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Full text of "Les évêques et les archevêques de France depuis 1682 jusqu'a 1801"

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LES  EVEQUES 


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LES   ARCHEVÊQUES 


DE    FRANGE 


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DEPUIS    1682    JUSQU'A    1801 


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LES  EVEQUES 


ET 


LES    ARCHEVÊQUES 

DE    FRANCE 

DEPUIS     1682    JUSQU'A    1801 

PAR 

Le    P.    Armand    JEAN 

De  la  Compagnie  de  Jésus 


PARIS 

Alphonse   PICARD 

82,  rue  Bonaparte,  82 


MAMERS 

G.  FLEURY  ET  A.  DANGIN 

28,  Place  des  Grouas,  28 


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AVANT -PROPOS 


L'histoire  ecclésiastique  de  la  France  dans  un  grand 
nombre  de  ses  pages,  n'est  pas  distincte  de  l'histoire  natio- 
nale elle-même  ;  et  la  France ,  fille  aînée  de  l'Eglise  catho- 
lique, est  placée  providentiellement  si  près  de  sa  mère,  que 
souvent  la  fortune,  bonne  ou  mauvaise,  de  l'une  et  de 
l'autre  offre  des  ressemblances  frappantes  et  que  leur  histoire 
paraît  se  confondre. 

C'est  ce  qui  explique  l'intérêt  qu'a  toujours  présenté  chez 
nous  l'histoire  soit  de  l'Eglise  de  France ,  prise  dans  son 
ensemble,   soit  d'une  église  particulière. 

Enumérer  les  prélats  qui  ont  occupé  durant  tel  temps  et 
de  telle  ou  telle  manière  chaque  siège  épiscopal,  nommer 
les  doyens  ou  prévôts  qui  ont  été  successivement  investis 
de  la  plus  haute  dignité  après  l'évêque,  citer  les  abbés  ou 
les  abbesses,  même  commendataires,  qui  ont  été  mis  à  la 
tête  des  abbayes  proprement  dites:  tel  est,  on  le  sait,  le 
but  que  se  sont  proposé  les  auteurs  d'un  ouvrage  célèbre, 
important  et  volumineux,  connu  sous  le  titre  de  Gallia 
Christiana. 

Ces  auteurs  étaient  des  moines  Bénédictins,  érudits  et 
laborieux,  que  le  Supérieur  général  de  la  congrégation  de 
Saint-Maur  désignait  et  réunissait  dans  l'abbaye  de  Saint- 


VI  AVANT-PROPOS 


Germain-des-Prés  à  Paris.  Dans  l'intervalle  de  soixante-dix 
ans,  entre  1716  et  1785,  ils  ont  publié  en  latin  treize 
volumes  in-folio.  Ils  touchaient  presque  au  terme  de  leur 
gigantesque  travail  quand  survint  la  Révolution  française: 
dépouillés  de  leurs  biens  et  dispersés  en  France  ou  à  l'étran- 
ger, s'ils  avaient  pu  éviter  l'échafaud ,  ils  durent  laisser  leur 
œuvre  incomplète  et  inachevée. 

Confiants  dans  l'avenir,  les  Bénédictins  avaient  résolu 
de  prendre  l'une  après  l'autre,  en  suivant  rigoureusement 
l'ordre  alphabétique,  les  provinces  ecclésiastiques  dont  se 
composaient  les  Gaules:  or,  comme  leur  dernier  volume 
qui  date  de  1785,  traite  des  provinces  de  Toulouse  et  de 
Trêves,  ils  n'ont  pu  atteindre  les  provinces  de  Tours, 
Turones  ;  de  Besançon,  Vesuntio  ;  de  Vienne,  Vienna. 
D'un  autre  côté  leur  premier  volume,  qui  traite  à  lui 
seul  des  cinq  provinces  d'Albi,  d'Aix,  d'Arles,  d'Avignon, 
d'Auch,  ayant  paru  en  1716,  ils  laissent  nécessairement 
incomplètes  derrière  eux,  les  séries  épiscopales,  abba- 
tiales ,  etc. ,  de  ces  cinq  provinces.  Il  y  manque  en 
effet  une  quinzaine  d'archevêques  et  une  cinquantaine 
d'évêques. 

On  doit  appliquer  la  même  observation,  toute  proportion 
gardée,  aux  provinces  de  Bourges,  de  Bordeaux,  de  Cambrai, 
d'Embrun,  de  Lyon,  traitées  dans  les  volumes  suivants  dont 
le  plus  récent  est  daté  de  1727. 

Nous  n'ignorons  pas  qu'on  trouve  en  tête  des  tomes  II, 
III  et  IV,  sous  la  rubrique  Mutationes  in  clero  gallicano 
fadœ,  une  certaine  suite  aux  séries  des  volumes  précé- 
dents. Mais  cette  suite  interrompue ,  accidentelle  pour  ainsi 
dire  et  très  succincte,  demeure  encore  très  incomplète. 
D'ailleurs,  ces  sortes  d'additions  ne  peuvent  jamais  donner 
ce  qu'on  cherche  et  ce  qu'on  est  habitué  de  trouver  dans 
le  corps  de  l'ouvrage,  la  notice  biographique  et  caracté- 


AVANT-PROPOS  VII 


ristique  des  personnages,  des  archevêques  et  des  évêques 
principalement. 

De  nos  jours,  il  est  vrai,  on  a  réimprimé  l'œuvre  des 
anciens  Bénédictins.  Mais  les  souscripteurs  ont  été  avertis, 
c'était  de  stricte  justice,  qu'ils  n'allaient  recevoir  que  la 
réimpression  pure  et  simple  de  l'œuvre  bénédictine.  En 
réimprimant  lad  Gallia  Christiana,  on  s'est  contenté  tout  au 
plus  d'indiquer  à  la  marge  l'appendice  attendu,  désiré, 
préparé  peut-être ,  mais  resté ,  pour  quels  motifs ,  nous 
l'ignorons,  malheureusement  inédit. 

Tout  autre  a  été  le  sort  des  trois  provinces  de  Tours,  de 
Besançon  et  de  Vienne,  que  les  Bénédictins  de  Saint-Maur 
n'ont  pas  eu  le  bonheur  d'atteindre  :  elles  ont  été  entière- 
ment publiées  de  nos  jours.  Chargé  par  l'Académie  des 
[nscriptions  et  Belles-Lettres  de  continuer  la  Gallia  Chris- 
tiana,  M.  Barthélémy  Hauréau  a  donné  en  1856  la  province 
de  Tours,  en  1860  la  province  de  Besançon,  en  1865  enfin 
la  province  de  Vienne. 

Rien  n'empêchait  cet  auteur,  notre  contemporain,  de 
pousser  sa  course  jusqu'au  terme  final,  c'est-à-dire  jusqu'à 
la  grande  ligne  de  démarcation  qui  sépare  les  anciennes 
églises  de  France  des  nouvelles,  en  un  mot  jusqu'à  la  pre- 
mière année  de  notre  siècle,  1801.  Il  a  préféré  s'arrêter  à 
l'année  1790. 

Que  l'année  1801  soit  réellement  la  dernière  de  l'ancienne 
église  gallicane,  comme  elle  est  la  première  des  nouvelles 
églises  de  France,  c'est  un  fait  facile  à  établir. 

Avec  ses  confiscations,  ses  suppressions,  ses  massacres, 
ses  prisons ,  ses  échafauds ,  la  Révolution  a  bien  pu  multi- 
plier les  vacances  de  sièges ,  déterminer  l'émigration  des 


1.  Si  nous  employons  le  féminin,  nous  ne  prétendons  point  imposer  une  règle  et 
ne  pensons  pas  en  violer  une. 


VIII  AVANT-PROPOS 


pasteurs,  favoriser  le  schisme,  les  scandales,  les  apostasies, 
créer  une  église  nouvelle,  qui  n'était  pas  catholique,  pour 
l'anéantir  deux  ans  plus  tard.  Mais  elle  n'a  pu  enlever  aux 
évêques  légitimes,  fussent-ils  émigrés,  leur  juridiction  ordi- 
naire ;  elle  n'a  pu  annuler  le  pouvoir  des  vicaires  généraux , 
qu'ils  avaient  choisis ,  ni  des  vicaires  capitulaires  canoni- 
quement  élus,  le  siège  vacant,  ni,  dans  les  cas  imprévus, 
des  administrateurs  ou  délégués  apostoliques.  Au  mois  de 
juillet  1801,  les  quatre-vingts  archevêques  ou  évêques  de 
France,  qui  survivaient  au  cataclysme  révolutionnaire, 
gardaient  sur  leurs  diocèses  respectifs  les  mêmes  droits 
qu'ils  y  avaient  exercés  douze  ans  auparavant.  Ils  usèrent 
de  ces  droits  par  eux-mêmes  ou  par  leurs  mandataires  :  les 
églises  se  rouvrirent  d'elles-mêmes,  les  diocèses  se  reconsti- 
tuèrent, le  culte  fut  réintégré  presque  partout  bien  avant  le 
Concordat.  C'est  une  histoire  intéressante,  qui  n'a  pas 
encore  été  suffisamment  mise  en  lumière. 

Ce  fut  seulement  à  partir  du  mois  d'août  1801  que  la 
plupart  des  évêques  renoncèrent  à  leurs  droits  par  une 
démission  volontaire,  que  leur  demandait  le  pape.  Les 
autres  ne  perdirent  leur  juridiction  que  cinq  mois  plus  tard 
par  la  soustraction  de  sujets  et  de  territoire  qu'opéra  l'auto- 
rité suprême  du  Pontife  Romain  dans  la  bulle  Qui  Christi 
Dornini  du  29  novembre. 

Le  pape,  dans  la  première  partie  de  cette  bulle,  renverse, 
supprime,  anéantit  les  23  églises  métropolitaines  et  les 
125  églises  cathédrales  jusque-là  existantes  sur  le  territoire 
des  102  départements  qui  formaient  alors  la  République 
française.  Dans  la  seconde  partie  de  cette  même  bulle, 
Pie  VII  répartit  tous  les  territoires  de  la  République  entre 
10  archevêchés  et  50  évêchés  qu'il  érige  à  nouveau.  Telle 
est  donc  bien   certainement  la  grande  ligne  de  démarca- 


AVANT-PROPOS  IX 


tion  entre  l'ancien  et  le  nouvel   ordre   hiérarchique  de  la 
France. 

Nous  sommes  persuadé  que  si  jamais  la  Gallia  Christiana 
est  complétée  par  les  héritiers  naturels  des  anciens  Béné- 
dictins, ce  que  nous  appelons  de  tous  nos  vœux,  l'œuvre 
n'aura  pas  d'autre  terme  que  celui-là.  Aucun  historien  reli- 
gieux ne  voudra  ravir  à  l'antique  église  des  Gaules  les  onze 
années  si  fécondes,  si  instructives  et  si  palpitantes  qui 
s'étendent  de  1790  à  1801  ;  et  nul  ne  fera  remonter  les 
églises  actuelles  dites  concordataires  plus  haut  que  le 
Concordat. 

L'année  1801  est  pour  nous  le  point  d'arrivée.  Ce  n'est 
nullement  le  dépasser  que  de  retracer  en  quelques  mots  la 
carrière  ultérieure  d'une  cinquantaine  de  prélats,  qui  ayant 
fait  partie  de  la  vieille  église  gallicane,  ont  occupé  un  siège 
ou  rempli  un  rôle  dans  l'église  concordataire,  nouvellement 
constituée. 

Il  nous  fallait  un  point  de  départ  commun  à  toutes  les 
provinces  ecclésiastiques  de  l'ancienne  France,  point  notable, 
marquant ,  important.  Lequel  choisir  ? 

L'année  1715  s'offrait  à  nous.  Marquée  par  la  mort  de 
Louis  XIV,  par  le  commencement  de  la  Régence,  parla 
publication  toute  récente  de  la  bulle  Unigenitus  et  l'impres- 
sion du  premier  volume  de  la  nouvelle  Gallia  Christiana , 
cette  année  semble  réunir  toutes  les  conditions.  Mais  les 
événements  eux-mêmes,  que  nous  venons  de  rappeler,  nous 
reportent  plus  haut;  et  en  lisant  attentivement  le  volume 
des  Bénédictins,  paru  en  1716,  on  s'aperçoit  vite  qu'ils 
restent  en  arrière  de  plusieurs  années,  peut-être  parce  que 
les  cinq  provinces  dont  ils  s'occupent  dans  ce  volume, 
étant  toutes  situées  dans  le  midi,  étaient  trop  éloignées  de 
leur  rayon  visuel. 

L'année  1701,  la  première  du  XVIIIe  siècle,  ne  présen- 


AVANT-PROPOS 


tant  pas  un  événement  ecclésiastique  assez  notable  pour 
faire  époque,  nous  avons  jugé  bon,  utile,  nécessaire  même 
de  remonter  un  peu  plus  haut,  jusqu'à  l'Assemblée  extra- 
ordinaire de  1682,  c'est-à-dire  jusqu'à  cette  manifestation 
gallicane  de  Tépiscopat  français,  qui  désarmant  l'Eglise  au 
profit  de  l'Etat,  enhardit  les  sectes,  et  amena  notamment  la 
recrudescence  janséniste  de  Quesnel.  Or,  ce  jansénisme, 
combattu  par  les  plus  purs  catholiques  et  soutenu  par 
la  plupart  des  gallicans,  fait  à  lui  seul  presque  toute 
l'histoire  ecclésiastique  du  XVIIIe  siècle. 

Entre  ces  deux  grandes  époques,  choisies,  fixées  et  déter- 
minées, mars  1682  et  novembre  1801,  il  y  a  cent  vingt 
ans. 

Un  jour  nous  eûmes  besoin  d'étudier  dans  leurs  sources 
et  le  plus  à  fond  possible  l'histoire  de  ces  cent  vingt  ans  : 
c'était  en  vue  de  leçons  que  nous  avions  à  faire  à  des 
auditeurs  religieux,  studieux,  intelligents.  En  outre  des 
auteurs  que  nous  avions  à  consulter,  la  Gallia  Christiana 
nous  était  indispensable  pour  connaître  les  noms ,  le  carac- 
tère et  l'action  des  évêques  français. 

Chacun  a  pu  constater  ce  qui  manque  à  cette  œuvre 
fondamentale  ;  ce  déficit  nous  a  paru  plus  fâcheux  et 
nous  a  été  plus  pénible,  alors  que  l'expulsion,  puisqu'il 
faut  en  rappeler  le  souvenir,  nous  privait  de  biblio- 
thèque et  même  nous  chassait  de  France.  Ceux  qui  nous 
expulsaient  ne  songeaient  guère  sans  doute  à  nous  faire 
pratiquer  plus  d'actes  de  vertus  :  ils  se  proposaient  bien 
moins  encore  de  favoriser  nos  études.  Il  nous  fallait 
cependant  fournir  nos  leçons  en  tirant  parti  du  peu  de 
livres  que  nous  avions  sous  la  main  et  en  nous  efforçant 
de  compléter  pour  notre  usage  l'œuvre  des  anciens 
Bénédictins. 

Nous  venons  de  révéler  ingénument  l'origine  du  présent 


AVANT-PROPOS  XI 


travail  ;  ajoutons  qu'il  s'est  continué  depuis  dans  des  cir- 
constances qui  n'étaient  pas  toujours  favorables. 

Puisque  nous  voulions  connaître  tous  les  évêques  qui  ont 
occupé  un  siège  en  France  pendant  la  durée  du  XVIIIe 
siècle,  il  nous  fallait  d'abord  établir  sur  des  bases  solides 
les  diverses  séries  épiscopales  ;  ensuite  porter  un  jugement 
court,  équitable  et  caractéristique  sur  chaque  prélat,  si 
c'était  possible,  comme  essaient  de  le  faire  les  Bénédictins. 
Les  hommes  compétents  prononceront  que  ni  l'une  ni 
l'autre  de  ces  deux  tâches  n'était  aisée. 

Parlons  en  premier  lieu  des  séries  épiscopales  ;  pour  être 
complètes,  elles  ne  doivent  pas  seulement  présenter  les  noms 
de  chaque  évêque  et  ceux  de  ses  parents,  mais  encore  relater 
ses  antécédents  et  porter  les  dates  de  sa  naissance,  de  sa 
nomination,  de  son  sacre  et  de  sa  mort. 

Gomme  nous  reprenons  à  l'an  1682,  nous  avons  généra- 
lement trouvé  notre  commencement  chez  les  Bénédictins, 
auxquels  nous  empruntons  de  confiance  le  nom  de  l'évêque 
et  son  numéro  d'ordre  dans  la  série.  Toutefois  nous  avons 
pu  environ  une  fois  sur  deux,  contrôler  leurs  listes  avec 
celles  que  donnent  Hugues  du  Tems  et  Henri  Fisquet ,  deux 
auteurs  que  nous  citons  souvent,  mais  qui  embrassent  à 
peine  la  moitié  des  matériaux  nécessaires. 

Quand  ces  trois  auteurs  nous  ont  fait  défaut,  il  a  fallu 
nous  contenter  de  la  simple  nomenclature,  dressée  par 
un  de  nos  confrères,  que  nous  nommerons  tout  à  l'heure, 
ou  recourir  à  YAlmanach  Royal,  qui,  donnant  année  par 
année  l'état  du  clergé  de  France,  nous  offre  au  moins 
une  base  solide.  Sa  nomenclature,  d'abord  sèche,  devient 
suffisante,  sinon  copieuse  quand  elle  contient  outre  les 
noms  de  l'évêque,  la  date  de  sa  naissance,  de  son  sacre, 
de  sa  translation  ou  de  sa  démission  ;  jamais  pourtant 
elle  ne  relate   la  mort.  Nous  avons  dû  chercher  le  com- 


XII  AVANT-PROPOS 


plément  de  nos  séries  dans  les  biographies  générales  ou 
particulières,  dans  les  monographies  des  églises  et  jusque 
dans  les  tables  généalogiques  du  grand  Moréri,  du  Père 
Anselme  et  de  son  continuateur  moderne,  Pol  Potier  de 
Gourcy. 

Nos  dates  une  fois  trouvées,  nous  les  résumons  à  la  fin 
de  chaque  notice  en  ajoutant,  après  la  mention  de  la  mort, 
le  nombre  des  années  écoulées  depuis  la  naissance  et  depuis 
le  sacre ,  et  nous  servant  pour  cela  d'une  abréviation  facile 
à  comprendre,  aet.  (aetatis),  es.  (consecrationis). 

Ne  recherchant  que  les  évêques,  pareequ'eux  seuls  ont 
joué  un  rôle  dans  l'Etat,  dont  ils  formaient  le  premier 
ordre,  eux  seuls  sont  de  l'Eglise  enseignante,  nous  avons 
omis  tout  le  reste,  doyens  ou  prévôts,  abbés  ou  abbesses. 
Loin  de  nous,  en  effet,  la  pensée  de  compléter  la  Gallia 
Christiana  sous  tous  les  rapports.  Et  puis ,  avouons-le  sans 
détour,  la  seule  nomenclature  des  évêques  nous  avait 
infligé  assez  de  tortures,  pour  que  nous  ayons  songé  un 
instant  à  élargir  notre  champ  de  travail.     . 

Les  listes  épiscopales  une  fois  dressées,  nous  avions  à 
porter  un  jugement  sur  chacun  des  évêques,  du  moins  sur 
ceux  qui  ont  le  plus  marqué  dans  un  sens  ou  dans  un  autre. 

Devons-nous  l'avouer?  Ce  jugement  calme,  impartial  et 
vrai  nous  préoccupait  moins  que  l'établissement  des  listes. 
Nous  avions  en  effet  pour  nous  guider  l'histoire  générale 
des  églises  de  France,  honnêtement  continuée  par  l'abbé 
Jager  ;  nous  connaissions  les  personnages  principaux  qui 
ont  eu  de  l'influence  sur  ces  églises  au  XVIIIe  siècle  et  les 
grands  faits  de  ce  siècle  où  les  évêques  apparaissent  indivi- 
duellement ou  collectivement.  Gela  suffisait  pour  nous 
orienter. 

Enumérons  brièvement  les  faits  importants  de  la  période 


AVANT-PROPOS  XIII 


que    nous    embrassons    et  qu'on   trouvera  sommairement 
rappelés  ça  et  là  dans  nos  notices. 

Nous  commençons  par  l'Assemblée  de  1682.  Quel  évêque 
en  a  fait  partie,  comme  député  du  premier  ordre,  et  quel 
théologien ,  comme  député  du  second  ordre  ?  Question  de 
nomenclature,  facile  à  résoudre.  Quel  rôle  a  joué  l'évêque 
ou  le  théologien  dans  cette  Assemblée  ?  C'est  ce  que  nous 
avons  soin  d'indiquer  sans  parti  pris,  par  exemple,  sans 
condamner  irrémissiblement  tous  ceux  qui  y  assistaient  et 
sans  exalter  outre  mesure  ceux  qui  n'y  assistaient  pas. 

Huit  années  se  passent  après  la  clôture  de  l'Assemblée  et 
la  promulgation  des  Quatre -Articles.  Pendant  ces  huit 
années,  Innocent  XI  et  Alexandre  VIII,  indignés  de  la  pro- 
mulgation, refusent  indistinctement  leurs  bulles  aux  évêques 
nommés  par  le  roi.  Ces  évêques  nommés  exercent-ils  au 
spirituel  un  pouvoir  quelconque,  comme  ils  administrent 
le  diocèse  au  temporel  ?  La  question  sera  tranchée  chaque 
fois,  et  assez  diversement. 

Fénelon  ayant  encouru  la  disgrâce  du  roi,  et  soutenant 
quelques  principes  discutables,  se  voit  poursuivi  par  tous 
les  courtisans  et  par  Bossuet  ;  il  est  enfin  censuré  à  Rome. 
Il  a  eu  beau  donner  l'exemple  d'une  soumission  exemplaire  ; 
sa  condamnation  devra  être  ratifiée  dans  chaque  assem- 
blée provinciale  de  France.  La  majorité  gallicane  obéit 
servilement.  Nous  aurons  pourtant  à  enregistrer  d'hono- 
rables exceptions. 

Tels  sont  les  trois  faits  importants  que  nous  présente  la 
fin  du  XVIIe  siècle,  pour  asseoir  le  jugement  à  porter  sur 
les  évêques. 

Une  quinzaine  de  faits  saillants  que  nous  allons  énumérer 
se  partagent  inégalement  le  XVIIIe  siècle,  antérieurement 
au  fait  qui  est  saillant  entre  tous,  la  Révolution  française. 
Pour  l'exposition  claire,  l'enchaînement  et  la  suite  de  ces 


XIV  AVANT-PROPOS 


faits,  comme  pour  l'appréciation  des  personnages  qui  y 
interviennent,  nous  nous  appuyons  sur  l'ouvrage  bien  connu 
de  Picot,  auquel  nous  renvoyons,  et  qui  est  intitulé:  Mémoires 
pour  servir  à  V histoire  ecclésiastique  pendant  le  dix-huitième 
siècle.  La  troisième  édition  en  7  volumes  in-8,  Paris,  1853, 
due  à  l'abbé  Lequeux,  est  celle  que  nous  avons  suivie. 

Le  jugement  que  nous  prononçons  sur  les  évoques  est 
emprunté  le  plus  souvent  à  ce  grave  auteur;  il  connaît 
merveilleusement  sa  matière  ;  il  aime  beaucoup,  peut-être 
à  l'excès,  l'église  gallicane;  il  n'en  est  que  plus  recevable 
quand  il  dévoile  les  plaies  dont  souffre  cette  église  :  asser- 
vissement au  pouvoir  séculier,  propension  de  plusieurs 
prélats  vers  le  jansénisme,  favorisée  par  l'engouement  incon- 
cevable des  Parlements  pour  la  secte,  par  l'inconséquence 
ou  la  faiblesse  du  pouvoir  royal  à  Tendroit  des  champions 
de  Forthodoxie,  audace  croissante  de  l'impiété,  qui  se  cache 
sous  le  nom  de  philosophie,  guerre  déclarée  aux  ordres 
religieux,  déchaînement  final  de  toutes  les  passions,  qui 
aboutit  à  la  Révolution  française. 

Où  Picot  insiste  le  plus,  c'est  sur  le  jansénisme  de 
Quesnel,  plus  fin,  plus  insinuant,  plus  français  et  plus 
pernicieux  que  le  jansénisme  primitif.  Quoique  foudroyé 
par  la  bulle  Unigenitus,  il  résista,  se  propagea  jusqu'en 
Italie,  s'allia  finalement  aux  philosophes  et  aux  membres 
des  Sociétés  secrètes,  pour  renverser  les  barrières  les  plus 
solides  et  pour  établir  sur  les  ruines  de  l'église  gallicane  ce 
simulacre  de  religion  qu'on  nomma  l'église  constitutionnelle. 

Le  roi  Louis  XV,  pour  avoir  mal  saisi  le  monstre,  impru- 
demment écarté  les  évêques,  seuls  gardiens  de  la  foi,  et 
continuellement  cédé  aux  Parlements  jusqu'au  jour  tardif 
où  il  les  brisa,  eut  les  premiers  torts.  Son  successeur, 
Louis  XVI  acheva  de  tout  perdre  par  sa  faiblesse  et  ses 
autres  défauts.  C'est  ce  qu'il  reconnut  avant  de  mourir  en 


AVANT-PROPOS  XV 


contemplant  les  ruines  des  antiques  églises  de  France 
entassées  sur  les  débris  de  son  trône. 

Un  cas  de  conscience  où  le  jansénisme  se  déguise  à  peine, 
approuvé  par  quarante  docteurs  et  condamné  bientôt  par 
Clément  XI,  ouvre  l'histoire  ecclésiastique  du  XVIIIe  siècle. 
Deux  ans  plus  tard  la  bulle  Vineam  paraît  avoir  clos  à 
jamais  les  débats. 

Mais  la  mine  souterraine  du  jansénisme,  préparée  secrète- 
ment et  depuis  longtemps  par  l'oratorien  Quesnel,  fait  alors 
explosion.  L'incendie  ne  sera  pas  étouffé  par  la  simple  con- 
damnation du  livre  :  Les  Réflexions  morales  ;  il  faudra,  pour 
trancher  les  cent  une  questions  qu'il  soulève,  la  célèbre 
bulle  Unigenitus  du  8  septembre  1713. 

La  soumission  due  au  Souverain  Pontife  eût  été  vite 
assurée,  si  le  roi  Louis  XIV,  redevenu  fils  aîné  de  l'Eglise 
catholique,  avait  pu  vivre  encore  quelques  années.  Grâce  à 
lui,  la  bulle  avait  été  reçue  par  l'Assemblée  du  clergé,  par 
la  Faculté  de  théologie  de  Paris,  par  les  différentes  pro- 
vinces ecclésiastiques  de  France  ;  et  des  lettres-patentes  en 
avaient  ordonné  l'enregistrement,  toute  opposition  cessante. 

Le  roi  étant  mort,  le  Régent  remet  les  affaires  ecclésias- 
tiques, le  choix  des  évoques,  l'acceptation  de  la  bulle,  etc., 
au  cardinal  de  Noailles,  le  chef  nominal  des  opposants.  Une 
grande  rigueur  envers  les  défenseurs  de  l'orthodoxie,  une 
tolérance  coupable  envers  les  récalcitrants  font  que  plusieurs 
évêques,  un  grand  nombre  de  particuliers  et  des  corpora- 
tions entières  appellent  de  la  bulle  au  futur  concile.  Et  pour 
combler  la  mesure,  on  prescrit  le  silence  sur  les  matières 
contestées. 

Comme  le  pape  ne  se  pressait  pas  d'expédier  les  bulles  à 
certains  évoques  nouvellement  nommés,  une  rupture  était 
imminente  entre  la  France  et  le  Saint-Siège,  quand  tout  à 
coup  le  ciel  s'éclaircit,  les  yeux  du  Régent  furent  dessillés, 


XVI  AVANT-PROPOS 


et  le  cardinal  de  Noailles  se  trouva  réduit  à  chercher  des 
accommodements. 

Louis  XV  ayant  pris  les  rênes  du  gouvernement,  le  clergé 
se  plaignit  à  lui  du  Parlement  qui  soutenait  les  Appelants. 
Ce  ne  fut  pas  en  vain.  L'évêque  appelant  de  Senez,  Soanen, 
pour  avoir  dépassé  toute  borne,  fut  cité  devant  le  concile 
d'Embrun,  y  fut  jugé  et  condamné.  Le  roi  qui  avait  autorisé 
ce  concile  provincial,  en  sanctionna  la  sentence. 

Un  si  rude  coup  effraya  quelques  appelants,  exaspéra  les 
autres  qui  remuèrent  plus  qu'auparavant.  Mais  sur  ces 
entrefaites,  le  cardinal  de  Noailles  retira  son  appel,  accepta 
purement  et  simplement  la  bulle  et  frappa  ainsi  sur  le  parti 
un  coup  sensible.  La  déclaration  solennelle  du  roi  contre  le 
jansénisme,  24  mars  1730,  eût  amené  la  paix  et  la  soumis- 
sion que  voulait  l'Assemblée  du  clergé,  si  le  roi  et  son 
premier  ministre,  le  cardinal  de  Fleury,  n'avaient  pas 
écouté  les  avocats  des  rebelles ,  et  prescrit  de  nouveau  le 
silence  sur  les  questions  religieuses. 

Gomment  les  fidèles  et  les  évêques  auraient-ils  pu  se 
taire,  quand  les  Nouvelles  ecclésiastiques,  imprimées  et  dis- 
tribuées clandestinement,  déversaient  le  fiel  des  sectaires 
sur  FEglise,  quand  la  secte  prônait  les  miracles  du  diacre 
Paris ,  quand  les  convulsionnaires  de  Saint-Médard  livraient 
la  religion  à  la  risée  du  public  et  des  nouveaux  incrédules  ? 
Il  est  vrai  que  l'autorité  royale  intervint  pour  fermer  le 
cimetière  Saint-Médard,  pour  défendre  la  divulgation  des 
miracles  du  sieur  Paris,  pour  interdire  les  assemblées  des 
convulsionnaires.  Mais  que  des  évêques  appuient  ces  mesures 
du  gouvernement,  celui-ci  les  laisse  attaquer  par  les  gens 
du  Parlement  et  supprime  de  lui-même  leurs  Mandements 
ou  leurs  Lettres  pastorales. 

Des  prêtres,  dûment  instruits  de  leur  devoir,  refusent-ils 
les  sacrements  aux  obstinés ,  le  Parlement  qui  s'est  permis 


AVANT-PROPOS  XVII 


de  rendre  un  arrêt  doctrinal  sur  la  matière,  applique 
impitoyablement  son  arrêt,  qui  est  contraire  à  la  théo- 
logie, lance  des  décrets  de  prise  de  corps  et  menace 
les  réfractaires  des  peines  les  plus  sévères.  En  vain  les 
évêques  réclament;  le  gouvernement,  à  la  tête  duquel 
est  encore  le  cardinal  de  Fleury,  ne  les  écoute  pas,  ou  les 
fait  taire. 

Christophe  de  Beaumont,  installé  archevêque  de  Paris, 
vient  d'ordonner  à  ses  curés  d'exiger  un  billet  de  confession 
avant  de  porter  le  viatique  aux  mourants  suspects  d'hérésie. 
Il  est  dénoncé  au  Parlement  comme  fauteur  du  schisme  ; 
plus  de  quatre-vingts  évêques  l'ayant  approuvé,  le  roi  le 
soutient,  refuse  d'écouter  les  remontrances  du  Parlement, 
qu'il  finit  par  exiler.  Mais  peu  à  près  il  rappelle  le  Parlement, 
auquel  il  annonce  que  l'archevêque  vient  d'être  relégué  à 
Conflans,  d'où  il  ira  à  Lagny  et  peu  après  à  la  Roque  en 
Périgord. 

Profitant  de  ces  lamentables  faiblesses,  l'impiété  voltai- 
rienne  s'affiche  ostensiblement,  secondée  par  les  travaux 
souterrains  des  loges,  et  comme  autorisée  par  les  désordres 
du  roi.  Pour  comble  de  malheur,  l'incorruptible  distributeur 
des  bénéfices,  J.-B.  Boyer,  ancien  évêque  de  Mirepoix, 
étant  venu  à  mourir,  l'épiscopat  se  divise  :  les  uns  veulent 
la  modération,  comme  La  Rochefoucauld  de  Bourges,  le 
nouveau  dépositaire  de  la  Feuille  des  bénéfices,  et  reçoivent 
à  cause  de  cela  le  nom  de  Feuillants  ;  les  autres  se  montrent 
avant  tout  évêques  catholiques. 

Ni  les  humiliations  infligées  à  la  patrie  par  la  guerre  de 
Sept  ans,  ni  les  ravages  causés  dans  les  esprits  par  l'incrédu- 
lité, ne  désarment  les  sectaires,  constamment  soutenus  par 
les  gens  du  Parlement.  Les  Jésuites,  leurs  ennemis-nés,  ayant 
été  chassés  du  Portugal  en  1759,  seront  au  premier  prétexte 
chassés  de  France  et  même  complètement  anéantis.  L'admi- 


XVIII  AVANT-PROPOS 


rable  concert  de  l'épiscopat  en  leur  faveur  ne  fait  qu'attiser 
la  haine.  Les  Parlements  frappent  ;  le  roi  après  quelques 
hésitations  sanctionnera  l'iniquité  ;  il  obtiendra  même 
que  le  fait  accompli  soit  sanctionné  par  l'autorité  suprême  du 
Pontife  Romain. 

La  destruction  des  Jésuites  présageait  et  préparait  celle 
des  autres  ordres  religieux,  que  les  Jansénistes  voulaient 
partielle,  mais  que  les  Voltairiens  et  les  francs-maçons 
voulaient  totale.  Voici  comment  on  s'y  prit. 

Loménie  de  Brienne,  archevêque  de  Toulouse,  fin,  cupide 
et  peu  consciencieux ,  présidait  le  bureau  de  juridiction  à 
l'Assemblée  du  clergé  en  1765.  Il  y  fit,  conformément  à 
l'avis  de  la  majorité  du  bureau,  un  rapport  habile,  qui  con- 
cluait à  la  formation  d'une  commission  de  cardinaux, 
d'archevêques  et  d'évêques  français,  «  ayant  pour  but  de 
réformer  les  ordres  religieux,  et  de  les  préserver,  moyennant 
cette  réforme,  de  la  destruction  »  ;  on  devait  solliciter  l'au- 
torisation du  Saint-Siège,  et  s'assurer  le  concours  de  l'auto- 
rité royale. 

Mais  le  recours  au  pape,  qui  était  Clément  XIII,  n'entrait 
pas  dans  les  vues  du  gouvernement,  c'est-à-dire  de  Choiseul 
et  de  ses  collègues.  Celui-ci  jugea  plus  simple  de  s'attribuer, 
nonobstant  tout  privilège,  exemption,  etc.,  le  droit  de  changer, 
de  bouleverser  et  même  de  détruire.  On  le  voit,  nous 
sommes  loin  du  temps  où  le  pieux  cardinal  de  la  Roche- 
foucauld, «  commissaire  apostolique  »,  aidé  par  Louis  XIII 
et  Richelieu,  réformait  les  monastères  de  France  aussi 
religieusement  que  canoniquement. 

En  conséquence  de  ses  vues  égoïstes,  le  gouvernement  de 
Louis  XV  constitua  le  23  mai  1766  par  arrêt  du  conseil  une 
commission,  dite  des  Réguliers,  composée  de  hauts  prélats 
et  de  magistrats.  Cette  commission  commença  à  fonctionner 
le  31  juillet. 


AVANT-PROPOS  XIX 


Le  président  était  C.-A.  de  la  Roche  -  Aymon,  alors 
archevêque-duc  de  Reims,  le  secrétaire  E.-G.  de  Loménie 
de  Brienne,  archevêque  de  Toulouse,  les  membres  prin- 
cipaux :  Boisgelin  d'Aix,  Phelypeaux  de  Bourges.  Tous  sont 
responsables.  Mais  c'est  Loménie  qui  est  le  grand  coupable. 

C'est  lui,  en  effet  qui,  secondant  les  Jansénistes,  les 
Parlementaires,  les  Philosophes,  sous  couleur  d'améliorer  la 
situation,  détruisit  graduellement  l'état  religieux.  C'est  lui  qui 
allécha  les  évêques  par  l'appât  des  unions  *,  qui  fomenta  les 
divisions  dans  les  monastères,  la  dénonciation  contre  les 
supérieurs.  C'est  à  son  instigation  que  fut  rendu  l'édit  de  mai 
1768,  qui  retardait  l'émission  des  vœux  pour  les  hommes  à 
21  ans,  pour  les  femmes  à  18,  qui  conseillait  la  rédaction  de 
Constitutions  nouvelles,  qui  fixait  la  conventn alité  à  15  ou  du 
moins  à  9  religieux  et  supprimait  les  maisons  où  il  n'y 
aurait  pas  ce  nombre,  etc. 

Ce  travail  de  démolition  dura  vingt  ans  ;  la  Commission 
des  Réguliers,  formée  le  23  mai  1766  et  dissoute  le  19  mars 
1780,  ayant  été  continuée  jusqu'en  1787,  par  la  Commission 
des  Unions. 

Après  ce  laps  de  temps,  l'état  religieux  était  ruiné,  les 
bénéficiers,  les  évêques  surtout,  enrichis.  Mais  la  Révolution 
était  prête  pour  consommer  la  ruine  de  l'Église. 

En  1769 ,  parlementaires,  jansénistes,  philosophes  et  mi- 
nistres d'État  purent  s'applaudir  de  leur  commun  triomphe, 
surtout  quand  la  mort  les  eut  débarrassés  de  l'intrépide 
Clément  XIII.  Ils  s'en  applaudirent  en  effet,  comme  le 
témoignent  les  Nouvelles  Ecclésiastiques  de  la  secte,  la 
correspondance  de  Voltaire  et  la  plupart  des  écrits  du 
temps.  Toutefois,  les  Parlements  étant  devenus  de  plus 
en  plus  exigeants,  furent  enfin  cassés  par  le  roi  Louis  XV  et 

1.  Cf.  L.  Guibert,  Destruction  de  l'Ordre  de  Grandmont  in-8,  Paris,  1877. 

II 


XX  AVANT-PROPOS 


remplacés  par  des  conseils.  Choiseul  lui-même  et  ses  prin- 
cipaux collègues  furent  disgraciés.  Louis  XV  dès  lors  put 
vivre  tranquille  et  mourir  en  paix. 

Le  clergé  dut  le  regretter,  quand  il  vit  le  faible  Louis  XVI 
rappeler  inconsidérément  les  Parlements  qui  revenaient  avec 
toutes  leurs  rancunes,  chosir  des  ministres  incrédules,  exiger 
des  quartiers  de  noblesse  pour  les  sièges  épiscopaux,  comme 
pour  les  grades  de  l'armée,  hésiter  entre  ses  attaches  à 
Fancien  régime  et  ses  projets  de  réforme. 

Les  États-Généraux  furent  convoqués  ;  ils  se  constituèrent 
bientôt  en  Assemblée  nationale.  On  connaît  les  décrets  qui 
exproprièrent  le  clergé  de  ses  biens,  qui  bouleversèrent  de 
fond  en  comble  les  antiques  églises  de  France  et  lui  substi- 
tuèrent une  église  schismatique,  dite  constitutionnelle.  Tous 
ces  décrets  étaient  sanctionnés  par  le  roi.  Personne  n'ignore 
que  sept  évêques  sacrés,  dont  quatre  seulement  étaient  à 
la  tête  d'un  diocèse,  prêtèrent  le  serment  exigé  par  la 
constitution  schismatique,  tandis  que  les  cent  cinquante 
autres  préférèrent  l'exil,  la  pauvreté,  les  souffrances  de 
toute  sorte,  à  ce  que  leur  conscience  taxait  de  forfaiture  ou 
de  sacrilège. 

Nous  n'aurons  ici  qu'à  noter  les  prévaricateurs  :  leur  infime 
minorité,  formant  l'exception,  nous  laissera  prononcer  en 
général  que  le  haut  clergé  de  la  France  à  cette  époque  s'est 
montré  admirable. 

Quand  l'orage  fut  passé,  laissant  après  lui  des  ruines 
matérielles  irréparables,  le  clergé  ne  s'occupa  que  des  ruines 
spirituelles,  qu'il  eût  sans  doute  réparées  à  la  longue  avec  le 
secours  de  la  grâce  divine.  Mais  le  souverain  Pontife,  ayant 
agréé  le  concours  du  gouvernement  consulaire,  qui  venait 
de  s'imposer  à  la  France,  se  vit  forcé  d'accepter  plusieurs 
conditions,  dont  la  plus  dure  peut-être  fut  de  ménager  ou 
de  procurer  la  vacance  de  tous  les  sièges  épiscopaux  de 


AVANT-PROPOS  XXI 


l'ancienne  France,  condition  que  le  pape  remplit  en  solli- 
citant la  démission  de  tous  les  évêques  survivants. 

Le  pape  savait  bien  qu'il  demandait  là  un  acte  héroïque. 
Aussi  ceux  qui  l'ont  fait,  et  ce  fut  la  majorité,  ont  droit  à 
une  mention  spécialement  honorable.  Les  autres  sont  sim- 
plement notés  comme  récusants  ;  ils  méritent  une  qualifica- 
tion plus  sévère,  s'ils  ont  ajouté  à  leur  refus  des  motifs 
blâmables,  surtout  s'ils  ont  été  cause  d'un  nouveau  schisme, 
la  Petite-Église. 

Tels  sont  les  faits  compris  dans  la  période  de  cent  vingt 
ans,  que  nous  embrassons,  d'après  lesquels  nous  portons 
un  jugement  sur  les  évêques  et  les  archevêques  de  France. 
Si  notre  jugement  est  dur  envers  quelques-uns,  et  ne  l'est 
pas  envers  d'autres,  c'est  que  l'équité  commande  cette  diffé- 
rence. L'histoire  n'est  pas  un  panégyrique. 

Outre  les  événements  généraux,  où  les  évêques  inter- 
viennent et  s'offrent  au  grand  jour,  nous  avons  eu  beaucoup 
de  renseignements  particuliers  et  quelques  portraits  tout 
faits.  Nous  les  devons  à  un  homme  sûr,  bien  renseigné  et 
parfaitement  compétent.  C'est  le  P.  François  Le  Lasseur, 
à  qui  nous  aimons  à  rendre  ici  un  hommage  posthume. 

Né  à  Nantes  le  29  mars  1814,  François  Le  Lasseur 
entra  dans  la  compagnie  de  Jésus  le  21  octobre  1837. 
Il  est  mort  à  Paris,  dans  le  collège  Sainte-Geneviève,  le 
21   avril  1881. 

Bon  religieux,  prêtre  dévoré  de  zèle,  missionnaire  infati- 
gable, véritable  homme  de  fer,  il  avait  travaillé  au  salut  des 
âmes  dans  plusieurs  régions  de  la  France.  Frappé  de 
l'indifférence,  de  la  froideur  ou  de  l'hostilité  que  son  minis- 
tère avait  rencontrées,  il  était  remonté  aux  causes,  l'histoire 
en  main.  Ici  c'était  la  prétendue  philosophie  de  Voltaire  et 
de  Rousseau,  là  c'étaient  les  scandales  de  la  Révolution,  là 
c'était   le  jansénisme.   Il  attribuait  au  jansénisme  des  deux 


XXII  AVANT-PROPOS 


siècles  derniers  une  influence  particulièrement  délétère 
de  la  piété  et  même  de  la  foi. 

Durant  bien  des  années,  dans  l'intervalle  de  ses  missions, 
il  a  recueilli  des  documents  précieux  sur  un  grand  nombre 
de  personnages  ecclésiastiques,  évêques  ou  non  ;  sur  la  fin 
de  sa  vie  il  songeait  à  mettre  ses  documents  sous  presse. 
Son  titre  devait  être  Répertoire  biographique  ;  il  suivait 
strictement  l'ordre  alphabétique,  et  rédigeait  dans  cet  ordre 
la  notice  de  tous  ses  personnages.  Il  venait  d'arriver  à  la 
lettre  G,  quand  l'expulsion  ralentit  son  travail,  que  la  mort 
devait  interrompre  quelques  mois  après. 

Dans  les  notices  rédigées  par  cet  infatigable  chercheur,  et 
qui  sont  probablement  condamnées  à  rester  inédites,  nous 
avons  trouvé  un  assez  bon  nombre  d'archevêques  et 
d'évêques  ;  nous  avons  regretté  de  n'y  pas  rencontrer  tous 
ceux  que  l'initiale  de  leur  nom  semblait  nous  promettre  : 
c'est  que  le  Répertoire  ne  contenait  pas  absolument  tous 
les  évêques  ;  et  puis  il  reste  à  jamais  inachevé. 

Une  observation  trouve  naturellement  sa  place  ici  pour 
ce  qui  regarde  l'appréciation  des  personnages  historiques. 
Si  les  Bénédictins  de  Saint-Maur  ont  jugé  les  évêques 
suivant  leurs  idées,  qui  étaient  celles  de  leur  temps,  de  leur 
pays,  de  leur  corps  peut-être,  on  ne  pourra  nous  en  vouloir 
de  les  avoir  jugés  avec  nos  idées  qui  sont  fort  différentes. 
Nos  idées  ne  sont  autres  que  les  enseignements  de  l'Eglise 
appliqués  à  la  lecture  et  à  l'interprétation  des  documents 
historiques. 

Il  nous  reste  à  dire  comment  nous  avons  exécuté  notre 
dessein. 

Nous  devions  avoir  présente  sous  les  yeux,  comme 
existante  encore,  la  circonscription  aujourd'hui  effacée,  et 
déjà  presque  oubliée,  des  provinces  ecclésiastiques,  des 
diocèses  et  des  paroisses  de  l'ancienne  France.  Pour  cela 


AVANT-PROPOS  XXIII 


nous  avions  les  cartes,  si  imparfaites  soient-elles,  qu'on 
trouve  dans  chaque  volume  de  la  Gallia  Christiana.  Nous  y 
renvoyons  faute  de  pouvoir  les  reproduire  et  surtout  les 
perfectionner.  Les  cartes  de  Jaillot  et  de  Gourajod  rendraient 
plus  de  service  à  ceux  qui  pourraient  les  consulter. 

Nous  avons  suivi  l'ordre  alphabétique  des  provinces  entre 
elles,  comme  les  Bénédictins  et  leur  continuateur.  Nous 
avons  cru  devoir  suivre  le  même  ordre  dans  le  recensement 
des  évêchés  de  la  même  province ,  nous  écartant  ainsi 
de  nos  devanciers,  qui  ont  préféré  un  certain  ordre  de 
dignité  pour  les  évêchés  et  l'ordre  d'ancienneté  pour  les 
abbayes. 

Nos  séries  épiscopales,  ayant  pour  point  de  départ  l'année 
1682,  commencent  à  l'évêque  qui  siégeait  en  cette  année-là 
depuis  plus  ou  moins  de  temps.  Cet  évêque  porte  le  numéro 
d'ordre  qui  lui  est  assigné  dans  la  Gallia  Christiana.  Son 
prédécesseur  est  toujours  indiqué  au  moins  par  un  mot. 
Pour  les  séries  archiépiscopales,  nous  les  avons  reprises  d'un 
peu  plus  haut,  mais  fort  brièvement. 

Voulant  alléger  notablement  le  poids  de  notre  volume, 
sans  priver  nos  lecteurs  de  quoi  que  ce  soit  d'essentiel,  nous 
n'avons  pas  craint  de  couper  en  deux,  en  trois  et  même  en 
quatre  la  notice  d'un  prélat  qui  aura  par  hasard  été  autant 
de  fois  transféré.  Pour  embrasser  toute  sa  vie,  on  n'aura  qu'à 
rapprocher  les  uns  des  autres  les  divers  fragments  de  sa 
notice,  en  se  laissant  guider  ou  par  les  indications  qui  sont 
dans  le  texte  ou  par  les  renvois  que  portent  les  tables. 

N'ayant  à  faire  connaître  que  les  cent  vingt  dernières 
années  de  l'église  gallicane,  nous  avons  consulté  les  ouvrages 
qui  en  parlent,  histoire  d'un  diocèse,  biographie  d'un  évêque, 
etc.,  ouvrages  nécessairement  récents  que  nous  avons  eu  soin 
de  citer.  Nous  indiquons  même  les  travaux  nouvellement 
publiés  sur  telle  ou  telle  abbaye. 


XXIV  AVANT-PROPOS 


Quoique  nous  omettions  la  série  des  abbés  et  des  abbesses, 
comme  la  série  des  doyens  ou  des  prévôts,  nous  énumérons 
cependant,  en  terminant  le  chapitre  consacré  à  chaque 
diocèse,  les  abbayes  qui  s'y  trouvaient,  et  nous  n'hésitons 
pas,  s'il  y  a  lieu,  de  signaler  en  passant  quelque  abbé  remar- 
quable. De  plus  nous  donnons,  immédiatement  avant  nos 
tables,  la  liste  alphabétique  des  abbayes  d'hommes  qui 
étaient  ou  avaient  été  en  commende,  et  nous  ajoutons  le 
nom  des  titulaires  qui  possédaient  ces  abbayes  en  1788. 
Cette  liste  avec  les  indications  qu'elle  contient  pourra  servir 
de  table. 

Notre  voeu  le  plus  ardent  est  que  la  Gallia  Christiana 
des  Bénédictins  soit  revue,  corrigée  et  complétée  de  tout 
point,  et  que  notamment  l'histoire  des  abbayes,  maintenant 
disparues,  soit  continuée  jusqu'à  la  Révolution.  Plusieurs 
même  seraient  d'avis  qu'on  poursuivît  cette  histoire  un  peu 
plus  loin,  en  nommant  hardiment  le  premier  acquéreur 
de  cette  abbaye  et  en  lui  consacrant  une  notice,  qui 
serait  instructive.  On  commencerait  ainsi  un  travail  qui 
manque  sur  ceux  qui  ont  acheté  les  biens  de  l'Église,  et 
n'en  ont  pas  été  plus  heureux. 

Les  autres  établissements  religieux  d'un  diocèse,  collé- 
giales, couvents,  séminaires,  collèges,  hôpitaux,  à  peine  men- 
tionnés par  les  auteurs  de  la  Gallia  Christiana,  le  sont 
encore  moins  par  nous,  peut-être  à  tort,  la  plupart  de  ces 
établissements,  tous  même,  sauf  les  collégiales,  s'étant 
relevés  après  la  tourmente  révolutionnaire,  quelquefois  dans 
un  autre  local,  mais  toujours  pour  le  même  but.  Ne  semble- 
t-il  pas  que  l'église  cathédrale  rétablie  ne  pouvait  se  soutenir 
que  par  le  moyen  de  ces  puissants  contreforts  ? 

Remercions  ici  ceux  qui  ont  pris  une  plus  grande  part  à 
la  publication  de  notre  travail,  M.  l'abbé  Odelin,  chanoine 
et  promoteur  de  Paris,  qui  nous  a  pour  ainsi  dire  forcé  de 


AVANT-PROPOS  XXV 


le  mettre  sous  presse,  M.  Victor  Pierre,  avocat  distingué  à 
la  Cour  d'Appel  et  historien  consciencieux,  qui  a  bien  voulu 
relire  toutes  nos  épreuves,  et  ceux  que  nous  ne  pouvons 
nommer,  parcequ'ils  nous  touchent  de  trop  près,  mais  qui 
nous  ont  puissamment  encouragé. 

Nous  avons  dû  signaler  quelques  défauts,  des  vices  même 
dans  plusieurs  membres  de  l'épiscopat  français  ;  mais  nous 
avons  pu  y  relever  des  vertus,  souvent  héroïques,  dans  le 
plus  grand  nombre.  Oui,  l'antique  Église  de  France,  avant 
de  disparaître,  a  jeté  sur  la  sainte  Église  catholique,  un 
éclat  incomparable  :  la  France  n'a  pas  cessé  alors  d'être  la 
fille  aînée  de  l'Église. 

Telle  est  la  conclusion  qui  se  dégage  du  travail  que  nous 
publions  A.  M.  D.  G. 


Mamers,  3 i  juillet  1891,  en  la  fête  de  saint  Ignace. 


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LES  ÉVÊQUES 


ET 


LES    ARCHEVÊQUES 

DE    FRANCE 

DEPUIS     1682    JUSQU'A    1801 

ALBIENSIS  PROVINCIA 

PROVINCE  D'ALBI 


Cette  province  comprend  six  sièges.  D'abord  le  siège  archiépiscopal, 
Albien.  Albi.  Ensuite  cinq  sièges  épiscopaux  :  Gadurcen.  Cahors, 
Castren.  Castres,  Mimaten.  Mende,  Ruthenen.  Rodez,  Vabren.   Vàbres. 

La  province  ecclésiastique  d'Albi,  démembrée  de  Bourges,  ne  date 
que  de  l'an  1678,  3  octobre,  bulle  d'Innocent  XL  Nous  remonterons 
cependant  d'un  siècle  en  arrière  pour  Albi  et  pour  Paris,  qui  est  aussi 
une  métropole  récente,  comme  nous  remontons  pour  les  autres  sièges 
métropolitains. 

Cf.  Gallia  Christiana,  Tomus  I,  editus  armo  1716.  —  Hugues  du  Tems,  Le  Clergé 
de  France;  4  in-8,  Paris,  Delalain,  1774-75;  Tome  I.  —  Almanach  royal,  années 
successives,  au  chapitre  intitulé:  Clergé  de  France. 


PROVINCE    D  ALBI 


ALBIA,    ALBIGA,    ALBI 

Cf.  Hipp.  Crozes,  Le  diocèse  d'Albi,  ses  évêques  et  ses  archevêques,  in-12,  Paris 
Didron,  1878. 


DERNIERS  ÉVÊQUES  D'ALBI,  SUFFRAGANTS  DE  BOURGES 

84.  —  Alphonse  d'ELBÈNE  (del  Bene),   né  à  Lyon,  84e  évêque 
d'Albi,  sacré  1589,  f  1608. 

85.  —  Alphonse  II  d'ELBÈNE,  neveu  du  précédent,  sacré  1609, 
f 1634. 

86.—  Gaspard- de  DAILLON  DU  LUDE,  transféré  d'Agen,  28  jan- 
vier 1635  ;  était  né  à  Paris  ;  avait  été  sacré  évêque  d'Agen,  24  août  1631. 
f  25  juillet  1676,  œt.  74,  es.  45. 


ARCHEVÊQUES  D'ALBI 

1.  —  Hyacinthe  SERRONI,  0.  P.  1er  archevêque,  87e  évêque. 
Transféré  de  Mende  1678-79,  deux  ans  après  la  mort  du  dernier 

évêque  d'Albi,  Gaspard  de  Daillon  du  Lude. 

Né  à  Rome  30  août  1617,  il  entra  dans  l'Ordre  des  Dominicains,  fut 
appelé  en  France  par  le  cardinal  Michel  Mazarin. 

Nommé  évêque  d'Orange  1646,  sacré  1647. 

Transféré  à  Mende  1661,  il  y  fonda  un  Séminaire  pour  les  Doctri- 
naires. Avait  été  employé  dans  des  négociations  politiques. 

Nommé  9  octobre  1678  premier  archevêque  d'Albi,  il  prit  possession 
22  février  1679. 

Fit  partie  de  l'Assemblée  de  1682. 

Il  a  laissé  plusieurs  ouvrages  ascétiques. 

f  à  Paris,  7  janvier  1687,  set.  70/  es.  40. 

2.  —  Charles  Le  Goux  DE  LA  BERGHÈRE. 
Transféré  d'Aix  ou  mieux  de  Lavaur.  Cf.  Aix  et  Lavaur. 


ARCHEVÊCHÉ    D'ALBI 


Nommé  archevêque  d'Albi,  18  janvier  1687,  il  arriva  d'Aix  et  admi- 
nistra en  qualité  de  vicaire  capitulaire  comme  à  Aix,  ne  fut  préconisé 
que  le  5  octobre  1693.  Devenu  archevêque  d'Albi,  il  acheva  la  cathé- 
drale, le  palais  archiépiscopal,  donna  le  Propre  des  SS.  d'Albi,  fonda 
l'hôpital. 

Fit  une  ordonnance  de  visite  en  54  titres,  qui  est  un  véritable  code 
de  législation  ecclésiastique,  1701. 

Transféré  à  Narbonne,  15  août  -  12  novembre  1703.  Cf.  Narbonne. 

3.  —  Henri  DE  NESMOND. 

Transféré  de  Montauban,  15  août  - 12  novembre  1703.  Cf.  Montauban. 
Grande  douceur  pour  ramener  les  huguenots  de  l'Albigeois. 
Fut  reçu  à  l'Académie  française  en  remplacement  de  Fléchier,  1710. 
Transféré  à  Toulouse,  5  novembre  1719  - 14  janvier  1722.  Cf.  Toulouse. 

4.  —  Armand-Pierre  de  la  Croix  DE  CASTRIES. 

Transféré  de  Tours,  5  novembre  1719,  prit  possession  14  janvier 
1722.  Cf.  Tours. 

Il  fit  beaucoup  de  bien  à  ses  diocésains  qui  l'aimèrent. 

Se  sentant  vieillir,  il  prit  pour  auxiliaires  : 

1°  Charles-Joseph  Quiqueran  de  Beaujeu,  évêque  de  Leuse,  1735  ; 

Qui  devint,  1736,  évêque  de  Mirepoix.  Cf.  Mirepoix. 

2°  Jean-Paul  Brunet  de  Castries  de  Panât,  évêque  d'Evry,  1740,  qui 
mourut  à  Albi,  le  18  juillet  1766,  sous  le  3e  successeur  d'Armand-Pierre 
de  Castries  ;  celui-ci 

f  à  Albi,  15  mars  (avril)  1747,  aet.  83,  es.  28. 

Il  était  Commandeur  de  l'Ordre  du  Saint-Esprit  depuis  1733. 

5.  —  Dominique  DE  LA  ROCHEFOUCAULD  Saint-Elpis  (Saint- 
Ilpize). 

Né  1713,  à  Saint-llpize,  diocèse  de  Mende,  d'une  branche  peu  for- 
tunée de  sa  maison,  vicaire  général  à  Bourges  de  son  cousin  le  cardi- 
nal de  la  Rochefoucauld,  qui  l'avait  tiré  de  son  pays  et  placé  au 
séminaire  Saint-Sulpice. 

Nommé  archevêque  d'Albi,  1747,  il  fut  sacré  le  20  juin  par  Gabriel- 
Florent  de  Choiseul,  évêque  de  Mende,  se  montra  dès  lors  un  homme 
admirable. 

Abbé  de  Cluny,  1757,  grâce  à  son  parent. 


PROVINCE    D'ALBI 


Transféré  à  Rouen,  mai  -  juillet  1759.  Cf.  Rouen. 

6.  —  Léopold-Charles  de  CHOISEUL-Stainville. 

Transféré  d'Evreux,  1759,  par  le  crédit  de  son  frère,  le  fameux 
Ministre.  Cf.  Evreux.  Introduisit  la  Liturgie  parisienne  à  Albi  ;  embellit 
la  ville  ;  accepta  de  nouveaux  bénéfices. 

Transféré  à  Cambrai,  15  mai  1764.  Cf.  Cambrai. 

7.  —  François- Joachim  de  Pierre,  cardinal  DE  RERNIS. 
Né  au  château  de  Saint-Marcel,  diocèse  de  Viviers,  22  mai  1715  ; 
Elève  des  Jésuites  et  de  Saint-Sulpice  ;  petits  vers  à  la  Pompadour , 

qui  l'ont  fait  surnommer  la  belle  bouquetière  ;  autres  légèretés 
ou  galanteries.  Chanoine-comte  de  Rrioude,  1739  ;  Académie  fran- 
çaise, 1744  ;  Comte  de  Lyon,  1750  ;  Ambassadeur  à  Venise,  1752  ; 
Prêtre  ,  1755  ;  Abbé  de  Saint  -  Arnould  (  Metz  ) ,  de  Saint  -  Médard 
(  Soissons  )  ;  Ambassadeur  à  Vienne,  1756  ;  Ministre  d'Etat,  1757  ; 
créé  cardinal,  2  octobre  1758  par  Clément  XIII,  quoique  disgracié. 

Nommé  archevêque  d'Albi,  1764,  sacré  le  5  août  à  Sens,  par  le 
cardinal  de  Luynes  ; 

Fut  ambassadeur  de  France  à  Rome  depuis  1769  jusqu'en  novembre 
1791,  22  ans,  y  vivant,  recevant,  agissant!  Evêque  d'Albano,  1773. 

-j-  à  Rome,  2  novembre  1794,  set.  80,  card.  36,  es.  30,  bien  revenu, 
à  ce  qu'il  paraît i. 

8.  —  François  de  Pierre  DE  RERNIS. 

Neveu,  auxiliaire,  coadjuteur  et  successeur  légitime  du  cardinal. 

Né  à  Nîmes,  29  novembre  1752,  fils  de  Philippe-Charles-François 
et  de  Renée  d'Arnaud. 

Sacré  à  Rome  par  S.  S.  Pie  VI,  30  décembre  1781,  évêque  d'Apollonie, 
il  ne  fut  d'abord  que  l'auxiliaire  de  son  oncle.  Mais  le  14  juillet  1784, 
il  devint  coadjuteur  avec  future  succession,  sous  le  titre  d'archevêque 
de  Damas  et  gouverna  ainsi  le  diocèse  pendant  que  son  oncle  était  à 
Rome. 

Député  aux  Etats  Généraux,  en  1789,  il  émigra. 

Il  prit  légitimement  le  titre  d'archevêque  d'Albi,  1794,  à  la  mort  du 
cardinal,  donna  sa  démission,  1801. 

1.  Cf.  Mémoires  publiés  par  Frédéric  Masson.  —  Blampignon,  L'Épiscopat  de 
Massillon. 


EVECHE  DE  CAHORS 


Nommé  archevêque  de  Lyon,  par  Louis  XVIII,  8  mai  1817,  et  pré- 
conisé seulement  administrateur,  1er  octobre,  il  dut  surseoir.  Nommé 
archevêque  de  Rouen,  juillet  1819,  préconisé  27  septembre,  il  prit 
possession  27  novembre. 

Pair  de  France,  1821. 

f  à  Paris,  4  février  1823,  set.  71,  es.  42.      , 

Enterré  à  Saint-Sulpice.  Ses  restes  ont  été  rapportés  à  Rouen  en  1875. 


ABBAYES  DU  DIOCÈSE  D'ALBI 

Candelium,  Candeil,  0.  Cist.,  en  règle  et  commende  alternativement. 
S.  Michael  de  Galliaco,  Gaillac,  0.  S.  B.,  sécularisée  et  unie  au 
Collège  des  Jésuites  de  Toul,  retomba  en  commende  après  1762. 
L'abbaye  de  Saint-Salvi  était  devenue  une  collégiale. 


CADURCUM,     CAHORS 

Siège  épiscopal  très  ancien. 

70. Henri-Guillaume  LE  JAY,  70e  évêque  de  Gahors. 

Né  à  Paris,  fils  de  Charles,  maître  des  requêtes,  il  était  docteur  de 
Sorbonne. 

Nommé  évêque  de  Cahors,  9  mars  1680,  pour  remplacer  Louis- 
Antoine  de  Noailles,  transféré  à  Châlons  cette  année-là,  il  fut  sacré  le 
1er  juin  1681,  prorogea  les  pouvoirs  de  vicaire  général  du  vertueux 
R.  Fouilhac. 

Saint  évêque,  il  encouragea  et  protégea  Françoise  de  Boissy,  ver- 
tueuse fondatrice  d'une  congrégation  enseignante  en  Quercy  ;  il  soutint 
le  monastère  de  la  Visitation,  fondé  par  le  duc  de  Bouillon  (1684). 

f  à  Cahors,  22  avril  1693,  set.  ?  es.  12. 

N.  B.  —  Ce  digne  prélat  avait  eu  deux  saints  prédécesseurs  avant 
Noailles  qui  ne  fit  que  passer  : 

Le  premier  fut  Alain  DE  SOLMINIHAC,  né  en  Périgord,  militaire, 
puis  chanoine  régulier  0.  S.  A.,  réformateur  de  Chancelade. 


PROVINCE    D'ALBI 


Nommé  évêque  de  Gahors  en  4636,  sacré  le  27  septembre  1637  à 
Sainte-Geneviève,  Paris, 
f  saintement,  31  décembre  1659  *. 

Le  second  fut  Nicolas  SEVIN,  né  à  Paris,  transféré  de  Sarlat  en 
1660,  coadjuteur,  successeur  et  fidèle  imitateur  d'Alain. 
f  à  Paris,  9  novembre  1678. 

71.  —  HENRI  DE  BRIQUEVILLE  de  la  Luzerne. 

Né  en  1638,  fils  de  Gabriel,  marquis  de  la  Luzerne,  sous -gouverneur 
de  la  Basse-Normandie,  Henri  était  docteur  de  Navarre,  abbé  de  Chan- 
temerle  (Troyes),  aumônier  de  la  Dauphine,  Anne-Christine- Victoire 
de  Bavière. 

Nommé  évêque  de  Gahors,  1693,  sacré  le  18  octobre  à  Saint-Louis  S.  J., 
Paris,  il  eut  pour  vicaire  général  l'orthodoxe  et  zélé  Baudus  ;  approuva 
Françoise  de  Boissy,  publia  un  Proprium  SS.  Cadurcensium.  Avait 
résigné  Ghantemerle  en  recevant  l'abbaye  de  la  Garde-Dieu  (Gahors). 

f  à  Gahors,  16  juillet  1741,  set.  83,  es.  48. 

72.  —  Bertrand-Jean-Baptiste-René  DU  GUESCLIN. 

Né  à  Rennes  en  1703  de  l'illustre  famille  du  Connétable,  Bertrand 
était  aumônier  du  roi,  vicaire  général  de  Rouen. 

Nommé  évêque  de  Gahors,  20  août  1741,  le  même  jour  que  Belle- 
fonds  était  nommé  archevêque  d'Arles,  Beaumont,  évêque  de  Bayonne, 
Lévis,  évêque  de  Pamiers  et  Fargues,  évêque  de  Saint-Claude,  il  reçut 
en  même  temps  l'abbaye  de  Theulley  (Dijon),  fut  sacré  le  15  octobre 
suivant. 

Orthodoxe,  très  charitable  envers  les  pauvres  clercs,  il  fit  un  rapport 
très  élogieux  pour  Beaumont  à  l'Assemblée  de  1765.  Il  avait  écrit  deux 
lettres  au  Pape  en  faveur  des  Jésuites  dès  1759. 

f  à  Cahors,  20  août  1766,  83t.  63,  es.  25. 

73.  —  Joseph-Dominique  DE  CHEYLUS. 
Transféré  de  Tréguier,  1766.  Cf.  Tréguier. 

Ne  démentit  pas  son  passé  fort  louable  sur  son  nouveau  siège,  et  ne 
dévia  pas  de  la  ligne  tracée  par  ses  prédécesseurs. 

1.  Cf.  sa  vie  édifiante,  écrite  par  différents  auteurs. 


ÉVÊGHÉ  DE  CAHORS 


En  1772,  il  déféra  à  la  Sorbonne  une  proposition  anti-hiérarchique. 
Transféré  à  Bayeux,  1776.  Cf.  Bayeux. 

74.  —  Louis-Marie  DE  NIGOLAY. 

Né  à  Montpellier  le  17  février  1729,  était  fils  de  Joseph-Louis,  baron 
de  Sabran,  capitaine  de  dragons,  et  de  Marie-Louise  de  Saint-André. 

Nommé  évoque  de  Gahors,  1776,  sacré  le  9  mars  1777,  fut  un  prélat 
aussi  saint  que  noble  :  il  couronne  dignement  la  série  des  anciens 
évêques  de  Gahors. 

Député  aux  Etats  Généraux  en  1789,  il  résista  aux  innovations  sans 
pouvoir  les  empêcher,  et  mourut  avant  que  le  schisme  fut  consommé. 

f  1791,a3t.  62,  es.  14. 


ABBAYES   DU   DIOCÈSE    DE    CAHORS 

0.  S.  B.  vir.  Figiacum,  Figeac. 

Musciacum,  Moissac. 

Marciliacum,  Marcillac. 

Sordiliacum  vel  Sublacum,  Souillac. 
fem.  Desertum,  Le  Désert. 
0.  Cist.  vir.  Gordonium,  Gourdon  (La  nouvelle  abbaye  de). 

Sanctus  Marcellus,  Saint-Marcel. 

Custodia  Dei,  La  Garde-Dieu. 
fem.  Eremus,  Lerme  ou  Leyme. 

Lazeriae,  Lazières. 

Vicus,  Vic-lès-Capdenac. 

Lissiacum,  Lissac. 

N.B.  —  Beata  Maria  de  Rupe  Amatoris,  N.-D.  de  Roquemadour 
ou  Rocamadour,  était  une  abbaye  bénédictine  unie  à  l'évêché  de  Tulle  ; 

Bellus  locus,  Beaulieu,  était  un  prieuré  de  l'ordre  de  Saint-Jean-de- 
Jérusalem,  occupé  par  des  religieuses. 


PROVINCE    D'ALBI 


CASTRUM,     CASTRES 

Siège  épiscopal  établi  au  XIVe  siècle,  une  abbaye  ayant  été  érigée  en 
évêché  par  Jean  XXII,  l'an  1317. 

29.  —  Michel  TUBCEUF,  29e  (alias  35e)  évêque  de  Castres. 
Transféré   de  Saint-Pons ,    1664,  Charles  -  François   d'Anglure   de 

Bourlemont  étant  transféré  de  Castres  à  Toulouse  cette  année-là. 

Michel  était  fils  de  Simon,  avocat  au  Parlement  de  Paris  et  de  Marie 
Talon,  frère  de  Jacques,  intendant  des  finances.  Il  fut  aumônier  du  roi, 
abbé  de  Saint-Urbain  (Châlons). 

Nommé  évêque  de  Saint-Pons,  20  juin  1653  et  sacré  à  la  Sorbonne, 
12  avril  1654,  il  éprouva  dans  son  diocèse  des  oppositions  méritées. 

Transféré  à  Castres,  il  fit  bâtir  un  magnifique  palais  épiscopal. 
N'osa  pas  contrarier  le  roi  qui  attribuait  le  collège  de  Castres  aux 
Jésuites,  1664  ;  il  n'aurait  pas  eu  autant  de  déférence  pour  le  pape. 

f  à  Paris,  16  avril  1682,  ast.  80,  es.  28. 

30.  —  Augustin  DE  MAUPEOU. 

Né  à  Paris,  en  1648,  était  fils  de  René,  Président  aux  Enquêtes,  et 
de  Marie  Doujat,  docteur  de  Sorbonne,  doyen  du  chapitre  de  Saint- 
Quentin,  député  du  deuxième  ordre  à  l'assemblée  de  1682  pour  la 
province  de  Paris,  était  avocat-général  au  Grand-Conseil. 

Nommé  évêque  de  Castres  pendant  l'Assemblée,  le  3  juillet  1682,  il 
gouverna  comme  vicaire  capitulaire,  ne  fut  préconisé  que  le  23  no- 
vembre 1693,  sacré  le  10  janvier  1694  à  Narbonne,  par  Bonzi,  choisit 
pour  vicaire-général  le  pieux  Flaman ville,  depuis  évêque  de  Perpignan. 

Transféré  à  Auch  1705-1706.  Cf.  Auch. 

31.  —  Honoré  QUIQUERAN  DE  BEAUJEU,  de  funeste  mémoire. 
Né  23  juin  1655  à  Arles,  frère  de  Charles-Joseph,  auxiliaire  d'Albi. 

Cf.    Alri,  p.  3.  Oratorien  à  17  ans,  prédicateur,  vicaire-général  de 
Fléchier  à  Nîmes. 

Nommé  évêque  d'Oloron,  mars  1705,  de  Castres,  11  avril,  il  reçut 
ses  bulles  pour  Castres  et  fut  sacré  le  25  octobre.  Il  débuta  fort  bien  : 
charité,  zèle,  orthodoxie  pour  la  bulle  Vineam  et  même  Unigenitus. 
Mais  en  1716,  il  s'unit  à  Noailles,  fit  une  opposition  scandaleuse  à  la 


EVECHE  DE  CASTRES 


bulle,  à  la  légende  de  Saint  Grégoire  VII,  etc.,  conduite  qui  lui  aliéna 
ses  diocésains.  Durant  ses  fréquents  séjours  à  Arles,  il  froissa  l'ortho- 
doxe archevêque  Jacques  de  Janson,  qui  lui  fit  refuser  à  cause  de  son 
obstination  les  sacrements  à  la  mort,  excommunia  le  dominicain  assez 
hardi  pour  les  lui  avoir  donnés  quand  même. 

f  à  Arles,  26  juin  1736,  aet.  81.  es.  21,  associé  vétéran  de  l'Académie 
des  Inscriptions.  Quid  prodest? 

32.  —  F.  DE  LASTIC  de  Saint- Jal. 
Transféré  d'Uzès  1736.  Cf.  UzÈs. 

Evêque  simple,  droit,  zélé,  très  aimé,  répara  sans  bruit  les  fautes  de 
son  prédécesseur. 
f  à  Castres,  24  mai  1752,  set.  55,  es.  23,  très  regretté. 

33.  —  Jean-Sébastien  DE  BARRAL,  saint  et  bienfaisant  prélat. 

Né  près  Grenoble,  15  octobre  1710,  fils  de  Joseph,  frère  de  Jean- 
Baptiste-François,  président  à  mortier,  de  Claude  Mathias,  évêque  de 
Troyes,  élève  des  Jésuites  et  des  Sulpiciens,  vicaire  général  d'Ize  de 
Saléon  à  Vienne. 

Nommé  évêque  de  Castres  1752,  sacré  le  17  décembre,  eut  successi- 
vement pour  vicaires-généraux  Claude-Louis  de  Leyssin,  depuis  arche- 
vêque d'Embrun  ;  puis  Al.  de  Barrai,  son  frère  puîné,  l'abbé  Favier,  si 
vénéré  ;  employa  les  Jésuites  qu'il  défendit  éloquemment  en  1762,  se 
rendant  ainsi  odieux  aux  Jansénistes  et  à  Voltaire.  Charités  immenses. 
Ordonna  à  ses  curés  de  prêcher  la  culture  des  pommes  de  terre, 
perça  des  routes,  commença  la  construction  d'un  séminaire,  établit 
les  Frères  des  Écoles  Chrétiennes  ;  fonda  pour  les  filles,  de  concert 
avec  sa  vertueuse  sœur,  l'orphelinat  de  la  Présentation. 

f  à  Castres,  juillet,  1783,  set.  63,  es.  21  *. 

34.  —  Jean-Marc  de  ROYÈRE,  dernier  évêque. 
Transféré  de  Tréguier,  1773.  Cf.  Tréguier. 

Fut  un  évêque  pieux,  ferme  et  fidèle  jusqu'à  la  mort. 

Emigra  en  Espagne  1791,  y  consola  diversement  les  prêtres  exilés. 


1.  La  notice  de  ce  pieux  prélat,  rédigée  par  le  P.  Le  Lasseur,  est  empruntée  au 
vol.  in-8,  qui  a  pour  titre  :  Etude  historique  sur  Jean-Sébastien  de  Barrai,  éiêque 
de  Castres.  Castres,  1843,  et  dont  l'auteur  est  Anacharsis  Combes. 


10  PROVINCE    D'ALBI 


Fit  sa  démission  dès  1801  d'une  façon  particulièrement  belle. 
f  en  Portugal,  24  mai  1802,  set.  75,  es.  35. 


ABBAYES  DU  DIOCÈSE  DE  CASTRES 

0.  Gist.  vir.  Sancta  Maria  de  Ardorello,  Ardorel  ou  Arborel  [Notre- 
Dame  d'J. 

Bella  Aqua,  Belle  Eau. 

Bellus  Visus,  Beauvoir. 
0.  S.  B.  fem.  Vêtus  murus,  Villemur  ou  Vieil-mur. 


MIMAS,     MENDE 

Le  siège  de  Mende,  assez  ancien,  avait  changé  de  place 
au  moins  deux  fois. 

Cf.  L'abbé  J.-B.-E.  Pascal,  Gabalum  Christianum,  ou  Recherches  sur  l'église 
de  Mende  ;  in-8°  Paris,  Dumoulin,  1853. 

66.  —  Dom  François  -  Placide  de  Baudry  DE  PIANCOUBT, 
0.  S.  B.,  66°  évêque  de  Mende. 

Né  au  diocèse  d'Evreux  en  1630,  fut  moine,  puis  abbé  de  la  Croix 
Saint-Leufroy  (Evreux). 

Nommé  évêque  de  Mende  1677,  après  la- nomination  d'Hyacinthe 
Serroni  à  l'archevêché  d'Albi,  il  fut  sacré  à  Saint-Germain-des-Prés, 
à  Paris,  le  dimanche  16  janvier  1678,  fit  partie  de  l'Assemblée  de  1682, 
résida,  prêcha,  fut  très  charitable. 

f  à  Mende,  13  décembre  1707,  set?  es.  30. 

67.  —  Pierre  de  Baglion  de  la  Salle  DE  SAILLANT. 

Né  à  Lyon  en  1661,  d'une  famille  originaire  de  Pérouse,  était  neveu 
et  vicaire  général  de  François-Ignace  de  Saillant,  à  Poitiers. 

Nommé  évêque  de  Mende  en  1707,  sacré  le  24  juin  1708  à  Paris,  par 
Noailles,  il  se  dévoua  pendant  le  grand  hiver  de  1709  et  pendant  la 


ÉVÊCHÉ   DE  MENDE  \\ 


peste  de  1720-23,  au  soulagement  des  malheureux. 
f  à  Mende,  27  septembre  1723,  aet.  62,  es.  16. 

168.  —  Gabriel-Florent  DE  CHOISEUL-Beaupré. 
Transféré  de  Saint-Papoul,  1723-24.  Cf.  Saint-Papoul. 

Etait  pieux  ;  il  eut  un  épiscopat  long  et  paisible,  mais  peu  glorieux  ; 
car  il  toléra  les  Jansénistes  et  notamment  le  P.  Geoffroy,  doctrinaire. 
Il  introduisit  la  liturgie  parisienne  à  Mende,  en  même  temps  que  son 
cousin,  Charles-Léopold  l'imposait  à  Albi. 

Eloge  excessif  dans  Hugues  du  Tems  :  «  La  maison  de  Choiseul  a 
perdu  en  lui  un  bienfaiteur,  les  pauvres  un  ami,  le  Clergé  de  France 
un  de  ses  plus  illustres  prélats  ». 

Pourvu  des  abbayes  de  Tyronneau  (Le  Mans),  de  Sainte-Colombe 
(Sens),  il  les  résigna  en  1758  ;  mais  ne  se  compromit  pas  en  faveur  des 
Jésuites  les  années  suivantes. 

f  à  Mende  le  7  (17)  juillet  1767,  set.  82,  es.  49,  doyen  des  évêques 
de  France. 

69.  —  Jean-Arnauld  DE  CASTELLANE. 

Né  au  Pont-Saint-Esprit,  11  décembre  1733,  vicaire  général  de 
Reims,  aumônier  du  Roi. 

Nommé  évêque  de  Mende  le  1er  novembre  1767,  sacré  le  14  février 
1768,  dans  la  chapelle  du  Roi  à  Versailles,  fut  20  ans  en  paix,  surveil- 
lant l'enseignement  ecclésiastique,  exterminant  les  Jansénistes. 

Mais  ayant  refusé  le  serment  schismatique  et  restant,  néanmoins  à 
son  poste,  il  fut  calomnié,  forcé  de  fuir.  Arrêté,  emprisonné  à  Orléans 
et  traîné  à  Versailles,  il  y  fut  massacré  le  dimanche  9  septembre  1792, 
aet.  59,  es.  25. 


ABBAYE  DE  L'ÉVÊCHÉ  DE  MENDE 

Il  n'y  avait  plus  dans  le  diocèse  de  Mende,  une  abbaye  d'hommes, 
mais  seulement  une  abbaye  de  femmes  :  Mercoria,  Mercoire,  0.  Cist. 

On  y  comptait  en  revanche  cinq  collégiales  :  Marvejols,  Quésac, 
Bedonez,  Malzieu,  Saugues. 


12  PROVINCE    D'ALBI 


RUTHENI ,     RODEZ 

Cf.  Servières  (l'abbé)  Histoire  de  l'église  du  Rouergue,  gr.  in-8.  Rodez,  veuve 
Carrère,  1875.  —  Bosc.  Mémoires  pour  servir  à  l'histoire  du  Rouergue,  2e  édition, 
in-8,  ibid.  1879.  (La  1"  édition,  an  VI  -  1797.) 

60.  —  Gabriel  de  Voyer  de  Paulmy  d'ARGENSON,  60e  évêque 
de  Rodez. 

Né  en  1597,  il  était  fils  de  Louis,  vicomte  de  Paulmy,  bailli  de 
Tours. 

Nommé  évêque  de  Rodez,  1666,  après  la  démission  de  Louis  Abelly, 
il  fut  sacré  le  8  mai  1667,  à  Saint-Louis  des  Jésuites,  à  Paris. 

Ce  fut  un  saint  évêque. 

f  à  Rodez,  11  octobre  1682,  set.  75,  es.  26. 

N.  B.  —  L'ancien  évêque,  Louis  ABELLY,  retiré  à  Saint-Lazare, 
Paris. 
f  4  octobre  1691,  set.  88,  es.  28. 

61.  —  Paul-Louis-Philippe  de  LÉZAY  DE  LUSIGNAN. 

Né  en  Poitou,  docteur  en  théologie. 

Abbé  de  Saint-Barthélémy  (Noyon),  fut  député  du  deuxième  ordre  à 
l'Assemblée  de  1682  pour  la  province  de  Sens. 

Nommé  évêque  de  Rodez,  1683,  il  administra  comme  vicaire  capitu- 
laire,  ne  fut  sacré  que  le  15  novembre  1693.  Rentré  à  Rodez,  1694,  il 
s'y  distingua  par  ses  visites  et  ses  charités,  fonda  un  séminaire  qu'il 
confia  aux  Jésuites  ;  réforma  Aubrac  à  la  prière  des  deux  Noailles, 
successivement  doms  d'Aubrac,  mérita  d'autres  éloges  que  lui  refusent 
les  auteurs  du  Gallia  Christiana. 

f  saintement  à  Rodez,  le  25  février  1716,  set.  ?  es.  23. 

62.  —  Jean-Armand  de  la  Vove  DE  TOUROUVRE,  Janséniste. 
Né  en  Normandie,  1673. 

Élevé  à  Saint-Magloire,  mauvaise  époque. 
Formé  à  Rouen,  sous  Golbert,  par  Touet. 

Nommé  évêque  de  Rodez  1716,  par  le  Régent,  en  même  temps  que 
Lorraine  à  Bayeux,  sous  l'inspiration  de  Noailles,  mais  refusé  par  le 


ÉVÊCHÉ   DE   RODEZ  43 


Pape,  il  ne  fut  sacré  par  Noailles  que  le  10  juillet  1718,  fit  son  entrée  à 
Rodez,  17  juillet  1719. 

Son  premier  acte  fut  d'inviter  deux  Appelants  à  combattre  l'influence 
des  Jésuites  qu'il  discrédita,  isola  et  finit  par  interdire,  n'osant  les 
chasser.  Ceux-ci,  défendant  la  doctrine  catholique,  sauvèrent  le  dio- 
cèse, jusque-là  pur.  Ces  agitations  intestines,  le  coup  frappé  au  Concile 
d'Embrun  malgré  ses  réclamations,  les  exhortations  de  Massillon 
ramenèrent  Tourouvre  qui  publia  solennellement  la  bulle  Unigenitus, 
25  septembre  1729,  rendit  justice  aux  Jésuites,  etc.  Il  avait  toujours 
été  généreux  et  charitable. 

f  en  paix  à  Salles-Curan,  18  septembre  1733,  set.  60,  es.  15. 

63.  —  Jean  d'IZE  DE  SALÉON,  le  réparateur. 
Transféré  d'Agen,  1734  -  31  octobre  1735.  Cf.  Agen. 

Il  cicatrisa  toutes  les  blessures,  remit  les  choses  en  bon  état  *. 
Transféré  à  Vienne,  1746.  Cf.  Vienne. 

64.  —  C.  DE  GRIMALDI  d'Antibes. 

Né  à  Vence,  1705,  des  marquis  de  la  Cagne,  branche  des  princes  de 
Monaco,  abbé  de  la  Grâce-Dieu,  vicaire-général  de  Rouen. 

Nommé  évêque  de  Rodez  1746,  sacré  le  22  janvier  1747. 

Compatit  aux  Jésuites  supprimés  et  les  remplaça  de  son  mieux.  Fit 
donner  une  mission  par  Brydaine. 

f  mars  1770,  set.  65,  es.  24. 

N.  B.  —  Grimaldi  du  Mans  était  neveu  de  celui-ci  ;  Grimaldi  de 
Besançon  était  son  cousin  éloigné  ;  mais  ces  Grimaldi  ne  se  rattachent 
aucunement  au  cardinal  de  Grimaldi  d'Aix. 

65.  —  Jérôme-Marie  CHAMPION  DE  CICÉ. 

Né  à  Rennes,  le  3  septembre  1735,  était  fils  de  Jérôme-Vincent  et  de 
Marie  de  Varennes. 

Vicaire-général  de  son  frère  aîné  à  Troyes  et  à  Auxerre  ;  agent 
général  du  clergé. 

Nommé  évêque  de  Rodez,  24  juin  1770,  sacré  le  26  août,  installé 
8  août  1771,  continua,  pour  l'esprit,  ses  deux  prédécesseurs,  mais  non 

1.  Cf.  Les  historiens  cités  plus  haut. 


14  PROVINCE    D'ALBI 


pour  la  forme,  se  montrant  quelquefois  Breton  entêté,  plus  souvei 
homme  faible,  par  exemple  en  face  de  la  Commission  des  Réguliers. 

Transféré  à  Bordeaux,  4  février  -  2  avril  1781,  il  y  fut  plus  répréhen- 
sible  encore.  Cf.  Bordeaux. 

66.  —  Seignelay  Colbert  DE  CASTLE-HILL  (de  Gast  le  Hill, 
Almanach-Royal.). 

Sic  dans  Servières  et  Bosc  sans  nom  de  baptême. 

Né,  1736,  au  château  de  Castle-Hill,  en  Ecosse,  d'une  branche 
catholique  des  Cuthbert  (Servières),  des  Colbert  (Bosc),  fut  élevé  en 
France,  devint  vicaire-général  de  Brienne  à  Toulouse,  ce.  qui  est 
mauvais  signe,  fut  bien  poussé. 

Nommé  évêque  de  Rodez,  1781,  sacré  le  22  avril,  il  débuta  bien  ; 
mais  député  aux  Etats-Généraux  avec  Malrieu  et  Villaret,  depuis 
évêque  d'Amiens,  il  s'unit  au  Tiers,  juin  1789;  et  peu  s'en  fallut 
en  1791  qu'il  ne  prêtât  le  serment  schismatique. 

Emigré  en  Angleterre,  il  refusa  avec  éclat  de  se  démettre  en  1801. 

f  à  Londres,  1813,  set.  77,  es.  32. 


ABBAYES  DU  DIOCÈSE  DE  RODEZ 

0.  S.  B.  vir.  Conchse,  Conques. 

fem.  S.  Saturninus  Ruthenensis,  Saint-Saturnin  de  Rodez. 
B.  M.  de  Arpajone,  Notre-Dame  d'Arpajon. 
0.  Cist.  vir.  Locus  Dei,  Loc-Dieu  *. 
Bona  Vallis,  Bonneval. 
Bona  Cumba,  Bonnecombe. 
Bellus  locus,  Beaulieu,  unie  à  l'évêché  de  Blois. 
fem.  Oratio  Dei,  Oraison. 
0.  S.  A.        Aubracum,  Domerie  oVAuhrae. 

0.  S.  Clarse.  S.  Clara,  Sainte- Claire. 

1.  Claude  Fleury,  l'historien  de  l'Eglise,  fut  nommé  abbé  de  Loc-Dieu  le  1er  sep- 
tembre 1684.  Il  se  démit  en  1706,  f  14  juillet  1723,  set.  82. 


ÉVÊCHÉ  DE  VABRES  15 


VABRA,  VABRES 

Abbaye  du  IXe  siècle  érigée  en  évêché  par  Jean  XXII,  l'an  1317. 

Cf.  Servières  (l'abbé)  Histoire  de  l'église  du  Rouergue,  gr.  in-8.  Rodez,  veuve 
Carrère,  1875.  —  Bosc.  Mémoires  pour  servir  à  l'histoire  du  Rouergue,  2e  édition, 
in-8,  ibid.  1879.  (La  lre  édition,  an  VI-1797.) 

22.  —  Daniel-Louis  DE  BARADAT,  22«  évêque  de  Vabres. 

Né  en  Champagne,  il  était  fils  de  François,  neveu  de  Henri,  évêque, 
comte  de  Noyon,  1627-59  *. 

Nommé  évêque  de  Vabres  le  14  janvier  1673,  deux  ans  après  la 
translation  de  Tressan  au  Mans,  il  fut  sacré  le  31  décembre  à  Vitré,  en 
Bretagne.  Montra  une  certaine  hauteur  dans  ses  relations,  se  distingua 
cependant  par  la  sagesse  de  son  gouvernement  (Servières)  ;  prononça 
l'oraison  funèbre  de  Harlay,  archevêque  de  Paris,  devant  l'Assemblée 
du  Clergé,  25  septembre  1695. 

Etait  abbé  de  Clermont  (Le  Mans). 

f  17  mars  1710,  œt.  ?  es.  37. 

23.  —'Charles-Alexandre  Le  Filleul  DE  LA  CHAPELLE. 

Né  à  la  Chapelle  (Lisieux),  1676.  Docteur  de  Sorbonne,  neveu  et 
vicaire  général  de  Piancourt,  à  Mende. 

Nommé  évêque  de  Vabres,  sacré  le  4  janvier  1711  à  Paris,  par 
Noailles,  durant  l'Assemblée  du  Clergé. 

Abbé  de  Saint-Pierre  (Châlon).  Long  épiscopat  d'abord  tranquille, 
puis  troublé  ;  le  prélat  vivait  ordinairement  dans  un  château  de  cam- 
pagne, allait  souvent  aux  Assemblées  du  Clergé  à  Paris  ou  en  Nor- 
mandie. 

N.B.  —  Il  s'est  probablement  rangé  avec  la  majorité  des  évêques 
français  pour  défendre  les  Jésuites  en  1761.  Mais  la  lettre  qui  lui  est 
attribuée  dans  Clément  XIII  et  Clément  XIV  du  P.  de  Ravignan,  est  de 
Fontanges,  évêque  de  Lavaur.  Cette  lettre,  signée  J.-B.-Jos.  episc. 
Vauren.,  n'a  pas  éveillé  le  moindre  doute  chez  le  trop  zélé  servant 
du  P.  de  Ravignan. 

1.  Cf.  Anselme,  t.  II,  généalogie  de  Baradat. 


16  PROVINCE    D'ALBI 


f  à  la  Chapelle  en  Normandie,  8  février  1763,  set.  83,  es.  53,  doyen 
des  évêques  de  France. 

24.  —  Jean  de  la.  Croix  de  CASTRIES  -  Mairargues  ,  dernier 
évêque  de  Vabres. 

Né  dans  le  diocèse  d'Uzès  le  5  février  1716,  il  était  fils  de  Jean,  baron 
de  Gaujac  et  d'Isabelle  Cabot. 

Prévôt  d'Albi  1747,  à  la  mort  de  son  parent,  l'archevêque  Armand, 
agent  général  du  Clergé  1754,  et  abbé  de  Foigny  (Laon). 

Nommé  évêque  de  Vabres  en  1763,  sacré  le  9  septembre  1764,  fut 
un  prélat  digne  d'éloges  *. 

N'émigra  pas,  son  siège  étant  supprimé  en  1790,  et  la  loi  n'exigeant 
de  lui  aucun  serment. 

f  à  Paris,  6  mai  1796,  œt.  79,  es.  32. 

N.  B.  —  Trois  évêques  seulement  occupèrent  le  siège  de  Vabres 
durant  123  ans  ;  ce  qui  est  assez  remarquable. 


ABBAYES   DU    DIOCÈSE    DE   VABRES 


0.  S.  B.  vir.  S.  Petrus  de  Nanto,  Nantz. 

fem.  Arpajonia,  Arpajonie^. 
0.  Cist.  vir.  Salvanesium,  Salvane  ou  Silvanis. 

fem.  Elnonnenca,  Nonanque. 
0.  S.  A.  Bellus  mons,  Beaumont,  petite  abbaye,  de  petit  revenu. 

1.  Servières,  op.  cit. 

2.  Placée  ici  par  quelques  auteurs,  cette  abbaye  était  dans  les  limites  du  diocèse 
de  Rodez. 


mmmm 


AQUENSIS  PROVINCIA 

PROVINCE   D'AIX 


Cette  province  comprend  six  sièges.  D'abord  le  siège  archiépiscopal, 
Aquen.  Aix,  puis  cinq  sièges  épiscopaux ,  Apten.  Apt ,  Forojulien. 
Fréjits,  Rejen.  Riez,  Sistaricen.  Sisteron,  Vapincen.  Gap. 

Cf.  Gallia  Christiana,  Tomus  I.  —  Hugues  du  Tems,  Le  Clergé  de  France,  Tomel. 
—  Almanach  Royal. 


AQUiE  SEXTLE,  AIX  EN  PROVENCE 

Siège  archiépiscopal  très  ancien,  maintenu  par  le  Concordat  de  1804 . 

ARCHEVÊQUES   D'AIX 

Cf.  Fisquet,  France  pontificale,  Aix,  Arles  et  Embrun  ;  1  vol.  in-8.  Paris,  Repos, 
1860. 

G7.  —  Dom  Gilbert  GENEBRARD,  0.  S.  B.,  docteur  en  théologie, 
savant  et  fécond  écrivain,  nommé  archevêque  d'Aix  par  le  duc  de 
Mayenne,  fut  préconisé  le  10  mai  1591  par  Grégoire  XIV,  sacré  à 
Sainte-Geneviève  de  Paris  le  10  avril  1592,  ne  se  fit  installer  que  le 
19  septembre  1593.  Mais  banni,  comme  Ligueur,  le  7  janvier  1594,  il 
ne  put  résider  plus  longtemps. 

f  à  Semur  en  Auxois,  le  16  février  1597,  œt.  65,  es.  5. 

68.  —  Paul  HURAULT  DE  L'HOSPITAL,  fils  de  Robert  Hurault, 

2 


18  PROVINCE    D'AIX 


seigneur  de  Belesbat,  et  de  Madeleine  de  l'Hospital,  sacré  en  1598. 
f  8  septembre  1624. 

69.  —  Guy  HURAULT  DE  L'HOSPITAL,  neveu  du  précédent, 
sacré  en  1619,  archevêque  d'Augustopolis,  coadjuteur,  succéda  en  1624. 

f  à  Paris,  3  décembre  1625. 

70.  —  Dom  Alphonse-Louis  du  Plessis  DE  RICHELIEU,  chartreux, 
frère  du  grand  Ministre,  sacré  le  21  juin  1626  ;  créé  cardinal  le 
19  novembre  1629  ;  était  dès  lors  transféré  à  Lyon,  dont  il  prit  posses- 
sion aussitôt.  Cf.  Lyon. 

71.  —  Louis  de  BRETEL,  né  à  Rouen,  d'une  famille  de  magistrats, 
sacré  le  11  janvier  1632. 

f  à  Aix,  le  27  mars  1644. 

72.  —  Frère  Michel  MAZARIN,,0.  P.,  frère  du  premier  Ministre, 
sacré  à  Rome,  juillet  1645,  créé  cardinal  le  7  octobre  1647. 

f  à  Rome,  1er  septembre  1648. 

73.  —  JÉRÔME  CARDINAL  GRIMALDI-CAVALLERONI1. 

Etait  né  à  Gênes  le  20  août  1597,  ayant  été  sacré  évêque  d'Albano  ? 
1628. 

Il  fut  nonce  apostolique  auprès  de  l'Empereur,  1632,  du  roi  de 
France,  1641. 

Créé  cardinal  le  13  juillet  1643,  il  favorisa  l'évasion  des  Barberins, 
1644,  encourant  ainsi  la  colère  d'Innocent  X. 

Nommé  par  le  Roi,  archevêque  d'Aix,  1648,  pour  succéder  au 
cardinal  Michel  Mazarin,  qui  était  mort  le  1er  septembre  à  Rome  et 
qu'Innocent  X  entendait  remplacer  à  son  gré,  suivant  une  clause  du 
Concordat. 

Il  ne  reçut  ses  bulles  que  le  30  août  1655,  d'Alexandre  VII  ;  mais  il 
avait  pris  l'économat  ou  l'administration  du  temporel  depuis  qu'il 
tenait  le  brevet  royal. 

Ayant  fait  son  entrée  à  Aix  le  25  novembre  1655,  il  se  montra  aussi  galli- 
can que  les  natifs,  plus  courtisan  envers  le  Roi  et  fort  indulgent  envers 

1.  Cf.  Moréri,  art.  Grimaldi. 


ARCHEVÊCHÉ  d'AIX  19 


les  Jansénistes.  Aussi  est-il  comblé  d'éloges  par  la  Gallia  Christiana. 
f  à  Aix,  4  novembre  1585,  set.  88,  es.  57,  card.  43. 

—  Charles  Le  Goux  DE  LA  BERGHÈRE,  évêque  de  Lavaur 
1677  -  78,  ayant  été  nommé  archevêque  d'Aix  par  brevet  royal, 
13  novembre  1685,  vint  habiter  le  palais  archiépiscopal,  administra 
avec  les  pouvoirs  de  vicaire  capitulaire,  visita,  redressa,  ordonna,  jus* 
qu'à  sa  nomination,  19  janvier  1687,  à  l'archevêché  d'Albi.  Cf.  Albi. 

74.  —  Daniel  DE  GOSNAG. 

Transféré- de  Valence  et  Die  par  brevet  royal,  19  janvier  1687,  par 
bulle  d'institution  canonique,  seulement  le  23  octobre  1693,  à  cause  de 
ses  irrégularités,  par  exemple  de  son  rôle  à  l'Assemblée  de  1682  et  de 
son  intrusion  à  Aix.  Il  avait  pris  le  gouvernement  du  diocèse,  malgré 
les  oppositions,  avec  le  titre  de  vicaire  capitulaire  et  persisté  durant 
6  ans  dans  cette  conduite  anticanonique. 

Devenu  archevêque  légitime,  il  accepta  les  riches  abbayes  de  Saint- 
Riquier  et  de  Saint-Taurin,  puis  écrivit  ses  peu  édifiants  Commen- 
taires qu'a  récemment  publiés  la  Société  de  l'Histoire  de  France. 

Il  fut  chansonné  de  son  vivant  et  après  sa  mort. 

f  à  Aix  le  18  janvier  1708,  aet.  82,  es.  53.  Doyen  des  évêque  s  de 
France. 

75.  —  Charles-Gaspar-Guillaume  DE  VINTIMILLE  du  Luc. 
Transféré  de  Marseille,  1er  février -30  avril  1708.  Cf.  Marseille. 
Il  prit  possession  en  personne  le  4  novembre. 

Démolit  le  somptueux  château  de  Grimaldi,  condamna  le  janséniste 
Antoine  Léger,  supérieur  du  Grand-Séminaire,  dont  il  modifia  la  direc- 
tion par  trop  scandaleuse,  se  dévoua  pendant  la  peste,  à  l'exemple  de 
Belsunce,  attira  ainsi  sur  lui  l'attention  du  Roi. 

Transféré  à  Paris,  12  mai  -16  juillet  1729  ;  il  s'empressa  d'accepter, 
malgré  ses  74  ans  et  les  regrets  des  Provençaux.  Cf.  Paris. 

76.  —  Jean-Baptiste-Antoine  DE  BRANGAS. 

Transféré  de  La  Rochelle,  21  juin -16  juillet  1729.  Cf.  La  Rochelle. 
Il  fit  donnera  Aix  en  1733,  par  les  Jésuites,  alors  tracassés4,  une 
mission  fructueuse. 

1.  Procès  de  la  Cadière  contre  le  P.  Girard  devant  le  Parlement  de  Provence. 


20  PROVINCE   D'AIX 


Fidèle  exécuteur  des  Constitutions  apostoliques,  exilé  pour  ce  motif, 
1755,  il  défendit  vigoureusement  les  Jésuites  dès  1759,  fonda  le  petit 
Séminaire,  les  Frères  des  Ecoles  Chrétiennes,  soutint  les  orphelines  et 
d'autres  œuvres,  comme  son  frère  de  Lisieux,  fut  chéri  des  pauvres, 
estimé  de  tous,  même  de  ses  chanoines,  qu'il  dut  contrarier. 

Abbé  de  Montmorel  et  de  Saint-Pierre  de  Melun. 

f  à  Aix,  30  août  1770,  eet.  77,  es.  45,  sess.  Aquen.  41. 

77.  —  Jean  de  Dieu  Raymond  DE  BOISGELIN  de  Cucé  *. 

Transféré  de  Lavaur,  4  novembre  1770-4  mars  1771.  Cf.  Lavaur. 

Imprima  son  activité  aux  Etats  de  Provence,  aux  magistrats,  sans 
blesser  personne.  Académie  française,  1776.  Mais  voulant  s'épargner 
les  embarras  parlementaires,  il  laissa  libre  son  clergé,  puis  il  se  lia 
d'amitié  avec  des  philosophes  ou  littérateurs  légers.  Entré  dans  la 
Commission  des  Réguliers,  il  ne  résista  pas  assez  à  l'entraînement 
malsain  de  ses  collègues  ;  fit  unir  par  Louis  XVI,  novembre  1774, 
l'abbaye  de  Saint-Gilles  à  son  archevêché. 

Député  aux  Etats  Généraux,  il  eut  d'abord  des  illusions  ;  sa  gloire 
date  de  1790  :  pour  sauver  la  propriété  ecclésiastique,  il  proposa 
400  millions  à  l'Etat  ;  il  composa  l'admirable  Exposition  des  principes 
sur  la  constitution  civile  du  Clergé,  refusa  le  serment,  émigra  en 
Angleterre. 

Donna  sa  démission  en  1801,  devint  archevêque  de  Tours,  1802 
et  cardinal. 

f  22  août  1804,  set.  78,  es.  40. 


ABBAYE    DU    DIOCÈSE    D'AIX 

Il  n'y  avait  plus  aucune  abbaye  d'hommes. 

Les  Bénédictines  ftArtecelle,  Arta  cella,  établies  à  Aix  par  Anne 
d'Autriche,  1660,  venues  du  Val-de-Grâce  de  Paris,  étaient  en  règle  ; 
leur  abbesse  était  triennale. 

1.  Cf.  Notice  sur  le  cardinal  de  Boisgelin,  en  tête  de  ses  œuvres  par  M.  de  Bausset. 
Article  de  M.  de  Carné  dans  le  Correspondant  de  mai  1874. 


ÉVÊCHÉ    D'APT  21 


APTA,    APT 

Siège  épiscopal  très  ancien. 

Cf.  Histoire  de  l'Église  d'Apt,  par  l'abbé  Boze  ;  in-8,  Apt,  1820.  —  Les  Évêques 
d'Apt,  leurs  blasons  et  leurs  familles,  par  Jules  de  Terris,  1877. 

82.  —  Jean  de  GAILLARD  de  Longjumeau,  82e  (84e)  évêque. 

Né  à  Granville,  suivant  Lecanu,  en  Provence  selon  Moréri,  son  pro- 
tégé et  son  admirateur,  il  était  fils  de  Pierre  et  frère  de  Magdeleine 
sous-gouvernante  des  enfants  de  France  ;  était  chanoine  et  théologal 
de  Goutances,  quand  il  fut  promu  à  l'évêché  d'Apt,  que  laissait  vacant, 
7  janvier  4670,  Modeste  de  Villeneuve,  Récollet,  mort  après  41  ans 
d'épiscopat. 

Sacré  à  Goutances,  28  juillet  1671,  le  nouvel  évêque  travailla  à  la 
réformation  des  religieuses  de  Sainte-Catherine,  réforma  son  Chapitre  ; 
il  établit  un  Mont-de-piété,  un  hospice  de  la  Charité,  fut  l'ennemi  des 
nouveautés,  du  Jansénisme  et  du  Gallicanisme. 

En  1674,  Moréri,  son  aumônier,  lui  dédia  la  première  édition  de  son 
Dictionnaire  historique  universel. 

f  à  Apt,  le  28  janvier,  1695,  set.  ?  es.  23,  à  la  suite  d'une  longue 
maladie  qui  l'avait  réduit  à  l'état  d'enfance, 

83.  —  Joseph-Ignace  DE  FORESTA  de  Golongne. 

Né  à  Marseille,  14  mai  1654,  d'une  noble  et  pieuse  famille,  fit  de 
bonnes  études  ;  capacités,  grande  piété,  zèle;  chanoine  de  la  cathédrale 
et  prévôt  de  Marseille,  il  fut  vicaire-général  de  Févêque  Charles  de 
Vintimille. 

Nommé  évêque  d'Apt,  1695,  sacré  le  14  février  1696  aux  Carmélites 
de  Paris,  se  fit  chérir  de  ses  diocésains  et  fit  aimer  la  religion  ;  fonda 
un  séminaire  qu'il  confia  aux  PP.  Jésuites,  1699  ;  fut  le  premier  à 
condamner,  15  avril  1702,  les  Réflexions  morales  de  Quesnel.  Il  écrivit 
en  outre  contre  les  Jansénistes  et  les  Gallicans,  sous  la  Régence,  en 
appela  du  roi  mineur  au  roi  majeur,  1718,  appel  qui  fut  condamné  par 
le  Parlement  et  lui  valut  la  saisie  de  son  temporel. 

Démissionnaire  1722 ,  il  administra  encore  deux  ans  le  diocèse 
d'Apt. 


22  PROVINCE    D'AIX 


Se  retira  à  Marseille  près  de  Belsunce  ;  protesta  contre  la  loi  du 
silence,  1731. 

f  saintement  à  Marseille,  18  décembre  1736,  set.  83,  es.  44,  assisté 
par  Belsunce.  Son  corps  déposé  dans  l'église  des  Jésuites,  y  fut  trouvé 
intact  en  1793.  Mais  les  profanateurs  impies  vengèrent  alors  sur  ces 
restes  vénérés  les  haines  de  leurs  devanciers  :  Jansénistes,  philosophes, 
etc.  ;  ces  hommes  se  soutiennent  les  uns  les  autres  *. 

84.  —  Je  an-Baptiste- Antoine  DE  VAGGON. 

Neveu,  vicaire-général  et  successeur  du  précédent,  était  prêtre  du 
diocèse  d'Aix,  ami  du  vertueux  abbé  de  la  Motte,  dont  il  avait  été  le 
condisciple  à  Viviers. 

Nommé  évêque  d'Apt,  1723,  sacré  le  1er  octobre  1724. 

Assista  au  concile  d'Embrun,  1727,  soutint  les  immunités  ecclésias- 
tiques, fit  donner  une  mission  à  Apt  par  Bry daine  1741,  y  avait  établi 
les  Frères  des  Ecoles  Chrétiennes,  1738  ;  avait  supprimé  l'abbaye  de 
Sainte-Catherine  pour  transporter  l'Hôtel-Dieu  dans  les  bâtiments  de 
l'abbaye  et  partager  les  biens  entre  les  Ursulines  et  les  Visitandines. 
Désintéressement,  charité  pour  les  pauvres,  dévouement  pour  ses 
prêtres. 

f  à  Apt,  7  décembre  1751,  set.  ?  es.  24. 

85.  —  Félicien  Bocon  de  la  MERLIÈRE. 

Né  à  la  Merlière,  diocèse  de  Vienne,  1714  (1715),  chanoine  de 
Grenoble,  zélé  missionnaire. 

Nommé  évêque  d'Apt,  7  janvier  1752,  fut  sacré  à  Paris,  4  juin,  par 
Christophe  de  Beaumont. 

Quoique  valétudinaire,  1758,  il  gouverna  cependant  fort  bien  son 
diocèse,  réclama  énergiquement  en  faveur  des  Jésuites  1761 ,  les  regretta 
beaucoup  1768  ,  exigea  que  leur  détracteur  Montclat  se  rétractât 
avant  de  recevoir  les  Sacrements. 

Démissionnaire  en  1778. 

f  à  Paris  aux  Missions  Etrangères,  26  octobre  1788,  set.  74,  es.  37. 

86.  —  Laurent-Michel  EON  DE  CÉLY,  dernier  évêque  d'Apt. 
Né  au  diocèse  de  Bayeux,  en  septembre  1735. 

1.  Cf.  Dom  Bérengier,  Belsunce,  11,  83. 


ÉVÊCHÉ   DE    FRÉJUS  23 


Abbé  de  La  Valette,  vicaire-général  de  Marbeuf  à  Autun. 

Nommé  évêque  d'Apt,  fin  1778,  sacré  à  Issy,  10  janvier  1779,  suppri- 
ma le  séminaire  d'Apt,  introduisit  le  Bréviaire  parisien,  fit  de  l'agri- 
culture ;  reçut  en  1788  l'abbaye  de  S.  Memmie  (Ghâlons). 

Émigré  dès  1789  en  Italie,  il  y  étudia  les  antiquités.  Démissionnaire 
en  1801,  il  fixa  sa  résidence  à  Marseille  où  il  est  f  le  16  décembre 
1815,  œt.  80,  es.  27. 


ABBAYES    DU    DIOCÈSE    D'APT 

0.  S.  B.  vir.  S.  Eusebius,  Saint-Eusèbe. 
0.  Gist.  Vallis  Sancta,  Valsainte. 

0.  Cist.  fem.  Sancta  Grux,  Sainte-Croix. 

Communautés  d'hommes  :  Cordeliers,  Récollets,  Capucins,  Carmes, 
Frères  des  Écoles  Chrétiennes. 

Communautés  de  femmes  :  Ursulines,  Visitandines. 

N.  B.  —  L'abbaye  de  Sainte-Catherine,  femmes,  0.  S.  A.,  supprimée 
à  la  demande  de  Jean-Baptiste-Antoine  de  Vaccon,  était  tombée  dans  e 
relâchement. 


F0RUMJUL1UM ,     FRÉJUS 

Siège  épiscopal  très  ancien. 
Cf.  Fisquet,  France  pontificale,  Fréjus  et  Toulon.  1  vol.  in-8.  Paris,  Repos. 

69.  —  Luc  D'AQUIN  (Dàquin),  69e  (71°,  72e  ou  même  84e)  évêque 
de  Fréjus. 

Transféré  1680-17  mars  1681  de  Saint-Paul-Trois-Châteaux,  dont  il 
avait  été  sacré  évêque  le  12  août  1674,  le  siège  de  Fréjus  étant  vacant 
depuis  le  15  juillet  1678,  par  la  mort  d'Antoine  Benoît  de  Clermont- 
Tonnerre,  par  la  translation  de  Louis  d'Anglure  de  Bourlemont  à 
Carcassonne  et  par  la  nomination  de  Novion  à  Evreux.  Cf.  Evreux 
et  Carcassonne. 


24  PROVINCE    D'AIX 


Né  dans  le  diocèse  d'Avignon,  était  fils  du  médecin  Louis-Henri 
Thomas,  et  de  Glaire  Lopez,  frère  d'Antoine,  1er  médecin  de  la  reine, 
oncle  de  Louis,  qui  suit,  petit-fils  de  Philippe,  juif  de  Carpentras,  qui 
se  convertit,  fut  baptisé  à  Aquin  en  Italie  et  professa  l'hébreu  à  Paris. 

Avare,  administrateur  malhabile,  Luc  fit  sa  démission  en  1697,  mal- 
gré lui,  au  profit  de  son  neveu,  s'en  repentit  ensuite,  disputa,  menaça 
de  censures.  On  finit  par  l'exiler  en  Bretagne.  Ses  défauts  et  sa  parti- 
cipation à  l'Assemblée  de  1682,  méritent  que  nous  l'abandonnions  aux 
coups  de  l'impitoyable  Gh.  Gérin. 

f  à  Paris,  2  mars  1718,  set.  77,  es.  44. 

70.  —  Louis  d' AQUIN,  neveu  du  précédent,  était  fils  d'Antoine, 
1er  médecin  de  la  reine,  filleul  de  la  reine  et  de  Monsieur  le  Prince.  Il 
naquit  à  Paris,  fut  baptisé  le  11  novembre  1667  ;  devint  en  1678,  abbé 
de  Saint-Serge  (Angers),  procureur  général  du  clergé. 

Nommé  évêque  de  Fréjus,  le  12  janvier  1697,  il  fut  sacré  à  la  Sor- 
bonne  le  10  juin  suivant  ;  puis  il  plaida  contre  son  oncle  qui  faisait  oppo- 
sition à  sa  prise  de  possession,  qu'il  effectua  cependant  par  procureur 
le  12  avril  1698,  sans  venir  alors  ni  plus  tard  à  Fréjus,  ayant  été 
transféré  à  Séez,  1er  novembre  1698  -  mars  1699.  Gf.  Séez. 

71.  —  Hercule-André  DE  FLEURY. 

Né  à  Lodève  le  22  juin  1653,  fils  de  Jean  et  de  Diane  de  la  Treille, 
chanoine  de  Montpellier  1668,  député  du  2e  ordre  à  l'Assemblée  de 
1682  pour  la  province  de  Narbonne,  avait  de  la  souplesse,  de  l'aménité, 
des  connaissances  variées  ;  était  docteur  en  théologie,  devint  aumônier 
du  Roi. 

Nommé  évêque  de  Fréjus  le  1er  novembre  1698,  il  fut  sacré  le  22  no- 
vembre 1699,  résida,  consola  ses  diocésains,  1707  et  années  suivantes. 

Abbé  de  Tournus,  de  Saint-Etienne  de  Gaen. 

Devenu  précepteur  du  jeune  Dauphin,  mars  1715,  il  se  démit  de  son 
évêché,  instruisit  Louis  XV,  qui  le  fit  ministre  d'Etat,  puis  1er  ministre. 

Benoît  XIII  le  créa  cardinal  le  11  septembre  1726.  A  partir  de  cette 
époque,  son  histoire  fait  corps  avec  l'histoire  de  la  France  et  de 
l'Eglise  elle-même. 

f  à  Issy,  29  janvier  1743,  aet.  90,  es.  44,  card.  17. 

72.  —  Joseph-Pierre  DE  GASTELLANE. 

Né  en  Provence,  de  l'illustre  famille  de  Gastellane,  était  vicaire  gêné- 


ÉVECHE  DE  FRÉJUS  25 


rai  de  Charles  de  Vintimille  à  Aix,  quand  il  fut  nommé  évêque  de 
Fréjus  par  Louis  XIV,  sans  doute  d'après  la  désignation  de  Fleury. 

Muni  de  ses  bulles  presque  aussitôt  que  du  brevet  royal,  il  se  fit 
sacrer  le  30  juin  1715,  dans  la  chapelle  du  noviciat  de  la  Compagnie  de 
Jésus  à  Paris. 

Il  résida  dans  son  diocèse,  y  fit  observer  les  Constitutions  des  Sou- 
verains pontifes,  comme  ses  deux  métropolitains,  Vintimille  et  Brancas, 
sans  faire  autrement  parler  de  lui. 

f  1738,  œt.  ?  es.  24. 

73.  —  Martin  DU  BELLAY. 

Né  au  château  de  Clereau,  diocèse  d'Orléans,  5  mai  1703. 

Etait  fils  de  François-René  et  de  Marthe-Suzanne  de  Rochechouart. 

Nommé  évêque  de  Fréjus  1739,  sacré  le  13  décembre,  il  suivit  son 
métropolitain  Brancas  en  tout,  et  notamment  dans  les  réclamations 
relatives  aux  Jésuites. 

Démissionnaire  en  1766,  il  resta  abbé  de  Saint-Melaine  de  Rennes. 
Il  était  depuis  dix  ans  le  dernier  représentant  de  sa  maison. 

f  19  décembre  1775,  aet.  73,  es.  36. 

74.  —  Emmanuel-François  DE  BAUSSET  de  Roquefort. 
Né  à  Marseille  le  24  décembre  1731.  Agent  général  du  Clergé. 
Nommé  évêque  de  Fréjus  1766,  sacré  le  31  août  à  Saint-Roch,  Paris, 

par  Beaumont,  en  même  temps  que  Malide  d'Avranches  et  Girac  de 
Saint-Brieuc,  il  bâtit  un  séminaire  à  Fréjus,  publia  un  catéchisme  et 
donna,  c'était  la  mode,  un  Bréviaire  nouveau,  quoiqu'il  fût  un  saint 
évêque.  Émigré,  il  donna  sa  démission  en  1801. 
f  10  février  1802,  à  Fiume,  œt.  71,  es.  36. 


ABBAYE  DU  DIOCESE  DE  FREJUS 

Il  n'y  en  avait  qu'une,  Beata  Maria  de  Toroneto,  Notre-Dame-du- 
Tfioronet,  0.  Cist.  Encore  cette  abbaye,  à  partir  de  1785,  fut-elle  unie 
;i  l'évêché  de  Digne1. 

1.  Cf.  Etude  historique  et  archéologique  sur  l'abbaye  du  Thoronet  (Var),  par  l'abbé 
I ■'.  BÉRARD,  in-8.  Avignon,  Seguin,  1884. 


26  PROVINCE    D'AIX 


Mais  il  se  trouvait  cinq  chapitres  ou  collégiales  dans  le  diocèse 
Barjols,  Aaps,  Draguignan,  Lorgues,  Pignans. 


REJUS,     RIEZ 

Siège    épiscopal    très   ancien. 

Cf.  Fisquet,  France  Pontificale,  Digne.  —  Histoh  e  de  la  ville  de  Riez,  par  J.-J.-M 
Feraud,  curé  de  Sièyes,  in-8  de  241  p.  Aix.  Nicot,  1885. 

72.  —  Nicolas  de  VALAVOIR  (Vallavoire),  72e  (67°)  évêque  de 
Riez.     . 

Né  à  Voix,  près  Manosque,  était  fils  de  Pierre  et  de  Gabrielle  de 
Forbin  de  Solliers. 

Nommé  évêque  de  Riez,  40  mai  1652  après  la  translation  de  Louis 
Dony  d'Attichy  à  Autun,  il  fut  sacré  le  8  décembre  suivant  aux 
Feuillants  de  Paris  par  ce  même  prélat. 

Son  instruction  était  médiocre,  mais  il  s'entoura  d'hommes  doctes, 
fut  très  charitable,  refondit  le  Proprium  Rejense,  fit  partie  de  l'Assem- 
blée de  1682,  sans  y  briller. 

f  à  Riez,  28  avril  1685,  œt.  ?  es.  33. 

—  Jean-Ralthasar  de  CARANES  DE  VIENS,  neveu  de  Nicolas, 
nommé  évêque  de  Riez,  préféra  Vence.  Cf.  Vence. 

73.  —  Jacques  DESMARETZ. 

Né  à  Soissons,  propre  neveu  de  Golbert,  frère  aîné  de  Vincent- 
François,  évêque  de  Saint-Malo,  était  docteur  de  Sorbonne,  pourvu  de 
bonnes  abbayes,  agent  général  du  clergé  ;  il  assista  en  cette  dernière 
qualité  à  l'Assemblée  de  1682. 

Nommé  évêque  de  Riez,  août  1685,  il  administra  sans  doute  en  qualité 
de  vicaire-capitulaire,  ne  fut  préconisé  qu'en  1693,  sacré  le  24  janvier 
1694,  aux  Feuillants  de  Paris,  par  son  cousin,  Jacques-Nicolas  Colbert, 
archevêque  de  Rouen. 

Aima  beaucoup  ses  diocésains  et  en  fut  aimé.  Sous  le  rapport  de 
l'orthodoxie,  il  valait  mieux  que  son  frère  de  Saint-Malo. 


ÉVÊCHÉ   DE    RIEZ  27 


Transféré  à  Auch,  1713-1714.  Cf.  Auch. 

74.  —  Louis-Baltasar  PHELYPEAUX  d'Herbault. 

Né  à  Paris,  était  fils  de  François,  conseiller  au  Parlement,  cousin- 
germain  de  Michel,  grand-oncle  de  Georges-Louis,  tous  deux  arche- 
vêques de  Bourges.  Cf.  Bourges.  —  Louis  Baltasar,  docteur  en  théo- 
logie, était  abbé  du  Thoronet  (Fréjus). 

Nommé  évêque  de  Biez,  1713,  sacré  le  14  décembre  à  Paris,  résida, 
fonda  un  séminaire,  dota  l'hospice,  bâtit  un  collège,  embellit  le  palais 
épiscopal ,  la  cathédrale ,  etc. ,  fit  beaucoup  d'aumônes ,  fut  très 
orthodoxe. 

■j-  à  Biez,  le  31  août  1751,  ast.  ?  es.  38,  laissant  une  mémoire  bénie. 

75.  —  Lucretius-Henri-François    DE    LA    TOUB    DU    PIN    de 

GOUVERNET  DE  LA  CHAU-MONTAUBAN. 

Né  à  Alais,  diocèse  de  Valence,  1705,  abbé  de  Saint-Pierre  de 
Vienne,  1738. 

Nommé  et  préconisé  évêque  de  Biez,  1751,  il  fut  sacré  le  29  janvier 
1752,  dans  la  chapelle  de  l'archevêché  de  Paris. 

Pieux,  poli,  bien  entouré,  continua  les  œuvres  de  son  prédécesseur. 

f  d'apoplexie  à  Biez,  28  mars  1772,  set.  67,  es.  21. 

76.  —  François  de  GLUGNY,  dernier  évêque  de  Biez. 

Né  en  1728,  diocèse  d'Autun,  il  était  comte  de  Lyon,  abbé  de 
Savigny  (Lyon). 

Nommé  et  préconisé  évêque  de  Biez,  1772,  sacré  le  21  juin  à 
Versailles,  fut  pompeusement  accueilli  à  Biez  ;  donna  un  catéchisme, 
voulut  changer  le  Bréviaire  et  le  Missel  romain,  mais  ne  le  put.  Allait 
souvent  à  Autun  ou  à  Paris,  revenait  cependant  à  Biez  pour  visiter, 
corriger,  plaider. 

Émigré  à  Lausanne,  il  refusa  de  donner  sa  démission  en  1801,  tout 
en  cédant  ses  pouvoirs  à  l'évêque  de  Digne. 

f  à  Lausanne,  après  1814,  œt.  86,  es.  42. 

Il  n'y  avait  aucune  abbaye  dans  le  diocèse  de  Biez. 


28  PROVINCE    D'AIX 



SISTARICUM,    SISTERON 

Siège  épiscopal  très  ancien. 
Cf.  Fisquet,  op.  cit.  Digne. 

76.  —  Louis  DE  THOMASSIN,  76e  évêque  de  Sisteron. 
Transféré  de  Vence,   2  février  1680-20  mars  1681,  Jacques  Potier 

de  Novion  dégoûté  de  Sisteron  avant  trois  ans  d'épiscopat,  s'étant  fait 
nommer  à  Fréjus,  ensuite  à  Evreux.  Cf.  Fréjus  et  Evreux. 

Louis  était  fils  de  François,  neveu  ou  cousin  du  célèbre  P.  Thomassin 
de  l'Oratoire. 

Né  à  Aix,  16  août  1637,  il  fut  nommé  coadjuteur  d'Antoine  Godeau, 
évêque  de  Vence,  24  avril  1671,  sacré  le  21  février  1672,  succéda  le 
17  avril  suivant,  acheva  le  séminaire  de  Vence. 

Son  premier  soin  à  Sisteron  fut  d'adhérer  aux  actes  et  articles  de 
1682.  Il  confia  aux  Lazaristes  le  séminaire  de  Manosque,  fondé  par  le 
P.  Thomassin  ;  approuva  les  Missionnaires  de  la  Croix  et  de  Sainte- 
Garde,  dont  le  zélé  Bertet,  directeur  de  l'évêque,  était  le  supérieur, 
fonda  le  séminaire  de  Lurs  ;  c'est  là  qu'il  est  f  16  juillet  1718,  aet,  81, 
es.  47,  écrasé  par  la  chute  d'un  mur. 

77.  —  Pierre-François  LAFITAU,  77e  évêque1. 

Né  à  Bordeaux  en  1685,  était  entré  dans  la  Compagnie  de  Jésus,  où 
il  devint  «  concionator  disertus  ».  Employé  à  des  négociations  en  cour  de 
Rome  1716,  il  rendit  des  services  importants  au  pape  Clément  XI  et  au 
Régent  de  France. 

Nommé  évêque  de  Sisteron,  5  novembre  1719,  il  fut  sacré  à  Rome, 
10  mars  1720. 

Il  gérait  encore  l'ambassade  de  France  à  Rome  pendant  que  la  peste 
ravageait  la  Provence.  Mais  il  se  rendit  enfin  à  Sisteron,  prêcha,  écrivit 
beaucoup,  lutta  contre  les  Jansénistes  qui  le  déchirèrent,  se  dévoua 
pour  ses  diocésains  qui  le  chérirent,  et  n'oublia  jamais  les  Jésuites 
surtout  en  1762. 


1.  Cf.  Dom  Th.  Bérengier,  Notice  sur  Mgr  P.  F.  Lafitau,  évêque  de  Sisteron  et 
prince  de  Lurs,  in-8,  de  87  p.  1887,  Aix,  Nicot. 


ÉVÊCHÉ   DE   SISTERON  29 


f  à  Lurs,  3  avril  1764,  set.  80,  es.  45,  sous-doyen  des  évêques  de 
France. 

Son  Histoire  de  la  Constitution  Unigenitus,  1744,  est  une  autobio- 
graphie intéressante  à  la  fin,  une  histoire  médiocre  au  début. 

78.  —  Louis-Jérôme  de  SUFP'REN  de  Saint-Tropez. 

Né  en  1722,  diocèse  d'Arles,  était  frère  aîné  du  célèbre  bailli  de 
Suffren.  Il  fut  vicaire-général  de  Belloy  à  Marseille,  docteur  en  théo- 
logie à  Paris,  1746. 

Nommé  évêque  de  Sisteron,  le  9  juin  1764,  sacré  le  30  septembre,  il 
résida,  fit  construire  le  canal  si  utile,  appelé  de  son  nom  Saint-Tropez, 
1779.  Donna  un  Bréviaire,  1774,  un  Missel,  1785,  du  rit  Sisteronéen,  que 
loue  Fisquet.  Abbé  de  Saint-Vincent  de  Metz,  1784,  il  fit  beaucoup  de  cha- 
rités ;  ne  fut  cependant  pas  aimé,  faillit  même  être  tué  dans  une  émeute. 

Tranféré  à  Nevers,  3  août  -  13  septembre  1789.  Cf.  Nevers. 

79.  —  François  DE  BOVET,  79e  et  dernier  évêque  de  Sisteron. 
Né  à  Grenoble,  21  mars  1747. 

Docteur  en  Sorbonne,  abbé  de  Bonlieu  (Bordeaux),  prévôt  du  cha- 
pitre d'Arras,  élu  député  du  clergé  d'Artois  aux  Etats-Généraux  de 
1789,  érudit  et  pieux. 

Nommé  évêque  de  Sisteron,  1789,  sacré  le  13  septembre,  prit 
possession  de  son  siège  ;  mais  bientôt  troublé,  il  émigra  en  Italie,  en 
Allemagne,  en  Angleterre. 

Après  un  refus  motivé  de  se  démettre  en  1801  et  années  suivantes, 
il  se  démit  cependant  en  1812,  rentra  en  France  avec  les  Bourbons,  1814. 

Nommé  archevêque  de  Toulouse,  1817,  il  prit  possession  en  1819, 
mais  se  démit  en  1820  et  devint  alors  chanoine  de  Saint-Denis. 

f  à  Paris,  6  avril  1838,  set.  92,  es.  47. 

Il  a  publié  quelques  ouvrages  et  laissé  sa  bibliothèque  aux  Jésuites. 


ABBAYES  DU  DIOCÈSE  DE  SISTERON 

0.  S.  B.  vir.  Lura,  Lurs. 

0.  S.  Cl.  fem.  S.  Clara  Sistaricensis,  Sainte-Claire  de  Sisteron. 

L'abbaye  de  Cruys,  S.  Martini  Crossiensis,  0.  S.  A.,  était  en  règle. 


30  PROVINCE   D'AIX 


VAPINCUM,    GAP 

Siège  épiscopal    assez   ancien. 
Cf.  Fisquet,  France  pontificale,  Gap  ;  1  vol.  in-8. 

58.  —  Victor-Augustin  DE  MÉLIAND,  58e  (63e)  évêque  de  Gap. 
Né  à  Paris. 

Fils  de  Biaise,  conseiller  au  Parlement  de  Paris,  ambassadeur  en 
Suisse,  et  de  Geneviève  Hurault. 

Il  était  aumônier  de  la  Reine,  quand  il  fut  nommé  évêque  de  Gap  le 
21  juillet  1679,  pour  succéder  à  Guillaume  Meschatin  de  laFaye,  décédé 
le  22  février  précédent,  après  3  ans  seulement  d'épiscopat,  tandis  qu'un 
de  ses  prédécesseurs,  Artus  de  Lionne,  le  propre  père  du  célèbre  ministre 
d'Etat,  Hugues  de  Lionne,  ayant  perdu  sa  femme,  Isabelle  Servien,  et 
embrassé  l'état  ecclésiastique,  avait  occupé  le  siège  de  Gap  bien  plus 
longtemps. 

Victor-Augustin  fut  sacré  en  juillet  1680  ;  mais  il  ne  resta  guère  à 
Gap,  s'étant  laissé  nommer  en  1684,  évêque  d'Alet,  dont  il  ne  devait 
pas  devenir  de  sitôt  le  pasteur  légitime.  Cf.  Alet. 

59.  —  Charles  Bénigne  HERVÉ. 
Né  en  1651. 

Fut  nommé  évêque  de  Grasse  en  1681,  suivant  Hugues  du  Tems  ;  il 
fut  sûrement  nommé  évêque  de  Gap  en  1684,  mais  ne  fut  pas  préconisé 
à  cause  des  différends  survenus  entre  Innocent  XI  et  Louis  XIV. 

Administra-t-il  en  qualité  de  vicaire  capitulaire,  comme  les  autres 
évêques  nommés,  ou  avec  les  pouvoirs  de  vicaire  général  que  lui  aurait 
conférés  l'évêque  Victor-Augustin  de  Méliand  ?  Nous  l'ignorons. 

Nous  savons  seulement  qu'il  fut  sacré  à  l'Assomption  de  Paris  le 
7  décembre  1592.  —  Nous  savons  aussi  qu'il  donna  sa  démission  en 
1706.  Pour  quel  motif?  Ayant  été  accusé  de  mener  une  conduite  peu 
édifiante,  il  se  vit  pour  ainsi  dire  contraint  de  se  démettre.  Devenu 
simple  prévôt  d'Aubrac, 

f  à  Paris,  27  juin  1722,  set.  71,  es.  30. 

60.  —  François  Berger  DE  MALISSOLES. 


ÉVÊCHÉ  DE   GAP  31 


Né  à  Vienne  en  1676,  il  fut  vicaire  général  de  Die,  dont  le  siège  se 
reconstituait  alors.  Cf.  Die. 

Nommé  évêque  de  Gap  le  3  avril  17,06,  sacré  le  2  janvier  1707,  il  fut 
l'un  des  trois  premiers  adversaires  de  Quesnel,  un  grand  ami  de  Bel- 
sunce,  son  imitateur  durant  la  peste  et  au  Concile  d'Embrun.  C'est  faire 
de  cet  évêque  le  plus  bel  éloge. 

f  à  Gap,  21  août  1738,  aet.  62,  es.  31. 

61.  —  Claude  DE  CHABANNES  (Cabannes?). 

Il  était  vicaire  général  de  Belsunce  à  Marseille,  quand  il  fut  nommé 
évêque  de  Gap.  Sacré  le  9  août  1739,  il  eut  à  peine  le  temps  de  montrer 
ses  qualités  que  le  grand  évêque  de  Marseille  avait  remarquées  en  lui, 
et  signalées  au  cardinal  de  Fleury. 

f  à  Gap  le  10  septembre  1740  (1741  Hugues  du  Tems),  set.  ?  es.  2. 

62.  —  Jacques-Marie  de  Caritat  DE  CONDORCET. 

Né  au  château  de  Condorcet,  diocèse  de  Die,  11  novembre  1703,  était 
fils  d'Antoine  et  de  Judith  Arnica,  neveu  de  Jean  d'Yse  de  Saléon  ; 
oncle  du  fameux  marquis  de  Condorcet. 

D'abord  militaire,  puis  ecclésiastique,  vicaire  général  de  son  oncle  à 
Agen  et  à  Rodez,  Jacques-Marie  fut  nommé  évêque  de  Gap  en  1741, 
sacré  le  28  janvier  1741  ;  il  déploya  aussitôt  une  grande  énergie,  un 
zèle  à  toute  épreuve,  et  fut  surtout  un  chaud  défenseur  de  la  bulle 
Unigenitus*.  Ces  éminentes  qualités  frappèrent  Boyer,  chargé  alors  de 
la  Feuille,  et  le  firent  transférer  en  1754,  à  Auxerre,  dont  le  siège  était 
en  souffrance  depuis  50  ans.  Cf.  Auxerre. 

63.  —  Pierre-Anne  DE  PÉRUSSE  (Annet  de  Pérouse,  Hugues 
du  Tems). 

Né  à  Vienne  en  1699,  était  conseiller-clerc  au  Parlement  de  Grenoble, 
vicaire  général  de  Vienne,  quand- il  fut  nommé  évêque  de  Gap  en  1754, 
sacré  le  16  mars  1755  à  Conflans,  par  Christophe  de  Beaumont,  encore 
exilé. 

Le  choix  de  son  consécrateur,  non  moins  que  l'honneur  d'avoir  été 
désigné  par  l'orthodoxe  Boyer,  font  assez  son  éloge. 

f  18  juillet  1763,  œt.  64,  es.  9. 

1.  Voir  Jacques-Marie  de  Condorcet,  évêque  de  Gap,  par  l'abbé  Range,  professeur 
à  la  Faculté  de  Théologie  d'Aix,  in-8.  Paris,  1885. 


32  PROVINCE   D'AIX 


64.  —  François  DE  NARBONNE-Lara. 

Né  au  château  d'Aubiac,  diocèse  de  Condom,  en  1720,  était  fils  de 
François,  seigneur  de  Birac  et  d'Aubiac,  et  de  sa  seconde  femme, 
Angélique-Olympe  Goth. 

Il  était  vicaire  général  de  Chabannes,  évêque  d'Agen,  quand  il  fut 
nommé  évêque  de  Gap  en  1763.  Or,  ni  l'époque  de  la  nomination,  ni 
Jarente,  alors  distributeur  des  bénéfices,  ne  nous  rassurent  pleine- 
ment sur  les  antécédents. 

Sacré  le  25  mars  1764,  il  devint  en  1770  1er  aumônier  de  Mesdames 
de  France. 

Transféré  à  Evreux,  1773-75.  Cf.  Evreux. 

65.  —  François-Gaspard  de  JOUFFROY  DE  GONSSANS. 

Né  au  château  de  Gonssans,  diocèse  de  Besançon,  15  août  1723, 
reçu  au  chapitre  noble  de  Saint-Claude,  1735,  nommé  chevalier  de 
Saint-Georges,  1748,  abbé  de  Lieu-Croissant,  1766,  était  âgé  de  50  ans, 
par  conséquent  un  homme  mûr  et  suffisamment  éprouvé,  quand  il  fut 
nommé  évêque  de  Gap  par  Louis  XV  en  1773. 

Sacré  le  20  mars  1774,  il  ne  manqua  pas  de  déployer  ses  grandes 
qualités.  Mais  peu  après  il  vit  s'ouvrir  devant  lui  un  champ  plus  vaste, 
où  il  se  distingua. 

Transféré  au  Mans  1777  -  78.  Cf.  Le  Mans. 

66.  —  Jean-Baptiste-Marie  DE  MAILLÉ  DE  LA  TOUR-LANDRY. 

Né  au  château  d'Entrammes,  près  Laval,  diocèse  du  Mans,  le  6 
décembre  1743,  après  avoir  été  vicaire  général  de  Grimaldi  au  Mans, 
était  devenu  vicaire  général  de  Hercé  à  Dol,  quand  il  fut  nommé  évêque 
de  Gap,  7  décembre  1777,  sacré  le  3  mai  1778,  montra  dès  lors  une 
modération  qui  sans  doute,  ne  fut  jamais  lâche,  mais  fut  rarement 
intrépide. 

Transféré  à  Saint-Papoul,  21  février  1784.  Cf.  Saint-Papoul. 

67.  —  Henri-François  de  la  Broue  DE  VAREILLES. 

'  Né  en  1734  dans  le  diocèse  de  Poitiers,  d'une  famille  de  bonne 
noblesse,  avait  50  ans,  lorsqu'il  fut  nommé  évêque  de  Gap,  1784;  sacré 
le  25  juillet,  il  se  vit  bientôt  troublé  par  la  Révolution.  Son  siège  étant 
supprimé  par  la  constitution  civile  du  clergé,  il  émigra. 

Refusa  sa  démission  en  1801,  ne  la  donna  qu'en  1815  ;  devint  en  1825 


ÉVÊCHÉ  DE  GAP  33 


chanoine  de  Saint-Denis,  tout  en  demeurant  à  Poitiers,  où  il  put  exer- 
cer ses  pouvoirs  d'ordre  pendant  la  vacance  du  siège  épiscopal. 

Or,  cette  vacance,  qui  avait  commencé  en  1809  par  la  translation  de 
l'évêque,  Dominique  de  Pradt  au  siège  de  Malines,  ne  cessa  qu'en 
1819,  à  l'arrivée  de  M?r  Jean-Baptiste  de  Bouille. 

f  à  Poitiers  le  25  novembre  1831,  aet.  97,  es.  47. 


ABBAYE  DU  DIOCÈSE  DE  GAP 

Clausone,  0.  S.  B.  abbatia  de  Glosso,  était  une  commende  sans 
moines  et  sans  habitation. 

Souribes,  S.  Petrus  de  Subripis,  abbaye  de  femmes  0.  S.  B.,  était 
depuis  deux  siècles  unie  aux  Glarisses  de  Sisteron. 


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ARELATENSIS  PROVINCIA 

PROVINCE  D'ARLES 


Cette  province  comprend  cinq  sièges.  Un  siège  archiépiscopal, 
Arelaten.  Arles;  quatre  sièges  épiscopaux  :  Arausican.  Orange; 
Massilien.  Marseille;  Tolonen.  Toulon;  Tricasten.  Saint-Paul-Trois- 
Châteaux. 

Cf.  Gallia  Christiana,  Tomus  I;  H.  du  Tems,  ouvrage  cité,  Tome  Ier;  Ahnanach 
Royal. 


ARELATE,    ARLES 

Siège  archiépiscopal  de  la  plus  haute  antiquité,  supprimé  en  1801, 
rétahli  en  1817  de  droit,  non  de  fait. 

Cf.  Trighaud  (l'abbé  J.-M.),  Histoire  de  la  Sainte  Eglise  d'Arles,  4  vol.  in-8  ; 
Paris,  Giraud,  1856-64.  Trop  de  phrases,  mais  érudition  et  bon  esprit.  —  Fisquet, 
France  pontificale  :  Aix,  Arles  et  Emrrun. 


ARCHEVÊQUES  D'ARLES 

94.  —  Horace  MONTANO,  94e  archevêque  d'Arles,  transféré  de 
l'évêché  d'Adria,  1599. 

f  à  Salon,  11  septembre  1603. 

95.  —  Dom  Gaspard  DU  LAURENS,  0.  S.  B.,  nommé  en  décembre 
1603,  par  Henri  IV. 


ARCHEVÊCHÉ  D' ARLES  35 


Sacré  le  40  août  1605. 

f  43  juillet  4630,  en  réputation  de  sainteté. 

96.  —  Jean  JAUBERT  DE  BARRAUT,  transféré  de  Bazas  dont  il 
avait  été  sacré  évêque  en  juillet  4644,  prit  possession  d'Arles  4634. 

f  à  Paris,  30  juillet  4643. 

97.  —  François  Adhémar  de  Monteil  DE  GRIGNAN. 
Transféré  de  Saint-Paul-Trois-Châteaux,  4643-4645. 
Né  à  Grignan  en  4603. 

Fils  de  Louis-François,  comte  de  Grignan,  et  de  Jeanne  d'Ancesune. 
Abbé  d'Aiguebelle,  avait  été  sacré  à  Grignan,  44  septembre  4634, 
évêque  de  Saint-Paul-Trois-Châteaux,  par  Jean  Jaubert  de  Barraut, 
tout  récemment  promu  au  siège  d'Arles.  Il  devint  son  coadjuteur  en 
janvier  4643,  et  lui  succéda  30  juillet  suivant  ;  il  prit  possession  par 
procuration  en  mai  4645,  en  personne  34  décembre. 

Occupations  pastorales,  missions  dans  le  diocèse,  fondations  pieuses 
ou  charitables. 

Affligé  de  cécité,  il  obtint  successivement  pour  coadjuteurs  ses  deux 
neveux  :  Ange-Gabriel,  4664  f  4666,  et  Jean-Baptiste  qui  suit. 

François  f  à  Aix,  9  mars  4689,  aet.  86,  es.  58,  sess.  Arelat  48, 
honoré  d'un  bel  éloge  par  Mme  de  Sévigné,  etc. 

Ses  frères,  Jacques,  évêque  d'Uzès,  et  Louis-Joseph,  évêque  de 
Carcassonne,  l'avaient  précédé  depuis  longtemps  dans  la  tombe. 

98.  —  Jean-Baptiste  Adhémar  de  Monteil  DE  GRIGNAN,  neveu, 
coadjuteur  et  successeur  du  précédent,  était  le  troisième  fils  de  Louis 
Gaucher  et  de  Marguerite  d'Ornano,  né  en  4638,  reçu  docteur  en 
Sorbonne,  il  fut  nommé  coadjuteur  de  son  oncle  après  la  mort  de  son 
frère  Ange-Gabriel,  4666,  sacré  archevêque  de  Claudiopolis,  44  dé- 
cembre 4667,  il  s'effaça  devant  son  oncle,  en  brillant  cependant  surtout 
dans  la  prédication. 

Devenu  titulaire  d'Arles,  1689,  il  fut  tout  à  fait  régulier. 

Abbé  d'Aiguebelle,  de  la  Rivour  et  du  Thoronet. 

f  à  Montpellier,  2  novembre  4697,  set.  59,  es.  30,  sess.  Arelat  8. 

99.  —  François  DE  MAILLY,  beau,  bon  et  saint  prélat. 

Né  à  Nesle ,  en  Picardie,  4  mars  1658,  était  le  troisième  fils  de 


36  PROVINCE  D'ARLES 


Louis-Charles,  marquis  de  Nesle  et  de  Jeanne  de  Monchi  ;  aumônier 
du  roi,  abbé  de  Flavigny,  1693,  de  Saint-Martin  (Bourges),  1695,  avait 
pour  frère  le  saint  évêque  de  Lavaur,  Victor  Augustin. 

Nommé  archevêque  d'Arles,  -J697,  sacré  le  11  mai  1698,  il  fit  son 
entrée  solennelle  le  3  octobre  suivant,  encouragea  les  missions,  brava  la 
petite  vérole,  consola  durant  l'hiver  de  1709  beaucoup  de  malheureux. 

Transféré  à  Reims,  12  juillet  -  lor  octobre  1710,  il  fut  très  regretté 
des  Arlésiens  auxquels  il  envoya  des  secours  pendant  la  peste  de  1720. 

Pour  ce  qui  concerne  la  famille,  on  peut  ouvrir  Moréri,  à  l'article 
Mailly,  remonter  aux  parents  qui  virent  deux  de  leurs  fils  haut  placés 
dans  l'Eglise,  et  leur  aîné  haut  placé  dans  l'Etat  ;  mais  on  voudrait 
effacer  une  génération  dans  la  généalogie  de  celui-ci. 

100.  —  Jacques  DE  FORBIN  JANSON. 

Né  en  1673,  fils  de  Laurent,  marquis  de  Janson  et  de  Geneviève  de 
Briançon,  était  neveu  et  vicaire  général  du  cardinal  Toussaint  de  For- 
bin  Janson  à  Beauvais,  docteur  de  Sorbonne,  abbé  de  Saint- Valéry.  Il 
songeait  à  la  Trappe,  comme  son  frère  aîné,  qui  y  était  devenu  l'austère 
frère  Arsène,  quand  il  fut  nommé  archevêque  d'Arles  en  1711.  Sacré  à 
Beauvais  par  son  oncle,  2  août  1711,  il  fit  son  entrée  à  Arles  le  17  mars 
1712. 

Dans  son  premier  mandement,  il  signala  les  hypocrisies  jansé- 
nistes, y  revint  encore  plus  tard  ;  enleva  son  séminaire  aux  Oratoriens, 
fonda  deux  chaires  de  théologie  pour  les  Jésuites,  se  dévoua  pendant 
la  peste  1720-1721,  fut  exilé  neuf  mois  à  Saint- Valéry,  1733,  à  cause  de 
son  orthodoxie  ;  ne  se  montra  pourtant  pas  moins  inflexible,  en  1736, 
envers  l'obstiné  Quiqueran  de  Beaujeu,  évêque  de  Castres. 

Sa  dernière  bonne  œuvre  fut  l'établissement  des  Frères  des  Ecoles 
Chrétiennes  à  Arles,  en  1740.    • 

f  à  Arles  le  14  janvier  1741,  eet.  68,  es.  30. 

101.  —  Jacques  Bonne  Gigault  DE  BELLEFONDS. 
Transféré  de  Bayonne  24  août -20  décembre  1741.  Cf.  Bayonne. 
Il  prit  possession  par  procuration  le  21  février,  fit  son  entrée  le  27 

mai  1742,  réforma  les  Honorâtes  de  Tarascon,  affermit  les  Frères  des 
Ecoles  Chrétiennes  en  1744,  dirigea  fort  habilement  le  chapitre  des 
Pères  de  la  Doctrine  Chrétienne  à  Beaucaire,  fut  en  tout  et  toujours 
d'une  orthodoxie  irréprochable. 


ARCHEVÊCHÉ    D'ARLES  37 


Transféré  à  Paris,  15  mars  -  25  avril  1746.  Cf.  Paris. 

102.  —  Jean-Joseph  Chapelle  de  Saint-Jean  DE  JUMILHAC. 

Transféré  de  Vannes,  1746.  Cf.  Vannes. 

Contrasta  beaucoup  avec  ses  prédécesseurs  en  ménageant  les  Jansé- 
nistes, en  allant  souvent  à  la  Cour,  en  s'associant  à  la  Commission  des 
Réguliers,  dont  il  ralentit  les  opérations  sans  les  arrêter.  Ce  fut  un 
prélat  tolérant,  ou  Feuillant,  comme  on  parla  vers  cette  époque. 

S'il  fit  peu  d'efforts  pour  sauver  les  Jésuites,  il  soutint  cependant  les 
Frères  des  Ecoles  Chrétiennes. 

Fut  malheureux  durant  deux  émeutes  populaires. 

f  à  Paris,  20  février  1775,  set.  69,  es.  33. 

103.  —  Jean-Marie  DU  LAU,  103e  et  dernier  archevêque  d'Arles, 
le  Martyr. 

Né  au  château  de  la  Côte,  diocèse  de  Périgueux,  30  octobre  1738,  de 
la  branche  aînée  de  sa  maison,  était  neveu  de  Jean-Louis,  évêque  de 
Digne  (1742  f  1746)  et  de  Jean,  curé  de  Saint-Sulpice  de  Paris. 

Licencié  en  théologie  au  collège  de  Navarre,  Paris,  chanoine  de 
Pamiers,  vicaire  général  de  Lussan  à  Bordeaux,  agent  général  du 
Clergé ,  abbé  d'Ivry  (  Evreux  )  1774,  il  fut  nommé  par  Louis  XVI 
archevêque  d'Arles,  le  2  mars  1775,  préconisé  le  25  avril  et  sacré  le 
1er  octobre  suivant. 

Ayant  pris  possession  de  son  siège,  il  se  mit  aussitôt  à  l'œuvre. 

Grande  mission  d'Arles,  1776  ;  réorganisation  du  collège  d'Arles, 
que  la  suppression  des  Jésuites  avait  ruiné. 

Il  fut  l'oracle  de  toutes  les  Assemblées  du  Clergé.  Dans  l'Assemblée 
de  1780,  il  déplora  la  suppression  des  Jésuites  et  gémit  sur  les  pré- 
end  ues  réformes  qu'opérait  la  Commission  des  Réguliers.  Il  signala 
également  dans  cette  Assemblée  et  dans  les  Assemblées  suivantes  la 
propagation  des  mauvais  livres  et  proposa  des  encouragements  pour 
les  apologistes,  ce  qui  attira  sur  lui  la  haine  des  incrédules. 

Député  aux  Etats  Généraux  de  1789,  il  soutint  énergiquement  les 
principes,  tout  en  cédant  sur  les  détails,  comme  son  collègue  Boisgelin, 
archevêque  d'Aix. 

Arrêté  à  Paris,  11  août  1792,  enfermé  aux  Carmes,  y  fut  massacré  le 
2  septembre,  œt.  54,  es.  17. 


38  PROVINCE  D'ARLES 


ABBAYES  DU  DIOCÈSE  D'ARLES 

On  en  compte  deux,  l'une  d'hommes,  l'autre  de  femmes,  l'une  et 
l'autre  de  l'Ordre  de  Saint-Benoît. 

0.  S.  B.  vir.  Abbatia  Montis  Majoris,  Saint-Pierre-de-Montmayour. 
fem.  Sanctus  Csesarius  Arelaten.,  Saint-Césaire  d'Arles. 

On  y  compte  de  plus  trois  collégiales  :  Sancta  Maria  Major,  N.-D.  de 
la  Major  à  Arles,  Saint-Laurent  du  Vallon,  et  N.-D.  de  Pamiers  à 
Beaucaire. 

Ulmetum,  YAumet,  et  Mologesium,  N.-D.  de  Mologèze,  abbayes  cis- 
terciennes, la  première  d'hommes,  la  deuxième  de  femmes,  étaient 
depuis  longtemps  réunies  à  d'autres  abbayes. 

Sainte-Glaire  d'Arles  paraît  s'être  éteinte  sur  place. 


ARAUSI0,    ORANGE 

Siège  épiscopal  très  ancien,  supprimé  en  1801,  rétabli  en  1817 
de  droit,  non  de  fait. 

Ce  diocèse  était  l'un  des  douze  qui,  sans  faire  partie  du  Clergé  de 
France,  contribuait  néanmoins  aux  subventions  extraordinaires  que  le 
Clergé  accordait  au  roi  de  France.  Il  avait  pour  circonscription  une 
principauté  dont  le  territoire,  enclavé  dans  la  France,  comme  toute  la 
province  d'Avignon,  ne  relevait  pas  du  royaume. 

72.  —  Jean-Jacques  D'OBEILH  (d'Aureil),  72e  évêque  d'Orange. 

Né  à  Moulins  en  Bourbonnais,  suivant  Gagnare  (Histoire  de  V église 
d'Autun),  Tresvaux,  etc.,  et  non  à  Munich  en  Bavière,  comme  dit  la 
Gallia  Christiana,  était  docteur  en  Sorbonne,  abbé  de  Montfort  en 
Bretagne,  quand  il  fut  nommé  évêque  d'Orange  en  1675,  par  Louis  XIV, 
alors  maître  de  la  principauté  ;  le  siège  était  vacant  par  la  mort  d'Albert 
Fabri,  Italien,  f  26  août  1674. 

Sacré  aux  Célestins  de  Paris,  août  1677,  Jean-Jacques  fit  beaucoup 
de  bien  à  son  diocèse,  rebâtit  le  palais  épiscopal. 


ÉVÊCHÉ  d'orange  39 


f  à  Moulins  (al.  Malines),  août  1720,  set.  ?  es.  43. 

73.  —  Louis-Armand  CHOMEL. 

Né  à  Paris  en  1688,  était  neveu  du  précédent,  fut  nommé  son 
coadjuteur  en  4719,  puis  son  successeur  en  4720. 

Sacré  le  25  juillet  4724,  évêque  d'Orange. 

Il  se  dévoua  pendant  l'épidémie  qui  suivit  la  peste.  Devint  infirme. 

Pourvu  d'une  abbaye,  il  se  démit  en  4734,  mais  survécut  50  ans. 
On  voit  son  nom  figurer  tout  ce  temps-là  dans  YAlmanach  royal. 

f  à  Paris,  25  mai  4780,  set.  92,  es.  60. 

74.  —  François-André  Roussel  DE  TILLY. 

Né  dans  le  diocèse  d'Autun  en  4686  (4695,  Almanach  royal  et 
Hugues  du  Tems). 

Nommé  évêque  d'Orange  en  4734. 

Sacré  le  47  février  4732,  il  déploya  beaucoup  de  talents,  de  vertus, 
de  ressources  dans  ses  entreprises  apostoliques  ;  réforma  les  Béné- 
dictines de  Caderousse. 

Démissionna  en  4774. 

f  30  juillet  4775,  œt.  80  (89),  es.  44. 

75.  —  Guillaume-Louis  DU  TILLET1,  dernier  évêque  d'Orange. 
Né  au  château  de  Montramé  en  Brie  le  24  janvier  (al.  février)  4729, 

descendait  de  Jean  du  Tillet,  greffier  civil  au  Parlement  de  Paris  en 
4570. 

Nommé  évêque  d'Orange  par  Louis  XVI,  mai  4774. 

Sacré  le  47  juillet  du  vivant  de  ses  deux  prédécesseurs. 

Il  prit  possession  en  personne,  résida,  fut  édifiant  et  très  charitable. 
«  Saint  prélat  »  dit  M?1'  Allou  dans  sa  Chronique  des  évêques  de  Meaux. 

Mais  député  aux  Etats  Généraux,  il  fut  des  premiers  de  son  ordre  à 
s'unir  au  Tiers.  Il  eut  le  tort  ensuite  de  résigner  son  mandat.  Son 
siège  étant  supprimé  par  la-  constitution  civile  du  clergé,  il  n'eut  à 
prêter  aucun  serment.  Il  se  retira  en  Brie. 

f  22  décembre  4794,  à  Blunay  près  de  Provins,  set.  65,  es.  26. 
(Mer  Allou  le  fait  mourir  à  Melz-sur-Seine). 

4.  Notice  biographique  sur  G. -L.  du  Tillet,  par  l'abbé  S.  Bonnel,  prêtre  de  la 
Congrégation  de  N.-D.  de  Sainte-Garde,  in-8.  Meaux,  Cochet,  1880. 


40  PROVINCE  D'ARLES 


ABBAYES  ATTRIBUEES  AU  DIOCESE  D'ORANGE 

QUOIQUE  SITUÉES  DANS  DES  DIOCÈSES  ÉTRANGERS 

0.  S.  B.  vir.  SS.  Andréas,  Martini  et  Caesarise  monasterium,  Saint- 
André-lès- Avignon. 
B.  M.   de  Sinanca,    N.-D.   de  Sinanque  (diocèse  de 
Gavaillon). 

ABBAYE   DU   DIOCÈSE    D'ORANGE 

0.  Gist.  fem.  S.  Petrus  de  Podio,  Saint-Pierre-du-Puy  ou  N.-D.  des 
Plants. 


MASSIL1A,  MARSEILLE 

Siège  épiscopal  fort  ancien,  qui  fut  cependant  supprimé  en  1801 , 
mais  rétabli  en  1817  de  droit  et  de  fait. 

Cf.  Fisquet,  France  pontificale,  Marseille  ;  1  vol.  in-8. 

72.  —  Jean-Baptiste  D'ESTAMPES,  72e  (75e)  évêque  de  Marseille. 

Transféré  de  Perpignan  1679-1680,  pour  remplacer  Toussaint  de 
Forbin-Janson,  qui  passait  à  Beauvais. 

Il  était  né  en  1629,  fils  de  Joseph,  marquis  d'Autry,  et  de  Louise  Le 
Grand.  Les  seigneurs  d'Autry  étaient  la  branche  cadette,  les  seigneurs 
de  Valençay,  la  branche  aînée  d'Estampes.  Docteur  de  Sorbonne,  Jean- 
Baptiste  d'Estampes  avait  été  sacré  évêque  de  Perpignan  en  1673  ;  il 
était  transféré  à  Marseille  depuis  moins  de  deux  ans,  quand  il  dut  faire 
partie  de  la  grande  Assemblée  de  1682.  Il  ne  s'y  fit  remarquer  par  rien 
d'extraordinaire. 

Il  mourut  subitement  au  bout  de  quelques  mois,  le  6  janvier  1684, 
aet.  55,  es.  9. 


ÉVÊCHÉ  DE   MARSEILLE  41 

73.  —  Charles-Gaspard-Guillaume  DE  VINTIMILLE  du  Luc. 

Né  le  15  novembre  1655,  au  château  du  Luc,  diocèse  de  Fréjus,  fils 
et  frère  de  militaires,  était  neveu  de  Jean  de  Vintimille  évêque  de 
Toulon,  1675-1682,  dont  il  fut  vicaire  général. 

Nommé  évêque  de  Marseille  le  27  juin  1684,  il  administra  comme 
vicaire  capitulaire  pendant  six  ans,  avec  une  sorte  de  bonne  foi,  que 
n'eurent  pas  tous  ses  collègues. 

Préconisé  le  21  janvier  1692,  il  se  fit  sacrer  le  25  mars  suivant  dans 
sa  cathédrale. 

Régulier,  pieux,  modéré  surtout,  il  mérita  par  là  de  monter  plus 
haut  et  de  vivre  longtemps. 

Transféré  à  Aix  le  1er  février-  30  avril  1708.  Cf.  Aix. 

Il  y  demeura  plus  de  30  ans,  et  ne  refusa  pas  de  monter  ensuite  sur 
le  siège  de  Paris.  Cf.  Paris. 

74.  —  Bernard-François  DE  POUDENX  de  Castjllon. 

Neveu  et  vicaire  général  de  François  de  Poudenx  à  Tarbes,  1692. 
Cf.  Tardes. 

Agent  général  du  Clergé,  1705. 

Nommé  évêque  de  Marseille  le  1er  février  1708,  il  fut  sacré  le  26  août 
au  noviciat  des  Jésuites  à  Paris,  par  Noailles. 

Arrivé  à  Marseille,  il  eut  à  peine  le  temps  de  se  montrer  à  son 
peuple  qu'éprouvaient  à  la  fois  la  guerre,  l'invasion,  l'hiver,  la  maladie. 

Saisi  de  douleurs  aiguës,  le  choléra  probablement,  le  pieux  évêque 
mourut  à  Marseille  le  19  janvier  1709,  aet.  ?  es.  1. 

75.  —  Henri-François-Xavier  DE  BELSUNCE  de  Castelmoron1, 
d'héroïque  mémoire. 

Né  le  4  décembre  1670,  au  château  de  la  Force,  en  Périgord,  il  était 
fils  d'Armand,  marquis  de  Belsunce  et  d'Anne  de  Caumont-Lauzun, 
protestants. 

Il  fut  baptisé  au  prêche,  devint  catholique  avec  ses  parents,  vers 
1685,  fut  ensuite  élève  des  Jésuites  à  Paris,  entra  dans  leur  noviciat, 
1689,  fit  ses  vœux  de  Scolastique  en  1691  et  devint  régent  au  collège 
d'Amiens. 

1.  Vie  de  Mar  Henri  de  Belsunce,  évêque  de  Marseille,  par  Dom  Théophile  Béren- 
gier,  bénédictin,  2  vol.  in-8.  Lyon  et  Paris,  Delhomme,  1887. 


42  PROVINCE  D'ARLES 


Mais  sorti  de  la  Compagnie  en  1701  à  cause  de  sa  santé,  il  étudia  la 
théologie  sous  les  Lazaristes  du  séminaire  d'Agen  ;  l'évêque  Jules 
Mascaron  lui  conféra  les  premiers  ordres.  Ayant  pris  le  bonnet  de 
docteur  à  Cahors,  il  reçut  la  prêtrise  à  Saintes,  1703,  évangélisa  un  an 
les  vassaux  de  sa  famille  ;  fut  nommé  vicaire  général  d'Agen  en  1704, 
par  l'évêque  F.  Hébert,  qui  l'emmena  avec  lui  dans  ses  visites  pasto- 
rales, lui  fit  donner  en  1706  l'abbaye  de  Chambons  (Poitiers),  et  le 
députa  à  Versailles  pour  faire  adoucir,  dit-on,  le  sort  des  Protestants  ! 

Nommé  évêque  de  Marseille,  le  5  avril  1709,  il  fut  sacré  à  Saint- 
Louis  des  Jésuites,  à  Paris,  par  Noailles,  et  partit  aussitôt  pour  son 
diocèse  qu'il  administra  suaviter  ac  fortiter  pendant  46  ans  consécutifs. 

On  connaît  son  héroïque  dévouement  pendant  la  peste  de  1720,  et 
sa  dévotion  au  Sacré  Cœur  de  Jésus. 

Nommé  évêque  duc  de  Laon,  17  octobre  1723,  il  refusa. 

Après  le  Concile  d'Embrun,  auquel  il  avait  assisté,  on  lui  proposa 
l'archevêché  de  Bordeaux,  1728  ;  il  refusa  encore. 

Il  n'accepta  l'abbaye  de  Saint-Arnould  de  Metz,  qu'en  résignant 
Montmorel  (Avranches). 

Il  fonda  le  collège  des  Jésuites  de  Marseille,  Collegium  Belsunceum, 
et  d'autres  maisons  religieuses  ;  favorisa  toutes  les  bonnes  œuvres. 

D'une  orthodoxie  irréprochable  et  militante,  il  combattit  les  Jansé- 
nistes, les  Gallicans,  les  prétendus  philosophes  par  sa  parole  et  ses 
écrits  ;  en  retour,  il  eut  beaucoup  à  en  souffrir. 

Clément  XII  le  décora  du  Pallium,  1735. 

f  près  de  Marseille,  dans  la  maison  de  campagne  du  Collège  des 
Jésuites,  le  4  juin  1755,  set.  85,  es.  46,  doyen  des  évêques  de  France. 

La  statue  que  les  Marseillais  ont  érigée  à  Belsunce  est  glorieuse  pour 
sa  mémoire,  moins  cependant  que  la  consécration  de  la  ville  au  Sacré- 
Cœur,  dont  il  eut  l'initiative  et  que  renouvelle  annuellement  l'élite  de  la 
population. 

—  F.  R.  DE  VILLENEUVE,  nommé  évêque  de  Marseille,  17  octobre 
1723,  le  même  jour  que  Belsunce  était  nommé  évêque  duc  de  Laon,  mais 
écarté  par  le  refus  de  Belsunce,  fut  nommé  évêque  de  Viviers.  Cf.  Viviers. 

Il  n'y  eut  pas,  que  nous  sachions,  d'évêque  nommé  à  Marseille  en 
1728,  quand  l'archevêché  de  Bordeaux  fut  proposé  à  Belsunce. 


76.  —  Jean-Baptiste  DE  BELLOY. 


ÉVÊCHÉ  DE  MARSEILLE  43 


Transféré  de  Glandève,  fin  juin  -  4  août  1755.  Cf.  Glandève. 

Il  assistait  à  la  fameuse  assemblée  du  clergé,  4755,  député  pour  la 
province  d'Embrun,  et  s'y  montrait  bon  Feuillant,  quant  on  apprit  la 
mort  de  Belsunce.  Présenté  aussitôt  par  le  cardinal  de  La  Rochefou- 
cauld au  roi  pour  l'évêché  de  Marseille,  Belloy  fut  nommé  et  reçut  ses 
bulles  cette  même  année. 

Arrivé  à  Marseille,  «  il  apaisa  les  agitations  causées  par  le  zèle  de  son 
prédécesseur  »,  satire  amère  d'un  panégyriste  maladroit.  Ce  qui  est  plus 
vrai,  c'est  que  l'évêque  continua  sans  effort  les  œuvres  commencées. 
Il  ne  se  compromit  pas  en  1762,  dans  l'affaire  des  Jésuites,  qu'il 
justifia  cependant.  11  fit  chanter  le  Te  Deum  quatre-vingt-dix-neuf  fois 
sous  Louis  XV,  dont  il  confia  l'oraison  funèbre  à  un  Oratorien. 

On  peut  signaler  en  lui  d'autres  actes  de  faiblesse,  tout  en  louant  ses 
incontestables  vertus. 

Le  siège  de  Marseille  ayant  été  supprimé  par  la  Constitution  civile 
du  Clergé  en  1791,  Belloy  protesta,  puis  se  retira  dans  son  pays  natal, 
vécut  tranquille  à  Chambly  (Oise)  pendant  la  Terreur. 

Il  fut  le  premier  à  donner  sa  démission  au  Pape,  21  septembre  1801  : 
bon  exemple  qui  fut  suivi  par  la  majorité  des  prélats  survivants. 

Nommé  archevêque  de  Paris,  9  avril  1802,  et  institué  aussitôt  par  le 
cardinal  légat,  il  prit  possession  le  12,  présida  à  Notre-Dame  de  Paris 
la  magnifique  cérémonie  du  18  avril  (28  germinal),  organisa  les 
paroisses,  les  pourvut  de  pasteurs  en  faisant  une  part  large,  trop  large 
assurément,  aux  anciens  constitutionnels. 

Il  fut  créé  cardinal  en  1803. 

f  à  Paris,  dans  l'archevêché,  10  juin  1808,  set.  99,  es.  57,  card.  6. 


ABBAYES  DU  DIOCÈSE  DE  MARSEILLE 

O.  S.  B.  vir.  S.  Victor  Massil.,  Saint-Victor  de  Marseille1. 
fem.  S.  Salvator,  Saint-Sauveur. 

0.  Cist.  fem.  Mons  Sionis,  Mont  de  Sion. 

Il  y  avait  à  Marseille,  outre  ces  abbayes,  beaucoup  de  couvents,  de 

1.  La  commende  de  Saint-Victor,  copieuse  et  très  recherchée,  était  en  économats 
avant  la  fin  du  XVIII»  siècle. 


PROVINCE  D'ARLES 


communautés,  d'hôpitaux,  de  collèges,  dont  on  peut  voir  l'énuméra- 
tion  dans  le  Gallia  Christiana  ou  dans  Hugues  du  Tems. 


TELO  MARTIUS,  TOLO,  TOULON 

Siège  épiscopal  ancien,  supprimé  en  1801  et  non  rétabli. 
Cf.  Fisquet,  France  pontificale,  Fréjus  et  Toulon. 

61.  —  Jean  DE  VINT1MILLE  du  Luc,  61*  évêque. 

Transféré  de  Digne,  1675-1676,  pour  remplacer  Louis  de  Forbin 
d'Oppède,  f  29  avril  1675. 

Né  au  château  du  Luc,  diocèse  de  Fréjus,  il  était  fils  de  Magdelon  et 
de  Marguerite  de  Vins,  oncle  de  Charles-Gaspard-Guillaume,  dont  il  fit 
son  vicaire-général  et  qu'il  ne  vit  pas  évêque  de  Marseille,  etc.  Il  avait 
été  prévôt  de  Riez  pendant  36  ans,  puis  doyen  de  Tarascon,  grand 
archidiacre  d'Avignon  avant  1669;  sacré  évêque  de  Digne,  21  sep- 
tembre 1670. 

Transféré  à  Toulon,  il  résida  fidèlement,  ne  sortit  que  pour  assister 
à  l'assemblée  de  1682  ;  venait  de  rentrer  à  Toulon. 

Y  est  f  le  15  novembre  1682,  set.  ?  es.  13,  «  laissant  une  mémoire 
digne  d'une  vénération  éternelle  »  dit  Moréri,  ou  son  continuateur, 
Goujet,  suspect. 

62.  —  Armand-Louis  Bonnin  DE  CHALUGET. 

Né  en  Bretagne. 

Fils  de  François,  comte  de  Morveau. 

Abbé  des  Vaux-de-Cernay,  1673. 

Nommé  évêque  de  Toulon,  1684,  il  gouverna  huit  ans  comme  vicaire 
capitulaire,  avec  la  plus  entière  bonne  foi. 

Ne  fut  sacré  que  le  25  mars  1692. 

Donna  un  catéchisme,  des  statuts  synodaux,  des  mandements  pour 
défendre  la  saine  doctrine. 

Saint  et  courageux  évêque.  Une  inscription  patriotique  rappelle  ce 


ÉVÊGHÉ   DE  TOULON  45 


qu'il  fit  en  1708,  quand  la  Provence  fut  envahie  par  le  duc  de  Savoie, 
Victor  Amédée. 

Armand o   Ludovico 
bonnin  de  chalucet, 

Quod 

Urbe  terra  marique 

A  Germanis  ,  Anglis  ,  Batavis  et  Sabaudil  obsessa, 

inter  missiles  hostium  ignes 

Et  disject^:  domus  ruinas 

Intrepidus, 

Optimates  Gonsilio  et  exemplo  firmavit 

Plebem  frumento  et  pecunia  juvit  ; 

gonsules 

Et  givitas  Tolonensis 

post  depulsos  hostes 

Grati  animi 

monumentum 

p  p. 

M  D  GG  VIII 

Ce  digne  prélat  f  à  Toulon,  août  1712,  set.  ?  es.  21,  regretté  de  tous, 
principalement  des  pauvres. 

63.  —  Louis-Pierre  DE  LA  TOUR  DU  PIN  Montauban. 

Issu  de  l'illustre  famille  dauphinoise  qui  avait  donné  et  devait  donner 
encore  à  la  France,  à  l'Eglise  et  à  la  religion  de  Malte  plusieurs 
hommes  distingués,  Louis-Pierre,  était  comte  de  Lyon,  docteur  en 
théologie,  abbé  de  Saint-Guillem  (Lodève),  1698. 

Ayant  été  nommé  évêque  de  Toulon,  1712,  il  fut  sacré  le  6  novembre 
à  Lisieux,  encore  sous  Léonor  de  Gouyon  de  Matignon.  Il  se  dévoua 
pendant  la  peste  ;  fut  grand  ami  de  Belsunce  et  des  Jésuites,  écrivit  un 
mémoire  en  faveur  du  P.  Girard.  Aussi  fut-il  particulièrement  haï  des 
Jansénistes. 

f  à  Toulon,  12  septembre  1737,  aet.  ?  es.  25. 

64.  —  Louis-Albert  JOLY  DE  GHOIN. 

Né  h  Bourg-en-Bresse,  le  22  janvier  1702,  élève  des  Jésuites  et  des 


46  PROVINCE  D'ARLES 


Sulpiciens,  doyen  de  Nantes,  vicaire -général  de  l'orthodoxe  Sanzay, 
évêque  de  Nantes. 

Nommé  évêque  de  Toulon,  1737,  sacré  le  1er  juin  1738,  prévôt  de 
Pignans,  1739. 

Réforma  le  Catéchisme  de  Chalucet,  publia  un  Rituel  qui  est  devenu 
célèbre  et  dans  lequel  est  sagement  mitigé  le  rigorisme  qui  était  alors 
à  la  mode  dans  le  clergé  de  France. 

f  à  Toulon  le  16  avril  1759,  set.  58,  es.  11. 

65.  —  Alexandre  DE  LASCARIS  de  Vintimille. 

Né  dans  le  diocèse  de  Marseille  en  1721. 

Abbé  de  Figeac  (Cahors)  1749. 

Fut  nommé  évêque  de  Toulon  en  1759,  après  la  mort  du  cardinal  de 
La  Rochefoucauld,  mais  quand  dominait  plus  que  jamais  le  parti 
Feuillant.  Il  se  fit  sacrer  le  12  septembre  de  la  même  année.  On  se 
demande  ce  qu'il  a  fait  en  1762  et  plus  tard. 

f  en  1785,  set.  64,  es.  26. 

66.  —  Elléon  DE  CASTELLANE-Mazangues,  dernier  évêque  de 
Toulon. 

Etait  né  en  Provence  le  11  juin  1746,  d'une  branche  de  la  famille 
bien  connue  de  Castellane. 

Nommé  évêque  de  Toulon  en  1786,  sacré  le  13  août. 

Emigré  en  Italie,  il  essaya  de  rentrer  à  Toulon  sous  la  protection  des 
Anglais  et  des  Espagnols,  1793  ;  mais  il  fut  bientôt  forcé  de  se  retirer. 

Il  refusa  sa  démission  en  1801 .  Mais  on  lui  pardonne  volontiers  cette 
faute,  quand  on  apprend  qu'il  est  mort,  en  1806,  à  Udine,  en  soignant 
les  blessés,  33t.  60,  es.  20. 


ABBAYE  DU  DIOCÈSE  DE  TOULON 

Il  n'y  avait  qu'une  abbaye  de  femmes,  Almanarra,  0.  Cist.  Lama- 
nare  ou  Hyères.  Il  y  avait  de  plus  la  collégiale  d'Hyères. 


ÉVÊCHÉ  DE  SAINT-PAUL-TROIS-CHATEAUX  47 


TRICASTINI,  ST-PAUL-TROIS-GHATEAUX 

Siège  très  ancien,  supprimé  en  1801,  n'a  pas  été  rétabli. 

Saint-Paul-Trois-Châteaux  n'est  plus  aujourd'hui  qu'un  simple  doyenné 

rural  du  diocèse  de  Valence. 

88.  —  Louis  AUBE  DE  ROQUEMARTINE,  88*  (85°)  évêque  de  Saint- 
Paul-Trois-Châteaux. 

Transféré  de  Grasse,  2  novembre  1680-17  mars  1681,  Luc  d'Aquin 
étant  aux  mêmes  dates  transféré  à  Fréjus. 

Fils  d'André,  marquis  de  Roquemartine  et  de  Marie  de  Tinelis  de 
Gastelet,  nobles  Provençaux, 

Louis  Aube  était  né  à  Arles,  le  9  décembre  1630  ;  fut  prévôt  d'Arles, 
1650. 

Nommé  évêque  de  Grasse,  septembre  1675,  il  fut  sacré  le  26  février 
1677  par  le  coadjuteur  d'Arles. 

Devenu  évêque  de  Saint-Paul-Trois-Châteaux,  il  fit  composer  par  le 
Père  L.  Bouquin,  0.  P.,  savant  et  pieux  controversiste,  les  Instruc- 
tions chrétiennes  et  orthodoxes  en  forme  de  Catéchisme,  in-12,  1686  et 
1693.  Il  garda  la  Prévôté  d'Arles  jusqu'en  1704;  cette  dignité  resta 
ainsi  aux  Aube  près  de  deux  siècles.  Il  répara  son  église  cathédrale, 
y  établit  un  théologal,  fit  fleurir  la  discipline  dans  son  clergé. 

f  mars  1714,  set.  84,  es.  37,  fort  regretté. 

89.  —  Joseph  MAUREL  DE  CHAFFAUT. 

Né  en  1658  en  Provence,  était  conseiller-clerc  au  Parlement  de  Pro- 
vence et  vicaire  général  de  l'archevêque  d'Aix,  quand  il  fut  nommé  par 
le  roi  Louis  XIV,  le  1er  avril  1714,  évêque  de  Saint-Paul-Trois-Châteaux, 
il  se  fit  sacrer  le  26  août  à  Aix,  par  l'archevêque  Vintimille,  qu'assis- 
taient Belsunce,  de  Marseille  et  La  Tour  du  Pin,  de  Toulon. 

Cet  évêque  eut  à  peine  le  temps  de  se  faire  connaître. 

f  10  mars  1717,  aet.  59,  es.  3. 

90.  —  Claude-Joseph-Ignace  DE  SIMIANE  de  Gordes  d'Esparron. 
Né  dans  le  diocèse  de  Carpentras,  2  juillet  1679,  doyen  de  Saint- 
Agricole  d'Avignon,  abbé  de  Saint-Pierre-sur-Dives  (Séez). 


48  PROVINCE  D'ARLES 


Nommé  évêque  de  Saint-Paul-Trois-Châteaux  par  le  Régent  en  1717, 
il  obtint  ses  bulles  sans  retard,  n'ayant  pas  été  présenté  par  Noailles.  Il 
se  fit  sacrer  par  l'archevêque  d'Arles,  son  métropolitain,  Forbin-Janson, 
qu'il    prit  pour  modèle.   Il   favorisa  les  dames  du  Saint-Sacrement. 

S'étant  démis  de  son  évêché  en  1743,  il  se  retira  dans  son  abbaye  de 
Saint-Pierre-  sur-Dives . 

G'est-là  qu'il  mourut  le  7  décembre  1767  (alias,  février  1768),  set.  8 
ou  89,  es.  50. 

91.  —Pierre-François-Xavier  de  Reroul  DE  LAMBERT,  91e  et 

dernier  évêque  de  Saint-Paul-Trois-Châteaux. 

Né  à  Aix  en  1704,  était  vicaire  général  et  officiai  d'Aix,  quand  il  fut 
nommé  évêque  de  Saint-Paul-Trois-Châteaux  en  1743,  sacré  le  17 
février  1744,  il  fit  preuve  de  hautes  vertus. 

Réclama  énergiquement  en  faveur  des  Jésuites  le  19  octobre  1761  et 
défendit  ensuite  les  autres  ordres  religieux. 

Voyant  son  siège  supprimé,  sans  l'assentiment  du  Souverain  pontife, 
il  protesta  et  demeura  à  son  poste  jusqu'à  sa  mort,  qui  ne  tarda  pas. 

f  13  mars  1791,  aet.  87,  es.  45. 


ABBAYE  DU  DIOCÈSE  DE  St-PAUL-TROTS-CHATEAUX 

0.  Cist.  vir.  Aqua  bella,  seu  Vallis  honesta,  Aiguebelle,  abbaye  réta- 
blie et  florissante  de  nos  jours. 


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AVENIONENSIS  PROVINCIA 

PROVINCE    D'AVIGNON 


Cette  province  comprend  quatre  sièges.  Le  siège  archiépiscopal, 
Avenionen.  Avignon;  trois  sièges  épiscopaux:  Garpentoracten.  Carpen- 
tras  ;  Gabellicen.  seu  Cavallionen.  Cavaillon  ;  Vasionen.  Vaison. 

C'est  la  province  la  moins  étendue  en  territoire  de  toute  la  Gaule. 
Elle  n'est  du  reste  devenue  une  province  distincte  de  Vienne  et  d'Arles 
que  depuis  le  21  novembre  1475,  xi  kalendas  decembris,  date  de  la 
bulle  de  Sixte  IV. 

Le  territoire  de  cette  province  étant  du  domaine  pontifical,  les  arche- 
vêques et  les  évoques  ne  sont  pas  nommés  par  le  roi  de  France,  mais 
directement  par  le  Souverain  Pontife,  qui  délègue  assez  souvent  l'auto- 
rité civile  soit  à  l'archevêque,  soit  à  l'un  des  évêques. 

Quoique  ces  prélats  ne  fissent  point  partie  du  Clergé  de  France,  que 
leurs  noms  ne  se  trouvent  inscrits  qu'exceptionnellement  dans  YAlma- 
nach  royal  et  que  la  plupart  d'entre  eux  fussent  Italiens,  nous  n'hésitons 
pourtant  pas  à  dresser  ici  le  catalogue  des  archevêques  d'Avignon  et  des 
évêques  suffragants,  qui  étaient  en  contact  continuel  avec  la  France.  Les 
auteurs  de  la  Gallia  Christiana  Font  fait,  bien  imparfaitement  il  est  vrai, 
jusqu'à  l'an  1715.  Hugues  du  Tems  est  moins  incomplet  et  plus  récent. 
Nous  avons  eu  heureusement  d'autres  documents.  Outre  M.  l'abbé 
Granget,  dont  nous  allons  citer  l'ouvrage  et  avec  qui  nous  avons 
été  en  relation,  nous  devons  mentionner  avec  reconnaissance  M.  l'abbé 
Fer-Duclaux,  de  Carpentras,  qui  a  mis  à  notre  disposition  avec  une  grâce 
charmante  les  précieuses  notes  qu'il  avait  recueillies  sur  son  pays. 

Nous  ne  donnons  pas  la  série  des  légats  et  des  vice-légats,  qu'on 
peut  voir  au  besoin  dans  la  Gallia  Christiana  jusqu'à  1708. 

Cf.  Gallia  Christiana,  1. 1.  —  Hugues  du  Tems,  op.  cit.,  t.  IL  —  Granget  (l'abbé), 
Histoire  du  diocèse  d'Avignon  et  des  anciens  diocèses  dont  il  est  formé  ;  2  vol.  in-8  ; 
Avignon,  18C2.  —  Nouguier,  Histoire  des  Evêques  d'Avignon. 

4 


50  PROVINCE  D'AVIGNON 


AVENIO.    AVIGNON 

11.  —  François-Marie  TARUGI,  onzième  archevêque,  était  général 
de  l'Oratoire  de  Saint-Philippe-de-Néri,  quand  il  fut  nommé  archevêque 
d'Avignon  par  Clément  VIII  en  1593  ;  il  fut  créé  cardinal  en  1596  et 
transféré  à  Sienne  le  15  septembre  1597. 

f  à  Rome,  11  juin  1608,  âgé  de  84  ans.  Il  fut  déposé  dans  la  même 
tombe  que  Baronius,  son  confrère. 

12.  —  Jean-François  BORDINI,  transféré  de  Cavaillon  en  1597, 
accueillit  dans  Avignon  la  nouvelle  reine  de  France,  Marie  de  Médicis, 
1600,  assista  à  la  sainte  mort  du  Vénérable  César  de  Bus,  15  avril  1607, 
propre  jour  de  Pâques.  Etant  oratorien,  il  avait  composé  l'excellent 
ouvrage  intitulé  :  Vitse  Romanorum  Pontificum. 

f  en  1609. 

13.  —  Frère  François-Etienne  DULCI,  0.  P.,  natif  d'Orvieto, 
prieur  du  couvent  de  la  Minerve  à  Rome,  examinateur  des  évêques 
nommés,  fut  désigné  par  Paul  V  pour  le  siège  d'Avignon,  dont  il  prit 
possession  en  1610.  Il  y  reçut  magnifiquement  Louis  XIII  en  1622  et 
mourut  en  1624. 

14.  —  Mario  FILONARDI,  désigné  archevêque  en  1624,  fut  en 
même  temps  vice-légat  d'Avignon  et  du  Comtat  Venaissin.  Envoyé  par 
Urbain  VIII  comme  nonce  en  Pologne,  1643,  il  vint  mourir  à  Rome, 
août  1644. 

15.  —  Bernard  PINELLI,  Théatin,  nommé  par  Innocent  X  arche- 
vêque et  vice-légat  d'Avignon,  ne  remplit  pas  longtemps  cette  double 
charge  ;  il  mourut  en  effet  le  18  janvier  1646. 

16.  —  César  ARGELLI,  Bolonais,  ancien  auditeur  de  la  ville  et  du 
comtat  d'Avignon,  sacré  archevêque  à  Rome  le  12  mai  1647,  fit  son 
entrée  solennelle  dans  sa  ville  épiscopale.  Mais  il  mourut  le  30  juillet 
1648,  des  suites  d'une  chute,  âgé  de  74  ans. 

17.  —  Dominique  MARINI,  sacré  archevêque  d'Avignon  à  Rome  le 


ARCHEVÊCHÉ    D'AVIGNON  51 


14  avril  1649,  fit  son  entrée  solennelle  le  11  juillet.  Il  fonda  une  chaire 
de  théologie  dans  l'Université  d'Avignon  pour  l'exposition  de  Saint- 
Thomas,  et  lui-même  donna  en  quatre  volumes  un  savant  commentaire 
de  la  Somme,  Lyon,  1668. 
f  à  Avignon,  20  juin  1669,  eet.  76,  es.  21. 

18.  —  Azon  ARIOSTI,  natif  de  Bologne,  nommé  par  Clément  IX, 
archevêque  d'Avignon,  fut  sacré  le  22  septembre  1669.  Il  exerça  en 
même  temps  la  charge  de  vice-légat. 

f  18  novembre  1672. 

19.  —  Frère  Hyacinthe LIBELLI,  0.  P.,  19e  archevêque,  98e  évêque 
d'Avignon. 

Né  à  Gittà  di  Castello  en  Ombrie,  1616,  entra  chez  les  Frères 
Prêcheurs,  devint  orateur,  écrivain  et  professeur  distingué,  enfin 
maître  du  sacré  Palais.  Nommé  archevêque  d'Avignon  pour  remplacer 
Azon  Ariosti  de  Bologne,  qui  était  mort  le  18  novembre  1672,  il  fut 
sacré  le  4  janvier  1673,  prit  possession  par  procuration  le  21  féyrier, 
arriva  14  mai.  Il  était  en  même  temps  vice-légat.  Fidèle  à  la  résidence 
et  aux  devoirs  de  sa  charge,  il  fit,  26  mars  1674,  la  translation  des 
reliques  de  saint  Benezet,  obtint  un  Avent  et  un  Carême  du  vénérable 
Père  Antoine,  0.  P.  et  réformateur  du  Thor.  Assista,  28  février  1678,  à 
la  sainte  mort  de  Magdeleine  Maselli,  fondatrice  de  la  Miséricorde. 
Il  avait  été  un  bon  religieux,  et  fut  un  digne  prélat. 

f  à  Avignon,  23  octobre  1684,  aet.  68,  es.  12. 

20.  —  Alexandre  de  MONTECATINO. 

Issu  des  comtes  de  son  nom,  il  était  procureur  général  des  Char- 
treux à  Rome,  quand  Innocent  XI  le  nomma  archevêque  d'Avignon, 
6  avril,  1686.  Il  fut  sacré  le  26  mai,  prit  possession  par  procureur  le 
11  juin,  arriva  simplement  le  15  octobre,  fit  son  entrée  solennelle 
monté  sur  une  mule  blanche  le  17  novembre.  Il  reçut  encore  d'Inno- 
cent XI  plusieurs  dignités  honorifiques,  dont  il  ne  jouit  pas  longtemps. 

f  à  Avignon,  le  6  octobre  1689,  aet.  ?  es.  4. 

21.  —  Laurent  FIESCHI  (de  Flisco). 

Né  à  Gênes,  21  mai  1642,  des  comtes  de  Savagna,  fut  d'abord  gou- 


52  PROVINCE  D'AVIGNON 


verneur  de  différentes  villes  de  l'Etat  ecclésiastique,  puis  secrétaire  de 
la  Congrégation  des  Rites. 

Nommé  archevêque  et  vice-légat,  4690,  par  Alexandre  VIII,  il  prit 
possession  par  procureur  le  8  septembre,  n'arriva  que  le  30  mai  1691. 

Clément  XI  l'envoya  en  1704  comme  nonce  extraordinaire  près  du 
roi  Louis  XIV.  C'est  grâce  à  cet  archevêque  qu'en  1705  le  séminaire 
Saint-Charles  de  la  Croix  fut  agrégé  à  la  Compagnie  de  Saint-Sulpice. 
Cette  même  année  Laurent  Fieschi  fut  transféré  à  l'archevêché  de 
Gênes,  sa  patrie  ;  il  fut  créé  cardinal  le  17  mai  1706. 

f  à  Gênes,  le  1er  mai  1726,  set.  84,  es.  36,  card.  20. 

22.  —  François-Maurice  GONTERIO  (de  Gonteriis). 

Né  1658.  à  Turin,  des  marquis  de  Cavaillac,  il  eut  d'abord  à  gouver- 
ner plusieurs  villes  ou  provinces  de  l'Etat  ecclésiastique. 

Sacré  archevêque  d'Avignon  le  21  septembre  1705,  il  prit  possession 
par  procureur  le  25  septembre,  arriva  sans  cérémonie  le  6  mai  1706, 
il  fut  deux  fois  vice-légat,  répara  le  palais  archiépiscopal,  encouragea 
toutes  les  œuvres  de  zèle  ;  assembla  un  synode  le  18  mai  1712  ;  tint 
son  concile  provincial  le  1er  septembre  1725  ;  s'était  montré  admirable 
de  dévouement  pendant  la  peste,  1720-1721. 

f  à  Avignon  en  1742,  set.  84,  es.  37.  Enterré  dans  la  cathédrale. 

23.  —  Joseph  de  Guyon  de  CROCHANS. 

Transféré  de  Cavaillon,  2  juin   1742.   Cf.   Cavaillon. 

Il  fit  son  entrée  solennelle  à  Avignon  le  17  décembre.  Dès  le  23  juin 
1743,  il  publia  un  mandement  contre  une  association  secrète  La  Félicité 
où  l'on  recevait  les  hommes  et  les  femmes  avec  des  cérémonies  indé- 
centes ou  frivoles.  Cette  association  était  sans  doute  une  ramification 
de  la  franc-maçonnerie. 

Joseph  de  Crochans  était  assistant  au  trône  pontifical. 

f  à  Avignon,  le  23  septembre  1756,  set.  83,  es.  46.  Enterré  à  la 
cathédrale. 

24.  —  François-Marie  de  MANSI. 

Transféré  de  Cavaillon,  en  décembre  1756.  Cf.  Cavaillon. 
Il  prit  possession  en  1757. 

Fut  vice-légat  1760, 1766  et  1774,  recueillit  les  Jésuites  expulsés  de 
France,  1764  ;  mais  ces  religieux  furent  chassés  par  suite  de  l'occupa- 


ARCHEVÊCHÉ    D'AVIGNON  53 


tion  française.  Comme  l'archevêque  s'était  soumis  aux  Français,  il  fut 
disgracié  et  même  exilé  par  le  pape.  Mais  réintégré  dans  son  siège  et 
sa  vice-légation,  il  n'eut  plus  de  désagrément  que  du  côté  de  Malière, 
son  indigne  vicaire-général. 
f  à  Avignon,  le  5  novembre  1774,  set.  80,  es.  32. 

25.  —  Jean  -  Charles  -  Vincent  -  Gaspar  -  Constantin  -  Antoine 
GIOVIO. 

Né  le  5  avril  4729,  à  Pérouse,  «  d'une  famille  noble  de  Césène  »,  s'il 
faut  en  croire  Nouguier,  il  fut  nommé  archevêque  d'Avignon,  1775, 
par  Pie  VI  ;  il  prit  possession  par  procureur  le  15  février  4776,  arriva 
le  6  novembre. 

Il  devint  infirme  peu  après  et  habita  dès  lors  Villeneuve-lès-Avignop. 

En  1791,  il  protesta  contre  l'intrusion  de  Malière  dans  la  charge  de 
vicaire-cap itulaire  d'un  siège  qui  n'était  pas  vacant  ;  puis  il  se  retira. 

f  à  Rome,  le  12  octobre  1793,  œt.  65,  es.  18. 

N.B.  —  Nouguier  le  fait  mourir  à  Césène  en  1797  :  erreur. 


ABBAYES  DU  DIOCÈSE  D'AVIGNON 

0.  S.  B.  vir.  Nobile  SS.  Andrese,  Martini  et  Cassarise  monasterium 
in  Monte-Andaone,  Monastère  noble  de  Villeneuve-lez- 
Avignon. 
fem.  Abbatia  S.  Laurentii,  Saint-Laurent  d'Avignon,  abbaye 
en  règle  ;  abbesses  triennales. 
Monasterium  S.  Honorati,  Saint-Honorat  de  Tarascon. 
0.  Cist.  fem.  S.  Catharina  Avenionensis,  Sainte-Catherine  d'Avignon, 
abbaye  en  règle  ;  abbesses  triennales . 


COLLÉGIALES  DU  DIOCÈSE 

On  en  compte  huit  :  Saint- Agricole,  Saint-Didier,  Saint-Geniès,  Sainte- 
Madeleine,  Notre-Dame  la  principale,  Saint-Pierre,  Saint-Symphorien, 
Villeneuve. 


54  PROVINCE  D'AVIGNON 


CARPENTORACTE,  CARPENTRAS 

Ville  ancienne,  Carpentras  était  le  siège  d'un  évêché  en  même  temps 
que  le  chef-lieu  du  Gomtat  Venaissin. 

Cf.  Les  Évêques  de  Carpentras,  étude  historique,  par  Jules  de  Terris,  1  vol. 
gr.  in-8,  Avignon,  Séguin,  1886. 

80.  —  Gaspard  de  LASGARIS,  80e  évêque  de  Carpentras. 

Né  au  Castelar,  était  fils  de  Claude,  comte  de  Vintimille,  et  de 
Camille  Lascaris,  avait  été  vice-légat  d'Avignon,  1659-1664. 

Nommé  le  28  septembre  1665,  par  Alexandre  VII,  évêque  de  Carpen- 
tras, dont  le  siège  vaquait  depuis  1661,  année  où  était  mort  Louis  de 
Fortia  de  Monréal,  il  fut  sacré  à  Rome  le  4  octobre  1665,  prit  possession 
par  procureur  le  23.  Mais  il  vint  aussitôt  et  résida  fidèlement  jusqu'à 
sa  mort. 

f  à  Carpentras,  le  6  décembre  1684,  set.  ?  es.  20.  Enterré  à  la 
cathédrale. 

81.  —  Marcel,  cardinal  DURAZZO. 

Né  à  Gênes,  le  6  mars  1630,  fut  gouverneur  de  villes  ou  de  provinces 
ecclésiastiques  ;  archevêque  de  Chalcédoine,  en  1670,  il  fut  vice-légat 
d'Avignon,  1672,  nonce  en  Portugal,  1573,  en  Espagne,  1684. 

Gréé  cardinal  par  Innocent  XI,  2  septembre  1686,  il  fut  pourvu  du 
siège  de  Carpentras,  1687,  n'arriva  que  le  26  août  1690. 

Transféré  au  siège  de  Spolette  1691,  il  eut  la  légation  de  Bologne, 
devint  finalement  évêque  de  Faenza,  où  il  est 

f  27  avril  1710,  set.  80,  es.  40,  card.  24. 

82.  —  Laurent  BUZZI  (Butius). 

Patrice  Romain,  exerça  les  fonctions  de  gouverneur  dans  plusieurs 
provinces. 

Nommé  et  sacré  évêque  de  Carpentras  en  1691,  il  remplit  fidèlement 
et  pieusement  ses  devoirs  de  pasteur.  C'est  lui  qui  a  donné  le  beau 
tableau  de  saint  Laurent,  qu'on  voit  encore  à  la  cathédrale,  et  qui  fit 
exécuter  par  Bernus  la  superbe  gloire  en  bois  doré  qui  orne  l'abside. 

f  à  Carpentras,  le  22  avril  1710,  set.,  76,  es.  19. 


ÉVÊGHÉ  DE  CARPENTRAS  55 

83.  —  François-Marie  ABBATI. 
Transféré  de  Rieti,  1710. 

Etait  né  à  Pesaro,  13  janvier  1660,  cousin  du  pape  Clément  XI,  avait 
été  auditeur  du  nonce  en  Portugal  et  à  Vienne,  fut  recteur  du  Comtat, 
depuis  le  17  février  1702  jusqu'en  1706,  sacré  évêque  de  Rieti  en  1707, 
il  accepta  sa  translation  à  Garpentras  1710,  vint  prendre  possession, 
administra  bien,  mais  il  dut  plaider,  pour  se  faire  rendre  justice.  Il  fut 
large  avec  La  Motte,  le  futur  évêque  d'Amiens,  son  diocésain  et  envers 
les  pauvres  :  «  Vivens  aluit  pauperes,  moriens  heredes  fecit,  »  lit-on 
sur  sa  tombe. 

f  à  Garpentras,  le  22  avril  1735,  set.  75,  es.  28. 

84.  —  Joseph-Dominique  d'INGUIMBERT  (dom  Malachie,  strict. 
Obs.  Cist.)  * 

Né  à  Garpentras,  26  août  1683,  entra  chez  les  Dominicains  1698, 
étudia  à  Paris,  reçut  le  bonnet  de  docteur  en  théologie,  enseigna  la 
théologie  à  Pise.  Mais  frappé  de  la  mort  d'un  ami,  et  voulant  fuir  les 
honneurs  qui  l'attendaient  dans  son  ordre,  il  se  rendit  à  Buon  Solazzo, 
près  Florence,  y  embrassa  la  stricte  observance  de  Gîteaux,  fut  pour- 
tant forcé  d'accepter  la  crosse  abbatiale. 

Devenu  bibliothécaire  du  cardinal  Corsini,  conseiller  du  Saint-Office, 
archevêque  titulaire  de  Theodosiopolis,  sous  Clément  XII,  il  se  sentit 
en  butte  aux  jalousies  italiennes,  qui  lui  firent  accepter  volontiers  le 
siège  de  Garpentras,  sa  ville  natale,  le  11  mai  1735. 

Il  y  résida  fidèlement,  y  mena  une  vie  mortifiée  et  ne  laissa  pas  que 
d'être  zélé,  charitable,  magnifique  même.  Il  bâtit  un  bel  hôpital,  où  il 
établit  les  sœurs  hospitalières,  agrandit  la  villa  Saint-Félix  pour  la 
retraite  des  prêtres,  dressa  près  de  son  palais  une  vaste  bibliothèque 
avec  un  médaillier  et  une  galerie  de  tableaux.  Tint  un  synode  célèbre 
1756. 

f  à  Carpentras,  le  6  septembre  1757,  set.  74,  es.  25. 

Son  corps  repose  sous  un  mausolée  dans  la  chapelle  de  son  hôpital. 
Le  P.  Magy,  S.  J.,  prononça  son  oraison  funèbre  qui  a  été  imprimée. 
Une  statue  en  bronze  lui  a  été  érigée  sur  la  place  de  l'hôpital,  M.  de 
Jocas  étant  maire  de  Carpentras  en  1858. 

1.  Cf.  Vie  de  dom  Malachie  d'Inguimbert,  archevêque-évêque  de  Carpentras,  par 
dom  Théophile  Bérengier  ;  grand  in-8.  Avignon,  1888. 


56  PROVINCE  D'AVIGNON 


Nous  possédons  d'Inguimbert  entre  autres  ouvrages  :  1°  Spécimen 
catholicx  veritaiis  ;  2°  La  vie  de  Rancé  en  latin  et  en  italien  ;  3°  La  vie 
de  Barihèlemi  des  Martyrs. 

85.  —  Joseph  de  VIGNOLI. 

Transféré  de  San-Severino,  42  décembre  1757. 

Arriva  à  Carpentras,  le  44  avril  4758. 

Il  était  né  à  Gamerino  en  4740,  avait  fait  ses  études  sous  les  Jésuites, 
dont  il  gardait  bon  souvenir.  Aussi  écrivait-il,  2  octobre  4764,  au  chan- 
celier de  France,  en  faveur  de  ses  anciens  maîtres. 

Fit  sa  démission  40  juillet  4776. 

f  œt.  ?  es.  ? 

86.  —  Joseph- Vincent  de  BENI,  dernier  évêque  de  Garpentras. 
Né  à  Gubbio,  duché  d'Urbin,  en  4729. 
Nommé  évêque  de  Garpentras,  en  4776,  il  fut  sacré  à  Rome  par  Pie  VI, 

prit  possession  par  procureur,  le  46  septembre,  arriva  44  juin  4777. 

Il  fut  nommé  recteur  du  Gomtat  en  4784  et  4786,  après  Zollio,  son 
ami,   qui  s'était  fait  détester,  il  fut  plus  heureux. 

Mais  survinrent  les  agitations  révolutionnaires,  qu'il  brava,  ne  quitta 
Carpentras  que  le  3  mai  4792,  pour  se  retirer  dans  les  Etats  romains  ; 
y  accueillit  beaucoup  de  prêtres  réfugiés  à  Pesaro,  dont  il  avait  accepté 
l'administration  avant  4794  *  et  dont  il  devint  titulaire. 

Il  y  est  f  le  42  janvier  4806,  aet.  77,  es.  30.  S'étant  démis  de  Gar- 
pentras en  1804,  entre  les  mains  de  Pie  VII. 


ABBAYE  ET  COLLEGIALE  DE  GARPENTRAS 

Il  n'y  a  qu'une  abbaye  de  femmes,  B.  Maria  Magdalena,  Sainte-Marie 
Madeleine  de  Carpentras,  0.  Gist.  Cette  abbaye  est  en  règle  et  les 
abbesses  sont  triennales. 

Il  y  a  de  plus  une  collégiale,  Notre-Dame  du  Grez,  qui  est  aussi 
en  règle. 

1.  Cf.  Theiner,  Affaires  de  France. 


ÉVÊCHÉ   DE   CAVAILLON  57 


GABELLIO,   CAVAILLON 

Ville  ancienne,  bien  située,  mais  déchue  peu  à  peu, 
quoique  possédant  un  siège  épiscopal. 

76.  —  Jean-Baptiste  de  SADE1,  76e  évêque  de  Gavaillon. 

Né  en  1632,  fils  de  Jean-Baptiste,  seigneur  de  Mazan,  et  de  Diane  de 
Simiane  de  la  Coste. 

Nommé  évêque  de  Gavaillon,  le  5  septembre  1665,  pour  succéder  à 
son  oncle  Richard  de  Sade,  qui  était  mort  à  Rome,  le  27  juin  1663, 
n'ayant  siégé  que  trois  ans,  comme  son  prédécesseur  François  Hallier, 
Jean-Baptiste  fut  sacré  à  Rome,  le  14  mars  1666  ;  il  prit  possession, 
le  17  juillet  suivant. 

Approuva  les  Carmélites  de  Gavaillon,  les  hospitalières  de  Saint- 
Joseph  à  l'Isle,  appela  les  Frères  des  Ecoles  Chrétiennes  à  Gavaillon. 

f  pieusement  à  Gavaillon,  18  janvier  1708,  set.  76,  es.  42. 

77.  —  Joseph  de  Guyon  de  CROGHANS. 

Né  19  mars  1674,  à  Avignon,  d'une  famille  noble. 
Fut  nommé  évêque  de  Cavaillon,  en  janvier  1709,  sacré  peu  après, 
il  prit  possession,  23  juin  1710,  gouverna  son  petit  diocèse  32  ans. 
Transféré  à  Avignon,  2  juin  1742.  Cf.  Avignon. 

78.  —  François-Marie  MANSI  (de  Mansi). 

Né  le  6  novembre  1694,  au  château  de  Longiano,  diocèse  de  Rimini, 
était  patricien  de  Césène. 

Nommé  évêque  de  Gavaillon,  le  2  août  1742,  il  prit  possession  par 
procuration,  le  5  septembre  1743,  se  fit  sacrer  à  Avignon,  le  30  sep- 
tembre, jour  de  saint  Jérôme,  entra  solennellement  à  Cavaillon,  le 
30  octobre. 

Transféré  à  Avignon,  1756.  Cf.  Avignon. 

79.  —  Pierre- Joseph  ARTAUD. 

Etait  chanoine  de  Saint-Louis  du  Louvre,  à  Paris,  chargé  par  MM.  les 

1.  Ce  nom,  honorable  jusque-là,  a  subi  malheureusement  une  éclaboussure  de  nos 
jours  par  la  faute  de  l'ignoble  Donatien-Alphonse,  mis  de  Sade,  né  le  2  juin  1740,  f  2 
décembre  1814,  à  Charenton.  — -  Cf.  Michaud  j.,  Biographie  universelle. 


58  PROVINCE  D'AVIGNON 


chanoines  de  Notre-Dame  de  la  cure-chefcerie  de  Saint-Merri,  1744.  Il 
a  laissé  des  souvenirs  dans  cette  paroisse  parisienne. 

Nommé  évêque  de  Gavaillon,  1756,  par  Benoît  XIV,  et  sacré  en 
septembre  1757,  ne  siégea  pas  trois  ans,  étant  f  le  5  septembre  1760. 

80.  —  Joseph-Crispin  des  AGHARDS l  de  la  Baume,  dernier  évêque 
de  Gavaillon,  né  en  1721,  à  Avignon. 

Nommé  évêque  de  Cavaillon,  le  14  des  calendes  de  mars  1761,  sacré 
peu  après,  se  montra  pieux,  bon,  charitable,  fut  cependant  forcé  de 
quitter  Cavaillon  dès  la  fin  de  1789. 

Il  erra  d'Apt  à  l'Isle,  d'Avignon  à  Lyon,  vieux,  pauvre,  lassé2. 

f  à  Lyon,  1793,  set.  73,  es.  23. 


ABBAYES  DU  DIOCÈSE  DE  GAVAILLON 

0.  S.  B.  vir.  B.  Maria  Sinanqua,  Notre-Dame  de  Senanque,  abbaye 
située  dans  le  diocèse  de  Gavaillon,  mais  attribuée  au 
diocèse  d'Orange,  pour  mieux  signifier  le  droit  de 
collation  royale, 
fem.  Parthenon  S.  Joannis,  Saint- Jean  de  Cavaillon. 


vasio,    vaison 

La  ville  et  le  siège  épiscopal  sont  d'une  ancienneté  respectable. 

60.  —  Louis-Alphonse  de  SUABÈS,  60e  évêque  de  Vaison. 

Né  à  Avignon,  le  6  juin  1642,  élève  des  Sulpiciens  à  Paris,  fut  le 
dernier  des  trois  frères  qui  se  sont  succédé  sur  le  siège  de  Vaison, 
depuis  1633  jusqu'à  1685  :  le  premier  Joseph-Marie,  savant3  ;  le  deu- 
xième, Charles -Joseph,  charitable;  le  troisième,  Louis-Alphonse,  pieux. 

Ge   dernier,   âgé  de  28  ans,  fut  nommé  évêque  de  Vaison  par 

1.  Almanach  Royal  et  Hugues  du  Tems  écrivent  des  Arcades,  sans  réflexion. 

2.  V.  Theiner,  Affaires  de  France,  T.  II,  p.  70.  Sa  lettre  au  cardinal  secrétaire 
d'Etat  porte:  «  En  France,  3  novembre  1792.  » 

3.  Niceron,  Mémoires,  T.  XXII,  p.  297-306. 


ÉVÊCHÉ  DE    VAISON  59 


Clément  X,  sacré  à  Rome,  le  17  mai  1671,  fit  son  entrée  solennelle  à 
Vaison,  le  7  juillet,  fonda  une  maison  pour  le  P.  Antoine  Le  Quien, 
réformateur  des  Frères  Prêcheurs,  soumit  les  religieuses  dyscoles  de 
Saint- André  de  Ramières,  se  retira  à  Sorgues,  où  il  est 

f  13  mars  1685,  aet.,  43,  es.  14. 

Son  corps  fut  transféré  à  Avignon,  dans  la  paroisse  Saint-Didier,  où 
se  trouve  son  épitaphe  :  «  Hic  jacet  cui  satis  est  vixisse  pro  aliis  ;  nunc 
autem  pro  se  mori  sua  res  est.  » 

61.  —  François  GENET1. 

Né  à  Avignon,  le  18  octobre  1640,  fut  élève  de  M.  de  Lantage  au  Puy, 
missionnaire  à  Grenoble,  directeur  au  séminaire  d'Aix,  se  montrant 
partout  rigoriste. 

Promu  par  Innocent  XI,  sur  la  recommandation  des  cardinaux  Le 
Camus  et  Grimaldi,  au  siège  de  Vaison,  juillet  1685,  sacré  25  mars 
1686,  il  prit  aussitôt  possession  et  gouverna  bien  son  diocèse.  Mais  son 
aversion  pour  les  Français,  trop  accusée  et  l'accueil  qu'il  fit  aux  dames 
de  l'Enfance,  chassées  de  Toulouse,  par  le  roi,  exaspéra  celui-ci. 
L'évêque  de  Vaison  fut  arrêté  par  les  dragons,  29  septembre  1688, 
enfermé  d'abord  au  Pont-Saint-Esprit,  puis  à  Nîmes,  puis  à  l'Ile-de-Ré 
où  il  demeura  quinze  mois,  n'ayant  que  son  bréviaire  et  sa  bible,  qu'il 
apprit  par  cœur. 

Relaxé,  1690,  il  reprit  avec  zèle  ses  fonctions,  se  rendit  à  Rome  pour 
le  Jubilé  de  l'an  1700.  Deux  ans  plus  tard,  en  revenant  d'une  char- 
treuse, il  se  noya  dans  un  torrent  à  Sarrians  ;  et  malgré  tous  les 
efforts,  on  ne  put  le  retirer  vivant. 

C'est  ainsi  que  mourut  François  Genêt,  le  17  octobre  1702,  aet.  62, 
es.  17.  Son  corps  fut  enseveli  chez  les  Dominicains  d'Avignon. 

Genêt  est  l'auteur  d'une  théologie  morale  en  français,  8  vol.  in-12, 
qu'approuvèrent  les  deux  cardinaux  Le  Camus  et  Grimaldi,  mais  qui 
fut  plus  tard  condamnée  à  Rome. 

62.  —  Joseph-François  GUALTERI. 

Né  13  novembre  1659,  à  Carpentras,  fils  de  Pierre  Siffrein,  président 
de  la  chambre  apostolique  et  d'Angélique  d'Inguimbert,  fut  archidiacre 
de  Cavaillon,  vicaire-général  d'Albano, 

1.  Nicéron,  Mémoires,  T.  XV. 


60  PROVINCE  D'AVIGNON 


Nommé  évêque  de  Vaison  en  1702,  sacré  le  4  mars  1703,  à  Rom< 
il  prit  possession  par  procureur  le  21  juin,  fit  son  entrée  le  21  octobre 
inaugura  un  épiscopat  édifiant  et  fécond.  Il  tint  un  synode  chaque 
année,  rebâtit  le  palais  épiscopal,  transféra  l'hôpital  de  la  ville  haute 
dans  la  ville  basse.  La  piété  s'alliait  chez  lui  au  goût  pour  les  beaux- 
arts  et  pour  la  poésie;  il  composait  avec  facilité  les  vers  latins.  Ce 
saint  évêque  dont  on  a  écrit  la  vie  édifiante 

f  à  Vaison  le  20  novembre  1723,  set.  64,  es.  21. 

63.  —  Joseph-Louis  de  CAHORNE  DE  LA  PALUN. 

Né  à  Garpentras  en  1670,  fut  l'ami  et  le  condisciple  du  pieux  La 
Motte  à  Viviers,  devint  prévôt  de  Vaison  et  vicaire  général  de 
Mer  Gualteri. 

Nommé  évêque  de  Vaison  en  1724,  il  refusa  d'abord;  mais  le  Pape  lui 
ayant  dit  :  «  On  m'a  bien  fait  pape  malgré  moi  »,  il  accepta,  fut  sacré  à 
Rome  le  1er  janvier  1725  par  le  cardinal  Gualterio.  On  voit  son  portrait 
dans  une  salle  de  l'hôpital  dont  il  fut  le  bienfaiteur  et  le  restaurateur. 
Il  mourut  en  janvier  1748,  83t.  69,  es.  24. 

64.  —  Paul-Loup  de  SALIÈRES  DE  FOSSERAN. 

Nommé  évêque  de  Vaison  par  Benoît  XIV,  et  sacré  peu  après,  il  fit 
peu  de  bruit  et  beaucoup  de  bien  sans  doute. 
Il  mourut  en  1758,  aet.  ?  es.  10. 

65.  —  Charles-François  de  PÉLISSIER  DE  SAINT-FERRÉOL. 
Né  en  1709  â  Visan,   diocèse  de  Saint-Paul-Trois-Châteaux,   était 

chanoine  pénitencier  de  Carpentras  et  vicaire  général  d'Inguimbert, 
quand  il  fut  nommé  par  Clément  XIII,  évêque  de  Vaison  18  décembre 
1758,  sacré  à  Rome  le  27  décembre. 

Se  sentant  vieillir,  il  demanda  et  obtint  un  coadjuteur,  1782,  sur 
lequel  il  s'appuya,  fit  sa  démission,  1786. 

f  1789,  33t.  80,  es.  31. 

66.  —  Etienne  -  André  François  FALLOT  DE  BEAUMONT  de 
Beaupré,  dernier  évêque  de  Vaison. 

Né  le  1er  avril  1760  à  Avignon,  était  vicaire  général  de  Thémines,  à 
Blois.  Nommé  coadjuteur  avec  future  succession  de  Tévêque  de  Vaison, 
en  1782,  il  fut  sacré  à  Frascati  évêque  de  Sébastopol  23  décembre, 


ÉVÊCHÉ  DE  VAISON  61 


aida  le  vieil  évêque,  lui  succéda,  quand  il  eut  fait  sa  démission,  1789. 

Accusé  devant  l'Assemblée  Constituante  20  avril  1791,  il  se  défendit, 
mais  fut  forcé  d'émigrer  à  Chambéry,  à  Turin  1792,  en  Suisse,  1793-94, 
àFermo,  1795-97  *. 

Donna  sa  démission  en  1801,  fut  institué  évêque  de  Gand  1802, 
passa  de  là  à  Plaisance,  puis  à  Bourges,  sans  gloire  pour  lui  ni  pour 
Napoléon,  comme  le  montrent  Pacca,  d'Haussonville  et  même  Thiers. 

Il  est  mort  dans  la  retraite  et  l'oubli,  à  Paris,  le  27  octobre  1835,  set. 
75,  es.  53. 

Il  n'y  avait  plus  aucune  abbaye  dans  le  diocèse  de  Vaison  ;  mais  il  y 
avait  plusieurs  couvents  de  religieux  et  de  religieuses. 


1.  Cf.  Theiner,  op.  cit. 


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AUXITANA  PROVINCIA 

PROVINCE  D'AUCH 


Cette  province  comprend  onze  diocèses  peu  étendus,  mais  anciens. 
D'abord  le  siège  archiépiscopal,  Auscii,  Auch  ;  puis  dix  sièges  épisco- 
paux,  qui  sont  dans  l'ordre  alphabétique  :  Aquas  Tarbellicse,  Acqs  ou 
Dax;  Atura  vel  Adura,  Aire-sur-V 'Adour ;  Bajona,  Bayonne;  Conserani, 
Conserans  ou  Couserans  ;  Convense,  Cominges  ;  Lactora,  Leitour  ou 
Lectoure  ;  Lascurra,  Lescar  ;  Oloro  vel  Olero,  Oloron  ;  Tarbse,  Tarbes  ; 
Vasates,  Bazas. 

Cf.  Gallia  Christiana,  Tome  I.  —  Hugues  du  Tems,  ouvrage  cité,  Tome  Ier.  — 
Almanach  royal. 


AUSCII,    AUCH 

La  ville  d'Auch,  Augusta  Ausciorum ,  eut  de  bonne  heure  ses 
évoques  ;  mais  ils  relevaient  d'Elusa,  Eauze,  qui  était  métropole  de  la 
Novempopulanie.  Cette  ville  étant  déchue  ou  ayant  été  détruite,  Auch 
devint  métropole  et  ses  évoques  devinrent  ainsi  archevêques. 

Le  chapitre  de  la  cathédrale  était  un  des  plus  nombreux  et  des  plus 
nobles  de  France.  Il  y  avait  de  plus  dans  le  diocèse  d'Auch  huit  autres 
chapitres  de  collégiales,  dont  chacun  se  composait  de  dix  ou  douze 
chanoines.  Nous  parlerons  plus  bas  des  abbayes  et  des  couvents  ou 
communautés  du  diocèse. 

Cf.  Dom  Louis-Charles  de  Brugères,  Chroniques  ecclésiastiques  du  diocèse  d'Auch, 
in-4°,  Auch,  1746. 


ARCHEVÊCHÉ  D'AUCH  63 


ARCHEVÊQUES   D'AUCH 

45.  —  Léonard  de  TRAPES,  45«  archevêque,  87e  évêque  d'Auch, 
était  originaire  de  Nevers,  conseiller-clerc  au  Parlement  de  Paris, 
administrateur  du  diocèse  d'Auch,  depuis  plusieurs  années,  quand  il 
en  fut  nommé  archevêque,  par  Henri  IV,  en  1597.  Le  siège  était  vacant 
depuis  plus  de  dix  ans. 

Sacré  à  Paris  par  le  cardinal  Pierre  de  Gondi,  il  fit  son  entrée 
solennelle  à  Auch,  le  5  novembre  1600,  visita  toutes  les  paroisses, 
reconstruisit  les  églises,  fit  faire  partout  le  catéchisme  et  donner  sou- 
vent des  missions,  orna  la  cathédrale,  obtint  un  coadjuteur,  qui  put 
l'aider  et  lui  succéder. 

f  à  Auch,  29  octobre  1629,  set.  ?  es.  30. 

46.  —  Dominique  de  VIG,  né  à  Paris,  en  1588,  fut  élève  des  Jésuites 
à  Ingolstadt  et  à  La  Flèche,  puis  docteur  en  Sorbonne,  conseiller  d'Etat, 
ami  particulier  du  pieux  Louis  XIII. 

Demandé  au  roi  comme  coadjuteur  et  futur  successeur  par  l'arche- 
vêque d'Auch,  Dominique  fut  nommé,  approuvé  par  Grégoire  XV  et 
préconisé  par  Urbain  VIII. 

Sacré  archevêque  de  Gorinthe  à  Ermenonville,  le  25  mai  1625,  il  vint 
aider  son  archevêque  dans  les  fonctions  épiscopales,  disciplinaires, 
administratives.  Il  embellit  avec  goût  le  château  de  Mazères ,  cam- 
pagne des  archevêques  d'Auch. 

Devenu  archevêque  le  29  octobre  1629,  il  visita  tout  son  diocèse, 
convertit  beaucoup  de  protestants,  fît  bien  instruire  les  fidèles,  embel- 
lit notablement  sa  cathédrale. 

f  à  Auch  le  21  décembre  1660,  aet.  72,  es.  36. 

47.  —  Henri  DE  LA  MOTHE-HOUDANGOURT. 

Transféré  de  Rennes,  1661-1662,  pour  remplacer  Dominique  de  Vie, 
dont  nous  venons  de  faire  l'éloge. 

Né  en  1602,  Henri  était  le  cinquième  fils  de  Philippe,  seigneur 
d'Houdancourt  en  Picardie  et  de  Louise  du  Plessis-Piquet,  sa  3e  femme. 
Il  eut  pour  frères  aînés  Philippe,  qui  devint  maréchal  de  France,  et 
Jérôme,  qui  devint  évêque  de  Saint-Flour.  Son  autre  frère,  Daniel,  fut 
évêque  de  Mende,  1625-1628. 


64  PROVINCE  D'AUCH 


Henri,  après  avoir  fait  de  bonnes  études  à  Paris,  et  être  devenu  doc- 
teur et  proviseur  de  Navarre,  fut  pourvu  de  quatre  abbayes  et  devint 
premier  aumônier  de  la  reine  Anne  d'Autriche,  1651.  Il  reçut  le  collier 
de  l'ordre  du  Saint-Esprit  le  31  décembre  1661 . 

Il  avait  été  sacré  évoque  de  Rennes  le  5  janvier  1642  ;  il  s'était  égale- 
ment déclaré  hostile  aux  novateurs  et  aux  Gasuistes. 

Devenu  archevêque  d'Auch,  1662,  et  dégagé  de  son  aumônerie  par 
la  mort  de  la  reine,  1666,  il  ne  fut  pas  moins  ferme  dans  ses  principes  : 
aversion  des  moralistes  relâchés,  ce  que  louent  fort  en  lui  les  auteurs 
de  la  Gallia  Christiana,  zèle  contre  les  innovations  dogmatiques  des 
Jansénistes  et  les  déclarations  gallicanes,  dont  les  mêmes  auteurs  ne 
soufflent  mot. 

Entre  autres  fondations  pieuses  de  ce  prélat,  nous  trouvons  six  mille 
livres  allouées  aux  missions. 

■j-  à  Mazères,  château  des  archevêques  d'Auch,  le  24  février  1684, 
ast.  82,  es.  42. 

48.  —  Armand-Anne-Tristan  DE  LA  BAUME  de  Suze. 
Transféré  de  Saint-Omer,  en  réalité  de  Tarbes.  Cf.  Tarbes  et  Saint- 

Omer. 

Nommé  archevêque  d'Auch  en  mai  1684,  quoique  bien  instruit  et 
dûment  averti  par  son  vertueux  oncle,  Tévêque  de  Viviers,  il  ne  crai- 
gnit pas  de  gouverner  le  diocèse  pendant  huit  ans,  avec  le  titre  de 
vicaire  capitulaire,  sachant  qu'il  n'avait  pas  de  pouvoirs. 

Préconisé  enfin  en  1693,  il  dispensa  du  maigre  durant  le  carême  de 
1694  ob  famem  ;  établit  les  Jésuites  à  perpétuité  dans  le  séminaire,  fit 
approuver  la  condamnation  de  Fénelon  par  ses  suffragants,  1699,  et 
leur  fit  accepter  un  Rituel  composé  par  son  vicaire  général,  Paul  de 
Chaulnes,  depuis  évêque  de  Sarlat. 

Atteint  d'une  maladie  de  langueur,  il  dut  s'abstenir  longtemps  de 
tout  divertissement  et  renoncer  à  remplir  ses  fonctions. 

f  à  Paris  le  4  mars  1705,  set.  ?,  es.  29.  Enterré  à  l'église  Saint-Paul 
de  Paris. 

49.  ■—  Augustin  de  MAUPEOU. 

Transféré  de  Castres,  11  avril  -  22  juin  1705.  Cf.  Castres. 
Il  prit  possession  d'Auch  l'année  suivante,  se  montra  très  libéral 
envers  les  pauvres,  surtout  durant  le  rude  hiver  de  1709,  ne  négligea 


ARCHEVÊCHÉ   D'AUCH  65 


pas  son  séminaire  ni  sa  cathédrale  ;  il  dota  les  sœurs  grises  (hôpital 
Saint- Augustin). 
f  à  Auch  le  12  juin  1712,  set.  65,  es.  15. 

50.  —  Jacques  DESMARETZ. 

Transféré  de  Riez  le  21  juillet  1713-12  février  1714.  Cf.  Riez. 

On  osa  demander  pour  lui,  propre  neveu  du  grand  Golbert,  le  gratis 
pour  l'expédition  des  bulles  ;  Rome  accorda.  Le  nouvel  archevêque  ne 
fit  son  entrée  que  le  14  mars  1715. 

Dès  le  14  avril,  on  publia  par  ses  ordres  la  bulle  Unigenitus,  ce  que 
Noailles  s'était  bien  gardé  de  faire  à  Paris. 

Il  fut  aussi  charitable  qu'orthodoxe,  bien  différent  de  son  frère 
Vincent-François  évêque  de  Saint-Malo,  et  de  ses  cousins,  les  Colbert. 

S'étant  rendu  à  l'Assemblée  du  clergé,  il  mourut  à  Paris  le  25 
novembre  1725,  set.  ?  es.  32. 

51.  —  Melchior,  cardinal  de  POLIGNAC. 

Il  était  né  auPuy  le  11  octobre  1661,  d'une  famille  déjà  célèbre,  étant  fils 
de  Louis-Armand,  vicomte  de  Polignac,  gouverneur  du  Puy,  chevalier  de 
l'ordre  du  roi  (c'est  l'ordre  du  S.  Esprit),  et  de  Jacqueline  de  Reauvoir. 

Il  posséda  de  bonne  heure  cinq  abbayes,  trois  prieurés  et  d'autres 
bénéfices  ;  entra,  en  place  de  Rossuet,  à  l'Académie  française  en  1704, 
fut  reçu  à  l'Académie  des  Sciences,  1715,  des  Inscriptions,  1717. 

Il  avait  été  envoyé  par  le  roi  Louis  XIV  auprès  du  roi  de  Pologne 
Jean  Sobieski,  pour  préparer  l'élection  du  successeur. 

Auditeur  de  Rote  pour  la  France  en  1706,  il  devint  plénipotentiaire 
à  Gertruydenberg,  puis  à  Utrecht,  1710-1712.  Gréé  cardinal  par 
Clément  XI  le  18  mai  1712,  à  la  demande  du  Prétendant  d'Angleterre, 
il  devint  ambassadeur  de  France  près  du  Saint-Siège,  1724-1736. 

Sur  ces  entrefaites,  l'archevêché  d'Auch  étant  venu  à  vaquer,  le  roi 
Louis  XV  y  nomma  le  cardinal  de  Polignac,  qui  se  fit  sacrer  à  Rome 
le  19  mars  1726,  et  prit  possession  par  procureur  au  mois  de  juin  sui- 
vant ;  mais  ne  prit  possession  personnellement  qu'à  son  retour  de 
Rome.  Durant  son  épiscopat,  il  eut  plusieurs  différends  ecclésiastiques, 
au  dedans  et  au  dehors  de  son  diocèse  ;  mais  il  fut  constamment 
orthodoxe. 

Il  reçut  le  collier  du  Saint-Esprit,  à  Versailles,  le  1er  janvier  1733, 
dans  la  chapelle  du  château. 


66  PROVINCE  d'auch 


f  à  Paris,  20  novembre  1741,  set.  80,  card.  30,  es.  17. 

Il  laissait  des  œuvres  littéraires  et  notamment  son  Anti-Lucrèce, 
poème  latin  aussi  goûté  des  bons  littérateurs  que  des  profonds  philo- 
sophes 4,  publié  en  1747  par  l'abbé  de  Rothelin. 

52.  —  Jean  -  François  de  Ghastellard  DE  MONTILLET  de 
Grenaud. 

Transféré  d'Oloron,  1742.  Cf.  Oloron. 

Aussitôt  installé,  il  commença  ses  visites  diocésaines,,  il  catéchisa, 
prêcha  par  lui-même,  aussi  fidèle  à  ses  fonctions  épiscopales  qu'aux 
lois  de  la  résidence.  Il  défendit  Christophe  de  Beaumont  en  1755,  et 
de  concert  avec  ses  dix  suffragants  que  nous  allons  nommer,  il  soutint 
noblement  les  Jésuites,  en  1762,  contre  leurs  ennemis.  Il  protégea 
également  autant  qu'il  le  put,  les  ordres  religieux  à  partir  de  1766, 
contre  la  Commission  des  Réguliers. 

Noble  caractère,  estimé  même  des  ennemis  de  l'Eglise,  quoiqu'il 
ne  les  ménageât  pas. 

f  à  Auch,  le  7  février  1776,  set.  74,  es.  41,  en  réputation  de  sainteté. 

53.  —  Claude-Marc-Antoine  D'APGHON  de  Corgenon. 
Transféré  de  Dijon,  1776.  Cf.  Dijon. 

Continua  parfaitement  son  admirable  prédécesseur  sans  se  départir 
en  rien  de  la  conduite  qu'il  avait  tenue  lui-même  jusque-là. 

Durant  une  épizootie  qui  ravageait  la  Gascogne,  il  fit  des  prodiges  de 
charité.  Pour  sauver  deux  enfants  d'un  incendie,  il  s'exposa  au  péril. 

Fidèle  aux  lois  de  la  résidence. 

Etant  cependant  allé  à  Paris  pour  consulter  les  médecins,  il  y  mou- 
rut en  juin  1783,  set.  62,  es.  28,  regretté  autant  que  Montillet. 

54.  —  Louis-Apollinaire  DE  LA  TOUR  DU  PIN  Montauran. 
Transféré  de  Nancy,  22  juillet  1783.  Cf.  Nancy. 

Parfait  archevêque  pour  continuer  ses  prédécesseurs,  comme  il  avait 
été  parfait  évêque  pour  tout  fonder  à  Nancy,  dont  il  avait  été  le  pre- 
mier évêque. 

Il  se  montra  surtout  admirable  en  1791,  réglant  l'administration  dio- 
césaine, opposée  au  schisme,  avant  d'émigreren  Espagne. 

1.  Cf.  Moréri,  article  particulier  et  détaillé,  au  mot  Polignac. 


ÉVÊCHÉ  DE  DAX  67 


Démissionnaire  en  1801,  il  fut  nommé  par  le  Premier  Consul,  le  9 
vendémiaire  an  XI  (1er  octobre  1802),  archevêque-évêque  de  Troyes. 

Il  réorganisa  son  immense  diocèse,  qui  en  comprenait  trois  anciens, 
savoir  :  Sens,  Auxerre  et  Troyes.  Son  prédécesseur  Marc-Antoine  de 
Noé  était  mort  le  21  septembre  1802  avant  d'avoir  pu  visiter  même  les 
principales  villes  de  l'Aube  et  de  l'Yonne. 
I    f  à  Troyes,  28  novembre  1807,  set.  64,  es.  30. 


ABBAYES  DU  DIOCÈSE  D'AUCH 

O.  S.  B.  vir.  Pecianum  vel  Pessanum,  Saint-Michel  de  Pessan. 
Gella  Medulphi,  Notre-Dame  de  Saramon. 
Simorra,  Notre-Dame  de  Simorre. 
0.  Cist.  vir.  Berdona,  Notre-Dame  de  Berdone. 
Flaranum,  Notre-Dame  de  Flaran. 
Gimundus,  Notre-Dame  de  Gimont. 
L'abbaye  cistercienne  de  Bouillas,  Boillanum,  sive  Portaglonium, 
était  en  règle  depuis  la  fin  du  XVIIe  siècle. 
0.  Prsemonstr.  Casa  Dei,  Notre-Dame  de  la  Case  de  Dieu. 
Parmi  les  collégiales,  nommons  :  Castelnau  de  Magnoac,  Jégun,  Vic- 
Fézenzac,  Sos,  etc.  Nous  ne  parlons  pas  du  collège  des  Jésuites,  ni  des 
nombreux  couvents  d'hommes  ou  de  femmes. 


AQU.E    TARBELLICE,   ACQS  ou  DAX 

Cf.  sauf  réserves,  Joseph  Légé.  Les  diocèses  d'Aire  et  de  Dax,  ou  le  département 
des  Landes  sous  la  Révolution  française  1789-1803  ;  2  in-8,  Aire,  1875. 

57.  —  Paul-Philippe  DE  GHAUMONT,  57°  évêque  d'Acqs. 

Né  à  Ghaumont  en  Vexin,  était  fils  de  Jean,  seigneur  de  Bois-Garnier, 
et  de  Marie  de  Bailleul  ;  il  était  de  l'Académie  française  depuis  1654, 
bibliothécaire  et  lecteur  du  roi,  abbé  de  Saint- Vincent  de  Bourg 
(Bordeaux). 

Il  fut  nommé  évêque  d'Acqs  en  1671,  pour  remplacer  Hugues  de 
Bar  qui  était  cette  année-là  transféré  à  Lectoure,  il  se  fit  sacrer  le 


68  PROVINCE  d'auch 


1er  mai  1672,  prit  part  à  la  petite  Assemblée  de  1681 .  Il  se  montra 
constamment  opposé  aux  Jansénistes  et  autres  novateurs. 

Ayant  donné  sa  démission  en  1684,  il  publia  en  1693  un  bon  ouvrage 
apologétique  de  la  religion  chrétienne. 

f  à  Paris,  24  mars  1697,  set.  ?  es.  25,  sess.  12  tantum. 

Pendant  que  cet  évêque  réformait  le  diocèse  d'Acqs,  ses  deux  prédé- 
cesseurs occupaient,  Hugues  de  Bar,  le  siège  de  Lectoure,  et  Guillaume 
Le  Boux,  le  siège  de  Périgueux.  Cf.  Lectoure  et  Périgueux. 

—  Léon  DE  LA  LANE,  nommé  évêque  d'Acqs  en  1684,  administra 
sans  doute  le  diocèse  comme  vicaire  capitulaire  ou  comme  vicaire 
général  de  Févêque  démissionnaire. 

Mais  ayant  été  nommé  évêque  de  Bayonne  le  15  août  1688,  il  partit 
d'Acqs.  Cf.  Bayonne. 

—  Jean-Marie  DE  PRUGNES,  vicaire  général  d'Aire,  ayant  été 
nommé  évêque  d'Acqs  le  15  août  1688,  mourut  à  Paris  au  mois  de  juin 
1690,  avant  d'avoir  été  sacré  ni  même  préconisé. 

Il  s'était  rendu  à  Paris  pour  assister  à  l'assemblée  du  Clergé,  comme 
représentant  du  diocèse  d'Acqs  ;  ce  qui  prouve  qu'il  administrait  le 
diocèse,  du  moins  au  temporel. 

58.  —  Bernard  d'Arradie  D'ARBOGAVE,  janséniste. 

Etait  né  dans  l'Armagnac,  d'une  famille  noble  de  Gascogne,  et  curé 
de  Maseclac,  au  diocèse  de  Lectoure,  quand  il  fut  nommé  ëvêque 
d'Acqs  le  15  août  1690. 

Gomme  il  n'avait  aucun  antécédent  contre  lui,  pas  même  d'avoir 
administré  le  diocèse  d'Acqs,  avec  le  titre  de  vicaire  capitulaire,  il 
reçut  à  temps  ses  bulles  et  se  fit  sacrer  le  26  octobre  1692. 

Douze  ans  plus  tard,  le  14  août  1704,  l'abbaye  de  Saint-Vincent-du- 
Luc  (Oloron)  étant  venue  à  vaquer,  le  roi  la  lui  fit  donner. 

Il  n'en  fut  pas  moins  janséniste,  ennemi,  sinon  appelant  de  la  bulle 
Unigenitus,  comme  son  voisin  Dreuilhet  de  Bayonne.  Mais  il  se  rétracta 
en  1728,  après  que  le  cardinal  de  Noailles  eut  enfin  donné  le  Mande- 
ment dans  lequel  il  exprimait  en  termes  touchants  son  adhésion  pure 
et  simple  à  la  Constitution  Unigenitus. 

L'évêque  d'Acqs  se  rétracta  purement  et  simplement,  en  publiant  la 
bulle. 

f  1732,  set.  ?  es.  30. 


ÉVÊCHÉ  DE  DAX  69 


59.  —  François  D'ANDIGNÉ. 

Issu  de  la  noble  famille  d'Anjou  qui  s'était  déjà  distinguée  et  n'a  pas 
dégénéré,  François  était  vicaire  général  et  doyen  de  Luçon,  après  avoir 
été  peut-être  Oratorien,  quand  il  fut  nommé  évêque  d'Acqs  par  le  car- 
dinal de  Fleury. 

Il  fut  sacré  le  22  novembre  1733  ;  mais  il  eut  à  peine  le  temps  de  se 
montrer. 

f  juin  1736,  œt.  ?  es.  3. 

60.  —  Louis-Marie  DE  SUARÈS  d'Aulan. 

Né  à  Avignon,  8  novembre  1696,  d'une  famille  qui  avait  donné  plu- 
sieurs évoques  à  l'Eglise,  par  exemple  à  Vaison.  Cf.  Vaison. 

Nommé  évêque  d'Acqs  en  1736,  Louis-Marie  fut  sacré  le  2  juin  1737 
et  reçut  l'année  suivante  l'abbaye  de  la  Cagnote.  Il  célébra  pompeuse- 
ment avec  ses  diocésains  la  canonisation  de  saint  Vincent-de-Paul, 
1737. 

Toutefois,  son  long  épiscopat  nous  est  mieux  connu  par  deux  actes 
fort  honorables.  Il  visita  Beaumont  exilé  en  1758.  Pour  défendre  les 
Jésuites,  non-seulement  il  s'unit  à  son  métropolitain  Montillet  et  aux 
autres  suffragants  d'Auch,  mais  encore  il  écrivit  au  Chancelier  de 
France,  le  1er  décembre  1761,  une  lettre  apologétique  des  Religieux 
persécutés. 

Démissionnaire  en  1771,  sous  la  réserve  d'une  pension  de  15,000 
livres  et  tout  en  gardant  son  abbaye,  il  se  retira. 

f  11  avril  1785,  œt.  89,  es.  48. 

61 .  —  Charles-Auguste  Le  Quien  DE  LA  NEUFVILLE,  dernier 
évêque  d'Acqs. 

Né  à  Bordeaux,  25  juillet  1728  (al.  1726). 

Elève  de  Saint-Sulpice,  vicaire  général  de  Mer  de  Lussan  à  Bordeaux  ; 
visiteur  général  des  Carmélites  de  France. 

Nommé  évêque  d'Acqs  en  1771,  sacré  le  1er  mars  1772  aux  Carmé- 
lites de  Saint-Denis  près  Paris,  où  se  trouvait  alors  Madame  Louise  de 
France,  et  pourvu  dune  abbaye,  il  se  rendit  dans  son  diocèse,  y  renou- 
vela les  statuts  synodaux  qu'il  fit  observer  jusqu'à  la  Révolution. 

Il  protesta  vivement  contre  l'intrusion  de  Saurine  sur  le  siège  de 
Dax  que  la  Constitution  civile  du  Clergé  avait  désigné  comme  le  seul 
siège  épiscopal  des  Landes. 


70  PROVINCE  D'AUCH 


II  émigra  aussitôt  en  Espagne. 

Donna  sa  démission  en  1801.  Nommé  évêque  de  Poitiers  le  9  avril 
1802,  il  prit  possession,  mais  se  démit  avant  la  fin  de  l'année  propter 
inflrmam  valetudinem. 

f  à  Cenon  (Gironde),  le  28  octobre  1805,  set.  77,  es.  34. 


ABBAYES  DU  DIOCÈSE  D'ACQS 

0.  S.  B.  vir.  Beata  Maria  de  Gagnota,  La  Cagnote. 

S.  Joannes  de  Sordua,  Sordes. 
0.  Gist.  fem.  S.  Bernardus  de  Lasteron,  S.  Bernard  près  Bayonne. 

S.  Sigismundus  prope  Ortesiam,  N.-D.  d'Espérance. 
0.  Prsem.      Artona,  Artoux. 

Dei  villa,  Duvielle  ou  Villedieu. 


ATURA,    AIRE 

Cf.  Pouillé  du  diocèse  d'Aire,  par  l'abbé  Cazauran,  in-8  de  165  p .  Paris,  Maison- 
neuve,  1886.  —  Joseph  Légé,  Les  diocèses  d'Aire  et  de  Dax,  ouvrage  déjà  cité. 

58.  —  Jean-Louis  DE  FROMENTIËRES,  58°  évêque  d'Aire. 

Il  était  né  le  30  octobre  1632  à  Saint-Denis  de  Gastine,  dans  le  bas 
Maine,  d'une  famille  noble,  Fromentières  des  Etangs,  qui  le  destinait  à 
la  religion  de  Malte  ;  mais  il  inclina  vers  la  prédication,  dès  le  temps 
où  il  faisait  ses  études  chez  les  Oratoriens,  chez  lesquels  il  entra. 

Ayant  reçu  le  bonnet  de  docteur  en  théologie,  il  exerça  les  fonctions 
de  théologal  au  Mans.  Contrarié  peut-être  par  le  chapitre  du  Mans,  ou 
attiré  à  Paris,  il  y  prêcha  avec  grand  succès,  se  fit  goûter  à  la  cour. 
On  peut  voir  la  notice  que  lui  consacre  la  Biographie  universelle  de 
Michaud. 

Nommé  évêque  d'Aire  le  14  janvier  1673,  pour  succéder  à  Bernard  de 
Sariac,  qui  était  mort  le  12  octobre  1672,  il  fut  sacré  au  Val-de- Grâce  à 
Paris,  le  1er  octobre  1673,  et  se  rendit  bientôt  dans  son  diocèse.  Il  y 
travailla  avec  succès  à  la  conversion  des  Huguenots,  à  la  réforme  des 
abus.  Il  fit  notamment  abolir  les  combats  de  taureaux  à  Mont-de-Marsan. 


ÉVÊCHÉ    D'AIRE  71 


C'est  ce  prélat  qui  donna  le  sermon  de  vêture,  quand  Madame  de  la 
Vallière  entra  au  Garmel  de  Paris, 
f  à  Aire,  décembre  1684,  set.  52,  es.  11. 

59.  —  Jean-Baptiste-Armand  Bazin  DE  BESONS. 

Né  à  Paris  en  1655,  avait  pour  père  Claude,  conseiller  d'Etat,  qui 
était  en  même  temps  de  l'Académie  française  et  intendant  ;  il  eut  pour 
frères  Jacques,  maréchal  de  France  en  1709  f  1733,  et  Louis,  intendant. 

Agent  général  du  Clergé  en  1682,  Armand  fit  partie,  à  ce  titre,  de  la 
fameuse  Assemblée  du  Clergé. 

Nommé  évêque  d'Aire  en  août  1685,  il  administra  comme  vicaire 
capitulaire.  Aussi  l'expédition  de  ses  bulles  fut-elle  ajournée.  Il  put 
enfin  se  faire  sacrer  le  12  octobre  1693,  aux  Bénédictines  de  la  Ville- 
l'Evêque  à  Paris,  par  C.  M.  Le  Tellier,  archevêque  de  Reims. 

Durant  les  cinq  années  qu'il  occupa  le  siège  d'Aire,  Bazin  de  Bezons 
fut  irréprochable. 

Transféré  à  Bordeaux,  29  mars  -  21  juillet  1698,  où  son  frère  Louis 
était  intendant.  Cf.  Bordeaux. 

60.  —  Louis-Gaston  FLEURIAU  d'Armenonville. 

Né  à  Paris  le  15  juin  1662,  il  était  fils  de  Charles,  seigneur  d'Arme- 
nonville, secrétaire  du  roi.  Son  frère,  Jean-Baptiste-Joseph,  devint 
garde  des  sceaux  de  France. 

Elève  du  séminaire  Saint-Sulpice,  prêtre  en  1687,  docteur  en  théo- 
logie, 1689,  Louis-Gaston  était  trésorier  de  la  Sainte-Chapelle,  abbé  de 
Moreilles  (La  Rochelle),  chanoine  de  la  cathédrale  de  Chartres. 

Nommé  évêque  d'Aire  le  29  mars  1698,  il  fut  sacré  le  18  janvier  1699, 
au  séminaire  Saint-Sulpice,  par  l'évêque  de  Chartres,  Godet  des  Marais. 

Ayant  pris  possession  en  personne  le  14  juin  suivant,  il  fut,  dès  lors, 
ce  qu'il  fut  toujours,  pieux,  prudent,  ferme,  quoique  d'une  santé  délicate. 

Transféré  à  Orléans,  1706.  Cf.  Orléans. 

61.  —  François-Gaspard  de  la  Mer  DE  MATH  A. 

Issu  d'une  famille  noble  d'Auvergne,  François-Gaspard  était  docteur 
de  Sorbonne. 

Abbé  de  Saint-Cyran,  1700. 

Nommé  évêque  d'Aire  le  15  août  1706,  il  fut  sacré  à  Paris  le  10 
octobre  1707,  dans  l'église  de  la  Sorbonne. 


72  PROVINCE   D'AUCH 


Installé  le  3  avril  1708,  ne  fit  que  paraître. 
f  à  Aire,  30  juin  1710,  œt.  ?  es.  3. 

62.  —  Joseph-Gaspard  DE  MONTMORIN  de  Saint-Hérem  de  la 
Chassaigne. 

Né  en  Auvergne  en  1659,  s'était  marié  en  1684  à  Louise-Françoise 
de  Bigny  d'Ainay,  était  père  de  huit  enfants,  5  fils  et  3  filles,  quand  il 
perdit  sa  femme,  28  novembre  1700. 

Il  entra  alors  au  séminaire  Saint-Magloire,  y  reçut  les  Saints  ordres. 

Devint  vicaire  général  de  son  parent  Armand  de  Montmorin,  arche- 
vêque de  Vienne. 

Se  trouvant  à  l'Assemblée  générale  du  Clergé,  comme  député  de  la 
province  de  Vienne,  il  fut  nommé  évêque  d'Aire  en  1710,  il  se  fit  sacrer 
dans  la  cathédrale  de  Vienne,  par  l'archevêque  Armand,  le  4  janvier 
1711,  et  prit  possession  de  son  siège. 

Il  gouverna  paternellement  par  lui-même  ou  aidé  de  son  fils,  qui 
suit. 

f  à  Paris,  le  2  novembre  1723,  set.  64,  es.  13. 

63.  —  Gilbert  DE  MONTMORIN  de  Saint-Hérem  de  la  Chas- 
saigne, fils,  coadjuteur  et  successeur  du  précédent. 

Né  au  château  de  Lansac,  diocèse  de  Clermont,  le  6  juillet  1691, 
était  le  3e  fils  du  précédent  ;  il  fit  ses  études  au  séminaire  Saint-Sulpice 
et  garda  toujours  les  principes  de  son  éducation  sulpicienne. 

Nommé  coadjuteur  de  son  père,  il  fut  sacré  à  Meaux,  par  le  cardinal 
de  Bissy,  le  7  novembre  1723,  sous  le  titre  d'évêque  de  Sidon.  Mais 
en  apprenant  le  jour  même  où  il  avait  été  sacré  que  son  père  venait  de 
mourir,  il  prit  aussitôt  le  titre  d'évêque  d'Aire. 

Son  épiscopat  à  Aire  fut  l'heureux  prélude  d'un  épiscopat  à  la  fois 
plus  long  et  plus  glorieux. 

Transféré  à  Langres,  1734.  Cf.  Langres. 

64.  —  François  de  Serret  DE  GAUJAC. 

Né  à  Béziers,  en  1691,  fut  d'abord  militaire,  puis  missionnaire  de 
Garaison,  fit  beaucoup  de  bien  en  Gascogne,  par  ses  missions. 

Nommé  évêque  d'Aire  en  1735,  par  Fleury,  à  la  sollicitation  de 
Gilbert  de  Montmorin. 

Il  fut  sacré  le  25  mars  1736,  prit  possession  le  1er  mai,  continua  ses 


ÉVÈGHÉ  D'AIRE  73 


missions  ou  donna  des  retraites  dans  son  diocèse  surtout.  «  Homme 
de  Dieu  ;  père  des  prêtres  »  ; 

Réclama  contre  l'exil  de  Beaumont,  1755. 

f  pieusement  à  Aire  le  18  novembre  1757,  set.  66,  es.  22.  Obsèques 
populaires. 

65.  —  Plaicart  DE  RAIGEGOURT. 

Né  à  Nancy  en  1708,  vicaire  général  de  Liège,  abbé  de  Saint-Pierre- 
aux-Monts  (Ghâlons). 

Nommé  évêque  d'Anvers  ?  1746,  il  refusa  peut-être. 

Mais  nommé  évêque  d'Aire,  fin  1757,  et  préconisé  le  13  mars  1758, 
il  se  fit  sacrer  le  16  avril  à  Meaux  :  il  prit  possession  par  procureur  le 
6  mai  suivant. 

Nous  ignorons  ce  que  fit  en  1762  et  les  années  suivantes  le  noble 
Lorrain,  désigné  par  Jarente  à  un  siège  de  Gascogne. 

f  26  octobre  1783,  set.  76,  es.  26. 

66.  —  Sébastien-Charles-Philibert  de  Roger  DE  GAHUZAG  DE 
GAUX. 

Né  au  château  de  Gaux,  diocèse  de  Garcassonne,  2  décembre  1745. 

Nommé  coadjuteur  de  Plaicard,  il  fut  sacré  le  8  octobre  1780,  évêque 
d'Assur,  devint  évêque  d'Aire  en  1783. 

Son  siège  étant  supprimé  en  1791,  il  émigra  en  Espagne,  puis  en 
Angleterre,  en  Allemagne.  C'est  de  Paderborn  qu'il  refusa  sa  démission 
en  1801  ;  il  ne  la  donna  qu'en  1816. 

f  à  Paris,  30  octobre  1817,  83t.  72,  es.  37. 


ABBAYES  DU   DIOCÈSE  D'AIRE 

0.  S.  B.    S.  Severus  in  capite  Vasconise,  Saint-Sever. 

0.  Cist.     Pons  altus,  Pontault. 

0.  Praem.  Gratia  Dei,  La  Castelle,  en  règle. 

Parthenon  Montis   Martiani,  Les   Clarisses  de  Mont-de- 
Marsan. 
Trois  abbayes  bénédictines,  S.  Geruntius,  Saint-Gérons,  S.  Leborius, 
Saint-Loubouer,  et  Pembus,  Pimbo,  étaient  sécularisées  et  devenues 
des  collégiales. 


74  PROVINCE   D'AUCH 


BAJONA,    BAYONNE 

La  juridiction  des  évêques  de  Bayonne  n'était  pas  limitée  par  la  Bidassoa; 
elle  s'étendait  jusqu'aux  portes  de  Saint-Sébastien  en  Guipuscoa. 

46.  —  Jean  D'OLGE  (Dolce),  40e  évêque  de  Bayonne. 

Transféré  de  Boulogne  4643,  pour  remplacer  François  Fouquet,  qui 
passait  cette  année-là  au  siège  d'Agde. 

Né  vers  4600,  en  Basse-Navarre,  d'Olce  était  neveu  de  Bertrand 
d'Eschaux  ;  il  avait  été  sacré  évêque  de  Boulogne  en  4632  par  son 
oncle,  alors  archevêque  de  Tours. 

Devenu  évêque  de  Bayonne  en  4643,  ayant  déjà  plus  de  40  ans,  il 
occupa  son  siège  près  de  40  ans  encore.  Il  était  en  même  temps  abbé 
de  Saint- Vincent-du-Luc  (Oloron)  et  de  la  Boissière  (Angers). 

f  à  Bayonne  le  8  février  4684,  set.  80,  es.  49. 

47.  —  Gabriel  DE  LA  ROQUE  -  Prielé  ,  abbé  de  la  Réaule 
(Lescar). 

Nommé  évêque  de  Bayonne  en  4684,  obtint  ses  bulles  dès  le  22  sep- 
tembre et  se  fit  sacrer  peu  après ,  entra  en  possession  le  23  mai 
4682.  Les  difficultés,  que  suscita  l'Assemblée  de  4682,  n'existaient  pas 
encore. 

f  à  Peyrourade,  Peyrehorade,  Petra  perforata,  le  49  juillet  4688, 
aet.  ?  es.  6.  —  On  enterra  le  pieux  évêque,  suivant  une  clause  de  son 
testament,  sous  le  bénitier  de  l'église. 

48.  —  Léon  DE  LA  LANE. 

Né  à  Bordeaux,  était  fils  d'un  président  à  mortier  et  frère  d'un 
conseiller  au  Parlement  de  Bordeaux,  quand  il  fut  nommé  évêque 
d'Acqs  en  4684.  Il  administra  sans  doute  ce  diocèse,  ou  comme  vicaire 
général  de  l'évêque  démissionnaire,  ou  comme  vicaire  capitulaire. 
Cf.  Acqs. 

Nommé  évêque  de  Bayonne  le  45  août  4688,  il  n'obtint  ses  bulles 
que  quatre  ans  plus  tard  et  ne  fut  sacré  que  le  24  août  4692. 

f  à  Tustat,  6  août  4700,  33t.  ?  es.  8.  Fut  inhumé  dans  son  abbaye  de 
Saint-Ferme  (Sancti  Fremeriï),  diocèse  de  Bazas. 


ÉVÊCHÉ    DE    BAYONNE  75 


49.  —  René-François  DE  BEAUVAU  du  Rivau. 

Né  en  Anjou,  d'une  famille  illustre,  était  fils  de  Jacques,  marquis  du 
Rivau,  colonel  des  Suisses,  neveu  et  vicaire  général  de  Pierre-François, 
évêque  de  Sarlat,  cousin  de  Gilles,  évêque  de  Nantes. 

Nommé  évêque  de  Bayonne  le  1er  novembre  4700,  il  fut  sacré  le  17 
juillet  1701,  orna  magnifiquement  sa  cathédrale,  fut  chéri  de  ses  dio- 
césains, comme  l'indique  la  notice  qui  lui  est  consacrée  dans  Moréri 
et  dans  Michaud.  Il  dut  pourtant  se  laisser  transférer  à  Tournay,  le  23 
avril  1707,  par  la  volonté  expresse  de  Louis  XIV.  Cf.  Tournay. 

50.  —  André  DREUILHET  (ou  Drouillet),  janséniste. 

Né  à  Toulouse,  était  le  fils  de  Jacques,  président  aux  enquêtes, 
vicaire-général  de  Tressan,  évêque  du  Mans,  abbé  de  Saint-Jean- 
d'Angély.  C'était  un  orateur  distingué,  qui  se  fit  souvent  entendre  dans 
les  chaires  de  la  province  du  Maine,  au  dire  de  dom  Piolin  *. 

Nommé  évêque  de  Bayonne,  le  23  avril  1707,  il  se  fit  sacrer  à  Paris 
par  Noailles. 

Les  regrets  que  laissait  Beauvau  et  les  prétentions  de  la  reine  douai- 
rière d'Espagne,  qui  était  confinée  à  Bayonne,  rendirent  difficile  au 
nouvel  évêque  le  séjour  de  sa  ville  épiscopale. 

Il  compliqua  lui-même  les  difficultés  en  favorisant  les  Doctrinaires 
appelants,  en  humiliant  les  prêtres  fidèles.  Il  se  radoucit  à  l'occasion 
du  Concile  d'Embrun. 

f  à  Bayonne,  le  19  novembre  1727,  eet.  ?  es.  20. 

51.  —  Pierre-Guillaume  DE  LA  VIEUXVILLE. 
Né  en  1672,  était  doyen  du  chapitre  de  Nantes. 

Nommé  évêque  de  Bayonne,  en  mars  1728,  et  préconisé  en  juin,  il  se 
fit  sacrer  le  22  août  à  Meaux,  par  le  cardinal  de  Bissy. 

Formé  à  bonne  école,  avec  son  tempérament  breton  et  sa  haute 
vertu,  il  frappa  vigoureusement  les  Jansénistes,  remplaça  par  Daguerre 
au  séminaire  les  Doctrinaires  appelants  2. 

Mais  il  fut  prématurément  enlevé. 

f  le  30  juin  1734,  set.  52,  es.  6. 

1.  Histoire  de  l'Eglise  du  Mans,  tome  VI,  p.  373. 

2.  ,1.  Daguerre,  fondateur  du  Séminaire  et  des  missionnaires  de  Laressore,  si 
pieux,  si  orthodoxe,  si  humble,  le  bras  droit  des  six  derniers  évêques  de  Bayonne, 
f  en  odeur  de  sainteté  le  25  février  1785,  set.  82. 


76  PROVINCE  d'auch 


52.  —  Jacques-Bonne  Gigault  DE  BELLEFONDS. 

Né  en  Touraine,  en  juin  1698,  il  était  fils  de  Louis-Christophe  et  de 
Marie-Olympe  Mazarin,  petit-fils  du  pieux  maréchal  de  Bellefonds1. 

Chanoine  de  Saint-Martin  de  Tours,  prédicateur  et  aumônier  du  roi, 
abbé  de  la  Cour-Dieu,  appelé  à  de  hautes  dignités  dans  l'Eglise,  l'abbé 
de  Bellefonds  fut  présenté  par  le  cardinal  de  Fleury  au  roi. 

Nommé  évêque  de  Bayonne,  le  8  octobre  1735,  et  préconisé  aussitôt 
par  Clément  XII,  il  se  fit  sacrer  à  Paris,  25  mars  1736.  Arrivé  à 
Bayonne,  il  frappa  sans  miséricorde  les  Jansénistes,  aida  généreuse- 
ment le  pieux  Daguerre  dans  la  fondation  de  Laressore 

Transféré  à  Arles,  1741.  Cf.  Arles. 

53.  —  Christophe  DE  BEAUMONT  2. 

Né  au  château  de  la  Boque,  diocèse  de  Sarlat,  le  26  juillet  1703,  était 
fils  de  François,  seigneur  du  Repayre,  et  de  Marie-Anne  de  Lostanges, 
sa  deuxième  femme 3. 

Comte  de  Lyon  ;  vicaire-général  de  Crussol  d'Uzès  à  Blois,  abbé  de 
Notre-Dame  de  Vertus  (Châlons),  était  destiné  par  la  divine  Providence 
à  monter  plus  haut. 

Nommé  évêque  de  Bayonne,  1741,  n'ayant  encore  que  38  ans,  il  fut 
sacré  le  24  décembre  de  cette  même  année,  à  Paris,  dans  la  chapelle 
des  religieuses  du  Chasse-Midi  par  Rastignac,  archevêque  de  Tours. 
Il  prit  possession  de  son  siège  par  procureur  le  12  janvier  1742,  en 
personne  11  avril  1743,  se  montra  dès  lors,  ce  qu'il  fut  plus  tard, 
pasteur  fidèle,  vigilant,  dévoué. 

Transféré  à  Vienne,  1745.  Cf.  Vienne. 

54.  —  Guillaume  D'ARCHE,  «  l'un  des  plus  saints  évêques  du 
XVIIIe  siècle  »  P.  Le  Lasseur. 

Né  à  Bordeaux,  en  1702,   était  vicaire-général  de  Maniban  à  Bor- 
deaux, abbé  de  la  Roë. 
Nommé  évêque  de  Bayonne  en  1745. 

4.  Fisquet  ne  cortnait  pas  cette  généalogie,  qui  est  celle  de  Moréri.  Il  fait  des- 
cendre Jacques-Bonne  de  la  branche  aînée  et  nous  le  présente  comme  cousin  du 
maréchal. 

2.  Cf.  Christophe  de  Beaumont,  archevêque  de  Paris,  par  le  P.  Emile  Regnault, 
S.  J.  2  vol.  in-8°,  Paris,  Lecoffre,  4882. 

|   3.  Cette  sainte  femme,  veuve  en  4740,  f  47  mars  4747  à  Sarlat,  eut  la  joie  de  voir 
son  fils  évêque  et  deux  fois  archevêque. 


ÉVÊCHÉ  DE  BAYONNE  77 


Il  fut  sacré  le  15  septembre,  et  montra  dès  lors  simplicité,  droiture, 
charité,  modération  ;  déploya  en  même  temps  un  zèle  ardent  d'abord, 
au  jubilé  de  1751,  puis  contre  la  loi  du  silence  (sa  lettre  fut  lacérée), 
enfin  contre  les  Doctrinaires ,  s' appuyant  toujours  sur  le  vertueux 
Daguerre.  Il  n'épargna  pas  sa  peine  en  faveur  des  Jésuites. 

Ce  fut  cependant  lui  qui  imposa  le  bréviaire  d'Auch,  et  supprima  des 
fêtes  :  c'était  le  courant. 

f  à  Bayonne,  le  13  octobre  1774,  set.  72,  es.  30. 

Obsèques  touchantes. 

—  L'abbé  DE  TAILLEFER  de  Babbièbe,  vic.-gén.  de  Périgueux. 
Nommé  évêque  de  Bayonne,  refusa.  Il  consentit  cependant  à  accepter 
l'abbaye  de  Sauve-Majeure. 

55.  —  Jules-Basile  Ferron  DE  LA  FERRONNAYS. 
Transféré  de  Saint-Brieuc,  1774-1775.  Cf.  Saint-Brieuc. 

Fut  constamment  orthodoxe,  pieux,  charitable  ;  durant  une  inonda- 
tion, «  il  alla  à  l'eau  comme  ses  frères  au  feu  »,  a-t-on  dit  de  lui. 
Transféré  à  Lisieux,  1783.  Cf.  Lisieux. 

56.  —  Etienne-Joseph  de  PAVÉE  de  VILLEVIEILLE. 

Né  au  château  de  Villevieille,  diocèse  de  Nîmes,  le  31  décembre  1739. 

Nommé  évêque  de  Bayonne  en  1783. 

Sacré  le  11  janvier  1784. 

Imita  en  tout  ses  quatre  derniers  prédécesseurs.  Député  aux  Etats - 
Généraux  en  1789,  il  vota  contre  les  motions  révolutionnaires. 

Son  siège  étant  supprimé  en  1791,  il  émigra  en  Espagne  ;  mais  n'y 
vécut  pas  longtemps. 

f  au  couvent  d'Oliva,  mars  1793,  aet.  56,  es.  10. 


ABBAYES    DU    DIOCÈSE   DE    BAYONNE 

Il  y  en  a  deux,  l'une  sur  le  territoire  français,  l'autre  sur  le  terri- 
toire espagnol,  l'une  et  l'autre  appartiennent  à  l'ordre  des  Prémontrés. 
Leuntium,  La  Home,  non  loin  de  Bayonne. 
Urdacium,  Ourdach,  h  l'entrée  de  la  Navarre. 


78  PROVINCE  D'AUCH 


CONSERANI,    COUSERANS    (saint-lizier  de) 

Ce  siège,  ainsi  que  celui  de  Comminges,  ne  porte  pas  le  nom  d'une  ville, 
mais  celui  d'une  région.  L'évêque  réside  à  Saint-Lizier. 

Cf.  Duclos  (H.)  Histoire  des  Ariégeois  (comté  de  Foix,  vicomte  de  Gouserans, 
etc.),  2  vol.  in-8  ;  Paris,  Didier-Perrin,  1883. 

65.  —  Gabriel  DE  SAINT-ESTÈVE  (de  Saint-Estevain),  65e  évo- 
que de  Gonserans  ou  Gouserans. 

Né  en  1635,  d'une  famille  noble  de  la  Navarre,  avait  un  frère  officier 
dans  les  gardes  du  corps. 

Abbé  de  Plainpied  (Bourges)  et-., de  Gombelongue  (Gouserans),  il  fut 
nommé  évêque  de  Gouserans,  février  1680,  pour  remplacer  Bernard 
Goignet  de  Marmiesse,  mort  le  22  janvier  précédent.  Innocent  XI  ne 
mit  pas  de  retard  à  lui  expédier  ses  bulles,  puisqu'il  put  se  faire  sacrer 
en  août  1680. 

Cette  complaisance  du  Souverain  Pontife  n'empêcha  pas  l'évêque  de 
Couserans  d'assister  à  l'Assemblée  de  1682,  de  souscrire  les  quatre 
articles  et  sans  doute  de  les  publier. 

Rentré  dans  son  diocèse  et  perdu  dans  les  montagnes,  il  ne  fit  plus 
parler  de  lui. 

f  24  décembre  1707,  set.  72,  es.  28. 

66.  —  Jean-Jacques  DE  VERTHAMON. 

Issu  d'une  famille  de  robe  du  Limousin,  cousin  de  Jean -Baptiste, 
évêque  de  Pamiers,  et  son  vicaire  général,  il  était  Oratorien  depuis  sa 
jeunesse  ;  il  avait  puisé  à  l'Oratoire  un  goût  prononcé  pour  les  lettres. 
«  Optimus  pastor,  musarum  cultor  et  patronus  ».  Gallia  Christiana. 

Nommé  évêque  de  Gouserans,  14  janvier  1708,  il  fut  sacré  le  24  juin 
par  l'évêque  de  Pamiers. 

«  Ne  se  montra  pas  ardent  contre  les  Jansénistes  (le  pouvait-il  ?), 
sans  toutefois  penser  comme  eux  ».  P.  Le  Lasseur. 

f  fin  octobre  1725,  set.  ?  es.  18. 

67.  —  Jean-François  de  Macheco  DE  PRÉMEAUX. 

Né  à  Dijon  en  1692,  d'une  famille  originaire  de  Nuits,  frère  aîné  de 


ÉVÊCHÉ  DE  COUSERANS  79 


Jean  Chrétien,  évêque  de  Périgueux,  était  agent  général  du  clergé, 
avait  déployé  de  vrais  talents  dans  les  Assemblées  ordinaires. 

Nommé  évêque  de  Gouserans,  1726,  il  fut  sacré  le  12  janvier 
1727. 

Son  épiscopat  n'offre  aucun  événement  notable,  ce  qui  n'est  certai- 
nement pas  un  mauvais  signe. 

f  à  Couserans,  avril  1752,  set.  60,  es.  26. 

68.  —  Joseph  de  Saint-André  de  Marnays  DE  VERCEL. 
Né  à  Paris  en  1713. 

Docteur  en  théologie  à  Paris  en  1738  ;  sulpicien  à  Angers  ;  vicaire 
général  et  grand  ami  du  saint  évêque  J.  de  Vaugirault. 

Trésorier  de  la  cathédrale  d'Angers. 

Nommé  évêque  de  Couserans  en  1752,  il  fut  sacré  le  22  octobre. 

Il  protesta  en  faveur  de  Beaumont  exilé,  1755,  et  plus  énergique- 
ment  en  faveur  des  Jésuites,  10  octobre  1761. 

f  à  Couserans,  28  septembre  1779,  set.  66,  es.  27. 

69.  —  Dominique  DE  LASTIC,  dernier  évêque  de  Couserans. 

Né  dans  le  diocèse  de  Mende,  16  octobre  1742,  d'une  famille  connue 
dans  les  fastes  militaires  et  dans  l'Eglise,  était  neveu  d'Antoine,  évêque 
de  Comminges. 

Nommé  évêque  de  Couserans  en  1779,  il  fut  sacré  le  9  janvier 
1780. 

Fut  louable  dans  ses  fonctions  sacrées. 

Député  aux  Etats-Généraux  de  1789  ;  il  se  comporta  dignement. 

Emigra. 

f  à  Munster,  3  mars  1795,  set.  53,  es.  16. 


ABBAYE   DU   DIOCÈSE   DE   COUSERANS 

0.  Preem.  Comba  longa,  Notre-Dame  de  Combelongue. 


80  PROVINCE    D'AUCH 


CONVENUE,  COMINGES  ou  COMMINGES 

Nom  régional,  comme  celui  de  Couserans,  dont  nous  avons  parlé. 
L'évêque  réside  à  Saint-Bertrand. 

53.  —  Louis  de  Rechignevoisin  DE  GURON  (sic  rectius  d'Hozier), 
53e  évêque  de  Gomminges. 

Transféré  de  Tulle,  1671,  Gilbert  de  Ghoiseul  étant  transféré  de 
Comminges  à  Tournay  cette  année-là. 

Né  en  Anjou,  d'une  bonne  noblesse,  Guron  avait  été  sacré  évêque  de 
Tulle  le  1er  novembre  1653,  avait  bien  réussi  à  Tulle,  comme  l'atteste 
Baluze,  Historia  Tutelensi,  III,  31. 

Il  réussit  également  à  Gomminges,  quoique  fort  différent  de  son 
bruyant  prédécesseur.  Son  zèle  toujours  pur,  n'eut-il  pas  cependant 
une  tendance  à  l'exagération  ?  *, 

f  à  Saint-Bertrand  de  Comminges,  le  20  mai  1693,  aet.  77,  es.  40. 

54.  —  Jean-François  de  BREZAY  mieux  BRIZAY  DE  DENONVILLE. 

Né  dans  le  Blésois,  alors  diocèse  de  Chartres,  était  officiai  de  Char- 
tres, archidiacre  et  vicaire  général  de  l'évêque  Ferdinand  de  Villeroy, 
abbé  de  Joncels  (Béziers). 

Nommé  évêque  de  Comminges  le  31  mai  1693,  sacré  le  6  décembre 
suivant  au  Val-de-Grâce  à  Paris,  il  se  rendit  dans  son  diocèse,  où  il 
résida  assidûment.  Il  fonda  à  Saint-Gaudens  un  séminaire  dont  il  confia 
la  direction  aux  PP.  Jésuites. 

f  12  avril  1710,  set.  ?  es.  17. 

55.  —  Olivier-Gabriel  de  LUBIËRES  (NUBIÈRES,  Gai.  Christ.] 
DU  BOUCHET. 

Né  à  Saint- Pourçain,  en  Auvergne 2,  était  grand  chantre  de  Rodez. 

1.  Cf.  Quelques  pages  inédites  de  L.  de  R.  de  Guron,  évêque  de  Tulle  et  de  Com- 
minges, publiées  par  Ph.  Tamizey  de  Larroque,  in-8  de  38  p.  Tulle,  1885. 

Apud  Revue  des  Questions  historiques,  juillet  1886,  Rulletin,  p.  333. 
Dans  une  lettre  du  4  mai  1681,  écrite  à  Baluze,  Guron  affirme  que  Richelieu  eut 
la  pensée  de  se  faire  «  patriarche  d'Occident  ».  Oh  ! 

2.  Aujourd'hui  Allier. 


ÉVÊCHÉ  DE  COMMINGES  81 


Nommé  évêque  de  Comminges  en  1710,  il  se  fit  sacrer  le  29  mars 
1711,  à  Paris,  dans  l'église  du  noviciat  des  Jésuites, 
f  1739,  set.  es.  28. 

56.  —  Antoine  DE  LASTIG. 

Né  au  château  de  Sieuzac,  diocèse  de  Saint-Flour,  1709,  fils  de 
François,  seigneur  de  Sieuzac  et  de  Marie  de  la  Roche-Aymon,  était 
vicaire  général  de  son  oncle  maternel,  La  Roche-Aymon,  à  Tarbes 
abbé  de  Saint-Guillem,  1738. 

Nommé  évêque  de  Comminges,  le  14  octobre  1739,  il  fut  sacré  à 
Paris  le  9  octobre  1740. 

Il  protesta  en  1755  contre  la  loi  du  silence. 

Parla-t-il  en  1762  ? 

Transféré  à  Ghâlons,  16  novembre  1763,  préconisé  le  19  décembre. 

f  quatre  jours  après,  sans  avoir  pris  possession,  aet,  54,  es.  23. 
Cf.  Chalons. 

57.  —  Charles-Antoine-Gabriel  D'OSMOND  de  Médavy. 

Né  en  1722  à  Médavy,  diocèse  de  Séez,  était  comte  de  Lyon,  vicaire 
général  et  officiai  d'Auxerre.  N'est-ce  pas  plutôt  de  Nevers? 

Nommé  évêque  de  Comminges  en  1763,  mauvaise  époque,  il  fut 
sacré  à  Nevers  par  Tinseau,  1er  avril  1764.  Sa  réputation  reste  entachée 
de  galanterie  avec  la  duchesse  d'Orléans,  si  on  en  croit  Laurentie,  Ducs 
d'Orléans,  III. 

En  1785,  il  résigna  son  évêché  en  faveur  de  son  neveu,  qui  suit. 

En  1791,  il  émigra  à  Constance,  puis  en  Bavière.  En  mars  1800,  il 
souscrivit  une  lettre  de  félicitation  au  nouveau  pape  Pie  VII,  qui  répon- 
dit le  7  mai  :  «  Carolo  episcopo  Convenarum,  apud  Bavaros  exulanti  ». 

Il  rentra  en  France  au  moment  du  concordat. 

f  à  Saint-Germain-en-Laye,  28  avril  1806,  set.  84,  es.  43. 

58.  —  Antoine-Eustache  D'OSMOND,  dernier  évêque  de  Comminges. 
Né  à  Saint-Domingue,  6  février  1754,  originaire  de  Normandie,  neveu 

du  précédent1. 

1.  Vie  épiscopale  de  Af9r  Antoine-Eustache  Osmond...  par  l'abbé  Guillaume,  in-8. 
Nancy,  1862. 

6 


82  PROVINCE  d'auch 


Fit  ses  études  à  Paris,  partie  à  Saint-Sulpice,  partie  à  Saint-Magloire  : 
licencié  en  Sorbonne,  il  devint,  jeune  encore,  vicaire  général  de 
Brienne  à  Toulouse,  1777. 

Nommé  évêque  de  Gomminges  à  la  résignation  de  son  oncle,  il  fut 
sacré  le  1er  mai  1785,  se  distingua  par  la  grâce,  les  bonnes  manières. 

Réfugié  d'abord  dans  le  Val-d'Arran,  qui  était  de  son  diocèse,  il 
émigra  de  là  en  Angleterre. 

Donna  sa  démission  pure  et  simple,  datée  de  Londres,  26  septembre 
1801. 

Devenu  évêque  de  Nancy  en  1802,  il  réorganisa  le  culte  catholique 
dans  les  trois  départements  de  la  Meurthe,  de  la  Meuse  et  des  Vosges 
qui  formaient  son  diocèse. 

Nommé  archevêque  de  Florence  en  1.810  par  l'empereur,  mais  non 
institué  par  le  pape,  il  sut  rester  fidèle  à  celui-ci,  sans  irriter  celui-là. 

Rentré  dans  le  diocèse  de  Nancy  en  1814,  il  ne  s'opposa  nullement 
au  rétablissement  des  sièges  de  Verdun  et  de  Saint-Dié  en  1817  et 
en  1822. 

f  à  Nancy  le  27  septembre  1823,  set.  70,  es.  39. 


ABBAYES  DU  DIOCÈSE  DE  GOMMINGES 

0.  Gist.  vir.  Beata  Maria  Boni  Fontis,  Notre-Dame  de  Bonnefont. 

Anissorium  vel  Benedictio  Dei,  Nisors  ou  Bénissondieu. 
fem.  Lumen  Dei,  Lum-Dieu  ou  Fabas1. 
Il  y  avait  de  plus  une  collégiale  à  Saint-Gaudens,  outre  le  chapitre 
de  la  cathédrale  à  Saint-Bertrand. 


LACTORA,  LEITOUR  ou  LECTOURE 

54.  —  Hugues  DE  BAR,  54e  évêque  de  Lectoure. 
Transféré  d'Acqs,  1671,  pour  remplacer  Louis  Gazet  de  Vautorte,  qui 
passait  cette  année-là  de  Lecloure  à  Vannes. 

1.  Cf.  L'abbaye  de  Lum-Bieu  à  Fabas,  par  le  comte  Odet  de  la  Hitte,  in-8.  Auch 

1882. 


ÉVÊCHÉ  DE  LECTOURE  83 


Né  en  Picardie,  sans  doute  à  Amiens,  dont  son  père  était  gouver- 
neur, Hugues  avait  été  sacré  évêque  d'Acqs,  le  10  avril  1667.  Il  avait 
favorisé  les  Jansénistes  dans  le  diocèse  d'Acqs,  pendant  les  quatre 
ans  de  son  épiscopat.  Il  les  favorisa  également  dans  son  nouveau  diocèse. 
Aussi  est-il  comblé  de  louanges  dans  la  Gallia  Christiana  et  même  par 
Hugues  du  Tems.  Il  était  abbé  de  Saint- André  de  Vienne,  de  Pontault 
(Aire),  de  Vertus  (Ghâlons)  :  ces  abbayes  grossissaient  notablement  les 
revenus  de  l'évêque. 

f  à  Lectoure,  le  22  décembre  1691,  set.  ?  es.  25. 

Son  père,  Guy,  gouverneur  d'Amiens,  grand  bailli  de  Picardie,  lui 
survécut,  étant  mort  à  Paris  nonagénaire. 

55.  —  François-Louis  DE  POLASTRON,  Janséniste. 

Né  dans  l'Armagnac,  d'une  illustre  maison,  était  vicaire  général  de 
Lombez, 

Abbé  de  Saint-Sauveur  de  Blaye. 

Nommé  évêque  de  Lectoure,  le  6  avril  1692,  il  se  fit  sacrer  à  Paris, 
le  9  novembre  suivant. 

Aux  éloges  que  lui  donnent  les  auteurs  de  la  Gallia  Christiana,  on 
devine  qu'il  mérite  l'épithète  de  Janséniste,  qui  est  du  reste  incon- 
testable, comme  il  est  facile  de  s'en  convaincre. 

f  à  Lectoure,  le  13  octobre  1717,  set.  ?  es.  25. 

N.  B.  —  11  fut  peut-être  proposé  en  171.5,  pour  le  siège  de  Clermont, 
mais  repoussé  à  cause  de  son  jansénisme. 

56.  —  Louis  de  BALZAC  D'ILLIERS  D'ENTRAGUES. 

Issu  d'une  famille  bien  connue,  originaire'  d'Auvergne.  Abbé  de 
Bellefontaine  (La  Rochelle),  1710,  aumônier  du  roi. 

Louis  fut  nommé  évêque  de  Clermont  en  1715  ou  en  1716,  par  le 
Régent,  mais  refusé  par  le  pape.  Nommé  évêque  de  Lectoure  en  1717, 
mauvaise  époque  encore,  il  reçut  ses  bulles  et  se  fit  sacrer  le  24  juillet 
1718. 

Alla-t-il  prendre  possession  ?  Nous  ne  le  savons  pas. 

f  à  son  abbaye  de  Bellefontaine,  le  20  août  1720,  83t?  es.  2. 

57.  —  Paul-Robert  Hertault  DE  BEAUFORT. 

Était  docteur  en  théologie,  doyen  d'Ipres,  abbé  de  Foresmontier 
(Amiens). 


84  PROVINCE  d'auch 


Nommé  évêque  de  Lectoure  1721,  sacré  le  7  juin  1722,  il  prit  posses- 
sion d'un  diocèse  infecté  ;  mais  il  ne  se  découragea  pas.  Il  fit  exiler 
quelques  appelants,  catéchiser  les  Carmélites  de  Lectoure  avec  plus  de 
zèle  que  de  succès. 

f  le  26  août  1745,  set.  ?  es.  24. 

58.  —  Claude-François  DE  NARBONNE-Pelet. 

Né  dans  le  diocèse  d'Arles,  en  1689,  était  parent  de  François  de 
Narbonne,  qui  fut  évêque  de  Gap,  puis  d'Evreux.  Claude  avait  été 
vicaire  de  l'intrépide  Janson,  archevêque  d'Arles  ;  il  était  abbé  de 
Belleville  (Lyon),  depuis  1736. 

Nommé  évêque  de  Lectoure  en  1745,  il  fut  sacré  le  19  mai  1746,  et 
se  démit  aussitôt  de  son  abbaye. 

«  Vertueux  prélat  »  dit  Hugues  du  Tems,  il  visita  Beaumont  exilé  à 
la  Roque,  1758  ;  avait  protesté  en  1755  contre  son  exil  à  Conflans  et 
contre  la  loi  du  silence. 

Il  écrivit  à  Clément  XIII,  27  août  1759,  une  lettre  fort  belle  en  faveur 
des  Jésuites  persécutés  en  Portugal  et  menacés  en  France. 

f  le  14  mai  1760,  set.  71.  es.  14. 

59.  —  Pierre  Chapelle  DE  JUMILHAC  de  Curjac. 

Né  en  1713,  en  Périgord,  était  parent  de  Jean- Joseph  de  Jumilhac, 
évêque  de  Vannes,  qui  devenu  archevêque  d'Arles,  le  fit  nommer 
archidiacre.  Il  fut  agent  général  du  clergé  en  1755. 

Nommé  évêque  de  Lectoure  en  1760,  il  se  fit  sacrer  le  4  janvier  1761, 
par  l'archevêque  d'Arles,  son  parent.  Nous  ne  savons  rien  de  plus  sur 
cet  évêque. 

f  à  Paris,  26  juin  1772,  set.  58,  es.  12,  pendant  l'Assemblée  du  clergé. 

60.  —  Louis-Emmanuel  DE  CUGNAC1,  dernier  évêque  de  Lectoure. 
Né  en  1729,  dans  le  diocèse  de  Cahors. 

Chanoine  de  Paris,  vicaire  général  de  Bayeux,  abbé  de  Longues 
(Bayeux). 

Nommé  évêque  de  Lectoure  en  1772,  il  fut  sacré  le  27  septembre  de 
la  même  année. 


1.  Cf.  L'Episcopat  de  Louis-Emmanuel  de  Cugnac,  dernier  évêque  de  Lectoure, 
par  Amable  Plieux,  juge  au  tribunal  de  Lectoure.  In-8,  Auch,  1879. 


ÉVÊGHÉ  DE  LESCAR  85 


Son  siège  étant  supprimé  en  4791,  il  n'émigra  pas.  Emprisonné 
pendant  les  deux  Terreurs,  il  survécut  sans  bruit. 

f  subitement  au  château  de  Fondelin,  près  de  Condom,  le  8  décembre 
1800,  œt.  72,  es.  28. 

Il  n'y  a  pas  une  seule  abbaye  dans  le  diocèse  de  Lectoure. 


LASCURRA,    LESCAR 

La  ville  de  Lescar  (Lascurra,  autrefois  Benehamum),  trop  voisine  de 
Pau,  était  destinée  à  déchoir.  Elle  est  réduite  aujourd'hui,  malgré  sa 
belle  cathédrale,  à  l'état  d'un  simple  bourg  et  nous  donnons  ici  la  liste 
des  cinq  derniers  évêques  de  Lescar. 

47.  —  Jean  du  Haut  DE  SALLIES,  47e  évêque  de  Lescar. 

Né  en  1594,  était  frère  d'un  Procureur  général  au  Parlement  de  Pau, 
et  abbé  de  la  Honce  (Bayonne). 

Nommé  évêque  de  Lescar  pour  remplacer  Henri  de  Salettes  qui  était 
mort  le  21  juin  1658,  il  se  fit  sacrer  le  1er  décembre  1658  par  Nicolas 
Sevin,  évêque  de  Sarlat. 

La  vertu  dominante  de  ce  prélat  fut  une  profonde  humilité. 

f  à  Lescar,  le  18  avril  1681,  set.  87,  es.  23. 

48.  —  Dominique  d'Esclaux  DE  MESPLEZ  (et  non  MESSELEZ). 
Il  était  magistrat  et  père  de  famille  à  Pau. 

Il  entra  dans  l'état  ecclésiastique  après  la  mort  de  sa  femme. 

Nommé  évêque  de  Lescar  le  31  juillet  1681,  il  se  fit  sacrer  en  avril 
1682.  Il  prêta  serment  au  roi  le  11  avril.  Il  était  donc  à  Paris  pendant 
que  se  tenaient  les  deux  Assemblées,  auxquelles  cependant  il  n'a  point 
participé. 

Retourné  dans  son  diocèse,  il  le  gouverna  trop  longtemps  en  bon 
père. 

f  après  1714  et  avant  1717,  set.  ?  es.  32  aut  35. 


PROVINCE  D'AUCH 


49.  —  Martin  DE  LA  CASSAIGNE. 

Né  dans  le  diocèse  de  Lescar  en  1641,  plus  probablement  en  1652, 
fut  d'abord  curé  dans  les  pays  Basques,  puis  prieur  de  Morlaas,  cha- 
noine de  Lescar. 

Nommé  évêque  de  Lescar  en  1717,  époque  malheureuse  pour  les 
églises  de  France,  il  fut  sacré  le  26  avril  1719,  devint  abbé  de  la  Réaule 
(Lescar). 

f  à  Lescar,  13  janvier  1729,  aet.  88  aut  77,  es.  10. 

50.  —  Hardouin  de  GHASLON  DE  MAISONNOBLE. 

Né  dans  le  diocèse  de  Bazas  en  1695,  vicaire  général  de  Chavigny,  à 
Sens. 

Nommé  évêque  de  Lescar  en  1729,  bonne  époque,  il  fut  sacré  le 
5  février  1730,  par  Chavigny,  au  noviciat  de  la  compagnie  de  Jésus  à 
Paris. 

Ce  fut  le  premier  évêque  de  Lescar  qui  ne  fût  pas  né  dans  le  pays  ; 
il  protesta  en  faveur  de  Beaumont  1755,  et  suivit  en  toutes  choses  son 
zélé  métropolitain,  Montillet. 

f  à  Bazas,  28  octobre  1762,  set.  67,  es.  33,  abbé  de  Sablonceaux 
(Saintes). 

51.  —  Marc-Antoine  DE  NOÉ,  dernier  évêque  de  Lescar. 

Né  en  1724  (1728),  au  château  delà  Gremenaudière,  près  La  Rochelle, 
était  fils  de  Marc-Roger,  baron  de  l'Isle-Noé  en  Armagnac,  et  de  Char- 
lotte Colbert.  Cultiva  la  poésie  et  la  littérature  légère1  ;  reçut  l'abbaye 
de  Simorre  (Auch)  en  1756,  fut  vicaire  général  d'Albi,  puis  de  Rouen. 

Nommé  évêque  de  Lescar  en  1763,  époque  néfaste,  il  se  fit  sacrer  le 
12  juin.  A  peine  installé,  il  se  sépara  bruyamment  de  son  métropolitain, 
Montillet,  pour  la  question  des  Jésuites.  Esprit  bizarre  dans  les  idées, 
il  montra  cette  bizarrerie  aux  Etats-Généraux  de  1789,  dont  il  faisait 
partie  comme  député  du  clergé  de  Béarn.  Toutefois,  il  ne  se  déshonora 
ni  par  le  serment,  ni  par  la  conduite. 

Il  émigra  en  Espagne,  1791. 

Donna  sa  démission  en  1801. 


1.  Le  fameux  caricaturiste  Cham,  fils  de  Noé  (Amédée  de  Noé),  né  en  1819,  mort 
en  1879,  est  le  petit  neveu  de  Marc- Antoine. 


EVEGHE    D'OLORON  87 


Nommé  évêque  de  Troyes,  en  avril  1802,  il  prit  aussitôt  possession, 
organisa  le  culte  et  commença  ses  visites. 

f  à  Troyes,  21  septembre  1802,  aet.  74,  es.  40  K 

Il  eut  pour  successeur  à  Troyes,  son  ancien  métropolitain  d'Auch, 
La  Tour-du-Pin,  qui  acheva  heureusement  l'œuvre  de  la  reconstitution 
ecclésiastique  dans  les  deux  départements  de  l'Aube  et  de  l'Yonne. 


ABBAYES   DU   DIOCÈSE   DE  LESGAR 

0.  S.  B.  vir.  Sanctus  Petrus  de  Régula,  La  Réaule. 
0.  Gist.  vir.  Silva  lata,  Notre-Dame  de  Saubalade. 
De  plus,  il  y  avait  à  Pau  un  assez  grand  nombre  de  couvents,  tant 
d'hommes  que  de  femmes. 


OLORO  vel  OLERO,    0L0R0N 

49.  —  Arnauld-François  DE  MAYTIE,  49e  évêque  d'Oloron. 

Né  à  Mauléon,  était  neveu  d'Arnauld  II  et  petit  neveu  d'Arnauld  Ier 
de  Maytie,  qui  successivement  avaient  occupé  le  siège  d'Oloron  de  1599 
à  1646. 

Nommé  évêque  d'Oloron  pour  remplacer  Jean  de  Miossens  de  San- 
sons,  qui  était  mort  le  8  février  1658,  il  ne  fut  sacré  par  son  métropo- 
litain, Dominique  de  Vie,  archevêque  d'Auch,  que  le  27  avril  1661.  Il 
fut  en  même  temps  pourvu  de  l'abbaye  de  Saubalade  (Lescar). 

Il  établit  les  Capucins  à  Oloron,  apaisa  une  émeute  soulevée  par  un 
prêtre,  etc. 

f  à  Oloron,  2  juillet  1681,  set.  ?  es.  22. 

50.  —  François-Charles  DE  SALETTES. 

Né  en  1614,  était  neveu  ou  frère  de  deux  Salettes,  qui  s'étaient  suc- 
cédé à  Lescar  avant  1658. 


1.  Les  Œuvres  de  Marc-Antoine  de  Noé,  publiées  en  1  vol.  in-8,  Paris,  1818,  par 
Auguis,  ne  sont  ni  complètes  ni  fort  instructives. 


PROVINCE   D'AUCH 


Il  avait  près  de  70  ans,  quand  il  fut  nommé  évêque  d'Oloron  en 
janvier  1682  ;  préconisé  et  sacré  la  même  année,  sans  doute  avant  la 
fameuse  Assemblée,  où  il  n'entra  pas,  il  s'occupa  soigneusement,  pieu- 
sement et  charitablement  de  son  diocèse. 

f  à  Oloron  le  22  juillet  1704,  set.  90,  es.  22. 

—  Antoine-Simon  DE  MAGNY. 

Doyen    de    Saint-Martin  de  Tours,    nommé  et  préconisé    évêque 
d'Oloron  en  1704. 
f  le  22  février  1705,  avant  d'être  sacré.  Il  n'avait  que  52  ans. 

—  Honoré  Quiqueran  de  BEAUJEU,  oratorien  janséniste. 
Nommé  évêque  d'Oloron  en  mars  1705,  préféra  le  siège  de  Castres, 

pour  lequel  il  fut  nommé  le  11  avril  suivant.  On  ne  dut  pas  le  regretter 
dans  le  diocèse  d'Oloron.  Cf.  Castres. 

51. —Joseph  DE  RÉVOL. 

Né  en  1663,  dans  le  diocèse  de  Vienne,  était  fils  de  Pierre,  vicomte 
de  Révol,  magistrat  au  Parlement  du  Dauphiné.  Reçu  docteur  en  théo- 
logie à  Paris,  il  devint  vicaire  général  de  Poitiers. 

Nommé  évêque  d'Oloron  le  11  avril  1705,  il  se  fit  sacrer  à  Poitiers, 
le  8  novembre  suivant  par  l'évêque  Jean-Claude  de  la  Poype  de 
Vertrieù. 

Il  fonda  le  séminaire  d'Oloron,  qu'il  confia  aux  Barnabites. 

Démissionnaire  en  1735.  f  à  Oloron  le  21  mars  1739,  set.  76,  es.  34. 
L'oraison  funèbre  de  cet  évêque,  prononcée  par  le  P.  Day,  S.  J.,  le 
jour  anniversaire  de  sa  mort,  21  mars  1740 ,  est  en  même  temps  un 
panégyrique  bien  mérité. 

52.  —  Jean-François  de  Chastellard  DE  MONTILLET  de 
Grenaud. 

Né  le  14  mars  1702  au  château  de  Champdore  en  Bugey,  était  fils  de 
Nicolas,  seigneur  de  Champdore  et  du  Chastellard,  mais  légataire  du 
nom  et  des  biens  de  Jean-Louis  de  Grenaud,  grand  bailli  de  Bugey. 

Nommé  évêque  d'Oloron  en  1735,  et  sacré  le  2  octobre  de  cette 
même  année,  il  se  montra  dès  lors  régulier,  zélé,  orthodoxe,  comme  il 
devait  se  montrer  plus  tard  sur  un  siège  archiépiscopal. 

Transféré  à  Auch,  1742.  Cf.  Auch. 


ÉVÊCHÉ  DE  TARBES 


53.  —  François  DE  RÉVOL. 

Né  en  1715,  au  château  de  Terrebasse,  en  Dauphiné,  diocèse  de 
Vienne,  était  neveu  de  Joseph  de  Révol,  dont  nous  venons  de  parler  ; 
il  fut  son  vicaire  général. 

Nommé  évêque  d'Oloron  en  1742,  il  fut  sacré  le  5  août,  protesta  en 
faveur  de  Beaumont,  1755,  en  faveur  des  Jésuites,  1762,  de  concert 
avec  son  métropolitain,  Montillet. 

C'est  François  de  Révol  qui  ordonna  Saurine  et  bientôt  fut  forcé 
d'interdire  ce  mauvais  prêtre  qui  devait  être  évêque  schismatique  des 
Landes  puis  des  Basses-Pyrénées,  avant  d'être  l'évêque  légitime,  quoique 
très  indigne,  de  Strasbourg. 

François  de  Révol  f  à  Oloron  le  25  avril  1783,  ast.  68,  es.  41. 

54.  —  Jean-Baptiste-Auguste  DE  VILLOUTREIX  de  Faye,  dernier 
évêque  d'Oloron. 

Né  le  3  novembre  1739,  au  château  de  Faye,  en  Limousin,  fut 
nommé  évêque  d'Oloron  en  1783,  sacré  le  17  août. 

Député  aux  Etats-Généraux  en  1789,  il  y  tint  une  conduite  plus  sage 
que  son  collègue  de  Lescar.  Son  siège  ayant  été  assigné  à  l'évêque 
constitutionnel  des  Basses-Pyrénées,  le  Bénédictin  Sanadon,  il  protesta. 

f  à  Paris,  12  mars  1792,  set.  53,  es.  9. 


ABBAYE  DU  DIOCÈSE   D'OLORON 

0.  S.  B.   Sanctus  Vincentius  de  Luco,  Saint-Vincent~du-Luc,   ou 
Saudebonne. 


TARB.E,    TARBES 

Les  évêques  de  Tarbes  ou  de  Bigorre,  ayant  à  gouverner  spirituelle- 
ment la  Bigorre,  le  Lavedan  ou  pays  de  Lourdes,  et  les  plus  hautes 
Pyrénées,  avaient  une  juridiction  très  étendue  dans  la  province. 

53.  —  Armand-Anne  Tristan  DE  LA  BAUME  de  Suze,  53e  évêque 
de  Tarbes. 


90  PROVINCE  D'AUCH 


Né  en  Dauphiné,  fils  d'Anne,  comte  de  Roquefort,  et  de  Catherine  de 
la  Croix  de  Chevrières,  était  neveu  du  saint  évêque  de  Viviers,  Louis- 
François  de  la  Baume,  en  considération  duquel,  sans  doute,  il  fut 
nommé  évêque  de  Tarbes,  pour  remplacer  Marc  Mallier  du  Houssay, 
qui  était  mort  le  3  mai  1675. 

Préconisé  aussitôt,  Armand-Anne  se  fit  sacrer  en  1676,  mais  il  ne 
prit  pas  possession  de  son  siège  de  Tarbes. 

Dès  l'année  suivante,  1677,  il  se  laissa  nommer  par  Louis  XIV  au 
siège  de  Saint-Omer  pour  lequel  il  n'était  pas  encore  préconisé  en  1681, 
époque  de  la  petite  Assemblée  dont  il  fit  partie.  Reçut-il  même  jamais 
ses  bulles  pour  Saint-Omer?  Je  n'ai  pu  le  découvrir.  Prit-il  l'adminis- 
tration du  spirituel  comme  du  temporel  ?  Je  l'ignore  aussi. 

Nommé  archevêque  d'Auch  en  1684,  il  gouverna  d'abord  sans  pou- 
voirs, puis  devint  légitime,  et  fut  louable.  Cf.  Auch. 

54.  —  François-Clément  de  POUDENX. 

Né  en  1640,  était  fils  d'Etienne,  vicomte  de  Poudenx  et  de  Gabrielle 
de  Montluc,  docteur  de  Sorbonne,  chanoine  de  Lescar,  député  par  la 
province  d'Auch  à  l'Assemblée  de  1682,  mais  du  2e  ordre,  quoi- 
qu' évêque  nommé. 

Nommé  évêque  de  Tarbes,  dès  l'année  1677,  il  ne  fut  pas  préconisé 
avant  1682,  à  cause  du  conflit  qui  existait  au  sujet  de  la  nomination 
royale  au  siège  de  Saint-Omer  ;  il  ne  le  fut  pas  immédiatement  après, 
à  cause  du  conflit  plus  grave  que  suscitèrent  les  quatre  articles  aux- 
quels il  avait  participé. 

Préconisé  enfin  en  1692,  par  Innocent  XII,  et  sacré  le  24  août,  il 
gouverna  bien  son  diocèse,  et  se  distingua  de  plus  comme  amateur 
d'antiquités. 

f  à  Tarbes,  24  juin  1716,  set.  76,  es.  24. 

55.  —  Anne-François-Guillaume  DU  CAMBOUST-Reçay. 

Né  en  1686,  était  docteur  en  théologie,  agent  général  du  Clergé. 

Aumônier  du  Roi,  quand  il  fut  nommé  par  le  Régent,  sur  la  présen- 
tation de  Noailles  sans  doute,  qui  n'avait  pas  la  main  bonne,  à  l'évêché 
de  Tarbes,  1717.;  mauvaise  note. 

Il  ne  fut  sacré  que  le  19  novembre  1719.  Devenu  évêque,  il  ne  fit 
pourtant  pas  d'éclat. 


ÉVÊCHÉ  DE   TARBES  91 


Abbé  de  Saint-Memmie  (Châlons). 
f  juillet  1729,  jet.  43,  es.  10. 

56.  —  Charles-Antoine  DE  LA  ROGHE-AYMON. 
Transféré  de  Sarept  (Limoges)  1729. 

Né  en  Limousin,  17  février  1697,  fils  de  Renaud-Nicolas,  comte  de 
la  Roche  Aymon  et  de  Geneviève  Raudry,  peu  instruit,  mais  bien 
poussé,  il  fut  sacré  à  Meaux  par  le  cardinal  de  Bissy,  le  5  août  1725, 
évoque  de  Sarept ,  auxiliaire  d'Antoine  de  Gennetines ,  évêque  de 
Limoges.  Quand  celui-ci  se  démit  de  son  siège  en  1729,  l'auxiliaire  fut 
nommé  évêque  de  Tarbes. 

Il  fut  bon  évêque.  Mais  il  eut  le  malheur  de  monter  de  plus  en  plus 
haut,  et  d'arriver  au  faîte  des  honneurs  dans  le  clergé  de  France.  En 
sorte  qu'on  a  pu  dire  de  lui  :  «  Saltibus  magis  quam  doctrina  et  virtute 
memorandus  ». 

Transféré  à  Toulouse,  1740.  Cf.  Toulouse. 

57.  —  Pierre  de  Beaupoil  DE  SAINT-AULAIRE. 

Né  en  1700,  fils  de  François- Antoine ,  seigneur  du  Pavillon  ,  et 
d'Anne  du  Puy  de  la  Forest,  était  vicaire  général  de  Périgueux,  quand 
il  fut  nommé  par  le  roi,  sur  la  présentation  de  Fleury  ou  de  Boyer, 
évêque  de  Tarbes  en  1740,  il  fut  sacré  le  5  mars  1741. 

Sa  gloire,  et  c'en  est  une,  c'est  de  n'avoir  toléré  aucune  innovation 
dans  un  diocèse  resté  jusque-là  pur  et  religieux. 

f  1er  janvier  1751,  set.  51,  es.  10. 

58.  —  Pierre  DE  LA  ROMAGÈRE  de  RONSSEGY. 

Né  au  château  de  Filolie  (Périgord),  le  8  novembre  1712,  il  devint 
chanoine  du  Mans,  puis  grâce  au  vertueux  évêque,  Charles  de  Froullay, 
il  devint  grand  archidiacre  du  diocèse,  30  juin  1742. 

Abbé  de  la  Pelice  (Le  Mans),  1748. 

Nommé  évêque  de  Tarbes  1751,  par  Boyer,  et  sacré  le  29  août,  il 
protesta  en  faveur  de  Beaumont,  1755,  et  d'accord  avec  Montillet,  son 
métropolitain,  en  faveur  des  Jésuites,  1762. 

f  à  Tarbes,  le  18  février  1769,  aet.  57,  es.  18. 

59.  —  Michel-François  Couet  du  VIVIER  DE  LORRY. 
Transféré  de  Vence,  1769.  CL  Vence. 


92  PROVINCE  d'auch 


Ne  montra  pas  plus  d'énergie  à  Tarbes  qu'à  Vence  ;  il  devait  en 
montrer  encore  moins  plus  tard. 
Transféré  à  Angers,  1782.  Cf.  Angers. 

60.  —  François  de  GAIN  DE  MONTAIGNAG. 

Né  au  château  de  Montaignac  en  Limousin,  le  6  janvier  1744,  il  avait 
un  frère  lieutenant  général  des  armées  du  roi. 

Nommé  évêque  de  Tarbes  en  1782,  il  se  fit  sacrer  le  20  octobre  de 
la  même  année,  et  gouverna  tranquillement  son  diocèse  jusqu'à  la 
Révolution. 

Il  ne  manqua  pas  de  protester  contre  l'intrusion  de  Molinier  sur  son 
siège  ;  et  contre  Torné,  autre  Doctrinaire,  né  à  Tarbes,  qui  se  fit  sacrer 
le  même  jour  que  Molinier  pour  occuper  le  siège  de  Bourges. 

L'évêque  de  Tarbes  retiré  dans  les  Etats  du  pape,  de  1794  à  1796, 
écrivit  de  bonnes  lettres,  que  rapporte  Theiner. 

Il  passa  en  Portugal,  et  se  trouvait  à  Lisbonne,  quand  il  donna  sa  dé- 
mission, le  6  octobre  1801.  S'il  protesta  vivement  le  28  août  1802  contre 
les  articles  organiques,  il  était  dans  son  droit.  Mais  en  protestant  le  26 
octobre,  contre  la  rentrée  des  ecclésiastiques  en  France,  au  prix  d'un 
serment  de  fidélité  au  gouvernement  consulaire,  il  se  rapprochait  des 
Récusants  et  sortait  évidemment  de  son  rôle. 

f  à  Lisbonne,  en  1806,  aet.  62,  es.  24. 


ABBAYES  DU   DIOCÈSE  DE   TARBES 

O.  S.  B.  vir.  S.  Severus  de  Rustano,  Saint-Sever-de-Rustan. 

S.  Savinus  in  Levitania,  Saint-Savin  en  Lavedan. 

S.  Petrus  Generensis,  Saint-Pé  de  Gêner  est. 

S.  Petrus  de  Tasqua,  Tasque. 

S.  Orentius  de  Régula,  Saint-Orenz  de  Reulle. 
0.  Gist.  vir.  ScalaDei,  Notre-Dame  de  VEscal-Dieu. 


ÉVÊCHÉ  DE  BAZAS  93 


VASATES,    BAZAS 

Situé  au  nord  de  la  province  d'Auch,  le  diocèse  de  Bazas  était  pour 
ainsi  dire  enclavé  dans  la  province  de  Bordeaux. 

59.  —  Guillaume  DE  BOISSONNADE  d'Orty,  59e  évêque  de  Bazas. 
Né  en  4613,  fils  d'Antoine,  seigneur  d'Orty,  capitaine  des  gardes,  et 

de  Madeleine  de  Beaumanoir,  Guillaume  était  grand  chantre  d'Agen. 

Nommé  évêque  de  Bazas  pour  succéder  à  Samuel  Martineau  de 
Turé,  qui  était  mort  le  24  mai  1667,  il  fut  sacré  par  l'archevêque 
d'Auch,  le  29  août  1668,  à  l'abbaye  de  Sainte-Marie  d'Issy. 

Les  auteurs  de  la  Gallia  Chrisliana  le  louent  fort  d'avoir  renversé  le 
temple  protestant  de  Bazas,  et  d'avoir  admis  les  Ursulines  à  Langon. 
N'avait-il  pas  d'autres  mérites,  pour  faire  partie  de  l'Assemblée  extraor- 
dinaire de  1682  ? 

Il  y  assista,  sans  scrupule  mais  sans  bruit. 

f  à  Paris,  22  septembre  1682,  set.  62,  es.  14,  quand  l'Assemblée 
n'était  pas  encore  dissoute.  Il  fut  enterré  à  Saint-Sulpice. 

60.  —  Jacques-Joseph  DE  GOURGUES. 

Né  à  Bordeaux,  fils  de  Marc-Antoine,  maître  des  requêtes  au  Parle- 
ment de  Bordeaux,  était  docteur  de  Sorbonne  et  prieur  de  Saint-Caprais 
d'Agen,  quand  il  fut  élu  par  la  province  de  Bordeaux  pour  assister  à  la 
grande  Assemblée  de  1682,  en  qualité  de  député  du  second  ordre. 

Nommé  évêque  de  Bazas  en  1684,  il  administra  le  diocèse  comme 
vicaire  capitulaire,  avec  une  parfaite  bonne  foi. 

Ne  reçut  pourtant  ses  bulles  que  9  ans  plus  tard. 

Il  se  fit  sacrer  par  l'évêque  de  Vabres,  le  15  novembre  1693  à  Saint- 
Louis  des  Jésuites  à  Paris,  et  retourna  aussitôt  à  Bazas.  Il  y  fit  rebâtir 
le  palais  épiscopal,  y  érigea  un  séminaire  qu'il  confia  aux  Barnabites, 
y  remit  l'hôpital  en  bon  ordre.  Bref,  ce  fut  un  évêque  très  recomman- 
dable. 

f  à  Bazas  le  9  septembre  1724,  set.  ?  es.  31. 

61.  —  Edme  MONGIN. 

Né  à  Baroville,  diocèse  de  Langres,  en  1668,  fut  reçu  solennellement  à 


94  PROVINCE  d'auch 


l'Académie  française  en  1708  ;  il  était  alors  précepteur  de  M.  le  duc  et 
son  frère,  le  comte  de  Gharolais. 

Abbé  de  Saint-Martin  (Autun)  1711. 

Nommé  évêque  de  Bazas  en  1724,  par  le  crédit  de  son  élève,  alors 
premier  ministre  de  Louis  XV,  il  se  fit  sacrer  le  11  mars  1725. 

Homme  d'esprit  et  de  goût,  il  fit  respecter  son  caractère. 

f  à  Bazas  le  5  mai  1746,  aet.  78,  es.  26. 

On  peut  lire  ses  Œuvres,  in-4.  Paris,  1745. 

62.  —  Jean-Baptiste-Amédée  de  Grégoire  DE  SAINT-SAUVEUR, 
dernier  évêque  de  Bazas. 

Né  le  24  juin  1709,  dans  le  diocèse  de  Mende,  était  aumônier  du  roi, 
prévôt  et  vicaire  général  de  Mende. 

Nommé  évêque  de  Bazas  en  1746  par  Boyer,  sacré  le  16  octobre, 
abbé  de  l'Isle  (Bordeaux). 

Fut  un  évêque  digne  d'estime  et  d'éloge,  sans  restriction. 

Il  unit  à  son  séminaire  les  menses  monacales  de  Blasimont  et  de 
Saint-Ferme,  dont  nous  allons  parler.  Il  avait  auparavant  uni  à  sa 
mense  épiscopale  le  prieuré  de  Mons. 

f  à  Bazas  le  16  juin  1792,  set.  83,  es.  46,  témoin  désolé  de  toutes  les 
ruines  déjà  consommées  et  qui  en  présageaient  d'autres. 


ABBAYES  DU  DIOCESE  DE  BAZAS 

0.  S.  B.  vir.  S.  Mauritius  de  Blasimonte,  Blasimont  ou  Blâmont. 

S.  Fremerius,  Saint-Ferme. 
0.  Cist.  vir.  Fons  Guillelmi,  Fontguilhem. 

B.   Maria  de  Riveto,    Notre-Dame  du  Rivet,  abbaye 
régulière  ou  en  règle. 


COLLÉGIALES    DU  DIOCÈSE 

Casteljaloux,  Uzeste,  La  Réole. 


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BITURICENSIS  PROVINCIA 

PROVINCE  DE  BOURGES 


Après  l'érection  d'Albi  en  métropole,  3  octobre  1678,  et  la  division 
des  six  diocèses  qui  forment  depuis  lors  la  nouvelle  province,  il  reste 
encore  à  l'antique  métropole  de  la  première  Aquitaine  une  vaste  éten- 
due de  territoire  ;  mais  au  lieu  de  douze  sièges,  elle  n'en  retient  plus 
que  six. 

C'est  d'abord  le  siège  archiépiscopal  :  Bituricen.  Bourges,  auquel  est 
annexé  le  titre  de  Primat  d'Aquitaine.  Ce  sont  ensuite  cinq  sièges 
épiscopaux  :  Anicien.  Le  Puy-en-Velay  ;  Glaromonten.  Clermont-en- 
Auvergne;  Lemovicen.  Limoges;  S.  Flori,  Saint-Flour  ;  Tutelen.  Tulle. 

Cf.  Gallia  Christiana,  tomus  II,  anno  1720  editus.  Ce  tome  ne  contient  que  les 
deux  provinces  de  Bourges  et  de  Bordeaux.  —  Almanach  royal,  années  successives, 
au  chapitre  intitulé,  Clergé  de  France.  —  Hugues  du  Tems,  Le  clergé  de  France, 
tome  III,  paru  en  1776. 

(Ce  troisième  volume  de  Hugues  du  Tems  ne  comprend  que  la  province  ecclé- 
siastique de  Bourges.  Mais  on  y  trouve,  en  sus  de  cette  province,  quatre  supplé- 
ments, dont  voici  l'indication  sommaire. 

Le  premier  supplément  est  la  bulle  de  Clément  XIV,  par  laquelle  ce  pape,  confor- 
mément aux  vœux  de  la  Commission  des  Réguliers,  dont  l'archevêque  de  Bourges, 
G.-L.  Phélypeaux  d'Herbault,  faisait  partie,  éteint  et  supprime  à  perpétuité  l'ordre 
de  Grandmont.  Le  second  supplément  contient  des  additions  et  des  corrections 
aux  trois  volumes  de  l'ouvrage,  déjà  parus.  Le  troisième  supplément  donne  sous  la 
rubrique,  Pièces  justificatives,  la  bibliographie  des  provinces  ecclésiastiques,  des 
diocèses  et  des  personnages  illustres,  dont  il  est  question  dans  les  trois  volumes. 
Il  y  a  dans  les  112  pages  de  ce  supplément,  des  renseignements  précieux.  Le 
quatrième  supplément,  enfin,  donne  le  relevé  des  pièces,  Instrumenta ,  qui  sont 
insérées  à  la  fin  des  deux  premiers  tomes  de  la  Gallia  Christiana.J 


96  PROVINCE  DE  BOURGES 


BITURICiE,   BOURGES 

Métropole  de  l'Aquitaine  sous  les  empereurs  Romains,  Avaricum 
BiUtrigum  fut  de  très  bonne  heure  un  siège  épiscopal,  et  fut  un  centre 
de  rayonnement  pour  le  christianisme,  avant  de  devenir  plus  tard  ce 
foyer  ardent  de  vie  religieuse  que  démontrent  les  nombreux  monastères 
du  diocèse. 

ARCHEVÊQUES  DE  BOURGES 

97.  —  Renaud  de  BEAUNE,  né  à  Tours  le  12  août  4527,  97*  arche- 
vêque de  Bourges. 

Il  avait  été  sacré  évêque  de  Mende  en  1568.  Devenu  archevêque  de 
Bourges,  il  reçut,  sans  les  pouvoirs  nécessaires,  l'abjuration  de 
Henri  IV,  à  Saint-Denis,  le  25  juillet  1593. 

Ce  prince  l'ayant  nommé  archevêque  de  Sens  en  1594,  le  pape  refusa 
les  bulles,  qui  ne  furent  accordées  qu'en  1602.  Renaud  devint  alors 
archevêque  de  Sens. 

f  à  Paris,  27  septembre  1606,  set.  80,  es.  38. 

98.  —  André  FRÉMYOT,  né  à  Dijon  le  26  août  1573,  sacré  arche- 
vêque de  Bourges  le  7  décembre  1603  par  Renaud  de  Beaune,  son 
prédécesseur,  se  démit  en  1621. 

f  à  Paris,  13  mai  1641,  set.  78,  es.  38. 

Sainte  Jeanne-Françoise  Frémyot  de  Chantai,  sœur  aînée  d'André, 
mourut  à  Moulins  sept  mois  après  son  frère,  le  13  décembre  1641. 

99.  —  Roland  HÉBERT,  né  à  Beaumont-sur-Oise  (Beauvais),  en 
1560  ;  sacré  le  16  mai  1622. 

f  21  juin  1638,  set.  78,  es.  16. 

100.  —  Pierre  d'HARDIVILLIER,  né  en  Picardie,  docteur  de  Sor- 
bonne  et  curé  de  Saint-Benoît  à  Paris  ;  sacré  le  8  février  1643. 

f  10  octobre  1649,  set.  70,  es.  7. 

101.  —  Anne  de  LÉVIS-VENTADOUR,  sacré  le  30  avril  1651. 
f  17  mars  1662,  set.  56,  es.  11. 


ARCHEVÊCHÉ  DE  BOURGES  97 

102.  —  Jean  de  MONTPEZAT  DE  CARBON. 

Transféré  de  Saint-Papoul,  1664-1665,  fut  à  peine  dix  ans  sur  le 
siège  de  Bourges. 

Il  se  laissa  en  effet  nommer  archevêque  de  Toulouse  en  mai  1674,  et 
se  fit  transférer  à  Sens  au  mois  d'octobre  suivant.  Cf.  Sens. 

103.  —  Michel  PONCET,  transféré  de  Sisteron,  27  juillet  1675. 
Devenu  archevêque  de  Bourges,  il  consentit  au  démembrement  de 

sa  trop  vaste  province  et  à  la  formation  de  la  province  d'Albi. 
f  21  février  1677,  set.  71,  es.  10. 

104.  —  Michel  PHÉLYPEAUX  DE  LA  VRILLIÈRE,  transféré  d'Uzès, 
1678-79. 

Deuxième  fils  de  Louis  Phélypeaux  d'Herbault,  seigneur  de  la  Vril- 
lière,  secrétaire  d'Etat,  et  de  Marie  Particelle,  il  était  né  en  1642. 

Fortement  recommandé  par  son  père,  Michel  avait  été  de  bonne 
heure  pourvu  de  trois  riches  abbayes,  et  fut  nommé  évêque  d'Uzès  en 
1675  ;  il  se  fit  sacrer  le  7  juin  1676. 

Désigné  sans  doute  dès  le  commencement  de  l'année  suivante  pour 
le  siège  de  Bourges,  que  la  mort  de  Poncet  laissait  vacant,  il  dut 
attendre  que  les  difficultés,  soulevées  à  Paris  et  à  Rome  par  la  division 
et  l'érection  d'Albi,  fussent  entièrement  aplanies.  Or,  elles  ne  le  furent 
qu'en  octobre  1678. 

Muni  enfin  du  brevet  royal,  et  gratifié  de  ses  bulles,  Michel  de  la 
Vrillière  prit  possession  du  siège  de  Bourges,  en  même  temps 
qu'Hyacinthe  Serroni  prenait  possession  du  siège  d'Albi. 

L'acte  le  plus  saillant  du  nouvel  archevêque,  est  d'avoir  représenté 
sa  province  à  l'Assemblée  de  1682  avec  le  plus  humble  de  ses  suffra- 
gants,  H.  Ancelin,  évêque  de  Tulle,  et  le  plus  fier  des  gallicans, 
l'auvergnat  François  Feu,  docteur  de  Sorbonne.  Il  devait  cependant 
porter  alors  encore  le  deuil  de  son  père,  qui  était  mort  au  mois  de  mai 
précédent. 

Michel  de  la  Vrillière  fit  bâtir  à  Bourges  un  magnifique  séminaire, 
auquel  il  fit  unir  le  chapitre  de  Moutier-Moyen. 

f  subitement  à  Paris,  28  avril  1694,  œt.  52,  es.  18. 

105.  —  Léon  POTIER,  cardinal  de  Gesvres. 

Né  le  15  août  1656,  deuxième  fils  de  Léon,  duc  de  Tresmes  et  de 

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PROVINCE  DE  BOURGES 


Gesvres,  et  de  Marie-Françoise  du  Val,  ayant  été  destiné  dès  son 
enfance  à  l'état  ecclésiastique,  reçut  l'abbaye  de  Bernay  (Lisieux)  et  fut 
l'un  des  douze  protonotaires  apostoliques  participants.  Quand  il  eut 
23  ans,  il  reçut  l'abbaye  de  Saint-Géraud  d'Aurillac. 

Il  n'avait  pas  28  ans,  quand  il  fut  nommé  archevêque  de  Bourges. 
Il  prit  aussitôt  le  bonnet  de  docteur  en  théologie  et  se  fit  sacrer  le 
23  janvier  1695  au  noviciat  des  Jésuites  de  Paris.  Il  ne  tarda  pas  à 
prendre  possession  de  son  siège. 

D'autres  honneurs  ou  bénéfices  lui  étaient  réservés.  Le  29  novembre 
1719,  il  fut  créé  cardinal  par  Clément  XI,  à  la  sollicitation  du  roi  de 
Pologne  ;  mais  ce  fut  le  jeune  Louis  XV  qui  lui  imposa  la  barrette,  en 
lui  conférant  d'abord  l'abbaye  de  Saint-Amand  (Tournay),  puis  celle 
d'Arrouaise  (Arras).  Nous  aimons  mieux  louer  en  ce  prince  de  l'Eglise, 
l'orthodoxie,  les  vertus  et  surtout  la  charité,  que  nous  verrons  briller 
du  plus  vif  éclat  dans  son  neveu  et  vicaire  général,  Etienne-René 
Potier,  lui  aussi  cardinal.  Cf.  Beau  vais. 

Se  sentant  vieillir,  le  cardinal  de  Gesvres  résigna  son  siège  en  jan- 
vier 1729  ;  accepta  en  même  temps  l'abbaye  de  Saint-Remi  (Reims). 

f  à  Paris,  le  12  novembre  1744,  set.  89,  es.  50,  card.  25. 

106.  —  Frédéric-Jérôme,  cardinal  DE  LA  ROCHEFOUCAULD. 

Né  à  Versailles  le  16  juillet  1701,  deuxième  fils  de  François  II,  comte 
de  Roye  et  de  Roucy,  et  de  Catherine-Françoise  d'Arpajon,  il  fit  ses 
études  à  Saint-Magloire,  étant  déjà  pourvu  de  deux  riches  abbayes, 
Saint-Romain  de  Blaye  (Bordeaux)  et  Bonport  (Evreux). 

Tressan,  archevêque  de  Rouen,  lui  donna  des  lettres  de  vicaire 
général  en  1725. 

Nommé  archevêque  de  Bourges  à  la  démission  du  cardinal  de 
Gesvres,  il  fut  sacré  le  7  août  1729  et  prit  possession  de  son  siège, 
mais  n'observa  guère  les  lois  de  la  résidence. 

Abbé  général  de  l'ordre  de  Cluny  en  1738,  ambassadeur  extraordi- 
naire du  roi  à  Rome,  1745,  cardinal,  10  avril  1747,  il  dut  souvent 
s'absenter.  Ses  absences  devinrent  plus  fréquentes  à  partir  de  1755  ; 
cette  année-là  il  fut  nommé  grand  aumônier  de  France  et  comme  tel, 
chargé  de  la  Feuille  des  bénéfices. 

Par  nécessité  de  position  ou  par  tempérament,  il  se  montra  modéré 
dans  l'Assemblée  de  1755,  où  l'on  agita  les  plus  graves  questions.  Dix- 
sept  prélats  s' étant  déclarés  pour  le  ministre  de  la  Feuille,  reçurent 


ARCHEVÊCHÉ  DE  BOURGES  99 

dès  lors  le  nom  de  Feuillants.  Mais  hâtons-nous  d'ajouter  que  si,  dans 
cette  assemblée,  les  Feuillants  modérés  l'emportèrent  sur  les  seize 
Intolérants,  dont  le  saint  évêque  d'Amiens,  G.  de  la  Motte,  était  le 
chef,  ils  n'eurent  jamais  la  majorité  dans  le  clergé  de  France. 

Le  cardinal  de  la  Rochefoucauld  voulait  la  paix  ;  c'est  incontestable, 
et  il  aimait  l'Eglise  catholique,  non  moins  que  la  France.  Hugues  du 
Tems  ne  sait  comment  louer  la  bonté,  l'affabilité,  les  charités  de  cet 
éminent  prélat.  Nous  voudrions  louer  de  plus  en  lui  la  fermeté. 

Il  n'était  plus  abbé  de  Saint-Romain,  ni  de  Ronport  ;  car  il  avait  reçu 
en  échange  Ainay,  Saint-Vandrille  et  Reaulieu  ;  et  il  restait  toujours 
abbé  général  de  Gluny. 

f  à  Paris,  22  avril  1757,  set.  56,  es.  28,  card.  10. 

107.  —  Georges-Louis  PHÉLYPEAUX  D'HERRAULT. 

Né  au  château  d'Herbault  (diocèse  d'Orléans)  en  1720,  fils  aîné  de 
Georges,  conseiller  au  Parlement,  gouverneur  du  Rlésois  et  d'Anne- 
Louise  de  Kérouart,  paraît  s'être  tourné  de  lui-même  vers  la  carrière 
ecclésiastique,  plutôt  en  consultant  son  grand  oncle,  Louis- Ralthazar, 
saint  évêque  de  Riez,  que  son  cousin,  le  comte  de  Maurepas,  ministre 
d'Etat. 

Le  cardinal  de  la  Rochefoucauld  lui  avait  donné  des  lettres  de  vicaire 
général  pour  le  diocèse  de  Rourges. 

Nommé  archevêque  de  Rourges  par  Jarente,  qui  venait  de  recevoir 
la  Feuille,  Georges-Louis  se  fit  sacrer  le  20  novembre  1757.  Il  fut  en 
même  temps  abbé  de  Saint-Ouen  (Rouen)  et  de  Saint-Renoît-sur-Loire 
(Orléans). 

On  peut  se  demander  s'il  agit  et  parla  en  faveur  des  Jésuites,  en 
1762  et  les  années  suivantes.  On  sait  trop  bien  qu'il  fit  partie  de  la 
commission  des  Ordres  religieux  dès  1766,  et  que  par  ce  fait  seul,  il  a 
encouru  une  terrible  responsabilité  devant  l'histoire.  Toutefois,  le 
continuateur  de  Feller  parle  avec  éloge  du  zèle,  des  fondations  chari- 
tables et  de  la  piété  de  ce  prélat  :  ce  que  nous  sommes  trop  heureux 
de  pouvoir  relever. 

Ajoutons  qu'il  présida  dignement  l'assemblée  provinciale  du  Rerry 
en  1779. 

f  à  Paris,  23  septembre  1787,  aet.  67,  es.  30. 

Avec  lui  s'est  éteinte  la  famille  Phélypeaux  qui  avait  donné  pendant 
plus  de  deux  siècles  tant  de  magistrats,  de  ministres  d'Etat  et  de 
pontifes. 


100  PROVINCE  DE  BOURGES 


108.  —  François  de  FONTANGES. 
Transféré  de  Nancy,  octobre  1787.  Cf.  Nancy. 

Il  prit  possession  par  procureur  le  3  février  1788.  Mais  déjà  prévenu 
des  intentions  du  gouvernement,  il  s'arrêta  en  route.  Car  si  Bourges 
avait  un  grand  besoin  de  lui,  Toulouse  en  avait  un  plus  grand  besoin. 
Dès  le  10  mars  1788,  il  y  fut  transféré.  Cf.  Toulouse. 

109.  -  Jean-Auguste  de  GHASTENET  DE  PUYSÉGUR. 

Transféré  de  Garcassonne,  10  mars  -  6  avril  1788.  Cf.  Carcassonne. 

Aussitôt  après  avoir  reçu  ses  bulles ,  il  vint  prendre  possession 
de  son  siège,  eut  à  peine  le  temps  de  montrer  en  sa  personne  l'arche- 
vêque pieux,  orthodoxe  et  généreux. 

Elu  député  aux  Etats  généraux,  il  resta  constamment  uni  aux  prin- 
cipaux députés  de  son  ordre,  sans  oublier  les  vœux  de  ses  commet- 
tants. Il  protesta  contre  l'intrusion  des  deux  évêques  constitutionnels 
du  Cher  et  de  l'Indre. 

Emigré,  il  résidait  à  Wolfenbûtel  avec  l'archevêque  de  Reims, 
Talleyrand-Périgord.  Ce  dernier  refusa  de  se  démettre  en  1801,  Puy- 
ségur  se  démit  promptement,  mais  n'accepta  pas  de  nouveau  siège. 

f  août  1815,  set.  75,  es.  41. 


ABBAYES  DU  DIOCÈSE  DE  BOURGES 

Nous  commençons  par  six  abbayes,  toutes  de  l'ordre  de  Saint-Benoît, 
qui  ont  subi  un  changement  notable  durant  le  XVIIIe  siècle  ;  elles 
réclament  une  place  à  part. 

Bourg-Dieu  et  Saint-Gildas,  sécularisées  en  1622  et  incorporées  au 
duché  de  Châteauroux,  étaient  remplacées  par  une  collégiale  au 
XVIIIe  siècle. 

Chézal-Benoît,  Casale  benedictum,  qui  était  la  tête  d'une  congréga- 
tion bénédictine  réformée  depuis  1516,  en  s'agrégeant  à  la  congréga- 
tion de  Saint-Maur  en  1636,  devint  ainsi  régulière  et  triennale.  Mais  en 
1763,  Louis  XV  la  remit  en  commende. 

Saint-Sulpice  de  Bourges,  de  la  congrégation  de  Chézal-Benoît,  puis 
de  Saint-Maur,  régulière  et  triennale,  retomba  en  commende,  1763. 

Saint-Pierre  et  Saint-Paul  de  Meaubec,  Mille  Beccum,  ayant  été 


ARCHEVECHE  DE  BOURGES  101 

unie  à  Févêché  de  Québec  en  1674,  passa  aux  économats  en  1765, 
quand  la  France  eut  perdu  le  Canada. 

Saint- Cyran  en  Brenne,  S.  Cigirannus,  si  célèbre  par  deux  de  ses 
abbés,  Duvergier  de  Hauranne,  1620  f  1643,  Martin  de  Barcos  1644 
f  1678,  fut  unie  en  1712  à  l'évêché  de  Nevers  pour  la  mense  abbatiale 
et  au  collège  des  Jésuites  pour  la  mense  conventuelle.  Tout  échut  à 
Nevers,  quand  les  Jésuites  eurent  été  chassés. 

Voici  maintenant  les  abbayes  du  diocèse  de  Bourges  qui  avaient 
subsisté  sans  changement.  Elles  sont  nombreuses,  quoique  de  trois 
ordres  seulement  ;  car  il  n'y  en  a  pas  une  de  l'ordre  de  Prémontré. 
0.  S.  B.  vir.  Fons  Gumbaldi,  N.-D.  de  Fontgombaud. 

S.  Genulfus  Stradensis,  Saint-Genou-de-VEstrée. 
Exoldunum,  N.-D.  d'Issoudun. 
Masciacum,  Saint-Martin  de  Massay. 
Virzio,  Saint-Pierre  de  Vierzon. 
Podium  Ferrandi,  N.-D.  de  Puy-Ferrand. 
fem.  S.  Laurentius,  Saint-Laurent  de  Bourges. 
Carentonium,  Charenton. 
S.  Menulphus,  Saint-Menou. 
0.  Cist.  vir.  Albiniacum,  N.-D.  oV  Aubignac. 
Barzellse,  N.-D.  de  Barzelles. 
Gallovium,  N.-D.  de  Chalivoy. 
Fons  Moriniaci,  N.-D.  de  Font-Morigny . 
Landasium,  N.-D.  de  Landais. 
Locus  regius,  N.-D.  de  Loroy. 
Niger  lacus,  N.-D.  de  Noirlac. 
Petrae,  N.-D.  des  Pierres. 
Pratea,  N.-D.  de  La  Prée. 
Olivetum,  N.-D.  d'Olivet. 
Varennse,  N.-D.  de  Varennes. 

Cella,  N.-D.  de  Celle-sur-Cher.  Rattachée  à  la  congré- 
gation des  Feuillans,  l'abbaye  de  Celles  était  régulière 
et  triennale  depuis  1613. 
fem.  Bellus  Visus,  Beauvoir. 
Buxeriae,  Bussières. 
S.  Aug.  S.  Ambroisius  Biturencis,  Saint-Ambrois  de  Bourges. 
S.  Saturus,  Saint-Satur-sous-Sancerre. 
Miseraium,  Saint-Nicolas  de  Miseray. 


102  PROVINCE  DE  BOURGES 


S.  Aug.  Vernutia,  N.-D.  de  La  Vernuce.  Rattachée  à  la  Réforme 
de  Bourg-Achard,  cette  abbaye  était  régulière. 
S.  Martinus  Plenipedensis,  Saint-Martin  de  Plein-Pied, 
en  règle  ou  en  commende,  alternativement1. 


COLLÉGIALES 

La  Sainte-Chapelle  de  Bourges  était  la  plus  noble  ;  mais  le  cardinal 
de  la  Rochefoucauld  la  fit  réunir  à  la  cathédrale  pour  que  son  empla- 
cement devînt  une  promenade  publique. 

Il  restait  cependant  trois  autres  collégiales  dans  la  ville  :  Saint-Ursin, 
le  Château  et  N.-D.  de  Sales. 

Dans  le  diocèse,  on  comptait  :  la  Sainte-Chapelle  de  Bourbon- 
l'Archambaud,  les  Chapitres  de  Château-Meilland,  de  Châteauroux,  de 
Châtillon-sur-Indre,  de  la  Châtre,  de  Dun-le-Roy,  Hérisson,  Levé, 
Levroux,  Linières,  Mehun  -  sur  -  Yèvre,  Montluçon,  Neuvy  -  saint  - 
Sépulcre,  Palluau,  Saint-Aignan,  Vatan. 

Il  y  avait  de  plus  environ  45  prieurés  à  nomination  royale  dans  le 
vaste  archidiocèse. 


ANICIUM  vel  PODIUM,    LE   PUY-EN-VELAY 

Siège  épiscopal  aussi  ancien  que  Clermont,  supprimé  en  1801, 
il  a  été  rétabli  en  1817. 

87.  —  Armand  de  BÉTHUNE,  87e  évêque  du  Puy. 

Né  dans  le  diocèse  de  Paris  en  1635,  fils  d'Hippolyte,  comte  de 
Celles  en  Berry,  et  d'Anne-Marie  de  Beauvillier,  frère  aîné  d'Hippolyte, 
évêque  de  Verdun,  avait  été  élevé  à  Pontlevoy,  était  abbé  de  la  Vernuce 
(Bourges). 

Nommé  évêque  du  Puy,  1661,  en  concurrence  avec  Jacques  de 


1.  Le  grand  théologien,  Honoré  Tournely,  fut  abbé  de  Plein-Pied,  de  1709  à  1722. 
Ayant  résigné  son  abbaye,  il  eut  pour  successeur  un  abbé  régulier. 


ÉVÊCHÉ  DU  PUY-EN-VELAY  103 

Montrouge,  évêque  de  Saint-Flour,  pour  remplacer  Henri  de  Maupas, 
qui  devenait  cette  année-là  évêque  d'Evreux,  il  fut  préféré  définitive- 
ment à  son  concurrent,  mais  ne  reçut  qu'assez  tardivement  ses  bulles 
et  ne  put  se  faire  sacrer  que  le  12  juillet  1665. 

Cet  évêque,  zélé  pour  l'œuvre  des  retraites  que  saint  Jean-François 
Régis  avait  établies  au  Puy,  attaché  aux  saines  doctrines  et  très  chari- 
table, fonda  lui-même  des  maisons  d'instruction  et  de  bienfaisance. 

Ayant  été  témoin  d'exorcismes  en  1674,  il  se  livra  depuis  lors  à  des 
mortifications  extraordinaires. 

f  à  Monistrol,  10  décembre  1703,  set.  68,  es.  36. 

88.  —  Claude  de  la  ROGHE-AYMON. 

Né  vers  1655,  était  le  2e  fils  d'Antoine,  comte  de  la  Roche-Aymon  en 
Limousin,  et  de  Marie  de  Lezay  de  Lusignan.  Son  frère  aîné  ayant 
épousé  la  sœur  de  Piancourt,  celui-ci  fit  de  Claude,  son  vicaire  général 
à  Mende. 

Nommé  évêque  du  Puy  le  24  décembre  1703,  sacré  le  22  juin  1704 
au  séminaire  Saint-Sulpice  à  Paris,  Claude  administra  son  diocèse  en 
homme  mûr,  en  prélat  orthodoxe,  en  bon  père,  sans  ambitionner  les 
dignités  que  l'avenir  réservait  à  son  neveu  Charles-Antoine,  dont  il 
dirigea  les  premiers  pas.  Cf.  Limoges,  Tarbes,  etc. 

f  juin  (alias,  juillet)  1720,  œt.  65,  es.  16. 

89.  —  Godefroid-Maurice  de  CONFLANS. 

Fils  de  Jean-François,  seigneur  de  Fouilleuse,  capitaine,  et  de  Claire 
Doulcet,  né  en  1676,  fut  d'abord  prieur  de  Vesseaux  en  Vivarais,  puis 
archidiacre  et  vicaire  général  de  Soissons,  enfin  abbé  d'Aiguebelle, 
1708. 

Nommé  évêque  du  Puy  le  8  janvier  1721,  il  se  fit  sacrer  à  Paris,  dans 
l'église  du  noviciat  des  Jacobins,  aujourd'hui  Saint-Thomas-d'Aquin, 
le  20  juillet  suivant. 

Son  âge  lui  promettait  un  long  épiscopat  ;  cet  espoir  fut  trompé. 

f  dans  son  diocèse,  le  14  mars  1725,  set.  49,  es.  4. 

90.  —  François-Charles  de  BÉRINGHEN  d'Armainvilliers. 

Né  en  1691,  fils  de  Jacques-Louis,  comte  de  Châteauneuf,.  lor  écuyer 
du  roi  (Monsieur  le  Premier)  et  de  Marie-Elisabeth  d'Aumont. 
Etait  docteur  en  théologie,  prévôt  de  Pignans  (Fréjus),  abbé  de 


404  PROVINCE  DE   BOURGES 


Sainte-Croix  (Bordeaux),  archidiacre  de  Melun,  diocèse  de  Sens,  et 
vicaire  général  de  Ghavigny  à  Sens,  fut  député  par  la  province  de  Sens 
à  l'Assemblée  générale  du  clergé  en  1723. 

Nommé  évêque  du  Puy  dès  le  31  mars  1725,  il  fut  sacré  le  24  mars 
1726,  par  Ghavigny. 

Etablit  les  Frères  des  Ecoles  Chrétiennes  au  Puy,  et  soutint  les 
autres  œuvres  du  diocèse.  Ayant  reçu  l'abbaye  de  Saint-Gilles  (Nîmes), 
en  1738,  il  résigna  la  prévôté  de  Pignans. 

f  au  Puy,  le  17  octobre  1742,  set.  51,  es.  17. 

91.  —  Jean-Georges  LE  FRANC  de  POMPIGNAN. 

Né  à  Montauban  le  22  février  1715,  était  le  frère  puîné  du  poète  que 
détestait  Voltaire. 

Elève  des  Jésuites  à  Louis-le-Grand  et  de  Saint-Sulpice  à  Paris  , 
docteur  et  proviseur  de  Sorbonne,  archidiacre  de  Montauban,  Jean- 
Georges  s'était  révélé  de  bonne  heure. 

Il  n'avait  pas  encore  28  ans  quand  il  fut  désigné  au  roi  par  Fleury, 
pour  l'évêché  du  Puy,  fin  1742.  Sacré  le  11  août  1743,  il  prit  possession 
dès  le  19  novembre. 

Pieux,  instruit  et  brave,  Tévêque  du  Puy  fut  constamment  sur  la 
brèche  pour  défendre  contre  les  prétendus  philosophes  les  saines 
doctrines,  la  morale  chrétienne  et  les  ordres  religieux,  les  Jésuites 
principalement.  Aussi  mérita-t-il  de  monter  plus  haut. 

Transféré  à  Vienne,  1774.  Cf.  Vienne. 

92.  —  Marie- Joseph  de  GALARD  de  Terraube. 

Né  le  20  mai  1736,  dans  le  diocèse  de  Leictour  (Lectoure),  était  fils 
de  Gilles,  marquis  de  Terraube,  capitaine,  et  de  Marguerite-Victoire  de 
Moret. 

Prieur  de  Sorbonne,  aumônier  du  roi  ;  abbé  de  la  Ghassaigne  (Lyon) 
en  1769. 

Il  fut  nommé  évêque  du  Puy  en  février  1774,  put  se  faire  sacrer  à 
Paris  dès  le  24  juillet  suivant,  et  prendre  possession  de  son  siège  le 
28  octobre. 

Durant  seize  ans,  il  gouverna  en  paix  son  diocèse.  Mais  voyant  son 
siège  envahi  par  un  évêque  constitutionnel,  Etienne  Delcher,  il  fut 
forcé  d'émigrer  en  Savoie  1791,  à  Saint-Maurice  1792-94,  d'où  il  écrivit 
à  Rome  plusieurs  lettres,  qui  ont  été  conservées. 


ÉVÊCHÉ  DE  CLERMONT-EN-AUVERGNE  105 

Il  refusa  de  se  démettre  en  1801.  Il  fit  cependant  une  sainte  mort  à 
Ratisbonnne  le  8  octobre  1804,  set.  65,  es.  31,  assisté  par  le  vertueux 
abbé  Joseph  des  Granges,  son  vicaire  général.  Il  fut  enterré  dans  le 
tombeau  des  princes-évêques. 

ABBAYES  DU  DIOCÈSE  DU  PUY 

0.  S.  B.  vir.  Galmeliacensemonasterium,  Saint-Chaffre-le-Monastier . 
0.  Praem.  S.  Jacobus  de  Doa,  Saint-Jacques  de  Doué  ou  Doë,  en 
règle. 
0.  Gist.  fem.  Bella  Cumba,  Bellecombe. 

Silva  benedicta,  Sauvebenite  ou  Sauvebenoite. 
0.  S.  Clarse.  S.  Clara  Podiensis,  Sainte-Claire  du  Puy. 
Nous  ajoutons  Saint-Saturnin  de  Vorey,  prieuré  titulaire  0.  S.  B. 

COLLÉGIALES 

On  en  compte  cinq  dans  la  ville  épiscopale  :  Saint-Pierre-le-Monas- 
tier,  Saint-Pierre-de-la-Tour,  Saint -Vosy,  Saint  -  Georges  et  Saint- 
Agrève,  Saint-Jean-de- Jérusalem. 

Il  y  en  a  trois  autres  dans  le  diocèse  :  Saint-Paulien,  Monistrol, 
Retournac. 

Communautés  d'hommes  :  Dominicains,  Cordeliers,  Carmes,  Capu- 
cins, Missionnaires  de  Saint-Sulpice  au  séminaire  depuis  1645,  Frères 
des  Ecoles  Chrétiennes,  etc. 

Couvents  de  femmes  :  Religieuses  de  Sainte-Catherine  (Domini- 
caines), de  Notre-Dame,  de  la  Visitation,  du  Refuge  au  Puy,  Augustines 
à  Vais,  Ursulines  à  Monistrol,  Bernardines  réformées  à  Montfaucon,  etc. 


CLARUS  MONS  arvernorum,  CLERMONT  en  Auvergne 

Les  premiers  évoques  ont  porté  le  nom  des  habitants ,  Arverni  ;  on 
les  compte  néanmoins  en  tête  des  évoques  de  Clermont  dont  le  siège 
a  été  maintenu  en  1801. 

87.  —  Dom  Gilbert  de  VÉNY  d'ARBOUZE,  87°  évêque  de  Clermont, 
Né  en  1605  de  la  même  famille  que  la  vénérable  Marguerite  de 


406  PROVINCE  DE  BOURGES 


Sainte-Gertrude,  première  abbesse  du  Val-de-Grâce,  était  profès  de 
l'ordre  de  Cluny  ;  il  devint  abbé  régulier  de  Manlieu,  diocèse  de  Cler- 
mont. 

Nommé  évêque  de  Glermont  en  1664  pour  succéder  à  Louis  d'Estaing 
qui  était  mort  le  45  mars  4664,  il  fut  sacré  le  24  septembre  au  Val-de- 
Grâce,  où  l'on  gardait  encore  tout  vivant  le  souvenir  de  la  Mère 
d'Arbouze. 

Pieux,  orthodoxe  et  charitable  évêque,  Gilbert  établit  à  Glermont  les 
Filles  du  Refuge,  encouragea  les  œuvres  de  charité  et  maintint  les 
institutions  pieuses  de  ses  prédécesseurs,  entre  autres  le  collège  des 
Jésuites. 

f  à  Beauregard,  maison  de  campagne  des  évêques,  le  49  avril  4682, 
set.  77,  es.  48. 

—  Michel  Cassagnet  de  TILLADET,  évêque  de  Mâcon,  nommé  en 
4682  par  le  roi,  évêque  de  Glermont,  fut  formellement  repoussé  par  le 
pape  en  4684.  Cf.  Maçon. 

—  Claude  de  SAINT-GEORGES,  comte  de  Lyon,  député  du  second 
ordre  à  l'Assemblée  de  4682. 

Nommé  évêque  de  Clermont  en  4684,  après  avoir  été  nommé  en 
4682  évêque  de  Mâcon,  administra  le  diocèse  de  Glermont  jusqu'à  sa 
nomination  en  4687,  à  l'archevêché  de  Tours,  qu'il  administra  plus 
longtemps  comme  vicaire  capitulaire.  Cf.  Tours. 

Il  fut  enfin  nommé  archevêque  de  Lyon,  le  5  septembre  4693  ;  et 
cette  troisième  nomination  eut  les  plus  heureux  effets.  Gf.  Lyon. 

88.  —  François  BOGHART  DE  SARON  de  Champigny. 

Né  à  Paris,  était  fils  de  François,  intendant  de  justice  en  Dauphiné, 
et  de  Marie  Lhuillier,  cousin  de  Guillaume  Bochart,  évêque  de  Valence1. 

Il  était  chanoine  de  l'église  Notre-Dame  à  Paris,  quand,  nommé  par 
le  roi  évêque  de  Glermont,  pour  remplacer  Claude  de  Saint-Georges, 
il  administra  le  diocèse. 

Comme  il  n'avait  pas  fait  partie  de  la  fameuse  Assemblée  de  4682,  il 
reçu  ses  bulles  plus  promptement  que  son  cousin  Guillaume  et  se  fit 
sacrer  le  34  août  4692. 

4.  Voir  Moreri.  Généalogie  de  Bochart. 


ÉVÊCHÉ  DE  CLERMONT-EN-AUVERGNE  107 

Ayant  pris  possession,  il  bénit  les  Filles  de  la  Charité  que  deux 
magistrats  fondaient  à  Clermont  ;  accepta  et  publia,  aussitôt  parue,  la 
Bulle  Unigenitus  ;  fonda  le  petit  séminaire  en  1712  ;  il  en  confia  la 
direction  aux  Sulpiciens  qui  avaient  le  grand  séminaire  depuis  1651 . 

f  à  Clermont  le  11  août  1715,  set.  ?  es.  23. 

—  Louis  d'Illiers  d'ENTRAIGUES,  janséniste  notoire,  nommé 
évêque  de  Clermont  par  le  Régent,  1715  ou  1716,  mais  refusé  par  le 
pape,  nommé  ensuite  évêque  de  Lectoure,  1717,  il  fut  retardé  avec 
ceux  de  sa  fournée  :  Castries  de  Tours,  Lorraine  de  Bayeux,  Tourouvre 
de  Rodez,  Bossuet  de  Troyes  ;  mais  finit  par  obtenir  ses  bulles. 
Cf.  Lectoure. 

—  Camille  LE  TELLIER,  fils  de  Louvois,  docteur  de  Sorbonne, 
abbé  de  Bourgueil,  académicien,  janséniste  ardent  et  militant. 

Nommé  évêque  de  Clermont  1717,  refusa  prétextant  sa  santé  ou,  s'il 
faut  en  croire  Saint-Simon,  dédaignant  l'Auvergne.  Il  mourut  de  la 
pierre  le  5  novembre  1718,  âgé  de  43  ans.  Le  continuateur  de  Moreri 
lui  consacre  un  long  article. 

Tant  de  refus  actifs  ou  passifs  amenèrent  enfin  sur  le  siège  de  Cler- 
mont l'homme  illustre  dont  nous  allons  parler. 

89.  —  Jean-Baptiste  MASSILLON*. 

Né  à  Hières  le  24  juin  1663,  oratorien  à  Aix,  1681,  puis  régent 
successivement  à  Pézenas,  à  Marseille,  à  Montbrison,  professeur  de 
philosophie  et  de  théologie  à  Vienne,  où  il  commença  à  prêcher, 
Massillon  se  retira  à  Sept-Fonds,  1696,  d'où  il  fut  rappelé  par  ses 
Supérieurs,  se  rendit  à  Paris,  où  il  prêcha  pendant  20  ans. 

On  connait  son  oraison  funèbre  de  Louis  XIV  et  son  Petit-Carême. 

Nommé  par  le  Régent,  11  novembre  1717,  évêque  de  Clermont,  il 
fut  préconisé  le  10  mai  1718  et  sacré  le  21  décembre  aux  Tuileries,  en 
présence  du  jeune  roi  par  Fleury,  assisté  de  Tressan  et  de  Caumartin. 

Après  son  sacre,  il  servit  d'assistant  aux  consécrateurs  de  Varlet  et 
de  Dubois,  sur  lesquels  on  peut  parler  impunément  sans  lui  faire  tort. 
Il  fut  ensuite  reçu  à  l'Académie  française. 

1 .  Cf.  Blampignon  (l'abbé),  professeur  à  la  Sorbonne,  Massillon,  d'après  des  do- 
cuments inédits,  étude  historique  et  littéraire  ;  in-12,  Palmé,  1870. 
Id.  L'épiscopat  de  Masêillon;  in-12.  Pion,  1884. 


108  PROVINCE   DE  BOURGES 


Ayant  pris  possession  de  son  siège,  29  mai  1719,  il  résida  fidèlement, 
visita  son  diocèse,  instruisit  et  forma  ses  prêtres,  édita  un  bréviaire  et 
un  missel  de  Glermont,  suivant  ainsi  le  torrent. 

Il  fit  donner  des  missions  par  les  Jésuites,  par  Brydaine,  1740. 

Sa  grande  douleur  fut  de  ne  pouvoir  convertir  l'obstiné  Soanen,  qui 
mourut  à  la  Chaise-Dieu  en  1740.  Cf.  Senez. 

Outre  son  évêché  de  Glermont,  J.-B.  Massillon  avait  l'abbaye  de 
Savigny  (Avranches). 

•j-  à  Beauregard,  campagne  des  évêques  de  Clermont,  le  28  septembre 
1742,  set.  79,  es.  24. 

90.  —  François -Marie  Le  Maistre  de  la  GARLAYE. 
Né  en  1701  au  château  de  la  Garlaye,  diocèse  de  Nantes. 
Comte  de  Lyon,  aumônier  du  roi,  abbé  de  Chery,  1734. 

Nommé  par  Fleury,  le  30  octobre  1742,  évêque  de  Clermont,  il  se  fit 
sacrer  le  24  février  1743.  Cinq  ans  plus  tard,  il  reçut  l'abbaye  de 
Moreilles  (La  Rochelle). 

Ce  digne  successeur  de  Massillon  purgea  son  diocèse  du  Jansénisme 
«  en  se  montrant  impitoyable  à  l'égard  des  Appelants  et  notamment 
des  Oratoriens  de  Riom  »  (Blampignon). 

Il  regretta  fort  les  Jésuites,  dont  il  s'était  porté  garant  en  1762,  se 
faisant  l'écho  de  sa  ville  épiscopale,  et  s'associant  à  l'immense  majorité 
des  évêques  français. 

f  à  Clermont  le  5  juin  1775,  set.  74,  es.  33. 

Cf.  Eloge  de  M.  de  la  Garlaye,  lu  le  25  août  1777  à  la  Société  des 
Sciences,  Arts  et  Belles-Lettres  de  Clermont. 

91.  —  François  de  BONAL. 

Né  au  château  de  Bonal,  diocèse  d'Agen,  9  mai  1734,  élève  des  Sul- 
piciens,  abbé  de  Saint-Ambroix  (Bourges),  vicaire  général  de  Châlon. 

Nommé  évêque  de  Clermont,  fin  1775,  sacré  le  6  octobre  1776,  se 
montra  ferme  dans  tous  ses  devoirs. 

Il  brilla  surtout  à  la  Constituante,  dans  les  graves  questions  qui 
concernaient  non-seulement  les  églises  de  France,  mais  l'Eglise 
catholique. 

Emigré,  il  souffrit  horriblement  dans  les  Pays-Bas  ;  se  reposa  à 
Altona,  puis  en  Suisse,  d'où  il  écrivit  à  Rome  des  lettres  touchantes, 
à  Clermont  des  lettres  un  peu  sévères. 

f  à  Munich,  3  septembre  180O,  set.  66,  es.  24. 


ÉVÊCHÉ  DE  CLERMONT-EN-AUVERGNE  109 


ABBAYES  DU  DIOCÈSE  DE  GLERMONT 

0.  S.  B.  vir.  Casa  Dei,  Saint-Robert  de  La  Chaise-Dieu. 

Issiodurum  vel  Iciodorum,  Saint-Austremoine  d'Issoire. 

Mauziacum  vel  Mauzacum,  Saint-Pierre  de  Mauzac. 

Magnus  locus,  N.-D.  de  Manlieu,  en  règle,  remise  en 
commende,  4763. 

Thiernum,  Saint-Symphorien  de  Thiers. 

Menatum,  Saint-Martin  de  Menât. 

Ebrolium,  Saint-Léger  oVEbreuil.  La  mense  conven- 
tuelle fut  attribuée  aux  Frères  de  la  Charité  en  1767. 

S.  Illidius,  Saint-Allyre,  abbaye  de  Bénédictins  ayant 
été  donnée  à  des  clercs  réguliers,  était  triennale. 
Mais  Louis  XV  la  remit  en  commende,  1763. 

S.  Portianus,  St-Pourçain.\ 

Celsinianum,  Saucilange.  '  Prieurés  célèbres  de  Cluny. 

Silviniacum,  Souvigny.      \ 
fem.  S.  Petrus  de  Bello  Monte,  Saint-Pierre  de  Beaumont. 

Brajacum,  N.-D.  de  Bragheac. 

Cussetum  vel  Cussiacum,  Saint-Sauveur  ou  N.-D.  de 
Cusset. 
0.  Cist.  vir.  Boschetum,   seu  Vallis  lucida,  N.-D.  de  Bouchet  ou 
Vauluisant. 

Fenerias  seu  Vallis  honesta,  N.-D.  de  Féniers  ou 
Vallonnette  i. 

Mons  Petrosus,  Montpeyroux. 

Bella  Aqua,  Belle- Aiguë. 

N.  B.  —  Une  abbaye  cistercienne,  Mégemont,  pri- 
mitivement de  femmes,  était  d'hommes  depuis  l'an 
1612. 
fem.  Esclachia  vel  Eschalaria,  Etclache. 

Vallis  sana,  Le  Vassin. 

0.  S.  A.  vir.  S.  Amabilis  Ricomagensis,  Saint-Amable  de  Riom. 

1.  Voyez  Histoire  de  l'abbaye  de  Feniers  ou  du  Val-Honnête,  par  Adrien  de  Chal- 
vet  de  Roghemonteix,  in-8,  de  vn-352  p.  avec  planches.  Clermont-Ferrand,  Thibaud, 
1882. 


110  PROVINCE  DE  BOURGES 

0.  Prsem.       S.  Andréas  Glaromontensis,  Saint-André  de  Clermont. 

S.    Gilbertus    seu    Novem   Fontes,    Saint-Gilbert    de 

Neufons. 

0.  S.  Clarae.  S.  Joannes  Baptista  Glaromontensis,  Saint-Jean-Baptiste 

de  Clermont. 

S.  Clara  de  Aquis  Sparsis,  Sainte-Claire  d'Aigueperse. 

COLLÉGIALES 

On  en  compte  31  dans  le  diocèse  de  Clermont  ;  nous  n'en  donnons  pas 
ici  les  noms,  pas  plus  que  nous  n'énumérons  les  couvents  d'hommes 
ou  de  femmes. 

Faut-il  faire  exception  pour  les  deux  collèges  rivaux,  celui  des 
Jésuites  à  Clermont  et  celui  des  Oratoriens  à  Riom?  C'est  pour  dire 
que  le  premier,  si  ancien  et  si  fécond  en  heureux  fruits,  disparut  dans 
l'ouragan  de  1762,  tandis  que  le  second  subsista  jusqu'à  la  Révolution. 


S.  FLORI  FANUM,    SAINT-FLOUR 

Sur  le  tombeau  de  saint  Florus,  évêque  de  Lodève,  qui  était  venu 
prêcher  en  Auvergne  et  mourut  vers  389  dans  un  lieu  nommé  Indi- 
ciacus,  s'éleva  plus  tard  une  abbaye,  que  Jean  XXII  érigea  en  évêché, 
le  x  des  Calendes  de  mars  1317. 

29.  —  Jérôme  de  la  MOTHE-HOUDANCOURT,  29*  évêque  de  Saint- 
Flour. 

Né  en  1617,  frère  de  Philippe,  maréchal  de  France,  et  de  Henri, 
archevêque  d'Auch,  qui  était  en  même  temps  premier  aumônier  de  la 
reine  Anne  d'Autriche. 

Nommé  évêque  de  Saint-Flour,  pour  succéder  à  Jacques  de  Mont- 
rouge,  qui  était  resté  à  Saint-Flour,  malgré  sa  nomination  au  Puy,  et 
qui  était  mort  le  20  avril  1664,  Jérôme  reçut  aussitôt  ses  bulles  et  fut 
sacré  le  17  août  1664  à  Compiègne. 

On  loue  avec  raison  sa  fidélité  à  la  résidence  pendant  les  29  ans  qu'a 


ÉVÊCHÉ  DE   SAINT-FLOUR  411 

duré  son  épiscopat.  On  peut  louer  aussi  en  lui  d'autres  vertus.  Il  ne 
fut  pas  étranger  à  la  fondation  des  religieuses  de  Ghaudesaigues  entrer- 
prise  par  Pierre  Chomel,  son  vicaire  général. 
f  à  Saint-Flour,  le  29  mai  1693,  set.  76,  es.  29. 

30.  —  Joachim-Joseph  D'ESTAING  4  de  Satllans. 

Né  en  1654,  fils  de  Jean  d'Estaing,  baron  de  Saillans,  et  de  Claude 
Combourcier,  dame  du  Terrail  et  de  Bayard,  Joachim-Joseph  fut  comte 
de  Lyon  et  prieur  de  Saint-Irénée  à  Lyon. 

Nommé  évêque  de  Saint-Flour  en  1693,  il  se  fit  sacrer  à  Paris,  dans 
l'église  du  noviciat  des  Jésuites,  le  3  janvier  1694. 

Parti  aussitôt  pour  son  diocèse,  il  ne  fut  pas  moins  fidèle  que  son 
prédécesseur  aux  lois  de  la  résidence  et  aux  autres  devoirs  de  sa 
charge  pastorale. 

Nous  le  voyons  seulement  assister  à  l'Assemblée  du  clergé  en  1715, 
et  y  présider. 

f  à  Saint-Flour,  le  13  avril  1742,  aet.  88,  es.  49.  Doyen  des  évêques 
de  France. 

31.  —  Paul  de  RIBEYRE. 

Né  en  1692  dans  le  diocèse  de  Clermont,  d'une  famille  de  robe, 
élève  de  Saint-Sulpice,  docteur  en  théologie,  abbé  de  Saint-André-le- 
Bas  (Vienne),  vicaire  général  de  Massillon  à  Clermont,  après  le  ver- 
tueux Champfïour. 

Sur  la  recommandation  de  Massillon  2,  il  fut  nommé  évêque  de 
Digne,  le  2  avril  1742. 

Mais  l'évêché  de  Saint-Flour  étant  venu  à  vaquer  sur  ces  entrefaites, 
le  vicaire  général  de  Clermont  y  fut  appelé  le  12  mai.  Il  put  se  faire 
sacrer  dès  le  12  août  suivant. 

Ce  digne  et  vertueux  évêque  avait  50  ans  ;  il  réalisa  tous  les  présages 
de  Massillon  par  sa  belle  conduite  dans  les  circonstances  difficiles  et 
critiques  marquées  par  les  années  1755,  1762,  etc. 

f  à  Saint-Flour,  le  10  juin  1776,  set.  84,  es.  34. 


1.  Voir  Moreri,  Généalogie  oVEstaing  ou  d'Esteing. 

2.  Cf.  sa  lettre  du  8  avril  1740,  au  cardinal  de  Fleury,  dans  Blampignon,  V épis- 
copat de  Massillon,  p.  112. 


112  PROVINCE  DE  BOURGES 


32.  —  Marie-Anne-Hippolyte  Hay  de  BONTEVILLE. 

Né  au  château  de  Montbuan,  diocèse  de  Rennes,  le  5  août  1741, 
n'avait  que  35  ans  et  une  médiocre  expérience,  quand  il  fut  nommé 
évêque  de  Saint-Flour,  juillet  1776,  sur  je  ne  sais  quelle  recomman- 
dation. 

S'étant  fait  sacrer  le  6  octobre  de  cette  année,  il  se  déplut  dans  le 
pays,  n'ayant  pas  manqué  d'y  déplaire.  Il  devait  être  malheureux 
partout. 

Transféré  à  Grenoble  1779.  Cf.  Grenoble. 

33.  —  Claude-Marie  RUFFO  DE  LABIC. 

Né  le  16  novembre  1746  à  Grenoble  de  la  famille  des  comtes  de 
Laric. 

Nommé  évêque  de  Saint-Flour  en  1779,  sacré  le  23  janvier  1780,  il 
n'eut  pas  de  peine  à  faire  oublier  son  prédécesseur  immédiat.  Aussi 
fut-il  élu  par  son  clergé  député  aux  Etats  généraux.  S'il  ne  put  empê- 
cher les  mesures  impies  et  schismatiques,  il  protesta  du  moins  contre 
elles  par  son  vote. 

Voyant  son  siège  envahi  par  l'évêque  constitutionnel  Thibault,  il 
émigra  en  Italie,  vécut  à  Florence,  à  Caserte,  etc. 

Donna  sa  démission  en  1801. 

f  à  Paris,  1er  octobre  1816,  aet.  70,  es.  37. 


ABBAYES  DU  DIOCÈSE  DE  SAINT-FLOUR 

0.  S.  B.  vir.  S.  Petrus  de  Maurtio,  Maurs. 
fem.  S.  Petrus  de  Blasilia,  Blesle. 

S.  Joannes  de  Buxo,  Buix-lès-Aurillac. 

S.  Petrus  de  Gasis,  Chazes  ou  les  Chases. 
0.  S.  A.         Piperacum,  Pébrac*. 
0.  S.  Clarae.  Boissetum,  Le  Boisset. 

1.  Cette  abbaye  a  été  rendue  célèbre  par  Jean-Jacques  Olier,  fondateur  de  la 
Compagnie  de  Saint-Sulpice,  qui  fut  abbé  de  Pébrac  en  1626. 


ÉVÊCHÉ  DE   LIMOGES  113 


COLLEGIALES 

Saint -Pierre  d'Aurillac,  abbaye  bénédictine  jusqu'en  1561,  était 
depuis  lors  transformée  en  chapitre,  ayant  cependant  à  sa  tête  un  abbé. 

Saint-Julien  de  Brioude,  «  ecclesia  collegiata  S.  Juliani  Brivatensis  », 
est  un  chapitre  noble,  dont  tous  les  chanoines  sont  appelés  comtes  de 
Brioude  et  dont  les  deux  premiers  dignitaires  sont  le  prévôt  et  le 
doyen. 

Les  autres  collégiales  du  diocèse  sont:  Murât,  Langeac,  Ghau- 
desaigues,  Montsalvy,  etc. 


LIMOVIGE,  LIMOGES 

Siège  épiscopal,  qui  remonte  à  la  plus  haute  antiquité  possible, 
grâce  à  l'apostolat  de  saint  Martial. 

89.  —  Louis  de  Lascaris  D'URFÉ,  89e  évêque  de  Limoges. 

Né  en  1634,  fils  aîné  de  Charles-Emmanuel,  marquis  d'Urfé,  comte 
de  Sommerive,  il  mena  d'abord  un  train  de  grand  seigneur. 

Mais  s'étant  décidé  pour  l'état  ecclésiastique,  il  entra  au  séminaire 
de  Saint-Sulpice  et  s'y  fit  remarquer  par  une  vie  très  édifiante. 

Le  vertueux  évêque  de  Limoges,  François  de  La  Fayette,  octogénaire 
et  infirme,  l'ayant  obtenu  pour  coadjuteur,  mars  1676,  puis  étant  venu 
à  mourir  le  3  mai  suivant,  Louis  de  Lascaris  fut  sacré  évêque  de 
Limoges  le  11  janvier  1677. 

Ayant  pris  possession,  il  publia  des  statuts  synodaux,  un  rituel,  et 
un  catéchisme  très  estimés. 

Par  sa  piété,  son  orthodoxie  et  ses  grandes  charités,  en  soutenant 
les  Sulpiciens  avec  le  concours  des  frères  Bourdon,  en  écartant  les 
Jansénistes,  il  continua  parfaitement  son  prédécesseur. 

f  dans  son  séminaire  le  30  juin  1695,  aet.  61,  es.  19. 

Le  continuateur  de  Moreri,  lui  consacre  un  article  élogieux,  qui 
n'est  pas  inspiré  cette  fois  parl'esprit  de  parti. 

8 


114  PROVINCE  DE  BOURGES 


90.  —  François  de  Garbonnel  de  CANISY. 

Né  en  1653,  d'une  famille  noble  de  la  Basse-Normandie,  était  doyen 
d'Avranches  et  chantre  de  Lisieux. 

Nommé  évêque  de  Limoges  en  1695,  sacré  au  séminaire  Saint- 
Sulpice  de  Paris,  le  25  mars  1696,  fut  très  charitable  pendant  la  famine 
de  1697  ;  reçut  les  Barnabites  à  Guéret. 

Devenu  infirme,  il  se  démit  en  1706,  restant  abbé  de  Montebourg 
(Goutances)  et  de  Belvot  (Reims). 

f  à  Paris  le  28  octobre  1723,  œt.  70,  es.  30. 

91.  —  Antoine  Gharpin  de  GENNET1NES. 

Né  à  Saint-Romain-en-Forez,  était  docteur  en  théologie,  comte  de 
Lyon,  vicaire  général  de  Joachim- Joseph  d'Estaing  à  Saint-Flour. 

Nommé  évêque  de  Limoges  en  1706,  sacré  à  Lyon  le  23  janvier  1707, 
il  gouverna  sagement  son  vaste  diocèse  pendant  vingt  ans. 

Sur  la  fin  de  son  épiscopat,  il  se  fit  aider  par  un  auxiliaire  ou  suffra- 
gant,  que  nous  allons  nommer,  et  finit  par  donner  sa  démission  en 
1729. 

Gomme  il  était  abbé  de  Pébrac  (Saint-Flour)  et  de  la  Creste  (Langres) 
il  garda  ces  abbayes,  auxquelles  vint  s'ajouter  l'abbaye  de  Relecq 
(Léon). 

f  à  Paris  le  21  juin  1739,  aet.  ?  es.  33. 

Son  corps  rapporté  de  Paris  en  Forez  et  non  à  Limoges,  fut  inhumé 
dans  un  tombeau  de  famille. 

91  bis.  —  Charles-Antoine  de  LA  ROCHE-AYMON. 

Né  le  17  février  1697  (alias  1692)  dans  le  diocèse  de  Limoges,  était 
aimable,  bien  élevé,  mais  peu  instruit.  Poussé  de  bonne  heure,  même 
par  son  oncle  Claude,  évêque  du  Puy,  il  fut  désigné  comme  auxiliaire 
ou  suffragant  à  l'évêque  de  Limoges  et  sacré  le  25  août  1725  à  Meaux, 
par  le  cardinal  de  Bissy,  sous  le  titre  d'évêque  de  Sarept.  Ce  fut  son 
premier  pas. 

Comme  il  n'était  pas  coadjuteur  avec  future  succession,  il  perdit  ses 
pouvoirs  en  1729,  année  où  Gennetines  se  retira." 

Mais  il  fut  aussitôt  nommé  évêque  de  Tarbes.  Cf.  Tarbes. 

92.  —  Benjamin  de  L'ISLE  DU  GAST. 

Né  en  1689  à  l'Isle  du  Gast,  diocèse  du  Mans,  était  chanoine  de 
Chartres. 


ÉVÊCHÉ  DE  LIMOGES  115 


Nommé  évêque  de  Limoges  en  janvier  1730,  il  fut  sacré  à  Paris,  dans 
la  chapelle  de  l'archevêché  par  Charles  de  Vintimille,  qui  avait  récem" 
ment  succédé  au  cardinal  de  Noailles. 

C'est  cet  évêque  qui  a  donné  en  1736  un  Breviarium  Lemovicense, 
et  deux  ans  plus  tard  un  missel  en  rapport  avec  le  Bréviaire. 

f  à  Limoges,  le  5  septembre  1739,  set.  50,  es.  9.  Enterré  dans  la 
chapelle  du  séminaire  de  Limoges,  la  même  année  que  son  prédéces- 
seur Gennetines  était  inhumé  en  Forez. 

93.  —  Jean-Gilles  du  COETLOSQUET*. 

Fils  d'Alain-François,  seigneur  de  Kérigou,  et  de  Gillette  des  Isles. 
Jean-Gilles  naquit  le  17  septembre  1700,  près  Saint-Pol  de  Léon  en 
Bretagne. 

Docteur  et  prieur  de  Sorbonne,  chancelier  de  l'Université  de  Bourges, 
il  avait  été  vicaire  général  du  cardinal  de  Gesvres,  archevêque  de 
Bourges,  puis  de  l'évêque  de  Tulle,  Charles  d'Argentré. 

Nommé  évêque  de  Limoges  en  1739,  il  fut  sacré  le  7  février  1740,  et 
prit  possession  le  13  mars  suivant. 

Il  fit  appliquer  la  mense  monacale  de  Vigeois  à  la  pension  des 
pauvres  clercs,  et  prépara  la  construction  du  splendide  palais  épiscopal 
que  son  successeur  commença  en  1766,  acheva  en  1787,  nous  allons 
voir  aux  dépens  de  qui. 

Nommé  archevêque  de  Tours  en  1750,  Jean-Gilles  préféra  rester  à 
Limoges.  Il  était  abbé  de  Tournus  (Châlon)  depuis  1745,  et  reçut 
l'abbaye  de  Saint-Paul  de  Verdun  en  1755. 

Mais  devenu  en  1758  précepteur  du  duc  de  Bourgogne  et  de  ses 
trois  frères,  il  se  démit  de  son  évêché. 

Il  fut  reçu  de  l'Académie  française  en  1761,  année  où  mourut  le  duc 
de  Bourgogne  :  il  continua  de  faire  l'éducation  des  trois  frères  survi- 
vants qui  devaient  monter  un  jour  sur  le  trône. 

En  1771,  il  devint  premier  aumônier  du  comte  de  Provence. 

f  à  Paris,  21  mars  1784,  set.  85,  es.  44.  Enterré  dans  l'abbaye  de 
Saint-Victor. 

94.  —  Louis-Charles  du  PLESSIS  D'ARGENTRÉ. 

Né  en  1723  au  château  du  Plessis  en  Argentré  de  Bretagne,  était 

1.  Cf.  René  Kerviler,  Notice  sur  J.-G.  du  Coetlosquet  ;  in-8, 1885.  Nantes,  Forest, 
et  Courcy,  continuation  du  P.  Anselme,  t.  IX,  lre  p.  Généalogie  de  Coetlosquet. 


116  PROVINCE  DE  BOURGES 


parent  éloigné  du  précédent  évêque  de  Limoges,  neveu  propre  de 
Charles,  évêque  de  Tulle,  fils  de  Pierre,  frère  cadet  de  Jean-Baptiste, 
que  ses  charges  à  la  cour  et  ses  riches  bénéfices  satisfaisaient  pour  le 
moment  et  qui  accepta  plus  tard  l'évêché  de  Séez.  Cf.  Séez. 

Louis-Charles,  quoique  cadet,  précéda  son  frère  dans  la  voie  des 
honneurs  ecclésiastiques,  l'un  et  l'autre  protégés  par  Jean-Gilles  du 
Coetlosquet,  leur  parent,  dont  nous  venons  de  parler. 

Docteur  et  prieur  de  Sorbonne,  vicaire  général  de  Poitiers,  officiai 
de  Bordeaux,  Louis-Charles  fut  nommé  évêque  de  Limoges  le  3  sep- 
tembre 1758,  et  sacré  à  Versailles  le  14  janvier  1759  dans  la  chapelle 
du  roi,  il  prit  possession  le  19  mars  suivant. 

Il  défendit  chaudement  les  Jésuites  en  1762.  Devint  abbé  des  Vaux- 
de-Cernay,  1766,  de  Saint-Jean-d'Angély,  1774,  quoique  déjà  nanti  par 
Clément  XIV  et  Louis  XV,  des  menses  de  Grandmont  1772. 

Il  avait  sollicité  dès  1767  auprès  de  la  commission  des  Réguliers,  et 
c'est  en  cela  qu'il  est  inexcusable,  la  suppression  totale  de  l'Ordre  de 
Grandmont  pour  des  motifs  qu'il  est  difficile  de  justifier1. 

Les  relations  de  l'évêque  de  Limoges  avec  Turgot,  intendant  du 
Limousin,  n'ont  rien  de  commun  avec  les  affaires  ecclésiastiques. 

Député  aux  Etats  généraux,  l'évêque  de  Limoges  s'opposa  énergi- 
quement  aux  innovations  ;  puis  il  émigra  en  Allemagne  avec  son  frère 
l'évêque  de  Séez. 

Il  refusa  de  se  démettre  en  1801,  tout  en  accordant  ses  pouvoirs  au. 
nouvel  évêque  de  Limoges,  qui  n'en  avait  pas  besoin. 

f  à  Munster,  le  28  mars  1808,  set.  86,  es.  50. 


ABBAYES  DU  DIOCÈSE  DE  LIMOGES 

Nous  mettons  à  part  Saint-Martial  de  Limoges,  abbaye  sécularisée 
en  1535. 
0.  S.  B.  vir.  S.  Augustinus  Lemov.,  Saint- Augustin  de  Limoges. 

S.  Martinus  Lemov.,  Saint-Martin  de  Limoges. 

Maimacum,  Saint-Léger  de  Maymac,  C.  S.  M. 

Solemniacum,  Saint-Pierre  de  Solignac,  C.  S.  M^ 

1.  L.  Guibert.  Debtruction  de  V ordre  et  de  l'abbaye  de  Grandmont,  in-8,  1877; 
art.  VI  et  XII. 


ÉVÊCHÉ  DE   LIMOGES  117 


0.  S.  B.  vir.  Usarchise,  Saint-Pierre  cTUzerches,  G.  S.  M. 

Agedunum  vel  Acedunum,   Saint  -  Etienne    d'Almn, 

G.  S.  M. 
Bellus  locus,  Saint-Pierre  et  Saint-Paul  de  Beaulieu, 

G.  S.  M. 
Vosii,  N.-D.  de  Vigeois,  G.  E. 
fem.  Régula,  La  Règle,  à  Limoges. 
Bona  Sania,  Bonnesaigne. 
Allodii,  Les  Allois. 
SS.  Trinitas  de  Dorato,  Le  Dorât. 
0.  Gist.  vir.  Alba  Petra,  N.-D.  d'Aubepierre. 
Bulium,  N.-D.  de  Bueil. 
Bonus  locus,  N.-D.  de  Bonlieu. 
Bona  aqua,  N.-D.  de  Bonne-Aigue. 
Dalonum,  N.-D.  de  Dalon. 
Obasina,  N.-D.  oVObazine. 
Pratum  benedictum,  N.-D.  de  Prébenoit. 
Palatium  B.  M.,  N.-D.  du  Palais. 
Columba,  N.-D.  de  la  Colombe,  en  règle  depuis  4615. 
0.  S.  A.  Beneventum,  Saint-Barthélémy  de  Bénévent. 
Stirpum,  Saint-Pierre  de  VEsterp. 
Outre  ces  abbayes,  nous   citons  Grandmont,  abbatia   Grandimon- 
tensis,  chef  d'ordre,  en  règle  sous  des  prieurs  jusqu'en  1318,  et  sous 
des  abbés  réguliers  ensuite,  surtout  à  partir  de  1603.   Mais  en  1772, 
l'abbaye  et  l'ordre  entier  furent  supprimés  par  le  pape  Clément  XIV, 
suivant  le  désir  exprimé  par  la  commission  des  Réguliers. 

Hugues  du  Tems  donne  la  bulle.  Si  on  veut  connaître  l'histoire  de 
cette  lamentable  suppression,  il  faut  lire  L.  Guibert,  dont  nous  venons 
de  citer  l'ouvrage. 


COLLÉGIALES  DU  DIOCÈSE  DE  LIMOGES 

Saint  -  Junien,  Saint  -  Léonard,  Saint  -  Yrieix,  Saint  -  Germain  de 
Masseré,  Eymoutiers,  Guéret,  Le  Dorât,  Aubusson,  Brives,  Uzerches, 
Noailles,  Turenne. 


118  PROVINCE  DE  BOURGES 


TUTELA,    TULLE 

Siège  épiscopal  érigé  en  1317  par  Jean  XXII,  sur  un  siège  abbatial 
préexistant.  Le  diocèse  de  Tulle  était  fort  peu  étendu. 

Cf.  Historiœ  Tutelensis  libri  très,  auctore  Stephano  Baluzio  Tutelensi,  in-4.  Pari- 
siis,  typogr.  regia,  1717. 

33.  —  Humbert  ANGELIN,  33e  évêque  de  Tulle. 

Né  à  Paris,  était  fils  de  la  nourrice  du  roi,  d'où  vint  à  quelques  plai- 
sants l'idée  de  le  nommer  V évêque  Téton.  Aumônier  de  la  reine  ;  abbé 
de  Marsillac. 

Nommé  évêque  de  Tulle  le  4  octobre  1680  pour  succéder  à  Mascaron, 
qui  venait  d'être  transféré  à  Agen1,  il  fut  sacré  le  18  mai  1681. 

Sa  notoriété,  si  ce  n'est  pas  sa  gloire,  est  d'avoir  siégé  au  rang  des 
évêques  dans  l'Assemblée  de  1682. 

Démissionna  en  1702.  Resta  abbé  de  Ham  (Noyon). 

f  à  Paris,  26  juin  1720,  set.  ?  es.  40. 

34.  —  André-Daniel  de  BEAUPOIL  de  SAINT-AULAIRE  (S.  Eula- 

RIA,  BALUZE). 

Né  le  16  juin  1651  en  Limousin,  était  fils  de  Daniel  et  de  Guyonne 
de  Blot,  frère  de  François-Joseph,  le  poète  académicien,  qui  mourut 
nonagénaire  en  1742. 

André-Daniel  était  vicaire  général  de  Périgueux. 

Nommé  évêque  de  Tulle  le  18  avril  1702,  sacré  le  3  octobre,  prit 
possession  le  14  janvier  1703. 

Etablit  à  Tulle  en  1706,  les  Sœurs  de  la  Charité  de  Nevers  dont  la 
supérieure,  Marcelline  Pauper,  mourut  à  Tulle  le  25  juin  1708,  en 
odeur  de  sainteté,  proclamée  par  l'évêque. 

C'est  sur  cet  évêque  que  se  clôt  le  troisième  et  dernier  livre  de 
Baluze. 

Démissionne  en  1720. 

f  18  novembre  1734. 

1.  Celui-ci  et  son  prédécesseur  Guron,  transféré  à  Comminges,  vivaient  encore  et 
sont  loués  par  Baluze,  dans  son  Histoire  de  Tulle,  d'après  leurs  communications 
écrites  ou  verbales. 


EVECHE  DE   TULLE  H9 


Hugues  du  Tems  dit  :  f  4720,  sans  parler  de  la  démission  ;  il  se 
trompe. 

35.  —  Louis-Jacques  Ghapt  de  RASTIGNAC. 

Né  en  1684,  en  Périgord,  troisième  fils  de  François,  seigneur  de 
Rastignac,  et  de  Jeanne-  Gabrielle  Touchebœuf,  était  docteur  en  théo- 
logie. 

Nommé  évêque  de  Tulle  le  29  décembre  4720,  fut  sacré  le  4er  février 
4722,  aux  Jésuites  de  Luçon,  par  Lescure,  en  même  temps  que  le 
coadjuteur  de  Poitiers,  Foudras  de  Gourcenay. 

Ayant  pris  possession  de  son  siège,  il  gouverna  bien  son  petit  dio- 
cèse ;  mais  n'y  resta  pas  deux  ans. 

Transféré  à  Tours,  octobre  4723.  Cf.  Tours. 

36.  —  Charles  du  PLESSIS  D'ARGENTRÉ. 

Né  le  46  mai  4673,  au  château  d'Argentré  de  Bretagne,  était  fils 
d'Alexis  et  de  Marguerite  de  Tanoarn,  élève  de  Saint-Sulpice,  abbé  de 
Guingamp,  4699,  docteur  de  Sorbonne  en  4700,  aumônier  du  roi,  4709, 
vicaire  général  de  Tréguier. 

Nommé  évêque  de  Tulle  le  26  octobre  4723,  sacré  le  40  juin  4725  au 
séminaire  Saint-Sulpice,  il  résida,  confessant,  visitant  les  moribonds, 
prêchant  souvent,  s'occupant  beaucoup  de  ses  prêtres,  et  cependant 
travaillant  sept  heures  par  jour  à  ses  ouvrages,  v.  g.  Collectif)  judicio- 
rum...;  zèle,  fermeté  contre  le  Jansénisme,  politesse,  simplicité. 

f  à  Tulle,  27  octobre  (septembre)  4740,  set.  67,  es.  47. 

N.  B.  —  Il  a  laissé  un  grand  nombre  d'ouvrages  solides,  philoso- 
phiques, théologiques  et  ascétiques  en  latin  et  en  français.  Son  éloge  par 
M.  de  Mabaret  est  inséré  dans  les  Mémoires  de  Trévoux,  février  4743. 

Il  était  oncle  du  futur  évêque  de  Limoges,  Louis-Charles,  dont  nous 
venons  de  parler,  et  de  l'évêque  de  Séez,  Jean-Baptiste,  dont  nous 
parlerons  en  son  lieu. 

37.  —  François  de  BEAUMONT*  D'AUTIGHAMP. 

Né  en  4690,  fils  de  Charles-Just,  était  grand  doyen  de  la  cathédrale 

1.  On  peut  voir  dans  Moreri,  la  Généalogie  de  Beaumont,  soit  à  propos  de  cet 
évêque  de  Tulle,  soit  à  propos  de  son  illustre  parent  Christophe  de  Beaumont, 
archevêque  de  Paris. 


420  PROVINCE  DE  BOURGES 


d'Angers,  ami  du  saint  évêque  Vaugirault;  abbé  d'Oigny  (Autun)  1736, 
sans  faveur  aucune. 

Nommé  évêque  de  Tulle  en  1740,  sacré  le  11  juin  1741. 

Refusa  l'évêché  de  Senlis  en  1754,  accepta  en  1761  l'abbaye  de  la 
Victoire  (Senlis).  Cette  année-là,  il  écrivit  une  lettre  touchante  en  faveur 
des  Jésuites  au  Chancelier,  9  novembre  1761 . 

f  à  Tulle,  11  novembre  1761,  set.  71,  es.  21.  Son  oraison  funèbre, 
par  Melon  de  Pradou,  mérite  d'être  lue. 

—  Nicolas-Bonaventure  THIERRY,  chancelier  de  l'Université  de 
Paris. 
Nommé  évêque  de  Tulle  en  1761,  refusa. 

38.  —  Henri-Joseph-Claude  de  BOURDEILLES. 
Né  le  7  décembre  1720  dans  le  diocèse  de  Saintes. 

Servit  quelque  temps  dans  les  mousquetaires  ;  fut  ordonné  prêtre  en 
1746,  abbé  de  la  Trinité  de  Vendôme,  1753,  vicaire  général  de  Prémeaux 
à  Périgueux. 

Nommé  évêque  de  Tulle  en  mai  1762,  sacré  le  12  décembre  ;  il  se 
montra  doux  dans  les  formes,  zélé  dans  les  principes,  charitable. 

Transféré  à  Soissons,  1764,  pour  succéder  à  Fitz-James,  il  y  fit  beau- 
coup de  bien.  Cf.  Soissons. 

39.  —  Charles-Joseph  de  RAFFÉLIS  de  SAINT-SAUVEUR. 

Né  en  1725  dans  le  diocèse  d'Orange,  était  archidiacre  d'Amiens  et 
vicaire  général  du  saint  évêque  G.  de  La  Motte,  abbé  d'Orbestier. 

Nommé  évêque  de  Tulle  en  1764,  sacré  le  27  janvier  1765.  Abbé  de 
Montiéramey  (Troyes)  1770. 

Il  remplit  ses  fonctions  avec  zèle  et  dignité.  En  janvier  1791,  il 
repoussa  les  avances  des  constitutionnels  qui  voulaient  le  garder, 
comme  évêque  de  la  Corrèze.  C'est  à  son  refus  qu'ils  élurent  Brival. 

Accablé  de  tristesse,  l'évêque  se  retira. 

f  à  Paris,  28  avril  1791,  set.  66,  es.  27. 

ABBAYE   DU   DIOCÈSE   DE  TULLE 

0.  Cist.  Valeta  (Vallis  lseta),  N.-D.  de  la  Valette. 


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BURDIGALENSIS  PROVINCIA 

PROVINCE  DE  BORDEAUX 


La  province  romaine  qui  se  nommait  sous  les  derniers  empereurs 
seconde  Aquitaine  et  dont  la  métropole  était  Bordeaux,  forma  de  bonne 
heure  une  province  ecclésiastique,  comprenant  les  pays  qui  ont  été 
nommés  plus  tard  Guyenne,  Périgord,  Angoumois,  Saintonge,  Aunis 
et  Poitou. 

Dans  cette  province  on  compte  dix  sièges  ou  diocèses.  C'est  d'abord 
le  siège  archiépiscopal,  Burdigalen.,  Bordeaux.  Il  y  a  ensuite  neuf  sièges 
épiscopaux  que  nous  énumérons  non  dans  l'ordre  géographique  qui 
serait  le  plus  naturel,  mais  dans  l'ordre  alphabétique,  qui  est  le  plus 
commode.  Ce  sont:  Aginnen.,  Agen;  Gondomien.,  Condom;  Engolis- 
men.,  Angoulême;  Lucionen.,  Luçon;  Petrocoren.,Pm#wew#;Pictavien., 
Poitiers;  Rupellen.,  LaRochelle;  Santonen.,  Saintes;  Sarlaten.,  Sarlat. 

Cf.  Gallia  Christiana,  Tomus  II,  anno  1720  editus.  —  Aïmanach  Royal,  années 
successives.  —  Hugues  du  Tems,  Le  Clergé  de  France,  Tome  II,  de  la  page  177  à  la 
page  643. 

Nous  faisons  observer  que  Hugues  du  Tems,  écrivant  en  français  et  suivant 
strictement  l'ordre  alphabétique  des  noms  français,  place  Bordeaux  avant  Bourges*, 
il  met  Besançon  avant  l'une  et  l'autre.  C'est  l'inverse  du  latin  de  la  Gallia,  qui  nous 
commande  :  Vesuntio,  Burdigala,  Bituricae  ;  mais  c'est  logique. 


BURDIGALA,    BORDEAUX 

Cf.  Fisquet,  France  Pontificale,  Bordeaux,  1  vol.  in-8. 

Avant  d'être  métropole  dans  l'ordre  ecclésiastique,  et  même  dans 
l'ordre  civil,  Bordeaux  eut  des  évoques.  De  là  vient  en  grande  partie 


122  PROVINCE  DE  BORDEAUX 


l'écart  considérable  qui  existe  dans  le  nombre  ordinal  que  nous  allons 
signaler,  une  fois  pour  toutes,  en  tête  de  la  série  archiépiscopale 
suivante  : 


ARCHEVÊQUES  DE  BORDEAUX 

77  (65).  —  François  d'ESCOUBLEAU,  cardinal  de  SOURDIS. 

Né  en  1575,  créé  cardinal  le  3  mars  1598,  sacré  archevêque  de 
Bordeaux  en  1599,  est  compté  ou  comme  le  77e  évêque  ou  comme 
le  65e  archevêque. 

f  8  février  1628,  œt.  53,  es.  29. 

78.  —  Henri  d'ESCOUBLEAU  de  SOURDIS,  frère  du  cardinal,  était 
évêque  de  Maillezais,  fut  transféré  à  Bordeaux  en  1628  pour  y  rem- 
placer son  frère.  Tout  archevêque  qu'il  était,  il  aida  Louis  XIII  à  faire 
la  guerre  sur  mer  et  sur  terre. 

f  à  Auteuil  le  18  juin  1645,  aet.  51,  es.  23. 

79.  —  Henri  de  BÉTHUNE,  neveu  de  Sully,  fut  d'abord  évêque  de 
Bayonne,  puis  de  Maillezais,  enfin  archevêque  de  Bordeaux  en  1646. 

f  11  mai  1680,  set.  76,  es.  51. 

80.  —  Louis  d'ANGLURE  de  BOURLEMONT. 

Né  en  1617  à  Anglure,  diocèse  de  Troyes,  septième  fils  de  Claude, 
seigneur  de  Bourlemont,  Louis  fut  auditeur  de  Rote  pour  la  France  de 
1657  à  1679,  résidant  ainsi  à  Rome  vingt-deux  ans  consécutifs. 

Il  avait  refusé  en  1668  le  siège  de  Tournai,  en  1669  celui  de  Lavaur. 
Mais  il  accepta  en  mars  1679  le  siège  de  Fréjus,  pour  lequel  il  fut  sacré 
à  Rome  le  1er  octobre,  et  dont  il  ne  prit  pas  possession.  Car  il  se  laissa 
transférer  à  Carcassonne  dès  le  mois  de  janvier  1680. 

Prit-il  possession  de  ce  nouveau  siège  par  procureur?  c'est  possible. 
Mais  il  n'alla  pas  à  Carcassonne,  ayant  accepté  le  6  septembre  suivant 
sa  nomination  au  siège  de  Bordeaux,  vacant  par  la  mort  de  Henri  de 
Béthune.  Il  venait  d'assister  à  la  petite  Assemblée,  quand  il  reçut  ses 
bulles. 

C'est  lui  qui  alla  représenter  la  province  de  Bordeaux,  avec  l'évêque 
de  La  Rochelle,  à  la  grande  Assemblée  de  1682.  Son  long  séjour  à 


ARCHEVÊCHÉ  DE  BORDEAUX  423 

Rome,  sa  connaissance  du  droit  canonique  et  plusieurs  raisons  de 
haute  convenance  ne  l'avaient  pas  arrêté. 

Rentré  dans  son  diocèse,  il  y  résida,  déploya  un  grand  zèle  contre 
les  Protestants,  avant  et  après  la  révocation  de  l'édit  de  Nantes.  Il 
confia  son  séminaire  aux  Prêtres  de  la  Mission. 

f  à  Rordeaux  le  9  novembre  1697,  aet.  70,  es.  18. 

—  Henri  de  RISSY,  évêque  de  Toul,  nommé  archevêque  de 
Rordeaux  le  25  décembre  1697,  refusa.  Cf.  Toul. 

—  Henri  de  RARILLON,  évêque  de  Luçon,  passe  pour  avoir  aussi 
refusé  le  siège  de  Rordeaux. 

81.  —  Jean-Raptiste-Armand  RAZIN  de  RESONS. 
Transféré  d'Aire,  mars-juillet  1698.  Cf.  Aire. 

Le  nouvel  archevêque  trouvait  à  Rordeaux  son  frère  Louis,  qui  était 
intendant  de  la  Guyenne. 

Il  allait  cependant  souvent  à  Paris  soit  pour  voir  son  frère  le 
maréchal  soit  pour  assister  aux  Assemblées  du  clergé.  C'est  lui  qui  fit 
adopter  par  une  Assemblée  la  nouvelle  édition  de  la  Gallia  Christiana. 

Sous  la  Régence,  il  dut  rester  plus  longtemps  dans  la  capitale,  en  sa 
qualité  de  membre  du  Conseil. 

Il  fit  publier  en  leur  temps  dans  son  diocèse  les  bulles  Vineam  et 
Unigenitus.  Il  établit  à  Rordeaux,  en  1715,  l'hospice  des  Enfants 
trouvés. 

Le  crédit  de  son  frère  Jacques,  maréchal  de  France,  l'ayant  fait 
nommer  par  le  Régent  archevêque  de  Rouen,  avril  1719,  il  accepta. 
Cf.  Rouen. 

82.  —  François-Élie  de  VOYER  de  PAULMY  d'ARGENSON. 
Transféré  d'Embrun,  1719.  Cf.  Embrun. 

Fidèle  aux  lois  de  la  résidence  et  des  visites  pastorales,  il  ne  montra 
pas  moins  de  zèle  que  ses  deux  prédécesseurs  immédiats  pour  convertir 
les  Protestants,  et  il  se  défia  plus  qu'eux  du  Jansénisme. 

Il  fit  réimprimer  les  décrets  des  conciles  tenus  à  Rordeaux  en  1583 
et  en  1624  pour  mieux  maintenir  la  discipline. 

f  à  Rordeaux  25  octobre  1728,  set.  72,  es.  27. 


424  PROVINCE  DE  BORDEAUX 

—  Henri  de  BELSUNCE,  évêque  de  Marseille,  à  qui  le  cardinal  de 
Fleury  proposa  le  siège  de  Bordeaux,  refusa. 

83.  —  François-Honoré  LANGELOT  de  MANIBAN  de  GASAUBON. 
Transféré  de  Mirepoix,  4729-1730.  Cf.  Mirepoix. 

Ayant  pris  possession,  il  se  distingua,  par  une  résidence  stricte,  par 
ses  visites  pastorales  réglées  et  de  fréquentes  prédications. 

Il  était  en  même  temps  très  charitable  et  fort  pieux.  Aussi  fut-on 
surpris  qu'il  eût  supprimé  ou  renvoyé  46  fêtes  chômées  jusque-là. 

Très  aimé  de  son  vivant,  le  saint  archevêque  fut  vivement  regretté 
de  tous  à  sa  mort. 

f  à  Bordeaux  29  juin  4743,  set.  59,  es.  22. 

Les  auteurs  de  la  Gallia  Christiana,  mal  informés  sans  doute  sur  ce 
prélat,  se  contredisent  formellement  pour  ce  qui  concerne  la  mort. 

—  Jean  -  Chrétien  de  Macheco  de  PRÉMEAUX,  évêque  de 
Périgueux,  nommé  archevêque  de  Bordeaux  le  8  septembre  4743, 
ayant  refusé  de  quitter  son  siège,  amena  la  permutation  dont  nous 
allons  parler. 

84.  —  Louis- Jacques  d'Audibert  de  LUSSAN. 

Né  au  château  de  Bain-sur-Bain  (Baix-sur-Bhône),  diocèse  de  Viviers, 
en  4703,  fut  d'abord  capitaine  de  cavalerie,  puis  ecclésiastique, 
Sulpicien,  docteur  en  théologie  et  professeur  au  séminaire  d'Angers,  enfin 
vicaire-général  de  Joseph-Alphonse  de  Valbelle  à  Saint-Omer. 

Nommé  évêque  de  Périgueux  le  8  septembre  4743,  en  même  temps 
que  J.-G.  de  Prémeaux,  était  nommé  archevêque  de  Bordeaux,  il  fut 
arrêté  court  par  le  refus  que  celui-ci  opposa  à  sa  translation. 

Lussan  fut  alors  nommé  archevêque  de  Bordeaux,  au  mois  de 
novembre  1743  et  sacré  le  22  avril  4744  ;  il  ne  fit  son  entrée  que  le 
28  novembre  4745.  Il  reçut  en  4748  l'abbaye  de  Froidmont  (Beauvais). 

Durant  son  épiscopat,  il  promulgua  trois  jubilés,  s'associa  aux  joies 
et  aux  deuils  de  la  nation,  établit  la  fête  du  Sacré-Cœur  de  Jésus.  S'il 
ne  prit  nullement  part  à  la  commission  des  Réguliers,  il  ne  se  montra 
pas  non  plus  ardent  pour  sauver  les  Jésuites,  qui  pourtant  faisaient 
beaucoup  de  bien  à  Bordeaux.  C'est-là  qu'aboutit  la  modération  de  ce 
prélat,  d'ailleurs  estimable. 

f  d'apoplexie  à  Bordeaux,  45  novembre  4769,  set.  66,  es.  25. 


ARCHEVÊCHÉ  DE  BORDEAUX  125 

85.  —  Ferdinand-Maximilien-Mériadec  de  ROHAN-Guémené. 
Né  à  Paris  le  7  novembre  1738,  était  le  4e  fils  d'Hercule  Mériadec, 

duc  de  Montbazon,  et  de  Louise-Gabrielle-Julie  de  Rohan-Soubise, 
grand-prévôt  de  Strasbourg,  tréfoncier  de  Trêves,  abbé  du  Mont-Saint- 
Quentin,  etc. 

Nommé  archevêque  de  Bordeaux,  le  26  décembre  1769,  préconisé 
le  29  janvier  1770,  il  fut  sacré  le  8  avril  suivant  dans  l'église  de  la 
Sorbonne  par  son  frère,  Louis-René-Édouard,  coadjuteur  de  Strasbourg. 

Il  fit  son  entrée  solennelle  à  Bordeaux  treize  mois  plus  tard,  le  5  mai 
1771,  retourna  aussitôt  à  Paris,  gouvernant  de  loin  et  dotant  généreuse- 
ment son  diocèse. 

Transféré  à  Cambrai,  4  février  -  2  avril  1781.  Cf.  Cambrai. 

86.  —  Jérôme-Marie  Champion  de  CICÉ. 
Transféré  de  Rodez,  4  février  -  2  avril  1781.  Cf.  Rodez. 

Il  prit  sans  retard  possession  de  son  siège,  mais  n'y  resta  pas 
assidûment,  ayant  accepté  d'entrer  dans  la  commission  des  Réguliers. 

Le  diocèse  de  Bordeaux  ne  paraît  pas  lui  avoir  gardé  rancune  ;  on 
voyait  tant  de  qualités  en  lui.  ( 

Élu  par  son  clergé  député  aux  États-Généraux,  l'archevêque  de 
Bordeaux  fut  un  des  premiers  de  son  Ordre  qui  s'unit  au  Tiers. 
Devenu  garde  des  sceaux,  du  4  août  1789  au  21  octobre  1790,  il  contre- 
signa la  Constitution  civile  du  clergé. 

Cette  faute  grave,  il  se  la  reprocha  publiquement  le  reste  de  sa  vie. 
Il  refusa  le  serment  schismatique,  émigra  finalement  à  Londres,  où, 
quoique  déchiré  par  les  médisances  et  les  calomnies  des  autres  émigrés, 
dénué  de  secours,  de  consolations  et  de  sympathies,  il  se  comporta 
dignement.  Il  faut  lire  dans  Theiner,  Affaires  de  France,  les  lettres 
touchantes  de  l'évêque  de  Luçon,  qui  recommande  à  la  pitié  du 
Souverain-Pontife  son  métropolitain  malheureux. 

Le  pape  l'avait  chargé  en  1792  d'administrer  le  siège  vacant  de 
Saintes  ;  il  le  chargea  en  1793  du  diocèse  de  Condom,  qui  venait  de 
vaquer. 

Dès  le  8  octobre  1801,  l'archevêque  de  Bordeaux  envoya  au  pape  sa 
démission  pleine  et  entière,  se  distinguant  ainsi  de  la  plupart  des 
évêques  français,  qui  étaient  réfugiés  à  Londres  et  de  son  propre  frère, 
Jean-Baptiste,  évêque  d'Auxerre,  réfugié  en  Allemagne. 

En  1802,  l'archevêque  démissionnaire  de  Bordeaux,  fut  nommé  et 
institué  archevêque  d'Aix. 


126  PROVINCE  DE  BORDEAUX 

Son  nouveau  diocèse  comprenant  les  deux  départements  des 
Bouches-du-Rhône  et  du  Var,  qui  correspondaient  à  six  anciens 
diocèses,  exigea  de  lui  un  travail  immense,  qu'il  ne  déclina  pas,  malgré 
son  âge. 

f  à  Aix,  le  22  août  1810,  œt.  75,  es.  40. 


ABBAYES  DU  DIOCÈSE  DE  BORDEAUX 

0.  S.  B.  vir.  Sancta  Grux  Burdigalensis,  Saint-Croix  de  Bordeaux. 
Silva  Major,  Sauve-Majeure  ou  La  Grande-Sauve. 
S.  Maria  de  Aquistriis,  N.-D.  de  Guistres  {. 
S.  Salvator  de  Blavia,  S.  Sauveur  de  Blaye. 
0.  Gist.  vir.  Bonus  locus  vel  Risus  Agni,  N.-D.  de  Bonlieu  ou  du 
Carbonblanc. 
Faisia  vel  Faeria,  Faise  ou  la  Faire. 
0.  S.  A.  Burgum,  S.  Vincent  de  Bourg 2. 

Insula  in  Medulco,  Vide  en  Médoc. 
S.  Romanus  de  Blavia,  S.  Romain  de  Blaye. 
Vertolium  aut  Vertullum,  S.  Pierre  de  Verteuil. 
0.  Preem.  Plana  Silva,  Pleine  Selve. 


COLLÉGIALES 

Outre  Sainte-Croix  de  Bordeaux,  qui  était  à  la  fois  abbaye  et  chapitre, 
nous  notons  S.  Seurin,  S.  Severinus,  et  S.  Émilion,  S.  Emilianus,  sans 
prétendre  tout  énumérer. 

1.  Le  célèbre  Peyresc  (Nie.  Cl.  Fabry  de),  fut  abbé  de  Guistres  depuis  1618  jusqu'à 
sa  mort,  le  24  juin  4637. 

2.  Cl.  F.  Houtteville,  abbé  de  Bourg  depuis  1723  jusqu'à  sa  mort,  le  8  novembre 
1742,  était  natif  de  Paris.  Ayant  fait  partie  de  l'Oratoire  18  ans,  il  devint  secrétaire 
du  cardinal  Dubois,  membre  de  l'Académie  française,  apologiste  de  la  religion. 

Il  est  en  effet  l'auteur  d'un  ouvrage  capital  intitulé  :  La  vérité  de  la  religion 
Chrétienne  prouvée  par  les  faits.  In-4. 1722. 


ÉVÊCHÉ  d'agen  127 


AGINNUM,    AGEN 

Cf.  Histoire  religieuse  et  monumentale  du  diocèse  d'Agen,  par  l'abbé  Barrère  : 
2  vol.  in-4.  Agen,  1855  et  1856. 
Cet  auteur  cite  souvent  Labrunie,  historiographe  local  du  XVIIIe  siècle. 

69.  —  Jules  MASCARON,  69*  évêque  d'Agen. 

Né  à  Marseille  en  1634,  entré  à  l'Oratoire  à  l'âge  de  16  ans,  il  devint 
de  bonne  heure  un  prédicateur  distingué  en  province,  à  Paris,  à  la 
cour. 

Louis  XIV  l'ayant  nommé  évêque  de  Tulle,  il  fut  sacré  en  1671.  Tout 
en  gouvernant  son  petit  diocèse  de  façon  à  mériter  les  éloges  que  lui 
prodigue  Baluze  dans  son  Histoire  de  Tulle,  Mascaron  continua  de 
monter  dans  les  plus  hautes  chaires  et  d'y  briller. 

Le  siège  d'Agen  étant  venu  à  vaquer  par  la  mort  de  Claude  Joly,  le 
21  octobre  1678,  Louis  XIV  y  nomma  l'évêque  de  Tulle  en  février  1679; 
Innocent  XI  lui  fit  expédier  ses  bulles  quelques  mois  plus  tard. 

Mascaron  partit  aussitôt  pour  son  nouveau  diocèse  ;  il  y  fit  son  entrée 
solennelle  le  1er  mai  1680.  Par  ses  visites  dans  les  cantons  peuplés  de 
Huguenots,  par  ses  catéchismes  et  ses  instructions,  par  les  missions 
qu'il  fit  donner,  il  obtint  26,000  abjurations,  avant  la  Révocation  de 
Fédit  de  Nantes  et  sans  le  secours  des  dragons.  Il  glorifiait  ainsi  Dieu 
bien  mieux  que  s'il  avait  assisté  à  l'Assemblée  de  1682. 

En  1686,  il  construisit  un  hôpital  général,  sorte  de  manufacture,  où 
les  pauvres  étaient  recueillis  et  travaillaient,  s'ils  pouvaient. 

L'évêque  d'Agen  prêcha  encore  des  stations,  des  sermons  ou  des 
oraisons  funèbres  en  dehors  de  son  diocèse  ;  mais  il  se  faisait  un  devoir 
d'y  résider  le  plus  possible. 

f  à  Agen  le  16  novembre  1703,  aet.  70,  es.  32. 

70.  —  François  HÉBERT,  lazariste1. 

Né  à  Tours  en  1651,  d'une  famille  parisienne,  il  entra  chez  les 
Lazaristes  en  1670,  devint  professeur  de  théologie  à  Sens,  puis  curé  de 
Versailles,  chaud  partisan  de  la  morale  sévère. 

Nommé  évêque  d'Agen  par  le  crédit  de  Bossuet,  son  protecteur,  il 

1.  Cf.  Dom  Th.  Bérengier,  Belsunce,  Tome  I,  le  chapitre  III  en  entier. 


128  PROVINCE  DE  BORDEAUX 

se  fit  sacrer  par  Noailles  à  Versailles  dans  son  église  paroissiale  le 
dimanche  du  Bon  Pasteur,  6  avril  1704.  Le  samedi  suivant,  il  assista 
Bossuet  mourant,  et  l'enterra  pontificalement  à  Meaux  quelques  jours 
après. 

Ayant  fait  son  entrée  le  17  juin,  il  commença  ses  visites  pastorales, 
inaugura  les  conférences  ecclésiastiques,  fonda  les  Minimes,  établit  les 
Visitandines,  s'aida  de  son  diocésain  Belsunce,  à  qui  il  avait  donné  les 
pouvoirs  de  vicaire.-général. 

Malheureusement  il  garda  des  accointances  jansénistes,  qui  lui  firent 
tort,  malgré  ses  qualités  réelles  et  sa  rétractation  de  1728,  peu  de 
temps  avant  sa  mort. 

f  à  Paris  le  20  août  1728,  œt.  78,  es.  25. 

Il  laissait  des  écrits  historiques  sur  Versailles,  sur  Madame  de 
Maintenon,  etc.,  qui  sont  restés  inédits  ;  ses  sermons  seulement  ont 
été  publiés. 

71.  —  Jean  d'Yse  de  SALËON. 
Né   en  1669   à  Grenoble   d'une  famille  honorable,  jusque-là  peu 

connue,  était  docteur  en  théologie,  homme  d'expérience  et  de  grande 
vertu,  quand  il  fut  chargé  d'administrer  le  diocèse  de  Senez  après  le 
concile  d'Embrun.  Cf.  Senez. 

Il  continua  d'administrer  ce  malheureux  diocèse  l'année  suivante 
malgré  sa  nomination  à  l'évêché  de  Digne,  et  ne  cessa  qu'en  1729. 

Nommé  en  effet  cette  année-là  évêque  d'Agen  et  préconisé,  il  se  fit 
sacrer  le  16  avril  1730  par  l'évêque  de  Saintes,  Léon  de  Beaumont. 

Par  sa  piété,  sa  science,  son  orthodoxie,  il  répara  les  fautes  de  son 
prédécesseur,  en  faisant  revivre  le  souvenir  de  Mascaron.  Pour  avoir 
censuré  le  Quesnellisme,  contrairement  à  la  prétendue  loi  du  silence, 
il  fut  exilé  en  Auvergne  par  le  Parlement  de  Bordeaux  ;  mais  il  ne 
surveilla  pas  moins  activement  la  doctrine  de  son  clergé,  jusqu'à  sa 
translation  au  siège  de  Rodez  en  1734-1735.  Cf.  Rodez. 

72.  —  Joseph-Gaspard-Gilbert  de  CHABANNES. 

Né  à  Riom  en  1702  de  la  branche  de  Pionsac,  descendait  de 
Dammartin  et  de  la  Palisse. 

Docteur  en  théologie  et  Prieur  de  Sorbonne,  agent-général  du  clergé, 
vicaire-général  de  Rastignac  à  Tours. 

Nommé  évêque  d'Agen  en  1735,  sacré  le  29  janvier  1736,  il  prit 
possession,  fonda  une  maison  du  Bon-Pasteur. 


ÉVÊCHÉ  d'agen  129 


ce  II  avait,  dit  Labrunie,  une  grande  facilité  à  parler  et  à  écrire,  de 
l'esprit,  du  cœur  surtout  ;  mais  ces  qualités  dégénérèrent  souvent  en 
une  faiblesse  de  caractère  qui  lui  valut  des  amertumes.  Il  refusa 
pourtant  l'archevêché  de  Bayonne  »  (de  Bordeaux,  sans  doute). 

Nous  voudrions  savoir  au  juste  quelles  amertumes  éprouva  cet 
évêque  par  suite  de  s*,  faiblesse  de  caractère,  et  quel  parti  il  prit  en 
1762,   sur  la  fin  d'un  épiscopat  que  Barrère  qualifie  de  long  et  stérile  9 

f  à  Monbran,  château  des  évêques  d'Agen,  le  26  juillet  1767,  aet.  65, 
es.  32. 

73.  —  Jean-Louis  d'Usson  de  BONAG. 

Né  en  1734  à  Paris  (à  Soleure  en  Suisse,  s'il  faut  en  croire  Barrère 
et  Hugues  du  Tems),  était  fils  de  Jean-Louis,  marquis  de  Bonac, 
illustre  diplomate,  et  de  Françoise-Marie  de  Gontaut-Biron. 

Il  embrassa  de  bonne  heure  l'état  ecclésiastique,  devint  vicaire- 
général  de  Bourges. 

Nommé  évêque  d'Agen  le  1er  novembre  1767,  il  fut  sacré  le  14  février 
1768  et  fit  son  entrée  le  30  octobre  suivant. 

Il  reconstruisit  le  palais  épiscopal,  répara  sa  cathédrale,  se  fit  estimer 
de  son  clergé. 

Député  aux  États-Généraux  de  1789,  il  ne  se  sépara  pas  de  la  majorité 
de  ses  collègues.  Mais  il  se  distingua  surtout  par  la  noble  fierté  avec 
laquelle  le  premier  de  tous,  en  pleine  Assemblée  nationale,  il  refusa  le 
serment  schismatique,  4  janvier  1791.  Peu  de  mois  après,  il  émigra  en 
Bavière. 

Malheureusement,  en  1801,  il  refusa  net  sa  démission,  qu'il  ne  donna 
qu'en  1815. 

f  à  Paris  le  11  mars  1821,  aet.  87,  es.  53,  étant  alors  premier 
aumônier  du  roi  Louis  XVIII. 


ABBAYES  DU  DIOCÈSE  D'AGEN 

0.  S.  B.  Sancti  Gervasius  et  Protasius  de  Aziis  ad  Oldum,  Essay  ou 
Eyssès-sur-Lot. 

S.  Maurinus,  Saint- Maurin. 
0.  Cist.  B.  Maria  de  Gondonio,  Gondon-les-Montastruc. 

B.  Maria  de  Periniaco,  Pérignac. 

y 


130  PROVINCE  DE  BORDEAUX 


L'abbaye  bénédictine  de  Clairac,  Clara-Aqua,  était  sécularisée  depuis 
1604  et  unie  à  Saint-Jean-de-Latran. 


CONDOMIUM,    CONDOM 

Le  siège  de  Condom,  érigé  par  Jean  XXII  en  1317,  ne  compte  pas 
encore  quatre  siècles  d'existence.  Il  est  enclavé  dans  la  province 
d'Auch  à  peu  près  autant  que  le  diocèse  de  Bazas  dans  la  province  de 
Bordeaux. 

21.  —  Jacques  de  Goyon  de  MATIGNON,  21e  évêque  de  Condom. 

Né  en  1643  à  Thorigny-sur-Vire  dans  la  Basse-Normandie,  fils  de 
François,  comte  de  Thorigny  et  d'Anne  Malon  de  Bercy,  était  frère  de 
Léonor,  évêque  de  Lisieux.  L'un  et  l'autre  eurent  pour  neveu  François- 
Léonor-Jacques,  qui  par  son  mariage  avec  l'héritière  de  Monaco,  en 
1715,  est  devenu  la  tige  des  princes  actuels  de  Monaco. 

Le  célèbre  Jacques-Bénigne  Bossuet,  évêque  de  Condom,  ayant  fait 
sa  démission  le  31  octobre  1671 ,  Jacques  de  Matignon  fut  désigné  pour 
lui  succéder  en  1672,  et  se  fit  sacrer  en  avril  1673. 

Fut-il  plus  fidèle  aux  lois  de  la  résidence  que  son  prédécesseur,  qui 
ne  vint  point  à  Condom?  Nous  Fignorons.  Mais  nous  savons  qu'éloigné 
ou  présent,  il  favorisa  les  Jansénistes  et  leur  doctrine. 

On  fut  tout  étonné  qu'en  1693,  n'ayant  pas  encore  cinquante  ans, 
ayant  à  peine  vingt  ans  d'épiscopat,  il  donnât  sa  démission.  L'étonne- 
ment  dut  redoubler,  quand  on  le  vit  survivre  34  ans  à  sa  démission. 

Il  avait  gardé  la  riche  abbaye  de  Saint- Victor  de  Marseille,  qui  lui 
valait  trente  mille  livres  de  rentes. 

f  à  Paris,  15  mars  1727,  œt.  84,  es.  54. 

—  Mathieu  Isoré  d'HEBVAUT,  nommé  évêque  de  Condom  le 
8  septembre  1693,  ayant  été  nommé  archevêque  de  Tours  le  1er  novembre 
suivant,  oublia  Condom.  Cf.  Tours. 

22.  —  Louis  MILON. 

Né  à  Tours  en  1658  d'une  famille  de  robe,  était  chanoine  de  Saint- 


ÉVÊCHÉ  DE  CONDOM  131 


Martin  à  Tours,  aumônier  du  roi,  quand  il  fut  associé  à  Fénelon  dans 
les  missions  de  Saintonge  en  1686. 

Nommé  évêque  de  Condom  le  1er  novembre  1693,  il  se  fit  sacrer  le 
14  février  1694  à  Paris  dans  l'église  Saint-Louis  des  Jésuites. 

Dans  son  diocèse,  il  fonda  un  hôpital,  qu'il  confia  aux  Filles  de  la  Foi  ; 
rebâtit  le  palais  épiscopal  ;  donna  des  gages  aux  Jansénistes,  renchéris- 
sant encore  sur  son  prédécesseur. 

f  à  Condom  le  24  janvier  1734,  set.  76,  es.  40. 

23.  —  Emmanuel-Henri-Timoléon  de  COSSÉ-BRISSAC. 

Fils  d'Artus-Timoléon-Louis,  duc  de  Brissac,  et  de  Marie-Louise 
Béchameil  de  Nointel,  il  naquit  à  Paris  le  12  octobre  1698. 

Abbé  de  Fontfroide  (Narbonne)  et  de  Saint-Urbain  (Ghâlons),  il  devint 
aumônier  du  roi  en  1725,  agent-général  du  clergé  en  1730. 

Nommé  évêque  de  Condom  en  1735,  sacré  le  22  janvier  1736,  il 
administra  son  diocèse  de  haut  et  de  loin. 

f  à  Paris  le  26  août  1757,  set.  59,  es.  22. 

24.  -  Louis-Joseph  de  MONTMORENCY-LAVAL. 
Transféré  d'Orléans,  1757.  Cf.  Orléans. 

Dégoûté  de  son  premier  diocèse,  parce  qu'il  y  avait  rencontré  des 
difficultés,  il  se  dégoûta  promptement  du  second,  qui  avait  été  infecté 
de  jansénisme  sous  Matignon  et  Milon,  sans  pouvoir  s'assainir  sous 
leur  successeur. 

Transféré  à  Metz,  8  septembre  1760.  Cf.  Metz. 

25.  —  Etienne-Charles  de  Loménie  de  BRÏENNE. 

Cet  homme  justement  qualifié  «  suae  patriae  non  minus  quam 
Ecclesiae  odiosus  »,  était  le  second  fils  de  Nicolas-Louis,  comte  de 
Brienne  et  d'Anne-Gabrielle  Chamillart.  Il  naquit  à  Paris  en  1727,  fut 
pourvu  de  riches  bénéfices  de  très  bonne  heure. 

En  1751,  il  présenta  une  thèse  erronée  à  la  Sorbonne  ;  il  fut  néan- 
moins reçu  docteur  en  théologie  l'année  suivante,  quoiqu'il  fût  déjà 
profondément  engagé  dans  le  parti  philosophique  par  ses  confrères 
Turgot  et  Morellet,  qui  l'avaient  mis  en  rapport  avec  d'Alembert. 

Dévoré  d'ambition,  il  étudia  beaucoup,  écrivit  sur  la  tolérance  et 
d'autres  sujets  analogues.  Conclaviste  du  cardinal  de  Luynes  en  1758, 


432  PROVINCE  DE  BORDEAUX 

il  revint  de  Rome  en  France  pour  briguer  les  bénéfices  dont  Jarente 
avait  alors  la  feuille. 

Nommé  évêque  de  Gondom  le  8  septembre  1760,  et  sacré  le 
44  janvier  1761,  il  se  fit  donner  encore  quelques  bonnes  abbayes. 
Étant  député  de  sa  province  à  l'Assemblée  du  clergé  en  1762,  il  s'unit 
à  la  majorité  des  prélats,  pour  réclamer  en  faveur  des  Jésuites.  Cette 
attitude  ne  lui  nuisit  pas. 

Il  fut  transféré  h  Toulouse  en  1763.  Cf.  Toulouse. 

26.  —  Alexandre-César  d'ANTERROCHES,  dernier  évêque  de 
Condom. 

Né  en  1721  dans  le  diocèse  de  Saint-Flour,  était  chanoine-comte  de 
Brioude,  vicaire-général  de  Cambrai. 

Nommé  évêque  de  Condom  et  préconisé  aussitôt,  il  se  fit  sacrer  à 
Cambrai  dès  le  5  juin  1763  et  s'occupa  exclusivement  de  son  diocèse, 
qui  avait  cruellement  souffert. 

Que  put-il  faire  aux  approches  de  la  Révolution,  quand  il  se  sentait 
vieillir  ?  Il  eut  le  bonheur  de  prendre  pour  vicaire-général  en  1788 
l'abbé  Pierre-Paul  de  Faudoas,  prêtre  du  diocèse  d'Auch,  qu'il  deman- 
dait comme  coadjuteur,  et  qui  est  devenu  en  1805  évêque  de  Meaux. 

En  1789,  il  partit  pour  les  États-Généraux. 

Le  siège  de  Condom  étant  supprimé  en  1791  et  le  diocèse  enclavé 
dans  le  département  du  Gers,  l'évêque  émigra. 

f  à  Londres  le  28  janvier  1793,  set.  72,  es.  30. 

L'administration  du  diocèse  vacant  fut  confiée  par  Pie  VI  à  l'archevêque 
de  Bordeaux,  Champion  de  Cicé,  déjà  chargé  d'administrer  le  diocèse 
de  Saintes,  qui  était  vacant  depuis  les  massacres  de  septembre  1792. 

Il  n'y  a  aucune  abbaye  dans  le  diocèse  de  Condom.  Mais  on  y  compte 
deux  collégiales  :  Larroumieu  et  Le  Mas  d'Agenois. 


ENGOLISMA,    ANGOULÊME 

Cf.  Mighon  (l'abbé).  Chronique  des  évoques  d'Angoulême,  176  pages  in-8,  en 
ête  de  la  vie  de  Jean- Joseph-Pierre  Guigou,  évêque  d'Angoulême.  Soulié,  1844. 
Ouvrage  très  superficiel. 

64.  —  François  de  PÉRICARD,  64e  ou  73e  évêque  d'Angoulême. 
Né  en  Basse-Normandie,  était  neveu  de  trois  évêques  et  cousin  du 


ÉVÊCHÉ   d'angoulême  433 


célèbre  Tourville,  ayant  pour  père  Charles  de  Péricard  et  pour  mère 
Esther  de  Costentin  de  Tourville. 

Nommé  évêque  d'Angoulême  en  1646  pour  remplacer  Jacques 
Le  Noël  du  Perron,  qui  passait  au  siège  d'Évreux,  il  se  fit  sacrer  aux 
Carmélites  de  Paris  par  le  fameux  coadjuteur,  Paul  de  Gondi,  le 
25  août  1647. 

Il  fut  l'un  des  fauteurs  du  jansénisme,  du  moins  en  1668. 

La  ville  d'Angoulême  lui  fut  redevable  d'un  hôpital-général  pour  les 
pauvres,  d'un  Hôtel-Dieu  pour  les  malades  et  d'un  séminaire. 

En  1673,  il  bénit  solennellement  la  grotte  de  Saint-Cybard. 

f  29  septembre  1689,  set.  ?,  es.  42,  léguant  sa  bibliothèque  au  sémi- 
naire et  ses  ornements  à  la  cathédrale. 

65.  —  Cyprien- Gabriel  Bénard  de  RÉSAY. 

Fils  de  Cyprien,  conseiller  d'État,  il  naquit  en  1651  (1657);  était 
docteur  de  Sorbonne,  abbé  de  la  Grâce-Dieu  (La  Rochelle). 

Nommé  évêque  d'Angoulême  le  1er  novembre  1689,  il  administra 
sans  doute  le  diocèse  en  qualité  de  vicaire  capitulaire.  C'est  après  trois 
ans  d'attente  qu'il  put  se  faire  sacrer,  le  24  août  1692. 

Il  confia  aux  Lazaristes  le  séminaire  fondé  par  son  prédécesseur  et 
qui  venait  d'être  achevé.  En  1720,  il  interdit  les  Jésuites  du  collège 
d'Angoulême,  et  favorisa  ostensiblement  les  Jansénistes.  Mais  à  la  suite 
du  concile  d'Embrun,  il  se  rétracta,  ainsi  que  les  autres  fauteurs  de  la 
secte,  le  cardinal  de  Noailles  en  tête. 

Sa  charité  le  fit  aimer  des  pauvres. 

f  à  Angoulême  le  5  janvier  1737,  set.  86  (80),  es.  45. 

66.  —  François  du  VERDIER. 

Né  en  1678  dans  le  Limousin,  avait  été  avocat  du  roi  à  Limoges  avant 
d'être  ecclésiastique. 

Ordonné  prêtre,  il  devint  doyen  d'Angoulême,  vicaire-général  du 
précédent  évêque,  auquel  il  fut  appelé  à  succéder,  quoique  sexagénaire. 

Sacré  le  10  mars  1738,  il  reçut  l'abbaye  de  Saint-Cybard  en  1746, 
répara  sa  cathédrale,  où  il  tint  un  synode  le  8  mai  1753,  peu  de  mois 
avant  de  mourir. 

f  à  Angoulême  le  21  septembre  1753,  aet.  75,  es.  16. 

67.  —  Joseph-Amédée  de  BROGLIE. 

Né  en  1710  à  Arles,  était  fils  de  Jean-Joseph  Broglio  (de  Broglie), 


134  PROVINCE  DE  BORDEAUX 

de  la  branche  établie  en  Provence  depuis  1637  mais  rattachée  à  l'illustre 
famille  qui  donna  successivement  trois  maréchaux  de  France  durant  le 
XVIIIe  siècle. 

Entré  de  bonne  heure  dans  la  carrière  ecclésiastique,  Joseph-Amédée 
fut  redevable  de  son  avancement  à  ses  mérites  personnels  et  non  au 
crédit  de  ses  parents. 

Boyer  le  fit  nommer  évêque  d'Angoulême  en  1753  ;  préconisé  sans 
retard,  le  nouvel  évêque  put  se  faire  sacrer  le  4  mars  1754,  et  se  mit 
aussitôt  à  l'œuvre.  Le  diocèse  était  en  souffrance  depuis  plus  d'un 
siècle,  comme  on  le  conclut  facilement  de  tout  ce  que  nous  venons 
de  dire.  Il  était  même  bien  tard  pour  appliquer  les  remèdes 
efficaces. 

L'évêque  d'Angoulême  ne  se  découragea  point.  Ayant  choisi  pour 
vicaire-général  le  savant,  aimable  et  pieux  Bareau  de  Girac,  que  nous 
verrons  plus  tard  occuper  le  siège  de  Saint-Brieuc  et  le  siège  de 
Rennes,  il  combattit  l'erreur,  le  relâchement  et  les  autres  vices. 

Il  écrivit  une  fort  bonne  lettre  au  chancelier  de  France,  le  29  novembre 
1761,  en  faveur  des  Jésuites,  qu'il  voyait  faire  beaucoup  de  bien  au 
collège  d'Angoulême. 

En  1777,  il  alla  aider  à  mourir  saintement  son  cousin  Charles  de 
Broglie,  évêque  de  Noyon. 

f  lui-même  saintement  en  1784,  set.  74,  es.  30,  laissant  un  nom 
vénéré. 

68.  —  Philippe-François  d'Albignac  de  GASTELNAU. 

Né  en  1742  dans  le  diocèse  de  Mende,  devint  docteur  de  Sorbonne, 
aumônier  du  roi,  vicaire-général  de  Bayeux. 

Nommé  évêque  d'Angoulême  en  1784,  il  fut  sacré  le  18  juillet 
de  cette  même  année  et  prit  aussitôt  le  gouvernement  de  son 
diocèse. 

En  1789,  il  fit  partie  des  États-Généraux,  sans  s'y  distinguer  dans  un 
sens  ni  dans  un  autre.  Son  refus  du  serment  schismatique  amena 
l'élection,  comme  évêque  de  la  Charente,  de  Pierre- Mathieu  Joubert, 
qui  ne  tarda  pas  à  donner  du  scandale. 

L'évêque  légitime  était  émigré  en  Angleterre.  En  1801,  il  refusa  de 
se  démettre. 

f  en  Angleterre  1806,  œt.  64,  es.  22. 


ÉVÊGHÉ  DE  LUÇON  135 


ABBAYES  DU  DIOCÈSE  D'ANGOULÊME 

0.  S.  B.  vir.  S.  Eparchius,  Saint-Cybar  ou  Cybard. 

S.  Amantius  de  Buxia,  Saint-Amand-de-Boixe. 
fem.  S.  Ausonii  Parthenon,  Saint-Ausone. 
0.    Gist.        Bornetum,  N.-D.  de  Bournet. 

Grossum  Boscum  vel  Pons  vivus,  Grosbos,  en  règle. 
0.    S.    A.       Cella  Fruini,  La  Celle-Frouin. 

Corona,  La  Couronne. 


COLLÉGIALE 

Blanziacum,  Blanzac. 


LUCI0,    LUÇON 

En  l'an  4317,  le  pape  Jean  XXII  érigea  un  siège  épiscopal  dans 
l'abbaye  de  Luçon,  assignant  tout  le  Bas-Poitou  comme  circonscription 
au  nouveau  diocèse. 

Cf.  Histoire  des  moines  et  des  évêques  de  Luçon,  par  l'abbé  du  Tressay  ;  3  vol. 
in-8,  Paris,  Lecoffre,  1869. 

Cet  auteur  s'appuie  sur  l'histoire  des  évêques  de  Luçon,  encore  inédite, 
composée  par  Jean  de  Beauregard,  vicaire-général  de  Luçon  avant  et  pendant  la 
Révolution,  depuis  évêque  d'Orléans. 

31.  —  Henri  de  BABILLON,  31e  évêque  de  Luçon,  cinquième 
successeur  de  l'illustre  Bichelieu  dans  ce  titre- 
Né  le  4  mars  1637  au  château  d'Amboise  où  Jacques,  son  père,  était 
alors  détenu,  fut  élevé  d'abord  avec  ses  trois  frères  à  la  maison  pater- 
nelle dans  un  milieu  gallican  ou  janséniste,  puis  à  Saint-Magloire,  où  il 
fit  de  bonnes  études,  ne  manquant  ni  d'intelligence  ni  d'autres  qualités. 
Nommé  évêque  de  Luçon  en  1671  pour  remplacer  Nicolas  Colbert, 


436  PROVINCE  DE  BORDEAUX 

qui  venait  d'être  transféré  à  Auxerre,  il  se  fit  sacrer  à  Saint-Magloire 
le  5  juin  1672. 

Cet  évêque  mérite  de  justes  éloges  pour  sa  piété,  sa  régularité,  ses 
austérités,  sa  bienfaisance  et  son  zèle.  Il  refusa,  paraît-il,  deux 
archevêchés.  Ainsi  nous  sommes  d'accord  avec  le  P.  Ingold,  de 
l'Oratoire  *. 

Mais  il  approuva  le  Rituel  oVAlet  ;  il  donna  son  nom  et  son  concours 
au  Catéchisme  des  trois  Henri  (d'Angers,  de  Luçon  et  de  La  Rochelle). 

f  à  Paris  le  6  mai  1699,  set.  62,  es.  27,  mal  opéré  de  la  pierre. 

32.  —  Jean-François  Salgues  de  Valderiès  de  LESGURE. 

Né  le  5  janvier  1644  au  château  de  Lescure  près  Albi,  élève  des 
Jésuites  et  des  Sulpiciens,  très  éclairé,  très  droit  et  fort  pieux,  fit 
longtemps  des  missions  dans  les  Gévennes  pour  ramener  les  Protestants. 

Il  était  vicaire  général  d'Albi,  quand  il  assista  comme  député  du 
second  ordre  à  l'Assemblée  de  1682. 

Nommé  évêque  de  Luçon  le  7  juin  1699,  et  pourvu  aussitôt  de  ses 
bulles,  il  put  se  faire  sacrer  à  Paris  par  Noailles  dès  le  8  novembre 
suivant. 

Ayant  pris  possession,  il  commença  ses  visites  pastorales,  donna 
lui-même  des  missions,  en  fit  donner  par  les  Jésuites,  par  le  B.  Louis 
Grignion  de  Montfort  et  par  d'autres.  Il  surveilla  l'enseignement  de 
ses  prêtres;  confia  son  séminaire  aux  Jésuites,  excluant  ainsi  les 
Oratoriens  ;  interdit  le  Catéchisme  des  trois  Henri  ;  démasqua  en  1710 
de  concert  avec  son  ami  Ghampflour,  évêque  de  La  Rochelle,  les 
Jansénistes  nouveaux  ou  Quesnellistes. 

Sa  charité  ne  brilla  pas  moins  que  son  zèle  :  il  agrandit  l'hôpital,  etc. 
Par  tous  ces  actes,  il  mérita  l'amour  de  tous  les  catholiques,  de  ses 
diocésains  surtout,  et  s'attira  la  haine  méprisante  des  Jansénistes. 

f  dans  la  maison  de  campagne  des  évêques,  à  Ghâteauroux  près 
Luçon,  le  dimanche  de  la  Trinité,  23  mai  1723,  set.  80,  es.  24. 

Le  vertueux  évêque  de  La  Rochelle  était  venu  assister  son  ami 
durant  ses  derniers  moments.  Il  présida  à  ses  obsèques  le  lendemain 
dans  la  cathédrale  de  Luçon. 

1.  Brochure  de  111  p.  in-8,  publiée  chez  Poussielgue  en  1885,  sous  ce  titre  : 
Archives  de  Vévêché  de  Luçon. 


EVECHE  DE  LUÇON  137 


33.  —  Mighel-Celse-Roger  de  RABUTIN  de  Bussy. 

Deuxième  fils  du  fameux  Rabutin,  comte  de  Bussy,  Michel  était 
doyen  de  Tarascon,  abbé  de  Bonnevaux  (Nevers),  très  mondain  et  de 
plus  ami  de  Voltaire. 

Nommé  évêque  de  Luçon  le  17  octobre  1723  et  sacré  le  20  février 
1724,  il  se  hâta  de  prendre  possession,  pour  ne  plus  faire  ensuite  que 
des  apparitions  dans  son  diocèse.  Il  fut  reçu  de  l'Académie  française 
pour  remplacer  Houdart  de  la  Mothe. 

Quoique  très  différent  de  ses  deux  prédécesseurs,  comme  ecclé- 
siastique, Rabutin  cependant  imita  Lescure  sous  le  rapport  de  la 
doctrine  ;  il  poursuivit  à  outrance  les  Jansénistes  qui  l'ont  décrié  et 
vilipendé  à  leur  aise. 

f  à  Paris  le  31  octobre  1736.  set.  67,  es.  13. 

34.  —  Guillaume-Samuel  de  VERTHAMON  de  Chavagnag. 

Né  en  1693  à  Limoges,  était  neveu  de  Jean-Jacques  de  Verthamon, 
évêque  de  Gouserans,  1708-1725,  et  petit-neveu  du  P.  Pierre  de 
Verthamon,  S.  J,  Provincial  de  France  en  1678.  A  la  mort  de  son 
oncle,  dont  il  était  vicaire-général,  il  devint  doyen  de  Limoges. 

Nommé  évêque  de  Luçon  en  1737,  il  se  fit  sacrer  le  2  février  1738  et 
prit  immédiatement  possession. 

Esprit  étroit  et  taquin,  homme  sans  cœur,  livré  corps  et  âme  aux 
Jansénistes,  il  favorisa  les  Appelants,  lutta  contre  son  chapitre,  en 
majorité  orthodoxe  et  tracassa  les  Jésuites  entre  autres  le  P.  Bonnin, 
lança  une  instruction  pastorale  contre  le  P.  Pichon. 

Ayant  fait  reparaître  le  Catéchisme  des  trois  Henri,  que  les  Jésuites 
de  Luçon  refusèrent  d'accepter,  il  les  interdit  de  la  confession,  de  la 
prédication  et  de  l'enseignement  de  la  théologie.  Malgré  l'appel  du 
P.  Michelin,  recteur  du  collège  de  Luçon,  appuyé  par  le  P.  Nectoux, 
recteur  du  collège  de  Poitiers,  les  Jésuites  durent  quitter  leur  collège 
le  3  juin  1758. 

Cet  exil  en  présageait  un  autre  que  l'évêque  n'avait  pas  prévu,  qu'il 
eût  peut-être  déploré. 

f  à  Luçon,  1er  novembre  1758,  aet.  65,  es.  21. 

35.  —  Glaude-Antoine-François-jacquemet  Gaultier  d'ANCYSE. 
Né  en  1707  dans  le  diocèse  de  Bourges,  était  docteur  et  prieur  de 

Sorbonne,  vicaire-général  de  Bourges. 


138  PROVINCE  DE  BORDEAUX 

Nommé  évêque  de  Luçon  en  1758,  il  fut  sacré  le  29  avril  1759. 

Il  eut  beaucoup  de  peine  à  rétablir  le  calme  dans  son  diocèse  ;  mais 
il  y  réussit  par  la  patience,  le  tact  et  la  fermeté.  On  lui  doit  des  statuts 
synodaux.  C'est  lui  qui  introduisit  à  Luçon  la  liturgie  parisienne. 

f  27  octobre  1775,  set.  68,  es.  17. 

36.  —  Marie-Charles-Isidore  de  MERGY. 

Né  au  château  de  Maubec,  diocèse  de  Vienne,  le  3  février  1736,  grand 
archidiacre  de  Sens,  conclaviste  du  cardinal  de  Luynes  en  1775,  il  était 
rentré  en  France  après  l'élection  de  Pie  VI. 

Nommé  évêque  de  Luçon  le  17  novembre  1775,  il  se  fit  sacrer  le 
18  février  1776. 

Régulier,  instruit,  poli,  mais  trop'grand  seigneur,  il  eut  la  chance  de 
trouver  et  d'employer  pour  gouverner  son  diocèse  les  deux  frères 
Brumauld  de  Beauregard. 

Député  de  son  clergé  aux  États-Généraux,  il  se  tint  fort  bien.  Il  resta 
à  son  poste,  malgré  l'évêque  constitutionnel  Rodrigue,  jusqu'en  1792. 

Étant  alors  passé  en  Suisse  et  de  là  à  Ravenne,  au  lieu  de  féliciter  ses 
héroïques  diocésains  de  la  Vendée,  il  leur  envoya  de  sévères  mande- 
ments, retira  même  les  pouvoirs  à  son  courageux  vicaire-général  Jean 
de  Beauregard,  sauf  à  les  lui  rendre  ensuite.  Plus  tard,  il  écrivit  des 
lettres  moins  dures,  qui  sont  rapportées  par  Theiner,  Affaires  de 
France.  L'évêque  de  Luçon  s'honora  surtout  par  les  charitables 
sympathies  qu'il  montra  à  l'archevêque  de  Bordeaux,  Champion  de 
Cicé,  retiré  en  Angleterre. 

De  Ravenne  l'évêque  de  Luçon  se  rendit  à  Venise,  enfin  à  Vienne. 

Ayant  donné  sa  démission  en  1801,  il  fut  nommé  archevêque  de 
Bourges  le  19  germinal  an  X  (9  avril  1802)  et  institué  aussitôt  par  le 
cardinal-légat.  Il  put  en  neuf  ans  réorganiser  le  culte  catholique  dans 
les  deux  départements  du  Cher  et  de  l'Indre,  la  lutte  entre  Pie  VII  et 
Napoléon  n'étant  pas  encore  parvenue  à  son  point  extrême. 

f  à  Bourges  le  22  février  1811,  33t.  75,  es.  35. 


ABBAYES  DU  DIOCÈSE  DE  LUÇON 

0.   S.  B.    Orbisterium,  Saint-Jean-Baptiste-d'Orbestier. 
Brolium  Herbaldi,  Breuil-Herbaud. 


ÉVÊCHÉ  DE  PÉRIGUEUX  139 


0.    S.   B.    Granataria,  N. -D.  de  la  Grenetière. 

Insula  Calveti,  Gongr.  Camald.  N.-D.  de  VIsle-Chauvet. 
de  la  congrégation  des  Camaldules. 
0.  Cist.      Brolium  Grolandi,  Boisgroland. 

B.  Maria  de  Alba,  La  Blanche  en  Noirmoutier. 
Trisagium,  Trisay. 
0.    S.   A.  B.  Maria  de  Fontanellis,  Fontenelles. 

B.  Maria  de  Anglis,  Angles. 
0.  Praem.  Locus  Dei  in  Jardo,  Lieu-Dieu  en  Jard. 
Les  abbayes  de  Saint-Michel  en  VHerm,  S.  Michael  in  Eremo,  et  de 
Talmond,  S.  Grux  de  Talmundo,  avaient  été  unies  à  quelque  établisse- 
ment. Talmond  pourtant  était  retombée  en  commende  avant  la  fin  du 
XVIIP  siècle. 


COLLEGIALE 

Une  surtout  Montaigu,  Mons  Acutus,  était  connue. 


PETR0C0ILE,    PÉRIGUEUX 

Siège  très  ancien,  avec  juridiction  sur  tout  le  Périgord  jusqu'en  1317, 
année  où  fut  érigé  le  siège  de  Sarlat. 

78.  —  Guillaume  LE  BOUX,  78e  évêque  de  Périgueux. 

Il  était  né  à  Souzay  ou  à  Pernay  près  Saumur,  le  13  juin  1621,  d'une 
famille  obscure  et  pauvre.  N'ayant  pu  entrer  chez  les  Capucins,  il  fut 
admis  à  l'Oratoire,  devint  bon  prédicateur,  même  à  la  Cour  où  il  fut 
goûté  en  1657. 

Nommé  évêque  d'Acqs  l'année  suivante,  il  put  se  faire  sacrer  seule- 
ment le  4  avril  1660.  S'il  avait  contracté  à  l'Oratoire  quelque  accoin- 
tance  avec  le  jansénisme,  il  n'en  fit  plus  rien  voir  après  son  sacre. 

Transféré  d'abord  à  Mâcon,  puis  à  Périgueux,  le  15  décembre  1666, 
pour  remplacer  Gyrus  de  Villers-la-Faye,  il  fit  preuve  de  la  plus  louable 
orthodoxie. 


140  PROVINCE  DE  BORDEAUX 

C'est  lui  qui  fit  unir  le  chapitre  de  la  cathédrale  à  la  collégiale  de 
Saint-Front. 
f  4  août  1693,  œt.  72,  es.  34. 

79.  —  Daniel  de  FRANCHEVILLE. 

Né  à  Vannes,  le  21  juin  1648,  de  parents  aussi  pieux  que  nobles, 
était  neveu  de  la  vénérable  Catherine  de  Francheville,  fondatrice  des 
maisons  de  Retraite.  Il  fut  d'abord  avocat  royal  au  Parlement  de 
Bretagne,  puis  se  décida  pour  l'état  ecclésiastique. 

Nommé  évêque  de  Périgueux  le  8  septembre  1693,  Daniel  se  fit  sacrer 
à  Paris,  le  17  janvier  1694,  dans  l'église  de  la  maison  professe  des 
Jésuites,  et  prit  possession  de  son  siège  le  30  mai  suivant. 

Pieux,  mortifié,  charitable,  vrai  père  des  pauvres,  l'évêque  de 
Périgueux  eut  au  plus  haut  degré  le  zèle  des  âmes.  Il  fit  donner  partout 
des  missions,  favorisa  l'œuvre  des  retraites,  etc. 

•J-  à  Périgueux  le  20  mai  1702,  set.  54,  es.  9,  en  odeur  de  sainteté. 

Il  fut  enterré  à  la  Visitation  dans  la  Cité. 

80.  —  Pierre  CLÉMENT. 

Né  à  Besançon,  fut  vicaire-général  de  Jacques-Nicolas  Colbert  à 
Rouen. 

Nommé  évêque  de  Périgueux,  aussitôt  après  Ja  mort  de  Daniel  de 
Francheville,  il  se  fit  sacrer  à  Rouen  dès  le  29  octobre  1702,  et  vint 
remplacer,  sans  prétendre  le  faire  oublier,  son  saint  prédécesseur. 

f  6  janvier  1719,  set.  ?.  es.  17. 

81.  —  Michel  d'ARGOUGES. 

Né  à  Paris  en  1685,  était  docteur  en  théologie,  abbé  de  Jouy  (Sens). 

Le  siège  de  Périgueux  était  vacant  depuis  deux  ans  quand  Michel  y 
fut  nommé,  le  8  janvier  1721.  Ayant  reçu  ses  bulles  le  16  juin,  il  se  fit 
sacrer  le  3  août  suivant. 

Comme  son  prédécesseur  immédiat,  il  suivit  la  route  tracée  sans 
dévier  ni  à  droite  ni  à  gauche. 

f  13  novembre  1731,  38t.  46,  es.  11. 

82.  —  Jean-Chrétien  de  Macheco  de  PRÉMEAUX. 

Né  à  Dijon,  le  15  mai  1697,  d'une  famille  originaire  de  Nuits,  étail 
frère  puîné  de  Jean-François,  évêque  de  Couserans,  1726-1752.  Il  étail 
vicaire-général  de  Sens. 


ÉVÊCHÉ  DE  PÉRIGUEUX  141 


Nommé  évêque  de  Périgueux ,  fin  1731,  il  fut  sacré  le  25  mai  1732,  prit 
possession  sans  retard  et  s'acquit  une  réputation  de  science,  de  pru- 
dence et  de  vertu  qui  attira  les  regards  de  Boyer,  ministre  de  la  Feuille. 

L'archevêché  de  Bordeaux  vacant,  par  la  mort  de  Maniban,  29  juin 
1743,  fut  offert  à  Jean-Chrétien.  Mais  celui-ci  ne  voulut  pas  s'éloigner 
de  Périgueux,  où  il  était  aimé  et  faisait  du  bien. 

Il  écrivit  au  chancelier  de  France,  le  25  septembre  1761,  une  bonne 
lettre  en  faveur  des  Jésuites. 

f  au  Château-l'Évêque  le  28  novembre  1771,  set.  74,  es.  41. 

—  Louis- Jacques  d'Audibert  de  LUSSAN. 

Nommé  évêque  de  Périgueux,  le  8  septembre  1743,  mais  arrêté  par 
la  résolution  de  l'évêque,  fut  nommé  archevêque  de  Bordeaux  à  sa 
place.  Cf.  Bordeaux. 

83.  —  Gabriel-Louis  de  ROUGÉ. 
Vicaire-général  de  Séez. 

Nommé  évêque  de  Périgueux  en  1771,  fut  sacré  en  mai  1772  ;  mais 
il  mourut  au  mois  de  novembre  suivant,  sans  avoir  pu  montrer  ce  qu'il 
était. 

84.  —  Emmanuel-Louis  de  GROSSOLES  de  Flamarens. 
Transféré  de  Quimper,  où  il  était  depuis  peu.  Cf.  Quimper. 
Nommé  évêque  de  Périgueux  le  22  avril  1773,  il  prêta  serment  au 

roi  le  3  juillet  et  muni  de  ses  bulles,  il  partit  pour  son  diocèse. 

Évêque  pieux,  généreux  et  régulier,  il  gardait  cependant  quelque 
chose  de  brusque  et  de  fier,  qui  rappelait  l'ancien  officier  d'artillerie  *.. 

En  1789  ne  se  voyant  pas  élu  député  aux  États  -  Généraux ,  il 
s'échappa  de  Périgueux,  émigra  peu  après,  abandonnant  ainsi  la 
place  aux  constitutionnels  qui  élurent  pour  évêque  l'ignoble  Pontard. 

L'évêque  émigré  de  Périgueux  refusa  net  sa  démission  en  1801, 
fomenta  de  la  sorte  au  moins  indirectement  la  Petite-Église.  Il  ne 
rentra  même  pas  en  France  à  la  première  Restauration. 

f  à  Londres,  juin  1815,  set.  80,  es.  44. 

1.  Dans  un  moment  de  vivacité,  il  donna  un  soufflet  à  son  domestique.  Mais  se 
repentant  aussitôt,  il  lui  demanda  pardon  et  le  gratifia  d'un  louis. 


142  PROVINCE  DE  BORDEAUX 


ABBAYES  DU  DIOCÈSE  DE  PÉRIGUEUX 

Nommons  en  premier  lieu  Chancelade,  Cancellata,  0.  S.  A.,  abbaye 
en  règle  depuis  le  vénérable  Alain  de  Solminihac,  f  31  décembre  1659. 
Cette  abbaye  était  la  tête  d'une  congrégation  réformée. 
0.  S.  B.  vir.  Brantosmum,  Brantosme. 

Turturiacum,  Tourtoirac. 
fem.  B.  M.  de  Ligurio,  Ligueux. 

Albugia,  Le  Bugne. 
0.  Cist.  B.  M.  de  Petrosa,  La  Peyrouse. 

B.  M.  de  Bosco  Cavo,  Boschaud. 
0.  S.  A.  B.  M.  de  Castris,  N.-D.  de  Chastres. 


COLLÉGIALES 

Saint-Front  de  Périguèux,  collégiale  ancienne,  fut  unie  au  chapitre 
de  la  cathédrale  sous  Tépiscopat  de  G.  Le  Boux.  Saint-Astier  et  Saint- 
Sauveur  d'Aubeterre,  anciennes  abbayes,  étaient  devenues  collégiales. 


PICTAVI,    POITIERS 

Siège  épiscopal  très  ancien,  qui  a  eu  l'honneur  d'être  occupé  par  un 
Père  de  l'Église,  saint  Hilaire,  et  d'avoir  appuyé  les  premiers  pas  de 
saint  Martin.  Le  diocèse,  malgré  la  division  de  Luçon  au  XIVe  siècle, 
reste  un  des  plus  étendus  de  la  France. 

102.  —  Hardouin  Fortin  de  la  HOGUETTE,  102e  évêque  de 
Poitiers. 

Né  dans  le  diocèse  de  Saintes  en  1643,  était  fils  de  Pierre,  gouver- 
neur de  Blaye,  et  d'une  sœur  de  Hardouin  de  Péréfixe. 

Grâce  à  son  oncle,  il  obtint  un  canonicat  à  Paris.  Il  fut  plus  tard 
nommé  évêque  de  Saint-Brieuc,  et  sacré  le  3  mai  1676. 

Transféré  à  Poitiers  le  19  janvier  1680,  pour  remplacer  Gilbert  de 


ÉVÊCHÉ  DE  POITIERS  143 


Clérembault1,  qui  venait  de  mourir,  il  fut  préconisé  le  27  mai  suivant 
et  prit  aussitôt  possession. 

Sa  grande  occupation  fut  de  catéchiser  les  Huguenots,  très  nombreux 
dans  son  diocèse.  Il  dédia  solennellement  l'église  abbatiale  de  Saint- 
Maixent,  le  3  août  1682.  Ne  se  trouvait-il  pas  mieux  dans  ces  fonctions 
épiscopales  que  dans  l'Assemblée,  qui  se  tenait  alors  à  Paris  ? 

Il  quitta  cependant  Poitiers,  dès  qu'il  eut  reçu  le  brevet  royal  du 
13  novembre  1685,  qui  le  nommait  archevêque  de  Sens,  quoiqu'il  n'eût 
pas  ses  bulles.  Cf.  Sens. 

—  Armand  de  QUINGEY,  abbé  de  Saint-Léonard  de  Ferrières 
(Poitiers),  nommé  évêque  de  Poitiers  en  1685,  refusa.  Il  mourut 
en  1688. 

103.  —  François-Ignace  de  Baglion  de  SAILLANT. 
Transféré  de  Tréguier,  1686-1692.  Cf.  Tréguier. 

Le  pape  Innocent  XI  refusant  absolument  leurs  bulles  aux  évêque  s 
nommés  par  Louis  XIV  après  l'Assemblée  de  1682,  les  refusa  particu- 
lièrement à  François-Ignace  qui  avait  siégé  dans  cette  Assemblée  au 
rang  des  évêques. 

Celui-ci  administra-t-il  le  diocèse  de  Poitiers  dans  l'intervalle  avec  un 
titre  quelconque?  C'est  possible.  Ce  qui  est  certain,  c'est  que  préconisé 
enfin  par  Innocent  XII,  il  fut  un  évêque  très  édifiant. 

f  à  Poitiers  le  26  janvier  1698,  set.  64,  es.  21. 

Son  éloge  funèbre  fut  prononcé  par  le  P.  Jacques  Chesnon,  S.  J. 

\ 

104.  —  Antoine  GIRARD  de  La  Bornât  (La  Bournat). 

Né  en  1656  dans  l'Auvergne  d'une  famille  de  robe,  était  docteur  en 
théologie,  abbé  de  Pontlevoy  (Blois),  précepteur  du  comte  de  Toulouse. 

Son  frère  Louis,  docteur  de  Sorbonne  et  abbé  d'Arborel  (Castres), 
membre  de  l'Académie  française,  f  13  avril  1747,  est  connu  par  plu- 
sieurs ouvrages. 

Nommé  successivement  évêque  de  Toul,  de  Boulogne  et  de  Poitiers, 

1.  Cet  évêque  avait  succédé,  après  une  vacance  réelle  de  six  années  à  Henri- 
Louis-Chasteigner  de  La  Rocheposay,  f  30  juillet  1651 ,  set.  74,  es.  40,  sous  l'épisco- 
pat  duquel  avaient  eu  lieu  à  Loudun  les  événements  extraordinaires,  marqués 
diversement  par  les  noms  d'Urbain  Grandier,  de  Laubardemont,  de  Kériolet,  de 
Surin,  etc. 


144  PROVINCE  DE  BORDEAUX 

Antoine  accepta  ce  dernier  siège,  reçut  ses  bulles  et  se  fit  sacrer 
19  octobre  1698. 

Pieux  et  zélé  prélat,  il  fut  enlevé  prématurément. 

f  à  Poitiers  le  2  mars  1702,  set.  46,  es.  4. 

Son  oraison  funèbre  fut  prononcée  par  le  P.  Ducros,  S.  J. 

—  Maurice  Le  PELETIER,  Sulpicien,  supérieur  du  séminaire 
d'Angers,  fils  de  Claude,  surintendant  des  finances,  nommé  évêque  de 
Poitiers,  1702,  refusa  malgré  les  plus  vives  supplications. 

—  Charles-Mathurin  Lény  de  COATELEZ,  vicaire -général  de 
Vannes,  député  suppléant  du  second  ordre  à  l'Assemblée  de  1682, 
proposé  pour  l'évêché  de  Poitiers,  fut  repoussé  par  le  roi  lui-même. 

—  Jean  Trotti  de  la  CHÉTARDIE,  curé  de  Saint-Sulpice  de  Paris, 
nommé  évêque  de  Poitiers,  refusa  court. 

105.  —  Jean-Claude  de  la  Poype  de  VERTRIEU. 
Né  en  1654,  était  comte  de  Lyon. 

Nommé  évêque  de  Béziers  le  14  avril  1702,  de  Poitiers  le  lendemain, 
il  reçut  ses  bulles  pour  ce  dernier  siège,  fut  sacré  le  12  novembre  1702, 
était  en  même  temps  abbé  de  Gaillac  (Albi). 

Hugues  du  Tems  a  dit  de  lui  :  «  C'est  un  des  plus  saints  évêques 
qui  aient  gouverné  l'église  de  Poitiers.  On  doit  à  ses  soins  la  théologie 
dite  de  Poitiers  ».  Nous  souscrivons  à  cet  éloge,  en  le  fondant  sur  des 
titres  moins  contestables,  régularité,  piété,  orthodoxie. 

Dans  la  vingtième  année  de  son  épiscopat,  il  demanda  et  obtint  pour 
coadjuteur  celui  qui  suit. 

f  à  Poitiers  le  3  février  1732,  aet.  78,  es.  30. 

Nous  avons  son  oraison  funèbre,  dont  nous  ne  connaissons  pas 
l'auteur. 

106.  —  Jérôme-Louis  de  Foudras  de  COURCENAY. 
Neveu  ou  cousin,  coadjuteur  et  successeur  du  précédent. 

Il  était  né  en  Bourgogne,  d'une  famille  originaire  du  Lyonnais,  vers 
l'année  1685.  Il  aidait  l'évêque  de  Poitiers,  quand  celui-ci  l'obtint  du 
Régent  pour  coadjuteur,  le  8  janvier  1721. 

Ayant  reçu  ses  bulles,  il  fut  sacré  évêque  de  Tlos  (Tloanus)  par 


ÉVÊCHÉ  DE  POITIERS  145 


Lescure  dans  l'église  des  Jésuites  de  Luçon  le  1er  février  1722.  Pendant 
dix  ans,  il  suppléa  l'évêque  vieux  et  infirme,  avec  les  revenus  de 
l'abbaye  de  Saint-Liguaire  (Saintes). 

Devenu  évêque  de  Poitiers,  il  gouverna  sagement  et  pieusement. 

f  14  août  1748,  set.  63,  es.  27. 

Son  oraison  funèbre  fut  prononcée  par  M.  Arnault. 

107.  — -  Jean-Louis  de  la  Marthonie  de  GAUSSADE. 

Né  à  Périgueux  en  1712,  il  fut  élève  de  Saint- Sulpice,  excellent 
catéchiste,  devint  docteur  de  Sorbonne  en  1742,  puis  vicaire-général 
de  Saint- Aulaire  à  Tarbes. 

Nommé  évêque  de  Poitiers  en  1748,  il  fut  sacré  le  18  mai  1749. 
«  Pieux,  instruit,  mais  froid  »,  dit  de  lui  Msr  Allou,  «  il  déplut  et  se  déplut 
à  Poitiers.  Aussi  se  laissa-t-il  volontiers  transférer  à  Meaux  en  1759. 
Cf.  Meaux. 

Il  avait  publié  une  nouvelle  édition  de  la  théologie  de  Poitiers. 

108.  —  Martial-Louis  de  Beaupoil  de  SAINT- AULAIRE. 

Né  le  1er  janvier  1719  d'une  branche  cadette  de  la  famille  limousine 
qui  avait  donné  un  évêque  à  Tulle,  un  autre  à  Tarbes,  puis  un  Acadé- 
micien célèbre  mort  en  1742  et  un  autre  en  même  temps  homme  d'État 
de  nos  jours,  le  propre  neveu  de  Martial-Louis. 

Celui-ci  était  fils  de  Louis,  seigneur  de  Gorre,  et  de  Françoise 
Guingaud. 

Il  avait  40  ans  accomplis,  quand  il  fut  nommé  évêque  de  Poitiers,  le 
15  février  1759  ;  il  put  se  faire  sacrer  dès  le  13  mai  suivant.  Peut-être 
trompa-t-il  les  calculs  des  Feuillants  qui  l'avaient  fait  nommer. 

Car  il  défendit  énergiquement  les  Jésuites,  combattit  vigoureuse- 
ment les  Jansénistes,  qui  le  détestèrent  ainsi  que  son  vicaire-général 
d'Aviau,  que  nous  verrons  archevêque  de  Vienne  et  de  Bordeaux. 

Député  aux  États-Généraux,  l'évêque  de  Poitiers  refusa  solennelle- 
ment le  serment  schismatique,  protesta  contre  l'élection  de  René 
Lecesve,  premier  évêque  constitutionnel,  puis  contre  le  sacre  de 
Charles  Montault,  son  successeur. 

Il  émigra  en  Suisse. 

f  à  Fribourg  en  1798,  œt.  79,  es.  39. 


10 


146  PROVINCE  DE  BORDEAUX 


ABBAYES  DU  DIOCESE  DE  POITIERS 

0.  S.  B.  vir.  S.  Gyprianus  Pictaviensis,  Saint-Cyprien  de  Poitiers. 

S.  Jovinus  de  Marais,  Saint-Jouin-de-Marnes. 

S.  Maxentius,  Saint-Maixent. 

Nantolium  in  Valle,  Nanteuil-en-  Vallée. 

Carrofum,  Charroux. 

Nobiliacum,  Nouaillé. 

S.  Maria  de  Allodiis,  Les  Alleuds. 

Ferrariae  S.  Leonardi,  Février  es. 

Campus  bonus  seu  Cambonium,  Chambon. 

B.  Maria  de  Sede  Brignoni,  La  Sye-en-Brignon. 

Quinciacum,  Quinçay. 

S.  Maria  de  Morellis,  Moreaux. 
fem.  Parthenon  Sanctae  Crucis,  Sainte-Croix  de  Poitiers. 

SS.  Trinitas  Pictaviensis,  Sainte-Trinité  de  Poitiers. 

Bona  Vallis  prope  Thoarcium,  Bonneval-les-Thouars. 
0.  Gist.  B.  Maria  de  Castellariis,  Les  Châtelliers. 

Valentia,  Valence. 

B.  Maria  de  Bonis  Vallibus,  Bonnevaux. 

Misericordia  Dei,  La  Merci-Dieu. 

B.  Maria  de  Pinu,  Le  Pin. 
0.  S.  A.        Gella  S.  Hilarii,  La  Celle  Saint-Hilaire  à  Poitiers. 

Gella  Sanctae  Mariae,  Notre-Dame  de  Celle  près  Niort. 

S.  Launus  Thoarcensis,  Saint-Laon  de  Thouars. 

S.  Severinus,  Saint-Severin. 

S.  Maria  Regalis,  N.-D.  de  la  Réau. 

Sancta  Crux  de  Anglo,  Angle. 
Fons  Gomitis,  Fontaine-le-Comte. 
Nous  signalons  à  part  Fontevrault,  Fons  Ebraldi,  chef  d'Ordre,  dont 
les  constitutions  diffèrent  de  toutes  les  autres. 

Nous  signalons  aussi   Montiemeuf,   monasterium   novum,   prieuré 
célèbre  à  Poitiers,  de  l'ordre  de  Gluny. 

Nous  ne  comptons  plus  Airvaux,  Châtillon,   VÉtoile,  Saint-Savin 
anciennes  abbayes  sécularisées  depuis  plus  ou  moins  longtemps. 


ÉVÊCHÉ  DE  LA  ROCHELLE  147 


COLLEGIALES 

On  en  compte  48  dans  le  diocèse,  dont  quatre  à  Poitiers  même, 
savoir  :  Saint-Hilaire-le-Grand,  Sainte-Radegonde  (Sancta  Radegundis), 
Notre-Dame-la-Grande,  Saint-Pierre-le-Puellier  (S.  Petrus  Puellaris). 

Nous  omettons  les  autres. 


RUPELLA,    LA    ROCHELLE 

En  l'an  4317,  le  pape  Jean  XXII  avait  érigé  un  siège  épiscopal  à 
Maillezais,  en  lui  assignant  pour  circonscription  FAunis  et  une  partie 
de  la  Saintonge.  C'est  ce  même  siège  qui  fut  transporté  à  La  Rochelle 
par  le  pape  Innocent  X,  le  4  mai  4648. 

Cf.  Documents  pour  servir  à  l'histoire  des  diocèses  de  Saintes  et  de  La  Rochelle,  par 
L.  Audiat  ;  in-8,  Pons,  1882.  —  Briand,  Histoire  de  Véglise  Santone  et  Aunisienne, 
3  vol.  in-8,  La  Rochelle  1833  :  ouvrage  gâté  par  la  déclamaiion  qui  y  règne. 

Le  premier  évêque  qui  vint  siéger  à  La  Rochelle  fut  Jacques  RAOUL 
de  la  Guibourgère,  précédemment  évêque  de  Maillezais,  «  episcopus 
Malleacensis  ».  Il  mourut  à  La  Rochelle  le  46  mai  4664. 

Nous  allons  énumérer  les  successeurs  d'après  d'autres  sources  et  un 
peu  d'après  l'ouvrage  mal  fait  de  l'abbé  Briand,  dont  nous  venons  de 
donner  le  titre  complet. 

2.  —  Henri-Marie  de  LAVAL-Boisdauphin,  second  évêque  de  La 
Rochelle,  26e  évêque  de  Maillezais. 

Deuxième  fils  de  Philippe-Emmanuel,  marquis  de  Sablé,  et  de 
Madeleine  de  Souvré,  petit-fils  d'Urbain,  maréchal  de  France,  Henri- 
Marie  naquit  en  4620,  fut  baptisé  le  2  mars,  la  reine  Marie  de  Médicis 
étant  sa  marraine. 

Il  avait  été  sacré  évêque  de  Saint-Pol-de-Léon  le  47  août  4652.  A  la 
mort  de  Jacques  Raoul,  premier  évêque  de  La  Rochelle  en  4664,  il  fut 
désigné  pour  occuper  le  siège  vacant. 

Gomme  sa  mère,  la  fameuse  marquise  de  Sablé,  il  était  tout  dévoué 


148  PROVINCE  DE  BORDEAUX 

aux  Jansénistes,  donnait  sa  confiance  à  Michel  Bourdaille,  l'un  des 
coryphées  de  la  secte.  Il  fut  un  des  19  évoques  qui  en  1664  appuyèrent 
les  4  évêques  rebelles.  Il  donna  un  nouveau  gage  à  la  secte  en 
publiant  de  concert  avec  Henri  Arnauld,  évêque  d'Angers,  et  Henri  de 
Barillon,  évêque  de  Luçon,  le  Catéchisme  des  trois  Henri. 

Un  pareil  évêque  était  donc  bien  placé  dans  l'Assemblée  de  1682, 
dont  il  fit  partie.  Mais  il  ne  se  compromit  pas. 

Lié  d'amitié  avec  le  saint  curé  Moreau,  il  fonda  une  maison  de  la 
Mission  à  Fontenay  en  1676,  soutint  Fénelon  et  ses  missionnaires  en 
1686,  employa  aussi  les  Jésuites.  Il  alla  jusqu'à  demander  Fénelon 
pour  coadjuteur. 

f  22  novembre  1693,  set.  74,  es.  42. 

En  lui  s'éteignait  la  branche  cadette  de  Laval,  qui  avait  duré  plus  de 
deux  siècles  et  n'avait  pas  été  sans  gloire.  Les  autres  branches  de  la 
maison  de  Laval  ont  subsisté  jusqu'à  nos  jours,  ainsi  que  la  branche 
aînée  de  Montmorency.  Mais  aujourd'hui,  1890,  toutes  sont  éteintes. 

3.  —  Charles-Madeleine  Frezeau  de  la  FREZELIÈRE. 

Né  le  4  septembre  1654,  était  fils  de  François,  lieutenant-général  de 
l'artillerie  et  gouverneur  de  Salins.  Il  fut  lui-même  colonel  de  dragons, 
avant  d'entrer  dans  l'état  ecclésiastique. 

C'est  au  séminaire  des  Missions  étrangères  qu'il  étudia  la  théologie. 
Abbé  de  Saint-Sauveur-le-Vicomte  (Coutances),  il  se  retira  quelque 
temps  dans  son  abbaye. 

Devenu  vicaire-général  de  Strasbourg,  il  donna  des  missions 
fructueuses.  En  1692,  il  déploya  un  dévouement  héroïque  au  service 
des  soldats. 

Nommé  évêque  de  La  Rochelle  le  24  décembre  1693,  il  se  fit  sacrer 
le  27  juin  1694  à  Paris,  au  noviciat  des  Jésuites,  et  résigna  aussitôt  son 
abbaye. 

Arrivé  à  La  Rochelle,  il  confia  son  séminaire  aux  Jésuites  ;  travailla 
à  convertir  les  Calvinistes  de  sa  ville  épiscopale  et  des  alentours  ; 
maintint  la  discipline  ecclésiastique  avec  fermeté,  mais  sans  amertume, 
ni  rigueur.  Il  était  aidé  en  tout  par  son  vicaire-général,  le  savant  abbé 
Hillerin,  aussi  pieux  qu'orthodoxe,  qui  ne  mourut  qu'en  octobre  1748, 
âgé  de  89  ans. 

L'évêque  de  La  Rochelle  dont  nous  parlons  ne  vécut  pas  aussi 
longtemps.  Fidèle  aux  lois  de  la  résidence,  des  visites  pastorales  et 
des  autres  devoirs  de  sa  charge,  il  s'épuisa  vite. 


ÉVÊCHÉ  DE  LA  ROCHELLE  149 

f  à  La  Rochelle  le  4  novembre  4702,  aet.  48,  es.  9. 
Très  regretté  de  ses  ouailles,  il  fut  enterré  par  son  saint  ami  Lescure, 
évêque  de  Luçon. 

4.  —  Etienne  de  GHAMPFLOUR. 

Né  en  1644  dans  le  diocèse  de  Glermont,  fut  de  bonne  heure  chanoine 
de  la  cathédrale,  puis  vicaire-général  de  son  évêque,  Bochart  de  Saron. 
Il  avait  étudié  les  lettres  sous  les  Jésuites  et  la  théologie  sous  les 
Sulpiciens,  à  Clermont  même,  avec  le  plus  grand  succès. 

«  Néant,  ignorant,  grossier,  ultramontain,  abandonné  aux  Jésuites  », 
dit  Saint-Simon.  «  Noble  de  race  et  de  caractère,  champion  de  la  vérité, 
père  des  pauvres,  instituteur  de  l'enfance  »,  ainsi  parle  son  plus  récent 
biographe1. 

Nommé  évêque  de  La  Rochelle  le  31  décembre  1702,  sacré  le  10  juin 
1703,  il  entra  immédiatement  en  fonctions  :  visites,  encouragements, 
réformes. 

Ayant  publiquement  démasqué  Quesnel,  de  concert  avec  Lescure, 
évêque  de  Luçon,  il  se  trouva  en  conflit  avec  le  cardinal  de  Noailles. 
Mais  le  pape  Clément  XI  se  prononça  pour  les  deux  évêques. 

Le  zélé  Champflour  attira  le  P.  de  Montfort  dans  son  diocèse,  établit 
l'hôpital  Saint-Étienne'et  les  Dames-Blanches  à  La  Rochelle.  Il  promulgua 
de  sages  ordonnances  ;  mena  constamment  une  vie  édifiante  et 
mortifiée. 

Étant  allé  préparer  à  la  mort  son  saint  ami  Lescure,  évêque  de 
Luçon,  il  lui  rendit  les  derniers  devoirs,  et  revint  se  préparer  lui-même 
au  suprême  passage,  en  travaillant  néanmoins  jusqu'au  dernier  jour. 

f  à  La  Rochelle  le  26  novembre  1724,  aet.  80,  es.  23. 

5.  —  Jean-Baptiste-Antoine  de  BRANGAS. 

Né  à  Pernes,  diocèse  de  Carpentras,  en  1693,  était  le  6e  fils  de  Henri, 
marquis  de  Céreste  et  de  Dorothée  de  Cheylus.  Son  frère  aîné,  Louis, 
fut  fait  maréchal  de  France  en  1741  ;  un  autre  frère,  Henri-Ignace  était 
évêque  de  Lisieux. 

Jean-Baptiste-Antoine,  reçu  docteur  en  théologie,  devint  aumônier  du 
roi,  agent-général  du  clergé,  etc. 

Nommé  évêque  de  La  Rochelle  le  16  avril  1725,  il  obtint  ses  bulles 

1.  Étude  historique:  Mar  Etienne  de  Champflour,  4e  évêque  de  La  Rochelle,  par 
l'abbé  Stanislas  Braud,  in-8  de  78  p.  avec  portrait  ;  La  Rochelle,  Dubois,  1883. 


450  PROVINCE  DE   BORDEAUX 

le  23  juillet  et  se  fit  sacrer  le  23  octobre  suivant  à  Paris,  dans  l'église 
du  noviciat  des  Jésuites. 

Arrivé  à  La  Rochelle,  il  s'appliqua  uniquement  à  continuer  ses  deux 
excellents  prédécesseurs,  Frezeau  et  Champflour,  surtout  le  dernier. 
Sans  faire  de  bruit,  il  étouffa  les  oppositions  à  la  bulle  Unigenitus.  En 
moins  de  quatre  ans  il  avait  conquis  l'estime  et  l'affection  de  tous. 

Transféré  à  Aix,  21  juin  -  6  juillet  4729.  Cf.  Aix. 

6.  —  Augustin-Roch  de  MENOU  de  Charnizay. 

Né  le  15  mai  1681  dans  le  diocèse  d'Auxerre,  était  le  5e  fils  d'Armand- 
François,  marquis  de  Menou,  seigneur  de  Gharnisay  en  Touraine,  et 
de  Françoise  de  Glere. 

Abbé  d'Angle  (Poitiers),  Augustin  Roch  devint  vicaire-général  du 
vertueux  Mérinville  à  Chartres. 

Nommé  évêque  de  La  Rochelle  en  1729,  il  fut  sacré  le  10  septembre 
1730,  étant  déjà  dans  sa  cinquantième  année.  Mais  il  devait  atteindre 
sa  quatre-vingt-septième. 

Quoique  vieux  et  infirme,  il  gouverna  son  diocèse  avec  sagesse, 
piété,  charité.  La  fermeté  peut-être  fit  quelquefois  défaut,  quand  elle 
eût  été  indispensable.  On  nous  comprend. 

Cet  évêque  posa  la  première  pierre  de  la  cathédrale  de  Saint-Louis. 
Par  son  testament  il  institua  l'hôpital  Saint-Louis  son  légataire 
universel. 

f  à  La  Rochelle  le  26  novembre  1767,  aet.  87,  es.  38. 

Son  corps  fut  enterré  à  l'hôpital  où  se  trouve  son  épitaphe. 

7.  —  François-Joseph-Emmanuel  de  Crussol  d'Uzès  d'AMROISE. 
Né  à  Paris  le  4  juin  1735,  fils  de  Joseph-Emmanuel,  comte  d'Amboise, 

était  neveu  de  François,  évêque  de  Rlois,  qui  devint  archevêque  de 
Toulouse.  Ayant  perdu  son  père  en  naissant,  François-Joseph  dut  à 
son  oncle  ce  qu'il  ne  pouvait  attendre  du  très  noble  chef  de  sa  maison, 
le  duc  d'Uzès. 

Nommé  évêque  de  La  Rochelle,  fin  1767,  il  fut  sacré  le  17  juillet  1768. 

Il  continua  sa  cathédrale  sans  pouvoir  l'achever  ;  bâtit  au  moins  le 
palais  épiscopal.  Mais  surtout  il  déploya  une  grande  fermeté  pour 
maintenir  la  discipline  aux  approches  de  la  Révolution. 

f  à  La  Rochelle  le  7  juin  1789,  aet.  54,  es.  21. 


ÉVÊCHÉ  DE  LA  ROCHELLE  451 

8.  —  Jean-Charles  de  COUGY. 

Né  le  23  septembre  4746  au  château  d'Escordat  près  de  Réthel,  était 
fils  de  Charles-Nicolas  de  Gallebaut,  de  la  branche  de  Coucy-Polecourt, 
et  de  Marie- Anne  du  Bois  de  Lauberelle. 

Protégé  de  la  Roche-Aymon,  qui  le  fit  nommer  aumônier  de  la  reine 
et  lui  donna  en  4777  la  riche  abbaye  d'Igny  (Reims),  il  attendait  d'autres 
honneurs,  dont  la  Révolution  faillit  lui  interdire  l'accès.  Il  eut  cependant 
la  chance  pour  lui. 

Nommé  évêque  de  La  Rochelle  en  4789  et  pourvu  aussitôt  de  ses 
bulles,  il  fut  sacré  le  3  janvier  4790,  dans  la  chapelle  du  séminaire 
Saint-Sulpice  à  Paris,  par  le  nonce  Dugnani,  en  même  temps  que 
d'Aviau,  archevêque  de  Vienne,  et  Asseline  évêque  de  Boulogne. 

Ayant  pris  possession,  il  fit  beaucoup  de  charités,  donna  de  bons 
conseils ,  qui  se  perdirent  dans  le  bruit.  Le  siège  épiscopal  de  La 
Rochelle  étant  supprimé  par  la  Constitution  civile  du  clergé,  il  adressa  à 
ses  diocésains,  le  27  juillet  4794,  une  lettre  d'adieu,  et  se  retira. 

Il  résida  en  Espagne  de  4797  à  4804.  C'est  de  là  qu'il  envoya  au  pape 
un  refus  motivé  de  sa  démission.  Il  ne  se  démit  qu'en  4846  pour  être 
nommé  l'année  suivante  archevêque  de  Reims. 

L'opposition  que  rencontra  le  concordat  de  4847  retarda  jusqu'en 
4824  l'intronisation  du  nouvel  archevêque,  qui  mourut  moins  de  trois 
ans  après. 

f  à  Reims  le  9  mars  4824,  set.  78,  es.  35. 


ABBAYES  DU  DIOCÈSE  DE  LA  ROCHELLE 

0.  S.  B.  Absia,  UAbsie-en-Gâtine. 

Bellus  Fons,  Belle  fontaine. 
0.  Cist.     S.  Leonardus  de  Calmis,  Chaumes. 

Gratia  Dei,  La.  Grâce-Dieu. 

Gratia  S.  M.  de  Caronte,  Char  on. 

Morolia,  Moreil. 
0.  S.  A.  Aurea  Vallis,  Airvaux. 

Maleolium,  Mauléon. 

Niolium,  Niœuil. 
Cette  dernière  abbaye,  sécularisée  en  4745,  était  restée  en  commende 
à  la  disposition  du  roi,  ou  redevint  une  commende  ordinaire  en  4763. 


152  PROVINCE  DE  BORDEAUX 

Faute  de  collégiales,  nous  signalons  à  La  Rochelle,  sans  les  énumé- 
rer,  plusieurs  communautés  d'hommes  et  de  femmes. 


SANTONES,    SAINTES 

Siège  ancien,  illustre  et  d'une  circonscription  fort  étendue,  même 
après  l'érection  du  siège  de  Maillezais  et  de  La  Rochelle. 

Cf.  Histoire  de  V église  Santone  et  Aunisienne,  par  l'abbé  Briand  ;  3  vol.  in-8,  La 
Rochelle,  1843  ;  ouvrage  historique  gâté  par  le  genre  déclamatoire.  —  Documents 
pour  servir  à  l'histoire  des  diocèses  de  Saintes  et  de  La  Rochelle,  par  L.  Audiat  ;  in-8, 
Pons,  1882. 

71.  —  Guillaume  de  la  BRUNETIÈRE  du  Plessis-Gesté,  71e 
évêque  de  Saintes. 

Né  au  château  du  Plessis-en-Gesté,  dans  le  diocèse  d'Angers, 
en  1630,  il  fut  élève  des  Jésuites  à  La  Flèche,  acheva  ses  études  à 
Navarre,  sous  Nicolas  Cornet.  Reçu  docteur  de  Navarre,  il  devint 
archidiacre  de  Brie  dans  le  diocèse  de  Paris  ;  il  fut  l'un  des  vicaires 
capitulaires  en  1662,  se  montra  dès  lors  attaché  aux  saines  doctrines. 

Le  siège  de  Saintes  étant  venu  à  vaquer,  le  1er  juillet  1676,  par  la 
mort  de  Louis  de  Bassompierre,  Guillaume  fut  appelé  à  ce  siège  ;  il  se 
fit  sacrer  le  30  novembre  1677. 

Aussitôt  installé,  il  fit  donner  des  missions  et  il  en  donna  lui-même 
pour  instruire  les  Huguenots  fort  nombreux  de  la  Saintonge.  Plus  de 
dix  mille  abjurations  furent  le  fruit  de  son  zèle,  de  son  affabilité,  de  sa 
charité  et  de  sa  piété. 

Si  Fénelon  et  ses  auxiliaires  purent  à  bon  droit  remercier  Dieu  de 
leurs  heureuses  courses  apostoliques  et  de  leurs  succès  en  Saintonge, 
ils  ne  manquèrent  pas  de  reporter  sur  le  vertueux  évêque  de  Saintes 
une  partie  de  leurs  mérites. 

Le  digne  évêque  f  à  Saintes  le  22  mai  1702,  set.  72,  es.  25. 

Son  éloge  funèbre  fut  prononcé  par  le  P.  Voisin,  S.  J. 

—  B.  de  SÉNAUX,  vicaire-général  d'Autun,  nommé  évêque  de 
Saintes  le  3  juin  1702,  d'Autun  le  15  août  suivant,  opta  pour  ce  dernier 
siège.  Cf.  Autun. 


ÉVÊCHÉ  DE  SAINTES  453 


72.  —  Alexandre  de  GHEVRIERS  de  Saint-Mauris  * 

Né  le  29  décembre  1653  dans  le  Maçonnais,  était  fils  d'Honoré,  comte 
de  Saint-Mauris,  et  de  Claudine  de  Damas-Thianges  ;  docteur  de 
Sorbonne,  il  devint  prévôt  de  Saint-Pierre  de  Mâcon  le  24  décembre  4701 . 

Nommé  évêque  de  Saintes  le  15  août  1702,  il  se  fit  sacrer  le  25  mars 
1703  à  Paris  dans  l'église  du  noviciat  des  Jésuites. 

Durant  son  trop  court  épiscopat,  il  eut  à  cœur  de  continuer  en  tout  son 
vertueux  prédécesseur. 

f  à  Saintes  le  3  juin  1710,  set.  57,  es.  7,  «  regretté  de  tous  les  gens 
de  bien  »,  Hugues  du  Tems. 

73.  — -  Henri-Augustin  Le  PILEUR. 

Né  à  Paris  en  1650,  était  fils  de  Jean,  seigneur  de  Grandbonne, 
auditeur  aux  Comptes.  Pourvu  des  abbayes  d'Épernay  et  de  Bonnevaux, 
il  était  sexagénaire  quand  il  fut  nommé  évêque  de  Saintes,  le  4  avril 
1711.  Il  se  fit  sacrer  à  Paris  le  21  décembre  suivant. 

Son  épiscopat,  qui  ne  devait  pas  durer  quatre  ans,  est  marqué  par 
un  fait  regrettable,  l'interdit  lancé  en  1714  contre  le  P.  de  Montfort, 
aujourd'hui  Bienheureux.  Il  est  vrai  que  le  prélat  leva  peu  après  sa 
censure  ;  mais  il  n'en  avait  pas  moins  frappé  un  coup  qui  retomba  sur 
lui-même. 

Il  donna  sa  démission  l'année  suivante,  se  retira  à  Paris,  où  il 
mourut  le  23  février  1726,  est.  76,  es.  15. 


74.  —  Léon  de  BEAUMONT. 

Fils  de  Henri  de  Beaumont,  seigneur  de  Gibaut,  Usseau,  etc.  maré- 
chal-de-camp, et  de  Marie  de  Salignac,  sœur  aînée  de  fénelon  2,  naquit 
en  1660  au  château  de  Gibaut  en  Saintonge.  En  1693,  il  devint  sous- 
précepteur  du  duc  de  Berry,  Fénelon  étant  précepteur  en  titre  de  ce 
duc  et  de  ses  deux  frères  aînés.  En  1638,  il  fut  vicaire-général  de  son 
oncle  à  Cambrai.  Après  la  mort  de  Fénelon,  le  chapitre  de  Cambrai, 
pour  le  retenir,  l'élut  doyen  et  l'installa,  23  décembre  1715. 

Nommé  évêque  de  Saintes  en  1716  par  le  Régent,  qui  n'eut  pas 
toujours  la  main  aussi  bonne,  il  souffrit  du  retard  de  ses  bulles.  Il  put 

1.  Voir  Moreri,  Généalogie  de  Chevriers. 

2.  Fénelon  n'avait  pas  quatre  ans,  le  23  février  1655,  quand  Marie,  sa  sœur  du 
premier  lit,  fut  mariée  à  Henri  de  Beaumont  ;  et  il  n'avait  que  neuf  ans  à  la  nais- 
sance de  son  neveu  Léon. 


154  PROVINCE  DE  BORDEAUX 

enfin  se  faire  sacrer  à  Paris,  au  noviciat  des  Jésuites,  par  l'archevêque 
de  Bordeaux,  Bazin  de  Besons,  métropolitain  de  Saintes,  le  3 
juillet  1718.  Il  résigna  aussitôt  son  riche  doyenné  de  Cambrai,  pour 
être  tout  entier  à  son  diocèse. 

En  1720,  il  ne  craignit  pas  de  censurer  les  douze  articles,  Le  corps 
de  doctrine,  que  le  cardinal  de  Noailles  daignait  accepter,  en  place  de 
la  bulle  Unigenitus  pure  et  simple  ;  il  fut  approuvé  sur  ce  point  par 
Clément  XI. 

Vrai  modèle  du  clergé  par  la  science,  la  foi,  la  piété,  la  douceur,  il 
fut  estimé  de  tous,  et  très  aimé  de  son  peuple.  C'est  précisément  ce 
qui  lui  a  valu  l'honneur  d'être  plus  insulté  que  les  autres  dans  les 
Nouvelles  ecclésiastiques,  surtout  après  sa  mort. 

f  à  Saintes  le  10  octobre  1744,  set.  85,  es.  27,  léguant  sa  belle  biblio- 
thèque et  sa  précieuse  chapelle  au  séminaire  de  Saintes,  où  son  corps 
fut  enterré.  On  y  a  retrouvé  son  tombeau  en  1836. 

L'oraison  funèbre  du  vénérable  évêque  fut  prononcée  par  le 
P.  Danehil,  S.  J. 

75.  —  Simon-Pierre  de  LACORÉ  (La  Corée). 

Né  au  château  de  Saint-Ouen-lès-Paris  le  2  juin  1691,  était  visiteur 
des  Carmélites  de  France  et  vicaire-général  de  Léon  de  Beaumont  à 
Saintes,  abbé  de  Bénévent  (Limoges). 

Nommé  évêque  de  Saintes  par  Boyer  en  1744,  selon  le  vœu  de 
Beaumont  et  le  désir  des  fidèles,  il  fut  sacré  le  17  septembre  1745. 

Fidèle  à  la  résidence,  aux  visites  pastorales,  il  tint  régulièrement  les 
synodes  diocésains.  Orthodoxe,  affable,  très  charitable,  il  rappela  en 
tout  son  prédécesseur. 

Il  réclama  en  faveur  des  Jésuites  auprès  du  chancelier  de  France,  le 
5  septembre  1761,  du  Parlement  de  Bordeaux,  le  14  mars  1762. 

f  d'apoplexie  à  son  château  de  Douhé,  le  12  septembre  1763,  aet.  73, 
es.  18.  Il  fut  enterré  dans  la  cathédrale. 

76.  —  Germain  CHASTEIGNIER  de  la  Chasteigneraye. 

Né  en  1716  dans  le  diocèse  d'Agen,  était  comte  de  Lyon,  aumônier 
du  roi,  abbé  de  Thiers  (Clermont),  de  1733  à  1750  ;  devint  alors  abbé 
de  Bourgueil  (Angers). 

Nommé  évêque  de  Saintes,  novembre  1763,  il  fut  sacré  à  Versailles, 
dans  la  chapelle  du  roi,  le  25  mars  1764. 

Il  fit  de  son  mieux  pour  remplacer  les  Jésuites  au  collège  de  Saintes. 


ÉVÊCHÉ  DE   SAINTES  155 


Il  eut  des  contestations  avec  son  chapitre  touchant  les  réparations  de 
la  cathédrale  et  les  quatre  dîners  annuels  ! 

Une  maladie  qu'il  fit  en  1767,  suscita  des  prières  et  montra  combien 
on  l'aimait. 

f  à  Saintes  le  29  septembre  1781,  set.  65,  es.  17. 

Il  fut  enterré  à  la  cathédrale. 

77.  —  Pierre-Louis  de  la  ROCHEFOUCAULD-BAYERS,  dernier 
évêque  de  Saintes. 

Né  le  13  octobre]1744  au  château  de  Maumont,  diocèse  de  Périgueux, 
était  fils  de  Jean,  seigneur  de  Maumont,  et  de  Marie-Marguerite  des 
Escaud.  Il  fut  agent  général  du  clergé  en  1775,  abbé  de  Vauluisant 
(Sens)  en  1779. 

Nommé  évêque  de  Saintes  en  1781,  et  préconisé  la  même  année,  il 
fut  sacré  à  Paris  le  6  janvier  1782  et  fit  peu  après  son  entrée  solennelle 
à  Saintes. 

Sa  première  visite  fut  pour  le  collège  ;  ses  visites  pastorales  se  firent 
régulièrement.  Le  pieux  évêque  édifia  partout. 

Elu  député  aux  Etats  généraux,  il  lutta  contre  la  Révolution,  de 
concert  avec  la  majorité  des  évoques  et  notamment  avec  son  frère, 
l'évêque  de  Beauvais.  En  1791,  il  protesta  contre  l'intrusion  de  Robinet 
sur  le  siège  de  Saintes,  que  la  constitution  civile  du  clergé  avait  assigné 
à  l'évêque  de  la  Charente-Inférieure. 

Après  le  10  août,  il  fut  saisi,  emprisonné  aux  Carmes  de  Paris  ;  il  y 
fut  massacré  le  2  septembre  1792,  set.  48,  es.  11. 

La  mort  de  l'évêque,  coïncidant  avec  la  dispersion  du  chapitre  et 
l'absence  forcée  du  métropolitain,  causèrent  des  embarras  de  juridiction, 
que  touche  Theiner,  Affaires  de  France.  Pie  VI  confia  l'administration 
de  Saintes  à  l'archevêque  de  Bordeaux,  Champion  de  Cicé. 


ABBAYES  DU  DIOCÈSE  DE  SAINTES 

0.  S.  B.  vir.  Angeriacum  seu  Angeliacum,  Saint-Jean-d'Angély. 
Bassacum,  Saint-Etienne  de  Bassac. 
Beania,  Saint-Etienne  de  Baigne. 
Vallès  S.  Stephani,  Saint -Etienne  de  Vaux. 
Fons  Dulcis,  N.-D.  de  Fontdouce. 


156  PROVINCE  DE  BORDEAUX 

0.  S.  B.  vir  S.  Leodegarius,  Saint-Léger  ou  Liguaire. 
Masdio  seu  Mansum  Dionysii,  Madiau. 
Tonniacum  seu  Tolniacum,  Tonnay-Charente. 
fem.  S.  Maria  Santonensis,  N.-D.  de  Saintes. 
0.  Gist.  Frenada,  La  Frenade. 

0.  S.  A.         S.  Maria  de  Gastris,  N.-D.  de  Chastres. 

Sabloncellse,  Sablonceaux. 
L'abbaye  bénédictine  de  Tenaille  ou  La  Thenaille,  unie  au  collège 
des  Jésuites  de  Saintes  depuis  1629,  resta  à  ce  collège  même  après  le 
départ  des  Jésuites  en  1762. 

COLLÉGIALES 

Nous  en  nommons  seulement  deux  :  Maigne  et  Taillebourg. 


SARLATUM,  SARLAT 

Le  siège  épiscopal  de  Sarlat  fut  érigé  en  1317  par  le  pape  Jean  XXII, 
sur  un  siège  abbatial  préexistant. 

Nous  avons  eu  entre  les  mains,  pour  écrire  ce  qui  va  suivre,  un  Précis  historique 
sur  la  ville  de  Sarlat  et  ses  évêques,  par  M.  l'abbé  Audierne,  natif  de  Sarlat  et 
vicaire  général  de  Périgueux.  C'est  un  recueil  factice,  composé  d'articles  que 
Fauteur  avait  publiés  entre  1840  et  1850,  dans  un  annuaire  local.  L'exemplaire  est 
unique  et  sera  sans  doute  légué  par  l'auteur,  à  une  bibliothèque. 

32.  —  François  de  Salignac  de  la  MOTHE-FÉNELON  *,  32e  évêque 
de  Sarlat. 

Quatrième  fils  de  François,  baron  de  la  Mothe-Fénelon,  et  de  Marie 
de  Bonneval,  était  l'oncle  et  le  parrain  du  futur  archevêque  de  Cambrai. 
Né  en  1605,  il  fut  de  bonne  heure  doyen  du  prieuré  de  Garenac,  en 
attendant  patiemment  de  monter  sur  le  siège  de  Sarlat  qu'avaient 
occupé  cinq  membres  de  sa  famille. 

Le  siège  devint  vacant  en  1658,  Nicolas  Sevin,  évêque  de  Sarlat, 

1.  Voir  Gourcy,  lre  partie,  p.  480  et  suivantes,  Généalogie  de  Salignac. 


ÉVÊCHÉ  DE  SARLAT  157 


ayant  accepté  d'être  le  coadjuteur  d'Alain  de  Solminihac,  évêque  de 
Gahors.  François  de  Salignac  fut  alors  nommé  évêque  de  Sarlat  ;  il  se 
fit  sacrer  le  25  mai  1659. 

Il  eut  d'abord  à  réparer  les  ruines  causées  dans  le  Sarladais  soit  par 
les  guerres  de  la  Fronde,  soit  par  des  inondations  et  un  tremblement 
de  terre.  Grâce  aux  missions  qu'il  donna  et  fit  donner,  il  ramena  beau- 
coup de  Huguenots  à  l'Eglise.  Il  fonda  des  écoles,  établit  un  séminaire 
à  Temniac  et  le  confia  aux  Lazaristes. 

Par  sa  douce  piété,  ses  grandes  charités,  ses  vertus  exemplaires,  il 
édifia  son  peuple  et  contribua  beaucoup  à  former  son  neveu,  le  grand 
Fénelon. 

f  à  Sarlat  le  1er  mai  1688,  set.  83,  es.  29,  très  regretté. 

33.  —  Pierre-François  de  BEAUVAU  du  Rivau4. 

Deuxième  fils  de  Jacques,  seigneur  de  la  Bessière  au  Maine,  et  du 
Rivau  en  Poitou,  et  d'Isabeau  de  Clermont,  fut  abbé  de  Turpenay 
(Tours)  en  1668.  Elu  par  la  province  de  Tours,  député  du  second  ordre 
à  l'Assemblée  de  1682,  une  maladie  le  dispensa  fort  à  propos  de  s'y 
rendre. 

Nommé  évêque  de  Sarlat  en  1688,  il  administra  en  qualité  de  vicaire 
capitulaire,  de  façon  à  continuer  Tévêque  précédent  ;  notamment,  il 
fonda  l'hôpital. 

Ayant  enfin  reçu  ses  bulles,  fin  1692,  et  s'étant  fait  sacrer  en  janvier 
1693,  il  bâtit  le  séminaire  de  Sarlat,  embellit  la  cathédrale,  employa  les 
Jésuites  et  les  autres  religieux  pour  instruire  son  peuple. 

f  à  Sarlat  le  23  octobre  1701,  set.  76,  es.  9,  s'étant  préalablement 
dépouillé  de  tout  et  ne  laissant  après  lui  ni  biens  ni  dettes. 

34.  —  Paul  de  CHAULNES. 

Né  à  Grenoble,  d'une  famille  de  robe,  était  chanoine  de  Saint-André, 
à  Grenoble,  abbé  de  Pessan  (Auch),  vicaire  général  et  officiai  d'Auch. 

Nommé  évêque  de  Sarlat  en  1701,  il  fut  sacré  le  26  mars  1702  à 
Paris  au  noviciat  des  Jésuites. 

Pieux,  orthodoxe  et  libéral,  il  soulagea  les  misères  particulières  et 

1.  Voir  Moreri,  au  mot  Beauvau,  ou  Courcy,  2e  partie,  p.  G62  et  seq.  Généalogie 
de  Beauvau. 


158  PROVINCE  DE  BORDEAUX 

publiques,   surtout  en  4709  ;  appela  les  Jésuites  dans   son  diocèse, 
publia  promptement  la  bulle  TJnigenitus. 
Il  fut  transféré  à  Grenoble  en  1721.  Gt.  Grenoble. 

—  Joseph-Alphonse  de  VALBELLE  de  Tourves. 

Nommé  évêque  de  Sarlat  le  8  janvier  1721,  prit  possession  en  per- 
sonne le  25  juillet  suivant,  ayant  reçu  ses  bulles,  mais  n'étant  pas 
encore  sacré. 

Deux  mois  après,  le  25  septembre,  se  voyant  nommé  coadjuteur  de 
son  oncle,  évêque  de  Saint-Omer,  il  résigna  Sarlat.  Cf.  Saint-Omer. 

35.  —  Denis-Alexandre  LE  BLANC. 

Né  à  Vitry  en  1676,  était  fils  de  Louis,  maître  des  Requêtes,  frère 
de  Nicolas,  ministre  de  la  Guerre,  de  François-César,  évêque  d'Avran- 
ches.  Les  trois  frères  avaient  pour  oncles  le  maréchal  de  Besons  et 
l'archevêque  de  Rouen. 

Denis-Alexandre  était  curé  de  Dammartin  en  Brie,  quand  il  fut 
nommé  évêque  de  Sarlat,  25  septembre  1721.  Quinze  jours  après, 
8  octobre,  mourut  son  oncle,  Armand  Bazin  de  Bezons,  archevêque  de 
Rouen  ;  en  sorte  qu'il  ne  put  être  sacré  par  lui,  le  15  mars  1722. 

Affable,  bon,  simple,  cet  évêque  ne  prit  aucune  part  aux  démêlés 
religieux  de  son  temps,  ce  qui  est  peut-être  un  éloge.  Il  supprima 
quelques  fêtes. 

f  à  Sarlat  le  3  mai  1745,  œt.  69,  es.  25. 

36.  —  Henri-Jacques  de  MONTESQUIOU-Poylobon*. 

Né  le  17  janvier  1710  au  château  de  Balignac,  près  Mirande,  était  fils 
de  Melchior,  seigneur  de  Poylobon  ou  Poylebon,  et  de  Marguerite  de 
Mazères.  Pourvu  de  deux  abbayes,  il  fut  vicaire  général  de  Coetlosquet, 
à  Limoges. 

1.  La  branche  des  seigneurs  de  Poylobon  ou  Poylebon,  devenue  la  branche  aînée 
de  Montesquiou  vers  1450,  eut  huit  générations  avant  de  s'éteindre,  vers  la  fin  du 
XVIIIe  siècle.  C'est  alors  seulement  que  les  deux  branches  cadettes  de  Marsan  et 
d7  rtagnan  ajoutèrent  à  leur  nom  de  famille  le  titre  de  Fezensac,  qui  a  été  érigé  en 
duché  sous  la  Restauration.  —  Cf.  Moreri  au  mot  Montesquiou  et  Art  de  vérifier 
les  dates,  au  chapitre  Armagnac,  etc.  —  Cf.  Généalogie  de  la  maison  de  Fezensac  ; 
in-4.  Paris,  1784.  —  Cf.  Histoire  de  la  maison  de  Fezensac,  par  M.  le  duc  de  Fezen- 
sac ;  in-8.  Paris,  1847. 


ÉVÊCHÉ  DE  SARLAT  159 


Nommé  évêque  de  Sarlat,  le  3  mai  1747,  il  se  fit  sacrer  le  17  sep- 
tembre suivant,  et  prit  immédiatement  possession. 

Il  restaura  l'hôpital,  le  séminaire  et  le  collège.  Ce  collège,  il  songeait 
à  le  confier  aux  Jésuites,  déjà  menacés  et  sur  le  point  d'être  bannis. 
Au  lieu  de  se  déconcerter,  le  courageux  évêque  défendit  ces  religieux 
dans  un  mandement  que  le  Parlement  de  Bordeaux  fit  lacérer,  mais 
que  le  pape  Clément  XIII  combla  d'éloges. 

C'est  cependant  Henri-Jacques  de  Montesquiou  qui  a  doté  son  dio- 
cèse d'une  liturgie  particulière,  Breviarium  Sarlatense  et  d'autres 
nouveautés  sarladaises. 

f  saintement  à  Sarlat,  le  19  janvier  1777,  aet.  67,  es.  30. 

37.  —  Joseph- Anne-Luc  Falcombelle  de  Ponte  D'ALBARET, 
dernier  évêque  de  Sarlat. 

Né  à  Perpignan,  le  18  octobre  1736,  d'une  famille  originaire  du 
Piémont,  élevé  au  collège  Louis-le-Grand,  sous  les  Jésuites,  et  au 
séminaire  Saint-Sulpice,  était  docteur  en  théologie,  vicaire  général  de 
Juigné,  à  Châlons. 

Nommé  évêque  de  Sarlat,  le  15  avril  1777,  il  ne  reçut  ses  bulles  que 
neuf  mois  plus  tard.  Sacré  le  4  janvier  1778,  et  peu  après  installé,  il  se 
fit  aimer  par  son  urbanité,  sa  douceur,  son  obligeance,  son  dévoue- 
ment durant  une  épidémie. 

Il  ne  fut  pourtant  pas  élu  député  aux  Etats  généraux  de  1789,  pas 
plus  que  l'évêque  de  Périgueux.  Le  siège  de  Sarlat  étant  supprimé 
par  l'Assemblée  nationale,  il  n'eut  à  prêter  aucun  serment  ;  il  resta 
dans  la  ville  et  se  laissa  élire  maire.  Les  temps  devenant  trop  mauvais, 
il  se  retira  à  Paris,  fut  un  moment  forcé  de  rechercher  la  protection  de 
Pontard,  évêque  constitutionnel  de  la  Dordogne  et  membre  de  l'Assem- 
blée législative. 

Rentré  à  Sarlat  après  thermidor,  il  ne  put  y  tenir  longtemps.  Il  finit 
par  émigrer  à  Pignerol,  puis  à  Turin,  1796. 

f  à  Turin,  le  20  mai  1800,  set.  64,  es.  23. 

Son  acte  de  décès,  que  nous  avons  lu,  et  l'épitaphe  gravée  sur  sa 
tombe,  font  de  lui  le  plus  bel  éloge. 


160  PROVINCE  DE  BORDEAUX 


ABBAYES  DU  DIOCÈSE  DE  SABLAT 

0.  S.  B.  vir.  Terracinum,  Terrasson. 

fem.  Fons  Gaufferii,  Fontgouffier. 

0.  Gist.  Caduinum,  Cadouin. 

0.  S.  A.  S.  Amandus,  Saint-Amand. 


COLLÉGIALES 

Nous  en  nommons  deux  :  Biron  et  Montpazier. 


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CAMERACENSIS  PROVINCIA 

PROVINCE  DE  CAMBRAI 


Presque  tous  les  pays  qui  forment  aujourd'hui  les  départements 
français  du  Pas-de-Calais  et  du  Nord,  les  provinces  belges  de  Flandre, 
de  Hainaut ,  de  Brabant  et  le  royaume  entier  des  Pays-Bas,  ne 
comptaient,  au  milieu  du  XVIe  siècle,  que  cinq  sièges  épiscopaux: 
Cambrai,  Arras,  Térouanne,  Tournai  et  Utrecht.  Une  circonscription 
trop  étendue  rendait  difficile  pour  ne  pas  dire  impossible  l'administra- 
tion des  diocèses.  Cet  état  de  choses  dura  jusqu'en  1559. 

Mais  cette  année-là,  le  pape  Paul  IV,  sollicité  par  Philippe  II,  roi 
d'Espagne  et  prince  souverain  des  Pays-Bas,  répartit  en  dix-huit 
diocèses  les  vastes  territoires  qui  n'en  avaient  formé  jusque-là  que 
cinq  ;  et  pour  les  soustraire  à  toute  juridiction  étrangère,  il  érigea  trois 
sièges  en  métropoles  :  Cambrai,  Malines,  Utrecht.  A  l'archevêché  de 
Cambrai,  il  rattacha  les  sièges  anciens  d'Arras  et  de  Tournai,  puis  les 
deux  sièges  nouveaux  de  Namur  et  de  Saint-Omer.  L'archevêché  de 
Malines  eut  sous  sa  dépendance  les  évêchés  d'Anvers,  de  Gand,  de 
Bruges,  d'Ypres,  de  Bois-le-Duc  et  de  Ruremonde.  Les  sept  sièges  de 
cette  nouvelle  province  étaient  tous  de  nouvelle  création.  Les  arche- 
vêques d'Utrecht  eurent  pour  suffragants  les  évêques  de  Harlem,  de 
Deventer,  de  Leuwarden,  de  Middelbourg  et  de  Groningue. 

Telles  sont  les  dispositions  de  la  bulle  Super  universas,  donnée  à 
Rome,  près  de  Saint-Pierre,  le  4  des  ides  de  mai,  c'est-à-dire  le  12  mai 
1559.  Paul  IV  étant  mort  le  18  août  suivant,  ce  fut  Pie  IV,  son  succes- 
seur, qui  confirma  la  bulle  en  la  mettant  à  exécution,  en  préconisant 
les  archevêques  ou  évêques,  le  6  janvier  1560,  en  tenant  pour  non- 
avenues  les  réclamations  intéressées  que  le  cardinal  de  Lorraine, 
archevêque  de  Reims,  lui  adressa  quatre  ans  plus  tard,  contre  cette 
érection,  qui  enlevait  à  sa  province  trois  évêchés  :  Arras,  Cambrai, 
Tournai. 
Les  trois  nouvelles  provinces,  quoique  formées  en  dehors  de  la 

11 


162  PROVINCE  DE  CAMBRAI 


France  et  à  la  sollicitation  d'un  souverain  étranger,  restent  pourtant 
comprises  dans  l'ancienne  Gaule  et  font  partie  de  l'ouvrage  intitulé 
Gallia  Christiana,  comme  Cologne,  Mayence,  Trêves.  Toutefois  elles 
n'entrent  dans  notre  plan,  que  le  jour  où  elles  deviennent  françaises 
par  droit  de  conquête  ou  en  vertu  d'un  traité  ;  ce  qui  n'a  jamais  eu 
lieu  pour  la  province  d'Utrecht,  et  n'a  eu  lieu  qu'un  peu  de  temps 
pour  une  faible  partie  de  la  province  de  Malines. 

Il  en  a  été  tout  autrement  de  la  province  de  Cambrai.  Car  sauf 
l'évêché  de  Namur,  qui  n'est  jamais  tombé,  même  partiellement,  sous 
la  domination  du  roi  de  France,  nous  aurons  à  mentionner  les  évêques 
de  Tournai,  qui  ont  été  nommés  par  Louis  XIV  depuis  1670  jusqu'à 
1713  ;  et  nous  devrons  énumérer,  outre  les  archevêques  de  Cambrai, 
devenus  français  après  la  guerre  de  Dévolution,  les  évêques  d'Arras  et 
de  Saint-Omer,  qui  appartenaient  à  la  France  depuis  les  traités  de 
Westphalie  ou  du  moins  de  Nimègue. 

Nous  avons  cependant  une  observation  à  faire  au  sujet  de  la  nomi- 
nation royale.  Le  droit  de  nomination  à  un  siège  épiscopal  ou  à  une 
abbaye,  accordé  au  roi  de  France  par  le  concordat  de  1516,  ne  pouvait 
s'étendre  sans  un  induit  spécial  aux  évêchés  et  abbayes  qui  n'étaient 
pas  de  la  France  en  1516.  Pour  nous  borner  à  la  province  de  Cambrai, 
la  bulle  Super  universas  n'accordant  pas  à  Philippe  II  le  droit  de  nomi- 
nation, laissait  aux  chapitres  des  cathédrales  et  à  chaque  communauté 
de  Réguliers  l'obligation  d'élire,  suivant  les  saints  canons ,  l'évêque,  le 
prévôt,  l'abbé  ou  le  prieur,  que  le  pape  instituait  ensuite.  La  conquête 
d'une  province  et  son  annexion  à  la  France  devaient  être  suivies  d'un 
induit  spécial  ou  d'une  concession  perpétuelle  pour  que  le  roi  exerçât 
légitimement  le  droit  de  nomination ,   stipulé  par   le  Concordat. 

L'observation  que  nous  venons  de  faire  trouve  son  application  dans 
ce  que  nous  allons  dire  de  la  province  de  Cambrai  et  dans  ce  que  nous 
dirons  à  propos  de  Perpignan,  de  Strasbourg,  des  trois  évêchés,  Metz, 
Toul  et  Verdun,  de  Besançon,  etc. 

La  province  de  Cambrai  possède  cinq  sièges  :  le  siège  métropolitain 
Cameracen.,  Cambrai;  les  sièges  épiscopaux:  Atrebaten.,  Arras ; 
S.  Audomaren.,  Saint- Orner;  Tornacen.,  Tournai;  Namurcen. ,  Namur. 

Cf.  Gallia  Christiana,  tomus  III,  anno  4725  editus.  —  Hugues  DU  Tems,  Le  Clergé 
de  France,  tome  IVe  et  dernier,  de  la  page  l  à  la  page  254,  in-8°.  Paris,  Briinet,  1875. 
—  Almanach  royal,  années  successives. 


ARCHEVÊCHÉ  DE  CAMBRAI  163 


CAMERACUM,    CAMBRAI 

Siège  épiscopal,  fondé  à  la  fin  du  VIe  siècle,  uni  longtemps  au 
siège  d'Arras,  puis  séparé ,  érigé  enfin  en  siège  archiépiscopal  le 
12  mai  1559. 

Cf.  Le  Glay,  Cameracum  Christianum,  1  vol.,  gr.  in-8,  Lille,  Lefort,  1849.  — 
Fisquet,  France  Pontificale,  Cambrai,  1  fort  vol.  in-8  de  714  pages;  Paris 
Repos,  1862. 


ARCHEVÊQUES  DE  CAMBRAI 

1.  —  Maximilien  de  BERGHES,  74e  évêque,  premier  archevêque. 
Robert  de  Croy,  73e  évêque  de  Cambrai,  étant  mort  le  31  août  1556, 

le  chapitre  élut  pour  lui  succéder  Maximilien  de  Berghes,  10  septembre 
1556.  Des  raisons  particulières  et  les  difficultés  de  l'érection  de 
Cambrai  en  métropole  retardèrent  l'institution  canonique  et  le  sacre  de 
Maximilien,  qui  finit  par  être  installé  sans  bruit  «  archevêque  duc  de 
Cambrai,  prince  du  Saint-Empire,  comte  du  Cambrésis.  » 

Il  réunit  ses  suffragants  en  concile  provincial  dès  1563  pour  promul- 
guer les  décrets  du  Concile  de  Trente,  et  tint  un  synode  en  1567  pour 
régler  certains  points  particuliers.  Il  assista  comme  prince  de  l'Empire 
à  la  diète  d'Augsbourg. 

f  à  Berg-op-Zoom,  le  28  août  1570. 

2.  —  Louis  de  BERLAYMONT. 

Fils  de  Floris,  comte  de  Berlaymont,  Louis  fut  élu  archevêque 
de  Cambrai,  le  15  septembre  1570;  il  prit  possession  cette  même 
année. 

Son  épiscopat  coïncidant  avec  les  agitations  politiques  et  religieuses 
des  Pays-Bas,  avec  l'occupation  de  Cambrai  même  par  les  troupes  de 
François,  duc  d'Alençon  et  d'Anjou,  il  s'établit  à  Mons,  gouverna  de  là 
son  diocèse  et  celui  de  Tournai,  ne  gagna  rien  à  la  reprise  de  Cambrai 
par  les  Espagnols. 

f  à  Mons,  en  Hainaut,  le  15  février  1596. 


464  PROVINCE  DE  CAMBRAI 


3.  —  Dom  Jean  SARRAZIN,  0.  S.  B.,  moine,  puis  abbé  de  Saint- 
Waast  à  Arras,  fut  élu  archevêque  de  Cambrai  le  6  mars  1596,  et  sacré 
à  Bruxelles,  le  15  décembre  suivant. 

Durant  son  trop  court  épiscopat,  il  fit  de  louables  efforts  pour  hâter 
la  paix  entre  les  Français  et  les  Espagnols.  Il  contribua  ainsi  à  préparer 
le  traité  de  Vervins,  qui  ne  fut  signé  qu'après  sa  mort. 

f  à  Bruxelles,  le  3  mars  1598. 

4.  —  Guillaume  de  BERGHES,  fils  de  Ferri,  baron  de  Berghes  et 
d'Anne  de  Bucquoy,  était  grand  doyen  de  Liège  quand  il  fut  élu  évêque 
d'Anvers,  1597.  Deux  ans  plus  tard,  il  fut  élu  archevêque  de  Cambrai, 
de  préférence  à  François  Buisseret,  qui  se  désista  humblement,  selon 
le  vœu  de  l'archiduc  Albert. 

Guillaume  prit  possession  le  30  décembre  1601,  gouverna  son  diocèse 
avec  douceur,  modestie  et  vigilance. 
f  à  Cambrai  le  25  avril  1609,  set.  58,  es.  12. 

5.  —  Jean  RICHARDOT,  évêque  d'Arras  depuis  1602,  fut  élu  arche- 
vêque de  Cambrai  en  1609  et  prit  possession  en  1610. 

f  à  Cambrai  le  28  février  1614,  aet.  ?  es.  12. 

6.  —  François  BUISSERET,  celui-là  même  qui  s'était  désisté  en 
1598,  de  Cambrai  et  qui  était  devenu  évêque  de  Namur  en  1602. 

Elu  archevêque  de  Cambrai  en  1614,  il  prit  possession  le  24  mars 
1615.  Mais  après  quelques  semaines  d'une  administration  qui  promet- 
tait beaucoup 

-j-  à  Valenciennes  le  2  mai  1615,  set.  66,  es.  14. 

7.  —  François  Van  der  BURCH,  né  à  Gand  en  1567,  fit  de  bonnes 
études  à  Douai,  puis  à  Louvain.  Ayant  servi  de  conseiller  à  l'évêque 
d'Arras,  Mathieu  Moulart,  il  devint  vicaire  général  de  Mathias  Hovius, 
archevêque  de  Malines. 

Il  aspirait  à  la  retraite  ;  mais  le  pieux  archiduc  Albert  le  fit  élire 
évêque  de  Gand,  en  1612,  et  le  recommanda  en  1615  au  chapitre  de 
Cambrai,  qui  l'élut  canoniquement  archevêque,  sans  tenir  compte  de 
ses  refus. 

Aussitôt  élu,  il  parcourut  le  diocèse  pour  extirper  les  vices,  combattre 
l'erreur  ou  l'ignorance,  encourager  le  zèle  des  pasteurs.  Il  tint  son 


ARCHEVÊCHÉ   DE   CAMBRAI  465 

synode  en  1617,  son  concile  provincial  en  1631  ;  fonda  des  écoles  pour 
les  enfants,  des  hôpitaux  pour  les  infirmes  et  les  malades,  une  maison 
dite  de  Sainte-Agnès,  pour  cent  orphelines  pauvres ,  assignant  des 
revenus  suffisants  à  chacune  de  ces  institutions. 

f  à  Mons  le  23  mai  1644,  set.  77,  es.  32,  emportant  dans  la  tombe  le 
glorieux  surnom  de  père  des  pauvres. 

8.  —  Frère  Joseph  de  BERGAIGNE,  Récollet,  était  né  à  Anvers, 
avait  rempli  dans  son  ordre  les  plus  hautes  fonctions,  et  rendu  au  roi 
d'Espagne  ou  à  l'empereur  les  plus  grands  services  par  des  missions 
diplomatiques. 

Elu  évoque  de  Bois-le-Duc  en  1637,  il  brilla  par  des  vertus  et  des 
talents,  qui  le  firent  élire  archevêque  de  Cambrai,  le  24  février  1645. 

Il  n'avait  pas  encore  pris  possession  en  personne,  quand  il  dut  se 
rendre  à  Munster,  en  qualité  de  plénipotentiaire  d'Espagne. 

f  à  Munster,  le  22  novembre  1647,  œt.  60,  es.  10. 

9.  —  Gaspard  NEMIUS  (Dubois),  docteur  en  théologie  et  professeur 
à  l'Université  de  Douai,  avait  été  pendant  vingt  ans  président  du  sémi- 
naire royal  à  Douai. 

Elu  évêque  d'Anvers  en  1634,  il  se  fit  sacrer  dans  sa  cathédrale  le 
22  juillet  1635. 

Postulé  par  le  chapitre  de  Cambrai,  le  24  août  1649,  pour  occuper  le 
siège  archiépiscopal,  il  n'obtint  ses  bulles  que  le  1er  décembre  1651,  à 
cause  des  droits  que  revendiquait  le  pape  Innocent  X  sur  l'élection. 

C'est  sous  cet  archevêque  que  les  Carmes  déchaussés  s'établirent 
dans  la  ville. 

f  à  Cambrai,  le  29  novembre  1667,  83t.  80,  es.  23. 

10.  —  Ladislas  JONNART,  doyen  de  Cambrai  depuis  1635,  fut  élu 
évêque  d'Arras  en  1651,  par  le  crédit  des  Espagnols,  mais  il  ne  fut  pas 
agréé  par  Louis  XIV. 

Elu  et  sacré  évêque  de  Saint-Omer  en  1656,  il  se  laissa  postuler  par 
le  chapitre  de  Cambrai  en  1668.  Obtint-il  aussitôt  ses  bulles  ?  Le  fait 
est  qu'il  ne  prit  possession  que  le  4  avril  1671.  Il  fonda  une  rente  en 
faveur  des  pauvres. 

f  22  septembre  1674,  œt.  ?  es.  18. 


166  PROVINCE  DE   CAMBRAI 


11.  —  Jacques-Théodore  de  BRIAS. 

Né  en  Artois  d'une  famille  noble,  il  fut  élu  et  sacré  évêque  de  Saint- 
Omer  en  1671. 

Après  la  mort  de  Ladislas  Jonnart,  il  fut  élu  ou  postulé  archevêque 
de  Cambrai,  et  put  sans  difficulté  prendre  possession  le  28  octobre 
1676. 

Par  ses  abondantes  aumônes,  ses  autres  bonnes  œuvres  et  toutes 
ses  vertus,  il  mérita  l'estime  universelle. 

Convoqué  à  l'Assemblée  de  1682,  il  y  fit  moins  de  bruit  que  son 
suffragant,  Gilbert  de  Choiseul,  évêque  de  Tournai,  sans  pouvoir 
cependant,  quand  même  il  l'aurait  voulu,  empêcher  l'adoption  des 
quatre  articles. 

Fut-il  pour  quelque  chose  en  cette  année  1682  dans  la  décision  prise 
par  le  chapitre  de  Cambrai,  de  résigner  au  roi  de  France  son  droit 
d'élire  l'archevêque  ?  Nous  ne  savons  :  ce  qui  est  certain,  c'est  que 
la  résolution  du  chapitre  fut  signifiée  au  roi,  le  jour  de  sa  fête,  25  août 
1682,  par  Jacques  de  Franqueville,  prévôt  de  Cambrai,  en  présence  du 
comte  de  Montbron  et  de  Michel  Le  Peletier.  Ce  dignitaire  avait  fait 
partie  de  l'Assemblée  de  1682,  en  qualité  de  député  du  second  ordre. 

Jacques-Théodore  f  à  Cambrai  le  16  novembre  1694,  set.  ?  es.  23. 

12.  —  François  de  Salignac  de  la  Mothe  FÉNELON. 

Né  le  6  août  1651,  était  fils  de  Pons,  comte  ou  marquis  de  la  Mothe 
Fénelon  et  de  sa  seconde  femme,  Louise  de  la  Cropte  ;  il  avait  pour 
oncles  paternels  François,  saint  évêque  de  Sarlat,  qui  l'initia  aux  ver- 
tus ecclésiastiques,  et  Antoine,  marquis  de  Magnac,  lieutenant  général, 
chrétien  exemplaire,  qui  fut  son  guide  dans  le  monde. 

Ayant  fait  ses  premières  études  sous  les  yeux  de  son  père,  il  fut 
d'abord  envoyé  à  l'Université  de  Cahors,  et  de  là  au  séminaire  de  Saint- 
Sulpice  à  Paris.  Ordonné  prêtre  en  1675,  il  exerça  les  fonctions  pénibles 
du  ministère  paroissial  avec  autant  de  dévouement  que  de  capacité. 
Nommé  supérieur  de  la  maison  des  Nouvelles-Catholiques  à  l'âge  de 
27  ans,  il  fit  preuve  de  capacités  extraordinaires.  Il  ne  déploya  pas 
moins  de  talents  en  1686  dans  les  missions  de  la  Saintonge  et  de 
l'Aunis,  où  il  s'agissait  de  ramener  les  Protestants  à  la  vraie  foi,  par  la 
persuasion  et  la  douceur. 

Nommé  précepteur  du  duc  de  Bourgogne  et  de  ses  deux  frères  en 
1689,  il  entra  en  fonctions  au  mois  de  septembre,  et  continua  jusqu'en 


ARCHEVÊCHÉ  DE  CAMBRAI  167 

1694.  C'est  pour  les  jeunes  princes  qu'il  composa  ses  Dialogues  des 
Morts,  ses  Fables,  son  Télémaque  et  plusieurs  autres  ouvrages. 

C'est  alors  seulement  que  l'abbaye  de  Saint- Valéry  (Amiens),  donnée 
à  l'abbé  Fénelon,  qui  n'avait  jusque-là  que  son  modeste  prieuré  de 
Carenac,  lui  permit  de  tenir  un  rang  honorable. 

L'archevêché  de  Cambrai  étant  venu  à  vaquer  sur  la  fin  de  l'année, 
Fénelon  y  fut  appelé  par  le  roi,  4  février  1695,  et  fut  en  même  temps 
élu  par  le  chapitre  :  le  pape  Innocent  XII  s'empressa  de  ratifier  l'élec- 
tion, en  expédiant  les  bulles.  Aussitôt  préconisé,  le  nouvel  archevêque 
résigna  son  abbaye  de  Saint-Valéry. 

Il  se  fit  sacrer  dans  l'église  de  la  maison  de  Saint-Cyr,  par  Bossuet, 
le  10  juillet  1695,  et  prit  possession  de  son  siège  le  10  août  suivant.  Il 
devait  revenir  à  la  cour  pour  compléter  l'instruction  des  princes  durant 
quelques  mois  chaque  année  ;  mais  en  août  1697,  il  fut  dispensé  de 
cette  obligation  par  le  roi,  qui,  le  confinant  dans  son  diocèse,  le  rendit 
par  là-même  plus  cher  à  ses  diocésains. 

L'animosité  royale,  longtemps  contenue  et  diversement  envenimée, 
éclata  surtout  à  l'occasion  de  madame  Guyon  dont  Fénelon  prit  la 
défense  de  vive  voix  et  par  écrit  contre  Bossuet.  Si  l'archevêque  de 
Cambrai  eut  des  torts,  il  les  racheta  en  se  soumettant  héroïquement, 
le  9  avril  1699,  au  décret  du  Souverain  Pontife  qui  le  condamnait.  Le 
roi,  non  apaisé,  voulut  que  le  Bref  de  condamnation  fût  accepté  et 
promulgué  dans  les  différentes  provinces  ecclésiastiques  de  France. 

Fénelon  ne  se  montra  pas  moins  le  fidèle  champion  des  papes  contre 
les  gallicans  ;  et  les  jansénistes  anciens  ou  nouveaux  n'échappèrent 
pas  à  sa  vigilante  perspicacité.  Il  s'empressa  de  condamner  le  fameux 
Cas  de  conscience,  de  publier  les  bulles  Vineam  et  Unigenitus. 

Sa  grande  douleur  fut  d'apprendre  la  mort  du  dauphin,  duc  de 
Bourgogne,  son  élève  chéri,  sans  avoir  pu  l'assister  à  ses  derniers 
moments.  Le  roi  était  inexorable  ;  Fénelon  finit  par  se  résigner. 

f  à  Cambrai,  le  7  janvier  1715,  set.  64,  es.  20. 

Le  cardinal  de  Bausset  a  écrit  une  Histoire  de  Fénelon  qui  a  de  la 
valeur,  mais  qui  cependant  ne  dispense  pas  de  lire  avec  profit  la  notice 
placée  en  tête  des  œuvres  de  Fénelon  et  rédigée  par  un  savant 
sulpicien. 

Par  la  mort  de  Fénelon,  le  siège  de  Cambrai  fut  vacant  de  droit  et  de 
fait.  Or,  cette  vacance  dura  longtemps,  comme  on  va  le  voir. 


168  PROVINCE  DE   CAMBRAI 


—  Jean  d'ESTRÉES,  docteur  en  théologie,  frère  de  deux  maréchaux 
de  France  et  neveu  du  cardinal  d'Estrées,  nommé  archevêque  de 
Cambrai  par  le  Régent,  en  février  1716, 

f  à  Paris  le  4  mars  1718,  avant  d'avoir  reçu  ses  bulles. 

13.  —  Joseph-Emmanuel,  cardinal  de  la  TRÉMOILLE. 

Né  le  11  juillet  1660,  fils  de  Louis,  duc  de  Noirmoutier,  et  de  Renée- 
Julie  Aubery,  fut  de  bonne  heure  pourvu  de  riches  bénéfices,  devint 
auditeur  de  Rote  pour  la  France  en  1693. 

Gréé  cardinal  par  Clément  XI,  le  17  mai  1706,  il  fut  chargé  des 
affaires  de  France  à  Rome. 

Nommé  et  préconisé  évêque  de  Bayeux  en  1716,  il  se  contenta  de 
prendre  possession  par  procureur.  Cf.  Bayeux. 

Nommé  archevêque  de  Cambrai  par  le  Régent,  à  la  mort  de  Jean 
d'Estrées,  il  fut  sacré  à  Rome  le  30  mai  1719,  par  Clément  XI  lui- 
même.  Il  n'eut  pas  le  temps  de  venir  à  Cambrai. 

f  à  Rome  le  8  janvier  1720,  œt.  60,  es.  1,  card.  14.  Il  fut  enterré  à 
Saint-Louis-des-Français. 

14.  —  Guillaume,  cardinal  DUBOIS. 

Né  le  6  septembre  1654  à  Brives,  précepteur  de  Philippe  d'Orléans 
en  1687,  fut  pourvu  de  deux,  puis  de  quatre  abbayes,  devint  conseiller 
d'Etat  en  janvier  1716,  ministre  secrétaire  d'Etat  au  département  des 
Affaires  étrangères  en  1718. 

La  haine  que  Saint-Simon  et  les  Jansénistes  appelants  ont  vouée 
à  Dubois,  date  du  15  avril  1718,  jour  où  s'adjoignant  pour  le  conseil  de 
Régence,  les  cardinaux  de  Rohan  et  de  Bissy,  les  évêques  Fleury  et 
Massillon,  contrebalançant  ainsi  l'autorité  du  cardinal  de  Noailles,  il 
rapprocha  le  Régent  du  pape  et  ménagea  l'accommodement  de  1720. 

Nommé  archevêque  de  Cambrai  le  14  avril  1720,  par  le  Régent,  et 
préconisé  sans  retard,  il  se  rendit  à  Canteleu  près  de  Triel,  alors 
diocèse  de  Rouen.  G'est-là  que  l'évêque  de  Nantes,  Louis  de  Tressan, 
lui  conféra  les  ordres  mineurs  et  le  sous- diaconat,  le  samedi  des 
Quatre-Temps,  24  février,  le  diaconat  le  lendemain,  deuxième  dimanche 
de  carême  et  la  prêtrise,  huit  jours  après,  le  dimanche  2  mars.  Ce 
n'est  pas  sans  dessein  que  nous  relevons  ces  dates. 

L'archevêque  de  Cambrai  se  fit  sacrer  le  dimanche  9  juin  dans 
l'église  du  Val-de-Grâce  à  Paris,  en  présence  du  Régent  et  de  son  fils 


ARCHEVÊCHÉ  DE  CAMBRAI  169 

Louis  d'Orléans,  duc  de  Chartres,  par  le  cardinal  de  Rohan,  évêque  de 
Strasbourg,  grand  aumônier  de  France,  qu'assistaient  Louis  de  Tressan, 
évêque  de  Nantes,  et  Jean-Baptiste  Massillon,  évêque  de  Glermont  ;  il 
prit  possession  de  son  siège  par  procureur. 

Retenu  auprès  du  roi  par  ses  fonctions  politiques,  il  fut  créé  cardinal 
par  Innocent  XIII  le  16  juillet  1721  et  continua  d'exercer  ses  charges, 
qui  s'accrurent  au  lieu  de  diminuer.  Il  fut  en  effet  nommé  surintendant 
des  postes,  ministre  principal  et  premier  ministre  d'Etat,  1722. 

L'Académie  française,  l'Académie  des  Sciences  et  l'Académie  des 
Inscriptions  et  Belles-Lettres  l'avaient  reçu  dans  leur  sein  ;  l'assemblée 
générale  du  clergé  le  choisit  comme  son  premier  président. 

f  à  Versailles  le  10  août  1723,  set.  69,  es.  3,  card.  2. 

Pour  contrôler  Saint-Simon,  Duclos,  les  Nouvelles  ecclésiastiques  et 
tous  leurs  copistes,  tant  du  XVIIIe  que  du  XIXe  siècle,  il  faut  lire  : 
Lîabbé  Dubois,  premier  ministre  de  Louis  XV,  parle  comte  de  Seilhac  ; 
2  vol.  in-8.  Paris,  Amyot,  1862. 

lb.  —  Charles  de  SAINT-ALBIN. 

Transféré  de  Laon,  le  17  octobre  1723  par  son  père,  alors  premier 
ministre  de  Louis  XV,  après  avoir  été  Régent  de  France.  Cf.  Laon. 

Le  nouvel  archevêque  fit  son  entrée  solennelle  à  Cambrai  le  19 
février  1726.  Depuis  la  mort  de  Fénelon,  la  ville  n'avait  pas  vu  ses 
premiers  pasteurs. 

Celui-ci  visita  une  fois  les  paroisses  de  son  diocèse,  accrut  les  reve- 
nus de  son  séminaire  et  poursuivit  à  outrance  les  Jansénistes,  sans 
aimer  outre  mesure  les  Jésuites,  ses  anciens  maîtres.  Comme  il  restait 
souvent  à  Paris,  il  se  fit  donner  pour  auxiliaire  ou  suffragant  Albert- 
Simon  d'Aigneville  de  Millancourt,  qu'il  sacra  lui-même  le  23  novembre 
1760  et  dont  nous  parlerons  bientôt. 

f  à  Paris  le  9  mai  1764,  set.  66,  es.  43. 

16.  —  Léopold-Charles  de  CHOISEUL-Stainville. 

Transféré  d'Albi,  15  mai  1664,  par  son  frère  le  duc  de  Choiseul, 
premier  ministre.  Cf.  Albi. 

Ayant  pris  possession,  il  revendiqua  la  seigneurie  temporelle  de 
Cambrai,  transporta  de  Beuvrage  à  Cambrai  son  grand  séminaire,  qu'il 
enrichit  moyennant  les  unions  opérées  par  la  Commission  des  Réguliers. 

f  à  Moulins  le  4  septembre  1774,  set.  54,  es.  18,  en  revenant  des 
eaux  de  Vichy. 


170  PROVINCE  DE  CAMBRAI 


17.  —  Henri  -  Marie  -  Bernardin  de  Rosset  de  Rocozel  de 
FLEURY. 

Transféré  de  Tours,  le  24  septembre  1774,  malgré  lui.  Cf.  Tours. 

Préconisé  par  le  nouveau  pape  Pie  VI,  il  fit  prêcher  le  jubilé  dans 
toutes  ses  paroisses.  Doux,  charitable  et  zélé,  cet  archevêque  obtint  les 
plus  heureux  résultats  en  moins  de  sept  ans. 

f  à  Cambrai  le  22  janvier  1781,  aet.  63,  es.  30. 

Il  était  abbé  de  Royaumont,  de  Rebais,  de  Jouy.  Son  frère,  Pierre- 
Augustin,  évêque  de  Chartres,  l'avait  précédé  d'un  an  dans  la  tombe. 

18.  —  Ferdinand-Maximilien-Mériadec  de  ROHAN-Guémené. 
Transféré  de  Bordeaux  le  4  février  1781.  Cf.  Bordeaux. 
Préconisé  le  2  avril  1781,  il  ne  fit  son  entrée  solennelle  à  Cambrai 

que  le  29  août  1782,  s'en  retourna  demeurer  à  Paris,  y  fut  témoin  des 
prodigalités  ruineuses  ou  des  imprudences  de  ses  frères  et  des  excès 
de  la  Révolution  naissante. 

Emigré  en  Autriche  dès  l'an  1790,  il  éprouva  bien  des  infortunes. 

Ayant  donné  sa  démission  en  1801,  il  rentra  en  France,  accepta 
d'être  le  premier  aumônier  de  l'impératrice  Joséphine,  et  chanoine  de 
Saint-Denis. 

f  à  Paris  le  31  octobre  1813,  set.  75,  es.  34. 

—  Albert-Simon  d'Aigneville  de  MILLANCOURT,  auxiliaire  ou 
suffragant  de  Cambrai. 

Né  à  Cambrai  le  6  décembre  1706,  chanoine  de  la  métropole  en  1733, 
archidiacre  de  Hainaut  en  1752,  postulé  comme  auxiliaire  ou  suffragant 
par  le  chapitre  et  par  l'archevêque,  fut  préconisé  le  23  septembre  1760, 
sous  le  titre  d'évêque  d'Amycles  et  fut  sacré  par  l'archevêque  à  Cam- 
brai le  23  novembre  suivant.  Il  fut  élu  doyen  de  Cambrai  en  1774. 

Il  remplit  les  fonctions  épiscopales  sous  quatre  archevêques;  la 
Révolution  elle-même  ne  le  fit  pas  fuir. 

f  à  Cambrai  le  26  octobre  1793,  set.  87,  es.  33.  Il  fut  inhumé  sans 
cérémonie. 


ABBAYES  DU  DIOCÈSE  DE  CAMBBAI 

Détruites,   déchues    ou  transformées,  les  abbayes  de  Saint-Géry 
(S.  Gaugerici),  de  Soigniez  (Sonegise),  deLeuze  (Lutosa),  de  Condè- 


ARCHEVÊCHÉ  DE   CAMBRAI  171 

sur-Escaut  (Condatum  ad  Scaldim),  et  cinq  ou  six  autres  sont  une  fois 
pour  toutes  mentionnées  ici  ou  reportées  plus  bas  aux  collégiales. 

Restent  trente-six  abbayes  que  nous  allons  classer,  qu'elles  soient 
ou  non  sur  territoire    français.    11   y    aurait    pourtant   à   noter   une 
différence  essentielle  :  c'est  que  la  plupart  des  abbayes,  soumises  au 
roi  de  France,  sont  en  commende,  tandis  que  presque  toutes  les  autres 
sont  en  règle. 
0.  S.  B.  vir.  Laubium  seu  Laubacum,  Lobbes. 
S.  Gislenus,  Saint-Ghislain. 
Crispinium,  Crespin. 
Brocareia  seu  Broqueroia,  Broqueroy. 
Hunocurtum,  Honnecourt. 
Altus  Mons,  Haumont. 
S.  Sepulcrum,  Saint-Sépulcre  à  Cambrai. 
Lsetiae,  Liessies. 
Maricolse,  Maroilles. 

S.  Salvius,  Saint-Sauve  de  Valenciennes. 
S.  Andréas  de  Novo  Castello,  Saint-André  de  Câteau- 

Cambrésis. 
Fidemium,  Fémy. 
fem.  S.  Valdetrudis  Montensis,  Sainte-Waudru  de  Mons. 
Malbodium,  Maubeuge. 
Gillengemium,  Ghislenghien. 
B.  Maria  de  Pace,  N.-D.  de  la  Paix  à  Mons. 
Anglarum  parthenon,  Bénédictines  anglaises  à  Cambrai. 
0.  Cist.  vir.  Gamberona  seu  Gambero,  Cambron. 
Vallis  Cella,  Vaucelle. 
fem.  Fontinella,  Fontenelle. 

Viridarium  seu  Virgultum,  N.-D.  du  Verger. 
Sartum  vel  Salicetum,  N.-D.  du  Sart  ou  de  Sauchois. 
Oliva,  V  Olive  ou  VHermitage. 
Refugium  B.  Virginis,  Le  Refuge  de  Notre-Dame. 
Spinosus  locus,  Espinlieu. 
0.  S.  A.  vir.  S.  Autbertus,  Saint-Aubert  de  Cambrai. 

S.  Joannes  Baptista,  Saint-Jean  de  Valenciennes. 
Cantipratum,  Cantimpré. 

Vallis  Scholarium  seu  Pratum  Marianum,    Val  -  des  - 
Ecoliers  à  Mons. 


172  PROVINCE  DE   CAMBRAI 


0.  S.  A.  fem.  Premiacum,  Prémy. 

Quercetum,  Le  Quesnoy. 

Bethléem,  Bélian. 
0.  Praem.       Mons  S.  Martini,  Mont-Saint-Martin. 

S.  Foillanus,  Saint-Foillan. 

Bona  Spes,  Bonne-Espérance. 
0.  S.  Clarse.  Forum  piscium  Cameraci,  Clarisses  de  Cambrai. 


COLLÉGIALES  ET  COUVENTS 

On  compte  douze  collégiales  dans  le  diocèse  :  Saint-Géry  et  Sainte- 
Croix,  à  Cambrai,  Wallincourt,  Condé,  Saint-Quentin  de  Maubeuge, 
Saint-Géry  de  Valenciennes,  Saint-Nicolas  d'Avesnes,  sur  le  territoire 
français  ;  Antoing,  Leuze,  Soignies,  Mons,  Binch,  sur  le  territoire 
étranger,  Espagnol  avant  le  traité  d'Utrecht,  Autrichien  après. 

Les  couvents  d'hommes  sont  fort  nombreux.  On  en  compte  neuf  à 
Cambrai  seulement,  de  Capucins,  de  Récollets,  de  Carmes  déchaus- 
sés, etc.  Il  n'y  a  pas  de  ville  importante  qui  n'en  compte  au  moins  un 
de  Frères  Prêcheurs,  de  Frères  Mineurs,  d'Augustins,  de  Carmes. 

Il  y  a  plusieurs  collèges  de  Jésuites  qui  se  maintiennent  jusqu'en 
1762  dans  la  partie  française  et  jusqu'en  1773  dans  la  partie  autri- 
chienne du  diocèse. 

On  compte  à  Cambrai  six  couvents  de  femmes  et  quatre  hôpitaux. 
On  en  compte  beaucoup  d'autres  dans  le  diocèse. 


ATREBATES,   ARRAS 

Le  siège  d'Arras,  occupé  par  S.  Waast  et  S.  Dominique  depuis  l'an 
500  jusqu'à  l'an  545,  fut  dès  lors  abandonné  pour  Cambrai.  Il  ne 
recouvra  ses  évêques  particuliers  qu'à  partir  de  l'an  1093,  sous  le 
pontificat  d'Urbain  IL 

Cf.  Le  clergé  du  diocèse  d'Arras,  Boulogne  et  Saint-Omer  pendant  la  Révolution, 
par  l'abbé  Deramecourt,  4  vol.  in-8,  Paris,  Bray  et  Retaux,  1884. 


ÉVÊCHÉ  d'arras  473 


56.  —  Paul  BOUDOT,  56e  évêque  d'Arras. 
f  le  11  novembre  1635,  set.  64.  es.  17. 

—  Nicolas  du  FIEF,  désigné  par  le  roi  d'Espagne,  Philippe  IV,  ne 
put  prendre  possession,  la  ville  d'Arras  ayant  été  sur  ces  entrefaites 
conquise  par  le  roi  de  France. 

f  à  Bruxelles,  le  21  octobre  1551. 

—  Quoique  la  ville  d'Arras  fût  occupée  par  les  Français,  le  roi 
d'Espagne  désigna  Ladislas  JONNART  pour  le  siège  épiscopal  ;  le  roi 
de  France  nomma  au  même  siège  Jean-Pierre  CAMUS,  ancien  évêque 
de  Belley.  Le  pape  ne  confirma  ni  l'un  ni  l'autre. 

Camus  étant  mort  en  1652  et  Jonnart  étant  devenu  évêque  de  Saint- 
Omer,  on  pouvait  considérer  le  siège  comme  vacant. 

57.  —  Etienne  MOREAU,  docteur  en  théologie,  abbé  de  Saint-Josse- 
sur-Mer,  nommé  évêque  d'Arras  par  le  roi  de  France,  le  28  avril  1656, 
prit  possession  par  procureur  deux  ans  après,  mais  n'obtint  pas  ses 
bulles,  le  roi  n'ayant  pas  encore  reçu  l'induit,  qui  l'autorisât  à  nommer 
les  évêques  d'Arras. 

Clément  IX  octroya  enfin  l'induit,  expédia  les  bulles  à  l'évêque 
nommé,  qui  put  enfin  se  faire  sacrer  à  Paris  dans  l'église  de  Saint- Victor, 
le  21  octobre  1668,  et  prendre  possession  de  son  siège.  Il  ne  l'occupa 
que  peu  de  mois. 

f  à  Arras  le  8  janvier  1670,  33t.  75,  es.  2. 

58.  —  Guy  de  SÈVE  de  Rochechouart. 

Alexandre  de  Sève,  maître  des  requêtes,  ayant  épousé  en  1637  Marie- 
Marguerite  de  Rochechouart,  fit  souche  d'une  famille  nouvelle.  Son  fils 
Guy,  né  vers  1640,  docteur  de  Sorbonne,  abbé  de  Saint-Michel-en- 
Thiérache,  etc.  fut  nommé  évêque  d'Arras  en  1670  par  Louis  XIV,  et 
reçut  aussitôt  ses  bulles. 

Sacré  le  30  novembre  1670,  à  Paris,  dans  l'église  de  l'Oratoire,  par 
le  coadjuteur  d'Arles,  Jean-Baptiste  de  Grignan ,  il  ne  tarda  pas  à 
prendre  possession. 

Son  épiscopat,  qui  a  duré  plus  de  cinquante  ans,  est  présenté  en 
beau  dans  la  Gallia  Christiana  ;  nous  sommes  forcé  de  présenter  la 
contre-partie. 


174  PROVINCE  DE  CAMBRAI 


Si  Guy  de  Sève  fut  louable  en  fondant  un  séminaire  qu'il  confia  aux 
Lazaristes,  en  gardant  fidèlement  la  résidence  et  en  maintenant  exacte- 
ment la  discipline,  il  fut  très  blâmable  en  tenant  sévérité  aux  Religieux, 
en  commettant  sciemment  des  actes  arbitraires  d'un  gallicanisme  franc 
et  d'un  jansénisme  perfide.  Nous  ne  pouvons  entrer  dans  les  détails, 
même  pour  signaler  les  incivilités  du  sufïragant  envers  son  métropoli- 
tain, Fénelon. 

Vieilli  et  fatigué,  Guy  de  Sève  demanda  pour  coadjuteur  en  1719  son 
neveu,  qui  suit;  en  1721,  il  lui  résigna  son  siège.  Mais  le  pape  ayant 
refusé  les  bulles  au  neveu  pour  cause  grave,  l'oncle  dut  rester  évêque. 

f  à  Arras  le  27  décembre  1724,  set.  84,  es.  54,  doyen  des  évêques  de 
France. 

—  Guy  de  SÈVE  de  Rochechouart,  neveu  du  précédent,  docteur 
en  théologie,  prieur  de  Cornes  (Laon),  nommé  par  le  Régent,  le 
11  décembre  1719,  coadjuteur  de  son  oncle,  et  le  3  août  1721,  évêque 
d'Arras,  ne  put  obtenir  ses  bulles  à  aucun  titre. 

f  23  avril  1750. 

59.  —  François  de  Baglion  de  la  SALLE. 

Né  en  1682,  neveu  et  vicaire-général  de  Pierre  de  Baglion  à  Mende, 
docteur  de  Sorbonne  en  1720. 

Nommé  évêque  d'Arras  par  Louis  XV  le  29  octobre  1725,  il  ne  put  se 
faire  sacrer  avant  le  19  janvier  1727. 

Ayant  pris  possession,  il  exigea  de  tous  ses  prêtres  l'acceptation 
pure  et  simple  de  la  bulle  Unigenitus,  sans  se  laisser  rebuter  par  les 
difficultés  que  lui  suscita  un  chanoine  appelant,  Charles  Blondin. 

f  à  Paris,  le  14  mars  1752,  33t.  70,  es.  26,  abbé  de  Saint- Vincent 
(Laon)  et  de  Bonnevaux  (Poitiers). 

60.  —  Jean  de  BONNEGUISE. 

Né  en  1706  dans  le  diocèse  de  Périgueux. 

Nommé  évêque  d'Arras  par  Boyer  en  avril  1752,  il  put  se  faire  sacrer 
dès  le  22  octobre  suivant. 

Son  mérite  est  d'avoir  continué  son  prédécesseur  immédiat,  et  de 
s'être  tenu  d'accord  avec  la  majorité  des  évêques  dans  l'affaire  des 
Jésuites. 

f  à  Arras  le  28  février  1769,  33t.  63,  es.  17. 


ÉVÊCHÉ  d'arras  175 


61.  —  Louis-François-Marc-Hilaire  de  GONZIÉ. 

Transféré  de  Saint-Omer  par  Jarente  en  1769.  Cf.  Saint-Omer. 

Il  était  de  grande  mine  et  de  prestance  imposante,  allait  souvent  à  la 
cour  et  passait  pour  ambitieux.  Toutefois  en  1774,  il  refusa  l'archevêché 
de  Tours,  qui  fut  ensuite  accepté  par  son  frère  cadet  ;  et  plus  tard, 
obéissant  à  sa  conscience,  il  ne  craignit  pas  d'abolir  deux  fêtes  popu- 
laires à  Arras  et  à  Douai. 

Protecteur  du  jeune  Robespierre,  il  vit  en  1789  et  plus  tard  ce  que 
lui  rapportait  cette  protection.  Le  siège  d'Arras  fut  supprimé  ;  Porion, 
curé  de  Saint-Nicolas  d'Arras,  fut  élu  et  sacré  évêque  constitutionnel 
du  Pas-de-Calais. 

Émigré  en  Angleterre,  Tévêque  d'Arras  joua  un  rôle  politique  auprès 
du  comte  d'Artois.  Il  est  mal  noté  par  Fornerou  (Histoire  des  Émigrés, 
tome  II,  passim),  par  le  duc  de  Lévis  (Mémoires...)  et  n'est  guère 
relevé  par  Deramecourt. 

On  l'a  accusé  sans  preuves  suffisantes  d'avoir  fomenté  le  complot  de 
nivôse,  an  VIII  (machine  infernale)  et  le  projet  de  Georges  Cadoudal. 

Ce  qui  est  trop  certain,  c'est  qu'il  refusa  de  se  démettre  en  1801  et 
qu'ainsi,  malgré  lui  sans  doute,  il  compliqua  les  difficultés  du  nouvel 
évêque  d'Arras,  La  Tour  d'Auvergne. 

f  à  Londres  le  17  décembre  1804,  aet,  72,  es.  29. 


ABBAYES  DU  DIOCÈSE  D'ARRAS 

0.  S.  B.  vir.  S.   Vedatus  in   urbe  Atrebati,    Saint-Waast   d'Arras, 
abbaye  en  règle,  sauf  réserve  de  pension  ;  en  com- 
mende  après  1765. 
Marchienae,Mar chiennes. 
Hasnonium,  Hasnon. 
Aquicinctum,  Anchin. 
fem.  Strumum,  Estrun. 

Avense,  N.-D.  d'Avesnes. 
Denonium,  Denain. 
Pax  urbis  Duaci,  La  Paix  de  Douai. 
Ces  deux  dernières  abbayes  étaient  à  la  fin  du  XVIII0  siècle  des 
chapitres  nobles  de  dames  sans  vœux. 


176  PROVINCE  DE  CAMBRAI 


0.  S.  A.  vir.  Mons  S.  Eligii,  Mont-Saint-Éloi-les-Arras*. 

Arroasia,  Arrouaise  près  Bapaume,  abbaye  en  règle,  et 
même  chef-lieu  d'une  congrégation  depuis  le  XII0 
siècle. 

Henninum  Lietardi,  Hennin- Liétard, 

Mareolum,  Marœuil-les-Arras. 

Aqua  curta,  Eaucourt,  près  Bapaume. 
fem.  Bellus  locus,  N.-D.  de  Beaulieu. 
0.  Gist.  fem.  Flinae  seu  Felinae,  N-D.  de  Flines. 

B.  M.  de  Pratis,  Les  Prés  à  Douai. 

Vivarium,  Le  Vivier. 

Braella,  La  Brayelle-les-Aunoy. 
0.  Preem.      Viconia,  Vicogne,  en  règle. 

Castellum  abbatiale,  Chat eau-V Abbaye. 
0.  S.  Garas.  S.  Clara  Atrebatensis,  Sainte-Claire  d'Arras. 


COLLÉGIALES  ET  COUVENTS 

Les  collégiales  du  diocèse  d'Arras  sont:  Saint-Barthelemy  de 
Béthune,  Saint-Amé  et  Saint-Pierre  de  Douai,  Notre-Dame  de  Lens. 

Il  y  a  plusieurs  couvents  d'hommes  et  de  femmes  à  Arras,  à  Douai, 
et  plusieurs  chartreuses  dans  le  diocèse. 

L'Université  de  Douai  comprenait  un  assez  bon  nombre  de  collèges, 
notamment  celui  des  Jésuites,  supprimé  en  1762,  et  le  collège  anglais, 
qui  subsista  jusqu'à  la  Révolution  française. 

1.  Pierre  Le  Roy,  chanoine  régulier  de  Saint- Victor,  élu  canoniquement  abbé  du 
Mont-Saint-Éloi  le  28  avril  4654  et  béni  solennellement  dans  l'église  Saint-Victor  de 
Paris  le  14  mai  suivant,  n'eut  pas  horreur  du  cumul. 

Nommé  en  effet  par  le  roi  de  France  en  1656  abbé  et  supérieur  de  Marœuil,  en 
opposition  à  Nicolas  de  La  Tour,  qui  avait  été  nommé  par  le  roi  d'Espagne,  il  plaida 
contre  son  concurrent. 

Il  accepta  peu  après  d'être  supérieur  et  proviseur  du  collège  de  Boncourt  à  Paris, 
conjointement  avec  François  de  Lières,  abbé  de  Saint-Bertin. 

On  ne  s'étonne  donc  plus  d'apprendre  que  ce  même  Pierre  Le  Roy  ait  volontiers 
consenti  à  représenter  la  province  de  Cambrai,  en  qualité  de  député  du  second 
ordre,  à  la  fameuse  Assemblée  de  1682.  On  s'étonnera  moins  encore  qu'en  mourant 
le  17  février  1685,  il  ait  laissé  son  abbaye  du  Mont-Saint-Éloi  grevée  de  dettes. 


ÉVÊCHÉ  DE  SAINT-OMER  177 


S.    AUDOMARI,    SAINT-OMER 

Constitué  le  12  mai  1559  par  la  bulle  Super  universas  de  Paul  IV,  qui 
érigeait  une  collégiale  en  cathédrale,  le  diocèse  de  Saint-Omer  {Audo- 
marensis)  avait  peu  d'étendue,  et  ne  comptait  encore  que  douze  évoques, 
quand  le  droit  de  conquête ,  sanctionné  aussitôt  par  le  traité  de 
Nimègue,  en  fit  une  terre  française. 

Le  siège  épiscopal  de  Saint-Omer  se  trouvait  pour  lors  vacant, 
Jacques  -  Théodore  de  Brias  ayant  été  canoniquement  transféré  à 
Cambrai  en  1675  ;  et  Jean  -  Charles  de  Longueval,  désigné  pour 
lui  succéder,  étant  mort  le  10  novembre  1676. 

Pour  faire  cesser  la  vacance,  Louis  XIV  devait  ou  laisser  le  chapitre 
élire  canoniquement  un  évêque,  ou  demander  au  pape  un  induit  qui 
lui  permît  de  nommer  lui-même  l'évêque  de  Saint-Omer,  comme  il 
nommait  les  autres  évêques  français.  Mais  il  ne  prit  ni  l'un  ni  l'autre 
parti,  et  nomma  en  1677  au  siège  de  Saint-Omer,  Armand-Anne 
Tristan  de  la  Baume  de  Suze  qui  venait  d'être  sacré  évêque  de 
Tarbes,  et  n'avait  pas  encore  pris  possession.  Cf.  Tarbes. 

Cet  évêque  reçut-il  ses  bulles  par  une  sorte  de  faveur  ?  Exerça-t-il  à 
Saint-Omer  en  vertu  de  quelque  titre  un  pouvoir  spirituel?  Nous 
l'ignorons  ou  nous  en  doutons.  De  fait,  il  se  laissa  nommer  archevêque 
d'Auch  en  1684.  Cf.  Auch. 

Ce  fut  seulement  le  20  mai  1686  qu'Innocent  XI  signa  l'induit,  accor- 
dant à  Louis  XIV  et  à  ses  successeurs  le  droit  de  nommer  les  évêques 
de  Saint-Omer  et  d'Ypres,  dont  les  territoires  venaient  d'être  cédés  au 
roi  de  France  par  le  traité  de  Nimègue. 

15.  —  Louis-Alphonse  de  VALBELLE1. 

Transféré  d'Alet  en  1684-1693.  Cf.  Alet. 

L'induit  pontifical  n'était  pas  encore  signé,  quand  Louis  XIV  nomma, 
juin  1684,  au  siège  de  Saint-Omer  l'évêque  d'Alet,  un  de  ceux  qui 
avaient  pris  part  à  l'Assemblée  de  1682.  C'était  compliquer  les  diffi- 
cultés. Aussi  les  bulles  ne  furent-elles  expédiées  ni  par  Innocent  XI,  ni 
par  Alexandre  VIII,  mais  par  Innocent  XII  en  1693. 


1.  Voir  Moréri,  au  mot  Valbelle,  la  généalogie  de  la  famille. 

12 


478  PROVINCE  DE  CAMBRAI 


Ayant  enfin  pris  possession  de  son  siège,  Louis-Alphonse  de  Valbelle 
établit  un  hôpital-général,  où  il  installa  les  Sœurs  grises,  fonda  des 
bourses  au  séminaire  et  un  pensionnat  de  filles,  dit  le  Jardin-Notre- 
Dame.  Ces  bonnes  œuvres,  une  vie  régulière  et  un  zèle' apostolique 
recommandent  assez  la  mémoire  de  cet  évêque. 

f  29  octobre  1708,  set.  65  (68),  es.  39. 

16.  —  François  de  VALBELLE  de  Tourves. 

Cousin  du  précédent,  fils  de  Jean-Baptiste,  marquis  de  Tourves  et  de 
Marguerite  de  Vintimille,  était  docteur  de  Sorbonne,  aumônier  du  roi, 
doyen  de  Saint-Omer,  abbé  de  Pontron  (Angers). 

Nommé  évêque  de  Saint-Omer  le  1er  novembre  1708,  il  se  fit  sacrer 
le  6  avril  1710. 

Moins  de  douze  ans  plus  tard,  il  demanda  et  obtint  pour  coadjuteur 
son  neveu,  qui  suit. 

f  17  novembre  1727,  set.  64,  es.  19. 

17.  —  Joseph-Alphonse  de  VALBELLE  de  Tourves. 
Neveu,  coadjuteur  et  successeur  du  précédent. 

Il  était  docteur  de  Sorbonne,  aumônier  du  roi,  quand  il  fut  nommé 
évêque  de  Sarlat  en  1721.  Cf.  Sarlat. 

Nommé  coadjuteur  de  son  oncle  avec  future  succession,  le  25  sep- 
tembre 1721,  il  fut  préconisé  à  Borne,  le  2  avril  1722,  évêque 
d'Hiérapolis,  et  sacré  avec  ce  titre  le  4  avril  1723  à  Paris,  au  noviciat 
des  Jésuites,  par  le  cardinal  de  Bohan,  grand  aumônier  de  France. 

A  la  mort  de  son  oncle,  il  devint  évêque  de  Saint-Omer,  et  gouverna 
sagement  son  diocèse. 

f  13  juin  1754,  set.  70,  es.  32. 


18.  —  Pierre-Joseph  de  Brunes  de  MONTLOUET. 

Né  à  Dol  en  Bretagne,  était  officiai  de  Dol  et  vicaire-général  de 
l'évêque,  Jean-François  Dondel. 

Nommé  évêque  de  Saint-Omer  en  1754  et  muni  peu  après  de  ses 
bulles,  il  se  fit  sacrer  le  12  janvier  1755  aux  Bénédictines  de  Conflans 
par  Beaumont  exilé. 

Élu  des  États  d'Artois  en  1762,  il  allait  souvent  à  la  cour. 

f  à  Gompiègne  le  23  août  1765,  set.  53  (55),  es.  11.  Son  épitaphe  très 
louangeuse  est  dans  l'église  Saint-Jacques  de  Gompiègne. 


ÉVÊCHÉ  DE  SAINT-OMER  179 

19.  —  Louis-François-Marc-Hilaire  de  CONZIÉ. 

Né  au  château  de  Pommier  en  Bresse,  diocèse  de  Lyon,  le  13 
janvier  1732,  avait  pour  frère  cadet  Joachim-François-Mamert,  dont 
nous  allons  parler.  Leur  père,  tué  à  la  chasse  par  le  Dauphin,  fut  cause 
accidentelle  de  la  fortune  des  deux  frères. 

L'aîné  était  vicaire -général  de  Roquelaure  à  Senlis  quand  il  fut 
nommé  évêque  de  Saint-Omer  en  1765.  Il  se  fit  sacrer  le  11  mai  1766. 

Trois  ans  plus  tard,  le  siège  d'Arras  étant  venu  à  vaquer,  il  y  fut 
transféré.  Cf.  Arras. 

20.  —  Joachim-François-Mamert  de  CONZIÉ. 
Frère  du  précédent,  était  né  le  18  mars  1736. 

Nommé  évêque  de  Saint-Omer  le  18  juin  1769,  il  fut  sacré  le  17  sep- 
tembre suivant  et  prit  possession. 

En  1774,  l'archevêché  de  Tours  ayant  été  proposé  à  son  frère,  et 
celui-ci,  l'ayant  refusé,  c'est  à  Joachim  qu'on  le  proposa  ;  il  ne  refusa 
pas.  Cf.  Tours. 

21.  —  Jean- Auguste  de  Chastenet  de  PUYSÉGUR. 

Né  le  11  novembre  1740  au  château  de  Rabasteins,  diocèse  d'Albi, 
était  le  quatrième  fils  de  Pierre-Hercule,  seigneur  de  Barrast.  Docteur 
de  Navarre,  prieur  d'Élincourt,  Jean-Auguste  devint  vicaire-général  de 
La  Rochefoucauld  à  Rouen. 

Nommé  évêque  de  Saint-Omer  en  octobre  1774,  il  fut  sacré  le  29 
juin  1775,  et  montra  dès  lors  ses  grandes  qualités. 

Tranféré  à  Carcassonne  en  1778.  Cf.  Carcassonne. 

22.  —  Alexandre-Joseph-Alexis  de  Bruyère  de  CHALABRE, 
dernier  évêque  légitime  de  Saint-Omer. 

Né  en  1736  à  Castelnaudary,  diocèse  de  Saint-Papoul,  vicaire-général 
de  Lyon,  reçut  d'abord  l'abbaye  de  l'Absie  (La  Rochelle),  que  son  frère, 
Louis-Henri,  résigna  en  sa  faveur,  1769,  en  devenant  évêque  de  Saint- 
Pons.  Plus  tard,  il  fut  premier  aumônier  du  comte  d'Artois. 

Nommé  évêque  de  Saint-Omer  en  1778  et  sacré  le  9  août,  il  imposa 
la  théologie  de  Lyon,  et  fut  encore  en  d'autres  points  la  dupe  du  parti 
janséniste,  qu'il  finit  par  renier,  sans  se  rendre  plus  aimable. 

Il  allait  passer  les  hivers  dans  le  midi  de  la  France,  en  Espagne  ou 
même  en  Italie. 


180  PROVINCE  DE  CAMBRAI 


C'est  de  Milan  qu'en  février  1791  il  protesta  contre  l'usurpation  de 
son  siège  par  l'intrus  Porion  ;  car  Saint-Omer  eut  le  triste  honneur, 
épargné  à  Arras  et  à  Boulogne,  de  posséder  l'évêque  constitutionnel  du 
Pas-de-Calais. 

Après  avoir  passé  quelque  temps  en  Italie,  où  il  avait  rencontré  de 
puissantes  recommandations,  l'évêque  de  Saint-Omer  se  transporta  en 
Espagne. 

f  à  Barcelone,  le  22  novembre  1796,  set.  60,  es.  18. 


ABBAYES  DU  DIOCÈSE  DE  SAINT-OMER 

0.  S.  B.  vir.  S.  Bertinus  in  urbe,  Saint-Bertin  à  Saint-Omer. 

Hamum  Lileriense,  Ham-les-Lillers. 
Ces  deux  abbayes  étaient  en  règle. 

fem.  Burburgi  Parthenon,  Bourbourg  près  Gravelines. 
0.  S.  A.  S.  Joannes  Choquensis,  Chocques,  près  Béthune. 

0.  Cist.  vir.    Clarus  Mariscus,  Clairmarais,  en  règle, 
fem.  Blandeca,  Blandecque,  près  Saint-Omer. 

Bellum  pratum,  Beaupré,  sur  la  Lys. 

Vastina,  Woestine  ou  YOustine. 

Ravensberga,  Ravensberghe. 
0.  Prsem.        S.    Augustinus    Tarvanenis,    /Saint  -  Augustin  -  lès  - 
Térouanne. 

S.  Martinus  Hesdinensis,  Saint-Martin-d'Hesdin. 

S.  Audomarus  Lileriensis,  Saint-Omer  de  Lillers. 
0.  S.  ClaraB.     S.  Clara  Audomarensis,  Sainte-Claire  de  Saint-Omer. 

S.  Clara  Hesdinensis,  Sainte-Claire  d'Hesdin. 

COLLÉGIALES,  COLLÈGES  ET  COUVENTS 

La  collégiale  de  Saint-Omer,  qui  existait  en  101 6,  et  qui  fut  érigée  en 
cathédrale  par  la  bulle  Super  universas  comprenait  34  chanoines, 
8  vicaires,  23  chapelains  et  un  grand  nombre  d'enfants  de  chœur,  dirigés 
par  un  maître  de  musique. 

Il  y  avait  en  outre  dans  le  diocèse  quatre  collégiales  :  Saint-Pierre 
d'Aire,  Saint-Martin  d'Hesdin  et  Saint-Omer  de  Lillers,    ces    deux 


ÉVÊCHÉ  DE  TOURNAI  181 


dernières,  récemment  encore  abbayes  de  Prémontré.  Waten,  Vatinum 
seu  Vatanum,  abbaye  de  l'ordre  de  Saint-Augustin,  jusqu'à  la  fondation 
du  siège  épiscopal,  fut  donnée  alors  aux  Jésuites  Anglais. 

Trois  collèges  florissaient  à  Saint-Omer  :  le  collège  de  Saint-Bertin, 
le  collège  royal  français  et  le  collège  royal  anglais,  ces  deux  derniers 
sous  la  direction  des  Pères  Jésuites.  Il  y  avait  de  plus  les  classes 
confiées  aux  Frères  des  Écoles  chrétiennes.  Les  Jésuites  avaient  encore 
des  collèges  à  Hesdin  et  à  Aire. 

Il  y  avait  quatre  couvents  d'hommes  à  Saint-Omer  :  Dominicains, 
Récollets,  Capucins,  Carmes  déchaussés  ;  et  il  y  avait  une  Chartreuse 
à  Longuenesse.  On  comptait  dix  couvents  de  femmes  :  Ursulines, 
Pauvres-Claires,  etc.,  et  neuf  hôpitaux. 


TORNACUM,    TOURNAI 

La  ville  de  Tournai,  séjour  des  premiers  rois  des  Francs  et  restée 
française  durant  bien  des  siècles,  avait  pourtant  cessé  au  XVIe  siècle 
d'appartenir  au  roi  de  France.  Son  siège  épiscopal  très  ancien  et  d'une 
juridiction  très  étendue,  ne  releva  même  plus  de  Reims  à  partir  de 
l'année  1559. 

Mais  Louis  XIV  ayant  occupé  en  1667  Tournai,  Lille  et  tout  le  terri- 
toire qui  formait  le  diocèse,  revendiqua  le  droit  de  nommer  l'évêque, 
droit  contestable  pour  bien  des  raisons,  et  pourtant  plausible  à  un 
point  de  vue  :  Tournai  faisait  partie  de  la  France  en  1516,  date  du 
concordat. 

Au  moment  de  la  conquête  française  en  1667,  le  siège  épiscopal  de 
Tournai  se  trouvait  vacant  ;  l'évêque,  François  Vilain  était  mort  le  28 
décembre  1666  ;  Alphonse  de  Berghes,  élu  ou  désigné  pour  lui  succé- 
der, n'avait  pas  reçu  ses  bulles.  Louis  XIV  nomma  donc  au  siège  de 
Tournai  en  1668  Louis  d'Anglure  de  Bourlemont,  auditeur  de  Rote  ;  et 
celui-ci  ayant  refusé  d'accepter,  le  roi  jeta  les  yeux  sur  l'évêque  de 
Comminges,  Gilbert  de  Choiseul,  qui  accepta. 

48.  —  Gilbert  de  CHOISEUL,  48e  évêque  de  Tournai. 

Né  en  1613,  deuxième  fils  de  Ferri,  comte  du  Plessis,  et  de  Made- 


482  PROVINCE  DE  CAMBRAI 


leine  Barthélémy  de  Beauverger,  avait  pour  frère  aîné  César  de  Choi- 
seul,  illustre  maréchal  de  France. 

Il  avait  été  sacré  évêque  de  Gomminges  le  8  avril  1646. 

Nommé  évêque  de  Tournai  en  1670,  il  fut  agréé  sans  trop  de  diffi- 
cultés par  Clément  X,  entra  sans  pompe  dans  la  ville  et  prit  possession 
de  sa  belle  cathédrale. 

Sur  ce  nouveau  siège  il  se  montra  constamment  gallican,  partisan  de 
la  morale  sévère,  ennemi  des  ordres  mendiants,  fauteur  avoué  des 
Jansénistes.  Les  auteurs  de  la  Gallia  Christiana  le  comblent  d'éloges  ; 
et  pourtant  ils  omettent  de  mentionner  le  rôle  prépondérant  qu'il  joua 
dans  l'Assemblée  de  1682.  Ils  parlent  du  zèle  qu'il  déploya  contre  les 
Huguenots  et  des  trois  volumes  qu'il  publia  en  1680  contre  eux  et 
contre  les  athées,  qui  n'étaient  assurément  pas  les  seuls  ennemis  de 
l'Eglise. 

f  à  Paris  le  31  décembre  1689,  set.  77,  es.  45. 

49.  François  CAILLEBOT  de  la  Salle. 

Né  en  1652,  quatrième  fils  de  Louis,  seigneur  de  la  Salle  en  Beauce, 
et  d'Anne  Martel,  dame  de  Montpinchon  en  Normandie,  fut  reçu  doc- 
teur en  théologie,  1684,  devint  aumônier  du  roi,  abbé  de  Pleinpied 
(Bourges)  et  de  Bebais  (Meaux). 

Nommé  évêque  de  Tournai  au  mois  de  mai  1690,  il  n'obtint  ses 
bulles  que  deux  ans  plus  tard,  et  ne  put  se  faire  sacrer  que  le  31  août 
1692. 

Ce  fut  un  ardent  fauteur  des  Jansénistes  pendant  la  durée  de  son 
épiscopat  et  tout  le  reste  de  sa  vie. 

Ayant  donné  sa  démission  en  mars  1705  ou  par  crainte  des  embarras 
ou  par  amour  pour  la  retraite,  il  accepta  une  nouvelle  abbaye,  la  Cou- 
ture du  Mans,  et  se  retira  dans  son  abbaye  de  Bebais,  où  il  remuait 
encore  en  faveur  du  jansénisme  en  1722  et  en  1727. 

f  à  Bebais  le  21  décembre  1736,  set.  84,  es.  45. 

50.  -  Louis-Marcel  de  COETLOGON. 

Transféré  de  Saint-Brieuc,  dont  il  était  évêque  depuis  25  ans.  Cf. 
Saint-Brieuc 

Il  prit  possession  de  son  nouveau  siège  en  avril  1705,  y  déploya  les 
qualités,  mélangées  de  quelques  défauts  qui  sont  relevés  dans  l'article 
auquel  nous  venons  de  renvoyer. 


ÉVÊCHÉ  DE   TOURNAI  483 


f  à  Tournai  le  18  avril  1707,  set.  59,  es.  26,  après  y  avoir  siégé  seule- 
ment deux  ans. 

51.  —  René-François  de  BEAUVAU. 

Transféré  de  Bayonne  par  l'expresse  volonté  de  Louis  XIV,  d'accord 
avec  Clément  XI.  Cf.  Bayonne.   . 

Il  ne  prit  possession  qu'en  1708,  et  dès  l'année  suivante,  abandon- 
nant son  poste,  pour  n'être  pas  témoin  des  défaites  de  l'armée  française 
et  du  succès  des  Impériaux,  il  se  retira  à  Paris.  Le  Tournaisis  et  les 
autres  provinces  espagnoles  des  Pays-Bas  étant  devenues  autrichiennes 
à  la  paix  d'Utrecht,  l'évêque  de  Tournai  donna  sa  démission,  juillet 
1713,  et  fut  aussitôt  nommé  archevêque  de  Toulouse  par  Louis  XIV. 
Cf.  Toulouse. 

52.  —  Jean-Ernest  de  LŒWENSTEIN,  élu  évêque  de  Tournai  en 
1713,  ne  peut  entrer,  pas  plus  que  ses  successeurs  dans  le  plan  de  ce 
travail. 

Nous  énumérons  cependant  toutes  les  abbayes  du  diocèse,  la  plupart 
d'entre  elles  se  trouvant  situées  dans  le  Hainaut  français,  dans  les 
environs  de  Lille  ou  dans  d'autres  cantons,  que  les  traités  laissaient  au 
roi  de  France. 


ABBAYES  DU    DIOCÈSE  DE  TOURNAI 

0.  S.  B.  vir.  S.  Martinus  apud  Tornacum,  Saint-Martin  à  Tournai. 

S.  Amandus  in  Pabula  seu  Elno,    Saint-Amand-en- 
Pévèle*,  ou  Elnon. 
fem.  B.  Maria  de  Pace,  La  Paix  à  Saint-Amand. 

1.  On  ne  lira  pas  sans  intérêt  Y  Histoire  de  la  ville  et  de  Vabbaye  de  Saint-Amand, 
par  V.  de  Courmaceul,  ancien  magistrat  ;  in-8,  Valenciennes,  1866. 

Parmi  les  abbés  se  distingue  Nicolas  Dubois,  1621-1673,  remarquable  comme 
administrateur  et  comme  fondateur  de  la  basilique,  dont  la  tour,  encore  debout, 
atteste  la  beauté.  A  partir  de  1705,  l'abbaye,  jusque-là  en  règle,  tomba  en  com- 
mende.  Le  dernier  abbé  fut  le  cardinal  d'York,  1755-1790. 

L'abbaye,  vendue  en  1795,  fut  démolie,  ainsi  que  la  basilique.  Il  ne  reste  plus  que 
la  tour. 


184  PROVINCE  DE   CAMBRAI 


0.  Gist.  vir.  B.  Maria  de  Laude,  IV. -D.  deLooz,  près  de  Lille,  abbaye 
en  règle, 
fem.  Marquetta,  Marquette,  ou  Bonrepos. 
Vevelgemium,  Vevelghem. 
Groninga,  Grœninghen. 
0.  S.  A.  vir.  Cisonium,  Cisoing. 

Falempinum  seu  Fanopinum,  Falempin. 
S.  Nicolaus  de  Prata,  Le  Pré-Porcin. 
fem.  B.  Maria  de  Pratis,  Les  P.rés-aux-Nonnains. 


COLLÉGIALES  ET  COUVENTS 

La  collégiale  de  Saint-Pierre  à  Lille,  est  la  plus  nombreuse  ;  mais  il 
y  en  a  plusieurs  autres  dans  le  diocèse. 

Il  y  a  de  plus  à  Tournai,  à  Lille  et  dans  les  villes  principales  des 
collèges    pour  les  lettres,   et  un  grand  nombre    de    couvents  tant 


d'hommes  que  de  femmes. 


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EBREDONENSIS  PROVINCIA 

PROVINCE  D'EMBRUN 


Ville  très  forte  par  sa  position  dès  le  temps  de  la  domination  romaine, 
Embrun  devint  au  IVe  siècle  la  métropole  civile  des  Alpes  maritimes  et 
peu  après  une  métropole  ecclésiastique.  Les  archevêques  portèrent  le 
titre  de  comtes,  de  princes  ;  ils  jouissaient  d'une  juridiction  temporelle 
et  pouvaient  battre  monnaie. 

La  province  ecclésiastique  d'Embrun  se  compose  à  la  fin  du 
XVIIe  siècle  de  sept  diocèses,  qui  sont  :  Ebredunen.  Embrun;  Dinien. 
Digne  ;  Glandaten.  Glandève  ;  Grassen.  Grasse  ;  Sanicien.  Senez  ;  Ven- 
cien.  Vence ;  Nicien.  Nice.  Ce  dernier  diocèse,  qui  comprend  le  comté 
de  Nice,  relève  au  civil  non  des  rois  de  France,  mais  des  ducs  de 
Savoie. 

Ces  divers  diocèses  ont  cela  de  commun  qu'ils  sont  anciens,  d'une 
assez  petite  étendue  de  territoire  et  n'ont  qu'un  tout  petit  nombre  de 
paroisses.  Embrun  en  a  98,  Digne  31,  Glandève  49,  Grasse  23,  Senez 
33,  Vence  21.  Nous  ne  parlons  pas  de  Nice.  La  province  d'Embrun, 
cependant,  marque  singulièrement  dans  l'histoire  ecclésiastique  du 
XVIIIe  siècle  par  le  concile  qu'elle  célébra  en  1727  et  dont  nous  allons 
parler  bientôt. 


Cf.  Gallia  Christiana,  tomus  III,  anno  1725  editus  ;  Hugues  du  Tems,  Le  clergé 
de  France,  tome  IV,  1775  ;  Almanach  royal,  années  successives. 


186  PROVINCE  d'embrun 


EBREDUNUM,    EMBRUN 

Cf.  Fisquet,  France  pontificale,  Aix,  Arles  et  Embrun  ;  1  vol.  in-8.  Paris,  Repos, 
1862. 


ARCHEVÊQUES  D'EMBRUN 

74.  —  Guillaume  d'AVANÇON,  fils  de  Jean,  seigneur  de  Saint- 
Marcel,  était  camérier  du  pape,  quand  il  fut  nommé  archevêque  d'Em- 
brun par  Charles  IX,  en  1561,  et  sacré  aussitôt. 

Il  assista  au  colloque  de  Poissy,  siégea  au  concile  de  Trente,  fit 
partie  des  États-Généraux  en  1577  et  en  1588  ;  ne  put  empêcher,  malgré 
sa  courageuse  résistance  ,  que  Lesdiguières  et  les  Huguenots  ne 
prissent  la  ville  et  ne  pillassent  la  cathédrale  d'Embrun,  1579.  Il  tint 
néanmoins  son  concile  provincial  en  1583,  pour  promulguer  les  décrets 
du  concile  général  de  Trente. 

Retiré  quelque  temps  à  Rome,  il  se  réconcilia  avec  Henri  IV,  qui  le 
rappela  en  France  et  demanda  même  pour  lui  le  chapeau  de  cardinal, 
que  la  mort  l'empêcha  de  recevoir. . 

f  à  Grenoble,  juillet  1600,  set.  65,  es.  40. 

75.  —  Honoré  du  LAURENS. 

Ancien  avocat  du  roi  au  Parlement  de  Provence,  était  entré  dans 
l'état  ecclésiastique  après  la  mort  de  sa  femme. 

Nommé  archevêque  d'Embrun  par  Henri  IV,  en  1600,  il  fut  le  modèle 
des  pasteurs,  sans  laisser  d'être  un  prodige  d'austérité. 

f  à  Paris  le  23  janvier  1611,  33t.  58,  es.  11. 

76.  —  Frère  Guillaume  d'HUGUES,  cordelier. 

Entré  jeune  encore  dans  l'ordre  des  Frères  Mineurs,  il  y  remplit  les 
fonctions  de  professeur,  de  gardien  et  de  ministre  général  avec  succès. 

Nommé  archevêque  d'Embrun  par  la  reine  régente,  en  1611,  et 
sacré  à  Saint-Pierre  de  Rome  le  11  novembre  1612,  il  fut  chargé 
d'accompagner  Elisabeth  de  France  en  Espagne,  Henriette  de  France 
en  Angleterre,  avec  mission  d'adoucir  le  sort  des  catholiques  persécutés. 


ARCHEVÊCHÉ    D'EMBRUN  187 

C'est  lui  qui  reçut  solennellement  à  Grenoble  le  25  juillet  1622  le 
duc  de  Lesdiguières  dans  le  sein  de  l'Eglise. 

La  ville  d'Embrun  ne  peut  l'oublier.  Il  orna  magnifiquement  la  cathé- 
drale, bâtit  le  superbe  palais  archiépiscopal,  il  établit  les  Capucins, 
fonda  l'église  des  Jésuites,  sous  le  vocable  de  saint  François-Xavier. 

f  à  Embrun  le  27  octobre  1648,  set.  ?  es.  37. 

77.  —  Georges  d'Aubusson  de  la  FEUILLADE. 

Deuxième  fils  de  François,  comte  de  la  Feuillade  et  d'Elisabeth 
Brachet  de  Pérusse,  docteur  en  théologie,  très  estimé  dans  les  assem- 
blées du  Clergé,  fut  d'abord  nommé  évêque  de  Gap,  pour  remplacer 
Arthur  de  Lionne,  qui  était  nommé  archevêque  d'Embrun.  Mais  celui- 
ci  ayant  refusé  de  quitter  Gap,  Georges  fut  nommé  au  siège  d'Embrun 
en  1648,  et  sacré  à  Paris  le  11  septembre  1649. 

Son  entrée  solennelle  n'eut  lieu  qu'en  juillet  1651,  différentes  fonc- 
tions épiscopales  l'ayant  retenu  à  Paris.  Depuis,  il  eut  à  remplir  en 
Espagne  et  à  Venise  des  missions  diplomatiques.  Il  reçut  le  collier  du 
Saint-Esprit  le  31  décembre  1661. 

Transféré  à  Metz  en  1668,  il  y  porta  le  titre  d'archevêque-évêque. 
Cf.  Metz. 

78.  —  Charles  Brulart  de  GENLIS. 

Né  en  1628,  fils  de  Florimont,  marquis  de  Genlis,  et  de  Charlotte  de 
Béthencourt,  était  aumônier  du  roi,  abbé  de  Joyenval  (Chartres). 

Nommé  archevêque  d'Embrun  en  1668,  il  se  fit  sacrer  dans  l'église 
de  Saint-Lazare  à  Paris,  en  1669,  ne  fit  cependant  son  entrée  dans  sa 
ville  métropolitaine  que  le  7  novembre  1671. 

Il  prit  part  au  rang  des  évêques  à  l'Assemblée  de  1682,  sans  s'y  faire 
remarquer  dans  un  sens  ni  dans  un  autre. 

Il  passa  pour  janséniste,  sans  l'être.  Car  il  confia  son  séminaire  aux 
Jésuites,  et  s'empressa  de  publier,  aussitôt  parue,  la  bulle  Unigenitus. 

f  à  Embrun  le  3  novembre  1714,  set.  86,  es.  46. 

79.  —  François-Elie  de  Voyer  de  Paulmy  d'ARGENSON. 
Transféré  de  Dol  en  1715.  Cf.  Dol. 

Il  avait  des  qualités  et  des  vertus  éminentes,  qu'il  eut  à  peine  le 
temps  de  déployer  à  Embrun. 


188  PROVINCE  D'EMBRUN 


Transféré  à  Bordeaux  en  1709,  il  s'y  montra  plus  nettement  et  plus 
avantageusement.  Cf.  Bordeaux. 

80.  —  Jean-François-Gabriel  de  HENNIN-LIÉTARD. 
Transféré  d'Alais,  novembre  1719,  juin  1720.  Cf.  Alais. 
Une  cruelle  infirmité  l'empêcha  sans  doute  de  prendre  possession 

de  son  siège  avant  le  28  juin  1722. 

Il  fit  du  reste  peu  de  bruit  dans  son  nouveau  diocèse.  La  Gallia 
Christiana  lui  applique  pourtant  une  de  ses  phrases  favorites  :  «  Adhuc 
prœest  et  prodest  prsesul  optimus  ».  Gela  prouve  que  le  tome  III,  daté 
de  1725,  avait  été  rédigé  antérieurement.  Car  le  prélat  dont  il  s'agit, 
torturé  de  la  pierre,  ne  vivait  plus  en  1725. 

f  à  Paris  le  26  avril  1724,  set.  58,  es.  12. 

81.  —  Pierre  Guérin  de  TENGIN. 

Né  à  Grenoble  le  22  août  1679,  fils  d'Antoine,  conseiller  au  Parlement 
de  Grenoble,  et  de  Louise  de  Buffévant,  avait  une  sœur  bel-esprit, 
Claudine,  qui  contribua  beaucoup  à  le  pousser.  Dès  1702  il  fut  abbé  de 
Vézelay  ;  il  fut  grand  archidiacre  de  Sens,  1703  ;  prieur  de  Sorbonne, 
1705  ;  député  du  clergé  aux  Assemblées  de  1705  et  1710. 

C'est  lui  qui  reçut  à  Melun  en  1719  l'abjuration  du  fameux  John  Law. 
Parti  pour  Rome  avec  le  cardinal  de  Bissy  en  1721,  il  y  resta  après  le 
conclave  comme  chargé  des  affaires  de  France,  pour  remplacer  Lafitau, 
évêque  de  Sisteron.  Dans  ce  poste,  il  rendit  de  grands  services  au 
Régent  et  à  son  ministre  Dubois. 

Il  était  à  Rome  quand  il  reçut  le  brevet  royal  du  6  mai  1724,  qui  le 
nommait  archevêque  d'Embrun.  Les  bulles  ayant  été  accordées  aussi- 
tôt, il  fut  sacré  à  Rome  même,  le  2  juillet,  par  Sa  Sainteté  Benoît  XIII. 
Il  ne  tarda  pas  à  prendre  possession  de  son  siège;  il  tint  avec  la 
permission  du  roi  et  l'agrément  du  pape,  dans  son  église  métropoli- 
taine, Notre-Dame  d'Embrun,  son  célèbre  concile  provincial,  août  et 
septembre  1727.  L'histoire  en  est  bien  connue. 

Le  vieil  évêque  de  Senez,  canoniquement  condamné  par  le  concile, 
fut  relégué  par  le  roi  à  la  Chaise-Dieu  et  son  diocèse  confié  à  des 
administrateurs.  Cf.  Senez. 

Mais  l'archevêque  d'Embrun,  quoique  soutenu  par  le  roi,  le  pape  et 
les  catholiques,  avait  encouru  la  haine  irréconciliable  du  parti  dont 


ARCHEVÊCHÉ  D'EMBRUN  489 


Saint-Simon,  les  Nouvelles  ecclésiastiques  et  autres  pamphlétaires  se 
sont  fait  l'écho. 

Créé  cardinal  par  Clément  XII,  le  23  février  4739,  sur  la  présen- 
tation du  roi  d'Angleterre  (Jacques  III),  et  pourvu  en  même  temps  de 
l'abbaye  de  Trois-Fontaines  (Châlons),  l'archevêque  d'Embrun,  assista 
au  conclave  qui  élut  Benoît  XIV,  le  47  août  4740.  Quelques  semaines 
après,  il  était  transféré  à  Lyon,  24  septembre  -  8  novembre  4740. 
Cf.  Lyon. 

82.  —  Bernardin-Louis  FOUCQUET. 

Né  à  Rennes,  8  janvier  4705,  neveu  du  maréchal  de  Belle-Isle 
et  arrière-petit-fils  du  surintendant,  docteur  en  théologie. 

Nommé  archevêque  d'Embrun  en  4740,  il  fut  sacré  le  8  janvier  4744, 
résida  fidèlement  dans  son  diocèse,  fit  exactement  ses  visites  pasto- 
rales, encouragea  les  conférences  et  les  retraites  ecclésiastiques,  fut 
très  charitable. 

Ayant  donné  sa  démission  le  47  avril  4767,  il  se  retira  à  Paris.  C'est 
là  qu'il  f  le  20  avril  4785,  set.  80,  es.  45  ;  abbé  de  la  Couture  au  Mans. 

83.  —  Pierre-Louis  de  LEYSSIN,  dernier  archevêque  d'Embrun. 
Né  à  Aoste  en  Dauphiné  en  4724,  docteur  en  théologie,  fut  successi- 
vement vicaire  général  des  deux  Barrai  à  Castres  et  à  Troyes. 

Nommé  archevêque  d'Embrun,  le  49  avril  4767,  préconisé  le  4er  juin, 
sacré  le  5  juillet  suivant,  fut  dès  lors  tout  entier  à  son  diocèse  ;  abbé 
de  Boscaudon  4779.  S'il  eut  quelques  défauts,  il  les  racheta  par  sa 
charité  et  ses  autres  vertus. 

En  4794,  il  excommunia  l'évêque  intrus  Cazeneuve,  constitua  vicaire 
général  le  vertueux  Jacques  Roux  de  la  Mazelière,  émigra  d'abord  à 
Lausanne,  où  il  composa  un  mandement  apologétique,  4794,  qu'il 
soumit  au  pape  ;  passa  de  Suisse  en  Bavière  où  il  fut  tracassé. 

f  à  Nuremberg  le  26  août  4804,  set.  77,  es.  35,  le  Concordat  non 
signé  n'imposant  pas  encore  la  démission  et  la  lettre  du  pape,  datée  du 
46  août,  n'ayant  été  délivrée  aux  évêques  qu'en  septembre. 

On  peut  consulter  Farticle  que  consacre  à  cet  archevêque  l'abbé  de 
Boulogne  dans  ses  Annales  catholiques,  tome  IV,  p.  404,  septembre 
4801. 

Le  Bulletin  de  la  société  d'études  des  Hautes-Alpes,  n°  d'avril-juin 
4890,  parle  aussi  de  cet  archevêque. 


190  PROVINCE  D'EMBRUN 


ABBAYE  DU  DIOCÈSE  D'EMBRUN 

0.  S.  B.  vir.  Boscodunum,  Boscaudon. 

Il  n'y  a  qu'une  seule  collégiale  :  Briançon. 

Il  y  a  deux  collèges  :  celui  des  Jésuites  à  Embrun,  et  celui  des 
Doctrinaires  à  Barcelonnette. 

Couvents  :  Gordeliers,  Capucins,  Ursulines  à  Embrun  ;  Dominicains, 
Capucins,  Ursulines  à  Briançon  ;  Cordeliers  à  Barcelonnette. 


DINIA,    DIGNE 

Cf.  Fisquet,  France  pontificale,  Digne.  Un  vol.  in-8,  très  développé,  Digne  étant, 
croyons-nous,  la  patrie  de  l'éditeur,  Etienne  Repos. 

Pierre  Gassend  (Gassendi),  chanoine  et  prévôt  de  Digne,  mort  à  Paris,  en  1655,  a 
fait  connaître  les  évêques  antérieurs  à  l'époque  que  nous  embrassons.  On  trouve 
cette  Notitia  episcoporum  Diniensium  dans  ses  œuvres  complètes,  en  6  vol.  in-folio, 
Lyon,  1658. 

60.  —  François  LETELLIER,  60e  évêque  de  Digne. 

Né  en  1633,  fils  de  Simon,  médecin  du  roi,  était  aumônier  de  la 
reine,  curé  de  Saint-Séverin  à  Paris. 

Nommé  évêque  de  Digne,  1677,  pour  remplacer  Félix  de  Tassy, 
qui  venait  d'être  transféré  à  Chalon-sur-Saône,  il  fut  sacré  le  15  mai 
1678. 

Ne  résida  guère. 

Accepta  l'abbaye  d'Aiguebelle,  1700. 

f  à  Paris,  11  février  1708,  set.  75,  es.  30. 

61.  —  Henri  du  PUGET  (de  Puget  Almanach-Royal,  Fisquet). 

Né  en  1655,  fils  d'un  président  au  Parlement  de  Toulouse,  docteur 
en  théologie,  abbé  de  Simorre  (Auch),  vicaire  général  de  Viviers. 

Nommé  évêque  de  Digne,  le  7  avril  1708  et  sacré  à  Paris,  le  9  mars 
1710,  résida,  fut  très  aimé,  fit  de  grandes  charités.... 

Son  infirmité  l'empêcha  d'assister  en  personne  au  concile  d'Embrun, 
il  s'y  fit  représenter  par  son  vicaire  général  qui  était  son  neveu. 

f  à  Digne,  le  22  janvier  1728,  set.  73,  es.  18. 


ÉVÊCHÉ  DE  DIGNE  491 


—  Jean  d'Yse  de  SALÉON. 

Administrateur  de  Senez  en  4727,  fut  nommé  évêque  de  Digne,  le 
10  février  1728,  d'Agen,  le  1er  novembre.  Cf.  Agen. 

62.  —  Antoine-Joseph-Amable  FEYDEAU. 

Né  à  Moulins  1658,  était  Carme,  avait  été  général  de  son  ordre  ;  très 
zélé  contre  les  Jansénistes,  il  avait  blanchi  dans  les  travaux  aposto- 
liques. 

Il  était  septuagénaire,  quand  il  fut  nommé  évêque  de  Digne,  le 
1er  novembre  1728  et  sacré  à  Rome,  le  24  septembre  1730,  résida, 
protesta  en  1731  contre  la  loi  du  silence,  maintint  la  discipline  ;  zèle 
pur,  qui  porta  ses  fruits. 

f  à  Digne,  le  dimanche  3  décembre  1741,  set.  83,  es.  12. 

—  Paul  de  RIBEYRE. 

Vicaire  général  de  Massillon  à  Glermont,  nommé  évêque  de  Digne, 
puis  de  Saint-Flour.  Cf.  Saint-Flour. 

63.  —  Jean-Louis  DU  LAU  d'ALLEMANS. 

Né  en  1708,  en  Périgord,  était  frère  aîné  de  Jean,  célèbre  curé  de 
Saint -Sulpice,  à  Paris,  avait  été  vicaire  général  du  cardinal  de  Bissy  à 
Meaux. 

Nommé  évêque  de  Digne,  le  29  mai  1742,  il  fut  sacré  à  Meaux,  le  21 
octobre  suivant,  ne  fit  que  paraître,  emporté  avant  l'âge. 

f  à  Paris,  le  15  septembre  1746,  set.  38,  es.  4. 

64.  —  Louis-Sextius  de  JARENTE  de  la  Bruyère. 

Né  à  Marseille  en  1706,  mais  baptisé  à  Aix,  fut  vicaire  général  de 
Belsunce,  ami  de  La  Motte,  lié  ainsi  avec  deux  saints  qu'il  n'imita  pas. 

Nommé  évêque  de  Digne  en  1746,  sacré  le  21  octobre  1747  à  Amiens 
par  La  Motte,  fut  dès  lors  affairé,  courtisan,  tolérant  par  ambition 
plutôt  que  par  zèle,  obtint  la  feuille  des  bénéfices. 

Transféré  à  Orléans,  1758.  Cf.  Orléans. 

65.  —  Pierre-Paul  du  QUAYLAR  (du  Gaylar,  suivant  d'Hozier). 
Né  le  29  juin  1716  à  Varages,  diocèse  de  Riez,  était  le  quatrième  fils 

de  Jean,  écuyer  et  d'Anne  de  Gastillon.  Il  devint  archidiacre  de  Digne, 


192  PROVINCE    D'EMBRUN 


abbé  de  Saint-Urbain  (Châlons)  et  vicaire  général  de  Jarente,  qu'il 
suppléa,  puis  remplaça. 

Nommé  évêque  de  Digne,  le  2  février  1758  et  sacré  le  16  avril,  il 
flatta  Louis  XV  quand  il  était  le  plus  répréhensible  ;  se  brouilla  avec 
son  chapitre  en  projetant  la  fusion  de  Digne  et  de  Senez  (un  projet 
d'union  canonique),  fut  forcé  de  se  décharger  sur  Louis-François  de 
Bausset,  se  retira  à  Varages  en  1778,  finit  par  se  démettre  en  1783. 

f  à  Varages,  le  15  décembre  1784,  set.  68,  es.  27. 

S'il  faut  en  croire  l'abbé  de  Sambucy  (Vie  de  M%r  de  Beauvais,  évêque 
de  Senez,  p.  78),  on  projetait  la  suppression  de  plusieurs  sièges  épis- 
copaux  du  Midi  par  le  moyen  d'unions  canoniques.  Le  projet  d'unir 
Digne  avec  Senez  a  été  certainement  agité,  l'évêque  de  Digne,  P. -P.  du 
Quaylar  ayant  pris  l'initiative  pour  un  motif  ou  pour  un  autre  et  le  roi 
Louis  XVI,  par  un  brevet  daté  de  Versailles,  28  avril  1776,  ayant 
déclaré  que  son  intention  était,  les  formes  canoniques  d'usage  obser- 
vées, de  supprimer  l'évêché  et  le  chapitre  de  Senez,  de  transporter  à 
Digne  le  siège  épiscopal  et  les  titres  capitulaires  de  Senez. 

Le  projet  a  échoué,  on  peut  voir  comment,  dans  Sambucy  :  on 
apprend  par  là  que  l'œuvre  schismatique  de  la  Constituante  aurait  pu 
s'effectuer  canoniquement  dix  ans  avant  le  Concordat,  si  le  Jansénisme 
irréligieux  avait  pu  admettre  le  concours  de  l'autorité  civile  et  du 
pouvoir  pontifical. 

66.  —  François  Mouchet  de  VILLEDIEU. 

Né  le  20  novembre  1731,  dans  le  diocèse  de  Bourges  ;  docteur  en 
théologie  de  Paris  en  1759. 

Elu  doyen  de  Nevers,  1756;  prédicateur,  abbé  de  Foresmontier 
(Amiens). 

Nommé  évêque  de  Digne,  le  2  février  1784,  fut  sacré  le  18  juillet 
suivant. 

Ayant  pris  possession,  il  fit  des  règlements  singuliers,  introduisit  la 
liturgie  parisienne,  etc.  Son  vicaire  général  était  l'abbé  d'Auribeau. 

Emigré  à  Munster,  il  refusa  positivement  sa  démission  en  1801,  de 
concert  avec  les  frères  d'Argentré,  l'un  évêque  de  Séez  et  Fautre 
évêque  de  Limoges,  ses  compagnons  d'exil,  fit  même  des  réclamations 
contre  le  concordat  en  1803,  ne  rentra  en  France  qu'en  1814,  bien 
infirme. 


ÉVÊCHÉ  DE   GLANDÈVE     ■  193 


f  à  Paris,  le  10  août  1823,  set.  92,  es.  40.  Inhumé  au  cimetière  de 
Vaugirard. 

Il  n'y  avait  dans  le  diocèse  de  Digne  ni  abbaye  ni  collégiale,  mais 
seulement  trois  couvents  d'hommes  :  Gordeliers,  Récollets,  Trinitaires, 
et  deux  couvents  de  femmes  :  Visitandines,  Ursulines. 

Il  y  avait  un  collège  de  la  compagnie  de  Jésus  à  Digne. 


GLAND ATA,    GLANDÈVE 

La  ville  de  Glandève  (Glandata,  Glandateva),  ayant  été  détruite  par 
un  débordement  du  Var  ou  par  une  autre  catastrophe,  le  siège  épisco- 
pal  avec  le  chapitre  furent  établis  à  Entrevaux  (Intervalles),  ville  située 
en  face  de  Glandève,  sur  l'autre  rive  du  Var.  Le  château  ou  palais 
épiscopal  se  nommait  la  Sedtz. 

Le  diocèse  était  formé  de  49  paroisses,  dont  plusieurs  n'étaient  pas 
de  la  France. 

Cf.  Fisquet,  op.  cit.  Digne. 

46.  —  Frère  Léon  BAGOUE  (de  Bacoué),  46°  évêque  de  Glandève 
qu'on  connaisse. 

Né  à  Casteljaloux,  en  Basse-Guyenne,  entre  1600  et  1613,  d'une 
famille  protestante,  abjura  l'hérésie,  entra  chez  les  Mineurs-Observan- 
tins,  fut  chargé  de  réformer  le  couvent  de  Paris,  publia  la  somme  de 
Villalobos,  1635,  un  poème  latin  en  l'honneur  du  pape  Clément  IX  en 
1667,  un  autre  sur  l'éducation  du  Dauphin,  Delphinus,  en  1670.  C'est 
ce  dernier  ouvrage  qui  le  fit  connaître. 

Nommé  évêque  de  Glandève  le  27  septembre  1672,  pour  succéder  à 
Frère  Jean-Dominique  Ithier,  cordelier,  qui  était  évêque  de  Glandève 
depuis  1653,  et  qui  venait  de  mourir  à  la  Sedtz.  Frère  Léon  Bacoue  est 
le  seul  huguenot  converti  que  Louis  XIV  ait  promu  à  l'épiscopat. 

Sacré  en  1673,  il  fut  appelé  à  représenter  sa  province  à  l'Assemblée 
de  1682.  Comme  il  était  déjà  vieux,  il  demanda  et  obtint  pour  coad- 
juteur  le  2  avril  1682,  François  de  Camps,  dont   nous  allons  bientôt 

13 


194  PROVINCE  d'embrun 


parler,  et  se  retira  à  Pamiers,  dans  un  couvent  de  son  ordre.  Il  donna 
même  sa  démission  en  1684. 
f  à  Pamiers,  13  février  1694,  set.  94  (87  ou  84),  es.  21. 

—  François  de  CAMPS,  député  du  second  ordre  à  l'Assemblée  de 
1682,  pour  la  province  d'Albi,  était  natif  d'Amiens,  docteur  en  théologie, 
savant  numismate,  vicaire  général  de  l'archevêque  d'Albi,  Hyacinthe 
Serroni. 

Nommé  le  2  avril  1682,  coadjuteur  de  Glandève,  il  administra  deux 
ans  avec  les  pouvoirs  de  l'évêque  et  un  an  sans  pouvoir  aucun. 

Nommé  évêque  de  Pamiers,  en  novembre  1685,  il  administra  de 
nouveau  sans  pouvoirs  et  ne  fut  jamais  préconisé.  Cf.  Pamiers. 

—  François  VERJUS,  oratorien,  nommé  évêque  de  Glandève  en 
novembre  1685,  fut  nommé  évêque  de  Grasse  en  avril  1686.  Cf.  Grasse. 

47.  —  Charles  de  VILLENEUVE  de  Vence. 

Fils  de  Claude,  baron  de  Vence,  et  de  Catherine  de  Grasse,  était 
prévôt  de  l'église  de  Grasse  et  docteur  en  théologie,  quand  il  assista 
comme  député  du  second  ordre  à  l'Assemblée  de  1682,  y  représentant 
la  province  d'Embrun. 

Nommé  évêque  de  Glandève  le  18  avril  1686,  il  ne  fut  préconisé  que 
le  5  octobre  1693  pour  avoir  assisté  à  la  fameuse  Assemblée  et  pour 
avoir  administré  le  diocèse  de  Glandève  sans  bulles. 

Sacré  enfin  à  Aix  le  18  avril  1694,  il  fut  un  des  évêques  assistants  au 
sacre  de  Soanen  à  Paris,  le  1er  juillet  1696,  et  gouverna  paisiblement 
ensuite  son  diocèse. 

f  à  Vence  le  2  mai  1702,  set.  ?  es.  10. 

48.  —  César  de  SABRAN. 

Etait  fils  de  Charles,  capiscol  de  Riez,  des  comtes  de  Forcalquier. 

Nommé  évêque  de  Glandève  le  3  juin  1702,  préconisé  le  25  septembre 
suivant,  il  se  fit  sacrer,  prit  possession  de  son  siège,  mais  habita  Aix 
ou  Paris  plus  souvent  que  la  Sedtz,  où  il  vint  passer  ses  derniers  jours. 

f  à  la  Sedtz,  dans  son  palais  épiscopal,  le  19  juin  1720,  ast.  ?  es.  18. 

49.  —  Dominique-Laurent  de  Balre  de  Berton  de  CRILLON. 

Il  avait  pour  oncle  François  de  Crillon,  évêque  de  Vence,  et  pour 


ÉVÊCHÊ  DE  GLANDÈVE  195 


frère  Jean-Louis,  évêque  de  Saint-Pons.  Il  fut  vicaire  général  de  son 
oncle  à  Vence  d'abord,  ensuite  à  Vienne. 

Nommé  évêque  de  Glandève  le  8  janvier  1721,  il  fut  sacré  le  20  jan- 
vier 1722.  Se  montra  pieux,  régulier,  orthodoxe. 

Il  prit  une  part  active  au  concile  d'Embrun  en  1727,  parut  à  l'Assem- 
blée du  clergé,  1740. 

f  dans  son  palais  de  la  Sedtz,  28  octobre  1747,  set.  provectae,  es.  26. 

50.  —  André-Jean-Baptiste-Dominique  de  CASTELLANE. 

Né  à  Poitiers  en  1703,  était  fils  d'Horace  ;  fut  élève  de  Saint-Sulpice 
et  vicaire  général  du  vertueux  Montillet  à  Auch. 

Nommé  évêque  de  Glandève  le  23  décembre  1747,  et  sacré  le  31  mai 
1748,  il  promettait  beaucoup,  mais  mourut  subitement  le  8  septembre 
1751,  a3t.  48,  es.  4. 

51.  —  Jean-Baptiste  de  BELLOY. 

Né  à  Morangles,  diocèse  de  Beauvais,  le  9  octobre  1709,  reçu  docteur 
en  théologie  en  1737,  fut  vicaire  général  de  Gesvres  à  Beauvais  ;  abbé 
de  Saint- André  (Avignon),  1747  ;  il  avait  deux  frères  Prémontrés. 

Nommé  évêque  de  Glandève  en  1571,  il  se  fit  sacrer  le  30  janvier 
1752  à  Paris  au  séminaire  Saint-Sulpice  par  l'évêque  de  Beauvais,  prit 
possession. 

En  1755,  à  l'Assemblée  du  clergé  dont  il  faisait  partie,  il  se  montra 
bon- feuillant,  ce  qui  lui  valut  le  siège  de  Marseille,  devenu  vacant 
sur  ces  entrefaites  par  la  mort  de  Belsunce.  Cf.  Marseille. 

52.  —  Gaspard  Brunet  de  TRESSEMANES. 

Né  en  1721  dans  le  diocèse  de  Riez,  était  chanoine  de  la  métropole 
d'Aix. 

Nommé  évêque  de  Glandève  le  5  juillet  1755,  et  sacré  le  19  octobre 
suivant  à  Paris,  n'est  connu  par  aucun  acte,  même  en  1762. 

Démissionnaire  le  23  juin  1771,  il  reçut  l'abbaye  de  Saint-Georges  de 
Bocherville,  vint  habiter  Franconville  près  Pontoise,  servit  d'auxiliaire 
à  Christophe  de  Beaumont  qui  l'estimait  et  remplaça  ou  suppléa, 
auprès  des  Carmélites  de  Paris,  le  vertueux  Hachette  des  Portes,  qui 
suit. 

f  à  Franconville,  5  septembre  1784,  œt.  63,  es.  29. 


196  PROVINCE  d'embrun 


53.  —  Henri  HACHETTE  DES  PORTES,  dernier  évêque  de  Glan- 
dève. 

Né  en  1712  dans  le  diocèse  de  Reims,  fut  choisi  comme  visiteur 
général  des  Carmélites  en  1748  ;  il  avait  été  élève  à  Saint-Sulpice  avec 
Bernis  et  Dominique  de  La  Rochefoucauld  ;  était  docteur  en  théologie 
depuis  1740. 

Sacré  évêque  de  Cydon  (Crète)  31  août  1755,  auxiliaire  ou  suffragant 
de  Rohan  à  Reims,  il  administra  dix  ans  l'archidiocèse  avec  un  zèle 
aussi  pur  qu'éclairé  ;  puis  suppléa  Beaumont  à  Paris. 

Nommé  évêque  de  Glandève  1771,  préconisé  le  23  septembre,  il  prit 
aussitôt  possession,  fit  ses  visites  pastorales,  s'occupa  de  son  sémi- 
naire, propagea  la  dévotion  au  Sacré-Cœur  de  Marie  ;  avait  brillé  dans 
l'Assemblée  du  clergé  de  1775.  Ce  fut  un  pieux,  ferme  et  savant 
évêque. 

Son  siège  étant  supprimé  par  la  Constitution  schismatique  de  1790, 
il  émigra  à  Nice,  puis  en  Piémont,  enfin  à  Bologne,  1791-1795,  adressa 
à  Rome,  de  Bologne,  1796,  dix  lettres  qui  sont  publiées  par  Theiner, 
Affaires  de  France,  tome  II,  et  qui  sont  touchantes. 

f  à  Bologne  en  1798,  set,  86,  es.  43. 

Il-  n'y  a  aucune  abbaye  ni  collégiale  dans  le  diocèse  de  Glandève, 
mais  seulement  le  chapitre  de  la  cathédrale. 

On  ne  mentionne  même  pas  de  couvent,  le  diocèse  ne  se  composant 
guère  que  de  villages,  presque  tous  perdus  dans  les  montagnes. 


GRASSA,    GRASSE 

Le  siège  épiscopal,  fondé  dans  le  principe  à  Antibes  (Antipolis),  fut 
établi  à  Grasse  par  Innocent  IV,  le  19  juillet  1244.  L'antique  cité  perdit 
ainsi  ses  évêques,  sans  perdre  tous  ses  privilèges,  comme  l'expose  la 
Gallia  Christiana,  tome  III,  p.  1145.  Mais  la  série  des  évêques  de 
Grasse  est  la  continuation  de  la  série  des  évêques  d'Antibes. 

Cf.  Fisquet,  France  pontificale,  Fréjus. 


ÉVÊCHÉ  DE  GRASSE  197 


66.  —  Antoine  LE  CONTE,  66°  évêque  d'Antibes,  39*  de  Grasse. 
Né  le  29  décembre  1629,  fils  de  François,  trésorier  des  guerres,  et 

de  Marie  Le  Clerc,  était  prévôt  de  Glandève. 

Nommé  évêque  de  Grasse,  en  décembre  1680,  pour  remplacer  Louis 
Aube  de  Roquemartine,  qui  venait  d'être  transféré  à  Saint-Paul-Trois- 
Châteaux,  il  fut  d'abord  institué  vicaire  apostolique  d'Antibes  ;  puis  il 
se  fit  sacrer  à  Paris,  le  16  août  1682. 

Mais  il  ne  vit  pas  son  diocèse,  étant  f  le  6  septembre  1683,  eet.  54, 
es.  1,  à  Mouchy,  près  de  Creil,  terre  dont  il  était  seigneur.  Il  possédait 
en  sus  deux  autres  terres  patrimoniales,  et  jouissait  de  trois  prieurés 
en  commende. 

—  Charles-Bénigne  HERVÉ,  nommé  évêque  de  Grasse  en  1683,  fut 
nommé  évêque  de  Gap,  1684.  Cf.  Gap. 

67.  —  François  VERJUS,  oratorien. 

Avait  pour  frères,  Louis,  comte  de  Crécy,  diplomate,  et  le  P.  Antoine 
de  la  Compagnie  de  Jésus,  écrivain  de  mérite.  Lui-même  était  prédi- 
cateur, abbé  de  Barbeaux  ou  de  Barbery. 

Trois  fois  en  trois  ans  il  fut  honoré  de  la  nomination  royale  à 
l'épiscopat. 

Nommé  évêque  de  Grasse,  le  31  mai  1684,  en  place  de  C.-B.  Hervé, 
dont  nous  venons  de  parler,  il  fut  nommé  évêque  de  Glandève,  novembre 
1685,  en  place  de  François  de  Camps. 

Mais  celui-ci  ayant  été  nommé  évêque  de  Pamiers,  et  Jean-Baltasar 
de  Cabanes  de  Viens  ayant  refusé  Grasse,  préférant  Vence,  François 
Verjus  renonça  volontiers  à  Glandève  et  se  laissa  nommer  de  nouveau 
évêque  de  Grasse,  avril  1686. 

Il  ne  reçut  ses  bulles  que  six  ans  plus  tard  pour  des  raisons  que 
l'on  connaît  et  qui  ne  lui  étaient  pas  personnelles.  Il  put  enfin  se 
faire  sacrer  le  7  décembre  1692  dans  l'église  des  Dominicaines  de 
Charonne. 

Il  avait  obtenu  du  pape  Innocent  XII,  bulle  du  30  juillet  1692,  que 
les  revenus  de  la  prévôté  de  Grasse  fussent  réunis  à  la  mense  épisco- 
pale,  disposition  que  le  roi  Louis  XIV  sanctionna  le  21  mars  1693. 

François  Verjus  résida  fidèlement  dans  son  diocèse. 

f  à  Grasse,  le  17  décembre  1710,  œt.  ?  es.  18. 


198  PROVINCE  d'embrun 


68.  —  Joseph-Ignace-Jean-Baptiste  de  MESGRIGNY  (Atranase 
d'Aix,  capucin). 

Etait  né  à  Aix  en  1653,  quoique  l'historien  moderne  du  diocèse  de 
Langres,  l'abbé  Roussel,  le  fasse  naître  au  château  de  Ghamesson.  Il 
avait  pour  père  Jean,  vicomte  de  Troyes,  baron  de  Vendœuvre,  alors 
premier  président  du  Parlement  de  Provence1,  et  pour  mère  Huberte- 
Renée  de  Bussy  d'Inteville. 

Joseph,  à  23  ans,  était  à  la  fois  docteur  de  Sorbonne  et  mestre  de 
camp.  C'est  alors  qu'il  entra  chez  les  Capucins  de  Paris,  devint  prédi- 
cateur ardent,  sans  laisser  d'être  religieux  exemplaire.  Dans  son  ordre 
il  fut  lecteur,  gardien ,  définiteur,  visiteur.  Trois  de  ses  sœurs  étaient 
religieuses. 

Il  approchait  de  la  soixantaine,  quand  il  fut  nommé  par  Louis  XIV, 
le  5  avril  1711,  évêque  de  Grasse  et  vicaire  apostolique  d'Antibes. 
S'étant  fait  sacrer  le  20  décembre  suivant  aux  Capucins  de  Paris,  il 
partit  aussitôt  pour  son  diocèse  qu'il  visita  dans  le  plus  grand  détail.  Il 
embellit  sa  cathédrale,  consacra  plusieurs  églises,  révisa  les  archives 
paroissiales  et  diocésaines,  veilla  sur  l'enseignement  de  la  chaire  et  du 
catéchisme.  Austère  et  belle  figure ,  dénaturée  à  plaisir  par  les 
Jansénistes. 

f  à  Grasse,  le  2  mars  1726,  set.  73,  es.  15,  «  en  réputation  de  haute 
vertu  »,  dit  Hugues  duTems,  «  de  sainteté  »,  pouvons-nous  dire  avec 
dom  Théophile  Bérengier,  bénédictin,  Notice  sur  Msr  Joseph-Ignace  de 
Mesgrigny,  in-8,  Marseille,  Roy,  1888. 

69.  —  Claude-Léonce-Octavien  D'ANTELMY. 
Né  en  1668,  était  prévôt  de  Fréjus. 

Nommé  évêque  de  Grasse  en  1726,  il  fut  sacré  le  12  janvier  1727  à 
Paris,  au  séminaire  Saint-Sulpice  par  l'archevêque  d'Aix,  Charles  de 
Vintimille. 

Il  venait  de  prendre  possession  de  son  siège,  quand  il  fut  canoni- 
quement  convoqué  au  concile  d'Embrun,  où  il  se  distingua.  En  1729, 
il  reçut  l'abbaye  de  Saint-Chinian  (Saint-Pons).  En  1736,  il  fut  abbé 
de  Lérins  (Grasse). 

Homme  éminent,  il  poursuivit  avec  fermeté  les  Jansénistes  qui  le 
détestèrent. 

1.  On  peut  voir  dans  Moréri  la  généalogie  de  Mesgrigny  (Champagne). 


ÉVÊCHÉ  DE  SENEZ  499 


f  à  Grasse,  le  21  octobre  1752,  set.  84,  es.  26,  regretté  de  tous  les 
orthodoxes  et  laissant  plusieurs  écrits  historiques  qui  ont  de  la  valeur. 

70.  —  François  d'Etienne  de  Saint-Jean  de  PRUNIÈRES,  dernier 
évêque  de  Grasse.  « 

Né  en  1718,  dans  le  diocèse  de  Gap. 

Nommé  évêque  de  Grasse  en  1752,  par  Boyer  et  sacré  le  20  mai  1753, 
il  écrivit  une  bonne  lettre  au  chancelier  de  France  en  faveur  des 
Jésuites,  1761. 

Le  diocèse  de  Grasse  étant  supprimé  par  la  Constituante,  l'évêque 
émigra  1791-1794  à  Savillian  en  Piémont,  1794-1796,  à  Bologne. 

f  à  Bologne,  après  juin  1797,  set.  80,  es.  46. 


ABBAYE  DU  DIOCÈSE  DE  GRASSE 

Lerinus,  Lérins  (Saint-Honorat  de). 

L'antique  et  célèbre  abbaye  de  Lérins  n'avait  pas  été  préservée  de 
la  commende.  Toutefois,  au  commencement  du  XVIe  siècle,  s'étant 
unie  à  la  congrégation  du  Mont-Cassin,  elle  obtint  le  privilège  d'avoir 
un  abbé  régulier  triennal  à  côté  de  l'abbé  commendataire.  On  peut 
voir  les  deux  séries  d'abbés  dans  la  Gallia  Christiana,  tome  III, 
p.  1208. 

Le  Cartulaire  de  Lérins,  annoté  par  M.  de  Flamare,  archiviste  de  la 
Nièvre,  paraît  par  fascicules  depuis  1883.  Fascicule  I,  in-8,  164  p. 
Nice,  imp.  et  lib.  Gauvin. 


SAN1TIUM  vel    SENECIUM,    SENEZ 

Toute  petite  ville  de  Provence  ou  simple  bourg,  Senez  fut  néanmoins 
avant  la  fin  du  Ve  siècle  un  siège  épiscopal,  qui  obtint  transitoirement 
au  XVIII0  siècle  une  trop  grande  notoriété  ;  nous  allons  bientôt  dire 
pourquoi. 

En  1432,  le  diocèse  de  Senez  fut  uni  par  Eugène  IV  au  diocèse  de 
Vence  ;  l'union  ne  dura  pas.  En  1485,  l'évêque  fixa  bien  définitivement 


200  PROVINCE  d'embrun 


sa  résidence  à  Castellane,  mais  ne  put  y  transporter  son  siège.  En 
1650,  Innocent  X  réussit  à  séculariser  les  chanoines  de  la  cathédrale, 
qui  étaient  jusque-là  de  l'ordre  de  Saint- Augustin  ;  il  fallut  cependant 
laisser  les  chanoines  sécularisés  à  la  cathédrale  de  Senez. 

L'union  projetée  avec  Digne  en  1776,  quoique  désirée  par  le  roi, 
échoua  également,  comme  nous  venons  de  le  dire  en  parlant  de  Digne. 
Et  pourtant  ni  ce  diocèse  de  trente-trois  paroisses  ni  les  petits  diocèses 
du  voisinage  ne  pouvaient  longtemps  subsister  ;  le  balai  révolutionnaire 
allait  les  faire  brutalement  disparaître. 

Cf.  Fisquet,  France  pontificale,  Digne. 

40.  —  Louis-Anne  Aubert  de  VILLESERIN. 

Né  à  Paris,  était  chevalier  de  l'Ordre  de  Saint-Michel. 

Nommé  évêque  de  Senez  le  17  avril  1671  pour  succéder  à  Louis  du 
Chaîne,  mort  le  1er  mars  précédent,  octogénaire  et  doyen  des  évoques 
de  France,  il  reçut  ses  bulles  le  15  juillet  et  se  fit  sacrer  le  9  août 
suivant  à  Paris,  dans  l'église  des  Ursulines. 

Ne  pouvant  transporter  son  siège  épiscopal  à  Castellane,  il  y  fixa  du 
moins  sa  résidence  dans  la  maison  que  son  prédécesseur  avait  habitée, 
meublée  et  léguée. 

Cet  évêque  avait  de  Fesprit,  du  cœur  et  de  la  vertu,  comme  l'attestent 
ses  lettres  et  ordonnances  pastorales. 

f  7  février  1695,  set.  ?  es.  24. 

41.  —  Jean  SOANEN,  oratorien,  prédicateur,  Janséniste. 

Né  à  Riom,  le  6  janvier  1647,  fils  d'un  procureur  au  présidial 
d'Auvergne,  et  d'une  nièce  du  P.  Jacques  Sirmond,  S.  J.,  fit  ses  pre- 
mières études  dans  sa  ville  natale,  où  les  Oratoriens  avaient  un  collège, 
et  se  rendit  de  là,  en  1661,  à  l'institution  de  l'Oratoire,  dont  Quesnel 
était  alors  directeur. 

Après  avoir  étudié,  il  enseigna,  prêcha  même  à  la  cour,  avec  une 
véritable  éloquence.  Dans  ses  discours  et  dans  son  enseignement  il 
combattit  le  jansénisme  avec  une  grande  vigueur.  Nommé  évêque  de 
Senez  le  8  septembre  1695,  il  prêcha  encore  la  station  suivante  de 
l'A  vent  à  la  Cour. 

Sacré  le  1er  juillet  1696  dans  l'église  de  l'Oratoire  à  Paris,  il  prit 
aussitôt  possession  de  son  siège,  ce  qui  ne  l'empêcha  pas  de  prêcher 


ÉVÊCHÉ  DE   SENEZ  201 


avec  succès  à  Aix  le  carême  de  1698,  à  Toulouse  le  carême  de  1700. 
C'est  lui  qui  fit  le  panégyrique  de  Saint-Augustin  en  1705  devant 
l'assemblée  du  clergé,  réunie  aux  Augustins  de  Paris. 

Une  rare  simplicité  dans  sa  manière  de  vivre  lui  permit  de  multi- 
plier ses  aumônes.  Il  exposa  généreusement  sa  vie  pour  retirer  le 
Saint  Sacrement  du  tabernacle,  un  jour  de  grande  inondation.  «  Vivit 
etiamnunc  prsesul  senex  in  sua  diœcesi  assiduus  ».  Gallia  Christiana, 
tome  III,  p.  1264. 

Soanen  avait  mérité  ces  éloges  jusqu'en  1713  ;  il  ne  les  méritait 
plus  en  1723  ,  quand  s'imprimait  le  volume  que  nous  venons  de 
copier  fidèlement.  La  bulle  Unigenitus  avait  paru,  était  admise  dans 
l'univers  catholique  et  publiée  dans  un  bon  nombre  de  diocèses  de 
France.  Circonvenu  par  d'habiles  sectaires,  le  vieil  évêque  non-seule- 
ment ne  publia  pas  la  bulle,  mais  il  se  rangea  parmi  les  appelants, 
renouvela  plusieurs  fois  son  appel,  et  finit  par  lancer,  le  28  août  1726, 
une  instruction  pastorale  tout  à  fait  janséniste. 

Cité  au  concile  d'Embrun,  il  eut  la  hardiesse  de  s'y  présenter  en 
personne,  d'employer  pour  se  défendre  tantôt  les  chicanes  des  plai7 
deurs  ou  les  expédients  du  sophisme,  tantôt  la  médisance  ou  même  la 
calomnie.  Il  fut  solennellement  condamné  et  déclaré  suspens  de  toute 
fonction  épiscopale,  et  même  sacerdotale  :  sentence  qui  fut  approuvée 
par  le  Souverain  Pontife  et  que  le  roi  sanctionna. 

Relégué  à  l'abbaye  de  la  Chaise-Dieu,  dans  le  diocèse  de  Clermont, 
Soanen,  quoique  déjà  octogénaire,  vécut  encore  treize  ans,  résista  aux 
exhortations  de  l'évêque  diocésain,  J.-B.  Massillon,  son  ancien  confrère 
de  l'Oratoire,  ne  cessa  de  recevoir  la  visite  de  pèlerins  fanatiques  ou 
de  lire  les  écrits  de  ses  partisans. 

f  à  la  Chaise-Dieu,  sans  repentir,  le  25  décembre  1740,  set.  94, 
es.  45. 

—  Les  administrateurs  apostoliques  du  diocèse  de  Senez,  qui  se 
succédèrent  depuis  le  concile  d'Embrun  jusqu'à  la  mort  de  Soanen, 
furent  : 

1.  Jean  d'Yze  de  SALÉON  ,  désigné  par  le  concile  même,  au 
grand  dépit  de  Soanen,  qui  en  disant  de  lui  :  «  C'est  le  loup  qui  va 
dévaster  ma  bergerie  »,  lui  décernait  le  plus  juste  éloge.  Il  administra 
sagement  et  habilement  le  diocèse,  non-seulement  jusqu'à  sa  nomina- 


202  PROVINCE  D'EMBRUN 


- 


tion  au  siège  de  Digne  en  1728,  mais  jusqu'à  sa  promotion  au  siège 
d'Agen.  Cf.  Agen. 

2.  Louis  -  François  -  Gabriel  d'Orléans  de  LA  MOTTE,  investi 
canoniquement  de  la  juridiction,  l'exerça  parfaitement,  jusqu'à  sa 
nomination  à  Févêché  d'Amiens  en  4733.  Cf.  Amiens. 

3.  Louis-Jacques-François  de  VOGANGE ,  qui  suit ,  fut  admi- 
nistrateur jusqu'à  la  mort  de  Soanen,  et  devint  alors  évêque  de 
Senez. 

42.  —  Louis- Jacques-François  de  VOGANCE. 

Né  en  4681  dans  le  diocèse  de  Viviers,  était  conseiller-clerc  au  Parle- 
ment du  Dauphiné,  vicaire  général  de  Grenoble,  abbé  de  Simorre 
(Auch),  quand  il  fut  chargé  d'administrer  le  diocèse  de  Senez.  Il  acheva 
de  pacifier  les  esprits. 

Nommé  évêque  de  Senez  en  janvier  4744,  et  préconisé  le  47  avril,  il 
se  fit  sacrer  le  8  octobre  suivant.  Son  gouvernement  fut  sage,  conforme 
à  toutes  les  règles  et  couronné  d'un  plein  succès. 

-j*  à  Riez  le  44  mai  4756,  aat.  75,  es.  45,  admin.  22. 

43.  —  Antoine-Joseph  d'Amat  de  VOLX. 

Né  en  4744  à  Voix  en  Provence,  fut  archidiacre  d'Arles  et  vicaire 
général  de  l'archevêque  Jumilhac. 

Nommé  évêque  de  Senez  en  4757,  il  fut  sacré  à  Arles  le  48  sep- 
tembre de  cette  même  année,  reçut  l'abbaye  de  Boscaudon  (Embrun) 
en  4760. 

Fit-il  quelque  chose  pour  les  Jésuites  en  4762?  Nous  l'ignorons. 
Mais  on  sait  qu'il  fut  le  bienfaiteur  insigne  de  sa  petite  ville  épiscopale 
et  de  la  ville  de  Castellane. 

f  à  Senez  le  48  mars  4774,  set.  67,  es.  24. 

44.  —  Etienne-François-Xavier  des  Michels  de  CHAMPORCIN. 
Né  le  46  septembre  4724  dans  le  diocèse  de  Digne,  fut  vicaire  géné- 
ral de  Jumilhac,  archevêque  d'Arles,  comme  son  prédécesseur. 

Nommé  évêque  de  Senez  en  mai  1771,  quoique  sacré  dès  le  17  juin, 
ne  put  guère  que  se  montrer  à  ses  diocésains,  ayant  été  transféré  à 
Toul  le  1er  novembre  1773.  Cf.  Toul. 


ÉVÊCHÉ  DE   SENEZ  203 


45.  —  Jean-Baptiste-Charles-Marie  de  BEAUVAIS  *. 

Né  à  Cherbourg  le  10  décembre  1731  de  parents  aisés,  pieux,  hon- 
nêtes, mais  non  nobles,  il  fut  élevé  soigneusement  à  Paris,  devint 
prédicateur  éminent  dans  la  ville  et  à  la  cour. 

Il  était  vicaire  général  de  Charles  de  Broglie,  évêque-comte  de 
Noyon,  quand  Louis  XV,  considérant  le  mérite  plutôt  que  la  naissance, 
le  nomma  évêque  de  Senez,  le  31  décembre  1773. 

Sacré  le  20  mars  1774,  il  fut  accueilli  triomphalement  dans  son 
diocèse,  défendit  éloquemment  les  Ordres  religieux,  y  compris  les 
Jésuites,  récemment  supprimés,  dans  la  solennelle  Assemblée  du 
clergé  de  1775,  où  il  avait  été  député  par  sa  province. 

Mais  se  voyant  forcé  de  s'absenter  souvent  de  son  diocèse,  il  donna 
sa  démission  en  1783  et  vint  habiter  Paris,  où  il  seconda  le  vertueux 
archevêque,  M?r  de  Juigné. 

Député  par  le  clergé  de  Paris  aux  Etats-Généraux  en  1789,  il  se 
découragea. 

f  à  l'archevêché  de  Paris  le  4  avril  1790,  set.  59,  es.  16.  Il  fut  enterré 
au  Mont-Valérien. 

—  Xyste-Louis-Constance  Roux  (Ruffo)  de  BONNEVAL,  nommé 
évêque  de  Senez  le  1er  novembre  1783,  refusa. 

Député  lui  aussi  par  le  clergé  de  Paris  aux  Etats-Généraux,  et  décou- 
ragé, il  émigra  ;  f  à  Vienne  en  Autriche,  le  1er  mars  1820,  longtemps 
avant  son  frère,  qui  va  suivre. 

46.  —  Joseph- Victor  de  CASTELLANE-Adhémar. 

Né  à  Marseille  le  10  février  1748,  fut  d'abord  vicaire  général  de 
Senez,  puis  d'Aix. 

Nommé  évêque  de  Senez  le  24  décembre  1783  et  sacré  le  18  juillet 
1784,  il  prit  possession,  résida,  gouverna  bien,  mais  pas  longtemps. 

f  à  Rome  le  7  novembre  1788,  set.  41,  es.  5. 

47.  —  Jean-Baptiste-Marie-Scipion  Roux  (Ruffo)  de  BONNEVAL, 
dernier  évêque  de  Senez. 

Né  à  Aix  le  22  janvier  1747,  frère  cadet  de  Xyste,  dont  nous  venons 

1.  Voir  Vie  de  Mar  de  Beauvais,  ancien  évêque  de  Senez,  par  l'abbé  de  Sambucy, 
1  vol.  in-12,  xiv-500  p.  Paris,  Vaton,  1842. 


204  PROVINCE  d'embrun 


de  parler,  avait  été  élève  des  Jésuites  à  Aix  avant  leur  expulsion  ; 
vicaire  général  de  J.-B.  de  Beauvais  et  de  son  successeur  à  Senez, 
chanoine  de  la  métropole  d'Aix. 

Nommé  évêque  de  Senez  le  15  décembre  1788,  il  fut  sacré  le  22 
février  1789  à  Paris  par  Jean-Baptiste  de  Beauvais,  résida  jusqu'au 
bout,  soutint  ses  droits  contre  l'intrus,  émigra  lentement  à  Nice,  à 
Turin,  à  Bologne,  à  Borne. 

On  peut  lire  dans  Theiner,  Affaires  de  France,  les  lettres  qu'il  a 
écrites,  de  1792  à  1805. 

Donna  sa  démission  en  1801,  mais  ne  rentra  pas  en  France  quoiqu'on 
lui  ait  offert  l'archevêché  d'Avignon  en  1817. 

Fixé  à  Viterbe,  il  y  f  13  mars  1837,  set.  90,  es.  49. 

Il  n'y  a  pas  d'abbaye  dans  le  diocèse  de  Senez,  mais  seulement  le 
prieuré  de  Saint-Jacques  à  Barrême. 

Il  y  a  de  plus  à  Gastellane  deux  couvents  d'hommes,  les  Ermites  de 
Saint- Augustin  et  les  Beligieux  de  la  Merci.  A  Gastellane  aussi  se  trouve 
un  couvent  de  Visitandines,  qui  joue  un  grand  rôle  dans  l'histoire  de 
Soanen  et  des  trois  administrateurs. 


VENCIA,    VENCE 

Le  diocèse  de  Vence,  n'ayant  que  21  paroisses,  était  le  plus  petit  de 
France,  quoique  l'un  des  plus  anciens.  Il  avait  subi  récemment,  sous 
Antoine  Godeau4,  une  union  temporaire  avec  Grasse,  qui  ne  dura  pas 
dix  ans.  C'était  la  troisième  tentative  de  ce  genre  ;  elle  eut  le  même 
sort  que  les  deux  précédentes. 

Cf.  Fisquet.  France  pontificale.  Fréjus. 

60.  —  Frère  Théodore-Germain  ALLART,  60e  évêque  de  Vence. 
Né  en  1617,  était  Récollet  depuis  longtemps,  quand  il  fut  nommé 

1.  Le  célèbre  Antoine  Godeau,  né  à  Dreux,  24  septembre  1605,  sacré  évêque  de 
Grasse,  14  décembre  1636,  avait  uni  Vence  à  Grasse  du  7  décembre  1644  au  25 
novembre  1653.  Mais  à  cette  dernière  date,  il  ne  retint  plus  que  Vence  et  f  17  avril 
1672. 


ÉVÊCHÉ  DE  VENCE  205 


évêque  de  Vence  en  1680  ;  L.  de  Thomassin,  coadjuteur  et  successeur 
d'Antoine  Godeau,  venait  de  passer  à  Sisteron. 

Préconisé  avant  la  fameuse  Assemblée  du  clergé,  Frère  Allart  fut 
sacré  le  12  juillet  1682,  prit  possession  25  septembre,  resta  fort  étran- 
ger, paraît-il,  aux  agitations  de  son  temps. 

f  13  décembre  1685,  œt.  68,  es.  4. 

61.  —  Jean-Baltazar  de  CABANES  de  Viens. 

Né  en  Provence,  d'une  famille  de  robe,  avait  pour  père  Baltazar, 
baron  de  Viens,  président  à  la  Chambre  des  Comptes  à  Aix,  et  pour 
mère  Madeleine  de  Valavoir,  sœur  de  Nicolas  de  Valavoir,  évêque  de 
Riez,  était  vicaire  général  de  son  oncle  maternel  à  Riez,  assista  comme 
député  du  second  ordre  à  la  grande  Assemblée  de  1682. 

Nommé  successivement  évêque  de  Grasse,  de  Riez,  de  Vence,  il 
s'arrêta  à  cette  dernière  nomination  en  1686,  administra  sans  doute  en 
qualité  de  vicaire  capitulaire,  ce  qui  retarda  d'autant  l'expédition  de 
ses  bulles. 

Sacré  enfin  le  29  novembre  1693  au  séminaire  des  Missions  étrangères 
à  Paris,  il  put  gouverner  en  paix  son  petit  troupeau,  fort  peu  de  temps. 

f  à  Tournay  le  9  mai  1697,  œt.  ?  es.  4. 

62.  —  François  Balbe  de  Berton  de  GRILLON  *. 

Né  en  Provence,  était  fils  de  Louis,  marquis  de  Crillon,  et  de  Marie 
d'Albertaz. 

Il  était  oncle  paternel  de  deux  futurs  évêques,  François-Louis  de 
Saint-Pons  et  Dominique-Laurent  de  Glandève. 

Vicaire  général  de  Saint-Paul-Trois-Châteaux  et  prévôt  de  Cavaillon, 
il  pouvait  légitimement  s'attendre  à  l'épiscdpat. 

Nommé  évêque  de  Vence  le  26  mai  1697,  fut  sacré  le  29  décembre 
suivant  aux  Jésuites  d'Avignon  par  l'archevêque  Laurent  Fieschi,  fut 
pourvu  en  1701  de  l'abbaye  de  Saint-Liguaire  (Saintes). 

François  montra  dès  lors  les  qualités  qu'il  déploya  plus  tard  en  grand, 
mais  trop  peu  de  temps. 

Transféré  à  Vienne,  1713-1714.  Cf.  Vienne. 


1.  On  peut  consulter  Notice  historique  sur  les  Balbes  Berton  de  Crillon  et  leur 
généalogie,  gr.  in-16,  69  p.  Paris,  imp.  Philipona,  1883.  Selon  Pol  de  Courcy,  on 
devrait  dire:  Berton  des  Balbes  de  Crillon. 


206  PROVINCE    D'EMBRUN 


63.  —  Ennemond-Flodoard  Moret  de  BOURCHENU. 
Né  en  4663,  était  vicaire  général  de  Grenoble. 

Nommé  évêque  de  Vence  en  1744,  il  fut  sacré  le  6  janvier  4745  à 
Saint-Antoine  de  Paris,  par  le  cardinal  de  Rohan,  évêque  de  Strasbourg. 

II  fit  partie  du  concile  d'Embrun  en  4727,  se  démit  la  même  année. 

I II  janvier  4744,  aet.  84,  es.  30. 

64.  —  Jean-Baptiste  SURIAN,  Oratorien1. 

Né  à  Saint-Chamans  en  4668,  entré  à  l'Oratoire,  il  y  devint  bon 
prédicateur. 

Nommé  évêque  de  Vence  en  4727,  il  fut  sacré  le  43  juin  4728  ;  fut  en 
même  temps  abbé  de  Saint- Vincent-du-Luc  (Oloron). 

Il  fut  reçu  de  l'Académie  française  en  4733  ;  mais  resta  fidèle  à  la 
résidence,  prescrite  par  les  saints  canons. 

Acquitta  de  sa  bourse,  au  nom  de  sa  ville  épiscopale,  une  contribu- 
tion de  60,000  livres. 

f  à  Vence  le  3  août  4754,  aet.  86,  es.  26. 

65.  —  Jacques  de  GRASSE. 

Né  en  4720  dans  le  diocèse  de  Beauvais,  était  frère  du  comte  de 
Grasse,  marin  célèbre,  vicaire  général  de  Beauvais. 

Nommé  évêque  de  Vence  en  4754,  sacré  le  23  mars  1755,  se  montra 
feuillant  et  janséniste.  C'est  pour  cela  sans  doute  qu'il  fut  transféré  à 
Angers  par  Jarente,  4758.  Cf.  Angers. 

66.  —  Gabriel-François  MOREAU. 

Né  à  Paris  le  24  septembre  4724  (et  non  4743),  conseiller-clerc  au 
Parlement,  chanoine  et  théologal  de  Notre-Dame  ;  abbé  d'Aniane,  4753. 

Nommé  évêque  de  Vence  en  4758,  sacré  le  29  avril  4759,  réclama  en 
faveur  des  Jésuites  en  4762. 

Transféré  à  Mâcon  en  4763,  il  s'y  distingua.  Cf.  Maçon. 

67.  —  Michel-François  Couet  du  Vivier  de  LORRY. 

Né  à  Metz,  4728  (4730),  docteur  en  théologie,  ancien  prieur  de  Sor- 
bonne,  vicaire  général  de  Rouen. 

1.  Cf.  Surian,  Pensées  et  discours  précédés  d'une  étude  historique  et  littéraire,  par 
Vabbé  Rosne,  in-12  de  338  p.  avec  portrait. .Paris,  Gaume,  1886. 


ÉVÊCHÉ  DE  VENCE  207 


Nommé  évêque  de  Vence  en  1763,  sacré  le  1er  mai  1764,  fut  un 
homme  sans  caractère  à  Vence,  à  Tarbes,  à  Angers  et  finalement  à  La 
Rochelle,  au  commencement  de  notre  siècle. 

Transféré  à  Tarbes  en  1769.  Cf.  Tarbes. 

68.  —  Jean  de  Gairol  de  MADAILLAN 4. 

Né  en  1712  dans  le  diocèse  de  Narbonne,  avait  été  sacré  évêque  de 
Sarept,  in  parlibus,  le  3  août  1761. 
Nommé  évêque  de  Vence  en  1769,  il  ne  put  guère  s'y  faire  connaître. 
Transféré  à  Grenoble,  1771.  Cf.  Grenoble. 

69.  —  Antoine-René  de  BARDONNENGHE. 
Né  à  Grenoble  le  17  juin  1721. 

Nommé  évêque  de  Vence  en  1771,  sacré  le  15  mars  1772. 
f  à  Varces,  6  octobre  1783,  set.  63,  es.  12. 

70.  —  Charles-François-Joseph  Pisani  de  la  GAUDE,  dernier 
évêque  de  Vence. 

Né  à  Aix  en  1743,  fit  ses  premières  études  sous  la  direction  des 
Jésuites  avec  Portalis,  son  compatriote. 

Nommé  évêque  de  Vence  en  1783,  et  sacré  le  8  février  1784,  il 
déploya,  dans  le  gouvernement  de  son  petit  diocèse,  des  talents  extra- 
ordinaires. 

Son  diocèse  étant  supprimé  par  la  constitution  civile  du  clergé,  et  la 
Révolution  présageant  la  persécution,  il  passa  en  Italie.  Theiner, 
Affaires  de  France,  donne  50  lettres  pétillantes  d'esprit  qu'il  écrivit 
presque  toutes  de  Rome  entre  les  années  1792  et  1802. 

Il  fit  sa  démission  au  pape  dès  le  17  octobre  1801.  Il  avait  58  ans.  Sa 
carrière  épiscopale  n'était  pas  finie. 

Nommé  évêque  de  Namur  le  13  pluviôse  an  XII  (3  février  1804)  par 
le  crédit  de  Portalis,  il  n'eut  d'abord  à  s'occuper  que  de  son  siège,  qui 
comprenait  le  seul  département  de  Sambre-et-Meuse.  Mais  les  autres 
sièges  de  la  Belgique  étant  venus  à  vaquer  l'un  après  l'autre,  surtout 
après  la  formation  du  royaume  des  Pays-Bas  en  1814,  il  dut  s'occuper 


1.  Est-il  issu  des  Madaillan  de  Lesparre  et  fils  d'un  Léon  qui  épousa  sa  propre 
tante?  Il  faut,  pour  résoudre  la  question,  comparer  Moréri,  article  Madaillan, 
avec  d'autres  auteurs. 


208  PROVINCE    D'EMBRUN 


des  autres  diocèses,  malgré  son  âge  avancé  et  malgré  les  exigences 
déraisonnables  du  roi  Guillaume, 
f  à  Namur,  février  1826,  aet.  89,  es.  42. 

Dans  le  diocèse  de  Vence,  il  n'y  avait  aucune  abbaye  ni  même  de 
couvent  d'hommes  ou  de  femmes.  On  ne  peut  y  signaler  que  la  collé- 
giale de  Saint-Paul. 


NICIA  vel  NICEA,  NIZZA  ou  NICE 

Le  diocèse  de  Nice,  correspondant  au  comté  de  Nice,  relevait  bien 
sous  le  rapport  de  la  juridiction  ecclésiastique  de  la  métropole  d'Em- 
brun, mais  non  sous  le  rapport  civil  et  politique.  Les  ducs  de  Savoie, 
devenus  rois  de  Sicile  ou  de  Sardaigne,  portaient  avec  une  certaine 
fierté  le  titre  de  comtes  de  Nice. 

Ils  n'ont  pas  toujours  été  d'accord  avec  les  papes,  même  pour  ce  qui 
concernait  l'administration  purement  ecclésiastique,  comme  nous 
allons  le  constater.  Nous  ne  nommerons  pourtant  que  les  cinq  derniers 
évêques  de  Nice,  antérieurs  à  4801 ,  et  seulement  en  tant  qu'ils  inter- 
viennent dans  les  affaires  ecclésiastiques  de  la  France. 

69.  —  Henri  de  PROVANA,  carme  déchaussé,  nommé  évêque  de 
Nice,  par  le  duc  de  Savoie,  Charles-Emmanuel  II,  en  1672,  et  sacré 
aussitôt. 

f  le  29  novembre  1706,  set.  ?  es.  34. 

Les  démêlés  politiques  et  religieux  qui  existaient  entre  Rome  et 
Turin,  causèrent  une  vacance  de  21  ans. 

70.  —  Raymond  REGROSIO,  clerc  régulier  de  Saint-Paul  (Barnabite), 
nommé  ou  du  moins  agréé  par  le  duc  de  Savoie,  roi  de  Sardaigne, 
Victor-Amédée  II,  reçut  ses  bulles  le  30  juillet  1727  et  fut  envoyé  au 
concile  d'Embrun  dans  lequel  il  siégea  en  qualité  de  Père. 

Il  fut  sacré  solennellement  à  Embrun  par  son  métropolitain,  en  pré- 
sence des  autres  Pères  du  Concile,  le  21  septembre  1727. 
f  à  Nice  le  23  mai  1732,  set.  ?  es.  5. 


ÉVÊCHÉ  DE  NICE  209 


74.  —  Charles-François  COUTON. 

72.  —  Jacques-Thomas  ASTESAN. 

73.  —  Charles-Eugène  Valperga  de  MAGLIONE. 

Evêque  de  Nice  au  commencement  de  la  Révolution  française.  Il 
offrit  une  généreuse  hospitalité  aux  prêtres  qui  fuyaient  la  persécu- 
tion ou  la  tyrannie. 

Malheureusement,  forcé  lui-même  de  fuir,  après  l'invasion  du  comté 
de  Nice  par  les  troupes  françaises  en  1792,  il  ne  put  continuer  ses 
charitables  offices. 

L'occupation  de  Nice  par  les  Français  et  la  création  du  département 
des  Alpes-Maritimes  eut  sans  doute  pour  effet  immédiat  l'humiliation 
ou  la  persécution  du  clergé.  Mais  on  ne  songea  pas  à  organiser  le  culte 
constitutionnel  dans  le  nouveau  département,  comme  on  l'avait  fait 
dans  les  départements  de  Vaucluse  et  du  Mont-Blanc  :  ni  le  clergé  ni 
la  population  de  Nice  ne  réclamèrent  cette  institution  schismatique. 

De  cette  façon,  quand  sonna  l'heure  du  Concordat,  le  siège  de  Nice 
se  trouva  prêt  pour  recevoir  Févêque  que  le  gouvernement  français 
allait  nommer  et  que  le  pape  allait  instituer  canoniquement. 


ABBAYE  DU  DIOCÈSE  DE  NICE 

0.  S.  B.  vir.  S.  Pontius,  Saint-Pons. 


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14 


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LUGDUNENSIS  PROVINCIA 

PROVINCE  DE  LYON 


Antique  et  grande  cité,  Lyon,  Lugdunum,  fut  pour  les  Romains 
comme  la  tête  d'une  région  fort  étendue,  la  Celtique,  qui  se  divisa 
d'abord  en  deux,  puis  en  quatre  et  même  en  cinq  provinces,  nommées 
Lyonnaises.  La  semence  évangélique  jetée  de  bonne  heure  dans  la 
ville,  y  fut  arrosée  par  le  sang  d'illustres  martyrs.  Aussi  le  siège  épis- 
copal  de  Lyon  eut-il  dès  les  premiers  siècles  de  notre  ère  une  gloire 
particulière  ;  son  église  cathédrale  fat  non  seulement  métropolitaine, 
mais  encore  primatiale,  les  archevêques  de  Lyon  ayant  à  s'occuper 
comme  ordinaires  de  leur  diocèse,  comme  métropolitains,  de  leur 
province,  la  Lyonnaise  première,  comme  primats,  des  autres  Lyon- 
naises, sinon  de  toutes  les  Gaules. 

Jusqu'au  XVIIIe  siècle,  la  province  ecclésiastique  de  Lyon  ne  comprit 
que  cinq  diocèses  :  Lugdunen.  Lyon,  ^Eduen.  vel  Augustodunen.  Autun, 
Gabilonen.  Chalon-sur-Saône,  Lingonen.  Langres,  Matisconen.  Mâcon. 
Un  sixième  diocèse,  Divionen.  Dijon,  fut  constitué  en  1731,  un  septième 
S.  Claudii,  Saint-Claude  en  1742  ;  un  huitième,  Molinen.  Moulins  était 
sur  le  point  d'être  formé,  quand  survint  la  Révolution  française. 

Nous  donnerons  d'abord  dans  leur  ordre  les  cinq  diocèses  primitifs, 
leurs  abbayes,  collégiales  etc.;  viendront  ensuite  dans  l'ordre  alpha- 
bétique, qui  coïncide  par  hasard  avec  l'ordre  chronologique,  les  diocèses 
nouveaux  de  Dijon  et  de  Saint- Claude. 


à  la  seule  province  de  Lyon  ;  il  ne  peut  parler,  comme  on  le  voit  par  les  dates, 
des  diocèses  de  Dijon  et  de  Saint-Claude,  encore  moins  du  diocèse  de  Moulins. 

Hugues  du  Tems,  Le  clergé  de  France,  t.  IV  (fin).  «  Il  est  fâcheux,  dit  le  conti- 
nuateur de  Feller,  que  l'auteur,  mort  seulement  le  19  juillet  1811,  n'ait  pas  donné 
la  suite  de  son  ouvrage.  » 

Almanach  rotjal,  années  successives. 


ARCHEVÊCHÉ    DE  LYON  211 


LUGDUNUM,  LYON 

L'immense  diocèse  de  Lyon  comprenait,  avant  l'érection  de  Saint- 
Claude  en  évêché,  853  paroisses  ou  annexes,  réparties  en  20  archi- 
prêtrés  et  situées  dans  le  Lyonnais,  le  Forez,  le  Beaujolais,  la  Bresse, 
le  Bugey,  les  Dombes,  la  Bourgogne  même  et  le  Dauphiné. 

Pour  ne  parler  ici  que  du  chapitre  de  la  Primatiale,  il  se  composait 
de  32  chanoines,  ayant  fait  chacun  preuve  de  32  degrés  de  noblesse, 
et  d'une  noblesse  d'épée,  16  du  côté  paternel  et  16  du  côté  maternel  ; 
chacun  de  ces  chanoines  prenait  le  titre  de  comte  de  Lyon. 

Il  y  avait  dans  le  diocèse  des  abbayes,  des  prieurés,  des  collégiales, 
des  couvents  et  d'autres  établissements  pédagogiques  ou  charitables, 
comme  nulle  part  ailleurs.  Nous  n'en  pourrons  donner  tout-à-1'heure 
qu'une  simple  esquisse. 

Cf.  Fisquet,  France  pontificale  ;  Lyon,  1  vol.  in-8,  Paris,  1859. 


ARCHEVÊQUES  DE  LYON 

110.  —  Pierre  d'ESPINAG,  né  le  10  mai  1540,  sacré  archevêque  de 
Lyon  en  1574,  embrassa  avec  ardeur  et  soutint  le  plus  qu'il  put  le 
parti  de  la  Ligue. 

f  à  Lyon  le  9  janvier  1599,  aet.  59,  es.  35. 

111.  —  Alrert  de  BELLIÈVRE,  fils  du  chancelier,  nommé  arche- 
vêque de  Lyon  par  Henri  IV  en  1599  et  sacré  le  8  juillet,  prit  posses- 
sion, assista  en  1600  à  la  fameuse  dispute  de  Fontainebleau  entre 
Jacques  du  Perron  et  Philippe  du  Plessis-Mornay,  introduisit  les  Gla- 
risses  à  Lyon.  Mais  en  1604,  tombé  dans  une  maladie  de  langueur,  il 
se  démit  en  faveur  de  son  frère  ;  f  1621. 

112.  —  Claude  de  BELLIÈVRE,  frère  puiné  du  précédent,  agréé 
par  Henri  IV,  préconisé  par  Clément  VIII  et  sacré  à  Paris  le  12  décem- 
bre 1604,  fit  son  entrée  solennelle  en  1605,  restaura  son  palais,  orna 
sa  cathédrale,  visita  plusieurs  fois  les  paroisses  de  son  diocèse. 

f  à  Lyon  le  19  avril  1612,  set.  ?  es.  8. 


212  PROVINCE  DE  LYON 


413.  —  Denis-Simon,  cardinal  de  MARQUEMONT. 

Né  à  Paris,  auditeur  de  Rote  pour  la  France,  nommé  archevêque  de 
Lyon  par  Louis  XIII,  prit  possession  le  9  mars  1613. 

Homme  de  devoir  comme  son  ami  saint  François  de  Sales,  il  se 
livra  tout  entier  à  ses  fonctions,  sans  abandonner  un  seul  de  ses  droits. 

Aucun  archevêque  ne  montra  autant  de  bienveillance  envers  les 
ordres  religieux  :  témoins  les  fondations  qui  se  firent  à  Lyon,  à  Roanne, 
à  Bourg-en-Bresse  et  ailleurs  avec  son  agrément  pendant  son  épiscopat. 

Créé  cardinal  par  Urbain  VIII  le  9  janvier  1626,  quoique  déjà  sous 
letreinte  d'un  mal  cruel,  il  honora  cependant  sa  nouvelle  dignité  par 
une  héroïque  patience  et  une  grande  piété. 

f  à  Rome  le  16  septembre  1626,  aet.  54,  es.  14. 

114.  —  Charles  MIRON,  évêque  d'Angers  depuis  1588,  fut  nommé 
archevêque  de  Lyon  par  Urbain  VIII,  d'après  une  clause  du  concordat  ; 
et  malgré  les  réclamations  de  Talon,  Louis  XIII  agréa  ce  choix. 

L'archevêque  prit  possession  le  12  février  1627  ;  mais  f  6  août  1628, 
doyen  des  évêques  de  France. 

115.  —  Alphonse-Louis  du  Plessis  de  RICHELIEU,  dit  le  cardi- 
nal de  Lyon. 

Frère  aîné  du  grand  ministre,  auquel  il  avait  résigné  le  siège  de 
Luçon  en  1605,  pour  se  faire  chartreux,  Alphonse-Louis  fut  tiré  de  la 
Chartreuse  en  1626,  sacré  archevêque  d'Aix  le  21  juin  et  deux  ans 
après  transféré  à  Lyon. 

Créé  cardinal  par  Urbain  VIII  le  21  août  1629  moyennant  une 
dispense  spéciale,  doté  par  Louis  XIII  de  riches  bénéfices  et  comblé 
de  dignités,  soit  avant  soit  après  la  mort  de  son  frère,  il  n'usa  de  ses 
biens  que  pour  soulager  les  pauvres,  de  ses  dignités  que  pour  obliger, 
de  son  autorité  que  pour  favoriser  les  ordres  religieux. 

f  à  Lyon  le  23  mars  1653,  aet.  71,  es.  27,  card.  24. 

116.  —  Camille  de  Neufville  de  VILLEROY. 

Né  le  22  août  1606  à  Rome,  où  son  père  était  ambassadeur  de  France, 
il  eut  pour  parrain  le  pape  Paul  V  (Camille  Borghese).  Son  frère  aîné, 
Nicolas,  duc  de  Villeroy,  fut  maréchal  de  France,  et  son  autre  frère 
Ferdinand  fut  évêque  de  Saint-Malo,  puis  de  Chartres. 


ARCHEVÊCHÉ   DE  LYON  213 


Nommé  archevêque  de  Lyon  le  28  mai  1653,  il  se  fit  sacrer  dans  son 
église  primatiale  le  29  juin  1654. 

Puissant,  riche  et  généreux  prélat,  et  non  moins  pieux,  il  fit  dans 
son  diocèse  et  ailleurs  pendant  40  ans  un  bien  immense. 

f  à  Lyon  le  3  juin  1693,  set.  87,  es.  39. 

Son  oraison  funèbre  fut  prononcée  à  Lyon  par  Massillon  qui  en  était 
à  ses  premiers  débuts. 

117.  —  Claude  de  SAINT-GEORGES. 

Né  en  1630  à  Montceau-l'Etoile  (Gharolais),  comte  de  Lyon,  agent 
général  du  clergé,  député  du  2e  ordre  à  l'Assemblée  de  1682,  fut 
nommé  successivement  évêque  de  Mâcon  en  1682,  de  Glermont  en 
1684,  archevêque  de  Tours  en  1687.  Il  administra  sans  bulles,  avec 
bonne  foi,  ces  divers  diocèses,  surtout  le  dernier.  On  sait  pourquoi  les 
bulles  étaient  refusées  ou  retardées  alors. 

Enfin,  nommé  archevêque  de  Lyon  le  5  septembre  1693,  et  sacré  le 
22  novembre  au  séminaire  Saint-Sulpice  de  Paris,  il  se  montra  pieux, 
zélé,  éclairé.  Il  soutint  sa  primatie  contre  Colbert  de  Rouen,  avec  une 
force  et  un  calme  qui  contrastaient  avec  la  passion  de  son  adversaire. 
La  fameuse  horloge  de  Lyon  fut  réparée  grâce  à  lui. 

Les  Jésuites,  grâce  à  lui  encore,  donnèrent  à  Lyon  une  mission  qui 
produisit  les  fruits  les  plus  consolants. 

f  à  Lyon  le  9  juin  1714,  33t.  84,  es.  21. 

118.  —  François-Paul  de  NEUFVILLE  de  Villeroy. 

Né  en  1677,  fils  de  François,  duc  de  Villeroy,  pair  et  maréchal  de 
France,  et  de  Marie  de  Gossé,  petit-neveu  de  l'archevêque  Camille, 
abbé  de  Fécamp,  1698. 

Nommé  archevêque  de  Lyon  le  15  août  1714,  préconisé  le  1er  octobre, 
il  fut  sacré  le  30  novembre  aux  Jésuites  de  Paris,  dans  l'église  de  la 
maison  professe,  rue  Saint-Antoine. 

«  Une  douceur  extrême  formait  son  caractère  »,  dit  Hugues  du 
Temps,  en  parlant  de  ce  prélat  ;  ce  qu'on  doit  entendre  dans  le  meilleur 
sens  possible. 

f  à  Lyon  le  6  février  1731,  set.  54,  es.  16. 

119.  —  Charles-François  de  Chateauneuf  de  ROCHEBONNE. 
Transféré  de  Noyon,  26  juillet  1731.  Cf.  Noyon. 

Abbé  d'Elan  (Reims),  de  Saint-Riquier  (Amiens).  Chaud  ami  des 


214  PROVINCE  DE  LYON 


Jésuites  partout  et  toujours,  comme  son  frère  Louis-Joseph,  évêque  de 
Garcassonne. 

En  4734,  la  fête  de  Pâques  tombant  le  25  avril,  et  la  Fête-Dieu  dépla- 
çant la  fête  du  patron  de  la  Primatiale,  saint  Jean-Baptiste,  l'archevê- 
que célébra  le  grand  jubilé  de  Lyon,  l'ayant  fait  précéder  de  missions 
confiées  surtout  aux  Jésuites. 

f  à  Lyon  le  26  février  1740,  set.  70,  es.  32. 

120.  —  Pierre,  cardinal  de  TENGIN. 

Transféré  d'Embrun,  24  septembre-8  novembre  1740.  Cf.  Emrrun. 
Ne  prit  possession  personnelle  que  le  20  juillet  1742  ;  ses  fonctions 

comme  ministre  d'Etat,  son  entreprise  sur  l'Angleterre,  où  il  lança  le 
Prétendant,  etc.,  l'empêchèrent  de  résider  avant  1750.  Il  était  cepen- 
dant très  attaché  à  ses  diocésains,  dont  il  eut  grand  soin  et  qu'il  secou- 
rut au  spirituel  et  au  temporel.  Il  fit  unir  l'Isle-Barbe  au  chapitre 
primatial  en  1743. 

Il  était  proviseur  de  Sorbonne,  protecteur  de  la  Visitation,  abbé 
d'Ainay,  etc.  Il  avait  reçu  le  collier  du  Saint-Esprit  dans  la  chapelle 
royale  de  Versailles  le  1er  janvier  1743. 

«  L'accroissement  de  ses  dignités  parut  ralentir  son  zèle  pour  la 
constitution  Unigenitus  »,  dit  Hugues  du  Tems,  sans  prouver  son  dire. 

Son  successeur  allait  pendant  trente  longues  années  le  faire  amère- 
ment regretter  des  pieux  fidèles. 

f  à  Lyon  le  2  mars  1758,  aet.  79,  es.  26,  card.  21. 

121.  —  Antoine  Malvin  de  MONTAZET. 

Transféré  d'Autun  par  Jarente,  16  mars-21  août  1758.  Cf.  Autun. 

Se  fondant  sur  un  privilège  contestable  attaché  au  siège  d'Autun,  il 
s'était  arrogé  déjà,  pendant  la  vacance  de  Lyon,  sur  l'archevêché  de 
Paris  une  juridiction  arbitraire,  que  Christophe  de  Beaumont  déclina 
victorieusement.  Devenu  archevêque,  il  persista  dans  ses  prétentions 
pour  complaire  aux  Parlements,  aux  jansénistes  et  aux  gallicans. 

Il  ne  manqua  pas  d'accabler  Berruyer,  de  lâcher  les  Jésuites,  sans 
ménager  beaucoup  les  autres  Réguliers. 

C'est  lui  qui,  en  imposant  à  son  diocèse  une  liturgie  nouvelle,  enleva 
par  là-même  à  l'antique  liturgie  lyonnaise  le  droit  qu'elle  avait  de 
subsister  indéfiniment.  Il  imposa  aussi  à  ses  clercs  la  théologie  dite  de 
Lyon,  qui  a  été  censurée  depuis. 


ARCHEVÊCHÉ  DE  LYON  215 


Toutefois,  il  rencontra  sur  sa  route  des  oppositions  de  plusieurs 
sortes.  Il  eut  aussi  à  dévorer  plus  d'une  humiliation.  Aussi  parut-il  se 
radoucir  de  ses  rigueurs  sur  la  fin  de  son  épiscopat,  en  voyant  déjà 
poindre  la  Révolution. 

f  à  Saint-Victor  de  Paris,  le  2  mai  1788,  set.  76,  es.  40. 

122.  —  Yves-Alexandre  de  MARBEUF. 

Transféré  d'Autun,  1788.  Cf.  Autun. 

Ayant  pris  immédiatement  possession  de  son  siège  et  connaissant 
fort  bien  les  besoins  de  son  troupeau,  il  inaugura  un  gouvernement 
réparateur,  qui,  en  dilatant  les  âmes,  leur  imprima  une  vigoureuse 
énergie.  Mais  l'œuvre  du  vertueux  archevêque  fut  bientôt  interrompue 
par  la  Révolution. 

Loin  de  se  décourager,  il  voulut  être  tout  entier  à  son  diocèse.  Il 
commença  par  remettre  au  roi  la  feuille  des  bénéfices  que  depuis  1772 
il  administrait  sagement.  Sans  attendre  l'arrivée  de  l'évêque  constitu- 
tionnel, Adrien  Lamourette,  il  régla  tous  les  détails  de  juridiction 
avec  un  calme  que  les  temps  ne  comportaient  guère  et  commit  à  ses 
vicaires  généraux  les  pouvoirs  dont  ils  devraient  user. 

C'est  alors  seulement  qu'il  émigra,  ne  perdant  néanmoins  jamais  de 
vue  son  diocèse  en  souffrance,  ni  surtout  sa  chère  ville  de  Lyon,  quand 
les  troupes  de  la  Convention  y  mirent  tout  à  feu  et  à  sang. 

Son  auxiliaire  ou  suffragant,  J.-D.  de  Vienne  étant  mort  sur  ces 
entrefaites,  il  en  proposa  un  autre  au  pape  Pie  VI  avant  la  reprise  des 
persécutions  qu'amena  le  coup  d'Etat  du  18  fructidor. 

f  à  Lubeck  le  15  avril  1799,  set.  65,  es.  22. 


AUXILIAIRES  OU  SUFFRAGANTS  DE  LYON 

1.  —  Nicolas  NAVARRE. 

Sacré  le  10  juillet  1735  évêque  de  Cydon  en  Crète,  aida  l'archevêque 
Rochebonne  et  son  successeur. 

2.  —  Jean-Raptiste-Marie  RRON. 

Né  dans  le  diocèse  de  Lyon  en  1713,  sacré  en  1755  évêque  d'Egée 
in  partibus,  fut  l'auxiliaire  du  cardinal  de  Tencin  et  de  Montazet. 


216  PROVINCE  DE  LYON 


3.  —  Jean-Denis  de  VIENNE. 
Né  à  Saint-Germain-en-Laye  le  16  juin  1739,  sacré  le  14  janvier  1776 

évêque  de  Sarept,  zélé  et  vertueux,  rendit  les  meilleurs  services  à 
Montazet. 
f  pendant  la  Révolution,  très  regretté  de  Marbeuf. 

4.  —  Jean-Pierre  GIRARD,  curé  de  Lucenay. 
Proposé  à  Pie  VI,  12  juillet  1797,  par  l'archevêque  émigré,  qui  fait 

de  lui  les  plus  grands  éloges. 


ABBAYES   DU  DIOCESE  DE   LYON 

0.  S.  B.  vir.  Athanacum,  Ainay,  à  Lyon,  devenue  chapitre  séculier 
en  1685. 
Insula  Barbara,  L'Isle-Barbe,  unie  au  chapitre  de  la 

primatiale  en  1743. 
Jugum  Dei,  Jougdieu,  sécularisée  en  1713. 
S.   Glaudius   in  monte  Jura,  Le   Grand-Saint-Claude, 

abbaye  érigée  en  évêché  le  22  janvier  1742. 
Ambroniacum,  Ambournay. 
S.  Ragnebertus,  Saint-Rambert-de-Joux. 
Savigniacum,  Savigny. 
fem.  S.  Petrus  Lugdunensis,  Saint-Pierre  de  Lyon. 
Déserta,  N.-D.  de  la  Déserte. 
Brienna  ad  Ansam,  Brienne-lès-Anse. 
Gasale,  Chazeaux-en-Forez. 
0.  S.A.  vir.  Bella  villa,  Belleville-en-Beaujolais. 
0.  Gist.  vir.  Miratorium,  Le  Miroir,  abbaye  unie  à  Gîteaux  en  1619. 
Gassania,  La  Chassaigne. 
Vallis  benedicta,  Valbenoite. 
fem.  Benedictio  Dei,  La  Bénisson-Dieu. 
Bonus  locus,  Bonlieu. 
Locus  Nostrse  Dominas,  Lieu-Notre-Dame. 
0.  S.  Clarae.  S.  Clara  Lugdunensis,  Sainte-Claire  de  Lyon. 

—  Montis  Brisonis,        —        de  Montbrison. 

—  Burgi  in  Bressia,      —        de  Bourg-en-Bresse. 


ARCHEVÊCHÉ  DE  LYON  217 


COLLÉGIALES,  COUVENTS,  etc. 

Il  y  a  cinq  collégiales  dans  la  ville  de  Lyon  après  l'an  4685.  Ce  sont  : 
Saint-Martin  d'Ainay,  Saint-Thomas  de  Gantorbéry  à  Fourvières,  Saint- 
Just,  Saint-Nizier  et  Saint-Paul. 

Dans  le  diocèse,  on  en  compte  quatorze  autres,  dont  les  principales 
sont  :  Bourg-en-Bresse,  Montluel,  Pont-de-Vaux,  Trévoux,  Montbrison 
et  Villefranche  en  Beaujolais. 

Il  y  a  de  plus  quatre  chapitres  nobles  de  chanoinesses  :  Alix,  l'Ar- 
gentière,  Leigneu,  Neufville. 

Nous  ne  pouvons  omettre  les  chanoines  réguliers  de  Saint-Antoine, 
de  Saint-Ruf  et  de  Sainte-Geneviève,  qui  se  trouvaient  à  Lyon. 

Les  Jésuites  avaient  à  Lyon  un  collège  florissant,  une  maison  de 
probation  et  une  maison  professe.  Ils  avaient  d'autres  collèges  dans  le 
diocèse.  Mais  tous  ces  établissements  furent  impitoyablement  fermés 
en  1762  ;  les  religieux  sans  défense  furent  bannis. 

On  comptait  trois  séminaires  :  Saint-Irénée,  dirigé  par  les  Sulpiciens 
depuis  l'an  1649  ;  Saint-Charles,  fondé  en  1670  pour  les  pauvres  clercs  : 
ces  deux  séminaires  se  trouvaient  à  Lyon.  Le  troisième,  Saint-Pothin, 
se  trouvait  à  FIsle-Barbe. 

La  ville  de  Lyon  avait  des  couvents  de  tous  les  ordres  mendiants,  et 
de  plus  les  Oratoriens,  les  Lazaristes,  les  missionnaires  de  Saint- 
Joseph.  Dans  le  reste  du  diocèse,  les  Capucins  comptaient  9  couvents, 
les  Cordeliers  et  les  Chartreux,  chacun  7,  les  Minimes  6,  les  Augustins, 
5,  les  Récollets  3,  les  Dominicains  et  Picpus,  chacun  2,  les  Camaldules 
et  les  religieux  de  Sainte-Geneviève,  chacun  un. 

Quant  aux  communautés  de  femmes,  les  Hospitalières  avaient  15 
maisons,  les  Ursulines  14,  les  Visitandines  5,  les  Pauvres-Claires  2. 
Les  Carmélites,  les  Dominicaines,  les  Chartreusines,  les  Bénédictines, 
les  Sœurs  de  Notre-Dame  et  les  religieuses  de  Sainte-Elisabeth, 
comptaient  au  moins  une  maison. 


218  PROVINCE  DE  LYON 


^DUORUM  AUGUSTODUNUM,  AUTUN 

Le  diocèse  d'Autun,  comprenant  800  paroisses,  17  chapitres,  plus  de 
100  monastères,  etc.,  avait  une  grande  étendue.  L'évêque  avait  trois 
prérogatives  :  1°  porter  le  Pallium  ;  2°  présider  les  Etats  de  Bourgogne  ; 
3°  posséder  la  Régale  de  Lyon,  quand  le  siège  primatial  était  vacant. 
Ce  siège  remontait  à  la  plus  haute  antiquité  chrétienne. 

Cf.  Histoire  de  l'église  d'Autun,  par  un  chanoine  (Gagnare),  1  vol.  in-8,  Autun, 
1774. 

88.  —  Gabriel  de  ROQUETTE  *,  88e  évêque  d'Autun. 

Né  en  1624  à  Toulouse,  d'une  famille  de  robe,  alliée  à  la  famille  de 
Sénaux,  s'attacha  en  1645  à  la  société  peu  édifiante  d'Armand  de 
Bourbon,  prince  de  Gonti,  en  compagnie  de  Daniel  de  Gosnac. 

Il  fut  vicaire  général  du  prince-abbé  de  Cluny,  en  reçut  de  riches 
prieurés,  puis  l'abbaye  de  Granselve.  Il  avait  dégagé  le  prince  de  la 
Fronde,  des  intrigues  et  de  la  licence,  l'aidant  à  se  marier,  non  sans 
recevoir  lui-même  quelques  éclaboussures. 

Il  eut  des  accointances  jansénistes  ;  mais  ne  s'asservit  pas  au  parti, 
qui  ne  menait  à  rien  ;  resta  bon  gallican.  Ordonné  prêtre  à  38  ans,  il 
prêcha,  obtint  par-là  quelque  succès. 

Le  siège  d'Autun  était  vacant  depuis  la  mort  de  Louis  Doni  d'Attichy, 
30  juin  1664 2;  Gabriel  de  Roquette  fut  nommé  évêque  d'Autun  le 
1er  mai  1666.  Il  se  fit  sacrer  par  Gondrin,  archevêque  de  Sens  le  17 
avril  1667  au  couvent  de  la  Croix  à  Paris,  où  sa  tante,  la  mère  Margue- 
rite de  Sénaux  avait  été  supérieure  et  où  elle  était  morte  saintement 
dix  ans  auparavant.  Son  entrée  solennelle  eut  lieu  le  21  août  suivant. 

Si  Roquette  fut  un  évêque  réformateur,  ce  fut  en  vue  de  son  auto- 

1.  Cf.  Un  évêque  réformateur  sous  Louis  XIV,  Gabriel  de  Roquette,  par  J  .-H.  Pignot; 
2  vol.  in-8  ;  Paris,  Durand,  1874. 

C'est  un  essai  de  réhabilitation  qui  relève  un  peu  Roquette  des  accusations  ou  des 
charges  dont  l'accablent  Cosnac,  Saint-Simon  et  autres.  Enfin  de  compte,  Roquette 
ne  paraît  p  as  être  le  type  du  Tartufe  de  Molière.  Il  n'est  cependant  pas  un  Saint, 
comme  son  prédécesseur  et  son  successeur  même  en  ne  s'en  rapportant  qu'à 
M.  Pignot. 

2.  L.  Doni  d'Attichy,  minime,  né  à  Paris  le  10  janvier  1598,  évêque  de  Riez  1628- 
1652,  d'Autun  1652-1664,  est  un  homme  remarquable  dont  parlent  avec  éloge 
Fisquet,  Riez,  et  la  Galha  Christiana,  Autun. 


ÉVÊCHÉ  d'autun  219 


rite,  aux  dépens  de  droits  respectables  et  par  des  voies  anti-canoniques. 
En  gallican  parfait,  il  recourait  sans  cesse  aux  Parlements.  Son  galli- 
canisme eut  l'occasion  de  se  produire  avec  éclat  dans  l'Assemblée  de 
1682,  où  il  siégea. 

Craignant  plus  de  déplaire  au  roi  qu'au  pape,  il  fut  désobligeant  pour 
celui-ci,  servile  pour  celui-là,  surtout  quand  advint  la  révocation  de 
l'édit  de  Nantes.  Il  avait  pourtant  obtenu  du  pape  Innocent  XI  en  1678, 
de  porter  le  Pallium,  privilège  tombé  depuis  longtemps  en  désuétude. 
Il  espérait  monter  sur  le  siège  primatial  de  Lyon  en  1693  :  déçu  dans 
son  attente,  il  en  conçut  un  dépit  très  vif. 

Disons  maintenant  ce  qui  est  incontestablement  à  la  gloire  de 
Roquette.  Il  fonda  l'hôpital  général,  confia  son  séminaire  aux  Sulpi- 
ciens,  fit  prêcher  le  jubilé  de  1701  à  Autun  par  cinq  Jésuites,  et  vit 
avec  joie  les  fidèles  profiter  de  cette  grâce  insigne. 

En  revanche,  nous  ne  pouvons  le  féliciter  de  s'être  cru  miraculé 
cette  même  année,  guéri  d'une  fistule  lacrymale  par  l'intercession  de 
l'ex-roi  d'Angleterre,  Jacques  II,  qui  venait  de  mourir. 

Le  22  juillet  1702,  il  donna  sa  démission  au  roi,  ayant  obtenu  pour 
lui  succéder  B.  de  Sénaux,  qu'il  sacra  lui-même  et  auquel  il  servit  de 
coadjuteur,  étant  resté  à  Autun  jusqu'à  la  fin. 

f  à  Autun  le  22  février  1707,  aet.  84,  es.  40.  Enterré  au  séminaire. 

89.  —  Bernard  (Bertrand)  de  SÉNAUX. 

Né  à  Toulouse  en  1646,  fils  d'un  conseiller,  neveu  ou  cousin  de 
Roquette  et  son  vicaire  général  pendant  30  ans,  chanoine  et  chantre 
d' Autun,  député  du  second  ordre  à  l'Assemblée  de  1682,  avait  été 
nommé  évêque  de  Saintes,  3  juin  1702,  mais  à  la  supplication  de 
Roquette,  il  fut  nommé  évêque  d'Autun  le  15  août  1702. 

Ayant  reçu  ses  bulles  en  1703,  il  prit  possession  le  8  février  1704  ;  se 
fit  sacrer  à  Autun  le  6  avril  suivant  par  Roquette  lui-même. 

Il  entreprit  aussitôt  ses  visites  pastorales,  faisant  beaucoup  de  cha- 
rités et  des  mortifications  excessives  dans  une  année  de  famine. 

f  au  séminaire  d'Autun  le  30  avril  1709,  set.  63,  es.  5.  Enterré  près 
de  Roquette. 

N.  B.  —  Le  Pallium  envoyé  de  Rome,  arriva  11  jours  après  sa  mort. 

—  Charles  Andrault  de  Maulevrier  DE  LANGERON. 
Comte  de  Lyon,  agent  général  du  clergé,  abbé  de  Réomé  (Langres) 
et  de  Saint-Pierre  (Chalon). 


220  PROVINCE    DE   LYON 


Nommé  évêque  d'Autun  le  18  mai  1709,  résigna  ses  droits,  mai  1710, 
en  alléguant  ses  infirmités, 
f  8  janvier  1721. 

90.  —  Charles-François  d'HALLENCOURT  de  Dromesnil. 

Né  en  1675,  d'une  famille  noble  de  Picardie,  était  neveu  de  Boufflers, 
aumônier  du  roi,  député  de  la  province  de  Reims  à  l'Assemblée  de 
1710. 

Nommé  évêque  d'Autun  le  19  juillet  1710,  il  reçut  ses  bulles  et  le 
Pallium  le  23  février  1711,  et  se  fit  sacrer  à  Paris  le  22  mars,  à  Saint- 
Louis  des  Jésuites,  par  le  cardinal  de  Noailles. 

Il  se  fit  aimer  de  ses  diocésains  par  son  affabilité,  ses  charités  et  ses 
autres  vertus,  qui  rappelaient  Sénaux  ;  promulgua  la  bulle  TJnigenitus 
en  1715. 

Transféré  à  Verdun,  8  janvier  1721.  Cf.  Verdun. 

91.  —  Antoine-François  de  Bliterswyck  de  MONTCLEY. 

Né  en  Franche-Comté  d'une  famille  originaire  de  Gueldres  ;  chanoine, 
grand  trésorier,  grand  chantre,  enfin  haut-doyen  de  Besançon,  abbé  de 
Cherlieu,  dès  1694,  administra  l'archidiocèse,  comme  vicaire  général 
d'abord  de  l'archevêque  François-Joseph  de  Grammont,  puis  du  cha- 
pitre pendant  la  longue  vacance ,  1717-24,  du  siège  archiépiscopal. 

Nommé  évêque  d'Autun  en  1721,  préconisé  le  14  janvier  1722,  il  fut 
retenu  encore  deux  ans  à  Besançon,  dont  le  siège  était  vacant,  «  pour 
y  surveiller  les  novateurs  »,  dit  Dunod.  Cf.  Besançon. 

Il  se  fit  enfin  sacrer  à  Paris  au  noviciat  des  Jésuites  par  le  cardinal 
de  Rohan  le  5  mars  1724,  et  gouverna  son  diocèse  selon  toutes  les 
règles  canoniques. 

En  1727,  il  assista  au  concile  d'Embrun  ;  fut  élu  cette  même  année 
haut-doyen  de  Besançon  et  reçut  peu  après  l'abbaye  de  Fontenay,  1729; 
c'est  cependant  lui  qui  donna  en  1728  un  Bréviaire  d'Autun.' 

Transféré  à  Besançon  en  1732.  Cf.  Besançon. 

92.  —  Gaspard  de  Thomas  de  LA  VALETTE. 

Né  dans  le  diocèse  de  Toulouse,  d'une  famille  provençale,  fils  de 
François,  avait  pour  frère  Louis,  officier  de  marine,  qui  devint  général 
de  l'Oratoire  et  mourut  en  décembre  1772,  âgé  de  94  ans. 

Gaspard  reçut  en  1712  l'abbaye  de  Figeac  (Cahors). 


ÉVÊGHÉ  D'AUTUN  221 


Nommé  évêque  d'Autun  en  1732,  et  sacré  le  24  septembre,  il  eut  des 
contestations  avec  le  nouvel  évêque  de  Dijon,  Claude  Bouhier,  relati- 
vement à  la  présidence  des  Etats  de  Bourgogne . 

Il  eut  aussi  à  lutter  dans  son  diocèse  à  l'occasion  de  ses  propres 
statuts. 

Donna  sa  démission  en  février  1748. 

f  à  Paris,  au  séminaire  des  Missions  Étrangères  10  juillet  suivant, 
set.  ?  es.  16. 

93.  —  Antoine-Malvin  de  MONTAZET. 

Né  en  1712,  dans  l'Agenais,  fut  de  bonne  heure  attaché  à  Fitz-James 
de  Soissons,  comme  écolâtre  et  vicaire  général  ;  il  prit  cet  évêque  pour 
modèle  ;  devint  abbé  de  Nogent-sous-Goucy  en  1743. 

Nommé  évêque  d'Autun  en  1748,  et  sacré  à  Soissons  par  Fitz-James 
le  25  août,  il  prit  possession,  fut  bien  accueilli  et  mérita  les  éloges  qu'à 
lui  vivant  prodiguait  l'historien  de  l'église  d'Autun  (Gagnare)  que  nous 
avons  mentionné  plus  haut. 

De  fait,  Montazet  installé  à  Autun  fut  irréprochable  dix  ans,  jusqu'en 
1758.  Mais  cette  année-là,  quand  il  tint  la  régale  de  Lyon,  dont  le  siège 
devint  vacant  le  2  mars  par  la  mort  du  cardinal  de  Tencin,  il  entra  par 
complaisance  ou  par  ambition  en  conflit  avec  Christophe  de  Beaumont, 
archevêque  de  Paris. 

Ce  fut  sans  doute  pour  le  récompenser  que  Jarente  le  fit  nommer 
archevêque  de  Lyon  le  16  mars  1758.  Cf.  Lyon. 

94.  —  Nicolas  de  BOUILLE  de  Saint-Géran. 

Né  en  1702,  dans  le  diocèse  de  Saint-Flour,  doyen  des  comtes  de 
Lyon  1753,  vicaire  général  du  cardinal  de  Tencin,  aumônier  du  roi, 
abbé  d'Hautvilliers. 

Nommé  évêque  d'Autun  en  1758  et  sacré  le  1er  octobre  à  Chartres, 
par  Fleury,  il  prit  possession  de  son  siège,  réclama  en  faveur  des 
Jésuites  en  1762,  établit  en  1765  dans  son  diocèse  la  fête  du  Sacré- 
Cœur  de  Jésus,  dont  la  dévotion  inaugurée  à  Autun  par  le  vénérable 
Père  Jean  Eudes,  avait  reçu  à  Paray-le-Monial  sa  forme  définitive  par 
l'organe  de  la  Bienheureuse  Marguerite-Marie. 

f  subitement  à  Paris  le  22  février  1767,  œt.  65,  es.  9. 


222  PROVINCE    DE  LYON 


95.  —  Yyes-Alexandre  DE  MARREUF1. 

Né  le  17  mai  1734  à  Rennes,  fils  de  Charles,  président  à  mortier  au 
Parlement  de  Bretagne,  et  de  Marie-Anne  de  Kerouzy,  eut  pour  frère 
Jacques  Ange,  marquis  de  Marbeuf,  qui  soumit  la  Corse  à  la  France. 

Ecclésiastique  par  une  vocation  bien  prononcée,  Yves  fut  reçu  comte 
de  Lyon,  1752,  choisi  comme  conclaviste  par  le  cardinal  de  Luynes, 
1758,  abbé  de  Saint-Jacut  (Dol)  en  1761,  vicaire  général  de  La  Roche- 
foucauld à  Rouen. 

Nommé  évêque  d'Autun,  mars  1767,  sacré  le  12  juillet  à  Lyon  par 
Montazet,  prit  possession  en  personne  le  22  mai  1768.  «  Esprit,  aménité, 
grandes  manières,  connaissances  »  ;  Parisot,  loc.  cit.  Ajoutons  : 
«  Vertus  ecclésiastiques  et  pastorales  »,  lui  valurent  une  influence  salu- 
taire. 

C'est  à  lui  que  fut  confiée  la  feuille  des  bénéfices  en  1772,  il  la  tint 
aussi  équitablement  que  possible  jusqu'en  1789,  sauf  de  courtes  inter- 
mittences. 

L'abbaye  du  Bec  qui  lui  fut  donnée  en  1782,  le  collier  du  Saint-Esprit 
qu'il  reçut  le  1er  janvier  1785  et  plusieurs  autres  faveurs  royales  étaient 
les  préludes  d'une  plus  haute  faveur.  Il  fut  nommé  archevêque  de 
Lyon  en  1788.  Cf.  Lyon. 

96.  —  Charles-Maurice  de  TALLEYRAND-PÉRIGORD. 
Puisqu'il  faut  que  nous  inscrivions  ce  nom  dans  le  catalogue  des 

évêques  d'Autun,  nous  serons  aussi  réservé  que  précis. 

Né  à  Paris  le  2  février  1754,  fils  aîné  de  Charles-Daniel,  comte  de 
Talleyrand,  mais  disgracié  de  la  nature,  fut  jeté  à  l'Eglise  sans  vocation. 
Il  avait  de  grandes  capacités,  mais  des  mœurs  suspectes,  et  put  rece- 
voir à  ces  deux  titres  la  bénédiction  de  Voltaire. 

Agent  général  du  clergé  en  1780,  il  fit  des  études  financières  avec 
Calonne  et  Necker,  tout  en  se  mêlant  d'intrigues  politiques  2. 

Nommé  évêque  d'Autun  par  Louis  XVI  le  1er  octobre  1788,  et  sacré  à 
Paris  le  4  juillet  1789,  il  n'alla  pas  prendre  possession  en  personne  de 

1.  Cf.  Biographie  universelle  de  Michaud.  —  1°  éd.  suppl.,  art.  sur  les  deux 
Marbeuf,  par  Val.  Parisot  et  Courcy,  op.  cit.,  lre  partie,  p.  925  et  seq.  Généalogie 
de  Marbeuf. 

2.  Cf.  Biographie  universelle,  lre  édition,  supplément,  article  de  Michaud  jeune 
au  mot  Talleyrand. 


ÉVÊCHÉ  d'autun  223 


son  siège  ;  car  s'étant  fait  élire  par  son  clergé  député  aux  Etats-Géné- 
raux, il  voulut  y  assister. 

On  connaît  son  rôle  aux  Etats  -  Généraux  et  à  la  Constituante , 
comment  de  concert  avec  Mirabeau  cet  évêque,  député  du  clergé,  prit 
l'initiative  d'une  proposition  qui  spolia  le  clergé  de  France  ;  on  sait 
qu'il  prêta  le  serment  suivant  la  constitution  civile  du  clergé,  et  qu'il 
sacra  les  premiers  évêques  constitutionnels.  Tous  ces  faits  appar- 
tiennent  encore  malheureusement  à  notre  histoire. 

Mais  le  ministre  du  Directoire  et  de  Napoléon,  l'ambassadeur  du 
gouvernement  de  juillet,  le  prince  de  Bénévent  marié,  etc.,  etc.,  ne 
nous  appartiennent  plus,  Dieu  merci.  Que  d'autres  le  jugent,  favorable- 
ment, s'ils  le  peuvent  ! 

f  à  Paris,  le  17  mai  1838,  dans  sa  85e  année. 


ABBAYES  DU  DIOCÈSE  D'AUTUN 

0.  S.  B.  vir.  S.  Martinus  apud  Eduam,  Saint-Martin-lès-Autun. 
Gorbiniacum,  Saint-Léonard  de  Corbigny. 
Flaviniacum,  Saint-Pierre  de  Flavigny . 
Vezeliacum,  Vézelay*. 
fem.  S.  Andochius  Eduensis,  Saint- Andoche  oVAutun. 
S.  Joannes  Eduensis,  Saint- Jean-le-Gr and. 
Marciniacum,  Marcigny-les-Nonnains,  prieuré  de  Gluny. 
0.  Cist.  vir.  Septem  Fontes,  Sept-Fonts®,  en  règle. 
Fontanetum,  Fontenay. 
Buxeria,  La  Bussière. 
Marciliacum,  Marcilly. 
fem.  Locus  Dei,  Lieu-Dieu,  transférée  de  Vergy  à  Beaune. 
B.  M.  de  Consolatione,  Notre-Dame  de  Réconfort,  en 
Nivernais. 

0.  S.  A.  vir.  Sancta  Margarita,  Sainte-Margue. 

Ungiacum,  Oigny. 

S.  Ursinus  de  Ghoris,  Chors. 

1.  Célèbre  abbaye  bénédictine,  Vézelay  avait  été  sécularisée  en  collégiale  sous 
François  Ier.  Toutefois  elle  était  toujours  donnée  en  commende. 

2.  L'abbaye  de  Sept-Fonts,  réformée  par  dom  Eustache  de  Beaufort,  1654-1709, 
était  revenue  et  restait  en  règle. 


224  PROVINCE  DE  LYON 


COLLÉGIALES,   PRIEURÉS,  etc. 

On  compte  18  collégiales  dans  le  diocèse  :  Notre-Dame  d'Autun, 
Aigueperse,  A  vallon,  Notre-Dame  de  Beaune,  Bourbon-Lancy,  Gervon, 
Châtel-Censois,  Couches,  Montagnet,  Montréal,  Notre-Dame  de  Moulins, 
Nuits,  Saulieu,  Notre-Dame  de  Ternant,  Thil,  Semur-en-Auxois,  Semur- 
en-Brionnais,  Vézelay. 

Les  prieurés  plus  célèbres  sont  :  Perrecy,  Saint- Vivant-sous-Vergy. 

Méparts  ou  Familiarités  :  on  en  compte  huit  dans  le  diocèse. 

Les  séminaires,  collèges,  hôpitaux  et  couvents,  tant  d'hommes  que 
de  femmes,  y  sont  en  grand  nombre. 


CABILONUM,  CHALON-SUR-SAONE 

Bien  moins  étendu  que  celui  de  Lyon,  d'Autun  et  de  Langres,  le 
diocèse  de  Châlon  a  cependant  ses  gloires  particulières  comme  on  va 
le  voir.  Le  siège  épiscopal  de  Châlon  remonte  à  une  haute  antiquité. 

72.  —  Henri-Félix  de  TASSY,  72e  évêque  de  Châlon. 

Né  en  1639,  fils  du  célèbre  Charles-François,  premier  chirurgien  de 
Louis  XIV,  était  archidiacre  d'Auch,  trésorier  de  la  Sainte-Chapelle  de 
Vincennes  et  docteur  de  Sorbonne,  quand  il  fut  nommé  évêque  de 
Digne  en  1675,  n'étant  âgé  que  de  36  ans. 

Sacré  le  6  décembre  1676,  il  eut  à  peine  le  temps  de  prendre  posses- 
sion ;  car  Jean  de,  Maupeou,  évêque  de  Châlon,  étant  mort  le  26  mai 
1677,  l'évêque  de  Digne  fut  appelé  à  lui  succéder. 

Fisquet  loue  sa  science,  sa  sagesse  et  sa  douceur  dans  l'histoire  des 
évêques  de  Digne.  Nous  ne  croyons  pas  qu'il  ait  démérité  sur  son  nou- 
veau siège. 

Une  particularité  s'ajoute  à  sa  louange.  C'est  que  l'abbaye  de  Mai- 
zières,  qui  était  de  son  diocèse,  lui  ayant  été  donnée  en  commende, 
1688,  il  fit  construire  pour  les  moines  un  monastère  dont  toutes  les 
pièces  étaient  admirablement  adaptées  aux  usages  de  la  communauté. 

f  à  Châlon  le  10  novembre  1711,  set.  72,  es.  35. 


ÉVÊCHÉ  DE  CHALON-SUR-SAONE  225 

73.  —  François  de  MADOT. 

Transféré  de  Belley,  28  décembre  1711.  Cf.  Belley. 

Ayant  pris  possession  le  3  juin  1722,  il  se  montra  ferme  contre  les 
appelants,  zélé,  pieux,  charitable,  il  fit  honneur  à  ses  maîtres,  les 
Jésuites  de  Limoges  et  les  Sulpiciens  de  Paris. 

f  à  Châlon  le  7  octobre  1753,  set.  78,  es.  48,  abbé  de  l'Absie  (La 
Rochelle)  et  de  Loroy  (Bourges). 

74.  —  Louis-Henri  de  ROCHEFORT  d'Ally. 

Né  en  1710,  était  fils  de  Pierre,  seigneur  de  Prades  et  de  Thérèse  de 
Vogué. 

Nommé  évêque  de  Châlon  en  1753  et  sacré  le  18  avril  1754,  il  fut  un 
bon  évêque,  dit  simplement  le  P.  Le  Lasseur  ;  il  eut  une  grande  pureté 
de  mœurs  et  une  charité  inépuisable,  dit  en  précisant  davantage 
Hugues  du  Tems. 

Il  écrivit  au  chancelier  de  France,  le  8  octobre  1761,  une  lettre  en 
faveur  des  Jésuites. 

f  à  Dijon  le  13  juin  1772,  33t.  62,  es.  19,  après  la  clôture  des  Etats 
de  Bourgogne  où  il  avait  assisté.  Son  oraison  funèbre  fut  prononcée  à 
Châlon  le  28  août  suivant. 

75.  —  Jean-François  d'ANDIGNÉ  de  la  Chasse. 
Transféré  de  Saint-Pol  de  Léon,  1772.  Cf.  Léon. 
Reçut  l'abbaye  d'Eu  en  1773. 

Orthodoxe,  zélé,  charitable,  mais  infirme  avant  l'âge,  il  se  montra 
assez  pour  se  faire  regretter  des  Bourguignons,  comme  il  avait  été 
regretté  des  Bretons,  devint  chanoine  de  la  cathédrale  et  vicaire  géné- 
ral du  diocèse  de  Metz,  puis  aumônier  de  la  reine,  abbé  de  Saint- 
Clément  en  1766,  de  la  Valasse  en  1775. 

Il  se  démit  de  son  siège  1781,  non  de  son  abbaye. 

N'émigra  pas  à  la  Révolution. 

f  à  Paris,  12  juillet  1806,  aet.  83,  es.  44. 

76.  —  Jean-Baptiste  du  CHILLEAU,  dernier  évêque  de  Châlon1. 
Né  le  7  octobre  1735,  au  château  de  la  Charrière,  diocèse  de  Saintes. 

1.  Cf.  Recherches  historiques  sur  la  persécution  révolutionnaire  dans  le  départe' 
ment  de  Saône-et-Loire  (il89-i803),  par  l'abbé  Bauzon,  tome  I,  l'arrondissement 
de  Châlon  ;  gr.  in-8,  Châlonrsur-Saône,  Marceau,  1889. 

15 


226  PROVINCE    DE    LYON 


Nommé  évêque  de  Ghâlon  en  1781,  fut  sacré  le  30  décembre  de  la 
même  année.  Il  confia  la  direction  du  collège  aux  Congréganistes  de 
Saint-Joseph,  fonda  les  petites  écoles,  recommanda  à  la  charité  publi- 
que les  Religieux  Trinitaires,  qui  rachetaient  les  captifs  chrétiens  à 
Alger,  etc. 

Son  siège  étant  supprimé  par  la  constitution  civile  du  clergé,  les 
insultes  et  les  menaces  dont  il  fut  l'objet,  tant  à  la  campagne  que  dans 
sa  ville  épiscopale,  de  poursuites  même  devant  les  tribunaux,  le  déci- 
dèrent à  s'éloigner.  Il  émigra  d'abord  à  Fribourg  en  Suisse,  1790-95, 
d'où  il  passa  en  Italie,  de  là  à  Munich. 

Refusa  sa  démission  en  1801,  ne  la  donna  qu'en  1815  ou  même  en 
1816  ;  fut  nommé  archevêque  de  Tours  en  1817,  mais  ne  put  prendre 
possession  qu'en  octobre  1819,  et  moins  de  deux  ans  après,  cassé  de 
vieillesse,  il  fut  forcé  de  se  décharger  sur  un  coadjuteur,  Augustin- 
Louis  de  Montblanc.  Louis  XVIII  le  nomma  Pair  de  France  en  1822. 

f  à  Tours  le  26  novembre  1824,  set.  90,  es.  45,  le  plus  âgé,  sinon  le 
doyen  des  évêques  de  France. 


ABBAYES  DU  DIOCÈSE  DE  GHALON 

Nommons  en  première   ligne    Cistercium,   Cîteaux,  abbaye  chef- 
d'ordre,  et  Firmitas  ad  Gronam,  La  Fer  té-sur- Grosne,  fille  aînée  de 
Cîteaux,  l'une  et  l'autre  en  règle.  Les  trois  autres  filles  de  Cîteaux,  qui 
seront  nommées  ailleurs,  sont  Pontigny,  Clairvaux  et  Morimond  :  les 
abbés  de    ces  quatre  filles  sont  les  Pères  de  V Ordre,  subordonnés 
cependant  à  l'abbé  général  de  Cîteaux. 
0.  S.  R.  vir.  S.  Petrus  Cabilonensis,  Saint-Pierre-de-Châlon. 
Tornutium  vel  Trenorchium,  Tournus. 
fem.  R.  M.  de  Lancharre,  Lancharre  ou  N.-D.  de  Châlon. 
0.  Cist.  vir.  Macerise,  Maizieres. 

fem.  Molesia,  Molèze. 
La  collégiale  de  Saint-Marcel  à  Châlon,   n'est  autre  que  l'abbaye 
fondée  par  le  roi  Gontran  en  577. 


ÉVÊCHÉ  DE  LANGRES  227 


LINGONES,    LANGRES 

Vaste  et  beau  diocèse,  partie  en  Champagne,  partie  en  Bourgogne 
avant  l'érection  du  siège  de  Dijon,  était  riche  en  fondations  pieuses. 

L'évêque  de  Langres  était  duc  et  pair  de  France  depuis  le  XIIe  siècle 
au  moins.  C'est  à  ce  titre  qu'on  trouve  la  série  et  la  généalogie  des 
évêques-ducs  de  Langres  dans  le  tome  II  du  P.  Anselme. 

Cf.  Le  diocèse  de  Langres,  histoire  et  statistique,  par  l'abbé  Roussel  ;  4  vol.  in- 
4°,  Langres,  1873. 

98.  —  Louis-Marie- Armand  de  Simiane  de  CORDES,  98e  évêque 
de  Langres,  38e  pair  de  France. 

Né  en  1625  d'une  illustre  famille  de  Provence,  était  fils  de  Guillaume 
marquis  de  Gordes,  et  de  Gabrielle  de  Pontevès. 

Abbé  de  la  Roë  (Angers),  de  Saint- Vincent  (Senlis),  comte  de  Lyon, 
1er  aumônier  de  la  reine. 

Nommé  évêque  de  Langres  pour  succéder  à  Louis  Barbier  de  la 
Rivière,  qui  était  mort  le  30  juin  1670,  il  se  fit  sacrer  le  30  novembre 
1674,  en  présence  de  la  reine  Marie-Thérèse,  dans  l'oratoire  des  Récol- 
lets à  Saint-Germain-en-Laye. 

Ayant  pris  possession  de  sa  dignité  de  Pair  à  Paris,  et  de  son  siège, 
il  célébra  la  canonisation  de  saint  François  de  Borgia  aux  Jésuites  de 
Langres  avec  une  grande  pompe. 

Saint  Simon  dit  de  lui  :  «  Vrai  gentilhomme,  répandu  dans  le  plus 
grand  monde,  n'avait  rien  de  mauvais,  même  pour  les  mœurs  ;  mais  il 
n'était  pas  fait  pour  être  évêque  ».  Il  aimait  le  jeu  ;  il  publia  un  rituel 
composé  à  Port-Royal  ;  il  prit  part  à  l'Assemblée  extraordinaire  de 
1682  :  ce  n'est  pas  sur  ces  derniers  faits  sans  doute  que  saint  Simon  a 
fondé  sa  critique. 

Nous  ajoutons  à  la  décharge  du  bon  Langres,  comme  on  l'appelait, 
qu'il  établit  dans  son  diocèse  les  conférences  ecclésiastiques. 

f  à  Paris,  21  novembre  1695,  aet.  70,  es.  24,  après  l'Assemblée  ordi- 
naire du  clergé.  Enterré  à  Saint-Sulpice. 

99.  —  François-Louis  de  CLERMONT-TONNERRE. 

Né  vers  1660,  2°  fils  de  Jacques,  comte  de  Clermont-Tonnerre,  et  de 
Virginie  Bonne  de  Fléard. 


228  PROVINCE  DE  LYON 


Neveu  et  vicaire  général  de  François  de  Clermont-Tonnerre  à  Noyon, 
aumônier  du  roi,  abbé  de  Thenailles,  puis  de  Bonne-Combe,  enfin  de 
la  Fontaine-Bèze. 

Nommé  évêque-duc  de  Langres  le  25  décembre  1695,  il  se  fit  sacrer 
le  14  octobre  1696  par  son  oncle,  Pévêque-comte  de  Noyon,  dans 
l'église  du  noviciat  des  Jésuites  à  Paris. 

Il  commença  par  poursuivre  avec  une  sorte  d'acharnement  le  quié- 
tisme  sans  ménager  Fénelon.  Il  fut  mieux  inspiré  en  encourageant 
l'instruction  dans  son  séminaire,  en  publiant  et  soutenant  la  bulle 
Unigenitus  dans  les  assemblées  du  clergé  où  il  brilla. 

Il  embellit  le  château  de  Mussy,  maison  de  campagne  des  évêques 
de  Langres. 

f  à  Langres  le  12  mars  1724,  set.  64,  es.  28. 

100.  —  Pierre  de  Pardaillan  de  GONDRIN  d'Antin. 

Né  en  1692,  fils  de  Louis-Antoine  duc  d'Antin,  et  de  Julie  de  Crussol 
d'Uzès  ;  était  chanoine  de  Strasbourg  et  de  Paris  ;  abbé  de  Lire,  depuis 
1713,  fut  reçu  docteur  de  Sorbonne  en  1718. 

Nommé  évêque-duc  de  Langres,  1724  et  sacré  le  27  décembre  de 
cette  même  année,  il  consentit  à  l'érection  de  Dijon  en  évêché.  Or,  le 
nouveau  diocèse  était  un  démembrement  notable  du  diocèse  de  Langres. 

L'évêque  de  Langres  fut  reçu  de  l'Académie  française  en  1725. 

On  vante  en  lui  le  talent,  l'aménité,  la  douceur. 

C'est  lui  qui  donna  en  1731  un  Breviarium  Lingonense,  l'année 
même  où  la  division  de  Dijon  fut  consommée  définitivement. 

ce  Vivat  ad  plurimos  annos  praesul  humanissimus  »,  lisons-nous  à  la 
fin  de  sa  notice,  Gallia  Christiana,  IV,  643.  Hélas  !  ce  vœu  fut  déçu. 

f  à  Bougey  en  Franche-Comté,  le  2  novembre  1733,  aet.  41,  es.  9. 

101.  —  Gilbert  de  MONTMORIN  de  Saint-Hérem. 
Transféré  d'Aire,  1734.  Cf.  Aire. 

Ayant  pris  possession  de  sa  pairie  et  de  son  siège  en  1735,  il  visita 
son  diocèse,  examina  ses  prêtres  sur  les  sciences  ecclésiastiques  et  la 
pureté  de  la  foi  ;  renvoya  de  son  séminaire  en  1738  les  Oratoriens 
suspects  au  point  de  vue  de  l'orthodoxie  ;  surveilla  l'enseignement,  la 
discipline,  les  cérémonies. 

Il  fit  tous  les  efforts  possibles  comme  évêque  et  comme  Pair  de 
France  pour  conjurer  la  suppression  des  Jésuites  dont   il  déplora 


ÉVÊCHÉ  DE  LANGRES  229 


ensuite  amèrement  la  perte  (1763)  ;  il  signala  bientôt  les  progrès  de 
l'irréligion. 

Il  répara  sa  cathédrale,  fit  dresser  une  belle  carte  du  diocèse. 

Il  était  vénéré  pour  sa  piété,  son  zèle,  ses  fondations  charitables. 

f  à  Paris,  19  mai  1770,  set.  80,  es.  48,  doyen  des  évêques  de  France. 

N.  B.  —  Sa  sœur,  Catherine-Henriette,  fut  abbesse  de  Jouarre  en 
1739.  Elle  était  nonagénaire  quand  elle  mourut  en  1792,  dépossédée 
de  son  abbaye  depuis  deux  ans.  Cela  ne  se  prête  guère,  on  le  voit, 
aux  fantaisies  d'une  imagination  dévergondée,  ni  aux  ignobles  calculs 
d'un  cœur  dévoyé. 

102.  —  César-Guillaume  de  LA  LUZERNE1. 

Né  le  17  juillet  1738,  à  Paris,  d'une  noble  famille  normande,  2e  fils 
de  César-Antoine,  marquis  de  Beuzeville,  et  d'Elisabeth  de  Lamoignon 
de  Malesherbes,  docteur  de  Navarre,  abbé  de  Mortemer,  vicaire  géné- 
ral de  Narbonne,  agent  général  du  clergé,  1765. 

Nommé  évêque-duc  de  Langres,  le  24  juin  1770  et  sacré  le  30  sep- 
tembre suivant,  il  prit  possession,  résida  fidèlement,  établit  la  régula- 
rité dans  son  séminaire,  prépara  une  nouvelle  liturgie,  et  bâtit. 

Mais  son  principal  titre  de  gloire,  c'est  qu'il  défendit  la  religion  par 
ses  mandements,  ses  dissertations  et  ses  autres  écrits  de  controverse. 
On  loue  aussi  ses  écrits  ascétiques. 

Député  aux  États-Généraux,  il  fut  modéré  en  politique,  mais  ferme 
contre  les  innovations  religieuses  et  le  serment.  Après  avoir  pris  de 
sages  mesures,  rédigé  une  lettre  pastorale,  qui  devait  être  publiée  la 
veille  du  sacre  de  Wandelaincourt,  évêque  constitutionnel  de  la  Haute- 
Marne,  il  émigra  le  23  mars  1791,  d'abord  à  Constance,  puis  à  Vienne, 
d'où  il  écrivit,  5  janvier  1796,  une  lettre  mémorable. 

Il  se  démit  de  son  siège  en  1801. 

Créé  cardinal  en  1817,  et  nommé  de  nouveau  évêque  de  Langres,  il 
ne  put  prendre  possession,  mais  fut  pair  de  France  et  commandeur  du 
Saint-Esprit. 

f  à  Paris,  21  juin  1821,  set.  83,  es.  51,  card.  4. 

1.  Cf.  Sa  vie  par  l'abbé  Godard,  donnée  par  Migne  en  tête  de  ses  œuvres. 


230  PROVINCE  DE  LYON 


ABBAYES  DU  DIOCÈSE  DE  LANGRES 

avant  l'érection  du  siège  de  dijon 


0.  S.  B.  vir.  Reomaus,  Moutier- Saint- Jean  ou  Réomé. 

S.  Benignus  Divionensis,  Saint-Benigne  de  Dijon. 

S.  Sequanus,  Saint-Seine. 

Besua  ad  fontes,  La  Fontaine- Beze. 

S.  Michael  Tornodorensis,  Saint-Michel  de  Tonnerre. 

Molismus,  Molesme. 

Molosmus,  Molosme. 

Pultarise,  Pouthières. 

Vallis  caulium,   Val-des-Choux,   simple  prieuré,  mais 
chef-d'ordre, 
fem.  Polongeium,  Poulengy. 

Pratum  longum,  Praslon. 

Puteus  Orbis,  Puits-d'Orbe. 

Rubeus  mons,  Rougemont. 
0.  S.  A.  vir.  Gastellio,  Châtillon. 

Vallis   Scholarium,  N.-D.  du  Val-des-Ecoliers,  abbaye 
en  règle,  autrefois  chef-d'ordre. 
0.  Cist.  vir.  Clara  Vallis,  Clairvaux,  en  règle. 

Morimundus,  Morimond. 

Alba  ripa,  Auberive. 

Bellus  locus,  Beaulieu. 

Garitas,  La  Charité-Ves-Lézines. 

Crista,  La  Creste. 

Longum  Vadum,  Longue. 

Morae,  Mores. 

Quinciacum,  Quincey. 

Tulleium,  Tulley. 

Vallis  dulcis,  Vaux-la-Douce. 
fem.  Tartum,  Le  Tart,  transférée  à  Dijon  en  1626,  en  règle, 
élective  et  triennale. 

Bellus  Mons,  Bémont. 
0.  Praem.       Septem  fontes,  Sept-Fontaines,  en  règle. 


ÉVÊCHÉ  DE    MAÇON  231 


COLLÉGIALES  DU  DIOCÈSE  DE  LANGRES 

Il  faut  placer  en  tête  d'abord  la  Sainte-Chapelle  de  Dijon,  Sacra 
Capella  Divionensis,  et  puis  surtout  Saint-Etienne  de  Dijon,  S.  Stepha- 
nus  Divionensis,  ancienne  abbaye,  sécularisée  plus  tard  et  finalement 
érigée  en  cathédrale  en  1731. 

Les  autres  collégiales  sont  :  Bar-sur- Aube,  Bar- sur-Seine,  Chablis, 
Champlitte,  Châteauvillain,  Chaumont,  la  Chapelle-aux-Biches,  Notre- 
Dame  et  Saint- Jean-Baptiste  de  Dijon,  Epoisses,  Fouvent,  Gevrey, 
Grancey,    Jully-le-Château,    Larrey,    Mussy-l'Evêque,    Saulx-le-Duc. 

Dans  le  diocèse  de  Langres,  on  comptait  6  couvents  de  Capucins, 
2  de  Récollets,  1  de  Cordeliers,  de  Carmes,  de  Dominicains,  de 
Minimes  et  de  Doctrinaires.  Les  Jésuites  avaient  un  collège  à  Langres, 
et  deux  autres  dans  le  diocèse. 

Les  couvents  de  femmes  étaient  nombreux.  Il  y  en  avait  5  d'Ursu- 
lines,  et  2  de  Carmélites,  de  Dominicaines,  de  Visitandines,  etc. 

Il  faut  voir  ci- dessous  au  diocèse  de  Dijon  les  abbayes,  collégiales  et 
couvents  qui  ont  cessé  d'appartenir  au  diocèse  de  Langres  en  1731. 


MAT1SC0,   MAÇON 

Simple  castrum  des  Eduens,  Mâcon  dut  à  sa  situation  topographique 
une  grande  importance  sous  la  domination  romaine.  Le  siège  épiscopal, 
qui  s'y  établit  de  bonne  heure,  augmenta  son  importance. 

Circonscrits  par  notre  plan,  nous  n'avons  à  relever  que  trois  noms 
d'évêques  entre  1682  et  1801. 

Cf.  Histoire  des  évoques  de  Mâcon,  par  le  comte  de  La  Rochette  ;  2  vol.  gr.  in-8. 
Mâcon,  1867. 

78.  —  Michel  Cassagnet  de  TILLADET,  78e  évêque  de  Mâcon. 

Né  en  1643,  ou  s'il  faut  en  croire  Hugues  du  Tems,  en  1636,  fils  de 
Gabriel,  marquis  de  Tilladet,  et  de  Magdelène  Le  Tellier,  sœur  du 
chancelier,  Michel  ne  manqua  pas  de  protection.  A  défaut  de  son  père, 


232  PROVINCE    DE    LYON 


tué  à  l'ennemi  en  1655,  il  eut  son  oncle  maternel  et  son  propre  frère, 
premier  chambellan  du  roi.  Il  était  docteur  en  théologie,  abbé  de  la 
Honce,  etc. 

Nommé  évêque  de  Mâcon  le  48  décembre  1676,  pour  succéder  à 
Michel  Golbert  de  Saint-Pouange,  qui  était  mort  le  28  novembre  précé- 
dent, il  se  fit  sacrer  à  Paris,  dans  l'église  des  Jésuites,  rue  Saint- 
Antoine,  par  son  cousin-germain  Charles-Maurice  Le  Tellier,  archevê- 
que de  Reims,  le  4  juin  1678. 

Il  fut  repoussé  de  Glermont  en  1682,  comme  nous  l'avons  dit  en  son 
lieu,  et  resta  dès  lors  fidèle  à  son  église,  malgré  son  inconstance.  S'il 
promulgua  la  constitution  Unigenitus  en  1714,  quand  Louis  XIV  était 
encore  vivant,  il  interjeta  appel  en  1717,  sauf  à  rétracter  son  appel  au 
moment  du  concile  d'Embrun. 

Il  adhéra  définitivement  à  la  bulle  le  9  mai  1729. 

f  d'apoplexie  au  château  de  Romenay  le  5  septembre  1731,  set.  88 
(ayant  95  ans  accomplis,  selon  Hugues  du  Tems),  es.  54. 

Au  moment  de  sa  mort,  il  devait  être  le  doyen  des  évêques  de 
France.  Mais  nous  ne  trouvons  nulle  part  qu'on  lui  ait  donné  ni  qu'il 
ait  pris  ce  titre. 

—  Claude  de  SAINT-GEORGES,  comte  de  Lyon. 
Nommé  évêque  de  Mâcon  en  1682,  pour  remplacer  Tilladet,  resta  en 
suspens  jusqu'en  1684. 
Il  devint  archevêque  de  Lyon  en  1694.  Cf.  Lyon. 

79.  —  Henri-Constance  de  Lort  de  Sérignan  de  VALRAS. 

Né  le  6  août  1690  à  Béziers,  agent  général  du  clergé. 

Nommé  évêque  de  Mâcon  le  29  janvier  1732,  sacré  le  27  juillet  de  la 
même  année,  résida  fidèlement,  visita  même  Cluny  et  sa  banlieue  qui 
fut  enfin  adjugée  à  sa  juridiction  épiscopale. 

Cet  évêque  était  très  charitable  ;  il  crut  devoir  supprimer  des  fêtes. 

Sur  la  fin  de  son  épiscopat,  il  se  fit  aider  par  un  suffragant  nommé 
de  Livry,  évêque  de  Callinique. 

f  à  Paris,  8  novembre  1763,  33t.  74,  es.  32. 

N.  B.  —  En  1755,  les  Oratoriens  furent  remplacés  au  séminaire  de 
Mâcon  par  des  prêtres  séculiers.  En  1763,  les  Jésuites  furent  rempla- 
cés au  collège  par  les  Dominicains,  qui  cédèrent  la  place  à  des  prêtres 
séculiers  en  1769. 


ÉVÊCHÉ  DE  MAÇON  233 


80.  —  Gabriel-François  MOREAU,  dernier  évêque  de  Mâcon. 

Transféré  de  Vence,  1763-1764.  Cf.  Vence. 

Prédicateur,  érudit,  modéré,  sans  céder  toutefois  sur  les  principes, 
il  se  fit  estimer  de  tous. 

Résigna  son  abbaye  d'Aniane,  et  fit  unir  à  son  séminaire,  en  1767, 
les  biens  de  l'abbaye  de  Saint-Rigauld,  bâtit  l'hôpital. 

Le  14  février  1790,  il  prêta  le  serment  civique,  mais  en  1791  il 
refusa  le  serment  à  la  constitution  civile  du  clergé. 

Resta  dans  son  diocèse  pendant  toute  la  Révolution  ;  emprisonné 
dans  l'hôpital  de  Mâcon  qu'il  avait  fait  bâtir,  il  y  resta  jusqu'en  juin 
1797. 

Démissionnaire  de  son  siège  en  1801,  il  accepta  le  nouveau  siège 
d'Autun,  30  mai  1802,  qui,  comprenant  tout  le  département  de  Saône- 
et-Loire,  renfermait  son  ancien  diocèse. 

Malgré  son  âge  avancé,  il  travailla  beaucoup  pour  réorganiser  le 
culte  ;  mais  succomba  bientôt. 

f  à  Autun  le  8  septembre  1802,  set.  81,  es.  44. 


ABBAYES  DU  DIOCÈSE  DE  MACON 

O.  S.  R.  Cluniacum,  Clugny  ou  Cluny,  chef  d'ordre  * . 

S.  Rigaldus,  Saint-Rigauld,  abbaye  unie  au  séminaire  de 
Mâcon  en  1767. 


COLLÉGIALES 

Saint-Pierre  de  Mâcon,  S.  Petrus  Matisconensis,  anciennement 
abbaye  de  l'ordre  de  Saint-Augustin  ;  Notre-Dame  de  Beauj eu,  R.  Maria 
Rellijoci. 

On  compte  dans  la  ville  cinq  couvents  d'hommes  et  cinq  couvents  de 
femmes.  Il  y  avait  de  plus  le  collège  important  des  Jésuites  avant  1762. 

1.  Cette  illustre  abbaye,  dont  l'histoire  est  mémorable,  tout  en  restant  la  tête  de 
prieurés  fort  nombreux,  était  néanmoins  tombée  en  commende  à  la  fin  du  XVe 
siècle. 


234  PROVINCE  DE  LYON 


DIVIO,    DIJON 

Cf.  Sautereau  (l'abbé).  Uévêché  de  Dijon  et  ses  évêques,  notice  accompagnée 
de  deux  planches  portant  les  blasons  de  tous  les  évêques  de  Dijon,  in-8  de  48  p. 
imp.  et  lib.  de  Cîteaux,  1885. 

La  ville  de  Dijon,  simple  castrum  sous  les  Romains  et  jusqu'au 
Xe  siècle,  prit  de  l'importance  en  devenant  la  capitale  du  duché  de 
Bourgogne.  On  ne  put  cependant  pas  obtenir,  malgré  les  plus  vives 
requêtes,  un  siège  épiscopal  à  Dijon  avant  4725  :  un  évêque  fut  nommé 
par  le  roi  dès  cette  année-là. 

Mais  ce  fut  seulement  le  9  août  1731,  date  de  la  bulle  Super  speculo 
de  Clément  XII,  que  le  siège  de  Dijon  fut  canoniquement  érigé. 

D'après  les  clauses  de  cette  bulle,  l'église  collégiale  de  Saint-Etienne 
fut  érigée  en  cathédrale;  l'archidiaconné  de  Dijon,  démembré  deLangres, 
et  comprenant  174  paroisses  et  quelques  territoires  détachés  de  Besan- 
çon formèrent  le  diocèse  nouveau;  l'évêque  et  ses  chanoines  eurent  pour 
revenus  les  prébendes  de  l'ancienne  collégiale  de  Saint-Etienne  de  Dijon. 

1.  —  Jean-Jacques  BOUHIER  de  Lantenay,  1er  évêque  de  Dijon. 

Né  à  Dijon  en  1665,  d'une  famille  très  honorable,  était  cousin- 
germain  du  célèbre  président  Bouhier.  En  1706,  il  avait  été  élu  doyen 
de  la  Sainte-Chapelle  de  Dijon  ;  au  mois  de  septembre  1723,  il  fut  nommé 
chancelier  de  la  Faculté  de  Droit,  qui  se  fondait  dans  sa  ville  natale. 

Nommé  par  Louis  XV  au  futur  siège  épiscopal  de  Dijon  dès  le  25 
décembre  1725,  préconisé  dans  la  bulle  même  qui  érigeait  le  siège,  il 
se  fit  sacrer  à  Paris  par  l'archevêque  Charles  de  Vintimille  le  16  sep- 
tembre 1731,  et  se  mit  aussitôt  à  l'œuvre. 

Pendant  douze  ans,  il  travailla  courageusement  à  organiser  son 
diocèse,  quoiqu'il  ne  fût  plus  jeune. 

S'il  faut  en  croire  Hugues  du  Tems,  et  nous  avons  peine  à  le  croire 
sur  ce  point,  le  premier  évêque  de  Dijon  refusa  en  1741  de  devenir  le 
premier  évêque  de  Saint-Claude. 

Démissionnaire  en  1743,  f  à  Dijon  le  15  octobre  1744,  set.  79,  es.  13. 

2.  —  Claude  BOUHIER. 

Né  en  1684  à  Dijon,  était  le  propre  frère  du  président  Bouhier,  par 
conséquent  le  cousin  du  premier  évêque  de  Dijon. 


ÉVÊCHÉ  DE  DIJON  235 


Après  avoir  été  vicaire  général  de  l'évêque  de  Langres  pour  l'archi- 
diaconné  de  Dijon,  il  devint  vicaire  général  de  son  parent,  le  premier 
évêque,  auquel  il  succéda. 

Nommé  évêque  de  Dijon  en  1743,  il  se  fit  sacrer  le  26  mars  1744,  il 
disputa  aussitôt  la  présidence  des  Etats  de  Bourgogne  à  l'évêque 
d'Autun,  Thomas  de  la  Valette.  On  se  figure  difficilement  qu'il  n'eût 
rien  de  mieux  à  faire. 

Abbé  de  Fontaine-Daniel,  prieur  de  Pontailler. 

f  à  Dijon  le  21  juin  1755,  aet.  71,  es.  11. 

3.  —  Claude-Marc-Antoine  d'APGHON. 

Né  à  Montbrison  en  1721,  fils  d'Antoine-Marie,  comte  de  Saint- 
Germain,  avait  été  élève  des  Jésuites  de  Lyon,  et  même  quelque  temps 
novice  de  la  Compagnie  de  Jésus.  Il  fut  ensuite  marin,  enfin  prêtre  en 
1747. 

Il  devint  vicaire  général  de  Claude  Bouhier  à  Dijon,  doyen  delà 
Chapelle-aux-Riches  ;  était  pieux,  modeste,  zélé,  capable. 

Nommé  évêque  de  Dijon  par  Boyer  en  1755,  en  dépit  des  Oratoriens, 
à  la  satisfaction  des  autres,  il  se  fit  sacrer  le  19  octobre  suivant. 

Secourut  les  Jésuites  autant  qu'il  put  en  1762,  apaisa  une  sédition 
causée  par  la  disette,  1774. 

Transféré  à  Auch,  1776.  Cf.  Auch. 

4.  —  Jacques-Joseph-François  de  VOGUÉ. 

Né  à  Aubenas,  diocèse  de  Viviers,  le  13  avril  1740,  fils  de  Charles- 
François-Elzéar,  marquis  de  Vogué,  lieutenant  général  des  armées  du 
roi. 

Nommé  évêque  de  Dijon  en  1776,  fut  sacré  le  9  juin  de  la  même 
année. 

Son  âge  lui  promettait  de  longues  années  ;  son  épiscopat  ne  dura  pas 
dix  ans. 

f  1786,  set.  46,  es.  10. 

5.  —  René  des  Montiers  de  MËRINVILLE. 

Né  à  Aubis  près  Nouic  (Limoges),  en  juillet  1742,  2°  fils  de  François, 
officier  de  cavalerie. 

Fut  aumônier  de  la  reine,  chanoine,  grand  archidiacre  et  vicaire 
général  de  Chartres,  en  considération  de  feu  son  grand-oncle  paternel 
Charles-François. 


236  PROVINCE  DE  LYON 


Nommé  évêque  de  Dijon  en  1786,  et  sacré  le  13  mai  1787,  fut  installé 
le  21  juillet. 

Député  aux  Etats-Généraux  de  1789,  il  résigna  son  mandat  dès  1790, 
en  voyant  comment  les  choses  prenaient  une  mauvaise  direction. 

Emprisonné  à  Paris,  septembre  1792,  il  échappa  aux  massacres,  se 
retira  à  Bruxelles,  à  La  Haye,  en  Angleterre,  en  Autriche. 

Il  donna  sa  démission  en  1801.  Au  commencement  de  l'année  sui- 
vante, il  fut  nommé  et  institué  évêque  de  Ghambéry.  Mais  avant  de  se 
rendre  à  son  poste,  il  fut  chargé  d'administrer  l'archidiocèse  de  Lyon, 
et  d'installer  l'archevêque  Joseph  Fesch,  4  mai  1802.  C'est  après  s'être 
dépensé  sur  un  territoire  étranger,  qu'il  alla  prendre  possession  de 
son  siège  et  réorganiser  le  culte  dans  la  Savoie  et  jusqu'à  Genève  qui 
était  de  son  diocèse. 

Il  y  rencontra  mille  oppositions  et  des  difficultés  qui  lui  firent  donner 
sa  démission  en  1805.  Nommé  en  1806  chevalier  de  la  Légion  d'hon- 
neur et  chanoine  de  Saint-Denis,  il  se  reposa  et  survécut  longtemps, 
quoiqu'il  fut  devenu  aveugle  les  dernières  années  de  sa  vie. 

f  au  château  de  Versailles  le  12  novembre  1829,  set.  88,  es.  45. 


ABBAYES  DU  DIOCÈSE  DE  DIJON 

L'abbaye  sécularisée  en  collégiale,  S.  Stephanus  Divionensis,  Saint- 
Etienne  de  Dijon,  et  l'abbaye  de  Bèze,  Besua  ad  Fontes,  dont  il  est  fait 
mention  plus  haut,  dans  ce  qui  concerne  le  diocèse  de  Langres,  furent 
assignées  à  la  mense  épiscopale  de  Dijon  dès  1731. 

Plus  tard,  vers  1772,  la  mense  abbatiale  de  Saint-Benigne,  fut  aussi 
unie  à  l'évêché  ;  et  dès  1755,  l'abbaye  de  Praslon  avait  été  unie  au 
chapitre  de  la  nouvelle  cathédrale. 

Il  ne  restait  en  tout  dans  le  diocèse  de  Dijon  que  les  quatre  abbayes 
suivantes  : 

0.  S.  B.  vir.  S.  Sequanus,  Saint-Seine. 
fem.  Rubeus  mons,  Rougemont. 

0.  Cist.  vir.  Tulleium,  Tulley  ou  Theuley  près  de  Gray. 
fem.  Tardum,  Le  Tart,  régulière  et  triennale. 

Il  y  avait  de  plus  la  Chartreuse  de  Dijon,  fondée  par  le  duc  de  Bour- 
gogne, Philippe-le-Hardi,  en  1383. 

Le  prieuré  du  Val-des-Choux,  chef  d'une  congrégation  bénédictine 


ÉVÊCHÉ  DE  SAINT-CLAUDE  237 

réformée,  possédait  cinq  ou  six  autres  prieurés  dans  le  diocèse  et 
autant  dans  le  diocèse  de  Langres. 

COLLÉGIALES  ET  COUVENTS 

On  comptait  quatre  collégiales  à  Dijon  :  la  Sainte-Chapelle,  la  Cha- 
pelle-aux-Riches,  Notre-Dame  et  Saint-Jean-Baptiste. 

On  en  comptait  trois  autres  dans  le  diocèse  :  Champlitte,  Gevrey, 
Saulx-le-Duc. 

Il  y  avait  des  couvents  d'hommes  et  de  femmes  en  nombre,  et  le 
collège  des  Jésuites  qui  fut  fermé  en  1762,  au  grand  dépit  du  vertueux 
évoque  Claude  d'Apchon. 


S.    CLAUDIUS,   SAINT-CLAUDE 

La  célèbre  abbaye  du  Grand-Saint-Claude,  qui  a  donné  son  nom  à  la 
ville  de  Saint-Claude,  fut  érigée  en  siège  épiscopal  par  Benoît  XIV  ;  sa 
bulle  est  du  22  janvier  1742  ;  le  roi  Louis  XV  qui  l'avait  sollicitée 
s'empressa  de  la  mettre  à  exécution. 

Aux  termes  de  la  bulle  pontificale  et  des  lettres-patentes  du  roi,  les 
vingt  chanoines  composant  le  chapitre  doivent  être  nobles.  Le  diocèse 
ne  comprend  que  90  paroisses,  démembrées  en  grande  partie  de  Lyon, 
en  petite  partie  de  Besançon. 

Deux  évêques  seulement  ont  occupé  le  siège  de  Saint-Claude  avant 
la  Révolution  française  ;  mais  ces  deux  évêques  sont  dignes  d'être 
honorablement  mentionnés. 

1.  —  Jean-Baptiste- Joseph  de  MÉALLET  de  Fargues,  premier 
évêque  de  Saint-Claude. 

Né  au  château  de  Fargues,  diocèse  de  Saint-Flour  en  1708,  élève  des 
Sulpiciens  à  Lyon  en  1728,  docteur  de  Sorbonne  en  1738,  comte  de 
Lyon,  vicaire  général  de  Rochebonne  à  Lyon,  abbé  de  Saint-Ambrois 
(Bourges). 

Nommé  premier  évêque  de  Saint-Claude  par  le  roi  Louis  XV  dès 


238  PROVINCE  DE  LYON 


1741,  préconisé  dans  la  bulle  même  d'érection,  22  janvier  1742,  il  se 
fit  sacrer  le  5  août  et  prenant  possession  le  8  décembre,  il  inaugura 
son  nouveau  siège  sous  les  auspices  de  la  Très-Sainte  Vierge. 

Pieux,  actif,  éclairé,  il  devint  bientôt  la  terreur  des  Jansénistes  en 
exigeant  une  pleine  adhésion  à  la  constitution  Unigenitus,  en  poussant 
à  la  communion  fréquente,  en  donnant  un  excellent  catéchisme,  1765. 

Affligé  de  cécité  dans  sa  vieillesse,  le  saint  évêque  se  livrait  à  de 
longues  oraisons  et  s'occupait  encore  de  son  cher  diocèse. 

f  saintement  à  Saint-Claude  le  jour  de  Saint-Joseph,  19  mars  1785, 
set.  77,  es.  43. 

Son  petit-neveu,  François  de  Méallet  de  Fargues,  prêtre  estimable, 
fut  massacré  aux  Carmes  de  Paris  le  2  septembre  1792. 

2.  —  Jean-Baptiste  de  CHABOT. 

Né  en  Poitou  le  21  février  1740,  descendait,  s'il  faut  l'en  croire  lui- 
même,  de  la  même  souche  que  les  ducs  de  Rohan-Chabot. 

Nommé  évêque  de  Saint-Claude  en  avril  1785  et  préconisé  sans 
retard,  il  se  fit  sacrer  le  31  juillet  suivant.  Il  trouva  que  tout  était  bien 
organisé  dans  son  diocèse,  grâce  à  son  saint  prédécesseur.  Mais  la 
Révolution  vint  bientôt  bouleverser  choses  et  personnes. 

L'évêque  constitutionnel  du  Jura,  Claude-François  Moyse,  étant 
venu  s'installer  à  Saint-Claude,  l'évêque  légitime  fut  contraint  de  fuir. 

Il  était  retiré  à  Lugano  en  1795  et  en  1796.  C'est  de  là  qu'il  écrivit  au 
pape  des  lettres  que  nous  a  conservées  Theiner  (Affaires  de  France, 
t.  II,  p.  102),  et  dans  lesquelles  il  est  aussi  modeste  en  parlant  de  lui- 
même,  qu'élogieux  pour  son  vicaire  général,  l'abbé  de  Barre. 

Ayant  donné  sa  démission  en  1801,  il  fut  nommé  le  19  germinal 
an  X  (9  avril  1802)  à  l'évêché  de  Mende  qui  comprenait  les  deux  dépar- 
tements de  la  Lozère  et  de  l'Ardèche.  Pendant  deux  ans  il  réorganisa 
le  culte  dans  ces  régions  montagneuses,  rétablit  le  pèlerinage  de  La 
Louvesc,  en  reconnaissant  authentiquement  les  reliques  de  saint  Jean- 
François  Régis,  sauvées  de  la  Révolution,  et  réveilla  la  piété  des  fidèles. 

Mais  mal  secondé  ou  même  contrarié  par  les  autorités  civiles,  il 
donna  sa  démission,  fin  1804,  et  devint  peu  après  chanoine  de  Saint- 
Denis. 

En  1817,  il  refusa  l'archevêché  d'Auch  ;  f  à  Picpus  le  28  avril  1819, 
33t.  78,  es.  34. 


ÉVÊCHÉ  DE  SAINT-CLAUDE  239 


ABBAYE,  COLLÉGIALES  ET  COUVENTS 

Il  n'y  a  pas  d'autre  abbaye  dans  le  nouveau  diocèse  que  celle  qui 
s'appela  Condatescum,  puis  Sanctus  Eugendus  [Saint- Oyan-de-Joux), 
enfin  Le  Grand-Saint-Claude,  Sanctus  Glaudius,  du  nom  d'un  saint 
évoque  de  Besançon,  qui  vint  finir  là  ses  jours  en  693. 

Après  une  longue  suite  d'abbés  réguliers,  ce  monastère  tomba  en 
commende.  En  1718,  il  échut  à  Louis  de  Bourbon-Condé,  comte  de 
Clermont,  prince  du  sang  il  est  vrai,  mais  incrédule,  luxurieux  et 
franc-maçon,  qui  résigna  ce  bénéfice  en  1742  pour  qu'on  érigeât  le 
siège  épiscopal. 

On  compte  deux  collégiales  dans  le  diocèse  :  S.  Petrus  de  Gigniaco, 
Gigny,  et  S.  Thomas  de  Cusillo,  Cuiseau.  A  Guiseau  encore  il  y  a  un 
mépart  ou  une  familiarité. 

Il  y  a  trois  couvents  d'hommes  à  Saint-Claude  :  les  Carmes  déchaus- 
sés, les  Capucins  et  les  Pénitents  blancs.  Il  y  a  deux  couvents  de 
femmes  :  les  Annonciades  et  les  dames  de  Saint-Maur. 


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MECHLINIENSIS  PROVINCIA 

PROVINCE  DE    MALINES 


Tirée  tout  entière  du  néant  le  12  mai  1559  par  la  bulle  Super  uni- 
versels de  Paul  IV,  la  province  ecclésiastique  de  Malines  jouit  immé- 
diatement de  sa  vie  propre,  que  menacèrent  sans  la  détruire  les 
révolutions  des  Pays-Bas  et  que  respecta  la  conquête  française. 

Cette  province  comprenait  sept  sièges  :  Mechlinien.  seu  Machlinien. 
Mecheln  ou  Malines ,  Antuerpien.  Antwerpen  ou  Anvers ,  Brugen. 
Brugghe  ou  Bruges,  Gandaven.  Ghent  ou  Gand,  Ruremunden.  Roer- 
mund  ou  Ruremonde,  Sylvseducen.  S' Hertoghenboch  ou  Bois-le-Duc, 
Ypren.  lperen.  ou  Ypres. 

Le  seul  de  ces  sièges  qui  ait  dû  ses  évêques  à  la  nomination  du  roi 
de  France  est  le  siège  d'Ypres  ;  et  cette  sujétion  n'a  duré  que  35  ans, 
depuis  la  glorieuse  paix  de  Nimègue  jusqu'au  traité  fatal  d'Utrecht.  Il 
est  vrai  qu'une  partie  notable  du  diocèse,  Dunkerque,  Cassel,  Bergues, 
Bailleul,  etc.,  appartenait  antérieurement  à  la  France,  ou  ne  lui  a  pas 
été  arrachée  par  les  humiliantes  stipulations  d'Utrecht  ;  elle  entre 
conséquemment  dans  notre  étude. 

Nous  ne  parlerons  donc  point  des  archevêques  de  Malines,  ni  des 
évêques  qui  ont  siégé  à  Anvers,  à  Bruges,  à  Gand,  à  Ruremonde  et  à 
Bois-le-Duc  ;  mais  nous  énumèrerons  les  évêques  d'Ypres,  nous  arrê- 
tant sur  un  qui  fut  trop  célèbre  et  sur  ceux  que  le  roi  de  France  a 
nommés.  Nous  mentionnerons  ensuite  les  abbayes,  les  collégiales  et 
les  couvents  qui  étaient  établis  dans  la  partie  française  du  diocèse. 

Les  sièges  épiscopaux  d'Ypres,  de  Saint-Omer  et  de  Boulogne,  fondés 
au  XVIe  siècle  et  relevant  de  trois  métropoles  différentes,  remplacent 
le  siège  unique  des  Morins  qui  existait  à  Térouanne  avant  la  destruc- 
tion de  cette  ville  par  Charles-Quint. 

Cf.  Gallia  Chrisliana,  tomus  V,  anno  1731,  editus. 


ÉVÊCHÉ  d'ypres  241 


1.  —Martin  BAUDOUIN,  premier  évêque,  sacré  à  Sainte-Gudule 
de  Bruxelles  par  le  cardinal  de  Granvelle,  le  2  novembre  1562. 

f  à  Saint-Omer  le  9  octobre  1583. 

2.  —  Pierre  SIMONS,  élu  en  1584,  sacré  en  1585  à  Tournai, 
f  à  Ypres  le  5  octobre  1605. 

3.  —  Charles  MAEZ,  sacré  à  Sainte-Gudule  de  Bruxelles  le  24  juin 
1607,  fut  transféré  à  Gand  en  1610. 

4.  —  Jean  WISCHEB,  élu  en  1610,  sacré  le  6  février  1611. 
f  à  Ypres  le  26  mai  1613. 

5.  —  Antoine  de  HENNIN,  né  à  Valenciennes,  avait  fondé  le  collège 
de  Hennin  à  Douai  ;  élu  évêque  d'Ypres,  il  se  fit  sacrer  dans  sa  cathé- 
drale par  l'archevêque  de  Malines,  le  13  avril  1614. 

f  à  Ypres  le  1er  décembre  1626. 

6.  —  Georges  CHAMBERLAIN,  né  à  Gand  d'un  père  anglais  catho- 
lique, élu  évêque  d'Ypres  en  1627,  sacré  le  5  novembre  1628,  fut  un 
saint  et  grand  prélat. 

f  à  Ypres  le  19  décembre  1634. 

7.  —  Cornélius  Janssen,  dit  JANSENIUS,  né  en  1585  au  village 
d'Acquoi  en  Hollande,  étudia  d'abord  à  Utrecht,  puis  à  Louvain,  ensuite  à 
Paris  et  à  Bayonne,  devint  recteur  du  collège  Sainte-Pul chérie  à  Louvain. 

Elu  évêque  d'Ypres  en  1635,  il  se  fit  sacrer  à  Bruxelles  le  28  octobre 
1636  et  prit  aussitôt  le  gouvernement  de  son  diocèse,  mais  pour  peu 
de  temps. 

f  à  Ypres  le  6  mai  1638,  aet.  52,  es.  2. 

Quelques-uns  de  ses  ouvrages  avaient  été  imprimés  de  son  vivant, 
entre  autres  Mars  gallicus,  1635.  Il  en  laissait  d'autres  manuscrits, 
surtout  le  fameux  Augustinus  qui  devait  causer  dans  l'Eglise  tant 
d'agitations  et  de  scandales. 

8.  —  Josse  BOUCKAERT,  né  à  Bruges,  docteur  en  théologie  et 
rompu  aux  travaux  du  ministère  paroissial,  fut  élu  évêque  d'Ypres  en 
1640,  sacré  en  1641. 

f  à  Ypres  le  lor  novembre  1646.  16 


242  PROVINCE  DE  MALINES 


—  Louis  de  CROY,  élu  évêque  d'Ypres  en  4647,  mourut  cette  même 
année  avant  d'être  sacré, 

9.  —  François  de  ROBLES,  né  près  de  Lille,  était  aumônier  de  l'archi- 
duc Léopold,  gouverneur  des  Pays-Bas,  quand  il  fut  élu  au  siège  d'Ypres, 
vacant  depuis  cinq  ans.  Il  retarda  sa  consécration  deux  ans  encore. 

f  18  mai  1659,  set.  63,  es.  4. 

10.  —  Martin  PRATS,  né  à  Bruxelles  d'une  famille  aragonaise, 
licencié  en  l'un  et  l'autre  droit,  doyen  de  Sainte-Gudule,  fut  élu  évêque 
d'Ypres  et  se  fit  sacrer  le  1er  mars  1665. 

En  visitant  la  partie  française  de  son  diocèse,  il  se  fatigua. 
f  à  Dunkerque  le  7  octobre  1671. 

11.  —  Henri  Van  HALMAELE,  officiai  et  doyen  d'Anvers,  sacré 
évêque  d'Ypres  le  28  octobre  1672. 

f  à  Furnes,  le  19  avril  1676. 

12.  —  Frère  Guillaume  HERINKX,  Récollet,  bon  théologien. 
Sacré  évêque  d'Ypres  à  Bruxelles  le  24  octobre  1677. 

f  le  16  août  1678. 

Sur  ces  entrefaites,  la  ville  d'Ypres  conquise  par  les  armées  fran- 
çaises fut  cédée  au  roi  de  France  par  une  clause  du  traité  de  Nimègue. 
Celui-ci  se  crut  donc  en  droit  de  nommer  au  siège  vacant.  Il  se  trom- 
pait ;  car  il  n'avait  pas  encore  reçu  l'induit  nécessaire. 

—  Jacques  de  LIERE,  doyen  de  Saint-Omer,  nommé  évêque  d'Ypres 
par  Louis  XIV  en  1679,  n'obtint  pas  ses  bulles  avant  l'assemblée  de 
1682  parce  que  le  roi  n'avait  pas  encore  l'induit  ;  et  voyant  qu'il  ne  les 
obtenait  pas  après  cette  assemblée,  il  renonça  au  siège  d'Ypres. 

f  6  septembre  1703. 

13.  —  Martin  de  RATABON. 

Né  à  Paris  en  1654,  d'une  famille  distinguée,  docteur  de  Navarre, 
aumônier  du  roi,  vicaire  général  de  Strasbourg,  avait  assisté  à  l'assem- 
blée de  1682  comme  député  de  la  province  de  Bourges. 

Nommé  au  siège  d'Ypres  par  Louis  XIV,  qui  était  muni  de  l'induit, 
il  se  fit  sacrer  à  Saint-Germain-des-Prés,  par  le  cardinal  de  Fursten- 


ÉVÊCHÉ  d'ypres  243 


berg  le  6  décembre  1693,  et  prit  possession  de  son  siège  huit  jours  après. 

Pendant  vingt  ans,  il  gouverna  son  diocèse  avec  sagesse  et  douceur, 
ne  laissant  rien  à  désirer  sous  le  rapport  de  l'orthodoxie  :  ce  qui  déplut 
fort  aux  Jansénistes  de  la  France  et  des  Pays-Bas,  auxquels  le  diocèse 
d'Ypres  paraissait  devoir  appartenir. 

Mais  les  revers  des  armées  françaises,  qui  avaient  découragé  Beau- 
vau,  évêque  de  Tournai,  découragèrent  aussi  Ratabon.  Il  se  démit 
d'Ypres  en  4713.  Le  roi  nomma  aussitôt  un  autre  évêque  d'Ypres  ; 
quant  à  l'évêque  démissionnaire  il  le  nomma  évêque  de  Viviers  l'année 
même.  Cf.  Viviers. 

14.  —  Charles-François-Guy  de  LAVAL-MONTMORENCY. 

Le  nouvel  évêque  d'Ypres  était  chanoine  et  archidiacre  de  Cambrai, 
ami  de  Léon  de  Beaumont  et  de  son  oncle  Fénelon. 

Il  avait  pour  père  Jean-Louis,  seigneur  de  Montigny,  et  pour  mère 
Françoise  de  Chevestre  de  Cintré  ;  il  était  le  neveu  de  François  de 
Laval,  premier  évêque  de  Québec,  mort  cinq  ans  auparavant  en  odeur 
de  sainteté. 

Nommé  évêque  d'Ypres  par  Louis  XIV  et  préconisé  presqu'en  même 
temps  par  Clément  XI,  il  ne  se  laissa  pas  effrayer.  Sacré  par  Fénelon  à 
Cambrai,  le  6  mai  1713,  il  prit  à  cœur  ses  devoirs  d'évêque.  Malheu- 
reusement ce  fut  pour  peu  de  temps. 

f  le  26  août  1713,  set.  45,  es.  1. 

Cette  mort  prématurée  ouvrit  une  vacance  qui  dura  huit  ans  et  ne 
prit  fin  que  le  21  avril  1721,  jour  où  fut  sacré  Jean-Baptiste  de  Smedt, 
élu  par  le  chapitre  ou  nommé  par  l'empereur  Charles  VI,  nouveau 
souverain  des  Pays-Bas. 

ABBAYES  DU  DIOCÈSE  D'YPRES 

SITUÉES     SUR     LE    TERRITOIRE     FRANÇAIS 

0.  S.  B.  vir.  Bergae  seu  Mons  S.  Winoci,  Bergues-saint-Winoc. 

fem.  Virgines  Anglse  apud  Dunkerkam,  Bénédictines  anglai- 
ses de  Dunkerque. 

0.  S.  A.  fem.  Novum  Claustrum  prope  Bergas,  Nouveau-Cloître,  près 
Bergues. 


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MOGUNTIM  PROVINCIA 

PROVINCE    DE   MAYENCE 


Métropole  de  la  Germanie  première  sous  les  Romains,  Moguntiacum, 
Moguntia,  Mainz  ou  Mayence,  reçut  dès  le  premier  siècle  de  notre  ère 
la  semence  évangélique.  Cette  grande  ville  eut  ses  pasteurs  ou  ses 
évêques  de  bonne  heure.  Ses  évêques  devinrent  archevêques,  dès  le 
début,  du  moins  au  VIIIe  siècle,  grâce  à  Saint-Boniface,  princes-élec- 
teurs de  l'empire  vers  le  XIIe  siècle  et  plus  solennellement  au  XIVe, 
grâce  à  leur  situation. 

La  province  ecclésiastique  de  Mayence  comprend  cinq  sièges  :  Mogun- 
tiacen.  Mayence,  Argentoraten.  Strasbourg,  Gonstantien.  Constance, 
Spiren.  Spire,  Vormatien.  Worms.  Un  seul  de  ces  sièges,  celui  de 
Strasbourg  doit  entrer  dans  notre  plan,  la  ville  impériale  de  Strasbourg 
et  toute  la  partie  du  diocèse  située  en  deçà  du  Rhin  ayant  été  réunies  à 
la  France  en  1681 . 


ARGENTORATUM,   STRASBOURG 

Une  fois  maître  de  Strasbourg,  Louis  XIV  ne  déposséda  pas  les 
Luthériens,  qui  avaient  usurpé  les  titres  et  envahi  les  biens  de  l'Eglise 
au  siècle  précédent.  Il  se  contenta  de  réintégrer  dans  leurs  droits 
l'évêque,  le  chapitre  et  les  bénéfices  à  charge  d'âmes.  Plusieurs  églises 
paroissiales  et  la  cathédrale  elle-même,  demeurèrent  mixtes,  les  Luthé- 
riens pouvant  y  célébrer  leur  office  à  telle  heure  et  les  catholiques  à 
des  heures  différentes. 

Cf.  Gallia  Christiana,  tomus  V,  anno  1731,  editus. 


ÉVÊCHÉ  DE  STRASBOURG  245 

83.  —  François-Egon  de  FURSTENBERG,  83e  évêque  de  Strasbourg, 
Né  le  20  mai  4626,  fils  d'Egon,  landgrave  de  Furstenberg,  et  d'Anne- 
Marie  de  Hohenzollern,  était  grand-doyen  de  Cologne,  prévôt  de  Saint- 
Géreon,  chanoine  de  Spire  et  de  Liège. 

Elu  évêque  de  Strasbourg  par  les  chanoines  catholiques  résidant  à 
Saverne,  le  19  janvier  1663,  pour  succéder  à  Léopold-Guillaume,  archi- 
duc d'Autriche,  il  se  fit  sacrer  ;  racheta  des  Luthériens  plusieurs  béné- 
fices ecclésiastiques. 

La  ville  de  Strasbourg  ayant  été  réunie  à  la  France,  la  cathédrale  fut 
aussitôt  rendue  à  l'évêque  et  à  son  chapitre.  L'évêque  accueillit 
Louis  XIV  aux  portes  de  la  ville  le  24  octobre  1681. 

f  à  Cologne  le  1er  avril  1682,  set.  56,  es.  20. 

84.  —  Guillaume-Egon,  cardinal  de  FURSTENBERG. 

Frère  du  précédent,  né  en  1629,  avait  été  emprisonné  à  Vienne  de 
1674  à  1678. 

Elu  évêque  de  Strasbourg  le  8  juin  1682,  à  l'unanimité  des  chanoines 
réunis  à  Saverne,  il  se  fit  sacrer,  hérita  des  bénéfices  de  son  frère,  en 
reçut  plusieurs  autres  de  Louis  XIV.  Guillaume  alors  fonda  à  Strasbourg 
un  séminaire  qu'il  confia  aux  Pères  Jésuites,  pour  lesquels  de  plus  il 
fonda  un  collège  en  1685. 

Il  fut  créé  cardinal  le  2  septembre  1686  par  Innocent  XI,  mais  né  fut 
pas  agréé  par  ce  même  pape,  deux  ans  plus  tard,  quand  les  chanoines 
de  Cologne  le  postulèrent  pour  coadjuteur  d'abord,  ensuite  pour  arche- 
vêque. Louis  XIV  le  dédommagea  en  lui  donnant  l'abbaye  de  Saint- 
Germain-des-Prés.  Il  avait  déjà  les  abbayes  de  Gorze,  de  Stavelo,  de 
Montmédy,  de  Saint-Evroult  (Evreux),  de  Saint-Vincent  (Laon),  etc. 

f  à  Saint-Germain-des-Prés  le  10  avril  1704,  aet.  75,  es.  22,  card.  18. 

85.  —  Armand-Gaston,  cardinal  de  ROHAN 4. 
Coadjuteur  et  successeur  du  précédent. 

Né  en  1674,  fils  de  François  de  Rohan-Guémené,  prince  de  Soubise, 
et  d'Anne  de  Rohan-Chabot,  fit  de  bonnes  études  en  philosophie  et  en 
théologie,  devint  chanoine  de  Strasbourg. 

Ayant  obtenu  du  pape  Clément  XI  une  dispense  d'âge,  il  fut  élu 
coadjuteur  de  Strasbourg,  le  28  février  1701,  et  sacré  évêque  de  Tibé- 

1.  On  peut  lire  dans  la  Biographie  universelle  de  Michaud,  un  bon  article  signé 
Picot,  sur  ce  cardinal. 


246  PROVINCE  DE  MAYENCE 

riade  le  26  juin  suivant  à  Saint-Germain-des-Prés  par  le  cardinal  de 
Furstenberg. 

Le  31  janvier  1704,  il  fut  reçu  de  l'Académie  française,  en  place  de 
Perrault  ;  le  10  avril  suivant,  il  succéda  sur  le  siège  de  Strasbourg  au 
cardinal  de  Furstenberg,  dont  il  célébra  pompeusement  les  obsèques. 

Il  ne  manqua  pas  de  prendre  possession  de  son  siège,  ni  de  consti- 
tuer canoniquement  l'administration  de  son  diocèse.  Mais,  on  doit 
l'avouer,  il  ne  garda  guère  les  lois  de  la  résidence. 

Proposé  à  Clément  XI  pour  le  cardinalat,  par  Louis  XIV  dès  l'année 
1706,  il  fut  ajourné  de  six  ans,  mais  enfin  créé  cardinal  le  8  mai  1712. 
L'année  suivante,  il  fut  nommé  grand  aumônier  de  France  et  reçut  le 
collier  du  Saint-Esprit. 

Orné  de  ces  dignités,  qui  rehaussaient  les  éminentes  qualités  de  son 
esprit,  sa  politesse,  la  distinction  de  ses  manières,  il  put  tenir  tête  au 
cardinal  de  Noailles  et  à  ses  partisans  en  faveur  de  la  bulle  Unigenitus, 
surtout  durant  les  mauvais  jours  de  la  Régence.  Il  rendit  aussi  des 
services  signalés  à  la  patrie.  Les  Jansénistes  l'ont  décrié  à  cause  de 
son  orthodoxie  plutôt  qu'à  cause  de  ses  défauts  et  de  son  train  de 
grand  seigneur. 

f  à  Paris  le  19  juillet  1749,  set.  75,  es.  48,  card.  37. 

86.  —  François-Armand-Auguste  de  Rohan,  cardinal  de  SOU- 
BISE,  petit-neveu,  coadjuteur  et  successeur  du  précédent. 

Né  à  Paris  le  1er  décembre  1717,  était  le  deuxième  fils  de  Louis- 
François-Jules,  prince  de  Soubise-Ventadour,  et  d'Anne  de  Melun  ;  il 
avait  pour  frère  aîné  Charles,  que  devait  tristement  illustrer  la  défaite 
de  Rosbach. 

Janséniste  appelant,  mais  rétracté,  Armand  fut  élu  coadjuteur  de 
son  oncle  et  sacré  évêque  de  Ptolemaïde  le  30  juillet  1742,  n'ayant  pas 
encore  25  ans  accomplis.  Il  avait  à  peine  30  ans,  quand  il  fut  créé 
cardinal  par  Benoît  XIV,  le  10  avril  1747,  à  la  demande  du  Prétendant 
d'Angleterre. 

Le  19  juillet  1749,  il  succéda  à  son  oncle  sur  le  siège  de  Strasbourg, 
mais  non  dans  la  charge  de  grand-aumônier  de  France  :  ce  qui  lui 
permit  de  résider  dans  son  diocèse,  n'ayant  pas  pour  l'aider,  comme 
son  prédécesseur  et  ses  successeurs,  un  évêque  suffragant. 

f  à  Saverne  le  28  juillet  1756,  œt.  39,  es.  14,  card.  12. 


ÉVÊCHÉ   DE   STRASBOURG  247 

87.  —  LOUIS-CÉSAR-CONSTANTIN,  CARDINAL  DE  ROHAN. 

Septième  fils  de  Charles  de  Rohan-Guémené,  duc  de  Montbazon,  il 
avait  pour  frère  Armand-Jules,  archevêque-duc  de  Reims.  D'abord 
chevalier  de  Malte,  puis  capitaine  de  vaisseau,  enfin  ecclésiastique,  il 
devint  premier  aumônier  du  roi,  abbé  de  Lire,  de  Saint-Epvre,  etc. 

Il  était  dans  sa  soixantième  année  à  la  mort  du  second  cardinal  de 
Rohan,  évêque  de  Strasbourg,  son  cousin.  On  l'élut  pour  lui  succéder 
le  27  septembre  1756  ;  il  se  fit  sacrer  le  6  mars  1757  au  séminaire 
Saint-Sulpice  par  le  cardinal  de  la  Rochefoucauld,  et  le  23  novembre 
1761,  il  fut  créé  cardinal  par  Clément  XIII. 

Fut-il  fidèle  aux  lois  de  la  résidence  ?  Que  fit-il  en  1762  pour  sauver 
les  Jésuites  qu'on  tenait  en  si  haute  estime  à  Strasbourg  ?  Nous  voyons 
bien  qu'il  se  ménagea  un  auxiliaire  dès  la  première  année  de  son  épis- 
copat  ;  mais  nous  voyons  aussi  que  trois  ans  après,  il  accepta  pour 
coadjuteur  son  neveu,  qui  n'avait  guère  que  26  ans  et  ne  promettait 
pas  de  devenir  fort  édifiant  avec  son  goût  pour  le  faste  et  ses  tendances 
mondaines. 

Le  vieux  cardinal  eut  les  yeux  dessillés  avant  de  mourir. 

f  à  Paris  le  11  mars  1779,  aet.  82,  es.  22,  card.  18. 

88.  —  Louis-René-Edouard,  cardinal  de  ROHAN1. 

Neveu,  coadjuteur  et  successeur  du  précédent,  plus  difficile  à  juger. 

Né  à  Paris  le  25  septembre  1734,  troisième  fils  d'Hercule  Mériadec, 
duc  de  Montbazon,  et  de  Louise-Gabrielle  de  Soubise,  fut  destiné  à 
l'Eglise,  comme  son  frère  cadet,  Ferdinand,  qui  devint  successivement 
archevêque  de  Rordeaux  et  de  Cambrai. 

Le  prince  Louis  commença  par  être  coadjuteur  de  son  oncle  ;  il  fut 
sacré  à  Paris  par  Reaumont,  le  18  mai  1760,  sous  le  titre  d'évêque  de 
Canople  (Réchir).  Ayant  accepté  d'être  ambassadeur  à  Vienne  en  1772, 
il  y  fit  beaucoup  de  bruit,  d'étalage  et  de  dettes,  mais  peu  de  bonne 
politique,  ayant  mécontenté  l'impératrice  Marie-Thérèse  et  sa  fille  la 
reine  de  France,  Marie- Antoinette. 

Toutefois  à  sa  rentrée  en  France,  il  obtint  les  plus  hautes  dignités 
l'une  après  l'autre  :  il  devint  en  effet  grand-aumônier  de  France, 
commandeur  de  l'ordre  du  Saint-Esprit  ;  fut  créé  cardinal  par  Pie  VI 
le  1er  juin  1778  ;  entra  en  possession  de  Strasbourg  en  1779,  reçut  en 
1780  la  riche  abbaye  de  Saint- Waast  (Arras). 

1.  Cf.  Biographie  universelle  de  Michaud,  long  article  signé  Durozoir. 


248  PROVINCE  DE  MAYENCE 


Comme  pourtant  il  ne  parvenait  pas  à  se  libérer  de  ses  dettes  ni  à 
conquérir  la  bienveillance  de  la  reine,  il  se  laissa  circonvenir  par 
d'habiles  filous  dans  l'affaire  du  collier.  Ce  fut  le  signal  de  sa  disgrâce, 
de  son  exil  même. 

Député  aux  Etats-Généraux  par  le  clergé  d'Alsace  en  4789,  il  hésita 
quatre  mois  avant  de  venir  siéger,  arriva  enfin  au  mois  de  septembre 
pour  subir  les  motions  portées  contre  lui,  pour  être  sommé  de  payer 
ses  anciennes  dettes.  11  s'opposa  énergiquement  à  la  constitution  civile 
du  clergé,  protesta  contre  l'intrusion  de  Brendel.  Retiré  au-delà  du 
Rhin  dans  la  partie  allemande  de  son  diocèse,  il  y  résista  le  plus  qu'il 
put  aux  idées  et  aux  menées  de  la  Révolution,  bravant  les  haines 
déchaînées  contre  lui. 

En  4801,  il  donna  au  pape  la  démission  de  son  siège  ;  mais  ne  put 
s'empêcher  de  gémir  l'année  suivante  en  voyant  ce  siège  occupé  par 
Saurine.  Il  était,  semble-t-il,  bien  converti  la  dernière  année  de  sa  vie. 

f  à  Ettenheim  le  47  février  4803,  aet.  69,  es.  43,  card.  25. 


AUXILIAIRES  OU  SUFFRAGANTS  DE  STRASBOURG 

4.  —  Jean  VIVANT,  docteur  de  Sorbonne,  sacré  évêque  de  Paros  le 
8  octobre  4730. 
f  à  Strasbourg  le  46  février  4739. 

2.  —  Toussaint  DUVERNIN,  né  en  4743  dans  le  diocèse  de  Cler- 
mont,  sacré  évêque  d'Arrat  en  4757,  abbé  de  Glairefontaine  (Chartres), 
f  4785. 

3.  —  Jean-Jacques  de  LANTZ,  sacré  évêque  de  Dore,  mourut  pen- 
dant la  Révolution. 


ABBAYES  DU  DIOCESE  DE   STRASBOURG 

On  en  compte  dix  en-deçà  du  Rhin  ou  dans  la  partie  française,  et 
quatre  au-delà,  c'est-à-dire  dans  la  partie  allemande  du  diocèse. 
En-deçà  du  Rhin  : 
0.  S.  B.  vir.  Novientum  seu  Apri  monasterium,  Ebersmunster. 


ÉVÊCHÉ  DE  STRASBOURG  249 

0.  S.  B.  vir.  Mauri  monasterium,  Maursmunster. 
Altum  monasterium,  Altorf. 
fem.  Andlavium,  Andlaw. 

Bibelis  seu  S.  Valpurgis  domus,  Biblisheim. 
0.  S.  B.  fem.  S.  Joannes  Baptista  prope  Tabernas  Alsaticas,  Saint- 
Jean-Baptiste,  près  Saverne. 
0.  S.  A.  Marbacum,  Marbach. 

0.  Gist.  vir.  Novum  Castrum,  Nuwenburg. 

fem.  Pons  Régis,  Kœnigsbruck. 
0.  S.  Cîarae.  Alspacum,  Altzpach. 
Au-delà  du  Rhin  : 

0.  S.  B.  vir.  Hettenii  domus,  Ettenheim. 
Gengenbacum,  Gengenbach. 
Arnolfi  augia  seu  Schvarzacum,  Schwarzach. 
0.  Praem.      Abbatia  Omnium    Sanctorum,   L'abbaye  de   Tous-les- 
Saints. 


COLLÉGIALES,  COLLÈGES  ET  COUVENTS 

Il  y  a  dans  la  ville  trois  collégiales  célèbres  :  Saint-Pierre-le-Jeune, 
Saint-Pierre-le-Vieux  et  Toussaint.  Il  y  a  de  plus  les  chanoines  réguliers 
de  Saint- Antoine,  de  Nôtre-Sauveur. 

Les  Pères  de  la  Compagnie  de  Jésus  avaient  à  Strasbourg,  avant  la 
destruction  de  leur  ordre,  un  collège  auquel  était  joint  le  séminaire 
épiscopal  et  une  Académie.  Ils  avaient  aussi  un  collège  à  Schelestadt  et 
un  autre  à  Haguenau. 

Non  loin  de  Strasbourg  se  trouve  la  belle  Chartreuse  de  Molsheim. 

Quant  aux  couvents  d'hommes  et  de  femmes  ils  sont  nombreux, 
moins  à  Strasbourg,  longtemps  occupé  par  les  Luthériens,  que  dans 
les  autres  villes  du  diocèse. 


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NARBONENSIS    PROVINCIA 

PROVINCE  DE  NARBONNE 


L'ancienne  et  vaste  région  de  la  Gaule  que  les  Romains  appelèrent 
Narbonnaise  ayant  été  divisée  en  cinq  provinces  sous  Honorius,  la 
Narbonnaise  première  seule  resta  soumise  à  la  métropole  primitive, 
Narbo  Martius.  C'est  alors  que  le  siège  épiscopal,  fondé  dès  les  premiers 
jours  de  la  prédication  chrétienne  à  Narbonne  devint  archiépiscopal  et 
que  fut  constituée  une  province  ecclésiastique  s'étendant  des  Pyrénées 
au  Rhône,  sans  s'écarter  beaucoup  du  pied  des  montagnes  au  couchant 
ni  du  littoral  méditerranéen  au  levant. 

Cette  province  fut  démembrée  au  commencement  du  XIVe  siècle  par 
le  pape  Jean  XXII  au  profit  d'une  province  nouvelle,  celle  de  Toulouse. 
Mais  la  circonscription  de  Narbonne  en  se  resserrant  s'enrichit  aussitôt 
de  plusieurs  sièges  nouveaux,  auxquels  s'ajouta  un  nouveau  siège, 
celui  d'Alais,  à  la  fin  du  XVIIe  siècle. 

Au  commencement  du  XVIIIe  siècle,  la  province  de  Narbonne  compte 
douze  sièges,  que  la  Gallia  Christiana  nous  donne  dans  un  ordre 
historique  ou  géographique ,  et  que  nous  préférons  donner  dans 
l'ordre  alphabétique.  C'est  d'abord  le  siège  archiépiscopal,  Narbonen. 
Narbonne,  puis  les  sièges  épiscopaux  :  Agathen.  Agde,  Alesien.  Alais. 
Biterren.  Béziers,  Carcassonen.  Carcassonne,  Electen.  Alet,  Luteven, 
Lodève,  Montepessulan.  Montpellier,  Nemausen.  Nimes,  Perpinianen. 
seu  Helenen.  Perpignan  ou  Elne,  S.  Pontii.  Saint-Pons,  Uceticen. 
Uzès. 

Sur  ces  douze  sièges,  deux  seulement,  Carcassonne  et  Montpellier, 
furent  rétablis  en  1802,  et  deux  autres,  Nîmes  et  Perpignan,  l'ont  été 
plus  tard.  Mais  huit  sont  depuis  lors  et  restent  supprimés,  quoique  le 
concordat  de  1817  ait  rétabli  Narbonne  comme  archevêché  et  Béziers 
comme  évêché. 

Cf.  Gallia  Christiana,  tomus  VI,  editus  anno  1739. 


ARCHEVÊCHÉ  DE  NARBONNE  251 


NARBO   MARTIUS,    NARBONNE 

ARCHEVÊQUES    DE  NARBONNE 

66.  —  François,  cardinal-duc  de  JOYEUSE. 

Né  à  Carcassonne  le  14  juin  1562,  nommé  archevêque  de  Narbonne  en 
1582,  créé  cardinal  en  1583,  nommé  archevêque  de  Toulouse  en  1584, 
tout  en  restant  malgré  lui  archevêque  de  Narbonne  jusqu'en  1600,  fut 
obligé  d'être  presque  toujours  à  Rome  pour  y  soutenir  les  intérêts  des 
rois  de  France. 

En  1604,  il  devint  archevêque  de  Rouen,  f  23  août  1615. 

67.  —  Frère  Louis  de  VERVINS,  0.  Pr^d.,  né  dans  le  diocèse  de 
Carpentras,  entré  de  bonne  heure  dans  l'Ordre  de  Saint-Dominique, 
s'y  distingua. 

Nommé  archevêque  de  Narbonne  par  Henri  IV,  il  fut  sacré  le  8 
décembre  1601,  fit  un  bien  immense  dans  son  diocèse  malgré  son  âge 
avancé  et  mille  obstacles. 

f  à  Narbonne  le  8  février  1628,  aet.  81,  es.  27. 

68.  —  Claude  de  REBÉ,  nommé  coadjuteur  avec  future  succession, 
fut  sacré  à  Rome  le  22  septembre  1622  sous  le  titre  d'archevêque 
d'Héraclée  ;  devint  archevêque  de  Narbonne  en  1628. 

f  le  17  mars  1659,  set.  72,  es.  27. 

69.  —  François  FOUGQUET,  frère  aîné  du  surintendant  des  finances, 
fut  d'abord  évêque  de  Bayonne,  puis  d'Agde,  ensuite  coadjuteur  de 
Narbonne,  le  18  décembre  1656  ;  il  devint  enfin  archevêque  en  1659, 
et  entreprit  beaucoup  de  bonnes  oeuvres. 

Mais  enveloppé  dans  la  disgrâce  de  son  frère  en  1661,  et  relégué  à 
Alençon,  il  fit  cependant  malgré  son  exil  continuer  les  œuvres  qu'il 
avait  commencées  à  Narbonne,  la  maison  des  Incurables,  par  exemple. 

f  à  Alençon,  le  19  octobre  1673,  set.  62,  es.  35. 

70.  —  Pierre,  cardinal  de  BONZI. 

Né  à  Florence  en  1630  ,  avait  été  sacré  évêque  de  Béziers  le 
12  décembre  1660,  et  se  trouvait  sur  ce  siège  le  sixième  de  sa  famille. 


252  PROVINCE  DE  NARBONNE 

Durant  un  siècle  en  effet,  des  Bonzi  ont  occupé  le  siège  de  Béziers. 

Pierre  de  Bonzi  évêque  de  Béziers,  fut  en  même  temps  ambassadeur 
de  France  en  Pologne.  Devenu  archevêque  de  Toulouse  en  4670,  il 
accepta  l'ambassade  d'Espagne.  Sur  ces  entrefaites  il  fut  créé  cardinal 
par  Clément  X,  le  22  février  1672. 

Le  siège  de  Narbonne  étant  devenu  vacant  par  la  mort  de  François 
Foucquet,  fut  offert  au  cardinal  de  Bonzi,  qui  ne  le  refusa  pas,  les 
revenus  étant  deux  fois  plus  considérables.  Partout  et  toujours,  il  se 
montra  plus  habile  diplomate  que  prélat  correct  en  ses  devoirs  et 
même  dans  ses  mœurs. 

f  à  Narbonne,  le  14  juillet  1703,  œt.  73,  es.  43,  card.  31. 

74.  —  Charles  Le  Goux  de  la  BERCHÈRE. 

Transféré  d'Albi,  45  août-12  novembre  4703.  Cf.  Albi. 

Déjà  connu  avantageusement,  le  nouvel  archevêque  de  Narbonne  fit 
promptement  oublier  son  prédécesseur. 

C'est  grâce  à  lui  que  Y  Histoire  du  Languedoc  fut  commencée  par  les 
Bénédictins.  C'est  aussi  grâce  à  lui  qu'en  4740  l'Assemblée  du  clergé 
résolut  de  subvenir  aux  frais  que  devait  entraîner  la  nouvelle  Gallia 
Christiana,  dont  il  vit  paraître  le  premier  volume  en  4746. 

Aussitôt  la  bulle  Unigenitus  parue,  il  la  publia  dans  son  diocèse, 
comme  valant  en  autorité  la  lettre  de  saint  Léon  à  Flavien. 

Il  fit  continuer  la  basilique  de  Saint-Just.  Par  son  testament,  il  légua 
sa  riche  bibliothèque  aux  Jésuites. 

f  à  Narbonne  le  2  juin  4749,  set.  72,  es.  42. 

72.  —  René-François  de  BEAUVAU  du  Rivau. 

Transféré  de  Toulouse,  novembre  4749-28  mai  4724.   Cf.  Toulouse. 

Pour  peu  qu'on  examine  ces  dates,  on  saisira  la  raison  des  retards, 
apportés  par  Rome,  aux  nominations  du  Régent. 

Dès  qu'il  eut  reçu  ses  bulles,  l'archevêque  de  Narbonne  déploya  les 
mêmes  capacités  d'administration,  le  même  dévouement  et  la  même 
orthodoxie  qu'à  Bayonne,  à  Tournai,  à  Toulouse. 

f  à  Narbonne,  le  4  août  4739,  set.  75,  es.  38. 

73.  —  Jean-Louis  Balbe  de  Berton  de  CRILLON * . 
Transféré  de  Toulouse,  4739.  Cf.  Toulouse. 

1.  Il  faudrait  dire  suivant  Courcy,  Berton  des  Balbes  de  Crillon. 


ARCHEVÊCHÉ  DE  NARBONNE  253 

Ayant  pris  possession,  il  se  montra  aussi  décidé  contre  les  Jansénistes 
qu'à  Toulouse  et  à  Saint-Pons  de  Tomières.  C'était  du  reste  ce  que 
promettait  à  l'Église  la  postérité  du  brave  Grillon,  ce  que  venait  de 
tenir  à  Glandève  Dominique  Laurent,  frère  de  Jean-Louis,  et  ce  qu'avait 
tenu  peu  de  temps  auparavant  à  Vienne  leur  oncle  François. 

L'archevêque  de  Narbonne  reçut  le  collier  du  Saint-Esprit  en  1742  et 
l'abbaye  de  Cherlieu  (Besançon)  en  1745. 

f  à  Avignon,  le  15  mars  1751,  ast.  67,  es.  38. 

74.  —  Charles- Antoine  de  la  ROCHE- AYMON. 
Tranféré  de  Toulouse  en  1751-1752.  Cf.  Toulouse. 

Bon,  pieux,  orthodoxe,  mais  feuillant  jusqu'à  scandaliser  les  faibles, 
il  se  prêta  aux  mesures  de  la  politique,  faute  d'oser  résister. 

Aussi  fut-il  nommé  grand-aumônier  de  France  en  1760.  Depuis  huit 
ans  il  était  commandeur  de  l'Ordre  du  Saint-Esprit. 

Narbonne  était  le  second  siège  archiépiscopal  où  il  montât  après 
avoir  occupé  deux  sièges  épiscopaux  :  il  n'était  pas  au  terme  de  ses 
ascensions  ni  de  ses  faiblesses. 

Transféré  à  Reims,  1762-1763.  Cf.  Reims. 

75.  —  Arthur-Richard  DILLON,  dernier  archevêque  de  Narbonne. 
Tranféré  de  Toulouse  en  1762-1763.  Cf.  Toulouse. 

Feuillant  comme  son  prédécesseur  et  prélat  besoigneux,  de  mœurs 
peu  régulières,  il  ne  se  mit  pas  en  frais  pour  défendre  les  Jésuites. 

Il  entra  sans  scrupule  dans  la  commission  des  Réguliers,  que  prési- 
dait La  Roche-Aymon  et  que  dirigeait  Loménie  de  Brienne  ;  accepta  les 
riches  abbayes  de  Saint-Jean-des-Vignes  (Soissons)  en  1766,  de  Saint- 
Etienne  de  Caen  (Bayeux)  en  1777,  de  Signy  (Reims)  en  1787. 

N'ayant  pas  été  élu  aux  États-Généraux  de  1789,  quoiqu'il  eût  pris 
part  en  1787  à  l'Assemblée  des  Notables,  il  en  conçut  un  vif  dépit,  qui 
s'accrut  encore  à  la  vente  des  biens  ecclésiastiques,  à  la  promulgation 
de  la  Constitution  civile  du  clergé  et  lors  de  l'intrusion  du  vieux 
Guillaume  Besaucèle  sur  le  siège  de  Narbonne,  devenu  le  siège 
épiscopal  du  département  de  l'Aude. 

Émigré  en  Angleterre,  Dillon  protesta  en  1800  contre  le  sacre  de 
Louis  Belmas,  que  les  constitutionnels  donnaient  comme  coadjuteur  à 
Besaucèle.  En  1801  il  opposa  un  refus  motivé  au  pape  qui  lui  demandait 
sa  démission. 

f  à  Londres,  le  5  juillet  1806,  set.  85,  es.  53. 


254  PROVINCE  DE  NARBONNE 


ABBAYES  DU  DIOCÈSE  DE  NARBONNE 

0.  S.  B.  vir.  S.  Petrus  de  Caunis,  Cannes. 

S.  Polycarpus,  Saint-Polycarpe. 
0.  Gist.  vir.     Fons  frigidus,  Fontfroide. 

fem.  Olivae,  Les  Olives  ou  les  Olieux. 
0.  S.  A.  Beata  Maria  de  Quadraginta,  Quarante. 

0.   S.  Clarae.  Clarisse  Liciniani,  Sainte-Claire  de  Lézignan. 

Clarissœ  de  Asyliis,  Sainte-Claire  d'Asilhac. 


COLLEGIALE 

Saint-Paul  de  Narbonne,  ancienne  abbaye  sécularisée. 


AGATHA,     AGDE 

Siège  fort  ancien,  mais  diocèse  très-petit,  n'ayant  que  26  paroisses. 
Cf.  Fisquet,  France  pontificale,  Montpellier. 

72.  —  Louis  FOUCQUET,  72e  évêque  d'Agde. 

Né  à  Paris  le  4  février  1633,  était  frère  puîné  de  Nicolas,  surintendant 
des  finances,  et  de  François,  évêque  d'Agde,  qui  devint  coadjuteur  de 
Narbonne  en  1656  et  qu'il  remplaça  sur  le  siège  d'Agde. 

Nommé  évêque  d'Agde,  il  reçut  les  ordres  mineurs  et  majeurs 
immédiatement  avant  son  sacre,  et  se  fit  sacrer  à  Paris  le  2  mai  1659 
dans  l'église  de  la  maison  professe  des  Jésuites.  Il  possédait  les  abbayes 
de  Vézelay,  de  Ham,  de  Sorèze  et  du  Tard. 

Exilé  trente  ans,  de  1661  à  1691,  par  suite  de  la  disgrâce  de  son  frère 
et  à  cause  de  son  jansénisme,  il  rentra  dans  son  diocèse  en  1691  aussi 
janséniste  qu'auparavant. 

f  à  Agde,  le  4  février  1702,  set.  69,  es.  43. 


ÉVÊCHÉ  d'agde  255 


73.  —  Philibert-Charles  de  Pas  de  FEUQUIÈRES. 

Né  en  1657  dans  l'Artois,  docteur  en  théologie,  vicaire-général  de 
Sens,  abbé  de  Cormeilles  (Lisieux). 

Nommé  évêque  d'Agde  le  15  avril  1702  et  sacré  le  10  septembre, 
résida  fidèlement,  suivant  la  lettre  des  canons. 

Sa  rigidité  pour  les  autres  s'unit  à  une  grande  faiblesse  envers  les 
Jansénistes. 

f  à  Agde,  fin  juillet  1726,  set.  69,  es.  24. 

74.  —  Claude-Louis  de  LA  CHATRE. 

Né  à  Paris  le  28  septembre  1698,  élève  de  Saint-Magloire,  docteur 
en  théologie. 

Nommé  évêque  d'Agde  1726,  sacré,  le  26  octobre  1727,  fut  bien 
accueilli,  se  montra  libéral.  Il  sacra  dans  sa  cathédrale  en  1733  J.-G. 
de  Souillac,  évêque  de  Lodève. 

Quoiqu'il  eût  publié  la  bulle  Unigenitus  en  1729  par  pure  politique 
ou  par  peur,  il  laissa  dominer  les  Jansénistes. 

f  à  Agde,  le  22  mai  1740,  set.  42,  es.  13. 

75.  —  Joseph-François  de  Cadenet  de  CHARLEVAL  * , 
Ce  fut  l'évêque  réparateur  du  petit  diocèse. 

Né  à  Aix  en  Provence  le  6  mars  1710,  abbé  de  Pessan  (Auch),  vicaire- 
général  de  Brancas,  à  Aix,  il  avait  fait  ses  preuves  d'orthodoxie  et  de 
vertus. 

Nommé  évêque  d'Agde  en  1740,  il  fut  sacré  le  22  novembre  à  Aix  par 
Brancas,  fit  prêcher  des  missions,  établit  les  Frères  des  Écoles 
chrétiennes,  extirpa  le  jansénisme  en  déployant  constamment  un  zèle 
éclairé,  une  grande  prudence  et  une  louable  fermeté. 

Sa  piété  est  au-dessus  de  tout  éloge. 

f  à  Agde,  le  22  janvier  1759,  set.  49,  es.  19. 

76.  —  Charles-François-Siméon  de  Saint-Simon  de  Vermandois 
de  Rouvroy  de  SANDRICOURT,  dernier  évêque  d'Agde. 

Né  à  Paris  le  5  avril  1727,  fils  de  Louis-François,  marquis  de 
Sandricourt,  et  de  Louise  de  Gourgues,  fut  abbé  de  Conches  (Évreux) 
et  vicaire-général  de  Metz. 

1.  Cf.  Notice  sur  J.  F.  de  Cadenet  de  Charleval  par  Dom  Tu.  Bérengier,  béné- 
dictin. In-8,  Marseille,  1884. 


256  PROVINCE  DE  NARBONNE 

Nommé  évêque  d'Agde  le  8  mars  1759,  préconisé  le  9  avril,  il  se  fit 
sacrer  à  Paris  le  6  mai  par  son  cousin  Claude,  évêque  de  Metz. 

C'était  un  érudit,  membre  de  l'Académie  des  Inscriptions,  ayant  une 
riche  bibliothèque.  Il  crut  devoir  donner  un  Breviarium  Agathense, 
qu'il  fit  suivre  d'un  Missel. 

Son  siège  ayant  été  supprimé  en  1791,  il  s'était  retiré  à  Paris,  mais 
fut  jeté  en  prison.  Là  il  contribua  à  la  conversion  de  La  Harpe  aussi 
efficacement  que  l'évêque  de  Saint-Brieuc. 

f  guillotiné  à  Paris,  le  8  thermidor  an  II  (25  juillet  1794),  la 
veille  de  la  chute  de  Robespierre. 


ABBAYES  DU  DIOCÈSE  D'AGDE 

0.  S.  B.        S.  Thiberius  in  Cesserone,  Saint-Thibéry . . .  en  règle. 
0.  Cist.  vir.  Vallis  magna,  Valmagne. 

L'abbaye  de  femme,  Beata  Maria  de  Nitido  loco,  ordre  de  Cîteaux, 
avait  disparu  en  1490  ;  et  ses  biens  appartenaient  à  Valmagne. 


ALESIA ,     ALAIS 

A  la  demande  du  roi  Louis  XIV,  avec  le  consentement  de  l'évêque 
de  Nîmes,  Esprit  Fléchier,  et  de  tous  les  intéressés,  un  siège  épiscopal 
fut  érigé  dans  la  ville  d'Alais  par  le  pape  Innocent  XII,  bulle  Animarum 
zelus,  du  17  mai  1694.  Le  motif  allégué  en  première  ligne  est  la  conver- 
sion des  hérétiques,  nombreux  dans  cette  partie  du  Languedoc. 

1.  —  François  Chevalier  de  SAULX,  premier  évêque  d'Alais. 

Né  en  Poitou,  docteur  en  théologie,  missionnaire. 

Désigné  par  le  roi  dès  le  mois  d'août  1687  pour  occuper  le  siège 
d'Alais,  il  fut  préconisé  par  la  bulle  même  d'érection,  sacré  le  29  août 
1694. 

Ses  occupations  de  fondateur  n'absorbèrent  pas  tous  ses  soins 
d'évêque  ni  ses  capacités  de  missionnaire. 

f  fin  octobre  1712,  set.  ?  es.  19. 


ÉVÊCHÉ  d'alais  257 


2.  —  Louis-François-Gabriel  de  HENNIN-Liétard. 

Né  en  1666  d'une  noble  famille  artésienne,  vicaire-général  de 
l'orthodoxe  Madot  à  Chalon-sur-Saône. 

Nommé  évêque  d'Alais  le  23  janvier  1713,  il  fut  sacré  le  3  juillet 
suivant  par  trois  évoques  jansénistes,  qui  paraissent  avoir  déteint  sur 
lui. 

Transféré  à  Embrun  le  1er  novembre  1719.  Cf.  Embrun. 

3.  —  Charles  de  Bannes  d'AVÉJAN. 

Né  en  1688. 

Nommé  évêque  d'Alais  le  8  janvier  1721,  après  quatorze  mois  de 
vacance  du  siège,  il  se  fit  sacrer  le  27  juillet  par  son  prédécesseur,  qui 
était  devenu  archevêque  d'Embrun. 

Il  était  abbé  de  Montebourg  (Coutances). 

f  à  Paris  le  23  mai  1744,  33t.  56,  es.  23. 

4.  —  Louis-François  de  Vivet  de  MONTCLUS. 
Transféré  de  Saint-Brieuc  en  1744.  Cf.  Saint-Brieuc. 

Ayant  combattu  énergiquement  le  Jansénisme  en  Bretagne,  il  ne  le 
combattit  pas  moins  dans  le  Languedoc,  sans  oublier  la  conversion  des 
Huguenots. 

f  à  Alais,  le  21  juillet  1755,  aet.  75,  es.  27. 

5.  —  Jean-Louis  du  Buisson  de  BEAUTEVILLE. 

Cet  évêque  de  révoltante  mémoire  était  né  en  1708  dans  le  diocèse 
de  Mirepoix.  Élève  des  Bénédictins  de  Sorèze  et  des  Doctrinaires  de 
Toulouse,  Jansénistes,  il  sut  se  contenir  tant  qu'il  fut  vicaire-général 
de  l'orthodoxe  Champflour  à  Mirepoix. 

Nommé  évêque  d'Alais  en  1755  par  le  cardinal  de  la  Rochefoucauld, 
chef  du  parti  feuillant,  il  se  fit  sacrer  en  1756,  imposa  le  Bréviaire 
Parisien,  signa  YExtrait  des  Assertions  si  calomnieux  et  si  hostile  aux 
Jésuites,  alors  persécutés,  insulta  le  vénérable  Brancas  d'Aix,  que  le 
pape  Clément  XIII  appuyait,  brava  l'Assemblée  du  clergé  de  1765,  qui 
sollicitait  sa  déposition  et  fut  insolent  même  à  l'égard  du  pape. 

f  à  Alais,  le  25  mars  1776,  cet.  68,  es.  20,  laissant  dans  son  testament 
un  appel,  qu'il  n'avait  pas  osé  publier  de  son  vivant,  contre  la  bulle 
Unigenitus. 

Les  éloges  prodigués  à  Beauteville  par  Tabaraud  dans  la  Biographie 

17 


258  PROVINCE  DE  NARBONNE 

universelle,  rapprochés  des  critiques  dont  Picot  et  son  continuateur, 
malgré  leur  modération,  accablent  ce  même  prélat,  confirment  notre 
appréciation,  qui  est  celle  du  P.  Le  Lasseur. 

6.  —  Pierre-Marie-Madeleine  GORTOIS  de  Balore. 

Né  à  Dijon  en  1734,  fils  d'Antoine,  seigneur  de  Quincey. 

Nommé  évêque  d'Alais  en  1776  et  sacré  le  30  juin,  s'appliqua  à 
remettre  les  choses  dans  le  bon  ordre,  en  consolant  les  bons  prêtres  et 
en  ramenant  les  égarés. 

Transféré  à  Nîmes  en  1784.  Cf.  Nîmes. 

—  Louis-François  de  BAUSSET,  dernier  évêque  d'Alais. 

Né  le  14  décembre  1748  à  Pondichéry,  dont  son  père  était  gouver- 
neur, il  fut  d'abord  élève  des  Jésuites  à  La  Flèche,  en  1760,  puis  des 
Sulpiciens  à  Paris. 

Neveu  et  petit-neveu  de  deux  saints  évêques  (Béziers  et  Fréjus)  qui 
le  protégèrent,  il  fut  vicaire-général  de  Boisgelin  à  Aix,  ensuite  admi- 
nistrateur de  Digne,  1778-84.  Cf.  Digne. 

Nommé  évêque  d'Alais,  il  se  fit  sacrer  à  Issy  le  18  juillet  1784  et  prit 
possession  de  son  siège. 

Il  brilla  aux  États  de  Languedoc,  aux  deux  Assemblées  des  Notables, 
protesta  contre  la  suppression  de  son  siège,  resta  à  Paris  pendant  la 
Terreur,  émigra  en  1797. 

Ayant  donné  sa  démission  en  1801,  il  fut  nommé  chanoine  de  Saint- 
Denis  en  1806,  créé  cardinal  en  1817. 

Il  est  célèbre  comme  historien  de  Fénelon  et  de  Bossuet.  Il  l'est 
aussi  comme  gallican. 

f  à  Paris,  21  juin  1824,  aet.  76,  es.  30,  card.  7.  Enterré  dans  la  cha- 
pelle des  Carmes,  rue  de  Vaugirard. 


ABBAYES  DU  DIOCESE  D'ALAIS 

0.  S.  B.  vir.  B.  M.  de  Sendraco,  Sendras. 

S.  Petr.  Salvensis,  Salve  ou  Sauve. 
0.  Cist.  fem.  B.  M.  de  Fontibus,  Font-aux-Nonnains. 


ÉVÊCHÉ  DE  BÉZIERS  259 


BITERrUE,   BÉZIERS 

Siège  épiscopal  très  ancien,  célèbre  et  recherché. 
Cf.  Fisquet,  op.  c.  Montpellier.  .    , 

78.  —  Jean- Armand  de  Rotundis  de  BISCARAS. 

Fils  d'un  colonel  et  docteur  en  théologie,  fut  nommé  évêque  de  Digne 
en  1668  et  peu  après  évêque  de  Lodève,  siège  pour  lequel  il  fut  sacré  en 
janvier  1669. 

Mais  l'année  suivante,  Pierre  de  Bonzi,  le  sixième  de  sa  famille  qui 
occupât  le  siège  de  Béziers,  ayant  été  tranféré  à  Toulouse,  Biscaras  lui 
succéda  sur  le  siège  de  Béziers. 

Il  y  bâtit  un  séminaire,  y  fonda  un  hôpital.  C'est  lui  qui  bénit 
solennellement  en  1681  le  canal  des  deux  mers  que  Riquet  venait 
d'achever.  En  1685,  il  adoucit  de  son  mieux  le  sort  des  Protestants, 
que  frappait  la  révocation  de  Fédit  de  Nantes. 

f  à  Béziers,  le  15  février  1702,  aet.  ?.  es.  34. 

79.  —  Louis-Charles  des  Alris  du  ROUSSET. 

Né  dans  le  Dauphiné  en  1662,  reçu  docteur  en  théologie  en  1696, 
était  doyen  et  vicaire-général  de  Carcassonne. 

Nommé  évêque  de  Béziers  le  21  avril  1702  et  sacré  le  3  décembre  à 
Carcassonne,  il  publia  le  Proprium  Sanctorum  Biterrensium,  protégea 
les  Jésuites,  assista  les  malades,  fonda  le  Refuge. 

f  à  Béziers,  le  6  septembre  1744,  aet.  82,  es.  42. 

—  Louis-Ange  de  Ghistelle  de  SAINT-FLORIS,  nommé  évêque 
de  Béziers  le  10  décembre  1744,  renonça  en  1745  au  bénéfice  de  sa 
nomination  ;  f  1747. 

—  Jean-Baptiste-Antoine  de  MALHERBE,  docteur  de  Sorbonne, 
né  à  Caen,  nommé  évêque  de  Béziers,  refusa  ;  f  1771. 

80.  —  Joseph  Bruno  de  BAUSSET-ROQUEFORT. 

Né  en  1702  à  Aubagne,  diocèse  de  Marseille,  officiai  d'Aix  et  vicaire- 
général  de  l'archevêque  Brancas. 


260  PROVINCE  DE  NARBONNE 


Nommé  évêque  de  Béziers  en  1745,  fut  sacré  à  Aix  par  Brancas  le 
1er  mai  1746. 

Régulier,  actif,  charitable,  il  regretta  beaucoup  les  Jésuites,  qu'il 
avait  éloquemment  défendus  en  1761. 

f  à  Béziers,  le  26  juin  1771,  set.  70,  es.  26. 

81.  —  Aimard-Claude  NIGOLAY,  dernier  évêque  de  Béziers. 

Né  à  Paris  le  4  août  1738,  fils  d'Aimard-Jean,  marquis  de  Goussain- 
ville,  premier  président  de  la  Gour  des  Comptes  *,  neveu  d'Aimard- 
Chrétien,  évêque  de  Verdun,  était  chanoine  de  Paris,  vicaire-général  de 
Reims  après  avoir  été  vicaire-général  de  son  oncle  à  Verdun,  abbé  de 
Saint-  Sauveur-le- Vicomte  (Goutan  ces) . 

Nommé  évêque  de  Béziers,  par  Louis  XV,  en  juillet  1771,  il  fut 
préconisé  le  26  septembre  et  sacré  le  13  octobre. 

Généreux  et  riche,  il  répandit  d'abondantes  aumônes,  mais  ne 
recueillit  que  l'ingratitude  au  moment  de  la  Révolution.  Il  resta  néan- 
moins à  Béziers,  dont  le  siège  était  assigné  à  l'évêque  constitutionnel 
de  l'Hérault,  et  n'émigra  qu'en  1792. 

Il  passe  pour  avoir  refusé  sa  démission  en  1801,  et  ne  l'avoir  donnée 
qu'en  1805.  C'est  une  erreur  qu'il  faut  redresser  d'après  Theiner 
(Histoire  des  deux  Concordats,  tome  I,  pages  344  et  345).  Cet  auteur 
donne  deux  lettres  du  prélat,  datées  de  Florence  1801,  l'une  du  29  août 
au  roi  Louis  XVIII,  pour  lui  remettre  sa  démission  de  l'évêché  de 
Béziers,  qu'il  avait  reçu  de  Louis  XV,  l'autre  du  7  octobre  à 
Msr  Caleppi ,  pour  lui  envoyer  copie  de  la  lettre  précédente ,  lui 
rappeler  son  passé,  etc.  Il  ajoute  :  «  Je  remets,  avec  le  consentement 
de  S.  M.  Louis  XVIII,  la  démission  de  mon  évêché  de  Béziers  à 
N.  T.  S.  P.  Pie  VII  ». 

Rentré  en  France  avec  les  Bourbons,  l'ancien  évêque  de  Béziers 
f  à  Paris  le  24  janvier  1815,  aet.  77,  es.  44. 

On  peut  consulter  Fabregat  (A.).  —  Vie  des  hommes  illustres  de 
Béziers  :  M&r  de  Nicolay,  dernier  évêque  de  Béziers,  1738-1815.  —  In-8, 
99  p.  Béziers,  impr.  Granié,  1880. 


1 .  Aimard-Jean  était  le  neuvième  Nicolay  qui  fût  investi  de  cette  haute  dignité  ; 
et  un  de  ses  fils  lui  succéda  en  1768. 


ÉVÊCHÉ  DE  CARCASSONNE  261 


ABBAYES  DU  DIOCÈSE  DE  BÉZIERS 

0.  S.  B.  vir.  S.  Petrus  de  Juncellis,  Joncels. 

Villa  magna,  Villemagne. 
0.  S.  A.  vir.  S.  Jacobus,  Saint- Jacques. 

Bessanum,  Bessan,  prieuré, 
fem.  S.  Spiritus,  Le  Saint-Esprit. 
0.   S.  Garas.  Clarissse  Biterrenses,  Sainte-Claire  de  Béziers. 


COLLÉGIALE 

Saint-Afrodise,  ancienne  abbaye  bénédictine,  sécularisée. 


CARCASSONA,  CARCASSONNE 

Siège  ancien,  transporté  de  la  vieille  cathédrale  dans  la  ville  neuve 
à  une  époque  récente. 

76.  —  Louis- Joseph  Adhémar  de  Monteil  de  GRIGNAN. 

Né  en  4654,  frère  puîné  de  Jean-Baptiste,  qui  de  coadjuteur  devint 
archevêque  d'Arles,  était  lui-même  ecclésiastique  et  destiné  à 
l'épiscopat. 

Il  fut  en  effet  nommé  évêque  d'Évreux  en  1680  ;  mais  le  siège  de 
Carcassonne,  qu'avait  occupé  récemment  un  de  ses  oncles,  étant  venu  à 
vaquer  par  la  translation  de  Louis  d'Anglure  de  Bourlemont  à  Bordeaux, 
il  y  fut  appelé. 

S'étant  fait  sacrer  à  Grignan  le  21  décembre  1681,  il  prit  possession 
de  son  siège  et  gouverna  longtemps,  trop  mollement  peut-être,  son 
diocèse.  Vers  la  fin,  il  obtint  pour  coadjuteur  son  neveu  qui  suit. 

f  1er  mars  1722,  set.  78,  es.  41 . 

77.  —  Louis-Joseph  de  Ghateauneuf  de  ROCHEBONNE. 
Neveu,  coadjuteur  et  successeur  du  précédent. 

Né  dans  le  Forez,  frère  puîné  de  Charles  François,  qui  d'évêque- 


262  PROVINCE  DE  NARBONNE 

comte  de  Noyon  devint  archevêque  de  Lyon  :  ils  étaient  fils  de  Charles, 
gouverneur  du  Lyonnais  et  de  Marie-Thérèse  de  Grignan. 

Louis-Joseph  fut  d'abord  simple  comte  de  Lyon,  puis  il  fut  doyen  du 
noble  chapitre  en  1713. 

Nommé  coadjuteur  de  son  oncle  maternel  en  1718,  il  dut  attendre  ses 
bulles,  retardées  pour  des  motifs  qui  ne  lui  étaient  pas  personnels.  11 
fut  enfin  sacré  à  Toulouse,  le  21  juillet  1720,  avec  le  titre  d'évêque 
de  Hiérocésarée. 

Devenu  évêque  de  Carcassonne  en  1722,  il  exigea  de  ses  prêtres 
l'acceptation  pure  et  simple  de  la  bulle  Unigenitus,  confia  son  séminaire 
aux  Jésuites,  etc. 

f  à  Carcassonne,  le  31  décembre  1729,  ast.  ?.  es.  10. 

78.  —  Armand  Bazin  de  BEZONS,  fauteur  des  Jansénistes. 

Né  à  Paris  le  30  mars  1701,  deuxième  fils  du  maréchal  de  Besons, 
neveu  et  filleul  de  Jean-Baptiste-Armand,  alors  archevêque  de  Bordeaux, 
depuis  archevêque  de  Rouen,  fut  élève  de  Saint-Magloire,  posséda  de 
bonne  heure  deux  abbayes. 

Nommé  évêque  de  Carcassonne,  mars  1730,  et  sacré  aux  Théatins  de 
Paris  le  14  janvier  1731,  il  inaugura  un  gouvernement  qui  devait 
trancher  avec  le  précédent  et  allait  durer  longtemps. 

Non-seulement  il  n'exigea  pas  l'acceptation  de  la  bulle,  mais  il  fit 
attaquer  l'enseignement  des  Jésuites.  Il  refusa  formellement  de  s'as- 
socier aux  réclamations  de  l'épiscopat  en  leur  faveur,  1761-1765,  donna 
un  bréviaire  gallican  et  un  missel  en  rapport  avec  le  bréviaire. 

On  vante  ses  charités,  sa  régularité,  sa  piété.  Nous  voulons  croire 
que  ce  n'était  pas  de  l'hypocrisie  et  qu'il  s'était  amendé  ;  mais  ce  prélat 
était  habile  à  cacher  ses  sentiments. 

f  le  11  mai  1778,  set.  78,  es.  49. 

79.  —  Jean-Auguste  de  Chastenet  de  PUYSÉGUR. 
Transféré  de  Saint-Omer  en  1778.  Cf.  Saint-Omer. 
Le  diocèse  de  Carcassonne  avait  besoin  d'un  évêque  zélé,  orthodoxe 

et  sincèrement  pieux  ;  il  dut  être  satisfait  d'avoir  Puységur  dix  ans. 
Transféré  à  Bourges  en  1788.  Cf.  Bourges. 

80.  —  François-Marie-Fortuné  de  VINTIMILLE. 
Né  le  6  janvier  1751  dans  le  diocèse  de  Marseille. 


ÉVÊCHÉ  DE   CARCASSONNE  263 


Nommé  évêque  de  Garcassonne  le  10  mars  1788,  il  fut  sacré  le 
12  octobre  suivant,  et  trouva  son  diocèse  agité. 

En  1791,  il  n'eut  pas  la  douleur  de  voir  son  siège  occupé  par  un 
intrus,  Narbonne  étant  assigné  à  l'évêque  constitutionnel  de  l'Aude  ; 
mais  il  fut  affligé  de  voir  monter  sur  ce  siège  le  doyen  du  chapitre  de 
Carcassonne,  Guillaume  Besaucèle,  octogénaire,  janséniste  assermenté. 

Réfugié  en  Italie  sous  la  protection  de  Bernis,  l'évêque  de  Carcas- 
sonne perdit  cette  protection  en  1794. 

Il  refusa  de  se  démettre  en  1801.  Par  ce  refus,  il  désobligea  le  pape 
et  contraria  celui  qui  venait  de  prendre  légitimement  possession  du 
nouveau  diocèse  de  Carcassonne. 

Vintimille  était  à  Vienne  en  février  1810  conseillant  à  l'archevêque 
de  ne  pas  prêter  son  ministère  au  second  mariage  de  Napoléon. 

Rentré  en  France  à  la  Restauration,  l'ancien  évêque  f  à  Paris  le 
6  août  1822,  set.  72,  es.  34. 


ABBAYES  DU  DIOCÈSE  DE  CARCASSONNE 

0.  S.  B.  vir.  B.  M.  de  Crassa,  La  Grasse. 

S.  Hilarius,  Saint- Hilaire. 

Mons  Oliveti,  Montolivet. 
0.  Cist.    vir.  Villa  longa,  Villongue. 

fem.  Rivus  Nitidus,  Rieunette. 


COLLÉGIALE 

Mons  Regalis,  Montréal. 

Il  y  avait  à  Carcassonne  plusieurs  couvents  d'hommes  :  Frères 
Prêcheurs,  Mineurs,  Carmes,  Ermites  de  Saint-Augustin,  Minimes, 
Capucins,  Jésuites,  Religieux  de  la  Merci. 

Parmi  les  couvents  de  femmes,  on  distinguait  les  Ursulines  et  les 
Hospitalières. 


264  PROVINCE  DE  NARBONNE 


ELECTA,   ALET 

Abbaye  du  IXe  siècle,  érigée  en  évêché  par  le  pape 
Jean  XXII  en  1317. 

Cf.  Fédié  (L.)  —  Le  comté  de  Razès  et  le  diocèse  d'Alet,  notices  historiques.  In-8, 
de  vn-420  p.  Carcassonne,  impr.  Polère,  libr.  Lajoux,  1880. 

30.  —  Louis-Alphonse  de  VALBELLE. 

Né  en  Provence,  fils  d'Antoine,  seigneur  de  Monfuron,  et  de 
Françoise  de  Félix,  docteur  de  Sorbonne,  aumônier  du  roi,  agent- 
général  du  clergé. 

Nommé  évêque  d'Alet,  le  25  décembre  1677,  aussitôt  après  la  mort 
de  Nicolas  Pavillon  *,  il  fut  préconisé  le  14  mars  et  sacré  le  1er  sep- 
tembre 1680,  à  Paris,  aux  Minimes  de  la  place  Royale,  par  Bonzi,  son 
métropolitain. 

Il  siégea  au  rang  des  évêques  dans  l'assemblée  de  1682,  ce  qui  n'est 
pas  certes  à  sa  gloire  et  ce  qu'Innocent  XI  lui  fit  bien  expier  sept 
années  durant. 

En  effet,  nommé  en  1684  évêque  de  Saint-Omer,  il  n'obtint  ses  bulles 
qu'en  1693.  Mais  sur  son  nouveau  siège  il  ne  garda  pas  rancune  au  siège 
apostolique.  Cf.  Saint-Omer. 

31.  —  Victor-Augustin  de  MÉLIAND  (alias  Melrand). 
Transféré  de  Gap,  juin  1684-1"  juillet  1692.  Cf.  Gap. 

Le  retard  de  ses  bulles,  compliqué  d'ennuis  qu'il  rencontra  dans  son 
administration,  le  portèrent  à  faire  sa  démission  en  1698. 

Retiré  à  Paris,  aux  Bons-Enfants,  f  le  23  septembre  1713,  aet.  ?., 
es.  34. 


1.  Nicolas  Pavillon,  évêque  d'Alet  1639-1677,  fut  l'un  des  quatre  évêques  français 
qui  tinrent  en  échec  l'autorité  du  pape  et  celle  du  roi  pour  soutenir  Jansénius.  Et 
quand  la  paix  de  Clément  IX  semblait  avoir  terminé  la  guerre,  Pavillon  et  son 
voisin  Caulet,  évêque  de  Pamiers,  poussés  par  leur  cabale,  eurent  l'adresse  de 
soulever  la  question  de  la  Régale  qui  devait,  en  irritant  le  roi  et  en  excitant  le  pape, 
allumer  une  guerre  nouvelle,  non  moins  regrettable  que  la  première. 

C'est  ce  même  homme  que  la  Gallia  Christiana  comble  d'éloges  en  vers  et  en 
prose,  qu'elle  donne  comme  un  Père  de  l'Église  et  semble  canoniser. 


ÉVÊCHÉ  d'alet  265 


32.  —  Charles-Nicolas  TAFFOUREAU  de  Fontaine. 

Fils  d'un  conseiller  au  Présidial  de  Sens,  docteur  de  Sorbonne,  était 
doyen,  officiai  et  vicaire-général  de  Sens. 

Nommé  évêque  d'Alet,  le  1er  novembre  1698,  il  reçut  ses  bulles  le 
22  décembre  et  fut  sacré  à  Sens  par  l'archevêque,  Fortin  de  la 
Hoguette. 

Son  épiscopat  qui  fut  court  n'est  marqué  d'aucun  fait  saillant.  Le 
lieu  de  sa  mort  au  contraire  et  la  place  de  son  tombeau  sont  à  noter 
d'après  la  Gallia  Christiana,  quoique  dans  un  sens  tout  différent. 

f  à  Alet,  le  8  octobre  1708,  aet.  ?.,  es.  10.  Il  fut  enterré  auprès  de  son 
immortel  prédécesseur,  Nicolas  Pavillon  ! 

33.  —  Jacques  MABOUL. 

Fils  et  frère  de  conseillers  du  roi,  vicaire-général  de  Poitiers,  était 
un  prédicateur  en  renom,  surtout  pour  ses  oraisons  funèbres . 

Nommé  évêque  d'Alet  le  1er  novembre  1708  et  sacré  le  13  juillet  1710 
à  Agde  par  Feuquières,  il  continua  de  prêcher  le  plus  souvent  hors  de 
son  diocèse. 

f  à  Alet,  le  21  mai  1723,  aet.  ?.,  es.  13. 

34.  —  Joseph-François  BOGAUD  (alias  de  Boucaud). 
Né  en  1685  dans  le  diocèse  de  Montpellier. 

Nommé  évêque  d'Alet  le  17  octobre  1723,  il  se  fit  sacrer  le  11  juin 
1724  au  séminaire  Saint-Sulpice  à  Paris. 

Il  reçut  l'abbaye  de  Saint-Maurin  (Agen)  en  1752,  et  celle  de  Locdieu 
(Rodez). 

f  le  6  décembre  1762,  est.  77,  es.  39. 

—  Charles  de  la  CROPTE  de  Chanterac,  dernier  évêque  d'Alet. 

Né  dans  le  diocèse  de  Périgueux  en  1723  d'une  famille  bien  honora- 
blement connue,  dont  était  issue  la  mère  de  Fénelon.  L'évêque-comte 
de  Noyon,  1733-1766,  Jean-François  de  la  Cropte,  était  aussi  de  cette 
famille. 

Nommé  évêque  d'Alet  en  1763,  sacré  le  19  juin,  Charles  fit  le  plus  de 
bien  qu'il  put  dans  son  diocèse  jusqu'à  la  Révolution.  Alors  il  émigra 
en  Espagne. 

f  en  Espagne  en  1793,  set.  60,  es.  30. 


266  PROVINCE  DE  NARBONNE 


Il  n'y  a  pas  d'abbaye  dans  le  diocèse  d'Alet  mais  une  collégiale,  celle 
de  Fenouillèdes,  S.  Paulus  de  Fenolieto. 


LUTEVA,    LODÈVE 

Siège  très  ancien,  qui  venait  d'être  occupé  par  plusieurs  hommes 
remarquables,  notamment  par  le  savant  hébraïsant,  Plantavit  de  la 
Pause  et  par  l'illustre  François  Bosquet. 

Cf.  Fisquet,  op.  cit.  Montpellier. 

83.  —  Charles-Antoine  de  la  Garde  de  CHAMBONAS. 

Fils  d'Antoine  de  la  Garde,  marquis  de  Chambonas,  et  de  Charlotte 
de  la  Baume  de  Suze,  était  vicaire-général  de  son  oncle  maternel,  le 
vénérable  L.-F.  de  la  Baume,  évoque  de  Viviers. 

Nommé  évêque  de  Lodève  en  1671,  et  sacré  à  Paris  par  son  oncle, 
le  15  novembre  de  cette  même  année,  il  gouverna  son  diocèse,  non 
selon  les  canons  ni  suivant  l'exemple  qu'il  avait  eu  sous  les  yeux  à 
Viviers,  mais  selon  ses  caprices. 

Transféré  à  Viviers,  1690-1692.  Cf.  Viviers. 

84.  —  Jacques-Antoine  PHÉLYPEAUX. 

Second  fils  d'Antoine,  seigneur  du  Verger,  conseiller  d'État,  et  de 
Marie  de  Villebois,  était  docteur  en  théologie. 

Nommé  évêque  de  Lodève  le  1er  novembre  1690,  il  ne  fut  sacré  que 
le  24  août  1692.  Deux  ans  plus  tard,  il  reçut  l'abbaye  de  Nantz  (Vabres). 

Cet  évêque  mena  tout  le  Languedoc,  quoiqu'il  ne  résidât  pas  assi- 
dûment. Si  on  ne  peut  l'accuser  de  jansénisme,  comme  quelques 
membres  de  sa  famille,  on  doit  reconnaître  qu'il  n'avait  guère  les  mœurs 
épiscopales. 

f  subitement  à  Lodève  le  mardi  de  Pâques,  15  avril  1732,  set.  ?., 
es.  30. 

85.  —  Jean-Georges  de  SOUILLAC. 

Fils  de  François,  seigneur  de  Verneuil,  et  de  Charlotte  d'Aubusson, 
était  vicaire-général  de  Périgueux. 


ÉVÊCHÉ  DE  LODÈVE  267 


Nommé  évêque  de  Lodève  le  14  juin  1732,  il  se  fit  sacrer  le  18  jan- 
vier 1733  à  Agde  par  l'évêque  janséniste  Cl.-L.  de  la  Châtre.  Lui-même 
tenait  pour  la  doctrine  dite  augustinienne  ou  jansénisme  modéré. 

C'est  lui  qui  bâtit  le  superbe  palais  épiscopal  de  Lodève. 

f  à  Lodève,  le  14  février  1750,  aet.  ?.  es.  17. 

86.  —  Jean-Félix-Henri  de  FUMEL  *,  dernier  évêque  de  Lodève. 

Né  à  Toulouse  en  1715,  élève  des  Jésuites,  docteur  en  théologie, 
archidiacre  de  Vannes  en  1749  et  vicaire-général  de  l'orthodoxe  évêque 
C.-J.  Bertin. 

Nommé  évêque  de  Lodève  en  mars  1750,  il  fut  préconisé  le  27  avril 
et  sacré  le  5  juillet  de  la  même  année. 

Il  résida  dans  son  diocèse,  visita  les  paroisses,  exhorta  les  fidèles, 
combattit  les  incrédules,  se  distingua  en  défendant  les  Jésuites,  1761  et 
années  suivantes,  établit  la  dévotion  au  Sacré-Cœur  de  Jésus,  se 
montra  en  tout  et  toujours  un  évêque  aussi  saint  que  savant. 

f  à  Lodève,  le  26  janvier  1790,  aet.  75,  es.  40. 

Il  ne  fut  pas  remplacé,  Jean-Jacques-Gabriel  de  Lavezou,  nommé  par 
Louis  XVI  évêque  de  Lodève,  n'ayant  pas  été  préconisé  avant  la  sup- 
pression du  siège  par  la  Constituante. 


ABBAYES  DU  DIOCÈSE  DE  LODÈVE 

0.  S.  B.  vir.  S.  Salvator,  Saint-Sauveur. 

S.  Guillelmus  de  Deserto,  seu  Gellonense  monasterium, 
Saint-Guilhem-du-Désert,   ou  monastère  de  Gellone. 
fem.  Gorjanum,  Gorjan. 

1.  Cf.  Éloge  de  Mw  J.-F.-H.  de  Fumel,  par  l'abbé  Lazaire.  In-8°  de  80  p.  Montpel- 
lier. 1890. 


268  PROVINCE   DE   NARBONNE 


MONS   PESSULLANUS,   MONTPELLIER 

Le  siège  épiscopal  fondé  primitivement  à  Maguelonne,  Sedes  Magalo- 
nensis,  avait  été  transporté  à  Montpellier  par  une  bulle  de  Paul  III 
du  vi  des  Calendes  d'avril,  27  mars  1534. 

Cf.  Fisquet,  France  pontificale,  Montpellier,  1.  vol.  in-8.  Ce  volume  qui  comprend 
les  cinq  anciens  diocèses  d'Agde,  de  Béziers,  de  Lodève,  de  Montpellier  et  de  Saint- 
Pons,  enclavés  aujourd'hui  dans  le  département  de  l'Hérault,  est  le  seul  que  cet 
auteur  ait  consacré  à  la  région  dont  nous  nous  occupons. 

8.  —  Charles  de  PRADEL,  60e  évêque  de  Maguelonne,  8e  évêque 
de  Montpellier. 

Issu  d'une  famille  noble  du  Dauphiné,  chanoine  de  Montpellier, 
vicaire-général  de  son  oncle,  François  Bosquet1,  il  fut  nommé  en  1675 
son  coadjuteur  avec  future  succession. 

Sacré  aux  Jésuites  de  Paris  le  28  juin  1676,  sous  le  titre  d'évêque  de 
Marcopolis,  il  prit  le  titre  d'évêque  de  Montpellier  le  lendemain,  en 
apprenant  que  son  oncle  était  mort  le  24. 

Ce  fut  un  évêque  zélé,  charitable,  ami  des  arts  et  des  lettres.  Quoiqu'il 
ait  siégé  au  rang  des  évêques  dans  l'Assemblée  de  1682,  il  échappe  aux 
critiques  des  plus  austères  censeurs. 

En  1683,  il  attira  Bourdaloue  à  Montpellier,  où  le  grand  et  saint 
prédicateur  obtint  un  plein  succès. 

f  à  Montpellier,  le  17  septembre  1696,  aet.  ?.,  es.  21. 

9.  —  Charles-Joachim  COLBERT  de  Croissy. 

Ce  prélat  de  triste  mémoire,  né  à  Paris  le  11  juin  1667,  était  fils  de 
Charles,  marquis  de  Croissy,  célèbre  diplomate,  et  par  conséquent 
neveu  du  grand  ministre  de  Louis  XIV,  Jean-Baptiste-Colbert. 

Reçu  docteur  en  théologie,  Charles-Joachim  devint  en  1692  vicaire- 
général  de  son  cousin  Jacques-Nicolas,  archevêque  de  Rouen,  pour 
l'archidiaconé  de  Pontoise.  Il  fut  aussi  abbé  de  Froidmont  et  prieur  de 
Longue  ville. 

1.  Cf.  Henry  (l'abbé  P.)  François  Bosquet,  intendant  de  Guyenne  et  de  Languedoc, 
évêque  de  Lodève  et  de  Montpellier  ;  étude  sur  une  administration  civile  et  ecclé- 
siastique au  XVIIe  siècle.  Un  vol.  gr.  in-8  de  xiv-788  p.  Paris,  Thorin,  1889. 


ÉVÊCHÉ  DE  MONTPELLIER  269 

Nommé  évêque  de  Montpellier,  le  1er  mars  1696,  il  obtint  ses  bulles 
gratis  et  se  fit  sacrer  aux  Feuillants  de  Paris  par  son  cousin,  l'arche- 
vêque de  Rouen. 

Son  long  épiscopat  commença  bien  et  fut  même  louable  tant  que 
vécut  Louis  XIV.  Mais  à  partir  de  1717,  Golbert  s'afficha  Janséniste 
appelant,  obstiné,  scandaleux.  On  le  vit  pendant  vingt  ans  accumuler 
des  écrits  tous  plus  vifs  les  uns  que  les  autres,  mandements,  lettres  au 
pape,  au  roi,  aux  évêques.  Il  était  dominé  par  trois  jansénistes  fougueux: 
Gaultier,  Croz  et  Dilhe. 

A  l'Assemblée  du  clergé  de  1725,  il  fut  déféré  comme  aussi  condam- 
nable que  Soanen  ;  et  la  province  de  Narbonne,  dont  le  métropolitain 
était  alors  Beauvau,  l'aurait  certainement  déposé,  si  les  Golbert  ne 
s'étaient  puissamment  opposés  à  la  tenue  du  concile  provincial. 

L'évêque  de  Montpellier  continua  ses  agissements  jusqu'à  la  fin. 

f  2  avril,  1738,  set.  71,  es.  42. 

Ce  que  nous  venons  d'écrire  est  le  résumé  de  la  notice  que  consacre 
à  cet  évêque  Fabbé  Lequeux,  annotateur  des  Mémoires  de  Picot,  t.  III, 
p.  393  et  394. 

10.  —  Georges -Lazare  Berger  de  CHARANCY. 

Transféré  de  Saint-Papoul  en  1738  par  Fleury.  Gf.  Saint-Papoul. 

Aussitôt  installé,  il  cassa  les  actes  de  son  prédécesseur,  refit  son 
catéchisme,  qui  eut  alors  beaucoup  de  débit,  sans  cependant  être  parfait. 

Il  fit  donner  par  Bry daine  une  mission,  qui  réussit  admirablement  à 
Montpellier. 

f  subitement,  le  14  février  1748,  set.  60,  es.  13. 

11.  —  Louis  Renaud  de  VILLENEUVE. 
Tansféré  de  Viviers  en  1748.  Cf.  Viviers. 

Choisi  pour  continuer  le  travail  réparateur  de  Gharancy,  il  ne  trompa 
point  les  espérances  de  Boyer  qui  l'avait  fait  nommer,  ni  l'attente  de 
ses  nouveaux  diocésains. 

Il  réduisit  les  Jansénistes  à  l'obéissance  et  prit  hautement  la  défense 
des  Jésuites  en  1761. 

t  le  24  juin  1766,  33t.  83,  es.  43. 

12.  —  Raymond  de  DURFORT. 

Tranféré  d'Avranches  en  1766.  Gf.  Avranches. 


270  PROVINCE  DE  NARBONNE 

Par  sa  fidélité  à  la  résidence,  ses  visites  pastorales  et  ses  fondations 
pieuses,  il  mérita  bien  de  son  second  diocèse. 
Transféré  à  Besançon  en  1774.  Cf.  Besançon. 

43.  —  Joseph-François  de  MALIDE. 

Tranféré  d'Avranches  en  4774.  Cf.  Avranches. 

Régulier,  actif,  conciliant,  il  se  fit  aimer  de  son  clergé.  Aussi  fut-il 
élu  député  aux  États-Généraux  de  1789. 

G'est-là  qu'il  se  montra  faible,  en  s'unissant  au  Tiers  après  le  serment 
du  Jeu-de-Paume. 

Il  n'est  pas  moins  répréhensible  pour  avoir  refusé  sa  démission 
en  4804. 

f  à  Londres,  le  48  janvier  4842,  set.  83,  es.  46. 

ABBAYES  DU  DIOCÈSE  DE  MONTPELLIER 

0.  S.  B.  vir.  Aniana,  Aniane. 

fem.  S.  Genesius,  Saint- Génies. 
Gigeanum,  Gigean. 
0.  Cist.  fem.  Vinegolium,  Vignoles. 
0.  S.    Clarae.  Clarissse  Monspelienses,  Sainte-Claire-de-Montpellier. 

COLLÉGIALE 

L'ancienne  cathédrale  de  Maguelonne. 


NEMAUSUS,  NIMES 

Ville  dont  l'ancienneté  est  démontrée  par  de  superbes  monuments 
et  pourvue  d'un  siège  épiscopal  très  ancien. 

Cf.  Histoire  de  l'église  de  Nîmes,  par  A.  Germain,  professeur  à  la  Faculté  des 
lettres  de  Montpellier,  2  vol.  in-8,  Nîmes,  1842. 

72.  —  Jean-Jacques  SÉGUIER  de  la  Verrière. 

Issu  d'une  branche  différente  des  Séguier  Parisiens,  chanoine  et 


ÉVÊCHÉ  DE  NÎMES  271 


théologal  de  Paris,  fort  instruit  et  très  pieux,  Jean-Jacques  avait  été 
sacré  évêque  de  Lombez  le  6  août  1662. 

Il  gouvernait  saintement  son  diocèse  depuis  huit  ans,  quand  il  fut 
nommé  pour  remplacer  l'orthodoxe  et  vertueux  Denis  Cohon,  qui  venait 
de  mourir  le  7  novembre  1670,  set.  72,  es.  36,  après  son  second  épiscopat 
de  Nîmes. 

Séguier  remplaça  dignement  ce  saint  homme,  sans  modifier  en  rien 
sa  propre  ligne  de  conduite. 

Mais  comme  il  se  permit  de  condamner  dans  un  mandement  les 
Quatre  articles  de  1682,  on  le  pria  de  donner  sa  démission.  C'est  ce 
qu'il  fit  en  1687. 

Gomme  compensation,  les  abbayes  de  Lire  (Evreux)  et  de  Livry 
(Paris)  lui  furent  offertes  ;  mais  il  n'en  jouit  pas  longtemps. 

f  le  8  novembre  1689,  set.  83,  es.  26. 

73.  —  Esprit  FLÉCHIER. 

Né  à  Pernes  dans  le  diocèse  de  Carpentras  le  10  juin  1632,  entra  en 
1647  dans  la  congrégation  de  la  Doctrine  Chrétienne,  dont  son  oncle 
maternel,  Hercule  Audiffret,  était  supérieur-général.  Mais  douze  ans 
après,  étant  sorti  de  la  Congrégation,  il  se  rendit  à  Paris.  Il  y  remplit 
les  fonctions  de  catéchiste  dans  une  paroisse,  se  fit  une  réputation  de 
poète  bel-esprit,  devint  précepteur  d'un  Caumartin,  prédicateur,  ce  qui 
lui  valut  d'être  admis  à  l'Académie  française  en  1673. 

Son  nom  était  célèbre  en  1685.  Nommé  évêque  de  Lavaur,  le  12  novem- 
bre de  cette  année,  Fléchier  administra  le  diocèse,  comme  vicaire- 
capitulaire.  Nommé  évêque  de  Nîmes  deux  ans  plus  tard,  il  administra 
au  même  titre,  sans  demander  aux  deux  évêques  survivants  les  pouvoirs 
qu'ils  avaient  encore. 

Ayant  enfin  reçu  ses  bulles  pour  l'évêché  de  Nîmes,  le  9  janvier  1692, 
et  s'étant  fait  sacrer  le  24  août,  il  fut  irréprochable. 

Il  consentit  à  l'érection  du  siège  d'Alais,  condamna  les  Jansénistes, 
ramena  beaucoup  de  Huguenots,  mais  ne  put  rien  obtenir  des 
Camisards. 

Durant  l'hiver  de  1709,  il  répandit  d'abondantes  aumônes. 

f  à  Nîmes,  le  16  février  1710,  set.  78,  es.  18. 

74.  —  Jules-César  Rousseau  de  la  PARISIÈRE. 
Né  à  Poitiers  le  3  mai  1667. 

Nommé  évêque  de  Nîmes  le  11  juillet  1710,  préconisé  le  1er  décembre 


272  PROVINCE  DE  NARBONNE 

suivant,  sacré  le  8  février  1711,  fut  très  zélé  pour  la  conversion  des 
Protestants  et  très  opposé  à  la  secte  janséniste. 
f  le  15  novembre  1736,  set.  74,  es.  26. 

75.  —  Charles-Prudent  de  BEGDELIÈVRE. 

Né  à  Nantes  en  1705. 

Nommé  évêque  de  Nîmes  en  1737,  fut  sacré  le  12  janvier  1738. 

f  en  1784,  set.  79,  es,  46,  sous-doyen  des  évoques  de  France. 

76.  —  Pierre-Marie-Madeleine  GORTOIS  de  Balore. 
Transféré  d'Alais  en  1784.  Cf.  Alais. 

Il  fut  sur  son  deuxième  siège  ce  qu'il  avait  été  sur  le  premier,  un 
évêque  aussi  bon  que  digne. 

Député  aux  États- Généraux  de  1789,  il  fit  corps  avec  la  majorité  de 
son  ordre.  Ayant  eu  la  douleur  de  voir  son  siège  envahi  par  le  misérable 
Dumouchel,  il  se  retira  à  Constance,  tout  en  dirigeant  de  loin  son 
diocèse  et  en  distribuant  aux  prêtres  réfugiés  à  Constance  les  aumônes 
qu'il  quêtait  pour  eux. 

Theiner  rapporte  (Affaires  de  France,  t.  II,  560)  la  lettre  qu'il  écrivit 
dans  ce  but,  de  Constance,  le  16  janvier  1795,  à  l'archevêque  d'Albi, 
neveu  du  feu  cardinal  de  Bernis,  résidant  à  Rome. 

Il  obtint  de  rentrer  en  France  dès  les  premiers  jours  de  1801,  avec 
son  frère  de  Saint-Malo  ;  donna  sa  démission  avant  la  fin  de  l'année. 

f  à  Polisy,  près  Bar-sur-Aube,  le  19  octobre  1812,  set.  84,  es.  34. 

ABBAYES  DU  DIOCÈSE  DE  NIMES 

0.  S.  B.  vir.  S.  ^Egidius,  Saint-Gilles,  abbaye  sécularisée. 

fem.  Fir mitas,  La  Ferté. 
0.  Cist.  vir.    Francse  Vallès,  Franquevaux. 

fem.  Fontes  Nemausi,  La  Font  de  Nîmes. 
0.  S.  Clarse.    Clarissse  Nemausensus,  Sainte-Claire  de  Nîmes 

COLLÉGIALE  CÉLÈBRE  A  NIMES 

Sanctus  Baudilus,  Saint-Baudile. 


ÉVÊCHÉ  DE  PERPIGNAN  273 


PERPINIANUM  seu  HELENA,  PERPIGNAN 

ou  ELNE 

Le  siège  épiscopal  très  ancien  d'Elne  (Helenensis,  Elnensis)  releva 
selon  les  temps  de  Tarragone  ou  de  Narbonne.  C'est  seulement  à 
partir  de  4604  que,  fixé  définitivement,  à  Perpignan,  ce  même  siège 
fut  rattaché  à  Narbonne. 

14.  —  Louis  Habert  de  MONTMORT,  14e  évêque  de  Perpignan, 
109e  évêque  d'Elne. 

Né  à  Paris  en  1644,  était  fils  de  Henri-Louis,  seigneur  de  Montmort, 
conseiller  au  Parlement,  et  de  Marie-Henriette  de  Buade-Frontenac. 

Nommé  évêque  de  Perpignan  le  2  novembre  1680,  il  se  fit  sacrer  à 
Paris,  au  Val-de-Grâce,  le  12  avril  1682. 

Il  ne  prit  aucune  part  à  la  grande  Assemblée  qui  se  tenait  alors  à 
Paris  et  préféra  partir  pour  son  diocèse. 

f  à  Montpellier,  le  23  janvier  1695,  aet.  51,  es.  13. 

15.  —  Jean-Hervé  Bazan  de  FLAMANVILLE. 

Né  vers  1659  à  Flamanville-Hague,  diocèse  de  Goutances,  fils  de 
Hervé,  marquis  de  Flamanville,  et  d'Agnès  Mole,  entra  au  séminaire 
Saint-Sulpice  en  1682. 

Ordonné  prêtre,  il  exerça  son  ministère  dans  la  paroisse.  Pendant  la 
mission  qu'y  donnait  le  P.  Honoré  de  Cannes,  il  évangélisait  les  laquais, 
ce  qu'il  continua  neuf  ans  de  suite  (1685-1694).  Augustin  de  Maupeou, 
évêque  de  Castres,  le  prit  alors  pour  vicaire-général. 

Nommé  évêque  de  Perpignan  le  8  septembre  1695,  et  sacré  à  Saint- 
Sulpice  le  12  février  1696,  il  se  rendit  aussitôt  dans  son  diocèse. 

Il  n'eut  pas  à  lutter  contre  le  jansénisme  qui  n'avait  pas  infecté  son 
clergé  ;  il  gouverna  en  paix  son  bon  peuple,  tout  en  construisant  le  palais 
épiscopal  et  la  maison  de  campagne,  qui  devait  servir  à  ses  successeurs. 

f  à  Perpignan,  le  5  janvier  1721,  set.  62,  es.  25,  «  en  réputation  de 
sainteté  »,  Lecanu,  Histoire  des  évêques  de  Goutances. 

—  Antoine-Jérôme  Boyvin  de  VAUROUY,  docteur  en  théologie,  abbé 
de  Saramon  (Auch)  et  de  la  Réale  (Perpignan),  nommé  et  préconisé 

18 


274  PROVINCE  DE  NARBONNE 

évêque  de  Perpignan  en  4721,  ne  voulut  pas  se  faire  sacrer,  mais  donna 
sa  démission  en  1722,  f  le  19  janvier  1763,  set.  89. 

16.  —  Jean-Mathias  de  BARTHÉLÉMY  de  Gramont  de  Lanta. 
Né  en  1688. 

Nommé  évêque  de  Perpignan  le  17  octobre  1723,  se  fit  sacrer  le 
26  mai  1726  dans  l'église  du  noviciat  des  Jésuites  à  Paris. 
Il  est  connu  par  sa  grande  piété, 
f  à  Perpignan,  juillet  1743,  set.  55,  es.  17. 

17.  —  Charles  -  François  -  Alexandre  Gardevac  de  Gouy 
d'HAVRINCOURT. 

Né  en  1698  au  château  de  Bonchy,  diocèse  de  Noyon. 

Nommé  évêque  de  Perpignan  en  1743,  et  sacré  le  17  février  1744,  il 
eut  un  long  épiscopat,  obtint  à  la  fin  un  coadjuteur,  1779,  et  l'union 
de  l'abbaye  de  la  Réale  à  l'évêché,  1780. 

f  en  1783,  set.  85,  es.  40. 

18.  —  Jean-Gabriel  d'AGAY. 
Né  à  Besançon,  le  26  mars  1731. 

Nommé  coadjuteur  du  précédent  avec  future  succession  en  1779,  il 
fut  sacré  le  3  janvier  1780  évêque  de  Ganope,  devint  trois  ans  après 
évêque  de  Perpignan. 

f  à  Perpignan,  le  28  août  1788,  set.  57,  es.  9. 

19.  —  Antoine-Félix  de  Leyris  d'ESPONCHEZ4. 

Né  le  20  décembre  1750  à  Alais,  fut  dirigé  par  le  saint  évêque  de 
Lodève,  Fumel,  devint  chanoine  de  Nîmes,  abbé  de  Lesterp  (Limoges) 
et  vicaire-général  de  Senlis. 

Nommé  évêque  de  Perpignan  le  14  septembre  1788,  il  résigna 
aussitôt  son  abbaye.  Sacré  peu  après,  il  fut  installé  le  13  mars  1789,  au 
moment  même  où  se  faisaient  les  élections. 

1.  Cf.  Revue  des  Questions  historiques,  juillet  1874,  article  du  vicomte  Bastard 
d'Estang,  intitulé  :  Une  mémoire  oubliée,  A.-F.  de  L.  d'Esponchez. 

Nous  renvoyons  à  cet  article,  sans  en  garantir  toutes  les  particularités. 

Histoire  du  clergé  dans  le  département  des  Pyrénées  Orientales  pendant  la  Révo- 
lution française,  par  l'abbé  Ph.  Torreilles,  professeur  au  Grand  Séminaire  de 
Perpignan.  In-8,  Perpignan,  1890. 


ÉVÊCHÉ  DE  SAINT-PONS  DE  TOMIÈRES  275 

Élu  député  aux  États-Généraux,  il  s'opposa  aux  innovations  schisma- 
tiques,  malgré  sa  modération.  L'intrusion  sur  son  siège  d'un  évêque 
constitutionnel,  Gabriel  Deville,  le  contraignit  de  se  retirer  d'abord  à 
Rome,  puis  à  Ancone  et  à  Venise,  1795,  de  là  à  Goritz,  1797.  Il  gou- 
vernait cependant  son  diocèse  par  ses  vicaires-généraux  réfugiés  en 
Espagne  :  ils  avaient  à  lutter  contre  un  second  intrus,  Paul  Villa,  plus 
redoutable  que  son  prédécesseur. 

f  à  Campo-Longo,  près  Udine  le  13  juillet  1801,  set.  52,  es.  13,  en 
odeur  de  sainteté,  avant  que  Pie  VII  n'eût  demandé  les  démissions. 


ABBAYES  DU  DIOCÈSE  DE  PERPIGNAN 

0.  S.  B.  vir.  Beata  Maria  de  Arulis,  Notre-Dame  d'Arles. 

S.  Michael  de  Goxano,  Saint-Michel  de  Cuxa*. 

S.  Genesius  de  Ganigone,  Saint-Geniès  de  Canigou. 
0.  S.  A.  vir.  B.  M.  Regalis  de  Aspirano,  La  Réale. 
0.  Gist.  vir.    B.  M.  de  Jalo,  Notre-Dame  du  Jau. 

Vallis  bona,  Valbonne. 


S.  PONTIUS  DE  TOMERIIS,  SAINT-PONS 
DE    TOMIÈRES 

Dans  le  bourg  appelé  Tomières,  Tomerise,  s'était  établie  une  abbaye 
sous  le  vocable  de  Saint-Pons.  C'est  cette  abbaye  qui  fut  érigée  en 
évêché  par  Jean  XXII  le  18  février  1317  (1318,  n.  s.). 

Cf.  Fisquet,  op.  cit.  Montpellier. 

29.  —  Pierre-Jean-François  Percin  de  MONTGAILLARD 2. 

Né  à  Toulouse,  le  c29  mars  1633,  d'une  ancienne  famille  de  Gascogne, 

1.  Cf.  Histoire  de  l'abbaije  royale  de  Saint-Michel  de  Cuxa,  par  l'abbé  F.  Font. 
in-8,  de  497  p,  Perpignan,  impr.  Cornet,  1882. 

2.  Cf.  Moreri,  au  mot  Monlgaillard  :  généalogie  de  la  famille  et  long  article  sur 
l'évêque  dont  nous  parlons. 


276  PROVINCE  DE  NARBONNE 

était  fils  de  l'infortuné  Pierre-Pol,  qui  avait  eu  la  tête  tranchée  pour 
avoir  rendu  une  place,  mais  dont  la  mémoire  avait  été  réhabilitée. 

Élevé  avec  beaucoup  de  soin  en  vue  de  l'église,  Pierre-Jean-François 
fut  nommé  évêque  de  Saint-Pons,  le  6  avril  1644,  pour  remplacer 
Michel  Tubœuf  que  le  roi  venait  de  nommer  évêque  de  Castres. 
Préconisé  le  12  janvier  1665,  il  se  fit  sacrer  à  Chaillot  le  12  juillet 
suivant. 

Pendant  près  d'un  demi-siècle,  il  allait  attirer  sur  lui  tous  les  regards. 
Il  commença  par  s'attaquer  à  l'évêque  de  Toulon,  Jean  de  Vintimille, 
qui  avait  critiqué  le  Rituel  janséniste  d'Alet.  Ses  mandements  furent 
condamnés  par  les  tribunaux,  par  les  évêques  voisins  et  par  les  papes  : 
ce  fut  en  vain. 

Ayant  interdit  les  Récollets  et  ceux-ci  ayant  appelé  de  la  sentence 
épiscopale,  ce  fut  le  signal  d'un  nouveau  déluge  d'écrits,  de  procès  et 
d'actes  arbitraires.  Montgaillard  résista  même  à  Rossuet. 

Fisquet  est  contraint  de  blâmer  l'évêque  de  Saint-Pons,  tandis  que  la 
Gallia  Christiana,  suivant  ses  inclinations  jansénistes  le  comble  d'éloges. 
Dans  le  catalogue  de  la  Ribliothèque  nationale,  Histoire  de  France, 
tome  VIII,  §  m,  les  «  diocèses  »,  Saint-Pons  seul  et  Montgaillard  sont 
représentés  par  33  articles. 

L'évêque  de  Saint-Pons  achevait  sa  80e  année  ;  il  paraissait  en  paix. 

f  à  Saint-Pons,  le  13  mars  1713,  aet.  80,  es.  48. 

Le  8  septembre  suivant  Clément  XI  signait  la  bulle  Unigenitus,  que 
Montgaillard  eût  peut-être  repoussée  et  que  son  successeur  se  hâta  de 
promulguer. 

30.  —  Jean-Louis  Ralbe  de  Rerton  de  CRILLON  *, 

Né  en  1684,  fils  de  Philippe-Marie,  marquis  de  Crillon,  et  de  Françoise 
de  Saporta,  avait  pour  frère  Dominique-Laurent,  qui  fut  évêque  de 
Glandève,  1721-1747,  et  pour  oncle  paternel  François,  évêque  de  Vence 
en  1697,  qui  était  devenu  archevêque  de  Vienne,  1714-1720. 

Nommé  évêque  de  Saint-Pons  dès  le  mois  d'avril  1713,  et  pourvu 
aussitôt  de  ses  bulles,  il  se  fit  sacrer  le  15  octobre  au  noviciat  des 
Jésuites  à  Paris. 

Son  premier  acte  fut  de  faire  accepter  la  bulle  Unigenitus,  qui  venait 


1.  Courcy,  Chevaliers  du  Saint-Esprit,  p.  726,  mentionne  ce  prélat  et  donne  la 
généalogie  de  sa  famille  sous  les  noms  de  «  Berton  des  Balbes  de  Crillon  ». 


ÉVÊCHÉ  DE   SAJNT-PONS   DE   TOMIÈRES  277 


d'être  promulguée.  Il  s'opposa  de  toutes  ses  forces  au  jansénisme  et 
calma  les  troubles  causés  par  son  prédécesseur. 
Transféré  à  Toulouse,  juillet-septembre  1727.  Cf.  Toulouse. 

31.  —  Paul-Alexandre  de  GUÉNET. 

Né  à  Rouen  en  1688,  vicaire-général  de  Mérinville  à  Chartres. 

Nommé  évêque  de  Saint-Pons  en  1727,  préconisé  le  25  janvier  1728 
et  sacré  le  7  mars  suivant,  déploya  un  zèle  ardent  contre  les  Jansénistes 
et  contre  les  laxistes,  contre  les  Parlementaires  et  les  prétendus  Philo- 
sophes. Pour  prix  de  son  zèle,  il  fut  exilé  à  Golmar  en  1758. 

Rentré  dans  son  diocèse  en  1760,  il  déploya  le  même  zèle  ;  défendit 
vigoureusement  les  Jésuites. 

f  à  Saint-Pons,  le  26  août  1769,  aet.  81,  es.  32,  fort  regretté  du  clergé 
et  des  fidèles. 

32.  —  Louis-Henri  de  Rruyères  de  CHALABRE,  dernier  évêque 
de  Saint-Pons. 

Né  en  1731  à  Castelnaudary,  reçut  en  commende  à  l'âge  de  22  ans 
l'abbaye  de  l'Absie  (La  Rochelle). 

Nommé  évêque  de  Saint- Pons  en  1769,  il  résigna  son  abbaye  à  son 
frère  Alexandre,  qui  ne  la  résigna  pas  en  devenant  évêque  de  Saint- 
Omer  neuf  ans  plus  tard. 

Sacré  évêque  de  Saint-Pons  le  22  avril  1770,  Louis-Henri  gouverna 
paisiblement  son  diocèse  jusqu'à  la  Révolution. 

Forcé  de  fuir  en  1791,  quoique  son  siège  fut  supprimé. 

f  à  Londres  en  1795,  set.  64,  es.  15. 


ABBAYES  DU  DIOCÈSE  DE  SAINT-PONS 

0.  S.  B.  vir.  S.  Anianus,  Saint-Chignan. 
0.  Prsem.        Fons  Galidus,  Fontcaude. 

Il  y  avait  à  Saint-Pons  entre  autres  couvents  celui  des  Récollets  dont 
l'existence  est  assez  révélée  par  une  des  notices  qui  précède. 


278  PROVINCE  DE  NARBONNE 


UCETIA,    UZÈS 

Siège  épiscopal  très  ancien  ;  diocèse  le  plus  considérable 
de  la  province,  après  celui  de  Narbonne. 

59.  —  Michel  PONCET  de  la  Rivière. 
Né  en  1638,  docteur  de  Sorbonne. 

Nommé  évêque  d'Uzès,  le  18  juin  1677,  pour  remplacer  Michel 
Phélypeaux  de  la  Vrillière,  qui  venait  d'être  nommé  archevêque  de 
Bourges,  il  se  fit  sacrer  à  la  Sorbonne  le  8  mai  1678. 

En  1685,  à  la  révocation  de  l'édit  de  Nantes,  il  démolit  le  temple 
protestant,  et,  ce  qui  valait  mieux,  il  releva  les  églises  ruinées. 

Ayant  établi  les  chanoines  réguliers  de  Sainte-Geneviève  dans  sa 
cathédrale,  il  refusa  ensuite  à  leur  supérieur-général  la  faculté  de  les 
visiter  :  c'était  une  inconséquence,  et  c'est  à  cette  occasion  que 
Marsollier  se  sécularisa. 

Michel  Poncet,  qui  inaugurait  son  épiscopat  au  moment  où  son  oncle, 
Michel  Poncet,  archevêque  de  Bourges,  venait  de  mourir,  le  termina 
seulement  deux  ans  avant  que  son  neveu,  Michel  Poncet,  évêque 
d'Angers,  n'achevât  le  sien  ;  et  il  vit  les  débuts  de  son  petit-neveu 
Mathias,  déjà  mûr  pour  Fépiscopat  et  qui  allait  monter  bientôt  sur  le 
siège  de  Troyes. 

f  à  Paris,  le  18  novembre  1728,  set.  90,  es.  51,  doyen  des  évêques 
de  France. 

60.  —  François  de  LASTIG  de  Saint-Jal. 

Né  en  1697  dans  le  Limousin,  fils  de  François-Antoine,  seigneur  de 
Saint-Jal  et  de  Gabriac,  et  de  Louise  Blondeau,  fut  vicaire-général  de 
Bordeaux,  ensuite  de  Rouen. 

Nommé  évêque  d'Uzès  le  26  novembre  1728  et  sacré  le  3  avril  1729 
au  séminaire  Saint-Sulpice  de  Paris,  il  prit  aussitôt  possession.  Ce  fut 
un  homme  droit  et  simple,  un  évêque  orthodoxe  et  ferme. 

Transféré  à  Castres  en  1736.  Cf.  Castres. 

61.  —  Bon  aventure  BAUYN 4. 

Né  à  Dijon  le  25  novembre  1699,  fils  d'un  conseiller  au  Parlement  de 

1.  Bauyn  ou  Bauhin  est  le  nom  d'une  famille  ancienne  qui  se  divisa  en  trois 


ÉVÊCHÉ  d'uzês  279 


Bourgogne,  docteur  de  Sorbonne,  vicaire-général  de  Vintimille  à  Paris 
en  1730. 

Nommé  évêque  d'Uzès  le  8  septembre  1736,  préconisé  le  11  février 
1737,  il  se  fit  sacrer  à  Paris  le  24  mars  suivant. 

Zélé,  régulier,  orthodoxe,  il  réclama  en  faveur  des  Jésuites,  fit  donner 
des  missions  par  Brydaine  dans  son  diocèse. 

f  le  16  octobre  1779,  set.  80,  es.  43,  doyen  des  évêques  de  France. 

62.  —  Henri-Benott-Jules  de  BËTHIZY,  dernier  évêque  d'Uzès. 

Né  le  28  juillet  1744  au  château  de  Mézières  en  Picardie,  était  le 
quatrième  fils  d'Eugène,  marquis  de  Mézières,  lieutenant-général,  et  de 
Henriette  Tarteron. 

Nommé  évêque  d'Uzès  en  1779  et  sacré  le  16  janvier  1780,  eut  à 
peine  dix  ans  de  tranquillité.  Élu  député  aux  États-Généraux  en  1789, 
il  émigra  en  1791. 

En  1801,  il  refusa  sa  démission,  ne  rentra  même  pas  en  France  à  la 
Restauration. 

f  à  Londres,  le  8  juillet  1817,  83t.  73,  es.  38. 


ABBAYES  DU  DIOCÈSE  D'UZÈS 

0.  Gist.  fem.  Vallis  Salva,  Valsauve-de-Bagnols*. 

0.  Clun.  vir.  S.  Saturninus  de  Portu,  Le  Pont-Saint-Esprit,  prieuré 

célèbre  de  Cluny. 

branches  :  l'une  habitait  à  Paris,  l'autre  à  Dijon,  la  troisième  devenue  protestante 
s'établit  à  Bâle. 
Cf.  Moréri  et  Courcy. 

1.  Cf.  Notice  historique  sur  V abbaye  royale  de  Valsauve,  par  l'abbé  Laville  ;  in-8 
de  200  p.  Nîmes,  1885. 


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PARISIENSIS  PROYINCIA 

PROVINCE  DE  PARIS 


L'église  de  Paris,  malgré  son  ancienneté  vénérable  et  sa  situation 
privilégiée,  ne  fut  pourtant  pas  métropolitaine  avant  le  XVIIe  siècle. 
Son  siège  épiscopal,  comme  les  sièges  de  Meaux,  d'Orléans  et  de 
Chartres  relevaient  de  Sens,  métropole  de  la  Quatrième  Lyonnaise. 
C'est  en  1622  que  cet  état  de  choses  fit  place  à  un  autre. 

Sur  les  instances  du  roi  Louis  XIII,  toutes  les  parties  intéressées 
ayant  été  entendues,  le  pape  Grégoire  XV  signa  la  bulle  Universi  orbis 
qui  érigeait  en  archiépiscopal  le  siège  de  Paris,  enlevait  à  la  province 
ecclésiastique  de  Sens  les  évêchés  de  Meaux,  d'Orléans  et  de  Chartres 
pour  les  soumettre  à  l'archevêché  de  Paris  (xvm  Kal.  Decembris- 
14  novembre  1622). 

La  nouvelle  province  ne  comprit  donc  d'abord  que  quatre  diocèses. 
Mais,  soixante-quinze  ans  plus  tard,  un  nouveau  diocèse,  celui  de  Blois, 
fut  canoniquement  formé  dans  cette  même  province,  comme  nous 
allons  le  dire  en  son  lieu. 

Ainsi,  à  la  fin  du  XVIIe  siècle,  la  province  de  Paris  se  compose  de 
cinq  sièges  qui  sont:  Parisien.  Paris;  Aurelianen.  Orléans  ;  Blesen. 
Blois;  Carnoten.  Chartres;  Melden.  Meaux. 

Cf.  Gallia  Christiana,  tomus  VII,  qui  in  sola  ecclesia  Parisiensi  versatur,  et 
tomus  VIII,  qui  tractât,  de  quatuor  ecclesiis  episcopalibus,  Parisiensis  metropoleos 
suffraganeis.  Tomus  uterque  anno  1744  editus  est. 


ÉVÊCHÉ  DE  PARIS  281 


LUTETIA  PARISIORUM,  PARIS 

Cf.  Fisquet,  France  pontificale,  Paris  2  vol.  in-8,  Paris,  1864. 

DERNIERS  ÉVÊQUES  DE  PARIS,  SUFFRAGANTS  DE  SENS 

104.  —  Etienne  PONCHER,  né  à  Tours;  élu1  évêque  de  Paris  en 
1503,  fut  nommé  archevêque  de  Sens  en  1519. 

f  à  Lyon  en  1524. 

105.  —  François  PONGHER,  neveu  du  précédent,  nommé  évêque 
de  Paris  en  1519  et  sacré  la  même  année,  fut  très  justement  empri- 
sonné à  Vincennes  en  1527. 

f  en  1532. 

106.  —  Jean,  cardinal  du  RELLAY,  déjà  évêque  de  Rayonne,  fut 
nommé  évêque  de  Paris  en  1532;  il  accepta  en  sus  les  sièges  de 
Limoges,  do  Rordeaux  et  du  Mans. 

Créé  cardinal  le  21  mai  1535,  il  donna  sa  démission  de  Paris  en  1551 
pour  se  retirer  à  Rome. 
f  à  Rome,  le  16  février  1560,  set.  68,  es.  36,  card.  25. 

• 

107.  —  Eustache  du  RELLAY,  neveu  du  précédent. 

Nommé  évêque  de  Paris  en  1551,  sacré  le  15  novembre,  se  démit 
en  1564. 
f  le  4  septembre  1565,  au  Rellay  en  Anjou. 

108.  —  Guillaume  VIOLE. 

Nommé  et  préconisé  évêque  de  Paris  en  1564,  sacré  le  18  mars  1565. 
f  le  4  mai  1568. 

109.  —  Pierre,  cardinal  de  GONDI 2. 

Né  à  Lyon  en  1533,  évêque-duc  de  Langres,  en  1568,  transféré  à 

1.  On  remarque  sans  doute  le  mot  élu.  Avant  le  Concordat  de  1516  entre  Léon  X 
et  François  Ier,  les  évoques  étaient  élus,  ordinairement  par  le  chapitre. 

2.  Cf.  Moréri,  Généalogie  de  Gondi. 


282  PROVINCE  DE  PARIS 


Paris  en  1569,  créé  cardinal  par  Sixte  V  le  18  décembre  4587,  résigna 
son  évêché  en  faveur  de  son  neveu  qui  suit  en  1598. 
f  à  Paris,  le  17  février  1616,  aet.  84,  es.  48,  card.  29. 

110.  —  Henri  de  GONDI,  cardinal  de  Retz,  neveu  du  précédent. 

Né  en  1572  ;  nommé  coadjuteur  de  son  oncle  par  Henri  IV  en  1596, 
il  fut  sacré  évêque  de  Paris  le  1er  mars  1598,  vit  s'établir  et  fonda  lui- 
même  beaucoup  de  maisons  religieuses. 

Gréé  cardinal  par  Paul  V,  le  25  mars  1618. 

f  à  Béziers,  le  3  août  1622,  set.  50,  es.  25,  card.  5. 


ARCHEVÊQUES  DE  PARIS 

1.  —  Jean-François  de  GONDI,  frère  puiné  du  dernier  évêque,  porta 
d'abord  l'habit  de  Capucin  ;  mais  sécularisé,  il  se  laissa  accabler  de 
bénéfices  ecclésiastiques  et  désigner  enfin  coadjuteur  de  son  frère 
Henri. 

Celui-ci  étant  mort,  et  le  siège  de  Paris  ayant  été  aussitôt  érigé  en 
métropole  par  Grégoire  XV,  Jean -François  fut  nommé  par  brevet  royal 
et  préconisé  par  la  bulle  même  d'érection  premier  archevêque  de  Paris. 
S'étant  fait  sacrer  le  19  février  1623,  il  eut  à  bénir  beaucoup  de  pieuses 
institutions  ou  fondations,  qui  surgirent  de  son  temps.  C'est  son  mérite  ; 
mais  il  a  son  coadjuteur  à  sa  charge. 

f  à  Paris,  au  palais  de  l'archevêché,  le  21  mars  1654,  set.  71,  es.  31. 

2.  —  Jean-François-Paul  de  Gondi,  cardinal  de  RETZ,  le  trop 
fameux  coadjuteur,  neveu  et  successeur  du  précédent. 

Né  à  Montmirail  en  octobre  1614,  ne  profita  guère  des  exemples  et 
des  leçons  de  saint  Vincent-de-Paul. 

Nommé  cependant  coadjuteur  de  son  oncle  en  1643,  et  sacré  arche- 
vêque de  Corinthe,  le  22  janvier  1644,  il  joua  dans  la  Fronde  un  rôle 
peu  édifiant.  Créé  quand  même  cardinal  par  Innocent  X  en  1651,  il  ne 
se  tint  pas  mieux. 

Devenu  archevêque  de  Paris  en  1654,  quoique  prisonnier  d'État  ou 
fugitif,  il  gouverna  le  diocèse  par  ses  vicaires-généraux.  Il  fallut  tran- 
siger avec  lui  pour  qu'il  donnât  enfin  sa  démission  en  1662. 


ARCHEVÊCHÉ  DE   PARIS  283 


f  à  Paris,  à  son  abbaye  de  Saint- Germain-des-Prés,  le  24  août  1679, 
set.  65,  es.  36,  card.  28. 

Avec  lui  s'éteignait  le  dernier  des  Gondi.  Deux  nièces  lui  survécurent, 
l'une  duchesse  de  Lesdiguières,  l'autre  supérieure  des  Filles  du 
Calvaire  à  Paris.  Celle-ci  mourut  le  1er  juillet  1716  en  réputation  de 
sainteté. 

3.  —  Pierre  de  MARCA. 

Né  à  Gaut  en  Béarn,  le  24  janvier  1594,  fut  d'abord  conseiller  au 
conseil  souverain  de  Béarn  et  président  au  Parlement  de  Pau.  Entré 
dans  les  ordres  après  la  mort  de  sa  femme,  il  fut  nommé  évêque  de 
Couserans,  sacré  en  octobre  1648,  devint  ensuite  archevêque  de 
Toulouse. 

Nommé  archevêque  de  Paris  aussitôt  que  le  cardinal  de  Retz  eut 
donné  sa  démission  et  préconisé  sans  retard,  il  prit  possession  le 
5  juin  1662. 

f  le  29  juin  suivant,  set.  69,  es.  14. 

4.  —  Hardouin  de  Beaumont  de  PÉRÉFIXE. 

Né  en  1605  dans  le  diocèse  de  Poitiers,  fut  le  précepteur  du  jeune 
roi  Louis  XIV  en  1647  et  proviseur  de  Sorbonne. 

Sacré  évêque  de  Rodez  le  18  avril  1649,  il  continua  d'exercer  ses 
fonctions  de  précepteur  royal. 

Nommé  archevêque  de  Paris  en  1662,  il  n'obtint  ses  bulles  que  le 
24  mars  1664.  Sa  bonté,  sa  piété,  son  zèle  auraient  eu  besoin  d'une 
plus  grande  fermeté  pour  dominer  la  situation. 

f  à  Paris,  le  31  décembre  1670,  eet.  66,  es.  22. 

5.  —  François  de  HARLAY  *  de  Champvallon. 

Né  à  Paris  le  14  août  1625.  Son  oncle  paternel,  François,  archevêque 
de  Rouen,  ayant  donné  sa  démission  en  sa  faveur,  il  fut  sacré  le 
22  décembre  1651,  n'ayant  que  26  ans,  et  monta  sur  le  siège  archiépis- 
copal de  Rouen. 

Le  crédit  de  sa  famille  le  fit  nommer  archevêque  de  Paris  trois  jours 


1.  Moreri  donne  la  Généalogie  de  Harlay,  celle  de  Noailles,  de  Vintimille,  de 
Bellefonds  et  de  Beaumont. 
Courcy  donne  la  suite  de  ces  mêmes  généalogies.  Il  ajoute  celle  de  Le  Clerc. 


284  PROVINCE  DE   PARIS 


après  la  mort  de  Péréfixe.  Ayant  reçu  ses  bulles  le  12  mars  1671,  il 
administra  son  diocèse  avec  plus  de  faste  et  d'habileté  que  d'édifica- 
tion. Il  fut  répréhensible  surtout  dans  l'Assemblée  de  1682,  où  il 
joua  un  rôle  prépondérant  ;  il  ne  le  fut  pas  moins  dans  sa  conduite 
privée.  Ce  prélat  est  pourtant  comblé  de  louanges  dans  la  Gallia 
Christiana. 
f  subitement  à  Conflans,  le  6  août  1695,  aet.  70,  es.  44. 

6.  —  Louis-Antoine,  cardinal  de  NOAILLES. 
Transféré  de  Châlons,  août-novembre  1695.  Cf.  Chalons. 
C'est  par  faveur,  tout  le  monde  l'affirme,  que  Louis-Antoine,  pei 

connu  par  lui-même,  fut  nommé  archevêque  de  Paris,  duc  de  Saint- 
Cloud,  douze  jours  après  la  mort  de  Harlay.  Si  cette  nomination  est 
due  à  madame  de  Maintenon,  elle  n'en  est  que  plus  regrettable. 

En  effet,  pendant  trente-quatre  ans,  l'archevêque  de  Paris,  embarque 
dans  toutes  les  affaires  de  quiétisme,  de  gallicanisme,  de  jansénisme, 
etc.,  paraissant  tout  mener,  quand  il  était  mené  lui-même,  entrava  les 
oeuvres  catholiques,  embarrassa  Louis  XIV,  compromit  le  Régent, 
faillit  lancer  dans  le  travers  le  jeune  Louis  XV,  contraria  successive- 
ment quatre  Pontifes  Romains,  mit  la  division  dans  le  clergé  de 
France. 

Ce  que  nous  résumons  en  ces  quelques  lignes  est  développé  nette- 
ment dans  notre  Avant-propos,  auquel  nous  renvoyons. 

Créé  cardinal  par  Innocent  XII  le  21  juin  1700,  il  ne  devint  pas  plus 
romain  dans  sa  doctrine,  et  ne  se  montra  ni  plus  ferme  de  caractère, 
ni  moins  étroit  dans  ses  idées,  quoi  qu'en  dise  la  Gallia  Christiana. 

«  Mais  le  jour  du  repentir  arriva.  Le  19  mai  1728,  l'archevêque  fit 
signifier  au  procureur-général  qu'il  se  désistait  de  son  opposition  ai 
Concile  d'Embrun.  Le  19  juillet,  il  écrivit  au  pape  pour  lui  annoncei 
qu'averti  par  l'âge,  il  se  conformait  aux  décisions  du  Saint-Siège  et 
acceptait  sincèrement  la  bulle  Unigenitus.  Enfin  le  11  octobre,  ilpubli; 
un  Mandement  dans  ce  sens,  rendit  aux  Jésuites  les  pouvoirs  qu' 
leur  avait. ôtés.  »  Picot,  Mémoires,  année  1728. 

f  à  Paris,  le  3  mai  1729,  aet.  78,  es.  50,  card.  29. 

7.  —  Charles-Gaspard-Guillaume  de  VINTIMILLE  du  Luc. 
Transféré  d'Aix,  12  mai-16  juillet  1729.  Cf.  aix. 

Quoique  modéré  de  caractère  et  chargé  de  ses  74  ans,  il  montra  de 


ARCHEVÊCHÉ  DE  PARIS  285 


la  vigueur  en  condamnant  les  Appelants,  en  stigmatisant  les  Convul- 
sionnaires,  en  poursuivant  les  Nouvelles  ecclésiastiques,  sans  parvenir 
cependant  à  les  atteindre. 

Mais  il  donna  en  1736  le  Breviarium  Parisiense,  en  1738  le  Missale 
Parisiense,  composés  par  Viger,  Mésenguy  et  Coffin,  jansénistes  appe- 
lants, sous  l'inspiration  du  vieux  chanoine  Louis-Abraham  d'Harcourt, 
fauteur  du  Jansénisme.  Cette  liturgie,  pour  le  moins  anti- canonique, 
n'est  pas  une  gloire  pour  Charles  de  Vintimille,  d'ailleurs  estimable. 

f  à  Paris,  le  dimanche  13  mars  1746,  set.  91,  es.  54,  doyen  des 
évoques  de  France. 

8.  —  Jacques-Bonne  Gigault  de  BELLEFONDS. 
Transféré  d'Arles,  15  mars-27  avril  1746.  Cf.  Arles. 

Les  vertus  et  les  capacités  dont  il  avait  fait  preuve  sur  les  sièges  de 
Bayonne  et  d'Arles  assuraient  une  haute  influence  au  nouvel  arche- 
vêque de  Paris.  Il  eût  pu  faire  beaucoup  de  bien. 

Ayant  pris  possession  le  2  juin,  il  se  prononça  aussitôt  contre  les 
récalcitrants.  Mais  attaqué  de  la  petite  vérole,  à  la  grande  joie  des 
Jansénistes, 

f  à  Paris,  le  20  juillet  1746,  set.  48,  es.  11. 

9.  —  Christophe  de  BEAUMONT  du  Repayre. 
Transféré  de  Vienne  malgré  lui,  août  1746.  Cf.  Vienne. 
L'expédition  des  bulles  ayant  suivi  d'aussi  près  que  possible  le  brevet 

royal,  l'archevêque  de  Paris  prit  possession  par  procureur  le  19  sep- 
tembre, et  en  personne  le  3  novembre  1746.  C'était  le  troisième 
archevêque  qu'on  vît  assis  sur  le  siège  de  Paris  dans  l'intervalle  de 
huit  mois;  mais  Beaumont  devait  garder  ce  siège  trente-cinq  ans,. en 
l'illustrant  par  d'incessants  combats,  par  des  vertus  héroïques  et  des 
mérites  incomparables. 

Il  fut  véritablement  l'Athanase  du  XVIII0  siècle,  titre  que  lui  assurent 
son  orthodoxie,  sa  fermeté  tempérée  de  douceur,  sa  constance  dans 
l'adversité,  sa  charité  inépuisable.  Nous  ne  répéterons  pas  ici  ce  que 
nous  avons  esquissé  dans  notre  Avant-propos  ;  et,  pour  les  détails, 
nous  renvoyons  à  l'ouvrage  que  nous  avons  déjà  indiqué1. 

f  à  Paris,  le  12  décembre  1781,  set.  79,  es.  40. 

1.  Christophe  de  Beaumont,  par  le  P.  Regnault,  2  in-8,  Paris,  1882. 


286  PROVINCE  DE  PARIS 


10.  —  Antoine-Ëléonore-Léon  Le  Clerc  de  JUIGNÉ. 

Transféré  de  Châlons,  décembre  1781-février  1782.  Cf.  Chalons. 

Ayant  pris  possession  le  20  mars  1782,  il  garda  les  vicaires-généraux 
de  son  prédécesseur  Asseline ,  Dampierre ,  Émery  etc.  ;  soutint  les 
mêmes  œuvres. 

La  douceur,  l'affabilité,  la  charité  appuyant  son  orthodoxie  le  firent 
aimer.  En  1786,  il  publia  un  Pastorale  Parisienne,  fut  élu  supérieur  de 
Navarre  en  1787,  distribua  d'immenses  aumônes  en  1788  et  1789,  fut 
élu  député  aux  États-Généraux. 

Mais  l'attitude  qu'il  tint  en  face  du  Tiers  le  rendit  impopulaire  aux 
Parisiens,  surexcités  par  la  Révolution  ;  il  fut  contraint  de  se  retirer 
dès  1790  à  Chambéry,  en  1792  à  Constance,  en  1799  à  Augsbourg, 
restant  partout  charitable,  zélé,  pieux. 

Il  donna  sa  démission  en  1801,  rentra  en  France  en  1802,  mais  refusa 
toute  dignité  ;  il  finit  par  se  laisser  nommer  chanoine  de  Saint-Denis 
en  1806. 

f  à  Paris,  le  19  mars  1811,  set.  83,  es.  47. 

Enterré  à  Vaugirard,  son  corps  fut  rapporté  à  Notre-Dame  le  7 


mars  1815. 


ABBAYES  DU  DIOCÈSE  DE  PARIS 

O.  S.  B.  vir.  S.  Dionysius  in  Francia,  Saint-Denis-en-France.  La 
mense  abbatiale  est  unie  à  Saint-Cyr  depuis  l'an  1680. 

S.  Germanus  a  Pratis,  Saint-Germain-des-Prés.  En 
économats  à  la  fin  du  XVIIIe  siècle. 

Benedictina  S.  Mauri  reformata  congregatio  ad  Alba 
Mantella,  les  Blancs-Manteaux,  abbaye  en  règle, 
tête  de  la  congrégation  bénédictine  réformée  de 
Saint-Maur. 

Latiniacum,  Lagny. 

B.  M.  de  Argentolio,  Notre-Dame  d 'Argenteuil,  prieuré. 

S.  Martinus  de  Campis,  Saint- Martin-des-Champs, 
prieuré. 

Benedictina  Cluniacensis  reformata  congregatio,  Con- 
grégation bénédictine  réformée  de  Cluny,  prieuré. 


ARCHEVÊCHÉ  DE  PARIS  287 


0.  S.  B.  vir.  S.   Dionysius  de  Garcere,  Saint-Denis-de-la-Chartre, 

prieuré. 
B.  M.  de  Longo  Ponte,  Notre-Dame    de    Longpont, 

prieuré, 
fem.  Calae,  Chelles. 

Vallis  Gratise,  Le  Val-de-Grâce. 

Malanoa,  Malnoue. 

Giffum,  Gif. 

Hedera,  Y  erre. 

Mons  Martyrum,  Montmartre. 

Issiacum,  lssy. 

Gersiacum,  Gercy. 

Vallis    Onae    apud    Garentonium  ,     Valdosne  -  près  - 

Charenton. 
Salceia,  La  Saussaye. 
B.   Magdalena  de  Triagnello,  Sainte  -  Madeleine    de 

Trainel. 
S.  Thomas  de  Valle,  Laval. 
B.  M.  de  Pratis,  Notre-Dame-des-Prés. 
B.  M.  de  Conceptione  apud  Confluentes,  La  Conception 

de  Conflans. 
B.  M.  de  Bono  Auxilio,  Bon-Secours. 
Praesentatio  B.  Marise,  La  Présentation. 
B.  M.  de  Consolatione,  Le  Chassemidy. 
S.  Ludovicus  de  Torciaco,  Torcy. 
Gongregatio  de  Galvario,  Le  Calvaire. 
0.  S.  A.  vir.  S.  Victor  Parisiensis,  Saint-Victor  de  Paris. 

S.  Genovefa  Parisiensis,  Sainte-Geneviève  de  Paris, 

maison-mère  des  chanoines  réguliers  de  France. 
Herivallis,  Hérivaux. 
Livriacum,  Livry. 

B.  M.  de  Rocha,  Notre-Dame  de  la  Roche. 
Ibernale,  Ivernaux. 

S.  Gatharina  Vallis  Scholarium,  Val-des-Écoliers. 
S.  Eligius  prope  Longum  Jumellum,  Lonjumeau. 
fem.  S.  Petronilla  de  Villula,  Sainte-Perrine  de  la  Villette. 
S.  Genovefa  de  Calloello,  Chaillot. 
S.  Anastasia  a  S.  Gervasio,  Les  Filles  Saint-Gervais. 


288  PROVINCE  DE  PARIS 


0.  Cist.  vir.    Vallis  S.  Mariée,  Le  Val,  prieuré  de  Feuillans. 
Vallès  Sernaii,  Les-Vaux-de-Cemay . 
fem.  S.  Antonius  Parisiensis,  Saint-Antoine. 
Malodumum,  Maubuisson. 
Portus  Regius  de  Gampis,   Port- Roy  al-des-Champs, 

abbaye  détruite  en  1707. 
Portus    Regius     Parisiensis,    Port-Royal    de   Paris, 

abbaye  fondée  en  1625. 
Libéra  abbatia  de  Bosco,  VAbbaye-aux-Bois,  transférée 

de  Noyon  à  Paris  en  1654. 
S.  M.  de  Pantemonte,  Pantemont,  transférée  de  Beau- 
vais  à  Paris  en  1671. 
0.  Praem.        Hermerise,  Hermières. 
0.  S.  Clarse.    Sorores  minores  Urbanistse,  Les  Urbanistes. 

S.  Marcellus  de  Ursina,  Les  Cordelières  de  Lourcine, 

transférées  de  Champagne  à  Paris  en  1650. 
S.  Clara  de  Nativitate  Jesu,   les  Petites-Cordelières, 

fondées  en  1627. 
Ave  Maria,  L'Ave  Maria,  sœurs  Récollettes. 


COLLÉGIALES  ET  CHAPITRES 

Sacra  Capella  Palatii,  La  Sainte-Chapelle  du  Palais  ; 

Sacra  Capella  Vincennarum,  La  Sainte- Chapelle  de  Vincennes  ; 

S.  Germanus  Autissiodorensis,  Saint-Germain-V Auxerrois  ; 

S.  Maurus  Fossatensis,  Saint-Maur-des-Fossés  ; 

S.  Martinus  de  Campellis,  Saint-Martin-de-Champeaux  ; 

S.  Marcellus,  Saint-Marceau  ; 

S.  Exuperius  Gorboliensis,  Saint-Spire  de  Corbeil. 

Les  cinq  dernières  collégiales  étaient  d'anciennes  abbayes.  Une  autre 
ancienne  abbaye,  S.  Maglorius,  Saint-Magloire,  était  devenue  en  1620 
le  séminaire  des  Oratoriens. 


CONGRÉGATIONS    DE    PRÊTRES 

Ne  pouvant  mentionner  les  nombreux  couvents,  tant  d'hommes  que 
de  femmes,  pas  plus  que  les  divers  collèges  et  les  autres  établisse- 


ARCHEVÊCHÉ  DE  PARIS  289 


ments  religieux  qui  fïorissaient  à  Paris,  et  dont  parlent  les  historiens 
spéciaux,  nous  allons  nous  contenter  d'énumérer,  d'après  la  Gallia 
Christiana,  les  maisons-mères  de  plusieurs  congrégations,  qui  ont  leur 
berceau  ou  leur  centre  dans  cette  grande  ville. 

Disons  seulement  pour  expliquer  ce  qui  revient  souvent  dans  mainte 
notice,  que  les  Jésuites  avaient  à  Paris  :  une  maison  professe,  dite  de 
Saint-Louis,  rue  Saint-Antoine  ;  un  collège,  dit  de  Glermont  ou  de 
Louis-le- Grand,  rue  Saint-Jacques  ;  une  maison  de  Probation  ou  novi- 
ciat, rue  du  Pot-de-Fer,  près  de  Saint-Sulpice.  Mais  en  1762,  toutes 
ces  maisons  furent  impitoyablement  fermées. 

1 .  Clerici  seculares  Doctrinae  Christianae,  Les  Doctrinaires,  fondés  à 
la  fin  du  XVIe  siècle  par  César  de  Bus. 

2.  Sacerdotes  Oratorii  Domini  Jesu,  Les  Oratoriens,  fondés  en  1611 
par  Pierre  de  Bérulle. 

3.  Sacerdotes  a  Missione,  Les  Lazaristes,  fondés  en  1630  par  saint 
Vincent-de-Paul. 

4.  Sacerdotes  de  Galvaria,  Prêtres  du  Mont-  Valérien,  fondés  en  1638 
par  Hubert  Charpentier. 

5.  Sacerdotes  seminarii  S.  Nicolai  de  Gardineto,  Saint-Nicolas-du- 
Chardonnet,  séminaire  fondé  en  1640  par  Adrien  Bourdoise. 

6.  Presbyteri  S.  Sulpitii,  Les  Sulpiciens,  fondés  par  Jean-Jacques 
Olier  en  1642. 

7.  Seminarium  Ghristi  familiae,  Les  Trente-Trois,  fondés  par  Claude 
Bernard  en  1643. 

8.  Sacerdotes  a  Missionibus  exteris,  Les  Missions  étrangères,  fondés 
par  les  PP.  de  Rhodes  et  Bagot,  S.  J. 

9.  Seminarium  S.  Pétri  et  S.  Ludovici,  Saint-Louis. 

10.  Sodalitium  et  seminarium  S.  Spiritus,  le  Séminaire  du  Saint- 
Esprit. 

11.  Benedictina  Anglorum  in  Francia  congregatio,  Les  Bénédictins 
Anglais,  établis  au  faubourg  Saint- Jacques. 

12.  Hibernorum  collegium,  Les  Irlandais,  fondés  à  la  fin  du 
XVII*  siècle. 


19 


290  PROVINCE    DE  PARIS 


AURELIAN1,    ORLEANS 

Siège  fort  ancien  et  très  célèbre. 
Cf.  Fisquet,  France  Pontificale,  Orléans-Blois  ;  un  vol.  in-8,  Paris,  Repos.  1860. 

104.  —  Pierre  du  CAMBOUST,  cardinal  de  Coislin,  104e  évêque 
d'Orléans. 

Deuxième  fils  de  César,  marquis  de  Goislin,  et  de  Marie  Séguier,  né 
en  novembre  1636,  posséda  successivement  les  riches  abbayes  de 
Saint-Victor  de  Paris,  de  Saint-Jean-d'Amiens,  de  Saint-Pierre  d'Abbe- 
ville,  de  Saint- Gildas-des-Bois,  de  N.-D.  du  Quay,  les  prieurés  d'Argen- 
teuil,  de  Longpont,  etc. 

Il  était  aumônier  du  roi,  fort  peu  docte,  mais  bien  recommandé, 
quand  il  fut  nommé  évêque  d'Orléans,  juin  1665,  pour  remplacer 
Alphonse  d'Elbenne,  qui  avait  succédé  à  Nicolas  de  Netz,  celui-ci 
approbateur  de  la  Fréquente  Communion  d'Arnauld,  celui-là  persécu- 
teur du  vénérable  P.  Grasset. 

Sacré  à  Saint- Victor  de  Paris  le  20  juin  1666,  Pierre  continua  ses 
deux  prédécesseurs  pendant  les  40  ans  de  son  épiscopat,  n'admirant 
que  les  théologiens  de  Port-Royal,  sous  l'inspiration  desquels  il  donna 
en  1693  un  Breviarium  Aurelianense  et  fit  des  règlements  singuliers. 

Désigné  pour  le  chapeau  en  1695,  il  fut  créé  cardinal  le  22  juin  1697, 
devint  grand-aumônier  de  France  en  1700,  à  la  disgrâce  du  cardinal  de 
Bouillon. 

Adulé  de  toute  façon  comme  le  prouvent  encore  les  notices  du  temps, 
en  particulier  celle  de  la  Gallia  Christiana,  infatué  de  lui-même  et 
manquant  d'équilibre,  il  perdit  le  mérite  de  ses  fondations  pieuses  et 
de  ses  qualités. 

f  à  Versailles,  le  5  février  1706,  ast.  70,  es.  40,  card.  9. 

—  Michel  LE  PELETIER  ,  évêque  d'Angers,  nommé  évêque 
d'Orléans  le  9  avril  1706. 

f  à  Paris,  le  9  août  suivant,  sans  avoir  reçu  ses  bulles.  Cf. 
Angers. 


ÉVÊCHÉ  D'ORLÉANS  291 


105.  —  Louis-Gaston  FLEURIAU  d'Armenonville. 
Tranféré  d'Aire,  14  août-15  novembre  1706.  Cf.  Aire. 

Ayant  pris  possession,  il  fit  tout  ce  que  peut  inspirer  une  sage 
fermeté  pour  réparer  les  trois  épiscopats  précédents:  signature  du 
formulaire,  1707-1713  ;  acceptation  pure  et  simple  de  la  bulle  Unige- 
nitus,  1713-1721,  etc.  Il  eut  de  la  peine  à  réussir,  par  suite  des  influences 
du  dehors  et  des  oppositions  qui  se  rencontraient  dans  le  diocèse 
même. 

Toutefois  la  vigilance,  les  mœurs  aimables,  les  charités  du  vertueux 
prélat  et  l'achèvement  des  fondations  commencées,  finirent  par  lui 
concilier  les  esprits  et  les  cœurs. 

Il  obtint  un  coadjuteur  digne  de  l'aider  et  de  lui  succéder. 

f  à  Orléans,  le  9  juin  1733,  a3t.  71,  es.  35. 

106.  —  Nicolas-Joseph  de  PARIS. 

Neveu,  coadjuteur  et  successeur  du  précédent,  était  né  à  Paris  le 
14  avril  1680. 

Nommé  coadjuteur  avec  future  succession,  le  10  février  1723,  il  fut 
sacré  à  Orléans  évêque  d'Europée,  le  27  février  1724,  par  son  oncle, 
qu'il  seconda  et  auquel  il  succéda. 

Il  continua,  sans  pouvoir  néanmoins  l'achever,  l'œuvre  de  réparation 
commencée.  Donna  sa  démission  en  1753. 

f  à  Orléans,  le  4  juin  1757,  set.  77,  es.  34. 

107.  —  Louis-Joseph  de  MONTMORENCY-LAVAL. 

Né  le  11  décembre  1724  à  Bayers,  diocèse  d'Angoulême,  avait  pour 
parents  Guy  André,  marquis  de  Lezay  et  Marie- Anne  Turmenies  de 
Nointel.  Son  frère  aîné  devint  maréchal  de  France. 

Nommé  évêque  d'Orléans  en  1753,  et  sacré  le  10  février  1754  à 
Notre-Dame  de  Paris,  il  fut  aussi  orthodoxe  que  bien  intentionné.  Mais 
ayant  rencontré  des  difficultés,  qui  le  dégoûtèrent,  il  demanda  sa 
translation. 

Tranféré  à  Condom  en  1757.  Cf.  Condom. 

108.  —  Louis-Sextius  de  JARENTE  de  la  Bruyère. 
Transféré  de  Digne,  29  janvier-13  mars  1758.  Cf.  Digne. 

S'étant  déclaré  pour  les  modérés,  dits  Feuillants,  en  1755,  contre  son 
saint  ami  l'évêque  d'Amiens,  il  hérita  de  la  Feuille  le  21  juin  1757, 


292  PROVINCE  DE  PARIS 


accepta  de  plus  la  direction  des  économats  et  n'oublia  ni  lui  ni  les  siens. 

Il  avait  commencé  par  se  faire  transférer  à  Orléans  et  par  se  faire 
donner  l'abbaye  de  Saint- Wandrille  (Rouen),  quoique  déjà  abbé  de 
Lérins.  Plus  tard  il  obtint  les  abbayes  de  Brioude  et  de  Saint-Vincent 
du  Mans. 

Disgracié  avec  Ghoiseul  en  1771,  il  fut  contraint  à  la  résidence,  en 
profita  pour  publier  un  nouveau  Breviarium  Aurelianense,  suivi  d'un 
Missale  d'autorité  pareille. 

Pendant  qu'il  tint  la  feuille,  il  fit  quelques  choix  déplorables.  Il  eut 
encore  assez  d'influence  après  sa  disgrâce  pour  obtenir  le  coadjuteur 
et  successeur  dont  nous  allons  parler. 

f  à  son  château  de  Meung  le  28  mai  1788,  set,  82,  es.  41. 

109.  —  Louis  -  François  -  Alexandre  de  JARENTE  de  Senas 
d'Orgeval. 

Né  le  1er  juin  1746  au  château  de  Soissons,  diocèse  de  Vienne,  n'avait 
d'autre  titre  à  l'épiscopat  que  d'être  cousin  du  précédent,  son  neveu  à 
la  mode  de  Bretagne. 

Nommé  coadjuteur  avec  future  succession  en  1780,  il  fut  sacré  le 
18  février  1781  évêque  d'Olba  en  Cilicie,  devint  évoque  d'Orléans 
en  1788  malgré  les  désordres  affichés  de  sa  vie  privée. 

Ayant  prêté  le  serment  exigé  par  la  Constitution  civile  du  clergé 
en  1791,  il  devint  ainsi  évêque  du  Loiret  ;  cessa  d'en  exercer  les  fonc- 
tions en  1793,  fit  parvenir  sa  démission  à  Pie  VI  et  se  maria. 

Déjà  repentant  le  29  octobre  1801,  il  envoya  de  Valence  au  cardinal 
Gaprara  une  nouvelle  démission,  qui  est  polie  et  qu'il  signe  encore  : 
«  L.-F.  Jarente,  évêque  d'Orléans  ». 

f  Paris  en  1805,  bien  réconcilié. 


ABBAYES  DU  DIOCÈSE  D'ORLÉANS 

0.  S.  B.  vir.  S.  Benedictus  Floriacensis,  Saint-Benoît-sur-Loire  ou 
Fleur  y. 
S.  Maximinus  de  Miciaco,  Saint- Mesmin  de  Micy. 
fem.  S.  Lupus  ad  Ligerim,  Saint-Loup-sur-Loire. 
0.  Gist.  vir.     Curia  Dei,  La  Cour  dieu. 
fem.  Vicinae,  Voisines. 

Locus  Nostrse-Dominse,  Lieu-Notre-Dame. 


ÉVÊGHÉ  DE  BLOIS  293 


0.  S.  A.  vir.  S.  Euvertus,  Saint-Euverte. 

B.  M.  de  Balgentiaco,  Notre-Dame  de  Beaugency. 

COLLÉGIALES 

S.  Anianus  Aurelianensis,  Saint- Aignan  d'Orléans;  B.  M.  Cleria- 
censis,  Notre-Dame  de  Cléry. 


BLES.E,  BLOIS 

Cf.  Fisquet,  op.  cit.  Orléans-Blois. 

Par  la  bulle  In  Sacra  du  1er  juillet  1697,  Innocent  XII  à  la  prière  de 
Louis  XIV  et  avec  le  consentement  des  parties  intéressées,  notamment 
de  l'évêque  de  Chartres,  érige  un  siège  épiscopal  à  Blois,  dans  l'église 
Saint-Solemme,  qui  est  appelée  depuis  lors  Saint-Louis. 

1.  —  David-Nicolas  de  BERTIER,  premier  évêque  de  Blois. 
Prêtre  du  diocèse  de  Vabres,  pieux,  éloquent  et  instruit,  l'abbé  de 

Bertier  avait  été  associé  à  Fénelon  dans  les  missions  de  Saintonge.  Il 
était  issu  d'une  famille  de  Toulouse  qui  s'était  distinguée  dans  le 
Parlement  et  qui  avait  donné  plusieurs  évêques  *. 

Désigné  pour  le  futur  siège  de  Blois  dès  le  22  mars  1693,  David- 
Nicolas  fut  institué  par  la  bulle  d'érection  et  sacré  à  Saint-Cyr  le  15 
septembre  1697.  Il  fit  son  entrée  solennelle  à  Blois  le  26  juin  1698. 

Ses  premiers  soins  furent  pour  l'organisation  de  son  chapitre  et  des 
paroisses.  Il  était  orthodoxe  et  régulier. 

f  à  Blois,  le  20  août  1719,  aet.  67,  es.  22. 

2.  —  Jean-François-Paul  Le  Fèvre  de  CAUMARTIN. 
Transféré  de  Vannes  en  1719.  Cf.  Vannes. 

Il  sembla  jouir  trop  humainement  des  avantages  temporels  de  son 
nouveau  siège. 

1.  On  peut  voir  dans  Moréri  la  généalogie  de  Bertier. 


294  PROVINCE   DE   PARIS 


S'il  ne  fut  pas  Appelant  lui-même,  non-seulement  il  n'inquiéta  pas, 
mais  il  parut  favoriser  les  Appelants  ;  il  déclama  contre  le  Concile 
d'Embrun,  sauf  à  changer  de  ton,  quand  son  métropolitain  le  cardinal 
de  Noailles  adhéra  sincèrement  à  la  bulle.  Il  ne  rompit  jamais  avec  les 
Jansénistes  et  ne  fut  pas  estimé  du  cardinal  de  Fleury.  Toutefois  il 
obtint  l'union  de  Pontlevoy  à  sa  mense  épiscopale. 

f  subitement  à  Blois  le  30  août  1733,  set.  65,  es.  15. 

—  Charles-Henri  PHÉLYPEAUX  de  Pontchartrain. 

Abbé  de  Royaumont,  docteur  en  théologie,  vicaire-général  de  son 
oncle  maternel,  le  cardinal  de  La  Rochefoucauld,  à  Bourges,  nommé 
évêque  de  Blois  le  24  mai  1734. 

f  le  24  juin  suivant. 

3.  —  François  de  Crussol  d'UZÈS  d'Amboise. 

Né  le  24  janvier  1702  à  Montmaur  en  Lauraguais,  fils  d'Alexandre, 
comte  d'Amboise,  entra  dans  les  ordres  à  22  ans,  plaida  contre  le  duc 
d'Uzès  pour  un  bénéfice  de  famille  ;  mais  débouté,  il  reçut  en  compen- 
sation l'abbaye  de  Charroux  (Poitiers). 

Nommé  évêque  de  Blois  le  29  juin  1734  et  sacré  à  Paris  le  9  janvier 
1735,  il  prit  pour  vicaire-général  son  ami  Christophe  de  Beaumont, 
qu'il  mit  ainsi  en  évidence  et  vit  avec  bonheur  devenir  enfin  son 
métropolitain. 

Lui-même  se  montra  parfaitement  orthodoxe  à  Blois. 

Transféré  à  Toulouse  en  1753.  Cf.  Toulouse. 

4.  —  Charles- Gilbert  de  May  de  Termont. 

Né  à  Périgueux  en  1712  (alias  dans  le  diocèse  de  Limoges  en  1707) 
fut  abbé  de  la  Grande-Sauve  (Bordeaux). 

Nommé  évêque  de  Blois  le  18  août  1753  et  sacré  le  30  décembre 
suivant,  il  ne  se  sépara  pas  de  son  métropolitain,  Christophe  de 
Beaumont,  regretta  les  Jésuites,  forcés  de  quitter  le  collège  de  Blois. 

Il  avait  résigné  son  abbaye  pour  accepter  le  prieuré  de  Morteau. 

f  à  Blois,  le  22  juillet  1776,  set.  64  (alias  71),  es.  23. 

5.  —  Alexandre  -  François  -  Amédée  -  Adonis  -  Louis  -  Joseph  de 
Lauzières  de  THÉMINES. 

Né  à  Montpellier,  le  13  janvier  1742,  fut  aumônier  du  roi. 


ÉVÊCHÉ   DE  BLOIS  295 


Nommé  évêque  de  Blois  en  1.776  et  sacré  le  6  octobre  de  la  même 
année,  il  crut  urgent  de  supprimer  plusieurs  fêtes,  1784. 

A  la  suite  de  l'intrusion  du  fameux  Henri  Grégoire,  évêque  de 
Loir-et-Cher,  il  émigra  en  1791. 

En  1801,  il  refusa  nettement  sa  démission,  et  par  ce  refus  obstiné  et 
schismatique,  il  devint  le  fauteur  principal,  sinon  l'auteur  de  la  Petite- 
Église.  Durant  ce  même  temps,  Grégoire,  se  disant  évêque  de  Blois,  se 
portait  comme  l'apologiste  des  constitutionnels. 

Thémines  resta  à  l'étranger  pendant  la  Restauration. 

f  à  Bruxelles,  le  2  novembre  1829,  set.  88,  es.  53 


ABBAYES  DU  DIOCÈSE  DE  BLOIS 

0.  S.  B.  vir.  S.  Launomarus,  Saint-Laumer,  unie  à  l'évêché  par  la 

bulle  d'érection. 
B.   M.   de    Pontelevio,    Pontlevoy,    unie    à   l'évêché 

en  1729. 
SS.  Trinitas  de  Vindocino,  La  Trinité  de  Vendôme. 
0.  S.  A.  vir.  B.  M.  Blesensis  seu  Burgus  médius,  Notre-Dame  de 

Blois  ou  le  Bourg-Moyen,  unie  à  l'évêché  parla  bulle 

d'érection. 
0.  Cist.  vir.    Eleemosyna  seu  Gistercium  minus,  V Aumône,  ou  le 

Petit-Citeaux. 
0.  Praem.        Stella,  L'Étoile. 
0.  S.  Glarae.    Gustodia  B.  M.  seu  Guichia,  La  Garde-Notre-Dame  ou 

La  Guiche. 


COLLEGIALE 

S.  Georgius  Vindocinensis,  Saint-Georges-de-Vendôme,  où  se  trouvait 
le  tombeau  des  comtes  de  Vendôme,  de  cette  branche  de  Bourbon,  qui 
monta  sur  le  trône  de  France  avec  Henri  IV. 


296  PROVINCE  DE   PARIS 


CARNOT.E,  CHARTRES 

Siège  fort  ancien,  vénérable  à  cause  de  Notre-Dame  de  Sous-Terre 
et  rehaussé  par  une  cathédrale  splendide. 

Cf.  Fisquet,  France  pontificale,  Chartres;  1  vol.  in-8,  de  600  p.  Paris,  Repos,  1871. 

108.  —  Ferdinand  de  Neuf  ville  de  VILLEROY. 

Troisième  fils  de  Charles,  marquis  d'Alincourt,  ambassadeur  de 
Henri  IV  à  Rome,  et  de  Jacqueline  de  Harlay,  né  à  Rome  en  1608, 
reçut  en  1622  l'abbaye  de  Saint-Wandrille  (Rouen),  en  1628  celle  de 
Belle  ville  (Lyon). 

Demandé  comme  coadjuteur  par  son  oncle  maternel,  Achille  de 
Harlay,  évêque  de  Saint-Malo,  il  fut  sacré  évêque  de  Sébaste  le  28  août 
1644  ;  succéda  en  1646  à  son  oncle. 

Le  siège  de  Chartres  étant  venu  à  vaquer,  le  22  août  1656,  par  la  mort 
de  Jacques  Lescot,  l'évêque  de  Saint-Malo  y  fut  appelé,  fit  son  entrée  à 
Chartres  en  1657.  Son  principal  titre  de  gloire  est  d'avoir  fait  rebâtir  le 
séminaire  ;  mais  n'eut  pas  tous  les  mérites  de  son  frère  Camille  arche- 
vêque de  Lyon,  son  aîné  qu'il  précéda  au  tombeau. 

f  à  Paris,  le  8  janvier  1690,  aet.  82,  es.  46. 

Son  corps  rapporté  à  Chartres  fut  déposé  dans  l'église  du  séminaire. 

109.  —  Paul  Godet  des  MARAIS. 

Né  en  juin  1647  à  Talcy  en  Beauce,  fut  pourvu  à  14  ans  de  l'abbaye 
d'Igny  (Reims),  étudia  à  Saint -Sulpice  et  reçut  le  bonnet  de  docteur  en 
théologie  à  30  ans,  devint  alors  supérieur  des  Trente-Trois,  confesseur 
à  Saint-Cyr  et  peu  après  directeur  de  Madame  de  Maintenon. 

Nommé  évêque  de  Chartres  le  11  février  1690,  il  n'obtint  ses  bulles 
que  deux  ans  plus  tard,  et  se  fit  sacrer  à  Saint-Cyr  par  Harlay  assisté 
de  Coislin  et  de  Bossuet. 

Il  donna  son  plein  consentement  à  l'érection  du  siège  de  Blois  ; 
servit  de  médiateur  entre  Bossuet  et  Fénelon,  qu'il  aimait  également  ; 
détesta  le  jansénisme  ;  fonda  quatre  séminaires  dans  son  diocèse  et  fut 
très  charitable. 

f  à  Chartres,  le  26  septembre  1709,  set.  62,  es.  17. 


ÉVÊCHÉ  DE  CHARTRES  297 

110.  Charles-François  des  Montiers  de  MÉRIN VILLE. 

Né  à  Paris,  le  2  février  1682,  fils  aîné  de  Charles,  comte  de  Mérinville, 
et  de  Marguerite  de  Grave,  neveu  du  précédent  à  la  mode  de  Bretagne, 
avait  été  pourvu  en  1701  de  l'abbaye  de  Saint-Calais  (Le  Mans).  Ayant 
achevé  ses  études  à  Saint-Sulpice  et  reçu  le  bonnet  de  docteur,  il  tut 
archidiacre  et  vicaire-général  de  Chartres. 

Demandé  comme  coadjuteur  par  son  oncle,  il  fut  nommé  le  26  avril 
1709,  fut  préconisé  évêque  de  Chartres  après  le  26  septembre  et  sacré 
le  18  mai  1710  à  Paris. 

Homme  de  prière,  de  mortification  et  de  bonnes  œuvres,  il  était 
d'une  charité  inépuisable,  mais  se  montra  inflexible  envers  les  Jansé- 
nistes. En  1736,  il  lança  un  Mandement  contre  leur  Journal  clandestin, 
les  Nouvelles  ecclésiastiques. 

f  à  Chartres,  le  10  mai  1746,  set.  65,  es.  36. 

On  a  publié  en  un  volume  in-12,  Chartres,  1765,  L'Esprit  et  les  vertus 
de  M.  de  Mérinville.  C'est  une  vie  de  saint. 

111.  —  Pierre- Augustin-Bernardin  de  Rosset  de  Rocozel  de 
FLEURY. 

Né  le  3  mai  1717  au  château  de  Fleury  en  Pérignan,  diocèse  de 
Narbonne,  avait  pour  père  Jean-Hercule,  marquis  de  Rocozel,  qui 
devint  duc  de  Fleury  à  la  mort  du  cardinal-ministre,  son  oncle  ;  il  eut 
pour  frère  Henri  qui  devint  archevêque  de  Tours  en  1751,  de  Cambrai 
en  1774. 

Ses  études  achevées  au  séminaire  Saint-Sulpice  et  reçu  docteur  de 
Sorbonne  en  1742,  Pierre  fut  nommé  premier  aumônier  de  la  reine  ;  il 
possédait  depuis  six  ans  les  abbayes  de  Longpont  (Soissons)  et  de 
Buzay  (Nantes). 

Nommé  évêque  de  Chartres  le  25  juin  1746,  il  se  fit  sacrer  à  Gaillon 
le  16  octobre  suivant  par  l'archevêque  de  Rouen  et  prit  possession  de 
son  siège  en  novembre. 

Ayant  à  cœur  d'imiter  en  tout  son  saint  prédécesseur,  il  fut  charitable, 
pieux,  zélé.  Il  procura  à  la  ville  de  Chartres  une  mission  de  Bry daine 
l'année  du  jubilé  ;  exigea  une  soumission  entière  aux  constitutions 
apostoliques  et  ordonna  de  refuser  les  Sacrements  aux  obstinés  ;  il 
réclama,  comme  son  métropolitain,  Christophe  de  Beaumont,  contre 
l'ingérence  des  Parlements  dans  les  affaires  ecclésiastiques,  ce  qui  lui 
valut  un  exil  temporaire. 


298  PROVINCE   DE  PARIS 


Il  défendit  les  Jésuites,  comme  Beaumont  et  comme  son  propre 
frère,  l'archevêque  de  Tours.  Ses  aumônes  abondantes  ne  l'empêchèrent 
pas  de  construire  le  palais  épiscopal  de  Chartres. 

Commandeur  du  Saint-Esprit,,  premier  aumônier  de  la  reine  Marie- 
Antoinette. 

f  subitement  aux  Tuileries,  le  13  janvier  1780,  set.  63,  es.  34. 

112.  —  Joseph-Baptiste-Joseph  de  LUBERSAC. 

Transféré  de  Tréguier  en  1780,  Cf.  Tréguier. 

Orthodoxe  et  pieux,  il  imposa  pourtant  d'autorité  le  Bréviaire  et  le 
Missel  de  Paris,  fit  nommer  chancelier  de  l'église  de  Chartres  le  trop 
fameux  abbé  Sieyès4,  qu'il  amenait  de  Tréguier  et  dont  il  fit  son 
vicaire-général  ;  enfin  aux  États-Généraux,  il  s'unit  des  premiers  au 
Tiers. 

Forcé  de  s'exiler,  en  1791,  en  Angleterre,  puis  en  Allemagne,  il 
donna  sa  démission  en  1801,  rentra  en  France,  fut  nommé  chanoine  de 
Saint-Denis  le  21  mars  1806. 

f  à  Paris,  le  30  août  1822,  set.  83,  es.  47. 

Son  corps  fut  rapporté  à  Chartres. 


ABBAYES  DU  DIOCÈSE  DE  CHARTRES 

0.  S.  B.  vir.  S.  Petrus  in  Valle,  Saint-Père-en-Val,  unie  à  l'évêché 

en  1778  ; 

Bona  Vallis,  Bonneval  ; 

Nealfa  Vêtus,  Neaufle-le-Vieux  ou  YAivieux; 

Columbse,  Coulombes; 

Tiro  seu  Tironium,  Tiron,  longtemps  tête  d'une  congré- 
gation de  huit  ou  neuf  abbayes  ; 

Josaphat  ad  Carnotas,  Josaphat-lès-Chartres  ; 

S.   Nicasius  Mellentensis,  Saint-Nicaise  de  Meulan, 
prieuré, 
fem.  S.  Avitus  Castrodunensis,  Saint-Avit  de  Châteaudun; 

S.  Cyricus,  Saint-Cyr-au-Val  de  Galie ; 

1.  Joseph- Emmanuel  Sieyès,  né  à  Fréjus,  député  aux  États-Généraux,  conven- 
tionnel régicide,  etc.  f  à  Paris,  le  20  juin  1836,  set.  88,  sans  religion. 


ÉVÊCHÉ  DE  MEAUX  299 


0.  S.  B.  fem.  S.  Remigius  de  Landis,  Saint-Remi  des  Landes; 

S.  Corentinus,  Saint-Corentin  ; 

Arcissas,  Arcisses. 
0.  S.  A.  S.  Ceraunus,  Saint-Cheron  ; 

S.  Joannes  in  Valle,  Saint-Jean-en-V allée  ; 

Glarus  fons,  Clair efontaine  ; 

S.    Magdalena    Gastrodunensis  ,    La    Madeleine    de 
Châteaudun  ; 

S.  Vincentius  in  Nemore,  Saint-Vincent-au-Bois  ; 
0.  Cist.  fem.  S.  M.  de  Claretis,  Les  Clairets  ; 

S.  M.  de  Aquis,  Notre- Dame-de-V  Eau. 
0.  Praem.        Alba  Curia,  Abbecourt,  abbaye  en  règle  ; 

Grandis  Campus,  Grandchamp,  près  Houdan  ; 

Gaudium  Vallis,  Joyenval,  unie  à  Blois  en  1697. 


COLLÉGIALES  ET  COUVENTS 

Saint-André  de  Chartres,  S.  Andréas  Carnotensis,  et  la  Sainte- 
Chapelle  de  Châteaudun,  fondée  par  Dunois,  sont  les  principales  des 
treize  collégiales  du  diocèse. 

Saint-Louis  de  Poissy,  S.  Ludovicus  Pisciacensis,  était  un  prieuré  de 
religieuses  Dominicaines,  fondé  par  Philippe-le-Bel  en  1304.  Les 
prieures  furent  d'abord  élues  par  les  sœurs,  mais  plus  tard  elles  furent 
nommées  par  les  rois  de  France. 

La  célèbre  maison  de  Saint-Cyr,  fondée  par  Madame  de  Maintenon, 
était  du  diocèse  de  Chartres. 


MELDI,     MEAUX 

Le  diocèse  de  Meaux  se  composait  de  236  paroisses  réparties  entre 
les  deux  archidiaconnés  de  France  et  de  Brie.  Le  siège  épiscopal 
remontait  à  la  plus  haute  antiquité  possible. 

Cf.  Chronique  des  évoques  de  Meaux,  par  Auguste  Allou,  évêque  de  Meaux  ;  in-8, 
Meaux,  1875  ;  ouvrage  aussi  exact  que  consciencieux. 


300  PROVINCE  DE  PARIS 


404.  —  Jacques-Bénigne  BOSSUET  *,  404e  évêque  de  Meaux. 

Né  à  Dijon  le  27  septembre  4627,  ayant  fait  ses  premières  études 
sous  les  Jésuites  de  sa  ville  natale,  étudia  sous  Nicolas  Cornet  la  philo- 
sophie et  la  théologie  au  collège  de  Navarre  à  Paris,  fut  reçu  docteur 
en  théologie  en  4652.  Comme  il  était  chanoine  de  Metz  et  résidait  dans 
cette  ville,  il  y  commença  ses  prédications  ;  mais  appelé  à  Paris,  il  y 
prêcha.  Ses  succès  lui  valurent  l'Avent  de  4664  et  le  Carême  de  4662  à 
la  cour,  d'autres  stations,  sermons,  etc. 

L'oraison  funèbre  de  la  reine  d'Angleterre  fixa  sur  lui  l'attention  du 
roi,  qui  le  nomma  évêque  de  Condom  le  43  septembre  4669.  Il  se  fit 
sacrer  à  Pontoise  durant  l'Assemblée  du  clergé  le  24  septembre  4670. 

Mais  il  ne  put  aller  gouverner  son  diocèse  ;  car  il  venait  d'être 
chargé,  le  44  septembre,  de  l'éducation  du  Dauphin.  Aussi  l'année 
suivante  il  résigna  son  siège  afin  d'être  tout  entier  au  prince  pour 
lequel  il  composa  son  Discours  sur  l'histoire  universelle  et  plusieurs 
autres  ouvrages,  sans  refuser  d'entrer  à  l'Académie  française  ni 
d'instruire  les  Protestants.  Sur  ces  entrefaites,  il  fut  nommé  abbé  de 
Saint-Lucien  de  Beau  vais. 

Le  Dauphin  ayant  été  marié,  son  ancien  précepteur  fut  nommé 
premier  aumônier  de  la  Dauphine,  9  mars  4680.  Le  siège  de  Meaux, 
rendu  vacant  par  la  mort  de  Dominique  de  Ligny,  le  27  avril  4684,  fut 
offert  à  Bossuet  le  2  mai.  Innocent  XI  expédia  gracieusement  les  bulles 
au  mois  de  novembre,  et  l'évêque  de  Meaux  fit  son  entrée  le  7  février 
4682.  Il  était  déjà  député  par  la  province  de  Paris  pour  siéger  dans 
l'Assemblée  qui  allait  se  tenir  cette  année-là. 

«  L'Assemblée  de  4682  est  l'époque  la  plus  mémorable  de  l'histoire 
de  l'Eglise  gallicane  »,  ose  avancer  l'éminent  historien  de  Bossuet? 
t.  VI,  p.  4.  C'est  aussi  la  plus  regrettable,  ne  craignons-nous  pas  de 
dire.  Sans  doute  Bossuet  ne  joua  pas  le  premier  rôle  dans  cette  Assem- 
blée ;  il  y  fut  plutôt  modérateur  qu'inspirateur  ;  mais  il  eut  le  tort 
impardonnable  de  défendre  la  Déclaration  et  les  Quatre-Articles  avec 
plus  d'insistance  que  de  conviction  et  de  gloire. 

Nous  ne  partageons  pas  l'enthousiasme  que  lui  inspira  la  révocation 
de  l'Edit  de  Nantes  ;  nous  ne  pouvons  louer  la  part  qu'il  prit  à  la 
condamnation  de  Fénelon,  pas  plus  que  ses  rigueurs  pour  Richard 

1.  Cf.  Histoire  de  Bossuet,  par  L.-F.  de  Bausset,  ancien  évêque  d'Alais  ;  in-8°, 


ÉVÊCHÉ  DE  MEAUX  301 


Simon  et  ses  ménagements  pour  les  Jansénistes.  Nous  applaudissons 
au  contraire  son  Histoire  des  Variations  et  Sa  Correspondance  avec 
Leibnitz  :  si  le  projet  d'union  n'aboutit  pas,  ce  fut  la  faute  de  Leibnitz 
et  de  ses  patrons  Hanovriens,  qui  se  virent  inopinément  appelés  au 
trône  d'Angleterre,  à  la  condition  de  rester  Protestants. 

Bossuet  f  à  Paris  le  12  avril  1704,  set.  77,  es.  45. 

Il  fut  enterré  dans  la  cathédrale  de  Meaux,  où  l'on  a  retrouvé  son 
cercueil  et  reconnu  son  corps  le  14  novembre  1854. 

105.  —  Henri  Pons  de  Thyard,  cardinal  de  BISSY. 
Transféré  de  Toul,  10  mai  1704.  Cf.  Toul. 

Ayant  pris  possession  de  son  siège  en  février  1705,  il  se  laissa  guider 
par  les  conseils  de  Fénelon,  condamna  la  théologie  de  Juénin,  1710, 
fit  recevoir  la  bulle  Unigenitus  dans  l'Assemblée  de  1713,  et  poussa 
fortement  Louis  XIV  à  l'appuyer,  malgré  Noailles  et  ses  adhérents.  Il 
donna  cependant  cette  année-là  Bfeviarium  Meldense,  etc. 

Il  fit  mieux  en  établissant  à  Meaux  les  Frères  de  la  Doctrine  Chré- 
tienne. Le  roi  le  gratifia  de  l'abbaye  de  Saint-Germain-des-Prés  et 
demanda  pour  lui  le  chapeau  de  cardinal,  que  le  pape  Clément  XI 
accorda  le  29  mai  1715. 

Cardinal,  évêque  de  Meaux,  abbé  de  Saint- Germain,  il  condamna  les 
Appelants  de  son  abbaye  bénédictine,  corrigea  les  professeurs  Géno- 
vefains  de  son  grand  séminaire,  extirpa  le  jansénisme  de  son  diocèse. 
Son  influence  contrebalança  celle  de  Noailles  pendant  la  Bégence. 

Becommandable  même  à  ses  ennemis  par  ses  mœurs,  ses  charités, 
ses  fondations. 

f  à  Saint-Germain-des-Prés  le  26  juillet  1737,  set.  81,  es.  45,  card. 
23.  Son  corps  rapporté  à  Meaux  est  enterré  dans  la  cathédrale. 

106.  —  Antoine-Bené  de  la  Boche  de  FONTENILLE. 

Né  en  1699  à  Paris,  fils  de  François,  marquis  de  Fontenille,  comte 
de  Courtenay,  etc.,  et  de  Marie-Thérèse  de  Mesmes,  fut  chanoine  de 
Paris,  vicaire  général  du  saint  évêque  d'Amiens,  G.  de  la  Motte. 

Nommé  évêque  de  Meaux  le  31  août  1737,  et  sacré  le  12  janvier 
1738  au  séminaire  Saint- Sulpice,  il  se  montra  pieux,  régulier,  zélé 
contre  le  jansénisme. 

Il  fit  donner  une  mission  à  Meaux  par  le  P.  Duplessis  et  d'autres 
Jésuites.  Il  épousa  chaudement  la  cause  de  son  métropolitain  Beau- 


302  PROVINCE   DE   PARIS 


mont  contre  les  ingérences  parlementaires  et  les  connivences  du  pou- 
voir. 
f  à  Meaux  le  7  janvier  1759,  set.  60,  es.  22. 

107.  —  Jean-Louis  de  la  Martronie  de  GAUSSADE. 
Transféré  de  Poitiers,  15  février-7  juin  1759.  Cf.  Poitiers. 
Pieux,  instruit,  mais  froid,  il  ne  fut  pas  populaire. 

En  1767,  il  se  prêta  aux  vues  de  la  commission  des  Réguliers  contre 
les  Trinitaires,  même  réformés,  de  son  diocèse.  En  1773,  il  accepta 
l'abbaye  de  Lagny,  sans  résigner  celle  d'Auberive. 

f  à  Paris  le  3  février  1779,  eet.  67,  es.  30.  Fut  enterré  à  Saint-Sulpice. 

—  Marie-Joseph  Green  de  SAINT-MARSAULT,  neveu,  vicaire 
général  et  auxiliaire  du  précédent,  né  en  1727  dans  le  Limousin,  abbé 
de  Longpont  (Soissons),  premier  aumônier  de  Madame  Adélaïde,  fut 
préconisé  et  sacré  évêque  de  Pergame  en  1779,  reçut  en  même  temps 
l'abbaye  de  Lagny. 

Il  émigra  avec  Mesdames  de  France  en  1791. 

f  à  Saint-Louis  des  Français,  Rome,  le  2  septembre  1818,  aet.  91, 
es.  39. 

108.  —  Camille-Louis-Apollinaire  de  POLIGNAG. 

Né  à  Paris  le  31  août  1745,  était  petit-neveu  du  cardinal  de  Polignac 
et  cousin  du  prince  Jules,  qui  fut  le  dernier  ministre  de  la  Restauration. 

Nommé  évêque  de  Meaux  en  1779  et  sacré  le  8  août,  il  commença 
par  supprimer  des  fêtes  ;  fit  prêcher  sa  retraite  ecclésiastique  de  1782 
par  le  célèbre  P.  Beauregard. 

Premier  aumônier  de  la  reine  et  abbé  de  Saint-Epvre  (Toul),  1784,  il 
honora  les  pauvres  ;  résista  au  schisme  constitutionnel  en  éclairant  les 
consciences,  en  protestant  contre  l'intrusion  de  Pierre  Thuin,  en 
confiant  l'administration  de  son  diocèse  à  J.  Bonnet  de  Ghâteaurenaud. 

Il  se  rendit  alors  en  Suisse,  puis  en  Hongrie.  Le  10  novembre  1801, 
il  envoya  sa  démission  au  pape  et  une  lettre  d'adieu  à  ses  anciens 
diocésains  ;  ne  rentra  pourtant  pas  en  France  avant  1814. 

-J-  à  Paris  le  27  octobre  1821,  aet.  78,  es.  43.  —  Obsèques  célébrées  à 
Saint-Sulpice. 


ÉVÊCHÉ  DE  MEAUX  303 


ABBAYES  DU  DIOCÈSE  DE  MEAUX 

Nous  commençons  par  un  couvent,  Gervus  frigidus,  Cerfroid,  chef- 
d'ordre  ou  maison-mère  des  Religieux  dits  Mathurins,  de  la  Sainte- 
Trinité  pour  la  rédemption  des  captifs. 
0.  S.  B.  vir.  S.  Petrus  de  Resbaco,  Rebais. 

Sancta  crux  S.  Faronis,  Saint-Far  on. 
fem.  Eboriacum  seu  Farse  monasterium,  Faremoutiers. 
S.  Maria  de  Jotro,  Jouarre. 
0.  Cist.  fem.  Pons  dominarum,  Pont-aux-Dames. 
0.  S.  A,  vir.  S.  M.  de  Cagia,  N.-D.  de  Chaâge. 
fem.  S.  M.  Meldensis,  N.-D.  de  Meaux. 
0.  Praem.       Camerae  fons,  Chambre-Fontaine. 
Prieurés  célèbres  :  Sainte-Céline,  Saint-Fiacre,  Sainte-Foy,  La  Celle, 
Noëfort,  de  l'Ordre  de  Saint-Benoît  ;   Reuil,  Radolium,  Nanteuil-le- 
Haudouin,  Grand-Champ,  de  l'Ordre  de  Cluny,  Fontaine-les-Nonnes, 
de  l'Ordre  de  Fontevrault. 

Commanderies  de  Malte  :  Choisy-le-Temple,  Maison-Neuve,  Hôpital 
de  Coulommiers,  La  Ferté-Gaucher,  Moisy. 


COUVENTS   ET  COLLÉGIALES 

Couvents  d'hommes  :  Cordeliers,  à  Meaux,  Capucins,  à  Meaux  et  à 
Coulommiers,  Tiers-Ordre  de  Picpus,  à  Crouy,  Minimes  à  Fublaines, 
puis  à  Grécy  ;  Frères  de  la  Doctrine  Chrétienne,  à  Meaux. 

Couvents  de  femmes  :  Augustines  de  l'Hôtel-Dieu,  "Visitandines, 
Ursulines,  Filles  de  la  Charité,  Augustines  de  la  Congrégation  Notre- 
Dame,  Dominicaines,  Filles  Charitables,  Miramionnes. 

Chapitres  et  collégiales.  Outre  le  chapitre  de  la  cathédrale  qui  possé- 
dait 6  dignités  et  38  canonicats,  on  comptait  dans  le  diocèse  trois 
collégiales  :  Saint-Saintin  de  Meaux,  Notre-Dame  de  Dammartin  et 
Saint- Georges  de  Grécy. 


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REMENSIS  PROVINCIA 

PROVINCE  DE  REIMS 


Ville  principale  des  Rémois,  Rémi,  Durocortorum,  acquit  plus  d'im- 
portance sous  les  Romains  en  devenant  la  métropole  de  la  seconde 
Belgique.  Son  église,  illustrée  par  le  baptême  de  Clovis,  par  la  sainte 
Ampoule  et  par  le  sacre  des  rois  de  France,  fut  auguste  entre  toutes  ; 
ses  archevêques,  reconnus  ducs  et  pairs  de  France  dès  la  fin  du  XIIe 
siècle,  étaient  à  la  tête  d'une  province  immense  et  jouissaient  dans 
l'État  d'une  grande  autorité. 

Si  la  création  des  trois  provinces  ecclésiastiques  de  Cambrai,  de 
Malines  et  d'Utrecht  en  1559  diminua  la  circonscription  de  Reims,  il 
resta  cependant  à  L'antique  province  neuf  sièges:  Remen.  Reims; 
Ambianen.  Amiens;  Bellovacen.  Beauvais;  Bolonien.  Boulogne  ;  Cata- 
launen.  Chatons  ;  Laudunen.  Laon  ;  Noviodunen.  Noyon  ;  Silvanecten. 
Senlis  ;  Suessionen.  Soissons. 

Cinq  de  ces  sièges  sont  en  même  temps  pairies,  savoir  :  Reims  et 
Laon,  duchés  ;  Beauvais,  Ghâlons  et  Noyon,  comtés.  Aussi  trouve-t-on 
dans  le  P.  Anselme *  et  dans  son  continuateur  moderne,  Pol  Potier  de 
Gourcy 2,  les  séries  épiscopales,  accompagnées  de  notices  généalo- 
giques. Astreint  à  l'ordre  alphabétique,  nous  faisons  abstraction  des 
dignités  séculières  ;  et  nous  plaçons  au  dernier  rang  les  évêques 
de  Soissons  qui  étaient  les  premiers  suffragants  de  Reims. 

Cf.  Gallia  Christiana,  tomus  IX  et  tomus  X,  uterque  anno  1751  editus.  — 
Almanach  Royal,  années  successives,  au  chapitre  intitulé:  Clergé  de  France. 

1.  Histoire  généalogique  et  chronologique  de  la  maison  royale  de  France,  des  pairs 
et  des  officiers  de  la  couronne,  tome  II. 

2.  Histoire  généalogique,  etc.  continuée...  tome  IX. 


ARCHEVÊCHÉ  DE  REIMS  305 


REMI,    REIMS 


ARCHEVÊQUES  DE  REIMS,  DUCS  ET  PAIRS  DE  FRANCE 

85.  —  Philippe  du  BEC,  noble  normand,  évêque  de  Vannes  en  1559, 
de  Nantes  en  1566,  nommé  archevêque  de  Reims  par  Henri  IV  en  1594, 
reçut  ses  bulles  en  1597. 

f  le  10  janvier  1605,  set.  85,  es.    46. 

Il  était  le  85e  archevêque  de  Reims  et  le  34e  pair  de  France  au  même 
titre. 

86.  —  Louis  de  Lorraine,  cardinal  de  GUISE,  fils  du  Balafré, 
nommé  coadjuteur  de  Reims  en  1601,  succéda  en  1605  ;  créé  cardinal 
le  21  décembre  1615. 

f  à  Saintes,  le  21  juin  1621,  set.  36,  card.  8,  n'étant  que  sous-diacre. 

87.  —  Guillaume  Gifford  (Dom  GABRIEL  de  Sainte-Marie). 
Bénédictin  anglais,  théologal  de  Milan  sous  saint  Charles  Borromée, 

puis  professeur  de  théologie  à  Reims,  sacré  évêque  d'Archidal  le  23 
septembre  1618,  servit  d'auxiliaire  au  précédent,  fut  nommé  archevêque 
de  Reims  en  1622. 
f  saintement,  le  11  avril  1629,  set.  75,  es.  11. 

88.  —  Henri  de  LORRAINE-GUISE,  neveu  de  Louis  qui  précède. 
Nommé  et  préconisé    archevêque  de  Reims,   quoiqu'il  n'eût  que 

14  ans,  prit  possession  le  17  septembre  1629.  Mais  en  1641,  il  se  démit, 
et  n'étant  que  simple  clerc,  il  se  sécularisa  sous  le  nom  de  duc  de 
Guise, 
f  en  1664. 

89.  —  Léonor  D'ESTAMPES  de  Valançay. 

Né  en  1589,  sacré  évêque  de  Chartres  en  1621,  nommé  archevêque 
de  Reims  en  1641,  rétablit  le  culte  catholique  à  Sedan, 
f  à  Paris,  le  8  avril  1651,  aet.  63,  es.  30. 


20 


306  PROVINCE  DE   REIMS 


90.  —  Henri  de  SAVOIE-NEMOURS. 

.    Nommé   archevêque  de  Reims  en  1651,  se  démit  en  1657,  étant 
simple  clerc,  prit  le  titre  de  duc  de  Nemours,  épousa  alors  Marie  de 
Longueville. 
f  14  janvier  1659. 

91.  —  Antoine,  cardinal  BARBERINI,  neveu  du  pape  Urbain  VIII. 
Nommé  archevêque  de  Reims  le  27  juin  1657,  n'obtint  ses  bulles 

qu'en  1667  et  n'administra  jamais  par  lui-même. 
f  à  Nemi  près  de  Rome,  le  3  août  1671,  set.  63,  es.  16,  card.  44. 

92.  —  Charles-Maurice  LE  TELLIER. 

Né  à  Paris,  le  18  juillet  1641 ,  second  fils  de  Michel,  secrétaire  d'État, 
plus  tard  chancelier,  avait  pour  frère  aîné  le  célèbre  Louvois.  Destiné  à 
l'Église,  il  fut  élevé  en  conséquence  ;  il  fut  pourvu  de  riches  bénéfices 
et  devint  docteur  de  Sorbonne. 

Nommé  coadjuteur  de  Reims  avec  future  succession  et  sacré  arche- 
vêque de  Nazianze  le  11  novembre  1668,  il  administra  dès  lors  le 
diocèse. 

Devenu  archevêque  de  Reims  après  la  mort  du  cardinal  Barberini, 
et  premier  pair  de  France,  il  afficha  son  gallicanisme  dans  l'Assemblée 
de  1682,  étala  ses  titres  et  ses  prétentions  en  toute  circonstance,  ne 
comprima  pas  ses  antipathies  ni  ses  haines.  Chez  lui  le  pair  de  France 
et  le  fils  du  chancelier  absorbèrent  constamment  l'archevêque  de  Reims. 

f  subitement  à  Paris,  le  22  février  1710,  eet.  69,  es.  42. 

93.  —  François,  cardinal  de  MAILLY. 

Transféré  d'Arles  le  12  juillet-ler  octobre  1710.  Cf.  Arles. 

Aussitôt  installé,  il  montra  en  sa  personne  le  pontife  irréprochable 
et  le  vrai  pair  de  France  parfaitement  assortis.  Il  eut  beaucoup  à  faire 
dans  son  diocèse  pour  réparer  les  fautes  de  son  prédécesseur  et  dans 
l'Église  de  France  pour  résister  au  cardinal  de  Noailles,  aux  Gallicans, 
aux  Jansénistes. 

Gréé  cardinal  par  Clément  XI,  le  29  novembre  1719,  sans  postulation 
royale,  il  fut  cependant  agréé  par  le  Régent,  qui  s'était  dépris  de 
Noailles.  Il  avait  accepté  et  promulgué  la  bulle  Unigenitus  ;  il  n'hésita 
pourtant  pas  à  signer  le  Corps  de  doctrine  en  1720. 

f  à  Saint-Thierry  de  Reims,  le  13  septembre  1721,  eet.  64,  es.  24, 
card.  2. 


ARCHEVÊCHÉ  DE  REIMS  307 


94.  —  Armand-Jules  de  ROHAN-Guémené. 

Né  à  Paris,  le  10  février  1695,  était  le  6e  fils  de  Charles,  duc  de 
Montbazon.  Il  entra  jeune  dans  l'état  ecclésiastique  et  reçut  de  nom- 
breux bénéfices. 

Nommé  archevêque-duc  de  Reims,  fin  1721,  il  se  fit  sacrer  le  23  août 
1722,  quoiqu'il  n'eût  que  27  ans,  sacra  et  couronna  Louis  XV  le  25 
octobre  suivant. 

En  1727  il  interdit  le  pèlerinage  janséniste  d'Avenay  ;  se  fit  aider 
successivement  par  deux  suffragants,  qui  l'exemptèrent  d'une  résidence 
assidue. 

f  le  28  août  1762,  aet.  68,  es.  40. 

SUFFRAGANTS  :  1.  François-Joseph  ROBUSTE,  d'une  famille 
sacré  de  Normandie,  docteur  de  Sorbonne,  désigné  suffragant  en  1728, 
noble  évêque  de  Nitrie  le  21  août  1729. 

f  après  1751. 

2.  Henri  Hachette  des  PORTES,  visiteur-général  des  Carmélites  de 
France,  sacré  évêque  de  Cydon  le  31  août  1753,  fut  nommé  évêque  de 
Glandève  en  1771.  Cf.  Glandève. 

95.  —  Charles-Antoine  cardinal  de  la  ROCHE-AYMON. 
Transféré  de  Narbonne,  novembre  1762.  Cf.  Narronne. 

Déjà  grand-aumônier  de  France  depuis  deux  ans,  il  prit  possession 
de  son  cinquième  siège  et  de  sa  pairie,  accepta  de  présider  la  commis- 
sion des  Réguliers  en  1766,  reçut  la  feuille  des  bénéfices  en  1771,  fut 
créé  cardinal  par  Clément  XIV  la  même  année. 

Il  assista  Louis  XV  à  sa  mort  en  1774  et  sacra  Louis  XVI  en  1775. 

Quoique  toujours  orthodoxe,  pieux  et  bon,  il  se  montra  le  plus 
souvent  trop  faible  de  caractère. 

f  à  son  abbaye  de  Saint-Germain-des-Prés,  le  27  octobre  1777, 
set.  81,  es.  53,  card.  6,  doyen  des  évêques  de  France. 

96.  —  Alexandre-Angélique  de  TALLEYRAND-PÉRIGORD. 

Né  à  Paris  le  18  octobre  1736,  était  fils  de  Daniel-Marie,  qui  fut  tué 
au  siège  de  Tournai  en  1745,  et  de  Marie-Elisabeth  Chamillart. 

Nommé  coadjuteur  de  Reims  avec  future  succession  en  1766,  et 
sacré  archevêque  de  Trajanople  le  28  décembre,  il  remplit  à  Reims  les 
fonctions  épiscopales. 


308  PROVINCE  DE   REIMS 


Devenu  archevêque-duc  de  Reims  en  1777,  il  continua  bonnement  et 
simplement  ce  qu'il  avait  commencé,  jusqu'à  l'ouverture  des  États- 
Généraux  dont  il  faisait  partie,  moins  bruyamment  que  son  scandaleux 
neveu,  l'évêque  d'Autun. 

Il  émigra  en  protestant  contre  l'intrusion  de  Nicolas  Diot,  refusa 
positivement  sa  démission  en  1801.  Il  ne  l'avait  pas  donnée  encore  le 
24  septembre  1814,  jour  où  il  fut  nommé  par  Louis  XVIII  grand- 
aumônier  de  France  ;  mais  il  la  donna  enfin  en  1815. 

En  1817,  il  fat  nommé  archevêque  de  Paris  et  créé  cardinal  ;  il  ne 
put  toutefois  monter  sur  le  siège  de  Paris  avant  1819. 

f  à  Paris,  dans  l'archevêché,  le  20  octobre  1821,  set.  85,  es.  55, 
card.  6. 


ABBAYES  DU  DIOCÈSE  DE  REIMS 

0.  S.  B.  vir.  S.  Remigius  Remensis,  Saint-Remi  de  Reims. 

S.  Basolus  Virziaci,  Saint-Basle  de  Verzi. 

Altum  Villare,  Hautvillers. 

Mosomagum,  Mouzon. 

S.  Nicasius  Remensis,  Saint-Nicaise,  unie  à  la  Sainte- 
Chapelle  de  Paris  en  1641. 

S.    Theodoricus    Remensis,    Saint-Thierri ,    unie    à 
l'archevêché  en  1696. 
fem.  S.  Petrus  Superior,  Saint-Pierre  de  Reims. 

Avenacum,  Avenay. 
0.   Gist.   vir.  Igniacum,  Igny. 

Signiacum,  Signy. 

Bonus  fons,  Bonnefontaine. 

Gaherium  seu  Gheriacum,  Chéery. 

Ellantium,  Élan. 

Vallis  Régis,  Valroy. 
0.  S.  A.  vir.  S.  Dionysius  Remensis,  Saint-Denis  de  Reims. 

Spernacum,  Épernay. 

Landeviae,  Landèves. 
fem.  S.  Stephanus,  S aint-É tienne. 


ÉVÊCHÉ  D'AMIENS  309 


0.  Praem.        Bella  vallis,  Belval. 

Galvus  mons,  Chaiimont-la-Piscine. 

Longum  vadum,  Longvay  ou  Longvé. 

Septem  fontes,  Septfontaines . 

Vallis  Dei,  Valdieu. 
0.  S.  Clarœ.    S.  Clara  Remensis,  Sainte-Claire  de  Reims. 


AMBIANI,   AMIENS 

77.  —  François  FAURE,  77e  évêque  d'Amiens. 

Né  le  8  novembre  1612,  au  château  de  Sainte-Quiterie,  près 
Angoulême,  étudia  sous  les  Jésuites,  se  fit  en  1628,  cordelier  à 
Angoulême,  devint  prédicateur  éloquent,  même  à  Paris,  1644;  y  rendit 
des  services  à  la  reine-régente  pendant  la  Fronde,  était  sous-précep- 
teur du  jeune  roi  Louis  XIV. 

Nommé  évêque  de  Glandève,  le  6  mars  1651,  et  sacré  le  3  septembre 
suivant,  il  fut  nommé  évêque  d'Amiens  le  7  mars  1653,  pour  remplacer 
Le  Fevre  de  Caumartin,  et  reçut  ses  bulles  le  13  juin. 

Sur  le  siège  d'Amiens,  il  lutta  pour  les  Jésuites  contre  son  métropo- 
litain Le  Tellier.  Il  détestait  YAugustinus  ;  mais  ne  se  défia  pas  assez 
de  Pavillon  dont  il  avait  approuvé  le  Rituel  et  garanti  la  sincérité 
en  1668. 

f  d'apoplexie,  à  Paris,  le  11  mai  1687,  aet.  75,  es.  36. 

Enterré  à  Amiens. 

78.  —  Henri  FEYDEAU  de  Brou. 

Né  à  Paris  le  13  juin  1653,  fils  de  Henri,  conseiller  au  Parlement, 
docteur  en  théologie,  aumônier  et  prédicateur  du  roi. 

Nommé  évêque  d'Amiens  le  18  mai  1687,  il  administra  cinq  ans 
comme  vicaire  capitulaire. 

Ayant  enfin  reçu  ses  bulles,  il  fut  sacré  aux  Feuillants  de  Paris  le 
31  août  1692. 

Il  résida,  visita  son  diocèse,  mais  se  montra  hostile  à  Sfondrate  par 
gallicanisme. 

f  à  Amiens,  le  14  juin  1706,  set.  53,  es.  14. 


310  PROVINCE  DE  REIMS 


79.  —  Pierre  de  SABATIER. 

Né  à  Valréas  (Gomlat)  le  14  novembre  1654,  étudia  chez  les  Jésuites 
d'Avignon,  puis  à  Saint-Sulpice  de  Paris,  docteur  en  théologie  en  1685, 
abbé  de  Verteuil  (Bordeaux)  un  an,  fut  d'abord  sulpicien,  supérieur  du 
séminaire  de  Limoges,  1685-95,  de  Cambrai,  puis  d'Autun,  1695-1706, 
et  vicaire-général  en  même  temps,  excepté  à  Cambrai,  où  Fénelon, 
tout  en  louant  son  orthodoxie,  blâmait  l'excès  de  son  activité. 

Nommé  évêque  d'Amiens  le  15  août  1706,  il  fut  sacré  à  Saint-Sulpice 
le  15  mai  1707.  Il  est  comblé  d'éloges,  mérités  cette  fois,  par  la  Gallia 
Christiana  :  résidence,  piété,  zèle,  nous  ajoutons  orthodoxie. 

f  à  Amiens,  le  20  janvier  1733,  set.  79,  es.  26. 

80.  —  Louis-François-Gabriel  d'Orléans  de  LA  MOTTE. 

Né  à  Carpentras  le  13  janvier  1683.  Théologal  de  Carpentras,  vicaire- 
général  de  Forbin-Janson  à  Arles,  s'y  forma  ;  s'était  dévoué  pendant  la 
peste,  1720-1721  ;  assista  au  concile  d'Embrun,  fut  par  suite  chargé 
d'administrer  le  diocèse  de  Senez,  1728-1733,  après  J.  d'Yze  de  Saléon. 
Cf.  Senez. 

Nommé  évêque  d'Amiens,  en  septembre  1733,  il  fut  préconisé  le  20 
janvier  1734  et  sacré  le  4  juillet  suivant. 

Il  se  montra  dès  lors  ce  saint,  habile  et  ferme  évêque  que  tous, 
même  ses  ennemis,  ont  respecté,  dont  la  mémoire  est  encore  en  véné- 
ration. 

Il  crut  cependant  pouvoir  donner  Breviarium  Ambianense. 

f  à  Amiens,  le  10  juillet  1774,  set.  82,  es.  40. 

Plusieurs  auteurs  ont  écrit  sa  vie  qui  est  aussi  intéressante  qu'édi- 
fiante. 

81.  -—  Louis-Charles  de  MACHAUT. 

Né  à  Paris  le  29  décembre  1737,  était  fils  de  Jean-Baptiste  le  fameux 
ministre  d'État  ;  élève  des  Jésuites,  vicaire-général  du  précédent,  son 
coadjuteur  et  son  successeur. 

Nommé  coadjuteur  de  La  Motte  1771  et  sacré  évêque  d'Europée  le 
15  mars  1772,  il  succéda  en  1774,  continua  les  œuvres  tant  qu'il  put. 

Député  aux  États-généraux  en  1789,  il  signa  Y  Exposition  des  prin- 
cipes contre  la  Constitution  civile  du  clergé. 

Émigra  après  l'intrusion  de  l'hypocrite  Desbois. 


ÉVÊCHÉ  D'AMIENS  311 


Donna  sa  démission  motivée  et  très  belle  le  6  novembre  1801,  datée 
de  Paderborn  en  Westphalie. 
Rentré  en  France  il  devint  chanoine  de  Saint-Denis  en  1806. 
f  à  Arnouville  le  12  juillet  1820,  œt.  83,  es.  49. 


ABBAYES  DU  DIOCÈSE  D'AMIENS 

0.  S.  B.  vir.  S.  Fuscianus  in  Nemore,  Saint-Fuscien-du-Bois. 

S.  Richarius,  Saint-Riquier. 

S.  Valaricus,  Saint-Valéry. 

S.  Judocus  ad  Mare,  Saint-Josse-sur-Mer. 

S.  Salvius,  Saint-Sauve. 

Forestimonasterium,  Foresmoutier. 

Gorbeia,  Corbie. 

S.  Vedastus  de  Morolio,  Moreuil. 

S.    Petrus   Abbavillseus ,    Saint -Pierre    d'Abbeville, 
prieuré. 

B.  M.  de  Monte  Desiderii,  Notre-Dame  de  Montdidier, 
prieuré, 
fem.  Sancta  Austreberta,  Sainte-Austreberte. 

Bertolcurtis,  Bertaucourt. 

S.  Michael  apud  Dulincum,  Saint-Michel  de  Doullens. 
0.  S.  A.  S.  Acheolus,  Saint- Acheul. 

Glarum  fagenum,  Clairfay. 
0.  Cist.  vir.     Carus  Campus,  Cercamp. 

Gardum,  Le  Gard. 

Locus  Dei,  Lieu-Dieu. 

Valloria,  Valloire. 
fem.  Hispania,  Espagne. 

Willencurtis,  Willencourt. 

Paracletus,  Le  Paraclet. 
0.  Praem.        S.  Joannes,  Saint- Jean-lès- Amiens. 

Domnus  Martinus,  Dompmartin. 

Selincurtis,  Selincourt. 

Seriacum,  Serry. 

S.  Andréas  in  Nemore,  Saint- André-du-Bois. 


312  PROVINCE  DE  REIMS 


BELLOVACI,  BEAUVAIS 

Le  siège  épiscopal  de  Beauvais  très  ancien  reçut  à  la  fin  du  XIIe 
siècle,  comme  nous  l'avons  dit,  un  privilège  politique  :  ses  titulaires 
furent  comtes  de  Beauvais  et  pairs  de  France. 

86.  —  Toussaint  (Panagius),  cardinal  de  FORBIN-JANSON  *, 
86e  évêque  de  Beauvais,  33e  pair  de  France. 

Fils  de  Gaspard,  marquis  de  Janson,  et  de  sa  seconde  femme,  Claire 
de  Libertat,  il  était  né  en  Provence  le  1er  octobre  1631  (alias  1626), 
avait  été  sacré  évêque  de  Philadelphie,  à  Marseille,  le  14  mai  1656, 
coadjuteur  de  Raphaël  Capisucchi  de  Bologne,  évêque  de  Digne,  qu'il 
suppléa  dès  lors  et  auquel  il  succéda  en  1664.  Mais  nommé  évêque  de 
Marseille,  février  1668  et  préconisé  le  10  juin,  il  s'était  laissé  envoyer 
en  Toscane  1673,  comme  ambassadeur  de  France,  puis  en  Pologne,  où 
il  fit  élire  Jean  Sobieski  1674. 

En  1679  le  siège  épiscopal  de  Beauvais  étant  venu  à  vaquer  par  la 
mort  du  trop  fameux  Nicolas  Choart  de  Buzenval,  l' évêque  de  Marseille 
fut  appelé  à  ce  siège,  auquel  était  annexée  la  dignité  de  pair  de  France  : 
il  s'empressa  d'accepter. 

Devenu  évêque-comte  de  Beauvais,  pair  de  France,  il  négligea  ses 
fonctions  ecclésiastiques  pour  les  charges  politiques  dont  il  fut  accablé, 
quoique  le  diocèse  eût  grand  besoin  d'un  pasteur  selon  le  cœur  de 
Dieu. 

Créé  cardinal  le  13  février  1690,  il  fut  nommé  en  1706  grand-aumônier 
de  France,  charge  qui  exigeait  sa  présence  à  la  cour. 

f  à  Paris,  le  24  mars  1713,  set.  82  (87),  es.  57,  card.  23,  doyen  des 
évêques  de  France. 

87.  —  François-Honoré  de  BEAUVILLIER  de  Saint-Aignan. 

Né  à  Paris  6  octobre  1682,  fils  de  François,  premier  duc  de  Saint- 
Aignan  et  de  sa  2e  femme,  Françoise  Géré  de  Rancé,  abbé  de  Saint- 
Germer,  1701,  docteur  en  théologie. 

Nommé  évêque  de  Beauvais  le  1er  avril  1713,  eût  été  refusé  à  Rome, 

1.  Cf.  Moréri,  Généalogie  de  Forbin. 


ÉVÊCHÉ   DE  BEAUVAIS  313 


si  Fénelon  n'était  intervenu  ;  mais  ayant  reçu  ses  bulles,  il  se  fit  sacrer 
le  1er  octobre  1713,  et  prit  possession  de  son  siège  et  de  sa  pairie. 

Il  se  mit  aussitôt  à  lutter  énergiquement  contre  le  jansénisme  qui 
paraissait  acclimaté  dans  le  diocèse  :  ce  fut-là  son  oeuvre  principale.  Il 
n'oublia  pourtant  pas  ses  titres  politiques.  Il  assista  au  sacre  de 
Louis  XV  en  qualité  de  pair  de  France. 

Mais  désespéré  des  résistances  jansénistes,  il  se  démit  de  son  évêché 
en  1728,  reçut  en  échange  l'abbaye  de  Saint- Victor  de  Marseille, 
vacante  par  la  mort  de  Matignon,  ancien  évêque  de  Gondom. 

f  à  Prémontré,  le  19  août  1751,  set.  71,  es.  38. 

88. —  Étienne-René  Potier,  cardinal  de  GESVRES. 

Né  à  Paris  le  2  janvier  1697,  3e  fils  de  François-Bernard,  duc  de 
Tresme,  et  de  Marie-Madeleine  de  Seiglière,  vicaire-général  de  son 
oncle  paternel  à  Bourges,  avait  été  élève  de  Saint-Sulpice,  très  pieux. 

Nommé  évêque  de  Beauvais  en  1728,  et  sacré  le  6  juin,  il  prit  à  cœur 
sa  charge  pastorale,  se  montra  saint,  zélé,  dévoué  jusqu'à  l'héroïsme. 

Gréé  cardinal  le  5  avril  1756,  il  n'en  fut  que  plus  zélé,  obtint  les  plus 
consolants  résultats. 

Il  défendit  les  Jésuites  en  1762  avec  le  prestige  de  ses  dignités,  la 
vigueur  de  sa  conviction  et  l'énergie  de  son  caractère. 

Il  se  démit  en  1772,  après  s'être  assuré  un  digne  successeur  et  reçut 
l'abbaye  de  Liessies  (Cambrai). 

f  à  Paris,  le  24  juillet  1774,  set.  78,  es.  46,  card.  19,  doyen  des 
évêques  de  France,  laissant  après  lui  une  mémoire  vénérée. 

89.  —  François-Joseph  de  la  ROCHEFOUCAULD-Bayers. 

Né  à  Angoulême  en  1735  (alias  le  7  août  1727),  fils  de  Jean,  seigneur 
de  Maumont,  et  de  Marie-Marguerite  des  Escaud. 

Nommé  évêque-comte  de  Beauvais,  à  la  demande  du  cardinal  de 
Gesvres,  il  se  fit  sacrer  le  22  juin  1772. 

Son  éloge  peut  se  résumer  en  quelques  mots  significatifs  :  il  continua 
dignement  son  éminent  prédécesseur. 

Député  aux  États-Généraux  par  le  bailliage  de  Glermont,  il  s'opposa 
aux  mesures  révolutionnaires  ,  refusa  net  le  serment,  se  retira  à  Paris, 
fut  décrété  d'accusation,  saisi  et  emprisonné  aux  Carmes,  après  le 
10  août,  avec  son  frère  cadet  Pierre-Louis,  évêque  de  Saintes. 

f  massacré  aux  Carmes,  le  2  septembre  1792,  œt.  57,  es.  20. 


314;  PROVINCE  DE  REIMS 


ABBAYES  DU  DIOCÈSE  DE  BEAUVAIS 

0.  S.  B.  vir.  S.  Lucianus  Bellovacensis,  Saint-Lucien  de  Beauvais. 

S.  Symphorianus,  Saint-Symphorien. 

Britolium,  Breteuil. 

S.  Geremarus,  Saint-Germer. 
fem.  S.  Paulus,  Saint-Paul. 
0.  Gist.  vir.    Regalis  mons,  Royaumont. 

Frigidus  mons,  Froidmont. 

Alnetum  seu  Lanneium,  Lannoy  ou  Briostél. 

Bellum  pratum,  Beaupré. 

Monciacum,  Mouchy-le-Péreux. 

S.  Quintinus,  Saint-Quentin. 

S.  Martinus  de  Ruricurto,  Rurcourt. 

S.  Justus,  Saint- Just. 


fem 

0. 

S.  A. 

0. 

Praem. 

0. 

S.  Clarse. 

Moncellum,  Monceau. 


COLLÉGIALE    CÉLÈBRE 

Gerboredum,  Gerberoy. 


B0L0NIA  M0RIN0RUM,  BOULOGNE-SUR-MER 

Siège  épiscopal  érigé  par  Pie  V,  bulle  Divinœ  majestatis  du  3  mars 
1566,  sur  la  partie  restée  ou  redevenue  française  du  diocèse  de 
Térouanne  ou  de  Morinie,  la  portion  principale,  artésienne,  étant 
devenue  le  diocèse  de  Saint-Omer,  et  la  moins  étendue,  flamande,  étant 
devenue  le  diocèse  d'Ypres,  sept  ans  auparavant. 

Les  évêques  de  Boulogne,  sufïragants  de  Reims,  étaient  nommés  par 
les  rois  de  France. 

Cf.  Histoire  des  évêques  de  Boulogne,  par  l'abbé  E.  Van  Drival  ;  1  vol,  in-8, 
Boulogne-sur-Mer,  Berger  frères,  1852. 

Le  clergé  du  diocèse  dlArras,  Boulogne  et  Saint-Omer  "pendant  la  Révolution,  par 
l'abbé  Deramecourt,  4  vol.  in-8,  Paris,  Bray  et  Retaux,  1884. 


ÉVÊCHÉ  DE  BOULOGNE-SUR-MER  315 

7.  —Claude  Le  Tonnelier  de  BRETEUIL,  7e  évêque  de  Boulogne, 
66e  évêque  de  Morinie  ou  de  Térouanne. 

Né  le  17  novembre  1644,  était  le  4e  fils  de  Louis,  contrôleur-général 
des  finances  et  de  Chrétienne  Le  Court. 

Le  siège  de  Boulogne  étant  devenu  vacant  le  11  avril  1681  par  la 
mort  de  Nicolas  Ladvocat,  il  y  fut  nommé  le  9  mai.  Ayant  reçu  ses 
bulles  le  1er  décembre,  il  fut  sacré  à  Paris,  aux  Minimes  de  la  place 
Royale,  le  2  février  1682  par  son  métropolitain,  C.  M.  Le  Tellier. 

Il  visita  son  diocèse,  fit  donner  des  missions,  confia  son  séminaire 
aux  Lazaristes. 

f  à  Paris,  le  8  janvier  1698,  set.  54,  es.  16. 

—  Antoine  GIRARD,  nommé  évêque  de  Boulogne  en  février,  de 
Poitiers  en  avril  1698,  préféra  ce  dernier  siège.  Cf.  Poitiers. 

8.  —  Pierre  de  LANGLE. 

Né  le  6  mars  1644,  à  Évreux,  d'une  famille  honorable,  ayant  fait  ses 
premières  études  dans  sa  ville  natale,  entra  dans  la  Maison  et  société 
de  Navarre,  où  il  connut  Bossuet  ;  il  fut  reçu  docteur  en  théologie 
en  1670.  Retourné  à  Évreux,  il  y  exerça  durant  vingt  ans  les  fonctions 
de  pénitencier,  d' officiai  et  de  grand-vicaire  ;  le  pieux  Henri  Boudon 
était  alors  grand  archidiacre  d'Évreux. 

Grâce  à  Bossuet,  P.  de  Langle  fut  nommé  précepteur  du  comte  de 
Toulouse,  reçut  l'abbaye  de  Saint-Lô,  et  devint  agent-général  du 
clergé. 

Nommé  évêque  de  Boulogne  le  26  avril  1698,  préconisé  le  22  juillet 
et  sacré  aux  Feuillants  de  Paris  le  14  décembre,  il  déploya  une  activité 
incroyable,  une  vigilance  continuelle,  une  charité  sans  borne,  surtout 
pendant  l'hiver  de  1709.  C'est  ce  que  la  Gallia  Christiana  loue  en 
disant  de  lui  :  «  Propositi  tenax,  et  antiquse  disciplinas  retentissimus  ». 
Le  continuateur  de  Moréri,  l'abbé  Goujet,  dans  un  article  spécial, 
renchérit  encore  sur  cet  éloge. 

Il  nous  faut  malheureusement  ajouter  que  l'évêque  de  Boulogne  fut 
un  des  quatre  premiers  évêques  Appelants  de  la  bulle  Unigenitus, 
qu'il  fut  l'ennemi  acharné  des  Jésuites,  qu'il  écarta  le  plus  possible  les 
Frères  des  écoles  chrétiennes,  etc.  ce  dont  ses  panégyristes  ne  disent 
mot. 

f  à  Boulogne,  le  12  avril  1724,  set.  81,  es.  26. 


316  PROVINCE  DE  REIMS 


9.  —  Jean-Marie  HENRIAU. 

Né  à  Paris  en  1661,  fils  d'un  procureur  au  Parlement,  docteur  en 
théologie. 

Nommé  évêque  de  Boulogne  le  6  mai  1724  et  préconisé  le  11  sep- 
tembre, il  put  se  faire  sacrer  le  28  octobre  à  Fontainebleau  par  Fleury. 

Son  arrivée  à  Boulogne  amena  une  détente,  qui  fut  aussi  heureuse 
qu'elle  était  désirable. 

f  à  Boulogne,  le  25  janvier  1738,  set.  77,  es.  14. 

10.  —  Auguste-César  d'HERVILLY  de  Devise. 

Né  en  1702  d'une  noble  famille  de  Picardie,  était  chanoine  et  archi- 
diacre de  Cambrai. 

Nommé  évêque  de  Boulogne  le  4  mars  1738,  et  sacré  le  14  septembre, 
il  fit  sentir  son  autorité  aux  Appelants,  entre  autres  à  Blandin,  chanoine 
d'Arras.  Mais  il  fut  emporté  prématurément  par  la  mort. 

f  près  de  Béthune,  le  11  octobre  1742,  set.  40,  es.  4. 

11.  —  François-Joseph-Gaston  de  Partz  de  PRESSY. 

Né  en  1712  au  château  d'Esquire,  diocèse  de  Boulogne,  fit  avec 
beaucoup  de  succès  ses  études  à  Paris,  sous  la  direction  des  Sulpiciens 
qu'il  aima  toujours.  Devenu  vicaire  -  général  d'Auguste  -  César,  son 
évêque,  il  l'aida  puissamment. 

Nommé  évêque  de  Boulogne  le  20  décembre  1742,  il  reçut  ses  bulles 
en  avril  1743  et  se  fit  sacrer  par  le  vertueux  évêque  d'Amiens,  L.  F.  G. 
de  la  Motte. 

Il  s'est  immortalisé  par  ses  fondations  de  charité,  d'instruction  et  de 
zèle,  par  les  missions,  les  retraites,  les  conférences  ecclésiastiques, 
par  sa  vie  pauvre,  sa  tendre  piété.  «  Il  pouvait  servir  de  modèle  au 
clergé  de  tout  le  monde  chrétien  »,  a-t-on  dit  de  lui. 

Ses  dissertations  sur  l'accord  de  la  foi  et  de  la  raison,  insérées  par 
Migne  dans  sa  Démonstration  évangélique,  lui  font  honneur. 

f  à  Boulogne,  le  8  octobre  1789,  set.  77,  es.  44. 

12.  —  Jean-René  ASSELINE1,  dernier  évêque  de  Boulogne. 
Né  à  Paris  en  1742  de  parents  pauvres,  fit  ses  études  au  collège  de 

Navarre,  puis  au  séminaire  des  Trente-Trois  avec  une  rare  distinction. 

1.  Cf.  Biographie  universelle  de  Michaud  article  signé  Picot. 


ÉVÊGHÉ  DE  BOULOGNE-SUR-MER  317 

Reçu  docteur  en  Sorbonne,  il  obtint  jeune  encore  la  chaire  d'hébreu, 
accepta  cependant  la  charge  de  vicaire-général  que  lui  conféra  M&r  de 
Beaumont  et  que  lui  continua  Msr  de  Juigné. 

Nommé  évêque  de  Boulogne  par  Le  Franc  de  Pompignan  et  muni 
promptement  de  ses  bulles,  il  fut  sacré  le  3  janvier  1790  dans  la  chapelle 
du  séminaire  Saint-Sulpice  par  le  nonce  Dugnani  et  se  hâta  de  prendre 
possession. 

Les  temps  étaient  orageux,  les  populations  en  effervescence,  l'As- 
semblée constituante  en  délire.  Asseline  osa  combattre  à  front  décou- 
vert les  innovations  de  l'Assemblée  ;  sa  lettre  pastorale  du  24  octobre 
1790  fut  adoptée  par  un  grand  nombre  d'évêques. 

Mais  le  schisme  étant  devenu  légal,  l'évêque  de  Boulogne  fut  contraint 
de  se  retirer  en  Belgique,  puis  en  Allemagne.  Il  resta  à  Hildesheim 
de  1794  jusqu'à  1807;  c'est  là  qu'il  contribua  puissamment  à  la  conver- 
sion du  comte  de  Stolberg  ;  c'est  de  là  aussi  qu'il  envoya  à  ses  diocé- 
sains des  Mandements  et  des  décisions  parfois  sévères  et  au  pape  des 
réclamations  irrévérencieuses. 

Il  avait  en  effet  refusé  sa  démission  en  1801  et  conseillé  à  ses 
collègues,  émigrés  comme  lui,  de  la  refuser.  Non  content  de  ce  refus, 
il  lança  le  4  avril  1803  des  Réclamations  canoniques,  qui  furent  signées 
par  38  évêques,  et  le  8  avril  1804  la  Suite  des  Réclamations,  côtoyant 
ainsi  le  schisme  anti-concordataire  après  avoir  évité  le  schisme  consti- 
tutionnel. 

Appelé  par  Louis  XVIII,  il  rejoignit  ce  prince  en  Angleterre,  fut  le 
confesseur  du  duc  et  de  la  duchesse  d'Angoulême.  Il  habitait  Ailesbury 
près  Hartwel. 

Il  y  f  le  10  avril  1813,  set.  71,  es.  24. 


ABBAYES  DU  DIOCÈSE  DE  BOULOGNE 

O.  S.  B.  vir.  S.  Vulmarus,  Saint- Vulmer,  vulgairement  Samer. 

Alciacum,  Auchy-les- Moines. 

Andra,  Andernes. 

Blangiacum,  Blangy. 
fem.  S.  Leonardus  Guisnensis,  Saint-Léonard  de  Guînes. 
0.  Gist.  vir.    Longum  Villare,  Longvillers. 


318  PROVINCE  DE  REIMS 


0.  S.  A.  vir.  Bellus  locus,  Beaulieu. 

S.  Joannes  Dudellivillse,  Doudeauville. 
0.  Praem.        Lisquia  seu  Liskae,  Licques. 


COLLEGIALES  ET  COUVENTS 

Notre-Dame  de  Boulogne,  ancienne  abbaye,  fut  unie  à  l'évêché  par  la 
bulle  d'érection,  et  devint  chapitre.  Il  y  avait  à  Saint-Pol  la  collégiale 
de  Saint- Sauveur,  et  à  Fouquemberg  la  collégiale  de  Notre-Dame. 

Il  y  avait,  outre  les  couvents  de  Boulogne,  des  Capucins,  des 
Minimes,  des  Bénédictines,  des  Dominicaines,  des  Hospitalières  à 
Calais,  des  Carmes  et  des  Bénédictines  à  Ardres,  des  sœurs  grises  et 
des  sœurs  noires  à  Saint-Pol,  et  la  Charteuse  de  Neufville  près  de 
Montreuil. 


CATALAUNI ,   CHALONS-SUR-MARNE 

Siège  épiscopal  très  ancien  ;  les  évoques  étaient  comtes  de  Châlons 
et  pairs  de  France  depuis  le  XIIe  siècle. 

88.  —  Louis-Antoine  de  NOAILLES,  88e  évêque  de  Châlons,  34e 
comte  et  pair  de  France. 

Né  à  Paris  le  27  mai  1651,  deuxième  fils  d'Anne  de  Noailles, 
duc  d'Ayen,  et  de  Louise  Boyer,  Dom  d'Aubrac  (Rodez),  avait  été 
sacré  évêque  de  Cahors  en  juin  1679.  Au  mois  d'août  1680,  il  fut  nommé 
évêque  de  Châlons,  pour  remplacer  Félix  Vialart,  le  gallican  entêté,  et 
le  janséniste  perfide  qui  venait  de  mourir. 

Le  successeur  accepta  l'héritage  tout  entier  :  il  fit  preuve  de  gallica- 
nisme à  l'Assemblée  de  1682  et  donna  des  gages  aux  Jansénistes  en 
approuvant  les  Réflexions  morales  de  Quesnel,  qui  devaient  faire  tant 
de  bruit  dans  l'Église. 

C'est  avec  ou  malgré  de  pareils  antécédents  qu'il  fut  désigné  au  roi 
par  Madame  de  Maintenon  pour  le  siège  de  Paris  en  1695.  Cf.  Paris. 


ÉVÊGHÉ  DE  CHALONS-SUR-MARNE  319 

89.  —  Gaston-Jean-Baptiste-Louis  de  NO  AILLES. 

Frère  du  précédent,  né  le  7  juillet  1657,  Dom  d'Aubrac,  moyennant  la 
résignation  de  son  frère. 

Nommé  évêque-comte  de  Châlons  en  1695  et  sacré  le  20  mai  1696,  il 
fonda  un  asile  pour  les  repenties  en  1697,  enleva  de  l'église  Notre-Dame 
malgré  le  peuple  une  relique  superstitieuse  en  1707,  fut  admirable  de 
charité  en  1709. 

Mais  en  1714,  il  refusa  d'accepter  la  bulle  Unigenitus,  en  appela  et 
réappela  jusqu'au  scandale. 

f  à  son  château  de  Sarry,  le  dimanche  15  septembre  1720,  set.  64, 
es.  25,  sans  s'être  rétracté. 

90.  —  Nicolas-Charles  de  SAULX-TAVANNES. 

Né  à  Paris  le  19  septembre  1?90,  fils  de  Charles-Marie,  comte  de 
Tavannes,  et  de  Marie-Catherine  d'Aguesseau,  docteur  en  théologie, 
1716,  comte  de  Lyon,  abbé  de  Montbenoît,  vicaire-général  de  Rouen  à 
Pontoise. 

Nommé  évêque  de  Châlons  le  1er  janvier  1721,  il  fut  sacré  par  Fleury 
aux  Théatins  de  Paris  le  9  novembre.  Dès  son  arrivée  à  Châlons,  il 
exigea  suaviter  et  fortiter  des  chanoines,  des  curés,  des  religieux  et 
des  ordinands  une  soumission  filiale  à  la  bulle,  ce  qu'il  finit  par 
obtenir. 

Il  assista  au  sacre  de  Louis  XV  en  qualité  de  pair  de  France,  maria 
le  duc  Louis  d'Orléans,  fut  choisi  comme  premier  aumônier  par  la  reine 
Marie  Leczinska. 

Transféré  à  Rouen  en  1733.  Cf.  Rouen. 

91.  —  Claude-Antoine  de  CHOISEUL  Beaupré. 

Né  le  1er  novembre  1697  au  château  de  Daillecourt,  diocèse  de 
Langres,  fils  aîné  d'Antoine  Clériadus,  marquis  de  Beaupré,  lieutenant- 
général,  et  d'Anne-Françoise  Barillon  de  Morangis,  avait  pour  oncle 
paternel  Gabriel-Florent,  évêque  de  Mende  ;  il  eut  pour  frère  cadet 
Antoine-Clériadus  archevêque  de  Besançon. 

Claude-Antoine  ayant  fait  essai  de  la  vie  militaire,  entra  au  séminaire 
Saint-Magloire,  devint  aumônier  du  roi,  archidiacre  de  Mende,  abbé  de 
Bolbonne. 

Nommé  évêque-comte  de  Châlons  en  1733  et  sacré  le  7  mars  1734 
par  son  oncle,  il  prit  possession.  Tantôt  il  exigea  l'adhésion  à  la  bulle, 


u 


320  PROVINCE  DE  REIMS 


tantôt  il  ne  l'exigea  plus.  Il  avait  accueilli  Voltaire  dans  son  château 
épiscopal  de  Sarry  en  1748. 

En  1762  il  demanda,  comme  son  frère  de  Besançon,  son  oncle  de 
Mende  et  son  cousin  d'Albi,  quelques  modifications  à  l'Institut  des 
Jésuites. 

f  le  2  octobre  1763,  set.  66,  es.  30. 

92.  —  Antoine  de  LASTIC  *. 

Transféré  de  Gomminges  en  1763.  Cf.  Comminges. 

Le  brevet  royal  de  nomination  est  du  16  novembre  1763,  les  bulles 
de  Clément  XIII,  qui  instituaient  l'évêque  et  lui  conféraient  l'abbaye  de 
Montiérender,  sont  du  19  décembre.  Nous  voyons  dans  l'empressement 
du  pape  une  marque  d'estime,  qui  contrebalance  un  choix  fait  par 
Jarente  en  un  temps  critique. 

L'évêque-comte  de  Châlons  n'eut  pas  le  temps  de  prendre  possession. 

f  le  23  décembre  1763,  set.  54,  es.  23. 

93.  —  Antoine-Éléonore-Léon  Le  Clerc  de  JUIGNÉ. 

Né  à  Paris  le  2  novembre  1728,  fils  de  Samuel-Jacques,  marquis  de 
Juigné 2,  et  de  Marie-Gabrielle  Le  Cirier  de  Neuchelles,  docteur  de 
Navarre,  bon  vicaire-général  du  triste  évêque  de  Carcassonne,  Armand 
de  Besons,  fut  député  de  la  province  de  Narbonne  à  l'Assemblée  de  1758, 
devint  agent-général  du  Clergé  en  1760. 

Nommé  évêque  de  Comminges  le  16  novembre  1763,  il  vit  sans 
déplaisir  sa  nomination  changée  à  la  mort  d'Antoine  de  Lastic.  Il  fut 
en  effet  nommé  évêque-comte  de  Châlons  cinq  jours  après,  le  28  décem- 
bre, et  put  se  faire  sacrer,  le  29  avril  1764,  au  collège  de  Navarre,  à 
Paris. 

S'étant  rendu  aussitôt  dans  son  diocèse,  il  le  visita,  le  purgea  du 
jansénisme  et  le  pourvut  de  bons  prêtres,  édifia  les  fidèles  par  sa  piété, 
les  soulagea  par  ses  aumônes,  les  affermit  dans  la  foi  par  ses  Mande- 
ments, 1769, 1772. 

Il  fit  donner  des  missions  par  d'anciens  Jésuites,  fonda  un  petit- 
séminaire,  rebâtit  le  grand,  secourut  les  incendiés  de  Saint-Dizier  le 
20  août  1775. 

Transféré  à  Paris,  23  décembre  1781-25  février  1782.  Cf.  Paris. 

1.  Cf.  P.  de  Courcy,  op.  cit.  p.  132-142,  la  Généalogie  de  Lastic,  (Auvergne). 

%  Cf.  P.  de  Courcy,  op.  cit.  p.  143  et  suivantes,  la  Généalogie  de  Le  Clerc.  (Maine). 


ÉVÊCHÉ  DE  CHALONS -SUR-MARNE  321 

94.  —  Anne-Antoine-Jules  de  CLERMONT-TONNERRE1. 

Né  à  Paris  le  1er  janvier  4749,  second  fils  de  Jules,  marquis  de 
Cruzy,  et  de  Marie-Anne  Le  Tonnelier  de  Breteuil,  était  à  Rome  quand 
Pie  VI  y  fut  élu. 

Nommé  évêque  de  Ghâlons  et  abbé  de  Montiérender,  il  reçut  ses 
bulles  promptement  et  se  fit  sacrer  le  14  avril  1782.  S'il  fit  valoir  les 
prérogatives  de  sa  pairie,  comme  avaient  fait  ses  cousins  de  Noyon  et 
de  Langres,  s'il  se  prévalut  de  son  aïeul  paternel  le  maréchal  et  de  son 
aïeul  maternel,  intendant-général  au  département  de  la  guerre,  il  n'en 
fut  pas  moins  un  évêque  estimable. 

Député  de  son  clergé  aux  États-Généraux,  il  vota  contre  les  innova- 
tions schismatiques.  Son  siège  étant  supprimé,  il  se  retira  en  Belgique, 
rentra  dans  son  diocèse  à  la  suite  des  Prussiens  en  1792,  mais  fut 
contraint  de  revenir  à  Bruxelles,  de  passer  à  Gemert,  puis  à  La  Haye, 
Là  il  apprit  que  son  père  et  sa  mère  venaient  d'être  décapités  à  Paris  ; 
lui-même  sentait  les  étreintes  de  la  pauvreté.  Theiner,  Affaires  de 
France,  II,  72...  donne  les  lettres  qu'il  écrivit  alors  à  Rome. 

Pendant  cette  période  agitée,  il  faisait  administrer  son  diocèse  par 
l'abbé  Dubois  de  Crancé.  En  1797,  il  répondit  d'Altona  que  le  serment 
de  soumission  était  licite,  mais  signa  l'année  suivante  l'Instruction 
pastorale  collective  sur  les  atteintes  portées  à  la  religion  par  le  gouver- 
nement. 

En  1801,  il  donna  sa  démission  au  pape  ;  c'est  à  tort  qu'on  a  voulu  en 
douter,  comme  le  prouve  Theiner,  op.  cit.  On  ne  peut  cependant  s'em- 
pêcher de  sourire,  quand  on  lit  le  passage  où  le  nom  de  Glermont 
rapproché  du  nom  de  Ghiaramonti,  par  l'ancien  évêque  de  Ghâlons, 
tend  à  montrer  une  parenté  originelle  entre  le  pape  Pie  VII  (Barnabe 
Ghiaramonti)  et  lui.  Rentré  en  France,  il  vécut  retiré.  A  la  Restauration, 
il  fut  nommé  pair  de  France. 

En  1817,  nommé  et  préconisé  évêque  du  nouveau  siège  de  Ghâlons, 
il  ne  put  prendre  possession.  Mais  en  1820,  il  devint  archevêque  de 
Toulouse,  prit  possession  le  16  octobre  et  gouverna  fort  bien.  Créé 
cardinal  en  1822,  il  assista  aux  Conclaves  de  1823  et  de  1829.  En  France, 
il  montra  de  la  vigueur  surtout  en  1828  à  la  veille  des  fatales  ordon- 
nances. 

f  à  Toulouse,  le  21  février  1830,  ast.  81,  es.  48,  card.  8. 

1.  Cf.  Biographie  universelle,  de  Michaud,  article  signé  Picot. 

21 


322  PROVINCE  DE  REIMS 


ABBAYES  DU  DIOCÈSE  DE  CHALONS 

0.  S.  B.  vir.  Dervum,  Montiérender. 

S.  Urbanus,  Saint-Urbain. 

S.  Petrus  ad  montes,  Saint-Pierre-du-Mont. 

S.  Salvator  Virtudensis.  Saint- Sauveur-de-  Vertus. 

B.  M.  de  Orione,  Notre-Dame  de  Huiron. 

Mauri  nions,  Moirmont. 
fem.  AndeciaB  seu  Andecium,  Notre-Dame  d'Andecy. 
0.  Gist.  vir.    Très  fontes,  Tr ois-Fontaines. 

Ghemino,  Cheminon. 

Altus  fons,  Hautefontaine. 

Monasterium  in  Argona,  Moustier-en-Argonne. 

Gharmeia,  La  Charmoie. 
fem.  S.  Jacobus  de  Vitriaco,  Saint-Jacques  de  Vitry. 

B.  M.  de  S.  Desiderio,  Notre-Dame  de  Saint-Dizier. 
0.  S.  A.  vir.  S.  Memmius  Catalaunensis,  Saint-Memmie  de  Châlons, 

Omnes  Sancti  in  Insula,  Toussaint. 

B.  M.  Virtudensis,  Notre-Dame  de  Vertus. 

Castriciae,  Chatrices. 
0.  Prsem.        Moncelli,  Moncels,  en  règle. 


LAUDUNUM,  LAON 

Siège  épiscopal  très  ancien,  duché-pairie  depuis  la  fin  du  XII0  siècle. 

Cf.  Fisquet,  France  pontificale,  Soissons  et  Laon  ;  1  vol.  in-8.  Paris,  1867.  — 
Dom  Nicolas  Le  Long,  Histoire  ecclésiastique  et  civile  du  diocèse  de  Laon  ;  1  vol. 
in-4°,  Châlons,  1783.  L'auteur,  religieux  bénédictin,  est  trop  peu  ecclésiastique. 

Devismes  et  Melleville,  historiens  de  Laon,  ne  sont  nullement  religieux. 

82.  —  César,  cardinal  d'ESTRÉES,  82e  évêque  de  Laon,  33*  duc 
et  pair  de  France. 

Né  à  Paris  le  5  février  1628,  fils  de  François,  maréchal  de  France,  et 
de  Marie  de  Béthune,  docteur  en  théologie,  abbé  de  Longpont,  etc. 


ÉVÊCHÉ  DE  LAON  323 


Nommé  évêque-duc  de  Laon  en  février  1653,  pour  succéder  à  Phili- 
bert de  Rrichanteau,  sacré  en  septembre  1655,  reçu  de  l'Académie 
française  en  1657,  fut  créé  cardinal  le  24  août  1671  par  Clément  X  pour 
avoir  ménagé  ce  qu'on  nomme  la  paix  de  Clément  IX. 

Depuis  lors,  il  fut  employé  en  diverses  négociations  ou  missions 
diplomatiques  par  Louis  XIV,  principalement  à  Rome,  où  il  servit 
mieux  le  roi  que  le  pape.  On  peut  lire  l'article  qui  lui  est  consacré 
dans  le  grand  Moréri. 

En  1681,  il  se  démit  de  son  évêché  en  faveur  de  son  neveu,  qui  suit, 
mais  non  de  ses  abbayes,  qui  s'accrurent  de  Saint-Germain-des-Prés 
en  1703. 

f  à  Saint-Germain-des-Prés  le  19  décembre  1714,  set.  87,  es.  60, 
card.  44,  doyen  des  évoques  de  France  et  du  Sacré-Collège. 

83.  —  Jean  d'ESTRÉES. 

Né  à  Paris  en  1651,  fils  de  François- Annibal  et  de  Catherine  de 
Lauzières-Thémines,  docteur  en  théologie,  neveu  du  précédent. 

Nommé  évêque  de  Laon  en  1681  et  sacré  peu  après,  il  prit  possession 
le  10  septembre,  visita  son  diocèse,  qu'il  fit  évangéliser  et  surveiller. 
Les  temples  des  Huguenots  furent  fermés.  Ce  que  nous  louons  davan- 
tage en  cet  évêque,  ce  sont  ses  charités. 

f  à  Paris  le  1er  décembre  1694,  83t.  43,  es.  13. 

84.  —  Louis- Annet  de  Clermont  de  Chaste  de  ROUSSILLON. 
Né  en  1658,  fils  de  François-Alphonse,  sénéchal  du  Puy-en-Velay, 

et  de  Claire  de  Morges,  docteur  en  théologie,  vicaire  général  de  Choi- 
seul  à  Tournai. 

Nommé  évêque-duc  de  Laon  en  1695  et  sacré  le  6  novembre,  «  il 
gouverna  sagement,  ne  voulant  point  troubler  son  diocèse  pour  la  bulle 
Unigenitus  ».  Melleville,  t.  II,  p.  314. 

On  comprend  parfaitement.  Nous  ne  voyons  pourtant  pas  que  la 
modération  de  cet  évêque  soit  allée  jusqu'au  scandale  de  l'Appel. 

f  le  5  octobre  1721,  83t.  63,  es.  27. 

85.  —  Charles  de  SAINT-ALRIN. 

Né  le  5  avril  1698,  fils  naturel  de  Philippe  d'Orléans,  depuis  Régent, 
et  d'une  fille  nommée  Florence,  fut  élève  des  Jésuites,  reçu  docteur  en 
théologie,  1720,  abbé  de  Saint-Ouen. 


324  PROVINCE  DE  REIMS 


Nommé  coadjuteur  du  précédent  en  1721,  et  pourvu  de  ses  bulles 
moyennant  double  dispense,  il  se  fit  sacrer  évêque  de  Laon  le  26  avril 
1722,  n'ayant  que  24  ans.  Son  administration  est  marquée  par  un 
Mandement  dans  lequel  il  presse  les  Jansénistes. 

Transféré  à  Cambrai  le  17  octobre  1723,  il  y  emporta  les  honneurs 
de  la  pairie.  Cf.  Camrrai. 

—  Henri-François-Xavier  de  BELSUNCE,  évêque  de  Marseille, 
nommé  évêque-duc  de  Laon  le  17  octobre  1723,  refusa  par  modestie. 
Cf.  Marseille. 

86.  —  Etienne-Joseph  de  la  FARE. 

Né  à  Paris  en  1691,  fils  de  Charles- Auguste,  le  poète  erotique,  était 
docteur  en  théologie,  abbé  de  Mortemer  (Rouen),  quand  il  fut  nommé 
évêque  de  Viviers,  en  février  1723,  moyennant  la  permutation  de  son 
abbaye  avec  l'évêque  démissionnaire,  Martin  de  Ratabon.  Cf.  Viviers. 

Il  n'avait  pas  encore  reçu  ses  bulles  pour  Viviers,  fin  1723.  C'est 
alors  qu'il  fut  nommé  évêque-duc  de  Laon.  Muni  de  ses  bulles,  il  se  fit 
sacrer  le  25  juillet  1724. 

Aussitôt  installé,  il  ne  laissa  aucun  repos  aux  Jansénistes,  fit  venir  à 
Laon  et  soutint  les  Jésuites,  visita  soigneusement  son  diocèse  :  autant 
de  titres  à  l'impopularité  dont  Melleville  (Histoire  de  Laon,  t.  II,  p.  60) 
s'est  fait  l'écho. 

On  peut  voir  dans  Lafitau  [Histoire  de  la  constitution  Unigenitus, 
liv.  VI),  tout  ce  qu'eut  à  souffrir  du  gouvernement  l'orthodoxe  évêque 
de  Laon  ;  et  le  gouvernement  était  cependant  celui  du  cardinal  de 
Fleury.  La  Fare  ne  se  tint  pas  pour  battu.  Fort  des  encouragements 
du  pape  Clément  XII,  il  sépara  de  sa  communion  trois  évêques 
Appelants. 

f  en  visite  pastorale,  le  23  avril  1741,  set.  50,  es.  16,  au  village  de 
Leschelles,  non  loin  de  Vervins,  où  son  corps  repose. 

87.  —  Jean-François-Joseph,  cardinal  de  ROCHECHOUART. 

Né  le  28  janvier  1698  (alias  1708)  dans  le  diocèse  de  Toulouse,  qua- 
trième fils  de  Charles,  seigneur  de  Faudoas,  lieutenant-général,  et  de 
Françoise  de  Montesquieu,  élève  de  Saint-Sulpice,  suivait  les  cours  de 
Sorbonne,  prieur  de  Saint-Etienne  de  Castillon  (Carcassonne),  abbé  de 


ÉVÊCHÉ  DE  LAON  325 


la  Madeleine  de  Châteaudun,  etc.,  fut  vicaire  général  de  Saulx-Tavannes 
à  Rouen. 

Nommé  évêque-duc  de  Laon  en  1741  et  sacré  le  15  octobre,  se  mon- 
tra modéré  envers  les  Jansénistes,  les  Parlements  et  les  Philosophes 
même.  Aussi  vit-il  ses  bénéfices  s'accroître  ;  il  devint  premier  aumô- 
nier de  la  reine. 

Ambassadeur  de  France  à  Rome  en  1757,  il  fut  créé  cardinal  le  23 
novembre  1761,  joua  un  rôle  dans  l'affaire  des  Jésuites,  fut  fait 
commandeur  du  Saint-Esprit  en  1762.  Tant  de  titres  accumulés  sur 
une  tête  de  prélat  en  ces  mauvais  jours,  disent  déjà  quelque  chose  : 
les  éloges  prodigués  par  Melleville  et  Devismes  à  des  vertus  qui  sont 
des  défauts,  excepté  la  bienfaisance,  comblent  la  mesure. 

f  à  Paris  le  20  mars  1777,  set.  79  (69),  es.  36,  card.  16. 

AUXILIAIRE  ou  SUFFRAGANT :  Charles-Bernard-Collin  de 
CONTRISSON,  né  en  1722  dans  le  diocèse  de  Toul,  sacré  le  2  avril 
1775  évêque  des  Thermopyles,  remplit  les  fonctions  épiscopales  dans 
le  diocèse  jusqu'à  la  Révolution. 

88.  —  Louis-Hector-Honoré-Maxime  de  SABRAN,  dernier  évêque 
de  Laon. 

Né  le  4  décembre  1739  au  château  de  Baudinard  en  Provence,  fils  de 
Joseph-Jules,  comte  de  Forcalquier,  et  de  Marie-Thérèse  d'Artalan. 
Ayant  été  nommé  premier  évêque  de  Nancy  dès  1774,  il  réglait  les 
difficultés  pendantes  avec  Févêque  de  Toul  avant  de  se  faire  sacrer. 

Nommé  évêque-duc  de  Laon  en  1777,  il  se  fit  sacrer  à  Paris  le  26 
avril  1778,  devint  premier  aumônier  de  la  reine  Marie-Antoinette 
en  1780. 

Député  aux  Etats-Généraux  et  n'ayant  pu  rien  empêcher,  il  protesta 
du  moins  contre  le  sacre  de  Marolles,  évêque  intrus  de  l'Aisne,  émigra 
en  Allemagne.  Il  était  à  Vienne  en  1801,  refusa  net  sa  démission,  signa 
les  remontrances  des  récusants,  émigrés  à  Londres,  déclama,  écrivit 
contre  le  concordat,  irritant  ainsi  Napoléon  tout-puissant. 

f  en  Pologne  chez  les  princes  Lubomirski  vers  1811 ,  aet.  72 , 
es.  33. 


326  PROVINCE  DE  REIMS 


ABBAYES  DU  DIOCÈSE  DE  LAON 

0.  S.  B.  vir.  S.  Vincentius  Laudunensis,  Saint-Vincent  de  Laon. 

S.  Joannes  Laudunensis,  Saint-Jean  de  Laon. 

S.  Michael  in  Teoracia,  Saint-Michel-en-Thiérache. 

Novigentum  subtus  Cociacum,  Nogent-sous-Coucy. 

Ribodi  nions,  Ribemont. 

S.  Nicolaus  in  Bosco,  Saint-Nicolas-au-Bois. 
fem.  Origniacum,  Origny. 

Calvaria,  Le  Calvaire. 
0.  Gist.  vir.  Fusniacum,  Foigny. 

Vallis  clara,  Vauclair. 

Boherise,  Bohéries. 
fem.  Monasteriolum  subtus  Laudunum,  Montreuil-sous-Laon. 

Salvatorium,  Le  Sauvoir. 
0.  Prsem.       Praemonstratum,    Caput    Ordinis,    Prémontré,    Chef- 
d' Ordre,  en  règle. 

S.  Martinus  de  Lauduno,  Saint- Martin  de  Laon. 

Guisiacum,  Cuisy. 

Thenalise,  Thenailles. 

Buciliacum,  Bucilly. 
Pèlerinage  célèbre  :  B.  M.  Lastitiensis,  Notre-Dame  de  Liesse. 


N0VI0MUM  seu  N0VI0DUNUM,  N0Y0N 

Le  siège  épiscopal  fondé  primitivement  à  Vermand,  fut  plus  tard 
uni  à  Tournai  ;  séparé  enfin  en  1147,  il  devint  peu  après  un  comté- 
pairie. 

92.  —  François  de  GLERMONT-TONNERRE,  92*  évêque  de  Noyon, 
34e  pair  de  France. 

Né  en  1629,  deuxième  fils  de  François,  comte  de  Clermont,  duc  de 
Tonnerre,  lieutenant-général  en  Bourgogne,  et  de  Marie  Vignier,  fit 
ses  études  chez  les  Jésuites  à  Paris,  fut  reçu  docteur  de  Sorbonne  et 
devint  prédicateur. 


ÉVÊCHÉ  DE  NOYON  327 


Nommé  évêque-comte  de  Noyon  en  1660,  pour  remplacer  Henri  de 
Baradat,  et  sacré  le  2  octobre  1661,  s'est  rendu  célèbre  par  sa  vanité 
fabuleuse  dont  la  Biographie  universelle  de  Michaud  est  l'écho.  S'il  fut 
excusable  en  faisant  le  panégyrique  de  Barbier  d'Aucour,  à  qui  il  suc- 
cédait dans  l'Académie  française,  1694,  il  ne  l'est  pas  d'avoir  été  le 
fauteur  des  Jansénistes. 

f  à  Paris  le  15  février  1701,  set.  72,  es.  40. 

93.  —  Claude-Maur  d'AUBIGNÉ. 

Né  à  Tigné  près  de  Saumur  le  7  juin  1658,  fils  d'Urbain  et  de  Marie 
Gabriau,  cousin  de  Madame  de  Maintenon,  abbé  de  la  Victoire  (Senlis) 
1693,  docteur  en  théologie,  successivement  vicaire  général  de  Luçon, 
de  Beauvais  et  de  Chartres. 

Nommé  évêque  de  Noyon  en  1701  et  sacré  le  24  juillet  à  Saint-Cyr 
par  l'évéque  diocésain  Godet  des  Marais,  il  visita  deux  fois  en  sept  ans 
toutes  les  paroisses  de  son  diocèse,  fit  bâtir  le  petit  séminaire,  agran- 
dir le  palais  épiscopal.  Il  censura  la  théologie  janséniste  de  Juénin. 

Transféré  à  Rouen,  1707-1708,  avec  conservation  des  honneurs  de  la 
pairie.  Cf.  Rouen. 

94.  —  Charles-François  de  Chateauneuf  de  ROCHEBONNE. 

Né  en  Forez  le  6  janvier  1671,  fils  de  Charles,  marquis  de  Roche- 
bonne,  gouverneur  du  Lyonnais,  et  de  Marie-Thérèse  de  Grignan, 
comte  de  Lyon  en  1691,  docteur  de  Navarre,  vicaire  général  de  Poitiers, 
fut  député  de  la  province  de  Bordeaux  à  l'Assemblée  de  1707. 

Nommé  évêque  de  Noyon  le  25  décembre,  il  se  fit  sacrer  à  Poitiers 
le  29  juillet  1708  ;  reçut  l'abbaye  d'Elan  (Reims)  en  1710,  de  Saint- 
Riquier  (Amiens)  en  1717  :  ce  qui  lui  permit  de  redoubler  ses  aumônes. 

Comme  son  prédécesseur,  il  poursuivit  le  jansénisme,  accepta  la 
bulle  Unigenitus  dès  son  apparition,  donnant  ainsi  un  exemple  que 
devait  imiter  son  frère  sur  le  siège  de  Carcassonne. 

Ayant  assisté  en  sa  qualité  de  Pair  de  France  au  sacre  de  Louis  XV, 
et  aux  cérémonies  de  cette  nature,  il  revint  de  préférence  à  ses  fonc- 
tions épiscopales. 

Transféré  à  Lyon  en  1731.  Cf.  Lyon. 

95.  —  Claude  de  Rouvroy  de  SAINT-SIMON. 

Né  le  20  septembre  1695,  fils  de  Titus-Eustache,  marquis  de  Saint- 


328  PROVINCE  DE  REIMS 


Simon,   et  de   Glaire-Eugénie    d'Hauterive,  abbé   de  Moissac  et  de 
Jumièges,  4716. 

Nommé  évêque-comte  de  Noyon  en  1732  et  sacré  le  15  juin,  il  se 
laissa  facilement  transférer  à  Metz  l'année  suivante,  sans  oublier  les 
honneurs  de  la  pairie.  N'était-il  pas  un  Saint-Simon  ?  Cf.  Metz. 

96.  —  Jean-François  de  LA  GROPTE  de  Bourzac 

Né  en  1696  à  Paris,  fils  de  François-Isaac,  seigneur  de  Bourzac  et 
de  Vendoire,  et  de  sa  seconde  femme  Marie- Anne  Van  Gangelt,  abbé 
de  Saint-Martial  de  Limoges,  1729. 

Nommé  évêque-comte  de  Noyon  le  28  août  1733  et  sacré  le  7 
novembre  1734,  il  lutta  contre  son  chapitre,  qui  prétendait  à  des 
exemptions,  donna  de  sa  propre  autorité  un  Breviarium  Noviomense, 
reçut  en  1744  l'abbaye  du  Mont- Saint-Quentin. 

En  juin  1762,  il  signa  une  lettre  collective  de  douze  évêques  en 
faveur  des  Jésuites.  Il  était  cousin  de  Fénelon. 

f  à  Noyon  le  23  janvier  1766,  aet.  70,  es.  32. 

97.  —  Charles  de  BROGLIE. 

Né  le  17  novembre  1734  au  château  de  Broglie,  fils  de  François- 
Marie,  deuxième  maréchal  de  Broglie,  abbé  de  la  Chalade  (Verdun),  de 
Sauve-Majeure  (Bordeaux),  agent  général  du  clergé. 

Nommé  évêque-comte  de  Noyon,  le  1er  mars  1766,  et  sacré  le  22 
juin,  tomba  aussitôt  dans  une  maladie  de  langueur  ;  échangea  Sauve- 
Majeure  contre  Ourcamp,  1774  ;  allait  être  créé  cardinal. 

f  à  Carlepont  le  20  septembre  1777,  assisté  par  son  cousin,  Joseph- 
Amédée  de  Broglie,  évêque  d'Angoulême,  set.  43,  es.  13. 

98.  —  Louis-André  de  GRIMALDI,  dernier  évêque  de  Noyon. 
Transféré  du  Mans  en  1777-1778.  Cf.  Le  Mans. 

Ayant  reçu  ses  bulles  du  20  mars  1778,  et  pris  possession  de  son 
comté-pairie,  il  put  étaler  impunément  pendant  dix  ans,  ses  goûts 
fastueux.  Mais  à  partir  de  1789,  il  paya  cher  ses  fautes. 

Il  ne  fut  pas  élu  député  aux  Etats-Généraux  ;  son  siège  fut  supprimé 
par  la  Constituante  ;  il  émigra  dans  les  Pays-Bas,  puis  en  Allemagne, 
enfin  en  Angleterre,  refusa  de  se  démettre  en  1801  et  signa  toutes  les 
remontrances  ou  réclamations  anti-concordataires. 

f  à  Londres  en  1808,  set.  72,  es.  41. 


ÉVÊCHÉ  DE  SENLIS  329 


ABBAYES  DU  DIOCÈSE  DE  NOYON 

0.  S.  B.  vir.  S.  Eligius  Noviomensis,  Saint-Eloi  de  Noyon. 

Humolarise,  Homblières. 

S.  Quintinus  de  Monte,  Mont-Saint-Quentin. 

S.  Quintinus  in  Insula,  Saint-Quentin-en-VIsle. 

S.  Prsejectus,  Saint-Prix. 
0.  Cist.  vir.  Ursi  campus,  Ourcamp. 

fem.  Favarchias  seu  Fons  Sommas,  Fer  vaques  ou  Fontsomme. 

Biachia,  Biache. 
0.  S.  A.         S.   Bartholomaeus  Noviomensis,    Saint-Barthélemi  de 
Noyon. 

Hamum,  Ham. 

S.  Eligii  fons  Calniaci,  Saint-Eloi-Fontaine  à  Chauny. 
0.  Praem.      Vermandum,  Vermand. 

Genliacum,  Genlis. 
0.  S.  Clarse.  S.  Clara  Galniacensis,  Sainte-Claire  de  Chauny. 

S.  Clara  Peronensis,  Sainte-Claire  de  Péronne. 


COLLÉGIALE   CÉLÈBRE 

Saint-Furcy  de  Péronne. 


SILVANECTUM,   SENLIS 

Siège  épiscopal  très  ancien,  diocèse  peu  étendu,  comprenant  seulement 
74  paroisses,  le  plus  petit  de  la  région. 

98.  —  Denis  SANGUIN  de  Livry,  98°  évêque  de  Senlis. 

Né  en  1621,  fils  de  Jacques,  seigneur  de  Livry,  conseiller  du  roi  et 
maître  de  son  hôtel,  et  de  Jeanne  de  Thou. 

Nommé  évêque  de  Senlis  en  1651  pour  remplacer  son  saint  oncle, 
Nicolas  Sanguin,  qui  venait  de  résigner  en  sa  faveur,  il  fut  sacré  le  14 
janvier  1652,  par  son  oncle,  à  Saint-Louis  des  Jésuites,  Paris. 


330  PROVINCE   DE  REIMS 


Il  eut  un  épiscopat  long  et  pacifique. 

f  à  Paris  le  13  mars  1702,  set.  81,  es.  51,  doyen  des  évêques  de 
France. 

99.  —  Jean-François  de  CHAMILLART. 
Transféré  de  Dol,  16  avril-3  juillet  1702.  Cf.  Dol. 

Dans  son  nouveau  diocèse,  comme  dans  le  premier,  il  ne  toléra  pas 
le  jansénisme,  et  confia  son  séminaire  aux  Eudistes,  fidèles  observa- 
teurs, comme  les  Jésuites,  des  constitutions  apostoliques. 

f  à  Paris  le  16  avril  1714,  set.  57,  es.  16. 

100.  —  François -Firmin  TRUDAINE. 

Né  le  13  janvier  1679,  d'une  famille  honorable  de  Picardie,  qui  devait 
donner  un  prévôt  des  marchands  à  Paris  en  1717,  était  chanoine  et 
vicaire  général  d'Amiens. 

Nommé  évêque  de  Senlis  le  20  mai  1714  et  sacré  à  Paris  le  25 
novembre,  il  remplit  souvent  à  Paris,  grâce  au  voisinage,  les  fonctions 
épiscopales. 

Abbé  de  Fémy  (Cambrai)  en  1726,  de  la  Victoire  (Senlis)  en  1736, 
par  permutation  du  prieuré  de  Bourg-Achard  (Rouen),  il  fut  de  la 
Commission  mixte  qui  devait  apaiser  le  Parlement  en  1752. 

f  à  Paris  le  4  janvier  1754,  88t.  75,  es.  40. 

101.  —Jean-  Armand  de  Bessuéjouls  de  ROQUELAURE,  dernier 
évêque  de  Senlis. 

Né  en  1721  à  Roquelaure,  diocèse  de  Rodez,  d'une  autre  famille  que 
les  Roquelaure  d'Armagnac,  docteur  en  théologie,  1747. 

Nommé  évêque  de  Senlis  par  faveur,  en  1754,  et  sacré  le  16  juin  à 
Notre-Dame  de  Paris,  devint  premier  aumônier  du  roi  en  1764,  conseil- 
ler d'Etat  en  1767,  fut  reçu  de  l'Académie  française  en  1770  à  la  place 
de  Moncrif.  On  peut  se  demander  d'où  lui  venaient  tous  ces  titres. 

Son  siège  étant  supprimé  en  1791,  il  n'émigra  pas,  habita  Crespy, 
qui  était  de  son  diocèse  ;  fut  emprisonné  pendant  la  Terreur,  mais 
épargné.  Il  pontifia  même  à  Senlis  le  12  et  le  15  août  1797. 

Ayant  donné  sa  démission  en  1801,  il  fut  institué  archevêque  de 
Malines  en  1802,  réorganisa  le  culte  catholique  dans  son  archidiocèse, 
qui  comprenait  le  département  de  la  Dyle  et  le  département  des  Deux- 
Nèthes.  Il  était  pourtant  octogénaire. 


ÉVÊGHÉ  DE   SOISSONS  331 


Mais  en  1808,  il  donna  sa  démission,  devint  chanoine  de  Saint-Denis. 
f  à  Paris  le  24  avril  1818,  get.  97,  es.  62.  Obsèques  célébrées  à  Saint- 
Sulpice,  corps  rapporté  à  Senlis. 

ABBAYES  DU  DIOCÈSE  DE  SENLIS 

0.  Gist.  vir.  Caroli  locus,  Chaalis. 

fem.  Parcus  dominarum,  Le  Par  c-aux- Dames. 
0.  S.  A.         Victoria,   La  Victoire,   fondée  en  1214   par   Philippe- 
Auguste,  au  retour  de  Bouvines. 
S.  Vincentius  Silvanectensis,  Saint-Vincent  de  Senlis, 
berceau  de  la  Congrégation  de  France  et  du  réfor- 
mateur, le  P.  Charles  Faure. 

PRIEURÉS    ET    COLLÉGIALES 

Saint-Nicolas-d'Acy,  prieuré  de  Cluny. 

Saint-Maurice,  prieuré  de  chanoines  réguliers  de  Sainte-Geneviève. 

Saint-Michel  de  Crespy-en- Valois,  prieuré  de  femmes  de  l'ordre  de 
Saint- Augustin. 

Les  collégiales  sont  :  Saint-Rieul  à  Senlis,  ecclesia  collegiata 
S.  Reguli,  Saint  -  Frambauld,  sacra  capella  S.  Frambaldi,  Saint- 
Thomas  à  Crespy,  S.  Thomas  Cantuariensis. 


SUESSIONES,    SOISSONS 

Siège  très  ancien,  le  premier  de  la  province  après  le  siège  métro- 
politain, l'évêque  de  Soissons  ayant  l'honneur  de  sacrer  le  roi  au  défaut 
de  l'archevêque  de  Reims. 

Cf.  Fisquet,  France  pontificale,  Soissons  et  Laon,  1  vol.  in-8.  Paris,  1865. 

84.  —  Charles  de  BOURLON,  84e  évêque  de  Soissons. 
Né  à  Paris  en  1611  (al.  1613),  fils  de  Mathieu,  maître  des  requêtes,  et 
de  Christine  Bailly,  docteur  de  Sorbonne,  abbé  de  Chartreuve  (Soissons). 


332  PROVINCE  DE  REIMS 


Nommé  en  1652  coadjuteur  de  Simon  Le  Gras,  évêque  de  Soissons, 
et  muni  de  ses  bulles  le  13  décembre,  il  fut  sacré  à  Paris,  dans  l'église 
Saint-Etienne- du-Mont,  le  2  février  1653,  sous  le  titre  d'évêque  de 
Césarée.  Le  7  juin  1654  il  assista  l'évêque  de  Soissons,  qui  sacrait 
Louis  XIV  à  Reims  ;  il  lui  succéda  le  28  octobre  1656. 

Aussitôt  installé,  il  exigea  de  son  chapitre  la  signature  du  formulaire, 
fit  démolir  cinq  temples  protestants,  confia  son  séminaire  aux 
Oratoriens. 

f  à  Ghâteau-Landon  le  26  octobre  1685,  œt.  74  (72),  es.  33.  Son 
corps  fut  rapporté  à  Soissons. 

—  Pierre-Daniel  HUET,  nommé  évêque  de  Soissons  le  17  novembre 
1685,  administra  comme  vicaire  capitulaire.  Mais  en  1689  il  permuta 
pour  Avranches  son  brevet  de  nomination  à  Soissons  avec  le  suivant. 
Cf.  Avranches. 

85.  —  Fario  BRULART  de  Sillery. 

Né  le  22  octobre  1655  à  Pressigny,  diocèse  de  Tours,  sixième  fils  de 
Louis,  marquis  de  Sillery,  de  Puisieux  etc.,  et  de  Marie-Elisabeth  de 
la  Rochefoucauld,  fut  très  studieux,  devint  docteur  en  théologie  à 
26  ans,  doyen  de  Reims,  et  successivement  abbé  de  Tonnerre,  de 
l'Espau,  de  la  Pelice,  du  Gard. 

Nommé  évêque  d'Avranches  le  10  juin  1689,  il  consentit  volontiers  à 
la  permutation  de  son  brevet  avec  P.  D.  Huet  ;  mais  il  dut  attendre  ses 
bulles  jusqu'au  15  janvier  1692.  Son  sacre  eut  lieu  dans  l'église  Saint- 
Louis  des  Jésuites  à  Paris,  le  23  mars  suivant. 

S'il  s'est  fait  remarquer  par  sa  charité,  par  des  fondations  utiles,  des 
ouvrages  divers,  même  des  poésies,  s'il  fut  reçu  à  l'Académie  des 
Inscriptions  en  1701,  à  l'Académie  française  en  1705,  il  fut  néanmoins 
un  fauteur  secret  des  Jansénistes.  C'est  ce  qu'on  ne  trouve  ni  dans 
l'article  élogieux  de  Moréri,  ni  dans  Fisquet. 

f  à  Paris  le  19  novembre  1714,  set.  59,  es.  23. 

86.  —  Jean-Joseph  LANGUET  de  Gergy. 

Né  le  25  août  1677  à  Dijon,  d'une  famille  distinguée,  frère  puîné  de 
Jean-Baptiste,  curé  de  Saint-Sulpice  à  Paris,  docteur  de  Navarre, 
aumônier   de  la  Dauphine,  abbé  de  Coetmaloën  (Quimper),  vicaire 


ÉVÊCHÉ  DE  SOISSONS  333 


général  du  pieux  Senaux  à  Autun,  supérieur  des  Visitandines  de 
Paray-le-Monial. 

Nommé  évêque  de  Soissons  par  Louis  XIV  le  5  janvier  1715,  il  se  fit 
sacrer  à  Saint-Sulpice  le  23  juin  par  trois  Pairs  de  France,  Mailly  de 
Reims,  Beauvillier  de  Beauvais  et  Rochebonne  de  Noyon,  qui  étaient 
ses  co-provinciaux. 

Ayant  pris  possession  d'un  diocèse  en  souffrance,  il  mérita  bien  de 
son  église,  du  Saint-Siège  et  de  sa  patrie,  malgré  le  déchaînement  des 
haines  jansénistes.  Il  est  le  premier  biographe  de  la  B.  Marguerite- 
Marie.  Il  fut  reçu  de  FAcadémie  française  le  18  août  1721  son  mérite 
seul  le  fit  appeler  à  un  archevêché. 

Transféré  à  Sens  en  1730.  Cf.  Sens. 

—  René  de  SESMAISONS,  né  à  Nantes,  d'abord  scolastique  de  la 
Compagnie  de  Jésus,  puis  chevalier  de  Malte,  enfin  prêtre  et  vicaire 
général  de  Poitiers. 

Nommé  évêque  de  Soissons  le  3  janvier  1731,  renonça  fin-mai, 
accepta  l'abbaye  de  Ham  (Noyon)  en  juin,  puis  Saint-Clément  de  Metz. 

f  le  25  mai  1742. 

87.  —  Charles-François  Le  Fèvre  de  LAUBRIÈRES. 

Noble  Angevin,  conseiller  au  Parlement,  marié  en  1713  et  père  de 
deux  enfants,  veuf  en  1718,  entré  dans  les  ordres  en  1719,  bon  prêtre 
fort  édifiant. 

Nommé  évêque  de  Soissons  le  26  juillet  1731,  préconisé  le  3  sep- 
tembre, sacré  à  Paris  le  13  janvier  1732,  fut  tout  dévoué  à  son  diocèse, 
fonda  des  prix  à  l'Académie  de  Soissons.  Mais  attaqué  de  la  rougeole, 
f  dans  son  séminaire  le  25  décembre  1738,  set.  51,  es.  7. 

88.  -  François  de  FITZ-JAMES. 

Né  le  9  juin  1709  à  Saint-Germain-en-Laye,  second  fils  du  maréchal 
de  Berwick,  renonça  aux  espérances  mondaines  pour  embrasser  l'état 
ecclésiastique  à  18  ans,  fut  alors  nommé  abbé  de  Saint-Victor  de  Paris. 
Ayant  reçu  le  bonnet  de  docteur  en  théologie,  il  devint  vicaire  général 
de  Saulx-Tavannes  à  Rouen,  1735,  abbé  de  Saint-Georges  de  Bocher- 
ville,  trois  ans  après. 

Le  31  décembre  1738  il  fut  nommé  évêque  de  Soissons  ;  préconisé  le 
23  février  et  sacré  à  Rouen  le  31  mai  1739,  il  prit  possession  de  son 


334  PROVINCE  DE  REIMS 


siège,  fit  accepter  la  bulle  et  mérita  l'estime  de  tous.  Devenu  premier 
aumônier  du  roi  en  1742,  il  se  trouvait  à  Metz  au  moment  où  le  roi 
tomba  malade  ;  il  aida  le  P.  Sylvain  Pérussault,  confesseur  du  roi,  à 
remplir  son  difficile  ministère. 

Jusque-là,  Fitz-James  n'avait  eu  que  de  l'aversion  pour  les  Jansé- 
nistes. Mais  ses  censures  contre  le  P.  Pichon,  son  instruction  pastorale 
contre  le  P.  Berruyer,  son  catéchisme  rigoriste,  ses  liaisons  avec 
Gaylus  d'Auxerre,  lui  ayant  valu  les  compliments  du  parti,  il  détesta 
les  Jésuites  et  passa  toute  borne.  Seul  des  évoques  en  176c2,  il  demanda 
la  suppression  de  la  Compagnie  de  Jésus,  «  comme  inutile  et  dange- 
reuse, quoique  ses  membres  fussent  de  mœurs  pures  »  ! 

Son  mandement,  réprouvé  par  l'épiscopat  français,  fut  condamné 
par  le  pape  Clément  XIII.  L'article  de  la  Biographie  universelle,  con- 
sacré à  cet  évêque  de  Soissons,  omet  tout  ce  qui  n'est  pas  à  sa  louange. 
L'article  consacré  à  son  frère,  le  maréchal,  est  plus  exact. 

L'évêque  f  à  Paris  le  19  juillet  1764,  set.  55,  es.  16. 

89.  —  Henri-Joseph-Claude  de  BOURDEILLES. 

Transféré  de  Tulle,  août  1764-janvier  1765.  Cf.  Tulle. 

Dès  qu'il  eut  pris  possession,  ce  digne  évêque  s'appliqua  à  réparer 
les  fautes  de  son  prédécesseur.  Il  enleva  son  séminaire  aux  Oratoriens 
jansénistes,  fit  reprendre  le  catéchisme  de  Languet,  exigea  des  béné- 
ficier s  la  signature  du  Formulaire,  et  purgea  ainsi  son  diocèse  du 
poison. 

Il  n'édifia  pas  moins  les  fidèles,  malgré  son  train  de  grand  seigneur, 
par  sa  régularité,  sa  piété,  ses  charités.  En  1791,  il  déploya  une 
vigueur  extraordinaire  pour  résister  au  schisme  ;  son  siège  allait  être 
envahi  par  Marolles  qui  venait  d'être  sacré  le  24  février. 

Forcé  de  s'enfuir  à  Bruxelles,  à  Munster,  à  Granhoff,  il  n'oublia  pas 
ses  diocésains.  Ayant  donné  sa  démission  en  1801,  il  rentra  en  France. 

f  à  Paris  le  12  décembre  1802,  aet.  82,  es.  40.  Inhumé  à  Vaugirard. 


ABBAYES    DU   DIOCÈSE    DE   SOISSONS 

0.  S.  B.  vir.  S.  Medardus  Suessionensis,  Saint-Médard  de  Soissons. 
S.  Crispinus  Major,  Saint-Crespin-le-Grand. 
Casiacum,  Chézy. 


ÈVÊCHÉ  DE  SOISSONS  335 


0.  S.  B.  vir.  Orbacum,  Orbais. 

S.  Cornélius  Compendiensis,  Saint- Corneille  de  Com- 
piègne. 
fem.  B.  M.  Suessionensis,  Notre-Dame  de  Soissons. 

Mauriana  Vallis,  Morienval. 

S.  Remigii  parthenon,  Saint-Remy-aux-Nonnains. 

Regalis  locus,  Royal-Lieu. 
0.  Gist.  vir.  Longus  pons,  Longpont. 
fem.  Amor  Dei,  Amour-Dieu. 

Argenceolas,  Argensoles. 
0.  S.  A.  vir.  S.  Joannes  in  Vineis,  S aint-Jean-des- Vignes. 

Essomi,  Essommes. 

S.  Grispinus  in  Cavea,  Saint- Crespin-en-Chaye. 

S.  Leodegarius,  Saint-Léger. 
fem.  Barra,  La  Barre. 

S.  Paulus,  Saint-Paul. 
0.  Praem.      Cartovorum,  Chartreuve. 

Brana,  Saint-Yved-de-Braine. 

Giarus  fons,  Claire  fontaine. 

Locus  Restauratus,  Lieu-Restauré. 

Vallis  christiana,  Valchrétien. 

Vallis  sécréta,  Valsecret. 

Vallis  serena,  Valsery. 
0.  S.  Clarae.  Novigentum  Artaldi,  Nogent-V Artaud. 


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ROTOMAGENSIS  PROVINCIA 

PROVINCE    DE  ROUEN 


Ville  ancienne  de  la  Gaule  Celtique,  Rotomagus,  Rouen,  devint  métro- 
pole de  la  Lyonnaise  seconde  sous  les  empereurs  romains.  Ses  évêques 
devinrent  ainsi  métropolitains  ou  archevêques.  La  province  prit  le  nom 
de  Neustrie  sous  les  Mérovingiens,  de  Normandie  à  partir  de  Fan  911, 
on  sait  pourquoi.  Les  archevêques  de  Rouen  s'intitulèrent  primats. 

La  province  ecclésiastique  est  divisée  en  sept  diocèses  :  Rotomagen. 
Rouen;  Abrincen.  Avranches;  Bajocen.  Bayeux;  Gonstantien.  Coutances; 
Ebroicen.  Evreux;  Lexovien.  Lisieux;  Sagien.  Séez.  Tel  est  l'ordre 
alphabétique  des  suffragants  ;  l'ordre  de  dignité  placerait  Bayeux  en  tête. 

Cf.  Gallia  Christiana,  tomus  XI,  anno  1759,  editus.  Ce  volume  tout  entier  est 
consacré  à  la  province  de  Rouen.  Almanach  royal,  années  successives. 


ROTOMAGUS,    ROUEN 

Diocèse  contenant  près  de  1400  paroisses,  s'étendant  depuis  le  cours 
inférieur  de  l'Oise  jusqu'à  la  mer  et  sur  un  littoral  considérable. 

Cf.  Léon  Fallue,  Histoire  politique  et  religieuse  de  Véglise  métropolitaine  et  du 
diocèse  de  Rouen  ;  4  vol.  in-8,  Rouen,  1849-1851  ;  —  Fisquet,  France  pontificale, 
Rouen,  1  vol.  in-8,  Paris,  1866. 


ARCHEVÊQUES  DE  ROUEN 

83.  —  Charles  de  BOURBON- VENDOME,  né  en  1522,  cardinal  en 
1547,  archevêque  de  Rouen  après  Georges  d'Amboise  en  1550,  pro- 


ARCHEVÊCHÉ  DE  ROUEN  337 


clamé  roi  de  France  par  la  Sainte-Union  en  1589,  sous  le  nom  de 
Charles  X  f  le  9  mai  1590,  à  Fontenay-le-Gomte. 

84.  —  Charles  de  BOURBON-CONDÉ,  neveu  du  précédent,  né  en 
1562,  cardinal  en  1582  et  coadjuteur  de  son  oncle,  archevêque  de 
Rouen  en  1590. 

f  à  Paris  le  30  juillet  1594,  n'étant  que  sous-diacre. 

85.  —  Charles  de  BOURBON-NAVARRE,  fils  naturel  d'Antoine  de 
Bourbon,  roi  de  Navarre,  et  de  Louise  de  la  Béraudière,  né  en  1557, 
devint  docteur  en  l'un  et  l'autre  droit,  nommé  archevêque  de  Rouen 
par  son  frère  Henri  IV,  ne  reçut  ses  bulles  qu'en  1597,  se  fit  sacrer  à 
Paris,  prit  possession,  gouverna  bien,  fut  très  généreux,  mais  peu 
régulier  dans  sa  vie  privée. 

Ayant  donné  sa  démission  en  faveur  du  suivant  le  1er  décembre 
1604,  et  s'étant  retiré  à  Marmoutier,  il  s'y  livra  aux  exercices  de  la 
pénitence  et  de  la  dévotion. 

f  le  15  juin  1610,  un  mois  après  Henri  IV. 

86.  —  François,  cardinal  de  JOYEUSE,  né  en  1562,  archevêque 
de  Narbonne  en  1582,  cardinal  en  1583,  archevêque  de  Toulouse  en 
1589,  archevêque  de  Rouen  en  1604,  prit  possession  par  procureur  le 
14  mars,  par  lui-même  le  2  novembre  16ÔÊT,  fit  refleurir  la  religion,  la 
piété  et  les  études,  favorisa  les  fondations  religieuses  et  charitables, 
tout  en  remplissant  ses  fonctions  de  cardinal  à  Rome  ou  des  missions 
diplomatiques  très  importantes,  à  Venise,  par  exemple. 

f  à  Avignon,  au  retour  d'un  pèlerinage  à  Montserrat,  le  23  août  1615, 
set.  53,  es.  33,  card.  32. 

87.  —  François  de  HARLAY  de  Champvallon,  né  en  1586,  fils  de 
Jacques,  seigneur  de  Champvallon  et  de  Bréval,  et  de  Catherine  de  la 
Marck,  accordé  comme  coadjuteur  au  cardinal  de  Joyeuse,  qui  put  le 
sacrer  le  14  mars  1614  archevêque  d'Augustopolis  et  auquel  il  succéda 
l'année  suivante. 

Son  mérite  est  d'avoir  suivi  la  ligne  de  conduite  de  son  prédécesseur 
vis-à-vis  des  ordres  religieux  qui  se  réformaient  et  des  établissements 
charitables  qui  se  fondaient.  Il  a  aussi  publié  beaucoup  d'ouvrages 
dont  Fisquet  donne  la  liste. 


338  PROVINCE  DE  ROUEN 


En  1651 ,  il  se  démit  de  son  archevêché  en  faveur  du  suivant,  son 
neveu,  jeune,  peu  édifiant,  ambitieux,  se  retira  au  château  de  Gaillon, 
où  il  mourut  le  22  mars  1653,  set.  67,  es.  39. 

88.  —  François  de  HARLAY  de  Ghampvallon,  né  à  Paris  le  14 
août  1625,  fils  d'Achille  et  d'Odette  de  Vaudetar,  neveu  et  filleul  du 
précédent,  fut  nommé  archevêque  de  Rouen,  malgré  saint  Vincent-de- 
Paul,  et  sacré  le  18  décembre  1651. 

Sa  conduite  privée  nuisit  beaucoup  à  son  administration,  louable  en 
plusieurs  points.  De  puissantes  protections  lui  valurent  l'archevêché 
de  Paris  en  1671.  Cf.  Paris. 

89.  —  François  Rouxel  de  MÉDAVY,  né  le  8  août  1604,  fils  de 
Pierre,  baron  de  Médavy  près  de  Séez,  comte  de  Grancey-le-Château, 
près  de  Mâcon,  et  de  Charlotte  de  Fervaques,  abbé  de  Gormeilles 
(Lisieux),  de  Saint- André-en-Gouffern  (Séez). 

Nommé  évêque  de  Séez  en  1651,  l'année  même  où  son  frère  aîné 
recevait  le  bâton  de  maréchal,  il  se  fit  sacrer  aux  Jésuites  de  Pontoise 
le  21  mai  1652.  Elevé  sur  le  siège  de  Rouen  en  1671,  à  l'âge  de  67  ans, 
«  quoiqu'il  eût  haute  taille,  yeux  vifs,  goûts  économes  »  (L.  Fallue),  il 
se  laissa  gouverner  par  une  curia  et  bientôt  par  son  coadjuteur  et 
cependant  il  n'entrava  pas  le  mouvement  catholique  dans  son  diocèse. 

Son  rôle  dans  l'Assemblée  de  1682,  où  il  siégea,  fut  décoratif  plutôt 
qu'actif.  Par  déférence  pour  son  coadjuteur,  autant  que  par  infirmité, 
il  se  retira  au  château  de  Grancey  les  deux  dernières  années  de  sa  vie. 

f  à  Grancey  le  27  janvier  1691,  set.  87,  es.  39. 

90.  —  Jacques-Nicolas  COLRERT,  coadjuteur  et  successeur  du 
précédent. 

Né  à  Paris  le  14  février  1655,  second  fils  de  Jean-Raptiste,  dit  le 
Grand  Colbert,  et  de  Marie  Charron,  eut  à  dix  ans  l'abbaye  du  Rec  et 
le  riche  prieuré  de  la  Charité-sur-Loire,  fut  reçu  quelques  années  après 
docteur  en  théologie  et  à  23  ans,  membre  de  l'Académie  française. 

Demandé  comme  coadjuteur  par  l'archevêque  de  Rouen,  il  obtint  ses 
bulles  gratis  et  fut  sacré  le  4  août  1680  archevêque  de  Carthage.  C'est 
avec  ce  titre  qu'il  siégea  dans  l'Assemblée  de  1682,  dont  son  père  était 
le  promoteur  ardent  quoique  secret. 

Il  gouverna  le  diocèse  de  Rouen  à  sa  guise,  tant  avant  qu'après  1691, 


ARCHEVÊCHÉ  DE  ROUEN  339 


sans  tenir  compte  des  droits  même  de  Rome.  Il  fit  décorer  à  grands 
frais  par  Mansard  le  château  de  Gaillon.  G'est-là  que  dans  une  réunion 
nommée  indûment  concile  provincial,  il  condamna  Fénelon,  le  30  juin 
1699.  Contestant  la  primatie  de  Lyon,  il  fit  trancher  la  question  dans 
son  sens  par  l'autorité  royale. 

Toutefois,  il  favorisa  les  études  des  jeunes  clercs,  les  conférences 
ecclésiastiques  et  les  œuvres  charitables. 

f  à  Paris  le  10  décembre  1707,  set.  53,  es.  28. 

91.  —  Claude-Maur  d'AUBIGNÉ. 

Transféré  de  Noyon,  25  décembre  1707-27  février  1708.  Cf.  Noyon. 

Apportant  avec  lui  son  titre  de  Pair  de  France,  il  prit  possession  de 
son  siège  archiépiscopal  le  10  juillet  1708,  au  milieu  de  l'allégresse 
universelle.  Cette  fois  Madame  de  Maintenon  avait  eu  la  main  bonne. 

«  Très  attaché  aux  décisions  de  l'Eglise,  il  résida,  visita  son  diocèse 
qui  était  fort  étendu,  mena  une  vie  exemplaire,  pieuse,  ennemie  de  la 
frivolité  »  (L.  Fallue). 

L'éloge  nous  paraît  complet,  et  il  est  mérité.  Fisquet  renchérit  encore 
en  parlant  de  la  dévotion  du  prélat,  de  sa  vigilance,  de  son  aversion 
pour  le  jansénisme,  de  sa  charité. 

Frappé  d'apoplexie,  il  mourut  à  Rouen  le  samedi  22  avril  1719, 
33t.  61,  es.  19. 

Le  7  avril  précédent,  jour  du  Vendredi-Saint,  était  mort  à  Saint- Yon 
près  de  Rouen  celui  qui  est  maintenant  le  Bienheureux  Jean-Baptiste 
de  la  Salle. 

92.  —  Jean-Baptiste-Armand  Bazin  de  BESONS. 

Transféré  de  Bordeaux,  27  mai-18  septembre  1719.  Cf.  Bordeaux. 

Ayant  pris  possession  par  procureur  le  15  décembre  1719,  en  per- 
sonne le  12  janvier  1720,  il  institua  comme  vicaire  général  Hue  de  la 
Roque,  qui  était  janséniste,  et  lui  en  adjoignit  cinq  autres,  puis  il 
retourna  à  Paris,  étant  du  conseil  de  Régence,  ainsi  que  son  frère  le 
maréchal. 

Il  dirigea  malheureusement  les  premiers  pas  de  son  neveu  et  filleul, 
Armand  de  Besons,  évêque  de  Carcassonne,  et  poussa  par  des  vues 
trop  humaines,  à  l'épiscopat,  les  deux  frères  Le  Blanc,  ses  neveux 
aussi,  l'un  évêque  d'Avranches,  l'autre  de  Sarlat. 

Ces  actes  de  népotisme  sont  plus  préjudiciables  à  sa  mémoire  que 


340  PROVINCE  DE  ROUEN 


l'ordination  de  Guillaume  Dubois  à  Triel,  qu'on  lui  reproche  d'avoir 
autorisée. 
f  à  Gaillon  le  8  octobre  1721,  get.  66,  es.  29. 

93.  —  Louis  de  la  Vergne  de  TRESSAN. 

Transféré  de  Nantes,  17  octobre  1723-14  février  1724.  Cf.  Nantes. 

Le  siège  archiépiscopal  de  Rouen  était  vacant  depuis  plus  de  deux 
ans,  quand  Tressan,  enfin  préconisé,  put  en  faire  prendre  possession 
par  Hue  de  la  Roque,  dont  il  ne  fut  débarrassé  qu'en  1728.  Il  fit  son 
entrée  en  personne  le  10  décembre  1724. 

A  Rouen,  comme  à  Nantes,  il  fut  très  opposé  au  jansénisme,  érigea 
un  autel  au  Sacré-Cœur  de  Jésus,  et  dans  l'Assemblée  du  clergé  en 
1725  il  releva  les  erreurs  de  son  premier  suffragant,  Lorraine  de 
Rayeux,  janséniste.  Quatre  ans  plus  tard,  il  eut  la  joie  de  sacrer  évêque 
de  Rayeux  l'orthodoxe  Paul  d'Albert  de  Luynes. 

C'est  grâce  à  l'archevêque  de  Rouen  que  Louis  XV  octroya  des 
lettres-patentes  en  faveur  des  Frères  de  la  Doctrine  Chrétienne,  que  le 
pape  avait  approuvés  par  une  bulle. 

Mais  «  il  laissa  réparer  maladroitement  la  cathédrale  »  (L.  Fallue), 
et  plus  maladroitement,  ajoutons-nous,  il  imposa  une  liturgie  nouvelle, 
Rréviaire,  Missel,  livres  de  chant,  quoique  rédigés  par  Urbain  Robinet. 
Il  fit  paraître  un  catéchisme,  1730,  dont  nous  n'avons  rien  à  dire. 

f  à  Gaillon  le  16  avril  1733,  set.  63,  es.  25. 


94.  —  Nicolas-Charles,  cardinal  de  SAULX-TA VANNES. 

Transféré  de  Châlons,  28  août-17  décembre  1733.  Cf.  Chalons. 

Comme  Claude-Maur  d'Aubigné,  il  arrivait  à  Rouen  avec  les  honneurs 
de  la  pairie  ;  il  prit  possession  par  procureur  le  28  janvier,  par  lui- 
même  le  24  mai  1734.  Dès  cette  année-là,  il  donna  les  pouvoirs  de  vicaire 
général  à  F.  de  Fitz-James,  qu'il  sacra  évêque  de  Soissons  cinq  ans 
plus  tard. 

Sans  favoriser  les  Jansénistes,  il  les  toléra,  ce  qu'il  n'avait  pas  fait  à 
Châlons.  Engagé  dans  les  voies  de  la  modération,  il  suivit  les  Feuil- 
lants. Aussi  fut-il  proposé  pour  le  cardinalat  par  le  roi  ;  et  dans  le 
consistoire  du  5  avril  1756,  Renoît  XIV  le  créa  cardinal.  L'année  sui- 
vante, il  fut  nommé  grand-aumônier  de  France,  honneur  qui  eût  dû 
revenir  à  Christophe  de  Reaumont.  En  1758,  il  fut  élu  proviseur  de 
Sorbonne. 


ARCHEVÊCHÉ  DE  ROUEN  341 


Beaumont  était  alors  en  exil,  persécuté  pour  la  justice  ;  le  cardinal 
de  Tavannes  s'honora  en  demandant  son  rappel, 
f  à  Paris  le  10  avril  1759,  set.  69,  es.  38,  card.  3. 

95.  —  Dominique,  cardinal  de  la  ROCHEFOUCAULD. 

Transféré  d'Albi,  25  avril-2  juin  1759.  Cf.  Albi. 

Ayant  fait  prendre  possession  de  son  siège  le  28  juillet  1759,  il  régla 
ses  autres  affaires  et  vint  enfin  à  Rouen  le  10  janvier  1760.  On  éprouva 
bientôt  les  effets  de  sa  charité,  de  sa  douceur  et  de  sa  grandeur  d'âme. 

Pour  sauver  les  Jésuites  en  1762,  il  crut  bon  de  solliciter  avec  Choi- 
seul  de  Besançon,  Choiseul  de  Châlons,  Tinseau  de  Nevers  et  Cicé 
d'Auxerre,  des  modifications  à  l'Institut  de  Saint-Ignace.  Cette  modé- 
ration n'ayant  abouti  à  rien,  il  montra  de  la  fermeté  en  1771  après  la 
disgrâce  des  Parlements. 

Sous  Louis  XVI,  il  grandit  en  considération  :  créé  cardinal  à  la 
demande  du  roi  le  1er  juin  1778  et  reçu  commandeur  du  Saint-Esprit 
le  14  mai  1780,  il  fut  l'oracle  des  Assemblées  du  clergé.  Son  crédit  à  la 
cour  était  grand. 

Aux  élections  de  1789,  il  fut  élu  premier  député  de  son  clergé,  garda 
son  rang  aux  Etats-Généraux  et  ne  perdit  pas  son  prestige  dans 
l'Assemblée  constituante.  N'ayant  pu  empêcher  le  vote  des  lois  révo- 
lutionnaires, il  éclaira  du  moins  la  conscience  de  ses  ouailles  sur  le 
schisme  constitutionnel  et  régla  l'administration  canonique  de  son 
diocèse. 

Il  quitta  la  France  après  le  10  août,  passa  par  Bruxelles  et  Maes- 
tricht,  se  fixa  enfin  à  Munster.  De-là,  il  gouvernait  encore  son  diocèse 
et  prenait  la  direction  des  quatre  diocèses  de  sa  province,  qui  étaient 
venus  successivement  à  vaquer.  Son  âge  et  ses  infirmités  l'empêchè- 
rent de  se  rendre  au  conclave  de  Venise. 

f  à  Munster  le  22  septembre  1800,  set.  87,  es.  54,  card.  23,  doyen 
des  évêques  de  France.  Les  restes  du  vénérable  cardinal  ont  été  rap- 
portés à  Rouen  en  1875. 

A  la  nouvelle  de  son  décès,  le  chapitre  de  Rouen,  quoique  décimé, 
put  cependant  se  réunir  en  nombre  suffisant  :  il  nomma  vicaires  capi- 
tulâmes les  vicaires  généraux  du  feu  cardinal.  Cela  n'empêcha  pas  que 
Belbœuf  d'Avranches  et  d'Argentré  de  Séez,  les  seuls  évêques  survi- 
vants de  la  province,  ne  revendiquassent  la  juridiction  sur  Rouen  et 
sur  les  quatre  autres  diocèses  vacants.  De  son  côté,  l'abbé  de  Salamon, 


342  PROVINCE  DE  ROUEN 


ancien  internonce  de  Pie  VI  en  France,  dut  s'occuper  de  la  Normandie. 
Ces  conflits  inopportuns  durèrent  jusqu'à  la  promulgation  du  Concordat. 


ABBAYES   DU  DIOCÈSE   DE   ROUEN 

0.  S.  B.  vir.  S.  Audoenus  Rotomagensis,  Saint-Ouen  de  Rouen. 

Fontanella  seu  S.  Vandregisilus,  Fontenelle  ou  Saint- 

Wandrille. 
Gemeticum,  Jumièges. 
Fiscannum,  Fécamp. 
Beccum,  Le  Bec. 
Ulterior  Portus,  Le  Tréport. 

S.  Martinus  Pontisarensis,  Saint-Martin  de  Pontoise. 
S.  Victor  apud  Gaietés,  Saint-Victor-en-Caux. 
S.  Georgius  de  Balcherivilla,  Saint-Georges  de  Boscher- 

ville. 
Alciacum  seu  Alba  Maria,  Auchy  ou  Aumale. 
Validus  seu  Walonis  mons,  Valmont. 
Prioratus  B.  M.  de  Prato  seu  Boni  Nuncii,  N.-D.   du 

Pré  ou  de  Bonne-Nouvelle,  prieuré  de  l'abbaye  du 

Bec  à  Rouen, 
fem.  Monasterium  villare,  Montivilliers . 

S.  Amandus  Rotomagensis,  Saint-Amand  de  Rouen. 
Gratia  Dei,  La  Grâce-Dieu,  Bénédictines  anglaises  éta- 
blies à  Rouen  en  1658. 
Prioratus  Novi  Gastri  in  Braio,  Prieuré  de  Neufchâtel- 

en-Bray. 
0.  S.  A.  vir.  Augum,  Notre-Dame  ou  Saint-Laurent  d'Eu. 

Gornevilla,  Comeville. 
0.  Cist.  vir.  Bellus  Beccus,  Beaubec. 

Fulcardi  mons,  Foucarmont. 

Mortuum  mare,  Mortemer. 

Valassia  seu  Vallis  Azonis,  La  Volasse  ou  Notre-Dame 

du  Vœu. 
fem.  Bivallis,  Bival, 

Bondevilla,  Bondeville,  érigée  en  1657. 
Arcae,  Arques. 


ÉVÊCHÉ   d'avranches  343 


0.  S.  B.  fem.  Fontes  Guerardi,  Fontaine-Guérard. 
Gomeri  Fons,  G  orner  fontaine. 
S.  Sidonius,  Saint-Saens. 
Thésaurus  B.  M.,  Le  Trésor. 
0.  Prsem.       Bellosanna,  Bellozane. 
Insula  Dei,  Vile-Dieu. 
Marchasium  Radulphi,  Marcheroux. 
Ressonium,  Ressons. 
0.  S.  Clarae.  S.  Clara  Rotomagensis,  Sainte-Claire  de  Rouen. 

Graveningae,  Les  Gravelines,  Glarisses  anglaises  venues 
de  Gravelines. 
Congr.    FF.  S.  Ionius,  caput  Fratrum  regularium,  Saint-Yon,  mai- 
son-mère de  la  Congrégation  des  Frères  des  Ecoles 
Chrétiennes. 


COLLÉGIALES,   COUVENTS    ET   COMMUNAUTÉS 

On  compte  trois  collégiales  à  Rouen  et  dix  autres  dans  le  diocèse. 
Les  couvents  et  communautés  diverses,  tant  d'hommes  que  de  femmes 
qui  se  trouvent  dans  le  diocèse,   sont  au  nombre  de  120,  en  sorte  que 


nous  renonçons  à  les  énumérer. 


ABRIN&E,    AVRANCHES 

Le  siège  épiscopal  remonte  au  VIe  siècle  ;  le  diocèse  composé  de 
177  paroisses,  est  le  moins  considérable  de  la  province. 

Cf.  Lecanu  (Le  chanoine)  :  Histoire  du  diocèse  de  Coutances  et  d'Avranches,  2  vol. 
gr.  in-8  ;  Coutances,  1877  et  1878.  —  Pigeon  (l'abbé)  :  Le  diocèse  dAvranches,  ses 
origines,  ses  évêques,  sa  cathédrale,  ses  églises,  ses  comtes  et  ses  châteaux  ;  2  vol. 
in-8,  Coutances,  1889. 

59.  —  Gabriel  -  Philippe  Froulay  de  TESSÉ ,  59°  évêque 
d'Avranches. 

Né  vers  1615,  quatrième  fils  de  René,  comte  de  Tessé,  et  de  Marie 
de  Sourdis,  eut  successivement  deux  abbayes. 


344  PROVINCE  DE  ROUEN 


Après  le  refus  de  François  d'Aligre  *,  l'austère  réformateur,  il  fut 
nommé  évêque  d'Avranches,  pour  remplacer  Gabriel  de  Boylesve, 
angevin,  qui  était  mort  le  3  décembre  4667.  Ayant  reçu  ses  bulles,  il 
se  fit  sacrer  à  Paris  le  20  janvier  1669  et  prit  aussitôt  possession. 

C'est  lui  qui,  avec  les  deux  archevêques  de  Rouen,  représenta  la 
province  à  l'Assemblée  de  1682  ;  il  était  de  caractère  à  s'y  montrer 
complaisant. 

f  à  Avranches  le  27  avril  1689,  aet.  74,  es.  21. 

—  Fabio  Brulart  de  SILLERY,  nommé  évêque  d'Avranches  en 
juin  1689,  permuta  en  octobre  avec  P.-D.  Huet,  qui  était  nommé 
évêque  de  Soissons  depuis  le  13  novembre  1685  et  restait  sans  bulles. 
Cf.  Soissons. 

60.  —  Pierre-Daniel  HUET. 

Né  à  Caen  le  8  février  1630,  fils  d'un  Huguenot  converti,  fut  élève 
des  Jésuites  à  Caen  et  malgré  cela  protégé  de  l'illustre  ministre  protes- 
tant, Samuel  Bochart,  qui  l'emmena  en  Suède,  1652.  Aussi  érudit 
qu'original,  Huet  devint  sous-précepteur  du  Dauphin  en  1670,  membre 
de  l'Académie  française  en  1674,  abbé  d'Aunay  en  1678. 

Nommé  évêque  de  Soissons  depuis  quatre  ans,  il  permuta  avec 
Brulart  en  1689,  comme  nous  venons  de  le  dire  ;  mais  il  attendit  ses 
bulles  encore  trois  ans. 

Sacré  enfin  évêque  d'Avranches  à  Paris  le  24  août  1692,  il  résida, 
visita  son  diocèse,  confia  son  séminaire  aux  pieux  Eudistes.  Il  fut 
moins  bien  inspiré  en  donnant  un  Breviarium  Abrincense. 

Ayant  donné  sa  démission  le  20  avril  1699  et  reçu  l'abbaye  de  Fonte- 
nay,  il  se  retira  dans  la  maison  professe  des  Jésuites  à  Paris,  et  y 
vécut  encore  vingt-deux  ans. 

f  à  Paris  le  25  janvier  1721,  aet.  91,  es.  29,  doyen  de  l'Académie 
française,  laissant  des  ouvrages  nombreux  et  variés. 

61.  —  Roland-François  de  KERHOENT  de  Coetenfao. 

Né  dans  le  diocèse  de  Vannes,  d'une  noble  famille,  docteur  de 
Navarre. 

1.  Fils  du  chancelier,  ami  de  Rancé  et  de  Gondrin,  François  réforma  Saint- 
Jacques  de  Provins,  en  même  temps  que  Rancé  la  Trappe,  refusa  le  siège  d'Avran- 
ches en  1668  et  mourut  en  1712  âgé  de  91  ans. 


ÉVÊCHÉ  d'avranches  345 


Nommé  évêque  d'Avranches  en  avril  1699,  put  se  faire  sacrer  le  29 
novembre  au  noviciat  des  Jésuites  à  Paris.  Evêque  pieux,  régulier, 
orthodoxe,  assista  néanmoins  avec  Gaylus  d'Auxerre  le  cardinal  de 
Noailles  qui  sacrait  Bossuet  le  petit,  le  31  juillet  1718,  association 
fâcheuse  pour  sa  mémoire. 

f  à  Paris  le  2  octobre  1719,  aet.  ?  es.  20.  Enterré  à  Saint-Sulpice. 

62.  —  François-César  LE  BLANC. 

Né  à  Paris  le  15  mars  1672,  fils  de  Louis,  maître  des  Requêtes,  et  de 
Suzanne  Bazin  de  Besons,  neveu  du  nouvel  archevêque  de  Rouen,  qui 
le  poussa. 

Nommé  évêque  d'Avranches  en  novembre  1719  et  sacré  aux  Invalides 
de  Paris  le  1er  mai  1720  par  son  oncle  de  Rouen,  il  gouverna  en  paix 
son  diocèse,  comme  son  frère  Denis-Alexandre  gouvernait  le  diocèse 
de  Sarlat  presque  en  même  temps. 

f  à  Paris  le  13  mai  1746,  aet.  74,  es.  26. 

63.  —  Pierre- Je  an-Baptiste  Durand  de  MISSY. 

Né  à  Bouen  en  1692,  fils  d'Augustin  et  de  N.  Le  Guerchois,  doyen 
de  Saint-Germain-FAuxerrois  à  Paris  et  vicaire  général  de  Luynes  à 
Bayeux. 

Nommé  évêque  d'Avranches  le  21  août  1746,  il  put  se  faire  sacrer 
dès  le  9  octobre  dans  l'église  Saint-Louis  des  Jésuites  à  Paris. 

f  près  de  Caen  le  2  avril  1764,  set.  72,  es.  18. 

64.  —  Raymond  de  DURFORT. 

Né  le  10  août  1725  au  château  de  la  Roque-en-Quercy,  fils  de  Gilles- 
François,  seigneur  de  Léobard,  et  de  Jeanne  de  Mérully,  abbé  de  la 
Vieuxville  (Dol)  en  1750,  de  Lessay  (Coutances)  en  1757,  aumônier  du 
roi  en  1761. 

Nommé  évêque  d'Avranches  en  1764  et  sacré  à  Versailles  le  8  sep- 
tembre, vit  à  peine  son  église. 

Transféré  à  Montpellier  le  25  mai-6  août  1766.  Cf.  Montpellier. 

65.  —  Joseph-François  de  MALIDE. 

Né  à  Paris  le  12  juillet  1730,  vicaire  général  du  cardinal  de  Roche- 
chouart  à  Laon. 


346  PROVINCE  DE  ROUEN 


Nommé  évêque  d'Avranches,  25  mai  1766,  il  se  fit  sacrer  à  Saint- 
Roch  de  Paris  par  Christophe  de  Beaumont,  le  31  août. 
Ce  fut  un  évêque  docte,  vigilant  et  bon,  quoique  flatteur  de  Louis  XV. 
Transféré  à  Montpellier,  20  janvier-9  mai  1774.  Cf.  Montpellier. 

66.  —  Pierre-Augustin  Godard  de  BELBŒUF,  dernier  évêque 
d'Avranches. 

Né  à  Rouen  le  8  mai  1730,  fils  de  Pierre,  marquis  de  Belbœuf,  pro- 
cureur général  au  Parlement  de  Normandie,  et  d'Augustine  Le  Peletier, 
vicaire  général  de  Rouen. 

Nommé  évêque  d'Avranches  le  20  janvier  1774,  il  fut  sacré  le  15  mai 
à  Issy.  Reçut  l'abbaye  de  Bonneval  (Chartres)  en  1781. 

Son  siège  étant  supprimé  en  1791,  il  passa  en  Angleterre.  Après  la 
mort  du  cardinal  de  la  Rochefoucauld  en  1800,  il  s'arrogea  la  juridiction 
comme  étant  le  plus  ancien  évêque  de  la  province. 

Il  était  à  Londres  en  1801,  quand  il  signifia  au  pape  le  refus  de  sa 
démission. 

f  à  Hampton  près  de  Londres  le  26  septembre  1808,  set.  79,  es.  35. 

Enterré  au  cimetière  Saint-Pancrace. 


ABBAYES  DU  DIOCÈSE  D'AVRANCHES 

0.  S.  B.  vir.  S.  Michael  in  periculo  maris,  Le  Mont-Saint- Michel. 

fem.  B.  M.  de  Mostonis,  N.-D.  de  Moutons,  prieuré. 
0.  S.  A.  vir.  Mons  Morellus,  Montmorel. 

0.  Cist.  vir.  Saviniacum,  Savigny,  abbaye-mère  de  beaucoup  d'autres 
abbayes  et  de  plusieurs  prieurés,   en  France,   en 
Angleterre  et  ailleurs, 
fem.  Albse  Dominse,  Les  Blanches,  à  Mortain. 
0.  Praem.       Lucerna,  La  Luzerne,  réformée  au  XVIIe  siècle,  et  en 
règle. 


COLLEGIALE 

S .  Ebrulfus  Moretoniensis,  Saint-Evroult  à  Mortain. 


ÉVÊCHÉ  DE   BAYEUX  347 


BAJOCiE,    BAYEUX 

Le  siège  épiscopal  de  Bayeux,  très  ancien,  le  premier  des  suffragants 
de  la  province,  est  important  à  cause  des  600  paroisses,  des  abbayes, 
des  collégiales  qui  sont  dans  le  diocèse  et  par  les  nombreux  établisse- 
ments de  la  ville  de  Gaen. 

Cf.  Histoire  du  diocèse  de  Bayeux  pendant  le  XVIIe  et  le  XVIIIe  siècle,  par  l'abbé 
Jacques  Laffetay,  docteur  ès-lettres,  chanoine  titulaire  de  Bayeux;  1er  vol.  in-8, 
Bayeux,  1855  ;  2e  vol.  1868.  —  Fisquet,  France  pontificale,  Bayeux  et  Lisieux  ;  1  vol. 
in-8,  Paris,  1867. 

73.  François  de  NESMOND,  73e  évêque  de  Bayeux. 

Né  à  Paris  le  31  août  1629,  fils  de  François-Théodore,  président  au 
Parlement,  et  d'Anne  de  Lamoignon,  élève  des  Jésuites  à  Louis-le- 
Grand,  puis  de  Nicolas  Cornet  au  collège  de  Navarre,  il  fut  reçu 
docteur  en  théologie  et  fit  partie  de  l'Assemblée  où  fut  acceptée  la  bulle 
d'Innocent  X  qui  condamnait  les  cinq  propositions  de  Jansénius.  Il  était 
depuis  quelques  années  prieur  de  la  Voûte,  abbé  de  Mauléon  (La 
Rochelle)  et  de  Ghézy  (Soissons). 

Nommé  évêque  de  Bayeux  pour  remplacer  François  Servien,  qui 
était  mort  le  2  février  1659,  il  attendit  ses  bulles  près  de  trois  ans,  à 
cause  de  la  dispute  de  deux  cardinaux  relative  à  une  certaine  pension. 
Sacré  enfin  à  la  Sorbonne  le  19  mars  1662,  il  prit  possession  de  son 
diocèse,  qu'il  édifia  par  sa  douce  piété,  son  zèle  pur,  son  orthodoxie 
irréprochable  et  ses  utiles  fondations  durant  plus  d'un  demi-siècle. 

f  à  Bayeux,  le  16  juin  1715,  set.  86,  es.  54,  doyen  des  évêques  de 
France  et  des  docteurs  de  Sorbonne,  laissant  une  mémoire  vénérée. 

—  Joseph-Emmanuel  cardinal  de  la  TRÉMOILLE,  chargé  des 
affaires  de  France  à  Rome,  nommé  évêque  de  Bayeux  en  février  1716, 
prit  possession  par  procureur  le  13  novembre,  n'étant  pas  encore 
sacré. 

Nommé  archevêque  de  Cambrai  deux  ans  plus  tard,  il  ne  vint  pas  à 
Bayeux.  Cf.  Cambrai. 

74.  —  François-Armand  de  LORRAINE. 

Né  à  Paris  le  13  février  1665,  fils  de  Louis,  comte  d'Armagnac,  etc., 


PROVINCE  DE   ROUEN 


grand  écuyer  de  France,  et  de  Catherine  de  Villeroy,  pourvu  de  trois 
abbayes  et  d'une  dignité  à  Nancy,  docteur  de  Sorbonne  en  1688,  fut 
écarté  de  l'épiscopat,  tant  que  vécut  Louis  XIV. 

Nommé  évêque  de  Bayeux  le  7  mai  1718  par  le  Régent,  il  fut  tenu  en 
échec  par  le  pape.  Préconisé  enfin  le  18  septembre  1719,  et  sacré  le 
5  novembre  par  Noailles,  il  fit  prendre  possession  par  un  Janséniste 
notoire,  interdit  les  Jésuites  et  vint  enfin  lui-même  pour  s'en  retourner 
presque  aussitôt. 

Ses  ordonnances  maladroites  lui  aliénèrent  son  clergé  ;  son  aversion 
pour  les  Jésuites  sema  la  discorde  parmi  les  religieux  ;  sa  prévention  en 
faveur  des  Jansénistes  lui  fit  embrasser  de  monstrueuses  erreurs  contre 
lesquelles  réclamèrent  la  Faculté  de  théologie  de  Gaen,  l'archevêque 
de  Rouen  et  même  le  Parlement  de  Normandie.  Condamné  à  Rome,  cet 
évêque  allait  être  déposé  par  le  concile  provincial. 

f  à  Paris,  le  9  juin  1728,  aet.  64,  es.  9. 

Enterré  à  Royaumont,  ses  restes  mortels  ont  été  transférés  à  Nancy 
en  1856. 

75.  —  Paul  d'Alrert  de  LUYNES. 

Né  le  5  janvier  1703  à  Paris  (à  Versailles,  Alm.  R.),  deuxième  fils 
d'Honoré-Charles,  comte  de  Montfort,  qui  fut  tué  à  l'ennemi  en  1704, 
dut  son  éducation  à  ses  aïeux  paternels,  bien  conseillés  par  Fénelon. 
D'abord  militaire,  puis  ecclésiastique,  Paul  devint  vicaire-général  du 
cardinal  de  Bissy  à  Meaux,  abbé  de  Cérisy  (Bayeux)  en  1727. 

Nommé  évêque  de  Bayeux  en  1728  et  sacré  le  25  septembre  1729  à 
Paris,  au  noviciat  des  Dominicains,  il  prit  possession  le  11  décembre. 

Son  prédécesseur  lui  léguait  une  tâche  pénible,  mais  facile  à  remplir. 
Il  exigea  de  tous  et  obtint  généralement  l'adhésion  à  la  bulle  Unigenitus, 
fit  donner  et  donna  lui-même  des  missions,  prêcha,  instruisit,  catéchisa, 
réparant  ainsi  les  fautes  du  coupable  Lorraine  et  rappelant  les  sages 
ordonnances  de  Nesmond. 

Il  eut  cependant  le  tort  de  publier  un  Breviarium  Bajocense  suivi 
d'un  Missale.  Reçu  de  l'Académie  française  le  16  mai  1743  en  place  du 
cardinal  de  Fleury,  il  devint  en  1747  premier  aumônier  de  laDauphine. 

Transféré  à  Sens,  18  août  1753.  Cf.  Sens. 

76.  —  Pierre-Jules-César  de  ROCHECHOUART. 
Transféré  d'Évreux,  18  août-26  septembre  1753.  Cf.  Évreux. 


ÉVÊCHÉ  DE  BAYEUX  349 


Était  bien  intentionné,  comme  le  prouve  le  discours  qu'il  prononça 
devant  les  évêques  de  la  province  à  Rouen  en  faveur  des  Jésuites  et 
contre  les  Assertions. 

Il  compléta  la  liturgie  Bayeusaine. 

Se  démit  de  son  évêché  et  de  ses  abbayes  en  1776  pour  se  retirer  à 
Montigny  près  d'Orléans. 

f  à  Montigny,  le  24  janvier  1781,  aet.  84,  es.  48. 

On  a  célébré  pour  lui  un  service  de  centenaire,  le  23  août  1882,  à 
Montigny  (Loiret). 

77.  —  Joseph-Dominique  de  GHEYLUS. 

Transféré  de  Cahors,  1776.  Cf.  Gahors. 

Orthodoxe,  pieux,  charitable,  il  ne  se  défia  pas  assez  tôt  des  idées 
nouvelles  en  1789,  se  laissa  élire  maire  de  Bayeux.  Mais  sortant  enfin 
de  sa  fausse  position,  réclamant  surtout  contre  les  innovations  schisma- 
tiques,  il  fut  contraint  de  se  retirer  d'abord  en  Angleterre,  puis  à  Jersey. 

Là  il  fut  par  ses  aumônes,  ses  exemples  et  ses  conseils,  la  providence 
des  prêtres  réfugiés  comme  lui 4. 

f  à  Jersey,  le  22  février  1797,  aet.  80,  es.  35. 

ABBAYES  DU  DIOCÈSE  DE  BAYEUX 

0.  S.  B.  vir.  Cerasium,Ce'Wsr/. 

Fontanetum,  Fontenay. 

Troarnum,  Troarn. 

S.  Stephanus  Gadomensis,  Saint-Étienne-de-Caen. 

Longse,  Longues. 
fem.  SS.  Trinitas  Gadomensis,  La  Trinité  de  Caen. 

Gordelio,  Saint-Laurent  de  Cordeillon. 
0.  S.  A.  vir.  Vallis,  Le  Val. 

Plessaeum  Grimoldi,  Le  Plessis-Grimoult,  prieuré. 

0.  Gist.  vir.     Alnetum,  Aulnay. 

Vallis  Richerii,  Val-Richer. 
Barbereium,  Barbery. 

Thorigneium  I,  Thorigny  (abbaye  aux  hommes), 
fem.  Thorigneium  II,  Thorigny  (abbaye  aux  dames). 

1.  C'est  ce  que  nous  avons  pu  démontrer  nous-même  dans  un  article  intitulé  Un 
évêque  émigré  à  Jersey,  publié  dans  la  Revue  du  Monde  catholique,  juin  1883. 


350  PROVINCE  DE  ROUEN 


0.  Praem.        Ardena,  Ardenne, 

Bella  Stella,  Belle-Étoile. 

COLLÉGIALES  ET  COUVENTS 

Outre  le  chapitre  de  la  cathédrale,  il  y  a  dans  le  diocèse  la  collégiale 
du  Saint- Sépulcre  à  Gaen  et  la  collégiale  de  Croissanville. 

Les  couvents  tant  d'hommes  que  de  femmes  sont  nombreux  dans  la 
ville  épiscopale  et  à  Gaen.  Dans  cette  dernière  ville,  les  Jésuites  avaient 
un  collège  célèbre,  dit  le  collège  du  Mont  ;  mais  ils  furent  chassés 
en  1762.  Les  Eudistes  qui  tenaient  le  séminaire  de  Caen  subsistèrent 
jusqu'à  la  Révolution. 

La  Délivrande,  non  loin  de  Gaen,  est  un  lieu  de  pèlerinage  célèbre 
en  l'honneur  de  Notre-Dame. 


CONSTANTIA,    COUTANGES 

Le  diocèse  de  Goutances  comprend  toute  la  presqu'île  dite  du 
Gotentin  et  même  les  îles  voisines  de  Jersey,  Guernesey,  Aurigny, 
quoique  protestantes.  Le  siège  épiscopal  est  ancien.  Pour  le  distinguer, 
on  dit  Constantia  Neustriœ  ou  provinciœ  Rotomagensis. 

Cf.  Lecanu  (Le  chanoine):  Histoire  du  diocèse  de  Coûtâmes  et  d'Avranches;  '2  vol. 
gr.  in-8  ;  Coutances,  1877-1878. 

75.  —  Charles-François  de  LOMÉNIE,  75e  évêque  de  Goutances. 

Né  à  Paris  en  1637,  fils  de  Henri-Auguste,  comte  de  Brienne,  secré- 
taire d'État,  et  de  Louise  de  Béon,  fut  page  du  jeune  roi  Louis  XIV,  puis 
ecclésiastique,  docteur  de  Sorbonne,  abbé  de  Saint-Germain  d'Auxerre, 
de  Saint-Éloi  de  Noyon,  de  Saint-Cyprien  de  Poitiers. 

Au  refus  de  Claude  Auvry,  ancien  évêque  de  Goutances,  auquel  on 
proposa  de  nouveau  le  siège,  Charles-François  fut  nommé  en  1666, 
pour  succéder  à  Eustache  Le  Clerc  de  Lesseville,  qui  était  mort  à  Paris 
le  3  décembre  1665.  S'étant  fait  sacrer  le  19  février  1668  aux  Carmélites 
de  Saint-Denis,  il  prit  possession. 

Modeste,  pieux,  charitable,  il  souscrivit  néanmoins  à  la  condamna- 
tion de  Fénelon  en  1699,  donna  une  édition  du  Bréviaire  de  sa  propre 
autorité,  garda  toujours  ses  idées  gallicanes,  tout  en  favorisant  les 
Capucins,  les  Eudistes,  etc. 


ÉVÊCHÉ  DE  COUTANCES  351 

f  à  Coutances,  le  7  avril  1720,  set.  83,  es.  54,  doyen  ou  sous-doyen 
des  évoques  de  France. 

—  Claude  AU VRY,  sacré  évêque  de  Coutances  en  1647,  démission- 
naire en  -1658,  refusa  de  remonter  sur  son  ancien  siège  en  1666. 
f  à  Paris,  le  9  juillet  1687,  set.  80,  es.  41. 

76.  —  Léonor  de  Goyon  de  MATIGNON  *. 

Né  en  1683,  deuxième  fils  de  Charles-Auguste  comte  de  Gacé, 
maréchal  de  France,  et  de  Marie-Elisabeth  Berthelot,  docteur  de 
Sorbonne,  prieur  du  Plessis-Grimoult,  abbé  de  Lessay. 

Nommé  évêque  de  Coutances  le  9  janvier  1721,  se  fit  sacrer  aux 
Carmes  de  Paris  le  11  janvier  1722.  Il  se  montra  constamment  l'adver- 
saire du  jansénisme  ;  et  cependant  il  donna  sans  scrupule  un  Brevia- 
rium  Constantiense,  et  un  Missale  particulier. 

Quelques  actes  d'autorité  l'avaient  rendu  moins  populaire,  malgré 
ses  vertus  incontestables. 

f  le  29  mars  1757,  set.  74,  es.  36,  peu  regretté. 

77.  —  Jacques  Le  Fèvre  du  QUESNOY. 

Né  en  1694  à  Golleville  (Lecanu),  en  1707  à  Valognes  (Alm.  #.),  abbé 
de  Saint-Sauveur-le-Vicomte  en  1743,  vicaire-général  du  précédent. 

Nommé  évêque  de  Coutances  en  1757  et  sacré  le  21  août  à  Acquigny, 
près  de  Lou  Aers,  eut  un  épiscopat  paisible,  dit  Lecanu  ;  ce  qui  signifie 
que  le  prélat  était  Feuillant  et  ne  se  soucia  guère  des  Jésuites,  étrangers 
du  reste  à  son  diocèse. 

f  à  son  abbaye  de  Saint-Sauveur,  le  9  septembre  1764,  aet.  57  (ce 
qui  donne  raison  à  YAlmanach  Royal),  es.  5. 

78.  —  Ange-François  de  TALARU  de  Chalmazel  2. 

Né  le  14  mai  1725  au  château  de  Chaussiu  en  Bourbonnais,  troisième 
fils  de  Louis,  marquis  de  Chalmazel  en  Forez,  comte  de  Chamarande 
en  Hurepoix,  chevalier  du  Saint-Esprit,  et  de  Marie  de  Bonneval,  fut 
chanoine  et  vicaire-général  de  Sens  en  1753. 

Nommé  évêque  de  Coutances  en  1764,  il  se  fit  sacrer  le  10  mars  1765, 


1.  V.  Moréri,  Généalogie  de  Goyon  de  Matignon, 

2.  V.  Gourcy,  op.  cit.  I,  p.  GG5,  Généalogie  de  Talaru  (Forez). 


352  PROVINCE  DE  ROUEN 


reçut  en  1767  l'abbaye  de  Blanchelande,  en  1771  celle  de  Montebourg. 

Cet  évêque  à  eu  l'honneur  d'être  poursuivi  avec  acharnement  dans 
sa  personne  et  dans  ses  actes  par  les  Nouvelles  ecclésiastiques.  La 
haine  des  sectaires  fut  compensée  par  l'estime  du  clergé,  qui  l'élut 
député  aux  États-Généraux.  Il  fut  un  des  premiers  évêques  qui  obtem- 
pérèrent aux  exigences  du  Tiers  pour  la  vérification  des  pouvoirs  en 
commun  ;  mais  il  s'opposa  énergiquement  aux  mesures  révolution- 
naires et  aux  lois  schismatiques.  Voyant  son  siège  envahi  par  l'intrus 
Bécherel,  il  passa  en  Angleterre,  au  lieu  de  se  rendre  à  Jersey,  qui 
relevait  territorialement  de  sa  juridiction. 

f  à  Londres,  le  20  mars  1798,  set.  73,  es.  33. 

ABBAYES  DU  DIOCÈSE  DE  COUTANGES 

0.  S.  B.  vir.  S.  Severus,  Saint-Sever. 
Exaquium,  Lessay. 

S.  Salvator  Vicecomes,  Saint-Sauveur-le-Vicomte. 
Montisburgus,  Montebourg. 
Hambeia,  Hambie. 
fem.  B.   M.   de  Protectione,    Notre-Dame    de    Protection, 
établie  à  Valognes  en  1626. 
B.  M.  de  Angelis,  Notre-Dame  des  Anges,  établie  à 
Goutances  en  1633. 
0.  S.  A.  vir.  S.  Laudus,  Saint-Lô. 

Gaesarisburgus,  Notre-Dame  du  Vœu  à  Cherbourg. 
0.  Prsem.        Blanca  landa,  Blanchelande. 


EBROIO*,   EVREUX 

Siège   épiscopal  illustré  par  S.    Taurin  ;   diocèse  de  550  paroisses, 
de  14  abbayes,  de  4  collégiales  et  d'un  grand  nombre  de  couvents. 

Cf.  Chassant  et  Sauvage,  Histoire  des  évêques  d'Évreux,  1  vol.  in-16,  Évreux, 
1846.  —  Fisquet,  France  pontificale,  Évreux  ;  1  vol.  in-8,  Paris,  1867. 

77.  —  Jacques  Potier  de  NOVION,  77e  évêque  d'Évreux. 

Né  à  Paris  en  1647,  fils  de  Nicolas,  premier  président  au  Parlement, 


ÉVÊCHÉ  d'évreux  353 


et  de  Catherine  Gallard,  abbé  du  Petit- Gîteaux  (Chartres),  docteur  en 
théologie,  fut  nommé  successivement  évêque  de  Sisteron  et  de  Fréjus. 

Il  venait  d'être  sacré  pour  ce  dernier  siège,  quand  il  fut  nommé  évêque 
d'Évreux,  mai  1681,  en  même  temps  que  L.-J.  de  Grignan,  qui  avait  été 
nommé  évêque  d'Évreux  l'année  précédente,  était  appelé  au  siège  de 
Carcassonne.  Il  succédait  en  réalité  au  pieux  évêque  Henri  de  Maupas 
mort  le  12  août  1680. 

Malgré  ses  efforts  pour  pacifier  les  esprits,  il  y  eut  scission  entre  lui 
et  son  clergé.  Il  ne  fut  peut-être  pas  assez  ferme.  S'il  ne  persécuta  pas 
le  vertueux  H.  Boudon,  grand  archidiacre  d'Evreux,  il  ne  déploya  pas 
assez  d'énergie  pour  le  soutenir  et  le  venger. 

f  à  Évreux,  le  14  octobre  1709,  set.  62,  es.  32. 

—  Gaston-Armand  Sublet  de  HEUDICOURT,  docteur  de  Sorbonne, 
abbé  de  la  Roë  (Angers),  vicaire-général  de  Rouen  à  Pontoise,  nommé 
évêque  d'Évreux  le  1er  novembre  1709. 

f  à  Rouen,  le  10  février  1710,  n'ayant  pas  encore  reçu  ses  bulles. 

78.  —  Jean  LE  NORMANT. 

Né  en  1662  à  Orléans  de  parents  humbles,  fut  agrégé  à  la  maison  de 
Sorbonne  et  reçu  docteur  avant  l'âge  de  trente  ans.  Promoteur  du 
diocèse  de  Paris  en  1700,  syndic  du  clergé  en  1705,  député  à  l'Assemblée 
de  1710. 

Nommé  évêque  d'Évreux  le  12  juillet  et  sacré  à  la  Sorbonne  le  21 
décembre  1710,  il  mérita  l'honneur  d'être  signalé  par  les  Jansénistes 
comme  l'un  des  destructeurs  de  Port-Royal,  quoiqu'il  eût  fait  partie  de 
l'administration  du  cardinal  de  Noailles. 

La  vérité  est  qu'il  surveilla  l'enseignement  de  la  théologie  dans  son 
diocèse,  qu'en  1728  il  fit  taire  les  cinquante  avocats  de  Soanen.  Il  crut 
pourtant  devoir  supprimer  des  fêtes. 

f  à  Évreux,  le  7  mai  1733,  set.  71,  es.  23. 

79.  —  Pierre-Jules-César  de  ROCHECHOUART*. 

Né  le  8  mars  1698  au  château  de  Montigny,  diocèse  d'Orléans,  fils  de 
Louis,   seigneur  de   Montigny,  et  d'Elisabeth  de  Cugnac,  prieur  de 

1.  Histoire  de  la  maison  de  Rochechouart,  parle  général  comte  de  Rocheghouart; 
2  vol.  in-4,  Paris,  1859. 

23 


354  PROVINCE  DE  ROUEN 


Saint-Lo  (Rouen)  en  1724,  vicaire-général  de  l'orthodoxe  Fleuriau, 
évêque  d'Orléans. 

Nommé  évêque  d'Évreux  le  1er  septembre  1733,  préconisé  le  2  décem- 
bre, il  se  fit  sacrer  le  21  mars  1734  au  noviciat  des  Jésuites  de  Paris 
par  son  métropolitain,  Nicolas  de  Tavannes. 

Strict  observateur  des  canons,  il  soutint  la  bulle  Unigenitus  même 
devant  le  Parlement  de  Rouen,  où  des  Appelants  l'avaient  poursuivi  ; 
il  embellit  la  maison  de  campagne  des  évêques,  fit  accorder  à  ses 
chanoines  des  ornements  spéciaux,  donna  un  Breviarium  Ebroicense. 

Transféré  à  Bayeux  en  1753.  Cf.  B  a  yeux. 

80.  —Arthur-Richard  DILLON. 

Né  en  1721  à  Saint-Germain-en-Laye,  quatrième  fils  d'Arthur,  Irlandais 
au  service  de  la  France,  archidiacre  de  Rouen  à  Pontoise,  abbé  d'Élan 
(Reims). 

Nommé  évêque  d'Évreux  le  18  août  1753,  il  se  fit  sacrer  le  28  octobre 
par  Saulx-Tavannes,  prit  possession.  Député  de  sa  province  à  l'Assem- 
blée de  1755,  il  se  tourna  vers  les  Feuillants,  en  grand  seigneur  pauvre, 
qui  visait  plus  haut  qu'Évreux, 

Transféré  à  Toulouse  en  1758.  Cf.  Toulouse. 

81.  —  Léopold-Charles  de  CHOISEUL-Stain ville. 

Né  le  6  décembre  1724  au  château  de  Lunéville,  était  frère  du  fameux 
ministre  de  Louis  XV  et  vicaire-général  de  son  cousin  Claude- Antoine 
de  Choiseul  à  Châlons , 

Nommé  évêque  d'Évreux  le  14  mai  1758  et  sacré  le  29  octobre,  il  ne 
se  pressa  pas  d'aller  occuper  son  modeste  siège. 

Transféré  à  Albi,  avril-juin  1759.  Cf.  Alri. 

82.  —  Louis-Alrert  de  LEZAY-MARNESIA. 

Né  en  1707  dans  le  diocèse  de  Besançon,  troisième  fils  de  Claude- 
Hubert,  gouverneur  du  château  de  Brest,  et  de  Claude-Françoise  de 
Poligny,  fut  reçu  comte  de  Lyon  en  1728,  devint  doyen  en  1758. 

Nommé  évêque  d'Évreux  le  5  avril  1759  et  sacré  le  6  novembre,  il 
fit  la  translation  solennelle  des  reliques  de  S.  Taurin,  fonda  la  chapelle 
sépulcrale  des  évêques  dans  la  cathédrale  d'Évreux. 

Mais  devenu  infirme,  il  se  démit  de  son  évêché  en  1773,  reçut  en 


ÉVÊCHÉ  d'évreux  355 


échange  l'abbaye  de  Beaulieu  (Verdun),  tout  en  gardant  Bellevaux 
(Besançon)  qu'il  tenait  depuis  1731. 
f  à  Lons-le-Saulnier,  le  4  juin  1790,  aet.  83,  es.  31. 

83.  —  François  de  NARBONNE-LARA. 

Transféré  de  Gap,  1773-1775.  Cf.  Gap. 

Un  de  ses  premiers  soins  fut  de  supprimer  plusieurs  fêtes.  Quelques 
autres  réformes  le  rendirent  impopulaire,  quoiqu'il  fût  très  généreux. 
Il  était  premier  aumônier  de  Mesdames  Victoire  et  Sophie  (1771),  abbé 
de  Lire  (1779),  etc. 

Aux  élections  de  1789,  il  attacha  une  grande  importance  aux  privilèges 
de  son  ordre,  ce  qui  le  fit  rejeter  et  amena  l'élection  de  Lindet. 

Quand  son  siège  fut  occupé  par  ce  dernier,  il  détourna  ses  prêtres 
du  serment.  Émigré  à  Tournai,  juin  1791,  il  lança  un  mandement  qui 
fut  cause  de  beaucoup  de  rétractations. 

f  à  Rome,  le  12  novembre  1792,  set.  72,  es.  29. 


ABBAYES  DU  DIOCÈSE   D'ÉVREUX 

0.  S.  B.  vir.  S.  Taurinus,  Saint-Taurin. 

Grux  S.  Leufredi,  La  Croix-Saint-Leufroy. 

Conchae,  Conches. 

Lira,  Lire. 

Ibreium,  Ivry. 
fem.  S.  Salvator  Ebroicensis,  Saint-Sauveur-d'Évreux. 

S.  Nicolaus  de  Vernolio,  Saint-Nicolas  de  Vemeuil. 

Novus  Burgus,  Neubourg. 

Paceium,  Pacy. 
0.  S.  A.  fem.  S.  Ludovicus  de  Vernone,  Saint-Louis  de  Vemon. 
0.  Cist.  vir.    Brolium  Benedicti,  Breuil-Benoît. 

Noa,  La  Noë. 

Bonus  portus,  Bonport. 
fem.  Strata,  Notre-Dame  de  VEstrée. 


356  PROVINCE  DE  ROUEN 


COLLÉGIALES,  COLLÈGES  ET  COUVENTS 

Il  y  a  quatre  collégiales  dans  le  diocèse  :  N.-D.  de  Vernon,  Saint- 
Louis  de  la  Saussaie,  Saint- Antoine  et  Saint-Georges  de  Gaillon. 

Il  y  a  trois  collèges  pour  l'instruction  de  la  jeunesse  :  Évreux, 
Verneuil  et  Vernon. 

On  distingue  en  tête  des  couvents  la  belle  Chartreuse  de  Gaillon.  Les 
Dominicains  ont  un  couvent  à  Évreux,  ainsi  que  les  Gordeliers  et  les 
Capucins.  Il  y  a  des  Picpuciens  à  Louviers,  à  Pont- de-F Arche  et  à 
Laigle  ;  des  Ursulines  à  Évreux,  des  Franciscaines  à  Louviers,  des 
Augustines  de  la  Congrégation  Notre-Dame  à  Vernon,  etc. 


LEXOVII,    LISIEUX 

Les  évêques  de  Lisieux  étaient  en  même  temps  comtes  de  la  ville 
et  conservateurs  de  l'Université  de  Caen. 

Cf.  Fisquet,  op.  cit.  Bayeux  et  Lisieux;  1  vol.  in-8,  Paris,  1867.  —  Dubois,  Histoire 
de  Lisieux  et  de  son  comté  ;  2  vol.  in-8,  Lisieux,  1865. 

50.  —  Léonor  II  de  Goyon  de  MATIGNON,  50e  évêque  de  Lisieux. 

Né  à  Thorigny  le  5  septembre  1637,  second  fils  de  François,  gouver- 
neur de  la  Basse-Normandie,  et  d'Anne  Malon  de  Bercy,  fut  abbé  de 
Lessay,  doyen  de  Lisieux,  aumônier  du  roi. 

Nommé  évêque-comte  de  Lisieux  en  1676  à  la  démission  de  son 
oncle  Léonor  Ier,  il  se  fit  sacrer  le  14  mars  1677  au  noviciat  des  Jésuites 
à  Paris. 

Il  embellit  sa  cathédrale,  rebâtit  le  palais  épiscopal,  fonda  deux 
séminaires  pour  les  étudiants,  deux  hospices  pour  les  pauvres  et  fut 
plus  orthodoxe  que  son  frère  de  Condom.  Il  donna  pourtant  en  1704  un 
Breviarium  Lexoviense. 

f  à  Paris,  le  14  juillet  1714,  set.  77,  es.  34. 

Son  corps  fut  rapporté  à  Lisieux. 


ÉVÊCHÉ  DE  LISIEUX  357 


51.  —  Henri-Ignace  de  BRANCAS. 

Né  à  Pernes,  diocèse  de  Carpentras,  en  1684  (alias  1687),  quatrième 
fils  de  Henri,  marquis  de  Céreste,  et  de  Dorothée  de  Cheylus,  fut  abbé 
de  Saint-Gildas-des-Bois  en  1706,  de  Chambre-Fontaine  en  1712, 
docteur  en  théologie,  1710. 

Nommé  évêque-comte  de  Lisieux  le  15  août  1714  et  sacré  le  13 
janvier  1715  au  noviciat  des  Jésuites  à  Paris,  il  fit  beaucoup  pour  sa 
ville  et  pour  son  diocèse.  Orthodoxe,  comme  son  héroïque  frère, 
l'archevêque  d'Aix,  il  fut  aussi  recommandable  par  sa  charité,  sa  piété 
et  ses  autres  vertus. 

Il  fit  approuver  les  Filles  de  la  Providence  en  1723  pour  l'instruction 
de  la  jeunesse,  termina  les  contestations  de  son  chapitre  et  rédigea  des 
statuts  pour  son  clergé. 

f  à  Lisieux,  le  31  mars  1760,  set.  76  (73),  es.  46,  sous-doyen  des 
évêques  de  France. 

Son  éloge  de  15  p.  in-4°  par  ses  vicaires-généraux,  dont  l'un  était 
J.-D.  de  Cheylus,  est  signalé  dans  le  Journal  de  Trévoux,  juin  1760. 

52.  —  Jacques-Marie  de  Caritat  de  CONDORCET. 
Tranféré  d'Auxerre,  1er  janvier-16  mars  1761.  Cf.  Auxerre. 
Arrivé  à  Lisieux,  dans  un  diocèse  préservé  de  l'hérésie,  le  courageux 

athlète  put  se  reposer  des  luttes  glorieuses  qu'il  avait  soutenues  à 
Auxerre,  sans  toutefois  enfouir  ses  talents. 

Il  déploya  son  zèle  pour  défendre  les  Jésuites  ;  il  poursuivit  les 
Jansénistes  ;  il  s'attaqua  vigoureusement  à  Voltaire,  sans  pouvoir,  hélas  ! 
lui  arracher  son  propre  neveu,  Jean- Antoine-Nicolas,  le  trop  fameux 
marquis  de  Condorcet. 

Les  pieux  fidèles  s'étonnèrent  de  voir  un  si  saint  évêque  supprimer 
plusieurs  fêtes. 

f  à  Lisieux,  le  21  septembre  1783,  set.  80,  es.  42. 

S'il  faut  en  croire  Fisquet,  la  Vie  de  J.-M.  de  Condorcet,  a  été  publiée 
par  un  anonyme:  où  et  quand?  Nous  avons  mentionné,  p.  31,  celle 
que  M.  l'abbé  Rance  a  donnée  en  1885. 

53.  —  Jules- Basile  Ferron  de  la  FERRONNAYS,  dernier  évêque 
de  Lisieux. 

Transféré  de  Bayonne,  1783-1784.  Cf.  Bayonne. 

Suivant  son  désir,  on  l'accueillit  sans  pompe  ;  de  son  côté,  il  ne 


358  PROVINCE  DE   ROUEN 


montra  que  bienveillance  et  douceur,  ce  qui  n'empêcha  pas  les  Nouvelles 
ecclésiastiques,  24  avril  1786,  de  l'accuser  de  dureté  et  d'apathie. 

Aux  élections  du  bailliage  d'Évreux,  mars  1789,  il  ne  vit  pas  assez 
clairement  les  tendances  révolutionnaires  qui  mirent  en  avant  Lindet, 
un  de  ses  prêtres.  Mais  bientôt  il  protesta  contre  les  lois  schismatiques 
et  les  intrus. 

Forcé  de  fuir  en  Suisse,  dans  les  Pays-Bas,  en  Allemagne,  il  écrivit 
de  Brunswick  à  Rome,  1795-1796,  deux  lettres  que  rapporte  Theiner. 

f  à  Munich,  le  15  mai  1799,  set.  74,  es.  29. 


ABBAYES  DU  DIOCÈSE  DE  LISIEUX 

0.  S.  B.  vir.  S.  Ebrulfus  Uticensis,  Saint-Evroult  oVOuche. 

Bernaicus,  Bernay.    . 

Pratellum,  Préaux. 

Grestanum,  Grestain. 

Cormelise,  Cormeilles. 

Bellus  mons  in  Algia,  Beaumont-en-Auge,  prieuré, 
fem.  S.  Leodegarius  Pratelli,  Saint-Léger  de  Préaux. 

S.  Desiderius  Lexoviensis,  Saint-Désir  de  Lisieux. 
0.  S.  A.  S.  Barbara  in  Algia,  Sainte-Barbe-en-Auge,    prieuré 

cédé  aux  Jésuites  de  Gaen  en  1607. 
0.  Praem.        Mons  Dei,  Mondaye,  près  de  Bayeux. 


SAGII,   SÉEZ 


Cf.  Fisquet,  France  pontificale,  Séez  ;  1  vol.  in-8,  Paris,  1865.  —  Maurey 
d'Orville,  Recherches  historiques  sur  la  ville,  les  évêques  et  le  diocèse  de  Séez;  1  vol. 
in-8,  Séez,  1829.  —  H.  Marais  et  H.  Beaudouin,  Essai  historique  sur  la  cathédrale 
et  le  Chapitre  de  Séez;  1  vol.  gr.  in-8.  Alençon,  1876. 

69.  —  Jean  de  FORGOAL,  69*  évêque  de  Séez. 
Originaire  des  Gévennes,  d'une  famille  protestante  convertie,  mais  né 
catholique,  fut  aumônier  du  roi,  prieur  de  Moustiers-au-Perche. 

1.  C'est  à  dessein  que  nous  gardons  cette  orthographe  respectable. 


ÉVÊCHÉ    DE   SÉEZ  359 


Nommé  évêque  de  Séez  en  1671,  pour  remplacer  François-Rouxel 
de  Médavy,  qui  passait  au  siège  de  Rouen,  il  se  fit  sacrer  à  Paris  le  24 
août  1672,  et  prit  possession  le  22  mars  1673. 

Il  soutint  à  bon  droit  ses  statuts,  même  contre  son  métropolitain, 
mais  à  tort  ses  prétentions  au  gouvernement  temporel  de  sa  ville 
épiscopale  contre  le  marquis  d'Angennes. 

f  à  Séez,  le  22  février  1682,  set.  ?..  es.  10. 

70.  —  Mathurin  SAVARY. 

Né  à  Paris,  était  fils  *  ou  parent  de  Jacques  Savary,  auteur  du  livre 
intitulé  le  Parfait  Négociant.  Aumônier  de  la  reine,  il  fut  pourvu  de 
deux  abbayes. 

Nommé  évêque  de  Séez  le  22  mai  1682,  il  resta  dix  ans  sans  bulles, 
administrant  néanmoins  comme  vicaire -capitulaire,  malgré  certaines 
oppositions  locales. 

Ayant  enfin  reçu  ses  bulles  le  6  mars  1692,  il  se  fit  sacrer  le  24  août 
aux  Feuillants  de  Paris,  prit  possession  le  23  octobre,  visita  ses  parois- 
ses, donna  un  excellent  catéchisme. 

f  à  Séez,  le  16  août  1698,  aet.  ?.,  es.  6. 

71.  — Louis  d'AQUIN. 

Transféré  de  Fréjus,  1698-1699.  Cf.  Fréjus. 

Il  prit  possession  le  jour  de  la  Pentecôte  1699,  se  montra  dur  contre 
Fénelon,  doux  pour  les  Jansénistes,  tout  en  employant  les  Jésuites 
d'Alençon.  Il  assista  Rancé  à  la  mort. 

Cet  évêque  eût  de  la  dignité,  de  la  piété,  de  l'activité. 

f  à  Séez,  d'une  maladie  contagieuse  le  17  mai  1710,  set.  45,  es.  13, 
léguant  ses  biens  aux  pauvres. 

72.  —  Dominique-Barnabe  TURGOT  de  Saint-Clair. 

Né  à  Paris  le  26  octobre  1667,  d'une  famille  bretonne,  établie  en 
Normandie,  était  fils  d'Antoine,  maître  des  requêtes,  et  de  Jeanne  du 
Tillet,  docteur  en  théologie,  aumônier  du  roi,  agent  général  du  clergé. 

Nommé  évêque  de  Séez  le  12  juillet  1710  et  sacré  le  14  décembre  aux 
Jésuites  de  Paris,  il  prit  possession  le  15  février  1711,  confia  aux 
Jésuites  d'Alençon  la  direction  de  son  grand  séminaire,  publia  la  bulle 

1.  Fisquet  nie  la  filiation  tout  en  convenant  de  la  parenté. 


360  PROVINCE   DE   ROUEN 


Unigenitus  dès  1714,  mérita  l'estime  générale  par  son  exquise  affabilité 
et  la  distinction  de  ses  manières. 

Premier  aumônier  de  la  duchesse  de  Berry,  il  venait  de  recevoir 
l'abbaye  de  Silly  et  de  donner  un  Proprium  SS.  Sagiensium. 

f  à  Séez,  le  18  décembre  1727,  set.  60,  es.  17. 

73.  —  Jacques-Charles-Alexandre   LALLEMANT. 

Né  le  8  février  1691,  fils  de  Charles-Louis,  comte  de  Lévignen, 
seigneur  de  Betz,  ancien  receveur-général  des  finances  à  Soissons,  et 
de  Catherine  Trois-Dames,  fut  reçu  docteur  de  Sorbonne  en  1716, 
devint  vicaire-général  de  Montcley,  évêque  d'Autun,  puis  visiteur- 
général  des  Carmélites. 

Nommé  évêque  de  Séez  le  27  mars  1728  et  sacré  le  23  janvier  1729  à 
l'Assomption  de  Paris,  il  fit  exiler  en  1731  trois  de  ses  curés  Appelants, 
donna  un  Bréviaire  de  Séez,  analogue  au  Bréviaire  de  Paris,  fit  réparer 
sa  cathédrale.  Instruit,  zélé,  mortifié,  il  était  aimé  de  tous. 

Député  de  sa  province  à  l'Assemblée  du  clergé. 

f  à  Paris,  le  6  avril  1740,  set.  49,  es.  12. 

Enterré  à  Saint-Roch. 

74.  —  Louis-François  Néel  de  CHRISTOT. 

Né  à  Rouen  en  1698,  conseiller-clerc  au  Parlement  de  Normandie 
en  1719,  abbé  de  Silly  en  1728,  doyen  du  chapitre  de  Bayeux  en  1735, 
plus  fort  en  droit  qu'en  théologie,  mais  charitable  et  bon. 

Nommé  évêque  de  Séez  le  5  mai  1740  et  sacré  le  18  décembre  à 
Gaillon  par  Saulx-Tavannes,  il  fit  son  entrée  le  14  octobre  1741,  visita 
son  diocèse. 

En  1744,  il  laissa  partir  les  Jésuites  de  son  grand-séminaire,  qui 
échut  aux  Eudistes.  En  1762  il  se  contenta  de  signer  une  lettre  collective 
en  faveur  des  Jésuites,  quoiqu'il  regrettât  leur  collège  d'Alençon.  Il  allait 
trop  souvent  à  Rouen,  n'étant  plus  que  conseiller  honoraire  du  Parle- 
ment. Toutefois,  il  ne  perdait  pas  de  vue  son  diocèse,  où  sa  mémoire 
s'est  gardée  longtemps. 

f  à  Saint-Victor  de  Paris,  le  8  septembre  1775,  33t.  77,  es.  35. 

Enterré  à  Saint- Victor. 

75.  —  Jean-Baptiste  du  Plessis  d'ARGENTRÉ. 

Né  au  château  du  Plessis,  dans  la  paroisse  d'Argentré-de-Bretagne, 


ÉVÊCHÉ  DE  SÉEZ  361 


le  lor  novembre  1720,  l'un  des  fils  de  Pierre,  ancien  page  de  Louis  XIV 
et  de  Marie-Louise  Hindret  de  Ravenne,  qui  eurent  six  fils  et  sept  filles, 
il  fut  protégé  ainsi  que  son  frère  Louis-Charles,  par  Gilles  du  Goetlosquet, 
ancien  évêque  de  Limoges,  devenu  précepteur  des  Enfants  de  France. 

Pourvu  d'une  commanderie  de  Malte,  du  prieuré  de  Saint- Junien, 
des  abbayes  d'Olivet  (Orléans),  d'Évron  (Le  Mans),  de  Saint-Germain 
(Auxerre),  de  Saint- Aubin  (Angers),  de  Saint-Martin  (Séez),  vicaire- 
général  de  son  frère  Louis-Charles,  évêque  de  Limoges. 

Devenu  lecteur  des  Enfants  de  France,  Jean-Baptiste  fut  sacré  évêque 
de  Tagaste  le  20  mars  1774,  pouvant  rester  ainsi  à  Paris  ou  à  Versailles, 
tandis  que  son  frère  Louis-Charles  était  à  Limoges. 

Nommé  évêque  de  Séez,  fin  1775,  il  prit  possession,  mais  revint 
souvent  à  la  cour,  d'où  il  protégeait  son  frère  de  Limoges,  sans  oublier 
ses  neveux,  protection  qui  est  onéreuse  pour  sa  mémoire.  Premier 
aumônier  de  Monsieur  en  1784,  il  fit  achever  les  réparations  de  sa 
cathédrale,  bâtir  le  palais  épiscopal. 

La  Révolution  l'ayant  remplacé  par  un  évêque  constitutionnel, 
Lefessier,  il  émigra  en  Angleterre  et  finit  par  s'établir  à  Munster  en 
Westphalie  avec  son  frère  de  Limoges. 

C'est  de  Munster  en  1801  qu'il  data  deux  actes  déplorables.  Par  le 
premier,  il  revendiquait  la  juridiction  sur  le  diocèse  de  Rouen  ;  par  le 
second,  il  refusait  sa  démission  au  pape,  refus  aggravé  le  3  avril  1803 
par  les  Réclamations  qu'il  signa. 

f  à  Munster,  le  24  février  1805,  aet.  85,  es.  31. 

Enterré  à  Munster,  il  a  été  rapporté  à  Séez  en  1875 . 


ABBAYES  DU  DIOCÈSE  DE  SÉEZ 

0.  S.  B.  vir.  S.  Martinus  Sagiensis,  Saint-Martin  de  Séez1. 
S.  Petrus  supra  Divam,  Saint-Pierre-sur-Dive. 
fem.  Almaniscae,  Almenèches. 
Vinacium,  Vignats. 

0.  S.  A.  fem.  Esseium,  Essai. 

1.  Le  monastère,  rebâti  depuis  peu,  fut  vendu  comme  bien  national  en  1791,  mais 
non  démoli.  On  l'a  racheté  de  nos  jours,  et  il  est  aujourd'hui  le  grand  séminaire. 


362 


PROVINCE   DE   ROUEN 


0.  Gist.  vir.     S.  Andréas  de  Gofferno,  Saint-André  en  Gouffem. 

Trappa,  La  Trappe,  en  règle  depuis  1662 4. 

Villare  Caniveti,  Villers-Canivet. 

S.  Joannes  in  Falesia,  Saint- Jean  de  Falaise. 

Silleium,  Silly 2. 
0.  S.  Clarse.    S.  Clara  Alenconiensis,  Sainte-Claire  iï  Alençon. 


0.  Gist.  fem 
0.  Prsem. 


COLLÉGIALES,  COLLÈGES  ET  COUVENTS 

Il  y  avait  une  collégiale  à  Mortagne,  une  autre  à  Garrouges.  Les 
Jésuites  avaient  un  collège  à  Alençon  qui  fut  fermé  en  1762.  Alençon, 
Séez,  Argentan,  Falaise  avaient  des  couvents  d'hommes  ou  de  femmes. 

1.  L'histoire  de  l'abbé  de  Rancé  et  de  sa  réforme  est  assez  connue. 

2.  Henri  Dumont,  maître  de  chapelle  du  roi,  célèbre  par  la  messe  royale,  fut  abbé 
de  Silly  en  1667.  f  le  8  mai  1684. 


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SENONENSIS  PROVINCIA 

PROVINCE  DE  SENS 


Métropole  de  la  quatrième  Lyonnaise,  Agedincum  ou  Agendicum, 
prit  le  nom  du  peuple  qui  l'environnait,  Senones,  comme  Durocortorum 
le  nom  de  Rémi,  Lutetia  de  Parisii.  Le  siège  épiscopal  qui  s'y  établit 
de  très  bonne  heure  devint  par  le  fait  même  un  siège  métropolitain. 

Les  limites  de  la  province  ecclésiastique  de  Sens  furent  pendant 
seize  siècles  celles  qu'avait  eues  autrefois  la  quatrième  Lyonnaise. 
Mais  en  Tan  1622,  comme  nous  l'avons  déjà  dit,  l'érection  de  Paris  en 
métropole  détacha  de  Sens  quatre  sufïragants  ;  et  la  province  diminuée 
n'eut  plus  dès  lors  que  quatre  diocèses  :  Senonen.  Sens,  Autissiodoren. 
Auxerre,  Nivernen.  Nevers,  Trecen.  Troyes. 

Il  est  vrai,  un  cinquième  siège  épiscopal  existait  dans  la  province, 
sur  un  point  presque  imperceptible.  C'est  celui  de  Bethléem,  transporté 
de  la  Palestine  dans  l'Hôtel-Dieu  de  Pantenère  près  Glamecy.  Mais  les 
évêques  de  Bethléem,  n'ayant  aucune  juridiction  en  dehors  de  leur 
Hôtel-Dieu,  n'étaient  pas,  à  proprement  parler,  des  suffragants  de 
l'archevêque  de  Sens. 

Cf.  Gallia  Christiana,  tomus  XII,  anno  1770  editus.  —  Almanach  royal,  années 
successives,  au  chapitre  intitulé  Clergé  de  France. 


SENONES,  SENS 

Par  Etampes,  Provins  et  Melun,  l'archidiocèse  de  Sens  touchait 
presque  à  Paris  ;  mais  il  ne  s'étendait  guère  à  l'est.  On  y  comptait  près 
de  800  paroisses  et  un  grand  nombre  de  monastères  ;  nous  ne  men- 
tionnerons que  les  abbayes. 

Cf.  Fisquet,  France  pontificale  :  Sens  et  Auxerre  ;  1  vol.  in-8.  Paris,  1868. 


364  PROVINCE  DE  SENS 


ARCHEVÊQUES  DE  SENS 

95.  —  Nicolas,  cardinal  de  PELLEVÉ. 

Né  en  1515  ;  évêque  d'Amiens  en  1553  ;  archevêque  de  Sens, 
16  décembre  1562,  créé  cardinal  par  saint  Pie  V  le  17  juin  1570,  alla 
résider  à  Rome  de  1572  à  1592. 

Nommé  et  préconisé  archevêque  de  Reims  par  Clément  VIII,  juillet 
1592,  il  prit  possession  de  Reims  tout  en  gardant  Sens  ;  fauteur  ardent 
de  la  Ligue. 

f  à  Paris,  hôtel  de  Sens,  le  28  mars  1594,  eet.  79,  es.  41,  card.  24. 

96.  —  Renaud  de  REAUNE. 

Né  en  1527  ;  évêque  de  Mende  en  1568  ;  archevêque  de  Rourges  en 
1581  ;  nommé  archevêque  de  Sens  par  Henri  IV  le  26  mai  1594, 
n'obtint  ses  bulles  qu'en  1602  ;  put  alors  exercer  les  fonctions  de  grand 
aumônier  de  France  ;  disputa  sans  succès  le  droit  de  primatie  à  Claude 
de  Rellièvre,  archevêque  de  Lyon. 

f  à  Paris  le  27  septembre  1606,  aet.  80,  es.  36. 

Nicolas  de  Pellevé  et  Renaud  de  Reaune  ont  joué  dans  notre  patrie  en 
des  temps  agités  un  rôle  trop  actif  pour  n'avoir  pas  encouru  des  critiques 
exagérées  ou  reçu  des  éloges  menteurs,  selon  le  parti  embrassé  par  les 
historiens.  Il  faut  n'être  d'aucun  parti. 

97.  —  Jacques  Davy,  cardinal  du  PERRON. 

Né  à  Saint-Lô  le  25  novembre  1556,  fils  de  Julien,  médecin,  et 
d'Ursine  Lecointe,  huguenots  l'un  et  l'autre,  fut  élevé  en  Suisse,  fit 
preuve  d'une  facilité  prodigieuse  pour  l'érudition  et  les  lettres.  Etant 
venu  à  Paris  en  1576,  il  abjura  l'hérésie,  entra  dans  l'état  ecclésiasti- 
que, prononça  l'oraison  funèbre  de  Marie  Stuart  et  composa  un  poème 
sur  la  mort  de  Joyeuse,  1587  ;  s'attacha  bientôt  à  Henri  IV,  qui  le 
nomma  évêque  d'Evreux  en  1595,  le  députa  aussitôt  à  Rome  où  il 
arriva  le  12  juillet,  et  de  concert  avec  Arnaud  d'Ossat,  procura  l'abso- 
lution au  roi.  Préconisé  le  11  décembre,  il  fut  sacré  le  27  décembre  à 
Saint-Louis- dès-Français,  revint  en  France,  salua  le  roi  à  Amiens  et 
se  rendit  dans  son  diocèse.  Il  y  convertit  d'abord  sa  mère,  puis  Henri 
de  Sponde,  Sancy,  etc.,  confondit  du  Plessis-Mornay  à  la  conférence 
de  Fontainebleau,  4  mai  1600,  ce  qui  «  rougit  son  chapeau  ». 


ARCHEVÊCHÉ  DE  SENS  365 


Créé  cardinal  par  Clément  VIII,  le  4  juin  1604,  il  partit  pour  Rome 
en  qualité  d'ambassadeur,  y  entra  le  18  décembre  quand  se  tenaient 
les  Congrégations  de  Auxiliis  ;  assista  aux  deux  conclaves  de  l'an  1605. 

Nommé  archevêque  de  Sens  et  grand  aumônier  de  France  en  1606, 
il  se  hâta  de  rentrer,  prit  possession  de  son  nouveau  siège  le  26 
octobre  1608,  s'occupa  beaucoup  de  son  diocèse,  sans  négliger  ses 
autres  fonctions  et  ses  écrits  polémiques.  Tint  son  concile  provincial 
en  1612  où  fut  condamné  le  livre  d'Edmond  Richer,  etc.  Mais  attaqué 
d'une  rétention,  il  reçut  pieusement  les  Sacrements. 

f  à  Paris,  5  septembre  1618,  set.  62,  es.  23,  card.  15. 

98.  —  Jean  Davy  du  PERRON,  frère  puîné,  coadjuteur  et  suc- 
cesseur du  précédent.  Nommé  et  préconisé  archevêque  d'Héraclée  en 
1617,  et  sacré  en  1618,  il  succéda  la  même  année,  fut  zélé. 

f  sous  Montauban,  24  octobre  1621,  set.  56,  es.  4. 

99.  —  Octave  de  BELLEGARDE,  évêque  de  Conserans,  1614, 
nommé  archevêque  de  Sens  le  14  novembre  1621,  ne  reçut  ses  bulles 
qu'après  le  démembrement  de  sa  province  et  l'érection  de  Paris  en 
métropole. 

Ayant  pris  possession  le  23  février  1623,  il  fonda  un  collège  de 
Jésuites  à  Sens,  réforma  les  monastères,  censura  les  Libertés  galli- 
canes de  Pithou,  1639.  S'il  approuva  la  Fréquente  Communion 
d'Arnauld,  il  finit  par  rompre  avec  les  Jansénistes. 

f  à  Montreuil-sous-Bois,  26  juillet  1646,  set.  58  (59),  es.  32. 

100.  —  Louis-Henri  de  Pardaillon  de  GONDRIN. 

Cousin,  coadjuteur  et  successeur  du  précédent,  étant  fils  d'Antoine- 
Arnauld  et  de  Paule  de  Bellegarde  ;  il  fut  sacré  archevêque  d'Héraclée 
au  Lys,  par  Bellegarde,  14  mai  1645.  Devenu  archevêque  de  Sens 
l'année  suivante,  il  enleva  aux  Jésuites  le  pouvoir  d'entendre  les 
confessions,  lui  qui  avait  été  élevé  à  La  Flèche  ;  il  tracassa  les  Capu- 
cins. S'il  accepta  la  bulle  d'Innocent  X  contre  Jansénius,  ce  fut  en 
distinguant  le  fait  et  le  droit. 

Cet  archevêque  est  célèbre  par  la  singularité  de  ses  statuts  synodaux, 
par  sa  mobilité  d'esprit,  par  ses  excès  de  zèle  et  de  lâcheté. 

f  à  son  abbaye  de  Chaume,  19  septembre  1674,  set.  54,  es.  30. 


366  PROVINCE  DE  SENS 


101.  —  Jean  de  MONTPEZAT  de  Carbon. 

Il  était  né  en  Languedoc,  avait  été  nommé  le  5  juin  1657  évêque  de 
Saint-Papoul  et  sacré  le  8  septembre  aux  Carmélites  de  Paris  ;  transféré 
à  Bourges,  28  octobre  1664-19  juin  1665. 

Nommé  archevêque  de  Toulouse,  mai  1674,  il  n'avait  pas  encore 
reçu  ses  bulles  pour  ce  nouveau  siège,  quand  Gondrin  vint  à  mourir. 

Nommé  alors  archevêque  de  Sens  le  10  octobre  1674,  préconisé  le 
22  juillet  1675,  il  rendit  tous  les  pouvoirs  aux  Jésuites,  prit  possession 
19  octobre,  fit  donner  des  missions,  acheva  le  séminaire  qu'il  confia 
aux  Lazaristes,  assista  à  la  Petite-Assemblée  de  1681,  non  à  la  Grande, 
mais  se  trouva  à  l'Assemblée  ordinaire  de  1685,  toujours  gallican. 

f  à  Sens  le  5  novembre  1685,  set.  85  (80  aut  79),  es.  29. 

102.  —  Hardouin  Fortin  de  LA  HOGUETTE. 

Transféré  de  Poitiers,  13  novembre  1685-11  janvier  1692.  Cf.  Poitiers. 

Comme  on  le  voit,  sept  ans  s'écoulèrent  entre  la  date  du  brevet 
royal  et  celle  des  bulles. 

Ayant  administré  tout  ce  temps  comme  vicaire  capitulaire,  le  nouvel 
archevêque  prit  possession  le  20  avril  1692. 

Il  modifia  en  synode,  24  septembre  1692,  les  statuts  de  Gondrin  ; 
visita  son  diocèse,  se  montra  zélé  contre  les  Huguenots  :  il  était 
modéré,  condamna  pourtant  Fénelon  ;  donna  en  1702  «  Breviarium 
Senonense  »,  en  1715  «  Missale,  Rituale  »,  de  sa  propre  autorité. 

f  à  Sens  le  28  novembre  1715,  set.  72,  es.  30. 

103.  —  Denys-François  Le  Bouthillier  de  CHA VIGNY. 

Transféré  de  Troyes,  20  janvier  1716-24  juin  1718.  Cf.  Troyes. 

Les  deux  ans  et  demi  qui  s'écoulèrent  entre  la  nomination  et  la 
préconisation  laissent  entendre  que  le  pape  Clément  XI  se  défiait  alors 
du  Régent  et  contrôlait  ses  choix. 

Avait-il  si  grand  tort  dans  le  cas  qui  nous  occupe  ? 

Chavigny,  devenu  archevêque,  se  hâta  de  rendre  obligatoire,  comme 
s'il  eût  été  dans  son  droit  :  «  Novum  Breviarium  ex  solis  Scripturse 
sacras  verbis  compositum  »,  1er  décembre  1725;  il  tenait  pour  la 
morale  sévère,  qu'il  alliait  du  reste  facilement  avec  le  gallicanisme. 

f  à  Marcilly,  9  novembre  1730,  83t.  65,  es.  33. 

104.  —  Jean-Joseph  LANGUET  de  Gergy. 

Transféré  de  Soissons,  25  décembre  1730-5  mars  1731.  Cf.  Soissons. 


ARCHEVÊCHÉ  DE  SENS  367 


Fut  aussi  pieux,  savant  et  zélé  à  Sens,  qu'il  l'avait  été  à  Soissons. 
Il  lutta  victorieusement  contre  ses  collègues  jansénistes  et  notamment 
contre  ses  trois  suffragants  que  nous  allons  nommer. 

Il  se  vit  forcé  d'interdire  l'enseignement  aux  Ursulines  de  Sens  qui 
s'obstinaient  dans  l'erreur;  fit  donner  en  1741  une  mission  par 
Brydaine,  embellit  sa  cathédrale. 

f  à  Sens  le  11  mai  1753,  aet.  76,  es.  38,  laissant  beaucoup  d'ouvrages 
publiés  ou  manuscrits,  tous  dignes  d'un  prélat  catholique  et  d'un 
académicien. 

105.  —  Paul  d'Albert,  cardinal  de  LUYNES. 
Transféré  de  Bayeux,  18  août-16  septembre  1753.  Cf.  Bayeux. 

Il  fut  reçu  à  l'Académie  des  Sciences  1755,  comme  il  avait  été  reçu 
à  l'Académie  française  douze  ans  auparavant  pour  ses  mérites 
personnels. 

Créé  cardinal  par  Benoît  XIV  le  5  avril  1756,  il  assista  à  trois 
Conclaves  ;  défendit  de  son  mieux  les  Jésuites,  en  1762  contre  les 
Parlements  et  soutint  les  Ordres  religieux  contre  la  Commission  des 
Réguliers  dans  laquelle  il  se  garda  bien  d'entrer. 

f  à  Paris  le  21  janvier  1788,  aet.  83,  es.  59,  card.  32,  doyen  des 
évêques  de  France. 

106.  —  Etienne-Charles  de  Loménie,  cardinal  de  BRIENNE. 
Transféré  de  Toulouse,  30  janvier-10  mars  1788.  Cf.  Toulouse. 

Au  moment  de  sa  translation,  il  était  ministre  principal  de 
Louis  XVI  ;  mais  il  tomba  sans  gloire  du  ministère  ou  fut  congédié  le 
16  août  de  la  même  année. 

Il  garda  soigneusement  ses  abbayes  et  autres  bénéfices  qui  lui 
rapportaient  plus  de  six  cent  mille  livres  de  rente. 

Créé  cardinal  par  Pie  VI  le  15  décembre  1788,  il  n'alla  pas  à  Rome, 
et  pourtant  il  ne  fit  son  entrée  à  Sens  que  le  3  mai  1790. 

On  sait  qu'il  prêta  le  serment  schismatique  et  devint  ainsi  l'évêque 
constitutionnel  de  l'Yonne. 

Il  renvoya  à  Rome  les  insignes  de  la  dignité  cardinalice,  ce  qui 
n'empêcha  pas  Pie  VI  de  le  dégrader  dans  le  Consistoire  du  26  sep- 
tembre 1791.  Il  avait  refusé  de  se  prêter  au  sacre  des  évêques  consti- 
tutionnels. 


368  PROVINCE  DE   SENS 


Ayant  acheté  l'abbaye  de  Saint-Pierre-le-Vif,  il  en  fit  démolir  l'église, 
s'établit  dans  l'abbatiale.  G'est-là  qu'il  fut  arrêté,  gardé  à  vue,  menacé. 

f  d'apoplexie  ou  suicidé  le  49  février  4794,  à  l'âge  de  67  ans. 

On  comprend  que  nous  ne  comptions  pas  les  années  de  son  sacre, 
ni  de  son  cardinalat. 

406  bis.  —  Pierre-François-Marcel  de  LOMÉNIE. 

Neveu  à  la  mode  de  Bretagne  et  coadjuteur  du  précédent,  mais  non 
successeur. 

Né  à  Marseille  le  48  juillet  4763,  abbé  de  Jumièges,  4788,  agent 
général  du  clergé.  Nommé  coadjuteur  de  son  oncle,  avec  future  succes- 
sion, et  sacré  archevêque  de  Trajanople  le  44  janvier  4789,  prêta  le 
serment  qu'on  ne  lui  demandait  pas. 

Il  fut  cependant  arrêté,  jugé  et  guillotiné  à  Paris  avec  sa  famille  le 
24  floréal  an  II  (40  mai  4794),  set.  34,  sans  avoir  pris  le  titre  d'arche- 
vêque de  Sens,  que,  du  reste,  il  ne  reconnaissait  plus,  bien  différent 
en  cela  du  coadjuteur  d'Albi,  neveu  du  cardinal  de  Bernis. 


ABBAYES   DU   DIOCÈSE  DE   SENS 

0.  S.  B.  vir.  S.  Petrus  vivus,  Saint-Pierre-le-Vif. 

S.  Golumba,  Sainte-Colombe. 

Ferrari  as,  Février  es. 

S.  Petrus  Melodunensis,  Saint-Pierre  de  Melun. 

Maurigniacum,  Morigny. 

Calma,  Chaume  ou  La  Chaume. 
fem.  S.  Joannes  Senonensis,  Saint- Jean  de  Sens. 

S.  Severinus  Castri  Landonis,  Château- Landon. 

S.  Jacobus  Pruvinensis,  Saint- Jacques  de  Provins. 

Jardum,  Le  Jard. 
0.  Cist.  vir.  Pruliacum,  Prully. 

Scaleise,  Eschaalis. 

Joyacum,  Jouy. 

Fons  Johannis,  Fontaine- Jean. 

Vallis  lucens,  Vauluisant. 

Barbellum,  Barbeaux. 

Sacra  cella,  Cercanceaux. 


ÉVÊCHÉ  d'auxerre  369 


0.  Gist.  fem.  Villarium,  Villiers. 

Gaudium,  La  Joie. 

Lilium,  Le  Lys. 
0.  Praem.      Dei  locus,  Dilot. 

S.  Paulus,  Saint-Paul. 
0.  S.  Claree.  Mons  S.  Catharinse,  Le  Mont-Sainte- Catherine. 


AUTISSIODORUM,    AUXERRE 

Siège  épiscopal,  un  des  plus  anciens  et  des  plus  célèbres 
de  la  France. 

Cf.  Fisquet,  op.  cit.  Sens  et  Auxerre,  in-8  de  472  p.  Paris,  1868. 

102.  —  André  COLBERT,  102e  évêque  d' Auxerre. 

Né  en  1647  à  Reims,  était  fils  de  Charles,  président  au  présidial  de 
Reims,  et  de  Marguerite  de  Mévilliers,  n'était  que  cousin  du  Ministre 
et  de  son  frère  Nico'as  ;  fut  chanoine  à  Reims,  dès  1660,  docteur  de 
Sorbonne  en  1669. 

Nommé  évêque  d'Auxerre  pour  succéder  à  son  cousin  Nicolas 
Golbert,  qui  était  mort  le  5  septembre  1676,  il  fut  préconisé  le  5  avril 
1677  et  sacré  le  24  juillet  1678  à  la  Sorbonne  ;  il  confia  son  séminaire 
aux  Lazaristes. 

Bien  en  cour  et  à  la  ville,  mal  en  province,  il  assista  volontiers  à  la 
petite  Assemblée  de  1681  ;  ce  qui  ne  l'empêcha  pas  de  siéger  dans 
l'Assemblée  extraordinaire  de  1682,  comme  représentant  de  sa  province 
et  comme  partisan  du  grand  Golbert. 

f  à  Régennes  le  9  juillet  1704,  œt.  55,  es.  26. 

103.  —  Louis-Daniel-Garriel  de  Pestel  de  Lévis  de  Thubières 
de  GAYLUS. 

Né  à  Paris  le  20  avril  1669,  était  fils  de  Henri  et  de  Claude  Fabert, 

élève   des  Jésuites  à  Louis-le -Grand  et  des  Sulpiciens,    docteur  en 

théologie,  devint  aumônier  du  roi,  vicaire  général  de  Noailles  h  Paris, 

grâce  à  Madame  de  Maintenon. 

24 


370  PROVINCE   DE   SENS 


Nommé  évêque  d'Auxerre  le  15  août  1704,  préconisé  le  27  janvier 
1705  et  sacré  le  1er  mars  aux  Carmes-Déchaussés  de  Paris,  commença 
bien  son  épiscopat. 

Il  érigea  l'Adoration  perpétuelle  du  Saint-Sacrement  dans  une  cha- 
pelle en  1707,  publia  la  bulle  Unigenitus  avec  l'instruction  des  quarante 
évêques  en  1714. 

Mais  Louis  XIV  mort,  il  changea  complètement,  se  laissa  guider  par 
les  Jansénistes,  appela  de  la  bulle  en  1718,  répliqua  aux  papes  avec 
insolence,  interdit  les  Jésuites,  supprima  la  Congrégation  de  la  Sainte- 
Vierge,  en  arriva  jusqu'au  fanatisme,  vénérant  le  diacre  Paris,  se 
vantant  d'être  en  communion  avec  la  Sainte-Eglise  d'Utrecht.  C'est 
dans  ces  sentiments  et  en  renouvelant  son  appel  qu'il  f  à  Régennes, 
Mercredi-Saint,  3  avril  1754,  set.  85,  es.  50,  doyen  des  évêques  de 
France,  ayant  perverti  son  diocèse  par  ses  fautes  et  même  par  ses 
qualités,  pendant  son  épiscopat  d'un  demi-siècle. 

N.  B.  —  Ses  œuvres,  mandements,  instructions  pastorales  etc.,  ont 
été  condamnées  à  Rome  le  11  mai  1754. 

104.  —  Jacques-Marie  de  Caritat  de  CONDORCET. 

Transféré  de  Gap,  grâce  à  Boyer,  24  juin-16  septembre  1754.  Cf.  Gap. 

Ayant  pris  possession  le  2  février  1755,  il  interdit  aussitôt  tous  les 
prêtres  réguliers  ou  séculiers  qui  rejetteraient  la  Bulle  ;  et  comme 
tout  son  chapitre  persistait  dans  le  jansénisme,  il  refusa  de  commu- 
niquer in  divinis  avec  lui. 

Cette  fermeté  causa  des  procès,  des  arrêts,  l'exil  de  l'évêque  pendant 
un  an  (novembre  1756-novembre  1757),  ce  qui  interrompit  les  visites 
épiscopales,  mais  non  les  missions  des  Jésuites,  Cordeliers,  Capucins, 
chargés  de  réveiller  la  foi  dans  le  diocèse  et  d'y  ranimer  la  piété. 

A  son  retour,  l'indomptable  évêque,  toujours  éloquent  et  charitable, 
reprit  ses  visites  diocésaines  avec  le  même  zèle,  refusa  de  se  démettre, 
dut  cependant  consentir  à  une  translation,  que  Louis  XV  estimait 
nécessaire  ! 

Transféré  à  Lisieux,  1er  janvier-16  février  1761.  Cf.  Lisieux. 

105.  —  Jean-Baptiste-Marie  Champion  de  CICÉ,  dernier  évêque 
d'Auxerre. 

Transféré  de  Troyes,  8  janvier-16  février  1761.  Cf.  Troyes. 


évêchè  d'auxerre  371 


Il  prit  possession  le  2  mars,  procéda  en  bon  Feuillant  contre  les 
Jansénistes,  pacifia  le  diocèse,  déplora  sincèrement  l'expulsion  des 
Jésuites. 

Député  par  le  bailliage  d'Auxerre  aux  Etats-Généraux,  il  s'opposa  le 
plus  possible  aux  innovations,  se  distinguant  ainsi  de  son  frère,  l'arche- 
vêque de  Bordeaux,  refusa  énergiquement  de  jurer  la  constitution 
civile  du  clergé  et  d'imiter  en  cela  son  propre  métropolitain  ;  il  émigra 
en  Allemagne.  Son  vicaire  général,  l'abbé  Viart,  mort  seulement  en 
1832,  gouverna  le  diocèse  pendant  toute  la  Révolution. 

L'évêque  d'Auxerre  fut  louable  jusqu'en  1801.  Alors,  non-seulement 
il  refusa  de  se  démettre,  mais  encore  il  protesta  contre  le  concor- 
dat, signant  les  réclamations  d'Asseline  et  se  distinguant  cette  fois 
encore  de  son  frère,  avec  infiniment  moins  de  mérite.  L'archevêque 
reconnaissait  ses  fautes,  et  les  pleurait,  l'évêque,  exempt  jusque-là  de 
fautes  graves,  se  mettait  en  rébellion  ouverte  contre  l'autorité  souve- 
raine du  pape,  sans  vouloir  reconnaître  cette  faute  et  s'en  repentir. 

f  à  Halberstadt  16  août  (nov.)  1805,  aet.  81,  es.  47. 


ABBAYES  DU  DIOCÈSE  D'AUXERRE 

0.  S.  B.  vir.  S.  Germanus,  Saint-Germain. 

Caritas,  La  Charité. 
fem.  S.  Julianus,  Saint- Julien. 

Griseno,  Crisenon. 
0.  S.  A.  vir.  S.  Laurentius,  Saint- Laurent. 

S.  Petrus,  Saint-Pierre. 
0.  Cist.  vir.  Pontiniacum,  Pon%ny,  l'une  des  quatre  filles  de Cîteaux. 

Bonus  radius,  Bouras. 

Rigniacum,  Rigny. 

Rupes,  Les  Roches. 
fem.  InsulaB,  Les  Isles. 
0.  Prsem.      S.  Marianus,  Saint-Marien. 


372  PROVINCE   DE   SENS 


NIVERNUM,    NEVERS 

Ce  siège,  très  ancien,  était  soumis  à  la  nomination  royale  ;  mais  pour 
cette  nomination,  le  roi  tenait  compte  de  la  proposition  des  ducs  de 
Ne  vers,  qui  se  sont  maintenus  jusqu'à  la  Révolution  française. 

Cf.  Fisquet,  op.  cit.  Nevers  et  Bethléem,  1  vol.  in-8  ;  Paris  1864.  —  Grosnier 
(l'abbé),  Notice  historique  sur  les  évêques  de  Nevers,  ajoutée  à  la  Monographie  de  la 
cathédrale  de  Nevers  ;  gr.  in-8,  Nevers,  1854. 

95.  —  Edouard  Valot,  95e  évêque  de  Nevers. 

Né  en  1637,  fils  d'Antoine,  premier  médecin  du  roi  et  de  Catherine 
Gayant,  préféra  par  vocation  la  carrière  ecclésiastique,  reçut  en  1653 
l'abbaye  de  Saint-Aubin-des-Bois  (Saint-Brieuc),  en  4658,  celle  de 
Saint-Maurin  (Agen),  en  4660,  celle  de  Nogent-sous-Coucy  (Laon), 
devint  docteur  de  Sorbonne. 

Nommé  évêque  de  Nevers  à  la  démission  d'Eustache  de  Chéry,  le  6 
septembre  4666,  et  sacré  à  la  Sorbonne  par  Gondrin,  archevêque  de 
Sens,  le  28  août  4667,  il  confia  son  séminaire  aux  Oratoriens,  donna 
l'habit,  44  juillet  4685,  aux  premières  sœurs  de  la  Charité  de  Nevers4, 
dont  il  approuva  les  règles  en  4698. 

Malade,  il  se  démit  de  son  évêché,  février  4705. 

f  à  Paris,  le  3  septembre  suivant,  ast.  68,  es.  39. 

96.  —  Edouard  de  BARGEDÉ. 

Né  en  4654  à  Corbigny,  fils  de  Gaspard,  bailli  de  Nevers. 

D'abord  curé,  puis  chanoine  de  la  cathédrale,  vicaire-général,  enfin 
coadjuteur  désigné  du  précédent. 

Nommé  évêque  de  Nevers  le  4er  novembre  4705,  et  sacré  le  2  mai 
4706  au  noviciat  des  Jésuites  à  Paris  par  Fleuriau,  encore  évêque  d'Aire, 
il  confia  son  petit  séminaire  aux  Jésuites  en  4709,  reçut  l'abbaye  de 
Saint-Cyran  en  4740,  fut  détesté  des  Jansénistes,  de  son  chapitre  et  de 
tous  les  Appelants. 

1.  Ces  religieuses,  hospitalières  et  institutrices,  avaient  été  fondées  à  Saint-Sauge 
quelques  années  auparavant  par  Dom  J.-B.  Delaveyne,  0.  S.  B.  —  Cf.  Histoire  de 
Jean-Baptiste  Delaveyne,  par  l'abbé  Marillier,  vicaire-général  de  Nevers.  1  vol. 
in-8.  Paris,  Lecoffre,  1890. 


ÉVÊCHÉ   DE   NEVERS  373 


f  d'une  fluxion  de  poitrine  à  Nevers  le  20  juill.  1719,  set.  68,  es.  14, 
vivement  regretté  par  les  pieux  fidèles. 

97.  —  Charles  Fontaine  des  MONTÉES. 

Né  en  1662  à  Orléans,  fils  d'Anne,  conseiller  du  roi  et  de  Françoise 
Boyetet,  fut  reçu  docteur  de  Navarre  en  1689,  puis  conseiller  clerc  au 
Parlement  de  Paris. 

Nommé  évêque  de  Nevers  le  27  août  1719  par  le  crédit  de  Noailles, 
et  sacré  le  12  novembre  aux  Carmes-Déchaussés  de  Paris  ;  étant  très 
riche,  fut  libéral  et  charitable. 

Il  légua  sa  belle  bibliothèque  aux  chanoines  de  Saint-Martin  ;  mais 
favorisa  les  Jansénistes,  entrava  les  Jésuites,  ce  que  Fisquet  ne  dit  pas. 

f  à  Paris,  le  20  février  1740,  33t.  79,  es.  21. 

98.  —  Guillaume  d'HUGUES  de  la  Motte. 

Né  en  1690  au  château  de  la  Motte  (Gap),  fils  de  François,  baron  de 
Beaujeu,  et  de  Françoise  de  Gastellane-Salernes  ;  chanoine  et  prévôt 
d'Embrun,  il  devint  vicaire-général  du  cardinal  de  Tencin  à  Embrun. 

Nommé  évêque  de  Nevers  le  24  septembre  1740  et  sacré  le  5  mars 
1741  au  Séminaire  Saint-Sulpice  par  son  métropolitain  Languet,  eut 
beaucoup  de  peine  à  réparer  les  ravages  jansénistes  causés  par  son 
prédécesseur  dans  les  couvents  de  femmes  ;  quoique  bon  et  doux,  il  se 
montra  ferme. 

Transféré  à  Vienne,  4  avril  1751.  Cf.  Vienne. 

99.  —  Jean-Antoine  de  TINSEAU. 
Transféré  de  Belley,  4  avril  1751.  Cf.  Belley. 

Il  arrivait  zélé  pour  la  discipline,  lui-même  austère,  charitable,  pieux. 

Pour  sauver  les  Jésuites  en  1762,  il  s'unit  aux  prélats  qui  demandè- 
rent que  l'Institut  de  Saint-Ignace  fut  modifié,  et  lui-même  simplifia 
les  vœux  des  sœurs  de  Nevers. 

Il  fit  beaucoup  de  Mandements  de  circonstance,  assista  comme 
député  de  la  province  à  six  Assemblées  du  Clergé,  fut  prié  d'écrire  au 
Pape  en  1780,  au  nom  de  l'Assemblée  pour  déplorer  la  suppression  de 
certains  ordres  religieux. 

Se  sentant  vieillir,  il  demanda  pour  coadjuteur  l'ancien  Jésuite,  qui 
suit. 

f  à  Nevers,  le  24  septembre  (novembre)  1782,  œt.  86,  es.  37. 


374  PROVINCE  DE  SENS 


100.  —  Pierre  de  SÉGUIRAN,  ancien  Jésuite. 

Né  à  Aix,  19  avril  1739,  fils  de  Jean-Baptiste,  avocat- général,  et  de 
Louise  d'Oraison;  élève  des  Jésuites  d'Aix,  entra  dans  la  Compagnie  de 
Jésus  et  y  resta  jusqu'à  la  suppression. 

C'est  alors  que  Dillon,  archevêque  de  Narbonne,  le  prit  pour  vicaire- 
général,  le  fit  archidiacre  de  Corbières,  lui  fit  avoir  le  prieuré  de  Saint- 
Marcel  (Bourges),  puis  l'abbaye  de  Landais  (Bourges). 

Agréé  par  le  roi,  14  juillet  1782,  comme  coadjuteur  de  Tinseau,  et 
celui-ci  étant  venu  à  mourir,  il  fut  sacré  évêque  de  Nevers  le  5  janvier 
1783,  dans  l'église  de  Villejuif  près  Paris. 

Ayant  pris  possession,  il  fonda  des  écoles  gratuites,  confiées  aux 
Frères  de  la  Doctrine  Chrétienne,  un  petit  séminaire,  un  bureau 
d'aumônes,  se  priva  de  tout  pendant  le  rude  hiver  de  1788-89,  sans 
pourtant  éviter  la  calomnie  ;  se  dépensa  pour  les  élections  de  1789,  en 
devint  malade. 

f  à  Nevers,  le  3  avril  1789,  set.  50,  es.  7. 

101.  —  Louis-Jérôme  de  SUFFREN  de  Saint-Tropez. 
Transféré  de  Sisteron,  3  août-13  septembre  1789.  Cf.  Sisteron. 
Il  prit  possession  aussitôt,  mais  en  quelles  circonstances  ! 

Quinze  mois  après,  ayant  refusé  le  serment,  et  voyant  son  siège 
envahi  par  G.  Tollet,  il  partit  pour  Turin,  d'où  il  écrivit  à  Rome  en  1795. 
f  à  Turin,  le  21  juin  1796,  aet.  74,  es.  32. 


ABBAYES  DU  DIOCÈSE  DE  NEVERS 

0.  S.  B.  vir.  S.  Stephanus,  Saint- Etienne,  prieuré. 

fem.  S.  Maria,  Notre-Dame. 
0.  S.  A.  vir.  S.  Martinus,  Saint-Martin. 
0.  Prsem.        Bella  Vallis,  Bellevaux. 


ÉVÊCHÉ  DE   TROYES  375 


TRECE,   TROYES 

Siège  ancien ,  le  plus   considérable  de  la  province   après    le    siège 
métropolitain,  et  le  plus  riche  en  abbayes,  mais  non  en  revenus. 

85.  —  Denis-François  Le  Bouthillier  de  GHA VIGNY,  85e  évêque 
de  Troyes. 

Né  en  1642  à  Paris,  fils  de  Léon1,  secrétaire  d'État,  et  d'Anne 
Phélypeaux,  docteur  de  Sorbonne,  aumônier  du  roi,  fut  nommé  et 
préconisé  évêque  de  Rennes,  1676  et  1677,  mais  se  démit  ou  fut 
repoussé  par  les  fidèles. 

La  mort  de  François  Malier  du  Houssay,  évêque  de  Troyes,  survenue 
le  11  octobre  1678,  permit  à  Chavigny  d'occuper  un  siège  épiscopal 
plus  voisin  de  Paris. 

Nommé  évêque  de  Troyes  dans  le  mois  même  où  était,  mort  F.  du 
Houssay,  il  put  se  faire  sacrer  à  l'Oratoire  de  Paris  le  9  avril  1679, 
prendre  possession  et  se  reposer. 

Il  siégea  au  rang  des  évêques,  comme  représentant  de  sa  province, 
dans  l'Assemblée  de  1 682,  qui  se  tenait  à  Paris  ;  publia  des  Statuts 
synodaux  à  l'usage  de  son  diocèse. 

Après  dix-huit  ans  d'épiscopat,  cet  évêque  ami  du  repos  et  de  sa 
famille  se  démit  de  son  siège  en  faveur  de  son  neveu,  qui  suit,  mais 
non  de  ses  abbayes.  Il  devait  vivre  encore  34  ans  et  survivre  un  an  à 
son  neveu. 

f  à  Paris,  le  15  septembre  1731,  aet.  89,  es.  54. 

86.  —  Denis-François  Le  Bouthillier  de  CHAVIGNY. 

Né  à  Paris  en  1665,  neveu  du  précédent  par  son  père,  Armand-Léon, 
et  du  grand  Bossuet  par  sa  mère,  Elisabeth  Bossuet,  reçu  docteur  de 
Sorbonne,  fut  vicaire-général  de  Troyes,  doté  de  riches  abbayes. 

Nommé  évêque  de  Troyes,  le  22  avril  1697,  grâce  à  la  renonciation 
de  son  oncle,  il  se  fit  sacrer  le  20  avril  1698  au  séminaire  Saint-Sulpice 
de  Paris. 

Un  de  ses  premiers  actes  fut  de  souscrire  à  la  condamnation  de 
Fénelon  en  1699.  Il  refit  le  toît  de  sa  cathédrale  incendiée  en  1700, 

1.  On  peut  voir  dans  Moréri  la  Généalogie  de  la  famille  Le  Bouthillier. 


376  PROVINCE   DE  SENS 


donna  un  Catéchisme,  un  Bréviaire  et  un  chant  particuliers.  Son 
successeur  allait  le  faire  regretter. 

Transféré  à  Sens,  21  janvier  1716-24  juin  1718.  Cf.  Sens. 

Il  gardait  pour  lui  les  abbayes  de  Vauluisant,  de  Mortemer,  de  Saint- 
Loup,  etc. 

87.  —  Jacques-Bénigne  BOSSUET. 

Né  à  Dijon  le  7  mars  1664,  était  fils  d'Antoine,  maître  des  Requêtes, 
frère  du  grand  Bossuet.  Pour  le  distinguer  de  son  oncle,  on  a  pu  le 
surnommer  Bossuet  le  petit  ;  et  ce  surnom  il  l'a  trop  justement  mérité 
à  plus  d'un  titre. 

Quoiqu'il  fût  licencié  en  théologie,  vicaire-général  de  Meaux  et  forte- 
ment recommandé  par  son  oncle,  Louis  XIV  l'écarta  constamment  de 
l'épiscopat,  ne  lui  laissant  que  l'abbaye  de  Saint-Lucien  de  Beauvais. 

Mais  le  Régent,  à  la  sollicitation  de  Noailles,  le  nomma  évêque  de 
Troyes  en  1716.  Il  n'obtint  ses  bulles  que  deux  ans  plus  tard. 

Sacré  enfin  le  18  juillet  1718,  il  soutint  Colbert  de  Montpellier,  Caylus 
d'Auxerre  et  tous  les  Appelants. 

Il  lança  un  mandement  contre  l'office  de  saint  Grégoire  VII,  lutta 
contre  son  métropolitain,  Languet,  à  propos  d'un  Missel  singulier, 
étrange  même,  qu'il  venait  de  donner,  1736. 

Nous  ne  parlons  pas  des  mauvais  services  qu'il  avait  rendus  à  son 
oncle  vivant,  pendant  que  se  traitaient  à  Rome  les  affaires  de  Fénelon, 
ni  du  tort  qu'il  lui  a  fait  après  sa  mort  en  publiant  ou  en  supprimant 
ses  écrits. 

Se  démit  le  30  mars  1742. 

f  à  Paris,  le  12  juillet  1743,  set.  80,  es.  25. 

88.  —  Mathias  PONCET  de  la  Rivière. 

Né  à  Paris  en  1707,  fils  de  Pierre,  comte  d'Ablis  et  de  Jeanne  Severt, 
était  neveu  de  Michel  Poncet,  évêque  d'Angers,  qui  surveilla  son  éduca- 
tion ;  il  reçut  l'abbaye  de  Noaillé  (Poitiers),  devint  vicaire-général  de 
Lallemant  à  Séez. 

Nommé  évêque  de  Troyes  le  2  avril  1742  et  sacré  le  2  septembre  par 
son  métropolitain,  Languet,  il  lutta  énergiquement  contre  les  Jansénistes. 
Ceux-ci  le  déchirèrent  dans  leurs  Nouvelles  ecclésiastiques  ;  les  magis- 
trats locaux  et  les  Parlements,  se  mettant  de  la  partie,  exilèrent  l'évêque 


ÉVÊCHÉ   DE   TROYES  377 


d'abord  à  Méry-sur-Seine,  1755,  puis  à  Murbach,  1756,  pour  un  an.  Le 
roi  Stanislas  de  Lorraine  en  fit  alors  son  aumônier. 

Rentré  dans  son  diocèse,  1757,  au  lieu  d'accepter  le  siège  d'Aire, 
l'évêque  de  Troyes  continua  de  lutter.  Mais  les  Feuillants  ne  le  soute- 
nant pas,  il  se  démit,  janvier  1758,  accepta  l'abbaye  de  Saint-Bénigne, 
et  se  mit  à  prêcher  des  oraisons  funèbres  ou  des  panégyriques  et 
d'autres  sermons. 

f  à  Paris,  le  5  août  1780,  set.  73,  es.  37. 

89.  —  Jean-Baptiste-Marie  Champion  de  GIGÉ. 

Né  à  Rennes,  10  février  1725,  l'un  des  douze  enfants  de  Jérôme- 
Vincent,  capitaine  de  dragons  et  de  Marie  de  Varennes,  fut  abbé  de 
Landevenec,  1746,  docteur  en  théologie,  vicaire-général  du  cardinal  de 
La  Rochefoucauld  à  Bourges. 

Nommé  évêque  de  Troyes  le  2  février  1758,  préconisé  le  13  mars, 
et  sacré  le  3  septembre  au  Quirinal  par  S. S.  Clément  XIII,  assisté  de 
deux  patriarches,  il  vint  à  Troyes  rétablir  la  concorde  au  gré  des 
modérés  et  mérita  d'être,  pour  le  même  but, 

Transféré  à  Auxerre,  1761.  Cf.  Auxerre. 

90.  —  Claude-Mathias-Joseph  de  BARRAL. 

Né  à  Grenoble  le  6  septembre  1714  (1716),  fils  de  Joseph,  président 
à  mortier,  frère  de  Jean-Sébastien,  saint  évêque  de  Castres,  dont  nous 
avons  parlé  en  son  lieu,  reçut  l'abbaye  de  Saint-Géraud  en  1752,  fut 
aumônier  du  roi,  vicaire-général  de  Foucquet  à  Embrun. 

Nommé  évêque  de  Troyes  le  8  janvier  1761,  et  sacré  le  29  mars  à 
Sens  par  le  cardinal  de  Luynes,  il  répara,  autant  qu'il  put,  les  fautes  de 
ses  prédécesseurs,  tint  à  la  Constitution  Unigenitus,  malgré  les  opposi- 
tions locales  et  les  calomnies  du  dehors. 

Ayant  obtenu  son  neveu,  qui  suit,  pour  coadjuteur  en  1788,  il  se 
démit  le  23  janvier  1790,  n'émigra  pas  ;  officia  même  à  Paris  le 
1er  novembre  1796. 

f  le  1er  février  1803,  aat.  87,  es.  42,  à  Meaux,  dont  son  neveu  était 
devenu  évêque,  après  le  concordat. 

91.  —  Louis-Mathias  de  BARRAL. 

Neveu,  coadjuteur  et  successeur  du  précédent. 

Né  à  Grenoble,  20  avril  1746,  fils  de  Charles-Gabriel  Justin,  conseiller 


378  PROVINCE  DE   SENS 


au  Parlement  du  Dauphiné,  neveu  des  deux  bons  évêques  que  nous 
venons  de  louer,  élève  de  Saint-Sulpice,  docteur  de  Navarre  en  1770, 
conclaviste  du  cardinal  de  Luynes  en  1774,  grand  archidiacre  de  Sens 
en  1777,  abbé  du  Mas-d'Azil  (Rieux)  en  1782,  agent-général  du  clergé 
en  1785. 

Nommé  coadjuteur  de  son  oncle  à  Troyes  en  1788,  et  sacré  évêque 
d'Isaure  le  5  octobre,  il  devint  évêque  de  Troyes  en  1790,  refusa  le 
serment  qu'on  lui  demandait  avec  instance,  émigra  d'abord  à  Constance, 
puis  en  Angleterre,  d'où  il  envoya  en  1801,  sa  prompte  et  belle  démis- 
sion au  Pape. 

Nommé  évêque  de  Meaux  le  19  germinal  an  X  (9  avril  1802)  et  insti- 
tué immédiatement,  il  organisa  le  culte  catholique  dans  les  deux 
départements  qui  formaient  son  diocèse  avec  un  tact  et  une  habileté 
louables. 

Mais  devenu  archevêque  de  Tours  en  1805,  il  fut  moins  louable  par 
suite  de  ses  complaisances  envers  Napoléon,  sa  belle-sœur,  Anne  de 
Beauharnais,  cousine  de  Joséphine,  l'ayant  rattaché  au  régime  impérial, 
et  son  ambition  personnelle  l'ayant  rendu  incivil  envers  le  Pape,  ingrat 
envers  le  roi,  odieux  à  ses  diocésains.  Son  rôle  pendant  les  Cent- Jours 
fut  peu  honorable. 

Forcé  de  donner  sa  démission  le  26  septembre  1815. 

f  d'apoplexie  à  Paris,  6  juin  1816,  set.  70,  es.  28. 


ABBAYES  DU  DIOCÈSE  DE  TROYES 

O.  S.  B.  vir.  Nigella  abscondita,  Nielle  ou  Nesle-la- Reposte. 
Cella,  Moustier-la-Celle. 
Monasterium  Aremarense,  Moustier-Ramey  :  ces  trois 

abbayes  sont  de  la  congrégation  de  Saint- Vannes. 
S.   Julianus   de    Sesania,    Saint- Julien    de   Sésanne, 
prieuré, 
fem.  S.  Marias  Parthenon,  Notre-Dame-aux-Nonnains. 
Paracletus,  Le  Paraclet*. 
Bricolium,  Bricœil  ou  N.-D.  de  Sésanne. 


1.  Trop  célèbre  dans  l'histoire  à  cause  d'Héloïse. 


ÉVÊCHÉ  DE  BETHLÉEM  379 


0.  S.  A.  vir.  S.  Martinus  de  Areis,  Saint-Martin-des-Aires. 

S.  Lupus  Trecensis,  Saint-Loup  de  Troyes. 

Cantumerula,  Ghantemerle. 
0.  Cist.  vir.    Ripatorium,  La  Rivour. 

Reclusum,  Le  Reclus1. 

Bullencuria,  Roullencour. 

Sigillariae,  Scellières®. 

Pietas  Dei,  La  Pitié-Dieu -lès-Ramerupt. 
fem.  B.  M.  de  Pratis,  Notre-Darne-des-Prés. 
0.  Prgem.        Bellus  locus,  Beaulieu. 

Bassus  fons,  Basse-Fontaine. 

Gapella  ad  Plancas,  La  Chapelle-aux-Planches. 
0.  Grandim.   Macheretum,  Mâcher  ay,  d'abord  prieuré,  devint  abbaye 
en  1621. 


BETHLEEM   I.  P.  1.    BETHLÉEM 

Siège  en  France  près  de  Clamecy,  dans  l'hôpital  ou  Hôtel-Dieu 
de  Pantenère. 

Cf.  Fisquet,  op.  cit.  Nevers  et  Bethléem. 

Un  siège  épiscopal  fut  fondé  à  Bethléem  en  Palestine  par  Baudouin  I, 
roi  de  Jérusalem,  l'an  1110  ;  ce  siège  fut  doté  en  1168  par  Guillaume, 
comte  de  Nevers,  de  l'hôpital  de  Pantenère  ou  Pantenor  près  Clamecy, 
diocèse  d'Auxerre.  G'est-là  que  se  réfugièrent  à  partir  du  XIIIe  siècle 
les  évêques  de  Bethléem,  nommés  par  le  duc  de  Nevers,  agréés  par  le 
roi  de  France. 

47.  —  François  de  BATAILLER,  47°  évêque  de  Bethléem. 
Il  avait  été  capucin,  mais  il  était  sécularisé,  1663,  quand  le  vertueux 
Christophe  d'Authier  de  Sisgau  se  démit. 

1.  Le  monastère  devint  de  1744  jusqu'en  1790  une  maison  de  détention  pour  les 
ecclésiastiques  ou  religieux  coupables  ;  l'abbaye  restait  néanmoins  en  commende. 

2.  L'abbé  commendataire,  Mignot,  y  enterra  Voltaire,  son  oncle,  le  2  juin  1778. 


380  PROVINCE   DE   SENS 


Nommé  alors  évêque  de  Bethléem  par  le  duc  de  Nevers  et  agréé  par 
le  roi,  il  fut  sacré  à  Rome  le  25  juin  1664,  prêta  serment  au  roi  en  1665, 
fut  employé  à  diverses  fonctions  épiscopales,  assista  à  la  petite  Assem- 
blée de  1681 ,  fut  pourvu  successivement  de  trois  abbayes  en 
commende. 

f  à  Paris,  le  22  juin  1701,  est.  84,  es.  36. 

Enterré  à  Sainte-Croix-de-la-Bretonnerie. 

—  Louis  de  SANLECQUE. 

Génovéfain,  poète  agréable  au  duc,  fut  nommé  évêque  de  Bethléem 
le  24  juin  1701,  mais  rejeté  par  le  roi  comme  indigne. 
f  à  son  prieuré  de  Garnay,  près  Dreux ,  14  juillet  1714. 

48.  —  Louis  LE  BEL,  frère  Chérurin. 

Religieux  Récollet,  sous  le  nom  de  Frère  ou  de  Père  Chérubin,  et 
défmiteur-général  de  son  Ordre,  Louis  Le  Bel,  présenté  par  le  duc, 
agréé  par  le  roi  et  préconisé  à  Rome,  fut  sacré  aux  Récollets  de  Paris 
le  4  février  1714,  obtint  une  pension  et  une  commende,  eut  avec 
Gaylus  d'Auxerre  un  procès  de  juridiction,  qu'il  n'aurait  pas  eu  avec  le 
successeur,  Gondorcet. 

f  à  Paris,  le  8  octobre  1738,  set.  77,  es.  15. 

49.  —  Louis-Bernard  LA  TASTE,  o.  s.  b. 

Né  à  Bordeaux  d'une  famille  obscure,  il  fut  admis  chez  les  Bénédictins 
et  devint  assistant  du  supérieur-général  de  la  congrégation  de  Saint- 
Maur  aux  Blancs-Manteaux.  C'est  de  là  qu'il  lança  ses  lettres  mordantes 
contre  les  Convulsionnaires. 

Nommé  évêque  de  Bethléem  par  le  duc  de  Nevers,  agréé  par  le  roi, 
sacré  le  5  avril  1739  à  Paris  dans  la  chapelle  de  l'archevêché  et  pourvu 
de  l'abbaye  de  Moirmont  (Châlons),  il  n'eut  que  plus  d'autorité  et 
d'ardeur  à  combattre  les  Jansénistes  qui  le  craignaient. 

Devenu  supérieur  des  Carmélites  de  Saint-Denis  en  1740,  il  fut 
nommé  visiteur-général  des  Carmélites  de  France  en  1747,  et  s'acquitta 
dignement  de  cette  fonction. 

f  à  Saint-Denis  en  France,  le  22  avril  1754,  set.  62,  es.  15,  laissant 
de  bons  ouvrages  et  une  gloire  incontestable,  aujourd'hui  incontestée. 


ÉVÊCHÉ   DE  BETHLÉEM  381 


50.  —  Charles-Marie  de  QUÉLEN. 

Né  en  1703  dans  le  diocèse  de  Quimper,  de  la  même  famille  que  le 
futur  archevêque  de  Paris,  il  était  curé  du  Havre  depuis  1733,  brûlant 
ie  zèle  et  très  charitable,  quand  il  fut  pourvu  de  la  Rivour  (Troyes)  et 
peu  après  nommé  évêque  de  Bethléem  par  le  duc  et  agréé  par  le 
roi,  1754. 

Sacré  le  19  janvier  1755  au  séminaire  Saint-Sulpice  par  Bertrand  du 
Guesclin,  évêque  de  Gahors,  assisté  de  G. -Al.  de  Plan  des  Augiers  et 
de  F.  de  Prunières,  évêques  de  Die  et  de  Grasse,  il  ne  fit  plus  rien  de 
uotable,  même  en  1762,  lui  qui  avait  été  si  remarquable  comme  curé. 

f  au  Faou,  le  21  avril  1777,  set.  74,  es.  23. 

51.  —  François-Camille  de  Duranti  de  LIRONCOURT,  dernier 
évêque  de  Bethléem. 

Né  à  Paris  le  9  octobre  1733,  chanoine  honoraire  de  Laon  et  vicaire- 
général  du  cardinal  de  Rochechouart  ;  aumônier  de  Madame  Sophie  de 
France. 

Nommé  évêque  de  Bethléem  par  le  duc  et  agréé  par  le  roi,  août  1777, 
il  fut  sacré  le  26  avril  1778  ;  abbé  de  la  Rivour  (Troyes),  1779  ;  dans 
l'histoire,  avant  la  Révolution,  il  n'a  pas  laissé  de  traces. 

Émigré  en  Angleterre,  1792,  il  vécut  sans  bruit,  jusqu'en  1801  qu'il 
refusa  net  la  démission  que  le  Pape  lui  demandait,  prétextant  que  le 
Concordat  n'avait  pas  eu  le  droit  de  supprimer  son  siège  ! 

f  en  Angleterre,  peu  après  cette  manifestation  ridicule  de  gallica- 
nisme, ast.  70,  es.  24. 


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TOLOSANA   PROVINCIA 

PROVINCE  DE  TOULOUSE 


Ville  principale  des  Volques  Tectosages,  Tolosa,  Toulouse,  fut  sous 
les  Romains,  non  une  métropole,  mais  une  importante  cité  comprise 
dans  la  Narbonnaise.  Elle  eut  dès  les  premiers  jours  du  christianisme 
ses  prédicateurs,  ses  martyrs,  ses  évoques.  Ayant  acquis  une  plus 
grande  importance  par  la  suite  des  temps,  elle  mérita  d'être  érigée  en 
métropole  ecclésiastique. 

L'érection  fut  faite  en  l'an  1317  par  le  pape  Jean  XXII.  L'évêché  de 
Pamiers,  institué  vingt-deux  ans  auparavant  par  Boniface  VIII,  fut 
rattaché  à  la  nouvelle  métropole,  ainsi  que  les  quatre  nouveaux  évêchés 
de  Montauban,  de  Lombez,  de  Rieux  et  de  Saint-Papoul,  que  la  bulle 
d'érection  constituait  sur  les  limites  du  diocèse  de  Toulouse.  L'année 
suivante,  deux  autres  évêchés,  ceux  de  Lavaur  et  de  Mirepoix,  fondés 
par  le  même  pape,  complétèrent  la  province,  telle  qu'elle  a  subsisté 
jusqu'au  concordat  de  1804 . 

On  y  distingue  donc  huit  sièges  :  Tolosan.  Toulouse  ;  Appamien. 
Pamiers;  Lumbarien.  Lombez ;  Mirapicen.  Mirepoix;  Montalban. 
Montauban  ;  Riven.  Rieux;  S.  Papuli,  Saint-Papoul;  Vauren.  Lavaur. 
Le  diocèse  de  Toulouse  comprend  213  paroisses,  celui  de  Rieux  104, 
celui  de  Pamiers  100  ;  les  autres  en  ont  moins,  celui  de  Mirepoix,  par 
exemple  qui  n'en  a  que  28. 

Cf.  G  allia  Christiana,  tomus  XIII  et  ultimus  Benedictinorum,  in  quo  de  provincia 
Tolosana  et  de  provincia  Trevirensi  agitur.  Editus  est  anno  1785.  —  Almanach 
R  oyal,  années  successives. 


ARCHEVÊCHÉ  DE  TOULOUSE  383 


TOLOSA,    TOULOUSE 

Siège  épiscopal  très  ancien,  devenu  archiépiscopal  depuis  le  XIVe 
siècle  ;  diocèse  primitivement  fort  étendu,  mais  notablement  réduit  par 
la  création  des  diocèses  énumérés  ci-dessus. 


Cf.  Histoire  des  évêques  et  archevêques  de  Toulouse,  par  l'abbé  Cayre,  1  vol.  in-8, 
Toulouse,  imp.  Douladoure,  1873.  —  Histoire  générale  de  l'église  de  Toulouse,  par 
l'abbé  Salvan  ;  4  vol.  in-8,  Toulouse,  1858-1861. 


ARCHEVÊQUES  DE  TOULOUSE 

22.  —  François,  cardinal  de  JOYEUSE,  22e  archevêque,  69e  évêque 
de  Toulouse  en  1584  ;  devient  en  même  temps  archevêque  de  Rouen  en 
1605  ;  résigne  Toulouse  en  1614.  Cf.  Rouen. 

23.  —  Louis  de  Nogaret,  cardinal  de  LA  VALETTE,  archevêque 
de  Toulouse  en  1614,  créé  cardinal  en  1621  ;  résigne  son  archevêché 
en  1627. 

f  le  28  septembre  1639. 

24.  —  Charles  de  MONTGHAL,  sacré  archevêque  de  Toulouse 
le  9  janvier  1628. 

fie  22  août  1651. 

25.  —  Pierre  de  MARC  A,  évêque  de  Couserans  en  1642,  archevêque 
de  Toulouse  en  1652,  de  Paris  en  1662.  Cf.  Paris. 

26.  —  Charles-François  d'Anglure  de  BOURLEMONT,  évêque  de 
Castres,  devint  archevêque  de  Toulouse  en  1664. 

f  le  25  novembre  1669. 

27.  —  Pierre,  cardinal  de  BONZI,  évêque  de  Béziers,  devint 
archevêque  de  Toulouse  en  1670  ;  créé  cardinal  en  1672,  il  fut  transféré 
à  Narbonne  en  1674.  Cf.  Narbonne. 


384  PROVINCE  DE   TOULOUSE 

28.  —  Joseph  de  MONTPEZAT  de  Carbon. 
Né  en  Languedoc,  avait  remplacé  en  1664  sur  le  siège  de  Saint-Papoul 

son  frère  Jean,  transféré  à  Bourges. 

Nommé  archevêque  de  Toulouse  le  22  novembre  4674  et  pourvu  de 
ses  bulles  le  2  mai  1675,  il  prit  possession;  s'est  rendu  fameux  par  les 
affaires  qu'il  suscita  aux  Urbanistes  et  aux  sœurs  de  la  Sainte-Enfance 
dans  son  diocèse,  par  son  intervention  anti-canonique  dans  l'adminis- 
tration de  Pamiers.  Blâmé  par  le  pape  Innocent  XI,  mais  loué  par 
l'Assemblée  de  1682,  l'archevêque  gallican  s'attribua  la  victoire. 

f  le  17  juin  1687,  set.  72,  es.  22. 

29.  —  Jean-Baptiste-Michel  GOLBERT  de  Saint-Pou  ange. 
Transféré    de    Montauban,    15    août    1687-12    octobre   1693.    Cf. 

MONTAUBAN. 

On  remarque  bien  le  long  intervalle  qui  s'écoule  entre  le  brevet  de 
nomination  et  les  bulles  d'institution  canonique.  Outre  les  raisons 
générales  de  ce  retard,  l'évêque  de  Montauban  avait  siégé  dans  l'Assem- 
blée de  1682.  En  vrai  Colbert,  l'archevêque  nommé  de  Toulouse  ne 
manqua  pas  d'administrer  comme  vicaire  capitulaire. 

Ayant  enfin  pris  possession,  il  eut  des  disputes  de  préséance  avec 
l'archevêque  d'Albi,  H.  Serroni,  avec  le  président  du  Parlement  de 
Toulouse  ;  il  fut  aussi  en  altercation  avec  son  chapitre,  son  clergé, 
quelques  religieux.  En  1699,  il  se  montra  particulièrement  hostile  à 
Fénelon. 

f  à  Paris,  le  11  juillet  1710,  33t.  71,  es.  35. 

30.  —  René-François  de  BEAUVAU  du  Rivau. 
Transféré  de  Tournai,  1713.  Cf.  Tournai. 

Il  venait,  pour  parler  exactement,  de  résigner  le  siège  épiscopal  de 
Tournai,  quand  il  fut  nommé  par  Louis  XIV,  le  29  juillet  1713,  au  siège 
archiépiscopal  de  Toulouse  vacant  depuis  trois  ans. 

L'accueil  filial  qu'il  fit  à  la  bulle  Unigenitus  ne  fut  malheureusement 
pas  imité  par  plusieurs  de  ses  sufïragants,  dont  nous  allons  parler. 

Nommé  archevêque  de  Narbonne  par  le  Régent,  5  novembre  1719,  il 
attendit  ses  bulles  plus  de  deux  ans  pour  des  raisons  qui  ne  lui  étaient 
pas  personnelles.  Cf.  Narbonne. 


ARCHEVÊCHÉ  DE  TOULOUSE  385 

31.  —  Henri  de  NESMOND. 

Transféré  d'Albi,  5  novembre  1719-14  janvier  1722.  Cf.  Albi. 

Les  belles  qualités  dont  il  avait  fait  preuve  sur  les  sièges  de  Montauban 
et  d'Albi,  il  les  montra  sur  son  nouveau  siège,  mais  trop  peu  de  temps. 

f  à  Toulouse,  le  27  mai  1727,  set.  ?  es.  34,  léguant  ses  biens  aux 
hôpitaux. 

Il  avait  hérité  des  biens  du  vénérable  François  de  Nesmond,  évêque 
de  Bayeux,  son  cousin-germain,  mort  douze  ans  avant  lui.  En  1754, 
J.-B.  Lachaux,  prêtre  du  Puy,  publia  en  un  volume  in-12  à  Paris  les 
Sermons,  discours  et  harangues  d'Henry  de  Nesmond  ;  ils  ont  été 
réédités  par  Migne  en  1848,  tome  XXX  des  Orateurs  Sacrés. 

32.  —  Jean-Louis  Berton  des  Balbes  de  GRILLON. 

Transféré  de  Saint-Pons,  30  juillet-27  septembre  1727.  Cf.  Saint- 
Pons  de  Tomières. 

Sur  le  siège  de  Toulouse,  comme  sur  celui  de  Saint-Pons,  il  fut 
l'adversaire  décidé  du  jansénisme,  l'ami  de  ses  prêtres  et  le  père  de 
ses  diocésains. 

Transféré  à  Narbonne,  août-novembre  1739,  il  laissa  des  regrets  à 
Toulouse.  Cf.  Narbonne. 

33.  —  Charles-Antoine  de  la  ROCHE-AYMON. 

Transféré  de  Tarbes,  8  janvier-8  novembre  1740.  Cf.  Tarbes. 

Choisi  par  la  faveur,  à  cause  de  sa  modération  et  en  vue  des  conces- 
sions qu'on  obtiendrait  de  sa  faiblesse,  il  ne  trompa  point  cette  attente 
sur  le  siège  de  Toulouse. 

Transféré  à  Narbonne  1751-1752.  Cf.  Narbonne. 

34.  —  François  de  CRUSSOL  D'UZÈS  d'Amboise. 
Transféré  de  Blois,  18  août-26  septembre  1753.  Cf.  Blois. 

En  le  faisant  nommer  archevêque  de  Toulouse,  l'orthodoxe  Boyer 
avait  ses  vues  ;  il  ne  fut  pas  déçu.  Ayant  pris  possession  en  personne 
le  12  janvier  1755,  François  agit  à  Toulouse,  comme  à  Blois,  en  prélat 
catholique,  en  homme  ferme,  en  digne  ami  de  Christophe  de 
Beaumont. 

f  à  Paris,  dans  l'archevêché,  le  30  avril  1758,  set.  55,  es.  24, 
Beaumont  étant  alors  exilé  à  La  Roque. 

25 


386  PROVINCE  DE  TOULOUSE 

35.  —  Arthur-Richard  DILLON. 

Transféré  d'Évreux,  le  14  mai-19  juillet  1758.  Cf.  Évreux. 
S'il  a  immortalisé  son  nom  à  Toulouse  par  la  digue  qui  préserve  le 

faubourg  Saint-Cyprien  et  par  d'autres  utiles  créations,  on  remarque 
avec  peine  qu'il  n'a  rien  dit  en  faveur  des  Jésuites,  même  pour  réfuter 
ex-officio  le  factum  de  Fitz- James. 

Transféré  à  Narbonne ,  12  novembre  1762  -  24  janvier  1763. 
Cf.  Narronne. 

36.  —  Etienne-Charles  de  LOMÉNIE  de  BRIENNE. 

Transféré  de  Condom,  2  février-9  avril  1763.  Cf.  Gondom. 

Il  fit  continuer  les  travaux  d'embellissement  et  d'utilité  commencés 
par  son  prédécesseur  à  Toulouse,  en  influant  puissamment  sur  les 
États  du  Languedoc  et  en  contribuant  largement  de  sa  bourse.  Riche 
par  lui-même,  plus  riche  par  les  bénéfices  ecclésiastiques  qu'il  accumuk 
et  qui  lui  rapportèrent  jusqu'à  678,000  livres  de  rentes,  il  put  se  mon- 
trer généreux.  «  S'il  n'a  pas  fait  la  fortune  de  la  France,  dit  de  lui 
M.  Thiers,  il  a  du  moins  fait  la  sienne  ». 

Étant  l'âme  de  la  Commission  des  Réguliers,  de  1766  à  1780,  avant 
d'être  le  directeur  de  la  Commission  des  Unions,  de  1780  à  1787,  il 
réforma  les  ordres  religieux  en  véritable  franc-maçon  ou,  ce  qui  revient 
au  même,  en  vrai  disciple  de  Voltaire. 

Reçu  de  l'Académie  française,  25  juin  1770,  il  résidait  à  Paris  plus 
souvent  qu'à  Toulouse.  Devenu  enfin  ministre  principal  de  Louis  XVI 
le  1er  mai  1787,  il  ne  fut  plus  rien  pour  Toulouse. 

Transféré  à  Sens,  30  janvier-10  mars  1788.  Cf.  Sens. 

37.  —  François  de  FONTANGES. 

Transféré  de  Bourges,  30  janvier-10  mars  1788.  Cf.  Bourges. 

Ayant  pris  possession,  il  eut  à  peine  une  année  pour  réparer  les 
quarante  années  précédentes,  si  fâcheuses  au  diocèse  de  Toulouse  ; 
malgré  ce  peu  de  temps,  il  fit  beaucoup  de  bien. 

L'intrusion  de  Sermet,  provincial  des  Carmes-Déchaussés,  qui  avait 
été  sacré  le  26  avril  1791,  évêque  de  la  Haute-Garonne  et  qui  se  portait 
comme  métropolitain  du  Sud,  força  l'archevêque  légitime  à  fuir. 

Il  était  à  Palma  dans  l'île  de  Majorque,  quand  il  signa  sa  démission  du 
siège  de  Toulouse  le  5  novembre  1801,  et  put  aussitôt  rentrer  en 
France. 


ARCHEVÊCHÉ  DE  TOULOUSE  387 

Le  9  vendémiaire  an  XI  (1er  octobre  4802),  il  fut  nommé  par  le 
Premier  Consul  à  l'évêché  d'Autun,  qu'il  administra  sagement  avec  le 
titre  d'archevêque-évêque,  continuant  l'œuvre  de  réorganisation  com- 
mencée par  son  prédécesseur  immédiat,  Gabriel  Moreau. 

f  à  Autun,  le  26  janvier  1806,  œt.  62,  es.  23,  en  soignant  les 
prisonniers  autrichiens  pestiférés. 


ABBAYES  DU  DIOCÈSE  DE  TOULOUSE 

0.  S.  B.  vir.  S.  Saturninus,  Saint-Sernin,  abbaye  séculière. 

B.  M.  Deaurata,  La  Daurade,  prieuré. 

Mansum  Garnerii,  Le  Mas-Garnier. 
0.  Gist.    vir.  Elnae,  Eaunes. 

Grandis  Silva,  Grandselve. 
fem.  Oratio  Dei,  Oraison-Dieu,  à  Muret. 

Salanquise,  Salanques,  à  Toulouse. 
0.  S.  A.  fem.  S.  Saturninus,  Saint-Semin,  en  règle. 

S.  Pantaleo,  Saint-Pantaléon. 
0.  Praem.        Gapella,  La  Capelle. 
0.  S.   Clarse.  S.  Clara  Tolosana,  Sainte-Claire  de  Toulouse. 

S.  Clara  de  Alta  Ripa,  Sainte-Claire  de  Hauterive. 

Leviniacum,  Sainte-Claire  de  Lévignac. 

S.   Cyprianus,  Saint-Cyprien,  Clarisses  de  la  Stricte 
Observance. 


COLLÉGIALES  ET  COUVENTS 

L'abbaye  sécularisée  de  Saint-Sernin  était  une  insigne  collégiale.  Les 
quatre  grands  ordres  Mendiants  avaient  des  couvents  à  Toulouse,  les 
Frères  Prêcheurs  surtout,  dont  le  fondateur,  saint  Dominique,  quoique 
né  en  Espagne,  s'était  pour  ainsi  dire  fixé  à  Toulouse. 

Cette  ville  était  pour  la  Compagnie  de  Jésus  un  chef-lieu  de  province, 
comme  Lyon,  Bordeaux  et  Paris  ;  mais  en  1762  tous  les  établissements 
des  Jésuites  furent  sacrifiés  à  la  haine  de  leurs  ennemis  dans  la 
province  de  Toulouse,  comme  ailleurs. 

Il  y  avait  à  Toulouse  un  nombre  considérable  de  couvents  de  femmes 


388  PROVINCE  DE   TOULOUSE 


pour  la  contemplation  et  la  pénitence,  l'instruction  et  les  œuvres  de 
miséricorde. 


APPAMI.E,   PAMIERS 

L'abbaye  de  Saint- Antonin,  fondée  à  Pamiers  en  950 ,  fut  érigée  en 
cathédrale  par  Boniface  VIII  le  16  septembre  1295. 

Cf.  J.  de  Lahondès,  Annales  de  Pamiers,  L2  vol.  in-8,  Toulouse,  1824. 

29.  —  François-Etienne  de  CAULET,  29e  évêque  de  Pamiers. 

Né  à  Toulouse  le  19  mai  1610,  fit  ses  études  à  La  Flèche,  reçut 
l'abbaye  de  Saint-Volusien  de  Foix  en  1627,  déposa  contre  Saint-Cyran  en 
1628,  fut  un  des  trois  premiers  compagnons  d'Olier  au  séminaire  de 
Vaugirard.  Rien  donc  en  lui  ne  présageait  le  Janséniste. 

Nommé  et  préconisé  évêque  de  Pamiers,  il  se  fit  sacrer  le  3  mars 
1645,  succédant  aux  deux  frères  de  Sponde,  Henri  le  célèbre  historien, 
démissionnaire  en  1640,  -j-  18  mai  1643,  six  semaines  après  Jean, 
son  coadjuteur  et  successeur. 

Gaulet  qui  était  pieux,  régulier,  austère,  fut  entraîné  dans  le  Jansé- 
nisme par  son  voisin  d'Alet,  Pavillon,  qu'il  dépassa  sous  plus  d'un 
rapport  et  auquel  il  survécut  trois  ans. 

f  à  Pamiers,  le  7  août  1680,  set.  71,  es.  36. 

N.  B.  —  Le  siège  resta  vacant  en  réalité  14  ans,  comme  nous  allons 
le  voir. 

—  Gosme  ROGER,  évêque  de  Lombez. 

Nommé  évêque  de  Pamiers  en  1680,  refusa.  Cf.  Lombez. 

—  François  d'Anglure  de  BOURLEMONT ,  neveu  de  Louis 
archevêque  de  Bordeaux. 

Nommé  évêque  de  Pamiers  le  4  juillet  1681,  n'ayant  pu  obtenir 
ses  bulles,  quoique  docteur  en  théologie,  renonça,  en  novembre  1681, 
au  bénéfice  de  sa  nomination.  Il  obtint  en  compensation  l'abbaye  de 
Saint-Florent  de  Saumur. 

f  août  1711. 


ÉVÊCHÉ    DE  PAMIERS  389 


—  François  de  CAMPS. 

Nommé  évêque  de  Pamiers,  le  12  novembre  1685,  administra  comme 
vicaire-capitulaire  ;  fit  achever  et  dédier  la  cathédrale  en  1689. 

Mais  cette  ingérence  elle-même,  compliquée  d'antécédents  fâcheux, 
empêcha  qu'il  obtînt  ses  bulles.  Il  fut  pourvu  alors  de  l'abbaye  de 
Signy  (Reims)  et  de  plusieurs  prieurés. 

f  à  Paris,  15  août  1732,  aet.  80. 

30.  —  Jean-Baptiste  de  VERTHAMON,  Janséniste. 

Né  en  1646,  fils  de  François,  maître  des  Requêtes,  «  doctor  et  socius 
Sorbonicus  »  vicaire-général  de  Rouen  à  Pontoise,  promoteur  de  la 
Sainte-Chapelle  de  Paris. 

Nommé  évêque  de  Pamiers  le  8  septembre  1693,  se  fit  sacrer  le 
3  janvier  1694  à  Saint-Louis  des  Jésuites,  Paris.  Il  est  loué  par  la  Gallia 
Christiana  comme  ayant  tout  rétabli  à  Pamiers,  même  les  Jésuites,  qui 
avaient  là  un  collège  ;  mais  il  est  signalé  par  Picot  et  par  ses  propres 
mandements  pour  avoir  appelé  de  la  bulle  Unigenitus.  On  ne  voit  pas 
qu'il  se  soit  rétracté,  comme  le  cardinal  de  Noailles,  quoiqu'il  en  ait  eu 
le  temps. 

f  le  20  mars  1735,  aet.  90,  es.  42. 

31.  —  François-Barthélemi  de  Salignac  de  la  Mothe  FÉNELON. 
Né  en  1691,  troisième  fils  de  François,   marquis  de  Fénelon,   et 

d'Elisabeth  Beaupoil  de  Saint- Aulaire,  petit-neveu  de  l'illustre  Fénelon, 
était  chanoine  et  archidiacre  de  Cambrai,  abbé  de  Saint-Martin  de 
Pontoise,  1730. 

Nommé  évêque  de  Pamiers  le  8  octobre  1735,  préconisé  le  19  décem- 
bre, sacré  le  22  janvier  1736  au  séminaire  Saint-Sulpice,  avait  la  volonté 
de  réparer  les  maux  causés  par  ses  deux  prédécesseurs  ;  mais  le  temps 
lui  fit  défaut. 

f  à  Paris,  17  juin  1741,  aet.  50,  es.  6, 

32.  —  Henri-Gaston  de  LÉVIS-Leran. 

Né  en  1713  au  château  de  Leran,  diocèse  de  Mirepoix,  de  la  branche 
cadette  de  Lévis-Mirepoix,  était  vicaire-général  de  Maniban,  son  ancien 
évêque,  à  Bordeaux. 

Nommé  évêque  de  Pamiers  le  24  août  1741,  et  sacré  le  11  février  1742, 
il  obtint  de  Benoît  XIV  en  1745  que  les  chanoines  réguliers  de  sa 


390 


PROVINCE   DE   TOULOUSE 


cathédrale  fussent  sécularisés,  sans  plus  de  respect  pour  l'œuvre  trop 
vantée  de  Gaulet,  son  prédécesseur. 

Il  réclama  instamment  le  maintien  des  Jésuites,  1761,  se  dévoua 
en  1782  durant  l'épidémie  de  la  suette. 

f  à  Pamiers  en  1786,  set.  74,  es.  45. 

33.  —  Charles-Gésar-Louis  d'Agoult  de  BONNEVAL. 

Né  à  Grenoble  en  1749,  vicaire-général  du  cardinal  de  La  Roche- 
foucauld à  Rouen. 

Nommé  évêque  de  Pamiers  fin  1786,  il  fut  sacré  le  13  mai  1787. 

Émigra  dès  1789,  laissant  ainsi  son  église  à  la  merci  des  constitu- 
tionnels qui  élurent  et  intronisèrent  impunément  Bernard  Font. 

Cet  évêque  est  mal  noté  par  Forneron  dans  son  Histoire  des  Émigrés, 
tome  II  ;  il  donna  pourtant  sa  démission  en  1801 . 

f  à  Paris,  le  21  juillet  1824,  set.  75,  es.  28. 


ABBAYE  DU  DIOCÈSE  DE  PAMIERS 

0.  S.  A.  vir.  S.  Volusianus  de  Fuxo,  Saint-Volusien  de  Foix. 

N.-D.  de  Montjoie,  chapelle  célèbre  près  de  Foix. 

Les  Jésuites  avaient  à  Pamiers  un  collège,  le  plus  ancien  qu'ils 
eussent  fondé  en  France,  après  celui  de  Paris.  Le  but  des  fondateurs 
avait  été  d'étouffer  l'hérésie  dans  son  foyer.  Malgré  toutes  sortes  de 
résistances,  le  but  fut  atteint,  et  le  collège  subsista  jusqu'en  1762. 


LUMBARIUM,    LOMBEZ 

Un  monastère  consacré  à  la  Très-Sainte  Vierge  fut  la  première  gloire 
de  Lombez,  qu'enrichit  un  siège  épiscopal  en  1317.  Le  diocèse,  limi- 
trophe de  la  Gascogne,  fut  compris  dans  le  Languedoc  surtout  à  cause 
de  sa  dépendance  de  Toulouse. 


28.  —  Cosme  ROGER,  28e  évêque  de  Lombez. 

Né  en  1615,  était  entré  chez  les  Feuillants  sous  le  nom  de  dom  Cosme 


ÉVÊCHÉ  DE  LOMBEZ  391 


Roger  de  Saint-Michel  ;  il  fut  30  ans  prédicateur  goûté  à  Paris  ;  il  était 
général  de  son  ordre  pour  son  second  triennat  depuis  1669. 

Nommé  évêque  de  Lombez  le  5  janvier  1671,  après  la  translation  du 
pieux  Séguier  de  la  Verrière  à  Nîmes,  il  se  fit  sacrer  le  30  janvier  1672 
aux  Feuillants  de  Paris  ;  résida  fidèlement  ;  refusa  l'évêché  de  Pamiers 
en  1680. 

Il  n'ambitionna  pas  l'honneur  de  représenter  sa  province  à  la  grande 
Assemblée  de  1682.  Il  eut  le  privilège  d'atteindre  les  extrêmes  limites 
de  la  vieillesse. 

f  à  Lombez,  le  20  décembre  1710,  set.  95,  es.  39. 

29.  —  Antoine  FAGON,  Janséniste. 

Né  à  Paris  en  1665,  fils  de  Guy  Crescent,  premier  médecin  du  roi, 
était  docteur  en  théologie,  pourvu  de  trois  riches  abbayes. 

Nommé  évêque  de  Lombez  le  5  avril  1711  et  sacré  le  22  mai  1712,  il 
contint  son  Jansénisme  tant  que  vécut  Louis  XIV,  publia  même  la  bulle 
Unigenitus  ;  fut  seulement  déféré  au  Parlement  de  Toulouse  pour  sa 
brutalité  envers  le  doyen  de  son  chapitre. 

Transféré  à  Vannes,  novembre  1719-août  1720,  pour  le  malheur  de 
son  nouveau  diocèse.  Cf.  Vannes. 

30.  —  Charles-Guillaume  de  MAUPEOU. 

Né  à  Paris  en  1680,  chanoine  de  Paris,  agent-général  du  clergé,  avait 
d'abord  été  nommé  évêque  de  Vannes  en  1719  ;  mais  il  fut  supplanté 
par  Antoine  Fagon,  qui  se  déplaisait  à  Lombez  et  se  fit  donner  le  siège 
de  Vannes. 

Nommé  évêque  de  Lombez  en  1721  et  sacré  le  13  juillet  à  Paris, 
Maupeou  reçut  l'abbaye  de  Lézat  (Rieux)  1732,  et  gouverna  paisible- 
ment son  lointain  diocèse. 

f  à  Lombez,  le  17  février  1751,  set.  71,  es.  30. 

31.  —  Joseph- Antoine-Jacques  Richier  de  CÉRISY. 

Né  en  1709  à  Cérisy-la-Salle,  diocèse  de  Coutances,  vicaire-général 
du  cardinal  de  Tavannes  à  Rouen,  abbé  de  N.-D.  de  Chaage  (Meaux) 
en  1744. 

Nommé  évêque  de  Lombez  le  4  avril  1751  et  sacré  le  22  août,  il  prit 
la  défense  des  Jésuites  en  écrivant  au  Pape  dès  1759. 

f  à  Montpellier  14  juillet  1771,  œt.  62,  es.  20. 


392  province  de  toulouse 

32.  —  Léon-François-Ferdinand  de  Salignag  de  la  Mothe 
FÉNELON. 

Né  le  30  mai  4734  (1737)  à  La  Haye,  où  son  père,  Gabriel-Jacques, 
petit-neveu  du  grand  Fénelon,  était  ambassadeur  de  France. 

Nommé  évêque  de  Lombez  en  4771  et  sacré  le  29  décembre  à 
Versailles  dans  la  chapelle  du  roi,  il  prit  l'abbé  Maury  pour  vicaire- 
général,  se  démit  en  1787. 

f  en  1788,  set.  54  (51),  es.  17. 

33.  —  Alexandre-Henri  de  GHAUVIGNY  de  Blot,  dernier  évêque 
de  Lombez. 

Né  en  1751  dans  le  diocèse  de  Glermont. 
Nommé  évêque  de  Lombez  en  1787  et  sacré  le  30  mars  1788. 
Émigra  à  Pérouse,  1791-94,  se  rendit  à  Venise,  1795.  Refusa  de  se 
démettre  en  4801. 
f  à  Londres  en  1805,  83t.  54,  es.  17. 

—  Son  vicaire-général  Jean-Antoine-Robert  de  RAZEBOURG, 
docteur  en  théologie,  demeura  au  poste  jusqu'à  ce  qu'on  l'expulsât, 
fin  1793  ;  désirant  rentrer,  avril  1795,  il  demanda  au  Pape  tous  les 
pouvoirs.  —  Theiner,  Affaires  de  France,  t.  II. 

Aucune  abbaye  ni  prieuré  célèbre  dans  le  diocèse  de  Lombez. 


MIRAPICUM,    MIREPOIX 

C'est  un  prieuré  de  Saint-Maurice,  établi  au  château  de  Mirepoix,  qui 
fut  érigé  en  siège  épiscopal  en  Tan  1318.  Le  diocèse,  n'ayant  que  28 
paroisses,  était  tout  petit. 

30.  —  Pierre  de  la  BROUE,  30«  évêque  de  Mirepoix. 

Né  à  Toulouse  en  1643,  entra  dans  l'état  ecclésiastique  à  25  ans  ;  fut 
très  lié  avec  Bossuet  ;  prêcha  à  la  cour  en  1678,  était  gallican,  partisan 
de  la  morale  sévère. 

Nommé  évêque  de  Mirepoix  le  2  février  1679  pour  succéder  à  Louis- 


ÉVÊCHÉ  DE  MIREPOIX  393 


Hercule  de  Lévis-Ventadour,  ex-Jésuite,  il  fut  sacré  le  8  septem- 
bre 1680. 

«  Cet  évêque  déploya  un  zèle  ardent  pour  convertir  les  hérétiques, 
pour  l'instruction  du  peuple,  pour  la  discipline  ecclésiastique,  fonda 
trois  séminaires  »  Gallia  Christiana. 

Complétons  :  il  fut  un  des  quatre  évêques  qui  appelèrent  de  la  bulle 
Unigenitus  au  futur  Concile,  le  5  mars  1717,  causant  ainsi  un  grand 
scandale  dans  l'église  de  France. 

f  à  Bélestat,  le  20  septembre  1720,  set.  77,  es.  40,  sans  repentir. 

31.  —  François-Honoré-Lancelot  de  MANIBAN  de  Casaubon. 
Né  à  Toulouse  en  1684,  fils  de  François,  conseiller  au  Parlement, 

étant  entré  chez  les  Chartreux,  fut  forcé  par  arrêt  d'en  sortir. 

Admis  au  séminaire  Saint-Sulpice,  il  travailla  les  sciences  sacrées, 
dirigea  fort  bien  les  grands  catéchismes  de  la  paroisse. 

Abbé  de  Sandras  (Alais)  1712,  vicaire  -  général  de  Beauvau  à 
Toulouse,  1714. 

Nommé  évêque  de  Mirepoix,  le  8  janvier  1721,  sacré  le  26  octobre, 
tâcha  de  réparer  les  fautes  de  son  prédécesseur,  non  sans  succès. 

Transféré  à  Bordeaux,  octobre  1729-février  1730.  Cf.  Bordeaux. 

32.  —  Jean-François  BOYEB,  l'incorruptible  Théatin. 

Né  à  Paris  le  12  mars  1675,  élève  des  Jésuites  à  Louis-le-Grand, 
entra  chez  les  Théatins  en  1690,  y  fit  profession,  devint  prédicateur, 
professeur  de  philosophie  et  de  théologie,  maître  des  novices,  enfin 
supérieur  de  1716  à  1729. 

Nommé  évêque  de  Mirepoix  le  8  janvier  1730,  il  essaya  de  décliner 
cet  honneur  ;  mais,  Fleury  insistant,  il  se  fit  sacrer  le  6  janvier  1731, 
aux  Minimes  de  la  place  Royale,  et  partit  aussitôt  pour  son  diocèse,  où 
il  fut  simple,  frugal,  laborieux,  homme  de  prière.  Il  refusa  de  prêcher 
à  la  cour  en  1733. 

Mais  choisi  pour  être  le  précepteur  du  Dauphin  en  1736,  il  se  démit 
de  son  évêché,  accepta  l'abbaye  de  Saint-Mansuy  (Toul),  s'occupa  de 
son  royal  élève,  on  sait  avec  quel  succès.  Fut  des  trois  Académies. 
Tint  la  feuille  des  bénéfices,  de  1743  à  1755,  au  grand  déplaisir  des 
Jansénistes  qui  le  détestèrent. 

t  à  Versailles,  20  août  1755,  aet.  81,  es.  26. 


394  PROVINCE  DE   TOULOUSE 

—  Charles-Joseph  Quiqueran  de  BEAUJEU,  parent  d'Honoré 
évêque  de  Castres,  vicaire-général  de  Castries  à  Albi,  1730,  fut  son 
auxiliaire  ou  sufïragant,  ayant  été  sacré  le  25  août  1735,  évêque  de 
Leuse  (Eleusinus). 

Nommé  évêque  de  Mirepoix  en  septembre  1736. 

f  24  juillet  1737,  avant  d'avoir  pris  possession,  set.  37,  es.  2. 

33.  —  Jean-Baptiste  de  CHAMPFLOUR. 

Né  en  1683  à  Clermont,  neveu  d'Etienne,  le  vaillant  et  pieux  évêque 
de  la  Rochelle,  vicaire-général  de  Massillon  à  Clermont. 

Nommé  évêque  de  Mirepoix  en  1737,  sacré  le  23  février  1738,  n'est 
honoré  d'aucune  notice  dans  la  Gallia  Christiana,  parce  qu'il  fut  très 
opposé  aux  Jansénistes  et  de  plus  un  saint.  On  n'a  qu'à  lire  Blampignon, 
Episcopat  de  Massillon  ou  Ravignan,  Clément  XIII  et  Clément  XIV. 

f  à  Mirepoix,  le  6  février  1768,  83t.  84,  es.  30. 

34.  —  François-Tristan  de  CAMBON,  dernier  évêque  de  Mirepoix. 
Né  à  Toulouse  en  1716,  abbé  de  La  Capelle  (Toulouse),  1753,  vicaire- 
général  de  Brienne  à  Toulouse. 

Nommé  évêque  de  Mirepoix  en  1768,  fut  aussitôt  désigné  par  arrêté 
du  roi  pour  assister  Brienne  dans  l'exécution  de  l'ordre  de  Grandmont  ; 
il  se  prêta  à  cette  besogne  avant  et  après  son  sacre  que  fit  Brienne  à 
Toulouse,  10  juillet  1768.  Ce  sont-là  de  mauvaises  notes. 

Il  se  dégagea  plus  tard,  à  ce  qu'il  semble,  de  toute  influence  perni- 
cieuse ;  voyant  son  siège  supprimé,  il  réclama  vainement  et  se  retira 
dans  sa  famille. 

f  à  Toulouse,  20  novembre  1791,  eet.  75,  es.  24. 


ABBAYES  DU  DIOCÈSE  DE  MIREPOIX 

0.  S.  B.  vir.  Cambonum,  Cambon,  prieuré. 
0.  Cist.  vir.    Bolbona,  Bolbonne. 


ÉVÊCHÉ  DE  MONTAUBAN  395 


MONS  ALBANUS,  MONTALBANUM, 
MONTAUBAN 

In  monte  Albano  sive  Aureolo  abbatia  S.  Theodardi  ad  sedem 
episcopalem  erecta  est  anno  1317. 

Cf.  Histoire  de  l'église  de  Montauban,  depuis  les  premiers  temps  jusqu'à  nos  jours, 
par  l'abbé  Daux  ;  2  vol.  in-8,  Montauban,  1878-1885.  —  Documents  historiques  sur 
le  Tam-et-Garonne,  par  Moulenq,  tome  III,  in-8,  Montauban,  1884. 

27.  —  Jean  -  Baptiste  -  Michel  COLBERT  de  Saint  -  Pouange, 
27e  évêque  de  Montauban. 

Né  en  1640,  quatrième  fils  de  J.-B.  Golbert,  seigneur  de  Saint- 
Pouange  et  de  Villacerf,  intendant  de  justice  en  Lorraine,  et  de  Claude 
Le  Tellier,  fut  d'abord  conseiller  clerc  au  Parlement  et  chanoine  de 
Paris,  puis  licencié  en  théologie. 

Nommé  évêque  de  Montauban  le  22  novembre  1674  pour  remplacer 
Pierre  de  Bertier,  qui  venait  de  mourir  en  juillet,  octogénaire,  après 
un  épiscopat  long  et  glorieux,  sur  lequel  s'étend  Moréri,  il  obtint  ses 
bulles  gratis,  en  qualité  de  Colbert,  et  se  fît  sacrer  à  Picpus  le  28 
octobre  1675. 

Après  son  installation,  il  signala  son  zèle  contre  les  Huguenots  dans 
son  diocèse  avec  peu  de  succès,  et  contre  le  pape  dans  l'Assemblée  de 
1682  avec  moins  de  gloire  que  de  profit. 

Transféré  à  Toulouse,  le  15  août  1687-12  octobre  1693.  Cf.  Toulouse. 

28.  —  Henri  de  NESMOND,  avait  pour  frère  André,  célèbre  marin, 
pour  cousin-germain  François  de  Nesmond,  saint  évêque  de  Bayeux 
(1659-1715)  :  ils  étaient  issus  d'illustres  magistrats  parisiens. 

Henri,  docteur  en  théologie,  devint  écrivain  et  prédicateur  distingué, 
reçut  l'abbaye  de  Ghézy  (Soissons)  en  1682,  que  F.  de  Nesmond  venait 
de  résigner  en  sa  faveur. 

Nommé  évêque  de  Montauban  en  1687,  il  administra  comme  vicaire 
capitulaire  ou  comme  vicaire  général  du  précédent. 

Toujours  est-il  qu'il  assista  en  qualité  de  député  de  la  province  de 
Toulouse  à  l'Assemblée  du  clergé  de  1688,  quoique  n'ayant  pas  encore 


396  PROVINCE  DE   TOULOUSE 

ses  bulles.  Les  ayant  enfin  obtenues,  il  se  fit  sacrer  en  1693  et  gou- 
verna aussi  dignement  que  légitimement. 
Transféré  à  Albi,  14  août  1703.  Cf.  Albi. 

29.  —  François  de  Nettancourt  d'Haussonville  de  VAUBE- 
COURT,  janséniste. 

Né  en  1656,  fils  de  Nicolas  de  Vaubecourt,  et  de  Glaire  Guillaume, 
docteur  en  théologie,  aumônier  du  roi,  abbé  de  la  Chassaigne  et 
d'Ainay  ;  refusa  deux  évêchés,  celui  d'Agde,  par  exemple. 

Nommé  évêque  de  Montauban  le  15  août  1703,  et  sacré  le  30  mars 
1704  à  Saint-Victor  de  Paris,  donna  un  Propre  des  Saints  à  sa  dévotion, 
eut  du  zèle  contre  les  Huguenots,  tant  que  vécut  Louis  XIV,  n'eut  pas 
moins  de  zèle  pour  le  jansénisme  après  la  mort  du  grand  roi. 

Il  donna  sa  démission  en  1729,  sans  s'être  rétracté. 

f  à  Paris,  17  avril  1736,  aet.  80,  es.  32. 

—  Jean  de  VAUGIRAULT,  vicaire  général  d'Angers,  fut  proposé  en 
1729  pour  le  siège  de  Montauban  ;  il  eut  mieux  l'année  suivante. 
Cf.  Angers. 

30.  —  Michel  de  VERTHAMON  de  Chavagnac. 

Né  en  1687,  il  était  frère  aîné  de  Guillaume-Samuel,  évêque  de 
Luçon,  mais  heureusement  différent  de  ce  frère,  de  l'oncle  Jean- 
Jacques,  évêque  de  Conserans,  et  du  cousin  Jean-Baptiste,  évêque  de 
Pamiers.  Il  imita  plutôt  son  oncle,  l'illustre  Jésuite  4. 

Nommé  évêque  de  Montauban,  juillet  1729,  et  sacré  à  Paris  le  8  jan- 
vier 1730,  combattit  le  Jansénisme  de  toutes  ses  forces. 

Ecrivit  au  chancelier  de  France  le  4  octobre  1761,  une  chaude  lettre 
en  faveur  des  Jésuites. 

f  à  Montauban  le  25  septembre  1762,  aet.  75,  es.  33. 

31.  —  Anne-François-Victor  Le  Tonnelier  de  BRETEUIL. 

Né  à  Paris  le  18  janvier  1724,  troisième  fils  de  Claude-Charles, 
seigneur  de  Chanteclerc,  et  de  Laure  O'Brien,  abbé  de  Belleperche. 


1.  Le  P.  Pierre  de  Verthamon,  S.  J.  secrétaire  du  P.  Général,  recteur  du  collège 
de  Paris,  préposé  de  la  Maison  professe,  provincial  de  France  en  1678,  f  à  Paris  le 
26  juillet  1686. 


ÉVÊCHÉ  DE  RIEUX  397 


Nommé  évêque  de  Montauban,  fin  1762,  par  Jarente,  et  sacré  le 
24  février  1763,  il  gouverna  son  diocèse  jusqu'à  la  Révolution. 

Député  aux  Etats-Généraux  par  la  jugerie  de  la  Rivière-Verdun,  il 
resta  uni  à  la  majorité  de  son  ordre. 

Emprisonné  pendant  la  Terreur  à  Rouen,  il  y  souffrit  horriblement 
et  finit  par  y  mourir,  14  août  1794,  set.  71,  es.  32  4. 

ABBAYE   DU  DIOCÈSE   DE   MONTAUBAN 

0.  Gist.  vir.  Bella  pertica,  Belleperche. 


RIVI,  RIEUX 

Rivi,  antehac  villa,  in  civitatem  ac  simul  in  sedem  episcopalem  erecta 
a  Joanne  XXII,  anno  1317. 

29.  —  Antoine-François  de  BERTIER ,  29e  évêque  de  Rieux  , 
janséniste. 

Issu  d'une  famille  toulousaine,  illustrée  dans  la  robe  et  féconde  en 
bénéficiers  ecclésiastiques,  il  était  fils  de  Philippe,  premier  président 
au  Parlement  de  Toulouse. 

Nommé  évêque  de  Rieux  en  1657,  à  la  démission  de  son  oncle,  Jean- 
Louis,  qui  lui  transmit  aussi  les  abbayes  du  Mas-Garnier,  de  Saint-Vin- 
cent de  Senlis,  de  Lieu-Restauré,  etc.,  qu'il  avait  reçues  lui-même  d'un 
oncle,  Jean,  évêque  de  Rieux,  1602  -f-  1620. 

Ayant  attendu  ses  bulles  près  de  quatre  ans,  Antoine-François  se  fit 
sacrer  dans  sa  cathédrale  le  25  juin  1662,  fit  des  ordonnances  singu- 
lières que  rapporte  avec  une  sorte  de  honte  la  Gallia  Chridiana, 
confia  son  séminaire  aux  Oratoriens,  donna  des  gages  à  la  secte. 

f  subitement  à  Rieux  le  29  octobre  1705,  aet.  75,  es.  44. 

30.  —  Pierre  de  Gharritz  de  RUTHIE. 

Né  dans  le  diocèse  d'Oloron,  archidiacre,  officiai  et  vicaire  général  de 
Gomminges. 

1.  Cf.  Journal  de  la  Religion,  t.  I,  p.  145,  ou  Theiner,  Affaires  de  France,  t.  II, 
p.  227. 


398  PROVINCE  DE  TOULOUSE 

Nommé  évêque  de  Rieux  le  24  décembre  1705,  et  sacré  le  31  octobre 
1706  à  Saint-Bertrand  de  Comminges. 
f  à  Rieux,  le  29  décembre  1719,  ast.  ?  es.  14. 

31.  —  Alexandre  de  Jouanne  de  SAUMERY. 

Né  en  1680,  fils  de  Jean-François,  seigneur  de  la  Carre,  prévôt  de 
Rieux,  abbé  de  la  Celle-Notre-Dame  (Poitiers). 
Nommé  évêque  de  Rieux,  février  1720,  sacré  le  17  mars  1721. 
f  à  Rieux  en  1747,  set.  67,  es.  27. 

32.  —  Jean-Marie  de  GATELAN. 

Né  en  1696,  conseiller  clerc  au  Parlement  de  Toulouse. 

Nommé  évêque  de  Rieux  le  29  octobre  1747  et  sacré  le  28  avril  1748 
dans  l'église  de  la  maison  professe  des  Jésuites  à  Toulouse,  résigna  en 
devenant  évêque,  deux  abbayes  qu'il  avait  (Saint-Paul  de  Narbonne  et 
Boulencour)  ainsi  que  sa  charge  de  conseiller  clerc. 

Défendit  énergiquement  les  Jésuites  en  1761. 

f  le  27  mars  1771,  aet.  75,  es.  23. 

33.  —  Pierre-Joseph  de  LASTIC-Lescure,  dernier  évêque  de 
Rieux. 

Né  en  1726  dans  le  diocèse  de  Saint-Flour,  fils  de  Guillaume,  sei- 
gneur de  Lescure,  et  de  Marguerite  Bonafox  ;  abbé  de  Nisors  (Com- 
minges), vicaire  général  de  son  parent,  Antoine  de  Lastic,  à  Comminges. 

Nommé  évêque  de  Rieux  en  1771,  et  sacré  le  8  septembre  1772,  il 
fut  tranquille  jusqu'à  la  Révolution. 

Emigra  en  Espagne. 

Donna  sa  démission  en  1801,  et  cependant  signa  une  représentation 
collective  avec  quelques  prélats  non-démissionnaires.  Cf.  Auribeau,  II, 
p.  667. 

f  à  Saint-Benoît-de-Bages  en  Catalogne,  5  septembre  1812,  set.  86, 
es.  40. 


ABBAYES  DU   DIOCÈSE   DE   RIEUX 

0.  S.  B.  vir.  Mansum  Azilis,  Le  Mas-cTAzil. 
Lezatum,  Lézat. 


ÉVÊCHÉ  DE  SAINT-PAPOUL  399 


0.  Cist.  vir.  Calercium,  Caler  s. 
Fulium,  Feuillans. 

Cette  dernière  abbaye,  réformée  par  Jean  de  la  Barrière,  abbé  en 
1562,  mort  à  Rome,  en  odeur  de  sainteté,  le  25  avril  1600,  resta  en 
règle,  avec  des  abbés  triennaux,  et  devint  tête  d'une  congrégation 
réformée  cent  ans  avant  la  Trappe. 


S.    PAPULUS,   SAINT-PAPOUL 

Le  vieux  monastère  de  Saint-Papoul  fut  érigé  en  siège  épiscopal 
par  Jean  XXII  en  1317. 

29.  —  François  de  Barthélémy  de  GRAMMONT  de  Lanta, 
29e  évêque  de  Saint-Papoul. 

Issu  d'une  famille  honorable  de  magistrats  toulousains,  était  docteur 
de  Sorbonne,  conseiller  clerc  au  Parlement  de  Toulouse,  abbé  de 
Calers  (Rieux),  d'Eaunes  (Toulouse). 

Nommé  évêque  de  Saint-Papoul  en  1675  pour  remplacer  Joseph  de 
Montpezat,  qui  venait  d'être  transféré  à  Toulouse,  attendit  deux  ans 
ses  bulles  et  fut  enfin  sacré  le  5  décembre  1677  à  Pézenas,  en  présence 
des  Etats  du  Languedoc. 

Ayant  pris  possession  de  son  siège,  il  répara  les  édifices  ruinés,  en 
fonda  de  nouveaux  et  fit  des  statuts  diocésains. 

f  janvier  (février)  1716,  set.  ?  es.  39. 

30.  —  Gabriel-Florent  de  GHOISEUL-Beaupré. 

Né  à  Daillecourt  en  Bassigny  1685,  quatrième  fils  de  Jacques-Fran- 
çois, marquis  de  Beaupré,  et  d'Anne  de  Fresnières,  fut  à  dix-neuf  ans 
abbé  de  Tyronneau  (Le  Mans)  1706  ;  huit  ans  plus  tard,  il  reçut 
l'abbaye  de  Sainte-Colombe  (Sens)  1714,  devint  sur  ces  entrefaites, 
aumônier  du  roi  ;  était  pieux. 

Nommé  évêque  de  Saint-Papoul,  mai  1716,  il  ne  fut  sacré  que  le 
17  juillet  1718  aux  Minimes  de  la  Place-Royale.  C'est  ainsi  qu'il  inau- 
gura sa  longue  carrière  épiscopale,  remarquable  au  moins  par  le 
nombre  des  années.  «  Annis  quam  fructibus  memorabiliorem  ». 

Transféré  à  Mende,  17  octobre  1723.  Cf.  Mende. 


400  PROVINCE   DE   TOULOUSE 


31.  —  Jean-Charles  de  SÉGUR,  janséniste. 
Né  à  Paris  le  26  décembre  1695,  d'une  famille  du  Périgord,  fils  de 

Henri- Joseph,  marquis  de  Ségur,  gouverneur  de  Foix,  et  d'Elisabeth 
Binet,  servit  dans  les  gardes,  entra  de  là  à  l'Oratoire,  accepta  l'abbaye 
de  Vermand  (Noyon),  devint  vicaire  général  de  Saint- Albin  à  Laon, 
sans  théologie  et  même  sans  latin. 

Nommé  évêque  de  Saint-Papoul  le  17  octobre  1723  et  sacré  le  24 
août  1724  à  Lavaur,  marcha  d'abord  bien.  Mais  poussé,  il  imita  Soanen, 
Colbert  et  Gie,  et  se  montra  fervent  Janséniste. 

Il  se  démit  de  son  siège  25  février  1735  avec  un  éclat  scandaleux, 
mais  ne  résigna  pas  son  abbaye. 

La  Biographie  universelle  de  Michaud  lui  consacre  un  article  signé 
Picot,  à  qui  on  peut  s'en  rapporter. 

f  à  Paris,  29  septembre  1748,  set.  53,  es.  24,  sans  repentir  et  sans 
gloire,  «  ayant  dépensé  en  des  luttes  stériles  une  énergie  surhumaine  », 
dit  un  de  ses  arrière-neveux,  le  marquis  Anatole  de  Ségur. 

32.  —  Georges-Lazare  Berger  de  GHARANGY. 

Né  à  Autun  le  24  octobre  1689,  élève  de  Saint-Sulpice,  docteur  en 
théologie,  1719,  vicaire  général  du  cardinal  de  Bissy  à  Meaux  ;  abbé  de 
Bolbonne  (Mirepoix). 

Nommé  évêque  de  Saint-Papoul,  mars  1735,  préconisé  le  27  juin,  et 
sacré  le  25  septembre  à  Meaux,  par  le  cardinal  de  Bissy,  fut  le  coura- 
geux adversaire  du  Jansénisme  qu'il  extirpa  de  Saint-Papoul  et  qu'il 
combattit  efficacement  sur  un  autre  terrain. 

Transféré  à  Montpellier,  22  avril-15  novembre  1738.  Cf.  Montpellier. 

33.  —  Daniel-Bertrand  de  LANGLE. 

Né  à  Rennes  en  1702,  abbé  de  Blanche-Couronne  (Nantes)  1729, 
doyen  de  Nantes,  docteur  en  théologie,  1732. 

Nommé  évêque  de  Saint-Papoul  en  1738,  sacré  à  Paris  le  5  avril 
1739,  figure  honorablement  dans  la  vie  de  l'héroïne,  Marie  de  Brugelles. 

Il  réclama  en  faveur  des  Jésuites  auprès  du  pape  et  du  roi. 

f  juin  (juillet)  1774,  set.  72,  es.  36. 

34.  —  Guillaume-Joseph  d'ABZAC  de  Mayac. 

Né  le  21  janvier  1731  au  château  de  Mayac  en  Périgord,  doyen  de 
Tours. 


ÉVÊCHÉ  DE  SAINT-PAPOUL  401 

Nommé  évêque  de  Saint-Papoul  le  17  juillet  1774,  et  sacré  le  7  mai 
1775,  il  n'eut  qu'à  continuer  son  prédécesseur. 
f  le  23  janvier  1784,  œt.  53,  es.  9. 

35.  —  Jean-Baptiste  de  MAILLÉ  de  la  Tour-Landry,  dernier 
évêque  de  Saint-Papoul. 

Transféré  de  Gap,  21  février  1784.  Cf.  Gap. 

Il  arriva  pour  assister  aux  préludes  de  la  Révolution,  sans  pouvoir 
s'opposer  à  rien. 

Son  siège  étant  supprimé  par  la  Constitution  civile  du  Clergé,  il 
n'eut  pas  à  refuser  le  serment  schismatique  en  1791  ;  il  resta  dans 
Paris,  conférant  secrètement  les  saints  ordres  et  se  prêtant  aux  exi- 
gences civiques  jusqu'en  mai  1794.  Dès  lors  il  habita  Passy.  Après  mai 
1797,  il  exerça  publiquement  les  fonctions  pontificales,  qui  lui  étaient 
demandées,  confirmations,  ordinations,  cérémonies  extraordinaires.  Il 
cessa  en  septembre  (fructidor),  n'étant  ni  intrépide,  ni  lâche  4.  Dénoncé 
par  Reubell,  24  décembre  1798,  condamné  à  la  déportation,  il  arriva 
le  28  février  1799  à  l'île  de  Ré,  y  exerça  la  juridiction  déléguée  par 
l'Ordinaire  (M&r  de  Coucy),  revint  à  Paris,  février  1800. 

Démissionnaire  de  son  siège  en  1801  f  il  fut  institué  évêque  de 
Rennes,  le  19  germinal  an  X  (9  avril  1802),  prit  immédiatement  posses- 
sion, réorganisa  le  vrai  culte  catholique  dans  le  département  d'Ille-et- 
Vilaine,  où  Claude  Lecoz  avait  prétendu  consolider  le  schisme  consti- 
tutionnel. 

L'évêque  de  Rennes  rencontra  des  difficultés  surtout  du  côté  des 
Lanjuinais,  jansénistes  parlementaires,  qui  le  tracassèrent  dans  son 
administration. 

f  à  Paris  le  27  novembre  1804,  set.  61,  es.  27. 

Il  n'y  a  pas  d'abbaye  dans  le  diocèse  de  Saint-Papoul  ;  mais  il  s'y 
trouve  un  prieuré  célèbre  de  dominicaines,  Prulianum,  Prouille. 

1 .  Cf.  Victor  Pierre,  La  Terreur  sous  le  Directoire,  1  vol.  in-8,  Paris,  1888,  p.  194- 
199.  Nous  ne  saurions  recommander  trop  cet  ouvrage  composé  sur  pièces  et  qui 
établit  la  vérité  historique  en  même  temps  qu'il  réfute  les  erreurs  les  plus 
accréditées. 


26 


402  PROVINCE  DE  TOULOUSE 


VAURUM,    LAVAUR 

Petite  ville  du  Lauraguais,  Vaurum,  Lavaur,  fut  élevée  au  rang  de 
cité  et  de  siège  épiscopal  en  1318. 

Le  siège  épiscopal  de  Lavaur  illustré  par  Pierre  Danès  1557  f  23 
avril  1577,  par  Charles-François  d'Abra  de  Raconis,  l'antagoniste  de 
Jansénius,  1637  f  16  juillet  1646,  et  même  par  Jean-Vincent  de  Tulles, 
1646  f  1668,  subit  d'étranges  vicissitudes  durant  les  neuf  années  qui 
suivirent  la  mort  de  ce  dernier  *.  Mais  après  cette  courte  période,  le 
diocèse  fut  singulièrement  favorisé  durant  plus  de  cent  ans,  comme 
nous  allons  le  montrer. 

31.  —  Charles  Le  Goux  de  LA  BERCHÈRE,  31e  évêque  de  Lavaur. 

Né  en  1647,  en  Bourgogne,  d'une  famille  de  robe,  originaire  de 
Nuits,  était  docteur  en  théologie,  aumônier  du  roi. 

Nommé  évêque  de  Lavaur  le  18  juin  1677  pour  succéder  au  vertueux 
René  Le  Sauvage,  qui  était  mort  le  17  mai  précédent,  il  se  fit  sacrer  le 
12  avril  1678  à  Saint-Louis  des  Jésuites  à  Paris,  fit  son  entrée  solen- 
nelle le  18  octobre,  visita  son  diocèse,  y  fit  donner  des  missions,  établit 
de  louables  statuts,  convertit  beaucoup  de  Protestants. 

Il  siégea  comme  représentant  de  sa  province  dans  la  fameuse  Assem- 
blée de  1682,  moins  gallican  que  Colbert,  son  collègue,  se  laissa 
nommer  archevêque  d'Aix  en  1685,  d'Albi  en  1687.  Cf.  Aix  et  Alri. 

—  Esprit- Valentin  FLÉCHIER,  le  célèbre  orateur,  nommé  évêque 
de  Lavaur  le  12  novembre  1685,  administra  comme  vicaire  capitulaire 
jusqu'à  sa  nomination  à  l'évêché  de  Nîmes.  Cf.  Nîmes. 

1.  L.  d'Anglure  de  Bourlemont,  nommé  évêque  de  Lavaur  le  16  avril  1669,  refusa; 
—  Michel  Amelot  de  Gournay,  nommé  en  1671,  sacré  le  23  juin,  fut  transféré  à 
Tours,  1673  ;  —  Bernard  de  Ruzé,  chanoine  de  Paris,  nommé  en  1673,  refusa  ;  — 
Jean-Baptiste-Michel  Colbert,  nommé  en  1673,  refusa  ;  —  Sébastien  du  Guémadenc, 
nommé  en  1673,  accepta,  puis  refusa;  —  René  Le  Sauvage,  né  à  Gran ville,  docteur 
de  Sorbonne,  nommé  le  28  avril  1673,  sacré  en  1674,  fit  son  entrée  solennelle  le  21 
février  1675,  f  17  mai  1677,  léguant  ses  biens  aux  pauvres,  sa  chapelle  à  la  cathé- 
drale, rien  à  ses  parents, 


ÉVÊCHÉ  DE  LAVAUR  403 


32.  —  Victor-Augustin  de  MAILLY. 

Deuxième  fils  de  Louis-Charles,  marquis  de  Nesle  et  de  Jeanne  de 
Monchi,  était  chanoine  régulier  et  prieur  de  Saint- Victor  de  Paris. 

Nommé  évêque  de  Lavaur  le  14  août  1687,  il  assista  comme  évêque 
nommé  à  l'Assemblée  du  clergé,  1688  ;  préconisé  le  13  octobre  1692  et 
sacré  le  16  novembre  à  Saint-Victor,  il  prit  possession,  résida,  tut  un 
digne  et  saint  prélat,  comme  son  frère  cadet,  le  cardinal  de  Reims. 

f  à  Montpellier,  pendant  la  tenue  des  Etats  du  Languedoc,  le 
23  décembre  1712,  aet.  68,  es.  20. 

33.  —  Nicolas  de  MALEZIEU. 

Né  en  1672,  docteur  de  Sorbonne,  abbé  de  Moreille  (La  Rochelle). 
Nommé  évêque  de  Lavaur  le  22  avril  1713,  il  fut  sacré  à  Chastenay 
le  22  octobre  suivant. 
C'est  lui  qui  sacra  Ségur,  évêque  de  Saint-Papoul,  le  24  août  1724. 
f  à  Lavaur  le  14  mars  1748,  aet.  76,  es.  35. 

34.  —  Jean-Baptiste-Joseph  de  FONTANGES. 

Né  en  1718  à  Saint-Flour,  devint  doyen  d'Aurillac,  chanoine-comte 
de  Brioude,  abbé  de  Chalivoy  (Bourges). 

Nommé  évêque  de  Lavaur  en  juin  1748  et  sacré  le  12  décembre 
résigna  ses  autres  bénéfices,  réorganisa  Sorèze  1759.  Dès  cette  même 
année,  il  prit  la  défense  des  Jésuites  persécutés  en  Portugal  et  mena- 
cés en  France,  par  exemple  à  Luçon.  Il  fut  encore  plus  énergique- 
ment  éloquent  en  1762,  comme  le  prouvent  ses  lettres  au  chancelier 
de  France,  au  roi  et  au  pape. 

f  à  Lavaur  le  8  novembre  1764,  set.  46,  es.  16,  voyant  déjà  poindre 
les  vertus  de  son  neveu,  François  de  Fontanges,  futur  évêque  de 
Nancy,  archevêque  de  Toulouse,  etc. 

35.  —  Jean-de-Dieu-Raymond  de  BOISGELIN  de  Cucé. 

Né  à  Rennes  le  27  février  1732,  fils  de  Renaud-Gabriel,  marquis  de 
Boisgelin,  et  de  Jeanne-Françoise  du  Roscoët,  docteur  et  prieur  de 
Sorbonne,  vicaire  général  de  Rouen  à  Pontoise. 

Nommé  évêque  de  Lavaur  le  26  décembre  1764,  et  sacré  le  28  avril 
1765,  il  prononça  les  oraisons  funèbres  du  Dauphin,  du  roi  Stanislas, 
de  la  Dauphine.  Fit  construire  un  pont  à  Lavaur. 

Transféré  à  Aix,  1770.  Cf.  Aix. 


404  PROVINCE   DE  TOULOUSE 


36.  —  Jean- Antoine  de  CASTELLANE  Saint-Mauris  ,  derniei 
évêque  de  Lavaur. 

Né  le  18  mars  1732  dans  le  diocèse  de  Saint-Paul-Trois-Châteaux. 
Abbé  de  Boullencour  (Troyes),  1761,  vicaire-général  de  l'orthodoxe 
Fleury  à  Chartres. 

Nommé  évêque  de  Lavaur  en  1770,  et  sacré  le  7  juillet  1771,  est  loué 
sans  restriction  dans  son  épitaphe  par  son  vicaire  général  Alexis 
Saussol,  depuis  évêque  de  Séez,  auquel  on  peut  s'en  rapporter. 

Emigra  d'abord  à  Montserrat  en  Espagne.  Donna  sa  démission  au 
pape  en  octobre  1801. 

f  à  Florence  le  20  mai  1802,  aet.  69,  es.  31  ». 


ABBAYES  DU   DIOCÈSE  DE  LAVAUR 

O.  S.  B.  vir.  Soricinium,  Sorèze  2. 

0.  Gist.  Rota,  La  Rode  3. 

1.  Cf.  Auribeau.  Extraits,  II,  659,  et  Theiner,  Affaires  de  France,  II,  498. 

2.  L'histoire  de  Sorèze  est  racontée  longuement  dans  la  Gallia  Christiana,  par  les 
Bénédictins.  Anacharsis  Combes,  avocat  castrais,  rapporte  aussi  avec  son  style 
méridional  la  fondation  du  collège  de  Sorèze,  dans  son  Etude  sur  Jean-Sébastit 
de  Barrai,  évêque  de  Castres  ;  in-8,  Castres,  1843. 

Toujours  est-il  qu'en  1788,  l'abbaye  de  Sorèze  n'a  plus  d'abbé  commendataire,  ni 
de  mense  ;  elle  est  «  en  économats  ». 

3.  L'abbaye  de  la  Rode  n'est  autre  qu'Ardorel  ou  Arborel,  dont  le  nom  est  cite 
p.  10,  à  l'occasion  des  abbayes  du  diocèse  de  Castres.  Les  moines  d'Ardorel  déci- 
més par  les  Calvinistes,  vinrent  s'établir  au  prieuré  de  la  Rode,  qui  devint  ainsi 
abbaye. 


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TREVIRENSIS  PROVINCIA 

PROVINCE   DE   TRÊVES 


Métropole  de  la  Belgique  première  sous  les  Romains,  chef-lieu  de 
l'immense  préfecture  des  Gaules  et  séjour  ordinaire  de  quelques 
empereurs,  Treviri,  Trêves  ou  Trier,  reçut  la  semence  évangélique  au 
premier  siècle  de  l'ère  chrétienne.  Ses  pasteurs  eurent  le  titre  d'arche- 
vêques et  de  primats,  bien  avant  de  devenir  princes-électeurs  de 
l'empire  franco-germanique. 

L'insigne  église  de  Trêves  et  les  trois  évêchés,  Metz,  Toul  et  Verdun, 
ses  sufïragants,  ont  toujours  été  rangés  dans  la  Gaule,  quoiqu'ils  aient 
cessé  d'appartenir  à  la  France  dès  le  temps  des  Garlovingiens  ;  et  si  le 
droit  de  conquête  a  réuni  les  Trois-Évêchés  à  la  France  en  1552,  la 
métropole  est  pourtant  restée  en  dehors  de  nos  limites.  Nous  n'avons 
donc  pas  à  nous  occuper  nécessairement  des  archevêques  de  Trêves, 
ni  à  mentionner  les  nombreuses  abbayes  de  l'archi-diocèse.  Aussi  n'en 
dirons-nous  que  quelques  mots. 

Mais  tous  les  sufïragants,  anciens  et  nouveaux,  compris  dans  la 
période  que  nous  embrassons,  étant  Français,  nous  devons  les  men- 
tionner. Par  sufïragants  anciens,  nous  entendons  Metz,  Toul  et  Verdun, 
déjà  cités.  Par  sufïragants  nouveaux,  nous  entendons  Nancy  et  Saint- 
Dié,  érigés  en  sièges  épiscopaux  après  la  réunion  définitive  de  la 
Lorraine  à  la  France.  Tel  est  l'ordre  que  nous  allons  suivre. 

A  la  fin  du  XVIIIe  siècle,  la  province  se  compose  de  six  sièges  : 
Treviren.  Trêves;  Meten.  Metz;  Tullen.  Toul;  Verdunen.  Verdun; 
Nanceien.  Nancy  ;  Sancti-Deodati.  Saint-Dié. 

Cf.  Gallia  Christiana,  tomus  XIII  et  ultimus  Benedictinorum.  —  L'art  de  vérifier 
les  dates,  édition  Saint-Allais,  tome  XV,  in-8,  Paris,  1819.  —  Almanach  Royal,  années 
successives,  au  chapitre  intitulé  Clergé  de  France,  pour  les  sufïragants,  au  chapitre 
Souverains  étrangers  pour  les  Princes-Électeurs. 


406 


PROVINCE  DE  TREVES 


TREVIRI,  TRIER  ou  TRÊVES 

Les  archevêques  de  Trêves,  électeurs  de  l'empereur,  archi-chanceliers 
de  l'empire,  élus  eux-mêmes  suivant  des  règles  qui  n'étaient  pas 
toujours  conformes  aux  saints  canons,  demeurent  en  dehors  de  nos 
modestes  études.  Nous  allons  seulement  nommer  les  deux  derniers, 
ainsi  qu'un  auxiliaire  qui  a  fait  plus  tard  partie  du  clergé  de  France  ; 
nous  énumérerons  ensuite  quelques-unes  des  abbayes  les  plus  connues 
de  l'archi-diocèse. 


ARCHEVÊQUES-ÉLECTEURS  DE  TRÊVES 

91.  —  Jean-Philippe  de  WALDERDORFF. 

Né  en  1701,  élu  coadjuteur  de  François-Georges  de  Schœnborn  en  1754 
et  sacré  la  même  année,  devint  archevêque-électeur  de  Trêves  le  18 
janvier  1756. 

Ayant  écrit  au  pape  Clément  XIII  une  lettre  en  faveur  des  Jésuites, 
il  reçut  en  réponse  un  Bref  de  remerciement  le  29  juin  1759.  Il  écrivit 
encore  les  années  suivantes  au  même  pape  dans  le  même  but. 

En  1763,  élu  évêque  de  Worms,  il  accepta  tout  en  restant  archevêque 
de  Trêves. 

f  d'apoplexie  à  Coblentz,  le  11  janvier  1768,  set.  67,  es.  14. 


92.  —  Clément- Wencesl as  de  SAXE. 

Né  le  28  septembre  1739,  cinquième  fils  d'Auguste  III,  roi  de  Pologne, 
et  de  Marie-Josèphe,  archiduchesse  d'Autriche,  évêque  de  Frisingue  et 
de  Ratisbonne  depuis  1763,  résigna  ces  deux  évêchés  le  10  février  1768, 
jour  où  il  fut  élu  archevêque  de  Trêves  ;  ce  qui  ne  l'empêcha  pas 
d'accepter  l'année  suivante  l'évêché  d'Augsbourg. 

En  1790,  il  protesta  contre  le  décret  de  l'Assemblée  nationale  de 
France  qui  lui  enlevait  ses  suffragants,  pour  rattacher  leurs  territoires 
à  la  métropole  de  l'Est,  Besançon. 

Dépossédé  lui-même  par  l'invasion  française  en  1794,  il  fut  contraint 
de  fuir,  laissant  cependant  son  auxiliaire  sur  place.  En  1801,  il  ne 


ARCHEVÊCHÉ  DE  TRÊVES  407 

refusa  pas  sa  démission  au  pape,  qui  voulait  exécuter  les  clauses  du 
Concordat  ;  et  ce  fut  là  son  sacrifice  méritoire. 
f  en  4812. 

AUXILIAIRE  ou  SUFFRAGANT:  Michel  -  Joseph  de  PIDOLL 
von  Quitenbach,  né  à  Trêves  le  16  novembre  1734,  docteur  en  droit 
canonique,  doyen  de  Saint-Paulin  à  Trêves,  sacré  à  Coblentz  par  le 
Prince-Électeur,  évêque  de  Dioclétianopolis,  le  19  mars  1794,  admi- 
nistra le  diocèse  jusqu'à  la  promulgation  du  Concordat. 

Le  19  germinal  an  X  (9  avril  1802),  il  fut  nommé  et  aussitôt  institué 
évêque  du  Mans.  Toutefois  il  ne  put  quitter  son  pays  d'origine  qu'après 
la  nomination  du  nouvel  évêque  de  Trêves,  Charles  Mannay. 

Il  fit  son  entrée  au  Mans  le  7  juillet  1802  et  fut  installé  solennellement 
le  lendemain.  Son  diocèse  se  composant  des  deux  départements  de  la 
Sarthe  et  de  la  Mayenne,  il  y  réorganisa  le  culte  catholique,  forma  le  cha- 
pitre, les  séminaires,  les  paroisses,  bénit  les  communautés  renaissantes. 

f  au  Mans,  le  23  novembre  1819,  aet.  85,  es.  25. 

ABBAYES  DU  DIOCÈSE  DE  TREVES 

0.  S.  B.  vir.  S.  Maximinus,  Saint-Maximîn. 
S.  Martinus,  Saint-Martin. 
B.  M.  Luxemburgensis,  N.-D.  de  Luxembourg. 
Prumia,  Prum. 

B.  M.  ad  Lacum,  N.-D.  du  Lac. 
fem.  Juviniacum,  Juvigny. 

Inferior  Prumia,  etc.,  Nieder  Prum,  etc. 
0.  S.  A.  vir.  Cusa,  etc.,  Cusa,  etc. 

fem.  Andernacum,  etc.,  Andemach,  etc. 
0.  Cist.  vir.    Aurea  Vallis,  etc,  OrvaH,  etc. 

fem.  Rosea  Vallis,  etc.,  Rosenthal,  etc. 
0.  Prsem.        Romersdorfium,  etc,  Romersdorff,  etc. 

0.  S.  Clarae.    S.  Clara  Epternacensis,  Sainte-Claire  d'Eptemach. 

1.  L'abbaye  cistercienne  d'Orval,  diocèse  de  Trêves,  a  conquis  de  nos  jours  une 
célébrité  posthume,  par  la  publicité  donnée  à  la  prophétie,  dite  d'Orval,  au  sujet  de 
laquelle  on  a  beaucoup  discuté. 


PROVINCE  DE   TREVES 


METLE,    METZ 

Les  trois  évêchés,  Metz,  Toul  et  Verdun,  réunis  à  la  France  par  le 
roi  Henri  II  en  1552,  c'est-à-dire  postérieurement  au  concordat,  ne  pou- 
vaient pas  être  pourvus  par  nomination  royale  sans  un  induit  du 
Souverain  Pontife. 

93.  —  Georges  d'AUBUSSON  de  la  Feuillade,  93°  évêque  de 
Metz. 

Né  en  1609,  fils  de  François,  comte  de  la  Feuillade,  et  d'Elisabeth 
Brachet  de  Pérusse,  licencié  en  théologie,  avait  été  sacré  archevêque 
d'Embrun  le  11  septembre  1649.  Pendant  près  de  vingt  ans,  il  admi- 
nistra son  diocèse  et  sa  province  à  la  satisfaction  de  tous. 

Après  la  démission  de  Gaston-Henri  de  Bourbon,  duc  de  Verneuil, 
qui  voulait  se  séculariser,  l'archevêque  d'Embrun  fut  nommé  évêque 
de  Metz  le  23  mars  1668.  Muni  de  ses  bulles  le  13  juin,  il  prit  posses- 
sion portant  le  titre  d'archevêque-évêque  ;  il  posséda  en  même  temps 
quatre  riches  abbayes. 

Mais  ses  fondations  charitables,  sa  grande  piété,  son  orthodoxie 
irréprochable,  le  recommandent  quand  même. 

f  à  Metz,  le  12  mai  1697,  set.  88,  es.  48,  doyen  des  évêques  de 
France. 

94.  —  Henri-Charles  du  Gamboust  de  COISLIN. 
Né  le  13  septembre  1664,   fils  d'Armand,   duc  de  Coislin  et  de 

Magdelène  du  Halgouët,  neveu  de  Pierre,  cardinal-évêque  d'Orléans, 
abbé  de  Saint-Georges  de  Bocherville,  1684. 

Nommé  évêque  de  Metz  le  26  mai  1697  et  sacré  le  22  décembre  aux 
Feuillants  de  Paris  par  son  oncle,  qui  venait  d'être  orné  de  la  pourpre, 
il  prit  possession  le  17  février  1698. 

Les  auteurs  de  la  Gallia  Christiana,  le  trouvent  admirable  en  tout,  et 
terminent  son  éloge  en  disant  qu'il  légua  sa  belle  bibliothèque  aux 
moines  de  Saint-Germain-des-Prés. 

Nous  sommes  forcé  d'ajouter,  nous,  qu'il  fut  le  fauteur  des  Jansé- 
nistes appelants,  l'émule  de  Caylus  d'Auxerre,  et  qu'ayant  suivi  le 


ÉVÊCHÉ  DE  METZ  409 


cardinal  de  Noailles  dans  ses  résistances,  il  ne  l'imita  pas  dans  sa 
rétractation. 
f  le  28  novembre  1732,  aet.  69,  es.  36. 

95.  —  Claude  de  Rouvroy  de  SAINT-SIMON. 
Transféré  de  Noyon  en  1733.  Cf.  Noyon. 

Devenu  évêque  de  Metz  et,  comme  tel,  prince  du  Saint-Empire,  tout 
en  restant  pair  de  France,  au  titre  d'ancien  évêque  de  Noyon,  Claude 
fut  plutôt  un  seigneur  qu'un  évêque. 

f  le  28  février  1760,  aet.  65,  es.  28. 

96.  —  Louis-Joseph,  cardinal  de  MONTMORENCY-LAVAL. 
Transféré  de  Condom,  8  septembre  1760-6  avril  1761.  Cf.  Condom. 
Abbé  de  Saint-Arnould  1775,  grand-aumônier  de  France  en  1786, 

après  la  disgrâce  de  son  voisin,  Rohan  de  Strasbourg,  il  fut  créé 
cardinal  le  30  mars  1789. 

Mais  à  partir  de  ce  jour,  il  n'éprouva  plus  que  des  afflictions.  Voyant 
son  siège  envahi  par  un  intrus,  il  émigra  en  Allemagne  ;  ne  parut  pas 
au  conclave  de  Venise. 

Refusa  de  se  démettre  en  1801,  au  grand  dépit  de  Bonaparte. 

f  à  Altona,  le  19  juin  1808,  aet.  84,  es.  55,  card.  20. 

AUXILIAIRE  ou  SUFFRAGANT :  Henri  de  CHAMBRE  d'Urgons, 
né  à  Tartas  le  15  décembre  1748,  grand-archidiacre  de  Metz  et  vicaire- 
général  de  l'évêque,  abbé  de  Saint-Martin-des-Aires  (Troyes). 

Nommé  auxiliaire  ou  suffragant  de  Metz  en  1787  et  sacré  évêque 
d'Orope  le  3  février  1788,  figure  dans  différents  actes.  En  1802,  par 
exemple,  il  signe  la  lettre  collective  des  évêques  qui  ont  refusé  leur 
démission  et  qui  adressent  au  pape  des  représentations  peu  filiales.  Il 
disparaît  ensuite. 


ABBAYES  DU  DIOCÈSE  DE  METZ 

0.  S.  B.  vir.  S.  Nabor,  Saint-Avold. 
Longa  villa,  Longeville. 
S.  Symphorianus,  Saint-Symphorien. 
S.  Clemens,  Saint- Clément. 


410  PROVINCE  DE  TREVES 


0.  S.  B.  vir.  Gorzia,  Gorze. 

S.  Arnulfus,  Saint-Amou. 

S.  Vincentius,  Saint-Vincent. 

Bozonis  villa,  Bouzonville. 
fem.  S.  Glodessindis,  Sainte-Glossinde. 

Vergavilla,   Vergaville. 

S.   Ludovicus,   Saint-Louis  y  chapitre  noble  de  cha- 
noinesses. 
0.  S.  A.  vir.  S.  Pétri  Mons,  Saint-Pierre-Mont. 

Gollegium  S.  Ludovici,  Collège  de  Saint-Louis. 
fem.  Magdalena,  La  Madelaine. 
0.  Gist.  S.  Benedictus  in  Vavria,  Saint-Benoît-en-Voivre. 

Villare  Betnacum,   Villers  Betnach. 

Freistrofium,  Freistrof. 

Sturceburnum,  Stulzbron. 
0.  Praem.        Justus  Mons,  Justemont. 

Salina  Vallis,  Salivai. 


TULLUM,    TOUL 

L'évêché  de  Toul,  moins  riche  que  les  deux  évêchés  de  Metz  et  de 
Verdun,  était  beaucoup  plus  étendu,  surtout  avant  l'érection  des  sièges 
de  Nancy  et  de  Saint-Dié.  Même  après  cette  érection,  il  garde  encore 
764  paroisses,  un  grand  nombre  d'abbayes  et  autres  bénéfices. 

Cf.  Thiéry,  Histoire  de  la  ville  de  Toul  et  de  ses  évêques  ;  2  in-8,  Paris,  1841.  — 
Pimodan  (le  Mis  de);  La  réunion  de  Toul  à  la  France  et  les  derniers  évêques,  comtes- 
souverains  ;  in-8,  Paris,  C.  Lévy,  1885. 

86.  —  Jacques  de  Fieux,  86e  évêque  de  Toul. 

Né  à  Paris  en  1619,  fils  de  Louis,  secrétaire  d'État,  originaire  du 
Limousin,  était  docteur  de  Navarre,  prédicateur,  pourvu  de  deux 
abbayes. 

Nommé  en  1674,  coadjuteur  de  l'évêque  de  Toul,  André  de  Saussoy, 
il  n'avait  pas  encore  reçu  ses  bulles  le  27  mars  1675,  jour  où  mourut 
l'évêque,  auquel  il  devait  succéder. 


ÉVÊCHÉ  DE  TOUL  411 


Sacré  enfin  évêque  de  Toul  à  Paris,  le  17  janvier  1677,  il  prit  posses- 
sion de  son  siège  le  18  août. 

Les  auteurs  de  la  Gallia  Christiana  font  de  lui  un  éloge  qu'ils  réser- 
vent d'ordinaire  aux  purs  Jansénistes.  Est-ce  mérité?  Il  était  partisan 
d'une  morale  sévère  (Thiéry). 

f  à  Paris,  le  15  janvier  1685,  set.  66,  es.  8. 

87.  —  Henri-Pons  Thyard  de  BISSY. 

Né  le  25  mai  1657  dans  le  diocèse  de  Besançon,  était  fils  de  Claude, 
lieutenant  -  général,  gouverneur  des  trois  évêchés,  fut  élève  des 
Jésuites  de  Dijon,  docteur  de  Sorbonne,  1685,  missionnaire  et  contro- 
versiste  en  Lorraine,  très  orthodoxe  et  très  pieux. 

Nommé  évêque  de  Toul  le  31  janvier  1687,  ne  fut  préconisé  que  le 
10  mars  1692  après  qu'il  eut  administré  5  ans  comme  vicaire-capitulaire . 
Sacré  enfin  le  24  août  à  Paris,  il  prit  possession  en  personne  le  30 
octobre  ;  eut  des  démêlés  avec  le  duc  de  Lorraine  ;  refusa  Bordeaux, 
1697,  Narbonne,  1703,  était  abbé  de  Noaillé  (Poitiers)  1669,  de  Trois- 
Fontaines  (Ghâlons). 

Transféré  à  Meaux  1704,  pour  remplacer  Bossuet,  fut  très  regretté  à 
Toul.  Cf.  Meaux. 

—  Antoine  GIRARD,  Auvergnat. 

Nommé  évêque  de  Toul  en  1697,  de  Boulogne  en  1698,  devint  évêque 
de  Poitiers.  Cf.  Poitiers. 

—  Charles-Daniel-Gabriel  de  CAYLUS. 

Nommé  évêque  de  Toul  en  1704,  refusa;  d'Auxerre  en  1705,  accepta. 
Cf.  Auxerre. 

88.  —  François  Blouet  de  CAMILLY. 

Né  à  Rouen  22  mai  1664,  d'une  famille  noble  de  robe  et  d'épée, 
docteur  et  prieur  de  Sorbonne,  abbé  du  Val-Richer  et  de  Saint-Pierre- 
sur-Dive,  vicaire-général  de  Strasbourg. 

Nommé  évêque  de  Toul  le  11  mai  1704  et  sacré  à  Strasbourg  le  22 
novembre  1705,  fit  son  entrée  solennelle  le  13  décembre  ;  fut  certaine- 
ment l'homme  du  devoir  avant  tout. 

Transféré  à  Tours,  10  janvier  1721-lor  mai  1723.  Cf.  Tours. 


412  PROVINCE   DE   TRÊVES 


89.  —  Scipion-Jérôme  BÉGON. 
Né  à  Brest  en  1681,  fils  d'un  intendant-général  de  la  marine,  fut 

élève  des  Jésuites  et  des  Sulpiciens,  docteur  de  Sorbonne,  abbé  de 
Saint- Germer,  doyen  de  La  Rochelle  et  vicaire-général  de  Beauvais. 

Nommé  évêque  de  Toul  le  10  janvier  1721,  ne  fut  préconisé  que  le 
15  mars  1723. 

Sacré  le  25  avril  aux  Minimes  de  la  Place  Royale,  eut  des  conflits 
avec  les  chanoines  de  Saint-Dié,  les  moines  d'Étival,  etc. 

f  à  Toul,  le  28  décembre  1753,  «t.  77,  es.  31. 

90.  —  Claude  Drouas  de  BOUSSEY. 

Né  en  1712  près  de  Viteaux  dans  le  diocèse  d'Autun,  fils  d'un 
capitaine  fort  riche,  était  en  1749,  abbé  de  Morigny  (Sens)  et  vicaire- 
général  de  Languet  à  Sens. 

Nommé  évêque  de  Toul,  le  17  février  1754  et  sacré  le  12  mai,  prit 
aussitôt  possession. 

Il  soutint  les  Jésuites  en  1761,  subit  les  tracasseries  de  la  cour  de 
Nancy,  que  du  reste  Stanislas  réprima,  et  les  rancunes  de  professeurs 
routiniers.  Se  vengea  en  établissant  la  dévotion  au  Sacré-Cœur,  en 
réorganisant  le  collège  de  la  ville  et  en  fondant  des  maisons  d'instruc- 
tion ou  de  charité. 

Homme  admirable,  il  bénit  le  projet  conçu  par  le  roi  d'ériger  les 
nouveaux  diocèses  de  Nancy  et  de  Saint-Dié  qui  diminuaient  le  sien, 
mais  allaient  contribuer  à  la  plus  grande  gloire  de  Dieu. 

f  à  Toul,  le  21  octobre  1773,  83t.  61,  es.  20. 

91 .  —  Étienne-François-Xavier  des  Michels  de  CHAMPORCIN, 
dernier  évêque  de  Toul. 

Transféré  de  Senez,  1er  novembre  1773.  Cf.  Senez. 

Il  consentit  officiellement,  lui  et  son  chapitre,  à  la  division  de  Nancy 
et  de  Saint-Dié,  satisfait  d'obtenir  en  compensation  pour  lui  et  ses 
chanoines  l'abbaye  de  Saint-Mansuy.  Cette  conduite  fut  généralement 
désapprouvée. 

Mais  ce  qui  mécontenta  bien  davantage  les  Toulois,  ce  fut  le  démem- 
brement du  chapitre  en  1776,  et  l'obligation  des  quartiers  de  noblesse 
pour  les  chanoines.  En  prenant  cette  décision,  il  se  rendait  agréable  au 
roi  Louis  XVI,  mais  il  froissait  les  susceptibilités  populaires. 

Dépouillé  de  tout  en  1790,  il  réclama  vainement  contre  la  suppression 


ÉVÊCHÊ  DE  VERDUN  413 


de  son  siège,  émigra,  refusa  de  se  démettre  en  1801,  sans  pourtant 
faire  d'opposition  à  l'évêque  de  Nancy,  Msr  d'Osmond. 
f  à  Gagny,  le  19  juillet  1807,  set.  86,  es.  37. 


ABBAYES  DU  DIOCÈSE  DE  TOUL 

0.  S.  B.  vir.  S.  Aper,  Saint-Epvre. 

S.  Mansuetus,  Saint-Mamuy . 

Castinetum,  Châtenoy. 
fem.  Pons  Suavis,  Poussay. 
0.  S.  A.  S.  Léo,  Saint-Léon. 

Alteriacum,  Autrey. 

Gongregatio  canonicorum  regularium  Salvatoris  Nostri, 
Congrégation    des  chanoines  réguliers   de    Notre- 
Sauveur. 
0.  Gist.  vir.     Vallès  in  Ornesio,  Vaux-en-Ornois. 

Escuraium,  Escuray. 

Insula  Barrensis,  UIsle-en-Barrois. 
fem.  Stanchia,  UÉtanche. 

Sancta  Hoildis,  Sainte-Hould. 
0.  Prsem.        Regia  vallis,  Riéval. 

Flabonis  Mons,  Flabimont. 

Janduriae,  Jandures. 

Jovillare,  Jovillers. 

Bonifagetum,  Bonfay. 

Rengis  vallis,  Rengeval. 

Mira  vallis,  Mureau. 


VERDUNUM,  VERDUN 

Siège  aussi  ancien  que  Metz  et  que  Toul,  conférant  à  ses  évêques  le 
titre  de  princes  ou  comtes  de  l'empire,  même  après  la  conquête  de 
1552,  moins  riche  que  Metz  et  plus  riche  que  Toul  en  revenus,  comptait 
trois  cents  paroisses. 


414  PROVINCE  DE  TRÊVES 


94.  —  Hippolyte  de  BÉTHUNE,  94e  évêque  de  Verdun. 

Né  en  1647  à  Bolainville,  comme  son  frère  aîné,  Armand,  le  saint, 
orthodoxe  et  vénérable  évêque  du  Puy,  fils  d' Hippolyte,  comte  de 
Celles  en  Berry,  et  de  Marie  de  Beauvillier,  reçut  jeune  encore  l'abbaye 
de  Beaupré  (Beauvais),  devint  doyen  du  Puy  en  1670,  aumônier  de  la 
reine. 

Nommé  évêque  de  Verdun  pour  remplacer  Armand  de  Mouchy 
d'Hocquincourt,  qui  était  mort  le  30  octobre  1679,  il  se  fit  sacrer  aux 
Chartreux  de  Paris  le  3  août  1681,  accorda  sa  confiance  aux  docteurs 
Habert  et  Philbert,  jansénistes,  qui  lui  firent  donner  un  catéchisme, 
un  missel  et  un  bréviaire  que  les  auteurs  de  la  Gallia  Christiana  seuls 
osent  louer.  Le  pauvre  évêque  mit  le  comble  à  ses  imprudences,  en 
faisant  publier  par  un  Cordelier,  du  haut  de  la  chaire  de  la  cathédrale, 
le  jour  de  Toussaint  1717,  au  milieu  du  tumulte  populaire,  son  appel 
de  la  bulle  Unigenitus. 

f  à  Verdun  le  24  août  1720,  aet.  73,  es.  39. 

95.  —  Charles-François  d'HALLENCOURT  de  Dromesnil. 
Transféré  d'Autun,  8  janvier  1721.  Cf.  Autun. 

Les  antécédents  de  ce  prélat  plaidaient  en  sa  faveur.  Il  était  utile 
qu'il  vînt  le  plus  tôt  possible  réparer  les  fautes  de  son  prédécesseur. 
C'est  dans  ce  but  qu'il  avait  été  choisi  par  le  Régent,  bien  revenu  alors 
de  ses  préventions  favorables  à  Noailles. 

Toutefois  les  bulles  de  l'évêque  de  Verdun  subirent  un  retard  de 
deux  ans  ;  il  ne  put  prendre  possession  que  le  7  janvier  1723.  Il  ne  se 
vengea  de  Rome  qu'en  exigeant  la  soumission  la  plus  prompte  et  la 
plus  complète  aux  constitutions  apostoliques  ;  et  par  ce  moyen,  il 
procura  la  paix  à  son  cher  diocèse,  non-seulement  pour  la  durée  de 
son  épiscopat,  mais  encore  pour  tous  les  temps  qui  devaient  suivre. 

f  à  Verdun  le  16  mars  1754,  set.  79,  es.  43. 

96.  —  Aymard- Chrétien-François-Michel  de  NICOLAY. 

Né  à  Paris  le  23  juin  1721,  était  fils  de  Jean-Aymard,  le  8e  Nicolay, 
qui  fût  Premier  à  la  Cour  des  Comptes,  et  de  Françoise-Elisabeth  de 
Lamoignon,  était  prieur  de  Sainte-Catherine,  chanoine  de  Notre-Dame, 
premier  aumônier  de  la  Dauphine,  agent  général  du  clergé. 

Nommé  évêque  de  Verdun  en  avril  1754,  sur  la  désignation  de 
Boyer  et  suivant  le  désir  de  son  ancien  élève,  le  Dauphin,  il  fut  sacré 


ÉVÊCHÉ  DE  VERDUN  415 


le  16  août  à  Notre-Dame  de  Paris.  A  Verdun,  comme  à  Versailles,  il 
fut  constamment  l'ami,  le  confident  et  le  correspondant  du  Dauphin, 
fils  de  Louis  XV.  C'est  son  éloge. 

On  comprend  dès  lors  ses  chaudes  réclamations  en  faveur  des 
Jésuites,  son  affliction  en  constatant  les  progrès  de  l'incrédulité  et  sa 
douleur  en  apprenant  la  mort  du  pieux  Dauphin.  En  prenant  son  neveu 
Aimard-Claude,  pour  vicaire  général,  il  l'initia  aux  vertus  dont  celui-ci 
fit  preuve  sur  le  siège  de  Béziers. 

f  à  Verdun  le  9  décembre  1769,  aet.  49,  es.  16. 

97.  —  Henri-Louis-René  des  NOS. 

Transféré  de  Rennes,  25  décembre  1769-février  1770.  Cf.  Rennes. 

Il  avait  beaucoup  souffert  à  Rennes  ;  mais  il  fut  consolé  à  Verdun  et 
s'y  distingua  par  ses  talents,  sa  charité,  sa  haute  piété. 

Forcé  d'émigrer,  en  voyant  son  siège  occupé  par  l'intrus  Jean-Baptiste 
Aubry,  il  passa  la  frontière  sans  sortir  de  sa  province  ecclésiastique. 

f  à  Goblentz,  2  septembre  1793,  aet.  77,  es.  32. 


ABBAYES   DU  DIOCÈSE  DE  VERDUN 

0.  S.  B.  vir.  Bellus  locus,  Beaulieu. 

S.  Michael,  Saint-Mihiel. 

S.  Vitonus,  Saint-Vannes  1. 

S.  Agericus,  Saint-Airy. 
fem.  S.  Maurus,  Saint-Maur. 
0.  S.  A.         S.  Nicolaus  de  Prato,  Saint-Nicolas-du-Pré. 
0.  Cist.  Galadia,  La  Chalade. 

Castellio,  Chastillon. 
0.  Praem.       S.  Paulus,  Saint-Paul. 

Stagnum  seu  Stanchia,  L'Etang  ou  VEtanche. 

1.  On  sait  que  cette  abbaye  devint  la  tête  d'une  congrégation  d'abbayes  réfor- 
mées. La  congrégation  de  Saint- Vannes  en  Lorraine  précéda  la  congrégation  de 
Saint  Maur  en  France. 


416 


PROVINCE  DE  TRÊVES 


NANCEIUM,   NANCY 

Ville  assez  récente,  et  néanmoins  capitale  de  la  Lorraine,  Nancy  fut 
dotée  en  1602  d'une  primatiale  *  à  défaut  d'une  cathédrale.  Toutefois  la 
fondation  d'un  évêché  à  Nancy,  longtemps  retardée,  fut  décidée  en 

1774  par  Louis  XV,  en  même  temps  que  la  fondation  d'un  évêché  à 
Saint-Dié  ;  les  titulaires  furent  même  nommés  dès  lors.  Cette  double 
fondation  ne  fut  pourtant  effectuée  que  par  Louis  XVI,  édit  du  12  mars 

1775  et  par  Pie  VI,  bulle  du  18  décembre  1777. 

Les  deux  nouveaux  sièges,  érigés  dans  la  province  de  Trêves,  aug- 
mentèrent le  nombre  des  suffragants  de  l'archevêque,  sans  diminuer 
sa  juridiction. 

—  Louis-Hector  de  SABRAN. 

Nommé  premier  évêque  de  Nancy  par  Louis  XV  en  1774,  arrangea 
les  questions  de  partage  avec  l'évêque  de  Toul  en  1776.  Les  questions 
étant  tranchées  à  l'amiable,  suivant  l'édit  royal,  il  n'attendait  plus 
que  la  bulle  du  pape,  qui  allait  l'instituer,  quand  il  se  laissa  nommer 
évêque-duc  de  Laon  en  1777.  Cf.  Laon. 

1.  —  Louis-Apollinaire  de  la  TOUR-DU-PIN-Montauban,  pre- 
mier évêque  de  Nancy. 

Né  à  Paris  le  13  janvier  1744  de  l'illustre  famille  dauphinoise,  qu'on 
connaît,  était  vicaire  général  de  Marbeuf  à  Autun,  abbé  d'Hauteseille 
(Toul),  1769. 

Nommé  évêque  de  Nancy  le  10  août  1777,  et  sacré  à  Paris  le  25 
janvier  1778,  fut  un  saint  prélat  sur  ses  trois  sièges,  Nancy,  Auch, 
Troyes. 

Transféré  à  Auch  le  22  juillet  1783.  Cf.  Auch. 

2.  —  François  de  FONTANGES. 

Né  le  8  mars  1744  dans  le  diocèse  de  Clermont,  était  neveu  de  Jean- 
Baptiste-Joseph,  digne  évêque  de  Lavaur,  que  nous  avons  eu  l'occasion 
de  louer. 


1.  La  Gallia  Christiana  énumère  les  neuf  primats  qui  se  sont  succédés  à  Nancy 
de  1607  à  1777. 


ÉVÊCHÉ  DE  NANCY  417 


Nommé  évêque  de  Nancy  le  22  juin  1783,  et  sacré  le  17  août,  il 
continua  dignement  son  excellent  prédécesseur. 

Transféré  à  Bourges  1787  -  3  février  1788  et  de  là  presque  immédia- 
tement à  Toulouse.  Cf.  Bourges  et  Toulouse. 

3.  —  Anne-Louis-Henri  de  la  FARE. 

Né  le  8  septembre  1752  au  château  de  Bessay  près  de  Luçon,  fils  de 
Joseph-Louis-Dominique,  marquis  de  la  Fare,  et  de  Paule-Henriette 
Gazeau  de  Champagne,  dame  de  Bessay,  fut  abbé  de  Moreilles  en  1776, 
vicaire  général  de  Vogué  à  Dijon,  1778,  élu  du  clergé  de  Bourgogne  en 
1787. 

Nommé  évêque  de  Nancy  le  7  octobre  1787,  préconisé  le  17  décem- 
bre et  sacré  à  Dijon  le  13  janvier  1788,  prononça  le  discours  d'ouver- 
ture des  Etats-Généraux  à  Versailles,  5  mai  1789,  résista  aux  innova- 
tions dans  l'Assemblée  constituante,  mais  ne  put  rien  empêcher. 

Ayant  émigré  en  Allemagne,  il  fut  le  chargé  d'affaires  de  Louis  XVIII 
à  Vienne. 

Refusa  avec  éclat  sa  démission  en  1801,  ce  qui  causa  une  sorte  de 
schisme  à  Nancy  entre  ses  partisans  et  ceux  qui  obéissaient  à  l'évêque 
concordataire,  Mer  d'Osmond. 

S'étant  enfin  démis  en  1816,  il  fut  nommé  archevêque  de  Sens,  1817, 
prit  possession  en  1821,  pair  de  France  en.  1822,  fut  créé  cardinal  en 
1823. 

f  au  palais  des  Tuileries,  le  10  décembre  1829,  set.  77,  es.  42, 
card.  6. 


ABBAYES  DU  DIOCÈSE  DE  NANCY 

0.  S.  B.  vir.  Layum,  Lay. 

Flaviniacum,  Flavigny. 

S.  Leopoldus,  Saint-Léopold. 

fem.  Buxeriae,  Bouxières-aux-Dames,  hodie  collegium  nobi- 

lium  virginum. 

0.  S.  A.  Domnus  Aper,  Dom-Epvre. 

Bellus  campus,  Belchamp. 

S.  Remigius,  Saint-Remy. 

27 


418 


PROVINCE  DE  TREVES 


0.  Cist.  Bellum  pratum,  Beaupré. 

Alta  silva,  Hauteseille. 
Glarus  locus,  Clairlieu. 


S.  DEODATUS,   SAINT-DIÉ 

Le  Val  de  Galilée,  habité  en  620  par  Saint-Dié,  (S.  Deodatus),  évêqu( 
de  Nevers,  prit  le  nom  de  ce  saint,  que  conserva  l'abbaye  fondée  en  c( 
lieu.  C'est  cette  abbaye  qui  fut  érigée  en  évêché  par  la  bulle  de  Pie  V] 
du  21  juillet  1777. 

—  Barthélemy-Louis-Martin  de  Chaumont  de  la  GALAISIÈR] 
premier  évêque  de  Saint-Dié. 

Né  à  Paris,  le  24  août  1737,  docteur  en  théologie. 

Nommé  premier  évêque  de  Saint-Dié  par  Louis  XV  en  1774,  nomina- 
tion confirmée  par  Louis  XVI  en  1775,  fut  préconisé  le  21  juillet  177' 
par  la  bulle  même  d'érection  ;  il  se  fit  sacrer  le  21  septembre 
Brienne. 

Il  était  remarquable  par  sa  taille. 

Voyant  son  siège  envahi  par  l'évêque  constitutionnel,  J.-A.  Maudru, 
il  émigra,  écrivit  de  Munich  à  Rome,  octobre  1794,  pour  réclamer  un 
secours. 

Refusa  de  se  démettre  en  1801,  causa  par  là  même  de  graves  embarras 
à  Msr  d'Osmond. 

f  au  château  de  Mareil,  le  30  juin  1808,  aet.  71,  es.  31. 


ABBAYES  DU  DIOCÈSE  DE  SAINT-DIÉ 

0.  S.  B.  vir.  Senoniae,  Senones*. 

Medianum  monasterium,  Moyen-Moutier. 


1.  Cette  abbaye  doit  une  célébrité  particulière  à  l'illustre  dom  Augustin  Cal  met, 
mort  en  1757. 


ÉVÊCHÉ  DE  SAINT-DIÉ  419 


0.  S.  B.  fem.  Romarici   mons,  Remiremont,  nunc  nobile  virginum 
capitulum. 
Spinalium,  Épinal,  nunc  etiam  nobile  virginum  capi- 
tulum. 
0.  S.  A.  Galmosiacum,  Chaumonsey. 

Heri  vallis,  Hérival. 
0.  Praem.        Stivagium,  Estival  ou  Etival. 


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TMONENSIS  PROVINCIA 

PROVINCE  DE  TOURS 


La  quatrième  Lyonnaise  des  Romains,  dont  la  métropole  était 
Turones,  Tours,  comprenait  les  pays  qui  se  sont  plus  tard  appelés  Tou- 
raine,  Anjou,  Maine  et  Bretagne.  Chacun  de  ces  pays  entendit  la  Bonne 
Nouvelle  et  l'écouta,  Tours,  Le  Mans,  Angers,  Nantes  d'abord,  cités 
plus  continentales,  ensuite  toute  la  presqu'île  armoricaine.  Des  sièges 
épiscopaux  furent  établis  sur  différents  points,  même  en  dehors  des 
cités  et  dans  de  simples  forteresses.  Ces  sièges  furent  plus  nombreux 
et  d'une  juridiction  moins  étendue,  à  mesure  qu'ils  s'éloignaient  de  la 
métropole. 

Cette  métropole  était  Tours,  convertie  au  christianisme  par  les 
disciples  mêmes  des  Apôtres,  illustrée  au  IVe  siècle  par  le  soldat  thau- 
maturge, saint  Martin,  au  VIe  par  l'historien  des  Francs,  saint  Grégoire, 
par  des  souvenirs  particuliers  et  de  vénérables  monuments. 

La  province  ecclésiastique  de  Tours  comprenait  dès  le  VIe  siècle  et 
comprit  jusqu'à  la  fin  du  XVIIIe,  douze  sièges:  Turonen.  Tours; 
Andegaven.  Angers;  Cenomanen.  Le  Mans;  Corisopiten.  Quimper ; 
Dolen.  Bol;  Nanneten.  Nantes  ;  Redonen.  Rennes;  San-Briocen.  Saint- 
Brieuc  ;  San-Maclovien.  Saint- Malo  ;  Sancti  Pauli  Leonen.  Saint-Pol- 
de-Léon;  Trecoren.  Tréguier  ;  Veneten.  Vannes.  Le  siège  du  Mans 
était  le  premier  en  dignité  dans  la  province  après  le  siège  de  Tours. 

S'il  ne  s'agissait  pour  nous  que  de  dresser  les  listes  épiscopales,  avec 
noms,  prénoms,  dates,  traits  caractéristiques  quelconques,  nous  n'au- 
rions qu'à  copier  le  volume  de  la  Gallia  Christiana  qui  traite  exclusive- 
ment de  la  province  de  Tours.  Ce  volume  publié  en  1856  conduit  les  séries 
épiscopales,  abbatiales,  etc.,  jusqu'à  l'an  1790.  Nous  aurions  tout  au 
plus  à  prendre  en  cette  année-là  chacun  des  titulaires  pour  le  suivre  à 
travers  les  quelques  années  suivantes  jusqu'à  sa  mort,  ce  que  ne  fait 
pas  ordinairement  l'auteur  du  volume. 


ARCHEVÊCHÉ  DE  TOURS  421 


Mais  comme  nous  n'avons  pas  craint  de  reprendre  en  sous-œuvre  le 
travail  des  Bénédictins  eux-mêmes,  ni  de  remonter  pour  toutes  les 
provinces  qu'ils  ont  traitées  jusqu'à  l'année  1682,  il  ne  nous  sera  pas 
moins  permis,  croyons-nous,  de  réviser  l'œuvre  d'un  laïc,  chargé  par 
une  corporation  laïque,  d'un  travail  essentiellement  ecclésiastique. 

Aussi  bien  devons-nous  présenter  à  nos  lecteurs  au  moins  ce  que 
nous  leur  annonçons  dans  le  titre,  et  voulons-nous  donner  à  notre 
étude  le  mérite  de  la  symétrie,  ne  pouvant  lui  donner  l'attrait  de  la 
nouveauté. 

Les  livres  à  consulter  ne  nous  ont  pas  manqué.  Outre  le  tome  XIV 
de  la  Gallia  Christiana,  dont  nous  venons  de  parler,  nous  avons  un 
ouvrage  spécial  et  consciencieux,  qui  traite  des  neuf  diocèses  de  la 
Bretagne  ;  nous  l'indiquerons  en  son  lieu.  Nous  avons  mieux  pour  le 
diocèse  du  Mans,  aussi  bien  pour  le  diocèse  d'Angers,  suffisamment 
pour  l'église  métropolitaine  de  Tours. 

Cf.  Gallia  Christiana,  tomus  XIV,  qui  est  primus  a  Bartholomaeo  Hauréau  con- 
ditus;  in-folio,  Parisiis,  Didot,  1856.  — •  Almanach  Royal,  au  chapitre  intitulé: 
Clergé  de  France. 


TURONES,    TOURS 

Dans  l'archidiocèse  de  Tours  on  comptait,  au  milieu  du  XVIIe  siècle, 
730  cures,  778  chapelles,  24  abbayes,  84  prieurés,  3  commanderies  de 
Malte,  22  maladreries,  7  chapitres.  Ce  nombre  fut  réduit  par  des 
unions  ou  suppressions,  sans  laisser  d'être  encore  considérable, 
comme  on  va  le  voir  bientôt. 


ARCHEVÊQUES  DE  TOURS 

105.  —  François  de  la  GUESLE,  105«  archevêque  de  Tours,  sacré 
en  1597. 
t  le  30  octobre  1614. 


422 


PROVINCE  DE  TOURS 


106.  —  Sébastien  Dori  GALIGAI,  nommé  et  préconisé  archevêque 
de  Tours  en  1615,  mais  non  sacré,  fit  sa  démission  le  27  avril  1617, 
après  la  ruine  du  maréchal  d'Ancre. 

107.  —  Bertrand  d'ESGHAUX,  sacré  évêque  de  Bayonne  en  1598, 
devint  archevêque  de  Tours  en  1617. 

f  le  21  mai  1641,  rot.  85,  es.  43. 

108.  —  Victor  Le  BOUTHILLIER,  né  en  1590,  sacré  évêque  d( 
Boulogne  le  9  avril  1628,  nommé  coadjuteur  de  Bertrand  d'Eschaux  ei 
1630,  lui  succéda  en  1641. 

f  le  12  novembre  1670,  rot.  80,  es.  43. 

Il  avait  vu  sa  mère,  Claudine-Françoise  de  Machecop,  devenue 
veuve,  entrer  à  la  Visitation,  s'y  faire  religieuse  et  mourir  saintement. 
Il  vit  son  neveu,  le  célèbre  Rancé,  abandonner  le  monde,  se  retirer  à 
la  Trappe,  établir  une  réforme  très  austère. 

109.  —  Charles  de  ROSMADEC,  évêque  de  Vannes,  nommé  et 
préconisé  archevêque  de  Tours  en  1671. 

f  le  12  juillet  1672. 

110.  —  Michel  AMELOT  de  Gournay. 
Né  le  15  août  1624,  fils  de  Jean,  seigneur  de  Gournay,  président  au] 

Enquêtes,  fut  abbé  de  Saint-Calais  et  d'Evron,  chanoine  et  archidiacre 
de  Chartres.  Nommé  et  préconisé  évêque  de  Lavaur,  il  se  fit  sacrer  le 
23  juin  1671  à  la  Visitation  de  Paris. 

Dix-huit  mois  après  son  sacre,  il  fut  nommé  archevêque  de  Tours 
prit  possession.  On  ne  trouve  rien  de  saillant  dans  les  actes  de  soi 
épiscopat,  sinon  qu'il  assista  à  la  petite  Assemblée  de  1681. 

f  à  Tours  le  17  février  1687,  ast.  63,  es.  16. 

—  Claude  de  SAINT-GEORGES,  nommé  archevêque  de  Tours  ei 
1687,  administra  cinq  ans  le  diocèse  en  qualité  de  vicaire  capitulaire 
il  fut  après  ce  temps  nommé  archevêque  de  Lyon.  Cf.  Lyon. 


111.  —  Mathieu  Isoré  d'HERVAUT. 

Né  en  1647  dans  la  Touraine,  fils  de  Georges,  marquis  d'Hervaut, 
de  Marie  de  Roncherolles,  était  docteur  de  Navarre,  fut  auditeur  de 


ARCHEVÊCHÉ  DE  TOURS  423 


Rote  et  supérieur  de  Saint-Louis-des-Français  à  Rome  pendant  des 
années,  abbé  de  Saint-Jean-d'Angély,  1687. 

Nommé  évêque  de  Condom,  le  8  septembre  1693,  archevêque  de 
Tours  le  1er  novembre  suivant,  il  se  fit  sacrer  pour  ce  dernier  siège  à 
Paris  le  25  février  1694  et  prit  aussitôt  possession.  La  même  année,  il 
reçut  l'abbaye  de  Saint-Maixent. 

Grand  ami  de  Noailles,  il  favorisa  le  jansénisme  par  complaisance, 
et  se  montra  gallican  par  intérêt  ou  par  conviction. 

f  à  Paris  le  9  juillet  1716,  set.  69,  es.  23. 

112.  — -  Armand-Pierre  de  la  Croix  de  CASTRIES. 

Né  à  Montpellier  le  13  avril  1664,  était  le  second  fils  de  René 
Gaspard,  marquis  de  Castries,  et  d'Isabelle  Bonzi,  sœur  du  cardinal- 
archevêque  de  Narbonne. 

Abbé  de  Valmagne  (Agde),  docteur  de  Sorbonne,  grand  archidiacre 
de  Narbonne,  aumônier  de  la  Dauphine,  premier  aumônier  de  la 
duchesse  de  Berry,  ami  particulier  du  Régent. 

Nommé  archevêque  de  Tours  en  1717,  il  n'obtint  ses  bulles  que 
deux  ans  plus  tard,  à  cause  de  son  jansénisme,  et  ne  fut  sacré  que  le 
29  octobre  1719.  Mais  avant  de  prendre  possession  de  son  siège,  il  se 
laissa  nommer  archevêque  d'Albi  le  5  novembre  1719,  au  risque  de  se 
voir  encore  ajourné  deux  ans.  Cf.  Alri. 

—  Henri-Oswald  de  la  TOUR  d'AUVERGNE,  nommé  archevêque 
de  Tours  en  1719  et  n'étant  pas  préconisé  par  la  faute  du  précédent, 
fut  nommé  archevêque  de  Vienne,  le  9  janvier  1721.  Cf.  Vienne. 

113.  —  François  Blouet  de  CAMILLY. 
Transféré  de  Toul,  1721-1723.  Cf.  Toul. 

Nommé  archevêque  de  Tours  le  9  janvier  1721,  il  ne  put  à  cause 
d'obstacles  divers,  indépendants  de  sa  volonté,  prendre  possession  de 
son  siège  que  le  1er  mai  1723.  Tours  avait  pourtant  besoin  de  lui. 

Arrivé  enfin,  il  agit  vigoureusement  contre  les  Jansénistes,  maîtres 
de  la  position.  Puissamment  aidé  par  Louis  Debras,  lazariste,  supérieur 
du  grand-séminaire  de  Tours,  l'archevêque  fit  beaucoup  de  bien  en 
peu  de  temps. 

f  à  Ligueil  le  17  octobre  1723,  set.  58,  es.  18,  après  six  mois  d'une 
administration  réparatrice. 


424 


PROVINCE  DE  TOURS 


114.  —  Louis-Jacques  Ghapt  de  RASTIGNAG. 
Transféré  de  Tulle,  octobre-décembre  1723.  Cf.  Tulle. 

Il  n'y  avait  que  dix-huit  mois  qu'il  avait  été  sacré  évêque  de  Tulle  et 
n'était  pas  encore  dans  la  quarantième  année  de  son  âge. 

Devenu  archevêque  de  Tours,  il  brilla  dans  les  Assemblées  du 
clergé  par  des  qualités  incontestables,  appuya  Louis  Debras  dans  sa 
lutte  contre  les  Jansénistes  et  fit  refleurir  la  piété  des  fidèles.  Mais  par 
l'amertume  de  ses  censures  contre  le  P.  Pichon,  jésuite,  en  1747  et 
1748,  il  sembla  donner  dans  l'extrême  opposé,  la  morale  sévère. 

Abbé  de  la  Couronne  (Angoulême)  avant  1725,  de  la  Trinité  de 
Vendôme  en  1727,  de  Vauluisant  (Sens)  en  1748,  reçu  commandeur  du 
Saint-Esprit  le  2  février  1746,  il  grossit  ses  revenus.  Ce  fut  pour  secou- 
rir les  inondés,  fonder  un  hôpital,  faire  beaucoup  d'aumônes. 

f  subitement  en  sortant  de  table  et  en  demandant  pardon  de  ses 
fautes,  dans  son  château  de  Véretz,  le  2  août  1750,  set.  66,  es.  29. 

—  Jean-Gilles  du  COETLOSQUET,  évêque  de  Limoges,  nommé 
archevêque  de  Tours  en  1750,  refusa.  Cf.  Limoges. 

115.  —  Henri- Marie-Bernardin  de  Rosset  de  FLEURY. 

Né  au  château  de  Fleury,  près  de  Narbonne,  le  26  août  1718,  quinze 
mois  après  son  frère  Pierre- Augustin,  que  nous  avons  vu  occuper 
dignement  le  siège  de  Chartres,  1746-1780,  fut  reçu  docteur  en  théo- 
logie et  pourvu  de  quelques  bénéfices. 

Nommé  archevêque  de  Tours,  il  fut  sacré  à  Saint-Cyr  dans  le  diocèse 
de  Chartres  le  26  août  1751  et  vint  aussitôt  prendre  possession  de  son 
siège. 

En  1762,  il  se  porta  comme  un  zélé  défenseur  des  Jésuites,  mérita 
ainsi  les  éloges  du  pape  Clément  XIII  et  en  même  temps  son  exclusion 
de  la  Commission  des  Réguliers  en  1766.  Il  n'en  fut  que  plus  aimé  de 
ses  diocésains,  qui  le  regrettèrent. 

Transféré  à  Cambrai,  1774,  malgré  lui.  Cf.  Cambrai. 

—  Louis-François-Hilaire  de  CONZIÉ,  évêque  d'Arras,  nommé 
archevêque  de  Tours  en  1774,  refusa  au  profit  de  son  frère  qui  suit. 
Cf.  Arras. 


116.  —  Joachim-François-Mamert  de  CONZIÉ. 
Transféré  de  Saint-Omer,  1774-1775.  Cf.  Saint-Omer. 


ARCHEVÊCHÉ  DE   TOURS  425 


A  peine  installé  sur  le  siège  de  saint  Martin,  il  se  laissa  employer 
par  Brienne  dans  les  dernières  opérations  de  la  Commission  des  Régu- 
liers, ne  se  défia  pas  assez  des  moines  francs-maçons  4. 

C'était  pourtant  un  prélat  estimable.  En  4783,  durant  une  épidémie, 
il  transforma  son  palais  en  Hôtel-Dieu. 

La  constitution  civile  du  clergé,  qu'il  ne  put  empêcher  et  qu'il  refusa 
d'accepter,  l'ayant  dépouillé,  il  émigra  dans  les  Pays-Bas. 

f  à  Amsterdam  en  1795,  ast.  59,  es.  26. 


ABBAYES  DU  DIOCÈSE  DE   TOURS 

0.  S.  B.  vir.  Majus  Monasterium,  Marmoutier,  chef  d'ordre. 

S.  Julianus  Turonensis,  Saint-Julien  de  Tours. 

Cormaricus,  Cormery. 

Villa  lupa,  Villeloin. 

Bellus  locus,  Beaulieu. 

Nucerise,  Noyers. 

Turpiniacum,  Turpenay. 

Prulliacum,  Preuilly. 

Boscus  Alberici,  Bois-Aubry. 

Sulleium,  Seuillé. 
fem.  Bellus  mons,  Beaumont-les-Tours. 
0.  S.  A.  vir.  Fontanae  albae,  Fontaines-les- Blanches. 

Gastineta,  Gastine. 

Aqua  viva,  Aigue-Vive. 
0.  Cist.  vir.  Claritas  Dei,  La  Clarté-Dieu. 

Balgereium,  Beaugerais. 
fem.  Mons  Caelestis  seu  Monceium,  Moncé. 


COLLÉGIALES,   COUVENTS,   etc. 

L'auguste  collégiale  de  Saint-Martin  à  Tours,  ecclesia  collegiata 
S.  Martini,  l'emporte  sur  toutes  les  autres.  Il  y  avait  encore  une  collé- 
giale de  Saint-Martin  à  Candes,  les  chapitres  de  Tranchéléon  ou  Tran- 
quelléon,  de  Bueil,  d'Amboise,  de  Montrésor,  etc.,  dans  le  diocèse. 

1.  Cf.  Deschamps  et  Jannet,  Les  Sociétés  secrètes,  in-8.  Paris,  1883,  t.  III,  p.  48. 


426 


PROVINCE  DE  TOURS 


Les  couvents  étaient  très  nombreux.  Contentons-nous  de  citer  le 
couvent  des  Minimes,  dont  le  fondateur,  saint  François  de  Paule,  était 
mort  à  Tours  en  4507. 


ANDEGAVI,   ANGERS 

Cf.  Tresvaux,  Histoire  de  Vêglise  et  du  diocèse  d'Angers,  2  vol.  in-8.  Paris, 
Lecoffre,  1858. 

77.  —  Henri  ARNAULD,  77e  évêque  d'Angers. 

Né  à  Paris  le  30  octobre  4597,  d'une  famille  nombreuse  et  célèbre, 
fut  connu  dans  le  monde  sous  le  nom  de  Monsieur  de  Trie.  Il  s'attacha 
d'abord  au  barreau.  Ayant  embrassé  l'état  ecclésiastique,  il  fut  nommé 
abbé  de  Saint-Nicolas  d'Angers,  alla  deux  fois  à  Rome,  sans  y  devenir 
plus  romain. 

Nommé  évêque  d'Angers  après  la  mort  de  Claude  de  Rueil,  il  se  fit 
sacrer  à  Port-Royal  le  29  juin  4650,  implanta  le  Jansénisme  dans  son 
diocèse,  excepté  dans  l'Université  d'Angers. 

Il  eut  néanmoins  comme  évêque,  quelques  bonnes  qualités  ;  nous  ne 
les  contestons  pas.  Ne  faut-il  pas  même  rejeter  sur  le  docteur  Antoine, 
dit  le  grand  Amauld,  la  plupart  des  actes  répréhensibles  que  son  frère, 
l'évêque  d'Angers,  a  commis  d'après  son  conseil?  C'est  notre  avis. 

f  à  Angers  le  8  juin  4692,  set.  95,  es.  42. 


78.  —  Michel  LE  PELETIER. 

Né  à  Paris  le  4  août  4660,  fils  de  Claude,  surintendant  des  finances, 
avait  pour  frères  Claude,  seigneur  de  Sousy,  et  Charles-Maurice,  supé- 
rieur général  de  Saint-Sulpice.  Il  avait  perdu  un  œil  par  accident. 
Abbé  de  Jouy,  4678,  prêtre  édifiant,  docteur  de  Sorbonne. 

Nommé  évêque  d'Angers  le  45  août  4692,  et  sacré  le  46  novembre 
aux  Rénédictines  de  la  Ville-l'Evêque  à  Paris,  il  établit  à  Angers  les 
retraites  ecclésiastiques  et  les  discussions  réglées  qui  furent  publiées 
sous  le  titre  de  Conférences  d'Angers  et  sont  si  connues. 

Michel  censura  les  livres  jansénistes,  favorisa  toutes  les  œuvres  de 
zèle  et  de  charité.  Ce  fut  un  saint  évêque. 

Nommé  évêque  d'Orléans  le  3  avril  4706  pour  un  plus  grand  bien. 


ÉVÊCHÉ  D'ANGERS  427 


f  à  Paris  de  sa  cruelle  maladie  9  août,  set.  46,  es.  14,  non  encore 
préconisé  pour  Orléans. 

79.  —  Michel  Poncet  de  la  RIVIÈRE. 

Né  en  1672,  bon  prédicateur  à  Paris  et  devant  la  cour,  missionnaire 
dans  le  pays  des  Camisards,  vicaire  général  de  son  oncle,  Michel 
Poncet,  à  Uzès. 

Nommé  évêque  d'Angers  le  10  avril  1706,  et  sacré  le  1er  août,  fit 
rédiger  par  M.  Babin  les  Conférences  d'Angers  ;  promulgua  la  bulle 
Unigenitus,  condamna  les  Hexaples,  la  thèse  du  P.  de  Gennes,  orato- 
rien  de  Saumur,  interdit  les  Bénédictins  appelants  des  cinq  abbayes 
angevines  ;  déféra  deux  évêques  à  l'Assemblée  du  clergé,  1725  ;  pro- 
nonça l'Oraison  funèbre  du  Régent  ;  fut  reçu  à  l'Académie  française, 
1729. 

f  à  Eventard  le  2  août  1730,  33t.  58,  es.  24. 

80.  -  Jean  de  VAUGIRAULT. 

Né  à  Angers  en  1680,  vicaire  général  de  Poncet,  avait  prouvé  ses 
capacités   extraordinaires,   fut    proposé  pour  Montauban,    1729.   Cf. 

MONTAUBAN. 

Nommé  évêque  d'Angers  providentiellement  en  1730,  et  sacré  le  28 
janvier  1731,  continua  ses  deux  prédécesseurs  immédiats,  fut  loué  de 
tous,  excepté  des  Jansénistes,  établit  à  Angers  les  Frères  des  Ecoles 
Chrétiennes,  assura  le  fonctionnement  des  institutions  de  charité, 
d'instruction  et  de  zèle. 

f  à  Angers  le  21  juin  1758,  33t.  78,  es.  28,  laissant  le  diocèse  dans  le 
plus  parfait  état  possible. 

81.  —  Jacques  de  GRASSE,  janséniste. 
Transféré  de  Vence,  1758-1759  ;  Cf.  Vence. 

A  peine  installé,  il  se  plaça  aux  antipodes  de  son  prédécesseur, 
donna  dans  le  panneau  des  Assertions,  lâcha  les  Jésuites  en  1762,  loua 
les  Quatre-Articles,  fut  blâmé  par  l'Assemblée  de  1765,  par  le  pape 
Clément  XIII  et  par  ses  bons  prêtres. 

Il  subit  le  contre-coup  des  revers  de  son  frère,  le  marin,  dont  il 
avait  trop  goûté  les  succès  ;  résida  peu  ;  jouit  d'une  mauvaise  réputa- 
tion à  Paris  en  1780. 

f  à  Paris  le  24  juillet  1782,  33t.  62,  es.  27,  enveloppé  dans  la 
disgrâce  de  son  frère,  le  comte  de  Grasse. 


428 


PROVINCE  DE  TOURS 


82.  —  Michel-François  Gouet  du  Vivier  de  LORRY. 

Transféré  de  Tarbes,  28  juillet  1782.  Cf.  Tarbes. 

Il  réédita  la  Liturgie  d'Angers  ;  se  laissa  grever  de  dettes  ;  parut 
favoriser  la  Révolution  en  n'écrivant  rien  contre  elle  ;  il  se  borna  à 
refuser  le  serment,  puis  il  alla  se  cacher  en  Normandie,  laissant  une 
partie  de  ses  diocésains  se  grouper  autour  du  méprisable  évêque 
jureur,  Hugues  Pelletier,  et  une  autre  partie  s'insurger  héroïquement 
contre  les  persécuteurs  de  la  Religion. 

L'évêque  d'Angers  donna  sa  démission  en  1801 .  Ayant  été  nommé  le 
9  avril  1802  au  siège  épiscopal  de  la  Rochelle  dont  relevaient  les  deux 
départements  de  la  Charente-Inférieure  et  de  la  Vendée,  il  se  contenta 
d'envoyer  un  mandement  à  ses  nouveaux  diocésains  et  se  démit. 

f  à  Paris  le  14  mars  1803,  œt.  73,  es.  38. 


ABBAYES  DU  DIOCÈSE  DANGERS 


0.  S.  B.  vir.  S.  Albinus  Andegavensis,  Saint-Aubin  d'Angers. 

S.  Florentius  ad  Ligerim,  Saint-Florent-sur-Loire. 

S.  Sergius  Andegavensis,  Saint-Serge  d'Angers. 

S.  Petrus  Burguliensis,  Bourgueil. 

S.  Maurus  ad  Ligerim,  Saint-Maur-sur- Loire. 

Asneriae,  Asnières-Bellay. 
fem.  Roncereium,  Le  Ronceray. 

Ni  dus  avis,  Nioiseau. 
0.  S.  A.  vir.  Omnes  Sancti,  Toussaint. 

S.  Georgius  ad  Ligerim,  Saint-Georges-sur-Loire. 

B.  M.  de  Rota,  La  Roë. 

Perreium  novum,  Le  Perray-Neuf. 
0.  Cist.  vir.  Chalochium,  Chaloché. 

Buxeria,  La  Boissière. 

Oratorium,  Le  Louroux. 

Pons  Otranni,  Pontrond. 
fem.  Perreium,  Le  Perray-aux-Nonnains. 


ÉVÊCHÉ  DU  MANS  429 


CENOMANI,    LE    MANS 

Grâce  à  l'apostolat  de  saint  Julien,  le  siège  du  Mans  remonte  à  la 
plus  haute  antiquité.  Le  diocèse,  qui  comprenait  636  paroisses,  était  le 
plus  étendu  de  la  province. 

Cf.  Dom  Paul  Piolin,  0.  S.  B.  Histoire  de  l'Église  du  Mans;  6  vol.  in-8.  Le  Mans, 
1851.  —  Id.  L'Église  du  Mans  pendant  la  Révolution,  complément  de  l'Histoire,  etc.; 
4  vol.  in-8.  —  Ibid.  1868. 

77.  —  Louis  de  la  Vergne-Montenard  de  TRESSAN,  77e  évêque 
du  Mans. 

Né  en  1638  dans  le  diocèse  de  Béziers,  avait  été  sacré  évêque  de 
Vabres  le  10  octobre  1670.  L'année  suivante,  il  fut  nommé  évêque  du 
Mans  pour  remplacer  Philibert-Emmanuel  dé  Lavardin,  de  triste 
mémoire  4,  qui  venait  de  mourir. 

Premier  aumônier  de  Monsieur  et  bien  vu  des  nobles,  cet  évêque  fut 
rude  pour  son  clergé  ;  il  ne  se  défia  pas  assez  des  Jansénistes  et  donna 
en  1698  un  Breviarium  Cenomanense  romain  pour  le  fond,  mais  déjà 
trop  particulier. 

f  au  Mans  le  26  janvier  1712,  aet.  74,  es.  42. 

78.  —  Pierre  Rogier  du  GRÉVY. 

Fils  d'un  conseiller  au  Parlement  de  Bretagne  et  né  à  Rennes,  il  fut 
archidiacre  de  Rennes,  doyen  de  la  collégiale  N.-D.  de  Nantes. 

Nommé  évêque  du  Mans  en  1712,  et  sacré  le  21  août,  fut  détesté  des 
Jansénistes,  de  son  chapitre  appelant,  désespéra  peut-être  de  la  situa- 
tion, quoiqu'il  ait  lutté  jusqu'à  la  fin. 

f  à  Yvré-1'Evêque  le  2  août  1723,  set.  ?  es.  11. 

79.  —  Charles-Louis  de  FROULLAY  de  Tessé  2. 

Né  le  17  septembre  1687  à  Saint-Denis  de  Gastines,  devint  en  1711 
comte  de  Lyon,  en  1721  abbé  de  Saint-Benoît-sur-Loire,  titre  qu'il 
permuta  pour  La  Couture  en  1729,  étant  alors  sur  le  siège  du  Mans. 

1.  Il  déclara,  en  mourant,  n'avoir  jamais  eu  l'intention  de  faire  aucune  ordina- 
tion !  Dom  Piolin  discute  le  dire  et  les  conséquences. 

2.  Cf.  Moréri.  Généalogie  de  Froullay  de  Tessé. 


430  PROVINCE   DE  TOURS 


Nommé  évêque  du  Mans  le  17  octobre  1723,  et  sacré  le  25  février 
1724,  il  prit  à  cœur  l'œuvre  commencée  par  son  prédécesseur 
immédiat. 

Il  fit  accepter  la  bulle  Unigenitus  par  son  chapitre  janséniste,  se 
dégagea  de  Vaugeois,  vicaire  général  appelant.  Il  dut  procéder  contre 
plusieurs  membres  de  son  chapitre,  gémit  des  audaces  parlementaires, 
défendit  les  Jésuites  en  réfutant  les  Assertions,  honora  le  Sacré-Cœur. 

Si  pour  céder  au  torrent,  il  crut  bon  dé  donner  un  Breviarium  Ceno- 
manense,  il  eut  soin  de  le  faire  composer  par  l'orthodoxe  Robinet. 

Cet  évêque  se  montra  constamment  ferme,  intègre,  charitable. 

f  au  Mans  le  31  janvier  1767,  set.  80,  es.  43. 

80.  —  Louis-André  de  GRIMALDI. 

Né  le  17  décembre  1736  au  château  de  la  Cagne,  diocèse  de  Vence, 
était  neveu  de  Charles,  évêque  de  Rodez  ;  il  devint  vicaire  général  de 
La  Rochefoucauld  à  Rouen,  puis  à  Pontoise. 

Nommé  évêque  du  Mans  en  1767,  et  sacré  le  5  juillet,  il  prit  posses- 
sion. Mais  fier,  mondain  peut-être,  quoique  très  orthodoxe,  il  ne 
déploya  pas  les  qualités  de  ses  deux  prédécesseurs.  Aussi  le  vit-on 
partir  du  Mans  sans  le  regretter. 

Transféré  à  Noyon  en  1777-30  mars  1778.  Cf.  Noyon. 

81.  —  François-Gaspard  de  Jouffroy  de  GONSSANS. 
Transféré  de  Gap,  1777-1778.  Cf.  Gap. 

Fut  un  digne  évêque,  tout  différent  de  son  prédécesseur. 

«  Il  prit  à  tâche  de  réformer  les  abus,  de  rétablir  la  discipline,  de 
consolider  la  foi  des  populations,  déjà  ébranlée  par  les  doctrines  philo- 
sophiques. 

«  Visites  pastorales  dans  toutes  les  parties  de  son  vaste  diocèse, 
établissement  de  retraites  ecclésiastiques,  institution  d'un  concours 
pour  la  nomination  aux  bénéfices,  réunion  d'un  synode,  création  d'un 
bureau  de  charité  dans  sa  ville  épiscopale,  séances  littéraires  données 
sous  sa  présidence  aux  collèges  du  Mans  et  de  Domfront,  il  ne  négligea 
rien. 

«  Quelques  chanoines  cependant  l'accusèrent  de  n'avoir  confiance 
qu'en  lui-même,  d'autres  de  ne  pas  assez  régaler  la  compagnie. 
Aujourd'hui  tous  les  historiens  du  Mans  sont  unanimes  pour  saluer 


ËVÊCHÉ   DU  MANS  431 


en  Mer  de  Gonssans  une  des  gloires  les  plus  pures  de  l'épiscopat  fran- 
çais à  la  fin  du  siècle  dernier  »  *. 

Elu  député  de  son  clergé  aux  Etats-Généraux,  et  fidèle  à  son  mandat 
ainsi  qu'aux  principes  de  l'honneur,  il  supporta  courageusement  toutes 
les  épreuves  qui  l'accablèrent.  Une  des  plus  rudes  fut  de  voir  son  siège 
envahi  par  un  de  ses  prêtres,  Jacques  Prudhomme,  docteur  de  Sor- 
bonne  et  sexagénaire. 

Après  avoir  confié  l'administration  de  son  diocèse  à  Charles-François 
Duperrier-Dumourier,  il  partit  pour  la  Hollande  avec  son  vicaire  géné- 
ral, Claude-Joseph  de  Sagey,  se  rendit  ensuite  à  Munster. 

f  à  Paderborn  le  23  janvier  1799,  set.  76,  es.  25. 


ABBAYES  DU  DIOCÈSE  DU  MANS 

0.  S.  B.  vir.  S.  Carilefus,  Saint-Calais*. 

S.  Vincentius,  Saint-Vincent,  au  Mans  3. 

SS.  Petrus  et  Paulus  de  Cultura  Dei,  La  Couture,  au 

Mans4. 
S.  Petrus  Solesmensis,  Solesmes,  prieuré  devenu  une 

illustre  abbaye  dans  notre  siècle. 
Ebronium  seu  Aurionum,  Evron. 
Longiledus,  Lonlai. 
Vadum  Alneti,  Le  Gué-de-Launay . 
Pelicia,  La  Pelice. 
fem.  S.  Julianus  de  Prato,  Le  Pré. 

Estivallum  in  Charnia,  Etival-en-Charnie. 
Mons  sorus,  Montsor, 

1.  Robert  Triger,  L'année  1789  au  Mans  et  dans  le  Haut-Maine  ;  1  vol.  in-8,  de 
vm-310  p.  Mamers,  Fleury  et  Dangin,  1889. 

2.  Abbé  L.  Froger,  Cartulaire  de  l'abbaye  de  Saint-Calais,  1  vol.  in-8°  xxv-97  p. 
Mamers,  Fleury  et  Dangin.  Le  Mans,  Pellechat,  1888. 

3.  Abbé  R.  Charles  et  Menjot  d'Elbenne,  Cartulaire  de  l'abbaye  de  Saint- 
Vincent  du  Mans,  1  vol.  in-4°,  478  col.  Mamers,  Fleury  et  Dangin.  Le  Mans,  Pelle- 
chat,  1886. 

4.  Cartulaire  des  abbayes  de  Saint-Pierre  de  la  Couture  et  de  Saint-Pierre  de 
Solesmes,  in-4°,  530  p.  Le  Mans,  Monnoyer,  1881. 


432  PROVINCE  DE  TOURS 


0.  S.  A.  vir.  S.  Georgius  de  Nemore,  Saint-Georges-du-Bois. 

Vadatium,  Vaas. 

Bellus  locus,  Beaulieu. 
fem.  Petrina,  La  Perrigne. 
0.  Gist.  vir.  Persenia,  Perseigne  i. 

Tyronellus,  Tyronneau. 

Glarus  mons,  Clermont. 

Gampania,  Champagne. 

Fons  Danielis,  Fontaine-Daniel. 

Pietas  Dei,  seu  Spallum,  La  Pitié-Dieu  ou  UEpau. 
fem.  Bonus  locus,  Bonlieu. 

Virginitas,  La  Virginité. 

COLLÉGIALES    ET   COUVENTS 

Il  y  avait  au  Mans,  outre  le  chapitre  de  Saint-Julien,  ceux  de  Saint- 
Pierre-la- Cour  et  Saint-Michel  ;  à  Laval,  ceux  de  Saint-Thugal  et  de 
Saint-Michel  ;  à  Mamers,  celui  de  Saint-Nicolas. 

Ne  pouvant  énumérer  tous  les  couvents,  nous  nommons  seulement 
les  Jacobins  ou  Frères  Prêcheurs,  les  Minimes,  les  Oratoriens,  les 
Lazaristes  ou  Messieurs  de  la  Mission,  du  Mans,  la  Visitation  du  Mans 
et  de  Mamers,  puis  les  Sœurs  de  la  Charité  fondées  à  la  Ghapelle-au- 
Riboul,  qui  sont  connues  aujourd'hui  sous  le  nom  de  Sœurs  d'Evron. 


CORISOPITUM,    QUIMPER 


Les  neuf  diocèses  de  la  Bretagne,  qui  nous  restent  à  parcourir,  ont 
trouvé  un  historien  auquel  nous  renvoyons  de  confiance  une  fois  pour 
toutes.  L'Église  de  Bretagne,  histoire  des  sièges  épiscopaux,  séminaires, 
collégiales,  abbayes,  etc.,  publiée  d'après  les  matériaux  de  dom 
Hyacinthe  Morice,  0.  S.  B.,  par  l'abbé  Tresvaux;  1  vol.  in-8,  de  vi- 
640  p.  Paris,  Méquignon,  1839. 

1.  Gabriel  Fleury,  Cartulaire  de  V abbaye  cistercienne  de  Perseigne,  'précédé  d'une 
Notice  historique,  1  vol.  in-4,  de  cxx-271  p.  Mamers,  Fleury  et  Dangin.  Le  Mans, 
Pellechat,  1880. 


ÉVÊCHÉ  DE  QUIMPER  433 


Disons  dès  maintenant  que  très  peu  d'évêques  Bretons  trempèrent 
dans  le  jansénisme,  qu'aucun  ne  fut  élu  député  aux  Etats-Généraux,  la 
Bretagne  en  1789  ayant  fait  bande  à  part. 

Le  diocèse  de  Quimper,  situé  à  l'extrémité  sud-ouest  de  la  presqu'île 
armoricaine,  compte  173  paroisses. 

51.  —  François  de  GOETLOGON-Méjusseaume,  51e  évêque  de 
Quimper. 

Né  le  3  juin  1631,  dans  le  diocèse  de  Saint-Brieuc,  était  le  deuxième 
coadjuteur  du  vertueux  René  du  Louet,  auquel  il  succéda  le  18  février 
1668  ;  il  avait  été  sacré  évêque  de  Madaure  le  18  avril  1666. 

Ce  fut  un  évêque  excellent  sans  restriction  et  sous  tous  les  rapports  : 
il  fit  un  bien  immense  dans  son  diocèse  pendant  plus  de  quarante  ans. 

f  à  Quimper  le  6  novembre  1706,  aet.  76,  es.  41. 

—  René  du  LOUET  de  Coetjunval,  mort  à  Quimper  le  18  février 
1668,  aet.  84,  es.  26,  en  odeur  de  sainteté,  avait  eu  pour  premier 
coadjuteur  en  1661  François  de  Visdelou,  qui  fut  appelé  au  siège  de 
Saint-Pol-de-Léon  en  1665,  et  mourut  en  1670. 

52.  —  François-Hyacinthe  de  PLŒUC  du  Timeur. 

Né  le  16  avril  1662  en  Basse-Bretagne,  d'une  noble  famille,  était 
resté  sans  office  ni  bénéfice,  malgré  ses  mérites  personnels. 

Nommé  évêque  de  Quimper  en  1707,  à  45  ans,  et  sacré  le  26  décem- 
bre, il  prit  possession,  visita  son  diocèse,  encourageant  par  le  bon 
exemple  tous  les  dévouements  et  réprimant  les  abus. 

f  le  6  janvier  1739,  aet.  77,  es.  32. 

53.  —  Augustin-François-Annibal  de  FARGY  de  Guillé. 

Né  le  13  juin  1706  au  château  de  Guillé  en  Anjou,  élève  de  Saint- 
Sulpice,  chanoine  et  trésorier  de  Tréguier. 

Nommé  évêque  de  Quimper  en  1739,  et  sacré  le  8  novembre,  il  fut 
zélé  pour  la  visite  des  paroisses,  l'examen  des  clercs,  et  la  discipline 
ecclésiastique. 

Il  favoriba  les  retraites  avant  et  après  la  suppression  des  Jésuites, 
dont  il  regretta  vivement  le  départ. 

f  à  Lorient  le  28  juin  1771,  set.  65,  es.  32. 

28 


434  PROVINCE  DE  TOURS 


54.  —  Emmanuel-Louis  de  GROSSOLES  de  Flamarens. 

Né  en  1735  dans  le  diocèse  d'Angers,  fut  d'abord  officier  d'artillerie 
aux  allures  brusques.  Entré  ensuite  dans  l'état  ecclésiastique,  il  fut 
régulier,  pieux,  généreux,  tout  en  gardant  dans  son  extérieur  quelque 
chose  du  militaire.  Il  devint  vicaire  général  de  Fleury,  évêque  de 
Chartres. 

Nommé  évêque  de  Quimper  en  1771  et  sacré  le  18  janvier  1772  à 
Morlaix,  devant  les  Etats  de  Bretagne,  il  n'eut  pas  le  temps  de  montrer 
ses  qualités  ni  ses  défauts  à  Quimper. 

Transféré  à  Périgueux,  1773.  Cf.  Périgueux. 

55.  —  Toussaint-François-Joseph  Conen  de  SAINT-LUC. 

Né  à  Rennes  le  17  juillet  1734,  élève  des  Jésuites,  puis  des  Sulpi- 
ciens,  était  très  pieux.  Chanoine  de  Rennes,  abbé  de  Langonet. 

Nommé  évêque  de  Quimper  le  1er  mai  1773,  et  sacré  à  Conflans  par 
Beaumont  le  1er  août,  fut  un  homme  d'oraison,  de  devoir  et  de  charité. 

Voyant  la  tournure  fâcheuse  que  prenaient  les  affaires  publiques,  il 
confia  ses  inquiétudes  au  pape  qui  lui  répondit  le  1er  septembre  1790. 

f  de  chagrin  à  Quimper  le  30  septembre  1790,  set.  66,  es.  17. 

Il  ne  fut  pas  remplacé  par  un  évêque  légitime  avant  le  concordat. 
Deux  évêques  constitutionnels  furent  sacrés  successivement  pour 
le  Finistère  durant  cet  intervalle  :  Expilly,  qui  fut  guillotiné  à  Brest  le 
22  mai  1794,  et  Audrein,  qui  fut  assassiné  entre  Morlaix  et  Quimper  le 
19  novembre  1800. 


ABBAYES  DU  DIOCESE  DE  QUIMPER 

0.  S.  B.  vir.  S.    Guingalaeus    de    Landeveneco,  Saint-Guignolé  de 
Landévénec. 
Sancta  Crux  in  Kimperlaio,  Sainte-Croix  de  Quimperlé. 
0.  Cist.  vir.  Langonetum,  Langonet. 

B.  M.  de  Silva  Mallonis,  Coètmaloèn. 
S.  Mauritius  Carnoetensis,  Carnoët. 
Bona  Requies,  Bonrepos. 
fem.  B.  M.  de  Kerloto,  Kerlot. 


ÈVÊGHÉ   DE  DOL  435 


DOLUM,    DOL 

Le  diocèse  de  Dol,  resserré  entre  Saint-Malo,  Rennes  et  Avranches,  et 
ne  comptant  que  90  paroisses,  était  peu  étendu.  Les  évoques  pourtant 
avaient  pris  le  titre  d'archevêques,  durant  le  XIe  siècle  :  il  fallut  pour 
les  réduire  l'intervention  des  souverains  pontifes,  sanctionnée  par 
l'autorité  séculière. 

Cf.  Tresvaux,  op.  cit.  et  de  plus  Guillotin  de  Corson,  Pouillé  de  l'archevêché 
de  Rennes,  qui  comprend  aussi  le  Pouillé  de  Dol  et  de  Saint-Malo,  in-8.  Rennes, 
1880. 

70.  —  Mathieu  THOREAU,  70*  évêque  de  Dol, 

Né  à  Poitiers,  le  44  avril  1642,  était  fils  de  René,  seigneur  de  la 
Grimaudière,  docteur  en  théologie,  doyen  de  Poitiers,  agent  général  du 
clergé  de  4655  à  4660. 

Nommé  évêque  de  Dol  en  4660,  pour  succéder  à  Robert  Gupif,  qui 
était  mort  à  Rennes,  le  26  septembre  4659,  il  fut  sacré  le  2  octobre  4664. 

Devenu  évêque,  il  montra  le  même  zèle  qu'il  avait  montré  aupara- 
vant contre  le  jansénisme. 

f  au  manoir  des  Ormes,  34  janvier  4692,  set.  80,  es.  31. 

74.  —  Jean-François  de  CHAMILLART. 

Né  à  Paris  en  4657,  était  frère  de  Michel,  contrôleur  général  des 
finances  ;  ils  étaient  fils  de  Guy,  maître  des  requêtes,  intendant  à  Caen, 
et  de  Catherine  Gompaing. 

Abbé  de  Fontgombault  (Rourges)  en  4687,  Jean-François  fut  reçu 
docteur  en  théologie. 

Nommé  évêque  de  Dol  en  4692,  et  sacré  le  30  novembre,  il  prit 
aussitôt  possession,  confia  son  séminaire  aux  Eudistes,  qu'il  savait 
hostiles  au  jansénisme  et  gouverna  paisiblement  son  diocèse. 

Transféré  à  Senlis,  4702.  Cf.  Senlis. 

72.  —  François-Elie  de  Voyer  de  Paulmy  d'ARGENSON. 

Né  à  Paris,  22  septembre  4665,  fils  de  René,  marquis  d'Argenson, 
était  prieur  de  Saint-Nicolas  (Poitiers),  doyen  de  Saint-Germain- 
PAuxerrois  (Paris). 


436 


PROVINCE  DE  TOURS 


Nommé  évêque  de  Dol  le  15  avril  4702,  et  sacré  le  18  mars  1703, 
combattit  le  jansénisme  à  Dol,  comme  plus  tard  à  Embrun  et  à  Bordeaux. 
Député  vers  le  roi  par  les  Etats  de  Bretagne  en  1705,  il  s'acquitta  de  sa 
mission  à  la  satisfaction  de  ses  commettants  et  du  roi  ;  reçut  en 
récompense  l'abbaye  de  Preuilly  (Tours),  1706. 

Transféré  à  Embrun  en  1714.  Cf.  Embrun. 

73.  —  Jean-Louis  du  Bouschet  de  SOURGHES. 

Né  en  1669,  était  fils  de  Louis-François,  marquis  de  Sourches  ;  abbé 
de  Troarn  (Bayeux),  en  1690,  docteur  en  théologie. 

Nommé  évêque  de  Dol  en  1715,  et  sacré  le  12  juillet  1716,  prit 
possession  le  12  octobre  suivant.  Il  interdit  les  appels  de  la  bulle  dès 
1718,  ne  se  démentit  pas  dans  la  suite,  et  fit  éclater  en  lui  d'autres 
vertus. 

f  à  Dol  le  23  juin  1748,  aet.  79.  es.  32. 

—  74.  Jean-François  DONDEL. 

Né  en  1694,  dans  le  diocèse  de  Vannes,  fils  de  Pierre,  seigneur  de 
Kerauguen,  avait  été  vicaire  général  d'Antoine  Fagon,  évêque  de 
Vannes,  mais  aussi  orthodoxe  que  son  évêque  l'était  peu. 

Nommé  évêque  de  Dol  en  1748,  et  sacré  le  16  février  1749,  il  bâtit  le 
palais  épiscopal.  Quand  les  Jésuites  qu'il  avait  connus  à  Vannes  et  vus 
à  l'œuvre  à  Rennes,  furent  en  butte  aux  diatribes  de  la  Ghalotais,  il  les 
défendit  énergiquement. 

f  à  Dol  le  11  février  1767,  set.  73,  es.  18. 

75.  —  Urbain-René  de  HERGÉ,  dernier  évêque  de  Dol. 

Né  à  Mayenne,  le  6  février  1726,  fils  de  Jean-Baptiste,  était  vicaire 
général  delà  Musanchère  à  Nantes. 

Nommé  évêque  de  Dol,  en  1767,  et  sacré  à  Paris  le  5  juillet,  il  prit 
possession  le  6  septembre  et  gouverna  sagement  son  diocèse  avec  le 
concours  de  son  frère  et  de  Michel  Thoumin  de  Vieuxponts,  qui 
étaient  ses  vicaires  généraux. 

Quand  son  siège  fut  supprimé  et  la  constitution  civile  du  clergé 
promulguée,  il  ne  vit  pas  encore  jusqu'à  quels  excès  se  porterait  la 
Révolution.  N'approuva-t-il  pas  en  effet  en  l'appuyant  et  en  y  applau- 
dissant l'élection  que  les  constitutionnels  venaient  de  faire  à  Laval 1  de 


1.  Cf.  Dom  Piolin,  L'Église  du  Mans  durant  la  Révolution,  tome  I,  p.  95. 


ÉVÊCHÉ  DE  NANTES  437 


son  vicaire  général  l'abbé  Thoumin,  comme  évêque  du  département  de 
la  Mayenne  ?  Celui-ci  en  refusant  un  titre  déshonorant  fut  plus  perspi- 
cace que  l'évêque. 

Désabusé  enfin  et  contraint  de  s'expatrier,  l'évêque  de  Dol  passa 
d'abord  à  Jersey,  puis  en  Angleterre.  C'est  de  là  qu'il  partit  en  qualité 
d'aumônier  avec  son  frère  pour  la  fatale  expédition,  qui  devait  aboutir 
au  désastre  de  Quiberon.  Pris  ainsi  que  son  frère,  il  fut  conduit  à 
Vannes  et  fusillé  le  30  juillet  1795,  sur  la  place  de  la  Garenne,  set.  70, 
es.  28. 


ABBAYES  DU  DIOCÈSE  DE  DOL 


0.  S.  B.  vir.  S.  Jacutus,  Saint-Jacut. 

Tronchetum,  Le  Tronchet. 
0.  Cist.  vir.  Vêtus  villa,  La  Vieuxville. 


NANNET.E,    NANTES 

Si  Ton  tient  compte  du  numéro  d'ordre  juxtaposé  au  nom  de  chaque 
évêque,  on  pourra  conclure  que  la  série  des  évêques  de  Nantes 
remonte  plus  haut  que  toutes  les  autres  séries  de  la  province,  celle  de 
Tours  seule  exceptée.  La  conclusion  est-elle  rigoureuse  ?  Nous  aban- 
donnons à  d'autres  les  questions  d'origine  pour  nous  borner  au  siècle 
dernier. 

Le  diocèse  de  Nantes,  comptant  240  paroisses,  était  le  plus  considé- 
rable de  toute  la  Bretagne,  quoique  beaucoup  au-dessous  d'Angers,  du 
Mans  et  de  Tours. 

400.  —  Gilles- Jean-François  de  BEAUVAU,  400°  évêque  de  Nantes. 

Né  en  4652,  fils  de  François  et  de  Louise  de  la  Baume  Le  Blanc, 
cousin  de  Pierre-François,  évêque  de  Sarlat  et  de  Bené-François, 
évêque  de  Bayonne. 

Nommé  évêque  de  Nantes,  le  5  juillet  4677,  à  25  ans,  pour  remplacer 


438  PROVINCE  DE  TOURS 


son  oncle  maternel  Gilles  de  la  Baume !,  démissionnaire,  fut  sacré  le 
24  août  1679. 

Zélé,  bien  pensant,  il  se  montra  peut-être  un  peu  faible  vis-à-vis  des 
jansénistes  et  des  gallicans  jusqu'en  1714.  Depuis  lors,  il  déploya  une 
louable  énergie. 

f  à  Nantes  le  7  septembre,  1717,  aet.  65,  es.  38. 

N.  B.  —  Son  oncle  maternel  et  prédécesseur,  Gilles  de  la  Baume  le 
Blanc  de  la  Vallière,  né  à  Tours  le  22  novembre  1616,  chanoine  de 
Saint-Martin,  nommé  évêque  de  Nantes  en  1667  et  sacré  le  27  mai 
1668,  établit  les  Jésuites  à  Nantes  1671,  se  démit  en  1677,  en  faveur 
de  son  neveu,  continua  d'administrer  le  diocèse  jusqu'au  sacre  de  son 
successeur,  se  livra  ensuite  aux  missions  avec  les  PP.  Jésuites  pen- 
dant plus  de  30  ans,  fut  admis  dans  la  Compagnie  en  1707, 

f  9  juin  1709,  aet.  93,  es.  42,  en  réputation  de  sainteté  2. 

Il  avait  un  frère,  Jacques,  missionnaire  aux  Antilles,  qui  fut  marty- 
risé par  les  Caraïbes.  L'un  et  l'autre  étaient  oncles  de  Louise  de  la 
Vallière. 

101.  —  Louis  de  la  Vergne  Montenard  de  TRESSAN. 
Né  en  1670  dans  le  diocèse  de  Béziers,  comte  de  Lyon,  neveu  de 

Louis,  évêque  du  Mans,  était  premier  aumônier  du  Régent. 

Nommé  évêque  de  Vannes  en  1716,  n'avait  pas  encore  reçu  ses 
bulles  l'année  suivante,  quand  le  siège  de  Nantes  devint  vacant. 

Nommé  alors  évêque  de  Nantes  et  pourvu  de  ses  bulles,  il  se  fit 
sacrer  le  10  juillet  1718  à  Dinan  en  présence  des  Etats  de  Bretagne. 

C'est  lui  qui  conféra  les  saints  ordres  à  Guillaume  Dubois  ;  il  assista 
ensuite  à  son  sacre  au  Val-de-Grâce  :  actes  que  le  parti  lui  a  vivement 
reprochés  sans  motif  recevable. 

L'évêque  de  Nantes  fut  très  opposé  aux  Jansénistes  ;  il  ne  le  fut  pas 
moins  quand  il  devint  archevêque  de  Rouen,  17  octobre  1723  -  mai 
1724.  Cf.  Rouen. 

102.  —  Christophe-Louis  Turpin  de  CRISSÉ  DE  SANZAY. 
Transféré  de  Rennes,  1723.  Cf.  Rennes. 

Fut  admirable  de  fermeté  contre  les  Jansénistes,  de  zèle  pour  la 

1.  Celui-ci  avait  succédé  en  1667  à  Gabriel  de  Beauvau,  évêque  de  Nantes  en  1636 
f  1667,  grand  oncle  paternel  de  Gilles  J.-F.  de  Beauvau. 
%  Cf.  Ménologe  de  la  Compagnie  de  Jésus,  Assistance  de  France. 


ÉVÊCHÉ  DE  NANTES  439 


discipline  ecclésiastique,   de  régularité   dans  sa  conduite  privée,  de 
charité  envers  les  pauvres. 
f  à  Nantes  le  29  mars  1746,  set.  76,  es.  34. 

103.  —  Pierre  Mauclerc  de  la  MUSANGHÈRE. 

Né  en  1700,  au  château  de  la  Musanchère,  diocèse  de  Luçon,  était 
doyen  de  Luçon. 

Nommé  évêque  de  Nantes  en  1746,  sacré  le  9  octobre,  il  frappa  les 
appelants,  soutint  les  Jésuites  malgré  les  Parlements  et  mérita  l'estime 
universelle. 

f  à  Nantes  le  1er  avril  1775,  set.  75,  es.  29. 

104.  —  Jean- Auguste  FRÉTÂT  de  Sarra. 

Transféré  de  Tréguier,  «  invitus  invitis  ereptus  ».  Cf.  Tréguier. 
Prélat  édifiant  par  sa  régularité,  sa  mortification,  sa  charité,  l'un  des 
modèles  du  clergé  décrits  par  l'abbé  Carron,  tome  I.  Et  pourtant  il 
supprima  quelques  fêtes,  suivant  le  torrent. 

Il  avait  cédé  son  abbaye  de  Ferrières  à  son  cousin,  François  de 
Boissieu,  1775. 

f  à  Nantes,  le  20  septembre  1783,  83t.  57,  es.  10,  très  regretté. 

105.  —  Charles-Eutrope  de  la  LAURANGIE. 

Né  au  château  de  Villeneuve-la-Comtesse,  diocèse  de  Saintes,  le 
30  avril  1740,  était  vicaire  général  de  M.-L.  de  Saint-Aulaire  à  Poitiers. 

Nommé  évêque  de  Nantes  en  1783,  et  sacré  le  11  janvier  1784,  il 
prit  possession,  donna  en  1790,  «  Novum  Breviarium  Nannetense  ». 
Il  était  bien  temps *  !  La  vente  des  biens  du  clergé  était  imminente,  la 
ville  de  Nantes  allait  être  coup  sur  coup  scandalisée  par  l'évêque 
intrus,  ruinée  ou  décimée  par  les  noyades  de  Carrier,  sans  pouvoir  se 
réjouir  des  succès  passagers  obtenus  par  les  héros  Vendéens. 

L'évêque  de  Nantes,  émigré  d'abord  en  Belgique  et  de  là  en 
Hollande,  d'où  il  écrivit  au  pape,  1794,  pour  solliciter  des  secours, 
passa  enfin  en  Angleterre.  Il  profita  du  calme  dont  il  jouit  alors  pour 
tracer  à  ses  diocésains  une  ligne  de  conduite  peu  en  rapport  avec  leur 
situation  et  non  fondée  sur  les  plus  solides  principes. 

1.  Cf.  Etat  du  diocèse  de  Nantes  en  1790,  par  l'abbé  P.  Grégoire,  in-8  de  xiv-368  p. 
et  carte.  Nantes,  1882. 


440  PROVINCE  DE  TOURS 


Une  faute  plus  grave,  c'est  le  refus  positif  de  sa  démission  en  1801 
Il  lui  fut  cependant  permis  de  rentrer  en  France. 
f  le  13  mai  1816,  set.  76,  es.  23. 


ABBAYES  DU  DIOCÈSE  DE  NANTES 

0.  S.  B.  vir.  S.  Gildasius  de  Nemore,  Saint-Gildas-des-Bois. 

Calma,  La  Chaume. 

Alba  Gorona,  Blanche-Couronne. 
0.  S.  A.  vir.  Genestonium,  Geneston. 

Pornicium,  Pornic. 
0.  Gist.  vir.  Busaium,  Buzai. 

Villa  nova,  Villeneuve. 

Mellereium,  Melleray. 


COLLEGIALES 

Les  principales  étaient  :  Notre-Dame  de  Nantes,  Guérande  et  Clisson. 
S.  Martinus  Vertoviensis,  Saint-Martin  de  Vertou,  était  une  prévôté 
sécularisée. 


REDONES,  RENNES 

Le  diocèse  contenant  221  paroisses  devait  à  la  ville  même  de  Rennes, 
siège  ordinaire  du  Parlement  de  Bretagne,  une  grande  importance. 

Cf.  Guillotin  de  Corson,  op.  cit.  supra, 

69.  —  Jean-Baptiste  de  Beaumanoir  de  LAVARDIN,  69e  évêque 
de  Rennes. 

Né  au  château  de  Lavardin,  diocèse  du  Mans,  fils  de  Claude,  vicomte 
de  Saint-Jean,  maréchal  de  camp,  et  de  Renée  de  la  Chapelle,  était 
doyen  du  Mans. 


ÉVÊCHÉ  DE  RENNES  441 


Le  siège  de  Rennes,  vacant  par  la  mort  de  C.-F.  de  la  Vieuville,  le 
29  janvier  1676,  fut  d'abord  offert  à  D.-F.  Le  Bouthillier  de  Ghavigny, 
qui  reçut  ses  bulles,  mais  se  démit  ensuite  ou  fut  repoussé  et  devint 
enfin  évêque  de  Troyes,  1678.  Cf.  Troyes. 

Beaumanoir  nommé  alors  évêque  de  Rennes,  s'étant  fait  sacrer  le 
20  février  1678,  conquit  une  haute  estime  par  ses  vertus,  aussi  solides 
qu'incontestables,  auxquelles  la  marquise  de  Sévigné  rend  souvent 
hommage. 

f  à  Rennes  le  23  mai  1711,  set.?  es.  34,  laissant  une  mémoire 
vénérée. 

Avec  lui  s'est  éteinte  une  famille  *  qui  avait  jeté  un  grand  éclal, 
moins  dans  son  cousin,  le  fameux  ambassadeur  de  1687,  que  dans  son 
propre  grand-père,  maréchal  de  France,  mort  en  1614. 

70.  —  Christophe-Louis  Turpin  de  CRISSÉ  de  Sanzay. 

Né  le  19  septembre  1670,  d'une  ancienne  famille  du  Poitou,  fils  de 
Louis,  comte  de  Crissé,  était  docteur  en  théologie,  chanoine  de  Tour- 
nai, doyen  de  Saint-Martin  de  Tours. 

Nommé  évêque  de  Rennes  le  15  août  1711,  et  sacré  le  7  août  1712, 
fit  beaucoup  de  bien  à  Rennes,  notamment  après  le  terrible  incendie 
de  1720. 

Transféré  à  Nantes  en  1723.  Cf.  Nantes. 

71.  —  Charles-Louis-Auguste  Le  Tonnelier  de  BRETEUIL. 

Né  en  1687,  fils  de  François,  marquis  de  Breteuil,  frère  de  François- 
Victor,  ministre  de  la  guerre,  était  abbé  de  Chaume  (Sens),  prieur  de 
Reuil  (Meaux),  grand-maître  de  la  chapelle  du  roi. 

Nommé  évêque  de  Rennes  le  17  octobre  1723,  ne  fut  sacré  que  le  15 
juillet  1725.  Il  se  montra  fort  opposé  aux  Jansénistes,  en  condamnant 
deux  thèses  jansénistes  d'un  Dominicain  et  en  interdisant  ses 
confrères,  qui  le  soutenaient. 

f  d'apoplexie  le  24  avril  1732,  33t.  45,  es.  7. 

72.  —  Louis-Guy  de  Guérapin  de  VAURÉAL. 

Né  en  1688  (alias  1690)  fils  de  Michel-Antoine,  marquis  de  Belleval  ; 
reçu  docteur  en  théologie,  1714,  était  vicaire  général  du  cardinal  do 
Bissy  à  Meaux,  abbé  de  Molesmes,  1723,  de  Jouy. 


Cf.  Moréri,  généalogie  Beaumanoir  de  Lavardin. 


442  PROVINCE  DE  TOURS 


Nommé  évêque  de  Rennes  en  4732,  et  sacré  le  24  août  à  Meaux, 
prit  possession  en  septembre. 

Ambassadeur  de  France  en  Espagne,  1740,  il  n'oublia  pourtant  pas 
son  diocèse.  Il  y  fit  ses  visites,  y  interdit  les  Carmes  jansénistes.  Il  fut 
reçu  en  1749  à  l'Académie  française.  Il  se  démit  de  son  évêché  en  1758, 
gardant  cependant  trois  abbayes. 

f  à  Magny  près  de  Nevers  le  17  juin  1760,  set.  70  (72),  es.  28. 

73.  —  Je  an- Antoine  de  Touchebœuf  de  Beaumont  des  JUNIES. 
Né  en  1705  aux  Junies,  diocèse  de  Cahors,  fils  de  François,  baron  des 

Junies,  licencié  en  Sorbonne,  fut  vicaire  général  de  Rastignac  à  Tours. 

Nommé  évêque  de  Rennes  en  1758,  et  sacré  le  13  mai  1759,  se 

démit  en  1761,  on  ne  dit  pour  quelle  cause.  Il  vivait  encore  en  1762. 

74.  —  Henri-Louis-René  DES  NOS. 

Né  à  Ernée,  diocèse  du  Mans,  le  7  janvier  1717,  fils  de  Charles,  sei- 
gneur des  Nos,  était  chanoine  du  Mans,  abbé  de  Redon,  de  Saint- 
Evroult,  vicaire  général  de  Saint-Brieuc. 

Nommé  évêque  de  Rennes  en  1761,  et  sacré  à  Paris  le  16  août,  était 
trop  bon  pour  gouverner  en  paix,  quand  le  Parlement  de  Bretagne 
commettait  mille  attentats  criants  contre  la  Religion,  les  Jésuites  et 
l'Etat,  à  l'instigation  de  La  Chalotais  et  autres.  Le  pieux  évêque  eut 
beaucoup  à  souffrir  en  faisant  son  devoir:  il  le  fit  quand  même.  Il 
méritait  bien  de  se  reposer  dans  un  diocèse  moins  troublé. 

Transféré  à  Verdun  le  25  décembre  1769-1770.  Cf.  Verdun. 

75.  —  François  Bareau  de  GIRAC. 

Transféré  de  Saint-Brieuc,  1769-70.  Cf.  Saint-Brieuc. 

Pourvu  de  3  abbayes,  il  fit  d'abondantes  aumônes,  fonda  deux  sémi- 
naires, des  retraites  annuelles  d'hommes  et  de  femmes,  fut  bien  vu  de 
son  clergé.  Mais  comme  il  désapprouvait  les  résistances  du  Parlement, 
alors  surrexcité,  il  déplut  aux  Etats  de  Bretagne. 

Après  son  refus  motivé  du  serment  schismatique  et  l'élection  de 
Claude  Le  Coz,  comme  évêque  d'Ille- et- Vilaine,  il  émigra  en  Autriche 
chez  Metternich,  puis  à  Saint-Pétersbourg,  où  il  aida  Stanislas-Auguste, 
dernier  roi  de  Pologne,  à  mourir  chrétiennement. 

Envoya  promptement  sa  démission  en  1801. 

Rentré  aussitôt  en  France,  il  devint  chanoine  de  Saint-Denis  en  1806. 


ÉVÊCHÉ  DE  SAINT-BRIEUG  443 


f  à  Paris  le  29  novembre  1820,  aet.  89,  es.  55,  doyen  des  évêques  de 
France. 


ABBAYES  DU  DIOCÈSE   DE  RENNES 


0.  S.  B.  vir.  S.  Melanius,  Saint-Melaine. 
fem.  S.  Georgius,  Saint-Georges. 
S.  Sulpicius,  Saint-Sulpice 
0.  S.  A.  vir.  S.  Petrus  de  Relleio,  Rillé. 


COLLEGES   ET   COUVENTS 

Il  y  avait  à  Rennes  un  collège  de  Jésuites  qui  comptait  un  grand 
nombre  d'élèves,  mais  qui  fut  fermé  en  1762. 

Les  Dominicains,  les  Carmes,  les  Capucins  avaient  des  couvents  qui 
subsistèrent  jusqu'à  la  Révolution. 

De  plus,  il  y  avait  beaucoup  de  couvents  de  femmes,  institutrices, 
ho spitalières ,  contemplatives . 


S.    BRIOCUS,    SAINT-BRIEUG 

52.  —  Louis-Marcel  de  COETLOGON-Méjusseaume,  52°  évêque 
de  Saint-Brieuc. 

Né  en  1648,  reçut  l'abbaye  de  Bégard  (Léon)  ;  devenu  docteur,  il  fut 
vicaire  général  de  son  oncle,  François  de  Coetlogon,  saint  évêque  de 
Quimper. 

Nommé  évêque  de  Saint-Brieuc  en  1680  pour  remplacer  Hardouin 
de  la  Hoguette,  qui  venait  d'être  transféré  à  Poitiers,  il  fut  sacré  le  14 
décembre  1681  à  Saint-Louis  des  Jésuites  de  Paris. 

Il  déploya  du  zèle  pour  les  missions,  les  retraites,  la  conversion  des 
Protestants  ;  il  eut  de  la  courtoisie  envers  le  roi  Jacques  II  détrôné,  de 
la  prudence,  etc.  Mais  il  condamna  Fénelon,  ce  que  ne  fit  pas  son 
oncle  de  Quimper. 

Transféré  à  Tournai,  1705.  Cf.  Tournai. 


444 


PROVINCE  DE  TOURS 


53.  —  Louis  FRÉTÂT  de  Boissieu. 
Né  en  1668  d'une  noble  famille  d'Auvergne,  fut  capitaine  de  vaisseau 

avant  d'être  ecclésiastique  ;  entré  dans  les  ordres,  il  fut  missionnaire 
zélé. 

Nommé  évêque  de  Saint-Brieuc  le  11  juillet  1705,  et  sacré  le  11 
octobre,  il  fit  admirer  en  lui  un  prélat  aussi  saint  que  vigilant.  Il  publia 
sans  retard  la  bulle  Unigenitus  ;  supprima  cependant  quelques  fêtes. 

f  à  Ancenis,  durant  la  tenue  des  Etats  de  Bretagne,  30  octobre  1720, 
aet.  58,  es.  16. 

54.  _  Pierre-Guillaume  de  la  VIEUXVILLE-Pourpris. 

Né  dans  le  diocèse  de  Saint-Malo,  était  doyen  et  vicaire  général  de 
Nantes,  abbé  de  Garnoet  (Quimper). 

Nommé  évêque  de  Saint-Brieuc  le  8  janvier  1721,  et  sacré  le  6  juillet, 
il  visita  son  diocèse,  édita  les  Statuts  diocésains,  se  fit  estimer. 

f  d'apoplexie  le  13  septembre  1727,  aet?  es.  6. 

55.  —  Louis-François  de  Vivet  de  MONTGLUS. 
Né  en  1679. 

Nommé  évêque  de  Saint-Brieuc,  fin  1727,  se  fit  sacrer  à  Senlis  le 
9  mars  1728  par  l'évêque  F.-F.  Trudaine. 

Ayant  pris  possession  de  son  siège,  il  déploya  autant  de  zèle  contre 
le  jansénisme  que  pour  le  culte  divin. 

Il  édita  un  «  Proprium  Sanctorum  Briocensium  »  ;  approuva  les 
Sœurs  du  Saint-Esprit,  congrégation  enseignante  qui  a  rendu  et  rend 
encore  les  plus  grands  services  dans  le  pays. 

Transféré  à  Alais,  1744.  Cf.  Alais. 


56.  —  Hervé-Nicolas  Thépault  de  BRIGNOU. 

Né  à  Morlaix  en  1703,  était  chanoine  et  vicaire  général  de  Quimper. 

Nommé  évêque  de  Saint-Brieuc  en  1744,  et  sacré  le  13  mars  1745, 
«  n'eut  pas  à  lutter  contre  le  jansénisme  dans  son  diocèse  ;  mais  il  y 
réforma  des  abus  ».  Tresvaux. 

Gomme  il  n'y  avait  pas  de  Jésuites  à  Saint-Brieuc,  l'évêque  se 
contenta  de  gémir  sur  leur  sort. 

f  à  Saint-Brieuc  le  26  janvier  1766,  set.  63,  es.  21. 


ÉVÊGHÉ  DE  SAINT-BRIEUC  445 

57.  —  François  Bareau  de  GIRAG. 

Né  le  1er  février  1730  à  Angoulême,  élève  de  Saint-Sulpice,  doyen  et 
vicaire  général  d'Angoulême  sous  Broglie,  fit  preuve  de  capacité, 
d'aménité,  d'orthodoxie. 

Nommé  évêque  de  Saint-Brieuc  en  1766,  et  sacré  le  31  août  à  Saint- 
Roch  de  Paris,  par  Beaumont,  il  présida  les  Etats  de  Bretagne  à  Saint- 
Brieuc  avec  une  grande  dextérité,  qui  fixa  sur  lui  les  regards. 

Transféré  à  Rennes,  1769-70.  Cf.  Rennes. 

58.  —  Jules-Basile  Ferron  de  LA  FERRONNAYS. 

•  Né  le  2  janvier  1735  près  d'Ancenis,  était  précenteur  de  Couserans, 
et  vicaire  général  de  l'évêque  Joseph  de  Vercel  ;  il  fut  conclaviste  de 
Bernis  à  Rome  en  1769. 

Nommé  évêque  de  Saint-Brieuc  en  1769,  et  sacré  le  8  avril  1770,  il 
montra  du  courage  lors  d'une  inondation. 

Transféré  à  Bayonne  en  1774.  Cf.  Bayonne. 

59.  —  Hugues-François  de  Regnault-BELLESGIZE  *. 

Né  en  1732  au  château  de  Bellescize  ou  Belcize,  diocèse  de  Lyon, 
fils  d'un  prévôt  des  marchands  de  Lyon,  était  chanoine  chamarier  de 
Vienne. 

Nommé  évêque  de  Saint-Brieuc  en  1774,  et  sacré  le  25  juin  1775,  il 
donna  un  nouveau  «  Proprium  Sanctorum  »,  supprima  beaucoup  de 
fêtes  et  prit  goût  aux  bâtisses  jusqu'à  passer  pour  original. 

Réveillé  par  les  attentats  de  la  Constituante,  il  réclama  contre  l'intru- 
sion de  Jean-Marie  Jacob,  contre  le  schisme  constitutionnel  et  les 
autres  mesures  révolutionnaires. 

N'ayant  pas  voulu  émigrer,  il  fut  emprisonné  pendant  la  Terreur. 
Dans  sa  prison  il  acheva  de  convertir  La  Harpe,  qui  était  déjà  ébranlé 
par  ses  réflexions  personnelles  et  par  les  exhortations  de  C.-F.  de  San- 
dricourt,  évêque  d'Agde,  lui  aussi  prisonnier  et  bientôt  victime  des 
Terroristes. 

Elargi  après  le  9  thermidor,  l'évêque  de  Saint-Brieuc  ne  quitta  pas  la 
France  ;  il  profita  de  la  réaction  thermidorienne  pour  le  bien  de  son 
âme  et.  pour  l'avantage  de  ses  diocésains. 

f  à  Paris  le  20  septembre  1796,  œt.  64,  es.  22. 

1.  Cf.  Annales  catholiques,  1196  ;  t.  II,  p.  311. 


446  PROVINCE  DE  TOURS 


ABBAYES  DU  DIOCÈSE  DE  SAINT-BRIEUC 

0.  S.  B.  vir.  B.  M.  de  Lantenaco,  N.-D.  de  Lantenac. 

0.  Cist.  vir.  S.  Albinus  de  Nemore,  Saint- Aubin-du-Bois. 

B.  M.  de  Boquiano,  Boquien. 
0.  Prsem.       Bellus  portus,  Beauport. 


COUVENTS 

Il  y  avait  à  Saint-Brieuc  des  couvents  d'hommes  ou  de  femmes,  mais 
nous  aimons  à  signaler  les  Sœurs  du  Saint-Esprit  dont  nous  avons 
parlé  et  les  dames  hospitalières  de  Saint-Thomas  de  Villeneuve,  fon- 
dées à  Lamballe,  un  siècle  auparavant. 


S.   MACLOVIUS,    SAINT-MALO 

Le  diocèse  de  Saint-Malo,  comprenant  161  paroisses,  remontait  le 
cours  de  la  Rance  et  pénétrait  au-  delà  jusqu'au  centre  de  la  Bretagne 
sur  une  longueur  beaucoup  plus  considérable  que  sa  largeur.  Avant 
d'être  fixé  sur  le  rocher  d'Aron,  le  siège  épiscopal  était  sur  le  rocher 
d'Aleth,  dont  les  évoques  ont  porté  le  titre  jusqu'en  1144. 

Cf.  Guillotin,  op.  cit. 

57.  —  Sébastien  du  GUÉMADEUG,  57°  évêque  de  Saint-Malo. 

Né  en  1626,  fils  de  Thomas,  gouverneur  de  Ploërmel,  était  docteur 
de  Navarre,  archidiacre  de  Rennes,  ancien  aumônier  de  la  reine-mère, 
agent  général  du  clergé. 

Le  siège  de  Lavaur  lui  ayant  été  proposé  en  1670,  il  ne  s'empressa 
pas  d'y  monter,  attendant  sans  doute  un  siège  moins  éloigné  de  la 
Bretagne.  L'évêque  de  Saint-Malo,  François  de  Villemontêe  étant  venu 
à  mourir  sur  ces  entrefaites,  le  19  octobre  1670,  l'abbé  du  Guémadeuc 
obtint  d'être  nommé  au  siège  vacant  ;  ses  bulles  lui  ayant  été  expé- 
diées, il  se  fit  sacrer  le  5  juillet  1671. 


ÉVÊCHÉ   DE    SAINT-MALO  447 


Il  assista,  comme  député  de  sa  province,  à  l'Assemblée  ordinaire  du 
clergé  en  1680,  et  à  l'Assemblée  extraordinaire  de  1682.  Quoiqu'il  ait 
joué  dans  cette  dernière  Assemblée  un  rôle  très  secondaire,  il  a  cepen- 
dant encouru  pour  sa  simple  coopération  aux  Quatre-Articles  les  criti- 
ques les  plus  acerbes. 

Un  reproche  trop  mérité,  c'est  que  l'évêque  de  Saint-Malo  n'oublia 
pas  assez  sa  famille. 

f  à  Saint-Malo  de  Beignon  le  2  mars  1702,  set.  76,  es.  31. 

58.  —  Vincent-François  DESMARETZ. 

Né  en  1659,  fils  de  Jean  Desmaretz  ou  des  Maretz,  intendant  de 
Soissons,  et  de  Marie  Colbert,  sœur  du  ministre,  avait  été  capitaine 
aux  Gardes  françaises  avant  d'embrasser  l'état  ecclésiastique.  Son 
défaut  d'études  n'empêcha  pas  que  J.-N.  Golbert,  archevêque  de 
Rouen,  ne  lui  fît  avoir  un  canonicat  dans  sa  cathédrale. 

Nommé  malgré  tout  évêque  de  Saint-Malo,  15  avril  1702,  et  pourvu 
de  ses  bulles  gratis,  il  put  se  faire  sacrer  le  17  septembre  à  Saint- 
Magloire  et  prendre  possession  de  son  siège  le  23  octobre. 

Tant  que  vécut  Louis  XIV,  il  n'afficha  que  son  gallicanisme.  Mais 
s'étant  laissé  plus  tard  circonvenir  par  les  Jansénistes,  il  entra  dans 
leurs  rangs  pour  écarter  la  bulle  Unigenitus,  au  grand  déplaisir  de  son 
frère  Jacques  Desmaretz,  archevêque  d'Auch. 

Il  finit  néanmoins  par  se  dégager  du  parti  en  1727  ;  il  écrivit  même 
au  pape,  soutint  la  bulle  et  l'imposa  à  son  clergé. 

f  le  25  septembre  1739,  aet.  80,  es.  38. 

59.  —  Jean-Joseph  de  Fogasses  d'Entrechaux  de  la  BASTIE. 
Né  le  23  janvier  1704  à  Avignon,  fils  de  Pierre,  marquis  de  la  Bastie, 

était  élève  de  Saint-Sulpice,  fut  reçu  docteur  de  Sorbonne  en  1737,  et 
devint  vicaire  général  du  pieux  Mérinville  à  Chartres. 

Désigné  au  roi  par  Fleury,  il  fut  nommé  évêque  de  Saint-Malo  le 
14  novembre  1739,  mais  ne  put  se  faire  sacrer  que  le  27  novembre 
1740,  ses  bulles  ayant  été  retardées  par  la  vacance  du  Saint-Siège,  du 
6  février,  mort  de  Clément  XII,  au  17  août  1740,  élection  de  Benoît  XIV. 

Ayant  pris  possession  de  son  siège,  il  déploya  une  vigueur  tempérée 
de  suavité,  fit  d'immenses  charités,  fut  très  mortifié. 

En  moins  de  vingt  ans,  il  extirpa  de  son  diocèse  le  jansénisme  que 


448  PROVINCE  DE  TOURS 


son  prédécesseur  repentant  avait  combattu  trop  tard.  Orthodoxe,  pieux 
et  studieux,  il  regretta  vivement  les  Jésuites, 
f  le  29  janvier  1767,  set.  63,  es.  28,  en  réputation  de  sainteté. 

60.  —  Antoine-Joseph  des  LAURENTS. 

Né  le  24  février  1713  à  Avignon,  fils  d'Antoine,  seigneur  des  Laurents 
dans  le  Gomtat-Venaissin,  était  vicaire  général  de  la  Bastie,  son  compa- 
triote, à  Saint- Malo. 

Nommé  évêque  de  Saint-Malo  le  18  avril  1767,  et  sacré  le  2  août,  il 
prit  possession  le  17  octobre. 

Digne  héritier  d'un  saint  évêque,  imitateur  de  ses  vertus  et  déposi- 
taire de  ses  intentions,  il  acheva  d'exterminer  le  jansénisme,  et  de  faire 
fleurir  la  vraie  piété. 

f  le  15  octobre  1785,  set.  72,  es.  19,  très  regretté  de  tous. 

61.  —  Gabriel  CORTOIS  de  Pressigny,  dernier  évêque  de  Saint- 
Malo. 

Né  à  Dijon  le  11  décembre  1745,  fils  d'Antoine,  seigneur  de  Quincey, 
avait  pour  frère  aîné  Pierre,  saint  évêque  de  Nîmes,  et  tous  les  deux 
avaient  pour  oncle  Gabriel,  non  moins  saint  évêque  de  Belley.  Elève 
de  Saint-Sulpice,  chanoine  de  Belley,  le  futur  évêque  de  Saint-Mal( 
était  vicaire  général  de  la  Luzerne  à  Langres. 

Nommé  évêque  de  Saint-Malo  le  1er  novembre  1785,  et  sacré  le  li 
janvier  1786,  il  prit  possession  le  13  février,  déploya  aussitôt  les  plus 
grands  talents  dans  l'administration,  malheureusement  pour  peu  d( 
temps. 

Son  siège  ayant  été  supprimé  par  la  constitution  civile  du  clergé, 
se  réfugia  en  Savoie,  de  là  en  Bavière,  donna  sa  démission  en  1801. 
rentra  en  France,  resta  sous  le  boisseau  jusqu'à  la  Restauration. 

Mais  le  7  juillet  1814,  il  fut  envoyé  à  Rome  par  Louis  XVIII  en  qualité 
d'ambassadeur,  fut  nommé  pair  de  France  en  1816,  archevêque  de 
Besançon  en  1847,  prit  possession  de  son  nouveau  siège  le  15  septem- 
bre 1819.  Il  eut  à  réparer  les  fautes  de  son  prédécesseur,  Claude 
Lecoz,  tout  en  assistant  aux  débats  de  la  Chambre  des  Pairs. 

L'œuvre  de  réparation  fut  accomplie  dans  le  vaste  archidiocèse  ou 
par  l'archevêque  lui-même  ou  par  le  coadjuteur  qu'il  s'était  fait  donner, 
Paul-Ambroise  Frère  de  Villefrancon. 


ÉVÊCHÉ  DE  SAINT-POL  DE  LÉON  449 


L'archevêque  de  Besançon  f  à  Paris  le  5  mai  1823,  set.  78,  es.  38. 
Enterré  à  Saint-Roch. 


ABBAYES   DU   DIOCÈSE   DE   SAINT -MALO 

0.  S.  B.  vir.  S.  Mevennius,  Saint-Meen. 

0.  S.  A.  vir.  S.  Joannes  de  Pratis,  Saint-Jean-des-Pré$. 

Bellus  locus,  Beaulieu. 

S.  M.  de  Pane  Pontis,  Painpont. 


S.  PAULUS  LEONENSIS,  SAINT-POL-DE-LÉON 

Occupant  l'extrémité  nord-ouest  de  la  Bretagne  et  n'ayant  que  87 
paroisses,  le  diocèse  de  Léon  était  à  la  fois  le  plus  éloigné  du  centre  et 
le  moins  peuplé  de  la  province. 

58.  —  Pierre  Le  Neboux  de  la  BROUSSE,  58e  évêque  de  Léon. 
Né  dans  le  diocèse  de  Périgueux,  était  chanoine  de  Saint-Brieuc, 

ami  du  vénérable  Kerlivio,  admirateur  de  la  charitable  Madame  Le  Houx. 

Le  siège  de  Léon,  vacant  par  la  mort  de  François  de  Montigny, 
nommé  et  préconisé,  mais  non  encore  sacré,  fut  donné  à  Pierre  qui  se 
fit  sacrer  à  Saint-Brieuc  par  Denis  de  la  Barde  en  1672. 

Devenu  évêque,  il  ne  renia  aucune  de  ses  affections,  favorisa  les 
retraites  et  les  missions  des  Jésuites  ;  fonda  un  séminaire  qu'il  confia 
aux  Lazaristes. 

f  le  18  septembre  1701,  aet.  ?  es.  30. 

59.  —  Jean-Louis  Cotyon  de  la  BOURDONNAYE. 

Né  dans  le  diocèse  de  Vannes,  docteur  en  théologie,  vicaire-général 
de  Nantes. 

Nommé  évêque  de  Léon  le  31  octobre  1701  et  sacré  le  23  avril  1702, 

il  promulgua  des  Statuts  synodaux,  donna  un  nouveau  Propre  des 

Saints. 

f  à  Brest  le  22  février  1745,  set.  ?  es.  43. 

29 


450 


PROVINCE   DE   TOURS 


60.  —  Jean-Louis  de  Gouyon  de  VAUDURAND. 
Né  en  1702  à  Vannes,  vicaire  général  de  Matignon  à  Goutances. 
Nommé  évêque  de  Léon  le  24  avril  1745  et  sacré  le  12  octobre,  eut 

trop  de  tolérance  pour  les  Jansénistes  et  trop  peu  de  zèle  pour  leurs 
adversaires-nés,  les  Jésuites. 

Démissionnaire  de  son  siège  en  1763,  il  garda  l'abbaye  de  Saint- 
Mahé. 

f  le  18  juin  1780,  œt.  78,  es.  36. 

61.  —  Joseph-François  d'ANDIGNÉ  de  la  Chasse. 
Né  à  Rennes  le  29  janvier  1724,  vicaire  général  de  Rouen. 
Nommé  évêque  de  Léon  en  1763  et  sacré  le  24  août,  il  fut  sage, 

modéré  et  néanmoins  orthodoxe. 
Transféré  à  Chalon-sur-Saône  en  1772.  Cf.  Chalon. 

62.  —  Jean-François  de  la  MARCHE,  dernier  évêque  de  Saint- 
Pol- de-Léon. 

Né  en  1729  au  château  de  Kerlors,  dans  la  paroisse  d'Ergué  près  d( 
Quimper,  fut  d'abord  capitaine  d'infanterie,  prit  part  à  la  bataille  d( 
Plaisance  ;  entré  ensuite  dans  l'état  ecclésiastique,  licencié  de  Navarre, 
il  fut  ordonné  prêtre  en  1756,  reçut  l'abbaye  de  Saint-Aubin-du-Bois 
(Saint-Brieuc),  devint  chanoine  et  vicaire  général  de  Tréguier,  auss 
distingué  que  zélé. 

Nommé  évêque  de  Léon  en  1772  et  sacré  le  7  septembre,  il  gouverm 
son  diocèse  en  paix  jusqu'à  la  Révolution.  La  dignité  de  son  attitude 
en  1790  lui  valut  une  lettre  dans  laquelle  Pie  VI  l'encourageait,  4  août 

Forcé  de  s'expatrier,  il  débarqua  en  Angleterre  le  28  février  1791,  et 
fut  dès  lors  la  providence  des  évêques  et  des  prêtres  français.  Grâce 
Madame  Silburne,  à  Burke,  à  Pitt,  au  roi  Georges  III  lui-même,  il  eut 
à  sa  disposition  des  secours  abondants,  qu'il  distribua  avec  intégrité, 
clairvoyance  et  dévouement. 

Tous  les  auteurs  qui  ont  écrit  l'histoire  générale  *  ou  particulière  de 
l'émigration  en  Angleterre  sont  unanimes  pour  louer  l'évêque  de  Saint- 
Pol-de-Léon,  émigré  lui-même. 


1.  Cf.  Le  clergé  français  réfugié  en  Angleterre,  par  l'abbé  Plasse  ;  2  vol.  in-8, 
Paris,  Palmé,  1885. 


ÉVÊCHÉ  DE  TRÉGUIER  451 


Mais  en  1804,  il  eut  le  malheur  de  refuser  sa  démission  au  pape,  de 
motiver  son  refus  par  des  raisons  irrespectueuses,  et  de  signer  les 
réclamations  d'Asseline. 

f  à  Londres  le  25  novembre  1806,  aet.  77,  es.  34.  —  Ses  restes  ont 
été  rapportés  à  Saint-Pol  en  1866. 


ABBAYES  DU  DIOCÈSE  DE  LÉON 

0.  S.  B.  vir.  S.  Mathaeus  de  fine  Terrse,  Saint-Mahé1. 
0.  Gist.  vir.  B.  M.  de  Reliquiis,  N.-D.  de  Relec. 


TRECORUM,  TRÉGUER,   TRÉGUIER 

Situé  entre  les  diocèses  de  Saint-Brieuc  et  de  Saint-Pol,  le  diocèse  de 
Tréguier  comprenait  une  grande  partie  de  la  côte  septentrionale,  péné- 
trait dans  les  terres  et  comptait  104  paroisses  bas-bretonnes. 

64 .  —  François-Ignace  de  Baglion  de  SAILLANT,  61e  évêque  de 
Tréguier. 

Né  en  1634  à  Agen,  fils  de  Léonor,  baron  de  Jons,  et  de  Françoise- 
Henry,  petite-fille  de  Bellièvre,  avait  été  colonel,  entra  déjà  mûr  à 
l'Oratoire. 

Balthasar  Grangier  de  Liverdis,  saint  évêque  de  Tréguier2,  étant 
mort  le  2  février  1679,  le  P.  de  Saillant  fut  nommé  pour  le  remplacer, 
et  put  se  faire  sacrer  dès  le  23  juillet  à  Saint-Honoré  de  Paris. 

Pour  avoir  pris  part  à  l'Assemblée  de  1682,  il  est  répréhensible  sans 
doute,  mais  ne  l'est  pas  plus  que  la  majorité  de  ses  collègues. 

Transféré  à  Poitiers,  1686-1692.  Cf.  Poitiers. 

62.  —  Eustache  Le  Séneschal  de  GARGADO. 
Né  en  1624  d'une  noble  famille  bretonne,  fut  aumônier  de  la  reine 
en  1648,  abbé  de  Geneston  (Nantes)  en  1674. 

1.  Cf.  V abbaye  de  Saint-Mathieu  de  fine  Terrée,  par  P.  Levot  ;  in-8.  Brest,  1884. 

2.  Son  bonheur  était  de  faire  des  missions  avec  le  P.  Julien  Maunoir. 


452  PROVINCE  DE  TOURS 


Déjà  septuagénaire,  nommé  évêque  de  Tréguier  le  1er  juin  1686,  il 
ne  fut  sacré  qu'en  1692  et  n'eut  pas  le  temps  de  se  faire  connaître. 
f  subitement  à  Paris  le  5  mai  1694,  set.  76,  es.  2. 

63.  —  Olivier  Jégou  de  KERVILIO,  janséniste. 

Né  en  1643  d'une  famille  bretonne,  était  docteur  en  théologie,  grand 
archidiacre  de  Quimper. 

Nommé  évêque  de  Tréguier  en  1694  et  sacré  le  3  octobre  à  Port- 
Royal  par  trois  évêques  jansénistes,  il  soutint  le  parti  en  Bretagne, 
refusa  de  publier  la  bulle  Unigenitus  dans  son  diocèse,  fut,  à  cause  de 
son  obstination,  privé  de  la  grâce  du  jubilé  en  1725,  par  Benoît  XIII. 

Ami  du  cardinal  de  Noailles,  il  ne  l'imita  pas  dans  sa  rétractation  en 
1728.  Les  règles  qu'il  donna  aux  Filles  de  Saint-Pol  ont  eu  besoin 
d'être  retouchées. 

f  à  Tréguier  le  2  août  1731,  aat.  88,  es.  37. 

64.  —  François -Hyacinthe  de  la  Fruglaye  de  KERVERS. 

Né  en  1685,  était  vicaire  général  de  Quimper  et  curé  de  Crozon. 

Nommé  évêque  de  Tréguier  en  1731  et  sacré  le  4  mai  1732,  s'appli- 
qua fermement  à  extirper  le  jansénisme,  que  son  prédécesseur  avait 
implanté.  Dans  ce  but  il  obtint  un  jubilé  en  1734  ;  puis  il  fit  accepter  la 
bulle  dans  un  synode  diocésain,  et  ne  rencontra  pas  de  résistance. 

f  à  Tréguier  le  3  novembre  1745,  83t.  60,  es.  14. 

65.  —  Charles-Guy  Le  Borgne  de  KERMORVAN. 
Né  en  1694  dans  le  diocèse  de  Léon,  était  vicaire  général  de  ce  dio- 
cèse pour  les  Bas-Bretons. 

Nommé  évêque  de  Tréguier  en  1746  et  sacré  le  11  juillet  à  Paris,  par 
l'archevêque  Gigault  de  Bellefonds,  était  orthodoxe,  mais  avait  un  frère 
janséniste  fanatique,  qui  a  fait  tort  à  son  nom. 

Attaqué  de  paralysie,  il  ne  donna  pas  sa  démission. 

f  à  Tréguier  le  1er  octobre  1761,  set.  67,  es.  16. 

C'est  le  dernier  évêque  de  Tréguier,  qui  soit  mort  dans  cette  ville 
épiscopale. 

66.  —  Joseph-Dominique  de  CHEYLUS. 

Né  en  1717  à  Avignon,  d'une  famille  très  noble,  était  vicaire  général 
de  son  cousin  H.  de  Brancas  à  Lisieux,  abbé  de  Cormeilles,  docteur  de 
Sorbonne. 


ÉVÊCHÉ  DE  TRÉGUIER  453 


L'évêque  de  Lisieux  étant  mort,  son  vicaire  général  fut  nommé 
évêque  de  Tréguier  l'année  suivante,  et  sacré  à  Paris  le  25  avril  1762. 
Il  unit  aussitôt  sa  voix  à  celle  de  l'épiscopat,  en  faveur  des  Jésuites. 

Transféré  à  Cahors  en  1766.  Cf.  Gahors. 

67.  —  Jean-Marc  de  ROYÈRE. 

Né  le  1er  octobre  1727  en  Périgord,  d'une  famille  noble,  mais  peu 
aisée,  fut  élevé  à  Cambrai  par  Jean  de  Bonneguise,  qui,  devenu  évêque 
d'Arras,  fit  de  lui  son  vicaire  général  ;  il  demeura  fidèle  aux  bons 
principes. 

Nommé  évêque  de  Tréguier  en  1766  et  sacré  le  20  avril  1767  au 
Calvaire  de  Paris  par  Beaumont,  il  établit  à  Tréguier  la  confrérie  du 
Sacré-Cœur  de  Jésus. 

Transféré  à  Castres  en  1773.  Cf.  Castres. 

68.  —  Jean-Augustin  FRÉTÂT  de  Sarra. 

Né  le  9  février  1726  au  château  de  Sarra  en  Auvergne,  petit-neveu 
du  zélé  L.  Frétât  de  Boissieu,  évêque  de  Saint-Brieuc,  était  vicaire 
général  de  Pompignan  au  Puy,  abbé  de  Ferrières  (Poitiers). 

Nommé  évêque  de  Tréguier  en  1773  et  sacré  le  22  janvier  1774,  fut 
aimé  et  vénéré  de  ses  diocésains,  qui  le  regrettèrent. 

Transféré  à  Nantes  en  1775.  Cf.  Nantes. 

69.  —  Jean-Baptiste-  Joseph  de  LUBERSAC. 

Né  le  15  janvier  1740  au  château  de  Lubersac1,  diocèse  de  Limoges, 
était  aumônier  du  roi,  vicaire  général  de  Jumilhac  à  Arles. 

Nommé  évêque  de  Tréguier  en  1775  et  sacré  le  8  août  à  Versailles 
dans  la  chapelle  du  roi,  il  fut  peu  goûté  à  Tréguier,  où  il  se  déplaisait. 

Il  y  fit  donner  un  canonicat  à  E.-J.  Sieyès,  qu'il  allait  bientôt  faire 
chancelier  et  vicaire  général  de  Chartres,  ne  prévoyant  assurément  pas 
l'avenir,  mais  se  trompant  certainement  sur  la  valeur  de  l'homme. 

Transféré  à  Chartres  en  1780.  Cf.  Chartres. 

70.  —  Augustin-René -Louis  LE  MINTIER,  dernier  évêque  de 
Tréguier. 

Né  le  28  décembre  1729  à  Sévignac,  diocèse  de  Saint-Malo,  des  sei- 
gneurs de  Saint- André,  fut  reçu  docteur  en  théologie  à  28  ans  et  devint 

1.  Aujourd'hui  dans  la  Corrèze. 


454  PROVINCE  DE  TOURS 


peu  après  vicaire  général  du  vertueux  Bareau  de  Girac  à  Saint-Brieuc, 
puis  à  Rennes. 

Nommé  évêque  de  Tréguier  en  1780  et  sacré  aux  Feuillants  de  Paris 
le  30  avril,  fut  fidèle  à  la  résidence  ;  il  n'était  pas  moins  instruit  que 
pieux,  comme  il  le  démontra  aux  débuts  de  la  Révolution. 

Poursuivi  jusque  dans  l'Assemblée  nationale  à  la  suite  d'un  mande- 
ment énergique,  il  se  vit  forcé  de  fuir  à  Jersey,  de  là  en  Angleterre, 
sans  perdre  néanmoins  ses  diocésains  de  vue. 

f  à  Londres  le  21  avril  1801,  aet.  72,  es.  21. 

Son  corps  enterré  dans  le  cimetière  Saint-Pancrace,  a  été  exhumé  en 
1867  et  déposé  solennellement  dans  la  cathédrale  de  Tréguier. 


ABBAYES  DU  DIOCÈSE  DE  TRÉGUIER 

0.  S.  A.  vir.  Sancta  Grux  Guingampensis,  Sainte-Croix  à  Guingamp. 

0.  Gist.  vir.  B.  M.  de  Begardo,  Bégard. 

Le  tombeau  de  saint  Yves  près  de  Tréguier  et  les  restes  mortels  du 
pieux  Charles  de  Blois,  près  de  Guingamp,  étaient  des  buts  de  pèleri- 
nage, ainsi  que  Notre-Dame  de  Guingamp. 


VENETiE,  GUENED,  VANNES 

Les  160  paroisses  de  langue  bas-bretonne  ou  française,  qui  compo- 
sent le  diocèse  de  Vannes,  occupent  la  partie  méridionale  de  la 
Bretagne,  y  compris  les  îles  avoisinantes. 

73.  —  Louis  Gazet  de  VAUTORTE,  73e  évêque  de  Vannes. 

Né  à  Laval,  fils  d'un  président  au  Parlement  de  Bretagne,  avait  été 
sacré  évêque  de  Lectoure  le  21  septembre  1655.  Nommé  évêque  de 
Vannes,  en  novembre  1671,  pour  remplacer  Charles  de  Rosmadec,  qui 
passait  à  l'archevêché  de  Tours,  il  prit  possession  en  1672. 

Il  débuta  mal  à  Vannes,  en  persécutant  le  vénérable  Kerlivio,  ou 
désapprouvant  l'œuvre  des  Retraites,  etc.  Mais  ayant  mieux  compris 


ÉVÊCHÉ  DE  VANNES  455 


cette  pieuse  institution  et  les  autres,  il  changea  de  conduite  et  finit 
bien. 
f  le  27  décembre  1687,  set.  ?  es.  33. 

74.  —  François  d'ARGOUGES. 

Issu  d'une  noble  famille  normande,  avait  pour  père  le  premier  prési- 
dent du  Parlement  de  Bretagne,  et  pour  mère  une  dame  très  pieuse. 

Nommé  évêque  de  Vannes  en  1688  et  nanti  du  temporel,  il  adminis- 
tra même  au  spirituel  comme  vicaire  capitulaire,  ne  fut  sacré  que  le 
30  mars  1692. 

Il  supprima  seize  fêtes,  souscrivit  à  la  condamnation  de  Fénelon,  fut 
du  reste  pieux  et  protecteur  du  bien. 

f  à  Vannes  le  15  mars  1716,  83t.  ?  es.  24. 

—  Louis  de  TRESSAN,  nommé  évêque  de  Vannes  en  1716,  de 
Nantes  en  1717,  opta  pour  ce  dernier  siège.  Cf.  Nantes. 

75.  —  Jean-François-Paul  Le  Fèvre  de  GAUMARTIN  K 

Né  le  16  décembre  1668  à  Ghâlons,  son  père  Louis,  étant  alors  inten- 
dant de  justice  en  Champagne,  fut  d'abord  destiné  à  l'ordre  de  Malte, 
puis  dirigé  vers  l'état  ecclésiastique.  A  sept  ans,  il  fut  pourvu  de 
l'abbaye  de  Buzai  (Nantes),  dont  le  cardinal  de  Retz,  son  parrain,  se 
dessaisit  en  sa  faveur.  A  vingt- six  ans,  il  fut  admis  à  l'Académie  fran- 
çaise, à  vingt-neuf  ans  il  était  docteur  en  théologie. 

Doyen  de  Tours,  il  fut  vicaire  général  de  l'archevêque,  et  devint  pen- 
dant la  vacance  du  siège,  vicaire  capitulaire.  Ses  tendances  jansénistes 
autant  que  ses  allures  mondaines  le  firent  écarter  de  l'épiscopat  tant 
que  vécut  Louis  XIV. 

Nommé  évêque  de  Vannes  par  le  Régent  en  1717,  il  se  fit  sacrer  à 
Dinan  par  l'évêque  de  Saint-Malo  le  17  juillet  1718.  Il  put  alors  prendre 
possession  ;  mais  ne  siégea  pas  longtemps  à  Vannes. 

Transféré  à  Blois  le  27  août  1719.  Cf.  Blois. 

—  Charles-Guillaume  de  MAUPEOU. 

Nommé  évêque  de  Vannes  en  1719,  fut  supplanté  par  le  suivant  et 
nommé  évêque  de  Lombez  en  1721.  Cf.  Lombez. 

1.  Voir  Moeéri,  article  spécial  au  mot  Fèvre  (J.-F.-P.  Le). 


456  PROVINCE  DE  TOURS 


76.  —  Antoine  FAGON,  janséniste. 

Transféré  de  Lombez,  novembre  1719-août  1720.  Cf.  Lombez. 

Aussitôt  installé,  il  protégea  ouvertement  les  Jansénistes,  laissa  ensei- 
gner dans  son  séminaire  les  cinq  Propositions  condamnées  par  la  bulle 
d'Innocent  X,  supprima  la  bulle  Unigenitus,  humilia  les  Jésuites,  etc. 

Toutefois  il  ne  put  infecter  son  diocèse  jusque-là  pur,  ni  venir  à  bout 
de  la  résistance  bretonne, 
f  à  Kerango  le  16  février  1742,  set.  77,  es.  30. 

77.  —  Jean- Joseph  Chapelle  de  Saint-Jean  de  JUMILHAG. 

Né  à  Brives  le  30  septembre  1706,  fils  de  Jean-Baptiste,  comte  de 
Jumilhac.  et  de  Guillemette  de  Neufvillars,  fut  reçu  docteur  de  Navarre 
en  1732,  et  pris  pour  vicaire  général  par  Mérinville,  évêque  de  Char- 
tres. En  1733,  il  devint  abbé  de  Bonneval  (Chartres). 

Nommé  évêque  de  Vannes  le  2  avril  1742,  il  put  se  faire  sacrer  le  12 
août  suivant  aux  Missions  étrangères  de  Paris,  et  prendre  possession 
de  son  siège. 

Il  ménagea  les  Jansénistes,  au  grand  déplaisir  du  peuple  et  du  clergé 
fidèle,  ne  fut  pas  pour  cela  plus  respecté  des  Parlements.  Aussi  le 
vit-on  partir  sans  regret. 

Transféré  à  Arles  en  1746.  Cf.  Arles. 

78.  —  Charles- Je  an  BERTIN  *,  le  réparateur. 

Né  à  Périgueux  en  1712,  deuxième  fils  de  Jean,  comte  de  Saint-Géran 
et  de  Bourdeille,  maître  des  Requêtes,  et  de  Lucrèce  de  Saint-Chamans, 
fit  de  solides  études,  fut  choisi  comme  vicaire  général  par  son  évêque 
le  vertueux  Prémeaux. 

Nommé  évêque  de  Vannes  en  1746  et  sacré  le  27  septembre,  il  cen- 
sura sans  pitié  les  erreurs,  fit  tous  ses  efforts  pour  corriger  les  errants, 
même  son  métropolitain,  Rastignac,  tint  ferme  contre  les  Parlements, 
avec  l'appui  de  son  frère  Henri,  contrôleur-général  des  finances  et 
ministre  d'Etat. 

L'intrépide  évêque  ne  ménagea  rien  pour  sauver  les  Jésuites  ;  il  ne 
put  que  déplorer  amèrement  leur  départ  de  Vannes. 

f  à  Kerango  le  23  septembre  1774,  aet.  62,  es.  28. 

1.  Cf.  Courcy,  Ordre  du  Saint-Esprit,  p.  975,  Généalogie  de  Bertin,  Périgord. 


ÉVÈCHÉ  DE  VANNES  457 


79.  —  Sébastien-Michel  AMELOT  4. 

Né  le  5  septembre  1741  à  Angers,  fils  de  Michel-Denis,  seigneur  de 
Guépéan  et  de  Châteauneuf,  et  d'Elisabeth  Gohon,  fut  vicaire  général 
de  Boisgelin  à  Lavaur,  ensuite  à  Aix. 

Nommé  évêque  de  Vannes  par  Louis  XVI  en  1774,  et  sacré  à  Passy 
le  23  avril  1775,  il  conquit  aussitôt,  quoique  jeune,  un  grand  empire 
sur  ses  prêtres.  En  1780,  il  reçut  l'abbaye  de  Saint-Vincent  (Besançon), 
dont  les  revenus  lui  servirent  pour  multiplier  ses  aumônes. 

Quand  le  serment  schismatique  fut  demandé,  non  seulement  il  le 
refusa,  mais  encore  il  y  fit  une  opposition  formelle,  jusqu'à  la  barre  de 
l'Assemblée  constituante.  L'évêque  intrus,  Charles  Lemasle,  qui  n'avait 
ni  piété  ni  foi,  ayant  occupé  le  siège,  l'évêque  légitime  se  retira  en 
Suisse,  puis  à  Augsbourg,  enfin  à  Londres. 

Là  malheureusement  en  1801  il  refusa  de  donner  sa  démission,  et 
fonda  son  refus  sur  des  motifs  peu  avouables. 

Il  ne  rentra  en  France  qu'à  la  Restauration.  Devenu  aveugle,  il  traîna 
péniblement  ses  dernières  années. 

f  à  Paris  le  2  avril  1829,  aet.  88,  es.  54,  doyen  des  évêques  de 
France. 


ABBAYES  DU  DIOCÈSE  DE  VANNES 

0.  S.  B.  vir.  S.  Salvator  de  Rotono,  Saint-Sauveur  de  Redon  2. 

S.  Gildasius  Ruiensis,  Saint-Gildas  de  Rhuys. 
0.  Cist.  vir.  B.  M.  Landaevallensis,  Lanvaux. 
B.  M.  de  Precibus,  Prières. 
fem.  Gaudium,  La  Joie. 


COLLÈGES,   COUVENTS   etc. 
Les  Jésuites  avaient  à  Vannes  un  collège,  qui  fut  fermé  en  1762.  Les 

1.  Cf.  Courcy,  op.  cit.  p.  959,  Généalogie  de  Amelot,  Touraine. 

2.  Cf.  Cartulaire  de  l'abbaye  de  Redon,  en  Bretagne,  par  Aurélien  DE  Courson  ; 
in-4,  Paris  1863. 


458 


PROVINCE  DE  TOURS 


maisons  de  la  Retraite,  les  Capucins,  les  Ursulines,  etc.,  subsistèrent 
jusqu'à  la  Révolution. 

Sainte-Anne-d'Aurayy  pèlerinage  célèbre,  était  desservi  par  un  cou- 
vent de  Carmes-Déchaussés. 

Le  Bondon,  Bonum  Donum,  était  un  couvent  de  Carmélites,  près 
de  Vannes. 

La  Chartreuse  d'Auray,  Alreensis  Carthusia,  était  célèbre.  Elle  ne 
l'est  pas  moins  aujourd'hui  à  cause  de  sa  destination  nouvelle  et  à 
cause  du  souvenir  funèbre  qu'elle  garde  des  victimes  de  Quiberon. 


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VESUNTIONENSIS  PROVINCIA 

PROVINCE  DE  BESANÇON 


Ville  principale  de  la  Séquanaise  avant  les  expéditions  de  Jules 
César,  Vesuntio,  Besançon,  devint  métropole  de  la  cinquième  Lyonnaise 
sous  les  empereurs  romains  ;  et  comme  la  prédication  évangélique, 
fécondée  par  les  sueurs  et  le  sang,  y  avait  fait  établir  de  bonne  heure 
un  siège  épiscopal,  il  est  tout  naturel  que  ce  siège  soit  devenu 
métropolitain. 

Les  vicissitudes  opérées  dans  le  pays  par  l'invasion  des  Barbares, 
par  le  démembrement  de  l'empire  carlovingien,  par  les  subdivisions 
féodales,  par  l'affranchissement  des  Suisses,  par  la  fortune  même  des 
derniers  ducs  de  Bourgogne,  transportèrent  ou  détruisirent  les  sièges 
épiscopaux,  mais  n'enlevèrent  rien  à  la  dignité  ni  à  la  juridiction  des 
archevêques. 

Quatre  sièges  épiscopaux,  fondés  primitivement  dans  la  Séquanaise, 
Adventicum  Helveticorum,  Avanche;  Augusta  Rauracorum,  Augst; 
Nividunum  Equestre,  Mon  ;  Vindonissa,  Windisch;  firent  place  aux 
trois  sièges  de  Baie,  de  Belley  et  de  Lausanne  ;  en  sorte  que  la  pro- 
vince se  composa  seulement  de  l'archevêché  et  de  trois  évêchés: 
Vesuntionen.  Besançon;  Bellicen.  Belley;  Basileen.  Baie;  Lausanen. 
Lausanne. 

Ces  deux  derniers  diocèses,  envahis  par  la  prétendue  Réforme  et 
restés  ou  totalement,  comme  Lausanne,  ou  en  grande  partie,  comme 
Baie,  en  dehors  de  la  France,  n'entrent  pas  dans  le  plan  de  notre 
étude.  Les  deux  autres  au  contraire  nous  appartiennent. 

Cf.  Gallia  Christiana,  tomus  XV,  ubi  de  provincia  Vesuntionensi  agitur.  Ce  tome 
in-folio,  Paris,  Didot,  1860,  est  le  second  qu'ait  publié  B.  Hauréau.  —  Hugues  du 
Tems,  Le  Clergé  de  France,  tome  II,  Paris,  Delalain,  1774. 


460  PROVINCE  DE  BESANÇON 


VESUNTIO,    BESANÇON 

Au  commencement  du  XVIIe  siècle,  les  archevêques  de  Besançon, 
relevant  au  temporel  des  rois  d'Espagne,  qui  avaient  hérité  des  ducs  de 
Bourgogne,  restaient  néanmoins  princes  de  l'empire,  seigneurs  riches, 
puissants,  presque  indépendants.  S'ils  rencontraient  une  difficulté, 
c'était  à  leur  avènement,  le  chapitre  voulant  toujours  élire  son  arche- 
vêque, le  pape  prétendant  en  certains  cas  avoir  le  droit  de  pourvoir 
un  sujet  nommé  par  lui  de  la  dignité  archiépiscopale.  Les  rois 
d'Espagne  se  contentaient  de  recommander  telle  personne  aux  élec- 
teurs et  de  ratifier  leur  choix. 

Quand  Louis  XIV  eut  réuni  définitivement  la  Franche-Comté  à  ses 
Etats,  la  difficulté  se  compliqua,  le  chapitre  ne  renonçant  pas  à  son 
droit  d'élire,  le  pape  h  sa  prétention  de  pourvoir  et  le  roi  de  France 
revendiquant  le  privilège  de  nommer,  privilège  toutefois  qu'il  ne  pou- 
vait avoir  sans  un  induit,  étendant  aux  provinces  nouvellement  réunies 
à  la  couronne  de  France  les  clauses  du  concordat  de  1516. 

Tout  finit  par  s'arranger  à  l'amiable  pour  l'archevêché  de  Besançon, 
comme  c'était  arrangé  depuis  plus  d'un  siècle  pour  l'évêché  de  Belley. 
Les  sièges  de  Baie  et  de  Lausanne  demeurèrent  dans  le  statu  quo,  en- 
vahis par  les  protestants,  privés  de  leurs  pasteurs  légitimes,  Ceux-ci 
cependant  se  perpétuent,  les  évêques  de  Baie  à  Delemont,  les  évêques 
de  Lausanne  à  Fribourg,  où  se  trouvent  leurs  chapitres,  et  sont  en  rela- 
tion constante  avec  l'archevêque  de  Besançon. 

L'archidiocèse  de  Besançon  comptait  en  1790  :  840  paroisses, 
28  abbayes,  14  collégiales,  99  prieurés  et  un  grand  nombre  de  couvents 
tant  d'hommes  que  de  femmes.  Après  avoir  énuméré  les  abbayes,  nous 
dirons  quelques  mots  des  collégiales  et  des  couvents. 

Cf.  Dunod,  Histoire  de  V église  ,  ville  et  diocèse  de  Besançon;  2  vol.  in-4°, 
Besançon,  1750. 

ARCHEVÊQUES  DE  BESANÇON 

88.  —  Febdinand  de  RYE,  88e  archevêque,  pourvu  directement  par 
Sixte  V  en  1586,  après  la  mort  du  cardinal  de  Grandvelle. 
Le  pape  l'ayant  fait  accepter  par  le  chapitre  et  agréer    du    roi 


ARCHEVÊCHÉ  DE  BESANÇON  461 

Philippe  II,  toutes  les  difficultés  s'aplanirent,  et  Ferdinand  gouverna 
l'église  de  Besançon  durant  50  ans  avec  un  talent  et  des  vertus  extra- 
ordinaires. 

Sous  son  épiscopat,  les  Jésuites  établirent  à  Besançon  un  collège 
complet,  4597  ;  les  Minimes,  Capucins,  Ursulines,  etc.,  s'étendirent  ; 
les  Carmélites  se  fondèrent  en  1616,  les  Oratoriens  en  1618,  etc. 

C'est  le  24  mai  1608  qu'eut  lieu  à  Faverney  le  miracle  de  la  sainte 
hostie  préservée  du  feu. 

L'archevêque  de  Besançon,  créé  par  le  roi  d'Espagne  maître  des 
requêtes  au  Parlement  de  Dole,  fut  de  plus  chargé  en  1630  de  gouver- 
ner la  Franche-Comté.  Il  ne  recula  pas  même  devant  les  fonctions 
militaires  qu'il  avait  remplies  pendant  sa  jeunesse. 

f  à  Courfontaine,  le  18  août  1636,  set.  86,  es.  50. 

89.  —  François  de  RYE,  neveu,  coadjuteur  et  successeur  du 
précédent. 

Fils  de  Philibert,  comte  de  Varax,  frère  de  l'archevêque  Ferdinand 
et  de  Claudine  de  Tournon,  sœur  de  l'illustre  cardinal  de  Tournon, 
François  avait  été  élu  par  le  chapitre  en  1618  comme  coadjuteur  avec 
future  succession. 

Sacré  en  1626  archevêque  de  Césarée,  il  avait  70  ans  quand  il  devint 
archevêque  de  Besançon  à  la  mort  de  son  oncle.  Il  était  alors  à 
Bruxelles  et  se  disposait  à  partir. 

f  à  Bruxelles,  le  17  avril  1637,  set.  71,  es.  11. 

90.  —  Claude  d'ACHEY, 

Né  à  Gray,  fils  de  Jérôme,  baron  de  Thoraise,  et  de  Rose  de  Beauffre- 
mont,  était  haut-doyen  de  Besançon,  abbé  de  Baume  et  de  Montbenoît, 
quand  il  fut  élu  archevêque  par  le  chapitre  le  23  mai  1637.  Peu  après, 
il  fut  pourvu  par  le  pape  et  se  fit  sacrer. 

Fidèle  aux  lois  de  la  résidence,  il  ne  regretta  pas  d'être  exclu  des 
diètes  de  l'empire.  Il  visita  soigneusement  ses  paroisses,  réformant  les 
abus  et  maintenant  la  discipline.  Il  régla  particulièrement  la  célébration 
des  fêtes,  la  liturgie  et  les  détails  du  culte. 

f  à  Gy,  campagne  des  archevêques,  le  17  octobre  1654,  83t.  ?  es.  17. 

—  Charles-Emmanuel  de  GORREVOD. 

Haut-doyen  de  Besançon,  ayant  pour  père  le  duc  de  Pont-de-Vaux 


46£ 


PROVINCE  DE  BESANÇON 


et  pour  mère  Isabelle  de  Bourgogne-Fallais,  Charles-Emmanuel  fut  éli 
à  l'unanimité  du  chapitre  archevêque  de  Besançon  le  29  octobre  1654. 
Il  refusa  énergiquement  d'être  pourvu ,  demandant  seulement  de 
concert  avec  les  empereurs  Ferdinand  III  et  Léopold,  appuyés  par  le 
roi  d'Espagne,  Philippe  IV,  d'être  confirmé  canoniquement  :  ce  fut 
en  vain, 
f  à  Madrid,  le  20  juillet  1659,  non  sacré. 

91.  —  Jean- Jacques  FAUCHE  de  Domprel. 

Fils  d'Etienne  et  de  Marguerite  Richardot,  était  haut-doyen  de 
Besançon,  quand  il  fut  élu  archevêque.  Il  accepta  d'être  pourvu,  au 
grand  dépit  de  la  majorité  des  chanoines,  de  l'empereur  et  du  roi 
d'Espagne,  qui  s'en  vengèrent. 

Sacré  cependant  le  1er  mai  1661,  l'archevêque  s'occupa  exclusive- 
ment des  intérêts  spirituels  de  ses  diocésains,  mais  trop  peu  de  temps. 

f  à  Besançon,  le  11  mars  1662,  set.  ?  es.  1. 


92.  —  Antoine-Pierre  de  GRAMMONT,  o.  s.  b. 

Né  en  1615,  fils  d'Antide,  baron  de  Melize  et  de  Reine  Felletet,  reçut 
jeune  encore  l'habit  monastique  à  Luxeuil,  devint  ensuite  chapelain  à 
Bruxelles,  prieur  de  Champlitte,  abbé  de  Bithaine,  coadjuteur  de  l'abbé 
de  Luxeuil,  haut-doyen  de  Besançon. 

Elu  archevêque  par  le  chapitre  le  28  mars  1662,  il  se  laissa  pourvoir 
par  le  souverain  pontife,  perdant  ainsi  sans  regret  beaucoup  de  ses 
droits  temporels,  mais  se  proposant  mille  avantages  spirituels. 

Sacré  en  effet  par  son  suffragant  dans  une  chapelle  souterraine,  il 
brilla  par  ses  vertus,  son  administration  épiscopale,  ses  fondations 
charitables  ou  pieuses. 

Le  roi  de  France  s'étant  emparé  de  Besançon  et  de  toute  la  Comté, 
le  pieux  archevêque  n'eut  rien  à  changer  dans  sa  conduite  extérieure. 
Quoique  convoqué  à  l'Assemblée  de  1682,  il  n'y  assista  pas.  Forcé  de 
présider  à  la  démolition  de  la  cathédrale  Saint-Etienne,  que  les  nou- 
velles fortifications  commandaient,  il  transporta  solennellement  les 
reliques  à  Saint-Jean,  qui  est  devenue  depuis  lors  l'église  métro- 
politaine. 

f  à  Besançon,  le  1er  mai  1698,  set.  83,  es.  36. 


ARCHEVÊCHÉ   DE  BESANÇON  463 


93.  —  François-Joseph  de  GRAMMONT. 

Neveu  et  suftragant  du  précédent,  fils  de  Laurent-Théodule  et  de 
Jeanne-Françoise  de  Poitiers,  abbé  de  Bithaine  et  de  Montbenoît, 
prieur  de  Morteau,  haut-doyen  de  Besançon,  avait  été  sacré  en  1686, 
évêque  de  Philadelphie. 

Douze  ans  plus  tard,  quand  le  siège  fut  vacant,  comme  le  chapitre 
avait  cédé  son  droit  d'élection  au  roi  de  France,  et  que  celui-ci  s'était 
muni  de  l'induit,  l'évêque  de  Philadelphie  fut  nommé  archevêque  de 
Besançon,  17  août  1698. 

Ayant  reçu  ses  bulles  le  7  septembre  et  prêté  serment  au  roi  à 
Marly,  il  fit  son  entrée  solennelle  à  Besançon,  bien  décidé  à  continuer 
en  tout  son  vénérable  prédécesseur. 

Son  aversion  pour  les  jansénistes  et  sa  prédilection  pour  les  Jésuites 
lui  causèrent  moins  d'embarras  que  la  routine  de  son  clergé,  les  pré- 
tentions des  chanoines  et  l'entêtement  de  quelques  dignitaires.  En  l'an 
1700  par  exemple,  le  doyen  de  la  collégiale  de  Dole  lui  interdit  l'entrée 
de  la  maison  qu'il  voulait  visiter. 

On  s'étonne  qu'un  si  digne  archevêque  ait  donné  en  1712  «  Brevia- 
rium  e  solis  Sacris  Scripturis  compositum.  » 

f  au  château  de  Vieilley,  le  20  août  1717,  set.  ?  es.  31. 

—  René  de  MORNAY  de  Montchevreuil. 

Fils  de  Henri,  marquis  de  Montchevreuil,  était  abbé  de  Moutier-la- 
Gelle  (Troyes),  d'Ourcamp  (Noyon),  ambassadeur  de  France  en  Portugal. 

Nommé  archevêque  de  Besançon  en  1717  au  nom  du  roi  par  le 
Régent,  qui  était  alors  tenu  en  grande  défiance  à  Rome,  il  ne  reçut  pas 
à  temps  ses  bulles. 

f  à  Bourges,  le  17  mai  1721. 

94.  —  Honoré-François  GRIMALDI  de  Monaco. 

Né  le  31  décembre  1669,  fils  d'Hercule  et  frère  de  Louis,  princes  de 
Monaco,  était  chevalier  de  Malte,  abbé  de  Saint-Maixent,  etc. 

Nommé  archevêque  de  Besançon,  le  17  octobre  1723  par  le  roi 
Louis  XV,  qui  avait  reçu  l'induit  apostolique  d'Innocent  XIII  l'année 
précédente,  il  n'obtint  pourtant  ses  bulles  qu'en  décembre  1724,  prit 
possession  le  15  janvier  1725  et  fut  sacré  le  4  février  suivant. 

Il  y  avait  près  de  huit  ans  que  le  siège  de  Besançon  vaquait,  bien 
que   la   vacance   fut   adoucie    par    Antoine  -  François  -  Gaspard   de 


464  PROVINCE  DE  BESANÇON 


- 


Grammont,  évêque  d'Aréthuse,  haut-doyen  et  vicaire  capitulaire,  qui 
ne  mourut  que  le  17  novembre  1727. 

Grimaldi  fut  reçu  avec  honneur,  gouverna  son  diocèse  en  paix  «  à  la 
satisfaction  de  tous,  »  Dunod.  Toutefois  il  préparait  un  nouveau  missel, 
en  rapport  avec  les  missels  gallicans  de  l'époque. 

Il  fit  sa  démission  en  1731,  gardant  néanmoins  l'abbaye  de  Saint- 
Maixent  et  recevant  celle  de  Vauluisant. 

f  à  Paris,  le  16  février  1748,  etc.  78,  es.  13. 

Avec  lui  disparaissait  la  famille  des  Grimaldi,  dont  l'héritage  et  les 
titres  venaient  de  passer  avec  le  nom  lui-même  à  un  Goyon  de 
Matignon4. 

95.  —  Antoine-François  de  Bliterwich  de  MONTGLEY. 
Transféré  d'Autun,  30  mars  1732.  Cf.  Autun. 

Il  revenait  dans  un  diocèse  qu'il  avait  sagement  administré  comme 
vicaire  général  et  comme  vicaire  capitulaire  de  1712  à  1724.  En  deve- 
nant évêque  d'Autun,  il  avait  pu  devenir  en  même  temps  haut-doyen 
de  Besançon. 

Les  novateurs  seuls  purent  gémir  de  son  retour,  tandis  que  les 
fidèles  s'en  réjouirent,  malheureusement  fort  peu  de  temps. 

f  d'apoplexie  à  Besançon,  le  12  novembre  1734,  set.  ?  es.  10,  laissant 
ses  biens  aux  Religieuses  du  Refuge. 

96.  —  Antoine-Pierre  de  GRAMMONT. 

Né  le  18  octobre  1685,  fils  de  Ferdinand  et  de  Susanne  du  Bêla] 
neveu  de  François-Joseph,  petit-neveu  d'Antoine-Pierre,  92e  archevêque 
de  Besançon,  dont  nous  venons  de  parler,  fut  d'abord  militaire,  capi- 
taine et  colonel.  Entré  dans  l'état  ecclésiastique  en  1717,  il  devint 
chanoine,  archidiacre  et  haut-doyen  de  Besançon. 

Nommé  archevêque  le  30  janvier  1735,  et  sacré  le  11  septembre,  il  fut 
urt  modèle  de  régularité  ecclésiastique,  tout  en  gardant  ses  airs  mili- 
taires. C'est  à  lui  que  s'arrête  le  loyal  historien  Dunod. 

f  à  Gy,  7  septembre  1754,  set.  69,  es.  19. 

—  Il  avait  pour  auxiliaire  Pierre-François  HUGON,  évêque  de 
Philadelphie. 

1.  Cf.  Morêri,  au  mot  Grimaldi. 


ARCHEVÊCHÉ    DE  BESANÇON  465 


97.  —  Antoine-Cleriadus,  cardinal  de  CHOISEUL-Beaupré. 

Né  au  château  de  Daillecourt  le  28  septembre  1707,  était  frère  puîné 
de  Claude-Antoine,   évêque   de   Châlons,   neveu  de  Gabriel-Florent, 
évêque  de  Mende,  fut  grand-archidiacre  de  Mende,   abbé  de  Saint- 
Memmie  (Ghâlons),   aumônier  du  roi  de  Pologne,  Stanislas,  et  primat  I 
de  Lorraine,  à  Nancy. 

Nommé  archevêque  de  Besançon  en  1754,  élu  en  même  temps  haut- 
doyen,  il  se  fit  sacrer  le  25  mai  1755,  ne  refusa  pas  l'abbaye  de  Saint- 
Bertin.  Ayant  pris  possession  de  son  siège  au  moment  où  dominaient 
les  Feuillants,  il  se  montra  feuillant  à  l'excès. 

Créé  cardinal  le  23  novembre  1761,  il  proposa  avec  l'archevêque  de 
Rouen,  les  évêques  de  Châlons,  d'Auxerre  et  de  Nevers,  quelques 
modifications  à  l'Institut  des  Jésuites,  voulant  sans  doute  sauver  ces 
religieux  d'une  ruine  totale. 

Le  cardinal  de  Choiseul  assista  au  conclave  qui  élut  Clément  XIV  en 
1769.  Quatre  ans  après,  en  lisant  le  Bref  Dominas  ac  Redemptor,  il  vit 
non  sans  douleur  que  la  ruine  des  Jésuites  était  consommée. 

Le  mérite  réel  de  cet  archevêque,  c'est  d'avoir  encouragé  les  travaux 
apologétiques  du  solide  théologien  Bergier. 

f  à  Gy  le  7  janvier  1774,  aet.  67,  es.  29,  card.  13,  «  aère  alieno 
oppressus  »,  dit  Hauréau. 

98.  —  Raymond  de  DURFORT. 

Transféré  de  Montpellier,  15  janvier-9  mai  1774.  Cf.  Montpellier. 

La  même  année,  il  reçut  l'abbaye  de  Lessay  (Coutances). 

Intronisé  archevêque  dans  la  cathédrale  de  Saint- Jean,  il  résida  dans 
son  diocèse,  fut  simple  et  pieux  ;  supprima  cependant  quelques  fêtes  ; 
régla  certains  échanges  territoriaux  avec  l'évêque  de  Baie,  Geroldseck, 
qu'il  avait  sacré  le  29  juin  1776,  en  même  temps  que  l'évêque  de  Baby- 
lone,  Jean-Baptiste  Dubourg-Miroudot,  futur  jureur. 

Dépouillé  par  la  Révolution  de  tous  ses  biens,  et  même  de  son  siège, 
que  venait  d'envahir  l'intrus  Séguin,  chanoine  de  Besançon,  il  émigra 
en  Suisse,  1791. 

f  à  Soleure,  19  mars  1792,  aet.  67,  es.  28. 

Son  corps  rapporté  solennellement  à  Besançon  le  13  mai  1868,  fut 
reçu  par  le  cardinal  Mathieu  et  neuf  évêques,  qui  célébrèrent  de  splen- 
dides  obsèques. 

30 


466  PROVINCE  DE  BESANÇON 

—  Les  deux  derniers  archevêques  de  Besançon  ont  eu  pour  auxi- 
liaire Claude-François-Ignace  FRANCHET  de  Ran,  né  à  Besançon 
en  1722,  sacré  le  23  mai  1756  évêque  de  Rhosy  en  Syrie,  suftragant  de 
Besançon. 

Il  reçut  l'abbaye  de  Balerne  en  1767,  et  fut  élu  haut-doyen  en  1774  ; 
émigra  en  1791. 

Il  était  encore  à  Soleure  en  février  1795  ;  rentra  en  France  ;  devint 
chanoine  titulaire  de  la  métropole  en  1802. 

f  à  Besançon  le  21  février  1810,  set.  88,  es.  54. 

Les  nombreuses  abbayes  et  collégiales  que  nous  allons  énumérer 
ayant  été  anéanties,  ainsi  que  les  couvents,  par  la  Révolution,  les 
églises  paroissiales  elles-mêmes  ayant  été  réparties  entre  les  quatre 
évêchés  constitutionnels  du  Doubs,  de  la  Haute-Saône,  du  Jura  et  de 
l'Ain  en  1791,  et  trois  sièges  étant  venus  à  vaquer  dans  la  province, 
Belley  le  14  janvier  1791,  Besançon  le  19  mars  1792,  Bâlele  9  mai  1794, 
ce  fut  l'évêque  de  Lausanne,  Bernard-Emmanuel  de  Lensbourg,  le  der- 
nier survivant,  qui  fut  chargé  par  Pie  VI  d'administrer  toute  la  province 
de  Besançon.  C'est  ce  qu'il  fit  jusqu'à  sa  mort,  le  14  septembre  1795. 

Comme  à  ce  moment,  on  jouissait  par  hasard  d'une  paix  relative  qui 
permit  aux  chapitres  d'élire  canoniquement  des  vicaires  capitulaires, 
ou  bien  au  pape  de  nommer  des  administrateurs  apostoliques,  on  put 
ainsi  traverser  les  mauvais  jours  qui  suivirent  fructidor,  braver  les 
persécutions  nouvelles  et  atteindre  l'époque  du  Concordat. 


ABBAYES  DU  DIOCÈSE  DE  BESANÇON 

0.  S.  B.  vir.  Luxovium,  Luxeu  ou  Luxeuil. 

Luthra,  Lure,  sécularisée  en  1764. 

Balma,  Baume-les-Messieurs. 

S.  Vincentius,  Saint-Vincent,  à  Besançon. 

Faverniacum,  Favemey,  en  règle, 
fem.  Balma  seu  Palma,  Baume-les-Dames. 

Carnonis  Castrum,  Château- Châlon. 
0.  S.  A.  vir.  S.  Paulus,  Saint-Paul  de  Besançon. 

Mons  Benedicti,  Montbenoît. 

Golia,  Goaille. 


ARCHEVÊCHÉ  DE  BESANÇON  467 


0.  Gist.  vir.  Bella  vallis,  Bellevaux. 

Balerna,  Balerne. 

Garus  locus,  Cherlieu. 

Locus  Grescens,  Lieu-Croissant. 

Caritas,  La  Charité. 

Accinctus,  Acey. 

Roserise,  Rosières. 

Bethania,  Bithaine. 

Glarus  fons,  Claire- Fontaine. 

Gratia  Dei,  La  Grâce- Dieu. 

Bulio,  Bulion. 

Mons  Sanctae  Marias,  Mont-Sainte-Marie. 
fem.  Ulnans,  Ounans. 

Battentum,  Battant. 
0.  Praem.       Corneolus,  Comeux,  en  règle. 
0.  S.  Clarse.  Ledo  Salinarius,  Lons-le-Saunier. 

Montiniacum,  Montigny. 

Migetta,  Migette. 


COLLÉGIALES,   COUVENTS   etc. 

Outre  le  chapitre  de  l'église  métropolitaine,  qui  se  composait  de 
43  chanoines  titulaires,  on  comptait  dans  le  vaste  archidiocèse  de 
Besançon  quinze  collégiales,  savoir  :  La  Madeleine  de  Besançon,  Saint- 
Anatole,  Saint-Michel  et  Saint-Maurice  de  Salins,  Saint-Hippolyte,  Ray, 
Arlay,  Dole,  Saint-Jean  d'Arhois,  Poligny,  Saint-Georges  de  Vesoul, 
Notre-Dame  de  Gray,  Saint-Mainbœuf  de  Montbéliard,  Saint-Denis  de 
Béfort  en  Alsace  et  Darnay  en  Lorraine. 

Presque  toutes  les  villes  de  la  Franche-Comté  possédaient  au  moins 
un  couvent,  le  plus  souvent  deux,  tant  d'hommes  que  de  femmes, 
Dominicains,  Franciscains,  Carmes,  Minimes,  Ursulines,  Augustines  de 
la  congrégation  Notre-Dame,  Carmélites,  etc. 

Les  Jésuites,  avant  leur  suppression,  avaient  plusieurs  collèges  dans 
le  diocèse.  Le  plus  célèbre  était  celui  de  Besançon,  qui  était  complet, 
c'est-à-dire  qui  embrassait  toutes  les  Facultés,  depuis  les  éléments  de 
la  grammaire  jusqu'à  la  théologie. 


468  PROVINCE  DE  BESANÇON 


BELLICIUM,    BELLEY 

Le  siège  épiscopal  fondé  à  Nion,  fut  transporté  à  Belley  et  rattaché  à 
la  métropole  de  Besançon.  C'est  Henri  IV  qui  réunit  le  pays  à  la 
France,  en  l'enlevant  aux  ducs  de  Savoie.  Le  diocèse  de  Belley,  n'ayant 
pas  cent  paroisses,  était  petit. 

85.  —  Dom  Pierre  du  LAURENS,  0.  Clun.,  85e  évêque  de  Belley. 
Neveu  des  deux  saints  archevêques,  Honoré  d'Embrun,  1600  f  4611, 

et  Gaspard  d'Arles,  1603  f  1630,  que  nous  avons  mentionnés  page  186 
et  page  34,  Pierre  étudia  la  théologie  à  Paris,  fut  reçu  docteur  et  entra 
dans  l'ordre  de  Gluny,  où  il  fit  profession. 

Il  remplit  d'abord  les  fonctions  de  vicaire  général  de  l'abbé  commen- 
dataire,  fut  ensuite  grand-prieur  régulier  sous  trois  abbés,  Conti, 
Mazarin,  Este. 

Nommé  évêque  de  Belley,  quoique  déjà  presque  septuagénaire,  pour 
remplacer  Jean-Albert  Belin,  lui  aussi  Cluniste,  qui  était  mort  le  29 
avril  1677,  il  se  fit  sacrer  et  prit  possession  le  8  juin  1680. 

Strict  observateur  des  lois  ecclésiastiques,  fondateur  d'un  séminaire 
épiscopal,  confié  aux  Pères  Augustins,  il  se  crut  néanmoins  obligé 
d'assister  à  l'Assemblée  de  1682,  avec  François  Parra,  doyen  de  son 
chapitre. 

f  à  Belley  le  13  janvier  1705,  œt.  89  (alias  92),  es.  26. 

86.  —  François  de  MADOT. 

Né  à  Guéret  en  1675,  fils  du  premier  président  au  Présidial,  élève 
des  Jésuites  à  Limoges,  et  des  Sulpiciens  à  Paris,  exerça  plusieurs 
années  le  saint  ministère  dans  la  paroisse  Saint-Sulpice,  prépara  à  la 
mort  le  comte  d'Aubigné,  Charles,  frère  de  la  marquise  de  Maintenon. 

Nommé  évêque  de  Belley  le  11  avril  1705  et  sacré  à  Paris  le  18 
octobre,  il  prit  possession  le  8  février  1706,  reçut  les  abbayes  de  l'Absie 
(La  Rochelle)  et  de  Loroy  (Bourges). 

Il  assista  à  l'ouverture  de  la  châsse  de  saint  François  de  Sales,  fit 
poursuivre  le  Père  Fabre,  Oratorien  janséniste. 

Transféré  à  Chalon,  28  décembre  1711-juin  1712.  Cf.  Chalon-sur- 
Saône. 


ÉVÊCHÉ   DE  BELLEY 


469 


87.  —  Jean  du  DOUSSET  (Doucet,  H.  du  Tems). 

Né  en  1662,  docteur  en  théologie,  abbé  de  Grenetière  (Luçon),  très 
charitable. 

Nommé  évêque  de  Belley  en  1712  et  sacré  le  11  décembre,  fut  tou- 
jours charitable  et  non  moins  zélé  que  pieux.  Invité  au  concile  d'Em- 
brun, il  s'y  rendit  volontiers,  1727. 

Sentant  le  poids  de  la  vieillesse,  il  légua  tous  ses  biens  à  l'Hôtel-Dieu 
de  Belley,  sauf  une  somme  destinée  au  collège  pour  l'instruction  des 
jeunes  clercs. 

f  à  Belley  le  4  février  1745,  set.  83,  es.  33. 

88.  —  Jean-Antoine  de  TINSEAU. 

Né  le  20  avril  1697  à  Besançon,  fils  d'Antoine,  conseiller  au  Parle- 
ment de  Franche-Comté,  était  docteur  en  théologie,  vicaire  général  de 
Grimaldi  à  Besançon,  abbé  de  Bithaine. 

Nommé  évêque  de  Belley  le  18  juillet  1745  et  sacré  le  12  septembre, 
il  fit  son  entrée  solennelle  le  1er  février  1746. 

Partisan  de  la  morale  sévère,  il  tint  chaque  année  un  synode  pour 
faire  refleurir  l'antique  discipline,  confia  aux  moines  de  Saint-Antoine 
la  direction  du  collège. 

Transféré  à  Nevers,  4  avril  1751.  Cf.  Nevers. 

89.  —  Gabriel  COBTOIS  de  Quincey. 

Né  à  Dijon  en  1714,  fut  archidiacre  et  vicaire  général  du  premier 
évêque  de  Dijon,  J.-J.  Bouhier  et  de  son  successeur  Claude  Bouhier. 

Nommé  évêque  de  Belley  le  4  avril  1751,  il  obtint  ses  bulles  le 
19  juillet  et  se  fit  sacrer  le  22  août. 

En  1759,  il  procéda  à  la  translation  des  reliques  de  saint  Anthelme  ; 
en  1772,  il  présida  comme  délégué  du  Souverain  Pontife,  le  chapitre 
général  des  Frères  Mineurs  à  Grenoble.  Il  avait  réclamé  en  faveur  des 
Jésuites  dix  ans  auparavant. 

Ce  vénérable  pasteur  fut  très  aimé  de  ses  diocésains  et  à  bon  droit  ; 
c'était  un  saint.  Ayant  reçu  l'abbaye  de  Conches  (Evreux)  en  1764, 
celle  d'Ambournay  (Lyon)  en  1783,  il  multiplia  ses  charités,  ses  fonda- 
tions pieuses  et  bâtit  le  palais  épiscopal. 

Quoiqu'il  eût  refusé  avec  horreur  le  serment  schismatique,  il 
demeura  dans  son  palais. 

f  à  Belley  le  14  janvier  1791,  set.  77,  es.  40,  juste  à  temps  pour  qu'il 


470 


PROVINCE  DE  BESANÇON 


ne  vît  pas  la  ruine  plus  complète  de  l'Eglise  de  France,  et  l'intrusion 
de  Royer  sur  son  siège. 

Un  monument  sépulcral  lui  fut  érigé  par  ses  deux  neveux,  Pierre  de 
Nîmes  et  Gabriel  de  Saint-Malo. 


ABBAYES  DU  DIOCÈSE  DE  BELLEY 

0.  Cist.  vir.  S.  Sulpitius,  Saint-Sulpice  *,  en  règle, 
fem.  Bunzium,  Bons. 


COUVENTS 

Il  y  avait  à  Belley  des  Mineurs  Observantins,  des  Capucins,  des 
Yisitandines  et  des  Ursulines. 

Dans  le  diocèse,  on  comptait  huit  prieurés  de  divers  ordres  et  la 
Chartreuse  de  Pierre-Châtel. 


BASILEA,    BASEL,    BALE 

Ancienne  ville  impériale,  Bâle  venait  d'entrer  dans  la  confédération 
des  Suisses,  quand  les  Protestants  s'y  établirent,,  en  chassèrent 
l'évéque  et  s'emparèrent  des  biens  meubles  ou  immeubles  de  l'église. 
Il  ne  resta  plus  au  prince-évêque,  à  son  chapitre,  au  clergé  séculier  et 
régulier,  que  certains  cantons  qui  étaient  demeurés  fidèles  ou  qui  le 
redevinrent  sous  la  domination  française.  C'est  au  XVIIe  siècle  que 
l'occupation  française  de  la  Haute-Alsace,  qui  relevait  de  Bâle  pour  le 
spirituel,  rendit  aux  catholiques  leur  liberté,  une  partie  de  leurs  biens, 
une  salutaire  influence. 

Nous  allons  seulement  nommer  les  quatre  derniers  évêques  de  Bâle, 
qui  ont  précédé  notre  Révolution,  le  suffragant  français  qu'ils  se  sont 
donné  et  les  abbayes  situées  dans  la  partie  française  du  diocèse. 


1.  Petit  cartulaire  de  Vabbaye  de  Saint-Sulpice  en  Bugey,  par  C.  Guigne  ;  in-8  de 
ix-198  pages.  Lyon,  Mongin,  1883. 


ÉVÊCHÉ   DE  BALE  471 


70.  —  Joseph-Guillaume  Rinck  de  BALDENSTEIN,  70e  évêque  de 
Baie. 

Elu  évêque  de  Bâle  par  le  chapitre  le  22  janvier  1744,  sacré  le 
21  novembre  à  Besançon  par  son  métropolitain,  A. -P.  de  Grammont, 
il  écrivit  de  Porentruy,  Bruntutum,  lieu  de  sa  résidence,  le  13  octobre 
1761,  au  chancelier  de  France,  une  lettre  qui  vengeait  la  doctrine,  les 
vertus  et  la  fidélité  des  Jésuites. 

f  le  13  septembre  1762. 

71.  —  Simon  -  Eusèbe  -  Nicolas  de  Montjoie  d'Hirsingue  de 
FROHBERG. 

Elu  le  26  octobre  1762,  quoique  déjà  septuagénaire,  et  sacré  à  Gy 
par  son  métropolitain,  le  cardinal  de  Choiseul,  il  aima  les  arts,  fut  très 
charitable,  écrivit  en  faveur  des  Jésuites  le  11  juillet  1765. 

Mais  il  ne  fut  pas  aussi  bien  inspiré  en  1771,  quand  il  demanda  pour 
suffragant  J.-B.-J.  Gobel,  dont  nous  allons  bientôt  parler. 

f  le  5  avril  1775. 

72.  —  Frédéric  de  Wangen  de  GEROLDSECK. 

Elu  en  1775  et  sacré  le  29  mai  1776  par  son  métropolitain,  R.  de 
Durfort,  il  passa  avec  lui  et  le  roi  de  France  en  1779  une  convention 
territoriale  qui  fixait  la  juridiction  civile  et  religieuse. 

f  le  11  octobre  1782. 

73.  —  Joseph-Sigismond  de  ROGGENBAGH. 

Elu  évêque  de  Bâle  en  1783,  il  se  fit  sacrer  dans  sa  chapelle  de 
Porentruy  par  son  métropolitain,  R.  de  Durfort. 

Dépouillé  de  presque  tous  ses  biens  par  les  décrets  de  l'Assemblée 
nationale  en  1790,  privé  de  sa  juridiction  même  par  Févêque  intrus  du 
Haut-Rhin,  Arbogast  Martin,  en  1791,  ballotté  par  la  sédition  de  ses 
propres  concitoyens  qu'appuyèrent  bientôt  les  troupes  françaises,  il 
chercha  un  refuge  à  Bielle  en  1793.  f  à  Constance  le  9  mars  1794. 

Les  princes-évêques  de  Bâle  n'ont  songé  qu'à  la  fin  du  XVIIIe  siècle 
à  se  donner  un  auxiliaire  ou  suffragant  français,  pour  la  partie  française 
de  leur  diocèse.  On  est  humilié  du  choix  qu'ils  ont  fait  de  Gobel. 

—  Jean-Baptiste-Joseph  GOBEL. 

Né  à  Thann  (Haute-Alsace)  le  1er  septembre  1727,  ayant  été  envoyé 


472 


PROVINCE  DE  BESANÇON 


par  son  père  à  Rome,  au  collège  germanique  ou  à  la  Sapience,  pour  y 
étudier,  s'y  distingua  par  son  application  et  sa  conduite.  A  son  retour, 
il  fut  pourvu  d'une  prébende  à  Delemont,  devint  officiai,  pro-vicaire, 
grand  écolâtre  du  chapitre,  gagna  la  confiance  du  prince-évêque  Froh- 
berg,  qui  le  demanda  et  l'obtint  pour  suffragant,  le  sacra  évêque  de 
Lydda  en  1771. 

Gobel,  quoique  bien  rente  par  le  prince-évêque  et  par  le  roi 
Louis  XVI,  s'endetta  énormément  au  jeu,  intrigua  pour  faire  ériger 
Golmar  en  évêché. 

Elu  député  du  clergé  aux  Etats-Généraux  par  le  bailliage  de  Belfort 
et  d'Huningue,  il  s'opposa  énergiquement  aux  lois  anti-canoniques 
jusqu'au  lor  juin  1790  ;  mais  à  cette  époque  il  changea  diamétralement 
de  conduite. 

Ayant  prêté  le  serment  schismatique,  il  se  laissa  élire  évêque  consti- 
tutionnel dans  le  Haut-Rhin,  la  Haute-Marne  et  à  Paris,  pour  lequel  il 
opta.  Il  assista  conjointement  avec  Dubourg-Miroudot,  évêque  de 
Babylone,  Charles-Maurice  Talleyrand  qui  sacrait  les  deux  premiers 
évêques  de  la  nouvelle  église  le  24  février  1791,  conniva  lâchement  au 
mariage  des  prêtres,  etc. 

Affilié  plus  tard  au  club  des  Jacobins,  il  se  présenta  le  7  novembre 
1793  à  la  barre  de  la  Convention,  y  déposa  honteusement  les  insignes 
de  sa  dignité,  apostasia  et  laissa  inaugurer  la  déesse  Raison  à  Notre- 
Dame  de  Paris. 

Emprisonné  par  l'ordre  de  Robespierre,  comme  hébertiste,  anarchiste, 
athée,  il  fut  exécuté  le  13  avril  1794.  Avant  de  monter  à  l'échafaud,  il 
se  ménagea  moyennant  une  confession  écrite,  signée  J.-B.-J.  évêque 
de  Lydda,  une  absolution  sacramentelle. 

ABBAYES  FRANÇAISES  DU  DIOCÈSE  DE  BALE 

0.  S.  B.  vir.  Morbacum,  Morbach. 

S.  Gregorius,  Gregorienthal  munster. 
0.  S.  A.fem.  Vallis  Masonis,  Massevaux,  chapitre  de  nobles  Alsa- 
ciennes. 

Ottomaris  domus,  Ottmarsheim. 
0.  Cist.  vir.  Lucella,  Lûtzel. 

Parisium,  Pairis. 


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VIENNENSIS  PROVINCIA 

PROVINCE  DE  VIENNE 


Ville  antique,  dont  le  nom  servit  à  désigner  une  province  romaine, 
la  Viennoise  et  plus  tard  à  distinguer  les  seigneurs  du  pays,  les  Dau- 
phins du  Viennois,  Vienna,  Vienne,  était  de  très  bonne  heure  devenue 
une  métropole  ecclésiastique.  Mais  la  circonscription  de  cette  métro- 
pole, la  juridiction  et  les  titres  de  l'archevêque  subirent  dans  le  cours 
des  siècles  plus  d'un  changement,  que  relate  l'histoire. 

Il  y  avait  longtemps  que  les  limites  de  la  province  ecclésiastique 
étaient  fixées,  quand  se  tint  à  Vienne  un  concile  œcuménique,  1311, 
à  plus  forte  raison  quand,  quelques  années  après,  le  Dauphiné  fut  cédé 
à  la  France.  Comme  le  Dauphiné  faisait  partie  de  la  France  en  1516,  les 
sièges  qui  s'y  trouvaient  purent  dès  lors  être  pourvus,  suivant  les 
termes  du  Concordat,  par  nomination  royale. 

Deux  sièges,  relevant  du  métropolitain,  mais  non  du  roi  de  France, 
Genève  et  Maurienne,  devaient  être  pourvus  d'une  autre  manière  : 
nous  les  rangeons  à  part. 

La  province  de  Vienne  comprenait  sept  sièges,  cinq  en  France  : 
Viennen.  Vienne;  Dien.  Die;  Gratianopolitan.  Grenoble;  Valentinen. 
Valence  ;  Vivarien.  Viviers  ;  deux  hors  de  France  :  Gebennen.  Genève; 
Maurianen.  Saint- Jean-de-Maurienne.  Un  huitième  siège  établi  en  1779 
dans  les  limites  de  la  province,  mais  hors  des  limites  de  la  France, 
Camberiacum,  Chambéry,  ne  releva  pas  de  Vienne,  mais  immédiate- 
ment de  Rome. 

Cf.  Gallia  Christiana,  tomus  XVI  ;  in-folio,  Parisiis,  1865.  Ce  tome  est  le  troi- 
sième et  dernier  publié  par  B.  Hauréau. 


474 


PROVINCE  DE  VIENNE 


VIENNA,    VIENNE 


Cf.  Histoire  de  la  sainte  église  de  Vienne,  par  F.-Z.  Collombet  ;  3  vol.  in-8.  Lyon, 
1847. 


ARCHEVÊQUES  DE  VIENNE 

101.  —  Pierre  de  VILLARS  *,  101e  archevêque  de  Vienne. 

Né  à  Lyon  le  3  mars  1543,  fils  de  François,  fut  élève  des  Jésuites 
Tournon,  à  Toulouse,  à  Paris,  docteur  en  théologie,  sacré  évêque  d< 
Mirepoix  en  1576,  archevêque  de  Vienne  en  1588,  succédait  sur  l'un  et 
l'autre  siège  à  son  oncle  Pierre  de  Villars. 

C'était  un  prédicateur  distingué,  un  écrivain  de  mérite.  Il  se  démit 
de  son  siège  en  1599. 

f  à  Saint-Genis-Laval  le  18  juillet  1613. 

102.  —  Jérôme  de  VILLARS,  frère  puîné  du  précédent,  nommé 
sacré  archevêque  de  Vienne  en  1599. 

f  à  Vienne  le  18  janvier  1626. 

103.  —  Pierre  de  VILLARS,  cousin,  coadjuteur  et  successeur  di 
précédent. 

Fils  de  Claude,  seigneur  de  Condrieu,  était  archidiacre  d'Agen,  quant 
il  fut  accordé  comme  coadjuteur  à  l'archevêque  de  Vienne  ;  sacre 
archevêque  d'Ephèse  en  1612,  il  devint  en  1626  archevêque  de  Vienne: 
obtint  pour  coadjuteur  son  neveu,  qui  suit. 

f  près  de  Condrieu  le  27  mai  1663,  doyen  des  évêques  de  France. 

104.  —  Henri  de  VILLARS,  neveu,  coadjuteur  et  successeur  di 
précédent. 

Né  en  1621,  fils  de  Claude,  seigneur  de  la  Chapelle,  et  de  Charlott 
Louvet  de  Nogaret,  était  capiscol  de  Vienne,  agent  général  du  clergé. 
Demandé  comme  auxiliaire  ou  coadjuteur  par  son  oncle  en  1652, 


1.  Cf.  Moréri,  Généalogie  de  Villars  (Lyonnais). 


ARCHEVÊCHÉ  DE  VIENNE  475 

fut  sacré  en  1655  archevêque  de  Philippe-polis,  administra  dès  lors  le 
diocèse. 

Ayant  pris  possession  du  siège  archiépiscopal  en  1663,  il  intenta  des 
procès  de  juridiction,  donna  un  Breviarium  Viennense,  qui  fut  la 
première  publication  de  ce  genre  en  France,  1678,  confia  son  petit 
séminaire  aux  Oratoriens,  1681,  se  fit  représenter  à  l'Assemblée  de 
1682  par  le  doyen  de  son  chapitre,  Antoine  Argoud,  l'auteur  hypercri- 
tique  du  bréviaire  Viennois,  dont  nous  venons  de  signaler  l'apparition. 

L'archevêque  de  Vienne  mena  un  train  de  grand  seigneur,  que  ne 
comportait  pas  sa  situation,  quoiqu'il  fût  le  frère  d'un  lieutenant-géné- 
ral et  l'oncle  de  l'illustre  maréchal  de  Villars. 

f  à  Vienne  le  27  décembre  1693,'  œt.  72,  es.  38.  —  Cinq  Villars 
avaient  occupé  le  siège  de  Vienne  pendant  cent  dix-sept  ans. 

105.  —  Armand  de  MONTMORIN. 

Transféré  de  Die,  10  avril-30  novembre  1694.  Cf.  Die. 

Il  réédita  et  imposa  le  bréviaire  de  Vienne,  fit  accepter  par  ses  sufïra- 
gants,  un  seul  excepté,  la  condamnation  de  Fénelon,  et  prit  d'autres 
mesures  gallicanes. 

Toutefois,  chargé  avec  les  évêques  du  Puy  et  de  Valence,  par  le  pape 
Clément  XI,  du  procès  de  béatification  de  Jean-François  Régis,  S.  J., 
il  s'acquitta  de  cette  charge  selon  toutes  les  règles  canoniques. 

f  à  Vienne  le  6  octobre  1713,  aet.  70,  es.  21. 

106.  —  François  Rerton  des  Ralres  de  CRILLON. 
Transféré  de  Vence  en  1714.  Cf.  Vence. 

Bon,  généreux,  magnifique  même,  et  très  orthodoxe,  il  réagit  contre 
le  gallicanisme  de  ses  prédécesseurs,  publia  la  bulle  Unigenitus  et 
pensait  à  retirer  la  liturgie  viennoise. 

f  à  Vienne  le  30  octobre  1720,  œt.  75,  es.  23. 

107.  —  Henri-Oswald,  cardinal  de  la  TOUR  D'AUVERGNE. 

Né  à  Berg-op-Zoom  en  1671,  second  fils  de  Frédéric-Maurice,  comte 
de  la  Tour  d'Auvergne,  et  de  Henriette  de  Hohenzollern,  avait  pour 
oncle  le  cardinal  de  Bouillon,  et  pour  grand  oncle  Turenne. 

Entré  dans  les  ordres  sacrés  en  vertu  d'une  vocation  très  prononcée, 
il  devint  juge  primatial  à  Vienne,  et  vicaire  général  de  l'archevêque 
Montmorin.  Il  fut  de  plus  coadjuteur  de  Cluny,  dont  son  oncle  avait  la 


476  PROVINCE  DE  VIENNE 


- 


commende;  il  possédait  déjà  les  abbayes  de  Redon  (Vannes)  et  de 
Gonches  (Evreux). 

Nommé  archevêque  de  Tours  par  le  Régent  en  1719,  et  n'étant  pas 
encore  préconisé  en  1720,  il  accepta  le  siège  de  Vienne,  auquel  il  fut 
appelé  par  un  brevet  royal  du  9  janvier  1721. 

Ayant  été  sacré  le  10  mai  1722,  il  prit  possession  le  20  août,  résolu  à 
suivre  la  même  ligne  que  son  prédécesseur,  Grillon.  En  avril  1730,  il 
fit  signer  le  Formulaire  à  tous  ses  prêtres.  Sept  ans  plus  tard,  saint 
Jean-François  Régis  ayant  été  canonisé,  le  village  de  La  Louvesc,  dio- 
cèse de  Vienne,  où  se  trouvaient  les  reliques  du  saint,  fut  le  théâtre  de 
fêtes  extraordinaires,  organisées  par  l'archevêque. 

Créé  cardinal  par  Clément  XII  le  10  décembre  1737,  il  se  montra 
aussi  ferme  dans  ses  principes  de  conduite,  aussi  bon,  aimable  et  cha- 
ritable dans  les  procédés. 

Vieilli,  infirme  et  fatigué,  il  fit  agréer  sa  démission  en  1745  ;  reçut  en 
échange  l'abbaye  d'Anchin. 

f  à  Paris,  dans  de  grands  sentiments  de  piété,  le  22  avril  1747, 
set.  76,  es.  25,  card.  10. 

108.  —  Christophe  de  BEAUMONT. 
Transféré  de  Bayonne  en  1745.  Cf.  Bayonne. 

Le  brevet  royal  du  25  avril  1745,  confirmé  par  les  bulles  pontificales 
peu  après,  permit  au  nouvel  archevêque  de  prendre  possession  le 
1er  décembre  par  procureur,  le  23  décembre  par  lui-même. 

Parfaitement  accueilli  du  clergé,  des  grands  et  du  peuple,  il  n'en  fut 
que  plus  regretté,  huit  mois  après,  quand  il  fut  transféré  à  Paris. 
Cf.  Paris. 

109.  —  Jean  d'Yze  de  SALÉON. 
Transféré  de  Rodez  en  1746.  Cf.  Rodez. 

Ayant  pris  possession  le  7  février  1747,  il  censura  toujours  les  Jan- 
sénistes et  ne  fraya  jamais  avec  les  Gallicans  ;  mais  il  condamna  comme 
usuraire  le  prêt  à  intérêt  et  les  confesseurs  faciles,  sans  laisser  d'être  [j 
à  Vienne  ce  qu'il  avait  été  à  Rodez,  à  Agen  et  à  Senez,  un  saint  et 
savant  prélat. 

f  à  Vienne,  le  10  février  1751,  9et.  82,  es.  21. 


ARCHEVÊCHÉ  DE  VIENNE  477 


110.  —  Guillaume  d'HUGUES  de  la  Motte. 
Transféré  de  Nevers,  4  avril-30  décembre  1751.  Cf.  Nevers. 

Il  continua  sagement  et  fermement  ses  quatre  prédécesseurs  immé- 
diats, défendit  les  Jésuites  menacés  dès  1759,  écrivit,  signa  et  réclama 
en  leur  faveur  durant  les  années  1761  et  1762  ;  ses  réclamations  furent 
plus  énergiques  dans  l'assemblée  de  1765. 

Aussi  ne  songea-t-on  pas  à  le  faire  entrer  l'année  suivante  dans  la 
commission  des  ordres  religieux. 

f  à  Grenoble,  le  7  janvier  1774,  aet.  84,  es.  33. 

111.  —  Jean-Georges  Le  Franc  de  POMPIGNAN. 
Transféré  du  Puy  en  1774.  Cf.  Le  Puy. 

Il  brilla  dans  l'assemblée  de  1775  autant  par  la  science  et  la  sagesse 
que  par  l'énergie,  ne  put  néanmoins  conjurer  la  ruine  des  Antonins, 
voulue  par  Loménie  et  concédée  par  Louis  XVI. 

Bon  catéchiste,  apologiste  éminent  de  la  religion  et  non  moins 
vertueux,  l'archevêque  de  Vienne  fut  chargé  de  la  Feuille  en  1789,  eut 
par  là-même  une  grande  et  salutaire  influence  sur  les  églises  de 
France. 

Mais  sa  politique  avait  été  imprévoyante  à  l'assemblée  de  Romans  en 
1788  et  aux  Etats-Généraux  de  Versailles  le  22  juin  1789. 

Devenu  ministre  d'Etat  le  4  août  1789,  il  résigna  le  siège  de  Vienne 
en  faveur  du  suivant,  se  concentra  ensuite  dans  les  affaires  publiques 
qui  l'absorbèrent,  le  consumèrent  en  le  décourageant  et  finirent  par  le 
tuer. 

f  à  Paris,  le  29  décembre  1790,  œt.  76,  es.  48. 

112.  —  Charles-François  D'AVIAU  du  Bois-de-Sanzay  *,  dernier 
archevêque  de  Vienne. 

Né  le  7  août  1 736  au  château  du  Bois-de-Sanzay  en  Poitou,  fut  élève 
des  Jésuites  à  La  Flèche,  1745,  à  Poitiers,  1751  ;  c'est  alors  qu'il 
connut  le  vénérable  P.  Nectoux. 

Reçu  docteur  en  théologie  à  l'Université  d'Angers  en  1761,  il  devint 
en  1769  chanoine  de  Saint-Hilaire  à  Poitiers  et  trois  ans  plus  tard 
vicaire-général  de  l'évêque,  M.  L.  de  Saint-Aulaire. 

Nommé  archevêque  de  Vienne,  août  1789,  il  fut  sacré  le  3  janvier 

1.  Cf.  Histoire  de  Mv  d'Aviau....  par  l'abbé  Lyonnet,  2  vol.  in-8,  Paris,  18i7. 


478  PROVINCE  DE  VIENNE 


1790  dans  la  chapelle  du  séminaire  Saint-Sulpice  par  le  nonce  Dugnai 
avec  Asseline  de  Boulogne  et  Goucy  de  La  Rochelle.  Ce  sacre,  à  la  fois 
solennel  et  clandestin,  est  le  dernier  de  l'ancien  régime. 

S'étant  immédiatement  rendu  dans  son  diocèse,  il  y  combattit  avec 
une  grande  vigueur  les  innovations  révolutionnaires,  la  vente  des 
propriétés  ecclésiastiques,  la  prestation  du  serment,  la  constitutioi 
civile  du  clergé,  qui  répartissait  le  diocèse  de  Vienne  entre  trois 
évêques  constitutionnels,  dont  l'un,  l'évêque  de  l'Ardèche,  La  Font  d( 
Savines,  était  son  suffragant. 

Forcé  de  s'enfuir  en  1791,  il  passa  dans  le  Valais,  de  là  se  rendit  à 
Rome.  Mais  il  rentra  courageusement  dans  son  diocèse  en  1797  avec 
des  pouvoirs  très  étendus  et  quoique  caché  fit  beaucoup  de  bien. 

En  1801,  il  fut  des  premiers  à  donner  sa  démission.  Nommé  arche- 
vêque de  Bordeaux  le  9  avril  1802,  19  germinal  an  X,  il  prit  aussitôt 
possession  et  répara,  autant  qu'il  le  put,  les  maux  causés  par  la  Révo- 
lution, se  faisant  également  respecter  de  tous  les  partis  sous  l'Empire 
et  la  Restauration. 

f  à  Bordeaux  le  11  juillet  1826,  set.  90,  es.  37. 


ABBAYES  DU  DIOCÈSE  DE  VIENNE 

0.  S.  B.  vir.  S.  Andréas  inferior,  Saint- André-le- Bas. 
fem.  S.  Andréas  superior,  Saint- André-le-Haut. 
B.  M.  de  Columnis,  Notre-Dame-des-Colonnes. 
0.  S.  A.  vir.  S.  Antonius,  Saint- Antoine  de  Viennois,  primitivement 
chef-d'ordre,  et  depuis  tête  d'une  congrégation  ei 
règle. 
0.  Gist.  vir.  Bonse  Vallès,  Bonnevaux. 

fem.  Vallis  Bressiaci,  Val-de-Br essieux. 
S.  Justus,  Saint- Just. 

S.  Paulus  de  Bello  Ripario,  Saint-Paul-de-Beaurepaire. 
0.  S.  Clarae.  S.  Clara  Annoniacensis,  Sainte-Claire  d'Annonay. 


COLLÉGIALES  ET  COUVENTS 

Outre  l'église  métropolitaine,  dédiée  à  saint  Maurice,  qui  comptait 
vingt  chanoines  et  cent  clercs  inférieurs,  il  y  avait  trois  collégiales 


ÉVÊCHÉ  DE  DIE  479 


dans  la  ville,  Saint-Pierre,  Saint-André  et  Saint-Sévère,  deux  autres 
dans  le  diocèse ,  Saint  -  Bernard  de  Romans  et  Saint-Theudier  de 
Bourgoin. 

La  ville  et  le  diocèse  avaient  des  Franciscains,  des  Dominicains,  des 
Carmes,  des  Minimes,  des  Récollets,  des  Augustins,  des  Capucins,  des 
Ursulines,  des  Visitandines,  des  Bernardines,  des  sœurs  de  l'Annon- 
ciade  et  de  Saint-Joseph. 


DIA,    DIE 

Le  siège  épiscopal  de  Die  avait  été  occupé  par  41  évêques,  quand 
Grégoire  X  l'unit  au  siège  de  Valence  en  1275.  Après  412  ans  d'union, 
les  deux  sièges  furent  séparés  en  1687  par  un  édit  royal  de  Louis  XIV, 
en  1692  par  une  bulle  d'Innocent  XII. 

42.  —  Armand  de  MONTMORIN  *,  42e  évêque  de  Die  et  premier 
évêque  au  rétablissement  du  siège. 

Né  en  1643,  second  fils  de  Gilbert,  seigneur  de  Montaret,  et  d'Anne 
d'Oisilier,  avait  embrassé  la  stricte  observance  de  Cîteaux. 

Le  roi  Louis  XIV  s'étant  décidé  à  rétablir  le  siège  de  Die,  Armand 
fut  appelé  à  ce  siège  par  brevet  royal  le  7  janvier  1687.  Il  ne  paraît  pas 
avoir  même  tenté  d'administrer  sans  bulles  un  diocèse  non  encore 
reconstitué  canoniquement. 

Institué  par  la  bulle  qui  relevait  le  siège  en  1692,  il  se  fit  sacrer  en 
1693  ;  mais  il  eut  à  peine  le  temps  de  prendre  possession. 

Transféré  à  Vienne,  10  avril  1694.  Cf.  Vienne. 

43.  —  Séraphin  Pajot  de  PLOUY. 

Issu  d'une  famille  noble  de  Champagne,  il  est  le  véritable  restaura- 
teur du  siège. 

Nommé  en  effet  évêque  de  Die  en  1694  et  sacré  le  14  novembre,  il  se 
mit  à  l'œuvre,  organisa,  régla,  créa  même. 

Un  acte  surtout  l'honore.  En  1699,  quand  la  plupart  des  évêques  de 

1.  Cf.  Moréri,  Généalogie  de  Montmorin. 


480  PROVINCE  DE  VIENNE 


France,  y  compris  l'archevêque  de  Vienne,  Montmorin,  adhéraient  à  fc 

condamnation  de  Fénelon,   l'évêque   de  Die  écartant  la  question  d( 

doctrine,  approuva  et  loua  la  conduite  de  l'archevêque  de  Cambrai. 

f  à  Die,  le  44  novembre  1701,  set.  ?  es.  7. 

44.  —  Gabriel  de  COSNAC*. 
Né  en  1652,  second  fils  d'Armand,  seigneur  de  Gosnac  et  de  Marie 

Veilhan  de  Penacors,  docteur  en  théologie,  était  neveu  de  Daniel, 
archevêque  d'Aix,  qui  lui  céda  en  1701  son  abbaye  d'Orbestier  (Luçon). 

Nommé  évêque  de  Die  en  1702,  il  se  fit  sacrer  le  23  juillet.  Son 
épiscopat,  qui  fut  long,  ne  nous  offre  aucun  événement  notable. 

Héritier  de  la  terre  de  Gosnac,  Gabriel  la  légua  par  testament  à  son 
cousin  Jean,  seigneur  d'Espeyruc.  Dès  1719,  il  avait  résigné  son  abbaye 
au  fils  de  ce  seigneur,  et  le  15  avril  1734,  il  lui  résigna  aussi  son  siège. 

f  la  même  année,  set.  82,  es.  32. 

45.  —  Daniel-Joseph  de  GOSNAG. 

Né  le  30  octobre  1700,  fils  de  Jean,  seigneur  d'Espeyruc,  légataire 
de  Gosnac,  et  de  Marie  Faulcon  de  la  Jugie,  reçut  en  1719  l'abbaye 
d'Orbestier  (Luçon),  était  prévôt  d'Aix,  suivit  à  Paris  l'archevêque 
Vintimille  en  qualité  de  vicaire  général. 

Nommé  évêque  de  Die,  le  23  avril  1734,  il  se  fit  sacrer  le  24  octobn 
au  séminaire  Saint-Sulpice  de  Paris. 

f  à  Vienne,  le  10  septembre  1741,  set.  41,  es.  7. 

—  Jean-Baptiste  Gautier  d'AURIBEAU,  natif  d'Apt,  docteur  en 
théologie,  ancien  vicaire  général  du  saint  évêque  Foresta,  nommé 
évêque  de  Die,  refusa,  se  contentant  de  la  prévôté  d'Apt,  où  il  mourut 
le  28  mars  1747  en  odeur  de  sainteté. 

46.  —  Georges-Gaspard-Alexis  de  Plan  des  AUGIERS,  dernier 
évêque  de  Die. 

Né  à  Digne  le  10  juillet  1709,  eut  pour  guide  et  pour  modèle  son 
oncle  Guillaume  d'Hugues,  alors  vicaire  général  d'Embrun,  qui  monta 
en  1740  sur  le  siège  de  Nevers,  en  1751  sur  le  siège  de  Vienne. 

Nommé  évêque  de  Die  en  1741  et  sacré  le  24  février  1742,  G.-G.  Alexis 

1.  Cf.  Courcy,  Chevaliers  du  Saint-Esprit ,  Généalogie  de  Gosnac  (Limousin). 


ÉVÊCHÉ  DE  GRENOBLE  481 


prit  à  cœur  tous  ses  devoirs.  En  1761,  il  fut  un  ardent  défenseur  des 
Jésuites. 

Son  siège  étant  supprimé  par  la  constitution  civile  du  clergé,  il  pro- 
testa, fut  contraint  de  s'enfuir1. 

f  à  Rome,  fin  avril  1794,  aet.  85,  es.  53,  doyen  des  évoques  de 
France. 


ABBAYES  DU  DIOCÈSE  DE  DIE 


0.  Cist.  vir.  Lioncellum,  Léoncel. 

Vallis  Crescens,   Valcroissant. 


GRATIANOPOLIS,    GRENOBLE 

61.  —  Etienne,  cardinal  LE  CAMUS  2,  61e  évêque  de  Grenoble. 

Né  le  24  novembre  1632  à  Paris  d'une  famille  de  robe,  docteur  de 
Sorbonne  en  1650,  aumônier  du  roi,  mena  une  vie  mondaine  jusqu'en 
1666.  Alors  il  changea  de  vie  en  fréquentant  la  Trappe,  l'Oratoire  et 
Port-Royal,  gagna  la  faveur  du  roi,  qui  lui  offrit  d'abord  l'évêché  de 
Bazas  et  finit  par  lui  donner,  le  8  janvier  1671,  l'évêché  de  Grenoble, 
vacant  depuis  la  mort  du  vieux  Pierre  Scarron. 

Sacré  le  24  août  1671,  l'évêque  de  Grenoble  se  porta  comme  réfor- 
mateur austère  des  séculiers  et  des  réguliers,  plut  au  pape  Innocent  XI, 
sans  déplaire  au  roi  Louis  XIV,  eut  le  bonheur  de  n'être  pas  convoqué 
ni  député  à  l'Assemblée  de  1682. 

Innocent  XI,  qui  refusait  alors  impitoyablement  de  confirmer  toutes 
les  nominations  royales,  ayant  créé  cardinal  motu  proprio,  le  2  septem- 
bre 1686,  Etienne  Le  Camus,  et  le  roi  exprimant  son  étonnement,  il  y  eut 
quelque  temps  de  la  froideur  entre  Versailles  et  Grenoble.  Mais  peu  à 


1.  Cf.  Pierre  Fédon  et  le  diocèse  de  Die  pendant  la  Révolution,  par  l'abbé  V.  Mazet, 
aumônier  de  la  Nativité  de  Valence,  in-8  de  32  p.  Montbéliard,  imp.  Hoffmann,  1881. 

2.  Cf.  Histoire  du  cardinal  Le  Camus,  évêque  et  prince  de  Grenoble,  par  l'abbé 
Ch.  Bellet  ;  gr.  in-8.  Paris,  Picard,  1886. 

31 


482  PROVINCE   DE  VIENNE 


peu  le  cardinal,  par  ses  manières  insinuantes,  ses  concessions  et  so] 
savoir-faire,  rentra  en  faveur  à  la  cour. 

Ce  prélat  dont  la  figure  est  si  difficile  à  saisir,  a  été  et  sera  long- 
temps l'écueil  des  peintres,  qui  cherchent  avant  tout  la  ressemblance. 

f  le  12  septembre  1707,  aet.  75,  es.  36,  card.  21. 

62.  —  Ennemond  Alleman  de  MONTMARTIN. 

Issu  d'une  famille  noble  du  Dauphiné  et  des  barons  de  Faucigny, 
docteur  de  Sorbonne,  préchantre  de  Vienne. 

Nommé  évêque  de  Grenoble  en  1707,  il  se  fit  sacrer  à  Paris  le  6  mai 
1708,  ne  prit  possession  que  le  7  mars  1709,  assista  en  1711  l'arche- 
vêque de  Vienne,  qui  sacrait  son  parent,  Joseph-Gaspard  de  Montmo- 
rin,  évêque  d'Aire. 

f  à  Fontainebleau  le  28  octobre  1719,  ast.  ?  es.  12. 

63.  —  Paul  de  GHAULNES. 

Transféré  de  Sarlat,  1720-1721.  Cf.  Sarlat. 

Après  vingt  ans  d'une  absence  obligatoire  et  méritante,  il  revenait 
dans  son  pays  natal  pour  y  faire  beaucoup  de  bien  en  quatre  ans,  mais 
sans  bruit. 

C'est  peut-être  ce  que  veut  exprimer  B.  Hauréau  par  trois  mots 
assez  obscurs  :  Parvum  nomen  assecutus. 

f  à  Grenoble  le  20  octobre  1725,  set.  ?  es.  24. 


64.  —  Jean  de  GAULET. 

Né  à  Toulouse  le  6  avril  1693,  petit-neveu  du  fameux  F.-E.  Gaulet 
évêque  de  Pamiers,  était  chanoine  de  Saint- Sernin,  aumônier  du  roi, 
docteur  de  Sorbonne,  vicaire  général  de  Tressan  à  Nantes  et  à  Rouen. 

Nommé  évêque  de  Grenoble  en  1725  et.  sacré  à  Paris,  le  14  avril 
1726,  au  noviciat  des  Jésuites,  il  n'hésita  pas  à  se  rendre  au  concile 
d'Embrun  ;  il  surveilla  les  Dominicains  jansénistes  de  Grenoble,  fit 
donner  une  mission  par  Brydaine  dans  sa  ville  épiscopale  en  1739, 
recourut  souvent  aux  Jésuites  pour  les  missions  et  autres  saints 
ministères. 

Quand  les  Jésuites  furent  en  péril,  1761  et  années  suivantes,  il  les 
défendit  courageusement. 

f  à  Grenoble,  le  27  septembre  1771,  set.  79,  es.  46,  léguant  à  la  ville 
sa  bibliothèque  de  40,000  volumes. 


EVECHE  DE  GRENOBLE 


65.  —  Jean  de  Cairol  de  MADAILLAN. 
Transféré  de  Vence  en  1774.  Cf.  Vence. 

Ayant  pris  possession  le  23  janvier  1772,  il  consentit  au  démembre- 
ment de  son  diocèse  ;  c'est  alors  que  le  Décanat  de  Savoie  forma  le 
nouveau  diocèse  de  Chambéry,  dont  nous  parlerons  bientôt. 

L'évêque  de  Grenoble  se  démit  de  son  siège  en  1779,  mais  garda  son 
abbaye  de  Sordes  (Acqs)  ;  il  la  possédait  encore  en  1788.  C'est  à  partir 
de  là  que  nous  le  perdons  de  vue  lui-même. 

66.  —  Marie-Anne-Hippolyte  Hay  de  BONTEVILLE. 

Transféré  de  Saint-Flour  en  1779.  Cf.  Saint-Flour. 

Ayant  pris  possession  le  9  février,  il  aurait  dû  réformer  son  caractère 
et  corriger  ses  mœurs  qui  laissaient  à  désirer,  dit  Hauréau.  Malheu- 
reusement il  n'en  fit  rien. 

Il  résista  sans  prudence  aux  innovations  de  Vizille,  finit  par  y  perdre 
la  tête  et  se  suicida  le  6  octobre  1788,  set.  47,  es.  12. 

67.  —  Henri-Charles  du  LAU  d'Allemans. 

Né  dans  le  diocèse  de  Périgueux,  de  la  même  famille  que  le  dernier 
archevêque  d'Arles,  était  vicaire  général  de  La  Rochefoucauld  à  Rouen. 

Nommé  évêque  de  Grenoble  en  1788,  il  fut  sacré  le  19  avril  1789  au 
moment  où  se  faisaient  les  élections  pour  les  Etats-Généraux  ;  il  prit 
possession  au  milieu  des  agitations  politiques,  communes  à  toute  la 
France  et  particulières  au  Dauphiné,  compliquées  pour  lui  de  la  triste 
fin  de  son  prédécesseur. 

En  1791,  voyant  son  siège  envahi  par  l'intrus  Pouchot,  il  passa  dans 
le  Piémont,  de  là  à  Martigny  en  Valais. 

Il  refusa  de  se  démettre  en  1801  ;  f  le  4  avril  1802,  œt.  ?  es.  13. 


ABBAYES  DU  DIOCÈSE  DE  GRENOBLE 

0.  Cist.  fem.  Haia,  Les  Ayes. 

Carthusia  Major,  La  Grande  Chartreuse,  chef-d'ordre,  maison-mère, 
en  règle. 

Nommons  seulement  dans  la  période  qui  nous  occupe  un  prieur 
général  des  Chartreux,  dom  Innocent  Le  Masson,  qui  fut  élu  en  1675  et 


484  PROVINCE  DE  VIENNE 


- 


mourut  en  1703.   Ce  fut  à  la  fois  un  saint  réformateur,  un  écrivain 
distingué,  un  homme  hors  ligne. 


COLLÉGIALES  ET  COUVENTS 

On  comptait  à  Grenoble  deux  collégiales  :  Saint-André  et  La 
Madeleine. 

Il  y  avait  dans  la  ville  des  Dominicains,  des  Franciscains,  des 
Minimes,  des  Récollets,  des  Capucins,  des  Augustins,  des  Visitandines, 
des  Ursulines,  et  un  collège  de  la  Compagnie  de  Jésus. 


VALENTIA,   VALENCE 

65.  —  Daniel  de  COSNAC,  évêque  de  Valence  et  Die. 

Né  en  juin  1626  au  château  de  Cosnac,  près  de  Brives,  fils  de  Fran- 
çois, et  d'Eléonore  de  Talleyrand-Chalais,  étant  cadet  et  laid,  fut  donné 
à  l'église.  S'il  garda  ses  mœurs  pures,  il  ne  fut  pas  moins  mondain, 
intrigant,  courtisan  éhonté  du  prince  de  Conti,  de  Mazarin,  de  Monsieur, 
frère  unique  du  roi  :  ce  qui  lui  valut  plus  d'une  disgrâce,  comme  il  le 
raconte  lui-même  dans  des  Mémoires  que  l'on  croyait  perdus,  mais 
qu'a  retrouvés  et  publiés  en  1852  un  de  ses  arrière-neveux,  aux  applau- 
dissements des  érudits,  sans  profit  pour  les  âmes  pieuses. 

Le  siège  de  Valence  et  Die,  occupé  durant  70  ans  par  trois  Gelas  de 
Léberon,  était  vacant  le  22  juillet  1654,  jour  où  Mazarin  y  fit  appeler 
Cosnac,  qui  n'avait  pas  encore  reçu  les  saints  ordres.  Les  ayant  reçus  à 
Paris,  et  les  bulles  étant  arrivées,  il  se  fit  sacrer  à  Senlis  le  24  octobre 
1655. 

Il  ne  résida  que  par  occasion  dans  son  diocèse.  En  bon  gallican,  il  y 
déploya  son  zèle  contre  les  Huguenots,  que  poursuivait  la  cour,  siégea 
dans  l'Assemblée  de  1682,  reparut  dans  celle  de  1685,  toujours  hostile 
au  pape,  obséquieux  pour  le  roi. 

C'est  ainsi  qu'il  parvint  à  se  faire  nommer  archevêque  d'Aix  en  1687, 
méritant  toutefois  que  ses  bulles  fussent  retardées  de  six  ans.  Cf.  Aix. 


ÉVECHÉ  DE  VALENCE  485 


66.  —  Guillaume  BOCHART  de  Champigny. 

Né  en  1650,  le  troisième  des  douze  enfants  de  Jean,  seigneur  de 
Champigny,  maître  des  Requêtes  au  Parlement  de  Normandie,  et  de 
Marie  Boivin,  était  docteur  en  théologie,  archidiacre  de  Pontoise,  quand 
il  assista  comme  député  du  second  ordre  au  nom  de  la  province  de 
Rouen  à  l'Assemblée  de  1682. 

Le  4  novembre  1687,  il  fut  nommé  évêque  de  Valence,  mais  non  de 
Die,  qui  eut  dès  lors  son  évêque  particulier.  N'ayant  obtenu  ses  bulles 
qu'en  octobre  1693,  il  se  fit  sacrer  le  30  novembre  par  Golbert  de 
Rouen  au  noviciat  des  Jésuites  de  Paris  et  prit  enfin  possession  de  son 
siège. 

Dans  l'Assemblée,  nous  ne  disons  pas  le  Concile,  de  sa  province, 
mai  1699,  il  approuva  la  sentence  qui  condamnait  Fénelon,  tout  en 
louant  le  vertueux  archevêque. 

f  à  Paris  le  4  juillet  1705,  set.  55,  es.  12. 

67.  —  Jean  de  CATELAN. 

Né  à  Toulouse,  d'une  illustre  famille  de  robe. 

Nommé  évêque  de  Valence  le  15  août  1705,  fut  sacré  le  21  février 
1706.  Outre  ses  mandements,  tous  recommandables,  il  a  fait  imprimer 
un  ouvrage  historique  important 4,  dont  il  est  l'auteur. 

f  à  Valence,  janvier  1725,  aet.  ?  es.  19. 

68.  —  Alexandre  MILON. 

Né  à  Paris  le  4  juin  1688,  d'une  noble  famille  de  l'Anjou. 

Nommé  évêque  de  Valence  en  1725  et  sacré  le  31  mars  1726,  reçut 
en  1735  l'abbaye  de  Valsecret  (Soissons),  qu'il  résigna  peu  après.  Mais 
ayant  reçu  en  1742  l'abbaye  de  Fleury  ou  de  Saint-Benoît- sur-Loire,  il 
la  garda  jusqu'à  sa  mort. 

Cet  évêque  n'est  remarquable  aux  yeux  de  B.  Hauréau  que  par  la 
longue  durée  de  son  épiscopat.  La  vérité  est  qu'il  était  l'ami  de  Beau- 
mont,  le  défenseur  convaincu  des  Jésuites  et  l'adversaire  décidé  des 
Jansénistes,  ce  qu'ignorait  l'historien. 

f  à  Saint-Benoît-sur-Loire  le  18  novembre  1771,  33t.  84,  es.  46. 


1.  Les  antiquités  de  V église  de  Valence,  in-4,  Valence,  1724. 


486  PROVINCE  DE  VIENNE 


69.  —  François-Fiacre  de  GRAVE. 

Né  le  6  janvier  1724,  dans  le  diocèse  de  Bordeaux. 

Nommé  évêque  de  Valence  en  1771,  fut  sacré  le  26  avril  1772. 

f  à  Paris  le  1er  juillet  1787,  set.  64,  es.  14. 

70.  —  Garriel-Melchior  de  MESSEY. 

Né  en  1748  au  château  de  Bielle,  dans  le  diocèse  de  Langres,  comte 
de  Lyon  en  1786,  vicaire  général  de  Boisgelin  à  Aix,  abbé  de  Saint- 
Romain  de  Blaye  depuis  1779. 

Nommé  évêque  de  Valence  en  1787  et  sacré  à  Paris  le  5  octobre  1788, 
ne  fit  qu'une  courte  apparition  dans  son  diocèse,  que  remuaient  les 
passions  révolutionnaires  et  protestantes. 

Forcé  de  s'éloigner,  il  était  à  Paris  en  janvier  1791,  quand  devaient 
se  prêter  les  serments.  Ayant  appris  l'intrusion  sur  son  siège  de  Fran- 
çois Marbos,  il  se  retira  à  l'abbaye  de  Saint-Maurice-en- Valais. 

En  1801,  il  refusa  de  donner  sa  démission  ;  mais  il  la  donna  peu  de 
jours  avant  de  mourir. 

f  à  Vienne,  en  Autriche,  le  17  mars  1806,  aet.  58,  es.  18. 


ABBAYES  DU  DIOCÈSE  DE  VALENCE 

0.  S.  B.  fem.  Subdio  vel  Sadio,  Soyons. 
0.  Gist.  fem.  Verneso,  Vernaison. 
0.  S.  A.  vir.  S.  Rufus,  Saint-Ruf,  abbaye  célèbre,  tête  d'une  Goi 
grégation,  supprimée  au  milieu  du  XVIIIe  siècle. 


vivarium,  viviers 

77.  —  Louis-François  de  la  BAUME1  de  Suze,  77e  évêque  d( 
Viviers. 
Né  vers  1£95,  second  fils  de  Rostaing  de  la  Baume,  comte  de  Su: 

1.  Cf.   Courcy,   Chevaliers  du  Saint-Esprit,  p.  72.  —  Généalogie  de  la  Baut 
(Dauphiné). 


ÉVÊCHÉ  DE  VIVIERS  487 


en  Dauphiné  et  de  Catherine  Grolée  de  Mevouillon,  dame  de  Bressieu, 
embrassa  jeune  encore  la  vie  ecclésiastique. 

Il  était  à  peine  sorti  de  l'adolescence  quand  il  fut  appelé  par  Jean  de 
l'Hostel,  évêque  de  Viviers,  à  participer  au  gouvernement  du  diocèse. 
Cet  évêque,  l'obligé  de  la  famille  de  la  Baume,  était  nonagénaire. 

Louis-François,  nommé  coadjuteur,  fut  sacré1  le  14  mai  1618,  évêque 
de  Pompéiopolis  ;  l'évêque  de  Viviers  étant  mort  le  6  avril  1621,  il  lui 
succéda  et  se  montra  dès  le  début  ce  qu'il  fut  toute  sa  vie,  un  saint 
prélat,  à  mœurs  antiques. 

Durant  sa  longue  carrière  épiscopale,  il  assista  à  des  sacres  d'évê- 
ques,  à  des  assemblées  du  clergé,  mais  non  à  l'assemblée  de  1682, 
quoiqu'il  y  eût  été  convoqué.  Son  bonheur  et  son  devoir  le  retenaient 
dans  son  diocèse. 

Abbé  de  Mazan  et  d'Orbestier,  il  profita  de  ses  revenus  pour  fonder 
près  de  son  palais  un  séminaire  qu'il  confia  aux  prêtres  de  Saint- 
Sulpice. 

f  au  Bourg-Saint- Andéol,  le  5  septembre  1690,  set.  95,  es.  72,  doyen 
des  évêques  de  France  et  peut-être  de  la  chrétienté. 

78.  —  Charles-Antoine  de  la  Garde  de  CHAMBONAS. 
Transféré  de  Lodève,  1690-1692.  Cf.  Lodève. 

Neveu  et  successeur  du  précédent,  mais  nullement  son  imitateur,  il 
plaida  contre  les  chanoines,  réduits  à  la  portion  congrue.  Ayant  obtenu 
gain  de  cause  en  cette  affaire,  il  fut  doublement  frustré  ensuite  quand 
il  accusa  de  vol  son  propre  économe,  que  le  tribunal  acquitta. 

Dans  l'assemblée  provinciale  de  Vienne,  mai  1699,  il  condamna 
Fénelon  sans  réserve  aucune.  Il  résida  le  moins  possible. 

f  à  Paris,  le  21  février  1713,  a3t.  ?  es.  42. 

79.  —  Martin  de  BATABON. 
Transféré  d'Ypres,  1713.  Cf.  Ypres. 

Il  ne  prit  possession  que  le  22  décembre  1714,  quoiqu'il  eût  reçu  ses 
bulles  l'année  précédente  ;  et  quoique  nommé  en  1716  abbé  de  Saint- 
Barthélémy  de  Noyon,  il  vendit  le  riche  domaine  de  l'Argentière, 
appauvrissant  ainsi  ses  successeurs,  les  évêques  de  Viviers. 

l.Nous  ne  voyons  pas  pourquoi  Hauréau  recule  jusqu'au  15  décembre  1628,  le 
sacre  de  l'évêque  de  Pompéiopolis,  à  qui  pourtant  il  accorde  69  ans  d'épiscopat. 


PROVINCE  DE  VIENNE 


En  1723,  résolu  de  donner  sa  démission,  il  permuta  son  évêché  pour 
l'abbaye  de  Mortemer. 
f  le  8  juin  1728,  aet.  74,  es.  35. 

—  Etienne-Joseph  de  la  FARE,  abbé  de  Mortemer  (Rouen),  depuis 
1721,  permuta  son  abbaye  pour  l'évêché  de  Viviers,  février  1723.  Mais 
nommé  évêque  de  Laon  le  24  août  suivant,  il  accepta.  Cf.  Laon. 

80.  —  François-Renaud  de  VILLENEUVE. 

Né  le  2  avril  1683  dans  le  diocèse  d'Aix,  était  directeur  du  séminaire 
et  vicaire  général  de  l'archevêque,  Charles  de  Vintimille. 

Ayant  été  nommé  évêque  de  Marseille  le  7  octobre  1723  pour  rem- 
placer Belsunce,  nommé  évêque-duc  de  Laon,  et  celui-ci  ayant  refusé 
de  quitter  son  siège,  Villeneuve  fut  nommé  évêque  de  Viviers  peu 
après,  et  sacré  le  13  août  1724. 

Cet  évêque  est  loué  par  les  uns,  dit  Hauréau,  et  c'est  à  bon  droit, 
ajoutons-nous,  pour  sa  piété,  sa  conduite  et  son  zèle,  il  est  blâmé  par 
d'autres,  et  c'est  encore  sa  gloire,  pour  avoir  censuré  quelques-uns 
de  ses  prêtres  entachés  de  jansénisme.  Il  fut  en  effet  un  pasteur  exem- 
plaire, ferme,  orthodoxe  ;  s'empressa  de  féliciter  le  P.  Girard  de  son 
acquittement,  1732. 

Ayant  reçu  en  1743  l'abbaye  de  Saint-Lucien  de  Beauvais  qu'avaient 
possédée  successivement  les  deux  Bossuet,  il  bâtit  le  superbe  palais 
épiscopal  de  Viviers. 

Transféré  à  Montpellier  en  1748.  Cf.  Montpellier. 

81.  —  Joseph  Rolin  de  MOREL  DE  MONS. 
Né  en  1715  a  Aix,  était  neveu  et  vicaire  général  du  précédent,  qui  le 

demanda  pour  son  successeur. 

Nommé  évêque  de  Viviers  en  1748,  il  fut  sacré  le  6  octobre  par  son 
oncle  dans  la  chapelle  du  séminaire  Saint-Sulpice  et  alla  prendre 
aussitôt  possession  de  son  siège. 

Il  réclama  plusieurs  fois  en  faveur  des  Jésuites  de  1761  à  1765. 

Fit  sa  démission  en  1778. 

f  le  19  septembre  1783,  set.  68,  es.  35. 

82.  —  Charles  de  la  Font  de  S  AVINES. 

Né  le  17  février  1742  à  Embrun,  fils  de  Charles,  comte  de  Savines, 


ÉVÊCHÉ  DE  GENÈVE 


et  de  Polixène  de  Castellane,  était  vicaire  général  de  J.- A.  de  Castellane 
à  Mende. 

Nommé  évêque  de  Viviers  à  l'âge  de  36  ans,  il  fut  sacré  le  26 
juillet  1778. 

On  sait  qu'il  prêta  le  serment  schismatique  en  1791 4  et  qu'il  devint 
ainsi  l'évêque  constitutionnel  de  l'Ardèche  jusqu'en  1793.  Alors  il 
apostasia,  sans  se  marier  pourtant  (Annales  catholiques,  t.  III,  p.  433); 
il  essaya  de  justifier  son  serment. 

Pour  dire  la  vérité,  il  devint  fou.  Ayant  eu  l'audace  de  refuser  sa 
démission  au  gouvernement  en  1801,  il  fut  enfermé  à  Gharenton,  d'où 
il  sortit  guéri  ou  corrigé.  Plus  tard  il  se  repentit. 

f  à  Embrun  le  5  janvier  1815,  âgé  de  73  ans. 

ABBAYES  DU  DIOCÈSE  DE  VIVIERS 

0.  S.  B.  vir.  Grudatium,  Cruas. 

fem.  Villa  Dei,  Villedieu. 
0.  Gist.  vir.  Mansiada,  Mazan. 

Gampi  boni,  Chambons. 
0.  S.  Clarae.  S.  Clara  de  Albinatio,  Sainte-Claire  d'Aubenas. 


GEBENNA,  etc.,  GENÈVE,  etc. 

Les  évêques  de  Genève,  chassés  de  leur  ville  épiscopale  par  les 
Protestants,  mais  établis  avec  leur  chapitre  dans  la  ville  voisine 
d'Annecy,  quoique  canoniquement  sufîragants  de  l'archevêque  de 
Vienne,  ainsi  que  les  évêques  de  Maurienne,  ne  relevaient  pas  pour 
cela  du  roi  de  France.  Deux  abbayes  de  leur  diocèse,  qui  étaient  sou- 
mises à  la  collation  du  roi,  ne  formaient  pas  un  lien  de  sujétion.  Il  y 
avait  relation  de  voisinage,  de  langue  commune,  d'intérêts  religieux, 
et  c'était  tout. 

1.  Cf.  Le  Schisme  constitutionnel  dans  VArdèche,  par  M.  S.  Brugal  (Firmiii 
Boissieu),  dans  la  Revue  de  la  Révolution,  avril  et  mai  1889. 


PROVINCE   DE  VIENNE 


Un  nouveau  siège  épiscopal  établi  à  Chambéry  en  1779,  pour  gouver- 
ner spirituellement  un  territoire  jusque-là  dépendant  de  Grenoble,  fut 
affranchi  non-seulement  de  Grenoble,  mais  encore  de  Vienne. 

C'est  seulement  à  l'époque  de  notre  Révolution,  quand  Annecy, 
Chambéry,  Saint-Jean-de-Maurienne  et  Moutiers  en  Tarentaise  eurent 
été  occupés  par  nos  armées,  que  les  prélats  résidant  dans  ces  villes 
furent  assujettis  au  gouvernement  français.  Pour  cette  raison  ils  vont 
être  mentionnés  ici,  après  les  évêques  de  Genève  dont  nous  donnons 
la  série  plus  complète. 


EVÊQUES  DE  GENÈVE 

97.  —  Jean  d'ARENTHON  d'Alex,  97e  évêque  de  Genève. 

Sacré  le  9  octobre  1661,  succédait  à  Charles- Auguste  de  Sales,  neveu 
de  saint  François  de  Sales. 

f  le  4  juillet  1695,  set.  75,  es.  24.  Nous  avons  sa  vie  édifiante,  écrite 
par  dom  Innocent  Le  Masson,  général  des  Chartreux. 

98.  —  Michel-Gabriel  de  ROSSILLION  de  Bernex,  chanoine  régu- 
lier de  Saint-Antoine. 

Sacré  le  6  octobre  1697. 
f  à  Annecy  le  23  avril  1734,  aet.  77,  es.  37.  Sa  vie,  qui  est  celle  d'un 
saint,  fut  publiée  à  Paris,  in-12, 1751,  par  le  P.  Boudet. 

99.  —  Joseph  -  Nicolas  Deschamps  de  CHAUMONT,  abbé  de 
Chesery  ;  sacré  évêque  de  Genève  le  23  mai  1741. 

f  le  2  novembre  1763. 

100.  —  Jean-Pierre  BIORD,  docteur  de  Sorbonne,  vicaire  général 
du  précédent  ;  sacré  évêque  de  Genève  le  12  août  1764,  s'opposa  le 
plus  qu'il  put  à  l'érection  d'un  siège  épiscopal  à  Chambéry.  C'était  un 
prélat  pieux,  charitable  et  zélé  pour  l'instruction  de  la  jeunesse. 

f  le  7  mars  1785. 

101.  —  Joseph-Marie  PAGET,  dernier  évêque  de  Genève. 
Sacré  à  Turin  le  27  mai  1787,  gouverna  saintement  son  diocèse, 

même  après  qu'il  se  fut  réfugié  à  Turin.  Il  donna  sa  démission  le  4 


ÉVÊCHÉ   DE    CHAMBÉRY  491 


février  1802.  Mais  quoique  démissionnaire,  il  eut  la  joie  en  1804  de 
pontifier  à  Genève  même,  dans  l'église  de  Saint-Germain,  sur  l'invita- 
tion de  l'évêque  concordataire  Mérinville,  et  sous  la  protection  des 
autorités  françaises. 
f  à  Saint-Julien,  son  pays  natal,  le  23  avril  1810,  aet.  83,  es.  23. 


ABBAYES  DU  DIOCÈSE  DE  GENÈVE 

0.  S.  B.  vir.  Talveriae,  Talloires. 
0.  Cist.  vir.  Alpes,  Aulps. 

Chesiriacum,  Chesery. 

Abundantia,  Abondance,  unie  à  la  collégiale  de  Thonon. 
fem.  Bonus  locus,  Bonlieu. 

Sancta  Catharina,  Sainte- Catherine. 
0.  S.  A.  vir.  Sisium,  Sixt. 

Intermontes,  Entremont. 
0.  S.  Claras.  Aquianum,  Evian. 

Sancta  Grux,  Sainte-Croix. 
Deux  de  ces  abbayes,  Abondance  et  Entremont,  sont  portées  dans 
YAlman ach  royal  de  France,  nous  ne  savons  pas  bien  à  quel  titre. 


CAMBERIACUM,   CHAMBÉRY 

Une  bulle  de  Pie  VI,  datée  du  8  juillet  1775,  avait  démembré  de 
Grenoble  le  Décanat  de  Savoie.  Une  autre  bulle  du  même  pape,  datée 
du  18  août  1779,  érige  un  siège  épiscopal  à  Ghambéry  et  lui  donne 
pour  circonscription  ce  même  décanat,  enlevé  à  Grenoble,  soumettant 
le  nouveau  siège  immédiatement  au  pape,  sans  aucune  dépendance  de 
Vienne. 


Cf.  Besson,  Mémoire  pour  l'histoire  ecclésiastique  de  la  Savoie  ;  1  vol.  in-4.  Nancy, 
1759.  —  Le  cardinal  Billiet,  Mémoire  pour  servir  à  V histoire  ecclésiastique  du  dio- 
cèse de  Chambéry  ;  1  vol.  in-8.  Ghambéry,  1865. 


492  PROVINCE  DE  VIENNE 


—  Michel  CONSEIL,  premier  évêque  de  Chambéry. 

Né  à  Mégève  le  19  mars  1716,  était  chanoine,  officiai  et  vicaire  géné- 
ral de  Genève.  Nommé  en  1779  évêque  de  Chambéry  par  le  roi  de 
Sardaigne  Victor-Amédée  III,  et  sacré  le  30  avril  1780,  il  organisa  son 
chapitre,  visita  les  paroisses,  donna  bon  exemple  à  ses  prêtres. 

La  Savoie  ayant  été  envahie  par  les  Français  en  septembre  1792, 
l'évêque  de  Chambéry,  malgré  sa  condescendance,  fut  déclaré  déchu 
de  son  siège  pour  refus  de  serment.  On  le  laissa  néanmoins  dans  le 
palais  épiscopal.  C'est-là  qu'il  mourut  le  27  septembre  1793,  set.  78, 
es.  14. 

Avant  de  mourir,  il  avait  vu  F.-Th.  Panisset,  un  de  ses  prêtres, 
revenant  de  Lyon  où  il  était  allé  se  faire  sacrer  par  Adrien  Lamourette 
et  se  donnant  comme  évêque  constitutionnel  du  Mont-Blanc. 


S.  JOANNES  MAURIANENSIS,  SAINT-JEAN 
DE    MAURIENNE 

—  Charles -Joseph  Compans  de  BRICHANTEAU,  56°  évêque  de 
Maurienne,  avait  été  sacré  le  23  avril  1780.  Déclaré  déchu  de  son  siège, 
après  l'invasion  française,  il  passa  les  Alpes,  septembre  1792.  Nous  le 
perdons  alors  de  vue. 


TARENTASIA,   TARENTAISE 

La  province  des  Alpes-Grées,  assise  au  sommet  des  Alpes,  ayant 
pour  métropole  Tarentasia,  Tarentaise  ou  Moutiers,  avait  pour  suffra- 
gants  Augusta  Praetoria,  Aoste,  et  Sedunum,  Sion. 

Cf.  Gallia  Christiana,  tomus  XII ,  ubi  de  provincia  Senonensi  et  de  provincia 
Tarentasiensi  agitur.  Ce  tome  étant  de  1780,  ne  va  pas  jusqu'au  dernier  archevêque. 


ARCHEVÊCHÉ  DE  TARENTAISE  493 

—  Joseph  de  MONTFALGON  du  Gengle. 
Né  à  Saint-Offenge-Dessous  le  12  février  1732. 
Sacré  à  Turin  archevêque  de  Tarentaise  le  14  août  1785. 
Chassé  de  son  siège  par  les  troupes  françaises  en  1792,  il  revint  à  la 
suite  de  l'armée  piémontaise  ;  mais  il  tomba  aussitôt  malade. 
f  à  Moutiers  le  20  septembre  1793,  33t.  62,  es.  8. 


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APPENDICE 


ÉVÊCHÉ  DE  QUÉBEC 

Dans  la  NOUVELLE  FRANGE  ou  CANADA,  jusqu'à  la  fin  de  la 
domination   française. 

Cf.  Almanach  royal,  années  successives  jusqu'en  1760.  —  Gallia  Christiana, 
tomus  VII,  au  chapitre  des  missions  étrangères.  —  Aug.  Gosselin,  Vie  de  MvT  de 
Laval,  citée  en  note. 

4.  —  François  de  LAVAL-MONTMORENCY,  premier  évêque  de 
Québec. 

Né  au  château  de  Montigny-sur-Avre  en  mars  1622,  fils  de  Hugues 
de  Laval,  seigneur  de  Montigny,  et  de  Michelle  Péricard,  fut  élève  des 
Jésuites  à  La  Flèche,  puis  à  Paris,  devint  grand  archidiacre  d'Evreux. 

Désigné  pour  être  vicaire  apostolique  de  la  Nouvelle-France,  il  fut 
sacré  à  Paris,  dans  l'église  de  Saint-Germain-des-Prés,  par  le  nonce, 
le  8  décembre  1658,  sous  le  titre  d'évêque  de  Pétrée,  et  partit  aussitôt 
pour  sa  mission. 

Québec  ayant  été  érigé  en  siège  épiscopal  par  Clément  X  en  1673,  il 
prit  le  titre  d'évêque  de  Québec,  bénit  les  œuvres  existantes,  en  fonda 
de  nouvelles. 

Donna  sa  démission  en  1688,  resta  néanmoins  au  Canada. 

f  à  Québec  le  6  mai  1708,  set.  87,  es.  50.  en  odeur  de  sainteté  *. 

2.  -—  Jean-Baptiste  de  la  Croix  de  Chevrières  de  SAINT- 
VALLIER. 

Sacré  évêque  de  Québec  en  1688. 
f  en  1728. 


1.  Cf.  Vie  deMw  de  Laval,  premier  évêque  de  Québec  et  apôtre  du  Canada,  par 
l'abbé  Aug.  Gosselin  ;  2  vol.  in-8.  Québec,  1890. 


APPENDICE  495 


3.  —  Louis-François  du  Plessis  de  MORNAY. 

Sacré  évêque  d'Euménie  le  22  avril  1714,  coadjuteur  du  précédent, 
lui  succéda  de  droit  en  1728,  mais  ne  prit  jamais  possession  en  per- 
sonne ;  il  se  démit  en  1733. 

4.  —  Pierre-Herman  DOSQUET. 

Sacré  évêque  de  Samos  à  Rome  le  25  décembre  1727,  devint  en  1733 
évêque  de  Québec  ;  donna  sa  démission  en  1738.  Son  nom  se  trouve 
encore  dans  YAlmanach  royal  de  1759. 

5.  —  François-Louis  Pourroy  de  LAUBERIVIÈRE. 
Sacré  évêque  de  Québec  en  1739. 

f  en  1741. 

6.  —  Henri-Marie  du  Breil  de  PONTBRIAND. 

Noble  breton,  chanoine  de  Rennes,  avait  pour  frères  Henri-Guillaume, 
auteur  célèbre,  et  René-François,  le  père  des  Petits  Savoyards  à  Paris. 

Sacré  évêque  de  Québec  le  9  avril  1741,  il  mourut  à  Montréal,  le 
29  juin  1760,  suivant  la  Biographie-Didot. 

VAlmanach  royal  cesse  de  donner  les  évêques  de  Québec  à  partir 
de  1761.  Le  Canada  n'appartenait  plus  à  la  France. 


II 

ÉVÊGHÉS  DE  LA  CORSE 

r 

Depuis  le  commencement  de  la  domination  française. 

SUFFRAGÂNTS  DE  GÊNES 

Cf.  Almanach  Royal,  années  successives,  à  partir  de  1772. 

MARIANA  et  AGGIA  réunis.  —  Résidence  :  BASTIA 

1.  —  Nicolas  STEFANINI,  sacré  évêque  de  Sagone,   devint   en 
1772  évêque  de  Mariana  et  Accia. 
f  en  1775. 


496 


APPENDICE 


2.  —  François  CITADELLA,  transféré  de  Nebbio  en  1776  à  Mariant 
et  Accia. 

f  en  1781. 

3.  —  Pierre  Peineau  du  VERDIER,  né  en  1721  à  Tonneins,  était 
prêtre  de  l'Oratoire.  Nommé  évêque  de  Mariana  et  Accia,  il  fut  sacré  le 
7  avril  1782. 

f  en  1787. 

4.  —  Ignace-François  de  JOANNIS  de  Verclos.  dernier  évêque 
légitime. 

Né  le  19  février  1733  à  Avignon,  était  prêtre  de  Saint-Sulpice. 

Nommé  et  sacré  évêque  de  Mariana  et  Accia  en  1788,  se  vit  presqw 
aussitôt  en  butte  aux  passions  révolutionnaires.  Sa  résidence  ayant  ét( 
choisie  comme  siège  de  l'évêque  constitutionnel  en  1791,  il  protesta, 
se  retira  en  Italie.  Il  était  à  Rome  le  23  décembre  1794,  quand  lui  par- 
vint la  rétractation  solennelle  de  l'intrus,  Ignace-François  Guasco.  Il 
rentra  dans  son  diocèse  pendant  l'occupation  anglaise. 

f  à  Pérouse,  mai  1801,  set.  69,  es.  11. 

NEBBIO.  —  Résidence  :  SAINT-FLORENT 

1.  —  François  CITADELLA,  né  dans  le  diocèse  de  Sagone  le  4  avril 
1740,  fut  sacré  évêque  de  Nebbio  en  1772  et  transféré  à  Mariana  en 
1776.  Cf.  Mariana. 

2.  —  Dominique  de  SANTINI  dernier  évêque. 
Né  à  Rastia  le  29  août  1729,  fut  sacré  évêque  de  Nebbio  le  15  juillet 

1776.  Forcé  à  l'exil  en  1791,  il  gagna  Rome,  obtint  un  secours  du  pape 
en  1795. 

Dernier  survivant  des  évêques  de  la  Corse  à  la  fin  de  1801,  il  donm 
sa  démission  et  mourut  quelques  années  après,  octogénaire. 


SUFFRAGANTS  DE  PISE 

ADJACIUM,  AJACCIO.  —  Résidence  :  AJACCIO 

—  Renoit-Antoine  DORIA,  48e  évêque  d'Ajaccio. 

Né  le  20  novembre  1722  à  Rogliano,  dans  le  diocèse  de  Mariana,  était 


APPENDICE  497 


patrice  de  Gênes,  devint  après  la  conquête  de  la  Corse,  conseiller  du 
roi  de  France. 

Il  avait  été  élu  évêque  d'Ajaccio  en  1769  pour  succéder  à  Bernardin 
Genturione,  et  sacré  le  28  mai.  En  1771,  il  tint  un  synode  célèbre. 

Forcé  de  fuir  en  1791,  il  se  rendit  en  Italie. 

f  à  la  Spezzia  le  17  septembre  1794,  set.  72,  es.  35. 

SAGONE.  —  Résidence  :  VIGO 

—  François-Matthieu  GUASGO,  dernier  évêque  de  Sagone. 

Né  le  21  novembre  1720  à  Bastia,  d'une  bonne  maison,  avait  été 
sacré  évêque  de  Nebbio  le  6  août  1770.  Transféré  à  Sagone  deux  ans 
après,  il  brigua  les  suffrages  en  1789;  mais  l'abbé  Peretti  fut  élu 
député  aux  Etats-Généraux, 

Son  diocèse  étant  supprimé  par  la  constitution  civile  du  clergé,  il  se 
retira  d'abord  à  Bastia,  où  il  fut  témoin  de  l'intrusion  d'Ignace-François 
Guasco  ;  de  là  il  se  rendit  à  Capraja,  puis  à  Livoume  ;  rentra  en  Corse 
et  mourut  avant  1801. 

ALERIA.  —  Résidence  :  GERVIONE 

—  Jean-Joseph-Marie  de  GUERNES,  dernier  évêque  d'Aleria. 

Né  le  23  mars  1725  à  Chambon,  dans  le  diocèse  de  Limoges,  était 
vicaire  général  de  Cicé  à  Auxerre. 

Nommé  évêque  d'Aleria,  il  fut  sacré  le  6  août  1770.  Vivait  encore  en 
1789,  mais  était  mort  avant  1801. 


III 

ABBÉS  COMMEND  AT  AIRES  EN  1788 

Laissant  de  côté  les  abbayes  de  femmes  et  tous  les  couvents,  nous 
relevons  les  seules  abbayes  d'hommes  soumises  à  nomination  du  roi 
et  nous  donnons  leur  situation  telle  qu'elle  était  en  1788  d'après 
YAlmanach  royal.  ~ 


498 


APPENDICE 


795 


Quatre  ordres  seulement  ont  fourni  des  abbayes  à  la  nomination  du 
roi  ou  à  la  commende,  savoir  : 
0.  S.  B.,  ordre  de  Saint-Benoît,  376  abbayes 

0.  Gist.  ordre  de  Citeaux,  187      — 

0.  S.  A.,  ordre  de  Saint- Augustin,  126      — 

0.  Prsem.,  ordre  de  Prémontré,  62      — 

L'ordre  de  Cluny,  la  congrégation  des  Célestins,  la  réforme  des 
Feuillans,  ont  laissé  tout  au  plus  chacun  une  abbaye  à  la  commende.  Les 
ordres  de  Grandmont,  de  Fonte vrault,  des  Chartreux,  n'ont  jamais  eu 
d'abbaye  proprement  dite,  pas  plus  que  les  ordres  mendiants  ou  que  les 
clercs  réguliers  ;  et  même  quelques  abbayes  chefs-d'ordre  sont  restées 
ou  sont  revenues  en  règle  :  les  Blancs-Manteaux  et  Sainte-Geneviève 
de  Paris,  Chancelade,  Citeaux,  Clairvaux ,  La  Trappe ,  Sept-Fonts  , 
Prémontré,  etc.  ;  on  ne  les  trouvera  pas  ici.  En  revanche,  on  y  trou- 
vera d'autres  abbayes,  remises  depuis  peu  en  commende.  En  faisant 
abstraction  des  variantes  de  l'orthographe,  on  se  servira  de  cette  liste 
comme  d'une  table  alphabétique  pour  les  abbayes. 


Acey,  Cit.,  Besançon,  1779,  de  Marnesia,  comte  de  Lyon. 

Ahun,  S.  B.,  Limoges,  1768,  de  Nesmond. 

Aiguebelle,  Cit.,  Saint-Paul-Trois-Châteaux,  1762,  de  Peynier. 

Aiguevive,  S.  A.,  Tours,  1760,  Noguier. 

Airvaux,   S.   A.,   La  Rochelle,  1786,   du  Houx  de  Dombasle,  vicaire 

général  de  Laon. 
Aisnay,  Lyon,  1758,  de  Jarente. 
Ambournay,  S.  B.,  Lyon,  1783,  unie  à  Belley. 

Andernes,  S.  B.,  Boulogne,  1788,  de  Montrichard,  vie.  gén.  de  Cambrai. 
Angle,  S.  A.,  Poitiers,  1782,  Gabon. 
Angles,  S.  A.,  Luçon,  1770,  de  Sinety. 
Aniane,  S.  B.,  Montpellier,  1782,  de  Joussineau. 
Ardenne,  Prém.,  Bayeux,  1765,  Booth,  vicaire  général  de  Narbonne. 
Ardorel,  Cit.,  Castres,  1761,  de  Lescoet,  comte  de  Lyon. 
Arles,  S.  B.,  Perpignan,  1776,  l'évêque  d'Aire. 
Artoux,  Prém.,  Acqs,  1784,  d'Haraneder,  chanoine  de  Bayonne. 
Asnières-Bellay,  S.  B.,  Angers,  1731,  unie  à  La  Flèche. 
Aubepierre,  Cit.,  Limoges,  1772,  de  Verdun. 
Auberive,  Cit.,  Langres,  1779,  de  Fumai,  prév.  de  Cambrai. 
Aubeterre,  Cit.,  Périgueux,  1778,  Desport. 


APPENDICE  499 


Aubignac,  Cit.,  Bourges,  1777,  Dupont  de  Gompiègne. 
Aulnay,  Cit.,  Bayeux,  1781,  de  Saint-Albin,  doyen  de  Vienne. 
Aumale,  S.  B.,  Rouen,  1781,  de  Poix,  comte  de  Lyon. 
Aurillac,  S.  B.,  Saint-Flour,  1752,  l'évêque  de  Troyes. 
Autrey,  S.  A.,  Saint-Dié,  1775,  unie  à  l'évêché. 

Baigne,  S.  B.,  Saintes,  1750,  de  Grillon. 

Balerne,  Cit.,  Besançon,  1767,  l'évêque  de  Rhozy. 

Barbeaux,  Cit.,  Sens,  1746,  de  Rastignac. 

Barzelles,  Cit.,  Bourges,  1769,  l'évêque  d'Uzès. 

Bassac,  S.  B.,  Saintes,  1762,  l'évêque  de  Pergame. 

Bassefontaine,  Prém.,  Troyes,  1759,  l'archevêque  de  Sens. 

Beaugerais,  Cit.,  Tours,  1773,  de  Fontenille,  chanoine  de  Reims. 

Baume-les-Messieurs,  S.  B.,  Besançon,  1766,  de  la  Fare. 

Beaugency,  S.  A.,  Orléans,  1786,  d'Osmond,  vie.  gén.  de  Gomminges. 

Beaulieu,  S.  A.,  Boulogne,  1755,  de  Mons,  vie.  gén.  de  Saint-Flour. 

Beaulieu,  S.  B.,  Tours,  1769,  Micolon,  vicaire  général  de  Clermont. 

Beaulieu,  S.  B.,  Verdun,  1773,  l'ancien  évêché  d'Evreux. 

Beaulieu,  Cit.,  Langres,  1782,  de  Montesquiou. 

Beaulieu,  S.  B.,  Limoges,  1787,  de  Bouille,  vie.  gén.  de  Vienne. 

Beaulieu,  S.  A.,  Saint- Malo,  1755,  de  Pontual. 

Beaulieu,  S.  A.,  Le  Mans,  1786,  de  Montesquiou. 

Beaulieu,  Cit.,  Rodez,  1739,  de  Grossoles-s-André. 

Beauport,  Prém.,  Saint-Brieuc,  1785,  de  Pontevès. 

Beaupré,  Cit.,  Beauvais,  1783,  l'ancien  évêque  de  Senez. 

Bégard,  Cit.,  Tréguier,  en  économats. 

Belchamp,  S.  A.,  Nancy,  le  chevalier  de  Bouffïers. 

Belle-Aigue,  Cit.,  Clermont,  1788,  Godart,  vie.  gén.  de  Toulouse. 

Belle-Branche,  Cit.,  Le  Mans,  1607,  unie  au  prieuré  de  La  Flèche. 

Belle-Etoile,  Prém.,  Bayeux,  1784,  de  Lestrade,  vie.  gén.  de  Châlons. 

Belle-Fontaine,  S.  B.,  La  Rochelle,  1754  de  Laage,  vie.  gén.  de  Saintes. 

Belle-Perche,  Cit.,  Montauban,  1781,  l'évêque  de  Montauban. 

Bellevaux,  Prém.,  Nevers,  1756,  de  Chaûois,  chanoine  de  Besançon. 

Bellevaux,  Cit.,  Besançon,  1731,  l'ancien  évêque  d'Evreux. 

Belleville,  S.  A.,  Lyon,  1787,  de  Clément  du  Mez. 

Bellozane,  Prém.,  Rouen,  1758,  Le  Rat,  chanoine  de  Rouen. 

Belval,  Prém.,  Reims,  1778,  l'évêque  de  Montpellier. 

Bénévent,  S.  A.,  Limoges,  1767,  de  Chabannes,  comte  de  Lyon. 

Berdone,  Cit.,  Auch,  1762,  de  Lordat. 


500  APPENDICE 


Bernay,  S.  B.,  Lisieux,  1754,  de  Poudenx. 

Beuil,  Cit.,  Limoges,  4787,  Le  Bas  de  la  Londe,  vie.  gén.  d'Autun. 

Bèze,  S.  B.,  Langres,  1785,  unie  à  l'évêché  de  Dijon. 

Billon,  Cit.,  Besançon,  1782,  de  Castillon. 

Bithaine,  Cit.,  Besançon,  1780,  de  Tinseau,  vie.  gén.  de  Toulouse. 

Blanche-Couronne,  S.  B.,  Nantes,  1774,  de  la  Tour. 

Blanchelande,  Prém.,  Goutances,  1766,  l'évêque  de  Goutances. 

Blasimont,  S.  B.,  Bazas,  1777,  de  Chapelain,  vie.  gén.  de  Bazas. 

Bocherville,  S.  B.,  Bouen,  1779,  du  Gheylar. 

Bohéries,  Cit.,  Laon,  1775,  de  Bayanne, 

Bois-Aubry,  S.  B.,  Tours,  1776,  de  Bonnissent,  conseiller  au  Parlement 

de  Bouen. 
Boisgroland,  Cit.,  Luçon,  1784,  J.-A.  Emery. 
Bolbonne,  Cit.,  Mirepoix,  en  économats. 
Bonfay,  Prém.,  Saint-Dié,  1767,  de  Tournel. 
Bonlieu,  Cit.,  Bordeaux,  1781,  de  Bovet,  vicaire  général  d'Arras. 
Bonlieu,  Cit.,  Limoges,  1788,  de  Verclos. 
Bonnecombe,  Cit.,  Bodez,  1779,  de  Castellas,  doyen  de  Lyon. 
Bonnefond,  Cit.,  Comminges,  1777,  de  Villefond. 
Bonnefontaine,  Cit.,  Beims,  1778,  de  Hercé,  vie.  gén.  de  Nantes. 
Bonneval,  S.  B.,  Chartres,  1781,  l'évêque  d'Avranches. 
Bonneval,  Cit.,  Rodez,  1786,  l'évêque  de  Toulon. 
Bonnevaux,  Cit.,  Poitiers,  1752,  Frottier  de  la  Goste. 
Bonnevaux,  Cit.,  Vienne,  1775,  Sigorgne,  vicaire  général  de  Mâcon. 
Bonport,  Cit.,  Evreux,  1780,  l'évêque  de  Clermont. 
Bonrepos,  Cit.,  Quimper,  1776,  de  la  Biochaye. 
Boquien,  Cit.,  Saint-Brieuc,  1757,  Le  Mintier. 
Boscaudon,  S.  B.,  Embrun,  1779,  de  Leyssin,  vie.  gén.  d'Embrun. 
Boschaud,  Cit.,  Périgueux,  1788,  de  la  Combe,  vie.  gén.  de  Tulle. 
Boulencour,  Cit.,  Troyes,  1761,  l'évêque  de  Lavaur. 
Bourg-Dieu,  S.  B.,  Bourges,  1622,  unie  au  duché  de  Châteauroux. 
Bourmoyen,  S.  A.,  Blois,  1697,  unie  à  l'évêché  de  Blois. 
Bourgueil,  S.  B.,  Angers,  1782,  l'évêque  de  Langres. 
Bournet,  S.  B.,  Angoulême,  1788,  Gaston  dePollier. 
Bourras,  Cit.,  Auxerre,  1782,  de  Ganderats. 
Bouzonville,   S.   B.,   Metz,  1782,  de    Meun  de  Sarlabous,  vie.   gén. 

de  Comminges.    , 
Braisne,  Prém.,  Soissons,  1778,  d'Aigreville. 


: 


APPENDICE 


501 


Brantôme,  S.  B.,  Périgueux,  1758,  Bertin,  conseiller  d'Etat. 
Breteuil,  S.-B.,  Beauvais,  1753,  de  Sainte-Aldegonde. 
Breuil-Benoît,  Cit.,  Evreux,  1762,  de  Larboust,  conseiller  d'Etat. 
Breuil-Herbaud,  S.  B.,  Luçon,  1780,  de  la  Rochefoucauld,  vie.  gén. 

de  Beauvais. 
Buzay  ou  Busai,  Cit.,  Nantes,  en  économats. 

Cadouin,  Cit.,  Sarlat,  1779,  de  Solminihac,  vie.  gén.  de  Gahors. 

Galers,  Cit.,  Rieux,  1751,  de  Monbalen,  vie.  gén.  de  Bordeaux. 

Candeil,  Cit.,  Alby,  1771,  des  Lacs,  vicaire  général  d'Arras. 

Carnoët,  Cit.,  Quimper,  1780,  de  Keroulas. 

Caunes,  S.  B.,  Narbonne,  1779,  de  Vernon. 

Cellefrouin,  S.  A.,   Angoulême,  1760,  de  Montgazin,  vicaire  général 

de  Boulogne. 
Celles,  S.  A.,  Bourges,  1622,  unie  aux  Feuillans. 
Celles,  S.  A.,  Poitiers,  1788,  l'évêque  d'Autun. 
Cendras  ou  Sendras,  S.  B.,  Alais,  1762,  de  Linars,  comte  de  Lyon. 
Cercamp,  Cit.,  Amiens,  1772,  l'archevêque  de  Reims. 
Cercanceaux,  Cit.,  Sens,  1767,  l'évêque  de  Digne. 
Cérisy,  S.  B.,  Bayeux,  en  économats. 

Chaage,  S.  A.,  Meaux,  1779,  le  comte  Honesti,  camérier  secret. 
Chaalis,  Cit.,  Senlis,  1779,  l'archevêque  d'Aix. 
Chalivoy,  Cit.,  Bourges,  1764,  Mallet. 
Chambon,  S.  B.,  Poitiers,  1782,  Brugière  de  Farsat. 
Chambrefontaine,  Prém.,  Meaux,  1780,  d'Albignac,  vie.  gén.  de  Meaux. 
Champagne,  Cit.,  Le  Mans,  1767,  Ravel. 

Chantemerle,  S.  A.,  Troyes,  1787,  de  Castries,  vie.  gén.  de  Bordeaux. 
Chantoyen,  S.  A.,  Clermont,  1642,  unie  aux  Carmes-Déchaussés  du  lieu. 
Charon,  Cit.,  La  Rochelle,  1769,  Le  Blanc,  anc.  vie.  gén.  de  Reims. 
Charroux,  S.  B.,  Poitiers,  1759,  de  Montmorillon,  comte  de  Lyon. 
Chartreuve,  Prém.,  Soissons,  1754,  H.-C.  Le  Fèvre. 
Chastres,  S.  A.,  Saintes,  1772,  de  Saint-Pierre,  vie.  gén.  de  Valence. 
Chastres,  S.  A.,  Périgueux,  1767,  de  Raymond. 
Chateaudun,  S.  A.,  Chartres,  1778,  de  Vezins,  vie.  gén.  de  Senlis. 
Château-Landon,  S.  A.,  Sens,  1771,  de  Trécourt,  anc.  vie.  gén.  de  Tarbes. 
Châtillon,  S.  A.,  Langres,  1757,  d'Argenteuil. 
Chatrice,  S.  A.,  Châlons,  en  économats. 
Chaume,  S.  B.,  Sens,  1774,  Rigaud. 
Chaumont,  Prém.,  Reims,  1782,  de  Saint- Albin. 


502  APPENDICE 


Chaumousey,  S.  A.,  Saint-Dié,  1767,  de  Bassompierre. 

Cheminon,  Cit.,  Châlons,  en  économats. 

Cherbourg,  S.  A.,  Coutances,  1772,  de  Bayanne. 

Gherlieu,  Cit.,  Besançon,  1780,  de  Vermond. 

Chéry,  Cit.,  Reims,  1776,  d'Equevilly,  vicaire  général  de  Reims. 

Chésy,  S.  B.,  Soissons,  1783,  de  Montazet. 

Chezal-Benoît,  S.  B.,  Bourges,  1775,  de  Hercé,  vie.  gén.  de  Dol. 

Chors  (Cores),  S.  B.,  Autun,  1753,  de  Gourmont,  vie.  gén.  de  Dijon. 

Clairac,  S.  B.,  Agen,  1604,  unie  au  chapitre  de  Latran. 

Clairefontaine,  S.  A.,  Chartres,  1785,  d'Hozier,  vie.  gén.  de  Chartres. 

Clairfay,  S.  A.,  Amiens,  1771,  de  Lestocq,  vie.  gén.  d'Amiens. 

Clairmont  ou  Clermont,  Cit.,  Le  Mans,  1775,  de  Florence. 

Clausonne,  S.  B.,  Gap,  1765,  de  la  Villotte,  vicaire  général  de  Gap. 

Goetmalouen,  Cit.,  Quimper,  1786.  de  Goyon. 

Combelongue,  Prém.,  Couserans,  1741,  d'Arbaud  de  Jougues. 

Conches,  S.  B.,  Evreux,  1764,  Févêque  de  Belley. 

Conques,  S.  B.,  Rodez,  1754,  de  Panât,  vie.  gén.  de  Rodez. 

Corbie,  S.  B.,  Amiens,  1788,  l'archevêque  de  Sens. 

Corbigny,  S.  B.,  Autun,  1774,  de  Bonneval,  chan.  de  Notre-Dame. 

Cormeilles,  S.  B.,  Lisieux,  1766,  l'évêque  de  Marseille. 

Cormery,  S.  B.,  Tours,  1776,  unie  au  séminaire. 

Corneville,  S.  A.,  Rouen,  1765,  de  Gamanson,  vie.  gén.  d'Orléans. 

Coulombs,  S.  B.,  Chartres,  1787,  de  Saint-Aulaire,  vie.  gén.  de  Poitiers. 

Cruas,  S.  B.,  Viviers,  1786,  des  Laurents  de  Beaujeu,  vie.  gén.  d'Arles. 

Dalon,  Cit.,  Limoges,  1784,  de  Royère. 

Daoulas,  S.  A.,  Quimper,  1692,  unie  au  séminaire  de  la  marine. 

Dilot,  Prém.,  Sens,  1781,  Busnel  de  Beaumais. 

Doudeauville,  S.  A.,  Boulogne,  1775,  de  Lansac. 

Doué,  Prém.,  Le  Puy,  1787,  des  Granges,  vicaire  général  du  Puy. 

Eaunes,  Cit.,  Toulouse,  1785,  de  Cambon,  vie.  gén.  de  Toulouse. 
Ebreuil,  S.  B.,  Clermont,  1780,  Hémey. 
Elan,  Cit.,  Reims,  1785,  de  Damas,  vicaire  général  de  Nevers. 
Eschalis,  Cit.,  Sens,  1778,  de  Maurous,  vicaire  général  de  Reims. 
Espernay  (Epernay),  S.  A.,  Reims,  1776,  de  Lescures,  v.  g.  de  Reims. 
Essey,  S.  B.,  Agen,  1777,  de  Cadignan,  vicaire  général  de  Reims. 
Essomes,  S.  A.,  Soissons,  1786,  en  économats. 


APPENDICE  5Q3 


Estival  (Etival),  Prém.,  Saint-Dié,  S  1747'  Unie  à  TouL 

(  1775,  unie  à  Saint-Dié. 
Evron,  S.  B.,  Le  Mans,  1782,  de  Chardebœuf  de  Pradel. 

Faise,  Cit.,  Bordeaux,  1765,  de  Monbalen,  vie.  gén.  de  Bordeaux. 

Falaise,  Prém.,  Séez,  1780,  de  Noguez,  vie.  gén.  de  Verdun. 

Fécamp,  S.  B.,  Bouen,  1778,  le  cardinal  de  la  Rochefoucauld. 

Féniers,  Cit.,  Clermont,  1776,  Le  Comte. 

Ferrières,  S.  B.,  Poitiers,  1775,  de  Boissieu,  doyen  de  Nantes. 

Ferrières,  S.  B.,  Sens,  1782,  l'évêque  de  Pamiers. 

Fesmy,  S.  B.,  Cambrai,  1778,  de  Montagu,  vicaire  général  de  Metz. 

Figeac,  S.  B.,  Cahors,  en  économats. 

Flabémont,  Prém.  Toul,  1767,  Le  Besgue. 

Flaran,  Cit.,  Auch,  1757,  l'évêque  de  Fréjus. 

Flavigny,  S.  B.,  Autun,  1782,  Verdollin,  vicaire  général  d'Autun. 

Foigny,  Cit.,  Laon,  1754,  l'évêque  de  Vabres. 

Fontaineblanche,  Cit.,  Tours,  1772,  du  Châtel. 

Fontaine-Daniel,  Cit.,  Le  Mans,  de  Galliffet. 

Fontaine-Jean,  Cit.,  Sens,  1784,  de  Virieu,  vie.  gén.  de  Bordeaux. 

Fontaine-le-Comte,  S.  A.,  Poitiers,  1787,  Brissart,  v.  g.  de  Carcassonne. 

Fontcaude,  Prém.,  Saint-Pons,  1784,  de  Lisle,  vie.  gén.  de  Nevers. 

Fontdouce,  S.  B.,  Saintes,  1777,  de  Sinety. 

Fontenay,  Cit.,  Autun,  1787,  en  économats. 

Fontenay,  S.  B.,  Bayeux,  1775,  de  Montazet,  vicaire  général  de  Lyon. 

Fontenelle,  S.  A.,  Luçon,  1787,  de  Fresne,  doyen  de  Luçon. 

Fontfroide,  Cit.,  Narbonne,  1768,  unie  à  Perpignan. 

Fontgombauld,  S.  B.,  Bourges,  1783,  de  Rech  de  Se-Amans,  v.  g.  de  Vabres. 

Fontguilhem,  Cit.,  Bazas,  1757,  de  Culture,  vie.  gén.  de  Bazas. 

Fontmorigny,  Bourges,  1776,  de  Cordon,  comte  de  Lyon. 

Foresmontier,  S.  B.,  Amiens,  1776,  l'évêque  de  Digne. 

Franquevaux,  Cit.,  Nîmes,  1784,  de  Rey,  cons.  au  Pari,  de  Toulouse. 

Froidmont,  Cit.,  Beauvais,  1775,  l'évêque  de  Rennes. 

Gaillac,  S.  B.,  Alby,  1788,  de  Faudoas,  vicaire  général  d'Evreux. 

Gastines,  S.  A.,  Tours,  1773,  de  Pourteiron,  cons.  au  grand  Conseil. 

Geneston,  S.  A.,  Nantes,  1754,  Le  Franc  de  Fontaine. 

Genlis,  Prém.,  Noyon,  1785,  d'Humières,  vicaire  général  de  Reims. 

Gimont,  Cit.,  Auch,  1761,  de  Scey-Montbéliard. 

Goaille,  S.  A.,  Besançon,  1776,  de  l'Aubespin. 


504  APPENDICE 


Gondon,  Cit.,  Agen,  4784,  de  Villeneuve-Esclapon. 

Gorze,  S.  B.,  Metz,  4784,  le  cardinal  Doria. 

Gourdon,  Cit.,  Gahors,  4783,  Colas,  vicaire  général  de  Dijon. 

Grandchamp,  Prém.,  Chartres,  4785,  Tourteau,  chan.  de  la  Ste-Chapelle. 

Grandselve,  Cit.,  Toulouse,  4779,  de  Crillon,  ancien  agent  du  Clergé. 

Grestain,  S.  B.,  Lisieux,  4787,  de  Tilly-Blaru,  vie.  gén.  de  Langres. 

Guingamp,  S.  A.,  Tréguier,  4762,  de  la  Freslonnière. 

Guistres,  S.  B.,  Bordeaux,  4765,  de  la  Roche- Aymon,  vie.  gén.  d'Arras. 

Ham,  S.  A.,  Noyon,  4745,  de  Pressy,  évêque  de  Boulogne. 

Hambye,  S.  A.,  Coutances,  4772,  de  la  Prune-Montbrun. 

Hautefontaine,  Cit.,  Châlons,  4776,  Berthelot. 

Hauteseille,  Cit.,  Nancy,  4783,  de  Cambis,  chanoine  de  Chartres. 

Hautvilliers,  S.  B.,  Reims,  4780,  de  Bayanne. 

Hérivaux,  S.  A.,  Paris,  4784.  de  Damas  d'Antigny. 

Hermières,  Prém.,  Paris,  4784,  d'Oillamson,  vie.  gén.  de  Rouen. 

Honnecourt,  S.  B.,  Cambrai,  en  économats. 

Huiron,  S.  B.,  Châlons,  4769,  Le  Cren. 

Humblières,  S.  B.,  Noyon,  4757,  le  prince  Camille  de  Rohan. 

Igny,  Cit.,  Reims,  4777,  de  Coucy. 

Issoire,  S.  B.,  Clermont,  4784,  de  Siran,  vicaire  général  de  Mende. 

Issoudun,  S.  B.,  Bourges,  4769,  de  Sade,  prév.  de  St- Victor-de-Marseille. 

Ivernaux,  S.  A.,  Paris,  4775,  Boutouillic. 

Ivry,  S.  B.,  Evreux,  4774,  l'archevêque  d'Arles. 

Janssels,  S.  B.,  Béziers,  4777,  l'évêque  d'Alais. 

Jendures,  Prém.,  Toul,  Alliot. 

Josaphat,  S.  B.,  Chartres,  4788,  de  Fénelon. 

Joug-Dieu,  S.  B.,  Lyon,  4738,  unie  à  l'église  de  Villefranche. 

Jouy,  Cit.,  Sens,  4776,  de  la  Prunarède,  vicaire  général  de  Tours. 

Jovillier,  Prém.,  Toul,  4767,  Goi. 

Joyenval,  Prém.,  Chartres,  4698,  unie  à  Chartres. 

Juilly,  S.  A.,  Meaux,  unie  à  l'Oratoire. 

Jumièges,  S.  B.,  Rouen,  4788,  le  coadjuteur  de  Sens. 

Justemont,  Prém.,  Metz.  4779,  de  Majainville,  pr.  de  Metz. 

La  Blanche,  Cit.,  Luçon,  4772,  de  Lanti. 

La  Boissière,  Cit.,  Angers,  4770,  de  Saluées,  vie.  gén.  de  Meaux. 


APPENDICE  505 


L'Absie,  S.  B.,  La  Rochelle,  1769,  l'évêque  de  Saint-Omer. 

La  Bussière,  Cit.,  Autun,  en  économats. 

La  Gaignotte,  S.  B.,  Acqs,  1785,  Parent,  vicaire  général  d'Orléans. 

La  Gapelle,  Prém.,  Toulouse,  1753,  l'évêque  de  Mirepoix. 

La  Case-Dieu,  Prém.,  Auch,  1758,  de  Vienne,  chan.  de  Notre-Dame. 

La  Gelle-Saint-Hilaire,  S.  A.,  Poitiers,  1781,  Pourtain. 

La  Chaise-Dieu,  S.  B.,  Clermont,  1756,  le  cardinal  de  Rohan. 

La  Chalade,  Cit.,  Verdun,  1780,  de  Lupcourt,  doyen  de  Nancy. 

La  Chapelle,  Prém.,  Troyes,  1781,  de  Rouault. 

La  Charité,  Cit.,  Besançon,  1781,  l'archevêque  de  Besançon. 

La  Chassaigne,  Cit.,  Lyon,  1784,  de  Rully,  comte  de  Lyon. 

La  Chaume,  S.  B.,  Nantes,  1782,  Meslé. 

La  Clarté-Dieu,  Cit.,  Tours,  1785,  Sève,  vicaire  général  de  Verdun. 

La  Cour-Dieu,  Cit.,  Orléans,  1780,  de  Lageard,  vie.  gén,  de  Reims. 

La  Couronne,  S.  B.,  Angoulême,  1774,  Gaston  de  Pollier. 

La  Couture,  S.  B.,  Le  Mans,  1784,  de  la  Chastre. 

La  Greste,  Cit.,  Langres,  1757,  de  Chabanne,  comte  de  Lyon. 

La  Croix-Saint-Leufroy,  S.  B.,  Evreux,  1770,  de  Foy,  a.  ch.  de  Meaux. 

La  Frenade,  Cit.,  Saintes,  1772,  Maury,  vicaire  général  de  Lombez. 

La  Garde-Dieu,  Cit.,  Cahors,  1770,  de  Malartic,  prév.  de  Montauban. 

Lagny,  S.  B.,  Paris,  1779,  l'évêque  de  Pergame. 

La  Grâce-Dieu,  Cit.,  La  Bochelle,  1770,  l'évêque  de  Gap. 

La  Grasse,  S.  B.,  Garcassonne,  1785,  en  économats. 

La  Grenetière,  S.  B.,  Luçon,  1773,  l'évêque  de  Chartres. 

La  Honce,  Prém.,  Bayonne,  1774,  de  Spens. 

La  Merci-Dieu,  Cit.,  Poitiers,  1760,  de  Jons,  vie.  gén.  de  Narbonne. 

Landais,  Cit.,  Bourges,  1775,  l'évêque  de  Nevers. 

Landève,  S.  A.,  Reims,  1778,  de  Cacqueray,  vie.  gén.  de  Verdun. 

Landevenec,  S.  B.,  Quimper,  1781,  unie  à  Quimper. 

Langonet,  Cit.,  Quimper,  1786,  Chevreuil. 

Lannoy,  Cit ,  Beauvais,  1781,  de  Moléon. 

La  Noë,  Cit.,  Evreux,  1781,  Royer,  vicaire  général  d'Auxerre. 

Lantenac,  S.  B.,  Saint-Brieuc,  1786,  de  Barrai,  vie.  gén.  de  Troyes. 

Lanvaux,  Cit.,  Vannes,  1786,  le  Corcin. 

La  Pelice,  S.  B.,  Le  Mans,  1769,  des  Fontaines. 

La  Peyrouse,  Cit.,  Périgueux,  1784,  Bragouse  de  Saint-Sauveur. 

La  Prée,  Cit.,  Bourges,  1781,  Radix. 

La  Real,  S.  A.,  Perpignan,  1780,  unie  à  Perpignan. 

La  Reau,  S.  A.,  Poitiers,  1752,  de  Mazancourt.  chanoine  de  Noyon. 


506  APPENDICE 


La  Réaule,  S.  B.,  Lescar,  1769,  de  Noguez. 

La  Réole,  S.  B.,  Tarbes,  1761,  de  Charité. 

La  Rivour,  Cit.,  Troyes,  1778,  l'évêque  de  Bethléem. 

La  Roche,  S.  A.,  Paris,  1742,  de  Saint-Cyr. 

La  Roë,  S.  A.,  Angers,  1747,  de  Lancry  de  Pronleroy. 

Lassée  ou  la  Sye-en-Brignon,  S.  B.,  Poitiers,  1755,  d'Ethy  de  Milly. 

La  Valasse,  Cit.,  Rouen,  1775,  l'évêque  de  Ghâlons. 

L'Aumône,  Cit.,  Blois,  1748,  d'Entrague,  vie.  gén.  de  Bordeaux. 

La  Valette,  Cit.,  Tulle,  1784,  de  Conceyt. 

La  Vernuce,  S.  A.,  Bourges,  1782,  Grellet  de  Prades. 

La  Victoire,  Cit.,  Senlis,  1761,  l'évêque  de  Senlis. 

La  Vieuville,  Cit.,  Dol,  1784,  de  la  Bintinaye. 

Le  Bec,  S.  B.,  Rouen,  1782,  l'évêque  d'Autun. 

Le  Bouchet,  Cit. ,  Clermont,  1742,  de  la  Bâtisse,  doyen  de  Clermont. 

Le  Gard,  Cit.,  Amiens,  1773,  l'évêque  d'Arras. 

Le  Gué-de-Launay,  S.  B.,  Le  Mans,  1761,  L.-J.  de  Ghabannes. 

Le  Jard,  S.  A.,  Sens,  1780,  de  Brassac,  vicaire  général  de  Chartres. 

Le  Mas-d'Azil,  S.  B.,  Rieux,  1782,  le  coadjuteur  de  Troyes. 

Le  Mas-Garnier,  S.  B.,  Toulouse,  1772,  l'évêque  d'Acqs. 

Léoncel,  Cit.,  Valence,  1772,  de  Moncroc,  vicaire  général  d'Alby. 

L'Epau,  Cit.,  Le  Mans,  1784,  de  Langan. 

Le  Perray-Neuf,  Prém.,  Angers,  1787,  de  Mallian. 

Lérins,  S.  B.,  Grasse,  1786,  unie  à  Grasse  et  à  Vence. 

Les  Aires,  S.  A.,  Troyes,  1787,  de  Chambre. 

Les  Alleux,  S.  B.,  Poitiers,  1788,  de  Villedon,  vie.  gén.  de  Noyon. 

Les  Aubats,  S.  A.,  Auxerre,  1786,  de  Villeneuve-Tourrettes. 

L'Escal-Dieu,  Cit.,  Tarbes,  1752,  Malromé,  cons.  au  Pari,  de  Bordeaux. 

Les  Chambons,  Cit.,  Viviers,  1786,  de  Narbonne,  vie.  gén.  d'Evreux. 

Les  Châteliers,  Cit.,  Poitiers,  1780,  l'évêque  de  Bayeux. 

Les  Châteliers,  Saintes,  1625,  unie  à  l'Oratoire. 

Les  Roches,  Cit.,  Auxerre,  1779,  de  Chambertrand,  vie.  gén.  de  Sens. 

Lessay,  S.  B.,  Coutances,  1774,  l'archevêque  de  Besançon. 

L'Esterp,  S.  A.,  Limoges,  1788,  de  Layrolle. 

L'Etoile,  Cit.,  Poitiers,  1780,  de  Vergés. 

Le  Toronet,  Cit.,  Fréjus,  1785,  unie  à  Digne. 

Le  Tronchet,  S.  B.,  Dol,  1786,  de  Saint-Sauveur. 

Lézat,  S.  B.,  Rieux,  1779,  de  Jouffroy,  chanoine  de  Saint-Claude. 

Licques,  Prém.,  Boulogne,  1783,  l'évêque  de  Nancy. 

Lieu-Croissant,  S.  B.,  Besançon,  1778,  de  Beaumont. 


APPENDICE  507 


Lieu-Dieu,  Cit.,  Amiens,  4788,  de  Grouseilles,  vie.  gén.  d'Aix. 
Lieu-Dieu-en-Jard,  Prém.,  Luçon,  1788,  l'évêque  de  Luçon. 
Lieu-Restauré,  Prém.,  Soissons,  1788,  d'Escayrac,  v.  g.  de  Besançon. 
Lire,  S.  B.,  Evreux,  1779,  l'évêque  d'Evreux. 
L'Isle-Barbe,  Lyon,  1741,  unie  au  chapitre  Lyon. 
L'Isle-Chauvet,  S.  B.,  Luçon,  1774,  de  Gacqueray,  archid.  d'Angers. 
L'Isle-Dieu,  Prém.  Rouen,  1788,  de  Maillé,  vicaire  général  du  Puy. 
L'Isle-en-Médoc,  S.  A.,  Bordeaux,  1759,  l'évêque  de  Bazas. 
L'Isle-en-Barrois,  Cit.,  Toul,  1777,  unie  à  Nancy. 
Livry,  S.  A.,  Paris,  1781,  de  Saint-Fare,  vie.  gén.  de  Toulouse. 
Loc-Dieu,  Cit.,  Rodez,  1784,  de  Melfort,  vicaire  général  de  Rodez. 
Longueville,  S.  B.,  Metz,  1762,  le  chevalier  de  Boufflers. 
Longuay,  Cit.,  Langres,  1764,  de  Beaumelle,  vie.  gén,  d'Embrun. 
Longvay,  Prém.,  Reims,  1784,  Gigot  de  Boisbernier. 
Longues,  S.  B.,  Bayeux,  1759,  l'évêque  de  Lectoure. 
Longvilliers,  Cit.,  Boulogne,  1765,  d'Arvillars. 
Lonlay,  S.  B.,  Le  Mans,  1758,  L.-F.  de  Gléry  de  Serans. 
Loroy,  Cit.,  Bourges,  1785,  Guenée. 
Lorroux,  Cit.,  Angers,  1778,  de  Cusacque. 
Lunéville,  S.  A.,  Nancy,  1767,  Mathy. 
Lure,  S.  B.,  Besançon,  unie  à  Murbach. 
Lure,  S.  B.,  Sisteron,  1781,  Rousseau,  vicaire  général  d'Alby. 
Luxeuil,  S.  B.,  Besançon,  1743,  de  Glermont-Tonnerre,  vicaire  général 
de  Besançon. 

Madiau,  S.  B.,  Saintes,  1787,  de  Luchet,  vicaire  général  de  Saintes. 

Maisières,  Cit.,  Châlon,  1755,  F.-A.  de  Romilley. 

Manlieu,  S.  B.,  Clermont,  1788,  de  Grézolles,  vie.  gén.  de  Vienne. 

Marcheroux,  Prém.,  Rouen,  1784,  de  Méage. 

Marmoutier,  S.  B.,  Tours,  1737,  unie  à  l'archevêché. 

Marsillac,  S.  B.,  Gahors,  1773,  le  cardinal  Zelada. 

Massay,  S.  B.,  Bourges,  vacant. 

Maubec,  S.  B.,  Bourges,  1765,  en  économats. 

Mauléon,  S.  A.,  La  Rochelle,  1785,  de  Ségur,  vie.  gén.  de  Bordeaux. 

Maurs  (Saint-Maurice),  S.  B.,  Saint-Flour,  1779,  de  Balauze,  vie.  gén. 

de  Noyon. 
Mauzac,  S.  B.,  Clermont,  1764,  de  Raze. 

Maymac,  S.  B.,  Limoges,  1757,  de  Saint- Val,  anc.  v.  g.  de  Poitiers. 
Mazan,  Cit.,  Viviers,  1784,  de  Pierrevort,  vicaire  général  d'Aix. 


508  APPENDICE 


Mégemont,  Cit.,  Glermont,  1776,  de  Glédat. 

Mélinais,  S.  A.,  Angers,  16    ,  unie  à  La  Flèche. 

Melleray,  Cit.,  Nantes,  1776,  l'évêque  de  Tréguier. 

Menât,  S.  B.,  Clermont,  1785,  de  Sartige,  comte  de  Lyon. 

Miseray,  S.  A.,  Bourges,  1765,  de  Fraignes,  vicaire  général  d'Alby. 

Moiremont,   S.  B.,  Châlons,  1766,  de  Villeneuve,  anc.  vicaire  général 

de  Montpellier. 
Moissac,  S.  B.,  Gahors,  1775,  l'archevêque  de  Sens. 
Molesme,  S.  B.,  Langres,  1779,  l'évêque  d'Auxerre. 
Molosme,  S.  B.,  Langres,  1778,  du  Gaylar,  anc.  vie.  gén.  de  Digne. 
Monstier-en-Argonne,  Cit.,  Châlons,  en  économats. 
Monstier-en-Der,  S.  B.,  Châlons,  1782,  l'évêque  de  Châlons. 
Mont-Benoît,  S.  A.,  Besançon,  1775,  de  Saint-Pern,  v.  g.  de  Chartres. 
Mont-Dée  (Mondaye),  Prém.,  Lisieux,  1782,  B.  de  Champigny. 
Montebourg,  S.  B.,  Coutances,  1770,  l'évêque  de  Coutances. 
Montfort,  S.  A.,  Saint-Malo,  1787,  Fauchet. 

Montierneuf,  S.  B.,  Poitiers,  1772,  de  Cressac,  vie.  gén.  de  Poitiers. 
Montierramé,  S.  B.,  Troyes,  1770,  l'évêque  de  Tulle. 
Montmayour,  S.  B.,  Arles,  1759,  unie  à  l'archevêché. 
Montmorel,  S.  A.,  Avranches,  1770,  de  Pontevès. 
Montolieu,  S.  B.,  Carcassonne,  1782,  de  Montalet-Alais. 
Montpeyroux,  Cit.,  Clermont,  1768,  Perthuis,  chantre  de  la  Ste-Chapelle. 
Mont-sainte-Marie,  Cit.,  Besançon,  1785,  de  Bourgevin-Vialar,  cons. 

au  Parlement. 
Mont-saint- Martin,  Prém.,  Cambrai,  1668,  unie  à  l'archevêché. 
Mont-saint-Michel,  S.  B.,  Avranches,  1788,  l'évêque  de  Metz. 
Mont-saint-Quentin,  S.  B.,  Noyon,  1775,  l'archevêque  de  Cambrai. 
Moreaux,  S.  B.,  Poitiers,  1772,  de  Bruneau,  vie.  gén.  d'Angoulême. 
Moreilles,  Cit.,  La  Bochelle,  1776,  l'archevêque  de  Toulouse. 
Mores,  Cit.,  Langres,  1786,  de  Juge  de  Brassac. 
Moreuil,  S.  B.,  Amiens,  1759,  d'Inguimbert,  vie.  gén.  d'Amiens. 
Morigny,  S.  B.,  Sens,  1782,  de  Tressan,  vicaire  général  de  Rouen. 
Mortemer,  Cit.,  Rouen,  1782,  de  Boisgelin,  vicaire  général  d'Aix. 
Moutier-la-Celle,  S.  B.,  Troyes,  1769,  unie  à  l'évêché. 
Moutier-saint-Jean,  S.  B.,  Langres,  1735,  unie  à  l'évêché. 
Mouzon,  S.  B.,  Reims,  1782,  l'évêque  de  Mâcon. 
Murbach,  S.  A.,  Bâle,  1786,  d'Andlau  d'Hombourg. 
Mureaux,  Prém.,  Toul,  1781,  de  Tromelin,  vicaire  général  de  Tréguier. 


APPENDICE  509 


Nanteuil,  S.  B.,  Poitiers,  1770,  unie  au  séminaire. 

Nantz,  S.  B.,  Vabres,  1773,  de  Boisse,  vicaire  général  de  Vienne. 

Neauphle-le-Vieux,  S.  B.,  Chartres  1777,  de  Langlade,  v.  g.  de  Rouen. 

Nesle-le-Reposte,  S.  B.,  Troyes,  1778,  de  Fontenille. 

Niœuil,  S.  A.,  La  Rochelle,  1763,  de  la  Rocheponcier. 

Nisors,  Cit.,  Comminges,  1784,  de  Lastic,  vicaire  général  de  Rieux. 

Noaillé,  S.  B.,  Poitiers,  1757,  de  la  Ville-Miremone,  doy.  de  Sl-Quentin. 

Nogent,  S.  B  ,  Laon,  1788,  en  économats. 

Noirlac,  Cit.,  Bourges,  1759,  l'évêque  de  Castres. 

N.-D.  des  Vertus,  S.  A.,  Châlons,  1774,  du  Bouzet,  vie.  gén.  de  Reims. 

N.-D.  d'Eu,  S.  A.,  Rouen,  1773,  l'ancien  évêque  de  Chalon. 

N.-D.  du  Palais,  Cit.,  Limoges,  1783,  de  Gain,  comte  de  Lyon. 

N.-D.  du  Val,  Cit.,  Paris,  unie  aux  Feuillans. 

N.-D.  du  Val,  S.  A.,  Bayeux,  1780,  Bridel. 

Noyers,  S.  B.,  Tours,  1785,  d'Andigné,  vicaire  général  de  Châlon. 

Obasine,  Cit.,  Limoges,  1781,  de  Béon. 

Oigny,  S.  A.,  Autun,  1785,  de  Dillon,  vicaire  général  de  Dijon. 

Olivet,  Cit.,  Bourges,  1748,  l'évêque  de  Séez. 

Orbais,  S.  B.,  Soissons,  1788,  de  Floirac. 

Orbestier,  S.  B.,  Luçon,  1753,  l'évêque  de  Tulle. 

Ourcamp,  Cit.,  Noyon,  1785,  l'archevêque  de  Bordeaux. 

Painpont,  S.  A.,  Saint-Malo,  1781,  du  Marais. 

Pébrac,  S.  A.,  Saint-Flour,  1778,  Bourboulon. 

Pérignac,  Cit.,  Agen,  1753,  Passelaigne,  vicaire  général  d'Agen. 

Perseigne,  Cit.,  Le  Mans,  1782,  Léonard  Péricaud,  limousin. 

Pessan,  S.  B.,  Auch,  1783,  de  Gillain  de  Cernay,  doyen  d'Evreux. 

Plainpied,  S.  A.,  Bourges,  1777,  de  Maufoult. 

Pleine-Selve,  Prém.,  Bordeaux,  1782,  Caulet,  vicaire  général  d'Agen. 

Ponteau,  Cit.,  Aire,  1783,  de  Viella,  vicaire  général  de  Viviers. 

Pontifroy,  Cit.,  Metz,  unie  au  Petit-Clairvaux. 

Pontlevoy,  S.  B.,  Blois,  1693,  unie  à  l'évêché. 

Pontoise,  S.  B.,  Rouen,  1762,  de  Mastin. 

Pontron,  Cit.,  Angers,  1752,  Blondel,  anc.  vicaire  général  de  Gap. 

Pornic,  S.  A.,  Nantes,  1777,  du  Pargo. 

Poultières,  S.  B.  Langres,  1758,  de  Saint-Non. 

Préaux,  S.  B.  Lisieux,  1785,  l'ancien  évêque  de  Comminges. 

Prébenoît,  Cit.,  Limoges,  1784,  Domingon,  vie.  gén.  de  Montauban. 


510  APPENDICE 


Preuilly,  Cit.,  Sens,  1783,  de  la  Rochefoucauld  du  Breuil,  vie.  général 

d'Aix. 
Preuilly,  S.  B.,  Tours,  1785,  de  la  Myre-Mory. 
Psalmody,  S.  A.,  Nîmes,  1692,  unie  à  l'évêché  d'Alais. 
Puyferrand,  S.  A.,  Bourges,  1778,  Gayant  d'Ormesson. 

Quarante,  S.  A.,  Narbonne,  1768,  l'évêque  d'Angers. 
Quimperlé,  S.  B.,  Quimper,  1785,  Davaux. 

Quinçay,  S.  B.,  Poitiers,  1775,  de  Buissy,  vicaire  général  d'Autun. 
Quincy,  Cit.,  Langres,  1768,  Séguin,  chanoine  de  Chartres. 

Rangeval,  Prém.,  Toul,  1767,  Moreau. 

Rebais,  S.  B.,  Meaux,  en  économats. 

Reclus,  Cit.,  Troyes,  1763,  de  Ventoux,  doyen  de  Toul. 

Redon,  S.  B.,  Vannes,  1747,  l'évêque  de  Verdun. 

Relecq,  Cit.,  Saint-Pol-de-Léon,  1785,  en  économats. 

Ressons,  Prém.,  Rouen,  1773,  de  Lescure,  vie.  gén.  de  Reims. 

Ribemont,  S.  B.,  Laon,  1778,  de  Montégut. 

Rigny,  Cit.,  Auxerre,  1755,  du  Châtel.  * 

Rillé,  S.  A.,  Rennes,  1763,  de  Tronjoly. 

Riom,  S.  A.,  Clermont,  1771,  de  Riolz. 

Rocamadour,  S.  B.,  Cahors,  unie  à  l'évêché  de  Tulle. 

Rosières,  Cit.,  Besançon,  1787,  de  Grimaldi. 

Royaumont,  Cit.,  Beauvais,  1781,  de  Balivière. 

Sablonceaux,  S.  A.,  Saintes,  1784,  de  Bourgongne,  cons.  au  Parlement. 

Saint- Acheul,  S.  A.,  Amiens,  1760,  Le  Gros. 

Saint-Allyre,  S.  B.,  Clermont,  1788,  Tandeau,  conseiller  au  Parlement. 

Saint- Aman  d-de-Coli,  S.  A.,  Sarlat,  1751,  de  Vassal. 

Saint-Amans-de-Boisse,  S.  B.,  Angoulême,  1783,  Marie. 

Saint-Ambroix,  S.  A.,  Bourges,  1780,  Bourlet  de  Vaux-Celles. 

Saint- André,  Prém.,  Clermont,  1740,  de  Scey-Montbéliard. 

Saint- André-de-Villeneuve,  S.  B.,  Avignon,  1773,  unie  à  Grenoble. 

Saint-André-en-Goufern,  Cit.,  Séez,  en  économats. 

Saint-André-le-Bas,  S.  B.,  Vienne,  1742,  unie  auchap.  nob.  de  Vienne. 

Saint- Aphrodise,  S.  B.,  Béziers,  1784,  de  Lort-Serignan. 

Saint-Arnoult,  S.  B.,  Metz,  1775,  l'évêque  de  Metz. 

Saint-Astier,  S.  B.,  Périgueux,  1787,  de  Roche,  vie.  gén.  de  Lombez. 

Saint- Aubin,  S.  B.,  Angers,  1782,  l'évêque  de  Séez. 


APPENDICE  511 


Saint-Aubin-des-Bois,  Cit.,  Saint-Brieuc,  1787,  de  la  Villebouquais. 

Saint- Augustin,  S.  B.,  Limoges,  1778,  de  Montfrabœuf. 

Saint- Avold,  S.  B.,  Metz,  en  économats. 

Saint-Barthelemy,  S.  A.,  Noyon,  1772,  d'Allerey. 

Saint-Basle,  S.  B.,  Reims,  1778,  d'Autichamp,  chan.  de  Notre-Dame. 

Saint-Bénigne,  S.  B.,  Dijon,  1774,  unie  à  l'évêché. 

Saint-Benoît,  S.  B.,  Orléans,  1772,  unie  à  Bourges. 

Saint-Calais,  S.  B.,  Le  Mans,  1783,  d'Arvillars. 

Saint-Chaffre,  S.  B.,  Le  Puy,  1776,  unie  à  Vienne. 

Saint-Chéron,  S.  A.,  Chartres,  1758,  Rivière,  chan.  de  Notre-Dame. 

Saint-Chinian,  S.  B.,  Saint-Pons,  1752,  de  Larboust. 

Saint-Clément,  S.  B.,  Metz,  1774,  Fumée. 

Saint-Corneille,  S.  B.,  Soissons,  1656,  unie  au  Val-de-Grâce. 

Saint-Crespin-en-Chaye,  S.  A.,  Soissons,  1771,  de  Montbourg,  vicaire 

général  de  Sens. 
Saint-Crespin-le-Grand,  S.  B.,  Soissons,  1782,  d'Argent,  v.  g.  de  Paris. 
Saint-Cybar,  S.  B.,  Angoulême,  1779,  de  Pradines,  vie.  gén.  d'Alby. 
Saint-Cyprien,  S.  B.,  Poitiers,  1763,  de  Lentilhac,  vie.  gén.  de  Poitiers. 
Saint-Cyran,  S.  B.,  Bourges,  1712,  unie  à  Nevers. 
Saint-Denys,  S.  B.,  Paris,  1686,  unie  à  Saint-Cyr. 
Saint-Denys,  S.  A.,  Reims,  1775,  l'évêque  d'Autun. 
Sainte-Catherine,  S.  B.,  Rouen,  1595,  unie  à  Gaillon. 
Sainte-Croix,  S.  B.,  Bordeaux,  1776,  de  la  Rochefoucauld. 
Sainte-Colombe,  S.  B.,  Sens,  1758,  l'évêque  de  Callinique. 
Saint-Eloi,  S.  B.,  Noyon,  1784,  l'évêque  d'Orléans. 
Saint-Eloi-Fontaine,  S.  A.,  Noyon,  1780,  de  Choiseul. 
Sainte-Marguerite,  S.  A.,  Autun,  1768,  de  Marsangy. 
Saint-Epvre,  S.  B.,  Toul,  1782,  l'évêque  de  Meaux. 
Saint-Etienne,  S.  A.,  Dijon,  unie  à  l'évêché. 

Saint-Étienne  de  Caen,  S.  B.,  Bayeux,  1777,  l'archevêque  de  Narbonne. 
Saint-Évroul,  S.  B.,  Lisieux,  1769,  l'évêque  de  Rennes. 
Saint-Eusèbe,  S.  B.,  Apt,  1774,  de  Monteil. 
Saint-Euverte,  S.  A.,  Orléans,  1774,  de  Césarges. 
Saint-Faron,  S.  B.,  Meaux,  1788,  de  Ruallem. 
Saint-Ferme,  S.  B.,  Bazas,  1785,  de  Vichy. 
Saint-Florent,  S.  B.,  Angers,  1779,  unie  à  la  mense  conventuelle. 
Saint-Fuscien,  S.  B.,  Amiens,  1769,  d'Aligre. 
Saint-Genou,  S.  B.,  Bourges,  1777,  de  Bonal. 
Saint-Georges-des-Bios,  S.  A.,  Le  Mans,  1786,  de  Juglart  du  Tillet. 


512  APPENDICE 

— 


Saint-Georges-sur-Loire,  S.  A.,  Angers,  1787,  de  Mallian. 

Saint-Germain,  S.  B.,  Auxerre,  1761,  l'évêque  de  Séez. 

Saint-Germain-des-Prés,  S.  B.,  Paris,  en  économats. 

Saint-Germer,  S.  B.,  Beauvais,  1768,  l'évêque  de  Senlis. 

Saint-Gilbert  de  Neufons,  Prém.,  Glermont,  1782,  de  Sorans,  vicaire- 
général  de  Mâcon. 

Saint-Gildas,  S.  B.,  Bourges,  1622,  unie  au  chapitre  de  Ghâteauroux. 

Saint-Gildas-de-Bhuys,  S.  B.,  Vannes,  1772,  unie  à  l'évêché. 

Saint-Gildas-des-Bois,  S.  B.,  Nantes,  1763,  de  Valory. 

Saint-Gilles,  S.  B.,  Nîmes,  1774,  unie  à  l'archevêché  d'Aix. 

Saint-Gilhem,  S.  B.,  Lodève,  1781,  unie  à  l'évêché. 

Saint-Hilaire,  S.  B.,  Garcassonne,  1781,  Dolomieux. 

Saint-Jacques,  S.  A.,  Béziers,  1780,  l'évêque  de  Saint-Malo. 

Saint-Jacques  de  Provins,  S.  A.,  Sens,  1787,  en  économats. 

Saint-Jacut,  S.  B.,  Dpi,  1786,  d'Andrezel. 

Saint-Jean,  Prém.,  Amiens,  1780,  l'évêque  deNoyon. 

Saint-Jean,  S.  B.,  Laon,  1760,  unie  à  l'école  militaire. 

Saint- Jean,  Sens,  1607,  unie  à  l'archevêché.  * 

Saint-Jean-d'Angély,  S.  B.,  Saintes,  1774,  Févêque  de  Limoges. 

Saint- Jean-des-Prés,  S.  A.,  Saint-Malo,  1784,  de  Boisrouvray. 

Saint-Jean-des-Vignes,  S.  A.,  Soissons,  1778,  l'évêque  de  Soissons. 

Saint-Jean-en-Vallée,  S.  A.,  Chartres,  1788,  de  Ghabrillant. 

Saint-Josse,  S.  B.,  Amiens,  1788,  de  Castelnau,  vie.  gén.  de  Béziers. 

Saint-Jouin-de-Marnes,  S.  B.,  Poitiers,  1770,  unie  au  chap.  d'Amboise. 

Saint-Julien,  S.  B.,  Tours,  1735,  unie  au  collège. 

Saint-Just,  Prém.,  Beauvais,  1778,  l'évêque  de  Périgueux. 

Saint-Léon,  S.  A.,  Toul,  1785,  de  Mélignan,  aum.  de  Madame  Victoire 

Saint-Léonard-de-Chaume,  Gît.,  La  Rochelle,  1759,  de  Montméjan, 
ancien  vicaire-général  de  Belley. 

Saint-Liguaire,  S.  B.,  Saintes,  1748,  Rabereuil,  doyen  de  Poitiers. 

Saint-Lô,  S.  A.,  Goutances,  1782,  de  Brandis,  s.  d.  de  Brixen. 

Saint-Lomer,  S.  B.,  Blois,  1697,  unie  à  l'évêché. 

Saint-Loup,  S.  A.,  Troyes,  1757,  de  Radonvilliers. 

Saint-Lucien,  S.  B.,  Beauvais,  1788,  l'évêque  de  Metz. 

Saint-Mahé,  S.  B.,  Saint-Pol-de-Léon,  1780,  de  Robien,  v.  g.  d'Auxerre. 

Saint-Maixent,  S.  B.,  Poitiers,  1772,  l'archevêque  d'Aix. 

Saint-Mansuy,  S.  B.,  Toul,  1763,  Bertin. 

Saint-Marcel,  Gît.,  Cahors,  1777,  Hangard,  doyen  de  Noyon. 

Saint-Marien,  Prém.,  Auxerre,  1771,  Clemenceau. 


APPENDICE  513 


Saint-Martial,  S.  B.,  Limoges,  4785,  de  Maussac,  vie.  gén.  de  Limoges. 

Saint-Martin,  S.  B.,  Autun,  1746,  l'évêque  de  Belley. 

Saint-Martin,  Prém.,  Laon,  1728,  unie  à  l'évêché. 

Saint-Martin,  S.  A.,  Nevers,  1750,  de  Gascq. 

Saint-Martin,  S.  B.,  Séez,  1762,  de  Foy. 

Saint-Martin-aux-Bois,  S.  A.,  Beauvais,  1677,  unie  au  collège  Louis-le- 
Grand. 

Saint- Maur,  S.  B.,  Angers,  1772,  Le  Jeune  de  Gréqui. 

Saint-Maurin,  S.  B.,  Agen,  1783,   de  Galard-Saldebru,  vicaire-général 
de  Lectoure. 

Saint-Médard,  S.  B.,  Soissons,  1756,  le  cardinal  de  Bernis. 

Saint-Méen,  S.  B.,  Saint-Malo,  1771,  Descognets. 

Saint-Melaine,  S.  B.,  Rennes,  unie  à  l'évêché. 

Saint-Menge  (Memmie),  S.  A.,  Ghâlons,  1788,  l'évêque  d'Apt. 

Saint-Mesmin,  S.  B.,  Orléans,  1773,  de  Rastignac. 

Saint-Michel-en-1'Erm,  S.  B.,  Luçon,  1671,  unie  au  coll.  Mazarin. 

Saint-Michei-en-Thiérache,  S.  B.,  Laqn,  1772,  de  Narbonne-Lara. 

Saint-Mihiel,  S.  B.,  Verdun,  1762,  l'évêque  de  Saint-Dié. 

Saint-Nicaise,  S.  B.,  Reims,  1690,  unie  à  la  Sainte-Chapelle. 

Saint-Nicolas,  S.  B.,  Angers,  1772,  de  Mostuéjouls. 

Saint-Nicolas-des-Bois,  S.  B.,  Laon,  1788,  l'évêque  de  Laon. 

Saint-Nicolas-des-Prés,  S.  A.,  Verdun,  1772,  de  la  Frélonnière. 

Saint-Ouen,  S.  B.,  Rouen,  1787,  l'archevêque  de  Sens. 

Saint-Paul,  S.  A.,  Besançon,  1733-41,  J.-Cl.  Boisot  (Boisseau). 

Saint-Paul,  Prém.,  Sens,  1775,  Gou,  curé  d'Everly. 

Saint-Paul,  Prém.,  Verdun,  1784,  l'évêque  du  Puy. 

Saint-Pé  (S.  Pétri  Generen),  S.  B.,  Tarbes,  1782,  de  Rey. 

Saint -Père-en-Vallée,  S.  B.,  Chartres,  1779,  unie  à  l'évêché. 

Saint-Pierre,  S.  A.,  Auxerre,  1768,  de  Mauroy.  gr.  chantre  de  Melun. 

Saint-Pierre,  S.  B.,  Châlon,  1786,  d'Anstrude,  vie.  gén.  de  Châlon. 

Saint-Pierre-aux-Monts,  S.  B.,  Châlons,  1784,  de  Vaubecour,  vicaire- 
général  de  Châlons. 

Saint-Pierre  de  Melun,  S.  B.,  Sens,  1782,  de  Galonné,  vicaire-général 
de  Cambrai. 

Saint-Pierre  de  Vienne,  S.  B.,  Vienne,  1776,  unie  au  chapitre  de  Saint- 
Pierre. 
Saint-Pierre-le-Vif,  S.  B.,  Sens,  1713,  unie  à  la  cure  de  Versailles. 
Saint-Pierre-sur-Dive,  S.  B.,  Séez,  1768,  de  Sainte-Aldegonde. 

a3 


514  APPENDICE 


Sain t-Poly carpe,  S.  B.,  Narbonne,  1765,  de  Gohin,  vie.  gén.  d'Agde. 
Saint-Prix,  S.  B.,  Noyon,  1784,  de  Gouvernet,  vicaire-général  de  Mâcon. 
Saint-Quentin,  S.  A.,  Beauvais,  1788,  de  Broglie. 
Saint-Quentin-en-lTle,  S.  B.,  Noyon,  1775,  l'archevêque  de  Reims. 
Saint-Rambert,  S.  B.,  Lyon,  1781,  de  Ghantemerle,  officiai  de  Valence. 
Saint-Remi,  S.  B.,  Reims,  1774,  unie  à  l'archevêché. 
Saint-Remi,  S.  B.,  Sens,  1674,  unie  à  la  cure  de  Versailles. 
Saint-Rigaud,  S.  B.,  Mâcon,  1782,  Drouas,  vicaire-général  d'Autun. 
Saint-Riquier,  S.  B.,  Amiens,  en  économats. 

Saint-Romain  de  Blaye,  S.  A.,  Bordeaux,  1779,  l'évêque  de  Valence. 
Saint-Satur,  S.  A.,  Bourges,  unie  à  l'archevêché. 
Saint-Sauve,  S.  B.,  Amiens,  1773,  de  Malvoisin,  vie.  gén.  de  Besançon. 
Saint-Sauveur  de  Blaye,  S.  B.,  Bordeaux,  1763,  de  Pingon,  comte  de 

Lyon. 
Saint-Sauveur  de  l'Étoile,  Prém.,  Blois,  1762,  de  Ghillaud. 
Saint-Sauveur  de  Lodève,  S.  B.,  Lodève,  1770,  de  Leyssin,  aumônier 

de  Madame. 
Saint-Sauveur  de  Vertus,  S.  B.,  Châlons,  1761,  dePradine,  v.  g.  d'Alby. 
Saint-Sauveur-le-Vicomte,  S.  B.,  Coutances,  1766,  de  Nicolai. 
Saint-Savin,  S.  B.,  Poitiers,  1768,  de  Saint-Hilaire,  v.  g.  de  Meaux. 
Saint-Savin  de  Lavedan,  S.  B.,  Tarbes,  1782,  Junot. 
Saint-Seine,  S.  B.,  Dijon,  1771,  de  Luzine. 
Saint-Serge,  S.  B.,  Angers,  1784,  l'évêque  d'Angers. 
Saint-Sernin,  S.  A.,  Toulouse,  1778,  de  Narbonne-Lara. 
Saint-Sever,  S.  B.,  Aire,  1780,  du  Lau,  vicaire-général  de  Rouen. 
Saint-Sever,  S.  B.,  Coutances,  1747,  de  Chiffrevast. 
Saint-Sever  de  Rustan,  S.  B.,  Tarbes,  1781,  d'Espagnac,  ancien  chanoin 

de  Notre-Dame. 
Saint- Severin,  S.  A.,  Poitiers,  1781,  Jacques  Delille4. 
Saint-Sulpice,  S.  B.,  Bourges,  1764,  Le  Noir. 
Saint-Symphorien,  S.  B.,  Beauvais,  1773,  de  Thémines. 
Saint-Symphorien,  S.  B.,  Metz,  vacant. 
Saint-Taurin,  S.  B.,  Évreux,  1753,  l'évêque  de  Poitiers. 
Saint-Thibery,  S.  B.,  Agde,  1786,  en  économats. 
Saint-Thierry,  S.  B.,  Reims,  1696,  unie  à  l'archevêché. 


1.  Quand  il  obtint  cette  abbaye,  Delille  était  encore  ecclésiastique  et  déjà  célèbre 
comme  poète  :  il  ne  s'est  sécularisé  que  plus  tard,  en  se  mariant,  au  commence- 
ment de  la  Révolution. 


APPENDICE  515 


Saint-Thiers  de  Saon,  S.  A.,  Valence,  4738,  unie  à  Févêché  de  Grenoble. 

Saint- Vaast,  S.  B.,  Arras,  1780,  le  cardinal  de  Rohan. 

Saint-Valéry,  S.  B.,  Amiens,  1788,  Févêque  de  Saint-Pons. 

Saint- Vandrille,  S.  B.,  Rouen,  1785,  l'archevêque  de  Sens. 

Saint- Victor,  S.  B.,  Marseille,  en  économats. 

Saint-Victor,  S.  A.,  Paris,  1764,  l'archevêque  de  Lyon. 

Saint- Victor-en-Caux,  S.  A.,  Rouen,  1785,  de  Goyon,  vie.  g.  de  Rouen. 

Saint-Urbain,  S.  B.,  Châlons,  vacant. 

Saint-Vincent,  S.  B.,  Besançon,  1780,  Févêque  de  Vannes. 

Saint- Vincent,  S.  B.,  Laon,  1786,  Le  Duc. 

Saint-Vincent,  S.  B.,  Le  Mans,  1788,  Févêque  de  Tarbes. 

Saint-Vincent,  S.  B.,  Metz,  1784,  Févêque  de  Sisteron. 

Saint- Vincent,  S.  A.,  Senlis,  1765,  de  Mostuéjouls. 

Saint-Vincent-aux-Bois,  S.  A.,  Chartres,  1781,  de  Carbonnières. 

Saint- Vincent  de  Bourg,  S.  A.,  Bordeaux,  1787,  d'Héral,  vicaire-général 

de  Bordeaux. 
Saint- Vincent  du  Luc,  S.  B.,  Oloron,  1784,  de  la  Tour-Landry. 
Saint-Volusien,  S.  A.,  Pamiers,  1776,  d'Osmond. 
Saint- Vulmer,  S.  A.,  Boulogne,  1757,  du  Masnadau,  v.  g., de  Tréguier. 
Samer,  S.  B.,  Boulogne,  1778,  Févêque  de  Dijon. 
Saramon,  S.  B.,  Auch,  1771,  de  Vicques. 
Saubalade,  Gît.,  Lescar,  1747,  Damou. 

Sauve,  S.  B.,  Alais,  1783,  de  Glandèves,  vicaire-général  de  Noyon. 
Sauve-Majeure,  S.  B.,  Bordeaux,  1774,  Taillefer,  a.  v.-g.  de  Périgueux. 
Savigny,  Cit.,  Avranches,  1745,  d'Aydie. 
Savigny,  S.  B.,  Lyon,  1761,  de  Clugny. 
Scellières,  Cit.,  Troyes,  1755,  Mignot. 
Selincourt,  Prém.,  Amiens,  1764,  Tascher. 
Senanques,  Cit.,  Apt,  de  Novy. 
Senanques,  S.  B.,  Cavaillon,  1788,  d'Esgrigny. 
Septfontaines,  Prém.,  Langres,  1781,  Févêque  de  Vaison. 
Septfontaines,  Prém.,  Reims,  1767,  de  Saint-Val. 
Serry,  Prém.,  Amiens,  1750,  Févêque  d'Alet, 
Signy,  Cit.,  Reims,  1787,  l'archevêque  de  Narbonne. 
Silly,  Prém.,  Séez,  1783,  Hennebert. 
Silvanès,  Cit.,  Vabres,  1784,  de  Comeiras. 
Simorre,  S.  B.,  Auch,  1756,  Févêque  de  Lescar. 
Solignac,  S.  B.,  Limoges,  1787,  de  Foucauld. 
Sordes,  S.  B.,  Acqs,  1771,  l'ancien  évêque  de  Grenoble. 


516  APPENDICE 


Sorèze,  S.  B.,  Lavaur,  4788,  en  économats. 
Souillac,  S.  B.,  Cahors,  1777,  de  Saint-Georges,  comte  de  Lyon. 
Stulzbronn,  Cit.,  Metz,  1740,  l'évêque  des  Thermopyles. 
Sully,  S.  B.,  Tours,  1786,  de  Bourdeilles. 

Talmond,  S.  B.,  Luçon,  1784,  de  la  Corbière. 
Tasque,  S.  B.,  Tarbes,  1776,  de  Barthes-Thermes. 
Terrasson,  S.  B.,  Sarlat,  1780,  l'évêque  de  Sarlat. 
Thenaille,  S.  B.,  Saintes,  unie  au  collège. 

Thenailles,   Prém.,  Laon,      .„    ' 

'  (  1788,  en  économats. 

Theulley,  Cit.,  Dijon,  1779,  l'évêque  d'Agen. 

Thouars,  S.  A.,  Poitiers,  1753,  de  Bussy, 

Tiers  (Thiers),  S.  B.,  Glermont,  1776,  de  Saint-Didier,  v.-g.  de  Mâcon. 

Tiron,  S.  B.,  Chartres,  1771,  de  Vermond. 

Tonnay-Charente,  S.  B.,  Saintes,  1788,  l'évêque  de  Boulogne. 

Tonnerre,  S.  B.,  Langres,  1785,  Guyot  d'Ussières. 

Torigny  ou  Thorigny,  Cit.,  Bayeux,  1770,  de  la  Noue. 

Tournus,  S.  B.,  Châlon,  1781,  unie  à  Châlon  et  à  Mâcon. 

Tourtoirac,  S.  B.,  Périgueux,  1774,  de  Patry. 

Toussaint,  S.  A.,  Châlons,  1768,  de  Chamillard. 

Tréport,  S.  B.,  Rouen,  1781,  de  Ligniville. 

Trisay,  Cit.,  Luçon,  1764,  de  la  Roche  Saint-André. 

Troarn,  S.  B.,  Bayeux,  1778,  de  Véry. 

Trois-Fontaines,  Cit.,  Châlons,  1758,  le  card.  de  Bernis. 

Turpenay,  S.  B.,  Tours,  1733,  Pineau  de  Viennay. 

Tyronneau,  Cit.,  Le  Mans,  1758,  de  Saint-Simon. 

Uzerches,  S.  B.,  Limoges,  1782,  de  Dillon. 

Vaas,  S.  A.,  Le  Mans,  1777,  de  Siochan. 
Valbenoite,  Cit.,  Lyon,  1780,  de  Forbin-la-Barben. 
Valbonne,  Cit.,  Perpignan,  1772,  de  Bretonneau. 
Valchrétien,  Prém.,  Soissons,  1770,  d'Eymar. 
Valcroissant,  Cit.,  Dié,  1736,  de  Malissoles. 
Valence,  Cit.,  Poitiers,  1786,  Bouchet. 
Vallemont,  S.  B.,  Rouen,  1763,  des  Forges. 
Valleroy,  Cit.,  Reims,  1741,  de  Chamillard. 
Valloires,  Cit.,  Amiens,  1774,  l'évêque  d'Amiens. 


APPENDICE  517 


Valmagne,  Cit.,  Agde,  1781,  de  Puységur. 

Valricher,  Gît.,  Bayeux,  1781,  de  Jaucour. 

Valsainte,  Gît.,  Apt,  1736,  de  Novy. 

Valsecret,  Prém.,  Soissons,  1737,  Le  Clerc. 

Valsery,  Prém.,  Soissons,  1778,  de  Montholon,  doyen  de  Metz. 

Varennes,  Gît.,  Bourges,  1775,  Bourlier. 

Vauluisant,  Gît.,  Sens,  1779,  l'évêque  de  Saintes. 

Vaux,  S.  B.,  Saintes,  1788,  de  la  Magdeleine. 

Vaux-en-Ornois,  Gît.,  Toul,  1785,  l'évêque  de  Dol. 

Vaux-de-Cernay,  Cit.,  Paris,  1766,  l'évêque  de  Limoges. 

Vendôme,  S.  B.,  Blois,  1753,  l'évêque  de  Soissons. 

Vermand,  Prém.,  Noyon,  1748,  l'évêque  de  Glandève. 

Verteuil,  S.  A.,  Bordeaux,  1784,  de  Boisboissel,  comte  de  Lyon. 

Vézelay,  S.  B.,  Autun,  1769,  d'Argenteuil. 

Vierzon,  S.  B.,  Bourges,  1760,  Le  Corgne  de  Launay. 

Vigeois,  S.  B.,  Limoges,  1776,  de  Valory. 

Villedieu,  Prém.,  Acqs,  1786,  Lallemand. 

Villemagne,  S.  B.,  Béziers,  1772,  de  Jouffroy  d'Abans. 

Villeloin,  S.  B.,  Tours,  1754,  Rigaud. 

Villelongue,  Cit.,  Carcassonne,  1733,  F.-J.  de  Novy. 

Villeneuve,  Gît.,  Nantes,  1771,  de  Radonvilliers. 

Villers-Betnach,  Cit.,  Metz,  1774,  Le  prince  Camille  de  Rohan. 


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TABLE  ALPHABÉTIQUE 


DES    NOMS    PROPRES    DE    LIEUX    ET    DE    PERSONNES 


Abbadie  d'Arbocave  (Bernard  d'),  évê- 
que  d'Acqs  ou  de  Dax,  68. 

Abbati  (François-Marie),  évêque  de 
Rieti,  évêque  de  Carpentras,  55. 

Abelly  (Louis),  évêque  de  Rodez,  12. 

Abzac  de  Mayac  (Guillaume-Joseph  d'), 
évêque  de  Saint-Papoul,  400. 

Achards  de  la  Baume  (Joseph-Crispin 
des),  évêque  de  Cavaillon,  58. 

Achey  (Claude  d'),  archev.  de  Besan- 
çon, 461. 

Acqs,  v.  Dax. 

Agay  (Jean-Gabriel  d'),  évêque  de  Ca- 
nope,  évêque  de  Perpignan,  274. 

Agde,  évêché,  254. 

Agen,  évêché,  127. 

Agoult  de  Bonneval  (Charles-César- 
"Louis  d'),  évêque  de  Pamiers,  390. 

Aigneville  de  Millancourt  (Albert-Simon 
d'),  évêque  d'Amycles  et  sufïragant 
de  Cambrai,  170. 

Aire,  évêché,  70. 

Aix,  archevêché,  17. 

Ajaccio,  évêché,  496. 

Alais,  évêché,  256. 

Alet,  évêché,  264. 

Albert  de  Luynes  (Paul  d'),  évêque  de 
Bayeux,  348  ;  cardinal-archevêque  de 
Sens,  367. 

Albaret  (d'),  v.  Falcombelle. 

Albi,  archevêché,  1. 

Albignac  de  Castelnau  (Philippe-Fran- 
çois d'),  évêque  d'Angoulême,  134. 

Alerta,  évêché,  497. 

Alex  (d'),  v.  Arenthon. 

Allart  (Frère  Théodore-Germain),  évê- 
que de  Vence,  205. 


Allemans  (d'),  v.  Lau. 

Ally  (d'),  v.  Rochefort. 

Alris  du  Rousset  (Louis-Charles  des), 
évêque  de  Béziers,  259. 

Amat  de  Voix  (Antoine-Joseph  d'),  évê- 
que de  Senez,  202. 

Amboise  (d'),  v.  Crussol. 

Amelot  (Sébastien-Michel),  évêque  de 
Vannes,  457. 

Amelot  de  Gournay  (Michel),  archev. 
de  Tours,  432. 

Amiens,  évêché,  309. 

Andigné  (François  d'),  évêque  d'Acqs, 
69. 

Andigné  de  la  Chasse  (Jean-François 
d'),  évêque  de  Saint-Pol-de-Léon, 
450  ;  évêque  de  Chalon-sur-Saône, 
225. 

Andrault  de  Mauleviier  de  Langeron 
(Charles),  nommé  évêque  d'Autun, 
220. 

Ancelin  (Humbert),  évêque  de  Tulle, 
118. 

Angers,  évêché,  426. 

Anglure  de  Bourlemont  (Charles-Fran- 
çois  d'),   archev.   de  Toulouse,  383. 

Anglure  de  Bourlemont  (François  d'), 
nommé  évêque  de  Pamiers,  388. 

Anglure  de  Bourlemont  (Louis  d'), 
archevêque  de  Bordeaux,  122. 

Angoulême,  évêché,  p.  132. 

Antelmy  (Claude-Léonce-Octavien  d'), 
évêque  de  Grasse,  198. 

Anterroches  (Alexandre-César  d')  évê- 
que de  Condom,  132. 

Antin  (d'),  v.  Pardaillan. 

Apchon  de  Gorgenon  (Claude-Marie- 
Antoine  d'),  évêque  de  Dijon,  235  ; 
archevêque  d'Auch,  66. 


TABLE   ALPHABÉTIQUE 


519 


Apt,  évêché,  21. 

Aquin  (Louis   d'),   nommé  évêque  de 

Fréjus,  24  ;  de  Séez,  359. 
Aquin  (Luc  d'),  évêque  de  Saint-Paul- 

Trois-Châteaux,  23  ;  de  Fréjus,  23. 
Arbocave  (d'),  v.  Abbadie. 
Arche  (Guillaume  d'),  év.  de  Bayonne, 

Arenthon  dAlex  (Jean  d'),  évêque  de 
Genève,  490. 

Argelli  (César),  archevêque  d'Avignon, 
50. 

Argenson  (d'),  v.  Voyer. 

Argentré  (d'),  v.  Plessis. 

Argouges  (François  d'),  évêque  de 
Vannes,  455. 

Argouges  (Michel  d'),  évêque  de  Péri- 
gueux,  140. 

Ariosti  (Azon),  archevêque  d'Avignon, 
51. 

Arles,  archevêché,  34. 

Armainvilliers  (d'),  v.  Beringhen. 

Armenonville  (d'),  v.  Fleuriau. 

Arnauld  (  Henri  )  ,  évêque  d'Angers, 
426. 

Arras,  évêché,  p.  172. 

Artaud  (Pierre-Joseph),  évêque  de  Ca- 
vaillon,  58. 

Asseline  (Jean-René),  évêque  de  Bou- 
logne, 316. 

Astesan  (Jacques-Thomas),  évêque  de 
Nice,  209. 

Aube  de  Roquemartine  (Louis),  évêque 
de  Saint-Paul-Trois-Châteaux,  47. 

Aubert  de  Villeserin  (Louis-Anne),  évê- 
que de  Senez,  p.  200. 

Aubigné  (Claucle-Maur  d'),  évêque  de 
Noyon,  326  ;  archevêque  de  Rouen, 
339. 

Aubusson  de  la  Feuillade  (Georges  d'), 
archevêque  d'Embrun,  187  ;  évêque 
de  Metz,  408. 

Auch,  archevêché,  63. 

Audibert  deLussan  (Louis-Jacques  d'), 
nommé  évêque  de  Périgueux,  141  ; 
archevêque  de  Bordeaux,  124. 

Augiers  (des),  v.  Plan. 

Aulan  (d'),  v.  Suarès. 

Auribeau  (d'),  v.  Gautier. 

Autichamp  (d'),  v.  Beaumont. 

Autun,  évêché,  218. 

Auvergne  (d'),  v.  Tour. 

Auvry  (Claude),  évêque  de  Coutances, 
351. 

Auxerre,  évêché,  369. 

Avançon  (Guillaume  d'),  archevêque 
d'Embrun,  186. 

Avéjan  (d'),  v.  Bannes. 

Aviau  du  Bois-de-Sanzay  (Charles- 
François  d'),  archevêque  de  Vienne, 
477,  archevêque  de  Bordeaux. 

Avignon,  archevêché,  50. 

Avr anches,  évêché,  343. 


Bacoue  (Frère  Léon),  évêque  de  Glan- 
dève,  193. 

Baglion  de  Saillant  (François-Ignace 
de),  évêque  de  Tréguier,  451  ;  évêque 
de  Poitiers,  143. 

Baglion  de  la  Salle  (François  de),  évê- 
que d'Arras,  174. 

Baglion  de  la  Salle  de  Saillant  (Pierre 
de),  évêque  de  Mende,  10. 

Balbe  de  Berton  de  Crillon  (Dominique- 
Laurent  de),  évêque  de  Glandève, 
194. 

Balbe  de  Berton  de  Crillon  (François 
de),  évêque  de  Vence,  205  ;  archevê- 
que de  Vienne,  475. 

Balbe  de  Berton  de  Crillon  (Jean-Louis 
de),  évêque  de  Saint-Pons-de-Tomiè- 
res,  276  ;  archevêque  de  Toulouse, 
385  ;  archevêque  de  Narbonne,  253. 

Baldenstein  (de),  v.  Rinck. 

Bâle,  évêché,  470. 

Balore  (de),  v.  Cortois. 

Balzac  d'Illiers  d'Entragues  (Louis  de), 
nommé  évêque  de  Clermont,  107  ; 
évêque  de  Lectoure,  83. 

Bannes  d' Avéjan  (Charles  de),  évêque 
d'Alais,  257. 

Bar  (Hugues  de),  évêque  de  Lectoure, 
83. 

Baradat  (Daniel-Louis  de),  évêque  de 
Vabres,  15. 

Barberini  (Antoine,  cardinal),  archevê- 
que de  Reims,  306. 

Bardonnenche  (Antoine-René  de),  évê- 
que de  Vence,  207. 

Bareau  de  Girac  (François),  évêque  de 
Saint-Brieuc,  445  ;  de  Rennes,  442. 

Bargedé  (Edouard  de),  évêque  de  Ne- 
vers,  372. 

Barillon  (Henri  de),  évêque  de  Luçon, 
136,  nommé  archevêque  de  Bordeaux, 
123. 

Barrai  (Claude-Mathias-Joseph  de),  évê- 
que de  Troyes,  377. 

Barrai  (Jean-Sébastien  de),  évêque  de 
Castres,  9. 

Barrai  (Louis-Mathias  de),  évêque  de 
Troyes,  377;  évêque  de  Meaux, 
archevêque  de  Tours. 

Barrault  (de),  v.  Jaubert. 

Barrière  fde),  v.  Taillefer. 

Barthélémy  de  Grammont  de  Lanta 
(François  de),  évêque  de  Saint-l'a- 
poul,  399. 

Barthélémy  de  Gramont  de  1 
Mathias  de),  évêque  de  Perpignan, 
274. 

Bastie  (de  la),  v.  Fogasses. 

Batailler  (François   de),    évoque    de 

lîrllil.rli),  379. 

IJaudoin  (Martin),  évêque  d'Ypres,  211. 


520 


TABLE   ALPHABÉTIQUE 


Baudry  (de),  v.  Piancourt. 
Baume  (de  la),  v.  Achards. 
Baume  de  Suze  (Armand-Anne-Tristan 
de  la),  évêque  de  Tarbes,  89  ;  d'Ar- 
ras,  177  ;  archevêque  d'Auch,  64. 
Baume  de  Suze  (Louis-François  de  la), 

évêque  de  Viviers,  486. 
Baume  le  Blanc  de  la  Vallière    (Gilles 

de  la),  évêque  de  Nantes,  438. 
Bausset    de    Boquefort    (  Emmanuel  - 

François  de),  évêque  de  Fréjus,  25. 
Bausset    (Louis-François    de),    évêque 

d'Alais,  258. 
Bausset-Roquefort  (Joseph-Bruno  de), 

évêque  de  Béziers,  259. 
Bauyn  (Bonaventure),  évêque  d'Uzès, 

279. 
Bayeux,  évêché,  347. 
Bayonne,  évêché,  74. 
Bazan    de    Flamanville    (Jean-Hervé), 

évêque  de  Perpignan,  273. 
Bazas,  évêché,  93. 
Bazin  de  Besons  (Armand),  évêque  de 

Carcassonne,  262. 
Bazin    de    Besons    (Jean-Baptiste-Ar- 
mand), évêque  d'Aire,  71  ;  archevê- 
que de  Bordeaux,  123  ;  archevêque 
de  Rouen,  339. 
Beaufort  (de),  v.  Hertault. 
Beaujeu  (de),  v.  Quiqueran. 
Beaumanoir    de    Lavardin  (Jean-Bap- 
tiste de)  évêque  de  Rennes,  441. 
Beaumont  d'Autichamp  (François  de), 

évêque  de  Tulle,  119. 
Beaumont  de  Péréfixe  (Hardouin  de), 

archevêque  de  Paris,  283. 
Beaumont  du  Repayre  (Christophe  de), 
évêque  de  Bayonne,  76  ;  archevêque 
de  Vienne,  476  ;  de  Paris,  285. 
Beaumont  (de),  v.  Touchebœuf. 
Beaumont  (de),  v.  Fallot. 
Beaumont  (Léon  de),  évêque  de  Saintes, 

loo. 
Beaune  (Renaud  de),  archevêque  de 
Bourges,  96;  archevêque  de  Sens, 
364. 
Beaupoil  de  Saint  -  Aulaire  (  André  - 

Daniel  de),  évêque  de  Tulle,  118. 
Beaupoil   de    Saint-Aulaire   (  Martial  - 

Louis  de),  évêque  de  Poitiers,  145. 
Beaupoil  de  Saint-Aulaire  (Pierre  de), 

évêque  de  Tarbes,  91. 
Beaupré,  v.  Ghoiseul. 
Beaupré  (de),  v.  Fallot. 
Beauteville  (de),  v.  Buisson. 
Beauvais  (Jean-Baptiste-Charles-Marie 

de),  évêque  de  Senez,  263. 
Beauvais,  évêché,  312. 
Beauvau    (Gilles  -  Jean  -  François   de), 

évêque  de  Nantes,  437. 
Beauvau    du  Rivau  (Pierre  -  François 

de),  évêque  de  Sarlat,  157. 
Beauvau  du  Rivau  (René-François  de), 
évêque  de  Bayonne,  75  ;  de  Tournai, 


183  ;  archevêque  de  Toulouse,  384  ; 

archevêque  de  Narbonne,  252. 

Beauvillier  de  Saint-Aignan  (François- 

Honoré  de),  évêque  de  Beauvais,  312. 

Bec    (  Philippe    du  ),    archevêque    de 

Reims,  305. 
Becdelièvre  (Charles-Prudent  de),  évê- 
que de  Nîmes,  272. 

Begon  (Scipion  -  Jérôme) ,  évêque  de 
Toul,  412. 

Belbœuf  (de),  v.  Godard. 

Bellay  (Martin  du),  évêque  de  Fréjus,  25. 

Bellay  (Eustache  du),  évêque  de  Paris, 
281. 

Bellay  (Jean,  cardinal  du),  évêque  de 
Paris,  281  ;  archevêque  de  Bordeaux. 

Bellefonds  (de),  v.  Gigault. 

Bellegarde  (Octave  de),  archevêque  de 
Sens,  365. 

Bellescize,  v.  Regnault. 

Belley,  évêché,  468. 

Bellièvre  (Albert  de),  archevêque  de 
Lyon,  211. 

Bellièvre  (Claude  de),  archevêque  de 
Lyon,  211. 

Belloy  (Jean-Baptiste  de),  évêque  de 
Glandève,  195  ;  de  Marseille,  42  ; 
archevêque  de  Paris. 

Belsunce  de  Castelmoron  (Henri-Fran- 
çois-Xavier de),  évêque  de  Marseille, 
41  ;  nommé  évêque  de  Laon,  234. 

Bénard  de  Résay  (Cyprien-Gabriel), 
évêque  d'Angoulême,  133. 

Béni  (Joseph-Vincent  de),  évêque  de 
Carpentras,  56  ;  de  Pesaro. 

Berchère  (de  la),  v.  Le  Goux. 

Bergaigne  (Frère  Joseph  de),  archevê- 
que de  Cambrai,  165. 

Bernex  (de),  v.  Rossillion. 

Berger  de  Charancy  (Georges-Lazare), 
évêque  de  Saint-Papoul,  400  ;  évêque 
de  Montpellier,  269. 

Berger,  v.  Malissoles. 

Berghes  (Maximilien  de),  archevêque 
de  Cambrai,  163. 

Berghes  (Guillaume  de),  archevêque 
de  Cambrai,  164. 

Béringhen  d'Armainvilliers  (François- 
Charles  de),  évêque  du  Puy,  103. 

Berlaymont  (Louis  de),  archevêque  de 
Cambrai,  163. 

Bernis  (de),  v.  Pierre. 

Bertier  (Antoine-François  de),  évêque 
de  Rieux,  397. 

Bertier  (David-Nicolas  de),  évêque  de 
Blois,  293. 

Bertin  (Charles-Jean),  évêque  de  Van- 
nes, 456. 

Berton  (de),  v.  Balbe. 

Besançon,  archevêché,  460. 

Besons  (de),  v.  Bazin. 

Bessuéjouls  de  Roquelaure  (  Jean  - 
Armand  de),  évêque  de  Senlis,  330  ; 
archevêque  de  Malines. 


TABLE   ALPHABÉTIQUE 


521 


Béthune  (Armand  de) ,  évêque  du  Puy, 

102. 
Béthune  (Henri   de),    archevêque    de 

Bordeaux,  122. 
Béthune    (Hippolyte    de),   évêque    de 

Verdun,  414. 
Bétizy  (Henri-Benoit-Jules  de),  évêque 

d'Uzès,  279. 
Bethléem,  évêché,  379. 
Béziers,  évêché,  259. 
Biord  (Jean-Pierre),  évêque  de  Genève, 

490. 
Biscaras  (de),  v.  Rotundis. 
Bissy  (Henri-Pons  Thyard  de),  évêque 
de  Toul .  411  ;   cardinal-évêque  de 
Meaux,  301. 
Blois,  évêché,  293. 
Blot  (de),  v.  Ghauvigny. 
Blouet  de  Camilly  (François),   évêque 
de  Toul,  411  ;  archevêque  de  Tours, 
423. 
Blyterswyck     de    Montcley    (Antoine- 
François  de),   évêque  d'Âutun,  220  ; 
archevêque  de  Besançon,  464. 
Bocaud    (  Joseph  -  François  ),     évêque 

d'Alet,  264. 
Bochart  de  Saron  de  Champigny  (Fran- 
çois de),  évêque  de  Glermont,  106. 
Bochart    de    Champigny    (Guillaume), 

évêque  de  Valence,  485. 
Bocon  de  la  Merlière  (Félicien),  évêque 

d'Apt,  22. 
Bois-de-Sanzay  (du),  v.  Aviau. 
Boisgelin  de  Cucé  (Jean  de  Dieu-Ray- 
mond de),  évêque  de  Lavaur,  403  ; 
archevêque  d'Aix,  20. 
Boissieu  (de),  v.  Frétât. 
Boissonnade    d'Orty    (Guillaume    de), 

évêque  de  Bazas,  93. 
Bonac  (de),  v.  Usson  (d'). 
Bonal  (François  de),  évêque  de  Cler- 

mont,  108. 
Bonneguise  (Jean  de),  évêque  d'Arras, 

174. 
Bonneval  (de),  v.  Agoult. 
Bonneval  (de),  v.  Roux. 
Bonnin  de  Chalucet  (Armand-Louis), 

évêque  de  Toulon,  44. 
Bonteville  (de),  v.  Hay. 
Bonzi  (Pierre,  cardinal  de),  archevêque 
de    Toulouse,   383;   archevêque  de 
Narbonne,  252. 
Bordeaux,  archevêché,  121. 
Bordini    (Jean-François),     archevêque 

d'Avignon,  50. 
Bornât  (de  la),  v.  Girard. 
Bossuet  (Jacques-Bénigne),  évêque  de 

Meaux,  300. 
Bossuet  (Jacques-Bénigne),  évêque  de 

Troyes,  376. 
Bouchet  (du),  v.  Lubières. 
Bouckaert  (Josse),  évêque  d'Ypres,  241. 
Boudot  (Paul),  évêque  d'Arras,  173. 
Bouhier  (Claude),  évêque  de  Dijon,  235. 


Bouhier  de  Lantenay  (Jean- Jacques), 

évêque  de  Dijon,  234. 
Bouille  de  Saint-Géran  (Nicolas  de), 

évêque  d'Autun,  221. 
Boulogne-sur-Mer,  évêché,  314. 
Bou r bon-  Condé  (Charles  de),  archevê- 
que de  Rouen,  337. 
Bourbon-Navarre  (Charles  de),   arche- 
vêque de  Rouen,  337. 
Bourbon- Vendôme  (Charles  de),  cardi- 
nal-archevêque de  Rouen,  336. 
Bourchenu  (de),  v.  Moret. 
Bourdeilles  (Henri- Joseph-Claude  de), 
évêque  de  Tulle,  120;  deSoissons,  334. 
Bourdonnaye  (de  la),  v.  Cotyon. 
Bourges,  archevêché,  96. 
Bourlemont  (de),  v.  Anglure  (d'). 
Bourlon  (Charles  de),  évêque  de  Sois- 
sons,  331. 
Bouschet  de  Sourches  (Jean-Louis  du), 

évêque  de  Dol,  436. 
Bourzac  (de),  v.  Cropte. 
Boussey,  v.  Drouas. 
Bovet  (François  de),  évêque  de  Siste- 

ron,  29. 
Boyer  (Jean-François),  évêque  de  Mire- 
poix,  393. 
Boyvin  de  Vaurouy  (Antoine-Jérôme), 

nommé  évêque  de  Perpignan,  274. 
Brancas  (Henri-Ignace  de),  évêque  de 

Lisieux,  357. 
Brancas    (Jean-Baptiste- Antoine    de), 
évêque  de  La  Rochelle,  149  ;  arche- 
vêque d'Aix,  19. 
Breil  de  Pontbriand  (Henri-Marie  du), 

évêque  de  Québec,  495. 
Bretel  (Louis  de),  archev.  d'Aix,  18. 
Breteuil  (de),  v.  Tonnelier. 
Brezay  de  Denonville  (Jean-François 

de),  évêque  de  Comminges,  80. 
Brias  (Jacques-Théodore  de),  archev. 

de  Cambrai,  166. 
Brichanteau  (de),  v.  Compans. 
Brignon  (de),  v.  Thépault. 
Brienne  (de),  v.  Loménie  (de). 
Briqueville  de  la  Luzerne  (Henri  de), 

évêque  de  Cahors,  6. 
Broglie  (Charles  de),  évêque  de  Noyon, 

328.  x     M  Â 

Broglie   (Joseph-Amédée  de),   évêque 

d'Angoulême,  133. 
Bron  (Jean-Baptiste-Marie),  suflragant 

de  Lyon,  215. 
Brou  (de),  v.  Feydeau. 
Broue  (Pierre  de  la),  évêque  de  Mire- 
poix,  903. 
Broue  de  Vareilles  (Henri-François  de 

la),  évêque  de  Gap,  88. 
Brousse  (de  la),  v.  Le  Neboux. 
Brulart   de  Genlis  (Charles),  archev. 

d'Embrun,  1*7. 
Brulart  de  Sillery  (Fabio),  nommé  évo- 
que  d'Avranches,   344;  évêque  do 
Soissons, 


522 


TABLE  ALPHABÉTIQUE 


Brunes  de  Montlouet  (Pierre-Joseph 
de),  évêque  de  Saint-Omer,  178. 

Brunet  de  Tressemanes  (  Gaspard  ) , 
évêque  de  Glandève,  195. 

Brunet  de  Gastries  de  Panât  (Jean- 
Paul),  évêque  d'Evry,  3. 

Brunetière  du  Plessis-Gesté  (Guillau- 
me de  la),  évêque  de  Saintes,  152. 

Bruyères  de  Chalabre  (Alexandre-Jo- 
seph-Alexis de),  évêque  de  Saint- 
Omer,  179. 

Bruyères  de  Chalabre  (Louis-Henri  de), 
évêque  de  Saint-Pons-de-ïomières, 
277. 

Bruyère  (de  la),  v.  Jarente. 

Buisseret  (François),  archevêque  de 
Cambrai,  164. 

Buisson  de  Beauté  ville  (Jean-Louis  du), 
évêque  d'Alais,  257. 

Burgh  (François  Van  der),  archevêque 
de  Cambrai,  164. 

Bussy  (de),  v.  Rabutin  (de). 

Buzzi  (Laurent),  évêque  de  Carpentras, 
54. 


Cabanes  de  Viens    (Jean  -  Balthasar), 
nommé  évêque  de  Riez  ,  26  ;  évêque 
de  Vence,  205. 
Cadenet  de  Charleval  (Joseph-François 

de),  évêque  d'Agde,  255. 
Cahorne  de  la  Palun  (Joseph-Louis  de), 

évêque  de  Vaison,  60. 
Cahors,  évêché,  5. 
Cahuzac  (de),  v.  Roger. 
Caillebot  de  la  Salle  (François),  évêque 

de  Tournai,  182. 
Cairol  de  Madaillan  (Jean  de),  évêque  de 

Vence,  207;  évêque  de  Grenoble,  483. 
Cambon  (François-Tristan  de),  évêque 

de  Mirepoix,  394. 
Camboust-Beçay  (Anne-François-Guil- 
laume du),  évêque  de  Tarbes,  90. 
Camboust  de  Coislin  (Henri  -  Charles 

du),  évêque  de  Metz,  408. 
Camboust,  cardinal  de  Coislin  (Pierre 

du),  évêque  d'Orléans,  290. 
Cambrai,  archevêché,  163. 
Camilly  (de),  v.  Blouét. 
Camps  (François  de),  nommé  coadju- 

teur  de  Glandève,  194 ;  nommé  évê- 
que de  Pamiers,  389. 
Camus  (Jean-Pierre),  nommé   évêque 

d'Arras,  173. 
Carbon  (de),  v.  Montpezat. 
Carbonnel  de  Canisy  (François    de) , 

évêque  de  Limoges,  114. 
Carcado  (de),  v.  Le  Seneschal. 
Carcassonne,  évêché,  261. 
Cardevac  de  Gouy  d'Havrincourt  (Char- 

les-François-AÏexandre),    évêque  de 

Perpignan,  274. 


Caritat  de   Condorcet  (Jacques-Marie 

de),  évêque  de  Gap,  31  ;  évêque  d'Au- 

xerre,  370,  évêque  de  Lisieux,  357. 
Carpentras,  évêché,  54. 
Casaubon  (de),  v.  Maniban. 
Cassagnet  de  Tilladet  (Michel),  nommé 

évêque  de  Clermont,  106  ;  évêque  de 

Mâcon,  231. 
Cassaigne  (Martin  de  la),  évêque  de 

Lescar,  86. 
Castellane  (André-Jean-Baptiste-Domi- 
nique   de),    évêque    de    Glandève, 

195. 
Castellane  (Jean-Arnauld  de),   évêque 

de  Mende,  11. 
Castellane  (Joseph-Pierre  de),  évêque 

de  Fréjus,  24. 
Castellane-Adhémar (Joseph- Victor  de), 

évêque  de  Senez,  263. 
Castellane-Maj astre  (Elléon  de),  évêque 

de  Toulon,  46. 
Castellane-Saint-Mauris  (Jean-Antoine 

de),  évêque  de  Lavaur,  404. 
Castelmoron  (de),  v.  Belsunce. 
Castelnau  (de),  v.  Albignac. 
Castillon  (de),  v.  Poudenx. 
Castle-Hill  (Seignelay-Colbert  de),  évê- 
que de  Rodez,  14. 
Castres,  évêché,  8. 
Castries  (de),  v.  Croix. 
Catelan  (Jean  de),  évêque  de  Valence, 

485. 
Catelan  (Jean-Marie  de),  évêque   de 

Rieux,  398. 
Caulet  (François-Etienne  de),  évêque 

de  Pamiers,  388. 
Caulet  (Jean  de),  évêque  de  Grenoble, 

482. 
Caussade  (de),  v.  Marthonie. 
Caumartin  (de),  v.  Le  Fèvre. 
Caux  (de),  v.  Roger. 
Cavaillon,  évêché,  57. 
Caylus  (de),  v.  Pestel. 
Cazet  de  Vautorte  (Louis),  évêque  de 

Vannes,  454. 
Cély,  v.  Eon. 

Cerigle  (du),  v.  Montfalcon. 
Cérisy  (de),  v.  Richier, 
Chabànnes  (  Claude  de  ) ,   évêque  de 

Gap,  31. 
Chabànnes    (Joseph- Gaspard -Gilbert 

de),  évêque  d'Agen,  128. 
Chabot  (Jean-Baptiste  de),  évêque  de 

Saint-Claude,  238  ;  évêque  de  Mende. 
Chaffaut  (de),  v.  Maurel. 
Chalabre  (de),  v.  Bruyères. 
Chalmazel  (de),  v.  Talaru. 
Chalon-sur-Saône,  évêché,  224. 
Châlons-sur- Marne,  évêché,  318. 
Chalucet  (de),  v.  Bonnin. 
Chamberlain  (Georges),  évêque  d' Ypres, 

241. 
Chambéry,  évêché,  491. 
Chambonas  (de),  v.  Garde. 


TABLE  ALPHABÉTIQUE 


523 


Chambre  d'Urgons  (Henri  de),  auxi- 
liaire de  Metz,  409. 
Chamillart  (Jean-François  de),  évêque 
de  Dol,  435  ;  évêque  de  Senlis,  330. 

Champflour  (Etienne  de),  évêque  de 
La  Rochelle,  149. 

Champflour  (Jean-Baptiste  de),  évêque 
de  Mirepoix,  394. 

Champigny  (de),  v.  Bochart. 

Champion  de  Cicé  (Jean  -  Baptiste  - 
Marie),  évêque  de  Troyes,  p.  377  ; 
évêque  dAuxerre,  370. 

Champion  de  Cicé  (Jérôme-Marie), 
évêque  de  Rodez,  13  ;  archevêque  de 
Bordeaux,  125. 

Champorcin  (de),  v.  Michels  (des). 

Champ  vallon  (de),  v.  Harlay. 

Chanterac  (de),  v.  Cropte. 

Chapelle  de  Saint-Jean  de  Jumilhac 
(Jean-Joseph)  ,  évêque  de  Vannes , 
456  ;  archevêque  d'Arles,  37. 

Chapelle  (de  la),  v.  Le  Filleul. 

Chapt  de  Rastignac  (Louis  -  Jacques 
de),  évêque  de  Tulle,  195;  arche- 
vêque de  Tours,  424. 

Charancy  (de) ,  v.  Berger. 

Charleval  (de),  v.  Cadenet. 

Charnizay  (de),  v.  Menou. 

Charpin  de  Gennetines  (  Antoine  ) , 
évêque  de  Limoges,  104. 

Charritz  de  Ruthie  (Pierre  de),  évêque 
de  Rieux,  397. 

Chartres,  évêché,  296. 

Chaslon  de  Maisonnoble  (  Hardouin 
de),  évêque  de  Lescar,  86. 

Chassaigne  (de  la),  v.  Montmorin. 

Chasse  (de  la),  v.  Andigné. 

Chaste  (de),  v.  Clermont. 

Chasteignier  de  la  Chasteigneraye. 
(Germain),  évêque  de  Saintes,  154. 

Chasteigneraye  (de  la),  v.  Chasteignier. 

Chastellard  de  Montillet  de  Grenaud 
(Jean- François  de),  évêque  d'Oloron, 
88  ;  archevêque  d'Âuch,  66. 

Chastenet  de  Puységur  (Jean-Auguste 
de),  évêque  de  Saint  -  Orner,  179, 
évêque  de  Carcassonne,  262  ;  arche- 
vêque de  Bourges,  100. 

Chateauneuf  de  Rochebonne  (Charles- 
François  de),  évêque  de  Noyon,  327  ; 
archevêque  de  Lyon,  213. 

Chateauneuf  de  Rochebonne  (Louis- 
Joseph  de),  évêque  de  Carcassonne, 

Chaulnes  (Paul  de),  évêque  de  Sarlat, 
157  ;  évêque  de  Grenoble,  482. 

Chaumont  (Paul- Philippe  de),  évêque 
d'Acqs,  68. 

Chaumont  (de),  v.  Deschamps. 

Chaumont  de  la  Galaisière  (Barthélé- 
my -  Louis  -  Martin  de),  évêque  de 
Saint-Dié,  418. 

Chauvigny  de  Blot  (Alexandre-Henri 
de),  évêque  de  Lombez,  992. 


Chavagnac  (de),  v.  Verthamon. 

Chavigny  (de),  v.  Le  Bouthillier). 

Chetardie  (de  la),  v.  Trotti. 

Chevières  (de),  v.  Croix. 

Cheyriers  de  Saint-Mauris  (Alexandre 
de),  évêque  de  Saintes,  153. 

Cheylus  (Joseph-Dominique  de),  évê- 
que de  Tréguier,  452  ;  de  Cahors,  6  ; 
de  Bayeux,  349. 

Chilleau  (Jean-Baptiste  du),  évêque  de 
Chalon-sur-Saône,  225;  archevêque 
de  Tours. 

Choin  (de),  v.  Joly. 

Choiseul  (Gilbert  dé),  évêque  de 
Tournai,  182.  4 

Choiseul-Beaupré    (Antoine-Cleriadus 
cardinal  de),  archevêque  de  Besan- 
çon, 465. 

Choiseul-Beaupré  (Claude-Antoine  de). 
évêque  de  Châlons-sur-Marne,  319. 

Choiseul-Beaupré  (Gabriel-Florent  de), 
évêque  de  Saint-Papoul,  399  ;  évêque 
de  Mende,  11. 

Choiseul-  Stainville  (Léopold- Charles 
évêque  d'Evreux,  354;  archevêque 
d'Albi,  7  ;  de  Cambrai,  169. 

Chomel  (Louis-Armand),  évêque  d'O- 
range, 39. 

Christot  (de),  v.  Néel. 

Cicé  (de),  v.  Champion. 

Citadella  (François),  évêque  de  Nebbio, 
496  ;  évêque  d  Accia  et  Mariana,  496. 

Clément  (Pierre),  évêqne  de  Péri- 
gueux,  140. 

Clermont-en- Auvergne,  évêché,  105. 

Clermont  de  Chaste  de  Roussillon 
(Louis-Annet),  évêque  de  Laon,  323. 

Clermont  -  Tonnerre  (Anne  -  Antoine- 
Jules  de),  évêque  de  Châlons-sur- 
Marne,  321  ;  archevêque  de  Toulouse. 

Clermont-Tonnerre  (François  de),  évê- 
que de  Noyon,  326. 

Clermont  -  Tonnerre  (  François  -  Louis 
de),  évêque  de  Langres,  228. 

Clugny  (François  de),  évêque  de  Riez, 
27. 

Coatelez  (de),  v.  Leny. 

Coetenfao  (de),  v.  Kerhoent. 

Coetjunval  (de),  v.  Louet. 

Coetlogon-Méjusseaume  (François  de), 
évêque  de  Quimper,  433. 

Coetlogon-Méj  usseaume  (Louis-Marcel 
de),  évêque  de  Saint-Brieuc,  443; 
évêque  de  Tournai,  183, 

Coetlosquet  (Jean-Gilles  du),   évêque 
de  Limoges,  p.    115,  nommé  arche- 
vêque de  Tours,  124. 
Coislin  (de),  v.  Camboust. 
Colbert   (André),  évêque  d'Au.v 

369. 
Colbert  (Jacques-Nicolas),  archevêque 

de  Rouen,  338. 
Colbert  de  Croissy  (Cliarles-Joaelunô. 
évêque  de  Montpellier,  268. 


524 


TABLE  ALPHABÉTIQUE 


Colbert  de  Saint-Pouange  (Jean-Bap- 
tiste Michel),  évêque  de  Montauban, 
395,  archevêque  de  Toulouse,  384. 

Colbert,  v.  Castle-Hill. 

Comminges,  évêché,  80. 

Gompans  de  Brichanteau  (  Charles- 
Joseph),  évêque  de  Saint- Jean-de- 
Maurienne,  492. 

Condom,  évêché,  130. 

Condorcet  (de),  v.  Caritat. 

Conen  de  Saint-Luc  (Toussaint-Fran- 
çois-Joseph de),  évêque  de  Quimper, 
434. 

Conflans  (Godefraid-Maurice  de),  évê- 
que du  Puy,  103. 

Conseil  (Michel),  évêque  de  Chambéry, 
492. 

Contrisson  (Charles-Bernard-Collin  de), 
évêque  des  Thermopyles  et  coadju- 
teur  de  Laon,  325. 

Conzié  (Joachim-François-Mamert  de), 
évêque  de  Saint-Omer,  179  ;  arche- 
vêque de  Tours,  424. 

Conzié  (  Louis-François-Marc-Hilaire 
de),  évêque  de  Saint  -  Omer,  179  ; 
d'Arras,  175  ;  nommé  archevêque  de 
Tours,'  424. 

Cortois  de  Balore  (Pierre-Marie-Made- 
leine), évêque  d'Alais,  258  ;  évêque 
de  Nîmes,  272. 

Cortois  de  Pressigny  (Gabriel),  évêque 
de  Saint-Malo,  448  ;  archevêque  de 
Besançon. 

Cortois  de  Quincey  (Gabriel),  évêque 
de  Belley,  469. 

Cosnac  (Daniel  de),  évêque  de  Valence 
et  de  Die,  484;  archevêque  d'Aix, 
19. 

Cosnac  (Daniel-Joseph  de),  évêque  de 
Die,  480. 

Cosnac  (Gabriel  de),  évêque  de  Die, 
480. 

Cossé-Brissac  (Emmanuel-Henri-  Ti- 
moléon  de),  évêque  de  Condom,  131. 

Cotyon  de  la  Bourdonnaye  (Jean-Louis), 
évêque  de  Saint-Poi-de-Léon,  449. 

Coucy  (Jean-Charles  de),  évêque  de  Li 
Bochelle,  151  ;  archevêque  de  Beims. 

Courcenay  (de),  v.  Foudras. 

Couet  du  Vivier  de  Lorry  (Michel- 
François),  évêque  de  Vence,  205; 
évêque  de  Tarbes,  91  ;  évêque  d'An- 
gers, 428  ;  évêque  de  La  Bochelle. 

Couserans,  évêché,  p.  78. 

Coutances,  évêché,  350. 

Couton  (Charles-François),  évêque  de 
Nice,  209. 

Crévy  (du),  v.  Bogier. 

Crillon  (de),  v.  Balbe. 

Crissé  de  Sanzay  (Christophe-Louis 
Turpin  de),  évêque  de  Bennes,  441  ; 
évêque  de  Nantes,  438. 

Crochans  (de),  v.  Guyon. 

Croissy  (de),  v.  Colbert. 


Croix  de  Castries  (Armand-Pierre  de  la), 
archevêque  de  Tours,  423  ;  arche- 
vêque d'Albi,  3. 

Croix  de  Castries-Mayrargues  (Jean  de 
la),  évêque  de  Vabres,  16. 

Croix  de  Chevrières  de  Saint-Vallier 
(Jean-Baptiste  de  la),  évêque  de 
Québec,  494. 

Cropte  de  Chanterac  (Charles  de  la), 
évêque  d'Alet,  265. 

Cropte  de  Bourzac  (Jean-François  de), 
évêque  de  Noyon,  328. 

Croy  (Louis  de),  élu  évêque  d'Ypres, 
242. 

Crussol  d'Uzès  dAmboise  (François 
de),  évêque  de  Blois,  294  ;  archevê- 
que de  Toulouse,  385. 

Crussol  d'Uzès  d'Amboise  (François- 
Joseph-Emmanuel  de),  évêque  de  La 
Bochelle,  150. 

Cubjac,  v.  Jumilhac. 

Cugnac  (Emmanuel  de) ,  évêque  de 
Lectoure.  84. 

Cuillé  )de),  v.  Farcy. 


Daillon  du  Lude  (Gaspard  de),  évêque 
d'Albi,  2. 

Davy,  cardinal  du  Perron  (Jacques), 
archevêque  de  Sens,  364. 

Davy  du  Perron  (Jean),  archevêque  de 
Sens,  365. 

Dax,  évêché,  67. 

Denonville  (de),  v.  Brezay. 

Deschamps  de  Chaumoiit  (Joseph-Ni- 
colas), évêque  de  Genève,  490. 

Desmaretz  (Jacques),  évêque  de  Biez, 
26  ;  archevêque  d'Auch,  65. 

Desmaretz  (Vincent-François),  évêque 
de  Saint-Malo,  447. 

Desnos,  v.  Nos  (des). 

Devise  (de),  v.  Hervilly. 

Die,  évêché,  479. 

Digne,  évêché,  190. 

Dijon,  évêché,  234. 

Dillon  (  Arthur  -  Bichard  ) ,  évêque 
d'Evreux,  354  ;  archevêque  de  Tou- 
louse ,  386  ;  archevêque  de  Nar- 
bonne,  252. 

Dol,  évêché,  435. 

Domprel  (de),  v.  Fauche. 

Dondel  (Jean-François),  évêque  de  Dol, 
436. 

Doria  (Benoît -Antoine),  évêque  d'Ajac- 
cio,  496. 

Dosquet  (Pierre-Herman),  évêque  de 
Québec,  495. 

Dousset  (Jean  du),  évêque  de  Belley, 
469. 

Dreuilhet  (André),  évêque  de  Bayonne, 
75. 

Dromesnil  (de),  v.  Hallencourt. 


TABLE  ALPHABÉTIQUE 


525 


Drouas  de  Boussey  (Claude),  évêque 
de  Toul,  412. 

Dubois  (Guillaume,  cardinal),  archevê- 
que de  Gambai,  168. 

Dulci  (Frère  François-Etienne),  arche- 
vêque d'Avignon,  50. 

Durand  de  Missy  (Pierre-Jean-Bap- 
tiste), évêque  d'Avranches,  345. 

Duranti  de  Loironcourt  (  François-Ca- 
mille, évêque  de  Bethléem,  381. 

Durazzo  (Marcel),  archevêque  de  Chal- 
cédoine  ;  évêque  de  Carpentras,  54  ; 
évêque  de  Spolette  ;  évêque  de 
Faenza. 

Durford  (Raymond  de),  évêque  d'Avran- 
ches ,  345  ;  évêque  de  Montpellier, 
269  ;   archevêque  de  Besançon,  465. 

Duvernin  (Toussaint),  évêque  d'Arrat 
et  auxiliaire  de  Strasbourg,  248. 


E 


Elbène  (Alphonse  d'),  évêque  d'Albi,  2. 
Elbène  (Alphonse  II  d'),  évêque  d'Albi, 

A. 

Embrun,  archevêché,  186. 
Entragues  (d'),  v.  Balzac. 
Entrechaux  (d'),  v.  Fogasses. 
Eon  de  Cély  (Laurent-Michel),  évêque 

Cl    i\  j)lj      JLJim 

Eschaux  (Bertrand  d'),  archevêque  de 
Tours,  422. 

Esclaux  de  Mesplez  (Dominique  d'), 
évêque  de  Lescar,  85. 

Escoubleau,  cardinal  de  Sourdis  (Fran- 
çois d'),  archevêque  de  Bordeaux, 
122. 

Escoubleau  de  Sourdis  (Henri  d'),  ar- 
chevêque de  Bordeaux,  122. 

Espinac  (  Pierre  d'  ) ,  archevêque  de 
Lyon,  211. 

Esparron  (d'),  v.  Simiane. 

Esponchez  (d'),  v.  Leyris. 

Estaing  de  Saillans  (  Joachim-.Toseph 
d'),  évêque  de  Saint-Flour,   111. 

Estampes  (Jean-Baptiste  d'),  évêque  de 
Marseille,  40. 

Estampes  de  Valançay  (Léonor  d'), 
archevêque  de  Reims,  30b. 

Estrées  (César,  cardinal  d'),  évêque  de 
Laon,  322. 

Estrées  (Jean  d'),  évêque  de  Laon,  323. 

Estrées  (Jean  d'),  nommé  archevêque 
de  Cambrai,  168. 

Etienne  de  Saint-Jean  de  Prunières 
(François  d'),  évêque  de  Grasse,  199. 

Evreux,  évêché,  352. 


F.igon  (Antoine),  évêque  de  Lombez, 
.7.)]  ;  évêque  de  Vannes,  456. 


I  n^  bTeUe  ^P°n*e  d'Albaret  (Joseph- 
Faï£?  ^UC  dDe)'  evê(*ue  de  Sarlat,  159. 
rF?L^AB^u^ont  de  beaupré 
Vaisor "e^ndre:FranÇÇ)is)  évêque  de 
Vaison,  60  ;  eveque  de   Gand. 

InL^  ,P^é*  (Au^stin-François- 
Fio?Abal  d?}'  e^eque  de  Quimper,  433. 
Fare  (Anne-Louis-Henri  de  la)f  évêaue 

de  Nancy,  417.  ;'  eve(ïue 

Fare  (Etienne-Joseph  de  la),   nommé 

rao^?^16"'488'^-^ 

Fargues  (de),  v.  Méallet. 

Fauche  de  Domprel  (Jean-Jacques), 
archevêque  de  Besançon,  462 

taure  (François),  évêque  d'Amiens,  309. 

Faye  (de),  v.  Villoutreix. 

Fénelon,  v.  Salignac. 

Ferron  de  la  Ferronnays  (Jules-Basile), 
eveque  de  Saint-Brieuc,  445  ;  évêaue 
de^Bayonne,  77  ;  évêque  de  Lisieux, 

Ferronnays  (de  la),  v.  Ferron. 

Feuillade  (de  la),  v.  Aubusson. 

Feuquières  (de),  v.  Pas. 

Feydeau  (  Antoine  -  Joseph  -  Amable) . 
eveque  de  Digne,  191. 

Feydeau   de    Brou    (Henri),    évêque 

d  Amiens,  309. 

Fief  (Nicolas  du),  nommé  évêque 
d  Arras,  173. 

Fieschi  (Laurent),  archevêque  d'Avi- 
gnon, 52  ;  archevêque  de  Gênes. 

Fieux  (Jacques  de),  évêque  de  Toul, 
410. 

Filonardi  (Mario),  archevêque  d'Avi- 
gnon, 50. 

Fitz-James  (François  de),  évêque  de 
Soissons,  334. 

Flamanville  (de),  v.  Bazan. 

Flammarens  (de),  v.  Grossoles. 

Fléchier  ( Esprit- Valentin),  nommé  évê- 
que de  Lavaur,  402  ;  évêque  de  Nî- 
mes, 271. 

Fleuriau  d'Armenonville  (Louis-Gas- 
ton), évêque  d'Aire,  71  ;  d'Orléans, 
291. 

Fleury  (Hercule-André,  cardinal  de), 
évêque  de  Fréjus,  24. 

Fleury  (de),  v.  Rosset. 

Fogasses  d'Entrechaux  de  la  Bastie 
(Jean-Joseph  de),  évêque  de  Saint- 
Malo,  447. 

Font  de  Savines  (Charles  de  la),  évoque 
de  Viviers,  488. 

Fontaine  des  Montées  (Charles),  évô- 
•   que  de  Nevers,  373. 

Fontaine  (de),  v.  Tafîoureau. 

Fontanges  (François  de),  évoque  de 
Nancy,  416  ;  archevêque  de  Bourges, 
100  ;  archevêque  de  Toulouse,  386. 

Fontanges  (Jean-Baptiste-Joseph   de), 

évêque  de  Lavaur,  403. 
Fontenille  (de),  v.  Roche. 


526 


TABLE   ALPHABETIQUE 


Forbin-Janson  (Jacques  de),  archevê- 
que d Arles,  36. 

Forbin  -  Janson  (Toussaint,  cardinal 
de),  évêque  de  Beauvais,  312. 

Forcoal  (Jean  de),  évêque  de  Séez,  358. 

Foresta  de  Colongne  (Joseph-Ignace 
de),  évêque  d'Apt,  21. 

Fortin  de  la  Hoguette  (Hardouin),  évê- 
que de  Poitiers,  142  ;  archevêque  de 
Sens,  366. 

Fosseran,  v.  Salières. 

Foucquet  (Bernardin-Louis),  archevê- 
que d'Embrun,  189. 

Foucquet  (François),  archevêque  de 
Narbonne,  251. 

Foucquet  (Louis),   évêque  dAgde,  254. 

Foudras  de  Courcenay  (Jérôme-Louis 
de),  évêque  de  Tlos  ;  de  Poitiers,  144. 

Franchet  de  Ran  (Claude-François  - 
Ignace),  évêque  de  Rhosy  et  auxi- 
liaire de  Besançon,  466. 

Francheville  (Daniel  de),  évêque  de 
Périgueux,  140. 

Fréjus,  évêché,  23. 

Frémyot  (André),  archevêque  de  Bour- 
ges, 96. 

Frétât  de  Boissieu  (Louis),  évêque  de 
Saint-Brieuc,  444. 

Frétât  de  Sarra  (Jean-Auguste),  évêque 
de  Tréguier,  453  ;  évêque  de  Nantes, 
439. 

Frezeau  de  la  Frezelière  (Charles- 
Madeleine),  évêque  de  La  Rochelle, 
148. 

Frezelière  (de  la),  v.  Frezeau. 

Frohberg  (de),  v.  Montjoie. 

Fromentières  (Jean-Louis  de),  évêque 
dAire,  70. 

Froullay  de  Tessé  (Charles-Louis  de), 
évêque  du  Mans,  429. 

Froullay  de  Tessé  (Gabriel-Philippe), 
évêque  dAvranches,  343. 

Fruglaye  de  Kervers  (François-Hya- 
cinthe de  la),  évêque  de  Tréguier, 
452. 

Fumel  (Jean-Félix-Henri  de),  évêque 
de  Lodève,  267. 

Furstenberg  (François-Egon  de),  évê- 
que de  Strasbourg,  245. 

Furstenberg  (Guillaume-Egon,  cardi- 
nal de),  évêque  de  Strasbourg,  245. 


Gaillard  de  Longjumeau  (Jean  de), 
évêque  dApt,  21. 

Gain  de  Montaignac  (François  de), 
évêque  de  Tarbes,  92. 

Galaisière  (de  la),  v.  Chaumont. 

Galard  de  Terraube  (Marie-Joseph  de), 
évêque  du  Puy,  104. 

Galigai  (Sébasti'en-Dori),  nommé  ar- 
chevêque de  Tours,  422. 


Gap,  évêché,  30. 

Garde  de  Chambonas  (Charles- Antoine 
de  la),  évêque  de  Lodève,  266  ;  évê- 
que de  Viviers,  487. 

Garlaye  (de  la),  v.  Le  Maistre. 

Gast  (du),  v.  Isle. 

Gaude  (de  la),  v.  Pisani. 

Gaujac  (de),  v.  Serret. 

Gaultier  dAncyse  (Claude  -  Antoine  - 
François  -  Jacquemet  ) ,  évêque  de 
Luçon,  137. 

Gautier  dAuribeau  (Jean  -  Baptiste)  , 
nommé  évêque  de  Die,  480. 

Génébrard  (Dom  Gilbert),  archevêque 
dAix,  17. 

Genêt  (François),  évêque  de  Vaison,  59. 

Genève,  évêché,  489. 

Genlis  (de),  v.  Brulart. 

Gennetines  (de),  v.  Charpin. 

Gergy  (de),  v.  Lan  guet. 

Geroidseck  (de),  v.  Wangen. 

Gesvres  (de),  v.  Potier. 

Ghistelle  de  Saint-Floris  (Louis-Ange 
de),  nommé  évêque  de  Béziers,  259. 

Gifïord  (Guillaume),  archevêque  de 
Reims,  305. 

Gigault  de  Bellefonds  (Jacques-Bonne), 
évêque  de  Bayonne,  76  ;  archevêque 
d'Arles,  36  ;  archevêque  de  Paris, 
285. 

Giovio  (Jean-Charles-Vincent-Gaspar- 
Constantin  -  Antoine  ) ,  archevêque 
d  Avignon,  53. 

Girac  (de),  v.  Bareau. 

Girard  (Jean-Pierre),  coadjuteur  de 
Lyon,  216. 

Girard  de  la  Bornât  (Antoine),  nommé 
évêque  de  Toul,  411  ;  de  Boulogne, 
315  ;  de  Poitiers,  143. 

Glandève,  évêché,  193. 

Gobel (Jean-Baptiste-Joseph),  auxiliaire 
de  Bâle,  471. 

Godard  de  Belbœuf  (Pierre-Augustin), 
évêque  dAvranches,  346. 

Godet  des  Marais  (Paul),  évêque  de 
Chartres,  296. 

Gondi,  cardinal  de  Retz  (Henri  de), 
évêque  de  Paris,  282. 

Gondi,  cardinal  de  Retz  (Jean-Fran- 
çois-Paul de),  coadjuteur,  puis  arche- 
vêque de  Paris,  282. 

Gondi  (Jean-François  de),  archevêque 
de  Paris,  282. 

Gondi  (Pierre,  cardinal  de),  évêque  de 
Paris,  281. 

Gondrin  (de),  v.  Pardaillan. 

Gonssans  (de),  v.  Jouffroy. 

Gonterio  (François-Maurice),  archevê- 
que dAvignon,  52. 

Gordes  (de),  v.  Simiane. 

Gorgenon  (de),  v.  Apchon. 

Gorrevod  (  Charles  -•  Emmanuel  de  ), 
nommé  archevêque  de  Besançon, 
461. 


TABLE  ALPHABÉTIQUE 


527 


Gourgues  (Jacques- Joseph  de),  évêque 

de  Bazas,  93. 
Gournay  (de),  v.  Amelot. 
Goux  (Le),  de  la  Berchère,  évêque  de 
Lavaur,    402  ;    nommé    archevêque 
d'Aix.   19  ;  d'Albi,  2  ;  de  Narbonne, 
252. 
Gouy  (de),  v.  Gardevac. 
Gouyon  deVaudurand  (Jean-Louis  de), 

évêque  de  Saint-Pol-de-Léon,  450. 
Goyon  de  Matignon  (Jacques  de),  évê- 
que de  Condom,  130. 
Goyon  de  Matignon  (Léonor  de),   évê- 
que de  Coutances,  351. 
Goyon    de  Matignon    (Léonor   II   de), 

évêque  de  Lisieux,  356. 
Grammont  (Antoine-Pierre  de),  arche- 
vêque de  Besauçon,  464. 
Grammont  (Antoine-Pierre  de),  arche- 
vêque de  Besançon,  462. 
Grammont   (François-Joseph   de),   ar- 
chevêque de  Besançon,  463. 
Grammont  (de),  v.  Barthélémy. 
Gréasse,  évêché,  196. 
Grasse  (Jacques  de),  évêque  de  Vence, 

206  ;  évêque  d'Angers,  427. 
Grave  (François-Fiacre  de),  évêque  de 

Valence,  486. 
Green  de  Saint-Marsault  (Marie-Joseph), 

auxiliaire  de  Meaux,  302. 
Grégoire  de  Saint-Sauveur  (Jean-Bap- 
tiste-Amédée  de),  évêque  de  Bazas, 
94. 
Grenaud  (de),  v.  Chastellard. 
Grenoble,  évêché,  481. 
Grignan  (François-Adhémar  de  Monteil 

de),  archevêque  d'Arles,  35. 
Grignan  (Jean  -  Baptiste  -  Adhémar  de 

Monteil  de),  archevêque  d'Arles,  35. 
Grignan  (Louis  -  Joseph  -  Adhémar  de 
Monteil  de),  évêque  de  Carcassonne, 
261. 
Grimaldi  (Louis-André  de),  évêque  du 

Mans,  430  ;  évêque  de  Noyon,  328. 
Grimaldi  d'Antibes  (G.  de),  évêque  de 

Bodez,  13. 
Grimaldi-Cavalleroni  (Jérôme),  cardi- 
nal-archevêque d'Aix,  18. 
Grimaldi  de  Monaco  (Honoré-François 

de),  archevêque  de  Besançon,  463. 
Grossoles  de  Flammarens  (Emmanuel- 
Louis  de),  évêque  de  Quimper,  434  ; 
de  Périgueux,  141. 
Gualteri  (Joseph-François),  évêque  de 

Vaison,  59. 
Guasco  (François-Matthieu),  évêque  de 

Sagone,  497. 
Guémadeuc  (Sébastien  du),  évêque  de 

Saint-Malo,  446. 
Guénet  (Paul-Alexandre  de),    évêque 

de  Saint-Pons  de  Tomières,  277. 
Guérapin  de  Vauréal  (Louis-Guy  de), 

évêque  de  Bennes,  441. 
Guérin  de  Tencin  (Pierre),  archevêque 


d'Embrun,  188  ;  cardinal-archevêque 
de  Lyon,  214. 

Guernes  (Jean-Joseph-Marie  de),  évê- 
que de  Aleria,  497. 

Guesclin  (Bertrand-Jean-Baptiste-René 
du),  évêque  de  Gahors,  6. 

Guesle  (François  de  la),  archevêque 
de  Tours,  421. 

Guibourgère  (Jacques-Raoul  de  la), 
évêque  de  La  Rochelle,  147. 

Guise  (de),  v.  Lorraine. 

Guron  (Louis  de  Rechignevoisin  de), 
évêque  de  Comminges,  80. 

Guyon  de  Crochans  (Joseph  de),  évê- 
que de  Gavaillon,  57  ,  archevêque 
d'Avignon,  52. 


H 


Habert  de  Montmort  (Louis),  évêque 

de  Perpignan,  273. 
Hachette  des  Portes  (Henri),    suflra- 
gant  de  Reims,  307;  évêque  de  Glan- 
dève,  196. 

Hallencourt  de  Dromesnil  (  Charles- 
François  d'),  évêque  d'Autun,  220; 
évêque  de  Verdun,  414. 

Halmaele  (Henri  van),  évêque  d'Ypres, 
242. 

Hardivillier  (Pierre  d'),  archevêque  de 
Bourges,  96. 

Harlay  de  Ghampvallon  (François  de), 
archevêque  de  Bouen,  337. 

Harlay  de  Ghampvallon  (François  de), 
archevêque  de  Rouen,  338;  arche- 
vêque de  Paris,  283. 

Havrincourt  (d'),  v.  Gardevac. 

Haussonville  (d'),  v.  Nettancourt. 

Haut  de  Sallies  (Jean  du),  évêque  de 
Lescar,  85. 

Hay  de  Bonté  ville  (Marie- Anne-Hippo- 
lyte),  évêque  de  Saint-Flour,  112  ; 
évêque  de  Grenoble,  483. 

Hébert  (François),  évêque  d'Agen,  427. 

Hébert  (Roland),  archevêque  de  Bour- 
ges, 96. 

Hennin  (Antoine  de),  évêque  d'Ypres, 
241. 

Hennin-Liétard  (Jean-François-Gab  nel 
de),  évêque  d'Alais,  257  ;  archevr<|ur 
d'Embrun,  188. 

Henriau  (Jean-Marie),  évêquo  de  Bou- 
logne, 316. 

Herbault  (d'),  v.Phélypeaux. 

Hercé    (Urbain-René    de), 
Dol.  436. 

Herinkx  (Frère  Guillaume),  évoqua 
d'Ypres,  242. 

Hertault  de  I5oaufort  (Puul-RolxM-t). 
évêque  de  Lectoun 

Hervault  (d'),  v.  Isore. 

Hervé  (Charles-Bénigne),  nommé  évo- 
que de  Grasse,  197;  é\.<|u.  \é  Cap,  30. 


528 


TABLE  ALPHABÉTIQUE 


Hervilly  de  Devise  (Auguste-César), 
évêque  de  Boulogne,  316. 

Heudicourt  (de),  v.  Sublet. 

Hirsingue  (d'),  v.  Montjoie. 

Hoguette  (de  la),  v.  Fortin. 

Hospital  (de  F),  v.  Hurault. 

Houdancourt,  v.  Mothe  (de  la). 

Huet  (Pierre-Daniel),  nommé  évêque 
de  Soissons,  332  ;  évêque  d'Avran- 
ches.  344. 

Hugon  (Pierre-François),  évêque  de 
Philadelphie  et  auxiliaire  de  Besan- 
çon, 464. 

Hugues  (Frère  Guillaume  d'),  archevê- 
que d'Embrun,  186. 

Hugues  de  la  Motte  (Guillaume  d'), 
évêque  de  Nevers,  373  ;  archevêque 
de  Vienne),  477. 

Hurault  de  FHospital  (Guy),  archevê- 
que d'Aix,  18. 

Hurault  de  l'Hospital  (Paul),  archevê- 
que d'Aix,  17. 


Illiers  (d'),  v.  Balzac. 

Inguimbert  (Joseph-Dominique  d'),  évê- 
que de  Carpentras,  55. 

Isle  du  Gast  (Benjamin  de  F),  évêque 
de  Limoges,  115. 

Isoré  d'Hervaut  (  Mathieu  ) ,  nommé 
évêque  de  Condom,  130  ;  archevêque 
de  Tours,  422. 

Ize  de  Saléon  (Jean  d'),  administrateur 
de  Senez,  201;  évêque  de  Digne,  191; 
évêque  dAgen,  128  ;  évêque  de  Bo- 
dez,  13  ;  archevêque  de  Vienne,  476. 


Janssen  dit  Jansenius  (Cornélius),  évê- 
que d'Ypres,  241. 

Jarente  de  la  Bruyère  (Louis-Sextius), 
évêque  de  Digne,  191  ;  évêque  d'Or- 
léans, 291. 

Jarente  de  Senas  d'Orgeval  (  Louis- 
François-Alexandre  de),  évêque  d'Or- 
léans, 292. 

Jaubert  de  Barrault  (Jean),  archevêque 
d'Arles),  35. 

Jégou  de  Kervilio  (Olivier),  évêque  de 
Tréguier,  452. 

Joannis  de  Verclos  (Ignace-François 
de),  évêque  d'Accia  et  Mariana,  496. 

Joly  de  Choin  (Louis-Albert),  évêque 
de  Toulon,  45. 

Jonnart  (Ladislas),  nommé  évêque 
d'Arras,  173;  archevêque  de  Cam- 
brai, 165. 

Jouanne  de  Saumery  (Alexandre  de), 
évêque  de  Bieux,  398. 


Joufïroy  de  Gonssans  (François-Gaspard 
de),  évêque  de  Gap,  32;  du  Mans,  430. 

Joyeuse  (François,  cardinal  duc  de), 
archevêque  de  Narbonne,  251  ;  arche- 
vêque de  Toulouse,  383  ;  archevêque 
de  Bouen,  337. 

Juigné  (de),  v.  Le  Clerc. 

Jumilhac  (de),  v.  Chapelle. 

Junies  (des),  v.  Touchebœuf. 


K 


Kerhoent  de  Coetenfao  (Boland-Fran- 

çois  de),  évêque  d'Avranches,  344. 
Kermorvan  (de),  v.  Le  Borgne. 
Kervers  (de(,  v.  Fruglaye. 
Kervilio  (de),  v.  Jégoa. 


Lacoré  (Simon-Pierre  de  la),  évêque  de 

Saintes,  154. 
Lafiteau  (Pierre-François),  évêque  de 

Sisteron,  28. 
Lallemant  (Jacques-Charles-Alexandre), 

évêque  de  Séez,  360. 
Lambert   (Pierre -François -Xavier  de 

Beboul  de),  évêque  de   Saint-Paul- 

Trois-Châteaux,  48. 
La  Motte  (de),  v.  Orléans. 
Lancelot,  v.  Maniban. 
Langeron  (de),  v.  Andrault. 
Langle  (Daniel-Bertrand  de),  évêque  de 

Saint-Papoul,  400. 
Langle  (Pierre  de),  évêque  de  Boulo- 
gne, 315. 
Lane  (Léon  de  la),  évêque  dAcqs,  68  ; 

de  Bayonne,  74. 
Langres,  évêché,  227. 
Languet  de  Gergy  (Jean-Joseph),  évêque 

de  Soissons,    332;     archevêque    de 

Sens,  366. 
Lanta  (de),  v.  Barthélémy. 
Lantenay  (de),  v.  Bouhier. 
Lantz  (Jean-Jacques  de  ) ,  évêque-auxi- 

liaire  de  Strasbourg,  248. 
Laon,  évêché  ,322. 
Laric  (de),  v.  Bufîo. 
La  Rochelle,  évêché ,  147. 
Lascaris  (Gaspard  de),  évêque  de  Car- 
pentras, 54. 
Lascaris  d'Urfé  (Louis  de),  évêque  de 

Limoges,  113. 
Lascaris  de  Vintimille  (Alexandre  de), 

évêque  de  Toulon,  46. 
Lastic   (Antoine  de),  évêque  de  Com- 

minges.   81  ;    évêque    de    Châlons, 

320.       ' 
Lastic  (Dominique  de),  évêque  de  Cou- 

serans,  79. 
Lastic-Lescure    ( Pierre  -  Joseph    de), 

évêque  de  Bieux,  398. 


TABLE  ALPHABÉTIQUE 


529 


H^rffŒLsyp- évêque 

Beft?lee„SSS-Bernard)'   éVêqUe   de 

Lavaur,  évêché,  402 

LdArlJsT37Made    dU)'     archevê«ue 
Lau  d'Alîemans   (Henri  -  Charles   de) 
eveque  de  Grenoble,  483  }' 

m  dFnmans  jJean-Louis  du),  évê- 
que de  Digne,  191.  '' 

Lauberivière  (de),  v.  Pourroy. 

Laubneres  de),  v.  Le  Fèvre 

fix^d.(tes^8  de  ia)' 

u^?ASïïr35Ga8pard  du)> archevê- 

LTE!nLlHT806ré  du)>  archevê*ue 

LaBeTley  468°m  Pierre  du)'  évê(ïue  ne 

^^tltSS^^1* des)' évêque 

Lauzières  de  Thémines  (Alexandre- 
François  -  Amedee-  Adonis  -  Louis-Jo- 
seph  de),  evêque  de  Blois,  294. 

Layal-Boisdauphin  (Henri -Marie  de) 
eveque  de  La  Rochelle,  147 

Laval-Montmorency  fCbarles-François- 
Guy  de),  eveque  d'Ypres,  243. 

Laval  -  Montmorency    (  François 
eveque  de  Québec,  494. 

Laval  y.  Montmorency-Laval. 

Lavardin  (de),  v.  Beaumanoir. 

Lavezou    (Jean -Jacques -Gabriel 
nomme  évêque  de  Lodève,  267. 

Sariaf  g£nis"Alexandre)>  évêque  de 

Le    Blanc    (  François-César  ) ,    évêque 

d  Avranches ,  345.  4 

Le  Blanc  de  la  Vallière,  v.  Baume. 
Le    Borgne    de    Kermorvan  (Charles- 
t  „?'  ,eYe(Iue  de  Tréguier,  452. 

LedfBetfn^m"h|oUbin  (L°UiS)'  é^Ue 

^To™sïmer  (Victor)  archevê(ïue de 

Le  Bouthillier  de  Chavignv  (Denis),  évê- 
quedeTroyes,375.  «"«>;,  eve 

F^nUthiFie'  de  Ch™igny  (Denis- 
François),  evêque  de  Troyes,  375- 
archevêque  de  Sens,  366. 

gueux*  ^9uiUaume)»  évê(ïue  de  Péri" 

Le  Camus  (Etienne,  cardinal),  évêque 
de  Grenoble,  481.  "       4 

Le  Clerc  de  Juigné  (Antoine-Eléonore- 
Leon),  eveque  de  Châlons,  320  ;  ar- 
cheveque  de  Paris,  286. 

Le  Conte  (Antoine),  évêque  de  Grasse,  197 

Lectoure,  evêché,  82. 

Le  Fèvre  de  Caumartin  (Jean- François- 
Paul)  eveque  de  Vannes,  455  :  évêque 
de  Blois,  293. 


de 


de) 


£e  Mans,  évêché,  429. 
Le  Neboux  de  la  Brousse  (  Pierre  \ 
eveque  de  Saint-Pol-de-Léon  449    h 
Le  Ma.stre   de  la   Garlaye  ?Franc0is- 
LeMCet  '  éTfque  d?  Clerriont,  108CO1S 

LeNormant  (Jean),  évêque  d'Evreux, 

Leny  de  Coatelez   (Charles-Mathurin) 
T  pTiT  ev&ue  de  Poi«ers,  144        }' 

Le  Peletier  (Michel),  évêque  d'Angers, 
42b  ,   nomme  evêque  d'Orléans  900 

Le  Puy-en-Velay,  évêché,  102. 

Le  Quien  de  la  Neuville  (Charles-Au- 
guste),  évêque  de  Dax,  69. 

Leran,  v.  Levis-Leran. 

Lescar,  évêché,  85. 

Lescure,  v.  Lastic-Lescure. 

Lescure  (de),  v.  Salgues. 

Le  Seneschal  de  Carcado  (Eustache) 
eveque  de  Tréguier,  451.  h 

Le  Telher  (Camille),  nommé  évêque  de 
Clermont,  107. 

Le  Tellier  (Charles-Maurice),  archevê- 
que de  Beims,  306. 

^190^  (François)'  évê(ïue  de  Digne, 

Le  Tonnelier  de  Breteuil  (Anne-Fran- 
çois-Victor),  évêque  de  Montauban, 
396. 

Le  Tonnelier  de  Breteuil  (  Charles  - 
Louis-Auguste),  évêque  de  Rennes, 
441.  ' 

Le  Tonnelier  de  Breteuil  (Claude),  évo- 
que de  Boulogne,  315. 

Lévis  (de),  v.  Pestel. 

Lévis-Leran  (Henri-Gaston  de),  évoque 
de  Pamiers,  389. 

Lévis-Ventadour  (Pierre  de),  archevê- 
que de  Bourges,  96. 

Leyris  d'Esponchez  (Antoine,  évoque 
de),  Perpignan.  274. 

Leyssin  (Pierre-Louis  de),  archevêque 
d'Embrun,  189.  ^ 

34 


530 


TABLE  ALPHABÉTIQUE 


Lezay  (de),  v.  Lusignan. 

Lezay  -  Marnesia  (  Louis -Albert  de) , 
évêque  d'Evreux,  354. 

Libelli  (Frère  Hyacinthe),  archevêque 
d  Avignon,  51. 

Liere  (  Jacques  de  ) ,  nommé  évêque 
d'Ypres,  242. 

Limoges,  évêché,  113. 

Lironcourt  (de),  v.  Duranti. 

Lisieux,  évêché,  356. 

Lodève,  évêché,  266. 

Lœvenstein  (Jean-Ernest  de),  évêque 
de  Tournai,  183. 

Lombez,  évêché,  390. 

Loménie  de  Brienne  (Etienne-Charles 
de),  évêque  de  Condom,  132  ;  arche- 
vêque de  Toulouse,  386;  cardinal- 
archevêque  de  Sens,  367. 

Loménie  (Charles-François  de),  évêque 
de  Coutances,  35Ô. 

Loménie  (Pierre-François-Marcel  de), 
coadjuteur  de  Sens,  368. 

Lorraine  (François-Armand  de),  évê- 
que de  Bayeux,  347. 

Lorraine,  cardinal  de  Guise  (Louis  de), 
archevêque  de  Reims,  305. 

Lorry  (de),  v.  Couet. 

Lort  de  Serignan  de  Valras  (Henri- 
Constance  de),  évêque  de  Mâcon  , 
232. 

Louet  de  Coetjunval  (René  du),  évêque 
de  Quimper,  433. 

Lubersac  (Jean-Aptiste  Joseph  de) , 
évêque  de  Tréguier,  453  ;  évêque  de 
Chartres,  298. 

Lubières  du  Bouchet  (Olivier-Gabriel 
de),  évêque  de  Comminges,  80. 

Luc  (du),  v.  Vintimille. 

Luçon,  évêché,  135. 

Lude  (du),  v.  Daillon. 

Lusignan  (  Paul  -  Louis  -  Philippe  de 
Lezay  de),  évêque  de  Bodez,  12. 

Lussan  (de),  v.  Audibert  (d'). 

Luzerne  (César-Guillaume  de  la),  évê- 
que de  Langres,  229. 

Luzerne  (de  la),  v.  Briqueville. 

Luynes  (de),  v.  Albert. 

Lxjon,  archevêché,  211. 


M 


Maboul  (Jacques),  évêque  dAlet,  265. 
Machaut    (Louis-Charles    de),    évêque 

d'Amiens,  310. 
Macheco  de  Prémeaux  (Jean-Chrétien 

de),  évêque  de  Périgueux,  140. 
Macheco  de  Prémeaux  (Jean-François), 

évêque  de  Couserans,  78. 
Mâcon,  évêché,  231. 
Madaillan  (de),  v.  Cairol. 
Madot  (François  de),  évêque  de  Belley, 

468  ;    évêque  de    Chalon-sur-Saône, 

225. 


Maez  (Charles),  évêque  d'Ypres,  241. 

Maglione  (de),  v.  Valperga. 

Magny  (Antoine-Simon  de),  nommé 
évêque  d'Oloron,  88. 

Maillé  de  la  Tour-Landry  (Jean-Bap- 
tiste-Marie de),  évêque  de  Gap,  32  i 
de  Saint-Papoul,  401. 

Mailly  (François  de),  archevêque  d'Ar- 
les ,  35  ;  cardinal  -  archevêque  de 
Beims,  306. 

Mailly  (Victor- Augustin  de),  évêque  de 
Lavaur,  403. 

Mairargues,  v.  Croix  de  Castries-Mai- 
rargues. 

Maisonnoble  (de),  v.  Chaslon. 

Malezieu  (Nicolas  de),  évêque  de  La- 
vaur, 403. 

Malherbe  (Jean-Baptiste-Antoine  de), 
nommé  évêque  de  Béziers,  259. 

Malide  (Joseph-François  de),  évêque 
d'Avranches,  345  ;  évêque  de  Mont- 
pellier, 270. 

Malines,  archevêché,  240. 

Malissoles  (François  Berger),  évêque 
de  Gap,  31. 

Maniban  de  Casaubon  (François-Ho- 
noré  Lancelot  de),  évêque  de  Mire- 
poix,  393  ;  archevêque  de  Bordeaux, 
124. 

Mansi  (François-Marie  de),  évêque  de 
Cavaillon,  57  ;  archevêque  d'Avignon, 
52. 

Marais  (des),  v.  Godet. 

Marca  (Pierre  de),  archevêque  de  Tou- 
louse, 383;  archevêque  de  Paris, 
283. 

Marbœuf  (Yves-Alexandre  de),  évêque 
d'Autun,  222  ;  archev.  de  Lyon,  215. 

Marche  (Jean-François  de  la),  évêque 
de  Saint-Pol-de-Léon,  450. 

Mariana  et  Accia,  évêché,  495. 

Marini  (Dominique),  archevêque  d'Avi- 
gnon, 51. 

Marnays  (de),  v.  "Vercel. 

Marnesia,  v.  Lezay. 

Marquemont  (Denis-Simon,  cardinal 
de),  archevêque  de  Lyon,  212. 

Marseille,  évêché,  40. 

Marthonie  de  Caussade  (Jean-Louis  de 
la),  évêque  de  Poitiers,  145  ;  évêque 
de  Meaux,  302. 

Mascaron  (Jules),  évêque  d'Agen,  127. 

Massillon  (Jean-Baptiste),  évêque  de 
Clermont,  108. 

Matignon  (de),  v.  Goyon  (de). 

Matha  (de),  v.  Mer. 

Mauclerc  de  la  Musanchère  (Pierre), 
évêque  de  Nantes,  439. 

Maulevrier  (de),  v.  Andrault. 

Maupeou  (Augustin  de),  évêque  de 
Castres,  8  ;  archevêque  d'Auch,  64. 

Maupeou  (Charles-Guillaume  de),  nom- 
mé évêque  de  Vannes,  455  ;  évêque 
de  Lombez,  391. 


TABLE  ALPHABÉTIQUE 


531 


Maurel  de  Chaffaut  (Joseph),  évêque 
de  Saint-Paul-Trois-Ghâteaux,  47. 

May  de  Termont  (Charles-Gilbert  de), 
évêque  de  Blois,  294. 

Mayac  (de),  v.  Abzac. 

Maytie  (Arnauld-François  de),  évêque 
d'Oloron,  87. 

Mazangues  ou  Maj astre,  v.  Castellane. 

Mazarin  (Frère  Micher),  archevêque 
d'Aix,  18. 

Méallet  de  Fargues  (Jean  -  Baptiste  - 
Joseph  de),  évêque  de  Saint-Claude, 
238. 

M  eaux,  évêché,  299. 

Medavy  (de),  v.  Osmont. 

Médavy  (de),  v.  Rouxel. 

Méjusseaume,  v.  Coetlogon. 

Méliand  (Victor-Augustin  de),  évêque 
de  Gap,  30  ;  d'Alet,  264. 

Mende,,  évêché,  10. 

Menou  de  Charnizay  (Augustin-Roch 
de),  évêque  de  La  Rochelle,  150. 

Mer  de  Matha  (François-Gaspard  de 
la),  évêque  dAire,  71. 

Mercy  (Marie-Charles-Isidore  de),  évê- 
que de  Luçon,  138  ;  archevêque  de 
Bourges. 

Mérinville  (de),  v.  Montiers. 

Mesgrigny  (Joseph-Ignace-Jean-Bap- 
tiste de),  198. 

Mesplez,  v.  Esclaux. 

Messey  (Gabriel-Melchior  de),  évêque 
de  Valence,  486. 

Metz,  évêché,  408. 

Mirepoix,  évêché,  392. 

Monaco  (de),  v.  Grimaldi. 

Mons  (de),  v.  Morel. 

Montaignac  (de),  v.  Gain. 

Montano  (Horace),  archevêque  d Arles, 
34. 

Montauban,  évêché,  395. 

Montauban,  v.  Tour  du  Pin. 

Montazet  (Antoine-Marvin  de),  évêque 
d'Autun,  221  ;  archevêque  de  Lyon, 
214. 

Montchal  (Charles  de),  archevêque  de 
Toulouse,  383. 

Montchevreuil  (de),  v.  Mornay. 

Montcley  (de),  v.  Bliterswick. 

Montclus  (de),  v.  Vivet. 

Montecatino  (Alexandre  de),  archevê- 
que d  Avignon,  51. 

Montées  (des),  v.  Fontaine. 

Monteil  (de),  v.  Grignan. 

Montenard,  v.  Vergue. 

Montesquiou-Poylobon  (Henri-Jacques 
de),  évêque  de  Sarlat,  158. 

Montfalcon  du  Cengle  (Joseph  de), 
archevêque  de  Tarentaise,  493. 

Montgaillard  (de),  v.  Percin. 

Mongin  (Edme),  évêcrae  de  Bazas,  93. 

Montiers  de  Mérinville  (Charles-Fran- 
çois des),  évêque  de  Chartres,  297. 

Montiers  de  Mérinville  (René  des), 
évoqué  de  Dijon,  225;  évêque  de 
Chambéry. 


Montillet  (de),  v.  Chastellard. 

Montjoie  d'Hirsingue  de  Frohberg 
(Simon-Eusèbe-Nicolas  de),  évêque 
de  Bàle,  471. 

Montlouet  (de),  v.  Brunes. 

Montmartin  (Ennemond-Alleman  de), 
évêque  de  Grenoble,  482. 

Montmorency,  v.  Laval. 

Montmorency-Laval  (Louis-Joseph  de), 
évêque  d'Orléans,  391  ;  de  Condom, 
131  ;  cardinal-évêque  de  Metz,  409. 

Montmorin  (Armand  de),  évêque  de 
Die,  479  ;  archevêque  de  Vienne,  475. 

Montmorin  de  Saint-Hérem  de  la  Chas- 
saigne  (Gilbert  de),  évêque  dAire, 
72  ;  de  Langres,  228. 

Montmorin  de  Saint-Hérem  de  la 
Chassaigne  (Joseph  -  Gaspard  de), 
évêque  d'Aire,  72. 

Montmort  (de),  v.  Habert. 

Montpellier,  évêché,  268. 

Montpezat  de  Carbon  (Jean  de),  arche- 
vêque de  Bourges,  97  ;  nommé  ar- 
chevêque de  Toulouse  ;  archevêque 
de  Sens,  366. 

Montpezat  de  Carbon  (Joseph  de),  ar- 
chevêque de  Toulouse,  384. 

Moreau  (Etienne),  évêque  d'Arras,  173. 

Moreau  (Gabriel-François),  évêque  de 
Vence,  206  ;  évêque  de  Mâcon,  233. 

Morel  de  Mons  (Joseph-Rolin  de),  évê- 
que de  Viviers,  488. 

Moret  de  Bourchenu  (Ennemond-Flo- 
doard),  évêque  de  Vence,  206. 

Mornay  (de),  v.  Plessis. 

Mornay  de  Montchevreuil  (René  de), 
nommé  archevêque  de  Besançon, 
463. 

Mothe-Fénelon  (de  la),  v.  Salignac. 

Mothe-Houdancourt  (Henri  de  la),  ar- 
chevêque d'Auch,  63. 

Mothe-Houdancourt  (Jérôme  de  la), 
évêque  de  Saint-Flour,  110. 

Motte  (de  la),  v.  Hugues. 

Mouchet  deVilledieu  (François),  évê- 
que de  Digne,  192. 

Michels  de  Champorcin  (Etienne-Fran- 
çois-Xavier des),  évêque  de  Senez, 
202  ;  de  Toul,  412. 

Millancourt  (de),  v.  Aigneville. 

Milon  (Alexandre),  évêque  de  Valence, 
485. 

Milon  (Louis),  évêque  de  Condom,  130. 

Miron  (Charles),  archevêque  de  Lyon, 
212. 

Missy  (de),  v.  Durand. 

Musanchère  (de  la),  v.  Mauclerc. 


N 


Nancy,  évêché,  416. 
Nantes,  évêché,  437. 
Narbomu;  ;uvh<  >1. 

Narbonne-Lara  (François  de),  • 
de  Gap,  32;  «I  Btt. 


532 


TABLE  ALPHABETIQUE 


Narbonne-Pelet  (Claude-François  de), 
évêque  de  Lectoure,  84. 

Navarre  (Nicolas),  suffragant  de  Lyon, 
215. 

Nebbio,  évêché,  496. 

Néel  de  Christot  (Louis-François),  évê- 
que de  Séez,  360. 

Nemius  (  Gaspard  ) ,  archevêque  de 
Cambrai,  165. 

Nesmond  (François  de),  évêque  de 
Bayeux,  347. 

Nesmond  (Henri  de),  évêque  de  Mon- 
tauban,  395  ;  archevêque  d'Albi,  3  ; 
de  Toulouse,  385. 

Nettancourt  d'Haussonville  de  Vaube- 
court  (François  de),  évêque  de  Mon- 
tauban,  396. 

Neufville  (de  la),  v.  Le  Quien. 

Neufville  de  Villeroy  (Camille  de), 
archevêque  de  Lyon,  212. 

Neufville  de  Villeroy  (Ferdinand  de), 
évêque  de  Chartres,  296. 

Neufville  de  Villeroy  (François-Paul 
de),  archevêque  de  Lyon,  213. 

Nevers,  évêché,  372. 

Nice,  évêché,  208. 

Nicolay  (Aymard  -  Chrétien  -  François- 
Michel  dé),  évêque  de  Verdun,  414. 

Nicolay  (Aymard-Claude),  évêque  de 
Béziers,  260. 

Nicolay  (Louis-Marie  de),  évêque  de 
Cahors,  7. 

Nîmes,  évêché,  270. 

Noailles  (Gaston-Jean-Baptiste-Louis 
de),  évêque  de  Châlons-sur-Marne, 
319. 

Noailles  (Louis-Antoine,  cardinal  de), 
évêque  de  Châlons,  318  ;  archevêque 
de  Paris,  284. 

Nogaret,  cardinal  de  la  Valette  (Louis 
de),  archevêque  de  Toulouse,  383. 

Novion  (de),  v.  Potier. 

Noé  (Marc-Antoine  de),  évêque  de 
Lescar,  86  ;  de  Troyes. 

Nos  (  Henri-Louis-Bené  des  ) ,  évê- 
que de  Bennes,  442  ;  évêque  de  Ver- 
dun, 415. 

Noyon,  évêché,  326. 


0 


Obeilh  (  Jean  -  Jacques  d'  )  ,  évêque 
d'Orange,  38. 

Olce  (Jean  d'),  évêque  de  Bayonne,  74. 

Oloron,  évêché,  87. 

Orange,  évêché,  38. 

Orgeval  (d'),  v.  Jarente. 

Orléans,  étêché,  290. 

Orléans  de  la  Motte  (Louis-François- 
Gabriel  d'),  administrateur  de  Senez, 
202  ;  évêque  d'Amiens,  310. 

Orty  (d'),  v.  Boissonnade. 

Osmond  (Antoine-Eustache  d'),  évêque 
de  Comminges,  81  ;  évêque  de  Nancy, 
archevêque  de  Florence,  82. 


Osmond  de  Médavy  (Claude-Antoine- 
Gabriel  d'),  évêque  de  Comminges, 
81. 


Paget  (Joseph-Marie),  évêque  de  Ge- 
nève, 490. 

Pajot  de  Plouy  (Séraphin),  évêque  de 
Die,  479. 

Palun  (de  la),  v.  Cahorne. 

Pamiers,  évêché,  388. 

Pardaillan  de  Gondrin  (Louis-Henri 
de),  archevêque  de  Sens,  365. 

Pardaillan  de  Gondrin  d'Antin  (Pierre 
de),  évêque  de  Langres,  228. 

Paris,  évêché,  281  ;  archevêché,  282. 

Paris  (  Nicolas-Joseph  de  )  ,  évêque 
d'Orléans,  291. 

Parisière  (de  la),  v.  Bousseau. 

Partz  de  Pressy  (François-Gaston  de), 
évêque  de  Boulogne,  316. 

Pas  de  Feuquières  (Philibert-Charles 
de),  évêque  d'Agde,  255. 

Paulmy  (de),  v.  Voyer. 

Pavée  de  Villevieille  (Etienne-Joseph), 
évêque  de  Bayonne,  77. 

Peineau  du  Verdier  (Pierre),  évêque 
d'Accia  et  Mariana,  496. 

Pelet,  v.  Narbonne. 

Pelissier  de  Saint-Ferréol  (Charles- 
François),  évêque  de  Vaison,  60. 

Pellevé  (Nicolas,  cardinal  de),  arche- 
vêque de  Beims  ;  archevêque  de 
Sens,  364. 

Percin  de  Montgaillard  (Pierre-Jean- 
François),  évêque  de  Saint-Pons-de- 
Tomières,  275. 

Péréfixe  (de),  v.  Beaumont. 

Péricard  (François  de),  évêque  d'An- 
goulême,  132. 

Périgueux,  évêché,  139. 

Perpignan,  évêché,  273. 

Perron  (du),  v.  Davy. 

Pérusse  (Pierre-Amie  de),  évêque  de 
Gap,  31. 

Pestel  de  Lévis  de  Thubières  de  Cay- 
lus  (Louis-Daniel-Gabriel  de),  nom- 
mé évêque  de  Toul,  471  ;  évêque 
d'Auxerre,  370. 

Phelypeaux  d'Herbault  (Louis-Baltha- 
sar),  évêque  de  Biez,  27. 

Phelypeaux  d'Herbault  (Georges-Louis) 
archevêque  de  Bourges,  99. 

Phelypeaux  (Jacques-Antoine),  évêque 
de  Lodève,  266. 

Phelypeaux  de  Pontchartrain  (Charles- 
Henri),  nommé  évêque  de  Blois,  294. 

Phelypeaux  de  la  Vrillière  (Michel), 
archevêque  de  Bourges,  97. 

Piancourt  (Dom  François-Placide  de 
Baudry  de),  évêque  de  Mende,  10. 

Pidoll  von  Quitenbach  (Michel-Joseph 
de),  évêque  auxiliaire  de  Trêves,  407; 
futur  évêque  du  Mans. 


TABLE  ALPHABÉTIQUE 


533 


Pierre  de  Bernis  (François  de),  arche- 
vêque d'Albi,  4. 
Pierre,  cardinal  de  Bernis  (François- 

Joachim  de),  archevêque  d'Albi,  4 
Pinelli    (Bernard),    archevêque   d'Avi- 

gnon,  50. 
Pisani  de  la  Gaude  (Charles-François- 
Joseph),  évêque  de  Vence,  207  ;  évê- 
que  de  Namur. 
Plan    des  Augiers    (Georges-Gaspard- 
Alexis  de)  ;  évêque  de  Die,  480. 
Plessis-Gesté  (du),  v.  Brunetière. 
Plessis   d'Argentré  (Charles  du),   évê- 
que de  Tulle,  119. 
Plessis  dArgentré  (Jean-Baptiste  du), 

évêque  de  Séez,  360. 
Plessis  d'Argentré  (Louis-Charles  du), 

évêque  de  Limoges,  116. 
Plessis  de  Mornay  (Louis-François  du), 

évêque  de  Québec,  495. 
Plessis  de  Richelieu  (Alphonse-Louis 
du),  archevêque  d'Aix,  18  ;  cardinal- 
archevêque  de  Lyon,  212. 
Piœuc  du  Timeur  (François-Hyacinthe), 

évêque  de  Quimper,  433. 
Plouy  (de),  v.  Pajot. 
Poitiers,  évêché,  142. 
Polastron  (François-Louis  de),   évêque 

de  Lectoure,  83. 
Polignac    (Camille  -  Louis  -  Apollinaire 

de),  évêque  de  Meaux,  302. 
Polignac  (Melchior  de),  cardinal-arche- 
vêque d'Auch,  65. 
Pompignan  (de),  v.  Le  Franc. 
Poncet  de  la  Rivière  (Mathias),  évêque 

de  Troyes,  376. 
Poncet  (Michel),  archevêque  de  Bour- 
ges, 97. 
Poncet  de  la  Rivière  (Michel),  évêque 

d'Angers,  427. 
Poncet  de  la  Rivière  (Michel),  évêque 

d'Uzès,  278. 
Poncher  (Etienne),  évêque  de  Paris, 

281  ;  archevêque  de  Sens. 
Poncher  (François),    évêque  de  Paris, 

281. 
Pons,  v.  Bissy. 
Pontbriand  (de),  v.  Breil. 
Pontchartrain  (de),  v.  Phélypeaux. 
Ponte  d'Albaret  (de),  v.  Falcombelle. 
Portes  (des),  v.  Hachette. 
Potier,  cardinal  de  Gesvres  (Etienne- 
René),  évêque  de  Beauvais,  313. 
Potier,  cardinal  de  Gesvres  (Léon),  ar- 
chevêque de  Bourges,  97. 
Potier    de    Novion  (Jacques),   évêque 

d'Evreux,  353. 
Poudenx  de  Castillon  (Bernard-Fran- 
çois de),  évoque  de  Marseille,  41. 
Poudenx  (François-Clément  de),  évê- 
que de  Tarbes,  90. 
Pourpris,  v.  Vieuxville. 
Pourroy    de    Lauberivière    (François- 
Louis),  évêque  de  Québec,  495. 
Poype  de  Vertrieu  (Jean-Claude  de  la), 
évêque  de  Poitiers,  -144. 


Plpaelhe^,C268rleS  ^  éVêqUG  de  Mont" 

Prats  (Martin),  évêque  d'Ypres.  24^ 

Premeaux  (de),  v.  Macheco       ' 

Pressigny  (de),  v.  Cortois. 

Pressy  (de),  v.  Partz. 

Priele,  v.  Roque. 

Provana  (Henri  de),  évêque  de  Nice,  208 

PdTceqSsJ8Jean-Mariede>'      **£ 
Prunières  (de),  v.  Etienne. 

190    (Henri   du)'   évêque  de  DiSne> 
Puységur  (de),  v.  Chastenet. 


Quaylar  (Pierre-Paul  du),  évêque  de 

Digne,  192. 
Québec,  évêché,  494. 
Quélen  (Charles-Marie  de),  évêque  de 

Bethléem,  381.  4 

Quesnoy  (du),  v.  Le  Fèvre. 
Quimper,  évêché,  432. 
Quincey  (de),  v.  Cortois. 
Quincey  (André  de),  nommé  évêque  de 

Poitiers,  143. 
Quiqueran  de  Beaujeu  (Charles-Joseph), 

évêque  de  Leuse,  3  ;  nommé  évêque 

de  Mirepoix,  394. 
Quiqueran  de  Beaujeu  (Honoré),  nom- 
mé évêque  d'Oloron,  88;   évêque  de 

Castres,  8. 
Quitenbach  (von),  v.  Pidoll. 


P. 


Rabutin  de  Bussy  (Michei-Celse-Roger 
de),  évêque  de  Luçon,  137. 

Raffélis  de  Saint-Sauveur  (Charles- 
Joseph  de),  évêque  de  Tulle,  120. 

Raigecourt  (Plaicart  de),  évêque  d'Aire, 

Ran  (de),  v.  Franchet. 

Rastignac  (de),  v.  Chant. 

Ratabon  (Martin  de),  évêque  d'Ypres, 

242  ;  de  Viviers,  487. 
Razebourg  (Jean-Antoine-Robert   de), 

vicaire  général  de  Lombez,  309. 
Rebé  (Claude  de),  archevêque  de  Nar- 

bonne,  251. 
Reboul  (de),  v.  Lambert. 
Rechignevoisin  (de),  v.  Guron. 
Recrosio  (Raymond),  évêque  de  Nice, 

208. 
Regnault-Bellescize  (Hugues-François 

de),  évêqii"  de  Sajnt-Brieuc,  445. 
Reims,  archevêché.  305. 
Hennés,  évêclir,  î  io. 
Repayre  (du),  v.  Beaumont. 
Résay  (de),  v.  lirnard. 
Hctz  ((!<•),  v.  Gondi. 

i  i Murois  de),  évêque  d'Oloron, 

89. 


534 


TABLE    ALPHABÉTIQUE 


Révol  (Joseph  de),  évêque  d'Oloron, 
88. 

Ribeyre  (Paul  de),  nommé  évêque  de 
Digne,  191  ;  de  Saint-Flour,  111. 

Richardot  (Jean),  archevêque  de  Cam- 
brai, 164. 

Richelieu  (de),  v.  Plessis. 

Richier  de  Cérisy  (Joseph -Antoine  - 
Jacques},  évêque  de  Lombez,  391. 

Rieux,  évêché,  397. 

Riez,  évêché. 

Rinck  de  Baldenstein  (  Joseph  -  Guil- 
laume), évêque  de  Baie,  471. 

Rivière  (de  la),  v.  Poncet. 

Rivau  (du),  v.  Beauvau. 

Robles  (François  de)  évêque  d'Ypres, 
242. 

Robuste  (François-Joseph),  suffragant 
de  Reims,  307. 

Roche  de  Fontenille  (Antoine-René  de 
la),  évêque  de  Meaux,  301 . 

Roche- Aymon  (Claude  de  la),  évêque 
du  Puy,  103. 

Roche-Aymon  (Charles-Antoine  de  la), 
évêque  de  Sarept,  114;  de  Tarbes,  91  ; 
archevêque  de  Toulouse,  385  ;  cardi- 
nal-archevêque de  Reims,  307. 

Rochebonne  (de),  v.  Châteauneuf. 

Rochechouart  (Jean-François-Joseph, 
cardinal  de),  évêque  de  Laon,  324. 

Rochechouart  (Pierre-Jules-César  de), 
évêque  d'Evreux,  353  ;  de  Bayeux, 
348. 

Rochechouart  (de),  v.  Sève. 

Rochefort  d'Ally  (Louis-Henri  de)  évê- 
que de  Chalon-sur-Saône,  225. 

Rochefoucauld-Saint -Elpis  (Dominique 
de  la),  archevêque  d'Albi,  3;  cardinal 
archevêque  de  Rouen,  341. 

Rochefoucauld  -  Bayers  (  François  - 
Joseph  de  la),  évêque  de  Beau  vais, 
olo. 

Rochefoucauld-Bayers  (Pierre-Louis  de 
la),  évêque  de  Saintes,  155. 

Rochefoucauld  (Frédéric -Jérôme  de 
la),  cardinal-archevêque  de  Bourges, 

Rocozel  (de),  v.  Rosset. 

Rodez,  évêché,  12. 

Roger  (Cosme),  évêque  de  Lombez, 
390  ;  nommé  évêque  de  Pamiers,  388. 

Roger  de  Cahuzac  de  Caux  (Sébastien- 
Philibert  de),  évêque  d'Aire,  73. 

Roggenbach  (Joseph-Sigismond  de), 
évêque  de  Bàle,  471. 

Rogier  du  Crévy  (Pierre),  évêque  du 
Mans,  429. 

Rohan  (Armand-Gaston,  cardinal  de), 
évêque  de  Strasbourg,  245. 

Rohan,  cardinal  de  Soubise  (François- 
Armand  -  Auguste  de),  évêque  de 
Strasbourg,  246. 

Rohan  (Louis-César-Constantin,  cardi- 
nal de),  évêque  de  Strasbourg,  247. 

Rohan  (Louis-René-Edouard,  cardinal 
de),  évêque  de  Strasbourg,  248. 


Rohan-Guémené  (  Ferdinand-Maximi- 
milien-Mériadec  de),  archevêque  de 
Bordeaux,  125  ;  de  Cambrai,  170. 

Rohan-Guémené  (Armand-Jules  de), 
archevêque  de  Reims,  307. 

Romagère  de  Ronssecy  (Pierre  de  la), 
évêque  de  Tarbes,  9L 

Ronssecy  (de),  v.  Romagère. 

Roquelaure  (de),  v.  Bessuéjouls. 

Roquemartine  (de),  v.  Aube. 

Roque-Prielé  (Gabriel  de),  évêque  de 
Bayonne,  74. 

Roquette  (Gabriel  de),  évêque  d'Autun, 
218. 

Rosmadec  (Charles  de),  archevêque  de 
Tours,  422. 

Rosset  de  Rocozel  de  Fleury  (Henri- 
Marie-Bernardin  de),  archevêque  de 
Tours,  424  ;  archevêque  de  Cambrai, 
170. 

Rosset  de  Rocozel  de  Fleury  (Pierre- 
Augustin-Bernardin  de),  évêque  de 
Chartres,  297. 

Rossillion  de  Bernex  (Michel-Gabriel 
de),  évêque  de  Genève,  490. 

Rotundis  de  Biscaras  (Jean-Armand 
de),  évêque  de  Béziers,  259. 

Rouen,  archevêché,  336. 

Rougé  (Gabriel-Louis  de),  évêque  de 
Périgueux,  141. 

Rousseau  de  la  Parisière  (Jules-César), 
évêque  de  Nîmes,  272. 

Roussel  de  Tilly  (François- André), 
évêque  d'Orange,  39. 

Rousset  (du),  v.  Alris. 

Roussillon  (de),  v.  Clermont. 

Rouvroy  (de),  v.  Saint-Simon. 

Roux  de  Bonneval  (  Xyste  -  Louis  - 
Constance),  nommé  évêque  de  Senez, 
203. 

Roux  de  Bonneval  (Jean-Baptiste-Ma- 
rie-Scipion),  évêque  de  Senez,  204. 

Rouxel  de  Médavy  (François),  arche- 
vêque de  Rouen,  338. 

Royère  (Jean-Marc  de),  évêque  de  Tré- 
guier,  453  ;  de  Castres,  9. 

Ruffo  de  Laric  (Claude-Marie),  évêque 

de  Clermont,  112. 
Ruthie  (de),  v.  Charritz. 
Rye  (Ferdinand    de),    archevêque  de 

Besançon,  460. 
Rye    (  François    de  ),    archevêque    de 
Besançon,  461. 


Sabatier  (Pierre  de),  évêque  d'Amiens, 

310. 
Sabran   (César   de),  évêque  de  Glan- 

dève,  194. 
Sabran  (Louis-Hector-Honoré-Maxime 

de),  nommé  évêque  de  Nancy,  416  ; 

évêque  de  Laon,  325. 
Sade    (Jean-Baptiste   de),    évêque    de 

Cavaillon,  57. 


TABLE  ALPHABÉTIQUE 


535 


Sagone,  évêché,  497. 

Saillans  (de),  v.  Estaing. 

Saillant  (de),  v.  Baglion. 

Saillies  (de),  v.  Haut. 

Saint-Aignan  (de),  v.  Beauvillier. 

Saint- Albin   (Charles  de),    évêque  de 

Laon,  324  ;  archevêque  de  Cambrai, 

169. 
Saint-André    de    Marnays    de    Vercel 

(Joseph  de),  évêque  de  Couserans, 

Saint-Aulaire,  v.  Beaupoil. 
Saint-Brieuc,  évêché,  443. 
Saint-Clair  (de),  v.  Turgot. 
Saint-Claude,  évêché,  237. 
Saint-Dié,  évêché,  418. 
Saint-Estève  (Gabriel  de),  évêque  de 

Couserans,  78. 
Saintes,  évêché,  152. 
Saint-Ferréol  (de),  v.  Pélissier. 
Saint-Floris  (de),  v.  Ghistelle. 
Saint-Flour,  évêché,  110. 
Saint-Georges    (Claude    de),    nommé 
évêque  de  Mâcon,  232  ;  de  Clermont, 
106;  nommé  archevêque  de  Tours, 
422  ;  archevêque  de  Lyon,  213. 
Saint-Géran  (de),  v.  Bouille. 
Saint-Hérem  (de),  v.  Montmorin. 
Saint-Jal  (de),  v.  Lastic. 
Saint-Jean-de-Maurienne,  évêché,  492. 
Saint-Jean  (de),  v.  Chapelle. 
Saint-Jean  (de),  v.  Etienne. 
Saint-Lizier  de  Couserans,  évêché,  78. 
Saint-Luc  (de),  v.  Conen. 
Saint-Malo,  évêché,  446. 
Saint-Marsault  (de),  v.  Green. 
Saint-Mauris,  v.  Castellane. 
Saint-Mauris  (de),  v.  Chevriers. 
Saint-Omer,  évêché,  177. 
Saint-Papoul,  évêché,  399. 
Saint-Paul-  Tr  ois-Châteaux,  évêché,  47. 
Saint-Pol-de-Léon,  évêché,  449. 
Saint-Pons  de  Tomières,  évêché,  275. 
Saint- Pouange  (de),  v.  Colbert. 
Saint-Sauveur  (de),  v.  Raffélis. 
Saint-Sauveur  (de),  v.  Grégoire. 
Saint-Simon  (Claude  de  Rouvroy  de), 
évêque  de  Noyon,  327  ;  de  Metz,  409. 
Saint-Simon  de  Vermandois  de  Rou- 
vroy de  Sandricourt  (Charles-Fran- 
çois-Siméon  de),  évêque  d'Agde,  255. 
Saint- Vallier  (de),  v.  Croix. 
Saléon(de),  v.  Ize. 
Salettes  (François-Charles  de),  évêque 

d'Oloron,  87. 
Salgues  de  Valderiès  de  Lescure  (Jean- 
François),  évêque  de  Luçon,  136. 
Salières  de  Fosseran  (Paul-Loup),  évê- 
que de  Vaison,  60. 
Salignac  de  la  Mothe-Fénelon  (Fran- 
çois de),  évêque  de  Sarlat,  156. 
Salignac  de  la  Mothe-Fénelon  (Fran- 
çois de),  archevêque  de  Cambrai,  166. 
Salignac  de  la  Mothe-Fénelon  (Fran- 
çois-Barthélémy de),  évêque  de  Pa- 
miers,  389. 


Salignac  de  la  Mothe-Fénelon  (Léon- 
*rançois-Ferdinand  de),   évêque  de 
Lombez,  392. 
Salle  (de  la),  v.  Caillebot. 
Salle  (de  la),  v.  Baglion. 
Sandricourt  (de),  v.  Saint-Simon. 
Sanguin  de  Livry  (Denis),  évêque  de 

Senhs,  329. 
Sanlecque  (Louis  de),  nommé  évêque 

de  Bethléem,  380.  4 

Santini    (Dominique  de),     évêque    de 

Nebbio,  496. 
Sarlat,  évêché,  156. 
Sanzay  (de),  v.  Aviau  et  Crissé. 
Saron  (de),  v.  Bochart. 
Sarra  (de),  v.  Frétât. 
Sarrazin  (Dom  Jean),  archevêque  de 

Cambrai,  164. 
Saulx  (François  Chevalier  de),  évêque 

d'Alais,  256. 

Saulx-Tavannes    (Nicolas-Charles  de), 

évêque  de  Châlons-sur-Marne,  319: 

cardinal-archevêque  de  Rouen,  340. 

Saumery  (de),  v.  Jouanne. 

Savary    (Mathurin),    évêque  de   Séez, 

ooy. 
Savines  (de),  v.  Font. 
Savoie-Nemours  (Henri  de),  archevê- 
que de  Reims,  306. 
Saxe  (Clément-Wenceslas  de),  arche- 
vêque de  Trêves,  406. 
Séez,  évêché,  358. 
Séguier  de  la  Verrière  (Jean-Jacques), 

évêque  de  Nîmes.  270. 
Séguiran  (Pierre  de),  évêque  de  Nev.ers, 

374. 
Ségur   (Jean-Charles   de),    évêque  de 

Saint-Papoul,  400. 
Seignelay,  v.  Castle-Hill. 
Senas  (de),  v.  Jarente. 
Sénaux  (Bernard  de),  nommé  évêque 
de  Saintes,  152;  évêque  d'Autun.k2l'.>. 
Senez,  évêché,  199. 
Senlis,  évêché,  329. 
-Sens,  archevêché,  363. 
Sérignan  (de),  v.  Lort. 
Serret   de  Gaujac  (François),   évêque 

d'Aire,  72. 
Serroni  (Hyacinthe),  archevêque  d'Albi, 

2. 
Sesmaisons  (René  de),  nommé  évêque 

de  Soissons,  333. 
Sève  de  Rochechouart  (Guy  de),  évê- 
que d'Arras,  173. 
Sève  de  Rochechouart  (Guy  de),  coad- 
juteur  d'Arras,  nommé  évoque  d'Ar- 
ras, 174. 
Sevin  (Nicolas),  évêque  do  Cahors,  G. 
Sillery  (de),  v.  Brûlai  i. 
Simiane  de  Gordr  <  >n  (Claude- 

Joseph-Ignace  de),  évêque  de  Saint- 
Paul-Trois-Châtraux,  47. 
Simiane   <i<'   Gardes    I  Louis  -  M 

Armand  de),  évoque  de  Lai 
Simons  (Pierre),  évêque  d'Yprea,  94i. 
Sisteron,  évêché,  28. 


536 


TABLE  ALPHABETIQUE 


Soanen  (Jean),  évêque  de  Seriez,  200. 

Soissons,  évêché,  331. 

Solminihac  (  Alain  de  ) ,  évêque  de 
Cahors,  5. 

Soubise  ide),  v,  Rohan. 

Souillac  (Jean-Georges  de),  évêque  de 
Lodève,  266. 

Sourches  (de),  v.  Bouschet. 

Sourdis  (de),  v.  Escoubleau  (d'). 

Stefanini  (Nicolas),  évêque  d'Accia  et 
Mariana,  495. 

Strasbourg,  évêché,  244. 

Suarès  (Louis-Alphonse  de),  évêque  de 
Vaison,  58. 

Suarès  d'Aulan  (Louis-Marie  de),  évê- 
que dAcqs,  69. 

Sublet  de  Heudicourt  (Gaston-Armand), 
nommé  évêque  d'Evreux,  353. 

Suffren  de  Saint-Tropez  (Louis-Jérôme 
de),  évêque  de  Sisteron,  29  ;  de  Ne- 
vers,  374. 

Surian  (  Jean -Baptiste),  évêque  de 
Vence,  206. 

Suze  (de),  v.  Baume. 


Taffoureau  de  Fontaine  (Charles-Nico- 
las), évêque  d'Alet,  265. 

Taillefer  de  Barrière,  nommé  évêque 
de  Bayonne,  77. 

Talaru  de  Chalmazel  (Ange-François 
de),  évêque  de  Coutances,  351. 

Talleyrand-Périgord  (Alexandre- Angé- 
lique), archevêque  de  Reims,  307  ; 
de  Paris. 

Talleyrand-Périgord  (Charles-Maurice 
de),  évêque  d'Autun,  222. 

Tarbes,  évêché,  89. 

Tarentaise,  archevêché,  492. 

Tarugi  (F'rançois-Marie) ,  archevêque 
d'Avignon,  50. 

Tassy  (Henri- Félix  de  ) ,  évêque  de 
Chalon-sur-Saône,  224. 

Tencin  (de),  v.  Guérin. 

Termont  (de),  v.  May. 

Terraube  (de),  v.  Galard. 

Tessé  (de),  v.  Froullay. 

Thémines  (de),  v.  Lauzières. 

Thierry  (Nicolas-Bonaventure),  nommé 
évêque  de  Tulle,  120. 

Thépault  de  Brignou  (Henri-Nicolas), 
évêque  de  Saint-Brieuc,  444. 

Thomas  de  la  Valette  (Gaspard  de), 
évêque  d'Autun,  220. 

Thomassin  (Louis  de),  évêque"  de  Siste- 
ron, 28. 

Thoreau  (Mathieu),  évêque  de  Dol, 
435. 

Thubières  (de),  v.  Pestel. 

Thyard,  v.  Bissy. 

Tilladet  (de),  v.  Cassagnet. 

Tillet  (Guillaume-Louis  du),  évêque 
d'Orange,  39. 

Tilly  (de),  v.  Roussel. 


Timeur  (de),  v.  Plœuc. 

Tinseau  (Jean-Antoine  de),  évêque  de 
Belley,  469  ;  de  Nevers,  373. 

Touchebœuf  de  Beaumont  des  Junies 
(Jean- Antoine  de),  évêque  de  Rennes, 
442. 

Toul,  évêché,  410. 

Toulon,  évêché,  44. 

Toulouse,  archevêché,  383. 

Tour  d'Auvergne  (Henri-Oswald  de  la), 
nommé  archevêque  de  Tours,  423; 
cardinal-archevêque  de  Vienne,  475. 

Tour  du  Pin  Montauban  (Louis  Apol- 
linaire de  la),  évêque  de  Nancy,  416; 
archevêque  d'Auch,  66. 

Tour  du  Pin  Montauban  (Louis-Pierre 
de  la),  évêque  de  Toulon,  45. 

Tour  du  Pin  de  Gouvernet  de  la  Chau- 
Montauban  (Lucretius-Henri-Fran- 
çois  de  la),  évêque  de  Riez,  27. 

Tour-Landry  (de  la),  v.  Maillé. 

Tournai,  évêché,  181. 

Tourouvre  (de),  v.  Vove. 

Tours,  archevêché,  421. 

Tourves  (de),  v.  Valbelle. 

Trapes  (Léonard  de),  archevêque 
d'Auch,  63. 

Tréguier,  évêché,  451. 

Trémoille  (Joseph-Emmanuel,  cardinal 
de  la),  évêque  de  Bayeux,  347  ;  ar- 
chevêque de  Cambrai,  168. 

Tressan  (de),  v.  Vergne. 

Tressemanes  (de),  v.  Brunet. 

Trêves,  archevêché,  406. 

Trotty  de  la  Chétardie  (Jean),  nommé 
évêque  de  Poitiers,  14i. 

Troues,  évêché,  375. 

Trudaine  (François-Firmin),  évêque  de 
Senlis,  330. 

Tubœuf  (Michel),  évêque  de  Castres, 
8. 

Tulle,  évêché,  118. 

Turgot  de  Saint  -  Clair  (  Dominique- 
Barnabe),  évêque  de  Séez,  359. 


U 


Urfé  (d'),  v.  Lascaris. 
Urgons  (d'),  v.  Chambre. 
Usson  de  Bonnac  (Jean-Louis  d'),  évê- 
que d'Agen,  129. 
Uzès,  évêché,  278. 
Uzès  (d'),  v.  Crussol. 


Vabres,  évêché,  15. 

Vaccon   (  Jean-Baptiste-Antoine  de  )  , 

évêque  d'Apt,  22. 
Vaison,  évêché,  58. 

Valavoir  (Nicolas  de),  évêque  de  Biez,  26. 
Valbelle  (Louis-Alphonse  de),   évêque 

d'Alet,  264  ;  de  Saint-Omer,  177. 
Valbelle  de  Tourves  (Joseph-Alphonse 


TABLE  ALPHABÉTIQUE 


537 


de),  nommé  évêque  de  Sarlat,  158  ; 
coadjuteur    puis    évêque   de  Saint- 
Omer,  178. 
Valderiès  (de),  v.  Salgues. 
Valençay  (de),  v.  Estampes. 
Valence,  évêché,  484. 
Valette  (de  la),  v.  Nogaret. 
Valette  (de  la),  v.  Thomas. 
Vallière  (de  la),  v.  Baume. 
Valot  (Edouard),  évêque  de  Nevers,  372. 
Valpergade  Maglione  (Charles-Eugène), 

évêque  de  Nice,  209. 
Valras  (de),  v.  Lort. 
Vannes,  évêché,  454. 
Vareilles  (de),  v.  Broue. 
Vaubecourt  (de),  v.  Nettancourt. 
Vaudurand  (de),  v.  Gouyon. 
Vaugirault   (Jean  de),  proposé  évêque 
de  Montauban,  396,  évêque  d'Angers, 
427. 
Vauréai  (de),  v.  Guérapin. 
Vaurouy  (de),  v.  Boyvin. 
Vautorte  (de),  v.  Gazet. 
Vence,  évêché,  204. 
Vence  (de),  v.  Villeneuve. 
Ventadour,  V.  Levis. 
Vény  d'Arbouze  (dom  Gilbert  de),  évê- 
que de  Clermont,  105. 
Vercel  (de),  v.  Saint-André. 
Verclos  (de),  v.  Joannis. 
Verdier  (François  du),  évêque  d'Angou- 

lême,  133. 
Verdier  (du},  v.  Peineau. 
Verdun,  évêché,  413. 
Vergne-Montenard  de  Tressan  (Louis 

de  la),  évêque  du  Mans,  429. 

Vergne    de    Tressan    (Louis    de    la), 

nommé  évêque  de  Vannes ,  455  ;  de 

Nantes.  438;  archev.  de  Rouen,  340. 

Verjus  (François),   nommé  évêque  de 

Glandève,  194  ;  de  Grasse,  197. 
Vermandois  (de),  v.  Saint-Simon. 
Verrière  (de  la),  v.  Seguier. 
Verthamon  (Jean-Baptiste  de),  évêque 

de  Pamiers,  389. 
Verthamon  (Jean- Jacques  de),  évêque 

de  Couserans,  78. 
Verthamon  de  Chavagnac  (Guillaume- 
Samuel  de),  évêque  de  Luçon,  137. 
Verthamon  de  Chavagnac  (Michel  de), 

évêque  de  Montauban,  396. 
Vertrieu  (de),  v.  Poype. 
Vervins  (Frère  Louis  de),  archevêque 

de  Nai  bonne,  251. 
Vie  (Dominique  de),    archevêque  de 

Corinthe,  63  ;  d'Auch,  63. 
Vienne,  archevêché. 
Vienne  (Jean-Denis  de),  sufîragant  de 

Lyon,  216. 
Viens  (de),  v.  Cabanes. 
Vieuxville    (Pierre-Guillaume    de    la), 

évêque  de  Bayonne,  75. 
Vieuxville-Pourpris   (Pierre-Guillaume 
,h>   \-,\     ôvAmin    do  S:iiiil.-I»riuuc,  il  I 


archevêque  de 
archevêque    de 


Vignoli  (Joseph  de),  évêque  de  San- 
Severino  ;  évêque  de  Carpentras,  56. 

Villars  (  Henri  de  ) ,  archevêque  de 
Vienne,  474. 

Villars    (Jérôme    de), 
Vienne,  474. 

Villars    (Pierre   de), 
Vienne,  474. 

Villedieu  (de),  v.  Mouchet. 

Villeneuve  (Louis-Renaud  de),  nommé 
évêque  de  Marseille,  42  ;  évêque  de 
Viviers,  488  ;  de  Montpellier,  269. 

Villeneuve  de  Vence  (Charles  de),  évê- 
que de  Glandève,  194. 

Villeroy  (dej,  v.  Neuf  ville. 

Villeserin  (de),  v.  Aubert. 

Villevieille  (de),  v.  Pavée. 

Villoutreix  de  Faye  (Jean -Baptiste- 
Auguste  de),  évêque  d'Oloron,  89. 

Vintimille  (François-Marie-Fortuné  de), 
évêque  de  Carcassonne,  262. 

Vintimille  du  Luc  (Charles-Gaspard- 
Guillaume  de),  évêque  de  Marseille, 
41  ;  archevêque  d'Aix,  19  ;  de  Paris, 
284. 

Vintimille  du  Luc  (Jean  de),  évêque  de 
Toulon,  44. 

Vintimille,  v.  Lascaris. 

Viole  (Guillaume),  évêque  de  Paris,281. 

Vivant  (Jean),  évêque  de  Paros  et  auxi- 
liaire de  Strasbourg,  248. 

Vivet  de  Montclus  (Louis-François  de), 
évêque  de  Saint-Brieuc,  4i4  ;  d'Alais, 
257. 
Viviers,  évêché,  486. 

Vivier  (du),  v.  Couet. 

Vocance  (Louis-Jacques-François  de), 
évêque  de  Senez,  202. 

Vogué  (Jacques-Joseph-François  de), 
évêque  de  Dijon,  235. 

Voix  (de),  v.  Amat. 

Vove  de  Tourouvre  (Jean-Armand  de 
la),  évêque  de  Rodez,  12. 

VoyerdePaulmy  d'Argenson  (François- 
Elie  de),  évêque  de  Dol,  435  ;  arche- 
vêque d'Embrun,  186  ;  de  Bordeaux, 
123. 
Voyer  de  Paulmy  d'Argenson  (Gabriel 

de),  évêque  de  Rodez,  12. 
Vrilhère  (de  la),  v.  Phélypeaux. 


W 

Walderdoff  (Jean-Philippe  de),  arche- 
vêque de  Trêves,  406.      ■         . 

Wangen  de  Geroldseck  (Frédéric  de), 
évêque  de  Baie.  471. 

Wischer  (Jean),  évoque  d  Ypres,  241. 


de  tor»  deSSÏrie^ÛÏ  Tpm,  ovechù,  2*1. 


m^^*^m*^m^^smm*^m*^m^m^mmm^mm 


TABLE  DES  MATIÈRES 


Pages . 

Avant  propos v 

ALBIENSIS    PROVINCIA 
PROVINCE  D'ALBI 

v    Albia,  Albiga,  archevêché  d'Albi 1 

>    Cadurcum,  évêché  de  Cahors.    ........  5 

/  Castrum,  évêché  de   Castres 8 

*  Mimas,   évêché   de  Mende 10 

„   Rutheni,  évêché  de  Rodez 12 

y  Vabra,  évêché  de  Vabres.    .       . 15 


AQUENSIS    PROVINCIA 
PROVINCE  D'AIX 

^Aquse  Sextias,  archevêché  d'Aix  en  Provence 17 

Apta,  évêché  d'Apt 21 

Forumjulium,    évêché  de  Fréjus 23 

Rejus,  évêché  de  Riez 26 

Sistaricum,  évêché  de  Sisteron 

Vapincum,  évêché  de  Gap 30 

ARELATENSIS    PROVINCIA 
PROVINCE  D'ARLES 

Arelate,    archevêché    d'Arles 34 

Arausio,    évêché    d'Orange 38 


TABLE  DES   MATIÈRES 


539 


Massilia,  évêché  de  Marseille. 

Telo  Martius,  Tolo,  évêché  de  Toulon.       ...  44 

Tricastini,    évêché  de  Saint-Paul-Trois-Châteaux.       .      .      .  47 

AVENIONENSIS   PROVINCÏA 

PROVINCE  D'AVIGNON 

Avenio.,  archevêché  d'Avignon ^ 

Carpentoracte,  évêché  de  Carpentras /  54 

Cabellio,  évêché  de  Gavaillon 57 

Vasio,   évêché  de  Vaison 58 

AUXITANA  PROVINGIA 
PROVINCE  D'AUCH 

Auscii,  archevêché  d'Auch g0 

Aquae  Tarbellicee,  évêché  d'Acqs  on  de  Dax 67 

Atura,  évêché  d'Aire.     . ^q 

Bajona,    évêché  de  Bayonne 74 

Conserani,  évêché  de  Couserans  (Saint-Lizier  de).      .      .  78 

Convense,  évêché  de  Gominges  ou  Gomminges 80 

Lactora,  évêché  de  Leitour  ou  Lectoure 82 

Lascurra,   évêché   de   Lescar 85 

Oloro,  vel  Olero,  évêché  d'Oloron 87 

Tarbse,  évêché  de  Tarbes 89 

Vasates,   évêché   de  Bazas 93 

BITURICENSIS    PROVINGIA 
PROVINCE  DE  EOURGES 

Bituricas,  archevêché  de  Bourges 96 

Anicium  vel  Podium,  évêché  du  Puy-en-Velay.       ...  402 

Clarus  mons  Arvernorum,  évêché  de  Clermont  en  Auvergne.  105 

S.  Flori  Fanum,  évêché  de  Saint-Flour 110 

Lemovica?,  évêché  de  Limoges 113 

Tutela,  évêché  de  Tulle 118 


540  TABLE   DES  MATIÈRES 


BURDIGALENSIS    PROVINGIA 
PROVINCE    DE    BORDEAUX 

Burdigala,   archevêché   de    Bordeaux.       ......  121 

Aginnum,    évêché    d'Agen 127 

Condomium,   évêché  de  Gondom 138 

Lucio,  évêché  de  Luçon 135 

Petrocorse,  évêché  de  Périgueux 139 

Pictavi,  évêché  de  Poitiers 142 

Rupella,  évêché  de  La  Rochelle 147 

Santones,  évêché  de  Saintes 152 

Sarlatum,  évêché  de  Sarlat ]  156 

GAMERAGENSIS    PROVINGIA 
PROVINCE  DE  CAMBRAI 

Cameracum,  archevêché  de  Cambrai 163 

Atrebates,  évêché  d'Arras 172 

S.  Audomari,  évêché  de  Saint-Omer 177 

Tornacum,  évêché  de  Tournai 181 

EBREDUNENSIS   PROVINGIA 
PROVINCE  D'EMBRUN 

Ebredunum,  archevêché  d'Embrun 186 

Dinia,   évêché   de    Digne 190 

Glandata,  évêché  de  Glandève 193 

Grassa,  évêché  de  Grasse 196 

Sanitium  vel  Senecium,  évêché  de  Senez 199 

Vencia,  évêché  de  Vence 204 

Nicia  vel  Nicsea,  évêché  de  Nizza  ou  Nice 208 

LUGDUNENSIS    PROVINGIA 
PROVINCE  DE  LYON 

Lugdunum,  archevêché  de  Lyon 211 

iEduorum  Augustodunum,  évêché  d'Autun 218 


TABLE  DES  MATIÈRES  54^ 


Cabilonum,  évêché  de  Chalon-sur-Saône.      ...  224 

Lingones,   évêché  de    Langres 227 

Matisco,  évêché  de  Mâcon 00.. 

Divio,  évêché  de  Dijon 2<h 

S.  Claudius,  évêché  de  Saint-Claude 237 

MECHLINIENSIS   PROVINCIA 

PROVINCE  DE  MALINES 

Ypera,  Yperen.,  évêché  d'Ypres 240 

MOGUNTINA   PROVINCIA 

PROVINCE  DE  MAYENCE 

Argentoratum,  évêché  de  Strasbourg 244 

NARBONENSIS   PROVINCIA 
PROVINCE  DE   NARBONNE 

Narbo  Martius,  archevêché  de  Narbonne 250 

Agatha,  évêché  d'Agde 254 

Alesia,   évêché   d'Alais. 256 

Biterrœ,    évêché  de    Béziers 259 

Carcassona,  évêché  de  Carcassonne 261 

Electa,  évêché  d'Alet 264 

Luteva,  évêché  de  Lodève 266 

Mons  Pessullanus,  évêché  de  Montpellier 268 

Nemausus,  évêché  de  Nîmes 270 

Perpinianum  seu  Helena,  évêché  de  Perpignan  ou  Elne.      .  273 

S.  Pontius  de  Tomeriis,  évêché  de  Saint-Pons  de  Tomières.  275 

Ucetia,    évêché  d'Uzès 278 

PARISIENSIS   PROVINCIA 
PROVINCE  DE  PARIS 

Lutetia  Parisiorum,  archevêché  de  Paris 880 

Aureliani,  évêché  d'Orléans 2! M) 


542  TABLE  DES  MATIÈRES 


Blesae,   évêché  de   Blois 293 

Car  notée,  évêché  de  Chartres 296 

Meldi,  évêché  de  Meaux 299 

REMENSIS   PROVINCIA 
PROVINCE   DE  REIMS 

Rémi,  archevêché  de  Reims 304 

Ambiani,  évêché  d'Amiens .  309 

Bellovaci,  évêché  de  Beauvais 312 

Bolonia  Morinorum,  évêché  de  Boulogne-sur-Mer.       ...  314 

Catalauni,  évêché  de  Châlons-sur-Marne 318 

Laudunum,   évêché  de  Laon 322 

Noviomum  seu  Noviodunum,  évêché  de  Noyon.       .       .       .  326 

Silvanectum,  évêché  de  Senlis 329 

Suessiones,  évêché  de  Soissons 331 

ROTOMAGENSIS    PROVINCIA 
PROVINCE  DE  ROUEN 

Rotomagus,  archevêché  de  Rouen "■■■'.  336 

Ab rincée,   évêché    d'Avranches 343 

Bajocae,  évêché  de  Bayeux 347 

Constantia,  évêché  de  Coutances 350 

Ebroicse,  évêché  d'Evreux 352 

Lexovii,  évêché  de  Lisieux 356 

Sagii,  évêché  de  Séez 358 

SENONENSIS   PROVINCIA 
PROVINCE   DE  SENS 

Senones,   archevêché  de  Sens.       . 363 

Autissiodorum,  évêché  d'Auxerre 369 

Nivernum,  évêché   de   Nevers 372 

Trecse,  évêché  de  Troyes 375 

Bethléem  I.  P.  I.,  évêché  de  Bethléem 379 


TABLE  DES  MATIÈRES  543 


TOLOSANA  PROVINCIA 
PROVINCE  DE  TOULOUSE 

Tolosa,  archevêché  de  Toulouse 332 

Appamise,  évêché  de  Pamiers 388 

Lumbarium,  évêché  de  Lombez 390 

Mirapicum,   évêché  de  Mirepoix 392 

Mons  Albanus,  Montalbanum,  évêché  de  Montauban.      .      .  395 

Rivi,  évêché  de  Rieux.          397 

S.  Papulus,  évêché   de  Saint-Papoul 399 

Vaurum,  évêché    de    Lavaur 402 

TREVIRENSIS   PROVINCIA 
PROVINCE  DE  TRÊVES 

Treviri,  archevêché  de  Trier  ou  Trêves 405 

Metse,  évêché  de  Metz. 408 

Tullum,   évêché  de  Toul 410 

Virdunum,  évêché  de  Verdun "  413 

Nanceium,  évêché  de  Nancy 416 

S.  Deodatus,  évêché  de  Saint-Dié 418 

TURONENSIS    PROVINCIA 
PROVINCE  DE  TOURS 

Turones,  archevêché  de  Tours 420 

Andegavi,  évêché  d'Angers 426 

Cenomani,   évêché  du   Mans 429 

Corisopitum,  évêché  de  Quimper 432 

Dolum,  évêché  de  Dol 435 

Nannetae,  évêché  de  Nantes 437 

Redones,  évêché  de  Rennes 4io 

S.  Rriocus,  évêché  de  Saint-Brieuc »i:5 

S.   Maclovius,   évêché  de  Saint-Malo '*»<; 

S.  Paulus  Leonensis,  évêché  de  Saint-Pol-de-Léon.      .      .  110 

Trecorum,  Tréguer,  évêché  de  Tréguier 451 

Venetae,  Guened,  évêché  de  Vannes 454 


544  TABLE  DES  MATIÈRES 


VESUNTIONENSIS    PROVINCIA 
PROVINCE  DE  BESANÇON 

Vesuntio,  archevêché  de  Besançon. 459 

Bellicium,  évêché  de  Belley 468 

Basilea,  Basel,  évêché  de  Baie 470 

VIENNENSIS   PROVINCIA 
PROVINCE    DE  VIENNE 

Vienna,  archevêché  de  Vienne 473 

Dia,  évêché  de  Die 479 

Gratianopolis,  évêché  de  Grenoble 481 

Valentia,  évêché  de  Valence 484 

Vivarium,  évêché  de  Viviers. .  486 

Gebenna,  etc.,  évêché  de  Genève 489 

Camberiacum,  évêché  de  Chambéry 491 

S.  Joannes  Maurianensis,  évêché  de  Saint- Jean  de  Maurienne.  492 

Tarentasia,  archevêché  de  Tarentaise 492 

APPENDICE 

I.     Evêché  de  Québec 494 

IL   Evêchés  de  la  Corse 495 

III.  Abbés  commendataires  en  1788 497 

Table    Alphabétique  des  noms  propres    de    lieux    et    de 

personnes 518 


&mm& 


MAMERS.  —   TYP.    G.    FLEURY  ET  A.    DANGIN.    —   1891. 


ERRATA 


Nous  signalons  avant  tout,  page  307,  lignes  13  et  14,  la  transposition  des  mots  noble 
et  sacré  ;  puis,  page  531,  ligne  32  et  suivantes,  colonne  1,  l'absence  de  cinq  noms 
propres  qui  se  trouvant  rejetés  dans  la  colonie  2  en  face,  ne  sont  pas  dans  Tordre 
alphabétique. 

Voici  maintenant  les  autres  fautes. 


On  lit 


Lisez 


Page. 

Ligne. 

9 

8 

F.  de  Lastic. 

François  de  Lastic. 

10 

16 

C.  de  Grimaldi. 

Charles  de  Grimaldi. 

19 

2 

1585. 

1685. 

30 

27 

1592. 

1692. 

32 

14 

Gotli. 

de  Goth  ou  de  Gouth. 

42 

7 

Chambons. 

Chambon. 

43 

16 

1791. 

1790. 

44 

22 

Morveau. 

Montrevault. 

45 

7 

Sabaudil. 

Sabaudis. 

46 

17 

Mazangues. 

Majastre. 

65 

18 

du  S.  Esprit. 

de  S.  Michel. 

68 

5 

scss. 

sess. 

(59 

26 

dernier  évêque  d'Acqs. 

Cf.  sa  vie  par  Mar  Ci  rot  de  la  Ville. 

1891. 
1790. 

Bordeaux 

77 

23 

«91. 

80 

8 

Anjou. 

Poitou. 

15 

Brizay. 

Brisay. 

8t 

9 

vicaire. 

vicaire  général. 

85 

25 

trop. 

très. 

99 

14 

d'Orléans. 

de  Blois. 

142 

20 

de  Luçon. 

de  Luçon  et  de  Mailiezais 

145 

20 

Guingaud. 

Guingand. 

146 

31 

prieuré. 

abbaye. 

151 

3 

de  Gallebaut. 

—  Gallebaut. 

30 

Moreil. 

Moreilles. 

153 

28 

1638. 

1698. 

221 

0 

Antoine-Malvin. 

Antoine  Malvin. 

225 

3 

1722. 

1712. 

235 

22 

"Vogué. 
S'il  faut. 

Vogué. 

238 

14 

il  laut. 

241 

en  tête. 

YPRA,  YPRES. 

265 

26 

— 

35- 

269 

26 

Louis  Renaud. 

Francois  Renaud. 

276 

4 

1644. 

1664.' 

2s:; 

17 

de  Beaumont  de  Pérélixe. 

de  Péréfixe  de  Beaumont. 

294 

25 

Né  à  Périgueux. 

Né  près  de  Montluçon. 

298 

7 

Joseph-Baptiste, 
de  Montesquieu. 

Jean-Baptiste. 

324 

33 

de  Montesquiou. 

325 

14 

Charles-Bernard-Collin. 

Charles-Bernard  Col  lin. 

343 

1 

0.  S.  B.  fem. 

0.  C.  fem. 

27 

Froulay. 

de  Froullay. 

348 

21 

aïeux. 

aïeuls. 

305 

24 

Pardaillon. 

Pardaillan. 

410 

26 

de  Fieux. 

de  FIEUX. 

41'.» 

5 

Chaumonsey. 

Chaumonse] , 

486 

25 

1605. 

1596. 

489 

29 

Boissieu. 

Boissin. 

500 

32 

Bourmoyen. 

Bourg-Moven. 

516 

39 

Dié. 

Die. 

528 
634 

17 
26 

Lafiteau. 

de  Toulouse,  385  ;  cardinal 

I.alit.m. 

,1,.  Toulon          i         N  "l""" 

.  .  .(hIiii.-I 

BINDING  SECT.  SEP  1 0  1973 


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BX  Jean,  Armand 

4.682  Les  évêques  et  les 

JA3  archevêques  de  France  depuis 

1682  jusqu'à  1801