris, 286.
Le Conte (Antoine), évêque de Grasse, 197
Lectoure, evêché, 82.
Le Fèvre de Caumartin (Jean- François-
Paul) eveque de Vannes, 455 : évêque
de Blois, 293.
de
de)
£e Mans, évêché, 429.
Le Neboux de la Brousse ( Pierre \
eveque de Saint-Pol-de-Léon 449 h
Le Ma.stre de la Garlaye ?Franc0is-
LeMCet ' éTfque d? Clerriont, 108CO1S
LeNormant (Jean), évêque d'Evreux,
Leny de Coatelez (Charles-Mathurin)
T pTiT ev&ue de Poi«ers, 144 }'
Le Peletier (Michel), évêque d'Angers,
42b , nomme evêque d'Orléans 900
Le Puy-en-Velay, évêché, 102.
Le Quien de la Neuville (Charles-Au-
guste), évêque de Dax, 69.
Leran, v. Levis-Leran.
Lescar, évêché, 85.
Lescure, v. Lastic-Lescure.
Lescure (de), v. Salgues.
Le Seneschal de Carcado (Eustache)
eveque de Tréguier, 451. h
Le Telher (Camille), nommé évêque de
Clermont, 107.
Le Tellier (Charles-Maurice), archevê-
que de Beims, 306.
^190^ (François)' évê(ïue de Digne,
Le Tonnelier de Breteuil (Anne-Fran-
çois-Victor), évêque de Montauban,
396.
Le Tonnelier de Breteuil ( Charles -
Louis-Auguste), évêque de Rennes,
441. '
Le Tonnelier de Breteuil (Claude), évo-
que de Boulogne, 315.
Lévis (de), v. Pestel.
Lévis-Leran (Henri-Gaston de), évoque
de Pamiers, 389.
Lévis-Ventadour (Pierre de), archevê-
que de Bourges, 96.
Leyris d'Esponchez (Antoine, évoque
de), Perpignan. 274.
Leyssin (Pierre-Louis de), archevêque
d'Embrun, 189. ^
34
530
TABLE ALPHABÉTIQUE
Lezay (de), v. Lusignan.
Lezay - Marnesia ( Louis -Albert de) ,
évêque d'Evreux, 354.
Libelli (Frère Hyacinthe), archevêque
d Avignon, 51.
Liere ( Jacques de ) , nommé évêque
d'Ypres, 242.
Limoges, évêché, 113.
Lironcourt (de), v. Duranti.
Lisieux, évêché, 356.
Lodève, évêché, 266.
Lœvenstein (Jean-Ernest de), évêque
de Tournai, 183.
Lombez, évêché, 390.
Loménie de Brienne (Etienne-Charles
de), évêque de Condom, 132 ; arche-
vêque de Toulouse, 386; cardinal-
archevêque de Sens, 367.
Loménie (Charles-François de), évêque
de Coutances, 35Ô.
Loménie (Pierre-François-Marcel de),
coadjuteur de Sens, 368.
Lorraine (François-Armand de), évê-
que de Bayeux, 347.
Lorraine, cardinal de Guise (Louis de),
archevêque de Reims, 305.
Lorry (de), v. Couet.
Lort de Serignan de Valras (Henri-
Constance de), évêque de Mâcon ,
232.
Louet de Coetjunval (René du), évêque
de Quimper, 433.
Lubersac (Jean-Aptiste Joseph de) ,
évêque de Tréguier, 453 ; évêque de
Chartres, 298.
Lubières du Bouchet (Olivier-Gabriel
de), évêque de Comminges, 80.
Luc (du), v. Vintimille.
Luçon, évêché, 135.
Lude (du), v. Daillon.
Lusignan ( Paul - Louis - Philippe de
Lezay de), évêque de Bodez, 12.
Lussan (de), v. Audibert (d').
Luzerne (César-Guillaume de la), évê-
que de Langres, 229.
Luzerne (de la), v. Briqueville.
Luynes (de), v. Albert.
Lxjon, archevêché, 211.
M
Maboul (Jacques), évêque dAlet, 265.
Machaut (Louis-Charles de), évêque
d'Amiens, 310.
Macheco de Prémeaux (Jean-Chrétien
de), évêque de Périgueux, 140.
Macheco de Prémeaux (Jean-François),
évêque de Couserans, 78.
Mâcon, évêché, 231.
Madaillan (de), v. Cairol.
Madot (François de), évêque de Belley,
468 ; évêque de Chalon-sur-Saône,
225.
Maez (Charles), évêque d'Ypres, 241.
Maglione (de), v. Valperga.
Magny (Antoine-Simon de), nommé
évêque d'Oloron, 88.
Maillé de la Tour-Landry (Jean-Bap-
tiste-Marie de), évêque de Gap, 32 i
de Saint-Papoul, 401.
Mailly (François de), archevêque d'Ar-
les , 35 ; cardinal - archevêque de
Beims, 306.
Mailly (Victor- Augustin de), évêque de
Lavaur, 403.
Mairargues, v. Croix de Castries-Mai-
rargues.
Maisonnoble (de), v. Chaslon.
Malezieu (Nicolas de), évêque de La-
vaur, 403.
Malherbe (Jean-Baptiste-Antoine de),
nommé évêque de Béziers, 259.
Malide (Joseph-François de), évêque
d'Avranches, 345 ; évêque de Mont-
pellier, 270.
Malines, archevêché, 240.
Malissoles (François Berger), évêque
de Gap, 31.
Maniban de Casaubon (François-Ho-
noré Lancelot de), évêque de Mire-
poix, 393 ; archevêque de Bordeaux,
124.
Mansi (François-Marie de), évêque de
Cavaillon, 57 ; archevêque d'Avignon,
52.
Marais (des), v. Godet.
Marca (Pierre de), archevêque de Tou-
louse, 383; archevêque de Paris,
283.
Marbœuf (Yves-Alexandre de), évêque
d'Autun, 222 ; archev. de Lyon, 215.
Marche (Jean-François de la), évêque
de Saint-Pol-de-Léon, 450.
Mariana et Accia, évêché, 495.
Marini (Dominique), archevêque d'Avi-
gnon, 51.
Marnays (de), v. "Vercel.
Marnesia, v. Lezay.
Marquemont (Denis-Simon, cardinal
de), archevêque de Lyon, 212.
Marseille, évêché, 40.
Marthonie de Caussade (Jean-Louis de
la), évêque de Poitiers, 145 ; évêque
de Meaux, 302.
Mascaron (Jules), évêque d'Agen, 127.
Massillon (Jean-Baptiste), évêque de
Clermont, 108.
Matignon (de), v. Goyon (de).
Matha (de), v. Mer.
Mauclerc de la Musanchère (Pierre),
évêque de Nantes, 439.
Maulevrier (de), v. Andrault.
Maupeou (Augustin de), évêque de
Castres, 8 ; archevêque d'Auch, 64.
Maupeou (Charles-Guillaume de), nom-
mé évêque de Vannes, 455 ; évêque
de Lombez, 391.
TABLE ALPHABÉTIQUE
531
Maurel de Chaffaut (Joseph), évêque
de Saint-Paul-Trois-Ghâteaux, 47.
May de Termont (Charles-Gilbert de),
évêque de Blois, 294.
Mayac (de), v. Abzac.
Maytie (Arnauld-François de), évêque
d'Oloron, 87.
Mazangues ou Maj astre, v. Castellane.
Mazarin (Frère Micher), archevêque
d'Aix, 18.
Méallet de Fargues (Jean - Baptiste -
Joseph de), évêque de Saint-Claude,
238.
M eaux, évêché, 299.
Medavy (de), v. Osmont.
Médavy (de), v. Rouxel.
Méjusseaume, v. Coetlogon.
Méliand (Victor-Augustin de), évêque
de Gap, 30 ; d'Alet, 264.
Mende,, évêché, 10.
Menou de Charnizay (Augustin-Roch
de), évêque de La Rochelle, 150.
Mer de Matha (François-Gaspard de
la), évêque dAire, 71.
Mercy (Marie-Charles-Isidore de), évê-
que de Luçon, 138 ; archevêque de
Bourges.
Mérinville (de), v. Montiers.
Mesgrigny (Joseph-Ignace-Jean-Bap-
tiste de), 198.
Mesplez, v. Esclaux.
Messey (Gabriel-Melchior de), évêque
de Valence, 486.
Metz, évêché, 408.
Mirepoix, évêché, 392.
Monaco (de), v. Grimaldi.
Mons (de), v. Morel.
Montaignac (de), v. Gain.
Montano (Horace), archevêque d Arles,
34.
Montauban, évêché, 395.
Montauban, v. Tour du Pin.
Montazet (Antoine-Marvin de), évêque
d'Autun, 221 ; archevêque de Lyon,
214.
Montchal (Charles de), archevêque de
Toulouse, 383.
Montchevreuil (de), v. Mornay.
Montcley (de), v. Bliterswick.
Montclus (de), v. Vivet.
Montecatino (Alexandre de), archevê-
que d Avignon, 51.
Montées (des), v. Fontaine.
Monteil (de), v. Grignan.
Montenard, v. Vergue.
Montesquiou-Poylobon (Henri-Jacques
de), évêque de Sarlat, 158.
Montfalcon du Cengle (Joseph de),
archevêque de Tarentaise, 493.
Montgaillard (de), v. Percin.
Mongin (Edme), évêcrae de Bazas, 93.
Montiers de Mérinville (Charles-Fran-
çois des), évêque de Chartres, 297.
Montiers de Mérinville (René des),
évoqué de Dijon, 225; évêque de
Chambéry.
Montillet (de), v. Chastellard.
Montjoie d'Hirsingue de Frohberg
(Simon-Eusèbe-Nicolas de), évêque
de Bàle, 471.
Montlouet (de), v. Brunes.
Montmartin (Ennemond-Alleman de),
évêque de Grenoble, 482.
Montmorency, v. Laval.
Montmorency-Laval (Louis-Joseph de),
évêque d'Orléans, 391 ; de Condom,
131 ; cardinal-évêque de Metz, 409.
Montmorin (Armand de), évêque de
Die, 479 ; archevêque de Vienne, 475.
Montmorin de Saint-Hérem de la Chas-
saigne (Gilbert de), évêque dAire,
72 ; de Langres, 228.
Montmorin de Saint-Hérem de la
Chassaigne (Joseph - Gaspard de),
évêque d'Aire, 72.
Montmort (de), v. Habert.
Montpellier, évêché, 268.
Montpezat de Carbon (Jean de), arche-
vêque de Bourges, 97 ; nommé ar-
chevêque de Toulouse ; archevêque
de Sens, 366.
Montpezat de Carbon (Joseph de), ar-
chevêque de Toulouse, 384.
Moreau (Etienne), évêque d'Arras, 173.
Moreau (Gabriel-François), évêque de
Vence, 206 ; évêque de Mâcon, 233.
Morel de Mons (Joseph-Rolin de), évê-
que de Viviers, 488.
Moret de Bourchenu (Ennemond-Flo-
doard), évêque de Vence, 206.
Mornay (de), v. Plessis.
Mornay de Montchevreuil (René de),
nommé archevêque de Besançon,
463.
Mothe-Fénelon (de la), v. Salignac.
Mothe-Houdancourt (Henri de la), ar-
chevêque d'Auch, 63.
Mothe-Houdancourt (Jérôme de la),
évêque de Saint-Flour, 110.
Motte (de la), v. Hugues.
Mouchet deVilledieu (François), évê-
que de Digne, 192.
Michels de Champorcin (Etienne-Fran-
çois-Xavier des), évêque de Senez,
202 ; de Toul, 412.
Millancourt (de), v. Aigneville.
Milon (Alexandre), évêque de Valence,
485.
Milon (Louis), évêque de Condom, 130.
Miron (Charles), archevêque de Lyon,
212.
Missy (de), v. Durand.
Musanchère (de la), v. Mauclerc.
N
Nancy, évêché, 416.
Nantes, évêché, 437.
Narbomu; ;uvh< >1.
Narbonne-Lara (François de), •
de Gap, 32; «I Btt.
532
TABLE ALPHABETIQUE
Narbonne-Pelet (Claude-François de),
évêque de Lectoure, 84.
Navarre (Nicolas), suffragant de Lyon,
215.
Nebbio, évêché, 496.
Néel de Christot (Louis-François), évê-
que de Séez, 360.
Nemius ( Gaspard ) , archevêque de
Cambrai, 165.
Nesmond (François de), évêque de
Bayeux, 347.
Nesmond (Henri de), évêque de Mon-
tauban, 395 ; archevêque d'Albi, 3 ;
de Toulouse, 385.
Nettancourt d'Haussonville de Vaube-
court (François de), évêque de Mon-
tauban, 396.
Neufville (de la), v. Le Quien.
Neufville de Villeroy (Camille de),
archevêque de Lyon, 212.
Neufville de Villeroy (Ferdinand de),
évêque de Chartres, 296.
Neufville de Villeroy (François-Paul
de), archevêque de Lyon, 213.
Nevers, évêché, 372.
Nice, évêché, 208.
Nicolay (Aymard - Chrétien - François-
Michel dé), évêque de Verdun, 414.
Nicolay (Aymard-Claude), évêque de
Béziers, 260.
Nicolay (Louis-Marie de), évêque de
Cahors, 7.
Nîmes, évêché, 270.
Noailles (Gaston-Jean-Baptiste-Louis
de), évêque de Châlons-sur-Marne,
319.
Noailles (Louis-Antoine, cardinal de),
évêque de Châlons, 318 ; archevêque
de Paris, 284.
Nogaret, cardinal de la Valette (Louis
de), archevêque de Toulouse, 383.
Novion (de), v. Potier.
Noé (Marc-Antoine de), évêque de
Lescar, 86 ; de Troyes.
Nos ( Henri-Louis-Bené des ) , évê-
que de Bennes, 442 ; évêque de Ver-
dun, 415.
Noyon, évêché, 326.
0
Obeilh ( Jean - Jacques d' ) , évêque
d'Orange, 38.
Olce (Jean d'), évêque de Bayonne, 74.
Oloron, évêché, 87.
Orange, évêché, 38.
Orgeval (d'), v. Jarente.
Orléans, étêché, 290.
Orléans de la Motte (Louis-François-
Gabriel d'), administrateur de Senez,
202 ; évêque d'Amiens, 310.
Orty (d'), v. Boissonnade.
Osmond (Antoine-Eustache d'), évêque
de Comminges, 81 ; évêque de Nancy,
archevêque de Florence, 82.
Osmond de Médavy (Claude-Antoine-
Gabriel d'), évêque de Comminges,
81.
Paget (Joseph-Marie), évêque de Ge-
nève, 490.
Pajot de Plouy (Séraphin), évêque de
Die, 479.
Palun (de la), v. Cahorne.
Pamiers, évêché, 388.
Pardaillan de Gondrin (Louis-Henri
de), archevêque de Sens, 365.
Pardaillan de Gondrin d'Antin (Pierre
de), évêque de Langres, 228.
Paris, évêché, 281 ; archevêché, 282.
Paris ( Nicolas-Joseph de ) , évêque
d'Orléans, 291.
Parisière (de la), v. Bousseau.
Partz de Pressy (François-Gaston de),
évêque de Boulogne, 316.
Pas de Feuquières (Philibert-Charles
de), évêque d'Agde, 255.
Paulmy (de), v. Voyer.
Pavée de Villevieille (Etienne-Joseph),
évêque de Bayonne, 77.
Peineau du Verdier (Pierre), évêque
d'Accia et Mariana, 496.
Pelet, v. Narbonne.
Pelissier de Saint-Ferréol (Charles-
François), évêque de Vaison, 60.
Pellevé (Nicolas, cardinal de), arche-
vêque de Beims ; archevêque de
Sens, 364.
Percin de Montgaillard (Pierre-Jean-
François), évêque de Saint-Pons-de-
Tomières, 275.
Péréfixe (de), v. Beaumont.
Péricard (François de), évêque d'An-
goulême, 132.
Périgueux, évêché, 139.
Perpignan, évêché, 273.
Perron (du), v. Davy.
Pérusse (Pierre-Amie de), évêque de
Gap, 31.
Pestel de Lévis de Thubières de Cay-
lus (Louis-Daniel-Gabriel de), nom-
mé évêque de Toul, 471 ; évêque
d'Auxerre, 370.
Phelypeaux d'Herbault (Louis-Baltha-
sar), évêque de Biez, 27.
Phelypeaux d'Herbault (Georges-Louis)
archevêque de Bourges, 99.
Phelypeaux (Jacques-Antoine), évêque
de Lodève, 266.
Phelypeaux de Pontchartrain (Charles-
Henri), nommé évêque de Blois, 294.
Phelypeaux de la Vrillière (Michel),
archevêque de Bourges, 97.
Piancourt (Dom François-Placide de
Baudry de), évêque de Mende, 10.
Pidoll von Quitenbach (Michel-Joseph
de), évêque auxiliaire de Trêves, 407;
futur évêque du Mans.
TABLE ALPHABÉTIQUE
533
Pierre de Bernis (François de), arche-
vêque d'Albi, 4.
Pierre, cardinal de Bernis (François-
Joachim de), archevêque d'Albi, 4
Pinelli (Bernard), archevêque d'Avi-
gnon, 50.
Pisani de la Gaude (Charles-François-
Joseph), évêque de Vence, 207 ; évê-
que de Namur.
Plan des Augiers (Georges-Gaspard-
Alexis de) ; évêque de Die, 480.
Plessis-Gesté (du), v. Brunetière.
Plessis d'Argentré (Charles du), évê-
que de Tulle, 119.
Plessis dArgentré (Jean-Baptiste du),
évêque de Séez, 360.
Plessis d'Argentré (Louis-Charles du),
évêque de Limoges, 116.
Plessis de Mornay (Louis-François du),
évêque de Québec, 495.
Plessis de Richelieu (Alphonse-Louis
du), archevêque d'Aix, 18 ; cardinal-
archevêque de Lyon, 212.
Piœuc du Timeur (François-Hyacinthe),
évêque de Quimper, 433.
Plouy (de), v. Pajot.
Poitiers, évêché, 142.
Polastron (François-Louis de), évêque
de Lectoure, 83.
Polignac (Camille - Louis - Apollinaire
de), évêque de Meaux, 302.
Polignac (Melchior de), cardinal-arche-
vêque d'Auch, 65.
Pompignan (de), v. Le Franc.
Poncet de la Rivière (Mathias), évêque
de Troyes, 376.
Poncet (Michel), archevêque de Bour-
ges, 97.
Poncet de la Rivière (Michel), évêque
d'Angers, 427.
Poncet de la Rivière (Michel), évêque
d'Uzès, 278.
Poncher (Etienne), évêque de Paris,
281 ; archevêque de Sens.
Poncher (François), évêque de Paris,
281.
Pons, v. Bissy.
Pontbriand (de), v. Breil.
Pontchartrain (de), v. Phélypeaux.
Ponte d'Albaret (de), v. Falcombelle.
Portes (des), v. Hachette.
Potier, cardinal de Gesvres (Etienne-
René), évêque de Beauvais, 313.
Potier, cardinal de Gesvres (Léon), ar-
chevêque de Bourges, 97.
Potier de Novion (Jacques), évêque
d'Evreux, 353.
Poudenx de Castillon (Bernard-Fran-
çois de), évoque de Marseille, 41.
Poudenx (François-Clément de), évê-
que de Tarbes, 90.
Pourpris, v. Vieuxville.
Pourroy de Lauberivière (François-
Louis), évêque de Québec, 495.
Poype de Vertrieu (Jean-Claude de la),
évêque de Poitiers, -144.
Plpaelhe^,C268rleS ^ éVêqUG de Mont"
Prats (Martin), évêque d'Ypres. 24^
Premeaux (de), v. Macheco '
Pressigny (de), v. Cortois.
Pressy (de), v. Partz.
Priele, v. Roque.
Provana (Henri de), évêque de Nice, 208
PdTceqSsJ8Jean-Mariede>' **£
Prunières (de), v. Etienne.
190 (Henri du)' évêque de DiSne>
Puységur (de), v. Chastenet.
Quaylar (Pierre-Paul du), évêque de
Digne, 192.
Québec, évêché, 494.
Quélen (Charles-Marie de), évêque de
Bethléem, 381. 4
Quesnoy (du), v. Le Fèvre.
Quimper, évêché, 432.
Quincey (de), v. Cortois.
Quincey (André de), nommé évêque de
Poitiers, 143.
Quiqueran de Beaujeu (Charles-Joseph),
évêque de Leuse, 3 ; nommé évêque
de Mirepoix, 394.
Quiqueran de Beaujeu (Honoré), nom-
mé évêque d'Oloron, 88; évêque de
Castres, 8.
Quitenbach (von), v. Pidoll.
P.
Rabutin de Bussy (Michei-Celse-Roger
de), évêque de Luçon, 137.
Raffélis de Saint-Sauveur (Charles-
Joseph de), évêque de Tulle, 120.
Raigecourt (Plaicart de), évêque d'Aire,
Ran (de), v. Franchet.
Rastignac (de), v. Chant.
Ratabon (Martin de), évêque d'Ypres,
242 ; de Viviers, 487.
Razebourg (Jean-Antoine-Robert de),
vicaire général de Lombez, 309.
Rebé (Claude de), archevêque de Nar-
bonne, 251.
Reboul (de), v. Lambert.
Rechignevoisin (de), v. Guron.
Recrosio (Raymond), évêque de Nice,
208.
Regnault-Bellescize (Hugues-François
de), évêqii" de Sajnt-Brieuc, 445.
Reims, archevêché. 305.
Hennés, évêclir, î io.
Repayre (du), v. Beaumont.
Résay (de), v. lirnard.
Hctz ((!<•), v. Gondi.
i i Murois de), évêque d'Oloron,
89.
534
TABLE ALPHABÉTIQUE
Révol (Joseph de), évêque d'Oloron,
88.
Ribeyre (Paul de), nommé évêque de
Digne, 191 ; de Saint-Flour, 111.
Richardot (Jean), archevêque de Cam-
brai, 164.
Richelieu (de), v. Plessis.
Richier de Cérisy (Joseph -Antoine -
Jacques}, évêque de Lombez, 391.
Rieux, évêché, 397.
Riez, évêché.
Rinck de Baldenstein ( Joseph - Guil-
laume), évêque de Baie, 471.
Rivière (de la), v. Poncet.
Rivau (du), v. Beauvau.
Robles (François de) évêque d'Ypres,
242.
Robuste (François-Joseph), suffragant
de Reims, 307.
Roche de Fontenille (Antoine-René de
la), évêque de Meaux, 301 .
Roche- Aymon (Claude de la), évêque
du Puy, 103.
Roche-Aymon (Charles-Antoine de la),
évêque de Sarept, 114; de Tarbes, 91 ;
archevêque de Toulouse, 385 ; cardi-
nal-archevêque de Reims, 307.
Rochebonne (de), v. Châteauneuf.
Rochechouart (Jean-François-Joseph,
cardinal de), évêque de Laon, 324.
Rochechouart (Pierre-Jules-César de),
évêque d'Evreux, 353 ; de Bayeux,
348.
Rochechouart (de), v. Sève.
Rochefort d'Ally (Louis-Henri de) évê-
que de Chalon-sur-Saône, 225.
Rochefoucauld-Saint -Elpis (Dominique
de la), archevêque d'Albi, 3; cardinal
archevêque de Rouen, 341.
Rochefoucauld - Bayers ( François -
Joseph de la), évêque de Beau vais,
olo.
Rochefoucauld-Bayers (Pierre-Louis de
la), évêque de Saintes, 155.
Rochefoucauld (Frédéric -Jérôme de
la), cardinal-archevêque de Bourges,
Rocozel (de), v. Rosset.
Rodez, évêché, 12.
Roger (Cosme), évêque de Lombez,
390 ; nommé évêque de Pamiers, 388.
Roger de Cahuzac de Caux (Sébastien-
Philibert de), évêque d'Aire, 73.
Roggenbach (Joseph-Sigismond de),
évêque de Bàle, 471.
Rogier du Crévy (Pierre), évêque du
Mans, 429.
Rohan (Armand-Gaston, cardinal de),
évêque de Strasbourg, 245.
Rohan, cardinal de Soubise (François-
Armand - Auguste de), évêque de
Strasbourg, 246.
Rohan (Louis-César-Constantin, cardi-
nal de), évêque de Strasbourg, 247.
Rohan (Louis-René-Edouard, cardinal
de), évêque de Strasbourg, 248.
Rohan-Guémené ( Ferdinand-Maximi-
milien-Mériadec de), archevêque de
Bordeaux, 125 ; de Cambrai, 170.
Rohan-Guémené (Armand-Jules de),
archevêque de Reims, 307.
Romagère de Ronssecy (Pierre de la),
évêque de Tarbes, 9L
Ronssecy (de), v. Romagère.
Roquelaure (de), v. Bessuéjouls.
Roquemartine (de), v. Aube.
Roque-Prielé (Gabriel de), évêque de
Bayonne, 74.
Roquette (Gabriel de), évêque d'Autun,
218.
Rosmadec (Charles de), archevêque de
Tours, 422.
Rosset de Rocozel de Fleury (Henri-
Marie-Bernardin de), archevêque de
Tours, 424 ; archevêque de Cambrai,
170.
Rosset de Rocozel de Fleury (Pierre-
Augustin-Bernardin de), évêque de
Chartres, 297.
Rossillion de Bernex (Michel-Gabriel
de), évêque de Genève, 490.
Rotundis de Biscaras (Jean-Armand
de), évêque de Béziers, 259.
Rouen, archevêché, 336.
Rougé (Gabriel-Louis de), évêque de
Périgueux, 141.
Rousseau de la Parisière (Jules-César),
évêque de Nîmes, 272.
Roussel de Tilly (François- André),
évêque d'Orange, 39.
Rousset (du), v. Alris.
Roussillon (de), v. Clermont.
Rouvroy (de), v. Saint-Simon.
Roux de Bonneval ( Xyste - Louis -
Constance), nommé évêque de Senez,
203.
Roux de Bonneval (Jean-Baptiste-Ma-
rie-Scipion), évêque de Senez, 204.
Rouxel de Médavy (François), arche-
vêque de Rouen, 338.
Royère (Jean-Marc de), évêque de Tré-
guier, 453 ; de Castres, 9.
Ruffo de Laric (Claude-Marie), évêque
de Clermont, 112.
Ruthie (de), v. Charritz.
Rye (Ferdinand de), archevêque de
Besançon, 460.
Rye ( François de ), archevêque de
Besançon, 461.
Sabatier (Pierre de), évêque d'Amiens,
310.
Sabran (César de), évêque de Glan-
dève, 194.
Sabran (Louis-Hector-Honoré-Maxime
de), nommé évêque de Nancy, 416 ;
évêque de Laon, 325.
Sade (Jean-Baptiste de), évêque de
Cavaillon, 57.
TABLE ALPHABÉTIQUE
535
Sagone, évêché, 497.
Saillans (de), v. Estaing.
Saillant (de), v. Baglion.
Saillies (de), v. Haut.
Saint-Aignan (de), v. Beauvillier.
Saint- Albin (Charles de), évêque de
Laon, 324 ; archevêque de Cambrai,
169.
Saint-André de Marnays de Vercel
(Joseph de), évêque de Couserans,
Saint-Aulaire, v. Beaupoil.
Saint-Brieuc, évêché, 443.
Saint-Clair (de), v. Turgot.
Saint-Claude, évêché, 237.
Saint-Dié, évêché, 418.
Saint-Estève (Gabriel de), évêque de
Couserans, 78.
Saintes, évêché, 152.
Saint-Ferréol (de), v. Pélissier.
Saint-Floris (de), v. Ghistelle.
Saint-Flour, évêché, 110.
Saint-Georges (Claude de), nommé
évêque de Mâcon, 232 ; de Clermont,
106; nommé archevêque de Tours,
422 ; archevêque de Lyon, 213.
Saint-Géran (de), v. Bouille.
Saint-Hérem (de), v. Montmorin.
Saint-Jal (de), v. Lastic.
Saint-Jean-de-Maurienne, évêché, 492.
Saint-Jean (de), v. Chapelle.
Saint-Jean (de), v. Etienne.
Saint-Lizier de Couserans, évêché, 78.
Saint-Luc (de), v. Conen.
Saint-Malo, évêché, 446.
Saint-Marsault (de), v. Green.
Saint-Mauris, v. Castellane.
Saint-Mauris (de), v. Chevriers.
Saint-Omer, évêché, 177.
Saint-Papoul, évêché, 399.
Saint-Paul- Tr ois-Châteaux, évêché, 47.
Saint-Pol-de-Léon, évêché, 449.
Saint-Pons de Tomières, évêché, 275.
Saint- Pouange (de), v. Colbert.
Saint-Sauveur (de), v. Raffélis.
Saint-Sauveur (de), v. Grégoire.
Saint-Simon (Claude de Rouvroy de),
évêque de Noyon, 327 ; de Metz, 409.
Saint-Simon de Vermandois de Rou-
vroy de Sandricourt (Charles-Fran-
çois-Siméon de), évêque d'Agde, 255.
Saint- Vallier (de), v. Croix.
Saléon(de), v. Ize.
Salettes (François-Charles de), évêque
d'Oloron, 87.
Salgues de Valderiès de Lescure (Jean-
François), évêque de Luçon, 136.
Salières de Fosseran (Paul-Loup), évê-
que de Vaison, 60.
Salignac de la Mothe-Fénelon (Fran-
çois de), évêque de Sarlat, 156.
Salignac de la Mothe-Fénelon (Fran-
çois de), archevêque de Cambrai, 166.
Salignac de la Mothe-Fénelon (Fran-
çois-Barthélémy de), évêque de Pa-
miers, 389.
Salignac de la Mothe-Fénelon (Léon-
*rançois-Ferdinand de), évêque de
Lombez, 392.
Salle (de la), v. Caillebot.
Salle (de la), v. Baglion.
Sandricourt (de), v. Saint-Simon.
Sanguin de Livry (Denis), évêque de
Senhs, 329.
Sanlecque (Louis de), nommé évêque
de Bethléem, 380. 4
Santini (Dominique de), évêque de
Nebbio, 496.
Sarlat, évêché, 156.
Sanzay (de), v. Aviau et Crissé.
Saron (de), v. Bochart.
Sarra (de), v. Frétât.
Sarrazin (Dom Jean), archevêque de
Cambrai, 164.
Saulx (François Chevalier de), évêque
d'Alais, 256.
Saulx-Tavannes (Nicolas-Charles de),
évêque de Châlons-sur-Marne, 319:
cardinal-archevêque de Rouen, 340.
Saumery (de), v. Jouanne.
Savary (Mathurin), évêque de Séez,
ooy.
Savines (de), v. Font.
Savoie-Nemours (Henri de), archevê-
que de Reims, 306.
Saxe (Clément-Wenceslas de), arche-
vêque de Trêves, 406.
Séez, évêché, 358.
Séguier de la Verrière (Jean-Jacques),
évêque de Nîmes. 270.
Séguiran (Pierre de), évêque de Nev.ers,
374.
Ségur (Jean-Charles de), évêque de
Saint-Papoul, 400.
Seignelay, v. Castle-Hill.
Senas (de), v. Jarente.
Sénaux (Bernard de), nommé évêque
de Saintes, 152; évêque d'Autun.k2l'.>.
Senez, évêché, 199.
Senlis, évêché, 329.
-Sens, archevêché, 363.
Sérignan (de), v. Lort.
Serret de Gaujac (François), évêque
d'Aire, 72.
Serroni (Hyacinthe), archevêque d'Albi,
2.
Sesmaisons (René de), nommé évêque
de Soissons, 333.
Sève de Rochechouart (Guy de), évê-
que d'Arras, 173.
Sève de Rochechouart (Guy de), coad-
juteur d'Arras, nommé évoque d'Ar-
ras, 174.
Sevin (Nicolas), évêque do Cahors, G.
Sillery (de), v. Brûlai i.
Simiane de Gordr < >n (Claude-
Joseph-Ignace de), évêque de Saint-
Paul-Trois-Châtraux, 47.
Simiane <i<' Gardes I Louis - M
Armand de), évoque de Lai
Simons (Pierre), évêque d'Yprea, 94i.
Sisteron, évêché, 28.
536
TABLE ALPHABETIQUE
Soanen (Jean), évêque de Seriez, 200.
Soissons, évêché, 331.
Solminihac ( Alain de ) , évêque de
Cahors, 5.
Soubise ide), v, Rohan.
Souillac (Jean-Georges de), évêque de
Lodève, 266.
Sourches (de), v. Bouschet.
Sourdis (de), v. Escoubleau (d').
Stefanini (Nicolas), évêque d'Accia et
Mariana, 495.
Strasbourg, évêché, 244.
Suarès (Louis-Alphonse de), évêque de
Vaison, 58.
Suarès d'Aulan (Louis-Marie de), évê-
que dAcqs, 69.
Sublet de Heudicourt (Gaston-Armand),
nommé évêque d'Evreux, 353.
Suffren de Saint-Tropez (Louis-Jérôme
de), évêque de Sisteron, 29 ; de Ne-
vers, 374.
Surian ( Jean -Baptiste), évêque de
Vence, 206.
Suze (de), v. Baume.
Taffoureau de Fontaine (Charles-Nico-
las), évêque d'Alet, 265.
Taillefer de Barrière, nommé évêque
de Bayonne, 77.
Talaru de Chalmazel (Ange-François
de), évêque de Coutances, 351.
Talleyrand-Périgord (Alexandre- Angé-
lique), archevêque de Reims, 307 ;
de Paris.
Talleyrand-Périgord (Charles-Maurice
de), évêque d'Autun, 222.
Tarbes, évêché, 89.
Tarentaise, archevêché, 492.
Tarugi (F'rançois-Marie) , archevêque
d'Avignon, 50.
Tassy (Henri- Félix de ) , évêque de
Chalon-sur-Saône, 224.
Tencin (de), v. Guérin.
Termont (de), v. May.
Terraube (de), v. Galard.
Tessé (de), v. Froullay.
Thémines (de), v. Lauzières.
Thierry (Nicolas-Bonaventure), nommé
évêque de Tulle, 120.
Thépault de Brignou (Henri-Nicolas),
évêque de Saint-Brieuc, 444.
Thomas de la Valette (Gaspard de),
évêque d'Autun, 220.
Thomassin (Louis de), évêque" de Siste-
ron, 28.
Thoreau (Mathieu), évêque de Dol,
435.
Thubières (de), v. Pestel.
Thyard, v. Bissy.
Tilladet (de), v. Cassagnet.
Tillet (Guillaume-Louis du), évêque
d'Orange, 39.
Tilly (de), v. Roussel.
Timeur (de), v. Plœuc.
Tinseau (Jean-Antoine de), évêque de
Belley, 469 ; de Nevers, 373.
Touchebœuf de Beaumont des Junies
(Jean- Antoine de), évêque de Rennes,
442.
Toul, évêché, 410.
Toulon, évêché, 44.
Toulouse, archevêché, 383.
Tour d'Auvergne (Henri-Oswald de la),
nommé archevêque de Tours, 423;
cardinal-archevêque de Vienne, 475.
Tour du Pin Montauban (Louis Apol-
linaire de la), évêque de Nancy, 416;
archevêque d'Auch, 66.
Tour du Pin Montauban (Louis-Pierre
de la), évêque de Toulon, 45.
Tour du Pin de Gouvernet de la Chau-
Montauban (Lucretius-Henri-Fran-
çois de la), évêque de Riez, 27.
Tour-Landry (de la), v. Maillé.
Tournai, évêché, 181.
Tourouvre (de), v. Vove.
Tours, archevêché, 421.
Tourves (de), v. Valbelle.
Trapes (Léonard de), archevêque
d'Auch, 63.
Tréguier, évêché, 451.
Trémoille (Joseph-Emmanuel, cardinal
de la), évêque de Bayeux, 347 ; ar-
chevêque de Cambrai, 168.
Tressan (de), v. Vergne.
Tressemanes (de), v. Brunet.
Trêves, archevêché, 406.
Trotty de la Chétardie (Jean), nommé
évêque de Poitiers, 14i.
Troues, évêché, 375.
Trudaine (François-Firmin), évêque de
Senlis, 330.
Tubœuf (Michel), évêque de Castres,
8.
Tulle, évêché, 118.
Turgot de Saint - Clair ( Dominique-
Barnabe), évêque de Séez, 359.
U
Urfé (d'), v. Lascaris.
Urgons (d'), v. Chambre.
Usson de Bonnac (Jean-Louis d'), évê-
que d'Agen, 129.
Uzès, évêché, 278.
Uzès (d'), v. Crussol.
Vabres, évêché, 15.
Vaccon ( Jean-Baptiste-Antoine de ) ,
évêque d'Apt, 22.
Vaison, évêché, 58.
Valavoir (Nicolas de), évêque de Biez, 26.
Valbelle (Louis-Alphonse de), évêque
d'Alet, 264 ; de Saint-Omer, 177.
Valbelle de Tourves (Joseph-Alphonse
TABLE ALPHABÉTIQUE
537
de), nommé évêque de Sarlat, 158 ;
coadjuteur puis évêque de Saint-
Omer, 178.
Valderiès (de), v. Salgues.
Valençay (de), v. Estampes.
Valence, évêché, 484.
Valette (de la), v. Nogaret.
Valette (de la), v. Thomas.
Vallière (de la), v. Baume.
Valot (Edouard), évêque de Nevers, 372.
Valpergade Maglione (Charles-Eugène),
évêque de Nice, 209.
Valras (de), v. Lort.
Vannes, évêché, 454.
Vareilles (de), v. Broue.
Vaubecourt (de), v. Nettancourt.
Vaudurand (de), v. Gouyon.
Vaugirault (Jean de), proposé évêque
de Montauban, 396, évêque d'Angers,
427.
Vauréai (de), v. Guérapin.
Vaurouy (de), v. Boyvin.
Vautorte (de), v. Gazet.
Vence, évêché, 204.
Vence (de), v. Villeneuve.
Ventadour, V. Levis.
Vény d'Arbouze (dom Gilbert de), évê-
que de Clermont, 105.
Vercel (de), v. Saint-André.
Verclos (de), v. Joannis.
Verdier (François du), évêque d'Angou-
lême, 133.
Verdier (du}, v. Peineau.
Verdun, évêché, 413.
Vergne-Montenard de Tressan (Louis
de la), évêque du Mans, 429.
Vergne de Tressan (Louis de la),
nommé évêque de Vannes , 455 ; de
Nantes. 438; archev. de Rouen, 340.
Verjus (François), nommé évêque de
Glandève, 194 ; de Grasse, 197.
Vermandois (de), v. Saint-Simon.
Verrière (de la), v. Seguier.
Verthamon (Jean-Baptiste de), évêque
de Pamiers, 389.
Verthamon (Jean- Jacques de), évêque
de Couserans, 78.
Verthamon de Chavagnac (Guillaume-
Samuel de), évêque de Luçon, 137.
Verthamon de Chavagnac (Michel de),
évêque de Montauban, 396.
Vertrieu (de), v. Poype.
Vervins (Frère Louis de), archevêque
de Nai bonne, 251.
Vie (Dominique de), archevêque de
Corinthe, 63 ; d'Auch, 63.
Vienne, archevêché.
Vienne (Jean-Denis de), sufîragant de
Lyon, 216.
Viens (de), v. Cabanes.
Vieuxville (Pierre-Guillaume de la),
évêque de Bayonne, 75.
Vieuxville-Pourpris (Pierre-Guillaume
,h> \-,\ ôvAmin do S:iiiil.-I»riuuc, il I
archevêque de
archevêque de
Vignoli (Joseph de), évêque de San-
Severino ; évêque de Carpentras, 56.
Villars ( Henri de ) , archevêque de
Vienne, 474.
Villars (Jérôme de),
Vienne, 474.
Villars (Pierre de),
Vienne, 474.
Villedieu (de), v. Mouchet.
Villeneuve (Louis-Renaud de), nommé
évêque de Marseille, 42 ; évêque de
Viviers, 488 ; de Montpellier, 269.
Villeneuve de Vence (Charles de), évê-
que de Glandève, 194.
Villeroy (dej, v. Neuf ville.
Villeserin (de), v. Aubert.
Villevieille (de), v. Pavée.
Villoutreix de Faye (Jean -Baptiste-
Auguste de), évêque d'Oloron, 89.
Vintimille (François-Marie-Fortuné de),
évêque de Carcassonne, 262.
Vintimille du Luc (Charles-Gaspard-
Guillaume de), évêque de Marseille,
41 ; archevêque d'Aix, 19 ; de Paris,
284.
Vintimille du Luc (Jean de), évêque de
Toulon, 44.
Vintimille, v. Lascaris.
Viole (Guillaume), évêque de Paris,281.
Vivant (Jean), évêque de Paros et auxi-
liaire de Strasbourg, 248.
Vivet de Montclus (Louis-François de),
évêque de Saint-Brieuc, 4i4 ; d'Alais,
257.
Viviers, évêché, 486.
Vivier (du), v. Couet.
Vocance (Louis-Jacques-François de),
évêque de Senez, 202.
Vogué (Jacques-Joseph-François de),
évêque de Dijon, 235.
Voix (de), v. Amat.
Vove de Tourouvre (Jean-Armand de
la), évêque de Rodez, 12.
VoyerdePaulmy d'Argenson (François-
Elie de), évêque de Dol, 435 ; arche-
vêque d'Embrun, 186 ; de Bordeaux,
123.
Voyer de Paulmy d'Argenson (Gabriel
de), évêque de Rodez, 12.
Vrilhère (de la), v. Phélypeaux.
W
Walderdoff (Jean-Philippe de), arche-
vêque de Trêves, 406. ■ .
Wangen de Geroldseck (Frédéric de),
évêque de Baie. 471.
Wischer (Jean), évoque d Ypres, 241.
de tor» deSSÏrie^ÛÏ Tpm, ovechù, 2*1.
m^^*^m*^m^^smm*^m*^m^m^mmm^mm
TABLE DES MATIÈRES
Pages .
Avant propos v
ALBIENSIS PROVINCIA
PROVINCE D'ALBI
v Albia, Albiga, archevêché d'Albi 1
> Cadurcum, évêché de Cahors. ........ 5
/ Castrum, évêché de Castres 8
* Mimas, évêché de Mende 10
„ Rutheni, évêché de Rodez 12
y Vabra, évêché de Vabres. . . 15
AQUENSIS PROVINCIA
PROVINCE D'AIX
^Aquse Sextias, archevêché d'Aix en Provence 17
Apta, évêché d'Apt 21
Forumjulium, évêché de Fréjus 23
Rejus, évêché de Riez 26
Sistaricum, évêché de Sisteron
Vapincum, évêché de Gap 30
ARELATENSIS PROVINCIA
PROVINCE D'ARLES
Arelate, archevêché d'Arles 34
Arausio, évêché d'Orange 38
TABLE DES MATIÈRES
539
Massilia, évêché de Marseille.
Telo Martius, Tolo, évêché de Toulon. ... 44
Tricastini, évêché de Saint-Paul-Trois-Châteaux. . . . 47
AVENIONENSIS PROVINCÏA
PROVINCE D'AVIGNON
Avenio., archevêché d'Avignon ^
Carpentoracte, évêché de Carpentras / 54
Cabellio, évêché de Gavaillon 57
Vasio, évêché de Vaison 58
AUXITANA PROVINGIA
PROVINCE D'AUCH
Auscii, archevêché d'Auch g0
Aquae Tarbellicee, évêché d'Acqs on de Dax 67
Atura, évêché d'Aire. . ^q
Bajona, évêché de Bayonne 74
Conserani, évêché de Couserans (Saint-Lizier de). . . 78
Convense, évêché de Gominges ou Gomminges 80
Lactora, évêché de Leitour ou Lectoure 82
Lascurra, évêché de Lescar 85
Oloro, vel Olero, évêché d'Oloron 87
Tarbse, évêché de Tarbes 89
Vasates, évêché de Bazas 93
BITURICENSIS PROVINGIA
PROVINCE DE EOURGES
Bituricas, archevêché de Bourges 96
Anicium vel Podium, évêché du Puy-en-Velay. ... 402
Clarus mons Arvernorum, évêché de Clermont en Auvergne. 105
S. Flori Fanum, évêché de Saint-Flour 110
Lemovica?, évêché de Limoges 113
Tutela, évêché de Tulle 118
540 TABLE DES MATIÈRES
BURDIGALENSIS PROVINGIA
PROVINCE DE BORDEAUX
Burdigala, archevêché de Bordeaux. ...... 121
Aginnum, évêché d'Agen 127
Condomium, évêché de Gondom 138
Lucio, évêché de Luçon 135
Petrocorse, évêché de Périgueux 139
Pictavi, évêché de Poitiers 142
Rupella, évêché de La Rochelle 147
Santones, évêché de Saintes 152
Sarlatum, évêché de Sarlat ] 156
GAMERAGENSIS PROVINGIA
PROVINCE DE CAMBRAI
Cameracum, archevêché de Cambrai 163
Atrebates, évêché d'Arras 172
S. Audomari, évêché de Saint-Omer 177
Tornacum, évêché de Tournai 181
EBREDUNENSIS PROVINGIA
PROVINCE D'EMBRUN
Ebredunum, archevêché d'Embrun 186
Dinia, évêché de Digne 190
Glandata, évêché de Glandève 193
Grassa, évêché de Grasse 196
Sanitium vel Senecium, évêché de Senez 199
Vencia, évêché de Vence 204
Nicia vel Nicsea, évêché de Nizza ou Nice 208
LUGDUNENSIS PROVINGIA
PROVINCE DE LYON
Lugdunum, archevêché de Lyon 211
iEduorum Augustodunum, évêché d'Autun 218
TABLE DES MATIÈRES 54^
Cabilonum, évêché de Chalon-sur-Saône. ... 224
Lingones, évêché de Langres 227
Matisco, évêché de Mâcon 00..
Divio, évêché de Dijon 2<h
S. Claudius, évêché de Saint-Claude 237
MECHLINIENSIS PROVINCIA
PROVINCE DE MALINES
Ypera, Yperen., évêché d'Ypres 240
MOGUNTINA PROVINCIA
PROVINCE DE MAYENCE
Argentoratum, évêché de Strasbourg 244
NARBONENSIS PROVINCIA
PROVINCE DE NARBONNE
Narbo Martius, archevêché de Narbonne 250
Agatha, évêché d'Agde 254
Alesia, évêché d'Alais. 256
Biterrœ, évêché de Béziers 259
Carcassona, évêché de Carcassonne 261
Electa, évêché d'Alet 264
Luteva, évêché de Lodève 266
Mons Pessullanus, évêché de Montpellier 268
Nemausus, évêché de Nîmes 270
Perpinianum seu Helena, évêché de Perpignan ou Elne. . 273
S. Pontius de Tomeriis, évêché de Saint-Pons de Tomières. 275
Ucetia, évêché d'Uzès 278
PARISIENSIS PROVINCIA
PROVINCE DE PARIS
Lutetia Parisiorum, archevêché de Paris 880
Aureliani, évêché d'Orléans 2! M)
542 TABLE DES MATIÈRES
Blesae, évêché de Blois 293
Car notée, évêché de Chartres 296
Meldi, évêché de Meaux 299
REMENSIS PROVINCIA
PROVINCE DE REIMS
Rémi, archevêché de Reims 304
Ambiani, évêché d'Amiens . 309
Bellovaci, évêché de Beauvais 312
Bolonia Morinorum, évêché de Boulogne-sur-Mer. ... 314
Catalauni, évêché de Châlons-sur-Marne 318
Laudunum, évêché de Laon 322
Noviomum seu Noviodunum, évêché de Noyon. . . . 326
Silvanectum, évêché de Senlis 329
Suessiones, évêché de Soissons 331
ROTOMAGENSIS PROVINCIA
PROVINCE DE ROUEN
Rotomagus, archevêché de Rouen "■■■'. 336
Ab rincée, évêché d'Avranches 343
Bajocae, évêché de Bayeux 347
Constantia, évêché de Coutances 350
Ebroicse, évêché d'Evreux 352
Lexovii, évêché de Lisieux 356
Sagii, évêché de Séez 358
SENONENSIS PROVINCIA
PROVINCE DE SENS
Senones, archevêché de Sens. . 363
Autissiodorum, évêché d'Auxerre 369
Nivernum, évêché de Nevers 372
Trecse, évêché de Troyes 375
Bethléem I. P. I., évêché de Bethléem 379
TABLE DES MATIÈRES 543
TOLOSANA PROVINCIA
PROVINCE DE TOULOUSE
Tolosa, archevêché de Toulouse 332
Appamise, évêché de Pamiers 388
Lumbarium, évêché de Lombez 390
Mirapicum, évêché de Mirepoix 392
Mons Albanus, Montalbanum, évêché de Montauban. . . 395
Rivi, évêché de Rieux. 397
S. Papulus, évêché de Saint-Papoul 399
Vaurum, évêché de Lavaur 402
TREVIRENSIS PROVINCIA
PROVINCE DE TRÊVES
Treviri, archevêché de Trier ou Trêves 405
Metse, évêché de Metz. 408
Tullum, évêché de Toul 410
Virdunum, évêché de Verdun " 413
Nanceium, évêché de Nancy 416
S. Deodatus, évêché de Saint-Dié 418
TURONENSIS PROVINCIA
PROVINCE DE TOURS
Turones, archevêché de Tours 420
Andegavi, évêché d'Angers 426
Cenomani, évêché du Mans 429
Corisopitum, évêché de Quimper 432
Dolum, évêché de Dol 435
Nannetae, évêché de Nantes 437
Redones, évêché de Rennes 4io
S. Rriocus, évêché de Saint-Brieuc »i:5
S. Maclovius, évêché de Saint-Malo '*»<;
S. Paulus Leonensis, évêché de Saint-Pol-de-Léon. . . 110
Trecorum, Tréguer, évêché de Tréguier 451
Venetae, Guened, évêché de Vannes 454
544 TABLE DES MATIÈRES
VESUNTIONENSIS PROVINCIA
PROVINCE DE BESANÇON
Vesuntio, archevêché de Besançon. 459
Bellicium, évêché de Belley 468
Basilea, Basel, évêché de Baie 470
VIENNENSIS PROVINCIA
PROVINCE DE VIENNE
Vienna, archevêché de Vienne 473
Dia, évêché de Die 479
Gratianopolis, évêché de Grenoble 481
Valentia, évêché de Valence 484
Vivarium, évêché de Viviers. . 486
Gebenna, etc., évêché de Genève 489
Camberiacum, évêché de Chambéry 491
S. Joannes Maurianensis, évêché de Saint- Jean de Maurienne. 492
Tarentasia, archevêché de Tarentaise 492
APPENDICE
I. Evêché de Québec 494
IL Evêchés de la Corse 495
III. Abbés commendataires en 1788 497
Table Alphabétique des noms propres de lieux et de
personnes 518
&mm&
MAMERS. — TYP. G. FLEURY ET A. DANGIN. — 1891.
ERRATA
Nous signalons avant tout, page 307, lignes 13 et 14, la transposition des mots noble
et sacré ; puis, page 531, ligne 32 et suivantes, colonne 1, l'absence de cinq noms
propres qui se trouvant rejetés dans la colonie 2 en face, ne sont pas dans Tordre
alphabétique.
Voici maintenant les autres fautes.
On lit
Lisez
Page.
Ligne.
9
8
F. de Lastic.
François de Lastic.
10
16
C. de Grimaldi.
Charles de Grimaldi.
19
2
1585.
1685.
30
27
1592.
1692.
32
14
Gotli.
de Goth ou de Gouth.
42
7
Chambons.
Chambon.
43
16
1791.
1790.
44
22
Morveau.
Montrevault.
45
7
Sabaudil.
Sabaudis.
46
17
Mazangues.
Majastre.
65
18
du S. Esprit.
de S. Michel.
68
5
scss.
sess.
(59
26
dernier évêque d'Acqs.
Cf. sa vie par Mar Ci rot de la Ville.
1891.
1790.
Bordeaux
77
23
«91.
80
8
Anjou.
Poitou.
15
Brizay.
Brisay.
8t
9
vicaire.
vicaire général.
85
25
trop.
très.
99
14
d'Orléans.
de Blois.
142
20
de Luçon.
de Luçon et de Mailiezais
145
20
Guingaud.
Guingand.
146
31
prieuré.
abbaye.
151
3
de Gallebaut.
— Gallebaut.
30
Moreil.
Moreilles.
153
28
1638.
1698.
221
0
Antoine-Malvin.
Antoine Malvin.
225
3
1722.
1712.
235
22
"Vogué.
S'il faut.
Vogué.
238
14
il laut.
241
en tête.
YPRA, YPRES.
265
26
—
35-
269
26
Louis Renaud.
Francois Renaud.
276
4
1644.
1664.'
2s:;
17
de Beaumont de Pérélixe.
de Péréfixe de Beaumont.
294
25
Né à Périgueux.
Né près de Montluçon.
298
7
Joseph-Baptiste,
de Montesquieu.
Jean-Baptiste.
324
33
de Montesquiou.
325
14
Charles-Bernard-Collin.
Charles-Bernard Col lin.
343
1
0. S. B. fem.
0. C. fem.
27
Froulay.
de Froullay.
348
21
aïeux.
aïeuls.
305
24
Pardaillon.
Pardaillan.
410
26
de Fieux.
de FIEUX.
41'.»
5
Chaumonsey.
Chaumonse] ,
486
25
1605.
1596.
489
29
Boissieu.
Boissin.
500
32
Bourmoyen.
Bourg-Moven.
516
39
Dié.
Die.
528
634
17
26
Lafiteau.
de Toulouse, 385 ; cardinal
I.alit.m.
,1,. Toulon i N "l"""
. . .(hIiii.-I
BINDING SECT. SEP 1 0 1973
PLEASE DO NOT REMOVE
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UNIVERSITY OF TORONTO LIBRARY
BX Jean, Armand
4.682 Les évêques et les
JA3 archevêques de France depuis
1682 jusqu'à 1801